DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL On TRA.1TE MÉTHODIQDEMEKT DES DIFFÉrENS ÛïRES DE LA KATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EH EUK-MÊMES , d'aPrÈS l'ÉTAT ACTUEL DE KOS C0KN01SSANCES , SoiT RELATIVEMENT A l'dTIUTÉ QTj'eK PEUVENT RETIRER LA MEDECINE, l'aGU l C ULTDRE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Ecoles de Paris. TOME NEUVIÈME. CHL-COF. STRASBOURG, F. G. Lev^ault, Editeur. PARIS, Le NorjMANT, rue de Seine, N.*" 8. 1817. '(W '^ -% DICTIONNAIRE DES SCIEPîtlËSMtURELmiB:., ^ CHL-COF. i\ •| I loi a été dé- ïe la signature LIBRARY OF ie85_IQ56 DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL On traite méthodiquement des différens êtres de la nature, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEJL DE KOS CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITÉ Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commerçans, aux arlistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt à connoîtrelesproductionsdelanature, leurs caraclèresgénériques et spécifirues, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Ecoles de Paris. TOME NEUVIÈME. STRASBOURG, F. G. Levkaxjlt, Editeur. PARIS, Le Normant, rue de Seine, N.° 8. 1817. Liste âcs Auteurs par ordre de Matières. Physique générale. M. LACROIX , membre de l'Académie di Sciences et prnfcsieur au Collège de France. (L.) Chimie. M. CHEVRF.UL, professeur au Collège royal de Charlemagiie. (CH.) Minéralogie et Géologie. M. BRONGNIART, membre de l'Académie des Sciences, professeur à la Faculté des Sciences. (B.) M. DEFRANCE, membre de plusierrs Sociétés savantes. (D. F.) Botanique. M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des Sciences, professeur au Jardin du Roi. (J.) M. MIRBEL, membre de l'-^^^cadémie des Sciences , professeur à la faculté des Sciences. (B, M.) M. HENRI CASSINI , membre de la Société plillamatirotoxide de mercure a une saveur mercu- lielle- il est un peu soluble dans l'eau bouillante. Jeté dans une cuiller de platine légèrement chauffée, il dé- tone en répandant une lumière rouge et une fumée blanche, il laisse un résidu de peroxide pur; la fumée blanche est du perchlorure de mercure. Si la décomposition se faisoit à une température assez élevée pour décomposer le peroxide de mer- cure , on obtiendroit de l'oxigène et du prolochlorure de mer- cure au lieu de perchlorure. Chlorate de peroxide de mercure. L'acide chlorique dissout le peroxide de mercure avec facilité : il en résulte un sel assez soliible dans l'eau, qui rougit le papier de tournesol, qui cris- tallise en petites aiguilles. Ce sel a la même saveur que le su- blimé corrosif. Lorsqu'on le chauffe doucement dans un tube de verre, on obtient, suivant M. Vauquelin, i.° du gaz oxigène; 2.° un ré- sidu jaune formé de peroxide et de perchlorure de mercure ; en exposant ce résidu à une température plus élevée que celle où i] a été produit, il se forme du protochlorure de mer- cure et de l'oxigène. Chlorate de molybdène. Inconnu. Chlorate de mckël. Inconnu. Chlorate d'or. Inconnu. Chlo.iate d'osmium. Inconnu. Chlorate de palladium. Inconnu. Chlorate de platine. Liconnu. CHL 9 Ch/.oratèd£ plomb. M.Vauquelin a vu que l'acide chlorique dissolvoit la litharge avec facilité ; en employant loo d'oxiJe de plomb, on obtient 148 de chlorate sec. Le chlorate de plomb est neutre; il a une saveur sucrée et astringente ; il cristallise en lames brillantes quand on le fait évaporer spontanément. A la distillation, g."',7oo de ce sel donnent 111 centimètres cubes d'oxigène mêlé d'un peu de chlore : le résidu est du chlorure de plomb. Chlorate de potasse. Il a une saveur d'abord fraîche , ensuite amère et douceâtre quand il a été dissous dans la salive. Il cristallise en lames rhomboidales ; il n'éprouve aucun chan- gement de la part de l'air; 18 parties d'eau à ib.^ et 26 d'eau bouillante, en dissolvent 1 de cesel; l'alcool n'en dissout qu'une très-petite quantité: il se fond à une température inférieure à la chaleur rouge, et peut perdre alors 2, S d'eau pour 100. Lorsqu'on distille 100 parties de ce sel desséché, dans une I»eti te cornue de verre, munie d'un tube à gaz, on obtient 38,88 d'oxigène, et 61,12 de chlorure de potassium qui est formé 1 I 28,Q24 de chlore. ) t ^-^ • 11 • > de { „ '-^ r 1 ^ • } La quantité d oxigene se compose ( 32,196 de potassium. ) ^ de 6,576 qui appartenoient au métal, et de 52, 004 qui appar- tenoient à l'acide chlorique. Action des acides sur le chlorate de potasse. Si l'on verse de l'acide sulfurique concentré sur le chlorate de potasse, le sel décrépite violemment; et si l'on fait le mélange dans l'obscu- rité, ou aperçoit quelquefois un éclair brillant : la liqueur devient d'une couleur rouge orangée ; il se dégage une fumée blanche et un gaz orangé verdàlre. Si l'on emploie 35 d'acide contre i de chlorate , il ne se produit qu'une trés-foible effer- vescence. La substance qui colore la liqueur peut être obte- nue à l'état de pureté au moyen de la distillation; mais pour cela il y a des précautions à prendre, car si l'on se coiitentoit d'exposer à la chaleur un mélange quelconque d'acide sulfu- rique et de chlorate, il y a tout à croire qu'il se produirolt une violente détonation, par la raison que la substance colo- rante , qui est un chlorure d'oxigène, détone avec la plus grande facilité; c'est ce qui explique le dégagement de lumière que l'on observe quelquefois ioisrju'on vers: l'aciJe sur le chla- îo CHL rate à la température ordinaire. On conçoit que cet effet doic avoir lieu si l'action est assez subite pour produire la tempé- rature nécessaire à la décomposition du chlorure d'oxigéue. Au reste, voici le procédé au moyen duquel M. H. Davy est parvenu à recneilllr le chlorure d'oxlgèiie. On met sur 2 à 5 grammes de chlorate de potasse, réduiten poudrefine, unpeu d'acide sulfurique concentré ; on mélange les matières avec tjne spatule de platine, jusqu'à ce qu'elles forment une masse solide, d'une couleur orangée. Au moment où les corps sont en contact , il se dégage des fumées blanches et un peu d'oxigéne , ensuite un peu de chlorure d'oxigéne; mais la plus grande partie de ce dernier reste en combinaison avec l'acide sulfu- rique qui ne s'est pas uni a la potasse. Pour l'en séparer, on introduit la masse solide orangée dans une petite cornue de verre; on place celle-ci au milieu d'un bain d'eau et d'alcool que l'on chauffe doucement. On recueille le chlorure gazeux dans une cloche pleine de mercure. ( Pour les propriétés de cette substance, voyez au mot Oxigène, chlorure d'oxigéne.) Dans cette opération, l'acide sulfurique s'unit à la potasse, et l'acide chlorique se réduit eu ^ volume d'oxigéne, qui se dé- gage , et en :2 volumes de chlorure d'oxigéne , qui reste pour la plus grande partie uni à l'acide sulfurique libre. Il paroît que la cause principale de cette décomposition de l'acide chlo- rique est le peu d'affinité de ses élémens, et la nécessité de la présence d'une certaine proportion d'eau pour Pexistence de cet acide dans le cas où il n'est pas uni à une base sali- fiable. Suivant M. H. Davy, l'acide nitrique exerce sur le chlo- rate de potasse la même action que l'acide sulfurique ; mais le chlorure d'oxigéne est toujours mêlé avec \ d'oxigéne environ. Lorsqu'on fait chauffer légèrement dans une fiole munie d'un tube à gaz, 60 grammes de chlorate de potasse, et 40 grammes d'acide hydrochlorique à i5.'\ on peut recueillir sur le mer- cure un gaz auquf^l M. H. Davy a donné le nom d'eachlorine. il a d'abord considéré ce gaz comme étant formé de 4 volumes de chlore et de 2 d'oxigéne, condensés en 5 volumes; et ensuite i! a pensé que reuchlorine pouvoit être un mélange ou plutAt •-l'je sorte de combinaison de 2 volumes de chlon-re d'oxigéne CHL ï»? et de 3 de chlore (i), par la raison que si 5 volumes d'euchlo- rine donnent 4 de chlore et 2 d'oxigène , l'on devra obtenir le même résultat d'un mélange de 2 volumes de chlorure et de 3 de chlore, puisque 2 volumes de chlorure représentent 2 volumes d'oxigène et un volume de chlore. Action des combustibles sur lechloratedepotasse.Vourconnoitrt: cette action, il faut peser séparément 3 parties de chlorate de potasse et 1 partie du corps combustible que l'on veut sou-, mettre à l'expérience. Les deux matières doivent avoir été préalablement réduites en poudre extrêmement fine. On fait ensuite le mélange du chlorate et du combustible sur une feuille de papier avec une spatule de bois. En opérant de cette ma- nière, on évite le danger des détonations qui pourroient arriver si l'on trituroit le mélange dans des mortiers. Nous remarque- rons cependant que le bore et le charbon peuvent être triturés avec le chlorate dais un mortier, sans produire de détonation, parce qu'ils exigent, pour brûler, une température plus élevée que la plupart des autres combustibles. Quant au phosphore , que l'on ne peut diviser par trituration, on leréduiten poudre en le fondant dans de l'eau chaude à 48.*^, et en agitant ensuite l'eau jusqu'à ce que le phosphore soit figé. Quand les corpssont en équilibre de température avecFair, on sépare le phosphore, on le met égoutter sur du papier, on le recouvre d'une lé- gère couche d'huile de térébenthine, et on le mêle ensuite avec le chlorate de potasse. Le mélange de bore projeté dans un creuset rouge de feu , (1) Le motif qui a conduit M. H. Davy à considérer leucliiorine comme ane sorte de combinaison, c'est l'observation qu'il a faite qu eu m<-laii!. 2 volumes d'air avec 1 volume de clilorc, on n'ôte pas à ce dernier gaz. la propriété de brûler le clinquant, tandis qu'un seul volume de chlorure d'oxigène psive le chlore de cette propriété, ce qui, selon lui, seniblcroit indiquer une action chimique entre ces deux derniers gaz ; mais il sui- v.roit de cette manière de voir que quand on mêle difTérensgaz avec le gaz. tenant, formé de 1 volume d'oxigène et de 2 volumes d'hydrogène, il y auroit aussi action chimique et combinaison, puisqu'il faut, pour enipc- çher la détonation, des proportions très-diverses de ces différens gaz. Celte conséquence ne nous paroît guère admissible, et c'est ce qui nous poi' • à croire que l'euciilorine est un simple mciange de chlore et de chlorur* J'or.'i^-ène. 12 CÏIL ^'eijflanime : il se j roJuit du chlorure de jiolassium et de lacide borique. Le mélange de charbon s'eafiainme par la chaleur, et lors- qu'on le percute fortement sur une enclume, il y a dégagement de lumière rouge, formation d'acide carbonique, d'oxide de carbone et de chlorure de potassium; en employant un mé- lange de 1 partie de chlorate et de 2 parties de charbon, ou obtient une quantité remarquable d'oxide de carbone. Le mélange de soufre détone fortement par la trituration et la percussion; il se produit une belle lumière purpurine, de l'acide sulfureux et du chlorure de potassiuuj. Si l'on pro- jette le mélange sur un corps chaud, il s'enflamme sans faire entendre un bruit aussi fort que celui qui a lieu par suite de la ti'ituration ou de la percussion; enfin, si, après en avoir mis une couche un peu épaisse dans une capsule, on fait couler sur la paroi de celle-ci de l'acide sulfurique concentré, il prendra feu , brûlera sans bruit avec une belle flamme blanche. Ici les ])roduits sont difïerens de ceux qui se forment dans les décom- ])Ositions précédentes, ainsi que nous le dirons plus bas. En triturant fortement dans un mortier de bronze 5 parties de chlorate et 1 de soufre, qui n'ont point été préalablement mélangés, il se produit une suite ce délonatioiis extrêmement fortes. Le mélange de 5 parties de chlorate de potasse, de f partie de chaibon et ^ partie de soufre , produit une sorte de poudre à canon qui est beaucoup plus forte que la poudre ordinaire. Lile prend feu dans les mêmes circonslauces que la précédente, et une observation de M. Vauquelin conduit à peiiser qu'elle peut délonrr spontanément. Le mélange de phosphore détone souvent spontanément: on ne doit donc le préparer qu'avec beaucoup de précaution. Le mélange d'arsenic détone par le choc, sejillamme par la chaleur et par l'acide sulfurique ; il en est de même du mélange d'antimoine ; mais il produit peu de luaiière en com- paraison de celui d'arsenic. Les mélanges de sulfures d'antimoine et de mercure détonent par le choc , et ne sont point enflammés par l'acide sulfurique. Les mélanges de sucre , d'amidon , d'acide benzoique ^ de résines et de la plupart des composes org>nlqH(.s, dcioneiit CHL i3 fortement, loP5qii"apiès les avoir renfermés dans du p:ipier(Mi les percute sur une enclume; il se produit une belle Ilamine, de l'eau , de l'acide carbonique, ou de l'oxide de carbone et du chlorure de potassium. Ces mélanges s'enflamment par l'acide Sulfurique. L'étincelle électrique produit le même effet que le choc sur les poudres de chlorate et de combustibles. Théorie de ces détonations. Puisque le chlorate de potasse se réduit par la chaleur en chlorure et en oxigéne, et puisque l'oxigène a de l'action sur les corps que nojis avons mélangés avec les chlorates, on conçoit facilement l'embrasement des mélanges par l'action de la chaleur. Lorsqu'on percute les mé- langes sur une enclume, l'inflammation est aussi produite par l'élévation de température qui résulte du choc des particules frappées ; mais ici il y a une circonstance qui tend à rendre les phénomènes de la décomposition plus intenses, qu'ils ne le sont dans le cas où l'on expose à la chaleur un gramme ou quelques grammes de l'un de ces mélanges. Cette circonstance tient à ce que la compression s'exerce instantanément sur toutes les par- ties frappées , et à ce que cette compression apporte une cer- taine résistance au développement des gaz. Dans tous les cas, la détonation est produite par la force avec laquelle l'air qui envi- ronne le mélange est mis en vibration par le dégagement des gaz, et cette force dépend du volume des gaz et de la rapiditt* avec laquelle ils se dégagent. S'il n'y a pas de détonation pro- ^ prement dite, lorsqu'on échauffe librement sous la pression de l'atmosphère une petite quantité de mélange, cela vient de ce que l'action de la chaleur sur les corps ne s'exerce que successi- vement et sur des particules qui soiit déjà dans un certain étut d'expansion , et qui ont par conséquent moins de force de ressort que quand elles sont comprimées. Pour de plus grands détails, voyez Détonation. Dans les détonations produites par la chaleur et' par la per- cussion sur la plupart des mélanges, si ce n'est sur fous, il n'y a que l'oxigène qui réagis-^e sur le corps combustible ; le chlore reste en totalité combiné avec le potassium. Il ne nous paroit pas en être de même dans le cas où Pinflammation est produite par l'acide sulfurique sur les mélanges qui contiennent des corps susceptibles de s'unir au chlore eu même temps a CHL qu'ils le sont de s'unir à l'oxigène. L'acide sulfurique, crt agissant sur le chlorate, tend à s"unir à la potasse , et à ré- duire l'acide chlorique en oxigène et eu chlorure d'oxigène , et il est vraisemblable que le corps combustible forme à la fois des composés et avec l'oxigène et avec le chlore , lorsqu'il y en a une quantité suffisante pour donner naissance à ces deux espèces de composés. 11 est évident que si le combustible avoit des affinités électives diifércntes pour le chlore et pour l'oxi- gène, et qu'il ne fût pas dans une proportion supérieure ù celle que pourroit saturer celui de ces deux gaz pour lequel il a le plus d'affinité , il ne se combinerolt qu'avec lui. Usages, Le chlorate de potasse est employé dans les labora- toires de chimie, pour préparer de l'oxigène à l'état de pu- reté, et du chlorure d'oxigène ; il est employé dans les arts, pour fabriquer les briquets dits oxigénés ; pour cela on fait un mélange de 3 parties de chlorate de potasse et i partie de soufre, on le réduit eu pâte un peu liquide avec de l'eau gommée ; on plonge ensuite, dans cette pâte, l'extrémité sou- frée d'une allumette, on fait sécher celle-ci à l'air : lorsqu'on veut l'enflammer, on met, pendant un instant, l'extrémité de l'allumette qui a été imprégnée de mélange en cont.act avec l'acide sulfurique concentré; celui-ci embrase le mélange, le mélange enflamme le sou fre de l'allumette , et le soufre enflam- me ensuite l'allumette elle-même. Pour l'usage, il est bon de mettre l'acide sulfurique dans un petit flacon fermé à l'émeri , dans lequel on a introduit d'avance de l'amiante flexible; l'amiante, en s'imprégnant d'acide, empêche que celui-ci ne s'écoule si le flacon vient à se renverser , et s'oppose aussi â ce que l'allumette ne soit plongée trop profondément dans l'acide sulfurique. Chlorate de rhodium. Inconnu. Chlorate DE SILICE. Inconnu. CHtORATE DE SOUDE. Ccscl cristallise en lames carrées , sembla- bles aux lames de chlorate de potasse ; il est très-soluble dan» l'eau, c'est pour cette raison qu'on ne peutleséparer parla cris- tal lisation d'une eau qui le tient en dissolution avec du chlorure , et qu'en conséquence on est forcé, pour l'obtenir à l'état de pureté, de neutraliser l'acide chlorique par du sous-carbonate «le soude pur. 11 est soluble dans l'alcool; à la distillation, il CHL i5 donne de l'oxigcne, un peu de chlore et un chlorure légè- rement alcalin. Il fuse rapidement sur les charbons ardens, en répandant une lumière jaunâtre. Chlorate DESTRONTiANE.il a une saveur piquante. Sasolution ne cristallise que quand elle est très-toncentrée ; il est déli- quescent; il fuse sur les charbons, en répandant une belle lumière pourpre. Chlorate de tellure. Inconnu. Chlorate de titane. Inconnu. Chlorate de tungstène. Inconnu. Chlorate d'urane. Inconnu. Chcorate de zinc. m. Vauquelin a préparé ce sel en traitantle sous-carbonate de zinc par l'acide chlorique; il a obtenu une dissolution astringente, qui, ayant été concentrée jusqu'à la consistance de sirop , a donné des octaèdres surbaissés. Il fuse sur les charbons ardens, en répandant une lumière jaune, et sans produire de détonation. Chlorate de zircone. Inconnu. Chlorate d'yttria. Inconnu. (Ch.) CHLORE (Chim.) , nom donné par M. Ampère au corps qui avoit été appelé successivement acide marin déphlo gis tiqué, et acide muriatique oxigéné. Nous exposerons d'abord les proprié- tés du chlore , et la manière de le préparer ; ensuite les di- verses manières dont on en a envisagé la nature. §. I." Propriétés du chlore. Le chlore est gazeux, coloré en jaune verdàtre ; de là son nom, qui est dérivé de ^Xcopoç. Il a une odeur forte et désa- gréable, une densité de 2,47. C'est le seul gaz simple, qui, avec l'oxigène , dégage de la lumière par une compression, forte et rapide. Mais quelque forte que soit cette compression > le gaz conserve son état aériforme. Quand il est sec, il n'a pas d'action sur le tournesol desséché ; mais s'il est humide, il le décolore en le détruisant. Il éteint la bougie, et est impropre à la respiration. Lorsqu'on le res- pire , il irrite la gorge , fait éprouver une sensation d'astriction , provoque la toux , et produit un rhume de cerveau, dont la durée est plus ou moins longue, suivant la quantité qui a pé- nétré dans le poumon, et la sensibilité de la personne qui l'a i6 CHL respiré. L'action du chlore n'est pas bornée à ces eîTets; elle peut encore produire des cnicheniens de sang , et même la mort; on ne sauroit donc prendre trop de précautions pour évi- ter de le respirer, lorsqu'on le prépare pour des recherches chimiques, ou pour les besoins des arts. Le ciilore n'a point encore été solidifié, ni même liquéfié par le froid. La chaleur, la lumière, Télectricité, ne lui font éprouver aucun changement de nature. Il paroit être électro-négatif dans toutes les combiHaisons connues ; au moins observe-t-on que, dans les décompositions électriques des corps où il entre comme élément, il se porte vers les surfaces électrisées posi- tivement. A la température ordinaire, ico mesures d'eau dissolvent 200 mesures de chlore. Cette solution aune densité de i,oo5 ; elle est jaune verdâtre ; son odeur est celle du chlore : elle a une saveur astringente ; aussi précipite-t-elle la gélatine, et beau- coup de matières animales dissoutes dans l'eau. (Voyez Subs- tances ASTRINGENTES.) Quand on reçoit le chlore dans de l'eau refroidie à 2. o, il se forme des cristaux lamelleux d'hydrate de chlore. Cette solution ne rougit pas le tournesol , mais elle le fait passer au jaune , en en altérant la couleur. Chlore et corps simples. Le chlore n'est pas susceptible de se combiner au bore ni au carbone; il n'a aucune action sur l'oxigène gazeux, mais il est susceptible de s'y unir en deux proportions, lorsqu'il le trouve àl'état naissant- Il en résulte reuc/i/orine, ou oxide de chlore, et l'acide chlorique. Voyez au mot Oxigene, Oxide de chlore, et Chlorique [Acide). Le chlore s'unit à l'iode avec la plus grande facilité. Il n'a pas d'action sur le gaz azote ; cependant il s'y unit lors- qu'on fait passer un courant de chlore dans une solution d'hy- drochlorate d'ammoniaque, ou de tout autre sel ammoniacal. Voyez, au mot Azote, Chlorure d'azote (Suppl.). Le chlore se combine facilement avec le soufre; il s\xR\t de le mettre avec le soufre fondu ou le soufre en poudre, pour que l'union aitlieu. Il y a dégagement de chaleur obscure, et production d'un chlorure liquide orangé. CHL iV Le chlore peut former deux combinaisons avec le phos- phore, un chlorure, et un acide appelé chloropliosphorique. Lorsqu'on plonge le phosphore dans un flacon de chlore, le phosphore se fond, et brûle, d'abord en scintillant, puis en produisant une flamme blanche alongée ; la combinaison se condense en liquide ou en une matière concrète blanche, suivant qu'il s'est formé du chlorure ou de l'acide chlorophos- phorique. Quand on garde dans l'obscurité un mélange de volumes égaux de chlore et de gaz hydrogène, il n'y a aucune action; mais si on y fait passer une étincelle électrique , si on y plonge une bougie allumée, ou même une brique chauffée à 200.'*, il y a sur-le-champ détonation , dégagement de lumière, et pro- duction d'acide hydrochlorique. Si la combinaison s'opéroit dans un vaisseau assez fort pour résister à l'expansion subite des gaz, on trouveroit, après la détonation et l'entier refroi» dissement des corps mis en expérience, 2 volumes d'acide hydrochlorique. L'électricité et la chaleur ne sont pas les seuls agens qui puissent déterminer l'union du chlore et de l'hydro- gène, car MM. Gay-Lussac et Thénard ont fait l'importante observation que la lumière du soleil jouissoit de la même fa- culté, quand bien même elle étoit diffuse ; mais alors l'union des gaz se fait lentement et sans inflammation, tandis que^ dans le cas où la lumière est directe et vive, il y a inflam- mation subite et détonation. Le chlore enflamme à la température ordinaire le potassium ^ l'arsenic, l'antimoine et le bismuth; il enflamme à chaud le sodium, le zinc , le tellure, le mercure; il embrase à chaud le manganèse, le fer, l'étain, le tungstène, le cobalt, le cuivre; le chlore se combine à chaud, sans produire de lumière, au nickel, au plomb, à l'argent , au palladium et à l'or. Parmi ces métaux , il en est qui forment deux chlorures : tels sont l'étain, le cuivre, le mercure, et peut-être le manganèse, le fer, l'or. On ignore quelle est l'action du chlore sur les autres mé- taux, mais on sait qu'il est susceptible de former des combi- naisons avec le magnésium, le calcium, le strontium, le ba- rium, le rhodium, le platine et l'iridium. t8 GHL Action du chlore sur les corps oxigénés , feau exceptée. Le chloùe n'a aucune action sur les acides nitrique , sulfuri- que, phosphorique , carbonique et borique. Il n'en a point sur les acides nitreux et sulfureux, ainsi que sur le proloxide et le deutoxide d'azote, lorsque ces composés sont privés d'hu- fnidité. Si on expose au soleil pendant une demi-heure un mélange de 1 volume de chlore et i volume d'oxide de carbone, on obtiendra j vokime d'acide Chloroxicahbonique. Voyez ce mot. Le chlore n'a pas d'action sur la silice, l'alumine, la zir- cone, la glucine et l'yttria. A chaud, il expulse l'oxigéne de la magnésie (d'une partie au moins), de la chaux, de la slron- tiane, de la baryte, de la soude et de la potasse. Dans ce cas, il se forme des chlorures, et le volume de l'oxigéne expulsé est la moitié du chlore absorbé. Action du chlore sur les composés d''hjdrogène non organiques. Nous réunissons ici tous les composés hydrogénés, parce qu'à l'exception d'un très-petit nombre de ces composés, sur les- quels le chlore est sans action , et à l'exception de quelques autres auxquels il peut s'unir à la température ordinaire, sans les décomposer, il agit sur les autres composés hydrogénés, par son affinité pour l'hydrogène : c'est ce qui imprime un carac- tère commun à touslesmixtesqui peuvent lui céder cet élément. Chlore et Eau. Le chlore ne décompose pas l'eau dans l'obs- curité, ni à la température ordinaire ; et il est vraisemblable que si l'on introduisoit de l'oxigéne, en le comprimant forte- ment dans l'acide hydrochlorique concentré, et qu'on exposât ensuite cette solution au froid, il en résulteroit de l'eau et du chlore. A une chaleur rouge, l'affinité du chlore pour l'hydro- gène est au contraire plus forte que celle de l'oxigéne; car si l'on fait passer dans un tube de porcelaine rouge de feu un courant de chlore et de vapeur d'eau, on obtient de l'acide hydrochlorique et de l'oxigéne; en supposant qu'il se décom- pose 2 volumes de vapeur d'eau, on obtient 4 A'olumes de gaz hydrochlorique et 1 d'oxigène. Si la température n'étoit pas très-élevée, on obtiendroit un peu d'acide chlorique. Le ûhlore, dissous d^ns l'eau et exposé à I9 lumière du soleil, CHL 19 produit à la longue le même résultat: il y a décomposition d'eau dégagement d'oxigène, formation d'acide hydrochlorique et d'un peu d'acide chlorique, qui restent dans l'eau noa décom- posée. Si l'eau contient un corps qui soit susceptible de s'unir à l'oxigène , sa décomposition par le chlore peut être instan- tanée : c'est ce dont on peut s'assurer en faisant passer dans une dissolution de chlore du gaz protoxide d'azote, dU gaz deu- toxide d'azote, ou de l'acide nitreux; il se produit alors de l'acide hydrochlorique et de l'acide nitrique. Les acides sul- fureux, hypophosphoreux et phosphoreux sont changés en. acides sulfurique et phosphorique par le chlore humide, et les sulfites, les nitrites, les hypophosphites et les phosphites le sont par les mêmes agens en sulfates, nitrates et phosphates. Chlore et hj'drogène carboné. Si l'on mêle sur le mercure ou sur l'eau, ou si l'on fait arriver dans uii ballon , des volumes égaux de chlore et d'hydrogène percarboné, les deux gaz se condensent en un composé liquide que nous examinerons à l'article de l'éther hydrochlorique. Si 2 volumes de chlore rencontroient 1 volume de gaz hydrogène percarboné à une température rouge, il se produiroit 4 volumes d'acide hydro- chlorique, et il se déposeroit beaucoup de charbon. On obtient encore un résultat semblable, en employant de l'hydrogène carboné au lieu d'hydrogène percarboné, et ce résultat mé- rite d'autant plus d'être observé, qu'à la température ordi- naire le chlore et l'hydrogène carboné ne se combinent pas, au moins dans l'obscurité. Le chlore enlève l'hydrogène au charbon végétal qui est chauffé au rouge dans un tube de por- celaine. Chlore et hydrogène phosphore. 3 volumes du premier, mêlésà 1 volume du second , sur la cuve à eau , dégagen t de la lumière , et produisent 2 volumes d'acide hydrochlorique et un perchlo- rure de phosphore, qui se dissout dans l'eau, en passante l'état d'acide hydrochlorique et d'acide phosphorique. Chlore et acide hydrosulfurique. Ces gaz , mêlés à volumes égaux, donnent 2 volumes d'acide hydrochlorique, et du soufre. Si l'on employoit plus de chlo;re, le soufre se convertiroit eu chlorure liquide. Chlore et gaz ammoniaque. Si l'on fait arriver 3 volumes de .chlore dans uu flacon cpntenaut 8 volumes de gaz ammoniaque , a. iô CHL il y a inflammation, dégagement de chaleur, et production d'hydrochlorate d'ammoniaque, qui apparoît d'abord sous la forme d'une fumée blanche, qui ensuite se solidifie et se dé- pose sur les parois du flacon. Il reste i volume de gaz azote. Dans cette expérience, 2 volumes de gaz ammoniaque ont été décomposés en 1 volume de gaz azote, et 3 volumes d'hydro- gène qui, en s'unissant aux 3 volumes de chlore, ont produit 6 volumes d'acide hydrochlorique, lesquels ont solidifié les 6 volumes d'ammoniaque indécomposés. Le chlore gazeux, et celui même qui est dissous dans l'eau, décomposent pareillement l'ammoniaque liquide, mais san» dégagement de lumière. Dans le premier cas, on obtient un. volume de gaz azote, qui est le tiers du volume du chlore. Ce résultat peut servir à démontrer que l'acide hydrochlorique est formé de volumes égaux de chlore et d'hydrogène, lors- qu'on admet que le chlore en réagissant sur l'ammoniaque, se combine en totalité à de l'hydrogène, et que 2 volumes d'ammoniaque sont formés de 3 d'hydrogène et de 1 d'azote. Pour faire cette expérience, on prend un flacon à l'émeri , divisé en trois parties égales; on le remplit de chlore, on le ferme; on met ensuite dans une capsule profonde une couche de mercure sufiisante pour qu'on puisse y déboucher le flacon ; on verse sur le mercure de l'ammoniaque liquide, étendu de trois fois son volume d'eau : on enfonce le col du flacon dan» le mercure, on l'y débouche, puis, en le soulevant un peu , on y laisse entrer un peu d'ammoniaque, et on l'enfonce de nouveau dans le mercure. Lorsque l'action entre le chlore et l'ammoniaque a cessé, on répète la même manipulation, et cela jusqu'à ce que tout le chlore ait été absorbé. On trouve alors que le gaz azote occupe le tiers de la capacité du flacon. Chlore et acide liydrophtorique. Il n'y a pas de décomposition. Chlore et acide h/ydriodique. En mêlant 1 volume de chlore avec 2 d'acide hydriodique, il se forme 2 volumes de gaz h}^- drochlorique, et l'iode, mis en liberté, paroît sous la forme d'une belle fumée pourpre, qui se condense en petits cristaux. Chlore et gaz hydrogène arseniqué. Suivant M. Davy , ces gaz ne sont pas plus tôt en contact qu'il y a inflammation et pro- duction de chlorure d'arsenic et d'acide hydrochlorique. ÇhlorQ et gaz hjdrotellurijue. Il est probable que le tellure CHL «st expulsé de sa combinaison avec rhydrogène par le chlore, qui en prend la place. L'action du chlore sur les sulfures est encore peu connue. Action au chlore sur plusieurs oxides dissous ou contenus dans l'eau. Lorsqu'on fait passer du chlore sur une base salifiable sèche, il ne se produit, dans aucun cas, de combinaison entre ces deux corps ; s'il y a action , l'oxigène est chassé , et il se forme en chlorure, ainsi que nous l'avons dit plus haut. Le chlore n'a donc pas une disposition marquée à neutraliser l'al- calinité, et, sous ce rapport, il se rapproche plutôt de l'oxi- gène que des acides ; mais si Ton fait passer un courant de chlore dans de l'eau qui tient de l'oxide d'argent , de la potasse , de la soude, de la baryte, de la strontiane, de la chaux, ou rie la magnésie en dissolution ou suspension, il se produit des effets remarquables, dont nous allons nous occuper. Commen- çons par l'oxide d'argent. Celui-ci se divise en deux parties : Tune abandonne son oxigène, et forme, avec du chlore, un chlorure insoluble; et l'autre partie, se combinant avec l'acide chlorique, qui est produit par du chlore et par l'oxigène sé- paré de l'argent, donnernaissance à un chlorate soluble. Si , au lieu d'oxide d'argent, on opère sur la potasse, on obtient un chlorate de cette base, qui cristallise, si la dissolution de potasse n'est pas trop étendue d"eau ; et si on fait évaporer la liqueur séparée du chlorate , on obtient du chlorure de potas- sium. Si l'on admet que ce chlorure étoit tout formé dans la liqueur d'où il a été exti-ait, la théorie de l'opération sera la même que la précédente; mais si l'on suppose que cette liqueur est une dissolution d'hydrochlorate de potasse, il faut admettre f) ne quand le chlore arrive dans le liquide alcalin, une portion deau, en se décomposant, fournit au chlore de l'oxigène et de l'hydrogène, qui le convertissent en acide chlorique et ta acide hydrochlorique, lesquels acides neutralisent sépariruieiit deux quantités de potasse. Ce quenous venons dédire est appU- cabJe à la soude, à la baryte, à la strontiane, à la chaux, à la magnésie et à l'oxide de zinc. Le chlore, mis en contact avec la litharge et l'eau, expulse l'oxigène d'une portion de l'oxide métallique , pour former un t:iilorurei et l'oxigène expulsé s'unit au reste de i'oxidi pour 22 CHL former un peroxide brun. Il paroit que l'oxide vert de man- ganèse, les protoxides de nickel et de cobalt, humides, don- nent, avec le chlore, des peroxides et des hydrochloratcs solubles. Dans ce cas, l'oxide qui passe au maximum», le fait en absorbautl'oxigéne d'une portion d'eau qui est décomposée* Action de quelques chlorures sur plusieurs oxides. Nous avons vu que le chlore, en se combinant à l'hydrogène et plusieurs autres corps, formoit des acides, c'est-à-dire des corpp susceptibles de s'unir aux bases salifiables ; cela prouve que le chlore a de grandes analogies avec l'oxigène : il est donc tout naturel que le chlorure d'un métal puisse se combiner avec l'oxide de ce même métal, et former une espèce de sel dans lequel le chlorure faitfonction d'acide, et l'oxide fonction de base ; c'est ce qu'on observe en chauffant du chlorure de plomb avec du massicot, etc. Action du chlore sur les matières organiques en général. L'action du chlore sur les composés organiques privés d'hu- midité , n'a point encore été examinée avec l'attention qu'elle mérite ; mais elle doit être bornée, au moins pour les corps qui ne contiennent pas une grande quantité d'hydrogène .car d'une part on ne connoit qu'un très-petit nombre de cas où le chlore se combine avec une matière organique ; et d'une autre part, le chlore n'ayant pas d'affinité pour le carbone, et n'en ayant qu'une très-foible pour l'oxigène et l'azote, il s'ensuit qu'en général il ne peut altérer ime matière organique qu'en se combinant avec son hydrogène et peut-être avec une portion de cette matière plus ou moins altérée. Si le chlore ne paroit pas avoir une grande énergie sur les matières organiques sèches, il n'en est pas de même lorsque ces matières sont humides ; dans ce cas il en est peu qui résistent à son contact, et la décoloration de l'indigo , du tournesol et de la plupart des principes colorans rouges , et la destruction de plusieurs sortes de miasmes, sont des exemples bien remar- quables de la grande influence que le chlore humide peut exercer sur des composés organiques; mais l'action chimique, cause de ces phénomènes, n'est pas seulement produite parle chlore, elle l'est encore par l'oxigène de l'eau qui est décom- CHL 9î posée ; il paroit même que c'est ce principe qui, en se portant sur les composés organiques , les dénature immédiatement au point d'^en détruire la couleur ou les propriétés délétères, tandis que le chlore forme de l'acide hydrochlorique avec l'hy- drogène de l'eau décomposée. C'est sur cette action du chlore humide qu'est fondée la méthode bertholienne de blanchiment , et sur l'action qu'a l'acide hydrochlorique de corroder les étoffes que l'on veut blanchir, qu'est fondée l'additian de la craie, et mieux encore celle de la magnésie dans le bain de chlore où l'on fait tremper ces étoffes. A ce qui précède, nous ajouterons que le chlore ou l'acide hydrochlorique auquel il donne naissance, peuvent quelquefois se combiner avec une portion de la matière organique plus ou moins altérée; c'est ce qui semble particulièrement avoir lieu dans la précipitation de plusieurs liquides animaux par le chlore. Préparation du chlore. On met dans un ballon qui repose sur la grille d'^un fourneau, 1 partie de peroxide de manganèse réduit en poudre fine , et 5 parties d'acide hydrochlorique concentré. Le mélange doit remplir les deux tiers environ du ballon ; on ferme celui-ci avec un bouchon garni d'un petit tube courbé à angle droit, dont la branche horizontale s'engage dans un tube d*un mètre de longueur plein de petits morceaux de chlorure de calcium. L'extrémité de ce tube est garnie d'un second tube courbé à angle droit, dont la branche la plus longue va plonger au fond d'un flacon de verre bien sec , que l'on veut remplir de chlore ; le flacon , au moyen d'un tube courbé en H, commu- nique à un second flacon ; celui-ci à un troisième, etc. ; le dcr«- nier flacon doit contenir de la chaux caustique destinée à absorber le chlore qui pourroit se répandre dans lé laboratoire. Avant d'adapter les tubes aux flacons, il faut, avec un soufflet, diriger un courant d'air dans l'intérieur de ces vaisseaux , afin de les dessécher, puis y introduire un morceau de chlorure, de calcium. Quand l'appareil est disposé, que les luts des bou~ chons sont secs, on met le feu sous le ballon; le chlore se dégage et chasse l'air du ballon , puis celui du tube rempli de chlorure de calcium ; il arrive ainsi dans le fond du premier flacon où il s'accumule à mesure qu'il en chasse l'air, à raison a4 CHL de sa plus grande pesanteur spécifique , et il remplit de la mêm» manière les flacons suivans. Dans cette opération , une portion d'acide hydrochlorique est réduite à ses éiémens ; le chlore se dégage , et l'hydrogène produit de l'eau eu transformant le peroxide de manganèse en oxide vert, qui se dissout dans la portion d'acide hydrochlorique non décomposée. Si l'on veut se procurer du chlore humide, on adapte au talion qui contient de l'acide hydrochlorique et du peroxide de manganèse, un tube recourbé, dont on fait plonger l'extré- xnité libre sous un vaisseau plein d'eau , placé dans une petite cuve pneumato-chimique. L'eau dans laquelle on recueille le gaz doit être au moins à 12.*^; autrement il y en auroit beau- coup d'absorbé. Lorsqu'on se propose de faire une solution de chlore dans l'eau , on met le ballon qui contient le mélange propre à le développer, en communication avec dej flacons Woulf, rem- plis d'eau aux cinq sixièmes de leur capacité. Le premier fla- con, ou celui qui est le plus près du ballon, porte trois tubes: %." un tube recourbé M qui communique avec ce dernier; 2.° un tube vertical, qui plonge de deux lignes dans l'eau qu'on veut saturer de gaz ; 3.° un tube recourbé H qui commu- nique avec le second flacon , lequel est pareillement garni de trois tubes. Quand l'eau est au-dessous de 4.'^o , il se forme de l'hydrate de chlore solide. Au lieu de peroxide de manganèse et d'acide hydrochlorique, on peut employer un mélange de 1 de peroxide de manga- nèse , 2 d'eau , a d'acide sulfurique et 3 de chlorure de sodium, pans ce cas , l'eau est décomposée : il se produit de la soude et de l'acide hydrochlorique qui reste en dissolution dans l'eau» la soude s'unit à l'acide sulfurique ; et l'acide hydrochlorique » en ramenant le peroxide de manganèse à l'état d'oxide vert qui s'unit à de l'acide sulfurique , se réduit en chlore qui se §. III. Des dii'erses manières dont on a envisagéla naturedu chlore. Scheele découvritle chlore en 1774, en faisant réagir l'acide hydrochlorique sur le peroxide de manganèse. Pour avoir une ^dée nette de la manière dontil envisagealanature de ce corps» il faut se rappeler qu'il cousidéroit le peroxide de manganèse CKL 2é comme une substance dëphlogistiquée très-disposée à se com- hiner au phlogistique pour former la manganèse phlogistiquée , ou l'oxide de ce métal qui a le plus d'énergie pour neutraliser l'acidité. Suivant lui, la manganèse déphlogistiquée coloroit ses dissolvans en rouge ou en bleu ; et la manganèse phlogisti- quée ne les coloroit pas: lorsque l'acide muriatique dissolvoit la première sans l'intermède de la chaleur, il se coloroit d'a- bord en rouge brun; mais la dissolution étant exposée à l'air, elle se décoloroit peu à peu, à mesure que le manganèse se phlogîstiquoit aux dépens d'une portion d'acide muriatique, laquelle se trouvoit par là réduite en chlore ou acide muria- tique déphlogistiqué, que l'on pouvoit obtenir à l'état gazeux, en exposant les matières à l'action d'une douce chaleur. Si l'on se rappelle maintenant que dans son Traité de l'Air et du Feu , Scheele considéra l'hydrogène comme étant le phlogistique, on voit que l'illustre Suédois avoit sur la nature du chlore et de l'acide hydrochlorique des idées analogues à celles qui sont généralementadoptées aujourd'hui. Scheele reconnutau chlore la propriété de blanchir plusieurs matières colorées végétales, celles d'épaissir les huiles, d'attaquer tous les métaux connus alors. Quelques années après la découverte du chlore, Lavoisier. qui venoit de répandre un si grand jour sur la combustion du soufre, du charbon, du phosphore, et sur la nature des acides produils par ces combustions, soupçonna que le chlore étoit un composé d'oxigène et d'acide muriatique; en un mot, de l'acide muriatique oxigéné. L'analogie de propriétés des acides, du soufre, du carbone et du phosphore avec l'acide hydro- chlorique, lui faisoit penser que ce dernier étoit formé d'un radical muriatique combustible uni à de l'oxigène. M. BerthoUet, en 1786 et 1788, publia des recherches ex- trêmement importantes sur le chlore : il prouva que le chlore n'uvoit qu'une acidité très-équivoque , puisqu'il ne pouvoit neutraliser les alcalis qu'en éprouvant un changement de na- ture, et en s'appuyant de nombreuses observations qui lui étoient propi'es , il chercha à démontrer la justesse de l'opiniort de Lavoisier. Suivant cet illustre chimiste, quand l'acide mii~ yiatique réagissoitsur le peroxide de manganèse, une portion d'acide muriatique s'oxigéuoit aux dépens d'une pariie de ÏQiù- 25 CHL gène du manganèse, pô\n^ former l'acide muriatîqiie oxîgénë, tandis que la manganèse qui avoit perdu de l'oxigène , s'unissoit à la portion de l'acide muriatique qui ne s'étoit point oxigénée. Cette théorie expliquoit très-bien pourquoi le peroxide de manganèse qui avoit été fortement chauffé, donnoit beaucoup moins d'acide oxigéné que le peroxide pur. M. Berlhollet attri- buoit l'énergie de l'acide muriatique oxigéné sur les métaux et les combustibles en géuéral , à la tendance qu'avoit l'oxigène pour s'en séparer ; et il trouvoit dans le peu d'acidité du chlorC la raison pour laquelle l'acide muriatique oxigéné étoit con- verti par la présence d'une solution alcaline en acide muria- tique d'unepart,et en acide muriatiquesuroxigéné d'une autre part, qui neutralisoient chacun de leur côté l'alcali avec lequel le chlore avoit été en contact. Cette théorie, développée avec liabileté, et appuyée sur de belles découvertes, sembloit un f omplément si naturel de la théorie de Lavoisier sur l'oxigé- nafion, qu'elle fut généralement adoptée. Depuis cette époque jusqu'en 1 8og , l'on découvrit que plu- fcieurs métaux, le phosphore et le gaz ammoniaque étoient eiiflammés par le ciilore ; l'on produisit le chlorure de soufre ; Von trouva le moyen d'isoler les chlorates d'avec les chlorures ou les hydrochlorates qui se forment en même temps qu'eux; Ton reconnut l'hydrogène dans le gaz hydrochlorique , etc.; jnais aucun de ces faits dont l'histoire du chlore s'enrichissoit lie portoit atteinte à la théorie de M. Berthollet; tous au eon- tr.tirc sembloient la consolider par la facilité avec laquelle on les coordonnoit à ceux précédemment observés. Le 1 2 janvier 1 809 , M. H. Davy lut un Mémoire à la société royale deLondres, danslequelilfaisoitvoir que les acidesphos- phorique et borique privés d'eau n'avoient aucune action sur les muriates secs; que le charbon ne décomposoit pas le sublimé rorrosif, ce qu'il expliqua en cherchant à démontrer que le gazhydrochlorique étoit un hydrate d'acide muriatique. Le si janvier 1809 etle 27 février de la même année, MM. Gay-Lussac et Thénard, qui n'avoient aucune connoissance du travail de M. H. Davy , préscntèrentà l'Institut un Mémoire aussi remarqua- ble par la précision des expériences que par les conclusions qu'ils en déduisirent. En effet, après avoir établi d'une manière posi- tive que le gaz hydrochlorique contenott toujours de ^'hydrogène CHL 11 dans une seule proportion, laquelle ëtoit de volumes égaux d'acifle muriatique oxigéné et d'hydrogène sans contraction apparente, ils conclurent que les corps qui ne pouA'oient pas fournir de l'hydrogène à l'acide muriatique oxigéné, et qui d'ailleurs n'étoient pas susceptibles de s'y combiner, n'avoient aucune action sur l'oxigène que l'on avoit toujours considéré depuis M. BerthoUet comme un des élémens de l'acide muria- tique oxigéné : c'étoit encore à la présence de l'hydrogène dans le gaz muriatique, qu'ils attribuoient l'impossibilité de décom- poser les muriatessecspar des acides dépouillés d'eau. MM. Gaj- Lussac et Thénard , en faisant observer que tous les faits connus pouvoient s'expliquer dans une théorie où l'on considéroit l'a- cide muriatique oxigéné comme un corps simple , et l'acide mu- riatique comme un composé de ce corps simple et d'hydrogène , donnèrent la première idée de la nouvelle théorie du chlore ; mais ces il'ustres savans ne crurent pas devoi r l'adopter à l'exclu- sion de celle qui avoit à cette époque l'assentiment universel. Cependant elle fut admise par MM. Ampère et Dulong ; et M. Ampère, à quila chimie doitdes vues aussi profondes qu'ori- ginales, proposa de remplacer le nom d'acide muriatique oxi- géné, par celui de chlore : ]a nouvelle théorie lui parut si sa- tisfaisante, qu'iln'hésitapointàl'étendre aux faits que MM. Gay- Lussac et Thénard venoient de découvrir sur l'acide fluorique. Tel étoit en France l'état de nos connoissances sur le chlore, lorsque M. H. Davy, en Angleterre, publia le premier écrit dans lequel on ait considéré l'acide muriatique oxigéné comme un élément, et dans lequel on ait voulu prouver l'inconséquence de l'ancienne théorie par de nouvelles observations. M. H. Davy, eu reproduisant les faits déjà connus , y ajouta les suivans : 1." le gaz ammoniaque, en agissant sur la liqueur fumante de Libavius, donne lieu à une matière solide, volatile , dont or> ne peut séparer d'oxide d'étain par aucun corps non oxigéné ; _'." on ne peut point séparer d'acide phosphorique de la com- binaison du phosphore saturé de chlore, lors même que cette combinaison a été neutralisée parle gaz ammoniaque, puis soumise à l'action de la chaleur; 3.° la réaction du chlore sur le gaz ammoniaque ne produit pas sensiblement d'eau. De tous ces faits, M. H. Davy conclut que si l'on vouloit être conséquent a,ux principes que l'on avoit pris pour guide lors de 28 CKL la substitution du système de Lavoisier à Thypothèse de Slahl, on ëtoit obligé de considérer le chlore comme un corps simple , puisqu'on ne pouvoit en séparer d'oxigène qu'en le mettant en contact avec des corps dans lesquels la présence de l'oxigène étolt prouvée. M. Murray fit des objections à cette théorie ; il prétendit qu'en mêlant 2 volumes de chlore avec 1 volume d'oxide de carbone et 1 volume d'hydrogène, il seprodjiisoitde l'acide muriatique et de l'acide carbonique ; mais M. H. Davy observa que dans le cas 011 l'on opéroit avec volumes égaux de chlore et d'oxide de carbone, exactement desséchés, on obfenoit un nouvel acide tout-à-fait distinct des gaz muriatique et carbonique, car cet acide absorboit quatre fois son volume de gaz ammoniaque, et le sel qui en résultoit pouvoit être dis- sous , sans effervescence , par l'acide acétique , et volatilisé dans le gaz acide sulfureux , sans éprouver d'altération. L'objection de M. Murray, loin de renverser la nouvelle théorie, lui don- na au contraire une nouvelle consistance; mais tout en recon- îîoissant la nécessité d'admettre cette théorie, cependant nous jie voulons pas dissimuler qu'il n'y a pas un seul fait dans l'his- toire du chlore, qui ne soit susceptible de s'expliquer par l'autre théorie, à la vérité à l'aide de suppositions peu con- formes à l'analogie. En résumant ce que nous venons de dire dans ce paragraphe , il est visible que l'histoire du chlore compte quatre époques principales : la première est celle de sa découverte par Scheele ; la seconde est celle de la théorie où il fut considéré comme un corps composé d'acide muriatique et d'oxigène ; la troi- sième , celle où MM. Gay-Lussac et Thénard firent voir que tous les faits qu'il présentoit étoient susceptibles d'être expli- qués, non-seulement par cette théorie, mais encore par celle où l'on considéreroit l'acide muriatique oxigéné comme un corps simple: enfin , la quatrième est celle où M. H. Davy fit sentir la nécessité d'adopter cette dernière, a l'exclusion de la première. ( Ch.) CHLORE (fio^), Chlora, Linn. , genre de plantes dicotylé- dones, nionopétales, hypogynes, de la famille des gentianées, et de ïoctandrie monogynie , Linn., dont les principaux carac- tères sont d'avoir un calice à huit divisions persistantes; une corolle en forme de soucoupe, h tube court, à limbe partagé CHL 29 en huit découpures; huit étamines non saillantes , insérées sur le tube de la corolle ; un ovaire supérieur , surmonté d'un style court, terminé par un stigmate à quatre lobes ; une capsule à une loge contenant plusieurs graines. Les chlores sont des plantes herbacées , à feuilles simples, opposées ou perfoliées; à fleurs disposées en cime terminale. Le nombre des espèces connues aujourd'hui est de sept, dont quatre croissent naturellement en Europe ; les deux suivantes se trouvent en France. Chlore perfouée: Chlora perfoliata , Linii., Mant. îo; Centau- rhtmparvuvi flavo Jlore , Clus. , Hist. CLXXX. Sa tige est cylin- drique, droite, souvent rameuse et dichotome en sa partie supérieure, haute d'un pied; ses feuilles sont ovales, pointues, opposées , connées , glabres et glauques ; ses fleurs sont jaunes et terminales. Cette plante est annuelle et croit dans les pâtu- rages secs et sur les collines; elle est très-amère, tonique et fébrifuge. Chlore a feuilles sessiles ; Chlora sessilijlora, Desv. , Mém. Soc. scien. phys., 1807 , p. 74 , t. 3, f. 2. Cette espèce diffère delà précédente par sa tige grêle, ne portant qu'un petit nombre de fleurs ; par ses feuilles ovales lancéolées, sessiles , non connées, et par son calice à six ou sept divisions plus longues que la corolle. Elle croît dans les lieux sablonneux du midi de la France. ( L. D. ) CHLORIDION (Bo/:.), Chloridium , genre de plante de I3 série des byssoidées, famille des champignons , dans la méthode de Link. Une seule espèce le compose , c'est le chloridion vert; elle se présente en touffes ou gazons extrêmement petits, dé- licats, d'un beau vert, et qui, vus au microscope, sont com- posés de filamens simples ou peu rameux, droits, non cloi- sonnés, sur lesquels sont de nombreux conceptacles (sporidia) de même couleur, agglomérés, et qui se détachent et se dis- persent aussitôt qu'on jette de l'eau sur la plante. Ce champignon ressemble à du moisi : il a beaucoup de rapport avec le botrytis lignifraga, ou mucor lignifragus de BuUiard. On le trouve sur le bois pourri, les poutres, les so- lives, etc. Link en donne une figure, tab. 5 , fig. 16; et la des- cription , v, 3, p. i3 du Magasin de Berlin. Voyez Bvssoïdées, (Lem.) 3o CHL CHLORIODIOUE [Acide]. {Chim.) Lorsqu'on met de liode sec dans du chlore , celui-ci est absorbé avec rapidité ; il se dégage beaucoup de chaleur, et il se produit deux composés: l'un est jaune orangé clair, et l'autre rouge orangé. M. Gay- Lussac regarde le premier comme un chlorure, et le second comme un sous-chlorure : ces deux composés jouissant de l'aci- dité , et le second ne parolssant point être assujetti à une pro- portion définie , nous donnerons le nom d'acide chloriodique au premier, et nous considérerons le sous-chlorure deM. Gay- Lussac comme de l'acide chloriodique uni à de l'iode, c'est-à- dire comme de Vacide chloriodique ioduré. L'acide chloriodique est formé de 5 volumes de chlore et de i volume d'iode. L'acide chloriodique exposé a l'air se liquéfie en en attirant l'humidité. La dissolution de cet acide est incolore quand elle ne contient point de chlore en excès. Elle rougit fortement le tour- nesol , et décolore le sulfate d'indigo. Exposée à la chaleur ou à la lumière, pendant un temps suffisant, elleperd du chlore et se colore en orangé , parce que l'iode devient dominant : lorsqu'on y verse de la potasse ou de la soude , il se forme de l'iodate et de Ihydrochiorate ou du chlorure : en effet, les 6 volumes de chlore , qui sont combinés à un volume d'iode dans l'acide chloriodique, doivent dégager 2,5 volumes d'oxi- gène , soit que le chlore décompose l'eau , soit qu'il décom- pose l'alcali, et cette quantité d'oxigène est précisément celle qui convient pour convertir en acide iodique i volume d'iode. L'acide chloriodique , qui est coloré par de l'iode , se réduit aussi en liqueur par son exposition à l'air. Cette solution est orangée; elle est acide, elle décolore l'indigo, elle se volati- lise sans décomposition, elle est inaltérable à la lumière; quand on y verse peu à peu de l'alcali, on en précipite l'iode en excès, et on produit un iodate et un hydrochforate ou un chlorure. Lorsqu'on fait passer du chlore dans l'acide chlorio- dique ioduré un peu étendu d'eau , et qu'on l'expose ensuite au soleil jusqu'à ce que le chlore qui étoit en excès soit dégagé , on obtient de l'acide chloriodique incolore. Nous avons considéré l'acide chloriodique, qui s'est liquéfié à l'air, comme simplement dissous par l'eau ; mais nous devons faire observer qu'il ne seroit pas impossible qu'il y eilt une décomposition de ççtte substance , laquelle douneroit naissance CKL 3i alors à de l'acide iodique et à de l'acide h} drochlorique ; mais ce qui rend cette hypothèse moins probable que celle que nous avons adoptée, c'est que le sulfate d'iudigo n'est décoloré ni par l'acide iodique, ni par l'acide hydroclilorique , et qu'il l'est par la dissolution de l'acide chloriodique dans l'eau. (Ch.) CHLORION. ( Eiitom. ) C'est sous ce nom que M. Latreille a désigné quelques espèces de sphèges, ou hyménoptères fouisseurs, dont il a tiré ie nom de la couleur qui est géné- ralement verdàtre. Réaumur a consigné, daus le VI." volume de ses Mémoires sur les insectes, des obser^^atioas curieuses de M. Cossigni , sur une espèce de ce genre qui nourrit ses larves avec des blattes nommées kakkerlacs ea Amérique. Sonnerai a fait connoitre les mœurs d'une autre espèce. Voyez l'article Oryctères. (CD.) CHLORION. [Ornilh.) Aristote a parlé, en divers endroits, d'un oiseau nommé tantôt chloreiis , et tantôt chlorion. On trouve à ce sujet dans Pline, Gesner, etc., des commentaires où Fou discute si ces deux noms appartiennent au même oiseau ou à des oiseaux différens. On se seroit peut-être mieux accordé sur ce point si l'on avoit considéré que la couleur dominante du loriot mâle est le jaune, et celle delà femelle le vert, circons- tances qui font penser que l'oiseau unique dont il est ici ques- tion est ïoriolus galbula, Linn. (Ch. D.) CHLORIQUE [Acide]. {Chim.) Suivant M. Gay-Lussac , c'est une combinaison de chlore et d'oxigène dans le rapport de :2 à 5 (en volume) et de loo à i i3,g5 (en poids), qui forme, avec les bases salifiables, les sels qu'on a appelés mariâtes sur- oxigénés , et qu'on nomme aujourd'hui chlorates. M. Berthollet prouva que ces sels dévoient contenir du chlore uni à l'oxi- gène, et non du chlore pur. En conséquence, il appelle l'a- cide des chlorates, acide muriatique suroxigéné, le chlore étant alors pour lui de l'acide muriatique oxigéné. En 1802, M. Che- nevix lit des tentatives infructueuses pour isoler l'acide des chlorates : en 1814, M. Gay-Lussac y parvint en versant de l'acide sulfurique étendu dans du chlorate de baryte dissous dans l'eau. (Voyez, pour la manière de préparer ce sel, l'ar- ticle Chlorates.) Lu baryte se sépai^e à l'état de sulfate inso- luble. Pour réussir, il ne faut mettre que la quantité d'acide sulfurique nécessaire à la précipitation de la baryte ; au reste, 32 CHL si on en avoit mis un excès , on le précipiteroit en ajoutant à U liqueur un peu d'eau de baryte , ou mieux encore du chlorate de cette base : quand cela est fait, on filtre la liqueur, puii on la concentre dans une cornue, afin d'en chasser une partie de l'eau. L'acide chlorique concentré jusqu'au point où il com- mence à se décomposer, est, suivant M. Gay-Lussac , comme l'acide sulfurique d'une densité de i,85, comme l'acide nitri- que d'une densité de i,53,un composé d'eau et d'acide, en un mot un véritable hydrate : c'est dans cet état que nous allons le décrire. L'acide chlorique est liquide, incolore et inodore; il a une fluidité un peu oléagineuse, une saveur acide trés-prononcée; il rougit la teinture de tournesol. M. Vauquelin dit qu'à la longue il la décompose : il n'altère pas la solution sulfurique d'indigo. L'acide chlorique concentré, soumis à la distillation , se dis- sipe en entier : une partie est convertie en chlore et en oxigène , et l'autre se condense en hydrate d'acide chlorique. La lumière ne le décompose pas. Il convertit l'acide sulfureux en acide sulfurique , en lui cédant son oxigène ; le chlore mis à nu colore la liqueur ea jaune. L'acide nitrique ne le décompose point. Il cède son oxigène à l'hydrogène des acides hydrochlorique ethydrosulfurique : avec le premier, on n'obtient que de l'eau et du chlore ; avec le second , de l'eau , du chlore et du soufre. Il ne précipite aucune dissolution métallique. L'acide chlorique dissout le zinc sans effervescence; la dis- solution précipite le nitrate d'argent ; ce qui prouve qu'elle contient du chlore ou de l'acide hydrochlorique, car l'acide chlorique pur et les chlorates ne le précipitent pas. D'un autre côté, elle paroît contenir de l'acide chlorique, car la liqueur évaporée laisse un résidu qui fait fuser le charbon à la manière des chlorates. Ce résidu distillé donne une assez grande quantité d'oxigène et de chlore , et une matière fixe formée de chlorure de zinc et d'oxide. Seroit-ce du chlorate de zinc, plus du chlo- rure ou del'hydrochlorate, ou bien un mélange de chlorate d'oxide et de chlorate de chlorure? L'acide chlorique dissout promptement le fer, avec produc- CHL 33 tion de chaleur et sans dégagement d'hydrogène :1a dissolu tioa est d'abord verte, mais elle prend bientôt une couleur rouge ; la liqueur évaporée se prend en une gelée rouge ; le résidu ne fuse pas sur les charbons ; soumis à la distillation , il donne du chlore sans oxigène et un acide trés-piquant, qu'a observé M. Vauquelin , mais dont il n'a pas déterminé la nature ; ce qui reste dans la cornue est du chlorure et du peroxide de fer. On peut faire sur la nature de la dissoiution de fer dans l'acide chlorique les deux, mêmes hypothèses que sur celle de la dis- solution de zinc dans le même acide. L'acide chlorique, en s'unissant aux bases salifiables, pro- duit tous les chlorates. M. H. Davy pense que l'acide chlorique est un composé triple de chlore, d'oxigène et d'hydrogène, et que les chlorates secs métalliques sont non pas de véritables sels, mais des combinai- sons triples, dans lesquelles l'hydrogène est remplacé par une quantité correspondante de métal. On pourroit encore envi- sager l'acide chlorique comme un hydracide d'oxigène et de chlore, et les chlorates secs comme des oxichlorures métalliques; mais l'analogie de l'iode avec le chlore , et l'existence de i'a- cideiodiquesec.composéde ,' /°. ^. , } rendent ^ ' ^ ( 2 volumes ^d'oxigène) cette manière de voir moins probable que celle que nous avons adoptée d'après M. Gay-Lussac. (Ch.) CHLORIS (Bot.), Chloris , genre de plante à fleurs gluma- cées, de la famille des graminées, de la triandrie digjnie de Linnaeus, auquel plusieurs espèces de cjnosurus, d'agrostis et d'andropogon , ont servi de type, dont le caractère essentiel consiste dans des fleurs souvent polygames , disposées en épis unilatéraux: les épillets renferment, dans un calice à deux valves, deux à six fleurs ; l'une sessile, hermaphrodite ; une autre pédicellée, stérile; souvent plusieurs autres imparfaites, mâles ou neutres; la corolle à deux valves, l'extérieure ordi- nairement aristée dans les fleurs hermaphrodites, à une ou deux valves dans les fleurs stériles, avec ou sans arête. En donnant moins d'extension au caractère essentiel de ce genre, quelques auteurs modernes en ont exclu plusieurs es- pèces pour lesquelles ont été établis les genres Rabdoch;,oa, Dactylocteniu.m 3 pLEUsiKE, Lepxochj.oa, EusTACHys , Campoloa, 3. 3 34 CHL Chondrosium, Dinebha, Botelua. (Voyez ces mots.) On aiiroif pu poi'ter bien plus loin les réformes, et, pour trancher toute ditïiculté , établir autant de genres que d'espèces, et autant d'espèces que de variétés, ce qui, sans doute, seroit très-avan- tageux pour la science; cependant, comme je tiens encore aux principes admis par Linnaius, Jussieu, Desfontaines et autres botanistes qni ne sont pas tout-à-fait sans mérite, on me par- donnera de ne pas admettre indifféremment tous ces nouveaux genres. Les principales espèces de chloris sont : Chlorisen choix: Ckloris cruciata, Swart. ; Agrostis cniciala^ Linn. ; Rabdochloa, Beauv. , Agrost. , 84. Ses tiges sont rami- fiées; ses feuilles planes, très- étroites , barbues à l'orifice de leur gaîne; trois ou quatre épis sessiles en croix; les valves du calice acuminées , contenant deux fleurs, dont une pédi- cellée, stérile ; les valves de la corolle bidentées ; l'inférieure munie d'une arête. Elle croît dans l'Amérique méridionale. Chloris MUcaONÉE : Chloris mucronata, Mich., Amer.; Eleusine cruciata, haai. III., tàh. 48,fig. 2 ■,Dactflocteniuin,yV'û\.,Enum.; an Cynosurus œgjptius ? Var. , Linn. Cette plante , originaire de l'Amérique septentrionale, a été également recueillie à Porto- JRicco. par M. Ledru. Ses feuilles sont linéaires, planes , acu- minées; quatre épis ouverts en croix: leur rachis triangulaire, prolongé en une pointe mucronée; quatre fleurs dans chaque calice; sa valve extérieure munie d'une arête; celles de la co- rolle acuminées. Chloris radiée: Chloris radiata, Sw. ; Agrostis radiata, Linn. Ses tiges sont comprimées et rameuses; ses feuilles planes, rudes à leurs bords, ciliées à la base et sur leur gaîne; les épis nombreux , presque en ombelle , sessiles, linéaires ; les calices biflores; leurs valves subulées; celles de la corolle bidentées j Tinférieure aristée; la fleur supérieure pédicellée, stérile. Elle croît dans l'Amérique méridionale. La chloris virgata, Swart., diffère peu de celle-ci : les valves de la corolle sont plus alon- gées ; les calices aristés. Chloris élancée : Chloris virgata, Swart. ; Rabdochloa, Beauv. ; agrost., 84. Cette plante, découverte au Mexique et à la Ja- maïque, s'élève à la hauteur de trois pieds sur une tige droite, rameuse ; ses feuilles sont planes, striées, rudes à leurs bords; les gaines glabres, pileuses à leur orifice; les épis , au nombre CHL 55 de ïiiiit, en ombelle ouverte, sessile , les valves du calice lan- céolées, aristées et hiflores; les valves de la corolle bitides; i'izirérieure aristée , ciliée à ses bords ; la fleur stérile munie d'une arête. CflLOnis FANic ; Chloris panicea, Willd., Spec. 4, p. 9a 0. Elle a le port du panicum filiforme ; ses tiges sont ascendantes; se^ feuilles rudes, un peu pileuses sur leur gaîne ; quatre ou cinq épis filiformes; le calice billore, à deux valves mucronées ; celles de la corolle pourvues d'une arête. Elle croit dans les indes orientales. Chloris A ÈPI3 nombreux: Chloris pol^àactyla,S'W^.Ti. ; Andro- pogonpoljdcpctjion , Linn.; Sloan. , Jam.HisL, ],p. 1 1 1 ,tab.65, fig. 2. Ses tiges sont simples, hautes de quatre pieds; les feuilles rudes; leur gaîne glabre; les épis grêles, velus, au nombre de dix -huit ou vingt, réunis en un fascicule ombelliforme; les valves du calice biflores , rud es , hispides ; la valve in férieure dç la corolle longuement ciliée , aristée. Elle croît à la Jamaïque. Chloris élégante ; Chloris elegans , Kunth , in Humb. et Bonpl,, Nov. Gen., 1 , pag. 166, tab. 49. Cette plante est très- rapprochée du chloris polj'dactyla .- elle est de moitié moins longue ; les épis, au nombre de huit à dix, une fois plus courts, la valve inférieure de la corolle chargée de longues touffes de poils blancs vers son sommet. Elle croit au Mexique. Chloris des rochers: Chloris pctrcea, Sw.; Cynosurus paspa- îoïdes,Vcaris, parmi les- quels M. Cuvier l'a placé : il a le plumage d'un violet d'acier bruni, à reflets brillans, le bec d'un blanc jaunâtre et les pieds noirs. M. Vieillot pense que l'individu verdàtre qui est indiqué comme sa femelle, n'ayant pas les narines couvertes par les plumes de la base du bec, ne doit pas lui être associe. Voyez Choucari. ( Ch. D. ) CHOC AS. {Ornith.) Le choucas, ou petite corneille des clo- chers, cori'us monedula, Linn., est connu sous ce nom et sous celui de chocotte dans plusieurs départemens. (Ch. D.) CHOCH {Bot.) , nom égyptien du pêcher, suiva^it Forskaël. Dans l'Arabie on le nomme aussi fersik. C'est le chauch des Arabes, selon Daléchamps , le khoukh, selon M. Delile. (J.) CHOCHA. [Ornith.) Les Espagnols nomment ainsi la bécasse, acolopax rusticola, Linn., et chochina, la bécassine, scolopav gallinago, Linn. (Cii. D.) CHOCHA-PERDIZ-MARINA {IchlhjoL) , nom espagnol de la bécasse de mer. Voyfz Cempisoui:;. (H. C.) 54 CHO CHOCHE-PIERRE (Ornith.), un des noms vulgaires du gros- bec , loxia coccothraustes , Linn. (Ch. D.) CHOCHE-POULE. [Ornith.) En Champagne on donne ce nom au milan, falco miWus, Linn., parce qu'en s'abattant sur les poules il semble vouloir les chocher ou cocher, comme fait le coq. (Ch. D.) CHOCHI. (Ornith.) L'.oiseau du Paraguay auquel on a donné ce nom à cause de son cri, est rapporté par Sonnini au cou- cou brun varié de roux, de Buffon, pi. enl. n."8]2, cuculus nœvius , Linn. C'est le coulicou chochi, coccyziis cJiochi, de M. Vieillot. (Ch. D.) CHOCHO (Bot.), nom donné, suivant M. Swartz, au fruit du sechium , genre de plantes cucurbitacées, et sous lequel ce genre est désigné par Adanson. (J.) CHOCHOPÎtLI. (Ornith.) Cet oiseau du Mexique, dont Fernandez parle au chap. 23, pag. 19 , paroît se rapporter au grand courlis blanc el brun de Caïenne, qui est figuré dans les planches enluminées de Buffon sous le n.° 976. C'est l'ibis blanc et brun de M. Vieillot. (Ch. D.) CHOCOTTE (Ornith.), un des noms vulgaires du choucas, coryus moneduta, Linn. (Ch. D.) CHOCOTUN. (Ornitli.) On connoît sous ce nom, en Russie, la mouette rieuse , larus ridibundus , Linn. (Cii. D.) CHODA (Bot.), nom arabe, cité par Forskaè'l, d'un mouron, anagallis latifolia. (J.) CHODARA. (Bot.) Voyez Charad. (J.) CHODARDAR (Bct.^ , nom arabe du cotjdedon orbiculala de Forskael. (J.) CHODEIRA. (Bot.) Selon Forskaël, le bunias orientalis est ainsi nommé chez les Arabes, qui lui donnent aussi le nom de dorœma. (J.) CHODIE (Bot.), nom arabe d'une espèce de carmenfine , jiistitia frijlora, selon Forskaèl. Son juslitia viridis , que Wahl regarde comme le même que le justitia ecboliufn, est nommé dans l'Arabie chasser ou kossaif. (J,) CHODRAB (Bot.), un des noms arabes donnés à un séne- çon, srnecio hadiensis , trouvé dans l'Arabie, et décrit par Forskaèl. (J.) CHOELOPUS. (Alamm.) Illiger, ayant fait un genre parlicu- CHO 5fi fier de l'unau, bradijjus didactj'lus , Linn. , lui a donné cenom. Voyez Paresseux. (F. C.) CHŒRORYNQUE {IchthyoL) , Chcerorynchus , nom d'un poisson du Japon , voisin des Spares. Voyez ce mot. (H. C. ) CHOFTI. (Ornitli.) Belon prétend que les Lorrains donnoient, de son temps, cenom au pouillot ou chantre, que, suivant Salerne, on appeloit de même dans la forêt d'Orléans. (Cir. D.) CHOIN {Bot.), Schœnus, Linn., genre de plantes monocoty- lédones , hypogynes, de la famille des cypéracées , Juss. , et de lii triandrie monogfnie , Linn., dont les principaux caractères srjnt les suivans : Fleurs à glume univalve, attachées plusieurs ensemble à un axe commun, imbriquées les unes sur les autres, et formant des épillets groupés en tête ou en paquets serrés ; chaque fleur en particulier consiste en trois étamines et en un ovaire supérieur chargé d'un style à stigmate tri- fide; une graine ronde ou ovoide , nue, entre la glume et l'axe de l'épillet. Les choins sont des plantes à tiges cylindriques ou trian- gulaires, roides; à feuilles graminiformes ou jonciformes ; â fleurs écailleuses , sans éclat, disposées en tête ou par paquets. Lii)naeus avoit divisé ce genre en deux sections, dont l'une comprenoit les espèces à tige cylindrique, et l'autre, celles à tige triangulaire ; mais M. Wahl a établi une autre division, beaucoup plus naturelle, d'après la considération, i." des tiges dépourvues d'articulations , et munies seulement de feuilles radicales, dont la gaine les embrasse à leur base ; 2," des tiges articulées, garnies de feuilles distantes entre elles. Le genre Choin est très-nombreux en espèces ; on en compte aujourd'hui environ cent, ce qui a engagé les botanistes modernes, d'après l'observation de caractères particuliers dans la fructification de diiFérentes espèces, à le diviser en plusieurs autres genres , tels que. Oia'io^pora , Dichromena , Mariscu^ ^ Machœrina, Melancranis , Rjnchospora. Les choins croissent en général dans les prairies humides et maréca- geuses : on en trouve dans toutes les parties du monde : quelques-uns seulement viennent en Europe ; le plus grand nombre est exotique. Ces plantes, à cause de leur aridité, ne peuvent fournir de fourrage , et les bestiaux ne les mangent point ;. on n'en fait la récolte que pour servir de litière, ou SG CHO pour quelques autres usages peu importans. Aucune des espèces exotiques n'étant connue sous le rapport de son uti- lité ou de ses propriétés, nous ne parlerons que de celles qui croissent naturellement dans notre pajsj elles ont toutes le» racines vivaces. * Tiges garnies de feuilles. Choin MARisQUE;5c/i«'»ms mansc(/s,Linn., Spec. 62 , FI. Dan. , t. 1202. Ses tiges sont redressées, cylindriques iniërieurc- ment , triangulaires et rameuses dans leur partie supérieure, garnies de feuilles linéaires, finement dentées en scie à leurs bords et sur leur dos; ses fleurs sont roussàtres, réunies en petites têtes, n'ayant le plus souvent que deux étamines , dont les filamens persistans paroissent . comme autant desoies, autour de la base de la graine. Cette plante croit en France et dans une grande partie de l'Europe , sur les bords des élaugs et des eaux stagnantes. Elle fleurit en juin et juillet. En Suède, les habitans des campagnes se servent de ses feuilles et de ses tiges pour couvrir leurs toits rustiques, et Cette espèce de couverture dure plus long-temps que celle que l'on fait avec toute autre espèce de paille. Choin brun : Scliœnus fuscus , Linn. , Spec. 1664; Moris. , Hist. 3 , p. 209, s. 8 , t. 1 1 , f. 40. Ses tiges sont redressées, grêles, triangulaires, hautes de trois à huit pouces, garnies de quelques feuilles sétacées , canaliculées; ses fleurs sont d'un brun ferrugineux, disposées en épillets, formant trois fais- ceaux, dont deux terminaux et le troisième latéral, les deux premiers étant trois fois plus courts que la feuille qui 1< s accompagne; ses graines sont entourées de trois soies. Cette espèce se trouve en France et dans plusieurs parties do l'Europe, dans les pâturages humides et les marais tourbeux. Elle fleurit en mai et juin. Choin blanc ; Sch-^ruys alhus , Linn., Spec. 65, FI. Dan., t. 320. Cette espèce diffère de la précédente par sa tige ua peu plus élevée , par la couleur blanchâtre de ses épillets qui ne sont jamais surpassés par la dernière feuille de la tigt; , mais surtout parce que ses graines sont blanchâtres et entoi!-* récs à leur base par dix soies. Elle croît dans les mêmes lieux que le choin brun , et fleurit en juillet et août. CHO 57 * * Tiges dépourvues de feuilles. ChOîN NOIRATRE : SchcFnus nigricans , Linn. , Spec. 6l^ ; Lam. , Illustr., t. 38, f. 1. Ses tiges sont cylindriques, nues' très- simples, hautes de six à douze pouces ; ses Feuilles sont toutes radicales, linéaires, semi-cylindriques ; ses fleurs, d'un brun- noiràtre, forment deux faisceaux de quatre à dix épillets l'un, et qui sont munis à leur base de deux bractées, dont l'exté- rieure plus longue que la tête de la fleur; ses graines soct environnées de trois à quatre soies très-petites. Cette plante croît en France, en Allemagne, en Angleterre, etc., dans les marais et les prairies humides. Elle fleurit en mai et juin. ChOIN ferrugineux : Schœnus ferrugineus, Linn., Spec. 64 ; Schrad. , FI. Germ. , i , p. 1 1 5 , t. 1 , f. 4. Cette plante a beau coup de rapports avec la précédente ; mais elle paroit en différer, en ce qu'elle sélève toujours moins, parce que ses lêtcs de fleurs ne sout ordinairement composées que de deux: épillets, et parce que la bractée extérieure est toujours plus courte que ceux-ci. Elle croit dans les prés marécageux des montagnes, en Allemagne, en Suisse, et dans les Alpes de la Provence et du Dauphiné. Elle fleurit en été. Choin mucroné : Schœnus mucronatus , Linn. , Spec. 63.; Jt/n.- cus rnariUmus , Lob., Icon. 87. Sesfeuilles sont linéaires, cana- liculées, toutes radicales; sa tige est cylindrique, nue, hautf de six à douze pouces, terminée par une tête arr ndie, com- posée de trois à six paquets d'épillets d'un pourpre-brun, et munis, chacun à leur base, d'une longue bractée; ses graint-i ne sont environnées d'aucune soie. Cette plante est commune sur les plages sablonneuses de la Méditerranée , en Languedoc , en Provence et dans le Midi de l'Europe. Elle fleurit en mai et juin. (L. D.) CHOIN-JALMA. (Mamm.) Pallas dit que les Kalmouks dor- nent le nom de jalma à l'alactaga, mus jaculus , et qu'ils en distinguent une petite variété, en faisant précéder ce nom dr celui de clioïn (mouton) , par opposition à celui de monn, (cheval), qui leur sert à désigner une variété plus grande. (F. C.) CHOLEOS. (Ornith.) Belon expose, pag. 289 de son Histoire de la nature des Oiseaux, les raisons qui lui font penser qi:e 58 CHO ce mot désignoit anciennement le geai , cor^•u5 glandarius y. Liim. (Ch. D.) CHOLESTERINE et CÉ7INE. (C/iiw.) J'ai donné le premier de ces noms à la. substance cristallisée des calculs biliaires humains , et le second au spermaceti ou blanc de baleine. Cholesterlne est dérivé de ^oXr,, bile, et s'^picç, solide; cétine, de kh'toç, ba- leine. Ces corps, et la substance grasse en laquelle se conver- tissent les cadavres enfouis dans la terre, avoicnt été considé- rés par Fourcroy comme une substance unique, à laquelle il avoit donné le nom d'adipocire. Après avoir établi les ditférences qui existent entre les deux premiers corps , et les propriétés qui les distinguent des autres principes immédiats animaux, j'ai démontré que la substance grasse des cadavres étoit un composé d'acide margarique , d'acide oléique , et d'un priu.- cipe colorant rouge orangé. Cholesterine. On l'obtient à l'état de pureté en traitant par l'alcool bouillant des calculs biliaires hum.ains cristallisés , fil- trant et exposant l'alcool à une basse teznpérature. Les cristaux lamclleux qui se forment par le rel'roidissement, doivent être égouttés, lavés sur le liitre avec de l'alcool froid, puis égouttés de nouveau , et enfin être redissous par l'alcool bouillant. Les cristaux que l'on obtient alors, étant séparés de leur eau mère, ^o^t de la cholesterlne pure. La cholestcrine, obtenue de cette manière, est sous la forme de belles écailles blanches brillantes, n'ayant ni odeur ni saveur bien sensible. Elle se fond à ioj ; en se refroidissant, elle cristallise en lames rayonnées; elle est insoluble dans l'eau, SDiuble dans l'éther; loo parties d'alcool bouillant d'une den- sité de 0,8 1 6 , en dissolvent 1 8 parties. La solution n'a aucune action sur le tournesol et l'hématine ; elle cristallise abondam- snent par le refroidissement. 1 partie de cholestcrine, bouil- lie, sous la pression ordinaire de l'atmosphère, avec 5 parties de potasse, dissoutes dans 3o parties d'eau, ne se saponifie pas, ainsi que je m'en suis assuré. La cholestcrine, traitée par l'acide nitrique , se convertit, suivant MM. Pelletier et Caven- îou , en un acide gras de couleur jaune, que ces chimistes ont appelé choleslcrique. La choiesterine distillée se fond, dégage un peu de vapeur aqueuse, bout, jaunit , puis brunit. Elle ne laisse qu'un atome CHO 59 (îe résidu charbonneux. Presque tout le produit de la distil- lation est liquide et huileux; et, ce qu'il y a de remarquable, c'est qu'il ne rougit pas le tournesol, quoiqu'il ne contienne pas d'ammoniaque. Je suis porté à croire qu'il y a dans ce pro- duit une portion de matière non décomposée, qui est unie à une huile empyreumatique. Il est probable que tous les corps gras n'éprouvent qu'une décomposition partielle, quand 011 les distille. Ctii.NE. La cétine du commerce pouvant contenir une subs- tance huileuse plus fluide que la cétine pure, et une matière jaune qui me paroît être un résultat de l'action de l'air et de la lumière sur la cétine, il faut traiter la cétine du commerce jiar l'alcool bouillant , faire égoutter les cristaux qui se for- ment par le refroidissement de la liqueur, et la redissoudre de nouveau dans l'alcool. La cétine pure est en belles lames brillantes ; elle n'a pas de saveur ni d'odeur bien sensible. Un thermomètre qu'on y plonge, après l'avoir fondue, marque 4g. , quand la cétine se congèle, tandis que la cétine du commerce se fige à 44. La cétine est insoluble dans l'eau ; elle se dissout dans les huiles fixes et volatiles, dans l'éther et dans l'alcool. 100 d'al- cool d'une densité de 0,816, bouillant, dissolvent 4 de cétine fusible à 44.*^ La solution n'est point acide ; elle dépose de belles lames cristallines par le refroidissement. Suivant MM. Pelletier et Cavenlou, la cétine n'éprouve pas d'altération de la part de l'acide nitrique. La cétine est très-difficile à saponifier; c'est ce dont ou peut s'assurer en faisant digérer et même bouillir 100 parties de cétine avec 400 parties d'eau, tenant de 5o à 100 parties de potasse en dissolution. On finit par obtenir une masse gélati- neuse et demi -transparente tant qu'elle est chaude, mais qui devient opaque et plus consistante à mesure qu'elle se refroi- dit et quelle se sépare d'un liquide jaunâtre. Dans cette saponi- fication, il ne se produit pas sensiblement de principe doux, KKiis une matière jaune, amère, soluble dans l'eau et dans l'alcool. J'avois cru d'abord que la masse savonneuse de cétine étoit principalement formée d'un acide particulier, que j'avois appelé célique, et qui me sembloit être congénère de l'acide Wiargariquc ; mais j'ai reconau depuis que ce prétendu acide <^- CliO n'étoit que de l'acide margarique uni à de la cétine non sapo- nifiée, ou à une portion de cétine qui avoit été altérée sans avoir éprouve l'acidification. Je m'en suis convaincu en décom- posant le savon de cétine par l'acide liydrochlorique , traitant la matière grasse par la baryte, ensuite l'espèce de savon qui en est résulté par l'alcool; celui-ci a dissous le corps gras non acide, et a laissé un composé de baryte d'acide margarique et d'un autre acide huileux , que je soupçonne être l'oléique. loo grains de cétine fusible à 44/, distillés, se fondent, en exhalant une vapeur qui se condense en un liquide jaunâtre. Ce liquide finit par se figer en cristaux lamelleux qui pèsent 90 grains environ. Après ce produit, il passe une matière brune du poids de 4 grains ; il se forme de plus de l'eau acide, une huile empyreumatique et dii gaz. Le charbon pèse 1 grain. M. Thouvenel a considéré le produit cristallisé comme étant de la cétine; quoique cette opinion soit très-vraisemblable, cependant je ferai observer que ces cristaux se fondoieut à a3. 5', tandis que la cétine se fondoit à 44.'^ J'ai extrait, de l'huile du delphinus globiceps , une grande quantité d'une substance cristallisée qui a les plus grands rap- ports avec la cétine; cependant elle en diffère, 1.° en ce qu'elle se fond de 43.*^ 5' à 44.'', au lieu de 49.^; 2.° en ce qu'elle s'empâte moins facilement que la cétine avec la potasse, et en ce qu'une fois empâtée , elle se saponifie plus facilement que cette dernière. (Ch.) CHOLEVE. (Entom.) M. Latreille a désigné ainsi un genre de coléoptères que M. Illiger avoit nommé pfomapJiagc, etqiie nous avons indiqué, d'après Paykul et Fabricius, sous le nom de Catops. (C. D.) CHOLIBA. (Ornith.) Cet oiseau de nuit du Paraguay, que M. d'Azara décrit sous le n.** 48 , et que les Guaranis appellent vrucurea , paroit avoir des rapports avec le talchicuatly de Nieremberg, Hist. NflL, liv. 10, chap. 09. (Ch. D.) CHOMjï:SCH. (Bot.) Ce nom arabe est donné, suivant Fors- kaël, à la variété de l'oranger connue ailleurs sous celui de ecdro. (J.) CHOMAH {Bot.) , nom arabe du ruellia liispida de Forskaël. (J.) CHOMAK. {Mamm.) On trouve ce nom dans Erxleben, CHO 61 comme étant celui que les Russes donn^irt au hamster, mus cricelus , Linri. (F. C. ) CHOMEITAH. [Oniith.) Suivant M. Savigny , les Egyptiens habitant les bords des lars Menzaleh, Burlos, etc., appeloient ainsi l'orfraie ou aigle de mer , falco ossifragus, Linn. , mais le chomeitah-el-kebir des Arabes du Désert est le grand vautour barbu , phene giganfea du même auteur. (Ch. D.) CHOMÈLE ÉPINEUSE {Bot.), Chomelia spinosa , Jacq. , Amer., 18, tab. 10. Ce genre a été réuni, avec beaucoup de raison, aux ixora par M. de Lamarck. Eu effet, la différence la plus essentielle ne paroît exister que dans l'expression de drupe pour le chomelia , de baie pour Vixora ; mais cette baie de l'i.Torfl; est un véritable drupe, quoique le noyau ait moins d'épaisseur. Ce genre appartient à la famille des rubiacées, à la tétrandrie monogynie de Linnaeus: il offre un calice tubulé, fort petit , à quatre découpures inégales ; une corolle tubulée , le tube long et grêle; le limbe étalé , à quatre lobes; quatre étamines saillantes, attachées à l'orifice du tube; uu style ; le stigmate bifide ; un drupe couronné par le calice, contenant un noyau à deux loges monospermes. Cet arbrisseau est très-épineux, garni depuis sa base jusqu a son sommet de rameaux glabres, cylindriques , très-ouverts ; les épines fortes, opposées, axillaires; les feuilles opposées, très-rapprochées, ovales, entières, luisantes et ridées ; les pédoncules souvent solitaires, axillaires, chargées ordinaire- ment de trois fleurs blanchâtres, qui exhalent pendant la nuit une odeur très-suave. Le fruit est un drupe ovale, pulpeux, noirâtre dans sa maturité. Il croît aux environs de Carthagene, dans l'Amérique méridionale. ( Poir. ) CHOMET. ( Erpétol. ) Quelques commentateurs des livres saints pensent que ce mot , qu'on trouve dans le Leviath. , 5o , étoit employé parles Hébreux pour désigner l'OftVET fragile. Voyez ce mot. ( H. C. ) CHOMET. ( Ornith. ) Voyez Chaumet. (Ch. D. ) CHOMIK-SKR-ZECZEC. {Mamm.) Selon Rzaczynski, c'est le nom que les Polonois donnent au hamster, mus cricetus ^ Linn. ( F. C. ) CHON. ( Ornith. ) Il paroît que chez les Kalmouks ce noia est appliqué au coucou. *' Ch.D. 6 2 CHO CHON-AMBASA ( Mamm. ) nom du caracal , /e/fs caracal ^ en Abyssinie, suivant M. Sait. (F. C. ) CHÔNDODENDKUM. (Bot.) Le genre de ce nom existant dans la Flore du Pérou , appartient à la famille des ménispermées. Les auteurs de cette Flore lui attribuent un petit calice à trois feuilles, six pétales, dont trois plus intérieurs, un nectaire composé de six écailles , entourant six étamines insérées sur un réceptacle. Ils n'ont point aperçu d'ovaire, ce qui prouve que ce genre estdioïque, et qu'ils ont vu seulement l'individu jnàle. De plus , en comparant ce genre à Vepibaterium de Fors- ter, et en transformant la corolle en calice et le nectaire en corolle, on lui retrouve les mêmes caractères. II en résulte que ce genre peut être supprimé et réuni à celui de Forster. ( J.) CHONDRACANTHE. Voyez Coxdracanthe. (De B.) GHONDRACHNE. {Bot. ) M. Rob. Brown a mentionné , dans son Prodrome des plantes de la Nouvelle-Hollande, cette plante comme devant former un genre particulier , très-voisin des chrjsitrix , de la famille des cypéracées, de la triandrie monO' gynie de Linnœus. Il y rapporte avec doute le restio articula-. tus, Retz., Obs. 4,pag. i5. Les fleurs sont disposées en un épi terminal, composé d'écaillés imbriquées , cartilagineuses ; de chaque écaille sort un épillet à plusieurs fleurs androgynes , composées de paillettes fasciculées , les extérieures ne renfer- mant qu'une seule étamine ; un pistil dans le milieu du paquet d'écaillés ; le style bifide ; une semence dépourvue de poils. Cette plante croit à la Nouvelle-Hollande. (Poir.) CHONDRE(Bof.) , Chondrus , genre de plantes acotylédones de la famille des algues , qui comprend des espèces réunies autrefois aux fucus. Ses caractères consistent dans des tuber- cules séminifères, ou conceptacles hémisphériques et ovoïdes, situés à la surface ou dans la substance d'une fronde plane, rameuse, et quelquefois mamillaire. Roussel (Flore du Calva- dos) nommoit ce genre Dendruïdes, Ces plantes ont une consistance un peu coriace, plus ferme et plus solide que celle des délesseries, dont elles se rappro- chent. Leurs couleurs ordinaires sont le violet ou le pourpre, quelquefois nuancés de vert. Leur fronde n'est jamais parta- gée au milieu par une nervure. Les tubercules fructifères sont assez nombreux ; ils ont jusqu'à une ligne de diamètre. Les espèces s'élèvent à environ vingt-cinq. Les plus connues se CHO e^ trouvent sur les côtes de FEurope et en Amérique. M. Lamou- roux fait ohserv^er qu'elles paroissent bisannuelles . qu'elles périssent à la maturité des graines, et qu'elles se plaisent da- vantage sur les roches calcaires j argileuses ou schisteuses, que sur les granités et les quarz. CHONniiE FOLYxMORPHE ; Chondrus polj'morplius , Lamour., Ann. Mus., vol. 20, Dissert.; Fucus crispas, Linn. ; Stackh., Ner. Brit., 65, t. 12; Fucus ceranoïdes , Gmel., Fuc. , p. ii5, t. 7, f. I, 2, 3; Ulva crispa, Decand., Fl.Fr. , n." 5o. Cartilagineux, dichotome; tubercules logés dans la substance de la fronde. Cette algue varie à l'infini, et se présente sous des aspects tellement différens, qu'on seroit tenté d'en faire plusieur.s espèces. Elle est très-commune sur toutes les côtes de France ; elle naît par touffes de trois à sept pouces de longueur, com- posées d'un grand nombre de tiges partant d'un même empâ- tement calleux. Ces tiges se développent en fronde ou feuilles pourpres, rouges, vertes, brunes ou blanchâtres, et plusieurs fois bifurquées ; les subdivisions des tiges varient dans leur longueur et largeur : elles sont quelquefois tellement multi- pliées et fines , que la plante paroît.frisée. « Les fructifications , dit M. Decandolle, commencent par être des taches rondes ou ovales, d'un brun foncé, éparses dans la feuille, près de son sommet; elles se renflent ensuite, et forment des tubercules saillans, composés «d'une foule de capsules ovoïdes, dan« lesquelles, à l'aide du microscope, on découvre les graines. Après la sortie des graines , les tubercules se détruisent , et il se forme souvent un trou dans la feuille; quelquefois, au con- traire, les' tubercules s'alongent et forment des mamelons simples ou divisés, calleux et proéminens sur la surface de la feuille. Quelquefois la plante est tellement chargée de ces mamelons qu'elle n'est plus reconnoissable. ^^ Chondre norwégien ; Chondrus norwegicus , Lamour. ; Fucus norwegicus, Turn., Syn., 222; Engl. Bot., t. 1080. Presque coriace, plane, dichotome ; dernières découpures obtuses ; tubercules séminifères, hémisphériques, proéminens, et épais à la surface de la fronde. Cette plante est plus petite que l'es- pèce précédente , et d'une couleur rouge-foncée. Elle est beau- coup plus rare. Elle croît dans FOcéan , et se rencontre sur les côtes de France, en Normandie et en Bretagne. 64 CHO Chonore pvgjiée : Chondrus pjgmœus, Lamour. ; Fucus pf g* mœus,Tarn. ,Lightf.Scot., t. ù2. Engl. Bot. ,i'5Z2;Decand.,l''l.hr, Fronde comprimée , dichotome , rameuse , à rameaux dilatés au sommet, et garnie de tubercules globuleux percés d'un trou. Cette jolie petite plante a un pouce au plus de hauteur, et pourroit être prise pour un lichen du genre des collema. Elle forme de nombreuses touffes d'un brun verdàtre (qui noircit p;ir la sécheresse) sur les rochers baignés par l'Océan. On en trouve sur presque toute la côte occidentale de France. Chondre agate; Chondrus agalhoïcus, Lamour., Ann. Mus., vol. 20, t. 9, fig. 3, 4 et 5. Presque plane, dichotome et tri- chotome ; les dernières divisions rameuses latéralement: le* tubercules séminifères sont presque proéminens et épars. Cette plante acquiert jusqu'à huit pouces de longueur. Elle a une transparence moelleuse qui rappelle celle des agates. On la trouve, quoique rarement, sur les côtes de Normandie. (Lem.) CHONDRILLE {Bot.) , Chondrllla. [Chicoracées , Juss. ; Sjn- génésie polygamie égale, Linn.] Ce genre de plantes, de la famille des synanthérées, fait partie de la tribu naturelle deslactucées. La calathide est pauciflore, radiatiforme, fissiflore, andro- gyniflore ; le péricline est cylindracé, formé d'une dizaine de squames uuisériées, apprimées, accompagnées à leur base externe de quelques courtes bractéoles; le clinanthe est petit, nii , subfovéolé ; la cypsèle est prolongée supérieurement en un col grêle , qui supporte une aigrette de squamellules filiformes, peu barbellulées. Les chondrilles différent des prénanfhes en ce "^ue la cyp- sèle de ceux-ci n'est point collifère, et des laitue?, en ce que celles-ci ont le péricline imbriqué. On n'en connaît que trois ou quatre espèces, dont deux sont communes en France, et notamment aux environs de Paris. LaCnoNDRiLLEjONCiFORME, Cliondrilla juTicca , Linn., est une plante vivace qui habite les lieux arides et sablonneux , le bord des champs et des vignes. La tige, haute de deux pieds et demi, est très-rameuse, et semble presque nue, de sorte que ses branches imitent les tiges du jonc; les feuilles radicales sont longues, roncinées ; les autres sont linéaires, entières; les calathides sont éparses , petites, composées de fleurs jaunes; CHO 65 là cypsèle est obovoïde, munie de cinq larges côtes triples, hérissées en bas de petites aspérités spinuliformes , plus haut de quelques grandes écailles transversales, arrondies, et ter- minées par cinq excroissances encore plus fortes j demi-lan- céolées, imitant un calice, du milieu duquel s'élève le col. La CfiONDKir.LE murale Chondrilla muralis , Lam, , Gaerf. ; Prenanthes muralis, Linn., est annuelle, et se trouve dans les lieux ombragés , ainsi que sur les vieux murs. Ses feuilles sonÊ profondément pinnatitides , et leur lobe terminal est large , très-anguleux, comme palmé; les calathides, composées de fleurs jaunes, sont très-petites, disposées en panicule; le col de la cypsèle est court. (H. Cass.) CHONDRIS. (Bot.) Pline désigne sous les noms de pseudo- dictamnum et de chondris la plante qui est aussi le pseudodic- tamnum de Matthiole et de Dodoens, le pseudodictaiimus de C. Bauhin et de Tournefort, le merrulium pseudodictamnus de Linnisus. (J.) CHONDROPETALUM. ( lîof.) Voyez Resïio. (Poir.) CHONDROPTÉRYGIENS. {Ichthyol.) Voyez à l'article Car- tilagineux, la note de la pag. 167 , Ichthyologie, et Poissons. (H.C.) CHONDROSIUM, ou Chondrosum (Bof.),'Pal. Beauv., Agr., pag. 41 , tab. 9, fig. 7. Ce genre se rapproche tellement des dinebra, qu'on ne peut l'en séparer qu'en altérant un genre assez naturel. Willdenow, dans ses manuscrits, l'avoit nommé actinocliloa. Il appartient à la famille des graminées, à la triant drie digfnie de Linnœus. Il offre des épillets unilatéraux , à deux fleurs, l'une hermaphrodite, l'autre stérile et à trois arêtes ,- la valve inférieure de la corolle à cinq dents ; les latérales et l'intermédiaire prolongées en arête ; trois étamines , deux styles. Les principales espèces renfermées dans ce genre sont : Chondkosium fluet: Chondvusiuni tenue, Kunth.mHumb. et Bonpl., JVo^'. gen. 1 , pag. 176, tab. 57; Chloris jiliformis , Poir., Enc. Suppl. Ses tiges sont simples, grêles, réunies en gazon, Tin peu rudes; les feuilles linéaires beaucoup plus courtes que les tiges, un peu pubescentes en dedans; les gaines glabres ,^ ciliées à leur orifice; un épi solitaire, terminal, composé d'épillets alternes, sessiles ; lerachis glabre ; les A'alves du calice lancéolées , acuminées ; l'inférieure uue fois plus courte ; la 9. ^ r,6 CHO i\euT hermaphroflite verdâlre; la valve inférieure pileuse et ciliée sur le dos et à ses bords; la fleur stérile pédicellée , à trois arêtes presque égales. Elle croit .•m Mexique. Ckondrosium a tige bassk ; Chondrosium luiwile, Kunth. , 1. c. , tab. 56. On distingue celte espèce à ses tiges simples , droites, géniculérs; ses feuilles un peu roulées; les gaines glabres , plus courtes que les eritre-Tia-uds ; les épis solitaires, unilatéraux ; les épiîlets fortement imbriqués ; les valves du calice inégales, purpurines, ciliées surle dos ;lesvalvcs de la corolle blanchâtres ^ la Heur stérile pédicellée , à trois arêtes. Cette plante croît dans le royaume de Quito. Chondrosium a tige grêle ; Chondrosium gracile, Kunth., 3. c. , tab. 58. Ses tiges sont droites , longues de deux pieds; ses feuilles planes, étroites, linéaires, rudes à leurs bords; les épissolitaires, génicuiés, munis à leur base d'une bractée ciliée, Jbifide, lancéolée; lesépilletssessiles , fortement imbriques sur deux rangs ; le rachis pubescent ; les valves du calice linéaires- lancéolées, subulées ; l'inférieure blanchâtre, une fois plus courte ; lasupérieurepurpurine, parseméede glandes pileuses ; la fleur stérile pileuse sur le pédicelle. Elle croît au Mexiq'je. Chondrosium hérissé; Chondrosium hirtum , Kunth., I. c. , tab. 59. Ses tiges sont ascendantes , pileuses, réunies en gazou , rameuses à leur base ; les nœuds pubescens ; les feuilles planes , rudes, ciliées vers leur base, et parsemées de poils glanduleux à ce point; un , quelquefois deux épis génicuiés ; les épil'.ets sessiles , unilatéraux ; les valves du calice brunes ; la supérieure munie sur le dos de deux rangs de glandes pileuses, d'un pourpre noirâtre ; la corolle purpurine à son sommet. Cette plante croit au Mexique. (Poir.) CHONDRUS. (Bot.) Ce norhqui, dans les livres anciens , est rapproché de celui dlialica, paroit être celui d'une prépara- tion faite avec la farine de la plante céréale noaimée far ou zea parlesanciens, et par les modernes éi)eautre, triticum spella, L. Dodoens entre dans de grands détails sur cette préparation , qu'il dit très-nutritive. Voyez Choudhe. ( J.) CHONGOR-GALU {Ornilh.) , «om mongol d'une espèce d'oie. (Ch. D.) CHON-KUI. {Ornith.) Suivant Petis de la Croix, dans son Histoire de Ïimur-Bec, le chon-kui est uni oiseau de proie CHO ^^ que , dans la Tartarie , on présen4e aux souverains, orné de pierres précieuses, et comme une marque d'hommage. On a C(nijecluré que ce pouvoit être le même que le Chungar. Voyez ce mot. (Ch. D.) CHONIDETROS. ( Bol.) Espèce de gomme qui, au rapport de Garcias cité par Daléchamps, est semblable à du succin, ci que l'on mêle par fraude avec le camphre recueilli à Bornéo. (J.) CHONTA {Bot.), nom péruvien d'un palmier, qui est une tics espèces du genre Martinezia de la Flore du Pérou. Les auteurs de cette Flore le nomment martinezia ciliata , parce que ses feuilles pennées ont Jeurs folioles ciliées. Ils disent que ses jeunes sommités sont mangées, cru»sou cuites, comiae celles du chou palmiste, et qu'eux-mêmes, dans leurs excur- sions botaniques au milieu des bois déseris, ils s'en sont nour- ris. Le bois de ce palmier est noir, compacte, et cependant facile à fendre. On en fait des cannes, des flèches, des arcs, et des baguettes de fusil, (J.) CHOOMPACO. (Bot.) A Sumatra on nomme ainsi, au rap- port de Marsden, le champaca des Malabares , michelia des botanistes. (J.) CHOOPADA. (Bot.) C'est ainsi que l'on appelle à Sumatra le jakaou Jaquier, dont on distingue, suivant Marsden, deux espè- ces: le oo/an, plus estimé et plus rare, dont les feuilles son t poin- tues; le nanto, plus commun, distingué parses feuilles arrondies au sommet. Le fruit de l'une et de l'autre sort du tronc, et pèse jusqu'à cinquante livres. Sous son enveloppe extérieure et rabo(euse sont placées plusieurs graines , que Ton njange rôties comme deschàtaignes; elles sontrenfermées dans une substance charnue d'un goût exquis, mais d'une saveur forte pour ceux qui LU mangent la preuiière fois. L'arbre rend un suc blanc dotrown, aux environs du port Jackson, dans la Nouvellcr Hollande, i," Chorizandra sphœrocephala , Brown , ISov.-HolL , pag. 22 1. Ses fleurs sont réunies en une petite tétc globu-r leuse , saillante; les écailles petites, acuniinécs, barbues, a." Chorizandra cyniharia, Bro^v^ , 1. c. La tête des fleurs est en ovale renversé, à demi enfoncée dans la tige creusée eu nacelle; les écailles obtuses, point barbues, (Poir.) CHORIZEMA.(Bof,) Ce genre d\lTère ipeu des pullenœa ; il se rapproche davantage des podaljria , a cause de ses gousses polyspermes. M. de Jussieu pense qu'il doit y être réuni. Il appartient à la Camille des légumineuses, kladécandriemonogynic de l,innœus, et se distingue par un calice à deux lèvres; la, supérieure plus longue et bifide; l'inférieure trifide; une corolle papillionacée ; Tétendard presque orbiculaire ; dix étamines libres ; un stigmate simple , aigu ; une gousse oblongue , ventrue, à une seule loge polysperme. Les espèces dont ce genre est composé, sont des petits, arbrisseaux fort élégans , originaires de la Nouvelle-Hollande, dont quelques-uns sont cultivés dans plusieurs jardins de l'Eu- rope. Chorizema a feuillks n'vEDSE ; Chorizema ilicifolia, Labill. , Nov.-HolL, 2 , pag. 120, et Itin., i , pag. 40 5, tab. 21. Arbris- seau dont les tiges cylindriques se divisent en rameaux nom- breux , presque filiformes, garnis de feuilles alternes, ovales lancéolées , veinées , réticulées, munies à leur contour do longues dents en forme d'épines; les stipules très-courtes, Cii épines; les fleurs disposées en grappes axillaires et terminales, alongées, peu garnies; la corolle jaune, d'une grandeur mé- diocre; l'étendard échancré, redressé, presque orincuîaire , CHO 75 a peine de la longueur des ailes; celles-ci onguiculées, le stig- mate aigu; les gousses oblongues, elliptiques, rétrécies vers leur base; les semences brunes, presque globuleuses. Chorizema naine : Chorizema nana, Ait. Hort. Kew. , ei. nov. Gen. SuppL, cent. 10; PuUenœa nana, Andr,, Bot. repos. lab. 434. Cet arbrisseau ressemble beaucoup au précédent: il en diffère en ce qu'il est constamment beaucoup plus petit; ses feuilles plus courtes , les pédoncules moins alongés ; le stigmate en tête et non aigu ; les bractées situées bien au-des- sous du sommet des pédicelles. M. Rob. Brown en a mentionné une troisième espèce dans YHort. Kew., éd. noi',, 5, pag. g, sous le nom de chorizema rhombea , également originaire de la Nouvelle-Hollande. Ses feuilles sont planes, très-entières, mucronées; les inférieures rhomboïdales, presque orbiculaires; les ^supérieures ellipti- ques, lancéolées, les pédoncules peu chargés de fleurs. Lechon^ zema trilobatum de Smith , forme le genre Popolobium de Brown, in Ait. Hort., Kew., now. éd. Voyez ce mot. (Poin.) CHORLITE. (Ornith.) M. d'Azara a décrit sous le nom de chorlitos, et sous les n.°^ 094 et suiv. de son Ornithologie du Paraguay , des oiseaux appartenant aux genres Scolopax et Tringa, dont la plupart ont été désignés dans ce Dictionnair(.' ^u mot Chevalier. M. Vieillot a employé le même terme pour en former le 2 i5.'' genre de sa Méthode, en latin roslralula. Les principales différences de ce genre et du 214.*, Scolopax, res- treint aux bécassines proprement dites, consistent en ce que celles-ci ont le bec droit, à pointe dilatée, obtuse, et ridée chez l'oiseau mort, tandis que le bec des chorlites est lisse et courbéà lapointe, Ce dernier genre correspond aux rhinchées deM. Cuvier, qui, en ûiisant observer, dans son Règne animal, pag. 487, que les deux mandibuless'arquentlégérement à leia- bout, ajoute que les sillons des narines se prolongent jusqu';, l'extrémité du bec supérieur, lequel n'a point de sillon impair. Les espèces dannées par M. Vieillot comme appartenant à cette division , sont : 1 .° le chorlite du cap de Donne^Espérance, figuré par Buffon,pl. enl. 270 ; 2,° le chorlite de Madagascar, pi. enl. 922 , '^.°lç chorlite delà C/ime,pl,enl. 881 ; 4.°le chorlite des Indes, ou bécassine blanche de Sonnerat , t. 3 de son Voyage aux Indes , pag. 2 1 8 ; 5." le chorlitevert {rallus ben^alaisis, Gxx\vl.). Les quat^o 74 CHO premières espèces sont décrites aux pages 2o5 et suiv. du t. 4 de ce Dictionnaire, parmi les bécassines; et l'on a lait men- tion, sous le mot Chevalier, delà cinquième espèce, qui a le cou et les côtés de la tête bruns, le sommet de la tête et la poitrine blancs, le dos verdàtre, ainsi que les ailes, dont les quatre premières pennes sont pourprées avec des taches oran- gées. M. d'Azara avoit placé à la suite de ses cliorlifos, un oiseau dont les tarses, extrêmement comprimés , offroient un caractère particulier : M. Vieillot en a fait le genre Stéganope. Voyez ce mot. (Ch.D.) CHORO ( Mamm. ), singe hurleur d'Amérique , dont parle M. deHumboldt, dans son Recueil d'observations zoologiques, t. 1 , pag. 543. Voyez Sapajous. ( F. C.) CHOROI. (OriUth.) L'oiseau qui, suivant Moiina, porte ce nom au Chili , est un perroquet vert sur le corps et gris en- dessous, psittacus chorcvns , Gmel. (Ch. D.) choroïde. {Anat.) La choroïde est une membrane vasru- laire qui tapisse le i'oud de l'œil de tous les animaux , et dont la face interne est recouverte d'une mucosité , noirâtre dans l'homme , mais qui peut varier. Cette matière paroit destinée à empêcher que des rayons réfléchis par les parois internes de l'œil ne troublent la vision, qui se lait par les rayons directs. C'est ainsi qu'on noircit l'inlérieur de tous les instrumens d'op- tique. Voyez Œil. (F. C) CH01101DTEN]NE[Glakde] {lehthyol.) , Glandula choroïdea. Ou appelle ainsi un corps d'une nature particulière, qui, chez les poissons, sépare l'une de l'autre les membranes ruyschienn*? et ehoroïdienne. Quelques anatoinistes ont pris ce corps pour un muscle; mais le plus grand nombre le place parmi les glandes. Sa couleur est ordinairement d'un rouge vif, sa substance molle, son tissu non fibreux ; des vaisseaux sanguins rampent à sa surface parallèlement les uns aux autres: il ressemble à un cylindre mince, contourné en manière d'anneau autour du nerf oy)tique, et dont on auroit enlevé un segment. Quelquefois la glande ehoroïdienne est composé** de deux pièces { perça labrar) ; d'autres fois elle est courbée irréguliè- rement [orthagoriscus mola , salmo salar) , ou presque circu- laire (cypriniis)^ CHO 7 s Il en part de pombreux vaisseaux excréteurs, blancs, fins, très-tortueux, et qui paroissent traverser la ruyschienne. Ou les voit très-bien dans Vorthagoriscus et le perça labrax. Dans la morue, leur volume est considérable; ils s'anastomosent ensemble, et sont recouverts d'une mucosité blanche et opaque, llaller a considéré ces vaisseaux comme constituant une troi- sième lame intermédiaire de la choroïde , qu'il a nommée ■vasculaire. La glande choroïdienne reçoit beaucoup de vaisseaux. Ses nerfs lui viennent de la première branche du trifacial ou de l'ophthalmique de Willis. Leur tronc, arrivé vers le nerf optique, abandonne sa propre gaîne pour s'engager dans la sienne. Dans la famille des poissons plagiostomes, on ne rencontre point de glande choroïdienne. Voyez Cartilagineux et Pla- giostomes. (H. C.) CHOROK {Mamm.) , nom russe de la marte de Sibérie , de Pallas, suivant Erxleben. (F. C.) CHORORO. [Ornjfh.) M. d'Azara, qui n'a vu qu'un individu de cette espèce . tué dans les bois du Paraguay par son ami Nosedii, en donne la description sous le n.° 333, à la suite de scsjnambus ou tinamous de Buffon , mais en avouant que cet oiseau lui paroît appartenir à une autre famille. I,es raisons qu'il donne pour appuyer cette opinion, sont que le chororo a une queue dont les ynambus sont dépourvus; que son doigt postérieur et tous ses ongles sont plus longs; qu'il a une arête saillante derrièrcle tarse; quesesnarinesnesonf pasconformées comme celles des gallinai-és; et que sa langue, ressemblant a unelancette,estlégèrement velue à la pointe. L'oiseau a un peu ])lns de huit pouces de longueur ; sa queue, deux pouces et demi; les ailes déployées, un pied -. le bec, qui est presque dioit, a neuf pouces d'épaisseiT, et quatre de largeur. La tête est d'une couleur de café peu foncée, avec un trait blanc sui' l'œil; le dos est d'un verdàtre plombé; les pennes de l'aile sont noirâtres ; le bout de la queue est blanc , avec une bande noire au-dessus; les couvertures inférieures des ailes sont blanches et bordées de noir ; les plumes qui couvrent le dessous du corps, également blanches et terminées de noir, ont une tache triangulaire de cette dernière couleur au centre ; Ip va CHO bec tst blanchâtre, et les tarses d'un blanc tirant sur le roux. Cet oiseau a été tué sous le 26.* degré de latitude , dans une forêt épaisse et humide; on ne parvient à l'approcher qu'au coucher du soleil , heure à laquelle il se promène solitairement dans les sentiers, en relevant sa queue. (Ch.D.) CHORR^SCH {Bot.), nom arabe d'une variété de l'eu- phorbe des anciens, suivant Forskael. (J.) CHORS. {Mamm.) L'ours brun est ainsi nommé par les Persans , suivant Erxleben. ( F. C. ) CHORTINON. [Bot.) Pline dit qu'on relire de la graine du raifort une huile nommée chortlnon. (J. ) CHOSAR-ERROBAD. {Bot.) Vomithogalumflayum de Fors- kaê'I est ainsi nommé en arabe. (J.) CHOSJtEIN ( Bot. ) , nom arabe d'un ciste que Forskaè'l croit être le cistus thjmefolius ; il le donne également à son cistus stipitatus, queWahl rapporte au cistus lippii de Linna?us. Dalé- champs parle d'un ciste, nommé en arabe chasus, qui paroît ^"tre le cistus monspeliensis , et sur lequel on recueille une espèce de ladanum. (J.) CHOTUBRE {Ichthj'ol.) . nom kalmouk de la Lote, Gadus Iota. Voyez ce mot. (H. C.) CHOU {Bot.) , Brdssica, Linn., genre de plantes dicotylé- dones, polypétales hypogynes , delà famille des crucifères, Juss. , et de la tétradynamie siliqueuss , Linn., dont les prin- cipaux caractères sont d'avoir un calice de quatre folioles droites, conniventes, un peu bossues à leur base; quatre pétales disposés en croix, à onglets presque aussi longs que le calice ; six étamines , dont deux opposées , plus courtes que les autres ; un ovaire supérieur, cylindrique, entouré de quatre glandes àsabase;unesilique cylindrique, un peu comprimée, ou tétra- gone , partagée par une cloison longitudinale en deux loges qui contiennent chacune plusieurs graines globuleuses. Les choux diffèrent des moutardes par leur calice connivenf , et des radis par leurs siliques non articulées. On en connoit aujourd'hui environ trente espèces ;mais plusieurs de ces plantes présentent des caractères particuliers, qui les éloignent de celles qui doivent être regardées comme le type du genre. Il coovien- droit sans doute de réformer toutes ces e'^pèces hétérogènes , et CHO 77 <îe les placer dans les genres avec lesquels elles ont le plus d'affinité, comme dans les vélars et les tourettes; mais ce travail né pouvant entrer dans les bornes de cet ouvrage , nous allons seulement rapporter les espèces les plus connues. Chou potageu; Brassica oleracea, Linn., Spec. gSa. Cette espèce , qui est le chou proprement dit ^ est connue de tout le inonde, par l'usage général qu'on en fait comme aliment; mais , cultivée depuis un temps immémorial , elle a produit un si grand nombre de variétés, qu'il est aujourd'hui fort difficile de reconnoitre , au milieu d'elles, le type principal. On ne peut donc donner, d'une manière absolue, les caractères par- ticuliers à cette espèce, mais seulement un certain nombre de rapports généraux, sous lesquels les différens choux se con- viennent entre eux: ainsi, toutes les variétés ont en général une racine dont le collet s'élève hors de terre, en manière de tige , et forme une souche droite , charnue et cylindrique ; une véritable tige rameuse , glabre , fcuillée et haute d'un à six pieds; des feuilles alternes, glabres, d'un vert plus ou moins glauque, quelquefois teintes de rouge ou de violet, et dont les inférieures sont pétiolées, roncinées à leur base, plus ou moins sinueuses, tandis que les supérieures sont plus simples, plus petites , et le plus souvent amplexicaules ; des fleurs assez grandes, jaunâtres ou presque blanches , disposées en grappes droites , lâches et terminales , auxquelles succèdent des siliques presque cylindriques. Pour mettre de l'ordre dans ce que nous avons à dire sur les différentes variétés de choux, nous suivrons les divisions éta- blies par M. Duchesne de Versailles , dans un très-bon travail qu'il a fait sur cette matière , et dans lequel il distribue toutes les variétés de choux en six races principales; savoir: i.°Le Chou cqlsa,t, qui semble s'éloigner le moins du type de l'espèce naturelle. 2.° Les Choux VERTS, qui s'élèvent le plus et ne pomment jamais. 3." Les Choux cabus, ou pommjés, dont les feuilles larges et épaisses se recouvrent les unes parles autres, et forment une sorte de masse globuleuse on ovoïde, plus ou moins solide. 4.° Les Choux-fleurs, dont les rameaux etles fleurs naissantes prennent un accroissement particulier, et forment une masse plus ou moins cl^arnue, 78 CIIO 5.° Les Ctioux-RAVES. dont la partie inférieure de la tige se distend et s'épaissit de manière à présenter un renflement con- sidérable , arrondi ou ovale, contenant une pulpe tendre. 6." Les Choux-navets, dont la racine est tubéreuse et charnue comme dans le navet. Le Chou coisat , ou vulgairement Colzat et Colza; Brassica oleracea arvensis , Linn. Ses feuilles radicales sont pétiolées, sinuées , ou légèrement découpées , ou même ailées à leur base ; celles de la tige sont sessiles et en cœur: les unes et les autres lisses, d'un vert glauque, et toujours plus petites que dans les autres variétés. Ses fleurs sont blanches ou jaunes, ce qui constitue deux sous-variétés : celle à fleurs jaunes aies feuilles plus grandes , plus épaisses , et supporte mieux les rigueurs de l'hiver-, ce qui faitque pour la cultuj-e on lui donne la préférence. Il y a deux manières de cultiver le co'.sat : on le sème, à la volée et en plein champ , dans une terre bien labourée etbiea fumée, et on se contente de l'éclaircir lorsqu'on lui donne le premier binage; ou, plus communément, et l'expérience a prouvé que c'étoit la meilleure méthode, on le sème d'abord dans un terrain particulier, pour le déplanter quand il aura suffisamment de force et le repiquer en rayons. C'est au mois de juillet qu'on commence à semer le colsat; lorsque îa graine est levée, on arrose le plant pour le fortifier, s'il fait sec; on réclaircits'il alevé trop serré, et on le débar- rasse des mauvaises herbes. Le temps le plus favorable pour transplanter le colsat , est le mois d'octobre: c'est presque toujours dans une terre sur la- quelle on vient de récoller du blé que se fait cette plantation , après avoir préalablement bien préparé le sol, en le fumant légèrement, et en lui faisant donner deux labours. Les jeunes pieds de colsat doivent être arrachés, non à la main, mais à la pioche, afin de ménagi'r leurs racines; et l'on doit choisir pour le moment de la transplantation un temps couvert et même pluvieux, afin que le plant reprenne mieux. C'est en quin- conce, et à quinze ou dix-huit pouces les uns des autres, qu'on plante les pieds de colsat. Les soins qui restent à donner à cette plantation, sont de remplacer, quelque temps après qu'elle est faite, les pieds qui n'ont pas repris, et à lui donner deux binages dans le courant CHO 7? du printemps, l'un à la fia de mars ou au commencement d'avril , et l'autre dans le courant de mai. Dans la Flandre et dans les Pays-Bas, où le colsat est principa- lement cultivé pour l'huile qu'on retire de sa graine, celle-ci t:st mûre dans le :ourant de juillet; dans les pays plus méridio- naux, elle }>eut Têlre un mois plus tôt. Lorsque l'époque de sa maturité est arrivée, on coupe la plante avec une faucille, à peu de distance de terre, et on la transporte sous de vastes hangars, où les tiges sont amoncelées sans être pressées, de manière que l'air puisse, en circulant autour de chacune de leurs branches, en opérer la dessiccation. Quand les pieds de colsatsontbien secs, on peut les battre avec le fléau, pour iaiie sortir la graine des siliques ; puis on vanne cette graine comme le blé. L'époque la plus favorable pours'occuper de l'extraction de l'huile contenue dans les graines du colsat, est le commence- ment de l'hiver, avant les fortes gelées. Cette huile est bonne à manger, propre à brûler, et on l'emploie pour la fabrication du savon noir, pour préparer les cuirs et pour fouler les éloifes de laine; elle est un grand objet de commerce dans la Flandre et dans la Belgique. Le résidu de la graine, après qu'on en a extrait l'huile, nommé /"roi/iZ/e ou pain de trouille, se vend pour être donné aux bestiaux qu'il engraisse, surtout aux vaches et aux cochons qui en sont très-avides. Oii l'emploie aussi pour fumer les terres, et c'est un des meilleurs engrais. Le Chou vert; Brassica oleracea viridis^ Linn. Les variétés de cette race ne pomment jamais ; elles se subdivisent en deux sections, dont la première renferme les choux verts qu'on cul- tive dans les jardins pour la nourriture de l'homme; et la se- conde, les choux verts qu'on cultive dans les champs pour la nourriture des bestiaux. Parmi les variétés de la première section, on distingue le chou vert à larges côtes , ou chou de Beauvais des Parisiens, dont la tige est basse, et dont les feuilles sont rondes, unies, épaisses, d'un vert foncé et traversées par une large côte b'anche. Le chou pancalier, ou chou vert frisé, dont les léuilles sont d'un vert foncé , et frisées sur les bords. Le chou frisé panaché, ou chou tricolore, qui peut servir d'om^meot d^ns les jardiiis. «tt CHO "Le chou crépu d'Ecosse, qui diffère du chou pancalîer en c'è que ses feuilles sont plus petites, plus frisées, et que sa tige s'élève jusqu'à quatre pieds. Le chou à feuilles prolifères , dont les nervures , ou ciMes prin- cipales des feuilles , donnent naissance à d'autres petites feuilles frisées et pétiolées. Le chou vivace de Dauhenton , dont les ramifications sont très-nombreuses, s'étendent beaucoup et s'alongent tellement, qu'enfin, ne pouvant plus se soutenir, elles s'abaissent insen- siblement jusqu'à terre, où elles prennent racine. Le chou palmier, qui s'élève à la hauteur de six pieds, et se dépouille de ses feuilles jusqu'à son sommet, où il en reste une douzaine, qui lui donnent l'aspect d'un palmier par leur diver- gence et leur longueur. La culture de toutes ces variétés est la même : on les sème depuis le mois de février jusqu'en juillet, dans un terrain bien préparé, et à une bonne exposition; lorsque les jeunes choux ont de cinq à sept feuilles, on les arrache pour les replanter dans le sol qui leur est destiné, et à des distances qui diffèrent selon la grandeur à laquelle parvient chaque variété. Les choux verts ne sont point communs dans les jardins de Paris; mais ils sont une ressource précieuse , pendant l'hiver, pour les habitans des campagnes dans plusieurs départemens. Les variétés de choux verts qui appartiennent à la seconde section , ou celles qu'on cultive pour la nourriture des bestiaux , sont les suivantes : Le chou vert commun , dont la tige s'élève à deux ou trois pieds ; dont les feuilles sont amples, ailéesàleurbase, ondulées en leurs bords, et munies de côtes saillantes. Le chou cavalier , chou en arbre, cJiou à vache, chou à chèvre -, ou grand chou vert, qui s'élève à la hauteur de six pieds, et pousse rarement des jets latéraux. Ses feuilles, grandes et peu épaisses, sont soutenues par de lofngs et larges pétioles. Cette variété est très-cultivée dans plusieurs de nos départemens de l'Ouest. Le chou hrancha , ou chou mille-têtes, est moins élevé que le cavalier; mais il peut être aussi productif. Il est garni, depuis le pied, de jets nombreux et forts qui en font une sorte de buisson. On le cultive en Flandre , en Normandie et en Poitau. CHO 8^ Dans Irt environs de Niort et de Cholet, on le préfère pour engraisser les bœufs. Le chou à faucher, qui s'élève peu, dont les rejets sortent' du collet de la racine, et dont les feuilles sont oblongues^ dentelées et crépues sur les bords. Le chou frisé vert du Nord, et le chou frisé rouge du Nord, qui sont très-cultivés dans le nord de l'Europe, diffèrent principa- lement des variétés précédentes par la découpure de leurs feuilles. Ils sont encore plus rustiques que les précédens, et résistent mieux aux grands froids des longs hivers. Toutes ces dififérentes variétés de choux à fourrage se cul- tivent comme les autres choux verts : ils aiment, comme eux^ tine bonne terre , plutôt forte que légère , et bien fumée. Elles sont très-précieuses pour la nourriture de toute espèce de bestiaux, et principalement dans les pays froids où les hivers Sont longs et rigoureux. Le Chou cabus , ou Chou pommé ; Brassica oleracea capitata^ Linn. Cette race de chou est remarquable , parce que , dans les individus qui lui appartiennent, les feuilles sont grandes, peu découpées, presque arrondies, concaves, et tellement rap- prochées, qu'elles s'embrassent les unes les autres, se recou- vrent comme les écailles d'une bulbe, se compriment forte- ment en s'enveloppant, et forment une grosse tête arrondie, massive, qui renferme pendant quelque temps la tige et les branches avant leur développement, qui n'a lieu que lorsque celles-ci rompent cette sorte de tête ou pomme monstrueuse. Les variétés de cette race se divisent en deux sections, dont la première comprend les choux cabus proprement dits, ayant les feuilles entières et les fleurs jaunes , tandis que la se- conde renferme les choux cahus frisés , ou choux de Milan, qui ont les feuilles crépues, ridées, boursouflées, et les fleurs blanches. Les variétés de la première section , le ptus habituellement cultivées dans les environs de Parîs, sont les suivantes : Le chou cahbage, qui est très-petit et très-précoce. On le mange dès le milieu d'avril. Le chou hâCifd'Yorck, qui est un peu plus gros, etse mange *"^uinze jours plus tard. < Le ch@u hâtif en pain de sucre, nommé ainsi à cause de U 9' ■^'^"•'-'-''-'^'^'" G ■^.2 CHÔ forme alongée de sa pomme; il est encore plus gros, et vrent à peu près dans le même temps. Le chou cœur-de-bœuf a la même forifre-fjue le précédent, mais il est plus gros. Le chou hâtif de Bonneuil. Sa souche est basse , et sa tête ronde, assez grosse. \^e cyiou jiommé de Saint-Denis, ou d'Auben'illiers. Sa tête est grosse, trés-serrée, presque ronde, d'un vert foncé, et il a une forte odeur. Le petitcliou rouge. Sa tête est de la même grosseur que celle au précédent; mais sa couleur est d'un violet sale, et il n'a presque point d'odeur. Le chou pommé blanc d'' Alsace, Sa souche est courte , épaisse, et sa tête plate, très-serrée. Le chou pommé blanc de Hollande. Sa souche est plus haute; -sa tête est plus grosse. Le chou pommé rouge. Sa tête est très-serrée, et ses feuille» «ont grandes , d'un pourpre lie-de-vin , avec les côtes et les ner- vures rouges. Le chou pommé ordinaire. Sa tête est large d'un pied, apla- tie , ferme , d'un vert blanchâtre. Cette variété est très-ré- pandue. Le chou d'Allemagne tardif, ou Chou quintal. Aucun chou n'a une tête aussi grosse que celui-ci : on en cite qui pesoient quTilre- vingts livres. Il est peu connu en France; mais on le cultive abon- damment en Allemagne : c'est avec ce chou que les Allemands fabriquent la plus grande partie de leur chou-croûte. Les variétés de la seconde section sont moiris nombreuses ; mais on les regarde comme les meilleures. Le petit chou de Milan hàtif. Sa tête est d'un beau vert. Ou le mange en mai. Le chou frisé court. Ses feuilles , d'un vert bleu et très-frisées, forment une tête plate, très-serrée. Le chou de Milan doré. Sa tête est ovale, d'un vert jaunâtre. Le chou de Milan tardif. Sa souche est haute, et sa tête grosse , ferme , d'un vert foncé. On sème les différentes variétés de choux cabus à trois époques . au commencement de Fautomne, en pleine terre, au nord ; en février et mars, suc couche : en mars et avril, en CHO 85 -pleine terre, au midi. Les choux hâtifs, qui ont été semés ea automne, peuvent rester jusqu'au printemps sans être déplan- tés , en ayant le soin de les couvrir de paille ou de fougère pen- dant les grands froids; mais il vaut mieux les repiquer avant l'hiver, à^ne bonne exposition et à six pouces l'un de l'autre, jiisqu'cà ce qu'on les mette en place, au mois de mars. Les autres choux se replantent en avril et mai, selon les variétés. Comure la plupart des choux pommés craignent les fortes gelées , il est bon d'arracher les plus beaux pieds pour les mettre à l'abri , en les plantant dans du sable renfermé dans une oran- gerie ou dans un cellier. On consomme en France une grande quantité de choux : ces plantes fraîches font, pendant plus de la moitié de l'année, l'assaisonnement ou le principal ingrédient de ia soupe des ha- lîitans des campagnes. En Allemagne, et dans le nord de l'Eu- rope , la consommation des choux est encore plus considérable. On leur fait subir, pour les conserver tout l'hiver, un certaia degré de fermentation acide, en les mettant dans un tonneau , après les avoir coupés et hachés en morceaux, et en les saupou- drant de sel marin et de quelque aromate, comme les graines de fenouil et de carvi , ou les baies de genièvre. Cette préparation est connue en France sous le nom de chou- crcfùte, par altération du mot allemand sauer-fcrai/t, chou aigre. La chou-croute a un goût acide ; c'est un aliment salubre , plus facile à digérer que le chou dans son état naturel. On doit la considérer, principalement, comme un excellent antiscorbu- tique, et cette propriété la rend surtout précieuse pour les voyages de long cours : les Anglais en font des approvisionne- mens immenses pour leur marine. Les anciens attribuoient de grandes propriétés au chou. Hippocrate le donnoit , cuit avec du sel , dans la colique et la dyssenterie. Erasistrate prétendoit que rien n'étoit plus ami de l'estomac et des nerfs, et il le prescrivoit aux paralytiques. Pline nous apprend que Pylhagore, Dieuchès, le médecin Chrysippe , et Caton l'ancien , avoient com.posé chacun un livre sur les vertu&du chou. Selon ce dernier, il n'est aucun remède dont cette plante ne puisse tenir la place ; il prétend s'en être servi pour préserver sa famille de la peste, et que c'est à l'usage qu'en faisoient les Rjjm.ains qu'ils durent de pouvoir se passer, «4 CHO fpendantsîx cents ans, des médecins qu'ils avoieut expulsés de ieur territoire. Le chou n'a point conservé, de nos jours, la grande réputa- ition qu'il avoit chez les anciens , comme médicament. Quelques médecins ont préconisé le chou rouge dans le traitement de la /phthisie pulmonaire; mais l'insuffisance de ce moyen, comme de beaucoup d'autres, est bien démontrée dans c«tte cruelle ^maladie. Toutes les propriétés qu'on peut attribuer à celte fplante, c'est que, participant à celles dont jouissent les végé- taux de sa famille, elle est légèrement stimulante , incisive et antiscorbutique. Le Chou-fleur ; Brassica oleracea hotrytis , Linn. Dans cette .race , la surabondance de nourriture ne se porte pas, comme dans la précédente, sur les feuilles, ou, comme dans les sui- vantes, sur la souche ou sur la racine; mais elle abonde dans les rameaux naissans de la véritable tige, et y produit un gon- /flement si singulier, qu'il les transforme en une masse charnue, disposée en cime ou en tête mamelonnée, granulée, blanche, fendre et fort bonne à manger. Quand on laisse pousser cette tête, elle s'alonge , se divise, se ramifie, et porte des fleurs et des fruits, comme les autres choux. Les feuilles des choux-fleurs sont plus alongées que celles des choux cabus, et leur tête est .d'un blanc éclatant dans les belles variétés. On distingue , dans les plantes de cette race, les choux-fleurs (proprement dits, et les brocolis. Les variétés qui appartiennent aux premiers sont : Le chou -Jleur dur commun , dont la tête est grosse , bien garnie , et qui devient verdàtre en cuisant. Le chou -Jleur dur d'Angleterre. Il a le grain plus serré, plu» .l)lanc, et la cuisson n'altère pas sa couleur. Le chou -fleur tendre. Il est moins gros que les précédens , mais plus tendre et plus délicat. Il y a encore les choux -fleurs de Malte et ceux de Hollande , d'Italie , de Chypre , du Cap. Les brocolis diffèrent des choux-Jleurs , en ce qu'au lieu de former une tête arrondie, leur souche donne naissance à un faisceau de rameaux longs de plusieurs pouces, et terminés par un groupe de boutons à fleurs. Ces rameaux sont tendres, »ttCcule«s ^ et^e jusuageat comme les cJI;iou:!C-âeurs, CHO 85 Les brocolis les plus connus sont le hrocoli commun , dont les rameaux et les boutons sont verts ; le brocoli de Malte, dont les boutons sont plus petits, plus nombreux et d'un beau violet; et le brocoli blanc , ne différant du précédent que par sa couleur blanche, qui le rapproche davantage des choux-fleurs. Les brocolis et les choux-fleurs ont besoin d'une bonne terre et de beaucoup d'eau ; ils réussissent beaucoup mieux dans les j)ays méridionaux que dans le Nord , et plus ils avancent de ce côté , moins ils ont de qualité et plus ils sont sujets à dégénérer. On les sème à diverses époques; mais, comme ils sont plus délicats que les autres choux, quand on répand leurs graines en mars et en avril , c'est sur couche et sous cloche. Four re- tarder l'époque où ils montent en graine, et les maintenir dans leur état de plante potagère, on les repique deux lois. Quand on les plante en pleine terre , ce qu'on ne peut faire avant la mi-uiai, dans le climat de Paris , si on a une certaine quantité de terreau , on en mêle dans la terre , et si on en a peu , on se contente d'en couvrir les places que doivent occuper les plants. Les choux-fleurs durs passent l'hiver , en les mettant à l'expo- sition du midi, bien abritée, et en les couvrant avec de la litière lorsqu'il gèle. Dans les pays froids, on les transporte en motte dans des plate-bandes disposées dans des serres. Les choux-fleurs et les brocolis sont un aliment sain et agréable. Dans les pays du nord, où l'on ne peut que trés-diflicilement les conserver pendant l'hiver en état de végétation, on les des- sèche au four, on les confit au vinaigre , on en fait de la chou- croûte. LeCHOD-RAVE; Brassica oleracea gongyloïdes , Linn. Dans cette race, la surabondance de nourriture se porte à la souche ou fausse tige de la plante, et y produit un gonflement remar- quable , qui la transforme en une masse tubéreuse, succulente et bonne à manger. On en distingue deux variétés principales. Le Chou-rave commun. Sa souche se garnit de feuilles médio- crement grandes, froncées, dentelées, et souvent découpéts vers leur pétiole , qui est plus long que dans les autres variétés. Ces feuilles tombent les unes après les autres, lorsque la souche a acquis la longueur de six à huit pouces, et celle-ci s'enfle et devient une tubérosité arrondie, oblongue, charnue, assez ordinairement de quatre à cinq pouces de diamètre, dont la 85 CHO chair est blanche, plus ferme que ceïïe du navet, et dont la saveur approche de celle du chou. Le sommet de cette ttibé- TOsité est couronné par un bouquet de feuilles moins grandes que celles que Ja souche avolt d'abord poussées-, et, lorsque ia plante monte en fleurs, c'est de leur centre que sort une tige rameuse , semblable à celle de plusieurs autres choux. La chair de la tubérosité du chou-rave est tendre , si on l'emploie quand elle est parvenue à peu prés à moitié de sa grosseur, et c'est dans cet état qu'il faut en faire usage pourJa cuisine. Crue ou cuite , elle peut aussi, ainsi que les feuilles, servir à ia nour- riture des bestiaux. Le chou-rave violet. Il se distingue aisément du précédent pardes traits deviolet sur les pétioles et sur les nervures de ses feuilles , et par la peau de sa pomme , qui est presque partout de la même couleur. Il est d'ailleurs plus gros et plus tendre. On sème les choux-raves à trois ou quatre époques diffé- l'entes, depuis mars jusqu'en juin. Pour les obtenir de boime qualité, il faut avoir soin de les arroser et de les biner fréqucm- snent. Ceux qu'on sème à la fin de mai, et qu'on récolte avant les gelées, sont rarement durs , parce qu'ils sont attendris par les rosées, par la fraîcheur des nuits, et par les pluies assez ordinaires à la fin de l'été et en automne. Cetix qu'on cultive 4>n grand, pour les donner aux bestiaux, se gardent pendant l'hiver dans un cellier, comme les navets et les carottes. I-e Chou-navet; Brassica oleracea napo-brassica. Cette race paroit participer de la nature du navet, espèee distincte dont il sera question un peu plus bas. Comme le navet proprement dit, le chou-navet produit au niveau de la terre des feuilles îiHées, plus découpées que cellesMlu chou-rave , mais plus douces au toucher, comme celles de tous les choux. Sa racine est renflée, tubéreuse, presque ronde, de trois à quatre pouces de diamètre; elle contient une chair bonne à manger, plus ferme que celle des navets , et couverte d'une peau dure et épaisse; du milieu des feuilles radicales s'élève une tige ra- meuse, haute de trois à quatre pieds, portant des fleuis et ensuite des graines, comme dans les autres choux, avec cette différence cependant, quant aux graines, qu'elles sont très- grosses dans celte race et dans les choux-raves , et qu'elles sont fort petites, au contraire, dans les choux-fleurs. CHO 87 On. cultive peu le chou-navet comme alimentaire; dans le't pays où on le plante, c'est particulièrement pour la nourri- ttire des bestiaux. La variété connue sous le nom de chou- naK'ct de Laponie paroît avoir une supériorité marquée sur le chou-navet commun, et elle a encore, sur les choux-verts et les choux-pomrnés , l'avantage de croître dans des terrains médio- crement fertiles , et de ne pas craindre les gelées les plus rigou- reuses ; elle peut fournir, pendant tout l'automne et une partie de l'hiver, une grande quantité de feuilles pour la nourriture des bestiaux, et lorsqu'au premier printemps on manque encore de fourrages verts, ces mêmes bestiaux trouvent dans les ra- cines de cette plante un aliment très-succulent et très-sain. Les choux-navets se cultivent à peu près de la même nia- HÏère que les autres variétés dont il a déjà été question, parti- culièrement comme les moins délicates. On les sème en pépi- nière, au mois de septembre au levant, ou au mois de mars, au midi, I-es plants du premier semis se repiquent à dix-huit pouces ou deux pieds l'un deTautre, à la fin de mai ou en juin,, et ceux du second , en juillet ou en août. Une grande quantité d'insectes vivent aux dépens des choux» et causent souvent beaucoup de dommages aux semis et aux: jilantations. Les espèces les plus communes et les plus dange- reuses sont Taltise bleue et l'altise du chou , que les jardiniers appellent le puceron et le tiquet ; et les chenilles produites par Je papillon du chou, celui de la rave , et par la noctuelle du chou. Les limaces et les limaçons peuvent aussi faire de grands ravages sur les jeunes ch.oux. Un semis entier peut être détruit en une nuit par quelques-uns de ces animaux. Après avoir rapporté les principales variétés du chou pota- ger, nous allons parler de deux autres espèces du même genre ^ le chou-navet et^Ie chou-rave, qui, quoique portant des noms semblablesà deux races du chou potager, en sont très-distinctes, et nous terminerons cet article par le chou-roquette. Chou-navet: Brassica napus , Lînn., Spec. ^01. On distingue dans cette espèce deux variétés principales, la navette et le navet proprement dit. La Navette; Brassica asperifolia sjh'csfris ^ Lam., Dict. enc. , 1 , pag. 746. Sa racine oblongue, fibreuse, peu charnue, donne ti-iissance à une tige glabre, ram'euse, haute de deux pieds, 88 CHO garnie à sa base de feuilles en lyre, chargées en leurs bords et sur leur pétiole de poils courts ; les feuilles supérieures sont amplexicaules et très-glabres ; les fleurs sont petites, jaunes, €t ont leur calice à demi ouvert. Cette plante croit naturelle- ment en France et dans d'autres parties de l'Europe. On la ^cultive dam plusieurs endroits pour servir de fourrage, et le plus souvent pour récolter sa graine dqnt on retire de l'huile. Pour cet objet, on la sème depuis la fin de juillet jusqu'au commencement de septembre , à la volée et en plein champ ; et Tété suivant on fait la récolte de la graine, lorsque la plupart des siliques sont jaunes, et sans attendre leur complète matu- rité , qui produiroit un égrènement et une perte considérables. L'huile qu'on retire de la graine de navette , est employée aux mêmes usages que celle fournie par le colsat. A Paris , c'est avec ■un mélange de millet et de graine de navette qu'on nourrit les petits oiseaux de volière. Le Navet ; Brassica asperifolia radice dulci , Lam. , Dict. enc. , j ,pag. 74C. Sa racine est charnue, d'une saveur douce, un peu piquante et agréable ; elle est différente de forme , de grosseur et de couleur, selon les sous-variétés produites par la culture. Ses feuilles radcalessont oblongues, en lyre, d'un vert foncé , yudes au toucher, chargées dp poils courts ; celles de la tige, au contraire, sont oblongues, amplexicaules, en cœur à leur, base', très-glabres. Ses fleurs sont jaunes ou d'un blanc jaunâtre , disposées en grappes lâches et terminales. Il leur succède deji siliques longues d'environ un pouce , contenant des graines presque rondes, d'un rouge brun, ayant une saveur acre et piquante. Les navets sqnt cultivés dans les jardins et dans les champs. Ç)n en distingue plusieurs variétés, d'après la forme, la gros- seur ou la cpuleur de leurs racines : celles-ci sont grosses ou petites, rondes ou alongées, blanches ou grises, ou jaunâtres, ou même noirâtres. Les petits navets sont les plus estimés et 1rs plus agréables au goût; leur qualité dépend beaucoup de 1h nature du sol dans lequel ils sont venus : ceux des terres sa- blonneuses et légères sont les meilleurs. La saison ordinaire pour semer les navets en plein champ , fst depuis la lin de juin jusqu'au commencement d'août. La OTainc se répand ordinairement à la yoicc ; mais il seioit nrç- CHO 89 férable de la semer en rayons, ce qui rend les opérations du binage et du sarclage beaucoup plus faciles. Dans les jardins, pour avoir des navets en toute saison , on en sème depuis le mois de mars jusqu'en septembre , et lorsque le temps est sec , on arrose le semis depuis le moment où les graines sont en terr;;, jusqu'à ce que les plantes aient plusieurs feuilles. Les navets sont un aliment sain, quoiqu'un peu venteux ; on en fait beaucoup d'usage dans la cuisine. En médecine, ils passent pour pectoraux, incisifs et diurétiques. Les variétés a grosses racines sont d'une grande ressource pour la nourriture des bestiaux pendant l'hiver; de temps immémorial, on Ips emploie dans plusieurs parties delà France pour engraisser les bœufs, et pour aider à nourrir les vaches, les moutons et les cochons. Chod - RAVE , vulg. Rabioule , ou Grosse Rave; Brassica râpa. Linn., Spec. gSi. Cette espèce ressemble beaucoup au navet par son port et parla forme de ses parties. Sa racine est tubéreuse, charnue, arrondie ou ovoïde, quelquefois aussi grosse que la tête d'un enfant; sa tige est droite, rameuse , feuillée, cylindrique, lisse ; ses feuilles radicales sont en lyre., inégalement dentelées, rudes, d'un vert foncé ; celles de la tige sont en cœur, lancéolées, amplexlcaules, très-entières, lisses et glauque^; ses fleurs sont d'un jaune doré, etsesslliquts cylindriques. Cette plante est cultivée dans les jardins potagers et dans les champs. Les paysans du Limousin, de l'Auvergne, du Lyon- nois, font un grand usage de sa racine comme aliment : ils l.i mangent dans leursoupe, cuite sous la cendre ou de différentes manières ; ils la donnentaussi à leurs bestiaux , pour les nourrir pendant l'hiver. Chou-roquette , vulgairement Roouette ; Brassica eruca , Linn., Spec, 952. Sa tige est rameuse ,un peu velue , haute d'uu pied et demi , garnie de feuilles longues, pétiolécs, ailées ou en lyre, vertes, lisses et presque glabres : ses fleurs, blanches ou d'un jaune pâle, striées par des veines d'un violet noirâtre , «ont disposées en grappes au sommet de la tige et des rameaux, sessiliques ontà peineun pouce delongucur; elles sont droites, un peu aplaties, terminées par un prolongement en forme A^ fey de lance, long de trois à quatre lignes, 90 CITO La roquette croît natureilement en Espagne, en Autriche, en Suisse et dans Jes départemens méridionaux de la France ■• elle a une odeur forte et désagréable, et une saveur acre et piquante ; ce qui n'empêche pas quelques personnes, et sur- tout les Italiens, de l'aimer beaucoup et d'en mettre dans leurs salades comme assaisonnement. En médecine on la regarde comme antiscorbutique et très-stimulante. (L. D.) CHOU BATARD (Boh) , nom vulgaire de l'arabette tourette. (L.D.) CHOU CARAÏBE. (Bot.) Dans diverses régions de l'Amé- rique méridionale, et principiklement dans les Antilles, on donne ce nom kVarum esculentum de Linna'us, faisant main- tenant partie du genre Caladium deWilldenow. Dans les colo- nies on mange ses feuilles, comme en Europe celles du chou» Ses racines servent aussi d'aliment, et, suivant Nicolson, ren- dent le potage épais. La plante citée par Plumier, comme chou caraïbe, étoilVarum sagittafolium deLinnœus, rapporté également au caladium, avec ce dernier nom spécifique; ce <[ui prouve que plusieurs espèces peuvent être substituées les. unes aux autres, pour la nourriture des hommes. On mange de même les racines de la calle, calla palusLns , qui croît dans le nord de l'Europe. C'est, pourleshabitans des régionsfroides, une nourriture d'hiver, que l'on fait cuire avec d'autres mets» (J.) CHOU DE CHIEN. (Bot.) Ce nom ancien et vulgaire est la traduction françoise du nom cynocrambe, qui étoit donné anciennement à la mercuriale des bois ou des montagnes , mercurialis perennis, (.1. ) CHOU DE CHINE {Bot.) Voyez Brf.dbs-Chou-pe-Chtne. ( J.) CHOU DE MER. {Bot.) On donne ce nom à un liseron du bord de la mer, convolvulus soldanella. (J.) • CHOU MARIN ( Bot. ) , nom vulgaire du crambe maritima. (J.) CHOU PALMISTE (Bot.), on donne ce nom au gros bour- geon qui termine la tige du palmier nommé areca oieracea , eu palmiste franc. Cette sommité, qui a deux ou trois pouces de diamètre, est composée de feuilles non encore dévelop- pées et de rudimens de fleurs, elle a un peu le goût d'arti- chaut. On la mange crue avec du poivre et du sel, ou frite avec du beurre. La sommité jeune des autres palmiers porte CHO 9^ également le nom de chou , et peut servir de nourriture de la même manière. (J.) CHOU-POIVRE (Bot.), nom vulgaire du gouet commun. (L.D.) CHOUAN (Bot.), nom donné à une semence inconnue, apportée du Levant, et un peu semblable aux têtes du sewen contra, ayant une couleur vert-iaunàtre et un goût un peu aigrelet. M. Bosc ajoute qu'on l'emploie quelquefois dans la teinture, et que c'est probablement la graine du fenugrec , tri gonella fœnum grœciim. ( J.) CHOUAN. (Ichthjol.) Dans quelques cantons de la France on appelle ainsi le cjprinus cephalotes de Linnaeus. Voyez Cyprinus. (H. C.) CHOUANT {Ornith.) , nom que porte en Bretagne le hibou commun ou moyen duc , strix otus , Linn. ( Ch. D. ) CHOUART. ( Ornith.) On appelle ainsi , dans le Vendômois , l'effraie, sfrixjlammea, Linn. (Ch.D.) CHOUC. { Ornith.) Ce nom est donné, dans l'Encyclopédie , au choucas noir, monedula nigra , deBrisson, variété du corwus monedula, Linn., qui est représentée sous le n." 622 dans les pi. enl. deBuffon. (Ch.D.) CUOUCA (Ornitlu) , un des noms vulgaires du choucas, corvus monedula, Linn., qu'on appelle aussi chicas , ckocas , chuca, chiieas. ( Ch.D. ) CHOUCADOR. (Ornith.) M. Levaillant a décrit et figuré sous ce nom, dans son Ornithologie d'Afrique , fom.2, pag. io5 et pi. 86, un oiseau que Daurlin a plaré dans la 3.* section de ses étourneaux, et nommé stourne choucador, slurjius ornatus. (Ch.D.) CHOUCALLE. {Bol.) Voyez Caw-e. (L. D.) CHOUC ARI. (Ornith.) Ce nom, que M. Daubenton le jeune n'avoit originairement donné qu'à un biseau de la Nouvelle- Guinée, rapporté par Sonnerat, a été étendu par M. Cuvier , Règne animal, à d'autres espèces, dont ce naturaliste a formé le genre Graucalus , caractérisé par un bec échancré , moins comprimé que celui des pies-grièchcs , ayant l'arête supérieure aiguë', arquée également dans toute sa longueur, et sa com- missure aussi un peu arquée, avec les narines quelquefois cou- vertes de plumesroides , comme aux corbeaux. Les espècessonrit j 9= CHO Le Choucari des Papous ; Graucaias papuensrs (Corvus papuen- SM, Gmel.) , planch. enlum. de Buffon , 63o. Cet oiseau , dont M. Vieillot a fait sa coracine choucari, est long d'environ onze pouces ; il a la base du bec entourée d'une bande noire qui se prolonge jusqu'aux yeux , et les grandes pennes des ailes noirâtres ; le reste de son corps est d'un gris cendré , plus foncé sur la partie supérieure, et plus clair en-dessous ; ses narines sont entièrement couvertes par des plumes sayeuses, comme celles des choucas; ses ailes ne s'étendent pas au-delà de la moitié delà queue. llya,au Muséum d'histoire naturelle, un individu étiqueté Choucari de la Nouvelle-Calédonie , qui a été apporté par M. de Labillardière, et qui offre beaucoup de rapports avec le pré- cédent; la tête et le dessus du cou sont noirs, et le reste du plumage d'une couleur d'ardoise foncée. Le Choucari a venire rayé; Graucalus fasciatus {Cori>iis fiovœ-Guineœ, Gmel.), pi. enl. n.° 6_'9, sous le nom de Choucas de la Nouvelle-Guinée. Le front et les joues sont noirs ; le dessus de la iète , le dos, le cou et la gorge, d'un gris ardoisé: les plumes qui couvrent le ventre , l'anus , le croupion , présentent des raies transversales noires sur un fond blanc , comme aux pics variés ; les pennes des ailes et de la queue sont noirâtres , et les premières atteignent presque l'extrémité delà seconde. La femelle n'a point de noir sur la tête, et les rayures, qui commencent à la gorge , ne s'étendent pas sur le bas-ventre ni sur l'anus. Cet oiseau a environ un pied de long. Le Choucari a masque noir , Graucalus larvatus , dont M. Levaillant a donné la description parmi les rolliers, dans ses Oiseaux de Paradis , pag. 86 , pi. 3o, a les narines entièrement couvertes ; ses ailes excèdent la moitié de la longueur de la queue, dont toutes les plumes sont étagées ; le front, jusque vers le milieu de la tête, les tempes, la gorge et une grande partie du cou, sont noirs , tout le reste du plumage est d'ua gris^bleuàtre , nuancé d'une légère teinte purpurine et plus loncésurle corps qu'au-dessous, à l'exception des pennes de* ailes et de la queue, qui sont noires intérieurement; celles-ci sont frangées de gris à leur extrémité. Le bec, d'un gris bleuâtre à sa base, est noir vers ia pointe ; les ongles sont 4e cette dernière couleur, et its pieds d'un brun-roux. Q:\ CHO 93 en voit, au Cabinet d'Histoire naturelle , trois individus venant du port Jacksoa : l'un d'eux , qui paroit être la femelle, a le ventre rayé transversalement de uoir sur un fond d'un gris pâle. Le Choucari VIOLET, Graucalus violaceus. Cet oiseau de la Nouvelle-Hollande, dont il a déjà été question sous le nom de chocard violet, que lui a donne M. Vieillot, a tout le plumage d'un violet d'acier brun, avec des reflets brillans, chez le mâle , tandis que la femelle est d'un vert pâle , avec des taches blanches en forme de larmes sur la tête, le cou et les parties inférieures, et que sa queue est terminée de blanc. Cette grande différence dans les couleurs, et surtout la circonstance que les plumes soyeuses de la base du bec ne recouvrent pas l^s narines, ont porté M. Vieillot à douter que cet individu fût réellement la femelle du choucari vio- let, et il Ta présenté comme une espèce distincte dans son genre Coracine ; mais, les narines du seul individu que l'on possède ayant pu être élargies et découvertes dans la prépa- ration qu'on lui aura fait subir, il est prudent d'attendre d'autres objets de comparaison, pour prendre à cet égard un parti plus certain. M. Cuvier a formé dans ses choucaris une section particu- lière d'un autre oiseau trouvé à Timor, et dont M. Vieillot a fait le genre Sphécottre , ayant pour attributs un bec épais, droit et glabre à labase, robuste, convexe en-dessus, fléchi vers la pointe de la mandibule supérieure ; les orbites nues , et les deux premières rémiges plus longues que les autres. Cet oiseau , de la taille d'un loriot , a le dessus de la tête et du cou et les joues noirs, les parties supérieures d'un vert-olive, dont la teinte est plus jaune sur la poitrine et le ventre, et le dessous de la queue gris. C'est le choucari vert de M. Cuvier, graucalus viridis. (Ch. D.) CHOUCAS. (Ornith.) Quoique ce nom soit spécialement affecté à la petite corneille des clochers , coryus monedula , Linn. , espèce appartenant au genre Corbeau, et à ses variétés, telles que les choucas à collier, le choucas blanc , le choucas noir , etc. , on l'a appliqué à d'autres oiseaux de genres dififié- rens. Ainsi on appelle vulgairement choucas des Alpes le' cho- card des mêmes lieux ; choucas chauve , l'oiseau doat M, Geof- 94 CHO froy a fait son genre Gymnocép^ale ; choucas de la Nouvdlt- Guinée, le choucari à ventre rayé, de M. Cuvier; choucas de la mer du Sud, la coraciue à front blanc, de M. VieiUot; choucas de la Jamaïque ^ dcsqiiiscales du même auteur: choucas d'O^vihée et choucas des Philippines , le cassicannoiv etledrougo balicasse. (Ch.D.) CHOUCE. (Ornith,) La cresserelle , falco linnuncuUis, Linn., ou une espèce très-voisine, porte ce nom dans l'Inde. (Ch. D.) CHOUCHETTE (Ormi/i. ), vieux nom françois du choucas proprement dit, cornus monedula, Linn., qu'on appeloit aussi chocotte et chouette. ( Ch. D.) CHOUCHOUÉ. (Bot.) Voyez CHOuaoï/couuHuÉ. ( J. ) CHOUCHOUROU (Bot.), nom caraïbe de l'hibiscus tilia- ceus , inscrit dans l'Herbier de Surian. (J. ) CHOUCOU. {Ornith.) M. Levailiant , Oiseaux d'Afrique, tom. 1 , pag. loo, adonné ce nom à une chouette représentée planche 3b du même ouvrage , et celui de choucouhou à une autre espèce figurée pi. Sy. Ce sont les sirix choucou et nisueUa , de Daudin et de Latham. Voyez Chouette. (Ch.D.) CHOUDET {Ornith.), un des noms vulgaires du hibou ou moyen duc, strix otus , Linn. (Ch. D.) CHOUE. (Ornith.) Ce mot par lequel, en Lorraine, on dé- signe les oiseaux de ryiit, est appliqué, dans les environs de Niort, au choucas, corvus monedula , Linn. En Bourgogne, le hibou commun est connu sous le nom de choue cornerolle, (Ch.D.) CHOUETTE. (Ornith.) Quoique ce nom ne s'applique vul- gairement qu'à certaines espèces d'oiseaux de proie nocturnes^ on le considérera ici comme une traduction du motstrix, dans le sens général que lui a donné Linnaeus, et l'on se bornera à diviser la famille entière en deux sections, dont Tune embras- sera les espèces qui ont sur la tête des plumes ordinaire- ment relevées en aigrettes, et l'autre celles qui n'ont aucune plume proéminente. 11 y a , en effet, tant de rapports entre les branches de ce grand genre, que, s'il est convenable d'y établir des coupures pour j'aciliter l'étude des espèces , ce n'est peut-être point encore le cas d'y former des genres par- ticuliers, qui cessent d'être comparatifs lorsqu'on est forcé d'en tirer les caractères les plus saiU;if s de parues djiîérentes CHO 9^ de cielles où l'usage est de les prendre, et même de leur Honner pour base les proportions respectives de ces parties. Ceux qu'offrent les oiseaux de proie nocturnes, consistent dans un bec comprimé, court, crochu, et incliné dés la bsse , excepté chez ^effraie ; la mandibule supérieure très-mobile, et l'inférieure à bassin uni ou garni d'une Ibibie arête; w.w cire membraneuse sur le bord antérieur, où sont placées les narines que recouvrent des poils dirigés en avant; une tête grosse et très-emplumée ; des yeux très-grands , dirigés eu ayant, et placés dans des orbites larges, concaves, entourés d'un disque de plumes roides et décomposées, qui, en devant, recouvrent la cire , et en arrière l'oreille ; la pupille susceptible de se diJater et de se resserrer sans cesser d'être ronde ; les paupières bordées de cils qui ressemblent à des plumules; ht langue légèrement canaliculée , hérissée de papilles dans sa moitié postérieure, et échancrée à son extrémité ; la bouche très- fendue ; les tarses quelquefois nus, mais dans toutes les espèces européennes garnis jusqu'aux doigts , et même souvent jusque vers les ongles, de plumes courtes et laineuses; le doigt externe jouissant de la faculté de se tourner en arrière ; les ongles très-rétractiles et à pointe acérée; les rémiges dente- lées sur le bord extérieur, la première la plus courte et la troisième la plus longue ; douze rectrices flexibles. Tengmalm paroit avoir fait, sur la famille des accipitres nocturnes, un travail particulier et propre à jeter un grand jour sur la meilleure manière d'en distribuer les espèces; mais les Mémoires de l'Académie de Stockholm pour l'année lyga, où Ton trouve son traité, écrits en langue suédoise, n'ont p£S été traduits, et l'on ne pourra présenter ici que l'analyse des divisions proposées par M. Savigny, dans ce qu'il a publié de son Système des Oiseaux d'Egypte et de Syrie, et par M. Cu- vier, dans son Règne animal. M. Savigny, en donnant à la famille entière des rapaces noc- turnes la dénomination de chouettes, u/u/te, a divisé les espèces qu'il a été à portée d'examiner, en cinq genres auxquels il a appliqué les noms de iioctua, scops , bubo , sjrnium., strix. Le bec, la cire, les narines, les oreilles, les aigrettes, les ongles, considérés dans chacun de ces genres, lui ont offert les résul- tats suivans : 96 CHO Bec trés-incliné dans les trois premîtrs, moins incliné danâ le quatrième, alongé et presque droit à la base dans le cin- quième. Cire gibbeuse des deux côtes dans le premier, à peine con-^ vexe sur les côtés dans le second. ]S urines petites dans les premier, deuxième et quatrième; grandes dans les troisième et cinquième; et, quant à leur forme, rondes et écartées dans le premier, ovales dans le deuxième, un peu obliques dans le troisième, transverses dans le quatrième, et longitudinales dans le cinquième. Oreilles médiocres , dépourvues d'opercules dans les premier et deuxième ; oreilles externes grandes et operculées dans les trois autres. Aigrettes mobiles dans les deuxième et troisième, et nulles dans les premier, quatrième et cinquième genres. Ongles simples dans les quatre premiers ; l'ongle intermé- diaire crénelé sur le bord interne dans le cinquième. Les espèces que Fauteura placées dans ses cinq genres sont, pour le premier, la chevêche, noctua glaux ; pour le deuxième, le petit duc, scops ephialtes ; pour le troisième, le hibou ou moyen duc, hubo otus, et le hibou d'Egypte, huho ascalaphus ; pour le quatrième, le chat-huant, syrnium ululans; et pour le cinquième , l'effraie , strix Jlammea. M. Cuvier divise les oiseaux de proie nocturnes en huit sections o]u sous-genres , d'après l'existence ou l'absence d'ai- grettes, l'étendue des oreilles, la grandeur du cercle de plumes dont les yeux sont entourés, etc. La première section, composée de hibous, otus, renferme les espèces qui ont sur le front deux aigrettes, et dont l'oreille a une conque qui s'étend en demi-cercle depuis le bec jusque vers le sommet de la tête , et est garnie en avant d'un oper- cule membraneux. Les espèces que l'auteur y place, sont le grand hibou à huppes courtes, strixascalaphus^ Sav. ; le hibou commun ou moyen duc, strix otus, Linn. ; la chouette ou moyen duc à huppes courtes, strix ulula^ et brachyotos , Gmel.; .et le grand hibou d'Amérique , strix hubo et virginiana , Gmel. La deuxième section (les chouettes, ulula) comprend les espèces qui ont le bec et l'oreille des hibous, mais non leurs. CHO 97 aigrettes, telles que la grande chouette grise de Suéde, sfnx Uturata, Retz., et la chouette du Canada, sinx ne/^u/osa, Gmel. Les espèces de la troisième sectioji , ou les effraies, strix ^ Sav. , ont l'oreille aussi grande que les hiboux, un opercule encore plus considérable , et le bec courbé seulement vers le hout. Le sLvixJlainmea, Linn., est la seule que l'auteur cite. La conque des oiseaux delà 4.* section ne co7jsiste que dans une cavité ovale qui n'occupe pas la moitié de la hauteur du crâne ; ils n'ont point d'aigrettes , et leurs pieds sont emplumés jusqu'aux ongles : ce sont les chats-huans, sjrnium, Sav., et pour espèce celui que l'ou connoit en France tant sous ce nom que sous ceux de hulotte, chouette des bois, etc. , strix aluco et stridula, Linn. Les ducs, bubo , Cuv. , qui ne diffèrent des chats-huans qu'en ce qu'ils possèdent des aigrettes , foraient la 5.* section , dans laquelle se trouve le grand duc, strix bubo, Linn. I-es chouettes a aigrettes , dont M. Levaillant a publié une espèce, et qui ne sont que des ducs dont les aigrettes , plus écartées et placées plus en arrière, ne se relèvent que diffici- lement au-dessus de la ligne horizontale , constituent la 6.^ section. La 7.^ est composée 1.° des chevêches, nocciia, Sav., qui n'ont point d'aigrettes, et dont les oreilles n'ont pas l'ou- verture plus grande que dans les autres oiseaux : ces espèces se sous-divisent 1.° en chouettes-éperviers, surnia, Dumér. , dont la queue est étagée; 2.° en chouettes à queue courte et à doigts empluiîiés, telles que le harfang, la chevêche commune, la chevêche rousse; 3.° en chevêches qui ont la queue courte et les doigts nus, comme la chevêche làuve, la chevêche noire , la chevêche à collier ; 4." en chevêches dont les tarses et les doigts sont nus, telles que la chevêche nudipèdç. La 8.'^ et dernière secLiou comprend les scops , scops , Sav., dont les oreilles sont a fleur de tête, les disques imparfaits, et qai ont des aigrettes analogues a cel'es des ducs et des hibous. Les accipitrcs nocturnes offrent à l'observateur beaucoup d'autres particularités que celles qui constituent leurs carac- tères génériques. C'est parce que leur é:]orme pupille laisse entrer trop de rayons, qu'ils sont éblouis par le grand jour, et que la plupart des espèces ne voient bieu qu'à l'aurore nais- 9. 7 98 CHO santé ou au crépuscule tombant; mais s'ils n'ont que ces instant assez courts pour chasser quand les nuits sont très-obscures, il leur est plus facile alors de s'emparer des oiseaux et des petits mammifères , qui sont endormis ou prêts à l'être: et le sens de l'ouïe, probablement renforcé par les grandes cavités de leur crâne en communication avec l'oreille, ajoute encore à ces moyens de découvrir leur proie. Le peu de force qu'a chez eux l'appareil du vol, et leurs plumes à barbes douces et finement duvetées, les mettent aussi à portée d'en approcher sans bruit, et de fondre sur elle à l'improviste. L'ampleur de leur gosier leur facilite également les moyens de tirer avantageusement parti du peu de temps qu'ils peu- vent employer à la recherche de leur nourriture, tandis que les accipitres diurnes sont obligés de dépecer les animaux qu'ils ont capturés; ceux-là, après leur avoir brisé le crâne, les avalent le plus souvent tout entiers, et rejettent, après la digestion des chairs, les os, les poils ou les plumes en pelotes arrondies. Ne se rassemblant que par paires, la manière dont ils chassent ue les met pas non plus dans le cas de perdre du temps à se disputer leur pâture qui, au défaut d'oiseaux ei de petits mammifères, consiste en reptiles et en insectes. Il y a des espèces, telles que les harfangs, les chouettes- éperviers, la petite chevêche, qui chassent même pendant le jour; mais, en général, leur vue est offusquée par une lumière trop forte, et pendant que îe soleil est sur l'horizon, ces oiseaux se retirent dans des trous d'arbres et de murailles. Quelquefois ils se tiennent blottis sur des branches, et alors les mésanges, les rouge-gorges, les pinsons, les geais, les merles, etc. , vien- nent les assaillir ; c'est cette antipathie qui a donné naissance à la pipée, chasse qu'on ne peut faire avec succès qu'une heure avant la fin du jour, parce qu'au moment de sa chute les petits oiseaux , loin d'être attirés par l'imitation du cri de leur ennemi, s'efforcent de se soustraire à sa poursuite. On a déjà vu que les accipitres nocturnes ont les deux man- dibules mobiles comme celles des perroquets : cette conforma- tion du bec les met à portée de menacer ceux qui les appro- chent, par un craquement qui résuite du froissement des mâchoires; ils hérissent en même temps les plumes, étendent les ailes, et font divers mouvemens qui paroissent ridicules» CHO 99 Il existe à leur égard des opinions populaires très-défavorables , et qui font méconnoitre les services par eux rendus à l'agri- culture, en détruisant les petits animaux rougeurs. Ces préju- gés dérivent sans doute de l'impression que i'ait naître leur voix plaintive aux heures silencieuses oîi tous les êtres repo- sent; leurs cris lugubres, associés à l'idée des tombeaux, sont un sinistre présage pour le vulgaire lorsqu'ils se font entendre sur la maison d"un malade, à des parens attristés qui redoutent sa mort. Quoique cette superstition existe même chez des peu- plades américaines, ilparoîtque dans la Floride et la Nouvelle- Géorgie, on regarde le hibou comme un signe de sagesse, puisque les prêtres s'en décorent; mais la faculté de pénétrez- l'avenir peut également servir à l'explication de cet emblème pour un oiseau que les Grecs ont jadis consacré à Minerve. Les fentes de rochers, les masures, les poutres des vieux édifices , sont les lieux où les oiseaux de nuit font le plus com- munément leurs nids, qu'on trouve aussi quelquefois dans des touffes d'herbes ou dans des trous que certaines espèces creusent elles-mêmes en terre. Les femelles y pondent de deux à quatre œufs, et les petits naissent couverts d'un duvet épais. Si, comme on l'a déjà fait observer, l'état de la science ne permet pas de suivre, pour l'énumération des espèces nom- breuses de la grande familJe des chouettes, les méthodes qu'on a exposées plus haut, et où elles ne sont pas toutes rangées, cette circonstance fera éviter l'inconvénient d'éteiuire à des genres secondaires ou à des sous-genres, des dénominations spécifiques qui tirent leur origine d'idées fausses ou discor- dantes, telles que celle de duc, provenant de Ja supposition erronée que les cailles, au moment de leur départ, étoient conduites par des hiboux, et celle de chat-huant , qui associe des êtres de nature bien différente , par la raison qu'on a cru voir, dans la tête aplatie de l'oiseau et dans son regard, une sorte de ressemblance avec un mammifère. §. I.*'' Chouettes à aigrettes. Les espèces de cette section portent, en général, les noms de hibous ou de ducs. Nous possédons en France trois ducs, le grand , le moyen et le petit , auprès desquels on peu-t grouper les autres espèces ou variétés. zoo CHO Grand Duc ; Strix hubo, Linn. Cet oiseau, qui est reprt'senïé en couleurs dans la plaT'.che 83/ de Frisch, dans Ja 455/ de ■BuRon , et la jo' de Lewin, a , depuis l'extrémité du bec jus- qu'à celle de la queue , vingt-deux pouces de longueur ; il a en- vii-on cinq pouces de vol , et ses ailes s'étendent jusqu'aux trois quarts de la queue, qui a dix pouces; son bec, noir, est long de deux pouces; sa prunelle est noire, l'iris d'un jaune de «afran, et ses yeux sont entourés d'un cercle de plumes décom- posées, dont la circonférence est d'un gris noirâtre. Sa grosse tête, les aigrettes qui la surmontent, et les parties supérieures de son corps sont ondées et variées de noir et d'un roux fauve ; su gorge est blanchâtre ; la poitrine et le ventre présentent des taches longitudinales noires et des bandes transversales , brunes et fort étroites, en zigzags, sur un fond roussàtre; les tarses sont couverts jusqu'aux ongles d'un duvet épais et de plumes jau- nâtres; la queue est composée de douze pennes égales. La fe- melle , dont la gorge n'est pas blanche , a les teintes plus claires. Cette espèce , qui paroît susceptible de variations a^sez cou- «idérables pour la taille et pour les teintes , se trouve dans les différentes contrées de l'Europe, et on la rencontre dans plu- sieurs parties du globe; mais, plus commune en Allemagne et en Russie, elle l'est moins en France et en Angleterre. Les rochers ou les vieilles tours abandonnées, les églises écartées, les vieux châteaux , les bois de montagnes , sont les lieux que recherche surtout le grand duc, qu'on ne voit guère dans les plaines, et qui se perche peu sur les arbres. Il supporte plus aisément la lumière que les autres oiseaux de nuit. Aussi part- il pour la chasse de meilleure heure, et rcntre-t-il plus tard le matin. Les animaux qu'il cherche de préférence sont les souris, les mulofs , les taupes , les lapins , les jeunes lièvres : on prétend même qu'il attaque les jeunes chevreuils. A défaut de cette proie, il se Jette sur les chauve-souris , lesserpens, les lézards, les crapauds, les gros insectes. Frisch, qui en a nourri en cap- tivité, et qui leur donnoit à manger des poissons, a observé qu'avant de les avaler ils leur brisoient les arêtes, comme ils ont soin de rompre les os des mammifères, et qu'après quel- ques heures ils rejetoient par le bec, et en pelotons, les arêtes non digérées , ainsi que cela s'opère pour les os et les poils des animaux. Ces oiseaux refusoient constamment de boire; mais CHO 101 îî n'en faut pas conclure qu'en liberté ils ne boivent pas du tout, car on a vu plusieurs oiseaux de proie diurnes boire en se cachant, lorsqu'ils trouvent l'occasion de satisfaire un be- soin que leur genre de vie rend d'ailleurs peu fréquent. Il paroit que la grosse corpulence de ces oiseaux ne nuit pas à leur légèreté ni au développement de leurs forces ; car à l'heure du crépuscule ils s'élèvent assez haut, et soutiennent avec avantage le choc de nombreuses troupes de corneilles, qu'ils dispersent, et parmi lesquelles ils font même des cap- tures,- il leur arrive aussi fort souvent de se battre avec les lîuses , et de leur enlever leur proie. Dans les autres heures du jour, le grand duc vole plus bas , et même à fleur de terre. Cet oiseau servoit dans la fauconnerie pour faire la chasse au milan. Afin de rendre sa figure encore plus extraordinaire, on lui attachoit une queue de renard ; et, lorsqu'il se posoit dans la campagne, le milan , qui l'avoit aperçu ,venoit se poser auprès de lui pour satisfaire sa curiosité, et donnoit ainsi au chasseur le temps de s'approcher assez pour le tirer. Par un procédé de la même nature, les faisandiers , qui s'étoient pro- curé un grand duc, plaçoient sa cage sur des juchoirs, dans un lieu découvert où les corneilles se réunissoient, et où on les tiroit avec facilité, en employant la sarbacane au lieu du fusil, pour ne pas effrayer les faisans. C'est, en général, dans les cavernes de rochers et dans les trous de vieilles murailles, que le grand duc fait son nid, com- posé de petites branches de bois sec, entrelacées de racines souples, et garni de feuilles en dedans. Ce nid, quiaenviron trois pieds de diamètre, ne contient que deux à trois œufs arrondis, d'un blanc grisâtre, et plus gros que ceux de poule. Les petits sont très-voraces , et leur nid regorge de provisions. Le cri du grand duc , qui exprime huihou, houhou , pouliou , est très-fort. Quand l'oiseau a faim, ce cri est assez lent; mais lorsqu'il est agité parla peur, il est plus précipité, et ressemble à celui des oiseaux de proie diurnes. Les espèces ou vainélés qui paroissent se rapprocher du grand duc par leur taille et leur plumage, sont : Le Grand Duc d'Italie, de Brisson, ou Grand Duc d'xA.thènes, figuré dans x\ldrovande, p. 5io, dans les Glanures d'Edwards , pi. 227 , et dans Seligmajin, t. 7 , pi. 6, lequel n'en diffère que 30. CHO par un plumage plus foncé et par ses pieds plus courts et plus eililcs. Le Grand Duc de Laponie, Strix scandiaca, Gracl. et Retz., dont le corps est blanc, avec des taches noires, et qui, sem- blable au harfang, à l'exception de ses aigrettes, est proba- Llcn^ent une variété produite par le climat , laquelle , d'ailleurs, n'est connue que par une figure de Rudbeclt. Le Grand Duc d'Afrique , Bubo capensis , Daud. , dont M. Le- vaillant a donné une excellente figure, pi. 40 de son Orni- thologie, et dont le corps est seulement un peu plus petit et plus ramassé. Le Grand Duc de Virginie, Strix virginiana, Gmel. ;Ed\v. , pi. 60; Seligmann, t. 3, pi. 1 5, et qu'Eliis appelle hibou cou- ronné, dans son Voyage à la baie d'Hudson, tom. 1 , pag. 55. M. Vieillot, qui a figuré ce hibou pi. 19 de son Histoire des Oiseaux de TAmérique septentrionale, le donne comme une espèce particulière sous le nom de Uihou des pins , et le décrit comme ayant dix-huit poacc's de longueur, les plumes de la collerette noires et rousses à leur base, la cravate blanche, le C04J varié de roux et de blanc ; des raies transversales, étroites et noirâtres , sur les parties inférieures du corps, qui offrent, d'ailleurs, un mélange de roussâtre et de blanc; le dessus du corps parsemé de taches et de points noirâtres , et les pennes des ailes et de la queue rayées en-dessous de bandes noires, transversales. Le Grand Hibou d'Améeiique, Bubo magellanicus ,Gme\.,Var., et pi. enl, de Buffon , 385, sous le nom de hibou des terres magellauiques, qui paroit être le même que ]ejacurutu de Marc-» grave, Hist. ]Sat. Bras., et le nacarutu de M. d'Azara , n.° 42. Cet oiseau habite les grands bois, et se perche habituellement sur les branches du milieu des arbres les plus élevés et les plus touffus des forêts, sur la cime desquels il fait son nid. Ses petits, au nombre de deux, prennent la livrée ocs adultes aussitôt qu'ils ont per lu leur premier duvet. La longueur totale de cet oiseau est de dix-sept pouces; ses aigrettes, qu'il abaisse à vo- lonté, ont trente lignes de hauteur; les parties supérieures de son corps ont des raies en zigzags, avec des points d'un roux clair, our un fond brun, et les parties inférieures sont rayées transversalement de brun et de blanc. CHO io3 Le GnAND Duc de la Louisiane, Bubo luàoviclanus, Daiid., que Mauduyt a décrit dans l'Encyclopédie méthodique , et dont ]e plumage est moins sombre que dans le nôtre, mais qui, d'ailleurs, n'en diffère que par une taille un peu inférieure. Le Grand Duc de Ceylan , Strix cejlonensis , Gmel. , repré- senté dans lesIUustr. de Brown, pi. 4, sous le nom de grand hibou à aigrettfs de Ceylan , a un pied onze pouces anglois de longueur; ses aigrettes sont courtes, droites et pointues; les parties supérieures d'un brun pâle, rougeàtre , et rayées de noir ; les parties inférieures d'un blanc jaunâtre , avec des raies pareilles; les pennes des ailes et de la queue rayées de noir, de blanc et de rouge pâle. Ce qui sembleroit le plus éloigner cette espèce du grand duc, malgré sa taille élevée, c'est lu circonstance que ses tarses sont nus jusqu'aux genoux, ainsi qu'à l'espèce, bien plus petite, qui est connue sous le nom de iiibou nudipède. Le HiROu a gros eec. M. Vieillot décrit sous ce nom, strix crassivostris , uu hibou d'environ dix-huit pouces de longueur, qui existe au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, et dont le bec, très-gros et très-fort, est d'un brun noirâtre. Ses aigrettes sont noires, sa collerette grisâtre, avec une bordure noire; sou plumage blanchâtre est parsemé d'une grande quantité de raies transversales, brunes ; les doigts sont velus. Le pays natal de cet oiseau n'est pas indiqué. Hibou commun ou Moyen Duc; Strix otus^ Linn. ; Frisch , pi. 99; Brit. zoot,, tab. B4, f. 1. Cette espèce, assez commune en France, a treize à quatorze pouces de longueur depuis le sommet de la tête jusqu'au bout de la queue, dont les ailes excèdent un peu l'extrémité, et trois pieds d'envergure. Son bec est long de treize lignes ; les plumes décomposées qui re- tombent dessus sontroldes, blanches et terminées de noir. Les yeux , dont l'iris est d'un beau jaune , sont entourés d'un cercle de plumes frisées, blanchâtres, avec l'extrémité brune ; celles qui forment le contour extérieur des oreilles sont noirâtres à leur origine , et leur bout est varié par de très-petites taches d'un brun roux et blanchâtre. Les aigrettes sont composées de six plumes droites, d'un brun noirâtre, fauves à la bordure extérieure, et plus pâles k leur frange intérieure, avec de petites taches noires. Il est probable que le nombre de ces ïe4 CHO plumes varie, car Lewln en a trouvé neuf, et M. Ternminck dix. La tête , le cou et le dos sont variés de brun , de blanchâtre et de roussàtre ; la poitrine et le ventre sont fauves, avec des taches longitudinales brunes, dont les inférieures forment des sortes de tiges branchues qui se détachent sur un fond blanc, et sont accompagnées de petites raies brunâtres en zigzags. D'autres raies transversales de la même couleur, mais régu- lières et plus larges sur les pennes des ailes que sur celles de la queue , en tranchent la couleur fauve. Les tarses et les doigts sont couverts d'un duvet roux; son bec et ses ongles sont noi- râtres. Le plumage delà femelle a moins de roux que celui du mâle, et le fond en est d'un gris blanc ; elle a sur la gorge une place entièrement blanche. Les jeunes sont d'un roux blan- châtre avant leur mue ; la queue et les ailes sont grises, avec un grand nombre de points bruns, et sept ou huit bandes transversales d'un brun foncé; la face est d'un brun noirâtre. C'est vraisemblablement sur un individu encore dans cet état qu'a été faite la planche enluminée de Buffon , n.° 29 , où les oreilles, à peine visibles, sont encore présentées d'une manière d'autant plus défectueuse qu'elles sont, dans cette espèce, lon- gues comme la moitié de la tête. Cet oiseau , fort commun en France , où il passe toute l'an- née , se trouve aussi en Angleterre , en Allemagne, en Suède : il habite ordinairement dans les forêts, dans les cavernes des Tochers , dans les maisons ruinées , où il fait entendre pendant la nuit un gémissement plaintif clow, cloud, quïl prononce lentement, et d'un ton grave. Sa nourriture consiste en mulots, souris, rats, taupes, et en insectes à ély très. Il fait son nid dans les creux d'arbres , et souvent il s'empare de ceux que les buses et les pies ont abandonnés; il y pond quatre ou cinq œufs blancs, presque ronds, et qui sont figurés par Levvin avec une teinte jaunâtre , planche G.", n." i du premier volume de ses Oiseaux de la Grande-Bretagne. Les petits, blancs au moment de leur naissance, prennent des couleurs au bout de quinze jours .- lors- qu'on veut les élever, il faut les retirer du nid encore jeunes, car plus tard ils refusent toute espèce de nourriture. Les hiboux ont l'habitude de faire des gestes bizarres, que les anciens caractérisoient de satiriques , motus satiricos , etlîuffon «relevé, à ce sujet, l'erreur des anatomistes de l'Académie CHO 'o5 des sciences , qui avolent attribué à la demoiselle de Numidie , ardea virgo, les noms de bateleur et de bouffon, qu'Aristote donnoit aux hiboux , et qui pouvoient appartenir également à d'autres oiseaux de nuit, vu que les gestes dont il s'agit se réduisent à une contenance étonnée, à de fréquens tournoie- mens de cou, à des mouvemens de tête en haut et en bas, à des craquemens de bec , à des trépidations de jambes , et à des mouvemens de pieds dont ils portent un doigt tantôt en arrière, tantôt en avant. Après le hibou à cravate blanche, otus alhicollis, Daud., qui n'est véritablement qu'une variété de notre hibou, voici ceux qui, par la taille ou par d'autres considérations, se rappro- chent plus ou moins de lui. Le Hibou brachiote , Sfrix hrachyofos et Strix ulula, Gmel. ; duc à courtes oreilles, de Sonnini, et chouette ou moyen duc à huppes courtes, Cuv. , représenté en couleurs dans Frisch , pi. 100; dans la Zoologie Britannique, tab.B,iv, f. 2, dans les pî. enJ. de BuPTon , n.° 438 , et dans Lewin , n," 26, sous le nom de hibou des bois. Cet oiseau , qui a treize pouces de longueur, ne porte pas d'aigrettes très-sensibles. Suivant Linnïeus et Buffon , ces aigrettes ne consistent même qu'en une seule plume ; et quoique , suivant Retzius et M. Temminck, il y en ait deux ou trois de chaque côté, on ne peut les remarquer quand l'animal est mort ou dans un état tranquille ; la crainte seule le porte à les relever. Cette circonstance, jointe à la petitesse relative de sa tête, a déterminé plusieurs auteurs à ranger ce hibou parmi les chouettes dépourvues d'aigrettes, et elle a été la cause des doubles emplois, qui Tont fait nommer tantôt strix ulula, tantôt strix brachyotos. Les plumes rayonnantes qui entourent ses yeux, sont noires à leur naissance, ensuite blanches, et marquées à la circonférence de petits points noirs, bruns et jaunes. La tête et les parties supérieures et inférieures du corps offrent des taches longitudinales noires sur un fond de jaune d'ocre. Les ailes, qui excèdent la queue, sont blanches en-dessous, avec trois ou qualres bandes brunes; la queue, d'un jaune plus pâle, a quatre ou cinq de ces bandes, et sa bordure est blanche. Les jambes sont emplumées jusqu'à l'ori- gine des doigts ; le bec et les ongles sont noirs. La femelle a des taches blanches sur les plumes scapulaires et les couver- io6 CHO tures des ailes ; leurs pennes secondaires sont terminées de blanc, et leur plumage est , en général , moins fonce : les jeunes ont la face noirâtre. Cette espèce . très-rare en France , arrive , aux mois de sep- tembre et d'octobre, en Hollande et en Angleterre, où elle est assez commune. Elle en part au printemps pour se rendre dans le nord de TEnrope, où, suivant M. Temminck, elle niche à terre, sur quelque éminence, et dans les marais, au milieu des hautes herbes. Pendant le jour elle reste cachée dans les bois, et le soir elle cherche sa proie, qui consiste en souris, petits oiseaux et insectes. 11 paroit que cet oiseau se trouve en Amérique , et même aux îles Sandwich , dans la mer Pacifique. Le Hibou a aigrettes conowÉES, Strix griseata, Lath. Cet oiseau de la Guiane, dont M. Levaillant a donné la description , pag. J14, et la figure, pi. 40 de son Ornithologie d'Afrique, sous le nom de chouette <à aigrettes blanches, a paru à M. Cuvier ne différer des ducs qu'en ce que les aigrettes, longues et flexibles, sont placées plus en arrière, et se relèvent plus, difficilement. Il est de la taille de notre moyen duc. Ses ailes en repos atteignent le milieu de la queue, dont le bout est arrondi. Les parties supérieures sont d'un brun roux , imper- ceptiblement rayé d'un brun plus sombre, avec des taches blanches répandues sur quelques-unes des couvertures des ailes, sur les scapulaires et sur les barbes extérieures des pre- mières pennes des ailes et de la queue. Le dessous du corps est d'un blanc roussàtre, avec des raies brunes très-fines. Les tarses sont emplumés jusqu'aux premières articulations des doigts ; les ongles sont bruns, et le bec jaune. Cette espèce est fort rare. Le Hibou ascalaphe, ou Hir.ou d'Egyi'tb, Biiho ascalaphus , Sav., Syst. , pag. 5o, et pi. 5, fig. 2 du grand ouvrage su? l'Egypte. Cette espèce , que l'on a trouvée en Ecosse , d"où elle a été envoyée à Pennant, et qui est figurée dans la Zoologie Britannique, tab. B, m, est plus grande d'un quart que le hibou commun. Ses aigrettes sont courtes et formées d'un grand nombre de plumes; les parties supérieures du corps sont fauves, avec des taches brunes et vermiculées ; les parties inférieures sont rayées en travers de lignes étroites. Le Hibou du Mexique : Slrix mexicana et americana, Gmel. ; A$io mexicaniis et americanus , Bhss. .; hibou CJ>iard , Vieill. , CHO 107 Histoire des Oiseaux de l'Am.septentr. , pi. 20. Cet oiseau , qui est lefeliceps americanus de Barrère , le tecolotl des Mexicains, Vamishoho des habitans de la baie d'Hudson , le cano^des Cana- diens, le houhou des colons de Saint-Domingue , est de la taille de notre moyen duc: il a les aigrettes noirâtres, la face blan- châtre, avec les plumes delà collerette noires; un faisceau de plumes, dont la tige est noire , et qui sont mêlées de roux et de blanc sur la gorge; le dessus de la tête mélangé de brun et de noir; le cou et le dos rayés longitudinalement de noir sur un fond jaunâtre ; des zigzags et des taches irrégulières sur les couvertures des ailes ; des bandes noires transversales sur les pennes des ailes et de la queue , dont le fond est d'une cou- leur ferrugineuse ; des crénelures sur une des pennes de l'aile et sur la moitié d'une autre ;les parties inférieures mélangées de roux, de blanc et de noir; les tarses et les doigts couverts d'un duvet roussàtre ; le bec et les ongles noirs. La femelle, qui estle hibou d'Amérique de Brisson, aies parties supérieures d'un brun cendré , et les inférieures ferrugineuses et tachetées. Le Hibou tacheti?; , Strixmaculala^ Vieill. Cette espèce, dont M. d'Azara donne la description , n.° 44 , sous le nom de nacv- rtilu fachelé , a quatorze pouces de longueur, et plus de trois pieds de vol. Les aigrettes sont noires en dedans, et blanches en dehors ; du bas de l'œil part de chaque côté une bandelette noire et large de deux lignes, qui, revenant par-dessus l'œil, va se joindre avec celle du côté opposé par une sorte de mar- brure noire et rousse. Les plumes du dessus de la iùte sont noires au milieu et fauves à leur bord; celles des parties su- périeures sont noirâtres, avec le centre et les bordures d'un blanc jaunâtre, chargé de lignes et de points bruns; le menton est très blanc ; la gorge, la poitrine et les côtés du corps sont variés de taches longues et noires, et d'un peu de jaune pâle sur un fond blanc ; le ventre est de cette dernière couleur: les tarses sont roussâtres, et le bec noir. Le Hibou MOUCHETÉ, Sfr/r maculosa, Vieill. Cette espèce, qui est au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, oîi elle a été ap- portée du cap de Bonne- Espérance par M. Péron , est à peu près de la taille du chat-huant. Les parties supérieures du corps sont mojchetées de brun et de blanc ; les aigrettes sont larges, les parties inférieures sont rayées transversalement d'un brun îoft CHO noir sur un foncl blanc; la queue est fraverséf de sept bancTe* alternativement brunes et blanches; le bas-ventre, les couver- tures inférieures de la queue et les tarses sont blanrs. Ses œufs sont presque de la grosseur de ceux des poules, et ils sont entièrement blancs. Le Hibou re la Chine, Strix sinensis , Daud. et Lath. Cet oiseau, différent du grand duc de Chine, variété de notre grand duc indiquée par Mauduyt, est de la taille du hibou commun. Sonnerat le décrit, pag.i 85 du 2.* tome de son Voyage aux Indes orientales, comme ayant le dessus de la tête,^ le der- rière du cou, le dos, le croupion, la queue et les couvertures des ailes d'un brun roussiitre , avec de petites lignes noires ondulées, quatre bandes transversales aux pennes moyennes, et des taches d'un blanc roussàtre aux plus grandes; les plumes du front blanches, le devant de la tête et la gorge d'un roux clair; une bande noire, longitudinale, et s'élargissant à son extrémité sur chacune des plumes de cette dernière partie; la poitrine, le ventre et les cuisses d'un roux plus foncé, avec une bande noire longitudinale, qui est coupée transversale- ment par d'autres bandes blanches ; le bec et les pieds noirs. Le Hibou de Coromanpel, Strix coromanda, Daud. et Lath. Espèce d'un tiers moins forte que la précédente, dont on doit la connoissance au même voyageur, qui l'a appelée petit hibou de la côte de Coromandel, et dont les parties supérieures sont d'un gris fauve avec des taches d'un blanc roussàtre sur le bord extérieur de chaque plume; des bandes transversales de cette dernière couleur sur les pennes moyennes des ailes, et des taches rondes sur le bord extérieur des grandes; trois bandes transversales d'un blanc roussàtre sur les pennes de la queue; les parties inférieures rougeàtres et coupées par des bandes transversales noires et demi-circulaires ; les pieds garnis de plumes de la même couleur, jusqu'au bout des doigts; le bec et les ongles noirs. Stedman parle, tom. 3, pag. 32 de son Voyage à Surinam, d'un oiseau de nuit, qu'on nomme à la Guiane ourou-coucou , d'après son cri ; mais ce qu'il en dit de particulier apprend seu- lement qu'il porte des aigrettes, et que son plumage est d'un brun clair, à l'exception de la gorge et du ventre, qui sont Lianes et entremêlés de quelques taches grises. Il ajoute, sur CHO 109 îes mœurs de l'oiseau, qu'il entre dans les maisons où il y a des malades, et où il est peut-être attiré par la lumière qu'on y conserve pendant la nuit ; mais ces détails sont insuffisans pour faire reconnoitre l'espèce dont on ne fait ici mention qu'à raison de sa taille, que l'auteur compare à celle du pigeon. Hibou scops ou Petit Ddc, Strix scops, Linn., pL enl. de Buff. 436. Cet oiseau , long d'environ sept pouces, a les ailes aussi étendues que la queue. Son plumage, qui a de la ressem- blance avec celui du torcol , offre un mélange agréable de gris , de roux, de brun et de noirâtre, le brun dominant dans les parties supérieures, et le gris dans les parties inférieures. Des iMiies longitudinales noires y sont traversées par des lignes brunes, vermiculées, et l'on remaïque une suite de taches blanchâtres aux scapulaires. Les pieds sont couverts jusqu'à l'origine des doigts de plumes d'un gris roussàtre, mêlées de taches brunes ; le bec et les doigts sont bruns. Quoique ses aigrettes soient composées de six à huit plumes, Liunaeus et, d'après lui , Retzius, ne leur en ont supposé qu'une seule. Cette erreur assez singulière, et qui provient sans doute du mauvais état du sujet qui a servi à la première description , plutôt que de la brièveté de ces plumes , assez longues pour être distinguées même dans l'oiseau mort, a vraisemblablement occasioné de» erreurs sur les désignations d'individus présentés comme espèces particulières, quoiqu'ils diffèrent trop peu du petit duc pour ne pas lui être associés. Tels sont le strix camloiica dt; ScOpoli , le strix pulchella, ou hibou gentil, de Pallas, le strix deminuta, ou hibou nain du même auteur, le 6trix zonca de Cetti ; et ce dernier oiseau fournit l'occasion de remarquer avec quelle facilité les erreurs de nomenclature se propagent. Tous les auteurs qui font mention de ce scops citent , pour pre- mière et seule autorité, l'Histoire desOiseaux deSardaigne, par Cetti, pag. 60 ; et quoique, dans cette page et les trois sui- vantes, le zonca soit nommé au moins douze fois; quoique l'auteur y avoue que la principale diiférence, par lui remar- quée entre cet oiseau et le scops, consiste dans le nombre des plumes do ses aigrettes , non-seulement Gmclin , Latham , Dau- din, Sonnini, ont uniformément présenté l'oiseau deSardaigne comme une espèce particulière ; mais ils l'ont tous appelé zorca, et le nom véritable et primitif a disparu. no CHO Le scpps se trouve dans presque toutes les contrées de l'Eu- rope, et même de l'ancien continent, mais partout peu com- mun; il est très-rare en Hollande, et il paroit même ne pas exister en Angleterre. Les mulots, les souris, les scarabées, ks phalènes sont sa principale nourriture. Il niche dans des trous d'arbres , et y pond deux ou quatre œufs blancs et arron- dis. Il ne paroit pas avoir plus l'habitude des voyages que les autres espèces de la même famille; et, quoique l'abondance des petits quadrupèdes ait pu donner accidentellement lieu à des réunions dans certains endroits, il est même douteux que ce soit un oiseau erratique. Les hiboux de taille plus petite que celle du moyen duc, et dont la description a paru devoir être plutôt rapprochée du scops, sont : Le Hibou bakkamvs\, S Irix indica, Gmel., etStrixbakkamunay Lath. Il se trouve à Ceylan , où il est peu commun, et Forster l'a décrit et figuré dans sa Zoologie indienne , pag. 1 3 , et tab. 3 de l'édition de lygS. Cet oiseau, dont la longueur est de six à sept pouces, aies aigrettes très-fournies, et d'un roux rembruni; la face est d'un cendré pâle, et la collerette est bordée de noir; la tête et le dos sont d'un brun noirâtre, avec des points d'un roux clair ; les couvertures des ailes grises, avec quelques lignes étroites, aoires ; les pennes ont des barres alternatives noires et blanches; la poitrine est rousse, avec des taches noires, sagittées; les tarses sont à demi-nus. Le Hibou asio , Strix asio, Gmel. et Lath. Cette espèce, figurée tom. 1 , planche 7, de l'Histoire naturelle de la Caroline , de Catesby ; tom. 2, pi. 11, n.° 117, de la Zoologie arctique de Pennant, 1." édit., et tom. 1 , pi. 2 1 , de l'Histoire des Oiseaux de l'Amérique septentrionale, par M. Vieillot, a huit à neuf pouces de longueur. C'est le scops de la Caroline, de Virey, dans l'édition de Buffon donnée {lar Sonnini. On le trouve dans les Etats-Unis et même dans le Groenland , oîi ii est connu sous le nom de sinlitoh , ainsi qu'à la baie d'Hudson , où il est appelé cob-a-dee-cooch. La lace de ce hibou offre un mélange de roux, de noir et de blanc; les parties supérieures sont variées de noir sur un fond roux; la poitrine est brune, avec des raies et des taches blanches, comme on en voit aussi sur les ailes ; le haut de la gorge et le ventre sont blancs; les tarses et les CHO doîgls sont couverts (le plumes rousses en-devant, et d'nn l)lanc sale par-derriére ; le bec et les ongles sont de couleur de corne. Ces hiboux, dont les forêts sont la demeure dans le prin- temps, fréquentent en hiver les maisons rurales de la Pensyl- vanie et de la Nouvelle-Yorck , et ils purgent les granges de rats et de souris; leurs yeux sont tellement éblouis parla clarté du jour, qu'ils se laissent alors saisir avec la main. Le mâle et la femelle, qui restent appariés pendant toute l'année , font, dans les arbres creux, un nid où la femelle pond quatre œufs blancs. Le Hibou cv.oiia a, Strix choliha , Vieill. Cet oiseau, décrit par M. d'Azara sous le n.° 48 de son Ornithologie du Paraguay, a un peu plus de huit pouces de longueur. Ce qu'il offre de plus re- marquable dans son plumage , c'est une grande tache noire, en forme de croissant , qui , s'étendant depuis la base des aigrettes jusqu'au bas de l'angle de l'ouverture du bec , couvre les oreilles ; et sur les scapulaires, une rangée de plumes blanches, termi- nées de noir. Les plumes des autres parties de son corps ont , en général, le centre noirâtre , et le reste pointillé de brun clair. Le bec , d'un bleu pâle, est jaunâtre à son extrémité. Au reste , M. d'Azara a observé peu de régularité dans le plumage des divers individus qu'il a eus en sa possession. Ce hibou paroît avoir de grands rapports avec le précédent , soit par sa taille et son habitude de vivre dans les maisons, soit par l'extrême sensibilité de sa vue et la facilité avec laquelle on s'en empare le jour. Il pond deux ou trois œufs blancs et sphéroïdaux, dans des trous d'arbres, sans y faire de nid. Le Hibou rayé, Strix lineata, Vieill., est presque aussi long que le hibou asio, mais moins gros. Ses aigrettes sont trè>'- fournies de plumes ; la face est rousse, avec des points noirs ; le dessus de la tête et le manteau sont traversés de bandes étroites et serrées, jaunâtres , noires et d'un blanc terne ; les mêmes raies se retrouvent sur le devant du cou , la gorge et la poitrine , dont le fond est d'un blanc ferrugineux ; le ventre est d'un blanc sale, avec des taches oblongues, de couleur brune; les ailes et la queue sont de cette dernière couleur, avec des ondulations d'un roux très-foible. Le duvet qui couvre les tarses et les pieds est fauve ; le bec est jaunâtre , et les pieds de couleur de corne. 112 CHO Hibou cauvre, Slrixhrasiliensis, Gmel. , et Duc cabure, Ijufl'. ^larcgrave a décrit, pag. 2 1 2 de son Histoire naturelle du Brésil , ce hibou comme étant de la grosseur d'une litorne, turdela , et ayant les parties supérieures du corps brunes, avec de petites taches blanches sur la léte et le cou , et de plus grandes , de la même couleur, sur les ailes, qui n'atteignoient que l'origine de la queue; la poitrine et le ventre d'un gris blanchâtre, avec des taches brunâtres: enfin, des aigrettes mobiles aux deux côtés delà tête. Marcgrave ajoute que cet oiseau s'apprivoise aisément , qu'il fait des bouffonneries, des craquemens de bec, et qu'il vit de chair crue. D'après cette description , le cabure se rapprochoit évidemment du scops , ou petit duc d'Europe; mais l'identité paroît encore plus positive avec l'espèce que M. d'Azara a décrite sous le n." 49 de ses Oiseaux du Paraguay , et à laquelle les Guaranis donnent le même nom de cahure , avec la seule addition d'un accent aigu, qu'on n'a pas cru devoir mettre sur l'e dans l'ouvrage latin de Marcgrave , et que par suite on aura négligé dans la version française de cet article. Cependant, Sonnini , dans une note de sa traduction du livre espagnol de M. d'Azara , s'étaie , pour regarder l'oiseau comme une chouette d'espèce nouvelle , 1." sur ce que le caburéseroit beaucoup plus grand que la litorne , tandis qu'il n'a qu'environ six pouces; 2.° sur ce qu'il seroit privé des aigrettes dont l'oi- seau de Marcgrave étoit pourvu, lorsque M. d'Azara dit lui> même qu'en relevant ics plumes un peu hérissées de la tête du sien, il a clairement reconnu ces aigrettes, que d'aiiord il n'avoit pas distinguées; 3." sur ce que Marcgrave dépeint le caburé comme d'un naturel porté à la familiarité, tandis que ceux qui ont été élevés par M. d'Azara lui ont paru fort iras- cibles. On sent aisément la nullité ou la foiblesse de ces consi- dérations , et le caburé ne pouvant être tout à la fois un hibou à aigrettes, et une chouette non aigrettée , tout porte à croire qu'il y a double emploi dans la désignation de la «chouette caburé , strix ferox , Vieill., après l'admission du duc. Les par- ticularités que M. d'Azara fait connoitre sur l'oiseau vraisem- blablement unique dont il s'agit , sont toutefois assez intéres- santes pour les indiquer ici. Les caburés habitent les grandes forêts; ils se perchent vers le bas des arbres, et de préférence sur ics branches cassées ou CHO iiS peu feuillées. I-eur ponte, qui a lieu en novembre, est de deux œufs, qu'ils déposent dans de vieux arbres, sans appa- rence dcnid.Leshabitans du Paraguay affirment que les caburés ont le courage de se fourrer sous les ailes de tous les oiseaux , sans en excepter les yacus et les earacaras, de s'y attacher, de leur dévorer le côté, et de les mettre à mort, M. d'Azara regarde, en effet, le caburé comme un des oiseaux les plus vigoureux , en raison de sa taille. Le Hibou a front klanc , Strix albifrons, Lath. Cet oiseau, trouvé au Canada, et dont Scliaw a donné une assez bonne figure, fom. 5, p. 171 de ses Mélanges d'histoire naturelle, est de la taille de notre petit duc; outre le front qui est entière- ment blanc, les plumes de la lace sont frangées de la mcme couleur ; la tête et le dessus du corps sont bruns, et le dessous d'un jaune fauve, avec des bandes transversales brunes sur la poitrine, et des taches blanches sous les ailes^ qui en-dessus sont rayées de noir et de blanc. Le HxBOU NUDiPHnE , Stfi.v psilopoda , que M. Vieillot a repré- senté, pi. 22 de son Histoire naturelle des Oiseaux de l'Amé- rique septentrionale, sous la rlénominatiou de bubo nudipes. Cette espèce, de huit pouces trois lignes de longueur, habite les grandes îles Antilles. Les parties supérieures sont brunes , avec des taches blanches et dts raies noires. Les pennes alaires ont la bordure es^térieure d'un roux clair, et l'on remarque des bandes d'un brun pâle sur les plumes caudales, La gorgo et la poitrine sont d'un brun foncé, avec des lignes transver- sales et des points roux; le ventre, d'un gris blanc, est rayé de noirâtre. Les pieds et les doigts , dénués de plumes, sont jaunâtres, ainsi que les ongles. Voyez Chouette nudipède. §. IL Chouettes sans aigrettes^ à queue médiocre et égale y ou Chouettes proprement dites. Chouette harfang , Strix nyctca , Linn. , pi. enl, de BufFon , II." 468, et d'Edwards, Hist., n.° 61, M, Vieillot a repi^ésenté \in Jeune dans la planche 18 de son Hist, nat. des Oiseaux de l'Am. sept. Cet oiseau, de la taille du grand duc, mais dont la tête est bien plus petite, a environ deux pieds de longueur, et ses ailes, dont les quatre premières pennes sont crénelées eu scie, n'excèdent pas la moitié de la queue. Les jeunes sont 9. 8 n4 CÎIO d'un plumage obscur, aA^ec des raies sur la tête et le dos , ie* adultes offrent un blanc de neige plus ou moins bigarré de taches noires, et les vieux sont entièrement blancs; le bec, presque entièrement caché par les plumes décomposées quil'en- vironnent, est noir; les pieds sont empluniés jusqu'aux ongles. Le harfang habite les contrées les plus septentrionales de l'Europe et de l'Amérique; on ne le trouve guère en-deçà de la Suède. A la baie d'Hudson, oii il demeure pendant toute l'année, il chasse en plein jour les lagopèdes, qui, avec les tétras, les lièvres, les rats, les souris, forment sa nourriture habituelle. 11 niche sur les rochers escarpés, ou sur les vieux pins des régions glaciales. Saponte consiste en deux œufs blancs , marqués de taches noires. Les Kalmouks tirent des présages du vol de ces oiseaux, dont ils protègent l'existence. Quoique M. Levaillant présente la chouette blanche, figurée pi. 45 de son Ornithologie d'Afrique, comme une espèce par- ticulière , et qu'il fasse observer que les ailes de cette chouette excèdent la queue, tandis que celle-ci est beaucoup plus longue dans !e harfang, qui d'ailleurs a la tête plus petite et la taille plus élancée, MM. Temminck et Cuvier regardent cet oiseau comme un vieux harfang, mal empaillé. N'y auroit-ilpas lieu an même rapprochement pour la chouette wapacuthu, strix wapu' cnlhii, Gmel. et Lath., qui se trouve à la baie d'Hudson , et que M. Vieillot a décrite tom. i,p. 47 de ses Oiseaux de l'Amérique septentrionale, comme ayant vingt-deux pouces environ de lon- gueur, les joues et la gorge d'un beau blanc, l'extrémité des plu- mes de latête noire ; les scapulaires et les couvertures des ailes blanches, avec des lignes transversales et des taches rougeàtres; les pennes des ailes et de la queue marquées irrégulièrement de noir et de rouge pâle ; les parties inférieures d'un blanc sale , avec des lignes pareilles à celles des scapulaires ; les pieds et les doigts couverts d'un duvet blanc P Les seuls motifs sur lesquels M. Vieillot se fonde pour regarder le wapacuthu comme une espèce distincte du harfang , sont qu'il n'émigre point ; qu'il place son nid à terre dans un tas de mousse ; que , suivant Hutchins, la ponte de la femelle seroit de cinq à dix œufs, et que les petits portent une robe blanchâtre, tandis. que ceux du harfang ont le plumage brun. Grande Chouette grise de Svèbe . Strix liturala ^ Retzius. CHO iiS Laiifeur suédois décrit cet oiseau comme étant de la taille du Jiarfang, et ayant les plumes qui forment le cercle dont les yeux sont entourés, d'un blanc sale, avec les franges mélangées de blanc , de brun et de noir ; la tête d'un blanc brunâtre, avec une ligne brune partant de la base de la mandibule supé- tieure ; le dos et le manteau mouchetés de blanc, sur un. fond gris ; les parties inférieures rayées longitudinalement de noir, sur un fond blanc; les plumes anales et les jambes blanches; la queue plus longue que les ailes, et tachetée de gris et de blanc. Cet oiseau habite les montagnes de la Suède. Retzius indique la chouette nébuleuse, ou du Canada, strLv nehulosa de Gmelin et de Latham , comme lui paroissant être la même espèce, et M. Temminck n'élève pas de doutes à cet égard ; mais M. Cuvier donne positivement la chouette du Canada comme espèce distincte, cette chouette, d'une taille un peu moindre que la précédente, ayant le cou et la poitrine barrés en travers, et non longitudinalement, de brun et de blan- châtre, le dos brun à taches blanchâtres, et le ventre blan- châtre à mèches brunes. C'est la même espèce que M. Vieillot a décrite et figurée, tom. i , pag. 46 , et pL 17 de ses Oiseaux d'x\mérique. La baie d'Hudson est son pays natal ; mais elle le quitte à l'automne pour se retirer dans la Pensylvanie , et sous un climat moins rigoureux, où elle fait la chasse aux lapins et aux perdrix. De retour à la baie d'Hudson, elle y construit sur les arbres, au mois de mars, un nid composé, en dehors^ de tiges d'herbes et de petites branches sèches , et en dedans, de plumes et de substances duveteuses; elie y pond deux à quatre œufs blancs. Chouette cendrée, Strix cinerea, Gmel. M. Vieillot a décrit^ sous le nom de chouette bariolée , dans ses Oiseaux d'Amérique , tom. 1 , pag. 48 ^ cet oiseau qui se trouve à la Terre de Labra- dor, où il est appelé par les naturels omissew athinetou ^ il a dix-huit pouces de longueur. Les parties supérieures du corps offrent un mélange de cendré et de noirâtre ; la poitrine et le ventre présentent de grandes taches d'un brun sombre, dis- persées surun fond blanchâtre; des bandes cendrées s'étendeni en travers sur les ailes, et, d'après la manière dont les cou- îeurssont fondues ensemble , loiseau paroit , au premier aspect , totalement fuligineuxi Latham, qui a trouvé sur l'un des deux: S, iiC CTIO individus d'après lesquels il a fait sa description, une bandS étroite , dénuée de plumes , s'étendant depuis la poitrine jusqu'à l'antis, a tiré de cette circonstance une induction pour désigner les iexes: mais si elle n'étoit pas due à un accident, elle Tétoit véritablement à la jeunesse , et Daudin a peut-être été fondé à ne regarder la chouette cendrée que comme une simple ditfé- rence d'âge avec la chouette nébuleuse, qui habite les mêmes lieux, i'ait son nid dans les mêmes endroits, avec des matériaux semblables, et y pond des œufs pareils. Chodeïtè de Lapo?;ie , Strix lai:ponica. Retzius a décrit cet oiseau, tom. i , page 79 de son édition de la Faune suédoise, de Linnaus, d'après le manuscrit inédit du 6.' fascicule du Muséum carlscronianum de Sparmann ; et il seroit à désirer qu'on fût à portée de vérifier, sur plusieurs individus, si c'est bien réellement une espèce nouvelle ; la description qu'il eu a donnée ne paroît pas annoncer un plumage dans son état parfait, on croit néanmoins la devoir traduire ici. Cette chouette est à peu près de la taille du grand duc ; mais elle n'a pas d'aigrettes. Son bec est jaune ; sa face et sa tête sont d'un cendré brun , le dos est de cette dernière couleur; les couver- tures des ailes ont des stries cendrées, sur un fond brun ; les pennes des ailes et de la queue présentent des taches et des lignes brunes et cendrées ; les parties inférieures, d'un cendré pâle, offrent beaucoup de taches et des raies brunes , les unes transversales, les autres longitudinales. Chouette jougou. M. Vieillot a décrit sous ce nom une chouette de la Chine, que Latham a désignée, dans le Supplé- ment de son Index ornithologicus , pag. 16, n.° i5, sous la dé- nomination de strix sinensis, déjà appliquée à un hibou. Cet oiseau a seize pouces de longueur; les parties supérieures sont d'un roux rembruni très-foncé , avec des taches blanches nom- breuses , et de diverses formes, sur la tête et le derrière du cou; ces taches sont transversales sur le dos et les ailes; la face est rousse, la gorge blanche , et les parties inférieures ont sur chaque plume quatre raies transversales, noires et très-étroi- tes-, les tarses et la moitié des doigts sont couverts d'un duvet d'un roux clair; la partie nue des doigts est jaune, le bec et les ongles noirs. Cet oiseau se trouve aussi à Java, et l'on a donné le noiu CIIO iir âc strix javanica a un accîpitre nocturne du même pays , que M. Wurmb a décrit trop succinctement pour mettre à portée- de reconnoitre si c'est une espèce particulière. Cet auteur s'est borné à dire que son corps est cendré, avec des nuan-^ ces roussàtres, des taches ilanches sur le dos, et des tachcvS noires sur les parties inférieures, dont le fond est d'un blanc jaunâtre, plus foncé sur les côtés. Chouette a collier, Strix torquata, Daud. Cet oiseau faurniû une occasion de remarquer combien les naturalistes doivent apporter de discrétion dans l'établissement des espèces. Si M. d'Azara, qui en a élevé plusieurs individus pris dans le nid, n'avoit pas été à portée de les observer sous leurs diverses li- vrées, on n'auroit pu soupçonner les changemens considérables de leur plumage, et reconnoitre que la chouette à masque noir de M. Levaillant, Ornith, d'Af, , pi. 44, strix personata, Daud., la chouette à lunettes, strix perspiciUata, Lath., pi. 107 du Synopsis de cet auteur, et la chouette à collier de Levaillant, pi. 42 , ne sont qu'une même espèce en diiférens âges. M. Le-^ vaillant avoit bien remarqué que l'individu peint dans sa 44.° planche étoit un jeune; niciis il étoit difficile de supposer que toute la partie noire de la face dût successivement disparoitre pour faire place aux longues plumes blanches dont sont entou- rés les yeux de la chouette à collier; et cependant la descrip-, tion de cet auteur, qui annonce qu'à l'exception du masque, i'oiseau avoit sur tout le devant du corps, le plumage cotonneux et d'un beau blanc , s'accorde trop bien avec celle de M. d'Azara, qui dit que les plumes des siens avoient les barbes si fines eîr si déliées, qu'à la vue et au toucher elles paroiàsoient comme dit coton blanc; en même temps, les variations successives sont- si bien exposées par le dernier, que l'identité paroit hors de doute entre le nacurutu sans aigrettes (Oiseaux du Paraguay, n.° 43 ) et les strix personata, perspicillata et torquata. L'oiseau adulte, qui, pour la taille, tient le milieu entre le grand duc et la hulotte , est remarquable par ses deux larges sourcils blancs, et par les plumes de la même couleur qui lui forment une sorte de barbe sur laquelle tranchent le collier, les joues et la tête, qui sont d'un brun chocolat, ainsi que le dos. La queue est rayée en-dessous de bandes transversales, brunes sur un fond grisâtre ; la poitrine et le ventre saut d'ua 3i8 CHO Wanc roiissâtre uniforme ; les plumes des tarses sont blanches et les ongles noirs. Chouette hdloitf. ou Chat-h'jant , Slrix aluco , Gmel. ; ph 54 et 95 de Frisch, et pi. enlum. deBuff., n."44i (le mâle); strix stridula, Gmel.; pi. 96 de Frisch, et pi. enlum. de Bud'., ii.°437 (la femelle). Cet oiseau, dont Buffon a décrit le mâle sous le nom de hulotte, et la femelle îous celui de chat-huant, R été long-temps un objet d'incertitude parmi les naturalistes. 31 est long de quatorze à quinze pouces , et a la tête forte. Les deux sexes sont partout couverts de taches longitudinales hrunes, déchirées sur les côtés en dentelures trausverses, et ils ont en outre sur les plumes scapulaires, et vers le bord «intérieur de Faile , des taches blanches assez larges. Ce qui a contribué à faire regarder les mâles et les femelles comme des espèces différentes, c'est que le fond du plumage, tî'un brun grisâtre dans le mâle, est roussàtre dans la femelle, à laquelle les jeunes de l'année ressemblent. L'iris est toujours brun. La chouette hulotte étant fort sujette à varier dans les cou^ leurs du plumage, Scopoli a décrit comme espèces nominales îes.5^rix soloniens.is , sjlçeslris, alba, noclua, et rufa, qui ont été admises trop légèrement par Gmelin et par Latham, et qui sont passées dans des ouvrages françois sous les noms de chouette de Sologne, sylvestre ou aux yeux verts, blanche ou à ventre blanc, noctuelle, et rousse ou ferrugineuse, quoique probablement elles ne soient que des différences d'âge ou des variéîés accidentelles. Ces oiseaux se trouvent dans toute l'Europe, jusqu'aux con- trées les plus septentrionales. Les bois sont leur demeure ordi- naire, et ils passent la journée entière sur les branches des arbres les plus touffus, dans les buissons épais de houx, dans les ifs, ou dans de vieux troncs. Le soir, ils en sortent pour faire la chasse aux petits oiseaux, aux taupes, aux mulots, aux grenouilles, et même quelquefois aux insectes à élytres. L'hiver il y en a qui approchent des habitations, et pénètrent dans les granges; mais ils retournent au bois de grand matin. Ils font un large nid dans des arbres creux ; mais assez souvent ils s'emparent de ceux que les cresserelles, les corneilles et les pies ont abandonnés, et la femelle y pond quatre oucinq œufs ' CHO ï»9 îslan châtres et de forme arrondie, qui sont figurés pi. G, n.° 3, du 1." volume de Lewin. Chouette effraie, Strix Jlammea, Gmel. Cet oiseau, qu'on nomme aussi fresaie ou chouette des clochers, est r4,-i)résenté en couleurs dans la 97. '^ planche de Frisch, dans la pi. B de la Zoologie britannique, et dans la 440.** de Bufion , mais non dans la 474.'' du même auteur, qui est, par erreur, citée dans plusieurs ouvrages, quoiquelle soit consacrée à la gelinotte mâle. Les effraies ont le bec droit jusque vers le bout, tandis qu'il est arqué vers la pointe dans les autres accipitres noc- turnes ; et cette circonstance, qui a servi à l'établissement de sous- genres par MM. Savigny et Cuvier, est, en effet, d'une assez grande importance; mais on a exposé, en tùtc de cet article, les causes qui ont empêché d'y avoir égard dans le pla- cement des espèces décrites dans ce Dictionnaire. L'effraie a treize à quatorze pouces de longueur. Ses yeux sont entourés d'un grand cercle de plumes blanches , cftilées et- soyeuses; l'iris est jaune (M. Savigny Ta trouvénoir dans l'indi- vidu par lui décrit en Kgypte) ; le bec, blanc à son origine, est brun à la pointe. Son dos est nué de fauve et de cendré, ou de brun, agréablement piqueté de points blancs, enfermés chacun entre deux points noirs, et son ventre est tantôt blanc, tantôt fauve, avec ou sans mouchetures brunes. Sa queue, blanche et plus courte que les ailes, a cinq bandes brunes; ses pieds sont couverts d'un duvet très-court, qui est plus rare sur les doigts. La femelle a, en général ,. des teintes plus claires et plus prononcées. Cette espèce, nombreuse et fort commune dans presque toute l'Europe , ne Test pas moins au cap de Bonne-Espérance^ où elle subit les mêmes variations que dans nos climats glacés» M. Levaillant l'y a vue avec la face et tout le dessous du corps d'une couleur roussàtre uniforme, qui est la livrée du màie dans son jeune âge; quelquefois, le roux des parties inférieures se trouve parsemé de traits noirs,, et telle est la femelle dans son enfance. Dans l'état adulte le màie a le dessous du corps d'un beau blanc, et la femelle a sur k& mêmes parties des tacJies longitudinales, noires et étroites. L'effraie se trouve aussi dans l'Amérique septentrionale, où elle a pu passer parle nord de l'Europe ,. et dansTAmérique méridionale, où elle se seraéteu- Ï.-0 CHO due, et où elle a été reconnue par Marcgrave , suivant lequel les Brésiliens la nomment luiâara, et par M. d'Azara, qui nous apprend , d'une part, que le nom de s//infZa,par lui appliqué à une autre espèce, est proprement la dénomination de l'ei- fraie au Paraguaj^ , et d'une autre, que le mot espagnol lechuza, pris par Buffbn pour synonyme de la chouette -chevêche ou petite chouette, appartient au même oiseau. L'effraie se rapproche assez constamment des habitations, où elle rend de grands services en détruisant les souris, les rats, les musaraignes; elle mange aussi des chauve-souris et des scarabées. On prétend qu'en automne, les effraies vont visiter, pendant la nuit, les lacets tendus pour prendre des îîécasses et des grives, qu'elles tuent les oiseaux qui y sont sus- pendus, avalent les plus petits tout entiers, et déplument les plus gros. En hiver, on en trouve souvent cinq ou six réu- îiies dans des trous de vieilles murailles, dans des tours d'églises, et c'est là, ainsi que dans les arbres creux du voisinage, que ces oiseaux font, au mois d'aviùl , et quelquefois dès la fin de mars, un nid dans lequel il entre fort peu de matériaux, et où âls pondent deux à quatre œufs blancs, que Lewin a figurés pi. 6 , n.° 2. Comme chez les autres espèces de la même famille . ces œufs sont arrondis, et n'ont pas la forme que Bulfon leur attribue. Les effraies, en sortant de leur trou, semblent plutôt faire des culbutes que voler, jusqu'à ce qu'elles aient pris un cer- tain équilibre. Il peut se faire qu'on réussisse difficilement à élever les individus adultes qu'on s'est procurés au moyen do filets placés à l'orifice de leurs trous ; mais cela est fort aisé, lorsqu'ils sont jeunes, et l'auteur de cet article en a lui-même fait l'expérience, sans toutefois être parvenu à les apprivoiser, et à leur faire supprimer le soufïlement cTiei , chei , et les signes démonstratifs de leur aversion pour la captivité. Chotette de Géorgie; Strix georgica, Lath. Cet oiseau, de quinze pouces de longueur, qui se trouve àla Nouvelle-Géorgie, a le bec jaune, les parties supérieures brunes et variées de bandes jaunâtres ; la gorge et la poitrine d'un brun pâle, avec des raies transversales blanchâtres ; le ventre d'un jaune très- clair, et rayé longitudinalement de rouge brun ; les pennes des :iiîes et de la queue brunes et croisées de quatre ou cinq bandes CHO rM blanches ; le duvet des tarses d'un teint pâle. Cette descripHon annonce un jeune oiseau, dont le plumage n'a pas encore acquis sa perfection, et les deux sortes de raies sur les parties infé- rieures indiquent des rapports avec la chouette nébuleuse. Chouette tolchiquatli , Strix tolchiquatli , Gmel. Cette chouette de la Nouvelle -Espagne est tellement emplumée , qu'elle paroi t aussi g.iosse qu'une poule, quoiqu'elle soit beau- coup plus petite. Son plumage est un mélange de fauve, de noir, de blanc, de brun, et ses pieds sont couverts de plumes d'un blanc fauve. Fcrnandez, qui parle de cet oiseau, ch. 107 de son Hist. nat. de la Nouvelle-Espagne, décrit , au chapitre 18 du même ouvrage, le chichictli, strix chichictli, Gme!., comme ayant dans la taille, la couleur et les habitudes, de grands rapports avec le précédent, et il y a d'autant plus lieu de penser que c'est en effet le même oiseau , que tous deux habitent les lacs, et se nourrissent de grenouilles et d'autres reptiles. Chouette brume , Strix fusca. M. Vieillot a décrit sous ce nom une chouette qui se trouve à Saint-Domingue et à Porto-Ricco , et qui demande , comme la précédente, d'être mieuK examinée avant de la reconnoitre pour une espèce constante. Les deux individus qui ont servi à sa description avoientle plumage brun sur toutes les parties supérieures, avec des taches blanchâtres en forme de larmes sur les ailes, et blanc sur les parties infr-. rieures, aA-^ec des taches brunes de différentes grandeurs; la collerette, grise chez l'un, étoit blanchâtre cliez l'autre; les pennes de la queue étoient brunes, avec des taches blanches en-dehors sur les latérales, et blanches en-dedans, avec de larges bandes transversales brunes ; les doigts des pieds velus j le bec et les ongles de couleur de corne. Chouette a ailes et queue pascjébs , Strix fa>eiata , Vieill . Cette chouette, apportée de la Martinique, a treize a quatorze pouces de longueur. Les parties supérieures, ainsi que la gorge et la poitrine, sont brunes, avec des zigzags d'un rouge jau- nâtre; quelques-unes des plumes scapulaires sont d'un brun Toussâtre ; les pennes primaires sont rayées de brun et de blanc, et l'on voit des bandes transversales d'un brun pâle aux secon- daires ; des bandes ternes sur la queue, et en-dessous d'autres bandes brunes et blanches; des taches longitudinales brunes 12. CIIO sur le ventre, dont le fond est roussâtre. Les doigts sont nui et jaunes. Chol'ette de Cayénne, Strix cayanensis, Gmel. Cet oiseau, figuré dans les pi. enl. de Buffon, n.^/j.'ta , sous le nom de chat- huant de Cayenne, et dont la taille est à peu près la même que celle du chat-huant d'Europe, a tout le plumage roux et rayé transversalement de lignes brunes, ondées et très-étroites, sur les parties supérieures et inférieures; les plumes de la colle- rette sont d'un blanc sale ; l'iris est jaune , le bec de couleur de chair, et les ongles noirs. Chouette suinda , Strix suinda, Vieill. L'oiseau que M. d'A- zara a décrit sous ce nom, d'après M. Noseda , n." z^5 de ses Oiseaux du Paraguay , a quatorze pouces et demi de longueur. Les plumes décomposées, qui lui entourent les yeux, sont brunes, avec des lignes noirâtres, et un peu de blanc à l'angle antérieur de l'œil. Les plwmes qui couvrent la ttte, le cou et la gorge, sont noirâtres au centre, et d'un brun roussâtre sur leurs bords ; les parties supérieures du corps sont noirâtres et mouchetées de gris roussâtre, varié de brun. On voit sur la poitrine, dont la teinte est plus claire, des raies longitudinales très-déliées; le ventre est roussâtre, et il y a quelques taches longues et pointues sous l'aile. Les tarses, emplumés jusqu'aux doigts, sont d'un gris clair, Sonnini rapporte cet oiseau à la chouette ou grande chevêche de Saint-Domingue, de Buffon, strix dominicensis , Linn. Le suinda, rare au Paraguay, fré- quente les campagnes découvertes, oîi il chasse en volant en ligne directe, à cinq ou six pieds au-dessus du sol, à la ma- nière des buses. Il n'entre pas dans les bois, ne se perche pas sur les arbres, et se cache dans les terriers des tatous, sans en creuser lui-même ; c'est là aussi qu'il fait sa ponte. Chouette A TEaRiER , Strix eunicularia, Gmel. Cet oiseau, qui est aussi connu sous les noms de chouette de Coquimbo, ehouctte-lapin , pequen , a neuf à dix pouces de longueur. On voit au-dessus de ses yeux une bande blanche assez large, et deux cercles, l'un blanchâtre et l'autre gris, sur la face; le dessus du corps et la poitrinesont d'un brun testacé et grisâtre, avec plusieurs petites taches blanches, qui s'agrandissent sur ics ailes ; la queue est traversée de bandes brunes ; le ventre ^t les plumes anales sont de couleur blanche, grisâtre ; lesaiJes CHO 123 atteignent l'extrémité de la queue ; l'iris est jaunâtre, le bec cendré; les pattes sont garnies de tubercules qui donnent nais- sance à des poils courts; les doigts sont crochus et noirs, On trouve cet oiseau à Saint-Domingue, au Chili, et dans diverses contrées d'Amérique , où il habite les lieux découverts , et se nourrit de petits mammifères, de reptiîes et d'insectes., On vient de voir que la chouette suinda A'it dans les terriers qu'elle trouve pratiqués , et il n'y avoit là rien d'extraordinaire 5 mais le P. Feuillée aie premier avancé que celle-ci se creuse elle-même ses terriers, que Molina appelle, d'après lui, do vastes tanières. Le même fait est assuré par M. Vieillot, qui dit , tom. 1 de son Hist. nat. des Oiseaux de l'Amérique septen tr. , pag. 49 , avoir vu lui-même un de ces trous rond , semblable à celui d'un lapin , et profond de deux pieds. La fraîcheur de la terre répandue sur les bords lui ayant fait présumer qu'il étoit nouvellement percé, il l'a fait ouvrir, et a trouvé au fond un œuf fraîchement pondu sur un lit de mousse , de tiges d'herbes et de racines sèches. Il ajoute que la ponte de cette espèce est composée de deux œufs d'un blanc éclatant, presque sphéroïdes, de la grosseur de ceux d'une tourterelle , et que le propriétaire de l'habitation où cette chouette étoit fixée, a vu des petits, encore couverts d'un simple duvet, paroître à l'entrée du trou, où ils s'enfonçoient dès qu'on s'en approchoit. Sans se per- mettre de révoquer eu doute aucun de ces faits, on peut ne pas être persuadé, pour cela, que le terrier, qui sert d'asile à îa progéniture de l'oiseau , soit entièrement creusé par lui. La chouette dont il s'agit n'est pas le seul volatile qui niche dans, des trous pratiqués en terre par des mammifères, et lorsqu'il a été reconnu que des espèces congénères, telles que le suinda, s'emparent de vieux terriers, comme un instinct de la même nature en porte d'autres <à s'approprier les nids abandonnés, de divers oiseaux, pourquoi leur supposer des habitudes qui, malgré la force de leurs pieds et la forme de leur bec, se- roienttrès-difiiciks à concevoir ? Qu'au moment où la chouette, trouve un terrier dont elle veut faire sa demeure ou son nid ,^ elle en agrandisse l'entrée, obstruée par des dégradations, des éboulemens, cette opération n'a rien que de fort simple et de fort naturel; mais lorsqu'on a vu de ces terriers qui étoient assez grands pour être appelés tanières, et, par conséquent. i24 CIIO beaucoup plus vastes que ne Tauroient exigé les besoins de l'oiseau , peut-on se figurer qu'ils soient uniquement son au- Vrage ? Chouette boobok, Strix hoohok, Lath. L'oiseau qui perte ce nom à la Nouvelle-Hoîlande, a environ douze pouces de lon- gueur; sa tête est rayée et le dos tacheté, de jaune; la gorge, de cette dernière couleur, a des raies et des taches brunes; le ventre, de couleur ferrugineuse , a des taches irrégulières d'une teinte plus pàlej le duvet est jaunâtre, avec des mouchetures brunes. Chodktte ondulée, Strix undulata, Lath. Cette espèce, de la même taille que la précédente, et aussi peu connue, se trouve dans l'ile de Norfolk : elle a de la ressemblance avec le hibou brachiote, surtout dans les parties supérieures; les couvertures des ailes ont des taches blanches à leur extrémité ; la tête, la gorge et les parties inférieures sont ondulées de blanc ; les plumes du tarse sont jaunes; les doigts nus et les ongles noirs; le bec est de couleur de plomb. Chouette de la Nouvelle-Zélande, Strix Novce Zclandice , Gmel. ; Str.fulva, Lath. Cet oiseau, rapporté par Forster de la Nouvelle-Zélande, et que Daudin et M. Vieillot ont appelé chouette fauve, ne doit pas être confondu avec le strix cayennen- sis, auquel M. Cuvier a donné la même dénomination fran- çoise; long de dix à onze pouces, il est entièrement brun sur le dos, et a le bord des plumes fauve sur le reste du corps: ses jambes sont brunes et pointiilées de blanc; son bec, de cou- leur de corne, a la pointe noire. Chouette- Chevêche, ou Chevêche commune; S/t/.t passer/n^, Gmel. ;Sfr/.r noctua, Retz. Cet oiseau , figuré pi. cul. de Buff. , 31." 439, a neuf pouces de longueur depuis le bout du bec iusqu'à l'extrémité des ongles. Il existe encore entre les di- vers auteurs, sur les petites chevêches d'Europe , des discor- dances bien difEciles à concilier. Le strLv passerina de Gmelin et de Lalham se rapporte au strix noctua de Retzius , et à la chevêche ou petite chouette de Buffon ; mais le strix passerina de Retzius n'est plus le même oiseau; et tandis que chez ce- lui-ci le strix noctua et le strix tengmalmi sont considérés comme synonymes, MM. Temminck et Meyec font une es- pèce particulière du strix tenginalinl, ou dasfpus , et ils en CIîO 125 forment une troisième du sfrix acadica , Linn. (que Retzius rapproche de son strix passerina) , en associant à cette der- nière espèce le strix prgmœa de Beclistein , et la chevêchette de M. Levaillant , oiseaux regardés par M. Cuvier comme appartenant à la chouette commune. Dans la nécessité de suivre ici l'une de ces distributions , on va successive- ment décrire les trois espèces admises par MM. Meyer et Temminck. La première, celle qui est énoncée en tête de cet article, a les parties supérieures d'un gris brun, avec de grandes taches blanches de forme irrégulière; la poitrine d'un blanC pur, et les parties inférieures d'un blanc roussàtre , avec des taches d'un brun cendré; les doigts couverts de quelques poils blancs ; le bec d'un brun blanchâtre ; la cire d'un brun olivâtre; les narines rondes, l'iris très-petit et jaune. La fe- melle ne diffère du mâle que par des taches roussàtres sur le cou et par des teintes un peu moins vives. Cette chevSche , qui se trouve dans presque toutes les parties de l'Europe , n'y est pas aussi commune que l'effraie; elle se tient rarement dans les bois, excepté dans les contrées septentrionales, et préfère les lieux où il existe des masures et des tours aban- données ; elle voit, pendant le jour, beaucoup mieux que les autres oiseaux nocturnes, et elle s'exerce même quelquefois à la chasse des hirondelles et des autres petits oiseaux : elle plume, avant de les manger, ceux dont elle s'empare, et, ne pouvant avaler en «ntier les souris et les mulots, elle les déchire avec le bec et les ongles. Elle niche dans les vieilles murailles , sous les toits des tours et des églises , et elle y pond, presque à nu, deux ou quatre œufs blancs et de forme ronde. La seconde espèce , la Chouette tèngonalji , de Temminck, qui lui donne pour synonyme la chouette d'Uplande, de Son- iiini , etle strix dasjpus de Bechstein et de Meyer, a huit pouces et quelques lignes; la queue et les ailes sont plus longues en proportion que dans l'espèce précédente. Le mâle a les tarses et les doigts garnis jusqu'aux ongles d'un duvet très-abondant ; les parties supérieures sont d'un roux brun , avec des nuances noirâtres ; le haut de la tête et du cou offre des taches blanches arrondies; le bec est jaune, et l'iris d'un jaune brillant. La 12G CHO femelle, représentée pi. B 5 dans la Zoologie britannique dé Pcnnant , a la taille un peu plus lorte , les parties supérieures «l'un Lrun grisâtre, avec des taches blanches, arrondies sur la tête et sur les pennes des ailes ; une taciie noire entre l'œil et le bec; les parties inférieures variées de blanc, et le duvet des pieds et des doigts de cette dernière couleur. Cette chouette, qui habite la Suède, la Norwége, la Russie, se trouve aussi en Allemagne, dans les bois de sapins, et on la voit quelquefois en France, dans les Vosges et dans le Jura; elle niche dans Ifs trous des sapins, où elle pond deux œufs d'un blanc pur, et se nourrit de souris, de phalènes, de scarabées et quelque- fois de petits oiseaux. La troisième espèce, ou la Chouette chevèchette , Strix aca- dica, Gmel. : Strix passerira, Retz. ; Strix pjgmKa, Bechst. ; Strix pusilla, Daud., est la chevèchette de Levaillaut, Ois. d'Afr., vol. 1, pi. 46. Elle n'a que six pouces de longueur, et ses ailes ne dépassent point l'origine de la queue, tandis qu'elles en atteignent le bout dans la première espèce. De longs poils, dirigés en avant, partent de la base du bec; les parties supé- rieures sont d'un irun sombre sur les ailes, la tête et la queue, avec un grand nombre de petites taches blanches sur le front etsur les joues; les parties inférieures sont blanches, avec des taches longitudinales brunes; la queue est rayée de quatre bandes blanches , fort étroites. La femelle se reconnoît à des teintes plus foncées , et aux nuances jaunes des taches blanches des parties supérieures. Cet oiseau , dont M. Levaillant a avoué ne pas connoître le pays natal , habite , suivant M. Temminck , les régions septentrionales de l'Europe, et se rencontre quel- quefois dans les grandes forêts du Nord de l'Allemagne. Comme respcce précédente, il niche dans les forets de sapins, ou dans les fentes des rochers, pond deux œufs blancs, et se nourrit des mêmes animaux. Cet oiseau paroit être le même que la chouette rouge-brune, décrite par M. Vieillot dans ses Oiseaux d'Amérique, pag. 49, et qui se trouve dans les contrées sep- tentrionales de cette partie du monde. Chouette nudipède, Strix nudipes , Daud. et Lath. Cette es- pèce , que M. Vieillot a figurée pi. 1 6 de ses Oiseaux d'Amer. , a sept à huit pouces de longueur. Les parties supérieures sont d'une couleur tannée, très-obscure, avec des lignes noirâtres cno 1^7 tn-(îcssus, et des taches blanches sur le front et les ailes ; sa gorge est grise ; sa poitrine et son ventre sont d'un blanc sale avec des taches brunes et lyrées ; les pieds et les ongles sont i)runs. Il y a beaucoup d'analogie entre cet oiseau et le hibou nudipède, qui se trouvent tous deux à Saint-Domingue et cà Porto-Ricco; et comme les aigrettes ne sont guère visibles dans les individus morts, il ne seroit pas impossible que la chouette nudipède , examinée de plus près, fût susceptible d'obser- vations pareilles à celles qu'on a déjà faites sur le hibou cabure. CiiouETTEPi{Ai.ÉNOïr)E;S/n.rp/irt/(rnoitics, Daud. et Lath. Cette espèce, décrite sur un individu lue à l'île de la Trinité par le capitaine Baudin , n'a pas plus de six pouces de longueur; son plumage est fauve sur le corps, avec six taches blanches sur les couvertures des ailes; les parties inférieures sont variées de blanc et de roux; les ailes recouvrent la queue, qui est courte; les tarses et les doigts ont leur duvet roussàtre; le bec et les ongles sont noirâtres. M. Vieillot a doni^é la figure de cette chouette pi. i5 de ses Oiseaux d'Amérique. §. III. Chouettes sans aigrettes , à queue longue et ctao-ée, ou ChouetLes-Epers'lcrs. Ces chouettes, auxquelles ÎNI. Duméril a appliqué le nom de surnies, surnia, sont encore très-mal connues. Celles qui ont reçu , de divers auteurs, les noms de strix uralensis ,funerea, hudsonia, accipitrina , et qui existent dans les régions arctiques, ne forment probablement que deux espèces, et le principal motif qui fait même regarder ces deux espèces comme réelles, est la différence qui existe dans leur taille respective, Tune paroissant être plus grande que l'autre d'un tiers. Chouette DÉ l'Oural, Strix uralensis, Pallas, Voy. et Appendix n.° 25: Strix macroura , Meyer. Suivant ce dernier auteur et RI.Temminck, cette chouette a près de 22 pouces de longueur, depuis l'extrémité du bec jusqu'à celle de la queue; sa face est rayée de gris-clair et de brun , et tout le fond du plumage est de la première couleur; les parties supérieures sont irré- gulièrement tachetées d'un brun cendré, et les parties infé- rieures ont des taches et des raies semblables ; les ailes et la queue sont transversalement rayées de gris , et la queue, qui ir.8 CHO est trcs-étagce et longue de dix pouces et demie , a d'ailleurs sept bandes transversales, d'un cendré blanchâtre ; l'iris est brun ; le bec , caché sous les longs poils de la face , est jaune ; les tarses et les doigts sont garnis d'un duvet épais, et les ongles sont eliilés et très-longs. Celte espèce , qui habite la Laponie et le Nord de la Suède et de la Russie, est rare partout ailleurs* Les souris , les mulots, Us litgopèdeset déplus petits oiseaux forment sa nourriture. Ch0uettecaparacoch , Strixfunerea, Gmel. et Lath. , etSfrix nisoria, Meyer. Cette espèce, à laquelle MM. Meyer et Tem- ininck donnent pour synonymes la chouette à longue queue, de Sibérie, Eufîbn, pi. enl. 465 ; le hcuvh-owl, Edw., Birds j pi. 62; le Strix hudsonia, Gmel.; le chat-huant du Canada et celui de la baie d'Hudson, sirix canadensis et freti Hudsonis ^ Briss. , et le strix accipitrina , ou chouette de la mer Caspienne , de Pallas, Append,n.°24, n'est longue que de quatorze pouces; les parties supérieures sont marquées de taches brunes et blanches, de différentes formes ; de pareilles taches se remar- quent sur le fond brun des pennes alaires ; la queue, longue de six pouces, est alternativement rayée de blanc et de brun: ïa gorge, d'un brun noirâtre; le bec, jaune depuis la base, a l'extrémité tant supérieure qu'inférieure noirâtre ; Tiris est d'un jaune clair; les pieds sont emplumés jusqu'aux ongles. Cette espèce, qui niche sur les arbres, et chasse plus le jour que la aiuit, vit de souris et d'insectes; habitant ordinairement dans les régions arctiques, on ne la voit en Allemagne que dans des passages fort rares, et elle ne se montre jamais dans les pays plus méridionaux. M. Levaillanta décrit, dans son Oi'nilhologie d'Afrique, trois autres chouettes, qui paroissent se rapporter aux chouettes- éperviers. La première est la Chouette choucou, strix choucou, Lath. Cet oiseau, que M. Levaillant a trouvé en Afrique, au pa)» d'Auteniquoi, et dont ,1e mâle est représenté pi. 28 de son Ornithologie, se rapproche beaucoup, par sa forme alongée , de la chouette caparacoch, et, en ne voyant que les planches non coloriées , on pourroit les confondre. Ses ailes pliées s'é- tendent jusqu'au milieu de la queue , qui est élagée comme celle du coucou d'Europe, auquel le clioucou ressemble encoreparla •CHO 129 brièveté de ses pieds, dont les doigts ont également la faculté de poser deux à deux, l'extérieur se tournant en arrière, et se rapprochant ainsi du pouce. Les yeux de cet oiseau sont d'une couleur orangée très-vive ; le dessus de sa tête , le derrière du cou et le manteau , sont d'un gris brun roussàtre ; les couver-r tures des ailes ont, en outre, des taches blanches, et les pennes sontliséréesde la même couleur : des douze pennes de la queue, les deux du milieu sont du même gris que les ailes ; les autres ont les barbes intérim ures blanches, et les barbes extérieures rayées de bandes transversales de cette couleur , sur le môme fond : toutes les parties inférieures sont couvertes de plumes soyeuses d'un beau blanc , qui s'étendent jusqu'aux ongles. Le choucou ne commence sa chasse qu'après le crépuscule; ce qui est bien contraire au caparacoch , qui vole et 1 asse même en plein jour. Celui-là ne cesse de répéter , en volant , les syllabes cri-cri-cri , qu'il prononce d'une manière plus précipitée lorsqu'il passe près de l'homme ou d'un anim::l quelconque. M. Levaillant ne sait pas où ces oiseaux se retirent pendant le jour; mais il juge, à leur odeur, que c'est dans des trous d'arbres. La femelle de cet oiseau ne diffère du mâle que par «ne taille un peu moins forte , et par un blanc moins pur sous le corps. La,deuxième est la Chouette CHOvcovaov;Strixnisuella,Lath. et Daud., et pi. jq de Levaillant. Cet oiseau, à peu près de la grosseur du moyen duc, est plus alongé, et ses pieds sont plus longs;sesailespliéess'étendent auxtroisquartsdela queue; sa gorge est ornée d'une espèce de coilierou plaque blanche ; les parties supérieures sont d'un gris plus ou moins varié de blanc, et les parties inférieures ont les distribulions;plus régulières; la queue est rayée en-dessous de brun noir et de blanc roussi ; les plumes soyeuses des tarses sont d'uji gi^is blanchâtre; les yeux sont d'un jaune de topaze foncé, et le bec est noir, ainsi que les ongles. La femelle, plus petite que le mâle dans l'espèce précédente, a paru à M. Levaillant plus forte dans celle-ci. Elle a moins de blanc dans le plumage. Ces oiseaux, qui vivent dans les bois, ne se montrent que pendant la nuit. La troisième enfin est la Chouette huhul; Strix huliula, Lath. Quoique cette espèce soit représentée pi. 41 de l'Ornithologie 4'Afrique, M. Levaillant avoue gu'il l'a re^ue deCayeone avec î5o CHO une étiquette annonçant qu'elle vole et chasse en plein jouT. Sa taille est celle du hibou brachjfote ou à aigrettes courtes. Tout sou corps est d'une couleur sombre et noirâtre, bigarrée de taches blanches, plus larges sous le corps et plus petites sur la tête; les pennes moyennes et les petites couvertures des ailes ont leur bordure blanche; l'aile, d'une couleur de café foncée , ne dépasse pas le milieu de la queue , qui est marbrée de trois lignes blanches irrégulières, terminées de blanc, et nrrondie à l'extrémité; les tarses sont couverts de plumes noi- râtres, tachetées de blanc; le bec et les doigts sont jaunes. ou l'une d'elles , contiennent un excès d'acide , le précipité est anoins abondant et plus lent à se former ; il est cristallisé ea aiguilles d'un beau rouge pourpré. Ce sel est soluble dans l'acide nitrique; l'acide hydrochlo- xique en précipite l'argent. Chromate d'arsenic. Jl ne paroît pas exister. Chromate de bismuth. H est jaune. Chromate de baryte. Ce sel, préparé avec le chromate de potasse et le nitrate de baryte, et séparé par l'eau bouillante de toute substance étrangère, est pulvérulent, jaune citrin, insi- pide, inodore, tout-à-fait insoluble dans l'eau, et soluble dans i'acide nitrique. Comme d'une part l'acide sulfurique précipite la baryte de cette solution, et, d'une autre pai't , qu'enajoutant de Tammoniaque à la liqueur séparée du sulfate de baryte on obtient du chromate d'ammoniaque et du sulfate (si l'on avoit mis plus d'acide sulfurique que la quantité nécessaire à la neu- tralisation de la baryte) , et que le chromate d'ammoniaque cal- ciné laisse de l'oxide de chrome, tandis que le sulfate d'au>- moniaque se volatilise en totalité , il est très-facile de déterminer la proportion dans laquelle se trouvent la baryte et l'oxide de chrome dans le chromate de baryte , et de ces deux détermi- jiations on peut déduire celle de la quantité d'oxigène qui est nécessaire pour acidifier l'oxide de chrome, si l'on a opéré sur un chromate de baryte parfaitement desséche. M. Vnv- quelin , en suivant cette manière d'opérer, a obtenu de 5 grammes de chromate sec dissous dans l'acide nitrique, 4% 4 de sulfate, qui représentent 2^, 904 de baryte, et a°, 56 d'oxide de chrome. En soustrayant les poids de la baryte et de l'oxide de 5 gramme-s , on a o^, 556 pour la quantité de Toxigcne qui étoit uni à l'oxide de chrome. Delà il suit que le chromatcyde îîaryte ost formé de: CHR io^ Acide. . . . ?,og6. . . . 41,92. . •■ . 100 Baryte . . . 2,904. . . . 58, 08. . . . 1 58,55 et que, dans ce chramate, lood'acide neutralisent 14,54 d'oxi- gène dans la base à laquelle ils sont unis. Chromate de CERiUM. Inconnu. Chromate de chaux. Il est très-soluble dans l'eau ; sa solution cristallise par l'évaporation spontanée en petites aiguilles qui se réunissent de manière à former des plaques soyeuses; 1» potasse, la soude, la baryte et la strontiane le décomposent. Chromate de chrOjME. Inconnu. Chromate de coeai.t. Inconnu. Chromate de colombium. Inconnu. Chromate de cuivre. Celui que l'on prépare en mêlant dw chromate de potasse neutre avec du sulfate de cuivre , est insoluble dans l'eau, d'un brun jaune quand il est humide, mais d'un brun bistré quand il a été desséché. Chroma FE d'étain. Le chromate de protoxide d'étain ne paroit pas exister, car Thydrochlorate de protoxide d'étaia réduit l'acide chromique du chromate de potasse en oxide vert. Le chromate de peroxide est inconnu. Chromate de fer. M. Vauquelin pense qu'il n'y a point de chromate de protoxide de fer; car, en mêlant le chromate de potasse avec le sulfate de protoxide de fer dissous dans l'eau , on obtient un précipité d'oxide de chrome et de peroxide de fer , qui sont peut-être dans le même état de combinaison que les éléments du fer chromé natif. II est vraisemblable que racido chromique se combine avec le peroxide de fer» Chromate DE glucine. Inconnu. Chromate d'iridujm. Inconnu. Chromate DE MANGANÈSE. Inconnu. Chromate de magnésie. Ce sel est très-soluble dans l'eau ; iF cristallise en prismes à six pans, d'une transparence parfaite- tt d'un beau jaune de topaze s'ils sont petits, ou d'unteau jaune orangé s'ils sont volumineux. Chromâtes DE mercure. Il y en a deux : un chromate de pro- toxide , et un chromate de peroxide. Chromate deprotoxide de mercure. Quand il est parfaitemen-t puv,sa couleur est toujours le rouge de cinabre; il est insoluble dans l'eau ,, il se dissout dans l'acide nitrique , sans qu'il y ait f36 CHR dégagement de gaz nitreux : si Ton verse dans cette solution tine quantité de potasse insuffisante pour neutraliser tout l'acid© nitrique, on obtiendra un précipité rouge brun, qui est du chromate de peroxide de mercure , et une liqueur verte , qui est du nitrate de chrome, mcié de nitrate de potasse. Il est évi- dent que dans cette opération le protoxide de mercure s'est oxigéné aux dépens d'une portion d'acide chromique , laquelle , ramenée à l"ét.it d'oxide vert, s'est unie à de l'acide nitrique. Le chromate de protoxide , traité par la potasse , devient noir, comme tous les sels qui ont ce protoxide pour base. Ce chromate, exposé à l'action d'une chaleur rouge, se réduit en oxigène , en mercure , qui se dégagent , et en oxide de chrome qui reste fixe. Pour obtenir le chromate de protoxide à l'état de pureté, il faut prendre une dissolution de chromate de potasse cristal- lisé, marquant de 8 à icl à l'aréomètre de Baume , etlaA'ersep peu à peu dans une dissolution de nitrate de protoxide de jnercure , en observant de laisser un assez grand excès de ce dernier. Si l'on ne suivoit pas ce procédé, le chromate pro- duit , au lieu d'avoir la couleur rouge de cinabre , qui carac- térise le chromate de mercure pur, tireroit plus ou moins sur le jaune, parce qu'alors, suivant M. Dulong, il retiendroit ea combinaison du nitrate de mercure ou du chromate de potasse. En faisant usage d'une dissolution mercurielle au minimum et aussi neutre que possible, la liqueur, séparée du précipité, est incolore, et ne contient que du nitrate de potasse et du nitrate de mercure; mais il arrive souvent, dans la prépara- tion en grand du chromate de mercure , que la liqueur, au lieu d'être sans couleur, est colorée en amëlh/yste. M. Vauquelin a observé qu'en ajoutant de la potasse à cette liqueur, on en précipitoit une matière d'un vert pâle , laquelle , délayée dans l'eau, se divisoit en deux parties; savoir: en chromate de peroxide de mercure qui était sous la forme de petits cristauxr pesans, d'un brun violet, et en oxide de chrome, qui restoit en suspension sous la forme de flocons. Un fait remarquable que présente la liqueur améthyste, c'est que, quoique conte- nant du mercure en excès, elle donne cependant un précipité lorsqu'on y verse du nitrate de protoxide de mercure; c'est ■ qu'alors l'acide chromique abandonne le peroxide de mercure , CHR i37 avec lequel il formoit une combinaison très-soluble dans l'acide aiitrique, pour se porter sur du protoxide, avec lequel il forme une combinaison beaucoup moins soluble que la première. L'oxide de chrome, obtenu du chromate de mercure pur ou d'un chromate qui retenoit du nitrate de mercure, appli- qué sur la porcelaine , ne donne, au grand feu, que des cou- leurs pâles, qui tirent sensiblement sur le jaune ; mais, si l'oxide de chrome a été préparé avec un chromate de mercure qui contenoitde la potasse et du peroxide de manganèse, comme est celui que l'on obtient en versant dans du nitrate de mer- cure peu acide ua excès d'une solution de chromate de potasse contenant du peroxide de manganèse , il arrive alors que cette combinaison triple d'oxides de chrome , de mercure et de potassium donne à la porcelaine une couleur verte d'autant plus foncée qu'il y a plus de manganèse. En ajoutant à cette combinaison ternaire des quantités différentes d'^oxide de chrome pur, on obtient des mélanges qui donnent à la por- celaine toutes les teintes comprises entre le vert jaune léger et le vert olive foncé. Ces observations, très-importantes pour la préparation de l'oxide de chrome, pnt été faites par M. Du- long. Ce chimiste a vu que la couleur verte que présente quelquefois la lessive du fer chromé qui a été traité par la potasse, estdueàdu peroxide de manganèse, et non à de l'oxide de chrome, comme on Tavoit pensé; que cette liqueur verte, abandonnée à elle-même dans un flacon fermé , piisse au jaune , en déposant du peroxide de manganèse qui est uni à de l'alu- mine ; qu'en versant dans la liqueur filtrée un peu d'acide nitrique , pour neutraliser l'excès d'alcali , on précipite une nouvelle combinaison d'alumint? et de manganèse, et que malgré cela la liqueur retient encore du manganèse. Au reste, on peut obtenir du chromate de mercure pur avec du chro- mate de potasse manganésifère , en se servant de nitrate de mercure très-acide, et en en versant un excès dans le chro- jnate alcalin. Le chromate de protoxide de mercure est foi'mé , suivant M. Godon : Acide 17 joo Protoxide 83 488,23 Chuomate de peroxide be mercure. Ce sel peut être obtenu i38 CHR 50US la forme de petits cristaux d'un brun violet. Il est inso- luble dans Teau ; il se dissout facilement dans l'acide nitrique foible: cetfe dissolution est jaune. Si on l'a mêlé à du nitrate de protoxide de mercure , il produit un précipité de chromate de protoxide. La potasse lui enlève l'acide chromique, et le peroxide de mercure rouge reste à l'état solide. Le chromate de peroxide de mercure , exposé rapidement à une température suffisante, se sublime sans décomposition, etse condense ensuite, sur les corps froids qu'il vient à toucher, en petites aiguilles pourprées; chauffé lentement dans une cornue, il se convertit en oxigène, en mercure et en oxide de chrome. Telles sont les propriétés que M. Vauquelin a reconnues au chromate de peroxide de mercure, obtenu d'une liqueur amé- thyste par un procédé décrit à l'article Chromate de protoxide DEMERCUBE. Lc mêuic chimistc dit qu'en mêlant du nitrate de peroxide de mercure avec du chromate de potasse , on obtient un précipité de chromate de peroxide, si la dissolution mer- curielle n'est pas avec excès d'acide. Chromate de MOLYBDÈ^E. Inconnu. Chromate de nickel. Il est déliquescent : sa dissolution ne cristallise pas; elle est jaune quand elle est étendue, et d'ua rouge fauve quand elle est concentrée. ChrOxMate d'osmium. Inconnu. Chromate de palladium. Inconnu. Chromate de platine. Inconnu. Chromate de plomb. Les cristaux natifs de ce sel sont rouges ; leur poussière est jaune; ils ont une densité de 5,75. Le chromate de plomb estinsoluble dans l'eau. L'acidenitri- que le dissout à chaud; mais, parle refroidissement, unepar- tie s'en précipite. L'acide sulfurique en isole l'acide , parce qu'il produit, avec sa base, un sulfate insoluble. L'acide hydro- chlorique , étendu de son poids d'eau , le décompose à froid : il se produit de l'eau , et du chlorure de plomb qui cristallise ; l'a- cide chromique qui a été isolé, se dissout dans l'acide hydro- chlorique; si l'on fait chauffer cette dissolution, il y a dégage- ment de chlore , formati&n d'eau et d'hydrochlorate de chrome.. La potasse dissout le chromate de plomb : le sous-carbouate. de potasse le réduit en sous-carbonate de plomb. CHR ^39 Le chromate de plomb artificiel est employé au J durcrhui dans ia peinture à l'huile, soit sur tableaux, soit pour peindre les caisses des voitures en jaune jonquille. On le prépare pour ces usages, en précipitant le chromate dépotasse par le nitrate ou l'acétate de plomb. Quand le chromate alcalin est neutre, le précipité est jaune : quand il est avec excès d'alcali , le précipité tire sur le rouge orangé; mais alors il est plus susceptible de noircir par les émanations sulfureuses. D'après M. Vauquelin, le chromate de plomb seroit formé : Acide loo Oxide 1G9 Chromate de potasse. Il est d'un jaune citrin ; il crisfallis<^ facilement, mais il est rare d'obtenir des polyèdres bien régu- liers. Lorsqu'on l'expose à une température voisine de la cha- leur rouge, il paroit orangé; mais, en refroidissant, il reprend sa couleur citrine. Il estassezsoluble dans l'eau, sans cependant être déliquescent: la solution est d'un beau jaune d'or; les acides , au moins ceux qui ont quelque énergie , la font passer au rouge orangé, parce qu'ils enlèvent une portion d'alcali au chromate. En faisant évaporer spontanément cette liqueur, on en obtient du surchromate de potasse sous forme de prismes d'un beau rouge orangé. Le chromate de potasse n'est pas décomposé par une tempé- rature très-élevée. Nous avons décrit, à l'article Chrome, la manière de le pré- parer. Chromate de rhodium. Inconnu. Chromate de silice. M. Godon dit que l'acide chromique forme avec la silice un composé rosé, insoluble dans l'eau, qui ne change pas de propriétés lorsqu'on l'expose à la chaleur du four à porcelaine. Chromate DEsouDE. Ce chromate, ayantbeaucoup d'analogie, avec le chromate de potasse, a été peu étudié. Chromate de strontiane. Il est d'un jaune citrin; il est insc-- liible dans l'eau, et a beaucoup d'analogie avec le chromate de baryte. Chromate de tellure» On sait qu'il eit jaune citrin, Curomaxb de TXTAjxfi. Iptonnu. a4» CHR CnROMATE DE TUNGSTENE. TnCOnnU. Chromate d'urane. Inconnu. CjiROMATË DE ZINC. On Sait qu'il est jaune. Chromate dezircone. Inconnu- CuROxMATE dVttria. Inconnu. (Ch.) CHROME. (Oiim,) Métal qui fut découvert, en 1797, par M. Vauqueiin , dans le plomb rouge de Sibérie , où il se trouve à l'état de chromate de plomb. Le nom de chrome qui dérive de;^p4)/xî:, couleur, lui a été donné à cause de la propriété dont jouissent, à l'état d'oxide ou d'acide, ses composés oxigéués , de former des combinaisons coiorées avec presque tous les corps auxquels ils sont susceptibles dé s'unir. Le chrome est un métal d'un blanc grisâtre, très-fragile; celui qu'on, a obtenu par l'action de la chaleur appliquée à un mélange d'oxide de chrome et de charbon, étoit en masse poreuse, dont quelques parties présentoient des aiguilles qui se croisoient dans tous les sens. Le chrome est extrêmement diflicile à fondre ; lorsqu'il est fortement chaufTé avec le contact de l'air, il se recouvre d'une croûte lilas qui devient verte par le refroidissement: tel est au moins le résultat obtenu par M. Vauqueiin sur un fragment de chrome chaufle au chalumeau. La matière verte est un oxide. L'action des autres corps simples sur le chrome est inconnue. Parmi les acides il n'y a guère que le nitrique qui puisse l'attaquer d'une manière sensible ; en distillant cinq à six fois de suite 20 d'acide nitrique concentré sur 1 de chrouie, on par- vient à le convertir, en partie au moins, en acide chromiqae qui est jaune orangé et sohible dans l'eau. L'eau n'a point d'action sur le chrome. Combinaisons du chrome avec l'o: xiaene. II y en a deux .- l'une est l'oxide vert , l'autre est l'acide çhromique(i). Dans cet article nous ne traiterons que de la pre- mière : nous renvoyons la seconde au mot Chromxque i^Acide). (i) M. Godon admet un oxide blanc moins oxidé que l'oxide vert; et M. Vauqxielin en admet un plus oxidé que ce dernier, voyez pag. 1^6, «iuf£uicmc aliaya de ce volume. CHR Ui L'oxide de chrome qui a été chairffé au rouge , est d'un vert- olive, infusible: il peut être exposé aux températures lesplus élevées, sans éprouver la moindre décomposition. Il est inalté- rable à l'air. Le carbone le désoxigèue avec difficulté ; l'hydro- gène n'a sur lui aucune action. Le potassium , (Chauffé au rouge brun avec le double de son poids d'oxide de chrome, produit une matière brune qui, étant refroidie sans le contact de l'oxigène, prend feu lorsqu'on l'expose à l'air, et se trans- forme alors en chromate de potasse. MM. Gay-Lussac et Thé- nard , qui ont fait cette observation, regardent la matière brune comme étant formée de potasse et de chrome divisés, ou bien de potasse et d'un oxide de chrome moins oxigéné que l'oxide vert. Le sodium se comporte delà même manière que le potassium. L'oxide de chrome n'est pas ou qu'extrêmement peu attaqué par les acides , si ce n'est par l'acide nitrique bouil- lant qui finit par l'acidifier. La potasse, la soude, la baryte, la strontiane, et, à ce qu'il paroit, l'alumine même, conver- tissent l'oxide de chrome en acide, lorsqu'on expose ces corps «u contact de l'air, après les avoir préalablement élevés à une certaine température. L'oxide de chrome, préparé par la voie humide, et qui est peut-être un hydrate , a une couleur verte , mais moins agriuhle que celle de l'oxide calciné. Il estsoluble dans les acides suU furique, nitrique , hydrochlorique, phosphorique, oxalique: ces dissolutions sont vertes. Il est soluble dans la potasse et i» soude: ces dissolutions sont vertes comme les précédentes, mais elles en diffèrent en ce qu'elles laissent précipiter tout leur oxide, si on les fait bouillir. L'oxide de chrome est employé avec le plus grand succès pour faire des fonds vert-olive sur porcelaine. Dans ie eas où l'oa opère au/e« de moujle, on peut faire usage de l'oxide de chrome pur; mais, lorsqu'on opère au grand/cw, il faut, suivant M. Du- long, pour avoir une belle couleur, employer un oxide qui Contienne du peroxide de manganèse et de la potasse. Voyez Chromate de protoxide de mercure. Des préparations de chrome. Préparation du ehromate de potasse. On remplit un creuset de terre, jusqu'aux f environ, d'un mélange de i partie 4e fer ÏA3 CHR chromé (improprement appelé fer chromaté), et âe { pai*tie de niti'ate dépotasse; on le ferme avec un couvercle de terre; puis on Fexpose à une chaleur rouge-cerise pendant une ou plusieurs heures, suivant que la quantité de matière est plus ou moins considérable. Dans cette opération, l'acide nitrique est décomposé : une portion de son oxigéne acidifie le chrome qui étoit à l'état d'oxide, et l'acide chromique produit s'unit à la potasse. En lessivant la masse refroidie et détachée du creuset , on obtient une lessive de chromaté de potasse, et un résidu formé , 1 .° de silice , d'alumine , de magnésie , de per oxides de manganèse et de fer, principes constituans de la roche qui sert de gangue au fer chromé, et qui est toujours plus ou moins intimement mêlée au fer chromé de France; 2.°du peroxide de fer qui étoit uni à l'oxide de chrome ; 3.° d'une portion de fer chromé indécomposé. On traite à chaud ce résidu par l'acide hydrochlorique à lo; on décante promptement cet acide dès qu'il n'a plus d'action; on le remplace par de nouvel acide; puis on lave avec de l'eau la matière qui ne s'est pas dis- soute : ce résidu est en grande partie du fer chromé. On le traite par le ^ de son poids de nitre dans un creuset déterre; onlessive la masse à l'eau bouillante, et on réunit le chromaté dissous à celui qui Fa été dans la première opération. On neutralise l'excès d'alcali de la liqueur par Facide nitrique; on filtre, pour séparer de la silice de l'alumine et du manganèse qui se précipitent ; puis on fait cristalliser le chromaté de potasse , afin de le séparer de toute substance étrangère, notamment d'une portion de manganèse qui n'a point été précipitée dans Fopé- ration précédente. Le chromaté de potasse sert ensuite à faire toutes les prépa- rations de chrome. Préparation des chromâtes insolubles. Pour les obtenir, il suffit de mêler la solution de chromaté de potasse avec la solution d'un sel qui contient la base que Fon veut unir à Facide chro- mique; on recueille le précipité sur un filtre, et on le lave jusqu'à ce que Feau n'ait plus d'action sur le précipité. C'est par ce moyen qu'on prépare, i.°le chromaté de baryte, qui »ert à préparer Facide chromique; 2.° le chromaté de mer- cure , qui sert à préparer Foxide de chrome par la voie sèche ; 3.° le chromaté de plomb, qui est employé dans la peinture. CHR ^v5 Préparation de l'acide cJtromique. On prend du cLromafe de baryte qui a été exactement lavé avec l'eau bouillante ; on le dissout dans l'acide nitrique foible, et on verse dans cette dis- solution ce quïl faut d'acide sulfurique pour en précipiter tonte la baryte. Si l'on avoit mis une plus grande quantité d'acide , on précipiteroit celle-ci en ajoutant de la baryte, ou mieux encore du chromate de cette base dissous dans de l'acide nitrique. On filtre la dissolution dans du papier qui a été préalablement lavé avec de l'acide nitrique; puis on la fait évaporer doucement à siccité pour en chasser tout l'acide nitrique : le résidu est de l'acide chromique retenant de l'eau. Si l'on craignoit qu'il ne fût mêlé d'acide nitrique, il faudroit le redissoudre dans l'eau, et faire évaporer de nouveau sa dissolution. L'acide chromique sert à préparer tous les chro- mâtes solubles. Préparation de Voxide de chrome, a) Par la voie sèche. On met du chromate de pratoxide de mercure dans une cornue de grès lutée, à laquelle on a adapté une alonge et un ballon ; on chauffe la matière dans un fourneau de réverbère : le mercure et l'oxigène qui étoit uni à ce métal ainsi que celui qui l'étoit à Foxide de chrome, se dégagent, tandis que ce dernier reste dans la cornue. Voyez Chromate de mercure, à l'article Chromâtes. b) Par la voie humide. On fait passer du gaz hydrosulfurique dans une solution de chromate de potasse : il se forme de l'eau par la combinaison de l'hydrogène du gaz acide avec une .portion de l'oxigène de l'acide chromique, tandis que la potasse dissout, outre deracidehydrosulfuriqueindécomposé.lesoufre qui a perdu son hydrogène , et l'oxide de chrome qui a été désacidifié. On ajoute à la liqueur assez d'acide hydrochlorique pour neutraliser la potasse : alors l'acide hydrosulfurique se dégage , et le soufre et l'oxide de chrome se précipitent. Oa jette le tout sur un filtre; on lave le précipité à l'eau bouil- lante ; puis on le traite par l'acide hydrochlorique, qui ne touche point au soufre ; on filtre ; on précipite à chaud , par la potasse, l'hydrochlorate de chrome ; on filtre , on lave l'oxide précipité ; puis on le délaie dans l'eau , et on le renferme dans un flacon. Cet oxide peut servir à préparer tous les sels à ba&e d'oxide de chrome. ïU CHR Préparation du chrome a Vétat métallique. Séparer l'oxigcne du chrome, et obtenir le métal réduit en une masse cohérente , sont deux choses très-difficiles; cependant M. Vauquelin y est arrivé, en exposant au feu d'une forte forge de l'acide chro- mique renfermé dans un creuset de charbon qu'il avoit placé au milieu d'un creuset de terre brasqué; 72 d'acide chromique lui ont donné 24 de métal. Il est vraisemblable que Toxide de chrome , préparé par la voie humide , ainsi que l'hydrochlorate de chrome desséc^hé , donneroient le même résultat, si on les chauffoit de la même manière , surtout après les avoir impré- gnés d'un peu d'huile. (Ch.) CHROME. {Min.) Ce métal, découvert par M. Vauquelin, et qui doit son nom à la propriété qu'il a de colorer plusieurs substances minérales , ne s'est point encore trouvé isolé dans la nature, ni à l'état d'oxidc pur, ni à l'état de sulfure, ni dans aucune combinaison dont il fasse la base. Il a été reconnu dans un grand nombre de corps, où il n'est que comme principe accessoire; il n'y a donc encore aucune espèce à placer dans ce genre : mais il est nécessaire de connoître les propriétés du jnétal lui-même , et de ses combinaisons avec une plus oti moins grande quantité d'oxigène , afin de pouvoir le recon noître dans les minéraux où il se rencontre. Voyez Chrome {Cliim.). On retrouve le chrome oxidé dans l'émeraude du Pérou, dans la diallage verte, dans quelques serpentines , dans un oxide de plomb qui accompagne souvent le plomb rouge, et dans les aérolithes. M. Leschevin a découvert, il y a quelques années, l'oxide de chrome colorant le quar?. Les pierres qui renferment cet oxide, se trouvent dans le département de Saône et Loire, sur les pentes du nord et de l'est de la montagne des Ecouchets, entre le Creusot et Conches. Cette montagne est composée, ainsi que celles qui l'environnent, de psammite quarzeux , traversé dans diverses directions de veines de quarz coloré par de l'oxide de chrome ; elle est élevée d'environ six cents mètres au-dessus du niveau de la mer, et fait partie de la chaîne qui borde au nord-ouest la vallée de la d'Heune. Elle forme la transition du terrain primitif qui borde la même vallée au sud-est, au terrain secondaire. Elle repose immédia- tement sur le primitif. Les roches qui composent cette moa- CHR 145 fagné sont tantôt assez homogènes, et ont tous les caractères que nous attribuons aux véi'itables grès ; tantôt elles sont composées de mica, de fragmens de quarz et de felspath , et ressemblent, au premier aspect, à des roches primitive^;. Dans d'autres parties , les mêmes roches rougeàtres , décom- posées et friables , encaissent des espèces de couches de brèches ou de poudingues, à ciment siliceux, qui ont des salbandes minces d'un quarz rougeàlrcè Presque partout elles sont traversées dans tous les sens de veines de quarz coloré en vert paie, et ces veines quarzeuses se continuent jusque dans la roche porphyroïde qui fait la base de cette montagne. C'est dans ces psammites, sur les faces des fissures; c'est surtout dans les couches de brèches et de poudingues qui les traversent ; c'est enfin dans les veines de quarz qui les par- courent dans tous les sens , que se voit l'oxide vert et siliceux de chrome. 11 est plus abondant vers le sommet de la anontagne, et devient plus rare à mesure qu'on s'enfonce. Les morceaux colorés par Toxide de chrome contiennent depuis 2,6 jusqu'à i5 pour 100 d'oxide ; mais ces derniers sont rares. Les parties constituantes essentielles de ces roches chromifères sont la silice et l'alumine. On a trouvé dans le Tyrol du véritable chrome oxidé comme celui de M. Leschevin. L'oxide de chrome, très-pur, appliqué sur la porcelaine, sans fondant, mais fondu avec la couverte au grand feu, donne un vert foncé très-beau sur lequel on peut dorer. On s'en sert à Sèvres. Le chrome, à l'état d'acide, se retrouve dans le Spinelle, dans le Plomb chromaté , dans le Fer chromaté , etc. (Voyeï. ces mots. ) Le chromaté de plomb artificiel est employé avec avantage dans la peinture à l'huile. (B.) CHROMIQUE( Acide) .{Chim.) On l'obtient en décomposant par l'acide sulfurique le chromaté de baryte dissous dans l'acide nitrique. (Voyez Chrome, Préparation, de facide chro- mique») L'acide chromique desséché est rouge orangé ; il a une saveur très-acide, austère et métallique; il attire l'humidité de l'atmos- phère avec une grande force : c'est à cause de cette grande affinité pour l'eau , qu'il est très-ditiicile de le faire cristalliser 5 9. 10 «46 CHR ce n'est qu'après avoir été fortement concentré, que sa djsso-* îution donne des masses mamelonnées, dans lesquelles on dé- mêle des cristaux grenus. II est soluble dans ralcooi. L'acide chromique, chauffé dans une petite cornue, se réduit en oxide de chrome et en oxigene : il n'a donc pas une grande affinité pour la proportion de cet élément qui le cons- titue acide ; mais, lorsqu'il est uni avec une base alcaline fixe au feu , il jouit d'une grande stabilité. L'acide hydrosulfurique produit, avec l'acide chromique, de l'eau , de l'oxide de chrome et du soufre. L'acide sulfurique concentré, chauffé avec cet acide , donne lieu à un dégagement d'oxigéne et à une formation de sulfate de chrome. L'acide sulfureux , en s'emparant d'une portion de son oxi- gène, produit du sulfate de chrome. M. Vauquelin a observé de plus, qu'en ne mettant dans l'acide chromique qu'une quan- tité d'acide sulfureux moindre que celle qui est nécessaire pour réduire l'acide en oxide vert, la liqueur devient d'un brun sale, et que, si l'on verse alors dans la liqueur de la potasse caustique, il se dépose une matière d'un brun rouge, qui peut être un oxide de chrome plus oxidé que l'oxide vert. Ce précipité est soluble dans les acides. L'acide hydrochlorique décompose l'acide chromique ,- de l'eau est formée , du chlore est mis à nu , et de l'oxide de chrome s'unit à une portion d'acide hydrochlorique non dé- composée. Cette réaction de l'acide chromique sur l'acide hy- drochlorique explique comment M. Vauquelin a dissous l'or dans un mélange de ces deux acides. La solution alcoolique d'acide chromique se décompose' assez promptement; la couleur verte qu'elle acquiert annonce que la partie combustible du liquide désoxide l'acide. (Ch.) CHROMIS. {Ichthyol.)XpcfA.iç étoit, chez les Grecs, le nom d'un poisson que nous ne savons à quel genre rapporter. Lin» tiœus l'a donné comme nom spécifique à un de ses Labres, et M. de Lacépède l'a transporté à une Sciène. (Voyez ces mots. ) M. Cuvier vient de l'appliquer à un nouveau genre qu'il a formé aux dépens des spares et des labres de Linnaeus. Ce genre, qtii appartientà la famille desIéiopomcsdclNL Du~ iwéril , présente les caractères suivans : CHR 147 havres et os intermaxillaires protractiles • une seule nageoire dor^ sale^ avec des Jilamens ; dents en velours , aux mâchoires et au pa- lais; ligne latérale interrompue ; catopes souvent prolongés enjîlets ■ point de dents molaires. Les chromis ont le port des labres, dont i!s se distinguent parce que ceux-ci ont les dents maxillaires coniques et dis- posées sur un seul rang, et celles du pharynx cylindriques et mousses, en pavé. Ou les sépare facilement des spares, qui ont des dents molaires arrondies en pavé. Leur estomac forme une sorte de cul-de-sac, sans cœcum. Le PETrr Castagneau : Chromis mediterranea ; Labrus chromis , Linn. Son corps est entièrement d'une couleur noirâtre, ou d'un châtain foncé. On pêche ce poisson , par milliers, dans la merMéditerranée. Rondelet , liv. V , pag. 162, nous apprend que le nom de cas- tagno lui a été donné par les pêcheurs de la côte de Gènes , en raison de sa couleur. Sa chair est peu estimée. Le BoLTi : Chromis nilotica; Labrus niloticus , HasseJq. , Linn. Dents très-petites et échancrées; couleur générale blanchâtre; nageoires dorsale, anale et caudale , nuageuses, à fond gris; des bandes noirâtres et transversales sur le dos; mâchoires d'égale longueur; iris de couleur d'or; opercules écailleuses ; pas de vessie natatoire. On pêche ce poisson dans le Nil, dans les petits canaux qui en dérivent, et dans les flaques d'eau qui subsistent après l'inon- dation. Il se nourrit de plantes et de vers aquatiques ; sa chair est délicate et d'une saveur agréable : aussi passe-t-il pour le meilleur poisson du Nil. Les Egyptiens l'appellent bolti ou bolty; quelques auteurs lui ont donné l'épithète de nuageux. Il atteint jusqu'à deux pieds de longueur. Le Chromis filamenteux : Chromisjilamentosa- Labre filamen- teux, Lacép., III, XVIII, :2. Nageoire dorsale munie de quinze rayons aiguillonnés, garnis chacun d'un filament; ouverture de la bouche en forme de demi-cercle vertical ; quatre ou cinq bandes transversales sur le dos. Trouvé par Commersoa dans le grand golfe de l'Inde. Le Chromis quinze épines: Chromis quindecim aculeata; Labre quinze- épines, Lacép., III, XXV, i. Quinze rayons aiguil- M8 CHR Joiniés à la nageoire (îor5alc ; màeliolresupérieiire plus avancée; opercules anguleuses; six bandes transversales sur le dos et la inique. 11 vient probablement, pense M. de Lacépède , de la mer du Sud , ou du grand golfe de l'Inde. Le Chro.mis de Surinam : Chromis surinamcnsis ; Sparus suri- nameiisis , Bloch , tab. 2jJ , 2. Nageoire caudale en croissant ; teiute générale jaune ; des bandes transversales rouges ; trois taches grandes et noires de chaque côté ; ouverture de la bouche petite; un orifice à chaque narine; écailles lisses et minces; des raies brunes sur les nageoires. Le labrus punctatus et le perça saxatilis , de Cloch , se rap- portent encore à ce genre. (H. C. ) CHROSCIEL. {Ornith.) Voyez Chrokiel. (Ch. D. ) CHRYS-^A. [Bot.) Daléchamps nomme ainsi une espèce de balsamine, impatiens noli me tangcre , de Linnaeus. (J.) CHRYSAETOS (Omith.) , terme grec , qui signilie aigle doré, et que Buffon applique spécialement à son grand aigle, falca ùJirvsaetos , Linn., quoiqu'il ne paroisse différer de l'aigle com- mun,/aZco/u/v-us , Linn., qu'en ce que le premier est un jeune, et le second un individu plus âgé. (Ch. D.) CHRYSALIDE (Entom.) , Aukélie, Pupe, et plus vulg. Fève. On nomme ainsi la nymphe de certains' insectes dont toutes les parties sont resserrées et comme emmaillottées. Dans les papillons, les phalènes et autres lépidoptères, par exemple, toutes les parties de l'insecte parfait, au moment où il quitte La forme de chenille, se trouvent déjà indiquées au dehors, comme dessinées par des compartimens de lame de corne ; c'est ce que les auteurs ont désigné sous le nom de chrysalide otAcci^e. Dans les mouches, les syrphes et la plupart des autres diptères, la larve apode ou le ver, en devenant immobile, se trouve enfermé dans sa peau , qui se dessèche et qui ressemble aux tégumens d'une semence, soit sphérique , soit ovalaire , mais à la surface de laquelle on ne peut distinguer aucune des parties de l'insecte parfait qu'elle contient , comme le petit oiseau est contenu dans la coque calcaire de l'œuf qui le ren- ferme : c'est ce que les naturalistes ont appelé une chrysalide coarctée. Cependant, plus généralement , le nom de chrysalide a été affecté aux nymphes de lépidoptères; ce nom môme, comms CHR î49 celui d'aurélie , qui en est le synonyme , est emprunté de l'éclat TOétalIique , doré ou argenté , qui brille sur l'enveloppe de la uymphe de quelques espèces de papillons de jour. Le mot de pupe lui-même exprimoit , chez les Latins , ces sortes d'images ou de représentations de petites figures hu- maines , de bois , de carton ou de cire , que nous nommons des poupées 5 dont les petites filles faisoient leur amusement, et qu'elles consacroient à Vénus, à l'époque où elles, avoicnfc atteint l'âge de la puberté : Dicite , pontifices, in sacris quiil facit auruni? IVempe hoc quodVenerLdonatce àvirgine pupte. Perse. Sat. II. Ef le nom de chrysalis est employé par Pline , lib. H, cap. aS ', pour indiquer cet état des lépidoptères. Erucœ genus est quœ^rupto corlice cui indu dit ur, fit papilio. Sous cet état de chrysalide, l'insecte reste ordinairement dans un parfait repos; il cesse décroître, ses parties prennent plus de consistance; il éprouve une sorte d'incubation, qui s"abrége proportionnellement à l'élévation de la température des corps environnans. Les chrysalides ne sont pas toujours exposées à l'air libre. Les lépidoptères de chacun des genres et même des espèces qui ont entre eux le plus d'analogie , ont les mêmes habitudes. C'est ainsi , par exemple, que parmi les. papillons de jour, uii, grand nombre, tels que les espèces à chenilles épineuses, ana- logues au paon de jour, aux tortues, se métamorphosent ea s'accrochant , par l'extrémité du corps opposée à la tCdti , à quel- ques fils de soie , de manière que la chrysalide reste suspen- due dans une position renversée et verticale : d'autres, comme les chenilles de quelques chevaliers troyens , des danaides , tel* que le flambé, les papillons du chou, de l'aubépine, ont eu la précaution de se passer en travers une sorte de sangle qui les empêche d'être ballottées.- quelques autres, comme celles - des sphinx, se creusent dans la terre une sorte de tombeau ou de voûte dont elles affermissent les parois en y dégorgeant une e.spèce de vernis imperméable à l'humidité; ou bien , comme l.es. chenilles, de la plupart des bombyccs , elles se filent nu tpcon d'une soie plus ou moins serrée, qui les protège contre î5o CHR la piqûre des însectirodes ou le bec des oiseaux ; ou bien enfin , comme celles des teignes , des lithosies, elles se métamorphosent dans l'espèce d'étui ou de fourreau qui leur servoit de refuge sous leur premier état. Il est facile au zoologiste qui a étudié les métamorphoses des insectes, de reconnoitre , même par la forme de la chrysalide , le genre et l'espèce de l'insecte qui en sortira, comme les ornl'thologistrs classeroient peut-être les œufs des oiseaux par leur forme, leur couleur et les taches dont ils sont marqués. C'est ainsi que les chrysalides de beaucoup de papillons de jour portent sur le dos du corselet une sorte de carène : que la partie correspondante à la tête se bifurque , et que le tout représente une sorte de masque : que les bombyces ont, en général, des chrysalides arrondies, velues dans l'apparent, le disparate ; lisses dans le ver à soie , la lunule, la plupart des phalènes, des teignes. Voyez les articles Métamori'hose, Lé?i- DOPTÈRES , Bombyces , Papillons , etc. (CD.) CHRYSALITE. (Foss.) C'est le nom donné par Mercatus à «ne espèce de corne d'Ammon, dont la surface ressemble à celle d'une chrysalide. Métall. pag. 3ii. Voyez Corne d'Ammon. (D.F.) CHRYSAMMONITES. (Foss.) On a appelé ainsi les cornes d'Ammon qui sont couvertes d'une teinture dorée. VoyczCoi\NES d'Ammon. (D. 1*'.) CHRYSANTfîELLUM. ( Bot.) [Corymbifères , Juss. ; Syngénésie foljygamic superflue, Linn.] Ce genre de plantes, de la famille des synanlhérées, appartient à notre tribu naturelle des hé- lianthées, et doit probablement être rangé dans la section des hélianthées-coréopsidécs. La calathide est radiée; coinposée d'un disque pauciflore, ëqualiflore, régularitlore, androgyniflore, et d'une couronne inultiflore , liguliflore , féminiflore. Le péricline , presque égal aux fleurs du disque , est cylindrique, et fornié de squames subunisériées, accompagnées à leur base externe de quelques braciéoles. Le cliaanihe est garni de squamelles planes: les cypsèlessontbiformes, et sans aigrette ; les unes lyiindracées, sillonnées; les autres comprimées, non dentées sur les arêtes: les fleurs femelles ont la languette courte, linéaire, bidentée. Le Chrysantheixe covcnÉ{ChrYsanf]iellinn procumbens , Vers. -^ CHR ïôi verhesina miitica , Lînn. ) est une plante herbacée, annuelle, qui habite en Amérique les pâturages un peu humides; sa tige est couchée, garnie de feuilles alternes, cunéiformes, partagées en deux ou trois cîivisions , et elle porte des pédoncules alongés, terminés par des calathides solitaires. Ce genre , établi par M. Richard , ne nous est connu que par sa description, qui se trouve dans le Sj'nopsis de M. Fersoon. (H. Cass.) CHRYSANTHÈME (Bot.) , ChrYsantliemum.[ Corymhlfères ^ Juss. ; Sjngénésie polygamie superjl ue , Linn.] Ce genre de plantes, de la famille dessynanthérées, fait partie de notre tribu natu- relle des anthémidées. La calathide est radiée; composée d'un disque muUiflore , ëqualiflore , régularillore , aadrogyniflore , et d'une couronne unisériée, liguliflore, féminiflore. Le péricline est hémisphé- rique, et formé de squames imbriquées, apprimées, coriaces, scarieusessur les bords; le clinanthe est nu et convexe; la cyp- sèle, munie de cinq ou dix côtes, est entièrement dépourvue d'aigrette; les tîeurs radiantes ont la languette ovale-obiongue , étalée, le plus souvent tronquée au sommet. Les botanistes confondoient sous le nom de chrysanthème les espèces à cypsèle non algrettée , et les espèces cà cypsèle surmontée d'une petite aigrette coroniforme. Gsertner n'admet dans le genre Chrysanthème que les espèces sans aigrette, et l'orme avec les autres le genre Pyrethrum , indiqué déjà pas- Haller. Cette distinction , quoique très-légère et purement artificielle, nous semble pouvoir être admise pour faciliter la recherche des espèces, qui sont nombreuses. On peut en outre diviser les vrais chrysanthèmes en deux sous-genres , d'après la couleur des fleurs, en nommantleucauthémes les espèces à cou- ronne blanche au rouge, et chrysanthèmes proprement dits celles à couronne jaune comme le disque. On trouve en France cinq ou six espèces de ce genre qui y croissent naturellement : nous devons nous boi'ner à en faire connoitre deux qu'on ren- contre fréquemment dans les environs de Paris. Le CHaYSANTHÈME LEUCANTHÈME ( Clirysaiithemum leucanthe" mum, Linn.), vulgairement nommé grande marguerite, est une plante herbacée, à racine vivace, très-commune dans les prairies, où elle fleurit en été. Sa tige est dressée, un peu ra- 45i CHR ïrieuse supérieurement, haute d'un à deux pieds , striée, his-i pidule inférieurement ; les feuilles inférieures sont obovales- spatulées , étrécies infcricurement en pétiole, crénelées ; les supérieures sont amplcxicaules, oblongues, obtuses, dentées en scie supérieurement, subpinnatifides inférieurement ; la tige et ses branches sont terminées par de grandes et belles calathides solitaires, <à disque jaune et à couronne blanche. Le Chrysanthème sÉGÉTAL (Chrj'santhemum segetuni, Linn.), est annuel et beaucoup moins commun que le précédent : c'est Tine plante toute glabre et d'un vert glauque, haute d'un pied et demi, à tige dressée, rameuse, cannelée, garnie de feuilles am- plcxicaules, dont lesinférieurcs sont presque pinnatifides, et les supérieures étroites, aiguës, dentées. Les calathides, solitaires à l'extrémité des rameaux, sont presque aussi grandes et aussi belles que dans l'espèce précédente; mais leur coiironne est jaune comme le disque : c'est pourquoi ce chrysanthème porte le nom vulgaire de marguerite dorée. Il peut fournir une tein- ture jaune. (H. Cass.) CHRYSANTHÈME DES INDES. {Bot.) On nomme souvent ainsi , et peut-être avec raison, la superbe plante que M. Des- fontaines appelle anthémis à grandes fleurs, anthémis grandl- Jlora, et qu'il croit différente, spécifiquement et même générr- quement, du vrai c?ir}'sanf/ie?7îum nidicum. Nous croyons au con- traire, commeM. Persoon, que lesdeux plantes sont du même pcnre, peut-être de même espèce, et que les squamelles du clinanthe sont une variation produite par la culture. Nous avons observé cette sorte de monstruosité chez un grand nombre de .synanthérées de tout genre. (H. Cass.) CHRYSANTHÉMOIDES. [Bot.) CommeHn, dans son Horl. amstelod., nommoit ainsi un genre déplante composée, auquel 31 ajoutoit pour épithète le nom d'osteospcvmum , à cause de ses fruits qui sont osseux. Tourncfort et Dillcnius avoient ado;)té ce genre et sa nomenclature ; Linna>us les a suivis , en changeant seulement l'épithète en nom générique, Voye^ QSTÉOSPEHME. (J.) CKRYSANTHEMUM. {Bol.) Si on ouvre divers livres de bo- tanique , on verra que ce nom, qui signifie fleur dorée, a été doîiné à beaucoup de plantes composées de trente genres dif- férens, donjt le pU.s grand nombre se range parmi 1rs radiée^* CHR î«3 Le genre auquel le nom a été conservé, est de cet ordre. (Voyez Chrysanthèjtf.) On sera plus surpris de retrouver le même nom appliqué à des renoncules, à une protéacée et à un staavia , dans les rhamnées. (J.) CHRYSAORA {Arachnoi.) , nom latin du genre Chrysaore, (DeB.) CHRYSAORE (^racJiraod.),Chrj5aom. MM. Pérou et Lesueup ont établi ce genre dans la famille des médusaires , pour un assez grand nombre d'espèces qui ont un estomac composé avec plu' sieurs ouvertures ou bouches, un pédonculeperforé à son centre, des bras parfaitement distincts, non chevelus ; une grande ca- vité aérienne et centrale. Parmi les onze espèces de ce genre nous citerons celles qui ont été vues sur les côtes de la Manche, et dont plusieurs pouri'oient bien n'être que des variétés. Chrysaore Lesueur, C/iiysaoraLeswcur. L'ombrelle, de quinze àvingt centimètres de diamètre, est presque entièrement rousse, avec un cercle blanc au centre, et trente-deux lignes blanches très-étroites, formant seize angles aigus, dont le sommet est dirigé vers Panneau central. Des côtes du Havre. Chrysaore aspilonote, Chrysaora aspilonota. L'ombrelle de sept à huit centimètres, entièrement blanche, avec trente-deux lignes rousses, très-étroites, formant seize angles aigus à son pourtour. Des côtes du Havre. Chrysaore spilhémigone, Chrysaora spilhemigona. L'ombrelle de sept à huit centimètres , d'un gris léger, tout pointillé de brun roux, avec une tache ronde de la même couleur a son centre ; trente-deux lignes, également rousses, formant seize angles aigus à la circonférence. Des côtes du Havre. Chrysaore spilogone, Chrysaora spilogona. L'ombrelle do quinze à vingt centimètres , d'un gris cendré, tout légèrement pointillé de roux, avec une grande tache fauve au centre, et seize autres triangulaires , de même couleur, à la circonfé». rence. Des côtes du Havre. (DeB.) Chrysaore pleurophore, Chrjsaora pleurophora. L'ombrelle de cinq à six centimètres, entièrement blanche, offrant à Pin-t térieur trente-deux vaisseaux ou canaux qui, à chaque con-* traction , présentent Papparence d'autant de côtes arquées e4 Iraiîchantes. Des côtes du Havre, (de B=) i5f CHR CHRYSAORE {Foss.), Chrjsaor. M. Denys de Montfore^ Conch. System., tom. i , pag. 679, donne ce nom à une coquille libre, univalve , cloisonnée, cellulée dans toute sa longueur r droite, conique; à bouche arrondie, horizontale ; à siphon central et à cloisonsunies.il a donné la ligure de celte coquille, pag. 078 de son ouvrage ; et l'on en trouve une autre dans celui de Knorr, (om.II, pi. G Vll,lîg. 4. D'après les figures de ce fossile, qui a été trouvé àHiittenrode et dans la montagne de Sainte - Catherine près de Rouen, il paroît qu'il a les plus grands rapports avec les hélemnites.. Walch , rédacteur du texte qui accompagne les planches de Knorr, l'a regardé comme pouvant appartenir au genre des enlroques, ou à celui des astéries. Quand on sera à portée de vérilierson organisation intérieure, il sera facile de distinguer s'il appartient au genre Bélemnite ou à celui des Enlroqucs.\ oy ez BÉLEMMTES etENCRINKS. (D. F.) CHRYSEIS. [Bot.) [Cinarocéphales, Juss. : SyngcnésiepoWganiie fruslranéc, Linn.JCe nouveau genre de plantes, que nous avons établi dans la famille des synanthérées (Bull. Soc. phiiom. , lévrier ii3i7) , appartient à la tribu naturelle des centauriées. La calathide est radiée; composée d'un disque multiflore, équaliilore, régulariflore, androgyniflore , et d'une couronne ijuisériée, ampliatillore, neutrifiore. Lepéricline, plus court que les fleurs du disque, et ovoi'de, est formé de squames imbriquées, apprimées , coriaces : les extérieures courtes, larges, ovales, sphacélées au sommet; les intérieures longues, élroiies, surmontées d'un appendice lâche, scarieux, ovale- îicuminé.Le clinanlhc est hérissé de fimbrilles laminées, mem- braneuses, subulées : la cypsèie est couverte de longs poils sojeuxapprimés. L'aigrette, un peu plus longue que la cypsèie, est composée de squamellules imbriquées, muUisériées, lami- nées-paléiformes, non barbellées, mais denticulées ou fran- gées sur les bords et au sommet: les squamellules extérieures courtes, étroites , linéaires ; les intérieures longues, larges, siihspaUilces. Il n'y a point de petite aigrette intérieure. La torolle des fleurs neutri:s est très-longue et très-large, à limbe amplilié, obconique, membraneux, multidenté. La CuRTSKiDE OBOiiANTE [Ckiyseis odorata, H. Cass. ; Ccn'aiivca ambcrhoi; Lnm.) a été décrite dans le septième volume de ce CHR ^55 Dictionnaire, sous le nom de Centauridm suaveolens: nous y renvoyons nos lecteurs. Nos quatre nouveaux genres Chiyseis , Cyanopsis , Goniocau- lon et Volularia, forment, dans la tribu des centauriées, un petit groupe très-naturel, et bien distinct par l'aigrette , dont les squamellules sont paléiformes, non barbellées, et ne recè- lent point au milieu d'elles une petite aigrette intérieure. Nous ne pensons pas cependant qu'il convienne de réunir ces quatre genres en un seul. Dans le cyanopsis, les squames du péricline sont surmontées d'un appendice spiniforme ; et l'o- vaire, glabriuscule, est muni de dix <à douze côtes régulières, séparées par des sillons ridés transversalement. Dans le gorifo- canlon, la calathide est composée de quatre à six fleurs herma- phrodites, sans fleurs neutres. Dans le volutaria, la corolle des (leurs hermaphrodites a ses lobes roulés en dedans, du haut en bas, en forme de volute, et celle des fleurs neutres a son limbe divisé jusqu'à la base en trois ou quatre longues lanières liguliformes. Si l'on se décidoit à réunir les quatre genres, il faudroit au moins les conserver comme sous-genres. (H. Cass.) CHRYSELECTRE(Mm.), Chryselectrum, Pline. Ce nom, qui signifie en grec électre doré , étoit donné par les anciens à une pierre jaune assez semblable à de l'ambre. Quelques auteurs présument que c'est l'hyacinthe. (B.) CHllYSÉNE(/îo/:.) , nom fraiiçois du chrjsanlhemii m. {H. Cass.) CHRYSEUS. {Mamm.) Oppien parle de cet animal comme d'une espèce de loup qui habite l'Asie mineure, et qui se dis- tingue par un pelage doré. Il est plus grand que le loup com- mun, et sa force est extrême ; il se cache dans des terriers, etc. On a cru reconnoitre le chacal , canis ciureus , à ces divers traits. (F. C.) CHRYSIDES (Enfoi-n.), nom d'une famille d'insectes hymé- noptères, qui ne comprend, dans la Zoologie analylique, que le genre anomal des chrysides, lequel diffère en elfet de tous les autres hyménoptères par des caractères très-tranchés que nous allons rappeler ici : Des uroprestes , telles que les tenthrédes, qui ont l'abdomen sessile, tandis que les chrysides l'ont pédicule ; des mellites , qui ont la lèvre inférieure plus longue qiue les mandibules , et iSS CHR formant une sorte de langue ou de suçoir > et de tous les autre» hyménoptères, tels que les guêpes, lessphex, les ichneuuions,, les crabrons, les cynips, les fourmis, etc., par la disposition, singulière des anneaux de l'abdomen, qui sont conc4VCS en- dessous, et qui peuvent se rouler en boule, comme le corps des tatous et des cloportes, que l'on a nommés aussi armadilles. Deux genres forment cette famille, et le premier ne cou<- prend encore qu'une seule espèce. C'est celui que M. Latreille a nommé parnopcs , appelé auparavant chryside couleur de chair, dont les anneaux du ventre ne sont pas inégaux en grosseur, comme ceux du Chrvside. Chryside ou Guêpe dorée, CJnysis , genre d'insectes hymé- noptères , formant à eux seuls une petite famille à laquelle nous avons conservé ce nom dans la Zoologie analytique : M. Latreille les a appelés chrysidides, et M. Pelletier Saint- Fargeau , les porte-tuyaux. Il est facile de distinguer les chrysides de tous les autres hy- ménoptères dont l'abdomen est pédicule, par la forme parti- culière des anneaux qui le composent. En effet, chacune dçs articulations est convexe, cornée, le plus souvent à reflets métalliques en-dessus, concave et molle en-dessous, et pouvant se rouler en une sorte de boule. En outre, ainsi que le fait remarquer M. Jurine, les antennes sont brisées, en fuseau , et les ailes supérieures ne sont jamais doublées sur leur loi;- gueur. Le même auteur compare ces insectes aux colibris, à cause des riches couleurs dont la nature s'est plu à les embellir. Oa ae connoit pas encore leurs mreurs ; cependant on présume que les larves, vivent en parasites, soit de la nourriture que d'autres hyménoptères apportent et déposent auprès de leur3 e-Mjfs, soit même des larves qui éclosent de ces œufs. Sous l'état parfait, ces insectes sont d'une vivacité extrême : on les observe dans les lieux les plus exposés à l'ardeur du soleil, sur leurs troncs dfs vieux arbres, sur les murailles, dans les sablières et les terrains crayeux et argileux. Leurs antennes sont continuellement en mouvement, comme celles des splièges et des ichueuuiojis, quoique beaucoup plus courtes. Quand on las saisit, ils se roulent en boule , comme certains cloportes qu ^iomérides, et ils restent immobiles. CîIR ih Ce gt'nre comprend plus de trente espèces, qui se Irouv» ni aux environs de l'aris. II a été observé, bien décrit cl figuré par M. Pelletier-Saint-Fargeau, dans le tome VII des Annales du Muséum d'Histoire naturelle. Les principales espèces sont les suivantes, dont nous allons transcrire les caractères, d'a- près l'ouvrage de Fabricius. CiinYSiDE ENFLAMMÉE; Ckrysis ignitu, Geoff., tom. II, n." 20, pag. 382. Tête, devant du corselet, dessous de l'abdomen, d'un vert doré ; le dessus du ventre d'un rouge doré. Chryside brillante ; Chrysis fulgida. Verte ; à corselet; pre- mier anneau de l'abdomen bleu , les autres dorés. CnaYSiDE DORÉE; Chrysis aurata. Corselet vert; abdomea doré. Chryside royale ; Chrysis regia. Corselet bleu ; abdomea doré. (C. D.) CHRYSIPPEA. (Bot.) Daléchamps dit que plusieurs per- sonnes regardent la plante nommée ainsi par Pline, comme la même que la grande scrophulairc. (J.) CHRYSIS. (Bot.) Reneauhne, au commencement du dix- septième siècle, nommoit ainsi le grand soleil, helianthus an- nuus. (J.) CHRYSITE [Min) , nom que les anciens donnoient à làpierre. de touche, à cause de l'usage que l'on en l'ait pour essayer l'or. (B.) CHRYSITE DU CAP {Bot.), Chrysitrix capcnsis , Linn.5 lU, gen., tab. 842. Plante du cap de Bonne-Espérance, la seule espèce du genre Chrysite , de la famille des cypéracées , de lapo- lygamie dioécie de Linnaeus. Elle offre pour caractère une fleur écailleuse, ovale, comprimée, accompagnée en-dessous d'une écaille en forme despathe, coriace, concave, moins longue que la fleur; une enveloppe calicinalc , composée de plusieurs bulles bivalves, lancéolées, cartilagineuses, fortement imbri- quées, et formant un paquet serré ; un faisceau de paillettes nombreuses, sétacées, contenues dans l'enveloppe calicinale ; des étamines situées entre chaque paillette ; les filamejis capil- laires ; les anthères linéaires, adnées aux filamejis ; un ovaire oblong, chargé d'un style court, et de trois stigmates alongés, aigus; le fruit n'est pas connu. Le pistil avorte dans plusieurs tieurs. t5s CHR Les feuilles sont étroites, en forme de lame d'ëpée, glabres, s'engaînant à leur base, comme celles des iris; enveloppant une hampe nue, comprimée, terminée en pointe, s'ouvrant latéralement un pouce au-dessous du sommet, pour donner passage à une fleur sessile, d'un roux brun. (Poir.) CHRYSlTlS.(J5ùf.) Un desstœchas citrins, gnaphalium orien- tale , étoit ainsi nommé par Pline et Dioscoride. La même plante, et quelques-unes de ses congénères, portoient aussi le nom de chrysocome , ainsi que j)\us\euvs elyclirjsum de Willde- now; et suivant Mentzel, le chrysospermum des Grecs estsyno- nyme du chrjsocome. (J.) CHRYSOBALANOS. {Bot.) Ce nom, adopté par Linnaeus pour désigner l'icaque d'Amérique, étoit anciennement donné par Galien à la muscade à fruit rond , suivant quelques auteurs. (J.) CHRYSOBALANUS. (Bot.) Voyez Icaquiêr. ( Poir.) CHRYSOBATE(Min..), nom grec qui signifie buisson d'or, et que l'on a appliqué à une végétation d'or opérée par le feu.(B.) CHRYSOBERIL. ( Min. ) Werner applique ce nom à la subs- tance que M. Haiiy a nommée Cymophane. (Voyez ce mot.) De la Métherie donne aussi ce nom à une variété de topaze d'un Jaune pâle. (B.) CHRYSOCALIS (Bot.) , un des anciens noms de la matri- caire, cité dans l'ouvrage de Dioscoride. (H. Cass.) CHRYSOCARPOS {Bol.), nom, cité par Daléchamps, du lierre à feuilles non lobées, hedera poetica , de C. Bauhin et de Tournefort. (J.) CHRYSOCHLORE {Mamm.) , Chrrsochloris , Lacép. Ce genre a été fondé sur un seul animal , qui se rapproche des taupes par son genre de vie , mais qui s'en éloigne à plu- sieurs autres égards, et principalement par les dents. La mâ- choire supérieure a deux incisives fortes et aigué's; linférieure en a quatre, deux semblables à celles d'en -haut, et qui leur correspondent, et deux antres très-petites, placées entre les pre- mières et qui ne sont d'aucune utilité. Les molaires sont au jiombre de neuf à la mâchoire d'en-haut: les trois premières tfont à une seule pointe et se ressemblent; les six autres sont Inberculeuses.Leur forme générale est un triangle dont chaque angle a un tubercule ; l'angle le plus aigu est en dehors de la CHR iSg mâchoire , et à sa base naît un tubercule isolé et assez fort. La dernière de ces dents, beaucoup plus petite que les autres , ne présente qu'une lame mince, dans laquelle cependant on retrouve la forme générale des autres molaires. La mâchoire inférieure n'a que huit molaires : les trois premières sont aussi à une seule pointe, et les cinq autres ont, comme celles d'en-haut, une forme triangulaire avec des tubercules ; mais elles sont plus minces, et l'angle aigu est en dehors. Toutes ces dents sont séparées par un intervalle égal à leur épaisseur, et c'est dans le vide que laissent entre elles les dents d'une mâchoire, que viennent se placer les dents de l'autre mâ- choire, lorsque la bouche se ferme. Jusqu'à présent, c'est le seul exemple que nous ayons de dents opposées parleurs faces antérieures et postérieures. Les doigts des pieds de devant sont au nombre de trois, et l'externe , enveloppé tout entier dans un ongle fouisseur, est d'une grosseur monstrueuse. Les pieds de derrière ont cinq doigts, et l'extérieur est le plus court. Il n'y a point de queue; l'oreille manque de conque externe, et l'on n'aper- çoit ni les yeux ni les mamelles , suivant Séba , qui dit aussi que les narines sont situées à la partie antérieure du museau, comme dans les pourceaux. Les autres parties de l'organisation n'ont point été décrites. La Chrysochlore du Cap ( Talpa asialica, Linn. ; Brovvn, pî. 45) est plus petite que la taupe commune, mais elle a les mêmes formes et à peu prés la même pliysionomie. Elle vit aussi sous terre, dans des terriers dont on ne connoît pas la disposition, mais qu'elle se ci-euse au moyen de ses pieds de devant, armés d'ongles très-épais, dont la force est encore soutenue par un os particulier qui se trouve dans le bras, sous le cubitus. Mais , ce qui seul distingueroit cet animal de fous les autres mammifères, c'est le brillant de son pelage, qui présente des reflets métalliques d'un vert changeant eu couleur rouge de bronze ou jaune d'or, et qui rappelle lé- clatant plumage des colibris. La femelle , suivant Séba , ne diffère du mâle que par les poils du museau et de la tête qui sont plus courts et plus jaunâtres, et par ceux du ventre qui présentent des reflets plus riches. C'est celte couleur dorée ^ui a valu au genre le nom qu'il a reçu, ^ • à6e CHR La chrysoclilore vit au cap de Bonne-Espérance ; Séba l'a-i- Voit indiquée comme originaire de Sibérie , et cette erreur avoit été partagée par Buffon et par Linnaeus. C'est Brown, dans ses Illustrations de Zoologie , qui a fait connoître la vé- ritable patrie de cet animal, dont notre Cabinet aujourd'hui possède plusieurs individus. La Taupe rouge : Talpa ruhra , Linn. ; Séba , t. I, tab. 02 , fig. 2. On ne connoît cette espèce que parla description et la figure qu'en a données Séba ; aussi ce n'est que par la ressem- blance de ses pattes avec celles de la chrvsochlore qu'on la place dans ce genre. A la vérité, Séba dit que cette taupe n'a que quatre doigts aux pieds de derrière ; mais, comme il n'eu donne aussi que quatre à sa taupe de Sibérie, à laquelle il compare sa taupe rouge, il est vraisemblable qu'il n'aura pas plus aperçu dans l'une que dans l'autre le doigt externe, qui est très-petit. Cette espèce a une queue, à en juger par sa figure. Voici, au reste , la description que Séba en donne : « Cette taupe est d'un rouge tirant sur le cendré-clair; « elle ressemble beaucoup à la taupe commune , sinon que « ses pieds de devant sont faits autrement , fendus seulement ^ en trois doigts, dont le premier est muni d'un ongle très- « grand , long , pointu , un peu recourbé. Le doigt du milieu « est plus petit , de même que son ongle ; le troisième est très- « petit. Les pieds de derrière se fendent en quatre doigts , « armés d'ongles presque égaux. ^ (F. C.) CHRYSOCOLLE. {Min.) Ce nom, qui signifie colle d'or, a été donné par les'anciens aune substance verte et sablonneuse qu'ils employoient à souder l'or , comme nous le faisons avec le borax. Quelques naturalistes anciens donnoient aussi ce nom au borax et au cuivre carbonate, vulgairement vert detiiontagne* Werner a appliqué le nom de chrysocolle à une variété de- Cuivre malachite. Voyez ce mot. (B.) CHRYSOCOME(£oi.), Chrjsocoma. [Corj'mliJeres,Juss. ;S>'ii- génésie polj garnie égale , Linn.] Ce genre de plantes, de la famille des synanthérées, appartient à notre tribu naturelle des astérées, dans laquelle il faut le placer auprès des ûsfer et des solidago. Lacalathide est pluriflore, équaliflore, régulariflore, andro- Jyniflore. Lepéricline est hémisphérique ou ovoïde j formé de CHR 161 squames imbrîquëes, oblongii es. Le clinanthe est alvéolé. La cypsèîe porte une aigrette de squamellules filiformes, barbel- lulées. Les chrysocomes, comme l'a fort bien remarqué M. Decaii- dolle, ont beaucoup de rapports avec les ptéroiiies, que nous rangeons aussi dans notre tribu des astérécs ; et elles ne dif- fèrent des asters et des solidages que par l'absence de la cou- ronne. Ce sont des plantes herbacées ou suffrutescentes , à calathides composées de fleurs jaunes, et le plus souvent dis- posées en un corynibe terminal. Les botanistes en ont décrit une vingtaine d'esj)èces ^ dont la. plupart habitent le cap de Bonne-Espérance, quelques-unes la Nouvelle-Hollande ; on en rencontre peu en Europe, encore moins en Amérique. Nous -décrirons celle qui croit dans notre patrie. La Chiiy50come liniere {Chrysocoma linosjris , Linn.) estime plante herbacée , glabre , à racine vivace , dont les tiges , hautes d'un pied et demi, simples inférieurement, rameuses et pani- culées supérieurement , sont grêles, striées, et entièrement garnies de feuilles nombreuses, éparses , très-étroites, linéai- res, aiguës; les calathides, disposées en corymbe terminal, et composées de fleurs jaunes , ont le péricline l'orme de squames linéaires, aiguës, un peu lâches. On trouve cette espèce sur les montagnes arides, non loin de Paris, à Marcoussis, Manies , Vernoii , Fontainebleau , ainsi que dans nos provinces méri- dional es et tempérées ; mais , selon M. Decandolle , elle manque dans tout l'ouest de la France. (H. Cass.) CHRYSOGASTRE. (Entom.) M. Meigen a donné ce nom, qui sigriitie ventre doré, à un genre de diptères qui comprend le syrphe des cimetières et le syrphe métallique, que M. Fa- bricius a décrits sous le nom d'érystales , d'après M. Latreille. Voyez SvRPHE. (C. D.) CHRYSOGONUM (Bot.) [Corymhifêres , Juss. ; Sj'naénésie poljgnnie nécessaire , Linn.] Ce genre de plantes, delà famille des synanthérées, appartient à notre tribu naturelle desliélian- thées, et très-probablement à la section des héliauthécs-mil- lériées. La calathide est radiée ; composée d'un disque pluriflore , équaliflore, régularitlore , masculiflore , et d'une couronne unisériéc , quinquéflore, liguliflore, féminiûore. Le péricline, 9. II iG2 CHR presque égal aux fleurs radiantes, est formé de cinq squame» unisériées, égales, étalées, foliacées, lancéolées. Le clinanthe est plane, garni de squamelles dissemblables: celles du disque largement linéaires, obtuses, concaves, en nombre égal à celui des fleurs ; celles de la couronne en nombre triple de celui des fleurs, chaque ovaire se trouvant entouré de trois squa- melles, dont lextérieure est très-grande, obovée, cochléa- riforme, demi-enveloppante, et les deux autres analogues aux squamelles du disque. L'ovaire des fleurs mâles est semi- avorté : celui des fleurs femelles est obovale, comprimé sur les deux faces antérieure et postérieure ; celle-ci convexe, l'autre concave; muni de cinq côtes peu prononcées. L'aigrette est courte , coroniforme , dimidiée-postérieure , membraneuse, dcnticulée en son bord postérieur. La languette de la corolle des fleurs femelles est ovale, tridentée au sommet. Ce genre, que nous décrivons d'après Gaertner, a été établi par Linnaeus, et il nous paroît avoir des rapports avec le par- thenium. On n'en connoit qu'une espèce, Le Chrysogone DE Virginie , Chrysogonum virginianum, L. Il habite les lieux montueux de la Virginie et de la Caroline. C'est une plante herbacée , velue , à feuilles opposées , longue- ment péliolées, et à calathides solitaires, souvent terminales , composées de fleurs jaunes. M. Persoon pense qu'on devroit la nommer chiysogonium plutôt que chrysogonum , pour se conformer à l'étymologie. (H. Cass.) CHRYSOLACHANUM {Bot.), un des noms grecs donnés, suivant Dodoens, àla follette , ou arroche des jardins potagers, atriplexhortensis. Il ajoute que quelques personnes croyoient que cette plante des Grecs étoit l'espèce d'anserine que nous nommons maintenant chenopodium bonus Henricus , le bon Henri. S'il faut en croire Ruellius, cité par C. Bauhin , c'est la lampvine , lampsana communis , que Pline a désignée sous le même nom. (J.) CHRYSOLE (Conc/i.) , Chrisolus. C'est un des genres nom- breux étîîblis par M. Denys de Monfort parmi les coquilles microscopiques, et qui reniérme les espèces de nautiles un peu carénées, dont l'ouverture triangulaire tst élargie et fermée par un diaphragme bombé , sans trous ni siphons , mais crénelé coutre ie tour de spire. L'espèce qui lui sert de type, et que CHR i65 M.DenysdeMontrortnommele chrysole perlé, est figurée dans Van-Fichtel, Test, microscup., p. 107, tab. ly, fig. g, h, j, sous le nom de naittilus crepidula. C'est une très-petiie coquille d'environ deux tiers de ligne de diamètre , ovale-alonf'ée pellucide , rose dans l'état de vie , et d'un blanc de perle après la mort. On la trouve sur les rivages de la Méditerranée, près de Livourne. (De B.) CHR'^'SOLITHE. [Min.) Ce nom a été donné Indistinctement par les minéralogistes et les joailliers , à des substances bien différentes. Ronié-Delisie l'a appliqué à une variété de chaux phosphatée. Werner n'admet que celle des volcans, déjà bien connue et qui diffère de toutes les pierres gemmes que l'on appeloit chrysolilhes. Il donne spécialement ce nom aux variétés qui se présentent sous forme régulière, et appelle oUvine la matière vitreuse, d'un jaune olivâtre, que l'on rencontre en masses irrégulières d'un volume considérable, ou sous forme de petits grains disséminés dans le basalte ou la lave. M. Hauy a réuni ces deux substances sous la dénomination de Péridoi. Voyez ce mot. Chrysouthe du Cap. Voyez Prehnite. Chrysolithe orientale. Voyez Cymophane. Chrysolithe DU Brésil. Voyez Cymophane. Chrysolithe ordinaire. Voyez Chaux phosphatée, Chrysolithe des volcans. Voyez Péridot. Chrysolithe du Vésuve. Voyez Idocrase. Chrysolithe de Saxe. Voyez Topaze. Chrysolithe oESiEÉRiE.Voyez Aigue-marine et Èmeraude.(B.) CHRYSOMALLUM (Bo^), Cluysomallum , Pet. Th., Cen. Madag.^ n° 26. Arbrisseau d'un port élégant, observé par M. du Petit-Thouars à l'île de Madagascar. Ses Teuilles sont verticil- lées, à trois ou cinq folioles; les fleurs disposées en corymbes dichotomes, situés un peu au-dessus de Paisselle des feuilles. Ce genre, borné à une seule espèce, appartient à la famille des verbénacées , à la tétrandrie monogj'nie de Linngeus. Ses fleurs offrent un calice d'une seule pièce, urcéolé, à cimr dents; une corolle tubuleuse, irréguHère, recourbée, cou- verte de poils soyeux; le limbe étalé, à cinq découpures; quatre étamines plus longues que la corolle; un style de la ï64 CHR longueur des étamines; un stigmate double; un drupe ovale, accompagné du calice persistant, contenant un noyau osseux à quatre loges ; une semence dans chaque loge. Cette plante paroit avoir été confondue avec les hignonia. Son nom est composé de deux mots grecs, xP^çoç, d'or , et [ji^aû^oç, toison, à cause du duvet soyeux et roussàtre dont la corolle est revt'tue en dehors. (Pom.) CHRYSOMELA. {Bot.) C'est une des trois variétés de fruits du cognassier, cydonia, citées par Daléchamps, d'après Colu- melic. (J.) CHRYSOMÉLANE (TchlliYol.) , nom donné par Plumier à un poisson des eaux de l'Amérique équinoxiale, et que M. de Lacépède rapporte au genre des spares. Ce mot, tiré du grec, signifie nuancé d'or et de noir. (H. C.) CHRYSOMÈLE {Entom.) , Chrysomela. On désigne sous ce nom un genre nombreux d'insectes coléoptères , qui ont quatre articles à tous les tarses, les antennes filiformes, gre- nues, et que nous rangeons à la tête de la famille des her- bivores ou phytophages. Ce nom de chrysomèle est emprunté des Grecs, ^pvcrc /ji}i?^ov ^ et signifioitune boule d'or , et par suite une orange : il paroit avoir été employé d'abord parMoufet, qui a figuré l'espèce la plus commune sous le nom que lui donnoit Eustathius, qui est ypv(roy.»XoXûv&yi, ce qui signifie scarabé doré. Linnœus , qui a formé ce genre, y avoit compris d'abord la plupart des espèces qui composent maintenant la famille nombreuse des coléoptères-tétramérés herbivores. Geoffroy le circonscrivit, en séparant les criocères, les galéruques, les altises , les lupères ; Fabricius, Olivier, Laichart , Paykull , Latreille , y trouvèrent ensuite des genres très-naturels : ce- pendant, il faut l'avouer, Linnœus avoit parfaitement rap- proché les insectes qui font l'objet de cet article. Les chrysomèles ont le corps ai-rondi , lisse , convexe en- dessus, légèrement aplati en-dessous ; quatre articles à tous les tarses, qui sont garnis de pelotes en-dessous, ayant l'aA^anl- dernier article partagé en deux lobes; les antennes , quoique filiformes, sont grenues et à articles distincts, grossissant in- sensiblement, insérées au-devant des yeux, et distantes l'une de l'autre. Leur corselet , en général , de la largeur des CHR "^es ^lytres , est plus large que long , avec une sorte de rebord ou de marge épaissie. Les élytres recouvrent l'abdomen et l'enveloppent latéralement; elles sont coriaces, très-solides, souvent soudées , et alors il n'y a pas d'ailes membraneuses. Le dessus du corps est toujours brillant , ou luisant et poli ;_ les couleurs métalliques, bleue, violette, rouge et jaune, sont les plus ordinaires. Les chrysomèles, sous l'état parfait, comme sous la forme de larves , se nourrissent de feuilles de végétaux ; lorsqu'on. les saisit, la plupart retirent leurs membres sous le corps, et se laissent ainsi précipiter sans faire le moindre mouve- ment ; quelquefois elles laissent échapper de leurs articulations , surtout de celles des cuisses, des jambes et du corselet, une humeur colorée ou odorante qui paroit destinée à dégoûter les oiseaux, dont elles deviennent cependant fort souvent la proie. Leurs larves , dont plusieurs vivent en famille , comme on peut l'observer sur celle du peuplier, ont le corps alongé , et les pattes écailleuses , rapprochées de la tête , écartées les unes des autres à angle droit. Leur corps est souvent muni (le verrues ou de tubercules, par lesquels l'animal, au moment où il croit qu'un danger le menace , laisse exhaler une humeur transparente ou laiteuse , d'une odeur acide on vireuse , qui s'évapore lentement, et que l'animal' resorbe quand il a lieu de croire que le péril a cessé. La plupart se transforment à l'air libre, et se fixent par l'anus sur les branches ou sur les feuilles, comme les larves des coc- cinelles ; quelques-unes cependant ne se changent en nymphes que sous la terre, dans laquelle elles s'enfoncent quand elles ont acquis tout leur développement : mais ces nymphes offrent cette particularité, parmi celles des coléoptères, que la peau de la larve se dessèche et recouvre la nymphe , comme dans les diptères. On verra, à l'article Phytophages, qu'il est facile de dis- tinguer au premier coup d'oeil le genre des chrysomèles , qui ont le corps arrondi, demi-sphérique , ou légèrement ovale et aplati en-dessous, et les antennes grossissant insensible- ment à l'extrémité, d'avec la plupart des genres dont les noms suivent, qui ont le corps alongé, souvent arrondi, et 356 CHR les antennes filiformes , tels que les donacies , les crlocèrcs, les hispes,leslupères, les galtruques, lesaltises, les gribouris , les clytrt's et les alurnes; les chrysomèles sont ensuite facile- ment distinguées des érotyles qui ont l'extrémité grossie de l'antenne légèrement aplatie, d es hélodcs dont les élytres ne sont pas bombées , et des cassides dont le corselet recouvre la tête. Ce genre comprend de très-belles espèces. Nous allons in- diquer les plus communes aux environs de Paris , et celles qui sont les plus remarquables par les couleurs. Chrysomèle TÉNÉBRiOiv ; Chrjsomela tenehricosa. C'est la chrysomèle à un seul étui de Geoffroy, n.° 39. Noire, sans ailes, à antennes et pattes violettes. Linnaeus avoit d'abord décrit cet insecte parmi les téné* irions. Il varie beaucoup pour la grosseur, et en général les mâles sont plus petits. La larve , qui est très-grosse , très- vorace, ressemble un peu à celles des scarabées : mais elle est d'une teinte noire, A'iolette ou cuivreuse. Elle se trouve sur Jes gazons, principalement sur le caille-lait. Chrysomèle du gramen ; Chrysomela graminis. Entièrement d'un vert brillant, cuivré et bleuâtre : le grand vertubleu, Geoffroy , n.° 10. Cet insecte a été nommé ainsi, parce qu'il est d'ime belle couleur verte , glacée de bleu ; quand on l'examine à la loupe, on remarque que ses élytres, quoique très-brillantes, sont finement polntiliées de creux enfoncés, ce qui en aug- inente beaucoup la surface et l'éclat. Quoiqu'on le nomme du gramen , on le trouve principalement dans les lieux aqua- tiques, sur les menthes, les m.irrubes, les lamiers et autres plantes arom) CHURI (Ornith.)., un des noms sous lesquels est connue au .Paraguay l'autruche de Magellan, ou nandu, struthio rhea, Linn. i^Cii. D.) CHURIGATU. (Ornith.) Les Burattes appellent ainsi une espèce d'engoulevent. (Ch, D.) CHURLES (Bot.), Churli. Dodoens rapporte , d'aprép RueUius , qu'aux environs de Soissons on tiroit de .terre la bulbe d'une espèce d'ornithogale , que l'on noœmoit churies, et que les pauvres habitans mangeoient comme des chàtai-^nes dans les temps de disette. Cette bulbe étoit également agréable aux enfans. On a dit encore que dans la Picardie la racine de la gesse tubéreuse , lathyrus tuberosus, étoit nommée chourLç», et servoit pareillement de nourriture. (J.) ^ CHURN-OWL (Ornith.), nom de l'engQijlevent, caprimul- g-(/s ewroptcus, Linn., dans l'Yorck-SJiire. (Ch.D.) CHURRINCHE (Ornith.), nom que l'on donne, à Buenos- Ayres, au gobe-mouche huppé de la rivière des Amazones, cl^ Buffon, muscicapa coronata , Linn. (Ci:. D.) '.■.',[ CHURÏAL (Bot.), nom arabe de l'avoine, suivant Dalé- champs. (J. ) ^ CHURUMAYA. (£of.) Espèce de poivre duPçrou, nommée piper churumaja par les auteurs de la Flore de ce pays, qui l'ont décrite et figurée vol. I, pag. 35, t. 58. (J.) CHURZETA (Bot.) , nom africain du chrjsanlhemum , suivaM RueUius et Mentzel. (J.) CHUSITE. (Min.) C'est un minéral que Saussure a trouvé dans les cavités des porphyres des environs de Limbgurg. i8o CHY Il est jaunâtre ou verdàtre . et translucide-, sa cassiire est tantôt parfaitement unie et d'un éclat gras, tantôt grenue; il est tendre et assez friiible ; il se fond facilenient en un émail blanc-jaunâtre translucide, et renfermant quelques bulles. Il se dissout entièrement et sans effervescence dans les acides. Saussure a trouvé la variété grenue , tapissant les cloisons rougeâtres d'une argilollte des Deux-Emmes , en Suisse. (De Saussure , J. de Ph. de 1794, t. I, p. ô/jo.) M. Brard regarde cette substance, ainsi que la limbilite , comme des variétés de péridot altéré. Voyez Pi^ridot. (B. ) CHUTASLIUM [Bot.), nom péruvien du nunnezliaria de la Flore du Pérou , genre nouveau de palmier à tige basse, à feuillage fourchu, dont les divisions sont dentelées d'un côté. Ses fleurs ont l'odeur de la racine d'iris. (J.) CHUTE. (C/ms5e.) Ce mot désigne les lieux où les canards et les bécasses s'abattent ordinairement à l'entrée de la nuit, et où les chasseurs construisent une loge pour les attendre. (Ch. D.) CHU-TSE (JSo^) , nom chinois du bambou, mentionné dans l'Abrégé de PHistoire générale des Voyages. (J.) • CHUTUN. ( Orniih.) On appelle ainsi , chez les Kalmouks, la demoiselle de Numidie, ardea virgo , Linn. ( Ch. D.) CHU VA. ( Mamm.) C'est le nom qu'on donne , sur le fleuve des Amazones, suivant M. de Humboldt, à Vateles marglnatus de M. Geoffroy. (F. C.) • CHUXTAID (Bot. ), nom arabe de l'ananas, suivant Dalé- çhamps. (J.) CHU Y (Ornith.) , nom que Pon donne , au Brésil , à Poiseau que Buffon a décrit sous celui deguirnégat , emheriza brasiliensis, Linn. (Ch.D.) CUWEDER. {Ornitli.) En Bretagne on nomme aicsi Palouette commune, alauda arvsiisis, Linn. (Ch.D.) CHWOSTCH. (Bol.) On donne ce nom, en Russie, à la prêle des champs , equisetum arvense , Linn. ( Lem. ) CHYCALLE. [Ichthjol.) -V'dbhé Bonnaterre indique, sous jc.e nom , une espèce de poisson des rivières de Norwége, qu'il rapporte avec doute au genre Salmouc. (H.C.) . CHYEH. '{Bot.) Voyez Chevbeh. ( J. ) CHYLE. {Ph;ysioL) Le chyle est un fluide blanchâtre ayant CHY '^^ l'apparence du lait, l'ofleur du sperme et une saveur douce ; il se sépare du chyme dans les premiei-s intestins, et il est absorbé par les vaisseaux qui le conduisent dans les veines pour réparer les pertes du sang. Voyez Chyme, Circulation, Sang, etc. CF. C.) CHYLE. (Cliim.) Les alimens, une fols convertis en Chyme (voyez ce mot) dans l'estomac des animaux des classes supé- rieures, passent dans lïntestin grêle, où en se mêlant au suc pencréalique et à la bile , ils acquièrent de nouvelles propriété. Les changemens qu'ils éprouvent alors ont pour but de mettre le cliyme dans le cas de céder aux petits vaisseaux lympha- tiques, qui sont contenus en nombre considérable dans la jnembrane de l'intestin, la partie de matière destinée à la nutrition de l'animal. Quant à la portion du chyme qui ne concourt point à cette fonction, elle passe dans le gros intestin, d'où elle (;st ensuite expulsée à l'état d'excrémens solides et gazeux. Si nous cherchons à observer la partie de l'ali- jnent destinée à la nutrition, sous la forme la plus voisine de celle où elle exisloit d'ans le chyme, nous verrons que c'est sous la forme d'un liquide, que les physiologistes ont appelé ^ chyle, lequel peut être extrait des vaisseaux chylifères, des glandes mésentériques et du canal thoracique ; mais nous n'assurerons pas que le chyle ne contienne point, en outre de la matière nutritive du chyme , d'autressubstances,quisetrou- voient dans les vaisseaux lymphatiques et le canal thoracique, au moment où cette matière nutritive y a été portée. M. Vauquelin a examiné, en iSii, le chyle d'un cheval entier, âgé de quatre ans, ayant Tappareuce d'une bonne siinté, quoiqu'il présentât quelques symptômes de morve. Ce cheval fut tué après avoir abondamment mangé du foin et de l'avoine : quand il eut été ouvert , on fit la ligature du canal thoracique, près de son insertion à l'axillaii'e droite ; puis ,^ ayant pratiqué deux ouvertures, l'une vers le milieu du canal thoracique, et l'autre à l'une des branches sous-lombaires , l'on obtiait un chyle rougeàtre par la première, et un chyle blanc par la seconde. Ces deux chyles furent examinés quelques heures après leur extraction. Examen du chjle l^anc. Il avoit l'aspect du lait; il contenoit un caillot blanc et opa(][uc. Le liquide fut srparé du caillot : il ^" CIIY étoit alcalin; la chaleur, les acides, Talcool le coaguloicnf: le coagulum éloit de véritable albumine, retenant un corps gras , que M. Vauquelin considère comme étant analogue à la partie grasse du cerveau , parce que, comme elle, il est inso- luble dans la potasse, et colore en jaune verdàti'e l'alcool bouillant avec lequel on traite le chyle. Le caillot, pressé au milieu de l'eau, afin d'en séparer tout ce qu'il])Ouvoit contenir desoluble dans ce liquide, se réduisit h une substancemembraiieuse, légèrement élastique, quipré- sentoil un tissu fibreux. Cette substance, mise sur un charbon ardent, se crispoit, s'agitoit, se fondoit, se boursoufloit , ré- pandoit des fumées jaunes ammoalaco-huileuses, et laissoit un charbon volumineux; l'acide acétique formoit avec elle une sorte d'émulsiou qui finissoit par s'éclaireir spontanément, en déposant un peu de la matière grasse que nous avons dit se trouver dans l'albumine du chyle. Traitée par l'eau de potasse, elle répandoit la même odeur que la fibrine soumise au même réactif: la liqueur, d'abord huileuse, s'éclaircissoit et déposoit une matière grisâtre; la liqueur, séparée du dépt^t et saturée par un acide , ne dég;igeoit pas l'odeur sulfureuse propre à la solution alcaline d'albuuii)ie. M. Vauquelin, en appuyant sur les nombreuses ressemblances de la partit* fibreuse du chyle avec la fibrine du sang, fait .observer cependant qu'elle en diffère par une contexture fi- breuse moins prononcée , par moins de ténacité et d'élasticité , par plus de solubilité dans la potasse; et il ajoute qu'il sem- bleroit que cette matière est de l'albumine qui commenceroit à prendre lé caractère de la fibrine, et qui auroit été arrêtée dans sou passage ; car elle réunit des propriétés communes à CCS deux principes immédiats. Examen du chyle rougeàlre. Il étoit coagulé comme le précé- dent : le caillot étoit plus coloré que la partie fluide ; mais H s'en falloit beaucoup qu'il le fût autant que le caillot du sang. Excepté la couleur, ce chyle avoit les mêmes propriétés que le chyle blanc. Outre les substances que nous venons d'indiquer, M. Vau- quelin a trouvé, dans le chyle, delà potasse, du chlorure de potassium , et des phosphates de fer et de»chaux. Avant M. Vauquelin , M. Dunuytren avoit fait, sur le chyle CHY .ï83 du chien , et MM. Emmert et Reuss, sur le chyle du cheval, des observations a?ialogiies à celles que nous venons de rap- porter, avec cette différence cependant, qu'ils n'ont point parlé de la matière grasse décrite par M. Vauquelin. En i8i3, M. Marcet fit de nouvelles recherches sur le chyle ; il s'appliqua surtout à déterminer les différences chimiques qui pouvoient exister entre le chyle d'un chien nourri depuis long-temps avec des alimens végétaux , et le chyle d'un individu de la même espèce nourri avec des ali- mens de nature animale ; les deux chyles furent retirés du canal thoracique, trois heures après le repas, etavantl'extinc- tion complète des propriétés vitales. Voici les résultats qu'ils présentèrent: CHYLE VEGETAL. CHYLE ANIMAL. RESSEMBLANCES. Odeur de sperme. Les substances salines sont envi- ron dans la proportion de 9.2 pour 1000 de chvle, ce qui est aussi la proportion des sels contenus dans les autres liquides animaux. Le caillot est plus putréfiaLle que la partie séreuse. La matière animale du chyle est presque tout entière de l'alhuminc. 1000 parties exposées à 100 di't;. perdent environ de gioàgSo d'eau. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. differéncks. Presque toujours transparent; sou coagulum presque incolore. La sur- face ne se recouvre pas d'une matière que M. Marcet regarde comme étant cnalogue à la crème. Il peut se conserver pendant plu- sieurs semaines , et quelquefois niênie pendant plusieurs mois, sans se putrédcr. Presque toujours laiteux ; son coagulum opaque et rosé. Par le repos il se recouvre d'une matière grasse, analogue à la crème (i). Il commence à se putréfier au bout de trois ou quatre jours. (0 M. Marcet, en admettant dans le chyle animal une substance ana- logue à la crème, distingue cette substance du coagulum, qui lui p.-ïroît *^tre de l'albumine, et non du cascum, comme le prétendit M. Brande, en 1811. i34 CHY DIFFIÉRENCES. A la distillation, plus de sous- carbonate d'ammouiaque et d'huile^ un résidu salin ferrugineux et cliar- bonneux; looo parties donnent i de charbon pur. 11 donne à la distillation du carbonate d'aninionia*vnonyme de la niaile-zibelirie . chez les Kamtschadales. ( F. G.) CHY ï85 CHYME. (Phj-iiol.) On donne ce nom à la matière qui résulte des alirnens imprégnés de la salive et réduits en pâte par l'esto- mac, puis mélangés au suc gastrique, à la bile et au fluide du pancréas. C'est du chyme que le Chyle s'extrait. Voyez ce mot. (F. C.) CHYME. {Chim.) Les alirnens, broyés dans la bouche des animaux des classes supérieures, et particulièrement des mam- mifères , s'imbibent de salive et de mucus; puis, traversant le pharinx et l'œsophage , ils pénètrent dans l'estomac , où ils se mêlent avec les liquides qui y sont contenus (voyez Suc gastrique), et s'y changent, au bout d'une ou de plusieurs heures, en une sorte de bouillie, plus ou moins homogène , suivant que les alimcns ont été plus ou moins divisés, et qu'ils sont plus ou moins susceptibles d'être dirigés : c'est a cette bouillie qu'on a donné le nom de chyme. Jusqu'ici on n'a fait que très-peu d'expériences sur la com- position du chyme. En 1800 , M. Werner vit que le chyme des animaux ne se coaguloit point, et qu'il conte- noit un acide fixe provenant de la membrane muqueuse de l'estomac ; en 1807, M. Emmert prétendit que le chyme des carnivores et des herbivores contenoit entre autres substances beaucoup de gélatine, de l'acide phosphorique et de l'oxide de fer; enfin , eu i8i3 , M. Marcel fit sur le chyme d'une poule d"Inde quiavoit été nourrie avec des végétaux seulement, des observations que nous allons exposer. Le chyme de cette poule étoit sous la forme d'une pulpe bomogène , opaque , brunàtue , et avoit l'odeur propre aux gallinacées de basse-cour; il paroissoit être plutôt acide qu'al- calin. Après avoir été abandonné à lui-même pendant douze jours, il étoit entièrement putréfié. De l'eau dans laquelle du chyme avoit macéré, fut filtrée. La chaleur et les acides minéraux la coaguloient; la liqueur, privée de toute matière coagulable par le perchlorure de mercure, ne précipitoit pas par la noixde galle: d'où M. Mar- cel conclut la présence de l'albumine et l'absence de la gélatine dans cette eau. Le chyme étoit presque entièrement dissous à froid par l'acide acétique ; le prussiate de potasse en précipitoit de l'al- t)umine sous la forme de petits flocons blancs. iSC CHY looo parties de dij-mc, évaporées à siccité, répandirent une odeur forte de volaille, et la matière fixe se recouvrit d'une jiellicule coriacéo : la matière desséchée pesoit 200 ; charbonnée dans un crenset de platine, elle laissa 18 d'un résidu fixe, lequel contenoit 1 2 de charbon et 6 d'une cendre dans laquelle M. Marcet reconnut le fer, la chaux et du chlorure de potas- sium ou de sodium. M. Marcet trouve d'autant plus remarquable l'existence de l'albumine dans le chyme, que cette substance n'a pu être j)ro(liiite que par une action chimique exercée par les or- ganes de la digestion sur des alimcns qui étoient absolument tlépourvus d'albumine. En général, pendant la production du chyme, il ne se pro- duit pas ou que très-peu de gaz : d'où il suit que toute la quan- tité pondérable des alimens se trouve en entier ou presque en entier dans le chyme, et que, par conséquent, là nature du chyme doit varier suivant la nature des alimens. On ne peut objecter à cette manière de voir la supposition que le chyme peut être considéré comme composé de 2 parties, dont l'une, toujours identique dans un même animal, doit servir à sa nu- trition, et dont l'autre doit être rejetée comme excrément ; car, cette dernière étant différente suivant la nature des alimens, le chyme, dont elle feroit dans cette hypothèse une des par- lies constituantes, seroit différent toutes les fois que les ali- mens le seroient eux-mêmes. Parmi les cas extrêmement rares où l'on observe une quan- tité notable de gaz dans l'estomac, j'en citerai un qu'a présenté le cadavre d'un homme supplicié ; ces gaz , extraits de l'estomac par M. Magendie, peu de temps après la mort, m'ont donné : Oxigcne 11,00 Acide carbonique 14,00 Hydrogène pur 5,55 Azote 7 5j45 Il est vraisemblable que l'oxigène et l'azote provenoienf , au moins en partie , de l'air atmosphérique. ( Ch.) CHYNLEN. (Bot.) Murray , dans son Apparatus medicami- num, vol. 6 , parle d'une racine de ce nom, apportée de Chine à Bergius par Ekcbcrg, habile navigateur suédois : elle n'a CIA ï«^ pas d'odeur ; sa saveur est amère , e^ elle donne à la salive une couleur safranée. Les Chinois vantent la vertu de son infu- sion dans le vin comme stomachique, et la vendent très-cher. Bergius conlirme son elHcacité par son expérience ; mais il observe que quelquefois elle a occasioné des vomissemens. (J.) CHYPKEFA (Bot.), nom de la ronce ordinaire dans la Hongrie, suivant Clusius. (J. ) CHYROUIS. (Bot.) Chomel, dans ses Plantes usuelles, cite ce nom fi-ançois pour la carotte saiivage , daucw5 carota, Linn. (J.) CHYRRHABUS. {Omilh.) Hcsychius et Varinus font mention de cet oiseau, sans en désigner l'espèce. SigismondGelenius croit que c'est le scharhe des Allemands, lequel est le cormoran, peLecaniis carbo , Linn. ; mais son opinion est purement conjec- turale. (Ch. D.) CHYTE. {Min.) Voyez Schiste. (B.) CHYÎRACULIA. (Bot.) Le genre de ce nom, établi par Tivown , dans ses Plantes de la Jamaïque, avoit été rapporté par Linnaeus au genre Mjrtus ; c'est mainte»ant le cafyp- traii'lius chylraculia de Swartz et de Willdenow. ( J. ) CHY-WA-LY-YU. {Ichthj-ol.) Dans l'Histoire générale des Voyages . tom.VIII, 111-4.°, P* 7 ? O" donne ce nom à une espèce de carpe de la Chine, dont la chair est fort délicate et fort grasse. Elle se pêche dgns l'étendue de quinze ou vingt lieues, au-dessus et au-dessous du Palle-Cheu. Les habitans du pays attribuent la délicatesse de ce poisson à sa nourriture, qui consiste en une certaine mousse qui croît dans les rochers dont le Wang-ho est bordé. On en transporte un grand nombre à Pékin, pendant l'hiver , pour l'empereur et les mandariqs de sa cour. (H. C.) CIA. {Qrnilh.) Ce nom, que Linnapus a spécialement applî. que au bruant fou, emhcriza cia , le même que le cia sylvatica et le cia montana des Génois, désigne, avec les épithètes de palearis dans Aldrovande , etde migliarina en italien, le bruant commun, emberiza citrinella , Linn. Le même terme se remar- que dans les dénominations d'espèces appartenant à d'autres genres: c'est ainsi que le cia-ciac est , en Piémont, le merle à plastron blanc, turdus lorquatus, Linn., et que le cia-ciat est , dans le môme pays, la mésange à longue queue, parus caudoc tus , Linn. (Ch. D.) m CtB CIACAMPELON. {Eot.) Voyez Chixkavalones. (J.) CIACOL {Ornitlu) , nom* brescian de la corneille man(clée> cort'us coronix, Linn., que l'on y appelle aussi ciacola et grolla^ (Ch. D.) ClAFFO. (Orniûi.) Ce nom désigne à Turin le pégot, ou fauvette des Alpes, motacilla alpina, Linn. (Ch. D.) CIAGULA {Oi-nith.) , nom italien du choucas, con'us mone- dula, Linn, (Ch. D.) CIAUCIN (Ornith.), nom piémontais du pouillot ou chan- tre, motacilla trochilus , Linn. (Ch. D.) CIA VA [OrniLh.), nom que porte, dans les Alpes, le cora- ci.'is ou crave, corwus graculus, Linn. (Cii. D.) CIBAGÉ. (Bot.) On lit dans J. Bauhin que Paludanus avoit envoyé du Levant, sous ce nom, une graine jioire terminée en pointe, qui, en germant, avoit donné une plante de la -force d'un pin, mais plus tendre. (J.) CIBAIRES. (Entom.) Quelques auteurs d'entomologie ont employé celte expression , tirée du latin, de M. Fabricius, ins- trumenta cibaria, pour indiquer les organes de la manducatioa ou de la déglutition. Voyez Bouche {dans les insectes). (C. D.) CIBIBL (Ornilh.) Ce nom est donné, dans le Piémont, à la mésange charbonnière, parus major, Linn. (Cii. D.) CIBICIDE ( Conch.) , Cibicidis , espèce de coquille polytha- janie, microscopique, hétéroclite, que Soldani a figurée. Test. , tab 46, vas. 170, sans cherchera la rapprocher d'espèces con- nues, etdontM.Denys deMonti'orl fait un genre distinct, qu'il caractérise ainsi : coquille libre, univalve, cloisonnée , à base aplatie, le sommet conique , élevé en pain de sucre; ouver- liire linéaire, aussi haute que la coquille , et appuyée contre le retour de la spire ; cloisons unies. On trouve la st ule espèce de ce genre, que M. Denys de Montfort nojnme le cibicide glacé, cibicida refulgens, à Pétat vivant comme à l'état fossile , près de Livourne et dans le territoire de Sienne. Elle est diaphane, nacrée et irisée. ( De B. ) CIBLIA ( Jc/;.//r)o/.) , nom suédois de la Morue, ^^oyez ce mot et Gade. (H.C.) CIBORIUM. {Dot.) VoyeïCvAMOS. (J.) CIBOULE {Bot.) , nom vulgaire de l'ail fistuleux, alUumJis^ tulo3um , Linn. (L. D.) CIC i8y CIBOULETTE, Cive, ou Civette (Bot.) , noms donnes vul- gairement à l'ail civette, allium schxnoprasuni, Linn. ( L. D. ) CIBU. ( Oniith.) L'oiseau qui est ainsi nommé dans le tom. 2 des Recherclies asiatiques, et que M. Chézy présente comme Synonyme du kipou des Persans , dont Kas-wini parle dans son livre des Merveilles de la Nature , paroit , d'après la forme et la position de son nid suspendu aux branches des arbres, être l'espèce de gros-bec connue sous le nom de néiicourvi, loxia pensilis, Linn. , et figurée pi. 112 du Voyage de Sonnerat aux Indes orientales. ( Cii. D. ) CIBUS-SATURNl (i5c^), Manger de Saturne, nom donné chez les anciens aux equisetum. Voyez Prêle. (Lem.) O CICADELLE (Enfom. ) , diminutif de cicada, petite cigale: id I' les 'procigales de Geoffroy; les tettigones, Olivier, Latreille. • Nous avions désigné sous ce nom, dans la Zoologie analytique, un genre d'insectes hémiptères, de la «famille des Aucheno- RiNQUEs (voyez ce mot), qui avoient été placés par Linneeusdans le genre Cigale, dont ils diffèrent par le nombre des yeux lisses, qui n'est que de deux et non de trois, et par les bords du corselet, qui ne sont ni dilatés, ni épineux, comme dans iescentrotesetles membraces; mais ce genre n'a pas été adopté. Fabricius, ayant nommétetligoms les véritables cigales chan- teuses, a fait les genres Lj:stre, Cigale et lasses, des espèces qui sont l'objet de cet article. Nous venons d'indiquer les caractères qui distinguent les cicadellesdescigalesetdesmembraces; l'absence desstemmates danslespromecojjsj'cies les sépare facilement des cicadelles : or ce sont les seuls genres de cette famille dont les antennes soient insérées entre les yeux; car chez tous les autres, tels que les ■Jlatcs , les^^fiilgores, les'%ercopes et Its' delphaces , les antennes sont tantôt, comme chez ces derniers, insérées dans les yeux même, et tantôt ao-dessous, comme dans tous les autres. Ces insectes vivent sur les plantes, dont ils sucent la sève : ainsi que tous les hémiptères, ils sont agiles sous les trois états de larve, de nymphe et d'insecte parfait. La plupart sautent avec prestesse quand on veut les saisir, et échappent ainsi au danger. Ils volent aussi très-bien. On les trouve ordinai- rement sous la face inférieure des feuilles , où ils tiveut quelquefois en famille, comme les puuais&s. 390 CIC Nous allons décrire ici quelques espèces de ce genre nom- breux d'insectes : CiCADELLE A BANDES , Cicadclla vittuta. Jaune , avec une bande rouillée , longitudiijaie, doublement dentée. CiCADEi-LE VERTE , Cicadelta viridis.Elytves vertes, tête jaune à points noirs. CiCADELLE INTERROMPUE, Cicadclla intcmipta. Jaune, avec deux raies noires interrom{^j^es, longitudinales. CiCADELLE DE l'orme , CJcadcZ/a uZm!. Ailes d'un vert jaunâtre, avec l'extrémité noire. (CD.) CICATRlCULE,HiLB, Ombilic. (Bt»£.) Cicatrice qui indique sur la graine le point par lequel elle étoit attachée à la plante mère. Elle est linéaire dans la fève, orbiculaire dans le mar- ron d'Inde, elliptique dans le haricot; elle est fine et alojigée, comme un léger trait , dans la commeline. Ce nest qu'un sim- ple point dans les crircifères et dans d'autres plantes. (Mass.) CICATRICULE (Ornith.), tache blanche que l'on aperçoit sur la membrane dont les parties intérieures de l'œuf sont recouvertes, à l'endroit où se trouve le germe , qui, vu la légèreté spécifique du jaune, est toujours rapproché, pendant l'incubation, du ventre de l'oiseau, dont la chaleur doit opé- rer son développement. (Ch. D.) CICCA. (Bot.) Voyez Chéré.malier. (Poir.) CICCADA {Ornith.), nom qui, suivant Gesner, pag. SrjG , a été donné, ainsi que celui de cicjmis, à un oiseau de nuit * noctua, par onomatopée, et d'après la couleur glauque de se* yeux. (Ch. D.) CICCARA. (Bot.) Voyez Cachi. (J.) CICCLIDOTUS. {BoL) Voyez Ca^cellaire, tom. 6 , p. 41a , çtSuppI., pag. 87. (Lem.) CICCUM. {Bot.) C'est ainsi que les anciens nommoicnt les cloisons intérieures du fruit du grenadier. (J.) CICCUS. (Ornith.) Ce terme, suivant Aldovrande, liv. ly, désigne une espèce d'oie, nommée par les Allemands stern- ganz , c'est-à-dire oie étoilée, à raison des taches que pré- sente sa poitrine. (Ch. D.) CICENDIE {Bot.) , Cieendia. Adanson, qui divise, avec plu- sieurs autres botanistes, la gentiane en plusieurs genres, dési- gne sous ce nom le genliai\afûiformis , qu'il caractérise par unQ CIC ipi fleur fermifiale unique, un petit calice à quatre divisions, une petite corolle à quatre lobes et à quatre étamines. (.T.) CICER. {Bot.) Voyez Cicérole. ( L. D.) CICERA, CiCEacuLA [Boi.) , noms anciens donnés à la gesse cultivée, lathyrus , et à d'autres espèces congénères. (J.) CICERBITA. {Bot.) PJine appelle de ce nom le sonchus oie- raceus, Linn. (H. Cass.) CICERCHIE, CiCERGUA. {Bot.) Voyez Cerres, Gesse. (J.) CICKROLE {Bot.), Ciccr , Linn. Genre de plantes dicoty- lédones, polypétales, périgynes, de la famille des légumineu- ses, Juss. , et de la diadelphie décandrie , Linn., dont les prin- cipaux caractères sont d'avoir un calice monophylle, presque airssi long que la corolle , a cinq divisions , dont quatre supé- rieures et une seule inférieure; une corolle papillonacée , dont l'étendard est plus grand que les autres pétales ; dix étamines diadelphes; un ovaire supérieur; un légume rhom- boidal ou ovoide, renflé, vésiculeux, contenant deux graines globuleuses. On ne connoît qu'une seule espèce de ce genre. CicÉROLE tête-re-bi^xier: vulgairement Chiche , Ciche , Pois CHICHE, Garvance : Clccr arlelinuni , Linn., Spec. 1040; Doc!,, Pempt., S2S. Sa tige est herbacée, annuelle, rameuse, haute d'environ un pied; ses feuilles sont ailées avec impaire, com- posées de quinze à dix-sept folioles ovales, velues et dentées: ses fleurs sont petites, blanches, ou d'un pourpre violet, i)é- donculées et solitaires dans les aisselles des feuilles. Le fruit est une gousse renflée, contenant une ou deux graines globuleuses, et ressemblant un peu à la tête d'un bélier. Cette plante croît naturellement dans le Levant, en Espagne et en Italie ; on la cultive dans plusieurs parties de la France, etsurtout dans les départcmens méridionaux. Ses graines se mangent comme les pois ordinaires : elles sont nourrissantes , mais d'une digestion difficile pour les estomacs délicats , étant dures et coriaces; en les réduisant en purée , elles sont beaucoup meilleures et plui saines. Dans le midi de l'Europe, en Egypte et dans le Levant, le peuple eu fait un grand usage, et cela remonte à un tempN immémorial. Ses feuilles servent pour le fourrage des bes- tiaux. Il y a plusieurs variétés de pois ehiclies, parmi lesque'le*. Ï93 CIG les Espagnols en distinguent principalement deux: les petits pois chiches, qu'on mange pendant l'été, et les gros, qu'on garde pour l'hiver. Les pois chiches ne craignent pas le froid, et ils peuvent supporter des gelées assez l'ortes ; ce qui permet de les semer avant l'hiver, à la fin d'octobre et en novembre. Leur semis peut servir de pâturage aux troupeaux pendantl'hiver, pourvu toutefois que la douceur prolongée de l'automne ne l'ait pas trop avancé, car il est alors très-nuisible de le laisser brouter; mais, dans le cas contraire, les pois chiches sur lesquels on a mis les troupeaux tallent davantage, produisent plus de tiges au printemps, et enfin une meilleure récolte. Si la culture du pois chiche est préférée, dans le midi, à celle des autres pois, ce n'est pas qu'elle soit d'un plus grand rapport, mais seulement parce qu'elle est plus assurée. Dans le nord, on ne cultive guère les pois chiches que comme fourrage. On les sème sur les jachères, après avoir convenablement labouré la terre, et dés le commencement d'octobre, afin que la graine , favorisée par le reste de cha- leur de la saison, puisse lever promptement, et que le semis ait le temps de prendre une certaine force avant les gelées. Au printemps on en fauche les tiges à-plusieurs reprises, pour les donner vertes aux moutons, et surtout aux vaches, qui en sont très-friandes, et dont elles augmentent le lait. On a observé que dans les pays chauds les tiges et les feuilles des pois chiches laissent tratissuder, pendant la floraison, une liqueur acide, assez forte pour corroder les bas et les souliers des personnes qui marchent dans les champs où l'on cultive ces plantes. (L. D.) CICH-CIEH (Orni/7i.), nom que porte, à Turi^i, le gobe- mouche, mj/scicapa gmo/a, Linn. (Ch. D.) CICHE. ( Bot. ) Voyez Cicérole. (L. D.) CICHLE [Ichthjol.) , Cichla. M. Schneider (M. £. Blochii Systema Ichthyologiœ) a établi le premier, sous ce nom, un genre de poissons qu'il a placé parmi ses Heptaptérygiens THORACiQUEs. M. Cuvicr l'a depuis adopté, et l'a mis dans la cinquième tribu de la quatrième famille de ses poissons Acan- THOPTKRYGiENS, OU Celle des Percoïdes. Il appartient à la famille àcs LÉiof o.MEs de M. Duméril. Voyez ces divers mois. CÏC 195 Le genre Cîchle , qui a été démembré des labres de Linna>us et de M. de Lacépède , offre les caractères suivans : Dents en velours ou en carde ; une seule nageoire du dos; les opercules sans épines ni dentelures; la bouche un peu protraclile ^ bien fendue. On distinguera facilement les cichles des labres, qui ont de doubles lèvres charnues et des dents non disposées en velours ; descanlhères, qui ont le museau peu fendu et peu protractile; des pristipomes , qui ont le bord du préopercule dentelé ; des spares, qui ont deux nageoires dorsales. Les espèces de cichle sont assez multipliées dans l'ouvrage de M. Schneider : mais plusieurs appartiennent au genre Can- THÈRE (vo)'ez ce mot) ; d'autres à celui des dentex , etc. Celles dont nous croyons devoir parler en particulier, sont : La Cichle ocellairb , Cichla ocellaris , Schn., tab. 66. Bouche grande, obliquement fendue; mâchoire inférieure plus longue , pointue; dents très-petites; deux bandes transversales brunes; une tache de même couleur vers la fin de la nageoire dorsale ; une autre tache ronde , noire, bordée de blanc à l'origine de la nageoire caudale ; nageoire dorsale échancrée dans son mi- lieu ; celle-ci et l'anale couvertes vers leurbasepar de petites écailles, et parsemées de taches blanches, arrondies dans les intervalles de leurs rayons; deux os rugueux dans la région du palais. Des Indes orientales. La Cichle fourche: Cichla furca; Labre fourche, Lahrus furca, Lacép. Dernier rayon de la nageoire dorsale, et dernier rayon de la nageoire anale , très-longs ; les deux lobes de la caudale pointus et très-prolongés ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure. Découverte et figurée par Com- merson dans le grand golfe de l'Inde, et dans la mer qui sépare la Nouvelle-Hollande du continent de l'Amérique. M. Duméril a reconnu que ce poisson est le même que le caranxomore sacrestin. Voyez Caranxomore. La Cichle iiololépidote : Cichla hololepidota; Labrushololepi- dotus, Lacép. Caudale très-arrondie ; tête et opercules garnies d'écaillés semblables à celles du dos ; chaque opercule terminée eu pointe. Découverte et décrite par Commerson dans le grand Océan équatorial. Le mot hololépidote est tiré du grec , et signifie entiirement 3. a 3 ïg4 CIC écailleux ; la surface entière ûe ce poisson est, en cfTef , cou- verte d'écaillés. CiCHLEBaÈMEDEMER: CicliUi brama, Sclin. Voyez Canthère. CrCHLE T>Et que répandent aussi d'autres insectes qui habitent les sables. Quoique les cicindèles volent très-vite, elles s'arrêtent à peu de distance du lieu qu'elles quittent, et pa- Iroissent douées d'une vue excellente. Leurs larves, qui ont été d'abord observées par Gecff'roy, et ensuite très-bien décrites et figurées par ^L Desmarcst dans le Bulletin des Sciences, se creusent dans la terre ou dans le sable des trous verticaux de plus d'un pied de profondeur j leur corps alongé porte deux tubercules sur le dos , sur lesquels elles s'appuient, et, se pliant en Z, elles montent et descendent à îgs CIC sert à transporter le sable du trou qu'elles se creusent : arrivées à l'orifice du trou , elles jettent ce sable au loin. Elles se tien- nent aussi en embuscade à l'entrée de ce trou, où elles pré- sentent leur large tt'te comme une sorte de pont perfide qui s'écroule ou tombe en bascule quand quelque insecte impru- dent vient à passer par-dessus : linsecte qui a passé sous cette sorte de trappe est bientôt dévoré. Cette larve , dont il est facile d'observer les manèges en la plaçant dans des tubes de verre étroits, est assez difficile à saisir. Pour y parvenir, nous avons introduit avec succès un fétu de paille menu dans le trou que nous sondions pour y reconnoitre la présence de l'insecte : celte sorte de sonde , laissée en place , nous donnoit la facilité de parvenir jusqu'à l'insecte; autrement, le sable auroit rem- pli le trou, et nous en auroit fait perdre la direction. Les espèces les plus communes aux environs de Paris sont les suivantes : La CiciNDÈLE champêtre: Cicindela campestris ; le velours vert à douze points blancs, Geoffroy,!, i55, 27. Vert-doré ; élj^tres comme soyeuses, à six points blancs sur chaque élytre. Cette espèce est la plus commune : elle se trouve dans les allées de nos jardins. Elle cherche à mordre lorsqu'on la saisit ; mais elle ne fait point de mal. La CiciNDÈLE HYBRIDE : Cicindela hyhrida; le bupreste à bro- deries blanches, Geoffroy. Vert-doré , à élytres à reflet rou- geàtre, avec une bande et deux croissans blancs. On la trouve sur les sables, dans les bois sablonneux. La CiciNDÈLE germanique; Cicindela germanica. Cuivreuse, à élytres vert-dorées , avec un point et une lunule terminale blancs. On la trouve à Paris, sur les bords de la rivière , du côté du Champ-de-Mars. La CiciNDÈLE sYLVATiQUE ; Cicindela sjh'atica. Brune ; élytres avec une bande ondulée et deux points blancs. On la rencontre dans les forêts sablonneuses , à Fontaine- bleau. GeoBFroy avoit désigné sous le nom de cicindèles les cantha- rides de Linnœus, et par suite de Fabricius , que Degéer avoit nommées Téléphores. Voyez ce mot. C'est aussi le nom commun des lampyres , et de tous les CIC '97 insectffs briilans , le (aupin , le fulgore , fft de beaucoup d'insectes coléoptères vert-dorés, tels que la cantharide des boutiques, la cétoine émeraudine. (C. D.) CICINDÈLES A COCARDES. (Entom.) Geoffroy nommoit ainsi , d'après Réaumur , les espèces de téléphores qui peuvent faire sortir des côtés du corselet et de l'abdomen des appen- dices charnus, ordinairement colorés. Voyez MalachiB. (CD.) CICINNURUS. ( Ornith. ) M. Vieillot a formé ce genre du manucode , extrait des Paradisea de Linnasus. C'est le 88.'' de sa Méthode. (Ch.D.) CICIOLO (Bot.) , nom donné en Italie aune espèce d'agaric Irès-délicate et fort recherchée. C'est elle que les Provençaux nomment bouligoule, holus gulœ , qui est l'oreille de chardon, agaric us erjngii , Decand. (Lem.) CICLA (L'of.), nom ancien, cité par C. Bauhin, de Tespèce de poirée blanche que Linnaeus a nommée, pour cette raison, leta cicla. ( J. ) CICLtE. {Orniili.) C'est ainsi que Belon ( de la Nature des oiseaux , livre 6 , chap. 5 i ) écrit le mot grec J£/;^Ah , Uchlé , par lequel Aristote désigne les grives, turdi des Latins, qu'il dis- tingue ensuite en plusieurs espèces. (Ch.D.) CICLE. (Ichtlvyol.yM. Cuvier écrit ainsi le nom des poissons que nous avons décrits à l'article Cichle. Voyez ce mot. (H. C. ) CICLOPHORE (Co^^cJ^.), Cyclophorus. C'est le nom sous lequel M. Denys de Montfort sépare quelques espèces de cy- clostomes qui sont ombiliquées, et dont les bords de l'ouver- ture sont renflés en bourrelets : ainsi , par exemple , le cjclo- pliorus volvulus de quelques auteurs, hélix volvulus de Muller , que l'on trouve dans les canaux du Delta, en Egypte, et surtout dans ceux d'Alexandrie, et qui est fluviafile, appar- tient à ce genre ; M. Denys de Monfort lui donne le nom de ciclophore volve. C'est une coquille assez épaisse, à tours de spire arrondis, avec un ombilic très-prononcé à tout âge, dont les lèvres réunies circulairement et formant un bour- relet épais, sont blanches, ainsi que l'intérieur ; le reste cst^ d'un jaune-doré, entremêlé de fauve, tacheté de blanc et ïayé à la base. (De B. ) CICLOSTOME. {Coiicli.) Voyez Cyclostome. (De B.) CICOGNA {Ornith.), nom italien de la cigogne. (Cii. D.) ^9^ CIC (iICOG^'E (Ornith.), ancienne orthographe de la version françoise du mot ciconia , qu'on écrivoit aussi cicoigne et cigongne. Voyez Cigogne. (Ch. D.) CICOLiNA(£rpe7o/.), nom italien de Forvet fragile. (H. C.) CICUMA(Onîi//i.),nom latin sous lequel étoit anciennement connue la cliouette ou grande chevêche, strix ulula, Linn. (Ch.D.) CICUNL\. (Ornilh.) Dans Belon , ce mot est considéré comme synonyme de curvus noclurnus , ou njcticorax. (Ch.D.) CICUTA. {Bot.) Voyez Ciguë. (L. D.) CICUTAIRE (Bot.), CicuLaria, Lamk , genre de plantes inonocot)lédones, polypëtalcs épigyncs, de la famille de& onibellirércs, Juss. , et de lu penlandrie digynie , Linn., dont les principaux caractères sout les suivans : collerettes univer- selle nulle ; la paitielle composée de trois à cinq folioles; calice entier; cinq pétiJes ovales, courbés, presque égaux; cinq étamincs; un ovaire inférieur, chargé de deux styles; deux graines OAoidts, sillonnées, appliquées l'une contre l'autre. Le genre Cicutaria, Lamk, le même que Linnseus nommoit Gicuta, est composé de trois espèces qui croissent en général dans les lieux aquatiques ou dans les prés humides ; une d'elles se trouve en Europe , et les deux autres dans l'Amé- rique septentrionale ; iioiîs ne parlerons que de la première. CicTjTAiRE AQUATIQUE ; Cicutariiniquatica , Lamk , Dict. enc, 2, pag. 2 ; Cicuta virosa, Linn. ,Spec. 366; Bulliard, Herb., t. i5i. Sa tige est cylindrique , tistuleuse , haute de deux à trois pieds, rameuse, garnie de feuilles deux à trois fois ailées, glabres,, d'un vert foncé, composées de fcliolts étroites-Ian(;éoléps et dentées en scie; ses fleurs sont blanches, presque ré,<îulières, dispesées en ombelles lâches. Cette plante croit en France , en Allemagne, en Angleterre, etc., sur les bords des étangs, et dans les fossés d'eau stagnante. Elle est vivaco et lleurit en été. Toutes les parties de la cicutaire aquatique, et principale- ment les racines, et les tiges contiennent un suc jaunâtre qui est un violent poison pour l'homme et pour les animaux. Quelques auteurs cependant assurent que les chèvres et les cochons en mangent impunément les feuilles; d'autres, au CID i99 contraire, disent que Tcau même dans laquelle elle croif est dangereuse pour les bestiaux qui en boivent. Quoi qu'il en soit, dans les cas d'empoisonnement causés par cette plante, les meilleurs moyens à employer pour combattre ses prin- cipes délétères sont d'abord les vouiitifs, et ensuite les bois- sons aqueuses acidulées avec le vin.iigre.' ( L. D.) CICYMIS. (Ornith.) Voyez Ciccada. (Cn. D.) CIDARIS. (Echinod.) Klein, dans son Traité des Echino- dermes, nomme ainsi les espèces d'oursins qui, ayant l'anus dorsal opposé à la bouche, ont une forme hémisphérique ou sphéroïdale. Ce sont les oursins proprement dits. (De B. ) CIDARITE {Ecliinod.) , Cidariles. M. de Lamarck , dans la nouvelle édition de ses Animaux sans vertèbres, sépare, sous ce nom, toutes les espèces de véritables oursins dont les tubercules portant les épines sont perforés au som- met, et chez lesquelles ces épines sont constamment de deux sortes, les plus grandes bacilliformes, claviformes ou digiti- formes, et les autres aciculaires ; tous les autres caractères sont ceux du genre Oursin. (Voyez ce mot.) Ce genre, ainsi circonscrit, comprend les espèces que plusieurs naturalistes françois nommoient turbans et diadèmes , et dont l'organi- sation, jusqu'ici inconnue, "ne diffère probablement que très- peu de celle des autres oursins. M. de Lamarck ne caractérise encore que dix-neuf espèces de cidarites; mais il est fort probable qu'il en existe davan- tag^e : il les subdivise en deux, sections. Section première. Les Turbans. Test enflé, subsphéroïde, à anibulacres ondes ; les plus petites épines en languettes : les unes distiques, recouvrant les auibulacres ; les autres entou- rant la base des grandes épines. Nous citerons : La CiDARrrE impériale : Cidaris imperialis , Klein ; Leske, p. 126, tab. 7, fig. A. Test subglobuleux , déprimé en-dessus comme en-dessous; les ambulacres et les petites épines d'un violet-pourpre ; les grandes épines cylindriques, un peu ven- trues, striées au sommet et annelées de blanc. De la mer Rouge et de la Méditerranée. La CiDARiTE pORC-ÉPic : CidaHs histrix , Lamk ; Cidaris pa- pillata , Klein ; Lcske , p. 129, tab. 7 , lig. B C , et les épines 200 CID tab. 52 , fig. 1. De la même forme que la précédente, maïs beaucoup plus petite proportionnellement , avec les jurandes épines qui sont très-longues et striées longitudinalement et au nombre de cinq à chaque série. De TOcéan d'Europe et de la Méditerranée. La CiDARiTE TRiBULOÏDE : Ciduris tribuloïdes , Lamk ; Cidaris papillota, Var. , Klein; Leske , tab. 3-j , fig. 3. Cette espèce , qui n'est pas rare dans les collections , est glo- buleuse, un peu déprimée : les grandes épines, au nombre de huit dans chaque série , sont arrondies, atténuées, un peu plissées à l'extrémité, qui est obtuse. Elle vient de TOcéaa indien. La CiDARiTE A'^ERTiciLtéE : Cidaris verticillata , Lamk; Enc, pi. i36, fig. 2, 3. Cette espèce, qui est d'un volume mé- diocre et de forme ordinaire, est remarquable en ce que les grandes épines forment de petits bâtons cylindriques, tron- qués , subgranuleux , à trois ou quatre nœuds , ofi'rant cha- cun huit ou dix angles. On ignore sa patrie. Les sept autres espèces caractérisées par M. de Lamarck , sont : 1.° Cidaris tubaria, ou porte-trompette ; 2." Cidaris bi" spinosa^ ou biépineuse; 3.° Cidaris amiuUfera , ou annulifère, rapportées des mers Australes par MM. Pérou et Lesueur ; /,.° Cidaris metularia , porte-quille , Klein ; Leske , tab. 09 , fig. » 5.° Cidaris giranoïdes , bec de grue. , Encyclop. , pi. i36, fig. 1 ; 6," Cidaris haculosa ^ bâtons rudes; 7.° Pistillaris , pistil^ laire. Section deuxième. Les Diadèmes. Test orbiculaire , déprimé ; ambulacres. droits ; les épines , la plupart ou le plus souvent fistuleuses. Des six espèces vivantes de cette section , nous citerons : La CiDARXTE DIADÈME : Cidaris diadema , Lamk; Equinometra setosa, Klein; Leske, tab. Sy, fig. 1 , 2. Le test hémisphérique, déprimé, offre cinq ambulacres étroits ; des épines longues,, soyeuses, subfistuleuses et rudes. Océan des Grandes-Indes. La CiDARiTE EAYONNÉE : Cidaris radiala, Lamk; Cidaris ra- ^iosa, Klein; Leske, tab. 44, fig. 1. Cette espèce, rare et grande, remarquable en ce qu'elle rappelle la forme des astéries placentiformes, est orbicu- laire , très-large , déprimée , peu épaisse : les aréoles des ani- CID 201 bulacres sont un peu élevés en côtes, et les pores disposés par faisceaux de quatre. Des côtes de l'Asie. Les autres espèces sont : i.° Cidaris spinosissima , la cidarite grand-hérisson; 2° la cidarite porte- chaume, cidaris cala- maria, Klein ; Leske , tab. ^5 , fig. 1 , 4 ; 3." la Cidarite subu- laire, cidaris subularis; 4.° la Cidarite pulvinée , cidaris pul- vinata. ( De B. ) CiDARiTES. {Foss.) Les fossiles de ce genre que je connois, étant dépouillés de leurs pointes et n'étant pas d'une conser- vation très-parfaite, il est difficile de saisir tous les caractères qui peuvent distinguer les espèces entre elles, et de les rap- porter à celles qui ne sont pas fossiles. Cependant j'ai cru pou- voir en distinguer trois. La première se rapporteroit à la cidarite porc-épic , cidarites histrix , Lam. (Anim. sans vert., tom. III, pag. 54), qui se trouve figurée dans l'ouvrage de Scilla, de Corp. marin., tab. XXIII, fig. C,E,F, tab. XXIV, fig. 1,2; dans le Traité des Pétrifications de Bourguet, tab. 55 , n.°* 55o, 554, et dans l'ouvrage de Knorr , tom. 2 , tab. E. 1 1 . On trouve cette espèce dans les collines de Messine, à Malte et à Vitteaux près de Dijon, dans une couche à cornes d'Aui- mon. Je remarque que, dans les individus fossiles, les mamelons sont moins nombreux et les ambulacres plus sinueux que dans ceux qui ne le sont pas. La deuxième paroît avoir les plus grands rapports avec la cidarite impériale , cidarites imperialis, Lam. {Loc. cit.), dont on trouve une figure dans l'Elncyclop. , pi. 1 36 , fig. 8. Cependant l'espèce fossile porte un plus grand nombre de mamelons que la cidarite impériale. J'ignore où ce fossile a été trouvé. La troisième , la cidarite crénulaire, cidarites crenularis, Lam., Anim. &iins vert. , tom. III, pag. Sg, n.° 16; Traité des Pétrifica- tions, tab. 52 , n.° 344. Corps subglobuleux, couvert de dix rangées principales de tubercules crénelés ; les ambulacres vont en s'élargissant vers la base , et sont divisés dans cet en-» droit par une double rangée de plus petits tubercules. On trouve cette espèce en Suisse et à Rauviile près de Ya-i lognes. Toutes celles ci-dessus se trouvent dans ma collection. (D.F.) CIDAROLLE {Conch.) , Cidarollus. Sold^ni (Test., tab. 5C, Ya§, , 160 , 5 ) figure au nombre de ses polylhalames une 202 CIE petite coquille microscopique de deux tiers deligne, diaphanp, irisée, que Ton trouve en abondance dans le sable des rivages de la Toscane ; elle est réellement assez singulière, et il fau- droit la voir pour s'en former une juste idée. M, Denys de IVlontfort, qui la nomme cidaroUe étoffée, cidarollus pUcatus , en fait un genre, qu'il caractérise ainsi : coquille libre, uni- valve, cloisonnée, en disque, à spire éminente, à base apla- tie , roulée en forme de turban; bouche ouverte, recevant verticalement le retour de la spire ; cloisons unies ; siphon iiiconnu. (De B.) CIDROMELA. (Dut.) Lobel nommoit ainsi le citronnier, (.T.) CIECEE-ETE, ou Scikchkf.-Chete. {Ent.) On nomme ainsi , en Amérique, une très-grosse espèce de crustacés dont la chair est très-recherchée comme aliment et comme remède dans certaines maladies. M, Eosc croit que c'est l'ocypode combattant. Voyez, à l'article Crustacés, le eenre Ocvi'Ode. (C. D.) CIECOLINA. (Erpétol.) Voyr-r. Cicolina. (H. C.) CIEL (Couleur bleue du). {Phys.) Voyez Air. (I-.) CIENFIJEGOSE DIGITÉE {Bot.)-. Clenfuegosia digitata , Cavan., Diss. 3, tab. 72, fig. 2; Fiigosia , Juss. , Ger. Genre consacré à la mémoire de Cienfuegos , botaniste espagnol , contemporain de Caspar Bauhin, qui a publié une histoire des plantes, pleine de savantes recherches. Ce genre appar- tient à la famille des malvacées , et doit être placé dans la tnonadelphie dodécandrie de Linna'us : il se distingue par son double calice; l'extérieur composé de douze iilamens courts, sctacés; l'intérieur d'unesculepièce, à cinq découpures acumi- nées; une corolle à cinq pétales insérés sur le tube des éta- iiiines: celles-ci peu nombreuses, presque verticillées sur un tube central; un ovaire globuleux; un style siujple , épaissi à son sommetj le stigmate en massue ; une capsule mucronée par le style, à trois loges; une semence dans chaque loge. La seule espèce de ce genre est une plante herbacée dont Us tiges sont glabres, rameuses ; 1( s feuilles alternes, pétiolées, presque digitées, profondément divisées en trois, plus souvent en cinq découpures inégales, lancéolées, un peu obtuses, en- tières, ou munies de deux ou trois grosses dentelures; les fleurs «(Ont jixillaires , pédonculées , la plupart solitaires , situées à CIE rextrémité des rameaux; les pétales pourvus de longs onglets; leur lame ovale, obtuse, un peu recourbée ; le fruit est une capsule globuleuse, de la grosseur d'un pois et plus, à trois loges monospermcs. Cette plante est originaire du Sénégal. (Poir.) CIENTOPIES. {Crust.) Ce nom, qui signifie cent pieds, est donné en espagn'ol au cucaracca ou mille-pieds, qu'ils nom- ment encore petite truie, cochinilla. (C. D.) CIERGE. (Bot.) Voyez Cactier. (L.D.) CIERGE DE NOTRE-DAME ( Bot. ) , nom vulgaire de la moléne bouillon-blanc. ( L. D) CIERGE DU PÉROU. (Bot.) C'est la traduction du nom ceretts peruvianus spinosus , donné par C. Bauhin k l'espèce de cacte, cactus peru\'ianus , dont les tiges, droites, relevées de plusieurs côtes, sont couvertes d'un rang de faisceaux d'épines placés sur la crête de ces côtes. Il eu existe au Jardin du Roi un indi- vidu vivant, planté en } 700 : il est conservé dans upe serre dont on a élevé une partie en forme de cage ou lanterne, pour laisser à ses rameaux le moyen de s'accroître, et le garantir de la gelée. On donne encore le nom de cierge aux autres espèces de la même section dans le genre Cactus. ( J.) CIERGES. (Fos5.) On trouve dans les couches sc/n's/euses qui forment le toit des mines de houille . des empreintes végétales dont les plus communes sont celles des fougères. Parmi ces em- preintes il s'en trouve qui sont aplaties , dont l'épaisseur est de2omillimèlr. (8 àç) lignes) et quelquefois davantage , et dont la longueur est quelquefois de plusieurs pieds. Elles portent ordinairement sur les deux surt"aces des cbtes longitudinales, légèrement striées, sur lesquelles on voit de distance en dis- tance de petits enfoncemens, et, dans quelques espèces, de petites saillies disposées en quinconce: sur d'autres empreintes on voit, au lieu de cotes, des rangées obliques de petites cavités de forme ovale, placées deux à deux les unes contre les autres. Les figures de ces deux espèces d'empreintes se trouveat dans l'ouvrage de Knorr sur les Pétrifications, vol. I, tab. X. a, X. b et X. c, et l'auteur les rapporte à des empreintes de cierges, cactus, et de cardasses, opurJJa. Ilparoîtque celles do ces empreintes qui portent des côtes, ont appartenu cà des corps cylindriques qui ont été aplatis par le poids de ce qui s'est trouvé placé au-dessus d'eux. ïi04 CIG Le règne végétal n'offrant , dans ce qui existe vivant aujour- d'hui, que le genre des cierges qui porte des côtes longitudi- nales garnies de pointes ou épines , on a pu y rapporter ces empreintes, dont on a regardé les traces disposées en quin- conce sur les côtes , comme la place où étoient situées les épines ; mais , d'après l'opinion de M. de Jussieu , il paroit qu'elles proviennent de troncs de fougères en arbre. Voyez Fougères (Foss.). (D. F.) CIETREZEW. {Ornith.) On nomme ainsi en Pologne le petit tétras, tetrao tetrix , Linn. (Ch. D.) CIEU-KO {Bot.), nom chinois du goyavier, psidium, men- tionné dans le Flora sinensis de Boym, missionnaire jésuite. (J.) CIFE. (Bot.) Voyez Cyfé. (J.) CIFOLOTTO. (Ornith.) Ce nom, et ceux de ciufolotto et sujlotto, soiiti^onnés, en Italie, au bouvreuil, loria pjrrhula , Linn., que les Piémontois nomment cifoulot. (Ch. D.) CIGALE (Entom.) -.'Cicada, Linn. ; Tettigonia, Fabricius. Genre d'insectes de l'ordre des hémiptères, ou des ryngotes de M. Fabricius , que nous avons rangé dans notre famille des auchénorhinques, ou collirostres. Le nom de cigale vient évidemment du mot latin cieada, que Ton trouve dans Pline, lib. Il , cap. 26 , et dans Virgile: Raucis Sole sub ardenli résonant arbusta cicadis. EcL, 11. Alexis, vers i3. Les Grecs la nommoient tstt/^ et at^irng-. Ces insectes sont faciles à distinguer de tous les autres hé- miptères: d'abord, ils n'ont pas le véritable caractère que ce nom indiqueroit, savoir, que leurs ailes supérieures non croi- sées ne sont pas en partie coriaces et opaques, et en partie molles et membraneuses; et , en second lieu, les articles de leurs tarses sont au nombre de trois, et non de deux, comme dans les pucerons, les chermès, les aleyrodes et autres. pian- tisuges à quatre ailes semblables entre elles. Comme tous les auchénorinques ou collirostres, les cigales ont le bec paroissant naître du cou, comme Pavoit déjà indi- qué Arislole, dans son Histoire des animaux ; leurs antennes sont très - courtes. De plus elles diflcrent de la plupart des CÏG 263 uiîtresgenrespar l'insertion de ces antennes, qui sontiraplantéea entre les yeux, par ]a présence et le nombre des yeux lisses ou stemniates dont on distingue trois disposés en triangle : en outre, les cuisses des pattes antérieures sont renflées ; les ailes sont disposées en toit, plus longues que le corps, surtout le» supérieures ou élytres. Les femelles ont une tarière ou une scie qui se meut entre deux lames écailleuses qui font l'office d'une gaine : c'est un véritable oviducte ou pondoir. Les mâles sont faciles à reconnoître par les deux instrumens sonores qu'ils portent à la base de l'abdomen , et qui adhèrent au corselet : ce sont deux sortes de tympan, ou des membranes sonores et vibra-* tiles, derrière lesquelles on voit deux portions de cylindres mobiles sur les premiers anneaux de l'abdomen , dont la forme varie suivant les espèces, mais qui produisent à peu près le même effet que la roue qui fait vibrer la corde d'une manière si monotone dans l'instrument que l'on nomme la vielle. Réau- mur a très-bien fait connoître la structure de toutes ces par- ties dans le tome 5 de ses Mémoires, et il y a joint de bonnes figures. Les cigales sucent la sève des arbres et des arbrisseaux , soua leurs trois états, de larves, de nymphes et d'insectes parfaits. Les femelles, à l'aide de la tarière qui termine leur abdomen, déposent, comme les tenthrèdes, ou mouches à scie, leurs œufs sous les écorces des branches qu'elles ont incisées, comme par de petits traits de scie longitudinaux. On trouve dans chaque incision depuis cinq jusqu'à huit œufs, et chaque femelle peut en pondre jusqu'à six cents. Il naît de ces œufs de très-petites larves étiolées ou toutes blanches, qui sont au plus de la grosseur d'une puce : aussitôt qu'elles peuvent marcher, elles descendent le long de la tige ou du tronc, et s'enfoncent dans la terre, où elles sucent les racines à un ou deux pieds de distance du sol , suivant la nature du terrain ; elles s'y changent en nymphe agile, vers la fin de la première année, ou au commencement de la seconde qui suit leur naissance , après être restées engourdies pendant la saison d'hiver. Ces nymphes ont alors les rudimens d'ailes et les pattes de devant très-développées , destinées à fouir la terre et à procurer à l'insecte une is&u6 facile pour revenir de nou- veau dans l'atmosphère, grimper sur les branches, où elles s'ac- ao6 CI G crochen( ei se dépouillent de leur enveloppe, et prennent les ailes qui leur donnent la faculté de se transporter pour se féconder et disséminer leur race. Les cigales vi\ ent , une grande partie de l'été, sur les jeunes pousses, où elles enfoncent leur longue trompe , pour en pomper la sève ; les mâles y font en- tendre, le jour, pendant les plus fortes ardeurs du soleil, et quelques espèces même pendant la nuit, ce chant ou plutôt ce bruit monotone trop connu dans les pays chauds. Les véritables cigales sont fort rares aux environs de Paris. Les premières que nous ayons entendues et observées, vers le midi de la France , étoient à peu près sous la même latitude que Bordeaux. Cependant 1\L deRéaumur dit qu'on en a obser- vé à Denainvilliers, près de Pithiviers, département du Loiret. Les principales espèces de cigales que l'on trouve en Fi-ance , sont les suivantes : La Cigale du frêne : Cicada fraxini , Réaumur, Mém. t. V, pi. 16; TeUigonia fraxini , Fab., fig. 1 jusqu'à 6. Jaune en-des- sous j noirâtre en-dessus; les bords du corselet et dePécusson, d'un jaune rouillé; une tache noire opaque à la base des élytres. Geoffroy a décrit cette espèce sous le nom de cigale à bor- dure jaune; mais, à cette occasion, il établit le genre Proci- gale , qu'il nomme teltigonia en latin , et cicada les vraies ci- gales, ce qui est absolument le contraire des dénominations de Fabricius. La Cigale h^matode ; Cicada san^uinea. Noire, à corselet tacheté de rouge ; les nervures des ailes et le bord des anneaux du ventre , rouges. ^ La Cigale PLÉBÉitNNE; Cicada plebeia, Ecussonà deux pointes; ailes transparentes , à nervures rouiliées. C'est la plus commune aux environs de Marseille , de Nice , et en Italie. La Cigale de l'orne -.'Cicada orni , Linn. ; Tettigonia punctata , Fabr. Corselet noir en arrière, avec des lignes rouiliées ; ailes transparentes, avec une tache blanche et deux lignes obliques de points bruns. On prétend que ce sont les piqûres de cet insecte qui font couler la manne du tronc de l'espèce de frêne qui la fournit. Cigale. On nomme ainsi dfens quelques départemens du Nord, où la cigale chanteuse n'est connue que de nom, les I. CIG- 207 diverses espèces de locustes, et entre autres la très-verte et la verrucivore. Voyez Locuste. Cigale de mer. C'est le nom qu'on donne à une espèce de Crustacé. Voyez à ce mot le genre Squille. (CD.) CIGNE. {Ornith.) Voyez Cvgive. (Ch. D.) CIGNI. (Orn/t/t.) Voyez Cini. (Ch. D.) CIGNO (Orni//i.), nom italien du cygne, anas cj'gnus, Linn. (Cii.D.) CIGOGNE (Ornith.), Ciconia. Linnaeus a compris dans le même genre, sous la dénomination latine ardea , les hérons, les grues et les cigognes, en leur assignant pour caractères communs un bec droit, pointu, long, comprimé, sillonné d'une rainure; des narines linéaires, des pieds tétradactyles. Brisson a séparé les cigognes des hérons, à cause de la rainure longi- ludinale, très-sensible, qui existe sur la mandibule supérieure de ceux-ci, et qui est oblitérée dans les cigognes ; mais il a laissé les grues dans le genre Ciconia, quoique la forme de leurs narines offrît un signe non moins propre à les faire distinguer des uns et des autres, llliger, Meyer, Bechstein et MM. Temminck et Cuvier ont adopté pour les hérons, les grues et les cigognes, les genres v4rour combatirc les effets délélcres de ce poison, consiste à ja-ovoquer des vomissemens abondans, surtout en les sollicitant par des moyens mécaniques , et à faire prendre ensuite des acides végétaux , tels que le vinaigre ou le suc de citron , étendus dans des boissons aqueuses. Le vin est aussi un très-bon moyen dans ce cas: et nous avons connu deux personnes qui, aprc« cm 2,«, avoir mangé une omelette dans laquelle on avoit mis rie la ciguë au lieu de cerfeuil, éprouvèrent plusieurs accidens , signes d'un empoisonnement manifeste, entre autres, des dé- faillances et une somnolence considérable, et qui furent guéries Irès-promptement, rien qu'en buvant successivement plusieurs verres de vin. Les anciens conuoiss^ient cette propriété du vin pour remédier aux effets vénéneux de la ciguë, et certaines gens en faisoientun singulier usage. Pline, Liv. XIV, chap. 22, en parlant de l'ivrognerie et des excès auxquels se livroient les buveurs, dit qu'il y en avoit qui alloient jusquà prendre delà ciguë, afin que la crainte de la mort les obligeât à boire du vin. Les anciens n'employoient la ciguë qu'à l'extérieur, dans les douleurs de rhumatisme; mais les modernes ont considérable- ment multiplié son usage, et malgré ses propriétés dangereuses ils ont donné cette plante à l'intérieur, comme un remède très-utile dans beaucoup de maladies rebelles. On a préconisé les bons effets de la ciguë dans la coqueluche, dans les engorge- mensdesviscèresabdominaux, dans les affections squirrheuse.s et cancéreuses , dans les scrophules, dans les rhumatismes chro- niques, dans la goutte, etc. C'est presque toujours sous la forme d'extrait composé avec le suc exprimé des tiges et des feuilles fraîches de laciguè', qu'on administre cette plante à l'intérieur. On la donne aussi en nature, après l'avoir fait sécher et l'avoir réduite eu poudre. L'extrait s'emploie en commençant par une petite dose, comme un demi-grain ou deux grains par jour, et errie continuant tous les jours, mais enaugmentant graduelle- ment les doses jusqu'à celles d'un ou deux gros. La poudre de ciguë s'administre dans des proportions analogues. CiGUE AQUATIQUE. On donnc vulgairement ce nom à deux plantes différentes de la grande ciguë: l'une est l'œnanthe a suc jaune, et l'antre le phellandre aquatique. (L. D.) CiGUE PETITE. C'est l'éthuse, œlhusa cjnapium, CiGUE d'eau. On a donné ce nom au cicuta virosa de Lin- nœus, qui est maintenant le genre Cicutaria. (J.) CIGUENNA (Ornith.), nom espagnol de la cigogne , ardea ciconia , Linn. (Ch. D.) CIHUATOTOLIN ( Ornith.) , nom. mexicain de la femelle du dindoq, meleagris gallopavo, Linn., dont le mâle porte, dans 220 CIL la même langue, au rapport de Fcrnaudcz, cliap. 69, celui de hiiexolote. (Ch.D.) CIJENA ( Ichlhj'ol.) , nom espagnol du squale-marteau. Voyez Zygenf. (H. C.) CILIAIRE {Ichthfol.) , Blepharis. Genre de poissons de la famille des leptosomcs, ^tabli dernièrement par M. Cuvier, aux dépens des zeus de Linnfeus et de Bloch. Les poissons de ce genre se reconnoisscnt aux caractères suivans : Corps en rhomhe parfait, aussi élevé que long; à angles supé- rieur et inférieur répondant au commencement de la deuxième na^ geoire dorsale et de l'anale; épines très-courtes , au lieu de première nageoire dorsale; mais les premiers rayons mous des deuxièmes na- geoires dorsale et anale changés enflamens qui surpassent la lon- gueur du corps; de petites épines libres au-devant de l'anus; écailles formant une petite carène sur la fn de la ligne latérale; reste du corps alépidote. Les ciliaires seront facilement sépares des dorées ou zeus, qui n'ont qu'une nageoire dorsale ; des capros, qui en ont deux, mais qui sont dépourvus de dents; des chétodons, à cause de la forme des dents, etc. Le mot ilcpharis est tiré du grec, et indique la disposition des filamensqui terminent les nageoires daafis ce genre de pois- sons. Il est malheureux que le même nom ait été déjà donné par de Jussîeu à un genre de plantes de la famille des acantha- cées, et cela pour une raison analogue. Voyez Bléphare. Le CiLiAiRE LONGS-CHEVEiix : Blepluiris ciliaris ; Zeus ciliaris , Linn. Corps orhiculaire , argenté , nu ; catopes très-longs , noirs ; nageoire caudale fourchue -, opercules à reflets dorés; nageoires violettes; deux orifices à chaque narine. Chair coriace, sans saveur et peu estimée. De la mer des Indes. (H. C.) CILÎANDIIO. {Bot.) Voyez Coextro. (J.) CILIARE ( Bot.), nom françois proposé par M. P. de Beauvois pour désigner les mousses du genre Trichostome , Irichostomum. (Lem.) ^ CILIÉ {Iclitliyol.) , nom spécifique d'un Holocentre. Voyez ce mot. (H. C) CILIEE. {Ichthyol.) C'est le nom d'un poisson d'Amérique que Linnasus a rangé parmi les perches, sous Iç nom de perça CÎL 221 ai'gentea. M. de Lacépède en fait un Centronote. Voyez ce mot et Persèque. (H. C.) CILIER ( Ichlliyol.) , nom d'un poisson du genre Holacanthe. Voyez ce mot. (H. C.) CILINDRÈ. {Coiich.) Voyez Cylindre. (De B. ) CILLACH.(iV/amm.)Dapper dit qi^on trouve dans le royaume de Quoja deux animaux qu'on appelle cillach vondoh, qui sont de la grosseur de nos cerfs , dont les cornes ont un em pan de long, qui sont roussàtres, etc. Il s'agit sans doute de quelque antilope. (F. C.) CILLERCOA (Bot.), nom donné en Espagne et en Portugal aux mousserons, espèce d'agaric. Voyez Mousserons. (Lem.) CILS. {Anat.) Ce nom, que les uns font venir de ciller e , les autres de celare, a été d'abord donné aux poils qui garnissent les paupières, et qui contribuent à préserve? les yeux des corpuscules qui voltigejit dans l'air. Tous les mammifères en sont pourvus. (F. C.) Plusieurs oiseaux ont les paupières bordées de cils, qui sont très-longs dans l'autruche, dans le calao d'Abyssinie, dans le vautour oricou , dans le messager ou secrétaire: chez ce dernier, ils sont élargis à la base, et creusés en gouttière, concave en- dessous et convexe en-dessus. La paupière supérieure du casoar est garnie auS^jc., dans sa partie moyenne, d'un rang de petits cils noirs qui s'arrondissent en manière de sourcils; et l'on remarque également dans la pintade de longs poils noirs, relevés en haut. (Ch.D.) En entomologie, ce nom aétéétendu aux poils roides qui gar- nissent les bords de certaines parties : ainsi on dit pattes ciliées , ailes ciliées. Quelquefois même l'espèce tire de là son nom : c'est ainsi qu'on appelle l'empis ciliée, etc. (CD.) La botanique s'est aussi approprié ce mot : dans les mousses, lorsque le bord, (péristone) de l'orifice de l'urne est bordé de lanières, celles de la paroi inférieure de l'urne portent le noru. de cils, tandis que les lanières de la paroi extérieure prennent le nom de dent. Plusieurs autres parties de plantes ont des cils : ou a des feuilles ciliées dans la joubarbe des toits , dans Verica tehalix , It; saxifragahjpenoïdes; des stipules ciliées dans la persicaire, polj'gonum persicaria; des bractées ciliées dans la bruneUe; 522 CIM Vorohanclie minor , la brunclle, la lavande, ont des anthère» ciliées; le rumex scutatus, le sanguisorba, média, des stigmates ; le meriyanlhes njmphoïdes , des graines , etc. La gorge de la gen- tiane champêtre, les pétales de la capucine, ceux de la rue, sont également ciliés, parce qu'ils sont bordés de fines lanières en forme de cils. ( Mass. ) . CIMBALAIRE(BoL) , nom spécifique d'une espèce delinaire. (L.D.) CIMBALO {Bot.), Capellone di facetta et Grumato albezino , noms italiens de trois agarics roux qui croissent aux environs de Florence, Mich., Gen., p. i53, n."' i-3. (Lem.) CIMBÈCE ( Entom. ), Cimbex. Genre d'insectes hyménoptères , à abdomen sessile, à antennes en masisue, de notre famille des ixropristcs ou serricaudes. Ce nom de cimbex, ki/ulCh^, a été emprunté du grec d'Aris- tote, par Olivier. Il paroit en effet que ce nom désignoit une sorte d'hyménoptère voisin des guêpes et des abeilles, qui sa nourrissoit de peu de miel ; mais déjà GeodVoy, tom. II, pag. 261 , en avoit fait le genre Frelon, crahro , et il l'avoit placé comme intermédiaire, ou moyen de passage, entre les hyménoptères etles névroptères, qu'il avoit réunis sous le nom commun de tétraptèrcs à ailes nues. M. Jurine, dans sa nouvelle méthode de classer les hyménop- tères, n'a pas adopté ces noms de cimbèce ou de frelon ; il a conservé aux insectes qui font l'objet de cet article, et qui composent son premier genre, le nom de tenthrède, ayant désigné les autres mouches à scie sous les noms d'allante, de dolère, de néinate , de ptérone, de crypte et de céphaléie. L'abdomen appliqué immédiatement contre le corselet, et les antennes en massue, suffisent pour distinguer les insectes de ce genre d'avec tous les autres hyménoptères. Cependant on peut joindre à ces caractères quelques particularités d« conformation bien propres à montrer leur analogie respective. Ainsi , tous les cymbèces proviennent de chenilles dites fausses, qui ont plus de seize pattes, qui se nourrissent de feuilles de plantes, où on les trouve souvent le corps roulé en spirale , quand elles sont en repos. La plupart, dans cet état, ont la faculté de faire sortir de leur corps une sorte d'humeur qui est lancée, en un jet continu , par des ouvertures qui sont CIM 22» situées au-dessus de chacune des neuf paires de stygmates. Ces chenilles, pour se métamorphoser, s'enfoncent ordinairement sous terre , au pied des arbres , ou dans la terre végétale qui se forme dans le tronc pourri des saules , de l'aulne , des bou- leaux ; elles s'y filent une coque de soie très-fine, composée de plusieurs couches ou tuniques très-minces, dont les fila- mens sont retenus par une sorte de ciKle animale, imperméable à l'humidité que la larve y dégorge. Elle reste souvent plusieurs mois'avant de prendre la forme de larve, dont toutes les parties, quoique très-molles et incolores d'abord, restent distinctes, mais dans la flexion la plus complète. On trouve ces insectes parfaits sur les fleurs ; mais ils volent mal et en bourdonnant; ils restent engourdis. On en connoît un grand nombre d'espèces. Voici les caractères des cimbèces que l'on trouve le plus ordinairement aux environs de Taris : CijMbèce grosses cuisses ; Cimhex femorata. Noire ; à premier anneau du ventre portant une tache ovale jaune; antennes jaunes , ainsi que les tarses. C'est le frelon noir , à échancrure , de Geoffroy. Sa chenille est verte, avec deux lignes latérales jaunes , et une dorsale bleue. On la trouve sur l'aulne et sur le saule. CiMBÈCE DES bosquets; Cimbex lucorum. Toute noire, velue, à antennes noires. Cette espèce ne diffère de celle appelée obscure par Panzer , qu'en ce qu'elle est velue. Cimbèce jaune: Cimbex lutea, Fnh. ; AxiUaris, Panz. ; le Frélou à épaulettes , Geoff. Jaune ; à base de l'abdomen et partie pos- térieure du corselet bruns. Les taches jaunes de l'origine du corselet ont fourni à Geoffroy le nom qui lui a servi à désigner cette espèce. Cimbèce bordée ; Cimbex marginata. Noire , à segmens de l'abdomen bordés de jaune pâle ; extrémité de l'antenne ou massue jaune. Cimbèce du saule; Cimbex amerincc. Noire; à duvet cendré; abdomen roux en-dessous et à l'extrémité; lèvres blanches; massue des antennes jaune. La chenille qui se trouve sur le saule marceau , est verte, avec une ligne noire sur le dos. Cimbèce a bandes; Cimbex fasciata. Toute noire; à pattes paies; les ailes supérieures avec une tache brune transversale. CiMBKCB SOYEUSE ; Cimbex sericea. Noire : ta pattes pâles ; abdo- 224 CIM men d'un vert cuivre , et soyeux. Le mâle diffère de la femelle en ce qu'il vst plus petit , et que ses antennes sont jaunes. CiMHÈCE jOYEt'SE; Cimhex lœta. Noire; à bords de segmens de l'abdomen jaunes, ainsi que les pattes. CiMBÈCE obscure; Cimhex ohscura , Panz. Toute noire; à corps lisse , brillant ; à ailes enfumées. Voyez TENTHRÈDEet UropristkS. (CD.) CIMBER. (Conc/i.) Cest le nom sous lequel M. Denys de Monfort établit, en 1810, en un genre particulier, la pate/ia porcellana de Gmelin , que Chemnitz regardoit comme une né- rite , M. de Roissy comme une crcpidule , dont M. de Lamarck a fait son genre Navicelle , et que, long-temps avant, M. de Ferussac avoit proposé de désigner sous le nom générique de Sertaire. Voyez ce mot. (De B.) CIMBRARERA. {Bot.) Les Espagnols donnent ce nom, sui- vant Jacquin, à un jambosier, eugenia carthaginensis , dont les rameaux plians sont employés comme houssines par les muletiers pour hâter la marche de leurs mulets. ( J. ) CIMBRE. {Ichthyol. ) M. Schneider a désigné sous le nom de gadus cimbricus, une espèce de poisson que nous décrirons à l'article Mcstèle. Il habite les mers du Nord. (H. G. ) CIME. (Bof.) Voyez Cyme, (Mass.) CIMENT. {Chim.) Voyez Mortier. (Ch.) CIMEX. {EnLom. ) C'estle nom latin du genre Punaise. (CD.) CIMICAIRE, Chasse-punaise (J3o^.), Ciniici/l/ga, genre de la famille des renonculacées, de la poljandrie tétragynie de Lin- naeus. Son caractère essentiel consiste dans un calice à quatre ou cinq folioles caduques ; quatre petits cornets coriaces , en forme de pétales ; une vingtaine d"étamines à peine saillantes, insérées sur le réceptacle; deux à quatre ovaires munis chacun d'un style recourbé ; le stigmate attaché latéralement le long du style. Le fruit consiste en deux ou quatre capsules , s'ouvrant latéralement, et remplies de semences écailleuses. Ce genre se rapproche de Vacfœa racemosa par son port, des isopjrum par sa fructification. Il renferme les espèces suivantes : CiMiCAiRE FÉTIDE : Cimicifugafcutida, Lam., I/Z. gen., lab, 487 ; Aclœa cimifuga, Linn. Cette plante répand une odeur très- fétide : ou prétend qu'elle est très-propre à chasser les punaises cm .25 des lits. Ses racines sont courtes et noueuses; ses tiges hautes de cinq à six pieds , rameuses , fistuleuses, légèrement velues; les feuilles une et deux fois ailées; les folioles ovales, dentées en scie , incisées ou lobées ; la terminale souvent à trois lobes ; les fleurs disposées en grappes terminales, rameuses à leur base , variables dans le nombre des parties qui les composent. Elle se trouve dan&la Sibérie. CiMiCAiRE PALMiu; : Cimiciftiga palmata, Mich., Amer.; Curt. Bot. Magaz.. tab. 1 63o ; Liim., lll. gcre., tab. 5oo (falso Hj'draslis). Cette espèce a été découverte par Michaux, sur les hautes ïnontagncs de la Caroline, le long des ruisseaux. Ses feuilles sont simples et palmées ; ses fleurs disposées en une panicule dicho- tome ; chaque fleur contient environ douze ovaires distincts, rapprochés en une tête arrondie. C'est par erreur qu'elle a été figurée sous le nom d''kjdrasns , dans les Illustrations des genres de TEncyclopédie. CiMiciFUGA AMERiCANA, Mich. , Amer.; Cimicifuga cordifolia , Pursh. , Amer. Elle est si peu distinguée du cimicifuga fatida, qu'elle n'en paroitêtre qu'une simple variété. Ses feuilles sont plusieurs fois ailées; les fleurs longuement pédiceiîées , ainsi que les ovaires; ceux-ci sont glabres , quelquefois au nombre de six. Elle croît dans les épaisses foré (s de la Caroline, sur les hautes montagnes. Le Cimicifuga serpentaria , de Pursh , paroît être une variété de Vactœa racemosa, Linn. C'est la même plante que Yactcca 'Honogyna de Waltherius. Elle croît dans la Caroline, et n'a très-souvent qu'un seul ovaire. (Poir..) CIMICIFUGA. {Bot.) Voyez Cimicaire. (Poir.) CIMICIOTTUM. {Bot.) Suivant Césalpin, ce nom est' donné à la ballote, ou marrube noir, Uallota, parce qu'elle a une odeur de punaise. (J. ) CIMOLITHE. {Min,)Cest une variété d'argile. Les anciens la tiroient de Pile de Cimolis, aujourd'hui l'Argentière , près celle de Milo ; c'est de là que lui est venu le nom de cimolithe. Ils l'employoicnt à dégraisser les étoffes. Voyez Argile. ( B.) CIMONAGERO {Bot.), nom italien du cumin, selon Caspar Dauhin. (T.) CJNABiiE (C/u"m.), combinaison du mercure avec le soirfre, ^'oyez MERCGr.s. (Ca. ) o. i5 556 CIN CINyEDiA. {Ichthfol.) Au rapport de Pline, on donnoit aulrcfois ce nom à des pierres qu'on trouv.oit dans la lête du poisson qu'on appeloit Cin^edus. Voyez ce mot. (H. C.) ClNyEDUS. (Ic/i//;xo/.) Pline a donné ce nom à un poisson que nous croyons être le Jabre canude des auteurs, lahrus cinœdus,Lmn. Aldrovande et Jouston en ont parlé sous le nom de cinœdus Rondelelii. Voyez Labre, Canude et Canus. Le cinœdus caiida lunala , de Gronou , est le spare denté , sparus dentex , Linn. Voyez Denté. (H. C.) CINAMITE. {Min.) Voyez Kannelstein. (B.) CINARA, ou Cynara (Bot.) , nom latin du genre Artichaut. Voyez ce mot. ( H. Cass. ) CINAROCÉPHALES. {Bot.) Ce nom qui, d'après son ély- mologie , signifie têtes d'artichaut , est employé par Vaillant et par M. de Jussieu, pour désigner un groupe de plantes établi ou reconnu par euxdansla famille des synanthérées. Ce groupe, dont M. de Jussieu fait une famille qu'il place entre ses chico- racées et ses coi'ymbifères, est moins naturel que les premières,, et plus naturel que les dernières; mais cette prétendue famille, qui n'est réellement qu'une section de famille, ne nous paroît admissible, ni dans une classification naturelle , ni dans une classification artificielle. Elle n'est point admissible dans une classification naturelle , parce qu'elle réunit des genres appar- tenant à plusieurs tribus différentes ; elle ne sauroit être em- ployée dans une classification artificielle , parce qu'elle n'offre pas un seul caractère qui lui appartienne exclusivement, et qu'on ne retrouve dans plusieurs corymbifères. Celui qui a paru le plus exclusif, est Particulation des branches du style sur leur tige; cette articulation est pourtant très-manifeste dans notre tribu des arctotidées^, comprise dans les corymbifères de M. de Jussieu, et elle est le plus souvent nulle dans notre tribu des carlinées, que ce botaniste confond parmi ses cina- rocéphales. Au surplus, en admettant les cinarocéphales de M. de Jussieu , il faudroit encore changer sa division de ce groupe en trois sections , dont les deux premières , uniquement fondées sur la présence ou l'absence des épines, ne peuvent évidemment se soutenir , et dont la troisième offre un mélange de genres appartenant aux nassauviées, aux vernoniées, aux échinopsées. M. Decandolle a proposé uue autre division des CIN 2.7 rînarocéphales, que Ta juste réputation de ce botaniste ne 110119 permet pas de passer sous silence ; il les distribue en quatre sections. La première, celle des échinopées, ne contient que trois genres qui, dans l'ordre naturel, appartiennent à trois groupes très-différens ; en effet, le ioop/s est une boopidée, le Tolandra est une vernoniée, et Vér.hinops une échinopsée. Sa seconde section , dite des gundéliacees , ne comprend que deux genres aussi mal associés : car l'un, qui est la gundelia, est une vernoniée; l'autre, l'acicarp/ia, est une boopidée. Les carduacées de M. Decandolle, qui constituent sa troisième section , offrent les vraies carduacées mêlées avec des vernoniées, telles que le stolcesia, Vhololepis , Vheterocoma , le pacoiirina ; avec le syn- carpha , qui est une inulée , et avec des carlinées, telles que le cardopatiiim , le stobcea , le xeranthemum , le stœhelina, le chuquiragii, le carloivizia , le carlina, Yatracijlis : ajoutons que la sous-division de cette section en trois parties, selon que l'aigrette est composée de squamellules paléiformes , de squamellules barbellulées , ou de squamellules barbées , éloigne le cirsium du carduus, et est intolérable sous beaucoup d'autres rapports. La quatrième et dernière section de M. De- candolle , celle des centaurées , est la seule vraiment naturelle. Dans notre classification , la plupart des genres communément confondus, sous le titre de cinarocéphales, se trouvent répartis en quatre tribus : celle des échinopsées, qui ne comprend que le seul genre Echinops ; celle des carduacées; celle des cen- tauriées, qui pourroit être réunie à la précédente , et cons- tituer une simple section de tribu ; enfin, celle des carlinées. (H. Cass.) CINCHONA (Bot.) , vulgairement Quinquina , ou Kinaan. Genre de plantes de la famille des rubiacées , de la. pentandrie monogjnie de Linnaeus , dont le caractère essentiel consiste dans un calice supérieur, persistant, à cinq dents ; une co- rolle subuléc ; le limbe à cinq divisions profondes , souvent lanugineuses à leur sommet; cinq étamines insérées vers le milieu du tube de la corolle ; un style ; un stigmate simple , épais, quelquefois un peu bifide; une capsule oblongue , à deux valves, à deux loges; les valves courbées en dedans à leurs bords, formant, à l'époque de la maturité , une sépara- lion , et prenant l'apparence de deux capsules : chacune d'elle* a5. 328 CIlS» renferme plusieurs semences oblongucs, comprimées, entou- rées d'une aile membraneuse , attachées à un réceptacle central. Ce genre est composé d'arbres ou d'arbrisseaux de TAi^c- riquc méridionale, à feuilles opposées, munies de stipules ; les Heurs disposées en coj^ymbes. La phipart de ces espèces fournissent cette écorce précieuse, connue vulgairementsous le nom de quinquina, ou de kina, si renommée par sa pro- priété de guérir les fièvres intermittentes, de ranimer les forces de l'estomac , de s'opposer aux progrès de la gangrène, etc. Ce ne fut guère que vers l'an iGSg, que l'écorce de quinquina fixa l'attention des Européens qui habitoient le Pérou, soit que cette découverte fût l'effet d'un hasard heu- reux, soit que les Indiens eussent déjà reconnu ses propriétés fébrifuges. Quoi quïl en soit, cette production obtint en très- peu de temps une grande réputation dans sa patrie, parla guérison de la comtesse deCinchone, épouse du Aàce - roi du Pérou, en i658 , que la fièvre tourmentoit depuis long- temps. Cette femme s'empressa de faire connoîîre ce puissant spécifique , et il fut long-temps employé en Amérique, avant d'être connu en Europe. Plus de trente ans s'écoulèrent avant qu'il fût admis comme remède par les médecins européens, quoique les Jésuites l'eussent fait connoître avec avantage. Ce fut, dit-on, un Anglois nommé Talbot qui le mit en vogue en 1676 , et Louis XIV acheta de lui la manière de l'employer à doses convenables. A dater de cette époque jusqu'à nos jours,' le quinquina a soutenu sa réputation; mais celui que l'on con- noit sous le nom de quinquina o[ficinal ou à' écorce du Pérou , qui long-temps est resté la seule espèce employée et même connue, a été forcé de partager sa réputation avec plusieurs autres espèces découvertes par les voyageurs modernes, surtout par MM. de Humboldt et Bonpland , et dont l'écorce , d'après des essais nombreux, a produit les mêmes effets. Au reste, de tous les quinquina introduits dans le commerce, il est encore très-diflicile de prononcer sur l'espèce qui mérite la préfé- rence; ily a d'ailleurs tant de falsifications, tant de prétendues écorces de quinquina, ou fausses ou de vertu foibJe, et il existe encore si peu de principes certains, même aux yeux des gens de l'art, pour les distinguer, que ce puissant fébri- fijge ne produit pas toujours l'efiFet qu'on a droit d'en attendre. Au reste , parmi le grand nombre d'espèces de quinquina citées dans le commerce , il est très - probable que l'on a confondu beaucoup de variétés produites par le même arbre, dépendantes de l'âge, du sol, du climat et des parties de l'arbre sur lesquelles les écorce;#ont été récoltées. Les quin- quina le plus généralement connus sont le quinquina rouge ordinaire; le quinquina gris-cccnnelie ; le quinquina gris-plat; ce- lui de Santa-Fé , etc. Il n'est pas moins difficile de désigner avec certitude les espèces d'arbres qui fournissent lu plupart de cts quinquina. Le genre Cinchona se compose aujourd'hui de vingt-cinq espèces et plus. CiNCHOiNA DE LA CoNDAMiNB : Cinchona condaminca , Humb. et lionpL, PL aquin. , i , p. 33, tab. lo; Cinchona officinalis , Vahl. , non Linn.; Lam. , IlL, tab. 164, fig. i ; vulgairement Quinquina rouge, Quinquina ues boutiques. D'après les ob- servations de MM. Humboldt et Bonpland, cette espèce est celle qui fournit le quinquina ordinaire des boutiques, que Linnaeus avoit attribué à une autre plante : d'où il suit que son cinchona ojficinalis est le cinchona pubescens de Vahl. Ce- lui-ci a ses branches revêtues d'une écorce d'un brun rou- geàtre , rude en dehors , marquée de rides transverses ; les rameaux supérieurs un peu comprimés ; les feuilles glabr^-s, ovales - lancéolées , très-entières ; les fleurs disposées en une panicule terminale ; les ramifications trichotomcs ; le calice à cinq petites dents courtes , aiguës ; la corolle légèrement to- mcnteuse en dehors, divisée en cinq découpures aiguës, plus courtes qne le tube; ce dernier est long d'un demi-pouce; les capsules glabres, ovales-oblongues. Cinchona pubescent : Cinchona puh.iscens, Vahl. Lamb. , Gen. Cincht, tab. 2 ; Cinchona ojficinalis , Linn. Cette plante a l'écorce blanchâtre; c'est elle qui probablement fournit le quinquina blanc. Ses rameaux sont légèrement pubescens à leur partie supérieure; les feuilles amples, ovales, obtuses, pubescentes en-dessous, velues en-dessus sur leurs principales nervures; les panicules amples , pubescentes; la corolle longue d'environ un pouce, couverte de poils blanchâtres ; les cap- sules glabres , cylindriques, longues d'un pouce. Cinchona DES Caraïbes: Cinchona caribœa, Lam., IlL, tab. f. aZo CIN 364, fig. 4; Jacq. Obs. bot. , tab. 47. On distingue seulement cette espèce par ses pédoncules axillaires, uniflores, solitaires. Ses rameaux sont d'un brun-noirâtre ; les feuilles glabres , ovales-lancéolées: les fleurs nombreuses; la corolle blanche;, ses découpures linéaires, plus longues que le tube, d'un jaune paie; les capsules noires, lif^santes. Elle croit à la Guadeloupe. 1-e cinchona longijlora , Lambert, Cinch., pag. Sa., est très- rapproclié du cinchona carihœa ; peut-être est-ce la même espèce, Journ. de Phys. , octob. 1790, pag. 245, tab. j. Elle se distingue par la longueur remarquable de ses fleurs, par ses feuilles bien plus longues et plus étroites. Elle croit dans la Guiane. Cinchona a corymbes : Cinchona corymlifera , Lamb. , Cinch., 1. c. ; Liun. , Suppl. Ses feuilles sont amples, glabres, ovalcs- oblongues, à nervures un peu purpurines; les fleurs disposées en corymbes axillaires , les pédoncules trichofomes, les dé- coupures du limbe de la corolle plus courtes que le tube. Forster l'a observé dans les îles de Longalaba et autres de la mer Pacifique. Cinchona rayé : Cinchona lineala , Lambert, Cinch., tab. 6. Cette plante croit à Saint-Domingue; ses rameaux sont cylin- driques, comprimés vers leur sommet; ses feuilles presque scssiles, glabres, ovales, acuuiinées , ai'rondies à leur base; les nervures apparentes aux deux faces ; les panicules amples, terminales; les bractées sétacées ; les dents du calice longues et subulées; la corolle longue de deux pouces; les étamincs saillantes; les capsules courtes, ovales. Cinchona a fleurs nombreuses: CmchoTiaJtoritu/ii/a, Lamb., Cinch., tab. 7 ; Lam. , III. , tab. 164 , fig. 2 ; vulgairement Quin- quina DES PiïTONS. Cet arbre s'élève à la hauteur de trente et quarante pieds. Son écorce passe pour une des plus amères de ce genre; ses rameaux sont cylindriques, un peu tétra- gones ; ses feuilles amples, ovales - lancéolées , elliptiques, iicuminées , très-glabres; les dents du calice subulées, très- courtes ; le tube de la corolle long d'un pouce ; les décou- pures du limbe longues et linéaires. Il croit en Amérique sur le sommet des montagnes. Cinchona a caos fruits; Cinchona macrocarpa , î,ambert, Citich,, tab. 3. On trouve cette espèce dans rAuicriquc, à GIN 25i Santa-Fé. Ses rameaux sont, velus et tomeiitcux; ses feuilles. elliptiques, alongées , pubescentes en-dessous ; les pauicules pubescentes ; les pédicelles munis, de trois (leurs sessiies ; le calice soyeux en dedans, pubesçent en, dehors, à cinq petites dents aiguës; la. corolle velue; les découpures du limbe ob- tuses , de la longueur du, tube ; ^^ne capsule glabre , cylin- drique , loague de deux pouces. Le cinchoiui Irachycarpa ressemble beaucoup à cette espèce ; mais, il est glabre dans toutes ses parties : il en ditfère encore par sa corolle grêie , les ëtamines saillantes, les capsules à dix côtes sail- lantes. Il croit à la Jamaïque. ClNCHONA A FEUILLES ÉTR.OITES : Cilichoiia ailgUStifoUa , SWdTt. , Lam. , ///. , 164,, fig. 5 ; Lambert, Cinch., tab. 9. Ses rameaux sont grêles ; ses feuilles très-étroites, linéaires-lancéolées , un peu pubescentes à leurs deux faces: ses fleurs disposées eu une belle panicule terminale ; les calices un peu pubescens, à cinq dents subulées ; la corolle longue de deux pouces, le tube grêle; les découpures du limbe étroites, linéaires, obtuses, de la longueur du tube; les capsules courtes, ovales, à cinq côtes: les semences fort petites, glabres, arrondies. Il croît sur le bord des. fleuves, à la Nouvelle- Espagne, CiNCHONA A FEUILLES CORIACES: Cincliona cotiacea , Poir, , Encycl. , n.** 8 ; an Cincliona nitida ? FI. Per., 2 , tab. igu Ses rameaux sont lisses , striés ; l'écorce cendrée ; les feuilles ovales, coriaces, oblongues, très-lisses, luisantes, obtuses; une panicule courte, terminale; les fleurs sessiies à l'extré- mité des pédoncules ; les dents calicinales droites, aiguës ; la corolle longue de deux pouces; les divisions du limbe de la longueur du tube; les capsules noirâtres, cylindriques, lon- gues d'un pouce, CI^fCH0NA A GRANDES FEUILLES; Cinclioua grandifoUii,, FI. Per. , 2 , tab. 196. Grand arbre du Pérou , soutenant une cime fori (ouffue. Son écorce est lisse, d'un brun cendré , roussàtre en-dedans ; les jeunes rameaux quadrangulaires , rougeàtres; les feuilles glabres, amples, ovales, très-entières , luisantes, l'aies en-dessous ; les principales nervures munies à leur base de quelques poils blancs et soyeux; une grande panicule étalée, très-rameuse, longue d'un pied ; le calice pourpre ; la ^3a cm corolle blanche , odorante, longue d^un pouce ; le limbe un peu velu ; les capsules grandes , à peine striées. CiNCHONA A PETiTKS F/.EURS ; Ciiicliona parvijlora , Poir. , f2nc., n." lo. Cette espèce, originaire de la Martinique, est distin- guée par ses Heurs beaucoup plus petites que dans les autres espèces; ses rameaux sontansq/îc«s. Fruit humide, interne, presque conique , appuyé sur un ou deux appendices aussi co- niques, surmonté d'une fleur qui a la figure d'une petite lèvre ronde, et d'où s'élève un paquet de filets. Donafi, en établis- sant ce genre , lui donne pour type le fucus cipressinus d'impe- rato : ce dernier nous apprend que les pêcheurs de Naples en enveloppent le poisson pour le conserver plus long-temps frais. Ce fucus paroît être le fucus discors, ou le fucus sedoïdes. On a une espèce delà même section. Voyez Fucus. (Lem.) CIPERINA (Ornith.) , un des noms italiens de l'alouette huppée ou cochevis, alauda cristata, Linn. (Ch. D.) CIPIPA (Bot.) , nom donné à la fécule retirée de la racine de manioc, quand on la presse pour en exprimer le suc. Cette fécule, qui se dépose au fond du vase dans lequel coule le suc, est blanche ," comme celle de pomme de terre et comme l'ami- don du froment, et peut servir aux mêmes usages. Aublet en fait mention dans son Supplément aux Plantes de la Guiane, p. 72. (J.) CIPOLIN. (Min.) C'est une des roches cristallines à base calcaire, renfermant du mica comme partie constituante essen- tielle. Sa structure est généralement saccharoïde , mais assez souvent fissile. Plusieurs échantillons que l'on rencontre dans la collection de M. de Drée , se distinguent par un assez grand nombre de caractères. Celui trouvé près Courmayeux est gris-jaunâtre, grenu à 246 CIP très-pclî(s grains ; le mîca est vu pedtes paillettes alongées » «gaiement disséminées ; la structure est fissile. Celui du Mont- Cenis est d'un gris d'iicier: le mica est abondant et continu; il a un aspect talqueux; la structure est fissile, et les feuillets, sont quelquefois ondulés. Enfin, il s'en est présenté, près de Montrcrrat , d'une couk-ur grisâtre : le mica talqueux y est abondant et presque contirfj; mais le schiste argileuxy est rare. Le cipolinsc rencontre encore dans plusieursautres endroits, à Schmalzgrube en Saxe, en Corse, etc. II venoit autrefois d'Egypte. Ses carrières ne sont pbis connues. Il est essentiel d'établir une différence entre le calcaire sac- charoïde pur, et la roclie calcaire que nous nommons cipolin, celui-ci se trouvantsouvent en couche subordonnée au calcaire saccharoïde. Le nom de cipolin, appliqué à cette roche par plusieurs marbriers, signifie en italien petit oignon, à cause de la res- semblance que l'on a cru trouver dans les dispositions de ses veines avec celle des écailles des oignons. Les anciens ont beau- coup employé cette roche : il paroît qu'ils la tiroient de Cal- listos dansl'île d'Eubée. Latêted'Alexandre, leBacchusindien, ïc Torse , la statue d'Esculape , la tête d'Hippocralc , etc. , et un *grand nombre de colonnes, ontété faits avecle cipolin statuaire. (B.) CIPON {Bof.), Ciponima. Arbre peu élevé de la Guiane, <1ont Aublet a formé un genre particulier, et que plusieurs îiotanistcs modernes ont réuni au sjmplocos avec lequel en effet 31 a de très-grands rapports. Il appartient à la famille des ébé- nacées et à la pol/yandrie monogynie de I-innasus. Ses fleura offrent un calice fort petit, velu, à cinq découpures; une co- rolle tubuléc, renflée à sa base , rétrécie sous son limbe qui se *Hvise en cinq lobes concaves , alongés ; environ trente étamines «disposées sur deux rangs, insérées à l'orifice delà corolle;le& iîlamens réunis à leur base ; les anthères arrondies ; un ovaire supérieur fort petit, surmonté d'un style velu et d'un stigmate «'n tête; une baie ovale renfermant un noyau ligneux, à quatre ou cinq loges ; une semence dans chaque loge. CiPON CE LA GuiANE : Ciponima giiianensis , Aubl., Guian.^ tab. 226 ; Sjmplocos ciponima, Willd. Ses tiges s'élèvent à la hauteur de sept à huit pieds: son bois est blanc ,; son écorce CIP ='.7 grise ;les rameaux garnis de feuilles alternes , pétîolées , glabres , ovales-oblongues, acuminées, très-entières, couvertes dans leur jeunesse de poils couleur de chair; les fleurs sont axillaires , réunies par petits bouquets garnis à leur base de quatre ou cinq petites écailles bordées de poils couleur de rose; lespédoncules très-courts ; les baies ovales et noirâtres. ( Poir.) CIPPER. (Ornith.) L'oiseau que l'on connoitsous ce nom en Italie, est, suivant Buffon, la grive-mauvis , lurdus iliacus ^ jfJnn. (Ch. D.) CIPRE ou Chipre. (Bot.) Duhamel, dans son Trait, des Arbr., parle d'un pin de ce nom qui croit dans le Canada, et qu'il caractérise par des cônes garnis de pointes, et des feuilles sor- tant au nombre de trois de la même gaîne. Il n'est point men- lionné dans les ouvrages des botanistes; on le trouve seulement dans la Nouvelle Encyclopédie, cité, avec doute, comme pou- vant être une variété du pin d'encens, pinus tœda. Il ne faut pas confondre cet arbre avec le cypre ou bois de cypre qui esf un sébestier, ni avec le cyprès chauve, cupressus dislicha^nomuiê cypre dans la Louisiane. (J.) CIPULAZZA ( Ichthyol.) , nom maltais des poissons du genre ScoRPÈNE. Voyez ce mot. (H. C.) CIPURE (Bof.) , Cipura. Genre de plantes de la famille des iridées, qui appartient à la triandrie monogynie de Linnaeus , et dontle caractère essentiel consiste dans une corolle (un calice) divisée en six parties; le tube très-court; les trois divisiona^ intérieures du limbe beaucoup plus petites que les extérieures ; trois étaraines libres, attachées sur le tube de la corolle; un. ovaire inférieur, trigone ; le style épais, triangulaire; le stig- mate à trois divisions entières; une capsule oblongue, à trois loges polyspermes. Ce genre a reçu de Schreber le nom de marica : il comv prend des plantes, la plupart de l'Amérique méridionale, à racines bulbeuses, à tige herbacée ; les feuilles nerveuses^ ensiformes , vaginales; les fleurs terminales, spathacées. Orï distingue les espèces suivantes: CiPURE DES MARAIS : Çipura paludosa, Aubl. , Guian., lab. iZ i t^am., IlL, tab. 3o; Curt. , Bot. Mag., tab. 646; marica palu- Hosa, Willd. Ses bulbes sont arrondies et charnues; elles pro- duisent plusieurs feuilles minces, étroites, pointues, longues 248 CÏP de plus d'un pied; d'entre ces feuilles s'élève une tige nue, grêle, longue d'un demi-pied, munie à son sommet de deux feuilles et de quelques autres beaucoup plus courtes en forme de spathe, d'où sortent plusieurs fleurs pédonculées, blanches ou bleues, renfermées chacune dans une spathe membraneuse, oblongue , aiguë. FUe crsit à la Guiane, dans les savanes humides. CiPUPiE A i-ÊUiLLES DE CRAMINÉE ; Cipiira graminea , Kunth., in Huinb. et Bonpl. , Nof. Gen. , i , pag. 52o. Cette espèce, re- cueillie sur les bords de rOrénoquc, proche la ville de Saint- Thomas, a de très-grands rapports avec la précédente ; mais elle est beaucoup plus petite dans toutes ses parties. Sa bulbe est oblongue ; sa tige droite, longue de six à huit pouces, munie d'une seule feuille terminale et de deux fleurs : les feuilles radicales glabres, linéaires , ensiformes ; celle de la tige semblable, mais plus courte; plusieurs autres spathacées , oblongues , concaves, acuminécs, longues d'environ un pouce et demi : sa corolle blanche; ses trois découpures extérieures oblongues, les intérieures ovales, plus courtes; le stigmate in- fundibuliforme, blanc, diaphane ; une capsule oblongue. CiruiiE A ïiGE COURTE ; Cipiira hiimilis, Kunth., inHumb. et Bonpl., ISov. Gen., i, pag. 52o. Sa bulbe est ovale ; sa tige cylindrique, longue de deux ou trois pouces, chargée de deux ou trois fleurs ; les feuilles radicales linéaires , ensiformes , longues de trois à quatre pouces; une seule feuille caulinaire, de même forme ; plusieurs folioles spathacées , lancéolées , concaves, acuminécs ; les supérieures plus petites ; la corolle blanche; ses trois divisions extérieures droites, obtuses, mu- cronées, en ovale renversé; les trois intérieures une fois plus courtes, ovales, obtuses, réfléchies à leur sommet, marquées à leur base d'une tache triangulaire, en cœur, glanduleuse, bordée de jaune ; les divisions du stigmate en forme de pétales ; une capsule à trois loges ; les semences placées sur deux rangs. Klle croît dans le royaume de la Nouvelle-Grenade, proche Handa. Cjpure de I.A MAaTiiviytJÉ : Cipura mariinicensis , Kunth., i/i Hvimb. et bonpl., JVow. Gen., i , pag. 02 i ; Iris martiniccnsis , Jacq., Amer., 7, tab. 7 ; Curtis, Bol. Magaz., tab. 407 ; Trime, %ia lurida, Salisb, , l'rans. Hort. Soc, i , pag. 280. Ses tiges, CIR ^/.g hautes rl'un pied et plus, se terminent partrois ou cînqfleurs ; les feuilles radicales sont linéaires-ensiformes , un peu plus courtes que les tigrs ; une feuille caulitiaire longue d'un demi- pouce; plusieurs foiic^es spathacées, longues d'un pouce, ver- dàtres, striées, acuuiinées ; la corolle jaune ; les découpures extérieures grandes, en cœur renversé , marquées à leur base de deux taches roussàtres: les intérieures concaves, réfléchies à leur sommet, quatre fois plus courtes que les extérieures. (POIR.) CIQUE [Pf-tit]. (Bot.) Voyez Bois d'amande. (.T.) CIRCADAVETHA (Bot.), nom portugais du connarus piiv» natus , suivant Rheede. (J.) CIRCJEA. ( Bot. ) Les modernes ont consacré ce nom. à un genre de plantes dont nous parlerons plus bas à l'article CiRCÉE ; mais Dioscoride et Pline l'attribuoient à une espèce que nous ne connoissons pins aujourd'hui, et qui paroît très- différente de celles auxquelles on a depuis donné le même nom ; car, quoique la description qui nous a élé laissée par Dioscoride et par Pline, soit très incomplète, elle suffit cependant pour nous prouver que la circée de Paris ne peut en aucune manière être la circœa des anciens. En eff'et, celle-ci , selon Pline , ressemble au strfchnus cultivé ( la niorelle commune , solanum nigrum , Linn. , selon plusieurs com- mentateurs) ; elle a une petite fleur noire ; une petite graine comme du millet, contenue dans des capsules alcngées en manière de cornes; et une racine triple ou quadruple, longue d'un demi-pied, blanche, odorante, d'une saveur chaude; elle croît sur les rochers exposés au soleil. Après cette des- cription, Pline parle des propriétés de la cireaa- mais il tst inutile de nous étendre davantage sur une plante qui, comme nous l'avons dit, est maintenant inconnue aux botanistes. (L.D.) CIRCAÈrE. (Ornith.) M. Vieillot a établi ce genre, en latin circaetiis. pour l'oiseau vulgairement connu sous le nom ^e Jean-le-Blanc,/a/coga//7'cH5 , Linn. , qui a été décrit parmi les buses, à la page 464 du tome 5 de ce Dictionnaire , et l'on a indiqué les caractères assignés par M. Vieillot à son nouveau genre , pag. 86 du Supplément au même volume. (Ch. D.) CIRCANEi.\. {Ornith.) L'oiseau auquel les anciens appli- 2io cm qiioient cette dénomination, à cause de son vol circulaire y paroît être la soubuse .falco rjgo.rgus, Linn. , et circus galli- narius , Savig. ( Ch. D.) CIRCÉE {Bol.), Circœa, Linn. Genr« de plantes dicotylé- dones, polypétales, périgynes , de la famille des onagraires, Juss., et de la diandric uionogjnie , Linn. , dont les principaux caractères sont les suivans : Calice de deux folioles caduques i corolle de deux pétales en cœur; deux étaminesj un ovaire inférieur, turbiné, à style surmonté d'un stigmate échancré; une capsule pyriforme , à deux A'alves, à deux loges mono- spermes. On ne connoit que deux espèces de ce genre. CiRCÉE DE Paris, vulgairement Herbe de Saint-Etienne, Herbe aux sorciers; Circœa lutetiana, Linn., $pcc. 12., FL Dan., tab. 266. Sa tige est droite, velue, haute d'un pied ou davantage; garnie de feuilles opposées, ovales, aiguës, pubes- rentes, à peine en cœur à. leur base, et peu dentées en leurs Lords. Ses fleurs blanches, ou rougeâtres, paroissent en juin, juillet et août, et sont disposées en longues grapp<^s à l'extré- mité de la tige et des rameaux. Cette plante croit dans les bois aux lieux humides et ombragés, en Europe et en Amé- rique. Dans les temps d'ignorance et de superstition , on l'em- ployoit dans les enchantemens; elle a aussi été d'usage en mé- decine, comme vulnéraire et résolutive; aujourd'hui elle est de toute manière entièrement tombée dans l'oubli. CiRCÉE DES Alpes; Circœa alpina, Linn., Spec. 12, FLDan., tab. 210. Celle-ci diffère de l'espèce précédente en ce qu'elle est de moitié plus petite dans toutes ses parties ; en ce que sa iige et ses feuilles sont glabres, et que ces dernières sont plus décidément échancrées en cœur à leur base et plus luisantes. Ses fleurs , couleur de chair, ou blanches , paroissent en juin , juillet et août. Cette plante croit dans les lieux humides et ombragés des montagnes , en France , en Allemagne, en Suisse, en Angleterre, etc. (L. D.) CIRCELLE. (Ornith.) On donne vulgairement ce nom, et ceux de cercelle ou cercerelle, aux sarcelles ou petits canards d'Europe. (Ch. D.) CIRCIA. {Ornith. ) Ce nom, qui avoit été employé isolément par d'anciens auteurs, a été donné par Linnaeus, comme épi- thète. à la sarcelle d'été, anas circia. (Ch. D.) CIR 25t CTRCINARIA. (Bof.) C'est le nom qu'Achariiis donne à la seconde division de son genre Parmelia, celle qui comprend les lichens, dont l'expansion [thallus) est presque membra- neuse, disposée en étoile et à découpures étroites, planes ou convexes, et à contours arrondis. (Voyez P.vRMlîrjE. ) Link nomme circinaria un genre qu'il établit dans la famille des lichens, et qu'il caractérise ainsi : cfiiccptacle globuleux, pel- lucide , épars dans un tissu floconneux très-délicat , enfoncé dans un thallus crustacé , vésiculeux et granuleux. Il lui donne pour type le lichen rupicnin d'Hoffmann, qui est Vurcsolaria lioJJ'manni , variété B d'Acharius. (Lem.) CIRCINÉ {Bot.), Circinalis , roulé en crosse. On a des exemples de feuilles circinées dans le gloriosa superha, le Jla- gellaria indica , le mutisia decurrens, etc. Dans ces plantes , le sommet de la feuille est prolongé en une longue pointe roulée sur elle-même , comme une boucle de cheveux sur un compas. Les plantes de la famille des fougères sont, avant leur dévelop- pement, roulées en crosse du sommet à la base. Les épis de fleurs de l'héliotrope et d'autres borraginées, celui de la jus- quiame, etc., sont également roulés en crosse avant leur dé- veloppement : ces épis se déroulent à mesure que ,les;fleurs s'épanouissent. Dans les graines du koelreuteria, les cotylédons sont également roulés sur eux-mêmes du haut en bas. (Mass.) CIRCONSCRIPTION (Bot.), C/rcf/mscnpfio. Une ligne qu'on suppose passer par les points les plus proéminens d'un corps, détermine la circonscription de ce corps. Une feuille, par exemple, quoique son contour soit interrompu par des angles rcntrans ou des divisions plus ou moins profondes, est dite ovale ou réniforme ou lancéolée dans sa circonscription , lorsque la ligne censée passer par le sommet des principales divisions, en négligeant les angles rentrans, décrit une figure ovale, ou réniforme, ou lancéolée , etc. ( Mass.) CIRCOS. [Foss.) On a donné ce nom à des pointes d'our- sins fossiles faites en poires. Voyez Pointes d'oursins. (D. F.) CIRCOS. (OrniLh.) Voyez Circds. ( Ch. D.) CIRCULATION. iPh_)'sioL) Quoiqu'un très-grand nombre de phénomènes vitaux présente une véritable circulation, et que celui de la vie elle-même soit un phénomène de ce genre, ce raotj en physiologie ; s'applique proprement au mouvement V52 CIR du fluide nourricier, du sang, qui , en effet , revient sans cesse vers les points d'où il étoit parti. C'est par la circulation que le corps reçoit sa nourriture. Chez les animaux qui en sont privés , le fluide nutritif, extrait des aiimens, passe sans intermédiaire aux parties qu'il doit nourrir, parce qu'il se trouve, dès l'instant de son extraction, propre à remplir ce but. Il n'en est pas de même pour les ani- maux qui ont une circulation : la matière nutritive, extraite des aiimens, a besoin , chez ceux-ci, de certaines préparations qui s'opèrent dans des organes particuliers que le sang doit nécessairement aller chercher. Le fluide nutritif pénétre tous les organes , et s'étend jusqu'cà leurs dernières molécules. Tiré des aiimens. il entre dans les veines, où il reçoit une première modification ; de là il passe dans la poitrine, pour entrer en contact avec l'air atmosphé- rique ; puis, il parcourt un autre système de vaisseaux, les artères , et arrive à leur extrémité capillaire . siège de la nutri- tion , où il se dépouille de ce qu'il avoit acquis ; enfin , il rentre , par ces vaisseaux capillaires artériels, dans les vaisseaux capil- laires veineux , pour s'enrichir dans les veines d'un fluide nour- ricier nouveau , extrait de xiouveaux aiimens ; et ce mouve- ment lui est communiqué parles organes au travers desquels il passe, et qui sont destinés à le lui transmettre. On u'auroit cependant qu'une idée fort imparfaite des routes que le sang parcourt, si, d'après le tableau général que nous venons d'en tracer, on se représentoit le système vasculairé comme un système toujours simple, comme un canal qui, par ses ramifications , verseroit ses eaux dans les ramifications d'un autre canal, par où elles seroient ramenées à leur source com- mune. La circulation n'a cette extrême simplicité que chez les animaux des dernières classes; chez ceux d'un ordre supérieur, elle se compose de deux ou de trois systèmes circulatoires par- tiels .- de plus, les artères, comme les veines, se réunissent quelquefois entre elles, et présentent assez exactement alors la figure d'un réseau ; dans d'autres cas, l'on voit des veines se terminer en vaisseaux capillaires, pour ne communiquer qu'avec d'autres veines, etc. Dans le grand cercle que le sang parcourt, il communique avec des organes de nature très-diiïérente, qui lui fout subir- CIR 253 plusieurs modifications, et qui en tirent ou en composent les substances qu'il leur a été donné de produire .- les testicules y prennent les élémens de la semence ; le foie , ceux de la bile ; la rate, ceux de l'urine; il reçoit l'oxigène des poumons, cède aux muscles sa fibrine, et aux vaisseaux lymphatiques la lymphe; en un mot, il fournit les élémens de toutes les substances et de toutes les matières qu'on rencontre dans le corps de l'animal qu'il nourrit. On ne connoît point encore comment la matière nutritive passe à l'état de sang, et par quels concours ce changement a lieu. C'est pourquoi nous n'avons, pour ainsi dire, considéré jusqu'à présent ce liquide que comme une sorte d'excipient du fluide nourricier. Tout porte cependant à penser qu'il est lui-même la substance nutritive , et que celle qui est extraite des alimens n'acquiert la propriété de s'assimiler au corps de l'animal, que lorsqu'elle s'est combinée au sang de manière à en faire partie intégrante. Voyez Sang et Chvle. Les forces qui impriment au sang son mouvement, ne sont peut-être pas toutes connues, et elles ne sont pas les mêmes chez tous les animaux pourvus de la circulation. Dans les premières classes du règne animal, c'est le ca-ur qui en est le principal agent. Les artères y contribuent à leur tour; mais ces organes présentent des variétés dans leur struc- ture , leur rapport, ou leur action, qui apportent de grandes modifications dans le mouvement du sang. Nous ferons mieux connoître ces différences à l'article Cœur. Voyez ce mot et aussi Artères. (F. C. ) CIRCUM-AXILLES [Nervules] (Bot.), Circam-axiles (Ner- vuli). Le placentaire offre des cordons vasculaires, tantôt réu- nis en un seul corps par du tissu cellulaire {lis , rliododendrum) , tantôt distincts et séparés (portulacca) , tantôt placés entre les valves (crucifères), tantôt appliqués contre l'axe central du fruit , dont ils se séparent à Tépoque de la déhiscence {epilo-. biiim, ccnoihera). C'est dans ce dernier cas que M. de Mirbel désigne ces cordons, qu'il nomme nervules, par l'épithéte de circum-axilles. (Mass.) CIRCURI (Ornilh,) , un des noms sous lesquels la caille, teh'ao coturnix, Linn., est connue en Sardaigne. (Ch. D.) CIRGUS. {Ornith.) Ce terme qui, en latin, est le synonyme :^H CIR du y.l^Koç,. troisième ëpervicr d'Aristote , a été employa par îrisson, dans son genre Épervier, pour désigner la sectioa des busards. Bechstein a ensuite formé le genre Circus, qui a été adopté par MM. Savigny, Cuvier et Vieillot, et qui com- prend les oiseaux connus sous les noms de busard des marais, harpaye, soubuse , oiseau f aint-Martin ,falco aruginosus , ru/us pjgargus, cyaneiis , albicans (pi. enl. de BuflT. , 4^4^ 4C0, 440, 480, 45()), lesquels, suivant M. Cuvier, ne forment que deux espèces, décrites et figurées en différens âges. Voyez Busi:s. gazeux, et la grande affinité qu'ils ont dans cet état, soit que la cire se volatilise sans décomposition . soit qu'elle éjjrouve de l'altération, exjjJiquent pourquoi la cire, exposée à une tem-» pérature suffisante, est si combustible, et pourquoi elle pro- duit alors tant d'eau et d'acide carbonique. Lavoisier , en la faisant brûler dans l'oxigène, conclut, d'après la quantité d'a- cide carbonique et d'eau produits, Qu'elle étoit formée de car- bone, 82,28, et d'hydrogène, 17,72. Les acides et les alcalis concentrés font éprouver à la cire une décomposition plus ou moins marquée; mais jusqu'ici leur action n'a pas été assez étudiée pour que nous en parlions. Cire du myrica cerifera. Cette cire recouvre les baies du myrica. Pour l'en séparer, on met les baies dans une chau- dière avec une quantité d'eau suffisante pour les recouvrir d'une couche de o>",i5 environ ; on fait bouillir, et on remue les baies de manière à les ramener du centre de la chaudière contre ses parois, où on les presse, afin de favoriser la sépara- tion de la cire qui les recouvre. La cire fondue ne tarde point à se rassembler à la surface de l'eau. Quand il y en a suffi- samment, on la prend avec une cuiller, et on la filtre au tra- vers d'une grosse toile; lorsqu'elle est figée, on la fait égoutter, puis sécher. Enfin, on la fond pour la purifier et lui donner la forme de pains. Un myrica bier^ fertile peut donner 3 ^kilog. de graines; 4 kilog. de graines donnent 1 kilog. de cire. La cire ainsi obtenue est verte ou jaune verdâtre ; mais, en la traitant plusieurs fois par l'alcool bouillant, d'où elle se précipite en grande partie par le refroidissement^ on finit par l'obtenir à l'état incolore; le principe colorant, qui me paroit être de la même nature que la couleur verte des feuilles, reste dans l'alcool. Elle perd aussi dans ce traiteuientla plus grande partie de son odeur, parce qu'elle doit cette propriété àun arôme volatil et très-soluble dans Falcool. M. Bostock dit qu'elle se fond à 42,88.; cependant j'ai trouvé qu'elle se figeoit à 58.'*. Comme la cire d'abeille, elle se vola- tilise sans décomposition , quand elle est chauffée au milieu d'un gaz, et se décompose en partie seulement, quand on la distille. Fondue, elle est plus légère quel'eau ; solide, à la tem- pérature ordinaire , elle est plus deose. M. Bostock estime sa densité à 102. 17. ï6o CIPt loo d'alcool bouillant en dissolvent 5 ; la plus grande partie se dépose par le refroidissement. loo d'éther bouillant en dissolvent 25; on obtient par le refroidissement des cristaux lamelleux. Si l'expérience a été faite avec de la cire verte , le principe colorant reste en partie dans l'éther» , loo d'huile de térébenthine chawde n'en dissolvent que 6. La potasse la saponifie très-bien. Aussi les habitans des pays où croît le myrica, font-ils du savon avec la cire qu'il produit. Il paroît , d'après M. Cadet, qu'elle peut dissoudre la litharge, quand elle est fondue. On obtient par le refroidissement une masse emplastique fort dure. CiRB DE LA SOIE. En traitant de la soie écrue, blanche et jaune, par l'alcool bouillant, M. Roard en a retiré une substance qu'il a appelée cire, et qui jouit des propriétés suivantes : En masse, elle est dure, cassante, légèrement colorée; elle se fond entre 7 5.*^ et 80.'' Elle est insoluble dans l'eau. L'alcool d'une densité de 0,8295 n'en dissout pas plus de ^77^ de son poids, à la température de 20 à 26 ; et l'alcool bouillant n'en dissout pas plus de 3-^0 à -ih:- La dernière solution se prend en masse d'un blanc bleuâtre par le refroidissement. Cire qui recouvre les feuilles et les fruits. M. Tingry, de Genève, est le premier chimiste qui ait retiré de plusieurs végétaux, au moyen des dissolvans , une substance qui lui j)arut avoir les plus grandes analogies avec la cire. Ce chimiste l'obtint des feuilles du raifort traitées par l'alcool bouillant; la subs- tance cireuse se déposa par le refroidissement. M. Proust a depuis étendu la découverte de M. Tingry à presque toutes les feuilles, spécialement aux feuilles glauques, à un grand nombre de fruits, tels que les prunes, les cerises, les oranges, les citrons, etc. Mais nous ferons observer que Ton manque d'expériences qui déterminent les rapports de cette cire avec la cire des abeilles , et que d'ailleurs plusieurs subs- tances qui se précipitent en flocons de l'alcool bouillant que l'on a appliqué à des matières végétales , peuvent être fort différentes de la cire , quoiqu'on leur applique ce nom assez communément. Cérine. J'ai donné ce nom à une substance que j'ai retirée du Liège (voyez ce mot) , parce qu'elle a de l'analoffie avec la CIR 2C1 cire des abeilles, et que, cependant, elle en diffère par plu- sieurs propriétés. Elle est sous la forme de petites aiguilles blanches , brillantes. Elle se ramollit dans l'eau bouillante , sans se fondre, et gagne le fond de ce liquide. Un alcool à 0,816 , bouillant, a dissous 2 de cire, et 2,42 de cérine. (Ch.) CIRE. (Ornith.) On a donné ce nogn , en latin cera, ceromay à une membrane ordinairement colorée qui, chez plusieurs oiseaux, recouvre la base du bec , et surtout celle de la man- dibule supérieure. Les rapaces diurnes, les perroquets, les lioccos , les canards , sont ceux chez lesquels elle se trouve le plus communément. Le hocco est pourvu de cette membrane sur les deux mandibules; mais elle n'existe que sur la mandi- bule supérieure des oiseaux du genre Falco de Linnaeus , et file y occupe, en général, une plus grande étendue que chez les perroquets, où elle est fort petite. La couleur, les propor- tions de la cire offrent aux ornithologistes des caractères pro- pres à faciliter la distinction des espèces ; et l'on en tire aussi des mamelons ou points charnus dont elle est quelquefois héris- sée . des rides ou tubercules qui s'y observent, des petites écailles blanche^, caduques, dont elle est enveloppée , et qui la font appeler tantôt mamelonnée, papiZ/osa, tantôt caronculée, carunculata , ou furfuracée, _/ur/ùracea. (Ch. D.) CIRHUELA DE FRAYLE. (Bot.) On trouve sous ce nom, dans l'Herbier du Pérou, de Joseph de Jussieu, unmoureiller que Cavanilles décrit et figure sous le nom de malpighia arme- niaca. (J.) CIRICH (Ornith.), nom que porte à Turin le moineau fri- quet,fringillamontana, Linn. (Ch. D.) CIRIER. (Bot.) On a donné ce nom à un arbrisseau de l'Amé- rique septentrionale dont les fruits, de la forme et grosseur (fune coriandre, sont recouverts d'une substance blanche: c'est une véritable cire, que l'on sépare en mettant ces fruits ('ans l'eau chaude. La cire se détache et s'élève à la surface. On la fait sécher pour en former des bougies qui donnent une bonne lumière. Cet arbrisseau fait partie du genre Gale. Voyez t:e mot. (J.) CIRIER JAUNE. (Bot.) C'est le nom que Pauîet donne à ragaricus ceraceus ,Ja.cq., champignon dont la couleur est celle • la cire jaune. Il paroit suspect. (Lem.) ■2(>2 cm CIRTGOGNA (Bol.), nom de la chélidoinc, aux environs de Vérone, suivant Scguicr. (J.) CIRITA-MARI (Bol.), nom brame du volhameria inermis , suivant Rheede. (J.) CIRLO, CiRLLs. (Ormlh.) Les noms de cirlus enlalin, et cirlo en italien, qui désignent des bruans, ont été appliqués d'une manière trop vague pour qu'on puisse déterminer avec pré- cision les espèces que les divers auteurs ont eues en vue. Ce- pendant il paroît certain que le cirlus, ou zii/olo d'Olina, Uccel- liera, pag. 5o, est le bruant de haie, emheriza cirlus, Linn., e.mheriza sepiaria, Briss.; et que le cirlus stultus d'Aldrovande, cirlo matto des Bolonois, est V emheriza cia de Linnaeus , Je bruant des prés ou bruant fou de Buffbn ; tandis que le zîVo/o pagliato d'Olina, dont le plumage présente plus de jaune, seroit le bruant commun, emheriza citrinella, Linn. (Ch. D.) CIRMETRE, HuMECTHE, Kemetri (Bot.), noms arabes de la poire, suivantDaléchamps.M.Delile, dansses Plantes d'Egypte, indique le nom de kommitrih pour le poirier. (J.) CIRON (Enlom.), Acarns , genre d'insectes aj)tèressans mâ- choires , de la famille des rhinaptères ou parasites. (Voyez MiTTE.) M. Latreille a, dans ces derniers temps, désigné sous le nom de ciron, en latin siro , une espèce de petit faucheur de couleur rougeâtre, qu'on trouve sous les pierres, et qui res- semble beaucoup à la pince ou chélifère. Il n'a guère qu'une ligne de longueur ; mais les pattes en ont le double, ainsi que les mandibules qui sont saillantes ; il n'a que deux yeux supportés chacun sur un tubercule isolé : c'est, à ce qu'il paroît, Vacarus siro de Linnaeus, Vacarus crassipes , et le tcstudinarius d"Her- mann. Le nom de ciron vient de l'italien siro, et paroît synonyme du mot grec ccKapaç , trop petit pour être divisé. Ciron db la gai.e. C'est une espèce de mitte dont M. Latreille a fait le genre Sarcopte. Voyez Mitte. (C. D.)| CIRQUINÇON (Mamm.) . nom générique donné aux tatous, à la Nouvelle-Espagne, et que Buffon a appliqué au tatou à lête de belette, de Grew , dasypus cinctus. Linn. (F. C.) CIRRE et non Cirrhe ( Zoolog.) , nom traduit du mot latin Cirrus et non Cirritus , employé par Pline comme synonyme de harla, pour désigner les petits tentacules des sèches et CIR 263 genres voisins, et même, à ce qu'il paroît, les prolongemens charnus qui sont sur la tcle de quelques oiseaux , comme dans la foulque, /«//ca. Avant Pline, il paroît, d'api-ès Varron, qu'il signilioit une toulFe de cheveux longs, bouclés ou crépus; Phèdre l'emploie pour indiquer les franges d'uji manteau. A la renaissance des lettres ou réu^t ces deux idées, et en entendant par-là des cheveux contournés ou plexiles , en grec plocamoi ou thriches , on l'appliqua aux éminences charnues qui sortent de la tête de certains animaux à la ma- nière des cornes., comme dans les limaçons, c'est-à-dire à de vrais tentacules, ce qui correspond au mot cerata d'Aristote , traduit par le mot cornua, par Gaza.' Dans la suite les auteurs de botanique l'appliquèrent à une espèce de llla- ïuens alongés, ordinairement contournés en tire-bouchon ou vrille, et dès-lors son orthographe fut changée en cirrhes, cÎTThi; ce qui lui donna une sorte de tournure grecque. Dans ces derniers temps on étendit ce motaux appendices articulés,, cornes, plus ou moins durs, des balanes et des anatifes, c'est- à-dire à de véritables membres , et en formant une classe de ces animaux on leur donna le nom de cirrhipèdes, ou d'animaux à pieds cirreux , ce qui n'est cerlainemcnt pas. Enfin quelques personnes croyant peut-être que le mot cirrhe ainsi écrit pro- venoit du grec , et voulant éviter un nom hybride , ont désigné cette classe sous la dénomination de cirrhopodes, ce qui si- gnifie réellement animaux dont les pieds sont d'une couleur intermédiaire au jaune et au blanc. D'après ces observations, il faut donc écrire cirripèdes, si l'on persiste à adopter ce nom pour désigner la classe qui contient les anatifes, etc., quoi- qu'il soit réellement mauvais; et l'on devra entendre par cirres, du moins en zoologie, des petits prolongemens cutanés, cylindriques, vcrmiformes, plus ou moins irritables et con- tournés, qui se trouvent répandus d'une manière régulière ou irrégulière sur les différentes parties du corps des ani- maux, et surtout des animaux mollusques, et spécialement sur les bords du manteau des huîtres, peignes ou d'un grand nombre d'autres lamellibranches , en réservant le nom de tentacules à des prolongemens plus développés , musculo- cutanés, plus volontaires, qui se trouvent ordinairement sy- métriquement placés à la partie antérieure des animaux, ou i64 CIR par paires sur la tête, ou en cercle autour de la bouche. Quand ils seront fort longs, comme dans les hydres, on pourra leur donner le nom de tentacules cirreux. La déno- mination de cils restera à des espèces de poils plus ou moins Toides, mais fort courts. CrRRB est aussi, dans qr^lques auteurs, synonyme de bar- billons; dans les poissons, par exemple, d'où l'on a tiré les- dénominations de cirrhites et de cirrhigère, qu'on devroit écrire sans h. M. IJliger vient encore d'étendre ce mot à des plumes dont la tige très-longue est sans barbules, ou qui les a seulement très-courtes , ou à son extrémité. (De B.) CIRRHE ou Vrille (Bot.) , Cirrhus, Cirrus, Capraolus, Clavi^ culus. Hélix. Appendice filiforme, simple ourameux, diverse- ment tortillé ou roulé , au^mo^^en duquel certaines plantes s'attachent aux corps voisins. Ce filament naît ou de l'ais- selle des feuilles (passiflore), ou à l'opposite des feuilles (vigne), ou sur le pétiole cà la place des stipules [smilax ?ior- yida) ; souvent le pétiole d'une feuille composée a de pareils- filamensà sa partie supérieure, au lieu de folioles (pois, gesse)^ (Mass.) CIRRHE, {Ornilh.) Cirrhus. Merrem, dans son Tentamen nata- Tdlis sjstematis avium, pag. i Z| , entend par cirrhus des pennes longues, en forme de crins, qui, partant de dessus lesyeaxy relonibent le long du cou; etilliger, Prodromus avium , p. 190, 4éfinit le cirrhus une tige très-longue, sans barbes, ou pour- vue de barbes très-courtes, et qui souvent n'en porte qu'à sa pointe. (Ch. D.) CIRRHEUX (Bol.), Cirrhifère , Cirrhifojime ; Cirrhosus y Cirrhiferus, Cirrhiformis. Le pétiole commun delà gesse, du pois et de plusieurs autres légumineuses, porte des folioles à sa partie inférieure , et se prolonge à sa partie supérieure en véritables cirrhes ; il est cirrheux ou vrillé. La tige de la vigne , les pétioles du smilax horrida , les pédoncules du cardio- sperme , ont des cirrhes distincts, qui ne proviennent point d'une métamorphose de la partie qui les porte : ils sont cir- riiifères. Les pétioles du fumari a capreolata, de la clématite doricnt, etc. , se contournent et remplisseut les fonctions de cirrhe : ils sont cirrhiformes. (Mass,) CIR =6à CIRRHIPÈDES. (Malahentomoz.) Voyez Cirripèdb. (De B.) CIRRIPÈDES, CiRRHiPÈDES, CiRRHOPODES. {Malukentomoz,) Ce groupe d'animaux, confondu par Linnaeus parmi ses testacés multivalves, placé à tort par Poli avec les sèches , sous le nom de Irachiata, établi d'abord comme un ordre de mollusques par M. Cuvier , a été considéré comme une classe distincte par M. de Lamarck, ce qui a été suivi par beaucoup des zoolo- gistes modernes. M. de Blainville, les regardant comme inter- médiaires aux malacozoaires et aux entomozoaires, en fait la première classe du sous-type qu'il a désigné à cause de cela sous le nom de malakentomozoaires ou de moUucarticulés. On peut en effet les regarder comme des animaux articulés, enveloppés dans un manteau plus ou moins calcaire : aussi M. Latreille, tom. 24/ de la 1." édition du Dictionnaire d'His- toire natuelle de Déterville, les place-t-il à la suite des vers. Les caractères généraux de cette classe peuvent être exprimés ainsi : Corps symétrique suhglohuleux , conique, recourbé sur lui-même , terminé postérieurement (supérieurement à cause de sa position), par une sorte de queue conique , articulée , pourvue de chaque côté d'appendices en forme de cirresfort longs , cornés, articulés ; riidi- mens des mcnnbres des entomozoaires ; décomposition des bran- cliies des malacozoaires, et servant comme de tentacules. Tête non distincte , sans yeux ni tentacules; bouche inférieure (ici supérieure à cause de la position recourbée du corps) pourvue d'appendices latéraux, pairs, articulés, ciliés, ou d'espèces de mâchoires. Organes de la respiration branchiaux , pairs , latéraux , et en nombre variable, à la base de quelques-uns des appendices ; anus médian terminal à la base d'un long tube, terminant les organes de la génération. Enveloppé dans un manteau ou enveloppe cJiarnue, fendua postérieurement et inférieurement , solidifiées par un plus ou moins grand nombre de pièces calcaires. Tous les animaux assez peu nombreux qui composent cette classe vivent fixés plus ou moins immédiatement auxcorpssous- marins, dans une position fort analogue à celle des derniers mollusques lamellibranches. c'est-à-dire, la ièie en bas et l'anus en haut, mais nullement ou rarement enfoncés dans les corps. Comme eux, ils font agir sans cesse kîirs appendices pour détcr- 2(y6 CIR miner nn courant d'eau qui leur apporte la nourriture ; mais la solidité de cet.«ppareil, ainsi que de celui de la mastication, permet de croire qu'ils peuvent s'emparer d'animaux entiers. U est extrêmement probable que, comme les acéphalophores la mellifèros,iIs sont vérilablcment hermaphrodites. Le long tube qui termine les organes de in génération, leur sert à fixer leurs œufs sur Icscorps qui se trouvent à leur portée. Leur organisa- tion, qui a été exposée aux articles Anatifb et Balane, diffère assez peu, pour les organes spéciaux de la nutrition et même fie la génération, de ce qui se trouve dans les derniers mol- lusques acéphales ; mais pour ceux de la locomotion et du sys- tème nerveux, il y a des ropprochemens évideiiof.) Ces deux noms sontciféspar Ruellius, commentateur de Dioscoride , comme ayant été donnés par les uns au lierre, par d'autres au ciste. (J.) CITHARUS. (Ichthyol.) Belon a donné ce nom à la limande, pleuronectcs limanda. Voyez Pleuronecti; et Plie. (H. C.) CITIGRADES (Entom.) , qui marchent vite. M. Latreille a nommé ainsi une section des araignées fileuses , dites aussi araignées-loups, dont les femelles portent leurs œufs dans un cocon de soie, et soignent leurs petits dans le jeune âge. Tels sont les genres quïl nomme Ctènes, Oxyopes, Dolomèdes, L} coses. (C. D.) "CITILLUS. (Mamm.) Voyez CiTELLUs. (F. C.) CITLL (Mamm.) Fernandez désigne par ce nom un lièvre sans queue du Brésil, le lepus brasiliensis , Linn. (F. C.) CIT-NAQUAPvI [Bot.), nom brame du melastoma aspera , suivant Rheede. (J.) CIT OCTL (Bot.) Suivant Rheede, le calaba , calophyllum talaha, est ainsi nommé chcï les Brames, (J.) :285 CIT CITRACCA (iîoi,), l'un des noms italiens du cétérach des boutiques, espèce de fougère, qui fait partie du genre Asple- nium de Linnaeus. Voyez Cétérach. (Lem.) CITRAGO. {Bot.) Gesner noinmoit ainsi la mélisse citron- nelle. (J.) CITRANGULA ( Bot. ) ^jnom donné par Monardez au citron- nier. (J.) CITRATES. {Chim.) Combinaisons de l'acide citrique avec les hase6 salifiables. Dans Its citrates l'acide neutralise une quantité de base qui contient le quart de son oxigène. Ainsi, loo d'acide, dans lesquels il y a 54,8 3 1 d'oxigène, neutralisent une quantité de base qui contient 1 3,588 d'oxigène. Ce résultat est déduit de l'analyse du citrate de plomb par M. Berzelius. Les seuls citrates qui soient connus sont ceux qui ont été examinés par M.Vauquelin , savoir , les citrates d'ammoniaque , de potasse, de soude., de baryte, de chaux, de magnésie, de fer, de zinc, de mercure et d'argent, et le citrate de plomb qui la été récemment par M. Berzelius. Les citrates d'ammoniaque, de potasse, de soude, de ma- gnésie et de fer, sont très-solubles dans l'eau. Les citrates de chaux et de zinc le sont un peu. Les citrates de baryte, de mercure et d'argent ne le sont pas, ou qu'extrêmement peu. On ne peu t d istinguer les citrates des autres genres de sels que par l'effet d'un ou plusieurs réactifs. Lors donc qu'on reiicontre dans une analyse végétale un sel que l'on soupçonne être un citrate, ou doit, s'il estsoluble, le précipiter par Thydrochlo- rate de chaux, décomposer le précipité bien lavé par l'acide sulfurique , comme nous l'avons dit à l'article Citrique ( acide) , et voir si l'acide obtenu jouit des propriétés de l'acide citrique. Si le sel n'étoit pas soluble, et qu'il ne fût pas de nature cal- caire , il faudroit le décomposer par le sous-carbonate de po- tasse bouillant, neutraliser l'excès d'alcali par l'acide hydro- chlorique, et précipiter la solution par Thydrochlorate de chaux. Citrate d'ammoniaque. Suivant M.Vauquelin, 56 parties d'a- cide citrique cristallisé ou hydraté neutralisent 48 parties d'un carbonate d'ammoniaque contenant 43 d'ammoniaque pour 100 : ce qui donne pour la composition du citrate de cette base , CIT 289 en tenant compte de 6,12 d'eau contenus dans les 36 d'acide , Acide 100 Ammoniaque 69,1. Le citrate d'ammoniaque est très-soluble dans l'eau : il faut, pour qu'il cristallise, quesasolutioi»soit épaissie ; ses cristaux sont des prismes alongés. Sa solution ne donne pas de précipité cristallin, quand on y verse de l'acide citrique ou de l'acide hydrochlorique, ainsi que cela arrive au tartrale d'ammo- niaque , dans lequel On verse de l'acide tartarique ou de l'acide hydrochlorique : ce qui vient de ce qu'il n'y a pas de sui'citrate peu soluble, comme il y a un surtartrate peu soluble. Citrate d'argent. L'acide citrique, dissous dans l'eau, s'unit à l'oxide d'argent humide; mais, le meilleur moyen de pro- duire le citrate d'argent consiste à précipiter du nitrate d'ar- gent par une solution de citrate de potasse. On filtre, et on lave ensuite le précipité avec de l'eau distillée. Le citrate d'argent a une saveur métallique, quoiqu'il soit insoluble dans l'eau. L'acide nitrique le décompose ; ce qui , suivant M. Vauque- lin , explique pourquoi on n'obtient pas de précipité en versant l'acide citrique dans du nitrate d'argent. Le citrate d'argent noircit par son exposition à la lu. mière. Il donne, à la distillation, un acide acétique trés-concentré, mais qui a une odeur légèrement empyreumafique, des gaz, du charbon , de l'argent métallique qui est sous la forme d'une végétation. Le citrate d'argent est formé , suivant le calcul, de Acide citrique 100 Oxide d'argent. .' 196,222. Citrate de baryte. 12 parties d'acide citrique cristallisé donnent 24 parties de citrate de baryte sec, suivant M. Vau- quelin. L'eau de baryte, versée dans une solution d'acide citrique, n'y fait de précipité que quand l'acide est entièrement ou presque entièrement neutralisé. 9. 39 2^0 Cil Suivant le calcul, le citrate de baryte est formé de Acide • loo Baryte 129,412. Citrate de chaux. Suivant M. Vauquelin, 24 parties d'acide citrique cristallisé exigent 18 de sous-carbonate de chaux cris- tallisé et transparent pouf être neutralisées. D'après le calcul , ce sel est formé de Acide 100 Chaux 48,262. MM. Gay-Lussac et Thénard l'ont trouvé formé de Acide 68,83 . . . 100 Chaux 315Ï7 • • • 45,29. Et moi, de Acide 66 . . . 100 Chaux 34 . . . 61,5. Nous ferons observer ici que quand le citrate de chaux ou ses élémens existent en dissolution , soit dans un suc de plante , soit dans une eau qui en est aussi chargée que possible, l'on obtient, en exposant ces liquides sur le feu , un précipité grenu qui est du citrate de chaux. Citrate de protoxide dé fer. La solution d'acide citrique dissout le fer avec dégagement de gaz hydrogène; la liqueur est brune. Par l'évaporation spontanée , elle laisse déposer de petits cristaux de citrate de fer. La solution de ce sel, évaporée, devient noire comme de l'encre. Le résidu est ductile, tant qu'il est chaud; mais, en refroidissant, il devient sec et friable. Il n'est pas déliquescent, quoiqu'il soit très-soluble dans l'eau. Citrate de magnésie. M. Vauquelin dit que 56 parties d'acide citrique cristallisé, saturent 40 parties de sous-carbonate de magnésie. D'après le calcul, ce sel est formé, Acide 100 Magnésie 35,2 1 5, M. Vauquelin a observé un phénomène très-remarquable sur la cristallisation de ce sel .- une solution qui avoit été concen- trée en sirop clair, abandonnée à elle-même, se prit tout à coup, CIT agi au bout de quatre jours, en une seule maisse, et, au moment qui précéda la solidification, on vit la liqneur se porter au centre, où une masse solide, ayant la forme d'un champignon, s'éleva à une hauteur de 12 centimètres (zjpouc. 5 lig.)- Citrate de mercure. De l'acide citrique concentré ,^»iis en contact avec du peroxide de me*urc , fait une vive effer- vescence; l'oxide blanchit et se prend en une masse trés-solide. L'eau versée sur cette masse produit une sorte d'émulsion qui répand, lorsqu'on vient à la concentrer sur le feu, une odeur acétique. Le citrate de mercure neutre, quoique insoluble dans l'eau, a une saveur mercurielle très-forte. L'acide nitrique le décompose. Au feu, il donne de l'acide acétique concentré, de l'acide carbonique sans mélange d'hydrogène, du mercure, et un charbon léger. Citrate de plomb. On l'obtient en précipitant du nitrate de plomb par le citrate de potasse. Il contient, suivant M. Eerzelius, Acide citrique 34,18. ... 100 Oxide de plomb 65,82. . . . igo. Le même chimiste a observé qu'il éfoit solubîe dans l'ammo- niaque , et qu'il formoit un sel triple, dont l'ammoniaque ne pouvoit être dégagée dans le vide. Citrate dépotasse. 36 d'acide cristallisé saturent 61 parties de carbonate de potasse cristallisé. D'après le calcul, ce citrate est formé de Acide zoo Potasse 795929 Ce sel ne cristallise que difficilement, parce qu'il est trés- soluble dans l'eau. Il est déliquescent. Il est décomposé par l'eau de baryte. Les acides citrique, hydrochlorique, etc., ne produisent point de précipité grenu cristallin, comme cela arrive lorsqu'on les verse dans des solutions d'oxalate et de tartrate de potasse. Le citrate de potasse décompose tous les sels solubles dont les bases forment des citrates qui ne sont pas solubles dans l'eau, 19. a^2 CIT Citrate de soudts. o6 d'acide citrique saturent 42 parties de sous-carbonate de soude sec. D'après le calcul , il est formé de Acide 100 «P Soude 53,416. Il cristallise en prisme a' six pans sans pyramides. Il a une saveur salée et fade. A l'air, il perd de l'eau, devient opaque ; mais il ne se réduit point en poussière. Une partie de ce sel est dissoute par 1,76 d'eau. L'eau de baryte fait un précipité abondant dans la solution de citrate de soude. L'eau de chaux ne la précipite point ; cependant M. Vau- quelin pense qu'il se produit du citrate de chaux. Le sulfate de zinc ne la précipite point. Citrate de zinc. L'acide citrique dissous dans l'eau , mis avec du zinc, donne lieu à un dégagement de gaz hydrogène ,- à mesure que l'action diminue, il se dépose de petits cristaux de citrate qui sont brillans et réunis sous la forme de plaques. Ce sel a une saveur métallique semblable à celle du sulfate de zinc ; cependant l'eau froide n'en dissout que 0,0 1 1 de son poids. D'après le calcul, il contient Acide 100 Oxide 69,5. (Ch.) CITRE. (Bot.) Onlit dans Olivier de Serres, que le citre est une espèce de citrouille dont la chair, de couleur noire, est abandonnée aux pourceaux; on n'en réserve que la graine, qui sert, dit-il, en médecine. (J.) CITREOLUS. {Bot.) Césalpin nommoit ainsi le concombre ordinaire et le concombre-serpent. (J.) CITRIL. {Ornith.) On donne , en Allemagne, ce nom et celui de citrynle au venturon de Provence, verzellino d'01ina,^in- gilla citrinella, Linn. (Ch.D.) CITRINA. ( Ornith.) L'oiseau ainsi appelé par Schwencfeld est le tarin , fringilla spinus , Linn. ( Ch. D. ) CITRINELLA. {Ornith.) L'oiseau que Sibbald a désigné par ce nom, liv. 3 de la 2.* partie de son Essai sur l'Histoire naturelle de l'Ecosse, pag. 18, est le bruant commun, auquel Linnasu» a aussi donné cette épithète, emberiza citrinella. (Ch. D.) CIT 293 CITRIQUE [Acide]. {Chim.) Acide végétal formé d'oxigéae de carbone et d'hydrogène, dans la proportion de : Gay-Lussac et Thénard. Beizelius. en poids. en poids, en volume. Oxîgène 59,869 . . P. . . 54,83 1 Carbone 53, 811 4i?37 1 Hydrogène. . . . 6,35o 3, 80 1. Il se trouve cà l'état libre, et sans ou presque sans mélange d'acide malique , dans les sucs de citron , de limon , du vaccinium oxycoccos , du vaccinium vitis idœa, du prunus padus , dusolanum dulcamara, du cynoshatos, etc. Les fruits du rihes grossularia, du ribes rubrum, du vaccinium mj'rtillus , de cratccgus aria, du prunus cerasus , du fragaria vesca, du rubus chamœmorus , du rubus idœus, contiennent autant d'acide citrique que d'acide malique, ainsi que Scheele l'a démontré. Les feuilles de pastel m'ont présenté beaucoup de citrate de chaux, lequel se dépose de leur suc, lorsqu'on l'évaporé après que la matière végéto-animale a été coagulée. M. Vauquelin a trouvé, depuis, le citrate de chaux dans les choux; le même chimiste l'a aussi retiré, ainsi que le citrate de magnésie, du jus d'oignon. Extraction de Vacide citrique du suc de citron. On enlève l'écorce du citron avec un couteau, en ayant l'attention de ne pas laisser le fer de l'instrument en contact avec le suc. On réduit les citrons en pulpe ; on abandonne celle-ci à elle-même pendant un ou deux jours dans un lieu frais, puis on la sou- met à l'action de la presse ; on enferme le suc dans des bou- teilles qu'on expose ensuite dansunlieu chaud pendanttrois ou quatre jours; lorsqu'il a déposé la matière qu'il tenoit en sus- pension, et qu'il est tout-à-fait éclairci, on le décante douce- ment sur un filtre de papier gris ; on met le suc filtré sur le feu , dans un vaisseau de porcelaine, de grès, d'argent ou de pla- tine ; puis on y jette peu à peu du sous-carbonate de chaux: il ne faut jeter ce carbonate que par petites portions, et attendre que celui qu'on y a mis ne fasse plus d'effervescence avant d'en ajouter de nouveau. Il se produit du gaz carbonique, et du citrate de chaux quise précipite, Lorsque l'acide citrique 394 CIT du suc est neutralisé, ce qu'on reconnoît à ce qu'il ne fait pins d'effervescence avec le sous-carbonate de chaux, on jette le tout sur un filtre. Le liquide filtré contient une matière gom- meuse, une matière jaune astringente, et du malate acidulé de chaux : les deuA. premières substances étoient unies à l'acide citrique. Quant au citrate de chaux reste sur le filtre, on y passe de leau à plusieurs reprises, puis on le fait sécher. En supposant que le citrate de chaux obtenu soit bien sec et parfaitement pur, on fera chauffer à go*^ environ 5oo d'eau dans laquelle oa aura mis 61 d'acide sulfurique d'une densité de 1,85 ; puisony ajoutera peu à peu 100 de citrate de chaux ; on fera concentrer a moitié environ ; on laissera refroidir ; vingt-quatre heures après on décantera une solution d'acide citrique de dessus le sulfate de chaux qui se sera formé; on lavera ce dernier avec de l'eau ; on réunira le lavage et l'acide , et on fera concentrer de nouveau: s'il se dépose du sulfate de chaux, il faudra laisser refroidir, et décanter ensuite la solu- tion comme la première fois. Dans tous les cas, lorsqu'on aura un liquide clair, suffisamment concentré, on l'abandonnera à lui-même , afin d'obtenir l'acide sons la forme de cristaux; si ct-ux-ci n'étoient pas incolores , il faudroit les laver avec un peu d'eau froide , puis les redissoudre dans l'eau, et faire cris- talliser la solution. L'acide citrique préparé par ce procédé est pur, lorsque, dissous dans l'eau, il ne précipite point des flocons de carbonate calcaire, quand on le neutralise par le sous-carbonate de potasse , et qu'il ne trouble pas le nitrate de baryte étendu. Extraction de Vacide citrique mêlé d'acide malique. On fait éva- porer le suc végétal qui contient ces deux acides à consistance de miel. On traite le résidu par l'alcool à 0,8 1 6 ; on en sépare une matière d'apparence gommeuse ; on filtre la liqueur qui con- tient les deux acides, on la distille pour recueillir l'alcool ; on prend le résidu , on le dissout dans un volume d'«au égal à celui du suc traité ; puis on le sature avec du sous-carbo- nate de chaux : il se produit du citrate et du surmalate de chaux qui restent dans la liqueur. En exposant ensuite la liqueur filtrée à la chaleur, et la faisant bouillir pendant quelques minutes, on précipite le citrate de chaux seulement ; on le sépare sur un filtre , on le lave , et ensuite on le traite comme le citrate préparé avec le suc de citron. Quant à l'ex- traction de l'acide malique resté dans la liqueur, voyez Maliqub (Acide). Les deux procédés que nous venons de décrire appartiennent à Scheele. M. Berzelius a démontré que l'acide citrique retiré du citrate de chaux n'est point un acide pur, mais bien une combinaison d'acide et d'eau , dans la proportion de Acide 83 ... 100 Eau 17 . . . 20,5. 20,5 d'eau contenant 18,1 d'oxigène, ils'ensuitque celiquide contient le tiers de la quantité d'oxigène contenue dans l'acide. 100 de cet acide cristallisé, exposés aune température de 118 à 122, perdent de 8,58 à 8,60 d'eau, sans se décomposer, ce qui est précisément la moitié de l'eau qu'il contenoit. a) Propriétés physiques de Vhydrate diacide citrique. M. Dizé l'a obtenu sous la forme de prismes rhomboïdaux, dont les pans étoient inclinés entre eux d'environ 60 et 120 degrés, et qui étoient terminés de part et d'autre par des sommets à quatre faces qui interceptoient les angles solides. Cet hydrate a une saveur extrêmement forte ; mais, quand il €st dissous dans beaucoup d'eau, cette saveur devient agréable. h) Cas où Vacide citrique agit par affinité résultante (1). 75 parties d'eau cala température de 18.^, dissolvent 100 d'a- cide citrique , suivant M. Vauquelin. L'eau bouillante en dissout 12 fois son poids, suivant M. Dizé. Lasolution d'acide citrique attaque le fer, le zinc et l'étain ; elle est sans action sur l'ar- senic, l'antimoine, le bismuth, le mercure, l'argent, l'or et le platine. Elle ne précipite pas les nitrates d'argent et de pro- toxide de mercure. En quelques proportions qu'on y mêle la potasse , on n'obtient pas de précipité cristallin. L'acide citrique est déliquescent dans une atmosphère très-humide. L'alcool dissont cet acide. 100 d'acide citrique sec , en-s'unissant avec les bases salifiables pour former les citrates , exigent, pour être saturés , une quan- ; époques, au printemps et à l'automne : les unes ont CIT ^01 les pétales blancs àrintéiieur, nuances de rouge à l'extérieur, comme les cédratiers ; d'autres ont la corolle plus grande , d'un blanc pâle ; d'autres ont la corolle entièrement blanche, ainsi que \qs bigaradiers j enfin, il y en a qui n'ont point de pistil et qui avortent. Les fruits , aussi bizarres et aussi capri- cieux que les autres parties de l'm'bre, présentent diverses formes : les uns , mamelonnés et tuberculeux extérieurement , sont de vrais cédrats ; les autres, ovoïdes et acuminés, ont tous les caractères des limons; les autres sont, par leur Ibrme arrondie , leur couleur et leur saveur , de véritables bigarades -, d'autres enfin , plus singuliers encore, présentent en même temps à l'extérieur les couleurs et les formes de deux ou trois de ces fruits, et leur intérieur, partagé en deux ou trois por- tions à peu près égales , contient autant de pulpes différentes qui se rapportent à l'espèce appartenant à la partie de l'écorce qui les recouvre. La découverte de la bizarrerie est due au hasard, selon. M. Gallesio : un jardinier de Florence l'auroit obtenue de semis en 1644; mais, cet homme ayant fait d'abord mystère de l'origine d'un arbre qui paroi^soit si extraordinaire, beau- coup de personnes crurent qu'elle étoit due à l'industrie du jardinier, qui avoit su mélanger par la greffe les bourgeons du cédratier , du bigaradier et du limonier. Quoi qu'il en soit , la bizarrerie a été multipliée au moyen de la greffe , et elle est aujourd'hui assez répandue en Italie, dans les jardins des amateurs. On la cultive aussi à Hyères, d'où M. G. Robert , de Toulon , nous en a envoyé un fruit mélangé. Citronnier Oranger, Oranger a fruit doux. Oranger COMMUN , ou Oranger de Portugal : CUrus aurantium , Linn. , Spcc. 1 100 ; Aurantium vulgare,fructu dulci, Volcam. , Hesp., p. 187 et 188. Le type de cette quatrième espèce est un arbre plus élevé que ceux des trois premières espèces , et qui se divise en rameaux touffus , dont les jeunes pousses sont anguleuses et d'un vert tendre. Sf^s/euilles sont ovales-oblongues, aiguës, lisses, luisantes, légèrement crénelées en leurs bords, d'un vert foncé, portées sur un pétiole ailé. Ses fleurs, axillaires , d'un beau blanc, à pédicules courts, et réunies deux à six ensemble sur un pédoncule commun , ont vingt à vingt- quatre étawiines. Ses fruits sont globuleux , quelquefois un 5o8, CIT peu comprimés, revêtus d'une écorce lisse, en général plus mince qu'épaisse, d'unbeaujaunesafrané,recouvrantune pulpe formée de l'assemblage de petites vésicules oblongues , jaunes, pleines d-un jus doux, sucré, rafraîchissant, et distribuée en huit à dix loges, contenant chacune plusieurs graines. Les principales variétés de lor^nger commun sont celles que nous allons rapporter. Oranger pe la Chine; Aurantium sinense, Y olcam., Hesp., p. i85 et 186. Cette variété l'emporte par la finesse de son fruit dont le suc est plus sucré, plus parfumé et plus abon- dant que dans toutes les autres. Son écorce est ton jours lisse, lui- sante et si mince que l'on peut à peine la détacher de la pulpe. Oranger a fruit rouge, Orange de Malte, Orange-Gre- nade: Ctfrj.'sa«/'anin/m hierocunthicum , Nouv. Duham, 7, p. 94, t. 37, f. 1 ; Aurantium indicum., in insulis PhiUppinis quartum et quintum, Ferr. , Hesp., p. 429. La couleur rouge de sang dont est teinte la pulpe de cette variété, est principalement ce qui la caractérise; ce rouge s'étend aussi quelquefois sur l'écorce , mais il est rare que celle-ci en soit entièrement teinte ; cela n'arrive qu'aux oranges qu'on laisse sur l'arbre au-delà du temps de la maturité. Ce fruit est très estimé : on le cultive à Malte et en Provence. Oranger a écorce épaisse : Citrus aurantium crassum, Nouv., Duhamel, 7 , p. 92 , t. 55 , f. 4 ; Aurantium sicciori medulla ^ Ferr. , Hesp. , p. 374 , t. 379. Les fruits de cet oranger sont gros , globuleux, recouverts d'une écorce grenu e , d'un jaune foncé, mollasse , spongieuse, peu adhérente à la pulpe qui est partagée en dix loges, et qui contient un suc doux, peu abondant. Orange de Grasse; Citrus aurantium grassense , Nouveau Duham. , 7 , p. 94, t. 33 , f. 1. Ce fruit a souvent plus de trois pouces de diamètre, et il est ordinairement déprimé à son sommet. Son pétiole s'implante dans une petite cavité sou- vent bordée de côtes assez saillantes , qui se prolongent plus ou moins loin. L'écorce, d'un jaune vif , souvent boutonnée, surtout vers la base du fruit, recouvre'''au";e pulpe divisée en douze à quinze loges, et contenant un suc abondant et agréable , quoiqu'il ne soit pas très-doux. Les graines sont grosses et bien nourries. . Oranger a fleurs doubles ; Aurantium Jlore pleao , Volcam. , CIT 3o9 Hesp., p. 201 et 202, a et b. Dans cette variété, les pétales sont multipliés aux dépens des parties sexuelles qui man- quent ; mais le plus communément les fleurs ne sont que semi- doubles. Oranger limoniforme ; Aurantium limonis effigie, Volcam. , Jiesp., p. 201 , t. 202. Le fruit df cette variété n'est jamais bien gros; il doit son nom d'orange limoniforme à sa forme alongée ; mais il devient quelquefois tont-à-fait globuleux. Son écorce est peu épaisse, bonne à manger; elle contient une pulpe d'un jaune-safran, dont le suc est douceâtre. Oranger suisse. Oranger a feuilles et fruit tachés de BLANC , vulgairement Culotte de Suisse : Citrus aurantium fructu varie gato , Nouv. Duham. , 7 , p. 97 , t. 26 , f. 1 ; Au- rantium virgatum et striatum , Ferr. , Hesp. , p. 097, t. 3g9 et 401. Dans cette variété, les feuilles sont bordées d'un liséré blanc-jaunàtre ; le fruit, avant la maturité, est blanchâtre, coupé par quelques lignes verdàtres qui deviennent jaunâtres lorsque le temps de la maturité approche , tandis que le fond blanc prend la couleur orange. La pulpe est douceâtre et peu parfumée. Cet oranger n'est cultivé que chez les curieux. Histoire des Citronniers. Dans la foule innombrable de végétaux répandus par la main du Créateur sur la surface de la terre, il n'en est point qu'on puisse comparer aux citronniers, et qui, comme eux, réunissent tous les avantages des plantes d'agrément à ceux des plantes utiles. Port noble et régulier ; élégance et ver- dure perpétuelle dans le feuillage ; couleur pure et odeur suave dans les fleurs ; saveur et parfum délicieux dans les fruits, dont la forme élégante est encore relcA^ée par l'é- clat des couleurs de l'or: tout, dans ces arbres charmans, est fait pour récréer la vue , plaire à l'odorat et satisfaire le goût. De si brillantes ai^^lités méritoient d'être distinguées et de fixer l'attention*' aussi , quoique les citronniers soient tous exotiques et naturels aux contrées chaudes de l'Asie, les Eu- ropéens ont cherché depuis long - temps à les transplanter chez eux, et ils sont parvenus, parleur industrie et les soins particuliers qu'ils leur ont donnés, à les faire vivre dans des 3io CIT climats très-différens du leur ; et ces arbres sont devenus , selon la tempcrature plus chaude ou plus froide des différens pays dans lesquels ils ont été introduits, là le principal objet de la culture des jardins , ici rornement des palais et des maisons de plaisance des grands et des riches. C'est à des époques différentes que l'Europe s'est enrichie des quatre espèces de citronniers qui sont maintenant très- répandues et comme acclimatées dans plusieurs de ses parties méridionales ; mais ce n'est qu'avec peine qu'on parvient à trouver dans l'antiquité les traces du chemin que ces plantes ont suivi pour Avenir jusque chez nous, et il est très-difficile, pour ne pas dire impossible , de fixer d'une manière positive le temps où chacune de ces espèces a été transplantée ou même connue. M. Gallesio s'étant livré sur ce sujet à des re- cherches très-savantes , nous croyons ne pouvoir mieux faire que de présenter ici l'extrait de ce qu'il dit dans son Traité du Citrus. Le citronnier de Médie a paru le premier en Europe, selon M. Gallesio, parce que, transporté d'abord dans la Perse , les Hébreux et les Grecs ont pu facilement le connoître ; et l'on est fondé à croire que, d'après les rapports que les premiers eurent avec les Assyriens et les Perses, ils durent aussi être les premiers à naturaliser cet arbre dans les fertiles vallées de la Palestine. Un grand nombre de savans et de commen- tateurs de la Bible ont cru que l'arbre de hadar ^ dont les Hébreux portoient les fruits à la fête des Tabernacles, n'étoit autre chose que le citronnier. Ce qui donne de la vraisem- blance à cette opinion, est l'usage que les Juifs ont toujours conservé jusqu'à ce jour, de se présenter dans la synagogue, ie jour des Tabernacles, avec un cédrat à la main ; et cet ■usage date, sans doute, d'une époque très-reculée, puisqu'il en est fait mention dans les Antiquités juives de Josephe. Mais il suffit d'examiner le texte du Lévitique et celui de Josephe, pour découvrir ce qui a pu donner lieu à cette opinion. « Vous prendrez, a dit Moïse à son peD'|vVf , des fruits de « l'arbre de hadar , des branches de palmier et vous 332 CIT mal, et les kermès, que l'on nomme vulgairement pMreais«, sont de ce nombre. Ils sont plus nuisibles encore aux orangers en caisse, parce que l'extravasation de sucs qu'ils occasionnent peut moins'facilement être réparée par ces arbres que lorsque ceux-ci sont en pleine terre. Ils ont un autre inconvénient , qui est celui d'attirer les fourmis; et si ces insectes viennent à se loger dans la terre des caisses, ils peuvent faire beaucoup de tort, parce qu'en fouillant sans cesse, et en creusant leurs galeries, ils mettent des portions de racines à découvert, donnent moyen al'air de s'introduire , et facilitentdes issues trop libres à l'eau des arrosemens, qui ne pénètre plus égalemeiit la terre. Le meilleur moyen pour préserver les orangers des fourmis, est de placer, sous les pieds des caisses, des terrines qu'on a soin de tenir toujours pleines d'eau. Quant aux kermès , iî faut, pour les détruire, faire frotter les rameaux qui en sont infectés, avec une brosse trempée dans de fort vinaigre , et arroser de temps en temps la tête de l'arbre avec de l'eau dans laquelle on a fait tremper des plantes aromatiques d'une odeur très-forte, comme la lavande, le romarin, la sauge, la garde-robe, la rue. (L. D.) CITRONNIER BATARD, ou Montagne. ( i5of. ) A la Mar- tinique on donne ce nom, suivant M. Richard, à un arbre qu'il nomme prmo5 cratisifolius. (J.) CITRONNIER DE TERRE. {Bot.) On donne ce nom au karatas de Plumier, hrowelia karatas , parce que ses fruits, de la forme, grosseur et couleur d'un petit citron, naissent près de terre, au milieu d'une touffe de feuilles radicales. (J.) CITROSMA. (Bot.) Genre établi par les auteurs de la Flore du Pérou , pour des plantes du même pays , à tige ligneuse , à rameaux étalés, un peu comprimés à leurs articulations, d'une odeur de citron, dont les feuilles sont opposées ou ver- ticillées; les fleurs disposées en grappes axillaires , peu gar- nies. Ces auteurs n'en ont encore présenté que les espèces , sans aucune autre description que celle de leur caractère spé- cifique, n Ce genre appartient à la famille des urticées , à la dKvcie icosandrie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel des fleurs dioïques ; les mâles composées d'un calice campanule, a quatre ou huit dei^ts ; point de corolle ; de sept à soixante CIT zzs ëtamines en forme de pétales, insérées sur le calice : dans les fleurs femelles, trois à dix ovaires; les styles subulés ; une Ijaie cà une seule loge, formée par le tube du calice ; des semences osseuses, à demi enveloppées par une arille en capuchon. Ces espèces croissent toutes dans les grandes forets du Pérou ; elles sont au nombre de sept : i .° citrosma pjricarva , à feuilles alongées , en ovale renversé, dentées, acuminées , concaves a leur base ; les étamines au nombre de sept à huit : 2.° ci' trosma dentata ; ses feuilles sont ovales, acuminées, conni- ventes à leur base, à double dentelure; les étamines au nombre de quatre ou cinq : Z." citrosma tomentosa. à feuilles tomen- teuses , ovales-alongées , dentées en scie ; dix à douze éta- mines : 4.° citrosma muricata ; feuilles lancéolées , dentées en scie; environ soixante étamines: 5." citrosma subinodora , à feuilles lancéolées, à double dentelure; les étamines au nombre de sept: 6.° citrosma ovalis ; ses feuilles sont oblon- gues , elliptiques , denticulées ; ses étamines au nombre de onze à treize : 7.° citrosma oblongifolia ; a feuilles oblongues , acuminées, très-entières ; les étamines en nombre indéter- miné. Ruiz et Pav. , Sjst. FI. Per., pag. 264. (Poir.) CITROUILLE. {Bot.) C'est un des noms vulgaires donnés, dans quelques lieux , à la courge , cucurbita pepo , et qui a été appliqué plus particulièrement à quelques-unes de ses va- riétés. ( J.) CITRULLUS. (Bot.) Ce nom de Tragus est celui du pas- tèque , ou melon d'eau , anguria de C. Bauhin et de Tourne- fort ; cucurbita citrullus de Linnaeus, (J. ) CITRUS. {Bot.) Linnaeus a consacré ce nom au genre qu'il a formé de la réunion de l'oranger ajirantium, Tourn.; du citronnier citreum , Tourn. ; du limonier limon , Tourn. , et dont nous avons traité à l'article Citronnier ; mais les anciens, qui paroissent n'avoir connu qu'une espèce de ce genre, lui donnoient le nom de malus medica ou malus persica, et ils em- ployoient au contfaire le mot citrus pour désigner un arbre d'Afrique , que nous ne connoissons plus aujourd'hui , mais qui paroît avoir été une espèce de cyprès, ou au moins avoir eu beaucoup de rapport avec ce genre , puisque Pline, en parlant des arbres de citrus, liv. i3, chap. i5, dit qu'ils ressemblent 534 CAT par leurs feuilles, leurodeur et leur tronc, au cyprès femelle, et même au cyprès sauvage. C'étoit, ajoute le même auteur, le mont Ancorariiis dans la Mauritanie citérieure qui four- nissoit autrefois ks plus beaux citriis; mais ils sont épuisés maintenant. Les meubles, surtout '.es tables, faites avec ce bois,étoIent si estimées et si recherchées des Romains, qu'ils y mettoient tm prix excessif. I-es sommes énormes que coûtoit une seule «le ces tables peuvent nous donner une juste idée du degré auquel ce genre de luxe étoit porté chez eux. Pline, dans le chapitre déjà cité, parle de plusieurs de ces tables qui avoient été payées depuis un million jusques à quatorze cent mille sesterces, c'est-à-dire, dans notre monnoie, à peu prés cent à cent quarante mille francs; ce qui, îijoute le natura- listelatin, est aussi cher que la valeur d'un fond de terres, si toutefois il y en a dont on voulût donner une telle somme. C'est à ces tables précieuses que I.ucain et Pétrone font allu- sion dans les vers suivans ; Tanfùni Maurusia gentî Robora divitiœ, ijuarum non noerat usuni : Sed citri contenta coniis vivebat et iinibrâ. ïii nemus ignotuin nostrre vonère secures, * Extremoque cpulas mensasfjuo pelivinjus orbe. Luc, lib. IX, V. 426 Ecce afris eruta terris Citrea niensa. Petr., Sal. p. 422. Pline s'est d'ailleurs étendu assez longuement en parlant des tables de citrus, et il nous a laissé les dimensions des plus helles, etlesnoms de ceux auxquels elles avoientappartenu. La plus grande étoit celle que tit faire Ptolémée, roi de Mauri- tanie; elle avoit quatre pieds et demi de diamètre, trois pouces d'épaisseur, et elle éloit composée ♦ l^deux morceaux si exactement réunis ensemble qu'on ne pouvoit reconnoitre ia jointure, ce quirendoit cette table encore plus merveilleuse que si elle eût été d'une seule pièce. Deux autres de ces tables, cjui étoient d'un seul morceau, avoient, l'une quatre pieds CIT 555 moins neuf lignes de diamètre, sur cinq pouces trois lignes d'épaisseur ; et l'autre quatre pieds trois pouces de diamètre . mais seulement uu pouce et demi d'épaisseur. Lu première fut appelée Nomienne, du nom de Nomius, affranchi de l'em- pereur Tibère, auquel elle appartenoit; quant à la seconde, elle étoit à cet empereur. d La beauté de ces tables dépendoit, à ce qu'il paroît, moins de la qualiténaturelle des arbres, que de certains accidens qui accompagnoient la partie du bois dont elles étoient faites , et Pline nous apprend encore qu'on n'employoit qu'un seul nœud provenant dis racines, et que les nœuds cachés dans la terre étoient plus recherchés et bien plus rares que ceux qui ve- noient au tronc des arbres. Au reste, la plus grande beauté de ces tables consisfoit dans leur couleur; on aimoit princi- palement celles dont les veines éclatantes avoient la teinte du vin doux, et elles étoient estimées en raison des diffé- rentes nuances, et des ondes irréguiières ou bizarres dont elles étoient marbrées , qui leur donnoient de la ressemblance avec la peau du tigre, avec celle de la panthère, ou même avec la queue du paon. (L. D.) CITRYNLE. {Ornith.) Voyez Citril. ( Ch. D.) CITTA. (Bot.) Ce genre, que l'on trouve dans la Flore de la Cochinchine, deLoureiro, est le dolichos urens, hinn. Adan- son eu avoit fait un genre particulier sous le nom de mucuna. (POIR.) CITTAMETHON. (Bot.) Voyez Helxine ( J. ) CrXTAMPELOS. (Bot.) Voyez Helxine. (J.) CITTOS. ( Bot. ) Voyez Cissus , Hedera. ( J. ) CITT-RANA-NIMBA (Bot.) , nom brame donné au limonia acidissima , arbrisseau de la famille des aurantiacées. ( J. ) CIÏULA. (Ichthjol.) C'est le nom que l'on donne, à Rome, au zée forgeron , zeus faher. Voyez Dorée et Zeus. (H. C.) CITULE (Ichthj'ol.), Citula. M. Cuvier a donné ce nom à un genre de la famille des atractosomes, qu'il a établi à côté des Caranx et des Si?Rior.Es. (Voyez ces mots.) Il lui assigne pour caractères, outre ceux qui appartiennent aux caranx, d'avoir les premiers rayons de leurs nageoires dorsale et anale alon- gés en faux , de même que leurs nageoires pectorales. Il n'en n'indique qu'une seule espèce sans la décrire. (H. C.^ 336 CIV CITUS. (Ichthj'ol.) Willughby a désigné sous ce nom, le Chabot, cotlua gobius , Llnn. Voyez ce mot. (H. C.) CIUFOLOTTO. {Ornith.) Voyez Cifolto. (Ch. D.) CI US. {Ornith.) Dans les Alpes on appelle ainsi la hulotte; le même nom est donné au scops ou petit duc, dans les Langues , contrée du Piéjnont. ( Ch. D. ) CIVADO (Bot.), nom provençal de l'avoine ordinaire, avena saliva, que les Languedociens nomment civada. ( J. ) CIVE, Civette, ou Ciboulette, et encore Appétit (Bof.) , espèce d'oignon employée en fourniture dans les salades, et cultivée dans les jardins potagers. CesiYalUum schœnoprasum des botanistes. On cultive aussi la civette du Portugal, qui est Yallium lusitanicum. (J.) CIVELLE {IchthfoL), nom que les habltans des rives de la Loire-Inférieure donnent au lamproyon , ammocccLus bran- chialis. Voyez Ammocœte, dans le Supplément du 2.^ volume. (H. C.) CIVETTA. ( Ornith. ) On donne , en Italie , ce nom et celui de zivetla, à la chouette commune, strix ulula, Linn. , que, suivant Salerne , on appelle aussi civette à Avignon. (Ch. d.) CIVETTE. (Ichthyol. ) Suivant M. Bosc , on donne ce nom , sur les bords de la Loire-Inférieure , à de petites anguilles qu'on y prend en immenses quantités, et que les pauvres consomment. (H. C. ) CIVETTE [Mamm.), Viverra, Linn. Ce nom , qui paroît tirer son origine de l'arabe, appliqué d'iibord à la substance odo- rante qui le porte, a été donné ensuite à l'animal qui la pro- duit; et il est enfin devenu celui du genre auquel la civette appartient. Les principaux animaux de ce genre sont très- connus par leur nom et par la matière odorante qu'ils four- nissent au commerce; mais ils le sont peu par leur nature. Les civettes forment, dans l'ordre des carnassiers, un genre très-naturel qui se place entre la famille des martres et celle des chiens. Moins carnassières que les animauxViC la première, elles le sont plus que ceux dejla seconde. Leurs molaires sont au nombre de six de chaque côté de l'une et de l'autre mâchoire : deux tuberculeuses, la carnassière, et trois fausses molaires ; *:X, comme chez tous les autres animaux de cet ordre, elles ont CÎV S37 six incisives à chaque mâchoire, et deux canines. Leur langue est couverte de papilles rudes, à peu prés comme celle des chats; leurs oreilles, arrondies, sont de médiocre grandeur, et leurs narines , placées au bout du museau , sont entourées d'un muffle comme celles des chiens. Leurs yeux n'ont point été dé- crits. Elles ont cinq doigts à chaque.yied, et en marchant elles n'en appuient que l'extrémité sur le sol ; l'interne est très-court, etleursonglessontàdemi-rétractiles, comme ceux des martres. Elles ont une poche glanduleuse près de l'anus , et les organes génitaux sont semblables à ceux des chats, c'est-<à-dire que la verge se dirige en arrière dans l'état ordinaire ; les mamelles sont au nombre de quatre ou de six. 11 y a deux sortes de poils , mais les laineux, qui sont gris, sontpeu fournis; les moustaches sont longues et fortes. Les civettes paroissent être dgs animaux nocturnes, qui vivent à la manière des renards ou des chats, en surprenant, pendant la nuit , les oiseaux et les petits quadrupèdes. Tous les voyageurs en parlent, à cause du parfum qu'on en tire, et de l'usage où Ton est d'en élever eu esclavage ; mais ils ne le font que superficiellement. Ou place dans ce genre les genettes, qui, en elfet, onîbeau". coup de rapport avec les civettes; cependant, comme à plusieurs égards elles en diffèrent, nous en ferons un article à part; et il en sera de même des mangoustes, qui , sous le rapport de la dentition, ressexnblent aux civettes, mais qui s'en distinguent d'ailleurs assez pour que nous soyons autorisés à en parler séparément. On ne connoît que deux espèces de civettes , et toutes deux sont propres aux contrées les plus chaudes de l'Asie et de l'Afrique ; on les trouve aussi dans l'archipel de l'Inde , à Madagascar, etc. La Civette : Vi^'erra cîVeWa, Linn, ; Ménagerie du Muséum d'Hist, nat. , in-l'ol. ; Buffon, t. g, pi. 54. De très-longs poils, le long de l'épine, qui peuvent se hérisser comme une sorte de crinière ; les aAieaux de la queue peu distincts. Ce quadrupède a environ deux pieds trois ou quatre pouces de long, sans compter la queue, sur dix à douze pouces de hauteur au garrot. Son museau est un peu moins pointu que celui du renard, mais il l'est unpeu plus que celui de lamartrej 9. aa m ci¥ ses oreilles sont arrondies et courtes ; de longues moustaches garnissent ses lèvres. Le poil qui recouvre son corps est assez Jong et un peu grossier: celui surtout qui règne sur le milieu du cou et du dos, forme une espèce de crinière que l'animal redresse lorsqu'on l'irrite : les poils de la queue sont touffus , et ceux de sa partie supérieure se relèvent comme ceux du dos. La couleur générale de cet animal est un gris-brun assez foncé, varié de taches et de bandes d'un brun noirâtre; une Lande de cette dernière couleur règne depuis la nuque jus- qu'au bout de la queue; les côtés du corps sont parsemés de taches irrégulières , qui deviennent plus grandes sur la croupe et sur les cuisses ; les quatre jambes sont d'un brun noirâtre uniforme, ainsi que la moitié postérieure de la queue ; à la base de cette queue sont trois ou quatre anneaux de la même couleur. La tête est blanchâtre, mais une large bande brune, après avoir entouré l'œil, descend sur la joue et sous le menton ; le dessous de la gorge est brun , et des lignes de cette couleur remontent obliquement sur les côtés du cou. La bourse, cet organe si remarquable de la civette, s'ouvre au dehors par une fente longue, située entre l'anus et les parties de la génération , et pareille dans l'un et l'autre sexe : ce qui fait qu'il est assez difficile de les distinguer extérieure- ment. Cette fente conduit dans deux cavités pouvant contenir chacune une amande ; leur paroi interne est légèrement velue, et percée de plusieurs trous qui conduisent dans un follicule ovale, profond de quelques lignes, et dont la surface concave est elle - même percée de beaucoup de pores : c'est là que naît la substance odoriférante; elle remplit le follicule , et , lorsque celui-ci est comprimé , elle en sort sous la forme de vermicelle, pour pénétrer dans la grande bourse. Tous ces follicules sont enveloppés par une tunique membraneuse qui reçoit beaucoup de vaisseaux sanguins ; cette tunique est à son tour recouverte par un muscle qui vient du pubis, et qui peut comprimer tous les follicules et avec eux la bourse entière à laquelle ils s'attachent : c'est par cette compression que l'animal se débarrasse du superflu de son parfum. Ou a remarqué qu'outre la matière odorante il s'en produit une autre, qui prend la forme de soies rondes, et qui se mêle à la première. La civette a de plus, de chaque côté. CIV 339 de l'anus, un petit ti'ou d'où découle une liqueur noirâtre et très-puante. Perrault, qui a eu occasion de disséquer à la fois un mâle et une femelle de civette , assure qu'il n'y avoit entre eux , à l'extérieur, aucune différence appréciable; mais il ajoute que ces animaux avoient la langue doucn», et c'est une erreur. On élève beaucoup de civettes en esclavage, pour leur par- fum , qu'on recueille de différentes manières, soit en le ra- massant lorsqu'il tombe de la poche, soit en le prenant dans cette poche au moyen d'un instrument quelconque. Il paroît qu'on introduit aussi dans cet organe des matières grasses qui se pénètrent de la matière odorante , et qu'on retire ensuite. On assure que , pour en faire produire urte plus grande quantité, il ne faut qu'irriter violemment l'animal: pour cela on le prend, dans sa cage étroite, par les pieds de derrière, et on le secoue avec force. L'Abyssinie est un des pays où l'on élève le plus de civettes , si l'on en croit le père Poncet, qui assure qu'à Enfras on en élève une quantité si prodigieuse qu'il y a des marchands qui en ont jusqu'à trois cents. Le ZiBETH : Viverrazihelta, linn.; Buff. , t. IX, pi. 3i. An- neaux de la queue très-distincts ; les poils du dos semblables aux autres, et ne Se relevant point en forme de crinière. Jusqu'à Buffon , cette espèce avoit été confondue avec la précédente ; c'est lui qui remarqua qu'elle étoit privée de la crinière dorsale de la civette, et que les anneaux de sa queue étoient très-marqués, très-distincts, tandis que chez la civette ces anneaux le sont très-peu. En comparant les têtes de ces deux animaux, comme nous pouvons le faire, on voit, à la plus grande épaisseur, au plus grand écartement, à la plus grande courbure des arcades zygomatiques du zibeth , qu'il est plus fort et a la tête plus arrondie que la civette. L'animal qui a été décrit et figuré par Lapeyronie sous le nom de musc , dans les Mémoires de rx\cadémie des Sciences pour lySi, appartî^noit à cette espèce; mais il différoit, à quelques égards, de celui de Buffon. Nous allons, en consé- quence, faire connoître ce que l'un et l'autre de ces auteurs, les seuls qui aient décrit le zibeth, disent de particulier des individus qu'ils ont observés, Lorsqu'une espèce est très-con.- 340 CIV nue, les petites différences qui se reirtarquenC entre individus sont peu importantes, parce la multiplicité des observations a permis qu'on les appréciât. Il n'en est pas de même lors- qu'une espèce n'est encore connue, comme celle-ci, que par deux individus seulement ; alors on ne peut pas décider quelles sont les variations qui ntrsont qu'accidentelles. Le corps du musc, dit Lapeyronie , est plus délié et plus levrette que celui de la civette; sa queue est plutôt blanche que grise, coupée par huit anneaux noirs, posés en manière de cercles parallèles, larges chacun d'environ trois lignes, ce que n'a point la queue de la civette. Il est couvert d'un poil doux et à demi ras, partout d'égale longueur. L'on voit , tout au contraire, dans la civette de M. Perrault, tout le long du dos jusqu'à la naissance de la queue, le poil plus long et plus hérissé qu'à tous les autres endroits. Le musc étoit tigré de gris ; la civette étoit tigrée de couleurs diHérentes : les taches de celle-ci formoient des bandes circulaires autour du corps; les taches du musc en formoient de parallèles selon sa longueur, depuis les épaules jusqu'au bas du corps. Il avoit un pied huit pouces de long depuis le bout du museau jusqu'à la naissance de la queue, qui éloit longue d'environ quinze pouces. Le museau étoit pointu, garni de moustaches; il étoit couvert d'une peau grise ; ses oreilles étoient plus plates que celles d'un chat ; il avoit au-dessous des oreilles un double collier noir et deux bandes noires de chaque côté, qui nais- soient du second collier et finissoient aux épaules. Il avoit les pattes noires ; celles de devant n'avoient que quatre doigîs , armés chacun d'un ongle court , moins fort et moins pointu que ceux des chats ; le cinquième doigt étoit sans ongle , et ne por- loit pas à terre; les pattes de derrière avoient cinq ongles portant tous à terre , conformés à peu près de même. Les papilles de la langue étoient tournées comme celles du cliat , sans être ni si dures ni si âpres. Le zibeht, dit Daubenton, a la tête, le cou, le corps et la queue alongés ; mais les jambes sont courtes. Le museau a beaucoup de ressemblance avec celui du renard, quoique plus gros; les yeux sont de moyenne grandeur et placés obli- quement comme ceux du loup , du renard, etc.; les oreilles comme celles du chat, mais à proportion plus courtes et plus CIV 341 arrondies par l'extrémité. Il a cinq doigts à chaque pied. Les os de la queue sont gros ; elle est couverte d'un poil court et touffu. Celle du zibeth qui a servi de sujet pour cette des- cription, étoit recourbée en bas et en avant: peut-être cette courbure étoit-elle accidentelle, et ne venoit-elle que d'une ankylose qui se trouvoit dans les dernières vertèbres. Le poil étoit court et touffu : il cachoit une sorte de duvet , de couleur cendrée , qui étoit encore beaucoup plus court ; il avoit différentes teintes de blanc , de gris, de brun et de noir, quifor- nioientde grandes taches sur le cou etsurla queue, et d'autres plus petites sur le corps et sur les jambes. Le bout du museau éfoitde couleurblanchàtre ; le chanfrein, le front et les côtésdu nez et de la tête avoient une couleur grise qui se trouvoit mêlée de brun et de jaunâtre lorsque Ton y regardoit de près; la mâ- choire inférieure et le bas de la face extérieure de J'oreille étoient bruns , le haut et le bord avoient une couleur cendrée. Le sommet de la tête et le dessus du cou étoient de couleur mêlée de blanc sale , de brun et de noir : il y avoit une bande noirâtre qui s'étendoit depuis le milieu du cou , le long du dos et de la croupe, jusqu'au milieu de la queue,; deux autres bandes noirâtres, une de chaque côté, comiTiençoient à quel- que distance des oreilles, et s'étendoient le long du cou et du devant de l'épaule ; deux autres bandes de même couleur, une de chaque côté, étoient placées plus bas, commençoient prés de la base de l'oreille , s'étendoient presque jusqu'aux épaules , et se réunissoientsur la surface inférieure du cou; ilse trouvoit sur cette même face du cou une grande tache de même couleur qui s'étendoit depuis la seconde bande d'un côté, jusqu'à celle de l'autre côté, et il y avoit sur la gorge de chaque côté deux petites taches de même couleur ; toutes ces bandes et ces taches des côtés et du dessous du cou étoient sur un fond blanc. On voyoit sur les lombes, aux côtés de la bande noirâtre, qui s'étendoit depuis le cou jusqu'à la queue, deux autres bandes de même couleur; mais elles étoient interrompues dans plu- sieurs endroits. L'>:^aule, la face extérieure du bras, les côtés de la poitrine et du corps, les flancs, la face extérieure de la cuisse et de la jambe, avoient une couleur noirâtre et xitw couleur grise plus ou moins blanchâtre ; ces deux couleurs formoient des bandes alternatives, dirigées verticalement sur 342 CLA les côtés du corps et de la poitrine, ainsi quesurlesflancs, ethori- zontalementsur l'épaule , sur la face extérieure du bras, delà cuisse et de la jambe. Il y avoit sur la queue sept anneaux de couleur brune, et sept autres blancs, placés alternativement; ces anneaux bruns étoient beaucoup plus larges sur la face supérieure de la queue que sur l'inférieure, et les anneaux blancs étoient, au contraire, beaucoup plus larges sur la face inférieure que sur la supérieure. Le bout de la queue étoit blanc ; la poitrine, les aisselles, la face intérieure du bras, le bas-ventre, les aines et la face extérieure de la cuisse étoient blanchâtres, et ily avoit quelques taches brunes surla poitrine; l'avant-bras, la face intérieure de la jambe et les quatre pieds étoient bruns. (F. C.) CIVIÈRE. {Ornith.) Ce nom est vulgairement donné, dans quelques cantons, au bouvreuil, loiia pyri-hula , Linn., à cause de la ressemblance qu'on a trouvée entre son gazouil- lement et le bruit que fait une civière ou brouette mal graissée. ( Ch. D. ) CLABAUDS. (Mamm.) On donne ce nom, dérivé, dit-on, du mot hébreu chaleb, qui signifie chien, à une variété du chien courant, dont les oreilles sont très-longues, et dontl'a- boîment est fort. ( F. C. ) CLA-CLA. ( Ornith. ) Ce nom a éié donné k la grive-litorne , tardas pilaris , Linn., d'après le cri que souvent elle fait entendre. On la nomme aussi claque. (Ch.D.) CLADANTHUS. (Bot.) [Corjmbifères , Juss. ; Syngénésie poly- gamie frustranée, Linn.] Ce nouveau genre de plantes, que nous avons établi dans la famille des synanthérées (Bull. Soc. phil. , déc. 18] 6), appartient à notre tribu naturelle des anthémidées. La calathide est radiée, composée d'un disque multiflore, équaliflore, régulariflore , androgyniflore , et d'une couronne tinisériée, liguliflore, neutriflore ; le péricline est formé de squames égales, unisériées, ovales, surmontées d'un appendice scarieux , et frangé ou comme cilié sur les bords ; chaque squame porte une fleur ligulée , qui adhè e à sa l)ase ; le cli- jianthe est conique-alongé, squamellé et fimbrillé: les squa- melles, en nombre égala celui des fleurs et plus courtes qu'elles , sont membraneuses , naviculaires , aiguës au sommet , laineuses f-xtérieurement et supérieurement: les fimbrJUe3, très-nom- CLA 345 breuses, et aussi longues que les sqaamelles, entre lesquelles elles sont interposées, son tfiliformes-laminées, membraneuses; la cypsèle est obovoide , striée, glabre, inaigrettée ; la base de la corolle des fleurs régulières se prolonge inférieurement en. une sorte de capuchon membraneux, irrégulier, oblique, sinué en son bord , qui recouvre et emboîte étroitement, sans y adhérer, la partie supérieure de l'o^taire ; une corne conique calleuse surmonte extérieurement le sommet de chacun des cinq lobes de cette corolle. Le Clao \scHE ARABE {Cladantîius arabicas, H. Cass. ; Anthémis arabica, Linn.) est une jolie plante annuelle, qui habite les champs d'Alger , de la Barbarie , de l'Arabie , et qui est surtout remarquable parla situation respective de ses calathides et de ses branches. Elle est haute d'un pied, diffuse, étalée, trés- ramifiée, glabre ; les rameaux , grêles et comme ligneux, sont disposés en un verticille, au milieu duquel est une grande calathide sessile , solitaire , composée de fleurs d'un beau jaune- orangé , odorantes dans leur pays natal ; chacun de ces rameaux est terminé par une calathide également entourée d'autres rameaux verticillés ; les feuilles sont alternes , linéaires , pinnées , ponctuées, à pinnules linéaires tripartites. Cette plante, que les Arabes nomment crajf'as , peut être cultivée en France, en pleine terre, pour l'ornement des jardins: en la semant, en avril , à une bonne exposition , on jouira de ses fleurs depuis juillet jusqu'en septembre. Notre genre Cladanthus diffère de Y Anthémis par le port, par le sexe des fleurs ligulées , par le péricline unisérié, par les fîuibrillcs du clinanthe, et par plusieurs autres caractères non moins remarquables. (H. Cass.) CLADIUM (Bot.) , genre de la famille des cypéracées, très- voisin des schœnus{cboin), appartenant kla.triandrie monogynie de Linna^us, dont le caractère essentiel consiste dans des épil- lefs imbriqués de foute part, à une ou deux fleurs j les écailles les plus extérieures vides; point de soies ni d'écailles placées autour de l'ovaire ^e style caduc , point articulé avec l'ovaire ; une semence nue. Les espèces qui entrent dans ce genre sont presque foutes exotiques , de la Nouvelle-Hollande ; cependant M. Bro^vn y rapporte notre schœnus mariscus , plante d'Eurone (voyez Choin), et le schccivus effusu-. 344 CL A. Cladiom des marais : Cladiuin palustre; Schccnus cladium , î^wart. , FI. Ind. occid., i , pag. 97. Cette espèce est très-rap- prochée du scliœnus mariscas , Linn. ; elle en diHère par ses tiges plus élevées , par ses panicules plus amples , par les pédon- cules et les pédicelles liliformes et plus longs, enfin par les épillets plus petits. Ses ti^es parviennent quelquefois à la hau- teur de huit à dix pieds ; elles sont obscurément trigones : ses feuilles sont longues d'un h deux pieds, larges d'un pouce et demi, cartilagineuses, dentées sur leur carène et à leurs bords; les pajiicules amples et solitaires; les pédoncules lisses, étalés, comprimés, sortant plusieurs ensemble d'une gaine lancéolée; les épillets sessiles, aigus, uniflores, d'un brun noir, réunis trois ou quatre ensemble; les écailles oblongnes, aiguës ; deux filamens très-courts ; l'ovaire linéaire ; le style trifide ; les semences ovales, brunes, luisantes. Cette plante croit à la Jamaïque , dans les lieux marécageux. Cladium aigu : Cladium acutiim; Schirni/s acuLiis , Labil!., fiov. HolL, 1 , pag. 1 8 , tab. 1 8. Ses tiges sont nues , comprimées , hautes de sept à huit pouces: les feuilles toutes radicales, un peu plus longues que les tiges, comprimées, mucronées, d'un vert foncé en-dessus ; les fleurs forment une panicule aplatie, longue de deux ou trois pouces ; les écailles oblongucs, aiguës, un peu ciliées, les inférieures vides ; la supérieure renferme trois élamines; un style trifîde , ses découpures velues; une semence presque Irigonc, ovale, noirâtre. Elle a été décou- verte par M. de Labillardière au cap Van Diémen. Cladium fil : Cladium Jilam ; Schcvniis Jilum , Labill., JSov. IlolL, 1 , pag. 18 , tab. 19. On distingue facilement cette espèce à ses feuilles capillaires, longues d'environ un pied , terminées par un fil très fin; ses tiges sont cylindriques, longues de deux ou trois pieds ; les bractées de la panicule assez semblables aux feuilles; les épillets composés de sept ou huit écailles aiguës ; «ne ou ti'ois supérieures fertiles ; une semence ovale-oblongue , accompagnée à sa base du reste des filamens des étamines, M. de Labillardière l'a découverte aux mânes lieux que la précédente. Beaucoup d'autres espèces ont éîé recueillies par M. Rob. Srown, à la Nouvelle-Hollande, telles que 1." le cladium arti" ,;uLatuin , dont les tiges sont cylindriques, feuillées , articulées, CLA 345 ainsi ([ue les fetulles; les fleurs disposées en une panicule ra- meuse, accompagnée de bractées ; 2." îe cladium. terelifolium : la panicule est rameuse, un peu resserrée, les écailles ciliées; les feuilles radicales alongées, anguleuses, presque cylin- driques, celle de la tige plus courte; '5." It; cladium glomeratum : la panicule resserrée dans une spa#ie ; les épillets rapprochés en tt'te , à deux fleurs ; les semences ovales ; les tiges lisses, cylindriques, un peu comprimées ; les feuilles radicales, alongées , cylindriques , celles des tiges distantes, plus courtes que leur gaîne ; 4.° le cladium junceum -. les tiges munies à leur base et à leur sommet dégaines roides ; les feuilles très-courtes, verticales; un épi point divisé; les épillets presijue géminés , sessiles , uniflores ; 6." le cladium paucijlorum -. un épi très-peu garni de fleurs; les épillets solitaires, nniflorts, à peine pédi- cellés ; les écailles mucronées; les tiges striées, cylindriques, munies de gaines à leur base et vers leur milieu, produisant des folioles sétacées, très-courtes ; 6." le cladium decomposifum^ dont la panicule est très-ramifiée ; les bractées aristées,une fois plus longues que les épillets géminés ; les tiges cylindriques , garnies de feuilles roulées , très-rudes ; - .° le cladium radula , à panicules étalées, ramifiées; les épillets, alternes , rapprochés; les écailles acuminées ; les tiges cylindriques; les feuilles rudes et roulées ; 8.° le cladium deustum : une panicule resserrée, alongée, foliacée; les écailles acuminées, lanugineuses à leurs bords , ainsi que les bractées ; les tiges cylindriques ; les feuilles rudes et roulées , les inférieures barbues à leur gaîne ; 9." le cladium médium : la panicule est feuillée , presque en épi ; les écailles acuminées, non barbues, ainsi que les bractées; les feuilles lisses, sétacées, canalicuiécs, lanugineuses à l'ori- fice des gaines; 10." le cladium lanigerum, trés-rapproché de l'espèce précédente, dont il diffère par les feuilles filiformes, plus longues que les tiges ; les écailles sont aiguè's et non acuminées. (Poir.) CLADODE {B^f.) ; Ctadodes, Loureir., Flor.Cocliin., vol. -j , pag. 672, Genre établi par I.oureiro pour un arbrisseau décou - vert dans les fM^s de la Cochinchine, Il appartient à la monoé- de octandrie de Linnasus, et paroît devoir être placé dans la famille des euphorbiaeées. Son caractère essentiel consiste dan.'v {les fleurs m-onoïqurs ■ les fie'irs mâles sont composées dui) Hfi CLA calice à quatre folioles ; point de corolle ; huit étamines mem- braneuses ; dans les fleurs femelles un calice et une corolle, comme dans les fleurs mâles ; trois stigmates sessiles ; une cap- sule à trois loges monospermes. La seule espèce de ce genre est La Cladode ridée ; Claà)da rugosa. Cet arbrisseau s'élève à la hauteur de cinq pieds : ses rameaux sont très-nombreux, garnis de feuilles glabres , alternes , lancéolées , ridées , dentées «»n scie à leurs bords. Les fleurs sont fort petites, disposées en grappes lâches, terminales, prolongées en épi. Le calice, dans les mâles, est divisé en quatre folioles ovales, concaves; les filamens des étamines très-courts, planes, membraneux, sou- tenant des anthères arrondies. Les fleurs femelles renferment im ovaire supérieur, surmonté d'un style très-court ou presque nul, et de trois stigmates oblongs, réfléchis. Le fruit consiste en une capsule arrondie, à trois lobes, à trois loges monos- permes ; les semences arrondies d'un côté , anguleuses de l'autre. (Poir.) CLADONA. {Bot.) Ce genre, de la famille des lichens placée par Adanson dans la seconde section de la famille des cham- pignons, représente le coralloïdcs de Dillen, dont les espèces sont figurées planches 14 , i5 et 16 de VHistoria Muscorum de en deux lèvres, dont la supérieure concave, ^)* ^sq ..' f' l'inférieure partagée en trois lobes ; quatre < 1 ^lines didy- Tiames, cachées sous la lèvre supérieure, à ant .ères barbues d'un côté et aiguës de l'autre; un ovaire supérieur glanduleux à sa base, surmonté d'un style de la longueur desétamines, et terminé par un stigmate tronqué; une capsule uniloculaïre^ polysperme, à deux valves s'ouvrant avec élasticité. Liunœusaréuni, sous la dénomination générique de Laf.hrœa, trois genres de Tournefort, Clandestina , Pheljpœa et Anhlatum. M. Desfontaines a déjà rétabli le genre Pheljpcea fondé sur des caractères distincts des lathrœa. Il faudra aussi séparer de nou- veau le genre Anhlatum ^ dont la corolle est à deux lèvres en- CLA 35$ tières ; et aî-ors il ne restera que deux espèces dans les vraies clandestines, la troisième n'ayant pas le caractère propre à celles-ci. Les clandestines naissent sur les racines des arbres; leur tige est charnue , chargée d'écaillés au lieu de feuilles , et souvent en grande partie cachée scAs la terre. Clandestine ORDiNAïaE, vulgairem. Herbe cachée, Lathraa clandestiiia , Linn. , Spec. 845 ; Lam. , lllust. , t. 55 1 , f. 1 . Sa tige est ordinairement cachée dans la mousse, au milieu de laquelle elle croit le plus souvent, et partagée en deux ou trois rameaux courts, épais, garnis d'écaillés courtes, blanchâtres, serrées et conKpie imbriquées , tenant lieu de feuilles. Ses fleurs sont d'un pourpre violet , assez grandes, portées sur des pédoncules so- litaires dans les aisselles des écailles supérieures; la lèvre su-> périeure de leur corolle est entière , et l'inférieure a trois lobes. Cette plante croît dans les lieux humides et ombragés; elle est vivace. Daléchamps attribue à cette plante une propriétéfort extraordinaire : elle peut, selon lui, faire concevoir les femmes slériles. Useroitsans doute trop long de copier ici la prétendue observation rapportée par cet auteur crédule , comme preuve des vertus de la clandestine ; c'est pourquoi nous nous conten- terons d'indiquer à ceux qui voudroient s'amuser de ce conte ridicule, qu'il faut le lire dans la vieille traduction de Jeau Desmoulins, vol. i,pag. gôg et g6o. CLANi>rvSTiNEÉCAiLLEDSE ; Latlirceu squamaria^^ Linn., .Spec. 844 j FLor. Dan., t. i36. Sa tige est simple, haute de trois à cinq pouces, garnie de quelques écailles écartées; elle porte à si partiesupérieure plusieurs fleurs blanches ou purpurines, dis- posées en épi, moitié plus petites que dansl'espèce précédente, et ordinairement pendantes. Cette plante croît dans les lieux humides et couverts; elle est vivace. Clandestine du levant : Lathrœa anb latuni, Linn. , Spec. 844; Anhlatum orientale , Jlore purpurascente , Tournef. , Coroll. 48 , t. 48 1 . Cette plante diffère essentiellement des deux précédentes par sa corolle presque campanulée , partagée en deux lèvres qui sont l'une et l'autre très-entières. Elle croit dans le Levant. (L.D.) CLANGA. {Ornith.) Il résulte des observations consignées parM.Fréd. Cuvierjpag. 00 x etsaiv. du tom.XIVdes Annales 9. a3 554 CLA du Muséum d'Histoire naturelle, que l'oiseau de proie auqucf les anciens naturalistes donnoient les noms de clanga, planai et morphnos, étoit vraiscuiblablement l'orfraie, jeune âge du pygargue. (Cii. D.) CLANGUEUR.(Om!(?!.) Ce terme, traduit du latin cl an g or. est employé pour exprirWer le cri retentissant de plusieurs oiseaux palmipèdes. (Ch. D.) CLANGULA. (Ornith.) L'oiseau que Gesner décrit sous ce nom, de Avihus , liv. III, p. 116, est le garrot, espèce de canard nommée par Linnœus anas clangula. ( Ch. D.) CLANGULUS , Bouton. [Conch.) C'est un genre assez peu im- portant, établi par M. Denys deMontfort , pour une coquille que M. de Roissy range parmi les monodontes de M. de Lamarck, mais qui en diffère essentiellement parce qu'elle est ombiliquée , que son ouverture est dentée assez irrégulièrement, ainsi que la columelle. Le type de ce genre est connu vulgairement sous le nom de bouton de camisole, turban de Pharaon, trochus pliaraonicus de Linnœus, figurée dans Gualtiefi , tab. 63 B. C'est une assez petite coquille à spire conique, de couleur rouge, couverte de stries formées par des points ou tubercules blancs, noirs et rouges. Elle se trouve dans les mers Rouge, Méditerranée et du Brésil. Elle est fort recherchée dans les collections. (De B.) CLAPALOU (Bot.), nom ancien d'un calac , carissa , de Coromandel. (J.) CLAQUET DE LAZARE. {Conch.) , nom marchand du spon- dyle commun, sponclylus gœieropus de Linna;us. (De B.) CLAQUETTE DE LÉPREUX ou DE LADRE {Conch.) , nom que, d'après Rumph, on donne en Hollande à la coquille du spon- dyle commun, spondylus gœderopus ^ Linn., coquillequi , parla disposition de sa charnière, permet aux deux valves de rester unies, et de claquer aisément, 'quand on laisse l'une retomber sur l'autre, en faisant un bruit qui ressemble assez à celui que faisoient les espèces de castagnettes dont les lépreux étoient obligés de se servir autrefois en Hollande pour avertir de leur passage. (De B.) CLARCKIA {Bot.) , genre de la famille des onagraires, de ï'octandrie monogjnie de Linnéeus, caractérisé par un calice tubulé, à quatre découpures p\'ofondes ; une corolle composée CLA 3S3 de quatre pétales en croix, à trois lobes; huit filamens, dont quatre stériles; un style; une capsule à quatre loges. Ce genre se rapproche des onagres, œnothera: il ne renferme que l'es- pèce suivante : Clarckia élégante ; Clarckia elegans , Purs. , FI. Amer., i ,, pag. 260, tab. n. Cette plante est aigne de trouver place dans nos parterres par l'élégance, la beauté et la grandeur de ses fleurs. Elle a élé découverte sur les bords de la rivière de Clarcke , dans l'Amérique septentrionale. Ses racines sont grêles, alongées, presque simples, garnies <à leur partie infé- rieure de quelques fibres courtes; ses tiges sont glabres, her- bacées , cylindriques, hautes d"un pied et plus, légèrement ramifiées vers leur sommet ; les feuilles glabres, distantes,, sessiles , alternes, entières, linéaires, très-étroites, un peu obtuses, longues de deux ou trois pouces. Les fleurs sont grandes, d'un pourpre brillant, solitaires, presque sessiles ^ placées dans Faisselle des feuilles supérieures, formant, par leur ensemble, une grappe droite, simple, terminale? deue calice ressemble à celui des onagres; lespétales sont onguiculés; leur limbe divisé en trois grands lobes obtus, un peu échan- crés, les deux latéraux divergens ; quatre étaraines pourvues d'anthères linéaires et roulées; quatre autres une fois plus courtes, surmontées d'anthères arrondies, stériles; un style presque aussi long que la corolle; le stigmate d'un jaune pàlcy à quatre lobes arrondis ; le fruit consiste en une capsule à quatre loges polyspermes. (Poir.) CLARIA. (Ichthyol.) Belon paroît avoir désigné sous ce nom la lotte commune. Voyez Gade et Lotte. ( H. C.) CLARIAS. (IchtliyoL) Gronou a ainsi appelé l'anguille du Nil,silurus anguillaris , Hasselq. Voyez Macroptéronote. (H. C.) CLARIFICATION (Chim.), opération dont le but est, à proprement parler, de séparer d'un liquide des corps qui s'y trouvent en suspension, et qui en troublent plus ou moins la limpidité. Il sembleroit que la clarification ne seroit qu'une opération mécanique, parce que, d'après la définition, une matière qui est suspendue dans un liquide n'est point en combinaison ; qu'en conséquence les procédés de clarification seroient entiè- rement mécaniques: mais nous ferons observer que dansbeau» Î55 CLA coup de cas où l'on exécute ces procédés, il se produit des actions chimiques ; c'est ce que nous allons prouver en ex- posant plusieurs des pratiques suivies pour clarifier des li- quides. Clarification par repos. Ce moyen ne doit être employé que dans les cas où le liquide n'iest pas altérable , ou bien dans ceux où les corps qu'il peut tenir en dissolution exigent, pour leur décomposition spontanée, un temps plus long que celui qui est liécessaire pour la formation du dépôt. Ainsi, de l'eau, dans la- quelle de la craie, de l'argile, ont été délayées par des causes quelconques, abandonnée à elle-même, s'éclaircit •- il en est de même du suc de citron obtenu par la presse; on peut l'ob- tenir clair en le laissant reposer, par la raison que la matière en suspension demande, pour se précipiter, un temps moins long que celui qui est nécessaire à la décomposition du suc , etc^ La clarification par le repos se fait ou par la différence de densité qui existe entre le liquide et la matière qui s'y trouve suspendue, ou par la cohésion des particules de cette matière, ou enfin par ces deux causes réunies. Clarification par addition d'eau. Il est des liquides qui, étant abandonnés à eux-mêmes, ont besoin, pour s'éclaircir promp- tement , de l'addition d'une certaine quantité d'eau. Dans ce cas , l'eau peut agir de plusieurs manières : i .° le liquide a une densité égale ou à peu près égale à celle du corps suspendu; l'eau qu'on y ajoute diminue la densité du liquide, et déter- mine ainsi la précipitation du solide; 2.° le liquide exerce sur le corps suspendu une certaine action chimique assez grande pour surmonter la différence de densité; l'addition d'eau, en affoiblissant cette action, détermine le dépôt. Clarification par filtration. Ce procédé très-usité est fondé sur ce que le corps suspendu est en particules trop grossières pour passer au travers des interstices du filtre, tandis que les particules liquides y passentavec facilité. La filtration est le ta- misage d'un liquide. De ce qu'un liquide abandonne quelque matière en traversant un filtre, il n'en faut pas toujours con- clure que ce filtre n'a qu'une action mécanique ; car il est des cas où le corps séparé l'est en vertu d'une action chimique, exercée par la substance même du filtre : c'est ce que j'ai dé- montré à l'égard d'un papier au travers duquel on fait passer une CLA 557 solution de caméléon minéral. ( Voyez Manganèse, ) Cette solu- tion ne contient pas d'oxiiie de manganèse en suspension, et cependant le papier s'empare d'une portion de cet oxide qui s'y trouvoit en véritable combinaison. Clarification par le charbon. En faisant passer un liquide trouble au travers du charbon, on le clarifie très-bien; mais alors, suivant la nature des corps, •il peut y avoir des actions différentes, le charbon pouvant agir, 1.° comme filtre méca- nique qui retient dans ses interstices les corps suspendus dans le liquide; 2.° comme matière qui a de l'affinité pour des sub- stances dissoutes dans ce liquide. C'est ainsi qu'il s'empare de beaucoup de corps odorans et colorés qui peuvent se trouver dans l'eau. Voyez Charbon. Clarification par l'alumine ou l'argile. Des corps colorés en suspension ou eu dissolution dans l'eau , s'attachent sur l'alumine ou l'argile que l'on agite avec cette eau. Clarification par la gélatine ou la colle forte. Lorsque des substances astringentes altèrent la transparence des sucs végé- taux , on peut les précipiter avec de la colle de poisson ou de la colle Ibrte; il se produit alors une combinaison de gélatine et de substance astringente. Presque toujours la gélatine pré- cipite une certaine quaix'lté de substance astringente qui étoit en dissolution. La présence d'un acide facilite l'action de la gélatine dans beaucoup de circonstances. Clarification par l'albumine et la chaleur. L'albumine, lors- qu'on en aide l'action par la chaleur, a plus d'action que la gélatine pour clarifier les liquides ; car non-seulement elle pré- cipite toutes les substances astringentes, mais elle agit encore sur les substances non astringentes qui sont en suspension. La raison en est que l'albumine se coagulant par la chaleur en une masse solide , enveloppe ces substances comme dans un réseau, et les entraine avec elle sous la forme de flocons ou d'écumes. Clarification par la chaleur. L'action de la chaleur, dans la clarification des liquides, peut avoir plusieurs causes : i.^en diminuant la densité d'un liquide dans une proportion phis grande que celle d'un solide suspendu, elle favorise le dépôt d'un corps qui auroit été iong-temps à se précipiter à cause de la trop petite différence de densité entre ce corps et le liquide ; 2," en dilatant les particules d'un liquide dans une proportion 558 CLA plus grande que les particules du solide , elle permet à celîes-dî d'obéir à leur force de cohésion ; 5." en déterminant la coagu-» lation de l'albumine ou d'une substance analogue qui se trouve naturellement contenue dans un liquide : c'est ce qui arrive il la plupart des sucs d'herbes et de feuilles qui sortent troubles de la presse, et qui s'éclaircisscnt lorsqu'on les expose au feu, parce que la matière susptndue est enveloppée par une subs- lance qui se coagule. Cla-rii-icatxoin opérée par quelques gouttes de liquide salin. J'ai observé que des liqueurs qui tenoient en suspension du pourpre de Cassius, dans lesquelles on portoit avec le bout d'un tube une très-petite quantité d'un liquide salin ou même iicide , s'éclaircissoient sur-le-champ en laissant déposer le pourpre qui s'y trouvoit ; j'ignore absolument la cause de cet effet. (Ch.) CI-ARIONEA. (Bot.) M. Lagasca avoit d'abord nommé ains^L un genre de plantes établi par lui dans la famille des synan- ihérées, et qui appartient à notre tribu naturelle des nassau- viées; mais depuis, il a jugé à propos de changer son premier nom , sous lequel M. Decandolle l'a publié , en celui de Ferezia , sous lequel nous le ferons connoître , pour nous conformer aux intentions de l'auteur. (H. Cass.) CLARlSIA {Bot.), genre établi par les auteurs de la Flore du Pérou, pour quelques arbres encore peu connus. Il appar- tient à la famille des amentacées, et à Ih diœcie diandrie de Linnœus. 11 offre pour caractère essentiel des fleurs incom- plètes, dioïques; les mâles réunies en un chaton filiforme, marqué d'un sillon en spirale; une petite écaille pour calice ; point de corolle; deux étamines; les fleurs femelles composées de cinq à six écailles en rondachc formant chacune un calice dans lequel est renfermé un ovaire surmonté de deux styles soudés à leur base, auquel succède un drupe à une seule semence. Ce genre renferme les deux espèces suivantes : Clarisia A grappes; Clarisia racemosa, Ruiz. et Pav. , Syst. veg., Ft. Per., pag. 2 55. Arbre d'en vairon qujnze à vingt pieds , d'un ])ois très-dur, revêtu d'une écorce rouge à l'intérieur, et d'où découle un suc laiteux. Les feuilles sont oblongues, acuminées, veinées, rayées, et les fleurs femelles disposées en grappes. Il croît au Pérou , dans les grandes forcis. CLA :^h Clarisia biflore; Clarisiahijlora, Ruiz. et Pav. , FI. Pcr. , I. c. Cet arbre croît au Pérou, le long des rivages. Il offre le même port que le précédent; mais son écorce intérieure est d'un blanc jaunâtre: ses feuilles sont en ovale renversé, sont veinées et terminées par une longue pointe, et ses fleurs femelles réu- nies deux à deux. (Poir.) CLASSES. (Hi5MVah)Lesnaturr4istcs ayant rassemblé toutes les productions de la nature en différens groupes, suivant les degrés de ressemblance qu'elles ont entre elles, ont employé le nom de classe pour désigner certains de ces groupes, et ordi- nairement ceux d'un rang assez élevé et qui en contiennent eux- mêmes d'autres : les ordres, les genres et les espèces. (F. C.) CLASTA (But.) , genre de Commerson , établi pour une plante des Indes orientales que Ventenat ( Choix des Plantes, pag. 47) a réunie au casearia, sous le nom de casearia fragilis, Nous avons cru ne point devoir séparer les casearia des samyda. ( Voyez Samyde.) La plante dont il est ici question, est un arbre de moyenne grandeur, garni de rameaux cylindriques, presque droits. Les feuilles sont glabres, alternes, pétiolées, un peu épaisses , ovales-lancéolées , luisantes, très-entières, longues de quatre pouces, larges de deux, accompagnées de stipules; les pédoncules sont axillaires, uniflores;les Heurs blanchâtres; le calice à cinq divisions profondes ; les étamines soudées en anneau à leur base; dix filamens stériles, alternes avec ceux qui portent les anthères, velus et plus courts. Le fruit consiste en une capsule charnue , pyriforme , creusée de trois sillons. Peut-être est-ce la même plante que le tsierou-kanneli , Rheed., Hort. Malab., 5, tab. 5o; mais, dans la plante de Rheede, les organes de la fleur ont une sixième partie de plus. (Poir.) CLATHRE {Bot.) , Clathrus, genre de la famille des cham- pignons , division des gymnocarpes ; il est voisin des satyres et des morilles, et s'en distingue par sa forme branchue, dont les rameaux, diversement anastomosés en manière de grille sphérique, laissentsuinter de toutes parts une liqueur qui con- tient les graines. Dans son jeune âge , ce grillage est contenu dans une volve. a Le Clathre cancellé: Clathrus cancellaLiis, Linn.; Decand. , FI. Fr. ; Clathrus , Mich. , Gen. , tab. 95 ; Barr., Icoa. , tab. 1266 5 Clathrus volvaceus , Bull., Ch,, tab. 44^; Boursette à barreaux , S6o CLA Paulet. Ce champignon ressemble, dans son très-jeune âge, à un petit œuf blanc , qui ne tient à la terre que par une petite racine : bientôt l'œuf se déchire et laisse croître un treillage formé de branches cylindriques, qui varie de couleur; car il est tantôt blanc ou jaune , tantôt orangé ou d'un rouge de feii. Il s'élève à trois ou quatre pouces au plus, et finit par se résoudre en une liqueur e^itrêmement fétide. On trouve ce champignon très-curieux dans les lieux stériles et les bois secs , dans le midi de l'Europe. Micheli en distingue des variétés qui sont-des espèces pour lui et pour M. Persoon: l'une est la rouge, clathrus ruber , Mich. , Pers. ; l'autre, la jaunâtre, clathrus albus , Mich. ; Jlav es cens , Pers. Ce champi- gnon varie beaucoup pour la grandeur et les couleurs. Il a fait le sujet des observations de Réaumur ; cet académicien célèbre lui donne le nom de morille branchue , et le classe, comme Tournefort, avec les holetus de ce botaniste, qui sont les morilles. La variété rouge a été décrite autrefois par Césalpin , sous la dénomination d'ignis sjhestris , que les Italiens lui donnent encore en l'appelant /«oco salvalico. Paulet dit qu'il se dessèche fort bien, et rapporte un fait qui prouve que le clathre cancellé est un champignon pernicieux. Le Claïhre colonnaire ; Clathrus colonnarius y Nob. ; Bosc , Dict. Hist. , Déter. , vol. 7 , pi. B. , fig. 1^6. Celui-ci sort égale- ment d'une volve ; majs il n'est formé que de quatre bran- ches droites , réunies par leur sommet. D'après Rafinesque Schmaltz, des graines seroient situées sur le bord de ses îjranches. Il croit en Caroline , où il a été observé par M. Bosc , et en Pensylvanie , où il a été découvert par M. Rafinesque Schmaltz. Ce dernier naturaliste en fait un genre particulier, qu'il nomme Colonnaria , dans lequel il rapporte deux espèces appelées par lui urceolata et truncata. Le Clathrus campana, de Loureiro, n'appartient pas à ce genre. Voyez Nam-Ram. ( Lem. ) CLATHROIDASTRUM (Bot.), genre établi par Micheli, que Linnœus confondoit avec le clathrus , ^J qu'Adanson a rétabli. Les botanistes moderues l'ont réuni avec Bulliard au trichia , ou à Vembolus , genre non conservé. M. Persoon le regarde comme un genre distinct, qu'il nomme stemonitis, Micheli en indique deux espèces qui rentrent dans le clathrus CLA 56i nitdus, Linn., ou tricha axifera, Bull., ou slemonitis fascicu' lata , Pers. Voyez Stemonitis. (Lem. ) CLATîmOIDES {Bot.) , genre établi par Micheli dans la famille des champignons, réuni au clathrus par Linnaeus, adopté par Haller sous le nom de sphœrocephalus ; par Gleditsch et Gmelin, sous celui de stemonitis, cLpar Adanson sous celui imposé par Micheli. Il rentre dans Yarcjria de M. Pcrsoon, et le trichia de Bulliard. Micheli décrit trois espèces de ce genre; la principale est Varcjria punicea , Pers., décrite dans ce Dictionnaire à l'article Arcyria. (Lem.) CLATHRUS (Bo^) , genre créé par Micheli, pour y placer le champignon décrit ci-dessus sous le nom de clathre cancellé. (Voyez Clathre.) Linnœus nomma ensuite clathrus un genre qui comprenoit les genres Clathrus, Clathroides et Clathroidas- Irum, de Micheli, réunion qui ne peut être admise, puisque les deux derniers renferment des champignons pédicules tota- lement diiférens du véritable clathre. Les botanistes modernes ont rétabli, sous d'autres noms, les genres Clathroides et Clathroidastrl'm de Micheli. Voyez ces mots. (Lèm.) CLATHRUS. (Conc/i.) M. Ocken , dans ses Elémens d'Histoire naturelle, désigne sous ce nom le genre Scalaire. Voyez ce mot. (De B.) CLATTER-GOOSE (Ornith.) , Oie criarde, nom anglois du cravant, anas bernicla, Linn. (Cii. D.) CLAUDÉE (Bât.), Claudea , genre de plantes cryptogames de la famille des algues, section des ulves. Son caractère consiste dans les conceptacles, en forme de silique, attachés aux ner- vures de la fronde par les deux extrémités. La Claudée ÉLÉGANTE: Cluudea elegUTis , Lamour. , Ann. Mus,, tom. 20, pi. 8,fig. 2,3, 4 ; ejusd.; Essai, p. 33, pi. 2 , f. 2 , 3, 4. C'est , sans contredit, la plus extraordinaire de toutes lesplantes marines par sa forme et par sa fructification. « D'un petit em- pâtement qui sert de racine, s'élève une tige rameuse et feui!- lée. Ces feuilles (frondes) émettent sur un seul côté une mem- brane invisible îi^'œil nu dans l'état de dessiccation , à bords échancrés comme les ailes des chauve-souris, et se courbant presque en demi-cercle. Cette membrane est soutenue par des nervures qui partent de la nervure principale ; rappro- chées à leur origine, elles s'éloignent en divergeant vers les 362 CL A hords, el se courbent légèrement au sommet des feuilles. Elles sont liées par d'autres nervures parallèles, et réunies les unes aux autres par de petites fibres parallèles entre elles et aux nervures rayonnantes ou secondaires, de sorte que les feuilles sont ornées de quatre ordres de nervures, se croisant presque à angle droit, et diminuant de grosseur en diminuant de grandeur; la membrane paroît séparée de la nervure prin- cipale qui n'est qu'un prolongement de la tige ou des ra- meaux. « Dans la partie moyenne des feuilles, présentant une cour- bure presque parallèle à leurs bords, se trouve une grande quantité de fructifications formées par la réunion des petites libres et des petites nervures, et par la destruction de la membrane. Ce sont des tubercules (conceptacles) en forme de silique, atténués aux deux extrémités, et fixés par elles aux nervures rayonnantes. On trouve quelquefois jusqu'à douze de ces tubercules parallèles les uns aux autres, et situés entre les mêmes nervures; ils sont remplis de capsules granifères presque visibles à Tœil nu. ^^ Cette plante a de trois à six pouces de longueur; ses couleurs, sont le feu, le rouge, le violet, le vert et le jaune, nuancés d'une manière agréable. Cette plante très-délicate a été découverte sur les côtes de la Nouvelle- Hollande, par l'infatigable Péron , que les sciences regrettent encore, et par son ami Lcsueur. Dans les cahiers de planches qui accompagnent ce Dictionnaire , on en trouvera une re- présentant cette singulière plante marine. On doit à M. de Labillardière la connoissance d'une seconde espèce de clau- dée par lui découverte dans la mer qui baigne la terre de Van Diémen. (Lem.) CLAUJOT. {Bot.) Le gouet commun porte ce nom daiîs quelques départemens. (L. D.) CLAUSEN {Bot.), Clausena, Burm., IL Ind. , pag. 87, lab. 2g. La plante qui forme ce genre est trop imparfaitement connue pour qu'il puisse être rapporté avec certitude à sa famille naturelle : il paroît néanmoins se rapprocher des téré- binthacées , et il appartient à Vuclandrie monogynie de Linna?us. Son caractère consiste dans un calice court, à quatre dents; quatre pétales sessiles ; huit étamines ; les fil«mens dilatés, épaissis et creusés à leur base entourant l'ovaire ; les anthères CLA 563 vacillantes ; un ovaire supérieur ; un style ; un stigmate. Le fruit est inconnu. L'espèce qui constitue ce genre, est Le Clausen a filets creux, Clausena excavata, Burin. Arbris- seau de File de Java, dont les feuilles sont alternes, ailées ; les folioles pédicellées , très-nombreuses, ovales-obiongues, pu- bescentes, à peine crénelées à leur contour. Ses fleurs sont fort petites, disposées en grappes paniculées; leur calice est d'une seule pièce, très-court , un peu plane , à quatre dents; la corolle composée de quatre pétales scssiles , arrondis ; les étamines plus courtes que la corolle ; les filamens en alêne, élargis, épaissis et creusés à leur partie inférieure qui enve- loppe l'ovaire : celui-ci est supérieur, arrondi , surmonté d'un style cylindrique, plus court que les étamines, terminé par un stigmate simple. (Poik.) CLAUSILIE iConch.) , Clausilia. C'est un genre de coquilles appartenant à la famille des limaçons ou heiix , avec lesquels Linnaeus et un grand nombre d'auteurs les confondent même encore, et qui en a été séparé par Draparnaud. Ses caractères peuvent être exprimés ainsi : Animal des hélix, dont les tenta- cules inférieurs sont beaucoup plus courts, avec un osselet élas- tique dans le dernier tour de spire d'une coquille cylindracée , alongéc, à spire mousse: le dernier tour plus petit que le pé- nultième; l'ouverture évasée, large , entière, abords réunis, offrant une sorte d'échancrure à leur réunion pour l'orifice pulmonaire. Dans ces sortes de coquilles, la columelle , à sa terminaison, se divise en deux lames, dont une, plus petite, sert à former, avec l'évasement de l'angle postérieur du bord droit, une sorte de canalpour le passage du bord de l'orifice de la cavité pulmonaire, et dont l'autre se sépare, se partage plus ou moins , et forme une ou deux dents au bord interne du bord gauche. On trouve en outre, plus profondément, une autre lame, non visible sans fracture , qui se contourne sur la fin de la colu- jnelle. Elle est blanche, un peu élastique, et se termine en pointe fortminc^ du côté de la spire. C'est là ce que Drapar- naud nomme l'osselet élastique, et qu'il paroît supposer, mais peut-être à tort, pouvoir clore l'ouverture de la coquille. J'a- voue que mes observations ne sont pas encore suffisantes pour déterminer au juste les usages de cette partie , qui pourroitbien 364 CLA être indépendante delà coquille, et qui paroît ne pas se trouver dans toutes les espèces de ce genre, ni même à tous les âges, d'après l'opinion de M. deFérussac. Quoi qu'il en soit , les ani- maux de ce genre ont toutes les habitudes des véritables lima- çons. On les trouve dans les lieux humides, dans les mousses, les crevasses des vieux arbres, etc. Ils ont les plus grauds rap- ports avec les maillots , avec lesquels Draparnaud lui-même , lésa long-temps confondus. M. deFérussac, qui n'admet ce genre que comme une divi- sion du grand genre Hélix, annonce en connoître vingt-deux espèces, qu'il divise en celles qui sont gauches et celles qui ne le sont pas, puis en espèces avec ou sans dents. Draparnaud n'en décrit que neuf, qui sont figurées dans son ouvrage sur les mollusques fluv. et terrestr., pi. 4. La Clatjsii.ie LISSE ; Clausiliabidens , Drap. Coquille fusiforme, lin peu ventrue , de couleur de corne , transparente et luisante , lisse et très-légèrement striée ; ouverture ovale , deux plis ou lames sur lacolumelle, et deuxautres moins saillans sur le côté opposé ; l'osselet échancré latéralement à son sommet. Se trouve dans toute la France. La Clausilie solide ; Clausilia solida, Drap. Assez semblable à la précédente, mais moins grande, moins ventrue, moins lui- sante, beaucoup plus striée. Etle est également plus blanchâtre inférieurement , et son ouverture est plus arrondie et rétrécie par les deux dents de la columelle , et par un pli transversal blanc du bord latéral. L'osselet est entier. Du midi de la France. La Clausilie douteuse; Clausilia dubia. Drap. Coquille d'un brun châtain foncé, striée, un peu plus petite que la précé- «lente. L'ouverture également ovale et un peu rétrécie. Elle paroît assez peu distincte de la clausilie solide. On ignore sa patrie. La Clausilie froncée : C/ai/sz7m corrugata, Drap.; Bulimus corrugatus , Encycl. méth. Coquille plus grande que la précé- dente, cendrée, épaisse, opaque; spire de treize à quatorze tours, peu bombés et lisses, excepté l'inféit'eur qui est forte- ment ridé; ouverture ovale; deux plis à la columelle, un pli transversal vers le bord latéial dans le fond de l'ouverture ; fente ombilicale très-profonde. Des environs de la Rochelle. La Clausilie PAPiLLEUSE : Clausilia papillaris , Drap. ; Turbo Jf- CLA 565 dens, Linn. Coi][uilIe de la grandeur de la clausllie solide , un peu transparente, striée longiludinalement , d'un brun pâle ou cendré, ayant dix ou douze tours à la spire; la suture peu profonde, marquée de petits tubercules blancs ; l'ouverture comme dans les précédentes. De la France septentrionale. La Clausilie ventrue; Clausilia vcj^tricosa ^ Drap. Coquille fusiforme , ventrue , transparente , d'un brun plus ou moins foncé , marquée de stries longitudinales saillantes. La colu- inelle a deux plis. Se trouve dans la Bresse, sous l'écorce des vieux arbres. La Clausilib plissée ; Clausilia plicata, Drap. Coquille fusi- forme, un peu ventrue, un peu transparente, d'un brun plus ou moins foncé, marquée de stries assez saillantes; la suture assez profonde, souvent marquée de petites taches blanches; ouverture ovale , rétrécie supérieurement : deux plis à la columelle; huit à dix petites lames peu saillantes sur le bord latéral; le péristome blanchâtre et avancé, évasé, réfléchi et détaché de l'avant-dernier tour. De la France septentrionale, et surtout des environs du Jura. La Clausilie rugueuse; Clausilia pUeatula, Drap. Coquille d'un brun pâle, marquée de stries élevées; l'ouverture ovale, rétrécie supérieurement et garnie de quatre, cinq et quel- quefois six plis sur la columelle. Du nord de la France. La Clausiué ridée; Clausilia rugosa, Drap. Coquille grêle, fusiforme, brune, marquée destries élevées ; la spire de douze à treize tours; columelle garnie de deux plis; péristome détaché de la spire, avancé, blanchâtre, un peu évasé et réfléchi ; l'osselet élastique, un peu roulé en oubli. Elle se trouve sur les murs. Toutes ces espèces sont gauches. (De B. ) CLAUSS-RAPP (Omii/t.), nom que l'on donne en Styrie et en Bavière , au coracias huppé , ou sonneur, de Buffon , cort'us eremita, Linn. (Ch.D.) CLAUSULlÈ {Conch.), Clausulius. VonFichtel, Test, micr., p. 1 18, t. 24, f . a f, décrit et figure, sous le nom de nautilusmelo , un corps organiséTort petit , qui est très-probablement inté- rieur, mais qu'il est fort difficile de regarder comme une co- quille. Aussi quelques auteurs l'ont-ils placé parmi les échi- nites. M. Denys de Montfort en fait un genre distinct, sous le Bom de clausulie, et lui donne des caractères qui sont un peu 366 C Ll dépendans de la place qa'il lui assigne, c'est-;udire dans ses coquilles polythalames cloisonnées. Les voici : coquille libre, univalve , cloisonnée et cellulée, globulaire, contournée eu spirale ; le dernier tour renfermant tous les autres; bouche sé- riale , cellulée , étroite , de toute la longueur de la coquille , et recevant en plein le retour de la spire ; cloisons unies et sérialcs. Le fait est que ce corps organisé, qu'il nomme le clansulie indicateur, clausulius indicafor, est un globe parfait , partagé régulièrement par des côtes saillantes, se portant d'un pôle à' l'autre, et dont les intervalles sont striés en travers. Ce que M. Denys de Montfort nomme la bouche , est une série de paire de trous faits en gueule de four, qui se trouve occuper le bord d'une côte. Ces petits corps, qui sont tantôt blancs et tantôt ocracés , n'ont été rencontrés jusqu'ici qu'à i»?tat fossile , à' Brunn, à Steinfeld, en Hongrie, en Autriche, en Transylva- nie, dans la pierre puante noire de Duina , sur le bord de la mer Adriatique. (De B.) CLAVA. [Poljp.j M. Ocken forme sous ce nom un petit genre avec Vhydra gelatinosa de Gmcliii. Ses caractères sont: tentacules disposés en touffe : animal en forme de massue , con- tenu dans une enveloppe gélatineuse. C'est un très-petit ani- mal, gélatineux, et dont le corps alongé se termine en massue et est couronné par douze tentacules. Il se trouve dans les eaux de la mer, réuni en famille sur les fucus. Il est figuré dans la Zoologie danoise de Muller, tom. 5, pag. 20, tab. 93 , fi*. 1-2. (DeB.) CLAVAGELLE (Conc/i.), ClavageUa. C'est un genre nou- vellement proposé, mais non publié que je sache, par M. de Lamarck,pour une coquille fossile que l'on trouve à Grignon et même en Italie, et qui est bien remarquable en ce qu'elle conduit à se faire une idée raisonnable de ce tube calcaire, connu sous le nom d'arrosoir ou àe penicillus. Les caractères de ce genre me paroissent pouvoir être , au moins provisoirement , exprimés ainsi : coquille ovale, dont une des A'alves est libre dans l'intérieur, et l'autre engagée dans lA parois d'un tube calcaire assez court, renflé en forme de massue, un peu com- primé, terminé à l'une de ses extrémités par un seul orifice arrondi, et à l'autre par un assez grand nombre d'épines fistu- leuses. Cette coquille, qui nous semble être la même que M. de Lamarek a publiée dans le volume XII des Annales du Muséum, sous le nom de Jistulana echinaUi, diirère essenlielle- luentdesfistulanes, avec lesquelles elle a beaucoup de rapports, en ce qu'il y aune des valves de la véritable coquille engagée ou adhérente ; ce qui la rapproche du penicillus , où touïes les deux le sont. Les épines fisluleuses qiton observe à son extré- mité ont en outre quelque analogie avec celles qui occupent tout le disque dans ce dernier genre. Il nous paroit aussi qu"on devra rapporter à ce genre la coquille fossile que M. Brocchi décritet figure sous e nom de teredo clavata, dans sa Conchylio- logie subapennine. Mais, ce qu'ilya deremarquabledanscelle- ci , c'est que la coquille intérieure , que, par analogie avec les fistulanes, on devroitsupposerappartenir réellementà l'animal qui a fabriqué le tube, et par conséquent être toujours iden- tique, étoitccpendantdifTérente,non-seulemcntd'espèce,mais même de genre; sur trois individus observés par M. lirocchi, il s'en est même trouvé un où les deux valves étoient également libres. Il est assez diflicile d'expliquer surtout le premier fait, à moins que d'admettre avec M. Brocchi, que l'animal a enve- loppé par accident la coquille dans son tube , ou que ces bi- valvesse sont introduites dansia fistulane; et en effet, M. Brocchi dit avoir trouvé une fois la coquille interne libre, et non con- tenue dans un tube. Voyez Fistulane. ( De B. ) CLAVAIRES {Bot.), Clai^aria. Ce sont des champignons gymnocarpes, d'une consistance charnue, le plussouvent fra- gile, et qui émettent leur semence par tous les points de leur surface. Ils sont droits, simples ou rameux , et vivent soit à terre, soitsur les végétauxmorts, ou sur les bois à demi pourris. On en connoît un très -grand nombre d'espèces, environ quatre-vingt-dix. Elles croissent presque toutes en Europe .- on connoît à peine les étrangères. Le genre Clavaire actuel a été formé par M. Persoon : il n'est qu'un démembrement du Clavaria de Linnaeus Les espèces coriaces, qui faisoient partie de celui-ci, constituent les deux genres G%glossum et Merisma de Persoon, que tous les botanistes n'adoptent pas. On a ôté encore du clavaria de Linnœus quelques espèces subéreuses, qui rentrent dans le genre Sp^i^ria; elles offrent, à leur moitié inférieure, des loges distinctes, et à leur sommet, un mameloa muqueux, regardé 568 CLÂ. comme un organe màle. Ces clavaires ont été nommées clavaires monoïques par BuUiard. On a 6té du genre Ckwaria, Linn. , des espèces qui y avoient été placées par lui ou par les botanistes qui ont suivi sa mé- thode , pour les mettre dans les genres Leotio , Isaria , Hjdnum , Helotium, Acrospermuni . ou pour en faire des genres particu- liers, tels que le SpaUuilaria et le Rarnaria-, ce dernier, le Coralloid.es de Tournefort , n'a pas été adopté. Les espèces du genre actuel Clavaria forment deux groupes distincts, que nous allons indiquer, ainsi que les espèces les plus remarquables de chacun de ces groupes. §. I. Cla va 1RES RAMEUSES : Ramaria , Homskiol ; Manina , Adans. Clavaibè coralloïde ; Clavaria coralloides , Linn. ; Bull. , Champignons, tab. 222 et 496, 1'. 3. Jaune , blanche, brune ou fauve, charnue, rarementsimple,ordinairementtrès-rameuse, à branches droites, coralloides, entrelacées, cylindriques, très-fragiles, à surface ondulée. Cette espèce, la plus intéres- sante de ce genre, s'élève de deux à quatre pouces; elle offre beaucoup de variétés , soit de couleur , soit de formes et de ra- mifications : c'est un gros tronc d'où s'élèvent un grand nombre de branches. Elle croit à terre, dans les bois et les forêts j c'est à l'automne qu'elle paroît. On la mange dans presque tous les pays où elle croît un peu abondamment ,■ c'est un manger sain et délicat. On prétend même que c'est un des champignons les plus sûrs ; mais il demande à être cueilli à propos. L'on remarque qu'il est fort indigeste, lorsqu'on le cueille quand sa couleur commence à se ternir, ou que sa chair devient mollasse , ou même que les vers l'attaquent. A raison de l'usage qu'on fait de ce champignon , il a reçu beaucoup de noms différens. En Lorraine , on le nomme pattes d'alleur , ou griff'c de buse j en Languedoc, gallinolle , gallinette , espignette; en Bour- gogne, diablos ; à Villers-Coteret*, menotte, ou mai^ote, et ailleurs, barbe de chèvre, poule, mousse, buisson, griffe, ganteline, chevrette, cheviligne, bouqui;nbarve , tripette, pied de coq , balai, menotte blanche ou jaune, dzénellie, etc. Cette espèce est non moins recherchée en Allemagne qu'en France, et elle y porte un bien plus grand nombre de uems v^ on la mange fraîche ou confite au vinaigre. Il y a des personnes CLA S6ç) qui la font bouillir d'abord dans de l'eau ; puis elles l'en re-' tirent pour la manger au beurre, ou bien pour en assaisonner différens mets à la façon du champignon ordinaire. D'autres personnes ne prennent aucune précaution préliminaire, et fricassent ce champignon diversement. Pour le confire il faut le faire blanchir auparavant, c'est-à-dire, le faire passer à l'eau bouillante; puis on l'essuie et on le met dans du vinaigre. Clavaire cendrée; Clavaria cinerea, Bull., Champ., t. 354. Cendrée ou grise, très-rameuse et droite; rameaux épais, aplatis à leur sommet, sinueux sur les bords. Cette espèce, aussi grande que la précédente, croît dans les mêmes lieux , à terre , dans les bois. On la mange également ; on lui donne les noms de menotte grise , de ganteline. La Clavaire AMÉTHYSTE ou lilas ; Clavaria amethy s tea ^ Bull., Champ., pag. 200, tab. 496, f. -2. Violette ou lilas, très- rameuse ; rameaux cylindriques, pleins, branchus, souvent unis à leur surface. Elle s'éJéve moins que les précédentes espèces, et croît à terre , dans les bois , comme elles. Suivant M. Paulet, elle paroît de plus facile digestion. On la trouve dans les bois de Senart ; elle noircit en vieillissant. La Clavaire bicolore , gallinole ou poule , Paul. , Champ, , 2 : p. 426, pi. 196, f. 4. Cette espèce est blanche ou grise, avec les extrémités violettes ou purpjirines. Elle est extrêmement rameuse. C'est, dit Paulet, une des meilleures espèces qu'on connoisse pour l'usage. On la trouve dans le midi de la France , en Italie, dans les buissons. / Toutes les quatre espèces que nous venons d'indiquer, présentent une multitude de variétés, dont quelques-unes sont regardées comme des espèces distinctes, et qui les lient entre elles ; elles sont toutes bonnes à manger. Celles que nous allons indiquer en sont très-distinctes , et n'offrent d'intérêt qu'aux botanistes ; elles sont caractérisées par leur tronc mince, d'oii partent les branches. La Clavaire mousse ; Clavaria muscoides , Bull. , Champ. , tab. 358, f. A. Pe^te, blanche ou jaune, fragile, rameuse en façon de petit arbre ; rameaux grêles et pleins. Elle croît sur le bois à demi pourri. La Clavaire filiforjie : Clavaria fiU for mis , Bull., Champ., tab. 448 , f . 1 j Clavaria gjrans , Eolt., Fung,, 3 , tab. 1 12 , f. 1, 9. , 24 570 CLA D'un rouge de brique ou brunâtre ; alongée , filiforme . pabe3>- cente, simple ou peu rameuse à l'extrémité; fistuleuse, blan- châtre et poilue. Celte espèce, d'abord tendre et fragile , de- vient coriace en vieillissant. On la trouve sur les feuilles mortes dans les bois. §. II. Clavaires simples. La Clavaire jaune : Clavaria lutea, Decand., FI. Fr. ; Bull., Champ., tab. 463, f. 1 , b n o;Mich., Gen. . tab. 87 , f. 6. Orangée ou jaunâtre; droite, simple, à peu près cylindrique dans toute sa longueur, quelquefois arquée à son extrémité. On la trouve à terre. La Clavaire fistuleuse; Clavaria fistulosa, Bull., Champ., tab. 463, f. 2. Brune ou couleur de suie, petite, simple, arron- die au sommet, poilue dans sa jeunesse, puislisse ; traversée in- térieurement par un canal. On la trouve sur les feuilles mortes. La Clavaire blanc-d'ivoire ; Clavaria eburnea, Bull. , Champ., tab. 463, fig. 1 , A L M. Blanche , lisse , alongée, cylindrique, mais deux fols moins épaisse par le bas , traversée par un canal central. Elle croît à terre. La Clavaire. brillante : Clavaria micans , Pers. ; Dec, FI. Fr. , ii.° 24g : Clavaria acrospennum , Hoffm., Germ. 2, t. 7, f. 2. Très- petite, en forme de poire ou de pilon; pédicelle blanc ; tête rose. C'est une des plus petites espèces de ce genre , ayant une demi- ligne ou un peu plus de longueur. Nous l'avons trouvée fréquem- ment aux environs de Paris , en hiver, et au printemps dans les bois, sur les côtes et les nervures des feuilles mortes du panicaut des champs, eryngium campesirc. Les individus sont solitaires. La Clavaire PILON : Clavaria pistillaris , Linn. ; Bull. , Champ., tab. 244. Terrestre, solitaire, en forme de pilon ou de figue, d'un blanc cendré, ou grise, ou jaunâtre, ou brune; chair ferme et filandreuse : dans la vieillesse elle se fend irrégulière- ment. C'est une des plus grosses espèces de ce genre, puisqu'elle atteint le volume d'une figue ordinaire. On la nomme lepi7on. Elle neparoît point malfaisante. Il n'est pasoraiseniblable que ce soitla clavaria pistiilaris , trouvée en Chine et en Cochinchine sur les excrémens d'éléphant , et que Loureiro dit être tendre . d'un goût sapide et bonne à manger. On la nomme, en Chine, mo-cu-tsai , et en Cochinchine, nam-cot-boi. CLA 571 M. Pauîet divise les champignons qu'il classe sous le nom de clavaires, en trois groupes qu'il appelle genres. Ce sont le DoiGTiER , la Clavaire-Nostoc , et la Clavaire proprement dite. Pour le premier genre, voyez Doigtier. Pour le second, il est fondé sur le tremella juniperina de Linnœus , que Paulet, dans sa Synonymie des espèces de chamifignons, conserve dans les tremellcs; il répond aufi;;}'mno5pora?ig^iu;n de Decandolle. (Voyez Gymnosi'orange.) Quanl au troisième genre, Paulet le divise en trois: les Masses, les Hérissons et les Corai.loïdes (voyez ces mots) , qui comprennent les clavaires de Linnœus , et des liydnes ou érinaces. (Lem.) CLAVAIRES-TRUFFOKS. (Dot.) Paulet donne ce nom au deuxième ordre qu'il établit parmi ses clavaires, et qui com- prend les espèces de clavaires coriaces de Linnœus, et celles qui ont été réunies aux sphœria ou qui rentrent dans le genre tlj'poTj'lon de Lulliard. Il les divise en deux groupes : Les Clavaires-truefons de terre, qui contiennent deux espèces, le Gland de terre et la Langue de serpent. Voyez ces mots et, Geoglossum. Les Clavaires-truffons parasites, qui offrent huit espèces,, savoir : FErgot du seigle ; la Clavaire des insectes, qui vii sur les insectes morts (clawaria sobolifera, Hill., Foug.) ; l'Hv- poxYLON A sommité BLANCHE {sphceria hj'poxjion, Pers.) ; les petites Cornes de cerf ; le Kecka ou Hypoxvlon des ruckes ; rHypoxYtox A GRAINS; I'Hypoxylon doigtier {sphœria digitata^y Pers.), et la Médiastine. Voyez ces divers noms. (Lem.) j CLAVALIER (BoU), Zanthoxjium , genre de la famille des térébenthacées , appartenant à la diacie pentandrie de Lin- nœus. 11 doit à la couleur jaune de son bois, dans quelques espèces, son nom composé de deux mots grecs , zanthos , jaune, et xylon , bois. Il offre, pour caractères essentiels, des fleurs dioïques , rarement hermaphrodites ; un calice à cinq divi- sions profondes, point de corolle; les étamines très-souvent au nombre de cinq; le rudiment d'un ovaire dans les fleurs mâles; dans les fAnelles, trois à cinq, quelquefois six ovaires distincts, pédicellés; autant de styles et de stigmates en tête, un même nombre de capsules ovales, pédicellées , bivalves, à une seule loge monosperme. H y a de tels rapports entre ce genre et les fagariers, qu'il 24. 57= Chk n'est pas étonnant que Ton ait vu plusieurs espèces passer aî- ternativement de l'un à l'autre genre. Le nombre des capsules variant quelquefois dans ces deux genres, a fait nailre des diflicuUés; mais dans les fagariers elles ne sont pas pédiceilées; très-ordinairement il ny en a qu'une ou deux, quoiqu'on en trouve dans quelques ei^èces trois et cinq, mais soudées, surtout vers leur base , et non séparées. La présence d'une corolle est un autre caractère distinctif , auquel on pour- roit ajouter un disque particulier, observé dans plusieurs espèces par M. de Lamarck. Quoi qu'il eu soit, ce genre n'est pas encore bien tranché, et laisse beaucoup à l'arbitraire, ses caractères n'étant pas constans dans toutes les espèces. Celles qui composent ce genre, sont des arbres ou arbris- seaux, la plupart épineux, à feuilles alternes, simples, ou ternées, plus souvent composées, ailées avec une impaire , parsemées de points transparens ; les fleurs sont petites, de couleur herbacée, axillaires , fasciculées , quelquefois en grappes paniculées. Les principales espèces sont : Clavalier a gros aiguillons : ZanthoTjdum clava HercuUs , Linn.; Fagarafraxini folio, Duham. , Arb. i , p. 229 , tab. 97 ; vulgairement le FrÊxNe épineux, la Masse d'Hercule. Arbre épineux, d'une hauteur médiocre; le bois jaunâtre, l'écorce ■du tronc noirâtre en dehors ; les épines courtes , très-dures, larges à leur base ; les rameaux glabres , cylindriques , élancés, garnis de feuilles ailées , composées de quatre à cinq paires de folioles avec une impaire, presque sessiles , ovales aiguës ou lancéolées, entières ou obscurément crénelées : le pétiole commun muni de quelques épines courtes , aiguës. Les fleurs sont disposées par paquets le long des rameaux sur le vieux bois, soutenues par des pédoncules courts et simples. Les cap- su'es sont pédiceilées, au nombre de trois à cinq , d'un rouge éclatant lorsqu'elles sont mûres, bivalves, chagrinées sur leur dos , contenant chacune une petite semence d'un beau noir et luisante, qui reste attachée à un placenta latéral et mem- braneux, formant avec la couleur rouge étiis valves, un con- traste très-agréable. Cette plante , cultivée au Jardin du Roi , est originaire du Canada et de la Virginie ; elle passe au Canada pour un puissant sudorifique et diurétique. Les capsules et leurs semences répandent vue odeur agréable. CL A 373 La variété de l'Encyclopédie est une espèce distincte qui paroît être le zantho.TJdumfraxineum,^^\iïld., ou zanthoxjlum ramiflorum, Mich. ; Larn. , III. gen., tab. 811, iig. 3. Elle se distingue principalement par ses pédoncules plus alongés , rameux , presque en ombelle. Elle croît dans les mêmes contrées. ^ Cr,AVALiER A FEUILLES DE SUMAC : Zaxithoxjlum. rhoifoUum , Lam. 5 Pluken., JmaZi/i, , 76, tab. 592, fig. 1. Cet arbre est très- épineux , distingué par ses feuilles composées d'environ quinze ou seize paires de folioles , avec une impaire , glabres , étroites , alongées, acuminées, finement crénelées et parsemées de petits points transparens ; munies sur leur pétiole d'épines droites, assez fortes, très-aiguës ; souvent une épine particulière sur la nervure dorsale. Cette espèce croît dans les Indes orientales. Clavalier aromatique : Zan.fJioij'/um aromaticum , Willd. ; Pluken. , Amalth. , tab. ogo , fig. 2. Il suffit de considérer dans cette espèce la disposition des fleurs en panicule terminale, teWti qu'elle est représentée dans Plukenet, pour ne point la confondre avec le ZantJioxylum clava Herculis , comme elle l'a été dans l'Encyclopédie. D'autres caractères servent encore à la distinguer : ses folioles sont ovales-lancéolées , dentées en scie , acuminées à leur sommet, longues d'un pouce et demi , inégales à leur base ; un des côtés arrondi , l'autre rétréci ; le pétiole commun garni de fortes épines droites, presque oppo- sées, ainsi que ceux des rameaux. On ignore son lieu natal. Clavalier épineux ; Zanthoxjlum spinosum , Swartz. , Flor. Arbrisseau de la Jamaïque , chargé d'épines nombreuses. Ses l'oliolessont sessiles , ovales, acuminées, épineuses en dessous; les fleurs', petites, blanchâtres, nombreuses, disposées en cime terminale; le calice trifide ; la corolle composée de trois pé- tales plus grands que le calice ; trois anthères presque sessiles, ovales , conniventes ; un ovaire à trois lobes ; point de style ; trois stigmates obtus. Ces caractères, que je rapporte d'après Swartz, appartiennent davantage au genre Fagara ^ dans lequel cet auteur lA'oit d'abord placé cette espèce , qu'on seroit tenté de considérer comme devant former un genre parti- culier. Ciavamer a feuilles de noyer; Zanthoxjlum juglandifolium , Wiild. Cette espèce est remarquable par ses folioles alternes , 574 CL A oblongues , condces, acuminées , inégales à leur base , à peine ponctuées, et dont les dentelures ne s'aperçoivent qu'à la loupe ; le pétiole commun est armé de quelques épines courtes. Elle croît à File de Saint-Domingue. Clavalier A feutti.es lancéolées: Zanihoxylum lanceolatum ^ Poir. , Encycl., Suppl. 2j,^pag. 2()5. Cet arbrisseau , découvert par M. Ledru , à Porto-Ricco, est hérissé d'aiguillons courts, aigus ; ses rameaux sont tuberculeux , d'un gris cendré ; les feuilles composées de six paires de foliotes alternes, presque scssiles, cà peine denticulées, molles , membraneuses ; les infé- rieures plus courtes, elliptiques, obtuses; les supérieures lan- céolées , un peu inégales à leur base; les pétioles chargés de quelques petites épines jaunâtres, hérissés de poils courts et cendrés ; les fleurs nombreuses , petites , d'un blanc sale , dis- posées en une panicule située dans laisselle des feuilles supé- lieures. J'en possède une autre espèce, que j'ai nommée zan~ thoxjlum ohtusifolium . Encycl., Suppl. , que je crois originaire des Indes orientales, dont les rameaux sont d'un brun foncé , armés d'épines vigoureuses, noirâtres, recourbées; les folioles au nombre de neuf, coriaces, presque ovales , obtuses, arron- dies à leur sommet , épineuses sur les nervures et les pétioles : les fleurs sont nombreuses, fasciculées; elles forment une pa- nicule terminale et touffue. Il existe encore plusieurs autres espèces de Clavalier , telles que le zantlioxjlum rigidum , Willd. , mais dont les fleurs ji'ont pas été observées; les feuilles sont ailées, composées de quatre paires de folioles elliptiques, très-entières, échancrées et mucronées au sommet, pubescentes en dessous sur leurs nervures, et garnies d'aiguillons alongés, subulés , rougeàtres. Elle a été découverte par MM. Humbolilt et Bonpland, dans l'Amérique méridionale, he zanthoxylum punclatum , Willd., de l'île de Sainte-Croix, est distingué par ses feuilles, les unes ternées, d'autres ailées; les folioles oblongues, à peine crénelées ; les rameaux épineux. Dans le zanLhoxjhim Iricar- pum , Mich., FI. Amer., les capsules sonfsessilcs . très-ordi- nairement au nombre de trois, jamais au-deia ; les folioles • pédicellées , ovales-oblongues , glabres, im pp!i courbées en i'aucille. Elle croit dans la Caroline et la Floride. Trois espèces non épineuses, de Swartz , que cet auteur CLA 57& avolt d'abord placées parmi les fagariers ( fagara ) , avec assez de raison, ont été depuis réunies par lui aux clava- liers : ce sont le zanthoxylum ternatum, h feuilles ternées ; les folioles pédicellées , luisantes, en ovale renversé, un peu échancrées au sommet; un calice à trois divisions ; trois stig- mates sessiles ; trois capsules bival)^s , uniloculaires : le zan- ÛiOTjlum ernarginatum, à feuilles ailées ; les folioles échancrées au sommet ; les grappes terminales, presque simples; un ca- lice à cinq divisions; trois pétales, trois étamines, trois stig- mates sessiles ; trois capsules , dont deux avortent très-sou- vent : enfin, le zanihoxjlum acuminatum; les folioles ellipti- ques, coriaces, entières; les fleurs disposées en une cime ter- minale ; les pédicelles dichotomes; le calice à trois folioles : trois pétales, autant d'étamines : un ovaire à trois lobes, au- quel succède une capsule globuleuse , monosperme. Ces plantes croissent dans l'Amérique méridionale. Willdenow y a ajouté depuis le zanthoxylum mite , Enum,, i , pag. ioi3 , arbre d'environ quinze pieds , rapproché du zanthoxylum fraxineum ^ dépourvu d'épines, garni de feuilles ailées, pubes- centes en dessous; les fleurs placées dans l'aisselle des feuilles. Il croît dans l'Amérique septentrionale. (Poir.) Plusieurs espèces de ce genre croissent dans les Antilles , entre autres : Le Clavalier des Antilles ; Zanthoxylum caribœum , Linn. , qui constitue un arbre s'élevant à la hauteur de quinze à vingt pieds , dont la cime très-touffue est composée de ra- meaux diversement placés , recouverts d'une écorce grise , garnie d'aiguillons courts, opposés, grossis vers leur base ; les feuilles sont alternes, pinnées , avec une impaire, composées de neuf, onze ou treize folioles ovales-oblongues , pointues, glabres, parsemées de points transparens et obscurément cré- nelées : leur pétiole commun est garni de petits aiguillons ; les fleurs de couleur herbacée, sont disposées sur des pani- cules rameuses, terminales ou latérales, auxquelles succèdent des capsules obitngues, bivalves, uniloculaires, contenant une graine obronde , noire, luisante, qui reste suspendue à la capsule par une petite membrane. Observation. Cet arbre porte, dans les Antilles, le nom tri- vial d'epinei/xjawnc. Son bois, de couleur jaune, est peu dur. oiB CLA et se fend aisément : on l'emploie principalement à faire des bardeaux qu'on nomme, dans le pays, essences, qui servent à couvrir les cases; on en fait aussi les chevilles avec lesquelles on fixe les essentes. Son écorce passe pour être fébrifuge; mais elle est peu en usage : elle peut être aussi employée dans la teinture ; mais le jayMie qu'elle donne , n'est ni beau ni bien fixe. Les feuilles de cet arbre ont une forte odeur aro- matique, comme presque toutes les feuilles qui sont parse- mées de points transparens glanduleux. Cet arbre croît com- munément dans les bois un peu secs des Antilles. C'est le zanthoxjlum aculeatum fraxini sinuosis et punctatis foliis de Pluk., Alm, 396, t. 239 , f. 4 ; Varbor spinosa fraxini facie de Plum. , Miss. , vol. 5 , t. 1 14. Le Clavaliera feuilles de frêne; Zanthoxylum clavaHerculis, constitue un arbre d'une stature moins élevée que le précé- dent, dont le tronc, recouvert d'une écorce brune, est garni d'aiguillons courts, épais à leur base, et anguleux à leur sommet; la cime qui le couronne est assez touffue et composée de rameaux garnis de feuilles alternes, pinnées, avec impaire, dont les folioles , presque sessiles, sont ovales-lancéolées, en- tières, glabres, obscurément crénelées et point ponctuées; elles sont portées par des pétioles communs , sur lesquels il y a quelques aiguillons très-courts : les fleurs sont disposées en paquets sur les rameaux , et ont des pédoncules très-courts ; chaque fleur femelle porte trois ou cinq petites capsules d'une belle couleur rouge, chagrinées sur le dos, bivalves , et renfermant une graine noire, luisante, qui, comme dans les autres espèces de ce genre, reste suspendue à la capsule lorsqu'elle est ouverte. Cet arbre porte, dans les Antilles , le nom de bois épineux blanc , parce que son bois est moins jaune que celui du clavalier des Antilles; il est aussi employé à faire des bardeaux et des chevilles pour les assujettir sur les cases. Il porte à la Caroline le no-m de frêne épineux. (De T.) CLA VARIA (Bot.), Stackhouse , Nereis britannica, 2." édit. Fronde filiforme , très-rameuse , comme elnbrouillée , à ex- trémités fructifères et renflées en forme de massue, d'où le nom de ce genre établi par Stackhouse. Le fucus cœspitoaus du môme auteur, est le type de ce genre; cette espèce d'algue est la même que le fucus ccespi-. CL A 377 tosus de Decandolle , que le fucus clavatus de Lamouroux , Diss. , tab. 22, f. 1 , 2, et que le conferva incrassata de Roth. Ce qui a pu engager Roth à la placer dans les conferves , c'est que cette plante présente des contractions qu'il a pu prendre pour de véritables articulations. Ces contractions se trouvent dans plusieurs autres espèces de fucus qui , avec le fucus cœs- pitosus , constituent la troisième section du genre Gigartina de Lamouroux; ce naturaliste y classe le fucus cœpistosus de Stackhouse, sous le nom de gigartina pilosa, sans doute parce qu'il ressemble à une touffe de poils. Voyez Gigartina. (Lem.) CLA VARIA. (Bot.) Champignons. Voyez CLAVAir.ES, (LexM.) CLAVATULE ( Conch.) , CLamtula. C'est un genre établi par M. de Lamarck, pour des coquilles marines, qui ont quel- ques rapports avec les céritcs et les pleurotomes. Ses caractères sont : animal inconnu; coquille turriculée, rugueuse, à spire fort élevée, aiguë; ouverture médiocre, ovale-alongée, un peu échancrée ; lèvre droite tranchante, largement échancréc à son extrémité supérieure ; bord gauche excavé, la columelle ayant une sorte de dent à la partie siipérieure de l'ouverture. L'espèce qui sert de type à ce genre , et que M. de Lamarck nomme clavatule scabre, clavatula scabra. et M. Denys de Montfort clavatule flammulé, clavus Jlammulatus , est figurée dansSeba,Mus., 3, tab. 6o,fig. 49.C'esturie coquille d'un blanc sale, chargée sur chaque tour de spire de tubercules obtus, plus blancs que le fond, qui est tacheté et flambé de fauve. Elle vient des côtes d'Afrique, etestlongue de troispouces environ. (DeB.) CLAVELADE, Clavelado (Ichthyol.), noms de la raie bouclée, raja elavata, sur les bords de la mer Méditerranée. Le second de ces noms est , suivant M. Risso, employé en par- ticulier dans les environs de Nice. Voyez Raie. (H. C.) CLA VELES DEL CAMPO. {Bot.) Ce nom est donné dans le Chili, suivant MM. Ruiz et Pavon , au mulisia subulata , arbrisseau grinïf)ant à fleur composée. (J. ) CLAVELLA. (Entom.) C'est un petit genre, démembré de la famille des lernées, par M. Ocken, pour les lernea uncinata et clavata de Gmelin. Ses caractères sont : corps mou, blanc , en forme de massue, terminé en arrière par deux ovaires. 578 ' CLA entre lesquels est l'anus ; point de bras ni de crochcfs; le sang rouge. Voyez Lernée. (De B. ) CLAVELLINAS {Bot.), nom espagnol de l'œillet cultivé , selon Clusius. ( J. ) CLAVELON DE SERRANIAS (Bot.) , nom péruvien du bacasia spinosa de la llore, du Pérou. (J. ) CLAVER-APPELKENS {Bot.), nom belge , suivant Rheedc . de l'arbrisseau connu des botanistes sous celui de limonia acidissima. (J.) CLAVICULE {Anat.) , Clas^icula. La clavicule est un os qui fait partie de* extrémités antérieures chez les animaux verté- brés. Ses formes sont trés-variables, et il n'arrive pas chez tous au même développement. Eu général, il s'articule d'une part à Pomoplate, et de l'autre au sternum, et semble avoir pour objet de renforcer les membres dont il fait partie. Il ne se trouve pas chez tous les mammifères : tous les oiseaux en sont pourvus, ainsi que les reptiles et les poissons osseux ; mais, à mesure qu'on s'éloigne des aniinaux des premières classes, cet os change tellement de formes, et paroît changer de rapports à un si haut degré, que les anatomistes ont eu sur ce point des idées très différentes. Les travaux de M. Geoffroy sur î'ostéologie en général paroissent devoir réunir toutes les opi- nions. Les clavicules, chez les poissons, sont, suivant ses obser- vations, la partiela plus développée du cercle osseux sur lequel battent les opercules, et qui termine en arrière la cavité pecto- rale : elles sont intermédiaires entre Pos qu'il considère comme l'omoplate et le sternum -, et portent, Siur leur tranche posté- rieure, les os que terminent les rayons des nageoires. (F. C.) CLAVICULE. {Conch.) Quelques auteui»s anciens emploient ce terme pour désigner la columelle d'une coquille spirale. (De B.) CLAVICULES. (Fo5s.) Voyez Pointes d'oursins. (D. F.) CLAVIÈRE. ( Ichthyol. ) On appelle ainsi , sur les côtes de la mer Méditerranée , le lahrus varius de Linnaeus , dont la chair est très-estimée. Voyez Larre. »- M. de Lacépède a aussi donné ce nom à un Spaue. (H. C.) CLAVIFORME {Bol.), Clavifovmis . ayant la forme d'une massue. On a des exemples de cette forme particulière : parmi les poils . dans ceux de la fraxinelle : parmi les spadix, dans CLA. 379 celui de Varum italicum; parmi les calices, dans celui du silenp; parmi les corolles , dans celle de Verica pinea; parmi les styles , dans celui du leucojum estivum; parmi les stigmates, dans celui àvL jasione montana; parmi les filets d'étamines, dans ceux du veronica anagallis; l'embryon du hfacinthus nonscriptus , la radi- cule du rhjzophora, etc., sont également cla^iformes. (Mass.) CLAVIJA. {Bot.), Ruiz et Pav. , Prodr. , et FI. Fer. . p, i/;2 , fab. 3o. Genre établi par les auteurs de la Flore du Pérou , pour quatre arbrisseaux du même pays , qu'ils n'ont pas encore fait connoître , mais auxquels ils attribuent pour caractères géné- riques : des fleurs polygames dioïques; on trouve dans les fleurs liermaphrodites mâles , un calice à cinq folioles égales , presque rondes , membraneuses à leurs bords ; une corolle en roue ^ une fois plus grande que le calice, étalée, à cinq étamines oblongues dans le centre , un appendice urcéolé , membra- neux , enfermant l'ovaire, à dix dents bifides, en couronne; cinq filamens situés à la base de la corolle, réunis en tube j les anthères trigones, recouvrant l'orifice de l'appendice ; un ovaire supérieur, ovale, stérile ; un style court, subulé ; le stigmate simple, obtus. Dans les fleurs hermaphrodites femelles , le calice et la co- rolle comme dans les précédentes, mais sans appendice ; cinq filamens subuîés , libres, alternes avec les éminences de la corolle ; les anthères trigones, obtuses; un ovaire supérieur, ovale; point de style; un stigmate en forme d'ombilic; une baie globuleuse, couverte d'une écorce fragile, à une seule loge; quelques semences menues, enveloppées par la pulpe et une membrane comm.une , oblongues , réniformes , très- dures, attachées par des pédicelles sur un réceptacle fibreux et charnu. (Poir.) CLAVUS ( Conch.) , nom latin du genre Clavatule, suivant M. Denys de Montfort. (DeB.) CLAVUS SECALINUS {Bot.), nom latin qui désigne IVgot du seigle. ( Lem. ) CLAYTOlS]:f{Bot.) , ClajLonia, genre de plantes apparte- nant à la famille des portulacées , et h la. pentandrie monogynie de Linnaeus. Il offre, pour caractères essentiels, un calice h deux valves , cinq pétales presque onguiculés , cinq étamines iiisérées sur les onglets des pétales ; un ovaire" supérieur , un 5oo CL A slylc, trois stigmates. Le fruit est une capsule uniloculaire, à trois valves, contenant trois semences. Ce genre renferme de petites plantes herbacées : les feuilles sont simples , opposées, radicales ; il n'existe ordinairement que deux feuilles cauli- naires, sessiles ou perfoliées ; les fleurs sont disposées en grappes, situées à l'extrémité d'une tige courte, très-simple. Les principales espèces sont : Claytonk DE Virginie : Claytonia virginica , Linn. ; Lam., lll, gen. , tab. lZ^4 , fig. i. Sa racine est tubéreuse ; sa tige simple , grêle, haute de trois à six pouces, les feuilles radicales étroites, assez semblables à celles des graminées; deux feuilles cauli- naires opposées, glabres, un peu charnues; les fleurs blanches, rayées de rouge , disposées en une grappe lâche, terminale; les pétales plus longs que le calice , ovales , obtus. Cette petite plante croît dans la Virginie. Claytone de la Caroline : Claytonia caroUniana, Mich., n. Amer. , i, pag. 160 ; Clajtonia spathulcvfolia, Pursh. , Amer. , j, pag. 176; Parad. , Lond., tab. 71. Ses fleurs, couleur de rose, sont plus petites que celles du. clajtonia virginica; ses feuilles sont courtes, en forme de spatules; les tiges courtes, quelquefois munies de deux paires de feuilles opposées ; les deux valves du calice obtuses ; les pétales arrondis. Claytone ee Sibérie : Claytonia sibirica , Linn. ; Limnia , Act. Stockh. , 1746, pag. i3o,tab. 5. Elle ressemble beaucoup aux deux précédentes , mais ses feuilles sont plus larges ; les radi- cales glabres , ovales, pétiolées ; la tige foible , couchée à sa partie inférieure ; les fleurs rouges , quelquefois blanches. Claytone perfoliée ; Clajtonia perfoliata , Jacq. , Fragm. , n.° 16b, tab. 5i , fig. 2. Cette espèce ne produit que deux ou trois fleurs blanches, latérales, fort petites ; puis six ou huit autres terminales , pédonculées , presque en ombelle : ses feuilles radicales sont pétiolées, ovales, rhomboïdales , sans jiervures; deux autres, vers le sommet de la tige, rétrécies et adhérentes à leur base. Le clajtonia cuhensis , Bonpl. , Ann. Mus. Paris y vol. 7, tab. 6 et FI. œquin. 1 , tab. 2C , paroît devoir être réuni, à cette espèce, au plus comme variété. Claytone lancéolée; Clajtonia lanccolata, Pursh., Amer. 1 , pag. 175. Ses racines sont tubéreuses, ses feuilles lancéolées; les cauliuaires sessiles, ovales ; les fleurs blanches, disposées CLE 381 en une grappe terminale, alongée ; les folioles du calice courtes, très-obtuses ; les pétales bifides , rétrécis en coin. Elle croît dans l'Amérique septentrionale. Claytone AI.SINOÏDE : CUijlonia alsinoides ^Vursh, , Amer.:, i , pag. 175 ; Sims. , in Bot. Magaz., tab. i3og. Ses racines sont libreuses; ses feuilles radicales ovales, spatulées; celles des tiges ovales, distinctes ; les grappes presque géminées, munies de bractées ovales-linéaires ; les fleurs petites et blanches; les pétales échancrés. Elle croît sur le bord des rivières, dans le nord de l'Amérique. Claytonia Portulacaria, IJnn. Cette plante a été séparée du genre Claytonia , et forme un genre particulier sous le nom de Portulacaria. Voyez ce mot. ( Poir. ) CLEMA (Bot.), un des noms anciens du pifrusa de Diosco- ride , qui , suivant C. Bauhin , paroit être l'espèce de tith3fmale que nous nommons euphorbia esula. (J.) CLEMACZIDA {Bot.) , nom de la clématite dans File de Crête, suivant Belon. ( J.) CLEMATIS , Clematitis. (Bot.) On a donné ce nom à diverses plantes, ligneuses ou herbacées, qui ont la tige grimpante. Telle est la clématite ordinaire, clematis vitalba, et la plupart de ses congénères, des aristoloches ; quelques paullinia , le bauhinia scandens , un banisteria, l'atragène; plusieurs bignones; le genre de la grenadille et celui du cissampelos ; ïophio- xrlon et le strychnos ; le fu m aria claviculata. Dioscoride nom- îuoit clematis daphnoides la grande pervenche, qui étoit aussi le clematis agjptia de Pline. Comme elle a ses tiges grêles et souvent élancées, et des feuilles d'un vert foncé, Pline dit qu'en proverbe on désignoit sous ce dernier nom des personnes d'une stature haute et mince, dont la peau tiroit sur le noir. (J.) CLEMATITE. (Bot.) Clematis , Linn. , genre de plantes dico- tylédones, polypétales, hypogynes , de la famille des renon- culacées , Juss. , et de la polyandrie polygynie , Linn. , dont les principaux caract^es sont les suivans : Calice nul; corolle de quatre à cinq pétales; étamines nombreuses, à filamens ordi- nairement plus courts que la corolle; ovaires plus ou moins nombreux, arrondis ou ovales, comprimés, chargés le plus souvent d'un long style , ordinairement soyeux ou plumeux ; 5ii2 CL 11, capsules nioriospermes, indéhiscentes, en même nombre que les ovaires, et terminées par le style persistant. Les clématites sont des plantes le plus souvent ligneuses , il rameaux sarnienteux, grimpans ; à feuilles opposées, com- posées dans la plupart des espèces; à Heurs solitaires ou réunies plusieurs ensem^'e dans les aisselles des feuilles, ou terminales. Ou en counoit aujourd'hui environ trente espèces, parmi lesquelles nous déci'irons les plus remarquables. Moench a établi, aux dépens de deux espèces, clernatis viticella , et clematis viorna, qui ont leurs capsules dépourvues de cette longue arête plumeuse ou soyeuse qui existe dans les autres y- lin nouveau genre qu'il nomme Viticella; mais cette réforme n'a point encore été adoptée. D'un autre côté, M. Persoon a proposé , sous le norn de viorna , un second genre qui seroit composé des clematis balearica , et clematis cirrhosa , dont les fleurs sont pourvues d'un calice monophylle à deux lobes. Clematis est dérivé du mot grec kXii/xu, y.Xy:y.ciTCç, qui signifie sarment , branche de vigne. ^' Pédoncules unijlores. Clématite bleue : Clematis viticella^ Linn. , Spec. 765 ; Lois. , in ISov, Duham. , 6 , pag. 98 , t. -jcj. Ses tiges sont des sarmens anguleux, menus, rameux, qui s'élèvent à dix pieds ou plus, et qui sont garnis de feuilles composées de cinq pinnules par- tagées en trois folioles, ou trois lobes ovales-arrondis ou lan- céolés, glabres, et dont les pétioles s'entortillent, à la manière des vrilles, autour des objets environnans : ce qui facilite à la plante le moyen de s'élever et de se soutenir. Ses fleurs, bleues, ou d'un pourpre bleuâtre, sont portées sur de longs pétioles , et solitaires à l'extrémité des rameaux, ou dans leur bifurca- tion ; leurs pétales sont élargis vers le sommet , et leurs styles sont glabres. Cette espèce croit dans les haies et les buissons, en Espagne et en Italie ; elle fleurit , dans le climat de Paris , en juin, juillet et août. On la cultive en pleine ferre pour l'or- nement des jardins. Elle a une variété à fUurs doubles ; l'une et l'autre font de jolies palissades. Clématite viorne; Clematis viorna, Linn., Spec. 766. Cette plante a le port de la précédente , mais elle s'en dislingue par SL'S folioles lancéolées . souvent entières , excepté celles de la ■ CLE 5?5 partie inférieure des feuilles ; par ses fleurs à pétales peu ou- verts, aigus à leur sommet, et un peu roulés en deliors , et entin par ses étaniines et ses styles velus. Elle est originaire de la Virginie et de la Caroline. On la cultive dans les jar- dins de botanique, où elle fleurit en juin et pendant une grande partie de iété. _ Clématite a fleurs crépues ; Cleinalis crispa , Linn. , Sp. j6S. Ses tiges sont sarmenteuses , grimpantes, partagées en ra- meaux garijis de feuilles ailées, composées de neuf à quinze l'olioles lancéolées, et dont les pétioles s'entortillent en vrilles. Ses fleurs sont grandes, solitaires, portées, au sommet des ra- meaux, sur des pédoncules courts ; leurs pétales, de couleur rougeâtre, sont bordés en dehors d'une membrane veloutée, élargie dans sa partie supérieure et ondulée, ce qui les fait paroitre crépus. Cette espèce croît naturellement dans la Vir- ginie et la Caroline ; elle flei^rit en été dans les jardins de Paris. Ci.ÉMATrrE deMahon: Cleinalis halearica ,Lam. ,Dlct. enc., i> , pag. 40. Les tiges de cette espèce se divisent en rameaux me- nus, ligneux, sarmenteux , garnis de feuilles opposées, com- posées de trois folioles, plus ou moins incisées, à découpures presque linéaires, et dont les pétioles s'entortillent, comme dans les espèces précédentes, autour des corps qui les avoi- sinent; et comme ils persistent après la chute des folioles, ih jiaroissent alors former des vrilles particulières. Les fleurs , portées sur des pédoncules axillaires, sont grandes, blan- châtres, munies à leur base d'une sorte de calice monophylle, campanule , trois fois plus court que les pétales ; leurs styles, sont soyeux et blanchâtres. Cette clématite est originaire de l'ile deMinorque. Elle fleurit à Paris pendant l'automne et pen- dant l'hiver, en ayant le soin de la planter en pot , afin de la placer dans la serre tempérée pendant les saisons froides. Ou la multiplie facilement de marcottes. CLÉMATriE A VRILLES ; Clematis cirrhosa, Linn., Spec. j66. Les rameaux de cgette espèce sont sannenteux comme dans la précédente ; ils grimpent de même , au mo, en des pétioles de leurs feuilles, qui persistent aussi après la chute des fo- lioles. Les feuilles sont le plus souvent simples, ovales, lui- santes, dentées en scie. Les fleurs sont pédonculées,. axlllaire.s, 584 CLE à quatre pétales ovales-alongés, de couleur blauclir , pubes- cens en dehors : elles sont munies, un peu au-dessous de la corolle, d'un petit calice monophylle, à deux lobes, et elles ont des styles velus et soyeux. Cette plante croit naturelle- ment en Espagne et en Portugal: elle fleurit en hiver, et exige, pour cette raison, d'êlrq^mise à l'abri des gelées. ^' Fleurs disposées en panlcule. Clématite des haies , vulgairement Herbe aux gueux : Clematis vitalba , Linn., Spec. 766; Jacq. , FI. Aust. , t. 3oS. Ses tiges se divisent en rameaux anguleux , souples , grim- pans, longs de dix pieds et plus, garnis de feuilles ailées, composées de cinq folioles un peu en cœur, portées sur des pétioles qui s'entortillent comme des vrilles. Ses fleurs sont d'un blanc sale, petites, un peu odorantes et disposées, dans la partie supérieure des rameaux, sur des pédoncules axil- laires, rameux, formant une sorte de panicule; leurs pétales, revêtus d'un duvet court et serré, ne dépassent pas les éta- mines , et les styles deviennent des aigrettes soyeuses qui sur- montent les graines. Cette clématite croît communément dans les haies et les buissons de la plus grande partie de l'Europe, où elle fleurit en été. Toutes ses parties ont une saveur acre et brûlante. Ses feuilles vertes , écrasées et appliquées sur la peau , ont la propriété de rougir d'abord les parties sur les- quelles on les a mises, de les enflammer, et d'y produire des vessies, et par suite des ulcères superficiels. C'est de là que cette plante porte le nom d'herbe aux gueux , parce qu'il y a des mendians qui s'en servent pour se faire venir des ulcé- rations aux bras et aux jambes, et par-là exciter la commisé- ration. Ces ulcères ont peu de profondeur, sont larges à vo- lonté, et se guérissent facilement; il suffit de les couvrir avec des feuilles de poirée, et d'empêcher le contact de l'air. On a trouvé le moyen de fabriquer d'assez beau papier avec les ai- grettes des graines. Ses rameaux souples et flexueux sont em- ployés, dans quelques cantons pour faire deiiliens , des paniers. Clématite ODORANTE ; Clematis Jlammula, Linn., Spec.jGG. Les tiges de cette espèce s'élèvent à dix ou vingt pieds; elles sont garnies de feuilles une ou deux fois ailées, à folioles ovales-lancéolées. Ses fleurs blanches et d'une odeur agréable, CLE 385 sont disposées sur des pédoncules rameux, de manière à for- mer une petite panicuie ; elles ont leurs pétales légèrement pubescens en dehors et seulement sur les bords; leurs styles, au nombre de cinq à huit, deviennent pour les graines des ai- grettes plumeuses. La clématite odorante croît naturellement dans les haies et les buissons du mic^ de l'Europe ; on la ren- contre fréquemment dans les départemens méridionaux de la France : elle fleurit en juillet et août. Ses longs sarmens sont 1res propres à couvrir des berceaux, à garnir des murs, des treillages. Cette plante a le double avantage de parfumer et de décorer, par ses nombreuses panicules de fleurs blanches , les berceaux sur lesquels on l'a placée. Clématite glauque; Clematis glauca , Willd. , Spec. 2 , pag. i2(jo, etArb,, 65 , t. 4, f. 1. Les rameaux de cette clématite sontsarmenteux et grimpans comme dans ceux des espèces pré- cédentes, garnis de feuilles ailées, composées de folioles à deux ou trois lobes aigus, quelquefois très-entières et ovales-lan- céolées, parfaitement glabres et d'un vert glauque. Les fleurs sont disposées en panicules courtes ; elles ont leurs pétales lancéolés, jaunâtres extérieurement, et pubescens intérieure- ment. Les graines sont nombreuses , remarquables par la longue aigrette blanche et soyeuse qui les termine. Cette plante croit en Sibérie et dans l'Orient. Elle fleurit dans la même saison que l'espèce précédente, et en la plantant dans son voisinage, elle feroit, par ses fleurs jaunâtres et par ses feuilles glauques, un agréable contraste. (L.D. ) CLEMENTEA (Be^) , nom donné par Ca vanilles à un genre de la famille des fougères qu'Hoffmann avoit fait connoître sous celui d'ANGiopTERis (voyez ce mot) , et qui ne contient qu'une seule espèce, ïangiopteris erecta. (Lem.) CLÉNACÉES. (Bot.) M. du Petit-Thouars avoit observé, à Madagascar, plusieurs arbres ou arbrisseaux qui présentoient le caractère particulier d'une ou deux fleurs renfermées dans un involucre commun et d'une seule pièce , servant de second calice. Ce .«aractère lui a paru propre à constituer une famille, à laquelle il a donné le nom des ciénacées , tiré du nom grec ^X^hx , ou du latin lœna , qui signifient l'un et l'autre un vêtement extérieur, que l'involucre , désigné plus haut, semble représenter. Chaque fleur; ainsi entourée, a un calice 9- 25 S86 CLE à trois divisions profondes, au fond duquel sont attacliés cîn«5[ ou six pétales, à base élargie, tantôt distincts, tantôt réunis par le bas en un tube. Les étamines, insérées sur ce tube, sont ordinairement nombreuses , plus rarement réduites à dix ; leurs anthères sont arrondies. L'ovaire , simple et libre , est surmonté d'un style et de trois stigmates. Il devient une capsule cà trois loges monospermes ou polyspermes, toujours accompagnée deTinvo- lucre ordinairement très-renflé. Quelquefois, par avortement, il ne subsiste qu'une loge , et une graine insérée à son sommet. Celle-ci contient un embryon renversé, à radicule montante, à lobes minces et ondulés, entouré d'un périsperme charnu. Les tiges sont ligneuses; les feuilles alternes, accompagnées de stipules caduques ; les fleurs disposées en corymbe ou en pani- cule. Les genres de cette famille, établis par M. du Petit- Thouars, sont le sarcolœna, le leptolœna , le schizohvna , le rho- dolœna, présentant tous, dans leurs syllabes terminales, l'in- dication du caractère principal. L'auteur trouve dans cette famille quelque afllnité, d'une part avec les malvacées, de l'autre avec les tiliacées : mais elle paroît en avoir davantage avec les ébénacées, et surtout avec les symplocées, qui sont détachées nouvellement de ces der- nières, puisque les symplocées ont, comme les clénacées, des pétales souvent réunis, des étamines nombreuses, avec la même insertion; des anthères arrondies; un style unique; un fruit à plusieurs loges, dont souvent une seule subsiste ; des graines munies d'un périsperme. La différence principale con- siste dans l'involucre ou double calice. Ainsi les clénacées devront être placées dans la classe des péricoroUëes, ou plantes à corolle monopétale insérée au calice. (J.) CLEODOAR. (Ma/acos.) C'est sans doute par inadvertance que Ocken désigne ainsi le genre Cléodore. Voyez ce mot. (DeB.) CLÉODORE (Malacoz.) , Cleodora. Les animaux qui com- posent ce genre, établi par MM. Péron et Lesueur, «voient été désignés par Brown, le seul peut-|Ure encore qui les ait observés , sous le nom de cUo : mais , Linnaeus ayant placé dans le genre Clio des espèces qui sont tout-à-fait nues , comme le cleodora horealis, etc., MM. Péron et Lesueur, dans leur Mémoire sur la famille des ptéropodes, ont cru devoir CLE 387 l'es en séparer; et, par une singularité qui se renouvelle assez souvent en zoologie, ils ont Chassé du genre Clio les espèces pour lesquelles il avoit été établi, et les ont réunies sous la déno- mination de cléodore, tandis qu'ils rangent sous celle de clio les espèces que Linnaeus et Brugiiières avoient insérées forcé- ment dans le genre de Brovvu. Quoifqu'il en soit, voici les ca- Tactères de ce genre : Corps gélatineux, conique, pouvant être contenu dans une sorte d'étui gélatino-cartilagineux et de même forme ; pourvu antérieurement d'une paire d'appen- dices natatoires, et terminé en avant par une tête bien dis- tincte, globuleuse, avec des yeux et des mâchoires, sans tentacules, du moins à ce qu'il paroit. Les espèces de ce genre sont : La Cléodore I'vramidai.e : Cleodora pyramidata , Pér. et Les., Clio pjramidata , Linn.; Clio I , vagina tviquetra , pjraniidata , ore oblique Iruncalo, Brown, Histoire naturelle de la Jamaïque, tab. 4, fig. 1. Ce charmant petit animal, dit Brown , excède ra- rement un pouce de long , y compris sa gaîne. Son corps , qui est opaque, mince et apointi à son extrémité, supporte une petite têle ronde, munie d'un petit bec pointu, et de deux petits yeux d'un très-beau vert. Ses épaules sont garnies de deux expansions membraneuses, transparentes, au moyen desquelles l'animal se meut avec beaucop de célérité dans l'eau etàsasur- face. Mais la partie postérieure est attachée au fond d'un four- reau , dont il peut sortir, et dans lequel il peut s'enfoncer en totalité, à sa volonté. Ce fourreau est d'une consistance ferme, transparent et assez grand pour contenir tout le corps de l'ani- mal, avec ses expansions membraneuses. Il est d'une forme régulière, caréné en dessous, pointu à son extrémité, et com- munément de trois quarts de pouce de long. Lamartinière( Journal de Physique , septembre 1787) décrit et tigure une petite espèce de mollusque ptéropode , qui paroît fort rapprochée de celle-ci ; et , en effet , le fourreau est égale- ment prismatique, triangulaire : mais il ajoute sur Panimal quelques détails qt'il sera bon de rapporter, parce qu'ils font beaucoup douter de l'absence des tentacules. Voici ce qu'il dit : Le corps de l'animal est de couleur verte , mêlée de points bleuâtres et dorés ; il se trouve fixé par un ligament à la partie inférieure de l'étui. Son cou est siyrmonté d'une petite tête 25.. 588 CLE noirâtre , composée de trois ieuilleJs rapprochés en forme de chapeau et renfermée entre trois' nageoires, dont deux grandes, et échancrées à la partie supérieure, et une petite en forme de demi-cercle. La CLÉODOfVE A QUEUE: Clcodora caudata;Clio eau data, lAnn.; Çlio II ,vagina compressiC, caudata , Brown , Hist. de la Jam. , p. 586. Cette espèce, qui n'est connue que par son étui décrit par Brown, a été regardée par M. Bosc et M. Lesueur comme appartenant au genre Hyale, niais, je pense, à tort. En effet, Brown dit que l'animal est tout-à-fait semblable à sa première espèce, et l'étui ne dilfère que parce qu'il est toujours plus grand, puisqu'il atteint jusqu'à un pouce de long, et qu'il est plus comprimé et tei'miné par une sorte de queue ou de pointe ; mais il n'a réellement aucun des caractères de la coquille fort remarquable de l'hyale : ainsi il n'est point fendu latéralement j son ouverture antérieure est fort large; sa pointe terminale n'est point percée, et c'est le bord supérieur qui avance plus que l'inférieur , au contraire de ce qui se voit dans l'hyale. Ilnousparoit également probable qu'il faut rapportera cette espèce l'hyale lancéolée, figurée et décrite par M. Lesueur, dans len.° 69 du nouveau Bulletin de la Société philomathique, pour le mois de mai 1 8 1 3 , qui très-probablement n'est pas non plus une hyale. La Cléodore retuse : Cleodora refusa; Clio rctusa, Gmel. ; Clio m, vagina triquetra , ore horizontali , Bro\vn, Hist. de la Jam., p. 1 36. Les mêmes raisons qui nous semblent devoir por- ter à regarder la précédente comme appartenante à ce genre, et non aux hyales, comme le font MM. Bosc et Lesueur. nous paroissent subsister pour celle-ci. Mais est-elle réellement dif- férente de la cléodore pyramidale? C'est ce qui n'est pas aussi aussi certain , puisqu'il paroit que les différences principales consistent seulement dans un peu plus de grandeur, et en ce que l'ouverture est horizontale, au lieu d'être coujjée oblique- ment. (De. B.) CLÉOME. {Bot.) Voyez Mosambk. (Poîk.) CLÉONIE {Bot.), Cleonia, Linn., genre de plantes dicot}'- lédones, monopétales, hypogynes, delà famille des labiées, Juss., et de la didjnamie gjmnospcrmie. Linn., dont les princi- paux caractères sont les suivans : Calice monophylle, à deux CLE . 389 lérres, dont la supérieure à trois dents, et l'inférieure plus courte , bifide ; corolle monopétale , à deux lèvres , dont la supérieure droite , bifide, en carène , et l'inférieure à trois lobes, dont les deux latéraux étalés et celui du milieu échan- créjétamiaes (lidynames, à filamens bifurques à leur sommet, la branche extérieure portant l'anth^e; quatre ovaires supé- rieurs, surmontés d'un style à stigmate quadrilide ; quatre graines au fond du calice persistant. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce, que MM. de Lamarck et Ventenat ont réunie aux hruntlles. Ci.ÉOME r»E Portugal : Cleonia lusitanica, Linn., Spec. 83 j ; Brundla odorata , Lam., Dict. enc., 1, p. 475. Sa tige est ra- meuse, droite, haute de sixà huit pouce*, très-velue ;sesfeuilles sont oblongues, profoiidément dentées en leurs bords, ou même piiinalibdes ; les fleurs sont grandes, violettes ou bleuâtres, disposées en épi terminal, et munies de bractées remarquables par leurs découpures profondes, étroites, aiguës et ciliées. Cette plante croit en Espagne, en Portugal et dans le Languedoc. (L.D.) CLÉOPHORE LONTAROIDE ( BoL) , Cleophora lontaroides , Geerln., de Fruct. et sem.j 2 , pag. iBS , tah. 120; Lataniarubra, Jacq., Fragm. 1, pag. i3, tab. 8. Gaertner, d'après l'examen des fruits de cette plante, dont les fleurs màles sont inconnues, a établi un genre particulier, de la famille des palmiers, qu'il sé|jare des lataniers. Ce fruit consiste en une baie globuleuse, obscurément trigone , glabre , de la grosseur d'une petite pomme d'api, à uneseuleloge, couverte d'une écorce coriace, mince, fragile. Une pulpe succulente et fugace enveloppe trois noyaux monospermes, convexes d'un côté, anguleux de l'autre, sans aucune apparence de fibres et de cloison ; la semence de même forme que le noyau, ainsi que le périsfterme, qui est dur, corné; l'embryon est situé au sommet de la semence, cylin- drique, un peu conique, médiocremmt élargi à sa base. M. de Lamarck. , qui a observé les feuilles de cette plante , dit qu'elles sont palmées ou en%ventail, avec ui\ pétiole non épineux, re- marquables d'ailleurs parleurcouleur presque rouge, sans ner- vure postérieure cotonneuse , ciliées à leurs bords par de petites épines. Cette plante a été découverte à l'île de Bourbon par Commerson. ( Poia. ) 500. CLE CLERKIA. (Bot.) Necker fait sous ce nom un genre du tahernamonlana grandijlora , parce que deux des découpures de son calice sont plus grandes et en cœur, et que de plus le limbe de sa corolle est grand et son stigmate bifide, (J.) CLERODENDRUIVI ( Bot.) , vulgairement I'eragu , genre très- voisin des volkameria, d^'a famille des gattiliers , appartenant à la didynamie angiospermie de Linnaeus, offrant pour carac- tère essentiel: Un calice campanule, à cinq divisions; une corolle mouopétale, irrégulière ; le tube presque filiforme; le limbe à cinq divisions élalées , presque égales ; quatre étamines didynames, très-longues, saillantes d'entre les découpures les plus ouvertes de la corolle ; un ovaire supérieur; un style ; un stigmate simple. Le fruitestune baie enveloppée parle calice agrandi, à une seule loge, contenant quatre noyaux mono- spermes. Ce genre renferme des arbrisseaux fort élégans, la plupart originaires des Indes orientales, à feuilles simples, opposées, lissez grandes, sans stipules ; les fleurs disposées en corymbe, plus souvent en une ample panicule étalée ; ses ramifications presque toujours dichotonies ou tricholomes ; les filamens des étamines très-longs, saillaiis hors de la corolle d'une manière remarquable. Le nom de clerodcndrum est composé de deux mots grecs qui signifient arbre lieureux. Les espèces les plus remarquables sont : Clerodendrum viSQUÉt3x : CUrodaidrum iifsco5um. , Venten. , Malm. ,tà.h. 2S;Peragu, Rheede.,Malab. , 2,tab. 26; an Cleroden- drum infortunatum? Linn. , Excl.Syn. , Burm. et Rumpli. Arbris- seau de trois ou quatre pieds, légèrement tomcnteux, pourvu de feuilles lancéolées en cœur, dentées à leur contour, pubes- centes; les fleurs disposées en une belle panicule pyramidale; le calice renflé, pentagone, parsemé de glandes visqueuses, aussi long que le tube de la corolle, dont le limbe est partagé «^n cinq découpures unilatérales, velues en dehors. Il croit dans les Indes orientales : on le cultive au Jardin du Roi. Clerodendrum fortuné : Clerodcndrum }ortunatum, Linn. ; Osbeck. Itin.^ 228, t. 11. Ses fleurs ne sont point terminales, mais placées le long des rameaux dans l'aisselle des feuilles. Ses tiges sont un peu pubescentcs ; les feuilles lancéolées, très-en- tières ou légèrement sinuces y leurs bords, quelquefois un peu CLE 591 ailées sur leur pétiole ; le tube de la corolle à peine plus long que le calice. Cette plante croît dans les Indes et à l'île de Java. Le clerodendruin calainitosum se distingue de cette espèce par ses feuilles ovales, non lancéolées, irrégulièrement dentées à leurs bords ; par ses fleurs disposées en une panicule étalée, terminale. Il croît à File de Java. « Clerodendrum a i-EUiLLES DÉ PHLOMis : Clerodeiidrum phlomoi- des , Linn. ; Burm. , FI. ind. , tab. 46 , fig. 1 . Ses tiges sont pubes- rentes et blanchâtres; ses feuilles ovales, tomenteuses, angu- leuses, dentées à leurs bords, plus petites que celles des autres espèces ; les pédoncules axillaires, divisés à leur sommet en trois autres parties, uniflores ; les bractées tomenteuses et blan- châtres; le calice glabre, la corolle blanche ; son tube trois fois plus long que le calice. Cet arbrisseau croit dans les Indes : on le cultive au Jardin du Roi. Clerodenrrdm grimpant; Clerodendrum voluhile, Pal. Beauv. , FI. O'.var. et Bénin., 1, tab. 02. Espèce remarquable par ses tiges grimpantes, glabres, cylindriques, garnies de feuilles ovales, entières, longuement acuminées ; les rameaux de la panicule forment autant de corymbes; les pédoncules capillaires soute- nant trois fleurs pédiceiiées , assez petites. Elle croît au royaume d'Oware. Le clerodendrum umbellatitm, Poir., Enc, n.° 5, nommé ensuite clerodendrum scandens par M. de Beauvois, FI. Oivar., tab. C2, est une espèce plus forte , plus élevée que la précé- dente : ses tiges sont quadrangulaires ; ses feuilles et ses fleurs plus grandes ; le calice large, ouvert et coloré; la corolle agréablement panachée de blanc et de rouge. Clerodendrum trichotome : Clerodendrum trichotomum , Th. , Jap., 256 ; Kœmpf. , tab. 22 ; Banks., 7co;i. Ses tiges se divisent en rameaux glabres, tétragones : les feuilles inférieures très- grandes, à trois lobes; les supérieures larges, ovales, entières; les dernières fort petites , toutes glabres : une grande et belle panicule trichotome, sans bractées. Les feuilles, ditThunberg, ont l'odeur vineuse de celles de la mandragore. On trouve ftssez fréquemment, dans l'intérieiu* des rameaux, une sorte de larve , qui détruit dans les enfans les vers lombrics , lorsqu'on la mêle avec une sorte de bière nommée sakki. Cette plante croîtau Japon. Une autre espèce des Indes orientales, le clero- dendrum diversifolium , Vahl, Sjmh. 2 , pag. 7 5 , est très-voisine 592 CLB de la précédente ; elle s'en distingue par ses rameaux velus vers leur sommet, par ses feuilles plus étroites, par sa panicule velue, d'abord dichotome,puis terminée par un grand nombre de grappes ; les divisions du calice plus longues. Dans le clero- dendruin paniculatum , Vahl , Sj/inb,, 2 , pag. 74, les feuilles sont divisées à leurs bords en trais ou cinq lobes denticulés ; les pé^ tioles garnis à leur base de poils longs et crépus ; la panicule composée de rameaux dichotomes, puis ramifiés et non en grappes. Cet arbrisseau croît dans les Indes orientales. Clerodendrum écailleux ; Clerodendrum squamatum, Vahl, Symb., 2, pag. 74. Cette plante se faitremarquer par l'élégance de son port et par ses belles paniculcs de fleurs. Ses feuilles sont glabres, ainsi que le calice et la corolle, profondément échan- crées àleur base, ovales, fort amples, parsemées en dessous de petits corps écailleux ; le tube de la corolle trois fois plus long que le calice ; les divisions du limbe lancéolées, aiguës. Elle croît dans les Indes orientales. Le clerodendrum ovatum , Poir., Enc. ,Supp.,n.° i3, est très-voisin de cette espèce. Ses feuilles sont ovales, non en cœur, point écailleuses en des- sous ; les fleurs disposées en corymbes paniculés. Dans le clerodendrum coriaceum , Poir. , Enc, Supp. , n.° 14, les feuilles sont glabres, coriaces, ovales, lancéolées ; les fleurs pani- culées. Cet arbrisseau a été découvert, à Java, par M. de Labillardière. Clerodendrum odorant: Clerodendrum fragrans , Willd. , Enum., 1, pag. 669; Volkameria japonica, JdCq,, S chcenb., 3, tab. 538 : Banck. , Icon,.;Krpmpf., tab. 67. Cette plante, origi- naire du Japon, cultivée au Jardin du Roi, répand, surtout pendant la nuit, une odeur très-agréable. Ses tiges sont un peu velues; ses feuilles ovales , presque en cœur, dentées, un peu tomenteuses à leurs deux faces , munies de deux glandes à leur base ; les fleurs réunies en un cor3/mbe touffu , muni de bractées lancéolées ; le calice à cinq divisions purpurines, maculées ; la corolle blanche, couleur de chair en dehors ; le tube un peu courbé; un appendice en forme de seconde corolle, déchiqueté à son limbe. Ses fleurs sont stériles dans nos jardins. y Andre^v a figuré le clerodendrum pj'ramidale, Bot. Rep.^ tab. Si8 , et le clerodendrum ùomenLosum, Bot. Rep., tab. 607 ; Çurt. , Magaz.hot. , tab. 5 18. jM. B.oh. Brown en a mentionné CLE 595 sept espèces observées dansJa Nouvelle-Hollande. Brown, Pi-od^ Noi'. HolL, 5 10, etc. (Poir.) CLETHRA (Bot.), genre de la famille de éricinées, de la décandriemono^ynieàt Linnaeus, caractérisé par un calice per- sistant, a cinq divisions; une corolle à cinq pétales; dix éta- mines ; un style ; une capsule supéri»|pre , polysperme , à trois valves et à trois loges. Ce genre est composé d'arbrisseaux d'un port agréable , pro- pres à décorer les bosquets d'été , pourvu qu'on ait soin de les placer dans les parties les plus humides. Leur feuillage est élé- gant; les feuilles simples, pétJolées, alternes ; les fleurs blanches, réunies en épi? ou en grappes touffues, alongées,iiJ(prminales ; elles répandent une odeur douce et balsamique. On les multi- plie de marcottes, de drageons et même de graines, qu'il faut semer à l'ombre dans un terreau très-divisé : les jeunes plantes doivent être élevées dans de la terre de bruyère, et garanties de l'ardeur du soleil. On cultive les espèces suivantes : Clethra a feuilles d'aune : Clethra alnifolia , Linn. ; Duham. . Arb., 1 , t. 7 j ; Lam. , lll. gen. , tab. 069. Ce joli arbrisseau s'élève à la hauteur de quatre à cinq pieds et plus : il se divise en ra- meauxlàches, cylindriques, pubescens àleur sommet, garnis de feuilles ovales , dentées en scie , vertes à leurs deux faces , quel- quefois un peu pubescentes ; les épis alongés, munis de bractées linéaires, caduques, plus courtes que les fleurs. Le clethra tomen- f osa, Lam., ressemble beau coup auprécédent: il est moins élevé, facile à distinguer par le duvet cotonneux et blanchâtre qui couvre le dessous de ses feuilles, ainsi que les pédoncules, 1rs calices et les bractées. Ces deux pkmtes croissent dans la Caroline et la Virginie. Clethra EN arbre; Clethraarborea, Venf.,Malm., tab. 40. Cet arbrisseau , originaire de Tile de Madère, n'est cultivé que depuis quelques années dans nos jardins d'Europe. Il s'élève à la hauteur de huit à dix pieds. Ses tiges se terminent par une belle cime arrondi; ses feuilles sont alougées, lancéolées, den- tées en scie , persistantes ; les pétioles couverts d'un duvet rous- f-àtre ; les fleurs sont blanches, odorantes, disposées en grappes simples, lâches et un peu pendantes; leur calice pubescent, d'un blanr: cendré,, Cet erbrisseau craint le froid; il exige ^ 3y4 CLE serre d'orangerie dans Tliiver, et ne pourroit être cultivé en pleine terre que dans nos départemens méridionaux. On en connoît encore deux autres espèces : l'une est le clethra acuminata, Mich. , Amer, , i , pag. 260 , très-rapproché du ciethra aliiifolia, distingué par ses feuilles plus ranpîes, acumi- nées, par les bractées plif-> longues que les fieurs ; l'autre est le clethra paniciilata, Ait., Hort. hew., 2, pag. yS. Ses fleurs sont réunies en une panicule étroite , rainiiiée ; les pédoncules et les calices blanchâtres et pubescens: les feuilles dentées , glabres à leurs deux faces, en ovale renversé. Toutes deux croissent dans l'Amérique septentrionale, (Porn.) CLETH£lfc\. {Bot.) Hill nomme ainsi le genre Clatiirus de Micheli. Voyez ce mot, et Clathre. (Lkm.) CLETTE. {Or nitli.) On appelle ainsi, en Picardie, l'avocettc, recurvirostra avocetta^ Linn. (Ch. D.) CLEVEN-RAY {Ichthyoî.) , nom anglois du centropome onze rayons, poisson des mers de la Jamaïque. Voyez Cen- tropome. (H. C. ) CLEYERA. ( Bot,) La famille naturelle de ce genre n'est pas encore déterminée. Il appartient à la polyandrie monogynie de Linnœus, et il offre quelques rapports avec le vateria. Son ca- ractère essentiel consiste dans un calice coriace, persistant, à cinq découpures ovales, obtuses; cinq pétales ovales, aigus, un peu jaunâtres ; un grand nombre d'étamines insérées sur les côtés de l'ovaire ; les lilamens inégaux , légèrement soudés par leur base; les anthères subulées, à deuxloges; un ovaire supé- rieur; un style plus long que les étamines ; le stigmate échancré. Le fruit consiste en une capsule glabre, ovale, de la grosseur d'un pois, à deux valves, à deux loges , entourée à sa base par le calice réfléchi. La seule espèce de ce genre est le Cleyera du Japon ; Cleyej'ajaponica , Thunb. , PI. jap. Ses tiges sont glabres, ligneuses, divisées en rameaux presque verticillés, garnis vers leur sommet de feuilles réunies, quatre ou cinq, pres- que en verticille, inégales, péliolées, ovales-oblongues, obtuses, épaisses, toujours vertes, un peu dentées v'èrs leur sommet, longues d'un pouce et demi ; les fleurs pédonculées , solitaires , ou réunies deux ou trois dans l'aisselle des feuilles. ( Poir.) CLEYRIA. {Bol.) Necker nomme ainsi ïarouna d'Anblet^ genre qui doit être supprimé, selon Vahl . et réuni au dialium. (J.) CLI 395 CLIAMONNONE. (Bot.) Dans un catalogue manuscrit des plantes de Coromandel, le jatropha gossjpiifolia est désigné sous ce nom et sous celui de palma-christi sauvage. (J. ) CLIBADION. (Bot.) , Ciibadium. [ Corfmbifèrcs,J uss. ; Monoécie pentandrie, Linn.J Ce genre déplantes, établi par Allamand, et publié par Linnseus, ne paroît pasav#ir été observé depuis par Us botanistes; ce qui fait qu'il est mal connu , et que l'on a élevé des doutes sur la place qu'il doit occuper dans l'ordre naturel. Linnœus, M. de Jussieu, Ga;rtner, l'ont rangé auprès de Viwa; mais M. DecandoUe soupçonne qu'il n'appartient pas à la famille des synanthérées. Nous sommes convaincus du contraire, d'après la desciMption de I,innaeus; et nous ne dou- tons presque pas que le clibadiumne soit une synanthérée, qu'il faut classer dans la tribu des hélianthées , et dans notre section des hélianthées-millériées, auprès de Vii>a et des ambrosiacées. La calathide est discoïde , composée d'un disque pluriflore , équalifiore, réguîariflore , masculiflore , et d'une couronne triquadrillore, féminiflore, probablement ténuiflore. Le péri- ciine est formé de squames imbriquées, ovales, aiguës. Le clinanthe, qui n'a point été décrit, est probablement plane et nu. Les fleurs femelles ont une corolle tiibuleuse, quinqué- lobée ; un style à deux branches stigmatifères, et un ovaire infère, qui devient une cypsèle drupacée, succulente, arron- die, ombiliquée, inaigrettée , renfermant une graine compri- mée , obovale. Les fleurs mâles ont une corolle infundibuli- forme , quinquélobée; cinq étamines à anthères libres, un style simple, sans stigmate ; un ovaire Infère semi-avorté, filiforme, qui a été pris pour un pédicelle, et un nectaire épigyne, qui a été pris ici, comme dans le tarchonanthus , pour un ovaire supére. Le Cr.iPADiON de Surinam, Ciihadiuin surinamense, Linn., a les feuilles opposées, ovales, acuminées, rudes au toucher; les calathides portées sur des pédoncules opposés; les corolles blanches ; les fruits verts et pourvus d'un suc jaune visqueux : les périclin es ventrus et colorés en violet à l'époque de la matu- rité. Il a une odeur fétide, et habite Surinam. Voyez Helxine. (H. Cass.) CLICHE FALSA (Bof.), nom portugais du bankaretti desMa.\a- iares, qui est uncniquier , guilandinaaxiUaris de Lamarck. ( J.) 5ç,6 CLI CLIFFORTE (Bot.) , Cliffortia , genre de plantes de la famille des rosacées, de la dioécie polyandrie de Linnaeus , caractérisé pai* des fleurs dioïques, dont le calice est persistant dans les fleurs femelles, à trois folioles coriaces; point de corolle; des étamines nombreuses ; les anthères à deux loges dans les fe- melles ; un ovaire inférieur surmonté de deux styles plumeux à stigmate simple : le fruit consiste en deux semences ren Fer- mées dans le calice converti en une sorte de capsule à deux loges. Ce genre renferme un certain nombre d'arbrisseaux peu élevés, tous originaires du cap de Bonne-Espérance , à feuilles alternes, sessiles, très- variables dans leur forme, munies de stipules vaginales; les fleurs sont petites, sessiles, axillaires, de peu d'apparence. Les principales espèces sont : Clifforte a feuilles dehodx: Clijf'ortia ilicifolia, Linn.: Lam., III. gen., tab. 827, fig. 1. Arbrisseau entièrement glabre, haut de deux ou trois pieds , dont les rameaux sont très-étalés , garnis de feuilles petites, roides, sessiles, persistantes , alternes, rap- prochées, presque amplexicaules, aiTondies, bordées de dents épineuses, articulées sur le bord postérieur d'une gaine courte, stipulaire; les fleurs sontverdàtres, sessiles, solitaires dans les aisselles des feuilles. On le cultive au Jardin du Roi. Il se mul- tiplie de drageons, de marcottes et deboutures; il faut le ren- fermer, pendant l'hiver, dans la serre tempérée, lui fournir une bonne terre, et l'arroser pendant l'été. Le cLiJfortia cordi- folia, Encycl., n.° 2 : IlL, t. 827, fig. 2, ne diffère du précédent que par ses feuilles, la plupart en cœur, amplexicaules, aiguës. Clifforte A taois dents ; Cliff'orLia tridentata, Willd. Elle se distingue du clijJorLia ruscifolia par ses feuilles plus larges, tri-. dentées, cunéiformes à leur base , légèrement pubescentes en dessous. On la cultive au Jardin du Roi. Clifforte A FEUILLES de fragon : Clijf'ortia ruscifolia, Linn.; Lam., IlL, tab. 827, fig. 5. Ses rameaux sont velus, très-nom- breux ; les feuilles petites, très-rapprochées, lancéolées, en- tières, lisses , concaves, velues dans leur jeuik'sscr, nerveuses, terminées par une épine roide; les fleurs disposées en paquets ^'elus et axillaires ; les capsules oblongues, orabiliquées, point couronnées. On la cultive au Jardin du Roi. CuFFORTE A FEUILLES DE RENOUÉE ; C/J//br^/flpo/}'gon-!/o/jfl, Linn., CLt 397 Hort.cliff., fab. 52. Ce petit arbustca desrameauxnombrcux, velus, paniculcs; des feuilles linéaires, fort petites, pileuses, entières, ondulées, fascicuJées, réunies trois ensemble sur chaque petite gaine ; les fleurs sessiles , fasciculées ; les capsulea de la grosseur d'un grain de froment, couronnées par les fo- lioles du calice. Le cZ/^orha ternata^^ian.^ £,, Suppl., n'en est peut-être qu'une variété. Le cliffortia trifoliata, Linn. et Pluk. , Alm., lab. 3ic), fig. 4 , est plus grand que le précédent, très- velu, à feuilles plus larges, réunies trois ensemble, celle du milieu presque cunéiforme, à trois dents. Clifforte a feuilles en coin ; Cliffortia ciineata, Ait. Arbuste distingué par ses feuilles en coin , tronquées à leursommet , ter- minées par cinq dents prolongées en tilet sétacé; les pétioles courts, dilatés; une stipule vaginale à deux dents. Dans le cliffortia denfata, Willd., les feuilles sont ternées;;les folioles en ovale renversé, les latérales à deux ou trois dents, l'inter- médiaire plus grande, tridentée : caractère qui le distingue du clijfbrtia obcordata , Linn., Suppl. Clifforte sarmenteuse ; Cliffortia sarmentosa, Linn., Mant, Espèce remarquable par ses tiges filiformes, sarmenteuses; ses rameaux courts et pubescens;ses feuilles presque sessiles, ter- nées, linéaires, très-étroites, non piquantes, chargées d'un duvet blanchâtre; les fleurs 'solitaires, latérales et sessiles. Clifforte conifère : Cliffortia strobilifera , Linn. Vluk. , Alm. , tab. 273, fig. 2. On ignore si les cônes ovales, sessiles, écail- leux , qu'on observe sur les rameaux de cette plante , sont des fruits ou plutôt des galles, ce qui est plus probable; ses feuilles sont glabres, ternées, linéaires, aiguës. Clifforte odorante: Cliffortia odorata, Linn. , f. , Suppl. Ses feuilles sont simples, ovales, dentées en scie, velues en dessous; les stipules velues, à demi bifides; les fleurs mâles velues en dehors, colorées en dedans ; les rameaux simples, un peu pubescens. Clifforte a feuilles conniventes; Cliffortia pulcheila, Linn,, f. , Suppl. Cet arbrisseau, d'un aspect élégant, a ses feuilles géminées, orbiculaires, très-entières ; les nervures disposées agréablement en forme de rayons ; on aperçoit, entre chaque paire de feuilles une cavité qui contient les fleurs. Clifforte a feuilles de craminke ; Cliffortia graminea,. Linn., 3ç)8 CLI f. , Suppl. Ses tiges s'élèvent peu , sont à peine rameuses , garnies de feuilles droites, simples, glabres, ensiformes, tînement den- ticulées ; les pétioles élargis, articulés , terminés par deux pointes subulées, en forme de stipules. Clifforte a feuilles en FAVX;CliJJ'ortiafalcata. Linn., f, , Supp. Ses feuilles sont ternées^petites , linéaires, glabres, courbées en faucille; ses rameaux pubescens vers leur sommet; les cap- sules oblongues , sessiles , couronnées par le calice. Clifforte a feuilles de genévrier. ; Clijfortiajuniperina, Linn,, f. Suppl. Cet arbrisseau a le port d'un genévrier : il lui ressemble encore par ses feuilles linéaires, aiguës, canaliculées, réunies trois ensemble; les fleurs axillaires, sessiles. Il existe encore plusieurs autres espèces de cliffortia, majs Lien moins connues, telles que les c/j/Jor^ia/en-t/ginea, Linn., f. , seu berberidifolia, Lam. , Encycl. ; crenata, Linn., f . ; tereti- folia, Linn., f. ; ericœfolia, Linn. , f. ; serrata, Thunb. ; cinerca, Thunb. , etc. Le cliff'ortia filifoUa , Linn., f . , est le genre Nenax de Gaertner. Voyez ce mot. (Poir.) CLIGNOT. {Ornilh.) L'oiseau auquel ce nom et celui de traquet à lunettes ont été donnés par Commerson, et ensuite par Buffon , est le motacilla perspicillata de Linnaeus. C'est vraisemblablement le même oiseau que le bec argenté, décrit par M. d'Azara sous le n.° 2,28 de ses Apuntiamentos para la Historia natural de los Paxaros. ( Ch. D.) CLIMACIUM {Bot.) , genre de la famille des mousses, créé par "VVeber et Mohr , et adopté par Bridel et Schwa?grichen , pour Vhjpnum dendroides de Linnœus, placé par Hedwig dans le genre Leskea, et qui en diffère par la forme de son péristome interne , composé d'une membrane fort courte , d'où partent seize longues dents fendues en deux par leur mi- lieu, comme une Loutonnière , et dont les deux bouts de l'ex- trémité supérieure sont soudés ; le péristome externe otïre seize dents simples. L'espèce principale de ce nouveau genre est Le Climacidm dendroides , Web. et Mohitj Bridel, Suppl., Récent.. 2 , p. 44 ; Schwa-gr. , Suppl., 2 , 141 , tab. 81 ; îlypnum dendroides, Linn., Smith; Leslea dendroides, Hedw. Diil., Mus., tab. 40, f. 8. Cette mousse a des racines rampantes , couvertes d'une CLT 599- laine rousse; il s'en élève des tiges d'abord très-simples, hautes de deux à six pouces, recouvertes de petites feuilles imbriquées ; ees tiges deviennent rameuses à leurs extrémités, et ressemblent à autan t de petits arbres , dont les rameaux sont simples , groupés en bouquets, et revêtus, comme la tige, de feuilles imbri- quées , vert-jaunàtre , brillantes, ovales-pointues , à une seule nervure, dentelées vers le haut, ^ marquées, lorsqu'elles sont sèches, de chaque côté, d'un pli longitudinal. l.,es pédi- celles, garnis à la base d'un périchéze cylindrique, sontaxillaires, longs de dix-huit lignes, rouges, luisans, portent chacun une urne droite, ovale- oblongue, brune, recouverte par une coiffe subulée , fendue sur un côté , de couleur de paille , mais brune vers le sommet ; l'opercule , alongé , est conique. Des ro- settes, ou fleurs mâles, Hedw. , gemmiformes et de couleur jaunâtre , sont situées à la base des rameaux de certains pieds. Cette mousse dio'fque croit dans les bois taillis, les prés hu- mides, et elle fructifie en automne ; on la trouve dans pres- que toute l'Europe. On l'indique aussi dans l'Amérique septentrionale et au Japon : mais il est à présumer que ces deux contrées offrent deux espèces dilTérentes. Bridel a nommé climaciuni americanum , une mousse découverte par Michaux en Caroline et en Pensylvanie , et qu'il avoit prise pour le leskea dendroides , Hedw. , ou climacium dendroides • mais, quoiqu'elle lui ressemble beaucoup, elle en diffère par ses urnes longues, cylindriques, et deux fois plus grandes. Rai paroit avoir indiqué le premier le climacium dendroides , qui étoit une espèce de son genre Hjpnum ; Dillen et Linnœus en firent aussi un hjpnum. Adanson l'a porté dans son genre Luida; enfin, dans ces derniers temps, Hedwig en fit un Zesfcea, en annonçant que le péristome intéi'ieur étoIt divisé presque jusqu'à sa base; Swartz et Roth crurent devoir le réunir au nechera, genre très- voisin du elimacium. C'est à Weber et Mohr que l'on doit une connoissancc plus exacte de la struc- ture de l'urne de cette mousse , qu'ils ont nommée climacium , du grec zXijJ^ct^, oui signifie échelle, degré, parce que dans ce genre, les cils du péristome interne sont limpides et marqués de veines ou articulations transverses qui leur donnent l'appa- rence d'une échelle. Bridel. considérant que ces mêmes cils sont unis par paire, propose de nommer le genre en latin 2}'gt'- 400 CLI trichia, et en françois gradule. On a rapporté, mais à tort ^ Vhj'pnum lutescens au genre Climacium. (Lem.) CLIMBING-VOIE (Bot.), nom anglois donné dans l'ile de Montferrat, suivant Swartz, k son psychotria parasitica , qui étoit le viscoïdes pendulum de Jacquin. (J.) CLINANTHE {Bot.)„Çlinanthium. Un pédoncule simple se termine tantôt par une seule fleur, tantôt par plusieurs fleurs : lorsqu'il porte plusieurs fleurs (voyez la Scabieuse, le Grand Soleil, le Dorstcnia) , c'est son extrémité élargie que M. Mirbcl nomme clinanthe , c'est-à-dire , lit de fleurs. Dans les Heurs dites composées (synanthérées) , le clinanthe est désigné , par Linnaeus , sous le nom de receptaculum commune , et par Tournefort sous celui de thalamus. M. Richard, considérant qu'il y a des fl^eurs dites composées, qui n'ont qu'une fleur, a substitué au nom de réceptacle commun, celui de phoranthe , qui signifie simplement porte-Jleur. Le clinanthe passe aux formes les plus opposées, par des nuances insensibles. II est conique dans le zinnia, le rudbcckia , la petite marguerite, etc.; il est convexe dans la grande mar- guerite : il est plane dans le dorstenia, la mille-fêuille, etc. ; il est concave et creusé en coupe dans l'ambora. Dans le fi- guier, il est creusé comme dans l'ambora, et presque fermé à son sommet, de manière que les fleurs sont entièrement cachées. La surface du clinanthe reste marquée , après la dissémi- nation, de petits points, de petits trous , de petites fossettes qui indiquent la place où les fleurs étoient attachées ( voyez le Pissenlit, le Tussilage, TOnoporde, etc.). Il porte souvent des poils, des soies, des paillettes, qui, comme autant de bractées , accompagnent la base des fleurs (voyez l'Absinthe , la Centaurée, le Zinnia, etc.). Quelquefois, dans le pissenlit, par exemple, la surface t&i totalement dépourvue de poils , de soies , de paillettes. L'observation du clinanthe fournit des caractères essentiels dans l'étude de la grande famille des synajithérées. (Mass.) CLINCHE {Mamtn.) , nom que l'on a quelquefois donné au Chinche. Voyez ce mot. (F. C. ) CLINCLIN [Bot.], nom d'une espèce de polygalc du Pérou, suivant Feuillée. (J.) CLI 401 CLIN-'CLIN.(0rni7/!.) On appelle ainsi, à Saint-Domingue, un petitoiseauderivagequise rapporteà laguignette, tringahjpo- leucos, Linn. Ces oiseaux sont si communs dans les savants hu- mides, qu'on les prend par douzaines à l'aide d'un miroir et d'un filet; et les coups de fusil etfraient si peu les bandes occupées à la. recherche des vers dans la vase, que, suivant M. Descourtils , les chasseurs s'éloignent quelquefois de la troupe rassemblée , pour tirer sur elle avec plus d'avantage. Lorsque les clins- clins sont agités par les cris des échasses, ils s'élèvent et vol* tigent circulairement; mais, au bout de quelques instans, ils s'abattent à la même place; et, quand ils ont adopté un ter- rain, on les y retrouve toujours jusqu'à l'épuisement de leur nourriture. (Ch. D. ) CLINOPODE (Bot.) , Clinopodium, Linn., genre de plantes dicotylédones, monopétales, hypogynes , de la famille des labiées, Juss. , et de la didj-namic gjmnospermie , Linn., dont les principaux caractères sont les suivans : Calice monopyhlle, cylindrique, partagé à son bord en deux lèva'es, dont la supé- rieure à trois dents et l'inférieure à deux ; corolle monopétale , à tube un peu plus long que le calice , s'évasant et se partageant en deux lèvres ; la supérieure droite, échancrée , et l'infé- rieure à trois lobes, dont celui du milieu plus grand et échan- cré ; quatre étamines didynames; quatre ovaires supérieurs, surmontés d'un style filiforme , à stigmate simple; quatre graines nues, attachées au fond du calice un peu renflé infé- rieurement et contracté à son orifice. Ce genre ne comprend plus maintenant que deux espèces j tr«is autres plantes, qui y uvoient d'abord été rapportées, ont été placées depuis dans les genres Hyptis et Pycnanlhemum. Clinopode commun , vulgairement Grand basilic sauvage ; Clinopodium vulgare, Linn. , Spec. 82 1. Sa tige est un peu tétra- gone, velue comme toute la plante; droite, haute d'un pied et demi à deux pieds; garnie de feuilles opposées, ovales, pétiolées, légèrement dentées: ses fleurs sont purpurines, plus rarement blanches , disposées au sommet de la tige et des ra- meaux en une tête arrondie qui est entourée d'une sorte d'in- volucre formé de folioles sétacées , hispides. Cette plante se trouve dans les bois secs et montueux : elle fleurit en juin, juillet et août. 9- 26 Aoa CLî Clinopodê d'Egypte ; Clinopodium evgjptiacum, Lam., I\ict. enc, 2, p. 49. Cette espèce dilTère de la précédente, en ce qu'elle est plus petite, beaucoup moins velue, plus rameuse, et que ses fleurs sont disposées par verticilles axill aires et distans. Cette plante croît en Egypte. (L. D.) CLINUS. {Ichthjol.) KA/î'oç est le nom que les Grecs mo- dernes donnent aux blennics en général. M. Cuvier s'en est servi récemment pour établir un nouveau genre aux dépens de celui des blennies de Linnasus et de M. de Lacépède. Ce genre appartient à la famille des auchénoptèrcs de M. Duméril. Outre les caractères communs aux blennies en général, les clinus se distinguent encore par leurs dents courtes et pointues, éparses sur plusieurs rangs, dont le premier est plus grand. Leur museau est moins obtus que dans les salarias •et dans les blennies proprement dits; leur estomac est plus large, et leurs intestins sont plus courts. §. I." Premiers rajons de la nageoire dorsale séparés par une échancrure du reste de la nageoire • des petits panaches au- dessus des sourcils. Le Sourcilleux, Clinus super ciliosus. Blennius superciliosus , Linn. Corps très-alongé, recouvert d'écaillés très-menues, et enduit d'une mucosité très-abondante ; ligne latérale courbe 5 tête étroite ; yeux saillans , ronds , placés sur les côtés ; chaque appendice palmé , situé au - dessus des sourcils , divisé en trois ; ouverture de la bouche, grande ; langue courte, palais lisse, mâchoires égales, anus large, corps d'un jaune plus ou moins foncé, doré, et relevé par de belles taches rouges. Ce poisson, delà mer des Indes, se nourrit de jeunes crabes et de petits animaux à coquille. Les œufs éclosent dans le ventre de la femelle, et les petits viennent au monde tout formés. M. Cuvier soupçonne que le blennie pointillé , blennius punctulatus , de M. de Lacépède , n'est autre chose qu'un indi- vidu mal conservé du clinus sourcilleux. La Belette de mer, Clinus mustelaris. BlenlVus mustela. Bien' nius mustelaris, Linn. La première portion de la nageoire du dos à trois rayons, deux rayons seulement à chacun des ca- topes ; point de barbillons sous la mâchoire inférieure. Des mers de l'Inde. CLI 4o3 Le Clinus argenté , Clinus argentatus. Blennius argentatus , Risso. Corps arrondi , brun , avec des taches argentées , qua- drangulaires, alongées, au nombre de huit; museau arrondi; mâchoires égales , l'inférieure munie d'une seule rangée de dents ; tache argentée à la base des premiers rayons de la na- geoire dorsale, deux rayons seuleipent aux catopes. Ce poisson , qui parvient à la taille de deux pouces et demi environ, habite la mer de Nice, où M. Risso l'a pris dans les rochers au mois d'août. M. Risso dit qu'il manque de panaches au-dessus des yeux. §. 2. Nageoire dorsale continue et égale. Le Clinus AuDiFREDi, Clinus Audifredi. Blennius Audifredi ^ Risso. Corps déprimé, rougeàtre, avec des points argentés qui forment une ligne depuis les nageoires pectorales jusqu'à la queue; lèvres épaisses ; yeux saillans , iris doré, prunelle noire ; opercules terminées en pointe ; nageoire anale réti- culée, caudale diaphane au milieu. Le clinus Audifredi parvient à la taille d'environ quatre pouces. Il vit dans les rochers de la mer de Nice. M. Risso, qui l'a découvert et décrit le premier , lui a donné le nom du R. P. Audifredi d'Escarona , savant bibliographe de Casa- lutense de Rome. Le CuNUS POINTU, Clinus acuminatus. Blennius acutninatus , Schneider; Seba, Thés. III, 90, t. 3o, n." 1. Tête pointue, écailles très-petites, appendice surcilier très-petit. Ce poisson n'est connu que par une figure de Séha. On ignore quel est le lieu qu'il habite. I! en est absolument de même du suivant. Le Clinus bai, Clinus spadiceus. Blennius spadiceus, Schneider; Séba, Thés. III, gS, t. 3o , fig. 8. Corps large, de couleur baie, avec des taches plus claires; tête un peu pointue; les huit derniers rayons de la nageoire du dos plus élevés que les autres. Taille de quatre pouces environ. §. 5. Premiers Aiyons dorsaux formant une crête pointue et rayonnée sur le vertex. Cette section comprend quelques espèces nouvelles, qui sont indiquées par M. Cuvier. Leur description n'a point en- core été publiée. (H. C. ) 440 CLI CLIO (Miilacoz.), nom d'un genre d'animaux mollusques, de la famille de ptcrodibranches, ou ptéropodes, établi en 1774 par Pallas, et cependant imaginé par Brown , en 1766 , pour d'autres petits animaux assez voisins, mais qui sont contenus dans un étui gélatineux. Aussi Pallas avoit donné a ce genre le nom de clionc. Mais , par ^ i suite , Linnaeus , Bruguières , etc. , ayant réuni tous ces animaux sous le nom commun de clio, MM. Péron et Lesueur jugèrent nécessaire de les séparer de nouveau, dans leur travail sur la famille des ptéropodes: ils imaginèrent de donner le nom de cléodore aux véritables clios de Brown , et laissèrent celui de clio à l'animal décrit par Pallas sous le nom de clione. Les caractères du genre Clio ainsi circonscrit, et d'après les nouvelles observations consignées dans mon Mémoire lu à la Société philomathique , en 1 8 1 4 , et inséré par extrait dans son Bulletin du mois de novembre 1814, sont : Corps libre, nu , plus oumoins alongé, un peu déprimé, apointi en arrière, sans autres nageoires que les appendices latéraux , regardés comme branchifèrcs ; la tête bien distincte , pourvue de six tentacules longs, coniques, rétractiles , sépa- rés en deux groupes de trois chaque, pouvant être entièrement cachés dans une sorte de prépuce portant lui-même une espèce de petit tentacule à son côté externe; bouche tout-à- fait terminale ; verticale ; des yeux presque supérieurs; une sorte de ventouse sous le cou. Ces caractèressont établis d'après l'espèce la plus commune de ce genre, c'est-à-dire, d'après le clio horcalis de Linnasus, très-petit animal, presque entière- ment gélatineux , qu'on trouve en très-grande abondance dans les mers du Nord, où l'on dit qu'il est connu sous la déno- mination de pâture de la baleine, parce qu'on admet qu'il entrepour beaucoup dans la nourriture de ce vaste animal (1). Dans les individus que j'ai eu l'occasion d'observer , et qui pou- (i)M. G. Cuvier en a fait connoître l'anatomie en 1802, dans le i/'^vol. des Annales du Muséum. Par là il a établi sous un nouveau point de vue les caractères zoologiques du clio, et les rapports ffe cet animal avec les autres mollusques. Aussi faisoit-il déjà sentir, à cette époque, la nécessité de former pour le clio un ordre particulier; depuis, il en a formé une classe sous le nom de ptéropodes j en les réunissant aux pneumodermes, au\ hvflles, etc. CLI 4o5 volent avoir un pouce etdeniide long, le corps est alongé, ova* laire, un peu déprimé, à peu près également bombé en-dessur comme en-dessous, en un mot, presque en tout semblable à celui d'un calmar qui n'auroit pas de nageoires ; rempli et gonllé en avant, c'est-à-dire dans plus de la moitié de sa lon- gueur, par les viscères les plus imp%rtans, comme le foie , l'es- tomac, l'ovaire, le testicule. Il est terminé dans le reste de soa étendue par une partie vide, formant une sorte de queue ou d'appendice très-déprimé, et ridé quand il est vide d'air ou de fluide : disposition qui se retrouveroit dans le calmar, si cette partie n'étoit solidifiée par la pointe du corps protecteur, ou de ce qu'on nomme Tépée. A la partie antérieure du clio boréal se voit une tête bien distincte , presque en tout semblable à celle des mollusques de la famille des poulpes, c'est-»-dire, formée par un renflement circulaire attaché au reste du corps par un rétré- cissement sensible, ou unesorte de cou. Cette tête offre latéra- lement, et en-dessus, deux yeux bien distincts, assez grands, et antérieurement une couronne de six tent>cules très-longs, coniques, rétractiles, sensiblement égaux^ symétriquement partagés par la ligne médiane , en deux groupes latéraux de trois chacun ; quand ils sont tous rentrés à l'intérieur, il en résulte que la tête semble formée par deux gros tubercules sphériques, au milieu desquels est une fente verticale qui con- duit à la bouche, et à leur côté externe un petit tentacule.il paroît que c'est dans cet état que le clio a été décrit et figuré par les observateurs les plus récens. Au milieu de cette sorte de couronne, formée par les tentacules développés, se voit, comme il vient d'être dit , une iente verticale , à lèvres épaisses , dans le fond de laquelle se trouvent les dents; la bouche est par conséquent tout-à-fait terminale comme dans les sèches. La tête est supportée par une espèce de cou , qui paroît plus long inférieureinent que supérieurement . parce que le bord du manteau s'avance davantage en-dessus qu'en-dessous. Vers la moitié inférieure de ce rétrécissement sont deux appendices triangulaires, mt^nbraniformes, que plusieurs auteurs ont à tort regardés comme accompagnant la bouche. Adhérens par leur partie antérieure seulement, et libres en arrière, ils for- ment, en convergeant l'un vers l'autre , une sorte d'entonnoir , mais fendu à sa face inférieure j et comme entre les deux appen- i^oG CXI dices en est un autre provenant de l'espace qu'ils laissent entre fux, et se prolongeant plus ou moins en arrière, on peut voir dans cet appareil une sorte de ventouse ou de pied, s'at- tachant sous le cou , à la manière de celui des trachelipodes. Au côté droit, entre l'appendice de ce côté et Torgane de natation, estla terminaison de l'anu^^t des oi-ganes de la génération, dans un tubercule commun. Sur les parties latérales du cou, ou mieux d'une scissure qui sépare la ièie du tronc, et latérale- ment, sort de chaque côté une nageoire fort large, ovalaire, entière, épaisse, à la superficie de laquelle on voit, des deux côtés, un grand, nombre de stries obliquement transversales qui ont quelque ressemblance avec des vaisseaux. Le reste du corps n'offre du reste rien de bien remarquable. On aperçoit, à travers l'enveloppe extérieure, la direction longitudinale des faisceaux musculeux. Quant à la structure anatomique du clio lorealis, elle a évidemment beaucoup de rapports avec celle des autres mollusques céphalophores. Nous en traiterons à l'ar- ticle Malacozoaires. La seconde espèce que nous laisserons encore dans cegenre, mais qui pourroit très-bien ne pas lui appartenir, est le clio austral, clio australis , observé , décrit et figuré parBruguières , dans la mer qui baigne l'île de Madagascar , où elle paroit très- abondante. Elle estphisgrosse quelaprécédentc, plus charnue , et beaucoup moins transparente. Sa longueur est d'environ deux pouces, non compris la tétc, sur un pouce de large. Son corps, qui a la figure d'une poire, est partagé dans sa circonfé- rence en six lobes obtus, par autant de rainures qui se pro- longent jusqu'à une sorte deqneue plate, tendineuse, flexible, échancrée, et séparée du corps par un léger rétrécissement. Les ailes ou nageoires sont membraneuses, blanchâtres, striées sur Ja longueur, et terminées en pointe. La tête située entre la t)ase des ailes est formée par deux lobes convexes, qui, lors- qu'ils sont rapprochés , ont le volume d'un gros pois. Leur face interne est un peu concave , et garnie de plusieurs feuillets d'un rouge très-vif. Au centre de ces feuillets est^ine fente longitu- •iinale, garnie de chaque côté de cinq à six dents de figure conique. La face externe de ces lobes est marquée de quelques rides profondes, apparentes pendant la vie de l'animal seu- letnenî. A la parî\e antérieure et moyenne est un tentacule; cLr 407 (rîangulaîre , mou, blanchâtre, entièrement rétractile, qui, dans sa plus grande extension, ne dépasse pas d'un quart de ligne l'extrémité supérieure des lobes. L'anus consiste en un mamelon orbiculaire, enfoncé, situé au-dessous de la jonction des ailes. La couleur de cette espèce est d'une teinte générale-^ ment rosacée , les ailes et l'extrémiti de la queue blanchâtres. Elle est figurée dans l'Encycl. méth. , pi. 1, fig. 1 et 2. Quant aux autres espèces rangées par Gmelin dans ce genre, le clio caudata est «in cléodore , ainsi que le clio pyr antidata . Le c/îo refusa paroi t être un cléodore pour la citation de Brown, et le clio boréal pour celle de M. Fabricius. Le clio limacina est , de l'aveu de tout le monde , cette dernière espèce. Quant au clio hclicina, j'en ai fait le genre Spiratfxla. Voyez ce mot. (De B. ) CLIONE. ( Malacoz. ) C'est le nom sous lequel Pailas , Spicil. zooL, fasc.X, p. liB, tab. 1, fig. 18-19, fait connoître l'animal qu'on nomme maintenant clio boréal. (DeB.) CLIQUETTE DE LAZARE. (Foss.) On trouve en Suisse une espèce de came à laquelle on a donné ce nom. Une des valves est feuilletée circulairement , et l'autre porte des pointes. Cette coquille fossile se trouve aussi en Amérique ; mais dans l'ouvrage de Knorr, sur les pétrifications, il est annoncé qu'elle est très-rare. On en voit une figure dans cet ouvrage , vol. 2 , partie 1.'^ , pi. B. 11, b. "î- '^- ( D. F. ) CLISIPHONTE ( Conch. ) , CUsiphontes. C'est un genre de co- quilles polythalames, de la famille des Nautilacées ( voyez ce mot) , établi par M. Denys de Montfort pour des espèces pres-^ que microscopiques qui, étant mamelonnées, ont l'ouverture triangulaire, ouverte, avec un seul siphon, et le dos caréné. L'espèce que ce conchyliologistecite comme type de ce genre, est le clisiphonte molette, clisiphontes calcar , figuï-é tom. 2, p. 206 de sa Conchyliologie systématique. C'est une très-petite coquille très-abondante sur les rivages des îles de Bornéo et de Java, d'un peu moins desix lignes de diamètre vertical, mince, d'une couleur azîirée, et dont les cloisons très-apparentes sont marquées en brun. Il paroit qu'on la trouve aussi dans la Méditerranée. (DeB.) CLITHON [Conch.) , Clithon. C'est un genre démembré des lîérites de Linnaî-us par M. Denys de Montfort , et établi pour les. 4o8 CLÎ espèces non ombiliquées qui ont nne ou plusieurs dents à la columelle seulement. Les espèces qui ont à la fois des dents à la columelle et à la lèvre externe , conservent le nom de nérite proprement dit; et celles qui n'en ont ni à la columelle ni à la lèvre externe, entrent dans son nouveau genre Theodoxis ; en sorte que ces deux genres 43, n." 5 5. Ses fleurs sont amples, très-élégantes, panachées de blanc et de violet, soutenues par un calice cylindrique ; les gousses alongées , étroites, légèrement enflées; les semences arrondies; les feuilles vertes, ternées, semblables à celles des haricots, mais plus petites. Elle croit dansFAmérique septen- trionale. Ci.iTORED^ViKGif^ïE: Clitoria virginiana, Linn.; Dill.,Eifh..,go, tah. 76, fig. 87 ; Pluken., Almag., tab. go, fig. 1. Cette plante, originaire de la Virginie, est cultivée au Jardin du Roi. Elle s'élève à la hauteur de quatre pieds sur une tige glabre, fili- forme et grimpante ; ses feuilles sont minces, ternées ; les fo- lioles glabres, ovales, oblongues : les pédoncules axillaires , ordinairement terminés par deux fleurs d'un violet pâle; leur calice campanule, muni de deux bractées ovales, aiguës. Clitore A FEUILLES DE LAURIER; CUtoriu laurifoUa ,?oir. , En- cycl.suppl.,n."i i. Cette belle espèce s'éloigne un peu des autres parson port. Ses tiges sont droites; ses rameaux glabres, roides, cylindriques ; ses feuilles ternées ; les folioles coriaces, lan- céolées, obtuses, la terminale pédicellée; les fleurs d'un blanc jaunâtre, axillaires, solitaires, ou réunies deux ou trois sur un pédoncule commun, dur, court, ainsi qfie les pédicelles : les gousses glabres, longues d'un pouce, un peu renflées ; les semences noires et luisantes. M. Ledrus a découvert cette plante dans les savanes à Porto-Ricco. CuTORE DE Plumier : Clitoria Plurnieri, Encycl. suppL, n.° 1 2 ; CLO 4M PIuin.,^mer.,lab. 108. Arbrisseau de Saint-Dominique, à tiges grimpantes; ses feuilles sont grandes, ternées ; ses folioles glabres, ovales ; le calice campanule, plus court que les brac- tées ; la corolle grande, d'un blanc jaunâtre, soyeuse en de- hors; les gousses très-longues, comprimées, à rebord saillant. On connoit encore \e clitoriafalca^, EncycL, n.° 6 ; clitoria ruhiginosa, Fers., Sjnops. ; clitoria capitaia, Richt. ,Act. Soc. nai. Paris. Le clitoria micrantha, Scop., est un galega. Quelques autres espèces ont été placées dans le genre Galactia. Voyez ce mot. (Pgiu.) CLITORIS. (Anat.) Le clitoris est, chez les mammifères, une partie des organes génitaux de la femelle, située à la ré- gion inférieure de la Aulve. Cet organe a la forme d'un tu- bercule, et est plus ou moins alongc , suivant les espèces, et Hiêmc suivant les individus. Son organisation a de très-grands rapports avec celle du membre viril; il se compose de deux corps caverneux, et se termine par un gland, non perfore, que recouvre une sorte de prépuce. Il est susceptible d'érec- tion , et sa sensibilité est fort délicate; il est en grande partie le siège du plaisir des femelles dans l'accouplement. Quelque- fois , chez l'espèce humaine , il ai'rive à des dimensions mons- trueuses , ce qui a souvent occasioné des méprises assez grandes sur le sexe des enfans. (F. C.) CLIVINA. (Ornith.) Pline, en parlant de cet oiseau, liv. jo , chap. 14, dit qu'on l'appelle aussi clamaloria et prohibi- loria , mais qu'il en ignore l'espèce. Les commentateurs ob- servent que le nom de clivina est tiré du cri de cet oiseau , qui étoit consulté par les augures, et que l'épithète prohibi- forialui a été donnée à cause de l'influence qu'avoitce cri sur l'abandon de certaines entreprises. (Ch. D.) CLIVINE (Enfom.), Clivina. M. Latreille a désigné sous ce nom une division de scarites ou coléoptères carnassiers, de notre famille de créophages, mais dont la bouche offre dans ses parties quelques légères différences ; tel est le scarite des sables, scarites a:renarius. (CD.) CLOAQUE. ( Ornith.) On appelle ainsi la poche que forme l'extrémité du tube intestinal, et où se mêlent les excrétions solides et liquides chez les oiseaux , à l'exception de l'autruche qui rejette l'urine séparément. Celte cavité, au fond de la- 4i^ CLO quelle aboutit le rectum , a pour orifice extérieur l'anus , qui recouvre également les organes de la génération. ( Ch. D. ) CLOCHE, Clochette. (Bol.) On désigne vulgairement sous ces noms quelques plantes dont la corolle a plus ou moins la forme d'une petite cloche , et particulièrement certaines espèces des genres Campanule , IJseron et Narcisse. Ainsi, la campanule à feuilles rondes est dite clochette des murs ; le liseron des champs est appelé clochette des blés; et le narcisse porillon , clochette des bois. La nivéole printanière est aussi nommée cloche blanche. (L. D.) CLOCHER CHINOIS (CoricJi.) , nom marchand de la cérite obélisque , cerita obeliscus , Brug. (De B.) CLOCHES {Chim.), vaisseaux de verre qui servent à recueil- lir, conserver et mesurer les gaz. Les cloches ont, en général, la forme d'un C3rlindre ouvert par en bas, et terminé en haut par un plan horizontal ou une calotte sphérique. Lorsqu'elles sont assez larges pour que la main ne puisse pas en embrasser le contour, elles portent un toutonà leur sommet, qui, dans ce cas, est toujours sphérique. On distingue plusieurs sortes de cloches, suivant les usages auxquels elles sont destinées. Les principales sont les suivantes : Cloches graduées. Cloches plus ou moins étroites, qui sont divisées en parties d'égales capacités. Cloches a fied. Cloches plus ou moins étroites qui sont ter- minées par un plateau de verre assez grand pour que la cloche se tienne d'elle-même sur un plan , lorsqu'elle a son ouverture tournée en haut. Ces cloches servent surtout pour essayer les gaz par la bougie allumée, par l'eau de chaux; pour former des appareils de Woulf, lorsqu'on veut faire agir un gaz, que l'on dégage, par un moyen quelconque, sur un liquide ou un solide. Cloches recourbées. Ce sont des tubes de verre de o"ii,oi , à om,oo5 de diamètre, que l'on ferme par une extrémité, et que l'on courbe à la distance de i ou a ponces de cette extrémité. MM. Gay-Lussac et Thénard se sont beauco'up servis de ces cloches dansleursrecherchessurlepotassium etlesodiuni, pour mettre des corps solides en contact avec des gaz à une tempé- rature rouge. Dans ce cas, on remplit la cloche de mercure, après l'avoir bien desséchée ; on y introduit du gaz de manière CLO 4^3 à ne la remplir qu'à moitié ou aux deux tiers: puis on fait passer le solide au-delà de la courbure, et on le chaufle avec Mne lampe à esprit-de-vin. Ces cloches doivent être en verre peu fusible et peu épais. Cloches a robinet. Elles contiennent ordinairement un ou plusieurs litres. Elles portent à leur sommet un tube d'un pouce environ , auquel on mastique une douille en cuivre jaune ou en fer, suivant que la cloche doit être placée dans la cuve hydropneumatique ou hydrargiropneumatique ^ à cette douille estadaptéunrobinet de même métal. Les clochas à robiuetsont destinées à faire passer un gaz dans une vessie ou dans le ballon dont on fait usage pour prendre la densité des gaz. Toutes les fois que des cloches doivent renfermer des gaz sur le mercure, et qu'elles ne sont point destinées à recevoir l'action du feu, elles doivent être épaisses. (Ch.) CLOCHETTE. (Bot.) Paulet donne ce nom à plusieurs agarics, dont le chapeau est en forme de cloche. Les Petitks Cloches; Paul., Trait., pi. 12 3, f. .'>. Petit agaric voisin , ou peut-être variété de Vamanita campaniformis , Lamk , ou de Vagaricus cainpanulatus , Linn. 11 naît en touffe d'une trentaine d'individus ensemble; ses pédicules, longs de deux pouces, fusiformes ou grêles et blancs, portent chacun un chapeau d'un gris roussàtre et rayé , muni en dessous de feuillets gris. Il croit sur les murs et se résout en eau brune. Il ne paroît pas malfaisant. Les Clochettes serpentines ; Paul., Trait., pi. i23, f. 6. Cet agaric diffère du précédent par sa couleur partout grise, ses pédicules tortueux. Il n'en paroît qu'une être variété. Les Clocheties de couleur châtain. Autre variété des agarics précédens , mais à chapeau d'un roux châtain et moins élevé. Il est un peu plus grand dans toutes ses parties. Toutes ces variétés sont figurées pi. 12, fig. 1,6, du Bo- tanicon Parisiense de Vaillant. Elles appartiennent à la famille que Paulet nomme des Éteignoirs d'eau, ou Hydrophores. Voyez ces mots. '»Lem. ) CLOCHETTE. (Conch.) On donne quelquefois, dans le com- merce, ce nom à plusieurs espèces de balanes, et surtout au balane balauoïde de Bruguières. C'est aussi quelquefois le 4ï4 CLO nom marchand d'une espèce de calyptrée ^ calyptrœa equestris, (DeB.) CLOCHETTE A L'ENCRE. (Bot.) Agaric figuré parPaulet, pi. 124, f. 56 de son Traité des Champignons, et qu'il classe dans la famille des Encriers farineux. (Voyez ce mot.) Il se trouve sur le fumier de cheval; il est petit, gris-cendré ou lilas, farineux, avec un pédicule blanc et les feuillets noirs. II s'élève jusqu'à trois pouces , et ne paroit pas suspect. ( Lem.) CLOFyF,ou CLOFIIF. {Ormth.) Dapper, qui parle de cet oiseau , pag. 268 de sa Description de l'Afrique, se borne à dire qu'il est noir, de la grosseur d'un étourneau, et se Tiourrit de fourmis ; ce qui est insuffisant pour le faire recon- noître. Mais, si cet auteur néglige de donner les signes carac- téristiques du clofyf , il entre dans des détails sur la supers- tition des nègres à son égard. Les inflexions diverses de sa voix sont pour eux d'un bon ou d'un mauvais augure, et ils entre- prennent une chasse , ou en abandonnent le projet, suivant l'interprétation qu'ils ont donnée au chant de l'oiseau , qui en général leur paroit être de mauvais augure, puisque pour prédire à quelqu'un une mort funeste, ils disent que le clofyf a chanté sur lui. Delacroix n'ajoute rien à ces particularités qu'il rapporte, tom. 2, pag. 624 de sa Relation universelle de l'Afrique. (Ch. D.) CLOISON [Bot.), Dissepimenium. On donne le nom de cloisons aux diaphragmes, aux lames plus ou moins épaisses qui p'artagent l'intérieur d'un fruit en plusieurs loges ou ca- vités distinctes. Les cloisons doivent leur origine, le plus ordinairement, à la paroi du fruit (lis, lilas), souvent à l'axe du fruit [con- volvulus ^ pauUinia, elatine) , quelquefois à la paroi et à l'axe tout ensemble (grenade, citron, cucurbitacées) ; d'autres fois elles ne dépendent ni de l'un ni de l'autre, et consistent eu une simple extension du placentaire (plantain, crucifères). Les premières, lors de la déhiscence , c'est-à-dire de l'on verture naturelle du fruit, restent attachée j aux valves, et les secondes à l'axe central : les troisièmes, appartenant à des fruits qui ne s'ouvrent pas, conservent toujours leurs deux points d'attache : les quatrièmes deviennent libres ; elles tom- bent avec des valves, mais séparément (plantain), ou elles CLO 4i5 persistent après la chute des valves cl restent attachées au pédoncule (crucifères). Les cloisons valvéenues, c'est-à-dire, celles qui appartiennent à la paroi du fruit, partent de la partie moyenne des valves, et alors il faut deux valves pour fermer une loge ( lis , lilas ) ; ou bien elles sont formées par le bord rentrant des valves; alors une loge est circonscrite par une seule valve {rhododen- drum, astragale). Dans ce dernier cas, les deux lames qui com- posent la cloison se séparent à l'époque de la déhiscence, et chacune suit la valve dont elle n'est qu'un prolongement. Les cloisons qui partent du centre du fruit vont s'appliquer contre le milieu des valves {paulliniapinnala), ou bien contre les sutures des valves (convoU'ulus) , ou entre les valves ( cru- •ifères). En général les cloisons s'étendent de la base au sommet du fruit ( lis, chou ) ; quelquefois elles sont placées dans un sens inverse (cassiajistulu) ; quelquefois elles n'ont aucune direction fixe : il y en a plusieurs de cette sorte dans la grenade. Une cloison suffit quelquefois pour partager toute la cavité du péricarpe {chou , cassiafistula, plantain); quelquefois les cloisons ne séparent qu'incomplètement la cavité du péri- carpe (pavot); ordinairement des cloisons incomplètes forment des loges, en s'appliquant, soit les unes contre les autres (lilas, acanthe), soit contre l'axe du fruit (polémoine, nigelle). Des épithètes particulières désignent les diverses manières d'être des cloisons. On les dit longitudinales, transversales, vagues, générales, partielles, complètes, incomplètes, val- véennes; médianes, marginaires, hilamellées, soudées , séjjarables; placentairiennes; interpositives , oppositives , paralléliques; Au- BiGiiES, Fixes, Libres, Persistantes, Obcurhentes. Voyez ces mots. (Mass.) , CLOMENA, (Bot.) genre de graminées, établi par M. de Beauvois {Agrost. 28, tab. 7 , fig. 8 ), qui a de très-grands rap- ports avec le podosemum , et qui se rapproche jusqu a un cer- tain point des agr^stis par son port. Les fleurs sont disposées en une panicule petite, presque simple : elles offrent un ca- lice uniflore, à deux valves, de la longueur de la corolle; la valve inférieure tridentée, la supérieure entière ; la valve in- férieure de la corolle terminée par deux dents: une semence 4i6 CLO libre oblon'^ue, obtuse. Le clomena peruviuna est la seule espèce de ce genre citée , mais non décrite. (Poir.) CLOMENOCOMA. {Bot.) [Corjmbifères , Juss. Syngénésie ; polygamie supcrjlue, Linn.] Ce nouveau genre de plantes que nous avons établi dans la famille des synanlhérées (Bull. Soc. philomathique, décembre 1816), appartient à la tribu des hélianthées , et à notre section naturelle des hélianthées- tagétinées. La calathide est radiée, composée d'un disque multiflore , équaliflore, régulariflore, androgyniflore, et d'une couronne unisérlée, liguliflore, féminiflore. Le péricline est formé de squames imbriquées, très-alongées, linéaires, aiguës, portant sur le dos de leur partie supérieure une très-forte glande très- alongée. Le clinanthe est hérissé de fimbrilles très-inégales , sétiformes. La cypsèle est alongée , grêle , multistriée , glabrius- cule. L'aigrette , plus longue que la capsule , est composée d'environ dix squamellules unisériées , pédalées ■ chaque squa- mellule a sa partie inférieure indivise , laminée , linéaire , membraneuse sur les bords , et sa partie supérieure divisée d'abord en trois branches, puis en cinq, la branche médiaire , filiforme, barbellulée, plus longue et plus épaisse que les autres, demeurant indivise ; tandis que les deux branches la- térales, qui sont laminées, se subdivisent chacune en deux rameaux, dont l'intérieur est plus long, plus fart, filiforme, barbellulé, et l'extérieur filiforme-laminé, à peine barbellulé. Les fleurs du disque ont un style à deux longues branches libres, et une corolle à tube court , à limbe très-long, divisé supérieurement en cinq lobes longs, étroits, linéaires. Les fleurs de la couronne ont la languette grande, ovale-oblongue , bi-tridentée au sommet. La Cloménocome orangée , Oommocoma aurantia, H. Cass. , a la tige cylindrique, striée ; les feuilles opposées, pennées, munies, à la base du pétiole commun, de quelques filets su- bulés, qui existent aussi sur la tige entre les deux feuilles ; la calathide terminale et solitaire , composée de fleurs orangées. Nous avons observé cette plante dans l'herbier de M. de Jussieu. qui n'en possède qu'un échantillon en très-mauvais état, dont il ignore l'origine. Nous regrettons de ne pouvoir décrire plus complètement jes caractères spécifiques; mais nous avons tout CLO /^^y lieu de croire que c'est Vaster aurantius dt Linnœus , qui se trouve décrit et figuré dans les Reliquiœ Hottstonianœ, t. 18. Ce nouveau genre est très-remarquable par la singulière structure des squamellules de l'aigrette. (H. Cass. ) CLOMIUM. (Bot.) C'est un genre d'Adanson, dont nous ne pouvons donner la synonymie. Suivant ce botaniste, il est voisin du lappa, et a pour type une plante annuelle d'Egypte, analogue aux cirsium. Les caractères qu'il lui attribue parois- sent insufîisans pour le distinguer du carduus. (H. Cass.) CLOMPAN {Bot.), nom malais du clompanus major de Runlph , qui est le sterculia fcctida déshotanistes. Il est nommé calowpan à Macassar, tttfougul à Banda. Une autre espèce, clompan-boerong , ou clompanus minor de Rumph , cui/alan des Malabares, est le sterculiabalanghas. LesMacassars le nomment clompang - tsjendab , c'est-à-dire, clompan des oiseaux, parce qu'ils mangent avec avidité ses graines. (J.) CLOMPAN A PANICULES (Bot.) , Clompanus paniculata, Aubl. , Guian. , 775 ; Clompanus funicularis , Rumph, Amboin. , 5, tab. 37 , fig. 2. Arbrisseau sarmenteux, de la famille des légumineuses, jusqu'alors imparfaitement connu , que M. de Lamarck rapproche des galedupa et des ptérocarpes. Ses figes sont cylindriques, très-simples ; ses feuilles alternes, ailées avec une impaire, composées d'environ cinq folioles glabres, ovales , aiguës : une panicule oblongue , terminale , charo^ée de fleurs purpurines à dix étamines diadelphes , selon Aublet. (Dans Rumph, ces fleurs sont blanchâtres, petites, non pa- pilionacées). Les fruits consistent en de petites gousses échan- crées en croissant, ventrues vers leur bord, d'un rouge écar- late, à une seule semence. Cette plante croit aux lieux hu- mides, le long des rivières , dans les Moluques et à la Guiane si toutefois la plante est la même que celle de Rumph. On trouve encore dans Rumph, sous le nom de clompanus une autre plante, clompanus minor, Rumph, Amb. 5 , tab. 1C7 qui paroît se rapprocher beaucoup du sterculia balanghas Linn. (PoiR.) * CLONISSE. (Conch.) C'est, d'après Rondelet, le nom que l'on donne, à Marseille, aune espèce de venus, î;era(/s verrucosa Gmel., qu'Adanson a figurée, Seneg. , tab. 171 . fig. 1. (DeB.) CLOPORTE [CflUSïACÉs ] , [Entom,) , OnUcus , AseV.us , Cutio , 4iB CLO Porcellio des Latins; Assd, Kelleressel des Allemands: Coehi" nilla, Galinilha, Eucarracha des Espagnols; Sowes , Chedir , Cheshug des Anglois ; PorcelleUo des Italiens ; Ovoç , dvia-Koç des Grecs. C'est le nom d'un genre d'animal sans vertèbres , le plus ordinairement rangé parmi les insectes aptères , mais classé aujourd'hui parmi les crustacés à yeux fixes , parmi lesquels le genre Oniscus ae Linnœus forme un ordre distinct et fort éloigné des iules, et en particulier des espèces nom- mées glomérides , qui appartenoient alors aux cloportes , dont ils ont été sépai'és par une classe qu'on a nommée arachnides , parce qu'on a cru reconnoîtrc dans les vrais cloportes des branchies, ou des organes distincts de la respiration, et qu'on a dû leur supposer des organes de la circulation par cela même. Ces insectes, ou ces crustacés terrestres , sont très-connus en France , même sous le nom vulgaire de cloporte, ou vul- gairement de clou à portes , de porceleL-saiiit-Antoine ; ils se trouvent dans les caves, les celliers et tous Its lieux humides et obscurs; ils sont de couleur grisâtre, aplatis, ovalaires. Leur corps paroît formé de quatorze articles en y comprenant la tête : les sept premières articulations qui suivent la tête, portent chacune une paire de pattes ternnnées chacune par un crochet simple. Les six derniers anneaux du corps s;)nt très-rapprochés ; les cinq antérieurs supportent des écailles membraneuses, sous lesquelles sont déposés les œufs dans les femelles, et les organes respiratoires dans les deux sexes ; le dernier anneau porte deux style Is ou appendices plus ou moins alongés, suivant les espèces, qui laissent suinter, quand on y applique le doigt, une sorte d'humeur gluante qui se dessèche comme un fil très-délié, et dont on ignore l'usage. Quand on fait plonger ces insectes sous l'eau, à peine y sont-ils déposés, qu'on remarque un mouvement rapide im- primé aux feuillets membraneux , qu'on suppose être des branchies, ou une sorte de houppe de fibrilles. La tête des cloportes, plus étroite que le<«corps, supporte deux yeux à surface granulée; deux grandes antennes de sept à huit articles, deux mandibules sans palpes, trois paires de mâchoires. Les femelles gardent les œufs sous les écailles de la queue CLO 4, y et entre les pattes ; ils y éclosent, de sol-te qu'elles sont ovovi- vipares. Les petits cloportes n'ont, en niiissant, que dix ou douze pattes. On a partagé ce genre en deux groupes ; les cloportes et les porcellions, dont le corps ne se roule pas en boule, et 'es armadillcs , qui se roulent en houk^couiine les glomérides de la famille des iules. Les principales espèces sont les suivantes : Cloporte aselle : Oaiscus asellus, Linn. ; Panzer, Faunce oer-^ manicœ init. , Fasc. IX, 21. C'est le cloporte ordinaire de Geof- froy, dont le baron de Degéer a fait connoitre l'histoire dans ses Mémoires, tom. VII, pag. 167. Il est lisse, cendré, tacheté de noir et de jaunâtre. C'est à cette division qu'il faut rapporter les espèces décrites sous les noms de rugueux , des hypncs, des mousses, des mu- railles, d'agile. Cloporte armadille , Oniscus armadillo. Cette espèce est brillante , polie , très-convexe; les appendices de la queue sont à peine distincts: dès qu'on le touche, il se roule en boule comme le tatou. Voyez Armadille. On vend ordinairement cet insecte et les glomérides dans lesboutiques sous le nom de cloporte. On les recueille en Italie* Onlespréconisoitaulrefois beaucoup, tantôtcomme un diuré- tique, à cause du nitre qu'on présumoit qu'ils contenoient tantôt comme absorbans, à cause de la chaux qu'on supposoit exister dans leur croûte; on les indiquoit comme un apéritif fondant, et on les ordonnoit dans la dyspnée, dans l'asthme dans la dysurie, laphthisie, etc. : aujourd'hui bien peu de mé- decins en font usage. ( C. D.) CLOPORTE DE MER. {Malalentom.) Plusieurs voyageurs emploient ce nom pour indiquer quelques petites espèces d'os- cabrion, et plus souvent de îigre ou de sphœroiîie. D'Argenville donne aussi le nom de cloporte à Mne espèce du genre Porcelaine, cjprœa staphylœa. Grael. (Dii jB.) CLOPORTES •chenilles. {Èntonu) On a donné ce nom aux larves des papillons plébéiens urbicoles de Linnœus, qui sont ovales, velues, qui roulent les feuilles, et dont les chry- salides ne sont pas anguleuses. Voyez Papillons, (CD.) CLOSTJÉROCERES {Entom.'), nom d'une famille d'insectes 27* 4ao CLO lépidoptères, dont les antennes sont renflées au milieu; dis*- position qui a suggéré ce nom, tiré du grec KÂ&CTJip, un fuseau , et de >ifpaç, corne, ce qu'exprime le synonyme tiré du latiir fusicornes. Ils correspondent aux crépusculaires de M. Latreille. Leur corselet est en général beaucoup plus volumineux que dans les papillons ou globClicornes ; il ressemble à celui des phalènes et des bombyccs, qui appartiennent aux deux familles suivantes entre lesquelles les clostérocères sont comme des in- termédiaires : on voit, en effet, au bord externe de leurs ailes inférieures une sorte de crin ou de soie roide qui s'engage ou s'accroche dans une boucle ou anneau existant sur le bord interne de l'aile supérieure. Leur caractère essentiel et principal est tiré de la forme particulière de leurs antennes, qui sont prismatiques et plus grosses au milieu qu'aux extrémités. L'insecte parfait se trans- J'orme le plus ordinairement dans la terre ou dans le tronc des arbres morts ou vivans. On les a rapportées jusqu'ici à trois genres principaux, que nous allons faire connoître d'après le tableau 172.' de la Zoologie analytique : I, ( très-velu 2. Sésie. planes : anus î i • . c '^ (simple, pomtu i. Sphinx. en toit, port d'une phalène 3. Zygèke. On a depuis subdivisé le genre des sphinx en deux. Les uni n'ont pas de langue, et leurs antennes sont légèrement dente- lées: ce sont les smérinthes (Latreille) , tels que les sphinx du tilleul, du peuplier, du chêne, le demi-paon. Les sphinx pro- prement dits ont la langue très-longue, tels que ceux du lise- ron, du tithymale, atropos, etc. Les Sésies comprennent les sphinx du caille-lait, à ailes transparentes, vespiformes, et les ageries de Fabricius, dont les antennes sont terminées par une petite houppe d'écaillés. Enfin les Zygènes, ou Sphinx belieks, de Geoffroy, tels que ceux de la filipendule, de la lavande, dont l'es antennes sont en fuseau bien prononcé, ont été séparées des glaucopèdes, tels que la turquoise de Geoffroy, dont les antennes sont dif- férentes dans les deux sexes. Voyez Lépidoptères , et les trois genres principaux, Spiimx, S^sjas. Zy«B^^E3. (CD.) CLO 42Î CLOïlIS (Erpétol.) , nom donné par feu Daudin à une espèce «I'Hydrophis. Voyez ce mot. (H. C.) CLOSCUAU. (Ornith.) Belon désigne par ce terme l'oiseau dccTnier éclos d'une éouvée. (Ch. D.) CLOSIROSPERMUM. (Bot.) Ce genre, proposé parNecker en 1791 , ne nous paroit pas différej du harkhausia de Moench, publié en 1794, mais plus clairement établi. (H. Cass.) CLOTHO. (Entom.) M. Walckenaer a désigné sous ce nom l'un des genres qu'il a établis parmi les aranéides, ou araignées fileuses qui se forment un tube. (C. D.) CLOTHO (Foss.) , nom donné par M. Faujas à un genre de coquilles bivalves, dont voici les caractères: Coquille bivalve, équivalve , presque équilatérale , striée transversalement ; char- nière à dent bifide un peu comprimée, recourbée en crochet sur chaque valve; une dent plus large que l'autre; deux im- pressions musculaires ; ligament intérieur. Cet auteur en a donné la figure dans les Annales du Muséum , tom. II , pi. 40 , fig. 4,5,6. Ces coquilles ont été trouvées dans des cardites que contenoiÉ un bloc de pierre calcaire , dépendant de bancs dans lesquels on rencontre aussi des noyaux de cornes d'Ammon et de grands naut les. Ce bloc étoit percé par des cardites ou pétricoles ; et, dans presque toutes les coquilles de cette dernière espèce, on en a trouvé une et quelquefois deux autres du genre Clotho.II avoit été tiré d'une profondeur de soixante pieds, dans la com- mune de Cliou, canton deLoriol, département de la Drôme. (D.F.) CLOTHONIE (Erpétol.) , Clothonia. Feu Daudin a donné sous ce nom la description d'un genre de serpens de la famille des hétérodermes, auquel il assignoit les caractères suivans : Corps et queue cylindriques, obtus, couverts de petites écailles très-nombreuses ; une rangée longitudinale d'écaillés plus larges sous le corps et la queue; neuf grandes plaques sur la tète; anus simple et sans ergots; dents aiguës, très-petites ; des crochets venimeux; bouche peu fendue. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce: La Clothonib anguiforme : Clothonia anguiformis , Daudin ; Boa anguiformis , Schneider. Queue triangulaire en-dessus et plate en-dessous, entourée de cinq baHdesneiresjcinq auirt?a /.=3 CLO handcs semblables et plus obscures à l'extrémité du corps ; narines étroites , obliques. Ce serpent , long dun peu plus d'un pied , de la forme d'un orvet, vif dans ses mouvemens, se nourrissant d'insectes et de vers, se creuse des trous dans le sable, et vient des Indes orientales, Daudin pense que l'éryx roux pourroit bien appartenir à son genre Clothonic ; M. Cuvier, au contraire, regarde ce genre comme fondé sur une erreur d'observation, et ne l'admet point. (H. C.) CLOU (Bot.) , nom donné au calice du giroflier cueilli avant le développement de la fleur, employé dans cet état comme assaisonnement, et devenu , pour celte raison , un grand objet de culture et de commerce. Les calices, que Ton laisse sur l'arbre pour parvenir à maturité et porter graine, sont nom- jiiés clous matrices ou clous mères. On a encore donné le nom de clou de Pala à la fleur non développée d'un drjmis, sui- vant M. Bosc. (J.) CLOU CASSÉ, ou Clou en serprnt {Bot.), Paul. ; Trait. 2 , p. 142, pi. 49, fig. 1,2,3. Agaric très-suspect, qui croît en automne , à l'ombre des arbres, dans le bois de Boulogne. 11 est d'un blanc sale ou d'un violet très-pàle , et s'élève à quatre ou cinq pouces. Son long pédicule, sujet à se courber de ma- nière à ressembler à un clou cassé, et ses feuillets, sont d'un blanc violàtre ou jaunâtre. Son chapeau est sujet à se fendre , il est rayé sur le bord. On remarque que ce champignon répugne aux vers et aux larves, et qu'illeur est funeste. (Lem.) CLOU DE MEUDON (Gkand). (Bot.) Agaric de la famille des clous de charrette , figuré par Paulet , pi. 53 de son Traité. Il est de couleur dccannelie foncée partout, ets'élt-ve à qjiatpe ou cinq pouces et plus ; sa tige a uii pouce de diamètre, et sou chapeau trois ou quatre. Cette plante est d'une odeur et d'une saveur agréables, et se conserve sans se corrompre. Donnée à un chien , elle n'a produit aucun effet qui puisse annoncer des qualités suspectes. On la trouve en automne Sr Meudon. (Lem.) CLOU A PORTE. (Eatom.) Voyez Cloporte. (CD.) CLOU DE DIEU {Bot.), nom vulgaire du rubanier. (L.D.) CLOU DE SENARD. (L'oi.) Agaric figuré par P^iulet, pi. 48, fig. 2 : il est de couleur de ca^neUe claire, haut de trois à quatre CLO 42:> pouces; son pédicule a trois ou quatre lignes de diamètre , et son chapeau seulement un pouce et demi d'étendue , sans raies marginales, comme dans le précédent. Il a une saveur acerbe analogue à celle des fruits qui ne sont pas mûrs, et l'odeur de navet. Donné à un chien, il l'a fait vomir et se plaindre. On le trouve en automne dans [la forêt de Senard. Voyez Clous de CHARRETTE. (LeM.) CLOUDET (OrnitJi.) , un des non^» vulgaires du hibou , striv olus , Linn. (Ch.D.) CLOU TÊTE-DE-CRAPAUD. {Bot.) Cet agaric a une odeur de terre humide. Son pédicule est ferme, fibreux, et sujet à s'entr'ouvrir ou à se fendre ; le chapeau se relève en bosse ; il est brun ou gris foncé: ses feuillets sont couleur de corne trans- parente. Ce champignon croît dans les terres sablonneuses des environs de Paris, surtout le long des bois de la Grange. Cette espèce produit sur les animaux des effets qui la rendent très- suspecte. Elle n'est point sujette aux attaques de ces vers qn'i vivent dans les autres champignons. M. Paulet a observé que ces vers s'éloignent même de cet agaric, et qu'ils périssent lorsqu'on les force à demeurer dans un même bocal. (Paul. , Trait. 2, pag. 143, pL 5o.)VoyezCLOUDE charrette. (Lem.) CLOUS. ( Foss.) Quelques auteurs ont dit qu'on avoit trouvé des morceaux de bois pétrifiés auxqaels tenoient encore des clous de fer. Le fait auroit besoin d'être vérifié; mais , en l'ad- mettant, on n'en pourroit rien conclure sur l'ancienneté de l'espèce humaine, les causes par lesquelles une substance ligneuse peut être transformée en une substance minérale, n'ayant pas besoin d'être supposées d'une nature différente de celles qui agissent aujourd'hui dans le monde. (D. F.) CLOUS DE CHARRETTE, ou les Gros Clous (Bot.). Famille de champignons établie par Paulet, et qui rentre dans le genre Agariciis de Linna?us. Elle renferme des espèces qui ont la Forme de gros clous, marquée par la disposition de leur tête relevée inégalement au centre, et par leur pédicule très-long beaucoup plus fort du haut que du bas, et finissant en pointe. Ces espèces ont des qualités suspectes : on en compte cinq : ce sont le grand clAi de Meudon , le cJou de Senard , le clou cassé , le clou tête de crapaud et le chenier ventru. (Lem.) CLOUS DORES. {Bot.) Petits agarics qui doivent leur non?. 4H CLU à leur forme , semblable à celle d'un petit clou , et à leur cou- leur jaunâtre. On en peut distinguer quatre variétés ou espèces qui se lient par des variétés intermédiaires. Ce sont : Les Petits Clols DORÉS A BOL-TON, dont ragarjcj/5/ragi/t5,Linn., est une variété couleur de tabac d'Espagne. Les Petits Clous dorés de couleur orange , ou Yagaricus clavus, Linn. Les Petits Clous doués a feuillets roses ou rouges , qui com- prennent les agaricus rosellus , subcarneus , tremulus et coriaceus de Batsch, tab. 19-21 , fig. 99, 100, 104 et 109. Les Petits Clous dorés d'un jaune pale et a feuillets gris , qui sont l'agaricus lulbularis, Batsch, tab. 20, fig. 108. Les Petits Clous dorés d"un bistre clair , ou Vagaricus liber- tatis, de Batsch, tab. 14, fig. 62.(Lem. ) Ces espèces ne paroissent point nuisibles. (Lem.) CLOU VA. {Ornilh.) Suivant le P. Lecomte,on nomme ainsi, en Chine et dans d'autres contrées de l'Inde, un oiseau pourvu d'une poche semblable à celle du pélican, et dont on se sert pour se procurer du poisson. A cet effet, on lui met un anneau au cou, et, le faisant pécher près d'une barque, on le force à y dégorger successivement le poisson qu'il prend et qu'il ne peut avaler. II s'agit probablement ici du cormoran ,pelecanus carbo, Linn. (Ch. D.) CLUBIONE (Entom.) , genre établi parmi les araignées fileuses, par M. Walckenaer. (C. D.) CLUK-NOCNY (Ornilh.) , nom sous lequel le pélican , pcle- canus carbo, Linn. , est connu en Pologne. (Ch. D'.) CLUNIPÈDES. (Ornith.) On appelle ainsi les oiseaux dont les pieds , au lieu d'ctre articulés de manière à les tenir dans un parfait équilibre, sont placés en arrière , comme dans les plongeons et les grèbes. (Ch. D.) CLUPANODON. {Iclithyol.) M. de Lacépède a le premier établi ce genre de poissons, aux dépens de celui des dupées de Linnseus, avec lesquelles M.Cuvier l'a de nouveau réuni sous le nom de hareng. Il appartient à la famille des gymnopomes de la Zoologie analytique, et présente les carcctères suivans : Point de dents aux mâchoires; plus de trois rayons à la mem- brane des branchies ■ ventre caréné, denticulé ; nageoire anale séparée de la caudale :une seule dorsale. CLU 4=5 Les clupanodonsse distinguent particulièrement des dupées par l'absence des dents : c'est ce caractère que leur nom in- dique ; il est tiré du grec , de a, qui indique privation , et de èS'éç, dent. Le PiLCHARD , ou Célan : Clupanodon pilchardus , Lacép. ; Eloch , pi. 406 ; Cliipca piichardus , Linn.; Cuvier. Nageoire caudale fourchue; mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure, pointue et courbée vers le haut; une fossette sur le sommet de la tête; un seul orifice à chaque narine; ligne Litérale droite'; appendice étroit et pointu auprès de chaque catope; nageoire dorsale placée au-dessus du centre de gravité du poisson. La taille est celle du hareng; mais les écailles sont plus grandes, et la nageoire anale a un ou deux rayons de plus. Le canal intestinal est dépourvu de sinuosités; l'estomac est épais; on observe plusieurs cœcums auprès du pylore; la vessie natatoire est longue et sans division ; le péritoine est enduit d'une viscosité noirâtre. La surface du corps présente presque partout des reflets argentés ; on voit une teinte bleue sur le dos et sur plusieurs nageoires. Ce poisson, que les Anglois ont appelé pi7cliard, et nos mate- lots françois célan, se pêche particulièrement près des côtes de Cornouailles, où il arrive en grandes troupes vers la fin de juillet, pour disparoître en automne, et se montrer de nouveau au commencement de janvier. Les très-grands froids retardent quelquefoi: le retour despilchards, elles orages les détournent de leur route. Leur arrivée est guettée avec soin par des pêcheurs nommés huers , et annoncée de loin par le concours des oiseaux d'eau, parla lueur phosphorique que ces poissons répandent , et par l'odeur qui s'exhale de leur laite. Leur pêche est très-importante pour la Grande-Bretagne. On peut, dit-on , en prendre plus de cent mille d'un seul coup , et, dans une seule année, on en a péché plus d'un milliard. Leur chair (st grasse et très-agréable : on les mange frais ou salés, et on en retire une grande quantité d'huile. Le Clupanodoij DE la Chine : Clupanodon sinensis , Lacép.; Clupea sinensis, Linn. Nageoire caudale fourchue; mâchoire inférieure avancée ; un seul orifice à chaque narine ; de grande.s lames sur la tétc; toutes les nageoires petites et jaunes; celles /(26 CLU du dos et de la queue bordées de brun foncé ; couleur géné- rale argentée ; taille de huit à dix pouces environ. Des rivages de l'Asie et de l'Amérique , où il vit dans la mer et dans les rivières. Il fra3'e vers le printemps, et acquiert une saveur plus délicate après cette époque. Il va par troupes , et on l'emploie souvent à engraisser les champs de riz. Le Clupanodon africain : Clupanodon africanus, Lacép. ; Clu- pea africana, Bloch, 40^ Nageoire dorsale échancrée ; anale très-longue et sans échancrure ; catopes très-petits ; caudale fourchue; mâchoire inférieure avancée ; dos couleur d'acier j nageoires grises; côtés argentés. On l'a observésurlacôte de Guinée, où il s'avance en troupes nombreuses. Le Clupa>;odon Jussieu ; Clupanodon Jussieti , Lacép. Point de ligne latérale; catopes très-petits ; nageoire caudale four- chue ; opercules resplendissantes, striées , composées de trois pièces; dessus de la tête ciselé; mâchoire inférieure avancée; base de la nageoire dorsale reçue dans un sillon longitudinal formé par deux séries d'écaillcs; les nageoires pectorales reçues, pendant leur repos, dans une sorte de fossette; de petites écailles à la base de la caudale ; dos bleuâtre, côtés et ventre argentés ; les pectorales couleur de chair ; les écailles brillantes , minces et flexibles, placées en recouvrement. Ce poisson , qui tient le milieu , pour la taille , entre le hareng et la sardine , a été observé par Commerson près des côtes de l'Ile-de-France. Il est dédié à M. de Jussieu. Clupanodon cailleu-tassart , Clupanodon thrissa, et Clupa- nodon NASiQUE, Clupanodon nasica, Lacép. Voyez Mégalope. (H.C.) ^ CLUPÉE ( IchtJiyol.) , Clupea. Artédi paroit être le premier qui ait formé ce genre, adopté depuis dans tous les ouvrages d'ichthyologie. M. Duméril le range dans la famille des gym- nopomes, et M. Cuvier parmi les malacoptérygiens abdomi- naux. Les dupées présentent les caractères génériques suivans : Des dents aux mâchoires ; plus de trois rayons à la membrane des branchies; une seule nageoire du dos; le ventre aminci en caréné dentelée; la nageoire anale libre. Les os intermaxillaires , étroits et courts, ne font qu'une CLU 427 petite partie de la mâchoire supérieure , dont les os maxillaires complètent les côtés, en sorte que ces côtés seuls sont protrac- tiies. Les ouïes sont trés-fendues : aussi ces animaux meurtnt- ilspresqu'au moment où on les retire de l'eau. Les arceaux des branchies sont garnis, du côïéde la bouche, de longues dents, comme des peignes. L'estomac est uijsac alongé ; les cœcums sont nombreux; la vessie natatoire est longue et pointue. Ce sont, de tous les poissons, ceux qui ont les arêtes les plus nombreuses et les plus fines. On ne peut guère confondre les dupées, en général , qu'a- vec les clupanodons et les m>stes; mais ils se distinguent des premiers par la présence des dents aux mâchoires, et des se- conds, parce que leur nageoire anale est libre et non confon- due avec la caudale. DansLinna^us, Bonnaterrc , M. de Lacépède, Bloch , etc., ce genre est très-nombreux en espèces. On y avoit déjà bien établi plusieurs divisions importantes ; mais M. Cuvier, dans ces derniei's temps, l'a partagé en plusieurs sous-genres, que l'on peut même considérer comme de véritables genres : ce sont IcsClupées, proprement dites, auxquelles il réunit les Clupanodons; les Mégalopes ; les Anchois ou Engraules; les Thrisses ; les Pristigastres. Voyez ces divers mots et Gymno- rOMES. Les dupées proprement dites sont faciles à distinguer des , autres genres voisins, par leurs on maxillaires arqués en avant ^ et divisés longitiidinalctnent en plusieurs pièces; l'ouverture de leur bouche est médiocre, garnie de peu de dents ; leur nageoire dorsale est au-dessus des catopcs. Les clupanodons sont sans dents; les mégalopes ont le dernier rayon de la nageoire dorsale prolongé en filament; les anchois ont la gueule bien fendue et armée de beaucoup de dents; les thrisses ont les os maxillaires prolongés en pointes libres, au-delà de la mâchoire inférieure ; les pristigastres manquent de catopes et appartiennent à une autre famille. Le Hareng ; Clufea harcngus , Linn. , Lac. , Bloch. , Cuv. , etc. Nageoire caudale fourchue, mâchoire inférieure avancée, un appendice triangulaire auprès de chaque catope, point de taches sur les côtés du corps, quelques petites dents sur In devant des deux mâchoires, 42S CLU Le har«ng a la téfe petite, l'œil grand, Touverture de la bouche courte , la langue pointue et garnie de dents déliées; Je dos épais, noirâtre; la ligne latérale à peine visible , une tache rouge ou violette sur l'opercule, les côtés argentés, les nageoires grises; la laite et les ovaires doubles, la vessie natatoire simple et poif tue à ses deux bouts ; l'estomac tapissé d'une peau mince, le canal intestinal droit et très-court, le pylore entouré de douze appendices. Sa chair est imprégnée d'une sorte de graisse qui lui donne une saveur très-agréable. Il nage avec beaucoup de force et de vitesse, et se nourrit d'œufs de poissons , de petits crabes et de vers. Sur les rivages de la Norwége , les harengs, au rapport de quelques voyageurs, font leur principale nourriture d'une espèce de vers rougeâtres que les habitans nomment roe-aal , ou aat et silaat; mais ces animaux ne sont point dos vers ; ils appartiennent à la classe des crustacés. Fabricius les a décrits sous le nom à'astacu^ harengum; il est probable qu'ils appar- tiennent aux mysis de MM. Latreille et Leach. Ils sont telle- ment multipliés pendant l'été, qu'en puisant un peu d'eau de mer on est sûr d'en amener plusieurs milliers. Les harengs les suivent partout où le vent et le courant les entraînent , et cette sorte d'aliment communique à leur ventre et à leurs excré- mens une teinte rouge, qui paroît due, ditM. Straem, à une humeur foncée que contiennent les yeux de ces crus- tacés. Beaucoup de personnes ont aussi attribué aux harengs 3insi nourris , des propriétés délétères , et les regardent comme une des causes des maladies qui affligent les habitans du Nord; mais c'est probablement à tort. Au r;ste , on assure (que la putréfaction s'empare avec une extrême vitesse des harengs qui ont été pris au moment où ils en avoient les in- testins remplis. Chaque année , en été et en automne , ces poissons fa- meux partent du Nord, et arrivent sur les côtes occidentales de l'Europe, en légions innombrables, oti plutôt en bancs serrés d'une immense étendue. Ils se répandent aussi sur certains rivages d'Amérique , et sur les côtes septentrionales de l'Asie. On croit généralement, et Anderson a singulière- rneiit accrédité cette idée, qu'ils se retirent à des époques CLU 4-'fi périodiques dans les régions du cercle polaire , pour y cher- cher un asile sous les glaces des mers hyperboréennes , et que, n'y trouvant pas une nourriture proportionnée à leur nombre prodigieux, ils envoient, au commencement de chaque printemps, des colonies vers des bords plus méridio- naux. Quelques naturalistes ont mêr^e tracé la route que tiennent ces émigrations, et les représentent divisées' en deux troupes, dont les innombrables détachemens couvrent au loin la surface des mers. L'une de ces grandes colonnes , suivant eux, se presse autour des côtes de l'Islande , et se ré- pandant au-dessus du banc de Terre-Neuve, va remplir les golfes et les baies du continent américain ; l'autre descend le long de la Norwégc , et pénètre dans la Baltique , ou , faisant letour des Orcades, s'avance entre l'Ecosse et l'Irlande, cingle vers le midi de cette dernière île , s'étend à l'orient de la Grande-Bretagne, et parvient jusque vers l'Espagne, en par- courant les côtes d'Allemagne, de Batavie et de France. Cependant , dans ces derniers temps , Bloch et M. Noël de Rouen ont nié ces merveilleuses migrations, se fondant sur ce qu'il s'écoule souvent plusieurs années sans qu'on voie de harengs près des rivages indiqués comme les plus re- Hiarquables de la route de ces poissons ; sur ce que, dans le voisinage de beaucoup d'autres prétendues stations , on en pêche toute l'année une grande quantité ; sur ce que leur grosseur varie souvent , selon la qualité des eaux qu'ils fréquentent, sans aucun rapport avec la saison, avec leur éloignement des régions septentrionales , ou avec la longueur de l'espace qu'ils auroient dû parcourir; enlin, sur ce qu'au- cun signe certain n'a jamais indiqué leur rentrée régulière sous les voûtes de glace des hautes latitudes. On ne sait ce qu'ils deviennent ; jamais on n'a vu leurs bancs suivre la marche du retour. Pourquoi d'ailleurs la plus petite espèce de harengs tournc-t-eile du côté de la Baltique, et la plus grosse vers la mer du Nord P Pourquoi, si c'est, comme on l'a dit ,''?'effroi que leur causent les baleines qui Ica fait émigrer , font-ils plusieurs centaines de milles au-delà des parages que ces cétacés habitent ordinairement ? Pourquoi le retrouvent-i's ensuite dans ces mêmes lieux qu'ils fuyoient quelques mois auparavant? Et pourquoi sortent-il« de la Bal- 45rf CLU tique, où ils n'ont rien à craindre de ces redoutables enne- mis? Pourquoi, si c'est le manque de nourriture qui les chasse de dessous les glaces du Nord , arrivent-ils toujours à la même époque de l'année? Enfin, pourquoi ne voit-on presque ja- mais les petits harengs , qui devroient accompagner les gros si des causes générales ^gissoient sur eux? D'autres observateurs prétendent que les harengs , plongés dans les profondeurs des mers, se rapprochent de la surface par le besoin de chercher une nourriture nouvelle, et sur- tout pour se débarrasser de leurs œufs et de leur laite ; alors , soit dans le printemps, soit dans Tété ou en automne, ils s'ap- prochent des embouchures des fleuves et des rivages propi'es à leur frai : aussi la pêche n'en est-elle jamais plus abondante qu'au moment où les laites sont liquides, et les u-ufs prêts à s'échapper. Il est possible encore que le frai ait lieu plus d'une fois dans la même année ; le temps en est du moins avancé ou retardé, suivant l'âge des harengs et le climat sous lequel ils vivent. C'est ce qui fait que dans plusieurs parages, pen- dant prés de trois saisons, on ne cesse de pêcher de ces pois- sons pleins ou vides. Par exemple, sur quelques points de id mer Baltique, les harengs du printemps frayent quand la glace commence à fondre, et continuent à paroitre jusqu'à la tin de la saison dont ils portent le nom. Viennent ensuite les plus gros harengs, les harengs d'été, qui sont suivis par d'autres encore , que Pou nomme harengs d'automne. Ces poissons paroissent vivre dans les profondeurs île la mer qui s'étend depuis le 46.' degré jusqu'au pôle arctique. Au reste, à quelque époque que les harengs abandonnent leur séjour d'hiver, ils marchent en troupes, que des mâles isolés précèdent souvent de quelques jours, et dans lesquelles il y a communément plus de mâles que de femelles. Lors- qu'ensuité le frai commence, ils frottent leur ventre contre les rochers ou sur le sable, s'agitent, impriment des mouve- mens rapides à leurs nageoires, se mettent tantôt sur un côté et tantôt sur l'autre , aspirantPeau avec fo^ce, et la rejetant avec vivacité. Le Commodore Billings a pu observer les poissons dont nous parlons, à cette époque intéressante de leur vie. Le 7 juin, il remarqua, dit Sauer, qui a rédigé le journal de son expé* CLU ^3i dîtion , dans le port intérieur de Saint-Pierre et Saint-Paul , auKamtschatka, une multitude de harengs, qui en nageant, formoient des cercles d'environ une toise de diamètre. L'un d'eux , au milieu de chaque cercle , se tenoit au fond de l'cait entre les herbes et paroissoit immobile ; les herbes qui l'en- touroient devenoient bientôt d'un jaune très-brillant ; et quand le reflux laissa ces endroits à sec, les herbes, les pierres, le bois, parurent couverts d'un demi-pouce de irai, sur lequel les chiens, les mouettes et les corbeaux se précipitoient à l'cnvi. (Voyage fait, par ordre de Catherine II, dans le nord de la Piussie asiatique, etc., tom. II, pag. 190 et 191.) On n'a pas de notions précises sur le temps que le frai du hareng met à éclore, ni sur celui qui est nécessaire à cette espèce de poisson pour atteindre sou maximum de grandeur. Sa longueur ordinaire est d'environ dix pouces. Il multiplie étonnamment; on a compté soixante-huit mille six cent six œufs dans une seule femelle: aussi les harengs ne semblent-ils pas diminuer en nombre malgré toutes les causes de destruction accumulées contre eux. Dans leurs courses, les légions innombrables des harengs couvrent une grande étendue de la surface des mers, et mar- chent pourtant en ordre. Les plus grands, les plus forts ou les plus hardis , sont en tête. Des milliers d'entre eux sont arra- chés du sein de leurs rangées si longues et si pressées, pour servir à la nourriture àes cétacées , des squales , des autres grands poissons et des oiseaux de mer. Un plus grand nombre encore périt dans les baies, où ils s'étouffent et s'écrasent en se précipitant, se pressant ets'entassant mutuellement contre les bas-fonds et les rivages. Combien n'en tombe-t-il pas aussi dans les filets des pêcheurs ! Il est , dit M. de Lacépède , telle petite anse de la Norwège où plus de vingt millions de ha- rengs ont été le produit d'une seule pèche. Il est peu d'années où l'on n'en prenne dans ce pays plus de quatre cent millions, Bloch a calculé que les habitans des environs de Gothem- bourg, en Suède , .«Aemparoient annuellement de plus de sept cents millions de ces poissons ; et cependant tout cela n'est encore , pour ainsi dire , rien à côté de ceux qu'amènent dans leurs bàtimcns les pêcheurs du Holstein , du Mecklen- bourg, delaPoméranie , de la France , del'Irlande , del'Ecosse, i^Zi CLU de l'Air^leterrc, des États-Unis, du Kamtschatka , et surtout de la Hollande, qui, au lieu de les attendre sur leurs côtes, s'avancent au-devant d'eux et vont à leur rencontre , en pleine mer montés sur de grandes et véritables flottes. C'est ainsi que les pêcheurs parviennent souvent jusqu'aux îlesdeSchet- land, du côté de Fairh^J et de Bockeness. On conçoit facilement , d'après cela , comment il se fait que les bancs de harengs ont plusieurs lieues de largeur sur quelques toises d'épaisseur, quoique tous les individus s'y touchent, et comment ils représentent ainsi, pour ditïerens peuples , une mine plus fructueuse et plus inépuisable que toutes celles du Pérou. On ne retrouve rien dans les écrits des Grecs et des Romains qui semble indiquer que ces nations aient connu les harengs. Les poissons de la mer Méditerranée dévoient être en effet les seuls, à peu près, qu'ils pussent observer et se procurer facilement ; et les harengs ne s'y rencontrent point. Ce poisson n'est donc ni le halec ou lialex , ni le mœnis , ni le leucomœnis, ni le gerres de Pline. Le fxctmç d'Aristote , nommé alec par Gaza, et le mœna de Pline, sont la mendole. Voyez PicAREL et Smake. Dans un manuscrit du treizième siècle, consulte à la Biblio- thèque royale par Legrand d'Aussy, les harengs sont indiqués, sous le nom de hearans, au nombre des poissons qu'on mange en France; et ils sont également notés dans une ordonnance rendue, en 1264, par saint Louis, concernant la vente du poisson ; ils étoient donc déjà connus alors. On s'accorde généralement à regarder les Hollandois comme les premiers qui aient fait en grand la pêche de ce poisson ; ce qu'il y a de certain, c'est quelle les a mis à portée, par les bénéfices considérables et toujours renaissans qu'elle leur a donnés, de soutenir de longues guerres contre la plupart des peuples de l'Europe, et de jouer un rôle remarquable parmi les nations policées. C'est assurément un objet bien peu im- portant en apparence que la pêche d'un i^oisson , et pourtant c'est avec elle qu'un pays pauvre et marécageux parvint à résister au monarque le plus puissant. Cependant, Calais et Dieppe disputent sous ce rapport l'an- t^iriorilé à la Hollande. Au douzième siècle , la pêche du hareng CLU 453 êtolt pratiquée sur les côtes de Guienne : il en est fait mention dans les réglemens que la duchesse Eléonoie fit pour le com- merce maritime de cette province, sous le nom de Roole d'O-' leron. Déjà, au reste, vers l'an 1160, le pape Alexandre III avoit permis aux peuples des côtes d'Allemagne de se livrer à ce genre d'occupation le dimanche e* les jours de fêtej et cette espèce de droit existoit encore en France parmi les pêcheurs de hareng, peu de temps avant la révolution. Au seizième siècle, ce n'étoit déjà plus sur les côtes de France que nos pêcheurs exerçoient leur industrie : ils se rendoient > ainsi que ceux des autres nations européennes, sur celles des Orcades, d'Angleterre et d'Ecosse, où, pour éviter toute dis- pute, les différens peuples, au rapport d'A-drien Junius , con-* venoient entre eux d'une station déterminée. Alors les Hol- landois, en particulier, employoient déjà pour cette pêche de grands filets, et des bâtimens considérables et alongés aux- quels ils donnent le nom de huys. Depuis cette époque, il y a eu des années où ils ont mis en mer trois mille de ces vaisseaux,, montés par quatre cent cinquante mille hommes. Les filets dont on se sert ont de cinq à six cents toises de longueur à peu près. Autrefois, on les faisoit en fil retors; mais comme ils ne duroient qu'un an , on les a remplacés par des filets de soie qui sont encore passablement bons la troisième année , et dont on tire les matériaux de la Perse. Leurs mailles doivent avoir au moins un pouce de large ; on les noircit à la fumée, pour que leur couleur n'effraie pas les harengs. Leur partie supérieure est soutenue par des tonnes vides ou par des morceaux de liège, et l'inférieure est enfoncée àla profondeur convenable par des pierres ou d'autres corps pesans. Dans la pêche en grand, faite dans le Nord, il est défendu de jeter ces file l'intérieur dea terres , et les troisièmes les préparent pour les conserver. A Dieppe et dans les autres ports de la Manche, on vend les harengs à la mesure , dont le prix change souvent du double d'un jour à l'autre , suivant le succès de la pêche. CLU 433 Aussitôt qu'ils sont livrés aux chasse -marées , ils les trans- portent dans des enceintes qui leur appartiennent, les lavent dans de grands cuviers avec de l'eau douce, et les arrangent dans des paniers pour les charger sur des chevaux ou dans des charrettes. Ce n'est pas le tout pourtant que de se procurer des harengs, il faut encore les conserver : pour cela, ou emploie deux pro- cédés dilTérens, la salaison et le dessèchement* L'art de saler le hareng n'a été inventé que dans le i5/ siècle, par uu nommé Guillaume Benckals ou Benkelings, otx Euckalz, que d'autres nomment encore GuiiUumeDeukelzoon. Ce pécheur célèbre mourut à Biervliet, dans la Flandre hol- landoise, l'an 1447. La patrie de Buckalz lui a témoigné sa reconnoissance , en élevant à sa mémoire un tombeau que les Hollandois vénèrent encore , et sur lequel ils aiment à dire que Charles-Quint alla manger un hareng, lorsqu'en i556 il passa par Biervliet avec la reine de Hongrie, sa sœur. « Que la sévère postérité, « dit M. deLacépède, avant de prononcer son arrêt irré- « vocable sur ce Charles d'Autriche dont le sceptre redouté « faisoit fléchir la moitié de l'Europe sous ses lois, rappelle « que, plein de reconnoissance pour le siznple ptclieur dont « l'habileté dans l'art de pénétrer le hareng de sel marin avoit ^< ouvert une des sources les plus abondantes de la prospérité c< publique, il déposa l'orgueil du diadème, courba sa tête « victorieuse devant le tombeau de Guillaume Deukeizoon , et « rendit un hommage public à son importante découverte. * Les procédés de Buckalz, conservés jusqu'à nos jours, sont encore scrupuleusement suivis par les Hollandois.- aussi leurs harengs passent-ils pour les meilleurs de l'Europe; et le gou- vernement lui-même veille avec soin à ce que cette réputation se conserve. Aussitôt que les harengs sont tirés de l'eau, un matelot j qu'on appelle cuçueur , les habille, c'est-à-dire, leur coupe la gorge, leur tire les ouïes et les entrailles, les lave dans de i'eau salée, et les met dans une saumure assez épaisse pour qu'ils puissent y surnager; quinze ou dix-huit heures après, on les retire de cette saumure , on les stratifié dans une tonne avec une grande quantité de sel; on les y laisse jusqu'à ce iiSé CLU qu'on soit arrivé au port : là, on les 6te de la tonne et on ïes znct dans des barils où on les arrange avec soin les un» sur les autres , avec de nouveau sel entre chaque couche et de la sau- mure fraîche. Les Hollandois emploient à cette opération le sel d'Espagne qui a été cristallisé sans graduation à l'ardeur du soleil , et qu'ils raffinent» 'n le faisant dissoudre dans de l'eau de mer, et cristalliser de nouveau. On a soin de choisir du bois de chêne pour les tonnes de harengs , et de bien en réunir toutes les parties, de peur que la saumure ne se perde et que les harengs ne se gâtent. Ce- pendant Bloch assure que les Norwégiens se servent pour cela de bois de sapin, qui communique aux poissons une saveur ré'iineuse très-estimée dans certains cantons de la Pologne. Les Anglois font tous leurs efforts pour enlever aux Hollan- dois la pêche et le commerce des harengs ; mais ils sont loin d'être parvenus sous ce rapport au même point de perfection , quoiqu'ils emploient les mêmes procédés. Toutefois si les Hollandois ont le mérite d'avoir appris à saler les harengs pour les conserver, c'est à nos compatriotes, les habitans de Dieppe, que l'on doit un art plus utile à la partie la plus nombreuse et la moins fortunée de la société, celui de les fumer. Pour faire des harengs fumés ou saurs, il faut laisser séjour- ner les poissons au moins vingt-quatre heures dans la saumure ; on les enfile ensuite par les ouies dans de petites baguettes, et on les pend dans des espèces de cheminées où l'on fait un feu de bois mouillé, de manière à donner beaucoup de fumée. On les y laisse exposés pendant vingt-quatre autres heures. Ce sont les poissons les plus gros et les plus gras que l'on prépare ordinairement ainsi. En Islande et au Groenland, les habitans les font tout simplement sécher à l'air. En Suède, lorsque la pêche des harengs a été trop abon- dante, on extrait de ces poissons de l'huile, dont la quantité s'élève à peu près à la vingt-deuxième ou Vingt -troisième partie du volume des animaux qui l'ont fournie. Pour cela, on faîTt bouillir les harengs dans de grandes chaudières. Cette huile est bonne à brûler, et le résidu de l'opération est uu excellent engrais pour les terres. CLU 437 On emploie aussi fréquemment les harengs frais ou salés pour amorce dans la pêche des poissons voraces. Dans le nord de l'Angleterre, on nourrit les porcs avec les intestins et les ouïes qu'on retire des harengs au moment de les saler. On a fait des tentatives pour accoutumer les harengs à vivre dans des parages qu'ils ne fr^uentoient point habituel- lement, et on a réussi dans cette entreprise en Suède et dans quelques autres contrées. Dans l'Amérique septentrionale on a fait éclore des œufs de ces animaux à l'embouchure d'un fleuve où ces poissons n'avoient jamais paru , et vers lequel les individus sortis de ces œufs ont contracté l'habitude de reve- nir chaque année, en entraînant vraisemblablement avec eux »n grand nombre d'individus de leur espèce. On fait quelquefois usage du hareng comme d'un médica- ment. C'est ainsi que , dans quelques circonstances , on a appli- qué à la plante des pieds des harengs salés, afin d'imiter eu quelque sorte l'action des sinapismes. On a quelquefois aussi administré comme irritant, et sous la forme de clystère, la saumure de ces poissons. On s'en est aussi sei'vi pour laver les tumeurs scrofuleuses, les ulcères scorbutiques, et»t, et cette pratique a été suivie de succès. Mais on abuse de tout, et on a voulu que la cendre du hareng (ût un lithontriptique, que sa vessie à air fût un diurétique , etc. La Sardine ; Clupea sprattus , Linn. Plus petite et plus étroite que le hareng, elle a la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure et recourbée vers le haut; la tête pointue, assez grosse, souvent dorée; le front noirâtre; les yeux gros; les opercules ciselées et argentées ; la ligne latérale à peine vi- sible ; les nageoires petites et grises; les côtés argentins ; le dos bleuâtre. Elle habite l'Océan Atlantique boréal, la mer Baltique et la mer Méditerranée. On prétend qu'elle est très-abondante surles côtes de Sardaigne, d'où elle tiré son nom ; cependant Azuni, dans l'Histoire de cette île, tom. II, pag. 3oi , assure que les sardines, ne s'y montrent que rarement, et sont seule- ment pêchécspar hasard avec d'antres petits poissons. Les sardines se tiennent habituellement dans les profon- deurs des mers; pendant l'automne elles s'approchent des «ôtes pouy frayer, et se réunJËsent alors en treupes extrême- 438 CLU inent nombreuses, en sorte que la pêche en est très-lucra- tive et devient une branche de commerce importante dans plusieurs contrées de TEurope, Dans le Mémoire que l'intendant de Bretagne fournit en 1697 au duc de Bourgogne, sur l'état de sa généralité, on lit que la seule ville de Port-Louis faisoit annuellement quatre mille barriques de sardsnes, chaque barrique pesant neuf à dix milliers. Belle-Isie en faisoit douze cents, et ainsi des autres ports de la province. On évalue à deux millions de bénéfice annuel la pêche qu'on en fait sur les parages seuls (le la Bretagne, où on en prend quelquefois, dit-on, d'un seul coup de filet, autant qu'il en faut pour remplir qua^ rante to/incaux. Il paroît que le poisson décrit par Rondelet sous le nom de célerin, est une sardine. Voyez Célerin. Le mode de la pêche pour les sardines est le même que pour les harengs ; seulement on emploie des filets à mailles plus étroites. Comme ces poissons s'altèrent beaucoup plus vite que les harengs, on est obligé de les saler avant de reA^Miir à terre. Les pêcheurs de nos côtes de Bretagne ont trouvé le moyen de retenir les sardines pendant long-temps, en répan- dant dans la mer, comme amorce, l'espèce de caviar qu'on prépare dans le Nord avec des œufs de morue et d'autres poissons. Lorsqu'elles sont gâtées, on les emploie à la pêche des maquereaux, des merlans, des raies et autres poissons. L'Alose ; Ow^ea nlosa, Linn. Nageoire caudale fourchue; mâchoire inférieure un peu avancée; la supérieure échancrée à son extrémité; lacarènedu ventre très-dentelée et couverte de lames transversales; un appendice écallleux et triangu^ laire à chaque catope : tête petite; bouche grande; de petites dents au bord de la mâchoire supérieure; deux orifices à chaque narine; ligne latérale peu visible; une tache noire vers les ouïes, suivie, dans le premier âge, de quatre ou cinq autres; deux taches brunes sur la nageoire caudale ; corps et queue argentés ; dos verJàtre. Le canal intestinal est court; le pylore est entouré de quatre-vingts appendices. L'alcse, bien plus grande et plus épaisse que le hareng, atteint jusqu'à trois pieds de îonguçitr ; mais, comme cHe Ç5t CLU 459 très -mince, son poids s'élève rarement au-dessus de quatre livres. Les aloses habitent TOcéan Atlantique septentrional, la mer Méditerranée et la Caspienne. Au printemps, eiles re- montent dans les grands fleuves, comme le Wolga, l'Elbe, le Rhin, la Seine, la Loire, la Garonne, le Tibre, le Nil, etc., formant des troupes nombreuses, qui s'avancent quelquefois jusqu'auprès de leurs sources. Leur nombre varie beaucoup, au reste, d'une année à l'autre : ainsi dans la Seine inférieure, par exemple, suivant M. Noël de P«.ouen , on prend treize ou quatorze mille aloses dans certaines années, et dans d'autres on n'cM pêche que quinze cents k deux mille. Lorsqu'elles fuient, elles s'agitent avec violence, et font un bruit qui s'entend de très-loin. Elles vivent de vers , d'insectes et de petits poissons. On prétend qu'elles redoutent le fracas du tonnerre et les bruits violens. Néanmoins les pécheurs, ceux de la mer Médi- terranée surtout, sont persuadés qu'elles aiment la musique, et ils se font, en conséquence, accompagner d'instrumens lorsqu'ils vont à leur recherche. Dans certaines rivières , ils attachent à leurs filets des arcs de bois garnis de clochettes. Ce préjugé en sauve probablement beaucoup. Rondelet cependant rap- porte qu'il en a vu qui accouroientau son duluth, etsautoient en nageant vers la surface de Teau. La Loire est la rivière de France oii on en voit le plus. On y emploie à leur pèche des bateaux pointus des deux bouts, et des seines d'une longueur considérable; la saison la plus favorable pour la faire est depuis la tin de mars jusqu'à celle de mai. On en prend aussi beaucoup dans la Seine ; elles sont plus estimées que celles de la Loire. Elles ont l'habitude de suivre les bateaux chargés de sel. ce qui ftiit qu'on en pêche quelquefois à Paris même. Elles cherchent aussi ordinairement à vaincre les obstacles qui s'op- posent à leur laarche : c'est pourquoi on en prend beaucoup au bas de toutes les digues qui barrent les rivières , telles que le moulin qui est sur l'Hérault, au-dessus de la ville d'Agde ; la première écluse du canal du Languedoc du côté de Béziers ; la barre du Pont-du-Chàteau, etc. 44o CI U Ausone prétend , que de son temps , l'alose étoit regardée par les Bordelois coninie un aliment abandonné au bas-peuple : Opsonia plebis alosas. C'est un exemple bien remarquable des changemens qui arrivent dans l'opinion ou dans le goût : aujourd'hui on la sert sur les meilleures tables. Lorsqu'en 1402 le comte de Dunois prit la ville de Chartres, ce fut à la faveur d'un prétendu convoi dans lequel étoit une charrette qu'on disoit remplie d'aloses. (Villaret, Hist. de France, t. XV, pag. 112.) La chair des aloses fraîches est très-délicate et très-estimée. Les Russes pensent pourtant qu'elle a des qualités délétères; aussi rejettent-ils les aloses de leurs filets, ou les vendent-ils à vil prix à desTartares moins prudens ou moins difficiles. Dans plusieurs contrées où on eu pêche une très-grande quantité, on en fume un grand nombre. Les Arabes les font sécher à l'ail? . pour les manger avec des dattes. On trouve dans la tête de l'alose un os très-dur, que les an- ciens médecins vantoient comme un spécifique dans une foule de maladies, comme la pierre et la gravelle. Dans les Indes, on fait un grand trafic de ses œufs. M, Duméril, ayant remarqué que l'alose manque de dents, la rapporte au genre Clupanodon. La Feinte ; Clupeafallax , Lacép. Nageoire caudale fourchue; mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure qui est ëchancréeà son extrémité; la carène du ventre très-dentelée et couverte de lames transversales; un appendice triangulaire à chaque caîope; le dessus de la tête un peu aplati; sept taches brunes de chaque côté du corps. Long-temps cette clupée a été confondue avec l'alose .- M. Cu- vier pense incuie que ces deux poissons n'ont pas encore été suffisamment comparés. Les feintes remontent par troupes dans la Seine; les plus grands individus quittent la mer les premiers, ce qui est le contraire des aloses. Ces premières feintes o#'t l'œil plus gros et la pe?u plus brune que les autres, ce qui les a fait appeler à Villequier /em/e5 au gros œil et feintes noires; leur chair est aussi plus délicate. Les derrières qui paroissent sont nommées feintes bretonneSo CLU 441 Elles aiment les temps orageux et chauds. On en prend depuis l'embouchure de la Seine jusqu'aux environs de Rouen : en les pêche avec des guideaux ou avec des seines que l'on, appelle quelquefois feintières. La chair de la feinte , quoique agréable au goût , a une saveur très-différente de celle de l'alose. Les femelles de cette espèce sont plus nombreuses , plus grandes , plus épaisses , d'une sa- veur plus délicate , que les mâles , auxquels on a donné le nom de cahuhaux. M. Noël, de Rouen , a remarqué que les feintes sont beau- coup moins communes aujourd'hui dans la Seine qu'elles ne Pétoient il y a vingt ans. La Rousse ; Clupea rufa, Lacép. Nageoire caudale fourchue ; une cavité en forme de losange sur le sommet de la tête; peau d'un blanc de crème légèrement cuivré. Cette espèce n'estpas non plus suffisamment connue. On n'en prend que peu dans ïa Seine ; encore n'est-ce que dans les eaux saumâtres de son embouchure. Il paroit que les feintes frayent dans les grandes eaux. Leur chair est plus délicate et moins blanche que celle de l'a'ose : il y en a qui pèsent de quatre à six livres ; dans le mois de septembre elles sont fort grasses. Plusieurs espèces regardées comme des dupées appartien- nent à d'autres genres. La Clupéb apalike , ou Cyprinoïde, Clupea cjprinoïdes ; la Clupée cailleux-tassart , Clupea thrissa; la Clufée a nez, Clu- pea nasus , sont des Mégalopes. La Clupée ATHÉaiNOÏDE, ou Bandé d'argent, Clupea atherinoïdes , Linn.; la Clufée anchois, Clupea encrasicholus , Linn. ; la CtUPÉE de Malabar , Clupea mala- harica , Bloch ; la Clxjpée macrocéphale , Clupea macrocephala , sont des Engraulis. La Ci-upee de la Chine , ou Hareng de la Chine, Clupea sinensis , Bloch; la Clupée Pilchard , Clupea Pil- chardus, Linn.; la Clupée africaine , Clupea africana^ Bloch, sont desCLUPANODONs. La Clupée dorab, ou lysan, Clupea dorah , Gmel. , et la Clu-Sée dentée , Clupea dentex, Schneid. , sont des Chirocêntres. La Clupée haumèle, Clupea haumela, Forsk. , est une Ceinture. La Clupée bélame , Clupea setirostris , Brouss. , et la Clupée mystb , Clupea nvystus , Linn. ; Clupeamystax , Schii., sont des Thjusses. Voyez ces noms de genres. ( H. C.) 4^i^ CLU CLUPÉOIDE {IchthYo'.), nom spécifique du Mvste et du Thrisse. (Voyez ces mots.) C'est aussi Je nom d'une espèce de Corkconf. et d'un Cyprin. Voyez ces mots. (H. C.) CLUrÉS. {IclUhj-ol.) M. Cuvier a donné ce nom à la se- conde famille des poissons malacoptérygiens abdominaux. Elle rentre en grande partie dans celle des gymnopomes de M. Duméril, et est principalement composée des divisions du grand genre Clupca de Liuna^us et des ichthyologistes S3'sté. inatiques. Il lui assigne les caractères suivans : Point de nageoire adipeuse j mâchoire supérieure formée au mi- lieu par des os intermaxilUiires , sans pédicules , et sur les côtés par les maxillaires ; corps toujours écailleux ; une vessie natatoire; le plus ordinairement de nombreux ccccums. Voyez Clupée , Mé- GAr.opE, Engraulis^ Clupanodon, TnaissE , Hareng. (H. C.) CLUSE (Fai/conn. ), Cluser. Lorsqu'une perdrix, pour- suivie par l'oiseau de vol, s'est abattue dans un buisson, on appelle ainsi le cri du fauconnier qui excite les chiens à la faire lever. ( Ck. D.) CLUSIER {Bot,), Clusia, genre de plantes de la famille des gutllfères , appartenant à la polygamie mnnoécie de Linnœiis, dont les fleurs sont tantôt mâles, tantôt femelles, par l'avor- temcnt d'un des organes sexuels ; plus souvent hermaphro- dites, composées d'un calice à quatre ou six folioles et plus, imbriquées, persistantes; quatre ou six pétales; un grand nombre d'étamines (quelquefois cinq à huit) rangées autour de l'ovaire; celui-ci est supérieur, sans style, surmonté d'un stigmate épais, en étoile. Le fruit consiste en une grosse capsule ovale , couronnée par le stigmate , marquée en dehors de quatre à douze sillons, s'ouvrant du sommet à la base en autant de valves, ne formant qu'une seule loge ; les semences sont nombreuses, enveloppées dans une pulpe, et attachées a un réceptacle central, anguleux. Ce genre comprend des arbres ou arbrisseaux, la plupart parasites, et presque tous originaires de l'^nérique méridio- nale , distillant en abondance un suc laiteux et visqueux, qui roussit à l'air , s'y épaissit et forme des gommes pu des résines. Leurs feuilles sont grandes, entières, opposées ; les pédon- cules axillaires ou terminaux, chargés d'une à trois fleurs CLU 445 pédicellées, accompagnées de petites bractées. Ce geTire a été consacré parLinnamsà laménjoirc du célèbre LécIuse(CIusius), natif d'Arras, un des botanistes les plus distingués du seizième siècle , dont les ouvrages sont encore recherchés aujourd'hui à cause des figures, et surtout pour l'exactitude des descrip- tions. I,es principales espèces renfermées dans ce genre sont .• Clusier. rose ; Clusia rosea , Linn. ; j\cq, , Amer. , 270 ; et le, Pict., 101 ; Pluk. , Alm.y tab. 167, fîg. 2 ; vulgairement Figuier jiAUDiT MARRON ct Amatcastic. Cct arbre ofïre de grandes et belles fleurs couleur de rose ou d'un violet pcàle : il s'élève à la hauteur de vingt-cinq à trente pieds. Son bois est blanc , mou, filandreux-, ses feuilles ovales-cunéiformes, arrondies au sommet, épaisses, succulentes, point nerveuses, médio- crement pétiolées ; ses fleurs réunies plusieurs ensemble sur un pédoncule court; la corolle à six pétales. Le fruit est de la grosseur d'une moyenne pomme; une pulpe muciiaglneuse et d'un rouge écarlate entoure les semences. Il croît dans les îles de Saint-Domingue et de Bahama. On se sert de sa résine pour panser les plaies des chevaux; on en frotte les bateaux et les vaisseaux , au lieu de suif. Cet arbre, dit Nicolson, croît presque toujours aux dépens de ses voisins. Lorsqu'une de ses graines tombe sur un autre arbre, et qu'elle peut s'y fixer, elle y germe bientôt, et pro- duit une plante dont les racines s'étendent sur l'écorce de l'arbre, s'y attachent, en sucent la sève ; bientôt elles Teiït- brassent, quelque gros qu'il soit, et le font périr en peu d'années. Ces mêmes racines se dirigent aussi vers la terre , s'y enfoncent, pour y trouver plus de nourriture .quand les semences tombent sur les rocliers, elles y germent également. Les branches produisent des rameaux de deux sortes : les uns ^'élèvent perpendiculairement , et forment un sommet fort touffu ; les autres se dirigent vers la terre ei\ forme de longues baguettes, s'y enfoncent, prennent racine et produisent d'autres rameaux, et ainsi à l'infini , tellement que , si on n'y mettoit obstacle , un seul de ces arbres couvriroit en pçu de temps un vaste pays , et détruiroit les autres arbres. Clusier blanc : Clusici alba, Linn.; Jacq,, Amer., tab. iGG} Plum. , Amer., tab. 87 , fig. 1. Il â des fleurs blanches, à cinq pétales i les fruits d'un rou^e éçariate ; les feuillea çoriaceÇi, 4U CLU ovoïdes. Il croît dans les bois, à la Martinique. Les Caraïbes se servent de sa résine au lieu de poix pour en enduire leurs petites barques. Clusibr jaune : Clusia Jlava , Linn. ; Jacq. , Amer., lab. 167 • Sloan. , Jam., 1, tab. 200, fig. 1. Cet arbre, qui croît aux mêmes lieux et de la^méme manière que le précédent, lui ressemble beaucoup ; mais ses fleurs sont jaunâtres etn'ontque quatre pétales épais : le fruit est une grosse capsule arrondie , qui s'ouvre en douze valves. Closier a fleurs émodssées : Clusia retusa, Poir. Encjcl. sub Pérépb , n°. 4 ; Lam., HL g^en-. , tab. 352. Cette belle espèce se distingue par ses feuilles émoussées à leur sommet et non arrondies, épaisses, nerveuses; par ses calices à huit folioles inégales, les quatre extérieures très-petites; par la corolle grande, à six pétales; par ses fruits globuleux, un peu com- primés, à seize ou dix-huit côtes. Elle croît dans l'Amérique. Clusier a fleurs sessiles ; Clusia sessilijlora , Poir. , EncjcL suh Pérepé, n". 5. Des fleurs petites, sessiles, réunies plusieurs ensemble dans l'aisselle des feuilles, rendent cette espèce facile à reconnoître : les feuilles sont coriaces , veinées , ea ovale renversé. Elle croît à l'île de Madagascar. Le clusia venosa, Linn., ou palétuvier des montagnes, Plum. , Amer. , tab. 87 , fig. 2 ; le clusia sessilis , Forst. an Poir. ? les clusia pan'ijlora, longifolia, pedicellata, tetrandra, etc.,WilId., sont autant d'espèces jusqu'à présent imparfaitement connues. (Poir.) CLUTELLE (Bot.), CluLia, Linn. -, Clujtia, yvmdenow , non Roxburg. Ce genre, composé d'arbrisseaux à feuilles simples, alternes, à fleurs petites, dioïques, axiUaircs , appartient à la famille des euphorbiacées et à la dioécie gynandric de Lin- I13BUS. Il offre pour caractère essentiel des fleurs dioïques ; un calice à dix découpures, persistantes (les cinq intérieures et alternes sont considérées comme des pétales pap plusieurs botanistes); cinq petites écailles trifides au fond du calice, autant de glandes opposées aux divisions fiiternes ; cinq éta- mines insérées à la partie supérieure du style ; celui-ci est long, sans ovaire dans les fleurs mâles ; des écailles à deux lobes et non glanduleuses dans les fleurs femelles ; un ovaire supéyieur, chargé de trois sfyles bifides; une capsule g'obu- GLU 445 leuse, à six sillons, à trois valves, à trois loges montfSpermes. Les clutelles naissent presque toutes au cap de Bonne-Espé- xance, quelques-unes dans les Indes. Les espèces les plus remarquables sont : Clutelle élégante : Clubia pulchella , Linn. j Lam. , Jll. gen. , tab. 855 ; Commel. , Hort. , tab. 91. Ar|)risseau d'un port élé- gant, cultivé au Jardin du Roi , à tige droite, haute de trois ou quatre pieds, soutenant une belle cime arrondie; ses feuilles sont pétiolées, glabres, ovales, entières, finement ponctuées au dessous; les fleurs d'un blanc verdàtre, pédon- culées , axillaires , quelquefois solitaires ; \e& capsules ponc- tuées , presque chagrinées. Clbtelle fausse alateene : Clutia alateriwïdes , Linn. ; Pluk. , Almag., tab. sâo, fig. 1 ; Burni. , Afr., tab. 43, fig. 1 îWilId., H. Ber., tab. 60. Ses rameaux sont glabres, très-souvent simples et anguleux; les feuilles éparses, linéaires-lancéolées, glabres, un peu obtuses , légèrement mucronées, rudes et cartilagineuses à leurs bords : les fleurs petites, pédonculées, solitaires et axillaires. On la cultive au Jardin du Roi. Clutelle a feuilles db renouée : Clutia polygonoïdes , Linn. ; "Willd. , H. BeroL, tab. 5i ; Burm. , Afr. , tab. 45 , fig. 3. Elle se distingue de la précédente par ses feuilles un peu plus larges, rétrécies à leur base, lisses, entières, aiguës, un peu glauques en-dessous ; les pédoncules axillaires , soutenant environ trois fleurs. Elle est cultivée au Jardin du Roi. ClutellB a feuilles de thymélée : Clutia daphnoideSj En(?ycl. , n.* i ; Burm., Afr. , tab. 44, fig. 2. Ses feuilles ressemblent à celles du daphne cneorum, mais sont un peu plus grandes, éparses, presquesessiles, oblongues, obtuses, cotonneuses à leurs deux faces dans leur jeunesse : les fleurs axillaires, la plupart soli- taires ; les rameaux tuberculeux, cotonneux vers leur som- met. Le Clutia africana, Pgir. , Enc. sup., n.*^ 10; seu Cluytia, daphnoides , Willd. , H. Berel., tab. 62, diff"ère de la précé- dente par ses feuilles glabres , lancéolées , presque sessiles. Ses fleurs sont droi.es, solitaires, axillaires. Clutelle écailleuse^ Clutia squamosa , Encycl. , n.° 6 ; Scheru^ namcottam , Rheed. , Malab. , 2 , tab. 1 6 ; an. Clutia retusa? Linn. Ses tiges sont hautes de douze à quinze pieds ; ses rameaux jrûJes, pubescens vers leur sommet; les feuilles alternes, à mS clu peine péliolées , elliptiques, glabres en dessus, pubescentes et nerveuses en dessous; les (leurs sessiles, axillaires, presque agglomérées, écailleusts à leur base. Cette plante croît dans les Indes orientales. Clutellea feuilles db polium ; Clulia polifolia, Jacq., Hoff. Schœnbr. , 2 , tab. 5o, Rapprochée du Clutia poljgonoides, elle s'en dislingue par ses feuilles plus larges , roulées à leurs bords, linéaires, obtuses, mucronées, pâles et glauques en dessous; les fleurs axillaires, presque solitaires, longuement pédonculées. Le Clutia tenuifolia, VVilld. , en diffère par sts feuilles sessiles, aiguës, vertes à leurs deux faces, point mucronées ni roulées à leurs bords ; les fleurs médiocrement pédonculées. Clutelle des collines j Clutia coltina, Roxb. , Cororn., 2^ pag. 37, tab. 169. Ses feuilles sont pétiolées, elliptiques, longues d'un pouce et demi, glabres, entières, obtuses, lui- santes; les fleurs axillaires, presque Icrnécs. Elle croit dans les Indes orientales, sur les collines. Clutelle étalée : Clulia patula , Roxb. , Coroni., 2 , pag. 07, tab. 170. Ses rameaux sont étalés; ses feuilles pétiolées, ovales, entières, acuminées, glabres, luisantes; les fleurs sessiles, axillaires, monoïques, quelquefois réunies en un petit épi. Elle croit sur les montagnes, dans les Indes orien- tales. Les autres espèces de Clutia, dont plusieurs ne nous sont que médiocrement connues , sont le Clutia lanceolata , Vahl et Forskh., JEgjpt.; Clutia pubescens , ericoïdes , heterophjlla , Thunb. , e cap. Spec. ; Clutia tomentosa , stipularis , Linn. ; Clutia eluteria,Fl. Zej'l. ; Clutia hirta, acuminata , Linn., f. Suppl. (PoiR. ) CLUYTIE {Bot.), Clujtia. C'est avec raison que WiUdenow a substitué au nom de ce genre, ainsi désigné par Roxburg, celui de Briedelia, que nous aurions conservé, mais qui a été oublié par erreur. Ce genre appartient à la famille des euphorbiacées, et doit être placé dans la polygamie monoécie de Linnaeus. Ses fleurs sont polygames. On distingue, dans les fleurs hermaphrodites, un calice à cinq découpures, cinq pétales insérés sur le calice, cinq étamines monadelphes. deux styles bifides , une baie ù CL Y 447 deux semences : les fleurs mà'os ressemblent aux hermapliro" dites, mais elles n'ont point d'ovaire; les femelles sont dé- pourvues d'étamines. Les espèces comprises dans ce genre sont des arbres ou arbrisseaux originaires des Indes orientales , à feuilles alternes, entières ; les fleurs disposées en paquets ou en épis axillaires. On distingue les ^spèccs suivantes : Cluytie des montagnes : Cluytia montana, iloxb., Corom. , 2 , pag, 38, tab. 171 , Briedelia monlana , Willd. Cet arbre, d'une grandeur médiocre , s'élève sur une tige droite , cylindrique, chargée de rameaux non épineux, soutenant des feuilles alternes, elliptiques, ou en ovale renversé, glabres, très- entières, longues de deux ou trois pouces : les fleurs sessiles, monoïques, réunies par paquets dans l'aisselle des fleurs. CujYTiE GRIMPANTE : Clin lia scandens , Roxb. , Corom., 12 , pag. 3(), tab. jyo ; Briedelia scandens, WiHd. Arbrisseau dis- tingué par ses rameaux grimpans, garnis de feuilles ovales- oblongucs, très-entières, réticulées, aiguës ou un peu ob- tuses, glabres en dessus, toinenteuses en dessous, longues de trois pouces et plus. Les fleurs sont hermaphrodites ou mo- noïques, réunies en paquets axillaires ou eu épis agglomérés, un peu alongés. Il croit au Malabar et dans l'île de Java, Cluytie ÉPINEUSE : Clujtia spinosa, Roxb., Corom., 2, p. 5g, tab. 172 ;. Briedelia spmosa, Willd. Ses tiges sont droites ; ses ra- meaux armés,dans leur vieillcsse.de quelques épines; ses feuilles ovales, très-entières, longues de trois pouces, aiguës à leurs, deux extrémités, tomenteuses en dessous dans leur jeunesse, puis glabres; les fleurs monoïques, axillaires, agglomérées, ou disposées en épis courts, alternes , très-rapprochés. Rôxburg a découvert cet arbrisseau dans les Indes orientales. (Poir.) CLYMÈNE. (Entomoz.) M. Ocken , dans son nouveau Système de Zoologie, réunit sous ce ■nom de genre qu'il place dans la même famille que le tubipore et le dentale, deux espèces de aerpule, et le caractérise ainsi: Tubes entièrement calcaires, flexueux, s'entrelaçant les uns les autres, et contenant chacun un animal dont le cc-î^ps , très-grêle , n'a ni mamelons ni soies ; î.» tête épaisse entourée de tentacules longs, mous et simples, sans massue operculaire. La première espèce est le serpula conlortuplicata , et la seconde le serpula Jïlograna de Gmeliu. Voyez Serpuie. (De B.) 448 CLY CLYMENUM {Bot.), genre de Tournefort, dont LInn«us a réuni les espèces dans son genre Lathjrus. Voyez Gesse. (L.D.) CLYPEARIA. ( Bot.) Rumph donne ce nom à deux arbres des Moluques , dont le bois léger, et dur en même temps, sert , dans ces îles, à faire d^,s boucliers ; d'où vient leur nom. Le premier , à bois blanc , est V adenanthera falcata des botanistes ; Je second, à bois rouge, moins connu, n'est pas mentionné dans leurs ouvrages. ( J. ) CLYPEASTRE. ( Entom. ) M. Latreille avoit désigné , sous ce nom de genre, un petit coléoptère , voisin des bostriches ou des cis , ressemblant à un petit bouclier. Comme ce nom avoit été donné à un genre d'oursin , il l'a changé en celui de Ldpadite. (C. D.) CLYPEASTRE {Echinod.) , Cljpeaster , genre de la famille des échinides ou oursins, établi par M. de Lamarck pour les espèces de ce genre, que Klein paroît avoir réparties dans les deux genres Scutum et Placenta, dont le corps plus ou moins irrégulier, elliptique ou ovale , souvent renflé ou gibbeux en-dessus, concave en-dessous, est couvert de très- petites épines , et dont les ambulacres bornés imitent une fleur à cinq pétales. I,a bouche est inférieure , centrale , armée comme dans les scutelles, et l'anus près du bord ou tout-à- fait dans le bord qui est épais ou arrondi et toujours entier. Aucun auteur, à ma connoissance, n'a donné de détails parti- culiers sur l'organisation , les mœurs et les habitudes des espèces de ce genre ; il est très-probable qu'elles ont les plus grands rapports avec celles des véritables Oursins. (Voyez ce mot.) Onsait seulement que leur bouche est armée de cinq pièces osseuses, cunéiformes, comme bilobées postérieurement, et striées d'un côté par des lames étroites et ti'ansversales. M. de Lamarck, dans la nouvelle édition de ses Animaux sans vertèbres, caractérise dix espèces de clypéastres, dont quatre seulement sont connues à l'état vivant. Le Clyféastre rosacé : Ciypeaster rosa^LCus, Lamk ; Echi- nus rosaceus, Linn. , Leske ap. Klein. , p. i85 , tab. 17, p. g et 18, fig. C. Cette espèce, très-commune dans les collections, vient des mers de l'Inde et d'Amérique ; elle est ovale elliptique, pen- tàgone, convexe en dessus, avec des ambulacres fort larges formant une figure de rose. Le Clypéastre sentifojime : Cljpeaster sentiformis , Lanik Èncyclop. méthod. , pi. 147, fig. 3 et 4 , d'après Seba, Mus. , 3. ] tab. 10, fig. 23 et 24. Cette espèce elliptique est assez plane en dessus ; son bord est peu épais, et l'anuâ est voisin uu bord. Ou croit qu'elle vient des mers de l'Inde. Le Clypéastre begtjet : Cljpeaster laganum, Lamk; Echinodiscus laganum, Leske ap. Klein., p. 104, tab. 22, fio.A B. C. Plus petite et plus orbiculaire que la précédente, cette espèce obscurément pentagone , est aplatie en-dessus comme én-dessous: son bord est cependant plus arrondi que tran- chant; l'anus est également voisin du bord. On ignore sa patrie. Le Cr.Yi'ÉASTREOviFOnME: Cljpeaster oy if ormis, Lamk iEchinus ovij^ormls , Gmel. ; Echinantlius o\>iformis , Leskeap. Klein, pag. 191, tab. 20, fig. C, D. Cette espèce, qui s'éloigne déjà de ce genre, est oviforme,UH peu plane en dessous , a son sommet et sa bouche excentriques ses ambulacres étroits et l'anus marginal. Elle provient des naers australes, d'où elle a été rapportée par MM. Péron et Le- sueur ; et , ce qu'il y a de remarquable , c'est qu'une variété qui ne diffère qu'en ce qu'elle est plus large sur les bords , a été trouvée fossile dans les vignes aux environs du-Mans , par M. Menard de la Groye. (DeB.) CLYPÉASTRE. (Foss.) C'est, de tous les genres des Echi^ nides, celui qui présente les plus grandes espèces à l'état fos- sile. Voici celles que Ton connoit : Clypéastre élevé : Cljpeaster altus, Lam., Anîm. sans vertèb. lom. III, pag. 14, n.° 2, Encycl. ; pi. 146, fig. 1, 2;ScilIa, da Corp. marin. , tab. 9 , fig. 1 , 2 ; Knorr , Pétrlf. , Supp. , t. IX D , fig. 1. Corps ovale , à sommet élevé , portant cinq longs ambulacres en fleur, à bord court, épais et arrondi; le disque inférieur est concave au centre; l'anus est en-dessous, prés du bord. Longueur, 16 décimètres (3 pouces). On rencontre cette espèce en Italie, à Malte et en Lan- guedoc. On ne la connoît qu'à l'état fossile. Il arrive quelquefois que le test extérieur ayant disparu 9- 29 45o CLY il n'est resté que les pièces intérieures qui l'avoient soutenu pendant que l'animal étoit vivant. Ces pièces sont très-bien conservées et changées en spath calcaire. II se trouve un fos- sile de ce genre dans la collection de M. Faujas. Clvpéastre a large bord: Cljpeaster marginatus , Lam. , loc. cit., n." 3; Scilla (ouvr^çe déjà cité), tab. XI, n.° 1 1., fig. inférieure ; Knorr, p. 1 1 , tab. E. V., fig. i , 2. Corps ovale, cà sommet convexe, en étoile à cinq rayons, à bord mince et étendu, et à disque inférieur très-concave; anus en dessous près du bord. Longueur, 12 centimètres (4 pouces et demi) ; largeur , gS millimètres (3 pouces et demi). Cette espèce se trouve aux environs de Dax et dans la ci- devant Champagne. Clyvéastre excentrique : Cljpeaster excentricus , Lam. , loc. cit., n." GjEncycl., pi. 144 , fig. 1 , 2. Corps suborbiculaire, déprimé, un peu convexe, portant cinq ambulacres étroits, qui vont du centre à la base ; anus dans le bord; diamètre, Go millimètres (2 pouces 5 lignes). On trouve cette espèce à Chaumont , département de l'Oise . Clypkastrb oviforme ; Cljpeaster oviformis , Lam., loc. cit. pag. i5 , n.° 7. Corps ovale, convexe, uni en dessous, à sommet excen- trique, d'ofz partent cinq ambula^ires élevés; anus au bord. Longueur, 49 millimètres (22 lignes). On rencontre cette espèce aux environs du Mans et à Rau- ville, près de Valognes. L'analogue de cette espèce se trouve vivant dans les mers australes. Clypéastre HÉMISPHÉRIQUE : CljpeasLer hetnisphœricus , Lam., loc. cit., pag. 16, n.° 9 ; an Encyclop. , pag. 144, fig. 0,4? Corps orbiculaire, convexe, semi-globuleux, à cinq am- bulacres, qui s'étendent du centre jusqu'au bord; anus très- près du bord. Diamètre, 63 millimètres (a pouces 4 lignes). J'if'nore où cette espèce a été trouvée. On rencontre à Saint-Paul-Trois-Chàteaux, une espèce qui se rapproche beau- coup de celle-ci; mais elle est un peu plu; grande et plus élevée, et quelques individus ont une forme ovale. Clypéastre trilobé ; Cljpeaster trilobus , Lam. Corps orbiculaire, convexe, à centre excentrique un peu élevé, d'où partent cinq ambulacres qui vont jusqu'au bord; CLY 46î «nus en dessous près du bord. Diamètre, 72 millimètres (3 pouces 8 lignes). Cette espèce est extrêmement remarquable, en ce que les parties du bord qui répondent à l'anus et aux deux ambulac .'es entre lesquels il se trouve, se prolongent, et se divisent de ce côté en trois lobes. En-dessous oi^remarque cinq enfonce- mens qui vont de la bouche au bord, et qui répondent aux ambulacres. J'ignore oii cette espèce a été trouvée. Toutes celles qui viennertt d'être décrites, se trouvent daiîS ma collection. Clypiéastre UNI; Clypeasler politus, Lam. , loc. ciL , n." 8. Corps oviforme , lisse , enflé , portant cinq ambulacres long* et étroits qui ne sont pas joints au sommet. Cette espèce, qui a été trouvée aux environs de Sienne, est un peu plus grosse qu'un œuf de poule. Clypéastre steli.ifère ; Cljpeaster steiliferus , Lam., loc. cit., n." io;an.Knorr, tab. E. III, fig. S? Corps oviforme, enflé, portant cinq ambulacres longs, éfroits etsaillans; bouche transverse, pentagone. J'ignore où cette espèce a été trouvée. (D. F.) CLYPEI. (Ornith.) lUiger, Prodromus avium ., pag. \%G , em- ploie ce terme pour désigner les écussons pentagones ou hexa- gones , dont les tarses et même- les doigts de certains oiseaux sont garnis d'un seul côté. (Ch. D. ) CLYPEOLE {Bol.) .Clypeola, Linn. , genre de plantes dicoty- lédones , polypétales, hypogynes , de la famille des crucifères , Juss. , et delà tétradjnamie siliculcase , Linn., dont les prin* cipaux caractères sont les suivans : Calice de quatre folioles oblongues; corolle de quatre pétales oblongs, entiers; six étamines, dont deux plus courtes; un ovaire supérieur, arrondi, comprimé, surmonté d'un style simple, astigmate obtus; une silicule orbiculaire , aplatie, échancrée, entourée d'un rebord, à une seule loge monosperme, dont les valves ne s'ouvrent point naturellement. .Ce genre ne co'mprend que deux espèces; une troisième, de celles que Linnseus avoit rapportées au clypeola maritima, a été depuis placée dans les alyssum. M. de Lamarck a réuni à ce genre celui du pellaria- mais cette réforme n'a pas été adoptée. Clypéoi.e alyssoïde r Cljpcola jonthlaspi , Linn. , Spcc, 010 ; 29. 452 CLY Berger, Phyt., 5, pag. 167, cum fg. Ses tiges sont meiïuca, simples ou rameuses, hautes de deux àsix pouces, couvertes, ainsi que toute la ])laute , d'un duvet court, serré et blan- châtre. Ses feuilles sont oblongues, rétrécies à leur base; ses Heurs sont jaunes, fort petites, portées sur de courts pédon- cules, et disposées en u^e gi'appe d'abord très-courte, mais quis'aiongeàmesurcqiiela fructification s'aA^ance. Cette plante est commune dans les champs des provinces méridionales de France, où elle fleurit en mars, avril et mai. Elle est annuelle. Clypéole a fruits hérissés ; Clypeola lasiocarpa, Fers. , Synop. , 2 , pag. 193. Ses tiges sont dures, blanchâtres , partagées en rameaux nombreux , glabres ; ses feuilles sont lancéolées , blanchâtres, rudes au toucher ; ses fleurs sont pédonculées et disposées en longues grappes à l'extrémité des rameaux : il leur succède de petites siliques, hérissées de poils nombreux, courts, très-roides, blanchâtres ou cendrés. Cette plante a été trouvée dans le Levant par Tournefort. ( L. D. ) CLYSIA (Malakentomoz.) , Cljsie. C'est un nouveau genre de la famille des balanides du D."^ Leaeh , établi par M. Savi- gny, et que nous ne connoissons que par le Prodrome du tra- vail de M. Leach sur la classe des Cirrifèdes. (Voyez ce mot.) Les caractères que ce dernier lui assigne sont : Enveloppe cal- caire composée de quatre pièces, et fermée par un opercule dont les valves ne sont pas divisées. 11 contient deux espèces-. 1." le halanus striatus de Pennant, Zool. britann., tom. IV; et a.° une espèce nouvelle que M. Leach a observée dans la col- lection de M. Savigny. (De B.) CLYSSUS. {Cliim.) On donnoit ce nom, avant la théorie de Lavoisier , aux liquides provenant de la condensation des vapeurs d'un mélange de nitrate de potasse et d'un corps combustibie, que l'on faisoit détoner dans une cornue de grès tubulée. On recueilloit ces vapeurs dans un très - grand ballon percé d'un petit trou ou dans des ballons enfilés, que l'onavoit eu soin d'humecter. Les alchimistes distinguoient le clj'ssus de nitre ,1e clyssus de soufre , le cljssus \X'' antimoine , etc., suivant que c'étoit le charbon , le soufre , Panlimoine , etc., que i'on avoit fait détoner avec le nitre ; ils attachoientune grauile importance à ces produits, qui aujourd'hui n'en ont aucune. Le clyssus de nitie éloit de l'eau tenant en dissolution u» CLY ^^53 jieu d'ammoniaque, et même de potasse qui avolt été projetée dans le récipient ; le clyssiis de soufre étoit de l'eau tenant en dissolution de l'acide sulfureux et de l'acide sulfurique. (Ch.) CLYTE (Enfom.) , Cljtus , genre de coléoptères correspon- dant aux callidies à cuisses comprimées et à corselet convexe en-dessus. Voyez Callidie. (CD.) CLYTIA. [Bot.) Camérarius nommoit ainsi le tournesol , croton tinctorium. (J.) CLYTIE [Zoophyt.) , Cljtia. Ce genre, séparé du grand, genre Sertulaire de Linnseus , par M. Lamouroux , contient un assez petit nombre d'espèces qui sont assez bien réunies par la forme des cellules qui contiennent les polypes : elles sont , en effet, campanuiées et portées par des pédicules ordinairement fort longs et comme tordus en vis; du reste, le polypier qui les réunit diffère sensiblement de forme, puisqu'il peut êire ra- nieux en forme d'arbrisseau, ou filiforme, volubile et grimpant. Les mœurs de ces petits animaux, qui sont toujours parasites surlesdifférens corps sous-marins, doivent avoir beaucoup de rapports avec celles des Sertulaires, (voyez ce mot) ; mais il pa- roît que les espècesdont les cellules sontpédiculées, seservenfe de cette disposition pour porter le petit animal dans un cercle quelquefois de quatre à cinq millimètres de rayon , de manière qu'en se contournantsur lui-même, àlamanière des vorticelles, il imprime cà l'eau un mouvement de rotation nécessaire pour attirer les animalcules qui doivent lui servir de nourriture. On doit d'autant plus croire a cette observation curieuse de M. La- wjouroux, qu'il a pu étudier ces animaux vivans sur les bords de nos mers, où la plupart des espèces se trouvent fréquem- ment. Le nombre de cts espèces jusqu'ici observées n'est que de six, dont deux n'oflfrent pas même tous les caractères du genre, puisque les cellules sont presque sessiles. La Clytie VERTiciLLÉE : Cl)'tia verticUlala , Lamx ; Sertularia verticillata, Gm., Eilis et Soland. ; EUis , Corail., p. 09 , n.*'2o, fig, a. A. Cette espèce , ;ui se trouve fréquemment dans les mers d'Eu- rope, est aisée à distinguer, parce qu'elle est subrameuse, et que ses cellules , campanuiées , dentées , sont portées sur de longs pédicules, en partie contourQÎs et groupés payvertictiies itîe 4 ou 5, 04 CNE La Clytie grimpante : C/j/iJ voluhilis, Lamx ; Sertularia volu' lilis, Gmel. , EUis et Soland.; Ellis , Corail., p. 40, tab. 1/,, ii.°2i , fig. a. A. Les cellules, de la même forme que dans l'espèce précédente, sont portées sur de très-longs pédoncules tordus dans toute leur longueur, dont la réunion {orme une tige grêle et ram- pante sur les corps marins. La Clytie svrin ga : Clytia syringa , Lamx ; Sertularia syringa , Ellis et Soland. Eilis , Corail. , p. 4 1 , tab. 14, n.° 2 2 , fig. b. B. Cette espèce , qui n'est peut-être qu'une variété de la précé- dente, neparoît guère en différer qu'en ce que les cellules sont peu dentées et plus longues que celles des précédentes. Elle se trouve, ainsi que celles-ci, dans les mers d'Europe. La Clytie urnigère; Cljtia urnigera , Lamx., Hist. des poly- piers, pi. 5, fig. 6. A. B.C. Cette espèce, rapportée par MM. Péron et Lesucur, etprove- Tiant très-probablement des mers del'Australasie, a ses cellules globuleuses, tronquées, portées sur de longs pédoncules non tordus, et naissant d'une tige llexuleuse et rampante. Les deux autres espèces que M. Lamonroux rapporte à ce genre, savoir : la clytie ovifère, figurée dans El lis, Corail., tab. 1 5, n.''2 5, fig.C. C. D. , et la clytie rugueuse, figurée dans le même ouvrage, tab. i5, n." 23, fig. a. A., diffèrent essentiellement des précédentes, parce que leurs cellules ne sont pas pédiculées. La première a ses cellules lisses, presque sessiles, ovales et pointues, et Ieso\airesde l'autre sont marqués de bandes trans- versales. Elles sont , l'une et l'autre , des mers d'Europe. (De B.) CNECION. {Bot.) Quelques auteurs croient que ce nom est :in de ceux que Dioscoride donnoit à la marjolaine; mais d'autres le nient. (J.) CNEMIDIUM. {Ornith.) Ce terme est employé par lUiger, dans son Prodromus Systematis avium , pour designer la partie inférieure , dénuée de plumes , d'une jambe demi - nue. (Ch.D.) CNÉMIDOTE {Entom.)^Cnemidotus. Ce no: î, qui a été com- posé de deux mots grecs, pour rendre à peu près l'idée de cuisse à oreilles, avoit été donné parllliger à ce genre de co- léoptères de la famille desnectopodes, dont la base des cuisses postérieures est recouverte d'une grande lame de la partie in^ CNE 455 fërieure de la poitrine, qui les protège comme un bouclier. M. Latreille les avoit désignés sous le nom de haliple ( qui nage sur la mer). Ce sont de petites espèces de ditisques d'eau d ouce. Voyez Haliple. ( C. D,) CNEORUM. {Bot.) Ce nom a été donné à plusieurs plantes différentes, à quelques espèces de thymelées, dont une a con- servé celui de daphne cneorum; à un*liseron , convolvulus cneo- rum; à une saponaire, saponaria ocymoïdes ; au romarin, que Dodoens regarde comme le cneorum de Théo phraste. Enfin Linnaeus,ne voulant pas conserver à la camelée le nom de ckamœlea que lui avoient donné Dodoens, C. Bauhin et Tour- nefortjlui a substitué celui de cneorum, maintenant adopté. (J.) CNESTIS {Bot.) , vulgairement Gratelier, genre de plantes de la famille des térébinthacées, appartenant a la décandrie pen- tagynie de Linna^us, caractérisé par un calice à cinq divisions; cinq pétales ; dix étainines insérées, ainsi que la corolle, sur le réceptacle ; cinq ovaires hérissés , autant de styles ; cinq cap- sules en forme de gousses (dont souvent une ou plusieurs avortent) , courtes, coriaces, bivalves, monospermes, un peu courbées, la plupart couvertes d'un duvet qui excite des dé- mangeaisons à la peau. Le nom de ce genre vient d'un mot grec qui signifie gratter. II renferme des arbres ou arbrisseaux , nés en Afrique ou dans les Indes, dont les tiges sont grimpantes dans quelques-uns; les feuilles alternes, ternées, plus souvent ailées avec une impaire; les fleurs petites, disposées en grappes latérales et terminales. On distingue les espèces suivantes : Cnestis glabre : Cnestis glabra , Encycl. , 5 , pag. 2 3 ; IlL gen. , tab. 387, tig. 1 ; vulgairement Pois a gratter. Arbre des îles de France et de Bourbon, dont les feuilles sont ailées, composées de neuf à treize folioles glabres, coriaces, entières, ovales, obtuses , médiocrement pédicellées ; les fleurs petites , disposées sur des grappes fasciculées, à peine longues de deux pouces ; la corolle roug'-àtre, à peine plus longue que le calice ; les capsules roussàtres, épaisses, en massue, courbées, longues d'un demi-pouce , couvertes d'un duvet abondant , qui excite , lorsqu'on le touche, des démangeaisons très-incommodes. Cnestis a feuilles nombreuses : Cnçsth poljphjUa, Encycl., l. c; /.56 CNE Jll. gpn., fab. 087, fig. 2. Ses rameaux sont légèrement co- tonneux vers leur sommet; les feuilles composées d'un grand nombre de folioles ovales - oblongues , obtuses, ou à peine aiguës, presque glabres en-dessus, nerveuses et un peu velues en-dessous ; les fleurs disposées en grappes grêles, cotonneuses, longues de trois pouces q^ plus ; les pétales étroits, plus longs que le calice ; les capsules roussàtres et veloutées. Cet arbre il été observé par Commerson , à File de Madagascar. Cnestis a feuilles ailées ; Çnestis pinnata , l'ai. Beauv. , FI. Ovvar. et Bénin., 1, pag. 98, tab. 60. Ses tiges sont droites, glabres , rameuses ; ses feuilles composées de cinq folioles glabres , pédicellées , entières , ovales , aiguës , en cœur à leur base, longues d'un pouce et demi; les fleurs disposées en un corymbe court , terminal , peu rameux ; deux petites tractées opposées, situées à la base de chaque pédicelle ; la corolle à peine plus longue que le calice. Cette plante croît dans le royaume d'Ovvare, en Afrique. Cnestis coRNicuLÉ ; Cnestls corniculata , Enc, 5 , pag. 23. Ses rameaux sont bruns, un peu pubesccns ; ses feuilles se com- posent d'environ neuf folioles ovalcs-oblongucs, acuminées, velues sur leur nervure moyenne ; trois ou quatre capsules lancéolées, contournées en forme de cornes, roussàtres, très- yelues, longues d'environ un pouce. M. Smeathmau a décou- vert cette espèce dans l'Afrique, à Sierra-Leona. Cnestis a trois folioles ; Cnestis trifolia , Encycl., 5 , pag. 24. Ses rameaux sont cylindriques et cotonneux ; ses feuilles ternées ; les folioles assez grandes, ovales, entières, acuminées, lisses en dessus, à veines réliculécs et un peu cotonneuses en- dessous ; les stipules sétacées; une panicule lâche, terminale; les bractées petites et filiformes; les capsules contournées en înassue, un peu aiguës, cotonneuses, longues d'un demi-pouce. Cette espèce croît en Afrique. Cnestis oblique ; Cnestis obliqua , Pal. Beauv. , FI. Owar. et Bénin., 1 , pag. 97 , tab. 69. Celte plante paroît peu différente de la précédente : elle est glabre sur toutes %es parties ; les feuilles ternées ; les folioles lancéolées , un peu obliques , échancrées d'un côté; les latérales sessiles , en cœur à leur, base; les fleurs disposées en une panicule étalée ; les éta- r-îines presque réunies à leur base ; cinq ovaires, dont trois CNI hh ou quatre avortent fféquemment. Elle croît dans le royaume d'Oware. Peut-être , d'après les observations de M. de Jussieu , fau- droit-ij réunir à ce genre le Rourea d'Aublet. Voyez ce mot. (POIR.) CNICUS. {Bol^ [Cinarocéphales , 3^ss.;Sj'ngénésie polygami: frustranée, Linn.] Ce genre de plantes, de la famille des synan- thérécs, fait partie de la tribu naturelle des centauriées. La calathide est discoïde , composée d'un disque pluriflore, équaliflore, subrégulariflore, androgyniflore , et d'une cou- ronne unisériée, pauciflore, ténuiflore, neutriflore. Le péri- cline , plus court que les fleurs et ovoïde, est formé de squames imbriquées , apprimées , coriaces, surmontées d'un appen- dice spiniforme-penné, et il est entouré d'un grand involucre de bractées foliiformes. Le clinanthe est fimbrillé. L'ovaire est obovale, comprimé bilatéralement, régulièrement cannelé, à côtes cylindriques ; son aréole basilaire est extrêmement large ; son bourrelet apicilaire est saillant, coroniforme, découpé su- périeurement en dix dents aiguës, séparées par autant de sinus arrondis. L'aigrette est double : l'extérieure très-longue, com- posée de dix squamellulesunisériées', également filiformes, très- peu barbellulées, épaisses, charnues, correspondant aux sinus du bourrelet apicilaire; l'intérieure très-courte, -composée de dix squamellules unisériées, un peu inégales, filiformes-lami- nées, alternant avec les squamellules de l'aigrette extérieure. La corolle des fleurs du disque a le tube très-long , et le limbe oblabié. Le Cnique CHARDON-BÉNi ; Cuicus henedictus , Gaertn., est une plante annuelle qui habite le midi de l'Europe, et qu'on ren- contre quelquefois dans nos provinces méridionales. Sa tige est dressée, haute d'un pied et demi, rameuse, laineuse, gar- nie de feuilles semi-décurrentes, oblongues, sinuées ou den- tées, un peu épineuses ; les calathides , solitaires et terminales , sont composées de fleurs jaunes. Les fleurs et les cypsèles de cette plante, vulgairement nommée cliardon-béni , sont employéea parles médecins comme sudoritiqucs , toniques, apéritives. Il importe de savoir que le nom de cnicus , exclusivement consacré au chardon-béni par "Vaillant, Gaertner, M. Decan- dqlle j est tout autrement applique par Lianajus et par WilHç- à58 CNO now: le premier nomme cnicus les chardons ou cirses dont le péri cline est involucré; le second nomme ainsi les cir^ium, c'est- à-dire, les chardons à aigrette barbée. (H.Cass.) CNIDIUM. {Bot.) On nommt cnidia grana, ou Cocceocnidium (voyez ce mot), les baies du mézéréon. Le nom de cnidium a été aussi donné par Cusscn à un genre d'ombellifères , qui n'u pas été adopté. (J.) CNIPOLOGOS. (Ornith.) Aristote , après avoir parlé des pies, dit, au sujet de cet oiseau, qu'il n'est pas plus gros que le serin ; que sa couleur est cendrée et tachetée , sa voix foible , et qu'il creuse aussi les arbres. Gaza a traduit le mot grec xi'/'!B-oAo';^oç parlemot latin cuZici7ega;et Belon, dont l'opinion a été adoptée par d'autres naturalistes, a supposé quïl étoit ici question de l'espèce de hoche-queue connue sous le nom de lavandière, motacilla alba, Linn. ; mais il n'avoit , en cela, considéré que la nature des alimens, et il n'avoit pas fuit attention aux habitudes des deux oiseaux qui sont tellement opposées, que l'un ne se perche pas , tandis que l'autre est toujours sur les arbres. Si Aristote ne parloit, dans un autre endroit , du certhius . qui a été généralement rapporté au grim- pereau , cerlhia fumiliaris , Linn. , ce seroit lui que le cnipologos sembleroit exclusivement désigner, puisque le grimpereau est d'un gris roussàlre, et qu'il cherche perpétuellement des in- sectes autour du tronc des arbres; mais les deux noms parois- sent avoir élé appliqués par Aristote à des oiseaux différens. Celui dont, après le grimpereau, le cnipologos se rapproche le plus, est le petit pic, picus minor , Linn., soit d'après sa îuanière de vivre , soit d'après sa couleur , qui offre des taches noires et blanches sur un fond grisâtre. (Ch.D.) CNODALON. [Entom.) Sous ce nom de genre (emprunté du grec d'Hésiode itvacTstAcCjpour indiquerune sorte de bête féroce terrestre-^ aquatique et aérienne) , M. Lalreille a désigné des espèces de coléoptères voisines des éroîyîes, qui se trouvent désignées dans l'ouvrage de Fabricius sur les éleuthérates , pro- bablennent par une faute typographique, soiis le nom de Cno- dulon. Ces insectes, qui sont tous étrangers, la plupart de la Nou- yelle-Hollande, sont très-peu connus. On ne sait rien sur leurs mœurs et sur leurs habitudes. M. Latrcille les a rapprochés des COA 459 cossyphcs et des héîopes. Nous les avons rangés dans la famille des mycétobies. Leur corps est ovale, bombé, à corselet et tête carrés; le sternum est prolongé en pointe. On les avoit confondus avec Jes érotyles ; mais ces derniers sont létramérés, tandis que les cnodalonssonthétéromérés, et leurs ^ntennes sont filiformes, au lieu d'être en masse perfoliéc. La plupart ont reçu des noms spécifiques tirés de leur cou- leur, qui est très-brillante, tels que le cuivreux, l'émeraudin, l'améthyste, etc. Voyez MycÉTOBiES. (C. D.) CNODULON. {Entom.) Voyez CN0DAL0^^ (C. D.) CO. (Bot.) On lit dans quelques livres qu'il existe dans 4a Chine, sous ce nom, une espèce de lierre, dont l'écoree tex- tile fournit une filasse employée pour fabriquer des toiles. Il est difficile de croire qu'on puisse obtenir d'un lierre une écorce pareille. Kœmpfer et M. Thunbt-rg nous apprennent que plusieurs cucurbitacées et quelques plantes graminées, telles que le blé et le riz . portent au Japon le nom de feo , avec un terme additionnel distinctif .que ledolichos poljstachjos est le ko-fusi; que le dolichos unguiculatus est le ko-sasagi; que le Ico-jamogl esiVartemisia japonica ; que le ko-awoi est le m ah a mauritiana. Ceite deri;ière plante est lu seule de celles dénom- mées dont on puisse tirer une filasse. Plusieurs autres malva- céesen donnent également, ainsi que quelques espèces de cor- chorus. Vurlica nwea, employée de la même manière , est nom- mée tjo. Vhibiscus manihot, qui est nommé sjuhi ou kooso , a une racine qui, battue, donne un mucilage que l'on mêle avec Técorce intérieure du mûrier à papier, morus papjrifera ou Iroussonetia , et avec une infusion chargée de riz. Ce mélange fournit la matière d'un papier de nature particulière , au moyen d'une préparation frès-détaillée dans la Flore du Japon de M. Thunberg. Non-seu]»"ment il peut servir pour l'écriture , l'imprimerie, et pour envelopper les marchandises, mais en- core, éîant plus épais et plus fort, il peut être employé comme mouchoir et comme vêtement. C'est peut-être ce genre de toile à la fabrication de laquelle on a dit que le co étoit employé, et ce nompourroit s'appliquer, ou au riz, ou aumanihot. ( J.) COA. ( Lot) i lumicr avoit dédié ce genre de plantes des An- tilies à la mémoire d'Hippocrate, en lui donnant le nom de V.oo CO l'ile de Co, patrie de ce père de la médecine. Linnaeus a cru, c-ivec raison, devoir lui substituer le nom même de l'homme célèbre, et a nommé le genre Hippocratcea, qui est le type d'une famille nouvelle, voisine des malpigliiacées. On donne encore dans la Chine le nom de coa, suivant Runiph, au liseron dont^a racine, composée de plusieurs gros tubercules, est connue sous le nom do batate ou patate. Il le nomme hatatas nmmmosa , qui a beaucoup d'aflinité avec le vrai batatas, convolvulus hatatas . et n'en est probablement qu'une variété non mentionnée par Linnaeus. (J.) COACCIOU (Ornitlu), nom que porte, à Oristano, en Sar- daigne, le petit grèbe ou castagneux, coljmhus obscurus, Linn. (CiK D.) COACH. (Ornith.) Suivant Flacourt, Histoire de Madagas- car, on appelle ainsi la corneille ou corbeau de ce pays, qui est noire sur le dos et blanche sous le ventre. (Ch. D.) COACH-WHIP-SNAKE [Erpétol.) , littéralement Serpent- FOUET-DE-CAR ROSSE, nom par Icqucl les Anglo-Américains dé- signent la couleuvre fil, coluher Jiliformis , Linn., qu'il ne faut pas confondre avec un autre reptile appelé de même par ce peuple. Voyez Couleuvre. (H. C.) COACTO. {Mamm.) Wosmaer donne ce nom et celui de quatto aucoaïta, simia paniscus , qu'il n'a fait représenter dans son ouvrage que d'après une peau bourrée. (F. C.) COAERICO. (Ornith.) La Chênaye des Bois dit que les habi- tans de l'ile de Tabago donnent ce nom à leurs faisans , qui sont plus gros que ceux d'Europe, et ont meilleur goût. (Ch. D.) COAG(J5of.), nom caraïbe de l'abricot de Saint-Domingue, mammea americana, cité dans l'Herbier de Surian. (J. ) COAGHEDDA. (Oraz7/i.) Suivant Cetti, l'espèce de mouette à laquelle on donne ce nom, en Sardaigne, dans les environs d'Oristano, est celle que Belon nomme par erreur grande mouette blanche, c'est-à-dire la petite mouette cendrée de Buffon , larus cinerascens , Gmel. [Ca.D.) ., COAGULATION. (Chim.) Cette expression a long-temps été donnée à toutes les opérations par lesquelles un corps liquide prenoitl'étatsolide.En cescns onl'appliquoit à la cristallisation d,cs sels. Aujourd'hui le terme de coagulation ne s'applique guère qu'au cas où un liquide se trouble, et semble se prendre COA 4Gi en solide clans toute sa masse, quoique cela n'arrive réellement qu'à une partie de cette masse, en sorte que le résultat de la coagulation est un mélange de parties solides et de parties li- quides : c'est ce que l'on observe surtout lorsqu'on expose des liqueurs albumineuses à l'action de la chaleur. Plus rarement on dit qu'il y a coagulation, lorsque deux liquides que l'on réunit présentent le mêmtphénomènrîde solidification, comme cela a lieu pour le lait mêlé à un acide, pour l'hydrochîonitf de titane mêlé à l'infusion de noix de galle, pour le nitrate d'argent mêlé à l'acide liydrocliiorique, pour deux solutions alcalines d'alumine et de silice qu'on réunit. (Cu.) COAGULUM, Coagulé. (Chim.) C'est le résultat de la coagu- lation. Il se présente sous la forme d'un caillé ou d'une gelée. (Ck.) COAITAou QuoATA. (Mamm.), nom donné dans l'Amérique méridionale, suivant Barère, à un singe noir et à queue pre- nante, qui est le simia paniscus , Linn. Voyez Sapajous. (F. C.) COAL-FISH (Ichthjol.) , Poisson-charbon, nom angîois du colin, ou charbonnier. Voyez Merlan et Gade. Pennant a aussi appelé foung coal -Jîsh le salmo parr de M. Schneider. Voyez Saumon. (H. C.) COANENEPILLl , CoAPALTi (Bot.) , espèce de fleur de passioa qui croît au Mexique, et que Linnasus rapporte k son passijlora iwrmalis.Elle est aussi nommée conirajerva dans le pays, parce qu'on croit lui retrouver toutes lespropriétés attribuées au vrai contrayerva, d'apaiser les douleurs, de fortifier l'estomac, de rendre les forces et d'empêcher l'action des poisons. On trouve sous le même nom un coqueret, phj salis. (J.) COAPOIBA. (Bot.) Voyez Copaiba. (J.) COARCTURE. (Bot.) Voyez Collet. ( Mass. ) COASE. (Mamm.) Buffon a tiré ce nom de celui de squashe, animal d'Amérique, décrit par Dampier, pour le donner à Fysquiepatl de Hernandez , qui est le viverra vulpecula d'Erxle- ben. (f.C.) COASSA (Bof.). Voyez Tétracera. (Poir.) COASSEMENI." (-ErpefoZ.) C'est le nom que l'on donne aw bruit que font entencU-e les grenouilles, et quelques crapauds, reptiles de la famille des batraciens anoures , qui respirent au moyen des muscles de la gorge. Leur voix se produit rarement 462 COA au dehors. Elle est le résultat du passage de l'air expiré et mis en mouvement de vibration dans le larynx supérieur, et dans des sacs qui ont leur entrée dans la gorge. Voyez Batraciens , Anoures, Grenouille, Crapaud. (H. C.) COATI (Mamm.), Nasua storr. Ce nom américain dVm mammifère carnassier, est devenu commun à tous ceux qui ont avec lui des rapports génériques d'organisation. Le caractère principal des coatis consiste dans les molaires, qui sont au nombre de six de chaque côté des deux mâchoires: l'inférieure a quatre fausses molaires, la carnassière et une tuberculeuse; la supérieure, trois fausses molaires, la car- nassière et deux tuberculeuses. Mais les carnassières, chez ces animaux, ont pris tout-à-fait le caractère des tuberculeuses, par le développement de leurs tubercules intérieurs. Chez les chiens, par exemple, il n'y a qu'un tubercule à la base de la partie antérieure de ia carnassière supérieure: chez les coatis, ce tubercule s'est considérablement agrandi, et il s'en est déve- loppé un second derrière lui. La partie postérieure delà carnas- sière inférieure des chiens étoit seule tuberculeuse; chez les animaux qui nous occupent, cette carnassière se compose de trois paires de tubercules, de sorte que ces dents sont épaisses, larges, et non tranchantes, comme celles des véritables car- nassiers. Chaque mâchoire a huit incisives et deux canines; et ces dernières sont remarquables par leur forme : elles sont déprimées, et présentent, à leur face antérieure et postérieure, des tranchans dont les blessures sont très-dangereuses. Les coatis sont plantigrades, et ils ont cinq doigts à chaque pied, armés d'ongles propres à fouir; les trois du milieu, à peu près égaux, sont les plus longs; les deux externes sont plus courts, et le pouce est le plus court de tous. Les yeux ont des pupilles qui se rétrécissent, à la lumière , en une fente transversale ; le nez , aîongé en une espèce de trompe , est terminé par un boutoir, percé de deux narines ovales, qui se prolongent sur les côtés en deux fentes demi-circulaires. Les oreilles externes sont courtes, arrondi^^, et d'une très- médiocre étendue; la langue est douce et fort extensible; les pieds sont garnis de tubercules recouverts d'une peau douce qui peut être le siège d'un toucher assez délicat. Les poils, très-épais , sont à peu près d'égale longueur sur toute la surface COA 463 du corps, excepté sur la tête, où iis sont courts; il n'y en a véritablement que d'une seule espèce; les poils laineux man- quent, ou ne sont qu'en très-petite quantité. On voit autour du museau et des yeux quelques moustaches. La verge se di- rige en avant, et les testicules sont en dehors. Le vagin n'est accompagné d'aucun organe particulier, et les mamtUes sont au nombre de six ou de dix. ' Ces animaux, avec les ours, sont, de tous les carnassiers, ceux qui se rapprochent le plus des omnivores ; ils se nour- rissent presque indiflFéremment de fruits ou de matières ani- males; aussi sont-ils privés de celte énergie, de cette activité qui appartiennent aux véritables carnassiers; ce sont des ani- maux dont les formes sont lourdes, et qui ont de la lenteur dans les mouvemens comme dans l'intelligence. Leur taille approche de celle du renard commun ; mais leur corps est très-alongé pro- portionnellement à leurs jambes, qui sont courtes ; ils ont une queue qui a la longueur du corps , et qu'ils portent étendue horizontalement ou relevéeverticalement. Leur tête est longue, et paroît l'être encore davantage, à cause de la prolongation des narines. Ils se dirigent surtout par leur odorat; leur nez, sans cesse en mouvement, les aide dans la découverte des in- sectes et des vers: ils les sentent parmi les herbes, ou, au moyen de leur espèce de grouin , ils les fouillent dans la terre. Us montent facilement aux arbres, où ils vont dénicher et sur- prendre les oiseajix, et, contre ce que pratiquent les autres animaux, ils en descendent la tête la première et en s'accro- chant par les pattes de derrière. Ils habitent les bois, où ils sont plus à portée qu'ailleurs de se procurer la nourriture qu'ils préfèrent, les fruits, les insectes, les reptiles; mais ils ne se creusent point de terrier, comme le dit Buffbn, Ils vivent seuls ou réunis par paires, et ne sont point naturellement dé- tians ; on les apprivoise sans peine, et ils recherchent beau- coup les caresses ; ils ne sont dangereux que lorsqu'ils mangent. Mais ils ne s'attachent point, et on ne peut pas les laisser en liberté; ils pénètr^rit et grimpent partout, et le besoin qu'ils ont sans cesse de fureter, de visiter tous les trous et de creuser, dès qu'ils croient pouvoir découvrir quelque chose , les rend très-incommodes. Leur obstination est remarquable ; les cor- rections ne les corrigent point. Lorsqu'ils éprouvent de la 464 COA colère, ils l'expriment par une sorte d'aboiement très-aîgrc ^ au contraire, ils manifestent leur joie par nn petit sifflement assezdoux; leur morsure est dangereuse à cause de leurs canines fortes et tranchantes, et ils se servent avec avantage de leurs pieds pour déchirer et pour porter les alimens à leur bouche. Ils boivent en lapant , et se couchent en rond comme les chiens.^ D'Azara dit que , lorsqi^il s'en trouve quelqu'un sur un arbre au pied duquel on frappe , comme pour l'abattre, il se laisse aussitôt tomber de tout son poids. J'ai possédé toutes les variétés de coatis, et en ce moment on voit à notre Ménagerie un individu des trois espèces admises aujourd'hui parles naturalistes. Ces animaux ne diffèrent l'un de l'autre que par les couleurs: ils ont la môme taille, les mêmes proportions , le même naturel. Le coati brun et le coati roux paroissent bien réellement former des espèces distinctes. Qiioique de sexes différent, ces animaux n'ont point voulu sympathiser; dès qu'ils ont été rapprochés, ils ont cherché à se battre; mais un coati brun et un coati noir se sont réunis dès l'instant qu'ils se sont aperçus, et la meilleure intelligence a régné entre eux , quoiqu'ils fussent femelles tous deux. Je serois donc assez porté à penser que nous ne connoissons que deux espèces de coatis, le brun et le roux; et que les individus dont le pelage est plus noirâtre et dont la queue n'a que des anneaux peu sensibles, ou est toute unie, ne sont que des variétés de la première espèce : c'est dans cette idée que je décrirai ces animaux. Le Coati roux; Viverra nasua, Linn. D'un beau fauve sur tout le corps, plus pâle sous le cou , un peu plus foncé sur le dos, parce que les poils, dans cette partie, ont quelques an. neaux ; la queue est annelée de noir et de fauve ; le derrière des oreilles est noir, l'intérieur est blanc; le museau est gris, ainsi que les côtés de la tête; au-dessus et au-dessous de l'œil il y a une petite tache blanche, et une autre entre l'œil et l'oreille; le dessous de la mâchoire inférieure est blanc, et la face externe des pattes de devant est noire. Le Coati brun; Viverra narica, Buffon , t. VllI, pi. 47 et 48. D'un brun noir mélangé d'un peu de gris sur toutes 1rs parties supérieures du corps, et d'un jaune sale aux parties inférieures, particulièrement sous le cou et sur la poitrine, entre les pattes COA 465 antérieures ; la queue est annelée de noir et de jaune sale ; la tête est grise , les côtés du museau sont noirs, bordés en-dessus de deux rubans blancs qui partent de l'angle antérieur de l'œil , et se prolongent jusqu'au milieu du museau, où ils s'effacent par degrés; au dessus et au dessous de l'œil il y a aussi une petite tache blanche ; et on en voit une troisième derrière l'angle postérieur de Tœil. Une variété du coati brun se caractérise en ce que le pelage a beaucoup moins de noir, et en ce que le gris est fauve : il résulte de ce mélange une teinte générale d'un gris jaunâtre ; du reste, il ressemble absolument au coati brun. Cette variété est peut-être la plus commune dans l'espèce. Une seconde variété a la queue d'une couleur uniforme et sans anneaux sensibles. Une troisième est privée des lignes blanches qui bordent en dessus les côtés noirs du museau. Dans une quatrième, le bout du museau est blanc, et Ion peut conjecturer que d'autres variétés de ce genre se ren- contreront encore. Les ratons ont une organisation semblable à celle des coatis -, ils n'en diffèrent, pour ainsi dire, que par les narines et par les yeux ; aussi pourroient-ils être considérés comme une divi- sion du genre qui nous occupe; cependant nous en parlerons dans un article séparé. La physionomie des coatis diffère tant de celle des ratons , qu'on pourroit être blessé de les voir réunis sous la même dénomination générique. Voyez Ratons. (F. C.) COATl-MONDl (Mamm.) , nom particulier que les Brasi- liens donnent à la variété noirâtre du coati brun , suivant Marcgrave. (F. C.) COATTI. {Bot.) Dans le Mexique , suivant Hernandez, on nomme ainsi le bois Néphrétique. Voyez ce mot. (J.) COATZONTE COXOCHITL (Bot.), espèce d'orchidée du Mexique , figurée par Hernandez , dont les racines tubéreuses portent des feuilles radicales et des hampes de deux pouces de hauteur ,termr'"écs par une ou deux fleurs très-grandes , dont les caractères paroissent approcher de ceux de %pidendrum ou du maxillaria de la Flore du Pérou. (J.) COAVE. {Bot.) A Ternate, on nomme ainsi le manguier, suivant Rumph. (J.) 9. 3o 4€6 COB COAXIHUITL, ou Oliliuhqtji (Bot.), plante herbacée du Mexique, à tige voluble, figurée par Hernandez, qui lui attribue beaucoup de vertus dont on peut lire le détail dans son ouvrage. Il paroit que c'est un liseron, et peut-être le convolvulus corjmhosus , ou une espèce voisine. (J.) COB-A-DEE-COOCH. ( Ornith.) Les habitans de la baie d'Hudson nomment ain^ l'espèce de chouette à aigrettes ou liibou , qu'on appelle au Groenland sintitock, et qui est le sLrix asio de Linnaeus. (Ch.D.) COBALT. (Min.) Ce métal est dur et fragile, son grain est fin et serré, il a peu d'éclat ; sa couleur est le gris-blanc de l'étain ; lorsque sa surface est exposée long-temps au contact de l'air, elle prend une nuance violette; sa pesanteur spéci- fique est de 8,55. Le cobalt jouit, ainsi que le fer et le nickel, delà pro- priété magnétique ; il agit fortement sur l'aiguille aimantée , et cette propriété , reconnue successivement par MM. Tassaert etVauquelin, ne sauroit être attribuée à une quantité no- table de fer qui auroit échappé à leurs recherches. Le cobalt est très-difficile à fondre : on n'a donc pu l'ob- tenir encore en cristaux assez volumineux pour déterminer leur forme; cependant Romé-de-Lisle y a observé des cubes. On n'a point encore trouvé ce métal à l'état natif, et les va- xiétés qui sont décrites sous ce nom dans certains auteurs, ne sont pas reconnues pour être du cobalt puo. Il a beaucoup d'affinité pour l'oxigène , et lorsqu'il lui est combiné , il pos- sède une propriété particulière et très - caractéristique , au moyen de laquelle il est facile de le reconnoitre partout, et quel que soit l'aspect sous lequel il se présente : il commu- nique au verre, et surtout aux verres alcalins, une couleur bleue très-belle et assez pure. Son usage remonte en Europe au quinzième siècle. Ce fut Brandt, célèbre chimiste suédois , qui le premier obtint le régule de cobalt, et indiqua toutes les propriétés de ce métal. Lehman, Bergman, Tassaert et Vauquelin ont également contribué à noys le faire mieux connoitre. Le cobalt se rencontre dans la nature, toujours combiné avec d'autres substances, et surtout avec l'oxigène et l'arsenic, Oa en compte plusieurs espèces» COB 45; Cobalt arsenical , Haûy ; Grauer speis koholt , le cobalt gris (Broch.). Cette espèce est assez difficile à distinguer de quelques autres minéraux qui en diffèrent beaucoup parleur nature, mais qui lui ressemblent par leurs caractères extérieurs. 1.° Il est d'un blanc assez éclatant , mais il se ternit quelquefois au contact de l'air, et prend une teinte un peu violette; sa sfruclure est grenue à grain fin et serré, tandis que le cobalt gris qui lui ressemble beaucoup , a la cassure sensiblement lamelieuse; ex- posé à l'action de la flamme d'une bougie , il répand une fumée blanche, assez abondante , qui aune odeur d'ail très-prononcée* Ce caractère empêche de le confondre avec l'argent antimo- nial et le cobalt gris, qui ne donnent cette odeur qu'à l'aide de la flamme du chalumeau. Il fait encore une vive effer-, vescence avec l'acide nitrique aussitôt qu'on l'y plonge, et peut se distinguer par-là du iér arsenical, qui ne produit cette efTervescence qu'au bout d'un certain temps. D'ailleurs, on doit observer que le fer arsenical commu-^ nique au verre de borax une couleur noire, et que l'argent antimonial a la structure lamelleuse. La pesanteur spécifique du cobalt arsenical est de 7,72 : sa forme primitive n'est point encore connue; ses formes ordinaires varient ejitre le cube et l'octaèdre. Klaproth dit qu'il contient de l'arsenic et du fer, et quelquefois de l'argent, du nickel, etc. Cobalt arsenical concrétionné , Haiiy. Il est en masses matoC" lonnées. Cobalt arsenical tricoté. C'est un mélange d'argent natif en dendrites distiques, et d'oxide rose pulvérulent de cobalt; ce minerai appartient plutôt à l'argent qu'au cobalt. On trouve le cobalt arsenical en Espagne , dans la vallée de Gistan ; en France, àAllemont, et à Sainte-Marie-aux- mines : il est en cube, dans de la chaux carbonatée , cristal- lisée ; en Saxe , à Annaberg , à Schnéeberg, à Freiberg, etc. ; en Bohème, à Joachimsthal ; en Souabe, à Vittichen, etc. Quoique asse?;Tare , on l'exploite quelquefois pour en faire la couleur bleue nommée smalt. Cobalt gris , Haiiy ; Glanz kobolt , le Cobalt éclatant (Broch.) , ■ Ce minéral ressemble beaucoup, au premier aspect, au cobalt arsenical; aussi l'a-t^on quelquefois confondu avec cette espèce, 3o. 46 COB ft lui a-t-on dontié des noms tirés de sa coulenr ou de sa com- position. Il est d'un blanc métallique assez éclatant, avec des nuances grisâtres ; il étincelle sous le choc du briquet, et ré- pand alors une odeur d'ail très-sensible ; il donne celte même odeur par l'action du chalumeau; mais ce qui le distingue sur- tout de l'espèce précédente , c'est sa structure très-scnsibleinent lamelleusc ; sa forme primitive est le cube. Sa pesanteur spéci- fique est de 6,55 à 6,46. Ce cobalt semble présenter à l'analyse chimique les mêmes principes que le cobalt arsenical. Klaproth n'y a trouvé que du cobalt et de l'arsenic d'ans le rapport de g à 11. M. Tas- saert y a trouvé à peu près les mêmes substances , mais dans une autre proportion ; le cobalt gris de Tunaberg est com- posé, selon lui, de 0,07 de cobalt, 0,49 d'arsenic, 0,07 de soufre, 0,06 de fer. M. Laugier (Annales de Chimie, toai. 85 , j)ag. 26) a fait l'analyse comparée du cobalt arsenical gris et du blanc , et a obtenu les résultats suivans : Cob. ars. gris. Cob. ars. blanc. Arsenic 60 6U,5o Silice -'5 1 Oxide de fer 18 14 Oxide de cobalt i6 12 Soufre traces 7 10g 102, 5o On ne peut rien conclure encore de ces analyses pour la détermination des espèces ; il faut s'en rapporter à leur structure, qui est, comme on l'a vu , très-différente. Le cobalt gris est remarquable par l'éclat de ses cristaux , par leur netteté, et souvent même par leur volume. Les va- riétés de forme sont à peu près les mêmes que celles du fer sulfuré, c'est-à-dire l'octaèdre, le dodécaèdre, l'icosaèdre et les variétés intermédiaires ; elles sont cependant beaucoup moins nombreuses. ,f Le cobalt gris le plus renommé pour la pureté et pour l'éclat et le volume de ses cristaux, est celui de Tunaberg en Suède; il accompagne les filons de cuivre. On n'en cunnoit point en France. COB 4S5 CoBAr,T oxiDé ; Cobalt oxidé noir , Haiiy ; Schwarzer Erd~ kobolt, le Cobalt terreux noir (Broch.). Les couleurs de cette espèce varient du noir-bleuàtre mat au jaune de paille, en passant parles nuances intermédiaires. Ce cobalt est tendre, quelquefois même friable et terreux; mais il prend, par le frottement d'un co»ps poli, un éclat vif e* gras, fort remarquable. Sa pesanteur spécifique la plus forte est, d'après Gellert, 2,42. Il colore très-sensiblement en bteu le verre de borax. Cobalt oxidé mamelonné, Hauy. En masses réniformes ou uvi formes. Cobalt oxidé terreux, Haiiy -, Schivarzer koholtmulm,le Cobalt terreux noir friable (Br.). Il est friable ou même pulvérulent. Cobalt oxidé vitreux ; Verharter schwarzer erdkobolt , le Cobalt terreux noir endurci (Broc!..). En masses compactes, à cas- sure presque vitreuse, et même conchoïde; ou en masses cel- lalaires , semblables à des scories vitreuses. Cobalt oxidé brun; Brauner crdkobolt, le Cobalt terreux brun (Broch.), 11 est d'un brun qui tire sur le jaune ; la cassure est terreuse, à grain fin. On le trouve plus particulièrement à Saalfeld, en Thuringe; à Kamsdorf, en Saxe, dans les filons des montagnes stratiformes ; à Alpirsbach , dans le Wirtem- berg, au sein des montagnes primitives. Cobalt oxidé jaune; Gelher erdkobolt, le Cobalt terreux jaune (Broch.). 11 passe du jaune de paille sale au blanc jaunâtre ; il prend , comme les autres variétés de cette espèce, un éclat gras par le frottement. Cette variété fort rare . surtout lorsqu'elle est pure, se trouve avec la précédente. (Brochant.) Le cobalt oxidé est en général peu abondant; il est sou- vent mélangé avec les autres espèces de cobalt, et ses masses renferment quelquefois dans leur centre du cobalt arsé- niaté qui y est disséminé en taches rougeàtres. 11 recouvre assez souvent d'autres minéraux, et même de l'argent natif ; il est quelquefois assez pur, mais il contient ordinairement «iu fer et de l'arsenic. M. Proust pense qu'on trouve dans la nature l'oxide majeur ou noir de cobalt ; que ce sont les mi- nerais que l'on nomme mine vitreuse, ou mine noire de cobalt,' il dit en avoir trouvé à Pavias , à une journée de Valence. ( Journ, de Phys. , tom. LXVÏII , p. 435.) 470 COB Les principaux lieux où l'on trouve le cobalt oxidé sont : en Saxe, Schnéeberg et Kamsdorf; en Tyrol , Kitzbichel; en Thuringe , Saalfeld ; dans le duché de Wirteinberg, Freu- denstadt, etc. Cobalt arséniaté , Haiiy; Rother erdkobolt, le Cobalt ter- reux rouge (Brocli.); F4"urs de cobalt (Romé-de-Lisle). Ce cobalt est toujours facile à reconnoitre au moyen de sa couleur rouge-violet, lie-de-vin, ou fleur-de-pêcher; si Ton joint à ce caractère ceux de n'être ni volatil ni fusible seul , par j'action du chalumeau , et de colorer en bleu , comme les autres mines de ce métal, le verre de borax, on aura une jnéthode sûre d'arriver prompteznent à la détermination de cette espèce. Cobalt arséniaté acitulajre , Haiiy; Kohnlt blulhc , Fleurs de cobalt (Broch.). Il se présente sous for/ne d'aiguilles ou de baguettes aplaties qui partent en divergeant d'un centre com- mun . et qui ont paru à M. Haiiy affecter la forme de prismes hexaèdres, terminés par des sommets à faces obliques. L'ana- Jyse d'une variété de cobalt arséniaté aciculaire a offert à M. I3ucholz,sur loo parties, oxide de cobalt, 09 ; acide arse- nique, 38, et eau, 25. Cobalt arséniaté pulvérulent ^ Haiiy; Koboll beschlag , le Co- balt terreux rouge pulvérulent (Broch.). Son nom indique la manière dont on le trouve. Comme il accompagne presque toujours les autres minerais de cobalt, il sert à les faire con- noître , ou au moins à en faire soupçonner la présence. Le cobalt arséniaté , exposé au feu , se décompose en partie ; l'arsenic se dégage ; il reste du cobalt oxidé noir. M. Proust dit que l'on rencontre dans la nature des arsénites et des ar- séniates de cobalt qu'on ne peut distinguer que par des ca- ractères chimiques. Les arsénites jouissent de la propriété de communiquer au verre Li couleur bleue en se fondant avec lui, et leur dissolution dans l'acide muriatiquese trouve décom- posée de suite par l'hydrogène sulfuré : les arséniates , au con- traire, sont infusibles avec le verre; ils passè'nt seulement au violet , et leur dissolution dans l'acide xnurialique n'est dé- composée par l'hydrogène sulfuré qu'au bout de deux heures, ( Journ. de Phys. , tom. LXIII , pag. 435.) On pexit encore distinguer ces arsénites et ces arséaiates de COB 471 cobalt , l'un de Tau tre , en faisant chauffer dans l'extrémité fer- mée d'un tube, une partie des effervescences violettes; l'ar- sénite donne à l'instant ses deux oxides d'arsenic et de cobalt séparés, tandis que l'arséniate ne change mêmepasde couleur. (Journ. de Phys. , tom.LXXIX, pag. 473.) Le cobalt arséniaté est un des plus ^ondamment répandus; mais on ne le trouve jamais en masse, en sorte qu'il ne peut être l'objet d'aucune exploitation. Non-seulement l'une ou l'autre sous - variété de cette espèce s'offrent dans presque toutes les mines de cobalt; mais elles se trouvent encore dans les mines de cuivre ou d'argent et dans les gangues calcaires, quarzeuses , barytiques , etc., de ces mines. Elles se sont pré- sentées principalement àSchemnitz, en Hongrie; à Allemont, en France; en Angleterre, en Cornouailles ; en Silésie, à Modum ; en Norwége , etc. Cobalt MERDOiE , Cobalt arséniaté , terreux, argentifère, Haiiy iCobaltum stercoreum, Linn. ; Gmel. ; vulgairement Mine d'argent 5 Merde d'oie; Gànsekothiges silber , des mineurs alle- mands. Ce minerai est pulvérulent ; sa couleur varie entre le jaune- verdàtre et le vert sale foncé, nuancé de jaune. 11 est ou mé- langé dans les gangues terreuses des minerais tenant argent, ou bien il recouvre certains minerais d'argent sulfuré; du moins , c'est ainsi qu'on le trouve à Schemnitz , en Hongrie , et à Allemont, département de l'Isère. D'après l'analyse qu'en a faite M. Schreiber,il est composé de: Cobalt 43,00 Arsenic 20,75 Argent 12,75 ' Mercure 4,76 Fer > 3, 5 Acide sulfurique. . i5,25 Perte 0,45 100,0 Il est plus important pour les mineurs, en raison de l'ar- gent qu'il contient, que pour les miaéralogistes. C'est une espèce arbitraire. 472 COB Cobalt sulfaté. On rangeoit , il n'y a pas long-temps , sous ce nom , une substance saline , trouvée sous forme de stalactites dans les galeries de la mine de cuivre d'Herrengrund, près de Neusolh en Hongrie , et que l'on a reconnue depuis être de la magnésie sulfatée, renfermant seulement 7 pour 100 d'oxidc de cobalt. . L'espèce établie alors ne se trouve cependant pas détruite , et la magnésie sulfatée qui la constituoit se trouve remplacée par un minéral découvert depuis quelques années à Bieber , dans le pays d'Hanau , et que Ton a reconnu pour être un véritable sulfate de cobalt natif. Il est d'un rouge de chair passant au rose; il a une saveur légèrement styptique: fondu avec le borax, il lui communique une belle couleur bleue; il donne dans l'eau une dissolution rose, et n'est pas soluble dans l'alcool ; traité par le muriate de baryte, il se forme un précipité de sulfate de baryte. M. le docteur Kopp , à qui nous devons la description et ranal)'se de ce minéral, a re connu qu'il étoit composé de : Oxide de cobalt. . . . 38,7 x Acide sulfurique. . . . 19,74 Eau Al, 55 Il se présente en partie sous forme de stalactite ou d'en- duit mince soyeux et opaque. On le trouve dans les parties de mines abandonnées et remplies de décombres qu'on appelle le Vieil. Homme , sur de la baryte sulfatée lamiuaire et du cobalt oxidé terreux. (Ann. de Chim. , t. LXX , p. 55.) Cobalt sulfuré. Cette espèce , établie par de Born , dififère , selon lui, de celle qui a été décrite par Mongez dans le Manuel du Minéralogiste. D'après le chimiste miné- ralogiste , elle a pour caractère essentiel d'être composée de soufre et de cobalt oxidé, sans aucune autre substance; et pour caractère extérieur d'être d'un bifac mat, souvent terne ; d'avoir la cassure grenue ; d'étinceler difficilement sous le choc du briquet, et surtout de ne répandre , par l'action du chalumeau, qu'une odeur sulfureuse, sans mélange d'odeur 4'iiil. Il paroit d'ailleurs qu'elle a la foi'me cubique, quand COB 475 lie est cristallisée ; elle ressemble en cela aux espèces précé- dentes. De Born cite ce colbat sulfuré au Kegel , près Schmol- niz , en haute Hongrie ; c'est ce minerai qui est employé dans la fabrique de smalt de Glokniz, près de Schottwien, en Au- triche. Celui qui tst cristallisé en cube, vient de Joachim- sthal , en Bohême. L'analyse du cobalt arsenical et du cobalt gris paroît en- core si incertaine, qu'il est bien difficile de décider si ce co- balt sulfuré doit faire une espèce à part, ou rentrer dans l'une des précédentes. M. Hisinger a décrit aussi, sous le nom de cobalt sulfuré , un nouveau minerai ; sa couleur est le gris-blanchàtre , ou le gris d'acier clair; sa cassure est inégalé, à grains d'un éclat métallique ; son tissu est compacte, et présente quelquefois des indices de cristallisation confuse ; traité au chalumeau , il ré- pand seulement une odeursulfureuse, celle de l'arsenic n'étant pas sensible ; le globule que l'on obtient est brillant et fragile , d'un gris noirâtre en dehors, et d'un gris blanchâtre en de- dans ; après la calcination , il donne , avec le borax , un verre d'un bleu foncé. 100 parties de ce cobalt sulfuré contiennent : Cobalt 43,20 Cuivre 14,40 Fer 3,55 Soufre 58, 5o Gangue o,33 Le cobalt sulfuré de M. Hinsinger est rare ; on l'a trouve à Nya-Bastnaes , ou dans les mines de Saint-Goerans , près Riddarhyttan, en Suède. (Ann. de Chimie, tom. LXXXIII , pag. 329.) Gisement général. Les seuls minerais de cobalt qui forment des filons asser'Volumineux pour mériter l'exploitation , sont le cobalt arsenical et le cobalt gris. Ce métal appartient plutôt aux te riiins primitifs qu'aux terrains secondaires. C'est princ élément dans les montagnes primitives à couches , telles que 1( s gneiss, les micaschistes, etc., qu'on le trouve. /i74 COB Il accompagne assez ordinairement d'autres minerais, et par- ticulièrement ceux de bismuth, d'arsenic, de nickel, de cuivre gris , etc. , et surtout d'argent. On trouve aussi le cobalt, mais plus rarement, en filons qui traversent des terrains évidemment secondaires; tel est celui de Ricgelsdorff , er^Hesse ; de Frankenberg , sur l'Eder; et deBicber, dans le comté d'Hanau. Ces filons sont composés de sulfate de baryte , de quarz et de chaux carbonatée. Le cobalt , à l'état d'oxide rose , noir ou gris , et uni avec un peu de nickel et de bismuth , y est en amas disséminés çà et là , et séparés par des espaces stériles. Ces filons traversent des couches de chaux carbonatée compacte, de chaux sulfatée, de schiste noir pyriteux , et enfin de schiste bitumineux qui contient du cuivre, et qui offre souvent des impressions de poissons. Cette disposition est au moins aussi remarquable pour le gisement du cuivre que pour celui du cobalt. On trouve des minerais de cobalt susceptibles d'être ex- ploités, principalement en Espagne, dans la vallée de Gistan , au-dessus et à l'est des villages du Plan et de Saint-Jean, et dans une montagne composée d'une roche felspathique. Le cobalt est en filon qui traverse un banc de schiste noir , friable , souvent bitumineux. Ce filon, d'un centimètre de puissance , s'élargit jusqu'après de deux mètres dans la profondeur : les afïleuremens sont en cobalt oxidé ; le cobalt arsenical ne se trouve que dans le bas du filon. En France, dans la vallée de Luchon , au milieu des Pyrénées et près du village de Juset , ce cobalt est dans un filon de quarz qui traverse une montagne de schiste ferrugineux. On a établi dans la vallée , près du vil- lage de Saint-Mamet,une fabrique de safre et desmalt ou azur. Près de Sainte-Marie-aux-mines , dans les Vosges, le cobalt est en filons très-réguliers, et a pour gangue de la chaux car- bonatée cristallisée. En Suède , à Tunaberg et à Los , les filons qui renferment le cobalt sont étroits, mais s'élargissent et se rétrécissent successivement ; ce qui les a fait nommer _/i/ons en chapelet. En Norwége , à Modun ; en Sax^', à Annaberg , il y est en dendrite , dans une gangue quarzeuse; et à Schnée- berg où il est dars une gangue de quarz et de silex agate rougeâtre , etc. (B.) COBALT {Chim.) Métal queBrandt découvrit en 1753 dans COB 475 un minerai que l'on empioyoit depuis le quinzième siècle pou? colorer le verre en bleu. Quoiqu'on soit arrivé, dans ces dernières années, à isoler le cobalt de tout corps étranger, si ce n'est de quelques atomes de charbon , cependant son peu de fusibilité n'a point permis de l'obtenir en une masse compacte v,^ peu considérable. Pres- que toujours l'opération au moyen de laquelle on réduit ses oxides à l'état métallique, ne fournit que des grains soudés les uns aux autres, qui sont d'un blanc gris, et dépourvus d'odeur et de saveur. Leur densité est de 7,7. Le cobalt est cassant ; mais Leonhardi assure qu'il est un peu ductile, si on le bat après l'avoir fait rougir. Il jouit de la propriété magnétique, mais dans un degré moindre que ie fer et le nickel. On n'a pas déterminé au juste le point oii il entre en fusion. L'air sec ou humide, à la température ordinaire, est sans action sur le cobalt ; mais chauffe au rouge , ce métal s'embrase et se change en un oxide noir. Il ne peut décomposer l'eau à aucune température. Le cobalt chaud se combine au chlore et au soufre. Avec ce dernier, il y a dégagement de lumière. Il peut également s'unir au phosphore . et même au carbone, au moins à en juger par la petite quantité de charbon qui reste après qu'on a dissous le cobalt dans un acide. Les acides sulfurique, hydrochlorique, étendus d'eau, le dissolvent ; il y a dégagement d'hydrogène. Les dissolutions sont rouges. Il est vraisemblable que le cobalt sépareroit l'hy- drogène du gaz acide hydrochlorique, ens'unissant au chlore- L'acide nitrique le dissout en dégageant du gaz nitreux. Dans ce cas, c'est une portion d'acide qui cède son oxigène au mé- tal. Le degré d'oxidation est le même que dans les dissolutions précédentes. OxiDBS DE Cobalt. L'on en distingue trois : le protoxide , qui est gris ; le deu- toxide, qui est vert; et le peroxide qui est noir. Protoxide de Cobalt. Il est formé suivant M. Proust-, Oxigène u) Cobalt ïOQ 47f> COB Préparation. On prend un tube de verre fermé par un bout, on y foule du sous-carbonate de cobalt; puis on courbe le tube en siphon, de manière que le sel soit dans la branche la plus courte. On achève de remplir le tube avec du mercure, et OTi introduit la branche ouverte dans un bain de ce métal. En chauffant graduellenjent le sous-carbonate Jusqu'à le faire rougir , on en dégage l'acide, et l'oxide reste à l'état de pureté. Si le vaisseau dans lequel on distille le sous-carbonate conte- noit de Pair atmoshérique, le protoxide seroit mêlé de per- oxide. On pourroit également obtenir le protoxide, en faisant passer un courant de gaz hydrogène sur du sous-carbonate , du deutoxide ou du peroxide de cobalt, qui seroient renfermés dans un tube de verre que l'on porteroit au rouge cerise. Ce procédé, que j'ai employé pour préparer l'oxide vert de man- ganèse, donne un protoxide parfaitement pur. Propriétés. Il est d'un gris bleuâtre. Il est fixe et inaltérable au feu. Lorsqu'après l'avoir fait rougir sans le contact de l'oxi- gène, on le met en contact avec ce gaz, ils'embrase et donne du peroxide. I,es acidessiilfurique , nitrique , hydrochiorique , étendus d'eau , le dissolvent sans effervescence, et se colorent en rose. Si l'acide hydrochiorique étoità i5.^, il se coloreroit en bleu. Lorsque le protoxide de cobalt contient du peroxide , celui-ci n'est pas dissous par les acides sulfurique, nitrique, foibles; l'ammoniaque liquide le dissout un peu etse colore légè- rement en rose. Cette solution , que l'on peut obtenir au maxi- mum de concentration en jetant quelques gouttes d'une solution acide de cobalt dans un petit flacon d'ammoniaque liquide con- centrée, précipite des flocons bleus, lorsqu'on la verse dans de l'eau quia été tenue bouillante pendant une heure; le précipité est un hydrate de protoxide. Ce précipitéseroit vert, si l'on opé- roit avec de l'eau froide, parce qu'alors l'oxigène atmosphé- rique deoe liquideéleveroitl'oxidation du cobalt au 2.^ degré. Cette solution exposée à l'acide carbonique gazeux, devient rouge, etseconvertit en carbonatesd'amnioniaque et de cobalt, qui restent liquides. Dans le cas où l'acide carbonique ne seroit pas suflnsant pour saturer les deux bases, le carbonate d'am- moniaque se formeroit avant celui de cobalt: on pourroit donc obtenir, au lieu d'une solution de 2 carbonates, une solution d'oxide de cobalt dans du sous-carbonate d'ammoniaque. Lors- COB 477 qu'on abandonne la solution des deux carbonates à elle-même dans un flacon plein et bouché, il s'y forme à la longue des cristaux de sous-carbonate de cobalt ; lorsqu'on y verse de l'eau , elle se trouble sur-le-champ, et dépose de ce même sel. Lea solutions ammoniacales carbonatées de protoxide de cobalt ne précipitent pas par l'eau, si elkssontavec un ecxés d'ammonia- que. La potasse bouillait te dissout le protoxide de cobalt, et se colore en bleu. Pour s'en assurer, il suffit de verser quelques gouttesde dissolution de cobalt dans une eau de potasse concen- trée et bouillante; il se fait un précipité bleu , qui se dissout en partie par l'ébuUition. Cette solution, étendue d'eau , laisse pré- cipiter son oxide. M. Proust, à qui nous devons la plupart de ces faits, est porté à considérer l'oxide de cobalt dissous dans l'ammoniaque, comme étant hydraté ; et l'oxide dissous dans la potasse comme étant à l'état anhydre. Le protoxide de cobalt colore le borax en bleu, ainsi que les substances terreuses et vitreuses avec lesquelles on le chauffe. Ce protoxide, chauffé avec le charbon, est réduit à l'état métallique ; chauffé avec le soufre, il produit de l'acide sul- fureux et du sulfure de cobalt. Nous avons dit que le protoxide de cobalt étoit d'un gris bleuâtre ; mais d'après ce que dit M. Thénard, il paroît qu'on peut l'obtenir d'une belle couleur bleue. Hjdrate de protoxide. Suivant M. Proust, lorsqu'on verse goutte à goutte du nitrate de cobalt dans de l'eau de potasse bouillante, onobtientun précipité bleu de protoxide, qui, par l'ébullition du liquide oii il a été formé, devient promptement violet, pourpre, et enfin rose, lorsqu'il est saturé d'eau, c'est-à- dire à l'état d'hydrate. Cet hydrate contiendroit, d'après le même chimiste, de 0,20 à 0,21 d'eau susceptible d'en être séparée par une température supérieure à 100. . 11 se dissout plus facilement dans les acides, l'ammoniaque et le sous-carbonate d'ammoniaque , que dans le protoxide pur ; les dissolutions jouissent d'ailleurs des mêmes propriétés que celles de ce dernier. Il est soluble dans le sous-carbonate de potasse, qu'il colore en rose ; en cela , il diffère du protoxide pur , qui ne s'y dissout qu'après s'être hydraté ou carbonate. L'hydrate de cobalt sec attire l'acide carbonique de l'atmos- 478 COB phère. Lorsqu'il vient d'être précipité, et qu'on le garde dans l'eau aérée, il se suroxide rapidement. Peroxide. Préparation. On distille à une douce chaleur du nitrate de cobalt dans une cornue; on obtient un peu d'acide nitrique aqueux, du gaz nitrt-ux, et un résidu noir, qui est du peroxide: il est évident que le cobalt s'est oxidé au maximum aux dépens d'une portio/Tdel'acide nitrique. D'après M. Proust, loo de cobalt fourniroient par l'acide nitrique de ii>5 à 126 de peroxide. Cet oxide, chauffé fortement, perd de l'oxigène, et se change en oxide gris bleuâtre. Il ne peut former aucune combinaison avec les acides et les alcalis, sans éprouver une désoxigénation qui le ramène à l'état de protoxide. C'est ce qu'on observe en le traitant avec les acides sulfuriqiie nitrique suflisamment concentrés : de l'oxi-* gène se dégage, et il se produit une dissolution rose. Quand on le traite par l'acide hydrochlorique concentré, il se dégage beau- coup de chlore, et l'acide se colore en bleu. Les acides très- étendus d'eau n'ont sur lui qu'une action extrêmement lente. 11 en est de même de l'ammoniaque ; celle-ci ne peut s'y unir qu'après l'avoir ramené au maximum. Les acides sulfureux et nitreux le dissolvent en produisant du sulfate et du nitrate. Ce peroxide a été découvert par M.ïhénard. Deuïoxide. Préparation. Rien de plus simple que de produire le deutoxidede cobalt. On verse du nitrate de cobalt dans de la potasse très-étendue d'eau froide ; un précipité bleuâtre qui se manifeste, ne tarde point à passer au vert, en absorbant l'oxi- gène atmosphérique dissous dans l'eau ; en agitant le préci- pité avec un excès d'eau aérée, on l'obtient à l'état de pureté. Cet oxide , dont nous devons la découverte à M. Thénard , est d'un vert foncé; en séchant, il prend un aspect vitreux. A une douce chaleur, il devient peroxide; à une température plus élevée, il redevient protoxide. Les acides sulfuriquc, nitrique et hydrocWorique , concen- trés , agissent sur lui de la même manière que sur le peroxide } seulement à poids égal d'oxide , il se dégage moins d'oxig'ène ou de chlore. Avec les acides sulfurique , nitrique et acétique, suffisamment affoiblis d'eau, il se change en protoxide qui se COB 479 dissout, etenperoxide qui reste sous la forme de poudre brune. C'est l'observation de ce fait, ainsi que celle de la couleur constante de cet oxide, qui a porté M. Proust à le considérer comme résultant de l'union du peroxide de cobalt avec le pro- toxide, en proportion définie; et ce qui donne un nouveau poids à cette manière de voir, c'est la petite difiFérence qui existe entre les proportions d'oxigènt*qui sont unies au cobalt dans le protoxide et le peroxide , et ce qui arrive au deutoxide de cobalt récemment préparé, que l'on fait bouillir dans de l'eau dépotasse. Dans ce cas il devient d'un gris rosé, parce que vraisemblablement le protoxide devient hydrate, lequel se trouve mélangé au peroxide,quin'apris éprouvé de changement. Chlorure dk Cobalt. On le prépare en dissolvant du pro- toxide ou du sous-carbonate de cobalt dans de l'acide hydro • chlorique à i 5. . La liqueur bleue que ion obtient donne des cristaux de cette couleur, que M. Proust considère commet étant du muriate anhydre, par conséquent du chlorure. Il est évident , daprès cette manière de voir , que la dissolution bleue est un chlorure dissous dans l'eau, et non un hydrochlorate. Le chlorure de cobalt chauffe au rouge, dans une cornue de verre, se fond; les parties qui touchent le verre se décom- posent ; du gaz hydrochlorique mêlé de chlore se dégage , et de l'oxide de cobalt, en s'unissant au verre , le colore en bleu. Le chlorure fondu, qui n'a pas subi d'altération, se sublime en fleurs légères d'un bleu de lin. Ces fleurs, ou plutôt ces cristaux, sont formées de particules si fortement agrégées qu'elles deman- dent plusieurs heures avant de se dissoudre complètement dans l'eau, tandis que le chlorure de cobalt qui a été sim- plement desséché , s'y dissout avec la plus grande facilité, et produit une solution d'une belle couleur rose. Dans ce cas l'eau est décomposée ; il y a production d'un hydrochlorate. Cette même liqueur, évaporée , donne un résidu bleu de chlorure. Ces phénomènes, qui ont été décrits par M. Thénard, expli- quent les effets de l'encre sympathique de cobalt. Ainsi, quand on a ti'acé sur du papier blanc des caractères d'écriture avec une solution d'hydrochlorate de cobalt, et qu'on abandonne ce papier à l'air, l'eau qui tenoit l'hydrochlorate en dissolu- tion s'évapore ; mais il reste toujours, à la température ordi- naire,, assei d'h.umidité dans ie papier, pour produire de 48o COB riiydrochlorate de cobalt ; et comme la couleur ro^e de celui- ci est extrêmement légère . elle se trouve trop divisée sur le pa- pier pour être sensible à l'œil. Maintenant exposons ce papier auprès du feu , et les caractères qui y auront été tracés appa- roîtront colorés en beau bleu , lorsque l'eau aura été volatilisée. Si le papier contenoit du fer, ou si l'on avoit employé un hy- drochlorate de cobalt, m'êlé d'hydrochlorate de fer ou de nickel, les caractères, au lieu de paroitre bleus, seroient verts, parce que, dans ce dernier cas, il y auroit mélange d'une matière jaune avec le bleu du cobalt. loDURE DE Cobalt. Inconnu. Sulfure de Cobalt. On peut le préparer en chauffant, dans une cornue de verre, parties égales de soufre et de cobalt, ou bien d'oxide ou de sous-carbonate de cobalt. Suivant M. Proust, ce sulfure qui est lamelleux, fragile, traité par les acides sulfurique, hydrochlorique , se dissout en dégageant de l'acide hydrosulfurique. Il contient 40 de soufre pour 100 de cobalt, ce qui s'accorde bien avec la proportion de 19 d'sxigène dans 11g ch? protoxide, telle que l'a déter- minée le même chimiste : car l'on sait que, pour un grand nombre de métaux, la quantité de soufre à laquelle ils s'unis- sent est double de la quantité d'oxigène que constitue leur protoxide. Les alliages de cobalt sont très-peu connus ; ce qui tient au peu d'expériences que l'on a faites sur ces composés, depuis l'époque où l'on est parvenu à obtenir ce métal à l'état de pureté. Extraction du Cobalt de la mine de Tunaherg. La mine de Tunaberg est, suivant M. Proust , une réunion de sulfure de fer, de sulfure de cobalt, d'une petite quantité de sulfure de cuivre et d'arsenic. Pour en retirer le cobalt, ou grille lamine dans un têt à rôtir, afin d'en séparerla plus grande partie de l'arsenic et du soufre, et d'oxigéner les métaux qui forment le résidu. On met 3 parties d'aci^le nitrique, à 3o.'*', dans une cornue de verre à laquelle on a adapté un récipient ; quand l'acide est chaud, on y projette parla tubulure le résidu par petites portions, en ayant soin de n'en ajouter que quand joutes celles qu'on y a mises précédemment ont été dissoutes. COB 48i JLorsquela dissolution est faite, on neutraliseùne partie de l'excès d'acide nitrique par le sous-carbonate de soude. On peut eu mettre tant que le précipite qui se lonne, après avoir été agité dans la liqueur, ne présente pasla couleur rose del'arséniate de cobalt. Le précipité produit est del'arséniate de peroxide de fer* On liltre la liqueur, on la met dans les liacoris d'un appareil de "Woulf, auxquels communique un ballon dans lequel on a mis un mélange de 12 parties d'acide sulfurique à i^."* et de 1 de sulfure de fer. Le gaz hydrosulfurique qui s'en dégage passe dans la dissolution de cobalt , et précipite le cuivre et l'arsenic à l'état de sulfure, et un peu de cobalt à l'état d'iiydrosulfate* Quand le précipité n'augmente plus, et que l'on est certain que l'acide hydrosulfurique passe du ballon dans les flacons sans se dissoudre, on laisse les matières réagir pendant huit jours, puis on filtre. Le liquide contient de l'acide nitrique , de l'acide sulfurique, de l'acide hydrosulfurique, de la soude et des protoxides de cobalt et de fer. On le fait évaporer ensuite, afin de volatiliser l'acide hydrosulfurique, et de porter au moyen de l'acide nitrique, le protoxide de fer à l'état de per- oxide ; on reprend par l'eau; on verse du s(his-carbonate de soude dans la liqueur; on lave le précipité qui est formé de sous-carbonate de cobalt et deperoxide de fer; puis on le traite par une solution d'acide oxalique, ainsi que M. Laugier l'a^ prescrit. Il se produit un oxalate de fer solubie, et un oxalate de cobalt insoluble, qu'on lave jusqu'à ce que l'eau ne se colore plus en bleu par l'infusion de noix de galle. On forme avec l'oxalate de cobalt desséché et un peu d'huile d'olive, une pâte que l'on introduit dans un creuset de char- bon ; on place ce creuset dans un creuset de terre; on lute uu couvercle sur ce dernier, et on expose la matière à un feu de forge soutenu pendant deux heures. Nous donnerons les moyens de séparer le cobalt du nickel, à l'article de ce dernier métal. Le cobalt, à l'état métallique, n'est d'aucun usage : son pro- toxide, ainsi que^îous l'avons dit, est employé depuis long- temps pour colorer le verre et les émaux en bleu, et depuis quelques années , pour la préparation du bleu de Thénardé Voyez Phosphate de Cobalt. (Ch.) COBAYE {Mamm,) , Cohaja. M. G. Cuvier a donné cenojua 9« 3i 482 COB au genre qui se compose de l'espèce du Cocnox d'Lndc. Voyez ce dernier mot et Cabiai. (F. C. ) COBBAM. (Bo/.) Voyez Gehuph. (J.) COBBE. {Bot.) Dans l'ile de Ceylan , on donne le nom de cohbe ou cohlœ à un arbrisseau que Linnœus a rapporté au genre Rhus sous le nom de rhus cobhe. (J.) GOBE {Bot.), nom malabare, suivant Rumph, de la plante qu'il figure et décrit sous le nom de vïtis alba indica. Sa fleur en cloche , placée au-dessus de l'ovaire , annonce que c'est une vraie cucurbitacée ; et en effet, c'est le brionia grandis. (J.) COBÉA {Bot.), Cobœa. Nous devons à Gavanilles, savant botaniste espagnol, la connoissancede cette belle plante, dont il a formé un genre particulier consacré à la mémoire du père Cobo , jésuite, qui, pendant un séjour de plus de cin- quante ans dans le Nouveau-Monde , en avoit observé et décrit les productions naturelles. Ge genre appartient à la famille des polémoniacées , et contribue à prouver les rapports qui existent entre cette famille et celle des bignoniées. Il doit être placé dans la pentandrie monogynie de Linnœus. Son caractère essentiel consiste dans un calice persistant, campanule, pentagone, à cinq divisions ovales ; une corolle campaniforme, à cinq lobes arrondis; cinq étamincs ; lesfilamens en spirale ; un style ter- miné par trois stigmates ; l'ovaire entouré d'un disque charnu , glanduleux, à cinq pans. Le fruit est une capsule supérieure, grosse, alongée , triangulaire, à trois loges, à trois valves ; les semences imbriquées sur un réceptacle prismatique et cen- tral. La seule espèce de ce genre est le ' CoBÉAGRiMPANt : Cobœa scandens , Cav. , le. rar., i , pag. 1 1 , tab. 16, 1 7 , et vol. 5 , tab. 5oo : Poir. , in Duh. , éd. now. , 4 , t. 5o. Ce bel arbrisseau a des tiges sarmenteuses et flexibles; elles se divisent en un grand nombre de rameaux grêles, très-longs, étalés en tous sens, et qui, en très-peu de temps, parviennent à une grande hauteur. Ses feuilles sont pétiolées, alternes, quelquefois presque opposées; d'un beau vert, ou teintes de pourpre, ailées, sans impaire; soutenanfe quatre paii-es de folioles pédicellées, grandes, ovales, entières; le pétiole ter- miné par une vrille plusieurs fois bifurquée. Les pédoncules sont axillaires , solitaires , uniflores ; la corolle pendante , très-grande, campanulée, d'abord d'un jaune pâle, puis de CGB 483 couleur violette : son tube large , cylindrique , velu en dedans j le limbe divisé en ciuq découpures ouvertes, obtuses, à trois lobes courts, réfléchis en dehors : les filamens insérés vers la base de la corolle , arqués en spirale , lanugineux à leur inser- tion : la capsule est grosse, alongée , presque trigone, s'ou- vrant delà base auaonnnet, accompagnée du calice persistant, très-ouvert: les semences planes, enfourées d'un rebord mem- braneux. Cette plante croît au Mexique. Elle est, depuis plusieurs années, cultivée dans les jardins comme plante d'ornement ; elle est propre à orner les berceaux, à couvrir promptement la nudité des murs, à former de belles guirlandes et garnir les treillages , s'accrochant à tout par ses vrilles nombreuses, se prêtant à toutes les formes. Il est peu de plantes qui poussent avec autant de vigueur, et dont le développement soit plus rapide :ona observé des jets qui, dans l'espace de quatre mois, avoient acquis plus de trente -six pieds de longueur. On la multiplie aisément de graines; mais il ne faut pas couper la tige près de la terre, au-dessous des branches, parce que la souche ne repousseroit pas de nouveaux jets. Elle supporte quatre à cinq degrés de froid ; on l'abrite dans l'oranserie pen- dant l'hiver : on l'élève dans du terreau de bruyère mêlé avec de la terre franche, que l'on renouvelle deux fois l'année; il fautl'arroser souvent pendant l'été.Elle fleurit très-bien en plein air; il est à croire qu'en la multipliant de graines on pourra parvenir un jour à Tacclimater. (Pom. ) COBEL ou CoBELLE (Erpétol.)^ nom spécifique d'une cou- leuvre de la Guiane, coluher cobella, Linn. Voyez Couleuvre (H.C.) COBELLA. (Erpétol.) Seba, Thés., 1 1 , pag. 4, t. 2 , n.° 6 désigne sous ce nom la couleuvre cobel. Voyez Cobel et Couleuvre. (H. C.) COBILAR (Ornith.), nom que porte, en Ukraine, i'épeiche ou pic varié, picus major, Linn. (Ch. D.) COBION, Co^ips, Comètes (Bot.) , noms donnés par Dios- coride à une espèce de tithymale qui paroît être Veuphorbia characias. (J.) COBITE {îchth^ol.) , Cobitis , genre de poissons de la fa- mille des cylindrosomes deM.Duméril, et de celle des cyprins 3i. A84 COB ou de la quatrième famille des poissonsmalacoptérygiens abdo- minaux de M. Cuvier, qui les réunit aux Miscurnes. Voyez ce mot. Les cobites ont les caractères suivans : Une seule nageoire du dos; bouche petite , garnie de barbillons ; point de dents ; jeux rapprc^chés du sommet de la tête ; peau gluante et revêtue d'écaillés très-difficiles à voir. Ces poissons ont la tête petite, le corps alongé, les catopes portés en arrière, au-dessons de la dorsale ; les o«ïes peu ou- vertes et à trois rayons seulement ; les os pharyngiens inférieurs assez fortement dentés ; l'intestin dépourvu de cœcum ; la vessie natatoire très-petite et renfermée dans un étui osseux, bilobé, adhérent à la troisième et à la quatrième vertèbres. Ce genre est facile à distinguer des Anableps, des Amies, des MiSGURNEs, qui ont des dents ; des Butyrins et des Fuk- DULES, qui n'ont point de barbillons; du Triptéronote , qui a trois nageoires du dos ; de la Colubrine et de I'Ompolk, qui n'en ont point. Voyez ces mots et Cylindrosomes. Kaj2fjiç est un nom que les anciens ailleurs grecs ont donné à un poisson que nous ne pouvons déterminer. Artédi paroît être le premier qui en ait fait celui du genre dont nous nous occupons. Bloch a formé à ses dépens le genre Anableps. Voyez ce mot. La Loche franche: Cobitis barbatula, Linn. ; Bîoch, 3i , 3. Six barbillons à la mâchoire supérieure ; point d'aiguillons au- près de l'œil; des nuages et des points bruns sur un fond jau- nâtre; taille de quatre à cinq pouces; ligne latérale droite. Ce poisson, commun dans nos ruisseaux , a une chair d'une saveur fort agréable. Il vit particulièrement sur les fonds ro- cailleux, dans les pays de montagnes, et se nourrit d'insectes et de vers. Il paroît éviter l'eau tranquille et les courans trop rapides tout à la fois. Il se tient comme collé contre le sable ou le gravier. Il est la proie d'un grand nombre de poissons vo- races, et les pêcheurs le recherchent avec soin, particulière- ment en automne et pendant le printemps, c(6ii est la saison de sa ponte. Aces deux époques sa chair est si délicate, qu'on la préfère à celle de tous les autres poissons. Certains gastronomes ont même poussé le raffinement jusqu'à faire périr les loches dans (lu vin ou dans du lait. D'autres ont tâché d'en élever, afin COB 485 de pouvoir s'en procurer à volonté. Pour cela , on les renferme dans une sorte de huche trouée, que l'on met au milieu du cou- rant d'une rivière. Comme elles meurent très-rapidement clans un vase dont l'eau est dans un état de repos absolu , il faut, lorsqu'on veut les transporter un peu loin , avoir le soin d'agiter continuelle- ment l'eau dans laquelle elles sont plongées, et choisir un temps frais. C'est avec cette double précaution que Frédéric F"", roi de Suède, fit venir d'Allemagne des loches, qu'il parvint à naturaliser dans son pays. Quand on veut faire réussir ces poissons dans une rivière ou dans un ruisseau , on pratique une fosse dans un endroit pierreux, ou qui reçoive l'eau d'une source. On la revêt de claies ou de planches percées, et on place, entre celles-ci et le sol, du fumier de brebis, après avoir eu soin de ménager à la fosse deux ouvertures , une pour la sortie et l'autre pour l'entrée de l'eau. On garnit chacune de ces ouvertures d'une plaque de métal percée de plusieurs trous. Les loches qu'on y introduit trouvent de la nourriture dans les débris du fumier qu'on a eu soin d'y placer; mais il faut leur donner encore du pain de chenevis ou de graines de pavot. Elles multiplient ainsi d'une manière étonnante. Il parôit , suivant de Saussure, qu'on a trouvé des em- preintes de loches dans la carrière d'Œningen , près du lac de Constance. La LocHB DE rivière: Cobitis tœnia, Linn. ; Bloch , 3i, 2. Corps comprimé, orangé, marqué de séries de taches noires.- deux barbillons à la mâchoire supérieure ; quatre à l'inférieure : un aiguillon fourchu au-dessous de chaque œil. Ce poisson se trouve dans les rivières, et est beaucoup plus petit que le précédent. Use tient entre les pierres, et se nour- rit d'insectes et de vers, d'œufs de poissons et même de jeunes poissons. Ses moeurs se rapprochent beaucoup de celles de la loche franche; mais il est beaucoup plus vif. Il perd la vie diffi- cilement, et fail entendre une sorte de bruissement quand ou le saisit. Sa chair est maigre et coriace. La CoBiTE îROis-BARBiLLONS ; Cobitis tricirrhata, Lacép. Trois barbillons aux mâchoires ; dos d'un roux brun et parsemé de taches arrondies. 486 COB Découverte par M. Noël dans les ruisseaux d'eau vive des environs de Rouen. La CoBiTE BLANCHE BARBOTTÉ cst la lochc franche. La Cobite AIGUILLONNÉE la loche de rivière, ainsi que le Cobite piquant. Voyez Cobite. La Cobite gros-yéux e(t TAnaeleps. Voyez ce mot. Le Cobite limoneux de Daubenton est le Fundule mund- FisH , ainsi que le Cobite hétéroclite, le cobite japonais , le fondule japonais. Voyez Fundule. Le Cobite fossile est le Misgurne. Voyez ce mot. (H. C.) COBRA, Cobra de Capèllo ou Cabello (Erpétol.) , noms portugais des naia, serpens de la famille des hétérodermes. Voyez Nata. (H. C.) COBRÉSIE (Bot.), Kobresia , WiUd. , genre de plantes mono- ootylédones, hypogynes, de la famille des cypéracécs, Juss. , et de la monoécie triandrie, Linn. Le caractère essentiel est d'avoir des fleurs de différens sexes réunies sur les mêmes épis : dans les fleurs mâles, un calice formé d'une seule écaille ; corolle nulle ; trois étamines : dans les femelles, calice ordinai- rement composé de deux écailles, l'une plane, l'autre enve- loppant l'ovaire; un ovaire supérieur à trois stigmates ; graine trigone, nue. Ce genre renferme trois espèces, qui diffèrent des carex, dans lesquels elles avoient d'abord été comprises, par leurs fleurs femelles, ordinairement munies de deux écail- les , et privées de cet urcéole membraneux, persistant, qui renferme l'ovaire, et qui , prenant de l'accroissement après la floraison, forme une sorte de capsule. Cobrrsie de Bellardi ; Kobresia Bellardi , Degland , in Lois., FI. gall.,626; Carex Bellardi, AW., FI. ped., n.°2 2(j3, t. 92 , f. 2. Ses tiges sont cylindriques, grêles, hautes de quatre à six pouces, garnies de feuillescapillaircs. Ses fleurs sont terminales, composées d'écaillés arrondies, brunâtres, bordées de blanc, et disposées en un épi cylindrique , grêle rt souvent interrompu à sa partie inférieure. Cette plante fleurit au printemps, et croit sur les Alpes, en France, en Suisse, eic!' CoBRÉsiECARiciNBE:Ko&r«iacancma,Wiîld.,5pcc. 4,p.L>o6 ; Carex hybrida^ Schk. Carie, t. Rrr, f. 161. Ses tiges sont cylin- driques, nues, hautes de quatre à six pouces, garnies à leur base de feuilles raoicaîcSj étroites et roides. Ses fleurs sont dis- COG 4»7 posées sur trois à quatre épis, oblongs, alternes, mâles dans leur partie supérieure, et femelles inférieurement. Cette espèce croît dans les Alpes, sur le mont Cenis ; elle est vivace, ainsi que la précédente. La troisième cobrésie croît en Amérique. (L. D.) COBWEB. {Ornith.) Ce terme est donné par Morton, dans son Histoire naturelle du Northamjtonshire, comme syno- nyme du Imuscicapa grisola, Linn., gobe-mouche proprement dit deBuffon.(CH. D.) COC (Ornith.), orthographe ancienne du mot coq, qui est suivie par Belon, et qui est encore en usage dans la Basse- Bretagne, ainsi que le mot cockilloc. (Ch. D.) COCA. (Bot.) La plante connue sous ce nom au Pérou est Verjthroxjlum coca, à l'article duquel seront décrits ses carac- tères. Quant à ses usages, ils sont de plusieurs sortes ; tous ceux qui se sont occupés de l'histoire du Pérou ont eu soin d'en parler, et il en est aussi fait mention dans Clusius et dans Her- nandez.Ses fruits séchés servent, dit-on, dans ce pays de petite monnoie, de même que le cacao dans le Mexique, quoique leur petitesse rende un tel usage assez peu vraisemblable. Les Indiens mâchent avec délices ses feuilles mêlées à une terre d'un gris blanc et dénature argileuse qu'ils nomment tocera si l'on en croit Raynal, mambi si l'on consulte l'Histoire générale des Voyages par La Harpe, et qui paroît n'être autre chose que la cendre du Quinoa. (Voyez ce mot.) C'est ainsi que cette plante est devenue un objet de culture et une branche consi- dérable de commerce , surtout dans les lieux où l'on exploite des mines; car ceux qui y travaillent, ne résistent à l'ennui et à la fatigue qu'en en conservant continuellement dans la bouche ; et ils consentent à éprouver une réduction sur leur salaire journalier, pourvu que les propriétaires leur fournissent cet aliment en auisi grande quantité qu'ils désirent ; en un mot, il leur est devenu aussi nécessaire que le tabac l'est à beaucoup d'Européciis et le bétel aux Orientaux. Don Antonio Ulioa s'étoit même peiJ'suadé que la coca et le bétel n'étoient qu'une même plante, maisàtort, puisqu'on sait que cette dernière est un poivre; quoi qu'il en soit, d'après l'analogie qui existe entre leurs effets, il paroîl que la coca est tonique et forti- fiante. (J.) m coG COCAGNE. (Bot,) On vend sous ce nom, pour la teinture, les petits pains faits avec les feuilles du pastel broyées et mises dans desujoulesde figure ovale. Ce négoce, à ce que l'on lit dans le Dictionnaire de Commerce, étoit pour le Languedoc une telle source d'opulence, avant que l'indigo fût connu, qu'on appeloit vulgairenient cette riche province le pays de Cocagne ; de là peut-être ce nom proverbial par lequel on déaigne un pays où règne l'abondance. (J.) COCALIA. {Malacoz.) C'est un nom employé par Aristote, Hist. des Anim., liv. 4 , chap. 4, pour désigner un mollusque conchylifère , qui paroit être voisin du limaçon, mais qu'on lie sauroit rapporter au juste aune espèce connue aujourd'hui, (De B.) . ~ COCx\RDE (Echinod.) , nom vulgaire donné , au Havre et en quelques autres lieux de la province de Normandie, aux rspèccs d'astéries fort plates et non divisées, et entre autres à l'asteria memhranacea de Linneeus. (De 1>. ) COCARDEAU. [Bol.) Sous ce nom on désigne vulgairement danslcs jardins, une variété à fleurs doubles et très-giandes du cheiranthus feneslralis , Linn. (L. D.) COCASSE. (Bot.) On donne vulgairement ce nom à une variété de la laitue culti\éf. (I,. D. ) COCATRE. {Ornith.) On appelle ainsi le coq auquel on a, ôté un des deux testicules, et qui a conservé une voix grêle, (Ch.D.) COCATTI COZTIC. {Bot.) Sous ce nom, et sous ceux de céopoal xochitl et d'autres voisins ayant la terminaison xochitly demandez décrit et figure plusieurs variétés de l'œillet d'Inde qu'il nomme carfophyllus niexicanus , et qui est le fa^efes des botanistes. Il s'étend beaucoup sur les vertus de ces plantes qu'il dit atténuantes, apéritives, stomachiques, propres à pro- voquer Jes sueurs, les urines et !e flux menstruel, a arrêter les friàsons dans les fièvres intermittentes. D'une autre part,Dor doens les regarde comme un poison , et cite des exemples d'ani- maux morts pour en avoir mangé, d'enfans dont la bouche fut enflée pour en avoir seulement mâché. Il résulte de ces observations contradictoires que le tagetes a des propriétés bien réelles, manifestées p^r son odeur forte, qui peuvent eti'e pernicieuses par un iniiuvai.s usîige , mais qui, dans les COG 489 mains d'un médecin habile , peuvent offrir un remède actif très-salutaire. Ces plantes sont cultivées dans Its jardins d'or-, nement, et conséquenunent faciles à trouver si l'on est tenté de les employer. (J.) COCCALON. (Bot.) On lit dans Dalécliamps que le fruit du pin est nommé cocealon ou srobilus , qu'on le mange, et qu'il est de difficile digestion; mais DaléchUmps lui-même se refuse à croire qu'on mange ce fruit, ou plutôt cette tête de fruit que l'on nomme cône. Il ne peut être question que des graines, et seulement de celles qui ont un certain volume , telles que celles du pin maritime. (J.) COCCHOU. (IcIUhvoL) Suivant Rondelet , à Rome on donne ce nom au rouget, Iriglacuculus , Linn., par corruption du mot latin cuculiis. Voj^ez Tkigle. (H. C.) COCCIGRUE (Bot,), nom vulgaire donné à différentes espèces de pezizes et rie cyathe, Paulet l'emploie pour désigner le premier ordre de la deuxième classe de sa distribution des champignons. Cet ordre comprend quelques champignons membraneux le plus souvent creux et sans tige. M. Paulet le$ divise en cinq genres qui sont : celui des Conques oreilles; celui des Nosiocs; celui des Grains de mure ; celui des Cocci- GRUES proprement dites ; et celui des Peaux de morilles. V oyez ces mots. (Leat.) C0CCIGRUE3 PROPREMENT DITES (Bnf.), genre de champignons de la famille de ce nom. Ses espèces sont fon- gueuses et membraneuses , d'une substance très-mince, d'une demi-ligne d'épaisseur au plus, sèche et cassante. M. Paulet le partage en deux divisions : i.° Celle des C0CCIGR.UES nues, qui comprend quatre groupes; savoir : c. Les CocciGRUES en champignon. L'espèce la plus remar- quable est Vheli'ella gelatinosa de la Flore Françoise. b. Les CoeciGRUEs en trompette, M. Paulet n'en décrit qu'une espèce sous le nom de trompette des morts ; c'est le meruliu^ cornucopioïdes d» la Flore Françoise. c. Les CocciGRUES EN oreilles. Celle mentionnée par Paulet est l'oreille de singe ou peziza coclUeata, Linn. d. Les CocciGRUES EN URNE, parmi lesquels le même auteur place l'urne courpnné_e ou peziza acclabidum, Linn. 4yo CGC ■1." Celle des Coccighues a lentilles, qui répond au genre Nidulaire de Bulliard ou cyalhus de Per&oon. Voyez Cvatuf. (Lem.) COCCIGRUES A CROISSANS. (Co^) Paulet donne ce nom aux espèces du genre Ceratosperml'm de Micheli. Voyez cet article, et ligne dernière, supprimez cératoides. (Lem.) COCCIMELEA. {^Bot^ C. Bauhin soupçonne que l'arbre nommé ainsi parThéophraste, est lepr«iiwsar7r}'gdfl/mfl de Pline. Selon Tournefort, ce prunier est le rognon de coq; Linnœus l'indique comme variété du prunus domestica. (J.) COCCINELLE [Entom.), Coccinella , vulgairement Bête a Dieu , Martin , Bête a la Vierge , Cheval de Dieu , Scarabée- Tortue hémisphérique. Noms d'un genre d'insectes coléoptères trimérés , ou à trois articles à tous les tarses. Ce nom donné d'abord par Frisch , adopté ensuite par Linnaeus et Geoffroy, paroît provenir du mot grec K0KH.0V , dont les Latins avoient fait coccus, la graine d'écarlatc. Le diminutif fut d'abord coccioiie/Ja, puis coccinella, probable- ment à cause de la couleur rouge brillante des éiytres des espèces les plus communes de ce genre, ou de celles qui ont été les premières observées. Ce genre est très-facile à reconnoître, et réunit des espèces nombreuses qui ont entre elles les plus grands rapports par la forme générale et par les mœurs. Trois articles à tous les tarses , les antennes en massue plus courtes que le corselet , le corps hémisphérique ou demi-ové, en sont les caractères essentiels et suffisent pour les distinguer des eumorphes , endomjques et dasycères , qui ont aussi trois articles à tous les tarses, mais dont les antennes sont plus longues que la tête et le cor- selet pris ensemble , et dont le corps est en général plus alongé. Les habitudes ci le genre de vie sont d'ailleurs tout-à-fait difFérens. Les coccinelles , sous leurs deux états de larves et d'insectes parfaits, ne se nourrissent que de pucerons qu'ils dévorent tout vivans j et les autres petits «coléoptères que nous venons de nommer se rencontrciit sous les écorces , sous les mousses et dans les champignons, et paroissent se nourHr de ces matières uniquement. L'histoire des coccinelles nous a été parfaitement révélée CGC 491 par Réaumur, dans le tome III.*' de ses Mémoires , où il traite des vers mangeurs des pucerons. Nous en allons extraire les particularités les plus remarquables. Nous avons déjà dit que ces petits coléoptères étoient fort connus; ils sont particulièrement recherchés par les enfans , à cause de leurs belles couleurs et d|^ poli de leurs élytres , qui sont en général de couleur rouge avec des points noirs, ou noirs avec des taches ou des points rouges, ou bien jaunes avec des taches noires ou blanches, ou d'une teinte plus foncée, disposées d'une manière symétrique et très-agréable. Les élytres sont convexes, parfaitement jointes sur le dos, ce qui rend l'insecte fort difficile à saisir. Ses pattes ne dé- passent guères le bord de ses élytres qui protègent ainsi le corps comme la carapace dans les tortues. La plupart , lors- qu'on les saisit, ou qu'on leur fait quitter le plan sur lequel elles marchoient, retirent les pattes vers la partie moyenne du corps, et en font tellement appliquer les articulations les unes contre les autres, qu'elles paroissent absohiment privées de ces parties. Souvent aussi, quand on les saisit, elles laissent exsuder ou suinter, des parties latérales de leur corselet, une humeur jaunâtre , fétide, approchant du cérumen des oreilles pour l'amertume et la couleur. Cette matière très-odorante est probablement un moyen de défense dont l'animal a été doué, pour écarter, par le dégoût qu'elle inspire , les oiseaux et les autres animaux qui chercheroient à s'en nourrir; car l'exis- tence de ces insectes est précieuse, et leur utilité dans l'éco- nomie de la nature n'est pas un problème pour l'agriculteur qui sait que leur propagation les délivre d'une énorme quan- tité de pucerons, parmi lesquels il est toujours facile d'en observer sous les deux états de larves et d'individus par- faits. Ces larves ont six pattes, comme toutes celles des coléop- tères; leur corps est alongé comme celui des chrysomèles : la plupart sont hérissées d'épines ou de tubercules, et l'extré- mité postérieure* se termine par une sorte de mamelon vis- queux dont se sert l'animal, comme d'une septième patte, pour s'accrocher, se suspendre et s'arc-bouter dans quelques cir- constances. Les pattes de ces larves sont très-remarquables par leur forme et leurs usages : elles sont très-développéeS; ^.0'^ coc li articulations bien distinctes, alongécs et propres à s'opposer les unes aux autres, en môaie temps qu'elles peuvent diriger vers la bouche les pucerons qui font la seule nourriture de ces larves. La métamorphose des coccinelles présente aussi une par- ticularité très-notable ; à l'époque où cette opération naturelle doit arriver, la larve s accroche par la queue sur les feuilles ou les tiges des plantes, sur les écorces , ou sur les pierres voisines; l'animal se gonfle, se raccourcit ; sa peau se des- séche et reste sur la nymphe, dont les élytres écartées ne rcsseuiblent pas mal à la fleur desséchée de quelques plantes légumineuses avec lesquelles les naturalistes les ont souvent confondues. La nymphe ne conserve pas long-temps cette forme ; le plus souvent, au bout d'une quinzaine de jours, l'insecte parfait en sort, d'abord mou, et avec les élytres incolores; mais elles ne tardent pas à prendre de la consistance, et une couleur vive et brillante, par le poli et les taches variées dont elles sont ornées. Les œufs des coccinelles sont ordinairement jaunes et d'une odeur désagréable ; il paroitroit que dans quelques espèces , les individus mâles sont différens des femelles , car on en trouve souvent de couleur diverse réunies par l'accouplement. On ne s'est pas encore assuré du résultat de ers sortes de fécondations , et s'il en provient des individus hybrides. Il n'est pas de naturaliste qui n'ait fait de ces sortes de remarques, qui se trouvent consignées dans la plupart des auteurs. Le genre des coccinelles est très - nombreux en espèces. Fabricius en a décrit plus de cent soixante, mais sans aucun ordre : llliger, dans son Recensement des insectes de Prusse , pag. 4i5 , a employé une division qui nous paroit assez com- mode. Linnasus avoil fait usage d'une marche très-commode pour la déterminaison et pour la dénomination ; malheureu- sement les auteurs qui l'ont suivi , n'ont pas reconnu le sys- tème qu'il s'étûit fermé , et ils en ont emi^ouillé la nomen- clature. Voici à peu près les divisions de Linnaeu.s : "?' Elytres rouges ou jaunes à polnLi noirs , ou les lachefées-. CGC 49^ * '•' Elytres rouges ou jaunes à taches blanches. * * * Elytres noires à taches rouges. n- K' a- K- Elytres noires à taches jaunes ou blanches. Nous allons faire connoître ici quelques espèces d'après la division d'illiger en quatre l'amilles : Les Scjmnes d'Herbst, qui ont les entres velues et sont très- petites ; Les Oblongues , lisses, déprimées, corselet arrondi, à base plus étroite que les elytres ; Les Hémisphériques , ou bombées, à côté du corselet dis- tinct du bord postérieur tronqué en travers ; Les Cassidées. * Les Scjmnes d'Herbst et de Kugeldn. CocciNEf.LE NiGRiNE ; Cocciuella nigrina. Noire, hémisphé- rique, pubescente, obtuse, à tarses bruns. Coccinelle noire; Coccinella atra. Ovale, noire, brillante, velue. Coccinelle pattes-jaunes ; Coccinella flavipes. Hémisphérique, noire, brillante, velue, à bouche et pattes jaunes. Coccinelle petite; Coccinella parvula. Hémisphérique, pu- bescente; à tète, pattes et pointes des elytres jaunes. Cette espèce présente plusieurs variétés. Coccinelle deux-verrues ; Coccinella bi^errucata. Ovale , noire, brillante; elytres à une tache arrondie, rouge presqile au milieu. Coccinelle deux-pustules ; Coccinella bipustulata. Hémiphé- rique, noire, velue; elytres à deux points rouges sur chacune. Coccinelle quatre-lunettes ; Coccinella quadrilunata. Pres- que ovale , aplatie , noire ; elytres à quatre lunules jaunes transverscs. Coccinelle frontale; Coccinella frontalis. Hémisphérique, noire, à front jaune; elytres à épaulette ou tache humérale rouge. ** CicciNELLE discoïde'; Coccinella discoïdea. Ovale, noire; elytres rousses, à base et bords noirs. Coccinelle rayée ; Coccinella litura. Hémisphérique : d'uc brun pâle ; elytres à taches noires. 494 COC Cocci.vELi.É rF.CTORALE ; Coccinellapcctoralis. Obloiiguc, brune, à poitrine noire; élytres à stries de points enfoncés. Coccinelle kcussonnée ; Coccinella scutellata. Oblongue , rousse; élytres striées ; à poitrine, tache vers l'écusson et quatre points noirs. * ^' Les ohlongues ^ corselet plus étroit que les élytres. Coccinelle sept-ïaches ; Coccinella septem maculata. Oblon- gue; à corselet bordé de jaune ; élytres rouges, à taches noires, dont une comme formant écusson à trois lobes. Coccinelle treize-points ; Coccinella tredecim punctata. Oblon- gue; à corselet jaune en devant et sur les côtés, et un point noir; élytres jaunâtres, à points noirs; abdomen jaune. Coccinelle variable ; Coccinella mutabilis. Ovale ; à corselet tacheté et bordé de jaune ; élytres rouges, à points noirs; pattes antérieures rousses. Coccinelle dix-n eue- points ; Coccinella novem decim punc- tata. Oblongue , jaune ou rosée ; corselet à six points ; élytres à dix-neuf points noirs. Coccinelle M noir; Coccinella M nigrum. Ovale; d'un jaune sale ; élytres sans points. '*' '^' '•'' Les hémisphériques , à côtés du corselet distincts du lord postérieur tronqué en travers. Coccinelle dix-huit-gouttes ; Coccinella octodecim guttata. Bombée, ferrugineuse; deux taches sur le corselet, et neuf sur chaque élytre , jaunes; les deux de la base en croissant. Coccinelle douze-gouttes ; Coccinella bis sex guttata. Coccinelle QUATORZE-GOUTTES; Coccinella bis septem guttata. Coccinelle tigrine ; Coccinella ligrina. Noire ou jaune ; à taches blanches, trois sur les bords du corselet et dix sur chaque élytre , en cet ordre, i. 3. 5. 2. 1. Coccinelle ailée; Coccinella ocellata. Noire, bombée ; cor- selet à taches jaunes; élytres rouges, à petits bords noirs, à huit yeux noirs bordés. ^ Coccinelle bord -ponctué ; Coccinella margine punctata. Roussâtre, bombée; tête et corselet jaunes, à points noirs: élytres à deux points marginaux noirs. coc 495 Coccinelle sept-points ; Coccinella septem punctata. îvolre , bombée; corselet à deux taches blanches ; élytres rouges, à sept points noirs. Coccinelle cinq-points ; Coccinella quinque punctata. Noire , bombée ; corselet à deux taches blanches ; élytres rouges, à cinq points noirs. Coccinelle onze-points ; Coccinella%ndecim punctata. Noire , lisse, bombée, alongée ; corselet à taches blanches; élytres rousses, à points noirs. Coccinelle quatorze-pustules; Coccinella bis septem pustulata. Noire, ovale, bombée ; corselet en devant, et sept taches blanchâtres ou rougeâtres sur les élytres. Coccinelle hiéroglyphique ; Coccinella hieroglyphica. Noire , ovale; bord externe du corselet blanc; élytres rouges, avec une bande flexueuse noire. Coccinelle variable; Coccinella variahilis. Noire, hémis- phérique ; à bords du corselet et pattes jaunes; élytres à une ligne transversale saillante. Cette espèce présente plus de trente variétés , décrites pour la plupart sous des noms différens. Coccinelle disparate ; Coccinella dispar. Hémisphérique ,- à tête et pattes noires; élytres à peine bordées, souvent à taches rouges. Coccinelle impustulée ; Coccinella impuslulata. Noire , hé- misphérique ; à élytres bordées. Coccinelle conglobée ; Coccinella con d'un noir brillant, à bords du corselet rouges, et un point au milieu des élytrcs. i}■4■*>^ Les Cassidées, lisses, à corselet court, transverse en croissant ; élytres en cœur , non bordées , échancrées en dci'unt pour le corset "t. Coccinelle quatre-pustules ; Coccinella quatuor pustulata. Noire; une tache rouge eu croissant sur la base de Télytrej une autre arrondie au milieu; anus rouge. Coccinelle rénipustulée; Coccinella renipustulata. Noire, comprimée , bossue; a abdomen, et une tache transversale sur les élyires rouges. Coccinelle uipdstulée ; Coccinella bipustulata. Noire, com- primée, bossue; à tête, abdomen, et une tache transversale rouge sur les élytres. (C. D.) COCCIS. {Bot.) On trouve sous ce nom, dans l'ouvrage de Desportes sur les plantes de Saint-Domingue, une plante qu'il dit .;voir les vertus de l'ipécacuanha, et qui paroit, selon lui, tenir le milieu entre cette plante et le paris ou herba paris. ]Sicolson cite la même plante, qu'il nomme aussi faux ipé- cacuanha, et qu'il rapporte à la crustolle, ruellia ; mais ce qu'il ajoute, en annonçant que Desportes distingue trois es- pèces de coccis, est trop vague. Il paroit seulement, d'ailleurs, que le taux ipécacuanha, de Saint-Domingue est le ruellia tuberosa. (J.) COCCO {Ichthjol.) , nom que l'on donne à Rome, dit Ron- delet, à la trigle milan , 7'rfg /a Zucerna, Linn. Voyez Trigle* (H.C.) COCCOCIPSILUM. (BoL) Voyez Cocipsile. (Poir.) COCCODÉE {Bot.) , Coccodea. Végétaux gélatineux diver- sement colorés, formés par un mucilage dans lequel sont plongés de petits corps ronds, ovales, à extrémités obtuses, renfermant chacun plusieurs autres corpuscules analogues. M. Palisot-Beauvois , en établissant ce gerre dans sa famille des algues, section des iliodées , y rapporte les deux plantes suivantes : La Coccodée sanguine. Elle couvre le bas des murailles humides, exposées au nord; elle y forme de grandes taches COC Aa? gélatineuses et sanguines, mais qui se décolorent en se dessé- chant. M. Persoon a rapporté, avec doute, cette plante à son genre Tlieleplwra, section des corticimn. Il l'a nommée tlie- lephora sanguinea. Il pensoit qu'elle pouvoit appartenir à la famille des algues. La CoccoDÉE VERTE. Elle se distingue de la précédente pai* sa couleur verte , et par les lieux où? elle croit. Elle naît par flocons dans l'eau qu'on laisse séjourner dans les vases. Si les caractères donnés à ce genre sont exacts, il paroîtroit qu'on ne devroit pas coni'ondre cette espèce de cocodée avec la matière verte qui nait dans l'eau douce exposée à l'air libre et à la lumière, et qui est formée de filamens très- fins , entre-croisés, sans cloisons, et enveloppés d'une matière gela.- tineuse. Cette matière verte , que Priestley découvrit le pre- mier, est regardée comme d'origine animale par Ingenhouz. On l'a placée dans le genre Oscillatoire. M. Decandolle eu fait une espèce de vaucherie, vaucheria infusionuin. Ce genre, qui renferme des végétaux remarquables par leur simplicité, est très-voisin des Oscillatoires. Voyez ce mot. (Lrm.) COCCODRILLO {Erpétol.) , nom italien du Crocodile, Voyez ce mot. (H. C.) COCCOGNIDIUM. (Dot.) On nomme ainsi les baies du méiéréon, ou bois gentil, daphne mezereum , qui passent pour un poison très-violent, et dont les livres de matière médicale attestent les funestes effets. Ce poison est de nature caustique comme toutes les plantes de la famille des thymélées , à laquelle appartient le mézéréon. Cinq ou six baies , prises à l'intérieur, suffisent pour tuer, ou au moins pour purger très-violemment et occasioner une très - grande chaleur dans la gorge. Pour combattre ce poison, il faut recourir aux émulsions adou- cissantes et au lait. Il y a cependant des pays où les habitans de la xampagne se purgent avec ces baies, qui sont aussi connues dans les pharmacies sous le nom de grana enidia ou cucci caid'd ; mais ce purgatif ne peut convenir qu'à des hommes très-yobustcs, et il doit être administré à petites doses. (J. ) COCCOLITE. [Min.) M. Abilgaard a donné ce nom à une pierre verdàtre, qui semble composée de grains serrés et comme aplatis l'un par l'autre. M. Haiiy a prouvé , par les /.Qi- coc caractères tirés de la structure, que ce minéral de? mines de Sudermanie, en Suède, et des filons d'Arendal , en Nor- wége, appartenoit à l'espèce du pyroxène. Tous les autres caractères pris de la couleur, de la dureté, de la pesanteur et de la composition, et même du gisement, confirment ce rapprochement; on a trouvé dernièrement des masses de ce pyroxène granuliforme, qui présentent, dans quelques parties, des cristaux peu nets , il est vrai , mais qui indiquent des variétés connues de Pyroxène. Voyez ce mot. CoccoLiTE DE FiKLANDE. On a donné ce nom à un minéral granuleux, qui vient de Pargas, en Finlande, et qui paroit être une variété granuliforme d'amphibole actinote. (B.) COCCOLOBA (Bot.), vulgairement Raisinier , Bois a ba- guettes, genre de plantes de la famille de polygonées, de Vuctandrie trigjnie de Linngeus , qui offre pour caractère essentiel, un calice coloré, à cinq divisions persistantes; point de corolle ; huit étamines ; un ovaire supérieur sur- monté de trois styles courts. Le fruit consiste eu une noix ovale , à une seule loge recouverte par le calice converti en iaie. Ce genre renferme des arbres ou arbrisseaux de l'Amé- TÎque , à feuilles alternes, munies de stipules; les Heurs petites, disposées en grappes. Les principales espèces sont : CoccoLOBA A GRAPPES : Coccolobu uvifcru, Linn.; Lam., lU. gcn., tab. 3i6, fig. 2. Cette espèce, dans son pays natal, est •un grand et bel arbre , dont le bois est rougeàtre en dedans; les rameaux diffus , d'un gris cendré; les feuilles grandes, alternes, glabres, un peu arrondies, la plupart échancrées en eœur à leur base ; les stipules marginales; les fleurs disposées en une grappe longue, d'un pied simple, terminale, pendante à la maturité des fruits. Ceux-ci sont de couleur purpurine^ de la grosseur d'une petite cerise, d'une saveur douce, aci- dulée , contenant une noix à trois lobes ; on les vend aux marchés ; oulIcs sert sur les tables en Amérique. Le bois, bouilli dans l'eau, donne une belle couleur rouge. Le cocco- loha UUifolia, Poir., Encycl. , etill., tab. 3i('"-, fig. 4, seu rhei- folia, Hort. Par. , voisin du précédent par son port, en diffère par la grandeur remarquable de ses feuilles plus minces, membraneuses, point échancrées. Le coccoloba piihescens , I»inn., seu grandifoiia, Jacq. , se distingue par ses grandes COG 4^9 ileuiiîes rugueuses, pubescentes en dessous. Cet arbre s'élève a la hauteur de soixante ou de quatre-vingts pieds. Son bois est très-dur, pesant, d'un rouge foncé, presque incorrup- tible, employé pour la construction des poutres et des palis- sades. La partie enfoncée en terre y acquiert la dureté de la pierre. On prétend que ses fruits sj/nt bons à mangen II est figuré dans Plukenet, Phytogr. , tab. 2-2:>. , fig. 8 , mais sans fleurs ni fruits. Il croît dans les forêts, sur les montagnes, à- la Martinique. CoccoLOBA A FEUILLES VAFJéES ; Coccoloha di^'crsifolla , Sacq. , Amer., 114, tab. 76. Arbrisseau de dix à douze pieds, distin- gué par ses feuilles de deux sortes : celles des branches échan- crées en cœur à leur base ; celles des jeunes rameaux ovales, entières, luisantes, ridées, terminées en une pointe Obtuse. Les grappes sont longues d'environ trois pouces, chargées de fruits de la grosseur d'une petite cerise, dont la pulpe est molle , d'une belle couleur purpurine, d'une saveur assez semblable à celle du coccoioia m^Z/'era, mais un peu plus acide, et recher- chée par les eufans et les paysans. Il croit à Saint-Domingue , sur le revers boisé des montagnes. Dans le cocço/o?mJiave5cen.s, Jacq. , Amer., tab. yS, les feuilles sont elliptiques, obtuses^ mucronées ; les tiges hautes de douze pieds , très-rameuses ; les grappes droites, terminales ; les fruits de couleur purpu- rine , un peu plus gros qu'un pois; la pulpe roiigeàtre, d'une saveur douce, assez agréable au goût, mais dont on fait peu d'usage. Il croit dans les buissons , au Port-au-Prince. Le cocco- loha obtusifolia, Jacq., Amer., tab. 74, a ses feuilles plus étroites , obtuses , elliptiques , agréablement veinées ; les grappes simples , quelquefois alternes sur les jeunes rameaux.; les fleurs petites et blanchâtres; les fruits petits, d'une sa- veur astringente : il croit parmi les haies et dans les bois, aux ■environs de Carthagène. CoccOLOBA A ÉGORGE FINE : Coccoloha excoTiata, Linn. ; Plum. ,. Icon., 146, fig. 1. Cet arbre, d'une hauteur médiocre, a ses rameaux recouverts d'une écorce tellement fine, qu'ils pa- ïoissent en être privés. Les feuilles sont coriaces , ovales- oblongues , en cœur, jaunâtres en dessous, un peu aiguës: les fleurs sont di£j)osées en longues grappes pendantes. Il croît fians l'Amérique , aux lieux montueux. La plante que j'avois 32. 5oo CGC rapportée à celle-ci comme une variété (Encycl., aoî. 6, pag. 62, n." 6), qui m'avoit été communiquée de Porto-Kicco par M. Ledru, cultivée depuis au Jardin du Roi, a paru devoir constituer une espèce sous le nom de coccoloba pjri- folia, Desf., Catal. , 46. Elle se distingue par ses feuilles plus courtes, ovales, point éçhancrées , obtuses. Les fleurs sont petites et disposées en grappes pendantes, longues de huit à dix pouces. Coccoloba a fruits blancs : Coccolohanivea , S\r. , PL; Jacq. ; Amer., tab. 78. Cet arbre s'élève à la hauteur de vingt pieds; ses feuilles sont minces, ovalcs-oblongues , acuminées , lui- santes à leurs deux faces; les fleurs petites et jaunâtres : leur calice devient épais, succulent; il acquiert en grossissant une couleur blanche , et revêt , jusque vers son milieu , une noix trigone , luisante et noirâtre : ce fruit est d'une saveur douce, agréable, bon à manger. U croît à Saint-Domingue et à la Martinique; on le cultive au Jardin du Roi. Coccoloba a feuilles de laurier ; Coccoloba laurifoUa , Jacq. , Schoeiibr. , 5, tab. 267. Arbrisseau d'environ dix pieds (Je haut, revêtu d'une écorce d'un brun cendré , chargé de rameaux diffus. Ses feuilles sont coriaces, alongéts, glabres, obtuses, très-entières, luisantes , longues de quatre à cinq pouces ; les pétioles munis à leur base d'une gaîne cylin- drique ; les grappes droites, cylindriques, longues de trois pouces ; les filamens étalés , soudés à leur base ; les stigmates papilleux. Il croît dans les environs de Caracas. Coccoloba A feuilles minces: Coccoloba tenuifolia, Linn. ; Lam., m. gen, , tab. 5 16, fig. i et 3 ; Brow. , Jam., tab. 14, iig. 3. Ses feuilles sont très-minces , glabres , ovales, obtuses ou un peu acuminées; une membrane stipulaire attachée au pétiole, les grappes droites, cylindriques, longues de trois à quatre pouces. Cette iilanle croit à la Jamaïque. Coccoloba sagittée ; Coccoloba sagittata, Poir. , Enc, vol. 6 . pag. 64. Espèce remarquable par ses petites feuilles presque sa- gittées et par ses grappes latérales vers l'extrérf-ité des rameaux, longues de deux ou trois pouces, chargées de petites fleurs d'un blanc jaunâtre. Elle a été découverte au Pérou par Donibey. Coccoloba a petites feuilles; Coccoloba par^ifolia, Poir., Encycl., G , pag. 64. Ses rameaux sont épars , tortueux : leur COC Soi ecorce d'un blanc cendré : les feuilles coriaces, ovales, obtuses à leurs deux extrémités : les grappes filiformes , placées le long des branches sur de petits rameaux très-courts , sans feuilles ; les fleurs très-petites. Elle croit dans Tx^mériquc méridionale. Il existe encore plusieurs autres espèces de coccoloba, telles que le coccoloba punctata , Mil!.; seu^coronata , Jacq. , Amer. , tab. 77; Pluk. ,^/m., tab. 207, lig.4; coccoloba, larbadensis , Linn. et Jacq., Obs. 1, tab. 8; coccoloba emarginata, Linn. et Jacq. , Obs. 1 , tab. 9 ; coccoloba microscachia , WiUd. ; coccoloba fagifolia, Jacq., H. Schoeiibr. , seu nilida , H. P. ; coccoloba rugosa, H. P. Selon M. Brown , le coccoloba australis , Forst. , est très-voisiu du polj'gonum adpressum, Labill. Lou- reiro, dans sa Flore de la Cochinchine, en cite deux espèces de ce pays ; savoir, coccoloba asiatica et cjmosa. (Poir.) COCCOLOBIS. {Bot.) P. Brown, dans ses Plantes de la Jamaïque, avoit donné ce nom au genre publié auparavant par Plumier, sous celui de guiabara, contenant des arbrisseaux: dont les fruits en grappe leur avoient fait donner celui de raisinier. Liniiœus a changé le nom de Brown en celui de coccoloba, qui est adopté. (J.) COCCONILEA. (iioi.) Théophraste nommoit ainsi le fustet, rhus colinus , suivant C. Bauliin , qui croit que le même arbre est le coggjgria de Pline. (J. ) COCCOTHRAIJSTES. {Omith.) Ce terme, qui a été em- ployé par Klein pour désigner la quatrième tribu de ses pas- sereaux, l'a été ensuite par Brisson pour son vingt-quatrième genre ; et MM. Cuvier et Vieillot ont aussi appliqué cette dénomination aux gros-becs, extraits des loxia de Linnœus. Le coccothraustes proprement dit est le gros-bec commun, loxict CQCCothraustes, Linn. (Ch. D.) COCCOVEGGIA. {Omith.) On appelle ainsi , en Italie, le petit duc, strix scops , Linn. (Ch.D.) COCCU. {Omith.) Ce nom, qui s'écrit aussi coqu , se donne vulgairement au coucou , cuculus canorus , Linn. ( Ch. D. ) COCCULUS.'*(Bof.) Dans les ouvrages de matière médicale , on donne ce nom au menispertnuni cocculus, Linn., plus com- munément appelé coque du Levant. (L. D.) COCCUX ou Coccyx {Omith.), nom grec du coucou, cur culu$. {Ch.D.) 602 COC COCCYSUS. (Ornith.) Ce terme est employé parM. Vieilîo? pour désigner génériquemcnt ses coulicous, qui correspondent auxcouasdc RI. Levaillant, etc. (Ch. D.) COCCYX. (Ichfhyol.) Belon donne ce nom au Malarmat , poisson delà Méditerranée. Voyez Malarmat. Par le mot hokkv'^ Ar^stote paroit avoir aussi designé le ï'ouget, Irigla cuctilus,Linn. Scaligcr et Gaza l'ont traduit par cucutus, et Camus par coucou. Voyez Tricle. (H. C. ) COC DE WINDHOVER. (OrniLh.) La cresserelle, falco llnniinculns, Linn., eit désignée, sous ce nom par Albin, tom. 3, ïi.° 5. (Ch.D.) COCHE , CocHEREL ou CocHERELf.E. ( Bof, ) Daus le Bourbon- noiSjOn nomme ninsiVa^ariciis procerus ^Dec, FI. Fr. ,n.° 558, appelé, dans les environs de Paris, grisette; à Orléans coua- iwelle , colmelîe et coulemelie ; et ailleurs cqquemellc , etc. Voyez FoNGE. (Lem.) COCHEHUE (Dot.) y un des noms américains du roucou, ])ixa, cité par M. de Lamarck et par l'auteur du Dictionnaire économique, (J. ) COCHELERIEU, (Ornith.) Ce nom et ceux de cochevier, «cochelivier et cochelivieu, sont donnés , dans la Sologne, a. l'alouette cujelier ou lulu, alauda arborea et nemorosa , Linn. (Ch.D.) COCHÊNE (Bot.), nom donné au sorbier des oiseleurs dans quelques lieux. (J.) COCHENILLE (Enfom.), Coccus , vulgairem. GALLiNfEcrES , genre d'insectes hémiptères, de notre famille des phytadelges ou plantisuges. Ces insectes sont assez difficiles à caractériser: caries mâles seuls ont des ailes, qui ne iont jamais croisées ni opaques; mais ils sont privés du bec ou suçoir. Les pattes sont très-grèles dans les deux sexes, à un seul article, et les antennes filiformes, à huit ou neuf articulations. Ce sera donc plutôt par une comparaison établie avec les autres hémi])tères que nous parviendrons aies faire connoître. L'analyse en efî'ct nous fait voir : i."Que ces insectes, qu'ils aient des ailes ou non, sont privés de mâchoires ou de pièces articulées, disposées par paires sur les côtés de la bouche ; 2." que, dans les mâles, 1rs ailes sont au Kouibre de quatre, d'égale consistance, nonécailieuses; ?,''quc , CGC 5o5 ^ans les femelles aptères, la bouehe consiste en un bec, ou tube , pai'oissant naître du cou, sans palpes latéraux. Deux de ces trois circonstances réunies dans l'insecte prouvent qu'il est hémiptère. Dans la sous-classe des insectes hémiptères, la plupart des familles offrent, ainsi que leur nom l'indique, des ailes croisées, à demi-coriaces , et non d'égale consistance. La seule famille des cigales est dans ce cas ; mais tous les genres ont au moins deux et au plus trois articles aux tarses. Dans cette dernière famille, il n'est pas difficile de distin- guer les cochenilles des autres genres : des aleyrodes, par* exemple, qui, s'ils n'avoient un bec au lieu d'une langue rou- lée en spirale, ressembleroient à de petites phalènes, avec les- quelles on les a souvent confondus; des kermès, qui ont les antennes grosses, comme faisant partie du front ; des pucerons, qui ont le ventre terminé par deux cornes , ou mamelons, qui laissent exsuder une humeur souvent sucrée ; et enfin des psylles, dont les individus des deux sexes ont des ailes, et ont la tctc ou le front comme fourchu , en même temps que leur corps est recouvert d'une exsudation floconneuse dune matière gom- meuse et douceâtre. Il est présumable que le nom de cochenille est tiré du mot grec kÔkzoç, qui signilioit une graine , et que l'on dcsignolt ainsi les cochenilles femelles desséchées, qu'on a crues long- temps une graine du nopal, et que l'on appeloit à cause de cela la graine d'écarlate, d'où les Latins ont fait le mot coccus. Cependant les Espagnols appellent les cloportes et la graine d'écarlate coc/KHi7/a, qu'ils prononcent kotahiniL^lia , diminutif de cochino , un cochon de lait. Les cochenilles femelles sont beaucoup mieux connues que les mâles, qui ne vivent que quelques jours, sous leur der- nière forme, pour accomplir le grand acte de la fécondation, au moyen de leurs ailes qui leur permettent de se transporter sur le corps des femelles, lesquelles sont immobiles sur les tigea et les feuilles dl' plantes, comme des excroissances ou des vé- gétaux parasites. Lorsque ces femelles sont fécondées, elles ne paroissentplus vivre que très-peu de temps. Leur corps se des- sèche, et leur peau sert d'enveloppeauxœufs, quibientôtéclo- sent et produisent de petites larves ; celles- « se gonflent et 5o4- CGC" s'accroissent en faisant étendre la peau de leurs mères, qui les j)rotège, et qui simule alors une sorte de galle ou de tumeur iixée sur la plante. Les mâles, comme nous l'avons dit, ont des ailes : ils sont très-vils , très-actifs ; leur tête est arrondie, avec de petits yeux et des antennes longues, en fil. Ils paroissent n'avoir que deux ailes, placées horizontalcmentsurlalongueur du corps, dans l'état de /cpos. Ils ne paroissent pas prendre de nourriture sous cette dernière forme; car ils n'ont plus de bec. Leur ventre est appliqué immédiatement au corselet : il sç termine quelquefois par deux filets, comme dans les psoqueset les éphémères. Ils volent avec assez de légèreté, et ressemblent a de petits pucerons. Quand on examine le corps des femelles, il est difficile d'en distinguer les parties , à moins de les détacher de la plante. On voit alors en dessous les rudimens du suçoir, les pattes ^ et quel- quefois les articulations du corps ; mais il faut être exercé à ces sortes de recherches, et connoitre , pour ainsi dire, l'insecte afin de l'apercevoir. Les cochenilles sont très-nuisibles aux végétaux surlesquels elles se fixent et se pi-opagent comme les pucerons, La plupart s'attacheutaux arbres verts, commeleschênes verts, lesoli.viers, les orangers, les lauriers roses, et aux autres plantes qui ne per- dent pas leurs feuilles pendant l'hiver : elles sont de véritables fléaux pour les jardiniers. L'une des espèces en particulier se développe sur les arbustes des serres chaudes, et devient une «orte de peste pour les orangeries. Vue autre fait beaucoup de tort à la végétation des oliviers, des myrtes, des figuiers. C'est principalement la cochenille fine du nopal, et celle dite sylvestre, qui sont employées dans l'art de la teiuture pour obtenirlabelle couleur écarlate , qui ontmérité toute l'attentiou des naturalistes. Une autre espèce, moins connue, paroit pro- duire la gomme-laque, d'après Kerr , Transact, philos. , vol. 7 1 , part. 2, pag. ôj6. Une autre produit aux Indes orientales une sorte de cire bUnche , d'après Fiersou , Acta anglica , 1 794. LàCoCIIENILLE DU NOPAL, CoCCUS CUCli; Vulg. ^OCHENILLE FINF, CoeiiEiNiLLE Sylvestre 5 du commerce, Guaine d'écarlate. Cette espèce , très-importante pour l'industrie , puisqu'elle fournit la belle couleur rouge aux teinturiers et aux peintres, est tort difîicilç à caractériser autrement que par son usage çt COC 5o5 son séjour sur le nopal. La femelle est de la grosseur d'une pe- tite lentille ; sa couleur est d'un rouge foncé violet; on distingue à peine les articulations du corps, qui est couvert d'une pous- sière écailleuse argcnlée. Elle paroitctre originaire d'Afrique; mais on Télèvc, on la cultive, pour ainsi dire, au Mexique, dans la province de Honduras , à Guaxaca , à Oxaca. M. Thierry de Menouville nous a dSnné , en 1787 , dans un ouvrage imprime au Cap -François, de très-bons renseigne- nicns sur cet insecte , dans sou Vo3'age ù Guaxaca , depuis la page :>.G3 jusqu'à 406 ; et Anderson , en 1796 , a publié à Madras un Mémoire sur t'importatioii de la coclienille de l'Indoustan en Amérique. La Cochenille de Pologne, Cqccus polonicus. On l'observe en Polognesurlcs racines d'une espèce de renouée , ou polygonum^ sur celles du selerantlius perennis. Elle donne aussi , par la tein- ture, une couleur rouge, mais moins vive et moins éclatante que celle du nopal. Cochenille des sePiRes , Cgccus adoniduin. On l'observe sur les feuilles des arbres du midi de l'Europe. Cochenille des orangers, Coccus hesperiduni , sur les feuilles des citronniers, des lauriers. On eji a décrit d'autres espèces , qui se trouvent sur les feuilles du pécher, du chêne, de l'ilex, du figuier (c'est en particulier cette espèce qui fournit la gomme laque des Indes orientales) , de l'olivier, de l'érable , de l'orme, du coudrier, du bouleau , de l'aune, du charme, du tilleul, du petit houx, du ciricr , du saule marceau , de la piloselle, de l'arbousier, du phalaris, de laubépine , de la vigne. (CD.) COCHENILLE. [Ckim.) On n'a point encore obtenu le prin- cipe colorant de la cochenille à l'état de pureté ; on sait seule- ment qu'il est soluble dans l'eau, l'alcool et l'élher sulfurique. Lorsqu'on traite ïa cochenille par l'eau bouillante , ce liquide se colore en cramoisi tirant sur le violet, et dissout au moins deux principes immédiats, le principe colorant et une matière azotée, non colorie. L'extrait qu'on enobtientpar l'évaporation, traité par l'alcool, se réduit en une belle liqueur rouge, et eu un résidu , couleur de lie de vin , qui est formé en grande par- tie de la matière azotée , et d'une portion du principe colo- rant, La partie soluble dans l'alcool de l'extrait de cochy- ?o' CGC lùlle, évaporée à siccité, laisse une matière transparente crim rouge foncé, qui donne à la distillation beaucoup d'ammo- niaque, en sorte que, si elle ne contient pas de matière azotée, étrangère au principe colorant, il faut conclure avec M. Ber- thoUetque ce principe est aussi azoté. M. Berthollet a donné, dans sesElémens de teinture , les ré- sultats d'expériences qu'il a faites avec les réactifs et la dé- coction aqueuse de cochenille ; il a; vu : 1." Que cette décoction, mêlée cà un peu d'acîdesulfurique, devenoit d'un rouge tirant sur le jaune, et laissoit précipiter une petite quantité de matière rouge. 2." Que le sur-tartrate de potasse la faisoit passer au rouge jaunâtre, et y déterminoit à la longue un petit précipité d'un rouge pâle ; la liqueur surnageante étoit jaune. 3.° Que la potasse la faisoit passer au pourpre. /|.° Que l'alun lui donnoit une teinte plus rouge, et formoit un précipité cramoisi. 5." Que le mélange d'alun et de tartre faisoit tirer la couleur sur le rouge jaunâtre, et produisoit un précipité beaucoup moins abondant et beaucoup plus pâle que dans l'expérience précédente. 6.° Que la dissolution d'étain formoit un précipité d'un beau rouge; et que la liqueur surnageante étoit incolore. 7.° Que le tartre d'abord, puis la dissolution d'étain , pro- duisoient un précipité rose-lilas; et que la liqueur surnageante €(oit un peu jaune. 8." Que le chlorure de sodium rendoit la couleur un peu plus foncée. 9." Quel'hydrochlorate d'ammoniaque la rendoit pourpre; 10.° Que le sulfate de soude n'y produisoit aucun chan- gement. 1 1." Quele sulfate de fer y formoit un précipité violet brun ; 12.° Que le sulfate de zinc en formoit un coloré en violet fcncé. i3.° Que l'acétate de plomb en formoi? un d'un violet pourpré. H'" Q^'iC le sulfate de cuivre produisoit un dépôt violet. M. Berthollet a vu que le tartre augmentoit l'action dissol- vante de l'eau sur la cochenille , tout en affoiblissaut un peu COC 5o7 ïa vivacité de la couleur qu"auroit prise le liquide s'il avoit été employé à l'état de pureté. La couleur écarlate que Ton applique sur la laine , se forme avec la dissolution d'étain au maximum, le tartre et la coche- nille. Le carmin, espèce de laque, se prépare avec l'alun et un« eau dans laquelle ou a fait bouillir successivement, i.° de la poudre de graines de chouan ; 2.° de la cochenille ; 3." de l'é- corce d'autour. Le carmin qui se dépose de cette liqueur après qu'on y a ajouté l'alun , paroit être essentiellement une combi- naison de principe colorant et d'alumine ; mais on n'a point encore publié une recette au moyen de laquelle on puisse faire le carmin de première qualité. (Ch.) COCHENILLIER. (Bot.) On nomme ainsi l'espèce de nopal sur lequel vit une espèce de cochenille, coccus cocti , Linii. , Voyez Cacte , Nopal, Cochenille. (J.) COCHE - PIERRE (OrmV/i.) , un des noms vulgaires du gros- jbec d'Europe, loxia coccothraustes. Linn. (Ch.D.) COCHER (IchLhyoI.) , nom spécifique d'un poisson du genre Chétodox, chœtodon auriga. Voyez ce mot. (H. C.) COCHEVIS. [Ornith.) On nomme ainsi la grosse alouette huppée, alaiida cristata, Linn. (Ch. D. ) COCHIBIBI (Bot.) , nom caraïbe, suivant Surian, d'une car- mantine que I\L Richard nomme justicia laitrina. ( J. ) COCHICAT [Ornith. ) , nom donné, par contraction , à l'es- pèce de toucan qui, suivant Fernaudez, porte au Mexique celui de cochitecanatl , et qui est le ramphasios torquatus , Linn, (Cii. D.) COCHICATO (IcJithfol.) ,nom espagnol d'une variété de la daurade, sparus aurata , Linn., que M. Schneider, Blochii Sj'st, ichtlijoL, pag. 371 , appelle sparus aurata var. eochicato. Voyez Daurade et Spare. (H. C.) COCHIN, et Cochin-Remow (Mamm.) Le premier de ces îioms, au rappcrf de Mursden,cst lenom da chat, et le second celui d'un chai-tigre, a Surate. (F. C. ) COCHINO. (Ichthjol.) M. François de la Roche dit qu'a Barcelone on i.]^pelîe ainsi une espèce de squale, qu'on pêche dans les plus grandes profondeurs de la mer Méditerranée; p.aig il n'ajoute pas d'autres rcnseigaemerts, (PL C.) ào'd CGC COCHITECANATL. (Omith.) Voyez Cochtcat. (Ch. D.) COCHITOTOTL, (Omith.) L'oiseau qui, selon Ferriandez, p,prte ce nom au Mexique, est le promerops orangé, upupa aurnntia, Liiin. (Ch.D.) COCHIZAPÛTL, ou Tzwotl. { Bol.) D'après la description incomplète de cetarbrfdu Mexique, on est porté à croire que c'est un plaqueniiiiier, dioapjros, dont le fruit est bon à man- ger; et l'on se conliriue dans cette opinion parce qu'un autre plaqueminier des Pliilippines est^guré et indiqué par Camelli sous le nom de zapotl noir. (J.) COCHLEARIA. (Bot.) Voyez Cranson. (L. D.) COCHLEARIUS. (Ornitk.) Brisson a employé ce terme pour désigner génériquement le savacou , caracroma, Linn. Des natu- ralistes ont aussi appliqué le nom de cochlearia à la spatule, pLatalea leucorodia , Linn. ( Ch. D. ) COCHLUS. (Entoz.) Zeder établit sous ce nom, un petit genre parmi les vers intestinaux, pour le cucullanus ascariodes de Linnaeus Rudolphi leréunit à ses Liorinques. Voyez ce mot. (De B.) COCHO. (Omith.) Fernandez parle , sous ce nom, aux cha- pitres 145 et 146 de ses Oiseaux de la Nouvelle -Espagne, de deux espèces de perroquets, que Seba a représentés dans son Thésaurus, lom. 1 , tab. 69, n.° 2, et tab. 64, n.° 4. L'une d'elles se rapporte au guiaruba de Jean de Laët (Descript. des Indes occidentales, p. 490), guarouba ou perruche jaune de Buflbn psittacus guarouba, Linn. ; l'autre, à la seconde variété du perroquet crick à tête bleue, psittacus autumnalis , Gmel. Le même nom paroit aussi avoir été appliqué à la perruche a gorge rouge, psittacus incarnatus , Gmel. (Ch.D.) COCHOLOTE. (Omith.) On appelle ainsi à Buenos-Ayres , suivant M. d'Azara , n.° 262, lepiririgua, sur lequel on est entré dans certains détails au mot Ani. Voyez ce mot , Sup. ( Cii. D. ) COCHON (A/amm.), nom tiré du mot italien c/acco, dérivé , dit Ménage, de o-J/Sa^ (grossier), qui vient lui-même en par- tie de a-vç, nom grec du cochon domestique. Les naturalistes ont étendu ce nom, de l'animal qui le porte communément, à tous ceux qui outaveclui des rapports généii- ques; touteibis ces rapports ne sont pas tels que les espèces ne puisic-nt cucore ibrmci^ des groupes distincîs et caractérises pur CGC 'oog tîes modifications organiques as^cz importantes. Ainsi, outre les codions proprement dits, ce genre renferme le babiroussaet les pécaris. Quelques auteurs ont formé de ces derniers un genre particulier /ce que nous nïmiterons point, parce que, mal- gré les traits qui distinguent les pécaris, ils ont conservé le naturel des cochons, et qu'ils en ont d'ailleurs les caractères principaux. • Les animaux de ce genre se caractérisent par la forme de leurs molaires, à racines distinctes, dont le nombre varie sui- vant les espèces, mais dont la structure est la même chez tous. Ces dents sont composées de tubercules mousses , dont le nombre augmente à mesure qu'elles s'accroissent. A la mâchoire supérieure , les fausses molaires n'ont, qu'un seul tubercule principal, et se ressemblent. La pre- mière molaire, à peu près aussi lai'ge qu'épaisse, a deux tubercules principaux, l'un à la face externe, l'autre à la face interne, séparés par un sillon. Les deux suivantes ont. quatre tubercules principaux à leurs quatre coins. Enfin lu septième, qui ne se trouve que chez les sangliers, outre les tubercules principaux des deux molaires précédentes, a un. cinquième tubercule principal à sa partie postérieure; ce qui donne à cette dent beaucoup moins d'épaisseur que de longueur. A la mâchoire inférieure, les quatre premières molaires sont à un seul tubercule , les deux suivantes ressemblent à celles qui leur répondent à la mâchoire supérieure ; et la dernière a six tubercules principaux, trois à une face , et trois à l'autre. Les incisives supérieures varient de six à quatre, et les infé- rieures sont toujours au nombre de six; il y a deux canines à chaque mâchoire, qui diffèrent, et pour les formes, et pou ries directions, mais qui généralement, et chez les mâles surtout, font l'ofïice de défenses, et sont, pour quelques espèces, des armes extrêmement puissantes , comme le sanglier nous en oirrc l'exemple. Les pattes de devant ont toujours quatre doigts: celles de derrière en ont de trois à quatre : mais, dans tous les cas, il n'y a jamais que les deux doigts antérieurs qui posent à terre ; les postérieurs ne sont qu'imparfaitement développés, et ne paroissent être d'aucune utilité à lanimaî. Les ongles en- veloppent entièrement l'extrémité des doigts, et approchent, pour la forme, de ceux des ruminans. 5io COC Les sens, chez ces animaux, excepté celui de l'odorat, pa- xoissent être assez oblus. Leurs yeux, très-pefits , ont la pupille ronde; leur oreille externe est de moyenne grandeur, pointue et mobile; la langue est douce, et les narines, très-simples, sont percées au bout d'un groin aplati et glanduleux. Le toucher est peu sensible. Il y a deux sortes de poils ; les uns sont frisés , durs, et caciiés sous If^ autres, qui sont des soies roides en assez petite quantité, ce qui a lieu au reste chez tous les pachy- dermes. Une épaisse couche de graisse s'étendsur tout le corps» et vient encore ajoutera l'imperfection de ce sens. Les organes de lu génération n'ont rien de particulier : la verge du niàie se dirige en avant ; les testicules sont en dehors ; la vulve est petite, et le nombre des mamelles va jusqu'à douze. La queue est courte et mince. Le cochon domestique, à oreilles droites, donne une idée assez exacte des autres espèces de ce genre. Leurs formes et leurs allures sont également lourdes. La pesanteur et la lon- gueur de leur tête, la brièveté de leur cou , leurs jambes assez Lasses, et minces proportionnément à l'épaisseur du corps, la grossièreté de leur pelage , sont les traits principaux de leur physionomie. Le trot est leur allure ordinaire; ils marchent la tète baissée, et se dirigent toujours droit devant eux. Les lieux humides et marécageux leur plaisent; ils s'y vautrent, et y fouissent, pour y chercher des racines et des vers. Ce sont des animaux dont l'intelligence est bornée, et qui sont peu susceptibles d'éducation ; cependant ils s'apprivoisent aisément, et s'attachent aux personnes qui leur font du bien, lisse nourrissent presque indistinctement de substances végé- tales ou animales ; les racines et les graines font cependant leur nourriture prtncipale. Us se retirent dans les lieux peu habités, où ils vivent en troupes quelquefois assez nombreuses. La voix de toutes les espèces approche plus ou moins de celle de notre cochon. On en a trouvé dans toutes les parties du monde, excepté à la Nouvelle-Hollande. Des Sangliers. Les sangliers ont six incisives à chaque mâchoire ; des ca- nines, dépassant les lèvres et dirigées en haut, qui sont dépour- vues de racines proprement dites, et qui croissent durant toute CGC 5m la vîc de ranimai ; sept molaires à l'une et à l'autre mâchoires; quatre doigts à tous les pieds. Le Sanglier commun : Sus scrofa, Linn. ; Buffon , t. V, pi. 14 et 17. Têtesemblableà celle du cochon, sans replis ou excrois- sances particuliers. Il est d'un noir brunâtre sur tout le corps ; ses soies son t roides et dures, particulièrement le long de^'épine. Il se retire dans les parties les plus fourrées des forêts, où il se choisit une re- traite, appelée bauge en terme de chasse, d'où il ne sort qu'à la dernière extrémité, lorsqu'il est attaqué. Le mâle et la fe- jnelle se réunissent en décembre ou en janvier, et la laye met bas, après cent vingt et quelques jo-urs de portée, six ou huit petits, qui ont une livrée formée de bandes longi- tudinales, mais irrégulières, d'un brun plus ou moins foncé, sur un fond où le blanc et le fauve se trouvent mélangés. Cette livrée disparoît avec la seconde mue ; après la cin- quième ou la sixième année, ces animaux ont acquis tout leur accroissement, etleurviecstdevingt-cinqàtrenteans. Le vieux sanglier vit ordinairement seul ; mais les femelles se réunissent entre elles, avec leurs portées de deux à trois ans, et forment ainsi des troupes nombreuses, qui se défendent mutuellement , surtout quand les petits sont jeunes ; alors les mères deviennent furieuses. Les plus forts font face au danger en se pressant les uns contre les autres, et en plaçant derrière eux les plus petits. La chasse du sanglier est très-dangereuse. La grande force de cet animal, et ses puissantes défenses , le rendent redoutable aux chiens et aux chasseurs. Lorsqu'on est parvenu à le faire quitter sa bauge, il fuit d'abord, mais lentement, et malheur aux chiens qui le pressent de trop près! Dès qu'il est blessé, il s'arrête et court sur celui de qui il croit avoir reçu le coun» C'est alors qu'il est le plus à craindre ; il renverse et déchire tout ce qui se trouve devant lui. Les sangliers de quatre ans sont les plus difficiles cà chasser , parce qu'ils courent très-long- temps , et qu'à cet âge leurs défenses, plus droites et plus tran- chantes , font de'jblessures plus profondes. Les vieux s'éloi- gnent moins, et, leurs défenses étant frès-recourbées, portent des coups moins dangereux. Cette chasse se fait ordinaire- ment avec de forts matins. C'est le soir que lessangliers vont chercher leur nouniture,; 6i2 coc ils font de grands dégâts dans les champs cultivés aux bords des forêts, et lorsqu'ils sont 2'ressés pur J:i faim, ils attaquent même les animaux vivans. Cette espèce se rencontre dans les régions tempérées de l'Eu- rope et de l'Asie; et l'on assure qu'elle se trouve aussi en Syrie, ^dansTlnde, et dans les parties septentrionales de l'Afrique. t Du Cochon domestique. Le sanglier est la souche de tous nos cochons domestiques, car ces animaux produisent ensemble des races fécondes. La domesticité a dévelopjiésur ces animaux dififérentes niodilica- tions quiont été peu étudiées. Aussi les naturalistes n'admettent- ils dans cette espèce que quatre ou cinq variétés principales. Leur intelligence ne paroît avoir rieu gagné par les soins de l'homme : ils reviennent eux-mêmes des champs à leur étable, reconnoissent ceux qui les soignent, les suivent à la voix: et l'on assure que, dans quelques parties de TEcosse, oa les attelle de compagnie avec Tàne et le cheval. L'abondance de la nourriture et le peu de mouvement qu'on leur permet , en les engraissant, paroissent porter chez eux une très - vive excitation dans les organes de la génération , et augmenter la fécondité de l'espèce. Ces animaux s'accouplent fréqueuiment: à neuf mois ils peuvent déjà produire , et des truies ont mis au monde jusqu'à douze, et même quinze petits. D'un autre côté, on a vu des cochons peser au-delà de douze cents livres. Le Cochon commun. On réunit dans cette variété un grand nombre de races qu'il seroit de la plus haute importance d'exa- miner sous d'autres points de vue qu'ils ne l'ont été, et qui paroissent avoir tous pour caractère commun des oreilles lon- gues et pendantes ; les soies sont plus foibles et plus rares que celles du sanglier, et la couleur la plus commune de ces cochons est le blanc sale ; quelques races cependant sont toutes noires, et il y en a de pies. 11 paroitroit même , d'après quelques rensei- gnemens que nous n'avons pu vérifier, que quelques races ont des verrues ou des protubérancesassezfortescî'i-dcssous des y eux. Les races principales, pour l'économie agricole, sont : a. La race anglaise, qui acquiert une grandeur extraordi- naire , et dont le poids peut s'élever jusqu'à douze cents livres* Ces cochons sont blanchâtres, et leur corps est très-alongé. COG Bi3 h. La race du Jutlimid se distingue aussi par un corps aloagé et des oreilles pendantes, mais surtout par la courbure du dos, et la longueur des jambes. Elle est , pour le pays dont elle tire son origine , un objet considérable de commerce. Les individus de cette race donnent, dans leur seconde année, de deux à trois cents livres de lard. c. La race de Zélande est plus pelice et plus trapue que la précédente; ses oreilles sont un peu relevées, et son dos est fortement garni de soie. Les individus de cette race donnent, lorsqu'ils sont gras , de cent soixante à deux cents livres de lard, d. Les races de Pologne et de Russie restent très -petites , et sont généralement roussâtres. e. La race noire à jambes courtes. Cette race se distingue par les proportions raccourcies de sa tête , les plis qui garnissent le dessus de ses yeux, l'épaisseur de ses mâchoires, le peu d'étendue de son cou , la largeur de son dos , la rareté de ses soies, la longueur de son corps, et la petitesse de ses oreilles presque droites. Elle est particulièrement propre au midi de l'Europe ; c'est avec sa chair que se font les sau- cissons de Bologne, et la race de Bayonne paroît se con- fondre avec elle. f. Les races de France consistent principalement dans celle de la vallée d'Auge en Normandie, dont la tête est petite et pointue, les oreilles étroites, le corps long et épais, le poil blanc et rare , les pattes minces et les os petits ; elle atteint le poids de six cents livres. Celle du Poitou dont la tête est forte , le front saillant et le chanfrein droit, l'oreille large et pen- dante, le corps aloHgé, le poil rude, les pattes larges et fortes j les os gros ; sou poids n'est que de cinq cents livres environ. Celle de Périgord, à poil noir et rude , à cou gros et court , à corps ramassé et trapu. Cette race, mélangée avec la précédente, a donné naissance à une race pie, intermédiaire , dont les pro- duits sont recherchés. g. La race à un seul ongle, ou plutôt à trois ongles réunis, est sans contredit une des plus importantes pour le naturaliste. Je dois à l'amitié de M. Jacobson , qui occupe une place honorable dans l'histoire naturelle par ses découvertes anatomiqueSj ua dessin qui me donne le moyen de décrire exactement le carac- tère de cette race singulière , qu'Aristote connoissoit déjà , 9. 33 5i4 CGC dont fous les naturalistes ont admis l'existence, et qui cepen- dant n'étoit encore que très-imparfaitement connue. On sait que les doigts du cochon ordinaire sont formés , comme tous les doigts parfaits, de trois phalanges. Deux de ces doigts , beaucoup plus courts que les autres , et qui , dans la marche, ne posent point à terre, sont situés de chaque côté des deux doigts du milieu*, et un peu en arrière ; les deux grands doigts se touchent, et dépassent les autres de la longueur de leurs deux dernières phalanges. Les petits doigts latéraux n'ont point éprouvé de changement dans le cochon solipède. C'est dans la structure des doigts moyens que consistent les carac- tères de cette race : deux phalanges se sont développées extraordinairement entre la seconde et la troisième, c'est-à- dire que l'extrémité d'un troisième doigt s'est produite avec "un ongle qui a servi d'intermédiaire pour réunir les deux autres. Au reste, cette réunion n'est qu'imparfaite, et ne semble produite que par la compression occasionée par la pré- sence de l'ongle surnuméraire; car on aperçoit très-nettement, aux irrégularités des ongles de cette race, les trois ongles par- ticuliers dont ils sont formés. M. Jacobson m'apprend en même temps que M. Viborg, déjà connu en France par son Mémoire sur les cochons , qui a remporté le prix proposé en 1 8 1 3 par la Société d'Agriculture de Paris , s'occupant de nouvelles re- cherches sur ce sujet , donnera dans tous leurs détails les caractères de la race curieuse dont nous venons de faire con- noître le trait principal. Le Cochon turc, ou de Moncoltz. Je considérerai comme variété cette race de cochon domestique, à cause des traits particuliers qui la caractérisent. Elle est répandue dans la Hongrie et la Turquie d'Europe. Les individus de cette race ont la tête courte et étroite, les oreilles droites et pointues , les jambes minces et assez basses , le corps très-court et les poils généralement frisés, de couleur gris de fer, quel- quefois noirs ou bruns. Les jeunes ont une livrée, ce qui feroit supposer que leur race est moins éloignée, à quelques égards, du sanglier, que les autres cochons domestiques. 11 paroîtque le cochon turc s'engraisse beaucoup plus aisément que les nôtres: son poids peut s'élever jusqu'à quatre cents livres. Le Cochon de Siam est petit, alongé, et très-bas sur jambes; COC 5-1 ff il porte sa queue pendante et ses oreilles sont droites et fort petites. Ses soies sont très-rares ; sa couleur est généralement noire, quelquefois blanche, et.rarement tachetée. Sa chair est délicate et agréable au goût. C'est cette variété qui est ré- pandue dans toutes les lies de la mer du Sud. Elle est très- féconde , mais peu profitable à cause de sa petitesse. On doit présumer que le cochon de Siam s'étant naturalisé dans des pays très-différens, a dû donner naissance à plusieurs races que de nouvelles observations nous feront sans doute connoître. Le Cochon de Guinée. Il paroîtroit que cette variété, qui n'est encore que très-imparfaitement connue, n'est qu'une variété de notre cochon domestique , quoique plusieurs auteurs l'aient considérée comme le type d'une espèce. En effet, Brisson et Klein en ont fait leur sus guineensis , et Linnaeus son sus porcus. On ne le connoît encore que par les rapports et la figure de Marcgrave. Sa taille est petite, et ne surpasse pas celle du cochon de Siam; mais les traits qui paroissent le distinguer de toutes les autres races , ce sont ses oreilles très-alon^ées et très-pointues , sa queue qui descend presque jusqu'à terre et son pelage frisé et doux, comparativement à celui des autres cochons. Il n'a point de soie, et sa couleur est rousse. II paroît en outre avoir la tête assez mince. On le transporte communément, dit-on, de la Guinée en Amérique : si cela est , on peut s'étonner que jusqu'à présent personne n'ait décrit plus en détail une race de cochon si différente des autres. Le Sanglier a masque ; Sus larvatus, Nob. (Voyez l'atlas.) Une proéminence charnue sur le devant de la iète , qui en enveloppe toute la partie supérieure , comme une sorte de masque. Cette espèce n'est bien connue que depuis l'ouvrage que M. Daniel a publié sur les animaux du cap de Eonne-Espé- rance. Auparavant on n'en co-nnoissoit que la tête, décrite par Daubenton ; et Buffon rapporte un mot de Commerson sur la figure extraordinaire de cet animal; mais on ignoroit que ces observations isolées eussent pour objet la même espèce, et on n'a pu le conclure qu'à l'époque où les dessins de M. Daniel ont paru. Ce sanglier est à peu près de la grandeur du nôtre, et il en 35. BiS COC a toutes les proportions. Les seuls caractères par lesquels il s'en distingue sont les protubérances de sa tête, qui lui for- ment une sorte de masque. Commerson , en effet, écrivoit à Buffon, que cet animal, « depuis la léte jusqu'aux yeux, est « de la ligure ordinaire; mais qu'en dessous des yeux est un 4c renfort qui va en diminuant jusqu'au bout du groin, de «■ manière qu'il semble que ce soient deux têtes, dont la moitié « de l'une est enchâssée dans l'autre. >^ Il paroîtroit en outre, d'après la figure de Daniel, que ce sanglier a encore, de cha- que côté de la face, sous les yeux, deux autres excroissances assez fortes, dont la surface est très-irrégulière, très-rugueuse. C'est ce masque de la face qui paroît avoir occasioné les carac- tères particuliers de la tête osseuse ; car ils consistent surtout dans le grand développement du bord externe de l'alvéole de la canine supérieure. Dans le sanglier ordinaire , ce rebord n'excède pas un pouce en hauteur , au lieu que dans l'espèce dont nous parlons, il se développe en une longue apophyse , et se termine par un large bourrelet mamelonné correspondant à des mamelons semblables de ia partie moyenne des os du nez. Outre ce caractère, la tête de cette espèce se distingue en- core par le grand arc que forment les os de la pommette , et par la surface très-longue à laquelle s'attachent les muscles du boutoir. Il paroît que c'est un animal sauvage et dangereux , dont les mœurs sont extrêmement grossières ; mais sous ces divers rap- ports il n'est encore que très-peu connu. Du Bahiroussa. Quatre incisives à la mâchoire supérieure et six à l'infé- rieure. Canines sans racines proprement dites , les supé- rieures sortant d'un alvéole tourné en haut et se recourbant en demi-cercle ; les inférieures arquées, aiguës et triangulaires comme celles des sangliers ; cinq molaires de chaque côté des deux mâchoires , semblables à celles des sangliers , excepté que celles-ci ont un plus grand nombre de petics tubercules. Les pieds ont quatre doigts, et sont tout-à-fait semblables à ceux du cochon. Le Babiroussa : Sus lahjroussa , Linn. ; Buffon , Sup. , t. III , pi, 12. Quoique cet animal n'ait point été inconnu aux anciens, COC 5i7 et que les modernes aient souvent eu occasion de l'observer, cependant on n'en a point encore de bonnes figures ; il n'a jamais été amené en Europe ; sa tête seule se rencontre dans les cabinets , et son naturel et ses habitudes n'ont point été décrits. Pline en parle évidemment dans son huitième livre, chap. 62 , lorsqu'il dit qu'on trouve aux Indes des sangliers qui ont sur le front deux cornes semblables à celles d'un veau, et des dé- fenses semblables à celles des sangliers communs, ^lien ea parle aussi sous le nom de rijppâKipuç (quatre cornes) , et Cosmes-le-Solitaire , qui vivoit au commencement du sixième siècle, dans sa Description des Animaux des Indes, en traitant du ^o7piXci(poç , ou cochon-cerf , dit qu'il a vu cet animal et qu'il en a mangé. C'est à Valentin seul que nous devons quelques particularités sur cette espèce curieuse. La figure qu'il en donne pèche par les doigts des pieds. Celle de Bontius vaut mieux. Seba en a fait graver une encore meilleure , et BufFon a composé la sienne sur le dessin original d'un babiroussa couché que lui avoit envoyé Pennant, et que celui-ci a publié dans son ouvrage, et sur un autre dessin communiqué à BufTon par Sonnerat. Le babiroussa a des formes un peu moins lourdes que celles des autres espèces de ce genre; mais il paroît qu'on a exagéré lorsqu'on l'a comparé au cerf pour la légèreté. Il rappelle lout-à-fait les autres espèces de cochons; il en a la pesanteur et les allures ; comme elles il a le cou épais, la tête terminée par un boutoir, les yeux petits ; seulement ses pattes sont un peu plus élevées , et par conséquent son cou un peu plus long ; sa tête est plus étroite, et celle du mâle reçoit de ses longues défenses une physionomie toute particulière. La couleur générale de cet animal est un cendré roussâtre. Ses poils sont laineux et courts : il n'a point de soies à pro- prement parler; seulement on voit quelques longs poiis soyeux s'échapper d'entre les autres. 11 a les oreilles externes peu étendues ; son train de derrière est plus élevé que celui de devant; sa peau est mince, et n'est point revêtue en dessous d'une couche de lard. Comme le cochon, il a Podorat très-fin, et sa chair a un goût fort agréable. Sa voix ressemble au grognement du cochon. Il se nourrit d'herbes et de feuilles, et Valentin dit qu'il ne fouille pas, ce qui doit paroitre douteux. rn8 COC Lorsqu'on chasse les babiroussas, ils se jettent à la mer, na- geant avec facilité ; ils passent ainsi , dans l'archipel de l'Inde , d'une île à l'autre. On les apprivoise très-aisément, et il est à remarquer à ce sujet que l'étendue du cerveau d'un babi- roussa est presque du double plus grande, toutes choses égales d'ailleurs, que celle du cerveau d'un sanglier; mais, d'un autre côté , la tête du sanglier l'emporte par l'étendue des sinus frontaux et occipitaux. Des Pécaris, Dicotjles , Cuv. Quatre incisives à la mâchoire supérieure, et six à l'infé- rieure; des canines sans racines distinctes, qui suivent la di- rection ordinaire, mais qui sont triangulaires comme celles des sangliers ; six molaires de chaque côté de Tune et de l'autre mâchoires ; quatre doigts aux pieds de devant, et trois à ceux de derrière; une glande sur le dos, qui produit une matière odorante ; queue réduite à un léger rudiment. Les pécaris paroissent se trouver dans toute l'Amérique méridionale. Le Pécari a collier : Dicofjles torquatus , Cuv. ; Buff. , tom. X , fig. 3 et 4. Cet animal, à la couleur près, a toutes les apparences extérieures d'un jeune sanglier; mais sa grandeur ne dépasse jamais celle d'un chien de moyenne taille. Les poils sont épais et roides ; ce sont de véritables soies , et leurs anneaux larges, alternativement noirs et blanchâtres , donnent à l'animal un pelage tiqueté uniformément de ces deux cou- leurs : seulement on voit une bande blanche , étroite, qui entoure le cou en se dirigeant obliquement du haut des épaulej au devant des jambes , et la ligne dorsale est plus noire que le reste. Les poils des pieds et du museau sont très-courts. l,a matière produite par la glande du pécari, a, dit M. d'yvzara , une odeur musquée ; pour moi, elle m'a toujours présenté une odeur fétide, qui approchoit de celle de l'ail : elle sort en plus grande abondance lorsque l'animal est en colère , parce qu'alors il contracte les muscles de l\ peau pour hé- risser les longues soies dont son dos est revêtu. La femelle et le mâle se ressemblent entièrement, comme j'ai pu m'en assurer , l'un et l'autre ayant vécu en même temps à ma ménagerie ; ils se réunissent et vivent , ainsi appa- COC 5iç) reillés au milieu des forêts. La femelle met au monde une seule fois par an, deux petits, qui ont d'abord une teinte roussâtre uniforme. Ce sont des animaux très-faciles à appri- voiser, et qu'on rendroit domestiques , comme le cochon lui- même. Ceux qu'a possédés la Ménagerie vivoient dans la meil- leure intelligence avec les chiens et tous les autres animaux de basse-cour; ils rentroient eux-mêiies à leur écurie , accou- roient à la voix , et paroissoient goûter les caresses. Mais ils aimoient à être libres; ils cherchoient à échapper lorsqu'on vouloit les faire rentrer de force , et tentoient alors quel- quefois à mordre ; ils blessèrent un jeune sanglier qu'on avoit placé avec eux. Ces animaux recherchoient la chaleur ; le froid les faisoit beaucoup souffrir et maigrir. Ils étoient nourris de pain et de fruits ; mais en général ils mangeoient de tout, comme le cochon domestique. Lorsqu'on les efi'rayoit , ils poussoient un cri aigu ; et ils témoignoieht leur contentement par un grognement léger. Habituellement ils étoient sil-en- cieux. La femelle, qui étoit foible , vécut peu , et n'éprouva jamais les besoins du rut; aussi les désirs du mâle ne parurent- ils point s'éveiller. LcTajassu; Dico(//e5 labiatus, Cuv.La couleur de cette espace est généralement noire; seulement on voit, sous les flancs, soui* le ventre , et entre l'œil et l'oreille , des soies qui ont dans leur milieu un anneau blanchâtre, fce qui donne à ces parties une teinte grise , et la mâchoire inférieure est entièrement blanche. Les soies ont leur base d'iin gris cenllré , le reste est noir:.j.-.ef celles du dos sont très-longues et aplaties. Le mâle et I^ femelle sont semblables. Les petits naissent vers le mois d'avril : leur teinte, aux pai'ties supérieures, est d'un gris rous- sâtre, les poils étant noirs dans la plus grande partie de leuv longueur et cannelle à leur extrémité; la mâchoire inférieur» est souvent bianclie , ainsi que le dessous du corps. Ce n'est qu'après un an que le jeune tajassu prend les couleurs ;de l'adulte : jusqu'aloi*S il ressemble un peu au pécari. La ma- tière que produit la glande dorsale de cette espèce est ino- dore. Les tajassiis sont des animaux qui habitent les bois, où , ils vivent en troupes nombreuses se défendant contre les hêtes féroces, et attaquant avec fureur ceux qui cherchent à leur nuire. 52^ coc Cette espèce ayant long-temps été confondue avec la pré- cédente, on a néglige d"en donner des figures, et les parti cularités de leur histoire ont été confondues. C'est à M. d'Azara qu'on doit de les pouvoir bien distinguer aujourd'hui ; mais elles ont encore besoin d'être observées afin d'obtenir des idées plus nettes sur leurs mœurs et leur naturel. Il est bien vraisemblable que toutes les espèces de sangliers ne sont point encore connues des naturalistes. Dampier^ par exemple, parle de sangliers de Mindanao , qui sont hideux, avec de grosses houppes sur les yeux. Dapper rapporte que dans ].e royaume de Quoja on trouve une espèce particulière de sartglier que les nègres nomment coiija quinta; et la plupart des voyageurs aux côtes de Guinée parlent de cochons sau- nages, qu'il est difficile de rapporter aux espèces connues. Le nom de cochon a quelquefois été donné à des animaux qui diffèrent essentiellement de ceux que nous venons de décrire. Ainsi , les Européens ont appelé le cabiji , cochon d'eau. On sait que le cochon d'Inde, qui a aussi été appelé cochon de Guinée , est un^rongeur dont nous avons fait le genre Anoema. Les Espagnols appellent cochons cuirassés les tatous; et les Hollandois du Cap, cochon de fer leur porc- épic , et cochon de terre l'oryctéricope. Le nom de cochon de mer a été donné au marsouin, et celui de cochon marin à un phoque par Molina, Enfin , le cochon singe d'Aristote est un quadrumane dont il est dilbcile de reconnoître l'es- pèce , mais qui paroit se rapprocher des babouins, à en juger par la figure qu'on en trouve sur la mosaïque de Palestrine. Le cochon-cerf est le babiroussa ; les cochons appelés d'Amérique, noirs, ou d^s bois,.soi).t des pécaris ; les noms de cochon bas, de cochon de; la Chine, de cochon des Indes, désignent le cochon de Siam ; et le cochon marron est le co- chon domestique redevenu sauvage , etc. Cochon d'Inde. En parlant de l'apérea à l'article Cabiai, nous avons dit qu'il rcssembloit au cochon d'Inde . sur la foi de d'Azara; mais nous ne pouvions pas ^;f confirmer par nos propres observations. Depuis, ayant eu occasion devoir une trte d'apérea, j'ai pu m'assurer qu'en cft'et cet animal et le cochon d'Inde sont du même genre; leurs molaires sont en- tièrement semblables, et tout porte a penser, avec d'Azara, \ COC 5ai \ que ce dernier n'est en effet qu'une variété de l'autre, pro- duite par la domesticité. (F. C.) COCHON. {Ichthj'ol.) On donne vulgairement ce nom au rouget, tr'iQla cuculus, parce qu'il fait entendre, quand on le prend , une sorte de grognement. Voyez Trigle. Cochon de mer. On donne quelquefois ce nom au coffre triangulaire, os/rflc/on. trigonus , BloeJ, à cause du bruit que l'ait entendre ce poisson, bruit qui paroît avoir quelque ana- logie avec le grognement du pourceau. Voyez Coffre. Cochon marin. On a aiiisi désigné quelqiiefoisle humantin, poisson du genre Centrine. Voyez ce mot. (H. C.) COCHUAN. {Ornilh.) Voyez Cocoin. (Ch. D.) COCHUCHO. {Bot.) Dans Acosta, cité parC. Bauhin , il est parlé d'une racine étrangère de ce nom, petite , douce , d'un goût agréable, que Ton prépare pour assaisonnement. (J.) COCHWT. (Ornith.) Le coucou d'Europe, cuculus canorus , Linn. , porte ce nom en Hollande. (Ch. D.) COCIPSILE (Bol.), Coccocipsiliim , genre de plantes de la famille des rubiacées , ttdelalétrandriemonogjnie de Linnœus, dont le caractère essentiel consiste dans un calice à quatre dé- coupures : une corolle infundibuliforme, à quatre lobes ; un style surmonté de deux stigmates alongés ; une baie sphérique . à deux loges polyspermcs. Ce genre , composé d'abord d'une seule espèce, s'est accru par sa réunion avec le condalia de la Flore du Pérou, qui diffère trop peu du premier pour en être séparé. Par cette suppression, le nom de condalia, devenu libre, a été employé par Cavanilles pour un autre genre. ( Voyez Condalia.) Will- denow a cru pouvoir également réunir aux coccocipsilum le genre Fernelia, Commers. : mais ce dernier en diffère par sa corolle ; de plus il renferme des arbrisseaux et non des herbes. (Voyez Ferneiia.) Ainsi donc, en réunissant les deux genres ci-dessus mentionnés, on aura pour espèces les suivantes : CociPsiLE RAMPANTE : Coccoc;'psj7(/m 7'fpeMs, Svv., Prodr. ; Coc- cocipsilum herbacrum , Aubl. : Lam., III. gen, , tab. 64. Ses tiges sont rampantes, cylindriques, herbacées ; les rameaux un peu redressés ; les feuilles pétiolées, opposées, glabres , ovales , en- tières ; les fleurs petites , presque sessiies, ramassées par petits paquets alternes dans l'aisselle des feuilles ; le calice profondé- ni^ CGC ment partagé en quatre découpures profondes, linéaires, aiguës , persistantes ; le tube de la corolle plus long que le calice; le limbe court, à quatre lobes ovales; une l)aie sphé- rique, couronnée par les divisions du calice. Elle croit à la Jamaïque. CocipsiLE OMBELLÉE : CoccocipsUum lUTihellatum , Encycl., n.° 3 ; Condalia repens, FL. Perf-, tab. 84. Très-rapprochée de l'espèce précédente , celle-ci en diffère principalement par ses fleurs réunies presque en ombelle à Textrémité d'un pédoncule axil- laire , plus court que les feuilles; une bractée subulée à la base de chaque pédicelle ; la corolle est purpurine ; les baies bleuâtres. Elle croît dans les forêts, au Pérou. CociPSijLE LANCÉOLÉE : Coccocipsiluni laiiceolatum , FI. Per. • sub Condalia. Ses tiges sont pubcscentes, ainsi que toutes les autres parties de la plante ; ses tiges radicantes, fragiles, cylindriques ; les feuilles lancéolées, aiguës, très-entières ; les lleurs sessiles, agglomérées ; la corolle d'un rouge violet ; les baies bleuâtres. Elle croit au Pérou, à l'ombre des forêts. CocipsiLE OVALE : CoccoclpsUum oboi'atuin, FI. Per. ; sub Conda- lia. Ses tiges sont hautes de trois pieds , un peu ligneuses ; ïe& feuilles glabres, en ovale renversé, un peu mucronées ; sept à huit pédoncules pubescens, inégaux, uniflores, dans chaque aisselle des feuilles ; la corolle d'un blanc verdàtre ; les baies purpurines. Elle croit dans les Andes, au Pérou, sur les mon- tagnes de Cinchao. On trouve dansles mêmes lieux le coccoc/p- silumsessile, seu condalia, Fl.Per. , dont les feuilles sont glabres, oblongues , un peu obliques ; les fleurssessiles , axillaires, agglo- mérées, de couleur purpurine, ainsi que les baies; les semences jaunâtres, fort petites. Peut-être faudra- 1 -il réunir à ce genre, ainsi que l'a fait M. de Lamarck, le NACiByEA d'Aublet. Voyez ce mot. (Poir. ) COCIX. (Ornith.) Gesner, en parlant, p. 019, de son cor- nix frugivora (corvusfrugilegus, Linn. ), semble croire que c'est l'oiseau auquel des auteurs ont donné, peut-être mal à propos, le nom latin de cocix, qui a plus de rapport avec le cocc^'x ou coucou des Grecs. (Ch. D.) COCK. {Ichthyol.) Les habitans de la côte de Cornouailles appellent ainsi une espèce de labre, labrus coquus , Linn. Voyez Labre. (H. C.) COG 525 COCK {Ornith.) , dénomination angloise du coq , gallus. (Ch.D.) COCKADORE. ( Ornith. ) On trouve dans le tom. 5.% pag. i Sy, des Voyages de Dauipier, édit. de lyiô, ce terme employé à la suite de celui de perroquet, dans l'indication des oiseaux trouvés à l'ile de Ceiram ; et comme , à la page 61 du même volume, le mot cockatou est placé après celui de perruche, la première expression est, sans doute , pour l'auteur, synonyme de la seconde. Voyez Cockatou. ( Ch. D. ) COCKATOU. ( Ornith.) Ce nom , que l'on écrit aussi cockatoo , est donné à des perroquets huppés , de la famille des cacatoès. (Ch.D.) COCKAïRICE (Erpétol.) , nom angloisdu Basilic. Voyez ce mot. (H. C.) COCKOLINDU (Ornith.), nom hollandois du milan, /aZco mj7i/t/5 , Linn. (Ch. D.) COCK-PADDLE,ou Cock-Padd {Ichthyol.) , noms anglois du lump, cjclopterus lumpus , Linn., poisson de la famille des Plécoptères. Voyez ce mot et Cyclostomes. (H. C. ) COCKRECOS. (Ornith.) L'oiseau que le voyageur Dampier désigne sous ce noùi , est un râle. (Ch. D.) COCLEZ. (Bot.) L'anémone des jardins portoit autrefois ce nom. (L. D. ) COCLITES (Foss.), Cochliti vel Cochlitœ. On a autrefois compris sous cette dénomination générique toutes les coquilles "univalves passées à l'état fossile. (D. F.) COCNOS (Ornith.), nom persan d'une espèce de courlis, (Ch.D.) COCO. (Ichthfol.) Suivant M. Bosc , on appelle ainsi à Cayenne le bagre, bagrë pinielodinus. Voyez Bagre , dans le Supplément du 3.*^ volume. (H. C.) COCO (Ornith.), nom syriaque du coucou, cuculas. Gmelin a aussi donné cette épithète à une espèce du genre Tantalus, qui a été décrite par Jacquin , et qui se trouve aux îles Caribées. (Ch. V.) COCO CARET. (Bot.) Dans un herbier envoyé de la Mar- tinique, ce nom étoit donné au casearia nitida. (J.) COCO DES MALDIVES. (Bot.) Fruit d'un palmier re- gardé d'abord comme une espèce de lontar ou rondiar, mais dont ^H CGC on fait maintenant un genre distinct, sous le nom de lodoicea, que lui avoit donné levoyiîgeur botaniste Commerson. Ancien- nement on ignoroit le lieu de l'origine de ce fruit, que l'on frouvoit flottant sur la mer, aux environs des Maldives, dont le souverain s'altribuoit exclusivement la propriété. On eu faisoit des vases, auxquels on attribuoit la vertu de détruire l'action des liqueurs empoisonnées que Ton versoit dedans. Le roi des Maldives vendoit ces vases très-cher, ou en faisoit des présens auxquels on attachoit un grand prix. On nommoit ce fruit nuxmedica, et Clusius en a fait sous ce nom l'objet d'une dissertation spéciale. Rumph l'a décrit sous le nom de ca- lappalanl, et il dit que les Portugais le nommoient coquinko . Cette grande réputation a été bien diminuée lorsqu'on a connu l'arbre qui donne ce fruit. Il croit sur une des îles Séchelles, nommée l'île des Palmiers par Labourdonnais, qui l'aborda le premier en 1743» Mais ce ne fut qu'en 1768 que Bougainville, dans son Voyage autour du Monde, vint dans la même île avec Commerson, qui distingua dans ce lieu ce pal- mier particulier, dont la coque, à deux, ou plus rarement à trois lobes, présente une forme assez bizarre. On en fit la des- cription et le dessin , qui sont consignés dans le Voyage à la Nouvelle-Guinée de Sonnerat. Les caractères du genre seront donnés dans l'article Lodoicea. Voyez ce mot. ( J. ) COCOCHATL. {Ornith.) Ce nom est donné dans Hernan- dez, chap. 171, à un oiseau du Mexique dans le plumage duquel le jaune domine, et qui est un peu plus grand que le chardonneret. (Ch. D.) COCODRILLE (Ornith.), un des noms vulgaires du proyer, emheriza miliaria , Linn. (Cir. D.) COCOI. {Ornith.) Marcgrave décrit, p. 209 de son Ilisfoire naturelle du Brésil , une espèce de héron huppé, qu'il dit être de la taille d'une cigogne, et pag. l'jg du même ouvrage, un autre oiseau sans huppe , qu'il nomme soco , et qu'il présente aussi comme appartenant à la famille des hérons. Pison,dans son Histoire naturelle et médicale des Inf!es occidentales, p. 89 et 90 , décrit aussi plusieurs espèces de çocoi , en mettant une cédille sous le premier c. Il paroît que les mots soco, ou çocoi, désignent génériquement les hérons au Brésil ; et les fi- gures du second et du troisième çocoi , qui ont été empruntées à CGC 5.5 Marcgrave , représentent évidemment les oiseaux décrits par celui-ci aux pages 199 et 209. Le premier de ces oiseaux, dont le P. du Tertre parle aussi au tome deuxième de son His- toire naturelle des Antilles, pag. 270, sous le nom de crabier, est Vardea cocoi deLinnseus, le héron huppé de Cayenne, ou soco de BufFon ; et le second, ardea brasiliensis , Linn. , est le héron du Brésil, Briss. , ou l'onoré'des bois, de Buffon. (Ch.D.) COCOIN. {Ornith.) Ce nom, qu'on écrit aussi cocouan, se donne vulgairement à la marouetle ou petit râle d'eau, rallus porzana, Linn., qui s'appelle, eu certains endroits , cochuan et cochouan. (Ch. D.) COCOJA. {Bot.) A Ternate et à Banda, on nomme ainsi, suivant Rumph, l'espèce de baquois ou vacoua , qui est son pandanus rcpem, et qu'il a décrite sans la figurer. (J.) COCOLLA et Vovolo , Uovolo ( Bot. ) , noms donnés en Italie à des amanites, qui, en naissant, ressemblent à une coque de chenille ou à un œuf. Ce sont les oronges et principalement l'oronge blanche, agaricus ovoideus, Decand., H. Fr. ,vol. 16, ii.° 662, champignon excellent. (Lbm.) COCOMERO (Bot.), nom italien du concombre, suivant Daléchamps; le cocomero salyatico, ou concombre sauvage, est le momordica elaterium. (J.) COCON , CoucoN ou Coque. ( Entom. ) On nomme ainsi l'en- veloppe de soie que se filent les chenilles de plusieurs espèces de bombycc. Voyez Chenille et Bombvce du mûrier. (C. D.) COCORLI. {Ornith.) M. Temminck, Manuel d'Ornitholo- gie, p. 393 , désigne sous ce nom , en latin tringa suharquata ^ l'espèce de courlis qui est représentée dans les planches enlu- minées de Buffon, avec la dénomination d'aJuuette de mer, scolopax africana et subarquata , Gmel. , et dans son jeune âge, numenius pygmœus, Bechst. (Ch. D. ) COCOSTOL. {Ornith.) Buffon a réuni dans un seul article , sous cette dénomination et sous celle de xochitol , les oiseaux du Mexique dont il ;.'Btfait mention dans cinq chapitres de Fernan- dez, sous les noms de coztototl et dexochitototl. Les divers natu- ralistes n'étant point encore parvenus à assigner d'une manière précise l'identité ou la différence des espèces dont il est ques- tion dans les descriptions tronquées, et en apparence contre 526 COG riictoires , de l'auteur espagnol, on croit devoir rapprocher ici les passages originaux. Fernandez consacre les chapitres 28 , 340 et 143 auxcoztototl, uniformément désignés par l'expres- sion d'a^'icz//a, et les chapitres 122 et 126 auxxochitototl,dont le premier est dit avis, mais dont le second reprend encore la qualification d'at^icu/a, ce qui empêche de classer à part les xochitototl, et de les isoler tous deux des coztototl par leur taille. Le premier coztototl, ou avis pallida, chap. 28 , est comparé par l'auteur au serin de Canarie. Son plumage est jaune, à l'exception du bout des ailes qui est noir ; son chant ressemble à celui du chardonneret ; il aime les pays chauds ; il est bon à manger. Le second coztototl , ou ayislutea, chap. 140, a le plumage varié de brun, de noir, de cendré et de jaune, et changeant successivement du noir au blanc et du blanc au jaune ; son chant est agréable. Le troisième coztototl , dit aussi avis lutea, chap. 145, est entièrement jaune, avec une tache noire sur la tête, et les ailes mélangées de noir et de jaune pâle. A l'égard des xochitototl, le premier, chap. 122 , est de la taille d'un étourneau ; la poitrine, le ventre et la queue sont de couleur de safran , avec une teinte noirâtre ; les ailes, cen- drées en dessous, sont noires en dessus, avec des taches blan- ches ; la tête et le reste du corps sont noirs. Cet oiseau a la même voix que la pie ; sa chair est bonne à manger. Fernandez ajoute que c'est , dans un âge plus avancé, le même oiseau que celui dont il a parlé, sous le nom de coztototl. Enfin le second xochitototl, ou avis Jlorida , chap. 126, est de la taille du moineau commun ; son plumage offre un mé- lange de gris, de noir, de blanc et de brun ; son chant est agréable ; il se nourrit d'insectes et de petites graines ; il sus- pend son nid à l'extrémité des branches d'ai'bres ; sa chair n'est pas mauvaise. Ou voit, au premier aperçu, que les deux t;>erniers oiseaux ne doivent pas être confondus avec les trois autres, et que, malgré l'observation de Fernandez, qui tendroit à rapprocher son premier xochitototl d'un coztototl , il n'y a pas assez d'analo- gie dans la taille , le plumage, la voix , et probablement dans CGC 5.7 les habitudes par lui souvent omises, entre les deux familles , pour s'occuper sérieusement d'examiner auquel des coztolotl devroit se rapporter le renvoi, peut-être fautif, qu'on trouve au n.° 122, et dont l'exactitude, au reste, ne mérite guère d'être discutée, lorsqu'il s'agit d'un ouvrage où les articles , composés sans doute sur autant de feuillets particuliers, n'ont été distribués suivant aucune méthode? Ce qui paroit le plus clairement résulter des cinq efiapitrcs mis en regard, c'est que les coztototl appartiennent à la fa- mille des fringilles, et les xochitototl à celle des troupiales ; que les détails manquent pour s'assurer si les trois coztototl sont autant d'espèces ou simplement des âges difïerens d'une seule ; et qu'il est question pour les xichotototl de deux espèces réelles. Sans pousser plus loin cet examen, on se contentera de rap- peler ici que Brisson a fait du xochitototl, n." 122, son frou- piale de la Nouvelle-Espagne, t. 2, p. 96, et du xochitototl n." 126, son premier carouge, même vol., p. 11 5. Le premier de ces oiseaux est Voriolus costototL de Gmelin , qui cite, dans sa synonymie , le costotol et le xochitol de Buffon , t. 3 , in-4.% p. 210 ; et le second est l'orio/us io?ia(ia, Gmel., ou carouge de BuflFon, t. 3, p. 243. (Ch. D.) COCROOTES ( Bot.), fruit provenant d'un palmier de Car- thagène, décrit par Jacquin, sous le nom de bactrismajor. Ce fruit est entouré à sa base d'un double calice , et son brou ligneux renferme un noyau alongé. (J.) COCOTHRAUSTES. (Ornith.) Voyez Coccothralstes. (Ch. D.) COCOTIER {Bot,) , Cocos, Linn. Plante monocotylédone , de la vingt-unième classe de Linnœus,la wonoécie hexandriCf et de la famille naturelle des palmiers de Jussieu. Ce genre a pour caractère des fleurs mâles et des fleurs femelles sur le même spadice , renfermées dans une spathe univalve. Les fleurs mâles ont un calice composé de trois folioles con- caves, presque trijones, pointues et colorées; une corolle à trois pétales ovales , pointus et ouverts ; six étamines à an- thères sagittées ; un ovaire abortif surmonté de trois styles. Les fleurs femelles ont un calice à trois folioles arrondies, concaves, persistantes, conniventes et colorées : une corolle à 628 COC trois pétales également persistans; un ovaire supérieur ovale ou rorui , surmonté d'un style à trois stigmates. Les fruits diffèrent en grosseur et en forme, selon les espèces, et constituent des drupes charnus ou filandreux, pour la plupart obscurément trigoncs , contenant des coques très-dures, à une seule amande creuse en dedans dans quelques espèces , et renferuianV une certaine quantité d'une liqueur laiteuse uji peu sucrée. L'espèce la plus importante de ce beau genre est sans contredit la suivante : Le CocoTiFR DES LvDES : Cocos nucifero , inermis , frondibus pin- natis,foUoUs repllcatis ensiforinibus,Linn.; Palma indica coccifera angulosa, Bauh., Pinn., 5o8 ; JVux indica^ Lob., 7c., 2 , pag. ■j'jS. Tenga , Rheede , Aia/. , 1 , p. 1 , t. 1 , 2 , 5,4. Cocos ( nucifera ) nucleo dulcieduli, Jacq., Am., 277, t. 168, et Pzcf . , a55. Le tronc de ce beau palmier n'a pas plus de quinze à dix- huit pouces de diamètre, et il s'élève droit jusqu'à la hauteur de soixante à quatre-vingts pieds; il est couvert d'une écorce cendrée , sur laquelle on remarque des zones circulaires qui sont des cicatrices formées par les pétioles des anciennes feuilles tombées. Ce tronc est couronné par un faisceau de douze ou quinze grandes feuilles , dont les unes sont droites, les autres s'étendent horizontalement, et se recour- bant par leur propre poids, elles ont quelquefois plus de quinze à vingt pieds de longueur, sur trois pieds de largeur ; elles sont ailées, à deux rangs de folioles distiques, ensiformes, opposées sur un pétiole commun , dont la base embrasse le tronc de l'arbre : les folioles, dans les feuilles les plus nou- velles, forment deux plans inclinés l'un sur l'autre. Cet arbre ne produit qu'une seule feuille à la fois ; elle sort du centre du faisceau des autres feuilles , et forme , avant de se dé- ployer, un cylindre dont le sommet est terminé en pointe, qu'on nomme flèche. Dans l'aisselle des pétioles des feuilles inférieures sortent de grandes spathes ^ ovales - oblongues , ]»^intues aux deux bouts, longues de quinze à dix-huit pouces, s'ouvrant par un côté , d'où il sort un spadice rameux très-considérable , sur lequel sont disposées les fleurs de couleur jaunâtre; lesmàles garnissent les deux tiers des rameaux dans la pariie supé- COC ^-^9 Heure; et les femelles, en beaucoup plus petit nombre , sont pincées au-dessous ; il leur succède des fruits de la grosseùi* de la tête d'un homme, un peu trigones; leur écorce ver- dàtre et lisse couvre un brou épais, filandreux, qui entoure une coque bvale-oblongue, un peu pointue, épaisse d'environ une ligne et demie, d'une substance^ligneuse très- dure, dé couleur brune foncée : cette coque est percée , à son sommet , de trois trous, dont l'un, beaucoup plus grand, est toujours ouvert, et les deux autres, plus petits, se trouvent souvent fermés. L'amande qu'elle renferme est creuse, et contient dans son intérieur une assez grailde quantité d'une liqueur lai- teuse, d'un goût un peu sucré et très-agréable à boire lors- qu'elle est récente. La chair de cette amande est d'un blanc de neige, succulente dans le fruit qui n'est point parvenu a sa maturité, mais coriace et même filandreuse dans les cocos bien mûrs ; son goût est assez agréable a cette époque ; mais il seroit dangereux d'en manger beaucoup , ainsi que dé tous les noyaux oléagineux. Avant d'avoir fait un voyage en Amérique, l'éloge pom- peux que j'avois lu , dans les ouvrages de quelques voyageurs , de ce palmier intéressant sous plusieurs rapports, m'avoit faïf croire qu'il n'existoit point , dans les Indes occidentales, d'arbre plus précieux et plus généralement cultivé que le palmîer- cocotier :1e long séjour que j'ai fait aux Antilles, m'a mis à même dé l'apprécier à sa juste valeur, et je l'ai trouvé fort au-dessous de sa haute renommée. Cependant il est difficile de refuser à cet arbre la prééminence pour la beauté sur beau- coup d'autres espèces du genre Palmier. Qu'on se figure une belle colonne de soixante à quatre-vingts pieds d'élévation, dont le chapiteau est formé de feuilles immenses , courbées également en différenssens, et formant un panache dont toutes lés parties s'agitent mollement pai' l'impulsion des vents. Les fleurs produisent assez peu d'effets, quoique en très-grand nombre ; mais la g'rappe de fruits qu'on nomme régime, çst par sa richesse , un véritable Ornement pour cet arbre. Les ft-uifs du cocotier se mangent à différentes époques de maturité. Quand ils sont à moitié de leur grosseur, on les nommé cocos au lait, et on les mange avec une cuiller; leur 63o COC substance ressemble alors à une crème un peu épaisse ; en j ajoutant lin peu de sucre et de fleur d'orange, c'est un mets dclii at et très-recherché par les créoles. Quand les fruits sont parvenus à leur entière maturité, l'amande a pris de la con- sistance , elle est même coriace au point qu'on ne peut qu'en sucer le jus, et l'on rejette le marc ; elle a , à cette époque , le goût des noisettes d'Eilrope; mais l'expérience a prouvé que ce fruit, très-oléagineux, seroit, à la longue, une nourriture dangereuse. Quand les cocos sont gardés long-temps après avoir été cueillis, la substance, plus butiracée qu'oléagineuse, de- l'amande, s'altère, se rancit, et a un goût désagréable ; ce qui fait que les cocos qu'on apporte des Antilles en Europe ne sont pas estimés des Européens ; et le liquide qui est con- tenu dans la cavité de l'amande est à peine potable ; ordi- nairement même, il est d'un goût si désagréable, qu'il ne ressemble plus en rien à l'eau laiteuse et sucrée que les cocos produisent lorsqu'ils sont frais. On emploie communément le brou filamenteux qui entoure la noix du coco, à calfater les navires : et l'on préfère cette matière au chanvre parce qu'elle est moins chère, et qu'elle est plus susceptible de se gonfler par l'eau. On ne l'emploie .pas dans les Indes occidentales, comme dans les orientales, à faire des cordages, soit à cause de sa rareté, soit parce qu'on trouve dans le pays beaucoup d'autres espèces de filasses plus longues et plus fortes. On fait avec les amandes de cocos des émnlsions au lait, comme avec les amandes d'Europe; ellts sont îrès-rai'raichis- santes, peut-êtfe même trop pour qu'un long usage n'eu fût phs dangereux ; cyr, dans les pays très-chauds , Tusage des toniques est moins à craindre que celui des rafraîchis- sans. On fait encore,, avec ces amaqdes et du, sucre, uji sirop qui a beaucoup d'analogie avec le sirop d'orgeat. On eï\ fait aussi des confitures sèches; mais elles ont le grand in- convénient de ne pouvoir se garder long-temps sans rancir. Malgré le revenu annuel qu'un palmitr-j^ocotier peut pro- duire, qu'on évalue à 66 fr. par année, et malgré les agré- mens divers que ce bel arbre offre sous d'autres rapports, il est très -rare à Saint- Domlugue. H se fait cependant uji commerce assez CQnsidéraljie ^e «fs Ifuit» pour l'Europe.; COC 55i ihaîs c'est dans les îles voisines qu'on les recueille. Il est d'au- tant plus étonnant qu'on ne cherche pris à multiplier ce bel arbre, qu'il croit dans les terres sablonneuses les plus arides, isurtout aux bords de la mer, et qu'il porte des fruits à cinq ou six ans. Si nous en croyons les récits deâ.voyageurs, le palmier- cocotier scroit d'un usage très-étendu dans la Chine. Oïl se sert du tronc pour construire les cabanes des pauvres; ses feuilles servent à les couvrir; on écrit aussi sur ses feuilles , on en tresse des nattes , des chapeaux , des paniers et antres usten- fiiles de ménage. En soumettant à la presse la pulpe des amandes de cocos , on en retire une huile épaisse avec la- quelle on peut accommoder les mets ; cette espèce d'huile doit être employée promptement ; elle se rancit pour peu qu'on la garde. Dans les Antiles , o/i fait avec les coques qui con- tiennent l'amande, des vaseS de différentes espèces, soit d'uti- lité, soit d'ornement: les naturels du pays ont le talent de ciseler ces vases d'une manière très-agréable et très-surpre- nante, vu la qualité des outils qu'ils emploient; ils y re- présentent différens animaux, des plantes, des arbres, ei même de petits paysages. On fait différentes boissons vineuses et liquoreuses, soit avec le liquide contenu dans la noix de coco qui est suscep- tible de fermentation , soit avec la sève de l'arbre qu'on obtient en faisant une incision à la spathe qui enveloppe les fleurs. Le vin qui résulte de la f rmentation de la sève du cocotier, est très-agréable dans les premiers jours, et capable d'enivrer; il donne, par la distillation , une eau-de-vie assez forte, et on peut aussi en faire du vinaigre , en le laissant naturellement tourner à l'aigre. Cette espèce de vin ou de liqueur, qu'on nomme som'a, est chère , par la raison que, pour l'obtenir, il faut renoncer aux fruits de l'arbre, le spadice qui porte les fleurs, ne recevant plus la sève qui lui est nécessaire pour son accroissement, périt parle dessèchement de ia spathe. "En travaillant îà sève du palmier-cocotier de la même ma- nière que le vésou , ou suc de cannes à sucre , on obtient une espèce de sucre, dont on fait le même usage que de celui de cannes, mais qui lui est bien inférieur. D'après les relations des voyageurs , les habitans de Java 55ï COC mangent heauceup de cocos, et boivent avec avidité l'eau sucrée qu'ils contiennent avant leur maturité. Quant à l'a- mande, ils ont une manière de la préparer qui en détruit les qualités maifasaintes ; ils en font une soupe avec du riz et du cavi , qui est un mélange de différentes épiceries ; le piment surtout y domine ; ils y mêlent aussi du curcumaluga. D'autres espèces de 'cocotiers ont été observées aux An- tilles : mais leur importance n'est pas la même que celle du précédent. Le Cocotier épineux : Cocos aculeata , trunco foliisque acu- leatis , Vlum. , Am. pict. , t. 264; Cocos fusiforinis , WiHd. j Cocos aculeato spinosa , caudice fusiformi , frondibus pinnatis stipitibus spathisque spinosis , Swartz, FI. Ind. occ. , p. 606. Le tronc et les pétio'es des feuilles de celte espèce de pal- mier sont garnis d'épines longues et très-aiguës. Les fruits, de la grosseur d'une petite pomme, sont en très- grand nombre, disposés sur une grappe en régime , et serrés les uns contre les autrt s ; le brou qui enveloppe la noix est fibreux et a l'écorce verte. Cet arbre porte , à Saint-Domingue et à la Martinique, le nom trivial de grougrou. Ses fruits sont à peine mangeables ; cependant les enfans nègres les rtv cherchent. Une particularité de ce palmier c'est d'avoir son tronc renflé considérablement vers le milieu , et aminci à sa base et à soa sommet. Cocotier amer ; Cocos amara. Cet arbre atteint à une hau- teur très-considérable, quelquefois à plus de cent pieds , lors- qu'il se trouve dans une vallée. Les fruits, de la grosseur d'un œuf d'oie^ contiennent une amande qui est très-amère, ainsi que le liquide qu'ils renferment, et ils sont disposés sur un régime qui en porte un très-grand nombre. C'est dans le tronc coupé de ce palmier que naissent les larves d'une espèce de charençon qu'on nomme A'er de palmiste , lesquelles se vendent aux gourmands créoles, comme un mets très-délicat; les Euro- péens ont bien de la peine à vaincre la répugnance que font naitre ces hideuses larves, qui ressemblent beaucoup à celles que produisent les hannetons en France, mais qui sont plus grosses. Pour multiplier ce mets délicat , les habitans de la Martinique ont coutume de faire des incisions dans COC 53Î fêcoTce des jeunes palmiers , ce qui engage les charançons à y déposer leurs œufs. On nomme, à la Martinique, cette espèce , de palmier, palmiste amer. Il croît assez abondamment dans les bois de Saint-Domingue, et surtout dans ceux de la Martinique. Le CocoTiEd DU Brésil; Cocos buljracca inermis , frondibus pînnatis, foliolis simplicibus , Linn.,pf. , Suppl, , 464. Cette espèce de cocotier n'est point indigène des Antilles ; mais il s'y est naturalisé, et on le cultive sur plusieurs planta- tions des environs du Cap-François à Saint-Domingue. On vend SCS fruits sur les marchés du Cap, où les nègres les achètent pour en retirer une espèce de beurre, en écrasant la pulpe qui environne les coques des amandes, et les met- tant dans des baquets pleins d'eau; la matière butireuse vient surnager, et on la ramasse avec des cuillers percées. Les nègres se servent de ce b< urre pour accommoder différens mets ; mais il faut l'employer frais, il se rancit très-promptement. Quelques autres espèces de cocotiers existent dans les An- tilles ; mais Jacquin les a distraites de ce genre, pour en faire son genre Bactris. (Db T.) COCOTLI. (Ornilh.) Hernandez, ch. 42 , compare cet oiseau, dont il écrit aussi le nom sans i , à notre tourterelle, quoiqu'il soit d'une taille bien inférieure; il ajoute que sa voix fait en- tendre les syllabes hu, hu, /tw; qu'il est bon à manger, quoique sa chair soit un peu dure , et qu'on le trouve en grand nombre dans les montagnes et près des villes. Voyez Cocotzin. (Cii. D.) COCOTZIN. ( Ornith.) Cet oiseau est donné par Hernandez , chap. 44, comme une espèce de tourterelle dont la taille n'ex- cède pas beaucoup celle du moineau commun, et dans le plu- mage de laquelle le brun domine; ce qui la fait aisément dis- tinguer d'un autre oiseau du même genre dont la tête est cen- drée, le corps mélangé de noir etiXe fauve, et qui se nomme tlaplacocotii. Il est à présumer que ce dernier oiseau est le même que le cocotli dont on vient de parler: au reste , le co- cotzin se rapporte à la petite tourterelle de Saint-Domingue, deBuffon , cotumb'à passerina , Gmel., colombi-galline cocotzin, Temmiiick, Hist. nat. des Pigeons. (^Ch.D.) COCOTZON. (Ornith.) Ce nom, mal orthographié par La Chênaye des Bois , se rapporte au Cocqzxon de Fernandez. Voyez 8^ dernier mot, (Ch. D.) 53îi COC COCOU (Ornith.), ancienne orthographe du mot français coucou. (Cii. D.) ' COCO U AN. (Orm7/i.) Voyez Cocoin. (Ch. D.) COCOXIIIUITL {Bol.), nom mexicain, cité par Hcrnandcz, du hocconiafrulescens. (J.) COCOXOCHITL. {Bot. ) Ancolie du Mexique, à fleurs dou- bles, selon Hernandez. \i.) COCOZTLI. {Ornilh.) Ce petit oiseau du Mexique est pré- senté par Fernaadez, chap. 93, comme ayant du rapport avep le chardonneret par sa taille et par son chant, et comme étant d'une cpuleur jaune tirant sur le brun. ( Ch. D. ) COCOZTON. {Oruith.) Hernandez, lemême que Fernandez, se borne ù dire de ce petit oiseau du Mexique, chap. 192 , qu'il est de la taille du chardonneret, que son plumage présente du bleu et du jaune, et qu'il ne se l'ait aucunement remarquer" par son chant. (Ch. D.) COCQ. {Ornith.) Voyez Coq. (Ch. D.) COCQ-KNOR. {Ornith.) Voyez Knor-cock. (Ch.D.) COCQ-LEZARD. {Erpéiol.) A Saiut-Domlngue ou appelle nlusi I'Iguane vulgaire. Voyez ce mot. (H. C.) COC^QUARD ou Cocquar. {Ornith.) Ce nom a été donné ])ar ButTou au faisan bâtard , obtenu de l'accouplement du fai- san vulgaire avec la poule. C'estla quatrième variété dup/iatza- nuscolchicus , Gmel. , et le faisan-cocquard métis de Temminck, Hist. nat. des Gallinacées, tom. 2, p. 3i4, (Ch. D.) COCRETE ( Bot. ) , Rhinanthus , Linn. , genre de plantes dico- lylédones, mpnopétales, hypogyncs, de lafamille des rhinan- tées, Juss., et de la didjnamie angiospermie , Linn., dont les principaux caractères sont les suivans : Calice raonophylle, ventru, resserré à son oritice qui est quadritide ; corolle mo- Bopétale, tubuleuse , à deux lèvres, dont la supérieure plus étroite, concave, comprin^ée, échancrée, et Vinférieure plane, élargie, à trois lobes ; quatre étamines didynames; un ovaire supérieur, surmonté d'un style à stigmate obtus; une capsule ovale comprimée, à deux loges polyspermes,tt contenue dans le calice persistant. Ce genre a beaucoup d'affinité avec les hartsia, 'ce qui a porté plusieurs botanistes, entreautresMM. del-amarckct Ven- tenatj à les confondre en un seul. Lc;s rhinanthus propromeii^ COC 535 dits, dont nous nous occuperons seuls ici, le genre Barlsic ayant été traité séparément, comprennent dix espèces, dont les principales sont les suivantes : CocRÈTE GLABRE : Rliinanthus glabra, Lam.,Fl.Fr. , a , p. oSa ; Bull., Herb., t. 1 2 5. Sa tige est quadrangulaire, droite , simple ou plus ou moins rameuse, haute d'un pied ou davantage, garnie de feuilles aiongécs ,sessiks, opposées, glabres, dentées. Ses fleurs sont jaunes, munies à leur base de bractées lancéo- lées, dentées, et disposées eu épi terminal; la lèvre supérieure de leur corolle est courte et très-comprimée. Cette plante est commune dans les prés et dans les pâturages humides ; elle est annuelle, et fleurit en mai et juin. CocRETE VELUE ; RliinanÛius hirsula, Lam., FI. Fr. , 2 , p. 353. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente; mais elle en diffère en ce que ses calices sont constamment hérissés de poils, et en ce que ses fleurs, d'un jaune plus pâle, sont sou- vent tachées sur leur lèvre inférieure. Elle croît dans les prés secs. Cette plante et la précédente, confondues vulgairement ensemble sous le nom de crête de coq, ou de cocriste , sont quelquefois si abondantes dans les prairi.se que d'une oreillette et d'un ventricule. Ainsi le sang veineux et le sang artériel se mélangent dès leur entrée dans l'oreillette , d'où ils passent ainsi mélangés dans le ventricule, et par conséquent, dans l'artère pulmonaire et dans l'aorte. Le cœur des poissons n'a également qu'une oreillette et qu'un ventricule ; mais il ne communique qu'avec l'organe res- piratoire, qu'avec les branchies, c'est-à-dire qu'il n'est que pul- monaire. Le sang entre immédiatement des branchies dans l'aorte, où il continue son mouvement. Des poissons nous passons aux animaux ta sang blanc , qui sont , de tous les animaux pourvus de circulation , ceux qui pré- sentent le plus de variations dans la structure et la disposition des organes qui impriment le mouvement au sang. Ils ne sont bien connus sous ce rapport que depuis les travaux anato- miques de M. G. Cuvier sur les animaux invertébrés. Les céphalopodes ont trois cœurs séparés l'un de l'autre , deux pulmonaires et un aortique; et ces cœurs n'ont point d'oreillettes ; chacun d'eux se compose d'un ventricule qui re- çoit immédiatement le sang des veines. Lorsque ce liquide a traversé les branchies, par l'impulsion des deux cœurs pul- monaires, qui sont situés à leur racine, il entre dans le cœur aortique, qui le chasse dans le reste du corps. Les gastéropodes n'ont qu'un cœur aortique , et il est com- posé d'une oreillette et d'un ventricule. Le sang passe immé- diatement des veines caves dans les branchies ; c'est de là qu'il se verse au cœur, d'où il est poussé dans la grande circulation. Les acéphal,ps n'ont également que des cœurs aortiques; mais, chez les uns, cet organe est composé de deux oreillettes et d'un ventricule ; chez d'autres , il n'a qu'une oreillette avec le Ventricule ; et on a reconnu deux cœurs aortiques et séparés chez les branchiopcdes. 552 COE Lçs crustacës n'ont qu'un cœur aortique qui se compose simplement d'un ventricule. Enfin, les derniers animaux chez lesquels on aperçoit un système vasculaire, sont Icsaranéides et les vers articulés. L'or- gane qui communique au sang son mouvement, chez ces ani- maux, paroît se réduire à un simple vaisseau, duquel partent des vaisseaux plus petits^ll est situé le long du dos, et l'on y aperçoit des contractions analogues à celles du cœur. Voyez Circulation et Respiration. (F. C.) CŒUR. (Concli.) Ce nom est encore assez communément employé , mais l'étoit beaucoup plus autrefois, et même gé- nériquement, comme par Dargenville , pour désigner des coquilles bivalves très-bombées, dont la forme a quelque ressemblance avec un cœur, et cela, sans faire aucune atten- tion aux véritables caractères distinctifs, en sorte que main- tenant ces coquilles sont réparties dans les genres Hippope , Arche, Cardite. (Voyez ces mots.) La plus grande partie reste cependant parmi les isocardes et les bucardes, ou cardium. Cœur ARMÉ de cils; Cardium ciliare , Linn. Cœur a volutes; Chama cor, Linn. Cœur blanc de Vknus ; Cardium cardissa , Linn. Cœur carde; Cardium echinatum, Linn. Cœur d'autruche; Cardium serratum., Linn. Cœur de bélier; Cardium lœvigatum , Linn. Cœur de bœuf ; Cardium isocardia, Linn. Cœur de bœuf tuile ; Cardium isocardii , Linn. Cœur de canard ; Cardium edule, Linn. Cœur de Carthagène; Cardium magnum, Linn. Cœur de cerf ; Cardium muricatum, Linn. Cœur de la JaxMaïque; Arca senilis, Gmel, Cœur d'éléphant ; Cardium magnum , Linn, » Cœur dé l'homme ; Cardium tuberculatum, hiaa. Cœur de Marmara ; Cardium rusticum, Linn. Cœur de mouton ou a petites tuiles; Cardium Jïavum , Linn, Cœur de perdrix ; Chama antiquala, Linn. Cœur de pigeon ; Cardium tuberculalum, Linn. Cœur de rhinocéros ; Cardium rusticum , Linn. Cœur des Indes; Arcafusca, Gmel. Cœur de singe ruuané ; Mactra stuUorum , Linn. COE 553 Cœur en arche ; Arca antiquata, Linn. Cœur en carène ; Arca Noe , Linn. (De B.) CŒUR. (Foss.) Les auteurs anciens ont compris sous cette dénomination les noyatix ou moules intérieurs de toutes les coquilles bivalves fossiles , lorsqu'ils avoient une forme bom- bée, comme les bucardes , les venus, et autres. On a aussi donné le nom de cœurs :9ix Trigonies. Voyez ce mot. (D. F.) CŒUR DE BŒUF (Bot.), nom vulgaire d'une espèce de corossolier. Cœur dehors. Préfontaine , dans sa Maison Rustique de Cayenne, dit que l'on nomme ainsi un arbre quia très-peu d'au- Lier, qui est très-estimé pour les constructions , et qu'on emploie aussi avec succès pour les moyeux de roues, le rouleau des moulins à sucre , les pilotis. Comme il n'en donne aucune description , l'on ne peut dire à quel genre ou quelle famille il appartient. Cœur de Saint-ThOxMas. En Amérique , on donne ce nom au fruit d'une espèce d'acacie, mimosa scandens , dont la gousse, aplatie et large , a deux ou trois pieds de longueur ; dont les graines, également comprimées et de forme lenticulaire, ont un à trois pouces de diamètre, et sont recouvertes d'une peau rougeàtre , épaisse, coriace et presque ligneuse, qui est employée quelquefois à faire des étuis après qu'on en a vidé l'intérieur. On l'a nommé cœur de Saint-Thomas, parce que la graine a un peu la forme d'un cœur, et qu'elle a été apportée d'abord de l'île de Saint-Thomas , une des Antilles. Cependant il paroît que cette plante est originaire de Tlnde. C'est le perimkalcu-ualli des Malabares , très-bien figuré • dans ÏHort. Malab. , vol. 8, t. 02 , 04 ; le parrang d'Amboine , cité par Rumph , vol. 5 , p. 5 , t. 4 ; le calembaba des Malais ; le villuru des habitans de Java ; le gondu ou gandu des Macas- sars, et le hlla du Bengale. La graine est bonne à manger; ou la cuit et on la rôtit, comme les châtaignes. Comme on la trouve souvent ;^r le bord de la mer, où elle est entraînée par les eaux, on l'a nommée, dans quelques lieux, châtaigne de mer. Le feuillage de la plante , qui est grimpante , est fort recherché par les bœufs dans les colonies d'Amérique , ce qui lui a encore fait donner le nom de liane à bœuf. 55i COF Cœur des Indes. C'est la corinde , cardiospermum. ( J.) CŒUR MARIN. (Echinod.) Les espèces d'oursins du genre Spatangtie sont ainsi nommées par quelques auteurs de Tan- cienne. école. (De B.) COFAR , CoFARE. (Conch.) Adanson, Seneg., pag. i3i , pi. 9 , donne ce nom spécifique au huccinum rostratum de Lister. M. Bosc l'écritfïe cofare. (De B.) COfASSUS. (Bot.) Arbre des Moluqucs, mentionné par Rumph , et regardé par lui comme une espèce d'apocinée ; ce que confirme la figure qu'il en donne, et qui peut faire présumer que c'est un écliites. Il a un bois jaune qui, dans le pays, est employé à diverses sortes d'ouvrages. (J. ) COFER. (Bot.) L'arbre que Lœfling désigne sous ce nom, est le symplocon marfinicensis. ( J. ) COFFER-VISCH [ poisson coffre ] {Ichihj'ol.) , nom hol- landois du coffre-tigré, Ostracioncuhicus , Linn. Voyez Coffre. (H.C.) COFFOL, Chofolo (Bot.), noms cités par Daléchamps . et donnés, dans quelques relations anciennes de navigateurs, au faufel des Arabes, qui est le palmier arec, areca cathecu. (J.) COFFRE (IchthyoL), Ostracion. Genre de poissons, de la famille des Ostéodermes de M. Duméril , de celle des Chon- DROPTÉRVGiENS AVODES de M. de Lacépède, et de celle des Flec- TOGNATHES scLÉRODERMES de M. Cuvicr. Voycz ces différens mois. L'origine de la dénomination donnée à ces poissons par les François, vient de l'enveloppe osseuse et solide qui revêt leur corps, et qui a l'apparence d'un étui dans lequel ils scroient logés. Leur nom latin, 05fracio7i, paroît dérivé du grec o