liM~^^Mr^É^^^^i!^^^Eisi 1 ^ DICTIONNAIRE il DES i 3 SCIENCES NATURELLES, ^ ^ i 3 DANS LEQUEL i ^ Orr TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DtFFÉnEW^ ÊTRES DE LA MATURE, CONSIDÉRÉS^ SOIT EN EUX-MÊMES , d'aPrÈS l'ÉTAT ACTUEL DE i 1 NOS CoWN|ISSArrCES, StolT lAlMlTiTEMENT A l'uTILITÉ Qu'eN PEUTEWT rItireR LA MEDECINE, l'aO^ICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. E 3 i SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURAIJSTES. if m i PAR m a 1 Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales m 1 Écoles de Paris. 1 1 i TOME DOUZIÈME. 0 i \ m 1 j . CRIT-DAZ. m m 1 ! /7T^ 1 i ! Vts iS 1 y^^ScN ^ ! vOySy Ë Ë Xri:^ m 3 F. G. Levratjlt, Editeur, à STRASBOURG, ^ et rue des F<î5sés M. lé Prince, n.** 33, à PARIS. 'É 1 Le Normant, rue de Seine, N." 8, à PARIS. |g i\ i8i8. ^J 1 ^ ^^^^Eâa^^^^^ËS^^^^^ii m LIBRARY OF 1885- IQ56 DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME XII. CRIT^DAZ. Le nombre d'exemplaires prescrit par la loi a été dé- posé. Tous les exemplaires sont rei>étus de la signature de l'éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITB Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commercans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont inlcrêt à connoître les productions de la nature, leurs caraclcresgéuérir^ues et spécifiques , leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Ecoles de Paris. TOME DOUZIÈME. F. G. Levratilt, Editeur, à STRASBOURG, et rue des Fossés M. le Prince, N.° 33, à PARIS. Le Normant, rue de Seine, N.*' 8, à PARIS. 1818. Liste des Auteurs par ordre de Matières. Phfsitjue générale. M. LACROIX , membre de rAcadémie des Sciences et piolcsseur au CollTs à cause de leur prétendue douceur, mais parce qu'ils: arrétoientlcs courses des voleurs arabes etlybiens, qui, sans ces animaux, auroient passé et repassé sans cesse le fleuve et ses Canaux, AL.gyptiinullamheUuam nisi oh aliquam utilitatem conse- craverunt; crocodilum, quod terrore arceat latrones. On litdansles voyages de la Bru e que, dans la rivière de San- Domingo , sur les côtes occidentales de l'Afrique, les nègres ];)rennent le soin de nourrir des crocodiles, et de les adoucir i.'Li point de les faire servir de jouet aux enfans. Les Indiens de Timor, de Java, de Céram, de Sumatra, et de la plupart des î'.esdela Sonde, croient qu'enaccouchant, les femmes mettent au monde un petit crocodile , jumeau de l'enfant ; que la sngo- femme reçoit cet animal avec beaucoup de soin , cl leportcsur- CIIO ,3 le-chainp à la rivière. La famille a le soin de fournir dosalimcns auparentamphibie,etleiumeausurtoutva,àcertainesépooues dans le cours de sa vie, accomplir ce devoir fraternel, et cela sous peine d'être frappé de mort ou de maladie. A Céièbes et à Bantan , plusieurs habitans nourrissent même des crocodiles dans leur maison. (Second Voyage de Cook.) Dans l'année 58 avant Jésus-Christ, l'édile Scaurus fit mon- trer à Rome cinq crocodiles du Nil ; et, depuis lui , l'empereur Auguste fit remplir d'eau le cirque Flaminien , et y exposa aux regards du peuple trente-six crocodiles , qui furent tués par ua nombre égal d'hommes habitués alors à combattre ces animaux. Héliogabale en fit venir également en Italie. En 1681 , on amena un crocodile vivant à la ménagerie de Versailles, où il vécut près d'un mois; et depuis quelques années nous en avons vu plusieurs jeunes individus à Paris. Quant aux crocodiles du Sénégal , du Niger et de la Gambie , ils paroissent augmenter en longenur, à mesure qu'on pénètre plus avant dans les terres. Dans le Sénégal, auprès de Gliiam, Brue en a vu un de vingt-cinq pieds; Barbot, dans le même fleuve et dansla Gambie, en a observé de trente pieds. Le voya- geur Jobson ajoute que dansla Gambie, où on les nomme bumbos, ils poussent des cris qu'on peut entendre de très-loin, et qui semblent sortir du fond d'un puits. Adanson a trouvé des centaines de ces animaux dans le Sénégal, un peu au-dessus de l'Escale aux Maringouins. Us pa- roissoient tous en même temps au-dessus de l'eau , comme des troncs d'arbres flottans ; mais, lorsque le bateau s'approcha d'eux, ils eurent peur et plongèrent. Lorsqu'ils aperçoivent quelque animal qui boit au bord du fleuve, ils von taiissi lot vers lui entre deux eaux , le saisissent par une jambe, et l'entraînent pour le dévorer. Le père Labat dit qu'on prend souvent les crocodiles avec des hameçons placés dans l'abdomen d'un chien, et fixés à une chaîne de fer au bout d'une longue corde. On s'en empare encore, assure-t-on, enleur jetant une planche d'un bois mol- lasse , dans lequelleurs dents s'engagent. D'autres foij , on leur tientla gueule ouverte avec un morceau de fer pointu aux deux extrémités. Les nègres viennent quelquefois à bout de tuer le crocodile 14 CRO de vive force et dans l'eau , lorsqu'ils le surprennent dans un endroit où il ne peut se soutenir sans nager. Ils vont à lui, le bras gauche entortillé d'un morceau de cuir de bœuf, et une baïonnette dans la main droite ; ils lui tiennent la gueule ouverte en lui enfonçanlle poing gauche dans le gosier, et ils lui donnent des coups de baïonnette dans la gorge, dit encore le père Labat. Le célèbre naturaliste Adanson, en revenant de chasser sur l'île de Sor, trouva le nid où un crocodile venoil de déposer ses oeufs, à un demi-pied de profondeur sous le sable. Ces œufs, au nombre d'une trentaine, avoient le volume de ceux de l'oie , etrépandoient une odeur musquée. Les nègres qui l'accom- pagnoient les emportèrent pour s'en nourrir. On dit que l'hippopotame est un des ennemis les plus redou- tables du crocodile. Mais le plus dangereux, sans contredit, est l'ichneumon, qui dévore ses œufs : on a même prétendu autre- fois que ce petit mammifère entroit dans sa gueule pendant qu'il dormoit au soleil , et lui déchiroit les entrailles ; mais c'est une fable réfutée depuis long-temps. (Voyez IcHNEDMON.)Ondit an contraire que le crocodile est ami du roitelet, espèce d'oi- seau qui va le débarrasser des vers qui naissent entre ses dénis et de la chair qui y demeure attachée. Autre fable. 2° Le Crocodile a deux arêtes : Crocodilus biporcatus, Cuvier; Crocodilus porosus , Schneider; Seba , Thés, i , pi. cm, fig. i ; pi. civ, fig. 12. Tête semblable à celle du crocodile du Nil , mais munie de deux arêtes saillantes qui partent de l'angle an- térieur de l'orbite, et descendentpresquc parallèlement le long du museau , en djsparoissant par degrés. Les écailles du dos sont plus nombreuses que dans le précé- dent ; la première rangée en a quatre ; les deux suivantes six ; les huit qui viennent après, huit chacune; puis il y en a trois à six, et trois à quatre; en tout, dix-sept rangées. Ces écailles , au lieu d'être carrées et plus larges que longues, sont ovales et plus longues que larges. Chez les jeunes individus , il y a des pores à toutes les écailles du dos, et aux intervalles triangulaires qu'elles laissent entre elles. Il y en a aussi de très-marqués sur le ventre. Cette espèce est la plus commune dans toutes les rivières qui aboutissent à la mer des Indes. On la trouve à Java. Pérou la CRO ,5 observée à Timor et aux Séchelles. M. Delabillardière a rapporté à M. Cuvier que c'est une opinion générale à Java , que cet animal ne dévore jamais sa proie sur-le-champ, mais qu'il l'en- fouit dans la vase , où elle reste trois ou quatre jours sans qu'il y touche. On lit dans la description de Macassar que, dans la grande rivière de cette île, il y a des crocodiles tellement féroces, qu'ils ne se bornent pas à faire la guerre aux poissons, mais qu'ils s'assemblent en troupes , plus ou moins nombreuses , pour guetter les batteaux , et tâcher de les renverser afin de dévorer les hommes qui sont dedans. Il paroît qu'on rencontre encore cette espèce dans les rivière* de la Corée , et même en Chine. 3.° Le Crocodile a losange; Crocodilus rliomhifer, Cuvier. Le chanfrein est plus bombé que dans les autres espèces, sa coupe transversale présentant au moins un demi-cercle. De l'angle antérieur de chaque orbite part une arête mousse, rectiiigne, qui se rapproche promptementdesa correspondante, et forme, avec elle et les bords internes des deux orbites, une losange incomplète à son angle postérieur. Les quatre membres sont revêtus d'écaillés plus fortes que dans les autres espèces, rele- vées chacune dans son milieu d'une grosse arête saillante , ce qui leur donne l'air d'être armés plus vigoureusement. Les écailles ont à peu près la même forme que celles du crocodile vulgaire. La couleur de ce crocodile est vcrdàtre, avec des petites taches brunes très-marquées en dessus. Patrie inconnue. 4.° Le Crocodile A casque : Crocodilus galeatus, Cuvier; Cro- codilus siamensis, Schneider. Deux arêtes triangulaires osseuses, implantéesl'une derrière l'autre sur la ligne moyenne du crâne. Ce crocodile ressemble presque en tout à l'espèce vulgaire du Nil. Il atteint la taille de plus de dix pieds, et habile les ri- vières de Siam. Il n'est encore connu que par la description qu'en ont faite à Siamles missionnaires françois.(Mém. de l'Académie desScienees avant 1699 , tom. III , part. II.) 5." Le Crocodile a deux plaques : Crocodilus lisculalus , Cu- vier; Crocodile noir, Adanson. Museau plus alongé que danslcs espèces précédentes, mais moins que dansLi suiviuilc; les deux is CRO lignes longitudinales moyennes des arêtes moins saillantes que les latérales, et celles-ci disposées un peu irrégulièrement : nuque armée seulement de deux grandes écailles pyramidales s.ur son milieu, et de deux petites en avant. Le nombre dis écailles transversales, jusque derrière lèrc l'iiiniicr avoit cependant décrit , desiirié et disséîjué le crocodile de Saiiit-Douiiiigue; mais ses observa- tions étoient restées manuscrites, excepté ce que M. Schneider en a publié. Les mâles sont beaucoup moins nouibreux que les femelles-, ils se battent entre eux avec acharnement: l'accouplement se fait dans leau , sur le c6lé, et l'intromission riureà peine vingt- »:inq secondes : lis mâles sont aptes à la génération à dix ans, les femelles à huit ou neuf: la lecomlité de celles-ci ne dure guère qtie quatre ou cinq ans. I,a femelle creuse avec les pattes et le museau un trou circu- laire dans le sable, sur un tertre un peu élevé, où elle dépose vingt-huit œufs humectés d'une liqueur visqueuse , rangés par couches séparées par un peu de terre, et recouverts de terre battue. La ponte a lieu en mars, avril et mai, et les petits sortent d« l'œuf au bout d'un mois. Ils ont alors neuf à dix pouces àe longueur. L'accroissement dure plus de vingt ans, et l'on voit des in-» dividus atteindre seife pie«ls et ]ilu5 de longueur. Lorsqu'ils éclosent , la femelle vient gratter la terre pour les délivrer ; les conduit , les défend et les nourrit . en leur dé- gorgeant la pâture pendant tro's mois, espace de temps durant lequel le niàlc cherche à les dévorer. Ces crocodiles ne peuvent manger dans l'eau , sans risquer d'être étouffes. Ils creusent des trous dans le lit des rivières, pour y en traîner et noyer leurs victimes, qu'ilsy laissent pourrir. Tel est le précis des observations que M. Descourlils a faites à Saint-Domingue uiéme. Elles sont confirmées par une note d'un pharmacien de cette ile, qui annonce à ^L Parmenlier que ces animaux recherchent surtout avec avidité la chair des nègres et celle des chiens, et qu'ils ne la mangent jamais que putréfiée. On dit que pour éviter ce crocodile, les chiens aboient et les chevaux battent l'eau dans un lieu, afin de l'y attirer > et se hâtent en^uite d'aller boire plus loin. Les colons et les nègres donnent à cette espèce le nom di caïman. m, » i8 CRO Nous ne saurions terminer rjiistoire des crocodiles, sans rapporlerles propriétés qu'on leur a attribuées anciennement en thérapeutique. Leur sang guérissoit les ophthahnics et empê- choit le développement (les accidens causés par la niorbure des serpens. On frottoitks fébricitaus avecieur graisse ; les cendres faites avec leur peau brûlée, délayées dans delà lie d'huile, étoient un narcotique puissant, etc. Qu'opposera de pareilles assertions P Rien qu'un seul fait. On a poussé le délire dans un sens contraire, jusqu'à d«)nner un antidote contre la morsure du crocodile! On trouve aussi quelquefois dans leurs intestins des bézoards qui ont joui autrefois de la plus grande efîicacité. 11 n'est pas besoin de dire que leur usage est abandonné. On les vendoit très-cher. Lesprogrés qu'a faits la médecine philosophique ont détruit bien des réputations depuis quelque temps. Pour ce qui concerne l'anatomie des crocodiles, voyez l'ar- ticle Sauriens et celui d'IjRONECTES. ( H. C.) CROCODYLEAou CordyleajOuStercuslacert-e. [Erpétol.) Voyez CoiiDYLE. (H. C.) CROCODILIENS. (Erpétol.) M. Cuvier a donné ce nom à sa première famille de l'ordre des sauriens, laquelle ne ren- ferme que le grand genre Crocodile. (Voyez Cayman , Cro- codile, Gavial.) Ce sont les seuls sauriens qui n'aient point d'os claviculaires; leurs apophyses coracoïdes des omoplates s'articulent avec le sternum; leurs poumons ne s'enfoncent point dans l'abdomen; des fibres charnues adhérentes au péri- toine qui recouvre le foie, leur donnent une apparence de diaphragme. (H. C. ) CROCODILION. (Bot.) La plante que Dioscoride nommoit ain&i , a, selon lui, là figure du chamocléon noir, qui est nbirê catdopatium , auparavant curtkamus corjmbostis de LinnacuS. Césalpih croit que ce crocodilion est l'e.rjngiitm rnaritimum, quia en effet quelques rapports extérieurs avec le cardopatium. Celui-ci étoit aussi nommé crocodilium par Tabernamontanus. Lobel doniioit le même nom à l'ecliinops aphœrocephalus , et Daléchamps à la plante que J. Bauhin rtommoit carlina caulifera. Vaillant a fait ensuite un croco- dilium dont les espèces ont été rapportées par Linnapus dans "i^ îiection des centaurées à écailles du calice commun ter- CRO 1^ Viinées par une cpîge simple. Nous avons fait revivre ce genre de Vaillant, pour divist-r le genre, trop uouibitux eu espèces, du ccntaurea de Linnjeus. (J.) CROCODILIUM. [Bot.) [Cinarocépkaks , Juss. ; Sjngénésié polygamie frustrunée , Linn. ] Ce genre de plantes, de la famille des synanthérées, fait partie de la tribu naturelle des centauriées. Les crocodilions diffèrent principalement des autres genres de la tribu par les squames du péricline , qui portent un appendice prolongé au sommet en une épine simple. On ne doit point les confondre avec le galactites de Mœnch, dont l'aigrette est barbée , et qui d'ailleurs n'appartient point à'ia tribu des centaurices, mais à celle des carduinées. 11 faut aussi les distinguer de notre genre Cjanopsis , dont l'aigrette est composée de squamellules paléiformes, spathulées, denti- culées , et qui n'a point de petite aigrette intérieure. Voici les caractères génériques que nous avons observés sur le cen- taurea crocodylium , Linn., qu'on doit considérer comme le type du genre. Calatlude radiée, composée d'un disque multiflore, subré- gulariflore, androgynillore , et d'une couronne unisériée, ampliatiflore, neutriflore. Téricline inférieur aux fleurs du disque, ovoide ; formé de scjuames imbriquées, ui»pliqùées , interdilatées, coriaces; les intermédiaires oblongues, avec un grand appendice décurrent , suborbiculaire , scarieiix, prolongé au sommet en une épine. Ovaires du disque très- velus, et surmontés de deux aigrettes dont la structure est conforme à celle qui est ordinaire dans la tribu dès centàu- riées. Corolles de la couronne à limbe amplifié, subcam- panulé, inégalement quinquélobé, à lobes lancéolés. Le Crocodiuo.n de Syrie (^Crocodilium Syriacum ; Centaurea crocodylium , Linri.) est une plante annuelle, qui habité lé Levant. Sa tige est haute d'un pied et demi, rameuse, striée, scabré ; ses feuilles sont pinnatifides, à lobe terminai grand et denticulé; ses calathides, fort belles, sont solitûireà au sommet de longs pédoncules; la couronne est composée de fleurs trèi-grandes, purpurines; et lé disque, dé fléUrs' blanchâtres, purpurines au sommet. ( H. Cass. ) CROCODILODES. (L'ot.) Vaillant donnoit ce nom à quatre plantes que Linnœus a rapportées à son genre AtraStflis^ ae CRO Deux restent dans ce genre-, une troiàème est le cirsellium de Gsertner. La quatrième fait partie de celui que nous avions nommé asripJtylium , et qui, plus récemmeritj est devenu Vaputeia de Gaertner, le rohria de ThunbtT};, le bastera de Houltuyn, le lercheya de Schrober et de \Villdei)ow. Au milieu de cette diversité de nomenclatures, les botanistes ne sont pas encore d'accord sur le nom qui doit prévaloir. (J.) CPiOCODlLOlDEA. (Boi.) Linnasus nomme ainsi une section de son genre Centaurea ■ c^est celle qui correspond au genre CrocodiUiim de Vaillant. ( H. Cass.) CROCOTE, Crocutas on Crocoltas. (Mamm.) Animal connu des Grecs et ilcs Latins, sur lequel nous n'avons que des notions très-imparfaitcs. Agatharchidcs dit que la nature de la crocotta tient du loup et du chien, mais qu'elle est plus cruelle, et qu'elle broie les os les plus durs, et les digère à l'instanl. Il ajoute qu'elle imite la voix de l'homme pour l'attirer et en l'aire sa proie, et qu'elle se trouve enElhiopie. Plwtii^ BU'. Diodore et Pline n'ont fait, à proprement parler, que copier Agatharchidcs. Ils disent qu'on trouve en Ethiopie des erocotes qui. sont des métis du loup et du chien , et qu'il n'est rien que leurs dents ne brisent et que leur estomac ne digère. Pline , ///;. viii , cap. 2 1 . Porphire , enfin , assure que la crocote des Indes est l'hyène des Grecs. Les modernes ont beaucoup va)'ié sur les animaux auxquels . on j)eut rapporter la crocote -, mais ils se sont généralement arrêtés à Pidée de Buffon , qui regardoit, avec Porphire, cet animal comme une hyène, et celte idée paroît être en effet la mieux fondée. (F. G.) CROCQUE. ( jBof. ) On donne, dans quelques cantons, ce nom à la vesce cracca et à quelques autres espèces sau- vages du même genre. (L. D.) CROCRO. {Ornith..) Stedman, tom. j , pag. obG de son Voyage à Surinam, cite cet oiseau comme étant d'une grande voracité, et un peu moins gros que nos corbeaux, auxquels il ressemble. (Ch. D.) CROCUS {Bot.) , nom latin du safran : on a aussi donné au curcuma, dont la racine teint en jaune, celui de crocu» indicus , safran des Indes. (J.) cno SI CROCYNIA [Bot.), troisième division du genre Lecidea d'Aoharius , qui ne comprend qu'une espèce, dont l'expan- sion est semblable à de fétoupe et sans forme déterminée, caractère ([ni poiirroit permettre de faire un genre particu- lier de cette plante de la famille des lichens. (Lem.) CROESEI.INGEN {Bot.), nom belge du modeccades Mala- bares, que Linnaeus croyoit être un liseron, mais qui, par ses caractères et son port, d'après la figure qu'en donne Kheede, se rapproche plus de la grenadille, et doit former un genre nouveau dans la famille des passillorées. (J.) CROES-STEEN. (Bot.) Voyez Gf.ORiosA. (J.) CROGUEER (Ornilli.) , nom polonois de l'épervier, /a/co nisus , Linn. ( Ch. D. ) CROISEAU ( OrniUi.) , n@m, en vieux françois, du pigeon bizet, coluniha livia, Linn., qu'on appelle aussi croisi dans le Brabant. (Cn. D.) CROISETTE {Min.) , nom donné par Daubenton <à la ))ierre de croix , nommée depuis Staurotide. Voyez ce mot. (B.) CROISETTE. {Bot.) Quelques botanistes ont donné ce nom aux plantes du genre Crucianelte. Ce nom est aussi attribué vulgairement à plusieurs plantes de la famille de.» rubiacées, dont les feuilles sont disposées en croix, et plu» particulièrementàunc espèce de valantia, Linn., que Scopoli, M. Suiith et autres botanistes modernes ont reportée dans le genre Cuiium. (L. D.) CROISEURS {Ornith.), nom donné par les marins aux hirondelles de mer, stenia , Linn. (Ch. D.) CROISSANS. {Bot.) Ce sont deux espèces de bolets sessiles, dont le contour est arqué en forme de croissant; ils naissent sur le chêne, et ont été indiqués par Rai. L'un est noir, et l'autre pourpré. Il est dillicile de dire précisément de quelles de nos espèces connues Rai a voulu parler. (Lem.) CROISSANT {IchtlijoL ), nom spécitique d'unTÉTRAOnON et d'une (Lrei.le. Voyez ces mois. (H. C.) CROISSANT. {Ornith.) Cet oiseau , qui ressemble au moi- neau a la soulcie, mais qui en dill'ère par un croissant blanc qu'on remarque depuis l'œil jusqu'au-dessous du cou, est le fringilla arcuata, Gmel. Il est figuré, dans les planches eiilu- cno minées de Bviffon, n." 23o, sous le nom de moineau du cap de Bonne-Espérance. (Ch. D.) CROISSET {ErpétoL), ancien nom François de la reinette , suivant Gesner, (H. C.) CROIX DE CALATRAVA (Bot.) , nom vulgaire de Varna- rj'llis formosissima, Linn. (L. D.) CROIX DE CHEVALIER. (Bot.) C'est à Cayenne la herse à fleurs de cisf e , Iribulus cisloides. ( J. ) CROIX DE SAINT-JACQUES {Bot.), nom vulgaire d'une espèce d"aniaryllis , amaryllis for mosissim a, Linn. (L. D.) CROIX DE JERUSALEM, DE MALTE. (Bot.) La. lychnide de Chalcédoine, lychnis chalcedonica , est cultivée sous ce nom dans les parterres. (J.) CROIX DE LORRAINE (Bot.), nom vulgaire du cactier cruciforme , cac/w5 spinosissimus, (J.) CROKER. [Ichthyol.) En Caroline, on donne ce nom kla perça undtlata, Linn,, que nous décrirons à l'arliclc Sciène. (H. C.) CROMADA. (Bot.) Belon dit que dans la Turquie on nomme ainsi un arbre de la hauteur d'un amandier, cultivé dans les jardins. Ses feuilles sont comme celles de Vandrachne; ses fleurs belles, mais rares; les fruits bons à manger. Ces indications sont insuffisantes pour déteriniuer son genre. (J.) CROMB. {Ornifh.) On appelle ainsi, à Madagascar, la femelle du vouroug-driou , cuculus afer de Gmelin et de Latham, lep~ losomus vouroug-driou de ce Dictionnaire. Voyez Coucou. (Ch. D.) CROMBACH. (Ornith.) L'oiseau dontilestparlésous ce nom, dans le Voyage à Surinam du capitaine Stedman, tom. 2, p. 568, paroît être une espèce de courlis, (Ch. D.) CROMBEC. {Ornith.) M. Levaillant a donné ce nom et celui de figuier à bec courbé, à un petit oisrau qui est décrit et figuré tom. 5, pag. 100, etpl. i35 deson Ornithologie d'Afrique. (Ch.D.) CROMIDOFÎLO (BoL ) , nom du rnanuhium pseudodictamnus , dans l'île de Crête, suivant Belon, (J.) CROMMYON {Bot.), nom sous lequelDioscoride fait men- tion, de l'oignon , cepa. On le retrouve aussi ailleurs sous celui de poliidos , et Ruellius ajouta que les Mages le nom> moicnt calabofis , et les Romains, cepa. (J.) CIR) ^^ CRONARTIUM. {Bot.) Genredela famîUedes champignons établie par Fries, pour placer Yerineum asclepiadeum de Funk , qui se distingue des autres espèces d'erineum, en ce qu'il est formé de filamens simples, cylindriques , non cloisonnés et à extrémités égales. Ces filamens se présentent en petits flocons sur les feuilles des asclépiades. (Lem.) CRONE. (Bot.) Suivante. Bauhin , le poivre long étoit ainsi nommé par Avicenne. (J.) CRONE [Ichfhyol.) , terme de pêche. On nomme ainsi un endroit au fond de l'eau, occupé par des racines d'arbres et de grands herbages, et oii les gros poissons se retirent ordi- nairement. (H. C.) CRONION. {Bot.) Voyez Delphinion. (J.) CROOKED BILL {Ornith.) , nom anglois delà bernache , anas erythropus, Linn. (Ch. D.) CROPPER. ( Ornith. ) Les Anglois donnent ce nom au pigeon originaire d'Arabie, dont Linnaeus, édit. 12.', forme sa 4." es- pèce, columhagutturosa, et qui, dansla i5.^ édition, n'estqu'une variété du columba domestica : c'est le pigeon grosse-gorge de Buffon. (Ch. D.) CROQUE-ABEILLES.(OrniU.) Suivant Salerne, on nomme ainsi, dans le Bourbonnois, la mésange charbonnière, parus major., de Linnaeus, parce qu'elle détruit beaucoup d'abeilles. (Ch.D.) CROQUENOIX. {Mamm.) C'est au muscardin , glis avellana- rius , Linn. . que Brissonadonné ce nom. Voyez Loir. (F. C.) CROQUET. {Ornith.) Sur les côtes du département de la Somme, on appelle ainsi la bernache, anas erjthropus, Linn. (Ch. d.) GROS PESCHEROT. (OrmU.) Voyez Craupêcherot et Crot- Pescherot. (Ch. d.) CROSSANDRA {Bot.) ,Hort. Ke^ , genre d'Aiton, auquel appartient lejusticiainfandibuliformis, Linn., et le ruellia in~ fundihuliformis. Andr. , Bot. Repos. Voyez Carmantine, n.° i3. (PoiR.) CROSS-BILL {Ornillu), nom anglois du bec croisé, loxia cur^-irostra , Linn. (Cii. D.) CROSSE-QUEUE. {Ornith.) On nomme ainsi, dans quelques déparlemens, la lavandière, motacilla alba , Linn.(Cn.D.) a4 CRO CROSSERONE. (Omith.) Le merle de roche, Uirdus saxa- lilis , Gtnrl. . portf ce nom en Italie. (Ch. D.) CROSSION {Bot.), un des noms cités par Ruellins, comme .nyant été donnés dans quelques lieux au Leantopodium de Dioscoride. Voyez ce mot. ( J. ) CROSS()PETALUiM. {But.) Ce nom d'un genre de pl;infe de la Jamaïque, établi par P. Brown, qui signifie pétales frangés , a été changé par Linnaeus eu celui de rhacoma donné primitivement à la rhubarhe, et dont l'étimologie n'est pas connue. M. Smith a ilétruit ce genre, et l'a réuni, avec raison , au mj-ginda, rlans la famille des rhauniées. (J.) GROSSO PETPE. (J\fjn.) Omelin , dans la treizième édition du Systema Naltirœ de Linnseus, a donné ce nom à Vharmo- tome; il en distingue deux espèces, Vhcrcjnienne ti l'écossaise. Voyez Harmoio.me. (B.) CROSSOPHTOON. (Bof.) Voyez Leontopodium. (J.) CROSSOSTYLE ou CftosryLE k[fi.oiie( /?o'. ), Crossosfjlis hi- flora, Fors t. , Aot^.gen. 88, tab. 44. Nom d'une plante découverte par Fors.lcr dans les mers du Sud, dont nous ne connolssons encore que le caractère générique, qu'on ne peut rapporter encore à sa famiile naturelle, qui paroit cependant avoir quelques rapports avec les sulic^ires. Elle appartient à la polyandrie monogynie de Linnaîus. Sa fleur olfre un calice turbiné, quadrangnlaire , divisé au sommet en quatre décou- pures ovales, persistantes, adhérent à l'ovaire par sa partie inférieure. La corolle est composée de quatre pétales ellip- tiques , attachés entre \c& divisions du calice par un onglet étroit; environ vingt étamines portées sur un anneau en godet-, les Hlamens de la longueur du calice; les anthères arrondies. Entre les filamenssout situés allernativement vingt corpuscules fililormes et ciliés. L'ovaire est supérieur , con- vexe, chargé d'un style cylindrique , persistant, delà longueur des étamines, terminé par un sl'gmate à quatre lobes lacinics ou frauj;és. Le fruit consiste en une baie jiéaiispl.éricjjjc, sériée, enveloppée à sa bas;; par le calice, à une seule loge, ren- fermant inales-, la lèvre supérieure du calice bifide , l'inférieure à trois dents courtes; l'ovaire glabre. On la cultive au Jardin du Roi, 28 CRO niirsi que le crolalaria retuna, Linn. ; Lamk., 7/^ Gen., tnb, G17, trg./)-, Herm,Lugrf/)., 202. Ellese r.ipprochc beaucoup de l'espèce jirécétlente. Ses feuilles sont obloiigues, très-énioussées , point inucronées, glabres à leurs deux faces: les (leurs jaunes, en grappes :lesgousses cylindriques, horizontales, renflées, longues d'un pouce et plus. Elle croit dans les Indes orientales. Au rap- port de Runiph. {Amh. 5, tab. <}G , fig. 1.), on fait cuire ses /leurs, et on les mange en guise dépotage. Le crofalaria. genis- toides , Encycl., est un arbuste du cap de Bonne Espérance , dont les rameaux sont eliilés , un peu tuberculeux: les feuilles éparses, sessiles, glabres, linéaires-lancéolées, niucrouées: les grappes courtes, latérales, peu garnies: les calices velus, ainsi que les gousses; la carène coudée. CaOTAtAiRE A FLEURS SESSir.ES", Crotaliiria sessiUjlora , Linn. Cette plante croît à la Chine. Sa tige est herbacée, à peine haute d'un pied; ses feuilles presque sessiles, lancéolées, pileuses en dessous; les fleurs bleues, sessiles, axillaires, latérales; deux bractées oblongues. Le crotalaria nana , Eurm., Ind. , tab. 48, est une autre plante de l'Inde, à tige lierbacée, longue de quelques pouces-, les feuilles glabres, oblongues, obtuses, presquesessiles;les pédonculesaxillaires, chargésdetrois fleurs et de bractées lancéolées; les calices velus-, les gousses obtuses , fort petites. Elle ne paroit pas convenir au crotalaria hiflora , Linn. Crotalaire fleurie; Crotalaria semperflorens , Vent. , Hort. Cels., tab 17. Cette espèce, recueillie par M. Delahaye aux Indes orientales, se distingue par ses tiges ligneuses, cylin- driques, hautes de quatre ou six pieds, garnies de feuilles sim- ples, pétiolées, ovales, assez grandes , échancréeset un peu mu- eronées au sommet, un peu pileuses eu dessous; lesfleursgrandes, d'un beau jaune, disposées en grappes courtes ; les bractées linéaires, velus et blanchâtres: les gousses oblongues, renflées, pileuses. Ou la cultive au Jardin du Roi. Crotalaire VERRuyuEUSE ; Crofalaria verrucosa, Linn.; Crota laria angulosa, Encycl.-, Crotalaria cœriilca, Jacq. , Ic; Herm. , Lugdb., Icon, ] gc); Pee-Tandale-cotti. , Rheed. , Mal, 9 , tab. 29. Ses tiges sont herbacées, un peu coudées en zig zag, hautes d'un d'un pied, à quatre angles tranchans, quelquefois un peu tu- berculeuses) les feuilles verdàtrcs, presf'uc srssilfs, ovales, CRO 23 presque glabres, les stipules en croissant; les fleurs en grappes, pendantes, d'un violet bleuâtre : l'étendard strié en dehors ; le calice glabre; ses découpures lancéolées; les gousses vésicu- leuscs, longues d'un pouce, velues dans leur jeunesse. Elle cioit dans les Indes orientales , au Malabar, à la côte de Coro- mandel. CftOXAt-AiRE A FEUILLES DE LIN ;, Crotaluria Unî/olia , Linn., Sp. Cette plante croît dans Flnde. Ses tiges sont droites, simples, filiformes, velues et blanchâtres; ses feuilles presque sessilcs , linéaires, obtuses, un peu courtes ; ses fleurs jaunes, inclinées, réunies en longues gra{>p^?s terminales ; les gousses courtes et obtuses. Elle paroit peu différente du crolalaria sericea , Burm., Ind., tab. 48 , tig. 1. Un grand nombre d'autres espèces appartiennent à cette sous-division , telles que les suivantes : Crotalaria opposita , Linn. Sp. ; bifaria , Linn. Sp. ; rubiginosa, W'Md. ; gLiiica , Willd. ; scandens , Loureiro ; hirsuta , Willd. ; nummula- rifolia , Willd.; rotundifolia , Poir. , Encyclop. ; porrifolia , Thunb. , Frodr.; u(7/o5a, Thunb. , Prodr. ; pallida , Ait., Hort. Kew. ; lineata, Thunb., Prodr. ; volubilis, Thunb., Prcdr. : prostrata , Willd., Enum. ; pilosa , Roth., seu liirta, Wil!., Enum. ; stjracifolia , Desf. , Cat. Hort. Par.; lœvigata, Pursh, Am.;pulchra, And. , Bot. Rep. , tab. 601 ; tetragona , Andr. , Loi. Rep., tah. S c^Z ; fenestr al a, Curt., Magas. Bot. , tab. igSS, etc. "^ Feuilles ternées ou digitées. Crotalaire a FEUILLES DE LOTiER : CrotalaHa lotifolia, Linn. ; Dill., Elth. , tab. 102, fig. 121-, Sloan. , Jam., tab. 176, fig. 1 , 2. Ses tiges sont un peu ligneuses, hautes d'un pied et plus; les feuilles alternes, pétiolées , composées de trois folioles, glabres, ovoidcs; deux petites stipules à la base du pétiole ; les pédoncules axillaires, latéraux, chargés de trois ou quatre fleurs jaunes; l'étendard marqué de stries purpu- rines; les gousses enflées, légèrement velues, sessiles dans leur calice. Elle croit dans l'Amérique méridionale. Le crota- laria lœ^igata, Encycl., a beaucoup de rapports avec l'espèce précédente. Crotalaire pubescente; Crotalaria pubera, Vahl, Eglog. 2, p. 55. Cette plante a été découverte dans l'Amérique, à l'île 3o CRO Sainte-Marlhc. Les tiges sont ligneuses, divisées en rainédtiz filiformes, un peu velues; les l'euillesternées; les folioles ovales, oblongues, obtuses, inucronées, pubescenîes et bla/ichàtres en dessous; les stipules caduques, subulées; les grappes axillaires; les fleurs petites, à peine pubescentes; les bractées sétacées; les gousses oblongues, pendantes, longues d'environ six lignes. Crotai AiiiEARCENTÉ : CroLulariaargentea, Jacq. ; Lat. , Schœnb, 2, tab. 220. Arbrisseau du cap de Bonne-Espérance, qui a le port d'uTic coronilie ; sa tige est haute de trois pieds ; ses ra- meaux blanchâtres et tlexueux; trois folioles blanchâtres, lan- céolées, m\ peu obtuses; les pédoncules solitaires, uniflores, opposées aux feuilles-, la corolle jaune; les gousses lancéolées, un peu comprimées. Crotalaire A FLEURS PURPURINES, Crotularia puvpureu , Vent., Malm. 2, lab. C6\ Curt. , Magas. Bol., tab. 19 i3. Arbrisseau d'environ quatre pieds, dont les rameaux sont parsemés de ])oils , garnis de feuilles ternées ; les folioles glabres, pédlcellées , ovales, un peu échancrées au sommet, à peine pileuses; stipules subulées, pubescentes; les grappes terrfiinales; les ileurs assez grandes, d'un beau pourpre foncé-, les pédoncules pubescens ; le calice de couleur violette ; l'ovaire pédicellé-, les gousses glabres, ovales, renflées; les semences nombreuses , réniformes. Celle plante croit au cap de Bonne-Espérance. Le crotalaria cordifolia, Linn., qUi est le spartium sophoroides , Berg. L'Irypo- caliptas ohcordafa ,Thunh. , trés-rapproché de cette espèce, en diffère par ses gousses comprimées. Il est aussi originaire du cap de Bonne-Espérance. Crotalaire a J-euii-lés d"Aukours : Crotalaria lahuraifolia , Linn.; Herm., Liigdl>., tab. 197 : Burm., Zev/. , tab. 35-. yelta- tandale cotti , Rhecd. , Mal. cj , tab. 3;. Arbrisseau des Indes orientales, remarquable par ses fruits petidaiis hors du calice , sur un pédoncule long d'un pouce. Ses rameaux sont lisses ; ses feuilies longuement pétiolées, à tiois folioles glabres, ovales, acuminées, un peu pédicellécs-. les fleurs grandes, fort belles, d'unjaujie pourpre, disposées en longues grappes latérales: le calice court; la carène grande , coudée, très-aiguë-, les gousses glabres, enflées, longues d'un pouce, terminées par un style Contourné. Crot.\laire; en arbre : Crotalaria arlorgscens , Enc} Cl 3 CrOtO' CRO 3, laria incanesdtns , Linn. , S.; Jacq., Hort. 3 , fab. 64. C'est une des plus belles espèces de ce genre, remarquable par ses bou- quets de fleurs élégantes et nombreuses. Ses tigessont ligueuses, hautesdesix pieds: ses rameaux courls, tiombreux, blanchâtres et pubescens -, trois folioles ovoïdes, obluSes, deux stipules caduques, en cœur ; les grappes courtes ; les Heurs grandes; les découpures du calice réfléchies au sommet; l'étendard grand , relevé et recourbé vers le pédoncule, d'un beau jaune, strié, tigré de pourpre brun-, les ailes d'un jaune éclatant ; la carène plus pâle, à bec relevé et blanchâtre; l'ovaire pédicellé Cette plante croît aux Iles de France et de Bourbon. On la cultive au Jardin du Roi. Crot'alaire BLANCHATRE : Cvotalarla incana , Linn. ; Sloan. , Jam. 2 , tab. 17g , fig. 1 ; vulgairement I'Anil ou I'Indigo de la Guadeloupe. Plante des Antilles et de la Jamaïque , cultivée au Jardin du Roi. Sa tige est herbacée, presque simple , haute de quatre pieds; les trois folioles molles, ovales-elleptiques , ob- tuses, vertes en dessus, blanchâtres et pubescentes en dessous, les stipules sétacées; un épi terminal de fleurs jaunes, avec les bractées filiformes ; les calices pubescens; la carène velue ou ciliée à son bord supérieur; les gousses velues, enflées, pen- dantes et sessiles dans leur calice. On en distingue une variété dont les fleurs sont plus grandes, l'épi plus dense, les folioles plus alongées. Elle croit au Pérou. Crotalaire pourprée ; Crotalaria purpurascens , Encj'-cl. Cette espèce se distingue de la précédente par ses fleurs beaucoup plus petites, et en ce qu'elle est plus abondamment velue sur toutes ses parties. Ses tigessont hérissées de poils lâches et laU neux ; ses folioles ovales , cunéiformes, obtuses , presque glabres à leurs deux faces, les pétioles exceptés ; les fleurs pendantes ; le calice velu , presque aussi long que la corolle ; les gousses pendantes, enflées , relues, sessiles dans leur calice. Elle croît à Madagascar et à l'Ile de France. On la cultive au Jardin du Roi. Crotalaire a fruits de baguenaudier : Crotalarid coLut'oides , Encycl. ; Pluk., tab. 1 85, fig. 5. Plante d'Amérique, dont lés rameaux sont glabres, fistuleux; les folioles ovoïdes, obtuies, glabresen dessus, un peu pileuses en dessous ; les grappes lâches, terminales ; le calice fort court-, la lèvre supérieure presque trouquée, bifide, l'intérieure à trois dents courtes; le* fruits «2 CRO glabres, vésiculeux, longs d'un pouce, pédiceyéà dans Icuf calice, dépourvus de style. La corolle n'est point connue dans le crotaUiria gljcinea , Enoycl. l,es loiioks ressemblent à celles des dolichos, mais plus petites, ovales, élargies a leur base, chargées, ainsi que toute la plante, de poiis un peu visqueux ; les grappes sont terminales, chargées de fleurs ])endan!es^ un peu rougeàtres; le calice velu, à découpures étroites, lancéo- lées ; Tovaire couvert de poils laineux. Elle croit dans les Indes orientales. Crotalaire oncineixe; Ooia/flria w;icmc//a , Encycl.: et JIL Gen., tab. 617, fig. 2. Arbuste del'Iie liourbon, remarquable par ses fruits globuleux, de la grosseur d'un pois, couverts d'un duvet fin et roussàtre, terminés par un style courbé en crochet et réfléchi. Ses tiges sont très-rameuses, hautes d'un pied et plus; ses rameaux pubescens; les folioies ovales, ob- tuses ou un peu aiguës; les fleurs j)elites, disposées en grappes latérales. Les gousses sont glabres dans u)ie variété, les fleurs jaunâtres; il en est une autre à feuilles velues, plus petites; le* pousses un peu plus grosses, velues. CROTALAir.E A FEUILLES ÉTROriES; Crotalarîa angiistifoUa , Jacq,, Hort.Schœnbr.u, tab. 2 i g. Arbrisseau à lige droite; 'es rameaux ^cylindriques ; les folioles étroites , jnéaires, lancéolées, blan- chàties et soyeuses ; une grappe longue de huit pouces, termi- ininale, chargée de fleurs d'un blanc jaunâtre. Elle croit au cap de Bonne-Espérance. Chotalaire a grandes FEUILLES; Crotalavia tvacrophjila , "VVilld. , Spec. 5, pag. 982. Ses tiges sont ligneuses ; ses rameaux garnis de feuilles ternées ; ses folioles grandes, oblongues, ovales, à trois nervures, longues de quatre pouces, presque glabres en dessus, pubescentes en dessous ; les grappes nom- breuses, axillair( s , un peu ramifiées, longues d'un pouce; le calice à deux lèvres, la carène courbée en faucille; les gousses oblongues, aiguës, renflées, longues d'un i)Ouce et demi, ne renfermant ordinairement qu'une seule semence petite, ar- rondie. Cet arbrisseau croit au cap de Bonne-Espérance. Crotalaire a feuilles de luserne; Crotalavia medicaginea , Encycl. An Plukeri. , tab. 109, fig. Pr* Phinle découverte par Sonnerat dans les Indes orientales. Ses rameaux sont grêles, presque filiformes, pileux et cotonneux vers leur sommet ; le» folioles cunéiformes, un peu échancrécs a. leur somnret, pi' CRO 35 leuses en dessous; les stipules subulées; les pédoncules filiformes latéraux, chargés de trois à cinq fleurs fort petites ; Je calice velu, à cinq divisions lancéolées; la carène coudée, terminée par une longue corne conique, l'étendard pubescent; les gousses pubescentes, semblables à celles du crotalaria uncinella , mais une fois plus petites. Crotalaire faux psoralier; Crotalaria psoraloJdes , Encycl, Cette espèce, recueillie par Commerson, à l'ile de Madagascar, a l'aspect d'un psoralea. Sa tige est un peu flexueuse, obtusé- ment anguleuse j les feuilles ternées ;les folioles oblongues, ob- tuses , un peu cotonneuses en dessous -, les épis grêles , axillaires , pubescens; les fleurs petites, sessiles, entremêlées de bractées sétacées : les gousses velues, ovales - rhomboïdales , un peu enflées, à deux semences, terminées par un style sétacé et recourbé. Crotalaire a longues feuilles : Crotalaria longifolia, Encycl. ; Crotalaria guianensis , Aubl. , Guian. 761, tab. 3o5 ; Neurocar- pum , Desv. , Journ. Bot. Plante de la Guiane , glabre sur toutes ses parties. Ses tiges sont anguleuses, hautes d'un pied et plus, peu rameuses; les folioles très-longues, lancéolées, pédicellées; îa terminale plus grande, longue de cinq pouces, large d'un, pouce ; deux stipules lancéolées ; deuxautresà chaque foliole: les fleurs axillaires, purpurines, réunies deux ou quatre en- semble sur un pédoncule fort court; leur calice alongé, muni de deux bractées en écailles; les gousses aiongées, tétragones , renflées , aiguës. Elle fleurit et fructifie dansle mois de juin. Crotalaire rayée; Crotalaria lineata, Encycl. Arbuste dont les rameaux sont striés, cotonneux vers leur sommet; les feuilles ternées, à peine pétiolées ; les folioles linéaires, lancéolées, étroites, velues , longues d'un à deux pouces, rayées par des nervures latérales; deuxstipules lancéolées; les grappescourtes, latérales , terminales , velues , composées de cinq à neuf petites fleurs sessiles ; les gousses velues, courtes et renflées , longues de quatre à cinq lignes. Elle se rapproche du glycine picta , Vahl. Crotalaire hétérophylle ; Crotalaria heterophjlla, Linn., *»pec. Plante des Indes orientales. Ses tiges sont droites, glabres, herbacées , rameuses vers leur sommet; les feuilles inférieures simples, elliptiques, nerveuses 5 les supérieures ternées ^ les 12. 3 54 CUO folioles ovoïdes, "un peu pédicellées; les stipules petites, subu- lées , une grappe d'abord terininaie, puis latérale: les fleurs jaunes, striées, d'une couleur plus obscure eu dehors : les gousses glabres. Crotalaire a PE-rrrES feuilles; Crotalaria microphjlla , Vahl , Symb. 1 , pag. 62» Arbrisseau de l'Arabie Heureuse, dont les tiges sont couchées, filiformes, rameuses, glabres, longues d'un pied; les feuilles distantes, ternées; les folioles glabres, presque •sessiles, longues de deux lignes, un peu mucronées; les stipules sétacées-, les pédoncules latéraux, chargés de deux fleurs pédi- cellées; gousses glabres, oblongues, médiocrement pédicellées. Crotalaire ASPALATOÏDE ; Crotalaria aspalatoides , Encycl. La petitesse des feuilles donne à cette espèce l'aspect d'un aspalaf. Sa lige est ligneuse, tortueuse, raboteuse; le bois jaunâtre ; les rameaux grêles, pubescens, un peu blanchâtres; les feuilles ternées; les folioles étroites, presque linéaires, pileuses, cunéi- formes à leur base; les pédoncules grêles, soutenant deux ou trois fleurs pédicellées; le calice velu ; la carène courbée en croissant ; l'ovaire très-velu. Cette plante croit au cap de Bonne- Espérance. Crotalaireaxillaire : Crotalaria axitlaris, Ait., Hort. KeiV. 3 , p. 20. Cette espèce, originaire de la Guinée, a ses rameaux cannelés ; ses feuilles ternées ; les folioles oblongues , lancéolées, aiguës, mucronées, glabres en dessus, pileuses et soyeuses eii dessous ; stipules pileuses , subulées ; les pédoncules axillaires , géminés, uniflores; les fleurs jaunes; les gousses pileuses. Crotalaire a feuilles de lupin: Crotalaria quinquefolia , Linn.; TVellia-tandale-cotti . Rheed., Malah. 9, tab. 28. Cette espèce est remarquable par ses feuilles à cinq folioles qui lui donnent l'aspect d'un lupin. Sa tige est herbacée , légèrement velue, haute d'environ deux pieds; les feuilles digitées; les folioles oblongues, obtuses, un peu étroites, parsemées de très-petits points noirs en dessus, pileuses en dessous; les fleurs jaunes, en grappes; les gousses assez grandes, très-glabres, vésiculeuses , pédicellées, longues de deux pouces. Elle croît dans l'Inde et il l'Ile de France. Le crotalaria heptaplvylla, observé à la Cochin- chine par Loureiro , a ses feuilles composées de sept folioles ovales-oblongues , légèrement tomenteuses : ses tiges sont ligueuses , hautes de six pieds, lesépis solitaires, ■dxiUinreSihs CRO 35 fleurs blanches ; le calice velu , à cinq dents ; la carène recour- bée ; les gousses pédicellées, velues et renflées. Les espèces suivantes appartiennent à la même sous-division : Crotalaria fri/b/iasfrum, Willd.; Spec.an crolalaria medicaginea? 'Encycl. ; genistoides , Willd. Spec; orixensis , Willd., Enum.; foliosa, "VVilld., Enum.; lunularis ^ Linn.; pulaheiLa , Andr. , Bot. Réf., tab. 417 , etc. (Poir. ) CROTALE, Crotalus. {Erpétol.) Genre de serpens célèbres dès les premiers temps de la découverte de l'Amérique, par le danger qui accompagne leur morsure et par les espèces de grelots qu'ils ont à la queue et qui les ont fait nommer serpens à sonnettes , ce que leur nom de crotale exprime encore fort bien, KpoTxXov , en grec, signifiant sonnette. La terreur qu'ils inspirent est telle, que si l'on s'en, rapportoit aux rela- tions de beaucoup de voyageurs, l'Amérique seroit presque inhabitable à cause d'eux. Vers la lin du siècle dernier, plusieurs naturalistes se sont occupés de faire des recherches sur l'anatomie, les mœurs et le venin de ces reptiles ; aussi leur histoire est maintenant assez bien connue. Les crotales appartiennent à l'ordre des ophidiens et à la famille des hétérodermes ; ils présentent les caractères gêné" riques suivans : Des plaques transversales simples sous le corps et sous la, queue; extrémité de celle-ci garnie de plusieurs grelots écailleux , emboîtés lâchement les uns dans les autres, et se mouvant en résonnant légèrement quand V animal rampe; des crochets à yenin, La présence des grelots à la queue suffit pour faire distin- guer ce genre de tous les autres genres de l'ordre des ophidiens. Les crotales ont la tête large, triangulaire, aplatie géné- ralement dans toute son étendue. Les écailles de la calotte du crâne et de toute la partie qui est entre les yeux et au-delà , sont semblables à celles du dos; mais celles du museau et celles qui couvrent les yeux sont souvent plus grandes et en forme de plaques. Le museau est creusé d'une petite fossette arrondie derrière chaque narine. Les yeux sont très-brillans et pourvus d'une membrane clignotante. La bouche est fort grande j la langue, fourchue à son exire- S6 CRO mité, est renfermée en partie dans une gaîne déliée, et susceptible de mouvemens prompts et en différens sens; la symphyse de la mâchoire inférieure n'est pas soudée , et cet os est armé de dents crochues, qui diminuent de longueur à mesure qu'elles s'éloignent du museau. Les os maxillaires supérieurs sont fort petits, portés sur un Jong pédicule analogue à l'apophyse ptérygoïde externe du sphénoïde, et très-mobiles ; il s'y iixe une dent aiguë, percée d'un petit canal, qui donne issue à une liqueur empoisonnée, sécrétée par une glande considérable située sous l'œil. C'est cette liqueur qui, versée dans la plaie par la dent, porte le ravage dans le corps des animaux. Cette dent se cache dans un repli de la gencive quand le serpent n€ veut pas s'en servir ; et il y a derrière elle plusieurs germes destinés à la remplacer si elle vient à se casser. Ce venin est d'une couleur verte. Voyez, pour plus de détails, les mots Ophidiens, Sca- ïenTjVenin et Vipère. Le corps est robuste, alongé, cylindrique, couvert en dessus d'écaillés carénées, et toutes mises en mouvement par un muscle particulier. L'anus est transversal et simple, La queue est courte, cylindrique, un peu grosse. Le nombre des grelots qui la terminent augmente avec l'âge , et il s'en forme un à chaque mue. Ces grelots sont des pyra- mides quadrangulaires tronquées, plus larges dans un sens que dans l'autre, et reçues les unes dans les autres de manière qu'on ne voit que le tiers de chacune d'elles. Cette espèce d'emboîtement a lieu par le moyen de trois bourrelets circu- laires, dont deux répondent à des cavités de la pyramide qui précède ; de sorte que la première pyramide qui tient à la chair, n'a que deux cavités, et que la dernière, celle qui est à l'extrémité, n'en a point du tout. C'est à l'aide de ces bour- relets, inégaux en diamètre, que les grelots se tiennent sans être liés ensemble, et qu'ils peuvent se mouvoir avec bruit dès que l'animal agite sa queue. Ces diverses pièces ne tenant point à l'animal, ne peuvent recevoir de nourriture; aussi ne croissent-elles pas. La dernière , c'est-à-dire, la première formée, est toujours fermée et plus petite. « Lorsque chacune de ces pièces, di4 M. le comte de CRO 57 «; Lacépède, a pris son accroissement, elle tenoit à la peau « de la queue, et elles cnt toutes été première. Dès qu'une « est complètement formée, il s'en produit une autre en ,< dessous, qui fait effort contre elle et la repousse, en lais- « sant entre son bord et la peau de la queue un intervalle « occupé par son premier bourrelet, et elle enveloppe tou- « jours le second et le troisième bourrelets de cette nouvelle « pièce. * De l'accroissement des dernières vertèbres caudales, dépend la grandeur de la dernière pièce des grelots , puisque ces pièces se moulent primitivement sur elles. M. Bosc pense qu'il s'en produit une tous les ans; et si leur nombre varie dans là même espèce et au même âge, c'est, dit cet excellent observateur, qu'elles sont sujettes <à se séparer accidentelle- ment, et l'on peut toujours, parle moyen du calcul, trouver le nombre de celles qui manquent , puisque toutes croissent dans une proportion régulière. Toutes ces pièces sont entièrement semblables les unes aux autres, non -seulement par leur forme, mais souvent aussi par leur grandeur; elles sont toutes d'une matière cassante, élastique, demi-transparente , et de la même nature que celle des écailles. Leur nombre varie depuis un jusqu'à trente et au-delà; le plus ordinairement il se balance entre cinq et treize. Le bruit que ces sonnettes produisent , lorsqu'elles sont secouées, imite beaucoup celui que fait le parchemin froissé,, et celui de deux plumes d'oie que l'on frotteroit avec vivacité Tune contre l'autre. On dit qu'il s'entend à plus de cent pieds-; mais, dans les espèces que M. Bosc a pu observer vivantes, il ne parvenoit pas au-delà de douze à quinze pas , et dans l'état de marche ordinaire, il étoit si foible qu'il falloit être sur l'animal, et même prêter l'oreille pour le percevoir. Les crotales répandent au loin autour d'eux une odeur (rès-félide-: on a cru pendant long-temps, et plusieurs natu- ralistes croient encore, que cette odeur a le pouvoir d'en- gourdir Ou même de charmer l'animal dont le reptile veni- meux veut faire sa proie. (Voyez Barton, Mémoire sur la faculté de fasciner aêlrihuée aux. Serpens à sonnettes. Philade!]>> 58 CRO J796.) Lorsqu'ils sont morts, ils se décomposent avec une rapidité excessive; et telle est la puanteur qui s'exhale de leur corps, qu'il est difficile de les remuer sans se trouver mal. Excepté les cochons, qui s'en nourrissent, tous les animaux craignent les crotales. Les chevaux, et surtout les chiens, les sentent de loin , et se gardent bien de passer auprès d'eux. Je me suis souvent amusé, dit M. Bosc, à vouloir forcer mon cheval et mon chien de se diriger vers un de ces animaux ; mais ils se seroient plutôt fait assommer; sur la place que d'en approcher. Us sont cependant assez souvent leurs victimes. Quoique les serpens à sonnettes ne grimpent point aux arbres, ils font leur principale nourriture d'oiseaux et d'écu- reuils; ils dévorent aussi les rats, les lièvres, et les autres rep-r liles. On croit que, parleur seul regard, ils ont la puissance de contraindre leur proie à se précipiter dans leur gueule. Il paroit qu'il leur arrive seulement de la saisir dans les mouvemens désordonnés que la frayeur de leur aspect lui inspire. Us rampent lentement et ne mordent que lorsqu'ils sont provoqués, ou pour tuer la proie dont ils veulent se nourrir. L'homme en devient aisément le maître, lorsqu'il les aperçoit de loin , et qu'il prend ses précautions. Ils ne l'attaquent jamais et ne peuvent le suivre à la course ; il est même jeconnu qu'ils font entendre le bruit de leurs sonnettes quelques instans avant de se venger de leurs agresseurs., M. Bosc les redoutoil si peu, qu"il a pris en vie tous ceux qu'il a rencontrés, et qui n'étoient point trop gros pour être conservés dans Tesprit-de-vin. Lorsqu'ils sont saisis par la tête, ils ne peuvent , comme les autres serpens, relever leur queue et s'entortiller autour des bras, ni faire usage de leurs forces pour se dégager. Us se tiennent ordinairement contoiirnés en spirale dans les lieux dépourvus d'herbes et de bois, dans les passages habituels des animaux sauvages, surtout dans ceux qui con- duisent aux abreuvoirs, Là ils attendent tranquillement que quelque victime se présente , et dès qu'elle est à leur portée , i's s'élancent sur elle avec la rapidité d'un trait. Il est cepen- dant arrivé plus d"une fois à des voyageurs de passer très-près CRO ;^9 dmi crotale, et même de le toucher piesqiie avec le pied , sans en être mordu. L'animal se roule aussitôt en spirale, et attend de nouvelles provocations pour s'élancer. Si l'on s'éloigne, il s'alonge doucement et rampe en ligne droite, en tenant ses sonnettes redressées et en les secouant de temps en temps. Si on le provoque encoure, il s'arrête et se roule en spirale; il fait mouvoir ses sonnettes avec vitesse; sa tête et son cou s'aplatissent; ses joues s'enflent; ses lèvres se con- tractent; ses mâchoires , très-écartées , laissent voir des cro- chets redoutables; il darde (réquemment sa langue longue et fourchue; son corps se gonfle et s'affaisse successivement par la colère; il menace, mais il ne s'élance jiiraais qu'il ne soit sûr d'atteindre son ennemi. Rarement un animal surpris par un crotale cherche à s'échapper; il est pétrifié de terreur à son aspect, et semble même aller au-devant du sort qai l'attend. Ces serpens sont si dangereux que la plus légère piqûre faite par leurs crochets venimeux , peut tuer de très-grands animaux. Laurent! prétend que lorsqu'on a été mordu par un crotale, tout le corps entîe; la langue se gonfle prodi- gieusement; la bouche est brûbnie; la soif vive et inextin- guible ; on crache le sang ; les bords de la plaie se gangrènent, et l'on meurt au bout de cinq à dix minutes, après une affreuse agonie. On trouve dans les Transactions Philosophiques le résultat de plusieurs expériences faites sur les morsures de ce redoutable animal. Le capitaine Hall, ayant fait atta- cher à un pieu un serpent à sonnettes , long de quatre pieds environ, exposa des chiens à ses piqûres; le premier de ceux-ci qui fut atteint par la dent meurtrière, succomba en quinze secondes; le second périt après deux heures de souf- france, et le troisième ne ressentit les effets du venin qu'a- près trois heures. Au bout de quatre jours, on recommença les expériences avec le même animal: le premier chien mourut en trente secondes et un autre en quatre minutes; trois jours après, une grenouille mourut en deux minutes, et un poulet en trois minutes. On présenta quelque temps après, au même serpent encore, un amphisbène blnnc qui mourut en huit minutes: et le serpent, s'étant ensuite piqué lui-même, ne \écut que douze niinutcs au glus.- 4o CRO Kalm assure queles crotales font përirles chevaux ellesbœu f* presqu'instantanément, mais que les chiens résistent mieux, et que quelques-uns ont été guéris jusqu'à cinq fois. Il dit aussi que les hommes peuvent être guéris lorsqu'on y remédie à temps, mais que si un gros vaisseau a été ouvert, onsnccombe en deux ou trois minutes. Ce voyageur fait encore remarquer que les bottines de cuir peuvent être percées par les cro- chets , surtout lorsqu'elles sont collées contre la jambe. Il en est de même des gants. Dans les Transactions Philosophiques pour 1810, M. Everard Home rapporte un exemple des funestes effets de la morsure des crotales. Parmi les symptômes qu'il énumère , on trouve un aflToiblissement tel de l'action du cœur, que le ponls se fait à peine sentir, une irritabilité de l'estomac si grande, que ce viscère ne peut rien conserver dans sa cavité. Lors, ajoute-t-il, que la blessure a été faite au doigt, cette partie tombe immédiatement en mortification: et quand la mort a lieu , on voit que les vaisseaux absorbans et les ganglions lym- phatiques ne sont point le siège de ces altérations que les substances vénéneuses déterminent ordinairement en eux. Le corps conserve son aspect général -, les environs de la mor- sure sont seuls attaqués d'une manière apparente. D'ailleurs l'effet du poison est si immédiat, et l'irritabilité de l'estomac devient telle , qu'on s'y prend presque toujours trop tard lorsqu'on veut essayer des remèdes; il leur reste bien peu de chance de succès. On observe encore souvent dans ces circonstances malheu- reuses qu'un sang noir et fluide s'échappe par toutes les ou- vertures du corps. Si la blessure est voisine du cou , la mort est presqu'inévitable, parce qu'alors l'asphyxie est la suite jiécessaire de l'enflure qui survient. M. Bosc a eu occasion d'observer un fait de cette nature. C'est principalement dans les temps orageux, lorsque l'at- inosphère est fort chargée d'électricité , que le soleil brille à travers des nuages , que les crotales sont le plus dangereux. Quoique la plaie produite par la morsure d'un de ces ani- maux ait plus d'un pouce d'étendue, on la sent à peine d'a- bord, dit-on-, mais au bout de quelques secondes les accidens se manifestent. CRO 4^ ■ Le poison des crotales se conserve sur le linge même lessivé après en avoir été imprégné. Il se conserve également dans les dents de l'animal après sa mort. Un homme fut mordu à travers ses bottes et mourut. Ces bottes furent successive- ment vendues à deux autres personnes qui moururent éga- lement, parce que l'extrémité d'un des crochets à venin étoit restée engagée dans le cuir. Trois sortes de remèdes peuvent être emplo)'ées contre la morsure des serpens à sonnettes, la succion et la ligature, les caustiques, les médicamens à l'intérieur. La première est la plus efficace et la plus sûre lorsqu'il est possible de l'employer. Les ligatures peuvent jusqu'à un cer- tain point contribuer à retarder l'absorption générale. Quant aux seconds, les Indiens emploient le tabac mâché et appliqué sur la blessure, comme le conseille, d"après sa propre expérience, le père GumiUa, dans son Histoire natu- relle de rOrénoque, ou la poudre à canon allumée sur la partie après qu'on y a pratiqué des scarifications. Pour ce qui est des remèdes internes, ce sont plusieurs plantes pilécs ou écrasées, comme certaines laitues, la racine du prelmanthes alba, la racine, les tiges et ies feuilles d'une espèce d'helianthus. Suivant M. Palisot de Beau vois, dans les cas désespérés, on emploie avec avantage l'écorce pilée de Li racine du tulipier, et, dans le cours du traitement, la racine du spirœa trifoliata comme purgatif. On recommande encore les sudorifiques les plus puissans , les racines du poljgala seneha, des aristolochia serpentaria et anguicida, etc. , employées en décoction et en fomentation au plus haut degré de chaleur possible. Mais parmi ceux qui ont le bonheur d'échapper à la mort , il en est peu qui ne conservent toute leur vie quelque infirmité, souvenir fâcheux du funeste accident qu'ils ont éprouvé. Des enflures, des douleurs périodiques, la foiblesse ou la paralysie de la partie, les accompagnent jusqu'au tom- beau. Toutes les espèces de crotales dont on connoît bien la patrie viennent d'Amérique, et on remarque que les individus en dimi- nuent de nombre à mesure que ce vaste continent se peuple davantage : déj<à dans lesparties voisines de la mer on n'en voit ^^ CRO plus parvenir à une grande taille. Au respect religieux que les sauvages avoient pour eux, respect qui leur faisoit regarder la mort d'un de ces serpens comme une calamité publique, a succédé une haine telle que leur tête est mise à prix dans beau- coup d'habitations. Aussi sont-ils devenus si rares, dit M. Bosc, qu'aux environs de Charlestown, je n'en ai vu que six à sept de la grande espèce dans le courant d'une année. Will. Bartram, avant lui, en avoit vu de gros comme la cuisse d'un homme et longs de plus de six pieds, et il avoit ouï dire que, dans les premiers temps de l'établissement de la Géorgie , on en rencontroit de sept, huit et même dix pieds de longueur, sur huit pouces de diamètre. Dans les parties de l'Amérique septentrionale où le froid devient un peu vif et où l'hiver est rigoureux, les crotales passent quelque temps engourdis près des sources, dans des lieux couverts où la gelée ne peut arriver. Souvent on en trouve plusieurs dans un même trou , avec des crapauds en- gourdis également. On en rencontre aussi dans le même état au-dessous des masses de spliagnum, qui croissent dans les terrains marécageux. C'est toujours avant l'équinoxe d'au- tomne et après avoir change de peau, qu'ils s'enfoncent dans leur retraite, et ils n'en sortent qu'après l'équinoxe du prin- temps. En hiver, ils ne mordent donc point . et au printemps . jusqu'au mois de juillet, les effets de leur morsure passent pour être nuls. On rencontre encore des serpens à sonnettes depuis New- York jusqu'à Savannah, et depuis les bords de ta mer, jusque très-avant dans l'ouest et le nord-ouest. En 1797 , MM. Palisot de Beauvois et Peale , de Philadelphie, en prirent neuf en deux heures dans le New-Jersey. A Cayenne et dans les pays chauds, ils sont en activité toute l'année, et ne s'engourdissent point. Les crotales sont vivipares. A la Martinique, on est per- suadé généralement que les vipères mangent leurs petits lors- qu'ils sont très-jeunes et peu après leur naissance. Suivant M. Palisot de Beauvois, ce préjuge tire son origine d'un fait faussement interprété. Dans le premier voyage que ee natu- raliste a fait dans le pays de la nation Tcharlokée, il vit n^n boïquira dans un sentier, et s'en approcha le plus douce- CIl(> AS inent possible; au moment où il alloit être frappé, l'animal agita ses sonnettes, ouvrit une large gueule, et y reçut cinq petits du calibre d'un tuyau de plume. Mais au bout de quel- ques minutes, se croyant hors de danger, il ouvrit de nou- veau la gueule , et en laissa sortir les petits qui s'y éloient cachés, et y rentrèrent encore au moment d'un nouveau péril. Le même fait a été vérifié par M. Guillemart, voya- geur anglois. Il paroît en outre que les crotales sont sensibles aux effets de la musique. M. de Chateaubriand rapporte qu'en 1791 , au mois de juillet, dans le haut Canada, au bord de la rivière Génésie, il vit un Canadien apaiser la colère d'un de ces animaux à l'aide des sons qu'il tiroit de sa flûte, et même se faire suivre par lui sans aucun autre moyen. ( Journal du Commerce, n°. 100, 10 nivôse an X.) Les nègres mangent la chair des crotales comme celle des autres serpens. On recueille leur graisse pour apaiser les douleurs que cause la névralgie scialique , et on prétend, avec leurs grelots , faciliter l'accouchement. Ces reptiles peuvent vivre très-long-temps; on en cite qui avoient quarante à cinquante'piéces à leurs sonnettes , et huit à dix pieds de longueur; mais on n'a cependant à cet égard que des notions fort confuses. Ils ont la vie très-dure ; Tison en a disséqué un qui a vécu plusieurs jours après qu'on lui eut enlevé la plupart des viscères, et que sa peau eut été déchirée. M. Bosc a fait des expériences analogues sur ceux qui lui sont tombés entre les mains. §. I. Tête garnie en dessus d'écaillés semllahles à celles du de:. Le BoÏQUiRA : CrotaUis horridus, Linn.; Caudisona terrifica , Laurenti. Teinte générale cendrée -, une suite de grandes taches noirâtres en losanges , bordées de blanc jaunâtre le long du dos: extrémité delà queue noire; ventre d'un blanc jaunâtre, sans taches. Cent soixante-six à cent soixante-onze plaques sous^ven- trales ; dix-neuf à vingt-six plaques sous-caudales ; un à treize grelots à la queue. Ce serpent vient de l'Amérique méridionale: ilaéténommp boïcininga par Pison et Marcgrave. Les Mexicains, su iA'ant Her- nandez , Va-pj^eloientteuJitlacot zauh'jui, c'est-à-dire . reijie def. 44 CRO serpens. Les Portugais du Brésil le désignent sous le nom de cascavela; et les naturels se servent des mots boiquira et' boici- ninga. Le boiquira parvient à la taille de quatreasixpieds.il a donné lieu à une foule de fables absurdes ; ainsi Pison prétend que la pointe de sa queue, introduite dans le rectum, donne la mort plus promptement que le venin des crochets. Le Crotale a queuf. noire; Crotalus alricaudatus , Bosc. Dos d'un gris rougeàtre , ponctué de brun, et traversé par vingt- quatre bandes alongées , brunes, anguleuses, irrégulières, sou- vent en forme de chevrons, ayant chacune auprès d'elles, à di'oiteetà gauche , deux taches plus claires, également irrcgu- lières, séparées du côté de la tête, réunies vers la queue; tête d'un gris verdàtre, avec deux taches brunes oblongues, sur la partie posférieure ; une raie fauve le long du dos. Ventre blan- châtre ; queue noire. Cent soixante-dix plaques abdominales, et vingt-six caudales. Huit grelots. Taille de trois à quatre pieds. M. Bosc a trouvé cette espèce en Caroline. Le DoRissus : Crotalus durissus, Linn. ; Caudisona durissus y Laur. ; Crotaloplwrus , Gron. Teinte d'un gris jaunâtre, avec vingt-cinq ou vingt-six bandes dorsales , noires, irrégulières et transversales, entourées d'une teinte claire, échancrées en devant , et terminées sur les flancs , à chacune de leurs extré- mités, par une tache de même couleur, arrondie ou carrée. Queue entièrenientnoire. Ventre d'un blanc jaunâtre, parsemé de petitspoints noirs. Ecailles rhomboïdales. Centsoixante-trois à cent soixante-quatorze plaques abdominales ; vingt et une à trente plaques sous-caudales. I-e durissus habite les contrées tempérées de PAmérique sep- tentrionale , jusqu'au 45.'' degré de latitude. Un iadividu de quatre pieds de longueur, tue par M. Bosc , avoit dans son estomac un lièvre d'Amérique, /ep//5 americanus. La nourriture habituelle de ce reptile consiste en effet en rats, en souris, en écureuils, etc. Ce serpent traverse aisément les rivières et les lacs, à la nage , en gonflant son corps comme une vessie, et on prétend qu'il est alors très-dangereux de l'attaquer, parce qu'il s'élance dans I^ bateaiix avec une grande facilité. CRO 4S ïi paroît que c'est le durissus qui a servi aux expériences faites par Kalm, Catesby et Palisot de Beauvois. Il est aussi dé- montré que les noms de durissus et d'/iorridus ont été maintes fois donnés indistinctement au boïquira et au durissus par les naturalistes. Le Crotale bruyant : Crotalus slrepitans, Daudin ; Crotale sans tache, L'itreille; Caudisona orientalis ? Laurtnti ; Seba, Thes.iiy tab. xcv, fig. 3; ettab, xcvi, fig. i , 2. Couleur d'un jaune rous- sàtre clair, avec des taches elFacées d'un brun noir; dos d'ua roux plus foncé; ventre d'un cendré clair. Plus de trente grelots à la queue. Seba est le premier qui ait parlé de cette espèce. Il lui assigne pour patrie i'ile de Ceylan , ce qui est évidemment une erreur, puisque les crotales sont des animaux d'Amérique. Il dit que ce serpent atteint jusqu'à trois coudées de longueur; il y en a, dans les Galeries du Muséum de Paris, un individu , qui n'a que deux pieds. M. de Lacépède pense que le serpent de Seba est le même que le drjinas , décrit, dans les Aménités Académiques, sous lenom decrotalus dry mas , lequel vient d'Amérique, eta, seloa Linnœus, cent soixante-cinq plaques abdominales, et trente «audales. Le Crotale GAMARD : Crotalus simus , Latreille; Seba, ir, tab, Xiv. Museau tronqué ; dos d'un gris cendré et un peu bleuâtre , avec deux lignes noirâtres et parallèles sur chaque côté de la tête et du cou. Une rangée dorsale et longitudinale de losanges , formées par des Irails noirâtres et bordées de grisâtre; treize chevrons noirs bordés de gris sur les flancs. Ventre blanchâtre. Cent soixante-trois plaques abdominales , et dix-neul sous-cau- dales. Cinq grejots à la queue. Taille moitié moindre que celle du boïquira. Seba a encore donné celte espèce comme venant de Ceylan ; mais Daudin l'a reçue de l'Amérique méridionale. Le Crotale a losanges; Crotalas rhombifer, La treille, Daudin. Deux raies jaunâtres sur le dos, larges de deux lignes environ.;, disposées et croisées entre elles, de manière à former de grandes losanges très-régulières, et contiguësàlasuitelesunes des autres. Dos d'un gris brunâtre ; ventre d'un blanc grisâtre. Queue courte, grosse et brune. Cent quarante-deux plaque» A6 CKO abdominales, et vingt-trois sous-caudales. Quinze à dix- huit grelots à la queue. Taille de cinq à six pieds. Ce crotale a été découvert par M, Palisot de Beauvois, dans les Etats-Unis d'Amérique. Il recherche les lieux bas et voisins des eaux, ce qui l'a fait nommer par les Anglo-Américains ivatter-rattle-snake ou serpent à sonnettes d'eau. Sa morsure est regardée comme plus dangereuse que celle du durissus. Daudin pense que probablement le teutlacot zouphi , de Seba (il, xcv, fig. 2 ) , appartient à cette espèce. §. II. Des plaques sur la tête. Le Millet; Crotalus miliarius, Linn. Museau et front revêtus deneuf plaques lisses, sur quatre rangs. Dos d'un gris rougeàtre, avec une ligne longitudinale rouge , interrompue par une série de taches noires, bordées de blanc ; les flancs et le ventre à taches noires plus petites : ventre blanc. Cent deux plaques abdominales, et trente-deux sous-caudales. Onze grelots à la queue. Taille d'un pied à dix-huit pouces. CepetitserpenthabitelaCaroline. Catesbyrafiguré(tab.xLii); et Mauduy t l'a décrit sous le nom de vipère (ieiaLou/5ian.e.(Journ. dePhysiq. 1774.) Dans les Etats-Unis d'Amérique, il passe poui* l)lus dangereux que le durissus. Sa petitesse et sa couleur em- pêchent qu'on ne l'aperçoive; sessonnettes s'entendent à peine lors même qu'on le tient à la main ; aussi est-on exposé à marcher et à s'asseoir dessus. Il aime, dit M. Bosc, à se tenir roulé sur lui-même, au sommet des souches des arbres, sur les troncs abattus, principalement dans les lieux marécageux. Il vit de grenouilles et autres petits animaux; de sauterelles, d'insectes et de vers. On parvient difficilement à l'épouvanter et à le faire sauver; mais le plus petit coup de baguette sufiit pour le tuer. Le voyageur Lebeau , qui a visité les Acatapas, peuplade de la Louisiane, dit que le venin du millet est plus subtil que celui des autres crotales, puisque le succès du remède est douteux au bout de trois heures ; tandis que , selon lui, on peut encore espérer de guérir au bout de six heures une personne mordue parle boiquira.- le même auteur dit que l'ammoniaque est ici le remède par excellence. Quoiqu'on détruise tous les ans unegrande quantité de millets, CRO /,7 la race se perpétue cependant avec une aolivité étonnante, ïnéme dans ]ti contrées peuplées depuis long-temps. (H. C.) CROTALINE. (Erpét.) Linnteusa indiqué, sous cette déno- mination, une couleuvre peu connue, coluber crotalinus. Voyez Couleuvre. (H. C.) CROTALISTttlA. {Onnth.) Ce nom, qui désignoit une joueuse de l'instrument appelé crotalum, a été donné à Ja cigogne, qui a paru en imiter le son par le claquement de son bec. (Ch. D.) CROTALOFHORE [Erpét.) , Crotalophorus , c'est-à-dire, porte-sonnettes, de KCOTaXov (tintinnabulum) , et de (pîpeo (fcro). Seba et Gronou ont donné ce nom aux serpens du genre Crotale. Voyez ce mot. (H. C) CROTE. {Bot.) Suivant Steerbeck, qui a copié J. Bauhin, les François donnoient le nom de crote à un très-petit cham- pignon feuilleté, agaricus , Linn. , visqueux, mince, d'ua jaune pâle ou sale partout, et dont les bords se relèvent un peu pour former la coupe ou l'entonnoir. Paulet place ce champignon au nombre de ceux qu'il nomme les petits cha- peaux, où se trouve Vagaricus ermineus de Scopoli. (Lem.) CROTIN DE CHEVAL. (Bot.) Ce petit agaric, figuré par Paulet, tom. 2 , pi. 114, fig. 1 , 2 , et qu'il place dans la fa- mille des mamelonnés pâles, a l'odeur du crotin de cheval et presque la même couleur. Son pédicule, qui a deux ou troi* lignes de diamètre sur deux à trois pouces de hauteur, porte un chapeau d'un gris pâle, à surface satinée, dont le bord est Sujet à se fendre, et dont les feuillets sont couleur de chair et dentés. Ce champignon n'est point malfaisant; il se trouve dans les bois de Boulogne et de Senart. (Lem.) CROTON , Croton. ( Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs incomplètes, unisexuelles, de la famille des euphor- biacées , de la monoécie monadelphie de Linnaeus, ofïrant, pour caractère essentiel, des fleurs monoïques, très-rarement dioiques; les mâles pourvues d'un calice extérieur, à cinq divisions, très-souvent d'un calice intérieur de la longueur de l'extérieur (une corolle), cà cinq découpures profondes, pétaliformes , qui manque quelquefois; cinq à quinze ét:;- mines ; les filamens libres ou soudés à leur base; cinq glandei insérées sur le réceptacle : dans les fleurs femelles, un calict 48 CRO ordinairement Irès-simple , persistant, à cinq divisions et plus : un ovaire supérieur: trois styles bifides; les stigmates simples ou bifides. Le fruit est une capsule à trois coques, chaque coque s'ouvraot en deux valves , contenant vnc seule semence. Ce genre, composé d'espèces très -nombreuses , renferme des arbres, des arbrisseaux, des arbustes , et même des herbes, tous exotiques à l'Europe , une seule espèce exceptée, pour- vus de feuilles simples , quelqueî'ois lobées , alternes , rarement opposées, accompagnées de stipules; souvent couvertes, sur- tout dans leur jeunesse, de très-petites écailles ciliées, ou de poils en étoile, qui, après leur chute, font j'aroitre Ips feuilles comme ponctuées. Les fleurs sont petites, terminales, latérales ou axillaires , réunies en épis, en corymbcs ou en grappes paniculées. Presque toutes ces espèces sont originaires des contrées chaudes de l'Amérique ou des Indes orientales, ïllles sont très-délicates à élever en Europe. On e^i cultive quelques-unes dans les serres-chaudes: il est très-diilicile d'en obtenir des graines; aucune n'a encore pu être acclimatée. Plusieurs sont intéressantes par leurs propriétés médicales ou économiques. Il eût été à désirer qu'on eût pu établir, pour faciliter la distinction des espèces, de bonnes sous-divisions; nous n'en connoissons aucune qui puisse les placer dans leur ordre naturel. '^ Espèces à lige ligneuse. Croton cascarille : Croton cascarilla, Linn. ; Burm., Amer., tab. 240, fig. 1 ; Catesb. , Carol. , tab. 46; Flor. Méd., tab. 100. Vulgairement Sauge du Port de Paix. Arbrisseau de Saint- Domingue , intéressant par ses propriétés économiques et médicales. Il s'élève à la hauteur de quatre à six pieds sur un tronc court, épais, garni de beaucoup de branches ramifiées, cassantes et odorantes, couvertes d'une écorce d'un blanc cendré. Les feuilles sont alternes, pétiolées, de la grandeur de celles de l'amandier, lancéolées, très-entières, parsemées depetites écailles pileuses, orbiculaires, blanchâtres et presque argentées en dessous; les fleurs disposées en épis terminaux : les mâles situées au sommet, à cinq péfales blanchâtres. Cette plaiJte croit également dans les iles de Bahania et plusieurs CRO 49 autres contrées de l'Amérique, aux lieux secs et pierreux, où elle forme quelquefois des fort(s de plusieurs lieu* s. Oti vend dans les boutiques , sous le nom de cascarille l'écorce de cet arbrisseau qu'on nous apporte d'Amérique, et surtout du Paragu.iy. On la corinoit i.ussi sous bs iiouis de quiuquina gris, quinquina aromatique et d'ét orceélutérienne. Elle est roulée, coninte la cannelle, en petits tuyaux de la longueur de trois à qualre poncées : son odeur est aromatique, très-agréable, surtout lorsqu'on la brûle; sa saveur auière un peu acre: sa couleur d'un gris blanchâtre. Quelques per- sonnes la mêlent au tabac à fuuier, pour corrigej' sa mauvaise odeur; mais elle enivre lorsque l'on en met un peu trop. Elle passe pour cordiale, stomachique, hystérique, sudorilique et un excellent fébrifuge. On la substitue souvent au quinquina dans les fièvres intermittentes. On l'estime particulièrement pour rétablir les forces de l'es'omac; elle apaise le vomisse- ment, et, par sa qualité cordiale et sudorifique , elle ranime le mouvement du sang. [,es feuilles, les jeunes pousses, répandent , ainsi que l'écorce , une odeur très-agréable. Quand on prend cette plante en infusion, il faut avoir soin de filtrer la boisson, autrement toutes les petites écailles ciliées qui couvrent les feuilles et s'en détachent aisément, s'attaclieroieut à la gorge; elles y proJuiroient une irritation très-incommode. CaoTON linéaire: Croton lineare , Jacq. , Amer., tab. 162; Sloan., Jam, i , tab. 86, fig. 1. Cet arbrisseau croit aux Antilles et à la Jamaïque : il s'exhale de toutes ses parties une odeur assez agréable. Il se distingue du précédent par ses rameaux d'un blanc jaunâtre et presque cotonneux; par ses feuilles très - étroites , linéaires, obtuses, verdàtres eft^ canaliculées eu dessus , couvertes en d ssous d'un duvet composé de poils rayonnaus; les pétioles couj-ls, munis à leur base de deux glandes cylindriques, opposées; les Heurs dis- poséis en épi. Croton panaché : Croton yariegatum, I.inn. ; Codiœum chry- sosticlion, Rumph, Jmb. 4, tab. ^5, 26, 27; Tsjeremaram, Rheed., Mal. 6, tab. 61. Cette espèce, dont il existe plusieurs variétés, croit aux iles Moluquis : el'e est cultivée dans plu- sieurs contrées des Indes orientales, à cause de la beauté de 5o CRO son feuillage panaché de vert et d'un beau jaune d'or. C'est un arUrisseau de cinq à six pieds, du port d'un laurier-rose j «es feuilles sont oblongues, lancéolées, glabres à leurs deux faces , obtuses ; les ileurs disposées en grappes sini|)les et lâches. On se sert, dans les Indes, de ses rameaux garnis de feuilles, pour orner les arcs de triomphe, les lits et les portes, les salles de festin aux jours de mariages et de cérémonies. On en couvre aussi les cercueils des enfans et des célibataires dans les pompes funèbres. C'est une sorte d'arbre sacré dont les prêtres entgurent leurs temples. Il est peu usité en mé- decine. Crotoî^ ralsamifèrk: Crotonbalsamiferum.^ Linn. ;Jacq.,ylmcr., tab. 162 , fig. 3 ; et Hort. 3 , tab. 46 ; vulgairement Petit baume ou Bois DU PETIT BAUME. Arbrisseau delà Martinique, qu'on ren- contre aussi dans l'île de Caracas , aux lieux arides et pierreux. ïl est trés-odorant. Ses tiges sont hautes de trois à quatre pieds: ses rameaux diffus, chargés d'un duvet cotonneux, d'un blanc jaunâtre: les feuilles petites, nombreuses, ovales-lancéolées , aiguës, longuement pétiolées, verdàtres en dessus, cotonneuses, d'un blanc jaunâtre, et couvertes de poils étoiles en dessous; les épis terminaux, placés dans la bifurcation des rameaux ; les fruits revêtus d'un duvet cotonneux et roussàtre. Il découle de ses feuilles et de ses rameaux, lorsqu'on les coupe, un suc assez épais, jaunâtre, presque brun, balsamique, d'une odeur très- suave, que l'on dittrès-ellicace pour la guérison des plaies. Les habitans delà Martinique distillent cette plante avec de l'alkool brûlé, et en obtiennentuneliqueurspiritueuse, quïlsnomment eau de manies, et que l'on sert sur les tables. Croton a feuilles d'origan : Croton origanifolium , Encycl., vulgairement Copahu de Saint-Domingue; Sloan., Jam. Hist. 1, tab. U6 , fig. 3. Cet arbrisseau , très-probablement aromatique , croit à l'île de Saint-Domingue. 11 se rapproche beaucoup du croton linéaire ; il diffère du croton balsamifère, par ses feuilles plus petites, plus courtes, ovales-aiguës, rudes en dessus, co- tonneuses en dessous, longuement pétiolées. Croton a feuilles de peuplier : Croton populifolium, Encycl. : Plum. , Mss. 4, tab. 123 ; vulgairement Bois de baume a grandes feuilles. Cet arbre, observé parle P. Plumier dans l'Ile deSaint- Vincent, est d'une grandeur médiocre; il ressemble , par ses CRO Si feuilles, au peuplier ou au tilleul ; elles sont verdàtres, blan- châtres, et cotonneuses en dessous, en forme de cœur, aiguës, dentées, ou peu anguleuses. Les fruits sont de la grosseur d'un pois; les semences brunes, solitaires, parsemées de très-petits points noirs-, les Heurs disposées en un épi terminal. Croton a feuilles de noisetier : Croton coiylifolium , Encycl. ; vulgairement Bois de laurier. Ses feuilles sont en cœur, un peu arrondies , dentées , légèrement anguleuses, ponctuées, presque glabresà leurs deux faces; les jeunes rameaux, les pétioles, les pédoncules et les nervures des feuillessont cotonneux et blan- châtres : les grappes solitaires, pédonculées, longues de quatre à cinq pouces. Elle croît aux Antilles : elle est probablement aromatique. Croton PORTE- LACQUE: Croton lacciferum, Linn.; Burm., Zerl.. lab. 91. Arbre de l'île de Ceylan , dont les rameaux sont rudes et anguleux; les feuilles ovales , dentées, pëtiolées, velues ou cotonneuses: les épis terminaux; les fruits petits , ari-ondis, velus; une semence dans chaque loge. Cet arbre distille de lui-même une lacque très-belle, qui paroît comme une petite perle, ou comme un bourgeon à l'aisselle des rameaux, ou à la naissance des feuilles. Les habitans de l'île de Ceylan em- ploient cette lacque pour enduire ou vernisser les lames, les manches de couteau, etc. Elle est meilleure et plus pure que celle qu'on ramasse à Siam , au Pégu et sur d'autres végétaux , que l'on croît l'ouvrage des fourmis. Croton cathartique : Croton tiglium^ Linn.; Burm. , Zej'l. , tab. 90; Granum moluccanum, Rumph , Jmfe. 4, tab. 42 ; Cadel- avenacu, Rheed., Mal. 2 , tab. 33 ; vulgairement Grains de tilly ou des moluques, Pignons d'Inde. Arbrisseau d'une grandeur médiocre . qui croît dans les Indes orientales , et que l'on cul- tive au Malabar, à Ceylan , aux Moluques , etc. , à cause de sq& propriétés médicales. Il s'élève peu : son tronc vst grêle ; ses rameaux glabres ; ses feuilles alternes, ovales, aiguës , glabres, verdàtres, denticulées; les fleurs d'un blanc jaunâtre, en épis terminaux ; les fruits glabres, de la grosseur d'une noisette, à trois coques, renfermant chacune une semence ovale-oblongue, luisante, dans laquelle, sous-une coque mince, est contenue une amande blanche, huileuse, acre, brûlante, nauséabonde. On se sert, en médecine, du bois et des semences de «e erotoit} 4. 5a CRO le bois, que l'on nomme panava ou pavana^ est pâle, léger, spongieux, couvertd'une écorce mince, cendrée, d'unesaveur Acre et caustique, d'une odeur nauséabonde, lorsqu'il est Vert et récent; il purge les humeurs séreuses, par ie vomissement et par les selles, d'une manière qui surpassela coloquinte même, occasionant, par sa grande àcrelé, un éohauff'ement (rès-vif au fondement; mais, lorsqu'il est sec, il purge plus douce- ment; pris en petite dose, il excite la sueur. On le recommande comme un spécifique, dans l'hydropisie, la leucoplilegmatie, et dans plusieurs maladies chroniques. Les semences sont aussi très-purgatives et même A'omitives: elles causent des inflamma- tions à la gorge , au palais, et quelquefois à l'anus, à cause de leur grande acrimonie : d'où A'ient qu'on les administre plus souventsous la forme de pilules. On les corrige avec la réglisse, des amandes douces, du suc de limon, des bouillons gras, de. On tire de ces graines, par expression, une huile quipurgeplus violemment que celle du ricin ordinaire; mais on l'emploie plus ordinairement à l'extérieur, comme Uniment sur le nom- bril, pour rendre le ventre libre. Croton porte-suif : Croton sthiferum, Linn. ; Osb. , Jlin. 246 ; Petiv. , Garop., tab. 34 , fig. 3 ; Pluk. , Amalth. , tab. 590 , fig. 2 ; vulgairement I'Arbre a suif; I'U-icieu-mu des Chinois, Hist. des Voyages 6, pag. 4C4. Cette espèce, si intéressante par ses pro- priétés économiques, a été placée par Michaux parmi les stil- lingia- M. de Jussieu pense qu'elle convient davantage aux sapium (Gluttier), par les caractères de sa fructification : c'est un arbre des Indes orientales, qui croît à la Chine sur le bord des ruisseaux, que l'on cultive aujourd'hui dans l'Amérique, dans les environs de Charlestown et de Savanah : il est presque naturalisé sur les côtes maritimes de la Caroline. Sou feuillage ressemble tellement à celui du peuplier noir , qu'on pourroit s'y tromper, si ses feuilles étoient dentées : il a le port de nos cerisiers; l'écorce blanche, douce au toucher; ses rameaux longs et flexibles; les feuilles glabres, éparses, nombreuses, ovales-rhomboidal es, munies àleurbasededeux petites glandes sessilesetde deux stipules membraneuses, linéaires-lancéolées; les fleurs sont disposées en épis droits, terminaux; les capsules dures, glabres, brunes, à trois côtes arrondies, divisées en trois loges bivalves; chaque loge renferuie une semence presque CRO 55 hémisphérique, couverte d'une substance sébacée, un peu ferme, très- blanche ; ces semenccssont attachées par leur partie supérieure interne, à trois filets qui traversent le fruit , y res- tent suspendues après la chute des six valves de la capsule , de sorte que l'arbre paroit alors couvert de petites grappes très- Llanches, qui lui donnent un aspect très-agréable. Cet arbre fournit aux Chinois, depuis très-long-temps, la matière de leurs chandelles; ils tirent,, en outre, de ses graines, beaucoup d'huilepourleslauipcs. I.a méthode qu'ils emploient, pour séparer le suif des semences, est de broyer ensemble la coque et les graines ; ensuite on les fait bouillir dans l'eau : on écume la graisse ou l'huile à mesure qu'elle s'élève; et, lors- qu'elle se refroidit, elle se condense d'elle-même comme le suif. Sur dix livres de cette graisse, on en met quelquefois trois d'huile de lin, avec un peu de cire, pour lui donner de la consistance. Les chandelles qu'on en fait sont d'une grande blancheur; on en fabrique aussi de rouges, en y mêlant du ver- millon. On prétend qu'on trempe ces chandelles dans une sorte de cire, qui vient aussi d'unautre arbre, ce qui forme autour du suif une espèce de croûte qui l'empêche de couler. A la fin de la saison , les feuiilcsde l'arbre à suifsont d'un rouge vif; et comme dansce temps, les capsules des fruits tombent et laissent les graines , qui sont d'niia grande blancheur, suspendues aux fileîs qui les retiennent, alors ce mélange de blanc et de rouge forme dans l'éloiguement un très-beau spectacle. CaOTOiN viSQUKUx ; Crolon viscosum , Labill., No^'. HolL 2, tab. 22a. Cet arbrisseau et le suivant ont été tous deux décou- vertsàlaNouvelle-Hoilande, parM.de LabiJIardière. Son tronc s'élève à la hauteur de six à sept pieds; ses rameaux sont vis- queux, triangulaires à l'origine des feuilles; celles-ci médiocre- ment pétiolécs , alternes, visqueuses , lancéolées, presque spa- tulées, luisantes en dessus, ferrugineuses en dessous; les fleurs presque solitaires, axillaires; les divisions du calice un peu arrondies ; les capsules presque globuleuses ; les semences solitaires dans chaque loge, d'un brun châtain. Cr.OTON A <,>UATaE DÉCOUPURES ; Crofont cotonneux; leur corolle à cinq pétales lancéolés; huit étaniines rapprochées en faisceau par leurs tilamens; les fleurs femelles situées à la base des grappes, longuement pé- donculées; elles produisent des fruits pendans , composés de trois co([ues noiràtris, arrondies, chargées de petites aspérités. Cette plante croit dans les environs de Montpellier, de Nice , en Espagne, en Italie, dans le Levant, sur les côtes de Barbarie. IjC croton plie atum de VahletBurm., Znd. , tab.62, fig. 1, et le croton obliquum de VaM, l'un des Indes, l'autre de l'Egypte, se rapprochent tillemcat de cette espèce, qu'ils n'eu paroissent être qu'une varie té. Le suc de SCS fruits donne un vert éclatant, mais qui se change rapidementevi un fort beau bleu. Le suc des grappes des fleurs |)rodnit le même effet , mais on prétend que cAa n'arrive pas à celui d(S feuillis: en effet, le tournesol en drapeau et en pain, ont pour base les fruits et les sommités de cette plante. On le i réj are prin("ipa!ement au (irand-G< llague , en Langîie- doc. Les ha!»iia is de ce villagj recueillent au commenceaient du Uiois d'août, les sommités de ce croton , qu'ils appellent maureUe , et les font moudre dans des moulins assez semblables à nos moulins à huile : quand elles ont été bien moulues, ils les placent dans des calias, et mettent ces cabas à une presse pour .en exj rimer le suc, qu'ils exposent an soleil pendant une heure ou deux. Après cela, ils y trempent des chiffons qu'on étend ensuite sur une haie, jusqu'à'ce qu'ils soient bien secs: cela fait, on prend environ six livres de chaux vive qu'où nietdisns une cuve de pierre , et l'on jette par-dessus la quantité d'uiiue qui CRO 57 peut suflire pour étendre la cliaux : on place des bâtons dans la mc;iio cuve, à la hauteur d'na pied au-dessus de la liqueur, «ur lesquels ou étend 1;« chilTons qu'on avoit déjcà fait sécher. Après qu'ils y ont resté qutLjue temps, c'est-à-dre jusqu'à ce qu'ilsaien t été humeci es par les va j)eurs de l'urine etfle la chaux, on les tire de la cuve, et on les Tait sécher au soleil; quand ils sontbieu secs, on les retrempe, comme auparavant , dans du nouveau suc, et pour lors ou Us envoie dans les diflTérens pays de l'Europe; c'est ce qu'on nomme tournesol en drapeau, et Ci' que les Hollan iois princii-alemî-nt achètent des marchands de Montpellit r, ayaiitlart d'en extraire ce qui i'onne leur /owni^o/ en pâte ou en pain. On se sert du tournesol eu Allemagne , eu A'iglelerre, en Hollan(!e , pour co orer des pâtes, des conserves, des conlitures, des g lées , et diverses liqueurs. L( s chiffons (le tournesol servent à colort-r le vin qui pèche par la couleur. On dit qu'on 1; s enjploie à ci^t usage eu Hollande, ainsi que pour 1rs rromiigL-s à croùt.' violette ; ailleurs on s'en sert pour colorer une décoction d"!r'S, qu'on édulcore avec le sucre, aiin de faire un s'roj) à bon marché, qui imite le sirop de violette. 11 y a des n; ssinaleurs qui se ser ent du tournesol en pierre, pour 1( s dessins qu'ils tracei:t sirlaloileou sur les étoflVs de soie qu'on veut broder. Mais l'usage le plus commun du tournesol est pour teiiidreen bleu les grosses toiles et le gros papier bleu avec lequel on enveloppe le sucre. La médecine ne tire presque aucun secours de cette plante, principalement employée pour la teinture : au reste, celte couleur s'altère facilement et dure peu. CsorON A FEUILLES D E CHATAIGNIER : Cvofon castaneifoUiim, Linu.; Biirm., Amer., la!). aoQ, fig. 1 ; an Acaljpha australis? Linn. Plante de Sairl-Domingne, qu'on ren( ontçe aux lieux maréca gjux. Elle s'élève à la hauteur de trois pieds et plus. Sa racine ressemble à un navet, sa tige est hérissée de poils un peu roides et piqnans; ses rameaux un peu flé;-his en zig'ag; s^^s feuilles lancéolées, dentées, les unes obtuses, les autres aigué's, glabres , nerveuses, longues de>ix pouces; les épis axillaires, les pédon- cules hispides; les (Vniîs arrondis, hispides, a trois coques; les poils teriiiinés par des g'an les. La croton palustre , Linn., Mart. ccn^., tab. 3î3 , qui croit a la Vera-Crux, a beaucoup de rapports avec l'espèce précédente. Ses feuilles sont ovales, lancéolées, 58 CllO aiguës, un peu rudes au toucher: les grappes axillaires, plus iourtes que les feuilles; les fruits hispides, sessiles. Croton hékissé ; Crofon- hirtum, L'Hérit., Stirp.No^. i , pag. i 7 , tah. 9. Cette espèce, originaire de la Guiane, se distingue par la disposition de ses fleurs réunies sur des épis courts, sessiles, terminaux, par les trois nervures de ses feuilles ; celles-ci sont ovales, ridées, inégalement dentées, hispides sur les nervures , munies de quelques glandes pédicellées; longues de trois pouces; les stipules subulées ; une bractée linéaire sous chaque feuille. Croton argenté; Croton argmteum, Linn. On cultive au Jardin du Roi cette belle espèce née en Amérique. Sa tige estpubes- cente, à peine haute d'un pied, blanchâtre, quelquefois tri- chotome à son sommet; les feuilles alternes, celles du haut opposées, ovales, presque en cœur, les unes entières, d'autre» dentées, molles, verdàtres , pileuses en dessus, cotonneuses et presque argentées en dessous; les ileurs ramassées sur des épis courts, sessiles, terminaux, accompagnés de bractées. J'ai été forcé, pour ne pas trop étendre cet article , de me borneraux espèces les plus remarquables, ou qui sont connues par leurs propriétés économiques ou médicales. On connoît encore, parmi celles à tige ligueuse, les suivantes : crofon sidœfolium , Encycl. , Excl. , Pluken.; alnifoliuin , Encycl. ; niveum , Jacq. , Amer., tab. 162, fig. 2 ; tiliafolium , Encycl.; mauritianum , Encycl. ; philippense , Encycl. ; paniculatum y Encycl.; acuminatum, Encycl. ; an croton /apore/cum? Thunb., Jap. , tab. 28,29; bracteatum , Encycl. ; quadrisetosum , Encycl. -, compressiim , Encycl.; glabellum , Linn.; Sloan., Jaw. Hist. 2, tab. 174, fig. 1,2; lucidum. , Linn. ; Jericeum , Encycl. ; seu ma- tou rense , Aubl. , Guian. , pag. 879, tab. 338 ; citri/olium , Encycl.; Burm., Amer., tab., 240, fig. 2; subluteum. Encycl.; seu guianense , Aubl., Guian., 882, tab. 309; farinosum , Encycl. ; laceratum, Encycl.; eriospermum, Encycl.; cassinoides , Encycl. ; fl,avens , Linn. ; senegulensis , Encycl. ; discolor. , Willd. , Spcc; sessiliflorum , Swart. , F/or. , seu snvia sessili- Jlora, Willd., Spec. 4, pag. 772; globosum , Swart. , Fl.,seu ricinusglobosus , WiHd. , Spec; squamosum, seu micans , Swart. , Ftor.; Pluken., Almag. , tab. 220, fig. 3; disj unctijlorum ^ Mich. , Amer. ; an maritimum ? "Willd. , Spec. ; ovalifoUum , Willd. , Spec; argyrenthemum, Mich. , Flor. Amer., seu punc- CRO 59 ialiim ; Jac^i, Je. rar. 3, tab. 62» ; hetulinum, Vahl. Symh. ; dichotoinum , Will<1«j Spec. ; divaricatum , Swart. , FL; macro- natum , VVilld. , Spec. ; nutans , Vahl , Symh. ; laurinum , Swart. , FL; nitens, Swart., FL; coccineum , Vahl, Sjinb.; reticulatuin , Willd. , Spec; umbellatum, WiHd. , Spec; montanum , WiU(l. , Sp. ; punoens, J'dcq., le. rar. 3, tab. 622 ; penicillatum , Veut. . Choix des PI., tabl. 12 ; macrophjilurn , Swart., FL;hircinum , Vent. Malm., tab. 5o -, Kichardi, Willd., Spec; leprosum , Willd., Spec; aslroites, Willd., Spec; rhombifolium , WiHd., Spec; gossjpifolium , Vahl, Sjmb. 2, tab. 4g; costatum . Kunth, in Hurnb. No^'. Gen. 2, p. 67; syringœfoiium , Kunlli, 1. c. ; reJlexifoUum , Kunlh , I. c. ; argyrophyllum , Kunlli; Gracile , Kunth] tiispiduin , Kunth ; pellitum, Kunth ; barbatum, Kunth ; incanum, Kunth ; saWicefolinin , Kunth ; chamnifoliuin , Kunth ; fragile, Kunth ; suave , Kunlh ; ferrugineum , Kunlh -. collinurn , Kunlh ; pelloideum , Kunth ; leptostachyum, Kunth; condupliciitum , Kunlh -, rivituvfolium , Kunth ; marginatiim , Kunlh ; fragraiis , Kunth ; umbratile , Kunth ; coriesiunum , Kunth ; heliotropiifoUum , Kunlh : xapalense, Kunth;slipiilaceurn , Kunth ; subcrosum , Kunth 5 abutiloides , Kunth; coriaceum , Kunth ^ muUsianum , Kunth ; heterophyllum , Kunth ; fur/ura- ceum , Pers. , seu punctatum, Loureir. ; inophyllum , Forst. i punciatuin , Retz ; lasianlha , Pers. , seu lanatum , Loureir. ; lacer u m , H. P. , in Catal. , Desf. Aux espèces à tige herbacée , il faut ajouter croton tricus- pidatum , Domb. et Encycl. , an lanceolatum? Cav. , Icon. rar. 6, tab. 607 , bg. 2 ; microphyUum , Encycl. ; glandulosum , Linn. ; IriqueLrum, Encycl.; chamœdrifolium , Encycl.; Burm., Amer., tab. 17a, fig. 2; scordioides , Encycl.; ricinocarpos , Linn.; Boerh. , Lugdb. 1, piig. 264; lobatum , Linn., Pal. Beauv. , Flor. d'Ow. et Ben, 1 , tab. 36-, spinosum, Linn.; Pluk. , Almag. , tab. io8, fig. 3 5 capense , Linn. 5 ; morifulium , WilJd. , Spec;' capital iim, Mich. , FL; Japonicum, Thunb. , FL, tab. 28, 29; monanthosynum , Mich., Flor.; aculum , Thunb. , F/.; ricinoides , Pers.; congestum , Lour.; riparium , Kunlh, in Huaib. et Boiipl. Noi/. Gen. 2 , pag. 90. ( Pom.) CaOTOJNOPSIS A FEUILLES LINÉAIRES. [Bot.) Crolo- nopsis linearis , Mich., FL Amer. 2, tab. 46 ; Scratone , Encycl. Plante herbacée, découverte par Michaux sur les côtes mari- (^o CRO limes de la C;;roIine, et diiiîs hs contrées habitées par les Illinois. Elle constitue uti genre particulier de la familie des c'Tipborbiacées, de la monoécie pentandrie de Linnaeus, dont le < aractère ess-niticl consiste dans des fleurs monoïques; un Calice à cinq découpures; cinq pétales, qui manquent dans les fleurs femelles; cinq étamines libres ; trois stigmates presque sessiles ; une capsule à une seuie loge. Ses tiges sont droites, grêles, filiformes, couvertes, ainsi que toutes les autres parties de la plante, d'un duvet très- léger, distribué par petites plaques frangées; les rameaux . liomOreux, alternes, dichotomcs à leur sommet; les feuilles alternes, à peine pétiolées , distantes, petites, linéaires, lan- céolées , très-entières, longues d'environ un pouce. Les fleurs sont disposées, à l'extrémiié des rameaux, en petits épis grêles et simples, avec quelques fleurs axillaires; les fleurs femelles placées au dessous des mâles, toutes alternes, fort petites , presque scssiks , munies d'une petite bradée. Le calice des fleurs niàlcs à cinq découpures très-profondes, ovales, obtuses, un peu concaves: les pétales plus courts que le calice, alternes avec ses divisions, oblongs , linéaires-, les étami es de la longueur du calice; les anthères à deux loges séparées. Le c.ilice , dans les fleurs femelles, est à cinq découpures subulées; point de corolle; un ovaire supérieur, surmonté de trois stigmates presque sessilcs, courts et bifides. Le Iruit est une capsule courte, petite, ovale, à une loge indéhiscente, contenant une semence presque globuleuse, adhérente à la partie supérieure de la capsule. L'embryon est renversé, ainsi que la semence, renfermée dans une sub- stance très-épairse, charnue et huileuse. (Poia.) (JROTOl'HAGA ( Ornith.) , nom générique de l'ani , que quelques auteurs écrivent crotophagns. (Ch. D.) CROT-PESCHEROT. [Ornith.) Eu Bourgogne, on appelle ainsi le cormor^xn , pdecanns carbo , Linn. (Cit. D.) CROUAS. {Ornith.) Ce nom est appliqué cala corneille cor- binc, coi\us corone, Linn., dans le Piémont, où la corneille manfeeléc, cornus cornix, Linn. , est plus particulièrement dési- gnée sous celui de crouassa, dont probablement ^st dérivé le terme croasser, par lequel on exprime le cri des corbeaux et des corneilles. ( Ch. D. ) CRO 6x CROUBE. (Ornilh.) Descoiirtils (jécrit sous ce nom, Voyages d'unNatiiralisle, tom.2,p.a54,unesarceliedcSaint-Doniiiiguc, de la taille de notre sarcelle commuiie, qui a le dessus de la tète d'un beau noir de velours, la moitié de !i! gorge blanche, letou, la poitrine et le dos d'un rouge vineux, entremêlé de points noiis ; le ventre d'un jaune roussàtre et également pointillé; les ailes noires, ainsi que la queue, dont les plumes se àévcr loppent en forme déventail ; les pieds noirs et le bec d'un bleu éclatant. Les croubes ne vivent pas en bandes, comme les autres sar- celles; on les trouve nageant par couples sur les rivières dont le cours est peu rapide , et cherchant de préférence les eiiux ombragées par des arbres touffus. Ils se nourrissent d'iierbes et de petits poi>*ons , et sont tellement silencieux, que les ciias- seurs ont beaucoup de peine à les découvrir au milieu des roseaux. Leur vol est bas, court et point soutenu; et on ne les voittraverserlesairs que pour changer d'habitation. C'est ordi- nairement parmi les laiches, ou sur quelque touiîe de loseaux llottans, et dans les lieux peu abordables, qu'ils pratiquent leur nid, danslequelils pondent des œufsblancs, d'une grosseur disproportionnée relativement à leur petite taille. La chair de ces oiseaux est fort grasse et assez recherchée. (Ch. D. ) CHOULARD. {Ormth.) Voyez Groulard. (.Ch. D.) CROUFATAS {Omith.) , un des noms triviaux du corbeau, corvus corax , Linn. (Ch, D.) CROUPION, Vropjgiuin. (Ornith.) On appelle ainsi, che^ les oiseaux, Pextrém;té du tronc qui se compose des dernières vertèbres du dos et de l'os caudal qui les termine, et qui ressemble à un soc de charrue ou à un disque comprimé. Il existe, dans la partie charnue, deux glandes qui contienneuL une substance oléagineuse , plus abondante chez les oiscia x aquatiques , dont elle sert à lustrer les plume.s pour les rendi c imperméables à l'eau. C'est aux vertèbres que répondent l::s plumes uropygiales, et a los caudal que répondent les pennca de la queue. Les plumes uu croupion otl'rent plusieurs parti- cularités dans leur quantité, dans leur longueur et dans leur forme. Elles sont nombreuses chez les couroucous, chez hb mésanges; étroites et terminées en pointe dans le faisan; pen- dantes dans le coq : elles recouvrent une moindre ou une plus Ci CRO grande partie de la queue dans la caille, le geai, le jasenr, la poule-d'eau; elles sont beaucoup plus longues que les pennes caudales, susceptibles de se tenir relevées, et ornées de miroirs dans le paon, etc. (Ch. D. ) CROUTE A CHARBON. (Bot.) C'est ainsi que Paulet nomme le sphceria rugosa de Weigel, très-petite plante cryp- togame de la famille des hypoxylécs. La croûte à glandée est une autie espèce du même genre, spharia carcharas y décrite par le même Weigel. Voyez Sphrrie. ( Lem.) CROV. [Ornilh.) Suivant Bonelli, les Piémontois appellent ainsi le corbeau, cors/us corax, Linn.; et, chez les Anglois, crort» est le nom générique des corbeaux et des corneilles. (Ch. D.) CROWEE A FEUILLES DE SAULE [Bot.), Crowea saligna. Vent., Malm. i, tab. 7; Andr., Bot. Hep., t;'!-. 79; Curt. , Magas. Bot. , tab. 989. Arbrisseau de la Nouvelle-Hailande , qui constitue un genre particulier, de la famille des rutacées, delà decandriemonogjnie de Liunœus , caractérisé par un calice à cinq découpures, cinq pétales sessiles ; dix anthères attachées- à des filamcns jdaiies, ciliés, rapprochés en tube 5 un ovaire libre, entouré d'un disque glanduleux; un style très-court y cinq coques adhérentes, les semences arillées. Cet arbrisseau s'élève à la hauteur de trois pieds et plus sur une tige droite, triangulaire; les rameaux alternes, le* feuilles sessiles, alternes, rapprochées, glabres, lancéolées, aiguës, très-entières, ponctuées, d'un vert gai; les fleurs axillaires, sessiles, solitaires, couleur de rose, accompagnée* de deux ou trois bractées. Leur calice est divisé en cinq folioles spatulées , membraneuses, un peu ciliées à leurs bords, réunies en tube; cinq pétales insérés sur un disque glanduleux , ovales , lancéolés , alternes avec les divisions du calice : les étamines attacîiées sur le disque, plus courtes que la corolle ; les filamcns alternativement plus courts , planes à leur base , rapprochés en tube , ciliés à leurs bords, filiformes à leur sommet; les anthères linéaires, à deux loges ; l'ovaire pédicellé, entouré d'un disque glandu- leux, à cinq sillons; le style très-court; le stigmate obtus. Le fruit consiste en cinq coques très-rapprochées, ovales, ridées, «'ouvrant en dedans à leur sommet; formées de deux enve- loppes, dont une intérieure cartilagineuse, élastique. (Poir.) CRU f5 CROWN. {Ornith.) Les HoUandois des Moluques désignent par la dénomination de crown-vogel le pigeon huppé de Banda , ou Goura, columba coronata , Liiin. , dont M. Vieillot a fait uu genre particulier , sous le nom de Lophjrus. Albina aussi donné le nom dn^crovi'n-birdfrom Mexico, oiseau couronné du Mexique, au toupaco, cucuius persa, Linn. (Ch. D.) CRUCIAN. {Ichthjol.) Les Anglois donnent ce nom au carassin , cjprinus carassius.Voytz Carpe. (H. C. ) CRUCIANELLE ou Croisette (Bot.) , Crucianella, Linn. Genre de plantes dicotylédones, monopétales-épigynes, éta- mines distinctes, de la famille des rubiacées, Juss., et de la létrandrie monogjnie, Linn,, dont les principaux caractères sont les suivans : Calice *de deux folioles lancéolées, acumi- nées, comprimées latéralement et conniventes; corolle mono- pétale, infondibuliforme, à tube grêle, à limbe partagé eu quatre ou cinq découpures; quatre ou quelquefois cinq éta* mines; un ovaire inférieur, comprimé, surmonté d'un style bifide; deux graines oblongues. Les crucianelles sont des plantes herbacées, annuelles ou vivaces, à feuilles simples, verticillées , et à fieurs sessilcs dans les aisselles des feuilles ou entre des bractées , et dispo- sées en épi terminal. On en connoit une douzaine d'espèces qui croissent naturellement dans le midi de l'Europe ou dans le Levant, parmi lesquelles nous citerons les suivantes. Crucianelle a feuilles étroites : Crucianella, anguslifolia , Linn., Spec. i57;Lamk. , Illust., t. 61. Sa racine, qui est fibreuse et annuelle, donne naissance à une ou plusieurs tiges menues, tétragones, glabres, hautes de six à dix pouces^ garnies de feuilles linéaires, plus courtes que les entrenœuds , et ordinairement au nombre de six à chaque vertiçilie. Ses tleurs sont blanchâtres, serrées et imbriquées, disposées en épis grêles, terminaux , panachés de vert et de blanc. Cette plante croît dans les lieux secs et sablonneux du midi de la France, en Italie, etc. Crucianelle A feuilles larges-. Crucianella latifolia, Linn.. Spec. iSil ; Rubia , etc., Barrel. , Icon. , tab. Sao et 649. Cette espèce a les plus grands rapports avec la précédente, et elle n'en diffère que par ses i'euilles plus courtes, plus larges, et ordinairement au nombre de quatre ,à chaque vertiçilie. 64 CRU Elle croit dans le midi de la Irauce, en Italie, dans l'île de Candie, etc. Crdcianellemaritimi;: CrucianelUimari'ima , Liiin. , Spcc. i 58 ; Rubia marina, etc. ; Banxl. , Icon. 355. Sa racine est cylin- drique, assez grosse, très longue, roiigeàtre, vivace; elle donne n;.iisance à plusieurs tiges dures , presque ligneuses, couchées a leur base, lon^nics de six pouces à un pied , garnies de feuilus ovales-lancéolées, d'un vert glauque, ainsi que toute la piaule, verticiliécs par quatre ensemble. Les ileurs sont jaunàtris, opposées, disposées eu éj)i lâche : leur corolle est à cinq divisions, et 1* s bractées qui sont à leur base sont ovales, njucronées, très-ouvertes. Cette plante croit sur les bords de la Méditerranée, en France et dans le midi de rEuro[)e. Crdcianelle d'Egypte ; Cruciandla yEgjp'iaca , Linn. , Mant. 58. Ses tig< s sont étalées, diffuses, hautes de quatre à six pouces, garnies de feuil es quaternées, à bords un peu rudts et recourbés en dessous, ovales, lancéolées ou linéaires, seloa qu'elles sont plus près de la base ou de la partie supé- rieure des tiges. Les ileurs sont jaunâtres , disposées en épis lâches; le tube de leur corolle est très-grêle, et leur limbe quinquéfide. Cette plante est annuelle, et croit en Egypte. (L.D.) CRUCIATA. {Bot.) Genre déplantes établi parTournefort , dont Linnaeus a réparti les cs^jèces dans ses genres Asperula , Galium et VaUintia. (L. D.) CRUCIAïA. {Ornirk.) Charleton , Excrci'ationes , p. 76, cite ce mot et celui de crucifera, parmi les noms donnés au bec-croisé, loxia curviroslra , Linn., qu'on a ausbi nommé cruciroitra. (Cii. D.) CHUCIFERA. '^OrnUh.) Voyez Cruciata. (Cii. D.] CRUCIFERES. [Bot.) Ce nom a été donné depuis long» temps à (\es plantes qui ont quatre pétales disposés en croix. Tournefort 1'^ consacré spécialement pour designer celles qui joignent à ce caractère un fruit slliqueux , et pour en former ainsi la classe des crucifères, une des polypétales régulières de sa méthode. Linmeus , dans celle même réunion , a saisi un autre caractère généraleuient constant, tiré de l'existence de quatre grandes et deux petites étamines, ce CRU es oui constitue sa classe de la tétradynamie. Le même assem- blage, à quelques exceptions près , constituela familleactuelle des crucifères faisant partie de la grande classe des dicotylé- dones hypopétalées ou à corolle polypétale et étamines insé- rées sous le pistil. Son caractère général consiste dans un calice à quatre feuilles ou sépales, qui tombent promptement ; quatre pétales alternes avec les sépales , à onglets étroits , insérés sous le pistil, autour d"un disque charnu, hypogyne, sur lequel sont portées quatre étamines à filets longs, rapprochées par paires opposées, et deux étamines à blets plus courts, solitaires, également opposées entre elles. Ce disque se renfle quelque- fois dans quatre points alternes avec les pétales, pour former quatre glandes plus ou moins apparentes, dont deux s'élèvenf devantles deux petites' étamines, et deux autres derrière les deux groupes des grandes étamines. L'ovaire, libre et porté sur le disque, est tantôt court et surmonté d'un style et d'un stigmate ordinairement simple , tantôt alongé et couronné seulement d'un stigmate pareil sans style. Il devient, dans le premier cas, une silicule courte relativement à sa largeur-, dans le second, une silique longue et étroite. L'une et l'autre sont ordinairement à deux loges, séparées par une cloison, et chaque loge est fermée par une valve appliquée par ses bords sur un châssis portant la cloison dont les deux monfans portent des réceptacles pariétaux, auxquels sont attachées les graines de part et d'autre alternativea;ent. Quelquefois une des loges avorte, ainsi que plusieurs graines. Ctlles-ci sont remplies par un embryon dénué de périspermc, dont la radi- cule, repliée sur les lobes, est dirigée vers l'ombilic de la graine. Les plantes de cette famille sont la plupart herbarées; quelques-unes forment desarbrisseaux ou dessous-arbrisseaux. Les feuilles, généralement alternes, ne sont opposée» que dans la lunaire. Les fleurs, généralement non axillaires, ne sont axillaires que dans trois ou quatre espèces; elles sont dis- persées sur les tiges, ou rassemblées à leur extrémité en épis ou en panicules. La famille est divisée en deux sections principales, dont la première renferme des genres dénués de style et à fruit sili- 12. 5 66 CRU queux. Ces genres sont le Raphanus, dont le Oiorispermam d'Alton fait partie; le Cordylocarpus et ÏErucaria, qui reste- ront unis; le Sinapis ; le Brastica; le TurriLh ; VArahis ; VHes- peris ; le Trentepolia ; VHeliophila; le Cheiranlhus ; VErj'simum, , dont le Barharea et le Notoceras ne peuvent être séparés ; le Sm-nitrii/m et les genres qui en ont été détachés ; le Car- damine auquel le Macropodium restera uni; le Dentaria et le Ricotia. La seconde section se distingue par l'existence d'un style et un fruit siliculeux, c'est-à-dire, court relativement à sa largeur. On doit y rapporter les genres FarseLia détaché du Cheirmi- thus, et dont le Fihichia doit rester congénère; Lunaria , Biscutella; Clj'peola, auquel se rattache le Fosselinia; Berge- ratia uni à VOrium; Peltaria ; Aljssum dont ï Adj-scton ^V Aurinia et le Lobularia feront partie ; Camelina , qui comprend le Moenchia et le Vesicaria subularia; Draba, dont on ne séparera pas le Petrocallis; Cochlearia, dans lequel on laissera le Car- daria, avecle Cotyliscus et le Raphanis ; Coronopus et Sennebiera unis ensemble ; Hutchinsia et Teesdalia ou Guepinia, genres à revoir; Iberis , retenant près de lui le JSoccaa; P sj chine ; Thlaspi, dont on pourroit détacher le Capsella, mais non VŒtliionema; hepidium et Lepia non séparés; Anaslatica; Vella; Myagrum; Rapistrum, dans lequel se confondent un Vogelia^ unNeslia et un Schranekia; Erucago; Bunias , auquel les nou- veaux genres Succovia, Murica^ia, Lcelia, Soria ou Eucljdium, Zilla, et peut-être Didesmus et Boleum, pourront rester unis ; Cakile; Pugionium; Crambe; Isatis ;Sameraria.Les genres decette section entêté l'objet d'un travail spécial de M. Desvaux, qui les a portés au nombre de quarante-sept. Un nouvel examen décidera s'ils doivent rester séparés, ou si l'on a eu raison d'en réunir quelques-uns. (J.) CRUCIFORME (Corolle). Ayant quatre pétales à onglets longs, et à lames ouvertes et disposées en croix (chou , julienne et autres crucifères). Lorsque les onglets d'une corolle à quatre pétales sont très-courts, et les lames étalées des leur point d'attache, cette corolle, au lieu d'être cruciforme, est rosacée (chélidoine, pavot). (Mass.) CRUCiTE. (Mm.) Delà Mcthriea donnécc nom à la Macle. Voyez ce mot. (B.) CRU G7 CRUCUGIONI. (Ornith.) Cetti pense que Toiseau auquel on donne ce nom dans certaines contrées de l'Italie, est le tourne-pierre, tringa interpres, Linn. (Ch. D.) CRUDIA. (Bot.) Schrebcr et d'autres donnent ce nom au genre /^pa/o/oa d'Aublet, qui appartient aux légumineuses. Le cyclas de Schreber paroi t devoir être réuni au môme genre , ainsi que le waldschmiàtia de Necker , et le touchiroa d'An- blet. (J.) CRUI (Ornith.), un des noms piémontois du pluvier gris, ou courlis de terre, autrement œdicnème , cliaradrius œdicnc" mus , Linn. (Ch. D.) CRUMÈNE. (Bol.) Le lycope d'Europe porte ce nom dans quelques cantons. (L. D.) CRUMÉNOPHTHALME (Ichthjol.), nom d'une espèce de caranx. Il est formé du mot latin crumena , bourse, et du mot grec o(pB(tXfj.cç, œil, ce qui est contraire à la règle de composi- tion des noms en histoire naturelle; aussi M. Schneider nous paroit-il avoir eu raison de remplacer le mot cruménophthalme par celui de balantioplitlialme , entièrement grec, et dérivé de ficLXâvTiov , bourse , et de cc^&aAfjLcç , œil. Vovez Caranx. (H.C.) CRUPINE , Crupina. (Bot.) [Cinarocéphales , Juss.: Syngé- nésie polygamie frustranée , Linn.] Ce genre de plantes, de la famille des synanthérées , fait partie de la tribu natu- relle des centauriées . et il se distingue de tous les autre» genres de la même tribu par la structure de l'ovaire et de son aigrette. La calathide est radiée, composée d'un disque irlflore, ré- gulariflqre, androgynillore, et d'une couronne unisériée, pau- ciflore , anomaliflore , neuiriflore. Le péricline , égal aux fleurs du disque, est ovoïde-oblong, et formé de squames imbriquées, appliquées, ovales-lancéolées-aiguës, scarieuses sur les bords. Le clinanthe est plane , et muni de fimbrilles longues, inégales , laminées , subulées , membraneuses. L'ovaire est obovoide , non comprimé, tronqué au sommet, velu ;son aréole basilaire est large, orbiculaire, convexe, point oblique; il n'y a pas de bourrelet basilaire; le bourrelet apicilaireest annulaire et lisse. L'aigrette est double: l'exlérieurebeaucoup plus longue, com- posée de squamellules multisériées , régulièrement imbriquées , 68 CRU dont les extérieures sont extrêmement courfes, laminées, li- néaires, obtuses, un peu barbelluléessur les bords , et dont les intérieures sont filiformes, irrégulièrement barbellulées; l'ai- grette intérieure, très-courte , est composée de dix squamcl- lules unisériées , distancées, laminées, larges, irrégulières, tronquées, inappendiculées. Les corolles de la couronne sont anomales, grêles, tubuleuses, divisées supérieurement en quatre ou cinq lanières longues, inégales, linéaires. Les corolles du disque ont le tube garni en dehors de poils fugaces, très-remar- quables; ilssont longs, filiformes, et hérissés de longs filets dressés perpendiculairement sur eux. Ainsi, la crupine diffère principalement des autres centau- riées,en ce que l'ovaire n"est point comprimé, que son aréoîe basilairen'estpointoblique, quelessquamellules intérieures de l'aigrette extérieuresontfiliformesetirrégulièrementbarbellu- lées. M. Persoon, qui a proposé la crupine comme sous-genre, etM.Decandolle, quil'aadmise comme genre, lui attribuent des caractères tout autres que ceux que nous lui assignons. C'est pourquoi ils confondent avec la crupine notre genre Volutaria, qui, selon nous, en diffère essentiellement. La Cnu?iNE COMMUNE [Crupinu vulgaris , Pers. ; Centaurea cru- pina, Linn.) est une plante annuelle qui croît dans les lieux stériles etsur les collines de nos provinces méridionales. Sa tige, haute de deux pieds, est dressée, peu rameuse, presque nue supérieurement, grêle, striée, glabre: ses feuilles radicales sont ovales, presque entières; les autres sont profondément pinna- tifides , à pinnules grêles, linéaires, bordées de très-petites dentelures roides, spinuliformcs. Les calathides, solitaires au sommet des rameaux, sont oblongues, et composées de ûents purpurines. Les cypsèles ornées de leurs aigrettes, de cou- leur noire, sont très- élégantes, et imitent de petits volans. (H. Cass.) CRUSIA. (Ornilh.) Dampier cite, tom. 4, p. 20 de se» Voyages, des oiseaux nommés crusias , qu'il a trouA'és à l'ile de May; mais il se borne à dire qu'ils sont gris, de la grossctu- du corbeau , et ne paroissent que la nuit : ce qui est insuflisunt pour mettre à portée d'en déterminer l'espèce. {Ciu D.) CRUSTACE, Crustaceus. [Bot.) On nomme lichens crustacés ceux qui se présentent sous la forme d'une substance sèche, dure CRU 69 ei friable [lepraria variolaria). On dit d'un péricarpe qu'il est crustacé , lorsqu'il est sec , mince et fragile {Passerina. Sauge officinale). (Mass.) CHUSïACES, Criistacea. Classe d'animaux articulés , pourvus de pieds articulés, qui ont des branchies en forme de pana- ches , ou des lames simples ou composées , une circulation double. « Le sang qui a éprouvé l'effet de la respiration , se ^ rend dans un grand vaisseau ventral qui le distribue à « tout le coi'ps, d'où il revient dans un autre vaisseau, ou « même un ventricule véritable , situé dans le dos, qui le ren- « voie aux branchies. » Les crustacés forment deux grands groupes ou sous-classes , dont la première comprend les malacos tracés, qui ont une paire de mandibules et deux paires de mâchoires, munies de palpes , et huit paires de pattes garnies de branchies à leur btise.Tous les genres qui ne présentent pas ces caractères , rentrent dans l'autre groupe sous la dénomination d'entomostracés. Tous ces crustacés , comme ce nom l'indique , sont recouverts de tégumens d'une matière crustacée, plus calcaire que celle qui enveloppe les mj riapodes , les arachnides et les insectes. Le plus grand nombre de ces animaux se nourrit de substances putréfiées ou de débris d'animaux j et, chez tous, les sexes sont distincts. Lesanciensconnoissoienttrès-bien les ma/acosfrace'i (fxaXctao- ç-^pciKo)) , qu'ils plaçoient entre les mollusques et les poissons. Aristole a coiisacré un chapitre aux espèces qui lui étoient connues; Athénée a fait l'énumération de celles que l'on peut manger, et Hippocrate a fait mention de quelques-unes qui sont susceptibles d'être employées en médecine. Pline n'a presque rien ajouté aux observations d' Aris- tole , et ceux qui en ont parlé depuis , tels que Rondelet, Belon , Gesner, Aldrovande et Jonston, qui les placent aussi entre les mollusques et les poissons, n'ont rien écrit qui éclair- cisse davantage l'histoire naturelle ou la structure de ces animaux. Dans sa première édition(i735)etdanslessuivantes,Linnaeus g, placé tous les crustacés parmi les insectes aptères, sous lesi genres Monocle (Monoculus) , Crabe [Cancer), et Cloporte ( Oniscus), 70 CRU Brisson {Tiegnum animale) a classe les crusfacés avec les m)ria- poflesetlesarachnides, entre les poissonsetles insectes, sous le titre de Classe des Crustacés. Fabricius, dans son Systema Enlomologiœ (1773), partagea ces animaux en deux classes. La première, Syngnatka , comprend les monocles et clo- portes, auxquels il réunit les éphémères, friganes, podures, tenthrédes. et antres véritables insectes. Danslaseconde , sous le titre (VAgonota. il a placé les genres Crabe, Pagure, Scyllare, Homard et Crevette, auxquels il a aussi joint le genre Scorpion. Le même auteur, dans son eSpecj'es {■[jQi) , etMan'issa Insectonim [ïjQ'j) , conserva la même dis- tribution générale, ajoutant dans le premier de cesouvragcs le genre Squille (Squilla) , et dans le dernier le genre Hippe ( Hippa) ; mais séparant, dans l'un et l'autre, le genre Scorpion desAgonata. Dans le second volume de son Entomologia syste- malica ( i7r)5),sa classe 5j'7ign.af/iacomprenoitseulemeiitlesvé- ritabl.s insectes, 1rs cloportes étant rapportées à une nouvelle division qu'il a nommée 'Mitosata, et il y joignit les myriapodes. Tout le resfe est encore placé parmi les agonata, avec l'addi- tion des genres Limule, Cymotlioa et Galatée. M. Latreille , dans son Précis des caractères des Insectes, 179G, (ouvrage qui fait époque dans la science de l'entomo- logie, et dans lequel nous trouvons, pour la première fois , les insectes distribués en familles), a considéré les crustacés comme formant trois c'asses ou ordres d'insectes : lesEnLownstracés de Millier; les Crustacés, comprenant les crabes, pagures, etc.; et les Myriapodes, dans lesquels sont comprislesaselles, cloportes, etc., elles myriapodes proprement dits. Dans l'excellent petit ouvrage. Tableau élémentaire de l'His- toire naturelle des Animaux , par M. G. Cuvier(an VI, 1797), les crustacés sont classés avec les insectes , les arachnides et les myriapodes , sous le litre d'insectes pourvus de mâchoires et sans ailes, et ils y sont placés avant les insectes, sous une section (A), bien précise et bien déterminée, que, par la suite, danssesleçons d'anatomie comparée, M. Cuvier a établie sur des principes d'anatomie, comme étant une classe bien distincte, qu'il a jioinniéc Crustacés. En 1798, Fabricius publia un Supplément à son dernier ou. CRU 71 vrage ; et , aidé par le baron de Daldorff, il y établit plusieurs nouveaux genres , et disposa tout son travail ainsi qu'il suit : i. * Polfganata, coin\)rcnaporfa);ladeuxième, lessessiliocles ou crevettes, cloportes, cyclopes , etc., réunis avec les genre» Forbicine, Folyphème, Limule, Daphnie, etc. M. Bosc suivit ce système de M. Lamarck , et, dans la même année, il publia son Histoire naturelle des Crustacés, faisant suite à l'édition de Buffon, par Castel. C'est dans cet ouvrage que nous eûmes la première connolssance de son genre Zoë (^Zoea), M. Latreille, Histoire naturelle des Crustacés et deslnscctei, (tom. 3, 1802), adopte encore la classe des crustacés , et dis- tribue les genres qui la composent en deux sous- classes : les entomosfracés et les malacoslracés , en excluant cependant les tétracères ou aselloles et cloportes, qu'il range dans la sous- classe des insectes. M. Duméril (Zoologie analytique, 1806) a fait un arrange- ment de ces animaux en entomostracés et astacoïdes : il en a cependant retranché les cloportes, armadilles, etc., qu'il place parmi les insectes aptères. Dans la même année, M. Latreille publia son ouvrage inti- tulé Gênera Crustnceorum et Insectorum , où ces animaux sont divisés en entomostracés et malacostracés, et où les tétracères sont réunis aux insectes. Le même auteur, dans ses Considérations générales, etc. (1810), a suivi les mêmes divisions, en rapportant toutefois les tétracères aux arachnides. Dans le septième volume de l'Encyclopédie d'Edinburgh , 7^ CRU article Crustacéologie (i), Crustaceoiogy , j"ai distribué les crustacés en trois ordres : les entomostracés, les malacostracés et les myriapodes, dans lesquels les tétracères sont compris. Cependant, jai cru devoir, dans l'appendix . séparer le* tétracères des myriapodes, que j'ai éîablis en uiieclasse distincte, et réunis aux malacostracés sous un ordre que j'ai nommé Gaste- riiri, où ils se trouvent associés aux crevettes ; et j'ai considéré les malacostracés et les entomostracés comme deux sous-classes. J'ai depuis soutenu la même opinion dans uu Mémoire publié dans le onzième volume des Transactions de la Société Linnéennc de Londres, dans le premier volume du Supplément à l'Ency- clopédie Britannique et dans leBuik'tindesSciences pouri8i6 ; oîi j'ai donné un aperçu de la ciassiiication générale des Mala- costracés, que je traiterai plus au long à cet article, dans lequel je rendrai compte des différens système^ qui ont été publiés à ce sujet. M. de Blainville , dans son Prodrome d'une nouvelle distribu- tion systématique du règne a.iimal ( Bulletin des Sciences, etc., 3 8 1 6 ) a partagéh^s crustacés en trois classes : celle des décapodes , ou malacostracés à j'eux pédoncules, dans laquelle il range les limules comme sous-classe-, les hétéropodes ,■ on entomostracés et squillaires ; enfin, les telradécapodes , ou crevettes, aseiles, cloportes, larundes, chevrolles, etc. Dans le Règne animal de M. Cuvier ( tom. 3 , loi'^ ), et dans le nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle (tome viii, pag. 493 ), M. Latreille a rangé les crustacés sous cinq ordres; savoir: les décapodes ou malacostracés à yeux pédoncules; les itomopodes ou squilles ; les aniphipodes ou crevettes ; les isopodes ou tétracères; les hranchiopodes ou entonio tracés , auxquels il a réuni le genre Zoé. La même année (Dict. d'Hist. nat. , toni. 10, pag. 277) , il a ajouté un sixième ordre qu'il nomme lœmodipodes, ou les protons, caprelles, etc. , qui , dans le premier de ces ouvrages, formoient la section cj'sti- hrunches, ordre des isopodes. M. Lamarck, dans son Histoire naturelle des Animaux sans (1) Expression hybride, employée ici faute d'aiilrcs, pour couipiendre des clauses des ARiCHKiuj;s et des Crvstacjs. CRU 73 vertèbres ''tom. 5 , 1818), a distribué les crustacés en , Ordre I, Hétérobranches , Section 1/^ Brunchiopodes ; Section 2." J.so- uodcs; Section 3.^ Amphipodes: Section z^". Stomapodes. Ordre II. HoMOBRANCHES, Scction i.'" Macroures; Section 2." Brachyiires. Outre les auteurs que je viens de citer pour avoir écritsysté- matiquement sur cette branche de la zoologie, tous ceux dont les noms suivent l'ont enrichie, les uns par d'excellentes obser- vations, les autres par leurs recherches ou par les figures qu'ils nous ont laissées. Tels sont Annone (1) ,Ascanius (2),Baier (3), Baster (4) , Brown (5), Calceolar (6) , Catesby (7), Davilla(8), Desniarets (9), OthoFabricius (io),DaudebarddeFérussac(i 1), Degeer (1 2), Geoffroy (1 5), Gronovius (14), Herbst (1 5),Hill (16), Jurine iils (17), Klein (18), Knorr (19), Kundmann (20), Lan- gius(2i), Lesser (22), Lichtenstein (23), Margrav(2 4), Merca- tus (25),Montagu (26), Moscard (27) , Mylius (28), Olivi (29), Olivier, Fallas (00) ,Pennant(3i), Plancus(32), Rafinesque (5S), Richter (54), Risso (55), Rœsel (36), Rumphius ^37), Saches (38), Savigny (Sg) , Seba (40) , Schœtfer (41) , Scheuchzer (42) , Slabber(43),Sloane (44) ,Swammerdam(45), (i) ^^cL Hehet. \-2.) leoncs rcrum naturalium. (3) Mono g. rerum petri- fcat. (4) Opuscula subsecLa. (5) Nat. Hist. oj Jamaica. (6) Muséum. (7) Nat. Hist. of CaroUna. (8) Catalogus systcmaticus. (9) Article Crustacés fossiles ,^ou\. Dict. d'Hist. nat., tom. 8. (lo) Fauna Grocn- landica. (ii) Mémoire sur une nouvelle espèce de cypride, Ann. du Mus. (12) Mémoire pour servir à l'Histoire des Insectes. (i33 Hist. i;at. des Insectes, {i^) Zoop/iyiacium. (i5) Versuch einer Naturgescliichte ucr Kraben und Krebse. (i6) Ilistory of Animais. (17) IMémoirc sur i'Argute , Ann. du Muséum. (18) Sumrna dubiorum circa classes Qua- drupedum.1 etc. (ic)) Petrificationes. (20) Thésaurus subter. Bruns^. (21) Hist. Lapid. Helv. , tab. 10. (22) Lilhotheologia. (23) Eerl. Mag. i8i5. (24) Hist. rerum nat. (25) Metallotheca Vaticana. (26) Plusieurs Mémoires sur les Crustacés, insérés dans les Transactions de la Société Linnéenne de Londres. (27) Muséum. (28) Sax. subter. (29) Zoologica Adriatica. (3û) Spicilegia et Misccllanea zoologica. (3i) British Zoo- logy , vol. 4- (32) De Conchis minus notis. (33) (34) Muséum. (35)Hisl. nat. des Crustacés des environs de Nice. (36) Inseciea Belustigun- gen. (37) Thésaurus et Rarities Kammer. (38) Gurnmarllogia. (3^) Mé- nioires sur les Animaux sans vertèbres, part. i. (4o) Thésaurus. (40 Apus pisciformis. (42J Physuiue sacrée. (43) Microscope. (44) Voyai^e . etc, (45}. Biblia Naturœ^ 7'. CRU A l'article Exto.mosthacks, je dirai tout ce qui a été faitsur ce groupe obscur et artificiel, tiuidis que, sous celui des Malaco&tracés, je donnerai, comme je l'ai déjà dit, les opinions des auteurs sur leur division systématique ; les particularités et la structure des animaux compris dans cette sous-classe, et leur distribution en familles, dent chacune fera le sujet d'un article séparé, dans lequel je dcanerai avec détail les caractères des genres, la description des espèces et les obser- vations qui auront été faites sur leur différence entre elles , et leur économie. Je décrirai égalcmentles espèces de crustacés fossiles, lorsqu'elles se rapporteront à ces familles ou genres. Je crois utile de terminer cet article par la liste exacte des noms de tous les genres de crustacés qui ont été publiés jusqu'à ce jour : f' Ms^éa , ^glée , Achée , Aê'rope , Albunée , Alime , Alphéc, Ampithoë, Anilocre, Anthosome, Anthure, Apseudes, Apus, Arcanie,Argule,Armadille, Aselle, A télécycle, Athanas,Atyée, Atyle , Axie , Belée, Birgus, Bopyre , Blastie , Branchipe , Calane, Calappe, Calige, Callianaysc, Culypso , Campécopie, Campopsie , Caprelle, Carcine, Carpile, Cecrops , Cerapode, Charaxie, Charinée, Chydore , Cilicée, Uirolane, Clodorée , Cloporte, Conilère, Corophie, Corysle , Crabe, Crangon , Crevette, Cyclope, Cyniodocée, Cymothoa, Cypris, Cythère , Daphnie, Dexamine, Dichelestion ,Doclce, Dorippe, Dromie, Dynamène, Ebalie , Ecrevisse , Egérie , Ergyne , Eriphie , Ei-icthée, Etyée, Euphée, Eurydice, Enrynome, Galatée , Gébiée , Gecarcin , Gemallie , Gnathic, Gonoplace , Grapse, Homard, Hepafe, Heryne, Hippe . Hippolyte, Homole,Hyas, Hymenosome, Janire, Jasse, Jère, Ibacée , Idotée , Ilie , Inache , îphis, Jonc, ïsochire, Ixa, Larabrus, Langouste, Larunde , Lcptopodie , Leptosome , Leucosie , Leucothoë, Libinie , Ligie , l,imnorie,Limule,Lironccée, Lissée, Lithode, Lupée, Lyncée, Macropodie. Maie, Matute, Megalope, Mcli tée, Mérée, Micippe, Myctyre, Mithrax , Murcie, Myrée, Mysis, Naxie , Nébalie, Nectocère, Nectylée , Ncphrops, Nélocire, Nérocile, Nésée, Nursie, Ocypode, Œthre , Olencire , Orchestie , Orithyie , O/.ie, Pactole. Pagure , Palaémon, Pandale , Pandare, Parthe- nope , Pasiphéc , Pence, Pephrède , Persephone , Pheruse, Philoscie, Philyre, Phronyme , Phyllosome, Pilumnée , Pinno- CRO 7^ fère , Pirimèle , Pise , Plagusie , Podocére , Podophthalme , l'olyphème, Pontophile , Porcellane , Porcellie, Portumnée, Portune, Potainobie, Pranize, Processée, Proto , Psammylle, llanine, Reinipède, Rhétie, Rocinele, Scyllare, Serole, Sesar- inie,Sphrome, Squille, Stenocionops, Stenopode, Sténosome, Talitre, Thalassine, Thène, Thie, Typhis, Uca, Xantho , Zoë, Zosime, Zuzarc. (W. E. L.) CRUSTACÉS. (Foss.) Il n'est pas rare de trouver des crus- tacés fossiles, et surtout de leurs débris, dans les couches les plus nouvelles, ainsi que dans les plus anciennes; mais il est peu commun d'en trouver qui soient bien entières. La fragilité de leur têt n'a pas souvent permis qu'il se soit conservé en entier dans les dépôts où l'on trouve un si grand nombre de dépouilles d'autres corps marins. Il doit en être de ces animaux comme des poissons: ceux qui meurent naturellement devien- nent la proie des différens animaux marins qui en font leur nourriture ordinaire, et ce n'est que par hasard que quelques- uns peuvent échapper à la destruction. 11 est même extrêmement probable que les dépôts où l'on, en trouve abondamment de bien conservés , se sont trouvés dans des circonstances où ils ont été surpris et enveloppés tout d'un coup , comme par l'effet d"un volcan ou de toute autre cause subite. On remarque en effet que la plus grande partie deslieuxoù Pon en trouve beaucoup, ontétévolcanisés, comme les îles Philippines, la côte de Coromandel, et divers autres endroits. On a cru reconnoître, pour être du genre Atélécycle , un. petit crustacé fossile, qui se trouve dans la collection de M. de Drée , et auquel M. Desmarets a donné le nom d'atélécycle rugueux. Sa longueur est de huit lignes , et sa largeur de neuf. Sa carapace est hombée , tuberculeuse , presque circulaire ; les yeux sont assez distans l'un de l'autre, et séparés par une avance très- marquée. On voit sur le bord de chaque côté quelques découpures, dont les deux premières sont dentées ; plus bas, du côté du bord postérieur, il se trouve cinq dents aiguës. Ce fossile a été trouvéàBoutonnet, prèsde Montpellier. On trouve dans le calcaire fossile de Pappenheim et de Solnho- fen , des crustacés fossiles, dont on voit les figures dansPouvrage 'ii péricline, une seule masse continue, subéroso ligneuse. Chaque ovaire parfait est greffé avec le clinanthe et avec les ovaires voisins, à l'exception de sa partie supérieure qui reste libre, et qui est munie de cinq énormes côtes ; ces côtes se pro- longent au sommet en cinq grosses cornes inégales, coniques, ligneuses , dont chacune est creusée d'une fossette à sa base in- terne. Les ovaires avortés sont de même entre-greffes, et sur- montés d'un petit calice membraneux , submonophylle, irré- gulièrement quinquéfide. La corolle est persistante, marces- ccnte , sa base étant continue avec le centre du sommet de l'ovaire. Le style, épaissi supérieurement , se termine par un stigmate en forme de bon ton globuleux ou ovoïde, glanduleux. Les autres caractères, que nous passons sous silence, sont ceux que nous avons assignes à la famille des boopidées. (Tom. V, Suppl., p. 26.) LaCRYi'TOCARPHEiR\nvL6iDE:Crfptocarphatribuloides,}î.CiiSS. Dictionnaire, 5.* cahier, 2.* pi. -, Acicarpha trihuloides, Juss. C'est une plante herbacée, annuelle, recueillie à Buénos-Ayres par Commerson. Sa tige est haute d'un pied, dressée , rameuse; ses fouilles sont alternes, sessiles,oblongues-obovales.grossièrement dentées ou incisées; les calathides, composées de fleurs blanches, sont solitaires sur de courts pédoncules opposés aux feuilles, La Cryptocari'uespathulée : Cryptocarpha spathulata; Acicar- phaspathulata, R. Erown. C'est une plante herbacée, probable- ment annuelle, très-giabre, diffuse, divisée en rameaux ascen- dans et anguleux. Ses feuilles, longues d'un pouce et demi, probablement un peu épaisses et glauques, sont éparses, pé- tio!ées,spatu!ées,avec une petite pointe terminale très-courte; le plus souvent elles sont très-entières , mais les inférieures sont quelquefois dentées au-delà du milieu : les pétioles sont linéai- res, à base un peu dilatée, semi-amplexicaulc, non stipulée ;. 86 CRY les inférieurs alongés, les supérieurs ordiriairemcnt plus courts que la feuille. Les calathides, ovoïdes, et composées de fleurs jaunes, sont solitaires, les unes opposées aux feuilles et pé^ donculées, les autres terminales et presque sessiles ; leur cli- nantheest, selon M. R. Brown , muni d'appendices lancéolés, mucronulés, plus manifestes entre les fleurs mâles, avortés çà et là entre les fleurs hermaphrodites. Cette nouvelle espèce a été envoyée du Brésil par M. Sellow. La Cryptocarphe laineuse : Crjptocarpha lanata ; Acicarpha lanata , Lagasca, Persoon. C'est une très petite plante annuelle , du Mexique, à tige laineuse , à feuilles linéaires, glabres, mu- nies d'une ou deux dents , celles du sominet très-entières. Nous ne pouvons affirmer qu'elle appartienne réellement à ce genre. M. R. Brown, dans ses Observations on tlie natural family of Triants called Cornposilœ , a rectifié à peu près comme nous lo caractère du genre Acicarpha , qu'il propose de nommer aciT çarpa. Mais son opuscule n'a été publié à Londres qu'au milieu de l'année jSiy, et l'exemplaire qu'il nous ^ envoyé ne nous est parvenu que le 5 septembre ; tandis que les caractères du çiyptocarpha , tels qu'ilsavoient été reconnus par M.Turpinet par nous, ont été insérés dans fë Bulletin de la Société Philo- mathique de février 1817, lequel a été livré au public dès le 6 mars. Au surplus, les caractères que nous avions assignés à ce genre, diffèrent en un point essentiel de ceux que nous avons lus depuis dans l'opuscule de M. Brown; car il admet sur Je elinanthe de l'acicarpha spalhutata des appendices manifestes, que nous n'avons pointvussurcelui de l'flcicarp/fa /ri/; i/Zo;J€5. S'il étoit permis de douter de l'exactitude d'une observation faite par un botaniste tel que M. Brown, nous dirions que l'on conçoit difficilement comment les appendices du elinanthe peuvent encore être manifestes et saillir au dehors, lorsque les ovaires sont entre-greffes. C«la n'est pourtant pas impossible, eu attribuant à ces appendices une longueur suOisante; mais, dans ce cas même, il seroit vrai de dire qu'au moins leur partie in- férieure reste cachée , puisqu'elle est engagée entre les ovaire» cntre-greffés: d'où il suit que lenomdec7"}'p/oci3r/)hflne cesse pas, (i'être applicabl* à toutes les espèces du genre, (H. Cass.) GRYPTOCARPUS {Bot,) Voyez CrarxocARPE. (Poir.) CRY 87 CRYPTOCARYA.(£?o^) Genre de plantes dicotylédones, à âeurs incomplètes, de la famille des laurinées , de Vennéandrie monogriiie de Liiinaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à six découpures égales; limbe caduc ; point de corolle ; douze étamiues disposées sur deux rangs, dont neuf fertiles, trois stériles, opposées aux trois divisions intérieures du calice ; les anthères à deux loges; six glandes alternes, avec les filamens intérieurs ; un drupe renfermé dans le tube agrandi du calice , et presque converti en baie. Ce genre comprend des arbres ou arbrisseaux exotiques à l'Europe, à feuilles alternes, oblongues, entières; les fleurs dis- posées en panicules axillaires et terminales. Il ne renferme que quatre espèces, dont trois originaires delà Nouvelle-Hollande, une de l'Amérique méridionale. Cryptocarya a feuilles GLAUQUES; Cryptocarya glaucescens , Brown , Nov. RolL 1 , pag. 204. Arbrisseau de la Nouvelle- Hollande, muni de feuilles alternes, ovales-oblongues, entières^ de couleur glauque en dessous, glabres à leurs deux faces, un peu aiguës, à une seule nervure ; les fleurs disposées en pani- cules axillaires. Cryptocarya a trois nervures ; Cryptocarya triplineryis , Br., 1. c. Ses feuilles sont oblongues, lancéolées, un peu pubescentes en dessous , acuminées à leur sommet , traversées par trois ner- vures longitudinales. Les fleurs sont disposées en panicules axillaires et terminales. Elle croît sur les côtes de la Nouvelle- Hollande. Cryptocarya a feuilles ovdiDV.s;Cryptocarya olovata, Brown, 1. c. On distingue cette espèce à ses feuilles oblongues, en ovale renversé, obtuses à leur sommet, très-aiguës à leur base , glabres à leurs deux faces, à une seule nervure; les fleurs sont réunies en une panicule terminale. Elle a été découverte sur lei côtes de la Nouvelle-Hollande. Cryptocarya douteuse; Cryptocarya dulia, Kunth , ziiHumb. et Boupl. JVov. Gen. 2, pag. 167. Arbrisseau que M. Kunth ne rapporte qu'avec doute à ce genre. Ses rameaux sont glabres , anguleux ; ses feuilles alternes , pétiolées , ellipti- ques , obtuses , arrondies à leur base , glabres , veinée» , réticulées, longues de deux ou trois pouces; les fleurs longue- ment pétiolées, de !a grandeur de celles du rhamnus «atha.r' «8 CRY ticus , disposées en corymbes axillaires , plus courts que les feuilles. Le calice est glabre, tubulé, campanule, à six dents ovales, aiguës, caduques, trois intérieures, trois extérieures; neuf étamines caduques, insérées sur le limbe du calice, trois extérieures, munies de deux glandes cà leur base; toutes pa- roissent fertiles: les anthères à deux loges; l'ovaire glabre, un peu globuleux , monosperrae; un style; un stigmate obtus. Le fruit n'a point été observé. Cette plante croît dans l'Amérique, proche Santa fè de Bogota, (Poir.) CRYPTOCÉPHALE. {Entum.) Ce nom, qui est tiré du grec , et qai signifie tête cachée, a été traduit en françois par celui de gribouri. Il réunit des insectes coléoptères , tétramérés , phytophages, et les espèces qui ont les antennes simples, en iil, grenues, à corselet rebordé, convexe. Voyez GriboufiI. (CD.) CRYPTOCERE. {Entom.) M. Latreille a nommé ainsi un petit genre d'insectes hyménoptères, de la famille des myrméges, qu'il a retiré de celui des fourmis , parce que les espèces ont d'abord le pédoncule du ventre forméde deux articles globuleux; ou noueux, etque leurs antennes, suivant que le nom l'indique, sont en partie cachées ou logées dans une rainure du front. Les espèces de ce genre paroissent propres a l'Amérique méri- dionale ; telle est la formica atrata de Linnseus, ou la formica quadridens de Dégeer. (C. D.) CRYPTODIBRANCHES. {Malacoz.) C'estle nom sous lequel M. de Blainville, dans son Système de classification des Ani- maux mollusques, tiré de la disposition, de la forme et de la position des organes delà respiration , désigne les animaux que. Poli avoit'nommés brachiata , et que M. Cuvier, et par suite M.deLamarck et la plupartdeszoologistes modernes, ont nommés céphalopodes. Les caractères que M. de Blainville donne à cet ordre, sont : Corps 'enveloppé, ou en partie libre, dans une peau musculeuse fort épaisse, ou manteau en forme de s.-r, largement ouvert à son bord antérieur et inférieur, sans autre trace d'appendice abdominal ou de pied , qu'une espèce d'en- tonnoir trachelien servant de canal excréteur à la cavité abdo- minale ; tête fort distincte , très-grosse , avec des yeux latéraux très-grands, bouche tout-à-faitantérieure, armée de mâchoires «u dents cornées, verticales, e» l'ovme de bec, entourée d» CRY 8y huit ou dix tcritacu'es très- puissans , pairs ou symétriques, garnis de suçoirs, et pouvant servir à la préhension ; organes de la respiration symétriques, et formés dechaque côtéparuu arbre branchial, entièrement caché dans le sac; terminaison de Tanus antérieure, médiane et cachée; les sexes séparés sur des individus difîerens, et ayant également leur terminaison cachée. Corps protecteur, entièrement nul, en forme de bouclier con- tenu dans la peau du dos, ou enfin en forme de coquille plus ou moins extérieure, symétrique, enroulée verticalement et polythalame. Ce groupe, qui répond au genre Sepfti de Linnseus, comprend des animaux fort remarquables par leur organisation et leurs mœurs, comme Usera aisé de le voir à l'article Poulpe et Seciik, où nous en traiterons avec détails. Guidés par l'analogie établie sur la spirule, les zoologistes y rangent aussi les animaux mol- lusques, constructeurs des coquilles connuessous les noms d'am- monites, décernes d'ammon, d'argonautes, etc,, et en général des coquilles polythalames , et même ensuite, par une extension très -probablement forcée , de celles qui ont une structure intérieure multiloculaire ou cellulée. Presque tous les zoologistes depuis Poli , etsurtout M.Cuvier, s'accordent à voir dans ces animaux les malacozoaires les plus parfaits et lesplus élevés dans l'échelle; et, en effet, ils mettent le groupe qui les contient à la tête de ce type, en en formant vine classe distincte, comme MM. Cuvieret de Lamarck. ou seu- lement un ordre de la claj-se des céphalophores, commeM.de Blainville. (Voyez, pour plus de détails, l'article Malacozoaires.) Nous allons nous borner à donner un tableau général des prin- cipales subdivisions de ce groupe. Sou9-Ordre I. Cryptoditranches nus. Caractères : Le corps Tiu, mais pouvant contenir dans sa partie supérieure un corps crétacé protecteur, plus ou moins développé. Famille I. Les poulpacées, po/rpacea. G. Ociopus de M. de La- marck. Caractères : Huit tentacules seulement, à peu près sem- blables, et ordinairement beaucoup plus longs que le corps, qui est sans corps protecteur, et sans appendice natatoire. Elle comprend treis genres: octopus ou poulpes proprement «lits: ocftlioe ou poulpes dont la paire supérieure des tenta- «uies est élargie an moyen d'une mcmbpaHe ou d'nne mn!^>- 50 CRY |Cornmespongieuse( ce sont ceuxquel'on trouve ordinairement dans les coquilles d'argonaute) , et enfin KLedone , genre nou- vellement établi par M. le docteur Leacl^, pour les espèces de poulpes ordinaires qui n'ont qu'une seule rangée de ventouses à leurs tentacules. Famille H. LcsSëpîacées : G. Sapia des auteurs. Caractères : Le corps nu, avec un corps protecteur intérieur, plus ou moins développé; des appendices natatoires, pairs, et, outre les huit tentacules ordinaires , toujours beaucoup plus courts que le corps, deux longs appendices tentaculaires, élargis et pourvus de suçoirs à leur extrémité seulement. Elle est composée de quatre ou cinq petits genres. i° Sepiola, qui renferme la petite sèche de la Méditerranée, connue sous le nom desépiole. 'j." Cranchia, genre tout nouvellement établi, ainsi queleprécédent, par M. le docteurLeacli,pourquelques espèces fort rapprochées des sépioles, mais dans lesquelles le corps est beaucoup plus long proportionnellement que dans eelles-ci, et dont les nageoires , à peu près de même forme , c'est-à-dire, arrondies, et comme pédiculées, sont attachées l'une contre l'autre à la partie supérieure du dos, tandis que dans les sépioles elles sont latérales, et par conséquent fort distantes entre elles. Ce genre comprend deux espèces découvertes, dans la malheureuse expédition anglaise du Congo, par M. Ci4inch, naturaliste, qui y a péri : l'une, que M. Leach nomme cranchia scabra, la cranchie rude, et dont le sac est parsemé de tuber- cules durs qui le rendent scabre -, et l'autre, cranchia maculata^ la cranchie tachetée, dont le manteau est au contraire lisse et couvert agréablement de taches noires, ovales et distantes : Tune et l'autre viennent des mers d'Afrique. Peut-être, suivant M. Leach, le loligo cardiopterade Pérou appartient-il à ce genre. Le 4.* genre de cette famille comprend les sèches proprement dites; et, enfin, le 5." ou loligo (Calmar) pourra être subdi- visé en trois sous -genres, comme l'a proposé M. le docteur Leach, d'après l'existence et la position des suçoirs onguiculés dont peuvent être armées les deux sortes de tentacules; car l'existence de ces espèces de crochets paroît devoir avoir une influence remarquable sur les habitudes de ces animaux. (Voyez ScEPiA, Sepiola, Eledone, Ocythoe ef Octopus. ) Sous-Ord.ie II. Les Cryptodibranches tesîacés. Caractères : CRY ■ 91 J[,c corps contenu , en plus ou moins grande partie , dans une coquille enroulée , verticale et polylhalame. Il contient certainement les cinq familles des Okthoce- RACÉEs, des Spirui-acée*., des Lituacées , des Ammonacées, des Nautilacées, mais très-probablement par une analogie forcée, les NuMMULACÉES et le^ Sphérulacées , qui doivent être, si elles appartiennent à ce groupe, entièrement intérieures. Voyez ces difîërens mots et Malacozoaires. (De B.) CRYPTOGAMES (P/.antes.). {Phfsiol. Végét.) On nomme plantes phénogames ou simplement phénogames , celles qui ont des organes sexuels visibles et distincts; cryptogames, celles dont ies organes sexuels, très-petits, et souvent recou- verts de tégumens particuliers qui les dérobent à la vue , sont très-différens par leur forme de ceux des phénogames ; againes , celles qui n'ont pas d'organes sexuels. Dans lesagames etks cryptogames, lamultiplication s'opère par turioiis, bulbilles, propagulcs {propaguLa) et séminules [seminuia). Les propagules appartiennent exclusivement aux agames : elles pafoissent comme une poussière à la surface de la plante , en aucun temps elles ne sont renfermées dans des ovaires: et l'on pense, avec beaucoup de probabilité, qu'elles sont de simples fragmens du tissu extérieur. Les fiéminules appartiennent également aux agames et aux cryp- togames : ce sont de très-petits corps organisés qui repro- duisent l'espèce , et ne dilfèrent peut-être des graines de» phénogames que par leur moindre volume. Les séminules des cryptogames se développent dans des ovaires qui font partie de véritables pistils. Les séminules des agames se déve- loppent dans des conceptacles , sortes 4'ovaires qui , n'ayant jamais fait partie des pistils, n'offrent point de vestiges de styles et de stigmates. Les petites graines sont quelquefois libres dans leurs conceptacles , et quelquefois renfermées plusieurs ensemble dans des élytres {elylrce) , conceptacles particuliers, contenus dans des conceptacles communs, qui font alors fonctions d'involucres. La dénomination de plantes agames est tout-à-fait moderne, Depuis le temps de Camérarius, qui prouva l'existence des sexes dans les plantes, jusqu'à ces derniers temps, les bota- nistes, oa bien nioient absolument qu'aucune plante eût iWii 9= . CllY organes sexuels, ou bien ne vouloient pas admettre qu'iiucunc plante put en être privée. Ces idées absoiucs vcnoieut de la tendiince trop ordinaire de l'esprit humain à généraliser les faits particuliers, tendance d'autant plus forte que nos coji- noissances sont moins avancées. Linnœus lui-même, en ce point comme en plusieurs autres, n'eut pas une philosophie dégagée de préjugés : loin de com- battre l'opinion des anciens, il posa en principe que les lois de la reproduction dans les plantes sont nécessairement ks mêmes pour toutes. Ce fut lui qui introduisit la dénomination de plantes cryptogames. Il l'appliqua, sans aucune exception, aux espèces dans lesquelles il ne vit pas nettement ou ne vit point du tout les organes sexuels : il enseigna que tout être organisé a la propriété de se propager par œuf ou par graine; qu'un œuf ou une graine ne se peut former sans fécondation, et que par conséquent aucun être organisé n'est dépourvu de parties mâles et femelles, lors même que l'œil de l'observa- teur ne lessauroit découvrir. Mais des recherches ultérieures font penser que certains êtres organisés ne produisent ni œufs ni graines, et que d'autres jouissent d*' ces moyens de multiplication sans qu'il y ait eu de fécondation préalable : de sorte qu'aujourd'hui la plupart des botanistes tombent d'accord que l'existence des sexes n'est rien moins que dé- montrée dans beaucoup d'espèces que Linnœus a qualifiées du nom de cryptogames. Tour démontrer l'existence des sexes, l'expérience est sans doute le moyen le plus direct. Nous ne pouvons nous mé- prendre sur les fonctions des étamines, quand nous voyons que les OA'ules avortent constamment dans les ovaires bien conformés dont le stigmate n'a pas reçu le pollen , et qu'au contraire les ovules deviennent des graines fécondes quand le pollen arrive jusqu'au stigmate. Un moj'en moins direct, mais non moins sûr, et d'ailleurs beaucoup plus commode dans l'usage journalier, c'est l'analogie rendue évidente par l'observation et la confrontation des organes. Nous n'avons poiiit tenté d'expériences sur la fécondation d'une multitude de plantes que nous ne balançons pas à placer parmi les phé- nogamcs, parce qu'il nous a suffi, pour reconnoitrc qu'elles «nt des étamines et des pistils, de comparer les détails orga- CllY cj3 hlqiifs de leurs fleurs au petit nombre de celles dans lesquelles l'existence des sexes a été démontrée par des expériences directes. Mais lorsque, d'une part, l'analogie des organes, fondée sur la ressemblance des formes, n'est point évidente, et que, d'autre part, la structure et la petitesse des parties ne nous permettent point de tenter d'expériences, on conçoit que l'existence des sexes devient problématique ; et c'est ce qui a lieu pour beaucoup déplantes que chaque botaniste, d'après certaines considérations auxquelles il attache plus ou moins d'importance, rapproche des phéaogames, des cryp- togames ou des agames. Les avis sont donc très-partages. Il est telle plante qui a changé de place aussi souvent qu'elle a été soumise à l'examen , et telle autre qui , lors même qu'elle a été classée d'un commun accord, prête encore matière à beaucoup d'incertitude, parce que Les fonctions de chaque organe ne peuvent être démontrées avec rigueur : de là vient que souvent , dans les plantes agames et dans les plantes cryp- togames, les noms d'étaminc et de pistil, d'anthère et d'ovaire, de pollen, de graine, de propagule , etc. , sont donnés tour à tour aux mêmes parties par les dilFérens botanistes, et que les systèmes vont se multipliant a mesure que l'on découvre quelques détails d'organisation qui avoient échappé aux recherches des premiers observateurs. Si l'on pèse attentivement toutes ces choses, on reconnoît qu'on doit suivre, dans l'examen des agames et des crypto- games, une méthode différente de celle qu'on a suivie pour les phénogames : en effet , il ne s'agit point d'établir des géné- ralitèîi et de présenter dans un seul cadre ^ut ce qui appar- tient à chaque système d'organes, puisque les formes sont très- variées, et que les fonctions, et par conséquent les analogies , sont plutôt soupçonnées que connues: il faut se borner à étudier chaque groupe en particulier, distinguer les faits qui sont dans la nature , des systèmes qui sont l'ouvrage de l'homme, et se déterminer, en dernière analyse, pour la doctrine la plus probable , sans se faire illusion sur ce qu'elle peut contenir encore de foible et de hasardé. Je vais examiuer successivement les salviniées, les équi- si'facées , les mousses , les hépatiques, les lycopodiacées , les fougères, les algues, les lichens, les bypoxylées et' les 94 GUY champignons; passant ainsi, par des nuances graduées, deà espèces qui sont les plus voisines des phcuogamcs, à celles qui s'en éloignent le plus. Mais, avant de pénétrer dans ces détails, il convient de parler du tissu organique de ces végétaux. Toutes les plantes sont essentiellement formées d'un tissu membraneux et cellulaire; mais ce tissu est soumis à de grandes modifications, qui toutes ne se rencontrent pas dans chaque plante en particulier. Il existe telle espèce phénogame où l'on chercheroit en vain des trachées, ou des fausses tra- chées, ou des vaisseaux moniliformes. Ces diverses modifica- tions du tissu manquent absolument dans les champignons ^ les lichens, les hypoxylécs et les algues, groupes qui , selon toute apparence, ne sont composés que d'agames. Leur subs- tance est formée d'un amas de cellules continues , plus ou moins alongées, et dont les parois membraneuses sont plus ou moins épaisses- leur épiderme, qu'on ne peut que rare- ment isoler du reste du tissu, n'a point de glandes uiiliaires* Ces plantes , si l'on en excepte les algues , ne produisent jamais de feuilles ni aucune partie de nature herbacée» Les autres groupes, savoir, les fougères, les lycopodiacées, les hépatiques, les mousses, les équisétacées , les salviniées , ne semblent pas différer des phénogames par la nature de leur tissu : toutes ont des feuilles ou des expansions herbacées qui en tiennent lieu, et dans la plupart on a découvert des vaisseaux. Quelques auteurs, frappés de cette ressemblance avec les phcnogames, en ont conclu qu'il étoit impossible que les plantes comprisss dans ces groupes fussent privées de sexes: façon de résonner peu concluante sans doute, puisque jusqu'ici rien ne prouve que la présence des trachées, des fausses trachées, des glandes miliaires , des feuilles, etc. etc. j nécessite la^présence des pistils et des étamines. Rejetons ces conséquences hasardées, et cherchons la lumière dans l'exa- men des faits. Salviniées. La pillulaire , le marsilea, le salvinia , Visoetes , plantes aquatiques que I'ob trouve en France , composent ce groupe, GRY 95 que je placerai , à l'exemple de la plupart des botanistes , au premier rang des cryptogames. La pillulaire croît dans les lieux humides. Ses tiges ram- pantes jettent, de distance en distance, de petits rameaux fjui produisent des feuilles grêles, cylindriques, d'abord roulées en crosse; à la base de chaque rameau naît un invo- lucre globuleux, gros comme un pois et parfaitement clos -, cet involucrc se partage en quatre pièces formant alors quatre loges distinctes, qui contiennent chacune seize à vingt pistils et trente à trente-deux anthères; les pistils sont placés à la partie inférieure de la loge, et portent un stigmate obtus; les anthères sont suspendues et groupées en houpe au sommet de cette même loge; elles sont coniques et s'ouvrent trans- versalement à leur sommet; leur pollen est composé de grains globuleux qui n'éclatent point sur l'eau-, chaque pistil contient une graine qui produit une feuille séminale en germant. Linnaeus, qui n'avoit porté sur la pillulaire qu'un coup d'œil superficiel, mais qui étoit déterminé à trouver les organes sexuels dans cette plante aussi bien que dans les autres, imagina que l'involucre tout entier étoit un seul pistil con- tenant plusieurs ovules, et que la poussière mâle étoit semée sur les feuilles. Mais Bernard de Jussieu , en faisant connoitre la véritable structure des organes sexuels de la pillulaire , a renversé de fond en comble l'opinion de Linnœus. Il faut convenir d'ailleurs qu'aucune observation sérieuse , aucune raison d'analogie évidente ne la forlifioit , et qu'elle prouve combien peu les auteurs , même les plus habiles , sont cir- conspects dans leurs assertions, quand ils ont à cœur de faire prévaloir un système. La suite nous rappellera souvent cette réflexion. Le marsilea pousse une tige rampante, de même que la pillulaire; mais il a de longs pétioles qui portent â leur som- met quatre folioles disposées en croix, et, vers leur base, des involucres ovoïdes qui ne s'ouvrent pas. La cavité de ces involucres est divisée longitudinalement en deux grandes loges subdivisées en plusieurs cas'js , lesquelles contiennent des pistils et des anthères mêlés ensemble. Les anthères sont très-nombreuses et très-petites ; elles ne s'ouvrent pas ; elles n'ont qu'une loge, et elles sont remplies d'un pollen à graiji» gG CRY globuleux, opaques: les pistils sont peu multipliés; ils ont un stvlc ; ils recèlent, sous une double membrane /une matière granuleuse et transparente. Voilà ce qu'on peut conclure dea observations de Bernard de Jussieu et de M. Robert Brown ; mais , quoique les faits que rapportent ces habiles botanistes soient exacts, les noms de pistil, d'étaminc, de pollen, sont peut-être appliqués ici mal à propos, puisque l'expérience ne nous a encore rien appris sur les véritables fonctions des organes du marsilea. Le salvinia nage et s'étale en tapis d'un vert gai à la surface des eaux dormantes. Ses rameaux portent de petites feuilles opposées, ovales, parsemées de glandules surmontées de quatre poils roulés en spirale; plusieurs involucres parfaite- ment clos, globuleux, naissent en groupes, au-dessous des paires de feuilles, entre les racines: dans chaque groupe il ji'y a qu'un seul involucre femelle, \ts autres sont màles; ceux-ci contiennent deux à trois cents anthères globuleuses, Irlanchàtres, qui ont chacune leur filet particulier et se réu- ïiissent en grappes sur un androphore commun. I/invoIucre femelle renferme dix à douze pistils blancs, oblongs , cha- grinés, pédicellés, qui deviennent autant de petits fruits capsulaires, contenant chacun une seule séminule. Tous les involucres se détachent à la fin de la belle saison et tombent au fond de l'eau. Au mois d'avril suivant, les capsules, débar- rassées de leur involucre, remontent à la surface , et la ger- mination commence. D'abord les capsules s'ouvrent au som- met par trois dents ; ensuite deux radicules semblables cà deux petites cornes se développent; puis paroît une feuille pétioiéc, en forme de croissant renversé-, enfin, du milieu de l'échancrure de cette feuille part la tige. Linnœus ne connoissoit point les organes sexuels du sal' vinia. A l'exemple de Micheli , il prit les involucres màlcs pour des ovaires, les anthères pour des graines, les poils des feuilles pour des étamines. Mais, depuis, Guettard a décrit soigneusement les parties régénératrices de cette plante , et M. Vaucher en a fait coi-noitre la germination. Quoi qu'il en soit, la HKinière dont s'opère la fécondation est encore un problème, et, jusqu'à ce qu'il soit complètement résolu, l'existence des étauwnes sera mise en doute parle naturaliste Cifcotispe'ct qui rie reconnoit pour vrai que les faits rif^ou- reusement démontrés. Visoetes offre un faisceau de feuilles étroites et alongéeà. La base des feuilles extérieures se renfle et devient un invo- lucre où sont renfermés une centaine de pistils. Ad^son avance que ces pistils sont accompagnés d'étamines; mais Linnœus place lete étamines à la base des feuilles intérieures, et pré- tend qu'elles sont composées d'une écaille surmontée d'une anthère à une loge. Tout cela est bien obscur. Il est impos- sible de porter un jugement sur les opinions de Linnœus et d'Adanson avant d'avoir examiné de nouveau Visoetes. On voit que les formes habituelles des organes sexuels des phénogames disparoissent déjà dans ce premier groupe; aussi plusieurs botanistes croient-ils que les plantes qu'il renferme sont dépourvues d'étamines, de pistils et de graines. Necker, par exemple, assure que les involucres de la pillulaire, du marsilea , du salvinia , ne contiennent que des hésimences j, c'est-à-dire, suivant sa définition, des corps reproduc- teurs, d'abord mucilagineux, ensuite solides, qui se forment sans fécondation dans des espèces d'ovaires. Cependant il est bon de rappeler que, dans la pillulaire, le marsilea et le salvinia, des involucres recouvrent des corps de deux sortes^ et que Bernard de Jussieu a vu s'ouvrir transversalement ceux qu'il considère comme des étamines. Equisétacées. Ce groupe se compose des différentes espèces de prêles > plantes sans feuilles, à tiges fistuleuses, herbacées, à racines Vivaces, qui habitent les lieux aquatiques et s'élèvent au plus à trois pieds. Leurs tiges sont cylindriques, cannelées, articu^ lées de distance en distance, et ceintes à chaque articulation, d'une gaine membraneuse à bord dentelé, que l'on peut considérer comme formée par la réunion de feuilles verti- cillées. Immédiatement au-dessous des gaines naissent souvent desrameauxverticillés, dontla structure est la même que celle des tiges. Cette organisation ne diffère point de celle du casuarina, que l'on prendroit volontiers, si Tonne connoissoit sa fleur et son fruit, pour une prêle en arbre. La fructifica- tion des prêles est un épi trè«-«erré qui termine la tige. Cet 12. 7 98 CHY épi est composé de petits involucres qui ressemblent, par leur face externe, à des têtes de ciou , ou, mieux encore, aux bractées épaisses des galbulcs du cyprès, et qui portent sur leur face interne une rangée de loges membraneuses, alongées eig forme de dents ; chaque l»ge s'ouvre par une fente longitudinale qui regarde le centre de finvolucre , et elle répand une poussière dont les grains, qu'on ne voit distinctement qu'au microscope , sont autant de fleurs herma- phrodites. L'ovaire est verdàtre et globuleux ; il est surmonté d'un stigmate en forme de mamelon. Les étamines , au nombre de quatre, sont attachées en croix à la base de l'ovaire : ce sont des lames alongées , étroites , un peu élargies au sommet , couvertes d'un pollen très-fin; elles se contractent et se roulent en spirale autour de l'ovaire quand l'iiumidité les pénètre; elles s'étendent comme les pattes d'une araignée, sitôt qu'elles viennent à se dessécher. Dans ce dernier cas elles se déroulent par une élasticité de ressort si brusque et si ferme, qu'elles impriment un mouvement projectile au pistil auquel elles sont fixées, et s'élancent avec lui à une hauteur considérable, eu égard au poids infiniment léger de cette petite machine hygrométrique : souvent, en moins d'une minute, ces bonds se répètent plusieurs fois. Dans la désignation des organes des équisétacécs , j'ai suivi le sentiment d'Hedwig ; mais cet auteur n'est point d'accord avec Linnœus etNecker. Le premier, séduit apparemment par une certaine ressemblance de forme entre les écaiiles stamini- fères du genévrier, du thuya, du cyprès, de l'if, etc., et les involucres de la prêle, croit que les loges membraneuses, attachées au revers de ceux-ci, sont des anthères, et que la poussière qui ^en échappe est le pollen, et il laisse à ses suc- cesseurs le soin de découvrir les pistils ; le second , bien déter- miné à ne voir que des agames dans les cryptogames du bota- niste suédois, désigne sous le nom de hésimcnces stériles les fleurs hermaphrodites d'Hedwig. Quoi qu'il en soit, cet appareil organique a véritablement des rapports de forme avec les ileurs de plusieurs phénogames. Mais cela ne suffit pas pour faire pré- valoir l'opinion d'Hedwig; il faudroit encore que l'existence du pollen fût mieux conêtatée, et que l'on connût la germina- tion des séminules. CÎIY 99 Les équisétacées ont de fausses trachées qui composent un. étui médullaire , et qui jettent des ramifications vers les ra- meaux. Il y a une grande lacune centrale, et deux séries de lacunes plus petites , disposées symétriquement autour de l'axe de la tige. Toutes ces lacunes sont interrompues par des dia- phragmes cellulaires à l'endroit des nœuds. L'épiderme porte des glandes miliaires. L'organisation des équisétacées se rap- proche plus de celle des dicotylédons que de celle des mono- cotylédons» \ Mousses, Voici le groupe le plus curieux de toute la cryptogamie do^ LiunaBus. Il comprend un grand nombre de races distinctes, quoiqu'elles aient été en quelque sorte dessinées d'après un seul type, dont les traits principaux se reproduisent dans la plupart des espèces, sans altération notable. Aucun groupe, mêuie parmi les phénogames , n'a un appa- reil d'organes générateurs plus compliqué et plus digne d'atten- tion. On s'étonne que des êtres si petits, qu'à peine souvent l'œil les peut apercevoir, prennent un rang si élevé dans le règne végétal, par la singularité des phénomènes qu'ils présentent. Les mousses sont répandues sur toute la terre: elles abondent dans les lieux humides; elles aiment, en généralp l'ombre des forets. Beaucoup croissent sur les tiges et leS' branches des grands végétaux. Cependant, on ne doit pas les confondre avec ces parasites incommodes qui épuisent les individus sur lesquels ils se fixent ; car on les trouve souvent sur des arbres dont les pousses vigoureuses attestent la santé. Leurs racines, déliées et touffues, s'insinuent dans les crevasses des vieilles écorces, où s'amasse toujours un peu d'humus. Leurs petites feuilles éllilées, étroites, aiguës, luisantes et satinées, recueillent et aspirent l'humidité, décomposent l'eau et l'acide carbonique , retiennent l'hydrogène et le carbone, et rejettent l'oxigène du gaz acide, de même que les feuilles des autres végétaux. Quelquefois, loin de nuire à la santé des arbres, les mousses servent à l'entretenir ; réunies en société , elles rapprochent et serrent leurs tiges délicates, et forment des coussins épais qui mettent à l'abri de la gelée les racines et les tiges des grands Arbres du Nord, Ces cryptogames, si chétives en apparence , 7- ioo CRY résistent cependant à toutes les vicissitudes des saisons ; elles braventlesgrandeschaleurs,eIlesreverHissent et se développent quand la terre est recouverte de fi'imas : l'hiver même est l'époque de leur floraison. Les mousses portent les fleurs mâles et femelles séparées sur un ou deux individus , tantôt à Textrémité des tiges ou des ra- meaux , tantôt à l'aisselle des feuilles , et toujours dans des péri- chèzes (pericluctia) , espèces d'involucres composés de plusieurs bractéoles {folia perichœtialia) imbriquées et fixées sur un clinanthe (clinanthium ; perocidium de Necker) renflé en tu- bercule. Le clinanthe sert de support à plusieurs fleurs entremêlées deparaphyses [paraphysts) , poils fistuleux et cloisonnés. Elles n'ontpointde périanthe. "Rarement des fleursmàles et femelles sont rassemblées dans le même involucre. Chaque fleur femelle se compose d'un ovaire oblong, d'un style grêle, et d'un stigmate évasé comme le pavillon d'un cor-de-chasse. Chaque fleur mâle se compose d'un filet souvent très-court, et d'un seul grain de pollen, de forme oblongue , fixé par l'un de ses bouts à l'extrémité du filet. Cette petite bourse spermatique est verdàtre ou blanchâtre, si ce n'est a son sommet, qui est incolore et diaphane. Quand on la met sur l'eau, le sommet se fend, s'entr'ouvre en manière de bec, ou bien s'enlèv^'feomme un opercule, et la liqueur, chassée au dehors, s'écoule d'abord en serpentant, puis s'étale et disparoît. Ce phénomène, découvert par Hedwig, et constaté tout ré- cemment par les observations que M. Schubert et moi avons faites en commun, fortifie merveilleusement l'opinion de l'existence des sexes dans les mousses. Peu après la fécondation, le style et le stigmate se flétrissent, et la pannexterne se développe. Cette j;aimexterne est formée, comme celle de l'euphorbe et du hura crépit ans , par l'écorce superficielle de l'ovaire, qui se détache des parties intérieures, sans cesser néanmoins de les recouvrir. Elle porte les restes du style, et se divise transversalement en deux parties : la partie inférieure prend le nom de gainule (vaginula); c'est un petit tube cylindrique : la partie supérieure prend le nom de coifle {calyptra) ; c'est un chapeau en forme d'éteignoir. L'ovaire, en mûrissant, s'élève sur un pédicule grêle, lequel CRY 101 part de l'inférieur delà gainule. Amestfl'e quelepédicuîeoula soie (se/a), pour me servir de l'expression reçue, s'alonge, la coiffe portée par l'ovaire s'éloigne delà gainule, qui reste fixée au clinanthe. Quand la soie a pris toute l'extension qu'elle doit avoir, l'ovaire se transforme en fruit, et ordinairement la coiffe tombe bientôt après. Le péricarpe, que l'on désigne sous le nom d'urne [iheca) , parce qu'il a la forme d'un vase , est quelquefois posé sur un apophyse {apoph_ysis) , et presque toujours sui*monté d^n opercule {operculum). L'apophyse est un renflement charnu ; l'opercule est un petit couvercle conique qui se détache au temps de la dissémination, et met ainsi à découvert l'orifice de l'urne : ce péricarpe a une double paroi , en sorte qu'on peut se le représenter comme étant composé de deux vases d'inégale grandeur, dont le plusgrand [sporangium) serviroit d'étui à l'autre [sporangiditim] ; ces deux vases sont soudés à leur bord. Une petite colonne centrale, la columelle [columella) , part du fond de l'urne et s'élève du fond de l'ori- fice. Les séminules , de couleur jaune, verte ou brune, sont placées dans le vase intérieur autour de la columelle. L'orifice est rarement continu comme le bord d'un gobelet {sphagnum, cymnostomum , etc.) ; le plus souvent il est découpé en petites lanières rangées circulairement : cette bordure est ce qu'on appelle le péristome (peristoma). Quand les lanières procèdent du vase externe, ce sont des dents (dentés) ; quand elles pro- cèdent du vase interne, ce sont des cils( cU'ia). Il y a des urnes qui n'ont qu'un seul péristome, composé, soit de dents (ex. dicra- num) . soit de cils (ex. tortula) , et d'autres qui ont deux pé- ristomes, l'extérieur composé de dents, lintérieur composé de cils (ex. hypnum). I,es dents, au moment de la chute de l'opercule , se courbent et se redressent alternativement, comme si elles avoient des nerfs et des muscles ; mais tous ces mouvemens ne sont qu'un effet hygrométrique que l'observa- teur reproduit quand il lui plaît, en dirigeant son haleine sur le péristome. Dans quelques espèces [polytrichum, atri- ehum) , l'orifice de l'urne est formé par un épiphragme {epi- phragma), membrane délicate qui est attachée au péristome, et qui subsiste long-temps après la chute de l'opercule; dans quelques autres {fissidens pulvinatus , Hedw. ; dicranum pur- purcum ,Ued\v., etc.) , une lame élastique, en forme d'anneau ^ Joa CRY couvrelasiif urc quiunit l'opercule à l'orifice de l'urne, Jusqu'au moment où Topercule se détache. Lesséminules, répandues sur la terre, germent. Hedwig a observé leur évolution : elles déchirent, en se gonflant, un tegmen qui renferme leur amande ;, elles produisent une radi- cule , une plumule, et quelques filets succulens et articulés, d'abord simples, ensuite ramifiés, que l'auteur nomme des cotylédons , mais qui ne ressemblent aux cotylédons des phéi- nogames, ni par leurforme, ni par leu^développemens. J'ai adopté dans cet exposé les idées principales de la théorie ë'Hedwig, parce qu'elles sont, à mon avis, mieux fondées que toutes celles qui ont été proposées par les autres cryptoga-» mistes -, cependant elles ont trouvé des critiques. Ils ont fait remarqu er que, dans beau coup de mousses, l'apparci! organique qu'Hedvvig et ses sectateurs nomment des fleurs mâles, est si étroitement enveloppé, qu'il ne seroit pas concevable que Vaura seminalis pût échapper pour arriver jusqu'au stigmate; et que dansd'autresmousses, quelques recherches qu'on ait faites, on n'est jamais parvenu à découvrir le moindre indice de ces prétendues fleurs mâles. Mais ces objections me semblent plus spécieuses que solides. Si des rapports multipliés de formes et de structure tendent à établirque laplupartdesmoussesont des sexes, suflira-t-il, pour renverser cette hypothèse, de prou- ver que les parties désignées comme organes mâles manquent dans plusieurs, ou que l'action de ces organes n'est pas absolu- ment nécessaire au développement des séminules? Je ne le pense pas. Il existe une multitude d'exemples d'organes qui de-, meurent sans fonction dans certaines espèces , quoiqu'ils en remplissent de très-importantes dans d'autres. Pourquoi un rat d'Orient, lezemmi(mu5 ()p?iZus) a-t-il des yeux cachés sous une double couverture qui le rend aveugle ? L'organe de la vue ne paroît pas d'une structure moins parfaite dans cette espèce que dans les autres : ony distingue nettement lasclérotique, la choroïde, la rétine, le cristallin et mçme la glande lacrymale: cependant le zemmi est privé de la lumière. Pourquoi ïophi- saiirus ventralis de l'Amérique septentriçnale, et l'orvet d'Eu- rope, ont-ils des vestiges de clavicules, d'omoplates, de bassin , et point de jambes ? Pourquoi beaucoup de quadrupèdes , pourvus d'apophyses marsupialcs. n'ont-ils point de poches CRY io5 abrlomiiialesP Et, pour en revenir au règne végétal, qu'on nous explique par qiieile raison une foule de plantes portent constamment, soit des feuilles, soit dcsétamines, soit des pis- tils, etc., dont la conformation est telle qu'ils sont incapables de servir aux usages pour lesquels ils semblent avoir été formés. Voilà des faits qu'on ne sauroit révoquer en doute. Or, s'il est des organes qui, pour ainsi dire, ne sont pas achevés, et d'autres qui, malgré leur perfection apparente, sontrendus inutiles aux êtres qui en sont pourvus, ne pourrions-nous pas concevoir que ces organes avortassent complètement dans certaines espèces; ou, pourparler unlangage plusphiloSTrpfeique, que ces espèces ne nous en offrissent aucune ébauche P Certes il ne nous est pas plus donné de connoître la fin que s'est proposée l'Auteur des choses dans la création de chaque être en particulier, que dans la création de l'univers. Cesentiment raisonné denotre insufli- sance doit nous éloigner delà recJierchevainedescauses finales, et nous ramener à la solide étude des faits. Il est certain que l'hypothèse d'Hedwig est fondée sur des observations dont l'exactitude ne peut être contestée. Je termine ce chapitre en indiquant les systèmes qui ont précédé ou suivi la théorie d'Hedwig. Micheli, le premier botaniste qui ait étudié les organes reproducteurs des mousses, prend les involucres mâles pour un assemblage de fleurs hermaphrodites. Dans sonhypothèse, les grains de pollen sont des pistils, les poils articulés sont des étamines, et il qualifie l'urne du nom de fruit. Dillen veut, au contraire , que l'urne soit l'organe mâle. Les invo- lucres mâles sont, suivant lui, des fleurs femelles. D'après Hill , les involucres mâles ne seroient que de simples bour- geons ; l'urne renfermeroit les deux sexes ; les séminules seroient les pistils, et les lanières du péristome les étamines. Méese admet «en même temps l'opinion de Hill , touchant l'urne , et celle de Micheli , touchant l'involucre mâle. Kolreuter se range du sentiment de Hill, en le modifiant; il enlève aux cils et aux dents la vertu fécondante, pour l'ac- corder à la coiffe. Liniiœus suit la doctrine de DilIcn , pour ce qui est de l'urne, et il ne s'explique pas sur le reste. Gaertncr, à l'exemple de Hill , de Méese et de Kolreutex, fait de l'urne une fleur hermaphrodite ; mais il prétend que la 104 CRY liqueur séminale est sécrëtéç par l'opercule. L'urne est aussi selon M. de Beauvois , une fleur hermaphrodite : mais ce bota^ niste pense, avec Dillen , que les séminules sont le pollen, et il décide que la columelle centrale est le pistil ; il ne veut voir, comme Hill , que de simples bourgeons dans les fleura mâles. Enfin, toutes ces hypothèses , y compris celle de Hedwig, sont attaquées à la fois par celle de Necker, qui , toujours ferme dans l'opinion que les cryptogames de Linneeus. ne sont que ilcs agames , considère les séminules comme des lésimences stériles, et croit que la propagation des race», s'opère par de simples bourgeons. On n"a découvert jusqu'à ce jour aucune espèce de tube vasculaire dans le tissu des mousses; cependant on soupçonne que ces plantes, si voisines, par la forme des feuilles et des tiges, des végétaux phénogames, n'en sont pas totalement dépourvues. Hépatiques. Les hépatiques sont très-voisines des mousses. On y retrouve, avec quelques modifications, l'appareil d'organes sexuels qui appartient à ces dernières. Quelques - upcs ont des tiges, grêles et de petites feuilles délicates; mais la plupart sont privées de feuilles, et elles ont en place des frondes (/rouies), expansions minces, succulentes, aplaties, entières ou décou- pées, qui naissent des racines et portent les organes régé-: nérateurs. Toutes les hépatiques ont pour fleurs femelles des pistils entourés d'un périchèze. Chaque pistil a un style et un stig- mate , et son écorce devient une pannexterne qui diffère de celle des mousses en ce qu'elle s'ouvre au sommet, au lieu de se couper transversalement : d'où il résulfe que les fruits des hépatiques ont des gainules , mais sont dépourvus de coiffes. Le péricarpe, qui représente l'urne, n'a point d'oper- cule : c'est une petite capsule qiii se divise, du haut en bas, en plusieurs valves, ou une carçérule membraneuse qui se" déchire irrégulièrement; il contient d'ini;ombrables séminules semblables à une fine poussière. Les hépatiques ont en outre de petites bourses membra- ï^euscs, que l'on peut comparer aux étauiincs des mousses., CRY io5 Hedwig a vu sortir un jet de liqueur des bourses du juni^er- îiiannia epiplijlUi. Micheli, Schraidel, Linnaeus , Hedwig, rangent les hépa- tiques parmi les plantes qui ont des sexes; mais ils ne s'en- tendent point sur la détermination des organes. J'ai suivi le sentiment de Schmidel et d'Hedwig , comme étant le plus probable. Ordinairement les parties que ces deux observateurs prennent pour les organes mâles, sont les organes femelles pour les deux autres; et celles que ces derniers désignent comme les organes mâles sont, au contraire, les organes femelles, suivant Schmidel et Hedwig. Gaertner et Necker ne voient que des agames dans les hépatiques; et en cela ils sont conséquens avec eux-mêmes: Necker, parce qu'il a pris le parti denier l'existence de toute espèce de cryptogame; Gœrtner , parce qu'il reconnoit l'ana- logie des mousses et des hépatiques , et ne trouve point dans ces dei'nières l'opercule qu'il croit être l'organe mà!e des autres. Je pourrois m'en tenir à ces généralités; mais un exemple bien choisi donnera une idée plus nette de l'organisation propre aux hépatiques , et fera saisir les traits par lesquels elles se rapprochent ou s'éloignent des mousses. Examinez le marchimtia poljmorplia; c'est une petite plante dioïque, très-commune dans les lieux humides, et surtout au bord des fontaines et sur les pierres des puits; sa fronde est verte, lobée et appliquée sur le sol , auquel elle s'attache par un chevelu abondant-, des pédoncules qui s'élèvent ver- ticalement des sinus de la fronde, portent à leur sommet, dans l'individu femelle, une ombrelle {umbrella) , sorte d'in- volucre en parasol. Cette ombrelle est divisée en rayons divergens; les rayons sont garnis en dessous de membranes frangées qui environnent de très -petites fleurs pendantes, lesquelles sont composées d'un périarithe membraneux, et d'un ovaire arrondi, surmonté d'un style grêle et d'un stig- mate à peine visible. L'ombrelle de l'individu mâle est moins profondément divisée ; elle est concave à la partie supérieure, qui est ma- melonée. Elle contient, dans son épaisseur, autant de bourses spcrmatiqucs que l'en observa de 4r!an2eions à sa supcriiclr. :o6 CRY Ces bourses spermatiques sont ovales; elles ont un cordon vasculaire qui répond au sommet de chaque nu.melon , et sert, selon toute apparence, à l'éiîflulement de la liqueur séminale. La fécondation opérée, l'ovaire, après avoir percé sa pannexterne, devient une gainule campanulée à bord dentelé, descend un peu au-dessous de son point d'insertion soutenu par une soie très-courte, s'ouvre à son sommet en plusieurs dents qui se roulent sur elles-mêmes, et laissent à un paquet de fils hygrométriques {crinulœ) la liberté de se dilater et de s'étendre. Ces fils sont des tubes membraneux, dia- phanes, amincis parles deux bouts, contenant, s'il n'y a pas illusion d'optique, deux filets tordus en hélices et enlacés en sens contraire. Ils se meuvent, s'agitent, se tordent comme des crins que l'on approcheroit du feu , et lancent, par bouf- fées, d'innombrables séminules jaunâtres auxquelles ils ser- voient de placentaire. Ce n'est pas le seul moyen de reproduction de ce mar- chantia. Il a en outre, sur sa fronde, des conceptaclesà peine saillaus, qui s'ouvrent à leur sommet par un grand nombre de dents très-petites et s'évasent en manière de corbeille. Je leur donne, avec Necker, le nom d'origomes [origoma). Ils contiennent des bulbilles vertes, charnues, oblongues, com- primées 5 dont Micheli a observé le développement. Lycopodiacées. Les lycopodiacées s'éloignent des mousses par leurs organes reproducteurs; mais elles s'en rapprochent par leur port, quoique, en général, elles soient beaucoup plus grandes. I>eurs racines sont chevelues et l'amifiées; leurs tiges sont simples ou rameuses, et, dans ce dernier cas, leurs ra- meaux sont parfois bifurques. Elles portent de petites feuilles attachées en spirales autour de la tige , ou bien en échelons de deux côtés opposés. Ces plantes croissent volon- tiers à l'ombre; elles sont très-multipliécs dans les forêts du Kord. Leurs tiges, longues et souples, rampent sur terre , et s'enracinent çà et là. Toutes portent des conceptacles aune , deux ou trois loges, et disposés en épi ou dans l'aisselle des feuilles. Ces concep- tacles sont remplis de séminules rouges, jaunes ou brunes^ C PiY 1 07 l'isscs ou hérissées de pointes, opaques ou transparentes, et groupées, trois à trois ou quatre à quatre, en une multitude tie petites sphères. Quand la maturité a fait ouvrir les con- ceptacles , les séminules se séparent et forment une poussière extrêmement fine, qui, dans quelques espèces, s'embrase et répand une vive lumière si on la profite sur un corps: enflammé. Lindsay, Fox et Willdenow ont vu germer ces séminules. Un tiers environ des lycopodiacées connues offre une autre porte de conceptaclcs entremêlés avec les premiers, ou placés au-dessous d'eux. Ils contiennent une à quatre séminules glo- buleuses, lesquelles ont une lorique et même un tegmen , au rapport de M. de Bcauvois. La germination de ces séminules a été constatée par M. Brotero. Voilà donc, sur les mêmes individus , deux espèces d'ovaires et de graines. Quelque extraordinaire que cela puisse paroître , on ne peutendouter, puisque le fait est démontré par l'expérience. Toutefois plu- sieurs botanistes modernes, imbus de l'idée qu'aucune plante n'est dépourvue d'organes sexuels, suivent encore l'opinion de Linnœus, de Haller et d'Adanson , qui consiste à prendre les premiers conceptaclcs pour des anthères, et les seconds pour des pistils. Je ne soutiendrai point, contre ces bota- nistes, que les lycopodiacées sont des plantes agames , car il me seroit impossible de le démontrer rigoureusement; mais je remarquerai, ne fût-ce que pour fortifier cet esprit de doute qui est le plus sûr préservatif de l'erreur, que, jus- qu'à ce jour, aucune observation solide , aucune analogie spécieuse ne tend à prouver que les lycopodiacées doivent "\^tre rangées parmi les cryptogames plutôt que parmi les agames. Fougères. Ce groupe comprend les plus grands végétaux connus dan^ lesquels on n'a pu jusqu'à ce jou* démontrer l'existence des sexes. Beaucoup de fougères ont une racine chevelue, d'où nait une touffe de feuilles. Beaucoup d'autres ont une racine progressive , forjnée par la base des feuilles qui percent à la suite les unes des autres, et périssent annuellement. Quelques.^ unes ont une tige s^rmentetise , rampant sur la terre ou io8 CRY «'élevant sur les corps voisins; quelques autres ont un stipe vertical, marqué de larges cicatrices produites par la chute des feuilles inférieures, et elles ressemblent, par leur port, H des palmiers de médiocre grandeur. Les feuilles, très- variées dans leurs formes, sont d'abord roulées en crosse sur elles -mêmes, et recouvertes d'écaillés membraneuses qui se détachent à mesure que la lame se déploie. Les conceptacles naissent sur la face inférieure de la lame , le long des nervures et des veines, ou bien à leur extrémité. Quand ils sont très-multipliés , comme il arrive ordinairement, ils forment sur la lame, par leur r 'union , des taches plus ou moins nombreuses, plus ou moins grandes, et dont la distri- bution et le contour varient dans les différentes espèces. Ces amas de conceptacles, que l'on nomme soies (sori), com- mencent à se développer soi;s l'épiderme, et quelquefois ils en soulèvent de petites portions qui tiennent lieu d'involucrc ., et que les auteurs désigne sous le nom d'indusies ( indu-, fjœ). La lame est couverte de glandes miliaires, et elle porte souvent des poils très-divers par leur forme et leur consistance. Les conceptacles sont crustacés ou membraneux , nus ou operculés , ou bien entourés d'un anneau élastique. Ils ont une ou plusieurs loges; ils s'ouvrent en deux valves ou se déchirent, et contiennent des séminules très-fines , jaunes , blanches ou incolores , sphériques , ovoïdes , pyrami- dales, etc., lisses ou hérissées de pointes. Les conceptacles à anneau sont ceux qui méritent le plus liotre attention: ils forment une poche membraneuse, uni- locnlaire , parfaitement close , ceinte , en totalité ou en partie , par un bourrelet étroit, composé de cellules saillantes, pla-. cées bout à bout: c'est ce bourrelet qui prend le nom d'an- neau. Quand un conceptacle est mûr, son anneau se roidit et se courbe en arrière avec tant de force qu'il déchire la poche et chasse les séminules au dehors. Il arrive quelquefois que cette première seccusse ne sullit pas pour expulser toutes les séminules, et qu'il en reste encore dans les lambeaux de la poche ; mais, comme les mouvemens de l'anneau dépendent de sa propriété hygrométrique, il se distend ou se contracte aussi souvent qu'il est humide ou sec, et finit toujours par vider la poche de toutes les séminules qu'elle contenoit. Ces CRY 109 peliles graines , semées sur u^ terre humide , se débarrassent , selon quelques auteurs, d'un véritable tegmen , et produisent pour cotylédon une foliole verte, arrondie , sinuée, sans net- vure, laquelle s'apj)lique sur la terre et s'y attache par un chevelu délié qui part de l'un des points de son contour ; de ce même point s'élève la plumule roulée en crosse. Quoiqu'on n'ait rien trouvé dans les fougères qui fît fonc- tion d'étamines, la plupart des auteurs n'ont pu se résoudre à classer de si grands végétaux parmi les agames. Ils ont donc porté leur jugement avec des préventions qui les ont rendus peu scrupuleux sur les analogies. Ainsi, les étamines sont, suivant Micheli et Hedwig, les poils des jeunes feuilles; selon Stehelin, Hill etSchmidel, les anneaux des conceptacles ; selon Gieichen, les glandes milialres; selon Kolreuter, les induises. Algues. Ce groupe se compose d'une multitude de plantes diverses , qui croissent dans les marais, les lacs, les ruisseaux, les fleuves , les sources thermales, les mers. Leur structure est telle, qu'elles ne peuvent se développer que dans l'eau: expo- sées à l'air, elles cessent de végéter et se dessèchent; mais beaucoup reprennent la vie quand elles sont replongées dai s Icau avant que l'action de l'air et de la lumière ait altéié leur substance. Nous remarquerons, à l'exemple de M. Lamouroux , deux grandes classes dans les algues : les thalassiophytes qui habitent les mers et les eaux saumàfres, et les conferves qui végètent dans les eaux douces. Comme nos classifications des êtres naturels ont toujours quelque chose de défectueux, celle-ci n'est pas à l'abri de la critique. Un petit nombre d'espèces, inséparables des algues marines par leur structure , croissent avec les conferves dans les eaux douces , et je serois bien surpris si les conferves que M. Lamouroux rejette de la classe des thalassiophytes, n'avoient pas leurs représentans dans le ïein des mers. Les recherches des botanistes de ces derniers temps, quelque laborieuses qu'elles aient été, n'ont pas encore placé cette partie de la science au niveau des autres; mais l'obscurité qui Fenvironnoit commence à se dissiper. / 11" CRY M. Lamouroux subdivise Its^halassiopliytcs en articulteà et non articulées. Ces plantes, connues vulgairement sous le nom dfc'varecs , sont de consistance herbacée , ligueuse , cartilagineuse , membraneuse ou cornée ; leur parenchyme celluleux, qui s'élargit plus ou moins et se découpe en fronde à sa partie supérieure, se resserre en tige à sa partie infé- rieure, et se termine à sa base en une sorte de griffe ou d'em- pâtement (pes) au moyen duquel ces végétaux s'enracinent ou se cramponnent sur les corps solides. Leur tige offre, au centre et à la circonférence , des cellules larges et régulières , et dans la partie mitoyenne une couche de cellules étroites et alon- gées ; et cette organisation, selon M. Lamouroux, quia tra- vaillé avec tant de succès sur cette classe de végétaux , rappelle à quelques égards la structure des tiges dicotylédones , et peut faire soupçonner de l'analogie dans les développemens. Du reste les thalassiaphy tes n'ont point de vaisseaux, à moins qu'on ne veuille donner ce nom à de simples lacunes du tissu cellulaire. Leur fronde, rouge, jaune , brune, verte, selon les espèces, a souvent des nervures qui partent de la tige et sont dis rami- fications de cellules alongées. Ces expansions, que l'on peut assi- miler aux feuilles des végétaux terrestres, ont cependant un autre aspect que les parties herbacées qui végètent à l'air : la différence se sent mieux qu'elle ne s'exprin.»: ; elle n'est pas tant dansles formes que dans la substance. Onseroittentéde compa- rer les frondes à des cartilages, à des morceaux de parchemin, à des lames de corne très-minces, à des membranes animales découpées en lobes , en lanières ou en feuilles. Les thalassiophytessepropagentparséminule*, lesquelles sont ordinairement contenues dans d es ély très de formes diverses. Les élytres sont tantôt renfermées dans des loges du tissu cellulaire, et ne se disséminent que lorsqu'il vient à se déchirer , et tantôt renfermées dans des conceptacles particuliers, qui sont clos d'abord et secrèvent en vieillissant , ou qui , dès l'origine , ont à leur sommet un petit conduit, une sorte d'o^iduc/us, ouvert à la superficie de la fronde par un pertuis que l'on nomme os- tiole {ostiolum ). Ces conceptacles, presque toujours enchâssés dans l'épaisseur du tissu, et remplis d'une substance gélati- «euse où nagent les élytres, sont, «elon les espèces, épars oU CRY Ml gfoilpës. souvent ils sont rassembles dans des tubercules creux qui s'alongent en épis aux sommités de la plante. Entre une foule de varccs très-remarquables, je citerai le claudea de M.Lamouroux, comme offrant la structure la plus extraordinaire. Sa fronde, cornée et transparente, est décou- pée en nombreuses frondilles, toutes percées à jour, semblables h de petites pièces dedentelles montées latéralement surdesfils de laiton courbés en arc. Sesconceptaclcsmembraneux, alongés en fuseau et d'un rouge de corail, sont attachés parleurs extré- mités aux nervures parallèles desCrondilles; ils contiennent d( s élytrcs anguleuses, réunies en groupes sphériques. Des élytrts semblables ont été observées par MM. Lamouroux, Merlens , Dawson-Turner, dansun assezgrand nombre de thalassiophytes. Ces savans tombent d'accord que plusieurs espèces , qui en sont pourvues, portent en même temps des conceptacles tels que ceux que j'ai décrits précédemment ; et M. Lamouroux, en par- ticulier, fait voir que ce double mode de reproduction ne se rencontre que dans les thalassiophytes non articulées. Ce double mode rappelle les organes reproducteurs des lycopodiacées. Seroit-ce une simple analogie d'apparence, on bien existeroit-il entre les thalassiophytes et les lycopodiacées des rapports essentiels dans lesmoyens de reproduction P INoiis le demandons aux botanistes qui font des cryptogames et des organes l'objet spécial de leurs études. Les séminules des thalassiophytes, au sortir de leurs concep- tacles, s'attachent souvent à la surface de la fronde qui les a produites, ou à des frondes étrangères, ets'ydéveloppent.Rieu de plus commun , dans cette classe , que les parasites par accident. MM. Gunner, Sfackhouse et Lamouroux ont observé la ger- mination des séminules de quelques thalassiophytes. Il n'est pas clair que ces petites graines aient des tuniques; et leur pre- mière expansion , quelque forme qu'elle prenne, ne peut être assimilée , selon moi , aux cotylédons des plantes pourvues de feuilles. Le mucilage qui environne les séminules, favorise leur déve- loppement. ]M. Lamouroux l'a prouvé par une expérience simple et curieuse. L'eau douce a la propriété de dissoudre ce mu- cilage ; l'eau salée n'a aucune action sur lui. M. Lamouroux ^^^ CRY lava desséminules séparément dans de l'eau douce et diinS 6e l'eau salée : les unes perdirent leur faculté germinative ; les autres ne subirent aucune altération nuisible, et se dévelop- pèrent sous ses yeux. Cet excellent observateur assure que les séminules d'une espèce quelconque ne germent pas indif- féremment sur toutes sortes de substances; que telle espèce ne réussit que sur des sables calcaires , telle autre que sur des sables siliceux, telle autre que sur le granit ou le schiste, ou le marbre, etc.; et il conclut de ces faits que les racines de varecs puisent des matières nutritives dans le sol auquel ils sont fixés j en quoi il s'éloigne de l'opinion delà plupart des botanistes, qui prétendent que les empatemens et les crampons de ces algues ne servent qu'à les amarrer et à empêcher qu'elles ne soient le jouet des flots. La surface de la fronde , dans quelques espèces, est couverte de points d'où partent, en rayonnant, des poils courts, blan- châtres et articulés. Réaumur, qui les observa le premier, les considéra comme des organes de sécrétion , et les qualifia d'e/a-i mines, mot dont la valeur n'étoit pas encore rigoureusement fixée de son temps. Quelques botanistes plus modernes lurent les Mémoires de Réaumur avec tant de négligence, qu'ils s'ima- ginèrent que cet auteur prenoit les faisceaux de poils pour des organes mâles, lui qui doutoit même de l'existence des sexe» dans les plantes pourvues de pistils et d'étamines» Linnseus chercha autre part les étaminesdesthalassiophytcs. Plusieurs portent , indépendamment de leurs conceptacles, des ampoules (ampulUe) , espèces de lacunes gonflées d'air, qui diminuent la pesanteur spécifique de la fronde et l'aident à sur- nager. Des filamens entrelacés, contenus dans ces vessies nata- toires, filamens qui sont sans doute les débris d'un tissu cellulaire intérieur, furent, pour le célèbre professeur d'Upsal, les sup- ports du pollen. Les temps actuels ont vu naître une troisième opinion , dernière ressource des botanistes qui soutiennent qu'il n'y a pas de germes nouveaux sans fécondation, et qui conviennent néanmoins de l'absence des organes sexuels dans les varecs. La matière mucilagineuse où nagent les séminules , est, suivant eux, une véritable liqueur spermatique, en sorte que l'impré- gnation est immédiate. C'est à peu près de cette manière, a» CRY ii5 rapport de quelques zoologistes , que les fœtus des huîtres et de* moules sont fécondés. Il faut convenir que, s'il est impossible de démontrerla fausseté de cette opinion , il ne l'est pas moins de citer un seul fait qui la rende probable: d'où il suit qu'elle rentre dans cette foule d'hypothèses qui n'ajoutent rien à nos connois- sances positives. Les thalassiophytes d'un vert d'herbe , et surtout les espèces du genre Ulve , exposées sous l'eau , à la lumière du soleil , dé- gagent ûeaucoup de gaz oxigène , de môme que les parties her- bacées des plantes phénogames. On retire des varecs une grande quantité dematière végéto- animale, et ce sont jusqu'à présent les seuls êtres dans lesquels on ait trouvé de l'iode, substance que l'on croit simple. Plusieurs thalassiophytes se couvrent d'une substance ana- logue au sucre cristallisé de la manne. Les algues d'eau douce, comiucs en général sous le nom de conferves, présentent des phénomènes non moins intéressans que les thalassiophytes. Elles sont quelquefois fixées au sol par un empâtement radical ; mais le plus souvent elles sont libres et nagent au gré des eaux. Elles forment des filamens très-déliés, dont la structure ne peut être étudiée.qu'avec lesecoursdumi- oroscope. Par le moyen de cet instrument, on reconnoit que chaque filet est creux et membraneux; qu'il est tout d'une venue ou qu'il se ramifie , et que sa cavité est continue ou partagée de distance en distance par des cloisons transversales. Quelques algues marines ont une semblable structure. Les conferves se multiplient toutes par le développement indéfini et la sépara- tion de leurs parties, et beaucoup ont , en outre , des séminules renfermées dans les filets mêmes ou dans des conceptacljes particuliers. Les conferves hydrodictyes semblent être privées de ce der- nier moyen de reproduction. Ces végétaux, qui naissent dans les eaux douces, de même que ceux dont je parlerai tout à l'heure, sont des sacs alongés, formés par des réseaux à mailles pen- tagones. Au bout d'un certain temps , les cinq filamens qui composent chaque pentagone, se détachent les uns des autres, se renflent , se dilatent , et présentent aux regards de l'observa- teur cinq sacs réticulés, tout semblables à celui dont ils faisoient partie. Ces nouve3u>; sacs, à leur tour, se multiplient parla 12. 8 ja CRY séparation et le développement des filamens de leurs maiHe», et c'est ainsi que l'espèce se conserve. Les conferves polyspermes de M. Vaucher contiennent , dans leurs tubes cloisonnés et rameux, des séminules d'abord transpa- rentes et disposées à la suite les unes des autres comme des graines de chapelet. Eu vieillissant, ces séminules deviennent opaques et se séparent; alors les loges des tubes se déchirent, et les séminules qui se répandent au dehors ne tardent guère à produire de nouvelles conferves. Les ectospermes, ou nauch-eria, portent à la surface de leurs tubes desconceptacles globuleux, àcôtédesquelss'alongent des appendices en massue, en crochet ou en pointe, qui, selon M. Vaucher, sont des étamines remplies d'une poussière fécon- dante, mais que M. Sprengel considère, avec plus de probabi- lité , comme de simples jets prolifères. Chaque conceptacie contient une seule séminule. M. Vaucher a suivi le développe- ment de ce corpuscule reproducteur. C'est aux travaux de ce savant, et à ceux de MM. Coquebert (Charles et Romain) et Dillwîn, que les naturalistes doivent la connoissance de productions fort extraordinaires , que l'on place peut-êtremaià propos parmiles conferves; je veux parler des conjuguées. Leurs tubes ne seramifient point; ilssont cloi- sonnés, et contiennent de petits grains disposés à la suite les uns des autres en double spirale croisée. Quand ces tubes sont isolés, ils végètent sans se multiplier; mais quand ils sont très, rapprochés les uns des autres, ils s'unissent par un véritable accouplement, et donnent naissance à de nouvelles conjuguées. Voici comme le phénomène a lieu. Les loges des tubes déve- loppent chacune latéralement une excroissance creuse ettrans- parente comme les tubes eux-mêmes ; les excroissances pro- duites par deux loges correspondantes s'alongent, se rencon- trent, se soudent bout à bout, et forment un canal de com- munication : à la faveur de ce canal , les grains d'une loge passent dans l'autre, et se mêlent à ceux qui y sont déjà-, tous ces grains se réunissent en une petite masse arrondie ou ovaie : alors les parois de la loge se déchirent-, la petite masse , de- venue libre, s'entr'ouvre en deux lobes , du milieu desquels «ort un filet grêle qui offre bientôt tous les caractères des êtres auxquels il doit la vie. Les loges d'un même tulie s'uccnuplent CRY nS ïndififéremmen t à droite ou à gauche ; il arrive donc quelquefois que trois tubes sont réunis parallèlement. Chaque tube donne ou reçoit des grains; et souvent, tandis qu'une loge s'emplit la loge contiguë se vide : d'où l'on infère que chaque tube est pourvu d'organes mâles et femelles, mais que, semblable au limaçon, il ne peut se féconder lui-même. Cependant, il est bien probable qu'un tube plié en deux, de façon que les deux- moitiés seroient voisines, agiroit sur lui-même comme deux tubes distincts. Ane regarder que la structure ,Ies conjuguées ne doivent pas être séparées des conferves ; mais leur accouplement , l'émission , le mélange et le groupement de leurs grains pour former un œuf, sont des phénomènes qui semblent exclure ces êtres du règne végétal , et qui présentent en même temps de tels caractères, qu'ils n'établissent que de foibles analogies avec les animaux. Lichens, Les lichens affectent des formes très-diverses. Ils paroissent tantôt comme une poussière extrêmement fine, ou comme une croûte lépreuse ou farineuse ; tantôt comme des expansions foliacées , aplaties ou redressées ; tantôt sous l'aspect de cornes , de filets, d'entonnoirs, de petits arbustes plus ou moins ramifiés : les uns s'attachent aux rochers, détruisent quelquefois le poli deleursurface, ets'y incrustent fortement; les autres végètent surlesmurs, sur la terre, sur les troncs des arbres, ou pendent en longues barbes de leurs rameaux : ils offrent toutes les cou- leurs et toutes les nuances, depuis les plus sombres jusqu'aux plus éclatantes. On distingue dans les lichens la thalle (thallus); les fibrilles (fibrilles) ; le podétion (podetium); lespulvinules (pulyinuli) ; les cyphelles {cjphellœ) • les conceptacles (conceptacula) ■. les sporules {sporulœ) ; lessorédions {soredia). La thalle est la fronde des lichens. Elle porte la fructifica- tion , soit immédiatement, soit par l'intermédiaire d'un support particulier. Sa consistance varie beaucoup ; elle est pulvéru- lente, grenue , cornée , gélatineuse, filamenteuse , membra- neuse , et elle se divise quelquefois en lobioles ( lobioli), petites 8. uS CRY pièces ou lanières , dont la forme approche de celle dej feuilles. Lesfibrillessontdesfiletsdéliës, de petites racines, qui naissent de la thalle , et la fixent sur l'écorce des arbres , sur la terre ou sur les pierres. Les cyphelles sont des fossettes orbiculaires et bordées qui se montrent à la surface inférieure d^ la thalle des lichens nommés sticta. Les pulvinules sont des filets quelquefois simples, quelque- fois rameux, et semblables alors à de petites arborisations qui se montrent à la surface supérieure de la thalle des lichens nommés lecidea. Le podétion {baccilla d'Acharius) est une petite tige simple ou rameuse qui s'élève de la thalle d'un grand nombre d'espèces et porte les conceptacles. Il y a trop de variété dans les conceptacles pour pouvoir en donner une description générale, A l'exemple des auteurs qui ont le plus approfondi cette matière, je vais passer en revue les formes principales , et les désigner sous des noms particu- liers. On peut compter dix espèces de conceptacles dans les lichens. 1.° Le pelta (pelta- scutella d'Acharius). H se développe au bord de la thalle -, il est recouvert d'une membrane mince, gélatineuse, quis'évanouitbientôt; sasurfaceestlargeetaplatic ; sa substance est co-riace ; il n'a point de bordure, ou en a une peu apparente (ph^yscia). 2." La scutelle (scutella). Ce conceptacle paroît, dans l'ori- gine , comme un simple pore àla surface de la thalle : il s'élargit peu à peu, et forme un petit disque corné, bordépar la subs- tance même de la thalle {patellaria). 3.° L'orbille {orbilla; scutellaria d'Acharius). Elle est portée sur un podétion; elle se développe et s'élargit en casque, de même que la scutelle ; mais la substance du podétion qui forme sa bordure, se prolonge en cils ou en rayons [usnea). Z)." La pattUule [patellula^ glomerulus d'Acharius). On la distingue de la scutelle, en ce qu'au lieu d'avoir une bordure produite par la thaile. elle est entourée l'un bourrelet, ren- dement de sa propre substance {variolaria). ^f La n»;»mmule (mammula). Elle naît de la thalle, de même CRY 117 q-ae la scutelle et la patellule ; mais elle est plus bombée que ces deux conccptaclcs , et elle n'a ni bordure ni bourrelet (coniocarpon). G.° Le céphaiode {cephalodium ; tuherculum d'Acharius). Ce conccptacle , renflé, bombé, sans bordure et sans bourrelet, prend naissance sur un podétion (stereocaulon), 7.° La tjyrbme {gyroma; trica d'Acbarius). Elle forme sur la thalle une protubérance orbiculaire, marquée de plis saillans, contournés en spirale, qui se fendent dans leur longueur, et laissent échapper des élyt-res à huit séminules (umbilicaria). S.'^Le globnie {giobulus; tuberculu m d'Acharius), Ce concep- tacle est gtobuleux; il naît à l'exirrémité d'un podétion, dans la substance duquel il est enchâssé à moitié. Il se détache et tombe au bout d'un certain temps , et laisse voir, par sa chute , la fossette qu'il remplissoit {isidium). 9.° Le pilidion (pilidium; ^uierc«/wm d'Acharius ). Il est orbi- culaire ou hémisphérique , et sa superficie se réduit en une poussière régénératrice [calycium). 1 0.° La cistule [cistula; cistella d'Acharius) . Ce conceptacle, or- biculaire, creux etparfaïtement clos dans sajeunesse, surmonte un podétion, et n'est qu'un développement desasubstance.il se fend irrégulièrement danssa maturité, et l'on peut voir alors à son centre une fongosité fibreuse qui servoit de placentaire à des séminules groupées en petites masses (sphœrophorus). L'existence des séminules dans les lichens n'est pas douteuse; t)n regarde comme telle, en général , la poussière qui recouvre la surface , ou qui est nichée dans la propre substance des con- ceptacles développés; mais plusieurs observateurs croient que cette poussière, quelque fine qu'elle soit , est un amas d'élytres qui contiennent des séminules infiniment plus petites. Cepen- dant on n'a vu clairement d'élytres jusqu'à ce jour que dan» les conceptacles appelés gyrômes. Beaucoup de lichens se multiplient, non-seulement par sémi- nules, mais encore parpropagules, qui se réunissent çà et là, et forment des taches pulvérulentes, que la plupart des bota- nistes modernesnommentsorédions(sorcrfja;g/omerui«s d'Acha- rius). Cette poussière, composéedefragmens de la thalleou du podétion , est désignée sous le nom de fleurs mâles dans les ou- vrages de Linnœus, d'Hedwig eide plusieurs de leurs disciples. >i8 CRY Les lichens appelés variolaria n'ont point de conceptacles , et ne se multiplient que par propagules. Aucun lichen n'est d'une substance herbacée, quoique plu- sieurs soient d'une couleur verte, et que beaucoup rejettent du gazoxigène dans les mêmes circonstances que les feuilles. Leur tissu esttoutcellulaire, sanslamoindre apparence de vaisseaux. Dans les podétions développés en tiges solides , on distingue très-bien un filet ligneux , revêtu d'une écorce lâche. M. Rémond observe que, lorsqu'on déchire un lichen, sa substance, de blanchâtre qu'elle étoit, devient verte ; phénomène qu'il attri- bue àl'extravasion des sucs colorés qui s'échapperoient de cel- lules particulières; mais ne se pourroit-il pas qu'il eût pour cause la combinaison de l'oxigène de l'air avec la substance du lichen ? Hjypoxylèes. Ce groupe s'ezichaîne naturellement avec les lichens , en sorte qu'on ne peut marquer avec rigueur les limites respec- tives de l'un et de l'autre. Les conceptacles des hypoxylées sont dessphérules (spherulœ) ou des lirelles( /ire Wœ). Les sphérulessont arrondies, oblongues ou coniques; elles s'ouvrent au sommet par des fentes ou des pores, et chacune constitue quelquefois à elle seule la plante entière; leurs séminules, de substance mucilagineuse, se ré- jandent au dehorssous forme de gelée , que la sécheresse réduit en une poussière très-fine. Les lirelles sont étroites, alongées etsouvent ramifiées-, elles s'ouvrent par une fente longitudinale; elles contiennent desélytres polyspermes. Lessphérules et les lirellessontsouventportéesparune thalle, tantôt mince, sèche, crustacée; tantôt épaisse et subéreuse : cette dernière espèce de thalle, qui se développe quelquefois en forme de fronde ou de fongosité , prend le nom de strome {slvoma). Certaines hy- poxylées offrent à leur surface , dans leur jeunesse, une pous- sière blanche , qui peut-être est analogue aux sorédions des lichens. On trouve ordinairement les hypoxylées sur les troncs , les branches et les feuilles des végétaux ligneux , morts ou vivans , et rarement sur les pierres ou sur la terre. M. Decandolle assure qu'aucune espèce exposée, sous l'eau, à la lumière des rayons CRY 119 solaires, ne donne du gaz oxigène , et que plusieurs, dans les mêmes circonstances, donnent du gaz hydrogène. Champignons. Ce groupe, de même que les lichens etleshypxîxylées , diffère de tousles autres par la forme , l'aspect et la nature particulière des êtres qu'il comprend. Les botanistes de l'antiquité, frappés de ces différences, crurent que les champignons étoiçnt engen- drés spontanément par la fermentation et la putréfaction. Ils admettoient, sansrépugnance, que des êtres organisés pouvoient se former, par opposition de molécules, à la manière des corps bruts, et cette doctrine prévalut dans un temps où les principes fondamentaux de la physiologie animale et végétale étoient totalement ignorés. Boccone l'appliquoit , non-seulement aux champignons, mais encore à beaucoup de plantes aquatiques; et deux hommes à jamais célèbres dans la science , Tournefort et Dillen , ne rejetèrent pas ces idées. Charles de l'Ecluse , leur prédécesseur, avoit mieux apprécié la marche de la nature dans la propagation de ces corps organisés; il ne doutoit pas qu'ilsnese reproduisissent par graines, comme les autres végé- taux. Micheii et Réaumur rendirent cefte opinion très-pro- bable : le premier, en indiquant les séminules du byssus velulina, quiestl'ectosTpermaterrestrisAtiM. Vaucher; le second, en indi- quant les séminules du nostoc commun. Enfin, il ne fut plus permis aux naturalistes éclairés d'admettre des générations for- tuites, dès que l'on eut constaté l'existence des espèces par la comparaison et le développement des individus constamment semblables entre eux. Ce grand travail a été suivi avec une patience admirable par plusieurs naturalistes modernes. Les champignons sont, en général, d'une consistance très- molle. Ils végètent sur la terre, sous la terre ou dans l'eau, sur les autres végétaux vivans ou morts, sur une multitude de subs- tances de natures différentes; presque tous aiment l'ombre ou l'humidité ; leurs couleurs sont très-variées , mais aucun cepen- dant nese colore d'un vert herbacé. Ils ne donnent point de gaz oxigène sous l'eau; quelques-uns expirent du gaz hydrogène, d'autresdu gaz azote,d'autresdu gaz acide carbonique. La plupart s'altèrent facilement e( subissent la fermentation putride. L'ana- ]yse chimique retire de ces végétaux plusieurs principesazotisés, 120 CRY tels que l'albumine , l'osmazone, l'adipocire, unematière grasse, et un produit particulier auquel M. Braconnot a donné le nom de fongine. Quelques champignons contiennent une espèce de sucre crisfallisable. Les formes des champignons son t très- variées : ils ressemblent à des globes, à des massues, à des mitres, à des chapeaux, à des coupes , à des branches de corail , à des houp€s , à des cri- nières, à desinstrumens de cardeur, à des lames de parchemin , à l'écume des marais, etc., etc.; plusieurs ont des fibres radi- cales , d'autres n'ont rien qui rappelle de tels organes. Le conceptacle ou péridion (peridium) constitue souvent à lui seul toute la plante : il s'ouvre de différentes manières; il contient des séminules, tantôt libres, tantôt renfermées dans des élytres. Un réseau (reficu/us), ou de simples filets {capillitia) , servent souvent de placentaire aux élytres ou aux séminules. Laplante est quelquefois contenue dansun volva, membrane épaisse qui part de la base, et ressemble à un sac. Le péridion prend, dans beaucoup d'espèces, la forme d'un disque, ou d'une calotte, auquel on donne le nom de chapeau (pileus) ; il est soutenu ordinairement par un pédicule {pedi- culus). Une membrane unitle chapeau au pédicule avantle dévelop- pementdu champignon. Si cette membrane se détache du pé- dicule, et que ses lambeaux subsistent au bord du chapeau , elle prend en cet état le nom de cortine {cortina) .mais si elle se détache du chapeau et reste fixée au pédicule , c'est un an- neau (annulus) : la cortine et l'anneau peuvent exister à la fois dans un même individu. Le chapeau est, le plus souvent, garni en dessous de lames rayonnantes {lamellœ),ou de tubes (tubi), ou de pores {pori) , ou de pointes {aciilei) , qui servent de pla- centaire aux séminules. J'ai dit tout à l'heure que le péridion constituoit souvent à lui seul toute la plante; cela est évident pour la truffe , masse épaisse, charnue, irrégulière, semblable aune racine tubéreuse, et qui se multiplie quand la destruction de sa substance met en iibertélesséminules qu'elle contient. Les urcdo ont une organi- sation plus simple encore, et les noms de péridion et de sémi- lîïile n'y trouvent pas même d'applieation ; ce sont de petites, CRY 121 vessies membraneuses, transparentes, jaunâtres, qui naissent sous l'épidémie tendre des feuilles et des jeunes branches de certains végétaux , et le crèvent pour paroître à la lumière. A Tœil nu , ils ressemblent au pollen du lis blanc ; mais , quand on les observe au microscope , on découvre qu'ils contiennent d'autres vessies beaucoup plus petites, et celles-là, sans doute, en contiennent d'autres qui sont imperceptibles : c'est donc un véritable emboîtement de germes, ou plutôt d'individus quî n'ont pas pris encore toute leur croissance, manière d'être si semblable à ce qu'on remarque dans le volvox, qu'à ne juger que par la forme et par le mode de reproduction , on seroit disposé à ne faire qu'un même genre des uredo , qui sont rangés parmi les champignons, et du volvox qui appartient aux animaux infusoires. Les uredo, les cccidium, les suc cinia sont des champignons intestins ; ils se développent dans le tissu cellulaire des plantes , et ne peuvent se développer autre part. Ils représentent, dans le règne végétal, les hydatides , les taenias, les tétragules , les ascarides , et une foule d'autres vers qui vivent dans le corps des animaux. 11 y a pourtant cette différence, que les vers in- testins ne paroissent point au dehors , tandis que les champi- gnons intestins déchirent, en se développant, l'épiderme qui les recouvre, et terminentleur croissance à l'air libre. C'est une question qui n'est pas résolue de savoir comment des champi- gnons se disséminent. Il n'y a aucun doute que leurs séminules impalpables n'arrivent sous l'épiderme. Mais comment y par- viennent-elles? Voilà la difficulté. Sont-elles introduites avec l'humidité de la terre dans les racines, et déposées par la sève dans le tissu qui végète à la lumière? ou bien pénètrent-elles directement sous l'épiderme par les pores imperceptibles dont il est criblé ? Cette dernière opinion semble plus probable. De quelque manière qu'on explique le phénomène ( en rejetant toutefois l'hypothèse des générations fortuites), il est une preuve irréfragable de la prodigieuse divisibilité de la matière organisée et vivante. Les botanistes qui ont cru à l'existence d'organes mâles et femelles dans les algues, les lichens, les hypoxylées, ont supposé qu'ils existoient également dans les champignons. Les lames et les tubes de ces végétaux ont quelquefois un CRY rebord frangé. Micheli voit dans ce rebord l'organe mâle; Hedwig , au contraire , pense que c'est le stigmate , et il prend pour des éfamines certains filets succulens chargés de petits grains qui, selon lui , entourent les globules reproducteurs, ou, pour parler dans son sens, les pistils avant l'entier déve- loppement de la plante. Bulliard pense que, dans plusieurs espèces, le fluide fécondant, dépourvu d'enveloppe, est en contact immédiat avec les embryons; et que, dans d'autres, il £st contenu dans des vessies membraneuses extrêmement petites. On peut juger, par l'histoire sommaire que je viens de tracer des plantes agames et cryptogames, combien il est difficile de les étudier et de les connoître; mais les difficultés ne doivent pas nous rebuter. L'intérêt qu'excitent en nous les phénomènes de la nature, ne se mesure pas à la grandeur des êtres dans lesquels ils se manifestent , et la gloire de nos découvertes est d'autant mieux acquise , que nous avons ren- contré plus d'obstacîes pour parvenir à la connoissance des faits. D'ailleurs, voulons -nous prendre une juste idée du règne végétal , nous devons Texamincr dans toutes ses modi- fications, rechercher et circonscrire ses iimUes autant qu'il r'st en notre pouvoir, et nous appliquer à saisir les rapports délicats qui unissent, par des nuances graduées, ces pous- sières impalpables, ces filets déliés, ces lames irrégulières, ces masses de formes variées et bizarres où Tœil ne distingue que foiblement la trace de l'organisation, à ces superbes végétaux qui cachent leur cime dans les nuages , et couvrent de leur omtre épaisse la terre dont ils sont le plus bel orne- luent. (MiRBEL, Elémens de Pliysiologie végétale, etc.) Consultez , pour les ditférens caractères des organes repro- ducteurs des cryptogames, les figures de l'ouvrage ci-dessus , et l'explication de ces figures. (Mass.) CRYPTOGAMIE. {Bot.) Ce nom , formé de deux mots grecs, qui signifient noces cachées, a été donné par Linnasus à la vingt-quatrième classe de son Système sexuel (voyez Méthode). Cette classe réunit toutes les plantes dans lesquelles on ne voit point nettement, ou dans lesquelles on ne voit point du tout des organes sexuels. Tels sont les fougères, les mousses, les algues, les champignons. Voyez Chypiogames. (Mass.) CRY 125 CRYPTONIX. (Orm7?i.),M. Temminck a formé sous ce nom , tom. 3 , p. 626 de ses Pigeons et Gallinacés, un genre particu- lier , composé du rouloul de Malacca , décrit par Sonnerat, et d'une autre espèce. Voyez Rouloul. (Ch. D.) CRYPÏO PÉTALE , Crjptopetalon. ( Bot. ) [ Corfmhifères, Juss. ; Syngénésie polygamie superflue , Linn. ] Ce nouveau genre déplantes, que nous avons établi dans la famille des synan- thérées (Bull. Soc. Philom. , janvier 1817), appartient à la tribu des hélianthées , et à la section naturelle des hélianthées- tagétinées, dans laquelle nous le plaçons auprès du Ueinia. La calathide est couronnée, discoïde ou quasi-radiée , com- posée d'un disque multiflore , régulariflore , androgyniflore , et d'une couronne point ou peu radiante, unisériée , pauci- flore, liguliflore, féminiflore. Le péricline, à peu près égal aux fleurs, et cylindracé, est formé de cinq squames subu- nisériées, se recouvrant par les bords-, elles sont grandes, larges, ovales, obtuses, parseméjs de glandes. Le ciinanthe est hérissé de fimbrilles extrêmement courtes, filiformes, tronquées ou épaissies au sommet. Les cypsèles sont longues, grêles , subcylindracées, hérissées de poils roux; leur aigrette est composée de squamellules nombreuses, plurisériées , inégales, filiformes, fortement barbellulées , roides comme des crins, rousses, entre-greffées à la base. Les corolles de la couronne sont bidentées au sommet , et entièrement ou presque entièrement cachées par le péricline. Les styles des fleurs du disque sont simples, quoique ces fleurs paroissent être her- maphrodites ; anomalie qui existe dans plusieurs genres de tagétinées. Le CaYPropÉTALE cilié {Cryptopetalon ciliure , H. Cass. ) est une petite plante herbacée, annuelle, diffuse, dont la tige est munie de deux rangs de poils opposés; ses feuilles sont opposées, connées, sessiles, linéaires-lancéolées, bordées de très-longs cils charnus, et pourvues en dessous de grosses glandes nombreuses; les calathides , composées de fleurs jaunes, sont solitaires au sommet de rameaux courts, simples, garnis de quelques feuilles. Cette plante a été rapportée du Pérou par Joseph de Jussieu, dans l'Herbier duquel nous l'avons observée. (H. Cass.) CHYPTOrETRA (FossiL), nom que Mercati , Metalloth. ^'-'^ CRY i^al'can., donne à quelques échimites fossiles, et entre autres aux spalangues oviformes des modernes. (De B.) CRYPTOPHAGE {Enfom.) , nom donné parPaykuI à un petit genre d'insectes coléoptères, de la famille des mycétobies ou fungivores , pour y comprendre les deux espèces queFabricius avoit rangées dans son genre Mycétophage , sousle nom depunc- ^afuietdeij/<2scmij/5,danssonEntomologiesystématique. (CD.) CRYPTOPHTHALME. (Crustacés.) Ce nom, qui signifie œil caché, a été donné par M. RafiSnesque à un crustacé de Sicile. (CD.) CRYPTOPLAX. (Moluscart.) Sous -genre de l'ordre des oscabrions, établi par M. H. de Blaiuville, dans le Supplé- ment à l'Encyclopédie d'Edimbourg, pour des espèces qui otit tous les principaux caractères de ce genre , mais chez les- •quellesle corps, étroit, alongé, presque cylindrique, et offrait beaucoup de ressemblance avec celui des larves de scaiii- bées , contient, dans la ligne médiane du dos, une série de très-petites coquilles ou corps calcaires, qui se touchent a peine, «t qui ne sont visibles à l'extérieur que par une série de fort petits trous. Dans ces espèces d'animaux le dos n'est dis- tingué du ventre que par un léger sillon très-peu profond, et une très-petite partie de ce ventre estoccupée par une sorte de pied ou de large sillon, dont les bords sont fort minces et très-plissés ; du reste, les branchies sont placées et à peu près formées comme dans les véritables oscabrions. On ne connoît encore que deux espèces bien distinctes de cryptoplaces, l'une, nommée cryptoplace larviforme, crjpto- p/ax/arw//orm,'s, est en effet presque parfaitement cylindrique et ne peut être mieux comparée qu'à une sorte de ver palmiste,- et l'autre, un peu plus déprimée, se rapproche davantage des oscabrions ordinaires : aussi son corps est-il plus court. C'est le crytoplace déprimé, C. depressus. Dans ces deux espèces, dont on ignore la patrie, il y a de chaque côté du dos une série yptostylis erecta , Brown , ISov. Holl. 1 , pag. 317. Cette plante, rapprochée de la précédente, s'en distingue par ses fleurs droites. La lèvre est concave en dessus; l'axe membraneux, saillant en carène à sa partie supérieure. Elle croit aux mêmes lieux que la précédente. (Poir.) i2. 9 ï3o CTE CRYPTURUS. (Ornith.) Les tinamoiis, correspondant au* jnambus d'Azara, ont reçu d'Illiger, genre quatre-vingt-deux, ce nom, qui signifie (j/zeuccac/iee , auquel M. Vieillot a donné la terminaison iemlnin e crjptura. Illigeraaussi adoptélemot c;^p- turi pour désigner la vingt-troisième famille de sou Prodromits. Voyez TiNAMOij. ( Ch. D.) CTEISIUM. (Bof.) Michaux a établi ce genre, de la famille des fougères, surune espècedont il fit la découverte auxEtats- Unis, et qui a le port des ophioglossum à tiges grimpantes de Linnaeus. Les caractères qu'il assigne à ce genre sont les mêmes que ceux du genre Gisopteris de Bernhardi, et que ceux du genre Kamondia de M. Mirbel. Celui-ci est établi sur deux fou- gères des Indes orientales, dont l'une, le Isieru-valli-panna altéra de Rheede, est Vophioglossum scandens de Linnœus, dont le.» caractères avoient engagé Cavanilles à en faire le type du genre Vgena, et Bernhardi à établir celui qu'il nomme O dont op ter is. La 2." espèce, qui est le valli-panna desMalabares , ou Vophioglossum Jlexuosum de Linnaeus, est le type du genre Lygodium de Swartz , ou ValUfdix d'Adanson. Il en résulte que le cteisium, le ramondia , Vugena, le vallifilix, Vodontopteris , le gisopteris et le lygodium, sont le même genre sous des noms différens. Ce genre, qui est un véritable démembrement de Vophioglossum , se trouve consigné dans leSpecies Plantarum de "Willdenow, àl'article Hjdroglossum, huitième nom créé pour le désigner. Ce botaniste y rapportant toutes les espèces qui y appartiennent, nous le conserverons , et nous y reviendrons à l'article Hydroglossum. (Lem.) CTÈNE, Ctcnus. (Entom.) On trouve ce nom de genre dan* l'ouvrage de M. Walckenaer sur les aranéides. 11 l'a placé dans «a troisième division des araignées qu'il nomme marcheuses. Il a établi ce genre d'après une araignée de Cayenne, et deux autres espèces dont il a vu des figures. Les yeux sont inégaux , occupant le devant et les côtés du corselet , placés sur trois ligues. (CD.) CTENITE, Cteniles. {Foss.) Autrefois on donnoit ce nom aux peignes fossiles. Voyez au mot Peigne. (D. F. ) CTENODE, Ctenodes. (Entom.) Olivier a fait connoître sous cenom de aenre un insecte coléoiitèretctraméré, qui paroit de la familk desxyloph;iges , entre les capricornes et Icspriones. CTE ,3i Il a été rapporté de TAmérique méridionale. Il l'a figuré au n." 9 5 iis du tome VI , pi. i , lig. i , sous le nom de ctenode dix- taches. (CD.) CTENOIDE, Ctenoides. (Conch.) C'est le nom sous lequel Klein, Ostracoderm. , pag. i54, désigne le genre de coquilles bivalves que les conchyliologistes modernes nomment, avec M. deLamarck, Lime. Voyez ce mot. (De B. ) CTENOIDE. (Foss.) On a aussi donné autrefois ce nom à cer- taines espèces démoules fossiles. Voyez au mot Moule. (D.F.) CTÉNOPHORE, Ctenophora. (Entom.) Ce nom, qui est tiré de deux mots grecs s'igni^ant porte-peignes , a été composé par Meigen pour désigner un genre de diptères, de la famille des hydromyes, voisin des tipules. Fabricius a adopté ce genre dans son Système des Antliates , et il y rapporte huit espèces. Ce sont de grandes tipules qui n'ont pas de stemmates, dont les palpes ou antennules alongécs sont formées de cinq articles, les ailes écartées , en réseau , les antennes en scie ou en peigne dans les mâles. On trouve les larves de ces insectes dans le terreau qui se forme au milieu des troncs des arbres pourris. Elles sont alongées, cylindriques, avec une tête écailleuse, comme les chenilles. Leur corps est composé de douze anneaux. Elles se changent en nymphes immobiles, sur le corselet desquelles oa observe deux cornes , qui sont des stigmates semblables à ceux des nymphes de cousins. Les anneaux de leur abdomen sont garnis d'épines en verticille. La première espèce, décrite par Fabricius, est i.^La Cténophorefectinicorne, décrite par Degeer dans ses Mémoires , t. VI , pag. 400 , et représentée par lui , pi. 2 5 , fig. 3. Son corps est d'un jaune orangé , avec la tête, le dessus du cor- selet, ainsi que la pointe de l'abdomen, noirs ; les ailes ont une tache noire. 2.° La Cténophore a deux taches, Ctenophora himaculata. Noire ; pattes et côtés du ventre jaunes ; ailes transparentes, à deux taches brunes. Cette tipule est décrite et figurée par Réaumur , tom. V, pi. 4, fig. 1 et 2. 5.° La Cténophore NOiRCiiE , Ctenophora alrata, 9- i32 CUB Noire; le premier segment de l'abdomen et les pattes jauileSï ailes transparentes, avec un point noir sur les bords. Degeer a décrit cette espèce dans le tom. VI de ses Mémoires» pag. 55o, n." 1 1 : il l'a aussi llgurée. (C. D.) CUA. (Bot.) Vojez Kua (J.) CUADERVIZ ( Ornith.) , nomespagnol de la caille d'Europe, letrao coturnix, Linn. (Ch. D.) CUALLARCH. (Ornith.) On nomme ainsi, en Catalogne, lecanard pilet, anas acuta, Linn. (Ch. D.) CUAMBU. (Bot.) Pison croit que la plante qui porte ce nom au Frésil est une espèce de benoîte, geum. (J.) CUANGU, CoiJADOu ou Cuondod (Mamm.) , sont un seul et même nom que, suivant Marcgrave, Pison, le père Dab- beville et d'autres voyageurs encore , on donne, dans quelques endroits de l'Amérique, à une espèce de porc-épic , histrir èracliyura, Linn. Voyez Porc-epic. (F. C.) CUATI ou Coati. ( Mamm.) Voyez ce dernier mot. (F. C. ) CUBA, CuB^A. (Bot.) Scopoli et Schreber emploient ce nom pour désigner le tachigali de Cayenne, tachigalea d'Au- blet. M. Persoon Ta nommé tachia , nom qu'on ne peut adop- ter, puisque Aublet a un autre tachia. Necker avoit adopté pour ce genre le nom valentinia , employé ailleurs par M. Swartz pour un genre voisin du samj'da. et qui conséquem- ment doit être rejeté pour celui-ci; celui d'Aublet paroit devoir être conservé, comme étant le premier établi. (J.) CUB^A (Bot.) , nom générique substitué par Schreber à celui deTACHTGALiA employé par Aublet. Voyez ce mot. (Poir.) CUBAL SINI. (Bot.) Voyez Cubèbe. (J.) CUBALOS. (Ornith.) Parmi les oiseaux que le capitaine Stibbsa trouvés, en 1720, sur les bords de la rivière Damasensa, voisine de celle de Cambra ou Gambie, en étoit un de petite taille, qu'on appeloit ainsi, et qui n'est désigné dans THisiolre générale des Voyages, tom. 5 , in-4.°, p. 67 , que comme faisant son nid à l'extrémité de branches d'arbres pendantes surl'eau. Il s'agit probablement ici du toucnam courvi ., ou de quelque autre espèce du genre Loxia , et particulièrement de celle qui a d'abord été tigurée dans l'Histoire des Oiseaux d'Albiji, tom. 3 , pi. 62 , et dont Linnteus a fait son loxia melanocephala. (Ch. D.) CUB ,53 CUBÈBE. (Bot.) Dans les pharmacies on connoît sous ce nom, et sous cehii de piper caudatum, de petites baies globu- leuses , sèches, de couleur brune ou grisâtre , de la grosseur d'un grain de poivre ordinaire, lesquelles, mâchées, impri- ment sur la langue un sentiment de chaleur et de légère amertume, et rendent l'haleine agréable. Leur princip'e actif ne réside pas dans l'huile qu'on en retire , et qui est assez douce, mais dans les extraits, soit aqueux, soit spiritueux, surtout dans ces derniers. Le cubèbe est peu employé en mé- decine;, cependant il passe pour stomachique, propre à divi- ser la pituite épaissie qui tapisse l'estomac , et à dissiper les ,vents. Ces fruits sont apportés de l'Inde. On n'a pas d'abord connu avec certitude le végétal qui produisoitle cubèbe. Quel- ques-uns ont cru que c'étoit le pindaibo du Brésil, mentionné par Pison; d'autres les faisoient venir d'une espèce àe fagara, dont le fruit a reçu des Arabes le nom de cubèbe : mais la plu- part l'ont attribué, avec plus de raison, à une espèce de poivre; ce quia été confirmé parBergius, et d'après lui Linnacus fils, dans son Supplcmentum, l'a nommé piper caheha. La plante est un arbrisseau à tige articulée, dont les fruits sont disposés sur des chatons, et portés chacun sur un pédoncule ou pivot par- ticulier. (J.) CUBETH. [Ornith..) La bartavelle, tetrao rosiis, Linn,, porte, daiîsles langues orientales, ce nom et ceux de cubata et cubeji, que BufTon croit être dérivés de son chant, exprimant, à peu près, le mot chacabis , dont les Latins ont fait cacahere. (Ch. D.) CUBIANC. (Ornith.) Suivant Bonelli,on désigne par ce mot, eu Piémont, l'hirondelle de fenêtre ou hirondelle au croupion blanc, hiruiido urbica , Linn.; et ^par cubianc d' terra , iemotteux ou cul-blanc, molacilla ccnanthe , Linn. (Ch. D.) CUBLA. ( Omilh. ) Espèce de pie-grièche , dont M.Levaillant a donné la ligure , pi. 7a de son Ornithologie d'Afrique. (Ch. d.) CUBLANDIA.(5of.) Voyez Coublandia. (J.) CUBOSPERME, Cubospermum. [Bot.) Le genre décrit sous ce nom par Loureiro n'est qu'une espèce dejussicea, dans la famille des onagraircs. ( J. ) CIJBOSPEIIMUM. (BoL.) Genre établi par Loureiro pour une plante de la Cochinchine, qui paroît devoir apparîcair au i34 eue genre Jussiœa, dont elle ne ^ Voyez Notoxe. (CD.) \ CUCtJLLLE, Cucullœa. [Conch.) Genre de coquilles établi par M. de Lamarck pour quelques espèces d'arches, dont la disposition des dents extrêmes de la charnière est un peu diffé- rente , et dont les caractères peuvent être exprimés ainsi : Ani- mal inconnu , mais très-probablement fort rapproché de celui desarches , contenu dans une coquille inéquivalve, subinéquila- térale, subtransverse, ou un peu plus longue quehaute, bombée, à sommets écartés et presque médians ; charnière en ligne «Iroite, similaire , formée de dents nombreuses, et dont le& deux ou trois externes sont plus longues ^t plus obliques en dehors ; ligament étroit -, impression musculaire double. On ne connoît dans ce genre qu'une seule espèce vivante c'est la cuculléeauriculifère , cuculla-a auriculifera de M. de La- marck, vulgairement le coqueluchon de moine; arcacucullata, Chemn. 7, p. 174, tab. 53, fig. 62C. C'est une coquille de 4 pouces de long sur 3 de haut, dont la couleur est rouge, Lrune ou cannelle, excepté sur les bords, qui sont blancs et nuan- cés de violet en dedans. Les valves sont fortement carénées et aplaties àleurextrémitépostérieure, de manière àreprésenter, quand on les regarde de ce côté, une sorte de cœur ; elles sont en outre garnies de stries longitudinales très-fines, traversées par d'autres encore plus fines. Mais ce qu'elle offre de plus remar- quable et ce qui lui a valu son nom, ce sont deux espèces d'appendices latéraux, en forme doreilles, qu'elle a à sa face interne. Elle vient des mers des Indes, et est assez rare. CucTJLLÉE. {Foss.) Jusqu'à présent ce genre n'a présenté, dans l'état fossile, qu'une seule espèce bien distincte, à laquelle M. de Lamarck a donné le nom de cucullée crassatine , cucullœa cras- saiina, Ann.du Mus. Knorr, Foss., p. 11 ,tab. 2 5,fig. 1 , 2. eue ms Cette espèce ressemble beaucoup , par sa forme générale j à la cucullée auriculifère que l'on connoît vivante : mais celle qui est fossile est beaucoup plus épaisse; el!e a ses crochets plus écarJés, la facette du ligament plus larg-e, les côtes des extrémités de la charnière plus grandes et plus nombreuses. A l'extérieur on voit des stries d'accroissement ou transverses assez remarquables, et des cannelures longitudinales. Sa lar- geur est de quatre pouces, et les deux valves réunies ont a peu près un diamètre de même grandeur. On trouve cette espèce dans un monticule de sable quar- zeux, près de Beauvais, au lieu appelé Braclieux , où elle est accompagnée de belles vénéricardes , de venus, de turritelles et d'autres espèces. On trouve beaucoup de ces coquilles bi- valves, dont les deux valves remplies de sable sont jointes ensemble par le ligament qui existe encore sur quelques-unes. Tout prouve que les mollusques qui ont fourni ces co- quilles, ont vécu dans cet endroit, et qu'après leur destruc- tion il s'est formé au-dessus d'elles un banc d'huîtres qui ont vécu jusqu'à l'époque où les eaux de la mer se sont retirées. (Voyez, à cet égard, au mot Coquilles fossiles.) Je possède une petite valve ferrugineuse de cucullée, qui paroît appartenir à une autre espèce que celle ci-dessus; car les côtes parallèles situées aux extrémités de la charnière sont beaucoup plus longues, et elle n'est point couverte de stries longitudinales. J'ignore où elle a été trouvée. Les cucullées ne sont pas rares dans le monticule de Brri- cheux; mais il est à ma connoissance peu d'autres localités qui en présentent. On en a trouvé , à Blackdown en Angle- terre, dont M. Sowerby a donné la description et la figure dans son ouvrage {Minerai Conch.) , tom. i ,pag. i5i , tab. 67. (D.F.) CUCULO INDIANO (Bot.) , nom sous lequel on désigne eu Italie, suivant Rheede,lc natsi&tam ou batta-valli des Mala- bareSjqui est plus connu sous celui de menispermum cocculus , CoQUÊ DU Levant. Voyez ce mot. ( J.) CUCULUS {Ornith.) , nom latin du genre Coucou. (Ch. D.) CUCUMARZOLU (Ornith.), un des noms que , selon Celii . le castagneux 5 col/mbus mmor, Linn., porte en Sardaigne- (Ch. D.) Î44 eue CUCUMELLO {Bot.) f nom portugais du cèpe, espèce de champignon , boletus perennis , selon Vandelli. ( J. ) CUCUMER. {Bot,) Les Latins donnoient ce nom à notre concombre cultivée, Cucumis sati^us ,. Linn. , et ils appeloient Cucumerarium le terrain sur lequel on cultivoit cette plante. (L.D.) CUCUMIS, {Bot.), nom latin du genre Concombre (L. D.) CUCUMIS. ( Conch. ) Klein, Ostracod. , p. 78 , avoit désigné sous ce nom de genre quelques coquilles, que Linnœusconl'oa- doit parmi les volutes, qu'Adanson a séparées sous la déno- mination de porcellana, et que M. de Lamarck et les conchy- liologistes modernes nomment Marginef-le. (Voyez ce mot.) C'est aussi le nom d'une espèce de beroè", beroe cucumis ^ Linn. (DeB.) CUCUPU GUACU. {IchthyoL) On a désigné quelquefois ainsi le bodianus guttatus, ou Jacob Everstbn. Voyez ce mot et BODIAN. (H. C.) CUCUKBITA {Bot.), nom Litin du genre Courge. Voyez Courge. (L. D. ) CUCURBITACÉES. {Bot.) Famille de plantes, rangée dans la classe des dicotylédones diclines, et tirant son nom de la courge, cucurbita, un de ses genres les plus connus. Les organes sexuels sont ici généralement, comme dans toute la classe, séparés dans des fleurs différentes mâles ou femelles, tantôt monoïques ou réunies sur le même pied, tantôt dioïqucs ou placéessur des pieds différens. Ou trouve cependant, par excep- tion , des genres {mclolhvia, gronoi/ia, solena) à fleurs hei'ma- plirodites. Le calice, dans les unes et dans les autres, est régulier, ordi- nairement coloré et évasé eu cloche, divisé à son limbe en. cinq lobes, garni extérieurementversson milieu de cinqappen- dices vcrdàtres, regardés comme le véritable calice par beau- coup d'auteurs, qui prennent le calice coloré pour une corolle.- Les fleurs mâles ont ordinairement cinq étamines insérées an calice au-dessous de son limbe ; leurs filets sont tantôt distincts, tantôt réunis en un seul ou plusieurs corps. Les anthères sont uniloculaires, longues, appliquées contre le sommet des filets, ordinairement repliées deux fois sur elies-niêmes, réunies sou- vcntdeux ensemble , en laissant la cinquième isolée. Au centre eue 145 de tt'S fleurs on trouve quelquefois le rudiment d'un ovaire qui ne se développe point. Les fleurs femelles ont un ovaire simple, faisant corps avec le fond du calice, qui se resserre au-dessus pour former un étranglement, et s'évase ensuite en un limbe plus ou moins ou- vert, du fond duquel s'élève un style central, terminé ordi- nairement par plusieurs stigmates, et entouré quelquefois de cinq filets d'étamines stériles. Cet ovaire, ainsi recouvert, devient un fruit charnu, à écorce ordinairement solide, tantôt uniloculaire, mono- ou polysperme, tantôt à plusieurs loges polyspermes, dont les graines sont attachées à des pla- centa pariétaux et relevés, quiformentles cloisons. Ces graines, sous un tégument cartilagineux ou crustacé, renferment un embryon à radicule droite et à lobes planes , dénué de pé- risperme. La racine, dans les plantes de cette famille, est souvent tubéreuse; les tiges sont herbacées, ordinairement rampantes, ou grimpantes si elles ont un support. Lesfeuillessontalternes, tantôt simples, en cœur ou palmées, tantôt digitées, presque toujours chargées d'aspérités ou de points calleux, laissant échapper de leur aisselle une vrille par laquelle la plante s'attache aux supports. Les fleurs sont aussi axillaires, portées sur des pédoncules uni- ou multiflores; elles sont articulées sur- leur pédicelle propre, et ce point d'articulation est pius mar- qué, lorsque le fruit est parvenu à sa maturité. Cette famille peut être subdivisée en trois sections, à raison du fruit, qui est uniloculaire monosperme dans legronovia, le sicfos et le sechium ; uniloculaire polysperme dans le solena de Loureiro, le hryonia, Velaterium , le muricia de Loureiro ; multiloculaire polysperme dans le melothria, Vanguria, le rno~ mordica ,Vecbalium de M. Richard, le buff'a de Cavanilles, le cucumis, le cucurbita, le trichosanthes , le ceratosanthes , le my- rianthus de M. de Beauvois. On peut placer dans une quatrième , comme genres accessoires, le feviilea^ le zanonia,\e J)els>isia dont le nom est substitué à celui de napoleona qui lui avoit été donné par M. de Beauvois. On avoit encore ajouté , dans une autre section, des plantes à fleurs hermaphrodites et à ovaire supérieur, semblables d'ailleurs aux cucurl)ita- cées par leur port, leurs tiges grimpantes , leurs vrilles axil- j 2. 10 145 CUD laires , leurs fleurs articulées sur les pédoncules , leurs graines attachées sur des placenta pariétaux. Ces plantes constituent maintenant la famille distincte des passiflorées, qui a plus de d'aflinilé avec les violées et les diosmées. Le papaya, laissé à la, fin, a quelques rapports avec les genres delà famille; mais plu- sieurs caractères annoncent qu'il peut être le type d'une nou- velle famille voisine. (J.) CUCURBITAIINS. {Entoz.) Un assez grand nombre d'anciens auteurs de médecine françois désignent ainsi, par comparaison avec la graine de courge, cucurbita, certaines espèces de vers intestinaux, appelés maintenant constamment Taenia. Voyez ce mot. (DeB.) CUCURBITE. (Chim.) C'est la pièce inférieure d'un alam- bic, dans laquelle on met les substances qui doivent être sou- mises à l'action de la chaleur. Voyez Alambic. (Ch.) CUCURBITES. {Echinod.) Mercati, Metalloth. Vatican. , nomme ainsi Vechinus altus de Linnaeus. (DkB.) CUCURI {Ichthfol.) , nom américain du squale pantouflier. Voyez Zygène. (H. C.) CUCURUCU. (Erpef.) Marcgrave et Pison parlent, sous ce nom, d'un gros serpent du Brésil , long de huit à neuf pieds, et quelquefois de douze. Les sauvages en mangent la chair; il passe pour fort venimeux, et sa morsure détermine, suivant ces auteurs, l'écoulement du sang par toutes les ouvertures du corps. On ne sait à quel genre le rapporter. (H. C.) CUDDY (Ornith.), nom anglois de la poule d'eau, /uZfca cliloropus , Linn. (Ch. D.) CUDO. {Bot.) Voyez Curutu-Pala. (J.) CUDON [Ornith.) , nom bas-breton du pigeon ramier, co- lumba palurnbus, Linn. (Ch.D.) CUDOR (Ornith.), nom donné parM. Levaillant àunmerle qu'il a décrit et figuré , tom. 3 de son Ornithologie d'Afrique, pag. 3t , pi. 107 , fig. 2 , et qui est le turdus aurigaster, Vieiil. (Ch.D.) CUDRANG, Cudranus. {Bot.) Deux arbrisseaux ou petits arbres congénères portent ce nom dans les îles Moluques, où on les prend pour des limons sauvages , dont ils dif- fèrent cenendant en plusieurs points. Rumph , qui les men- tionne daiis VHsrb. Amb. 5, p. 22 , t. \G , dit qu'ils ont le CUE 147 feuillage d'un citronnier, mais beaucoup plus petit, et d'une odeur fade lorsqu'on les froisse. Quelques épines sont répandues sur les rameaux, comme dans les limonia. Rumph n'a point vu les fleurs; il dit que les fruits, dont la surface est un peu ligneuse et bosselée, acquièrent la grosseur d'une fraise, et sont divisésintérieurement en six loges, dont chacune contient une ou plusieurs graines alongées et aiguës. Ces végétaux ne sont pas assez connus pour qu'on puisse déterminer leur véri- table aftiiiité. Ils paroissent seulement avoir plus de rapport avec les aurantiacées qu'avec une autre famille connue. (J.) CUDU-PARITI {Bot.), nom malabare du gossypium arboreum^ suivant Rheede. (J. ) CUECHTOTOTL. {Orniih.) Fernandez, chap. 214, p. 54 de ses Oiseaux du Mexique, en désigne sous ce nom un qu'il dit être de la taille des perroquets, et leur ressembler d'ailleurs par le bec et parles pieds, mais qu'il n'a vu qu'en peinture. Ses ailes étoientbleues et jaunes, le dessous du corps rouge, et la tête garnie, en plusieurs endroits, d'une peau nue, carac- tère propre à la famille des aras. (Ch. D.) CUEILLER. {Ornith.) Belon désigne la spatule, p/afc/ea leucorodia , Linn., par ce nom, tiré de la forme de son bec. (Ch.D.) CUELLAIRE , CueWar/a. {Bot.) Ce genre a été établi par les auteurs de la Flore du Pérou, pour plusieurs arbres de ce > pays. Il se rapproche des clethra, appartient à la famille des éricinées, et à la décundrie monogjnie de Linnaeus. Il offre pour caractère essentiel : un calice à cinq découpures droites, ovales, concaves, persistantes; cinq pétales égaux, droits, coi nivens, concaves, plus longs que le calice; dix filamens comprimés, dilatés à leur base, terminés par des anthères bifides, per- forées à leur sommet; un ovaire supérieur, surmonté d'un style court et trigone , terminé par un stigmate à trois lobes.' Le fruit est une capsule trigone, comprimée, à trois valves, à trois loges, renfermant des semences planes, imbriquées, entourées d'un rebord membraneux , placées sur des récep- tacles arrondis. Les mêmes auteurs n'en ont mentionné que trois espèces , distinguées par leur seul caractère spécifique, savoir: i." CueU laria revoluta, Ruiz et Pav., Sjst, ieg.,PL. Per. , pag. io3. Arbre 10. Î48 CUG découvert, dans les grandes forêts du Pérou , dont les feuîUe» sont oblongues, excavées , denticulées , roulées vers leur base. 2.° Cuellariaferruginea, Ruiz et Pav. , 1. c. Arbrisseau du même pays, à feuilles oblongues , très-entières, acuminées ^ légèrement excavées à leur base. 5.° Cuellaria oho\>ata., Ruiz et Pav., 1. c. Cet arbre s'élève très-haut; son bois est d'une grande dureté; ses feuilles sont en ovale renversé, ridées, denticulées. Il croît au Pérou. (Poir.) CUENTAS. {Bot.) Clusixis dit que les Espagnols et les Por- tugaisdonnentce nom au bidisier , canna, parce queses graines sont employées pour faire des chapelets. (J.) CUEPIA. {Bot.) Voyez Couepi. (J.) CUERNEZUELA. {Bot.) Ce nom, qui signifie en espagnol petite corne , a été donné, dans les environs de Carthagène en Amérique , suivant M. Jacquin, à V acacia cornigera, dont les épines ont la forme de petite* cornes. (J.) CUERNIER ou Acurnier {Bot.), nom du cornouiller màle en Provence. (L. D.) CUERVO ( Ornith. ) , nom espagnol du corbeau , corvus. (Ch. D.) CUESCO DE LOBO {Bot.) , nom des vesse-loups, Ijcoper- don, en Espagne. (Lem.) CUETLACHTLl {Mamm.), nom donné au Mexique, sui- vant Fernandez, à une espèce de loup, dont les auteurs systé- matiques ont fait le loup du Mexique. Voyez Chien. (F. C.) CUEWATER {Ornith.), nom anglois du bec en ciseaux, rhincJiops nidra, Lian. (Ch. D.) CUGNIADA ( Ornith. ) , nom espagnol et générique de l'alouette, alauda. (Cii.D.) CUGUA APARA ou Cuguacueté. {Mamm.) Il paroît que ce nom, tiré de Marcgrave, se donne, au Mexique, à notre ma- zane, cers'us campestris. Voyez Cerf. (F. C.) CUGUACU ARA ou Cuguaco arana {Mamm.), nom duquel a été dérivé celui de cougouar, et que cet animal porte au Brésil, suivant Marcgrave. Voyez Chat. (F. C.) CUGUACU ETE. {Mamm.) Voyez Cugua apara. (F. C.) CUGUL {Ornith.) , nom du coucou , cuculus , en catalaa. (Ch. d.) CUI i/i9 CUGULADA. (Ornith.) On a rapporté ce nom catalan à Talouette lulii , alauda arhorea , Linn. ( Ch. D. ) CUGUMELA {Orniih.), nom catalan de la lavandière, mota- cillaalba, Linn. (Ch.D.) CUGUMELO {Bot, ) , et Cogumelo des Portugais. Ce sont les coucouméles , espèce de champignons du genre Aga/ic. Voyez FONGB. (LeH.) CUGUPU GUACU. (IclithyoU) Voyez Cucupu Guacu. (H. C.) CUHURAQUAM. ( Bot. ) Dans le Brésil , suivant Marcgrave , on nomme ainsi le bois de Brésil, cœsalpina. (J, ) CUICHUNCHULLI(£o^), nom péruvien, inscrit sur un dessin de Joseph de Jussieu conforme h la plante de son Herbier , qui est le viola parvijlora de Mutis, nomme aussi ipecacuanha, maintenant Vionidium parviflorum de Ventenat. (J.) CUIL [Ornith.), nom d'une espèce de coucou du Malabar, cuculus Jionoratus, Linn. Voyez Coucou. (Ch. D.) CUILLER A POT, ou Faux Télescope. (Conch.) Espèce de vis ou de strombe, stroinhus palustris. (De B.) CUILLER DES ARBRES. (Bot.) Espèce d'agaric presque sessile, dont le chapeau a la forme d'une cuiller, ou d'un cor- net palmé, souvent fendu sur les bords : sa surface supérieure, qui est celle du côté concave, est d'un brun noisette; l'autre côté est convexe et garni de feuillets inégaux, blancs. Sa chair est cassante. On trouve ce champignon sur le chêne et sur le marronnier d'Inde. Paulet, qui en donne plusieurs figures ( Champ. 2 , p. 110, tab. 2 2 , f. i , 2 , 3 ) , le rapproche de l'a- garic qu'il nomme coquille du chêne. Ces deux champignons rentrent dans la famille des oreilles des arbres , établie par le même auteur, qui les rapporte aussi à Vagaricus dimidiatus de SchaelTer, (pi. 235), et au champignon palmé de Boccone (Musc. 1 , tab, 3o2) , dont la figure a été recopiée par Barellier {Léon. 1267). Mais il paroît que ces espèces sont dilTérenles. La cuiller des arbres n'a pas incommodé les animaux auxquels on en a fait manger, et ne présente aucun des caractères par- ticuliers aux champignons suspects. (Lem.) CUILLER D'IVOIRE (Conch.), nom marchand du pholas dactylus de Linnacus. (De B.j CUILLERON , Aileron ; Squama halterum. (Entom.) On nojiime ainsi , dans quelques insectes diptères , une sorte iSo cui rrécallle ou de lame cornée , voûtée, qui s'observe au dessou; lie i'aile sur les parties latérales du corselet, et qui semble pro- téger le balancier. On ignore l'usage de ce cuilleron. On a dit qu'il étoit frappé parle balancierdansle vol, et qu'ilproduisoit le bourdonnement que font entendre les diptèrts : c'est une erreur. Cette partie manque précisément dans les cousins, dont les murmures sont si remarquables. Le cuilleron manque aussi dans les tipules:il est très-développé dans le genre Thércve.La plupart desauteurs qui ont nommé cette partie en langue la- tine, ont toujours employé une périphrase pour l'exprimer , tels que novarum alarum rudimcnta, truncalarum residua vestigia, squamœ halterum fornicalœ. Voyez l'article Diptères. (G. D.) CUILLIERE. {Ornith.) Ce nom , écrit par Belon cuei/Zcr, qui dés'gne la spatule, platalea. leucorodia, Linn. , est appliqué au savacou par Brisson, qui en fait son genre Coch.learius. (Ch.D.) 'CUINE. (C/ii'm.) Sorte de cornue de grès, à col très-court, dont on se sert dans les arts pour extraire l'acide nitrique du nitrate de potasse mêlé à de l'argile. On place les cuincs, après qu'ony a introduit un mélange de i partie de nitrate de potasse et Impartie d'argile, dans un fourneau qu'on appelle g^/cre; jîuis , au moyen d'une petite alonge de grès , on les fait com- muniquer avec d'autres cuines , qu i servent de récipient. (Ch. ) CUIR [Chim.) , nom que Ton donne à la peau tannée. Voyez Peau. (Cii.) CUIR DES ARBRES , Peau i>e gant et Amadou blanc. {Bot.) Ces trois noms sont ceux qu'on donne vulgairement au bysse gigantesque, qui est le xjLostroma giganlcum de Tode , et le racodium xjlostroma de Persoon.Ses lilamcns, entre-croisés les uns dans les autres , forment une espèce de feutre ou d'amadou blanchâtre , coriace, tantôt très-mince, ets^^mblable cà la peau d'un gant, tantôt de l'épaisseur d'un cuir, et quelquefois beau- coup plus épais. Ce feutre s'insinue dans les l'entes des arbres, qu'il remplit bientôt. On pourroit l'employer au même usage que l'amadou ordinaire. Voyez Xvlost.io.mk et Am.vdou elanc. (Lem.) CUIRA CANTARA. ( OmiCu. ) Voyez Guira Cantara. (Ch.D.) CUIR.\SSE. {îclitliyol.) Ona donné ce nom à divers poissons- CUI i5i remarîjuahles par les fortes écailles ou les lames cornées qui révèlent leur corps. Telles sont une espèce (I'Amphisile , une espèce de Catàpiiracte, etc. Voyez ces mots. (H. C.) CUIRASSÉE (Erpét.), nom d'une espèce de couleuvre, co/u- ler scutatus, de Pallas. Voyez Couleuvre. (H. C.) CUIRASSIER. ( Icluhjol. ) Bloch avoit établi, sous ce nom , un genre de poissons, qui depuis a été partagé en deux autres genres , les Hyfostomes et les Loricaires. Voyez ces mots. (H.C.) CUIRLACOCHE. {Ornith.) Il est fait mention, sons ce nom, au tome 12.'', in-Zj." , p. 62^ de l'Histoire générale des Voyages, d'un oiseau ayant les ailes brunes, les yeux rouges, le bec plus long que celui dusansoutlé, et dont la taille est la même, c'est- à-dire, un peu moindre que celle d'une grive. (Ch. D.) CUIRIRI. (Ornith.) Ce mot , qui est synonyme de s^n-iri dans l'ouvrage de M. d'Azara, paroît s'appliquer à plusieurs oiseaux du Brésil: on a lieu cependant de croire qu'il y a identité entre ceux que les naturalistes ont décrits sous les noms de hentaveo , de cuiririet de pitangua, lesquels se rapprochent tous du lanius pitangua, Linn. Séba a ajouté l'épithéte d'acamalcu à l'espèce figurée tom. 2 , p. go , tab. 87 , n." 2 de son Thésaurus , et cette espèce, dont le nom est écrit curlacamaJiu dans le Dictionnaire universeldcs animaux, est le monedula, genre XL* deMoehring, le turdus cristatus de Klein, le gobe-mouche huppé du Brésil, de Brisson, tora. 2 , p. 416. Gmelin a considéré cet oiseau comme une simple A^ariété du muscicapa paradisi de Linnaeus; on le retrouve encore, au nit^me titre, dans la synonymie du todus paradheus , dn même auteur, ou verdiole de Buîion. (Ch.D.) CUISSE. (En'oni.) Dans les insectes, c'est la seconde pièce des pattes, celle qui est articuléesur la hanche, et quisnpporte la jambe ou le tibia, (CD.) CUISSE. (Conch.) C'est le nom marchand sous lequel on dé- signe dans le commerce les coquilles bivalves du genre Perne. Voyez ce mot. (De B. ) CUISSE DE NYMPHE. (Bot.) Les jardiniers fleuristes ont appelé de ce nom une variété du rosier blanc dont les fleurs sont couleur de chair. (L. D.) CUISSE-MADAME (Bot.), nom d'une variété de poire. (L. D.) )5. CUÏ CUISSES , Fémur. (Ornith.) Voyez Pieds. [Ch. D.) CVn (Ornitli.) , nom que Icshabitans deMindanao donnenè à une espèce de rollier que M. Levaillant a aussi trouvée en Afrique, et qui est le coracias bengalensis, Linn. (Ch.D.) CUITCUITZCATOTOTL. (Ornith.) Fernande?, décrit, sous le n." 2o3, cet oiseau du Mexique, à peu prés de la taille du chardonneret, comme vivant dans les bois, ayant un chant agréable, et étant rouge sur les parties inférieures, jaune sur le sommet de la tête, et offrant sur le reste du corps un mélange de bleu, de blanc et d'un brun noir. ( Ch. D. ) CUITE. (Chim.') Dans plusieurs ateliers où l'on fait concen- trer, par le feu, des liquides qui tiennent en dissolution des matières fixes ou moins volatiles qu'eux, on appelle cuire l'action d'évaporer , et cuite le résultat de l'évaporation. (Ch.) CUIVRE. ( Min.) Le genre du Cuivre renferme au moins douze espèces différentes, et chacune de ces espèces un assex grand nombre de variétés. Tous ces minerais n'ont de commun entre eux que la présence du cuivre considéré comme prin- cipe dominant ou prépondérant; mais ils ne présentent d'ail- leurs aucun caractère extérieur général qui puisse les faire reconnoître pour appartenir à ce genre. Il faut donc avoir recours à des propriétés chimiques particulières au cuivre , saillantes et fiiciles à observer, pour y découvrir la présence de ce métal. Les minerais de cuivre amenés par un léger grillage, ou par l'action des acides, à un état d'oxidalion (;onvenable , sont tous susceptibles de communiquer à l'ammoniaque une couleur bleue d'azur très- remarquable ; et comme elle est très-intense, il ne faut qu'une petite quantité de ce métal, pour donner à l'ammoniaque une teinte bleue très-distincte» Les minerais de cuivre connus et sensiblement purs se pré- sentent sous deux aspects différens. i.'^Avec le brillant métallique, ils sont ou rouge de cuivre, ou jaune de laiton, ou gris-de-fer, ou gris noiràfre tirant sur le bleuâtre. 2.° Sans apparence métallique, ils sont ou rouges, tirant sur le pourpre, le bleu, ou le A^ert; ce dernier cas est le plus. commun, et on rencontre peu de minerais de cuivre q:ui CUI i55 n'indiquent la présence de ce métal par quelque enduit ou efflorescence verdâtre. §. I." ESPÈCES MINÉRALOGIQUES DE CUIVRE. i/* Espèce. CuirRE natif. II présente tous les caractères du cuivre purifié par les opérations métallurgiques; mais sa pesanteur spécifique de 8,5844 est plus considérable. Il offre les formes régulières qui paroissent être communes à presque tous les métaux, c'est-à-dire, le cube, l'octaèdre, le cubo-octaèdre , le cubo- dodécaèdre , etc. Il se présente aussi , comme les autres mé- taux malléables , en rameaux et en filamens ; il est rare sous cette dernière forme, qu'on n'a encore trouvée qu'aux en- virons de Temeswar et dans les mines de Cornouailles. Dans ce dernier lieu, ses filamens sont entrelacés comme un fili- grane. On voit également le cuivre natif en lames, en grains, en concrétion ou stalactite , en masses amorphes, etc. Le cuivre natif se rencontre principalement dans les mines de cuivre qui gisent dans des terrains primordiaux anciens; il fait partie de leurs filons, soit emplanté sur leurs parois ou dans leurs cavités, soit mêlé avec la roche des filons, et les pénétrant sous forme de veines. On trouve aussi du cuivre natif concrétionné; mais celui-ci ne peut pas être regardé comme de formation naturelle , c'est-à-dire , indépendant de circonstances dues au travail des mines. Il vient des dissolutions de sulfate de cuivre qui coulent dans les mines, et qui sont décomposées par le fer, par les corps organisés et par tous les corps combustibles que ren- contrent ces eaux cuivreuses. Les mines qui contiennent du cuivre natif sont, en France, les seules mines de Baigory et celles de Saint-Bel près Lyon j encore y est-il rare , et il nous a mente paru qu'on ne trou- voit, dans cette dernière mine, que du cuivre de cémenta- tion. Il est, au contraire, très-abondant et très-beau dans les mines deTourinski, à cent vingt lieues au nord d'Ekaterin- bourg, dans la partie orientale des monts Ourals, en Sibérie. On en trouve aussi dans les mines de Saxe , dans celles de Hongrie; à Fundo-Moldavi, en Galicie ; dans la fameuse mine ^54 CUI de Fahlun , en Sue le; dans celles de Cornouailles en Angle- terre , etc. On cite des masses de cuivre natif remarquables par leur volume. Telle est celle qu'on a trouvée à quatorze lieues de Baja , au Brésil, et qui pesoit 2616 livres : celle que le doc- teur Francis-le-Baron a dét-ouverte en Amérique septentrio- nale, dans la région méridionale du lac supérieur; et dont la circonférence est d'environ quatre mètres et demi ; elle a été trouvée dans le lit de la rivière Onata-Nagan. Le cuivre en est très-pur. Dans les États-Unis d'Amérique, près de NeuwhaA^en , dans des roches secondaires, sur la colline de Hamden , on a trouvé une masse de cuivre natif, pesant environ cjo livres , adhérent en jiartie à la surface dé la roche sur laquelle elle étoit placée , et ayant même pénétré dans ses fissures. ( Sil- liman, dans Clcaveland.) Les gangues et roches qui renferment du cuivre natif, sont principalement le granit, le gneiss, le micasciiiste , le stea- chistc, les schistes et phyllades, même les varioii tes, le quarz, la chaux carbonatée saccaroïde , la chaux, fluatée , la baryte sulfatée, et, à Obcrstein, la prehnite : cette dernière gangue est la plus remarquable. 2.* Espèce. CuiJ^'RE SULFURÉ. (Haily.) Kupfer-glas , le Cuivre vitreux. (Broch.) Ce minerai a la texture compacte, la cassure conchoïde et quelquefois terne; il est rarement lamellcux. [Blattriches Kiipfer-glanz.) Sa couleur est le noir de fer ou le gris de plomb ; il est souvent bleuâtre ou irisé à sa surface, et quelquefois roiigeàtre lorsqu'il est mélangé de cuivre oxidulé. Il est très-fusible; il fond même à la flamme d'une bougie: mais il est plus difficile à réduire que le cuivre oxidulé. Il a d'ailleurs la propriété, commune à toutes les mines de cuivre, de colorer le verre de borax en vert, et l'ammoniaque en bleu. Ce minéral de cuivre est assez tendre il s'égrène sous le cou- teau, et prend un éclat métallique asse:: vif; mais, qTioiqu'ilsoit quelquefois un peu mou et comme semi - ductile , il ne se coupe pas comme l'argent sulfuré. Sa pesanteur spécifique est CUI t55 île 4, Si à 5,538 ; sa forme primitive est le prisme hexaèdre régulier, dans lequel un côté de la base est à la hauteur comme 5 est à 5. Le cuivre sulfuré est composé, d'après M. Klaproth , de cuivre, 0,78 ^: de soufre , 0,18 7 -, de fer, 0,02. Il se trouve ordinairement en masses amorphes, et quel- quefois, mais rarement, en prismes hexaèdres réguliers, ou en cristaux qui dérivent de cette forme. Nous rapporterons à cette espèce la variété qu'on nomme cuiiTe spiciforme , et très - improprement argent en épis. Elle est en petites masses ovales, aplaties, relevées par des saillies noirâtres en forme d'écailles ; elle ressemble cà un petit cône de pin ou à un épi qui auroit été fortement comprimé. Aussi beaucoup de minéralogistes regardent-ils cette variété comme résultant de la minéralisation de ces fruits par le cuivre vi- treux. Ce cuivre sulfuré paroît moins pur que les autres. On trouve le cuivre sulfuré spiciforme à Frankenberg , dans des filons qui traversent un terrain primordial. Cette disposition seroit fort remarquable , si on ne se rappeloit que les filons sont souvent d'une formation très-différente de celle du terrain qui les renferme. On pourroitaussi rapportera cette espèce sous le nom de cui' vre sulfuré antimonié, le minerai que M. de Bournon a décrit sous celui de cuivre et antimoine sulfurés, et dans lequel M. Wol- laston n'a trouvé d'autres principes constituans que le cuivre, l'antimoine et le soufre. Il est d'un gris plus foncé que le cuivre gris-, son grain est plus fin et plus serré, sa cassure est plus terne; il est aussi plus dur-, il fond très-facilement au chalumeau, et se réduit en bouillonnant en une scorie noire'trèsporeuse. Ce minerai fort rare vient de la mine de Bojoja^vlensk , prèy de Ekaterinbourg en Sibérie; il est disséminé en rognons plus ou moins volumineux, dans une gangue de quarz , et y est accompagné de cuivre carbonate et d'antimoine oxidé. Le cuivre sulfuré est un des minerais de cuivre les plus purs et les plus riches; il forme des filons très-puissans, qui renferment aussi du cuivre oxidulé. Il est quelquefois recou- vert de cuivre malachite soyeux. i56 GUI On trouve cette espèce importante dans presque toutes les mines de cuivre des terrains primitifs, notamment en Sibérie, dans les mines des monts Onrais ; eti Suède: en Saxe, à Frey- berg et à Marienberg-, en CornoualUes. C'est de ce dernier lieu que viennent les plus beaux cristaux; dans les mines de Saska et de Moldava , dans le Bannat, en filons traversant un calcaire saccaroùle ; dans les mines du Chili, etc. Le cuivre sulfuré, semi-ductile, n'a encore été trouvé que dans les mines d'Ekaterinbourg en Sibérie. 5.* Espèce. Cuivre pyriteux. (Haiiy.) Kupferkies, la Pyrite cuivreuse. (Broch. ) Le cuivre pyriteux est d'un jaune métallique assez vif; il ressemble beaucoup au fer sulfuré; mais le jaune de ce der- nier est beaucoup plus blanc que celui du cuivre pyriteux: celui-ci est d'ailleurs moins dur, il n'étincelle que difficile- ment sons le choc du briquet; il se laisse même entamer par le couteau; il a la cassure raboteuse et non vitreuse; il se fond au chalumeau en un g obule noir que l'on amène diffici- lement à l'état de cuivre métallique. Cette espèce a pour forme primitive le tétraèdre , et pour formes ordinaires, ses dérivés immédiats. Lorsqu'elle est en masse, elle présente souvent les couleurs irisées les plus vives. Ce caractère peut aider à la faire distinguer du fer sulfuré, qui n'offre jamais les mêmes couleurs. Sa pesanteur spécifique est dé 4,3i54. On trouve le cuivre pyriteux cristallisé en tétraèdre, en octaèdre, en tétraèdre épointé , en dodécaèdre : on le ren- contre aussi en concrétions ou stalactites; sa surface est alors bronzée , terne ei même criblée d'une infinité de petits irous. Le cuivre pyriteux n'est point, comme le cuivre sulfuré, le résultat de la combinaison presque pure du cuivre et du soufre. Ce minerai contient toujours du fer dans des propor- tiojis qui ne paroissent pas aussi variables qu'on l'avoit pensé , î>vant qu'on eût de bonnes analyses comparées de ce minerai. MM. Guenyveau et Boucsnel ont obtenu les résultats suivans de dififérens cuivres pyriteux. CUI ^Analyse du Cuivre pyriteux i57 Cuivre. Fer. . . Soufre . Silice. . de Saint-Bel, de Baygory, par par Guenj'veau. Guenyveau. 3o,2 3o 32,3 33 37 37 « <• de Stelzeiiihourg, près Luxembourg, par Bouesnel. Le cuivre pyriteux n'est pas aussi facilement décompo- sable dans l'air humide que le fer sulfuré. Cependant il s'altère quelquefois, et donne du sulfate de cuivre. Il renferme aussi, dans quelques cas, un peu d'or et un peu d'argent. Le minerai de cuivre de la mine exploitée à Saint-Bel , près Lyon, appartient à cette espèce. Le fameux gite de mi- nerai du Ramelsberg au Hartz en est en grande partie composé. Parmi les variétés de cette espèce, les plus remarquables et les plus tranchées sont : Le Cuivre pyriteux panaché : Cuivre pyriteux hépatique (Haiiy. )•, Bunt kupfererz, la Mine de cuivre panachée. (Broeh.) Il est composé absolument des mêmes principes que le cuivre pyriteux; mais ses qualités extérieures sont un peu différentes. M. de Bournon assure n'en avoir jamais vu que de cubique ou de cubo-octaèdre. Ses couleurs sont vives et panachées de rouge, de brun, de bleu, de violet etmêmede vert; il est assez tendre pour se laisser racler par l'ongle : sa poussière est rou- geâtre. Lorsqu'on en casse des masses, sa cassure est raboteuse ou conchoide, à petites cavités. M. Kissinger a trouvé dans celui de Suède , Cuivre 63 Fer 12 Soufre 2 5 Il se comporte au chalumeau comme le cuivre pyriteux. On le trouve particulièrement à Freyberg, en Saxe; en Bohême; au Hartz; en Hongrie; dans le Derbyshire, etc. Le Cuivre pyriteux jaune-pâle (de Bournon). Sa couleur est d'un jaune pâle ; il a moins d'éclat que les autres variétés; sojs grain est aussi plus lin et plus serré. î58 CUI Il ne s'est point encore présenté sous forme cristallisée; on ne l'a vu qu'à l'état de concrétion , à surface mamelonnée, et il offre dans sa texture une suite de couches extrêmement min- ces , fortement appliquées l'une sur l'autre, et assez difficiles à voir, mais faciles à séparer par la percussion ou par la chaleur. Il prend par le frottement un lustre métallique particulier. Sa pesanteur spécifique est de 41,57. M. Chenevix, ayant examiné un échantillon de ce cuivre pyriteux venant des mines de Cornouailles , et qui lui avoit été fourni par M. de Bouraon, y a trouvé le cuivre, le fer et le soufre dans les proportions suivantes : Cuivre 3o Fer * . 53 Soufre 12 La surface de ce cuivre pyriteux s'altère facilement , et passe soit au noir, soit au vert brunâtre , imitant parfaitement le bronze antique. Cette surface se couvre aussi quelquefois de couleurs irisées. Il accompagne fréquemment le cuivre sulfuré dans les mines de Cornouailles; mais, quoique mêlé avec lui, il s'en distingue facilement. On doit remarquer combien les proportions des trois prin- cipes semblent varier dans les analyses de ces deux variétés de cuivre pyriteux. Le cuivre pyriteux n'est pas le plus riche des minerais de cuivre, mais il est Irés-commun , ses filons sont très-multi- pliés ; ce sont enfin ceux qu'on exploite le plus ordinaire- ment. Il contient depuis deux jusqu'à vingt pour cent de cuivre. Le cuivre pyriteux se trouve dans les terrains primitifs et dans ceux de transition , en filons très - puissans , en vastes amas , et peut- être aussi en lits. Il est assez communément accompagné de cuivre gris, de fer sulfuré, de fer spathique, de plomb et de zinc sulfurés; les roches qui le renferment sont des phyllades micacées, des stéasehisles , des psammites schis- toïdes, etc. CUJ :59 4." Espèce. Cuivre gris. (Haùy.) Fahlerz, le cuivre gris. (Broch.) — Argent gris. (De Lamét.) Le cuivre gris est d'un gris d'acier plus ou moins foncé , tantôt brillant, tantôt terne. Sa cassure est raboteuse et presque gre- nue; cependant son éclat métallique est assez vif. Sa poussière est noire, passant quelquefois au rougeâtre. Ce minerai est ordinairement difficile à fondre au chalu- meau ; il donne un globule brun et fragile , qu'il n'est pas facile de réduire , et qui colore en jaune rougeâtre le verre de borax. Il ne fait pas mouvoir le barreau aimanté comme le fer oxi- dulé et le fer oligiste , dont il a quelquefois l'apparence. Lorsque ce minerai de cuivre est cristallisé , ses caractères deviennent beaucoup plus précis ; sa forme primitive est le tétraèdre régulier , et ses formes secondaires très-multipliées dérivent évidemment de ce solide, qu'elles ne masquent jamais totalement. Le cuivre gris et le cuivre pyriteux sont jusqu'à présent les seuls minerais qui aient présenté cette forme. Sa pesanteur spécifique est de 4,8648. Il est difficile de déterminer , parmi les nombreuses subs- tances que l'analyse extrait du cuivre gris, quelles sont celles qui lui sont essentielles : elles varient extrêmement par leur nature et par leurs proportions. Une variété de Cornouailles n'a donné à M. Chenevix, et suivant M. de Bournon , que du cuivre 0,62 du fer 0,33 du soufre 0,14 Nous avons cru cependant pouvoir diviser le cuivre gris en deux sous-espèces , fondées sur la présence ou l'absence d'un des principaux métaux accessoires. i.'^'^ Sous-esp. Cuivre gris arsénié (Fahlerz proprement dit de Klaproth ). Nous ne pouvons lui assigner d'autres caractères extérieurs que ceux que nous venons d'attribuer à l'espèce en général. 11 est d'un gris plus pâle quela sous-espèce suivante ; il répand par l'action de la flamme d'une bougie , une odeurarsc- nicale très-forte , mais ne s'y fond pas. Il est même assez difficile à fondre au chalumeau en un globule friable. Il paroit essen- îèô cui tiellement composé de cuivre, d'arsenic, de fer et de soufre, comme le font voir les analyses suivantes : De Yung- D'Airtlirie. hohebirke. De Kraner, DeJonas, prèsStirling, près Frejberg, près Freybcrg, prcsFrejberg , en Ecosse, P arKlapro th. idem. idem. pa r Thomson, Cuivre, 0,4100 0,4800 o,425o 0,192 Arsenic, 0,2400 0,1400 0,1 56o 0,167 Fer, 0,2:1 5 0 o,255o 0,2760 0,5 10 Soufre, 0,0000 o,iioo 0,1000 0,141 Argent, 0,0040 o,oo5o 0,0090 Antimoine, « .i o,.85 o,ia7 o,ii5 0,277 Argent , «,00a o,o3o o,oo3 0,007 o,o3a 0..47 o,io« Zinc, o,o5o » M •• .1 Plomb , . 1, .. » 0,01; Arsenic , .. ■• 0,007 o,o4o ■ " Perte , 0,037 0,023 O..37 «,o3> 0,01a o,oi6 0..J5 On vo it que 1 es principes que l'on peut regarder comme (0 On le connoît dans ce pays sous le nom de Weisgultigekz, nom qui appartient, eu Saxe, à un minerai de plomb renfermant de l'argent et de l'antimoine. Ainsi le Weisculticxrz du Hartz est très - différent du Weisculugek/. de Saxe. CUI 161 essentiels à ce minerai , sont le cuivre, l'antimoine ,ïe fer elle soufre. On remarquera que les deux derniers exemples indi- quent une quantité consiilérable d'argent. On ne sait encore si cette circonstance apporte dans ce minerai des différences extérieures et constantes. M. de Borkowskici te principalement ce minerai enfilons de six à sept décimètres de puissance, àFundo-Moldavi, en Galicie. Sa couleur est le noir de fer, avec une surface quelquefois irisée, et présente aussi une apparence de fusion très-remar- quable. Le cuivre gris est le minerai de cuivre le plus communé- ment exploité , et celui dont l'exploitation est souvent fort avantageuse en raison de l'argent qu'il contient. Il se trouve eu filons très-puissansdans les montagnes primitives, principale- ment dans les rochers fissiles à base de talc , de stéatite ou de mica , dans les gneiss , etc. Les filons qui le renferment, sont ordinairement tres-riches en productions minérales variées et en cristaux fort nefs. Le fer spathique, le cuivre pyriteux, l'argent rouge, lequarz cristallisé, l'accompagnent très-communément. Ses gangues sont la chaux carbonatée, le quarz, la chaux fluatée. On trouve aussi avec le cuivre gris, le zinc sulfuré, le plomb sulfuré, etc. Fresque tous les pays de formation primordiale qui ren- ferment des mines, donnent du cuivre gris en plus ou moins grande quantité. Les principaux sont, en France, Baigory dans les Pyrénées. Sainte-Marie dans les Vosges : Servoz en Savoye .• en Angleterre, les mines de Cornouailles; Tavistock, dans le Devonshire : en Saxe, Freyberg, Annaberg : au Hartz, Clausthai, Andreasberg, etc., en filons dans un psammite schis- toïde et dans d'autres roches de transition : dans le Tyrol, à Falkenstein, dans un calcaire de sédiment :en Silésie, à Gaqiau, dans un porphyre .en Hongrie, dans beaucoup de lieux : en Asie, àKolyxvan, et dans diverses mines des monts Ourals. En Amé- rique, le fameux filon de Guanaxuato, au Mexique, en est en grande partie composé. On le trouve dans les mines de Zinia- pan et du Chili, et dans celles d'Huolgayoc au Pérou. Dans ce dernier lieu , ce minerai est situé à plus de quatre mille mètres au-dessus du niveau de la mer, et se trouve en filons qui traver- sent, dit-on, un calcaire alpin. i '2. H tÇn CUI 5.* Espèce. Cuivre oxidulé. Cuivre oxldé rouge. (Haiiy) Roth-Kupfererz , la mine de cuivre rouge. (Broch.) Cet oxide de cuivre est ordinairement d'un rouge foncé, souvent trés-vif, ou tirant sur le purpurin : lorsque le minerai massif et compacte n'offre pas très-sensiblement cette couleur, il suffit de le broyer pour la faire paroilre. Ce minerai rouge peut facilement se confondre, au premier moment , avec quelques minerais de la même couleur qui appar- tiennent à d'autres métaux ; mais une expérience facile le fait reconnoitre sans équivoque : elle consiste à le mettre dans l'acide nitrique , qui le dissout avec effervescence et prend une couleur verte. Le cuivre oxidulé est friable-, il se fond difficilement au chalume'xu ; mais il se réduit facilemert à l'état métallique lorsqu'on le chauffe sur un charbon. Celui de Cornouailles est composé, d'après M. Chenevix, de o,885 de cuivre, et de o, 1 1 5 d'oxigène ; et , d'après Klaproth , cuivre 9 1 , oxigène 9. La forme primitive de ce minerai de cuivre est l'octaèdre régulier; ses formes secon ires sont le cube, le cubo-octaèdre, le dodécaèdre à plans rhombes , et les autres variétés qui dérivent de l'octaèdre. On trouve la variété cubique, qui est assez rare , à Moldava en Hongrie. Le cuivre rouge ou oxidulé présente trois variétés princi- pales : 1.° Le Cuivre rouge cristallisé [Blattiges Roth-Kupfererz) , d'un beau rouge foncé, presque brun, à structure laminaire; ses cristaux, quelquefois isolés, sont, dans certains cas , recouverts d'un enduit de cuivre malachite qui en déguise entièrement Its caractères extérieurs. On en trouve de semblables dans les mines de Chessy, près Lyon. 2° Le Cuivre capillaire (vulgairement Fleurs de cuivre, Haar- formiges Roth-Kupfererz) se présente en filamens capillaires, d'un rouge soyeux très-éclatant. Il se trouve principalement danslesmines deRheinbreitenbach, près Cologne : onle trouve aussi, en Galicie , sur le cuivre gris anlimonifère , et dans le Devonshire. 5." Le Cuivre rouge compacte { Dichtes Roth-Kupfererz) , en CUI i63 masses compactes, peu volumineuses : sa couleur tire à l'ex- térieur sur le gris métallique. Sa cassure est assez éclatante ; ses masses sont quelquefois mamelonnées et comme concrétion- nées à leur surface. 4.° Cuivre oxidulé ferrif ère {Ziegelerz, Broch.). Ce minerai est en masses, d'un rouge de brique terne et opaque ; il a d'ailleurs tous les caractères du cuivre oxidulé pur, dont il ne diffère que par le fer oxidé brun qu'il renferme dans des proportions très- variables. Il est infusible au chalumeau, et colore le verre de borax en un vert sale. Cette variété, tantôt compacte, tantôt pulvérulente, se trouve dans les mines qui renferment le cuivre oxidulé. Comme elle y est en masses beaucoup plus considérables que celui-ci, elle devient quelquefois l'objet d'une exploitation particu- lière. On en cite particulièrement au Harfz, dans les mines de Lau- tenberg; en Angleterre, dans les mines de Cornouaillcs, etc. 5." Cuivre oxidulé arsénifère ^ Haiiy. Cette variété, reconnue par M. Lelièvre , se fond en bouillonnant au chalumeau. Lors- qu'on la chauffe sur un charbon , elle répand une odeur arse- nicale très-sensible : ce qui prouve qu'elle contient de l'acide arsenique. On la trouve dans les mines qui renferment du cuivre arsé- niaté; ce qui nous feroit penser que l'acide arsenique existe dans ce minerai comme principe accessoire, mais qu'il n'y est point combiné. Les cuivres oxidulés, cristallisés et purs recouvrent fréquem- ment, on peut même dire presque toujours, le cuivre natif. Ce n'est guère que dans les mines qui contiennent cette espèce de cuivre , que l'on rencontre également le cuivre oxidulé, qui est ordinairement accompagné de cuivre malachite et de fer oxidé terreux. Il ne se présente jamais en masses très-considé- rables, etn'est l'objet d'aucune exploitation particulière. On trouve ce minerai en Angleterre , dans les mines de Huel Gorland en Cornouaillcs ; il y est en masses couvertes de cris- taux octaèdres : à Rheinbreitenbach , dans les environs de Co- logne: ce lieu a fourni les plus beaux échantillons de la variété capillaire : en Sibérie , dans la partie orientale des monts Ourals, en cristaux octaèdres implantés les unssur les autres, et 11. >64 CUI dans la mine de Nikolaew, en octaèdres isolés recouverts de cuivre malachite; ces cristaux se sont dégagés de l'intérieuP d'un jaspe rouge quise décompose peu à peu. Quelques minéra- Jogisti s ont rapporté ces octaèdres de Nikolaew au cuivre sul- furé. En France, il se trouve dauslesmines de Chcssy, près Lyon, en masses et en petits cristaux dissémines dans un psammiie quarzeux friable. On en trouve à Coquimbo, au Pérou, des masses considé- rables. Il renferme , suivant M. Proust : Cuivre oxidé noir. ... 67 Cuivre métallique. ... 38,5 Argile 4,5 6.* Espèce. Cuivre oxidé noir. {De Bournon.) ' Kupferschwarze. (Wern.) Ce minerai de cuivre est tantôt d'un noir pur et comme ve- louté, et tantôt d'un noir brunâtre ou bleuâtre : il est tendre au point de se laisser entamer par Pongle. Il acquiert par le frottement d'un corps dur un éclat métallique. Sa cassure est ordinairement terne à grain fin. Il est infusible au chalumeau. Sa surface extérieure est quelquefois mamelonnée avec un éclat presque métallrque ; et , dans ce cas , sa texture est fibreuse. Il se trouve en enduit sur d'autres minerais de cuivre, ou en petites masses enveloppées dans ces minerais. Il est rarement pur, et encore plus rarement en masses isolées et distinctes. Il est ordinairement mêlé ou accompagné de fer oxidé, de manganèse, de cuivre sulfuré, etc. On le trouve , quoique rarement , dans la plupart des mines de cuivre qui renferment le cuivre sulfuré, et principalement dans celles de Tincroft et de Carrarael en Cornouailles , de Schiangenberg en Sibérie, etc. 7.* Espèce. Cuir RE hydrosilicè. Ce minéral de cuivre, qui n'est admis que depuis peu de temps comme espèce réellement distincte , est essentiellement composé de cuivre oxidé, d'eau et de silice, et a une forme primitive particulière. CUI i65 Les caractères remarquables , propres à faire distinguer le cuivre hydrosilicé , sont les suivans : Il est d'un vert plus ou moins vif, passant au vert obscur presque noir. Il est facile à casser, et présente quelquefois une cassure concboïde résineuse, comme presque tous les miné- raux qui renferment une quantité notable d'eau. Sa pesanteuc spécifique est de 2,733. Traité seul par l'actipn du feu du cha- lumeau, il brunit et reste infusible , mais il fond facilement avec le borax. M. Hauy, en ayant eu des échantillons cristallisés, lui attri- bue pour forme primitive un prisme droit rhomboidal de io3 deg. , qui se sous-divise dans le sens des petites diagonales des bases. Le cuivre hydrosilicé a donné pour principes composans , selon les variétés analysées, les principes suivans : P. ésinoïde Va aul de Sibûiie, de Sibc par Yauquelin. par Jo Cuivre oxidéj 6i 45 Kau, 20 22 Silice, 39 Ix 25 29 Chaux sulfatée. „ 3 ene Compacte, du Chili. 59 Les couleurs du cuivre hydrosilicé varient entre le vert éme- raude , le vert noirâtre , le vert pâle et le bleu pâle. Sa dureté est variable ; il est quelquefois assez dur pour rayer le verre. Sa cassure, souvent conchoïde et résineuse, comme on l'a fait remarquer plus haut, est matte dans quelques variétés. Il devient blanc dans l'acide nitrique , sans s'y dissoudre sensiblement; mais il se dissout facilement dans l'acide muria- tiquc : l'ammoniaque n'a sur lui qu'une très-foible action. Ses variétés de formes sont encore peu nombreuses. M. Hauy y a déterminé la variété qu'il nomme périhexaèdre. C'est un prisme à six pans , dont ordinairement deux opposés sont beaucoup plus larges que les autres. Considéré d'après sa structure, sa texture etses couleurs, on y distingue trois variétés. 1. Cuhre hjdrosilicé concrétionné. En globules laminaires ou en croûtes à surface mamelonnée. Le premier, qui vient de E.heinbreiteiibach, est d'un vert nacré; le second, qui vient de i66 CUT 5ibéric , est blanchâtre à l'extérieur, et vert foncé dans l'in- térieur. ■2. Cuivre hydrosilicé eompacte (le Cuivre scoriacé; Schlah' Tciches eisencliussich Kupfergriin , W.)- Il est compacte , c'est-à-dire , sans aucune apparence de structure cristalline, et présente toutes les modifications de couleurs et de texture que nous aA^ons indiquées plus haut. o. Cuivre Ivydrosilicé terreux (Erdiches eisencliussich kupfergriiri). Il a la texture moins compacte et l'aspect plus terreux que le précédent. Sa couleur ordinaire est le vert jaunâtre. Le cuivre hydrosilicé vient principalement de six endroits fortéloignésl'un del'autre : deSibérie, de Hongrie, de Kamsdorf en Saxe, des bords du Rhin , de Cornouailles et du Chili. Le dernier a produit principalement la variété compacte, bleu- verdàtre accompagné de tourmalines noires aciculaires. On le trouve dans les mines de cuivre avec les autres minerais de ce métal. Taillé et poli , il ressemble à la pierre nommée turquoise ; mais il est moins dur qu'elle. On croit que la silice n'y est que principe accessoire. 11 paroît que c'est à ce minerai, et non au cuivre azuré pul- vérulent, qu'il faut rapporter celui que la plupart des minéralo- gistes ont nommé chrjsocolle , et auquel on a donné pour syno- nyme le hupfergrUn de l'école allemande : c'est l'opinion de M. le comte de Bournon , et, en effet, les caractères du kupfer- griin s'accordent beaucoup mieux avec ceux du cuivre hydro- silicé, qu'avec ceux du cuivre azuré. 8.* Espèce. Cuivre dwpt^se. (Haiiy.) Emeraudine, Kupfersmaragd. (Wern.) Cette substance , placée d'abord parmi lespierres, est réu- nie maintenant , partons les minéralogistes, aux minerais de cuivre. Elle en a la couleur verte, avec un éclat vitreux assez vif. Elle devient au chalumeau d'un brun marron , sans y fondre ; elle peut à peine rayer le verre. Sa structure laminaire même, par le clivage, a une forme primitive qui est un rhom- boïde, dont l'angle au sommet est de iii*^. La dioptase est composée , d'après M. Lowit?, de cuivre 55. de silice 53, et d'eau J2. CUI 167 Ces caractères et cette analyse établissent , entre ce minerai ctle cuivre hydrosilicé,dont nous venons de présenter l'histoire, la plus grande analogie : et sans les différences de formes qui ne sont peut-être pas encore parfaitement établies, il n'y en auroit aucune qui pût être regardée comme essentielle entre ces deux minerais de cuivre. Cependant la pesanteur spécifique de la dioptase, qui est de 3,3, est sensiblement plus forte que celle du cuivre hydro- silicé. La forme ordinaire delà dioptase est un prisme à six pans, terminé par un pointement à trois faces. La dioptase est unininérai encore très-rare. On n'en a rap- porté que de Sibérie: on la trouve à 126 lieues environ, suivant Hermann, au-delà de l'Irtisch, dans le désert des Kirguises, au midi de la forteresse de Semipalatna. Ses cristaux sont accom- pagnés de malachite ; et , suivant M. de Bournon, on en trouve aussi sur "une calamine de Sibérie. g. ^ Espèce. Cuivre carbonate. Il paroît que la combinaison de l'oxide de cuivre avec l'acide carbonique présente dans la nature plusieurs modifica- tions qui , d'après leurs caractères extérieurs les plus remar- quables , sont très-différentes, mais qui n'offrent cependant dans leur composition et dans ce qu'on sait de leur forme cristalline , aucune différence assez sensible pour qu'on puisse les séparer en deux espèces proprement dites. Nous ne don- nerons donc que le nom de sous-espèce aux modifications principales de cuivre carbonate que nous avions élevées autre- fois , avec presque tous les minéralogistes , au rang d'espèce. Les dernières anal3^ses et les dernières observations de M. Hafiy semblent être suffisantes pour motiver celte réunion , quoi- qu'elles n'aient peut-être pas encore tout le degré d'évidence désirable, ni par conséquent l'assentiment de tous les minéra- logistes. Aussi M. Richard Philipps non seulement croit avoir trouvé, par l'analyse, des différences notables, et quiparoissent essentielles, entrele cuivre carbonate bleu etle cuivre carbonate vert -mais il admet un troisième carbonate de cuivre sans eau , dont le docteur Thomson a donné l'analyse , et qui est composé de parties égales de cuivre peroxidé et d'acide carbonique. 368 CUf M. le comte de Eournon croit devoir admettre, d'après l'exa- men qu'il a fait de cristaux en aiguilles de malachite, une forme primitive différente pour ces deux carbonates. Au moyen desnomsinsignifians, et déjà reçus, que nous don- nons à ces minerais , il n'y aura d*autre changement à opérer dans leur classification, que celui de changer la désignation de sous-espèce en celle d'espèce, s'il est prouvé et reconnu gé- néralement un jour qu'ils constituent réellement deux espèces distinctes. 1."" Sous-esp. Cuivre AZURÉ; Cuivre carbonate bleu (Haily) ; Kup/erZflswr, l'Azur de cuivre. (Broch.) La couleur de ce beau minerai suffit pour le faire reconnoître ; il est d'un bleu d'azur souvent très-éclatant, quelquefois cependant un peu pâle. II conserve sa couleur dans l'huile , tandis que le fer azuré y noir- cit ; il tache le papier en bleu , se laisse facilement briser et se dissout avec effervescence dans l'acide nitrique. Sa pesanteur spécifique est de 3, 608. Cette sous-espèce cristallise fort nettement ; la ressemblance qu'onacruremarquerentresescristaux etles cristauxde cuivre azuré ammoniacal , est inexacte , et M. de Bournon pense qu'on doit la rejeter entièrement. Le cuivre azuré naturel a pour forme primitive , suivant M. Haiiy, un octaèdre à triangles scalènes , dont les joints natu- rels s'aperçoivent facilement, et dans lequel l'incidence des faces l'une sur l'autre est de 97^7', et 83° i3'. 11 est composé de cuivre , d'acide carbonique et d'un peu d'eau dans les proportions suivantes : De. . . . De Sibérie , , De Chessy , Par par par par Richard Pelletier. Jilaproth. Vau4 13, 5o Acide carbonique. 18 à 2a 24 25 2 5,5 Eau, a 6 6,5o 5,5 Le cuivre azuré se trouve en cristaux assez ordinairement très-petits, mais aussi quelquefois, comme à Chessy, près Lyon, en cristaux volumineux et isolés, qui sont, suivant M. Haiiy, des prismes obliques rhomboïdaux ; il sr présente aussi en petites lûmes , en concrétions mamelonnées et slrlcci^ CUI 169 du centre à la circonférence {strahliger Kugferlazur , l'azur de cuivre rayonné, Broch.) ; enfin , en masses informes. Quel- CUI On trouve des os et surtout des dents d'animaux fossiles, et même des minéraux pierreux, d'une origine inconnue, d'une couleur verte , souvent un peu bleuâtre , qui a été attribuée au cuivre carbonate : leur dureté lès rendant susceptibles de recevoir le poli, on les a employés dans l'art de la bijouterie, sous le nom de tUrquoisa, , parce que les premières ont, dit-on, é(é apportées de Turquie. On trouve, en effet, beaucoup de ces pierres dans le commerce à Cons- tantinople ; mais M. Bouillou-Lagrange a reconnu, depuis peu, que plusieurs pierres nommées turquoises ne renfermoient pas un atome de cuivre, et que leur composition présentoit des différences très-considérables. On ne peut donc les rap- porter avec précision à aucune espèce, et nous en parlerons particulièrement sous le nom de Turquoise. (Voyez ce mot.) lo.^ Espèce. CuirpB sulfaté. ( Vulgairement Vitriol bleu , vitriol de cuivre , vitriol de Chypre; Couperose bleue. Calchante des anciens minéralo- gistes. ) Ce minerai bleu céleste est une substance saline dans l'ac- ception vulgaire de ce mot. Il est fort dissoluble dans l'eau -, il a une saveur métallique très-stiptique et une cassure vi- treuse; il est très-fusible dans son eau de cristallisation; enfin, il a encore pour caractère de laisser sur le fer, lorsqu'il est im peu mouillé, des traces rougeàtres de cuivre. II est composé, suivant M. Berzelius , de cuivre oxidé 32, i5 acide sulfurique Si^Sy eau 36, 3o Sa forme primitive est le parallélipipède obliquangle irré- gulier-, c'est une forme qui n'appartient qu'an felspath et au cuivre sulfaté. Mais ici les formes secondaires rappellent un peu la forme primitive, qui n'est jamais entièrement enve- loppée par les facettes additionnelles. Le cuivre sulfaté se troiive très-rarement dans la nature. Les eaux qui coulent dans les galeries des mines de cuivre sulfuré, en tiennent ordinairement en dissolution, et lors- qu'elles filtrent à travers les terres, elles déposent quelque- fois, sur les parois de ces galeries, une couche peu épaisse et CUI 173 ^e peu d'étendue de cuivre sulfaté ; c'est celui que Ton nomme cwiVre sulfaté natif. Il résulte de cette disposition, qu'il est assez difficile de déterminer quelles sont les mines dans lesquelles ce sel est réellement un produit de la nature. Il paroit , d'après les échantillons que nous en avons vus, qu'il se trouve dans ce cas aux environs de Cuença, en Espagne, où on le rencontre à l'état presque pulvérulent et d'un blanc opaque bleuâtre, mêlé de plusieurs autres sulfates, et notamment de sulfates de fer. Le cuivre sulfaté appartient donc plutôt à la métallurgie qu'à la minéralogie. Aussi nous ne lefons l'histoire de sa pré- paration et de ses usages, qu'en traitaut de la métallurgie du cuivre. Sous-espèce. Cuivre sulfaté terreux. C'est M. Proust qui a fait connoître ce minér;ii, assez remarquable par l'absence de la plupart des propriétés chimiques qui appartiennent aux sul- fates de cuivre oruinaires. Il est vert, pulvérulent, étala dureté du grès friable ; il est mélangé de beaucoup de sable et d'une certaine quantité d'oxide de fer; il se dissout dans l'acide suJ- fu ri que avec effervescence : mais il est absolumer»t insoluble dans l'eau ; ce qui est fort remarquable pour un sel de cuivre qui , suivant M. Proust, est composé de cuivre oxidé noir 5o de sable 28 d'eau 8 d'acide sulfurique i3 99 Ce qui donne environ 0,17 d'acide sulfurique , pour 63 d'oxide de cuivre. Il vient du Pérou. 11,^ Espèce. Cuif^RE PHOSPHATÉ. Phosphorsaures Kupfer. (Karsten.) Ce minerai est d'un vert d'émeraude ou d'un vert de-gris un peu tacheté de noir. Sa couleur est ordinairement plus foncée à l'extérieur des masses que dans leur intérieur. Ses masses ont la structure fibreuse, à libres divergentes, elles sout eoncrétionné«5, et par conséquent comme tubercu- Ï74 CUI leuses à leur surface brillante, avec un éclatsoyeux dans leur cassure. Il seprésente aussi cristallisé. Ses cristauxsont ou des prismes rhomboïdaux, ou des octaèdres rectangulaires, dont la struc- ture est sensiblement laminaire. Sa pesanteur spécifique paroît varier de 3,5 1 à 4,07. Il est peu dur, et donne par la raclure une poussière verte qui colore l'ammoniaque en bleu d'azur, et qui se dissout dans l'acide nitrique sans effervescence , en le colorant en bleu de ciel. Il est composé, suivant Klaproth , de cuivre oxidé 65, et d'acide phosphorique 3i. Il fond assez facilement au chalumeau , et se réduit sur le charbon, au moyen d'un corps gras , en un globule de cuivre. Il donne au borax une couleur d'un rouge assez vif: sa poussière = jetée sur la flamme ne la colore pas en vert , comme le fait le cuivre muriaté. On trouve le cuivre phosphaté plutôt sous forme concré- tionnée, mais en masse peu volumineuse, que sous celle de cristaux. Ceux-ci sont généralement petits, peu nets, aggrégés ; leurs faces sont ordinairement courbes et même raboteuses. Le cuivre phosphaté s'est trouvé d'abord, et se trouve encore principalement, à Firnberg, sur les bords du Rhin, dans la cou- che oufilondeVenus-Bergou Joseph-Berg,àune demi-lieue de chemin de Rheinbreitenbach. Ce filon , suivant M. Hersart, est renfermé dans unemontagne qui paroît entièrement composée de schiste argileux micacé, c'est-à-dire, de psammite schistoïde. Il est accompagné de cuivre pyriteux , de cuivre natif, de cuivre oxidulé aciculaire, et de cuivre malachite soyeux. Sa gangue est ordinairement, tantôt un quarz hyalin blanc ou gri- sâtre, souvent coloré en jaune ou en brun, ou en vert pâle, tantôt un silex corné. Les cavités de ces pierres sont tapissées de calcédoine en filets capillaires croisés et comme tubulés. On l'a trouvé aussi au pied occidental d'un cône basaltique, nommé le Mendeberg,dans le voisinage du village d'Ehl, à une lieue de Linz , sur le Rhin. Il fait partie d'un filon qui traverse , comme au Firnberg, un psammite schistoïde ou un schiste argi- leux. On en a trouvé aussi, en petits cristaux octaèdres peu régu- CUI 175 îlers, à Lybeth, près deNewsohl, àcjuatre lieues de Schemnitz en HoiT^rie , et dans les mines voisines de Coquimbo , au Chili. 12/ Espèce, CuirRE muriaté. Salz-saures Kupfer. (Karsten.) Cette espèce est d'un vert sombre, et passe du vert éme- raude au vert poireau. Jetée sur un corps enflammé , elle communique à la flamme une couleur verte et bleue très-remarquable. De l'ammoniaque versée sur sa poussière prend presqu'à l'instant une couleur bleue très- vive. Elle se dissout dans l'acide nitrique sans effer- vescence, ce qui la distingue du cuivre malachite. Ce minerai exposé àlaflammedu chalumeausuruncharbon donned'abord un bouton dont la surface est couverte de petites lames rhom- boidales, minces et alongées. (DeBournon.) Use réduitbientôt à l'état métallique, sans répandre aucune odeur arsenicale, et se distingue, par ce moyen, du cuivre arséniaté. Sa pesanteur" spécifique est de 3,52, et sa forme primitive paroît être l'octaèdre régulier. (Lucas.) On a trouvé deux variétés de cette espèce. 1. Cuivre muriaté massif, Haiiy. Il est en masses d'un vert de poireau assez brillant ; ces masses sont rayonnées dans leur in- térieur, et mêlées d'un peu d'oxide fer. Elles offrent quelques petits cristaux qui paroissent prismatiques, mais qui se rap- portent à l'octaèdre cunéiforme. (Lucas.) Cettevariété vient de Réraolinos, dans le Chili, et de quelques autres mines de cette province. Ses masses renferment souvent dans leur centre des noyaux de cuivre gris antimonifères ; elles sont accompagnées de quarz, de fer oxidé brun , et , ce qu'il y a d'assez remarquable, de chaux sulfatée. Cette variété est composée, d'après M. Proust, de cuivre oxidé noir, 0,76, d'acide muriatique ,0,11, et d'eau , o, 1 3. Ce chimiste fait observer que ce minerai et le suivant sont des muriates de cuivre au minimum d'acide , et que c'est à cette composition qu'ils doivent leur indissolubilité dans l'eau. 2. Cuivre muriaté pulvérulent , Haiiy. C'est un sable d'un beau vert , mêlé de quarz. Ce sable vert , examin é à la loup e, montre '7^' CLl de petits cristaux octaèdres cunéiformes. lia été rapporté du Pérou par Dombcy. On sait , d'après le récit de l'Indien qui le lui vendit, qu'il se trouve dans le sable d'une petite rivière de la province de Lipcs , à deux cents lieues des mines de Copiapo. On a nommé ce sable atacamite, du nom du désert dans lequel se perd cette rivière. Ce minerai, dégagé des corps étrangers qui y sont mêlés, est composé : d'après d'après M. Klaproth , M. Proust, de cuivre oxidé, 0,73 0,71 d'acide muriatiquc 0,10 0,11 d'eau de cristallisation ... 0,17 0,1 S On a trouvé du cuivre rauriaté vert pulvérulent sublimé dans quelques fissures de laves du Vésuve , principalement sur celles de 1S04 et de i8o5. i3.* Espèce. Cuivre jrséniaté. (Haiiy.) Olivenerz, le Cuivre arsenical. (Droch.) Le cuivre combiné avec l'acide arsenique , et considéré comme ne formant qu'une espèce, se présente avec des appa- rences si différentes qu'il est difficile, peut-être même impos- sible, de distinguer cette espèce par des caractères extérieurs généraux pris de la couleur, de la dureté, delà cassure ou de la texture. Il faut encore avoir recours ici aiix propriétés phy- siques et chimiques , pour en tirer des caractères essentiels. Parmi les variétés du cuivre arséniaté, les unes ont une couleur verte d'émeraude ou d'olive; d'autres sont d'un vert si foncé, qu'elles paroissent noires; d'autres, au contraire, ont des cou- leurs si pâles, qu'elles passent au brun , au gris cendré ou au blanc satiné. Les unes sont cristallisées, les autres sont fibreuses. Leurs fibres réunies forment des concrétions dont la texture est rayonnée et la surface soyeuse. Aucune n'est assez dure pour rayer le verre. Mais les propriétés communes à toutes les variétés sont ' d'être dissolubles sans effervescence dans l'acide nitrique; de communiquer àl'ammoniaque, et sur-le-champ , une très-belle couleur bleue ; de fondre au chalumeau en répandant des va- peurs d'ail très-sensibles , et d'offrir des particules de cuivre métallitiue dans les parties de globules qui touchent le charbon. Ctt 171 On n'est point encore parfaitement d'accord sur la forme primitive du cuivre arséniaté. M. Haiiy soupçonne que c'est ua toctaèdre rectangulaire , dans lequel Tincidence des deux faces adjacentes de la même pyramide estde 5o° 4' , et celle des deux autres faces 65° 8'. On ne sait point non plus si les variétés de cuivre arséniaté, qui sont nombreuses et très-différentes entre elles, appartiennent à une même espèce, ou si elles doivent être séparées en plusieurs. En attendant que lasoliitioii de cette question soit donnée par de nouvelles observations , nous les considérerons avec M. Haiiy comme des variétés principales appartenant à une espèce unique. 1. Cuivre arséniaté obtus. (Cuivre arséniaté octaèdre-obtus, Haiiy, Bournon ; Linzenerz, Wern.) Il est bleu céleste foncé, vert foncé ou vert pâle, et cristallise en un octaèdre obtus, divisible, suivant MM. Karsten et Haiiy, parallèlement à ses faces. C'est cette observation qui a engagé M. Haiiy à regarder cet octaèdre comme forme primitive. Cette variété est composée de cuivre oxidé, 0,49; d'acide arsenique, 0,14, et d'eau, o,35 (Chenevix). Sa pesanteur spécifique est de 2,881. Il se trouve rarement décomposé. 2. Cuii're arséniaté lamelliforme, Haiiy. (Arséniaté de cuivre en lames hexaèdres à bords inclinés , Bournon ; Kupferglimmer, Wern.) Celui-ci se présente sous la forme de lames hexaèdres , dont les bords offrent six trapèzes en forme de biseaux alter- nativement inclinés en dessus et en dessous. L'incidence de la base sur l'un des biseaux est de 1 3 5° , et sur l'autre , de 46 , sui- vant M. de Bournon, qui donne un prisme hexaèdre régulier pour forme primitive de ce minerai. En effet, ces lames , d'un beau vert d'émeraude, sont divisibles parallèlement à leur^ bases. Elles sont très-peu dures, et leur pesanteur spécifique estde 2,548. MM. Chenevix et Vauquelin ont analysé cette variété. Leurs résultats ne se ressemblent point, en sorte qu'on seroitportéà croire qu'ils n'ont pas fait leur travail sur du cuivre arséniaté appartenant à la même variété. CheneTis. Vauquelin. Cuivre. 0,58 0,39 Acide arsenique 0,21 0,43 Eau 0,2 1 0,17 Perte ,...,, 0,01 i78 CtJI Ce cuivre arséniaté, exposé au chalumeau , décrépite vîvë'* îiiejit , se réduit en poussière, et finit par se fondre avec bouillonnement en un globule noir vitreux. (De Bournon.) 5. CwiV.rc arséniaté tétraèdre, de Bournon. (Autrefois cuivre arséniaté octaèdre aigu.) Il se présente sous forme de prisme k quatre pans et à base rhombe , dont les bases seroient remplacées par deux facettes culminantes. M. de Bournon attribue pour fornie primitive à ce cuivre arséniaté, un prisme droit à base rhombe dont les incidences des pans sont de 96^ et 84°. Sa couleur est un vert-bouteille tellement foncé qu'il paroit quelquefois noir ,; mais cette dernière teinte n'est que superfi- cielle, et, en l'enlevant^ la couleur verte reparoit : elle passe aussi au vert jaunâtre, et même au jaune métallique dans la variété capillaire. Cette variété diffère encore des autres par des caractères physiques et chimiques assez tranchés. Elle est beaucoup plus dure, rayant la chaux fluatée. Sa pesanteur spécifique est de 4,28; sa cassure est irrégulière et même grenue; elle est très- fusible au chalumeau, et se réduit en bouillonnant en une scorie d'un brun foncé un peu rougeàtre. Enfin, M. Chenevix l'a trouvée composée de cuivre oxidé, p,6o , et d'acide arsenique 0,49. C'est la seule variété qui ne renferme pas d'eau de cristallisation. Aussi ce chimiste considère-t-il les autres comme des arséniates de cuivre hydraté. Malgré ces différences, M. Haiiy croit qu'on peut la regarder comme une forme secondaire de l'octaèdre obtus, dérivant d'une loi de décroissemeat très-simple , de deux rangées en hauteur sur deux arêtes longitudinales de l'octaèdre, et cle qdatre rangées en hauteur sur les deux autres arêtes. Mais , si on rapporte à cette variété principale, celle que l'on nomme cuivre arséniaté capillaire , dont les couleurs va- rient beauco'ip entre le vert-pré, le vert jaunâtre, le jaune doré , et qui se présente en aiguilles capillaires , souvent extrêmement déliées, le caractère tiré de la composition chi- mique disparoit, car celle-ci contient de Teau , et souverit une très-grande quantité, ainsi qu'on le voit par les analyses suivantes : 1=79 in. 0,80 Ctï Chenevix. Klaprotli. Vanquclin. 'Cuivre o,5i o,5o j Acide arsenique. . . 0,29 o,/(5 | Eau 0,18 O505 o,o5 Silice. o o 0,02 Arséniate de fer . . o o 0,07 à 8 4. Culyre arséniate Irièdre. Cette variété, assez rare, se pré- sente sous Tonne de petits prismes à bases triangulaires, légè- rement striées transvcrsaienient. Leur cassure, parallèle aux faces de ces cristaux , est laminaire. Ce cuivre arséniate a la même pesanteur que le tétraèdre , 4,:i3 ; mais il est beaucoup plus tendre, rayant à peine la chaux carbonatée. Il fond au chalumeau avec la plus gtande facilité, et coul.^ comme de l'eau , dit M. de Bournon. Le bouton fait voir à sa surface, après le refroidissement, une multitude de petites lames cristallines. • La couleur propre de cette variété est le vert bleuâtre ; mais la surface des cristaux, souvent altérés, présente une couleur noirâtre. Parmi les analyses rapportées de cette variété, qu'il est facile de confondre avec le cuivre arséniate tétraèdre capillaire, ;iy en a probablement qui appartiennent réellement à ce der- nier. Nous ne les répéterons donc pas, de crainte de double emploi. 5. Cuivre arséniate mamelonné , Haiiy. Ses couîeurcsont à peu près les mêmes que celles des variétés précédentes. Cependant on en voit aussi de bleuâtre, de mordoré, et même de blanc satiné. Il est en masses compactes mamelonnées, d'une texture fibreuse. Les couleurs y sont disposées pnr couches sinueuses, parallèles et souvent concentriques. Il a quelque ois beaucoup de ressemblance, tant par la structure que par la couleur, avec le minerai d'étain que les Anglois nomment woodïin , et les mineurs de Cornouailles l'appellent wooàcopper. Cette variété, qui paroit être, a très-peti prés, la même que celle que M. de Bournon a nommée liématitiforme, est très- sujette à se riécouiposer. Les filets se séparent et tombent , a la manière des fibres des pyrites. M. de Bournon suppose qu'on peut attril/'uer cet effet à la perte de l'eau que contient natn» 12. iBu cui reliement ce minerai , dans lequel M. Chenevix a Irtirvé r cuivre, o,5o ; acide arsenique, 0,29 ; eau, 0,21. Elle est fusibfe au chalumeau en une scorie noire, Tort dure. Sa pesanteur spé- eitique est au plus de 4,2. C. CuisTe arséniaté feri'ifère. ( Arséniate cupro-martial , Bour- non; Cuivre arséniaté feri'ilere mamelonné drusillaire, Haiiy,) Celui-ci est bleu pâle ou jaune brunâtre très-clair, quelque- fois nuancé de verdâtrc. Il ne s'est encore présenté que sous forme de mamelons dont la surface est couverte de petits cristaux, qui sont des prismes tétraèdres à base rliombe, termines paruiîpointement à quatre faces. Sa pesanteur spécifique est de 3,4 (Bournon). Il est assez dur pour rayer la chaux carbo- natée. II est composé d'un mélange de cuivre et de fer arséniaté, dans les pr&portions suivantes, d'après M. Chenevix: Cuivre oxidé. ..... 22,5 Feroxidé 27,5 Acide arsenique 35, 5« Éau la Silice. . , 5 On a d'abord trouvé le cuivre arséniaté dans les mines de cuivre du comté de Cornouailles. Il a été découvert, il y a plus' de vingt ans, dans la mine de Carrarach , paroisse de Gwennap , et dans celle de Tincroft, paroisse d'Allogan. Il a ensuite dis- paru presque entièrement dans ces mines. Mais, depuis quelques années , on vient de le trouver assez abondamment dans la mine de Huel-Gorland. Ces mines sont dans un terrain granitique, dont le granit se décompose. Le cuivre arséniaté a du quarz pour gangue ; il est ordinairement accompagné de cuivre sulfuré, de cuivre mala- chite, de fer oxidé brun, d'arsenic sulfuré, etc. On le trouve aui;si dans les mines de cuivre d'Eisenstein et de Firnberg , principauté de Nassau-tJsingen. 1 §. 11. GISEMENT GÉNÉRAL ï>ES MINERAIS DE CÎJIVRE. La plupart des minerais de cuivr« appartiennent, comme, on l'a vu , aux terrains primitifs. Ceux q>ii se trouvent presque exclusivement dans ces terrains , sont le cua re natif, le cuivre oxidulé, le cuivre sulfuré, le cuivre pyriteux ^t le cuivre gris. Ilparoit cjuc les minerais de cuivre phosphaté, ni)\riaté et ar- CUI i8î séiiîaté, (îontle gisement est moins connu , se rencontrent aussi dans les terrains primitifs. Ilparoit aussi que le cuivre se trouve plus particulièrement dans les terrains primitifs à couches, tel que les gneiss, les pctrosilex, etc., que dans les terrains granitiques et porphy- ri tiques. On trouve du cuivre carbonate', et même du cuivre natif, dans certaines variolites a base de cornéenne. Nous donnerons comme exemples de ce gisement, i."Ies variolites d'Oberstein, qui renferment des agates et de la prehnite pénétrée de cuivre ; 2." des variolites entièrement semblables aux précédentes , dans lesquelles étoient exploitées les anciennes mines de cuivre des îles Cyanées (Faujas). Le cuivre n'est pas le plus ancien des métaux qui se trouvent .dans les terrains primitifs à couches ; car il coupe la plupart des filons qu'il rencontre , et n'est ordinairement coupé que par les filons de fer oxidulé et de fer oxidé hématite. Les minerais de cuivre forment presque toujours des filons , ou font partie des autres filons pierreux ou métalliques. Maïs on les trouve aussi en lits et en rognons disséminés dans des couches. Tels sont, pour le premier cas, le cuivre nommé bitumineux du pays-deMansfeld et de la Thuringe, etpour le second cas le cuivre azuré de Chessy, près Lyon. Le minerai de cuivre d"Herrengrund , cité par M. J. Esmark, forme trois bancs dans une brèche composée de quarz, de felspath et de mica. Le cuivre azuré , et surtout le cuivre malachite , se trouven t dans différentes sortes de terrains, dans certains grès, daps les schistes bitumineux, etc. Ils pénètrent des os et des bois fos- siles, et paroissent, comme on le voit, d'une formation posté- rieure aux autres minerais de cuivre. §. III. PRINCIPALES MINES DE CUIVRE. Les mines de cuivre sont assez répandues. Les pays qui ren- ferment les plus importantes, sont l'Angleterre, la Suède, l'Autriche et la Russie. Espagne. Les mines exploitées en Espagne sont celles de Rio- Jinto , sur la frontière de Portugal. Le minerai est du cuivre iS2 OUI pyrilcux jaune, en filons de cinquante mètres d^cpaisseap; il ne rend guère que 4 à 6 p. 100 de cuivre. (Hoppeiisack. ) France. Les mines de Baigory , dans la partie septentrio- nale et moyenne des P) renées : le filon est du cuivre gris et du cuivre pyriteux, qui sont accompagnés de fer spathique. Ces mines ontdonné environ aôomiilicrsde cuivre par an jusqu'en 1770. Cède de Saint-Bel, près Lyon : c'est un filon puissant de enivre pyriteux, ou plutôt de fer sulfuré, contenant un peu de cuivre. Ce filon est dans une roche stéatiteuse. 11 a environ quatre mètres d'épaisseur. Le minerai est très-pauvre, ne don- uaiitguère que 3 p. 100 de cuivre. Oagrilleie plus pauvre, pour le laver et en retirer du sulfate de fer et du cuivre de cémenta- tiott. Cette mine et celle de Chessy, qui en est très-voisine, donnent environ i5, 000 kilogrammes de cuivre par an. On assure qu'iî y a erreur dans cette évaluation, et qu'elles versant par an dans le commerce i:j6,ooo kilogrammes de cuivre. Celle de Giromagny, célèbre mine des Vosges, no contient passpulementdu enivre; elle renferme aussi de l'argent gris, du plomb sulfuré, etc. Le cuivre y est à l'état pyriteux. 11 en est a peu près de même des mines de Sainte-Marie. Piémont et Savoie. On a exploité aussi une mine de cuivre gris aux environs de Servos , en Savoie, l-es filons, mêles de cuivre pyriteux, de plomb sulfure, de zinc, etc., ont pour gangue de la baryte sulatée, etc., et sont encaissés dans des couches de schiste luisant , ou dans une roche granitique. Les mines de cuivre du Piémont exploitées avec le plus d'activité sont celles de la Valteline. Le minerai est du cuivre pyriteux renfermé dans une moi:tc'gtie destéalileschisteuse. Les filons sont exploités à 160 mètres de profondeur. Quelques parties, traitées avec un soin particulier , pourroient donner jusqu'à 20 pour loojmais on n'évalue le produit moyen qu'à 8 ou 10 pour loo. Cette minefourniteriviron 76,000 kilogrammesi de cuivre par an. (Robilant. ) Angleterre. Les mines de cuivre du comté de Cornouailles sont dans un terrain primitif. Lfs filons de cuivie y accom- pagnent souvei t CCMX d'étain, et leur sont à peu près paral- lèles, lis ont de i 5 à 17 décimètres de puissance, et s'enfoncent CUl i85 à plus de 1 2 5 mètres. Le minerai le plus abondant est le cuivre pyriteux; mais il y a aussi beaucoup de cuivre oxidulé et de cuivre natif. On croit avoir remarqué que ce dernier se rcn- controit phis fréquemment vers la surface que dans la pro- fondeur. C'est dans ces mines qu'on a trouvé toutes les variétés de cuivre arsénialé. La mine de cuivre des environs d'Ecton, sur les frontières des comtés de Derby et deStafford , forme une masse considé- rable dans un terrain de chaux carbonatée à couches obliques ou presque verticales. L'ile d'Anglesey renferme une des mines de cuivre les plus riches. La masse ou les filons ont, dans quelques endroits, plus de :20 mètres d'épaisseur, et donnent un cuivre pyriteux, qui rend depuis i6 jusqu'à 40 pour loo de cuivre; on y a trouvé aussi du cui-vre natif vers la surface de la terre et sous une tour- bière. Le minerai est grillé, et on en recueille le soufre. Une partie du même minerai grillé est lavée. L'eau qui est employée à ce lavage, et celle qui est retirée du fond de la mine, conte- nant du sulfate de cuivre, sont décomposées par le fer, et on en retire du cuivre de cémentation. Le minerai est transporté k Reuvenhead, près Liverpool, et à Svvansey, dans le sud du pays de Galles, pour être fondu. La mine d'Anglesey rend, dit-on, 60,000 quintaux de cuivre par an. (Pennant.) En Irlande, dans le comté deWicklow. sont les mines de Cro- nebane et de Bailly-Murtagh. fa montagne qui renferme cts mines de cuivre est primitive ;|elle est composée de cornéenne et de schiste argileux , qui alternent avec des bancs de pétrosilex et de stéatite. Le minerai est du cuivre pyriteux, qui rend depuis i jusqu'à 10 pour loo de cuivre. On grille ce minerai , ou le lave, et on mélange l'eau de lavage avec ce! le de ia mine pour en retirer le cuivre par cémenfation. On ne fond ee cuivre qu'à Liverpool. Allemagne. On citera, dans le duché de Brunswick, la mine de Tresbourg ; c'est un cuivre pyriteux très - ferrugineux. (Jars.) Dans le Hartz, la mine de cuivre de Lauterberg. Il paroitque le minerai est du cuivre pyriteux azuré, dispersé en rognons dans un filon de quarz fi'iable. La montagne qui renferme ce i\lon est de schiste. j84 CUI On trouve en Hesse des mines de cuivre d'une nature asse» remarquable, et qui se rapportent à la variété qu'on nomme cuivre bitumineux. L'une de ces mines est celle de Riegclsdorff. Elle consiste en une couciie bitumineuse , qui est située sous d'autres couches de chaux carbonalée compacte, de chaux sulfatée, et de schiste noir pyriteux. La couche métallifère, épaisse de 2 décimètres, est un schiste marneux et bitumineux, imprfg'jé de cuivre. Le minerai s'y trouve à l'élat de cuivre pyriteux . le cuivre sulfuré et de cuivre oxidulé. On y voit eouvef t des impressions de poissons. Au-dessous de la couche métallifère est un banc de sable imprégné de cuivre; puis un bunc épais de grès rouge et grossier, composé de cailloux roulés, de quarz et de pétrosilex. Les couches supérieures à ce grès sont coupées par des fentes presque verticales , qui sont de vrais filons. On remarque que les couches correspondantes , sur les parois du même filon , sont plus basses sur une paroi que sur l'autre. Ces fentes ou filons sont remplis de sulfate de baryte , de quarz et de chaux carbonatée, et quelquefois de cobalt en amas séparés par des espaces stériles. Ce cobalt y est en oxide noir ou gris, ou à l'état d'arséniate; il est ordinairement uni à un peu de nickel et de bismuth. Les couches de cuivre ne donnent que i | à 3 pour loo de cuivre. Le produit annuel de ces mines n'est guèreque de. 2,5oo quintaux de cuivre. (Karsten, dans le Journal des Mines.) On trouve des mines sembl^îles à celle de Riegelsdorff , à Frankenberg sur l'Eder, et à Bieber dans le comté d'Hanau. Elles sont traversées, comme la précédente, par des liions qui contiennent du cobalt, A Frankenberg, le minerai de cuivre est disséminé dans une couche d'argile que l'on sépare par le lavage. Dans le comté de Mansfelcl , près d'Eiileben , on exploite une mine dontle minerai est un cuivre pyriteux , quelquefois mêlé de cuivre natif. Il est disséminé dans une couche de schiste ardoisé, qui n'a guère plus de 2 décimètres d'épaisseur, et qui est située sous d'autres couches d'ardoises secondaires, portant des empreintes de plantes. Il ne contient que 2 pour 100 de cuivre ; mais ce cuivre contient jusqu'à 0.007 5 d'argent. L'exploitation de cette mine est très-difficile j car, pour GUI i85 extraire le minerai avec l'économie nécessaire , il faut que les mineurs n'enlèvent que la couche de minerai, avec la couche d'ardoise qui est au-dessus, et qui contient aussi un peu de cuivre. Ils ne donnent pas plus de 5 décimètres aux galeries , ne travaillent que couchés , et sont obligés , eux et les enfans qui charrient le minerai, de pénétrer en rampant dans ces gale- ries. On comptoit, en 1766, neuf mines semblables en exploi- tation dans le comté de Mansfeld. Elles rendoient de 4 à 5, 000 quintaux de minerai parsemaine. (Jars.) Hongrie, On cite en Hongrie les mines de cuivre de Herren- grund , à deux lieues de Neusohl -, ce sont des couches de près de 4 mètres. Le minerai est du cuivre gris renfermé dans une brèche schisteuse micacée. Il contient de l'argent. Suède. Celles deFahlun, dans la Dalécarlie , doivent être placées parmi les mines de cuivre les plus anciennes et les plus productives. La montagne qui les renferme est une cor- néenne micacée, d'autres disent un stéachiste. Le minerai est du cuivre pyriteux qui forme un filon ou plutôt une masse de 400 mètres de long, aZjO de large, et O'/o de profondeur verticale, dont le milieu n'est presque que du minerai de fer. L'exploitation de cet amas immense se fait avec une grande activité, et on ne peut descendre dans ces vastes souterrains sans être frappé du spectacle remarquable des travaux bruyans et variés qui s'y exécutent à la lueur des lampes et des Hambeaux. Vingt chevaux charrient dans les galeries le minerai détaché; des machines à molettes l'élèvent au jour; des pompes, agissant continuellement , épuisent les eaux -, enfin , pour que rien ne. retarde l'activité de cette exploitation , on a établi, dans l'inté-» rieur même de la mine , les forges où se réparent les outils des mineurs. Le minerai n'est cependant pas très-riche ; il contient environ 2 à s f pour 100 de cuivre. (Jars.) Norwége. En Norwége, celles de Rœras, à seize milles au sud-est de Drontheim. La roche qui renferme le filon de cuivre, est une cornéenne schisteuse, micacée et quarzeuse. (Bergman.) Sibérie. 11 y a en Sibérie deux mines de cuivre principales, qui diffèrent entièrement par leur nature de celles que nous venons de citer. Elles sont toutes les deux dans la chaîne des monts Ourals, IS6 CUÎ L'une est la mine de Goumechew, dars Ta partie centrale dQ> la chaîne, àdoiue ou quinze lieues d'EkaterinboTirg. Le filon est à peu près vertical. Il a depuis j mètres jusqu'à 20 mètres d'épaisseur. Son mur es^ de la chaux carbonatée saccaroïde, et çon toit un schiste argileux en décomposition. La gangue du minerai est une argile diversement colorée. Le minerai con- siste en cuivre natif, cuivre sulfuré et cuivre malachite, et c'esfc dans cette mine qu'on a trouvé autrefois les plus beaux mor^ ceaux de malachite. Ces diverses substances sont disséminées dans l'argile; elles sont plus abondantes vers le mur que dans, d'autres parties. Le minerai ne rend que 034 pour 100 en cuivre ; mais cependant la mine fournit 4,000 quintaux de cuivre.. (Patrin.) Les autres mines sont celles de Tovirinski, situées sur la ri» vière Touria, à cent lieues et plus au nord d'Ekaterinbourg. Les. collines qui les renferment, sont composées d'un porphyre tendie , olivâtre, à base de cornéenne. Le minerai , la gangue et le mur sont semblables à ceux de Goumechew. Le filon a au moins 8 mètres d'épaisseur ; il est beaucoup plus riche que celui de Goumechew. Le cuivre natif y est très-commun , e^ pénètre jusque dans le marbre qui sert de mur. Le minerai rend de 18 à 20 pour 100. Le produit ann\iel de ces mines est de 20,000 quintaux de cuivre. (Patrin.) Orient de l'Asie, On trouve aussi du cuivre dans le Kamstchatka et dans l'ile dite Mednoi'-Ostrow, qui est sur ses côtes orien^ taies. 11 y a également au Japon , dans les provinces de Kijnok et de Surunga , des mines de cuivre importantes, puisque ce paya verse ses cuivres jusqu'en Europe. On en connoit en Chine, dans la province de Yiu-Nan. Parmi les iles de la mer des Indes, on cite celles de Formose , de Macassnr, de Bornéo et de Timor, comme renfermant des mines de cuivre très-riches. Quelques-unes, comme celles de Bornéo, donnent l'alliage connu sous le nom de tombac. Archipel d'Europe. Parmi les îles de l'Archipel, celle d'Eu- bée, et surtout celle de Chypre, étoient célèbres par leurs, mines de cuivre. Afrique. Il y a des mines de cuivre en Barbarie, dans le royaume de Maroc ; en Abyssinie, etc. Il y en a au .si dans CUI ^87 les montagnes qui sont au nord du cap de Bonne-Espérance, au-delà du pays des Namaquas, sur la côte occidentale d'Afrique. Le minerai est du cuivre sulfuré, probablement riche et facile à traiter, puisque les naturels du pays savent fondre ce minerai, et en retirer le cuivre métallique. (Barrow.) Amérique. L-es mines de cuivre d'Amérique sont encore peu connues , quant à leur nature; mais la richesse de quelques- unes surpasse celle de toutes les mints de l'Europe. Ce sont surtout les mines exploitées de la province de Coquimbo,dans le Chili, qui ont donné les masses de cuivre natif les plus extraordinaires par leur volume. Celles du Pérou et du Mexique, quoique exploitées avantageusement, sont moins ri- ches. Les mines de cuivre d'Aroa, dans la partie septentrionale de l'Amérique méridionale, sont composées de cuivre sulfuré, de cuivre gris, de cuivre azuré et de cuivre malachite. Ces dernièresdonnent i,5oo quintaux de cuivre par an (Humboldt), Dans l'Amérique septentrionale, on a trouvé des masses de cuivre natif prés de la baie d"Hudson. Les naturels du pays n'ont besoin que de le forger pour l'adaptera leurs usages. On connoit aussi, dans les Etats-Unis, différens minerais de cuivre, tels que le cuivre sulfuré, le cuivre gris, le cuivre oxi- dulé rouge, etc. Ce qu'il y a d'assez remarquable, c'est le gise- ment de ces minerais indiqué par MM. Maclure et Gibbs. Ils se trouvent, selon ces minéralogistes, dans la formation du grès rouge, dans le Connecticut, près de Hartford et de Was- hington , et dans le New-Jersey. §. IT. SY_\Oi\YlMlE MINÉRALOCIQUE DU CUIVRE. Cuivre antimonial. (Voyez Cuivre gris antimonié.) Cuivre arsénicai.. (Voyez Cuivre gris ar!-énié.) Cuivré bitumineux. Ou a do.iiié ce nom a un minerai de cuivre pyriteux disséminé dans un schiste noir bituuiineux. Il ne peut être regardé comme une variété minéralogique d'au- cune espèce du genre Cuivre. C'est un gîte de minerai, plutôt qu'un minerai particulier. (Voyez au paragraphe des Mines dr. cuivre, celles de la H esse , en Allemagne. ) CuiVKE BLANC. ( Vl'^eiss Kupfcrerz,yV.j H paroît, d'après la description qu'en donnent les minéralogistes élèves de l'école de Weruer, que c'est un cuivre pyriteux arsenical, ou mémo ^33 CUI une simple variété de ce cuivre. Comme il n'est caracférîsépar aucune forme régulière ni par aucune analyse précise , on îie sait à quelle espèce le rapporter exactement. Cependant, la forme octaédrique qui lui est attribuée par Karsten semble- roit devoir le faire ranger parmi les variétés du cuivre pyriteux, et sa composition indiquée par Henkel, au cuivre gris. Les échan» tillons que j'en ai vus ont !)eaucoup de ressemblance extérieure avec le cuivre gris. Wallerius avoit déjà établi cette espèce. Cuivre ciiromaté. M. Tliomson a décrit, ou plutôt indiqué sous ce nom, un minerai de cuivre de Sibérie qui est en globules d'un noir mat, d'un grain serré, quoique form^ de la réunion de très- petits cristaux et intérieurement verdâtres. Il se trouve avec le plomb chromaté de Sibérie. Cuivre corné. C'est sous ce nom que Bergman et Deborn ont d'abord décrit I'Urane oxidé. (Voyez ce mot.) Cuivre gris platinifère. M. Vauquelin a trouvé du platine dans un minerai de cuivre gris, qu'on lui avoit remis comme venant de Guadalcanal en Espagne. Mais on a lieu de croire qu'il y a eu dans les conséquences de cette analyse des erreurs indépendantes du travail de M. Vauquelin. Cuivre hépatique. Deborn et d'autres minéralogistes, dont les travaux sont antérieurs à l'époque des nomenclatures mé- thodiques, ont donné ce nom à des minerais de cuivre ayant la couleur brune rougeâtre du foie, soit parleur mélange avec Toxide de fer, soit par d'autres mélanges, et qui peuvent se rapporter tantôt au Cuivre carbonate ferrugineux , tantôt au Cuivre pyriteux panaché, Bunt Kupfererz. (Voyez ces espèces.) Cuivre JAUNE. C'est l'alliage du cuivre avec le zinc, auquel on donne aussi le nom de laiton. On croit qu'il y a des minerais de zinc cuprifères, qui sont susceptibles de donner directe- ment cet alliage. Cuivre mousseux. (Kupferschaum.) Ce minerai de cuivre, introduit par Werner en 1817 dans le système minéralogique, est caractérisé par sa ressemblance avec de l'écume, ou avec ce que nous appelons de la mousse. Sa couleur est le vert-de-gris tirant sur le bleu de ciel. Il est comme saupoudré sur sa gangue en forme de petits rognons ou de petites grappes. Il a quelque éclat et un éclat îiacré intérieurement. cul i8<î Sa structure est fibreusejCt sts tibressont disposées en rayons. Il n'est transparent que sur les bords. Il s'écrase facilement entre les doigts. M. Freisleben assure qu'il est très-distinct, et du cuivre arsé- niaté lamellaire {Kupfei^glimmer) , et de la malachite. On ne dit pas sa composition , ce qui étoit cependant l'objet essentiel à connoître, pour savoir si ce minerai est une espèce particulière ou unt variété d'une espèce déjà connue. Il se trouve dans le Bannat avec du zinc calamine; à Libeth, près de Neusohl , en Hongrie, sur une roche quarzeuse ; à Salfeld , dans la mine dite Frohelcher Hoffnung- et à Schwatï en Tyrol. Cuivre scoriacé. M. Ludloff , assesseur des mines à Sabode Slatoustowsky , a décrit sous ce nom un minerai de cuivre d'un vert pistache , à cassure brillante, imparfaitement conchoïde : il est accompagné de malachite, de cuivre azuré et de fer chromaté, et se trouve dans un filon , près de Miasky Sawode, dans le voisinage d'un gîte de fer chromaté. L'auteur le regarde comme un cuivre shromaté. On a donné aussi ce nom au cuivre hydrosilicé, et le mi- nerai de M. Ludloff pourroit bien appartenir à cette espèce. Cuivre vert. Il paroît que c'est le minerai que nous avons décrit sous le nom de cuivre hydrosilicé , 7.® espèce. Cuivre VITREUX. (Voyez Cuivre sulfuré, 2.^ espèce.) Cuivre vitriolé. Voyez Cuivre sulfaté, 10.^ espèce. (B.) CUIVRE. (Chim.) C'est un des métaux les plus ancienn;e- ment connus. Il paroît que son nom dérive de Cyprus , Chypre, parce que ce fut dans cette île que les Grecs le découvrirent, ou du moins qu'ils commencèrent à le travailler. Les anciens chimistes l'avoient nommé Venus , soil. à cause de la planète de ce nom, ou soit, comme le dit Macquer, parce que le cuivre est tellement disposé à s'unir avec la plupart des corps , qu'ils le comparoient à une prostituée. Le cuivre est d'un rouge brun tirant sur le jaune ; il a une légère saveur désagréable et nauséabonde : lorsqu'on le frotte entre les doigts, il leur communique une odeur sensible qui a de l'analogie avec sa saveur. Sa densité est 8,83, suivant iO^ CUI Lewis, et 8.895 , suivant M. Hafchetf. Il est extrêmement sonore, et rette propriété est augmentée par son a'iiagi; avec rétain, Sickengcu r!it qu'un fil de cuivre de 2 milimètres- de diamètre Sdufijnt un poids de iSy^Sgg kilogrammes. Il est ductile . et beaucoup plus sous le marteau qu'a la Hlière j aussi on peut le réduirt,- en feuilles d'une extrême min'eur. II se fond à 27 degrés du pyromètre de Wedgewood, tem- pérature qui répond, suiva t Moriimer, à 788 deg. du ther- momètre centigrade. Lorsque le cuivre est tenu en fusion dans un creuset dé< ouvert à une haute température, il s'en volatilise une petite quantité sous la forme de fumée, et la surface du bain réfléchit une couleur verte bleuâtre. Ce cuivre, fondu et refroidi lentement, peut être obtenu cris- tallisé en pyramides quadranguiaires , ainsi que Monge» Ta observé. A froid il n'éprouve aucune altération de la part de l'oxi- gène et de l'air, quand ces gaz sont parfaitement secs; mais à chaud il peut s'oxider et donner naissance à deux composés difftrens, suivant les circonstances. S'il est tenu pendant long-temps en contact avec l'oxigène , dans un état de div-sion suffisant , et à une température élevée, il se convertit en un peroxide brun ; si le contact de l'oxigène dure moins long- temps, et surtout s'il a lieu à une température moins élevée, il se produit un protoxide d'une couleur rouge plus pure que celle du cuivre métallique. J'ai souvent observé ce protoxide sur la surface supérieure des culots de cuivre qui s'étoient formés dans des creusets où j'avois laissé le métal Ibndu se refroidir lentement avec le contact de Tair; la couche de protoxide qui les recouvroit étoit brillante, micacée, avec des reflets pourpres, et s'en détachoit par une légère perrus- sion. J'ai observé aussi que plusieurs cuivres du commerce, d'un beau rouge, dévoient cette couleurà une couche extrê- mement mince de protoxide. Lorsqu'on bat un barreau de cuivre rouge de feu dans l'air, il s'en détache des écailles appelées haltitures, qui contiennent toujours du peroxide ; et souvent une petite couche de protoxide dans la partie qui étoit adhérente au barreau. L'eau , parfaitement privée d'oxigène atmosphérique , n'a aucune action sur le suivre, ni à froid ni à chaud. ttJl iqi ïl n'en est pas àe même si le cuivre est en contact avee ï'eau et l'atmosphère; dans ce cas, il se recouvre d'une coue'e verte, appelée yaiine par les antiquaires, et vert-de-gris par ie vulninimum d'oxi- dation, et qui aujourd'hui doivent être considérés comme de Ihydrochlorate de protoxide hydraté , ou bien comme du protochlorure hydraté. L'acide sulfureux est le seul acide qui s'unisse au protoxide de cuivre, si l'on considère la combinaison précédente comme tin protochlorure hydraté. 194 CUI L'ammoniaque le dissout; la solution est incolore .- dés- qu'elle a le coaitactdu gaz oxig^ae, elle devient bleue. Le charbon chauffé avec le protoxide de cuivre le réduit en métal. Le soufre produit avec lui de l'acide sulfureux et dusulfure de cuivre. Calciné avec le contact de l'oxigène , il se change ci* peroxide. Cet oxide est formé, suivant Proust. Berzelius. Cuivre loo loo Oxigène 16 12,6 Le protoxide de cuivre est employé pour colorer les émaux en rouge de corail, soit pour imiter ce dernier, soit pour faire des mosaïques. Peroxide de Cuivre. — Oxide srvn , Oxide hoir de CvirRE. Il n'existe pas de meilleur procédé pour préparer cet oxide, que de calciner au rouge du nitrate de cuivre pur dans une capsule de platine. Cet oxide est d'un brun noir; il a une saveur âpre, métal- lique , qui ne devient sensible qu'à la longue. La chaleur ne lui fait éprouver aucune altération. Il forme des sels bien caractérisés avec tous les acides, si l'on en excepte cependant les acides lij drosulfurique et sul- fureux. Ces acides , en réagissant sur lui , donnent naissance , le premier , à du sulfure de cuivre et à de' l'eau ; le second, à du sulfate de peroxide de cuivre et à du sulfite de pro- toxide, ainsi que je l'ai observé : de sorte que, dans le der- nier cas, l'acide et le peroxide se partageât chacun en deux portions; une portion de peroxide cède la moitié de son oxi- gène à une portion d'acide sulfureux, qui devient alors acide siilfurique ; cet acide sulfurique s'unit à la seconde portion de peroxide qui n'a pas éprouvé de changement, tandis que la portion d'acide sulfureux qui ne s'est pas oxigénée s'unit aw protoxide de cuivre. Si l'on se rappelle maintenant ([ue le protoxide de cuivre ne peut s'unir à l'acide sulfurique saris se réduire en cuivre et en peroxide, on tirera cette conclusion , que l'union des oxides de cuivre et des acides du soufre ne CUI ,g5 peut avftir iieu qu'enlre les composés qui se correspondent pour leur degré d'oxidation. Les acides qu'on peut employer de préférence pour dis- soudre le peroxide de cuivre, sont le sulfurique, le nitrique et l'hydrochlorique. Le peroxide de cuivre est soluble dans l'ammoniaque', sur- tout quand il est très-divisé , comme celui qui vient d'être précipité par la potasse. La solution est d'un beau bleu. M.Sagedit qu'elle peut donner des cristaux bleus prismatiques. Lorsqu'on met de la limaille, ou même des planuresde cuivre, dans la solution ammoniacale, et que l'on prive les matières du contact de l'air, on observe que la couleur bleue de la liqueur perd peu à peu de son intensité, et qu'enfin elle s'éva- nouit absolument. A cette époque, l'ammoniaque ne contient plus que du protoxide de cuivre en solution, qui ^ comme on sait, forme avec cet alcali une combinaison incolore. Si l'on ^bouche le flacon, en permettant à l'air d'y pénétrer, la cou- ieurbleuereparoitra. Si on le referme, etsiie cuivremétallique a été mis en excès, la couleur bleue disparoitra de nouveau .- en répétant les mêmes opérations, il arrivera que tout le cuivre pourra être changé en protoxide ; mais alors la plus grande partie ne sera pas en dissolution. La potasse, la soude ne le dissolvent pas. Le peroxide de cuivre est réduit avecune graatle facilité à une température rouge obscur, par l'hydrogène et le carbone. 11 y a production d'eau et d'acide carbonique. Les mêmes ré- sultats s'observent lorsqu'on le chauffe avec presque toutes les matières organiques qui contiennent plus ou moins de carbone et d'hydrogène :ron peut même, d'après le procédé de M. Gay- Lussac, faire des analyses très-exactes d'un giand nombre d'entre elles, en les chauffant dans un tube de verre avec un poids connu de peroxide de cuivre, et en recueillant sur le mercure les gaz qui se dégagentv Le peroxide de cuivre forme, avec l'eau, un hydrate d'un beau bleu, dont la nature a été déterminée par M. Proust. On l'obtient en précipitant à froid une solution de sulfate, de ni- trate, d'acétate de cuivre, par la potasse ou la soude ; il faut employer assez d'alcali pour que le précipité ait une belle couleur bleue : s'il tiroit sur le vert^ il retiendroit une certaine i3. quantité de l'acide qui le tenoil en dissolution. Il faut que l'al- cali soit étendu de cinquante parties d'eau environ. Quand J']i}idrate est déposé, on décante la liqueur surnageante, et on la remplace par de l'eau distillée Troide : on continue ce lavage, jusqu'à ce que l'eau décantée ne précipite plus le nitrate de bar^'te , quand ou s'est servi de sulfate. L'iiydrale de cuivre est d'un beau bleu; mais, lorsqu'il est ex- posé au contact de l'air, il devient vert, en absorbant de l'acide carbonique. 11 a une saveur de cuivre extrêmement forte. Une température de loo d. au plus suffit pour le décomposer; c'est ce qui arrive lorsqu'on le fait chauffer dans l'eau : il se cliange alors en peroxide pur, qui paroit sous la forme d'unepoudie brune. C'est pour cette raison qu'on ne doit laver l'hydrate de cuivre , que l'on vient de précipiter d'un acide, qu'avec de l'eau froide.-Lft potasse ou la soude sèche, triturée avec crt oxide, lui enlève son eau par affinité élective. M. Proust prétend que des solutions fortes de ces alcalis dissolvent l'hydrate sans le décomposer , et se teignent alors en un beau bleu. Le même chimisie regarde les cendres bleue§ que l'on fait en précipi- tant le suHa.'e ou le nitrate de cuivre par un lait de chaux, comme une combinaison d'hydrates de cuivre et de chaux : il attribue a l'action mutuelle des deux hydrates, ladifficulî-é avec laquelle ils absorbent Tacide carboniqiie de l'air. Cet oxide est formé de cuivre loo oxigène 2 5 Chlorures de Cuivre. pERCULORVnE. Préparation. On prend du cuivre métallique ; on le met avec six fois son poids d'acide hydrochlorique environ ; on fait . chauffer; puis on ajoute un peu d'acide nitrique, et on fait bouillir. Lorsqu'il ne se dégage plus de gaznitreux, on ajoute' de nouvel acide nitrique, et to\ijours en petite quantité, quiud son action est épuisée, on en remet encore, et cela jusqu'à ce que toutle cuivre soit dissous: on fait ensuite évaporer Ja dissolution à siccité , en remuant continuellement sur la lin de l'évaporation, afin qu'il ne se sépare pas de chlore. Quand -il ne se dégage plus ni acide ni eau, et qu'une petite portiotv eut 197 du résidu mise dans l'eau s'y dissout complètement, on peut être certain n'avoir du perchlorurepur, si l'on a opéré avec du cuivre exempt d'alliage. Ce perchiorure doit être renfermé dans un flacon bouché à l'émcri, afin de le priver du contact de l'humidité de l'atmosphère. Propriétés. 11 est couleur d'écorce de cannelle : lorsqu'on l'hu- piecte , il passe sur-le-cliamp au vert; dans cet état, ce n'est plus du perchiorure , mais bien de l'hydrochlorate. Si l'eau n'est qu'en petite quantité , il conserve l'état solide ; mais, si Ton en verse suffisamment , il se liquéfie sur-le-champ. Le perchiorure perd, à la distillation, la moitié de son chlore, et devient alors protochlorure. Suivant M. J. Davy, il est formé de chlore 53 ... . 112,76, cuivre 47 ... . 100,00. Protoculorvru. Préparation. On met du perchiorure de cuivre dans nnç petite cornue de verre lutée, et on le chauffe graduellement jusqu'au rouge : il se fond , dégage du chlore; lorsqu'il pré- sente une fonte bien tranquille , c'est-à-dire , lorsque tout déga- gement de gaz a cessé, on laisse refroidir la cornue; on la brise, et on introduit le résidu dans un flacon à rémcri bien sec. Propriétés. 11 est lamelleux, d'une nuance plus brune que celle du perchiorure. Il en diffère, en ce que l'eau qu'on jette dessus le fait passer au blanc, et ne le dissout point , quelle que soit la proportion dans laquelle on l'emploie. Quoiqu'il soit difficile de savoir positivement si cette substance blanche est un chlorure hydraté ou un hydrochlorale de protoxide , cepen- dant nous pensons que la première opinion est la plus probable. Ce chlorure hydraté est soluble dans l'acide hydrochîorique concentré, d'où il est ensuite précipité par l'eau. Cette solution est incolore; mais, ce qu'il y a de remarquable, c'est qu'en y versant de l'hydrochlorate de peroxide de cuivre vert, elle devient couleur de feuille morte. La potasse mise dans la solu- tion incolore en précipite du protoxide de cuivre jaune ; alors la potasse cède son oxigène au cuivre, et le potassium s'empare du chlore qui y étoit uni : cette solution ne devient pas bleue par l'ammoniaque ; elle précipite en blanc par le prussiate de potasse. ^9^ CUÏ La solution hydrochlorique (le protochlorure de cuivre, est un désoxigénant très-énergique, ainsi que M. Proust l'a établi parles obscr rations suivantes. Elle absorbe rapidement l'oxigène gazeux: elle devient alors feuille-morte , parce qu'il se produit de l'hydrochlorale de peroxidc. Elle décolore le bleu de Prusse, récemment précipké, que l'on a délayé dans l'eau. Elle ramène au minimum le persulfate de fer dissous dans l'alcool. Elle ramène la solution d'acide molybdique au bleu. Lorsqu'on la met avec du perchlorure d'or dissous dans l'eau, elle absorbe le chlore qui étoit uni à l'or : le prolochlorure devient perchlorure, puis hydrochlorate, et l'or est réduit. Elle forme avec le protonitrafe de mercure un précipité de protochlorure de mercure. Dans ce cas, l'oxigène quitte le mer- cure, se porte sur le cuivre, forme avec lui du peroxide qui sature l'acide nitrique ou hydrochlorique, tandis que le mer- cure se précipite avec le chlore que le cuivre a abandonné. Le protochlorure de cuivre hydraté, exposé à la lumière, devient assez rapidement rouge et brun. On n'a point encore étudié le changement qu'il éprouve dans cette circonstance. Suivant M. J. Davy , il est fonné : Chlore 36 56,25 Cuivre 64 ... . 100. loDURE DE Cuivre. L'iode se combine très-bien au cuivre, soit en chauffant ces deux corps ensemble , soit en versant de l'hydriodate de po- tasse dans du sulfate de cuivre : il se forme alors du sulfate de polasse, de l'eau, et un iodure de cuivre qui se précipite, 11 est brun foncé, insoluble dans l'eau, fixe^ au feu; le chlore en sépare l'iode. Sulfure de Cuivre. Préparation. On chauffe doucement dans un creuset de terre , ou mcnie dans une petite cornue de verre lutée, deux parties de cuivre et une de soufre. Quand la combustion a eu lieu, on fait rougir le sulfure, afin d'être certain qu'il ne retient point CUI 199 4e soufre en excès. On peut encore le préparer en laissant passer un courant d'acide hydrosulfurique dans unesolution de •sulfate de cuivre. Le précipité nuir, bien lavé, doit être fondu , si l'on veut avoir le suUure bien sec. Propriétés. Le sulfure de cuivre paroît être bleu quand il est •réduit en lame mince; mais, quand ses particules ont été aussi fortement aggrégées que possible par la fusion, il est d'un gris un peu violet. 11 est plus fusible que le cuivre. La chaleur ne le décompose pas. A la température ordinaire, l'air, et même l'oxigène , secs ou humides , n'ont pas d'action sur lui. A la tem- .pérature qui décompose le sulfate de cuivre, l'air ou l'oxigène le convertit en peroxide de cuivre et en acide sulfureux. A une température plus basse , il se produit du sulfate de cuivre ; mais il est impossible de convertir la totalité dusulfure en persulfate de cuivre , le sulfure ne contenant que la moitié de la quantité de soufre qui seroit nécessaire pour neutraliser la quantité de peroxide que le cuivre est capable de former. Si, dans la cal- cination, la moitié du soufre se dégageoit à l'état d'acide sul- fureux, et que l'autre moitié, convertie en acide sulfurique, e'unît au peroxide de cuivre , on auroit alors le sous-sulfate de cuivre. L'acide ni triqo* le dissout en le convertissant en sulfate. L'acidemuriatique concentré le dissout difiicilement, et il y ,a dégagement de gaz hydrosulfurique. Le sulfure de cuivre est formé , suivant Proust. Berzelius. Vauquelin. Soufre 28 ^5,6 .... 27. Cuivre 100 100 .... 100. Pkosphorb de Cuivfii:. On obtient des combinaisons de phosphore et de cuivre , i."*en projetant de petits morceaux de phosphore sur du suivre rouge de feu ; 2.° en chauffant du phosphore avec du peroxide de cuivre, il se forme, avec le phosphure métal- lique, une certaine quantité de phosphate; 5." en chauffant 'i de cuivre, 8 d'acide phosphorique vitreux et 1 de charbon; 4.° en chauffant ly de phosphate de cuivre , avec 1 7 de cjiarbon. Mais il est rare que l'on obtienne, par ces pro-.. 20O CUI cédés, une combinaison bien pure . c'est pourquoi il noAi* parnît Convenable d'exposer le procédé que M. Dulong n employé pour préparer un phospliure de cuivre dont la pro- portion des éléinens est telle, qu'en atteignant le maxiniuni de leur oxigénation , ils produisent un sous-phospliaie con- tenant deux fois autant d'oxide que le phosphate neutre de la même base. Si le cuivre n'atteignoit que le minimum d'oxi- datioa , et que le proloxide fût susceptible de s'unir a l'acide phosphorique , les élémens du phosphate constitueroient un sel neutre dans lequel l'acide contiendroit 5 d'oxigène et le protoxide 2. M. Dulong introduit du fil de cuivre bien pui^ dans un tube de verre de o,m. 012 à o,m. 01 5 de diamètre. Une des extrémités de ce tube porte un petit tuyau de verrç qui plonge dans le mercure, tandis que l'autre extrémité, légèrement courbée, reçoit le phosphore. Cette courbure est terminée parun tube pluspetit qui communiqueàun appareil propre à donner du gaz hydrogène sec. Lorsque la totalité de l'air est chassée par le gaz hydrogène, et que le cuivre est rouge brun, on chauffe le phosphore presque à l'ébuHition ; puis on dirige à sa surface un courant d'hydrogène qui l'en- traiue dans la partie du tube où est le cuivre. Le phosphure de cuivre obtenu par ce procédé a la forme du fil de cuivre, mais lorsqu'il a été réuni en culot, il est d'un blanc grisâtre, brillant et cassant. Ce phosphure se dissout dans l'acide nitrique, qui le con- vertit en sous-phosphate de peroxide. Il est formé , d'après M. Dulong : Phosphore, , 25,25 Cuivre , i 00 M. Sage a publié un moyen de donner au cuivre rouge la couleur, legi-ain et la dureté del'acier. Voici la manière dont il opère. Il prend 12 parties de cuivre en copeaux, 24 parties de surphosphafe de chaux vitreux mêlée? intimement à une partie de charbon. Il les stratifié dans un creuset , qu'il expose ensuite à une chaleur assez élevée pour fondre le sur- phosphate. Le jjhosphore est mis anu; une partie se volatilise, et une autre se fixe au cuivre. Après une- fusion tranquille de vingt minutes, on laisse refroidir"la matière; puis on casse le creuset. On trouve au fond environ 10 parties de cuivre CUI -01 phospluiré , et à la surface de celui-ci une couche d'émail d'au beau rouge. Le cuivre phosphuré par ce procédé est gris, brillant et très-dur : il est beaucoup plus fusible que le cuivre, et peut être souvent fondu au milieu du charbon sans perdre sou phosphore; il ne s'en sépare même qu'avec une grande didl- culté , lorsqu'il est exposé sous la moufe. Il est susceptibltî de prendre le plus beau poli; il se tourne facilement, et il ne; s'altère point à l'air. AllixVGEs du Cuivre avec les Métaux de i.a première et m-. LA SECONDE SeCTION. Ils sont inconnus; on sait seulement, d'après M. Davy, quo le potassium et le sodium forment, avec le cuivre, des alliages qui décomposent l'eau. Alliages du Cuivre avec les Métaux de la troisiè;me Sechon. CuirRE ET Manganèse. Bergman dit que ces métaux forment un alliage rouge tros- malléable. Curr-RE ET Zinc. Ces deux métaux s'allient dans un grand nombre de propor- tions; mais il est probable que la plupart des alliages qui en résultent sont composés d'une ou de deux combinaisons défini es, unies avec des proportions indéfinies de zinc ou de cuivre. Lewis dit qu'une très-petite quantité de zinc rend le cuivre pâle; l'alliage qui contient ~ de son poids de zinc, a une couleur qui tire sensiblement sur le jaune.. La couleur jaune s'observe encore dans l'alliage qui contient ^ de son poids de zinc: mais, la proportion de zinc croissant, l'alliage tire de plus en plus sur le blanc. Les alliages de cuivre et de zinc; qui sont employés dans les arts sous les noms de laiton, de cuivre jaune, de piacheck, de méialdu prince liobert, de similor, d'or de Manheim, sant en général formés de 20 à 40 de zinc et de 00 à Go de cuivre. On connoit deux procédés pour les préparer. Premier procédé. On met, couche parcouche, dans de grands creusets de terre, 3 parties de cuivre, soit en iamcs, en 2oa CUÎ planures ou en grenailles, et un méliinge de 3 parties de ca. lainine ou d'oxide de zinc natif, et 2 de charlwn. La calamine doit être aussi p'irc que possible-, c'est pourquoi, lorsqu'elle ne l'est pas, on la grille dans un fourneau de réverbère, avant de îa réduire en poudre fine. On chauffe graduellement jusqu'au rouge hlanc. Le zinc, ramené à l'état métallique, s'allie avec le cuivre, et forme un culot qui se rassemble au fond du creuset. On refond rnsiiitc plusieurs culots dans un seul crei;sct , et on coule l'alliage fondu dans des moules de gra- nit, où il prend la forme de planches. C'est surtout à l'alliage préparé par ce procédé qu'on donne le nom de laiton ou de cuivre jaune. ■j.' Procédé. On expose au feu le cuivre avec le zinc métal- lique. Il faut avoir le soin de mettre le zinc au-dessous du cuivre, et de tenir le creuset exactement fermé pendant Topé- ration. Il ne faut pas chauffer trop vite. Le laiton est plus ou moins jaune. Watson a trouvé qu'une feuille de laiton de Bristol avoit une densité de 8.4/ri. Brisson a trouve celle d'un laiton duconuuercc, fondu , être de 7,824. Le laiton est moins altérable que le cuivre par le contact He l'air. Si on le nettoie avec de l'acide suJfuri({ue foible , on îe rougit, parce que i'acidc dissout le zinc de cette surface, et laisse le cuivre à nu. On peut faire l'analyse du laiton piir le procédé suivant : on fait dissoudre l'alliage dans six parties environ d'acide nitrique a •^S'^: on étend la solution de six parties d'eau, et on y verse jin excès de potasse à l'alcool. L'oxide de cuivre est précipité, et celui de zinc reste en dissolution. On précipite ensuite ce dernier par le sous-carbonate de potasse , après avoir sursaturé l'alcali d'acide nitrique. Le laiton est employé pour faire des instrumcns de physique^ des chaudières, des poêlons, des chandeliers, des épingles, des cordes sonores pour différens instrumens, de faux bi- joux, etc. M. Chaudet pense que , quand on veut le travailler au tour, il faut employer un laiton contenant de 0,0a à o,o5 de plomb, et qu'au contraire, lorsqu'on veut le travailler au marteau, il faut employer un laiton quine contienne que du cuivre et du zinc. D'aprèsM. Chaudet, du cuivre jau^ae fabriqué à Piomiliy est CUI >o;> très-estimépourles ouvrages au marteau, et difficile à travailler au tour, étoit lormé de cuivre 70,1 zinc 29,9 élain une trace. Deux échantillons de cuivre jaune, estimé pour les ouvrages, au tour, l'un venant du commerce, l'autre ayant été fabriqui'; à Stolberg, ont donné, cuivre, 61,69 65, 80 zinc, 35, 3o 3i,8o plomb, 2,86 2,1 5 étain , ..... 0,^5 0,2 5 Les conséquences déduites de ces analyses par M Chaudei ont été confirmées par des synthèses. CuiJ'RE ET Fer. Ces deux métaux ne s'allient que difficilement par la fusion. L'alliage est gris. Il ne se fond qu'à une température beancoup plus élevée que le cuivre. Suivant Rinman , 200 parties de fonte grise et 10 parties de cuivre en copeaux , pétries avec de l'huile de lin, mêlées avec du charbon, puis exposées, dans un creuset, à la violence d'un feu de forge, ont donné nn alliage contenant 194 de fer et 6 de cuivre. Il étoit très- dur et très-compacte. Sa densité étoit de 7,467. La propor- tion inverse donne un alliage homogène, ductile h froid. M. Levavasseur prétend que le cuivre rend le IVr cassant à chaud. Cuivre et Etain. Cuivre étamé. Le cuivre étant très-disposéà s'unir avec Toxi- gène de l'air à la température ordinaire, lorsqu'il a en même temps le contact de l'humidité, des acides ou des corps gras, on est dans l'usage , pour empêcher cet effet, de le recouvrir d'une couche d'étain extrêmement mince ; c'est ce qu'on ap- pelle étamcr le cuivre. Pour cela , on frotte la surface qu'on veut étamer, avec du grès-, puis on la recouvre d'une couche lé- gère d'hydrochlorate d'ammoniaque; on expose le ::iétal sur ]e feu, et, «au moyen d'une étoupe, on promène le sel sur toutes les parties de lu surface, afin de la rendre parlaitcmeut S04 CUI îictle et Li'ilh'.nte. Quand on y est parvenu , on met de l'étaii» sur le cuivre; on élève assez la température pour fondre le i>remicr de ces métaux ; puis pu Tétend de toutes parts sur le cuivre avec l'étoupc. Il paroit que l'étain adhère au cuivre par la même force que l'amalgame d'étain adhère au verre , c'est-à-dire, sans qu'il y ait d'union chimique entre les deux métaux. Quel que soit le soin avec lequel on ait fait Fétamase, on doit éviter de laisser séjourner des corps gras ou acides dans les vaisseaux où on l'a appliqué, car au bout d'un certain temps ils se recouvriroient de vert-dc-gris. L'étain qui se fixe au cuivre, n'est qu'en peiite quantité-, car, d'£\près l'observa- tion de Bayen,unc cusseroic de neuf pouces de diamètre et de trois pouces trois lignes de profondeur, pesée au moment ou elle étoit prête à recevoir l'étain, et repesée après l'opc- l'atiou, ne se trouva augmentée que de 21 grains. Il existe peu d'alliages qui soient aussi employés que celui de cuivre et d'étain; mais, suivant les usages auxquels il est destiné, on fait varier la proportion de ses élémens. On le prépare dans des creusets , lorsqu'on n'opère que sur de petites quantités, et dans des fours à réverbère, lorsqu'il s'a- git de couler des canons, des statues, etc. Il faut, autant que possible, préserver les métaux du contact de l'air par- une couche dépoussière de charbon; autreiDcnt. on éprouveroit deux inconvéniens : dabord on perdroit du cuivre et de l'é- tain ; ensuite , celui-ci s'oxidant plus facibjment que le cuivre , la proportion des deux métaux se trouveroit différente de celle qu'on auroit voulu suivre dans la préparation de l'alliage. Lorsque le cuivre est rouge de feu, il se combine bien à l'é- tain : seulement il faut avoir la précaution de brasser les mé- taux, afin de former un alliage bien homogène; autrement, il s'en produiroit un qui contiendroit dans sa partie inférieure une proportion de cuivre plus grande que celle qui seroit contenue dans sa partie supérieure. Alliage de i 00 i>e Cuivre et de 4,17 d'Etai?!. M. Chaudet a proposé l'emploi de cet alliage pour la fabi;!- cation des médailles coulées. Quand il est fondu, il le coule dans des moules préparés avec des os de mouton calcinés, c'est-à-dire, avec la matière des coupelles. Les médailles sont CUI 20.^ ensuite soumises à l'action du balancier, non pour les frap- per, car le moule donne des empreintes parfaites, mais pour les réparer, les polir. ALiiAot: DE 100 DE Cuivre et de 8 a 1 1 d'Etaiw. C'est le bronze ; il est employé, comme tout le monde sait\ pour faire des bouches à feu , des statues, des ornemens. Les anciens en fabriquoient leurs instrumens tranchans. Il est jaune , cassant , plus dense que le cuivre , moins alté- rable que lui , plus durable et plus sonore , légèrement ductile. Quand on l'expose au feu avec le contact de l'air, il se con- vertit en peroxidesde cuivre et d'étain. Si l'action de l'air ne peut s'exercer que sur une partie de la masse, la partie qui ne se calcine pas, contient une proportion de cuivre plus grande que celle qui constituoit l'alliage primitif. Exposé à Faction de l'air humide , il se recouvre d'une couche de sous- carbonate de cuivre hydraté. M." Dussaussoy prétend qu'en ajoutant à loo de bronze 1 à 1 yde fer blanc, ou même 3 de zinc , on obtient un com- posé ternaire qui présente beaucoup plus de résistance au choc que le bronze, dans le cas où ces deux alliages ont été coulés dans des moules de sable. Alliage de lOo de Clivre et de 14 d'Etain. M. Dussaussoy dit que cet alliage peut servir à faire des outils qui, écrouis et aiguisés à la manière des anciens, présentent un tranchant préférable à celui des outils fabriqués avec quelques variétés d'acier. Alliage de loo de Cuivre et de aS D'ÉrAftf. C'est celui des cymbales, du tamtam, cet instrument bruyant, qui nous vient de La Chine. Pcîiir donner à cet alliage la propriété sonore au plus haut degré, il est nécessaire de lui faire éprouver un refroidissement subit. M. Darcet, à qui nous devons cette observation, conseille, lorsque la pièce est moulée, de la faire rougir et de la plonger dans l'eau froide. Le refroidisse- ment subit que Talliage éprouve, donne aux particules une disposition telle que, par une pression ménagée, elles peuvejit glisser les unes sur les autres, pt l'ester dans la position cr'« ..oG Ctl cftte pression les a amenées. Lorsqu'on a donné à l'instrument au moyen du marteau , la forme qu'il doit co/iserver, on le fait chauffer, puis on le laisse refroidir lentement au milieu de l'air. Les particules se disposent alors dans un ordre différent de celui qu'elles auroient pris par un refroidissement subit j car, au lieu d'être ductiles, elles jouissent d'une élasticiié telie que, quand elles sont déplacées par une légère compresbion , elles reA'iennent à leur première posilion par une suite de vibrations extrêmement rapides; d'où il résuite unson très-fort. Seulement il ne faudroit pas que le choc fût considérable, curies parti- cules se désuniroient. Le bronze , le métal des cloches, et probablement la plupart des alliages de cuivre et d'étaiu , présentent la même pro- priété. Alliage de loo de Cuivre et de Sg.S a 33,34 n'i^TAin. Cet alliage est gris jauncàtre ou blanchâtre, cassant; il est très- sonore, sans cependant l'être autant que le précédent. On l'emploie à la fabrication des cloches. L'alliage des timbres des horloges contient un peu plus d'étain que celui des cloches- l'alliage des timbres des montres contient en outre un peu de zinc. Alliage de loo de Cuivre et de fio d'Etai^v. Cet alliage, presque blanc , très-friable, susceptible d'un beau poli et de prendre un grand éclat, est employé à fa- briquer les miroirs de télescopes. Les alliages de cuivre et d'étain peuvent, en général, être analysés de la manière suivante : On concasse l'alliage -. on traite i gramme par 2S grammes d'acide nitrique à ja'', dans un ballon à col alongé; on laisse réagir les matières à la tempé- rature ordinaire, pendant quelques heures; puis on les expose au feu 6ur un bain de sable , en tenant le col du ballon incline , on soutient l'ébullition pendant un quart -d'heure environ , après que le gnznitreux a cessé de se dégager : dans cette opé- ration , les deux métaux s'oxident au maximum ; mais le peroxide d'étain ne se dissout pas. Quand la liqueur estrefroi die, on décante la dissolution contenant le cuivre, de dessus le peroxide d'étain, avec une petite pipette; puis on lave le peroxide d'étain avec de l'eau , jusqu'à ce que le lavage lU- CUI ton-tienne plus de cuivre : alors on met le peroxide d'étaiu'avé dans une petite capsule de platine. On le fait sécher doucenunt au bain de sable ; on le fait rougir, et on le pèse. Quant au nitrate de cuivre, on le fait évaporer à siccité, et on calcinele résidu : c'est du peroxide de cuivre. Si le bronze contcnoit du rdomb , il faudroit chasser l'excès d'acide de la dissolution nitrique, après ravoii']dccan(ée de dessus l'étain , puis y mettre du sulfate de soude : le plomb seroit précipité à l'état de sul- fate; et, pour en séparer les dernières portions, il i'audroit évaporer presque à siccité, et reprendre par l'eau, séparer le nitrate de cuivre, et le décomposer ensuite par la potasse, bi avec le plomb il y avoit du fer, il se trouveroit avec le ni- trate de cuivre: on pourroit alors le précipiter par l'ammo- niaque ; le cuivre , restant dans la solution , ne pourroit en être précipité que quand on auroit chassé l'ammoniaque par le feu , et repris le résidu par l'acide nitrique. Alors on pré- cipiteroit le cuivre parla potasse. Alliages du Cuivre avec les onze premiers Métaux de ia QUATRiiîME SECrlON. Cuir RE ET Arsenic. Lorsqu'on veut allier ces méfaux , on met dans un creuset de terre des couches successives d'arsenic et de cuivre réduits en poudre ou en petits morceaux : on recouvre le tout de chlo- rure de sodium, et on ferme le creuset avec un couvercle en terre. On le chauffe graduellement jusqu'au rouge cerise. En em- ployant lo parties de cuivre et i ^ à 2 d'arsenic, on obtient un alliage qui contient 10 de cuivre et 1 environ d'arsenic. II est blanc 5 un peu ductile; la plus de densité et de fusibilité que le cuivre. Des proportions d'arsenic plus grandes que celle de -— peuvent former des alliages cassans. L'alliage de cuivre et d'arseuic , auquel on ajoute de Tétain ou du bismuth , est appelé ci/zVre blanc ou tombac blanc. Les alliages du cuivre avec le moljldène, le chrome, le tungs- tène , et le colombium , sont inconnus. Cuif'RE ET Antimoine. Ces deux métaux, alliés à parties égales, forment un alliage cassant, d'une densité plus grande que la densité moyenne des deux métaux , et principalement remarquable par ui]c belle couleur violette, iv alheureusement la surface de c^t it-a CUJ îiiliiige, exposée à l'air, se ternit assez pour qu'on ne ptiiss»? pas l'employer dans les arts. Si la proportion d'antimoine augmente, on oI)lieiit un alliage tirant plus ou moins sur le Liane. Les alliages du cuivre avecl't/raMc, le cerium, le cobalt ,lt titane, le bismuth ^ sont inconnus. Pour les alliages du cuivre avec le plomb, le mercure, le palladium, le platine, l'or et l'iridium, voyez les articles de ces métaux. Les usages du cuivre à l'état de pureté, à l'état d'alli.ige , à l'état d'oxide, à l'état de st;l , sont trop connus pour qu'il soit nécessaire de les rappeler ici. (Cn.) CUIVRE BLANC. [Chim.) Alliage de cuivre, de zinc et d'arsenic, ou alliage de cuivre, d'arsenic et d'étaiui (Ch.) CUIVRE DE tiOSETTE. [Chim.) C'est du cuivre pur, que l'on obticiit par la manipulation suivante : Quand on a sé- paré, par l'opération du raffinage, d'un cuivre plombifére , le plomb qu'il contenoit (ce que l'on reconnoit à ce que le cuivie qui s'attache à l'extrémité d'un barreau d'acier poli que l'on a trempé dans le bain de ce métal fondu , s'en détache de lui-même lorsqu'on plonge le barreau dans l'eau), on nettoie la surface du cuivre, et lorsqu'elle commence à se figer, on y jette de l'eau au moyen d'un balai, afin qu'une couche de cuivre un peu épaisse, venant à se solidifier subitement, se sépare du cuivre qui reste fondu. Dans ce moment, on prend le cuivre figé avec des tenailles, et on le jette, encore rouge de feu, dans l'eau froide, l'ar ce moyen on obtient le cuivre en plaques circulain s dont la suriace est raboteuse , et qui ont quelque ressemblance avec des roicffes. (Ch.) CUIVRE JAUNE. {Chim.) Alliage de cuivre et de zinc. (Ch.) CUJA. {Mamm.) Molina donne ce nom à un petit animal car- nassier qu'il compareau furet, et dont le museau est relevé à son extrémité, comme le groin d'un cochon. Son poil est tout noir, très-toufFu , mais fort doux ; sa queue est bien fournie et aussi longue que son corps. Il se nourrit de souris; et les fe- melles produisent, deux fois par an, quatre petits. Cet ani- mal ne paroit point encore être connu des naturalistes. (F. C.) CUJAVUS. (Bot.) Rumph décrit sous ce nom le goyavier j psidium.he psidium pjriferum est pour lui le cujayùs domesf-icaf CUL £09 iepomiferuin est le cujavu& agralis-.'û ajoute que les Malais appel- lent la première de ces espèces simplement cujavo , la seconde cujavo-uiaii. Quant aupsidiitm piimiliim , iidit que son nom, dans la langue malaise, est cuiavo-kilsjil , et il le désigne lui-même par le diminutif cuiat^jZ/ws , qui est aussi le nom spécifique que donne Burmann à cette même espèce dans son Flora Indica, (JO CUJELIER. (Ornilh.) M. Cuvier regarde les alouettes cuje- lier, des bois et lulu , alauda arhorea et neinorosa, Linn., comme appartenant à la même espèce. M. Vieillot distingue l'alouette iulu du pipi des arbres. (Ch.D.) CUJETE (Bot.), nom brésilien du coui , ou calcbassier, genre établi par Plumier sous ce nom, qui a été changé par Linnœus en celui de crescentia. (J.) CULANG, CuLANG-BANTAM {Bot.) , nom macassar, cité par Rumph, d'une espèce de gnet, gnetum gmmon , qui est le gne- mon de Ternate adopté par Rumph, le merinjo de Banda et des Malais, Vutta-soa d'Amboine, le soa des Javanois, lesquels réservent au fruit le nom de medinjo. Il ne faut pas confondre cette plante avec la suivante. (J.) CULANG TSUTSJU, Culu tsjuïsju, {Bot.) A Ternate, on nomme ainsi un frangipanier,pZumer(a oblusa, qui estle bonga gulang tsjutsju des Malais, suivantRumph. (J. ) CULANTRILLO. (Bot.) Les Espagnols donnent ce nom à plusieurs fougères que nous nommons capillaires. Le CuLANTRiLLO BLANCO estYaspleniumrutamuraria ^ Linn., et aussi le poljpodium fragile. (Voyez Aspidium, Suppl.) Le CuLANTaiLLO DB Pozo est Vadiantum capillus Veneris. Le CuLANTRiLLO NEGRO cst V aspleïiium adiantum nigrum, Linn. (Lem.) CULANTRO, CiLiANDRO. (Bof.) Voyez Coentro. (J.) CULBARE-ALBAR. (Bot.) Voyez Kdsbaret-elbir. (J.) CULBIANCO {Ornith.), noms italiens du motteux ou vitrée, motacilla cenanthe , Linn. , et du chevalier bécasseau , tringa ochropus, Linn. (Ch.D.) CUL-BLANC. (Ornilh.) Outre le motteux ou vitrée, mofa- cilla ananthe , Linn., et le cul-blanc de rivière ou bécasseau, tringa ochropus , Linn., on désigne par ce nom le cul-bianc i 316 CUL poitrine jaune , de Catesby, muscicapa viridîs , Lath. , on ictetteê dumicola , Vieill. La guignette , tringa hjpoleucos, Linn., est aussi appelée cul-bltinc dans le département de la Seine infé- rieure, etc. Le même nom est encore donné vulgairement à la bécassine, scolopax gallinago, Linn. (Ch. I>.) CULCASIA. (Bot.) Le genre de la famille des aroïdes, fait sous ce nom par M. de Beauvois , est le même que celui que Ventenat avoit établi peu auparavant ,sous le nom de caladium ^ qui a été adopté. (J.) CULCITIUM. [Bot.) [Corjmhifères, Jusï. } Sjngénésie polj-^ garnie égale, Linn.] Ce genre de plantes, de la famille de» •ynanthérées , appartient à notre tribu naturelle des séné- cionées, ainsi que nous Tavoiis reconnu par l'inspection des- plantes elles-mêmes dans l'Herbier de M. de Humboldt. 11 n'af donc aucune affinité avec les arctium, onopordum , cinara,. comme le croit M. de Jussieu , qui le classe en conséquence parmi ses cinarocéphales. MM. de Humboldt etBonpland sont les auteurs de ce genre intéressant, qui se trouve décrit dan» leur bel ouvrage intitulé Planta, œquinoctiales. La calathide est incouronnée, équaliflore , multiflore , régulariflore , androgyniflore. Lepéricline , égal aux fleurs et campanule, est formé de squames nombreuses, égales, li- néaires, laineuses en dehors, glabres en dedans. Le clinanthe est un peu alvéolé, et muni de fimbrilles piliformes. Le» cypsèles sont surmontées d'une aigreite de squamellule» filiformes. Les deux espèces découvertes par les illustres voyageurs sont des plantes herbacées, cotonneuses ou laineuses, à racine vivace, à tige simple ou rameuse, à feuilles alternes , sessiles, dont les radicales sont plus grandes , à calathides plus ou moins nombreuses, terminales, pédonculées, solitaires, son- vent penchées, très-grandes, globuleuses, déprimées. Ce» plantes habitent les hautes montagnes du Pérou, où l'on ne les rencontre que sur les lieux élevés au moins de quatre mille mètres au-dessus du niveau de la mer, et par consé- quent très-froids : on pourroit donc les cultiver , en plein air , dans notre climat. Aucune autre sy.ianlhérée ne végèJc dans une région aussi élevée. Le CutGITION ROUSSATRE {Culcitium rilffSCrilS , H. B.) CSt CUL m tnilètemcnt couvert d'une laine rousse; sa racîûe, de l'épais- seur du pouce, est rusîfonne; sa tige, haute d'un pied envi- ron , est simple et droite; les feuilles radicales, nombreuses, entassées, sont oblongues, un peu spathulées, obtuses, ti'ès- entières, à base considérablement dilatée ; les caulinaires sont plus petites, et demi-ainplexicaules ; les caîathides sont peu nombreuses et composées de fleurs Jaunes. Cette espèce a été trouvée sur la montagne de Roucou-Pichincha , prf.s la ville de Quito , à quatre mille six cents mètrts au-dessus 'iu iiiveau de la mer. Les voyageurs, qui sont iorcés de passer la nuit en plein air , à une si grande élévation , se font des lits composés de couches alternatives de feuilles et d'ai- grettes de cette plante. C'est pourquoi le nom du genre a été dérivé du mot latin culcita , qui signifie coussin oa matelas. Le CuLCiTiON BLANCHATRE {Culcitium canesctns , H. B.) est «ne plante haute de six pieds, toute couverte d'un coton blanc ; à tige dressée, rameuse, cylindracée ; à feuilles radi- cales longues d'un pied, lancéolées, épaisses, rétrécies eu pétiole à la base, les caulinaires plus courtes, lancéolées- linéaires, sessiles; à caîathides solitaires au sommet de petits rameaux terminaux et axillaires. Ce culcilion, très*commun sur la montagne de Gualgayaoc, à quatre mille cent vingt mètres de hauteur j est précieux pour les voyageurs, qui en font de grands feux. (H. Cass. ) CUL-DE-CHAUDRON {Bot.) , nom vulgaire du nétlier amé- lanchier. mespilus amelanclùer, Linn. (L. D.) CUL-DE-LAMPE {Conch.) , nom marchand de plusieui» espèces de Sabots. Voyez ce mot. (DeB.) CUL-DE-MULET {Bot.) ^ nom vulgaire d'une variété de figue. (L. D.) CUL-DOR. (Ornif/i.) Voyez CoDos. (Ch.D.) CULEBRILLA ( Erpét. ) , nom espagnol de la couleuvre- (H.C.) CULEN. {Bot,) Au Chili , suivant Feuillée, on nomme ainsi le psoralea glandulosa , plante légumineuse. (J.) CULEXjCuMx. {Bot.) Cette plante est simplement nommée par Pline. Césalpin rapporte l'opinion de ceux qui pensent 14. ^13^ CUL que c'est le psyllium, ce qui paroi t assez probable, puisque Te payllium est nommé herbe aux puces , à cause de la forme de ses graines. Cependant Césalpin croit que c'est plutAt ce qu'iE nomme conyza , ayant la propriété d'écarter ces insectes , doù est venu aussi le nom de pulicaria donné à la même plante, qui est l'inula pu licaria deLinnaeus. (J. ) CULEX. {Entom.) C'est le nom latin du cousin. ( C. D.) CULHAMIA. {Bot.) Ce genre de Forskaèl a été reconnu par Vahl pour être le sterculia platanifoUa. Il paroît encore, sui- vant Cavanilles, que c'est le tetraglottis de Plukenct,le oulom- ehu, outong-chu de la Chine, cité par Leeomte et Dulialdc, dans leurs Mémoires sur la Chine. C'est encore le même qui a porté, pendant quelque temps, les noms de hupariti et de richardia, dans le Jardin botanique de TFianon.(J.) CULICADAYANG. {Bot.) Voyez GuLiNAyANG,(J.) CULICIFORME {Entom.), qui a la forme d'un cousin. Geoffroy a donné ce nom à Yalejrode, genre d'insectes hé- miptères, qu'il avoit désigné souslenom de phalène culici/ormc de rnclaire. Voyez Axevrode. (CD.) CULICILEGA. {Ornith.) Ce nom latin, qui signifie rec«ei7/an.t les )n Gâcherons, est une traduction du grec knipologos. Turner etBelon en ont fait l'application à la lavandière, mofaci//aa/ia, Linn.: mais ce qu'Aristote dit de son knipologos semble plu* applicable au grimpereau commun, certJna familiaris , Linn. (Ch.D.) CULICOIDE, Cuiicoiies. (Erefom.) M. Latreille a désigné sous ce nom de genre une espèce d'insecte diptère, de la famille des hydromes. Cet insecte, qui n'a qu'une ligne de longueur, «'observe quelquefois sur les vitres des croisées, est noir, avec les ailes blanches , tachetées de noirâtre. On voit trois de ces taches sur le bord externe, ce qui lui a fait désigner sous le nom de culicoïde ponctuée. On ignore ses mœurs. (C. D.) CULHAWAN, CuLiT-LAWAN. {Bot.) Ce nom malais, qui •ignifie écorce girofléç , cortex carj'oph_y'lloides de Ruuiph, a été donné à une espèce de laurier, laurus culilahan , dont l'écorce est en effet très-aromatique. Celte écorce, nommée dans quelques livres caLit-lawan , .couU-laivan , est recueillie dans les diverses Moluques, et particulièrement à Amboine, OÙ elle est d'une meilleure qualité. Son odeur ressemble un peu CUL iji5 li celle cîu sassafras, ainsi que sa saveur et sa propriété. Mâchée, elle corrige la mauvaise haleine et furtilie l'estomac. Les habi- tans de Java s'en servent comme d'assaisonnement. Elle est peu employée en Europe. (J. ) CULISAIDA {Onûth.) , nom des bergeronnettes en Sar- daigne. (Ch. D. ) CULI -TAMARA. (Bot.) Le sagittaria ohtusifolia est ainsi nommé sur la côte de Malabar, suivant Rheede. (J. ) CULIT-API. (Bot.) Rumph ligure sous ce nom malais ua arbre qui paroît appartenir à la famille des rubiacées, à cause deses feuilles opposées, munies de stipules interne édiaires. L'au- teur n'a vu ni la fleur ni le fruit, et conséquemment on ne peut déterminer son genre. L'écorce a unesaveur acre, qui l'a fait nommer corf pieds , composées de cinq à six paires de foliole» oblongues, entières , pubrscenfes. Les fleurs sont odorantes, petites, blanchâtres, polygames, très-nombreuses, disposée» en grappes terminales, longues d'un pied, pubescentes, fer- rugineuses; les pétales velus; les capsules velues, trigones, tur- binées, à trois loges. CuPANi A FEUILLES DE LENTXSQUE : Cupaniu lentiscifoliu, Pers., Sjn.; Guioa lentiscifolia, Cavan., le. rar. 4, tab. SyS. Arbris- seau de l'île des Amis , dont les tiges s'élèvent à six pieds et plus, garnies de feuilles ailées, sans impaire, composées de trois paires de folioles coriaces, lancéolées, très-entières, un peu pédicellées; lespanicules axillaires et terminales, munie» de bractées; les folioles du calice très- courtes , concaves; la corolle rougeâtre , plus courte que le calice; huit fila- inens très-courts, placés entre l'ovaire et un disque charnu; l'ovaire velu; le style court; un stigmate simple; trois cap- sules conniventes, à trois ailes, bivalve», à une loge mono- •perme. * CtJP iii CuPANl LISSE : Cupanîa lœvis. Pers. ; Molinœa lœVis., Lamk. , îll. gen,,tah.5o5,tig. i. Cet arbrisseau croît à l'île de Bourbon. Ses tiges sont glabres, ses rameaux cylindriques; ses feuilles composées de quatre folioles opposées, glabres , oblongues, lancéolées, entières; les fleurs petites, paniculées ; le calice glabre, à cinq folioles ovales, aiguës; la corolle à peine plus longue que le calice ; les capsules en ovale renversé, tronquées à leur sommet, à trois angles presque ailés, a trois loges monospermes. CuPANi A FOLIOLES ALTERNES : Cupaiiia altemifoUa , Pers. ; Mo* linœa alternifolia, Lamk., Ill.gen. , tab. 3o5 , fig. 2. Cette espèce a été découverte à File de Bourbon par Commerson. Ses ra- meaux sont glabres, cylindriques; ses feuilles amples, com^ posées d'environ huit folioles alternes , pédicellées , ovales- oblongues, très-entières, obtuses, rétrécies à leur base; les fleurs petites, paniculées. CuPANi BLANCHATRE : Cupanîa canescens , Pers. ; Molinœa cor- nescens , Roxb. , Corom. 1 , tab. 60. Arbrisseau des Indes orien- tales, dont les rameaux sont revêtus d'une écorce rude, cen- drée; les feuilles ailées sans impaire, composées de deux paires de folioles opposées , lancéolées , aiguës ; les fleurs axillaires , disposées en grappes paniculées, plus courtes que les feuilles*; les capsules ovales , marquées de troi lillons. CuPANi A FEUILLES GÉMINÉES; CupuTiia geminuta, Poir. , Encycl Cette plante , originaire de l'île de Cayenne , a ses feuille réunies deux à deux ou quatre à quatre, pédicellées , placée: à l'extrémité d'un pétiole commun très-court ; elles sont ovales coriaces, longues de trois pouces, un peu glauques en dessus roussâtres et légèrement pubescentes en dessous, à grosso: nervures saillantes, confluentes vers les bords; les fruits re Têtus d'un duvet soyeux et roussàtre , à trois coques ovales adhérentes entre elles ; les semences luisantes , solitaires noirâtres. CuPANi TOxMENTEUX : Cupaniu tomentosa , Swart. ; Tris;onis lo mentosa, Jacq. , Amer. 102, Arbrisseau de Saint-Domingue haut d'environ douze pieds, chargé de rameaux légèrement tomenteux dans leur Jeunesse. Les feuilles sont composées d'environ trois paires de folioles alternes , sans impaire 12. i5 2 2-6 CtJP toblongues , en ovale renversé, dentées a leurs bords, obtuses,; échancrées au sommet, glabres en dessus, tomenteuses en dessons . et de couleur frmigineuse ; les fleurs petites , jau- feàtres, nombreuses, disposées en grappes simples, axillaires;, les pétales hérissés en dedans, velus à leur sommet, de la longueur du calice; Tovaire velu. (Pom.) CUPANIA.'(7îo^) Voyez Cupani. (Poir.) CUPARI. (Bot.) Voyez Faijfel.( J.) CUPA VEELA {Bot.), nom malabare, suivant Rheede, d'une pervenche de ITiide , vineapusilla de Linnaeus, vinea par- viflora d'Alton. (J.) CUPÈS, Capes. (Entcm.^) Fabricius appelle ainsi un genre d'insectes coléoptères pentamérés, de la faniille des lérédyles ^ voisin des limexylons , qui ne comprend encore qu'une seule espèce, rapportée du sud de la Caroline par M. Bosc , et qui a éié figurée dans la troisième décade et à la dern ère plan- che des ïilustralious de M. Cocqiiebert. 11 est long de six à sept lignes, t'iongé, raboteux, d"un brun obscur^ à l'exception de Li liHe qui est d'un jaune rousçàlre. Ses moeurs ne sont pa& connues. Ce nom de cupes, employé par Plante, s'gnifie gourmand ; hiaiidilocn?ntulus, harpago, rnendax, cupes, avarus. On sait que Fabricivisne mettoit aucune importance aux noms, et qu'après- avoir établi cette sorte d'axiome, nomina valent uti nummi pretio dislinc'o et determinato . il ajoute ; omnium optiv.ia, quœ nihii omnino signijicant. ( C. D.) CUPF'SSA, U?ESSA f Bot.), nomsdonnés, dans quelques îles de l'archipel des Mo'uques et surtout dans celle d'Amboine. à V ehor-ciitsj ing-utan des Malais, qui est le caudafelis de Ruaiph , le cafurus spiciflorus de Linnafus. (J.) CUPHEA. {Bot.) Voyez Cuphke. (Poib.) CUPKEE (Bot.) : Cuphea , SaViquier, Encycl. Genre déplantes dicotylédones, à fleurs poiypétalées, régulières, delaraniilîc deslythraires, de ladodécandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice tubulé, un peu ventru, à six ou douze dents inégales; six pétales et plus, souvent, inégaux, insérés sur le calice; douze étamines inégales; nr> style; une capsule à une seule loge, recouverte par le calice , couvrant euseuible iongitudinalemenl ; un réceptacle central^. CtJP un &Uqûel sont attachées, en forme de petites grappes, des se- ïïiences lenticulaires. Ce genre comprend des herbes la plupart originaires des contrées chaudes de l'Amérique : elles sont presque toutes 1res- visqueuses , à feuilles opposées ; Its fleurs axillaires , presque solitaires. Les principales espèces sont : CuPHÉR VISQUEUSE : Ciipliea viscosissima, Jacq. , Hort. Vind. , 2, êab. 177 ; Lamk. , Ill.gen. , tab. 407 ; Lythrum petiolatum , Linn. Sp. ex Ait.; Ly'thrum cuphea, Linn. Sup, ; Balsamona pinnata, Vand., Fasc, tab. 5. Plante du Brésil, cultivée au Jardin du Roi, qui s''élève à la hauteur d'un pied et plits sur une tige droite , un peu purpurine, rameuse , pubescente et visqueuse. Les rameaux sont alternes, axillaires ; les feuilles opposées , pétiolées, ovalcs-oblongues, entières, un peu rudes, longues d'un pouce; les fleurs solitaires, axillaires, à peine pédon- culées ; le calice d'abord cylindrique , puis renflé et resserré à son orifice sur le fruit , hispide , visqueux , à douze stries , à six dents; une capsule oblonguc , à une seule loge, conte* nant plusieurs semences noirâtres, placées en forme de grappe sur un réceptacle central , dcnticnlé, qui se courbe et s'in- cline entre la fente de la capsule : ces semences ne terminent leur maturité que lorsqu'elles ont été exposées à l'actioa immédiat de l'air, par le déchirement latéral de la capsule. CfJfHÉE COUCHÉE; Cuphea procumhens, Cavan. , h rar. 4, tab. 38o. Cette espèce est originaire du Mexique. Jes tiges sont médiocrement tétragones ; ses rameaux velus , pendans, visqueux, longs d'un pied et plus; ses feuilles à peine pétio- lées, ovales-lancéolées, hispides, visqueuses; les fleuris soli- taires, axillaires, inclinées après la floraison ; le calice tubuié, chargé de poils glanduleux et visqueux, à douze stries, ventru à sa base, muni à son orifice de filamens lanugineux, à six dents, la sixième plus large; six pétales d'un pourpre clair, deux plus larges, un peu crénelés; les filamens des étamines courts, velus, placés sur plusieurs rangs ; une capsule oblongue , à une seule loge. CuPHÉE EN ÉPI-, Cuphea spicata, Cavan., le. rar. 4, tab. 33 1. Plante du Pérou, à lige droite, velue, presque simple, haute d'un pied et plus. Les feuilles sont pétiolées, ovales, entières, glabres à leurs deux faces, glauques en dessous; les fleurs ran- j5. .8.. CUP gécs allernatîvement deux par deux sur des épis terminaux ;: la corolle d'un rose tendre ; les deux pétales supérieurs plus grands. CuPHÉE A TIGE EFFILÉE; Cuplicu virgala, Cavan., le. rar. 4, tab. 582, fjg. 1. Ses tiges sont droites, hispides, élancées, à peine rameuses; ses feuilles sessiles, opposées, ovales, lancéo- lées, très-entières, rudes en dessus, pileuses en dessous; les fleurs solitaires, presque sessiles, axillaires ; le calice tubulé, rougeâtre , pileux, long d'un demi -pouce, ventru à sa base; les pétales d'un rouge clair; les deux supérieurs plus grands, d'une couleur plus foncée ; les filamens velus; les anthères ovales. Elle croît au Mexique, sur le bord des ruisseaux, aux lieux humides, dans les environs de la ville de Selva- tierra. Cl'phée a pétales égaux ; Cupliea œquipctala , Cavan. , Je, rar. 4, tab. 382 , fig. 2. Plante du Mexique, qui croît sur les bords du fleuve Paregrino : elle s'élève à la hauteur d'environ un pied , sur une tige droite , hispide, garnie de feuilles oppo- sées, médiocrement pétiolées, ovales, aiguës, pileuses, ciliées à leurs bords; les fleurs axillaires, solitaires, presque sessiles ; la corolle d'une couleur violette foncée; les filamens des éta- mines lanugineux. CupiiÉu: A FLEURS alternes : Cupkea porsonsia , Voir.; Lythrum parsonsia, Linn.; Parsonsia , Brown , Jam. , tab. 21, fig. 2. Ses tigessontcouchées, herbacées, rampantes; ses rameauxsimples, alternes, filiformes, pubescens-, sesfeuilles petites, opposées , presque sessiles, glabres, à trois nervures -.les fleurs alternes , axillains, solitaires, presque sessiles; la corolle d'un rouge pâle, renfermant six étamines , dont deux plus longues; les capsules petites, membraneuses, à une seule loge-, le ré- ceptacle central. Cette plante croît à la Jamaïque et dans la Nouvelle-Espagne. Il faut encore rapporter à ce genre le lythrum melanium , Linn., très -rapproché de l'espèce précédente, et qui croît également à la Jamaïque. Ses tiges sont rudes, ascendantes; ses feuilles assez grandes, ovales, rudes au toucher; les fleurs grandes, purpurines, alternes, solitaires, pédonculées: huit à dix étamines; les capsules grêles. On trouve encore au Mexique le cuphealanceolala^hiU, Uort.Kew., éd. nouv. , 3 , pag. 1 5<.w Ses feuilles sont lancéolées, un peu pileuses; ses tiges droites, •hérissées; les fleurs solitaires, axillaires ; deux filamens plus longs, munis à leur sommet d'une laine plus longue que les anthères. (PoiR.) CUPI. (Bot.) Voyez Cita-Mat.aki. (J.) CUPIDONE (Bot.), nom vulgaire du catananclie. décrit tom.VlI,pag. 265.(H. Cass.) CUP-MOSS [Bol^ , nom anglois des espèces de lichens du genre Scyphoplwrus , dont le type est le lichen pyxidatus , Linn. ( Lem.) CUPRESSUS {Bot. ) , nom latin du cyprès. (L. D. ) CUPRESSUS MARINUS. {Zooiphyt.) Les anciens auteurs d'histoire naturelle nomment ainsi plusieurs espèces d'anti- puthes, et entre autres Vantipathes cupressus de Pallas. (De B.) CUPTHONG (BoL), nom anglois de plusieurs espèces de iichens, et spécialement de rw5neonjmus verrucosus, du bocconiafrulescens;lii cha- laze du citronnier, sont cupulaires. (Mass.) CUPULE, Ctipula. (Bot.) Espèce de coupe ou d'enveloppe qui, dans le coudrier, le chêne, le hêtre, l'if, le pin, le «apin, renferme les fleurs femelles, et accompagne le fruit. Elle contient trois fleurs dans le châtaignier; elle en contient deux dans le hêtre; elle n'en a qu'une seule dans les pin», le genévrier, le thuya, le coudrier. La cupule est sphérique dans le châtaignier, hémisphérique dans le chêne, ovoïde dans le pin. Dans le pin , le sapin , le mélèze , le cèdre , le podocarpus , elle est renversée, c'est-à-dire, fixée de manière que son ori- fice regarde la base de son support. Elle a une position toute contraire dans l'if, l'éphédra , le cyprès, le genévrier, etc. La cupule est rangée au nombre des bractées. L'analogie est évidente dans la cupule du coudrier, qui est en eff'et formée de deux bractées soudées entre elles; celle du chêne offre également plusieurs petites bractées squamiformes soudées ensemble; celle de l'if est aussi, dans l'origine , une réunion de petites bractées imbriquées, qui deviennent succulentes, et finissent par se souder. On arrive ainsi , par des nuanceâ 53a, CUR insensibles, à la cupule des pins et tles autres conifères ,'oii cet orgfine n'a plus enfin aucune ressemblance avec les brac- tées. (Mass.) CUPULE DE GLAND. (Bot.) Paulet donne ce qom à une espèce de pezize, figurée dans le Botanicon Parisiense de Vail- lant, ph 1 1 , f. 1 , 2 , 3. Or ces mêmes figures sont indiquée* par Linnaeus pour celles de son peziza cupularis. Cependant, suivant Bulliard, Persoon et Decandolle , Vaillant a représenté un champignon différent de celui de Linnœus ; mais ce champi- gnon est bien le même que la cupule de gland de Paulet (t. i , pi. iSy, f. Gety) elle peziza crenata , Bull., Dec. Le pezisa cu- pularis, Linn., est très-i)robablement le peziza epidendra de Bul- liard } mais le peziza cupularis de la Flore Danoise, tab. 469, f. 3 , paroît une plante différente. La cupule de gland rappelle par sa grandeur et par sa forme la cupule d'un gland decliêne, à bord denté. Elle est rous&àtre , point suspecte, et sa saveur se rapproche de celle de la morille. (Lem.) CUPULEE Fleur (Bot.) , accompagnée d'une cupule. Les conifères, le châtaignier, lé coudrier , le chêne, etc., ont les fleurs cupulées. (Mass.) CUPULIFERE Poil {Bot.) , terminé par une glande en forme de cupule. Les poiisdu rosamaxima, du croton penicillatum, etc., sont cupuUrères. (Mass.) CUPUPEBA. {Bot.) Selon M. Bosc , ce nom est donné, dans, le Brésil, à Vandropogon bicorne, espèce de barbon. (J.) CURAÇA. {Bot.) Voyez Coratqé, (J.) CURADGIAO ( Ichthrol. ) , un des noms vulgaires de la donzellede la mer Méditerranée, ophidium barbalum. Voyez DOXZKLLE. (H. C.) CURAGE ou Poivre d'EAu ( Bot.), espèce de persicaire , po- lygonurn h-ydropiper. (J.) CURANGA AMÈRE {Bot.) -. Curanga amara, Vahl , Enum.; Juss. , Ann. Mus., 9, pag. 3 19 ; Serratula amara , Rumph , Amb. , 5, tab. 170, fig. \ ; vulgairement curanga. Plante herbacée , que Commerson a recueillie à l'île de Java, et que l'on emploie à Vile d'AniboIuc pour la guériion des fièvres tierces, selon le rapport de Rumph. Elle constitue un goure particulier delà famille des scrophulairgs , de la diandrii CUR 2^1 mvnogj-nie de Linnasus, donif le caractère essentiel consist* dans un calice à deux valves inégales ; une corolle monopé- tale, à deux lèvres; la lèvre supérieure trilobée ; linférieure très-large, entière-, deux étamines; un style; une capsule à deux valves, à deux loges poly.;perines. Ses tiges sont glabres, noueuses, rampantes, radicantes à Jeurs nœuds; les rameaux droits, souvent dichotOLnes; les feuilles pétiolées. distantes, opposées, glabres, ovales, longue» 0RE1LLE ou CuEErrE. {Sot.) C'est une petite es^ièje Mo CUR d'hydne, hjydnum auriscalpium , Linn., couleur de buis, qui croît sur les pommes de pin, et qui doit ses noms à sa forme. Voyez Hydne. (Lem.) CUREMA. {Ichlhjol.) Marcgrave et Ray (Synop. Meth. Fisc. , pag' 86 ) disent que c'est un poisson des eaux douces du Brésil , dont la chair est très-bonne à manger, et qui a la saveur et la forme des truites de nos rivières. Il manque de dents. C'est pro- bablement un CuRiMATE. Voyez ce mot. (H. C.) CURETTE (Bot.), nom vulgaire de l'hydne cure-oreille. Paulet le donne au petit agaric baie-brun que Buxbaum a re- présenté pi. 8, f. lo de sa quatrième Centurie. Ce champignon »e trouve dans les champs. ( Lem. ) CUREU. ( Ornith.) L'oiseau noir qui a été décrit sous ce nom par Molina, Hist. nat. du Chili, p. 232 de la traduction fran- çaise , et que cet auteur présente comme tenant le milieu entre l'étourneau et le merle , est le turdus curœus, Gmel. ; le quiscale du Chili, sturnus curœus, Daud. Sonnini, qui a placé le cureu parmi les étourneaux, tom.45,p. io3 de son édition de BufiFon, . le regarde comme identique avec le troupiale noir et varié de M. d'Azara , n.° 7 1 . (Ch. D.) CURIACA ou CuRiACACA. ( Ornith. ) Voyez CuraCACA. (Ch.D.) CURICACA. (Orraif/i.) Marcgraveparlesousce nom,pag. 191 de son Histoire naturelle du Brésil , de deux espèces d'oiseauj^ appartenant à des genres différens. Pour la première , voyez le mot CouRiCACA , et pour la seconde, le motMATuiTur. (Ch. D.) CURIGl-TALI. {Bot.) Arbrisseau de la côte malabare , décrit et figuré par Rheede. Il* a le port d'un connarus , genre de la famille des térébenthacécs, et plusieurs de ses caractères-, mai» il en diffère si, comme le dit l'auteur, il a beaucoup d'éta- inines, à moins qu'il n'ait exprimé ainsi le nombre de dix propre à ce genre. (J.) CURIMATA. {Ichthjol.) Espèce de poisson du Brésil, ana- logue à la truite saumonée et sans dents. C'est probablement le curimata unimaculatus. Voyez Curimate. (H. C.) CURIMATE, Curimata. {Ichlhyol.) Genre de poissons de la famille des dermoptères, établi récemment par M. Cùvier, aux dépens de celui des salmones des autres it;hthyologistcs. Il le place dans la première famille de ses poissons malacoptérygien» CUR u^t abdomînaux. Il présente les caractères généraux des Corégones ( voyez ce mot) , et est recounoissable aux signes suivans : Bouche petite ; première dorsale au-dessus des catop es; dents nulles ou variables aux mâchoires , toujours nulles sur la langue; quatre ou cinq rayons seulement aux ouïes ; vessie natatoire divisée par un étrançrlcment; cczcums nombreux. On distinguera aisément les Curimates des Corégones , des Truites et des OsMÈRES, par le nombre des rayons branchiaux, qui s'élève chez ces trois genres de sept à onze; dcsANOSTOinEs, d'après la position de la bouche; des Serra-Saljies, qui ont le ventre tranchant et dentelé en scie, etc. (Voyez ces mots et Dermoftères.) Le CuRiMATK BDENTB : Curimata edentulus ; Characinus cypri" noides , hacépède -jSalmone carpeau , Daubenîon , Bonnaterre ; Salmo cyprinoides , Linnœus ; Salmone édenté , Bîoch, 38o. Na- geoire caudale fourchue ; mâchoires sans dents ; dos élevé et ar- rondi ; dorsale très-haute ; tête comprimée et dénuée de petites écailles ; museau arrondi ; lèvres charnues; langue douce ; deux orifices à chaque narine ; trois pièces à chaque opercule ; ligne latérale droite ; écailles molles ; dos brunâtre ; ventre et côtés argentés; nageoires rougeàtres. Taille de huit à dix pouces. Ce poisson, dont la chair est fort estimée, habite Surinam. Bloch a fait deux espèces distinctes du salmo edentulus et du salmo cyprinoides. Il paraît que c'est à tort. Le Curimata : Curimata unimaculatus , Salmo unimaculatus ^ Bloch, 081, fig. 3 ; Characinus curimata, Lacépède; Curimata, Marcgrave , i56. Nageoire caudale fourchue ; mâchoire supé- rieure un peu avancée; un seul orifice à chaque narine ; une tache noire sur la ligne latérale, très-près des catiipes ; dents supérieures petites , tranchantes et denticulées ; dos brunâ- tre; ventre argenté; nageoires grises. Taille de quatre à cinq pouces. Ce poisson vit dans les eaux douces, et spécialement dans les lacs de l'Amérique méridionale. Sa chair est blanche, feuilletée et très-délicate. Le Curimate Frédéric: Curimata Friderici; Characinus Fride- rici , Lacépède; Salmo Friderici, Bloch, 078. Nageoire caudale fourchue; de petites écailles à la base de l'anale; trois taches noirâtres de chaque côté entre l'anus et la caudale; tête petite, 12. 16 ^k2 CUR sans écailles ; lèvres grosses ; mâchoires égales ; six dents alongées, inégales, tranchantes, dirigées obliquement en avant, comme dans les balistes, à la mâchoire inférieure; huit dents petites et pointues à celle d'en haut, et placées au devant d'une petite verrue ; un double orifice à chaque narine ; la partie antérieure du dos élevée ; la ligne latérale courbe ; un appendice à chaque catope; écailles grandes; teinte générale d"un jaune argentin ^ dos nuancé de violet ; nageoires jaunes et bleues. De Surinam. Le CuRiMATE A BANDts : Curimatafascïatus; Characinusfascia- tusy Lacépède; Salmo fasciatus-, Bloch, Syg. Nageoire caudale en croissant; mâchoires égales: deux orificesà chaque narine ^ dos caréné; un appendice près de chaque catope; lèvres forte- ment plissées à leur face interne ; base des nageoires dorsale et caudale écailleuse; dents aiguës; les deux antérieures de la mâchoire inférieure plus longues-. TaiWe d'un pied environ. De Surinam. (H. C. ) CURINI. {Bot. ) Voyez Carim-curini etBsM-cuRiNi. ( J..) CURINIL, CuRiGiL. (Bot.) Rheede décrit et figure sous ce nom malabare un arbrisseau à tiges flexibles et presque grim- pantes; à feuilles simples et opposées, à pédoncules multîflores et axiîlaires. Chaque fl.eur est à cinq pétales, ou plutôt à. cinq divisions profondes, renfermant cinq étamines et un ovaire libre, surmonté d'unseul style, lequel devientun fruitoblong^ renflé d'un côté et droit de l'autre, contenant une noix dans laquelle est une seule graine. Ce caractère , quoique imparfait, semble annoncer que le curinil est une plante apocinée, voi- sine de la section des fruits simples. ( J. ) CURITIS {Bot.), nom ancien donné dans quelques lieux à une espèce de verveine, verhena tenuifolia , suivant Ruéllius , qui dit qu'ailleurs on la nomme encore dichromos , callesi.^ . erigenion, hipparison , demetriada ;. que c^éloitl'erjsisceptron de Pylhagore, le cincinalle des Romains. Dioscoride la nonimoit hierobotane, c'est-à-dire herbe sacrée, parce qu'elle éloit em- ployée pour des expiations, inexpiationibus et ad amuleta périt- tilis. (J.) CURLEW {Ornith.) , nom anglois du courlis commun , sco- lopax arcuata, Linn. (Ch.D.) CURLÎNUS. {Ornith.) Ce mot, dans Charleton , Exercila- lioiies , p. 1 1 1 , n." ?. , désigne le rourlis commun, sculopax ai- icriala. Linn. (Ch. D.) CURLU {Ornith.) , un des noms vulgaires du courlis com- mun. (Ch. D.) CfJRODAPALA, Curo [Bol.), noms niaîabarçs, suivant Clusîus, d'un arbre, «jui est le cura des Brames, le cortt de Canara.Ilaleport elle ieui liage d'un petil oranger. Les feuilles ont la nervure moyenne plus grosse, et huit ou neuf autres latérales: les fleurs sont jaunes et sans odeur. Laracir.'e, cou- verte d'une écorceverdàtrc, contient un suclaii,euxfli)ondant, que la ntoindre entaille fait couler, et qui est un peu gluant et légèrement amer. Les Indiens emploient ce suc avec avan- tage pour arrêter (ontes sortes d'écou!emens;les médecins por- tugais font usage de Técorce en nature, en Ja mtiant avec diverses autres substances. Ces propriétés peuvent faire croire que la plante mentionnée par Clusius est la même que le coda- gapala , qui a des propriétés pareilles, que Linna-ns a nommé par cette raison nerimn antidysi^nferœuin , et qui constitue maintenant le nouveau genre ÏVrigktia. Vo3'^ez Co»agapala. (J.) CUROUGE. [Ornith,.) M. Levaillanl nomme ainsi le merle huppé du cap de Bonne-Espérance , de Brisson et de Monîbeil- lard, turdus cafer, Linn.; et il en donne la desrri])tioa et la figure, tom> 3, p. ag , et pi. 107 , fig. j , de son Ornitliologie d'Afrique. (Ch. D.) CURRECOU. [Ornith.) Dampier, tom. 5, p. 65 desesVoyagcs, cite ce nom parmi ceux des oiseaux qu'il a trouvés aux terres Australes ; mais il n'en donne pas la description. C'est proba- blement le même que \c curasso, ciirassow ou curreso , c'est-à- dire le hocco de la Guiane, crax alector, Linn. (Ch. D.) CURRELIUS. {Ornith.) Comestor, cité par Gesner , p. Sôg, dit que ce nom a été donné à la caille, tetrao coturnir, Linn. , à cause de la vitesse de sa course. (Ch. D.) CURRL (Bot.) Voyez Caruï. ( J.) CURRUCA. (Orran'?i.) D'après l'interprétation de Gaza, cet oiseau se rapporte à Vhjpolais d'Aristote , livre G des Animaux, ehap. 7, et liv. 8, chap. 5. GesneV a fait sur le cwrruca, p. 365 et suiv., une assez longue dissertation dont le résultat, peu déterminé, est que ce mot désigne une fauvette , dafis le nid de 16. 244 CUR laquelle pond le coucou , et qu'en certaines contrées d'Italie ait appelle aussi currucula. La figure qu'il donne sous cet article par-Oît néanmoins, parla grosseur du bec, se rapprocher plus d'un verdier que d'une fauv^ette. Charleton , dans ses Exercitationes, p. gS, n.° 3, adopte l'opinion de Gaza sur l'iden- tité du curruca et de ïhjpolais d'Arisfote -, et Albin , en altérant le mot curruca, et l'écrivant curiuca, tom. 3, p. 26, pi. 69, représente cet oiseau comme étant la fauvette d'hiver, à laquelle le traducteur applique le nom de verdon, regardé en général comme synonyme de verdier. Frisch étend le mot curruca. à plusieurs oiseaux différens ; et tandis que, d'une part, son curruca fusca, pi. ai , est aussi la fauvette d'hiver, et que ses curruca subfusca et curruca tergore nigro paroissent être deux es- pèces de gobe-mouches, d'une autre part, il donne encore le nom de curruca au motteux et au f arier. Moehring a employé le terme curruca pour en faire le type de son 18.* genre, que Brisson rap- porte, tom. 2, p. 465, au promérops du Mexique, ou promé- rops à ailes bleues de BulTon, upupa mexicana, Gmel. et Lath. , et, t. 3, p. 689 , au colibri à longue queue, du même pays. Cet oiseau est dans VOrnithologiœ Spécimen de Barrère , genre :24..* , une mésange, parus viridis ■ mais l'épithète de curruca a été donnée particulièrement par Linnseus et par Bechstein à la fau- vette babillarde, et chez divers auteurs , les mots curruca et fie e- dula sont concurremment employés pour désigner, d'une ma- nière plus générale, les fauvettes. Aussi M. Cuvicr propose , dans son Règne animal, d'appliquer le premier de ces noms au sous-genre des fauvettes, dans lequel il comprend le rossignol et les rousserolles. (Ch.D.) CURRUS. {Ichthfol.) On a autrefois donné ce nom au Pica- KEL. Voyez ce mot. (H. C.) CURSA. [Ornith.) L'oiseau qu'Albert désigne sous ce nom est le proyer. emlerizamiliaria, Linn. (Ch. D.) CURSORES.(Orni//i.)Illiger a donné la dénomination de cou- reurs, en latin cursores, au 5." ordre de son Prodromus a^/iuin. qui comprend ies 2 5, 2 6et a 7* familles etles genres 6/ri(/?u'o, autruche; Rhca;]Nandou -.Otis, ouUirde ; Charadrius, pluvier; Calidris,viiiu- hèvhi'Jiirnanfopus.échusse-.Hamatopus, h ni trier; Taehjdronuis, co\>rL-\ite ; Buzhinus ou charadrius magniroslris , de Latham, Suppl. M. de Blaiuville donne aussi le nom de cursores à un des CUR 245 ordres de sa Méthode, qui comprend égalementles autruches, pour lesquelles les ailes ne servent qu'au maintien de l'équi- îihre. (Ch. D.) CURSORIPEDE. (Omilh.) Ce terme, qui indique despiedi destines à la course, désigne des oiseaux qui n'ont que les trois <îoigts dedevant, et sont privés de pouce, comme les pluviers, l'huitrier, etc. (Ch. D.) CURSORTUS. {Ornith.) L'oise^iu qui est désigné par ce nom générique dansie Sj'stema Naturœ de Linnxus , ei>tle coure-vite, tachydromus d'IUiger. (Ch. D.) CURTISIE A FEUILLES DE HÊTRE (Bot.): Curtisia fagi- nea. Lamk. , lll. gen. , tab. 71 ; Junghansia, Gmel. , Sjst, Nat.; SydcroTjdum , Ait., Hort. Kciv. , pag. 1(^2; Burm. , Afr, ^ tab. 82. Grand arbre du cap de Bonne-Espérance , qui cons- lituc un genre particulier, se rapproche de la famille des guttileres, et appartient à la tétrandrie monogynie de Lin- nseus , offrant pour caractère essentiel un calice à quatre découpures proi'ondes; quatre pétales; autant d'étamines 5 lin style; un stigmate à plusieurs découpures ; un drupe supé- rieur , arrondi ; un noyau à quatre ou cinq loges. Son tronc se divise en rameaux épais, cylindriques, revêtus d'une écorce rude et jaunâtre. Les feuilles sont opposées, pétiolées, lancéolées , glabres, aiguës, longues d'environ troi» pouces, dentées à leur contour; les fleurs petites, purpurines, disposées en une panicule terminale; les pédoncules et les pédicellesopposés, accompagnésde bractées petites, caduques; les découpures du calice ovales, aigué's; la corolle plus longue que le calice; les pétales ovales, obtus; les étamines insérées sur le réceptacle : les filamens subulés, plus courts que les pétales ; l'ovaire ovale ; le style subulé , de la longueur des étamines ; le stigmate H quatre ou cinq découpures. Le fruit est un drupe arrondi, glabre, succulent, renfermant un noyau osseux, à quatre ou cinqloges ; les amandes oblongues, solitaires. Son bois est excellent pour la construction des édi- fices ; les Hottentofs en fabriquent leurs sagayes. (Poir.) CURTOPOGON (Bot.), Pal. Beauv. , Agrost., pag. 32, tab. 8, fig. 7. Genre de graminées auquel Varistidadicholoma de Michaux a servi de type, et que M. de Beauvois a carac- térisé par les valves du calice membraneuses, souvent mu- :-4C CUft cronées , presque aussi longues que la corolle ; celle-cî a sa valve inférieure roulée, bifide au sommet, munie de soie entre ses découpures; la valve supérieure entière, beaucoup plus courte; uue semence oblongue , marquée d'un sillon. (POIR.) CLrîlTURADA(OrmaulUnia pinnaUif arbrisseau sarmenteux, de la frimille des ,* eus même la moitié inférieure de leurs aigrettes. L'ovaire est obconique, velu, muni d'un pied, et d'une nréoie apicilaire oblique-antérieure ; son aigrette est composée de squamellulcs subunisériëcs, inégales, presque demi - avortées sur le côté antérieur ou intérieur, filifonues-lauiinées, munies de longues Larbellulcs. Nous avons observé , dans l'Herbier de M. Desfontaines , une plante à fleurs jaunes, étiquetée GorLena. echinata , et 'n produit, si, avant de verser ce dernier, on a mis de la potasse dans la liqueur, ^(^^ CYA Le pei'oxide de manganèse et le deutoxide de plomb secs n'.ibsoi-bent que (rès-lenfeinent le cyanogène; mais, s'ils sont humectés, Tabsorption est moins leule. Le peroxide de mercure jfréseute le même phénomène. Il donnenaissance à une combinaison d'un bleu grisâtre -, jouissant (l'une légère solubilité dans Teau. Le cyanogène, mêlé au gaz Iiydrosulfurique , s'y unit lente- ment dans la proportion de i volume à i,5 volume : la com- binaison est jaune, solide, sous la forme de petites aiguilles ejjîrelacces ; elle est soluble dans l'eau : elle ne précipite pas le nitrate de plomb , ne forme jias de bleu avec les sels de fer. Le cyanogène à chaud s'unit au sulfure de baryte, et forme avec lui un composé d'un brun noir très-fusible. En traitant ce composé par l'eau, on le dissout en partie : la liqueur eslin- colore ; elle passe au brun marron foncé lorsqu'on la mêle avec de l'bydrochlorate de fer. Le cyanogène ne décompose ni le sulfure d'argent , ni celui de potasse. Lorsqu'on en dissout un peu dans l'hjdrosulfate sulfuré de baryte , il précipite du soufre ; mais, en ajoutant un excès de cyanogène, le soufre reste en dissolution , et la liqueur devient d un brun marron très-foncé. Le cyanogène expulse l'acide carbonique des sous-carbo- uates à une chaleur obscure. 11 se produit des cyanures d'oxides. Production du ejanogène. Le cyanogène est produit lorsqu'on i.tilcine du charbon azoté avec la potasse : dans ce cas il s'unit avec de la potasse , et non avec du potassium, comme on pour- roit le croire. C'est ce que démontrent les faits suivans : i." à une température élevée', l'acide hydrocyanique est décomposé par la potasse en gaz hydrogène et en cyanogène qui reste uni à l'alcali; 2° la lessive du charbon azoté calciné avec la po- tasse , faite à froid, est semblable à la solutioo de cyanure de potasse; elle ne contient ni ammoniaque ni acide carbonique; niais y verse-t-on un acide, ces deux composés sont produits, ainsi que de l'acide fcydrocyariique. Or, s'il se produisoit des cyanures de potassium, dans la calcination du charbon azoté avec la potasse, lalessive ne contiendroit que l'hydrocyaaate de potasse , lequel ne donne pas d'ammoniaque ni d'acide car- bo-'-ique par l'action des acides. CYA ^^7 Analyse du cyanogène. Lorsqu'on fait détoner sur le iner- cjjre par l'étincelle électrique, dans un eudiom«ire, un mé- iai«^e de i volume de cyanogène et 2,5 volumes doxigène, on obtient a volumes d'acide carbonique, i volume d'azote et X volume d'oxigène. D'où il suit qu'en admettant que i vo- lume d'acide carbonique est formé de \ volume de carbone et de 1 volume d'oxigène, i volume de cyanogène doit l'être de ;; de carbone et de i d'azote. Une expérience irès-simpIe peut servir à confirmer cette proportion. Mettez dans un tube de verre fermé par un bout , i ." du cyanure de mercure bien sec -, :i.° du peroxide de cuivre; 3.° du cuivre en grosse limaille faites communiquer l'ouverture du tube sous une cloche pleine de mercure ; vaporisez le cyaiiure de mercure ; lorsque le peroxide et le cuivre serontrouges de feu, vous recujillerezsous la cloche 55,6 de gaz azote , et 66,4 d'acide carbojiique. Considérations sur le cyanogène. Le cyanogène est un des corps les plus remarquables que l'on ait découverts, si l'on considère les rapports importans sous lesquels on peut l'envi- sager. En efl'et , le cyanogène brûlant, avec flamme, lorsqu'il est en contact avec Foxigène, et que sa température est éle- vée, ramenant le sulfate rouge de manganèse au mininum ri'oxidation , formant avec le chlore l'acide chloro-cyanique, se présente comme un corps combustible, qui agit, dans les deux premiers cas, par l'allinité d'un de ses élémens , le car- bone, et dans le dernier cas par l'affinité résultante de ses élé- mens , se comportant alors comme un corps simple. D'un autre côté, si l'on fait attention à la proportion dans laquelle le cya- nogène s'unit à l'hydrogène, et aux propriétés que possède l'acide hydrocyanique, résultat de cette combinaison, on verra que le cyanogène forme un hydracide, comme lechlore, l'iode, le soufre , le tel'ure , et qu'il peut être assimilé à cet égard aux; comburens. Enfin, le cyanogène , envisagé sous le rapport de" sa combinaison avec les idcalis , nous offre l'ext^mple d'un comburent doué de l'acidité à un degré remarquable , et comme établissant un passage entre les corps simples, doués de la propriété combnreiite sans acidité, et les corps composés, doués de l'aciriité sans propriété comburente. (Ch.) CYANOÎDES. (Bol.) Dodoens nommoit ainsi le centaurea vzuric.ita, Linn. (H. Cass. ) at^ CYA CYANOPSIS. {Bot.) [Cinarocéphales , Juss. Syngénésic polj. g'imie frustranée,Linn.] Ce npuveau genre de plantes, que jioiis avons établi dans la famale des synanthér. es (Bull. Soc. philoni., décembre 1816), appartient à la tri .u naturelle des c;-ntanriées , et à la section des centaurices-rhryséidées, com- posée de nos quatre genres, Chiyseis, Cyanopsi'. Goniocaulon et Volutaria, dans lesquels les squamellules d-- l'aigrette sont paléiformes, non barbcllées . et ne recèlent point au milieu «Telles une petite aigrette intérieure. La calathide est couronnée, radiée, composée d"un disque inultiflore, obringcntiilore , androgyniflore , et d'une cou- ronne unisériée, anipliatiflore , neutriflore. Le péricline ijiiérieur aux fleurs du dis.jue, et ovoïde, est formé de squames régulièremtnt imbriquées, appliquées, interdilatées, ovales-lancéolées, coriaces, munies d'une bordure étroite , tcarieuse, noirâtre, denticulée, et â\in appendice terminal, étalé, subulé, spiniforme. Le elinanthe est plane, épais, charnu, héxissé de fimbrilles longues, inégales, libres, fili- iVirmes. Les ovaires sont pourvus de dix à douze côtes arron- dies, régulièrement distribuées, et séparées par des sillon i-idés transversalement; l'aigretre, jaunâtre, et aussi longue que l'ovaire , est composée d'environ six rangs concentriques de squamellules imbriquées, éfagées . laminées, membra- ueuscs , linéaires, élargies de bas en haut, obtuses au som- met, non barbellées , mais denticulées sur les bords de leur partie supéi-ieure; il n'y a point de petite aigrette intérieure. Les corolles de la couronne ont le limbe divisé jusqu'à la base eu quatre, cinq ou six lanières longues, inégales, dont les Jeux plus courtes sont antérieures ou intérieures. Les fleurs du disque ont les branches du style complètement libres, La Cyanopsijde TRÉs-RADiÉË {Cyajiopsii radicitissiinay H. Cass.; Centaurea pubigera, Fers. , Syn.; Cent, miiricata, Hort. Par. ) est une plante herbacée, étalée, très-rameuse, haute d'unpied et demi; à tige striée, pubérulente; à feuilles alternes, gla- ùriuscules; les radicales pétiolées, ovales; les caulinaires infé- iieures sessiles , oblongues, pianalifides, à pinnules rares, distantes, ovales, entières; les supérieures sessiles, oblongues, entières. Les calathides terminent les rameaux, qui sont nus (i pédouculiformes supérieureznent; elles sont eoinposées d'un C Y è/v^ disque blanchâtre ou jaunâtre, et d'une grande couronne purpurine: leur péricline est pubescent. J'ai observé c Ue belle plante au Jardin du Roi, où elle est cultivée depuis long-temps. (H. Cass.) CYANOITÉRE [làhthjol.), nom donné à une espèce de chéilodiptère des mers de l'Amérique; il est tiré du grec [Kvctvoç, caruleus, et -Trlipâ, pinna) et signifie à nageoires bleues. Voyez Chéilodiptère. (H. C. ) CYANOS. {Ornith.) L'oiseau, spécialement désigné par ce mol grec , est le merle bleu , tardas cjanus, Linn. Voyez Ceru- lEUS. (Ch. D.) CYANURES. (Chiin.) Combinaisons non acides du cyanogène avec les métaux et les bases salifiables. Voyez HYDROcrANAits, (Ch.) CYANUS. (Min.) Cette pierre, dont le nom indique la couleur, renfermoit quelquefois de la poudre d'or, mais dif- férente de celle qu'on voit dans le sapphirus. Il n'y a presque pas de doute, counne nous le verrons en son lieu, que le sap- phiriée de Pline ne soit notre lazulite, et il est très-probable que le cyanus n'en est qu'une variété. ( B.) CYANUS (Dot.), nom latin du genre de plantes, décrit sous la dénomination Françoise de Bi.uet. (Voyez toni. /|., pag. 481.) (H. Cass.) CYATHA. (Bot.) C'est ainsi que Hill et Adanson nomment le genre C}'a//i,o(esplus communcssont : i." La Cyclide bulle, C)'c//djt/«i huila, qui est orbiculaire et hyaline; elle se trouve dans l'infu- sion du foin, et estfigurée, Mull., Inf. , t. Il, fig. i. li-^LaCvcLiDE GLAUCONiE, Cyclidium glauconium , Mull., Inf., t. II, fig. 6-8, qui est ovale, et dont l'intérieur est dilHcilemcnt visible : elle existe dans l'eau gardée pendant l'hiver. 5.° La Cvclide koi- R.vrRE, Cyclidium. nigricans, qui est un peu oblongue, bordée ae noir : elle a été observée dans l'infusion de la lentille d'eau, et est figurée dans MuIIer, t. II, fig. q. /\.° La Cyclide flot- tante, Cjclidium fluif.ans . Mtill., Inf. , t. Il , fig. 4-5. Elle est ovale, cristalline, et se voit dans l'eau de mer corrompue. (DeB.) GYCLOBRANCHES, Crcio^-rflracJMa. {Malacoz.) C'est le nom sous lequel M. de Blainviile désigne le quatrième ordre de la première classe des maiacozoaires ou des céphalophores. Ses ca- ractères sont d'avoir : L.'s organes de la respiration symé- triques, branchiaux, en formf d'arbuscules, quelquefois fort courts, rangés en cercle autour d'un centre à la partie posté- rieure du dos. Le corps est nu , tuberculeux , bombé, avec un large pied propre h ramper , occupant toute l'étendue de l'ab- domen : les deux sexes sont portés sur le même individu : l'anus est médian et postérieur. Ce petit groupe, démembré des nudi- branches de M. Cuvier, necontieiU que des espèces marines, assez nombreuses^ et réprsrtics dans trois genres seulement, CYC ^S5 DoRis, Onchidore et Peronium. Voyez ces différens mois et l'article Malacozoaires. (DeB.) CYCLOG ASTRE, CfcLogusterus. (Ichtlifol.) Gronou , le premier, a fait sous ce nom un genre de poissons, qui renferme le liparis. Ce genre entre dans la famille des plécoptères de M. Duméril , et offre les caractères suivaus : Toutes les nageoires impaires réunies; une seule dorsale assez longue; corps lisse ^ alongé et comprimé en arrière; du reste, tous les caractères de? C.cioptères. (Voyez ce mot.) On distinguera facilement les cyclogastres des lépadogas- tères, qui ont les nageo'res pectorales doubles et réunies, et des cycioptères , qui ont deux dorsales et les nageoiresimpaires isolées. Le LiPARXS : Cyclogasterus liparis; Cyclopterus liparis, Linn. Toutes les nageoiresimpaires réunies j sept rayons à la mem- brane des branchies; ligne latérale très-marquée; museau ar- rondi; tête large et aplatie ; bouche grande ; deux courts bar- billons à la lèvre supérieure ; mâchoire supérieure un peu avancée ; dents petites et aiguës ; dos brun, côtés et tête jaunes, ventre blanc avec de petits points bruns; nageoires brunes, . Le Cyci.ogastre gélatinf.itx: Cyclogasterus gelatinosus '^Cjclop^ férus gelatinosus . Fall. ; Bouclier gélatineux , Bonnaterre, Na- geoires |)ectoral 's très-larges; ouverture de la bouche tournée vers le haut; peau molle .al'^pidote, gluante, etabondamment enduite d'une humeur visqneuse , qui découle par vingt- quatre oriljcts, dont deux sont placés entre chaque narine et l'ouverture rie la bouche, ef dont dix autres régnent depuis chaque commissure des lèvres. Jusque vers l'opercule: les lèvres sontdoublts, épaiss"s, charnues: l'inférieure est protractile ; les opercules sont iriollosses: le corps est presque transparent et très-huileux; sa nille est d'environ dix-huit pouces, et sa teinte générale d'un blanc mêléde rose; opercules d'un pourpre foncé ; nageoires auaie et dorsale d'un violet presque noir. Pallas a, le premier, décrit ce poisson, qui habite les mers de Kamstchatka, et dont la chair est si mauvaise que les chien» mêmes refusent d'en manger. Il paroît que le gobioïde smyrnéen de M. de Lacépède doit être rapporté à ce genre, de même que le cjclopterus monfagui. Soc. Wern. , I, v, i, et le cjclopterus gobius , Zool. Dan., cliv, a. Le mot cyclogastre est grec [zvk.Xcç, circulus, ■ya.trlrip, venter) et signifie à ventre en cercle , ce qui indique la disposition des catopes. (H. C.) CYCLOLITE, Cjclolites. (Madrép.) Genre de polypiers éta- bli par M. de Lamarck pour le madrepora porpita de Linnaeui et quelques espèces voisines, dont l'animal est tout-à-fait in- connu, et qui n'offrent qu'une seule étoile lamelleuse, occu- pantla partie supérieure du polypier, qui est pierreux, lilïre; orbiculaire ou elliptique, court et garni de lamelles glabres en dessus, aplati en dessous, avec des lignes concentriques circu- laires. C'est un genre évidemment fort rapproché de celui des fongites, et qui ne contient que des espèces fossiles. Linnoeus dit cependant que la madrépore porpite se trouve dans la mer Rouge et dans celle des Indes. Elle est figurée Amœnit, ajad. i , p. 91 , n." 7, t. 4, fig. 5. Elle est orbiculaire, avec une lacune Otntrale arrondie. (DeB.) CYCLOLITE, Cyclolifcs. (Foss.) Voici les carartères quf CYC 2«7 M. de Lainarck.a assignés à ce genre, que l'on n'a trouvé jusqu'à présent qu*à l'élat fossile. Polypier pierreux, libre, orbiculaire ou elliptique, coti- vexe et lamelleux en dessus, sublaeuneux au centre, apLiii en dessous , avec des lignes circulaires concentriques. Une seule étoile lameileuse , occupant la surface supérieure ; les lames très-fines, entières, noa hérissées. (Anim. sans vert., toni. i, pag. 202.) Ce polypier a les plus grands rapports avec les fongies , dont on le distingue aisément par les lignes circulaires con- centriques de sa surface inférieure, et par les lames glabres de son étoile. L'enfoncement du centre est plus ou moins oblong. Il est extrêmement probable que les cyclolitcs sont, chacune, le polypier d'un seul animal, puisqu'elles ne pré- tentent qu'une seule étoile lameileuse. Voici les espèces connues. Cyclolitb munismale : Cjclolites munismalis , Lamk. , 1. c. , pag. 253; Porpj te circulaire , Guettard, Mém. 3, pi. 23, fig.4-5. Polypier orbiculaire : les lignes concentriques de sa face in- férieure sont traversées par d'autres lignes rayonnantes; son diamètre est de onze lignes environ. J'ignore où cette espèce a été trouvée. Cyclolite HÉMisPHÉaiQUE : Cj'cîoUtes hemispherica , Lamk. , l. c. ; Scheuçhz., Herb. diluy., tab. ]5 , fig. i. Polypier orbicu- laire , convexe en dessus, à centre oblong et à lames très- lines; diamètre, vingt-dçux à vingt-trois lignes. On le trouve en Dauphiné. Cyclolite elliptique : Cyclolitcs elliptica, Lamk. , 1. c. , pag, 254-, Guetfard, Mém. 5 , pi. 21 , fig. 17 et 18. Il paroit que ce polypier ne diffère du précédent que par sa forme alon- gée , et je suis porté à croire qu'ils appartiennent tous deux à la même espèce, parce que la presque totalité des cercles concentriques de la face inférieure est ronde , et que ce n'est que les plus extérieurs qui prennent plus d'épaisseur à chaque bout et forment l'ellipse. Si ce polypier eût été vu plus jeune, on rauroit,sans doute, trouvé orbiculaire. On ren- contre ce fossile dans le mont Canigou et aux environs de Perpignan. Cyclolite a cr£tesj Cjclolites cristata, Lamk., 1. c. , p.534. m CYC Polypier orbiculaire , convexe en dessus. Sa surface su- périeure est couverte de carènes lamelleuses , qui vont dans différens sens jusqu'à quelque distance du bord , et sont encadrées par une bande circulaire de lames qui couvrent ce bord , en rayonnant du centre à la circonférence. Il ne se trouve aucun enfoncement au milieu , ce qui fait douter qu'il appartienne au genre Cyclolite. Ce polypier est un peu ferrugineux, et j'ignore où il a été trouvé. Indépendamment des espèces ci-dessus, j'en possède en- core plusieurs autres, dont l'une est de forme elliptique, même dans tous ses cercles concentriques, quoique le milieu de l'étoile ne soit pas oblong ; une autre de forme orbicu- laire, qui n'a que sept lignes de diamètre, à sommet fort élevé, et dont on voit une figure dans l'ouvrage de Knorr, vol. 2 , tab. F. 3, qui est indiquée venir du canton de Bàle; et une troisième qui a dix-huit lignes de diamètre, et qui diffère de toutes les autres par son aplatissement. Je crois que ces fossiles se trouvent exclusivement dans les anciennes couches du globe. (D. F.) CYCLOPE (Crust.)- Cjdops, Muller. C'est le nom d'un genre d'entomostracés sans tét, de la famille des dénudés ou gymnonectes, dont la tête est confondue avec le corselet, avec un seul œil arrondi , comme leur nom le fait pressentir. Degéer,Linnaeus et Geoffroy avoient rapporté ces espèces au genre Monocle. C'est Muller qui les en a séparées, pour les réunir en un genre particulier dont voici les caractères. On ne leur distingue pas de tête, et Fœil unique, qui est placé sur la partie supérieure et antérieure du corps, est pré- cédé de deux longues antennes , garnies de poils ou de filamens articulés très mobiles. Une seule espèce en offre quatre. Le corps, qui est de iorme ovalaire , alongée, est recouvert de plaques cornées très-minces, au nombre de cinq à huit, qui vont en diminuant vers la queue; celle-ci est droite et fourchue à son extrémité, où l'on voit presque toujours deux filamens coniques, velus, qui se bifurquent aussi eux-mêmes dans quelques espèces. Le nombre de pattes ou de nageoires varie, ainsi que leur position. On en compte de six à dix . disposées par paires , qui se bifurquent chacune . et préseufrnt des filamens nombreux, CYC .89 4ônt l'insecte se sert, comme les oiseaux des plumrs de leurs ailes , pour s'appuyer sur l'eau , comme ces derniers sur l'air. Ce sont des modèles de rames légères, résistantes, et dont le mouvement est parfaitement combiné pour l'us; ge auquel elles sont destinées. Souvent ces entomostracés, dont la pesan ■ teur hydrosfatique est <à peu près celle de l'eau, restent immo- biles et tranquilles aune hauteur déterminée, en obéissant lentement à leur gravitation. M. Jurlne, de Genève, a fait, sur le développement de ces petits animaux, des observations très-curieuses qu'il a consi- gnées dans le Bulletin de la Société philomallrique, pour les mois de nivôse et pluviôse an V, dont nous allons présenter ici l'extrait. L'espèce observée est le cyclope quadricorne. Au sortir de l'œuf, l'animal est presque sphérique ; il n'a que quatre pattes courtes et deux antennes. Au bout de quinze jours , on voit pa- roître un petit prolongement à la partie postérieure de sou corps. La troisième paire de pattes ne se manifeste que cinq autres jours après, et elle demande cinq autrts jours pour être entièrement développée. Il mue au bout de vingt-huit jours, et s'approche toujours de plus en plus de la forme qu'il doit conserver pour le reste de sa vie. Il ne pond qu'après la seconde mue, qui se fait au mois d'août. Le mâle , à l'époque de la fécondation, embrasse sa fe.meîle avec ses deux antennes au défaut du corselet, et il la tienfcr ainsi jusqu'à ce qu'elle se prête à l'accouplement, qui se fait par lïntroduclion des organes que le mâle porte à l'extrémité de la queue, et qui pénètrent dans une ouverture qu'a la femelle à l'articulation du troisième anneau. M. Jurine s'est assuré qu'une seule fécondation suffit pour vivifier les œufs de plusieurs pontes. Celte sorte de métamorphose, ou de développement suc- cessif des parties, a fait que ces mêmes animaux ont, sous leurs formes diverses, été rapportés à des genres diHerens , sous les noms de nauplies et (ïamj'momes. On observe les cyclopes dans les eaux des marres et des étan «s. Les espèces les mieux connues sont les suivantes : Le CvCLOi'K QUATRE-coRNES , Cj'clops qiiadriconiis , que Muller 12. iersus 987.) Le Lump, Lomte ou Gras mollet; Qyclopterus luwpus , Linn. Corps garni de plusieurs rangs de tubercules très-durs ; tête courte; un seul orifice à chaque narine; bouche grande; langue épaisse et mobile ; nageoire dorsale antérieure privée de rayons; dos noirâtre , côtés blanchâtres , ventre orangé ; les rayons de presque toutes les nageoires d'un jaune tirant sur le rouge; telle de l'anus et la seconde dorsale grises, avec des taches presque noires. Taille de deux à trois pieds. Les couleurs du lump varient selon l'âge et le sexe. Les tu- bercules qui garnissent son corps, ordinairement placés sur septrangs, troisdechaquecôté, etunlelongdudosetdela partie supérieure de la queue, varient aussi dans leur conformation; les uns sont aplatis, les autres arrondis, et quelques-uns aiguillonnés. Ses cartilages sont verdâtres; les organes de ses sensations, surtout ceux de l'audiiion et delà vision, ont panu aux anato- mistes plus parfaits que dans les autres poissons ; quelques per- sonnes ont même regardé comme un siège du toucher, comme une sorte de main assez étendue, le disque que forment infé- rieurement lescatopes réunis. îiloch a prouvé, par ses dissec- tions , que le lump avoit le canal intestinal six à sept fois plus long que le corps; et comme il est fort mauvais nageur, il auroit été exposé à mourir de faim, sans cette particularité qui lui permet d'attendre sa proie phis long-temps, en empêchant la digestion de s'opérer avec autant de rapidité. I,e lump, qu'on appelle encore lièvre de mer ou bouclier, se tient habituellement au fond de la mer, caché sous les rochers , ou attaché à leur base parle moyen de sa nageoire clypéi forme, et il faut une très-grande force pour l'en arracher, ainsi que l'ont prouvé les expériences de Hanov et de Pennant. Sa nour- riture consiste principalement en vers marins et en petits poissons ; mais, comme il est lourd et qu'il a peu de moyens de défense, il devient facilement la proie des phoques, des squales, etc. Sa chair est muqueuse , molle et peu agréable. On la mang(? pourtant dans quelques mers septentrionales, où on rencontre spécialement ce poisson : en Irlande même, on lasaîe, et on !a ^94 CYG fait sécherpourla conserver pendant l'hiver; mais généralement elle ne sert qu'à faire des appâts pour la pêche des autres, poissons. Le lump est un des poissons surlesquels on s'est plu à raconter le plus de niirveilles. « Q"e ceux dont la (iouce sensibilité « recherche avec tant d'intérêt (dit M. de Lacépède dans ua « passage éloquent et souvent cité), et trouve avec tant de « plaisir lesiniages d'affections touchantes que présentent quel- « ques éties heureux au milieu de l'imajeuse ensemble des « produits de la création sur lesquels la nature a si inégalement « répandu le souffle de la vie et le feu du sentiment . écoutent « un instant ce que plusieurs naturalistes ont raconté du poisson « dont nous écrivons l'histoire. Qu'ils sachent que parmi ces « innombrables habitans des mers, qui ne cèdent qu'à un besoia « du moment, qu'à un appétit grossier, qu'a une jouissance « aussi })eu partagée que fugitive, qui ne <:-onnoissent ni mère, « ni compagne, ni petits, on a écrit qu'il se trouvoit un animal « favorisé qui , par un penchant irrésistible, préféroit une fe- « melle à toutes les autres, s'attachoit à elle, la suivoit dansses « courses, l'aidoit dans ses r; cherches, la secouroit dans ses « dangers , en recevoit des soins aussi empressés que ceux qu'il « luidonnoit, facilitoit sapontcparunesortedejeux'anioureux; « et de frottemens ménagés, ne perdoit passa tendresse avec la « laite destinée à féconder les œufs, mais étendoit le sentiment « durable qui l'animoit jusques aux petits êtres prêts à éclore ; « gardoit avec celle qu'il avoit choisie les fruits de leur union ; « les défendoit avec un courage que lamèreéprouvoit aussi, et « déployoit même avec plus de si^rcès, comme plus grande et ^ plus forte; et qui, après les avoir préservés de la den t cruelle de ^f leurs ennemis, jusqu'au temps où, déjà un peu développés, «; ils pou voient au moins se dérober à la mort par la fuite , « attendoit, toujours constant et toujours attentif, auprès de 4< sa compagne , qu'un nouveau printemps leur redonnât de « nouveaux plaisirs. Que ce tableau fasse goûter au moins un « moment de bonheur aux âmes pures eX tendres! Mais, pour- « quoi cette satisfaction, toujours si rare, doit-elle être pour <:ç elles aussi courte que le récit qui l'aura fait naître l' Pourquoi ^ l'austère vérité ordonne-t-elle à l'historien de ne pas laisser ,; subsister une illusion heureuse P Amour sans partage . !e:i- CYC 295 «■ dresse toujours vive , fidélité conjugale, dévouement sans ^ bornes aux objets de son affection, pourquoi la peinture at- « tcndrissante des doux effets que vous produisez, n'a-t-elle été « placée au milieu des mers que par un cœur aimant et une le dernier plus grand que le^ autres ; ouverture ronde ou presque ronde, entière , à bords réunis circulairement et tran- ehans (caractère qui dislingue les coquillesdece genre du cy- elophore de M. Denysde Monfort), et parfaitement close par «n opercule calcaire. Ces animaux vivent à terre, dans les lieux un peu hu- mides, sous les feuilles pourries ou dans des troncs d'arbres également pourris, où on les trouve quelquefois en très-grande abondance, du moins l'espèce commune, le cyclostome élé- gant, cyclostoma eleoans , Drap. , Mollusq. , tab. I , fig. 5 ; turbo elegans , Mull. ; Télégan te striée de Geoffroy. Ses tentacules nous ont paru être évidemment contractiles; cependant M. de Fe- russac dit expressément qu'ils sont rctractiles , ce dont nous doutons, par observation directe et par analogie; car nous ne «onnoissons de tentacules de cette sorte que dans la famille des limaçons. Ce petit mollusque est remarquable par la manière dont il marche : en effet , il fait des espèces de pas ou d'enjam- bées, à la manière du piétin d'Adanson, comme l'a fait obser- ver M. de Ferussac; mais il nous a semblé que c'étoit au moyen de son pied et de sa masse proijosciforme , et non, comme If dit celui-ci, avec les deux parties latérales de son pied qu'il leveroit alternativement. La coquille de cette espèce est remarquable par les stries lines et longitudinales dont elle est ornée. Le Cyciosro.MÉ lincine : Cyclotloma lincina : Turbo liicinat CYC =^99 Gmel.; lÀst. , Conch. , t. 26 , fi;?. 24. Petite coquille d'environ huit l!<3^nes de long, à ciuq (ours de snire, assez alongée, un peu transparente, de couleur iuearnate, oaibiliquée, un peu striée, et dontrouverturea s^s bords dilatés, planes et adhérens à un point delà spire. Elle vient delà Jamaïque et iles voisiius. Le Ci'Cx.osTOJiE LABÉo : Cfclostonia laheo; Nerita laheo , Mull. ; Turbo laheo, Giuel. ; List., Conch., tab, 25, fig. aS. Coquille oblongue, onibil iquée , brune , striée , av ec d es poi u fs convexes : bords blancs, dilatés. Elle a quinze lignes de long, cinq tours de spire, et vient de la Jamaïque. Pour les autres espèces rapportées à ce genre dans les au- teurs, voyez Paludine et Vivipare. (De B.) CYCLOSTOME. {Foss.) On rencontre les coquilles de ce genre à l'état fossile , dans la couche du calcaire co- quillicr des environs de Paris, et dans les terrains de for- mation d'eau douce ; et M. de Lamarck pense que les espèces que l'on rencontre à Grignon , ont dû faire partie des coquilles terrestres ou fluviatiles, et qu'elles ne se trou- vent la que parce que les rivières ou les fleuves les y ont transportées. Le CvCLOSTOME EN MOMIE: Cjclostoma mumia, Lamk., Ann, du Mus., tom. VIII, pi. 37 , fig. 1 ; tom. XV, pi. 22 , fig. 2 , et pi. 24 , fig. 8 et 9. On trouve cette coquille à la partie su- périeure des couches du calcaire coquillier des environs de Paris. Sa longueur est de dix lignes; sa spire est composée de sept à huit tours ua peu convexes et couvf^rts de stries transverses peu élevées, et de stries longitudinales très-fines. L'ouverture est arrondie-ovale , à bords réunis , à peine ré- fléchis et épaissis en un petit bourrelet marginal. Je l'ai trouvée sur une éminence, à une demi -lieue à l'ouest de Grignon, dans un endroit appelé Frileuse , et au sommet de la colline du Breuil , près de Mantes -la - Ville, avec des potamides. Il s'en trouve une variété plus petite à Beauchamp , près de Pontoise; à Saint-Ouen et près de Montmartre. M. Brard, qui l'a trouvée dans les grès , lui a donné le nom de cyclos- tome en momie des grès, et l'on en voit la figure dans le& Ann. du Mus., tom. XV, pi. 24, fig. 10 et 11. Le CrciosïOME coiiXET DE PASTEUR j Cjcloîtomu coviiu p'Tsl.oris j 3oo CYC Lamk. , Arin. du Mus. Le diamètre de cette coquille n'est que de deux millimètres; elle est orbiculaire, convexe, formée de quatre tours de spirale, stries transversalement, et dont le dernier se détache un peu a la base. Elle a un om- bilic infundibuliforme qui remplace la columelle. On la trouve à Grignon, ainsi que les deux espèces suivantes. Le CrcLOSTOiME spiruloïde ; Cyclostoma spiruloides , Lamk., vélins du Mus., n.° 47, fig. 4'. Ceite coquille ressemble beau- coup, par sa forme extérieure, à la spirule [apinilafragilis). Sa spire est composée de trois tours , dont le rlcrnier est détaché des autres. Elle fst lisse et transparente; sou diamètre est à peu près de trois millimètres. Le Cyclostome a grande bouche; CYclosloma macrostoma, Lamk., Ann. du Mus. Cette petite coquille est extrêmement singulière par la grandeur dispropoPtionnée de son ouverture (fui la rapproche de Vlielix auricularia de Lit;nneus. Elle est mince et transparente, et n'a qu'un millimètre de largeur. Le Cyclostome élégant ancien: Cvclostowa elegans anti- tfuum, Brong. , Ann. du Mus., tom. XV, pi. 22. fig. 1. On n'a encore trouvé que le mouie extérieur de cette coquille , qui a la plus grande ressemblance avec le cjclostoma elegans. On trouve ces moules dans un calcaire d'eau douce grisâtre de la forêt de Fontainebleau, sur le plateau de la tab-e du grand- maître, et dans un calcaire marneux près du Mans. On connoît encore à l'état fossile le Cyclostome planor- BiiLE, le Cyclostome turritellé de Lamarck, le Cyclostome CISELÉ de Brard, dont on voit la figure, Ann. du Mus., t. XV, ])1. 24, fig. 1-5 , qui a été trouvé dans un silex brun, à Saint- Ouen, près de Paris, et dans la fouille des puits de l'abatr toir de Montmartre; et le Cyclostome semi - caréné , du même, qui se trouve dans les couches crayeuses des mines de houille de Beaurin en Picardie, sous une couche à co- quilles marines. Les collines des environs de Mayence sont composées en grande partie de très-petits cyclostomes de deux espèces qu'où retrouve, selon M. d'Audebard de Férussac , dans le Quercy et l'A génois , et en Silésie. Il paroit que l'analogue vivant de ces petits cyclostouies se trouve abondamment dans le lac M-!gueIoi)e. (D. F.) GYC Soi CYCLOSTOMES, Cjcloslomi Pisces. (Ichthyol.) M. Duméril n établi sous ce nom une famille de poissons cartilagineux, dans l'ordre des (rématopnés. Il lui a assigné les caractères suivans : Opercules nulles j corps cylindrique, nu, visqueux, sans na- geoires paires; bouche arrondie à Vextréinité du tronc: pas de mâchoires horizontales. Le mot cYclostome est tiré du .^rec, et signifie bouche circu- laire {kÔuXoc, circulas, a-TO/Jict, bucca). Au premier aperçu , ces poissons ressemblent assez aux an- guilles par la forme alongée et arrondie de leur corps, qui pa- roft cependant comme tronqué en avant, à cause de la singu- lière conformation de la bouche. En général, ils sont très-A'ils, glu ans et visqueux: la plupart habitent la mer et les lacs, d'où ils remontent au printemns dans les fleuves. Toutes les espèces de cette famille sont privées de vessie na- tatoire : aussi retombent-elles au fond de l'eau dès qu'elles cessent de s'y mouvoir; mais elles emploient divers moye'is pour se fixer, afin de ne pas être entraînées par le courant des eaux. C'est ainsi que les lamproies jettent, pour ainsi dire, l'ancresur les corps solides, auxquels elles s'attachent à l'aide de l'espèce de ventouse qui constitue leur bouche, et que les myxints, au moyen du crochet mobile qui garnit leur lèvre supérieure, se cramponnent sur les parties les plus molles des poissons dont elles sucent ensuite le sang. Mais les ammocœtes ont seulement la faculté de s'enfouir très-rapidement sous le sable et la vase , parce qu'en recourbant et pliant leurs lèvres , elles se forment une sorte de boutoir. Tous les cyclostomes se repaissent de matières animales vi- vantes ou mortes: beaucoup sont aveugles. Cette famille forme véritablement le passage de la classe des poissonsà celle desannelides, etdans cesdernierstempsmême, on a balancé sur le siège qu'on lui assigneroit. Combien effec- tivement les cyclostomes ne ressemblent-ils point aux animaux invertébrés de celte dernière classe? N'ont ils pas, au lieu de vertèbres, une tige cartilagineuse d'une seule pièce, laquelle se ramollit même à certaines époques de l'année P Ils n'ont point de membres articulés ; plusieurs d'entre eux, toujours aveugles, s'accrochent aux animaux pour en sucer le sang. §0. CYC teomrne les sangsues ou les lombrics ; on ne trouve chez atldutt des mâchoires horizontales et mobiles ; tous ont le tube intes-' linal simple et souvent sans mésentère ; leur respiration s'o- père par un seul et même genre d'orifices; leurs œufssltuéâ dans la même cavité que les intestins, réunis en une grappe ■unique , ne sont plus conduits au dehors par des oviductes. Si nous poursuivons ce parallèle plus loin, ainsi que l'a fait de la manière la plus ingénieuse M. le professeur Daméril (Dissertation suri a lamille des Poissons cyclostomes, Paris, 1812. in 8.°), nous reconnoitrons des rapports encore plus frappans* Ainsi les annelides ont, comme les cyclosfomes, le corps alongé, mon , visqueux, alépidote, g^.rni dérides transversales plus ou moins distinctes et contractiles, auxquelles les muscles adhèrent ; leur tête est intimement unie au corps ; jamais ils n'ofi'rent de membres articulés; ils ont un sang rouge, circu- lant dans des vaisseaux. Peut-on trouver plus d'analogie dans des caractères généraux? En outre, les instrumens destinés à la préhension ou à la mastication des alimens dans les lamproies et les oiyxines,, sont semblables à ceux de plusieurs annelides. C'est ainsi qu'on retrouve l'absence absolue des dents des ammocœtes dans les lombrics, les arénicoles, les serpules et les térébelles ; qu'on voit une grande analogie entre les bouches coniques et très- inusculeuses , garnies de pièces calcaires, souvent dentelées en scie , qui se meuvent transversalement dans les néréides , les aphrodites elles lamproies; qu'on reconnojtles deux rangées transversales, pectinées, tranchantes, et comme dorées, de la bouche des amphitrites, dans la même partie chez la myxinc. La circulation des cyclostomes est cependant presque ia même que celle des poissons, avec cette différence que tous leurs vaisseaux sont liés au parenchyme des organes, dans l'é- paisseur desquels ils rampent, à peu près comme le sont, chex les animaux vertébrés véritablement, les artères et les veines de la dure-mère, des os et du^foie. Une disposition sem- blable caractérise le système vasculaire de la sajjgsue et du lombric. Le mécanisme de la respiration dans les lamproies et les ain- mooœtes est tout-à-fait dilférenl de celui de la plupart des autres poissons, à l'excrplion des pla^nostomt^s. Ce m,ode sr CYC So5 rapproche de celui qtte rious oflrent les animaux dont les pou- inoiissont mis en expansion par les côtes. Ici les parois cartila- gineuses du thorax font l'ciTct de ressorts qui tendentàse port'.T continuellement en deliots, et par cc-.séquent a donner plus d'auiplilude à tous les diainctics de cette cavité, en même temps, qu'en raison de leur llexihilite , ils en peraiotteut le resserre- ment. De plus, la propriété qu'ont ces animaux de pouvoir faire entrer et sortir l'eau par les oi-itices extérieurs des branchies, nous présente une particularité qui diffère totalement de ce qui a lieu dans la respiration des véritables poissons ; mais chez les annelides nous voyons un phénomène analogue. Dans les cyclostomes, on ne voit pas de côtes ordinaires; mais les petites côtes branchiales, à peine sensibles dans les raies et les squales , sont ici fort développées et unies les unes aux autres, pour former comme une espèce de cage, tandis qu'il n'y a point d'arcs branchiaux solides. Les branchies, au lieu de former des peignes, comme dansi tous les autres poissons, ressemblent à des bourses formées par la réunion d'une des faces d'une branchie avec la face opposée de la branchie voisine. Les organes de la génératron des annelides nous montrent également une très-grande analogie a\ ec ceux qui leur corres- pondent dans les cyclostouies. Chez les lombrics, par exemple, les œufs tombent dans la cavité du ventre, sans être conduits au dehors par des oviductes: ils s'échappent du cloaque par de petites ouvertures particulières, ainsi que l'ont observée Willis ètRédi, et comme M. Cuvier l'a vu dans l'arénicole et dan» l'aphrodite. M. Duméril a reconnu la même disposition dans les lamproies et les ammocœtes , qui n'ont qu'une seule grappe d'œufs attachée au péritoine sous l'aorte. Cet ovaire unique n'a point d'oviducte ; lorsque les œufs doivent être pondus, ils s'en détachent et tombent probablement dans la cavité du pé-t ritoine, laquelle comu)unique avec le cloaque par deux ori- fices en entonnoir, situés sur la marge de l'intestin rectum, à peu près comme danslesraies.il est a remarquer que la grappe ties œufsse termine à une certaine distance de l'anus, et qu'elle est retenue assez fixement pour ne pouvoir se rapprocher de ces conduits, qui font communiquer la cavité du péritoine avec l'eau dans laquelle l'animal est plongé. So4 CYC La découverte de ces particularités date de 1812, époque à laquelle M. Duméril les a publiées, trois ans, par conséquent j avant que M. Everard Home eût lu un Mémoire sur le même sujet à la Société royah: de Londres. La famille des cyclostomes est maintenant composée de quatre genres , dont nous allons exposer les caractères dans la table synoptique suivante: Famille des Cjclostomes. ( teataculées; trous des ( deux, ventraux Myxine. \ branchies au nombre de I sept, latéraux Eptatrèiiie. Lèvres / / , •. » 1 1 1 f dentée Lamproie. l sans palpes ni tentacules : bouche { , ^ . '^ ' ' '1 sans dents. . . Ammocœle. M. Cuvier a donné à la famille des cyclostomes le nom de Suceurs. (Voyez ce mot et Ammocœte, Supplém. du seconA volume, Eptatrème, Lamproie, Mvxinf. et Trriiatopnés. ) Cyci.ostome , nom spécifique d'un Bodian. Voyez ce mot. (H. C.) CYCNOS {Ornith.), nom grec du cygne, en latin cjcnus ou cygnus. (Ch. D.) CYCOLIS (Bot.), un des noms grecs d'une plante que les anciens nommoient solanum vesicariiim. Pline confond ce sola^ num avec le strychnon des Grecs. J. Bauhin décrit et figure cette plante, qui est le coqueret, phjsalis, et qu'il nomme aussi halicacahum. On ne la confondra pas avec le cardiospermum , genre très-difiTérent, qui a été de même nommé halicacahum. (J.) CYDNE, Cjdniis (Enfom.), nom donné par Fabricius à un genre d'insectes hémiptères, de la famille des rhinostomes , pour y réunir certaines espèces de cimex de Linnœus , ou de pentatomes , telles que celles décrites sous les noms de morio , tristis .Jlavicornis.Yoye/A''artic\e Pentatome. (C. D.) CYDONAGO.(Bof.) Gesnernommoit ainsi l'espècede néflier qui est le mespilus cotoneaster des botanistes. (J.) CYDONIA (Dot.), nom latin du genre Coigtiassier. (L. D.) CYDONIUM. (Agast.) C'est le nom spécifique d'un corps organisé, confondu par Linnseus parmi les alcyons. (Dé B.) CYERCE, ou ZiARiE {Bot.), nom que porte à Malte une plante citée par Burchard , laquelle fournit une matière co- CYG 5t,5 loran'ce comme llndigo, et est aussi nommée indigo d'Eu- rope : c'est, selon lui, une herbe; ce qui doit faire présumer que c'est un pastel plutôt qu'un indigotier. (J. ) CYFE, luFA, Iabes (Bot.), noms arabes del'liysope, suivant Dalécharaps. ( J. ) CYGNE, Cygnus. {OrrAili.) La grande famille des canards comprend aussi les cygnes et les oies. Tous se tiennent par tant de rapports, qu'on n'est pas encore parvenu à isoler nettement 5 et d'une manière bien précise, l'universalité de espèces. Cependant il en est plusieurs dont les différences sont tellement sensibles, qu'un coup d'œil suffit pour faire juger qu'elles ne doivent pas appartenir au même genre; et cette observation s'appiiquant ici à desanim lux très-qominuns qui portent des noms qu'on tenteroit vainement de changer on est peut-être fondé à admettre , pour la séparation des nombreuses espèces en groupes particulirrs , des canictères plus foibies et moins tranchés que s'il s'agissoit d'animaux nouvellement découverts , à l'égard desquels on jouiroit d'une latitude illimitée. C'est par des considérations de cette nature, qu'au mot Canard on a proposé, dans le sixième volume de ce Diction naire, de diviser cette famille, non-seulement en trois sec- tions, mais en trois genres portant des noms différent, et qui n'exigeroient, pjur la dénomination méthodique des es- pèces, que l'addition d'une épithète aux mots françois^ cygne, oie, canard , et aux mots latins, cygnus, anser, anas , leurs cor- respondans. Les deux seuls caractères indiqués dans le tableau de la page 045, pour les cygnes, consistent dans l'espace nu existant entre le bec et l'œil , et dans la longueur du cou. On ne sauroit se dissimuler que ce dernier est purement relatif, et qu'en général la nudité d'une partie de la iète ne constitue pas un caractère générique proprement dit : mais on peut y ajouter que le bec du cygne est plus haut que large à sa base, laquelle est quelquefois tuberculée; que les mandibules, d'une largeur égale dans toute leur étendue sont dentelées en lames sur les Lords ; que la mandibule su- périeure, de forme à peu près cylindrique, a la pointe cour- bée et obtuse, et que l'inférieure, plus étroite et plus courte est aplatie; que les narines sont situées au milieu du bec' J2. 30 3oG CVG que la langue est charnue et frangée sur les bords; ef que' les pieds, dont les trois doigts antérieurs sont palmés, se" trouvent insérés à l'urriére du corps et hors de l'équilibre» circonstances dont plusieurs ne se rencontrent pas chez les oies ou les canards, les premières aya-nt notamment le bec plus court , rétréci à la pointe , les jambes placées vers le milieu du corps; et les seconds ayant le bec déprimé, plus large à la pointe, et le cou fort court. Les cygnes, dont les eaux sont le domaine, et qui en font le plus bel ornement, vivent sur les rivières , les étangs et le& lacs. Les graines, les racines et les différentes parties des plantes aquatiques, forment leur principale nourriture : aussi ont-ils le ceecum, et même les autres intestins, très-longs. Les dentelures de leur bec leur servent vraisemblablement à couper ces substances, en même temps qu'à procurer la sortie de 'eau int roduite avec elles. Ils mangent aussi des grenouilles , des sangsues, des insectes, des vers, et plusieurs naturaliste» y ajoutent même des poissons; mais ce dernier fait est contesté par d'autres, et surtout parle professeur Titius, dont les Obser- vations, traduites de l'allemand, ont été imprimées dans le Journal Encyclopédique, année 1776, tom. 8, p. 614. Ces oiseaux sont monogames. Ils nichent à terre, au bord des eaux, et leurs petits quittent le nid, nagent et mangent seuls dès leur naissance. Les cygnes, qui nagent avec tanfc de facilité qu'un homme, marchant rapidement sur le rivage, a grande peine à les suivre, volent aussi avec beaucoup de force et de légèreté, et ils peuvent entreprendre de longs voyages. Le mouvement de leurs ailes, dit Magné de Marolles, Chasse au fusil, chap. 7 , p. SSq , produit un bruit sonore et harmonieux que l'on entend de fortloin, et queSonnini est tenté de regarder comme la source de la fable relative à leur chanf« Leur caractère social les porte à vivre dans la compagnie de leurs semblables, et, sur les eaux comme dans les airs, ou les voit toujours en troupes. Les palmipèdes ont, en général, l'habitude de se lustrer les plumes pour les rendre imperméables à l'eau ; mais les cygnes font une toilette véritable et très-assidue , dont les soiiis maternels sont seuls capables de distraire la femelle pen- dajit qu'elle couve. On prétend avoir remarqué que la mu- CYG So^?- tt-iète èoiït ies cygnes se comportent sur leur élément, in* tiiquc les cliangeniens cîe température : lorsqu'ils plo-K^ent la imoitié de leur corps dans Teau, ce seroit un signe de beau iemi»s, et un signe contraire quand lis fonl sauter l'eau autouf d'eux cri forme de petite rosée. La vie des cygnes paroît être plus que séculaire. Celte ïoiigévité est une suite naturelle de la durée de i'incubation, et du temps lus fiers habitans de l'air, d'autre ennemi que l'aigle; encre sait-il repousser ses assauts par les coups prétl- CYG 5mj pltés de son aiie vigoureuse, et sort-îl très-souvent victorieux de combats qu'il n'a point provoqués, mais auxquels il n'a pas cherché non plus à se soustraire. On prétend que son coup d'aile est assez violent pour casser la jambe d'un homme. Pourquoi faut-il que ces oiseaux, qui n'ont, dans presque tous les temps, que des habitudes de paix, dirigent quelque- fois leur courage contre eux-mêmes! Mais, comme un auteur célèbre l'observe si judicieusement, les passions les plus fu- rieuses naissent de la passion la plus douce, et ces êtres qui j dans leurs amours, se livrent à des caresses voluptueuses, qui, en entrelaçant leur cou, respirent l'ivresse d'un embras- sement prolongé, se battent avec acharnement contre leurs rivaux, qu'ils cherchent à étouiTer en leur tenant Ift tête plongée dans l'eau. Ces duels, qui durent des journées entières, se ter- minent fréquemment par la mort d'un des deux champions. Les endroits que les cygnes choisissent pour y faire leur nid, sont les bords les moins fréquentés des étangs et des rivières; ils le placent sur des herbes desséchées ou des roseaux abattus, et la ponte, qui commence au mois de février, consiste en sept à huit œufs, de forme oblongue et d'un gris clair verdàtre, dont Lewina donné la figure dans son Ornithologie angloise, tom.8 , pi. 62. Ces œufs sont produits à un jour d'intervalle l'un de l'autre. L'incubation dure environ six semaines ; la mère seule reste sur les œufs , et quand elle quitte 1-j nid pour aller chercher delà nourriture, elle Icscouvre de plumes etde joncs. Pendant tout ce temps, le mâle reste constamment auprès de sa femelle, qu'il estsans cesse prêt à défendre contre tout assail- lant. Dans ces circonstances , il devient même dangereux. Lewin prétend qu'alors il a foulé aux pieds des jeunes gens de quinze à seize ans. Le mâle partage aussi avec la femelle les soins de Li famille naissante, et Lewin étoitbien mal informé lorsqu'il p ré tendoit que les cygnes tuent quelquefois leurs petits. Ceux-ci, dont le plumage éprouve les nuances successives qui ont déjà été indiquées, sont promenés par eux jusqu'au mois de no- vembre; ils les cachent et les réchauffent sous leurs ailes, et lorsque ces petits se mettent à la nage , la mère se tient en tête et le mâle à la queue. Après cette époque ils sont écartés par les mâles, et ils se rassemblent entre eux jusqu'au moment où ils cherchent eux-mêmes à former de nouvelles famille?. 5i» CYG Ann'pnnrmenten re fhisoit p;s de distinction entre te fjyg»^ dci!ir&t"î:i;e vi 'n- cyre s .uvage-. Buffd.i même combattoit en- core l'ojîi.iion (le VVillUj^hbv et de Ray, qui d.'Ji L's regardaient comme d'es èces différen(es .- muis lontf* incertilside est levée de-.ins qu'on a observé <^oinparativ<'me!:t 'eut* tî-.chëe-artère , et qu'on a remarqué que celle du canard sauvage, au lieu de se rendre en ligne droite dans le poumon comme la trachée du pr mier, se recourbe et pénètre en grande partie dans une cav'té de la quille du sternum, ce qui en double presque la longu 'ur, et a lieu f'ais les deux sexes. Aldrovande avoil découvert cette particularité; mais, n'ayant pas eu, comrao Ray, l'occaiion de disséquer les, deux espèces, il la Ifcuî crr.yoit commune. Cygne a bec noir : Cycnus melanorhjncus, Meyer; Cvsnus férus, Briss. , et Anas cjgnus. Lirn. ; pi. i5o d'Es individus non encore parvenusà leur état parfait. Ce qui est propre à fortitier cette conjecture, c'est que Ton a vu des cirgnes de cette espèce qui étoient d'une taille plus forte, plus élevée, et avoient une envergure plus grande et le cou plug grêle et plus long. Suivant Lewin, qui a donné, pi. -jùj ,lii, iigure de cet oiseau, et pi. 5i , celle de ses œufs d'un vert oli- vâtre, son bec offre encore une particularité singulière dans Varlirulaèion ttex'ble qu'il a remarquée vers le milieu de sa mandibule supérieure. Mais celte circonstance ne provien- droit e!lepcis de i'état délectuçux de l'individu sur lequel cet auteur a fait sa description? Les cygn.-ssau a^ s h;ibitent les régions septentrionales des deux contlnens; ils y nichent, et ne les ab.-indon:ient que lors- qu'ilsi y sont fqrçés par la rigueur du froid. Ils passeiit alors CYG Su «n Ecosse, en Hollande, en France; il en vient même dans î'intéricur des terres, pendant les torts hivers. On les a vus, en grande quantité, sur les côtes de la Bretagne et de la Nor- mandie en 1709 ; et, en 1788, ils se sont répandus, en bandes nombreuses, dans différentes parties du royaume. Les appari- tions des cygnes dans les pays tempérés sont une preuve incontestable du froid extrême qui se fait sentir dans ceux fju'ils abandonnent ; mais on auroit tort d'en tirer la prédic- tion d'un hiver très-rude, le contraire étant arrivé fortsouvent, ft notamment en 1782. Le vol de ces oiseaux est, en général , fort élevé, et l'on a observé des bandes composées de vieux et de jeunes ayant encore leur livrée, dans lesquelles ceux-ci occupoient lé centre, tandis que le mâle les précédoit àladistance de quatre- vingts à cent toises, et que la femelle fermoit la marche; mais iorsquïls passent à la portée du fusil, comme chaque coup d'aile les porte fort loin en avant et avec beaucoup de vitesse , on doit, pour les tirer, ce qui se fait avec une arme chargée de très-gros plomb, les devancer d'un pied et même davan- tage. Il paroît qu'en Islande , et au Kamtschatka, la chasse de ces oiseaux, qui s'effectue plus particulièrement au temps de la mue, époque à laquelle ils ne peuvent voler, n'exige pas tant de précautions ; car des chiens, dressés pour cet objet, les prennent lorsqu'on n'a pas réussi à les assommer a coups de bâton. Après eu avoir mangé la chair , les Kamtschadales se parent de leurs plumes et se font des fourrures avec leur peau. Les Russes des environs de l'Oby ont recours à un autre moyen pour se procurer ces oiseaux. A l'époque de la fonte des neiges, ils les attirent dans les endroits où le dégel est établi , en y plaçant des peaux d'oies et de canards empaillées. Les cygnes se jettent dessus avec fureur, et les chasseurs, qui ont pratiqué des retranchemens derrière des branchages, ou avec de la neige amoncelée, les tirent facilement. C'est à cette espèce que les anciens ont attribué une voix si mélodieuse; mais, quelque accréditée que fût cette opinion, elle n'étoit cependant pas universelle. Lucien, Pline, E ien l'ont contestée, et Virgile lui-même ne parle que des cris désagréables du cygne. Les naturalistes ont néanmoins cru 3 12 CYG devoir rechercher si l'organisation rie ces oiseaux neprësenfoîÉ rien qui pût servir à expliquer les causes du phénomène, et Aldrovunde ayant observé, dans la tracliée-artère du cygne sauvage, la conformation particulière dont il a déjà été fait mention , s'est rangé du parti de ceux qui , parmi les mo-r dernes, croyoient , comme Fiédéric Pendasi et George Braun, au chant de ces oiseaux. La cavité du sternum, dans laquelle serpente la trachée-artère au lieu de s'insérer immédialemenf dans le thorax, se remarque néanmoins également dans la grue et dans d'autres oiseaux aquatiques; le larynx y est placé de même, les p!is et les inflexions de la trachée-artère sont semblables ; et le seul effet qui en résulte vraisemblable^ ment pour la voix , est de lui donner le retentissement bruyant et les sons de trompette que ces derniers oiseaux font entendre. ' Cependant l'abbé Arnaud, et ensuite M. Mongez, ont voulu profiter de la présence de deux cygnes sauvages sur le bassin de Chantilly, oîi ils s'étoient établis d'eux-mêmes, pour saisir les occasions d'apprécier ce que les anciens avoienl dit des cygnes rhantans. Le premier a trouvé une certaine modulation dans les cris de ces oiseaux; mais il n'a pas dissimulé que ces cris ne pouvoient être appelés des chants, et que leur voix, au lieu d'être douce, étoit au contraire aiguë, perçante et com- parable au son d'une clarinette emhoucliée parqurlqu'un à qui cet instrument ne seroit point familier. Il a ttnté de les pro- voquer par les sons artificiels qu'il a tâché de mettre à l'unisson de leurs propres accens : mais les cygnes n'y ont pas fait la moindre attention •. et il observe, au sujet des cris poussés par le mâle et la femelle, à l'occasion d'un combat contre une oie lâchée près d'eux, et qui auroit péri si l'on ne fût venu à son secours, qu'heureusement pour l'oreille ils ne chantent jamais tons les deux à !a fois, car il en résulteroit la plus âpre et la plus insupportable des dissonances. M. Mongez, qui, après avoir lu ses observations personnelles, les 19 et 29 juillet 1 "33 , aux Académies des sciences et des ins- criptions, les a faitimprimer , la même auHée, dansle 23." vo- lume du Journal de Physique de l'abbé Rozier, parle d'une Wianière un peu dififérente de ce cliant dans son Mémoire, rempli d'ailleurs de détails fort intércssaus. Il n'a pu s'empêcher CYG 5i3 d'y trouver de l'analogie avec le cri déchirant du paon ; mais son oreille en étoit agréablement flattée, et il ne se lassoit pas de l'entendre. Ce chant, qui peut être noté par mi /a et rc mi, a lieu le matin et le soir, et quand les cygnes sont affectés de sensations fortes ou extraordinaires. L'auteur avoue qu'il n'est pas aussi varié que celui des oiseaux chanteurs proprement dits-, mais il l'est un peu dans la dernière note, sur laquelle ils font une longue tenue, La conclusion de ce Mémoire, bien diffé- rente de celle de M. Morin dans sa Dissertation insérée au tome 5." des Mémoires de l'Académie des inscriptions, édition in-4.'' , p. 214 , est que les anciens ne se sont pas trompés en parlant du chant du cygne. Suivant M. Mongcz, qui n'avoit entendu la voix des cygnes qu'au mois de juillet, époque de la mue, cette voix devoit être plus mélodieuse au printemps, saison des amours ; mais M. Grouvelle, alors secrétaire des commandemens du prince de Condé, a eu occasion de vérifierquelesaccensqui échappoient à ces oiseaux: dans les momens les plus doux, rcssembloient davantage à un murmure qu'à une espèce de chant. On ne peut donc , à aucune époque, y trouver rien quisoitpropre à justifier la fable ima- ginée, comme tant d'autres, par les poètes anciens, et l'on us sauroit être surpris que Valmontde Boinare, garde du cabinet de Chantilly, et plus à portée que personne d'entendre les cygnes aux diverses époques de l'année , ait témoigné une sorte d'humeur des tentatives faites pour accréditer une fiction d'autant plus manifeste, qu'elle supposoit des ciiatitsa un mo- ment où la nature défaillante laisse à peine la force d'exhaler de foibles soupirs. Cygne a tête noire: Cygnus nigrlcoUis , Lath.; Anas melan- corjpha, Mol. Cette espèce, qui a été vue par Boiigainville et Pernetty dans le détroit de Magellan et aux iles Milouines , et par l'abbé Molina au Chili, est très-commune aux environs de la rivière de la Plata et à Buenos-Ayres. M. d'Azara , n.° 426 de ses Oiseaux du Paraguay, etc., en donne une description plus étendue que les autres auteurs. Salongueur totaSe est de trente- huità qîiarante ponces, etson envergure de plus de cinq pieds. I,aquenca dix-huit pennes, etlesailesenont vingt-huit à trente; celles-ci sont si minces que le tuyau des plus grosses n'a pas plus de deux lignes de diamètre. Les tarses sont comprimés sur les 3"> CYG cô<és„ et les ouvertures des narines sont ovcles et sans membrane t'xU'rieure. Une bande blanche , étroite, s'étend des p, upièrea jusqu'au-dessus de l'occiput. Le surplus delà tête est noir, ainsi que le cou dans sa moitié supérieure , et le reste du plumage est blanc: le bec, d'un rouge de sang jusqu'à sa moitié, est, suiv'^ant M. d'Azara, noirâtre dans le surplus. Ces oiseaux fa- rouches vivent eu troupes nombreuses, et Moliita dit, Hîst, iiaf. du Chili, p. 2i3 de la traduction, que la femelle, qui pond ordinairement six œufs, emporte ses petits sur son dos quand elle quitte le nid pour al'er chercher sa nourriture. Cygne noir : Cjgnus atralus , Vieill. ; Anas atrata , Lath. , Anas plutonia, Shaw, Mise, pi. 108. Cet oiseau , dont il est fait mention dans le Voyage du capitaine Philipp à Cotany-Bay, traduction françoise, p. 128; dans celui de Jones VVliite à la Nouvelle-Galles du Sud, pag. 118 et 170 de la traduction; dans la traduction françoise du Voyage de Vancouver, tom. i.*"' în-4°, p. 65 et 81 , est plus particulièrement décrit dans le Voyage de Labillardière à la recherche de la Pérouse, tom. 1, «dit. in-8° , p. i3o. i/individu , dont la ligure se trouve pi. 9 de l'Atlas du même Voyage, a été tué sur un lac, pendant un séjour au cap de Diémen. Un peu plus gros que les nAtres, ce cygne en a les belles formes. A l'exception dessixpremière* pennes de chaque aiie, qui sont blanches, tout le reste du corps est d'un noir luisant. Le bec et la peau nue de sa base sont rouges ; les pattes d'un gris foncé. Labillardière fait mention d'un rentle- nient formant deux protubérances à la base du bec, lesquelles sont à peine sensibles sur celui de la femelle; il dit aussi que l'extrémité de la mandibule supérieure est traversée par une bande blanchâtre , et que le milieu de la mandibule infé- rieure est de la même couleur : mais ces circonstances, non indiquées dans d'autres descriptions, pouvoient tenir à l'âge (le l'individu. Ces cygnes sont si communs à la Nouvelle- Hollande, que des navigateurs ont chargé un canot des pro- duits d'une seule chasse. La Chénaye des bois fait mention , dans son Dictionnaire universel des Animaux, d'uu cygne ayant le pied droit comme ÏC5 serres d'un oiseau de proie, et le pied gauche palmé, et il prdtend qu'il y en, a beaucoup de cette espèce en Ain - CYL 5ïâ rïqiip. On n'auroît pas fait ici mention cïe cette monstrrosité ou r!e ce conte, si M. Thillaie n'avo.t, ch:ns h- tome i.*' du Journal d'Histoire naturelle, qui en 1792 étoU rédigé par MM. Lamarck, Bruguièrcs .etc. fait insérer la description d'un »utre prétendu cygne à pied gauche palmé , et à pied droit fendu. De l'aveu même de cet observateur, il résulte qu'on apercevoit, dans l'intervalle des doigts du pied fendu, les deux feuil'elsde la membrane, et que, vers la première pha- lange, une portion de membrane sembloit écailleuse. Il a lui- même conjecturé d'un pareil état des choses, que cette dispo- sition pouvoit n'être qu'artiticielle. Mais comment alors , malgré l'évidence du charlatanisme et de la mutilation, s'est-il avisé d'engager les voyageurs à lever son étrange incertitude? (Ch. D.) CYGNE ENCAPUCHONiNTÉ. ( Ornith. ) Voyez Dronte, (Ch. D.) CYGNUS (Ornith.), nom latin du cygne, qui s'écrit aussi cjcnus. (Ch. D.) CYGOGNE. (Ornith.) Voyez Cigogne. (Ch. D.) CYIX. (Bot.) Quelques auteurs ont cru, suivant Clusius, que la plante nommée ainsi par Théophraste étoit le safran printanier, crocus vernus. (J.) CYLM. (Bot.) Oviedo cite, sous ce nom, un arbre que Ch. iJauhin regarde comme le même que le lanaria arbor , dont Clusius, dans ses Exotica, décrit et tîgure le fruit, qui paroit appartenir au genre Bomiax , et particulièrement au Bonihax pentandrum. (J.) CYLAS, Cylas. (Eatom,) Olivier a désigné ainsi une sous- division des brentes, insectes coléoptei'es tétramérés, de la famille des rostricornes ou rhinocères, doat il a fait un genre séparé, parce que leurs antennes sont terminées en une sorte de massue, çl non en fil. Ce sont des insectes d'Afriijue. Qliviev ne rapporte à ce genre que 4eux espèces, qu'il a décrites et fi- gurées dans son ouvrag."^, sous le n;" 84 l'is. L'un est le brente, ou cylas brun J l'autre, le cylas fourmi. Le premier vient du Sé- négal, eti'autrederile-de-Frdn:e. VoyezBRENTEetRHiNocÈREs. (CD.) CYLIDKE, Cylidrus. (Enfom.)M. Latreille a nommé ainsi un, genre qu'il a établi poury ranger uae espèce d'iusectes coléop- 2i<^ CYL fères pentamérés, voisi'psdesclairones ou trichotlcs, avec les- quels ils avoient été coiifniidns. (C. D.) CYLINDER. (Coneh.) Rumph nomuîoit ainsi les olives. C'est aussi le nom du genre Rouleau de M.Denys de Montfort. Voyez ce mot. (Dr B.j CYLINDRANTHÉRÉES. [Bot.) Wachendorff"a désigné par ce nom les synanthérées que la plupart des botanistes appellent improprement composées. (H. C.\ss. ) CYLINDRIE ROUGE {Bot.) -. CjUndria rubra, Lour., FI. Cochin., 1, pag. 87. Arbre de la Cochinchine, qui forme, d'après Loureiro, un genre particulier de la tétrandric mono- fjnie de Linnapus, dont la famille naturelle n'est point dé- terminée, qui paroît se rapprocher des bancksia par plusieurs de ses caractères. Il est constitué par un calice court, coloré, à quatre lobes ; une corolle fubulée, à quatre découpures con- caves et rapprochées à leur sommet ; une anthère sessile dans la concavité de chaque découpure : un style très-court ; le stig- mate à quatre lobes ; une baie monosperme. Son tronc s'élève à une hauteur médiocre.; ses rameaux sont ascendans; ses feuilles glalires, opposées, lancéolées , légère- ment dentées en scie ; les fleurs rouges, petites, nombreuses, pédonculées, presque terminales; les pédoncules chargés de plusieurs fleurs. Chacune d'elles offre un calice inférieur , court, tubulé , persistant, à quatre découpures étalées , aiguës , colorées; une corolle tubuiée, à quatre découpures linéaires, charnues, aiguës, prolongées enunesortede tube cylindrique, courbées en capuchon cà leur sommet; dans chacune de ces découpures, une anthère sessile, à deux loges; l'ovaire ovale; le style très-court ; le stigmate à quatre lobes. Le fruit consiste en une baie fort petite, noirâtre, arrondie, presque sèche, renfermant une semence lanugineuse. (Poir.) CYfJNDRIFORMES ou Cvlindroïdes [Enlom.) , nom d'une petite famille d'insectes coléoptères, à quatre articles à tous 1rs tarses, ou tétramérés. à antennes en massue non portéessur un bec, et à corps cylindrique, comme leux nom tiré de deux mots grecs l'indique, zûXivSpcv, cylindre, et iS'î'J., forme, »ignrc. Cette famille correspond à celle que M. Lalreille a >.ommée clairons. Ces caractères sufiisenl nour distiusiuer les cvUndroidcs d:i CYL 3i7 fiutres coléoptères rangés dans le môme troisième sous-orcire. En efiFet, tous les insectes voisins des charançons, oa lesrhino- céres, ont les antennes portées sur un bec ou sur un prolonge- ment du front. Les seuls omaloides ont les antennes en masse, comme les cyiindroïdes: mais le corps des premiers est aplati et déprimé; dans les autres iamillcs, comme dans les phyto- phages et les xylophagcs , les antennes ne sont pas en masse. Ainsi, le nom qu'ils portent distingue suffisamment les co- léoptères cyiindroïdes. Ils correspondent aux térédyles par la forme de leur corps et par leurs mœurs : ils n'en diirèreut que par le nombre des articles de leurs tarses. Ils se nourrissent et se développent dans le bois qu'ils détruisent, et ils font beau- coup de tort aux charpentes et aux meubles. Voici de quelle manière nous avons distingué les genres de cette famille, pour la Zoologie analytique, dans le tableau n.° loçj. Corselet , ■ . .. (arrondi 4 Clairon. rétréci en arrière { , , • r r^ -. I bonle a Corynôte. iteiiiies perfoliées. 1 Apote. arrondi ... 2 Bostriche. Icnhique . an tel voùlc : antcnnt eu masse. Vcntr tronque. . . 3 Scol3'te. ■ . (CD.) CYLINDRIQUE, Cylindrlcas , teres. {Bol.) Pour qu'une partie soit dite cylindrique, il n'est pas nécessaire qu'elle soit d'un diamètre égal dans toute sa longueur; il suffit c^ue la coupe transversale offre partout u.i cercle. Ainsi, la racine de la fraKinelle, la tige du dattier et des palmiers en général, le chaume du roseau et de la plupart des graminées , la hampe du pissenlit, les feuilles de la ciboule, l'épi du typha , les chatons du coudrier, le pédoncule du statice armeria, le calice de l'œillet, le tube de la corolle de la belle de nuit, le légume du cassia fistula , etc., sont dits cylindriques; cej)endant en latin on emploie le mot leres de préférence au mot cyLindricus , lorsque le diamètre n'est pas égal dans ioute la longueur. Quand il s'agit d'un corps cylindrique très-menu, on emploie les mots capillaire, Jilif orme, etc. Lorsque la coupe transversale d'un corps n'est pas parfaitement cylindrique, on le dit cylindracé. (M\ss.) C YLlNDf\IT£S. (Fois. ) C'est le nom' que l'on a donné aux CÙNES FOàsiLES. ( Voyez «ce mot.) 5i8 CYL 11 a été donné aussi aux encrines fossiles à tige ronée. (Ô. F*) CYLINDROCLINE. {Bot.) [Cory m b If ères , Juss.; Sjngénésié poij'samie nécessaire^ Linii.]Ce nouveau genre de plantes ^ que nous avons établi dans la famille des synanthérées (Bull. Soc. philom. janvier 1817), appartient à noire tribu natu- relle des inulées. La calathide est couronnée, discoïde, oblongue , cylindra- cée, un peu ovoide, composée d'un disque pauciflore ^ régu- J'ariilore, masculiflore, et d'une couronne niullisériée , inulti- jQore, tubuliflore, fémiuiflore. Le péricline est formé de squames imbriquées, appliquées, squamelli formes, ovales ^ coriaces, frangées-ciliées sur les bords. Le clinanthe est axi* forme, cylindrique, ligneux , garni desquamellcs imbriquées, étagées, périclinoïdes , squamiformes , aiguës, égales aux fleurs. Les cypsèles sont longues, grêles, cylindracées , atté- nuées inférieuremepit, un peu arquées, munies de huit grosses côtes demi-cylindriques, et hérissées de petits poils roides ; leur aigrette est composée de squamellules subunisériées^ laminées, cornées, barbellées sur les deux bords, comme pecîinées. Les fleurs de la couronne, entièrement cachées entre les squîiro elles du clinanthe, ont la corolle grêle tubu* leuse, terminée par un limbe demi-avorté, courte unilatéral- trilobé. Les fieu's du disque, au nombre de six environ > j-eposent sur la sommité du clinanthe, et chacune d'elles est protégée en dehors par une squamellc ; leur corolle est remar- quable en ce que les bords des lobes sont repliés en dedans : les étamines ont le filet large, laminé ^ membraneux, greffé «eulement à la partie basilaire de la corolle, l'article anthé* rifère long et grêle, l'anthère exserte, l'appendice apicilaire aigu, les appendices basilaires longs, subuiés. Ces fleurs ne sont mâles que par l'imperfection du style, qui est presque «impie, et demeure inclus dans le tube des anthères; car du reste elles ont un ovaire et Une aigrette à peu près semblables à ceux des fleurs de la couronne. Le Cylindrocline de Commerson {CjUndrocUne Commersonii ^ H. Cass. ) habite l'Ile-de-France, où Commerson a recueilli l'échantillon que nous avons observé dans l'herbier de M. de Jussieu, et qui y est étiqueté avec doute Conyzahirsuta , Linn. JVous présumons que la tige dont il a été détaché étoit arbo- 3.S jUOpQfaHOO ai 2 &4 •M CYL 5i§ ïeséente : car ie fragment de celte tige, qui tient à l^échan- tillon. est ligneux, épais, revêtu d'une écorce rude: les rameaux sont couverts de longs poils laineux ; les feuilles, rassemblées en rosettes à l'exlrcnuté des rameaux, soî.'t al- ternes, longues de cinq pouces, oblongues, ovales-spatluii.'es, étréeics inft^rieurement en une sorte de pétiole, très-entières, épaisses, à face supérieure ridée, scabre , hériisée de poils courts , gros et roides , à face inférieure couverte d'une laine très-épaisse et blanchâtre. Les calalhides Sont réunies en petits corymbes serrés, à l'extrémité de pédoncules simples, nus, longs de deux pouces, et qui naissent plusieurs ensemble de la bifurcation des branches. (H. Cass. ) CYLINDROSOMES. ( Ichthyol. ) M. Duméril a établi sous ce nom, parmi ses poissons holobranches abdominaux, une famille naturelle assez nombreuse, qui correspond particu- lièrement aux genres Cobite et Amie de Linnseus et d'Artédi. Elle a pour caractères, outre un Squelette osseux et des ca- lopes abdominaux : Un corps arrondi, cylindrique j une bouche non prolongée ; des lèifres non extensibles. Le tableau ci-annexé donnera une idée des genres qui la composent. Le mot cylindrosoaies est tiré du grec {kvXivS^ùoç , cylindre^ ffZfJLct., corps), et indique la forme du corps des poissons de cette famille. Le genre Anableps a été fondé par Artédi, ainsi que le genre Cobite; M. de Lacépède a établi les genres MiscunNs, FOiVDULE, COLUBRINE , BuTYRIN , CyPRINODON, TRIPTÉRONfiTE , Ompolk ; on doit à M. Cuvier celui des Lébias, et à M.Schnei- der, celui des P/eciues. Voyez ces diffëreiis mots, et Abdo- minaux, dans le Supplément du premier volume. (H. C.) CYLISTE a fleurs blanches (Bot.); Cjlisfa allnjioray Sims. in Magaz. Bot. , tab. i8 5<). Genre de la Jamille des iégu- mineuses, de la diadelphie décandrie de Liiinccus, établi pour uue plante de l'Ile-de-France, dont le caractère essentiel consiste dans un calice à quatre divisions , la supérieure bifide ou échaacrce au sommet, l'inférieure très-grande ; une coroile papillonacéc , persistanle, une gousse presque à deux semences- Ses tiges sont grimpantes, cylindriques, couvertes de poi.'s 32Ô CYM roussàtres; les feuilles composées de trois folioles pédîcellées j fort iimples, ovales, acuminées, prolongées à leur sotnmet en une lanière étroite , veinées , pubescentes ; les stipules lancéo- lées, acuminées ; une grappe axillaire, simple ou divisée, sou- tenant des fleurs blanches, scssiles, ou médiocrement pédi- celléts, accompagnées de bractées membraneuses, roussàtres, caduques; le calice presque aussi long que la corolle; dans celle-ci l'étendard est orbiculaire, échancré ; les ailes petites, inïinies d'une dent à leur base; la carène très-courbée , com- posée de deux pièces ; les anthères globuleuses ; l'ovaire velu , ainsi que le style ; un stigmate en forme de tête. Roxburg avoit déjà l'ait connoitre une autre espèce de ce genre, sous le nom de cylista scariosa , Corora. i, pag. 6l^. tdh. tj 2. Arbrisseau à tige grimpante, garni de feuilles alternes, pétioléeSjternées, pubescentes, assezsemblablesàctllesdes ha- ricots, accompagnées de petites stipules lancéolées, subulées ; les fleurs disposées en grappes axillaires, de la longueur des feuilh s ; le calice beaucoup plus grand que la corolle ; celle-ci est petite et jaune ; les gousses renferment une ou deux semences. Cet arbrisseau croît au Coromandel, sur les montagnes. Le cylista villosa d'Alton est le dolichos hirtus , Andr. , Bot. Rep. . tab. 446. (PoiR.) CYLIZOMA. {Bot.) Necker substitue ce nom à celui dé desuelia, un des genres de la Guiane, publiés par Aublet. (JO CYLODIUM. [Entom.) Fabricius avoit d'abord nommé ainsi le genre qu'il a depuis appelé Colydie. Voyez ce mot. (C. D.) CYMDACHJNÉ CILIÉE {Bot.) : Cjmbachne ciliata, Retz, Ohs.6, ^ag.36;Rottboellacjmbachne, Willd.,5;;ec. 1 , pag. 465. Genre de la famille des graminées, de la triandrie monoc^ynie de Linnseus, encore peu connu, caractérisé par des épis presque digités; les épillets simples, géminés, l'un hermaphro- dite , l'autre femelle : dansl'hermaphrodite , un calice bivalve , uniflore ; la valve inférieure naviculaire, celles de la corolle plus courtes, ci.iées sur le dos; trois étamines; un style bi- fide : dans les fleurs femelles, point de valves calicinales, une seule valve coro laire, bifide à son sommet. Ses racines produisent plusieurs chaumes grêles, simples ou ra- meuxj nus ou munis d'uneseule feuille. Les feuilles radicalessont CYM 32 1. courtes^ petites , garnies <à leurs bords etsurleurgaîne delon'^s cils blanchâtres. Les fleurs sont disposées en épis linéaires, longs d'un pouce et demi, larges d'une ligne : le rachis li- néaire, membraneux, articulé, Ilexueux et concave extérieu- rement à chaque articulation ; les anthères sont noires; le style terminé par deux stigmates noirâtres et barbus. Cette plante croit au Bengale, (l'oir..) CYMBAIRE DE SIBÉRIE (Bot.) -. Cymbaria daurica, Linn. ; Amm. Ruth., tab. i , fig. 2 ; Lamk. , ILl. gen., tab. 53o. Genre tvès-rapproché des antirrhinum, de la famille des personées, de la didjnamie angiospermie de Linnaeus, offrant pour carac- tère essentiel : Un calice à dix découpures inégales , linéaires-, une corolle monopétale, irrégulière, à tube ventru, à deux lèvres, la supérieure voûtée, bifide, l'inférieure à trois lobes inégaux, obtus; le palais renflé ; quatre étamines didynames ; un style ; un stigmate simple; une capsule à deux valves, à deux loges, renfermant un réceptacle central, cà quatre angles, ailés , membraneux. Cette plante croît dans la Sibérie, aux lieux montagneux et pierreux : elle est blanchâtre, légèrement pubescente. De ses racines fibreuses s'élèvent plusieurs tiges longues de six à fpt pouces, chargées de quelques rameaux opposés et stériles, es feuilles sont opposées, linéaires-lancéolées, aiguës, d'un vert pâle et blanchâtre ; les fleuis grandes, latérales , presque sessiles, de couleur jaune, tachetées de pourpre cà l'intérieur, d'un aspect agréable ; le calice à dix dents droites, argentées ; les filamens des étamines aussi longs que le tube de la corolle, soutenant des anthères bifides un peusaillantes ; l'ovaire ovale , supérieur; la capsule en cœur renversé, aiguè", un peu com- primée. (POIR.) CYMBALAIRE (Bot.), nom d'une espèce de linaire, li~ naria cj'mbalaria, qui croit dans les trous des murs de terrasse. Voyee Linaire. (J.) CYMBALE { Conchj'l.) , nom donné par les marchands à une espèce de moule perlière. (De B.) CYMBALION. (Bot. ) Ce nom grec est, selon Daléchamps , celui de la plante qu'il nommoit cotylédon secunda, et qui est le saxifraga cotylédon, ou une de ses variétés. Le même nom est cité par Césalpin. (J.) 12. ai s.î CYM CYMBE, Cymlium. {Malacoz.) Genre d'anîmairx mollusque* céphalophores, établi par Klein, et adopté dans ces dernier* temps par M. Denys de Montfort, pour un certain nombre de coqnilKs et d'animaux dont AdaT.son a fait son genre Yet, et que Linhseus, et même M. de Lamarck, placent parmi leur» volutes. Les caractères qu'on peut lui assigner sont : Animal gastéropodc , pourvu d'un très-large pied propre à ramper ; la tête très-grande, avec deux tentacules caurts en forme de lan- guettes triangulaires, aplaties , distantes ; lesyeuxsessilesàleur côté externe ; une trompe; un canal comme ailé pour la res- piration ; pouvant difficilement être contenu dans une coquille involvée, fart mince, à spire très-courte, mamelonnée, et dont les tours sont séparés par un sillon, le dernier beaucoup plus grand que to-us les autres; ouvertirre très-grande , deux fois plus lorgue que large, largement échancrée antérieure- ment : la coluiiielle torse , chargée de trois ou quatre gros pli» obliques, et formant tout le bord gauche ; le bord droit tran- chant. L'espèce la plus intéressante à connoître est celle sur la- quelle Adanson a établi son genre Yet , et qu'il nomme ainsi , parce qu'il nous a donné des détails intéressanssur l'animal. Elle est figurée pi. 3 de son ouvrage. C'est le voluta cymbium à-ék. Gmelin. On pourra la nommer le cymbe yet , cjmbiuw jetum. Sa coquille, un peu variable pour les proportions et pour la grandeur , a quelquefois neuf à dix pouces de long sur sept à huit de large. Les tours de la spire sont canaliculés, mais non armés de pointes. Il y a quatre plis à la coiumelfe; sa cauleur est ordinairement fauve, quelquefois tachetée de blanc. Quant à l'animal, sa tête est extrêmement grande , faite en demi- lune, de moitié aus&^i large que la coquille, convexe en dessus et tranchante sur les bords; les tentacules, assez distans, ont la forme de languettes triangulaires, aplaties, trois fois plus iongiii s que larges, et beaucoup plus courtes que la tête ; les yeux sont placés au milieu de celle-ci , mais à une assez grande distance en arrière des tentacules; la bouche se prolonge en une longue trompe cylindrique, dont l'extrémité est garnie de petites dents en forme de crochets. Le manteau recouvre la- partie intérieure de la coquille , mais sans sortir au dehors; an^- térieïirera«>nt il se replie pour fom; r. au devant de la cavité branchiale, untuyaufortépais, cylindrique, qui porte de chaque C(Mé, dans toute si longueur, une membrane épaisse , charnue t?t carrée, et qui s'avance directement entre les tentacules. Le pied de cetaninialen faitla partie la plus considérable : aussi ne peut-il en renti-er qu'un quart tout au plus dans la coquille- Alorsilseplieen deux dans toute sa longueur, de manière à for- mer dans son milieu un long canal. Quand il csl»élendu, il a une forme elliptique, et est une fois plus long et de uioitiéplus large quelacoquilIe.Son épaisseur est considérable, suitout en arrière, où il est relevé d'une arête qui est sillonnée et comme cou- pée de rides très-profondes. Tout le corps du yet est d'un brun tirant sur le noir; les yeux sont noirs, et il y a un cercle noir à l'extrémité du tube de la respiration. Ces animaux pa- roissent ovovivipares : en effet, Adanson dit qu'il a trouvé des petits vivans dansla plupart des individus qu'il a examinés dans les mois d'avril et de mai. Les petits, en naissant, portent des co- quilles qui ont déjà un pouce de long, et ils ne sont pas au-dessus de quatre ou cinq pourchaque individu. Il arrive qu'ils se pla- cent dans le pli du pied de leur mère. Cette espèce pèse quel- quefois jusqu'à sept ou huit livres. Sa chair est très-coriace, surtout celle du pied. Elle n'en est pas moins d'une très- grande * ressource pourles habitans de la côte voisine du Cap-Vert, où elle se trouve en grande abondance. l's la boucannent et vont la vendre dans l'intérieur des terres , où on la mange avec plai- sir, après l'avoir fait cuire dans l'eau pour la ramollir. La deuxième espèce qui appartient à ce genre , est le phiiin d'Adanson , Sénég. , pi. 3 ; voliita olla , Gmel. E'Ie est plus mince ctpluslonguequelaprécédente. Adansondit enavoirvu déplus d'un pied et demi. Elle est entièrement couleur de chair ; la cq- lumelle, qui, dans les vieilles, offre trois ou quatre plis obliques, n'en a que deux dans les jeunes, dont la couleur, également différente, est brune en dedans et agate clair en dehors. L'ani- mal est beaucoup moins grand proportionnellement que dans la préccdente. Elle est plus rare que lyet, et se trouve vers l'embouchure du Niger. Enfin , la troisième espèce que nous citerons dans ce genre , e*t la couronne d'Ethiopie, voluta cethiopica , Gmel. ; cjmhium «rtliiopicuir, , List., Conch,, t. 797, 6g. h. C'est une coquille ■^24 CYM mince, ventrue, un peu alongée, de couleur un peu variable «uivantl'àge, mais ordinairement d'un jaune paille uni, etdont les tours de spire, surfout l'exlerne, sont armés de pointes plus ou moins saillantes, provenant d'une espèce de petit ca- nal triangulaire qui existe à l'extrémité postérieure de l'ou- verture. Elle vient du^olfe Persique, des mers d'Afrique et d'Asie. Elle est fr?s-(ommnne d.ins les collections. (DeB.) CYMBEXou CvMBECE. (£/i£ow. ) Voyez Cimbece. (CD.) CYMEIDIE, Cymbidium. (Bot.) Genre de plantes monoco- tylé(hones, a H nrs incomplètes, de la famille des orchidées, de la gjnandne diandrie de LinncPus. Il se caractérise par une coroile a cinq pétales presque égaux , étalés ; un sixième pé- tale {la lèvre) libre, inférieur, concave à sa base , plane à son limbe, point éperonné ; la colonne des organes sexuels point ailée; une anthère terminale operculée; le pollen distribué en deux paquets ; le stigmate placé à la partie antérieure de la colonne qu'on regarde comme le style ; une capsule ovale , trigone ou hexagone, à une seule loge, à trois valves mono- spermes. Le plus grand nombre des espèces ren fermées dans ce genre «voient d'abord été réunies auxepidendrum. La plupart sont pa- rasites, d'autres terrestres, toutes exotiques a l'Europe; leurs racines ordinairement bulbeuses, les hampes radicales ; les fleurs en épis ou en grappes t 'rmin;dt>s . munies de spathes; quelques-unes très-remarquables par l'élégance, la ''orme et la couleur de leur corolie. En distribuant les espèces en deux sections, nous signalerons les suivantes comme étant les plus digiîts de fixer l'attention. '"'' Espèces terrestres. Cymbjdie élégante : Cymbidium puIcJieUiim . Swartz-, Limodo- ram tiiherosum, Linn., Syst. ; Miih. , Amer.; Lin.cdorum barba-- /«m, L;.mk., Éneyl.; Calopogon^Brown in Ait. Cette espèce, distingué.- par ses belles fleurs purpurines, est assez com- uiune dans l'Amérique septentVionale , et se rencontre depuis^ le- Canada jusque dans la Floride. Sts racines sont uiédiocre- mcnt buibeusLS, et produisent une hampe grêle, enveloppée à sa base de deux ou trois gaines alternes, et un peu au-dessus. CYM 5^5 «Tune feuille étroite, linéaire, ensirorme, un peu nerveuse; Jes fleurs disposées en un épi simple, composé de quelques fleurs alternes, sessiles, accomp;jgnées d'une spathe lancéolée, aiguë; la lèvre de la corolle rétrécie à sa base, barbue a son îimbe. Cymbidie PuniguE : Cj'mhidium verecundum . Swartz; Limodo- rum tuberosum, Jacq., Coll. 4, pag. 108 ; Limodorum alUnn , Jacq., Icon. rar. 3, tab. 602 ; Limodorum trijidum , Mieh., Amer. ; Mart. , Cent., tab. 5o. Cette espèce croît à l'ile de Bahanui.EUe est cultivée dans plusieurs jardins de l'Europe sous le nom de limodorum tuberosum; d'autres l'ont confondue avec le limodo- Tum altum de Linnaeus : elle lui ressemble par son port, mais elle s'en distingue parses fleurs d'un pourpre pâle et rougcàtre-, les pétales extérieurs sont ouverts , un peu recourbés, les inté- rieurs connivens -, la lèvre un peu conique, ventrue à sa base, orbiculaire à son limbe, crépue et frangée à ses bords, échan- crée au sommet. Dans le cjmbidium altum, les fleurs sont d'un blanc jaunâtre, la lèvre très-!isse. Cymbidie a fleurs jaunes : Cj mhidium luteum , W'Hd. ; Feuill., Pérou, a, tab. 20; Limodorum. luteum, Lamk. , Entycl. Cette plante a été découverte au Chili, dans li slieuxun peu humides. Les femmes du pays nouvellement accouchées mêlent le suc de cette plante avec du bouillon; elles boivent ce mélange pour faire venir leur lait en plus grande abondance. Ses ra- cines sont composées de bulbes fascicnlécs ; les feuilles d'un beau vert, oblongues, aiguës, assez semblables a celles du lis-, la hampe longue de deux pieds, soutenant à son souunet un épi court, de grandes feuilles ciRerntSjSessi'fs, d'un beau jaune ; les cinq pétales supérieurs inégaux, médiocrein^ nt ouverts ; la lèvre plus courte, oblongue, obtnse ; les bractées plus longues que l'ovaire. Cymbidie a fleurs verdatres : Cjmbidium virescens , Willd. ; Limodorum piquiciten, Lanik., Encycl. ; Feuill., Pérou, 2, tab. ig. Autre espèce du Chii, dont les bulbes fasciculéts contiennent une substance blanchâtre, aqueuse, d'une saveur douceâtre , un peu piquante. Ses tiges sont glabres, spougietises, hautes detrois pieds, munies de quelques gaines courtes, aiguës; les feuilles lancéolées, aigiiës, toutes radicales; 1rs fleui"* sont grandes, d'un blanc verdàlre, sessiles, disj^)osées en un épi s 20 CYM OA'ale, touffu ; les trois pétales extérieurs lancéolés, aigus, 1^3^ deux intérieurs oblofigs, obtas; la lèvre courte, obtuse ; le», capsults très-;'troites, longues d'uu pouce et plus. Cymbidie diurne •■ Çjmbidium diurnum^ Swartz; Limodorutn. diurnum , Jacq. , Icon. rar. , tah. 6o3. Plante (le rAinérique , observée dans les forêts aux environs de Caraccas. Ses bulbes sont ovales-obloDgues, aggrégées; chacune d'elles donne nais- sance à deux ou trois feuillos radicales, presque linéaires, fermes, un peu obtuses, longues d'un pied et demi : les tige», droites flexueuses, hautes de deux pieds, ramifiées en une pa-. nicule très-élalée, à fleurs pédiceJlées, odorantes seulement pendant le jour; la corolle d'un jaune verdàlre -. les pétale& supérieurs très-étalés, l'inférieur redressé, à trois lobes. Cymbidie a feuilles canaliculées : Cjmbidium canaliculatum y, Encycl.; Cymhidium rigidtim, Willd. ; Plum. , Icon. 18 i , fig. u Ses racines sont simples, filiformes ; ses tiges droites, très- simples, munies de gaines oblongues, lancéolées ; les feuilles roides, alternes, inlérieures, étroites, aloiigées, canaliculées, disposées sur deux l'angs; les fleurs pédicellées, en épis lâches ; les pétales presque ovales, étalés ; trois plus grands ; l'inférieur aigu, en ovale renversé; les capsules pendantes, oblongues, cannelées, couronnées par les pétales desséchés. Elle croit dans l'Amérique méridionale, Cymbidie géante: Cjmhidium giganteuni, Swartz ; Limodo- ruin giganieum , Thunb. , Prodr. ; Safj-rium gi gante um , Linn., SuppL. Plante du cap de Bonne-Espérance, remarquable par SCS tiges hautes de six pieds, couvertes d'écaillés vaginales; les bulbes arrondies; les feuilles ensiformes, un peu recour- bées ; les fleurs grandes, d'un beau jaune orangé, disposées en épis; le pétale inférieur hasté, renflé en bosse à sa base , à troi» lobes iiiégaux;. les pétales extérieurs médiocrement ouverts. Cymbidie a grandes fleurs : Cymbidtum grandiflorum , Swartz; Limodorutn grandijlonim , Aub',, Guian. 2, tab. Sai. Cette espèce, originaire de la Guiane,se distingue par ses grandes et belles fleurs jaunes; le pétale inférieur ponctué de rouge, à trois lobes; les pétales supérieurs ovales-lancéoléi , inégaux -, les racines pourvues d'uu tubercule arrondi : vne tige angi:- îeuse, longue de deux pieds-, les feuilles ovales-oblongues, CYM 327 lancéolées -, deux ou trois fleurs terminales , munies d'une brac- tée longue, élargie, ovale, aiguë. CvMBiDiE EiNSXFO«.ME : Cjuibidiuni eiisifoUuni ^ Svvartz-, Epidcrt- drum ensifoLium , Suiith , SpiciL bot. tab. 24 ; Limodorum ensatum , Thunb., Jap.; Bauck, Jeon..; Kaeinpf., tab. 3. On trouve d*in5 ]a Chine et au Japon cette belle espèce, à fleurs très-odonintes, pédicellées, à cinq pétales lancéolés, étalés, le sixième, ou inférieur, plus large, recourbé. Les feuilles sont nombreuses, étroites, striées-, les hampes nues, à deux angles, longues de deux pieds -, les fleurs alternes , situées dans l'aisselle des brac- tées, membraneuses, amplexicaules, acumiuées. Cymbidie striée: Cj'mbidium striatum, Willd.; Limodorum gtriatum, Thunb., Japon, et Icon. jap., tab. 9. Cette plante, originaire du Japon, porte à l'extrémité d'une hamoe droite, anguleuse, quelques fleurs dont les pétdles sont lancéolés; la, lèvre, ou l'inférieur, obloiig; son limbe plane, à trois lobes; les feuilles sonttoutes radicales, nerveuses, ensi formes, striées. Le cymbidium sineme , Wild.-, epidcndrum. And., Bot. Rep.y tab. 216 , diffère de la précédente parla forme et la disposition de ses fleurs, peu nombreuses, toutes tournéesdu même côté; les pétales striés; les tro's extérieurs beaucoup plus étroits, réfléchis en dehors, les deux intérieurs connivens, la lèvre rabattue, ponctuée, oblongue et obtuse. Cette plante croit à la Chine. On rapporte encore à cette sous-division le cymbidium liye^ maie, Willd.; utriculatum , Will i.; giganteum , SwavU , seu sa- tyrium giganteum, Linn., Suppl.; taoulare , Swarlz, seu satyrium tabulare, Liun. , SuppC ; pedicdLatum , seu satyriuinpedicellatum, Linn., SuppL-, cymbidium aeuleatum, Swarti, seu satyrium acu' lealumy Linn., SuppL, etc. ** Espèces parasites. Cymbidie d'adtomnb : Cymbidium autumnale , Swartz ; Epideri' drumautumnale, Forst. Plante delà Nouvelle-Zélande , dont les racinessont rampantes , les tigt-s simples, un peu comprimées ; les feuilles très-rapprochées, glabres, lancéolées, nerveuses ; les fleurs en épi presque paniculé : les pédoncules parsemés de petites bractées en écailles; la lèvre redressée, obtuse. Cymbidie a feoiues de lycopode : Cymbidium lycopodioidss , 5^8 CYM Willd.; Re(7. , Ohs.6, pag. 55. Cette espèce croît sur les tama« rins, dans les Indes orientales. Ses tiges sont pendantes, très- simples, comprimées, longues d'un pied : les feuilles charnues, lancéolées, inibriqtiées: les fleurs sessiles, imbriquées , en épis serres, assez semblables à ceux des lycopodcs-, la corolle d'un jaune orangé; les cinq pétales supérieurs un peu aigus ; l'infé- rieur plane, en cœur; les bractées courtes et ciliées. Cymbidie nvsQVÉE : Cymbidium moschatuin , yVVld. -. Epiden- driim nioschafuin, Sym., Itin., éd. gnll. , pag. 92, tab. 26. Ses tiges sont rameuses et grimpantes-, ses feuilles glabres, lancéo- lées, un peu obtuses; les grappes nues, latérales; les deux pétales intérieurs obtus, comme tronqués à leursommct. Cette plante croît dans l'Asie. Cymbidié desmontagnes ;Cym&/d;(/m monlanum, Swartz. Plante qui croit sur les arbres, à la Jamaïque. Ses tiges sont simples , hautes de deux ou trois pieds, cylindriques, géniculées; les feuilles alternes, amplexicaulcs , larges, lancéolées, un peu obtuses, un peu recourbées à leursommct-, les fleurs blanches, pédicellées, distantes, un peu grandes , en grappes droites, flexueuses ; les cinq pétales supérieurs presque égaux, concaves, ovales-lancéolés, aigus; l'inférieur plus alongc, à trois lobes; celui du milieu plus long, marqué de points rougeàtres ; la cap- sule oblongue, trigone. CvMBiDiE APHYLLE : Cj'mlidium aplij'llum , SwcWti : Lirnodoriim aphrllum, Roxb. , Corom. 1 , pag. 04, tab. 4 1. Espèce des Indes orientales, remarquable par ses tiges totalement privées de feuilles, cylindriques, articulées, supportant à leursommct des fleurs presque sessiles, latérales ; la lèvre roulée à sa base. CYBiBiniE A FEUILLES DE PLAISTAIN : Cjmhklium plautagincuni , "VYilld.; Retz., Obs. 6, pag. 60. Espèce des Indes orientales, qui croîtsur les rameaux supérieurs des arbres. De ses racines .sortent plusieurs feuilles linéaires, trigones, glabres, un peu canalicuiées, à peine longues de deux pouces; les hampes un peu plus longues que les feuilles; les fleurs pédicellées, disposées tn grappes sur deux rangs; la corolle est blanche; les pétales lrè£-ouverts;les trois extérieurs plus grands, concaves, mem- braneux ; les capsules ovales-oblongues, un peu anguleuses; les semences blanchâtres, nombreuses, attachées par des fils capillaires très-coisrls, qui les lancent au loin avec élasticité. CYM 329 CvMBiDiE A FEUILLES d'aloès : Cfmbidium aloifolîum, Swartz; Epidendrum aloifolium, Jacq. , Hort. Schœnb. 3 , tab. 389 ; Kans- jiram maravara , Rheede, Malab. 12 , tab. 8. Cette espèce croit sur la côte de Malabar. Sa racine est grosse , noueuse, attachée par ses fibres aux écorces des arbres ; ses feuilles sont oblon- o^ues, obtuses, élargies vers leur sommet, un peu épaisses, plissées en gouttière, lisses, d'un vert brun ; les hampes nues, très-simples, soutenant des fleurs panachées de blanc, de rouge et de jaune -, cinq pétales oblongs, aigus, d'un beau rouge, à bordure blanche , le sixième plus large, plus court, à trois lobes -, les capsules oblongues , renllées dans leur milieu. Cymbidie a feuilles de jonc : Cjmbidium juncifolium, Willd. -, Epidendrum juncifolium, Linn.; Plum. , Icon. 184, fig. 2. Elle croît dans les bois, à la Martinique , adhérant fortement par SCS racines aux troncs des vieux arbres. Ses feuillessont droites, nombreuses, subulées. De leur centre s'élancent plusieurs tiges nues, très-grëles, cylindriques, longues de deux pieds, divisées en trois ou quatre articulations : elles soutiennent huit à dix belles fleurs jaunes avec des taches rouges ; le sixième pé- tale jaune, élargi, très-ample ; les capsules oblon^nies, enflées, anguleuses. Cymbidie écrite : Cymèid/um, scriptum , Swarlz-, Epidendrum. icnpfum, Linn.5 Rumph, Amb. G , pjig. 96, tab. 42. Plante pa- rasite des îles Moluques, qui croit sur le tronc des cocotiers, remarquable par la grande beauté de ses fleurs. D'une touffe de fibres radicales sortent trois ou quatre tiges bulbeuses, courtes, coniques, d'une substance herbacée et muqueuse. A leursommet naissent quelques feuilles ovales-oblongues, à troii nervures. Les fleurs sont disposées en un long épi lâche à l'extré- mité d'une hampe nue. La corolle est jaune , marquée de taches d'un brun rouge, assez grosses, qui ressemblent en quelque sorte à des caractères hébreux-, les capsules longues de cinq pouces, trigones, enflées dans leur partie supérieure, à six côtés. Dans l'île de Ternate , les dames de la première distinc- tion s'approprient l'usage exclusif de se parer avec les fleurs de cetteplante. On prétend que la pulpe intérieure de ses tiges, broyée et mêlée avec du curcuma dans de Feau salée, s'ap- plique avec succès sur les panaris, et que mise sur le bas-ventre çUe fait mourir les vers. ^^'^ CYM Cymbidie noueuse : Cjmbidium riodosum, "Willd. ; Epidendrum nodosum, Liiin.; Henn., Parad., iSypro 207 Icon.; Pliik., Alm.^ tab. 117, fig, 6 : Sloan. , Jam. , tab. 121, fig. 3. Belle espèce de l'Amérique méridionale, dontlestigessontnoueiisesàleur base, enveloppées inféricurement parla gaîne d'une seule feuille li- néaire, canaliculée, aiguë-, les fleurs sont grandes, fort élé- gantes, d'un blanc jaunâtre, pr.'sque inodores pendant le jour, répandant pendant la nuit une odeur très-suave ; cinq pétales planes , étroits , linéaires , aigus, très-ouverts , le sixième ample , en coeur, acuminé, rétréci en tube à sa base. Cymeidie mordue : Cjmbidium prœmorsum , Swartz •, Epidett" drum prccmorsum , Roxb. , Corom. , tab. 43 5 Thalia marava, Rheede , Malab. 12 , tab. 48 ; Rudh., Eljs. 2 , tab. 8. Plante des Indes orientales, dont les tiges sont droites, simples , très- ,j,'labres; les feuillesun peu distantes, disposées sur deux rangs, glabres, linéaires, canaliculées, échancrées et comme rongées ji leur sommet ; les flturs disposées en épis latéraux, opposés aux feuilles. Cymbidie en ÉVENTAit--, Cjmhidium JlahcWforme , Sw. Toutes I;?s feuilles sont radicales, ouvertes en éventail, rétrécies à leur base et comprimées, puis planes, alongées, ovales-Uncéo- lées, aiguës : les hampes cylindriques, une fois plus courtes que les feuilles, terminées par une seule fleur assez grande, médiocrement pétliccllée , munie de deux bractées ovales, aiguës; la corolle blanche; les pétales supérieurs longs d'un pouce, ovales-lancéolés, aigus, les intérieurs ondulés ; les cap- sules trigones, un peu recourbées ; les semences entourées d'un arille blanchâtre et diaphane. Elle croitsurlcsmontugues, à la Jamaïque. Cymbidie a feuilles sukultIes ; Cymhidhtm iuhulatum, Swartz, Cette espèce croit sur le tronc des arbres, à la Jamaïque. Ses racines sont filiformes et rampantes; ses fenilKs glabres, subu- îécs, longues d'un pied; les fleurs pédicellées, disposées en i-rappes longues de deux pouces, sortant immédiatement des l'acincs ; lespétalessupérieurs linéaires-élargis, presque égaux; rinférieur ovale, concave-aigu; une capsule oblongue, à six stries, rétrécie à ses deux extrémités. Cymeidiea FEUILLES MENUES : Cymbidium tenuifoUuiTif WiHd.; Epidendrum tenuifolium , Linn,; Tsjerou-mau~maravaraf'Rhçe'\cy CYM 33i ^Jalah. 12, tab. 5. Plante des Indes et du Malabar, qui croît $ur le mangier.Scs racinessont dures, ligneuses ; ses tiges cylin- driques, remplies d'un suc mucilagineux; les feuilles étroites, linéaires , subulées; les pédoncules axillaires, chargés d'environ trois fleurs jaunes , à bordure rouge ; le pétale inférieur blanc , bordé de rouge. Ces fleurs sont très-agréables à la vue, d'une odeur suave : elles durent pendant l'espace de quatre mois- Leur racine a une odeur de muse, une saveur astringente et amère. Toute la plan le s'emploie en forme de cataplasme , pour faire mûrir les abcès sans douleur. Sa poudre, délayée dan» du vinaigre, est propre à arrêter les partes de sang, le» fleurs blanches, les gonorrhées. Cymbidib a feuilles triangulaires-, Cymhidium triquetrum^ Swartz, Flor. Cette plante croît surles arbres, à la Jamaïque. Les tiges sont simples, d'un pourpre foncé, parsemées de quel- ques écailles lancéolées; elles soutiennent six à dix fleurs un peu pédicellées, d'une grandeur médiocre; les pétales supé- rieurs presque en croix, inégaux, panachés de rouge et de blanc, ovales, concaves, recourbés à leur sommet ; l'inférieur une fois plus grand, ovale , en cœur-, les feuilles glabres, ensi- formes , presque triangulaires, mucronées, longues de trois à quatre pouces; les capsules pendantes, pédicellées, presque longues d'un pouce, trigones, s'ouvrant par six stries. Cyaibidie glandulelise; Cymhidium glandulbum. y Kunth , in Humb. et BonpI. Nov. Gen. , i, pag. 340. Ses racines sont épaisses, blanchâtres, subéreuses, munies d'une bulbe alon- gëe ; les feuilles planes , linéaires , aiguës , longues de six pouces -, une hampe droite, cylindrique, haute de cinq pouces, héris- sée de glandes sessiles ; trois à quatre fleurs pédicellées ; les pé- dicelles glanduleux ; la corolle médiocrement ouverte , de cou- leur orangée; cinq pétales spatules, aigus, veinés, réticulés; le pétale inférieur plus court, à trois lobes. Cette plante croit surles bords du mont Avila, dans l'Amérique méridionale. CvMBiDiE EN cœuR; Cymbidium cordigerum , Kunth, 1. c. De «es racines bulbeuses sortent des feuilles planes, coriaces, li- néaires-lancéolées, obtuses, longues d'un pied; les liges sont droites, cylindriques, chargéesd'euvironsix fleurs pédicellées; la corolle purpurine; cinq pétales spatules, nerveux, longs d'un pouce ; le sixième plus long, à trois lobes , l'intermédiaire 532 CYM pins grand, en cœur renversé, légèrtraent crénelé, d'un Jaune orangé. Elle croit dans la province de Venezuela, dans i'Amé- riqtie méridionale. Cymbidie violette -, Cymhià'ium violaceum , Kunfh , 1. c. Cette espècea été découverte sur lesbordsdei'Orénoque. Ses feuilles sont disposées sur deux rangs, oblongucs, elliptiques, obtuses, canaliciilées, marquées en dedans d'u/ie tache noire, à peine longues de trois pouces, larges d'un pouce-, la hampe longue ue huit pouces, soutenant des fleurs violettes, presque scssiles, irès-ouvertts-, trois pétales lancéolés, longs de deux pouces-, deux intérieurs plus longs, un peu crénelés -, Tinférieur à trois lobes, riiiterinédiaire crénelé au sommet. Cymbidie a fleurs blanches ;. Cjmhidium candidum, Kunth, l.c. Ses racines ont une bulbe comprimée, alongée, couverte par les gaines des feuilles. Celles-ci sont planes, linéaires, longues d'environ huit pouces; la hampe chargée de deux Heurs blanches , presque sessiles, étalées ; les trois pétales extérieurs lancéolés , longs de deux pouces et plus -, les intérieurs ovales-arrondis, un peu plus longs-, le sixième presque rond , tanaliculé , rayé de rose , à trois lobes -, l'intermédiaire violet, échancré. Cette espèce croit proche la ville de Carthagène, danslavallée du fleuve Cauca, sur le tronc de Vu^aria. Plusieurs autres espèces, appartenant à celte sous -divi- sion , sont mentionnées par difFérens auteurs ; tels les cjtnbi- diiim chpeolum , WiHd., seu epidcndrum djpeolmii , Forst. -, triste, Forst. -, aphjUum , Swartz , seu limodorum aphjllum . Roxb. , Co- rom. 1 , pag. 54, tab. 41 ; pendulum , Swartz, seu epidendruin pciidulum , Roxb., Corom, 1 , tab. 44; ovatum , Swai'tz ; gutta- tum, "Willd. , seu epidendrum , Linn. ; tcsseUalum , Swartz, Roxb., Corom. 1 , tab. 42 -.//rfHm, Willd. , etc. Depuis rétabli-sement du genre Cymhidiuin, des auteurs mo- dernes en ont retranché un assez grand nombre d'espèces, pla- cées dans de nouveaux genres. Tels sont les genres Cyrtopo- muM, IsocHiLTJS, Anguloa, Brassavoî.a, Calopogon, Oncidium, PlPODlUM, CORALLORHlZ\, TlUCHOCEROS, ^RIDES, etC. VoyCZ CCS difFérens mots. ( Poir. ) CYMBULIE, Cjinbulia.{Malacoz.) C est ungenre d'animaux fort remarquable, quoique incomplètement connu, de l'ordre des ptérodibranches, dans la classe des mollusques eépha'c- CYM 533 ♦)hores, ëlabli par MM. Pérou et Lesueur pour un animal qu'ils ont trouvé dans la Méditerranée, sur les côtes de Nice. Ses ca- ractères sont : Corps assez aloiigé , terminé antérieurement par une tête ven distincte, pourvue de deux tentacules , de deux yeux et d'une trompe, postérieurement par un appendice natatoire, filiforme, et pourvu de chaque côlé d'une nageoire fort lar-^e sur laquelle Its branchies sont disposées en réseau , pouvant être presque en totalité contenu dans un tctou sorte d'étui gélatineux , transparent, cartilagineux, alongé, ouvert à Tune de ses faces, tronqué à l'une de ses extrémités, et ter- miné par une sorte de pointe à l'autre. La seule espèce de ce genre, la cymbulie de Péron , cjm- hulia Peronii, est figurée dans les Annales du Muséum. Je l'ai vue daijs la collection de M. Lesueur, mais non pas encore suffisamment pour m'en faire une juste idée. Ce que je tiens de M. Lesueur, c'est que Péron a fait entrer, comme carac- tère de ce genre , une trompe qui est en effet représenléi? dans la figure ; mais que ce qu'il a regardé comme tel tenoit si peu à l'animal , qu'il se pourroit fort bien que ce ne fût autre chose que quelque corps étranger qu'il cherchoit a avaler. Ce que M. Péron regarde comme les yeux , m'a paru être à l'extré- mité d'espèces de tentacules , en sorte qu'il se pourroit que ce ne fût réellement que des tentacules rétractiles. Du reste, le têt est fort joli, entièrement transparent quand il est frais, et de couleur de corne dans Pesprit de vin. Il est doublé par une membrane très-fine, ou espèce de manteau. (De B.) CYMBURUS. {Bot.) Voyez Zapania. (Poir.) CYME, Cjma. {Bot.) La cyme et l'ombelle composée ont entre elles beaucoup de ressemblance. Dans l'une et Pautre les pédoncules primaires partent tous d'un point commun , et les fleurs sont élevées à peu près au même niveau; mais, dans l'ombelle composée, les pédoncules secondaires partent également d'un point commun, tandis que dans la cyme ils partent de points differens. La carotte, le fenouil, Pangélique offrent des exemples d'ombelle composée ; le sureau , le cornouiller ont les fleurs en cyme ou fausse ombelle. (Mass./ CYURWE , Cfmindis . {Entom.) M. Latreillea donnéce nom de genre a une division des carabes de Fabricius. Il corres- pond au genre Tarus de Clairyille. Les caractères que M. î/4- Bh cym treille assigne à ce genre, sont lires des parties de la bouche , et particulièrement de la longueur respective et de la forme des palpes. Telles sont le espèces de carabus nommées humeralis ^ erassicollis, axillaris , miliaris, lineatus. (CD.) CYMINDIS. {Oniith.) Arîstote dit , liv. 9 , chap. 1 2 , que cet oiseau deniontagiie estnoir, de lataillede l'épervierfue-pig-eofi (probablement l'autour /a/co paluinbarius) , aloiigé, maigre , et qu'on le voit rarement. Le même auteur parle ensuhe de la hj'bris , confondue quelquefois avec le ptonx ^ laquelle., ne pou» vant soutenir la lumière, chasse de nuit, et se bat si violem- ment avec l'aigle , qu'il n'est pas rare que les bergers les prennent l'un et l'autre vivans. Pline applique ce second pas- sage à la c}'mmdj5 elle-même, et il en fait ainsi un oiseati denuit j ennemi de l'aigle, et lui livrant de rudes combats. Cette cir- constance détermine Aldrovande, liv. 8, à rejeter la suppo- sition de Belon , d'après laquelle la cjmindis seroit l'oiseau Saint-Marlin,/aico cjaneus , Linn. ; il croit plutôt, avec Goro- pius , que ce seroit le grand-duc, le seul des oiseaux de nuit qui puisse lutter contre le plus puissant des rapaces .- mais ces prétendus combafs ne sont point probables, et en s'en tenant aux seules données que fournit le texte d'Aristoîe , on ne peut former que des conjectures vagues sur la cjmindis, qui, du moins, est bien certainement un oiseau , et dont le nom a par conséquent été mal à propos employé pour désigner un genre d'insectes. En ornithologie même , dùt-on ne parvenir jamais à reconnoître l'espèce de cet oiseau d'Europe, n'auroit-il pas mieux valu en abandonner le nom , que de le faire revivre pour l'appliquer à une tribu d'oiseaux d'Amirique? Au reste, voyeï les caractères de celte tribu , exposés ious le mot Aigle dans le Supplément du premier volume, pag. tig : voyez aussi Chalcis. (Ch. D.) CYMINOSMA {Bot.), Gœrtn. , defnict., 1 , pag. 280, tab» 58 , iig. 6. Arbor Zej'lanica, cuminum redolens , Ankenda dicta, Burm., Zeyl. 27. Gaertner a caractérisé comme genre parti- culier, un fruit de Ceylan , dont la plante, qui le fournit, n'est pas connue, mais qiji paroît devoir appartenir à la fa> mille des mélastomes , et qui offre pour caractère essentiel : Un calice inférieur, à quatre folioles; une corolle à huit pétales oblongs , pubcscens en dehors j le iiombre des éU- CYM S5^ *ninc3 et des styles inconnu; une baie à quatre loges; une seinencc solitiùre dans chaque loge. Cette baie est globuleuse, charnue, un peu comprimées chaque loge renferme une semence ovale- acuminée , d'un brun noirâtre, pourvue d'un périspcrme charnu et friable j les cotylédons elliptiques , foliacés, très-minces ; l'embryon renversé; la radicule courte, supérieure. D'autres baies, observées par Gœrtner, appartiennent au même genre, mais lion à la même espèce, qui a des pétales linéaires, trois fois plus longs que le calice , ce qui n'a pas lieu dans l'espèce précédente. Linna?us avoit désigne, sous le nom à''ankenda . une plante différente de celle-ci, qui appartient à la famille des mjyrtacées. Voyez Ankenda. (Poir.) CYMODICE. {Crust.)M. Leach désignesous cenom de genre une espèce de crustacés isopodes, voisine dts sphérones. Elle a été observée en Angleterre et figurée, dans l'Encyclopédie d'Edimbourg , à la page 435 du tome VII. ( C. D.) CYMODOCEE, Cj-modocea. (Poljp.) Petit genre de la fa- mille des sertulaires , établi par M. Lamouroux pour deux espècesqui en différent principalement en ce que le polypier, simple ou peu rameux, est formé de tiges fistuleuses, annelées inférieurement seulement, et garnies dans foute leurlongueur de cellules cylindriques, plus ou moins alongées, filiformes, alternes ou opposées. On ne connoit pas la forme des polypes ; mais il est fort probable qu'ils sont semblables à ceux des ser- tulaires. M. Lamouroux ne décritencore que deux espèces dans ce genre : la première, laCyMODOCÉE simple, cymodocea sifnplex, figurée pi. 7, fig. :i de son ouvrage , a été trouvée sur les côtes d'Angleterre: ses tiges sont simples, un peu ondulées, avec des cellules alternes, longues et filiformes; sa couleur est à'nn fauve jaunâtre; elle atteint lo à 12 centimètres de hauteur. La secondevientdes An tilles. M. Lamouroux la nomme, par oppo- sition , la CvAiODOCÉE RAMEUSE , cj'modocea ramosa, pi. 7, fig. aA, En effet, sa tige, beaucoup plus basse que dans la première, est un peu rameuse, annelée; les cellules sont opposées sur chaque anneau. (Ds P>.) CYMODOCEE {Criist.); Cymodoce , Leach. Genre des crustcicés malacostracés, yeux sessiles. Voyez l'article Cyjro- THOÏDES. (W. E. L.) S36 CVM CYMOPHANE. (Min.) [C'est le clirjsohéril des minéralo- gistes de Tcrole de Freyberg ; les chrysolites opalisante, cha* toyante et orientale, des lapidaires.] Ce minéral est remarqua- ble par sa dureté. C'est la plus dure des pierres proprenjient dites, après les corindons. Il se présente en cristaux ou parties de cristaux prismatiques, ayant une cassure vitreuse dans le sens perpendiculaire à leur axe , et raboteuse, quelquefois même sensiblement lamelleuse dans le sens parallèle aux pans de ces prismes. Mais ce clivage est généralement difficile à obtenir : les reflets l'indiquent plus facilement ; ces reflets sont très-sou- vent accompagnés d'un chatoyement ou lumière flottante , blanchâtre et comme nacrée, qui se manifeste 'dans la direc- tion des joints, et qui y est un caractère très-remarquable de la cymophane , propre à la faire reconnoitre toutes les fois qu'il existe. M. Haiiy a donné pour forme primitive à la cymophane , un prisme droit à base rectangulaire, dans lequelles proportions des côtés de la base et de la hauteur sont entre elles comme les nombres aô : 17 et 14. EUealaréfraMion double, une pesanteur spécifique de 3,79. Elle n'est point électrique par chaleur, mais elle l'est facile- ment par frottement. On ne peut la fondre au chalumeau sans addition. I-a cymophane est une pierre alumineuse: elle est composée, suivant Klaproth, d'alumine 0,7 1 , de silice o, 1 8 , de chaux 0,06, defer oxidé o,oj 5. Sa couleur ordinaire est un jaune très-pàle , tirant sur le verdàtre. Elle est souvent parfaitement limpide , malgré les reflets chatoyans dont nous avons parlé plus haut, et qui ne se manifestent que quand on la regarde dans un certain sens. Les cristaux de cymophanes, un peu volumineux et d'une forme assez nette pour être déterminable , sont jusqu'à présent fort rares. M. Haiiy compte encore cinq variétés de formes dans cette espèce. La plus remarquable est celle qu'il nomme octovigési- male; c'est un prisme a huit pans, d on trchaque sommet, s'il et oit complet, présenteroit dix facettes, ce qui donneroit en tout viiigt-huit faces. La cymophane s'est d"abord trouvée en cristaux épars ou eu morceaux arrondis , dans ces terrains des aggrégés qu'on ap- CYM 3S7 pelle de transport etd'alluviou , et qui renfcrmcntbeaucoup de pien-es gemmes de diverses sortes, au Pégu, dans l'île de Ceylau et au Drésil. On a rapporté dernièrement de cette partie de l'Amérique, des cymophanes roulées presque de la grosseur d'une noix. M. Bruce a fait connoître aux minéralogistes qu'elle faisoit partie d'une roche grenistoide, composée de quarz, de fels- path, de talc et de grenats, et qui se trouvoit à Haddam , dans le Coanecticut, aux Etats-Unis d'Amérique. Cette cymophane a une structure plus lamellaire que celle des terrains qu'on • ient de citer, et M. Hauy assure qu'on voit facilement à la lumière les trois joints en sens de clivage perpendiculaire l'un sur l'autre : il l'a nommée cymophane dioctaèdre. La cymophane, par sa dureté et même par son éclat, a pu être quelquefois confondue avec certains corindons-télésies , presque limpides. Elle a d'abord été peu estimée et peu re- cherchée des joailliers; mais il paroit qu'elle ,a acquis plus de prix depuis quelque temps. (B.) CYMOPOLIE, CfmopoUa. (Corail.) Nouveau genre de la famille ou groupe des corallines, établi par M. Lamouroux pour deux espèces phytoïdes, dichotomes , dont les articula- tions crétacées sont séparées , moniliformes, et offrent à leur surface des pores visibles à l'œil nu, que l'on suppose devoir servir de loges aux polypes. Elles viennent l'une et l'autre des mers des Antilies. La première espèce, la cymopolie barbue, cjmopolia barbata, Lamx., est figurée dansEliis, Cora//., tab. 2 5 ,iig. e C ; ses articulations sont cylindriques, et l'exti'é- mité de ses rameaux est terminée par le prolongement des libres de l'axe. La seconde, la cymopolie rosaire, cymopolia rosarium. Sol. et EU., tab. 21, fig. h H, H i-3, se distingue en ce que ses articulations sont presque globuleuses , au moins les supérieures, et qu'elles sont séparées par un très-petit in- tervalle. (DeB.) CYMOTHOA. {Foss.) On voit dans les schistes de Papen- heim des empreintes ou des corps fossiles qui n'ont presque aucune épaisseur. Ces empreintes, qui ont environ dix lignes de longueur sur i2. 22 558 CYM •ept lignes de largeur, portent environ douze stries trans- verses, comme celles ru'on voit sur le dos de certaines es- pèces de cornes d'ammon. On ne voit jusqu'à présent, que la famille des cymothoadées à laquelle ces empreintes puissent appartenir. (D. F. ) CYMOTHOA ou Cymothoé. {Crustacés.) Genre primitive- ment établi par Fabricius, pour y ranger les espèces vulgaire- ment connues sous le noni d'asiles, de poux de mer, d'œstres des poissons. Ils ont la forme de cloportes , mais des branchies libres , membraneuses. Ce sont des animaux parasites , qui s'at- tachent sur le corps des poissons , principalement aux environs ou dans l'in(érieur de 1.1 bouche, des ouïes, de l'anus. Ils pa- roissent sucer le sang de ces an-imaux. M. Leach a partagé le genre Cymo-thoé en plusieurs autres, et en a fait une famille sous le nom de Cymothoadées. Voyez ce mot. (C. D.) CYMOTHOADÉES. C)'motJioadn;.(Cr//5^) Famille de crustacés malacostracés , k yeux sessiles, dont les caractères distinctifs sont: Quatre antennes, les antérieures supérieures; corps aplati; abdomen formé de quatre, cinq^ ou six pièces, chacune des- quelles est pourvue, sur ses côtés, de deux appendices foliacés, fixés à un pédoncule commun : les dernières de ces pièces sont surajoutées, et toujours plus épaissies par la matière crustacée. Tous les appendices du ventre sont nus ou ta découvert. Linnaeus réunit les animaux qui composent aujourd'hui cette famille à ses cloportes, onisci. Fabricius, dès jygS, forma des cloportes à branchies libres et membraneuses le genre C)'m9f?ioa; et, peu de temps après, M. Latreille sépara des Cymothoa le genre Sphérome qui fut adopté par M. de La- marck. En 3814 et i8i5, je tirai des genres Cymothoa et Sphérome les genres ^ga, Eurydice, Lymnorie , Campéco- pée, Nésée, Cymodocée et Dyncsmène. Aujourd'hui, pour composer cet article, j'ai dû scumeltreà un nouvel examen tous les malacostracés à yeux sessiles. Ce qiû suit offre le résultat général de mes observations sur la famille des cymothoadées. En examinant toutes les espèces , et les reportant à des genres précis et naturels, il paroit que ceux-ci doivent cire séparés en plusieurs stirpes, races ou sous-familles, ayant des CYM 359 t^iraclèrcs très -distincts qui les rendent faciles à recon- lioitre. I/* Ftace. Corps peu convexe; abdomen composé de quatre anneaux distincis, dont le dernier est plus grand que les autres 5 yeux placés sur le sommet de la tête , écartés l'un de l'autre j antennes inférieures plus longues. II.' Race. Corps convexe ; abdomen composé de cinq an- neaux ; les quatre premiers soudés l'un à l'autre, au moins dans leur milieu, le cinquième étant le plus grand; yeux placés entre le côté et le sommet de la tête, touchant presque au bord antérieur du thorax, et reçus dans une échancrure de chaque côté de son premier anneau; antennes inférieures plus longues. III.* Race. Corps convexe ; abdomen composé de cinq ou six anneaux distincts, dont le dernier est plus grand ; yeux p'acés latéralement; antennes inférieures plus longues même que la moitié du corps; ongles tous semblables, légèrement courbés. IV.' Race. Corps convexe ; abdomen composé de six anneaux distincts, le dernierplusgrand que lesautres ; yeux placés surles côtés ; antennes inférieures n'étant jamais plus longues que la moitié du corps. Les ongles de la deuxième, troisième et qua- trième paires de pattes très-arqués , les autres légèrement courbés. V.^Race. Corps convexe; abdomen ayant six anneaux dis- tincts, le dernier plus grand ; yeux peu appaiens ; antennes presque égales en longueur. VI.'' Race. Corps convexe; six anneaux distincts à l'abdomen, le dernier plus grand; yeux placés latéralement, écartés l'un de l'autre et composés de grains distincts ; antennes presque égales en longueur. Après avoir indiqué les caractères les plus saillims de ces races ou sous-familles, je vais les considérer sépa- rément , et donner les caractères des genres et des espèces qu'elles comprennent. Toutes les cymothoadées habitent la mer. I." RACE. Genre I." Serole ( Serolis ). Antennes supérieures formées de quatre articles plusgrrjr que les trois premiers des antennes ini'érieurej; le dern? ^ '' ^ 2-2 ^ko CYM clc composé de plusieurs autres plus petits; les antennes infé- rieures ayant cinq articles: les deux premiers, petits; le troi- sième et le quatrième (principalement ce dernier) alongés ; le cinquième composé de plusieurs autres plus petits :1a deuxième paire de pattes ayant ^a^ ant-dernier article élargi et les ongles très-alorgés; la sixième paire de derrière servant à lamarche, nn peu épineuse, ayant les ongles légèrement courbés; les ap- pendices antérieurs (in ventre formés de deux parties égales y foliacées, arrondies à leur extrémité, garnies de poils à leur base, placées sur un pédoncule commun; les deux appendices postérieurs du ventre petits et étroits j l'appendice intérieur n'étant pas saillant. Ce genre offre, au premier aspect, quelque ressemblance avec le Iriholite; maisi! sufïil d'un léger examen pour s'assurer qu'il n'y a pas le moindre rapport entre eux. Surles trois premiers articles, entre lesappendicesduventre,^ il y a trois appendices transverses qui se terminent en pointes en arrière : les yeux très-élevés sur des tubercules. Sép.ole de Fabricius {Serolis Fahricii). Trois tubercules entre et derrière les yeux (2-1), disposés en triangle; le dernier aniieau de l'abdomen caréné; la carène proéminente à sa base. Cj mothoa paradoxa, Fab. , Lat. Le dernier anneau de l'abdomen a , à sa partie supérieure, de chaquecôté, deux lignes élevées :rune quis'étend, dansune di- rection oblique, delà partiesupérieure de labase du tubercule de la carène vers le côté; l'autre se dirigeant parallèlement à l'anneau antérieur de l'abdomen, mais n'arrivant pas jusqu'à la carène. Je n'ai vu que deux individus de cette intéressante espèce, la seule de ce genre connue jusqu'à présent. Le premier est dans la collection de M. Banks, et a été trouvé aux atlérages de la Terre de Feu : Fabriciusl'a décrit. L'autre fait partie de ma Col- lection , et m'a été donné par M. Dufresne , qui m'a dit l'avoir reçu du Sénégal. IL' RACE. J^à plupart des animaux de ce groupe habitent les ro- çj'j^S.s des plages de l'Océan, parmi les thalassiophytes ou sous les pi *-^'''^^* Cependant on en trouve quelques uns en pleine CYM 541 mer, adhérant aux plantes mannes qui flottent à sa surface, nagent et marchent avec beaucoup d'agilité, et ils servent en <'^rande partie d'aliment aux poissons. Table des Genres. A. Appendices postérieurs du ventre, dont la petite lame extérieure seule est saillante. * Thorax ayant l'avant-dernier article plus grand que le dernier. Appendice ventral I courbe alongé , 2 Cnnipécopce. postérieur ( droit et passablement long 3 Nésée. ** Thorax dont les deux derniers articles sont d'égale longueur. Appendice ventral postérieur droit et assez long. ... 4 Cilicce. B. Appendices postérieurs du ventre ayant la petite lame extérieure et intérieure saillante. * Corps ne pouvant se ramasser en boule. iéchancré ix son extrémité, avec une petite lame dans l'échancrure. 5 Cjmodocée, avec une simple lente à son extrémité 6 Dynamène. ** Corps susceptible de se contracter en boule. (Abdomen ayant son dernier article entier.) Petite lame exté- ( pl"^ grande que l'intérieure rieuredel'apnendice ) convexe en dessus 7 Zuzare. ventral j plat^ et de la même forme postérieur [ t^ue l'intérieure 8 Sphérome. Genre JI.^ Campécopée [Campecopea, Leach). 1.* Cajifécopke veltje ( Campecopea hirsuta , Leach ). Corps velu; le sixième anneau du thorax prolongé en épine. Onisciis hirsutus , Montagu, Act. Soc. Linn. , vrr, tom. 6. f. 8. I^ongueur, ^ de pouce ; couleur brune; le dernier anneau de Vabdomcu marqué de quelques points d'un Meu pâle. Hahite la côte méridionale du Devonshire en Angleterre. 2.^ Campécopée de Cranch {Campecopea Cranchii). Corps peu velu -, le sixième anneau du thorax simple. M. J. Cranch découvrit deux individus de cette espèce à Falmouth, sur la cote ouest de l'Angleterre. Cette espèce est plus petite'que la précédente: elle en diffère ^'r- CYM visiblement , parce qu'elle a moins de poils, et que le sixième anneau du thorax est dépourvu d'épine. Genre III.'' Nésée {Nœsa, Leach). Nésée bidf.ntée ( Nesa bidentata , Leach ). Corps lisse ; le sixième anneau du thorax rugueux, terminé postérieurement par deux piquans ; abdomen rugueux -, le dernier anneau ay.'int deux tubercules vers son milieu. Oniscus lidentalus , Aduins, Act. Soc. Linn., v, 8, tab. 2 , f. 3. Couleur cendrée, légèrement striée de bleu ou de rouge. Habite les rochers de la partie occidentale de l'Amérique. On la trouve sous les pierres ou thalassiophytes , à mer basse. Longueur, six lignes. Genre IV.^ Cilicée {Cilicaa). Abdomen ayantlepremieretledeuxième article très-courts, soudés au troisième qui est grand; le dernier échancré à sou extrémité, a^aiit une petite saillie dans son échaucrure. Cilicée de Latreille {^Cilictca Latreillu ). Le derjiier article de l'abdomen aj-^ant deux élévations en busse. La première (dans le mâle) prolongée, et pointue; la petite lame caudale extérieure ayant ses extrémités échancrées postérieurement. La localité de cette espèce est inconnue. (Mon Cabinet.) Genre V.^ Cy^iodocèe {Cjmodocea, Leach). Petite lame ventrale postérieure, légèrement aplatie, non foliacée , mais garnie de longs poils sur chaque côté; là petite lame externe presque droite exîériciirement , élargie intérieu- rement, et pointue vers son extrémité. '-' Petite lame ventrale, postérieure, externe, très-dilatée, extérieurement et brusquement acuminée. ï.° Cymodocée échaxcrée {C')modocea emarginata). Abdo- men ayant son prolongement terminal échancré à son extré- mité. Le troisième et le quatrième article de l'abdomen ont chacun deux tubercules, dont le dernier est plus grand. Var.a. Les cinquième, sixième et septième articles du thorax, l'abdomen , ainsi que les appendices du ventre, granuleux. Var. l>. Ihorax uni, abdomen granulé. CYM . B43 Habite les côtes occidentales de l'Angleterre. J'ai trouvé la variété a sur la côte du mont E;;geooinbe, près Pliniouth. M. Crauch a trouvé la variété b à Falmoutii. ■2.° Cymodocée tronquée (Cymodocca truncata)^ Abdomen lé 'èrement granulé, ayant son prolongement terminal entier et tronqué à son extrémité. Oniscustruncatus, Montagu, M. iS. Cymodoceatruncata,Lc:ich, Edimh. EncycL, vu, 4^3, etc. Les troisième et quatrième articles de l'abdomen ont «hacun deux tubercules dorsaux, dont les derniers sont plus grands. La dernière petite lame extérieure du ventre graduelle- ment terminée en une pointe à l'extérieure, Montagu découvrit cette espèce sur la côte occidentale du Devonshire en Angleterre, où je l'ai trouvée une fois. 3.° Cymodocée fendue {Cfmodocea bijida). Abdomen granulé, dont les troisième et qiialrièms articdes ont chacun deux tuber- cules sur leur dos-, les derniers plus grands et bifides; le dernier article de l'abdomen ayant son [roiongement terminal saillant jet foiblement échancré. La loccilité de cette espèce est inconnue. (Mon Cabinet.) 4.° CyiMOdocée de Lamarck {^Cj'modocea Lcunarchi). Abdo- men lisse; les troisième et quatrième articles munis chacun •de deux épines sur le dos ; le dernier article ayant son pro- longement terminal étroit, et sa jiointe entière. M. Williams Sw^inson a trouvé cette espèce dans la mer de Sicile, et a enrichi ma Collection de plusieurs individus- Genre vif Dynamène {[Dynamene , Leach). Petites lames ventrales, postérieures, comprimées, d'égale grosseur, et foliacées. Le sixième article du thorax prolongé en arrière. La dernière petite lame extérieure du ventre plus longue que l'intérieure. Les dynamènes fréquentent les rochers despotes , et sembl ent les préférer à cause des petites cavités remplies de sable qu'ils présentent. On les rencontre parmi les thalassiophytes , surtout dans les petits étangs formés dans les rochers à mer bi.ssc. II 544' CYM jingcnt avec Beaucoup rie vitesse et d'élégance , se fournent sur ]e dos coiïune les sphcrouî es. et exécutent des évolutions rapides et viiriécs. î.° DvNAMÈNE nE MoNT\cu { Dynamciic Montagui). Corps sublincairc; le sixième article du thorax avec un prolonge- ment, aplati en dessus: deux tubercules au dernier article de l'abdomen -, sa fente presque d'égale largeur. Habite les bords de la côte occidentale du Devonshire en Angleterre. ^'•^ Thorax dont tous les anneaux sont simples , la petite lame extérieure du ventre plus courte que l'intérieure. 2,° Dynamène rouge (^Dj'namene ruhra). Corps sublinéaire ; fente du dernier article presque égale en largeur. Oniscus ruber, Montagu (Mise). Habite la côte occidentale de l'An- gleterre, où elle est très-commune. Couleur rouge. 3.° Dynamène verte ( Djmamene viridis ). Corps presque ovale; la fente du dernier article de l'abdomen très-élargie à sa base. Couleur verte. On la trouve avec les espèces précé- dentes en grande quantité. Genre FII.^ Zuzare (Ziizara). Dernier article de l'abdomen échancréàson extrémité, avec une légère saillie sortant du fond de l'échancrure. ] .° ZuzARE DEMI-PO NCTUÉE ( Zuzura scmi-punctata) .CoTps lisse : articles du thorax ponctués postérieurement: le septième pro- longé en arrière : ce prolongement dirigé en bas, ponctué eu dessus, granulé de chaque côté à sa base-, la dernière petite lame extérieure terminée brusquement en pointe. Localité inconnue. (Mon Cabinet.) 2." ZuzARE DIADÈME {Zuzaro diadème). Corps lisse ; le septième article du thorax j)rolongé eu arrière : ce pTolongcment dilaté en forme de diadème. La dernière petilelame extérieure du ventre t/nissant graduellement en pointe arrondie à son i-xtrémité. Cette belle espèce a été trouvée dans les mers de la jNouvcHe-Hollande, parmi les sertullaires, par jNI. K. Brown, de qui je l'ai reçue. CYM 545 Gexre VIII." Sphérome, Lat. (Spharoma , Lat.). Abdomen dont ledernierarticle est ordinairement entier. "■' Le dernier article de l'abdomen ayant à son extrémité deux légères échancrures. 1." Sphérome courte (Splirrroma curftim). Troisième article de l'abdomen largement échancré postérie\irement ; le der- nier pointu à son extrémité. Onisciis ciirtus , Montagu, M. 53. Habite la côte occidentale de l'Angleterre, mais est extrêmement rare. 2." Sphérome de Prideaux ( Sphceroma Prideaiixianum ). Le quatrième article de l'abdomen arrondi à son extrémité , bicaréné antérieurement ; les carènes obtuses et peu dis- tinctes. M. C. Prideaux n'a trouvé qu'un seul individu de cette espèce sur les côtes occidentales du Devonshire en Angleterre, et il me l'a donné pour mon Cabinet. 3.° Sphérome de Duméril (Spliœroma Dumenlli). Le qua- trième et le cinquième article de l'abdomen bicaréncs ; les carènes de chaque article très-prononcées ; le dernier article pointu à son extrémité. '■'''■'■' Dernier article de l'abdomen sans échancrure. 4.° Sphérome de Tristan (^Sph(vroma Trisfense). Corps lisse : le thorax ayant son septième article à peine visible; le der- nier de l'abdomen se terminant tout à coup en pointe ob- tuse, ayant à sa base deux tubercules alongés et peu distincts. Var. a: septième article du thorax simple. J'aireçucelte espèce curieuse de M. le capitaine Cannichael , qui l'a trouvée en grande quantité à l'iîedeTristan d'Acunha. Sa couleur est d'un gris cendré, tacheté de rouge. Les articles tachetés et leurs bords postérieurs colorés de rouge : les antennes ont leur dernier article ro^geàtre. 5." Sphéromk de Hooker (Sphccvoina Hooheri). Corps lisse : les deux derniers articles de l'abdomen sont bicarénés ; les carènes à peine saillantes ; le dernier segment arrondi à son extrémité. Sphœroma Hooheri, Leach, Edimh. Encycl. , vu, 453. Habite les côtes de SufTolk en Av^gletcrre. Cette 3.C CYM espèce a été découverte par M. Hooker, qui me Ta envoyée, avec sa collection entière de crustacés de la Grande-Bre- taijne. Sa couleur est d'un gris cendré ou rougeàtre, parsemée glabres, cylindriques, sarmentcuscs: les feuilles ovales, ar- rondies, fortement échancrées en cœur, quelquefois plus larges que longues, un peu aiguës, plus souvent obtuses et mucronées, glabres, molles, d'un vert cendré; les fleurs blanchâtres, petites, disposées en corymbes latéraux, ombel- liformcsjles divisions de la corolle alongée* , étroites, très- ouvertes. Elle croit aux lieux maritimes , dans les environs de Narbonne , de Montpellier, en Espagne, etc. Le Cynanchum acutum, Einn. , est très-rapproché de cette espèce-, peut-être même n'en est-il qu'une variété à feuilles moins larges, plus aiguës; les pédoncules communs plus alongés. Je l'ai recueilli sur les côtes de Barbarie. 11 croît aussi dans quelques contrées de l'Europe méridionale. CfNANQUE SUBÉREUSE : Cynauclium suherosum , Linn. ; Dillen. ,. EUh., 008 y tab. 229, fig.. 29G. Espèce des pays chauds de l'Amérique , remarquable par ses tiges velues, couvertes à leur partie inférieure d'une écorce blanchâtre , molle , épaisse , crevassée, assez semblable à du liège; les feuilles molles, pu- bescentes, en cœur, acuminées ; les deux lobes inférieurs ar- rondis, très-rapprochés ; les fleurs petites, ouvertes en étoile. Le CynancUum hirLum , Linn., Tluken. , tab. 76 , fig. 5., diffère de la précédente par ses tiges hérissées à leur sommet, des poils roussàtres très-abondaiis -, les feuilles sont plus grandes, ovales, aiguës j les fleurs aussi plus grandes. Elle croit dans l'Amérique septentrionale. CiNANyuE couchée; Cynanchum prostratum , Cav., Ic.rar., 1 , lab. 7. Piaule du Mexique, cultivée au Jardin du Roi. Ses liges sont grêles, couchées, pubescentes, herbacées: les feuilles courtes, petites, ovales, pubescentes en dessous j les fleurs axillaires, solitaires ou réunies en petitesombellcspeu garnies; la corolle, petite, verdàtre; ses découpures étroites, linéaires, obtuses. Le Cjnanc'ium parvijlorum , Swartz, Flor., a quelques rapports avec cette espèce; mais ses tiges sont glabres, l.'li- formes, grimpantes-, ks feuilles ovales, à peine échancrées à leur base-, les fleurs sont petites, axillaires , en ombelles presque sessiles. Elle croit dans l'Amérique méridionale, -a Saint-Domingue, aux lieux montueux , dans les bois. Cynakouk arghel ; Crnanchum cirghel, Dclisîe , INIcm. sus CYN 357 l'Egypte: Nectoii , Voyage dans la Haute-Egypte, p. 20, tab. 5. Cette espèce, découverte dans la Haute-Egypte, inté- resse par SCS feuilles employées aux mêmes usages que celles du séné. Ses tiges sont droites , ligneuses; ses rameaux glabres, blanchâtres; ses feuilles ovales, presque sessiles , lancéolées, entières, coriaces, blanchâtres-, L^s fleurs blanches , disposées eu petits corj^mbes touffus, axiUaires; les divisions du calice lancéolées; la corolle un peu plus longue que le calice. Cynanque nue ; Cjnanchum vininale, Linn. Plante d'Afrique remarquable en ce qu'on ne lui voit jamais de feuilles ; ses tiges sont grêles, cylindriques, effilées , vcrdàtres , laiteuses, iiu peu sarmenteuses; les rameaux opposés, alongés. Le Cy~ nanchum pjrotechnicum de Forskaè'l est très-rapp roche de celte espèce; les pédoncules sont solitaires, axillaires, tubercules; les Heurs en tête, pétlicellées. Elle croît dans le désert de Suez. Cynanque de l'ii.e Maurice : Cynanchum mauritianum , Encycl. ; Desf. , Catal.; an Funis papius? Rumph , Amb. 5, tab. 10 et 11. Cette espèce est cultivée au Jardin du Roi. Ses tiges sont grimpantes, ligneuses; ses rameaux lisses, d'un brua noirâtre; ses feuilles glabres, ovales-lancéoiécs , plus pâles en dessous; les fleurs petites, en corymbe terminal; les follicules longs, cylindriques, subulés , très-étalés. Cynanque en corde; Cynanchum funale , Poir. , Encj^cl. , Suppl. Plante découverte à Saint-Domingue par M. Poitcau, facile à distinguer parla finesse de ses liges grêles, iiliformes, roulées sur elles-mêmes ou sur les corps qui les avoisinent; Us feuilles glabres, petites, distantes, très-étroites, tronquées à leur sommet, cunéilbrmes à leur buse; les fleurs latérales, l^etitcs , pédicellées , réunies en petites ouibelles sessiles; les follicules glabres , comprimées , longue."; d'environ un pouce. Cynanque A grandes fluiiks; Cynanchmn grandiflorum , Cav. , Icon, rar., 1, tab. 21. Ses tiges sont grimpantes, rameuses, chargées, ainsi que les pédoncules , de poils roussàtres ; les feuilles ovales, en cœur, glauques en dessous, acuminées ; les fleurs assez grandes, disposées en ombelles latérales; la corolle verdàtre, coriace; les pétales ovales - acuminés. Le Cjnanchum rostratum , Vahl , a beaucoup de rapports avec 5.i3 cry celte espèce; mais ses feuilles sont oblongues, lêgércmeriî pileuses en dessus; ses eoroUcs plus petites; les pédoncules des ombelles veh:s , filiformes. Ces deux plantes croissent dans TAmérique méridionale. Cynanque a grappes; Cjnanchum racemoaiim , Linn.; Jacq. , Amer. 81 , tab. 54. Plante des environs de Carthagène , à lige glabre , herbacée , laiteuse et grimpante ; les feuilles pétiolées en cœur, glabres, luisantes, vertes en dessus, couleur de rouille en dessous, longues de quatre pouces; les fleui's blan- ches, petites, disposées en grappes simples, latérales, longues de trois pouces. Le Cjnanclium nigrum, Cav. , Icon. rar. , 2 , tab. 169 , diffère de la précédente par ses feuilles plus alon- gées , glabres, aiguës; les grappes simples, peu garnies de fleurs; les corolles quatre fois plus grandes, de couleur noi- râtre; les tiges grimpantes, herbacées. Cette plante croit au Mexique. Cynanque be Caroline; Cynanchujn caroliniense, Jacq. , Icon. rar., 2, tab. 342. Ses tiges sont grimpantes, herbacées, hérissées; les feuilles velues, ovales, en cœur, aiguës; les ileurs preque en ombelles; les corolles obtuses. M. Bosc m'a communiqué une plante, très- rapprochée de celle-ci, qui ji'cn est probablement qu'une variété recueillie dans la Ca- roline. Ses tiges sont à peine pubescentes, striées, les feuilles distantes, longuement pétiolées, glabres à leurs deux faces; les divisions de la corolle un peu aiguës. Les sauvages se servent du sue de cette plante pour empoisonner leurs flèches. Le Cynanchum acutum, Jacq., Icon. rar.. 2, tab. 041 . est une iiutre plante de la Caroline, à tige grimpante, herbacée, hérissée de poiis courts; les feuilles ovales, velues, échan- crées en cœur; les fleurs en corymbes axillaires , presque en ombelle ; les divisions de la corolle ovales, acuminées, obli- ques, roulées à leurs bords. CvNANQUE A FLEURS CRÉPUES: Cjnanckum crispiflorum , Swarfz, n. ; Plum. , Icon., iio, tab. 216, fig. 1. Plante de la Ja- îuaïque, à tiges grimpantes, pubescentes, herbacées; les feuilles molles, oblongues, aiguës, tomentruses en dessous ; les pédoncules axillaires, plus courts que les feuilles; les Heurs gruadcs, presque- sessiles ; la corolle blanchâtre , un peu pubescente; fies découpures ovales , torses, crépues \ei& CYN 55^ îeur sommet. Dans le Ç)naTichitm crispiim, Thunh., et Jacq,, Fniff., tab. 36, fig. 5, les feuiiles sont luisantes, lancéolées, un peu roi des , obtuses, crépues à leur contour, un peu ve- nues ;ï leurs bords : les pédoncules courts, axillaij'es, souvent "■éminés, uniflores ; les fleurs odorantes; les calices un peu velus-, la corolle verdàtre ; l'appendice blanc, campanule. Eile croît au cap de Bonne-Espérance. Loureiro cite, dans su Flore de la Cochincliine , vol. i , pag. 2o5 , une autre espèce à fleurs très -odorantes ( Cynanchum odoratissimum) , que l'on cultive comme plante d'ornement , à cause de la suavité de son odeur qui approche de celle du jasmin. Ses tiges sont longues , grimpantes , subéreuses ; ses feuilles glabres, ondulées ; les fleurs jaunes disposées en bouquets loufTus. Ce genre renferme beaucoup d'autres espèces : telles sont le Cjnanchum maritimum , Linn., Jacq. , Amer., tab. 56 ; un- dulatum , Linn. , Jacq. , Amer. , tab. 58 ; obtusifolium, Linn. , Suppl. ; capçnse, Linn., Suppl. -, tenellum , Linn., Suppl. ; excelsum, Desf. , FI. Allant. ; pendulum, Poir. , Encycl. ; me- iaiithos , Poir. , Encycl.-, lanceolatum , Encycl. seu hastatum , Pers. ; angustifolium , Pers. ; reticulatum, Retz.-, inodorum ? I,our. : pedunculatum, Brown , Wov. Holl. , /i65 ; Jloribundum ^ Brown , 1. c. ; erubescens, Brown, 1. c. ; extensum, Jacq., le. rar. ; filiforme, Jacq., Amer., tab. 6o , fig. i ; clausum , Jacq. , Amer., tab. 6o, fig. 2 ; allissimum, Jacq., Amer., tab. Sj ; pe- dunculare , Lamk. , Encycl., Brown, Amer., tab. 27, fig. 2 ; verlicillare seu filiforme , Linn. , Suppl. ; radians , Forskh. , yEoypt. ;arboreum , VoT&kh.,Mgjpt. ; Indicum , Lamk. , Encycl. , etc. (Poir.) CYNANTHEMIS {Bot.) , nom grec de la marrontc ou ca- momille puante, anthémis cotula, cité par C. Bauliin d'après Label. (J.) CVNAPIUM. {Bot.) Rivin noramoit ainsi la petite ciguë, <|ui est maintenant Vœthusa cjnapium de Linna;us. Heister en avoit fait son genre l'Vepferia. (J.) CYNARA. (jBo^) Vaillant et Linnœus écrivent ainsi le nom îatin du genre Artichaut, que Tournefort et M. de Jussieu écrivent Cixaua. Voyez ce mot. (H. Cass.) CYNAROCÉPHALES. {Bot.) Vaillant écrit ainsi le nom 56o CYN que M. (le Jussieu écrit Cinarocéphalks. Voyez ce mof. ( H. Cass. ) CYNCHRAMUS. {OmiLli.) I/oiscau désigne parce mot et par ceux (Icc}c/ir»mo5,cyc/ira(n//s,ce«c/»'arrtU5, paroi t être le proyer, emberiza miliaria, Linn. (Ch. D. ) CYIIIPS, Çfnips. (Entom.) Genre d'insectes hyménoptères, à ventre pédicule, aplati, comprimé, à antennes en fil,- noa brisées, de dix à quinze articles au plus, à cuisses renilées, de la /auiiliedesabditolarves ou néottocryptes. Ce nom de cynips est entièrement grec : kvvi-1 ou y.vvnpK. Il paroît qu'il indiquoit une sorte de mouche de chien. Linnœus l'a emprunte pour désigner d'aulrcs insectes que ceux auxquels Geoffroy a donné ce nom. Le genre Diplolèpe est au contraire celui des cynips. De iaest née une confusion assez grande entre les auteurs. Nous réunissons, sous ce nom de cynips, la plupart des espèces comprises dans le même genre par Linnaeus, et par M, Cuvier, dans son dernier ouvrage sur le rogne animal distribué d'après son organisation. Ce sont les diplolcpes de Geoffroy, d'Olivier et de M. Latreiîle. La plupart des espèces ont le corps ramassé, comme bossu, parce que leur corselet est voûté et plus élevé que la tête , qui est petite, et qui porte trois stemmates, entre les yeux qui sont ovales. Les ailes sont plus longues que le ventre, qu'elles em- brassent un peu dans l'état de repos , comme cela se remarque aussi dans les mouches à scie ou tenthrèdes. L'abdomen est comprimé, comme caréné en dessous. Dans les femeiies il offre une sorte de troncature oblique, et une fente longitudinale, qui est l'extrémité d'une rai miï où est logé ce que Geoffroy a nommé improprement l'aiguillon , mais qui n'est qu'une tar- rière très-déiiée. formée d'une seule pièce, roulée en spirale à la base, et dont l'extrémité libre est creusée en gouttière, avec des dents latérales. C'est une sorte d'oviducte presque ca^ pillaire, dont la pointe est dirigée par les deux lames de l'abdo- Tiien , à peu près comme le font les ouvriers qui soutieiment la pointe du foret, quand il csi très-délié, et qu'il doit jouer au dehors de la pièce qu'il est destiné k percer. Quand l'insecte a percé l'épiderme des végéiaux pour y dé- ]!Oser un ou puisieurs oeuîs, il agrandit et prolonge Touveiture, CYN 361 et rlonne à sa tarriêre un mouvement de va-ct-vîent, qui fait 2>ouvoir les dentelures comme les lames d'une scie, pour y faire une entaille plus grande. Il est probable que la plaie re- çoit quelque humeur destinée à produire une sorte d'afflux des sucs du végétal vers le point de Finsertiou -, car bientôt après il se produit, selon les espèces de plantes et d'insectes de ce genre, des tumeurs ou végétations maladives, des excroissances plus ou moins bizarres, mais assez constantes dans la disposi- tion générale, que l'on nomme des galles , des bédégars. On trouve de ces sortes de tubérosités sur diverses parties des végétaux; sur les feuilles, les pétioles, les rameaux, les tiges, les fleurs, les racines; et leur histoire sera exposée avec plus de détails à l'article Galle. Quelque fois ces galles sont isolées, simples, et chacune d'elles ne renferme qu'un œuf , qu'une larve ou une nymphe de cynips. D'autres fois la mère a déposé ses œufs d'une manière plus ou moins régulière, les uns <à côté des autres, sur une sorte de mo- dèle ou de type, qui est à peu près toujours le même. Il en est qui ont la figure de fruits , non-seulement pour la forme , mais i)our la couleur ; d'autres simulent des têtes de fleurs de sy- •kanthérées, comme ceUes dites en artichaut. Quelques unes imitent la mousse , comme le bédégar de l'églantier. Ou trouve quelquefois dans ces galles d'autres larves d'insectes pa- rasites, qui, après s'être nourris des larves ou des nymphes de cynips, en sont sortis, et ont pu faire croire à quelques ob^servateurs que ces insectes avoient donné naissance à ces sortes d'excroissances maladives, qui offrent des cas de patho- logie végétale très-curieux, et dont les physiologistes pour- roient tirer beaucoup d'observations très-intéressantes; carie» développement de ces tumeurs est très rapide, et chaque espèce d'insecte saisit à point nommé l'époque où la végéta- tion , dans chacune des plantes, se fait avec le plus d'activité ^ pour y déposer ses œufs. Quoique les larves des cynips se développent très-rripide- mentjOu les trouve long-temps sous l'état de nymphes, et même, dans nos climats-, beauconp d'espèces passent l'hiver sous cette forme. Elles n "éclosenî, et ne paroissent sous leur dernier état, qu'au printemps, lorsque les jeunes tiges ou les feuilles sont en pleine végélation. 362 CYN Il paroîtq-up cesinsccles joiit-iit un très-grand rôledansTcco- riomiede lanature, parce qu'un très-grand nombre de plantes sont attaquées par des espèces différentes. Ainsi, par exemple, Jios chênes de France sont affectés de ces sortes d'excroissances parasites, dans diverses parties, par plus de div espèces diffé- rentes, qui toutes produisent des galles dont la forme est par- ticulière. Deux espèces de ce genre sont utiles à notre industrie. L'une d'elles est employée dans le Levant pour hâter et perfection- ner les fruits du figuier. Une autre produit la noix de galle : ou fait accumuler l'acide gallique et le fanm dans certaines excrois- sances qui nous viennent aussi du Levant, et qui servent à di- verses teintures, principalement à celles du noir, et à l'encre pour l'écriture. Nous allons indiquer quelques unes des espèces de ce genre très-npmlireux, qui offriroit l'une des n)onographies les plus intéressantes pour les naturalistes, et les plus utiles pour la science. Il faut consulteràcesujetle i2.*Mémoire de Réaumur, .i rite. C'est donc à d'autres sources qu'il faut chercher les causes des phénomènes qu'ils nous présentent, et qui seuibleroient faire exception à cette règle généralement établie, que les animaux deviennent d'autant plus facilement domestiques, qu'ils sont plusintelligens et plus fortement portés par leur naturel à vivre en société. Ces causes me paroissent résider dans la vivacité et la variété des impressions dont ces singes sont susceptibles. La domesticité est une habitude; et pour qu'tnie habitude quel- conque s'établisse et s'enracine, il faut nécessairement de la durée dans a cause qui la produit : or, toute succession rapide d'impressions diverses est un obstacle insurmontableai'habitudej et la société que ces animaux forment entre eux tenant à une disposition naturelle, on peut bien en conclure qu'ils ont besoin de vivre réunis; mais ce besoin est indépendant des qualités nécessaires pour que l'homme en devienne l'objet. La vivacité des impnssions n'a rien, au reste, d'incompa- CYN 375 tible avec ÎT promptitude etla justesse du Jugement, quiparois- sen tua tu reilcsciDX cynocéphales, comme à tous les au très singes; elles le seroient davantage avec sa force et son étendue des combinaisons. Aussi, sans rej eter entièrement les récits des voya- geurs , nous pensons qu'on peut justement élever des doutes sur leur' exactitude , pour tout ce qui tient aux détails qui sup- posent des jugemens d'un certain ordre. Peu d'hommes se sont préparés à l'observation des animaux, et savent nous les montrer tels qu'ils se présentent ; ils ne nous rapportent guère que l'extrait de ce qu'ils ont vu, et cet extrait se compose de ce qui leur a paru leplusimporcaiit, c'est-à-dire, de ce qu'ils sont habitués à voir dans l'homme. C'est, sans contredit , à cette erreur qu'il faut attribuer les idées qui dominent généralement sur la nature de l'intelligence des brutes, et par conséquent les dilïîcultés qu'on éprouve toutes les fois qu'on veut exprimer sur ce su jet des idées nouvelles. En effet, pour traiter clairement cette matière, il faudroit en quelque sorte établir une nouvelle science et un nouveau langage ; car, le moyen de se faire <;ntendre en parlant de l'intelligence des animaux avec un lan- gage qui n'a été fait que pour l'intelligence de l'homme, et pour cette partie seulement de son intelligence qui le sépare de labrute et en faltun animal raisonnable! 11 n'estaucun mot de notre langue destiné à exprimer une action intellec- tuelle, qui ne suppose l'idée de la volonté : le mot action lui- même en est inséparable, et si pour vouloir il faut connoitre, jamais la faculté de vouloir ne fut le partage de la brute ; c'est- à-dire que nous n'avons pas même un mot exact pour exprimer ce qu'il faudroit entendre parce que nous appelons impropre- ment les actions des animaux» Nous demandons grâce pour ces réflexions, qui sont peut-être tardives, puisque nous avons déjà été conduits àjugcr les actions de quelques animaux avec des principes très-différens de ceux qui sont communément admis; mais nous devions nous justifier flu silence que nous gardons, faute de faits exacts, sur l'in- telligence de ceux qui nous occupent ici, et qu'on est habitué à placer, sous ce rapport , immédiatement à côté de l'homme. Tous les cynocéphales sont originaires des contrées les plus ehaudes de l'Afrique. Ce genre ne comprend encore que six espèces. Nous avons 37«î CYN possédé vî vans plusieurs inflîvidus de cinq d'entre eîl<^s, et non* avons eu occasion de voir aussi vivant et de faire peindre un niàle adulte de la sixième: nous n'en parlerons donc que d'après nos propres observations. Quatre de ces espèces ont des queues assez longues, et deux n'ont que des queues très-courtes. Ces deux dernières se distinguent encore des autres par des naseaux un peu moins proloi'gés en avant, ce qui donne un air particulier à leur physionomie. Quelques auteurs ont cru devoir, parla consi- f!«ratiou de la queue, en faire un sous-genre; nous nous bor- nerons à les décrire après les autres, sans les en séparer par rin norn commun : la queue est, <;hez les cjniocéphales, un or- gane de trop peu d'importance pour que des différences dans sa longueurpuissent donner autre chose que des caractères spé- cifiques. Il en est de même d'un peu plus ou d'un peu moins desailliedans tescartilages desnarines, qtiand d'ailIeursTorgane de l'odorat n'en est point modifié; et, pour tout le reste, })0ur l'organisatioa et le naturel , tous les cynocéphales se res- semblent. Le Papion : Simia $p}u}'nx, Schreb. ; Buff,, t. XIV, pi. 1 5, Dau- benton a décrit avec beaucoup d'exactitude cette belle espèce de cydocéphale. Sa queue lui descend jusqu'au milieu des jam- bes. Ton tes les parties supérieures de son corpssont tiquetées de brun et de noir, c'est-à-dire, que les poils sont couverts, dans ia portion qui se voit à Textérieur, de petits anneaux d'égale étendue et alternativement noirs et jaune-foncé. La peau de la face et des mains est entièrement noire, et le dessus des paupières est blanc : nouveau trait caractéristique qui fait aisément distinguer ce cynoi^éphale de tous les autres. Ses na- rines ont cela de particulier, qu'elles s'avancent obliquement au-Helà du museau par le prolongement de leur partie supé- rieure, qui est suivie dans cette direction par les cartilages latéraux. Toutes les parties inférieures sont de la même couleur que les supéri eu res, mais plus pâles, etla teinte bru ne est ])lus uni forme. Eutin , Its côtés des joues sont garnis de poils fauves. Les fe- inelks tt les jeunes ont tous ces caractères. Cette espèce est originaire des régions movennes d'Afrique. On lie possède rien sur ses mœurs et son carat tère qui lui soit CYN . 377 particulier ; elle n'a point été étudiée dans son état de nature , et ne l'a été que fort peu en esclavage. Le Bahodin : Simia cynoccphalus, Linn. (Ce cynocéphale n'a point été figuré.) Cette espèce n'a jamais été décrite exactement et de manière à la faire aisément distinguer des autres. C'est avec l'espèce précédente qu'elle a été confondue , et c'est la seule avec laquelle elle pouvoit l'être. Elle s'en dis- tingue cependant par des caractères importans. Sa queue ne dépasse pas les cuisses. Sa face et ses oreilles sont d'une couleur de chair livide, un peu plus claire autour des yeux : les narines ne s'avancent point au-delà du museau , et les cartilages laté- raux , un peu échancrés dans leur milieu, restent, dans cette partie, en arrière de la cloison moyenne. Les parties supé- rieures du corps sont lavées de verdàtre et de noir, c'est-a-dire, que les poils ont alternativement des anneaux Jaunes et noirs assez larges. Les côtés des joues sont garnis de poils blancs jau- nâtres, et cette couleur s'étend jusque sous le cou. Les parties inférieures sont plus pâles que les supérieures, et presque blanches chez les jeunes individus. Cette espèce n'a pas été plus complètement étudiée que la précédente. Elle est aussi originaire des régions de l'Afrique situées au-delà de l'Atlas. Le Cynocéphale NOiii:Si/njaporcflr(a,Bodd.; Singe noir, Vaill., Deuxième Voyage eu Afrique, t. XVII, pi. 3. Cette espèce se distingue bien de toutes les autres par la couleur de son pelage, qui est généralement noir verdàtre , parce qu'on rencontre quelques anneaux jaunâtres sur les poils qui sont, dans toute leur étendue visible , d'un noir de suie ; les poils du cou , plus longs que les autres , forment une sorte de crinière ; la face et les mains sont également noires, mais le dessus des paupières est blanchâtre , et il paroit que chez quelques individus ou rencontre parfois une tache blanche sur la poitrine. Cette partieularité appartient à l'individu décrit par Boddaert, ce qui a servi à quelques auteurs pour en faire uiie espèce dis- tincte. La queue descend jusqu'au bas des jambes, et le nez se prolonge comme celui du papion. Cette espèce est une de celles qui outles parties cérébrales les moii;s développées : le crâne ne s'élève que très-peu au-dtssns tlesyeux. Elle se trouve au cap de Bonne-Espérance : c'est elle 5-s . CYN «{uc Koîl) a eue vraisemblablement en vue dans l'histoire qull fîi't flesgrandssingcsqui, deson temps, dévasloient les jardins tir. Cap. f.cs jeunes et les femelles ressemblent entièrement aux mâles pfîtir les couleurs. Le Tartakin : Siwia hamadrias , Linn. , Allas ; BufT. , t. XTV, ] 1. i8. La couleur générale de ce singe est d'un gris verdàlre; son caractère principal consiste dans la belle crinière qui lui enveloppe les épaules; les poils de ses joues sont un peu plus J)Ir.nchàtrcs ;. sa face et ses mains sont d'une couleur de chair iivlde, et sa queue lui descend jusqu'au milieu des jambes; ses narines ne se prolongent pas au-delà du museau , et »e rap- prochent pour la forme de celles du babouit. C'est une des espèces qui ont le plus souvent été décrites; cependant on n'en connoît encore que très -iiuparfaitement Thistoire. On la dit originaire de l'Arabie. Le Mandrill : Simia maiinon, Linn.; Euff. , t. XIV, pî. iG et ij ; Ménagerie du Musée. L'espèce du mandrill est une de celles qu'on amène le plus fréquemment en Europe des côtes occidentales de l'Afrique, où elle se trouve en très-grande «bondance. Elle est fort remarquable et très-bien caractérisée par sa face noire, son nez rouge, et surtout les deux côtes bleues et ridées qui garnissent ses joues. Les parties supérieures dé son corps sont d'un brun verdàtre «.'-«cz uniforme, les inférieures sont blanches; les membres sont grisâtres, et la peau des mains est noire ; la queue n'a que drnx à trois pouces d'étendue : les narines sont ouvertes un peu en arrière, c'est-à-dire, que leurs parties supérieures n'avancent pas autant que les inférieures: du reste, ks man- ihills ressemblent aux autres cynocéphales. Les femelles sorit 5,' mblables aux mâles, et les jeunes ont tous les caractères des adultes. Tous les mois, chez les femelles, a l'époque du rut , les par- lies gonCées présentent une protubérance piriforme, dont la i'artie la plus étroite est au clitoris. " l-eT>K\i.L; Simialeucophea , Nob., Ann. du Mus., t. IX, pi. '5j. \C'cst la ligure d'une très-jeune femelle, et on n'en a point encore d'autre , si ce n'est peut-être celle du yello'.v baboon de; rcnnand . qui est fort mauvaise.) CYN 379 Cette espèce ne diffère guère de la précédente que parce que sa lace est entièrement noire, sans aucune apparence de bleu ; son pelage est un peu plus verdàtre, et ses parties inférieures sont plus colorées. Ce sont là les seuls caractères essentiels par lesquels les drills se distinguent des mandrills. J'en ai vu trois individus: un mâle et une femelle adultes, et une femelle très-jeune. Ils seressembloient tous, excepté par les couleurs, qui, chez les jeunes , étoient beaucoup plus jaunâtres que celles des adultes; et, à l'époque du rut, la protubérance qui se manifestoit aux parties génitales de la femelle étoit composée de deux portions distinctes, une très-grande située aux parf>ies supérieures, et une plus petite située au-dessous , et qui n'étoit séparée de la première que par un simple étranglement. Le naturel de ces animaux ressembloit aussi beaucoup à c^ui des mandrills. Le nomlatin de ieucop/icaa été donné àcelteespèce , parce qu'elle ne reposoit , dans l'origine , que sur un jeune individu auquel il convenoit; il n'est plus exact , et si nous ne le changeons pas, c'est pour éviter l'inconvénient delà multi- plicité des noms , beaucoup plus grand que celui de leur exactitude. (F. C.) CYNOCÉPHALE BLANC. {IchtJiyol.) Klein a donné au requin le nom de cynocephalus albus. Voyez Carcharias. (H. C. ) CYNOCÉPHALE GLAUQUE. (IchthyoL) Klein a donné au requin bleu le nom de cynocephalus glaucus. Voyez Car ■ CHARIAS. (H. C. ) CYNOCEPHALION. ( Bot. ) Voyez Cataphysis, Pulicaire. (J.) CYNOCEPHALUS. (Soi.) Suivant Daléchamps, Pline nom- moit ainsi le mufflierou muffle de veau, antirrhinum majus. (J.) CYNOCHALE ( J5of. ) , un des noms grecs donnés ancien- nement à la Tenouée , polj'gonum, cité par Ruellius. ( J.) CYNOCRAMBE. (Bot.) Diverses plantes ont porté ancien- nement ce nom. Gérard le donnoit à la mercuriale tomen- teuse ; Césalpin, à deux arroches; Louicer , à un apocin , apu- cinum androsœmifolium ; l'ona et C. Bauhin , à la plante que Dioscoride nommoit ainsi , et qui est maintenant le theligo- nuin cjnocrambe.Dans plusieurs éditions de Linnaeus, ce nom est écrit coTiGcrambe par erreur. (J.) CYNOCTONUM [Bot.) , Gml. , Syst. Nat.; Walth., FL Carol.. io8. Genre établi par "W'dtherius, pour deux plantes de la ' ' CYN Caroline qui, d'après Michaux, doivent être Tiipporlées au gi-iire Op?i!orJi!za. Voyez Oj'îiîorhize. (Poir.) CYNOCTONUM. (Bot.) Dioscoride dit qu'on donne ce Hom et celui de lycoctonum a un aconit commun dans l'Italie, «Ijîtî est probablement Vaconilum l/ycoctoniim des modernes. Biielliiis, soii traducteur, ajoute qu'il porte aussi le nom de tnamos leiicos , et, chez les Romains , celui de colomestrum. (J.) CYNODON (Bot.), nom françois, proposé parBridel pour elésigner le geiïre de mousses à trouvé réuni, ne présente que de foibles caractères génériques, ce qui autorise à le supprimer. ( Lem.) CYNŒDUS. Voyez Cinœdus. (H. C.) CYNOGLOSSE {Bot.) , Cjnoglossum, Linn. Genre de planïrs dicot\lédones, monopétales, hypogynes, de la famille des Iwj- raginécs de Jussieu , et de la pentundrle monogynie dt Liniiafiis ; dont les principaux caractères sont les suivans : Calice mono- pliylle, ohlong ou campanule, h cinq découpures ; coroile mo- nopctale,infundihuliroruie, à liuibe partagé en cinq lobes obUis, ayant l'orifice de son fube presque fermé par cinq petites écailles convexes et proéminentes-, cinq étiimines; un ovaire à. quatre lobes, surmonté d'un style subulé, terminé par v.n. stigmate échancré ; quatre graines comprimées, bordées de dents , au fond du calice persistant. Les cynoglosses sont des planteshcrbacées, à feuilles simpJpî, alternes, et à fleurs disposées en grappe terminale. On eit connoit aujourd'hui quarante espèces, dont près de trente sont naturelles à l'ancien continent-, neuf croissent en Ausé- rique, et trois seulement sont indiquées dans la Nouvelle- Hollande. Nous nous bornerons ici à parler des plus remar- quables. Tournefort av©it formé un genre particulier, sous le nom à''omplialodes , des espèces de cynoglosses dont la corolle a le tube court, et le limbe plane, en roue, et dont les graine* sont lisses, en forme de corbeille , dentées ou sinuécs eaU-urs S82 CYN bords. Lînnapus n'ayant pas adoplé celte division , tous les bo- tanistes depuis lui, excepté Manch . entregardé les ompha- lodès comme des cynoglosses. Nous ferons de même, et nous nous contenterons, pour les espèces que nous allons présenter, de diviser ce dernier genre en deux^ectlous. * Vraies Cjnoglosses ; graines planes et rudes. Cynoglosse officinale, vulgairement langue de chien: Cj'noglos^um officinale , Linn., Spec. 1912 -. C^nog/osswm, Blackw., Herb., t. 24g. Sa tige est droite, simple inférieuremcnt , ra- meuse dans sa partie supérieure, haute de deux pieds ou en- viron, garnie de feuilles ovales-lancéolées, d'un vert blan- châtre en dessus, plusilanclies encore en dessous et couvertes de poils. Ses fleurs sont rougeàlres ou bleues, veinées dç rouge plus foncé, disposées, à l'extrémité delà tige et des rameaux , en grappes lâches et tournées d'un seul côté; elles ont les divisions de leur calice un peu aiguës. Les graines sont héris- sées de pointes étoilées à leur sommet. Cette plante est com- mune sur les bords des bois et des champs, en France et ea Allemagne, en Suisse, en Angleterre, etc. Elle est bisannuelle. La cynoglosse officinale passe pour être anodine, narco- tique et légèrement astringente. La décoction de ses racines ou de ses feuilles est, dit-on, très-bonne dans les affections caîarrhales, la diarrhée, la dyssenteric , les hémorrhagies, etc.; mais en généi'al on en fait peu d'usage de cette nia- îiière, et ce n'est guère que comme donnant son nom à des pilules que la cynoglosse est connue en médecine. Ces pi- lules sont sans doute très-calmantes et très-somnifères-, mais elles doivent évidemment les propriétés dont elles jouissent à l'opium qui y entre en assez grande quantité. Cynoglosse de montagne; Cynoglossum montanum, Lamk. , Dict. encycl., 3 , p. 287. Cette espèce se rapproche beaucoup de la précédente ; mais elle en diflère , parce qu'elle s'élève moins , parce qu'elle est presque glabre, seulement chargée de quelques poils épars, et parce que les divisions de ses ca- lices sont obtuses. Elle croît dans les montagnes , en France et dans plusieurs autres parties de l'Europe. Cynoglosse a fleurs veinées ; Cynoglossum pictum ,^\i\\â., Sjpec. 1 , p. 7C1. Cette plante ressemble beaucoup à la cyno- CYN ..;; g1o5.se officinale : mais elle paroît en clifTérer constatmr.rnl par ses feuilles plus étroites, chargées de poiis courts, si ijoui- breux que cela les rend entièrement blanchâtres; parles feuiiif* supérieures qui sont senii-ampiexicaules : on la distingue ausi par la forme ella couleur des corolles, qui sont plusévasPi- , variant du rouge au bleu avec des veines plus foncées. Elle' croit, sur les coteaux et sur le bord des chemins, dans le midi de l'Europe, et eo France jusqu'aux environs de 7'ours et d'Orléans. CvNOGLOSSE A FEUILLFS DE PASTEL : Cynoglossum glasHfolitim , Willd., Spec. 1 , p. 764 •, Desfont., CoroU. 27, t. 18. Sa li;;^ est droite, haute d'un à deux pieds, garnie de feuilles h-.n- céolécs, glabres, parsemées de petits tubercules enfonces; les iiiféricTires très-obtuses, les supérieures un peu aiguës. Ses fleurs sont d'un bleu foncé, disposées en grappes làclici tï terminales; elles ont les divisions de leur calice linéaires, ins peu obtuses, serrées. Les graines sont membraneuses, tn forme de cœur. Cette plante a été trouvée dans l'Arménie j)ar Tourncfort. Cyxoglosse a longues étamines: Cynoglossum sfamineuni ^ Desfont. , Coroll. 28 , t. 19. Sa tige est simple , droite, pulu-f- cente, haute d'environ deux pieds; garnie de feuilles lai cr- iées, couvertes d'un duvet court et cendré, qui les rentl molles au toucher; les inférieures décurrentes sur leuffi p»- lioles, les supérieures sessiks. Ses fleurs sont petites, d'au rose pâle, disposées en granj)es courtes , unilatéra'es; eTes ont les divisions de leur calice droites, pubescentes, et les rlamiue» sont une fois plus longues que la corolle. Les graines sont hé- rissées de pointes étoilées à leur sommet. Cette plante croit en Syrie et en Cappadoce. CvxOGLOSSE CLANDESTINE; Cjiwglossum clavdesLïnum, DesToiit., FI. Allant. 1, p. i5<), t. 42. Sa tige est droite, velue, haute de deux à trois pieds, rameuse dans sa partie supérieure, garnie de feuilles lancéolées-linéaires, chargées de poils très- jiombrenx qui les rendent molles au toucher; les inférieures pétiolées ; les niox^ennes et les supérieures sessiles. Ses [îenrs sont violettes, disposées en grappes lâches et unilatérales; leur calice est velu, à découpures ovales-lancéolées , à peine plus courtes que la corolle, dont les lobes sont cotonneux et 034 GYN obtus à leur sommet. Les graines sont ovales, comprimées , îiérissées de pointes recourbées en crochet à leur sommet. Cette plante a été trouvée, en barbarie, par M. Desfontaines. Cynoglosse a feuilles de giroflée : Cj-noglossum cheirifolium j Linn., Spec. lyo; Cj-noglossum crêlicum primufii , CIus., Hist» CLXII. La racine de celte espèce est vivace ; elle donne naissance à plusieurs tiges herbacées, droites, simples inî'c^. rieurement, hautes de six à dix pouces. Ses feuilles sont obîongues, toutes couvertes, ainsi que les tiges et les calices, d'un duvet fin, serré, court et blanchâtre; les inférieures pétiolées, les supérieures sessiles. Ses fleurs sont rougeàtres ou blanches avec des veines rouges, disposées au sommet de la tige et des rameaux en grappes peu garnies; les corolle» sont presque une fois plus grandes que les calices. Les graines sont très-hérissées. Cette espèce croît dans les lieux pierreux et stériles, en Languedoc, en Provence et dans le midi de l'Europe. Cynoglosse de l'Ecluse : Çynoglossum Cliisii , N. ; Cjnoglos- sinn pumilum sive Austriacum alterum , Cius. , Hist. CLXIII 5 AIjosoLis lappula , Linn., Speci 189. Sa racine est annuelle; elle donne naissance à une tige droite, simple dans sa partie inférieure, chargée supérieurement de nombreux rameaux florifères, haute d'un pied ou un peu plus. Ses feuilles sont lancéolées-linéaires, chargées, ainsi que les tiges, de poils nombreux, courts et un peu rudes au toucher. Ses fleurs sont bleues et quelquefois blanches, très-petites, courtement pédiculées, disposées, vers l'extrémité des rameaux, en grappes simples ou bifides. Ses graines sont comprimées, bordées de deux rangs de pointes dont les sommets sont étoiles, recour- bés en arrière, et accrochans, comme dans les vraies cyno- glosses. Cette plante croît dans les lieux sablonneux, dans les champs et les moissons. Le nom spécifique de lappula ne lui convenant pas plus qu'à beaucoup d'autres espèces de ce genre, nous avons cru devoir lè changer pour lui donner le nom de TEcluse , qui le premier avoit parfaitement bien observé les caractères de cette plante, et en avoit fait une cynoglosse. La petitesse des fleurs, qui ressemblent beaucoup à celles des nijosotis, avoit engagé Linnaeus à la placer dai;s ce dernier genre; mais la forme des graines nous a paru un CYN 385 caractère principal qui exigeoit qu'elle fût réunie aux cyuo- glosses. C'est aussi l'opinion de Haller , de Scopoli , etc. *^ Omphalodes ,TonrneL : graines lisses, garnies d'un rchord droit, sinué ou crénelé. CvNOGLOssE OMPHALODÈs : vulgairement petite Bourrache; Cynoglossum omphalods , Linn., Spec. 190 ; Bull,, Herh., t. 009. Sa racine est fibreuse , horizontale , vivace ; elie donne naissance à des tiges simples, hautes de quatre à six pouces, produisant de leur base des rejets rampans. Ses feuilles sont; ov iles-iancéo'ées , glabres ou presque glabres. Ses fleurs sont peu nombreuses, disposées en une petite grappe terminale, souvent bifide; leur corolle est d'un l'ieu azuré, avec l'entrée de la gor'ie blanche. Cette plante croit naturellement dans les lieux irais et ombragés des montagnes du midi de l'Eu- rope-, on la cultive dans les jardins, à cause de l'élégance de SCS flrurs, qui paroissent de bonne heure. Cynoglosse DE Vovt'XVOXL] Cynoglossum lusitanicum , Linn., Spec, 195. Sa tige esi menue, glabre, haute d'un pied, di- visée en deux ou trois rameaux. Ses feuilles sont vertes et glabres en dessus, plus pâles en dessous et chargées de quel- que s poils couris; les inférieures ovales-Iancéoiées, pétiolées; les supérieures lancéolées, sessiles. Ses fleurs sont rouges ou violettes, disposées en grappes terminales et peu garnies. Cette plante croît naturellement en Portugal. Cynoglosse A feuilles de lin; Cjnoglossum linifolium, Linn., Spec. ig3. Sa tige est droite, simple, rarement rameuse, haute de deux à six pouces , garnie de feuilles oblongurs, un peu glauques, presque glabres, ou légèrement hérissées de quelques poils courts; les inférieures rétrécies en pétiole à leur base, les supérieures sessiles : ses fleurs sont blanches, disposées eu grappe terminale. Cette espèce croît naturelle- ment en Bretagne, en Provence et en Portugal. Elle est an- nuelle. (L. D.) CYNOGLOSSOIDES. (Bot.) Le botaniste Danty d'Isnard , dans les Mémoires de l'Académie, année 1718, avoit établi, sous ce nom un genre de plantes que Linnaeus a depuis réuni à la bourrache , borrago, dont il dill'ère cependant par son calice anguleux et auriculé à su base, sa corolle moins ou- 12. 9^ 386 CYN verte, ses filets d'étamines réunis par le bas, et ses feuîirci inférieures opposées. (J.) CYNOGLOSSUM. {Bot.) Ce nom, maintenant appliqué exclusivement à la cynoglosse ou langue de chien , avoit élé donné en divers temps à d'autres plantes de la même famille. Brunsi'cls l'employoit pour le gremillet , mjosotis scarpioides ; Morison et Haller , pour d'autres mj^osolis et pour une pul- monaire; Gesner, pour un melinet, cerinthe ; Flukenet, pour une bourrache. Daléchamps dit aussi que quelques personnes nommoient cynoglossa une espèce de plantain, plantago mé- dia, probablement parce que ses feuilles sont blanchâtres et tomenteuses comme celles de la cynoglosse. (J. ) CYNOMAZON. (Bot.) Pline j au rapport de Calepin , donne indifféi*emment ce nom et celui de c'uamnleon niger au char- don, qui étoit le carthamus corymhcsus deLinnœus, et qui est maintenant un genre nouveau sous le nom de cardopatiiim. (J.) CYNOMÈTRE, CjnomeLra. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille > des légumineuses, de la décandrie monogynie de Linnœus, qui offre pour caractères essentiels : Un calice à quatre divisions- profondes, réfléchies; cinq pétales égaux, laucéalés; dix éta- inines libres; les anthères bifides à leur sommet;, un ovaire supérieur, de forme navicuîaire; un style; un stigmate simple. Le fruit est une gousse courte, charnue, uniloculaire, en forme de demi-lune, un peu comprimée latéralement , tuber- culeuse à l'extérieur, contenant une pulpe un peu sèche , renfermant une ou quelquefois deux semences. Ce genre, très^rapproché du courbaril {h.}men(va, Linn.), est composé de quelques arbres, tous originaires des Indes orientales, à feuilles alternes, la plupart conjuguées, a. fleurs ordinairement latérales, disposées sur les rameaux, et même sur le tronc de l'arbre. Les espèces sont : Cynomètre cauliflore : Crnometra cauliflora, Linn.; Lamk. IlL gpii. , tab. 55i , fig. 2 ; Cynomorium , Rumph , Amb. i, pag. i63 , tab. 62. Arbre des Indes orientales, qui ne séîève qu'à une hauteur médioci'e sur un tronc noueux, sillonné, couvert d'une écorce raboteuse et noirâtre, soutenant une cime touffue, composée de longs rameaux chargés de feuilles alternes,' conjuguées, à deux folioles glabres, fermes, co- CYN 3S7 rîaces , ovales, peu aîguës, soutenues par un pétiole com- mun fort court. Les fleurs naissent sur le tronc, réunies par petits bouquets; leur calice est partagé en quatre divisions oblon<'ues, rabattues sur le pédoncule; la corolle composée de cinq pétales lancéolés, presque droits; les étamines plus longues que la corolle.^ Les gousses sont irrégulières, tuber- culeuses, ayant presque la forme d'une demi-lune; elles ne renferment qu'une seule semence , quelquefois deux, d'après des Individus rapportés de Madagascar par Sonnerat. Cynomèïre RA-siiFLORE : Cynometraramiflora , Linn. ; Lamk., III. gen, , tab. 33 1, fig. i ; Cynomorium sylvestre, Rumph , Amh, 1, pag. 167, tab. 63 ; Tripa , Rheed. , Malab. 4, page €S, tab. 3i. Cet arbre est toujours vert; ses racines passent, dans les Indes orientales, pour purgatives. On retire de soa fruit une huile employée pour la gale et les maladies cuta- nées. Son tronc s'élève beaucoup plus que le précédent, et supporte une cime plus lâche. Ses feuilles , pareillement con- juguées, sont composées de deux folioles moins fermes, plus aiguës; les fleurs naissent, non sur le tronc, mais sur les ra- meaux, entre les feuilles; les gousses sont plus petites, tuber- culées, en forme de demi-lune, à une seule semence. Cynomètre AILÉE; Cjnometra pinnuta , Lour., Fi. Cochin., 1 , pag. 329. Cette espèce est un grand arbre observé par Lou- reiro dans les forêts de la Cochinchine. Ses feuilles sont ailées avec une impaire ; les folioles glabres, opposées, lan- céolées, très-entières; les fleurs disposées en grappes termi- tiales; le calice à cinq découpures presque égales; cinq pé- tales;, dix étamines libres; une gousse jaunâtre, en demi- lune, très- charnue, acuminée , dépourvue de tubercules; une seule semence rouge, ovale, oblongue. (Fojr.) CYNOMIA. (Bot.) Voyez Cataphysis, Pulicaire. (J.) CYNOMOIR, Cynomorium. {Bot.) Genre déplantes très- singulier, qu'on n'a encore pu rapporter à aucune des fa- milles naturelles connues, mais qui appartient à la monoécie monandrie de Linnaeus. Ses fleurs sont monoïques, parasites, réunies sur un corps charnu, oblong, formant un spadice très- épais, offrant l'aspect d"un champignon. Les fleurs n'ont d'autre enveloppe que des écailles oblongues, imbriquées, qui tiennent lieu de calice avant le développement des fleurs. Les écailles 588 CYN tombent , et la plupart découvrent , par leur chute, des ffeur* nombreuses, formées chacune d'une seule étamine , dont le filament est droit, plus long que lécaille calicinale, soutenant une anthère assez grosse, à deux lobes. Les fleurs femelles, séparées des mâles ou mêlées avec elles, ont un ovaire in- férieur, accompagné d'un calice persistant, à quatre divi- sions profondes; un style simple, le stigmate obtus. Le fruit est une semence nue , arrondie. A la seule espèce connue M. Svvartz en a ajouté deux autres de l'Amérique : les détails qu'il en donne s'écartent en plusieurs points du caractère essen- tiel que j'ai exposé ci-dessus. Il est très-probable que It Ba- lAxopHORA de Forster (voyez ce mot) doit être réuni à ce genre. Cynomoir écarlate : Cynomorium coccineum , L.\nn. , Ainnn. acad., 2 , tab. 2 ; Lamk. , lll.gen., tab. 742 ; Boce. .Sic. tab. 81 Pessima; Mich., Gère,, pag. 17, tab. 12 ; vulgairement Champi- gnonsdeMalte. Cette plante fortsingulière, ditM.de Lamarck^ a l'aspect d'un champignon, le port d'une clavaire simple. Elle devient solide et comme ligneuse , lorsqu'elle se dessèche. Sa moitié supérieure forme une tête oblongue, en massue , presque cylindrique, couverte de fleurs distinctes , serrées et imbriquées partout , comme un chaton. Cette plante croit sur les racines de plusieurs arbres ou arbrisseaux, à la manière des clandestines , des orobanches , etc. Elle ne pousse aucune feuille, mais dans sa jeunesse elle est toute couverte d'écailies éparses , imbriquées, ovales, convexes en dehors. Lorsque ces écailles sont tombées en totalité ou en partie, et que la plante a acquis tout son développement , on remarque un pédicule épais, raboteux, qui soutient une sorte de cha- ton en massue, conique , comme verruqueux, de couleur écarlate, chargée de fleurs monoïques, parmi lesquelles il s'en trouve quelquefois d'hermaphrodites. Cette plante croit dans l'ilede Malte, la Siciie et la Martinique. Elle a une saveur astringente, légèrement acide. Linuaeus regarde son emploi comme très-efficace dans les hémorrhagies. les pertes, le flux de sang, la dyssenterie , etc. On la réduit en poudre après l'avoir fait sécher, et on en prend un scrupule et davantage, délayé dans du vin ou du bouillon. Il s'en fait à Maite et eii Suisse un commerce assez considérable. M. Desfontaiuts. qui u CYN BBg recueilli cette même pîante aux environs de MasCar, clans le royaume d'Alger , auxlieux sablonneux et arrosas ci'eaus.ilée, dit que les Arabes la récoltent, et qu'elle est pour eux un bon aliment. Cynomoir de la Jamaïque : Cynomorlum jamaieense, Swartz , Flor. , 1 , pag. 11 ; Brown, Jam. 334. Cette espèce croît dans les forêts, à la Jamaïque , sur les racines des vieux arbres. Sa partie inférieure est épaisse, fongueuse, tuberculeuse, c-ou- leur de rouiile ; le spadice court, écaiileux , prolongé en cha- ton, couvert d'écaillés nombreuses • les inférieures étroites^ acuminécs; les supérieures plus larges, brunes, caduques. Après leur chute, ce chaton otfre un grand nombre de carrés d"un rouge de sang. Les fleurs paroissent monoïques, entre- mêlées d'un grand nombre de paillettes filiformes , d'un blanc pourpré, droites, en massue, chacune d'elles renfermant une fleur qui consiste, pour les mâles, en un calice (corolle, S\v.) à trois divisions concaves, obtuses, purpurines; un filament soutenant une anthère à trois valves ; le rudiment d'un pistil triangulaire, aigu. Les fruits ne sont pas connus. Cynomoir DE Cavenne : Cj'nomorium cajennense , Swartz, 1. c. D'après M. Swartz, cette plante a des racines roides, rameuses et rampantes; ses pédicelles longs de deux à six [)ouces, striés, très-étroits ; un involucre en forme de coiffe , à quatre folioles, renfermant le chaton avant son développement: ce chaton est presque globuleux, chargé de petites écailles peltées , arron- dies, un peu épaisses, caduques: les fleurs mâles mélangées avec les femelles , placées entre des paillettes fili 'ormes, très- nombreuses ; un calice (corolle, S w.) à trois folioles lancéolées, concaves, obtuses; un filament une fois plus long que le calice ; l'anthère à trois valves : dans les fleurs femelles, des ovaires oblongs, fort petits, un peu denticulés à leur sommet; ua ou deux styles filiformes, de la longueur des paillettes; un stigmate un peu épais; une semence fort petite. (^Poir.) CYJNOMOLGUS. (V/amm.) On trouve cenom, chez lesauteurs grecs, pour désigner un peuple dontleschiens faisolentla prin- cipale nourriture ; etLinngeus l'a appliqué au cercopithecus an- goler-isis major, de Marcgrave, qui est un cynocéphale, et qu'où a regardé à tort comme un macaque. (F. C.) CYiNOMORION. {Bot.) Pline désignoit sous ce nom i'oro- hanche, parce qu'il lui frouvoit quelque ressemblance avec les parties génitales du cliien. On avoit cru trouver encore une forme pareille dans le fruit de deux arbres de l'Inde, jjoiiunés pour cette Tcùbon pucki-andjing par les Malais, et cynomorion par Rumph. Lînnaeus a substitué à ce dernier le nom àa cjnometra, pour conserver celui de cynomorinn à la plante marine que Micheli avoit auparavant décrite et figurée sous ce nom. (3.) CYNOMORION. {Zoophft.) Ellis a nommé ainsi la penna- tule cyuomoriou, dont M. Cuvier a fait le genre Véretille. C'est Valcjonepipetrum de Gmelin. Voyez Véretille. (De B. ) CYNoiviORIUM. (Bot.) Voyez Cynomoir. (Poir.) CYNONTOOIUM D'HED VVIG. (Bot.) Voyez Cynodontium. (Lem.) CYNOPHALLOPHOROS. (Bot.) Une espèce de câprier, dans le fruit aloiigé duquel Plukenet a cru trouver une res- seuiblaiice avec le pereis caninus, l'a déterminé à lui donner ce nom, dont Linnœus a fait le nom spécifique de l'espèce. CYNORyETES. (Entom.) Hermann fils, dans son Mémoire aplrrologique,a désigné sous ce nom de genre quelques espèces de ricins, dont on a fait depuis ceux de l'ixode et de l'argas. Ce sont des insectes parasites, qui s'attachent à la peau des mammifères, des oiseaux et des reptiles. (C. D.) CYiNORHODON , Cynourhodon, Cynorrhodos.( ZJof.) Voyez Cynosbatos. (J. ) CYJNORYNCHIUM (Bot.), nom donné par Plukenet au penstemon de Mitchell , dont Linnasus avoit fait un chelone, et qui a été rétabli genre avec raison, par Alton et Willde- now, puisqu'il doit s'éloigner du chelone et être pla.'j dan» la famille des personées, à cause de sa cloison pai'allèle aux valves de la capsule. Mitchell nomme aussi cjnorjnchiuw le mimulus de Linnœus, dont Adansoa a fait son monavia. (J.) CYNOSBATOS, Cynorrhodos [Bot.), noms ancien» donnés, du temps de Dioscoride et de Piine, à diverses espèces de rosiers, et particuiicrement à l'égiantier, rosa ca.ilnu, et au roua rubiginosa , dont les feuilles froissées sentent la pomuic l'eiuette. ^J.) CYP 591. CYNOSORCHIS. (Bot.) Ce nom, qui s'i^niÛe testlculus canis y a été donné par les anciens à des espèces d'orcJiis dont la racine est formée de deux petits tnbei'culcs, tels que le» orchis iijramidalis , miliiaris , etc. ( J.) CYNOSURUS ( Dot. ) , nom latin du genre Cretelle. (L.D.) CYNOXYLON. ( iîof. ) riukenet nommoit ainsi une plante qui est une espèce de tupelo , njssa bijlora de "Wilidenow. On trouve encore ce même nom cité par Mentzel, comme l'un de ceux donnés au chamctleon niger.^ qui est notre cardo- patium, ( J. ) CYPARISSIAS. {Bot.) Dioscoride donne ce nom à une espèce d'euphorbe, et c'est encore aujourd'hui le nom spé- cifique d'une phmte de ce genre. (L. D.) CYFARISSUS (Bot.), nom du cyprès chez les anciens. (L.D.) CYPÉRACÉES. {Bot.) Les fleurs, dans la plupart des genres de cette famille, sont hermaphrodites. Dans quelques-uns, les organes sexuels sont séparés dans des fleurs différentes sur le même pied, ou très-rarement sur des pieds différens. Chacune est accompagnée à sa base d'une bractée ou paillette , qui le plus souvent tient lieu d'un calice , lequel existe rarement. Les étamines, ordinairement au nombre de trois, rarement moins ou plus, à anthères non fourchues, sont insérées sou» l'ovaire, lequel est simple, surmonté d'un style terminé ordi- nairement par trois stigmates , quelquefois par deux. Cet ovaire devient une graine nue ou reaftjrmée dans une espèce d'utricule membraneux, entourée quelquefois à sa base de plusieurs soies ou poils. L'embryon est monocotylédone, très- petit, placé à la base d'un périsperme charnu ou farineux, qui occupe tout l'intérieur de cette graine : la radicule est dirigée inférieurement sur le point d'attache de la graine. Le» tiges sontcylindriques ou anguleuses, simples ou plus rarement rameuses, nues, ou chargées de feuilles ; les feuilles , radicales ou caulinaires, sont toujours étroites, alternes, formant cha- cune, à leur base, une gaine qui est indivise, et non fendue comme dans les graminées; les feuilles florales, semblables par la forme, sont sessiics, sans gaîne. Les fleurs sont rare- ment solitaires i le plus souvent rassemblées eu faisceaux , ea h2 CYP ëpîs ou en ombelles, entourées d'un involucre composé Je plL';-ipurs feuilles. D'après ce caractère général, on rcconnoît que cette fa- mille, auparavant nommée les cyféroidca , apparlicnt à la chisse des monoliypogv nés , c'est-à-dire, aux monocotylcdoiiCS à étamines iusérccs sors ''(«vaire. Elle tire son nom du souchet, crperus , un rie ses piiucip ux ger.res. Par son port et quel- ques-uns de ses carrctèr s, elle a de l'afiîn'té, d'une part avec les graminées, de l'ciutre aiec 'es joncées: la forme de ses anthères aiguës par le bout, observée par M. de Teauvois , la structure de srsî^r ines, et la gaine entière de ses feuilles, la font aisément distinguer des premières: elle n'a pas, comme les secondes, un cidije très- formé, des étamines périgynes eî uii fruit ca; sulaire a plusieurs loges s'ouvrant en plu- sieurs valves. Elle se divise nature'lement en deux teclions principales, i!oi!t l'une, pluséteiidue renferme tous !rs genres à fit urs hermaphrodites; l'autre, ceux à fleurs diciinrs ou nnisexuelles. Dans chacune, leur nom're, d'abord peu consi- dérable, a pris un accroissement assez rapide, soit par la dé- couverte de genres nouveaux, soit par la subdivision des anciens. Ait>si, dans la section des diclines, qui ne renfermoit primi- tivement que le carcx ^ il faut ajouter les genres >Sc/er/a et Ope- tiola «le Gaertner, Uncinia de M. Persoon, Kobresia caricina de ^A'illdeuow, Diplacrumde M. R. Brown , Zosterosperminn , de M. de Beauvois. Quant au vignea de ce dernier, qui paroit le même que le schelhameria de Moeuch, et qui comprend les carex a lieux styles et a graine comprimée, il n'a pas encore éié définitivement adopté. La section des fleurs hermaphrodites, divisée d'après la disposition des fleurs en épis, ou spicules, et en grappes, pré- sente d'abord, parmi lisspiculées , les genres anciens remirea, lillingla et tiuyocephalum, qui sont congénères: c}ppr//5 , schœ- nus, chrysitrix. scirpus, eriophorum, fuirena. mapania. Ensuite on y ajoute les manscus, melancranis ^fimbriitytes , ahilgardia de Vahl; eljna de Schrader ; dichromena de Michaux; hjpœly' trum^ vaginaria, lepironia , de M. Richard ; fric/iop/iorum de M. Persoo'i : diaphora de l.oureiro; chcpfospora , isolepis , arthro- s yîis , chorizandra , chondrachne, oreobolus, de M. R. Brown; CYP 393 cliTocharis du même, à restitut-r pent-éfre au sclrpus ; heera, papyrus, nemochloa, hymenochoefa , dti M. de Be.iuvois. Les gf lires à fleurs her;napbrorlites ( n grappe sont le cladium Je 1'. Brown; le ^ahiiia rleFo-ster; les machœriaa,rhjncospora de Vahl; le lepidospernia de M. Labillardière , le dulichium de ]\I. Persoon ; les lampocarja . evandra, caustis , carpha, de M. Ro- herf Brow^n ; les catagjna. lanochœta, de M. de Beauvois, et le cylindrosperma du même, qui se confondra peut-être avec le carpJia. Une nouvelle analyse de tous ces genres déterminera pro- bablement une nouvelle réduction et le rapprochement de plusieurs. (J.) CYPERELLA. {Bot.) Ce nom, que Cordus avoit donné au jimcus campestris de Linnaeus, indintenant luxula carnpestris , a été ensuite employé par Micheli pour désigner diverses espèces de choin, schœnus. (J. ) CYPEROIDES. {Bot.) Voyez Cypéraciîés. (J.) CYPERUS {Bot.), nom latin du souchet. (L. D.) CYPHELLE, Cjpliella. {Bot.) On donne ce nom aux fossettes orbiculaires et bordées qu'on observe sur la face inférieure des lichens nommés sticta. (Mass.) CYPHIE, Crphia. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , de la famille des lobeliacées, de la pen- tandrie monorrynie de Linnéeus , oflrant pour caractère essen- tiel : Un calice à cinq découpures; une corolle à cinq pétales connivcns à leur base; cinq étamiries à anthères libres; les lilamens pileux et souvent réunis à leur base; un style; uu stigmate épais, incliné; une capsule à deux loges. Ce genre a été établi pour plusieurs espèces de lohelia , dont il faisoit d'abord partie. Il se compose de plantes her- bacées , originaires du cap de Bonne -Espérance , à feuilles simples, ailées, dif^itéesou lobées; les fl'urs disposées en épis, accompagnées de bractées. Ces espèces sont: Cyi'iiie grimpante : Cy-phia volubilis , VVilld. ; Lohelia volu- lilis , Linn., Suppl. Sestigcs sont herbacées, glabres, rameuses, liiiformes, contournées en spirales; les feuilles alternes, dis- tantes, glabres, linéaires: les unes entières avec quelques deots obscures , un peu calleuses, les autres légèrement tri- fides; les fleurs alternes, pédonculées, disposées presque en 594 CYP grappes le long des rameaux; les pédoncules solitaires , uni- flores, plus courts quo les fleurs; la corolle petite, divisée jusqu'à sa base en cinq décou[mres liiiéaires -, les étamines plus courtes que la corolle; les anthères oblongues, droites, velues. Cyphie bulbeuse : Cjphia lulbosa , Berg. ; Lohelia lulbosa^ Linn., Spec. ; Burm. , Afr. , 99 , tab. 58, fig. 2. Sa racine est cylindrique, presque fusiforme, munie de fibres, terminée iaférieurenient par une tubérosité arrondie et noirâtre; sa tige est herbacée , droite, simple , presque glabre , un peu rameuse vers son sommet; les feuilles glabres, éparses,sessiles, presque palmées; leurs découpures étroites , linéaires , la plu- j)art triiidcs ; les feuilles inférieures un peu péliolées ; les ileurs rougeàtres, pédicellées , disposées en grappes termi- nales; les pédoncules pubescens , accompagnés d'une bractée linéaire, souvent IriHde; les pétales ou les divisions de la corolle profondes, étroites, linéaires, presque égales ; les étamines velues; le stigmate tronqué et pileux-, une capsule eonique, à deux sillons, biloculaire^ à demi supérieure. Cyphie a tige nue : Cjphia p/ijiei/ma, Willd. ; Lohelia phy- teitma; Lînn. , Spec. Cette espèce est remarquable par ses tiges nues, glabres, herbacées, ou garnies seulement de quelques écailles alternes , petites et distantes : les racines sont oblongues; elles produisentde leur collet plusieurs feuilles ovales-oblongues, obtuses, un peu crénelées à leur sommet, velues ou presque glabres. Les fleurs sont disposées en un épi lâche; elles sont sessiles , alternes, presque unilatérales : leur calice à cinq découpures étroites, bordées de petites dents écartées; la corolle très- profondément divisée; les éta- niiijes plus courtes; les anthères oblongues, velues. Plusieurs autres espèces de lobelia, mentionnées parThun- berg, paroissent devoir être également rapportées au genre Cyphie, du moins d'après les foibles indications présentées par l'auteur : tels sont le lobelia digitala , à tige grimpante, à feuilles glabres et digitées; le lobelia cardamines , à feuilles ailées, les folioles ovales, dentées, une hampe droite,; le lo- belia incisa, à feuilles incisées, presque pinnatifides , la hampe droite. Ces plantes croissent toutes au cap de Bonne-Espéraiice. (^i'oifi.) CYP 395 CYPHON. [Entom.) M. Paykull, et par suite Fabricius, ont rommé ainsi un genre d'insectes coléoptères pentamérés, à ély très molles, de la famille des mollipennes ou apalytres , que ]\I. Latreille avoit déjà distingués sous le nomd'élodes. Ces in- sectes avoient été, pour la plupart , diss 'minés dans des genres très-différens, tels que les cistèles, les galéruques , les altlses. Voyez Er.0DE.(C. D.) CYPRE. {Bot.) Suivant M. Lepage du Pratz, cité par M. Tessier dans les Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1786, p. 197, le cyprès chauve, cifpressus disticha, est ainsi nommé dans la Louisiane, où il est commun et très- estimé. Il existe un autre cypre déjà mentionné sous le nom. de Bois DE CYPRE (voyez ce mot) , et un cypre qui est une espèce de pin. (J.) CYPRÈS {Bol.) , Cupressiis, Linn. Genre de plantes dicotylé- dones, apétales, diclines, delà famille des conifères, Juss., et de la monoécie rnonadelphie de Linnagus , dont les principaux carac- tères sont les suivans : Fleurs mâles en chaton ovoïde , composé d'environ vingt écailles en bouclier et opposées ; calice nul ; étamines au nombre de quatre , à anthères sessiles à une loge : fleurs femelles en chaton presque globuleux, composé de huit à dix écailles en bouclier et opposées, portant à leur face in- terne quatre à huit ovaires, ayant leur stigmate cylindrique, fistuleux, ouvert au sommet. Aces dernières fleurs succède un cône globuleux, formé par l'aggrégationdes écailles, sous cha- cune desquelles sont des graines oblongues, menues, angu- leuses, serrées les unes contre les autres, attachées à l'axe commun, ainsi qu'au pivot des écailles. Toutes les espèces de ce genre sont des arbres ou de grands arbrisseaux toujours verts; elles se rapprochent des thuyas et des genévriers, par leurs feuilles souvent imbriquées et parla forme de leur fruit, dont le caractère essentiel est de s'ouvrir par la séparation des écailles implantées comme des clous dans un centre commun. On en connoît maintenant neuf espèces , dont deux naturelles au Levant, quatre aux Indes ou au Japon, et trois à l'Amérique septentrionale. Cyprès ordinaire ou commun : Cupressus sempervirens, Linn. , Spec. 1422 j Gasrtn. , Fruct. 2, pag. 64, tab. 91 , f . 5 ; Lamk. , Dict. enc, , 2, p, 241. Cet arbre est très-élevé; son Iroac est Sgs CYP gros, son écorce brune-, son bois dur, compacte, de couleur pâle, veiné de rougeâtrc, d'une odeur suave et pénétrante. Ses rameaux sontserrjés contre ia tige. Ses feuilles sont d'un vert foncé, glabres, pointues, persistantes, opposées et imbriqTiées £ur quatre rangs. Les chatons inAlcs sont jaiinàtres. longs de trois lignes et nombreux. Les chatons femelles, verdàtrcs, plus rares, terminent de petits rameaux qui naissent ordinairement sur du bois de deux ans ; ils sont arrondis et bosselés, lors de leur maturité, qui a lieu dans les premiers jours du printemps, qui est aussi l'époque à laquelle paroissent les nouvelles fleurs. Cetteespèceprésente deux variétés remarquables parladiffé- rencede leurport: la première estlecyprèscommun pyramidal, doiitlcs rameaux sont très-serrés contre la tige, et la recouvrent presque entièrement en formant une touffe impénétrable aux rayons du soleil. La seconde est le cyprès commun à rameaux ouverts. En eflet, dans cette variété, les branches forment avec ia tige un angle ouvert, ce qui la rapproche davantage de la forme des thuyas et autres arbres de cette famille. Les régions australes de l'Europe, et principalement les îles de l'Archipel, nous offrent le cyprès commun à l'état sauvage. II est peu de jardins paysagers où Tonne rencontre le cyprès. ^'est surtout depuis que le goût de la nature simple et sauvage a succédé à un luxe qui lui étoitsi étranger, que ion s'est plus occupé de la culture de cet arbre. On ne peut le multiplier que par ses graines, qu'il vaut mieux , sous le climat de Paris et «iaus le nord de la France , semer sur couche qu'autrement. La seconde année, on replante en pépinière les jeunes cyprès, et comme leur tige encore tendre craintla gelée , il faut les en pré- server. Devenus forts, ilssupportent bien le froid de nos hivers. Cependant les gelées extraordinaires, comme celles de 1709 et de 17S8, en ont fait périr beaucoup, ou les ont plus ou moins endommagés. Il faut avoir soin de ne pas trop enfoncer les graines de cyprès en terre; car cela retarde leur germination, quelquefois même l'empêche tout-à-fait, et il faut les semer, autant que possible, lorsque les écailles des fruits commencent à s'ouvrir d'elles-mêmes. La culture du cyprès est très-soignée dans les îles de l'Archi- pel, ainsi que dans le Levant, etil paroit qu'il en a toujours et? concentrée à Philadelphie , où elle occupe un grand nombre d'ouvriers qui travaillent non-seulement pourla eonsommafiori du pays, mais encore pour le commerce d'exportation , et ces ouvriers sont connussous la dénomination particulière deccdar- coopsrs, tonneliers en cèdre. Enfin, on se sert des petits rameaux de cet arbre pour faire un charbon trés-estimé dans la fabrica- tion de la poudre à canon, et l'on fait avec le bois bien sec de très-beau noir de fumée. C'est en 1706 que cette espèce de cyprès a été transportée en Europe ; mais elle n'y a pas été très-multiplfée depuis, et l'uti- lité dont elle peut être n'est pas assez considérable pour qu'on pense jamais à la cultiver en grand .• elle n'y sera jamais qu'un objet de curiosité. Sa croissance trop lente s'oppose d'ailleurs à ce que sa multiplication soit avantageuse dans aucune contrée, et Ton peut même entrevoir que, dans son pays natal, elle deviendra avec le temps de moins en moins abondante, parce qu'à mesure que la population augmentera, les indigènes ne lui laisseront plus les siècles qui lui sont nécessaires pour prendre toute sa croissance, et qu'ils luisubstitueront des arbres d'une venue plus rapide et bien plus propres.à satisfaire aux désirs qu'ont les hommes, en général, d'obtenir des jouis- sances promptes et faciles. Cyprès glauque: Cupressus glauca , Lamk. , Dict. enc. , i» , p. 243 ; Cupressus lusitanica, ^^Y'dld., Spec./^, p. 5i 1. Des feuilles glauques, imbriquées sur quatre rangs ; des rameaux pendans distinguent facilement cette espèce des autres : à quoi l'on peut ajouter que les fleurs mâles sont nombreuses, terminales, sessiles, jaunâtres; que les fruits sont des cônes arrondis , bleuâtres avant leur dessèchement, à peine gros comme une cerise ordinaire, contenant des graines courtes, presque ar- rondies, comprimées et anguleuses. Ce cyprès croit naturelle-^ ment en Asie ; on dit, sans trop de certitude, qu'il se trouve aux environs de Goa dans les Indes. Il est comme naturalisé aujourd'hui en Portugal, où il est connu sous le nom de cèdre de Bussaco , parce qu'il a d'abord été cultivé dans le couvent des carmes de Bussaco , à quatre lieues de Coimbre. H est sus- ceptible do' s'acclimater dans le midi de la France; mais, dans le Nord, il a besoin d'êtrQ cultivé en caisse, pour être fen- 12. • 26 >^^ CYP Irc pendant l'hiver dans l'orangerie. On le cultive au Jardin d'ut' Roi , à Paris. Les autres espèces de ce genre, dont nous ne ferons que donner les noms , afin de ne pas trop étendre cet article , sont le cyprès à rameaux pendans et celui du Japon , cupressus pendula ^ et C.Japomca, Thunb., Fl.Jap., 265, qui croissent au Japon ; le cyprès faux genévrier, cupressus juniperoides, Linn.,5pec. 1422, qui est originaire du cap de Bonne-Espérance; enfin le cyprès- à encens, cupressus thurifera, et le cyprès à feuilles de sabine ,- cupressus sahinoides , que MM. de Humboldt et Bonpland ont trouvés au Mexique, et qu'ils viennent de publier dans leur JSo'.'a Gênera et Species plantarum , etc. Le cyprès à feuilles distiques, cupressus disticha , Linn. , constitue aujourd'hui le genre Schuhertia ou Taxodium. ( L. D.) CYPRES [PETIT] {Bot.) , nom vulgaire du sanlolina chamœ' ej'parjssus. ( J. ) CYPRESS-MQSS {Bot.), nom qu'on donne en Angleterre au lycopode des A>pes. (Lem.) CYPRlAS.(Ornjf/i. ) On donnoit autrefois, en Italie, ce nom et celui d'uccc//o dt cypro, à l'oiseau auquel on a imposé la déno- mination françoise de bec-figue, quoiqu'il ne constitue pas une espèce réelle , etparoisse n'être qu'un état particulier du gobe^ mouches noir, muscicapa atricapilla , Gmel. , dont le mâle éprouve des changemena de plumage remarquables. (Cn. D.) CYPRIN, Cjprinus. {Iclithjol.) Grand genre de poissons ,- de la famille des gymnopomes , et qui contient une infinité d'espèces et de variétés. Presque tous les cyprins vivent dans les eaux douces, et servent à la nourriture des peuples de l'intérieur des continens-, ils devroientdonc être bien connus cependant ce genre a été laissé fort imparfait par la plupart des ichthyalogistes. Artédi et Linna'us en avoient assez mai groupé et caractérisé les espèces ; Bloch en avoit publié des figures fort utiles : mais M. de Lacépède est le pr^'mier qui ait éclairci cette matière ; il a porté le nombre des espèces à soixante-dix, sans les variétés, et sans les espèces qu'il en a distraites avec beaucoup de raison. Tout récemment, M. Cuvier vient de faire du genre Cyprin- une véritable famille , parmi ses poissons malacoptérygiens a.bdominaux,: et il lui assigne les caractères suivans: CVP 4ô5 jPas de nageoire adipeuse; louche peu fendue, mâchoires foihleS^ le plus souvent sans dents, et dont le bord est formé par les os inter-maxillaires pharyngiens fortement dentés ; rayons branchiaux peu nombreux ; corps couvert d'écaillés; intestin sans cœcums. Le incHie naturaliste a, par suite, établi dans autant de groupes distincts, les poissons du genre Cyprin; et chaque groupe a un nom particulier. Ainsi les cyprins dont la dorsale est longue et garnie, ainsi que l'anale, d'une épine dentelée pour second rayon , cons- tituent le sous-genre Carpe ( Cyprinus). Ceux ijui ont la dorsale et l'anale courtes , .-îvec une forte épine, pour second ou troisième rayon de la dorsale, et quatre barbillons à la lèvre supérieure, forment le sous- genre Barbeau {Barbus). Ceux qui ont ces mêmes nageoires courtes et sans épines, avec des barbillons , appartiennent au sous - genre Goujoni, ( Gobio). Ceux qui ont les caractères précédens, avec de fort petites écailles , sont du sous-genre Tanche ( Tinca ). Ceux qui ont la dorsale plus grande que les goujons , et leurs barbillons sur le milieu de la lèvre supérieure, sont des CiRRHINES. Ceux qui n'ont ni épines ni barbillons, sont des Brêmis ( Ahramis ) , quand leur anale est longue et leur dorsale courte , et des Labéons (Labeo) , quand celle-ci est longue. Les Ables [Leuciscus) ont la dorsale et l'anal^ courtes, et manquent d'épines et de barbillons. Enfin, les Gonorhinques [Gonorhyncus) manquent de bar- billons , ont la dorsale petite, au-dessus des catopes , et les opercules et la membrane des ouies couvertes de petites écailles. Voyez aux mots Gvmnopomfs, Able, Barbeau, Carpe, Go- KORHiNQUE , Goujon, Brème, Labeon , Tanche. (H. C.) CYPRINE, Cyprina, [Concli.) M. de Lamarck a proposé ce nouveau genre de coquilles pour la venus d'Islande et quelques autres espèces voisines, qui ont une longue excavation sous les crochets. Voyez Vi^,nus. (De. B.) CYPRINODON, Cyprinodon, {Ichthyol.) Genre de poissons de la famille des cylindrosomes , et qui fait le passage entre •aû4 CYP les pœcilies elles cyprins. On lui assigne les caractères suivans:' Quatre rayons aux branchies ; dents en velours , celles de la ran^,ée antérieure en crochets ; dents coniques, assez fortes au pharynx; catopcs peu reculés, ],e mot oyprinoflon est grec ( y^t/W'/t'oç, cjprinus , et cSovç , dens) , et signiUe cjprin denté. Le Cyi'rinodon varié, Cjprinodon variegatus , Lacépcde , est Ja seule espèce connue dans ce genre. C'est un poissoii- de la baie de Charles-Town , découvert, décrit et dessine par M. Bosc. Il mord fortement lorsqu'on le saisit. 11 est Hguré de grandeur naturelle , pi. i5 , toni. V, de l'Histoire des l'ois- sons' de M. de Lacépède. (H. C.) CYPKINOIDE. {Icluhjol.) On a appliqué ce nom spéci- fique à dilTérens poissons, auxquels on a cru trouver de la ressemblance avec les cypi-ins. C'est ainsi qu'il y a un curi- mate cjprinoïde, un gohie cjprinoïde, un mormjre cyprino'ide. Voyez CeRiMATE, Gobie, Mormyre. (H. C. ) CYPRIFEDE ou Saeot (Bot.) , Cypripedium , Linn. Genre de plantes monocotylédones , apétales, épigynes, de la famille di^s orchidées, Jussieu, et de la gjnandrie diandrie de Linneeus, dont les principaux caractères sont les suivans: Calice à cinq ou six parties irrégulières , dont quatre ou cinq supérieures et laté- rales, et une inférieure renflée, ventrue, concave, en forme de sabot (cette partie, appelée nectaire par Liunœus, labelie par beaucoup d'antres, est regardée par quelques uns comnie une corolle , et les autres parties comme le calice proprement dit) ; deux a^ithèrcs portées par le pistil; un ovaire inférieur , surmonté par un style terminé par un stigmate charnu ; une capsule ovale-oblongue, s'ouvrant en trois va'ves, contenant dans une seule loge des graines nombreuses et très-petites. Les cypripèdcs sont des plantes herbacées, vivaces, à feuilles entières, alternes, engi'inantes; à fleurs solitaires ou en pcl^t nombre au sommet des tiges, en général assez grandes et d'un- joli aspect. Ce genre n'est pas nombreux; Wilideno^v ne lait mention que lie dix espèces , et depuis lui on n'en a découvert qu'une de i)lns. Toutes ces plantes paroissent appartenir excln.sive- luent aux parties sept(;ntrionales des deux continens, puisq^ue sixiontété trouvées d:ius l'Amérique du JNord^etque les ein CYP 4o5 îrntrcssont iutligènes, soit de FEuropc, soit dcTAsie, mi-delà . i/,7 , fig. 2. Arbiisscau originaire de la Caroline, cultivé au Jardin du Roi, dont la tige s'élève à la hauteur de cinq ou six pieds: les rameaux. aUerirs, les plus jeunes >rapprochés en verticiiles. Les feuillf s sont alternes, glabres, lancéolées, très-entières, médiocrtaieut pctiolées, longues de deux pouces et plus ; les (leurs blanches, petites, pédi- cellées , disposées en grapp{s simples, axillaires et comme verticillces; une bractée sétacée à la b;.se de chaque pédicelle. Le calice est persistant, à cinq découpures ovales-lancéolées, acurninécs-, les pétales trois l'ois plus grands, ovales-oblongs, ji lacés sur le réceptacle , un peu concaves au sommet, con- îiiveiis à leur base ; les étauiines plus courtes que la corolle ^ les anthères en cœur, arrondies, bifidesa leur base: l'oraire placé surundisque très-petit-, lestyle court. Lefruitestune pe- titebaie, médiocrement charnue, ovale ,acuminée par lestyle. Cykille des Antilles ; Cyrilla antdlana , Mich., Amer. , 1 , pag. i58. Cette espèce est à peine distinguée de la précé- dente ; elle n'en est peut-être qu'une variété. Ses feuilles sont plus épaisses , coriaces et non membraneuses, plus alon- igées , obtuses , sans nervures apparentes -, les grappes plus épaisses; la corolle plus courte que les pédicelles. Elle croît aux Antiil(^s. (Poir. ) CYROUENNE. {Bot.) Suivant Desportes, on nomme ainsi, à Saint-Donùngue 5 le cyroyer, rheedia, et l'azedarach, meiia. IJ.) CYROYER D'AMÉRIQUE {Bot.) -. Bheedla americana,Unn.; Jjurm., Amer., tab. 267 5 Flum., Gen. ^5 ; Lamk. , lit. gen. y tab. 467. Grand et bel arbre de la Martinique, qui constitue un genre particulier, de la famille des guttifères, de la po- iyanârie monogynie de Linnaeus, dont le caractère essentiel eoiisiste dans utie corolle à quatre pétales ; point de calice ; des étamines nombreuses insérées sur le réceptacle-, un ovaire su- périeur ; un style -, un stigmate en forme d'e-itonnoir -, une baie iniiloculaire, renfermant deux ou trois semences charnueâ, t.'ivironnées d'une pulpe succulente. Son tronc est revêtu d'une érorce un peu ridcc .parsemée Ai CYR Ait lâches blanchâtres et verdâtres sur un fond de couleur obs- cure •. le bois blanc; les rameaux élendus horizontalement^ articulés , garnis de feuilles opposées , pétiolées , glabres , ovales^ entières, presque longues de six pouces; les pédoncules axil- laires, ternes ou fascicules, soutenantchacunune fleurblanche, d'une grandeur médiocre; les pétales concaves, ovoïdes, un peu inégaux; les étamines plus longues que la corolle: les an- thères olxiongues; l'ovaire globuleux ; le style de la longueur des étamines. Les fruits sont suspendus à des pédoncules de couleur purpurine , auxquels pendent des baies jaunâtres , un peu plus grosses que des œufs de pigeon, revêtues d'une peau très-mince, renfermant quelques semences ovales-oblongues, roussâtres, pulpeuses, résineuses, d'une saveur austère ou astringente. Cet arbre fleurit et fructifie dans Je mois de mai. Il découle souvent des nœuds de ses rameaux uae résine jaune, debonne odeur, et qui alimente la flamme pendant long-temps, lorsqu'on la brûle. (Poir.) CYRTA RUSTIQUE {Bot.)- Cyrta agrestis , Loor. , FI. Cochin. 1 , pag. 3/(i. Arbrisseau delà Cochinchine, qui, d'après Loureiro, doit former un genre particulier, qui paroît se rapprocher de la famille des sapotées; il appartient à la de- candrie monogynie de Linns'US, et se caractérise par un calice à cinq dents; une corolle campanulée, à cinq divisions ; dix étamines ; un ovaire supérieur ; un style ; un stigmate simple ; un drupe oblong, renfermant un noyau slUonnié. Sa tige s'élève <à la hauteur de huit à neuf pi^ds, et se di- vise en rameaux étalés, garnis de feuilles glabres, alternes, ovales, acuminées , légèrement dentées à leur contour. Les fleurs sont blanches, presque terminales, réunies plusieurs en- semble sur un pédoncule commun. Leur calice est persistant , en forme découpe ; le tube de la corolle court, de la longueur du calice; le limbe grand, étalé, à cinq découpures lancéo- lées ; les étamines insérées dans le fond de la corolle ; les fila- mens courts, dilatés à leur base; les anthères obîongu es, cour- bées, attachées aux filamens dans toute leur longueur-, l'ovaire arrondi, acuminé ; le style subulé, plus long que les étamines» Le fruit est un drupe oblong, tomenteux, aigu à ses deux extrémités, courbé en croissant , renfermant un noyau oblung. gillonué, aigu àsonsonimet. (Poir. ) 4î? CYR CYRTANDRE, Cyrtavdra. {Bot.) Genre de plantrt dîcofy- Jtédoncs, à tleurs complètes, moiiopétalét'S, irrégulières, delà famille des per^onées, de la diandrie mono^jnis de Liiinœus, offrant pour caractère essentiel: Un calice à cinq découpures, presque à deux lèvres; une corolle irrégulière, à cinq lohcs; tjuatre ou cinq étamincs ; deux fertiles, les autres stériles; un «tjle ; un stigu)ate à deux lames ; une baie à deux loges poly- spermes. Ce genre renferme les deux espèces suivantes : Cyrtandre a deux fleurs : CjTlandra bijlora, Forst. ; Valil , Symb. et Enum. PL; Lamk. , lll. gen., tab ii. Arbrisseau dé- couvert <à l'île d'Olahiti, dont les tiges se divisent en rameaux glabres, tétragones à leur sommet: les feuiîLs sont opposées, péliolées, glabres, elliptiques, aiguës àleurs deux extrémités, un peu crénelées vers leur sommet ; les pédoiicules axillaires, plus longs que les pétioles , chargés d'environ trois fleurs pé- diccllées, munies à leur base d'un invoiucre reiiflé, caduc, à trois folioles lancéolées ; la corolle une fois plus longue que ie calice ; le tube de la corolle courbé; l'orifice agrandi, le limbe étalé, à ciuq lobes inégaux; les deux filamens fertiles, recourbés, insérés à l'entrée du tube ; une baie obloiigue, bi»- loculaire, contenant des semences nombreuses , fort petites, placées en lignes arquées, courbées en dedans. Cyrtandre a bouquets : Cjrtandra cymosa , Vahl. , 1. c. : Bes- leria cyinosa, Forst., Prodr., n." aSy. Cet arbrisseau croit à nie de Tanna. Ses tiges sont pourvues de rameaux grêles, to- menteux ve/s leur sommet, couverts d'une poussière ferrugi- neuse, garnis de feuilles opposées, péliolées, longues de six à sept pouces, ovales , elliptiques , dentées et crénelées, inégales à un de leurs côtés, un peu acuminées, glabres en dissus, pnbescentes en dessous; les pédoncules ])ubescens, axillaires," longs d'un pouce, soutenant plusieurs fleurs pédicellées, réu- nieien bouquets: lespédicelles pubescens, simjjles ourameux, M. Vahl ajoute à ce genre une troisième espèce , sous le nom de cjrtandra staminea, qui est le justiciaparasilica , Lamk., 7//., vol. I, pag. 42. (PoiR.) CYRTANTHE, Cyrlantlms. {Bot.) Genre de plantes mo- HOcotylédoaes, a fleurs incomplètes, à^ la famille des r,,ir- Cis&ées, de ïhexandrie rnono^jnie de Linjiaeus, qui olTi-e pour caractère essentiel : Une corolle (calice, Juss.) tubulée, en CTR 4^3 înassue,»!! six découpures o\'aîcs-obIorigucs ; six étamincs insé-* récssur le tube de la corolle, conuivcntes à leur sommet; un ovaire inférieur ; un slyle ; un stigmate légèrement trifide; uue ca])su[e à trois loges. .'ï trois valves polyspermes. Plusieurs des espèces qui composent ce genre avoîent été d'abord placées parmi les crinuni^ d'autres parmi les amaryllisi Schreber avoit employé le nom de cjrtanthus pour un autre genre qu'Aublet avoit désigné sous le nom de posoqueria, qui devoit être, et qui, en effet, a été conservé sous la même dé- nomination. Les principales espèces de cyrtanthe, toutes ori- ginaires du cap de Bonne-Espérance, sont : CvRTÀNTIIE A FEUIILKS KTROITKS : CjThintJlllS angUSlifoliuS j Willd.: Curtis , Bote Magez. , tab. 271 , non Jacq.; Crinum an^ gtisiifolium , Linn., SuppL ; Amaryllis cjlindracea, l'Hérit, , Serti Aagl. i3.Ses tiges sont droites, nues, cylindriques; elles soutiennent plusieurs fleurs fort élégantes, d'un beau rouge ëcarlate, toutes inclinées , sortant d'une spathe à deux f'olioUs un peu aiguës : le tube de la corolle est alongé, cylindrique , un peu courbé; le limbe à s-ix découpures courtes, ovales^ obtuses: les étamincs non saillantes; les anthères oblongues , pendantes. Les fleurs sont toutes radicales, glabres, étroites, linéaires, obtuses, canaliculécs en dessus, lâchement étalées^ Ci'RTANTjiE A TDBE vjiNTiiu : CjTlanthus vcntricosus , Wilid. ; Cyrtanthus angustifolius, Jacq., Hort. Schn>iiln\, 1, pag. 4^» tyb. jG.Excl. Sjnonjmo. Cette esi)èce diilere delà précédente par ses feuilles plus étroites, redressées et non étalées; par a;,s hampes colorées -, par le tube de la corolle ventru et non cy'uu:; drique 5 le limbe est plane et non redressé -, les étamines ascen- dantes; laspathe d'un rouge de sang ; les fleurs réunies eu nue ombelle terminale , d'un rouge vif, inodores-, les lilamens rougvs à leur base-, l'ovaire d'un pourpre verdàte-e. CvaTANTHE A FEUILLES OBLIQUES : Cj'rtanlhus ubUquus , Wiiid.; Jacq. , Eort, Schocnbr., tab. 76; Andr., Bot. Repos., tab. udS ; Crinum ohliquum, Linn., Suppl, ; Amaryllis umhella^ l'Héiit, , Sert. Anol., i5, tab. 16. Cette belle plante, cultivée dans ies jardins comme plante d'ornement, a ses racines pourvues d'un très-gros ognoii. Ses feuilles, toutes radicales, sont plants, iaucéolées, obtuse?, longues d'un pied et plus, larges de deux- pouces, reconrbéts par une direction obiique; les tlg^s s^out A14 CYR plus longues que les feuilles, roussâtres vers leur ^oraitief , couvertes de poussière glauque, terminées parunespathe à plusieurs divisions, d'où sortent dix à douze belles fleurs pen- dantes, pédonculées, en ombelle-, le tube de la corolle en forme d'entonnoir, safrané, d'un rouge éclatant; les division» du limbe ovales, acuminées, de couleur jaune, bordées de vert. CvRTANTiiE RAYÉ: Cjrlanthus vittatus , Desf. , Vél. du Mus., 9, tab. 65 ; Redout. , Lil., vol. 4, tab. 182. Il est facile de rc- connoître cette belle espèce aux bandes rouges et longitudi-» nah's qui tranchent avec élégance sur le limbe de la corolle à ibnd blanc. Ses fleurs sortent, en ombelle, d'une spathe k deux valves aiguës, légèrement colorées : le tube de la jorolle est long, grêle, verdàtre , cylindrique, se terminant en un limbe infundibuliforme, à six lobes ovales , un peu aigus. Les feuilles sont étroites, linéaires, de la longueur des tiges. (Poir.) CYRTANTHUS. {Bol.) Ce nom donné par Alton à un genre de la famille des narcissées, auparavant réuni au crinum , a été adopté par Willdenow et d'autres. Il désigne les espèces de crinum à ovaire inférieur ou adhérent. (J.) CYRïE, Cyrtiis. [Enlo?n.) Ce nom quisignifie bossu , du grec nvprcç , avoit été donné par M. Lalreille à un petit genre d'in- sectes diptères, à suçoir nul ou caché dans une cavité du front, ainsi que la trompe, et à antennes sans poil isolé, latéral, par conséquent de la famille des aplocères. Comme ce nom de curtc avoit été donné par Bloch à un genre de poissons, Fa- bricius ne^voulut pas l'adopler, et il emprunta de Meigen le nom d'acrocère, qui avoit été donné à un insecte tout-à-fait différent. C'est le même insecte que Vempis acephala de Villers, que le sjrphus gibbus des premiers écrits de Fabricius. M. Latreille lui a donné depuis un autre nom. Voyez Acro- CÈRHCt OCGODES. (C*. D.) CYRTOCHILUM. {Bot.) Genre de plantes monocotylédoncs, à fleurs incomplètes, irrégulières, de la famille des orchidées, de la gjnandrie d'iandrie. de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Cinq pétilles presque égaux, onguiculés, étalés ou J'étléchis; un sixième (la lèvre) très-court , convexe, en crête, point éperoiiné, soudé par sa base avec la colonne ailée au Sou)met-, une anthère teiuiiuaie operculée; le pollen en deux paqucis réuuis sur un pédiceile commun. CYR ^ /*!$ Ce g^re tient le milieu entre les oncidium elles epidendrum ; j1 en diffère principalement par sa lèvre courte et convexe : c'est d'après ce caractère qu'il a été nommé cyrtochilum , (!e« mots grecs kudtoç, convexe, et^ilAoç, lèvre. Il comprend ul-s herbes parasites, originaires de l'Amérique méridionale, a racines bulbeuses; les hampes paniculées. Il faut y rapporter les deux espèces suivantes : Cyrtochilum ondulé; Cyrtochilum undulatum , Kunth, in lînmh. et Jjonpl. noy. Gen. , i, pag. 649, tab. 84. Cette plais te,, très-rapprochée de Vepidendrum punctatum , Linn. , est pourvue d'une bulbe alongée. Ses tiges sont longues de six pieds, par- semées d'écaillés concaves; ses rameaux flexueux, panicuiésj les feuilles toutes radicales, planes, lancéolées, un peu coio- rées, longues d'un pied ; les Heurs pédicelléea; les pétales planes, ovales, onguiculés, ondules, très-ouverts, de couleur brune 9 les deux intérieurs plus petits, piquetés de jaune et de blanc: îalèvreovale, lancéolée , pendante, courte, d'un rose tendre en dehors, jaune en dedans, panachée de taches blanches et rouges, munie à sa base de tubercules en crête; la colonntr ailée des deux côtés à son sommet. Cette plante a été décou- verte sur des rochers, proche le bourg de l'Ascension et Paraiao- de-las-Fapas. Cyrtochilum flexueux; Cj'riochiluvrjlexuosum , Kunth. Le.» Ses racines sont bulbeuses -, ses tiges très-rameuses ; ses rameaux bruns, triangulaires, très-étak's, parsemés d'écaiiles ovales, membraneuses; les feuilles toutes radicales, planc|, coriaces, lancéolées, à nervures saillantes; les fleurs longuement pédi- cellées-, la corolle brune par la dessiccation ; les pétales réflé- chis; les trois extérieurs ondulés, spatules, le supérieur obtus ^ les latéraux aigus, un peu plus longs, les deux intérieurs en ovale renversé, obtus, ondulés; la lèvre convexe, ovale, aiguë j réiléchie, tuberculeuse et en crête à sa base, un peu soudés avec la colonne. Elle croît au pied des hautes montagnes, à Faramo-de-ias-Achupallas. (Foir.) CYRTODAIRE, Cyrtodera. {Conch.) Genre de coqnlJ'es dp îa famille des pyloridées, établi par Daudin, dans le Bu lit tin de la Société philomathique, n." 22, et que l'on peut caractériser ainsi : Coquille alongée, équivalve, inéquilatëraîe, bâillante aux deux extrémités: sommet peu sensible ; charnière presque 416 CYÎl nulle, remplacée par une protubérance calleuse, irrégulièrc^ sur chaque valve -, ligament extérieur et postérieur; impression musculaire double. On ne connoit pas l'animal de ces coquilles ; ïnais il est fort probable quil ne diffère pas beaucoup de celui desmyes, parmi lesquelles Linnaeusavoit placé les espèces de ce genre, que M. de Lamarck a nommé glycimère. C'est évi- demment un genre intermédiaire à celuides myes et des solens , et au moins fort rapproché des panopées. Parmi les sept ou Luit espèces de ce genre, nous citerons, i.° la cyrtodairé épaisse, cyrtodera incrassala , mja siliqua, Chemn., vol. XI, p. if)2,fig. 198; 2." la cyrtodairé incrustée, cjrtodera incrus- tata. Bull. Soc. ph., n.° 22 , an VII, fîg. 5 AB, qui est très-alon- gée, et enduite d'un vernis noirâtre ; 5.° la cyrtodairé ovale , cjrtodera ovalis , 1. c, fig. Z). Elle est ovale, cendrée, lisse, mar- quée transversalement de trois lignes fauves ; jaunâtre inté- rieurement. Elle a été observée parSoldani auprès de Messine ^ Sur les bords de la mer, dans le sable. Daudin y rapporte en- core la mja edentula de Pallas, arctica de Muller , et même la mj-a bj'ssifera de Fabricius, Faun. du Groenland, dont M. Cuvier a fait son genre Byssomie. (DeB.) CYRTOFODIUM. {Bot.) M. Rob. Brown, dans VHort. Kew. , edlt. noi'., il établi ce genre pour quelques espèces de cymbi- dium, de la famille des orchidées : il se distingue par la lèvre ou le pétale inférieur de la corolle géniculé à son onglet, divisé en trois lobes profonds; les cinq autres pétales distincts-, le pollen distribué en deux paquets, bilobés à leur partie posté- rieure. Il faut rapporter à ce genre le cymhidium Andersoni , Andr.,£of. Repos., pag. et tab. 65i. (Poir.) CYRÏOSTYLIS RÉNIFORME(£of.); Cjrtostjlis reniformis , Brown, A'ot^i HolL, 1 , pag. 322. Genre de plantes monocoly- lédones, à fleurs irrégulières, de la famille des orchidées, dé la gjnandrie diandrie de I-inna^us, caractérisé par une corolle presque à deux lèvres , à six pétales mutiqucs ; les quatre laté- raux étalés, presque égaux, l'inférieur d'une forme différente, prolongé , entier , oblus ; deux callosités à sa base ; la colonne à demi cylindrique, dilatée à son sommet; deux masses de pollen comprimées dans ohacune des deux loges d'une anthèro terminale, persistante ; les loges rapprochées. Cette espèce se rapproche beaucoup des acianthus par son GYS 4i? pcft. Sfs feuilles sont toutes radicales, en forme de rein , tra- versées par un grand nombre de nervures. Les fieurs soiU dis- posées en une grappt-" terminale, souvent renversées sur leur pé(iicelle.EllecroitauportJackson,danslaNouvelle-Hollande. (PoiR.) . CYSSANTHEMON. {Bot.) Voyez Cvclaminis. (J.) CYSSION. (Bo^) Voyez Hedf.ra, (J.) CYSSOPHYLLON. (Bot.) Voyez Cvclamixus. (J.) CYSTANTME A FEUILLES DE .SPRENGELIA (Bot.) : Cfs- liinthesprengelloidcs,Brown,Nov. HoU, i, pag. 555-. var. /2. id., Joliis hreviorihus , Erown, loc, cit. Genre de Ja faucille des épa < cridées, de la pentandrie monosjnie de Linnaeus, établi panVi.R. Brown pour un arbrisseau de la Nouvelle-Hollande, dont le caractère essentiel consiste dans un calice foliacé ; une corolle fermée en forme de coiffe, s'ouvrant transversalement, tron- quée , persistante à sa partie inférieure : cinq étamincs persis-» tantes, insérées sur le réceptacle; point d'écaillés ; un style; une capsule renfermant une colonne centrale, du sommet de laquelle pendent des placenta libres. Cet arbrisseau a le port des sprengelia ; il est chargé de ra- meaux marqués d'anneaux après la chute des feuilles. Celles-ci sont oblongues, sessiles, étalées , recourbées, beaucoup plus courtes dans la variété F. Les fleurs sont terminales, solitaires. Jlcroitsur le revers des montagnes, aux lieux ombra^(és. (Poiii.) CYSTIBR ANCHES. (Crust.) M. Latreille a i>roposé de désigner sous ce nom un ordre de la classe des cri^tacés, dont les branchies sont vésiculaires. (C. D.) CYSTlCAVy OS. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs polypétalées, irrégulières, qu'on rapporte à la famille des papavéracées, appartenant à la diadelphie hexandrie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à deux folioles opposées et caduques; une corolle presque labiée ou papillonacée, composée de quatre pétales irréguliers, comme ceux de la fumeterre, ainsi que les étamines. Le fruit est une capsule membraneuse, uniloculaire, renfermée dans un grand involucre, renflé, presque globuleux, àdeux valves, comm,u- niquant intérieurement avec la capsule par de longs filamens en toile d'araignée. Cette capsule occupe le centre sous la forme d'un axe : elle est ovale-ohlongue , un peu comprimée, dia- 12. a; 4rS- CYS pliane et membraneuse dans son milieu, épaissie à ies^orâs., filiforme à ses deux extrémitî's, à une seule loge indéhiscente, renfermant des semences nombreuses, fort petites, insérées^ sur les parois internes des bords de la capsule- Ce ijenre est remarcpiable par les caractères de son fruit exposés ci-dessus, et d'après lesquels Boerhaave, et Cœrtnep après lui, se sont déterminés à l'exclure du genre des fume" terres, quoique tous les autres caractères s'y rapportent. Il ne renferme que l'espèce suivante : Cysticapnos d'Afrique : Cjslicapnos af ricana , Ga^rtn., de Fruct. 2 , pag. i6) , tab. 1 15; Boerh., Lugd. , i , tab. 5io , sed Icon malaob capsulam trii-'alvam- Pluk. , Alm., tab. 355 , fig. 3. Hante du cap de Ijonne-Espérance, dont les tiges sont grêles, tendres, herbacées, foibles, très-rameuses, difïuscs et grim* pan tes, longues d'un à deux pieds, les feuilles distantes, presque^ deux fois ailées; les ramifications de leur péuole lâches, peu nombreuses, soutenant des folioles glabres, ovales, entières ou incisées en un ou deux lobes-, plusieurs de ces ramifications y- dépourvues de feuilles, se terminent en une vrille capillaire- et rameuse. Les fleurs sont réunies trois ou quatre ensemble sur des pédoncules opposés aux feuilles, et plus courts qu'elles r elles sont d'un blanc jaunâtre ou rougeàtre. Il leur succède des fruits pendans, véaiculeux, de la grosseur d'une petite noix.. Cette plante est cultivée au Jardin du Roi. (Poir.) CYSTICERQUE, Çysticercus.{Entoz.) Genre devers intes- tinaux, étab^*i par Zeder, et adopté par Rudolphi , pour une certain nombre d'espèces que Pallas, Goèze, Gmelin plaçoient avec les taenias, et que Eloch ,Schranck et Abilgard ont séparées sous les noms d'iiydatigènes , vernies vesiculares y vesicariœ f hjdatidœ. Les caractères sont : Corps alongé, déprimé , très- rii.gueux, renflé postérieurement en une vessie caudale pleine d'eau , terminé antérieurement par un renflement céphalique à- quatre suçoirs, et contenu librement dans une vessie externe, membraneuse et simple. Ces animaux, qui ne diffèrent réelle- ment guère des hydaiides que parce que le corps proprement dit est toujours plus alongé, et la vessie ordinairement fort pe- tite, se trouvent constamment enveloppés d'un sac celluleux ,. plein d'un fluide aqueux, et toujours dans le tissu cellu- laire sous-périlonéal , hépatiquc,,plévrique, cérébral et même: CYS ' 41 1> Tïiusciuaîre de l'homme . des mammifères on des poissons, îludolphi en compte quinze espèces, qu'il subdivise en deux sections, d'après la forme du corps. Parmi les espèces de la première section, dontle corps est très-rugueux, comme arti- culé, et qui sont au nombre de dix, dont cinq sont douteuses, nous citerons : Le CrsTiCEîiQUE FAScroLArRE ; Cjsticercua fasciolaris , Encyc!. Méthod. , tab. 09, fig. 1 1-17 ,dont le corps est alongé, déprimé , iivec une petite vessie caudale, subglobuleuse, et la tête sub- tétragone, sans cou, et prolongée en une espèce de petit mu- seau, garni de petils crochets. Ce ver, d'un pouce et demi à sept pouces de long sur trois lignes de large en avant, se trouve coinmunément dans le foie des rongeurs, comme des rats, des souris, etc. I,e Cysticerque fistulaire; i^j'sticercus Jîstularis , Rudolph. , Entoz., tab. XI, fig. 2. Son corps est très-court, un peu arrondi, et terminé par une vessie très-longue, subcylindrique. Il a été trouvé par Chabert dans la poitrine d'un clievai. LcCysticerque a cou mince: Cj's':icprcus tenuicollis , Rudolph.; ttxnia globosa et verrucosa, Encycl. Méthod. , t. 09, fig. i-5 , d'après Goè"?.e. Le corps est un peu arrondi,petiiet terminé pos- térieurement par une vessie subglobuleuse, et antérieurement par une tùte subtétragone, avec un petit rostre cylindrique, garni de crochets portés par un cou court plus étroit que celui-ci. Cette espèce est très-commune dans le péritoine et la. plèvre des animaux ruminans et des cochons. • Le Cysticerqub piriforme; Oysticercus piriformis , Zeder. , Encycl. Méthod., t. 59, fig. 6-8. Le corps est rond, petit, atté- nué antérieurement, et terminé par une vessie presque égale etsubglobuleuse ; le rostre est très-court, avec ac très-petits crochets, et le cou fort grêle. Cette espèce se trouve commu- nément dans le péritoine des lapins. Le Cysticerque du tissu cellulaire : Oysticercus cellulosa , Rudolph.; Vermisvesicularis, Brera, Vers, p. 14, tab. 2, fig. 8-9. Corps cylindrique, plus long que la vésicule caudale, transverse, elliptique ; la tête tétragone , prolongée en un petit rostre arrondi, garni de crochets; le cou très-court , un peu plus épais antérieurement. Cette espèce a été trouvée dans le tissu cellu- laire de l'homme et de plusieurs singes: c'est elle qui , très-com- 26, A^Q CYT inune dans le lard du cochon, détermine la maladie (5onnutf sous le nom de ladrerie dans ces animaux. Elle existe ausst assez souvent dans le plexus choroïde du cerveau de l'homme. Quant aux espèces de la seconde section , dont le corps est peu rugueux et liguliforme, et qui forment le genre Vési- Caire de Schranck, elles sont au nombre de cinq seulement ;. mais il paroît que îoutes, à peu près, sont douteuses, tant elles sont mal connues. Elles ont été trouvées dans le foie des poissons. ( De B. ) CYSTIDICOLE, Cystidicola. (Entoz.) C'estun nom de genre imaginé par Fischer pour désigner un ver intestinal qu'il avoit trouvé dans la vessie natatoire d'une carpe, et qui appartient au genre Fissule de M. de Lamarck, ou à celui que RudoIpJù » nomméOpHiosTOME. Voyez ces mots. (De B. ) CYSTIQUES, 0)'stici.{Enloz.) C'est le nom que donne Ru^^ dolphi à son cinquième ordre des entozoaires, caractérisé en es que le corps est formé, en plus ou moins grande partie, par une vessie pleine d'eau, Il contient les genres CysTrcF.RQUE ( Hy- DATiDE des auteurs François) , CœxuRE et Echinocoque. Voyes ces différens mots et Entozoaires. (DeB.) CYSTOLITHES. (Foss.) Ce nom a été donné autrefois aux pointes d'oursins fossiles qui ont la forme d'une massue. Voyez Pointes d'oursin. (D. F.) CYTHÉRÉE. (Entom.) Ce nom avoit été donné par Fabri- cius à un genre de diptères ; mais , comme il éloit déjà appliqué à celui de cfa'tains entomostracés, on a adopté le nom de Mu- MON. (CD.) CYTHÉRÉE, Cytherea. (Crust.) Ce nom qui est presque sj^nonyme de celui de c^pris , a été donné à un genre voisin de ce dernier, dont il ne diffère que parce que les espèces d'en- tomostracés ostracins qu'il réunit ont les antennes velues, au lieu de ne porter de poils qu'à l'extrémité libre , comme un pin- ceau. Muller a représenté ces petits animaux à la planche 7 de son ouvrage sur les Entomostracés. ( C. D.) CYTHÉRÉE , Cyiherea. {Conclu) Genre de coquilles bivalves,, établi parM.de Lamarck, d'abord sousle nomde mcre/r/x, pour quelques espèces de venus, qui n'en diffèrent réellement qu'en ce que, des trois dents apiciales ou cardinales, la médiane ou la plus crosse est entière , et en outre qu'il y aune dent latérale- CYT 42 1 •pTë-i'<Çiciaîe , peu écartée, qui ne se trouve pas dans les véri- tables venus. Du reste , l'animal et toutes les autres parties de îa coquille soutsemblabies. L'espèce qui sert de type a ce genre, ctque iM.deLam;ircknouime cythérée labiée, cylherealahiata y venus meretrix, lànn. ; vulgairement la gourgandine, figurée dansGualtieri, tab.76, fig. c, est une coquille épaisse, convexe, très-glabre, nullement denticulée sur ses bords, entièrement blanche, ou peinte de rayons bruns, ou enfin toute brune, bleuâtre à son bord antérieur; l'écusson est brun et gibbeux; îalunul-e n'est pas distincte , et les nymphes sont i)àiilantes. Elle vient de l'océan Indien, où elle se trouve à l'embouchure de» 'fleuves. On y rapporte encore la venus tigerina , Gmel. , Gualt. , Test. , tab. 77, tig. A, qui est orbiculaire , étrécie dans les deux sens, et dont la lunule est ovale. Elle vient des mers des Indes. (DeB.) Cythérée {Foss.) On n-e rerrcontre les coquilles fossiles de ce genre que dans les couches marines qui se trouvent au-dessus des craies. Les espèces en sont assez nombreuses , et je vais présenter la description des principales. La Cythérée scutellaire ; Cytherœa scutellaria , Lamk. , Ann. du Mus. Coquille suborbiculaire , aplatie, couverte de légères stries d'accroissement ; largeur, deux pouces quatre lignes; longueur, près de trois pouces. Ses valves sont peu épaisses. On la trouve dans un monticule de sable quarzeux , à Bracheux, près de Beauvais. La Cythérée demi-sillonnée : Cjthercca semi-sulcata, Lanik. , 1. c, tom. 12, pi. 40, fig. 3. Coquille presque triangulaire, à bord supérieur arrondi , médiocrement bombée , à corselet creux, et dont les bords sont anguleux. Elle est sillonnée transversalement sur son côté antérieur , et le reste de la coquille est lisse ; largeur , un pouce. On la trouve à Grignon , prés de Versailles; àHauteville, département de la Manche, et dans presque tout le calcaire coquillierdcs environs de Paris. La Cythérée ltjisante ; Cytherœa nitidula, Lamk.,- 1. c. , même pi., fig. 1. Coquille ovale, bombée, luisante, et à stries transverses fines etpeu remarquables ; largeur un pouce et demi. Elle a les plus grands rapports avec la venus lœta de Linnéeus. On la trouve à Grignon ; dans difféxentcs loca- lités aux environs de Paris , et en Touraiiie, A22 CYT La Cythêiée poue ; Cj'lhcrcca polila, Lamk. , niûme pï^iche , fig. 6. Coquille ovale, lisse, à crochets pelils, non renflés , recoiir.'jés et pointus; largeur, onze lignes. On la trouve avec îa précédente, et à Siennt?. La Cythéhée lisse; Cj'herrra lœvlgata, Laink. , 1. c., même planche, lig. 5. Cette espère est rapprochée de la Venus telrix de Chemnjtz , par sa forme transversalement oblongue; mais elle est moins grande, et paroit avoir parte des couleurs rayonnantes. Elle est lisse et luisante; sa largeur est de dix- huit lignes, et sa .longueur , de dix lignes; sa lunule est en cœur. Ot>. la trouve à Courtagnon , près de Reims, et à Gri- gnon. C'est une des coquilles bivalves les plus communes de ce dernier endroit. La Cythérke élégante; Cylhevœa clegans , même planche , fig. 8. Coquille suborbicul.iire, couverte de stries Iransverses et luisantes, la lunule est ovale; largeur, huit lignes; longueur, six lignes. Elle a beaucoup de rapport avec l'espèce suivante qui tsl beaucoup plus grande. On la trouve à Grignon. La Cythérée bordeloise ; Cjlherœa bin-digalensis , Lamk., Ann, du Mus. Cette jolie espèce est couverte de cannelures parallèles aux bords; elle est médiocrement bombée, et son f et n'est pas épais : sa largeur est de deux pouces trois quarts» Elle a les plus grands rapports avec la précédente , et elle ea a tant avec la Venus erjcina de Lintiaeus, qui vit dans l'Inde, et à laquelle on a donné le nom de cedo nulli, à cause de ea beauté, que M. de Lauiarck est porté à croire que les deux espèces fossiles ne sont que des variétés de cette der- nière. On la trouve à Lauguan , [irès de Bordeaux, où elle est très-commune. Je possède les débris d'une coquille qui a été trouvée à vSan-Miniato en Italie, et qui paroit tenir à la même espèce; ïuais la coquille entière devoit avoir plus de trois pouces et ,' mi de largeur , et le têt a plus de six lignes d'épais- .seurvers !e milieu de la coquille. La Cythérée d'Italie; Cythercea ifalica . Def. Celte espèce a plus de trois pouces de largeur. Elle aies plus grands rap- ports avec celle que l'on trouve vivante daiis la Méditer- ranée , qu'on appelle vuig.iireuieitt hi gourgandine ; on voit CYT '42^ >cepei(i#aïït sur celle qui est fossile , quelques carènes trans- verses très-éîolgnécs les unes des autres, qu'on ne voit pas sur l'autre. On ia trouve dans le Plaisantin. On connoit encore la Cythérée tellinairè , la Cythérép deltoïde, la Cytiiérée corbuune de M. de Lamarck, dont on voit les figures dans les Ann. du Mus. , tom. XII , pi. 40 ; la Cy- xifÉRÉE LAMELLEOSE, Del"., que Ton trouve à Rome et dans le Plaisantin, Cette dernière est très-remarquable par les lames •élevées dont elle est couverte. (D. F.) CYTICISTUS. [Bot.) Burmann père, dans son Thésaurus zeylanicus , nommoit ainsi une plante que sou fils , dans le Flora indica, a reportée au cistus œf^yptiacus. (J.) CYTINEL, ou Hyi'Ociste [Bot..)^ Cj'tinus , Linn. Genre de plantes dicotylédones, apétales, épigynes, de la famille r',?s aris- tolochiées, Juss. , et de la gynandrie dodécandrie , Linn. , dont les Heurs sont monoïques et présentent les caractères suivans: rieurs mâles terminales, ayant un calice persistant, coloré, charnu, tubuleux-campanulé , à limbe quadrifide-, point de «oroUej huit étamines, à filamens nionadelphes , portant des anthères réunies en globe-, un rudiment de stigmate : (leurs femelles latérales, ayant un calice comme dans les mâles; un ovaire inférieur , surmonté d'un style épais, en colonne, ter- miné par un stigmate charnu, tronqué à huit sillons. Le fruit jest une baie ovale, coriace, à huit ioges, coiitenant plusieurs petites graines arrondies. On ne connoit qu'une seule espèce xle ce genre. 0 Cytixel PARASITE; Cjt'mus hjpocistis ^ Linn. Syst. veg, 8 2 G. Sa tige est épaisse, un peu succulente , haute de deux à trois pouces , rougeâtre ou jaunâtre , garnie, en place de feuilles, de petites écailles imbriquées, charnues, de la jiiéme cou- leur que la plante. Ses fleurs sont petites, presque sessiles , rougeàtres, disposées au sommet de la tige, au nombre de cinq à dix. Cette plante croît dans le midi de la France, dans les autres parties méridionales de l'Europe et en Bar- barie; elle est parasite des racines des cystes ligneux. Le suc des fruits du cytinel est acide et très - astringent. Dans le Midi , on le retire par expression , et on le convertit «n extrait. Les médecins en faisoient autrefois plus d'usage ït^u'ù présent: ils l'employoïent dans les hémorragies, les (îys- 424 CYT sentei'ies, les diarrhées, les gonorrhées rebelles, etê. ; mai» aujourd'hui, surtout à Paris, il estpresque entièrement tombé en désuétude. (L. D.) CYTIS. {Min.) Il paroît que c'étoit encore une de ces pierres creuses qui avoient fortement altiré l'attention des anciens, à cnuse des noyaux mobiles qui sont renfermés dans leur cavi'é. Pline donne ce nom particulier à une variété blanche qui se trouvoit auxcnvirons deCopte. Voyez Aetite et Fer oxipé cÉonioi.'E. ;B.) CiTlSE [Bot.) , Cjtisus , Liun. Genre de plantes dicoty- lédones polypétales, périgynes , de la famille des légumi- neuses, Juss. , et de la diadclphie décandrie , Linn. , dont les principaux caractères sont les suivans : Calice monopl-yHe , à deux lèvres, dont la supérieure à deux dents, ^et Pinfé- rieure à trois-, corolle papilionacce , cà étendard relevé, à ailes et carène conniventes, enveloppant les organes de la génération ; dix étamines a filamens réunis dans les trois quarts de leur longueur en un seul corps; un ovaire supérieur, obloug, surmonté d'un style simple ; une gousse oblongue, à deux valves, à une loge contenant, plusieurs graines réni- formes et comprimées. Les cytises sont des arbres de grandeur moyenne, et le plus souvent des arbrisseaux à feuilles alternes, trèscom- luunément ternées, quelquefois ailées; à fleurs disposées en grappe, en ombelle, ou seulement deux à trois ensemble, soit à l'extjjiémité des rameaux, soit dans les aisselles des feuijles. Près de la moitié des espèces croît spontanément en France, et la plus grande partie des autres est indigène du reste de l'Europe. Plusieurs espèces de genista et de spar- tiuin de Linnaeus, ont dû être distraites de ces deux genres, dont elles n'avoientpas les caractères , pour être placées dans les cytises avec lesquels elles avoieut plus de rapports. On connoit aujourd'hui quarante et quelques espèces de ce dernier genre. Nous ne parlerons que des plus remar- quables. La plante à laquelle les Grecs et les Romains donnoient le nom de cytise , ét'jit fort estimée par eux. Deux auteurs, parmi les premiers, Aristomachns et Amphilocus , avoient écrit .sur cctfe plante des truiics particuliers qui ne sont pas CYT 4^5 venus js cantons où ces cytises sont communs, on les emploie à faire des cercles , des échalas , des rames. Leur bols est bru- nâtre, et il devient noirâtre dans le centre, lorsque les arbres sont un peu âgés; il est alors bien veiné et prend facilement un beau poli , ce qui fait que les ébénistes et les tourneurs le recherchent pour différens ouvrages. Les animaux ruminans, el surtout les chèvres et les mou- tons , peuvent se nourrir sans inconvénient des feuilles de l'aubours et du cytise dvs Alpes ; mais elles sont émétiques et purgatives pour l'homme. Les légumes et les graines pa- roissent surtout avoir ces propriétés d'une manière très-pro- noncée ; et des personnes, qui étoient là-dessus dans Tigno- rance, ayant voulu essayer de faire préparer une certaine quantité des gousses du faux ébénier comme on fait des ha- ricots verts, toutes celles qui en mangèrent furent prises, peu de temps après, de vomissemens , et furent abondam- ment purgées; mais ces accidens se calmèrent bientôt, sans qu'il s'en suivit rien de plus fâcheux. La médecine pourroit mettre à profit cette observation , et en déterminant au juste par de nouveaux essais à quelle dose les feuilles et les fruits de ces cytises ont la faculté de provoquer la purgatiou, peut-être pourroit-elle, jusqu'à un certain point, les substituer au séné. Ces deux cytises sont d'ailleurs très-rustiques-, ils viennent aisément partout, à l'exception des terrains marécageux et de ceux de pure craie. M. de Rlalesherbes en a fait l'heureuse expérience dans ses terres; sept arpens de marne argileuse ont été semés et plantés en cytises aubours, et cela a si bien réussi, que cette terre, dans laquelle différentes plantations avoient été faites sans succès, et qui parolssoit vouée à une stérilité éternelle, est aujourd'hui couverte cl"un bois de bon rapport. La meilleure manière de multiplier les cytises, est d'en semer les graines. On répand celles-ci à la fin de mars ou au commenccmcntd'avrll, dans un terrain bien labouré, et un mois après, le jeune plant commence à pousser. Il seroit plus avantageux sans doute de semer à demeure, parce que les arbres deviendroicnt plus beaux, n'ayant pas à souiïrir ^2^ CYT des difTc'rrntPS transplantations; m::"s, rVun autrfrcôté, les semis en plein chjuip sont siijcls à bien des iuconvéniens : îl Tant prendre un*soin particuli.r pour faire sarcler el biner les jeunes plants, ou i!s profitent peu; il faut les entourer de larges fossés pour en écarter les bestiaux, qui, en les brou- tant, L^s délruiroient en entier, ou au moins ralentiroient con- sidéra !)lputent leur croissance; tout cela exige de grands frais. Nous croyons donc qu'il vaut mieux élever les cytises en pé- pinière, et ne les planter en pleine terre que lorsqu'ils sont assez forts pour n'aA'oir plus besoin d'aucun soin particulier, et pour ne plus craindre la dent des bestiaux, ce qui peut avoir lieu vers la cinquième ou sixième année. L'aurours et le cytise des Alpes croissent avec assez de rapidité; il n'esf pas rare devoir à l'automne des jets de cinq à six pieds sur des arbres qui ont été rccépés à la fin de l'hiver, et nous avons mesuré un de ces arbres âgé de trente- six à quarante ans, qui avoit vingt -six pouces de circonfé- rence à un pied de terre. Cytise nohiatre : Cjtisus nigricans , Linn. , Spec. 1041, Lois., in ISov. DuJiam., 5, pag. 147, t. /^C , f. 1. Cette espèce ne forme qu'un petit arbrisseau de trois à quatre pieds de haut. Ses rameaux sont nombreux , grêles, pubescens vers leur sommet , disposés en buisson , et teriuinés par une grappe de Heurs, droite, longue de trois à six pouces, le plus sou- vent si2nple. Ses feuilles sont pétiolées , composées de trois folioles ovales-oblongues, d'un vert foncé, glabres en dessus, légèrement pubescentes en dessous. Ses fleurs sont jaunes, pédiculées, munies à leur base d'une bractée linéaire; leur Calice est petit, campanule, couvert de poils courts et soyeux; l'étendard, les ailes et la carène sont à peu près d'une longueur égale. Les légumes sont oblongs , comprimés, arqués, chargés de poils courts et blanchâtres. Cet arbrisseau croît naturellement en Allemagne , en Au- triche, en Hongrie, en Italie et en France aux environs de Montpellier; il se trouve dans les lieux arides etsur Icsbordj des bois. On le cultive dans les jardins, où ses nombreuses grappes de fleurs font un effet fort agréable pendant le leuips de la floraison qui arrive en juin et juillet. Comme il s"é ève peu, on le greffe sur l'aiibours ; afin d'avoir l'agrément d"ea iouir à haute tige. GYT 41^ CvTfSE f FEUiCLEs PLiÉES : Cftisus compllcatus , Decand.jFl* îr. , n.° 382 1 ; Lois., m Now Duham., 5, pag. 147, t. 47, f. 1 ; Jdenocarpus par^ifolius , Decand. , F!. Fr. , tom. 5 , p. 55o. Cette espèce est un arbrisseau qui s'élève à cinq ou six pieds , en se divisant en rameaux nombreux, veius dans leur jeunesse, garnis de feuilles pétiolées, composées de trois folioles ovalcs- alongées, pubescentes bu même velues, souvent pliées en deux dans leur longueur. Sis fleurs sont jaunes, pédoncu- lées, réunies au nombre de vingt à cinquanle sur des grappes qui naissent de rextrcmité des rameaux. Leur calice est moifié plus court que la corolle, à cinq dents très-aiguës et hérissées de poils glanduleux. Les légumes sont comprimés, d'un rouge- hrun, et de même hérissés de poils glanduleux. Ce cytise se plaît dans les terrains sablonneux; il croît na- turellement en Espagne et dans plusieurs provinces du midi de la France. Ses ioagues grappes de fleurs qui paroissent eti mai et juin font un joli effet, et lui méritent une place dans les jardins d'agrément. Cytise fevillv : Cjtisus foliosus , Lhérit. , Stirp. i84;Curt,, Bot. Mag,, t. 426; Adcnocarpus foiiosus, Decand., FI. Fj-. , tom. 5, p. 649. Cette espèce a beaucoup de rapporîs avec la précédente, la suivante et le cytise de Toulon; elle diffère de la première 5 par ses feuilles plus nombreuses, plus pres- sées , et par ses calices simplement pubcscens et non glan- duleux; on la distingue de la seconde par ses fleurs nioin» nombreuses, par ses feuilles non cotonneuses , et particuliè- rement par ses légumes chargés de poils courts, roides, tir- minés par une giande; enfin, on peut la reconnoitre d'avec le cytise de Toulon, à ses feuilles plus alongées, et surtout à ses fleurs disposées en grappe et non resserrées en tête ou tn ombelle. Elle croit aux iles Canaries, et on la cultive dans les jardins de botanique. Pour la conserver l'hiver, oa la rentre dans Forangerle. Cytise paniculé : Cjtisus paniculatus , Lois. , in Nov, Duhain, , 6, p. 148 ; Cytisus canariens is , Linn. , Spec. 997. Cette e.spècc est voisine du cytise feuillu ; mais elle en diffère par ses feuilles entièrement couvertes de poils courts et serres, qui Jes rendent blanchâtres; par leurs folioles ovales, non alon- gées et jr.niyis pliées longifudinalcmeut ; par ses fleurs di*- /,3o CYT posées sur des grappes nombreuses, formant par leur réil- nion à l'extrémilé des rameaux, une belle panicule ; enfin, par ses légumes couverls de poils mous, couchés et non glan- duleux. Cet arbrisseau croit naturtllemcnt aux lies Canaries ; on le cultive dans les jardins de botanique, et on le con- serve pendant l'hiver dans l'orangerie. Cytise a feuilles d'anacyris ; CjlJsus anagjrius , Lhérit. , Stirp. 184. Les jeunes rameaux de cet arbrisseau sont très- velus, garnis de feuilles composées de trois folioles lancéo- lées, très-aiguës, glabres en dessus, soyeuses en dessous. Ses fleurs sont d'un jaune un peu foncé, disposées au sommet des rameaux en grappes peu garnies. Ses légumes sont char- gés de poils glanduleux. Ce cytise est originaii-e d'Espagne ; on le cultive au Jardin du Roi. Il demande l'orangerie pen- dant l'hiver. Cytise a feuilles sessiles : Cytisus sessilifoliiis , Linn., Spec. 1041 ; Lois., in now. Duham., 5, p. 149, t. 45, f. 1. Cet ar- brisseau , nommé vulgairement trifolium des jardiniers , se divise dès sa base en nombreux rameaux , et il forme un buisson de six à sept pieds de hauteur. Ses feuilles, portées sur des pétioles courts, sont composées de trois folioles arrondies ou ovales, un peu acuminées. Ses fleurs sont jaunes, disposées su sommet des rameaux en grappes courtes, peu garnies, et il leur succède des légumes oblongs, comprimés, glabres, noirâtres à l'époque de leur maturité. Cette espèce croît naturellement dans les lieux exposés au soleil, et au bord des bois, en Espagne, en Italie , et dans plusieurs parties du midi de la France. Elle est fréquemment cultivée dans les jardins où , dans les mois de mai et de juin, ks nombreuses fleurs dont elle est couverte lui donnent un as- pect fort agréable. Comme elle est très-touffue , on peut en faire de petites palissades, qui supportent bien la taille; il est même indispensable de la tondre après que ses fleurs sont passées, si l'on veut lui conserver une jolie forme, et elle est susceptible de prendre par ce moyen toutes celles qu'on voudra. Lorsqu'on veut l'avoir à haute tige, ou la greffe sur l'aubours. Ede est d'ailleurs très - ruslique , et quoique originaire du midi, elle supporte en jjlcine terre, dans le climat de Paris, les hivers les plus rigoureux, sans CYT A^i tn souffA- sensiblement. Elle produit d'ailleurs une grande quantité de rejetons qui fournissent le moyen de la multiplier facilement, sans qu'on se donne la peine de la semer.. Tous les animaux ruminans dévorent avec avidité ses feuilles , ses jeunes rameaux et ses fleurs. Cytise a feuilles d-e lin : Cytisas tlnifoUus , Lamk. , Dict. encycl. 2,, p. 249-, Genisla llnifolia, hinn., Spec. 997. Arbris- seau de deux à trois pieds de hauteiir, dont les ratneatis sont grêles, anguleux, garnis de feuilles scssiles, composées de trois folioles linéaires , vertes en dessus, soyeuses et blan- châtres en dessous. Ses fleurs sont d'un jaune peu foncé, soutenues sur des pédoncules courts, et disposées àrcxtréniité' des rameaux en grappes longues d'un à deux pouces. Cette espèce croît naturellement dans le Levant, en Barbarie, en Espagne , etc. On la trouve aux îles d'Hières. Dans le nord de )a France, on est obligé, pour la conserver pendant rhiver.de ia mettre en orangerie. '^''^ Feuilles ailées ; fieun en grappes. Cyti&e DulVoLGA.: Cjiisiis wolgaricas ^ Linn. fil. Siippl. Zir \ Cj tisus pinnatus , PalL, l-'L Ross. 1, p. yS, t. ij. Arbrisseau de six à huit pieds de hauteur, dop.t les rameaux rougeàlres et légèrement pubescens sont garnis de feuilles ailées, com- posées de onze à dix-sept folioles ovales ou presque rondes- et pubescentes. Ses fleurs sont d'un beau jaune, réunies, au nombre de cinq à huit, en grappes axillaires, porS^es sur ujî- pédoncule commun, plus long que les feuilles: leur calice estoblong. velu et glanduleux, à peine moitié aussi îmg que la corolle. Les légumes, d'un pouce de long ou un peu plus, hérissés de poils glanduleux, sont renflés et presque cylindriques, au lieu d'être comprimés comme dans les autres cytises, ce qui éloigne cette espèce de ce genre , «t paroit la rapprocherde celui du baguenaudier. Cet arbrisseau est indigène des pays qu'arrose le Wolga. On le cultive en pleine terre dans les jardins de Paris. >i--i-K- Feuilles ternées ■ Jleurs en ombelle ou axillaircs. Cytise de Toulon ; Cylisus telonensis , Lois. , FL GaU, 4 '1^ î iSouv. Dnham, 5 , p. i 55 , t. 47 . f . 2 ; Adcnocar^nis telonensis -, 45» CYT Decand., FI. Fr. , tom. 5, p. 55o. Cette espèce a de^ rapports marqués avec le cytise à feuilles pliées ; mais elle en est biea distincte , parce que ses fleurs ne sont qu'en petit nombre, comme de une à six, au sommet dts rameaux, où elles sont ]e plus souvent disposées en une sorte d"ombelle, ne s'alon- geant que très-rarement en grappe imparfaite; mais surtout parce que leur calice est pubescent , non glanduleux, et entouré à sa base de trois petites bractées ovales-lancéolées. Ce cytise croit naturellement en Provence , aux environs de Toulon, en Languedoc, en Italie , etc. Cytise blanchâtre : Cytisus candicans , Lamk. , Dict. encycl. 2, pag. 24B, var. a; Genista cjndicaiis , Linn. , Spec. 997. Arbrisseau de cinq à six pieds, dont les rameaux sont grêles, sillonnés, garnis de feuilles nombreuses, pétiolées ou presque srssiles, composées de trois folioles ovales, pubcs- centes. Ses fleurs sont jaunes, disposées quatre à six ensemble, en petites ombelles terminales et latérales. Il croît naturelle- ment en Italie et dans le midi de la France. Il ne craint pas le froid, et on peut le planter en pleine terre dans le climat de Paris. La grande quantité de fleurs dont il se charge, le rend très-agréable à voir pendant sa floraison. Cytise velu-, Cytisus hirsutus, Jacq., Obs, 4, p. 1 1 , t. 96. Celte espèce est un arbrisseau qui s'élève à deux ou trois pieds, en se divisant en beaucoup de rameaux redressés, velus, garnis de feuilles nombreuses, pétiolées, composées de trois folioles OYales-arrondies,.pubesccntes. Ses fleurs sont grandes, d'un jaune foncé, disposées le plus souvent au nombre de six à douze, en une sorte d"ombelle terminale; quelquefois aussi, placées deux à trois ensemble dans les aisselles des feuilles ; leur calice est oblong, très-velu ainsi que le légume. Ce cytise est indigène des parties méridionales et tempérées de l'Eu- rope. Il croît naturellement en Espagne, en Italie, en Au- triche et dans plusieurs parties de la France. On le cultive eji pleine terre dans les jardins, oii il fleurit depuis la fin d'avril jusqu'en juillet. Cytise en tète ; Cjtisus capitatus, Jacq., FI. Aust. 1 , p. 22 , t. 35. Cette espèce ne diffère de la précédente que parce qu'elle s'élève moins, parce que ses rameaux sont plus grêles, toujours coucJiés, et prircc que ses fleurs ne deviennent ja- CYT 435 îîiaîs ajéllaires, mais qu'elles sont toujours termijiales. Ce cy- tise croit naturellement en Italie , en Autriciie et eu France , ■où on le trouve clans les Pyrénées, en Poitou, en Bourgogne, etc. Il fleurit en juin et juillet. Cytise a j-xeurs blanches ; Cjtisus leucanthus, Waldst., Plant. Hung,, p. 141 , t. iS^. Cette espèce est très-voisine du en- lise velu et du cytise en tête : elle diffère du premier par ses feuilles glabres en dessus , par ses calices aussi presque glabres, •et par ses fleurs blanches ; on la distingue du second par cette même couleur de ses fleurs, et parce que celles-ci ne sont pas toutes terminales, plusieurs d'entre elles étant disposées <]eux à deux ou trois à trois dans les aisselles des feuilles. Cet arbrisseau croit dans les forêts en Hongrie, et sur les col- lines aux euA'irons de Turin. Cytise couché ; Cylisiis supinus, Jacq. , FI. Austr. , 1 , p. 1 5 , t. 20. C'est un très-petit arbrisseau , dont les rameaux sont grêles , cylindriques , couchés , couverts , ainsi que le dessous des feuilles et les calices, de poils courts et blanchâtres; garnis de feuilles composées de trois folioles ovales-oblongues , pubescentes en dessous. Les fleurs, portées sur des pédoncules courts , sont ordinairement disposées deux à deux dans les aisselles des feuilles ; leur calice est oblong. Cette plante croit en Autriche, en Hongrie et en Sibérie. Elle fleurit en avril et mai. Cytise pourpré; Cytisus purpureus , Jacq., FI. Austr., 5 , p. 64, App., t. 48. Ce cytise a [des rapports av^ le précé- dent; mais il en difîere essentiellement, parce que, excepté le bord du calice et l'onglet des pétales qui sont un peu ve- lus, il est glabre dans tout le reste de ses parties; il s'en dis- tingue encore par ses folioles lancéolées, et par ses fleurs purpurines. Il croît en Autriche et en Italie. Cytise d'Autriciïe : Cytisus aastriacus , Linn., Spec. 1042 ; Jacq., FI. Austr., 1 , p. 16, t. 21. Cet arbrisseau ressemble un peu au cytise en tête: mais il en difl'ère par ses rameaux re- dressés; par ses feuilles couvertes de poils couchés, blan- châtres, qui donnent à toute la plante un aspect argenté, surtout lorsqu'on l'observe dans son pays natal, car la cul. ture lui fait perdre une partie de ses poils. 11 croît en Italie, en Autriche . en Hongrie , en Sibérie. On le cultive j2. aa 4^4 CYT au Jardin du Roi, à Paris, où il fleurit en juin, ju'Uet, ci souvent jusqu'en automne. ^ Cytise prolifère: Cjtistis prolif crus, Linn.Ms, Suppl. , 828; Vent., Plant, noi'. , i3, t. i5. Dans cette espèce les jeunes rameaux sont revêtus d'un duvet très-court, grisâtre, et garnis de feuilles pétiolées, à trois folioles oblongucs-cllip- tiqucs, glabres en dessus, soyeuses en dessous. Ses fleurs sont blanches, disposées quatre à huit ensemble en ombelles axillaircs, du milieu desquelles il se développe souvent un rameau après la floraison; leur calice est oblong , très-velu, ainsi que le légume. Ge cytise est originaire des iles Canaries. Pour le cultiver dans le climat de Paris, il faut le mettre en caisse, afin de le rentrer pendant l'hiver dans l'orangerie. Cytise argenté; Cytisus argenteus ^ Linn. , Spec. 3o/|5. Ce cytise n'est qu'un sous- arbrisseau ligneux à sa base, et divisé en rameaux nombreux , étales , presque herbacés , longs de six à huit pouces , garnis de feuilles assez lon- guement pétiolées, ternées, presque glabres en dessus, soyeuses et blanchâtres en dessous. Ses fleurs sont jaunes, à corolle à peine plus longue que le calice, souvent réunies trois ensemble au sommet des rameaux. Cette plante croit naturellement dans le midi de l'Europe. On la trouve en France, en Languedoc, en Provence, enDauphiné, etc. Cytise odorant : Cjtisusfragrans , Lamk., Dicf. encycl. , 2 ,. p. 2/|9'; Spartium supranubium , Linn. fils, Suppl. 5 19. Au pre- mier aspect, ce cytise ressemble au genêt d'Espagne ; mais il en diffère par ses feuilles ternées et par ses rameaux sil^ lonnés , souvent nus à leur sommet. Ses feuilles sont pétio- lées , composées de trois petites folioles linéaires. Ses fleurs sont petites, blanches, pédonculées, réunies plusieurs en- semble dans les aisselles des feuilles ; elles ont une odeur fort agréable , et font un joli effet. Les légumes sont glabres.. Cet arbrisseau croît au pic de Ténériffe. Cytise a fleurs ternées : Cytisus Iri/Jorus , Llicrit, . Stirp,. 10/1 •,Noi'.DuliaTn., 5, p. 162 , t. 46, f. 2. Les rameaux de celte espèce sont redressés, garnis de feuilles à folioles ovaks- oblongues, pubescentcs, d'un vert foncé. Ses fleurs sont d'uit beau jaune, disposées le plus souvent trois par trois dajis les. isscllcs des feuille»; et abondamment répandues !c long, dea rameaux; leur calice est très-court, campanule , à deux lèvres peu prononcées et sans dents bien distinctes. Les légumes sont comprimés, noirâtres et velus. Cet arbrisseau croit naturelle- ment en Barbarie, en Espagne, et en France dans le Languedoc, la Provence, les îles d'Hières et l'île de Corse. Cytise épineux : Cjtisus spinosus ^ Lamk. , Dict. encyi. , 2, p. 2lij ■. Spartium spinosum, Linn. , Spec. 997. Cet arbrisseau s'élève à trois ou quatre pieds , ef se divise en rameaux gla- Iwes, sil'onnés, garnis de fortes épines. Ses feuilles sont pé- liolées, à trois folioles ovales, presque glabres. Ses fleurs sont jaunes, pédonculées, disposées trois à six ensemble, soit dans les aisselles des feuilles, soit vers l'extrémité des «pines , en une grappe incomplète ; leur calice est campanule , comme tronqué , glabre, ne formant ni lèvres ni dents dis- tinctes, et cinq à six fois plus court que la corolle. Ses légumes sont glabres, comprimés, élargis sur leur dos en une sorte de gouttière. Ce cytise croît dans le midi de la France. (L. D.) CYTISE CAJAN ou Cytise DES Indes. (BoA.) Voyez Cajan.(L.D.) CYTISE DES ANCIENS. {Bot.) On croit aujourd'hui que c'est la luzerne en arbre. (L. D.) CYTISO-GENISTA. (Bot.) Tournefort faisoit , sous ce nom , un genre du genêt à balais commun dans toute la France, et le distinguoit du genista, parce que ses leuilles. inférieures sont ternées comme cellesdu cytise, et les supérieures simples comme celles des genista, Linneeus l'a réuni au sparLium sous le nom de spartium scoparium. M. de Lamarck, en confonc^nt le genre Spartium avec le genista, nomme celte espèce genista scoparia. Il trouve que les deux genres de Linnœus sont fondés sur des caractères insuffisans et non existans dans toutes les espèces; c'est ce qui nous avoit déterminés à adopter la réunion faite parlui. Si l'on Touloit maintenir les deux genres, on pourroit, avec Tournefort, nommeT spartium des espèces dont la gousse est remplie d'une seule graine, et laisser dans le genista les espèces à gousse polysperme. (J.) CYTISUS (Bot,), nom. latin du genre Cytise. (L. D.) CYZ. ( Ornith.)On appelle ainsi, en Pologne, le tarin , frin- gilla spinus, Linn., qui se nomme aussi czizeck. (Ch. D.) CZAPLA {Ornith.), nom générique des hérons en Pologne. (Ch.D.) 28, 4?^ DAB CZAYKA {Ornith.) , nom polonois du vanneau, trUga va.* nellus, Linn. (Ch. D.) CZERAVOiNY-OGONEK. {Ornilh.) Le rossignol de muraille^ molacilla phanicurus, Linn., est ainsi appelé en Pologne. (Ch. D.) CZETZUGI {IchlhjoL), nom polonois de TEsilugeon. VoyeJi ce mot. (H. C.) CZIAP {Ornith) , nom illyrien de la cigogne, ardea ciconia^ Linn. (Ch. D.) CZIEPIE {Ornith,), nom générique des hérons en lllyrie, (Cii. D.) CZIER-WENKA. (Ornith.) L'oiseau que Ion désigne, en lllyrie, sous ce nom et sous celui de zer-wencka , est le rouge- gorge, motacilla rubccula, Linn. (Ch. D.) CZIEYRA {Ornith.), nom illyrien du vanneau, tringa fa- nellus, Linn. (Ch. D.) CZIGTHAI (Mamm.) , nom tartare d'une espèce de cheval; il s écrit aussi dziggtai. Voyez Cheval. (F. C.) CZISZ. ( Ornitli.) Le tarin , fringilla spinus , Linn. , se nomme" ainsi en lllyrie. (Ch.D.) ' CZIZECK. {Ornith.) Voyez Cyz. (Ch. D. ) D DA. (Bot.) V«yez Come. ( J.) DAAH. (Ornith.) Le milan , f aie o mihus , Linn., porte ce norn dans la langue hébraïque. (Ch. D.) DAAKARf (Ichtliyol.) En Arabie , on donne ce nom aux vieux individus de la bandoulière à nageoires noires, de Blooh, cliœtoàon teira , Linn. Voyez Platax. (H. C.) DABA. (Ichthrol.) Les Arabes donnent ce nom à une variété de la pej^ca summana de Forskaëi , que M. de Lacépède fait rentrer dans son genre Pomacentre , et que M. Cuvier croit devoirappartenirasongenreScrran. VoyezPo.MACENTRE. (H. C.) DABACH ou DiîBACH (Uvt.) , non arabe du gui, 'viscum , suivant Daiéchamps. (J.) DABANUS. (iiof.) Voyez Dawan. (J.) DABBUNA, Sjubbaita (Bot.), noms arabes de Vanchusa jlava de Forskaëi, quicstPaspcri/go ccajpfiaca de Ijnnseus , selun- yahl. (J.) DAG 457 DAEEOCI. (Bo/.)I^-^ip^^"tcqut.- les Irlandoîs nomment ainsi, ■au rapport de Rai, avoit été rapportée par Linnœus, sous le 'nom de cia/'eocm, d'abord au genre Erjca, ensuite par le même i VAndroineda. L'examen Je son fruit nous a prouvé que, quoi- qu'elle ait une grande ressemblance avec labruyére ciliée, elie appartient à Tordre des rhodoracécs, plutôt qu'à celui des éri- nées, et qu'elle devoit être rapportée au genre Menziezie. Voyez ce mot. ( J. ) Dx\BINGORA. {Bot.) Suivant Rumph , on nomme ainsi à Ternateson cod!cTi/?n, qui est le corf/io deTidor, le croton varie^ gatum des botanistes. A Java, on le nomme , selon lui, daun maas , et selon Burmann, daven-hellebardies. (J.) DABOECIA. (Co.^) Voyez Dabeoci. (L. D.) D ABOIE ou Daboue (ErpétoL), nom d'un serpent du royaume de Juida , en Afrique, que les nègres adorent, et que quelques auteurs ont rangé parmi les couleuvres. C'est une Vipère. Voye^ ce mot. (H, C.) DABUH. (Mamrn.) Léon l'Africain, dans sa Description gé- nérale de l'Afrique, désiguesoiis ce nom un animal qui auroit la taille et presque la forme d'un loup, les mains et les pieds d'un homme et un caractère très -timide; qui déterreroit les cadavres pour s'en nourrir, et qui seroitsi sensible à la musique ■qu'il se laisseroit prendre, sans se défendre , au son des timbales et des trompettes. Il est vraisemblable qu'il s'agit dans cette xiescription d'un animal fabuleux, qu'on aura formé en réunis- sant quelques uns des caractères des cynocéphale^etdts hyènes, et c'est sans doute ce qui a porté Gesnerà donner la figure d'un mandrill à son article de l'hyène. (F. C.) DAîîURI {Dot.), nomsous lequel Clusius cite lerocou,tixa.(J.) DACE ou Dare {Ichthyol.) , noms anglois de la vaudoise, leuciscus vulgaris , Nob,, ou cjprinus leticiscits , Linn. Voyeas AiiLE, dans le Supplément du premier volume. (H. C.) DACHEL (Bof.), nom égyptien, cité par Prosper Alpin, d'un genre de palmier connu maintenant sous celui d^elate. (J.) DACHS {Mamm,) , nomdublaireau dansla languealiemande et dans quelques unes de celles qui en sont dérivées; il vient sansdoutede to.rws, nom du même animal chez les Latins. (F.C.) DACINA. {Bot.) Voyez Limonier. (J.) DACNAS. {Oriiith.) Gyllius, dans ses Commentaires sur 433 DAC ^!ien, Porpliyrc, etc., édit. de i535, p. 480; Gcsner/Tiv, ô y. édit. de i555, p. 56;; Belon, ch. 24 etdern. du liv. 5 , etc., font mention d'oiseaux nommés dflcnac/es , en Egypte , où les iuveurs s'en attachoient autour de la tête pour que leurs petits cris et leurs trépidations perpétuelles les empêchassent deselivrerau sommeil. En supposant l'exactitude du fait, aucun indice ne sauroit faire reconnoitre si ces oiseaux étoient d'une espèce particulière , et à laquelle ils appartcnoient. (Ch. D.) DACiNE. (E«fom.) M. Latreille a désigné sous ce nom grec ^ tiré du Dictionnaire d'Hesycîiius, comme propre à un oiseau , un genre d'insectes coléoptères pentamérés, delà famille des liélocèrts ou clavicorncs , voisins des nitidules et des dermestes^ avec lesquels la plupart des auteurs les avoient confondus. Ce genre ne renferme jusqu'ici que cinq espèces. M. Paykuîl ayant employé le nomd"c/ig(5 pour désigner ce genre, Fabricius Va adopté, et on le trouve ainsi dans le Système des Eleuthé- rates. Voyez Encis. (CD.) DACNIS. {Ornith.) Ce nom, qui ne paroît pas étranger à celui de dacnas, aété donnépar M. Cuvier auxjjJNp/fs de Buflfon, qu'il range à la suite des cassiques , des troupiales et des ca- rouges, comme représentant en petit ces derniers par leur hec conique et aigu , et les liant avec les figuiers. (Ch. D.) DACOLI-GAGERl (Bot.) , nom brame du tandale-colli des Malabares, crotalaria juncea. (J.) DAÇOLO-CANTE-MOGARO (/?o/.) , nom brame, suivant Rheede, dusf/ieru-cadeZari des Malabares, achjranlhcs proitrata. (J.) DACOULI-NAGUERI [Bol.), nom brame du Isjerou-hadali des Malabares, espèce de mélastome à feuilles trinervées. (J.) DACRIDIUM. ( Bot.) Genre de champignons établi par Link ^ et qui appartient à la sixième série (scutelLatées) du premier ordre ( inucédines) de sa méthode. Ses caractères sont : ïhallus lloconnet^f , formé de filamens très-courts, mêles, et comme feutrés : séminules formant sur le thallus de petits tas, d'abord fluides, puis compactes. Dacridium rouide : Dacridinm roridiim, Link, Berl. Mag.d, p. 41. Thallus blanc ; sporidies en petits las roses. Ce cham- pignon , qu'on ne peut reconnoitre qu'en l'examinant au mi- croscope, est le rtijrolhccluiii roridum de 'l'ode. Voyez Mvno- TUECIUM. (Lem.) DAC 439 DACf\TIUM A FEUILLES DE CYPRÈS {Bot.) -. Dacrjdium €iipressinum , Lamb. , Monog. Pin. , pag. cjo , tab. 4-, Soland. ap, Fbrst. , PL exot., 80, et FI. ins. austr. prodr. , 92 ; Cook , :i.* Voyage, vol. 1, pag. 70, tab. 3i. Grand et bel arbre, découvert dans les iles de la mer du Sud, qui constitue un genre particulier de la famille des conifères, de îa dioécie polyandrie de Linnœus. Son caractère essentiel consiste dans des fleurs dioïques, disposées en chatons. Le chaton maie est oblong, composé d'écailles en cœur, acuminées , portant les étamines. Point de corolle; point de filamens : des anthères sfssiles, orbiculaires, à deux loges, s'ouvrant transversale- ment, adhérentes à la base des écailles. Les fleurs femelles produisent une noix ovale, monosperrne. enfoncée à sa partie inférieure dans un réceptacle ferme et agrandi. Le tronc de cet arbre s'élève à une grande hauteur; ses rameaux sont très-étalés, chargés d'un grand nombre d'autres beaucoup plus petits, pendans, flexueux , garnis de feuilles nombreuses, subulëes, étalées dans leur jeunesse, puis làche- meiit imbriquées. (Foir. ) DACRYON {Bot.), nom grec, cité par Mentîeî, d'après Théopliraste , pour désigner la larme de Job , coix. ( J.) DACTYLE {Bot.),Dactyiis, Linn. Genre de plantes monoco- tjlédones, hypogynes, de la famlFe des.aramlnées de Jussieu, et delà triandriedigynieàe Linnœus, dout les principaux carac- tèressontlessuivans: Calice de deux glumesinégales, contenant plusieurs fleurs plus courtes qu'elles; chaque tleu» formée de deux balles lancéolées, courbées en carène, l'extérieure pro- longée en pointe très-aiguë; trois examines ; un ovaire supé- rieur, surmonté de deux styles ;une seule graine, aplatie d'uu côté, convexe de l'autre, tombant à sa maturité sans être enveloppée par sa balle florale. Les dactyles sont des plantes herbacées, à tiges noueuses , garnies de feuilles alternes, linéaires, et à fleurs terminales, disposées en panicules resserrées ou quelquefois en têtes. On en compte aujourd'hui une douzaine d'espèces qui croissent dans différentes parties du monde. Ces plantes ne présentant rien d'intéressant sous le rapport de leurs propriétés ou de leurs usages, nous ne parlerons que des plus connues. Dactyle fei.otonnp: : DactjUs glornerata , Linn. , Spec. io5; 44^ DAC IBort. Gram. 2, p. 67, t. 94. Sa racine est vivace ; elîetoprodaïî un 011 plusieurs chaumes droits, hauts d'un pied et demi à deux pieds, garnis de feuilles rudes en leur hord. Ses fleurs sont d'un vert clair, quelquefois un peu rougeàtres , tournées d'un seul côté, et rapprochées les unes des autres en plusieurs petits pjquets formant dans leurensemble une panicule courle, resserrée, ovalc-oblongue. Lesglumes contiennent trois à cinq fleurettes, dont !a balle extérieure est légèrcmeîitpubescente en dehors, et ciliée sur ses bords. Cette plante est commune dans Ils prés en Europe. Quand elle est en trop grande abon- dance dans une prairie, elle rend le foin de mauvaise qualité. Dactyle d'Espagne; Dactflis liispanica, Roth , Ccital. Bot. y 1, p. 8. Cette espèce diffère de la jjrécédente, en ce que ses fleurs forment ordinaij-ement un plus grand nombre de paquets plus serrés contre Taxe florifère, et disposés en une panicule plus alongée : les glumes ne contiennent d'ailleiirs que deux ileurettes; la plus courte est membraneuse, la plus longue car- tilagineuse , et ciliée sur le dos, de même que les balles. Elle croit dans les champs et les lieux secs du midi de la France et deTEurope, Dactyle DE uivage : Dactylis liUoralis, Willd. , Spec. 1 , p. 408 ; Poa littoralis, Gouan, FI. Monsp., 470; Lamk., Illust., t. 45, f. 5. Ses chaumes sont grêles, entièrement couches, longs d'un à trois pieds, divisés en rameaux redressés, garnis de feuilles glauques, glabres ou légèrement pubescentes, disposées sur deux côtés opposés. Ses fleurs sont d'un vert clair, insérées sur plusieurs épillets réunis en une panicule oblongue, resserrée et tournée d'un même côté; leurs glumes contiennent sept à onze fleurettes. Cette plante croit dans les sables des bords de la mer, en Languedoc, en Provence, et dans le midi de l'Europe. Dactyle rajipant ; Dactjlis rcpcns , Dcsf. , FI. Atlant. 1 , p. 79 , t. i5. Ses chaumes sont longs, ranipans, divisés, à cha'cu)i de leurs nœuds, en plusieurs rameaux hauts de deux ou trois pouces, garnis de feuilles roidcs, distiques, velues. Ses fleurs sont disposées sur plusieurs petits épis, réunis en tête oyale- oblongiie, tournée d'un seul côté; elles sont pubescentes, et leurs glumes contiennent environ quatre fleurettes. Cette plante croît, en Barbarie, dansUs Stiblcs du désert et des bords de la mer. DAC 441 Dactyle piQrANT ; Dactylis pungens. Des?. , Flor. Allant. , 1 , p. Bo, t. 16. Cette espèce est Tacile à distinguer par ses chaumes redresses, nus dans leur partie supérieure, terminés par une tête de fleurs formée de plusieurs épillets sessiles et entourée à sa base par un involucre écaiileux. Elle croît dans les sables près de Mascar, sur la côte de Barbarie ; elle est annuelle. (L.D.) DACTYLE. {Conch.) La forme alongée, à peu près cylindri- que, qu'offrent certaines coquilles bivalves, comme la moule lithophage, lilhodoma vulgaris, et la pholade dactyle, pholas dactylus, leur a valu ce nom , tiré de leur ressemblance appa- rente avec un doigt. (DeB.) DACTYLES. {Ichthyol.) DanssaZooIogieanalytique, M.Du- méril a établi une famille de ce nom dans le sous-ordre des poissons thorachiques , de l'ordre des holobranches. Il lui donne les caractères suivans : Branchies complètes; corps épais, comprimé; nageoires pecto- rales à rayons distincts , isolés. Le mot dact-y-lés est tiré du grec cTitVJyAoç , qui signifie doigt y parce que les poissons de cette famille paroissent avoir des doigts séparés au devant de leurs nageoires delà poitrine. Ils se rapprochent à cet égard de ceux de la famille des dimérèdes, du sous-ordredesabdominaux. Linnaeuslesavoit touscomprisdans •le genre Trigle. Ils ont la tête grosse , presque carrée , les yeux très-hauts. Ils vivent dans la mer. Leur chair est estimée. Nous allons, dans un tableau synoptique , mettre»en opposi- tion, les uns avec les autres, les caractèresdes genres qui com- posent cette famille. Famille des Dactyles. !ii_„ . , , ( unique ; corps cuirassé Pcristédion. libres: naceoire dorsale ' ^ , '^^ ■,, ,> ■ ) 1 11 t "es aiguillons entre Prionote. ^'*°"*''*'l sans aiguillons.... Trigle. réunis par une niemlirane formant une autre nageoire , Dactyloptère. (Voyez ces différens mots.) Tous les dactyles ont la tête cuirassée par d'énormes os sous- orbitaires, qui, allants'unir au prcopercule, leur garantisseut toute la )oue et donnent à cette tête une forme presque cubique. Souvent même ces os se portent par-dessus les mâchoires pour ^'^■^ Î)AC former en avant un museau saillant. Leurs opercules, It'urs jiréopercules, leur occiput et leurs épaules se lerinincut le plus <'om:nunément en arrière par une épine. Lewr estomac est un cul-de-sac assez large ;leur intestin assez long; leurs ca'cuins sont au nombre de douze environ, et leur vessie natatoire est large et biiobée supérieurement. Plusieurs fspèces !ont entendre, q\iand on les prend, des sons qui leur ont valu les noms de p-ondins, de corbeaux, etc. (H.C.) DACTYLI, Ichei. (Foss.) C'est ie nom que Pline a donné aux bélemnites. (D. F.) DACTYLIOBOïANON. (Bot.) Thalius, botaniste ancien, jiommoit ainsi une espèce de véronique, veronica triphjdlos; ainsi qu'une saxifrage, saxifraga tridactjlites . (J.) DACTYLIOPHORUM. {ïchthyoU) Ruysch , dans sa Collec- tion des Poissons d'Amboine, pag. 09, n." 1 , dit qu'on peut tjppeler ainsi un poisson des Indes orientales qui a cinq taches rondcssurlecôté, et qu'on prend en très-grande quantité à Ani- boinejdansles mois de juin et de juillet. Il a la saveur de l'alose. Ce mot est grec et signilie porteur d'impressions digitales {S'ctiQvXoc;, doigt, et ©êps.;, je porte j. (H. C. ) DACTYLITES. {Foss.) Les lithographes anciens ont donné ce nomades corps organisés fossiles, longs et cylindriques, dont îa forme se rapprochoit de celle des doigts, comme à quelques orihocératites 5 à des tuyaux cloisonnés ou non cloisonnés, à certaines pointes d'oursins, et même à des dentales fossiles. Pline doKne aussi ce nom aux5o/eu5 0u manches-de-couteau passés à cet éla*. (D. F.) DACïYLOBUS. [Ornilh.) Klein nomme ainsi les oiseaux de la huitiènie famille de sa Méthode, qui ont les doigts lobés. Ce sont les grèbes , colymbus , Linn. (Cii. D. ) DACTYLOCTENIUM. {Bot.) Genre de graminées, établi par Willdeno\v, pour quelques espèces de chloris, qu'il carac- térise par des épillets uni-latéraux, chargés de fleurs nom- breuses, composées d'un calice à deux valves inégales, aiguës, eu carène , renfermant environ cinq fleurs ; une seule herma- phrodite, sans valves caliciua! es; la corolle à deux valves aigu es, eu tarène ; trois étamines; deux styles-, une semence libre, renfermée dans la corolle; les (leurs stériles du centre privées du calice^ leur corolle comme celle de la flt'Ur herjuaphrodite, DAC 445 mais plu* petite. La plupart des espèces de ce genre ont été mentionnées à r.irticle CHr.ORis. Voyez ce mot. (Poir.) DACTYLON. (Bot.) On trouve sous ccnom, dansles ouvrages de Coluinna, la vermiculaire , seduni acre. (J.) Dx\CTYLOPORE. (Foss.) Ce joli polypier pierreux, libre, cylindracé, se trouve dans le calcaire coquillier de Grignoa, près de Versailles, et dans une couche de sable quarzeux, près de Pontoise. Quoique cedernier soit de moitié plus grand dans toutes ses proportions, et qu'il y ait quelques différences entre eux, elles ne sont pas assez considérables pour constituer deux espèces bien distinctes. M. de Lamarck lui a donné le nom de dactylopore cylindracé, dactylopora cflindracea (Anim. sans vert., tom. 2, pag. iBg). M.BoscluiadonnélenomdercYcpo'''''^(Journ.dePh.,juin 1006). La longueur de celui des environs de Pontoise est de si^ lignes, et son diamètre de deux lignes. Il est un peu en massue, obtus à une extrémité, plus étroit, percé, et fraisé à l'autre. Il est très-mince. Sa surface extérieure est couverte de petits trous qui ressemblent parfaitement à ceux d'un dé à coudre , et qui ont une petite issue par leur base jusque dansl'intérieur du polypier. Le réseau est double ; mais celui du dedans, qui est comme gaufré , ne ressemble pas à l'autre. Ce polypier est rare à Grignon , et sa fragilité ne permet guère de le recueillir entier. (D. F.) DACTYLOPTÈRE , Dactjloptems. {Ichth.yol.) M. de Lacé- pède a fait, sous ce nom, un genre des poissons vu^airement appelés hirondelles de mer, ou pirabèbes , expression empruntée à la langue du Brésil. Ce genre , adopté généralement, appar- tient à la famille des dactyles, et est reconnoissable aux carac- tères suivans : Raj'ons détachés au-dessous des nageoires pectorales , nombreux et unis ensemble par une membrane , ce qui porte le nombre des nageoires pectorales à quatre; ces pectorales surnuméraires aussi longues que le corps et en forme d'ailes; museau assez court et fendu en bec de lièvre ; occiput et préopercules prolongés en arrière par de longues épines; dents petites et arrondies comme des pavés ; deux dorsales; écailles carénées. (Voyez DAcn'LiS-) On distinguera donc facilement, à l'aide de ces signes, les DAcn LOPTÈars des Phionotes, des PÉrasiEDio.xs et des Tiiig:.es , 4'H DAC <]ui tons ont les rayons pectoraux libres et non réunis par une ïnembraue. Le mot daclyloptère est grec, et signifie doi'j^ts en ailes ou doigts en nageoires (ShinJuXoç , doigt , et Trijùov ^ nageoire ou aile.) Le PiRABËBE : Dactyloptcrus pirapeda , Lacép. ; Trigla vplitans, Linn. Le nombre des rayons pectoraux, soutenus par une membrane, est de six. Les nageoires pectorales aussi longues au moins que tout le corps, et supportées par des rayons arti- ■culés analogues à ceux des ailes des chauve-souris. Tête ren- fermée dans une sorte de casque à quatre faces, arrondie par devant, terminée par quatre aiguillons larges et alongés, et chargée de petits points arrondis et disposés en rayons. Mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure; plusieurs rangs de dents trcs-petites sur ces deux mâchoires-, ouverture delà bou- che très-large ; langue courte, épaisse et lisse comme le palais. Dessous du corps àpeu près plat: anus plus voisin delà nageoire de la queue que de la tête ; écailles du ventre rhomboïdales et les autres carénées: nageoire caudale en croissant; nageoires dorsales irès-éloignées l'une de l'autre: narines doubles; sept rayons aux branchies. Teinte générale rongeàtre en dessus , violette sur la tête, blanchâtre en dessous: première dorsale et caudale dun bleu céleste; seconde dorsale verte; grandes na- geoires pectorales brunes ou olivâtres, et parsemées de taches rondes d'un bleu éclatant. Taille d'un pied. Ou rencontre ce poisson dans la mer Méditerranée et dans presque tantes les mers des pays tempérés, mais plus particu- lièrement sous les tropiques. 11 est généralement connu sous les Tiojns de poisson volant, (ïarondclle, d'hirondelle , de ratepcnade , derondole, de faucon de mer, de chauye-souris , de pirapède, etc. La plupart de ces noms lui ont été donnés, parce qu'au moyen de ses grandes nageoires pectorales il peut s'élever au-dessus de la mer à une assez grande hauteur pour que la courbe dé- crite d'ans l'air ne le ramène dans les flots qu'à une distance de quinze à vingt toises environ. C'est pour la même raison que les Grecs l'appeloient ^iXiS'cov , et les Latins liirundo. Le dactyloptère pirabébe fraverseroit au milieu de l'atmo- sphère des espaces bien plus grands encore , si la membrane do ses ailes pouvoit conserver sa souplesse au sein de l'air brû- lant où elle est agitée. Il retombe doncbienfit dans la mer, où • DAC 445 tîïie cnd^réparatrice lui rend sur-le-champ sa vigueur; de wiênie qu'Antée, perdant ses forces dans l'air, les retrouvoit tu • touchant He nouveau la terre qui l'avoit nourri. Les poissons de cette espèce s'envolent ainsi quelquefois au nombre de plus de mille eiisemble, et offrent un spectacle fort a'M-éablea la vue. D.ins certains cas, au sein des ténèbres d'une' nuit orageuse, on les voit briller d'une lueur phosphorique et mai'quer leur passage en traits de i'eu. La cause qui les fait sortir de leur élément est la nécessité d'échapper à de nombreux ennemis qui les pou; suivent sans re- lâche. Plusieurs gros poissons, et surtout des coryphèneset des scombres, les dév orent avec avidité. Mais, dit M. fie Lacépède , telle est la malheureuse destinée de ces animaux qui , poissons et oiseaux, sembleroient avoir un double asile, qu'ils ne trouvenlS de sûreté nulle part , qu'ils n'échappent aux périls de la mer que pour être exposés à ceux de l'atmosphère, et qu'ils n'évitent la dent des habitans des eaux que pour être saisis par le redou- table bec des frégates, des phaétons , des mauves et de plusieurs • autres oiseaux marins. Souvent encore les poissons volans tombent sur le pont des vaisseaux , et sont prisa la main. Autrefois, les matelots dépo- soient dans les églises ceux dont ils s'einparoient ainsi. Les œufs que renferment les ovaires des femelles sont ordi- nairement très-rouges. La nourriture de ces daclyloptères consiste en mollusques^ en petits coquillages et en crustacés, qu'ils broient grec leurs dents obtuses. Onlesmangc; mais leur chair est maigre et dure. Rondelet assure , d'après sa propre expérience, que le fiel de l'hirondelle de mer est un médicament utile contre la cataracte. Le Dactyloptère japonois : Dactjiopierus jap(^'niciis ; Trigla. • alata, Linn. Onze rayons réunis par une membrane auprès de chaque nageoire pectorale. Deux aiguillons longs et aigus à la mâchoire inférieure, et au bord postérieur des opercules. Taille de cinq à six pouces. Ce poisson habite les mers du Japon, où il a été décrit par Houttuyn. D'après l'opinion de M. Duméril , le céphalacauthe spinarelle des ichthyologistes n'est réellement qu'un jeune dactyloptère ( Voyez CliFH AI.AC A^'TH E.) ■4',C DAD M. Cuvier range encore dans le même genre la trlg^afasciaLt de M. Schneider; mais la figure qu'en donne cet auteur (tab. 3) représente les rayons voisins de la nageoire pectorale non réunis par une membrane. (H. C.) DACTYLOPTÈRE. {Ichtlivol.) C'est le nom d'une espèce de scorpène, décrite par M.François de Laroche, et qu'on trouve dans l'Océan et dans la mer Méditerranée. Voyez Scoupène et RASC^ssF,. (H. C.) DACTYLO RHIZ A. (Bot.) Necker dJstinguoit par ce nom les espèces du ger>re Orchis, dont la racine est palmée. (J.j DACTYLUS. (Bot.) Le genre que Forskaël nommoit ainsi , est une espèce dep'aqueminier, diospyros. (J.) DACU (Bol.), un des noms arabes de la carotle , daucus , suivant Daléchamps. (J.) DACULO-BONDA-CALO (Bot.), nom brame du latu-hdo:' rcn des Malabares, hibiscus vitifolius. (J. ) D ACUS.(£fi.fom.) Ce nom, que nous n'avons pas encore traduit ealrançois,aétédonnéàuri genre d'insectes diptères ou de mou- ches à deux ailes, de la famille des chétoloxes ou à bouche eu trompe charnue, rétractile, et à poil isolé, latéral aux antennes. Cegenre,dansrouvrage de Fabricius,coinprend plusieurs de nos cosmies, à ailes tachetées ou à bandes, telles que les mouches appe- lées pulchctl, acerasi, umhellaiarum, dauci, tus.^ilaginis, scrratulcc, dont les larves se développent dans les racines et dans les tiges des plantes; plusieurs tétanoccres et téphrites. M. Lafreille n'a pas adopté ce genre, qu'il désigne sous ce dernier nom de Téphrites, dans le troisième volume du Règne animal, par M. Cuvier. (CD.) DADHAK^HtEL. (Bot.) A Ceylan , suivant Hermann , ou nomme ainsi une plante que Eurmann regarde comme «ne espèce de conj>'ze. (J.) DADULA-PAFALI (Bot.) , nom brame d'une plante cncur- bifacée, qui est le Bem-pavel des Malabarts. Voyez ce mot. (J.) DADUMARL (i>of.) Ce nom brame est donnéà deux plantes du Malabar, très-différentes, au pul-coLli, qui cstle justlcia vasuta dans la famille des acanthacées, et au koljiletti-pullu , xvns indica, rapporté à celle des joncées. ( J.) DADU-Vx\LLI {Bot.), (loni brame du naiiycra-pdijci des D.'ED 4 ',7 Aîalabarns , plante de la famille des apocinces, qui parait appartenir à la section des asclépiadét's. (J. ) DyEDALEA. (Bot.) Genre de !a famille des champignons , étalili par M. Persaon aux dépens des genres Agaricus et JJoletua de Linnaeiis. Il renferme des champignons coriaces eÉ subéreux, dont le chapeau sessile et latéral est marqué eu dessous de sinus ou cavités obloiigues, formées par des espèces de larges tubes qui représentent un réseau à mailles (rès-irré- gulières. Ce genre est le même que le striglia d'Adanson, et répond à la famille des agarics-labyrinthes dudocteurPaule;„ Il'est intermédiaire entre le merulius et le boletus. Il contient une douzaine d'espèces. Les plus remarquables sont : DyEDALEA DU CHÊNE: Dcedaka qttercina , Fers. 5 Agaricus lalj- r'uUhiformis y Bull., Herb., tab. 532 et 642, 1 ; Agaricus quei" cinus, Linn,; Dec, FI. Fr. , n". 355. Coriace, d'un roux pâle, partie supérieure glabre, un peu rugueuse; cavités de la partie inférieure sinueuses, très-grandes, le plus souvent rameuses. On trouve cet agaric sur les troncs du chêne , du sapin et sur le bois de charpente. Il est attaché par sa surface supérieure. Il n'est pas rare dans les environs de Paris. Son étendue la plus ordinaire est de trois à quatre pouces; il offre plusieurs variétés. On lui donne les noms (\epeigne de loup et de lahv- rintlie-étrille. Les baigneurs s'en servent en Italie pour ô-ter la crasse de dessus leur tùte. D.EDALEA labyrinthe: Dccdalca confragosa , Pers. ; Bolelus lahjrinthiformis , Bull., Herb., pag. ZSj, tab. 49 1 jfig.j ; Decand,, FI. Fr. , n". 5 10. Coriace et presque ligneux, sessile, attaché par le côté ; surface supérieure raboteuse et jielncheuse v écailles ou rugosités souvent colorées par zones, d'un rouge de brique très-foncé ou brun ; cavités ou pores de la partie iMfé- rieure fort larges et très-variés dans leur forme. Il est gris ou brun-rougeàtre en dessous. On le trouve sur le tronc des alisiers. D.ïDALEA ODORANT : Dtedalca suavcolens, Pers.; Eotefus sua' veolens , Bull., Herb. , p. 5/|2 , tabl. 3 10 , Decand. , FI. Fr. ;, n." 5 12. Subéreux, sessile, glabre, blanc dans sa jeunesse ^ puis roussàtre; chair d'abord d'un bîanc de neige, puis d'une teinte de suie et:zonée. Ses pores sont roussàtres, très-longs et irréguiiers. On le trouve sur les vieux troncs des saules, et on le rcconnoit aisément à l'odeur d'anis, très-pénétrante ef 448 DAH agréable, qu'il exhale. Réduit en poudre, et prépapii en ëlec- tiiaire, on l'administre quelquefois avec succès aux plithisiqucs, à la dose d'un scrupule a une drachme. ( LexM.) DjEDALION (Ornilh.), nom donné à l'épervier, d'après la fable suivant laquelle Apollon changea en cet oiseau le fils de Lucifer, qui, dans l'afiliction causée par la perte de sa fille Chione, s'étoit précipité du sommet du mont Parnasse. M. Sa- vigny en a forme la dénomination du neuvième genre de ses oiseaux d'Eg}'pte et de Syrie, qui comprend deux tribus, dans la première desquelles est l'autour, dœdalion palumhuvius, et dans la seconde, l'épervier commun, dadalion fringillarius , (Ch.D.) DJEMIA (Bot.), nom arabe àeVasclepias cordata de Forslwiël, qui est, selon Vahl, le pergularia tomentosa de Linnaeus. M. De- lile le nomme dymj-ch. ( J.) DAEMIA. {Bot.) M.Rob. Brown a proposé (dans Ait. , Jlort. Kew,, éd. nov., i, pag. 76) rétablissement de ce nouveau genre pour le cjnanchum exlensum , Willd. , et pour toutes lesautres espèces du même genre qui ontlacouronnestaminifère double; l'extérieure à dix découpures alternes, fort petites: une corolle eu roue; le pollen distribué en dix paquets lisses et pendans. Voyez Cynainque. (Poir.) D^NAQ (Dot.) , nom arabe du convallaria racemosa de rorskaël. (J.) DyERAB. (Bot.) Suivant Forskaél , une espèce de laurose, neriuin, qu'il dit à feuilles ternées, porte ce nom dans l'Arabie. Celui de dliaraf est donné à une autre espèce à feuilles entières. (J.) DAFRI, Dafrv [Bot.), nom arabe du chrjsocoma niucronala de Forskaël, que M. Delile nomme chrjsocoma spiuosa, et qui est le skehelina spinosa de Vahl. (J.) DAGABIS. (Bot.) Dans quelques lieux de l'Arabie, on nomme ainsi Vasclepias contorta de Forskaël. (J.) DAGUEï [Ich.thj'ol.) , un des noms vulgaires de l'églefin , gadus ccglcfuius. Voyez Morue. ( H. C.) DAGUET. {MammJ) On donne ce nom au jeune cerf d"Eu- Tope dont le bois est encore simple , c'est-à-dire, lorsque cet animal est dans sa seconde année. (F. C.) DAHAB. {Bot.) Lippi, dans son manuscrit sur les plantes DAH 443 «i^Egyptf , décrit sous ce nom une plante qui paroit appartenir au genre Buchnera dans la famille des rhinanthées. ( J. ) DAHAK. (Bot.) Suivant Forskaè'l, on nomme ainsi, dang l'Arabie , soit son cucumis tuberculatus , soit la coloquinte , cucu- mis colocjnthis. (J.) DAHI (Bot,), nom arabe d'une espèce de câprier, capparta dahi , observé dans l'Arabie par Forskaè'l. Il dit qu'elle esÉ propre à combattre l'action des poisons. ( J. ) DAHLE. {Ornith.) Ce nom et celui de dahlilcesont présentés, dans les synonymies , comme désignant en allemand le choucas ■cori'us monedula, Linn. ; mais il est plus correct d'écrire dohle. (Ch. D.) DAHLIA. (Bot.) M. Thunberg avoit publié sous ce nom un genre de plantes dioïques, voisin par ses caractères du brosimum dans la famille des urticées. Mais, dans le même temps, Cava- nilles faisoit connoître sous le même nom un genre de compo- sées, dont les diverses espèces, ornées de fleurs belles et grandes ont été bientôt recherchées et multipliées dans les jardins sous le nom donné par lui, que maintenant l'on ne peut plus changer , quoique Willdenow le mentionne sous celui de georgina. Il en est résulté la nécessité de changer le nom du genre de M. Thunberg, auquel M. Fersoon a donné celui de trichocladus. Voyez Georgina. (J. ) DAHLIE CHEVELUE {Bot.) : Dahlia crmita,Thunh., Noff, Act. Soc. nat,, scrut. Hafn.. a , pag. i53, tab. 4, etProdr. , 1 ; ■\Villd., Spec. 4 , pag. 648 ; Trichocladus crinita, Vers.^ Sjnops. 2 pag. 697. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs dioïques, de la famille des urticées,de la dioéciemonandriede Linnaeus,offranf pour caractère essentiel : Des fleurs dioïques; dans les mâles. une écaille pour calice -, un seul pétale lancéolé et roulé; une etamine dans les fleurs femelles ; une écaille; point de corolle - un style ; une capsule monosperme, à une seule loge , s'ouvrant en quatre valves. Arbri,«seau découvert dans les forêts, au cap de Bonne-Espé- rance. Ses tiges se divisent en rameaux alternes, couverts dans leur jeunesse d'un duvet ferrugineux, et garnis de feuilles simples, opposées, pétiolées, ovales, tr^s-entières, glabres à leurs deux faces-, les pétioles hérissés de poils ferrugineux j les fleurs dioïques, terminales , réunies en têtes. (Poia.) A6o dm DAHOON (Bo/.)» nom d'une espèce de houx de la Caroline, ilex dahoon , cité par Walther et Michaux. (J.) DAHURONIA. {Bot.) Scopoli nomme ainsi le moyui/ead'Au- blet, genre de plantes delà Guiane. (J.) DAI, Kara-nas (Bot.), noms donnés dans le Japon, suivant Kœmpfer, à une espèce de cognassier, cjdonia, à fruit plus petit que le coing ordinaire. (J.) DAIC. {Ornith.) Fernandez, chap. 220, parle sous ce nom d'un oiseau qu'il dit être de la taille du pigeon, et qui creuse avec la queue et les pieds, dans les lieux sablonneux, un nid profond de quatre palmes, où il pond plus de cinquante œufs de la grosseur de ceux d'une oie , qu'on appelle tapum , et qui sont dépourvus de la partie albumineuse. L'auteur ne dissimule point sa surprise du nombre des œu fs et de leur grosseur relati- vement à celle de l'oiseau; et il ajoute, avec non moins d'éton- nement, que les petits naissent sans le secours de l'incubation, »t s'envolent aussitôt qu'ils sont éclos. ISiéremberg, en citant cet article, liv. ïo, chap. 5 de son Jiistoria natures maxime peregrinœ, a écrit le nom de l'oiseau daie au lieu de daic ^ et celui de Vœnï tapim au lieu de tapum. Cette double erreur a ensuite été commise parRai, par Jonston et par tous ceux qui ont copié le Jésuite, dont l'ouvrage est plus commun que celui de Fernandez ; ils ont même conservé à l'oiseau la seconde dénomination (Vavis ovimagna , par laquelle Niéremberg avoit consacré l'une des particularités les plus extrajirdinaires de son histoire, que Rai déclare être fa- buleuse, et qui leseroit en effet dans son entier, si on la prenoit à la lettre. Mais, en l'appréciant à sa juste valeur, on n'y trouve presque que de l'exagération ; et , vu la réserve de l'auteur espagnol , on ne peut l'accuser d'un excès de crédulité. Le dé- faut absolu de description annonce qu'il n'a pas vu le daic, et qu'il ne fait que raconter ce qu'on lui en a dit, en témoignant même ses doutes sur les choses étranges qui lui étoient attri- buées. Or, si l'on met de côté la prétendue grosseur des œufs , ou si on les suppose confondus avec ceux de quelque autre es- pèce nichant dans les mêmes lieux, le merveilleux disparoît bientôt. L'oiseau dont il s'agit, et dont îe nom a beaucoup de rapport avec celui Ae dnch , canard enanglois, paroit être de la même famille, quoique Fernandez ne s'explique aucunement DAI 45i sur ce point, et il ne seroit pas surprenant, d'après l'instinct qui porte les petits de ces palmipèdes à se jeter à l'eau aussitôt après leur naissance, qu'on les eût supposés envolés en sortant de la coque; il ne le seroit pas davantage qu'après être venu plusieurs fois près du nid dans de* momens où la mère l'avoit quitté pour prendre sa nourriture, on en eût conclu que le» œufs n'étoient pas -couvés; et parce qu'en brisant ces œufs on y auratrouvél'albumenpeu abondant, faudroit-il s'étonner qu'on eût dit qu'il n'y avoit pas de blanc ?- Quant à la profondeur du nid et à la difficulté de creuser la terre, l'oiseau pourroitprofiter de trous déjàpercéspar d'autres animaux ou formés par les eaux, et l'observation déjà faite au sujet de la chouette à terrier doit mettre en garde sur des assertions de cette nature. Au surplus , l'espèce du daic n'étant pas et ne pouvant être déterminée, il est prudent de le ranger provisoirement , non dans la classe des êtres fabuleux , mais dans celle des oiseaux qui ne sont pas suffisamment décrits pour leur assigner une place dans nos catalogues. (Ch. D.) DAIDSU (Bot.), nom japonois d'une espèce de dolic, doli- chos soja, qui, préparé de diverses manières , est très-employé au Japon comme aliment. (J. ) DAIKON (Bot.), nom japonois, suivant Kaempfer, du rai- fort, raphanus sativus. L'aigremoine ordinaire est nommée dans le même lieu daikon-so. (J. ) DAIKUSA (Bot.), nom japonois de Veuphorhiacoralloides , suivant M. Thnnberg. (J4) „ DAIL. {Malacoz.) C'est le nom sous lequel on désigne asser ordinairement , sur la côte de la Méditerranée et même de l'Océan, les pholades, les lithodomes, et en général lesanimaux mollusques bivalves qui vivent dans les pierres. (De B.) DAIM (Mamm.), nom d'une espèce de cerf d'Europe abois palmés. (Voyez Cerf.) Ce nom vient de celui de dama , que les anciens donnoient à un quadrupède ruminant, à corne» creuses et à pieds fourchus, que les modernes n'ont point encore reconnu. (Voyez Dama.) Daim bu Bengale. C'est Taxis. (Voyez Cerf.) Daim de Virginie. C'est le cerf de la Louisiane. (Voyez Cerf.) Nousdevons faire observer que le nom de daim estpris collec- tivement chez lesAnglois, comme chez nous le nom de cerf, et ^9. 45^ DAt que c'est à cet usage qu'on doit de voir désigner par le'^nom de daim, dans les voyageurs anglois, les animaux que nou» au- rions désignés par celui de cerf. ( F. C .) DAINE. (Ichthyol.) L'abbé Bonnaterre désigne sous ce nom la .scicena cappa de Linnœus , poisson de la mer Médi- terranée. Voyez Sciî;ne. (H. C.) DAIME, Dîne [Mamm.) , noms de la femelle du daim d'Eu- rope. (F. C.) DAINO (Mamm.) , nom du daim en Italie. La femelle se nomme Dammas. (F. C.) D AINTIER ou DiNTiER. {Mamm.) On nomme ainsi les testicules du cerf^ en terme de vénerie. (F. C.) DAIS. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs in- complètes, de la famille des thymélées, de la. décandrie mono- cynieàe Linnseus, rapproclié du g^nfjm, offrant pour caractère essentiel : Une corolle, ou plutôt un calice infundibuliforme; le tube filiforme, alongé ; le limbe divisé en quatre ou cinq lobes étalés , beaucoup plus courts que le tube; huit ou dix étamines insérées à Forifice du tube ; un ovaire situé au fond du ca- lice ; un style filiforme ; le stigmate en tête. Le fruit est une baie à une seule semence. Ce genre renferme des arbrisseaux ou arbustes distingués par leur verdure perpétuelle et l'élégance de leurs fleurs : ils croissent en Afrique, au cap de Bonne-Espérance, à Mada- gascar et dans les Indes orientales. Ces arbrisseaux sont encore rares dans nDS serres. On les multiplie de marcottes. Leurs feuilles sont opposées ou alternes; les fleurs réunies en un faisceau terminal, muni à sa base d'un involucre à plusieurs folioles. Les principales espèces sont : Daïs a feuilles de fustet : Dais cotinifolia, Linn.; Lamk. , m. gen. , tab. 568 , fig. i. Arbrisseau du cap de Bonne-Espé- rance, remarquable par le nombre et Félégance de ses fleurs réunies en bouquets terminaux. Ses tiges s'élèvent à la hauteur de quatre ou cinq pieds, et se divisent en rameaux glabres, cy-indriques, revêtus d'une écorce brune; garnis, vers leur sommet, de feuilles opposées , à peine pétiolées , glabres, ovoides, longues de deux pouces et plus sur un de largeur , vertes, entières. Les fleurs sont réunies huit cà douze ensemble, presque en ombelle à l'extrémité d'un pédoncule DAI ^55 commua, accompagnées à leur base d'un involucre à quatre folioles ovales, velues : les corolles longues d'un pouce, pu- bescentes en dehors , divisées à leur limbe en cinq découpures linéaires-lancéolées. Dais a flevp.s glabres : Dais octandra , Linn. ; Burm. , Ind. , pag. 104, tab. 32, fig. 2. Cette espèce se distingue par ses fleurs glabres, et, selon Burmann, parle limbe delà corolle à quatre divisions, à huit étamines. Ses feuilles sont opposées, lancéo- lées, glabres, entières, aiguè'sà leurs deux extrémités, médio- crement pétiolées, les fleurs réunies, à l'extrémité des rameaux, en un ou deux faisceaux pédoncules. Le dais laùrifoUa de Jacquin , Icon. rar. , 1 , tab. 77, et Collect., i,pag. 146, doit être très-probablement réuni à cette espèce, malgré les cinq découpures du limbe de la corolle, et les dix étamines. Ces deux plantes croissent dans les Indes orientales. Forster cite encore une autre espèce de l'île deTongatabu, très-rapprochée de la précédente, et qu'il nomme dais disperma, Prodr. , n.^igs, dont les feuilles sont ovales-lancéolées, sans nervures sensibles ; les fleurs à huit et à dix étamines. Les baies eontiendroient-elles deux semences , ainsi que l'annonce le nom spécifique ? Daïs a feuilles de lin : Dais linifolia , Lamk. , Eucycl., 2, pag. 255 , et III. gen., tab. 368, fig. 3 ; Gnidia capitata, Linn. fils, Suppl. 224. Cette plante, découverte au cap de Bonne-Espé- rance, forme un petit arbrisseau dont les rameaux stjnt glabres, droits, cylindriques, revêtus d'une écorce purpurine, garnis de feuilles glabres, éparses, sessiles, étroites, lancéolées, aiguës. Les fleurs sont réunies en une sorte d'ombelle terminale, ac- compagnées d'un involucre à huit folioles lancéolées ; leur tube est filiforme, velu en dehors; leur limbe à cinq divi- sions, et les étamines sont en nombre égal. Daïs de Madagascar .-Dais madagascariensis , Lamk., Encycl., 2, pag. 254 j etillust. gen., tab. 368, fig. 2. Ariirisseau recueilli par Commersonàl'ilede Madagascar. Ses rameaux sont un peu tubercules, glabres, cylindriques, un peu cotonneux vers leur- sommet, et garnis de feuilles éparses, très-médiocrement pé- tiolées, ovales, obtuses, entières, rétrécies à leur base, légère- ment pubescen tes dans leur jeunesse, longues d'ua pouce et 454 DAL plus. Le* pédoncules sont axillaires, latéraux, soutenant un bouquet de fleurs en ombelle, grêles, tubulées, velues en dehors, à cinq divisions et dix étaminesj leur involucre com- posé de quatre ou cinq folioles ovales, aiguës, caduques. Le dais pubescens , Lamk. , Encycl. , qui n'est peut-être qu'une variété de l'espèce précédente , recueillie dans les mêmes lieux, en diffère par ses feuilles beaucoup plus petites, ovales, presque cunéiformes, pubescentes particulièrement en dessous ; les fleurs sont plus petites, mais de même forme. Willdenow soupçonne que ces deux plantes appartiennent, comme variété, au gnidia daphnœfolia , Linn. fils , Suppl. (Poir.) DAKAR. (Ichthyol. ) En Arabie on donne ce nom aux jeunes individus du ehcetodon orbicularis de Forskaè'l , ou acanthinion orbiculaire de M. de Lacépède. Voyez Platax. (H.C.) DAKEKF. (Bot.) Voyez Datsikf. (J.) DAKE-NORI et AMA-NORI. (Bot.) On donne ce nom, au Japon, à diverses espèces de varec ou fucus. (Lem.) D AKER-HEN ( Ornith, ) , nom anglois du râle de terre , ralluê crex. (Ch. D.) DAKKA. (Bot.) Dans l'Abrégé des Voyages par La Harpe , il est fait mention d'une plante de ce nom cultivée chez les Hottentots, qui s'en servent au lieu de tabac, lorsqu'ils ne peuvent se procurer de ce dernier. On les mêle quelquefois en- semble, et ce mélange est nommé iuspcis. Le dakka est reconnu pour une espèce de chanvre sauvage , et l'on sait que dans beau- coupjd'autres pays le chanvre est employé au même usage sou» les noms de Ahets, Axis, Bangue, etc. (Voyez ces mots.) On lit encore dans Kaempfer, qu'une espèce d'igname, diescore* quinqueloba deThunberg, çst nommée au Japon dafcfca et fanna- dakka. (J. ) DAKY. {Conch..) Adanson nomme ainsi la coquille que Lin- naeus a inscrite, dans son Sjstema JSaturœ, sous le nom de turbo afer. (De B.) DALADER (Bot.) , nom ancien de l'alaterne , cité par Clu- sius, d'après le témoignage de Belon. ( J.) DALAT. (Conch.) Adanson désigne sous ce nom une coquille du Sénégal, le trochus vagus de Linnaeus. (De B.) DALATIAS, Dalatias. (Ichthyol.) M. Rafioesque-Schmalti DAL 465 a donnég|ce nom à un genre de poissons cartilagineux, voisins des requins ou carcliarias et des aiguillats, et renfermés par conséquent dans le grand genre des squales de Linnasus et de la plupart des ichthyologistes. L'auteur que nous venons de citer lui assigne les caractères suivans : Point d'é^ents ; point de nageoire anale; deux nageoires dorsales ; cinqfentei branchiales ; nageoire caudale oblique. Ce genre, qui appartient à la famille desplaglostomes, sera facile à reconnoître, à l'aide de ces caractères, parmi tous les sous-genres qu'on a établis dans les squales. On le distinguera , au premier coup d'œil, des carcharias qui ont une nageoire anale, et des aiguillats qui ont des évents. (Voyez Plagio- Stomes , Aiguillât, Carcharias et Squale.) Le Dalatias sparoi'hage; Dalatias sparophagus , Raf. Schm. Nageoires dorsales non aiguillonnées, la dernière comme adi- peuse; yeux ronds, noirs et très-petits; dos obscur; ventre blanchâtre; dents plates , longues , aiguës, disposées sur un seul rang à la mâchoire inférieure, et sur deux rangs à la supé- rieure. Taille de quatre à cinq pieds. Les pêcheurs siciliens appellent ce poisson mangia-luvaro , parce qu'il se nourrit particulièrement d'un spare auquel ils appliquent le nom de luvaro , ce que M. Schmaltz a rendu par l'expression de sparophage , tirée du grec («r-ra-apoç, spare, et Çoiyco, je mange). Sa chair est délicate et plus estimée que celle des squales en général. Le Dalatias nocturne ; Dalatias nocturnus , Raf. Schmaltz. D'un brun cendré; yeux alongés ; un aiguillon A devant de chaque nageoire dorsale , dont l'extrémité postérieure est pointue ; des pores nombreux sur la tête ; dents inégales, aiguës , sur plusieurs rangs; peau garnie d'une multitude de tubercules, voisins les uns des autres, plats, arrondis, à bords ciliés : taille de deux à trois pieds au plus. ' Ce poisson est appelé vulgairement, en Sicile , pesce-notte , parce qu'on le pêche communément pendant la nuit. Il est figuré , planche xiv des Caratteri di alcuni nuovi generi et nuove specie di animali e piante délia Sicilia , par M. Raf. Schmaltz , Palerme, 1810. ( H. C.) DALA-VALLI (Bot.), nom brame du hara-mareca des JVfcla^ bares, ou pgis de sabre, dolichos ensiformis. (J.) m DAL DALBERGE , DaZJergm. [Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, àfleurs papillonacées, de la famille des légumineuses, de )a diadelphie décandrie de Linnœus, caractérisé par un ca- lice campanule, à cinq dents; une corolle papillonacée ; dix étamines partagées à leur partie inférieure en deux filets égaux, soutenant chacun, à leur sommet, cinqfilamens, dont quatre munis d'anthères globuleuses, le cinquième stérile : un ovaire comprimé, pédiceilé ; un style; un stigmate en tête. Le fruit est une gousse pédicellée, comprimée, indéhiscente , à une ou plusieurs semences. Ce genre , principalement caractérisé par ses étamines et par ses gousses comprimées , indéhiscentes, n'étoit d'abord composé que de dr-ux espèces. Je crois que c'est à tort qu'on en a séparé le dalbergiamonetaria, qui n'en diffère que parla forme arrondie de ses gousses monospermes, etqui a été ])lacé dansle ^.enve EcaslapjLliiiv Al faut supposer que les auteurs de plusieurs espèces rapportées depuis à ce genre, en avoient observé les étamines , quoiqu'elles ne soient pas citées par tous. Le dal~ iergia a été consacré aux deux frères Dalberg , de qui Linnœus . «voit reçu beaucoup de plantes de Surinam. L'un d'eux , Charles-Gustave, colonel à Surinam , y avoit acquis une for- tune assez considérable; l'autre, Nicolas, médecin ordinaire du roi de Suède , s'étoit distingué dans son art. C'est au pre- anier que se rapporte le dalbergia monetaria , dont les gousses arrondies ont la forme d'une pièce de monnoie; c'est au second que s'applique le dalbergia lanceohiria , remarquable par ses gousses en frfrme de lancette. Ce genre se compose d'arbres, plus généralement d'arbrisseaux de l'Amérique et des Indes orientales, à feuilles alternes, ternées, ou ailées avec une im- paire : les fleurs axillaires, disposées en grappes ou épis, quel- quefoiseu unepanicule terminale. Les principales espèces sont: Dalbekge a gousses lancéolées : Dalbergia lanceolaria , Linn. fi's, Suppl. 3i6 ; LamTi., IllusLr. gen. , tab. 60 1 . iig. 2, var. 6-, A'oeZ-Kaf/i, Rheede, Malab.S, tah. 22; Solori , Adans., Fam., 627. Arbre de l'île de Ceylan , dont les rameaux^ont velus, pendans , ainsi que les pétioles-, les feuilles alternes, ailées avec une impaire, composées de dix à seize folioles ellip- tiques, entières, ondulées , velues en dessous; les fleurs dis- posées en grappes axillaires, velues, ferrugineuses; le calice DAL 457 hérissé,^ dents presque égales; l'étendard de la corolle élargi, onguiculé ; les ailes plus courtes , à dents retournées en dessus ; les gousses lancéolées , comprimées , aiguës à leurs deux extré- mités, longues d'environ trois pouces , renfermant une, deux ou trois semences. Dalbergepaniculée; Dalbergiapaniculata, Roxb. , Corom., 2, pag. 8 , tab. 114. Cette espèce a beaucoup de mpports avec la précédente; ses folioles sont moins nombreuses , glabres, ellip- tiques, obtuses aux deux extrémités, échancrées à leur sommet. Les rameaux sont étalés , ascendans ; les fleurs disposées en une panicule terminale, composée de grappes courtes ; les dents du calice égales, aiguës ; les gousses oblongue^s , lancéolées , aiguës à leurs deux extrémités , renfermant une ou deux semences. Elle croît sur les montagnes^ au Coromandel. Dalbergeroutllée; Dalbergia ruhiginosa , Roxb., Ccrom., 2, pag. g, tab. 11 5. Arbrisseau du même pays que le précédent. Ses tiges sont grimpantes; ses rameaux tomenteux; les feuilles composées de sept folioles alternes, glabres, pédicellées, oblongues, obtuses ; les pétioles, les pédoncules et le calice to- menteux; les fleurs disposées en grappes courtes, axillaires, ramifiées-, la corolle blanche; les filamens réunis en un seul paquet cylindrique. Dalberge a larges feuilles ; Daliergia latifolia , Roxb. , Corom. 2 , pag. 7, tab. 1 13. Grand arbre du Coromandel, dont les feuilles sont composées de cinq folioles pédicellées , un peu arrondies , échancrées au sommet , un peu pub«scentes en dessous, longues de deux pouces .- les fleurs disposées en co- rymbes très-courtS; paniculés ; les gousses oblongues, lancéolées, aiguës à leurs deux bouts, ne renfermant très- ordinairement qu'une seule semence. Dalberge a sept folioles ; DaU'crgia lieptaphylla^ Poir., Encyc., Supp., n.^g. Plante recueillie à Saint-Domingue parM. Poiteau. Ses rameaux sont glabres , cylindriques ; les feuilles composées de sept folioles opposées, pédicellées, lancéolées, glabres à leurs deux faces, terminées par une pointe obtuse; les fleurs petites , blanchâtres , disposées en grappes axillaires : les gousses très-minces , oblongues, rétrécies à leur base , obtuses à leur sommet, mucronées par une petite pointe recourbée, reu' fermant deux ou trois semences. 458 DAL Dalberge de Saint-Domingue; Dalbergia domingensii^ Pcrs. , Sjnops., 2, pag. 276. Grand arbre d'un très-beau port, découvert à Saint-Domingue par M. Turpin. Ses feuilles sont composées de folioles ovales - oblongues ; ses fleurs grandes , disposées en grappes paniculées ; le calice pubescent , ainsi que les pédi- celles, accompagné de deux bractées; l'étendard delà corolle réfléchi ; la carène à deux pétales ; lesgousses un peu lancéolées, en ovale renversé. Dalbergb a cinq folioles ; Dalbergia pentaph/ylla , Poir. , Encycl., Supp., n.'"4. Arbrisseau remarquable par ses feuilles amples et glabres, à cinq grandes folioles ovales, très-entières, inégales; les fleurs disposées en grappes latérales; les gousses planes, lancéolées,comprimées,à une ou deuxsemences rénifor- jnes. Cette plante a été découverte à Porto-Ricco par M. Ledru. Dalberge hbtérophvllb ; Dalbergia heterophjdla , WiUd. , Spec. 3, pag. 901. Arbrisseau des Indes orientales, à tiges grimpantes ; les rameaux verruqueux ; les feuilles ailées et ternées; les folioles glabres, ovales; les grappes axillaires, so- litaires ; la corolle grande; les gousses ovales, comprimées, réticulées, un peu échancréesà leur côté intérieur ; une seule semence réniforme, légèrement ailée à un de ses côtés. Dalberge A GOUSSE ovale: Dalbergia monetaria, Linn. f.,Sup., pag. 3i7; Lamk. , III. gen., tab. 601 , fig. 1 ; Ecastaphjllum , Pers., Sjnops. Cet arbrisseau croit dans les environs de Suri- nam , aux lieux humides. Il découle de sa racine coupée un suc de couleur j>urpurine : son bois est également rouge, etfournit une résine qui ressemble à celle que l'on nomme sang-de- dragoii, : les feuilles sont ternées ; les folioles ovales acumi- ïices, glabres, entières; les pédoncules axillaires, fascicules, chargés d'épis unilatéraux; les fleurs blanches, fort petites; les gousses ovales-arrondies, comprimées, à une seule semence. Il faut rapporter provisoirement, comme espèce, aux dalber- gia , le diphaca cochinchinensis de Loureiro , cultivé dans les jardins à la Cochinchiue et à la Chine , plante remarquable par deux ovaires renfermés dans lu même fleur, d'après Loureiro, produisant deux gousses droites, articulées, acuminées; les arti- culations ovales, striées; les semences comprimées; les feuilles «ont ailées; les folioles glabres, petites, ovales; les fleurs gé- Kiinées ; les filamens divisés en deux paquets égaux. DAL 4«9 M. I^sfontaines a mentionné, dans sbn Catalogue du Jardia du Roi, un dalbergia laiisitiqua, dont les feuilles sont alternes, ailées , composées de folioles ovales, pubescentes en dessous, ainsi que les pédicelles brusquement acuminées. Les gousses «ont larges. Cette plante est originaire de l'Amérique méri- dionale. ^otre dalbergia poljphjlla , Poir. , Encycl. 2, Supp. n." 5, est l'ascbinomene platycarpos de Michaux , Flor.Bor.Amer. M. Des- vaux en a formé son genre Glottidium , Journ. bot. 3 , pag. 1 1 9. Voyez Sesban et Glottidium. (Poir. ) DALÉA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs irrégulières, papillonacées, de la famille des légumineuses, de la diadelphie décandrie de Linnaeus, offrant peui" caractère essentiel : Un calice à cinq dents; une corolle papillonacée j les ailes et la carène insérées sur le tube des étaraines ; l'éten- dard attaché au fond du calice; cinq à dix étamines, soudées ensemble par leurs filamens .- un ovaire linéaire ; le style ascen- dant; une gousse petite, monosperme, assez ordinairement renfermée dans le calice. Linnaeus avoit d'abord séparé les daleu des psoralea- il crut ensuite devoir les réunir, n'ayant pas pu observer, dans les espèces qui ont été découvertes depuis, les caractères qui assurent l'existence du genre Dalea, et queVentenat a exposés dans les Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de Paris. Le genre Petalostemum de Michaux ne peut être séparé des dalea, quoique ses fleurs ne renferment souv^t que cinq étamines , seul caractère qui le distingue. Les dalea sont des plantes indigènes de l'Amérique , les unes des contrées septentrionales , d'autres du Mexique et de la Nouvelle-Espagne. Leurs tiges sont herbacées, les feuilles ordinairement ailées ; les fleurs disposées en épis cylindriques, terminaux. Dans plusieurs espèces, les feuilles, les calices, quelquefois même les tiges sont couvertes de vésicules glan- duleuses, souvent diaphanes : elles sont encore munies de sti- pules et de bractées. Plusieurs d'entre elles méritent d'être ' cultivées comme plantes d'ornement. Les principales espèces sont: Daléa ne CuproaT : DaZea Cliffortiana , Willd. ; Linn. , Hort, CHJ"., pag. 363, tab. 22 ; Pioralea dalea, Linn. , Spec. , 1076, 46o DAL Cette plante est très-commune dans plusieurs contrées' de l'A- mérique , dans la Caroline , la Virginie , à la Vera-Cruz , etc. Ses tiges sont hautes d'un pied et demi, rudes, anguleuses, rameuses vers leur sommet; les feuilles glalîres , alternes, ailées; les folioles très-nombreuses, petites, sessiles, ovales, obtuses, glanduleuses en dessous; les stipules très-petites; les fleurs disposées en épis touffus, C3'lindnques, velus, longs d'un à deux pouces; les corolles purpurines , munies d'une bractée roussâtre ; le calice velu et glanduleux-, l'ovaire pédicellé, auquel succède une gousse comprimée , mucronée , renfermée dans le calice. Daléa quece-de-rexard: Daleaalopecuroides,'WiUd.,Spec.3f pag. i556 ; An dalea Linnœi, Mich. , PL Amer., tab. 38? Ses tiges sont droites, cylindriques, rameuses vers leur sommet; ïesfeuilles composées de foliolesnombreuses, linéaires, obtuses, parsemées de points glanduleux : les épis terminaux, épais, cylindriques; les fleurs d'un blanc mélangé de bleu, munies de bractées ovales, aiguës; le calice velu : dix étamines, une gousse ovale, un peu comprimée, renfermée dans le calice. Elle croît dans les contrées septentrionales de l'Amérique. Daléa variable : Dalea mutahilis , Cavan. , Icon. rar. , 4, tab. 594 , sub psoralea. Cette plante croit à l'île de Cuba et au Mexique. Elle est glabre sur toutes ses parties. Ses tiges sont hautes d'environ un pied et demi ; les folioles glauques , nom- breuses, ovales-renversées, ponctuées en dessous : les fleurs blanches, marquées de quelques tâches violettes, réunies sur un épi conique ; le calice campanule, à dix stries, à cinq dents velues; l'ovaire velu : les gousses courtes, monospermes. Daléa tomenteux : Dalea lomentosa, Cavan., Icon.rar., 5, îab. 240 ; sub psoralea. Espèce du Mexique et cultivée au Jardin des Plantes de Madrid. Ses tigessont un peu rougeàtres , chargées d'un duvet blanc et tomenteux; les feuilles compo- sées d'environ quatre paires de folioles ovales, tomenteuses en dessous, couvertes de glandes jaunâtres : les stipules subu- lées; les épis courts, cylindriques; les bractées tomenteuses -, la corolle mélangée de rouge et de violet; dix anthères noi- râtres; le style bleuâtre; les fruits courts et monospermes. Daléa a odeur de citron ; Dalea citriodora, Cavan., Icon. rgr., 3 , tab. 271 , siih psoralea. Plante intéressante par l'odeur DAL' 4Gi< agréabi#de citron qui s'exhale de toutes ses parties, quoique, d'après Cavanilles , elle soit dépourvue de glandes. Ses tiges sont glabres, inclinées; ses folioles ovales; l'épi court, presque en tête ; les bractées terminées par un filet sétacé ; le calice to- menteux, fort petit; les anthères noirâtres; une gousse ovale, réniforme. Elle croit à la Nouvelle-Espagne. Daléa a fleurs pendantes ; Dalea nutans , Cavan. , Icon. rar., 3, tab. 201. Espèce delà Nouvelle«Espagne, à tige glabre, effilée, mélangée de vert et de rouge. Les folioles sont nom- breuses, ovales, oblongues, avec de petits points glanduleux sur les bords ; les ileurs d'un violet tendre , disposées en grappes terminales, pendantes sur leurs pédoncules ; le calice un peu comprimé , couvert de points rougeàtres ; l'étendard concave, blanchâtre, veiné de rouge;, les ailes et la carène ovales, échancrées en croissant à leur base ; les anthères brunes ; les gousses petites , ovales, réniformes. DalÉjV incliné : Dalea reclinata, Cavan. , Icon. rar. , 1 , tab. 6j ; Lamk., III. gen., tab. 614, fig. 3. Ses tiges sont couchées; ses folioles presque sessiles, lancéolées, pubescentes, aiguës à ^eurs deux extrémités, au nombre de douze aux feuilles inférieures, de six aux supérieures, couvertes de glandes brunes et sail- lantes ; les épis touffus, cylindriques, presque longs de deux pouces , très-velus ; les dents du calice pileuses et subulées ; la carène plus longue que les autres pétales. Elle croîtau Mexique. Daléa lagopède : Dalea lagopus , Cavanilles, Icon. rar., 1 , tab. 86 , sub psoralea. Cette plante porte au Mexi(jue le nom de terciopclillo. Sej tiges sont glabres, haotes de quatre pieds; les folioles nombreuses, ovales , oblongues , glabres à leurs deux faces; les stipules courtes, brunes, subulées et caduques; les épis très-touffus- lesfleurs violettes; les divisions du calice profondes, pileuses, glanduleuses ; les gousses petites, ovales , presque réniformes. Daléa a fleurs jaunes: Dalea lutea , Cavan., Icon. rar., 4,- tab. 025 , sub psoralea. Plante de la Nouvelle -Espagne, dont les liges sont tombantes, les rameaux alternes, pubescens- les folioles petites, ovales, un peu tomenteuses; les épis épais longs d'un pouce; les bractées velues, ainsi que le calice charf^é de glandes rougeàtres; la corolle jiiune , assez grande j le» gousses monospermes , renfermées dans le calice. 4^3 DAL Daléa a fleurs purpurines : Dalea purpurea, Vent. , (Tard, de Cels, tab. 40 ; Petaloetemum violaceum , Mich., FI. Amer., 2 , pag. 60, tab. 37, fig. 2. Plante herbacée, recueillie par Mi- chaux dans le pays des Illinois : c'est une des plus belles espèces de ce genre, d'un port agréable, décorée de longs épis d'un violet rose éclatant. On la cultive comme plante" d'ornement. Elle se propage par ses graines semées sur couche, et demande l'orangerie pour l'hiver : elle n'est point d'ailleurs difficile sur le terrain ni sur l'exposition. Ses tiges s'élèvent à la hauteur d'environ deux pieds ; elles sont rameuses, striées, un peu pubescentes ; ses folioles nombreuses, étroites, linéaires, glanduleuses, légèrement pubescentes; les épis touffus, cylin- driques, longs de deux pouces etplus; la corolle une l'ois plus longue que le calice ; les gousses courtes, monospermes, ua peu velues. Daléa incarnat : Dalea carnea , Encycl. , Supp. , n° 46 , sub psoralea; Petalostemum , Mich., FI. Amer. Cette espèce croit dans la Nouvelle-Géorgie et dans la Floride. Elle est entière- ment glabre , et se distingue par ses fleurs d'une belle cou- leur de chair. Ses étamines sont au nombre de cinq , ainsi que dans l'espèce précédente et les suivantes; ses feuilles compo- sées de folioles lancéolées. Daléa a fledes blanches ; Dalea candida, Willd. ; Petaloste- mum oandidum, Mich., FI. Amer., 2 , pag. /^(j , tab. 37, fig. 1. Plante découverte par Michaux au pays des Illinois. Ses tiges sontglabreç,, anguleuses; ses feuilles composées de cinq à sept folioles lancéolées, très-glabres, obtuses, un peu glanduleuses; les stipules sétacées; les épis touffus, alongés, cylindriques; les bractées mucronées ; le calice glabre, à cinq découpures subulées;la corolle blanche; les gousses pubescentes. Daléa en corymbes : Dalea corjmbosa , Encycl., sub psoralea; Dalea kuhnistera, Willd. ; Petalostemum corymbosum , Mich. , FI. Amer. Ses feuilles sont composées de folioles linéaires, presque filiformes , glabres, obtuses; les fleurs réunies en pe- tits paquets , fortnant par leur ensemble une sorte de corymbc, et munis de longues bractées ovales , presque semblables à ua involucre ; les calices hérissés d'un grand nombre de poils grisâtres ; la corolle blanche. Elle croît dans la Caroline et dans la Nouvelle-Géorgie. DAL 4S3 On distingue encore plusieurs espèces de daléa plus récem- ment découvertes, telles que : i." Le D aléa bicolor , Willd. , Hort. Berol.^tah. 89, de l'Ainéricfue méridionale, à tige pubes- cente , ligneuse ; les folioles ovales , pubescentes , aiusi que les stipules et les calices ; la corolle panachée de blanc , de jaune et de violet; les épis longs de deux pouces. 2.° Le Dalea pe^ danculata, Pursh , Amer. , du Mississipi ; à six paires de folioles glabres, linéaires, mucronées; les épis courts, axillaires, un peu touffus; ies fleurs rouges. 3.° Le Dalea aurea, Pursh, Amer, Plante couverte de poils soyeux ; trois paires de folioles alon- gées, obtuses; un épi solitaire, alongé, terminal; les bractée» ciliées, de la longueur du calice velu et soyeux ; la corolle d'un jaune éclatant. Cette plante croît à la Louisiane ainsi que la suivante. 4.° Le Dalea laxijlora, Pursh , Amer. Elle est glabre sur toutes ses parties, excepté sur ses calices ; ses feuilles sont composées de quatre paires de folioles linéaires; lesépis grêles, paniculés ; les bractées arrondies , mucronées; les ileurs blanches, un peu écartées, disposées en épis paniculéff% (POIR.) Dalb\. (Bot.) Voyez Critonia. (H. Cass.) Dalea. [Bot.) P. Brown, dans son Histoire de la Jamaïque, avoit décrit sous ce nom générique une espèce rapportée main- tenant au genre Eupatoire. Gaertner donne le même nom au lippia ovula, parce qu'il a un périsperme dont le lippia ameri- cana est dépourvu , et que de plus la radicule de son embryoa est dirigée supérieurement, et noninférieurement comme dans ce dernier. Mais ce genre de Gaertner n'est point admis par MM. Alton et Willdenow , qui en font un selago. Linnaeus avoit aussi admis un genre Dalea, dans l'ordre des légumineuses, qu'il a ensuite réuni au psoralea. Plus récemment, quelques espèces de ce dernier, distinctes par l'insertion des pétales et la monadelphie desétamincs, ont reçu le nom de da/ea, qui leur a été conservé. ( J,) DALECHAMPE , Dalechampia. {Bot.) Genre de plantes dicc- lylédones, à fleurs incomplètes, monoïques, de la famille des euphorJjiacées , de la monoécie monadelphie de Linnaeus, dont le caractère essentiel consiste, pouï* les fleurs mâles, en une sorte d'ombelle d'environ dix fleurs, entourées d'un invo- luere à deux folioles^ un calice à cinq ou six divisions pro- 4C4 DAL" fondes; plusieurs étamînes monadelphes. Les fleurs 'femelles ont un involucre à trois folioles , à trois fleurs ; un calice à découpures profondes, dentées ou ciliées, persistantes; un ovaire supérieur-, un style dilaté au sommet -, un stigmate pelté, entêté; une capsule à trois coques; chaque coque bivalve, monosperme. Ce genre a des rapports avec les acQ-lypha. Il comprend des herbes à tiges sarmenteuses et gtimpantes , garnies de feuilles alternes, simples ou profondéinciit lobées, muniesdestipules; les fleurs sont axillaires , pédonculées, renfermées plusieurs ensemble entre deux bractées assez larges, conniventes , en forme d'involucre , accompagnées, à leur base extérieure, de quatre petites folioles lancéolées. Parmi les espèces de ce genre l'on distingue les suivantes : Daléchampe vtxTjE : Dalechampia villosa , Lamk., Encycl., 2, pag. 267 , et ILl. gen. , tab. 788 •. Dalechampia scandens , Jacq. , Amer., -2^2, tab. 160; 15ucholz, i,dec. 8, tab. 1. Plante annuelle qui croît dans les bois à Saint-Domingue, et que Ton cultive dans quelques jardins botaniques dcFEurope. Elle est velue sur toutes ses parties, et s'élève, en grimpant, jusqu'à la hauteur de douze pieds. Ses feuilles sont pétiolées, assez larges, échancrées à leur base: divisées profondément en trois lobes lancéolés; accompagnées de deux petites stipules opposées, lancéolées. Les pédoncules, plus courts que les pétioles, se terminent par un paquet de fleurs renfermé entre deux grandes bractées sessiles, à aigus ou à peine denticulés ; les bractées trifides, rétrécies à leur base-, les capsules grosses, très-lanugineuses. Elle a été découverte au Brésil par Dombey. Daléchampe a trois feuilles : Dalechampia triphylla, Lamk., Encycl., 2, n.° 10. Autre espèce recueillie au Brésil parDombey, ainsi que la suivante. Ses feuilles sont ternées, semblables à celles de quelques espèces de dolichos; les folioles glabres, lancéolées , légèrement dentées ; les deux latérales ont un côté plus large , un peu coudées à leur base ; les paquets de fleurs sont fort petits, renfermés dans deux bractées trifides, rétrécies à leur base. Daléchampe A cinq feuilles : Dalechampia pentaphjlla , Lamk., Encycl., 2, n." 11. Cette espèce ressemble, par ses feuilles, hVhedera quinquefolia, Linn., placée maintenant parmi les cisstis. Ses rameaux sont cylindriques, légèrement velus, ainsi que les pétioles et les pédoncules; les feuilles composées We cinq folioles vertes et luisantes à leurs deux faces, un peu 466 DAL pileuses à leurs bords ; les stipules grandes, presque e» crois- sant; les paqueJs de fleurs médiocres; leur involucre velu , à cinq découpures, muni à sa base de quatre folioles ovales, assez grandes. Daléchampe iiÉTÉnopHYLLE: Dalecliampia helerophj'lla , Poir. , Encycl., Suppl. 2 , n." 12. Cette plapte a été découverte à I 'île deCayenne. Ses tiges sont sarmenteuscs, pubesccntes et cendrées : les feuilles ovales, en cœur; les unes entièri^s , aiguës: d'autres divisées en deux lobes presque lancéolés , finement denticulés, glabres en dessus, un peu cotonneux en dessous : les fleurs renfermées dans deux grandes bractées o val Cî^, un peu jaunâtres, pubescentes à leurs deux faces, traversées par de grosses nervures. Daléchampe a feuilles de liseron' : Dalcchampia cQni,-olvu- loidex , Laink., Encycl,, 2, n.° 1. Plante recueillie au Brésil par Dombey , assez semblable, par son port et ses feuilles, nu liseron des haies. Ses tiges sojit presque filiformes, cylin- driques et pubescentes; ses feuilles simples, entières, aiguës , verdàtres, à peine sensiblement denticulées, un peu pileuses ; les pédoncules solitaires, latéraux: Pinvolucre à deux petites folioles en cœur, entières, aiguës, pubescentes, d'un vert jaunâtre. Daléchampe a feuilles de taîhinier : Dalechampia tamnifolia , Lamk. , Encycl., 2, n.° 2. Cette espèce a été rapportée de rinde par M. Poivre ; elle se distingne de la précédente pais- ses feuilles plus grandes, dentées en leurs bords; ses tiges sont glabres, un peu striées ; l'involucre presque glabre et denté. Daléchampe a feuilles de tilleul : Dalechampia tiliafoUa , Lamk., Encycl., 2, n." 5. Ses tiges sont sarmenteuses, un peu pubescentes A'^ers leur sommet; les feuilles assez semblables à celles du tilleul, échancrées en cœur, aiguës, cotonneuses en dessous, très-entières; Pinvolucre composé de deux folioles presque en cœur, tomenteuses, tridentées à leur sommet. MM. de Humboldt et Bonpland ont découvert , dans les con- trées méridionales de l'Amérique, plusieurs nouvelles espèces de dalechampia , qui viennent d'être récemment décrites par M. Kunth , dans le Nova Gen. et Spec. Humb. et Bonpl. Je me bornerai à les indiquer ici par leurs caractères les plus essentiels. DAL 4G7 Dalkc»ajiff. BLANCHATRE : Dalechampiu canescens , Kunrh , m lîumb. et BonpI. JVo^'. Gen., , vol. 2, pag. 98. Ses tiges sont jMibescentes; les feuilles ovales ou un peu arrondies, acumi- îiées, profondément échancrées en cœur, presque entières, •glabres eii dessus, tomenteuses et blanchâtres en dessous-, les deux lobes trés-rapprochés; les pédoncules axillaires et pileux; les bractées tri fi d es , dentées, presque laciniées ; l'involucre des fleurs mâles presque à cinq folioles glabres, arrondies, presque entières; celui des fleurs femelles à deux folioles presque égultis. Le dalechampia smilacina , Kunth, 1. c., diffère peu de l'espèce précédente : les lobes des feuilles sont moin;; rapprochés: les capsules pubescentes , à trois coques globu- leuses. Cette plante est très-voisine du dalechampia corn>olvL- loides , Lamk, Dalkchampë a feuilles d'aristoloche : Dalechampia aristok- chiœfolia, Kunth, 1. c. Ses tiges sont grimpantes, blai - châtres et pubescentes ; ses feuilles ovales, aiguës, légèrement échansrées en cœur, obscurément dentées, un peu pileuses en dessus, blanchâtres et pubescentes en dessous ; les bractées vio- lettes, très-grandes, entières; les calices des fleurs femelles à dix découpures pinnatifides. Daléchampe a feuilles d'abutilon : Dalechampia sidcrfolia^ Kunth, 1. c. Les feuilles sont ovales, acuminécs, en cœur, entières ou à deux et trois divisions , denticulées à leurs bords, pubescentes en dessus, molles et cotonneuses^ en dessous; les bractées blanches, trifides, frangées, ciliées %t glandu- leuses. Dans le dalechampia Jimbriata, Kunth, 1. c. , les feuilles sont divisées en trois parties, finement denticulées, pileuses en dessus, cotonneuses et blanchâtres en dessous; les stipules presque à trois divisions; les bractées trifides, soyeuses et pubescentes, fortement glanduleuses et ciliées à leurs bords; les lobes aigus, presque égaux. Les feuilles sont également trifides dans le dalechampia mollis , Kunth, 1. c. , blanchâtres eu dessous, pubescentes, à dentelures fines et milles ; les stipules à quatre divisions; les bractées trifides, pubescentes, ciliées et dentées; leurslobes aigus, rétrécis, celui du milieu plus long. Daléchampe a feuilles de ketmie : Dalechampia liibiscoides , Kunth , 1. c. Cette espèce a le port de Yhibiscus trionum. Ses rameaux sont hérissés et pubesceusj ses feuilles en cœur, à 3g. 'A^s DàL trois divisions finement denticulées , hérissées et pubtscentes à leurs deux faces ; les stipules partagées en deux ; les bractées trifides, hérissées, verdàtres , ciliées et glanduleuses à leur contour; les capsules lisses, à trois coques globuleuses, de la grosseur d'un pois. Le dalechampia ruboides, Kunth , 1. c. , se rapproche beaucoup du dalechampia peruviana , Lamk. , sur- tout par la forme de ses bractées. Ses feuilles sont profondé- ment échancrées en cœur, à trois divisions membraneuses, parsemées de poils rares, vertes en dessus , d'une couleur plus pâle en dessous, à dentelures fines ; les stipules linéaires, bifides ; les bractées pubescentes, à trois lobes étroits, aigus, bordés de cils glanduleux, celui du milieu plus long. (Poir.) DALI. {Bot.) Les habitans du Banjan, pays voisin de l'Ara- bie , donnent ce nom au cynanchum arboreum , dont ils mangent le fruit après l'avoir fait cuire, selon le rapport de Forskael. Les Arabes, qui le dédaignent, nomment la plante karema ou hesch. (J.) DALIBARDA. (Bat.) Linnseus, dans la première édition de ses Species, avoit désigné sous ce nom consacré à Dalibard , botaniste françois, une plante que, dans la seconde , il a réunie au rubus. Elle en diff"ère un peu par ses ovaires, dont le nombre ne s'élève pas au-delà de dix, et qui deviennent des graines sèches, non entourées de pulpe comme dans la ronce. Adanson et Necker ont regardé ces caractères comme suffisans pour conserver ce genre. (J. ) DALIFIT, Dadsir, Daufer, Dassbr, Désana (Bot.) : divers noms arabes, suivant Daléchamps, de l'égylope , œgjlops , genre de plantes graminées. (J.) DALINGARA [Bot.), nom donné dans l'île de Ternate , suivant Ruraph, aux plantes qu'il nomme codiœum , et parti- culièrement au codibo de la même ile , qui est le croton varie- gatum. (J,) DALOPHIS, Daloplds. {Ic\ii\iyol.) M. Rafinesque-Schmaltz a donné ce nom à. un genre de poissons qu'il a établi le premier, ftt auquel il attribue les caractères suivans : hes ouvertures des branchies ., de chaque côté et au bas du cou, sans opercules ni membranes ; corps alongé , cylindrique, alépidote ; point de dents ; une nageoire dorsale et une anale; ni catopes ni nageoires pectorales; queue obtuse, sans nageoire. DAM 469 Ce gfnre appartient à la famille des ophichlhyctes ; il nous paroît devoir être adopté , et ses caractères ne permettent de le confondre avec aucun des genres de cette famille, ni de celles des péroptères et des pantoptères. La Serpe de mer ; Dalophis serpa , Raf. Schmaltz. Nageoire dorsale commençant derrière Touverture des branchies. Teinte générale fauve et sans taches ; corps couvert de petits points noirs à peine visibles -, mâchoire supérieure avancée. Taille d'un pied à dix-huit pouces. Sur les côtes de Sicile ce poisson est appelé serpa di mare,. Le Dalophis a deux taches-, Dalophis bimaculata, Raf. Schm. Nageoire dorsale commençant avant l'ouverture des branchies; une tache brune de chaque côté du cou et derrière cette ouver- ture ; mâchoire supérieure avancée ; teinte générale olivâtre. Un peu moins grand que le précédent. Des mers de la Sicile. (H. C.) DALUCUM. {Bot.) Adanson donne ce nom au melica de Linnaeus, genre de plantes graminées. ('J.) DALUK [Bot.) , nom donné dans l'île de Ceylan , selon Her^ mann, àuneplnnte qu'il qualifie d'ésule, etqui conséquemment doit être une espèce d'euphorbe. Linnaeus, dans son Fi. Zejl.^ croit qu'elle est la même que la talughaha de Ceylan, dont Burmann faispit un cereus à tige triangulaire, garni d'épines molles. (J.) DALVEK. (Ornith.) On appelle ainsi, en Laponie, le bour- guemestre ou goéland à manteau gri§, larus g^iucus , Linn. (Ch. D.) DAM, Danighas {Bot.), noms donnés dans l'jle de Ceylan, suivant Hermann et Linnaeus , à une espèce de myrte citée dans la Flora Zejlanica de Linnaeus. ( J.) DAMA. ( Mamni. ) Si Ton en juge par Pline , liv. viii et ix , les anciens plaçoient cet animal parmi les chèvres, et ils le disîjn- guoient des autres espèces par des cornes recourbées en avant, comme celles des chamois le sont en arrière. Or, les chèvres , suivant toute apparence , comprenoienf , .chezlesanciens,non-seulementle5animaux quenous nommons ainsi , mais encore une partie de ceux que nous désignons par le nom générique d'antilopes j et nous ne connoissons que le jianguer et le nagor, dgnt les cornes présentent le caractèrç 47« DAM particulier de celles du dama. Mais, à laquelle de ces deux espèces ce nom doit-il être rapporté ? C'est ce que rien ne conduit à décider. (F. C.) DAM ALWE , Damalis. (Enlom.) Fabricius désigne ainsi, dans son Système des Antliates, un genre d'insectes diptères, qui comprend quatre espèces des Indes ou de l'Amérique méri- dionale, et que M. Latreille, qui ne les connoit point , soup- çonne être voisins des conops. (CD.) DAMAN D'ISRAËL. {Mamm.) On a donné ce nom, qui, dit-on , signifie agneau d'Israël , à un petit animal de Syrie , que Fon place aujourd'hui parmi les pachydermes, et d'après lequel on a formé un genre sous le nom simple de daman. (Voyez Prosper Alpin, et Schew, tom.n, p. yS.) Nous traiterons de ce genre sousle nom d'HYRAX, quelui a donné Hermann. (F. C.) DAJMA-PANA (Bot.) , nom brame du ts)o<^anna-mannel.i des Malabares, que Burniann regarde comme une variété de Fos- palaUius indica, mais qui, à raison de la conformation de sa gousse et de ses feuilles bijuguées sans impaire, paroît devoir ëti'e placé ailleurs dans les légumineuses. ( J.) DAMAS. {Bot.) Fruit d'une variété de Prunier. Voyez ce mot. (J.) lAAi-rAof Bt.anc, .„ ^ ^ ) Geoffroy a donné ces deux DAMAS „ ; (Enlom.) • j , i- t r- t^ \ { Cendré. ^ ) noms a des phalènes. (C. D.) DAMASONIER {Bot.);Damaionium, Tournef., Juss. Genre de plantes monocotylédoncs , périgyries, de la famille natu- relle des al4«:macécs, et de Yhexandrie pofyginie de Linnaeus, don tics principaux caractères sont lessuivans : Calice de trois Folioles ovales, persistantes; trois pétales arrondis, plus grands que le calice: six élamines à filamens plus courts que les pé- tales; six à huit ovaires supérieurs, rétrécis en pointe à leur sommet, terminés par un stigmate simple ; six à huit capsules coniques, comprimées, disposées en étoiles, contenant chacune deux à cinq graines. Ce genre, d'abord établi par Tournefort, avoitété réuni par Linnaeus au genre Aiisma ■ mais M. de Jussieu Fa de nouveau Tétabli. M. R. Brewn, en lui associant une nouvelle espèce in- digène de la Nouvelle-Hollande, a changé son nom en celui d'actjnocarpus . etila employé au contraire le nom de damaso- niiim pour un autre genre de plantes; mais ce dernier nom doit DAM 47X vtve COTscrvé au genre qui nous occupe maintenant, comme étant celui qu'ilaporté le plusancienncment, etle damasuniiim. de M. R. Urown doit recevoir une autre dénomination. Au reste, le genre Damasonier renferme deux espèces, celle de la Nouvelle-Hollande, dont il vient d'être parlé, et celle anciennement connue, dont nous allons donner la description. Damasonier. ÉTOILE, vulgaireniL'nt Etoile du berger : Damaso- niunistellatum , Touruel". , Inst. 20'] ; ALisina damasonium, Linn., 6pec.. 486. Ses racines sont annuelles, composées de beaucoup de fibres menues; elles donnent naissance à plusieurs feuilles ovales-oblongues, un peu en cœurà leur base, glabres, lougue- wieat pétioléts. Ses tiges sont simples, nues, hautes de trois à six pouces ; elles portent dans leur partie supérieure ou un seul verticille,ou,run au-dessus de l'autxc, deux verticilles de fleurs blanches, petites, pédonculécs, dont le dernier forme une ombelle terminale. A la base de chaque verticille sont deux pe- tites bractées membraneuses. Les capsules sont presque toujours au nombre de six. Cette plante croit dans les marais et sur les bords des étangs; elle fleurit depuis le mois de mai jusqu'en août. (L. D.) DAMASONIUM. (Bot.) Les botanistes anciens ont été peu d'accord sur la plante à laquelle Dioscoride donnoit ce nom. (!'étoJt, selon Tabei'najmontanus et Daléchamps, Varnica mon- tina; selon Dodoens, la cj'pripediurii ; selon Columna, l'oreille «l'ours, priiitula auricula ; selon Césalpin , la digitale jaune. Cordus Ta prise pour une helleborine ; C. Bauh^i la rapporte au plantain d'eau , alismaplantago. La plante, qui est nommée danjaionium stellatum par Daléchamps, doit conserver ce nom tt ne point être réunie à Valisma, dont elle est suffisamment distinguée. ^\'illdeno\v l'avoit donné au stratioles alismoideSy dontilfaisoitavecraisonungenre particulier. M. Fersoon , can- servant le genre, lui a donné le nom d'ottelia, tiré de son nom malabare.- (J.) DAMASQUEIRO (Bot.), nom portugais de la prune de Damas, suivant Vandelli, (J.) DAMASSÉE. {^Entom. ) C'est le nom donné par plusieurs amateurs à quelques noctuelles. (CD.) DAMATRIS. {Bot.) [ Coiymbifères , Juss. ; Sjngénésie polf- gamie nécessaire. Linn.l Ce nouveau genre de plante-s, que 472 DAM nouî avons établi dans la famille des synanthérées, appar- tient à notre tribu naturelle des arctotidées, et à la section des arctotidées-prototypes. La calathide est radiée, composée d'un disque multiflore, régulariflore , masculiflorc , et d'une couronne unisériée , liguliflore , féminiflore. Le péricline supérieur aux fleurs da disque, et subhémisphérique , est formé de squames imbri- quées , appliquées , coriaces , ovales : les extérieures sur- THontées d'un long appendice inappliqué, foliacé, linéaire, subulé ; les intérieures membraneuses sur les bords, et ter- minées par un large appendice inappliqué , scarieux, subor- biculaire. Le clinanthe est convexe , muni d'un seul rang circulaire de paléoles égales en nombre aux fleurs femelles qu'elles séparent des fleurs mâles ; ces paléoles ou fausses squcimellrs, dont la concavité est tournée en dehors, sont semi-amplexiflores , larges, trilobées an sommet, scarieuses. Les ovaires de la couronne sont subcylindraccs, hérissés de longs poils roux ; l'aigrette , plus longue que l'ovaire , est com.- posée desquamellules bisériées , inégales, paléi formes, larges, obovales , membraneuses-scarieuses. Les fleurs du disque n'ont aucun vestige de faux ovaire; chaque lobe de leur corolle est terminé par une callosité triangulaire, noirâtre; les appen- dices apicilaires des anthères sont semi-orbiculaires. Le Damatris pudique ( Damatris pudica , H. Cass. , BulL Soc. philom. , septembre 3817) est une plante annuelle, de cinq à six pouces, dont la tige proprement dite est très- eourte, et divisée en quelques rameaux pédonculiformes ou scapiformes ; les feuilles sont alternes , longues de deux pouces, semi-amplexicaulesà la base , pétioliformes inférieu- rement, étroites, linéaires-lancéolées, sinuées , tomenteuses et blanches en dessous; les calathides , composées de fleurs jïiunes, sont solitaires et terminales. Nous avons décrit cette plante sur un échantillon de l'un des herbiers de M. de Jiissieu , recueilli au cap de Bonne-Espérance. (H. Cass.) DAMBORT. {Ichlhjol.) C'est ainsi que, dans les Indes, les Hollandois ont nommé un poisson à écailles carrées et variées de rouge, de noir et de jaune. Sa nageoire dorsale a sept aiguillons; il manque de catopes. Ruysch en parle dans sa Çpllection des Poissons d'Amboine. (H. G.) . DAM 475 DAME. {Ichtlvyol.) Suivant Rondelet, on donne, en Lan- guedoc, ce nom à l'ombre de mer, scicena umbra, Linnseus, Voyez SciÉNE. (H. C. ) DAME(0rrei7?i.), un desnoms vulgairesdelamésangeàlongue queue, parus caudatus, Linn. On appelle aussi dame, la chouette effraie, strix Jlammea, Linn.; la hulotte, strix aluco , id.; la pie , corvuspica, id.; le grèbe huppé, colymhus cristatus, Linn.; et dans nos îles d'Amérique, dame ou demoiselle anglaise, le cou-r roucou à ventre rouge, ou damoiseau, trogonroseigaster,Yieill. (Ch. D.) DAME BELLE ou Belle-Dame. {Entom.) C'est le nom qu'où a donné au papillon du chardon. (CD.) DAME DES SERPENS. (Erpétol.) On a donné ce nom au boïquira. C'est la traduction d'une phrase mexicaine. Voyez Crotale. ( H. C.) DAME D'ONZE HEURES. (Bot.) On donne vulgairement ce nom à un ornithogale, orniihogalum umhellatum , parce que ses fleurs s'épanouissent ordinairement à cette heure du jour. Elle peut entrer dans la série des plantes qui , s'épanouissant assez régulièrement à certaine heure de la journée, composent ainsi ce que Linnœus nommoit horologium Florœ , l'hofloge de Flore. (J.) , DAMEDRIOS, kemadrios {Bot.), noms arabes de la ger- mandrée, chamcedrys , selon Daléchamps. (J. ) DAMEEN. (Erpét.) Les habifans du Coromandel donneni ce nom à la couleuvre rembrunie de Daudin, ^oluber atro- fuscus. Voyez Couleuvre. (H. C.) Dx^MELLA. (Bot.) On nomme ainsi àCeylan, suivant Her- mann, une espèce de momordiquc, que Burmann croit être l'espèce ordinaire. (J.) DAME NUE. {Bot.) Le colchique d'automne porte ce nom dans quelques cantons. (L. D.) > DAMERETTE. {Entom.) Geoffroy a décrit sous ce nom uno phalène , n.° 42 , tom. 11. (C. D.) DAMETTE {Ornith.), nom vulgaire de la bergeronnette lavandière, motacilla alha, Linn. (Ch. D.) DAM-HIRSCH {Mamm.) , nom du daim chez les AUemandso (F.C.) DAMIER, {Bot.) On a donné ce nom vulgaire à la fritillaire 474 DAM ordinaire ,fritillaria meleagris , dont les taches régulières de la ileur présentent la forme des cases d'un damier. (J.) DAMIER. (Entom.) Geoffroy a nommé ainsi certains papil- lons de jour qui ont au-dessous des ailes des taches carrées. II enlait quatre variétés principales. Ils correspondent ài'espèce nommée cinxia par Linnaius, que M. Latreillc a fait entrer de- puis dans le genre Arcvkne. Voyti ce mot dans le Sup})lément du 5.^ volume. (C. D.) DAMIER (Conch.) , nom vulgaire d'une espèce du genre Cône , le cône marbré , conus marmoreus, Linn. Damier de la Chine , variété du cône marbré. Damier, dit faux damier, autre variété delà même espèce. (DëB.) DAMIER. (Ornilh.) On a ainsi appelé, à cause des taches de son plumage, le pétrel blanc etnoir,p?oce//ûrja capensis , Linn, Le pétrel antarctique, procellaria antarctica, Linn. , se nomme aussi damier brun. (Cn. D.) DAMINA {Ornith.) , un des noms du roitelet, molacilla re- gidus, Linn. , dans le Piémont, oii le mot dama désigne l'efiraie. (Ch.D.) DAMITASSI, OiJRiNTi (Bot.), noms brames du pocrinsii des Malabarcs, cité par Rheedcj et qui est le sapindus trifoliatus. (J.) DAMMAR. (Bot.) Sous ce nom malais, Rumph désigne un arbredes Moluquesqui a beaucoup d'afiinité avecson canarium, et que Gaerttser mentionne aussi sous celui de dammara. Suivant la description, il diffèredu canarium parses Heurs non dioïques, niriis hermaphrodites, etparson calice à cinq divisions: il donne de même un suc résineux, que l'on emploie à Arnboine pour goudronner les barques et les petits navires. Marsden, dans son Histoire de Sumatra, parle de cette résine, qu'il nomme dam- rnar, et qui sert dans cette île aux mêmes usages. Elle y est très- abondante , et pend aux arbres par gros morceaux : c'est celle qu'il nomme daminar bettoo , et qu'il dit être très-fragile. Une autre espèce, appelée dammar crujea, découle d'un arbre du ïuême nom, dont le bois est blanc et poreux; elle est lisse et plus blanche. On la mêle avec l'autre, qui lui donne plus de fer- meté, et dont elle corrige la fragilité. Il paroit, d'après M. du rcùt-Thouirs, que l'arbre dammar est le même que celui qui DAM 475 est connu à l'Ile-de-France sous le nom de hois de colophane hàtard , dont Commerson avoit fait son genre Marignia, que, M. Lamarck, dans le Dictionnaire encyclopédique , a rapporté au genre Bursera , sous le nom de bursera ohtiisifolia. M. du Petit-Thouars croit qu'il doit former un genre distinct; mais, auparavant, il faudroit iixer définitivement les caractères du hursera, du canarium, ainsi que de deux autres genres , Pimela de Loureiro et Hed<,vigia de Swartz , qui ontbeaucoup d'affinité avec les deux précédens. (J.) DAMMARA. [Bot.) Gaertner a établi sous ce nom un genre particulier, d'après l'inspection d'un fruit de l'île Maurice , qui paroit avoir beaucoup de rapports avec le bursera obtusi- folia. Voyez GomaPiT. (Poin.) DAMNACANTHE DES INDES {Bot.) ; Damnacanthus m. dicus , Gœrtn., CarpoL, pag. 18, tab. 182, fig. 7. Plante des Indes , dont le fruit est seul connu , et que Gaertner fiis consi- dère comme formant un genre particulier de la famille des rubiacées. 11 paroît avoir des rapports avec le canthiurn, dont il diffère par l'embryon inférieur et très-petit. Son caractère^ essentiel consiste dans un calice persistant, supérieur, à cinq dents fort petites ; un ovaire supérii ur ; une baie couronnée par le calice, à deux loges; une semence dans chaque loge. Cette baie estrougeàtre^ de lagrosseur d'un pois :ondistingue entre elle et les dents du calice qui la couronnent , un petit anneau blanc. Les semences, attachées au fond des loges, sont glabres, d'un jaune de paille , un peu arrondies, convexes d'un côté avec une légère strie sur le dos, un peu aplaties de l'autre.- leur enveloppe extérieure est mince, fragile , crustacée ; l'in- térieure très-mince, adhérente à un périsperme cartilagineux ou charnu, pâle, dur, épais: l'embryon petit, ovale, conique, d'un blanc de neige, situé à la base du périsperme; les coty- lédons très-courts; la radicule inférieure et obtuse. Dans la figure citée deGagrtner, on aperçoit au haut du pé- doncule deux épines droites, aîongées, subulées, connivente^ à leur base, et dans leur aisselle quelques petites fleurs pédi- cellécs, avortées ou non développées : les feuilles doivent être opposées. (PoiR.) DAMNACANTHUS. {Bot.) Ce genre de rubiacées, établi par M. Gœrtncr fils, a beaucoup d'affinité, de son jropre aveu, 476 DAM avec le canthium, d'après l'inspection du fruit, qui a étC la seuTp partie observée par lui ; et on peut croire que ces genres ne doivent pas être séparés. (J. ) DAMO {Bot.) , un des noms du camphrier, laurus capipliora ^ dans le Japon, suivant Thunberg. (J. ) DAMO. {Ichthjol.) Sur les côtes de la mer Méditerranée on donne ce nom au caranx glauque de M. de Lacépède , que quelques personnt's coi s'dèrent comme le même que le cœsiomore bâillon. Voyez C.csiomore, Trachinote et Liche. (H.C.) DAMOISEAU. Domicellus. (Ichth^ol.) On donne ce nom à trois petits poissoii'^ d'Amboine, dont Ruysch a parlé , mais sans grands défaiis. (H. C.) DAMOUROU ( Bot.) , nom caraïbe du petu'eria alliacea , cité dans l'Herbier de Suri;in. ( J.) DAMPIERE, Dampiera. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à Heurs complètes, monopétalées, irrégulières, de la famille des lobéliacées, de la sjngénésie monogynie de Linnaeus; offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq découpures^ une corolle monopétale, cà deux lèvres; le tube fendu d"un côté îongitudinalemen t ; les découpures de la lèvre supérieure pour- vues d'oreillettes ci leur bord intérieur; cinq anthères conni- ventes; un ovaire inférieur; un style. Le fruit est une noix crustacée, à une seule semence. Ce genre a été établi par M. Rob. Brown pour des arbustes de la Nouvelle-Hollande, ou des herbes vivaces, arides, pu- bcscentes, chargées de poils simples ou plumeux, ou étalés en étoile. Les feuillcssont alternes, coriaces, entières ou légè- rement dentées; les fleurs axillaires ou terminales, solitaires, ou disposées en épis, quelquefois munies de très -petites bractées. La corolle est bleue ou purpurine, à cinq découpures recourbées en oreillettes aux bords de leur base, hérissées en dehors. Quelquefois la partie inférieure de la corolle persiste, ainsi que les étamines. l,es anthères, adhérentes entre elles, environnent le style comme par une gaine , et persistent avec lui. Les espèces sont peu connues. On distingue les sui- vantes : Dampiére a feuilles ONDULEES; Dampiera undulata, Brown, AoK. Ho/Z., 1 , pag. 587. Ses tiges sont droites, médiocrement DAM hn ligneuses, tomenteuses, garnies de feuilles alternes, pétiolées, presque rondes, dentées et ondulées à leur contour , rudes à leur face supérieure ; un pédoncule axillaire, plus long que les feuilles , chargé de deux à quatre fleurs ; la corolle barbue en noir extérieurement; les poils plumeux. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande, ainsi que les suivantes. Dans le dampiera rotundifolia, Brown , 1. c. , les feuilles sont planes et non on- dulées , arrondies , très-entières, "rudes en dessus, très-obtuses à leur base; les pédoncules axillaires, plus courts que les feuilles , presque uniflores ; d'autres terminaux , presque en corymbe-, les poils de la corolle noirs et plumeux. On distingue le dampiera ovalifolia, Brown, 1. c. , par ses feuilles planes, ovales, presque entières, rudes en dessus : les tiges sont pulvé- rulentes, tomenteuses ; les pédoncules axillaires, presque de la longueur des feuilles, à deux ou quatre Heurs ; d'autres termi- naux , en corymbes. Dans le dampiera purpurea, Browji, 1. c, les fleurs sont purpurines, couvertes en deliors de poils noirâ- tres et plumeux; les tiges sont droites, tomenteuses; les feuilles pétiolées, ovales, rudes en dessus, à dentelures aiguës; les pé- doncules axillaires, chargés d'une à trois ilcurs. Le dampiera ferruginea, Brown, 1. c, a ses feuilles ovales, un peu aiguës, dentées , sinuées, marquées à leur base de trois nervures, très-lisses dans leur entier développement; les fleurs sont presque terminales; la corolle lanugineuse en dehors; les ra- mifications des poils très-courtes. Dampière a FEUiiLES de'lierre; Dampiera liedercmea, Brown, 1. c. Ses tiges sont herbacées, couchées, tomenteuses; laplupart des feuilles pétiolées , presque en cœur, incisées, anguleuses ; les supérieures très-entières , glabres dans leur état adulte; les corolles sont couvertes en dehors de poils cendrés, étalés et plumeux. Dans le dampiera incaiia, Brown , 1. c. , les tiges sont blanchâtres et tomenteuses ; elles paroissent droites et un peu ligneuses. Les feuilles sont sessiles, en ovale renversé, très- entières. Dampière a feuilles en coin ; Dampiera cuneata, Brown, 1. C Cette espèce a des tiges herbacées, pubescentes, un peu re- dressées; les feuilles sessiles, en ovale renversé, rétrécies en Coin à leur base , dentées à leur contour; les supérieures ellip- tiques-lancéolées, presque glabres; les épis pédoncules, munis 478 DAN de bractées; les fleurs alternes; la coroHe lanugineuse* en de- }iors ; les poils étalés et simples. Le dampiera linearis , Brown , 1. c. , a ses feuilles sessiles, linéaires pour la plupart, médio( re- ment dentées, les inférieures cunéirornies: les é]>is pédoncules, chargés de fleurs alternes, lanugineuses. Dampière kascicui.ék; Dampiera fasciculala, Erown , 1. c. Ses liges sont comprimées, presque trigones,' flroites, herbacées-, les feuilles sessiles, cunéiformes, à peine 'dentées ; les supé- rieures rapprochées , verlicillées, lisses à leurs deux faces; les pédoncules presque fascicules, peu chargés de fleurs-, la co- rolle couverte en dehors de poils couchés, à ramifications sér- iées, parallèles. Le dampiera oblongala, Brown , 1. c. , diffère de cette espèce par ses feuilles alongées, entières, ou à peine dentées; les pédoncules très-courts, presque terminaux, chargés d'une à trois fleurs; la corolle velue en dehors. DARiriÈiiEA TIGE ROiDE: Dampiera stricta , Bro\vn, 1. c. : Goo- denia stricta, Smith , Trans. Linn. , 2 , pag. 5/|9. Cette espèce a des tiges droites, herbacées, comprimées, presque trigones; les feuilles sessiles, cunéiformes, à peine dentées, rudes à leur iace supérieure; les pédoncules axillaires et terminaux; les fleurs peu nombreuses; la corolle purpurine , pourvue en de- hors de poils couchés et rameux. Le dampieraparvifoUa , Brown , 1. c, se distingue par ses feuillessessiies ; celles des tiges linéaires- lancéolées ; celles des rameaux subulées, particulièrement les supérieures, lisses à leurs deux faces; les fleurs solitaires et ses- siles, les bractées imbriquées. (Poi,i.) DAMSON-'^LUMB. {Bot.) Suivant M. Swartz, le fruit de son chrjsophjllum monopjrenum , espèce de caïmitier, est ainsi nommé à la Jamaïque. (J.) DANAA {Dot.) , Dunaa , Aliion. Genre de plantes dicotylé- dones, polypétales, épigynes, de la famille des orabeliifères, ^\iss., eiàelapentandrie digynie àe Linnaeus, dont les principaux caractères sont les suivans : Collerette générale de plusieurs fo- lioles simples; calice à cinq dents très-courtes; corolle de cinq petaies égaux , en cœur; cinq étamines ; un ovaire inférieur surraonté de deux styles; fruit arrondi, à deux lobes renflés, presque ovoïdes, lisses, nullement striés. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce. Da>'aa a FEt,u.LE.s p'ancolie: Donaa aquilegi/ulia, AU. , Flor. DAN /i79 Ped. , n."# D9«, t. 63 ; Ligusticum aquilegifolium , WilM. , Spec. i , p. i/,2 5. Sa tige est droite, cylindrique, striée, glabre, haute de deux à trois pieds, un peu rameuse dans sa partie supérieure. Ses feuilles radicales sont deux fois trifurquées, divisées en folioles glabres, d'un vert gai, découpées profondément en trois à cinq lobes, eux-mêmes incisés et dentés à leur sommet; la partie supérieure de la tige est dépourvue de véritables feuilles; elle n'est garnie que des gaines de celles-ci, dont le limbe estavorîé. Lesflcurssontblanclies, très-petites, disposées en ombelles, composées de douze à seize rayons, etraiiniesàleun- base d'une collerette de six à huit folioles lancéolées, plusieurs fois plus courtes que les rayons. Cette plante croit dans les basses Alpes du Piémont , sur les collines aux environs deTurin, et daîîs le pays de Gênes. Elle est vivace. Elle se rapproche des livèches par son port; mais la structure de son fruit ne permet pas de la réunir à ce genre. ( L. D.) DANAE {Bot.), nom générique donné par Medicus et Mœnch au ruscus racemosus , différent des autres espèces de riiscus , parce que ses fleurs sont hermaphrodites et non por- tées sur les feuilles. ( J.) DANtEA. ( Bot. ) Capsules linéaires situées en travers sous la fronde, parallèles, multiloculaires, à deux rangs de loges qui s'ouvrent par un pore. Un tégument, toujours ouvert et très-court, entoure chaque capsule. Lesséminules sont exces- sivement petites et nombreuses. Ces caractères sont ceux d'un genre de la famiUe des fou- gères, établi par Smith et adopté par Swartz, Willdenow et presque tous les botanistes modernes. Il comprend quatre espèces exotiques : trois sont indiquées dans» le Species de Willdenow, et une dans le Journal de Bqtanique, 5, p. 267. Dan^a a feuilles simples : Danœa simplicifolia, Rudge, Guy., tab. 3(j; Willd., Spec. , pi. 5, 67. Frondes glabres , simples, ovales, lancéolées, entières. Le stipe des frondes stériles a trois à quatre pouces de haut-, celui des frondes fertiles a le double. Les frondes stériles ont quatre pouces, tandis que les fertiles sont plus étroites et plus courtes. Cette fougère croît à la Guiane. DANyEA NOUEUSE : Danœa nodosa, Smith, Sw. ; Willd., I. c, p. Oj; Asplcnium nodosum, Linn. ; Plum., Fil., 90, tab.JioS, et n86 DAN Amer., 4, t. 6. Fronde ailée; frondules portées sur »fh Tacîiîsi ïiu et noueux, oblongues-lancéolées; celles des frondes sté- riles presque sessiles , pointues et à peine dentées ; les frondules des frondes fertiles longuement pétiolées, et amincies aux deux bouts. Cette belle fougère s'élève à trois, ou quatre pieds; sa fructification est quelquefois tellement pressée, qu'on croiroit voir un arrostichum. Cette fougère aime les lieux humides et ombragés. On la trouve à la Jamaïque, à Saint-Domingue , à la Martinique, à Caracas, etc. (Lem.) DANAIDE, Danaïs.{Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, monopétalées , régulières, de la famille desrubiacées, de la pentandrie monogjnie deLinnaeus, offrant pour caractère essentiel • Un calice à cinq dénis, une corolle infundibuliforme; le tube velu à son orifice: le limbe à cinq découpures ; cinq étamines insérées sur le tube de la corolle ; un ovaire inférieur, surmonté d'un style symple, d'un stig- matebifide; une capsule ombiliquée, à deux logea polyspermes; s'oUvrant en deux valves au sommet; les semences membra- neuses à leurs bords. Ce genre avoit d'abord été confondu avec le pcederia, dont il présente le port et une partie des caractères ; mais, depuis que les fruits ont pu être observés, on a reconnu que ces deux genres étoient essentiellement distincts, le fruit des pœderia consistant dans une petite baie fragile, presque globuleuse, couronnée^ et ne renfermant que deux semences. (Voyez Péderie.) Les espèces contenues dans ce genre sont la plupart des arbrisseaux à tiges grimpantes; à feuilles simples, oppo- sées; les fleur»en cime ou paniculees. Il faut y rapporter les espèces suivantes : Danaïde odorante : Danaïs fragrans , Commers. et Lamk. ; Encycl. 2 , pag. 260; lll. gen., tab. 166, fig. 2 , sub pœderia; Arbrisseau à tiges grimpantes, sarmenteuses, très-longues, rameuses et cendrées; lesjeunespoussesunpeu velues, d'un vert noirâtre; les feuilles opposées, pétiolées, ovales-oblongues , entières, glabres, acuminées ; les fleurs disposées en petites I)anicules axillaires, «pposées , plus courtes que les feuilles: CCS fleurs sont nombreuses, assez petites, de couleur rouge, exhalant une odeur trèa-suavc, approchant de celle du nar- DAN m cîsse, Ti7j|îs plus agréable : elles sont quelquefois dioiques par avortement. Leur calice est fort petit, a cinq dents ; le tube de îa corolle grêle, velu intérieurement; le limbe à cinq décou- pures obiongues, étroites, très - ouvertes. Cette plante a été recueillie par Commerson à l'Ile-de-France, dans les bois de Palina, principalement sur les bords escarpés de la rivière^ D ANAiDB A FLEURS ARRONDIES :Danaîsrotufid//bZia,Poir.,EMcyc!., Supp., n." 2. Cette espèce a été recueillie à l'iIe de Bourboa par M. Bory de Saint- Vincent. Ses tiges sont ligneuses; ses feuilles pétiolées, arrondies , un peu ovales , glabrtS, entières ^ membraneuses , nerveuses , réticulées , longues de deux «DU trois pouces; les fleurs petites, réunies en cimes axil- laires^les capsules très-lisses, globuleuses, couronnées dans leur jeunesse par les dents du calice, puis ombiiiquées à l'époque de leur maturité, s^ouvrant en deux valves à leuc sommet. Danaïdechassalle: Danais chassallia, Poir, , Encycl., Supp., Observ. Il est très-probabie que cette plante, décrite comme genre sous le nom de chassallia, par Commerson , appartient aux danaïs, peut-être aux pœderia. Sis rameaux sont glabres^ articulés; ses feuilles coriaces, lancéolées, glabres, très-en- tières, acuniinées , rétrécies k leur base ; les pétioles un peu conniveus à leur base; les stipules axillaires, petites, très- aiguës, persistantes; les fleurs disposées en grappes droites, paniculées, terminales; les pédoncules et les pédiceÙes com- primés, opposés; le calice glabre, à cinq dentS: la corolle tubulée , à cinq dents droites; une capsule, ou plutôt une baieovaie, laquelle, mieux observée, renverroit cette planté parmi les paderia. Elle croit à l'Ile-de-France. Danaïde S1LI.0MNÉE : Dana'ù sulcata, Fers,, Synops., i , pag. 198= Cette espèce a été recueillie dans l'île Maurice parM. du Petit- Thouars. Ses tiges s'élèvent fort haut, et parviennent souvent jusqu'au sommet des plus grands arbres. Ses feuilles sont opposées, glabres, ova'.es, entières; les capsules striées , cou- ronnéfs par les folioles du calice. (Poir.) DANAIDE, Danaus. {Entom.) M. Latreille a réuni sous ce nom de genre plusieurs espèces de papillons de jour qui corres- pondent, pour la plupart, aux danai festi^'i de Linneeus. Telles sont les espbces nommées midamuf.,pl€xippus,i:hrYsippus, simî- 482 DAN lis , etc. Leurs ailes inférieures n'embrassent pas le dessous an ventre, le disque de leurs ailesinférieures présente souvent , au OToins dans l'un des sexes, une petite poche ou une sorte de petite fente. (CD.) DANAIDES. (Enfom. ) Linnaeus, dans son ingénieux système d'arrangement etdenomenclaturepour le genre nombreuxdes papillons qu'il avoit divisés en six phalanges , désignoit la qua- trièmesouslenom de danaïdes, qu'ilsubdivisoit en deux tribus: les espèces à ailes blanches (candidi), comme les brassicaires, nommés depuis piérides et colliades (tels sont les papillons du chou, de la rave, du sénevé, l'aurore, le marbré de vert, le veiné parmi les premiers, et entre les seconds le souci, le citron, la cléopàtre , etc.) ; les autres, danaïdes à ailes variées (festivi), comprenoient les nymphales et les safjres (tels que la bacchante, le tristan, l'amaryllis, le procris, lecéphale, letircis, lecory- don, le silène, le myrtil de Geoffroy). Voyez Papillon. (CD.) DANAIS {Bot.), un des noms de la conyze , cités dans l'ou- vrage de Dioscoride. (H. Cass.) C'est aussi le nom latin du genreDANAÏDK.Voy. ce mot.(PoiR.) DAN131K. [Ornith.) L'oiseau d'Abyssinie que Bruce a désigné sous ce nom, est regardé par Montbeillard comme une variété du sénégali. (Cii.D.) DANDALOS [Omith, ) . nom grec de la rouge-gorge, mola- cilla riibecula , Linn. (Ch. D. ) DANDOKU. [Bot.) Le balisier, canna indica, estainsi nommé dans le Japon, suivant Thunberg. ( J.) DA]NEA«^£o^) ,nom delà tanaisie aux environs de Vérone, suivant Séguier. (J. ) DAWEB-ALCHAIS ou Denebalchail, Dembalchil, Dhenben ALCHAiL (Bot.) , noms arabes des prOles (equisetum) dans Avi- cenne. Averrhoès écrit dcnapalchail , etîjerapion dlienebalcail. (Lem.) • DANETA {Bot.), nom de la tanaisie, cité par Césalpin. (H. Cass.) DANGAN-DANGAN. {Bot.) Ce nom, qui signifie petite courge, est donné, dans i'ile de Macassar, au papayer, suivant Rumph , à cause de la forme de son fruit. ( J.) DANGEANGHAC {Omith.) , nom donné, dans les Philip- pines , à une espèce de héron. (Ch.D.) DAN 433 D ANGHEDI. (Bot.) Hermann , dans son Mus, Zeyl. , cite , sous (..e noni'nrfarbre qu'il nomme cera^us zej-lanica, et dont le fruit est connu dans le pays sous celui de mnrtinghos. Il nomme de même lemahamadan de Ceylan , qu'il dit seulementplus granJ. Linnaeiis, dans sa F/. Ze)/. , les réunit comme espèce et variété, et il croit que c'est une espèce de myrle. (J.) DANIGHAS. {Bot.) Voyez Dam. (J.) DANNOIS(Mamm.), nom d'unevariélédecliien domestique, qui se caractérise par sa forcf* et sa légèreté; il se rapproche du matin. Voyez Chien. (F. C.) DANSlDAU(Bof.) Voyez Cussuta. (T.) DAINT ou Dante. (Mamm.) Léon l'Africain etMarmolpailent decetanimal deNuaiidie comme d'un petit bœuf qui habite ly» parties désertes de celtecontrée, qui est bas sur jambes , qui a le poilblanchàtre, dont lescornessontnoireSjCourbées et façonnées et les ongles des pieds noirs et fendus. Il court avec une prodi- gieuse vitesse, et il est très-recherché pour sa peau et pour sa chair. Buffon a cru reconnoître dans ces traits la variété du zébu ; il est plus vraisemblable qu'ils appartiennent à quelque espèce d'antilope. (F. C. ) Dx\NTA {Mamm.) , nom formé de celui d'ANXA, que les Portugais donnent au Tapir. Voyez ces deux mots. (F. C.) DANTALE (Ichthj'oL) , un des noms vulgaires du denté ordinaire, sparus dentex , Linn. Voyez Dente. (H. C.) DAlSilUOmE{Bot.),Danthonia, Decand, Genre de plantes nionocotylédones, hypogynes, de la famille des graminées, Juss., tldel'd triandrie digjnie, Linn., dont les principaux caractères sont les suivans : Deux glumes très-grandes, concaves, renfer- mantdeuxà sixfleursà deux balles, dontl'externe estéchaucrée au sommet, et munie, au fond de Péchancrure, d'une artte tantôt longue et tortillée, tantôt demi-avorlée; trois étamincs : un ovaire supérieur, surmonté de deux styles terminés chacun par un stigmate pluincux; une graine libre et non sillonnée. Ce genre, dédié à Etienne Danthoine, botaniste marseil'ois, com- prend une dizaine d'espèces, sur lesquelles on n'est pas parfai- tement d'accord, MM. Robert Brown et Palispt de Beauvois l'ayant partagé en deux. Nous ne ferons mention ici ^ue des deux espèces que ^L DecaBdoUe a prises pour typedç sou genre. 4^4 DAO Danthonie inclinï^è : Danthonia decumhens , Decand., Flor. Fr.,3,n.'' i S/iZ^Festucadecumhens, Linn., Spec.,i lo.Sescnaumes' sont hauts de huit à douze pouces , assez droits d'abord , ensuite inclinés pendant la maturation des graines, garnis à chacune de leurs articulations, au nombre de deux à trois, d'une feuille étroite , un peu velue. Les fleurs sont disposées en panicule resserrée presque en épi, et composée d'un petit nombre d'épil- lets courts, ovales, lisses, d'un vertblanchàtre, ou quelquefois tirant un peu sur le violet. Chaque épillet contient trois à quatre fleurs , dont lesballes externes sont échancrées au sommet avec un rudiment d'arête dans l'échancrure. Cette plante croit en France et dans une grande partie de l'Europe : on la trouve dans les pâturages et dans les bois. Elle est vivace. Danthonie de Provence; Danthonia pfovinciaiis, Decand., Flor. Fr. , 5 , n.'' 1544. Ses chaumes sont grêles, un peu coudés à leur base, ensuite redressés, hauts de huit à douze pouces, garnis de quelques feuilles, dont les inférieures filiformes, les supérieures un peu plus larges, toutes glabres. Ses fleurs sont disposées en une panicule droite, simple, composée de quatre à cinq épillets solitaires et pédicules -, leurs glumes, d'un vert un peu violet, renferment cinq à six fleurs plus courtes qu'elles , dont la balle extérieure est membraneuse, obtuse, glabre, et Textérieure coriace, velue, profondément échancrée , avec \ine longue arête tortillée à sa base et pLacée au fond de l'échan- crure. Cette plante croit en Provence et en Dauphiné : elle est vivace. (L. D.) DANTI (Êot.) , nom brame du nagadante des Malabares, cité par Rheede , et rapporté par Commelin au genre Ricin. (J. ) DAJNTIA. Bot. ) Ce genre de plantes , consacré par Petit à la mémoire de Danty d'Isnard , botaniste françois, est mainte- nant connu sous le nom d'7.sraanim. Il doit être rapporté aux onagraircs, près du ludwigia, dont il ne diffère que par l'ab- ,">ence des pétales. C'est le même que Buxbaum nomme ocjmo- phjilum. ( J. ) DAOUP. {Bol.) Plante de Pile de Sumatra, mentionnée par ^larsden. Il lui attribue des fleurs blanches semi-flosculeuses, et une gousse semblable à celle du haricot, contenant plusieurs ;:raines aplaties. Ces caractères sont absolument incompatibles» il u'e» est pas de même des feuilles qui, selon l'auteur, sont • DAP m deubles, comme s'il y en avoitdeux unies ensemble et se pliant sur une charnière. Si on lie ce caractère avec celui de la gousse , on reconnoîtra que c'est une plan telégumineuse, probablement du genre Courbaril , hymenœa ^ on an cynometr a, qui ont deux folioles distinctes portées sur le même pétiole, onnnbauhinia^ dont les feuilles sont simples , divisées à moitié en deux grands lobes. (J.) DAOURITE (Mm.) , nom tiré du lieu d'où on l'a apporté pour la première fois, et donné à une variété principale de rouge, infusible, etc. Voyez Tourmaline rcbbllite. (B.) DAPÈCHE. [Min.) Rien ne prouve encore que cette subs- tance combustible doive être regardée comme un fossile , c'est- à-dire, comme un corps enfoncé dans la masse de la terre, et altéré par les phénomènes géologiques. Cependant , ce corps combustible paroissant avoir une grande analogie de position et d'altération avec la tourbe , et l'histoire de ce dépôt végétal appartenant à celle de la surface de la terre, nous dirons ici ce que M. de Humboldt nous a appris sur cette substance, qui n'a encore été décrite que par lui. C'est une matière noirâtre , spongieuse , élastique , à la ma- nière des caoutchouc. Elle brûle comme le caoutchouc, efface comme lui les traits de graphites, communique au papier l'élec- tricité résineuse par le frottement, et présente enfin presquç toutes les propriétés physiques et chimiques de ce bitume élas« Itique. ^ Il est composé , suivant M. W. Allen , D"huile empyreumatique 80 D'eau acidulée 3 D'hydrogène carboné 2 D'un résidu charbonneux iS jl ne donne aucun indice d'ammoniq.que. M. de Humboldt a trouvé cette singulière substance dana l'Amérique méridionale. Elle se présente à deux ou trois pieds au-dessous de la sur- face du sol. (B.) DAPHjNE. {Bot.) On sait que, suivant la fable, Apollon chan- gea la nymphe Daphné en laurier, qui en avoit conservé le nom sous lequel il est désigné par Théophraste, par Dioscoride etpac le$ anciens Latins, Linnceus l'a substitué au nom du genre Thy- nielœa de Bauhin et dcTournefort, sous prétexte que re dernier nom étoit hybride; et celui de dapline a é(é adopté par Jui, de préférence à tout autre, parce que deux espèces du genre étoient nommées vulgairement laureole, petit laurier, ou peut- être parce que Dioscoride les nommoit daphnudes. Ces motifs me paroissent insufiisans pour autoriser une pareille substitu- tion, et pour dépouiller le vrai laurier de son nom primitif. Si quelque jour le genre Lawrt/s , trop nombreux en espèces, diffé- rentes d'ailleurs par quelques caractères importans, vient à être divisé, c'est pour un de ces genres secondaires que ce nom devroit être réservé. (J.) DAPHNE (Bol.) , Daphne, Linn. Genre de plantes dicoty- lédones, apétales, périgynes, de la famille desthymélées, Juss. , et de Voctandrie monogynie de Linnœus, dont les principaux caractères sont les suivans : Calice monophylle, tubuleux , coloré, pétaliforme, à limbe découpé en quatre divisions ou- vertes: huit étamines à tilamens courts , attachés au tube du calice , portant des anthères ovoïdes, non saillantes; un ovaire supérieur, ovale, surmonté d'un style court, à stigmate en tètc; un petit drupe ovale ou globuleux, contenant un no3'au mo- nnspermc. Les daphnés sont des arbrisseaux ou des arbustes à feuilles entières, alternes ou éparses; à fleurs axillaires ou terminales, en général d'un agréable aspect. On en compte aujourd'hui environ treftte-six espèces, qui, pour la plus grande partie, croissent en Europe. Un petit nombre d entre elles se trouvent en Asie, en Afrique eten Amérique. Nous allons faire connoilre les plus intéressantes, * Fleurs axlUuires. Daphné bois-gentil: vulgairement Mézéréon , Bois-gentil; Ttaphnemezereum, L'um., Spec, ioc). ; Bull., Herb., t. i.Sa tige ♦ st droite, rameuse, recouverte d'une écorce cendrée, haute de deux à trois pieds. Ses feuillessont lancéolées, éparses,sessiles. d'un vert gai , caduques. Ses fleurs, qui paroissent avant les feuilles, sont ordinairement purpurines, blanches dans une variété, deux à trois ensemble, et sessiles le long des rameaux, a ta place qu'ocoipoient les feuilles de Tannée précédente. Il leur succède des baies rouges dans la plante à fleurs purpurines^ , DAP 487 et jaunes dans la variété à fleurs blanches. Cet arbrisseau croît dans les bois des montagnes, en France et dans une grande partie de l'Europe. 1/odeur agréable de ses fleurs, et l'avantage qu'elles ont de paroitre pendant l'hiver, pourvu que le froid ne soit pas trop rigoureux, ont fait depuis long-temps planter cette espèce dans les jardins. Mais, quelque agréable que paroisse leiir odeur, il ne faudroit pas la respirer trop long-temps, ni surtout s'expo- ser dans une chambre fermée avec une certaine quantité de ces fleurs; car elles peuvent, dit-on, causer des maux de tête et dés syncopes.ïoutes les parties de la plante, et en général celles de presque toutes les espèces de ce genre, ont «ine très-grande àcreté : une petite portion de l'écorce , appliquée sur la peau , la rubéfie bientôt, et elle peut ensuite y faire un vésicatoire. Les feuilles ou cette écorce mâchées produisent dans la bouche une ardeur brûlante et insupportable qui dure plusieurs heures. Si on en prolongeoit la mastication, ou qu'on les avalât, elles détermineroientune inflammation plus ou moins vive de tousles organes de la déglutition, et pourroient causer les acci- dens les plus graves et un véritable empoisonnement. Les meilleurs moyens à employer pour remédier aux effets perni- cieux des différentes parties du bois-gentil prises à l'intérieur, sont de faire d'abord vomirles malades, et ensuite de leur faire boire abondamment des décoctions de plantes mucilagineuscs. I,es gens de la campagne prennent quelquefois, pour se pur- ger, des fruits du bois-gentil; ils les avalent entiers, ce qui en diminue le danger; mais, souvent encore, cela leur cause des &uperpurgations accompagnées de violentes tranchées. En mé- decine, on n'emploie ordinairement quel'écorce du bois-gentil, etcen'est giiérequ'extérieurementqu'on eufaitusage pour pra- tiquer des exutoires.Les vétérinaires s'en servent aussi pour faire dessétons aux bestiaux. Quand on l'emploie iôclie, on la fait macérer dans le vinaigre pour la ramollir et augmenter son ac- tivité. La décoction de cette écorce , donnée à l'intérieur, a été préconisée par Russel, qui assure l'avoir administrée avec succès dans les maladies syphilitiques anciennes et rebelles , surtout dans i;elles qui attaquoient les os. DAi'UjNÉTHYAiÉLÉR:Dûp/me i/yme/ea, Linn.jSpec. 609 ; Gérard, FI. Pvov., 442 , t. 17. f. 2. Sous-arbrisseau qui n'a quelquefois 'i,^^> DAP que trois à quatre pouces, et qui s'élève rarement au-deU de, liuit à neuf. Ses tiges, qui partent d'une souche commune , son^ nombreuses, simples, garnies de feuilles lancéolées, sessiles, glabres ou à peine pubescentes. Ses fleurs sont jaunâtres, ses- siles, axillaires, solitaires, ou deux ou trois ensemble. Cette plante croît dansles lieux secs et pierreux du midi de laFrance, en Espagne et en Italie. Les paysans du royaume d'Aragon et delà Catalogne, suivant Mycon , médecin espagnol, cité par Daléchamps et J. Bauhin, se purgent avec un demi- gros de feuilles de la thymélée ré- duit» s en poudre, qui, selon le témoignage du même, agit avec .bCc ufoup de violence, et leur cause souvent de cruelles tran- chées. Ces mêmes feuilles, préparées par ébuUition dans l'eau, sont à peine purgatives, et l'on peut, ainsi que nous l'avoî-s éprouvé, en prendre la décoction d'une once, sans qu'il en arrive le moindre accident. Daphné des Alpes : Daplme alpina , Linn. , Spec. , 5 i o ; Chame- !aa pumila, etc. ,Barrel, Icon,, 204. Sa tige est rameuse, tor- tu ise , haute d'un pied et demi. Ses feuilles sont ovales- obioi;gues, un peu obtuses, d'un vert pâle, pubescentes en dcf^Kius, surtout dans leur jeunesse, et disposées dans la partie 5Uf éi jc ure des rameaux. Ses fleurs sont blanchâtres , sessiles et ax-!l;:irts. Ce petit arbrisseau croît dans les lieux pierreux et daijs les fentes des rochers des Alpes, du Dauphiné, de la Provence, de la Suisse, de l'Italie et de l'Autriche. DArLNÉ lacréole: Dap/riie laureola, Linn., Spec.^ 5io; Bull,, Herb. , t. Sy. Arbrisseau de deux à trois pieds de haut, dont la tige se divise en rameaux garnis, dans leur partie supérieure , de l'cuillcs lancéo'ées, coriacfs, persistantes, luisantes, portées sur de f ourts pétioles, dont Us fleurs sont verdàtres, réunie» cinq à six ens< mbie en petites grappes axillaires. Il croit dans •is bois, et fleuiit en février et mars. Les feuil'es et surtout l'éporce de la lauréole ont une âcreté tl _i.i;c<»i.si.'. ité ieuiiirfTuables. On peut employer la dernière, «umme celle du bois-gti.lil et du garou , pour pratiquer des fcxiuoircs. La décoction des feuilles a été essayée par quelques nié.lecins, dans les maladies cutanées et syphilitiques; mais il est encore douteux qu'on puisse en retirer de grands avantages. Les paysans se purgent quelquefois en avalant trois à quatre dç DAP ^^ ses fruits : les effets vîolens qui s'ensuivent ne sont pas sans in- convénient, et il seroit fort dangereux d'en prendre une dose un peu forte, Daphnbtarton-raire :Dap/2.Me tarton-raira, Linn. , Spec, 53G ; Lamk. , Illust., t. 290, f. 2. Ses tiges sont droites, rameuses, velues , hautes d'un pied et demi à deux pieds. Ses feuilles sont ovales -lancéolées, sessiles, soyeuses , d'un blanc argenté. Ses fleurs sont jaunâtres , sessiles , solitaires ou réunies plusieurs ensemble dans les aisselles des feuilles, ou même à nu sur les rameaux. Cet arbrisseau croît naturellement dans les parties fliéridional» s de la France , en Espagne , en Portugal , en Italie, çn Grèce , dans les lieux secs et arides.' Pena et Lobel disent que le nom de /ar/ojz-raira a été donné à cette plante par les Provençaux , à cause de sa propriété purga- tive; etClusius nous apprend aussi qu'autrefois les Maures du royaume de Grenade s'en seryoiont pour se purger. D'aprè^ ces autorités, nous avons été curieux de vérifier les propriétés des feuilles du tarton-raire, et effectivcmentrobservation nous a appris que leur décoction étoit purgative-, mais elle est peu active, même lorsqu'elle a été préparée avec une once de feuilles et plus, Daphné pontxque; Daphne ponlica , Linn., Spec, 5 10. Sa tige, divisée en rameaux glabres, s'élève à deux pieds ou environ. Ses feuilles sont ovales-lancéolées , glabres , luisantes , sessiles , persistantes. Ses fleurs sont d'un jaune verdàtre, portées deux à deux sur des pédoncules bifides, et disposées ptusieurs en- semble en grappes placées dans la partie supérieure des ra- meaux. Elles ont une odeur très-agréable, et paroissent en mars. Cet arbrisseau est originaire des bords de la mer Noire : il a été découvert par Tournefort, dans son Voyagé au Levant, On le cultive dans les jardins -, et comme il ne peut résister en pleine terre qu'à un froid peu considérable, on le plante le. plus ordinairement en pot, afin de le rentrer dans l'orangerie pendant l'hiver. ''''"' Fleurs terminales. Daphné odorant ;DapIirae odora , Thunb. , FI. Jap., i5i). Sa tjgé est droite, haute de trois à quatre pieds, divisée en ra- meaux nus , glabres, feuilles seulement vers leur extrémités Ay« DAP « Ses feuilles sont oblongues-lancéolées, sessiles, luisantes, per- sistantes. Ses fleurs sont rouges ou blanches, disposées au nombre fie dix à quinzt , en faisceau tei'minal; elles ont une odeur agréable. Cette espèce est originaire de la Chine et du Japon : on peut, de même que la précédente, la cultiver en pleine tern? dans le midi de la France ; mais sous le climat de Paris ilfiîut la rentrer dans la serre pendant l'hiver. Elle fleurit depuis le mois de janvier jusqu'en mars. Daphné des collines : Daphne collina , Smith , Spicil.j Nouv. Duham., vol. I, p. 52 , t. 1 1. La tige de cet arbrisseau se divise en rameaux nombreux , velus dans leur jeunesse, garnis de feuilles oblongues , rétrécies en coin à leur base, persistantes, glabres et d'un vert luisant en dessus, pubescentes en dessous. Ses fleurs sont d'une couleur purpurine en dedans, blanchâ- tres et très-velues en dehors , rasseuiblées six ou plus ensemble en faisceau terminal. Cette plante croît en Italie et dans le Levant. On la cultive dans les jardins, et sous le climat de Paris on la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. Daphnb altaïque ; Daphne altaica , Pall. , Flor. Ross, i , p. 53, t. 35. Ses tiges sont droites, grêles, divisées en rameaux velus dans leur partie supérieure. Ses feuilles sont ovales-oblongues, sessiles, glabres, glauques, rassemblées en touffes au-dessous des fleurs. Celles-ci sont blanches , souventau nombre de cinq, sessiles au s(^met des rameaux. Cette plante fleurit au com- rnencement du printemps. Elle croit naturellement en Sibérie, dans la chaîne des monts Altaïques. Daphne squarreux : Daphne squarrosa, Lamk. , Dict. eue, 5 , p. 440; Thymelfea capitata, etc.,"Burm., Afr., i34 , t. 49 , f. 1. Arbrisseau qui s'élève à cinq ou six pieds, en se divisant en plusieui's rameaux droits, blanchâtres, abondamment garnis de feuilles petites, étroites, linéaires, mucronées. Ses fleurs «ont blanches, lanugineuses, pédonculées, disposées entêtes terminales. Il croit en Ethitjpie et au cap de Bonne-Espé- rance. Daphne CNÉORON : Dap/mccneorum , Linn., Spec, 5io;Jacq., Flor. Aust. , t. 426. Ses tiges sont grêles , nombreuses , étalées , rameuses, hautes desix à huit pouces. Ses feuilles sont linéaires , sessiles, glabres, persistantes. Ses fleurt , ordinairement d'un » DAP 491 beau rouge, blanches dans une variëté, pubescentes extérieu- rement, sont sessiles au souimet des rameaux, et ramassées huit à dix ensemble en un faisceau ombelli forme. Elles ont une odeur très-aTéable, et elles paroissent en avril et mai, et quelquefois encore en automne. Cet arbuste rroit sur les collines et sur lis montagnes, en France , en Suisse, en /Allemagne, en Italie. On le cultive dans les jardins à cause de ses jolies fleurs , et sou- vent on le greffe sur la laurèole commune ouïe bois-gendl, afin de l'avoir sur une seule tige d'un à deux pieds de haut. Daphnl chanvreux-, Dapline cannabina, Lour. , Flor.Coch., 1, p. 291. Arbrisseau de dix pieds de hauteur, dont les feuilles sont opposées, ovales-lancéolées, glabres; dont les fleurs sont jaunes , réunies au sommet des rameaux en ombelle terminale. Il croit dans les forêts à la Cochinchine, et Icshabitans du pays emploient son écorce à fabriquer du papier. Daphné a feuilles dk laurier-thym ; Daphns tinifolia,SwaTiz, Flor. Ind. occid.,2, p. 685. Cette espèce est un grand ar- brisseau qui s'élève à quinze ou vingt pieds. Ses feuilles sont ovales, coriaces, arrondies à leurtommet, rétrécies à leur base, portées sur de courts pétioles. Ses fleurs sont petites, blanches , disposées à l'extrémité des rameaux en plusieurs grappes droites, un peu rameuses. Elle croit à la Jamaïque et a la Vera-Cruz. Daphné garou : Vulgairement Garou , Sain-bois: Daphne gni- diuni, Linn., Spcc, 5i i. Petit arbrisseau de deux ou trois pieds de haut, à rameaux redressés, 1< s supérieurs garnis dans toute leurlongueur de ieuilles linéaires-lancéolées, très-aiguës, sessiles, rapprochées les unes des autres, glabre?. Ses fleurs sont petites, d'un bianc sale, disposées au sommet àes rameaux et dans les aisselles des feuilles supérieures, en petites grappes serrées, formant dans leur ensemble une panicule terminale. Ce daphnéeroitdansleslieuxsecs et aridesduinidi delaFrauce, en Espagne, en Portugal, en Italie, etc. Les anciens, selon ce que nous apprennent Dioscoride etPline,ne craignoientpasdeprendreles fruitsdecette espèce pour se purger, et le premier de ces auteurs fixe à vingt de ces fruits, qu'il nomme baies gnidieunes, cocca ou grana gnidia^ la quantité nécessaire. Les modernes, qui n'emploient que ra- vciuent les drastiques qui étoieut en usage dans l'antiquité , ojit 49^ DAP i aussi abandonné les baies gnidiennes; ils les regardent comme acres , caustiques , et mtine dangereuses. La décoction des feuilles a été essayée comme purgative, mais elle n'agit que foi- Mement, et d'une manière qui n'est pas constante. L'usage dç î'écorce de garou, pour pratiquer des exutoires, est assez ré- paudu. (L. D.) DAPHNE. (Malocoz.) M, Poli, dans son Anatomie des testacés des deux Siciles, a donné ce nom de genre aux animaux lamelli- fcrancliesconcliifèrcs qui n'ont, suivant lui, ni pied nisyphon, snais l'abdomen pourvu d'une sorte de masse adhérescible , |rortéesiir un pédoncule cartilagineux, comprimé, tranchant (Ce qui est évidemment l'analogue du pied des bivalves) , les ifefanchies séparées et libres à leur partie supérieure. Le type de ce genre est l'arche de Noë , arca JSoe. Voyez; Akche* (De B.) ÊJAPHNIE, Daphnia. {Crust.) Millier a établi sous ce nom« danS'l'ox'dre des enlomostracés , un genre de monocle à yeux éessileà réunis en un seul, dont le corps est protégé par deux t'aïves de substance calcaire ou cornée, en forme de coquille, ^é' qui nous a fait donner à la petite famille qui les comprend , ëiti^i qtt'à»trois autres genres, le nom de hitestacés ou Ostracins, D'après la conformation indiquée de l'oiil, les daphnies dif- {kretit de&Ijncées, qui ont les deux yeux séparés, quoique placés îunâtf devant de l'autre; et la forme de leurs antennes, qui sont fiifiaeuses, les éloigne des genres Cjpris et Cjihérée, qui les ont èibipies. Les daphnies sont très-communes dans nos mares pendant rét^r Elles Oût été le sujet des observations microscopiques d'un gfaind nombre d'auteurs qui nous les ont fait bien connoître en ])âi*ticulier'. Swamiîïerdam , Néedham , Schaeffer , Leuwen- îi!Oeck, Jurii;e, en ont donné de très-bonnes figures, et ont |î^rfâifëiflent éclairé leur histoire, qui est très-curieuse. Le i'^^ Ou la croûte, en forme de coquille, qui couvre le corps «k' ttt a.;.,ïitâl, ne le protège qu'en partie, au moins quand il. ^S( adulte. C:\ le voi( du côté du dos, où il forme une sorte de llgrièsaillanlequi simule une charnière, mais qui n'en est pas Util vt^pitablc* La (été se voit à l'une des extrémités : on la dis- tingue parce qu'elle porte surles côtés ce qu'on aappelé desan- ;(Ç|iîîÇâj tîiaisquiparoissent plutôt de véritables instrumcnsder. DAP 495 llinës à la natation. Ce sont des rames frangées , dont la daphnie se sert pour s'appuyer sur l'eau, dans laquelle on la voit s'avancer par saccades ou par bonds, ce qui lui a fait donner le nom, tantôt de puce aquatique, tantôt de puceron hranchu , et même souvent à cause de sa semi-transparence, le nom de pou des eaux. On voit au-dessous de la tête une sorte de hec qui est un prolongement du têt ; car la bouche est tôut-à-fait cachée dans la coquille , ainsi que les pattes qui sont peut-être de véritables branchies. Le corpsde la daphnie se termine par une queue articulée qui peut se replier en dessous, et se cacher dans la coquille, mais qur l'animal alonge, et qu'on voit alors être garnie, à l'extrémité libre , par deux longues pointes recourbées. Le têt et toutes les parties de l'animal étant transparentes; on en voit parfaitement l'organisation à la loupe , et mieux au microscope. On distingue alors les mouvemens du cœur, le tube intestinal, et ses resserremens péristaltiques pour faire che- miner les matières ingérées, qui sont des animaux infusoires et des débris de végétaux. Ces enlomostracés changent de tùt , comme les écrevisses. Il paroît, d'après les observations de M. Jurine, qu'un seul accouplement Suflit pour rendre fécondes les femelles de six nérations consécutives. Il y a des espèces de daphnies dont la couleur est roiige , et qui se développentensi grandes quantités dans certaines mares, que des paysans ont cru quelquefois que leurs eaux avoient été colorées par du sang. • On ne sait pas encore comment la vie se conserve dans ces animaux, que certaines années de sécheresse semblent toutes faire périr; mais, à la moindre pluie, les eaux des étangs précé- demment desséchés s'en trouvent remplies de nouveaux. Les canards s'en nourrissent; i!s sont aussi la proie de plusieurs larves d'insectes aquatiques. On trouve six ou sept espèces différentes de ce genre aux en- virons de Paris. Voyez Ostracins. (C. D.) DAPHNITES. {Bot,) Voyez Daphnoides. (J. ) DAPHNOENES. (Bot.) Voyez Daphnoides. (J.) DAPHNOIDES. {Bot.) Ce nom étoit donné anciennement à «Kverses plantes. Du temps de Dioscoride , on l'appliquoit aux 4'*4 DAP laurcoîes mâle et femelle, espèces de thymélëes, qui étoient aiis^i des cJiamœdaplinc cidaplinitis, et pour lesquelles H.unœus, en leurôtantle nom de thymdœa Aoimé parClusius, Bauliin et Tournefort , a substitué celui de daphne ; d'où est encore venu remploi du même nom daplmoidea par quelques auteurs récens, pour désigner la faiullle des thyméiéts. l.es deux pervenches vinca major et minor étoient aussi nommées, chez les anciens, daphnoidesetchamcfdapline,etparC.'iiauhin,clematisdaphno{des. Ruellius, commentateur de Dîoscoride, dit que les Egyptiens donnoient auleonlopodion,^iago leontopodium de l.innpeus.,le nom de daphnoenes , auquel Mentzel, en les transcrivant, subs- titue celui de dOipJinoides. (J.) DAPHNOT DES ANTILLES {Bot.) -. Bontia daphnoides , Linn. : Lamk. , III. gen. , tab. 646 ; Jacq. , Amer. pict. , tab. 161, Dill., Eltli. , tab. 49 , fig. Sj ; Oka sylvestris^ etc., Pluken. , Almag. , tab. 209 , tig. 5 ; vulgairement Olivier sauvage ou bâ- tard. Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, inonopétales, irrégulières, de la famille des solanées, Juss., et de la didjnamie angiospermie de Linna?us, dont le caractère essen- tiel consiste dans un calice court, persistant, à cinq décou- pures; une corolle tubulée, à deux lèvres; la supérieure droite, légèrement échancrée; l'inférieure roulée en dehors, trifide à son sommet , velue dans sa partie moyenne ; quatre étamines didynames ; un ovaire supérieur, surmonté d'un style simple et d'un stigmate obtus et bifide. Le fruit consiste en une baie ovale , renfermant un noyau monosperme. CegenrCfie renferme qu'une seule espèce originaire des An- tilles, qui forme un bel arbrisseau toujours vert , qu'on cultive dans les serres chaudes de plusieurs jardins de l'Europe. Livré à lui-même, il pousse autour de sa racine un grand nombre de rejets rampans, touffus, très-ramifiés, qui produisent un effet assezagréable, lorsqu'ilssont chargés de fleurs; mais lorsque l'on supprime tous les drageons, cette plante devient un arbre d'une grandeur moyenne. Son tronc acquiert la grosseur du corps d'un homme ; il est recouvert d'une écorce grisâtre, cendrée. Les rameaux sont nombreux , alongés , garnis d'un grand nombre de (éuilles éparses, alternes, médiocrement pétiolées, "n peu épaisses, étroites, lancéolées, entières ou munies de (quelques dents rares, vertes, glabres à leurs deux faces, parse- Bar 49* ïnées de points transparens. Les pédoncules sont solitaires, axillairti , plus courts que les feuilles , terminés par une fleur d'un jaune rougeàtre , ou de couleur d'orange pâle. Il le-ur succède des baies ovales, lisses, jaunâtres, à peu près de la grosseur et de la forme d'une olive : elles ont, ainsi que les feuilles , une acrimonie qui pique la langue . lorsqu'on les mange. Cet arbre se plaît de préférence dans les lieux maritimes: il croît également bien ailleurs. On le cultive fréquemment dans les Barbaries pour en former des haies dont on entoure les jardins. Sa prompte croissance le rend très-propre à cet usage. On assure qu'en piaulant les drageons enracinés qui ont poussé pendant la saison des pluies, ils forment, au bout de dix-huit mois, une haie de quatre à cinq pieds de haut, et bien garnie dans toute sa hauteur. Comme il peut être taillé sans danger, on lui donne la forme que l'on veut , sans nuire à sa végétation. En Europe le daphnot ne doit être considéré que comme uaarbusteagréable par sa verdure perpétuelle, propre à jeter de la variété dans les serres chaudes pendant l'hiver, et l'été dans les jardins, parmi les arbustes étrangers. (Poir.) DAPTRÏUS {Ornitb,) , nom tiré du mot grec S'oi'nfjptoç, syno- nyme de vorator , et employé par M. Vieillot, comme terme générique, pour désigner l'iribin. (Ch.D.) DAQUEJOABITE. (Bot.) Les Galibis nomment ainsi la plante de la famille des aroïdes , dont Aublet a fait son genre Quebitea , qui paroit n'être qu'une espèce de draconlium. (J.) DARA(jBof.), arbre du Japon, cité par Ksempfof, et nomm^ par M. Thunberg aralia pentaphylla. (J.) DARACHT. (Bof.)La plante citée sous ce nom par C. Bauhin, d'après Avicenne, paroît être le bananier, musa, qui étoit aussi uomcné Jîcus indlca, et dont on a soupçonné que le» régimes des fruits, disposés en grappe, pouvoient être ces raisins dune énorme grosseur rapportés à Moïse par ses envoyés revenant dç la Terre promise. Cette opinion peut être combattue par le té- moignage de Strabon, qui parle de raisins d'un très-gros volume, cueillis de son temps dans les pays voisins de la Judée. ( J.) DARADEL. (Bot.) Les paysans provençaux nomment ainsi, au rapport de Garidel, le pliyllirea lati/olia, dont les feuilles sont entières, et la variété à feuilles dentelées est leur ^ros da,- ^-9^ BAR tadel. Lenom vulgaire^iana, donné généralement à ces arbres/ est appliqué par eux à l'alaterne. ( J.) DARAGRAG. {Bot.) Suivant Forskaël , on nomme ainsi, dans l'Arabie , le trigonella hamosa , qui porte aussi le nom d'adjelmelek, selon lui, ou d'a'chib-el meleh , selon M. Delile, (J.) DARAMRO {Bot.) nom brame du cambogia gutta. ( J.) DARBOUSSIER. {Bot.) Sous ce nom. les Provençaux dé- signent l'arboussier ordinaire , arbutus unedo , et son fruit sous celui d'arbousse. On peut le manger, mais avec modération, parce que plusieurs auteurs l'indiquent comme très-nuisible à restomac. (J.) DARCHINI. {Bot.) Voyez DAusENr. (J.) DARD. {Entom.) Ce nom , qui signifie pointe de la flèche , a été donné à une sorte de pointe crochue qui termine la queue du scorpion, et qu'on a nommée ausai l'aiguillon. Ce dard forme le sixième article de la queue, le plus ordinairement en masse ovale, terminée par une pointe acérée, mais courbée, percée de deux petits trous par où sort l'humeur vénéneuse. Voyez Scorpion et Aiguillon. (CD.) DARD {Ichthj'ol.) , un des noms vulgaires de la vaudoise, leuciscus vulgaris. Voyez Able, dans le Supplément du i.*' vo- lume. (H. C.) DARD. {Erpétol.) Ce nom a été donné à plusieurs serpens. Voyez AcoNTiAS, Supplément du i.*"^ volume, et Vipère. (H. C.) DARDAGI {Bot.), nom arabe, suivant Mentzel, du carthamc, qui étoit le'cnicui ou cnicon de Pline, de Théophraste et de Dioscoride. (J. ) DARDANA {Bot.), nom donné par Apulée à la bardane, iippa major, suivant Daléchamps. (J. ) DARDANELLI. (Orfiif/i.j On appelle ainsi, à Bologne, l'hi-' rondelle de rivage, hirundo ripavia , Linn. Le même nom et celui de dardani se donnent, sur les côtes de l'Adriatique, au ïi.artinet noir, hirundo apus , Linn. (Ch. D.) DARDANIOU {Bot.), un des noms grecs de l'aristoloche tk-matite. cité par Mentzel. (J.) . DARDANIS {Bot.), nom grec delà cuscute, suivant Ment- ïel. (J. ) DARD ANC. {Ornith.) On donne, en Italie, ce nom et ceux èè àai-dtiro et dardo au guêpier commun , mzrops apiaster , Lirih» (Ch. D.) DARDAR (BoL), nom hébreu, cité par Rauvolf, d'après 01. Celsius, de la herse, tribulus terrestris. (J.) DARE. (Ichthj'ol.) Voyez Dace. (H. C.) DAREA (Bot.) : Darea, Juss.; Cœnopteris , Berg. , Sw. Les fougères qui eomposenl ce genre sont caractérisées par leur fructificatiion, disposée en petites lignes près du bord delà fronde , chacune couverte par un tégument né d'une veine marginale, et s'ouvrant en dehors. Ce genre comprend une vingtaine d'espèces exotiques, dont quelques unes ont le port de nos fougères {athjrium et pofystichum ). Il a été établi par Bergius , sous le nom de? cœnvpteris. Ce naturaliste y rapportoit, i.° le darea furcata ^ W. , que Jacquin place dans les adianlum; a.° le darea rutee- folia , W. ; 3.° le darea cicutaria , W., que Swartz avoit d'abord, réuni aux a spLcniu m; et 4.° le darea vivipara, "VV. , dont Linnœu» fils avoit fait un acrostichum^- Thvmberg et Swartz ont adopté le nom générique donné par Bergius ; mais Smith et "Willdenow ont pris celui de darea donné par M. de Jussieu. M. R. Brown prétend que ce genre ne dif- fère pas de Vasplenium. Voici l'indication de quelques espèces de darea. Darea mOllet : Darea Jlaccida, W. ; Cœnopteris Jlaccida, Thunb. , ISlov. Act.Pet., t. 9., D. F. 1 , 20;Schkuhr., Suppl. , (ab. 82 ; Asplenium Jlaccidum , Forst., Prod. Fronde ailée ; fron- dules alternes , lancéolées ; les stériles largement et irrégu- lièrement dentées ; les fertiles presque ailées , à découpures entières, obtuses. Elle croît à la Nouvelle-Zélande, où Forstec l'a observée. Darea APPENDicuLÉE : Darea appendiculata , W. 5 Cœnopteris, Labill., Noy.HolL, 2 , tab. 243. Fronde ailée; frondules alternes, presque ailées, appendiculées à la base, et à découpures lancéo- lées linéaires , obtuses ou bidenlées. Cette espèce a été observée au cap Van-Diemen , à la Nouvelle -Hollande, par M. La- Lillardière. Darea a feuilles de rue : Darea rutœfolia , W-j Cœnopteris rutœfolia , Berg. , Act, Petr. ,* 6 , t. j , f. a. Frondes deux fois ailées :frondules et petites frondules alternes,- de ces dernières, J2. ta 498 DAR les inférieures sont pinnatlfirles, et les supérieures ^}mples, linéaires, obtuses: rachis comprimé. Jolie petite fougère qui croît au cap de Bonne-Espérance. Darea a FEUirxBS DB FUMETERRE ; Dai'ca fumarioicles , Humb. et Kunth. Frondes deux fois ailées, à subdivisions alternes: frondules un peu pétiolées , linéaires, obtuses, partagées jusqu'à la base en deux languettes, également partagées en deux; celles de l'extrémité de la frondule entières. Les deux paires de frondules inférieures sont ailées, et offrent la même structure que les petites frondules des autres frondules. Cette fougère , dont les frondes sont longues de trois à cinq pouces et portées sur un stipe haut de six pouces , croît naturellement à Caracas, dans l'Amérique méridionale. Darea prolifère : Darea proliféra , W. ; Cœuopteris fahiana , Bory de Saint- Vincent. Frondes deux fois ailées ; frondules al- ternes, terminées par une foliole en queue. Les autres folioles sont linéaires, décurrentes, arquées, presque bidcntées au sommet, frondules inférieures, deux fois ailées et à rachis prolifère. Cette fougère a deux pieds de hauteur ; ses frondes pendantes prennent racine par leur extrémité amincie. Elle a été observée , dans les lieux ombragés de l'île de Bourbon, par M. Bory de Saint-Vincent. Darea miilefeuille : Darea mj'riophylla , W. ; Cœnopteris m_yrioplvylla , Sw. Fronde trois fois ailée : frondules alternes, à folioles oblongues ou elliptiques, obtuses, confluentes ; celles du bas lobées : rachis ailé. Cette espèce croît dans les fentes des rochers , à la Jamaïque. Darea du Japon : Darea japonica, W. ; Cœnopteris, Thunb., Noi'. Act. Petr., 9, t. C. , f. 2. Fronde trois fois ailée; fron- dules alternes, à folioles pétiolées, oblongues, pointues, pinnatifides, et à découpures lancéolées, acuminées, trifides ou entières. Cette fougère croît sur les lieux montueux , au Japon. (Lem.) DARFULFAL (Bof.) Voyez Fulful. (J.) DARHE(J5of.), nom arabe, suivant Tabernœmontanus, cité parMentzel, du sorgho, sorghum. {J.) DARIAN. {Bot.) Voyez Camalanga. (J.) DARIANGAO. {Bot.) Arbre des Philippines , dont le bois, suivant CameUi , cité par Rai , p. 86 , est dur et pesant , lécorcc DAR 49f jnince^blanchâfre en dedans et brune en dehors. Les feuilles ressemblent à celles du laurier. En faisant des entailles à la tige on en extrait un suc gomnio-résineux, noirâtre, ayant l'odeur d'ambre, employé, dans l'Inde, comme parfum, et à l'intérieur pour calmer les coliques. L'auteur ne fait point connoitre la fructification de ce végétal. (J. ) DARION. (Bot.) On trouve, dansC.Bauhin, cité sous ce nom et sous ceux de (ioriones,di/rjon.e5, duiyaoen , duryaoens , un fruit delà grosseur d'un melon, chargé d'aspérités, et très-bon à man- ger. La fleur de l'arbre qui le porte est nommée huaa. Deux fruits de l'Inde réunissent ces caractères et ces qualités , savoir i le jacca ou jacquier, artocarpus , et le durion, durio. On peut croire que c'est à ce dernier que s'appliquent les noms prccé- dens. Adanson paroît les avoir confondus ensemble , en donnant celui de durio àrar/ocarpifs. On trouveencore dans Daléchamps, sous le nom de darian, un fruit de l'île de Sumatra, agréable au goût, de la grosseur d'une pastèque, couvert d'une écorce Verte, et contenant , dit l'auteur, cinq fruits, c'est-à-dire cinq graines du volume d'une orange. Commeil n'estpas faitniention d'aspérités sur le fruit , on ne peut déterminer s'il est un des deux précédemment décrits. (J.) DARIRHE CASSAB (Bot.), nom donné, suivant Clusius , par tous les médecins arabes, d'après Avicenne, au calamus aro- maticus. Ces noms ne sont plus les mêmes dans divers pays. Il est nommé à Guzaratevaz, dansleDecan bâche, au Malabar va- zabu, chezlesMalaisdinVig-wo, dans la Perse /^eorer. dans la région méridionale , dite Cuncan , vaticam. C'est Vassftbel diriri de Sérapion. Clusius, après ces diverses citations, entre dans beau- coup de détails sur les usages médicinaux de cette plante , qui, d'après l'opinion la plus générale, est ïacorus calamus. Voyez Cassab eldaruib. (J. ) DARMAS COLLETÉ ou le Macaron des prés. [Bot. ) Nous avons déjà parlé de ce champignon à l'article Berungozzino DE Prati; ajoutons ici que le docteur Paulet en donne des figures, pL 143 , fig. 2 , 3, 4 de son|Traité des Champignons; que ces figures ne coïncident pas avec celles de Micheli , qui représentent le berlingozzino , et qu'il se peut que deux espèces soient ici confondues : en tout c^ , celle de Paulet a une saveur et un parfum très-agréables, se conserve bien et 32. est fort recherchée pour parfumer les sauces. On îa ^jTouvc j surtout, aux environs d'Orange. Elle fait partie des espèces qui composent la famille des collets solitaires. (Lem.) DARNAGASSE (Ornith.) , un des noms vulgaires de la pie- grièche grise , lanius excubitor , Linn. , lequel s'écrit aussi darnaja. (Ch. D.) DARNIDE,Damis. (Entom.) C'est le nom sous lequel Fabri- cius a indiqué un genre d'insectes hémiptèresj delà famille deâ collirostres ou àbecparoissant naître du cou, et voisin du genre Membrace, avec lequel il avoit rangé les espèces avantla publi- cation de son Système des Rhyngotes.M. Lalreillen'apasadoplé ce genre dans les derniers ouvrages qu'il a publiés. Au reste, les darnides sont toutes des espèces de membraces des pavs chauds, et spécialement de l'Amérique méridionale. (C. D.) DARPU (Bot.), nom brame du kodi-puUu y plante graminée du Malabar, citée par Rheede , dont on ne peut déterminer le genre. (J.) DARRYou Derry. (Bot.) Bomare dit que, dans la Hollande, ce nom est donné aux bois et autres végétaux dénaturés et réduits à l'état de tourbe charbonneuse. (J.) DARSARD. (Bot.) Voyez Cunhet. (Jo) DARSCHICHAHAN {Bot.), nom arabe, cité par Dalécharaps , d'un arbrisseau épineux, que les Grecs nommoienta5paia//jos et erjsisceptrum , et qui a été diversement cité par Dioscoride et par Pline. Il paroîtroit, selonles uns, que ce seroit un genêtépi- neux; selon^l'autres, le bois de Rhodes, lignum rhodium, re- connu maintenant pour être un liseron. Il fautlire sur cepoint uneassezlonguediscussiondel)aléchamps.Voy. AspALAXHUâ.(J.) DARSENI, Darsini {Bot.), noms arabes de la cannelle , ^lur«s c/n?a/7nom(/m, cité par C. Bauhin, d'après Avicenne. Clu- iius, qui cite les mêmes noms et celui de darchini, dit que les Arabes nomment la cannelle quar/aa et querfe; que c'est le cuurdo de Ceylan, le cais manis des Malais, le cameaa du Malabar. Il ajoute qu'on la nommoit aussi par corruption dar- «tlia/ifim dans l'Arabie. (J. ) DARSIHAHAM. Voyez Darseni. (J.) DARTER ( Ornith. ) , nom anchois de l'anhinga , pîolas. (Gh. D.) DAR Soi DARTRIER DE LA GUIANE {Bot.): Vatairea guianensis , Aubl., Guiau. , 755, lab. 002 : vulgairement Graines à dartres. Arbre de la Guiane , jusqu'à présent imparfaitement connu. II appartient à la iamilie des légumineuses, se rapproche beau- coup de Vacouroa, auquel il faudra peut-être le réunir comme espèce. Cet arbre s'élève à la hauteur de cinquante pieds, chargé de branches qui se répandent de tous côtés. Son tronc u environ un pied de diamètre j son bois est blanc, léger, cassant; l'écorce lisse et blanchâtre; les feuilles alternes, ailées avec une impaire, composées d'environ neuf à treize folioles ovales, oblongues, entières, vertes en dessus, cendrées en dessous; le pétiole commun long d'un pied, muni à sa base de deux petites stipules roussàtres , velues et caduques. Le fruit est une gousse orbiculaire, d'un brun marron , comprimée à ses 4 DAT ioncétire un peu sur le rouge. Quelques étymologistesle font dériver du nom de cet oiseau célèbre et fabuleux qui vivoit, disoit-on, à Memphis. Kœmpfer soupçonne que c'est plutôt le dattier (lep/!«'M/x des anciens) quia donné naissance à l'histoire de cet oiseau merveilleux. Les fruits ont été nommés dattes (dacfjii), du grec cTûtKTyAoç, doigts, auxquels on les a comparés; et le nom dattier a été appliqué, en françois, à l'arbre même; du nom de palmes {palmœ) , donné par les Latins aux feuilles de cet arbre , est résulté celui de palmier, qui depuis est de- Tenu le nom delà famille à laquelle appartient le dattier. Nous n'en connoissons parfaitement qu'une seule espèce, qui est Le Dattier commun : Phœnix dactylifera, Linn.; Gaertn. , de Fruct. i,tab. çj ■,Lamk., III. gen.,tah. Sij5 l'Desfont., FLAtlant.-j, pag. 408 : Phnnix excelsa , Cavan., Icon. rar. , n.° 126 : Palma, Théophr., Stap. 99 ; Dodon. , Pempt. , 819 ; Lobel, Icon. 254 ; J. Bauh. , Hist. 1 , pag. i55. Cet arbre majestueux s'élève à la hauteur de soixante pieds et quelquefois plus. Son tronc est droit , (rès-simple , cylin- drique, hérissé, surtout à sa partie supérieure et dans sa jeu- nesse , d'écaillés épaisses, formées par la base persistante des pétioles. Sa tige ne s'élève au-dessus de la terre que quatre k cinq ans après que la plante a levé : jusque-là, elle ne pousse que des feuilles produites ])ar un gros bouton qui a la forme d'une bulbe épaisse, arrondie, un peu ovale , et qui se renou- velle tous les ans, augmente en grosseur, et fournit annuelle- ment un plus grand nombre de feuilles. Lorsque ce bouton est arrivé à la ^grosseur que l'arbre doit avoir , il s'élève peu «peu au-dessus de la terre, offre un commencement de tronc, uniquement composé de pétioles réunis des anciennes feuilles. C'est par la chute annuelle de celles-ci que le tronc continue k prendre de l'élévation : il n'en tombe qu'une partie chaque an- née; mais la portion inférieure des pétioles reste et forme des aspérités saillantes , que les cultivateurs, en aidant un peu la nature, rendent propres à servir de point d'appui pour ceux qui vont recueillir les dattes. Parvenus à leur grandeur, les troncs des dattiers forment alors autant de colonnes élégamment divisées par anneaux, et dont le fût est couronné par une ample touffe de très-longues feuilles pendantes en festons courbés en demi-cercle. Ces feuilles ont ordinairement dix à douze pieds DAT 5i5 de îoii^ : eUes sont composées de folioles alternes, étroites, en lamed'épée, pliées dans leur longueur, portéi,'s par un pétiole commun, aplati sur les côtés, élargi à sa base; les folioles in- férieures sont beaucoup plus courtes que les autres, piquantes et tout-à-fait en épines. De l'aisselle des feuilles sortent des spathes fort longues , d'une seule pièce, un peu comprimées latéralement, pubes- centesen dehors, très-amples, s'ouvrant latéralement dans leur longueur, pour donner passage à une panicule que l'on nomme aussi re'gnne, composée d'un grand nombre de rameauxpresque simples, comprimés, très - serrés, Iléchis en zigzag, chargés de petites fleurs sessi les, très-nombreuses, les unes mâles, les autres femelles, placées sur des individus differeris, que l'on distingue sous les noms de dattier mâle et dattier femelle. Les ca- nicules femelles portent des fruits nombreux , disposés en grap- pes touffues, pendantes, très-longues: ce sont autant de drupes ovales, de la forme d'une lOlive , mais plus gros, de couleur roussâtre, revêtus d'une pellicule lisse et mince, contenant, sous une pulpe grasse , d'une saveur agréable, un noyau osseux, très-dur. Ces fruits varient beaucoup , par la culture, dansleur forme, leur grosseur, leur saveur. On en compte de vingt à vingt-cinq variétés, et même davantage : on est même parvenu à obtenir des dattes très-grosses, fort succulentes, dont le noyau avorte, et procure par ce moyen, aux dattes destinées pour le service des tables , une chair plus épaisse et moins sèche. Le dattier croit dans les terrains sablonneux gt un peu hu- mides des pays chauds, particulièrement dans cette partie de la liarbarie connue sous le nom de Bllédulgérid ou pays des dattes, où il est cultivé avec beaucoup desoins. Il se trouve aussi dans le Levant. La Syrie, l'Italie, les départemens méridionaux de îa France possèdent des dattiers et surtout l'Espagne, oii ce bel arbre est aujourd'hui naturalisé. Jacquln a mentionné un dattier du cap de Eonne-Espérance, sous le nom de phanix declinata {Fragm. Bot. i , pag. 27, tab. 24), qui n'est peut-être qu'une variété du dattier commun. Il en dif- fère par les fruits deux fois plus petits. Les feuiiles ont leurs folioles supérieures semblables, mais plus lâches entre elles, les inférieures presque trigones, subulées, en forme d'épines. Un autre dattier, remarquable par la petitesse de ses tiges ; a Îi6 DAT été nommé phœnix farinifera, Roxb., Corom. i, pag. 55, tab. 74» C'est très-probaWement le même que le phrvnixpusilla , Lour., FI. Cochinc. 2 , pag. 755 , auquel je crois d(^voir rapporter le phœnix dactilifera , Lamk. , Dict. , var. Son tronc parvient au plus à deux pieds de haut , tandis que ses feuilles sont longues de six pieds, ailées, dépourvues depiquans, composées d'un grand nombre de folioles linéaires, subulées, pllées en deux ; les fruits beaucoup plus petits que ceux du dattier commun. Il croit aux lieux secs, sablonneux et pierreux, dans les Indes orientales et à la Cochinchine. Culture et propriétés du dattier. Une forêt de dattiers est, pour le voyageur qui quitte celles de l'Europe , un spectacle tout-à- fait nouveau : à l'aspect de ces arbres majestueux il se croit transporté dans un autre univers. Ces forêts , toujours vertes, image d'un printemps perpétuel, occupent, dans certaines contrées de la Barbarie , plus de deux lieues de terrain. Leurs cimes, touffues et rapprochées, offrent un dôme de verdure, soutenu par des milliers de colonnes, d'une riche proportion; elles représentent par leur réunion un temple imposant, formé par la nature, et dont le silence n'est interrompu que par le concert d'une foule d'oiseaux, hôtes aimables de ces lieux soli- taires. Le sol lui-même, qu'ailleursle soleil dessèche, ici, abrité par l'ombre des palmiers, se couvre de gazon et de fleurs : souvent la vigne embrasse de ses rameaux flexibles le tronc robuste du dattier, qui protège, par la fraîcheur de son om- brage, beauciup d'autres arbres et arbustes. Le dattier, pour produire d'excellens fruits, a besoin du secours de l'hamme. 11 exige un climat chaud, un sol humide et léger. Les Arabes cultivateurs en sèment les noyaux au commen- cementdu printemps; maisplusordinaircment, on le multiplie par rejetons enlevés, soitdes ■acines,soitde l'aisselle des feuilles, que l'on enterre. On a soin de les arroser fréquemment , et de les garantir des ardeurs du soleil, jusqu'à ce qu'ils aient pris î-acine. Ce derniermoyen de multiplication est le plus prompt ; il offre d'ailleurs l'avantage de ne cultiver que des palmiers femelles, les seuls qui produisent des fruits. Il suffit de quel- ques mâles, placés de distance à autre, pour féconder une forêt de palmiers. On emploie d'ailleurs un autre moyen de fécon- dation. Lorsque les fleurs mâless'épanouissent, et qu'ellessont DAT 5i7 prêtera lancer leur pous-îère fécondante, le cultivateur les enlève , les sème sur les dattiers femelles et les y attache. Ceux que l'on fait venir par boulures donnent des fruits en moins de cinq ou six ans, tandis que ceux que l'on obtient des graines, ne fructifient qu'au bout de quinze ou vingt ans. La fécondation artificielle du dattier est très-ancienne : elle étoit connue du temps de Théophraste", qui en parle dans son Histoire des Plantes, liv. 2, chap. 4. Pline en fait également mention dans son Histoire naturelle , liv. i3 , chap. 4, en termes qui annoncent que déjà de son temps on soupçonnoit l'existence des sexes dans les plantes. Arboribus , dit-il, imo po- ilus omnibus qucs terra gignit , herbisque etiam, ulrumque sexuiru esse diligenlissimi nalurœ tradunt ( quod in plénum satis sit dixisse hoc loco); nullis famen arboribus mamfestius (quampalmœ).., Cœ~ tero non sine maribus gignercfcminai confirmant; circaque singulos plures; nutare in eum prônas hlandioribus comis; illum erectis hispi- dum, cfflatu visuque ipso et pulvere etiam feminas maritare ; hujus arbore excisa, viduas post sterilescere faminas. Adeoque est Veneris intellectus, ut coitus etiam excogitatus sit ab homine, ex maribus flore ac lanugine, intérim vero tantum puli'cre insperso fœminis. Le poète Claudien , en parlant du mtme phénomène, a dit ? Vivunt in Venereni frondes, oninisqiie vicissim Feli\ arbor aniat; nutant ad niutua palniœ Fœdera, populeo suspirat poplilus ictu. Et platani platanis, alnoque nssibilat alnus. Chaque dattier femelle, lorsqu'il est vigoureux , peut prô- «luirepar an, dix à douze grappes de vingt à vi?!gt-cinq livres chacune. Les meilleurs fruits, les plus estimés, sont ceux qui ont une chairferme et une couleur jaunâtre. ]1 y en a un grand nombre de variétés, parmi lesqnelies on en distingue, comme nous l'avons déjà dit , qui n'ont pas de noyau. Ces fruits , dans, leur fraîcheur, ont une saveur et un parfum délicieux; ils sont sucrés, sains, très-nourrissans , et n'exigent aucune prépara- tion. Lorsqu'on recueille les grappes de dattes , on en distingue de trois sortes, selon leurs trois degrés de maturité. La pre>< mière comprend celles qui sont prêtes à mûrir, ou qui ne sont mûres qu'a leur extrémité; la seconde, celles qui «ont à moitié mûres, et la troisième, celles qui sont eniièrement mûres. On les récolte souvent en même temps, parce que trois jours d'in- tervalle , tenîps que dure à peu près cette récolte, achèvent 5i8 DAT de mûrir celles qui ne le sont pas, et qu'on évite par là délaisser tomber celles qui sont mûres, leur chute pouvant les meurtrir. Pour achever de les mûrir , on les expose au soleil sur des nattes: et, après les avoir percées, on les enfile, et on les suspend pour les faire sécher. Ainsi préparées, elles peuvent se conser- ver long-temps. Les dattes qui nous viennent, par la voie du commerce, de la Syrie et de l'Egypte, sont en partie séchées sur l'arbre même. Les Arabes font, aveclesdattesdont ils ont enlevé les noyaux-, une sorte de sirop très-agréable : pour cela, ils en remplissent des vases percés dans le fond, et ils les foulent ou compriment. H en découle une sorte d'extrait mielleux, produit par la partie pulpeuse qui s'échappe à travers les trous. On le nomme miel de dattes. Cette sorte de sirop gras est employée, dans quelques cantons, en guise de beurre, pour la prépa- ration du riz; il sert aussi à faire de Jjonnes pâtisseries et (]es gâteaux très -délicats. La masse qui reste après l'ex- pression, sert de nourriture aux pauvres, et les riches con- servent toute l'année les dattes fraîches dans de grands vases remplis de ce sirop. En faisant fermenter ces fruits avec de î'cau , les anciens en obtenoient une espèce de vin , qu'on fa- brique encore en Anatolie par le même procédé; et au moyen de Ja distillation on en retire de l'alcool, auquel on associe dif- férens aromates, et dont on fait usage dans une grande partie de l'Arabie. Les Arabes font aussi de \a farine de dattes , que l'on prépare en eScposar)t ces fruitsan grand soleil , jusqu'à ce qu'ils soient parfaitement secs et susceptibles de se réduire en une poudre farineuse. Si on la garantit de l'humidité de l'air, elle est presque incorruptible, et peut se conserver pendant un très- yrand nombre d'années. On en remplit des sachets, et lorsqu'on veut s'en servir, on la délaye dans un peu d'eau. Cet aliment soutient les Arabes dans leurs longs voyages à travers les déserts. Les avantages de la culture du dattier ne se bornent pas aux fruits: presque toutes les parties de cet arbre précieux sont em- ployées utilement. On retire de son tronc une liqueur connue sous le nom de vin de palmier. Cette opération épuisant l'arbre, les Arabes ont la précaution de ne ch oisir que des dattiers inàlcs, ou des femelles que l'âge a rendus stériles : ils en coupent les feuilles, et fontsurle tronc, un peu au-dessous du sommet, DAT fti? «ne Incision circulaire , puis un sillon profond et vertical , à la base duquel ils placent un vase destiné à recevoir la liqueur abondante qui s'échappe des incisions; et, dans la crainte que la grande chaleur du soleil ne la dessèche promptement, on recouvre de feuilles toutes les parties incisées. Cette liqueur est douce, bienfaisante, d'une couleurlaiteuse; mais elle s'aigrit promptement, et ne peut guère se conserver plus de vingt- quatre heures. Les troncs des vieux palmiers fournissent un bois très-dur, presque incorruptible, que l'on emploie à la cons- truction des maisons. Les feuilles , macérées dans l'eau , y ac- quièrent une souplesse qui les rend propres à la fabrication d'un grand nombre de petits meubles très-utiles , tels que des tapis, des paniers, des corbeilles, des chapeaux, etc. La base des pétioles fournit des filamens dont on fabrique des cordes et des ficelles. Les noyaux des dattes ont aussi leurs propriétés. On prétend que, dans certaines contrées de l'Egypte, on les fait bouillir pour les amollir, et qu'ils servent de nourriture aux bœufs. Les Chinois les brûlent et les font entrer dans la compo- sition de V encre de la Chine. En Espagne , on les réduit en char- bon , et on en forme unepoudre propre à nettoyer les dents; on en fait aussi le faux ivoire brûlé- Mais la récolte des fruits offre de grandes difficultés. Il s'agit d'aller les recueillir au sommet d'un arbre très-élevé , dont le tronc, lisse, très-droit, fort épais, n'offre aucunes ramifications ; il faut de plus éviter les piqûresdouloureuses des folioles infé- rieures placées sur les pétioles, comme autant d^pines dures, très-aiguës. Les Arabes emploient pour cela un moyen aussi prompt que facile , lorsque l'exercice en a fait prendre l'habi- tude. J'ai dit qu'après la chute des feuilles , la base des pétioles formoit, sur le tronc des dattiers, des aspérités qui pouvoient servir de point d'appui pour parvenir avec facilité au sommet de ces arbres; mais ces soutiens ne se conservent pas ■ ils se dé- tachent au bout de quelques années, et dans les arbres un peu anciens , on ne peut les trouver que vers le sommet du tronc ; le reste est lisse, marqué seulement, aux endroits oii l'on a coupé les pétioles , de bourrelets circulaires, peu saillans. Dans ce cas, ceux quise destinent à faire iarécolte des dattes, prennent une corde dont ils forment un cercle , en réunissant les deux bouts par un nœud : ils la passent sous leurs aisselles et autour de 5ao DAT Farbre, qu'ils serrent fortement avec les cuisses et les pieds, tandis qu'ils ont !e dos soutenu par la corde : ils font avec le* jni'.ins avancer peu à peu la partie antérieure delà corde , et parviennent ai?;si à son sommet par un mouvement progressif. , Ceux qui ont l'habitude de cet exercice, atteigîient assez rapi- dement, et sans beaucoup de fatigue, le haut de l'arbre: mais les folioles inférieures, semblables à de fortes épines et très- nombreuses, s'opposent à la récolte des grappes, et occasionent souvent des blessures très-graves ; il faut alors s'en débarrasser avec un instrument tranchant, opération longuf et pénible, que l'on évite lorsque ces grappes, toujours pendantes, sont tout-à-fait hors des feuilles. Dès qu'elles sont coupées, le col- lecteur les dépose dans une grande corbeille dont il a eu soin de se munir, et les descend à terre à l'aide d'une corde. Après- que ces grappes ont été exposées au sol ei!,^ pour achever leur ma- turité etlcssécher, on les enveloppe dans des feuilles de dattier, ou dansdelongs paniers fabriquésavcc ces mêmes feuilles, quel- quefois dans des peaux de chèvre ou de mouton ; m.iis ce der- nier moyen leur communique souvent une odeur désagréable. Les dattes fraîches offrent aux habifans des pays chauds de l'Asie et de l'Afrique un aliment très-sain, sans apprêt, ou sus- ceptible de différentes préparations : mais, lorsqu'elles sont sèches et un peu anciennes, telles que la plupart de celles qu'oji jious apporte en Europe, elles sont plusditïiciles à digérer. Oa en fait peu d'usage comme comestibles ; ellessont plus ordinai- rement empfoyées comme remède; la pulpe douce, grasse et succulente, qu'elles renferment, présente une légère stypticilé, unie à d es quali tés muciîagincusesct adoucissantes. sur lesquelles, reposent les propriétés médicales qu'on leur a attribuées. Hip- pocrate les eniployoit en décoction daris la diarrhée. Ou les a crues propres à fortifier l'estomac et les intestins. Dans cette vue, on les a recommandées dans le marasme, l'épuisement, les hémorragies elle fluxde ventre. Quelques auteurs onlvanté leurs bons effets dans le traitement des maladies des reins et de la vessie; mais, aujourd'hui, les dattes, ne jouissent de qi2clque réputation que contre la toux, le rhume et autres affections pulmonaires : elles peuvent être avantageusement remplacées, parle miel, les figues, les raisins secs, etc., d'autant mieux que souvent elles nous arrivent dans un état d'altération considé- rable, privées de leur suc , ou rongées de vers. DAT 621 Il se Tait 5 en Barbarie, un très-grand commerce de dattes. Les habitans du royaume de Tunis et de plusieurs autres cotj- trées, se rendent en foule, tous les ans, dans ie Eilédulgérld , pourl'acquisition decettc denrée. Le.s grappes, quandellessont helles et de bonne qualité , se vendent de trois à quatre francs. C'est pour les habitans de ce pays un ample dédommagemeiit des autres productions que la nature du sol leur refuse, tei.s que le froment , le seigle et les troupeaux , qu'ils se procurent en échange de ce fruit précieux. Les Arabes plantent les dattiers à quinze ou vingt pieds de distance les uns des autres, tantôt sans ordre, qiT&lquefois en quinconce , dans les lieux abondans en sources ou enruisseau>. Ils établissent au pied de chacun de ces arbres un petit fossé, quïlsremplissentd'eauàvolonlé par le moyen dç rigoles creu- sées dans le sable , et dont les bords sont retenus par une terrs durcie ou par quelque autre moyen. Ces eaux descendent des montagnes voisines, ou sont dérobées aux ruisseaux fréquens qui sillonnent le sable dans ces contrées. Il est à remarquer que, quelle que soit la nature de ces eaux, douces ou saumàtres, elles sont également favorables à la fécondité des dattiers. Ces ar- bres, partout où elles manquent , ne produisent que des fruits médiocres et en petite quantité. Il existe pour les arrosemens, parmi les Arabes, des lois fort sages. Comme les dattiers, qui couvrent de très-vastes plaines, appartiennent à différens propriétaires, et que l'eau n'est pas toujours fort abondante, ils ne peuvent faire usage de leurs rigoles que toifr à tour. Ils paient aux souverains du pays un tribut annuel, proportionné au nombre des dattiers qu'ils cultivent. Ces arbres fleurissent au commencement du printemps, et les fruits s'en recueillent en automne. Les Arabes prétendent qu'ils peuvent durer deux et même trois cents ans. Lepoëte Pontanus a raconté en très-beaux vers latins (*) , (') Brandusii latis longe vjret ardua terris Arbor, Idumœis usque petita locis; Altéra Hydruntinis in saltibus œniula palmœ; Illa virun» referens, haec muliebie decus, iVon uno creverc soio, distanlibus agii^; ?vuUa loci faciès, nec sociuUs acaor. Z„ P. 5.2 DAT ^ rhisloire, trés-curicuse pour le temps, de deux dattiers cultivés dans le royaume de Naples , et qui prouve que le dattier fe- melle peut être fécondé par le mâle, quoiqu'à une très-grande distance l'un de l'autre. Depuis long-temps , on possédoit dans ^ les environs d'Otrante, un très-beau dattier femelle. Tous les ans, il étoit chargé de fleurs, mais iln'en résultoit aucun fruit, malgré la vigueur de l'arbre et la chaleur du climat : une certaine année, on fut très-surpris de voir ce même arbre pro- duire en quantité des fruits excellens et trèà-mûrs. La surprise se convertit en admiration, lorsque l'on apprit qu'un autre dattier, cultivé à Brindes, situé à quinze lieues de là, avoit cette même année fleuri pour la première fois, et que ses fleurs étoient mâles. A dater de cette époque, le palmier d'Otrante continua à donner tous les ans de très-beaux fruits, malgré la distance où il se trouvoit de celui de Brindes. La poussière fé- condante des étamines est très-abondante dans les dattiers ; elle a une odeur spermatique très-exaltée, qui se fait sentir à de grandes distances. Les lieux les plus remarquables du Bilédulgérld, où l'on cul- tive les dattiers, sontTozzer, place très-vivante par l'affluence des étrangers qui y arrivent de toutes parts pour le commerce des dattes : elles passent pour les meilleures du pays. A cinq lieues de Tozzer, on trouve Nefta. Ces deux villes sont peu éloignées du lac Triton. Au nord de Tozzer, est une autre ville qui porte le nom de El-Hawmali. On descend ensuite dans un très-large vallon, riche en dattiers, et situé entre deux chaînes de mon- tagnes où l'on rencontre le bourg deGorbat a, placé sur le sommet d'un monticule arrondi , environné de plusieurs autres qui Permansit sine proie diii, sine iVuclibus, arbor Utraqiie, frondosis et siuc friige coinis. Ast postquam patulos fuderunt bracLia ramos, Cœpere et cœlo liberiore frui , Frondosique apices se coiispexere , virique 111a siii vultiis, conjugis ille sua;, lîauscre et blanduni venis siticntibus ignein, Optatos fcEtus sponte tulere sua. Ornarunt ramos gcnimis , niirabile dictu .' Jniplevcie siios nielle liqiiente favos. PoKT.vnDs. DAT 5^5 ontlatnemeforme.il en découle un ruisseau d'eau saumâtre qui fertilise plusieurs plantations de dattiers. En continuant de marcher vers le nord , dans le même vallon, on arrive à Ca/za, dont le grand nombre d'antiquités et de ruines qu'elle ren- ferme porte à croire qu'elle étoit une des villes les plus consi- dérables du royaume de Jugurtha : elle est également placée sur un monticule.' Ses environs sont plantés de dattiers , d'orangers et d'oliviers , arrosés par des ruisseaux qui tirent leur source du centre même de la ville. Il existe dans le Bilé- dulgérid beaucoup d'autres places moins importantes, mais presque toutes vivifiées par l'activité du commerce et de l'agriculture. Cette partie de la Barbarie, que la nature a en- richie d'une de ses plus utiles productions, est vivante et assez bien peuplée. Le cultivateur, au milieu de ces vallons déli- cieux, que de nombreux ruisseaux arrosent de toutes parts , pourroit oublier, sous le frais ombrage de ses plantations, qu'il vit sous un ciel embrasé, et qu'un désert stérile est àdeuxpas de lui. Un travail actif, un commerce vivifiant donneroient à des hommes laborieux des mœurs très-difï'érentes de celles de ces hordes arabes qui ne fondent leur existence que sur leurs brigandages. Le dattier, cet arbre si célèbre à tant de titres, si ancienne- ment connu, produit, comme je l'ai dit plus haut, de grandes et longues feuilles que l'on nomme palmes. Elles sont, depuis très-long-temps, l'emblème du triomphe. Les poètes les ont consacrées aux héros et à. la victoire. Elles ornent #es médailles et les devises , dont elles forment le cordon : elles sont encore regardées comme le signe de l'amour conjugal, delà santé, de la fécondité, de la conservation des empires: enfin, ces palmes triomphantes, que l'on place entre les mains des martyrs, et que l'on porte aux processions dans certaines fêtes de l'année, sont des feuilles de dattier, M. Desfoutaines, qui déjà nous avoit donné des détails inté- ressans sur la culture du dattier, dans sa Flore du Mont-Atlas, de laquelle j'ai extrait une partie de <;e que j'ai dit plus haut, cite dans son Histoire des Arbres et Arbrisseaux, etc., une note qui lui a été communiquée par M. Dccandolle , sur quelques dattiers cultivés dans plusieurs contrées de la Provence orien- tale et de l'Etat de Gênes. On en trouve quelques individus daes 5i4 DAT les jardins à Hièrcs, Nice, San-Remo et Gênes; mais c'est la culture principale et la branche d'exportation la plus impor- tante du village de la Cordighiera. Ce village, situé sur une éminence abritée du nord par l'Apennin, présente de loin l'as- pect d'un paysage des Tropiques par le nombre des dattiers qui l'entourent du côté de la mer. On les plante de préférence dans les bas-fonds , et sur les pentes méridionales et arrosables des coteaux. La plupart sont droits, et quelques uns sont tors ou inclinés. Leur hauteur est de quarante à quarante-cinq pieds au plus : ils portent quelquefois des dattes qui mûrissent mal , et ne sont pas mangeables. On ne cultive les dattiers que pour avoir des palmes, qui se vendent à deux époques de l'année , au printemps pour le dimanche des Rameaux , et au mois de sep- tembre pour la Pàque des Juifs. Les palmes du printemps se vendent sixàseptsous de Gênes, et leurprix va en diminuant, parce que, cha({ue année, l'usage de substituer aux palmes des rameaux d'autres arbres s'accroît dans les pays catholiques. C'est particulièrement surles côlesd'lta!ie,etsurtoutà Rome et àNaples, que Ton porte les palmes de la Bordigliiera. Celles d'automne, destinées aux Juifs, se vendent jusqu'à dix à onze SOUS; et comme les Juifs de Hollande, qui ne peuvent avoir de palmes fraîches, tiennent cependant au texte de leur loi, on recueille toutesles feuilles sèches des dattiers, et on les expédie par paquets de six cents. Plusieurs navires partent annuelle- îiient de la Bordighiera, chargés de palmes. La culture de ces dattiers exife peu de peines et de frais. Chaque année, on bêche un peu la terreau pied. Quelques cultivateurs sont dans l'usage d'y mettre un peu de fumier, et notamment de la fiente de pi- geons qu'on tire du Languedoc. On arrose les dattiers pendant les grandcschaleurs, eton lieles feuilles en faisceaux pour faire étioler celles du centre. Cette opération se fait à deux époques , çn décembre et en janvier pour les palmes du printemps, et au mois de juin pour celles d'automne. Chaque pied donne quatre ou cinq palmes par an ; mais la modicité de ce produit est com- pensée par celle des frais de culture, et parle nombre des dat- tiers qui peuvent croître sur un terrain donné .- on estime que deux citronniers occupent jrUtant d'espace que cinq dattiers. Nous venons de voir que des dattiers cultivés dans un sol et sous un ciel assçzfavorabkspour leur végétation ne donnoienè DAT S2^ pas de friits : il paroît cependant que cette sf(?rîHté ne doit être attribuée qu'au défaut de soins convenables, à en juger d'après une lettre adressée par M. Martin de Roquebrune à réditeur de la nouvelle édition des Arbres et Arbustes de Duhamel. Il y est fait mention de plusieurs dattiers qui existent en Provence, particulièrement dans les environs de Saint-Tropez. M. Martin eu cite, en particulier, un qui lui appartient, et qui n'est jamais resté une année sans fleurir. « Piarement, dit-il, nous avons « ol)tenu moins de douze grappes; elles vont de quinze à dix- ^_ huit: c'est le nombre ordinaire. Le fruit parvenu à sa matu- « rite est d'un rouge-brun. Il est dépourvu de noyau; cepen- « dant, j'en ai rencontré dans plusieui-s individus : quoique « nourris et bien pleins, ilsétoient fort petits-, la plupart res- « semblent, pour la forme et la couleur, à un grain de seigle « ou d'avoine flétri. Nos dattes ont une saveur et un parfum « assez agréables. C'est à tort qu'on a prétendu que les fruits du « dattier n'acquerroient jamais leur maturité dans nos climats. « J'en atteste les préfets du Var, MM. Fauchet et d'Azémar, « et tous leshabitans du pays. Madame de S.-Tropez-Choiseul, « pendant son séjour ici, en a mangé plusieurs fois avec plaisir. « Mon palmier fleurit au commencement du printemps, quel- 4 que rigoureux qu'ait été d'ailleurs l'hiver précédent. Les « fruits ne mûrissent jamais que dans l'espace de quatorze ou o,'.) ATtrnate, on nomme îànsWc mangium dl' gitatuin de Ruuiph, espèce de uiauglier qui paroîl avoir beau- coup d'atliuité avei' le hrugulcra , auparavant iiommérkizop^iora^ gj'innGrliiza, (J, ) 554 DAU DAUFER, Datjsir. (Bot.) Voyez Damfit. (J.) < DAULIAS AVES. (Or;i(£/i.) Le rossignol, motacUla lusciniOf Linn., est l'oiseau que les anciens ont désigné par ces mots. (Cii.p.) DAULIDES AVES. ( Ornith.) Cette expression indique, dans Plutarque 5 l'hirondelle domestique, hirundo rustica, Linn. (Ch. D.) DAULIN (Ornith.) ^ nom vulgaire de la bécassine brunctte , scolopax pusilla. Linn. (Cii.D.) DAULLONTAS. (BoL) Bontius, dans son Histoire naturelle et médicale des Indes orientales, publiée parPison, mentionne et figure sous ce nom un arbrisseau de la Chine , qui s'y multi- plie très-facilement, et dont les rameaux flexibles servent à faire des corbeilles. Sa figure présente des feuilles simples , presque arrondies et entières, des fleurs menues, disposées cfl Jiouquets terminaux , comme celles du sureau. Ses fruits , suivant la description , sont des baies amères, à odeur de camo- mille, employées comme elle pour les bains et fomentations, etlapoudredeses feuilles est utilecn cataplasinespourrésoudre les tumeurs. Les indications de Bontius sont insuffisantes pour déterminer avec précision le genre auquel cet arbrisseau doit être rapporté; cependant, d'après sa figure incomplète et ses propriétés, on peut soupçonner que c'est une espèce de gat- liiier, vitex, a. feuilles simples, ayant beaucoup de rapport avec le vitcx oyata, observé dans le Japon par M. Thunberg. DAUMA. (Ornilh.) Cette espèce de merle, qui se trouve dans rinde , est le turdiis dauma de Latham. ( Cn. D.) DAUN. (Bol.) Ce nom malais, qui signifie feuille, préposé à d'antres noms dans la même langue, sertà désigner plusieurs végétaux de l'Inde et desMoIuques, cités dans les ouvrages de Rumph et de Burmann fils. Nous en rappellerons ici quelques inis, en ajoutant la traduction latine de Rumph. et leurs noms botaniques quand ils sont connus. (J.) DAUN-ASSAN. {Uol..) Espèce non déterminée de hegonia, décrite par Rumph sous celui à'cmpelrum acctosum. Elle est commune dans lesMoluqucs , où on l'emploie comme l'oseille dans les apprêts de cuisine. (J.) DAUN-ASSAN-BASAAR. {J]ot.) C'est le folium acidum majus DAU 535 de Rumph, dontLoureiro fait son genre Oxicarpus coehuiclii- nensis , qui a les feuilles et les fruits acides. ( J. ) DAUN-BAGGEA. {Bot.) On donne ce nom au vacoua pan- <ïan«s, dont les feuillesserven ta envelopper une pâte dite èagg-ej, faite avec les amandes du canarium, et mise ainsi enveloppée sur le feu où elle se cuit, pourformerune espèce de pain alongé et étroit, qui estune des nourritures des habitans desMoluques. Rumph parle en détail de cet usage à l'article du Canarium. (3.) DAUN-BARU. (fioi.) Voyez Baru. (J.) DAUN-BENANG. {Bol.) Cesilejustieialivalvis^nommé^aT l^um^hfolium linclorum , parce qu'on emploie, à Amboine, ses feuilles pour teindre le coton en rouge. (J.) DAUN-BOx\YA. ( Bot. ) C'est Vhedjsarum umbellatum de Lin- nœus , lefolium crocodili de Rumph , ainsi nommé, parce que cet arbrisseau croit sur le bord de la mer, dans des lieux maré- cageux fréquentés par les crocodiles , désignés en langue ma- laise sous le nom de boaya. ( J. ) DAUN-BOÉLAM RABOÉLOE. {Bot.) C'est le menispermum- glaucum de M. Lamarck, que Rumph nomme folium lunatum. minus. (J.) DAUN-CALIDABAÏ {Bot.), nom javanais d'un jujubier, ziziphus cenoplia, suivant Burmann. (J.) DAUN-CAMMUNI. {Bot.) A Java , suivant Burmann, on nomme ainsi le cammHraeng des Macassars et de Rumph, chalcus paniculata. ( J.) DAUN-CAPIALAN. {Bot.) Espèce de vign», vitis trifolia , ainsi nommée parce que ses feuilles sont employées dans la fièvre ardente , et qui est le capialan des Malais, le causon des Grecs, d'où vient le nom de folium causonis qui lui est donné par Rumph, (J.) DAUN-CQEPAN. {Bot.) Le c&ssia alata est ainsi nommé à Java, suivant Burmann, (J. ) DAUN-CUCURANG. {Bot.) La plante ainsi nommée par les Malais, suivant RumpJi, Amb., vol. 5, p. ZfSq, tab. 170, f. 1 , constitue notre genre Curanga, qui, dans Tordre naturel, dpit être reporté près la calcéolaire. Rumph la nommoit serratula amara , Linnaeus scutellaria indica. Mais elle ne peut être ni ua serratula , ni un scutellaria. Le caractère de la fleur, bien dé- crit par Rumph, et celui du fruit, observé sur un individu sec ?3G DAU très-semblable à la figure de cet auteur, la ramènent dàifs la fa- mille des personécs et surtout dans ia section des calcéolaires , qui formera dans la suite une famille dictincte. Il faut observer que , par erreur typographique, ce genre est nomnxé caranga dans le dernier ouvrage de Vahl. (J.) DAUN-CUNTU. ( Bot.) Rumph et Adanson designoientsous ce nom le piederia de Linnaeus, genre de la famille des rubia- cées. (J.) DAUN-DULANG. (Bot.) C'est lefolium. mappœ de Rumph , le ricinus wappa de Linnoeus. ( J.) DAUN GATTA-GAMBIR. [Bot.) Ce nom , qui exprime la saveur amère des feuilles de cette plante, est donné par les Malais au funis uncatus de Rumph , espèce de nauclea dans la famille des rubiacées. On fait mâcher ses feuilles dans les Molu- ques pour guérir les aphtes. (J.) DAUN-GORITA (Bot.), nom malais du folium polypi de Riimph , araliapalmata deM. Lamarck, à reporter peut-être au genre Gaslonia, à cause de son (ruit qui a plus de cinq loges. (J.) DAUN-GOSSO. {Bot.) C'est \ejlcus ampelos de Burmann et de Lamarck, nommé/o/jHmpoZi/or/um par Rumph , parce que ses feuilles rudes sont employées pour polir le bois. ( J. ) DAUN-GUNDI ou Daun-gindi. ( Bot.) On donne ce nom au cantharifera de Rumph, ou nepenlhes de Linnaeus , parce que ses feuilles portent à leur extrémité une cavité remplie d'eau, semblable à un vase ,. qui est le cantharus des Latins , le gindi dus Malais. (J^) DAUN-KOTTL (Bot.) Le niruri, ph-yllanthns niruri, est ainsi nommé à Java, suivant Burmann. (J.) DAUN-KITSJJL. (Bot.) Arbre d'Amboine et de Java, qui est Varbor alba minor de Rumph , jimh.., 5 , p. 76, t. 17, et peut- être le melaleuca viridiflora de Smith, ou au moins une espèce Irès-voisine. Le même nom est donné par Burmann au mela- leucaleucadendron. L'on trouve encore un arbre presque congé- nère, cité parRiimph, 3 , p. Co,sousJenomlatin/o/i.'/m acidum. viinus, et sous le nom malais caju'assan-dann-lcitsjil. (J. ) DAUN-LIDA-LIDA. (Bot.) Ge nom malais, qui signifie feuille de langue, cslcfluidii bauhinia scandeas , remarcjuablc par la forme anguleuse desatigeprincipaîe.tjtii s'élève très- hau(, KnscconlournniiJdr rUverscs.uiauieresau tour des grands arbres DAU - H'r et pousJë de distance en distance des rameaux cliargés de feuilles et de fleurs. (J.) DAUN-MEDJI. (Bot. ) C'est une espèce de bihai , heliconia^ dont les feuilles, très-grandes et lisses, sont employées comme des nappes pour couvrir les tables, d'oîi vient le nom àefoUiim mensarium , que leur donne Runiph. (J. ) DAUN-NGASSI. (Bot.) Espèce de dragonnier, drac'cluc ainsi que toute la plante, haute d'un.. à deux pieds, garnie de feuilles palmées, toutes pétiolées, découpées en cinq ou sept lobes. Ses fleurs soiit ordlnairemeiit d'un bleu clair, disposées en grappe terminale; leurs deux: pétales supérieurs ont leur limbe entier, terminé en pointe: il leur succède un fruit à trois capsules. Cette plante croit dans les lieux maritimes et sablonneux du midi de la France et de TEurope. La staphisaigre donne des fleurs d'un aspect assez a^iréable, qui la (ont cultiver dans quelques jardins. On lasème au priu- temps. Ses graines ont une saveur amère, acre et brûlante. Les expériences faites sur des animaux prouvent qu'ellts sont un poison violent. Lapins légère infusion de staphisaigre irrite violemment la gorge. C'est unesubstancedangereusC; justement bannie de la médecine interne, quoiqu'on aitosé quelquefois la prescrire comme émétique. Elle ne paroit pas même pouvoir, sans inconvénient.éire employée en masticatoire dans unnonef, pourles/nauxde dénis, les fluxions, L^ paralysie de la langue. C'est la propriété bien connue de ses graines de faire mourii- la vermine, qui l'a fait appeler herbe aux poux : son nom vulgaire , dans la plupart des langues de l'Europe , a la même signilication. C'est le seul usage qu'on doive s'en permettre. On les emploie à cet eflet , soit tout simplement réduites en. poudre, soit infusées dans le vinaigre. Ces graines enivrent, dit-on, le poisson à peu près comme la coque du Levant. DAerniNELLE ÉLEVÉE ; Dslpkinium elulum , Linn. , Spec, y/^cj. Sa racine, tubéreuse, vivace, produit une tige droàte, sinsple, fîstuleuse, haute de deux à quatre pieds, garnie de feuilles pétiolées, palmées, découpées profondément en cinq ou sept divisio:is partagées à leur sommet en plusieurs lanières iné- gdes et aiguës. Sts fleurs sont d'un bleu foncé , grandes, rap- prochées les unes des autres, en une longue grappe tcriuinaîe; leurs pétales supérieurs sont étroits et entiers: les inférieurs J)arbus et échancrés. Le fruit est formé de trois capsules. Cette plante croît dans les montagnes, en France, en Suisse, en Allemagne et en Sibérie. Dauphinelle iNTEaMÉDiAiRE : Delpliir.ium intermedium, Yv^illd., Spec, 2 , p. 122b ; Mili. , Icon., p. 79, t. 119, Celte espèce se distii'gue de la précédente parce qu'elle est constamment veiue duus toutes ses parties; parce que ses fleurs sontaccompagnées 542 DAU de grandes bractées, tandis qu'elles sont très-petites dans la dauphinelle élevée; enfin par la forme de ses pétales dont les deux supérieurs sont munis de deux dcnls à leur sommet , et dont les rlcux inférieurs sont semibitklcs. Ses fleurs sont bleues, mêlées d'un peu de brun. Celte plante croit dans les Pyrénées. Dauphinelle a grandes fleurs; Delphinium grandiflorum , Linn., Spec, 7/19. Sa lige est grêle , haute d'un pied et demi ou un peu plus, divisée en quelques rameaux, garnie de feuilles pétiolécs, partagées en trois découpures principales, elles- mêmes divisées en lanières linéaires et mullifides. Ses ileurs «ont bleues, grandes, disposées en grappes courtes au sommet de la tige et des rameaux-, leurs pétales sont beaucoup plus courts que les folioles calieinales , et les inférieurs sont entiers. Les fruits sont formés de trois capsules. Cetteplante croit en Sibérie; elle est vivace. Dauphinsllk a flevrs rouges ; Delpliinium puniceum , Linn. fils, Supp. , 'jG-j. Sa tige est droite , roide, haute d'un pied , simple ou munie d'un ou deux rameaux. Ses feuilles sont pé- tiolées , partagées très-profondément en cinq divisions mul- tifides, linéaires. Ses fleurs sont d'un pourpre foncé ou noi- râtre , pubescentes extérieurement, disposées au sommet de la tige en une grappe serrée. Cette espèce croît dans les déserts de la Tartarie. Dauphinelle découpée; Delphinium fissum , Kitaib., PI. rar. Hung. , 1 ,«p. 83, tab. 81. Sa racine est tubéreuse : elle produit une tige droite , simple, velue, haute de trois à quaîre pieds, garnie de feuilles longuement pétiolécs, velues en leurs bords, divisées en digitations plusieurs fois découpées en la- nières linéaires : les fleurs d'un bleu foncé forment une grappe simple et terminale-, il leur succède trois capsules oblongues, un peu velues, contenant plusieurs graines ridées et noirâtres. Cette plante croit en Hongrie, sur les bords des rivières. Dauphinelle AZUKÉE ; Delphinium azureum , Mich., Flor. hor. Amer. , 1 , p. 3 14. Sa tige est droite, roide, garnie de feuilles alternes , découpées en trois divisions principales , ellcs-incmcs partagées en lanières linéaires. Ses fleurs sont d'un beau bleu dazur, disposées en une grappe terminale; elles ont leurs pétales supérieurs un peu barbus, el les inférieurs hispidcs. DAU 543 partagé^en deux lobes inégaux. Cette espèce croît dans l'Ame- riqiie septentrionale, dans la Géorgie, la Caroline, et sur les bords du Missouri et du Mississipi. Dauphinellea TROIS CORNES; De/]j/inxH/7n tricorne, Mich., FL ioralis Amer. , 1 , p. 3 14. Sa tige est simple, glabre, haute de huit pouces à un pied, garnie de feuilles longuement pé- tiolées, partagées en cinq lobes, eux-mêmes découpes en trois à cinq lanières linéaires. Ses fleurs sont grandes, bleues, dis- posées en grappe terminale: elles ont leurs deux pétales su- périeurs glabres , et les inférieurs divisés en deux lobes très- inégan::, pubescens. Les capsules sont au nombre de trois, comprimées, arquées, divariquées. Cette plante croit sur les montagnes de la Caroline , de !a Virginie et delà Louisiane. DAUPHiNELr.E PENTAGYNE : D^lpliinium penlcLgjnuni , Lam., Dict. 2 , p. 264; Def., Flor. AtlanL , 1 , p. 467 , t. 1 1 1. Sa tige est droite, rameuse, haute d'un à deux pieds, garnie de feuilles pétiolécs, arrondies, palmées, mullifides. Ses fleurs sont bleues, disposées en grappes courtes au sommet de la tige et des ra- meaux ; il leur succède des capsules qui sont le plus souvent au nombre de cinq. Cette dauphinelle croit en Espagne, en Portugal , et sur les côtes de Barbarie. (L. D.) DAUPHINULE, Ddphinula. (Conch.) C'est un petit genre de coquilles, séparé du genre Turbo de Linnasus , par M. de La- marck, et qui a pour type le dauphin , turbo dclphinus^ Linn, Ses caractères sont : Coquille subdiscoïde ou conique, ombi- liquée, fort épaisse, à tours de spire inférieurs çresque dis- joints, rudes ou anguleux, nacrés sous l'épiderme ; l'ouverture ronde, entière, à bords réunis , évasés, fiangés ou épaissis eu bourrelet, mais non recourbés en dehors ; caractère qui le distingue principalement des scalaires et des cyclostomes, avec lesquels M. de Lamarckl'avoit d'abord placé, et dont la forme de l'ouverture esta peu près la même. L'animal qui forme ce genre de coquilles est inconnu; mais il est fort probable qu"il a beau- coup de rapports avec celui du turbo : aussi est-il également pour- vu d'un opercule. L'espèce la plus remarquable de cegenrc, que M. de Lamarck nomme la dauphinulé épineuse, delphimilalaci- niala, et qui est figurée dans Lister, tab. 608, pag. /\5 , est une coquille assez rare et chère, provenant de lamer desliides , de près de deux pouces de long sur un et demi de large ; elle est 564 DAU remarquable par un très-grand nombre de pointes ordinaire- ment aplaties, palmées, et de couleur rosàtre , qui la hérissent, sur un fond jaunâtre. Elle est fortement ombiliquée, et son in- térieur de la plus belle nacre. (De B.) DAUPHINULE. (Foss.) Les espèces de ce genre ne se sont présentées jusqu'à présenta l'état fossile, que dans les couches du calcaire marin coquillier, comme celles de Grignon. Espèces. DAUPHiNur>E DE Warne-, Daupliinul^. Warnïi ^ Def. Cette très- belle espèce , que l'on n'a trouvée jusqu'à présent que dans la falunière d€ Hautevilie, près de Valognes , présente les formes les plusbelles.Indépendammentdes stries ondulées, transverses, très-fines et très-distinctes , dont toute sa surface est couverte , elle porte des côtes longitudinales qui sont traversées par d'au- tres côtes à des distances régulières , en sorte qu'elle est couverte de petits carrés enfoncés. Son ombilic, caverneux et lisse inté- rieurement, est crénelé : l'ouverture de la coquille se termine par un fort bourrelet aplati. Largeur, un pouce. Dauphikulf. de Gerville; Delphinula Gcrvilii, Def. Cette es- pèce, que l'on rencontre aussi à Hautevilie, a beaucoup de rap- ports avec la précédente ; mais elle en diffère en ce qu'elle est toujours moins grande , en ce que les côtes transverses sont beaucoup plus éloignées les unes des autres, et en ce que le bourrelet de l'ouverture est plus épanoui et festonné. Largeur, six lignes. <- Dauhpinule en ÉPERON; Delphinula calcar , Lamk. , Vélins du Mus., n." i5, fig. 3. Coquille subdiscoïde, à spire déprimée.- Elle est couverte décotes longitudinales, écailleuses. et dans le milieu il se trouve une carène munie d'épines comprimées qui lui donnent la forme d'une roue ou d'une moletted'éperon. Cette coquille a beaucoup de rapports avec le turbo calcar de Linnœus. Largeur, neuf lignes. On la trouve à Grigroo. Les coquilles de cette espèce, que Pon rencontre à Haute\ i le, «ont quelquefois plus de moitié plus grandes que celles de Gr gi.on, et leur spire n'est pas déprimée. Je n'ai pas cru que ces seules diffirenccs pussent constituer une espèce particulière. Dalphincle RAPE ; Delphiniila lima, Lamk. , Ann. du Mus. Coquille orb'culairej convexe, ou en cône court et obtus. Ses DAU 545 tours sfnt cylindracés et un peu anguleux j ils ont des stries transverses parallèles, chargées de petites écailles concaves. L'ombilic est, en grande partie, lisse intérieurement. Largeur, dix ligneso On trouve cette espèce à Courtagnon. Dauphinule conique, Dclphinula conica , Lamlt.,Vél. duMus., n.° 1 5, fig. 5, Jolie espèce , d'une forme conique, à spire pointue au sommet. Hauteur, quatre lignes, largeur, deux à troislignes, SasuperGcie est lisse, et les tours de sa spire présentent deux carènes écartées et courantes. Le dernier tour se sépare des autres à sa base. L'ombilic est étroit. On trouve celte espèce à Grignon et dans les couches analogues des environs de Paris. Dacphinule turbinoide; Delphinulci turbinoides , Lamk. , Vé- lins, n.° i5, fig. 4. Coquille formant un cône court et obtus, dont la hauteur n'est que de deux à trois lignes. Elle porte des stries fines transverses , et deux ou trois carènes longitudinales. Elle est nacrée intérieurement, et l'on voit encore des couleurs rougeàtrcs disposées par taches sur sa surface. On la trouve à Grignon. Dauphinule a bourrelet; Delphinula marginata. ^ Lamk., Vélins , n." 1 6 , fig. 8. Coquille globuleuse de la grosseur d'ua pois , composée de quatre ou cinq tours, dont ceux du sommet seulement sont finement striés. L'ombilic est rétréci à son ori- fice par un bourrelet un peu plissé. Largeur, quatre lignes. Cette coquille, qu'on trouve à Grignon, est très-souvent accompa- gnée de sou opercule qui est calcaire. Dauphinule striée ; Delphinula striata , Lamk., Vélins, n." i5, fig. 9. Cette espèce se rapproche de la dauphinule turbinoïdC; mais elle s'en distingue par son ombilic qui présente une rampe en spirale , et par son ouverture évasée où il se trouve une sorte de bourrelet. Elie porte encore des couleurs d"un rouge brun , disposées enraiesverticales. Grandeur, troislignes. Onla trouve à Grignon. Dauphinule VARIABLE ;De/p/imuia«arja, Def. Les coquilles de cette espèce sont un peu plus grandes que celles de la précé- dente , mais ont quelques rapports avec elies; elles en diffèrent essentiellement parles couleurs, qui sont distribuées parbandes violettes longitudinales. Il semble que chaque individu pré- sente des différences dans ses formes : les uns n"ont aucunes stries ; d'autres présentent deux carènes ; d'autres trois , et enfîu i2. 35 H^ DAU il y en a qui en portent jusqu'à cinq ou six, etquisontcn1irg(^scFe fortesstrieslongitudinales.On trouve cette espèce à Hauteville, Dauphinule sillonnée; Delphinula sulcata , Lamk. , Vélins, r.*46, fig. 17. Coquille fort remarquable parla profondeur des sillons qui ornent sa surface. Elle est ùrbiculaire, convexe, un peu déprimée. Le bord droit de l'ouverture est comme denté en scie par l'effet des sillons qui s'y terminent. Les coquille» de cette espèce, que l'on trouve à Griguon , n'ont que trois lignes de largeur; mais relies que l'on trouve à Hauteville ont quelquefois jusqu'à six lignes. Cette espèce a les plus grands rapports avec une coquille à l'état frais , que l'on trouve dans les collections. Dauphinule canalifbre, Delphinula eanalifera, Lamk., Vélins, n."* 1 5 , fig. 10. Coquille lisse , à trois tours de spire. Le bord de son ombilic est froncé, et dans son intérieur on aperçoit un. canal qui tourne en spirale autour de l'axe de cet ombilic. Cette espèce est plus petite que la précédente , et porte sur ses tours une couleur violette qui est coupée sur le milieu par une bande longitudinale blanche. On la trouve à Grignon. On connoît encore , à l'état i'ossile , la dauphinule spirorbe de Lamarck , que l'on trouve à Grignon. La dauphinule à crête, qu'on trouve dans la faiunière de Hauteville , et la dauphinule cadran, trochus solaris , Brocchi , que l'on trouve en Italie, et dont on voit une figure dans la Conch. foss. subalp., tab. 5, fig.i3.(D. F.) DAURAELS, Aurata{Icht}ijol. ), nom d'un sous-genre établi par M. Cuvier dans le grand genre des spares de Linnaeus , et qui a pour type la daurade ordinaire, sparus aurala. Ce sous- genre appartient à la famille des léiopomes de M. Duméril, et à la troisième tribu de la quatrième famille des acantho- ptérygiens de M. Cuvier. Il est reconnoissable aux caractères suivaiis : Mâchoires peu extensihles , garnies, sur les côtes, de molaire» rondes, semblables à des pavés, et, en avant, de quatre à six dents co^ niques sur une seule rangée: une seule nageoire dorsale, mais très- étendue; point depiquans ni de dentelures aux opercules : hauteur du corps supérieure ou égale à sa longueur. On distinguera facilement les daurades de la plupart de genres de la famille des Léiopomes (voyez ce mot) , en ce que DAU 547 ceux-ci ont les mâchoires garnies de dents disposées en général «ur un seul rang et d'une même espèce. On les séparera par- ticulièrement des Picareis, dont les mâchoires sontextensibles; des Bogues, qui n'ont point de molaires en pavé; des Sargues, qui ont en avant des incisives comparables à celles de l'homme ; des Pagres, qui ont antérieurement un grand nombre de pe- tites dents en brosse; des Dentés, dont les mâchoires sont armées en devant de quelques gros et longs crochets, et, sur les côtés, de dents coniques ; des Canthères , qui n'ont que des dents eu relours. ( Voyez ces différens mots.) Pour nom latin du sous-genre dont il s'agit nous adoptons le mot aurata, qui étoit dans Linnœus le nom spécifique d'ua «pare que nous appellerons aurata vulgaris, nous conformant au principe adopté par les botanistes, qui donnent l'épithéte de vulgaris aux espèces qui deviennent types de nouveaux genres, après avoir fait partie d'un grand genre primitif, La Daurade ou Dorade: Aurata vulgaris, Aldrov. ; Sparus aurata , Linn. Six dents incisives à chaque mâchoire ; queue fourchue; un croissant doré au-dessus des yeux; deux ou trois rangs de molaires; lèvres charnues; bouche étroite; tête com- primée, très-relevée au niveau des yeux, et dénuée de petites écailles sur le devant ; langue épaisse , courte et lisse ; opercules arrondies et écailleuses; corps élevé; dos caréné; ventre con- vexe ; anus plus voisin de la queue que de la tête ; écailles tendres et lisses; base de la dorsale et de l'anale écailleuse. Teinte gé- nérale d'un bleu argentin; nageoire dorsale noir#, les autres nageoires grises; des raies longitudinales brunes sur le corps ; «ne tache noire sur l'opercule et sur la nageoire caudale; un© tache d'un beau rouge au-dessus de la pectorale. L'estomac de la daurade est long, et a un pylore garni de trois cœcums; le canal intestinal décrit trois sinuosités; le péritoine est noir, et la vessie natatoire placée au-dessous du dos immé- diatement. La daurade est célèbre , de toute ancienneté , à cause de s» beauté et de la délicatesse de sa chair. Son nom de daurade, et celui d'aourûde, en latin aurata ou orata, lui ont été donnés en raison de son éclat. Ce poisson a ordinairement de grandes dimensions. Sur le.» côtes de France il pèse communément dix ou douze livres j 35, 648 DAU mais sur ccU es de Sardaigne il n'est point du tout rare de lui voir acquérir le poids de vingt livres. Hasselquist en a vu des indi- vidus de près de quatre pieds de longueur dans la mer de l'Ar- chipel, et notamment auprès de Sniyrne. Au reste, suivant son âge et sa grandeur, la daurade reçoit, des pêcheurs de quel- ques côtes maritimes, des noms différens, et qui seuls prouve- roient combien l'on s'est occupé de ce poisson. On la pêche dans toutes les mers , mais spécialement dans la Méditerranée, sur les côtes de la Campagne de Rome, de Na- ples, de Sardaigne, de Barbarie, à Malte; elle est abondante dans toute la partie de la mer Atlantique qui sépare l'Amérique de l'Europe ; au cap de Bonne -Espérance, dans les mers du Japon, dans celles des Indes. Celti nous apprend qu'il y en a dans les lacs d'eau douce de la Sardaigne. Toutes les eaux pa- roissent lui convenir; leur diversité , celle de la température des climats n'altèrent ni ses qualités, ni ses formes : elle sup- porte le froid des mers glaciales du Nord, et elle résiste à la chaleur de celles des tropiques. Elle nage avec une grande légèreté et une rapidité étonnante. Elle se nourrit de crustacé» et de mollusques à coquilles , dont elle brise facilement l'enveloppe calcaire avec ses fortes mâ- choires , qui peuvent plier ou casser les hameçons de fer. On prétend même qu'elle a l'industrie de découvrir , en agitant ■vivement sa queue, les coquillages enfouis dans le sable ou dan» la vase. C'est pa^ suite delà nature des animaux dont elle se nourrit qu'elle fréquente habituellement les rivages , et qu'elle change souvent d'habitation selon lessaisons.En hiver, ellese retire dans les eaux profondes, où elle échappe à l'influence des plus fortes gelées. En i766,aurapportdeCetti,lesdauradesdeslacsd'eaudoucc de Sardaigne sont cependant mortes de froid. On assure que, dans la Méditerranée , elles passent une grande partie du jour dans les trous des rochers, pour se livrer au sommeil , qui est quelquefois si profond chez elles, dit Rondelet, qu'avant la nuit on peut les prendre facilement au harpon. Au printemps, époque du frai, les daurades se rapprochent des embouchures des fleuves , et s'engagent fréquemment dans les étangs salés qui communiquent avec la mer. Là- elles trou- DAU 549 vent uRiP nourriture si abondante qu'en un seul été elles triplent de poids et de volume ; elles y acquièrent d'ailleurs des qualités qui rendent leur chair beaucoup plus savoureuse. C'est pour- quoi, danslesprovinces méridionales delaFrance, on préfère celles qui vivent dans les étangs d'Hyères, de Martigues et de Lattes, près du cap de Cette. ChezlesRomains, siconnus à cer- taines époques pour leur sensualité, on les payoit très-cher, et un certain Sergius attachoit une sorte d'honneur à se faire surnommer Aurata , à cause de son goût pour les daurades. Chez eux aussi, on estimoit les daurades des étangs beaucoup .plus que celles de la mer proprement dite : voilà pourquoi ils en faisoient transporter dans les lacs intérieurs, et en parti* culier dans le fameux lac Lucrin. Non omnis laudeni pretiumque aurata meretur, Sed cui solus erit coucha lucrina cibus. Martial. Il paroît donc qu'on pouvoit les habituer à l'eau douce , puisr- que Columelle conseille d'en peupler les étangs. Duhamel, d'après des observations particulières, est porté à penser de même, et Bloch espère les voir un jour acclimatées dans les eaux douces , qui perfectionnent, dit-on, leurs qualités. L'automne est la meilleure saison pour manger ces poissons. Ceux d'entre eux qui sont très-grands , sont ordinairement durs, à raison de leur âge avancé. Lorsque la pêche en est abondante , on en sale une partie pour les envoyer au loin. Quand on les veut manger frais, on les fait préparer d'une foule de manières différentes , que Rondelet a décrites avec «ne grande exactitude. Du temps d'Elien , on les prenoit en formant, sur la grève que la haute mer devoit couvrir, une sorte d'enceinte composée derameaux plantés dans la vase ou dans le sable. Les daurades arri voient avec le flux ; et , arrêtées par les rameaux lorsque la merbaissoit et qu'elles vouloient suivre \e reflux, elles étoient retenues dans l'enceinte , où on les saisissoit avec facilité. Ron- delet rapporte que de son temps la même méthode étoit encore ■ suivie dans l'étang de Lattes , et que pour cela on employoit de branches de tamarix. Aujourd'hui on les pêche habituelle- mentau filet, avec le bregin, le verveux, le trémail, et de^ hameçons garnis de chair de scombre et de crustacés , éa d'afti» înaux à coquilles. Chez les anciens Grecs, la daurade étoît consacrée à Vénus, Comme emblème de la beauté féconde. Il paroît que chezeuît clleportoit parfois lenom de;^pJo-oippvç (i) ou sourcil d'or, nom qu'on a aussi attribué à une espèce de coryphène et au pom- Jiile, qui paroît être un centrolophe , ce qui a amené un peil de confusion au sujet de ce que les anciens ont dit de la dau- fade. (Voyez Coryphènr et Centrolophe.) Au reste, les Grecs modernes conservent encore le même nom à ces deux poissons. Chez leurs ancêtres, on leur donnoit l'épi- ihète âe sacres ; ^pvaé7ov iv c Humata ophioglossa, Cav. Frondes, les unes stériles, 656 DAV simples, ovales, pointues, entières-, les autres fertiks, lan- céolées , linéaires , sinuées , à lobes dentés en scie ; stipe ram- pant, hispide. On trouve cette fougère à. Sumatra, etdansles îles Nicobar et Marianes. Davallia pédiaire : Davallia pedata . Smith, W.; Adiantum repens , Linn. , Suppl. Fronde en cœur à la base, à cinq angles dans son pourtour, mais ovale-pinnatifide , à découpures oblongo-linéaires, dentées en scie à l'extrémité, et fructifères; découpures du bas plus grandes, sinueuses sur le côté supérieur, pinnatifides sur le côté inférieur-, stipe ou racine rampante , écailleuse. Cette jolie fougère , qui n'a que deux ou trois pouces de haut, |croît sur les vieux arbres, àl'ile Bourbon. §. II. Frondes ternées. Davallia dentée : Davallia ferrata , "W. ; Hutnata trifoliata , Cav. Frondes ternées; chaque division pinnatifide -, décou- pures des frondes stériles, linéaires, oblongues , obtuses, dentées en scie; découpures des frondes fertiles plus étroites, profondément dentées en scie ;. stipe rampant , écailleux. Cette espèce, voisine de la précédente et de la même gran-- deur, croît aux îles Marianes. §. III. Frondes ailées, Davallia en fer de faux : Davallia falcata, Sw. , W. Frondes ailées, lancéolées; frondules lancéolées, presque en forme de fer de faux, tronquées à la base , et munies d'une oreillette dirigée en haut; points fructifères, ovales, tomenteux. Cette fougère a d^ux pieds de haut, et est portée par un stipe cylindrique. Elle croît dans les Indes orientales. §. IV. Frondes 2 ou 3 fois ailées. Davallia élégante : Davallia eleganSy Sw. , W. Frondes deux fois ailées; frondules inférieures deux fois ailées, à subdi- visions cunéiformes à la base, oblongues-lancéolées , incisées, dentées, et à dentelures elles-mêmes bidentées. Cette grande et belle fougère se trouve à Java, à Tranquebar et à la Nou- velle-Hollande. Davallia alongée : Davallia elata, Sw. , Willd, 5 IVibelia data, Bernh., Schrad., Journ. 1801, 1 , tab. 1 , f. 2. Fronde trois fois ailée; frondules primaires, longuement acuminées; les petites frondules toutes oblongues, lancéolées, poiutues, DAV 557 încisées-dentées , à dentelures des frondes fertiles bîdentées. Cette espèce croit dans lesiles de la mer Pacifique. M. R. Browa présume qu'on pourra probablement en faire un genre distinct* Davallia glauque : Davallia glauca , Cav. , Sw. Fronde glauque trois fois ailée-, frondules alternes, à folioles linéairoe, piniiatifides , pointues ; fructification en points globuleux. Cette espèce croit dans les Alpes du Pérou. Davallia des Canaries : Davallia canariensis , Sw., W. ; Trichomanes canarienne , Linn. Fronde tripartite ; chaque rameau trois fois ailé, à frondules pinnatifides ; laciniures stériles, lancéolées, presque tridentées-, les fertiles presque tronquées et cunéiformes. Cette fougère, qui s'élève à sept et huit pouces, croit en touffes aux Canaries et en Portugal» C'est la seule espèce européenne de ce genre; on la cultive dans nos jardins botaniques, où elle se fait remarquer par le vert sombre et la multitude des découpures de son feuillage» Davallia aiguillonnée : Davallia aculeata, Sw. , Willd.; Adianlum aculeatum^ Linn. Fronde trois fois ailée ; premières frondules du b;is elles-mêmes trois fois ailées; petites frondules cunéiformes, 3-5 fides, à découpures lancéolées, dentées au sommet; rachis flexueux et aiguillonné. Cette fougère, dont le feuiUage rappelle celui du cerfeuil, croît ;à la Jamaïque et à Saint-Domingue , dans les lieux secs et exposés au soleil. (Lem.) DAVANAS. {Bot.) On trouve sous ce nom le fruit du bana- nier dans la Collection des Voyages aux Indes orientales paP Théodore Debry. Linscot le nomme havanas. Aëleurs, dans la même collection, il est écrit vannanas. (J.) DAVANDICU {Bot.) , nom brame du palega-pajaneli des Ma- labares, bignonia iredica de Linnaeus, dont les fleurs sont grandes et longues de trois à quatre pouces; les fruits, en forme desilique aplatie, en ont dix-huit de longueur sur trois environ de lar- geur. Suivant Rheede, les fleurs ont cinq étamines, en quoi cette plante diffère un peu du genre Bignonia ; mais un autre davandicu, mentionné par cet auteur et indiqué sous le nom simple depajaneli, pourvu seulement de quatre étamines, est I regardé par Linnasus comme simple variété du précédent, quoique différent d'ailleurs par la forme de ses fleurs. (J.) DAVA-SAILO (Bot.), nom brame du Ratou-Theka des Malabares. Voyez ce mot. (J,) 655 DAV DAVA-SOTULARI {Bot.) , nom brame du hatou-àkamloe des Malabares, espèce de munchausia , dans la famille des ly- thraires. (J.) DAVEN-HELLEBARDIES. {Bot.) Voyez Dahincora. (J.) DAVEN-MALATI. {Bot.) A Java, suivant Burmann, on nomme ainsi le sambac, mogorium sambac. (J.) DAVI-CEDOESI {Bot.) , nom brame du helluta-hanndi des Malabares, qui présente les caractères d'un jambosier, eugenia, (J.) DAVIESIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones à fleurs complètes, papillonacées, de la famille des légumineuses, de la décandrie monogjnie de Linnseus , offrant pour caractère essentiel .- Un calice anguleux, dépourvu d'appendices, à cinq dents; une corolle papillonacée ; dix étamines libres; un style; une gousse comprimée, à une seule semence. Ce genre comprend des arbrisseaux, tous originaires de la Nouvelle-Hollande, à feuilles simples ou ternées ; les fleurs souvent solitaires, axillaires, quelquefois disposées en grappes terminales ou en ombellessimples, axillaires. Les claviesia ont de frès-grands rapports avec les pu/fe/itea: ils n'en diffèrent que par l'absence des appendices du calice , et par leurs gousses compri- mées , à une seule semence, au lieu de deux. Persoon y rapporte, sous le nom de caviesia ericoides, le piillenœa ericoides , Vent., Malm.,tab. 55, qui paroît être la n)ême plante que l'aofus/erru- ginea, Labill., Noif. Holl. (Voyez Aote, Suppl. du Tom. IL) Ven- tenaty fait erftrtr le genre Viminaria de Smith ; et Alton, dans sa nouvelle édition de Vllortus Kewens. , établit un genre parti- culier, sous le nom d''ulicina,^ourledayiesiaulicifolia, Smith. Les principales espèces à rapporter à ce genre, sont : Daviesia a feuilles rares : Daviesia dcnudata, Vent., Choix des pi. ,tab. 6;Sophorajuncea, Schrad. etVendl., Sert.Eanovr., tab. 3 ; Viminaria denudata, , Smith , Trans, Linn., ç) , pag. 261, etiJof.exo^, tab. 27. Arbrisseau originaire de la Nouvelle-Hol- lande, que nous avons vu cultivé dans le jardin de Cels , de graines envo^^ées par Broussonnet, du jardin de Sainte-Croix de 1 lie de Ténériffe. 11 est très-remarquable par ses pétioles nus, très-alongés dans les tiges adultes, glabres, épars, cylindri- ques, présentant l'aspect de rameaux stériles, épars; ceux qui portent des feuilles sont beaucoup plus courts, plus grêles, sou- DAV 559 tenant fine feuille simple ou ternée : les folioles lancéolées, glabres, ^jrès-entières , glanduleuses à leur sommet , purpurines à leurs bords , à trois nervures , longues d'un pouce et plus , ac- compagnées de deux petites stipules purpurines: les fleurs dis- posées en grappes simples, terminales et solitaires; la corolle d'un jaune doré, traversée par des lignes purpurines; l'éten- dard muni de deux dents à sa base, plus longues que les ailes ; la carène à deux pétales plus courts que les ailes ; les gousses ovales , comprimées, noirâtres , une fois plus longues que le calice ; une seule semence ovale. Daviesia a feuilles épaisses ; Daviesia incrassata , Smith , Trans. Linn, , 9, pag. 55. Il est facile de reconnoître cet ar- brisseau à son port. Ses jeunes rameaux et ses feuilles paroissent charnus et succulens, surtout dans leur état de fraîcheur : les feuilles sont linéaires , cunéiformes, épineuses, tellement dé- couvertes sur les rameaux qu'on ne peut y distinguer que dif- ficilement le point de leur insertion. Les fleurs sontsolitaireset axilJaires. Daviesia aciculaire ; jyaviesia acicularis , Smith , Trans, Linn. , 9 , pag. 2 55. Cette espèce est chargée sur ses rameaux de feuilles glabres , nombreuses, linéaires, fermes, piquantûs , roulées à leurs bords , rudes etdenticulées à leur contour; les tleurs solitaires, nombreuses , axillaires ; le calice partagé jus- qu'à la moitié en cinq découpures; la corolle panachée de blanc et de pourpre ; les gousses très-lisses , à demi-ovales, aiguës. La daviesia ulicifolia , Smith , loc. cit. , Andrew. ,^ot, j-epos. , tab. 3o4, a beaucoup de rapports avec la précédente par ses fleurs.Sesfeuilles sont lisses, planes, lancéolées, roides, sessiles, lerminéespar une pointe piquante; les fleurs sont axillaires et solitaires. C'est le genre Ulicina d'Aiton, Hort. Kew., edit.nov, DAViBSiARtTicvLtE:, Daviesia reticulata,Smith., Trans. Linn. ,cj.^ pag. 2 56. Arbrisseau distingué par l'élégance de son feuillage, agréablement et réjjulièrcment réticulé aux deux faces des feuilles, qui sont d'ailleurs lancéolées, piquantes, accompa- gnées de bractées fort petites , deux par deux. Les fleurs sont axillaires et solitaires. Daviesia a feuilles rudes ; Daviesia squarrosa , Smith, Trans. Linn., 9 , pag. 257. Très-petit arbuste, dont les tiges se divisent en rameaux grêles, rudes^ striés, garnis de feuilles éparscs , 56o DAV sessîles , roides, réfléchies, échancréesen cœur, rude*à leurs bords, aiguës et piquantes à leur sommet; les pédoncjiles pres- que solitaires, axillaires, uniflores; le calice presque divisé eu deux lèvres. Le dai>iesia umbellata, Snii '• . i. c. a le port de l'espèce précédente. Il s'en distingue par ses feuilles beaucoup • plus longues, planes, point réfléchies, piquantes à leur sommet. Les pédoncules sont solitaires, axillaires, terminés par environ quatre fleurs en ombelle, chacune d'elles accompagnée à sa base d'une large bractée ; la lèvre supérieure du calice en- tière et tronquée. Daviesia a corymbes : Daviesia corymbosa , Smith , Trans. Linra. , 9 , pag. 268; Daviesia mimosoides , Ait., Hort. Kew. ^ éd. nov. Arbrisseau découvert par Patterson sur les côtes de la Î^ouvelle-Hollande. Ses feuilles sont glabres, planes, linéaires^ entières, un peu obliques, aiguës, niais sans pointe épineuse ^ longues de cinq à six pouces-, les pédoncules axillaires, géminés, portant plusieurs fleurs en corymbe ; le calice à cinq dents égales ; la corolle panachée de blanc et de pourpre. Daviesia a feuilles en cœur ; Daviesia cordata , Smith, Trans „ hinn., c), pag. 2 59. Dans cette espèce, les feuilles sont grandes j sessiles, amplexicaules, échancrées en cœur à leur base, lon- gues de trois à quatre pouces , réticulées a chaque l'ace par des* yeines nombreuses; les pédoncules aggrégés , soutenant des fleurs en corymbes, accompagnées de larges bractées souvent échancrées en cœur; les dents supérieures du calice tronquées; Daviesia *. TIGES ailées; Daviesia alata, Smith, Trans. Linn., 9, pag. 269. Ses rameaux sont dépourvus de feuilles, garnies seulènlent, de chaque côté, d'une membrane en forme d'aile ; les fleurs sont latérales, disposées en ombelles; les bractées . ainsi que les dents du calice, sont frangées à leurs bords , et souvent de couleur purpurine à leur circonférence. Le daviesia juncea, Smith, 1. c, se rapproche de l'espèce précédente par ses tiges dépourvues de feuilles , mais point ailées, rudes, cylin- driques , striées; les fleurs disposées en ombelles latérales vers l'extrémité des rameaux. Daviesia a LARGES feuilles: Daviesia latifolia, Brov\rn in. Ait., Hort. Kew., 3 , pag. ao ; Bot. Magaz. , 1767 ; Andr., Bot. repos. , tab. 638. Arbrisseau de la Nouvelle-Hollande, remarquable par ses belles grappes de fleurs jaunes. Ses tiges se divisent ea DAV . 56^ rameaux droits, sans épines, un peu anguleux, garnis de feuilles alternes, médiocrement pétiolées , ovales, elliptiques, en- tières, rétréciesàleurbase, souvent mucronéesà leursommet, glabret, veinées, longues de deux pouces ; de l'aisselle de chaque feuille s^rt une, rarement deux grappes droites, au moins de la longueur des feuilles, chargées de fleurs nombreuses, médio- crement pédicellées, accompagnées d e petites bractées colorées; le calice campanule, à cinq dents courtes; la corolle jaune ; Tétendard presque orbiculaire , échancré , marqué à sa base d'une large tache d'un brun jaunâtre; les ailes linéaires ; les étamines libres; l'ovaire oblong , comprimé, contenant deux ovules. (PoiR.) DAVlLLAmDÉE{Bot.):Davillarugosa,Voir.,Encycl.,Sufp., 2, pag. 457 ■,Da^>iUa, Vandell., Fl.Lusit. elBrasil., 11 5, tab. a , fig. 14 ; Davilla hrasiliana , DC. , Sjst, nat. 1 , pag. 4o5. Genre de planter dicotylédones , à fleurs complètes , polypétalées , de la famille des dilléniacées , qui a beaucoup de rapports avec les tetracera et les delima, et qui appartient à la. polyandrie mono- gjnie de Linnaeus. Son caractère essentiel consiste dans ua calice divisé en cinq folioles inégales , trois extérieures fort petites etarrondies, deux intérieures plus grandes et concaves; deux ou trois pétales; les étamines nombreuses; un ovaire su- périeur ; un style ; un stigmate en tête. Le fruit consiste en une capsuletestacée,presquesphérique,uniIoculaire, monosperme, recouverte par les deux divisions intérieures et opposées du calice, considérablement agrandies, offrant la forme d'une capsule à deux valves. La seule espèce qui a donné lieu à la formation de ce genre y est un arbrisseau recueilli au Brésil par Dombey. Ses tiges se divisent en rameaux alternes, noueux, cylinnriques, de cou- leur cendrée , hérissés dans leur jeunesse , ainsi que les pédon- cules, de poils étalés. Les feuilles sont alternes, médiocrement pétiolées, ovales-oblongues , coriaces, entières ou munies de quelques dents obscures, obtuses ou à peine aiguës, rétrécies à leur base, longues d'environ deux pouces, luisantes et très- ridées en dessus, pileuses en dessous, principalement sur les nervures. Les fleurs sont disposées en une petite panicule pi- leuse , terminale ; les pédirelles très-courts, dicho tomes, privés lie bi'dctées. Le fruit est une capsule ovale , obtuse, très-lisse , 12, 36 5C» DAW en forme de noix , de la 'grosseur d'un noyau de cerise , à une seule loge mon osperme , entièrement renfermée dans les deux grandes folioles du calice. (Poir.) DAVI-PADACALI (Bot.) , nom brame, cité parRhee^e, du lem-schetti des Malabares, ixoraalba. (J. ) DAVI-RINTI {Bot.), nom brame du hatou-mail-elou des Malabares , vitex Isti/olia de Lamarck. ( J. ) DAVI-ROEY (BoL) , nom brame du bel-ericu des Malabares, •variété à fleurs blanches de Vericu des mêmes , qui est l'asclepias gigantea. M. R. Brown en a fait récemment un genre sous le nom de calotropis , parce que les écailles intérieures de la fleur «ont en forme de corne recourbée à sa base. (J.) DAVI-SINSORI-TOUDA(BoL), nom brame, citéparRheede, du polfgonum orientale. (J.) DAVO-BAHENA (Bot.), nom brame, cité par Rheede,du cannellier, laurus cinnamomum , qui est le rcaiow-fcarwa des Mala- bares. (J. ) DAVO-BENISSA {Bot.), nom brame du tsjerou-ponnagnm du Malabare , cité par Rheede, qui paroit appartenir au genre Croton, dans la famille des euphorbiacées, ainsi que leponna- ^am ou benissa du même auteur. (J. ) D AVO-C ARO. ( Bot. ) Le scheru-valli-caniram des Malabares ,. espèce de A-^omiquier, strjchnos, estainsinommé parles Brames, suivant Rheede. ( J.) DAVO-ClïROCO {Bot.) , nom brame du plumhago zpjlanica. (J.) DAVO-MANDARU (J5o£.), nom brame du hauhinia acumi- nata. (J.) DAVO-MIRI. {Bot.) Les Brames nomment ainsi le cattu-mo- lago du Malabar, qui paroît être une espèce de poivre. (J.) ' DAVO-rOCSO {Bot.), nom brame du justicia belonica de Linnasus, qui est le bem-curini du Malabar. (J.) DAVO-ROMACARO {Bot.), nom brame du scheru-valli-ca- niram des Malabares, une des espèces de notre genre Casjera , raugé dans la famille des thymélées. (J. ) DAVO-TILOE. (Bot.) Les Brames nomment ainsi, au rapport de Rheede, la sésame d'Orient, ou schit-elu des Malabares. (J.) DAW {Ornith.) , nom anglois du choucas, coryusmonedulay. Linn. , qu'on appelle aussi jacfcdaçv. (Cu.D.) DAW ^ 5G3 DAWAN. (Bot.) Sous ce nom et celui de dabanus, Rumph décrit trois arbres des Moluques, appartenant à un même genre, qui paï;-9it avoir beaucoup d'affinité avec le monbin, spondias , dans la famille des térébinthacées. Ils ont les feuilles pennées , composées de cinq ou six rangs de folioles alternes ou opposées. Les fleurs , très-petites, sont disposées en grappes termi- 7iales , et sont remplacées par des fruits de la forme et grosseur d'une baie demousquet, renfermant sousleurbrou une noix ou coque osseuse, remplie d'une seule graine. Le brou contient un principe huileux. Le bois sert à diverses constructions et à d'autres usages. ( J. ) DAWSONL\. ( Bot.) Genre de plantes acotylédones , de la famille des mousses, établi par Robert Brown , Trans. Soc, Linn. Lond., vol. lo, le. Ce genre a pour caractères : Urne (capsule, Br.) plane en dessus, convexe en dessous, à péri- stome garni sur la paroi interne, ainsi que le sommet de la columelle, de cils nombreux, capillaires et égaux; coiffe ample, cachée, ainsi que l'urne , sous une enveloppe de poils agglutinés. La seule espèce de ce genre très - singulier, le da^vs&nia polytrichoides , rappelle entièrement les polytrichum jiar sa roideur, ses feuilles étroites et son urne terminale portée sur un long pédicelle. La forme de la capsule, et la structure de la columelle, la rapprochent des huxbaumia. Ce rapport a même obligé M. Brown à changer en partie le caractère de ce dernier genre. (Voyez Buxbaumia, Suppl. du tom. V.) Cette mousse est dioïque, à fleurs mâles discoïdes et terminales. Elle a été découverte à la Nouvelle-Hollande, aux bords des ruisseaux ombragés qui se rencontrent ?u pied des montagnes, près le port Jackson. M. Bachelot de la Filaye a donné, dans le Journal de Bota- nique (vol. 3, p. i3i, 1814), une descriptioh et une critique assez étendues sur cette mousse très-diflicile à classer. Il pro- pose de changer son nom générique en celui de triplocoma, parce que M. Beauvois a donné le nom de dawsonia à un genre àe fucus; mais, comme M. Beauvois n'a point publié les carac- tères de son genre, et que nous ignorons s'il ne rentrera pas dansl'un des nombreux genres établis dans la famille desalgues, nous pensons qu'il convient de conserver à ce genre de mousse le nom de dawsonia ^ qui rappelle le célèbre cryptogamiste iH « DAZ Dawson Turher, un des botanistes les plus zélés pour l'étude des plantes cryptogames , et auxquels la science doit des ouvrages très-utiles, consultés tous les jours, et spécialement la Muséologie de l'Islande, et une Histoire des Fucus. (Lem.) DAWSONIA, {Bot.) Genre que M. Palisot d^ Beauvois établit dans la famille des algues, et dont il n'a pas encore fait connoitre les caractères et les espèces. M. Beauvois rap- proche son genre du padina, d'abord rapporté aux «/^•a par Lamouroux. Voyez Ulva. (Lkm.) DAWULKURUNDU. {Bot.) L'arbre qui porte ce nom dans l'ile de Ceylan , suivant Hermann , est nommé laurus involu- erata par Vahl et M. Lamarck. ( J.) DAYAPA {Bot.), un des noms galibis, cités par Aublet , de, son vii'ola, qui a beaucoup d'affinité avec le muscadier. (J.) . DAYENIA. {Bot.) Miller nommoit ainsi Vayenia. (J.) DAYONOT, TuGus. (Bof.) Suivant Camelli , cité par Rai, p. 48 , le petit arbre qui porte ces noms aux Philippines , a de» rameaux flexibles comme l'osier. Ses feuilles sont lancéolées, et de leur aisselle sort un chaton alongé, entièrement couvert de petites fleurs, d'abord blanches, ensuite jaunâtres, auxquelles succèdent de petites graines. Ce dernier caractère sembleroit rapprocher ce végétai desurticées et du boehmeria, à côté du doLonot, cité plus bas; mais la disposition de ses fleurs en chaton lui donne un peu le port d'un fragja dans les euphorbiacées. (J.) DAZAMACH {Ornith.) , un des noms arabes du pigeon com- mun, columba domestica, Linn. (Ch. P.) FIN nu DOCaiÈME VOLUME» IMPRIMERIE DE I.E ^'ORMAKT, RUE DE SEINE, N. dOfcid i I «.