DICTIONNAIRE I DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL ON TRAITE MKTH0DIQI:EMENT DES DIFFÉBENS ÊTRES CE r,A NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-JlàMES, d'aI'kÈS l' ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A l'uTIUTB Qu'eN PEUVENT RETIHERtA" MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi et des principales Ecoles de Paris. TOME VINGT-NEUVIÈME. MAiNB-MELL 1 F. G. Levrault, Éditeur, à STRASBOURG, et rue des Fossés M. le Prince, N." 3i , à PARIS. Le Normakt, rue de Seine, N." 8, à PARIS. i825. ^^SiiïlipiMiiiffli^M LIBRARY OF ie85-IQ56 ^mm^Th DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME XXIX. MANB = MELI. Le nombre d'exemplaires prescrit par la loi a été dé- posé. Tous les exemplaires sont revêtus de la signature de l éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL ON TRAITE METHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITÉ Qu'en PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commerrans aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont iniéroî a connoitrelesproductionsdela nature, leurs caraclèresgénériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi, et des principales Ecoles de Paris. TOME VINGT-NEUVIÈME, F. G. Levrault, Editeur, à STRASBOURG, et rue des Fossés M. le Prince, n.° 3 1, à PARIS. Le Noiuianx, rue de Seine, N.'^8, à PARIS. 1823. Liste des Auteurs par ordre de Matières. Physique générale. M. LACROIX , membre de l'Académie des Sciences et professeur au CoUdge de France, (L.) Chimie. M. CIIEVREUL, professeur au Collège royal de Charlemagne. (Ca.) Minéralogie et Géologie. M. BRONGNIART, membre de l'Académie des Sciences, professeur à la Faculté des Sciences. (C.) M. BROCHANT DE VILLIERS , membre de l'Académie des Sciences. ( B. de V.) M. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. (D. F.) Botanique. M. DESFONTAmES, membre de l'Académie des Sciences. (Desf.) M. DE JUSSIEU , membre de l'Académie des Sciences, professeur au Jardin du Roi. (J.) M. MIRBEL, membre de l'Académie des Sciences , professeur ii la Faculté des Sciences. (C. M.) M. HENRI CASSINI , membre delà Société pbilomatique de Paris. (H. Cass.) M. LEMAN, membre de la Société pbiloma- tique de Paris. (Lem.) M. LOISELEUR DESLONGCIIAMPS , Docteur en médecine, membre de plusieurs Sociétés savantes. (L. D.) M. MASSEY. (Miss.) M. POIRET, membre de plusieurs Sociétés savantes et littéraires , continuateur de l'Encyclopédie botanique. (Poir.) M. D E TUSSAC, membre de plusieurs Sociétés savantes , auteur de la Flore des Antilles. (De T.,) Zoologie générale , Anatomîe et Physiologie. M. G. CUVIER, membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi, etc. (G. C. ou CV. ou C.) Mammifères. M. CEOFFROl SAINT-HILAIRE, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (G.) Oiseaux. M. DUMONT , membre de plusieurs Société» savantes. (Ch. D.) Reptiles et Poissons. M. DE LACËPÈDE, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (L. L.) M. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences, prof, à l'École de médecine, (C. D.) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H. C) Insectes. IW. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences , professeur à l'École de médecine, (G. D.) Crustacés. M. W. E. LEACH, membre de la Société roj. de Londres, Correspond, du Muséum d'hii- toire naturelle de France. ( W. E. L. ) M, A. G. DESMAREST, membre titulaire de l'Académie royale de médecine , professeur à l'école royale vétérinaire d'Alfort, etc. Mollusques , Vers et Zoophjtes. M. DEBLAINVILLE, professeur à la Faculté des Sciences. (De B.) M. TURPIN, naturaliste, est cbargé de l'exécution des dessins et de la direction de la gravure. fs sur les obic n ouveaux ils se plus rticuli MM. DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelques : ^n'ils ont observés dans leurs voyages , ou sur les sujets do lement occupés. M. DE C.\NDOLLE nous a fait la même pi M. F. CUVIER est cbargé de la direction générale de l'ouvrage, et il coopérera auî articles généraux de zoologie et à l'histoire des mamiuifires. (F, C.) DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. MAN M ANBÉAHER. (Orni«i.) Les habitans de la terre desPvapous appellent ainsi un kakatoès blanc. (Cu.D.) MANBOBEK. (Omith.) Ce nom désigne le corbeau à la terre des Papous. (Ch. D.) MANBOETOBANNA (Bot.), nom caraïbe du bidens bipin- nala, cité dans l'Herbier de Surian. (J. ) MANBOULOU ( Bot. ) , nom caraïbe cité par Surian, d'une plante graminée , dont Plumier fait un milium, et qui paroît appartenir à un poa. (J. ) MANBROUK. (Ornith.) L'oiseau ainsi nommé par les Pa- pous est le pigeon couronné de Banda ou goura, columba co- ronata, Linn. (Ch. D.) MANCANILLA. {Bot.) Nom caraïbe adopté par Plumier, de l'arbre des Antilles nommé par cette raison en irançois mancénillier. Il a été rejeté peut-être à tort par Linnasus, qui en a fait son hippomane. Le nom de mancanilla est encore donné, suivant Clusius, dans les environs de Murcie en Es- pagne, à la camomille, et peut-être aussi à quelques gna- phales. ( J.) MANCAPAQUI. {Bot.) Nom péruvien des deux espèces du genre Virgularia de la Flore du Pérou, genre voisin du ca- praria parmi les personnées. On le donne aussi au calceolaria pinnata de Kl même famille. Feuillée cite encore dans le Chili , ■MJ. 1 MAN sous le nom de wangapahi , une plante qu'il regarde comme une conyse. ( J. ) MANCÉNILLIER, Hippomane.{Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, à fleurs monoïques, de la famille des euphorbia- cées , de la monoécie monadelphie , dont le caractère essentiel est d'avoir des fleurs monoïques : dans les mâles, un calice I)ifide, point de corolle; quatre ëtamincs , à filarnens soudés en un seul, et à anthères arrondies et disposées en croix; dans les fleurs yèmc//c5 , un calice à trois divisions, un ovaire, un style court, plusieurs stigmates , un drupe charnu, laiteux, renfermant une noix ligneuse, à plusieurs loges monospermes, presque indéhiscentes. Mancénillier vénéneux : Hippomanc niancenilla , Linn. ; Lamck., I/Lg-en., tab. 793; Commel., Hoj'L, i, tab. 68;Sloan., Jam., i2(j, hist. 2 , tab. i5g. Arbre très-renommé parla qua- lité vénéneuse attribuée au suc laiteux qui découle de toutes ses parties. Ses rameaux sont glabres, nombreux, souvent ternes, revêtus d'une écorce grisâtre ; les feuilles pétiolées , alternes, éparses, ovales, aiguës, un peu en cœur à leur base, vertes, luisantes, médiocrement dentées en scie, longues de trois à quatre pouces; les stipules courtes, ovales, caduques; les fleurs petites, monoïques, réunies sur des épis droits, peu garnis : les mâles agglomérées par paquets dans des écailles concaves , éparses et distantes dans presque toute la lon- gueur des épis, avec deux grosses glandes latérales, orbicu- laires, à la base des écailles : les fleurs femelles solitaires et sessiles; quelquefois une ou deux dans le bas des épis mâles, les autres sur de jeunes rameaux qui ne portent point d'épis. Les fruits ont la forme, la couleur et l'odeur d'une petite pomme : leur écorce est luisante , d'un vert jaunâtre ; la pulpe blanche et laiteuse; la noix de la grosseur d'un marron, profondément sillonnée, ordinairement à sept valves, à sept loges monospermes, armée d'apophyses aiguës, tranchantes, irrégulières. Cette plante croît aux lieux sablonneux, sur les bords de la mer, dansles Antilles et autres contrées de l'Amé- rique méridionale, La plupart des auteurs disent que le mancénillier fournis- soit un bois dur, compacte , d'un beau grain, de très-longue durée, prenant aisément le poli; qu'il est d'un gris cendré, veiné MAN '3 rie brun , avec des nuances de jaune, très-fréquemment em- ployé en Amérique pour des meubles élégans, des boiseries et au très usages domestiques. M. de Tussac prétend quelebois, dont il est ici question, n'est point celui d'un mancénillier mais d'un sumac qui porte quelquefois le nom de mancénillier des montagnes. Selon le même auteur, le bois du véritable mancénillier est mou, et ne peut servir à faire des meubles. Son exploitation est, dit-on, très-difficile, par le danger au- quel s'exposent ceux qui abattent ces arbres : les ouvriers qui les scient et les mettent en œuvre, sont sujets à être incom- modés par la poussière qui s'en dégage. Quand on veut ïibattre un de ces arbres, on commence par environner le pied d'un grand feu de bois sec, afin de priver la base du tronc de Son suc laiteux; ce n'est que lorsque l'on juge qu'il est suffisam- ment évaporé, qu'on se permet de se servir de la hache; de plus, les ouvriers ont la précaution d'entourer leurs yeux d'une gaze , de crainte que des molécules ou quelques gouttes de liqueurne s'y introduisent, et n'y excitent des inflamma- tions dangereuses. Les habitans de la Martinique ont autrefois consumé par le feu des forêts entières de mancénilliers , afin de purger leurs habitations de cet arbre malfaisant. Le suc laiteux, qui découle de toutes les parties du man- cénillier, est très-blanc , très-abondant , très-caustique, et très- vénéneux. Une goutte de ce suc, reçue sur le dos de la main , y produit bientôt une ampoule pleine de séro- sité, comme feroit un charbon ardent, ce qui peut faire juger des ravages qu'il causeroit, si on le prenoit à l'intérieur. Les Indiens trempent dans ce suc le bout de leurs flèches qu'ils veulent empoisonner; elles conservent très-long-temps leur qualité vénéneuse. On a dit que le mancénillier étoit dangereux jusque dans son ombre, et même dans la pluie qui avoit été en contact avec son feuillage ; mais ces récits pa- roissent exagérés. Plusieurs voyageurs, Jacquin en particu- lier, se sont souvent reposés sous cet arbre, durant l'espace de trois heures , sans éprouver le moindre accident , et Jac(juin a reçu sans incommodité sur les parties nues de son corps la pluie qui tomboit à travers la cime du mancénillier. Nous croyons cependant qu'il n'est pas sage de rester exposé aux vapeurs de cet arbre, surtout lorsque les chaleurs sont ex- 1, 4 MAN tessivis , t't dans les moiiicns où il transpire davantage. 11 peut résulter, pour les personnes qui rcsteroient plongées trop long- temps dans son atmosphère, des maux de tête, des inllamma- tions aux yeux, des cuissons aux lèvres, etc. Les huileux, les mucilagineux et les adoucissans remédient aux mauvais effets «lu maiicéiiillier. On dit qu'un gobelet d'eau de la mer, bu sur-le-champ et à longs traits, suflit pour guérir proinptemcnt ceux qui auroient eu le malheur d'avaler quelques parcelles du fruit de cet arbre. (Pojn,) MANCHE DE COUTEAU. ( ConchjL) C'est le nom vulgaire d'un certain nombre d'espècesde solen , dont la forme alongée , étroite, à bords parallèles, rappelle assez bien celle de nos manches de couteau; le solen-gaîne, so/e/i vagina, est surtout dans ce cas. Voyez Solen. (De B.) MANCHE-HACHES. (Bot.) Voyez Caraipe. (J.) MANCHEHOUÉ. (Bot.) Voyez Bois de Manchehovk. (J.) MANCHE DE VELOURS. (Ornith.) Cette dénomination est une traduction de celle de Mangas de velu do , originairement donnée par des navigaleursportugais à desoiseaux qui changent de plumage jusqu'à ce qu'ils aient atteint leur troisième année, et de là vient la discordance qu'on remarque dans les récits, toujours peu exacts, des marins, habitués à appliquer vague- ment la première idée qui les frappe à des êtres qu'ils n'ont souvent pas l'occasion d'examiner de près. Parmi ceux qui les premiers ont parlé de ces oiseaux, sont le capucin Merolla, dont la relation est analysée dans l'Histoire générale des Voyages, sous la date de 1682, tome IV, in-/^.°, pag. 628 et suiv. , et le 1'. Tachard , dans son Voyage à Siam. Le premier dit que les oiseaux , dont il s'agit , sont de la grosseur d'une oie , qu'ils ont le bec long, le plumage d'une extrême blancheur, et sont des messagers qui annoncent l'approche delà terre, où ils retournent tous les soirs après avoir volé pendant le jour sur la mer. Le second ajoute que la pointe de leurs ailes est d'un noir velouté, et c'est à cette dernière circonstance que leur nom semble principalement être dû ; mais Linschott , cité par Dapper, dans sa Description de l'Afrique , pag. 585 , parle d'individus dont les ailes étoient piquetées de noir, et il y a un moyen fort simple de concilier ces variations. Les manches de velours sont des fous , sula, que les natura- MAN 5 listes ont considérés comme formant plusieurs espèces , peintes sons (liverics dénominations dans les Oiseaux enluminés de Bulïbn , mais qui n'en constituent qu'une seule sous des états ditférens. On peut, en effet, s'assurer pav la lecture du mot Fou , tome XVII , pag. 276 de ce Dictionnaire, que c'est seule- ment à l'âge de trois ans que le fou dcBassan,pelecanusbassanus^ Linn., acquiert une couleur parfaitement blanche sur toutes les parties du corps , à l'exception des rémiges et de l'aile bâ- tarde , qui deviennent d'un beau noir de velours , ce qui a tout naturellement donné naissance au nom de l'oiseau. On auroit tort de regarder les manches de velours comme particuliers à certaines plages; ils sont fort répandus dans l'an- cien continent, et notamment sur les côtes d'Afrique, sur le banc des Aiguilles, et dans les environs du cap de Bonne-Espé- rance. Bernardin de Saint-Pierre dit, dans son Voyage à l'Ile- de-France, tome L", pag. 65, en avoir vu à la hauteur du cap Finistère, et la circonstance des ailes bordées de noir prouve qu'il ne s'est pas trompé sur l'espèce, quoique, sans doute à cause de Féloignement, il ne lésait assimilés, pour la grosseur, qu'au canard. Ce qu'il ajoute, sur leur habitude de revenir tous les soirs à terre, n'est pas toujours exact; car, malgré l'opinion des gens de mer sur ce point, ils s'éloignent quelque- fois au large à d'assez grandes distances pour ne pouvoir pas retournera terre dans la même journée. En effet, le capitaine Marchand , se trouvant à 2 2 degrés et demi de latitude sud , et à environ 1 20 lieues dans l'ouest de la terre d'Afrique la plus prochaine, a vu des manches de velours qui, mêlés avec des albatros et des pétrels, l'ont constamment suivi du 10 au 22 mai. (Ch. D.) MANCHETTE DE LA VIERGE ( Bot.), un des noms vul- gaires du liseron des haies. ( L. D.) MANCHETTE DE NEPTUNE. { Conchjl. et PoLyp.) Les mar- chandsd'objets d'histoire naturelle emploientquelquefois cette dénomination pour désigner une espèce de buccin , le buccinum lezoar de Gmelin, sans doute à cause des espèces de dente- lures que forment les rugosités dont il est orné; mais le plus souvent ils désignent ainsi l'espèce de millepore, qui fait le type du genre Ketépore de M. de Lamarck; le Retbiore den- lEX-LE DE MEii , Kctep.^ni cellulosu. Voyez RETÉronE. ( Db B. ) G MAN Les MANCHETTES GRISES. {BoL.) Paiilet (Trait., 2 , p. 257 , pi. 46, tig. 5) fiiit coniioître sous ce nom un agaric de sa fa- mille des bastets à crochet. Ce champignon, de couleur grise glauque, croît en touffe au pied des arbres dans la foret de Sénart. Son chapeau est sillonné ou plissé en quelque sorte comme une manchette et d'apparence soyeuse. Ses feuillets sont inégaux et adhérens au stipe. Celui-ci a un pouce et demi ou deux de hauteur. Cette plante n'est pas m£\lfaisante. (Lem.) MANCHIBOCÉE. ( Bot.) C'est le nom que les Caraïbes don- nent aux fruits du MammeÏ. Voyez ce nom. (Lem.) MANCHOT. (Ichllvyol.) Nom spécifique d'un poisson plat de la famille des hétérosomes. C'est le pleuronectes mancus, des auteurs. Voyez Pleuronecte et Turbot. (H. C.) MANCHOT. (Ornith.) Les oiseaux ainsi appelés sont les moins volatiles que l'on connoisse : leurs pieds étant placés plus en arrière que chez tous les autres palmipèdes, ils sont obligés, pour se soutenir à terre , de se tenir debout en s'ap- puyant sur le tarse , qui est court et élargi comme la plante du pied d'un quadrupède. Au lieu d'ailes munies de pennes, ils n'ont que desimpies ailerons pendans , qui ne sont recou- verts que de rudimens de plumes ayant l'apparence d'écaillés, et qui , faisant l'office de nageoires dans l'eau , peuvent tout au plus, hors de cet élément, servir de balanciers pour les aidera se maintenir en équilibre dans leur marche vacillante. M. Geoffroi de Saint-Hilaire a lu en 1798 à la Société phi- lomathique des observations sur les manchots, qui ont ensuite été insérées au tome6.*du Magasin Encyclopédique, troisième année, pag. 11. Il y a comparé leur organisation à celle des phoques, surtout pour la conformation des pieds qui n'offrent pas, comme chez les autres oiseaux, un os unique, aJongé, relevé et faisant partie de la jambe. Le tarse est au contraire composé de trois pièces , dont les deux externes sont presque totalement soudées par leurs bords contigus , et les deux pièces extérieures disjointes vers le milieu et à leur extrémité in- férieure : d'où il résulte que les manchots marchent autant sur le tarse que sur le reste du pied , tandis que tous les autres oiseaux ne s'appuient que sur les doigis. Brisson a divisé les manchots en deux genres , dont les ca- MAN 7 ractères ne diffèrent qu'en un seul point assez peu important savoir que chez l'un le bout de la mandibule inférieure est tronque, tandis que chex l'autre il est arrondi. Cet auteur a appliqué au premier genre , ou manchot proprement dit, le nom de spheniscus donné par Moehring aux macareux, et au second genre le nom François de gorfou, tiré de goirfugl, qui aux îles Féroé est celui du grand pingouin, et le nom grec de catarractes , originairement employé pour désigner un oiseau volant très-bien et se précipitantsursa proie, c'est-à-dire vrai- semblablement une espèce de mouette. Il le présente d'ail- leurs comme ayant quatre doigts, dont les trois antérieurs sont joints ensemble par des membranes entières, outre une petite membrane qui règne le long du côté intérieur du doigt interne; les jambes placées tout-à-fait en arrière et cachées dans l'abdomen ; le bec droit, et le bout de la mandibule su- périeure crochu. Forster a donné aux manchots le nom d'aptenodytes, lequel a été adopté , pour les diverses espèces , par Gmelin , par La- tham et par lUiger, qui les comprennent toutes sous des ca- ractères généraux , consistant en un bec droit, légèrement comprimé, un peu tranchant, dont la mandibule supérieure, crochue à la pointe, est sillonnée obliquement, et dont l'infé- rieure est tronquée; des pieds tétradactylesdontlestroisdoigts antérieurs sont palmés, et dont le pouce, qui manque dans une espèce, est très court , tourné en devant, et uni au doigt intérieur par sa base ; des narines longitudinales placées dans le sillon de la mandibule supérieure; une langue conique et garnie, ainsi que le palais, de piquans tournés en arrière ; des ailes courtes en forme de nageoires, dont la peau n'est recouverte que de quelques petits tuyaux de plumes , nulle- ment propres au vol; la queue remplacée par un petit fais- ceau de plumes. M. Vieillot, appliquant le nom de spheniscus à la famille des manchots, l'a sous-divisée en deux genres, les gorfous eudj'ptes, qui ont la mandibule supérieure crochue, l'infé- riejire arrondie ou tronquée à la pointe; et les apténodytes, ap[eaodytt;s , dont le bec estalongé, droit, subulé , grêle, cylin- drique, pointu et incliné vers le bout de sa partie supérieure. Cet auteur range presque toutes les espèces dans le premier de 8 MAN ces genres , et l'apténodyte papou seutement clans le se- cond. M.Temroinck, sans adopter de type commun, distribue les oiseaux dont il s'agit en deux genres particuliers. Les sphé- nisques, spheniscus, ont, pour caractères principaux, le bec plus court que la tête, comprimé, très -gros, droit, sillonné obliquement, dont les deux mandibules ont leurs bords flé- chis en dedans, et dont l'inférieure, couverte de plumes à sa base, est tronquée ou obtuse à la pointe : dans ce genre, se trouvent placés les aptenodjtes chrysocome , demersa et minor de Gmelin et de Latham. Le même ornithologiste réserve le nom de manchot, apteno- dytcs, à son second genre, composé d'espècesqui ont le bec plus long que la tête , grêle , droit , fléchi à la pointe , avec les man- dibules à peu près égales, dont la supérieure est sillonnée dans toute sa longueur, et dont l'inférieure, plus large à sa base, est couverte d'une peau nue et lisse. Ce genre comprend les aptenodytespatachonica, chiloensis etpapua de Sonnerai. Enfin, suivant M. Cuvier, dans son Règne animal, on peut diviser les manchots en trois sous-genres : savoir , i .° les Man- chots proprement dits, aptenodjtes , dont le bec est grêie , long, pointu, et la mandibule supérieure un peu arquée vers l'extrémité, couverte de plumes jusqu'au tiers de sa longueur, où est la narine, et d'où part un sillon qui s'étend jusqu'au bout. L'auteur cite pour espèce Vaptenodjtes patagonica. 2." Les GoRFOus, dont le bec, fort, peu comprimé, pointu, à dos arrondi , à pointe légèrement arquée , a un sillon qui part aussi de la narine, et se termine obliquement au tiers du bord inférieur. Les espèces que l'auteur y admet sont les aptcnodjtes chrysocome, catarractes, papua, torquata, minor. 3.° Les Sphénisques , chez lesquels le bec est comprimé, droit, irrégulièrement sillonné à sa base , le bout de la man- dibule supérieure crochu, celui de l'inférieure tronqué, et dont les narines, situées au milieu du bec, sont découvertes. L'auteur n'indique pour ce sous-genre que Vaptenodyl.es de- mersa , dont Vaptenodjtes torquata ne lui paroit pas beaucoup différer. Comme sous le mot Gorfou , tom. XIX de ce Dictionnaire , on a renvoyé au mot Manchoï la description des diverses es- MÀN 9 pèces portant vulgairement ce dernier nom , il a paru con- venable du commencer cet article par l'exposition des ca- ractères d'après lesquels les ornithologistes modernes ont cru pouvoir les diviser. Il existe d'ailleurs tant d'incertitudes sur la plupart des espèces, admises par les uns, rejetée^ par d'autres, qu'on ne sauroit les présenter comme constantes sans risquer de commettre des erreurs. Il est même difficile d'étab'ir une concordance exacte dans les synonymies. Ces oiseaux qu'on ne trouve que dans les mers et les îles antarctiques, tandis que la nature semble avoir assigné les mers du Nord aux pingouins, ont le cou gros et court, la peau dure et épaisse comme celle du cochon ; leur ventre est couvert d'une grande quantité de graisse. On a déjà exposé que, vu la situation de leurs pieds, ils sont forcés de se tenir debout par terre, et comme assis sur leur croupion. Réunis en troupes, ils ressemblent en quelque sorte de loin à des enfans, et se laissent approcher en penchant la tête de côté et d'autre. On peut les prendre à la course et les assom- mer à coups de pierres ou de bâton ; mais on ne doit pas attribuer à la stupidité ce qui n'est qii'une conséquence na- turelle de leur conformation , laquelle ne leur permet pas de se soustraire avec assez de rapidité à des dangers que d'ailleurs ils connoissent peu dans leurs habitations désertes. S'ils sont surpris, ils se défendent en donnant des coups de bec aux jambes .ils ont même recours à la ruse, et, en paroissant fuir d'un côté, ils se retournent prestement, et pincent si fort qu'ils emportent la peau, quand les jambes de ceux qui les attaquent ne sont pas bien garnies. Au reste ils viennent rarement sur terre , hors le temps des couvées qu'ils font dans de petites îles le long delà côte ; ils se tiennent deboutsur leur nid où les femelles ne paroissent en général pondre que deux ou trois œufs, quoique Molina dise que le manchot du Chili en fait dans le sable six ou sept qui sont blancs et tachetés de noir. Suivant Pages, dans son Voyage autour du monde, les aile- rons des manchots leur serviroient de temps en temps de pattes de devant, et alors ils maroheroient plus vile; mais cette assL^rtion ne sauroit être admise, puisque l'attitude ver- ticale est une conséquence de la situation de leurs jamb47 Manganèse. . . = loo On obtient cet oxide en calcinant fortement au milieu de MAN 29 l'air le sous-carbonate de manganèse dans un creuset de pla- tine, ou bien encore en chauffant les oxidcs supérieurs, jus- qu'à ce qu'ils ne dégagent plus d'oxigènc. Il est d'un rouge plus ou moins brun , suivant la division plus ou moins grande de ses parties. Plusieurs acides, et' particulièrement l'acide sulfurique étendu , réduisent cet oxiJc en protoxidc qui est dissous, et en tritoxide qui se sépare à l'état d'une poudre noire. Suivant M. Gay-Lussac et M. Berthier, l'acide nitrique, concentré , entretenu bouillant pendant un temps suffisant sur l'oxidc rouge de manganèse , le convertit en protoxide qui est dissous, et en péroxide qui ne l'est pas. Traité par l'acide hydrochlorique , il est réduit en hydro- chlorate de protoxide , parce qu'une portion d'oxigène s'em- pare de l'hydrogène, d'une portion de l'acide hydrochlorique. De là le dégagement de chlore qui se manifeste dans la réac- tion des corps. Au rouge brun il absorbe l'oxigène , et se convertit en tri- toxide. L'acide sulfureux forme avec lui du sulfate de protoxide ; à chaud, l'hydrogène le ramène à l'état de protoxide; tous les combustibles qui agissent sur le protoxide, agissent sur lui. M. Derthier, en chauffant pendant quatre heures à une ex- cellente forge 10^ de cet oxide dans un creuset brasqué de charbon, a obtenu 7',34 de métal. M. Berthier préfère considérer l'oxide i ouge comme un composé de deux atomes de protoxide, et un atome de pé- roxide , plutôt que de le considérer comme un composé d'un atome de protoxide, et de deux atomes de tritoxide. Tritoxide de manganèse. Arfwedson. Oxigéne 42,16 Manganèse 100 On l'obtient en chauffant le nitrate de manganèse au rouge brun. Il est d'un brun noir. L'acide nitrique concentré l'attaque assez facilement; sui- 5o MAN vant M. Berihier, il le change en protoxide qu'il dissout, ci en peroxide qu'il ne dissout pas. On trouve dans la nature l'hydrate de tritoxîdc de man- ganèse cristallisé en longues aiguilles. Cet hydrate analysé par M. Arfwedson a donné pour loo : lo d'eau pure, et 0,07 d'oxigène; le résidu étoit de l'oxide rouge. L'hydrate con- tient donc une quantité d'eau dont l'oxigène est 5 de l'oxi- cène de l'oxide. On doit remarquer que si on ajoute l'oxigène de l'eau au tritoxide, on a du peroxide. Peroxide de manganèse. Arfwedson. Oxigène 66,21 5 Manganèse loo On le prépare en chauffant doucement presque au rouge le nitrate de manganèse. Comme le peroxide est très-disposé à abandonner (ie l'oxigène par la chaleur, il faut laver à chaud le nitrate de manganèse calciné, par l'acide nitrique con- centré, puis exposer de nouveau la matière lavée à l'actioa de la chaleur. Exposé au rouge brun, cet oxideest réduit en tritoxide. M. Berthiera vu qu'en faisant bouillir pendant une heure le peroxide de manganèse avec l'acide nitrique , il y en a les 0,06 qui sont dissous à l'état de protoxide , avec dégage- mentd'oxigène. Le résidu indissous est un hydrate de peroxide dans lequel l'oxigène de l'eau est le tiers de celui de l'oxi- gène de l'oxide qui est susceptible de se dégager par la chaleur. A chaud l'acide suifurique en sépare de l'oxigène, et dis- sout du protoxide. L'acide sulfureux est converti par cet oxide délayé dans l'eau en sulftite et en hyposulfate de manganèse. L'acide nitreux est converti en acide nitrique , qui s'unit à l'oxide ramené au minimum. L'acide hydrochlorique le dissout en dégageant du chlore ; dans cette réaction il ie produit de l'eau et de l'iiydrochlo- rate de protoxide. Le peroxide de manganèse, par la chaleur rouge sombre , MAN 3i est ramené à l'état lie iritoxiiie ; et, par une clialeur rouge ce- rise , il est ramené à l'état de deutoxide. D'après les expériences de M. Berthier, il paroît susceptible de former deux hydrates : celui. dont nous avons parlé plus liaut, et un autre qui contient trois fois plus d'eau. Celui-ci se forme quand on fait passer du chlore en excès dans de l'eau où l'on a délayé du carbonate de manganèse. Du caméléon minéral. Schèele, ayant chauffé au rouge dans un creuset du péroxide de manganèse avec du nitrate de potasse, ou de la po- tasse, a obtenu une masse verte qui, délayée dans l'eau, a formé une dissolution verte ; cette dissolution abandonnée à elle-même dans un vase fermé, est devenue bleue, en dépo- sant une poudre jaune. Il a vu encore que l'eau, ajoutée à cette dissolution , la fait passer successivement au violet et au rougc; queles acides saturés d'oxigènela font passer aussi à cette dernière couleur, tandis que l'acide nitreux et l'acide arsénieux la décolorent ; qu'il en est de même lorsqu'on chauffe la masse verte sèche avec le charbon. Ces changemens de couleur ont fait nommer la combinai- son du manganèse oxigéné avec la potasse , caméléon minéral. Schèeleles a expliqués de lamanièresuivante : « La manganèse déphlogistiquée (péroxide de manganèse) forme avec la po- tasse une combinaison soluble dans l'eau qui est bleue ; si on l'obtient verte, cette couleur est due au méiange du bleu de la combinaison précédente avec la couleur jaune du safran de mars ( péroxide de fer). Enfin le caméléon devient rouge au moment où la manganèse déphlogistiquée se sépare de son alcali, par la raison que les particules de cette manganèse, étant naturellement d'un rouge obscur, paroissent diaphanes lorsqu'elles sont écartées les unes des autres. ^^ En 1817 je publiai une note sur le caméléon minéral. J'é- tablis les fai ts suivans : 1 .° Le caméléon peut être obtenu vert avec l'oxide de man- ganèse le plus pur; conséquemment la couleur verte n'est p;is le résultat d'un mélange de péroxide de fer et d'un caméléon qui seroit bleu à l'état de pureté , comme Schèele l'a dit. 2." Il existe un caméléon vert et un caméléon rouge, qui, 32 MAN par leur mëlange , produisent toutes k?s nuances successives que présente le caméléon dissous dans l'eau. Ainsi un peu de caméléon rouge, ajouté au caméléon vert, produit le camé- léon bleu, un peu plus de caméléon rouge produit le camé- léon violet; enfin un peu plus encore un caméléon pourpre. Toutes cesnuances se succèdent dans l'ordre des couleurs des anneaux colorés. 3." Non seulement l'eau froide produit ces changemens de couleur dans le caméléon vert, mais encore l'eau chaude, l'acide carbonique, le carbonate de potasse et le sous-carbo- nate d'ammoniaque. 4.° En mettant dans la solution du caméléon rouge, saturée de gaz acide cai'bonique , de la potasse sèche, on la fait passer au vert ; on obtient le même résultat avec l'eau de baryte , qui précipite de l'acide carbonique. 5.° Le caméléon rouge est décomposé par la baryte en ex- cès, qui forme, avec le manganèse oxigéné, un caméléon in- soluble de couleur rose-lilas. 6.° En filtrant les dissolutions mixtes de caméléon vert et de caméléon rouge dans du papier, le caméléon rouge se dé- compose d'abord par l'influence du papier, et il passe au caméléon vert. Telssont les faits que je découvris : je ne fis que des recherches insullisautes pour reconnoître la cause des différences des deux caméléons-, j'étois porté à les regarder comme des com- posés d'un même oxide de manganèse et de potasse , et j'étois disposé à admettre que cet oxide étoit l'oxide rouge de man- ganèse. Une explication précise de la différence des deux camé- léons n'a point encore été donnée; mais, quant à l'opinion que j'étois disposé à adopter , que l'oxide de manganèse du ca- méléon est le deutoxide, elle est fausse, aiusi que cela résulte d'un travail fort intéressant , qui a été publié après le mien par MM. Chevillot et Edwards. Ces chimistes ont découvert les faits suivans : 1." Le caméléon vert et le caméléon rouge ne peuvent être produits qu'autant que le mélange de péroxide de manganè&e et de potasse est dans des circonstances où il peutabsorber du gaz oxigène. L'absorption est au maximum , lorsque le mélange MAN 35 est failà parties égales; 3 grammes de ce mélange absorbent i3à 14 centilitres doxigène; i^5 de potasse pure chauffée seule n'absorbe que 2 centilitres d'oxigène. 2." Le mélange précédent, saturé d'oxigène, mis avec l'eau , la colore en rouge. Si on fait évaporer rapidement la solu- tion jusqu'à ce qu'il se produise de petites aiguilles, et qu'on expose ensuite la liqueur à une chaleur inférieure à celle de l'eau bouillante, on obtient des cristaux pourpres de deux à huit lignes de longueur. C'est le caméléon rouge-concret; il a les propriétés suivantes. Lescristaux de caméléon rouge ontungoûtd'abord sucré, puis amer et astringent. Ils n'ont pas d'action sur le papier de cur- cuma : ils sont inaltérables à l'air. Ils colorent l'eau en pourpre , ou en rouge-ponceau , suivant la proportion du liquide. Ils colorent l'acide sulfurique concentré en vert-olive ; cette solution, étendue successivement de petites quantités d'eau, devient jaune, orangée, rouge, puis écarlate. L'acide nitrique concentré les décompose; il y a dégage- ment d'oxigène et précipitation d'un oxide brun. Le phosphore, l'arsenic et le lycopode forment avec la poudre des cristaux de caméléon rouge, des mélanges qui s'en- flamment quand on les chauffe. Le mélange de phosphore dé- tonne par la percussion. Ces cristaux , chauffés au rouge dans le gaz azote, perdent de l'oxigène, et se transforment en oxide de manganèse et en caméléons vert et rouge. 5.° Toutes les fois que l'on chauffe moins de péroxide de manganèse que le poids delà potasse qu'on y a mêlée, l'absorp- tion d'oxigène est plus foible , et le caméléon produit ne colore plus l'eau en rouge; il la colore en vert, si la propor- tion de l'alcali chauffé avec le péroxide a été suflisamment forte. Il suit donc de là que le caméléon vert contient plus de potasse et moins d'oxigène que le caméléon rouge. D'après les expériences de MM. Chevillot et Edwards, les chimistes sont assez généralement disposés à admettre au moins dans le caméléon rouge un acide manganésique. 29. 54 MAN Chlorure de manganèse. On le prépare en chaufTiint jusqu'à la fusion riiydroclilo- rate de manganèse dans un creuset de platine. Ce chlorure est fixe et légèrement rose: quand il est en fu- sion , ilestverdàtre. Il paroit se réduire en hydrochlorate de protoxide lorsqu'il est dissous par l'eau. Phloriirc de manganèse, Voyei tom. XXII , pag. 267. lodure de manganèse. Cette combinaison n'a pas clé étudiée d'une manière spé- ciale. Sulfure de manganèse. Vauquelin. Soufre 04,25 Manganèse 100 On l'obtient en chauffant dans une cornue un mélange de manganèse oxidé et de soufre en excès; il se dégage du gaz sulfureux , et on obtient un sulfure de manganèse tixe. Ce composé est presque toujours pulvérulent, d'une cou- leur verte-terne. Il est insoluble dans l'eau, il donne de l'acide hydrosul- furJqueavec l'acide sulfuriquefoible, l'acide hydrochlorique , et, ce qui est remarquable, avec l'acide nitrique foible. Il absorbe l'oxigène lorsqu'on le chauffe doucement, et se convertit en sulfate; si la température est très-élevée, il se convertit en gaz sulfureux et en oxide. Pliosphure de manganèse. On peut le préparer en chauffant au rouge 1 p. d'acide phos- phorique vitreux, 1 p. de manganèse oxidé , et y de charbon. Ce phosphure est brillant, cassant; chauffé avec le contact de l'air, il se change en phosphate. Carbure de manganèse. On n'a pas encore obtenu le manganèse saturé de carbone; M AN ^ '55 tout ce qu'on sait, c'est que Toxide de manganèse réduit avec un excès de charbon, donne un métal carburé. Usages. Le manganèse, à l'état n)étallique , ne sert à aucun usage ; le péroxide et le deutoxide sont employés , dans les laboraloires, pour préparer l'oxigène; dans les ateliers, pour préparer le chlore. Ces mêmes oxidessont aussi employés pour colorer les verres et les émaux en rouge d'hyacinthe. Enfin , lorsque le verre en fusion s'est coloré par du charhon, l'addition du péroxide de manganèse est utile pour décolorer le verre ; si l'oxide ajoute est en quantité convenable , le verre devient incolore; si l'oxide étoit en excès, le verre seroit coloré en violet. C'est cet usage qui a fait donner à l'oxide natif de manganèse le nom de savon des verriers. (Cu.) MANGANÈSE. (Min.) Les minerais de manganèse sont assez répandus dans la nature, ils s'y trouvent quelquefois même en masses ou amas fort étendus; mais ils sont telle- ment variés dans leur aspect, qu'il devient assez diflicile de leur assigner des caractères généraux, quand bien même ils appartiendroientcà la même espèce. La seule propriété peut-être qui leur soit commune, c'est qu'ils ont tous la faculté de co- lorer le verre de borax en violet par l'addition d'une très-pe- tite quantité de nitre. Quant aux substances qui contiennent ce mêlai à l'état d'oxide, elles changent ordinairement de couleijr ou de teinte par un long séjour à l'air ou par l'action 9- MANITHONDI (Bof.), nom du henné, lawsonia , à Ccilan, suivant Hermann et Liiinaeus. (.T.) MANITOU, MANlïOUR. {Mamm.) C'est le même nom que Manicou. (F. C.) MANITOU. (Conchjl.) Dénomination que les Saunages de l'Amérique méridionale emploientpourdésignerune coquille du genre Ampullaire, l'ampullaire idole, lieLix ampullacea , Linn., Gmel. (DeB.) MANJACK {Bot.), nom d'un scbestier, cordia elUplica, dans les Antilles, suivant Swartz. (J.) MANJA-KUA (Bot.), nom malabare du curcuma rotunda, que Garcias et Clusius nomment manjale; le mangeiia-kua est- le curcuma lons;a. (J.) MANJA-KUKINE (Bot.) , nom m^ilabare , cité par Rhèede, du justicia infundibuliformis de Linnfi'us. (J.) MANJALE. {Bot.) Voyez Mania- Kua. (J.) MANJAl'U , MANJAPUMERAM (Bot.) , noms malftbapes de Varbor tristis , nj'clanthus arbor h'isLis de Linnëeus, qui est le parialicu des Brahmes. (J.) MANJHO-PERO ou BANAR. {Enlom.) Selon l'abbé de Sau- vages, ces noms languedociens sont ceux du capricorne.héros, ceramhyx héros; et celui de manjho-roso est appliqué au ca- pricorne à odeur de rose , ceramhyx moschatus. (Desm.) MANKAHOK. (Ornith.) Ce nom, qui s'écrit aussi )naaija/ioiiJ;t désigne, suivant MM. Quoy et Gaimard, médccinsnaturalistes du voyage autour du monde d« capitaine Freycinet, une- espèce de cassican, Imrita , Cuv. , et ej'acf/c«5, Vieill., à la terre des Papous. (Ch. D.) MANKINETROUS. {Ornith.) Qn donne, à la terre dés Papous, ce nom et celui de mangrogrone, au martin-chasseur gaudichaud, dacelo gaudicliajid, de MM. Quoy et Gaimard, médecins naturalistes du voyage autour monde du capitaine Freycinet. (Ch. D.) MANKIRIO. {Ornith.) C'est ainsi qu'à la terre des Papous an appelle le mégapode Freycinet, megapodius Frejcinet , Quoy et Gaimard. (Ch.D.) MAN-KO {Bot,), nom que les Chinois donnent au fruit du manguier f lit an^ifera , suivant le Jésuite missiortnaire Boym. (J.) 70 MAN MANKS PUFFIN {Ornith.) , nom anglois du pélrel puiiiri , procellaria puffinus , Gmel.'(CH. D.) MANLIRA (i5of,), nom caraïbe du gayac, selon Surian et ]>îicoIson. (J.) MANLITOU (Bo/.), nom caraïbe, cité par Surian, d'un acacia qui paroit être le mimosa lergemina de Linnœus , ou son mimosa purpurea , lousdeux rapportés, par AVilldenow, à son genre Inga. (J.) MANNALIE RANKEN. (Bot.) Burmanndit qu'on nomme ainsi son lobelia pumila sur la côte de Coromandel. (J.) MANNA TERRESTRIS. (Bot.) C'est-à-dire manne terrestre. Slerbeeck donne ce nom et celui de tnedula terrestris à la chanterelle , très-bonne espèce de champignon que l'on mange dans beaucoup d'endroits. Voyez Chanterelle et Merulius. (Lem.) MANNE. ( Bot. ) Substance douceâtre et sucrée, produite par certaines espèces de frênes, et principalement par le fraxinus rotundifolia. Voyez vol. 17 , p. 579. (L. D. ) MANNE (C/i;m.) L'analyse de la manne m'a donné: 1.° du sucre ferment esc ih le; 2.°de la mannite; Z." une gomme qui produit beaucoup d'acide saccholactique quand on la traite par Tacide nitrique ; 4.° une matière nauséabonde. (Ch.) MANNE DE PERSE. (Bot.) Voyez Alhagi k l'article Sain- foin. (Lem.) MANNE DE PRUSSE {Bot. ) , nom vulgaire du fcslucaflui- tans , Linn., que plusieurs auteurs rangent aujourtriiui parmi les poa. (L. D. ) MANNE DU LIBAN. (Bot.) Voyez Mastic. (Lem.) MANNÉI. {Ornitli.) L'oiseau, ainsi appelé à la terre des Papous, est une espèce de sterne ou hirondelle de mer, (Ch. D.) MANNELI (Coi.), nom malabare, cité par Rhèede , del'aspa- lathus indica, genre de la famille des légumineuses. (J.) MANNESI {Bot.) , nom chinois cité par M. Thunberg, de son orontium japonicum , qui est le kiro ou virjo du Japon. (J.) MANNETIA. {Bot.) Voyez Gazoul , Nacibea. (J.) MANNITE. {Chim.) Substance qu'on retire de la manne. Elle est caractérisée par les propriétés suivantes : elle a une saveur sucrée; elle cristallise en aiguilles fines, brillantes; elle MAN 7ï est soluble dans l'eau et dans l'alcool surtout à chaud. L'alcool bouillant qui en estsaturése prend en masse par le refroidisse- ment; elle ne fermente pas avec la levure; traitée par l'acide nitrique, elle se convertit en acide oxalique, sans donner d'acide saccholactique. La mannite est formée suivant M. Th. de Saussure , de : Oxigène 55, 60 Carbone , 58,53 Hydrogène 7,87 • Il suit de cette analyse que l'hydrogène est en excès sur la quantité de cet élément qui est nécessaire pour convertir l'oxi- gène de la mannite en eau. Pour préparer la mannite, on traite la manne en larmes par l'alcool bouillant; on filtre; par le refroidissement la man- nite cristallise -, on verse les matières sur un filtre, on presse les cristaux pourles égoutfer; puis, on les redissout dans l'al- cool bouillant pour achever de les purifier. (Ch.) MANOA. ÇBot.) C'est dans Rumphius le nom d'une espèce de corossol. ( Lem.) MANOBI. (Bot.) Voyez Mandubi. (J.) ■MANOBO. {Ornith.) Suivant MM. Quoy et Gaimard, c'est à la terre des Papous, la colombe kurukuru, columha purpu- rflia,Lath.(CH. D.) MAN-OF-WAR BIRD. (Ornith.) Ce nom anglois, quisignifie eiseau gueriùer, a été mal à propos donné par les Anglois de la baie de Hiîdson au labbe à longue queue; il avoit été an- térieurement appliqué à la frégate, pelecanus aquilus , Linn. (Ch.D.) MANON. ( Spong. ) M. Oken , dans son Système général de zoologie, fait sous ce nom un genre dans lequel il range les Spongia frulicosa , lanuginosa , alcicornis , damicornis, lacLuca, titpha et lycopodium. Ses caractères sont: Eponges molles, branchues, les branches rondes et flexibles. Le type du genre estle Spongia dicholoma,queM. Oken nomme Manon cervicornis. Voyez Spongtaire^s. ( De B.) MAN-ONAPU. (Bot.) Espèce de balsamine du Malabar. Le terme onapu paroit a[)partenir au genre. (J.) MANOO. (Ornith.) O mot, écrit eu anglois, s'expiime en 7^ MAN françoîs par manou. Il signifie oiseau en général dans les îles fie la Société, dans celles des Amis, et à lu Nouvelle-Calédonie, où l'on désigne les oiseaux au pluriel par mani mani. (Cii.D.) MANOO-ROA. (Ornith,) Le premier de ces mots signifie oiseau , dans les îles de la Société, et le second est un adjectif qui a plusieurs acceptions dont une est long. Les habitans de ces îles appellent ainsi l'oiseau du tropique ou paille-en-queuc , phaeton œlhereus , Linn.(CH.D.) MANORINE. (OmiU.) M. Vieillot a établi sous ce nom dans la famille des oiseaux sylvains, entre les martins et les graL lines, un genre composé d'une seule espèce de la Nouvelle- Hollande, et lui a assigné pour caractères : Un bec court, assez grêle, comprimé latéralement, entier , pointu , et dont la base est garnie sur les côtés de petites plumes dirigées en avant; là mandibule supérieure un peu arquée e*~ couvrant les bords de l'inférieure , qui est droite et plus courte ; des narines amples , s'étendant de l'arête jusqu'aux bords du bec, d'une longueur égale à la moitié de la mandibule supérieure, terminées en pointe et recouvertes par une membrane à ouverture linéaire ; l'intermédiaire des trois doigts de devant soudéavec l'extérieur à la base; le pouce très-épais et plus long que les doigts laté- raux; les ongles crochus, étroits et aigus, dont le postérieur est le plus fort et le plus alongé. Manorine verte ; Manorina viridis , Vieill. Cet oiseau , qui est conservé au Muséum d'Histoire naturelle de Paris , a environ six pouces de longueur totale, et son bec a six à huit lignes; la queue est un peu arrondie à l'extrémité ; les ailes en repos n'en dépassent pas la moitié. Le plumage est, en général, d'un vert olive, dontlesnuancessont jaunâtres sur les parties inférieures, et foncées sur les parties supérieures et sur le bord interne des pennes de l'aile. Les plumes de la base du front qui , des deux côtés, s'avancent sur les narines, sont noires; l'espace entre le bec et l'œil est jaune et paroît velouté-, le bec et les pieds sont jaunes; deux moustaches noirâtres partent de la mandibule inférieure du mâle, et descendent sur les côtés de la gorge. La femelle, qui est privée de ces moustaches, n'a pas non plus le /orumjaune; son plumage est d'ailleurs d'un vert plus terne et assez uniforme. (Ch. D.) MANOTvE. (Bol.) Voyez Mamna. (Llm.) MAN 75 MANOT-PIMEHT (Bot.) , nom du papihne linifolia de Swartz , dans les Antilles. (J.) MANOIJ. ( Ornitli. ) Voy. Manoo. ( Ch. D.) MANOUBÈNE {Ornith.), nom du crabicr blanc, ardea œqui- noctialls , Linn. , à !a terre des Papous. (Ch. D.) MANOUCA. {Ornith.) Le Père Paulin de Saint-Barthélemi, dans son Voyage aux Indes orientales , tom. 1 , pag. 422 , cite cet oiseau comme une espèce de paradisier, ainsi nommée an Malabar. (Ch.D.) MANOUG-LAHÉ. (Omi/Ji.) En langue cliamorre ou desiles Rlariannes , le coq, phasianus galius, s'appelle ainsi, et la poule est nommée manoug-palahouan. Lahé signifie homme, et pala- houan femme. (Ch.D.) Mx\NOUL. (Mamm.) Voyez Manul. (Desm.) MANOUPO. (OrrMÏ/i.) A la terre des Papous, c'est ainsi qu'oa appelle le balbuzard , yaieo haliaetos, Linn.; pandion, Sav. (Ch.D.) MANOUQUIBONGA. (Tîof.) L'arbrisseau de ce nom, citécà Madagascar par Rochon , dont les Heurs rouges sont disposées en aigrette, est le combretum coccineum, existant dans l'Her- bier de Commerson, sous les noms de pevrœa , aigrette de Ma- dagascar. (J. ) MANOUSE. (Bof. )Bomare dit qu'à Marseille on nomme ainsi le lin apporté du Levant. (J.) MANQUE. {Ornith.) Tel est, suivant Molini, le nom que porte au Chili le condor, vultur grjplius , Linn. (Ch.D.) MANROUA. ( Orn/i/i.) La colombe muscadivore, columba œnea, Lath., porte ce nom et celui de manfcaoi/a cala terre des Papous. (Ch. D.) MANS {Entom. ), Vun des noms vulgaires des larves du hanneton et du scarabée nasicorne. ( Desm.) MANSANA. ( Bot. ) Voyez Manssanas. ( J.) MANSANILLA. {Bot.) Voyez Mancénilier. (Lem.) MANSARD. (Orriff/j. ) Ce terme, qui s'écrit aussi MarasarZ, est une des dénominations vulgaires du ramier, columba palum- bus. Linn., qu'on appelle manseaw dans le Brabant. (Ch.D.) MAN5EAU. ( Ornith. ) Voyez MA^SARD. ( Cn. D, ) MANSFENI. {Ornith.) Voyez Malfini. (Ch. D.) MANSIADI {Bo!.), de Rhèede. Voyez Condor. (Lkm.) 74 . MAN MANSIENNE. {Bot.) Voyez Mancienni:. ( L. D. ) MANSJEL CALINIER (Bot.), nom indien, suivant Biir- mann, de son mollugo lrii)hjUa. (J.) MANSORINO (Bot.), nom toscan d'un chèvre-feuille que Santi a observé dans son voyage au Montamiata dans la Tos- cane. ( J.) MANSSANAS. (Bot.) Dans l'île de Mindanao, une des îles Philippines, on ftomme ainsi, suivant Sonnerat , une espèce de jujubier, zizipliusjujuba, de Willdenow. Gmelin en faisoit son genre Mansana, auquel il attribuoit , avec Sonnerat, six pétales et autant d'étamines; Rhèede réduit ce nombre à cinq dansleperim-/odda/t des Malabares, qui est la même plante, suivant Willdenow. (J. ) MANSUETTE ( Bot.) , nom d'une variété de poire pyrami- dale, obtuse, courbée, jaunâtre, tachetée de brun.(L.D.) MAN-SY-LAN. {Bot.) On donne en Chine ce nom à la cri- nole d'Asie. ( Lem.) MANTANNE. {Bot.) Synonyme de mancienne. (Lem.) MANTE, Mantis. {Entom.) Nom donné par les Grecs à des insectes qui paroissent être les mêmes que ceux auxquels cet article est consacré. On trouve en effet dans une des idylles de Théocrite ce mot employé pour désigner une jeune lille maigre, à bras minces et alongés. Prœniacrani ac pertenucm puellam ptavriv. Corpore prœlongo ,pedibus itemprœlongis , locusltr genus. Rondelet, Moufïet, AIdrovande, Linnaeus, ont adopts" cette dénomination pour indiquer les mêmes insectes. Le premier de ces auteurs dit qu'en Provence on nomme indil- féremment ces insectes devin et prega diou ou préche-dicu , parce qu'ils ont les pattes de devant étendues, comme s'ils prê- choientj il ajoute même avec bonhomie -. Tarn divina censelur hesliola , ut piiero iaterroganti de via, altero pede extento rectam monslret, atque raro , vel nunquamf allât. Les mantes sont des insectes orthoptères ou à élytres et à ailes inférieures plissées en longueur et non pliées transversa- lement, munis de mâchoires; dont les cuisses postérieures ne sont pas plus longues que les autres; qui ont le corselet plus long que large, et cinq articles aux tarses, et par conséquent qui appartiennent à la famille dite desanomidcs ou difformes, parce qu'en effet ils diffèrent de la plupart des ins-ectes par M AN n^ la longueur de leur corselet qui peut se redresser sur l'abdo- inen. et par le mode d'articulation et de conrormalion des pattes de devant dont l'insecte se sert comme de mains pour porter ses alimens à la bouche, le premier article de ces tarses ayant la forme de crochet, et Taisant avec la jambe une sorte de pince. Nous avons fait figurer une des espèces de ce genre à la plai;i:he 24 qui a paru sous le n.° 12 de la première livraison de l'atlas de ce Dictionnaire. Les mantes diffèrent de la plupart des insectes orthoptères par les considérations que nous allons rappeler. D'abord elles n'ont pas, comme les grylloïdes ou les sauterelles, lesja.ibes, les cuisses , ou en général les pattes postérieures , excessivement développées et propres au saut; ensuite leur abdomen ne se termine pas par une sorte de pince, et leurs pattes par trois articles. Elles en ont cinq à la vérité comme les blattes, mais celles-ci ont le corselet au moins aussi large que long et recouvrant la tête, tandis qu'au contraire il est excessivement alongé et étroit dans les mantes. Deux autres petits genres de la même famille des anomides , comme les plijrllies et les pJiasmes , diffèrent ensuite par la configuration des pattes de devant qui ne forment pas la pince. Les mantes, dont le corps est généralement très-alongé , ont la tête penchée, en forme de cœur ou de triangle dont les angles sont arrondis; les antennes longues eu soie; les yeux saillans avec trois stetnmates. Leurs jambes de devant sont très-alongées, surtout dans la région des hanches et des cuisses , et le tibia ou la jambe a, relativement, moins de longueur et se termine par une pointe acérée en crochet, reçu dans une rainure delà cuisse qui est eu outre armée d'épines. On trouve peu de mantes dans le Nord ; mais on les observe Irès-iVéquemment dans le Midi sous les trois états de larves, de nymphes motiles et d'insectes parfaits. Elles se nourrissent d'insectes mous qu'elles dévorent tout vivans. Les femelles pondent leurs œufs en masses disposées par lits, et enveloppées d'une matière gluante, comme gélatineuse, qui sç dessèche à l'air, et qui reste cependant flexible. On trouve ces masses sur les liges des plantes et des arbrisseaux; elies ressemblent 76 MAN a de petits guêpiers, où les œufs, enveloppés d'une sorte de parchemin, sont disposés sur deux rangs. Les principales espèces de ce genre sont les suivantes : 1.° La Mante orateur, Manlis oraloria. Geoffroy l'a figurée, planche 8, fig. 4 du tome L", décrite page 399. Caracl. : Verte; corselet lisse; élytres vertes-, ailes membra- neuses, verdâtres, portant au milieu une tache œillée cîun^ noir bleuâtre. 2.° La Mante religieuse, Mantis religiosa. Caract. : Verte; corselet' portant au milieu une carène ou une crête saillante; les ailes inférieures sans taches; élytres à côte externe jaunâtre; une tache brune au dedans des hanches- antérieures. 3.° La Mante striée, Mantis siriata. C'est celle dont nous avons donné la figure citée plus haut* Caracl.: D'un jaune grisâtre; corselet et élytres bordés de-, jaune, celles-ci ayant des nervures longitudinales saillantes. 4.° La Mante païenne, Manlis pagana. Cette espèce a été régardée comme un névroptère , et rangée par Linnseus avec les raphidics sous le nom de Mantispa. Caract. : Grise; à ailes et élytres transparentes, à nervures comme réticulées avec un bord externe plur. brun. (C. D.) MANTE DE MER ( Crusl.) , nom vulgaire des crustacés de Kordre des stomapodes qui constituent le genre Squille. Voyez Malacostracbs. ( Desm. ) MANTEAU. (Fauco/iuerie.) Ce terme, qui s'emploie en gé- néral pour désigner la partie supérieure du corps, étoit plus particulièrement en usage pour les oiseaux de vol, dont on di-soit qu'ils avoient le manteau uni ou bigarré. (Cn. D.) MANTEAU. (Malacoz.) Les zoologistes et les anatomistes, partant de l'observation que le corps des mollusques bivalves est compris entre deux grands lobes de la peau, situés l'un à droite et l'autre à gauche , et qui l'enveloppent un peu comme notre corps l'est dans unmanteau, ont employé ce terme d'a- bord pour désigner cette partiede l'organisation des bivalves, et ils l'ont ensuite étendu à l'enveloppe cutanée de tous les mollusques en général , quoiqu'elle se dispose souvent d'une manière extrêmement différente. Voyez Mollusques. (De13.) MAN 77 MANTEAU-BLEU. (Ornith.) L'espèce de goéland àlaquelle on donne ce nom et celui de lieu-manteau , est le larus gUwcus , Linn. ; et celle qu'on nomme vulgairement manteau noir ou noir-manteau , est le larus marinus , Linn. ( Ch. D.) MANTEAU DU CHRIST. (Bot.) C'est en Espagne le nom d'une stramoine , datura fastuosa. (Lem.) MANTEAU DUCAL. \ConcUyl.) Cette dénomination est assez généralement employée .par les marchands d'objets d'his- toire naturelle, pour désigner une belle espèce de peigne, le peclen pallium , Lamck. ; ostrea pallium, Linn., Gmel. , que la beauté et la variété de ses couleurs font beaucoup recher- cher dans les collections. Voyez Peigne. ( De B. ) MANTEAU DUCAL BOMBÉ. [Conchjl.) Souscenom rare- ment employé, l'on entend l'osfreap/icrt, Linn., Gmel., espèce de peigne des zoologistes modernes. (De B.) MANTEAU DUCAL DE LA MÉDITERRANÉE. ( Conc/ijZ. ) Bruguière , dans ses Principes de conchyliologie , dit que l'on désigne ainsi ïostrea plica de Linn., Gmel., espèce de peigne des zoologistes modernes, et cependant cette espèce provient de l'Inde. (DeB.) MANTEAU NOIR ou NOIR-MANTEAU. (Ornith.) Voyez GoÉr-AND A MANTEAU NOIR Ct MoDETTE. (DeSM.) MANTEAU ROYAL. [Bot.) C'est l'ancholie des jardins. (Lem.) MANTEAU ROYAL. ( Entom. ) Selon M. Latreille, on donne ce nom à une chenille, dont il n'indique pas le genre, parce que ses taches rougeàtres , relevées de jaune clair , imitent grossièrement des fleurs de lis. (Desm. ) MANTEAU DE SAINTE MARIE ou DE LA VIERGE. (Bot.) C'est la colocase. (Lem.) MANTEAU DE SAINT-JAMES. (Conchyl.)' Coquille pré- cieuse du genre Harpe, harpanobilis , Linn. (Lem.) MANTEES. ( Bot. ) Voyez Come-gommi. ( J. ) MANTEGAR ou MANTIGER. {Mamm.) Ces noms, qui signifient homme-tigre , ont été donnés au mandrill, espèce de singe du genre Cynocéphale. Voyez ce mot. (Desm.) MANTELET. [Malacoz.) Adanson , Sénég-, pag. 76 , a cru devoir établir sous ce nom un petit genre de mollusques que les zoologistes modernes paroissent ne pas avoir admis, parce qu'ils Tont regardé comme formé avec des mollusques du 78 MAN genre Porcelaine, non encore parvenus à Tétat adulte. Cc- penflant, en faisant la remarque qu'Adanson observoit pour ainsi dire à la fois et pendant plusieurs années les cyprées , les inarginelles et les mantelets, et qu'il a très-bien connu les différences d'âge dans les coquilles et dans les aniruaux , il ne paroit pas probable qu'il ait pu commettre une erreur aussi grave, d'autant pius qu'il dit positivement avoir vu des in- dividus de son genre IMantelet vieux et jeunes. Nous croyons donc que ce genre doit être adopté comme intermédiaire aux volutes et aux cyprées. Les caractères que Ton peut assigner à ce genre sont : Animal ovale, enroulé; le pied ovale, très- grand , plus large en avant , où son bord offre un sillon trans- verse ; le manteau débordant un peu à droite et à gauche la coquille sur les côtés de laquelle il peut se recourber ; tê(e petite, distincte, portant deux tentacules assez longs, très- aigus, et les yeux à la partie externe de leur base ; la bouclie pourvue d'une trompe; le tube respiratoire court: coquille fort mince, involvée; la spire extrêmement petite; l'ouverture ovale alongée, anguleuse en arrière: le bord droit tranchant et non recourbé en dedans; le bord columellaire avec une sorte de long pli vers le milieu de la columeile. Ces animaux vivent comme les porcelaines sur les rochers. Adanson place dans ce genre quatre espèces ; mais les trois dernières me semblent être de véritables marginelles ; leur co- quille a en effet des plis bien marqués au bord columellaire. Je n'y range donc que l'animal qu'il nomme potan , et dont il donne une description détaillée pag. 76 , et une figure , pi. 5 , fig. 1. L'animal, dont la couleur est d'un violet obscur et foncé, qui se rapproche beaucoup du noir, a la partie supérieure des lobes de son manteau parsemée d'un grand nombre de petits filets charnus, cylindriques et obtus à Textrémité. Sa coquille, qui est rarement entière, tant elle est mince et fragile, a la forme d'un cylindre obtus aux deux extrémités. Dans le jeune âge , sa couleur en dehors comme en dedans est d'un violet foncé; dans l'âge intermédiaire elle est d'un gris de lin sale, coupé transversalement par deux bandes agates. Enfin les plus grandes, qui ont communément un pouce et demi de longueur, et moitié moins de largeur, sont à fond blanc, mar- quées de quatre ou cinq rangs transversaux de petits points MAN 79 faaves , ou d'un brun clair avec quelques taches blanches dis- tribuées sur trois ou quatre bandes transverses. Gmelin rapporte cette espèce de mollusque à son conu.î iw//afu5, mais très-probablement à tort. (DeIj.) MANTELET DES DAMES (Uol.) ,nom vulgaire de l'alché- mille commune. (Lem.) MANTELLE (OmitJi. ), un des noms vulgaires de la cor- neille mantclée, cori>us cornix, Linn. (Ch. D.) MANTELURE. (Vénerie.) On nomme ainsi la couleur du dos d'un chien de chasse, quand elle n'est pas la même que celle des autres parties du corps. ( Cn. D. ) MANTERNIER. {Bot.) Dalcchamps dit qu'aux environs de Nantua on nomme ainsi l'amelanchier, mespilus amclanchier de Linnaeus. (J.) MAINTIAREIRA {Dot.) , nom caraïbe , cité par Surian , du pois à gratttv, doUchos pruriens de Linnaeus. (J.) MANTICHORE. ( Mamm. ) Animal fabuleux dont parlent les auteurs grecs et latins; il n'est point du domaine de l'his- toire naturelle. ( F. C. ) MANTICORE, Manticora. {Entom.) Nom donné par Fabri- cîus à un genre d'insectes coléoptères qui ont cinq articles à tous les tarses, les élytres dures, longues, les antennes en soie non dentées, et les tarses non en nageoires, par conséquent de la famille des créophages ou carnassiers. Ce genre, dont le nom est tiré de Ja fable /ji'jiVTi^upcc, indi- quoit un animal monstrueux , de la forme du lion, à face hu- maine, dont la bouche étoit armée de trois rangées de dents. (Voyez ^[ien, i. 7 , c. 2 ; Pline, Z. 8, c. 21.) Fabricius l'aura probablement choisi à cause du grand nombre de dentelures ou de pointes dont les mandibules de cet insecte sontarmées. Il n'a encore été rapporté que deux espèces à ce genre, toutes deux originaires du cap de Bonne-Espérance. Thunberg a fait connoître l'une sous le nom de cicindèle géante, et Degéer en avoit fait un carabe. Olivier l'a décrite et figurée dans son ou- vrage sur les coléoptères, n.° 37, fig. b c d e. Onne connoîtpas leurs mœurs; mais l'analogie et la structure de leur bouche prouvent surtout leurs habitudes carnassières. Nous avons fait figurer dans la planche lO." de la 0/ livrai, son de l'atlas de ce Dictionnaire, dans la seconde des créo- 8o MAN phages sous le n." 4 , l'espèce de manticore qu'on a appelée maxillaire ou à mâchoires. Voici les caractères essentiels de ce genre. Corselet plus étroit que la tête et les élytres qui sont sou- dées; pas d'ailes membraneuses; pattes de devant dentelées à dernier article des tarses simple. Ces caractères suffisent seuls pour distinguer ce genre de tous ceux de la même famille, surtout l'absence des ailes , eu même temps que létroitesse du corselet. (CD.) MANTIDES. {Entom.) M. Latreille avoit désigné sous ce nom, qu'il paroît avoir abandonné dans le troisième volume du Règne Animal de M. Cuvier, les insectes orthoptères, voisins des mantes, que nous avions appelés la famille des anoinides ou difformes. (C. D.) MANTIENNE (fiof. ) Voyez Mancienne. (L. D. ) MANTIGER. (Mamm.) Voyez Mantegar. (Desm.) MANTIRA (Bot.) , nom caraïbe du gayac. (Lem.) MANTISALQUE, Mantisalca. {Bot.) Ce genre ou sous- genre, que nous avons proposé dans le Bulletin des Sciences de septembre 181 8 ( pag. 142 ), appartient à l'ordre des synan- thérées, et ù la tribu naturelle des centauriées. Voici ses ca- ractères, que nous avons observés sur un individu vivant et cultivé. Calathidc discoïde : disque multiflore, subrégulariflore, an- drogyniflore: couronne non radiante, unisériée, ampliatillore, neutriflore. Péricline très-inférieur aux fleurs, ovoïde; formé de squames régulièrement imbriquées , appliquées, interdila- lées, ovales oblongues, coriaces, munies au sommet d'un petit appendice subulé ,spiniforme, rétléchi. Clinanthe plan, épais, charnu, garni de fimbrilles nombreuses, libres, inégales, lon- gues, filiformes laminées. Fleurs du disque : Ovaire glabre, muni de côtes longitudinales et de rides transversales. Ai- grette double : l'extérieure semblable à celle de la plupart des centauriées, l'intérieure irrégulière, unilatérale, longue, composée de trois ou quatre squamellules entre-greffées, qui forment une large lame membraneuse. Coralle régulière, pas sensiblement obringente. Etamines à filet glabre, sauf des ves- tigespapilliformes de poilsavortés.Stigmatophorcs point libres. Fleurs de la couronne: Faux ovaire semi- avorté, liliforuie. jMAN 8i glabre, inaigretfë. Corolle à limbe profondéme>nt divisé ea cinq ou six lanières égales, longues, linéaires, et ccxilenant trois ou quatre longs filett, qui sont des radimeiis d'etamkies avortées. Nous ne connoissons jusqu'à présent qu'une seule espèce de ce genre. Mantisalque élégante : Mantisalca elegans , H. Cass. ; Cen- taurea salmanlica , Linn., Sp. p/., edit. 3 , pag^ 1299. C'est une plante herbacée, vivace suivant Linnée, bisannuelle suivant Durnont-Courset, annuelle suivant Mœnch etPersoon ; sa tige est haute de trois pieds, grêle, striée, glabre et un peu ra- meuse; ses feuilles inférieures sont pinnatifides et sinuées comme celles de la chicorée, avec un looe terminal en fer de lance, assez grand et denté; elles sont garnies de poils fort courts et an peu rudes ; les feuilles de la tige sont très-étroites, presque linéaires, dentées à leur base; les calathides sont soli- taires et terminales; leurs corolles sont purpurines ou blanches ; les squames du péricline sont très-lisses. Cette plante habite l'Europe méridionale et la Barbarie; on la trouve dans le midi de la France. Le nom générique Mantisalca étant l'anagramme du nom spéciûque Sa/manfica, qui signifie Salamanque, mérite assuré- ment l'anathéme des botanistes, qui ont proscrit ces sortes de noms. Quant à nous, qui ne respectons les règles qu'autant qu'elles sont fondées sur des motifs raisonnables, et qui ne voyons dans les noms génériques que des lettres et des syllabes arbitrairement assemblées et fixées par convention, nous sou- tenons qu'un nom de genre formé par anagramme est aussi bon que tout autre, lorsqu'il ne blesse ni l'organe de la pro- nonciation, ni celui de l'audition, et lorsqu'on ne peut pas le confondre avec aucun autre nom générique. (H. Cass.) MANTISIA, Mantisia, (Bot.) Genre de plantes nionocotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières, de la famille des amomées , de la monandrie monogjnie, offrant pour caractère essentiel : Un calice coloré, à trois divisions; une corolle monopétale, à trois lobes; un filament très-long, muni à sa base de deux appendices subulés, bilobé a son sommet, soutenant une anthère double; un style simple; le stigmate aigu. Ce genre diffère très-peu des globba; il pourroit même lui 29. 6 82 M AN être réuni, si l'on connoissolt le fruit, qu'on peut cependant soupçonner être le même. Il est borné à une seule espèce. Mantisîa en sautoir : Mantisia saltaloria , Bot. Magaz., pag. et tab. i520; Poir., Encycl. Suppl. Plante des Indes orientales, dont le,s racines se réunissent en plusieurs tibrts simples, épxiisses, charnues, alongées. Les tiges sont munies de feuilles alternes, médiocrement pétiolées , entières, lan- céolées , prolongées en une lanière très-aiguë. Des racines s'élève une hampe droite, plus courte que les feuilles, garnie à sa partie inférieure de spathes vaginales , oblongues , ovales , aiguës, s'enveloppant les unes les autres; divisée à sa partie supérieure en quelques rameaux alternes, étalés, munis de bractées ovales, colorées, un peu en cœur. Chaque fleur est pédleellée, ayant une spathe composée de trois folioles inégales , colorées en violet , conniventes, presque ovales; la corolle est distante du calice , jaune, monopétale , irrégulière , à trois lobes inégaux; il y a un seul filament linéaire, violet, très-long, muni à sa base de deux longs appendices subulés, étalés-, ce filament, bilobé au sommet, soutient une anthère double. (POIK.) M ANTISPE, Mantispa. (Entom.) Linnaeus avoit rapporté à un genre de névroptères, celui des raphidies, une espèce de mante, et par conséquent un insecte de Tordre des orthoptères , parce que ses ailes sont en toit et à peu près transparentes; mais toute l'organisation est celle des mantes. Illiger et M. Latreille en ont fait un genre caractérisé uniquement par le port et la consistance des ailes ou élytres. Mantispa signifie patte de mante. Voyez Raphidiê, Mante et Anomides, tom. II , Suppl., pag. 66. (C. D.) MAN-TODDA-VADDI. (/iof.) Sous-arbrisseau du Malabar, dont Adanson a voulu faire, sous le nom de mantodda, un genre voisin du tamarin dans la famille des légumineuses , et que Scopoli a voulu reproduire sous le nom de rochea : l'un et l'autre n'ont pas été admis. (J.) MANTRER (Bot.), nom arabe d'un giroflier, cheiranthus villosus de Forskal, ou du cheiranthus chius.{J.) MANUCODE. (Ornith.) Cette espèce de paradisier, ou oi- seau de paradis, paradïsea Tvgi'o., Linn., forme, dans le système de M. Vieillot, le genre Cicinnurus de sa famille des manuco- MAN »3 âiales , lequel a pour caractères un bec grêle, convexe en dessus, fléchi et foiblement entaillé vers le bout de sa partie supérieure; une langue terminée en pinceau; des ailes alon- gées. (Ch. D.) MANUGHAW^L. (Bot.) On nomme ainsi à Ceilan une asclepiade, asclepias asthmatica , très-estimée pour sonilager les asthmatiques. ( J. ) MANUGUETTO (Bot,), nom provençal d'un calament, métissa nepeta , cité par Garidel. ( J. ) , MANUL {Mamm.), nom propre d'une espèce de Chat. Voyez ce mot. (F. C.) MANULÉE, Manulea. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , monopétalées , de la famille des rhinanthées, de la didynamie angiospermie , oiTrant pour caractère essentiel: Uh calice à cinq divisions -, une corolle tubulée ; le limbe par- tagé en cinq découpures entières, inégales; l'inférieure dis- tante; quatre étamines didynames , attachées au tube de la corolle; un ovaire supérieur; un style; une capsule à deux loges, à deux valves polyspermes. Manulée ATiGES NUES : Mauulea cheiranlhus , Linn.; Commel., Hort.^ 2 , tab. 42 ; Nemia cheiranthus , Berg. , Cap. , 6 , sp. 160. Plante herbacée du cap de Bonne-Espérance, dont la tige est droite, rameuse, haute de huit à dix pouces, garnie de feuilles alternes ou presque opposées, ovales , dentées en scie ou presque incisées, très -distantes; de fleurs disposées en grappes lâches, droites, terminales, assez longues, munies de bractées linéaires , à corolle d'un jaune foncé; dont le tube est grêle et le limbe divisé profondément en cinq lanières étroites, linéaires , presque subulées , l'inférieure étant écartée et réflé- chie; les autres étalées en forme demain ouverte, d'où vient le nom manulea imposé à ce genre. Manulée T0MI5NTEUSE: Manulea tomentosa, Lamck.., Eneycl. et Jll. gen.j tab. 620, fig. i; Jacq., Icon. rar., 2; Pluken., Phj- togr., tab. Siij, fig. 2; Selago tomentosa, Linn. Cette espèce est couverte sur toutes ses parties d'un duvet blanchâtre et cotonneux ; ses tiges sont couchées à leur base , puis ascen- dantes, longues de huit à dix pouces, herbacées, garnies de feuilles opposées, alternes vers le haut, rétrécies en pétiole, ovales oblongues , presque spatuiées , obtuses , crénelées , 6. 84 MAN longues d'un pouce et plus; Jes fleurs fl'abord en bouquet ou en tliyrse ; elles forment, en se développant, des panicuUs étroites, un peu feuillées, composées de petites grappes courtes, munies de bractées linéaires ; la corolle est d'un jaune foncé, un peu tomenteuse; le tube grêle; le limbe à cinq di- visions courtes; les capsules delà longueur du calice. Celte plante croît au cap de Bonne-Espérance. Manulée hérissée : Manulea hirta, Poir. , Encycl. Suppl.; Lamck., III. gen., tab. 220, fig 2; Gaertn., de Fruct., tab. 5. Ses tiges sont droites, un peu grêles, hérissées de poils courts, garnies de feuilles alternes, presque sessiles , ovales, ellip- tiques, obtuses, longues d'un demi-pouce, un peu pileuses, à crénelupes inégales, aiguës; quelques unes renferment dans leur aisselle une fleur solitaire, presque sessile; mais le plus grand nombre forment un épi droit, terminal, composé de petites grappes distantes, chargées de trois ou quatre fleurs presque sessiles ; les bractées lancéolées, presque subulées : le calice campanule, ses divisions étroites, aiguës; la corolle petite; le tube grêle; les divisions du limbe courtes , ovales, aiguës; les capsules petites. Cette plante croît au cap de Bonne- Espérance. Manulée A LONGS PÉDONCULES : Maniilca peduTiculata, Poir., Encycl. suppl.; Buchnera pedunculata , Andr. , Bot. Repos,, tab. 84. Cette espèce, originaire du cap de Bonne Espérance , a des tiges droites, glabres, très-rameuses, garnies de feuilles nombreuses; les inférieures alternes, à peine pétiolées; les supérieures opposées , ovales , cunéiformes, longues d'un demi-pouce , glabres, sinuées et dentées; les fleurs solitaires, axillaires, longuement pédonculées; la corolle d'un blanc bleuâtre; l'orifice du tube marqué de lignes rougeùtres; les divisions du limbe linéaires, obtuses. Manulée a feuilles alternes : Manulea alternifolia , Desf. , Catal. Paris.; Poir., Encycl. Suppl. Cette plante, trcs-rappro- chée de la précédente, en diffère par ses feuilles toutes pé- tiolées; les infécieures alternes; les supérieures opposées, ovales, un peu rhomboïdales, glabres à leurs deux faces, den- tées à leur contour; les fleurs blanchâtres, un peu jaunâtres à leur orifice, petites, alternes, pédonculées, sortant de Tais, selle d'une bractée, formant, par leur ensemble, une sorte MAN 85 (le corymbe terminal; les pédoncules filiformes, un peu pu- bescens, p*ljis longs que les bractées; le ciilice'à cinq divisions sétacées; la corolle grêle ; les lobes du limbe, fort petits. Cette plante croit à la Nouvelle-Hollande; ou la cultive a-u Jardin du Roi. Manulée a feuilles OPPOSÉES; Manulea oppositifolia, Vent., Mahn., i , tab. i 6. Arbuste d'environ deux pieds, dont les tiges sont pubescentes, très-rameuses; les feuilles opposées, pélio- lées, en ovale renversé, longues de six lignes, p.ubescent3ous formons des vœux pour qu'il soit bientôt remplacé par le marbre françois de Moncy, département des Ardennes,^ qui lui ressemble beaucoup. Le grand antique est un marbre brèche à grands fragmens noirs réunis par une pâte blanche. 7«a brèche violette est un marbre très-variable qui présente MAU 107 une foule defragmens de marbre blancs, violets, rouges, li- I.'is, cimentés ['ir une pâte verdàtre, etc. Il faut réunir à ce marbre les suivans qui n'en sont que de simples accidens : le marbre africain, le fleur de pécher, et peut-être la brèche rose. On l'exploite à Saravezza en Italie. La brèche de Tarentaise est un marbre qui ne ressemble à aucun autre; son fond est d'un brun de chocolat, parsemé de petits fragmens anguleux jaunes ou blancs. On y voit aussi, mais rarement, quelques débris de coquilles. On exploite ce marbre à Villette en Tarentaise. Le drap mortuaire est un marbre lumachelle noir, parsemé de coquilles blanches d'un pouce à quinze lignes de long. Il est assez estimé malgré sa couleur de deuil. Les marbres connus sous les noms de vert antique, de vert de mer, de vert poireau et de polzci'erra, sont renvoyés aux roches serpentineuses. La plupart des marbres que je viens de citer sont déjà nom- mes et décrits plus au long à l'article Chaux carbonatbe de ce Dictionnaire , ainsi que je l'ai dit en parlant des marbres sta- tuaires : on y trouvera même un aperçu des principales opé- rations de l'art du marbrier ; et je n'aurois pu amplifier cette partie sans sortir des limites naturelles d'un article de dic- tionnaire. On trouvera dans ma Minéralogie appliquée aux arts (i) la description de plus de trois cents variétés de marbres, et d'assez grands détails sur l'exploitation de ces roches, sur l'art du marbrier et du lithoglypte; je renvoie donc à cet ou- vrage ceux qui voudroient de plus grands détails sur l'histoire de ces belles substances minérales qui contribuent tant a la somptuosité des décorations intérieures, et à la durée desmo- numens qui en sont enrichis. (P. Brard.) MARBRE, (Fo5s.) Voir au mot Pétrification. (D. F.) MARBRE. {Conchrl.) Ce nom est quelquefois employé dan.^ les catalogues de coquilles du dernier siècle, pour désigner une coquille du genre Buccinum de Linneeus, et qui est une espèce de turbinelle pour les conchyliologistes modernes. (Dr B.) MARBRÉS. [Bot.) Paulet décrit quatre espèces de marbres ou mousseux marbrés ; ils forment une division dans la famille des il) Paris, F. G. Lcvrault,, 1821, trois vol. in-3." io8 MAR cèpes mousseux qui sont tous des champignons du genre BoletuSf Linn. Les marbrés se fonf reconnoflre à leur sv'rface entr'ou- verte, plus ou moins profondément découpée et sillonnée, se- lon Paulet, en manière de fortes veines de marbre. Us naissent dans nos bois en automne. Le Marbré feuille morte, Paul., Tr., 2, pag. ôyS, pi. 172, fig. 1 , est de grandeur moyenne , à surface blanchâtre et chair blanche : sa partie tubuleuse est grise; à la maturité, ce cham- pignon prend une couleur générale de feuille-morte. Il a une saveuragréable, etn'incommode pas; il estsec, léger, etbrunit l'eau dans laquelle on le fait bouillir; il n'est pas aussi délicat que les mousseux fins. Le Marbré BISTRE, Paul., /. c, pi. 172, fig. 2, est haut de trois pouces, de couleur de bistre ou de truffe noire avec des mar- brures. Ses tubes sont fins, serrés et gris; le stipe est blanc et ferme. Toute la plante a une agréable odeur, elle n'est point malfaisante. Le Marbré olivâtre, Paul., l. c, fig. 5, est de couleur brune ou olivâtre marbré, à surface sèche, à tube et stipe gris. Ce champignon, plus large que haut, a un chapeau de trois pouces de diamètre; il n'a pas d'odeur désagréable, et ne nuit point ; comme le marbré feuille-morte il rend brune et mous- seuse l'eau dans laquelle on le fait cuire, caractère, au reste, qui appartient à toute la famille qui en tire aussi son nom. Le Marbré couleuvre, Paul., l. c, fig. 4, 5, 6, est pelit, à surface découpée et marbrée, de manière à imiter, en quelque sorte, les anfractuosités du cerveau, mélangée de brun jau- nâtre et de rouge; sa chair, naturellement blanche, devient subitement bleuâtre et rougeàtre par le contact de l'air. Ses tubes sont fins, serrés et verdàtres; le stipe est lavé de rouge ou depourpre. Ce champignon est élevé de deux à trois pouces; sa surface est sèche, et sa substance molle, humide, se cor- rompt aisément; tout annonce qu'il pourroit être d'un dange- reux usage. (Lem.) marbré! (Erpétol.) Voyez Polychre. (H. C.) MARBREE. {Ichth^ol.) Dans quelques uns de nos cantons, on donne vulgairement ce nom à la lamproie commune. (Voyez Petromyzon.) M. Risso a fait aussi de ce mot le nom spécifique d'une tor- MAR log pille et d'une alhérine de la mer de Nice. Voyez Athéhine et TORHMK. (H. C.) MARCANTHUS. (Bot.) Voyez Macranthe. (Poir.) MARCARAY {Bot.), nom d'un catesb(va sur la côte de Coro- mandel, cité dans l'herbier de Commerson. (J.) MARCASSIN (Mrtmm.), nom du jeune sanglier. (F. C.) MARCASSITE.(iVfm.) Nom que l'on donne aux fers pyriteux ou sulfurés jaunes, d'un jaune d'or pur, d'une homogénité et d'une pureté assez grande pour être susceptibles d'être taillés, polis et employés même comme objet d'ornement. Voyez Fer siir.Fuaé jaunk, t. XVI, p. 37g.(B.) MARCEAU (Bol..), nom d'une espèce de saule. (L. D.) MARCESCENT[ Calice]. (Bot.) Lorsque le calice n'accom- pagne pas le fruit, il tombe dès que la fleur commence à s'épanouir (pavot), ou bien après la fécondation, en même temps que la corolle {berbcris, brassica). Lorsqu'il accompa- gne le fruit, il continue de végéter {cucubalus bacciferus) , ou bien il se dessèche {anagallis, rhinanthus). C'est dans ce der- niers cas qu'on le dit marcescent. Il y a des corolles qui ne tombent point après la fécondation {campanula, trientalis)-^ mais elles ne continuent pas de végéter : on les dit également marcescentes. (Mass.) MARCGRAVIA ou MARCGRAAVIA. {Bot.) Voyez Mar- grave. (Poir.) MARCGRAVIACÉES. {Bot.) Le genre MarcgraaWa, publié primitivement par Plumier, offre des caractères apparens qui avoient engagé Linnfeus, Bernard de Jussieu et Adanson à le rapprocher de la série naturelle des capparidées, remarquable surtout par l'attache des graines aux parois du fruit; et j'avois suivi ces auteurs en ce point. L'occasion de décrire une nou- velle espèce de ce genre , trouvée à la Guadeloupe par M. Ri- chard , me détermina à iïisérer dans le quatorzième volume des Annales du Muséum d'Histoire naturelle, année 1809, un mémoire sur cette plante , dans lequel il étoit aussi fait men- tion de celle de Plumier, et surtout des observations faites par M. Richard sur ces plantes vivantes. Il en résultoit que dans le ^^^arcgraa^'ia, les cloisons du fruitmultiloculaireparoissent avoir été d'abord réunies au centre, ensuite détachées au milieu par suite d'un retrait, en conservant leur réunion au sommet 'ïû MAR et à la base; et que le fruit dans sa maturité devient ainsi uniloculairc. De plus, ces cloisons, qui portent les graines, sont seulement contiguës avec les parois du fruit sans leur adhérer. Dès lors l'insertion des graines est réputée centrale et non pariétale comme dans les capparidées. M. Richard pensoit que ce genre devoit, d'après ces caractères, être rap- proché du clusia dans les guttiféres. J'ai motivé dans le Mé- moire précité les rapports et les différences qui existent entre ces genres, dont l'affinité est réelle, mais non complète, et j'en conclus que le marcgraat'japourroit devenir le type d'une famille nouvelle voisine des guttiféres, à laquelle on devra joindre le reorerafead'Aublet et Vantholoma de M. Labillardière. C'est d'après cette simple indication que M. Decandolie, dans sa nouvelle édition de sa Théorie élémentaire de la Bo- tanique, année 1819, faisant Ténumération des familles an- ciennes et nouvelles , cite, sous ce nom , celle des marcgravia- cees. Je n'avois fait que la proposer avec doute , parce que ses ca- ractères ne m'étoien{ pas assez connus ; mais puisqu'elle est ainsi dénoncée au public, il faut essayer de la caractériser, en préve- nantcependantque ce caractère général sera sujet à revision. Cette famille, placée à côté des guttiféres, doit être dans la classe deshypopétalées, c'est-à-dire despolypétaléesà étamines liypogynes. On y trouve : un calice à plusieurs divisions très-pro- fondes, dont une ou deux plus extérieures, sont peut-être des bractées; une corolle hypogyne dontles pétales sont tantôt dis- tincts, tantôt réunis en une coiffe recouvrant les organessexueJs, laquelle se détache par sa base et tombe entière ; des étamines nombreuses également insérées sous l'ovaire, leurs anthères illongées et droites portées sur des filets très-courts; un ovaire libre, simple; un style simple ou nul; un stigmate en ièic , (juclquefois lobé; un fruit ordinairement globuleux, coriace, ou un peu charnu, à plusieurs loges polyspermes, devenant quelquefois uniloculaire en mûrissant , par le retrait des cloi- sons; des graines attachées au bord des cloisons, à l'angle interne des loges. Tige ligneuse, droite ou sarmenteuse, grimpante; feuilles alternes, simples, entières, coriaces: fleurs terminales, pédicellées, en ombelle ou en épi. (J.) MARCH(iîo^), nom arabe d'un cynanque, cj-nanclium py- rotechnie uni de Forskal. (J.) MAR ,1» MARCHAIS. {Iclilhj'oL) Les pécheurs appellent ainsi une variété du maquereau qui manque détaches. (Voyez Scombre.) On donne aussi ce nom au hareng qui a frayé. Voyez Clupée. (H.C.) MARCHALLIA. (Bot.) Voyez Phytetjmopsis. (Pgir.) MARCHAND. ( OrniLh. ) Ce nom , qui est celui d'une espèce de canard à bec large , figurée sur la planche 07 de l'Ency- clopédie méthodique , et sur la planche 996 de Buffon, anas perspicillata , Linn. , est aussi donné à un oiseau de proie dont il est question dans le Voyage du chevalier des Marchais, par le P. Labat, tom. 3 , pag. 529 , et que les Portugais appellent gallinache. Ce dernier est le vautour urubu , vultur aura, Linn.; gallinaze urubu , Vieill. ( Ch. D.) MARCHANTIA (Bo/.), hépatique, marchantie. Genre de plantes cryptogames de la famille des hépatiques, caracté- risé par sa fronde plane, membraneuse, dichotome , lobée, por- tant des pédicelles à Pextrémité desquels sont des espèces d'ombelles coniques ou hémisphériques, lobées ou divisées en quatre à douze rayons, au-dessous desquels se trouve la fructi- fication. Ces caractères s'appliquent au genre Marcliantia, tel que Dillenius(qui le nomme lichen), Linnasus et les botanistes Pont admis généralement, sans avoir égard aux observations et aux travaux de Micheli, Adanson, Hill, Palisot-Beauvois, Raddi , Nées, etc., naturalistes qui ont trouvé dans l'étude des parties que l'on peut considérer comme les fleurs et la fructification de ces végétaux, des caractèressuftisans pour les classer en plu- sieurs genres. Quelques botanistes persistent à maintenir le genre Marchantia entier, et rétablissent ainsi ses caractères, fondés principalement sur les observations d'Hedwig : Fronde ou expansion étalée, rampante, herbacée, foliacée ou membraneuse, succulente, réticuléeou ponctuée, lobée et dicho- tome , appliquée et fixée sur les pierres et la terre par de nom- breuses fibrillesbrunes portant trois sortes d'organes floriformes ou reproducteurs, qui s'observent sur le même pied ou sur des pieds différens , savoir : \.°LesJleurs mâles (lled\v.,Mirh.; fleurs femelles, Pal. Beauv.), cupuliformes,sessiles ou portées sur un pédicelle, et en forme de plateaux membraneux, lobé ou sinueux, lisse ou écailleux ÎÏ2 MAR en dessous, renfermant dans son épaisseur de petifs corps arrondis, émarginés à une de leurs extrémités ou aux deux, nichés un ou plusieurs ensemble dans des loges, aboutissant chacune à l'extérieur par un petit filet. 2. "Lesjleurs femelles (Hedw., Mirh.-.Jleurs mâles, Mich., Adans., Pal. Beauvois), plus compliquées que les précédentes, forment, à l'extrémité de pédicelles opaques et nus ou entourés d'une gaine à la base, des espèces d'ombelles ou réceptacle commun à quatre ou douze rayons ou lobes, quelquefois conique ou hé- misphérique , et le plus souvent en étoile ; sous chaque rayon à la base, etdansle sinus, on observe un périchèze ou périsporange, ou calice commun à une loge, rarementdeux, bivalve, à bords dentés et frangés, contenant une à six fleurs formées chacune de quelques filamens articulés ou paraphyses insérés à la base d'un périchèze ou calice, ou périsporange propre, grand es- pèce de sac ou de coiff'e (caljpfra) , d'abord clos, puis se dé- chirant irrégulièrement en quatre ou six parties, mettant à nu un ovaire surmonté d'un style à un stigmate , et recouvert d'un e membrane ou pannexterne, autre périsporange propre ou calyculc, qui se déchire ausommetendeux ou plusieurs parties auxquelles le style reste fixé. L'ovaire, porté sur un pédi- celle en forme de soie transparente, se développe en une capsule pendante, arrondie, quis'ouvre en quatre ou huit valves, quelquefois aussi par un opercule caduc , et contenant quantité de filamens (étamines, Mich.) ou crinules, ou élatères, qui lancent de nombreuses séminules (anthères, Mich., Adans.), qu'Hedwig a vues germer. 3." Les orjg-omes ou gemmules, ou propagules( fleurs femelles , Mich., Adans.), espèce de cupules, de calices, ou de godets (thecœ) crénelés , en forme d'entonnoir, situés sur la fronde, etdanslesquels sont des bulbilles, ou corpuscules propagateurs lenticulaires, que quelques botanistes, d'accord avec Micheli qui les a vus se développer, regardent comme les véritables sé- minules. Les pédicelles qui portent les fleurs mâles et ceux qui portent les fleurs femelles, naissent aux extrémités de la fronde, dans ses échancrures ou ses sinus, et en dessous ils sont rarement épiphylles. Quelquefois les pédicelles femelles sont entourés à leur base d'une gaine ou involucre membraneux, découpé ou MAR ,i3 déchiré, renfermant en outre quelques filamcns articulés que Kaddi donne pour des aTithères. Cette complication d'organes a lieu d'étonner et sera loiif.s fon- taines , Herbe d'iialot. Herbe hépatique, du foie, de la RATE, etc. Fronde membraneuse, plane, longue de deux à quatre pouces, lobée, à lobes obtus, traversée par une nervure mé- diane; fleurs mâles en forme de disque ou de bouclier lobé, portésurunpédicelle; fleurs femelles portées par une ombelle radiée, de sept à douze rayons, dont les périchèzes communs renferment deux à trois fleurs pendantes dont une seule frue- tifiejorygome en forme de godets crénelés. Cette plante forme des plaques de deux à six pouces de large, qui par leur multi- plicité couvrent degrandes surfaces; ces plaques offrent tantôt les deux espèces de fleurs , tantôt une seule. Quelques natura- listes en font même alors deux espèces, par exemple, le mar- chantia stellata, Scop. {Lamck., III. gen., t. 876, fig. 2; Dill., t. 77 fig. 7, B, c, E, I), est l'individu femelle; et le mar- chantia umbellata, Scop. (Lamck., fig. 1 ; Dill., fig. 7 , D), re- présente l'individu mâle; enfin le /icJteTi, Dillen. ,pl. 76, fig. 6, E, F, olTre un pied avec les fleurs mâles et femelles, plus les orygomes. D'autres auteurs ont confondu les fleurs mâles avec les femelles (comme Micheli et Dillenius), et ont établi aussi plusieurs espèces. MAR Ti5 Celte plante croît sur les pierres, suria terre humide, aux bords des ruisseaux, des sources, des puits, dans les cours exposées au nord. On Temploycit autrefois dans les maladies du foie, du poumon, et comme vulnéraire. (Voyez Lichen.) Cette espèce est le type du genre Marchantia, de Micheli, Adans. , Raddi, etc.-, la première bonne description qu'on en lit.aétédonnéc danslesMémoires de l'Académie des Sciences, mn. 1713, p. 23o, pi. 5 , par Marchant tils, médecin , qui dédia cette plante à son père, médecin. Il remarqua le premier les séminules et les filets qui les portent, et comment elles sont lancéesparboufTées d'entre les Slets, pour se répandre dans l'air. « Ces particules jaunes, dit-il, qui par leur extrême finesse, s'évanouissent auxyeux, et se perdent dans l'air, sont vraisem- blablement les graines de la plante, puisqu'on en voit naître un million de jeunes aux environs des anciennes. ^Schmidel et Hedwig long-temps après ont fait connoître exactement l'or- ganisation de cette plante curieuse. 2. Marchantia patte d'oie: Marchantia chenopoia, Linn. -, Lichen, Plum. , Fi7., tab. 142; Dill. , tab.77, fig. 8. Fleurs mâles pédicellées, portées par des réceptacles palmés ou en forme de main, à quatre lobes obtus; fleurs femelles également pédi- cellées et portées sur un plateau à cinq ou six lobes obtus , cré- nelés qui en dessous portent des capsules s'ouvrant en quatre valves; fronde dichotome, réfrécie et fréquemment lobée et sinuée. Cette singulière espèce a été observée à la Martinique, dans les autres îles environnantes et au cap de Bonne-Espérance. Mieux connue, elle formera sans doute le type d'un nouveau genre. 3. Marchantia hÉjMIsi'hérique : Marchantia hemisphœrica, Linn.; Hepatica, Mich.,tab. 2 , fig. 2 ;Lfc/ien, Dill., tab. 7 5, fi g. 2. Fronde petite , lobée, velue, ciliée, crénelée; réceptacle des fleurs femellespresque hémisphérique, presqueentieretpresque quadrangulaire; réceptacle des fleurs mâles pelté, presque qua- drangulaire; orygomes oblongs. Cette plante croit en Europe, dans les lieux couverts, les fossés, les puils; elle est peu com- mune, quoique se rencontrant presque partout. Ses réceptacles femelles ont trois à six lobes arrondis, très-peu profonds; au- dessous de chaque lobe est un périchèze commun blanc, beau- coup plus grand que dans les autres espèces. iic MAR Cette plante est le type du genre Rehouili.ia (voyez ce nom), de Ra(ldi,etde Vaslerella de Palisot-Beauvois (voyez le vol. III, pag. 2 57 de ce Dictionnaire). Beauvois y placeaussi le; jmgermfln- nia tenella , Linn., qui en diffère cependant par la forme de sa capsule, et qui rentre dans le genre Fimbraria de Nées. Les marchanlicL trilioba et quadrata de Scopoli paroissent être des variétés du marchantia hemisphœrica , ou des espèces très- voisines. 4. Marchaniia ODORANTE: Murchantiafras^rans, Balbis, De- cand. , Schwœgr. , Musc hep., pag. 34; Web., Hist. Musc, hep., page loG ; Wallroth , Annal. Bolan. , pi. 6, fig. 9-f. ; Fimbraria fragrans , Nées, m Hor. Phjs. Berol. , page 46. Fronde simple, dichotome, entière, un peu canaliculée; ré- ceptacle des fleurs femelles en forme de cône obtus , lisse, en- tier, à cinq ou six lobes, portant quatre fleurs dont le péri- chèze propre est très-grand , enflé, et se déchirant en huit à dix lanières, restant attachées par leurs pointes ; capsule s'ou- vrant transversalement en deux parties comme une boîte. Cette espèce, l'une des plus petites de ce genre, et dont la fronde est quelquefois à peine rameuse, croît dans les lieux humides et ombragés, en Piémont, en Italie , en Suisse, en France et dans les Landes; Schwaegrichen Findique en Caroline; elle répand, une forte odeur résineuse. Les lobes stériles de la fronde sont obtus et fertiles, fortement échancrés; les pédiceiles fructi- fères naissent dans les échancrures, et sont dans leur jeunesse entoui'és de poils nombreux longs et blancs. Cette plante rentre dans le genre Fimbraria de Nées, dont il est parlé à l'espèce suivante. 5. Marchantia margink: Marchantia marginata , Nob. ; Fim- braria marginata , G. Nées, m Hor. Phys. Berol. , pag. 44 , pi. 5 , fig. 3. Fronde simple, petite , entière, ou à peine dichotome, glabre, verte en dessus, purpurine en dessous et sur le bord; pédiceiles, portant les réceptacles, munis à la base d'un péri- chèze ou gainule , court, tubuleux, bordé de longs poils blancs; réceptacles femelles , obtus, mamelonnés, à quatre lobes uniflores ; fleurs munies d'un grand périchèze propre [caljptra, Nées) , en forme de sac enflé, blanc , pendant, se déchirant en six à douze lanières qui restent fixées par la poin te ; capsule s'ouvrant en deux comme dans l'espèce précédeiite. MÂR 117 Cvlte pl;infe croit au cap de lîoiine- Espérance, sur les bords (le la rou(e, près la montagne Leuwcnstaart. Elle a été décou- verte par Bergius. La plante dont il s'agit , ainsi que le marchantia saccata , Wahl, Berl. Mag. , 3, tab, 7, fig. 3; le marchantia tenella , Linn. (Dillen., tab. 21, fig. /|): et le marchantia fragrans ^ Balbis, composent le genre Fimbraria de G. Nées, dans lequel peut-être viendront se placer encore les marchantia gracilis, Web., Ludvigii, Schwa;g.,pf/o5a, FI. Dan., tab. 1148. Le fim- braria est essentiellement caractérisé par ses capsules, s'ou- vrant en deux comme une boite à savonnette et renfermées chacune dans un périchèze propre, très-enflé, pendant, se déchirant en six à douze lanières cohérentes à leur extrémité. Ce périchèze manque dans le genre que Nées nomme duvalia, peut-être le même que le grimaldia de Raddi. Enfin la ma- nière dont sa capsule s'ouvre le distingue de tous les autres genres. C. Marchantia TRiANDRE:Marc/i«n/mfriflnrfm, Scop. , Carn. , édil., 1 , tab. 63 ; Balbis, Hepat. , pi. 1 , fig. 1 ; Hepatica , Mich., li , tom. 3 , fig. 3; Grimaldia dichotoma, Raddi, Opusc. Scient. Bot., i8i8, pag. 356. Frondes linéaires, dichotomes , vertes en dessus et ponctuées ; violettes en dessous , émarginées à l'extrémité , et donnant naissance en dessous aux pédicelles femelles ; réceptacles triangulaires, convexes, s'ouvrant en dessous par trois fentes; capsules s'ouvrant par un opercule caduc. Cette petite plante croit communément en Italie parmi les herbes et les mousses, dans les fentes des rochers, etc. On l'a confondue long-temps avec le marchantia hémisphérique, dont elle diffère cependant par la forme de ses capsules. Le genre Grimaldia de Raddi, fondé sur cette espèce , se rapproche beaucoup du Fimbraria de Nées, dont nous venons de parler, et surtout du genre Duvalia. 7. Marchantia conique: Ma?'c?ian./ia conic« , Linn.; Hedw. , Theor. relr., tabl. 27, fig. 3 , 4 , 5 , et tab. 28 ; Lichen, Dill. , tabl. 75, fig. 1 ; Hepatica, Vaill., Paris., tab. 33, fig. 8 ; Mich., tabl. 2, fig. 1 ; Fegatella officinalis , Raddi, Opifsc. Scient. Bot., 1818, pag. 566. Expansion grande, rampante, dicho- tome, rameuse, lobée, sinuée , obtuse ; réceptacle femelle porté sur un long pédicclle conique, 011 ovale coniciue , di- »i» MAR visé en dessous en cinq à sept loges , contenant chacune une capsule recouverte d'un périchèze propre, alongé , et s'ou- vrant en quatre lanières ; fleurs mâles sur des pieds différens, en forme de tubercules hémisphériques , sessiles. Cette espère croît dans les beis humides partout en Europe et dans l'Amé- rique septentrionale. Elle offre plasieurs variétés: elle a été le sujet des observations des botanistes depuis Micheli. Ce naturaliste ne crut pas devoir la réunir au même genre que le marehantia pol/ymorpha , et il «en fit son hepatica qui com- prend les marcJiani/a dont les réceptacles femelles ont la forme conique ou ovale, ou hémisphérique ; mais bientôt les bota- nistes s'aperçurent que la structure propre à sa fleur l'éloiguoit de celles des autres espèces citées par Micheli , et on en fit un genre propre. Hill , je crois , est le premier qui l'en sépara sous le nom de conocephalum , puis Beauvois sous celui de anthoco- num, et enûn Raddi sous celui de fegatella^ en lui assign.int des caractères propres exposésauxarticles Anthocone et Hep a- TicELLA. L'/iepaiica de Micheli comprend les trois genres Fega- lella, Grimaldia etRehouillia, Raddi. En Italie cette plante estparticulièrement employée en mé- decine au même usage que le marchantia polymorphe. 8. Marchanti-a croisette : Marchantia cruciata, Linn. ; Li- chen, Decand., FI. Fr., n." ii38; Lunularia, Michel., Gen., tab. 4 jLioiien, Dill. , Mt/sc. , iah. j 5, Hg.l jLunulariavulgaris , Raddi; Staurophora , Willd. Fronde membraneuse, plane, lisse , rampante , rameuse , longue de un à deux pouces ; pé- dicelles munis d'une gaîne à leur base , soutenant un récep- tacle divisé en quatre parties (quelquefois cinq) disposées en croix, et portant chacune une seule capsule pédicellée à huit valves ; fleurs mâles en forme de coupes recouvertes en partie par une membrane. Cette espèce a été observée d'abord en Italie aux environs de Florence, puis en France (Lille, Ab- beville, Montpellier, Grenoble) , en Espagne, en Portugal, aux environs d'Alger, et en Angleterre. Elle croît sur les pierres, dans les lieux humides et ombragés. Micheli , Adanson, puis Raddi ont fait de cette plante leur genre Lunularia, dont le nom a été changé par WiUdenow en celui de Staurophora. Voyez pour les caractères de ce nouveau genre l'article Lu- NULARIA. (LeM. ) MAR ug MARCHATO. (Bot.) Les Portugais de l'Inde nomment ainsi le veetla-caitu du Malabar que Burmajjiu regarde comme une variété du commelina crisiata, (J.) MARCHE DES FLUIDES dans le végétal. {Bot.) Si l'on met la partie inférieure d'une branche chargée de feuilles dans une liqueur colorée, la liqueur montera dans la branche et laissera des marques non équivoques de son passage sur les trachées, les fausses trachées; le tissu environnant sera coloré, et l'on pourra quelquefois suivre la liqueur jusque dans les feuilles. Si l'on renverse cette branche, et qu'on la fasse trem- per dans la liqueur par son sommet, dont on aura retranché l'extrémité, la liqueur s'élèvera parles mêmes canaux qui ont servi à la première ascension. Si l'on perce jusqu'à la moelle le tronc d'un peuplier ou d'un orme au temps delà végéta- tion , on verra la sève s'échapper des gros vaisseaux du bois, et particulièrement de ceux qui sont au voisinage du centre. Si l'on entaille un arbre, de sorte qu'il ne reste dans une partie dm tronc qu'un petit cylindre ligneux qui établisse la communication entre la base et le sommet , la sève continuera de s'élever, et la végétation ne sera pas interrompue-, mais si on Ole tout le bois et qu'on laisse seiilem eut subsister l'écorce, la sève s'arrêtera, et l'arbre cessera de végéter. (Voyezles expé- riences de MM. Reichel, Bonnet, Cotta, Coulou, Link et Mirbel, Théor. de Vord. végef. De ces faits et de beaucoup d'autres, on a tiré cette consé- quence que la sève est charriée des racines jusque dans les feuilles, ou des feuilles vers les racines, par les gros vaisseaux du bois., et notamment par ceux qui sont à la proximité de la moelle, et qu'elle se répand du centre à la circonférence par les pores et les fentes du tissu. Si maintenant vous considérez la quantité énorme d'humi- dité que les plantes absorbent dans le cours de leur vie et ({ue vous fassiez réflexion que l'eau commune, loin d'être en parfait état de pureté, contient toujours diverses substances minérales en dissolution, vous ne serez pas surpris que les matières végétales donnent, par l'analyse, des terres, des sels, etc. Au moment où la végétation recommence, dès avant que les feuilles soient développées, et que, par leur moyen, une 120 MAR abondante Iranspirafion se soit établie, la sève monte dans les végétaux ligneux; et comme elle n'a pas d'issue, elle rem- plit non seulement les vaisseaux du bois et de l'aubier, mais souvent encore tout le tissu cellulaire ; c'est ce qu'on remarque au printemps dans le bouleau , dans la vigne, et autres végé- taux très-riches en sève. Quand les feuilles sont développées , la sève ne monte guère que par le centre, parce que les racines, le tronc, les branches, les rameaux ont une communication centrale, et que les gros vaisseaux des feuilles aboutissent au cœur des rameaux. Quelques physiciens ont cru que la sève circuloit comme le sang, et par conséquent ils ont admis des veines et des artères dans le système organique des végétaux; mais l'obser- vation ne confirme point cette théorie. Le tissu végétal n'offre rien de semblable aux veines et aux artèx'es ; et lorsque l'on considère que le tronc d'un arbre dont on a retranché la cime continue de végéter, on est forcé de reconnoître que la sève ne circule pas à la manière du sang. D'autres ont imaginé que les racines envoyoient de la sève aux feuilles pendant le jour, et que les feuilles envoyoient de la sève aux racines pendant la nuit. Mais voici à quoi se réduit ce phénomène : Lorsque après une journée chaude et desséchante survient une nuit fraîche avec du brouillard, de la pluie ou de la rosée, l'air contenu dans la plante se con- dense, et les feuilles, au lieu de transpirer, absorbent de l'air et de l'eau pour remplir le vide qui se forme. Si dans de telles circonstances , on fait une entaille au tronc, la sève qui sans doute fût devenue stationnaire du moment que les vaisseaux eussent été remplis, prendra son cours par la lèvre supérieure de la plaie (Expériences de Rai, de Wil- lougby, de Tonge), et les feuilles alors tireront beaucoup plus d'eau que si les choses fussent restées dans l'état naturel. La sève s'élabore dans les parties jeunes, et elle produit les sucs propres et le cambium. Les sucs propres remplissent quelquefois les vaisseaux du bois et de l'écorce, et alors ils sont soumis aux mêmes mou- vemens que la sève avec laquelle ils se confondent. D'autres fois ils se distinguent fort bien de la sève par la place qu'ils occupent; ils sont cantonnés dans des lacunes de l'écorce et MAR 1^» de la moelle. Là il ne paroit pas qu'ils aient Jts mouvemens ascendans ou descendans. Le cambium est le commencement d'une nouvelle organi- sation. La sève élaborée dans les vaisseaux imperceptibles de la membrane végétale, la nourrit et la développe. A sa naii- sance, le tissu membraneux, tout pénétré du lluide qui l'ali- mente, semble n'être qu'un simple mucilage, et c'est en cet état qu'il est nommé cambium. On juge bien que cette subs- tance ne peut se déposer dans des vaisseaux particuliers et qu'elle n'a point de mouvement; mais la sève élaborée qui développe le tissu vient du centre et du sommet du végétal. Sur le corps ligneux du tronc d'un cerisier , à l'extrémité des rayons médullaires, Duhamel a vu le cambium se former en gouttes mucilagineuses et régénérer l'écorce-, et quand on fait une forte ligature sur le tronc d'un arbre dicotylédon , ou qu'on lui enlève un anneau d'écorce, le suc qui se porte des branches vers les racines, développe incessamment un bourrelet au-dessus du lien ou au bord supérieur de la plaie. Si, dans le cours de l'année, les bords de la plaie restant séparés, ne rétablissent point la communication directe des racines par le tissu de l'écorce , la base du tronc se dessèche, les racines cessent de croître, la succion diminue de jour en jour, et l'arbre meurt après deux ou trois ans d'une vie lan- guissante; car les fluides, qui se portent du centre à la cir- conférence, ne sont pas assez abondans pour nourrir la partie du liber située plus bas que la plaie, et pour déterminer la formation de nouvelles racines. Ce que je viens de dire de la marche des fluides s'applique plus particulièrement aux dicotylédons qu'aux monocotylé- dons; mais j'ai peu de mots à ajouter pour que cette théorie convienne également aux deux classes. Chaque filet des mo- nocotylédons est, sous quelques rapports, comme le corps ligneux tout entier des dicotylédons. La sève monte par les gros vaisseaux; les sucs propres se déposent dans le tissu cel- lulaire environnant, et le cambium, qui se montre à la super- ficie des filets, donne naissance à un nouveau tissu ligneux. et parenchymateux. Quant aux champignons; aux lichens, aux hypoN) iées et aux autres plantes acotylédones, qui n'ont ni tracliées, ni «22 31 ^R fausses trachëes, ni vaisseaux poreux, il paroît que les fluides se répandent dans leur tissu , de proche en proche, sans suivre de routes fixes et régulières. Causes de la succion, de la transpiration et de la marche des fluides. Beaucoup de physiciens des deux derniers siècles croyoient que la succion des végétaux (voyez Succion) étoit une simple imbibition, et que leur transpiration (voyez Déperdition) ré- sultoit uniquement de la vaporisation des fluides par la cha- leur. La succion des racines et des feuilles, et la marche ascendante de la sève étoient, suivant eux, le résultat de l'at- traction capillaire des tubes; mais cette hypothèse et plusieurs autres, tirées des lois générales de la physique , ne répondoient pas à cette grande objection, que, dans les végétaux morts, on n'observe ni succion, ni transpiration, ni mouvemens réguliers des fluides, bien que les formes organiques n'y dif- fèrent point sensiblement de celles des végétaux en pleine végétation. Il a donc fallu avoir recours à la force vitale, qui est pour le naturaliste ce qu'est l'aWrachoTi pour le physicien , ""■ ^ff^^ général auquel on rapporte comme à une cause première tous les phénomènes particuliers qui concourent à le produire. Nous dirons donc que la succion, la transpiration et la marche des fluides dépendent de la force vitale; mais, parce que nous voyons que cette force n'agit pas toujours avec une égale inten- sité, et que même ses effets sont modifiés par des causes exté- rieures , il nous reste à connoître ces causes , et l'influence que chacune d'elles exerce sur les phénomènes de la végétation. Le calorique est celle dont l'action est le moins équivoque : in- dépendamment de ce qu'il détermine l'évaporation , il agit en- core comme stimulant de l'irritabilité, puisqu'il faut riifférens degrés de chaleur pour faire entrer en sève les différentes espèces, et que chacune est douée d'une force particulière, au moyen de laquelle elle supporte , sans risque de la vie, un abaissement de température prus ou moins considérable. L'action de la lumière occasionne la décomposition du gaz acide carbonique et le dégagement de l'oxigène -. c'est un fait que prouve l'expérience, quoique les théories chimiques n'en puissent rendre raison. Le fluide électrique a sans doute quelque influence sur la MAR Ï25 vre végétale; mais, jusqu'à ce josr, on ne sait rien de positif ù ce sujet. L;i croissance extraordinaire dos plantes, quand le ciel est orageux, dépend peut-être beaucoup plus delà lumière diffuse du jour, et de la chaleur humide de l'atmosphère, que de l'action du fluide électrique. La raréfaction et la condensation de l'air contenu dans les vaisseaux contribuent aux mouvemens des fluides. La plante, au moyen de l'air, agit comme une pompe foulante et aspi- rante ; mais cet effet a pour cause les variations de l'atmos- phère , et l'air n'est ici qu'un véhicule que la température met en jeu. Quant à l'attraction capillaire, elle tend sans cesse à intro- duire et à retenir dans le tissu végétal , une quantité considé- rable d'humidité, et, par cette raison , il n'y a pas de doute qu'elle n'aide à la nutrition: mais le tissu végétal, privé de vie, ne cesse pas d'être hygrométrique, parce que cette pro- priété résulte de formes que la mort ne détruit point; ainsi on ne sauroit expliquer certains mouvemens de la sève qui ne se manifestent que dans le végétal vivant, par les seules lois de l'attraction capillaire. Concluez de tous ces faits, que la force vitale joue un rô'e dans les mouvemens de la sève aussi bien que dans les autres phénomènes de la végétation. Le premier effet de la vie végétale , je veux dire la succion, n'est sensible que dans les parties jeunes, telles que le liber, les feuilles et l'extrémité des racines. Le liber est l'organe essentiel de la succion. Une branche peut pomper les fluides sans feuilles, sans boutons, sans racines, mais non pas sans liber; et encore dois-je rappeler que les boutons, les feuilles et l'extrémité des racines, qui, dans un arbre en pleine végé- tation, aident si puissamment à la succion, ne sont que des développemens du liber ou de Vherbe annuelle, ce qui est la même chose. Tant que les vaisseaux ne sont pas remplis de sève, la suc- cion peut s'opérer indépendamment de la transpiration. Les arbres entrent en sève avant l'épanouissement des boutons, et les individus, dont on supprime les feuilles et les branches à l'époque de la végétation, continuent durant quelque temps de pomper les (luides par leurs racines. Î24 MAR Dans les climafs (cmpérés, au retour du printemps, lorsque l'élévation de la température excite l'irritabilité végétale, les jeunes racines des végétaux ligneux entrent en succion , et la sève s'élève et s'amasse dans leurs tiges et leurs branches. A cette époque, les feuilles sont encore enfermées dans les bou- tons; la transpiration est à peu près nulle , et la moindre bles- sure, faite aux végétaux, occasionne une perte considérable de sève. La ponction de l'érable à sucre se fait, dans l'Amé- rique septentrionale, au mois d'avril, temps où la terre est toute couverte de neige. C'est aussi dans ce mois que la Aligne et les bouleaux d'Europe se remplissent de sève. On reconnoît clairement, à cette époque, l'effet d'une force interne propre au végétal vivant; car, une fois que le mouvement séveux a commencé, un abaissement marqué dans la température n'ar- rête pas la succion du liber. Mais les boutons, abreuvés de fluide, ne tardent pas à se développer, et dès lors les choses prennent une autre face. La sève, auparavant presque stag- nante, s'élance dans les vaisseaux avec une force prodigieuse, pénètre les jeunes rameaux, se distribue dans les feuilles, et produit à la fois la matière de la transpiration , les sucs propres et le carabium. Aussi long-temps que les feuilles transpirent abondamment , la sève est entraînée vers les extrémités, et les rameaux s'a- longent, mais le végétal ne gagne pas en diamètre. Sitôt que la transpiration se ralentit, la croissance des rameaux s'arrête, les sucs nourriciers se portent vers la circonférence , et le végétal grossit. Vers la fin de l'été, les feuilles endurcies transpirent si peu que la sève s'amasse dans les vaisseaux comme au printemps- Cette surabondance de nourriture, à une époque où la chaleur sollicite la transpiration et anime toutes les forces vitales, fait bientôt épanouir les boutons terminaux; de jeunes feuilles paroissent , le mouvement de la sève se rétablit , et le végétal s'alonge. Le renouvellement de la végétation continue jusqu'à ce que les froids de l'arrière-saison y mettent un terme -, mais alors même la transpiration et la nutrition ne sont pas totale- ment interrompues. En cet état, l'arbre est comparable à ces animaux dormeurs, qui passent l'hiver dans un engourdisse- ment léthargique. MAR .'5 Un froid accidentel, ou la suppression des canaux nécessairis à la transpiration, prolonge le repos des plantes au-delà du temps ordinaire. M. Thonin rapporte qu'ayant envoyé d,s arbres en Russie, au comte Dimidoff, celui-ci les fit déposer dans une glacière, jusqu'au moment favorable à la plantation ; que quelques uns de ces arbres, oubliés dans la glacière , pas- sèrent leté sans donner aucun signe de vie, et que l'année suivante , ils furent mis en terre et poussèrent très-bien. Quel- quefois des arbres transplantés ne se développent pas la prt- mière année; on les croit morts; mais la seconde année , ils percent avec une vigueur toute nouvelle. On a vu des pieux enfoncés dans le sol, s'enraciner et produire des branches au bout de quinze à dix-huit mois. La chaleur, l'humidité excessives des pays situés entre les tropiques, apportent quelques modifications dans la marche des phénomènes de la végétation; mais, quoi qu'il en soit, on y reconnoît toujours l'iniluence des causes que j'ai indiquées précédemment. MiREEL,£/em. (Mass.) MARCriETTE. {A^iceptol. ) On appelle ainsi la planchette ou toute autre machine qui tient un piège tendu, et que l'oi- seau fait détendre lorsqu'il se pose dessus. (Ch. D. ) MARCOCABA. (Sof.) Nom caraïbe cité dans l'Herbier de Surian, du durant , genre de la famille des verbenacécs , dont la baie est, selon lui, employée par les Caraïbes pour faire un vin. (J.) MARCOLFUS. ( Ornith.) On trouve , dans Gesner et dans Al- drovande, ce nom et celui de maragraff donnés comme des dénominations allemandes du geai d'Europe , corvus glandarius , Linn, (Ch. D.) MARCOTTAGE. (Bot.) Mode de multiplication employé pour un assez grand nombre de végétaux. Il consiste à faire produire des racines à des branches encore attachées à la plante-mère. Pour cet effet, on élève une butte de terre au- tour de la base de jeunes branches (ceignassier); souvent, il est nécessaire de courber les branches en terre , au lieu de les laisser dans la direction perpendiculaire (vigne);- d'autres i'ois il faut en outre inciser la partie courbée en terre (aiilet), afin de déterminer, à l'endroit de la blessure, un bourrelet qui facilite rémission des racines. On détermine également 1^6 MAR des bourrelets paj des ligatures, par l'enlèvemeiif d'un an- neau d'écorce , etc. Les branches ainsi opérées, se nomment marcottes, couchages , provins. (Mass.) MARDAKASCH. (Bot.) Nom arabe de la marjolaine, sui- vant Forskal. Daléchamps dit qu'elle est nommée merzenius ou inersangius. Voriganum œgypliaciim, espèce congénère, est nommé mardalœuch ou bardakou , selon M, Delile. (J.) MARDAKOUCH. (Tîof.) Voyez Mardakasch. (J.) MARDER, MAAR, MARD (Mamm.), noms de la marte commune dans les langues germaniques. (F. C.) MARDLURARTARTOK {Omith.), un des noms groënlan- dois cités par Fabricius, Fauna Groenlandica, pag. 120, comme synonymes du coq, phasianus gallus, Linn.(CH. D.) MARDOjNO {Bot.) , nom donné dans le Chili au stcreo.vylam pulverulentum de la Flore du Pérou , qui croît aux environs de la ville de la Conception. ( J.) MARÉCA. ( Omith.) Suivant Pison, Hist. nat. et medica In- diœ occidentalis , p. 83, et M. d'Azara, tom. 4 de la traduction françoise de ses Voyages, p. 026 , ce nom désigne en général les canards au Brésil. D'un autre côté, Marcgrave, p. 21/4, l'ap- plique en particulier à deux espèces de ce genre, dontBuiï'on appelle la première m arec , et la seconde mareca. Celle-là , qui perle le nom d'ilathera dans l'ile de Bahama, est Vanas haha- mensis , Linn. , et celle-ci Vanas brasiliensis. ( Ch. D. ) MARÉCAGEUSES [Plantes]. {Bot.) Parmi les plantes qui vivent dans l'eau, on distingue celles qui croissent dans la mer {fucus) , dans les lacs {scirpus lacusfris, littorella lacustris), dans les fontaines {monlia fontana, sisjmbrium. nasturtium) . dans les fleuves ou les eaux courantes {ranunculus fluviatilis) , dans les marais {chara, calla palustris); on nomme ces der- nières plantes marécageuses. (Mass.) MARÉCAGINE. {Bot.) Nom François donné parBridel à son genre Paludella. Voyez ce mot. (Lem.) MARÉCHAL. {Entom.) Nom vulgaire des taupins dans quelques départemens ; on les nomme aussi scarabées à ressorts. Voyez Taurin. (CD.) MARÉCHAUX. {Omith.) M. Guillemeau dit , dans son Essai sur Fornithologie des Deux-Sèvres, pag. i36, qu'on appelle MAR 127 ainsi, dans les environs de Niort, le rossignol de muraille, rno- tacilla phcenicurus , Linri. (Ch. D.) MARÉES. {Géogr. Phfs.) Mouvemens périodiques de la mer, par lesquels elle s'élève et s'abaisse successivement dans un même lieu, à des intervalles de temps réglés. La première circonstiince est la marée montante qui se nomme aussi flux ou flot; l'autre est la marée descendante, appelée encore r.?- Jlux ou jusan. Il est pleine mer quand la marée montante est parvenue à sa plus grande hauteur ; il est basse mer lorsque la marée a cessé de descendre. Ces divers mouvemens, peu sensibles dans les mers iuJé- rieures, et souvent déguisés par Teffet des circonstances locales, n'ont été connus des anciens que lorsqu'ils sont arrivés au bord de rOcéan. Les Grecs , dans l'expédition d'Alexandre aux Indes, et les Romains, lors de la descente de César en Angle- terre, furent vivement frappés de ce phénomène rendu très- imposant parla grandeur que lui donnent les circonstances locales, à l'embouchure de l'Indus et dans le passage étroit qui sépare du continent les îles liritanniques; mais cependant quelles que soient les différencesqu'y peut apporter la configu- ration des côtes, il est impossible, quand on l'observe avec suite, de méconnoître les relations que ses périodes ont avec les mouvemens de la lune. Dans les espaces libres, la haute mer arrive toujours aux environs de l'heure où la lune passe au méridien du lieu, et douze heures après lorsqu'elle passe au méridien opposé; en sorte que ces deux instans re- tardent d'environ trois quarts d'heure par jour, ainsi que le fait le passage de la lune au méridien. Dans les lieux situés sur des détroi's ou sur des rivières, ils ne sont plus les mêmes , à cause du temps qu'emploient à y parvenir les ondes par lesquelles le mouvement de la mer se propage ; mais le re- tard journalier suit encore le cours de la lune. La mer emploie six heures à monter et autant à descendre : l'intervalle des deux époques successives delà basse mer, est donc aussi d'environ douze heures; ces époques répondent aux momens où la distance de la lune au méridien est d'en- viron le quart de la circonférence. 11 suit de là que si l'on a observé une fois l'heure de la haute mer sur la cAte ou dans un port, on connoîtra celle des jours suivans, en y ajoutant ï'^î5 MAR le retard du passage delà lune au méridien, pour le nombre «le jours qui se sont écoulés. Cette première époque, de l.i- quelleon déduit toutes les autres, et qu'on fixe ordinairement au jour de la pleine lune , se nomme Vétablissement du port. On la détermine avec soin, et on la publie afin que les navi- gateurs puissent profiter de la haute mer pour franchir les espaces où la basse mer ne laisse pas une profondeur suffi- sante. On voit parla qu'il est nécessaire aussi de connoitre la hauteur à laquelle la marée s'élève ; et nous avons déjà dit que cettehauteurdépendoit des localités. En effet, dans les espaces les plus ouverts, comme dans la mer des Indes, elle ne sur- passe point 1 mètre (3 pieds), et ne va même qu'à 3 déci- mètres ( 1 pied ) àOtahitijdansle grand Océan ( mer du Sud) , tandis qu'elle est de i5 mètres (46 pieds) environ dans le renfoncement de la côte de France près de Saint-Malo. Des vaisseaux du premier rang peuvent donc , dans ces parages , passer sur un fond qui six heures après se trouvera entière- ment découvert. Lorsqu'une élévation si considérable a lieu sur une côte plate, la mer, s'avançant beaucoup dans les terres, s'y développe avec une rapidité qui peut surpasser quelque- fois la vitesse d'un cheval, et causer la perte des personnes qui n'ont pas su se retirer assez à temps. Ce n'est pas seulement à raison des circonstances locales que varie la hauteur des marées; elle dépend aussi de la po- sition de la lune, soit par rapport à la terre, soit par rapport au soleil. Toutes choses d'ailleurs égales, la marée est plus forte quand la lune est le plus près de la terre , c'est-à-dire à son périgée , que lorsqu'elle en est le plus loin , ou à son apo- gée. La marée est aussi plus forte aux époques des nouvelles et pleines lunes, c'est-à-dire quand le soleil et la lune sont en conjonction ou en opposition , qu'au premier et au dernier quartier (1). Cette dernière circonstance, jointe à l'augmentation des marées dans les équinoxes , montre qu'elles ont aussi quelque liaison avec la position de la terre relativement au soleil , (i)Il est bon de se rappeler ici que la nouvelle et la pleine lune portent le nom commun deSïZYCiES ; le premier et le dernier quartier se nomment (^>UADRATLIRES. MAR 129 et concoure à établir d'une manière irréfragable l'explica- tion donnée par Newton, la seule qui ait pleinement satis- fait aux conditions du phénomène. Lorsqu'il eut déduit des lois reconnues dans les mouvemens des corps célestes , la tendance réciproque de leurs molécules en raison inverse du quarré de la distance , il en conclut que la lune attire inégalement les diverses parties du globe ter- restre; qu'elle agit davantagesur celles dont elle estle plus près, et moins sur celles dont elle est le plus éloignée : ainsi les points delà surface de la terre, tournés vers la lune , seront plus atti- rés que ceux qui sont dans l'intérieur, et ces derniers plus que ceux qui sont à la surface de l'hémisphère opposé à celui qu'é- claire la lune. Si la terre étoit entièrement solide, ses molé- cules ne pouvant obéir séparément à ces diverses actions , prendroient un mouvement commun, répondant à une force qui seroit la résultante de toutes celles que la lune exerce sur chaque molécule terrestre ; et c'est ce qui a lieu en eflèt pour la partie solide du globe, mais non dans la masse d'eau qui le recouvre, dont toutes les parties, mobiles séparément, obéissent à l'action qui les sollicite, selon l'intensité de cette action. De là vient que la partie fluide située immédiatement au-dessous de la lune, s'approche plus de cet astre que ne fait le noyau solide de la terre , et la partie qui recouvre l'hémis- phère opposé, étant encore plus éloignée de la lune que ce noyau, demeure en arrière par rapport à lui. La portion du globe recouverte par l'Océan prend donc la forme d'un sphé- roïde alongé, dont le grand diamètre est à peu près dirigé vers la lune ; je dis à peu près , parce que les molécules fluides ne prennent pas instantanément les positions respectives qui résultent des vitesses particulières qui leur sont imprimées, et parce quele soleil agitsur elles comme le faitla lune, mais dans >ine direction qui varie comme les situations de la terre et de la lune relativement à cet astre, en sorte que tantôt son action conspire avec celle de la lune, et tantôt lui est con- traire en tout, ou au moins en partie. Quoiqu'ayant une masse beaucoup plus petite que celle du soleil, la lune, à cause de sa proximité de la terre , déter- mine la plus grande partie de l'effet des marées. Son action est environ trois fois plus intense que colle du solcii, et en 29- 'J ^5o MAR conséquence c'est , comme on Ta vu plus haut, principale- ment sur le mouvement de la lune que se règle celui des marées. La mer est pleine dans un lieu peu de temps «près le passage de cet astre par le méridien du lieu, c'est-à dire que l'eau est parvenue cà sa plus grande élévation , après que la l'une s'est approchée le plus du zénith du lieu dont il s'agit. Pareille chose arrive en même temps au point diamétralement opposé, s'il appartient à l'Océan. A mesure que la terre s'é- loigne du méridien, l'eau s'abaisse jusqu'à ce que l'astre soit arrivé à 9° de ce cercle. On voit donc que les eaux delà mer doivent, comme en effet celaa lieu, s'élever deux fois dans l'intervalle qui s'écoule entre deux passages de la lune par le méridien , ce qui dépend de la combinaison des vitesses de la lune et de la te rre dans leurs or- bites respectives. Sa durée moyenne, qui est de a4 heures 60 min. 28 sec, surpassant d'environ trois quarts d'heure celle du jour, fait retarder de cette quantité le moment de la pleine mer. Enfin les forces du soleil et de la lyne ayant leur entier effet toutes les fois qu'elles agissent sur la même ligne , les ma- rées, qui répondent à la nouvelle et à la pleine lune , doivent être et sont aussi plus considérables que les autres. Telles sont les principales circonstances qui résultent d'un premier coup d'œil jeté sur la cause qui produit les marées,- c'est au calcul seul qu'il appartient de justifier l'explication dans tous ses détails ;et, pour le voir, il faut recourir au second volume delà. Mécanique célesteoù M. Laplace a développésur ce sujet toutes les ressources que pouvoit offrir l'analyse mathé- matique; maissi la marche générale du phénomène cadresi bien avec la théorie, qu'il n'est plus permis de révoquer en doute celle-ci, c'est de l'observation qu'il faut apprendre tout ce qui tient aux localités, savoir : la hauteur absolue, l'heure de l'efa- hlissement du -port, et les distances auxquelles la marée s'étend dans le lit des rivières. Dans la Seine, par exemple, le mouvement de la marée n'est sensible que jusqu'à vingt-cinq lieues de l'em- bouchure , et l'on s'en aperçoit encore à plus de deux cents dans larivière des Amazones. Cela ne tient piis à ce que la hauteur de la pleine mer soit beaucoup plus considérable à l'entrée de la rivière des Amazones qu'a celle de la Seine ; les plus fortes ma- rées s'élèvent dans le premier de ces lieux à trente pieds, et MAR ,3i dans le second à vingt-cinc^ mais la différence entre les masses d'eau qui se présentent aux embouchures respectives de ces fleuves, s; cinq plis columellaircs; le bourrelet du bord droit fort épais; couleur d'un blanc sale sans taches. Patrie? La Marginelle galonnée; Marginella limbala, Enc. Méth., pi. 076, fig. 2 a-b. Un peu plus petite (1 1 à 12 lignes), delà forme à peu près de la marginelle neigeuse, mais dont le bord droit est crénelé en dedans, et dont la couleur blanche est ornée de bandelettes longitudinales, étroites, ondées, d'un jaune pâle; le bord droit marqué de linéoles d'un brun fauve. Patrie in- connue. La Marginelle rose; Marginella rosea. Espèce de 10 à 11 lignes de longueur, ovale, à spire conoïde, obtuse, la lèvre droite, lisse; la columelle à quatre plis ; parquetée de rose et de blanc , surtout sur le milieu du dernier tour; le bord droit marqué de linéoles rouges. Patrie inconnue. La Marginelle bikasciée; Marginella hifasciata, Enc. Méth., pi. 277, fig. 8 a-b. Petite coquille de 10 à i 1 lignes de lon- gueur, ovale oblongue, relevée de côtes longitudinales à sa partie antérieure; la spire assez saillante; la lèvre droite cré- nelée intérieurement; quatre plis columellaires; couleur d'un gris fauve, ornée de points noirâtres disposés en lignes trans- verses et de deux bandes brunâtres distantes. Mers du Sénégal. La Marginelle FÉVEROLLE:Maï-gmeZ/a/aèa, Volutafaba, Linn., Gmel.; le Narel, Adans., Sénég., pi. 4, fig. 2. De même forme et grosseur que la précédente dont elle ne diflTcre guère que parce qu'elle est blanche, parsemée de points noirs pour la plupart oblongs, sans bandes transverses. Des mêmes mers. MAR T/,5 La Marginf.u.f. orangée; Marginella auranliaca , I.amck. Très- pellte coquille (8 lignes) ovale, à spire conique, un peu obtuse; la lèvre droite crénelée; quatre plis columellaires; de couleur orangée maculée irrégulièrement de blanc. Patrie inconnue. La Makginelle DOUBLE-VARICE : Marginella hivaricosa, Voluta marginiita, Linn. , GmeL; Enc. Méth., pL SyG, fig. g a-b. Espèce bien distincte , de lo à 1 1 lignes de longueur, ovale oblongue; la spire très-courte, aiguë; deux varices longitudinales, l'une au bord droit, l'autre au côté opposé, mais moins marquée; quatre plis columellaires; couleur blanche-, les deux varices d'un jaune orangé. Mers du SénégaL La Ma RGiN ELLE LONGUE- VARICE •,MarJ:îree//aior!g(Varicosfl,Lamck. Espèce fort voisine de la précédente , dont elle diffère essen- tiellement, parce que la varice du bord droit se prolonge jusqu'au sommet de la spire; sa couleur est d'ailleurs d'un fauve paie, porphy risée de petites taches blanches irrégulières. Des mêmtsmers. LaMARGiNELLE MOUCHE; Marginella m(/sca,Lamck. Très-petite espèce (filignes) des mers de la Nouvelle - Hollande, ovale oblongue, à spire assez saillante, obtuse ; le bord droitlisse ; quatre plis columellaires; de couleur blanche diaphane, quelquefois d'un jaune orangé, d'après Pérou qui Pa rapportée. On ramasse cette espèce par poignées près de l'ile Maria. La Marginelle formicule : Marginella formicula, Lamck. Petite espèce de la grandeur de la précédente, provenant des mêmes lieux, et qui est blanche ou d'un jaune de corne, avec des côtes longitudinales nombreuses dans sa partie antérieure. B. Espèces dont Vouverture de la coquille est aussi longue quelle, à spire nulle et quelquefois ombiliquée. La Marginelle bullée : Marginslla bullata , Voluta hullafa, Linn.; GmeL; Encycl. Méth., pi. 376 , fig. 5 a-b. Coquille ovale oblongue, cylindracée -, le sommet obtus; le bord droit lisse; quatre plis columellaires; couleur blanche, traversée débandes étroites, nombreuses, d'un rouge livide. Océan indien. La Marginelle dactyle ; Marginella dactjla, Lamck. Coquille oblongue, étroite. subcylindrique; le sommet obtus; ouverture étroite; le bord droit lisse; cinq plis columellaires; couleur d'un gris fauve. Longueur, 10 lignes -. Patrie inconnue. M4 MAR La Marginelle cornée : Marginella cornca, Lamck. Coquille de 9 lignes \ de longueur, ovale oblongue, luisante : le sommet obtus; le bord droit crénelé en dedans et dépassant antérieu- rement la longueur de la coquille ; sept plis columellaires; cou- leur d'un gris blanchâtre, avec trois zones jaunâtres, obscures, fransverses. Patrie inconnue. La Marginelle aveline; Marginella avellana, Encycl. Méth., pi. 377, f. 5 a-b. Coquille ovale, à sommet ombiliqué; le bord droit crénelé; huit plis columellaires; couleur fauve pâle par- semée de points roux très-nombreux. Patrie inconnue. La Marginelle TiGRiNK : Marginella persicula, Volutapersicuta, Linn., Gmel.; Enc. Méth., pi. 677, fig. 5 a-b. Coquille ovale, cà sommet ombiliqué; le bord droit dentelé; huit plis à la colu- melle; de couleur blanche parsemée de points jaunes serrés. Océan atlantique austral. La Marginelle RAYÉE : Marginella lineat a , Lamck.; Volutaper- slcula, var. b ; Linn., Gmel. ; Le Bobi, Adans., Sénég., pi. 4, fig. 4 ; Encycl. Méth., pi. 377, fig. 4 a-b. De même forme et grosseur que la précédente dont elle ne diflFère que parce qu'elle est ornée de lignes fauves, transverses, distantes et divisées vers le bord, au lieu de points. Des mers du Sénégal. Comme Adanson fait Pobservation que la couleur varie beaucoup dans les coquilles de cette espèce, les unes étant blanches, les autres tigrées de petites taches rouges, et tandis qu'il en est de rayées transversalement de lignes fauves ou rouges, il est probable que plusieurs des espèces de M. de Lamarck ne sont que des variétés de celle-ci. La Marginelle parquetée ; Marginella tessellata, Lamck.; Voluta porcellana? Chemn., Conch., 10, t. i5o f. 1419611420. Coquille ovale, à sommet obtus; la lèvre droite crénelée; cinq plis columellaires principaux et trois pluspetits; couleur blanche parquetée de points carrés, roux, dis])osés par séries. Patrie inconnue. La Marginelle interrompue; Marginella interrupta, Lamck. Coquille très-petite (5 lignes), obovale, à sommet obtus; le bord droit à peine crénelé; quatre plis columellaires; de cou- leur blanche ornée de lignes transverses pourpres, interrompues et très-serrées. Patrie inconnue. Le duclion, qu' Adanson rapporte aussi à ce genre, paroit MAR 145 être une espèce de véritable cyprée. Quant à son girol et à son agarou , ce sont des olives. (De B.) MARGINELLE. (Foss.) Les coquilles de ce genre ne se sont encore présentées à l'état fossile que dans les couches du cal- caire coquillier grossier; et quoique les espèces à l'état frais, qui ne se trouvent qu'au Sénégal, dans l'Océan atlantique et dans les mers de la Nouvelle-Hollande, soient assez nombreuses, on n'a rencontré, à ma connoissance, que les quatre ou cinq espèces ci-après. Marginelle éburnée; Marginella eburnea , Lamck., Ann. du Mus. d'Hist. nat, , tom. VI, pL 44, fig. g. Coquille lisse, lui- sante, à spire conique, portant un bourrelet marginal exté- rieur, et quatre plis à la columelle. Longueur, cinq lignes | lieu natal, Grignon , département de Seine et Oise. Cette espèce a les plus grands rapports avec la marginella musca (Lamck.) que l'on trouve abondamment dansles mers delà Nou- velle-Hollande, près de l'île Maria. Marginellb ovole; Marginella ovulata , Lamck., loc. cit,, même planche, fig. 10. Coquille lisse, à spire très-courte, à bourrelet marginal étroit, et à bord droit, sillonné intérieu- rement; la columelle porte cinq à sept plis. Longueur, six lignes. Cette espèce, qui est très-commune à Grignon, a les plus grands rapports avec la marg-iaeZZafig^rma, Lamck., que l'on trouve dans l'Océan atlantique austral, mais elle est un peu plus petite. On peut croire que cette espèce étoit couverte, à l'état frais, de petites taches comme la marginelle tigrine , parce que je les ai remarquées Sun une de ces coquilles, en la faisant sortir d'une coquille univalve où elle étoit contenue; mais peu de temps api'ès ces taches ont disparu. Marginelle dentifère : Marginella dentifera, Lamck. , Anim. sans vert., 1822, tom. VII, pag. 369 ; Vélins du Mus., n.° 3, fig. 12. Coquille lisse, à spire alongée en pyramide, portant une petite dent dans l'intérieur du bord droit ; longueur, quatre lignes. On trouve cette espèce à Grignon, mais elle est rare. J'ai trouvé dans le même lieu une coquille qui a beaucoup de rapports avec la marginelle ovule; mais son bourrelet mar- ginal est beaucoup plus large et plus épais, et le bord droit est sillonné plus finement dans l'intérieur; elle n la plus grande aualogie avec la marginella interrupta^ Lamck., loc. cit. 29. 10 146 MAR Mahgin^elle ORBli.r e de lièvre : Marginella auris leporis; Voluta auris leporis , Brocchi, Conch. foss. Suhap., tab. 4 , fig. 11 • Coquille ovale oblongue, lisse , à ouverture rétrécie inférieu- rement, à spire courte et conique, dont les tours sont peu marqués, portant trois plis à la columelle, à bord épais et marginé et à base entière; longueur, plus de deux pouces. Lieu natal, la Toscane. Celte coquille paroît avoirles pi us grands rapports avecla marginella cœrulescens , Lamck.,que Ion trouve à l'état frais, près de Tile de Corée, dans l'Océan atlantique. M. Brocchi {loc. cit.) a regardé, comme dépendante du genre VLarz'inelle , sa. voluta buccinea, dont il donne une figure, tab. 4» fi (T. 9, mais qui est la même espèce que l'auricule grimaçante , I.amck., et sa voluta cyprœola[même planche, fig. 10) qui a les plus grands rapports avec la porcelaine ovuli forme du même auteur. (D. F.) MARGŒNSE. (Ornith.) Othon Fabricius , Fauna Croenlan- dica, pag. 67 , cite ce nom et celui de margiœs parmi les syno- nymes du cravant, anas bernicla, Linn. (Ch. D.) MARGONE.(Oniif/i.) Cetti dit, dans sesOiseauxdeSardaigne, que ce nom , attribué d'abord à un grand plongeon , a été re- connu appartenir au corbeau aquatique ou cormoran. (Ch. D.) MARGOSA. ( Bot.) Nom portugais dans l'Inde , d'une espèce de momordlqne , momordica charantia , qui eslVamara indica de Rumph.Il est indiqué au Malabar sous celui de maragosa. (J.) ' MARGOT (Ornith.)f nom vulgaire de la pie, con'uspica, Linn. Voyez Margaux. (Ch. D.) MARGOUSIER. (Bot.) Les colons de ITnde nomment ainsi la melia azadirachl a , espèce d'azedarach. (J.) MARGRAVE, Marcgravia et Marcgraaçia. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopéfalées, de la famille des capparidées,(\e]a poljandrie moiiogjnie, offrantpour caractère essentiel: Un calice à six folioles imbriquées; les deux extérieures plus petites ; un seul pétale concave, en coiffe, caduc-, des étamines nombreuses ; un ovaire supérieur ; un stigmate sessîle, en tête, persistant; une baie coriace, globu- leuse, à plusieurs loges polyspermes, à plusieurs valves; les semences nombreuses plongées dans une pulpe molle. Margrave a ombelles : Marcgiavia umbellata, Linn. : Lamck., Jll. gen., tab. 447: Brown, Jam., tab, 26, Sloan..Jam. Hist., 1, MAR 147 pig. y/j , tab. 28, fig. 1 , mediocris ; Jacq. , Amer. , tab. c)6. Ar- brisseau qui , semblable au lierre, s'attache le long des arbres par (les radicules, s'élève jusqu'à vingt- cinq à trente pieds, et dont les rameaux tombent vers la terre; ses feuilles sont très-variables, selon l'âge des individus : elles sont ovales, el- liptiques, oblongues, presque orbiculaires , aiguës ou échan- crées en cœur à la base et au sommet, lancéolées ou en fau- cille, glabres, glanduleuses à leur contour dans leur jeunesse. Les fleurs sont disposées en ombelles simples, terminales, pé- donculées, pendantes ; aux pédoncules du centre on remarque quatre à cinq corps, oblongs, arqués, qui paroissent des pé- tales avortés , assez semblables au pétale supérieur des aconits; les folioles du calice concaves, arrondies; le pétale coriace, épais, fermé par le haut ,s'enlevant en forme de coiffe; les éta- mines sont nombreuses, étaléesaprès la chute de lacorolle; les anthères droites , oblongues ; l'ovaire est ovale ; les baiessont glabres, globuleuses, polyspermes; les semences petites et lui- santes. Cette plante croit dans les Antilles et à la Jamaïque. Margrave coriace: Marcgravia coriacea,V^lh, Egl. Amer., 2. , pag. 09. Arbrisseau de l'ile de Cayenne, dont les tiges se divisent en rameaux glabres, revêtus d'une écorce cendrée, parsemés de points saillans, garnis de feuilles pétiolées , co- riaces, elliptiques, émoussées , glabres, longues de quatre à cinq pouces , un peu repliées à leurs bords; le pédoncule com- mun est chargé vers son sommet de pédicelles verticillés, égaux, au nombre de seize à dix- huit, cylindriques, très-ouverts , renflés vers leur sommet , parsemés de points nombreux, tu- bercules; les fleurs sont ascendantes. (Poir.) MARGUERITE [grande] [Bot.), nom. vulgaire du chrjsan- lliemum leucantkemum. (Lem.) MARGUERITE JAUNE. [Bot.) C'est le chrjsanthemum coro- narium. (Lem.) Mx\RGUERITE [petite]. {Bot.) Voyez Pâquerette. (Lem.) MARGUERITE [reine]. {Bot.^ Voyez à l'article Astère. (Lem.) MARGUERITE BLEUE. (Bot.) C'est la globulaire commune. (L. D.) MARGUERITE DE LA SAINT MICHEL, (Bot.) C'est Pastère annuel. (Lem.) 10. 3 48 MAR MARGYRICARPE (Bol.), Margjricarjpus ou Margyrocarpus, Vers. Genre de plantes rlicotylédone* , à fleurs incomplètes, de la famille des rosacée* , de la décandrie monogjnie de Lin- nsBus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à quatre ou cinq divisions ; point de corolle; deux étamines ; un ovaire supérieur; un style; un stigmate pelté; un drupe mono- sperme. Ce genre avoit d'abord été placé par M. de Lamarck parmi les Einpetrum ( Camarine, Enoyl.) , sous le nom d'Empelrum pinnalum , puis dans les Illustrations des genres, sous celui d''Ancislruin harbalum. Les auteurs de la Flore du Pérou en ont fait un genre particulier, adopté par Vahl ; mais les caractères de ses fleurs ne s'accordent point avec ceux de Commerson , qui regardoit cette plante comme dioïquc, pourvue de quatre pétales: les ovaires surmontés de quatre styles. Margyricarpe soyeux: Margyricarpus setosus , Ruiz et Pav. , Flor. Per. , i , pag. a 8 , tab. 8; Vahl, Eiium., i, pag. 007. Petit arbrisseau diffus, très-rameux, à rameaux tortueux, cou- verts par les gainesstipulaires despétioles des feuilles : celles-ci sont petites, éparses, très-rapprochées , ailées avec une im- paire , composées d'onze folioles linéaires, subulées , repliées en dessous à leurs bords, barbues à leur sommet, longues de deux lignes; les pétioles sont persistans, élargis et membraneux à leur base , en forme de gaines les fleurs sessiles , latérales et axillaires. Cette plante croît au Pérou. (Poir.) MARIA-CAPRA. {Ornith.) Espèce de traquet de Pile de Luçon. ( Ch.D.) MARIALVA. {Bol.) Vandelli, dans ses Plantes du Brésil, établit sous ce nom un genre qui est le même que le toi>omita d'Aublet , et qui , quoique plus récent, paroit devoir être préféré, parce que le nom d'Aublet est mal choisi, mal son- nant, et pouvant être confondu avec le votomita du même. II faudra encore rapporter au marialva le beauharnesia de la Flore du Pérou, moins ancien, et conforme dans presque tous ses caractères. (J.) MARIARMO. (Bot.) L'hysope est ainii nommé parles Pro- vençaux, au rapport de Garidel. (J. ) MARIBLF! {Bol.) , nom languedocien des marrubes. (L. D.) MARICA. ( Bot. ) Nom substitué par Schreber à celui de ti- IMAR 149 puni d'Aublet, genre de Cayenne, de la famille des iridées , dont aucune raison ne nécessite le changement de nom. Necker de son côté le nomme hauxia. Voyez Cipure. (J.) MARICOCA. (Ornifh.) Ce nom désigne dans Cofgrave la passe-buse ou fauvette d'hiver , motacilla modularis , Linn. (Ch.D.) MARICOUPY. {Bot.) Plante de Cayenne qui nous est incon- nue. (Lem.) MARIÉE. [Entom.) C'est le nom françois d'une noctuelle, noctuasponsa, noctua pronuba. (C. D.) MARl-ERLA. {Ornith.) Suivant Othon- Frédéric Muller, Zool. Dan.Prodr., on nomme ainsi , en Islande , la lavandière , motacilla alba , Linn. (Ch.D.) MARIE- GALANTE. (Bot.) C'est selon M. Bosc le nom vul^ gaire du quinquina corymbifère , à la Guadeloupe. (Lem.) MARIETTE. ( Zîof. ) Ce nom vulgaire et ceux de violette de Marie, viola mariana y sont cités par Daléchamps et d'autres pour une campanule de jardins, campanula médium. (J. ) MARIGNAN. (Ic/it/iyoL) Dans les Antilles on donne ce nom à l'holocentre sogho. Voyez Holocentre. (H. C.) MARIGNAN [Bot.), nom de l'aubergine dans le midi de la France. (Lem.) MARIGNIA. [Bot.) Commerson , dans ses Manuscrits et se* Herbiers, avoit désigné sous ce nom un arbre résineux de rile-de-France, où il est connu sous celui de colophane bâ- tard. M. Lamarck l'a réuni au genre Bursera, dont il diffère cependant un peu par le nombre plus grand des pétales et des étamines, si le caractère donné par Commerson est exact. (J.) MARIGOUIA,, MERCOIA [Bot.), noms vulgaires à Saint- Domingue, cités par Nicolson, pour désigner le murucuia , genre de la famille des passiilorées. (J.) MARIKANITE, (Min.) Voyez Marékanite. (Lem.) MARIKINA. [Mamm.) Nom américain d'une espèce du genre Ouistiti. Voyez ce mot. (F. C.) MARILA A GRAPPES [Bot.)-. Marila racemosa, Swartz, Prodr. , 84 ; WiHd. , Spec, 2 , pag. 11 69 ; Bonnetia, Flor. lad. Occid., vol. 2, pag. 966. Genre de plantes encore peu connu, établi par M. Swartz, paroissant tenir le milieu entre la fa- mille des gutlifères et celle des hjpéricées , qui offre pour ^5o MAR caractère essentiel : Un calice à cinq folioles, cinq pétales ^ plusieurs étamines insérées sur le réceptacle ; un stigmate simple; une capsule cà quatre loges polyspermes. Cette plante croît h la Martinique, aux iles du mont Ferrât et de Saint- Christophe, où elle porte le nom de bois d'amande. (Poia.) MARIMARI (Bot.) , nom caraïbe cité par Aublet , d'une casse de Cayenne, oassia bijlora. (J.) MARIMONDA.(Mûmm.) Suivant M. de Humboldt, les In- diens de l'Orénoque nomment ainsi l'atèle Belzébuth. (F. C.) MARINES [Plantes] (Bot.), qui croissent dans l'eau de la mer [fucus). On nomme plantes maritimes celles qui croissent au bord delamcr (glaux maritima, triglochin maritiinum) . [Mass.) MARINGOUIN.( Omiffe.) L'auteur des voyages d'un natu- raliste, M. Descourtilz, parle sous ce nom , tom. 2 , pag. 2Z|9, d'une alouette de mer aussi petite qu'un troglodyte , et qui est très-nombreuse à Saint-Domingue, dans les savanes humides où l'on en prend aisément des quantités avec des nappes sous lesquelles on a répandu des vers ou des fourmis. (Ch. D.) MARINGOUIN(En.i.), nom donné (ainsi que celui de mous- tique ) par les voyageurs à des insectes diptères très-incom- modesetquiparoissent appartenir au genre des Cousins. (Desm.1 MARION LAREUCHE(Orm£/t.), nom vulgaire du rouge- gorge, motacilla rubecula, Linn. , dans les environs d'Orléans. (Ch.D.) MARIONNETTES. [Ornith. ) Denys, dans son Histoire natu- relle de l'Amérique septentrionale, cite, tom. 2 , pag. 3o5 , parmi les oiseaux aquatiques du Canada ou Nouvelle-France, les marionnettes , ainsi nommées, dit-il, parce qu'elles vont sautant sur l'eau. Ce mot ne seroit-il pas une corruption de marouettes? ( Cir. D.) MARIPA. [Bot.) Palmier de Cayenne, mentionné par Au- blet, qui dit que son tronc a environ huit pieds de hauteur, et six pieds et demi de diamètre. Ses feuilles pennées ont huit à dix pieds de longueur, et ne s'étalent pas. Il porte des fleurs mâles sur un pied , et des femelles sur un autre. Ses régimei de fleurs sont divisés en plusieurs grappes réunies en pyra- mide, et renfermées, avant leur développement, dans une spathe très-considérable , coriace et épaisse, ayant la forme d'une petite barique, et pouvant servir de vase pour conte- MAR i5i nir, soit dfs alimeiis , soit de l'eau. On miiiigc le fruit anrcs l'avoir fait bouillir. Aublet n'indique pas les caractères qui pourroicnt aider à déterminer son genre; il est probable que c'est aussi le maripa cité par Barrère, que l'on nomme <;hou- maripa, parce qu'on mange, dit-il, son tronc apprêté de di- verses manières, ou plutôt les jeunes pousses qui occupent le centre de sa touffe de feuilles, comme cela a lieu pour d'autres palmiers. On ne confondra pas ce maripa avec un genre du même nom dans la famille des convolvulacées. (J.) MARIPE, Maripa, [Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à lieu rscomplè tes, monopétalées, d e la famille des con.v'o/fu/acces, de la pentandrle mo)iogjnie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel: Un calice à cinq divisions profondes, imbriquées; une corole tubulée, renflée à sa base; le limbe évasé, divisé en cinq lobes ; cinq étamines attachées vers le bas du tube; un ovaire supérieur; un style; un stigmate en plateau; un fruit à deux loges; deux semences dans chaque loge. Maripe grimpant: Man'pascare(ien.s,Aubl., Guian., i , pag. 23o, fab. c)i ; Lamck., IlL gen., tab. i lo. Arbrisseau grimpant dont Its branches très-longuesse divisent en rameaux qui retombent vers la terre et sont garnis de feuilles pétiolées, alternes, ovales, entières, aiguës, fermes, vertes et lisses, longues de six à neuf pouces, sur trois de large. Les fleurs sont blanches, dis- posées en grandes panicules lâches, munies de bractées; Its ramifications velues, ainsi que les calices et la surface externe des corolles. Cette plante croît sur les bords de la rivière de Sinamary. (Foir.) MARIPOSA. [Ornith,) Ce nom a été donné à plusieurs es- pèces d'oiseaux. Le maripQsades oiseleurs est un bengali, /ii/x- gilla bengalensis, Lath., pi. 3 des Oiseaux chanteurs de M. Vieil- lot. Le mariposa pintada de Catesby est le pape delà Louisiane, emberiza ciris , Lath., pi. 169 de Buffon, fig. i et 2 , sous le nom deverdierde la Louisiane, lequel est décrit sous celui de passerine nonpareil dans la deuxième édition du Nou- veau Dictionnaire d'Histoire naturelle, tom. 12 , pag. 17. On a aussi appelé mariposa le bouvreuil noir du Mexique, pyrrhula mexicana, Brisson, tom. 3, pag. 3i6; loxianigia, Linn. et Lath., figuré par Catesby, pi. 6ii. (Ch. D.) MARll'OU. {Bol.) Une espèce de jambosicr {eugenia sinemarien- i52 MAR 515, Aubl.) est ainsi appelée par les naturels delaGuiane. (Lem.) MARIRAOU (Bof.), nom caraïbe d'une espèce de jambosier de Cayenne, eugenia sinemariensis d'Aublet. ( J.) MARISCUS. {Bot.) La plante nommée ainsi par Pline est, • elon C. Bauhin, celle que Daléchamps croit être Vholoscha- nos de Théophraste , et se rapporte au scirpe des marais, scirpus lacustris. Haller et Mœnch ont fait un genre Mariscus comprenant les scirpus acicularis et setaceus, qui maintenant font partie de Visolepis de M. Rob. Brown. Il existe un autre genre Mariscus de Gaertner, dont le schœnus mariscus et le scir- pus retrofractus de Linnœus font partie, ainsi que le killingia panicea de Rottboll. (J.) MARISMA. (Bot.) Ce nom a été donné par les Espagnols , suivant Clusiiis , aune arroche, atriplex halimus, parce qu'elle croît sur les bords de la mer. (J.) MARISQUE, Mariscus. {Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones, à fleurs glumacées, de la famille des cjpéracées , de la triandrie monogynie, ofiFrant pour caractère essentiel : Des épil- lets peu garnis.; plusieurs écailles imbriquées , les inférieures vides; deux valves calicinales minces; trois étamines ; un ovaire supérieur; un style trifide caduc j point de soies sur le réceptable; une semence trigone. Ce genre est formé de plusieurs espèces de souchets , de scirpes, de killinges , à tige presque nue. Lesprincipales sont : Marisqub AQGRÉGÉ; Maviscus aggregatus, Willd., Enum., i , pag. 70. Cette plante a des tiges trigones, hautes d'un pied et plus, munies deplusieurs feuilles radicales un peu rudes à leurs bords, de la longueur des tiges; l'inyolucre composé de huit à dix folioles inégales, presque de la longueur des tiges; les fleurs réunies en huit ou dix épis sessiles, cylindriques, longs de six lignes; lesépillets alongés; les écailles ovales, membra- neuses, aiguës, traversées par une nervureverdâtre; les valves calicinales de même forme; des bractées sétacées, plus longues que les épillets, rudes à leurs bords. Le lieu natal de cette plante n'est pas connu. Mahis^ue A GROS É?ï3; Mariscus pychnostachyus, Kunth, in Humb. et Bonp. Nov. Gen., 1 , pag. 2 1 5, tab. 65. Ses tiges sont droites, hautes d'un pied et plus, glabres, trigones; les feuille» glabres, linéaires, cartilagineuses et denticulées, surtout vers MAR i55 leur sommet, en gaine à leur base; l'ombelle est terminale, à sept ou huit rayons inégaux longs de deux ou trois pouces; les épis sont épais, oblongs , obtus, nus, presque longs d'un pouce; les épillefs très-nombreux, oblongs; l'involucre a huit folioles inégales, les unes plus longues, d'autres plus courtes que l'om- belle; les écailles sont ovales, concaves, aiguës, brunes, lé- gèrement mucronées. Cette plante croit à la Nouvelle-Espagne. Marisque de mutis; Mariscus mutisii, Kunth, /. c, tab. 66", Cette plante a des racines fibreuses; d'où s'élèvent des tiges en gazon , glabres , Irigones , striées, longues d'un pied et demi ; les feuilles sont glabres, linéaires, nerveuses , striées, en carène, dures à leurs bords vers le sommet , plus courtes que les tiges; l'ombelle est terminale, à sept ou huit rayons inégaux, longs d'un ou de deux pouces ; les épis sont linéaires, cylindriques, ob- tus, longs d'un pouce; lesépillets nombreux, distans, lancéolés, aigus, à une ou deux fleurs; l'involucre a neuf folioles, deux et trois fois plus longues que l'ombelle; cinq écailles ovales, obtuses, glabres, en carène, à cinq nervures, d'un brun jau- nâtre, vertes sur leur carène. Cette plante croît au Pérou, dans la plaine de Bogota, proche Suba. I Marisqde roux ; Mariscusrufus , Kunth, /. c, tab. 67. Cette es- pèce a des tiges droites, trigones, hautes d'un pied et plus, glabres, hérissées de petits tubercules, d'un blanc verdàtre ; les feuilles sont linéaires, acuminées, en carène vers leur base, denticulées a leur sommet, souvent plus longues que les tiges; l'ombelle est terminale , à sept ou huit ra} ons inégaux ; les épis sont oblongs, obtus, souvent trois ou quatre et plus sur le même pédoncule, longs d'un pouce; lesépillets touffus, très-nombreux, ovales, sessiles, à trois fleurs; l'involucre a six ou sept folioles très-longues; les écailles sont arrondies, obtuses, glabres, con- caves, roussâtres, à sept nervures. Cette plante croît à la Nouvelle-Espagne. Marisque sans feuiixes -. Mariscus aphyUus, Vahl, Enum., 2, ■pag. 3jo ; Junous cjperoides,S\odn.,Hist., l,pag. 121, tab. 81, fig. 2. Ses racines sont rampantes; ses tiges trigones, hautes d'un pied, garnies à leurbase, au lieu de feuilles, de plusieurs gaines obtuses, de couleur grisâtre, bordées de brun, tron- quées obliquement; rinvolucre a deux ou trois folioles ovales, lancéolées, plus courtes que Tépi; celui-ci est globuleux; h'IO i54 MAR fois plus gros qu'un pois, composé d'un grand nombre de petits épillets linéaires, lancéolés.; les valves sont purpurines et ponctuées. Cette plante croît dans l'Amérique. Maris^ue ÉTALÉ : Manscus elatus, Vahl, Enum., a , pag. 677 ; KjUingia mcomp/cfa , Jacq., Ic.rar., 2, tab. 3oo-, KyUingiacaya- nensis, Lamck., III. gen., 1, pag. 149. Ses tiges sont luisantes, triangulaires, hautes d'environ trois pieds; les feuilles presque de ^a longueur des tiges, larges d'environ trois lignes; l'involucre a six folioles et plus , longues d'un , et même de deux pieds; les rayons de Fombelle sont longs de deux pouces, sou tenant chacun une ombellule à quatre rayoHs; les épis sont cylindriques, étroits, longs d'un à deux pouces ; les épillets petits, très-étalés, à trois fleurs. Cette plante croît dans l'Amérique, aux environs de Caracas et dans l'île de Cayenne. (Poir.) MARITAMBOUR. (Bot.) Espèce de grenadille de Cayenne , suivant Richard. (J.) MARJOLAINE, Mfl/orana. (Bot.) Tournelort et ses prédé- cesseurs distingunient ce genre de l'origan par les épis de fleurs plus courts et de forme presque carrée, et par le ca- lice fendu ^n dessus. Ces caractères ont paru insuflisans à Linnasus pour séparer ces deux genres qu'il a réunis sous le nom du dernier. Rumph a cité deux basilics sous te nom de majorana. Voyez Origan. ( J.) MARJOLAINE BATARDE. (Bot.) Dans (juclques parties des Alpes, ou donne ce nom au cypripedium calceolus. (L. D.) MARKAKO. (Dot.) C'est à Ceilan la même plante que le KiKiRiNDA. Voyez ce mot. (J. ) MARKEA. (Bot.) Voyez les articles Lamarckea et Mahckea. (PoiR.) MARKOJIO. {IclUh\ol.) La Chesnaye-des-Bois a parlé, sous cenom,mais)ene saisd'après quelle autorité, d'un poisson des Indes qui a la gueule assez grande pour avaler un homme tout entier. C'est probablement quelque espèce de squale. (H. C.) MARLE. {Ornith.) Les habitans delà campagne, dans le dé- partement des Deux-Sèvres, et dans plusieurs endroits de celui de la Somme, appellent ainsi le merle commun, turdus me- Tula, Linn. (Ch. D. ) MARLEG. (Bot.) C'est le nom qu'on donne dans les îles Fé- Toe au con/ci^-a cegagropila , suivant Lyngbye. ( Le.m. ) MAR i55 MARLITE. {Min.) Kirwan nomme ainsi une pierre ou roche mélangée qui renferme de la chanx carbonatée. Il dislingue les marlites des marnes en ce que celles-'cl se désagrègent faci- lement par l'action des météores atmosphériques, tandis que les marlites, qui sont des roches pliis dures, résistent aussi beaucoup mieux à cette action. 11 place les macigno-molasses ou molasses de Genève et de Lausanne, plusieurs calcaires mêlés d'argile et de sable des Alpes et du Hartz, ainsi que le schiste marno-bitumineux du Mansfeld , etc., parmi les marlites. Cette réunion estfondéesur la considération des caractères minéralogiques, la solidité, la dureté, la rudesse au toucher, la texture un peu grenue, la composition par mélange-, le nom de marlite ne peut donc se rapporter exactementàaucnne de nos espèces minéralogiques homogènes, ou de nos variétés composées. (B.) MARLLENGA. (Orn.i//r. ) La bergeronntte lavandière , mo- tacilla alba , Linn., se nomme ainsi en catalan. (Ch. D.) MARMARITIS {Bot. ) , un des noms grecs anciens de la fu- meterre, cités par Rucllius. (J.) MARME. {Ichlhyol.) Voyez Morme. (H. C) MARMEER, UMBATS {Bot.), noms japonois du coignas- sier, cités par Kaempfer, ( J. ) MARMELDIER {Mamm.), nom hoUaridois de la marmotte d'Europe. Voyez Murmeltiiièr. (Desm.) MARMELEIRA {Bot.), nom du coignassier dans le Portu- gal et au Brésil, selon VandelH. (J.) MARMELOS. {Bot.) Le fruit ainsi nommé dans l'Inde est porté sur un arbre qui est le covalam du Malabar, le marme- leira des Portugais de l'Inde. Linnaeus en faisoit son craleva marmelos. M. Correa , qui l'a examiné de nouveau , a prouvé qu'il n'appartenoit pas aux capparidées dont le crateva fait partie, et il Fa reporté aux aurantiacées comme genre dis- tinct sous le nom A'œgle. Les Espagnols nomment aussi le coignassier marmelos. Voyez Codoyons. (J.) MARMENTAUX. {Bot.) Dans le Dictionnaire économique , on lit que ce nom est donné aux bois qui, plantés en avenues, en quinconces ou en bosquets , servent à l'embellissement des villes ou des habitations particutièrts , et qu'un simple usu- fruitier n'a pas le droit d'abattre. (J.) ^56 MAR MARMITE DE SINGE {Bot.), nom vulgaire à Cayenne de quelques espèces de quatelé , lecjthis , qui sont assez gros , et ont la forme d'une marmite fermée supérieurement par son couvercle et remplie de quelques graiaes que les singes mangent avec avidité. (J.) MARMOLIER. {Bol.) Voyer Duroia. (Poir.) MARMONTAIN, MARMOTAINE, MARMOTAN {Mamm.), noms de la marmotte en vieux françois. (Desm.) MARMOLITE (Mm.) M. Nuttall a donné ce nom à une subs- tance pierreuse qui paroit être très-voisine de la serpentine , si même ce n'en est pas une variété. La marmolite, dit M. Nuttall, a une texture foliée avec des lames minces et parallèles aux côtés d'un prisme à quatre pans obliques et comprimés. Ces lames sont quelquefois ras- semblées en groupes; elles sont d'un beau vert pâle avec un lustre presque métallique; elles sont opaques, leur texture est compacte; elles n'ont aucune flexibilité, très-peu de dureté; leur poussière est brillante et onctueuse au toucher. Ce minéral devient blanchâtre et friable par l'action de l'air ; sa pesanteur spécifique est de 2,470. Exposé à l'action du feu du chalumeau, il décrépite, s'exfolie sans se fondre, et devient dur; il perd i5 pour 100 de son poids, et donne dans l'acide nitrique une dissolution épaisse et comme gélatineuse. Il contient : Magnésie 46 Silice 36 Eau 1 5 Chaux 2 Protoxide de fer et . '-rôme o,5 C'est , comme on voit, la composition de la serpentine, et la marmolite indiqueroit un commencement de cristallisation de cette pierre, ce qui conduiroità compléter la série des carac- tères nécessaires pour établir exactement et scientifiquement cette espèce. La marmolite ee présente en veines étroites dans la roche de serpentine d'Hoboken et de Bare-Hills , près Baltimore , dans les Etats-Unis d'Amérique. Elle est souvent en contact dans le premier lieu avec la MAR 167 brucite (uiagiidsle hydratée) et le marbre magnésien décrit par les minéralogistes américains. (B.) MARMORARIA {Bot.), nom ancien de Tacauthe, cité par Daléchamps. (J.) MARMOSE. {Mamm.) Nom brasilien d'une espèce du genre Sarigue. Voyez ce mot. (F. C.) MARMOT (Ichthj'oL), un des noms vulgaires du denté com- mun. Voyez Denté. (H. C.) MARMOTTE. (Mamin.) Ce nom vient du mot italien mar- motta, lequel tire peut-être son origine du Mormelthier. (Voyez ce mot.) D'abord donné à un rongeur des hautes mon- tagnes de l'Eiiropc, il fut ensuite étendu à quelques autres mammifères qui otfrent avec lui les plus intimes rapports. lànnaeus et Pallas confondirent ces animaux avec les rats. Ce dernier en fit cependant une section particulière sous le nom de mures soporosi. Brisson et Erxleben les placèrent dans leur genre Glis , division incohérente qui renfermoit, selon le pre- mier, les loirs, les marmottes et le hamster; et de plus, sui- vant le second, le zerami, les lemmings et le campagnol éco- nome. C'est Gmelin qui le premier isola les marmottes sous le nom d'arctomjs (rat-ours) dans son édition du Sjstema natura\ Depuis, les zoologistes ont toujours conservé ce genre établi en effet sur des caractères assez nettement tranchés. Les marmottes ont, à la mâchoire supérieure, deux inci- sives, et cinq molaires de chaque côté, et à l'inférieure une molaire de moins; les incisives sont fortes , épaisses et, comme chez tous les autres rongeurs, séparées des molaires par un grand espace vide; les supérieures sont tronquées carré- ment à lejir sommet; les inférieures sont terminées par une pointe arrondie , et toutes deux sont taillées en biseau à leur face interne. La première molaire supérieure , plus petite que les autres, ne présente à la couronne qu'un simple tuber- cule obtus; les quatre autres sont triangulaires et divisées par deux sillons profonds, en trois crêtes transversales, qui, par- tant du bord externe de la dent, font paroître celui-ci relevé de trois tubercules aigus, et viennent toutes se réunir au som- met du triangle qui occupe la face interne de la couronne et se présente sous la forme d'un rebord arqué, lisse et élevé. Les molaires inférieures, seulement au nombre de quatre, dif- iSb MAR fèrcnt des supérieures, en ce qu'elles ont une forme carrée, et que, n'ayant qu'un sillon longitudinal, elles ne sont relevées que de deux crêtes, Tune qui occupe le bord antérieur et l'autre le postérieur; et elles se réunissent au bord interne pour y former une pointe relevée; le sillon échancre le bord externe de manière à y faire paroitre deux tubercules. Les membres sont courts et forts, les antérieurs se trouvent terminés par une main large , épaisse , divisée en quatre doig(s courts et robustes, de longueur peu inégale, réunis jusqu'à la seconde phalange par une membrane épaisse, et armés d'ongles forts et reployés en gouttière; au haut de la partie interne du carpe se trouve un très-petit rudiment de pouce de forme conique et protégé par un petit ongle plat. Les membres postérieurs ont un pied court et large, terminé par cinq doigts, semblables, pour la forme, a ceux de la main, réunis comme eux jusqu'à la première phalange , mais munis d'ongles plus forts et plus courts : les trois doigts du milieu, de longueur peu différente, sont plus alongés que les deux latéraux qui sont les plus courts, et c'est l'interne qui est le moins long de tous, La queue est très-courte, cylindrique et entièrement couverte d'assez longs poils. L'œil est petit, à pupille ronde: les paupières sont fortes et épaisses, et l'interne est peu développée. Le mufle n'est qu'une partie nue, et sans doute glanduleuse , placée entre les deux narines et divisée par un profond sillon longitudinal qui va ensuite séparer la lèvre supérieure en deux portions; l'extré- mité du museau forme une large surface arrondie, séparée du mufle par un repli transversal et nu; les narines sont formées d'une ouverture antérieure prolongée sur les côtés en un sinus lar<»e et légèrement arqué vers le haut. L'oreille est petite, courte, assez mince, arrondie et simple: on n'y voit qu'un rudiment d'hélix qui rentre dans la partie antérieure de la conque, protège inférieurement le trou auditif percé au fond de la partie antérieure de cette conque, et foi-me supérieure- ment un cul-de-sac du fond duquel s'élève un pli qui traverse l'oreille. La langue est courte, ti'ès-épaisse, arrondie et douce-, ses bords paroissent comme relevés sur les côtés de sa partie antérieure, ce qui forme un sillon longitudinal, très-profond ; ks lèvres sont épaisses et courtes, et elles forment, à leur angle MAR i59 <1e réunion, une réclupîlcature utscy. large. On ne trouve pas d'abajoues dans l'intérieur de la bouche. La paume, la piaule et le dessous des doigts sont entièrement nus et marqués de sillons assez réguliers et plus larges que ceux de la paume de l'homme : la paume offre cinq tubercules; les trois premiers répondent à la base des doigts, Tun correspondant au qua- trième doigt, l'autre au second et au troisième doigt, et le der- nier au premier doigt -. les deux autres tubercules occupent la partie postérieure de la paume; ils sont extrêmement développes, très-épais et fort saillans; l'un occupe le bord interne et soutient le rudiment du pouce; l'autre soutient le bord externe. La plante est garnie de six tubercules, quatre placés à la base des doigts comme dans la paume, excepté qu'il y en a un de plus pour le pouce, et les deux autres placés à peu de distance des quatre précédens, l'un au bord externe ei l'autre à l'interne; le reste du talon est lisse et entièrement nu. Les soies des moustaches sont fortes, longues et implantées dans une épaisse couche musculeuse ; on trouve quelques autres bouquets de soies, l'un sur les sourcils, l'autre sur la joue et le troisième sous la gorge. Le pelage est long, épais et composé de poils*de deux natures, de laineux nom- breux, <)ssez longs et peu frisés, et de deux couleurs, et de soyeux plus longs, à peine aussi nombreux, et ordinairement annelés de plusieurs couleurs. Chez les mâles les testicules ne sont point renfermés dans un scrotum particulier, et le gland est, à ce qu'il paroît, simple- ment conique et peu alongé; chez les femelles la vulve ne se montre au dehors que sous l'apparence d'une fente longitudi- nale et courte, garnie de deux lèvres épaisses et fortes, sur- montées de quelques poils. Les marmottes ont des formes lourdes et trapues ; leur tête plate et épaisse, leurs oreilles arrondies, leurs membres courts et larges, leur petite queue, et de plus leur épaisse tt grossière fourrure leur donnent une physionomie particu- lière qu'indique assez bien le mot d'arctomjs (rai-ours) fondé sur les rapports de forme que Ton a cru trouver entre ces ron- geurs et les ours. Leur démarche est lourde et embarrassée; elles courent mal, mais peuvent s'aplatirde manière à passer par des fentes étroites. '6o MAR Leurs cris ne consistent qu'en un grognement doux, ou un gros murmure qui se change dans la colère ou la surprise en un sifflement fort et aigu. Elles se fouissent avec promptitude une retraite profonde, dans laquelle plusieurs individus se retirent pendant l'hiver , passant cette saison dans un état léthargique dont on n'a pas encore exactement apprécié la cause; d'après ce que l'on sait de l'espèce européenne, il paroitroit que les marmottes vivent en société, et que dans les beaux jours du printemps, elles viennent brouter ou jouer à l'entrée de leur terrier dont elles ne s'éloignent jamais, et l'on assure que dans toutes leurs sorties l'une d'entre elles, placée au sommet de quelque rocher voisin, fait l'ofHce de sentinelle avancée, et avertit les autres par un sifflement aigu de la présence de l'en- nemi; alors toute la troupe rentre dans sa retraite, ou bien se tapit sous les rochers voisins. Elles recueillent dans leurterrier uneassezgrandeqiiantitéde foin qu'elles transportentdansleur bouche; elles s'en forment un lit épais, dans lequel elles se blot- tissent pour passer l'hiver; et à l'approche de cette saison elles ontsoin defermer,eny accumulant delà terre, l'entrée deleur terrier. Elles ne forment point de provisions, mais lorsqu'elles entrent dans leur retraite hibernale, elles sont très-grasses et garnies sur l'épiploon de feuillets graisseux très-épais qui paroissent suflisans pour réparer les pertes qu'elles peuvent éprouver par l'action vitale qui leur reste. Leur nourriture ordinaire ne consiste qu'en matières végétales, et surtout en racines; mais on les habitue, sans peine, à manger de la viande. Marmotte vulgaire : Arctomys marmolta, Gm.jla Marmotte, Buff,, Hist. Nat., tom. B, pi. 28. Cette espèce est d'un gris foncé en dessus avecla croupe d'une teinte un peuplusroussàtre; le devant et le dessous du corps, les flancs et le bas des membres sont d'un fauve roux pâle ; la tête est en dessus du gris noirâtre du dessus du corps, ses côtés sont d'un gris plus clair, et le tour du museau est d'un gris blanc argenté; les pieds sont d'une teinte presque blanche, et la queue est noirâtre, courte et touffue. Tous les poils sont d'un gris noir à leur base; les lai- neux ont leur pointe un peu plus claire sur les parties supé- rieures, et d'un gris fauve sous le corps; les soyeux aux par- ties supérieures sont noirs avec une légère pointe d'un fauve MAR 161 blanchâtre qui devient plus grande sur la croupc; ils sont fauves sons le corps, et tout noirs sur la queue. Cette espèce habite les montagnes alpines de l'Europe, et y creuse ses ter- riers au-delcà de la région des forêts. C'est elle qu'apportent avec eux ces enfans qui descendent des Alpes, et viennent men- dier leurexistence dans nos villes. Lesmontagnardsvontl'hiver la prendre dans ses terriers où ils la trouvent engourdie et roulée dans son foin; ils la mangent, et vendent la peau, qui est une fourrure commune et de bas prix. Marmotte boback : Arclomys hoback, Gmel. ; Mus arctomys , Pallas , G/., pag. 97 , pi. 5 ; Boback , Buff. , tom. 1 3 , pi. 18. Le boback est d'un brun fauve très- pâle, légèrement mêlé de brun noirâtre; le dessous du corps est d'une teinte fauve très-pâle; le tour des yeux et le dessus du museau sont bruns, la région des moustaches et la gorge d'un roux assez pur; le menton , la lèvre supérieure et le bout du museau d'un gris argenté; la queue, très-courte, est presque rousse. Tous les poils sont noirâtres à leur base, les laineux ont leur pointe d'un blond cendré et les soyeux sont de cette couleur sous le corps , et terminés aux parties supérieures par une pointe d'un brun châtain. Cette espèce habite depuis la Pologne jusques dans le nord de l'Asie; elle suit la chaîne des monts Krapachs, et se trouve principalemejit entre le Dnieper et le Don, mais elle ne s'élève pas aussi haut que Fespèce précédente et préfère les contrées moins froides et les collines arides ; elle recherche surtout les plantes oléracées poursa nourriture, et creuse son terrier dans des terrains très-durs. Marmotte du Canada : Arctomys empêtra , Qaelech mar- mot, Vennant, Quadr. , p. 270, n.^igg, pi. 24, fig. 2 -, Fors- ter, Ph-ii. Traas., p. 078; M«s empêtra, Pall., G/., p. jS ;Sehreb., lab. 210; MoNAX GRIS, F. Cuv. , Hist. nat. des Mamm. Cette espèce est d'un brun roux noirâtre, varié et tiqueté de blanc; le dessous du corps et le bas des membres sont d'un brun roux vif couleur de rouille; le dessus de la tête, les pieds et la queue d'un brun foncé presque noir principale- ment sur ces dernières parties; les côtés et le dessous de la tête sont d'un fauve jaunâtre. Tous les poils sont noirs ou du moins très-foncés à leur base-, les laineux ont la pointe rousse ; aux parties supérieures les poils sont soyeux , roux, puis noirs 29. 11 i62 MAR avec la pointe blanchâtre; sous le corps ils sont entièrement terminés de roux. Ces poils soyeux ayant sur la croupe leur pointe blanche plus étroite que sur le reste du dessus du corps, cette dernière partie paroit plus brune, et seulement tiquetée de blanc jaunâtre. La queue est plus longue chez cette espèce que chez les deux précédentes, et elle fait à peu près le tiers de la longueur du corps. Le pelage est quelquefois un peu différent de la description que nous venons d'en donner; ledos, les épaules, les reins , les cuisses et les côtés du corps présentent, dans certains individus, une teinte beaucoup plus grise , ce qui paroît tenir à ce que les poils laineux sont terminés de gris sur ces parties et que les soyeux manquent de teintes rousses. Souvent aussi le roux des parties inférieures s'éteint pres- qu'entièremcnt. On ne sait pas encore si ces différences tiennent à l'âge , au sexe, ou aux diverses périodes de la mue; quoi qu'il en soit, le quebeck marmot de Pennant, le mus empêtra de Pallas, et le monax gris , ne font vraisemblablement qu'une seule et même espèce, propre à l'Amérique septentrionale. Je crois encorepouvoirleurréunirl'arciomj .s pr«in,osa deGme- lin , dontla description ressemble entièrement à un individu du Muséum envoyé de New-Yorck par M. Lesueur. On a aussi rapporté aux marmottes, le Monax, arctomys mo- nax de Gmelin; Edwards, Glanures , tom. 2, p. 104, et Buff. , tom.3 desSuppl., pi. 28. Selon Edwards il seroit delà grosseur d'un lapin, et sa queue, un peu touffue, auroit plus de la moitié de la longueur du corps; le pelage seroit d'un brun com- parable à celui du rat d'eau et s'éclaiciroit sur les flancs, mais plus encore surle ventre ; le bout du museau seroit cendré, et la queue d'un brun noirâtre; les pieds seroient noirs, et les oreilles petites et rondes. Malheureusement le monax n'a pas été revu depuis Edwards, et ce qu'il rapporte de cet animal nesuflit paspour faire décider s'il appartient en effet au genre des marmottes. On a joint au monax le Lapin de Baiiama de Catesby, qui, selon lui, est un peu plus petit qu'un lapin, brun sans aucun mélange de gris, et dont les oreilles, lespatteset la queue sont celles d'un rat. 11 faudroit des renseignemens plus positifs pour qu'on pût se faire une idée claire de cet animal et l'admettre parmi les marmottes. MAR i6r. Le Souslic, arctomys citillus, Gmel. , qui, jusqu'à présent, avoit clé réuni aux marmottes, doit former un genre distinct. (Voyez Spermophile. ) Quelques mammifères bien plusobscurément connus que le monax, ou que le lapin deBaJiama, ont encore été rapportés au genre des marmottes; ce sont : le Gundi du mont Atlas, de Rothmann,quin'aque quatre doigts à tous les pieds, et qui, à la taille d'un lapin , joint des oreilles très-courtes, mais à très- large ouverture, et un pelage roussàtre; le Maulin de Molina, quadrupède du Chili, du double p'us grand quela marmotte, à pieds pentadactyles, à dents de souris et à museau pointu; enfin la Marmotte de Circassie, de Pennant, de la taille du hamster, à jambes antérieures courtes, à poils alongés et châtains, etc. (F. C.) MARMOTl'É D'ALLEMAGNE. {Mamm.) C'est le Hamster. (Desm.) MARMOTTE DES ALPES. {Mamnu) C'est la Marmotte VULGAIRE. (Desm.) MARMOTTE BATARDE D'AFRIQUE. {Mamm.) Vosmaer donne ce nom au daman. (Desm.) MARMOTTE DU CANADA. {Mamm.) Ce nom a été donné au monax. espèce de marmotte encore mal déterminée. (Desm.) MARMOTTE DU CAP. {Mamm.) C'est le Daman. (Desm.) MARMOTTE DE CIRCASSIE. {Mamm.) Voyez Marmotte. (Desm.) MARMOTTE DE POLOGNE. {Mamm.) Voyez Marmotte EOBACK. (Desm.) MARMOTTE DE STRASBOURG. {Mamm.) On a donné ce nom. au Hamster. (Desji.) MARMOTTE VOLANTE. {Mamm.) Daubenton a nommé ainsi un quadrupède chéiroptère qui appartient au genre Vespertilion. Voyez ce mot. (Desm.) MARMOUTON (Mamm.) Dans quelques parties de la France méridionale ce nom est donné au mouton entier ou bélier. (Desm.) MARNAT. (ConclijL)Adanson"(Séuég., p. 168, pi. 12) dé- crit et figure sous ce nom une petite espèce de turbo, que l'on a rapportée peut-être à tort au turbo pullus de Linnaeus et de Gmelin.(DEB.) 11. if^A MAR MARNE (i). {Min.) Si les parties qui composent les pierres qu'on nomme marn-es étoient plus grosses ou plus visibles, ces minéraux sortiroient de la division des pierres simples et fe- roient partie des roches mélangées; mais les matières argi- leuses, calcaires et sablonneuses, qui par leur mélange forment les marnes, sont d'une ténuité qui les rend invisibles. Les marnes sont donc pour nous des minéraux homogènes, qui ont l'aspect terne de l'argile ou de la craie, très-peu de du- reté, qui sont même souvent tendres ou friables, qui font une violente effervescence avec l'acide nitrique, se délaient dans l'eau , mais quelquefois très-difficilement, ne font qu'une pâte courte, n'acquièrent que peu de dureté au feu, et se fondent assez facilement. Elles se distinguent des argiles par ces caractères; elles diffèrent des pierres calcaires pures, parce qu'elles laissent un résidu assez considérable lorsqu'on les dis- sout dans l'acide nitrique. Il est très-difficile d'établir des variétés distinctes parmi les marnes. Celles qui semblent les plus différentes , passent de l'une à l'autre par des nuances insensibles. Les caractères que nous donnons ne conviennent donc qu'aux extrêmes, et il y a nécessairement beaucoup d'arbitraire dans la classifica- tion des échantillons qui forment transition. 1. MARNE ARGILEUSE. Cette variété se délaie toujours dans l'eau plus ou moins facilement, et forme avec elle une pâte assez courte; elle est tantôt compacte, tantôt friable, tantôt feuilletée. Ses couleurs les plus ordinaires sont le gris, le vert sale plus ou moins foncé, le brun jaunâtre, le brun verdâtre, le gris et le jaune marbré. Nous en citerons plusieurs exemples, que nous attacherons à des sous-variétés particulières (2). 1. Marne argileuse figuUne. — C'est ordinairement la terre (1) Argile calcarifère. Haùy. (2) Si nous avons autant divisé une espèce qui paroît si peu importante en minéralogie, c'est qu'elle se trouve fréquemment et en grandes masses, et que nous avons eu pour but de faciliter les descriptions géognosliques. AVerner divise la marne en deux sous-espèces : la marne terreuse, MercelErde, et la marne endurcie, VEhHjERïETERMERCEL. Chacune de ceç sous-espèces renferme des marnes calcaires et des marnes argileuses. MAR i65 ou l'argile à policr, elc. etc., plus généralement connue sous ce dernier nom que sous celui de marne. Elle a une structure com- pacte, à peine et rarement schistoïde, et une texture fine et serrée d'apparence assez homogène ;ellese casse plus facilement que l'argile plastique: mais elle offre cependant encore une sorte de ténacité. Sa cassure est raboteuse. Elle se délaie aisément dans l'eau, beaucoup plus aisément même que l'argile plastique. Elle forme avec ce liquide une pâte assez liante , facile à travailler. Ses couleurs sont le brun, le gris, le jaunâtre, le verdâtre, etc. Elle a donc beaucoup des caractères extérieurs de l'argile plastique. Mais l'argile plastique ne fait aucune effervescence avec les acides, et est sensiblement infusible, tandis que la marne argileuse offre d'une manière très-marquée les carac- tères opposés. Elle ne contient souvent que S pour cent de chaux carbonatée, et rarement au-delà de i5. Cette marne appartient principalement aux terrains de sédiment supé- rieurs, et dans ceux-ci encore plus particulièrement à la formation gypseuse. Nous pouvons citer comme un exemple authentique de cette variété, celle que l'on nomme aux en- virons de Paris marne verte, terre à potier, et qui forme au-dessus des gypses, dans le passage de ce terrain d'eau douce au terrain marnin qui le recouvre, une couche souvent très- puissante et d'une continuité remarquable. Elle n'est pas tou- jours verte : elle prend quelquefois une teinte jaunâtre, telle est celle des environs de Viroflay près Versailles. Mais cette marne n'est pas tellement particulière à cette formation , et même à ce terrain, qu'on ne puisse la rencontrer ailleurs. La plupart des argiles inférieures à la craie, celles qu'on trouve entre les bancs du calcaire jurassique, celles du calcaire a pin , sont plutôt des marnes argileuses, comme on les nomme sou- vent, que de véritablcsargiles. On voit que cette variété se pré- sente dans une assez longue suite de formations, cependant il paroît qu'elle ne commence qu'après le terrain transitif,' et qu'elle t'uit avec la formation du gypse à ossemens. On en trouve bien encore un peu dans les terrains d'eau douce supé- rieurs, et notamment dans le banc du silex meulière qui en fait une des parties les plus notables, mais elle n'y est qu'en amas peu étendus, présentant aussi bien les caractères de la i6G MAR marne calcaire ou de la marne argileuse compacte que ceux de la marne argileuse figuline. Cette marne accompagne le gypse dans presque toutes ses formations, elle est presque aussi abondante dans les dépôts de gypse des terrains de sédiment inférieurs et moyens que dans ceux des terrains de sédiment supérieurs. ■J.Marne argileuse schisloïde (i). — Elle a tous les carac- tères de la marne argileuse , avec une structure schisteuse ou fissile très-distincte; elle se casse assez difficilement, se délaie plus difficilement dans l'eau que les précédentes, et il faut la broyer assez long-temps avec ce liquide pour en former une pâte qui ait quelque liant. Sa couleur dominante est le brunâtre ; elle est quelquefois associée à des matières charbonneuses ou bitumineuses qui la colorent en brun foncé, ou même en noir. Cette marne se présente à peu près dans les mêmes terrains que la précédente, mais dans des rapports inverses. Ainsi elle est rare dans les terrains de gypse à ossemens, où la marne figuline est si commune, et se présente entre les bancs du calcaire grossier, où cette dernière est assez rare; mais elle est beaucoup plus abondante que celle-ci dans les terrains inférieurs à la craie, et notamment dans les terrains houillers. On la confond quelquefois avec lesschistes; elle s"en distingue par la faculté qu'elle possède de faire pâte avec l'eau , faculté dont les schistes sont absolument privés. Elle est accompagnée, dans les terrains inférieurs à la craie et dans le calcaire juras- sique surtout, d'un grand nombre de coquilles marines fos- siles, tandis qu'elle ne contient que des débris de végétaux terrestres dans les terrains houillers; elle est souvent accom- pagnée, ou même entièrement remplacée dans ces terrains, par l'argile schisteuse désignée sous le nom de schieferthon. 3. Marne argileuse compacte. — Elle est solide, mais se laisse facilement couper au couteau, et même entamer par l'ongle. .On la trouve en couche épaisse, d'un gris marbré, entre les bancs de la seconde masse de gypse, à Montmartre. On en voit aussi d'un vert pâle assez pur dans les carrières de Passy, près Paris. Elle passe à la marne calcaire. (i) StiuiErERTUori. AVeni. MÂR 167 Quelques terres ou argiles à foulon d'Angleterre et d'autres pays doivent être rapportées à cette variété de marn'^e , car elles font une vive effervescence avec les acides, sont facile- ment fusibles, se brisent et se délaient dans l'eau avec beau- coup de promptitude , sans qu'on puisse cependant les réduire en une pâte liante. 2. Marne calcaire. Cette marne est beaucoup plus aride au toucher qu'aucune des variétés précédentes; elle ne se délaie point dans l'eau et ne fait point pâte avec ce liquide, si elle n'est finement et longuement broyée. Elle est quelquefois assez dure pour ttre employée dans les constructions-, mais plus ordinairement elle se délite à l'air, et se réduit d'elle-même en une poussière assezfine. Ses couleurs sont le blanc , le gris, le jaunâtre sale , le brun pâle. 1. Marne calcaire compacte (1). — Elle est compacte, plus ou moins solide, et seulement traversée par des fissures qui la divisent quelquefois en fragmens d'une forme polyédrique assez régulière. Elle présente toutes les formes des basaltes jusqu'à la figure sphérique. On voit des marnes compactes blanches à retraite irrégu- lière à Montmartre ; elles sont disposées en couches assez puissantes entre les bancs de gypse des différentes masses. Les parois des fissures sont souvent enduites d'une teinte brune ou d'une teinte jaune, et couvertes de dessins noirs dendri- tiques. On trouve à Argenteuil, sur le bord de la Seine à l'ouest de Paris, une marne blanche compacte qui présente quelquefois la retraite prismatique et les articulations des basaltes. Cette marne est la base terreuse de la porcelaine tendre ou frittée. C'est à cette variété, mais à la sous-variété tendre de cette marne calcaire qu'appartient la circonstance observée par MM. Desmarest etPrevost d'une retraite en forme de pyramide., à quatre faces dans une marne calcaire compacte , tendre, in- férieure aux bancs gypseux à Montmartre, phénomène qu'où (i) Veriixrteter Mïrgel. Wera. ^68 I\IAR a encore observé depuis eux dans quelques autres lieux des environs de Paris. Les pyramides à quatre faces qui se montrent dans cette marne ont une base à peu près carrée d'environ six pouces de côté; leur hauteur est à peu près égale au côté de la basft. Leurs faces sont assez profondément striées paral- lèlement aux côtés de la base, elles adhèrent par cttte base à la masse de la marne; mais ce qu'il y a de particulier et d'assez difficile à faire comprendre sans figures, c'est le grouppement constant de six pyramides, de manière que les six sommets sont rapprochés, mais non confondus au centre d'un cube dont les bases des pyramides formeroient les faces , si elles étoient dégagées delà meœ). Caractères : Calathides bisexuelles, discoïdes. Périclineformé de squames libres. Fleurs Icraelles pourvues d'une corolle. '76 MAPx Fleurs mâles ayant un faux ovaire; la corolle Manchâfre, in- fondibuliformc, à lube distinct du limbe; les éfamines adhé- rentes à la corolle. Feuilles opposées. 1. t??? Clibadium. = Clihadnim. Allamand ined. — Lin. (1771). — H.Cass. Dict. V. y. p. 5 9 5. 2.^'IvA.= Conyzœ sp.Hourn. — Tarconantlii 5p. Vaiil. (1719) — Parthenii sp. Lin. ( 1737) — I^a. Lin. ( 1748) — Juss. — Gœrtn. — H. Cass. Dict. v. 24. p. 45 — Denira. Adans. (1763). Seconde Section. Ambrosiées-Prototypes (Ambrosieœ-Arcliet^yœ). Caractères .Calathides unisexuelles; les femelles et les mâles réunies sur le même individu. Calathide femelle à péricline formé desquames entrc-greffées , contenant une seule fleur pri- vée de corolle. Fleurs mâles à faux ovaire nul; à corolle ver- dâtre, campani forme, sans tube distinct du limbe; à étamines non adhérentes à la corolle. Feuilles alternes. S.^Xanthicm. =: Xrtn.i?iïj/m. Tourn. (1694) — Lin. — Juss. — Gœrtn. — Rich.(i8o6) Ann. du mus. v. 8. p. loZi. — H. Cass. (1812 et seq. ) Dict. v. 26. p. igS — R. Brown (1814) Gen. rem. p. 27 — Kunth (1820). 4.'"'FRANSERiA.:=::Xarai/in" sp. Lin. fil. — Juss. — Ambrosiœ sp. Lam. — Franseria. Cavan. (1795) — Wilid. — Fers. — H. Cass. Dict. V. 17. p. 364, ^^R^'^AMBROSiA.:=^mtros(fl. Tourn. ( 1694) — Lin. — Juss. — Gnertn. — Kunth — H. Cass. Dict. v. 26. p. 2o3. XI.'' Tribu. Les Anthémidées [Anlhemideœ). An? Matricariœ deindè Acliillct:i\ Jussieu (1789 et 1806) — Chrj'santhcmorum pars major. H. Cassini (1812) — Chrjsanthe- morum scctio prima , propriè dicta CUrjsanthema. H. Cass. (1 8 1 5) — Anthemideœ. H. Cass. (1814 et seq.) — Kunth (1820). (Voyez les caractères de la tribu des Anthémidées, tome XX, page 372.) Première Section. ANTHÉMiDÉES-CuRYSANïHéMBES [Anl'iiemidcce-Chrysaniliemeœ). Caraclcre : Cliiianthe privé de squamcllcs. MAR 177 I. Artémisiées. Calathide non radiée; fruits inaigrettés, point obcoinprimés. i.* OligoSporDs. = Ahrotani sp. ïourn. (1694. rtialè.) — ? Neck. • — Arteniisiœ sp. Vaill. — Lin. — Adans. — Juss. — - Mœnch — Oligosporus. H. Cass. Bull. févr. 1817. p. 33. 2. * Artemisia. = Artemisia. Tourn. (1694) — Gsertn. — ■ H. Cass. Dict. V. 22. p. Sg. — Artemisiœ sp. Vaill. — Lin. — Adans. — Juss. — Neck. — Mœnch. 3. ''■ Absinthium. := Absintliii sp. Tourn. (1694) — Vaill. — Artemisiœ sp. Lin. — Juss. — Neck. — Absinthium. Aànr l'ensemble des affinités, et qu'il est impossible d'expri- mer exactement cet ensemble par ce qu'on appelle des carac- tères. Il est pourtant indispensable d'attribuer des caractères à chaque groupe : mais, dans renonciation de ces caractères, le mot ordinairement doit toujours être exprimé ou sous-en- lendu. Lts caractères d'un groupe naturel ne sont donc que des caractères ord/zm/rei-, des caractères cenf7-aH.r, des caractères typiques , c'est-à-dire, des caractères qui existent dans le plus grand nombre des plantes composant ce groupe, et surtout dans celles qui occupent le centre du groupe ou qui en offrent le véritable type. Les subdivisions que nous avons admises dans les deux sec- tions de la tribu des anthémidées, sont caractérisées i." parla calathide non radiée ou radiée, 2.° par l'absence ou la présence de l'aigrette, 3.° par la forme du fruit. Ces trois sortes de caractères sont encore moins exacts, moins infaillibles, plus sujets à exceptions que l'absence ou la présence des squa- melles, qui caractérise nos deux sections : mais on vient de voir que nous attachons peu d'importance à ces exceptions, et qu'elles ne nous font jamais rejeter le caractère qui les subit, lorsque ce caractère nous paroit exprimer un trait de la constitution propre au type du groupe que nous voulons caractériser. Les artémisiées sont placées au commencement de la série, à cause de leur grande affinité avec les ambrosiées ; et notre i84 MAR genre OUgosporus est en première ligne, parce qnTl n'a, comme les ambrosiées, que des fleurs unisexuelles. Il est suivi de Vartemisia, qui n'en diffère que par le disque androgyni- llore, et de Vabsinthium qui diffère de Vartemisia par le cH- nanthe fimbrillé. Vhumea, distinct des trois précédens par su calathide incouronnée, termine ce petit groupe de quatre genres. Les cotulées ont de l'affinité avec les ambrosiées, et elles suivent les artémisiées, dentelles diffèrent principalement par la forme du fruit. Les genres Solivœa (i), Hippia, Leptinella ont le disque masculillore , comme Voligosporus. Le solivœa a ses fleurs femelles privées de corolle , comme les ambrosiées- prototypes, et le clinanthe fimbrillé, comme Vabsinthium, Uliip- pia, dontles fleurs femelles ont une corolle tubuleuse confondue par sa base avec le sommet de l'ovaire, tient ainsi le milieu entre le solivœa et le leptinella. Celui-ci a la corolle des fleurs femelles articulée sur l'ovaire et ligulée; ilparoit qu'une espèce de ce genre aies calathides unisexelles, comme les ambrosiées- prototypes, et qu'une autre a les corolles femelles biligulées, comme le ccnia.lje cenia et le cotula ont le disque androgyni- flore : le premier de ces deux genres confine au leptinella par sa couronne biliguliflore courtement radiante; le second, qui ressemble au solii'œa par ses fleurs femelles à corolle nulle ou presque nulle, se rapproche des tanacétées par la forme des fruits du disque. M. Kunth a écrit que les genres Hippia et Solii>œa seroient peut-être mieux placés dans la tribu des hé- lianthées que dans celle des anthémidées {Nov. Gen. et Spec. pZ., t. IV, pag. 3oi, edit. in-4.°). Nous croyons inutile de réfuter cette opinion, qui trouvera sans doute peu de partisans. Les tanacétées se composent seulement de trois genres, à calathide incouronnée dans les deux premiers, discoïde dans le troisième. Le halsamita, dont l'aigrette est courte ou dimidiée, rarement nulle, a les calathides tantôt solitaires comme le co- tula, tantôt corymbées comme les pentzia et tanacetum. Le peittzia ne se distingue du halsamita que par son aigrette fort (i) SoMVA étant un nom d homme, nepeut régulièrement devenir on nom de plante, sans que sa terminaison soit modifiée : c'est pourquoi nous nommons SotivJEA le genre nommé Sni.iVApiij'' les autres botanistes. MAR i85 haute et en forme d'étui. Le tanacetum diffère de l'un et de l'autre par la présence d'une couronne féminiflore. Les chrysanthémées vraies, caractérisées par la calafhide radiée, ce mprennent d'abord le gjmnocUne el le pyrethrurn , qui ont une aigrette comme les tanacélées, et qui se distinguent l'un de l'autre parla radiation, courte dans le premier , longue dans le second. Les trois autres genres, qui n'ont point d'ai- grette, sont le chrysanthemum h clinanthe nu, convexe, le matricaria a clinanthe nu, cylindracé-conique, et le lidbechia à clinanthe fimbrillifère. Notre seconde section, intitulée Anthémidées-Prototypes, et caractérisée par ie clinanthe garni de squamelles, se divise en deux groupes, selon que la calathide n'est point radiée ou qu'elle est radiée. Le groupe des santolinées offre d'abord Vliymenolepis , qui a de l'affinité avec la première secfion, puisque son clinanthe est quelquefois nu ; sa calathide est incouronnée, comme dans les quatre genres suivans, dont il se distingue par son aigrette composée de squamellules paléiformes. L'aigrette de l'athanasia est composée de squamellules ostéomorphes ; celle du Zonas est stéphanoïde. Le diolis et le santolina sont privés d'aigrette , et ne se distinguent l'un de l'autre que parce que la base de la corolle du diotis se prolonge inférieurement , en formant d'a- bord un anneau qui emboîte le sommet de l'ovaire , puis deux queues qui rampent sur ses deux côtés opposés jusqu'au milieu de sa hauteur, et qui contractent quelque adhérence avec lui. Le lasiospermum et Vanacjcliis ont la calathide discoïde ; mais le premier se distingue par ses fruits hérissés de poils; le se- cond , dont la calathide est quelquefois radiée , se trouve ainsi convenablement placé tout auprès du groupe suivant. Les anthémidées-prototypes vraies, c'est-tà-dire à calathide radiée, présentent douze genres, distribués en trois subdivi- sions. La première, caractérisée par l'aigrette stéphanoïde. comprend le seul genre Anthémis, qui doit nécessairement suivre Vanacjclus. La seconde , caractérisée par l'aigrette nulle , est composée de sept genres. Le chamœmelum ne diffère de Van- themis que par l'absence de l'aigrette. Le maruta diffère du cha- mœmelum par sa couronne qui est neutri flore, et par son clinanthe dont la partie inférieure est privée de squameUes. Vormems ï86 MAR diffère des précédens par ses squamellcs enveloppant corn- plètement les ovaires, par la base des corolles du disque pro- longée en un appendice sur ces mêmes ovaires, parles corolles de la couronne continues à l'ovaire qui les porte. Le cladan- Ihus, ayant la base de sa corolle prolongée en un appendice sur l'ovaire, et le clinanthe garni de squamelles et de fim- brilles, semble assez bien rangé entre Vormenis et Veriocephalus. Ce dernier genre seroit peut-être mieux placé entre Vhippia et le cerna, parmi lescotulées, avec lesquelles il a des rapports incontestables ; et nous n'hésiterions point à préférer cet arran- gement, s'il nous étoit bien démontré que le clinanthe de ïeriocephalus racemosus ne porte point de squamelles, comme celui de ïeriocephalus africanus , mais seulement des firabrilles : quant à présent, nous croyons devoir placer avec doute le genre en question entre le cladanthus , dont le clinanthe porte tout à la fois des squamelles et des fimbrilles, et Vachillea, qui a de l'analogie avec Veriocephalus par la forme de ses fruits, ainsi que par la forme et le petit nombre des corolles de sa couronne. Vosmitopsis termine cette seconde subdivision, afin de se trouver auprès de Vosmites qui commence la troisième. Celle-ci, caractérisée par l'aigrette composée de squamellules, offre en premier lieu Vosmites, dont l'aigrette est formée de plusieurs squamelluies paléiformes, très-courtes. Vient ensuite le lepidophoruin, à aigrette de quatre squamellules paléiformes, dont deux se terminent en soies; mais ce genre, queNecker, son auteur, n'a probablement jamais vu, et qu'il n'auroit fondé que sur une note de Linnasiis, est problématique pour nous , qui ne le connoissons que p;ir cette note, et il n'appar- tient peut-être pas à la tribu des anthémidées, dans laquelle pourtant nous l'admettons provisoirement et avec donte. Le sphenogjne a l'aigrette composée de cinq squamellules paléi- formes très-grandes : et celle de Vursinia présente en outre cinq squamellules filiformes, plus courtes, situées en dedans des squamellules paléiformes. Ce dernier genre termine très- convenablement la série des anthémidées, parce qu'il a une affinité manifeste avec les leysera et relhania, placés au com- mencement de la série des inulées. Les ursinia et sphenogjne, attribués parla plupart des botanistes au genre /frc/o^s, qui n'est pas de la même tribu naturelle, offrent ainsi un exemple MAR 187 notable des erreurs graves auxquelles on s'expose lorsque, né- gligeant l'étude des organes floraux des synanthérées, et surtout celle du style, on se borne à considérer les caractères tech- niques communément employés. Le genre Sphenogyne se trouve inscrit, sous le nom d'oligœr ion , dans la liste qui termine notre article Anthémidbes (tom. II, SuppL, pag. jS) , parce que, à l'époque où nous avons rédigé cet article , nous ignorions que M. Brown avoit fait et publié avant nous ce même genre, sous Je nom de sphenogyne. Mais, presque aussitôt après la publica- tion de l'article dont il s'agit, nous avons appris que M. Brown nous avoit devancé; et c'est pourquoi nous n'avons point dé- crit, dans le Bulletin des Sciences, les caractères de ce genre Oligœrwn, dont nous avions soigneusement étudié plusieurs espèces. Nous le décrirons, dans ce Dictionnaire, sous le titre de sphenogyne. Depuis Voligosporus, qui commence lasérie des anthémidées, jusqu'à Vursinia, qui la termine, on peut remarquer une pro- gression croissante, presque continue et assez bien graduée, dans le nombre , la grandeur et la coloration des parties de la fleur et de la calalhide. La série suivant laquelle nous avons disposé les genres de la tribu des lactucées, présente une pro- gression à peu près analogue à celle-ci. (Voyez tom. XXV» pag. 85.) Le lecteur trouvera tous les éclaircissemens qu'il peut désirer sur nos tableaux méthodiques des genres . à la suite du tableau des inulées (tom. XXIII, pag. 660), de celui des lactucées (tom. XXV, pag. 69) , et de ceux des adénostylées et des eu- patoriécs, insérés dans notre article Liatbidkes. (H. Cass. ) MARQUETTE. ( Malacoz.) M. Bosc (Dict. de Déterv.) dit que l'on donne ce nom aux sèches employées à faire des amorces. (DeB.) MARQUIAAS. (Bot.) A Surinam , au rapport de Sibylle Merian, on nomme ainsi une grenadille,pa5s;/lora laurifolia.{J.) MARQUISE. (Bot.) Variété de poire pyramidale, assez grosse, d'un vert jaunâtre, tachetée de gris, à chair fondante et su- crée , mûrissant eti novembre et décembre. (L. D.) MARRON {Ichthj'oL), un des noms vulgaires du petit casta- gneau , poisson que nous avons décrit dans ce Dicfionnaiie , tom. IX, pag. i47.(H. C.) î88 MAR MARRON. (Mamm.) Ce nom est donné dans les co'onicj aux animaux domestiques qui se sont échappés des habila- tions, et qui sont redevenus sauvages. (Desm.) MARRON D'INDE {ConchjL), nom marchand delachame arcinelle, chama arcinella. Linn. et Gmel. (DeB.) MARRON ÉPINEUX. (Conchjl.) Espèce de chame, chama arainella, Linn. et Gmel. (De B.) MARRON NOIR {\Bot.) , Paul., Trait., 2, pag. 201 , pi. 92 , fig. 5 , 6. Espèce d'agaric de la famille des calottias de terre ou des bois de Paulet , qui a le port du champignon de couche. Il est de j couleur de marron foncé en dessus : ses feuillets . d'a- bord roux, deviennent ensuite noirs ; ils sont entremêlés de demi-feuillets ; son chapeau se fend communément sur les bords. Sa chair est blanche et ferme. Ce champignon peut être mangé sans risque. Il a Podeur et la saveur d'un champignon ordinaire. Le Marron a tige tigrée, a feuillets blancs , de Paulet , est un grand agaric mentionné par Rai et par Dillenius, dont le chapeau est de couleur de marron, muni en dessous de feuillets blancs, et porté sur un stipe tacheté de ces deux couleurs. (Lem.) MARRON POURPRE {Conchjl.) , nom sous lequel les mar- chands de coquilles désignent le murex ricirius de Linnœus , Gmel., type du genre Ricinule de M. de Lainarck.(DE B.) MARRON ROTI (Conc/y/.), nom vulgaire d'une espèce de sabot. (Des.m. ) MARRONIER. (Bot.) Synonyme de châtaignier. (Lem.) MARRONIER {Bot.), yEscuhis, Linn. Genre de plantes dicotylédones, de la famille des acéridées, Juss. , et de ïhep- tandrie monogvnie, Linn. , qui présente les caractères suivans : Calice monophylle, à cinq dents; corolle de cinq pétales iné- gaux, ondulés et ciliés en leurs bords , rétrécis en onglet à leurs bases; septétaminesà filamens subulés, inégaux, attachés sous l'ovaire, terminés par des anthères ovales; un ovaire supère, arrondi, placé sur un disque, et surmonté d'un style subulé, terminé par un stigmate simple; une capsule coriace^ globuleuse, hérissée de pointes, s'ouvrant en trois valves, et divisée en trois loges devant contenir chacune deux graines; mais une partie d'entre elles avortent le plus souvent, et , au MAR 189 lieu de six par fruif, il ne s'en développe ordinairement qn'une à deux, on au plus trois: ces graines sont grosses, glabres, luisantes, arrondies ou diversement anguleuses selon l'espace qu'elles occupent dans la capsule Les marroniers sont des arbres à feuilles opposées , digitées , et à fleurs disposées en grappes pyramidales et tcrminalea , d'un bel aspect. On en connoit trois espèces. Marronier d'Inde -j^scuIus hippocastanum, Linn., Spec, 488 ; Hipposcatanum^Linn.Spec.f l^S8■,Hipposcatanumvulga^e,^ourIl.J Inst., 612 jDuham. ,nouv. éd., vol. 2 , p. 64, t. 1 3 et 14. C'est un très-grand arbre qui s'élève à soixante et quatre-vingts pieds de hauteur, sur un tronc de huit à douze pieds de circonférence , revêtu d'une écorce brunâtre crevassée. Ses feuilles sont très- grandes, longuement pétiolées, composées de cinq àseptfolioles ovales, oblongues, inégales, dentées, disposées comme les rayons d'un parasol. Ses fleurs sont blanches, panachées de rouge, assez grandes, nombreuses, disposées sur des pédicules ra- nieux, en une grappe pyramidale redressée et d'un superbe aspect. Le fruit est une grosse capsule globuleuse, hérissée de pointes, et ne contenant le plus souvent qu'une à deux grosses graines du volume et de la forme d'une belle châ- taigne, mais d'une saveur amére et désagréable. Cette espèce fleurit à la fin d'avril ou au commencement de mai. Ce bel arbre, qui n'a pas été connu des anciens, est ori- ginaire des pays tempérés de Tx^sie, d'où il a passé d'abord à Constantinople, on ne sait à quelle époque , ensuite en Alle- magne vers 1576, en France au commencement du siècle suivant, en 161 5, et seulement en i633 en Angleterre. Peu difficile sur la nature du sol, susceptible de supporter des froids rigoureux sans ensouEFrir, le marronier fut bientôt accli- maté partout où Ton voulut le planter; aussi, dès qu'il fut connu de tous les amateurs, il se répandit promptfment dans tous les jardins, dans tous les parcs j on lui donna la préférence pour en faire des avenues , pour en orner les places publiques. Effectivement aucun des arbres alors connusenEurope ne pou- voit être comparé au marronier pour la beauté de sesfleurs, et il le disputoit à plusieurs par l'élégance de son feuillage. Non seulement le marronier a eu une grande vogue comjne arbre d'oraement; mais encore on s'est efforcé de le faire '90 MAR Valoir davantage en cherchant en lui des propriétés utiles. Un apothicaire vénitien, noinméZanichelli, crut avoir trouve dans son écorce un puissant fébrifuge, égal au quinquina, et le premier il le préconisa sous ce rapport. Depuis Zanichelli , beaucoup de personnes ont aussi fait Téloge de l'écorce du inarronier pour la guérison des fièvres intermittentes, et ils ont publié les succès qu'ils disoient en avoir obtenus;mais les partisans de cette écorce indigène ont souvent été contredits par d'autres praticiens qui ont prétendu que dans les essais qu'ils avoient faits de ce nouveau médicament, ils étoient loin d'avoir constamment obtenu les résultats avantageux an- noncés par les premiers. Enfin il y a quelques années, lorsque la guerre maritime avoit élevé si haut le prix des médica- mens exotiques, les expériences sur l'écorce du marronier furent reprises dans plusieurs hôpitaux de Paris et de France, et même dans la pratique particulière de beaucoup de méde- cins; il est résulté de ces expériences nombreuses faites avec soin que l'écorce de marronier ne possède pas comme fébri- fuge des propriétés supérieures à celles de plusieurs autres amères indigènes, telles que la petite centaurée, la gentiane, la camomille. Les succès que quelques auteurs ont préfendu avoir obte- nus de l'écorce de marronier dans plusieurs autres maladies, telles que la fièvre lente, la pleurésie, la péripneumonie , la blénorrhée, l'épilepsie, sont encore bien moins constatés que son efficacité dansles fièvres intermittentes. Cette écorce peut d'ailleurs se donner en substance et en poudre, depuis un à deux gros jusqu'à une once ; en décoction , on en fait entrer une à deux onces par pinte d'eau; on en a aussi préparé un extrait et un vin. C'est avec l'écorce des jeunes rameaux qu'on doit faire toutes ces préparations. Les bêtes fauves, les vaches, les chèvres et les moutons mangent les marrons d'Inde et paroissent les rechercher. Ce- pendant on ne doit les donner aux animaux domestiques qu'en petite quantité, coupés par morceaux et mélangés aux fourrages ordinaires. On assure qu'ils empêchent de pondre les poules qu'on en nourrit. Parle moyen de préparations convenables , on enlève à ces fpuits la grande amertume qui leur est propre, et on en re- MAR 191 tire une fécule dont on peut faire du pain ; mais les procédas difficiles et compliqués que cela exige ne sont pas de nature à être jamais adoptés dans réconomie domestique; les frais excèdent le produit. On a essayé de faire avec les marrons d'Inde une sorte de savon; mais sa mauvaise qualité y a fait renoncer. Une autre préparation qui fut irès-vantée dans le temps où elle parut, fut celle des bougies de marrons d'Inde, mais Parmentier a prouvé qu'elles n'étoient autre chose que du suif de mouton bien épuré , et rendu solide par l'action de la substance araère et astrictive de ce fruit qui, loin d'en augmenter la masse, opéroit sur elle un déchet de plus de moitié, et le prix auquel ces prétendues bougies de marrons revenoient, les a bientôt fait abandonner. On a encore fait d'autres spéculationssur les marrons d'Inde; on a cru qu'en les faisant fermenter, et en les distillant ensuite, on pourroit en retirer de l'alcool; mais les essais faits pour retirer ce nouveau produit ont été encore plus infructueux que tous les autres. Le bois du marronier est blanc, tendre, filandreux et de mauvaise qualité. Débité en planches, il se tourmente beau- coup et ne peut servir qu'à faire des tablettes et autres ob- jets de peu de valeur; cependant il n'est pas susceptible d'être attaqué parles vers, ce qui mérite quelque considération. Il prend bien d'ailleurs la couleur noire, et peut recevoir en cet état un assez beau poli, ce qui le fait employer pour de petits objets qui paroissent imiter l'ébène et qui se vendent à bon marché au peuple. Comme bois de chauffage, il donne peu de flamme, peu de chaleur et peu de charbon. Sous tous les rapports oii le marronier peut être envisagé, c'est donc moins par son utilité que par sa beauté que cet arbre peut être re- commandable. On multiplie facilement le marronier par ses graines qu'on sème en pépinière, <à la distance de huit ou dix pouces, et qu'on transplante à la fin de la première ou de la deuxième année , en plaçant chaque pied a vingt-quatre ou trente pouces les uns des autres. Pendant que ces jeunes arbres sont en pépi- nière, ils n'ont besoin que de quelques binages, et d'être dé- barrasés des mauvaises herbes. Quand ils auront acquis six à ^92 MAR sept pieds de hauteur, ils n'exigeront plus aucun soin. C'est alors et jusqu'à ce qu'ils aient douze à quinze pieds de hau- teur qu'ils sont bons à mettre en place. En les transplan- tant on per.t raccourcir les branches de la tête si elles sont trop nombreuses-, mais si on le destine à faire des avenues, ou qu'on désire le voir s'élever le plus haut possible, il ne i'aut jamais couper le bourgeon terminal, d'où dépendent la bejiuté et le prompt accroissemeut de cet arbre. On peut d'ailleurs en faire des palissades, des rideaux de verdure, des berceaux, qu'on taille tous les hivers. Cet arbre réussit dana tous les terrains, et dans toutes les situations, pourvu qu'il y trouve une humidité suftisante. Marronier rubicon ; yEsculus rubicunda, Lois. , Herh. Arnat. , 11. et t. 357. Cette espèce diffère de la précédente, parce que les folioles de ses feuilles sont nues à leur base et non char- gées d'un duvet roussàtre; pa>ce que le calice est plus grand, à dents moins inégales; parce que les pétales sont d'un rouge elairj parce que les filamens des étamines sont rapprochées en faisceau contre le style ou très-peu divergens; enfin parce les (leurs ne sont portées que trois à quatre les unes près des autres sur le même pédoncule, et non pas six à neuf ensemble. Celte espèce, ou au moins cette variété remarquable, fleurit quinze jours plus tard que le marronier ordinaire. Nous l'avons vue chez M.Ceis et chez M. Noisette qui la cultivent depuis six ans, et qui l'ont reçue d'Allemagne. Elle forme un arbre qui pousse avec beaucoup devigueur, et qui paroit devoir s'élever aulantque l'espèce commune; jusqu'à présent on ne la mul- tiplie qu'en la greffant sur cette dernière. Entremêlée avec elle, dans les avenues, ses belles tleurs rouges trancheront agréable- ment avec la couleur blanche de celle-ci. Marronier DE l'Ohio ; /Escu/uso/i/en-s/s, Wich.^Arh.Amer.^ 3, p. 242. Cet arbre ne s'élève ordinairement qu'à dix ou vingt pieds ; mais quelquefois il peut atteindre jusqu'à trente et trente- cinq pieds. Ses feuilles sont digitées, composées de cinq folioles inégales, ovales, acurainées, et irrégulièrement dentées en leurs bords; ses fleurs sont blanches, très-nom- breuses et réunies en grappes; ses fruits sont trois à quatre fois plus petiis que ceux du marronier ordinaire-, celte espèce croit naturellement dans les Etats-Unis d'Amérique, et parti- MAR 193 culièrement sur les bords de l'Ohio. On la cultive en France depuis quelques années. Son bols est blanc, tendre, et n'offre aucun degré d'utilité. Ce n'est que par la beauté de ses fleurs que cet arbre peut nous offrir de l'intérêt, en contribuant à l'embellissement de nos jardins. Comme il est encore rare, on ne le multiplie jusqu'à présent qu'en le greffant sur le marronier ordinaire. (L. D.) MARRONIERS A FLEURS ROUGES. (BoL) Voyez Fa via. (Lem.) MARRONS. (Bot.) On donne communément ce nom aux fruits du châtaignier cultivé. (L. D.) MARRUBE (Bot.) ,Marrubium. Linn. Genre de plantes dico- tylédones, de la famille des labiées, Juss. et delà didjnamie srymnospermie , Linn., dont les caractères essentiels sont d'a- voir un calice monophylle , cylindrique , à dix stries et à cinq ou dix dents ; une corolle monopétale, à limbe partagé en deux lèvres, dont la supérieure étroite, bifide, et l'inférieure à trois lobes; dont le moyen plus grand et échancré; quatre élamines didynames , plus courtes que la corolle et placées sous la lèvre supérieure : un ovaire supère, à quatre lobes, sur- monté d'un style filiforme, delà longueur des étamines, et ter- miné par un stigmate bifide; fruit composé de quatre graines nues, situées au fond du calice persistant, dont Fentrée est alors presque fermée par des poils. Les marrubes sont des plantes herbacées , vivaces, à feuilles simples, opposées, et à fleurs disposées par verticilles axil- laires, accompagnés de bractées. On en connoît aujourd'hui une trentaine d'espèces, dont le tiers se trouve en Europe. Leurs tiges et leurs feuilles répandent une odeur aromatique , quelquefois très-forte et presque fétide. * Calices à cinq dents. Marrube alysse : Marrubium ulysson , Linn., Spec, 8i5; Mar- ruhium album, foliis profundè incisis, Jlore cceruleo , Moris., Hist., 3, p. 377, s. 1 1 , t. jo, f. 12. Ses tiges sont droites, quadrangulaires, rameuses inférieurement, hautes de huit pouces à un pied, revêtues, ainsi queles feuilles et les calices, d'un duvet blanchâtre. Ses feuilles sont cunéiformes ou arron- dies, ridées, crénelées eu leurs bords et rétrécies en pétiole 2g. i3 194 MAR à leur base. Les fleurs sont petites, purpurines, sessiles, dis- posées par verlicilles peu garnis et non accompagnés de bractées. Cette plante croît naturellement en Espagne. Marrubk deCre'!:e; Marriibiuin creticum, Lamck.,Diet. Etic, 5, p. 716. Ses tiges sont droites, quadrangulaires, très-branchues dans leur partie supérieure, hautes de deux pieds à deux pieds et demi, couvertes, ainsi que toute la plante, d'un du- vet court et blanchâtre. Ses feuilles inférieures sont ovales, assez grandes, pétiolées, dentées; les supérieures sont lan- céolées et presque sessiles. Ses fleurs sont blanches, disposées par verticilles axillaires, peu garnis et munis de quelques bractées subulées, très-courtes. Cette plante croît naturelle- ment dans l'île de Candie et en Orient ; on la cultive au Jardin du Roi. Mariiube COUCHÉ: Marruhium siipinum, Linn. ,Spec., 816 ; Mar- rubium album hispanicummajus , Barrel., Jcore., 686 , et Marru- bium album sericeo parvo et rotundo folio, Barrel., /. c. , G85. Ses tiges sont rameuses , couchées , cotonneuses , longues de douze à dix-huit pouces. Ses feuilles sont arrondies, presque en cœur à leur base, pétiolées, très-ridées. Ses fleurs sont blan- châtres, sessiles, nombreuses à chaque verticille , accompa- gnées de bractées subulées, velues, de la longueur des calices. Cette plante croît naturellement en Espagne , en Italie et dans le midi de la France. *■''■ Calices à dix dents. Marrubefaux-dictamne- Marrubium pseudo-dictamnus^lj'inn., Spec, 817 ; Pseudo'dictamnumyDod.jPewpt., 281. Ses tiges sont à demi frutescentes, à peine quadrangulaires, hautes d'un pied et demi à deux pieds , branchues, toutes couvertes, ainsi que les feuilles et les calices, d'un duvet blanchâtre, très-abondant, et garnies de feuilles en cœur, presque arrondies, pétiolées, crénelées, très-ridées. Les fleurs sont d'un pourpre clair, disposées par verticilles rapprochés, accompagnés de bractées spatulées et velues, plus courtes que les calices qui s'évasent dans leur partie supérieure en un grand limbe ouvert. Cette plante est originaire de l'île de Candie; on la cultive dans les jardins de botanique. Marrube d'Espagne : Marrubium hispanicuw, Linn., Spec, 8 1 6; MAR igS Marruhium hispanîcum rotundifolium, Barrel., Icoa., ■jGj. Ses tiges sont droites, rameuses, hautes de quinze à vingt pouces très-velues ainsi que les feuilles et les autres parties de la plante. Ses feuilles sont cordiforrnes, crénelées, pétiolées. Les fleurs sont blanches, tachées de pourpre, sessiles , nombreuses à chaque verticille, et accompagnées de bractées étroites lan- céolées; les bords de leur calice sont terminés par dix dents ouvertes en étoile. Cette espèce croît naturellement en Es- pagne; elle a aussi été trouvée aux environs de Marseille par M. Poiret. Marrube commtjn : vulgairement Marrube blanc ; Marru- hium vulgare , Linn., Spec.^ 816; Bull., Herè., t. i65. Sa racine est presque ligneuse, un peu épaisse, divisée en fibres plus menues; elle produit une ou plusieurs tiges droites, coton- neuses, rameuses, hautes de douze à dix-huit pouces, et gar- nies de feuilles ovales arrondies, pétiolées, crénelées, molles au toucher, ridées en dessus, cotonneuses et blanchâtres en dessous. Ses fleurs sont blanches , petites, sessiles, ramassées en grand nombre par verticilles disposés dans les aisselles des feuilles supérieures; leur calice est à dix dents subulées et crochues. Cette espèce est commune sur les bords des che- mins, dans les lieux incultes et dans les décombres. Le marrube blanc a une saveur amère, un peu acre; son odeur est assez forte, comme légèrement musquée. Il est émi- nemment tonique et excitant. On l'emploie en médecine dans l'asthme humide, les catarrhes chroniques, la chlorose, la sup- pression des règles, les maladies hystériques, la jaunisse, les engorgemens du foie ; on l'a aussi recommandé contre les vers, les scrophules et les fièvres intermittentes. Les parties de la plante dont on fait usage sont les sommités fleuries en infu- sion théiforme. La conserve, l'extrait et le sirop de marrube sont aujourd'hui des préparations tombées en désuétude. Dans l'ancien Codex, le marrube blanc est au nombre des subs- tances qui doivent entrer dans la thériaque. (L. D.) MARRUBE. (Bot.) Ce nom appartenant au marruhium des botanistes, a été aussi donné à des plantes d'autres genres. Le Ijcopus europctus est nommé vulgairement marrube aquatique. Le b allô ta ni gr a est un marrube noir; un autre marrube noir est le stachjs hirta; un troisième est [le phloniis herbu venti • i5. 196 MAR l'agripaume , leonurus , csl le marrubium cardiaca de Théo- phraste, suivant C. Bauhin. Le sideritis montana est nommé faux marrube. (J.) MARRUBE AQUATIQUE (Uo/.) , nom vulgaire du lycope des marais. (L. D.) MARRUBIASTRUM. {Bot.) Tournefort avoit fait, sous ce nom, un genre de plantes labiées que LinnaBus a détruit, et dont il a reporté les espèces dans les geni'es Sideritis , Stachjs et Leonurus. ( J.) MARRUBIUM. {Dot.) Voyez Marrube. (Lem.) MARS {Entom.) , nom donné par Geoffroy à un papillon de jour, qui fait partie maintenant du genre Nymphale. (Desm.) MARS {Chim.) , nom que les alchimistes ont donné au fer. (Ch.) MARSANA. {Bot.) Ce nom étoit donné par Sonnerat à l'arbrisseau, connu dans Tîle deTraku sous celui de buis de Chine , et nommé maintenant murraya par Linnœus. C'est aussi le clialcas japonensis de Loureiro. (J.) MARSDÈNE, Marsdenia. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille desapo- cjnées, de la pentandriedigjnie de Linnœus, offrant pour carac- tère essentiel : Un calice à cinq divisions ; une corolle urcéoléc , à cinq découpures; cinq écailles simples, très-entières ; point de dent pendante à leur base ; cinq étamines ; les anthères sur- montées d'une membrane ; un ovaire supérieur, à deux lobes ; deux styles; deux follicules lisses; les semences aigrettées. Marsdène odorante : Marsdenia suaveolens , Rob. Brown , JSloy.HolL, 1 , pag. 460, et in TVern. Trans., 1 , pag. 00; Tran- sact, Linn., vol. 10, pag. 299, tab. 21, fig. 1 ; Poir., III. gen. Suppl., tab. 933. Arbrisseau de la Nouvelle-Hollande, dont les tiges sont redressées, ramifiées; les rameaux garnis de feuilles opposées, presque sessiles, glabres, ovales lancéolées, obtuses, entières, sans nervures apparentes; les fleurs rassem- blées, dans l'aisselle des feuilles, en petites cimes beaucoup plus courtes que les feuilles; le calice est fort petit; la corolle ventrue à sa base, barbue à son orifice , à divisions sinuées à leurs bords, lancéolées, un peu obtuses; les stigmates sont mu- tiques. Dans le marsdenia cincrascens , Brown, /. c. , la tige MAR 197 est droite; les feuilles sont ovales, un peu obtuses, veinées, parsemées d'un duvet rare, soutenues par des pétioles longs d'un demi-pouce; la corolle est presque en roue. Marsdène veloutée : Marsdetiia velutina , Rob. Brown, t. c, et in Wern. Trans. , 1 . pag. ag. Cette espèce a des tigesgrim- pantes, garnies de feuilles ovales, élargies, échancrées en cœur àleur base, acuminéesàleursommet, molles, tomenteuses; des fleurs disposées en cime, presque en ombelle ; l'orifice de la corolle nu. Dans le marsdenia viridijlora , Brown, /. c. , les tiges sont également grimpantes; les feuilles oblongues, lan- céolées, presque glabres, obtuses à leur base; le tube de la corolle un peu velu en dedans. Ces plantes croissent à la Nou- velle-Hollande. Marsdène en »ec : Marsdenia rostrala, Rob. Brown , Z. c. , et in TVern. Trans., 1 , pag. 3 1. Cette espèce a des tiges grimpantes, garnies de feuilles glabres, opposées, ovales acuminées, légère- ment échancrées en cœur à leur base. Les fleurs sont nom- breuses, disposées en ombelles ; le limbe de la corolle est barbu. Cette plante croit sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. (POIR.) MARSEA. {Bot.) Adanson nomme ainsi le genre Baccharis, Linn. (Lem. ) MARSEAU ou MARSAULÏ. (Bot.) C'est le saule marceau. (L. D.) MARSEICHE. (Bot.) C'est l'orge à deux rangs. (L. D.) MARSEILLOISE (Bot.) , nom que Ton donne à une variété de figue. (L.D.) MARSELLE. (Bot.) Dans quelques cantons, on donne ce nom à la viorne commune. (L. D.) MARSETTE {Bot.), nom vulgaire de la fléole des prés. (L.D.) MARSHALLIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs composées, de la famille des corfinbifères, de la sjngé- nésie polygamie égale de Linnaeus, ofi'rant pour caractère essen- tiel : Des fleurons tous hermaphrodites et fertiles; un calice composé d'écaillés lancéolées, disposées presque sur deux rangs; des fleurons plus longs que le calice, à cinq découpures linéaires; cinq étamines syngénèses ; les ovaires alongés ; un style; deux stigmates réfléchis; les semences ovales, striées , ^98 MAI! surmontées de cinq paillettes membraneuses; le réceptacle garni de paillettes de la longueur du calice. MarshalLia a feuilles lancéolées : Marshallia lanceolata, ¥uTsh, Amer., 2, pag. Si cj ; Persoonia lanceolata, Mich., Amer., a, pag. io5; Trattenikia lanceolata, Pers., Sj'nops. , 2, pag. 4o3 ; Phjteumopsis lanceolata, Poir., Encycl. Suppl. Plante de la Caro- line, dont la tige est simple, droite, cylindrique, nue à sa partie supérieure , garnie inférieurement de feuilles alternes, glabres, oblongues lancéolées; elle porte une seule fleur droite, termi- nale: le caliceest composé de folioles lancéolées, obtuses, pres- que égales, comme disposées sur deux rangs, couchées les unes sur les autres; la corolle formée de fleurons hermaphrodites; le réceptacle chargé de paillettes spatulées; les semences sont sur- montées d'une aigrette composée de cinq poils membraneux, acuminés. Cette plante croit sur les montagnes. Marshallia a larges feuilles : Marshallia latifolia, Pursh, Flor. Amer., a, pag. 619; Persoonia latifolia, Mich., Amer., a, pag. 5o5, lab. 43; Trattenikia latifolia , Pers., Sjnops., a, pag. 4o3; Phyteumopsis latifolia, Poir., Encycl. Suppl. Cette plante a des tiges droites, glabres, «impies, garnies, seule- ment à leur partie inférieure, de feuilles sessiles, alternes, ovales lancéolées, acuminées, très-entières, marquées de trois nervures longitudinales; les feuilles inférieures sont presque en forme de gaine; il y a une seule fleur assez grosse et terminale à folioles du calice étroites, inégales, lancéolées, aiguës; à fleurons presque une fois plus longs que le calice ; à pail- lettes du réceptacle étroites , linéaires, celles qui couronnent les semences, fines, acuminées. Cette plante croît sur les mon- tagnes, à la Caroline. Marshallia a feuilles étroites ; Marshallia angustifolia, PuTsh, Amer., 2, pag. 620; Persooreia angustifolia, Mich., Amer., a, pag. 106; Phjteumopsis angustifolia, Poir., Encycl. Suppl. Cette plante a des tiges rameuses, uniflores à leur extrémité, ainsi qu'à celle des rameaux. Les feuilles inférieures sont étroites, lancéolées; les autres et celles des rameaux linéaires, très-étroites, les folioles du calice roides, très-aigués, sont rétré- cies à leur partie inférieure; les paillettes du réceptacle séta- céos. Cette plante croît dans l'Amérique septentrionale. (Poir.) MARSHALLIA. ( Bot. ) Gmelin , dans son édition du Sjs- MAR 199 lenia de Linnaeiis, désigne sous ce nom le laguneziade Scopoli, qui est le même que le racoubea d'Aublet. Ce dernier genre, étant réuni à Vhomalium de Jacquin , entraîne nécessairement la suppression des deux autres. Schreber s'est emparé du même nom marshallia pour le substituer au plijteumopsis de Michaux, genre de composées ou de synanthérées , voisin du hidens. Voyez plus haut. (J.) MARSILEA. [Bot.) Ce genre, consacré par Micheli à lamé- moire du célèbre Marsigli , n'a pas été adopté par les natura- listes qui ont préféré donner, avec Linnaeus , ce même nom à un autre genre décrit ci-aprés. Le marsilea de Micheli, reproduit par P. Beauvois sous le nom. de rliizophylLum , com\)rcnd\cs jungermannia à, expansion, ou fronde foliacée, à capsules s'ouvrant par le bas en quatre divisions en étoile, et portée par un pédicelle qui s'inserre dans une petite gaine ou cornet marginal, épiphylle, ou hypo- phylle. Raddi a trouvé dans le marsilea , ainsi caractérisé, les élémens de ses trois genres , Metzegeria , Roemeria et Pellia. Adanson a essayé, sans succès , de faire renaître le marsilea de Micheli. Selon lui, ce genre est pourvu , indépendamment des capsules dont nous avons parlé, et qui sont pour lui des anthères, des fleurs femelles situées à la surface de l'expan- sion sur les mêmes pieds, ou sur des pieds différens , produi- sant des capsules sphériques à une loge et à une graine sphé- rique. Ces capsules sont précisément ce que d'autres botanistes prennent pour des fleurs mâles. (Voyez Hépatique et Junger- mannia. Micheli figure cinq espèces de marsilea, pi. 4 de son nou- veau Gênera; savoir : jungermannia epiphjlla, fig. 1 ; junger- mannia pinguis , fig. 2 ; jungermannia multijîda , fig. O; junger- mannia fur cata , fig. 4- La figure 5 représente une plante inconnue à Micheli , in- diquée aux environs de Florence, et qu'il n'introduit que sur l'autorité et sur un dessin de Petiver. C'est une petite plante terrestre à fronde étroite, noirâtre, dichotome , qui porte des pédicelles fins, terminés par une capsule bivalve. Cette plante rappelle par sa (vonde \e ricciajluitans , Linnaeus , figuré également par Micheli sous le n.° 6 , de la pi. 4 ; mais ces deux plantes habitent dans des circonstances trop différentes, pour 300 MAR qu'on puiise soupçonner que la première ne soit que la se- conde en fructification: ce qui, pour le dire en passant, eût été aussi une nouveauté. On peut ajouter que, depuis Miclieli, les botanistes n'ont pas été plus heureux que lui dans la re- cherche de cette plante demeurée toujours inconnue. Rai, dans son Synopsis, édit. 3, pag. 109 , n." 1 , décrit un lichenas- trum qui paroit être la plante de Petiver. Enfin , dans ces derniers temps, on a cru que ce marsilea de Micheli pourroit fort bien être une espèce du nouveau genre Blandowia de "Willdenow , ce qui paroit assez fondé ; mais ce rapprochement ne pourra être établi que lorsqu'on aura prouvé que cette plante existe, ce qui paroît très-douteux , d'après les recherches qu'on a faites. 11 est peut-être possible aussi que Petiver ait figuré une variété du j ungermannia furcata , sur laquelle étoient en- core fixés les œufs éclos et pédicellés de quelques insectes du genre Hémerobe, sorte d'erreur dontilya plusieurs exemples, dont un est fourni par le genre Ascophora, et le second par le Subularia de Dillenius; le premier fondé sur des œufs mêmes d'hémerobe; et le second qui représente le littorella laaustris avec des vorticelles. Le genre C/ando^pia n'ayant été qu'indiqué dans ce Diction- naire , nous allons le faire connoître. Le genre Blandowia de Willdenow ( Voyez Magaz. des Car. delaNat. de Berlin , vol. 2, 1809, p. 100 ), est caractérisé par ses capsules bivaWes, liloculaires, à séminules attachées sur les bords d'une cloison ou réceptacle central, transversal , oblong. 11 se rap- proche ainsi du genre Anthoceros. La seule espèce qui le com- pose, le blandowia striata , Willd. ( Z. c. , pi. 4 , fig. 2), est une petite plante qui croît sur les arbres au Pérou et au Chili. Sa fronde très- petite ressemble en quelque sorte à l'expansion d'un collema, genre de la famille des lichens. Elle est plane , déprimée , lobée , lisse , à lobes ascendans et obtus. Chaque capsule est portée par un pédicelle filiforme, très-long, qui naît du fond d'une gaîne ou périchèzetubuleux, court et déchi- queté en son lirpbe; les pédicellés sont nombreux, et, d'après la figure qu'en donne Willdenow, semblent partir du mi- lieu de la rosette que forment les frondes. Les capsules sont elliptiques, striées longitudinalement, ets'ouvrent, de haut en bas, en deux valves qui mettent en évidence un réceptacle ou MAR columelle en forme de cloison , placée en travers des valves qui le recouvroient , en se couchant sur ses arêtes. Ce ré- ceptacle tombe après l'ouverture de la capsule. Lesséminules sont oblongues, un peu pédicellées, et fixées sur les bords du réceptacle. La figure de Micheli difTère par la forme dichotome de la fronde, l'insertion des pédicelles et l'absence de périchèze. { Lem. ) MARSILEA. (Bot.) Ce genre appartient à la famille des rhizospermes ou marsiléacées. Il a été créé par Linnœus qui y rapportoit le salvinia, Mich., et Visoetes qu'il en retira bien- tôt. M.de Jussieu en sépara ensuite le salvinia, en conservant le marsilea sous le nom de Lemma que lui avoit donné Bernard de Jussieu ; et , de toutes ces plantes unies au pilularia et à l'e- quisetum, il composa les deux sections qui terminent sa famille des fougères, sections qui font actuellement deux ou trois fa- milles, les pilulaires qu'on réunit ou qu'on sépare des rhizos- permes, et les équisétacées. Necker, ayant reconnu aussi la né- cessité de séparer le marsilea du salvinia,SL nommé le premier zaluziansUa, et le second marsilea. Il ne sera question ici que du lemma de Jussieu et d'Adanson , ou marsilea, Linn., modifié et adopté sous cette dernière dénomination par les botanistes. Ce genre est caractérisé par ses involucres ou globules, ou coques constituant des espèces de capsules ou de péricarpes, divisés intérieurement par une cloison membraneuse, longitu- dinale, en deux loges , chacune divisée transversalement par sept ou huit petites cloisons, en autant de petites loges qui ren- ferment pêle-mêle deux organes différens : les premiers (anthères?) très-nombreux, très -petits, indéhiscens , à une loge remplie de grains (pollen p) globuleux, opaques; les se- conds (pistils?) , au nombre de trois à huit, formés de deux membranes, surmontés d'un filet (style?) , et contenant une matière granuleuse transparente. Rien ne prouve que ces organes , considérés comme des an- thères et des pistils, en exercent les fonctions ; mais on ne peut douter, d'après les observations de M. Vaucher, sur le déve- loppement du salvinia natans , que les involucres ne renfer- ment les graines ou. les corps reproducteurs. (Voyez Rtfizc- SPERMES et Salvinia. ) 202 iMAR Les marsilea sont des plantes dont la tige est filiforme , ram- pante , rameuse, poussant de distance en distance des faisceaux de racines , et , dans les mêmes points , des faisceaux de feuilles longuement pétiolées, composées de quatre folioles terminales , s'étalant en croix, entières ou dentées, ou lobées* Les invo- lucres, c'est-à-dire, les globules fructifères naissent à la base des pétioles, et aussi dessous; ils sont pédoncules, et les pédon- cules ou pédicelles simples ou divisés en deux ou trois branches portent chacun un globule. Ces plantes croissent dans les lieux aquatiques, les lacs, les étangs, etc. Leurs feuilles viennent nager à la surface de l'eau, tandis que la tige rampe dans la vase. On ne connoit que six espèces de marsilea. Le Marsilea a quatre feuilles: Marsilea quadrifolia, Linn. ; Lamck. , Ill.gen. , tab. 863;Schkuhr, Crj-pt., tab. ij5 ; Lemma, 3usa.,Act. Par., 1740, tab. i5; Fi/icj/ia, Pluk., Jmaif., tab. 401, fig. 5 ; Lenticula, Mappi, Als. , pag. 1G6 , Icon. ; Lens palustris, C.B., Camer. Epit., 853; Moris., Hist., 3, pag. 619, sect. i5, tab. 14, fig. 5. Folioles quaternées , entières, arrondies ou en coin; involucres obtus, velus, solitaires, ou communément deux ou trois ensemble sur le même pédoncule. Cette espèce se rencontre dans les lacs , les marais, les eaux stagnantes, les fossés aquatiques : elle flotte à ia surface de l'eau ; elle est très-répandue par toute l'Europe. On l'a obser- vée encore en Barbarie, en Egypte, aux îles de France et de Maurice jusqu'au Japon , et à la Nouvelle Hollande. Elle croit encore dans l'Amérique septentrionale. Il y en a deux va- riétés , une à larges feuilles , et une à petites feuilles ; ses fruits involucres sont durs et du volume d'un petit pois; les feuilles, d'un beau vert ,sont plissécs et, ainsi que les pétioles, très-velues dans leur jeunesse. Cette plante, très-anciennement connue , n'a été bien exa- minée pour la première fois que par Bernard de Jussieu. Le Marsilea du Coromandel: Marsilea coromandelina, Willd, , Sp. pi. , 553g; Burm., Ind., tab. 6a , fig. 3. Folioles quater- nées, obovales , presque entières , glabres ; involucres ve- lus , pédoncules, solitaires, munis de deux dents à la base. Cette plante, confondue long-temps avec la précédente, croit au Coromandel -. elle est rampante, et se fait remarquer par la petitesse de ses involucres qui n'ont guère que la grosseur d'un MAR 2o5 graîn de moutarde. Les folioles sont aussi très-petites , ayant environ une ligne de longueur. Marsilea p'Egyptb: Marsilea œgyptiaca, Willd., Sp.pl. , 5, pag. 540; Delile, yËgjpt. , tab. 5o, fig. 4. Folioles quaternées, rudes, poilues, divisées en deux, trois et quatre lobes obtus ou tronqués; involucre velu. Cette plante croît en Egypte dans les lieux aquatiques; elle n'a été connue que dans ces derniers temps; sa tige est filiforme , rampante, couverte de poils blan- châtres , un peu écailleux. Ses feuilles, également poilues, ont un pétiole long d'un pouce et demi, et quatre folioles dont les découpures sont assez profondes. Les involucres, portés sur des pédoncules, sont très-velus. Il y a encore les marsilea strigosa, erosa etj biloba , Willd. Cette dernière a été trouvée à Musselbay au cap de Bonne- Espérance; la seconde à Tranquebar. ( Lem. ) MARSILÉACÉES. {Bot.) Voyez Riuzospermes. (Lem.) MARSIO (Ichlhjol.) , un des noms du gobie aphye. Voyez GOBIE. (H. C.) MARSIONE. {Tchthyol.) Sur plusieurs des côtes de la mer Adriatique, on donne ce nom au gobie aphye. Voyez Gobie. (H. C.) MARSIPPOSPERME, Marsippospermum. (Bot.) Genre établi par M. Desvaux pour lejuncus grandijlorus , qui doit être séparé des joncs principalement par le caractère de ses capsules à une seule loge, d'après l'observation de M. Desvaux ; cepen- dant M. de Lamarck, dans l'Encyclopédie, l'indique avec des capsules à trois loges; je crois, dans ce cas, que cette plante ne devroitpas être rétranchée des joncs, quoi qu'elle s'en écarte un peu par son port et par les trois folioles externes et très- longues de son calice. Voici d'ailleurs ladescription delaseule espècequi compose ce genre. Marsipposperme CAI.ICULÛ : Marsippospermum caljculatum , Desv. , Journ. Bot., vol. 1, pag. 528; tab. 12, fig. i -, Juncus grandijlorus, Linn. fils, Suppl. , pag. 209: Lamck. j ILL gen., tab. 25o, fig. 4. Cette plante a une racine rampante, couverte d'écaillés d'un brun roux : elle produit plusieurs tiges droites, nues, cylindriques , hautes d'environ un pied, garnies à leur base de queUfues écailles vaginales, et îKWvent d'tine feuille ^«4 MAR cylindrique, aiguë, enveloppant le bas de la tige par sa gaine, la surpassant souvent par sa longueur : quelquefois paroissent d autres feuilles isolées, écailleuses à leur biise, qui pourroient bien être des tiges stériles. La fleur est grande, solitaire, ter- minale. Son calice est composé de trois longues folioles, roides, aiguës, de moitié plus longues que la corolle; celle-ci est grande, à trois pétales aigus, ecarieux , ondulés sur les bords; elle renferme six étamines persistantes, à filamens très- courts, soutenant des anthères droites, linéaires 5 un ovaire supérieur, oblong, aigu, surmonté d'un long style, et d'un stigmate à trois divisions aiguës. D'après M. Desvaux, la capsule est ovoïde, acuminée, ne s ouvrant qu'à son sommet, à une seule loge, renfermant des graines nombreuses, disposées sur troispZacenia pariétaux: ces semences ressemblent à une navette de tisserand, à raison du développement très-remarquable de l'épiderme du périsperme ou le tégument propre de la graine, qui se détache, reste trans- parent, et contient, malgré cela, la semence vers son milieu: la direction de ces semences est de bas en haut; le cordon ombilical est long, placé à l'extrémité inférieure. Cette plante a été découverte par Commerson au détroit de Magellan, dans les marais et sur la pente des montagnes. Les naturels du pays en font de petites cordes, des paniers, des corbeilles et autres ouvrages de vannerie. (Poir.) MARSOLEAUX. {Ornith.) Salerne dit, pag. 280 de son Or- nithologie, qu'en Anjou l'on nomme ainsi les linottes à gorge rouge, parce qu'elles naissent au mois de mars. (Ch. D.) MARSOPA (Mamm.) , l'un des noms espagnols du marsouin. (Desm.) MARSOT. (Bot.) Voyez Marceau. (L. D.) MARSOUIN (Mamm.), nom propre d'une espèce du genre Dauphin. Voyez Cétacés et Meerschwein. (F. C.) MARSOUIN BLANC. (Mamm.) Le péluga cétacé du Nord, dont M. de Lacépède a formé son genre Delphinaptère, a reçu ce nom. (Desm.) MARSOUIN JACOBITE. (Mamm.) Espèce de dauphin ap- pelé aussi Dauphin de Commerson. (Desm.) MARSPITT. (Ornith.) L'huitrier, hœniatopus ostralegus , Linn. , se nomme ainsi en Gottland. (Ch. D. ) MAR 2o5 MARSUPIAUX. {Mamm. )0n nornmc animaux marsupiaux (i ) un ordre entier de mammifères liés entre eux par des modi- fications analogues des lombes et du train de derrière , dont la principale différence, ou du moins la plus remarquée, est l'exis- tence d'une bourse sous le ventre des femelles. i^Uirsupium est le nom latin de cette bourse , d'oîi on a fait ens marsupialium, animalia marsupialia. Les François se servent aussi souvent , et dans le même sens, de la périphrase, animaux à bourse. Art. I. Zoologie. On ne connut d'abord d'animaux à bourse qu'en Amérique; et, comme toutes les espèces de cette con- trée s'accordent merveilleusement entre elles par des modi- fications, se correspondant tout aussi bien dans les systèmes dentaire, digestif , locomoteur et sensitif , que par celles plus importantes de l'appareil génital , Linnaeus trouva dans cette réunion de semblables rapports , les élémens d'un seul genre , qu'il nomma didelphis , êtres à deux matrices. On vit dans la suite arriver des Indes orientales , et plus tard des régions australasiques, des animaux également ca- ractérisés par l'existence d'une bourse abdominale. Ce ren- seignement , le seul qui fût connu d'abord, n'entrainoit dans aucune hésitation, et l'on fut dès lors persuadé que l'ancien monde nourrissoit des animaux en tous points semblables à ceux du nouveau, de véritables didelphes. Gmelin donna ces nouvelles espèces souslesnoms de didelphis orientalis , didelphis Brunii, didelphis gigantea; et comme il étoit de plus embar- rassé de l'animal aux longs tarses, du tarsier de Daubenton , lequel nes'j rapportoit aux marsupiaux tout au plus que par un caractère commun d'étrangeté , il l'inscrivit de même parmi les didelphes sous le nom de didelphis macrolarsus. Cependant aucun de ces animaux ne répondoit à la défi- nition donnée par Linnœus : tous avoient moins de dix inci- sives en haut , et moins de huit en bas , etc. ; mais comme , pour établir ce fait, des savans du premier ordre, Pallas , Camper, Zimmermann seservoient néanmoins des dénomina- tions de Gmelin , ou de correspondantes , didelphis asiatica , didelphis molucca , en en consacrant, par leurs appellations (0 J'ai le premier, dans mes cours et dans mes écrits , employé ccMe expression que l'usage a consacrée. 2oG MAR et l'antorité de leur nom , les classifications Taulives, ils en prolongèrent Tabus. Sur ces entrefaites, des Anglois visitent la Nouvelle-Hol- lande, et en décrivent les animaux. Après les célèbres natu- ralistes Banks et Solander, ce sont le capitaine Phillips et le chirurgien de la marine, John Withe. Les animaux qu'on découvre dans cette vaste et nouvelle partie du globe , pré- sentent pour la plupart les formes des prétendus Hidelphes asiatiques. Le nom de didelphis est traduit chez les AngloLs par le mot d''opossum. Ce sont donc de nouveaux opossums , ou d'autres didelphes que ces hardis navigateurs et les natu- ralistes qui les accompagnent nous font connoître. Les voyageurs enrichissoient l'hisloire naturelle par leurs travaux: mais plus les êtres se multiplioient , plus grande aussi éloit la confusion résultante d'associations si incohé- rentes. On découvrit des carnassiers, des rongeurs, des insec- tivores qui s'appartenoient , il est vrai, par la considération de la bourse, mais qui differoient essentiellement à d'autres égards. Une réforme étoit nécessaire, et j'osai l'entreprendre par une révision des travaux précédens : ce fut l'objet de la dis- sertation sur les animaux à bourse , que je publiai en 179^1 ; elle parut dans le Magasin Encyclopédique , tom. 3, pag. 446. Mon premier soin fut de rendre le genre Didelphis de Lin- iiaeus à sa première essence, c'est-à-dire de le composer uni- quement d'espèces caractérisées , ainsi qu'il suit : 1." DiDELPHJS. Dents incisives ~ ; canines l; molaires l^ ; queue nue et prenante; doigts | ; aux pieds de derrière , un pouce sans ongle; les autres doigts libres. Il ne restoit en espèces certaines que les didelphis marsu- pialis, didelphis opossum , didelphis murina, didelphis cajopollin et didelphis hrachjura; car les didelphis phiLander, molucca, dor- sigera, cancrivora, étoientdes doubles emplois des précédentes. Linnseus avoit tracé ce caractère d'après la considération d'un seul individu : il convenoit aux cinq espèces qu'il avoit bien pu connoître : et il vaut toujours, appliqué à tous les animaux à bourse d'Amérique, dont je compte aujourd'hui jusqu'à dix-neuf espèces. Ce qui, après la séparation des vrais didelphis, restoit dis- MAR 207 ponililf , donnoit les matériaux de trois autres familles que , dars la dissertation déjà citée, j'établis et déterminai ainsi qu'il suit : 2.° DASYUnE. Denis incisives |; canines-, molaires t~1 ; la queue lâche et fournie de longs puils ; doigts |; le pouce de derrière très-court et sans ongle; les autres doigts libres. 5." PnAi.ANGER. Dents incisives \; canines Ô— Ô ; molaires 8—5; la queue nue et prenante; doigts |. Aux pieds de derrière, le pouce renversé en arrière; les doigts médius et indicateur réunis. 4.° Kanguroo. Dents incisives f; canines J|; molaires 5—5; la queue forte , longue, velue et non prenante; doigts |. Aux pieds de derrière, point de pouce ; les doigts médius et indicateur grêles et réunis. L'espèce didelphis niacrolarsus fut reportée parmi les qua- drumanes, et devint le type du genre Tarsius. Ce nouvel arrangement fit apercevoir la liaison des deux ordres, les carnassiers et les rongeurs : car le genre Dasyure tient à celui des civettes; et, comme, par les didelplics, les plialangers et les kanguroos, ces derniers conduisantsur les gerboises et les lièvres, une liaison avec Jes rongeurs devenoit manifeste , c'étoit pour les rapports naturels un résultat cu- rieux que cette réunion de deux grandes familles dont les extrêmes offroient des différences si considérables. D'autres faits, d'autres conclusions: ce quisembloit en 179^ appuyer le système d'une seule échelle organique, fut infirmé en 1804 par l'apport de nouvelles richesses. Cette époque mé- rite d'être remarquée : il nous arriva de l'expédition Baudin à la Nouvelle-Hollande, et par les soins des infatigables na- turalistes Péron etLesueur, un nombre considérable d'ani- maux à bourse, mais surtout plusieurs nouveaux systèmes or- ganiques, ou, comme cela s'exprime liarmi les zoologistes, plusieurs types de genres nouveaux. Je donnai une nouvelle autorité au genre Dasyure, pour lequel je n'avois eu que des élémens un peu vagues , en le dé- crivantdenouveau, eten lemontrant composédecinq espèces, et plus tard de sept. Enfin j'établis les nouveaux genres suivons : Péramèle. Dents incisives ~ ; canines { ; molaires l~i ; queue forte, velue et non prenante; doigts \. Sur le devant, les 2o8 MAR deux doigts externes très-courts; et en arrière , unpouce très-court, sans ongle; les doigts médius et indicateur réunis. Phascolomb- Dents incisives |; canines ^ ; molaires 5—5; queue très-courte , cachée dans les poils ; doigts | ; sur le devant à grands ongles , et en arrière un pouce court et sa^ns ongle, et les trois doigts intermédiaires engagés dans des membranes com- munes. Ces publications parurent dans les Annales du Muséum d'Histoire naturelle, tomes 2 , 3, 4 et i5. On imprima des tableaux d'espèces en France, soit dans des dictionnaires d'histoire naturelle, soit dans des écrits par- ticuliers; et les divisions de la plupart de ces genres quej'a- vois indiquées dans mes cours et dans un catalogue peu ré- pandu, reçurent des noms, ce qui se soutint dans cet état jusqu'en 1811 , que parut le Prodromus d'Illiger. Plus occupé de grammaire que des rapports naturels, des dissensions in- testinesdel'Europe, que de l'observation des faits, Illiger copia et altéra les travaux des François. Il n'inventa rien, et cependant il se porta pour le réformateur de la plupart des dénomina- tions reçues. Les animaux à bourse furent par lui distribués en deux familles.- les uns, sous le nom de marsupialia , furent réunis aux singes et aux makis à cause de leur pouce des pieds de derrière, quand les autres formèrent un ordre à part, salientia, sur la considération de leurs pieds plus longs derrière que devant. Voici les genres d'animaux à bourse déterminés par Illiger. Didelphis (didelphis, Linn.) ; Chironectes , établi d'après un dir- delphe à pied de derrière palmé , l'yapock ou la petite loutre delà Guiane , de BufTon-, Thylacis , nom substitué à celui de perameles; Dasyurus {Dasyurus , Geoff. S. H.)-. Amhlotis , au lieu de vomhatus , pour un genre que je proposai d'établir en 1800 (Bull, des Se. , an. XI, n.° 72) , sur les indications du célèbre navigateur Bass. Les caractères de ce wombat , donnés par Bass et Flinders, et reproduits par moi, sont six incisives à chaque mâchoire, deux canines et seize molaires; pieds de devant, cinq doigts; de derrière, quatre. Sur l'avis donné par les naturalistes de l'expédition Baudin, que le nom de wombat s'appliquoit au phascolome , on a proposé , et j'ai con- seillé moi-même de supprimer ce genre j cependant ne se MAR 209 pourroit-il pas que ce nom des naturels du pays fût la dé'no- mination de tout un groupe d'animaux à poche P balantia , pour une division de mes phalarigers, les coescocs des Mo- luques à queue prenante ;p/uiZan.gisia pour une autre section des phalangers à membrane étendue sur les flancs; phascolo- mjs (phascolomfs , Geoff. S. H.); hjpsiprjmnus pour iekanguroo à dents canines, et halmaturus pour les kanguroos sans ca- nines , tous jusqu'alors nommés kangurus. La famille des marsupiaux fut reproduite en 1817 sans di- visions ni report d'aucun de ses genres dans d'autres ordres, par M. le baron Cuvier. Voyez le Règne animal distribué d'a- près son organisation. Je dirai plus bas quels nouveaux motifs j'aperçois de persévérer daus cette manière d'envisager les marsupiaux. Aux genres précédemment décrits, M. Cuvier ajoute celui du koala que M. de Blainville (Prodrome , Nouv. Bull, des Sciences) a aussi nommé plias co lare tos. Les dents du koala sont incisives ^; canines S— Ô ; molaires 4—4 ; pieds à cinq doigts , séparés en deux groupes inégalement en devant et en ar- rière. M. Desmarest donna plus tard dans son grand ouvrage sur les mammifères, destiné à compléter quant à cette classe, l'Encyclo- pédie par ordre de matières; donna, dis-je, trois ans plus tard le tableau complet des genres et des espèces. Les phalangers s'y appellent, l'un V u alai>i ger, phalangis ta, et l'autre Petau- RiSTE, petaurista, et les kanguroos, i." avec dents canines, PoïOROO, poiorous; et 2.°sans dents canines, Kanguroo, kan- gurus. De nouveaux phalangers que MM. Quoy et Gaimard vont publier dans la zoologie de leur Voyage autour du monde, expédition du capitaine Freycinet, ont reçu le nom de pha- langista, qui paroît prévaloir. Enfin M. Frédéric Cuvier a encore modifié ces travaux dans son ouvrage intitulé : Dents des mammifères; il sépare les kangu- roos sans dents canines , distinguant des kanguroos proprement dits , ayant cinq dents molaires de chaque côté et à chaque mâ- choire, une espèce nouvelle récemment apportée par MM.Quoy et Gaimard, leur kangurus lepturus, qui n'a que quatre dents mo- laires. Shawavoit employé les noms demacropus et petaurus, le premierde cesnoms pourdésignerlepotoroo, et le second pour 29. a4 2 10 MAR unassemblage bizarre formé par des écureuils et des phalangcrs volans. M. F. Cuvier reprend ces noms définis d'une certaine façon, mais qu'il croit abandonnes: savoir le nom de macropus qu'il applique à son nouveau genre des kanguroossans canines, et celui de petaurus, pour remplacer la dénomination (]e pc- taurista. Qu'on veuille bien faire attention au sens nouveau attaché à ces termes, pour qu'il ne résulte pas dans la suite de leur double emploi et de leur définition difTéreute de la con- fusion et des erreurs dans la synonymie : ne point seservir de ces noms eût sans doute été préférable. (Voyez Petaurls.) Art. II. Anatomie. Les femelles des marsupiaux ont une bourse sous le ventre , au fond de laquelle est distinctement tout l'appareil mammaire. Les petits y sont nourris. Linnanis les y voit reçus et entretenus comme dans une seconde ma- trice; mais on a été plus loin, puisqu'on a ajouté qu'ils y prennent naissance. Ainsi cette bourse ne seroit plus seule- ment dans ce système une représentation lidèlc de la matrice, ce seroit la matrice elle-même. Que de questions dans cet énoncé! Mais, pour les traiter, que de préventions il faudra écarter! ce qui du système sexuel a été observé par rapport à l'homme , a rendu la science dog- matique. Onsait que la reproduction des êtres s'opère de bien des manières ; cependant l'attention ne se fixa pas sur le grand nombre de ces moyens, tout bizarres que la plupart dévoient et pouvoient paroître. On n'avoit encore rencontré que chez les animaux d'en bas ces modes si variés , ce nombre si grand de combinaisons insolites. On regardoit que ci^la éfoit inhérent à la dégradation des constitutions organiques, et l'on se croyoit si assuré de la même uniformité de moyens chez tous les êtres conformés comme l'homme , chez tous les animaux à mamelles, que l'on repoussa comme inexact tout ce qui du pays des animaux à bourse nous parvenoit de contraire aux doctrines reçues. On n'admit comme vrais que les faits qui pa- roissoient d'accord avec l'analogie, avec cette règle de toute bonne philosophie, mais qui n'estcependant un guide sûrpour nos raisonnemens, que si l'application en est aussi réservée que judicieuse. Ainsi c'est, dès l'origine de nos connoissances sur les didel- phes, une opinion fondée sur l'observation que les animaux MAK an à bourse naissent aux tétines de leur mère. Il y a presque deux siècles que Marcgrawe, pag. 223, avoit écrit : « La bourse « De tous ces faits et dans sa première lettre, Barton conclut qu'on peut distinguer deux sortes de gestation, l'une qu'il ap- pelle utérine et qu'il estime être de vingt-deux à vingt-six jours, et l'autre, la gestation marsupiaie, qui commence depuis l'entrée de l'embryon dans la bourse. Celle-ci seroit la plus importante physiologiquement parlant; car la bourse, ajoute-t-il, est vrai- ment un second utérus et le plus important des deux. * Dans l'intervalle de la publication de ses deux lettres, Barton est informé que sir Everard Home avoit anciennement donné un mémoire sur la génération des kanguroos, et qu'entre autres considérations curieuses, ce savant avoit publié, dans la deuxième partie des Transactions Philosophiques, pour l'année 1796 , ce fait remarquable : les fœtus des animaux à hourse ne laissent apercevoir aucune trace de cordon ombilical. « Bartonsemet en devoirde vérifier, sur de petits opossums dans la bourse, ce point de fait qu'il trouve exact. Il suppose qu'il découvrira ce cordon ombilical sur des individus de la gestation utérine ; mais ses recherches ne lui procurent point 2i6 MAR l'occasion de .voir un fœtus dans l'utérus , et se livrant à des conjectures théoriques, il propose de rapporter le mode de gé- nération propre aux didelphes, à celui des reptiles et des poissons qu'il croit aussi dépourvus de cordon ombilical. * Enrin il fournit un dernier renseignement pour l'opposer à cette assertion de Camper , que l'homme seul est capable de se coucher sur le dos : « Cela arrive fort souvent à la femelle de l'opossum , dit Barton , surtout qu*nd elle a des petits. Couchée sur le dos , elle touche , quand il lui plaît , tous les points des parois intérieures de sa bourse , avec l'extrémité de son vagin , et elle peut ainsi au moment de la mise bas y verser ses petits sans recourir ou à un ongle , ou à l'un de ses doigts. ^^ M. Cuvier qui, pour son ouvrage classique, le Régne Ani- mal, etc., a rédigé en 1817 les généi-alités de la famille des mar- supiaux sous l'influence des idées physiologiques admises jus- qu'alors, s'autorise , comme l'ayant porté à ne rien changera ce système, des observations précédentes de Carton et de celle-ci en particulier : la gestation dans Vutérus est de vingt-six jours. Cependant Barton n'auroit, je crois, énoncé cette proposition , que dans un sens restreint et limité aux termes d'une théorie propre , gestation utérine et gestation marsupiale; et de plus cette expression de ges/afiora qui emporte avec elle une idée très-com- plexe et étendue à un si grand nombre de phénomènes dis- tincts, dont l'acception est fixée par les considérations de l'ana- tomie humaine , pourroit-elle être justement appliquée à des êtres dont il est dit, qu ils naissent dans un état de développement à peine comparable à celui auquel des fœtus ordinaires parviennent quelques jours après la conception? Kès,n. Aniin. ,tom. i,p. iCg. M. de Blainville revient l'année suivante sur ces considéra- tions. Voyez son article génération et fœtus des didelphes, dans le Bulletin des Sciences, 1818, p. 24. Des fœtus sans ti'ace de cordon ombilical , qui ont déjà les narines largement ouvertes, et les poumons très-développés, portent à la conjecture qu'ils sont distingués par un autresystème d'organisation. M. de Blain- ville vérifie les faits de Barton , et les trouve exacts. Les considé- rations anatomiquessuivantes lui en paroissentle complément: « Quelques soins qu'il y ait apportés , M. de Blainville n'a ob- servé ni veine, ni artères ombilicales, ni ouraque, pas même de ligament suspenseur du foie; la glande du thymus manquoit MAR 217 aussi et lessurénales éfolent d'une petitesse extrême. En thèse générale, ajoute l'auteur, on ne trouve presque aucune des dispositions du fœtus des au très mammifères, c'est-à-dire celles d'où dépendent la circulation et la respiration. » De ces faits, M. de Blainville conclut à peu près comme Kar- ton : « Il y a deux sortes de gestation , l'une utérine et l'autre mammaire, ces deux sortes de gestation agissant différemment , et se suppléant l'une par l'autre. »Chez Barton le mot de gesta- tion étoit clair ; il s'appliquoit à l'existence simultanée de l'uté- rus et delà bourse, à l'idée de ces deux domiciles, en dedans des- quelsquelques phénomènes quin'étoient pas entièrement pro duils dansl'un trouvoient à s'achever dans l'autre. Chez M. de Blainville, et il s'en explique d'ailleurs positivement, son idée de gestation utérine et de gestation mammaire ne s'étend qu'à l'ac- tion différente des modes de nourriture. « Dans les mammifè- res, dit-il , le fœtus , avant d'arriver à se nourrir d'une manière indépendante, est susceptible de tirer de sa mère sa nourriture dans deux endroits distincts et de deux manières différentes , c'est-à-dire d'une part, d;ns l'utérus, du sang, au moyen du sys- tème vasculaire ; et de l'autre, aux mamelles, du lait, au moyen du canal intestinal : et de plus le; deux nuîritionssont quant à leur durée respective dans un rapport inverse chez les divers animaux. « M. de Blainville applique l'esprit de cette généra- lité aux animaux à bourse. Il conçoit qu'une des deux nutri- tions puisse être entièrement supprimée :« Si c'est, dit-il, la nutrition utérine, il se peut que cette essentielle modification donne les animaux à bourse, et que, si c'est au contraire la nu ti*i- tion mammaire , il en résulte des mammifères sans mamelles , qui seroientlesmonofrcmes. Qu'un animal puisse naître, par une nutrition mammaire, organisé comme un sujet à terme, cela forme une conjecture hardie , ou du moins bien difficile à con- cevoir; et aussi M. de Blainville ne s'y arrête pas absolument, bien qu'il donne encore à cette idée une nouvelle consistance, en admettant à la fin de son article que le fœtus passe peut-être directement de l'utérus dans la poche, observant que le liga- ment rond, dont on ne connoît pas l'usage dans les mammifères ordinaires, pourroit en être le moyen. » Frappé aussi pour mon propre compte de tout le vague qui régnoit dans la science au sujet des minimaux marsupiaux, je 2i8 MAR publiai en mars 1819 (Voyca Journal complémentaire du Dic- tionnaire des Sciences médicales, fom. 18, p. 1) un mémoire sous ce litre : Si les animaux à bourse naissent aux tétines de leur mère? Mon butavoitété de porteries personnes éclairées qui, placées dans les Indes ou en i\rnérique, s'intéressent aux progrès delà physiologie, et qui se trouveroient à portée d'entreprendre quelques recherches, de revoir, sous de nouveaux rapports, ce qui avoit été vu si infructueusement jusqu'ici. Je me rap- pelai les instances que fit si souvent auprès de moi le respec- tablecomte d'Aboville, pourque jel'écoutassesansprévention, et les chagrins que je lui causai en lui opposant des idées scien- tifiques toutes faites, mais qu'avec une bonté parfaite, il m'observoit n'avoir pourtant été généralisées que sur des ani- maux de conditions bien différentes , et qui ne répondoient pas àses données. J'ai enfinportéuneatteutionsérieusesurlamarche des esprits. Des observations nouvelles avoient déjà rectifié d'assez graves erreurs. On avoit cru d'abord que là bourse étoit un véritable utérus; maislcs anatomistes n'avoient renversé ces témoignages de visu que sur une seule remarque improbative. Les anatomistes revenoient à la charge, et dans ces derniers temps c'étoit pour déclarer que décidément de grandes diver- sités plaçoient les marsupiaux hors des règles communes. Ce- pendant, CCS anciens témoignages de visu , nous ne les avions rejetés que parce que nous les avions jugés contraires à l'ana- logie. En sera-t-il aujourd'hui comme au jour des premières insinuations relatives à la chute des aérolithes ? et pour croire à cessinguliers phénomènes, ne faut-il aussi que les concevoir? Jene vouloisdans mon mémoire de 1819 qu'éveiller l'atten- tion; car enfin il falloit sortir du cercle des impossibilités où l'on se Irouvoit renfermé. Je descendis sur les animaux des classes inférieures; et des vues plus étendues sur la génération, qu'ils me procurèrent, en devenant de plus en plus applicables aux marsupiaux, ont eu pour résultat d'éclairer un champ d'observation plus limité. Sans préjugés présentement, j'ai multiplié les faits par des recherches , et ces recherches m'ont à leur tour convaincu que tant d'observations et d'opinions en apparence inconciliables, n'attendoient , afin d'être appréciées à leur vraie valeur et d'être liées par des rapports inaperçus, qu^une de ces idées fondamentales qu'il ne faut souventqu'é- MAR 219 noncer, pourqu'autour d'ellearrivent comme d'eux-mêmes se ranger tant de travaux incomplets, dont l'incohérence avoit fra-ppé tous les esprits. Je n'ai, dans ce qui précède, cité des faits que sur le témoi- gnage d'autrui. Je vais dire présentement comment ces faits me sont devenus propres, tant par l'attention que j'aiapportée à les revoir et à les multiplier-, que par l'intime conviction qu'ils m'ont procurée. i.°Sur /atowrse. Ce n'est point à l'égard d'une femelle adulte une cellule d'une capacité donnée à toujours. M. d'Aboville l'a vue s'accroître sous l'influence des phénomènes de la généra- tion : j'ai de plus moi-même obser^œ ses grandeurs respectives dans des femelles d'une même espèce. Elle est petite dans les vierges , grande à l'excès quand les petits vont cesser d'adhérer aux tétines, et d'une étendue moyenne dans l'époquesuivante . celle de l'allaitement. Ainsi la bourse n'est pas seulement un second domicile sans ressort, ni activité; c'est une vraie poche d'incubation s'élendant peu à peu et acquérant de plus en plus du volume, comme il arrive de faire à tout autre domicile a fœtus. On a donc bien pu dire d'elle, pour donner l'idée et la mesure de sa fonction, c'est un second utérus et le plus important des deux. Cependant la bourse est extérieure, et entièrement formée par la peau et son panicule charnu. Sa composition est des plus simples ; car ce sont ou des rides longitudinales de chaque côté, ne donnant lieu qu'à une bourse foiblement esquissée, dans un état tout-à-fait rudimentaire , comme chez les didelphis du sous-genre Micouré , tels que les marmoses, les cayopollins, lesbrachyura, etc., ou ce sont des replis amples et bridés au- tour d'un point central; point fixe qui oblige les replis à s'étendre circulairement et à se confondre en un large rideau. La glande mammaire, placée au centre de la région du bas-ventre, devient par ses adhérences avec la peau et son immutabilité, le point qui commande tout le reste. Tout autour, la peau se fronce, se replie sur elle-même et se prolonge en bord saillant, peu par devant, considérablement en arrière et moyennement sur les côtés. Cependant pourquoi cette extension inaccoutumée du .lerme ? qui le porte à se plisser? qui produit ce nouvel ordre de choses? 220 MAR Toute la question des marsupiaux est là; mais d'une autre part c'est la reporter sur la considération des artères, qui sont les agens de toute production organique. On sait qu'ainsi qu'exis- tent les vaisseaux nourriciers, sont nécessairement les or- ganes qu'ils forment et qu'ils entretiennent. Comme il n'est qu'une somme de nourriture artérielle à dépenser , s'il y a plus proportionnellement dans un lieu , il y a moins à distribuer ailleurs. Notre loi du balancement des organes est fondée sur ce principe. Or, par rapport à la distribution des artères, il est divers arrangemens dont quelques uns donnent aux marsupiaux d'assez grands rapports avec les oiseaux. La principale modification est qu'on ne trouve point de mésentérique inférieure àl'aorte abdominale (i). Chez les oiseaux, celte principale artère est reportée en arrière des iliaques ; mais chez les marsupiaux , elle manque entièrement. Les conséquences d'une pareille combinaison sont que, depuis la région des reins jusqu'au rectum , il n'est aucun ra- meau de l'aorte abdominale qui, sans que rien ne l'en détourne, ne soit employé à concourir à l'œuvre de la génération. Dans les mammifères, autres que les marsupiaux, la mésentérique inférieure (2), puisant au milieu de ces sources de vie, d'autres et de derniers éléniens à reporter sur le canal intestinal, est une cause, sinon de trouble, du moins d'affoiblissement pour les produits de la génération. Chez les marsupiaux, au con- traire, et chez les oiseaux , oîi tous les dérivés de l'aorte abdominale sont similaires et s'emploient sans interruption à produire le même résultat, ces branches, que n'alïectent ni distraction, ni contrariétés, s'en ressententpar plus de facilité dans leur jeu; d'où il arrive encore que ce n'est pas seulement (1) C'est aussi un autre arrangement pour la mésentérique supérieure, qui ne naît pas directement de l'aorte. Vu tronc unique fournit quatre rameaux : la cœliaque, la mésentérique supérieure, l'hépatique et un fort petit rameau, celui de la diaphragmalique. (2) Si les conditions marsupiales tiennent en effet à la seule absence de cette artère, il suflîra d'en lier le principal tronc sur une jeune femelKe de cliicn cm de chat, pour faire, avec ces carnassiers, de nouveaux genres La proposition de Pennant est rigoureusement vraie, si Ton admet que leur entrée dans la bourse leur doit être comptée comme unepremière naissance. Une première fois nés, quand ils ne jouissoient encore que de l'organisation des méduses, ils naissent une seconde fois, le jour que leurs yeux sont ouverts, que leur bouche est fendue latéralement, que le pédicule de suspension a été rompu, et qu'ils nont plus avec leur mère de rapports que comme lactivores. Un instant auparavant, c'étoient encore des fœtus, les voilà nouveau -nés ou lacti- vores. A ce moment ils rentrent dans les conditions communes de tous les mammifères. Cependant jusqu'à quel point s'en sont-ils écartésPlIs étoient déjà nés une première fois, organisés comme des méduses? mais tous les mammifères passent par cette existence intermé- diaire ; la différence ici , c'est que les marsupiaux naissent mé- duses dans le second utérus, la bourse , et que les mammifères ordinaires naissent avec ce degré d'organisation dans le pre- mier, la véritable matrice. Telle est la dernière observation par laquelle je termine ce long paragraphe. On aura remarqué que voilà un bien long article pour exposer le plus souvent des idées plutôt probables qu'avérées; mais l'intérêt du sujet est sigrand qu'il fera sans doute excuser la témérité de cette entreprise. Une génération rappro- chée de la nôtre , anomale en quelques points, opérant un autre partage des époques de développement, productive par l'emploi d'autres moyens, forme sans doute l'un des plus grands spec- tacles que les considérations anatomiques pouvoient fournir à la philosophie. Notre champ habituel d'investigation nous a pro- curé des théories, des règles, qui nous ont à peu près appris tout ce qu'elles pouvoient nous enseigner. En étudiant au contraire toutes ces sortes d'irrégularités, nous nous procurons d'autres sujets de méditation , d'autres bases pour juger diffé- remment ce que nous appelions les cas normaux, des effets 16 2 44 M Ail nécessaires. La génération estle phis grand fait delà physiologie: s'il nous est donné d'en approfondir les mystères avec plus de bonheurqu'onne Ta fait jusqu'à cejour, cesera, je pense, en sui- vant pas à pas toutes les observations possibles de ses phénomènes, et plus particulièrement en donnant la plus sérieuse attention aux métamorphoses et aux métastases des produits génitaux dans les animaux à bourse. Une dernière considération intéresse la zoologie. Comment tant de familles différentes sous le rapport des organes du mouvement et de la nutrition ? et comment arrive-t-il cepen- dant qu'une chaîne, les maîtrisant impérieusement, les enlace et les réunisse en un seul groupe , dans l'ordre unique des mar- supiaux? Ce ne seroit plus une question problématiqne , si la modification principale, qui amène à. un centre contmun tant d'organisations diverses , tient à la^eule absence de la mésenté - rique inférieure; car on sent que cette cause peut agir forte- ment dans un lieu, sans affecter bien vivement toutes les autres parties de l'être. (Geoff. St.-H.) MARSUPITE. (Foss.) On trouve dans les couches de craie, près de Lewes , à Hurstpoint, près de Brigthon et de War- minster, et dans d'autres endroits de l'Angleterre , un singulier corps fossile , qui paroit dépendre de la famille des échinides, mais qui est d'un genre particulier, auquel Parkinson avoit donné le nom de foriojseencr/ni^e (Park. ,Org. remains, vol. Il, pl.XIII,fig. 24), etauquel Miller et Mantell ont donné celui de tnarsupites ( Miller a natural historj ofthe crinoidea, ManteWs ma- nuscript on the soutlidoivn fossile, tah.'KVl, &g. 6,10, ll^et i5). Dans l'ouvrage ci-dessus cité , Miller lui assigne les caractères suivans : Corps libre , subglobuleux , et qui a dû renfermer des viscères , protégés par des pièces calcaires , appuyées sur elles-mêmes. Cet auteur a cru y remarquer des épaules, des- quelles ont dû partir des bras, et un espace près de l'épaule qui a dû être couvert par un tégument, protégé par de petites pièces très-nombreuses, dont il donne les figures (pag. 124) , ainsi que celle de l'espèce qu'il a décrite , à laquelle il a donné le nom de marsupites ornalus. On voit, tant par les morceaux de ce fossile que nous pos- sédons, que parles figures que nous venons de citer, que ce corps MAR 245 de la grosseur d'un œuf de poule, arrondi par l'un des bouts, et tronqué par l'autre, est composé environ de douze pièces changées en spath calcaire , et qui sont appliquées Les unes au- près des autres. Les cinq pièces, qui terminent le bout arrondi , sont pentagones et finement striées; les autres sont hexagones, et chargées extérieurement de cordons rayonnans, dont le centre part du milieu de chaque pièce. Dans la figure donnée par Miller, on voit au bout tronqué cinq proéminences qui indiqueroient qu'au bout de chacune d'elles auroient pu se trouver des bras semblables à ceux des ophiures. La figure, donnée par Parkinson , porte des échancrures aux places où ces bras devroient avoir existé. D'après ce que l'on voit de ce corps, il est difficile de se faire une véritable idée de ce qu'il étolt à l'état vivant. Peut-être que quelque jour, on se procurera des morceaux plus entiers qui nous le feront mieux connoitre. (D. F.) MARSYAS. (Malacoz.) C'est le nom sous lequel M. Ocken , dans son Système général d'Histoire naturelle, 3" partie, p. 002, a établi le même genre que M. de Lamarck avoit proposé depuis long -temps sous le nom d'AuRicuLE, qui a été généralement adopté. Voyez ce mot. (De B.) MARSYPOCARPUS. (Bot.) Necker donne ce nom à la bourse à berger , thiaspi bur$a pastoris . dont long-temps avant , Césalpin avoit fait un genre sous celui de capsella, adopté ré- cemment par Medicus et Mœnch , et caractérisé par la silicule triangulaire. (J. ) MARTAGON. {Bot.) Ce nom oriental a été donné par Lo- bcl, Clusius et d'autres à diverses espèces de lis; mais il est resté appliqué plus spécialement au Ulium martagon des bota- nistes, dont les pétales sont réfléchis et courbés en dehors. (J.) MARTE, Martre (Mamin.) , Mustela, Linn. C'est le nom latin Martes , qui appartenoit à une espèce du genre ou plutôt du groupe très-naturel auquel il est aujourd'hui appliqué comme nom générique. Ce n'est que dans ces derniers temps qu'on a réuni dans le genre Marte des animaux dont Panalogie d'organisation est réelle. Rai etBrisson y associèrent les mangoustes; Linnasus y réunit les loutres : ce que Gmelin se garda bien de rectifier. Pen- nant confondit les martes avec une foule d'animaux hétérogènes 2 46 MAR et Erxieben, par un hasard heureux, sinon par une raison solide, associa les gloutons aux martes. Depuis on a diversement ballotté ces animaux, et nous avons essayé nous-même de les soumettre à un ordre régulier, et d'établir leurs véritables rapports. Pour cet effet, considérant que la structure des organes de la mastica- tion et de la digestion sont, chez les animaux carnassiers, dans des rapports intimes avecle naturel fondamental, et que les dif- férences que ce naturel présente, suivant les espèces, tiennent aux modifications organiques qui ont pour objet, non de le changer, mais seulement de varier les moyens de le satisfaire, nous avons considéré tous les carnassiers pourvus du même système de dentition que les martes, et non dérivant de ce système, comme appartenant à une même famille, laquelle se subdivise en plusieurs genres ou sous-genres, suivant les difTérences de leurs autres systèmes d'organes. Envisagée sous ce point de vue, la famille des martes ren- ferme : 1.° lesputois, 2." les zorilles , 3.° les martes, 4.° les gri- sons , et 5." les gloutons. Nous avons déjà traité des grisons et du glouton sous ce dernier nom. Nous traiterons dans cet article, sous le nom commun de martes, des putois, duzorille, et des martes proprement dites. Les Putois. Les espèces de ce groupe, qui se trouvent chez nous, tels que le putois, la belette, le furet, etc., sont très-propres à donner Tidée de la physionomie et du naturel qui sont com- muns à toutes. On n'en connoît point encore dont la taille sur- passe celle du putois. Ce sont des animaux minces, cylindriques, alongés, bas sur jambes, dont le cou est presque aussi gros que la tête, qui ont une incroyable souplesse, et une rapidité de mouvemens plus incroyable encore; ils s'introduisent par les ouvertures les plus étroites, montent aux arbres àl'aide de leurs ongles acérés, marchent sur l'extrémité des doigts; et lors- qu'ils fuient, c'est une flèche qui vole. Après les chats, ce sont les plus sanguinaires de tous les carnassiers ; c'est même le sang plutAt que la chair qu'ils recherchent pour leur nourriture: ils s'attachent au cou du lièvre qu'ils ont surpris, percent sa peau de leurs canines aiguës, et malgré sa fuite, s'il est assez grand pour les entraîner avec lui, ils ne le quittent qu'après MAR 247 s'être repus et l'avoir épuisé. Leur vie est solitaire et noc- turne ; c'est lorsque les autres animaux reposent qu'ils tentent de surprendre leur proie; et c'est aussi durant la nuit qu'ils cherchent à satisfaire les besoins de l'amour. Les uns vivent près des habitations, les autres dans le voisinage des forêts, quelques uns près des l'iviéres, et ceux que nourrissent les régions septentrionales, couverts d'un pelage fin et épais, fournissent au commerce des fourrures très-recherchées. On a déjà trouvé des putois dans toute l'Europe, dans le midi comme dans le nord de l'Asie, dans les provinces du nord de l'Afrique et dans l'Amérique septentrionale. Leurs caractères organiques sont tout-à-fait en rapport avec leur naturel. Leur système de dentition cousiste en six incisives, deux canines et huit mâchelières à la mâchoire supérieure, et en six incisives, deux canines et dix mâche- lières à l'inférieure. Les incisives et les canines n'offrent rien d'important dans leurs détails. Les màchel ères supérieures se composent de deux fausses molaires normales, d'une carnas- sière pourvue d'un tubercule interne, petit, mais très-distinct, et d'uiie tuberculeuseassezélendue. Les mâchelières inférieures sont formées de trois fausses molaires , les deux premières rudi- mentaires et la dernière normale, d'une carnassière dont le talon postérieur est assez étendu, et d'une très-petite tubercu- leuse de forme circulaire. Le pelage est ordinairement com- posé de deux sortes de poils , et les moustaches sont longues et épaisses, l'oreille estpetite, arrondie, plus large que haute, peu compliquée dans son intérieur, mais avec un repli en forme de poche à son bord antérieur. L'œil n'a qu'un rudiment de paupière interne, et sa pupille est alongée transversalement. Les narines sont ouvertes au milieu d'un mufle composé de fortes glandes , et la langue étroite est couverte de papilles cornets et aiguës, et elle est terminée en arrière par deux lignes parallèles de chacune trois glandes à calice, qui sonÉ entourées de beaucoup d'autres glandes plus petites. Les quatre pieds sont terminés par cinq doigts réunis dans les trois quarts de leur longueur par un membrane assez lâche. Le doigt du milieu et l'avant-dernier sont égaux, et plus longs que les autres ; le second et le dernier , également égaux entre eux, viennent ensuite, et le premier, ou celui qui répond au pouce, est le 2 48 MAR plus court. Des tubercules nus et oblongs garnissent la base des doigts, et, au milieu de chaque plante, s'en trouve un autre également nu , et en forme de trèfle, dont les divisions sont dirigées du côté des doigts. A chaque pied de devant, se trouve un tubercule qui les termine en arrière. L'intervalle qui: sépare ces divers tubercules est couvert de poils chez les uns, et nu chez les autres. Les organes génitaux n'en ont point d'accessoires-, et l'on observe de chaque côté de l'anus, l'orifice de glandes qui sécrètent une matière visqueuse plus ou moins odorante. Les espèces de ce groupe qui sont assez bien connues pour être caractérisées, sont au nombre de onze. i.Le Putois : Mustelaputorius, Linn.;Buffon ,tom. VII,pl. a4' Cette espèce a environ quinze à dix-huit pouces de longueur du bout du museau à l'origine de la queue; celle-ci en a six. C'est peut-être la plus grande espèce de ce groupe. Elle est généralement d'un noir brunâtre quis'éclaircit en prenant une teinte jaunâtre sur les flancs et sur le ventre , et sa face blanche semble être recouverte en partie d'un masque brun ; mais ob- servée en détail, on trouve quelesommet delà tête, le front, le dessus du cou et la queue sont d'un beau roux assez clair; que les autres parties de la tête, excepté le museau, le reste du cou, les épaules, les jambes et le bout de la queue sont d'un brun plus foncé ; que le museau est blanc , sauf le masque assez large qui part du front, s'étend sur les yeux , et vient en se ré- trécissant jusque sur le bout de la mâchoire inférieure ; que la partie postérieure de la poitrine et le ventre sont d'un fauve clair avec une ligne longitudinale noirâtre qui les partage en deux parties égales ; enfin que le bout des oreilles est blanc. Le putois vit près de nos habitations, et, surtout en hiver, établit son gîte dans les greniers, sous les toits et dans les par- ties les plus reculées des granges; il cherche à se glisser dans les basses-cours, dans les colombiers, et, s'il y pénètre, il met tout à mort, apaise d'abord sa faim, et ensuite emporte pièce à pièce tout ce qui reste. 11 est aussi très-dangereux pour les la- pins dansles terriers desquels il s'introduit aisément, et où même il établit quelquefois son gîte. Les nids de caille, de perdrix, les rats, les mulots de viennent aussi sa proie, lorsque durant la belle saison il s'est établi dans le voisinage ou sur la lisière des bois» MAR 249 Sa défiance le fait aisëment échapper aux pièges qu'on lui (end; aussi est-il à la campagne un voisinage Irès-inqniétiint; mais lorsqu'il s'aperçoit qu'on persiste à le poursuivre, il finit par s'éloigner. On assure qu'il aime le miel et qu'il attaque les ruches. C'est au printemps que ces animaux entrent en amour; les mâles se livrent alors des combats cruels. Après cette époque, les femelles se retirent dans leur retraite, où elles mettent bas quatre ou cinq petits dont ellesseules prennent soin; mais on ne dit ni combien dure la gestation, ni dans quel état de développement ces petits naissent. C'est vers la fin de l'été qu'ils commencent k se conduire seuls , et bientôt après ils se séparent entièrement de leur mère. La voix des putois est assez sourde, ils ne la font entendre que rarement, et surtout dans leurs combats. L'odeur qu'ils répandent est infecte , et c'est de là que leur nom a été tiré. On trouve cette espèce dans toute l'Europe, et jusqu'en Suède. 2. Le Chorok ; Mustela sibirica, Pall., Spicileg, Zoolog., fasc. 14, pi. 4, fig. 2. Les Russes donnent ce nom à une espèce décrite par Pallas sous le nom latin que nous avons joint au premier, mais la description de ce savant naturaliste diffère si peu de celle du putois , que nous sommes embarassé de trouver des différences qui les distinguent. Selon cetillustre naturaliste, le chorok auroit des poils plus longs et moins fins que le pu- tois, et, au lieu d'avoir l'extrémité du museau brune, il auroit le tour du nez blanc. Cet animal du reste a toutes les mœurs du putois. On sent qu'une nouvelle comparaison est nécessaire pour établir qu'il y a une différence spécifique entre ces ani- maux. La collection du Muséum paroît posséder un individu de cette espèce qui est uniformément d'un blond roux , excepté le tour du museau qui est blanc au bout et brun jusqu'aux yeux. Cet individu diffère donc beaucoup du putois, etdonneroit des caractères très-précis à son esp» ce. 3. Le Vison : Mustela vison, Linn.; BufTon, fom. XIII, pi. 43.Sa taille approche beaucoup de celle delà fouine; il a quinze pouces du bout du nez à l'origine de la queue; celle-ci en a douze. Il est d'un brun marron , un peu plus ou un peu moins foncé ; le dernier tiers de sa queue est noir ; le bout de la mâchoire in- férieure estblanc , et celte couleur s'étend en une ligne étroite 2 5o MAR jusqu'au milieu du cou. La membrane interdigitale est remar- quable par son étendue. Le vison est de l'Amérique septen- trionale. /i. Le Mit^K; M ustelalutreola ,?a\\.,Spicileg. Zoolog., fasc. 14, pi. 5i. Cette espèce est d'un tiers plus petite que le vison, et d'un marron presque noir. Le dernier tiers de sa queue est tout-à-faif noir, et le bout de sa mâchoire inférieure est blanc. Ses doigts ne paroissent pas être aussi palmés que ceux de l'es- pèce précédente. Elle est commune dans le nord de l'Europe, et descend jus- qu'à la mer Noire. Elle est également répandue dans l'Asie sep- tentrionale et dans l'Amérique du Nord. On rapporte qu'elle se tient principalement aux bords des rivières, et qu'elle vit de reptiles et de poissons. L'odeur qu'elle répand est celle du musc. 5. Le FuHET : Mustelafiiro, Linn.; Buffon, tom. Vil, p. 26. Cet animal a de si nombreux et de si intimes rapports avec le putois, que quelques naturalistes ont pensé qu'il ne devoit être considéré que comme wne de ses variétés. En effet nous ne le connoissons guère qu'à l'état domestique et sous des pelages variés de brun clair ou jaunâtre. Quelques races sont entièrement blanches par l'effet de l'albinisme. Le furet est généralement un peu moins grand que le putois, et nous l'employons surtout à la chasse du lapin. Suivant Stra- bon, il est originaire dAfrique, d'où il a été apporté en Es- pagne, et c'est de cette dernière contrée qu'il a passé chez nous. Ilafaitlesujet de peu d'observations. Dans l'état de domesticité où nous le tenons, privé de toute liberté, il ne s'éveille guère que pour satisfaire au besoin de manger et de se reproduire. On le nourrit de farine et de pain trempés dans du lait. Il fait communément deux portées par an de six à huit petits que les mères dévorent très-souvent. H a peu été vu à l'état sau- vage. Shaw dit qu'en Barbarie on le nomme ninise. 6. L'Hermine : M u stela erminea , Linn., Buffon, tom. Vil, pi. 2g, fig. 2 ; et pi. 3i , fig. 1. Cette espèce , parmi les putois de nos contrées, vient immédiatement après le furet pour la grandeur; elle a du bout du museau à l'origine de la queue environ neuf pouces, et la queue en a quatre. Elle nous est connue sous deux couleurs et sous deux noms. En hiver elle est toute blanche avec le bout de la queue noir, et porte dans MAR a5i cet état le nom d'/ierminc; pendant l'élé, elle est d'un beau brun en dessus et d'un blanc jaunâtre en dessous, avec le bout de la queue noir; c'est alors un roselet. Elle se trouve surtout dans les parliesseptentrionales de l'ancien et du nouveau continent; et, sans être chez nous aussi commune que la belette, elle n'y est point rare. Elle recherche les contrées rocailleuses, et fuit le voisinage des habitations. Lespeaux d'hiverde cette espèce font un objet considérable de commerce. M. Choris, peintre de l'expédition de M. Rotzbuc, a déposé au cabinetd'Anatomie la partie antérieure d'une tête, et la mâ- choire inférieure d'une espèce des Isles aleutiennes qui se rap- proche, par la taille, du roselet, et qui pourroit même n'en pas différer. 7. La Belette: Mustciai^u/gans, Linn.: Buffon. tom. VII, pi. 27, fig. 1 . Sa longueur du bout du museau à l'origine de la queue est d'environ six pouces; la queue a de quinze à dix-huit lignes. Les parties supérieures de la tête, le dessus et les côtés du cou , le dessus et les côtés du corps , les pattes de devant antérieure- ment et extérieurement , les cuisses , les fesses , les pattes de der- rière extérieurement et postérieurement, et toute la queue sont d'un beau marron clair. Lamâchoire inférieure, le dessous du cou , la poitrine , le ventre , les pattes de devant et les pattes de derrière aux parties , dont nous n'avons point encore parlé , et les cuisses à leur bord antérieur et à leur face interne, sont blancs, à la seule exception d'une petite tache brune qui se trouve sur la mâchoire inférieure en arrière de la bouche. Cette espèce établit assez volontiers son gîte près de nous, surtout en hiver, et cherche à vivre aux dépens de nos poulail- lers et de nos colombiers où elle fait de grands dégà's. En été, on la trouve sur les bords des lieux plantés d'arbres, ayant établ» sa retraitesous quelque racine ou dans les arbres creusés par le temps. C'est vers la fin de l'hiver que ces animaux ressentent le besoin de l'amour , et c'est au printemps qu'on trouve les jeunes cachés dans un nid de paille ou de foin arrangé par la mère : ces petits naissent les yeux fermés. On trouve la belette dans les parties tempérées de l'ancien continent. Quelques auteurs ont regardé comme une variété de cette es- pèce le mustela nivalis de Linnaeus , qui est blanc avec le bout de ^52 MAR laqueuenoir, comme l'hermine, mais qui esf plus petit. D'aip- tres ne l'ont considéré que comme une hermine de petite taille. S.LaBELETïED'AFaiguE; M ustela a/ricana, Desm.M.Desraarest a publié cette espèce d'après une peau bourrée du cabinet du Muséum, qui porte aujourd'hui pour toute indication qu'elle a été tirée du cabinet de Lisbonne : elle a environ dix pouces de longueur, etsa queue en a six.Toutesses partiessupérieuressont d'un beau maron , et ses parties inférieures d'un blanc jaunâtre. Une bande marron , très-étroite , qui nait à la poitrine et s'étend jusqu'à la partie postérieure de l'abdomen, partage longitudi- nalcment en deux ces parties blanchâtres ; et le blanc des bords des lèvres remonte un peu sur les joues. La queue est de cou- leur marron dans toute son étendue. g. Le Perouasca ; Mustela sarmatica , Pall. , SpiciLeg. Zoolog. , fasc. 14 , pi. 4 , fig. 1 . Cette espèce a du bout du museau à l'ori- gine de la queue un pied deux pouces environ, et la queue ^ en a six. Elle nous offre quelques particularités qui la dis- tinguent profondement des autres espèces de ce groupe, c'est sou pelage tacheté. Elle paroit aussi, suivant Pallas , avoir «la tête moins large proportionnellement que les putois. Les couleurs de son pelage consistent dans un fond marron varié de blanc. Toutes les parties inférieures du corps , depuis le cou jusqu'à la base de la queue , c'est-à-dire le cou , la poitrine , le ventre et les membres sont d'un brun foncé; cette couleur remonte sur les épaules en y prenant une teinte plus pâle ; tout le restecstàpeuprèségalementmélangédebrun et deblanc, mais trop irrégulièrement pour qu'on puisse donner de la distribu- lion de ces couleurs une description fidèle. La mâchoire infé- rieure et le bord de la lèvre supérieure sont blancs ; une bande blanche transversale, étroite, sépare les deux yeux, passe par- dessus, et vient en s'élargissant se termiiler au bas des oreilles sur les côtés du cou. La nuque est blanche et donne naissance à deux autres bandes blanches qui descendent obliquement et viennent se terminer au devant de l'épaule. Quelques petites taches Isolées garnissent la ligue moyenne jusqu'en arrière des épaules, où naît de chaque côté une longue tache qui se lie à celles qui bordent les flancs et qui forment une chaîne jusqu'à lu queue; entre ces deux ligues se voit un espace à peu près également partagé entre de petites taches irrcgulières, brunes MAR 2 55 et blanches. I.a queue est uniformément variée de ces deux couleurs, excepté à la pointe qui est toute noire. Cette description, faite sur l'individu du cabinet, difTère assez de celle que Pallas nous a donnée du perouasca , pour qu'on puisse penser que la distribution des taches blanches peut varier dans certaines limites suivant les individus. I o. La Belette aAYÉE; Mws^e/asfrjata, Geoff. Ce ioli petit animal est de la taille de la belette. Son pelage est d'un brun foncé en dessus, partagé longitudinaleinent par cinq raies blanches, étroites et parallèles, qui garnissent toute l'étendue du dos. Le dessous du corps est d'un blanc grisâtre paie ; la base delà queue est brune, mais le reste, c'est-cà-dire la plus grande partie de sa longueur, est blanc. Cetîe espèce, qui n'a jamais été représentée et dont il n'a encore éié fait mention que par M. Geoffroy Saint-Hilaire , a été trouvée à Madagascar par Sonnei-at , qui en a rapporté l'indi- vidu que les galeries du Muséum possèdent, et duquel j'ai tiré la description que je viens d'en donner. I I .Le Furet de Java; Mustcla nudipes, His. nat. des Mam,, liv.52 Cette espèce estun peu plus petite queleputois.Toutson corps, excepté la tête et le bout de la queue, est couvert d'un poil d'un fauve d'or brillant. La tête et l'extrémité de la queue sontblanchesjaunàtres;mais ce qui caractérise particulièrement cette espèce, est la nudité du dessous de ses pieds. Le putois n'a de nu sous la plante des pieds et sous la paume des mains que l'extrémité des tubercules qui garnissent ces parties, et que nous avons décrits. Dans le furet de Java les parties qui sépa- rent ces tubercules sont également nues ; et ce n'est cependant point un animal plantigrade; cette circonstance n'influe donc en rien sur son naturel , d'une manière appréciable pour nous du moins, et c'est pourquoi je ne l'ai considérée que comme un caractère spécifique. C'est à MM. Duvaucel etDiard que nous devons la connois- sance de cette belle et singulière espèce de putois. Les Zorilles. Les modifications organiques qui caractérisent le zorille n'ont encore été présentées que par une espèce, la seule parmi les belettes qui soit propre à fouiller la terre et à faire des terriers; 254 MAR du reste elle ressemble à ces derniers animaux par sa physio- nomie générale, son système de tien tition, ses sens et son naturel. Le ZoRiLLE : Mustela zorilta , Linn. ; Buff. , t. XIII , pi. 4 1 . , a environ seize pouces du bout du museau à l'origine de la queue; celle-ci a dix pouces. Le fond de son pelage est noir avec des taches et des lignes blanches distribuées régulière- ment. On voit une de ces taches sur le milieu du front, et une autre de chaque côté de la têle , qui nait derrière l'œil et s'étend jusqu'à la base de l'oreille; celle-ci a son bord supé- rieur blanc. Au sommet de la tète est une large tache blanche de laquelle naissent quatre bandes de la même couleur qui s'é- tendent tout le long du corps, et viennent se terminer à la queue. Les bandes latérales sont un peu plus larges que les moyennes, et toutes s'élargissent en s'avançant vers la croupe, où, s'écartant en même temps, elles laissent une tache noire dont la forme est à peu près celle d'un trapèze. La queue est glacée de noir et de blanc dans un rapporta peu près égal de ces deux couleurs. On trouve le zorille au cap de Bonne-Espé- rance , où il o aussi reçu les noms de blaireau et de putois. Les Martes. Les martes diffèrent des putois et du zorille par une fausse molaire de plus à chaque mâchoire, et par une tête générale- ment plus alongée. Leurs ongles sont à demi rétractiles, et du reste les unes et les autres se ressemblent par toutes les autres parties organiques, ainsi que par le naturel. Cependant quelques unes d'entre elles ont toutes les parties de la plante des pieds couvertes de poils , ce sont de vrais lagopèdes. On connoît moins de martes que de putois; et celles qu'on a caractérisées jusqu'à présent ne se trouvent qu'en Europe, dans l'Asie septentrionale et dans le Nouveau-Monde. La Fouine :Mu5/e/a/oma , Linn.: Buffbn , t. VII, pi. 18, estde la grandeur d'un jeune chat domestique. Sa longueur , de l'occi- put à l'origine de la queue, est d'un pied environ; sa têtea quatre pouces et sa queue huit. Toutes les parties supérieures de son corps sontd'un brun jaunâtre; maislafête,exceptélemuseau, est plus pâle que ne le sontlecouet ledos;les pattes etla queue àsa moitié postérieure sont presque noires, le ventre et la poitrine postérieurement sont blonds; la mâchoire inférieure, le des- MAR 255 sonsilu cou et le devant de la poitrinesont du plus beau blanc. Quelques petitts taches irrégulières et brunessc remarquent à la partie blanche de la naissance du cou. La fouine aies dispositions sanguinaires de toutes les autres espèces de martes; cependant le naturel qui la porte à vivre près de nos habitations, et à se familiariser avec le bruit et le mouvement qui accompagnent toujours les travaux agrico' es, lui donne aussi une beaucoup plus grande facilité qu'aux autres espèces pour s'aprivoiser. Néan- moins elle se trouve aussi dans les forêts. On sait que cet animal est un desplusdangereuxpour nos basses-cours, que son instinct le porte à mettre à mort tout ce qui tombe sous sa dent meur- trière, pour emporter ensuite une à une dans son repaire les victimes de sa sanglante moisson. Il mange aussi les subs- tances sucrées, etsurtout le miel. C'est vers la tin de l'hiver que les fouines enti'ent en rut, et l'on dit que la durée de leur gestation est la même que celle des chats. Au bout d'une année les jeunes fouine'^ ont atteint tout leur développement. Cette espèce répand une odeur très-désagréable , et paroît être répandue dans toute l'Europe et dans une pariie de l'Asie. LaMarte: Mustela martes, Linn. ; Buffon, tom. VII, pi. 22, diffère peu pour la taille de la fouine. Sa couleur est d'un brun assez brillant; le bout du museau, la moitié postérieure de la queue et les membressontplus foncés et presque noirs. La partie postérieure du ventre est roussàtre, et la gorge, le cou et une partie de la poitrine sont jaunâtres. Ces caractères n'établissent cependant pas entre la fouine et la marte des différences si sensibles que plusieurs naturalistes n'aient pensé qu'elles n'étoient que des variétés d'une même espèce; cependant l'opinion contraire a prévalu. En effet CCS animaux ont des instincts différens : la marte recherche les îieuxles plus solilairesjvit surtout dans le fond des forêts, et ne s'approche jamais des habitations. Elle monte aux arbres pour y surprendre les oiseaux ou les écureuils, et c'est dans les nids desunsou la bauge desautres, qu'elle dépose souvent ses petits. La marte se trouve aussi dans toute l'Europe, et, dit-on, même dans l'Amérique septentrionale. La Zihfline: Maries zibellina, L'mn. ; PaU. , SpiciL, 1 4 , tab. 5 , fig. 2 , diffère aussi très-peu du putois par la taille, et ressemble 2 56 MAR beaucoup à la marte par les couleurs. Son pelage est générale- ment d'un brun marron plus ou moins foncé et plus ou moins brillant, et les parties inférieures de la gorge et le cou sont grisâtres; mais le trait le plus caractéristique de cette espèce, c'est que le dessous de ses doigts est entièrement garni de poils. Elle a le même genre de vie que la marte , c'est-à-dire qu'elle vit dans le fond des forêts, qu'elle fait sa proie des oiseaux et des petits quadrupèdes, et qu'elle se reproduit comme elle. Elle se trouve dans toutes les parties septentrionales de l'Europe et de l'Asie. On sait que la fourrure de cette espèce fait pour le Nord, et surtout pour la Russie , un objet considérable de commerce. Le Pékan : Mustela canadensis , Linn.; Schreber, pi. i54.Sa taille est encore la même que celle des animaux précédens. Sa couleur est généralement d'un brun grisâtre, ce qui tient à ce que les poils soyeux, bruns dans leur plus grande étendue, sont grisâtres à leur extrémité. Le museau, les membres et la queue sont plus foncés que le corps. On ne connoît rien de positif sur les mœurs de cette espèce ; il y a lieu de penser qu'elle vit d'une manière analogue à celle de l'espèce précédente. Marte des Hurons; Mustela Huro. De la taille de la fouine. Uniformément d'un blond clair, les pattes et la queue plus foncées. Le dessous des doigts entièrement revêtu de poils, comme ceux de la zibeline. Telssont les traits caractéristiques d'une espèce de marie envoyée au Muséu m d'Histoire naturelle par M. Milbertsous le nom de marte des Hurons, et comme ayant été prise dans le haut Canada. Cet établissement pos- sède plusieurs individus de cette espèce , qui ne diffèrent point sensiblement l'un de l'autre. On a encore donné le nom de marte, ou les noms propres à quelques espèces de ce genre, à plusieurs animaux, peu connus ou qui appartiennent à d'autres genres. Nous allons les indiquer successivement. Marte (grande) de la Guianb, Buffon. C'est le glouton taira. (Voyez Glouton.) Marte cdja , Molina. ( Voyez Cuja.) Marte QuiQDi, Molina. (Voyez Quiqui.) Marte zorra, Humb. Voyez Zorra. (F. C.) MAR 257 MARTE DOMESTIQUE. (Mamm.) Dénomination abusive- ment donnée à la fouine, parce qu'elle s'approche des habi- tations pour y chercher sa proie, a peu près comme le font les renards et les putois , que l'on n'a pourtant pas été tenté de regarder comme des animaux domestiques. (Desm.) MARTEAU (Bot.), un des noms vulgaires du narcisse faux narcisse. (L. D.) MARTEAU. (IchthyoL) Voyez Zygène. (H. C.) MARTEAU, Malleus. {Conchjl.) Genre de coquilles bivalves, de la famille des submytilacées de M. de Blainville , des malléa- cées de M. de Lamarck , établi par ce dernier pour un assez petit nombre d'espèces que Linnaeus plaçoit dans son genre Huître, et dont Bruguière faisoit des avicules. L'animal de ce genre est à peu près inconnu. Nous savons seulement qu'M est pourvu d'un byssus assez petit, et que son manteau se pro- longe en arrière par des lobes ouverts et assez grands. Les caractères génériques tirés de la coquille peuvent être expri- més ainsi : Coquille irrégulière , subéquivalve , le plus souvent trés-auriculée de chaque côté du sommet, et prolongée en arrière dans son corps, de manière à ressembler un peu à un marteau; le sommet tout-à-fait antérieur et inférieur; entre lui et l'auricule inférieure, une échancrure oblique pour le passage du byssus ; charnière sans dents , linéaire , fort longue , et céphalique; ligament simple, triangulaire, et inséi'é dans une fossette conique, oblique, et en partie extérieure. Les espèces assez peu nombreuses de ce genre, qui est pour ainsi dire intermédiaire aux vulselles et aux pernes, n'ont encoie été trouvées que dans les mers de l'Inde et de l'Australasie ; ou n'en connoît pas dans les mers de l'Amérique, et aucune espèce fossile n'a encore été découverte dans notre Europe. M. de Lamarck en distingue six espèces, que Ton peut partager en celles qui sont malléiformes, parle prolongement des oreilles, et celles qui ne le sont pas. Dans la première section sont : Le Marteau vulgaike: Malleus vulgaris. Oslrea malleus, Linn., Gmel.;Encycl. Méth.,pl. 177, f. 12. C'est la plus grande et la plus connue du genre. Les deux lobes (Je la tête du marteau sont étroits, alongés, presque égaux; la couleur est le plus sou- vent noire, et le sinus du byssus est bien séparé de celui du liga- ■.HJ. 17 258 MAR ment. On la trouve dans (ous les poinfs de l'Océan des Grandes- Indes et Austral. M. de Lamarck regarde comme une simple variété du mar- teau commun la coquille figurée dansl'Encycl.Méth., 177, f. 12, d'après Chemnitz, Conch., 8, t. 70, f. 656, qui est toujours blanche, et dont les lobes sont plus courts et triangulaires. Le Marteau blanc : Maliens alLus, Lamck.-. List. , Conch., t. 219, f. 54? Coquille de la forme à peu près de la précédente, mais constamment de couleur blanche, et dont le sinus du bys- sus n'est pas distinct de celui du ligament ou est confondu avec lui. Cette coquille ) qui vient des mers Orientales australes, est fort rare et très-recherchée dans les collections. Dans la seconde section sont : Le Marteau normal; Maliens normalis, Lamck. Une seule oreille à la partie antérieure de la coquille, qui est de couleur noire en dehors comme en dedans. Une variété qui vient des Grandes-Indes a le lobe auriculaire assez alongé, tandis qu'un autre de la Nouvelle -Hollande Ta très-court. Le Marteau vulsellé : Maliens vujsellalus , Ostrea vulscllala ^ Linn., Gmel.; Enc. Méth., pi. J77,tig. i5 , d'après Chenin., 8 , t. 70, tig. 667. Coquille alongée , aplatie, .à bords presque pa- rallèles, avec un lobe auriculaire fort court et oblique à sa partie antérieure; couleur d'un violet noirâtre. Cette espèce qui se trouve dans la mer Kouge, à Timor, dans l'Océan austral, est quelquefois courbée. Le Marteau retus : Maliens anatinus, Osiren analina, Linn., Gmel., pi. 177, fig. 14 ; vulgairement le Moulr-a-halle. Cette espèce qui ressemble beaucoup à la précédente, et qui est tantôt droite et tantôt courbée comme elle, a sa partie anté- rieure moins irrégulière, plus droite, et une auricule plus prononcée. Des îles deNicobar et de Timor. Le Marteau raccourci; Maliens decurtatus, Lamck. C'est en- core une espèce qui paroît bien voisine du marteau vulsellé, mais qui est plus petite, atténuée vers l'extrémité postérieure , et dont la fossette du ligament est très-courte, ce qui tient peut-être à l'âge. I/Australasie et la Nouvelle-Hollnnde. (DeB ) MARTEAU DEAU. (Crust.) Nom donné par Duchesne au MAR 2 5 9 branchipe stagnai , à cause des mouvemens brusques que fait cet animal en nageant, et qu'il a comparés à des coups de marteau. Voyez l'article Malacostracés , tome XXVIII page 4ifî. (Desm.) MARTELA. {Bot. ) Voici comment Adanson définit ce genre qu'il établit dans la famille des champignons : tige cylindrique, élevée, simple, ou ramifiée et terminée par un ou plusieurs faisceaux de piquans, coniques, pleins; substance charnue ou coriace; graines sphériques, distinctes, répandues à la sur- face des piquans. Adanson cite pour exemple les agaricum fig. 1 et 2 , pi. 64 du ISlova Gênera de Micheli , lesquels repré- sentent deux espèces d'hydnum, hjd. hystrix et coralloides. Adanson renvoie encore au corallo-fungus de Vaillant, Bot. Paris., tab. 8 , fig. 1 , mais sans doute par erreur, car cette figure représente le hyssus parielina, DeCand., auquel les caractères assignés par Adanson au martela ne sont pas applicables. Scopoli , dans son Histoire des champignons de la Hongrie , adopte ce genre Martela, qui ne peutêtre considéré que comme une division de Vhydnum, où viennent se ranger les espèces rameuses, et quelques autres qui font le passage de ce genre au cla^/aria. (Lem.) MARTELET ( Ornith. ) , un des noms vulgaires du martinet commun, liirundo apus , Linn. (Ch.D.) MARTELOT. (Ornilh.) On appelle ainsi, aux environsde Langrcs, le traquet , motacilla nihlcola , Linn. (Cir. D.) MARTEN-HORSE {Ornith.), nom ;inglois du martinet commun, hirundo apus , Linn. (Ch. D.) MARTES. {Mamin.) Nom latin de la Marxk. Voyez ce mot. (Desm.) MAKIE\J.{IclUhyoL) Sur la côte des Alpes maritimes, ou appelle ainsi le marteau, poisson que Linnjeus avoit range parmi les squales. Voyez Zygène. (H. C.) MARTICHKI. {Ornith.) Ce nom russe paroît, d'après un tableau qui se trouve pag. 5o5 de la Description du Kam- tschatka par Krascheninnikow , désigner des hirondelles de mer ou des cormorans. ( Ch. D. ) MARTIN. (Orrti n'est point cité par les ornithologistes qui , en parlant du mar- Mn-pêcheiir bleu et noir du Sénégal, aZcedo senegalensis , Lath., lar., et du martin-pêcheur à tête bleue, alcedo cœruleoce- pkaUi, Lath. , appliquent aux deux la planche 356 de Buffon , quoiqu'ils donnent au premier de ces oiseaux sept pouces de longueur, et quatre seulement au deuxième. Comme les cou- leurs de la planche enluminée indiquent des rapports entre ce dernier et le petit inartin-pêcheur de Golberry , qui n'a vraisemblablement pas compris la longueur du bec et celle du corps dans son évaluation à deux pouces, il est probable que l'oiseau dont il s'agit n'est pas une nouvelle espèce -, mais sans cela on pourroit l'appeler à juste titre alcedo pusilla. Alcyon des Indes; Alcedo orientalis , Lath. Cet oiseau, qui a le bec et les pieds rouges, est long de quatre pouces et demi. La tête et la gorge sont d'un beau bleu; le dessus du corps est vert-, les pennes alaires sont noirâtres et bleues à l'extérieur; le dessous du corps est roux ; le bec et les pieds .sont rouges. Alcyon violet; Alcedo coromanda , Lath. On trouve à la côte de Coromaudei cet oiseau de la grosseur du merle, rjui 28o MAR aies parties supérieures du corps d'un rouge pâle changeant en violet , à l'exceplion du croupion sur lequel on voit une bande longitudinale d'un blanc bleuâtre. Le dessous du corps est d'un roux clair; la gorge est blanche, et le bec et les pieds sont rougeàtres. Alcyon de Surinam; Alcedo surinamensis , Lath. Cet oiseau dont parle Fermin dans sa Description de Surinam, tom. 2 , pag. 181 , est un peu moins grand que le merle commun. Il a la tête d'un noir verdàtre, avec quelques taches bleues en travers; le dos est d'un bleu clair et argenté, avec des nuances noirâtres; la queue est d'un bleu obscur; la gorge et le milieu du ventre sont d'un blanc rougeàtre; la poitrine est rousse; le bec est noir. On le trouve ordinairement près des eaux vives; il se perche sur les arbres, et fait dans des trous près de l'eau un nid où il pond cinq ou six œufs. Alcyon tacheté; Alcedo inda, L;ith. Edwards adonné, pi. 535, la figure de cet oiseau de Caycnne, qui est long de sept pouces, étale dos, les ailes et la queue d'un noir verdàtre, avec une bordure blanche aux pennes caudales et uropygiales; le dessous du corps orangé, à l'exception d'un collier noir, et bordé de cendré blanchâtre; le bec noirâtre et les pieds de couleur de chair. On a décrit au tome 1." de ce Dictionnaire , pag. 467, sous le nom d''alcjon ceyx, l'alcyon tridactyle de l'île de Luçon ; alcedo tridactyla, Lath. , dont la figure se trouve dans le Voyage à la Nouvelle-Guinée, de Sonnerat, pi. 32,et dans le sixième fascicule des Spicilegia de Pallas, pi. 11, fîg. 2. Shaw a décrit depuis dans ses Mélanges une autre espèce sous le nom d'a/- cedo tribrachys , ou alcyon ceyx à dos bleu. Cet oiseau , rap- porté de Timor, a été figuré dans le même ouvrage , pi. 681. Il est d'un bleu foncé sur le corps, et une bande de la même couleur descend des joues sur les côtés de la gorge, du cou et de la poitrine; les côtés de l'occiput et le dessous du corps sont ferrugineux. Les tarses sont orangés, et le bec est noir. Alcyon ceyx pourpre ; Alcedo ceyx purpurata, Dum. Cet oi- seau , de la taille d'une fauvette , a été rapporté de Java par M. Leschenault. Les parties supérieures du corps sont rousses; les inférieures sont blanches , et le bec est roux. L'oiseau décrit sous le nom de martin-pécheur de mer aux MAR 281 aiies longues , par M. d'Azara , est la frégate, pelecanus aquilus^ Liiin.: et M. Savigny dit, pag. 6 des Observations sur son sys- tème des oiseaux d'Egypte et de Syrie, que Valcedo agyptia d'Hasselquist dans son Voyage au Levant, part. 2, pag. 2 1 de la traduction Françoise , n'est pas un alcyon , mais vraisemblable- ment un bihoreau. Les alcyons portent à 0-Taïti et aux îles des Amis les noms à''erooro et de koato-0-00. Ils y sont regardés comme des oiseaux sacrés, qu'il est défendu de tuer. (Ch. D.) MARTIN- PESCAO.( Ornith.) I/oiseau que l'on nomme ainsi à Gênes est l'hirondelle de mer cendrée, stenia cinerea, Linn. (Ch.D.) MARTIN-SEC. (Bot.) Nom d'une variété de poire pyrami- dale, de grosseur moyenne, roussàtre, à chair cassante, sèche, d'une saveur sucrée, mûrissant de novembre à janvier. (L. D.) MARTIN-SIRE. (Bot.) Autre variété de poire alongée, assez grosse, d'un vert jauntâtre, tachetée de points gris, à chair ferme, sucrée, et mûrissant en novembre. (L. D.) MARTIN , VACHE A DIEU , BÊTE A DIEU, MARTIN BON DIEU {Enlom.) , noms vulgaires des coccinelles. (C. D.) MARTIN AZZO {Ornith.), nom donné par les Vénitiens au goéland varié ou grisard , larus nœvius , Linn. (Cn. D.) MARTINET, {Ornith.) Ces oiseaux ont beaucoup de rapports avec les hirondelles; mais, tandis que celles-ci ont les doigts des pieds et le sternum disposés comme chez la plupart des passereaux, les martinets s'en distinguent , 1.° par la situation du pouce qui, placé de côté , se dirige le plus ordinairement en avant, et quelquefois, selon le besoin de l'oiseau, en ar- rière; 2.° par la brièveté de l'humérus, dont les apophyses sont très-larges, par la fourchette ovale et par le sternum sans échancrure vers le bas, toutes circonstances propres à aug- menter la puissance du vol. Les autres caractères génériques des martinets sont d'avoir le bec très-court et couvert de plumes presque jusqu'à la pointe; des abajoues contre les pa- rois desquelles une humeur gluante retient les insectes jus- qu'au moment où l'oiseau éprouve le besoin de les avaler, ou d'en nourrir ses petits; les tarses et les doigts plus courts et plus gros que chez les hirondelles, et les ongles plus crochus; les ailes plus longues et moins larges; la queue ordinaire- 282 MAR ment composée de dix pennes. On peut remarquer, en outre, que ies plumes des martinets sont courtes, rudes et de hi nature descelles des oiseaux aquatiques, pendant que les plumes des hirondelles sont plus fines et plus moelleuses: aussi M. Levaillant observe-t-il que si les grands orages, les fortes piuies, les vents vioiens font rentrer les hirondelles dans leurs cachettes, les martinets semblent éprouver un plai- sir réel à lutter contre les élémens en fureur. Aristote paroît avoir appliqué collectivement aux hiron- delles et aux martinets le nom d'apodes, quoiqu'il n'ignorât pas que ces oiseaux n'étoient point privés de pieds , mais parce qu'ils s'en servent fort peu. Liima;us a restreint cette déno- mination aux martinets qui en font encore moins d'usage que les hirondelles; mais ce terme ambigu doit être tout-à-fait écarté pour le remplacer par celui de cjpselus , tiré du mode de fabrication de leurs nids, cistelUs ex lulo Jictis , d'après l'interprétation de Gaza, rapportée jiar Gesner, de Avihus, p. }6\. Ce nom générique a d'ailleurs été adopté par llliger et pard'auties ornithologistes modernes. Les martinelssont des oiseaux aérens par excellence, dont la vie se passe dans une agitation extrême ou dans un repos absolu. Lorsqu'ils se posent, ce qui arrive rareinent , c'est sur des lieux élevés, contre des murai les ou contre des arbres; et si par accident ils tombent à terre, ils ont beaucoup de mal a se traîner sur une petite motte ou une pierre qui leur fournisse les moyens de mettre en jeu leurs longues ailes. Dans le cas même où ils se trouveroient sur une surface dure et polie , Linnaeus et Montbeillard pensoient qu'il leur seroit impossible de se relever; mais Spallanzani a vérifié le contraire par des expériences faites sur plus de dix individus d'âges différens qui, posés sur le parquet très-uni d'une chambre vaste et bien éclairée, frappoient subitement de leurs pieds contre terre, étendoient leurs ailes, les battoient l'une contre l'autre, et, après s'être ainsi détachés du sol, parvenoient à décrire un cercle bas et court, puis un second plus large et plus élevé, et devenoient enfin maîtres de l'air. L'auteur italien croit néanmoins que si les martinets s'abattoient dans des lieux fourrés, couverts de buissons ou de hautes herbes , ce seroient pour eux des écutils insurmontables; mais il faudroit, pour MAR 2 85 cela, qu'ils eussent épuisé leurs forces à ramper vainement, à ia minière des reptiles, avant de pouvoir se dégager de ce mauvais pas. L,esuiarline(s boivent comme ils mangent en volant, et leur nourriture consiste en insectes qui vivent dans les régions élevées de l'air ou sur les eaux, et Snallanzani, qui a eu lieu de remarquerconibien ces oiseaux sont friands des fourmis ailées, s'est assuré, dans cette occasion, qu'ils apercevoient distinc- tement un objet de cinq lignes de diamètre à la distance de trois cent quatorze pieds, et que leur vueétoitsi nette, qu'ils (lescendoient du haut des airs avec la rapidité d'une tlèche, et, après avoir elïleuré la terre, remontoient d'une vitesse égale et dans une direction contraire. Montbeillard pensoit ({ue les martinets alloieiit passer la nuit dans les bois pour faire la chasse aux insectes; mais Spallanzani, ayant ouvert de ces oiseaux par lui tués de grand matin, au moment de leur retour journalier, n'a trouvé dans leur estomac qu'un résidu d'insectes méconnoissables par l'effet de la digestion, qui n'ai;- roit pas été si avancée dans le cas oîx ces alimcns auroient été pris la nuit même , et il croit d'autant moins que les martinels puissent voir suffisamment dans la nuit, qu'en obscurcissant une chambre qui en renfermoit, ces oiseaux perdoient la direction du vol, se heurtoient contre les murs et tomboient à terre. Les martinets sont peu nombreux en espèces. On n'en con- noit que deux en Europe, le martinet noir ou commun, et le martinet à ventre blanc ou des hautes montagnes. Martinet noir ou commun. Cet oiseau, qui est Vhirundo apus , Linn., dont la figure se trouve dans les PI. enl. de BufFon , n." 5Zi2,etdansLewin, n.° 127, ne peut conserver aucun de ces deux noms, puisque, d'une part, on est convenu de séparer génériquement les martinets des hirondelles, et que, d'une autre , l'épithète apus est inexacte et propre à donner une idée fausse. M, Temminck a appelé cette espèce martinet de mu- raille , cj-pselus murarius , et si cette dénomination avoit indiqué une particularité exclusive, ç'auroit été le cas de l'adopter; mais ce martinet, qui s'accroche aux murailles et niche dans les trous, s'accroche égctleraent aux vieux arbres, dans le creux desquels il fuit aussi son nid, comme le grand martinet. 284 MAR On croit donc devoir préférer l'épithèle vulgaris on niger , sans toutefois appliquer celle iValHyeatris au grand martinet ou martinet à ventre blanc, attendu qu'il n'existe pas de mo- tifs pourôter à celui-ci l'ancienne épithète melba. Le martinet commun est long d'environ huit pouces ; il a prés de quinze pouces de vol; sa queue, fourchue , en a environ trois, et, suivant Montbeillard , elle est composée de douze pennes. Le bec a huit à neuf lignes. Cet oiseau, qui pèse dix à douze gros, a l'œil enfoncé et l'iris de couleur de noisette. Son plumage est d'un noir de suie, à l'exception de la gorge qui est blanchâtre. Le bec est noir; les pieds et les ongles sont noirâtres ; le devant et le côté intérieur du tarsesont couverts de petites plumes de la même couleur. La femelle, un peu plus petite que le mâle, n'est pas tout-à-fait aussi brune, et les jeunes ont la bordure des plumes supérieures roussàtre; mais après la première mue, qui, suivant M. Nat- terer, a lieu chez ces oiseaux une fois l'année, au mois de février, pendant qu'ils sont en Afrique et en Asie , il n'existe plus de différences entre eux. Ces martinets arrivent dans nos climats pendant le cours du mois d'avril et plus tard que les hirondelles, parce que les insectes ailés ne s'élèvent aux régions où ils ont cou- tume de voler, que quand l'atmosphère y est suflisamment échauffée; mais leur apparition a lieu un peu plus tôt ou plus tard , selon que la contrée qu'ils viennent habiter est plus ou moins méridionale. Ils n'arrivent guère avant le com- mencement de mai en Angleterre. Quoiqu'il résulte des expériences de Spallanzani que ces oiseaux peuvent résister à un froid plus qu'ordinaire , ils se re- tirent aussi avant les hirondelles, parce que les insectes de haut vol qui forment la nourriture des premiers, ne conservent pas, quand la température se refroidit, la vigueur nécessaire pour voltiger à leur portée, tandis qu'ils restent à celle des hirondelles domestiques et de fenêtre. Les martinets noirs, comme les hirondelles, reviennent au printemps prendre possession des domiciles qu'ils avoient adoptés les années précédentes. Les trous , les crevasses de mu- railles , les avant-toits des maisons couvertes de tuiles, sont les lieux où ils se plaisent le plus généralement à établi? MAR 285 leurs nids , et lorsqu'ils retrouvent les anciens, ils ne se donnent pas la peine d'en construire de nouveaux, Spallanzani eu a décrit un qui présentoit une cavité alongée, dont le plus grand diamètre avoit quatre pouces trois lignes, et le plus petit trois pouces et demi; mais ils n'ont pas tous la même dimen- sion , et ne sont pas composés des mêmes sulistances , qui con- sistent surtout en plumes, laine, herbes sèches et autres ma- tériaux souples que ces oiseaux peuvent rencontrer, soit en l'air, soit en rasant la surface du terrain, ou qu'ils enlèvent d'autres nids, et particulièrement de ceux des moineaux, à quoi ils ajoutent extérieurement des parties d"insectes qu'ils ont à demi digérées. Pour donner de la consistance à cet assem- blage incohérent, l'oiseau tire de sa gorge une humeur vis- queuse , de couleur cendrée , la même qui lui sert comme de glu pour attraper sa proie ^ et qui , pénétrant le nid de toutes parts, lui donne une sorte d'élasticité. Quelquefois les mar- tinets se contentent de rajuster les nids demoineaux pour leur usage. Comme on ne voit point ces oiseaux se poser à terre ni sur les branches d'arbres, il étoit probable qu'ils s'accouploient dans leurs nids, et Spallanzani s'est assuré de ce fait par la fa- cilité que lui donnoient à cet égard des nids établis dans des colombiers entre les boulins destinés aux pigeons. En exami- nant de l'intérieur et par des sortes de guichets formés d'une brique, ce qui se passoit dans ces nids, l'observateur zélé est parvenu à voir plusieurs fois le mâle couvrir la femelle, et en user à peu près comme les hirondelles de fenêtre, excepté que cet acte chez eux est de plus courte durée. Le mâle , dans ces doux momens, jette de petits cris dont l'expression est toute différente de celle des cris plus alongés, plus forts qu'il pousse quelquefois dans le nid, et qui s'entendent assez loin pendant le silence de la nuit. Ces cris sont indépendans du sifflement aigu que les martinets font entendre en volant. Spallanzani a observé que les martinets entrés dans leur trou, y éprouvent une sorte d'inertie ou de stupeur , et que, surpris dans l'accouplement ou l'incubation, ils ne font aucun mouvement pour changer d'attitude , se laissent même prendre à la main, et qu'on est forcé de les pousser dehors pour les faire sortir de leur trou, ce qu'il attribue aux longues ailes 2 8r, MAR et aux pieds courfs fîe ces oisea-.ix, qui leur oient les moyens de se remuer facilcrnerit dans des espaces aussi étroits. Celte explication est d'autant plus naturelle qu'un pareil ab;indon d'eux-mêmes ne les accompagne qu'au gîte. Les martinets ne font qu'une seule ponte, à moins que la première couvée n'ait manqué par les froids du mois de mai, ou par quelque autre accident. La femelle seule couve les œufs, qui sont blancs, de forme alongée, au nombre de deux à cinq, et dont Lewin a donné, tom. 4, pL liH, une fort mauvaise figure. L'incubation dure environ trois semaines , et iamèrecouve encore ces petits plusieurs jours aj)rès qu'ils sont éclos. Suivant Mon tbeillard , les petits ne sollicitent pas la bec- quée comme ceux des autres oiseaux; mais Spallanzani qui, en 1789. en a vu éclore une nichée dans son voisinage, oîi il étoit à portée d'en examiner le trou, a remarqué qu'au moment où les père et mère leur apportoicnt à manger, ce qui arrive cinq à six fois le jour, les petits ouvroient le bec pour re- cevoir la nourriture et poussoient en même temps un cri, foible à la vérité, mais sensible et soutenu pendant quelques instans; et ils en faisoient autant avec lui quand il leur touchoit le bec avec le doigt. Lorsque les petits ont acquis assez de force pour n'avoir plus besoin d'être réchauffés par leurs mères, celles-ci s'élèvent vers la tin du jour avec les mâles , et ne reviennent que le lendemain au soleil levant, ce qui a lieu jusqu'à l'époque de leur départ, c'est-a-dire jusqu'à la fin de juillet ou au mois d'août. Ce n'est qu'au bout d'un mois que les jeunes abandonnent leur nid , et en cela ils sont plus tardifs que les autres oiseaux , et même que les hirondelles, ce qu'on peut attribuer à la nécessité dans laquelle se trouvent les martiiietsde se passer de tout appuidès l'instant où ils ont prisleur essor./Nussi un adulte s'échappant du nid a-t-il les pennes aussi longues que celles des père et mère, son vol est aussi rapide; une fois sorti du nid, il n'y revient plus. Pendant les grandes chaleurs, les martinets restent au milieu du jour dans leur nid , dans les fe?ites de murailles ou de rochers, entre les entablemens des constructions, et ce n'est que le malin et le soir qu'ils vont à la provision, ou voltigent sans but et par le seul besoin d'exercer leurs ailes. Dans ce MAR 287 dernier cas, ils décrivent en l'air des courbes sans fin autour des clochers, des colombiers, ou des lignes droites le long des maisons, en poussant des cris aigus; mais lorsqu'ils vont à la chasse, ils ont une manière lente de nager dans l'air, souvent ils ne battent pas des ailes, ils sont solitaires et silencieux, et la direction de leur vol éprouve des interruptions et des chan- gemens subit: et en divers sens. C'est pour se soustraire à la trop grande chaleur que ces oiseaux ont l'habitude particu- lière de se tenir cachés pendant le jour, et de ne s'élever dans les airs que vers le crépuscule du soir; plus libre quand les petits ont pris leur vol, la famille entière se transporte sur les montagnes, où elle séjourne jusqu'aux approches des froids» Les jeunes martinets, comme les jeunes hirondelles, pèsent plus que les vieux, et la cause en est dans l'existence d'une grande quantité de graisse , dont le corps des premiers est couvert et pénétré même en plusieurs endroits, tandis que les vieux en sont privés totalement. Lepoi-dsdes adultes diminue à mesure de leur accroissement, et ils finissent par ne plus peser davantage que les père et mère quand toute leur graisse a disparu. Cette circonstance doit suffire pour détourner des ruses qu'on emploie en divers pays, à l'effet de s'emparer de ces oiseaux utiles, puisque si les jeunes sont un fort bon man- ger, les vieu>c ont la chair dure et point succulente. Ces oiseaux sont à tout âge, et particulièrement dans leurs nids, tourmentés d'insectes parasites, et celui qui les quitte le moins forme un démembrement du genre Hippobosque, auquel M- Latreille a donné le nom d'ornithomiye. Grand Martinetou Martinet a ventreblanc; Cjpselus melba, Vieil!. L'espèce désignée îous le nom dliirundo melba, par Linnseus et par Latham, ou grand martinet à ventre blanc , par Montbeillard , et qui est figurée pi. 17 des Glaniires d'Ewards , est considérée par MM. Cu vier et ïemminck. comme étant la même que le martinet a gorge blanche de TOrnitho- logie d'Afrique, pL 245. Cet oiseau, long d'environ neuf pouces, a les parties supérieures d'un gris brun, ainsi qu'un plastron à la poitrine, La gorge et le ventre sont d'un blanc qui paroît être plus ou moins pur selon l'âge des individus. Le bec est d'un brun noirâtre, et les pieds sont couverts de [i lûmes brunes. La femelle a le collier moins large, et les teintes du ^88 MAR plumage moins foixcées. Cette espèce habite les Alpes du Midi , en Suisse, au Tyrol, en Sardaigne; Spallanzani l'a rencontrée dans les iles de l'annarla, d'Ischia, de Lipari et à Constantinople, Russel Fa vue sur les rochers des environs d'Alep , et celui qui a été décrit par Edwards, avoit été tué à Gibraltar. C'est aussi dans les rochers que se retire et niche le martinet figuré par M. Levaillant; et les individus que M. Temminck a reçus de l'Afrique méridionale, ne différoient de ceux d'Europe quepar l'espaceplus étendu qu'occupoitle brun de la poitrine sur le bas du cou et sur les flancs. Ces martinets, plus gros que les noirs, et qui volent avec une rapidité étonnante, se distinguent «fans les airs par les parties blanches de leur plumage, et par des cris plus reten- tissans et plus soutenus. Ils se font aussi remarquer par une singulière habitude : au milieu de leurs circuits ils s'accrochent par les ongles aux rochers situés dans le voisinage de leurs nids, et d'autres s'attachant successivement sur les premiers, il en résulte une masse oscillante jusqu'au moment où ils se séparent, etreprennentleurvol en jetant leurs cris accoutumés. C'est à la fin de mars et au commencement d'avril que les grands martinets arriventen Savoie ; mais pendantla première quinzaine ils volent sur les étangs et les marais, et ne se dirigent qu'ensuite vers les hautes montagnes, leur séjour habituel. Comme ils établissent en général leurs nids sur des précipices , Spallanzani n'est parvenu à obtenir quelques renseignemens sur leur ponte et l'éducation des petits que du concierge d'un château des Etats de Modène, sur la haute tour duquel ils'éta- blissoit de ces oiseaux qui y faisoient chaque année deux pontes, la première de trois ou quatre œufs, et la seconde ordinairement de deux seulement. L'incubation dure trois semaines; les petits de la première couvée devenoient adultes à la mi-juillet, et ceux de la seconde à la mi-septembre, et quoique ces jeunes qui sont fort bons à manger, leur fussent enlevés chaque fois, les pères et mères n'abandonnoient pas les mêmes lieux, où ils nichoient dans leurs anciens nids, à moins qu'ils ne se trouvassent obligés d'en refaire de nouveaux. Ces nids, construits extérieurement avec des morceaux de bois et des brins de paille entrelacés en cercles concentriques, et fortifiés par des feuilles d'arbres qui en occupent les vides. MAR 289 sont revêtus intérieurement de chatons de peuplier et de plumes, qui ne sont pas unis au moyen du gluten sorti de la bouche. Spallanzani, àqui l'on avoit envoyé avec le nid un martinet adulte, qui étoit à jeun depuis trente-une heures au moment de son arrivée, et devoit, par conséquent , avoir déjà perdu de ses forces, l'a encore soumis à des épreuves pour s'assurer du degré de froid auquel il résisleroit; et l'oiseau n'a péri qu'après être resté sept heures sous un bocal où le thermo- mètre marquoit huit degrés et demi au-dessous de la congéla- tion , et vingt-cinq heures dans une glacière , sans avoir donné aucun signe de léthargie, ce qui ajoute aux raisons exposées sous le mot hirondelle^ pour rejeter l'hypothèse de la torpeur de ces oiseaux pendant l'hiver. Spallanzani croit que les grands martinets ne quittent pas tous les iles Eoliennes pendant l'hiver, et que dans un pays où cette saison est assez douce, plusieurs se cachent seulement dans quelques retraites où ils s'abandonnent au repos et aune abstinence que leur graisse, assez abondante, les aide à sup- porter; mais les autres et ceux des contrées plus au Nord passent en Afrique. L'auteur des articles d'ornithologie dans le Nouveau Dic- tionnaire d'Histoire naturelle , rapporte des observations faites en Suisse sur ces oiseaux par un de ses correspondans; mais la plupart sont contradictoires avec celles du naturaliste ita- lien, puisqu'il en résulteroit que le nid auroitune autre forme , qu'au lieu d'être pratiqué dans un trou, il seroit attaché le long d'un soliveau, et que, composé d'autres matériaux, il seroit enduit de la matière gluante que ce dernier n'y a point trouvée. La seule remarque pour laquelle les deux observa- teurs soient d'accord, est la facilité avec laquelle on peut tou- cher le mâle et la femelle, blottis l'un contre l'autre dans leur nid ; mais cette dernière circonstance n'empêche pas qu'on ne soit fondé à douter de l'identité des espèces. Grand Martinet de la Chine. A l'exception de la taille de ost oiseau qui, d'après la description qu'en a donnée Sonnerat dans son Voyage aux Indes, tom. 2, pag. igi), est de onze pouces six lignes depuis le bout du bec, jusqu'à celui de la queue, rien n'annonce s'il s'agit ici d'une hirondelle ou d'un martinet , 29. 19 290 MAR et si on doit l'appeler cypse/us sinensis ou lui conserver le nom iVhirundo. On se bornera donc à exposer que la queue est fourchue et aussi longue que les ailes; que le sommet delà tête est d'un roux clair et la gorge blanche; que le cou en arrière, le dos, les ailes et la queue sont bruns: qu'à l'angle supérieur du bec il naît une bande longitudinale brune qui se prolonge au-delà de l'œil , lequel est entouré de petites plumes blanches; que la poitrine et le ventre sont d'un gris roux, et qu'enfin l'iris, le bec et les pieds sont d'un gris bleuâtre. M. Levaillant a donné, dans ses Oiseaux d'Afrique , la figure de deux martinets, pi. 244, n."' 1 et 2, sous les noms de mar- tinet à croupion hlanc et de martinet vélocifère; mais ces deux oiseaux étant représentés sur des branches d'arbres avec trois doielia cupameni du Malabar, espèce d''acalypha. Une autre espèce qui est le cupameni simplement, est nommée maserasesade. (J.) MAS ARE, Masaris. {Entom.) Nom d'un genre d'insectes hy- ménoptères de la famille des duplipennes ou ptérodiples , près des guêpes dont ils diffèrent parleurs antennes en masse, et non en fuseau. On n'en connoît pas les mœurs; Pune a été rapportée de Barbarie par M. Desfontaines, et décrife par Fabricius sous le nom de vespiforme. L'autre, observée en Italie et près de Montpellier par M. Chabrier, a été rangée par M. Latreille dans un genre distinct sous le nom de célonitc. C'est Pespèce que nous avons fait figurer à la planche 3i de MAS 297 l'atlas de ce Dictionnaire, 1."^ livraison, n.° 10. Ces in- sectes se roulent en boule comme les chrysides, avec les- quelles Rossi les avoit rangés : il les avoit figurés dans sa Faune d'Etrurie , planche 7 , fig. 1 o et 1 1 . Nous ignorons l'étymologie du nom de loasare; /x*(rap/ç est l'un des surnoms de Bacchus dans la Mythologie. (C. D.) MASARICO. ( Ornith. ) Voyez Masarino. (Ch. D.) MASARINO. (Ornith.) L'oiseau auquel les Portugais du Brésil donnent ce nom et celui de masarico, suivant Marcgrave et d'Azara, est le curicaca du premier de ces auteurs, ou couricaca de Buffon, tantalus loculator, Linn. et Lath. (Cho D.) MASCxA.. {Bot.) Nom donné dans le Pérou au monninapo- lystacha de MM. Ruiz et Pavon, genre delà famille des poly- galées. C'est un arbrisseau d'un toise de hauteur, dont toutes les parties, et surtout la racine, sont amères et savonneuses, employées avec succès pour le traitement des maladies dans lesquelles on fait usage du quassi. (J.) ' MASCA. (Ichthyol.) Sur la côte des Alpes maritimes, on donne ce nom à la murénophis sourcière de M. Risso. Voyez MURÉNOPHIS. (H. C.) MASCA DEI AMPLOA. (IchthjoL) Sur la côte de Nice , on donne ce nom à l'ésoce boa de M. Risso, qui forme le type du nouveau genre Stomias. Voyez ce mot. (H. C.) MASCAGNIN. (Min.) C'est le nom univoque donné à l'am- moniaque sulfatée native, en l'honneur du célèbre Mascagni. C'est celui dont nous nous servirons lorsque nous aurons occa- sion de parler de cette substance, extrêmement rare dans le règne minéral. Voyez Ammoniaque sulfatée. (B.) MASCALOUF. (Ornith.) L'oiseau qu'on appelle ainsi en Abyssinie est le père noir. Voyez Dattier. (Ch. D.) MASCARET. (Géogr. Phjs.) Mouvemens extraordinaires de la marée. Voyez Particle Marées, pag. 127. (L. C.) MASCARILLE, ou le CHAMPIGNON MUSQUÉ (Bo^)de Paulet (Tr.,2, pag. 2o3 , pL 90 , fig. 6 , et Sjnon. , n.° 34). Ce médecin le rapporte au champignon comestible dont Clusius a donné une figure à la page 266 de son Histoire des plantes rares, et aux espèces représentées , tab. 9 , fig. E, F, G de l'ouvrage de Sterbeeck, sur les champignons du Brabant. Il le rapporte encore au champignon en forme de borne , ^98 MAS décrit par t). Baiihin , Plin. , ôyn, n." 3 , et par .1. Bauhin , Hist. , pag. 828,; mais cette synonymie demande à être vérifiée. Elle n'a pu nous servir à reconnoitre dans le Sjsî. mjcolosi- cum de Pries le nom moderne de cette espèce. Suivant Paulet, « ce champ'gnon (du genre Agaric et de la famille des calofins de terre ou des bois ) est tpès-reohcrché p;ir les amateurs , et n'a pas de mauvaises qualités; au contraire il paroît même que celui qu'an appelle tripam ou boudin noir dans l'Inde, est un champignon analogue à celui-ci, et peut- être le même. Quoi qu'il en soit , l'un et l'autre sont délicieux, et n'incommodent pas. * Ce champignon, d'une taille moyenne , s'élève en forme de borne, ou detêtc oblongue de couleurbrune, avec une chair blanche, sujet à s'entr'ouvrir et à laisser voir une partie des feuillets par le relèvement de ses bords. Cette différence de couleur change le premier aspect de ce champignon , et lui donne l'apparence d'un masque, d'où lui vient son nom de mascarille, qu'il porte spécialement dans les parties méridio- nales de la France. Ses feuillets sont épais , de longueur iné- gale ; son stipc est plein et fort. Suivant quelques auteurs, c'est le champignon de couche qu'on nomme mascarz7/e: mais alors ce nom appartitndroit à plusieurs espèces, car le champignon ci-dessus et ceux figtirés par Cliisius et Ster'oeeck ne s'y rapportent point. ( Lem. ) MASCARIN. [Ornith.) Cette espèce de perroquet, psitla- cus obsciirus, Linn. , est représentée dans les planches enlumi- nées de lîuffbn , sous le n.° 5 5. ( Ch. D.) Mx\SCARONE. (Crust.) Les crustacés brachyures du genre Dorippe ont reçu ce nom en Italie, à cause des bosselures de leur têt, qui sont disposées de manière à figurer une sorte de masque humain. (Desm.) MASCHALANTHUS. (BoL), Schultz ; Maschalocurpus , Spreng. Ce genre de mousses ne diffère presque point dup/e- rigynandrum , duquel il n'auroit pas dû être sépare, ayant pour type le pterigynandrum filiforme , Hedw. Voyez Pterioy- MANDRIJM. (LkM. ) MASCHIO. {Ornilh.) L'oiseau ainsi nommé dans le Bo- lonois est l'ccorcheur, lanius collurio , Linn. (Ch. D. ) MASDEVALLIA. {Bot.) Genre de plantes moaocotylédones. MAS 299 à fleurs incomplètes, irrégulières, de la famille des orchidées, de la gynandrie monandrie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Point de calice; une corolle ouverte, à six pétales; les extérieurs soudés jusque vers leur milieu, le sixième pétale ou la lèvre onguiculée, point éperonnée; l'onglet soudé avet; les nétales extérieurs, la colonne des organes sexuels non tiilée; une anthère terminale, operculée; le pollen distribué en deux paquets. Masdevalma iJNiFLORE : MasdevciUia unijlor a, Kunth , in Humb. etBonpl. JSoi^.Gen.etSpec, 1 ,p. 36i ,tab. 89 ; Ruiz etPav. , 5jsr. î;eg. F/or. Perut'., pag. 2 38. Cette plante a des racines épaisses, cylindriques, très-simples qui produisent des feuilles coriaces, lancéolées, planes, un peu obtuses, rétrécies à leur base , longues de trois pouces, toutes radicales; de leur centre s'élèvent des hampes simples, glabres, longues de huit pouces ,uniflores,en- veloppéesparquelquesgraiuesglabres , striées, presque longues d'un pouce. La fleur est terminale, inclinée; la corolle campanu- lée, longue d'un pouce; h s trois pétales extérieurssont oblongs, un peu épais, rétrécis à leur sommet, à trois nervures, soudés ensemble jusque vers leur milieu; les deux intérieurs latéraux libres, alongés, aigus, à une seule nervure, trois fois plus courts que les extérieurs; le sixième pétale est onguiculé; son limbe oblong, obtus, en carène, ponctué de rouge dans son milieu, une fois plus court que les pétales extérieurs; la co- lonne droite, canaliculée, ponctuée de rouge, de la longueur des pétales intérieurs; l'anthère terminale. Cette plante est parasite; elle croit au Pérou et dans les contrées froides du royaume de Quito. (Poir.) MASEH. {Bot.) Voyez Loubia. (J.) MASENGE. ( Ornith.) C'est , dans le Brabant, la grosse mé- sange, parus major. Linn. (Ch. D.) MASERASESADE. [Bot.) Voyez Masara. (J.) MASGNAPENNE. {Bot.) Suivant M. Bosc, c'est le nom d'une racine, peut-être celle de la sanguinaire du Canada, ou celle de Vheriliera tinctoria , dont se servoient les Sauvages de la Virginie, pour teindre en rouge leurs meubles ef leurs armes. (Lem.) MASIER. {Malacoz.?) Adanson (Sénég., p. i65, pi. 11) a nommé ainsi un tube calcaire qu'il place dans son genre Ver- 3oo MAS met, et dont Gmelin a cependant fait une espèce de serpule, soiis le nom de serpula arenaria. Voyez Vermet. (De B.) MASITYPOS [Bot.), nom du mouron, anagallis, cher les anciens Etrusques, suivant Ruellins. (J.) MASLAC. {Bot.) C. 15arihin dit, d'après Paludanus et Lins- cot, que les Turcs nommoient ainsi l'opium extrait du pavot noir, et qu'ils en prennent chaque Jour une partie équivalente à la grosseur d'un pois. Suivant Mentzel, le niê/ne nom indien est donné au chanvre , et il faut observer à ce sujet que cette plante a aussi une qualité enivrante et un peu narcotique. (J.) MASE^ENIK. {Bot.) Pallas rapporte qu'en Russie, dans la province de Mouron m, les paysans mangent un champignon qu'ils nomment massenik truffe visqueuse^ espèce de bolet, holetiis viscosus, Pall., sans en ressentir de pernicieux effets. (Lem.) MASMOCRA {Bot.), nom arabe de l'aristoloche, suivant Ta- bernaemontanus cité par Mentzel. (J.) MASPETON. {Bot.) Voyez Mastastes. (J.) MASQUE, Persona. {Conchjl.) Denys - Montfort , tom. 2 , pag. 602 de son Système de Conchyliologie, aétabli sous ce nom une pelite division générique dans le grand genre Murex de Linnœus, pour un petit nombre d'espèces dont l'ouverture, largement calleuse, a ses bords rétrécis par des dents irrégu- lières. Telle est l'espèie que l'on connoit vulgairement sous les noms de Grimace, de Vieille RIDÉE, de Bossue, et qui vient de la mer des Indes. C'est une espèce du genre Trilon de M. de Lamarck, le murex anus deLinnaeus. Voyez Rocher et Triton. (DeB.) MASQUE. {Entom.) Ce nom a été employé par Réaumur et par Geoffroy, pour désigner l'extrémité de la lèvre infé- rieure des larves de libellules, qui recouvre toute la partie antérieure de la bouche. Voyez tome XXVI, page 242, le dernier alinéa. (Desm.) MASSA {Bot.), nom de la muscade dans Pile de Java, ou plutôt de son macis, suivant C. Bauhin. (J.) MASSA {Ichthjol.) , nom spécifique d'un crénilabre que nous avons décrit dans ce Dictionnaire, tom. XI, pag. 587. (H. C.) MASSACA-CURI, JU-URIVI. (JBof.) Palmier d'Amérique , MAS 3oi prés de Javita, non décrit, vuseulementparM.de Humboldt qui dit que son tronc est chargé d'épines ; ses feuilles sont pen- nées; son fruit, ovoïde, de la longueur d'un pouce, est percé de trois trous. C'est peut-être un bactris. (J.) MASSACAH. {Ornith.) Ce nom arabe est donné, suivant M. Savigny, Oiseaux d'Egypte et de Syrie , p. 64, à l'effraie, strixjlammea, Linn. (Ch. D.) MASSACAN. {Oniith.) Ce nom paroît être ap[)liqué dans le Piémont à plusieurs fauvettes tachetées. (Ch. D.) MASSAMAS [Bot.) , nom mal transcrit dans quelques livres. Voyez Manssanas. (J.) MASSAQUILA. {Bot.) Dans le voisinage de Curnana on donne ce nom, suivant M. de Humboldt, a un micocoulier, celtis mollis. (J.) MASSARIL {Bot.), nom de l'espèce de raisin que l'on re- cueilloit en Afrique pour l'employer comme médicament, suivant Daléchamps. (J.) MASSE. {Bot.) Paulet donne ce nom à une petite famille qu'il forme dans le genre Clavaire, à cause de lu forme en massue des trois espèces qu'il cite , décrit et désigne ainsi: 1. Les PETITS Pilons, ou Clavaria cœspitosa, Jacq. , mainte- nant uae espèce du genre Sphœria. 2. Le gros Pilon, ou Clavaria pistillaris ,L\nn. (Voyez l'ar- ticle Clavaire.) 3. Et la Masse A GUERRIER, ou CZavariamz/ifar/i, Linn., main- tenant Sphœria militaris, Pers. Voyez Sph.«ria, (Lem.) MASSE A GUERRIER. (BoL) Voyez Masse. (Lem.) MASSEAU BEDEAU (Co/.), nom vulgaire commun <à deux plantes, Pérucage des moissons et la massette à larges feuilles. (L.D.) MASSE D'EAU. {Bot.) Voyez Massette. (L. D.) MASSENA {Ichtliyol.) , nom spécifique d'un poisson du genre CÉPiiALOPTiiRE. Voyez ce mot. (H. C.) MASSETE, Scolex. {Entoz.) Genre de vers intestinaux assez peu connus à cause de leur petitesse et delà variation extrême de leur forme, établi par Muller, et adopté depuis par ious les zoologistes. Ses caractères sont : Corps mou , déprimé , alk- nué en arjière, renflé en avant, où il est terminé par uni- masse cépîuilique polymorphe, pourvue de quatre suçoirs 5o2 MAS symétri(]iiement placrs, de quatre appendices et d'un pore orhicnlaire central. L'organisation des massètes est à peu près inconnue. M. lludolphi avolt d'abord supposé qu'elles avoient un ^anal intestinal; mais depuis il pense qu'il n'en est pas ainsi, et que le pore terminal est une sorte de suçoir. Les organes de la génération et le mode de reproduction sont entièrement ignorés. On sait seulement que ces animaux vivent dans la mucosité qui tapisse en si grande abondance le canal intestinal des poissons. Je n'ai jamais eu l'occasion d'observer do massètes. M. Rudolphi, avant son voyage en Italie, n'en avoit pas vu non plus ; mais à cette époque, il a trouvé fré- quemment la massète quadrilobée qu'il a observée vivante , et il croit qu'elle change tellement de forme, qu'il n'est pas im- possible qu'on ait pu en former plusieurs espèces. L'auteur que nous venons de citer, dans son Traité sur les vers intestinaux, comptoit six espèces dans ce genre, dont trois étoient douteu- ses. Dans son Synopsis , il regarde les animaux qu'il avoit dési- gnés sous les noms de Scûlex bilobus ou de Lazaret, et de Scolex tétras loin us ou de l'éperlan comme des bothriocépliales, ou de jeunes iîKnias. Toutes les antres ne sont que des individus de la massète quadrilobée mal observés. Ainsi ce genre n'est plus composé que de cette seule espèce, dont le corps a une ligne et demie de longueur sur un tiers de ligne de largeur, quand il est contracté, du moins suivant Fabricius; car JVIulîtr dit qu'on ne peut la voir à l'œil nu. Lorsqu'il s'alonge, il atteint jusqu'à plus de quatre lignes-, mais alors il devient linéaire. Il est très-mou, très-polymorphe comme celui de plusieurs planai- res; sa couleur est blanchâtre, opaque, gélatineuse. Muller dit qu'en arrière de la tête sont deux points sanguins et oblongs, dont il est assez difficile de déterminer la nature. On trouve ce ver assez souvent, à ce qu'il paroît, dajis les intestins de difFé- rentes espèces de pleuronectcs etdans ceux du s:iumonlavaret, €t peut-être de plusieurs autres poissons. En général, ce genre a besoin d'observations nouvelles; peut-être même l'espèce qui le compose n'est-elle pas adnitePet n'est-elie formée qu'avec 3 l'étatde vie, se restreint ou s'élargit alternativement dons sou milieu. Est-ce une véritable inasscte? (De B.) MASSETTE (Bot.), Typha, Linn. Genre de p'antcsmonoco- tylédoncs, qui a donné son nom à la famille des typhacées ou typhinées, et qui, dans le système sexuel , appartient à la mo- noécie triandrie. Ses principaux caractères sont lis suivans : Fleurs très-nombreuses, très-serrées les unes contre les autres, et disposées en deux chatons cyliiidriques ati sommet de la tige ; le mâle placé immédiatement au-dessus du chattm femelle. Chaque fleur mâle est composée d'un calice de trois folioles linéaires-sétacées et d"im seul filament trifurqué, portant trois anthères oblongues, quadrangulaircs, pendantes; chaque fleur femelle présente un c.ilice formé d'u.ie houpe de poils, elun ovaire porté sur un pédicule très-déiié, surmonté d'un style terminé par deux stigmates capillaires. L'ovaire devient une graine ovale, pointue, enveloppée d'une tunique membra- neuse, très-mince, et le calice persistant lui sert d'aigrette. TtKpH est dans Dioscoride le nom d'une plante qui croit dans les étangs et les marais, et qui est peut-être la même qu'une desespècesdu genre auquel les modernes ont consacré le nom de Tjpha. Ce dernier renferme aujourd'hui sept espèces; les lieux plus intéressantes à connoitre, sont les deux qui suivent : Massette a larges feuilles: vulgairement Masse d'eau, Masse AU BEDEAU, RosEAU DES ETANGS ; Tjplia lalifolia,Linn.,Spec.y lôyy; FI. Dan., tab. 645. Sa racine est vivace, rampante, noueuse, garnie de fibres presque verticillées ; elle produit plusieurs liges droites, très-simples, cylindriques, dépourvues de nœuds, parfaitement glabres comme toute la plante , et hautes de six à huit pieds. Ses feuilles sont alternes, linéaires, planes, j^resque ensii'ormes, larges de cinq à dix lignes au plus, engainantes à leur base; les unes radicales, les autres cauliiiaires, et aussi longues, pour la plupart, que les tiges elles-mêmes. Ses fleurs sont très-petites, en quantité presque innom!)rable; les mâles disposées en un chaton cylindrique, long de quatre à cinq pouces, de couleur jaune, contlgu à l'épi femelle, q^i a la même forme, et qui est d'abord d'un vert obscur, puis ensuite roussàtre, et enfin brunâtre, lors delà maturité des graines. Après la floniison, Tépi mâle se flétrit, se détruit le plus sou- vent, et alors le chaton femelle paroît teraiiuer li tige au som- 5o4 MAS met 'le laquelle il forme en quelque sorte une massue. Cette plante croît en France, en Europe, en Asie ef en Amérique, dans les étangs, les fossés aquatiques, le long des rivières et des ruisseaux. Masseïib a feuilles étroites : Tjpha angustifolia , Linn. , Spec, ^"Sjj ; Flor. Dan., t. 81 5. Cette espèce a tout le port de la précédente; sa tige atteint la même élévation; ses feuilles sont, en général, plus étroites, mais la différence est si peu consi- dérable, que cela ne mériteroit aucune considération. Le ca- ractère saillant qui fait facilement distinguer ces deux plantes, c'est que, dans la massette à larges feuilles, le chaton mâle est toujours contigu au chaton femelle; tandis que, dans celle k feuilles étroites , il y a constamment un intervalle d'un à deux pouces entre les deux chatons. Cette plante se trouve dans les mêmes lieux que la précédente. Les bestiaux mangent les feuilles des massettes, mais c'est un bien médiocre fourrage, et l'on soupçonne même qu'il peutleur être nuisible. Lorsque les racines de ces plantes sont jeunes, et quand leurs liges commencent à pousser, elles sont tendres et assez douces au goût; quelques personnes les font alors confire dans le vinaigre et les mangent en salade. La dé • coction de ces racines dans l'eau a passé pour avoir la pro- priété de modérer les pertes utérines, mais aucune observation ne confirme cette prétendue propriété, et l'usage de ces plantes en médecine est tout-à-fait nul aujourd'hui. Dans les cantons où les massettes sont abondantes, on em- ploie leurs feuilles pour former le siège des chaises communes, pourfairc des paillasses et des nattes. En Suède et dans d'autres pays, les tonneliers s'en servent pour lier les extrémités des cerceaux; ils eninterposent aussi entre les douves des tonneaux, afin qu'ils soient plus exactement clos. Les tiges et les feuilles servent, au lieu de chaume, à couvrir les toits des maisons rustiques; on peut dans les jardins en former des abris pour remplacer les paillassons. Les aigrettes des fleurs femelles, qui font une sorte de duvet, sont, dans le nord de l'Europe, em- ployées pour remplir des matelas, des coussins, des oreillers. On les mêle avec de la poix et du goudron pour calfater les bateaux et les navires: mais, en général, on tire peu de paiti de cette matière, quoiqu'on puisse se la procurer avec facilité. MAS 3o5 On a cherché à TutHiser davantage en la faisant carder, fouler et feutrer en l'incorporant avec un tiers de poils de lièvre. Par ce moyen on a réussi à en fabriquer des chapeaux. En mêlant ce duvet avec un tiers de coton , et en le faisant carder et filer, on en a aussi fait fabriquer des gants, et même une espèce de tricot en pièce. Mais ces essais suffisent-ils pour faire croire que cette matière pourroit être employée à faire des bas, des bonnets pour les habitans des campagnes, et même du drap et des cou- vertures? Il n'est guère permis de le croire; car il ne suffit pas que ce duvet soit doux au toucher etsusceptible de conserver la chaleur, il manque par un point essentiel, c'est que les poils qui le composent sont trop courts pour être jamais travaillés seuls, et pour qu'on en puisse former des étoffes solides et durables. ( L. D.) MASSETTES. {Bot.) Nous avions désigné primitivement sous ce nom une famille de plantes monocotylédones, maintenant connue sous celui de typhinées. (J.) MASSETES A RESSORT. {Bot.) C'est un petit groupe de champignons formé par Paulet, et qu'il présente ainsi: 1 . Espèce pourpre à tige simple, où il.cite le clathrus denodatiis, Linn., ou trichia cinnaharina , Bull., et arcjriapunicea, Fers. 2. Espèce jaune de safran, à tige simple, où il place Vembo- lus crocatus , Batsch , Elen. , tab. 3o, fig. 177. 3. Espèce à tige ascendante , où il mit d'abord le clathrus nudus, Linn. , ou stemonitisfasciculata. Fers., et trichia axifera, Bull.; ensuite le clathrus recutitus, Linn., Vembolus pertusus, Batsch, l. c. , fig. 176, ou stemonitis tjphina, Fers. Tous ces petits champignons ont une tête oblongue qui res- semble plus ou moins à une massette portée sur une tige grêle. Les graines renfermées dans cette tête sontlancéesau loin par les filamens élastiques sur lesquels elles sont d'abord fixées. (Lem.) MASSHUW. {Ornith.) Hermann, dans ses Ohservationes Zoologicœ , pag. 120, donne ce nom allemand à son etrix hu- talis , en François grimaud ou grimauld, dont il a déjcà été parlé sous ce nom au tome XIX , pag. 481 de ce Dictionnaire. Cet oiseau, qui a des rapports avec le strix aluco , ou hulote, lui paroît en différer par la taille, la couleur de l'iris et le dé- faut de taches aux pieds. (Ch. D.) 29. 20 3of^ MAS MASSICOT (C/i/j7j.), nom souslequel l'oxidc de l'.lomb formé de loo demétal etde7,7 d'oxigéne, eslconnu danslesarls. (Cu.) MASSICOT. [Min.) C'est le nom vulgaire de l'oxidc jaune de plomb. On le donne quelquefois à un carbonate de plomb natif, pulvérulent et jaunâtre, qui, sans être cet oxide pur, lui ressemble extérieurement. Voyez Plomb. (B.) MASSITRE. (Bot.) Daléchamps dit que les Allobroges, au- jourd'hui les Savoyards, nommoient ainsi l'ellébore puant. (J.) MASSON {Bot.), nom vulgaire du jujubier cotonneux, zizi- plius jujuba. (J.) MASSONE, Massonia. {B^t.) Genre de plantes moiiocrity- lédones, à ileurs incomplètes, de la famille des aspJiodélées , de Vhexandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Une corolle tubulée à sa base; le limbe double; l'ex- térieur plus grand , à six divisions; l'intérieur à six dents stami- nifères; six étamincs; les filamens subulés; les anthères ovales- oblongues; l'ovaire supérieur trigone; un style filiforme; le stigmate simple; une capsule triloculaire, à trois valves, poly- sperme. Ce genre renferme quelques espèces et plusieurs variétés qui ont été indiquées comme espèces : toutes sont remar- quables par leur port, par la disposition de leurs feuilles toutes radicales, courtes, et plus ou moins larges; par leurs fleurs fasciculees ou réunies en une sorte d'ombelle, dont la hampe est fort courte, presque nulle. Les racines sont bul- beuses. Leur culture est un peu difficile, en ce qu'elles donnent rarement des caieux , et qu'elles ne donnent presque jamais de graines dans nos climats. Elles fleurissent peudant l'hiver, et veulent la serre-chaude, un mélange de terre de bruyère et de terre franche, renouvelées tous les deux ans. Massone a lakges feuilles : Massonia latifolia, Linn. fils, Suppl. ; Lamck. , IlL gen. , tab. 2 33 , fig. i ; Ait. , Hort, Kew. , tab. 3 ; Magaz. Bot., tab. 848. Ses racines sont bulbeuses, de la grosseur d'un radis ; elles produisent deux larges feuilles ovales, presque arrondies, étalées, sessiles, tachetées de rouge en dessus, d'un vert pâle en dessous. Les fleurs sont blanches, un peu pédicellées, disposées entre les feuilles en une sorte d'ombelle serrée, presquesessile, ou portée sur une hampe très-courte; le tube de la corolle est à peu près de la MÂS 3o7 longueur du limbe extërieur. Lovîiire devient une cnpsule obtuse, â angles très-saillans. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. On la cultive au Jardin du Roi. Massone a feuilles étroites : Massonia angustifolia , Linn. fils , Suppl.jLamck., III. gen., tab. ■j'5'5 , fig. -2 ; Ait., Hort. Kew., tab. 4; Bot. Magaz. ,tah. 7 36. Ses feuilles sont beaucoup plus étroites que dans l'espèce précédente, redressées, ovales-lan- céolées, aiguës, longues d'environ trois pouces, du milieu desquelles s'élève une hampe verticale, très-courte, soute- nant des fleurs pédicellées , réunies en un faisceau ombelli- forme, un peu irrégiilicr, munies de bractées lancéolées, ai- guës, pluscourtes que les fleurs; le tube de la corolle est grêle , trois fois aussi long que le limbe extérieur, dont les décou- pures sont linéaires, lancéolées, très-étroites, aiguës, réflé- chies, de la longueur des étamines. Cette espèce croit au cap de Bonne-Espérance. Massone ondulée-, Massonia tindulata, Thuiih., Diss. Noi'. , pag. 41. Plante découverte dansTintérieur des terres des con- trées australes de l'Afrique, dont la racine est pourvue d'une bulbe à peu près de la grosseur d'une noisette, qui produit trois, quatre, quelquefois cinq feuilles ensiformes, lancéo- lées, rétrécies à leur base , droites, ondulées, de la longueur du doigt; la hampe droite, glabre, longue d'un pouce; les fleurs disposées en ombelle, et portées chacune sur un pédon- cule propre , très-court. Massone a fleurs violettes : Massonia violacea, Andr., Bot. Repos., tab. 46; Agapantkus ensifolius,yVilld.,Sp., 2, pag. 48 ; Mauhlia ensifolia, Thunb. , Prodr., 60, tab. 3; Polyanlhes py^- mrea, Jacq., Icon.rar., 2, tab. 58o. Cette plante est munie d'une bulbe ovale, garnie en dessous d'un grand nombre de fibres simples et charnues; deux feuilles radicales, d'une médiocre grandeur, droites, glabres, ovales, spatiilées. IL sort de leur centre une hampe droite, filiforme, longue d'en- viron deux pouces, chargée, à sa partie supérieure, de fleurs presque en corymbe, éparses , nombreuses, pédonculées, de couleur violette; les pédoncules sont uniflores ; la corolle pourvue d'un tube grêle, alongé, divisé à son limbe en six lobes ovales, obtus, un peu recourbés. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. Elle est cultivée au Jardin du Roi. 3o8 MAS Massone pustuleuse : Massonia pustulata, Jacq. , Hort. Schœnlr., 4, tab. 46/1 : Redoiit., Liliac, vol. 4, Icon. Espèce du cap de Bonne-Espérance , dont les bubles sont brunes, tuni- quées, de la forme et de la grosseur d'une noix; il en sort deux feuilles opposées, un peu vaginales ef canaliculées à leurbase, ovales, un peu arrondies, légèrement mucronées , d'un vert foncé, garnies en dessus d'un grand nombre de pustules, longues d'environ six pouces. Lahampe estdroite , très-courte, souten-mt une touffe de fleurs réunies en têtt;, entremêlées de bractées ventrues, lancéolées, longues d'un pouce ; les fleurs sont pédicellées; la corolle est grêle, d'un blanc pâle-, l'orilice du tube verdàfre, Massone a feuilles en lance; Massonia lanceœfolia , Jacq., Hort.Schccnhr., 4, tab. 466. Plante du cap de Bonne-Espérance, dont les feuilles sont alongées , lancéolées, acuminées, très- entières, planes, un peu charnues, longues de huit à dix pouces, larges de quatre; lahampe est droite, longue de deux pouces, soutenant une tête de fleurs épaisse , pédonculée, longue d'un pouce et demi; les pédoncules sont épais, renflés en massue, accompagnés d'une bractée lancéolée, concave, acuminée , de la longueur des fleurs ; le tube de la corolle est très-grêle, les bords du liuibe d'un blanc sale, de la longueur du tube; l'orifice rouge, ainsi que les fîlamens et le style. Massone en cœur ; Massonia cordata , Jacq. , Hort, Schcenbr. , 4, pag. 5o, tab. 469. Cette espèce a des feuilles un peu ar- rondies, échancrées en cœur à leur base , aiguës, luisantes à leurs deux faces, longues d'environ sept pouces, larges de cinq; les hampes courtes, soutenant une tête de fleurs touffue; la corolle est blanche, rouge à l'orifice du tube: les filamens sont jaunâtres, teints de rouge à leurbase; l'ovaire est tri- gone; le style plus court que les étamines. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Outre ces espèces, Jacquin en a mentionné et fait figurer plusieursautres âansVHortus Schœnbr,, telles que massonia abo- yata,yo\,/^,iah./i58, massonia longifolia, tab. ^iS j ,; massonia coro- nata, tab. 460; massonia sanguinea, tab. 461, etc. Je soupçonne que plusieurs de ces plantes ne sont que des variétés. (Poxa.) M ASSOT. ( Ichthjyol. ) Delaroche dit que ce nom est , aux iles Baléares, celui du Labre tovrvb {labrus turdus). (Desm.) ]VL\S 3o9 MASSOUABOU (OmUli.), nom que les habitans de Guébé, dans les Moluques, donnent au calao, buceros , Linn. (Cii.D.) MASSOY. (Bot.) Rumph estle premier qui ait fait connoître l'écorce de ce nom dont il fait une mention très-détaillée sous celui de cortex oninius dans son Herb. Amboin., vol. 2 , pag. 62 , e( Murray la cite aussi dans son Appar, Medicam.^ vol. 6, p. i85« Elle provient d'un arbre élevé et assez gros, commun dans la région occidentale de la Nouvelle-Guinée qui est nommée onim. Cetle écorce est mince, presque plane, d'une saveur douce et agréable, approchant de celle delà cannelle, d'une couleur grise striée. Les Indiens lui attribuent une vertu échauffante et la propriété d'apaiser les coliques. Ils la réduisent en poudre, et la mêlent ainsi dans l'eau avec laquelle ils se lavent tout le corps dans la saison froide et humide. On ne connoît pas assez l'arbre qui la fournit pour déterminer ses affinités. (J.) MASSUE, ou GRANDE MASSUE D'HERCULE. ( Conchjl.) Les marchands de coquilles donnent ce nom au mwre.rcorAiz/f«5, Linn. , Gmel. , à cause de la longueur du canal , et la brièveté de la spire de cette coquille. (De B. ) MASSUE ÉPINEUSE, ou GRANDE MASSUE D'HERCULE. {Co7ich.) C'est le Rocher cornu, murex cornutus. (Desm.) MASSUE D'HERCULE ( Bot. ) , nom d'une variété de concombre, que l'on a ainsi nommée d'après la forme de son fruit. (L. D.) MASSUED'HERCULE DE LA MÉDITERRANÉE (Coric?îjK/.)» Murex brandaris , Linn. , Gmel. (De B. ) MASSUE D'HERCULE A POINTES COURTES. (Conchyl.) Variété du murex brandaris, Linn., Gmel. (De B.) MASSUE DES SAUVAGES. (Bot. ) Ce sont les racines du mabouyer, que les naturels de l'Amérique employoient pour faire des massues. (Lem.) MASSUGUO (Bât.), nom provençal d'un ciste, cistas albidus, cité par Garidel. (J.) MASSWY. (Ornith.) Ce nom allemand est donné, dans Gesner et Aldrovande, à l'aigle de mer, ou balbuzard, fulco hdliaelus , Linn. (Ch. D. ) MASTACEMBLE, Mastacembelus. {Ichth-yol.) Gronovius a donné ce nom à un genre de poissons osseux, holobranches, 3io MAS de la famille des pantoplères , et reconnoissable aux carac- tères suivans : Corps alongé, comprimé , ensiforme, dépourvu de calopes; n(>- geoires dorsale et anale presque unies à la caudale ■ des épines iso- lées au lieu de première dorsale; deux épines en avant de l'anale; mâchoires à peu près égales. Ce genre a été confondu par Linnœus avec ses Ophidies, mais il s'en distingue facilement, de même que de celui des Murènes, parce que les Mastacembles n'ont pas toutes les na- geoires impaires réunies. On sépare encore aisément ceux-ci des Ammodytes, qui ont la mâchoire supérieure plus courte que l'inférieure ; des Macrognathes , qui ont le museau terminé par une pointe cartilagineuse aplatie; desXiPHiAS, qui ont le mu- seau terminé par une pointe osseuse ; des Epinoches, qui ont des catopes. ( Voyez ces diflerens mois, ainsi que PANiopriiRES et Rhynchobdeilb. ) Ce genrene renferme encore qu'une espèce, c'est le rhyncliob- della lialeppensis de Schneider, qui a été figuré par Gronovius dans son Zooplijlacium (tab. viii, a, fig. i). C'est un poisson qui se nourrit de vers dans les eaux douces de l'Asie, et dont la chair est estimée. (H. C.) MASTAKI. (J5o^) C'est au Japon, suivant Kaempfer et Thnnberg, le nom vulgaire d'une variété du champignon comestible {agaricus campestris , Linn.). Selon ces auteurs, ce champignon se nomme encore naba,tam, et vulgairement taki. Les sitaki, fus taki , kuragi et kistaki en sont des variétés. On les dessèche, et on en fait unegrande consommation dans tout l'empire, et on les voit ex|: osés en vente dans presque toutes les boutiques. (Lem.) MASTASTES. (Bot.) Nom arabe du laser, laserpitium, selon Daléchamps; il ajoute que sa tige est le maspeton deDioscoride , et que Théophraste et Pline donnent plutôt ce dernier nom à sa feuille. (J.) MASTFISCH, MASTVISCH. (Mamm.) Noms germaniques qui signifient poisson gras, et qu'on a donnés à quelques cétacés. (F.C.) MASTIC. {Bot.) Résine qui découle du lentisque^ on en re- cueille aussisur une espèce de térébinthe, suivant Duhamel. (J.) MASTIC (Chim.), nom d'une résine. Voyei Kksine. (Ch.) MAS 3ii MASTIC FRANÇOIS. {Dot.) On donne ce nom ù une espèce de thym qui exhale l'oJeur du mastic. (L. D.) MASTICATION. (Phfsiol.) Voyez Odontologie. (F. C.) MASTICHINA. (Bot.) Ce nom donne-, suivant J. Bauhin, à nrie plante labiée qui a l'odeur du mastic, et qne, pour cette raison, l'on nommoit mastic Galloruin, a été adopté par Boer- haave, et ensuite par Adanson, qui tous deux regardoient cette plante comme genre distinct. Ses caractères génériques n'ont paru sudisans ni à Tournel'ort, qui en faisoit un tlvymbra, ni à Linnaeus qui l'a réuni au thym sous le nom de thymus mastichina qu'il a conservé. (J.) MASTIGE, Miistigiis. (Entom.) Nom d'un genre d'insectes coléoptères, pentamérés, i'ornié par M. de Hoffmansegg d'une très-petite espèce qu'il a observée en Portugal. Cet insecte paroit voisin des ptines , de !a famille des térédyles ou perce- bois. Fabricius et Olivier l'avoient au moins regardé comme une espèce du genre Pline; mais M. Latreille l'a rapporté à la famille des clairons. C'est ce que le nombre des articles peut seul foire décider, les clairons étant tétramérés. Le. mas- tige décrit aies palpes très-longs, ce qui l'a fait désigner sous le nom de palpalis , palpeur. On le trouve sous les écorces , et avec les débris de végétaux sous les pierres. (C. D.) MASTIGODE, Mastigodes. {Entoz,) Nom de genre employé par Zeder pour désigner la plus grande partie des espèces de vers que les zoologistes modernes nomment trichocéphalts, et entre autres, le trichocéphale de l'homme, fricfiocepha/i/5 d/spar, plus connu sous la dénomination d'ascaride vermiculaire. Zeder distinguoit son genre Mastigode de son genre Capil- laire, parce que lu partie antérieure du corps s'atténue peu à peu dans celui-ci, et brusquement dans celui-là, carac- tère qui est bien loin d'être constant pour toutes les espèces de ces deux genres. Le mot mastigode est composé de deux mots grecs, /x«ç-/^ et eiJ"oç, ce qui veut dire semblable à un l'ouet. Voyez Trichocéphale. (DeB.) MASTOCEPHALUS. {Bot.) Epithète employée par Battara pour caractériser les agaricus dont le chapeau est mamelonné dans son centre. (Lem.) MASTODIES. {Mamm.) Ce nom a clé proposé par M. Ra- {iuesqucj pour remplacer celui de Mammifères. ( Desm. ) ^'^ MAS MASTODOLOGIE. {Mamm.) M.Latrcille a proposé ce mot pour remplacer le nom hybride de Mammalogie , dont on se sert pour désigner la branche d'histoire naturelle qui a pour objet la connoissance des mammifères. ( Desm.) MASTODONTE, Mastodon. {Mamm.) Ce nom, qui signifie dents mamelonnées, a été donné par M. Cuvier à un genre d'a- nimaux perdus, fort voisins des éléphans par leur structure, et qui comme eux doivent être classés dans l'ordre des pachy- dermes et dans la tribu des proboscidiens. Les espèces de ce genre sont au nombre de six, toutes ca- ractérisées par des différences de forme et de proportion dans les dents molaires qui fournissent les débris qu'où en trouve le plus ordinairement. Une seule d'entre elles, dont la taille e»tau moins égale à celle de l'éléphant, est connue depuis long-temps, non seulement par ses énormes molaires qui ne sont pas rares dans les cabinets d'histoire naturelle, mais en- core par de nombreux ossemens qui ont mis à même de prendre une idée exacte et assez complète de son organisation. Cette espèce, généralement désignée sous la dénominalion d'ani- mal de VOhio, a été confondue, surtout par les Anglois et les habitans des Etats-Unis, avec l'éléphant fossile, le mammouth ou le mammont, et en a même reçu les noms. Les restes des mastodontes n'ont encore été rencontrés que dans des terrains meubles et très-superficiels, d'où l'on infère que ces animaux doivent prendre rang parmi les plus ré- cens de ceux dont les espèces n'existent plus vivantes sur le globe. L'examen des parties du squelette de l'animal de l'Ohio qu'on a pu se procurer a démontré qu'il avoit de grosses défenses recourbées en haut, comme celles des éléphans; que son nez devoit être prolongé comme le leur en une énorme trompe, et que ses pieds étoient également pourvus de cinq doigts; mais qu'il dilTéroit de ces animaux vivans ou fossiles, par la structure des molaires qui , au lieu d'être composées de nombreuses dents partielles étroites et réunies par une subs- tance cémenteuse, offroient seulement à leur couronne de gros tubercules disposés par paires, et ayant la forme de ma- melons très-saillans, de telle façon que ces dents, lorsqu'elles étoient usées présentoient sur leur couronne de doubles lo- MAS 3i3 sanges ou des disques bordés d'émail, plus ou moins grands, plus ou moins rapprochés ou confondus entre eux, au lieu de montrer les rubans transversaux à contours émailleux qu'on voit sur celles des éléphans. Comme les éléphans d'ailleurs, les grands mastodontes n'a- voient point de canines, ni d'incisives inférieures, et leurs molaires, au nombre de deux à chaque côté des mâchoires, poussoient du fond de ces mâchoires en avant, en usant obli- quement leur couronne. L'ivoire de leurs défenses présentoit, comme celui des éléphans, de nombreuses lignes courbes, di- vergentes du centre à la circonférence, et entre-croisées ré- gulièrement, d'une matière plus dure que le reste ; le cou étoit court; les membres étoient très-solides et très-grands ; la lon- gueur de la queue étoit médiocre; le nombre des côtes de dix- neuf, dont six vraies, de chaque côté, etc. Les dépouilles de ce grand animal ont été trouvées très-abon- damment dans le sol d'attérissement des principales vallées des ileuves de l'Amérique septentrionale; celles des autres es- pèces de moindre taille ont été rencontrées, ou sur les pla- teaux élevés de l'Amérique du Sud , ou dans quelques points de la France, de l'Italie et de l'Allemagne. Le Grand Mastodonte : Mastodon giganteum, Cuv., Rech. sur les oss. fossiles, 2* édit., tom. i,pag. 206; Vealts, Account of ihe sleleton of the mammouLh et an liistorical disquisitiononthe mam- mouth; Animal ds l'Ohio des François; Père aux bœufs des In- diens; Eléphant carnivore de quelques auteurs. Cet animal est caractérisé, spécifiquement, par la forme de ses molaires dont la couronne est à peu près rectangulaire , si ce ne sont les pos- térieures qui ont moins de largeur en arrière qu'en avant, et par les gros tubercules en forme de pyramides quadrangulaires, au nombre de six, huit ou dix, disposés par paires, qui gar- nissent cette couronne. Par la détrition , ces dents, dont le poids s'élève jusqu'à douze livres, présentent d'abord autant de paires de figures d'émail en losange, qu'il y avoit de pointes dans l'origine. Elles sont en nombre variable comme celles des éléphans, ce qui est une suite de leur mode de croissance et d'usure. Quand on les voit entières, il n'y en a que deux de chaque cbié des mâchoires: mais lorsque l'antérieure est à moitié usée, la se- 3i4 MAS conde est entière, et le commencement d'une troisième ap- paroit en arrière du bord maxillaire. En général, cet animal étoit , ainsi que le fait observer M. Cuvier, fort semblable à réléjjliant parles défenses et toute l'ostéologie, les molaires exceptées. Il portoit très-probable- ment une trompe; sa hauteur (environ neuf pieds) ne sur- passoit point celle de l'éléphant , mais il étoit un peu plus alongé, et avoit des membres un peu plus épais, avec un ventre plus mince. Sa mâchoire inférieure a les plus grands rapports avec celle du même animal, par la forme des condyles ar- ticulaires, par l'absence de dents incisives et canines, et sur- tout par sa terminaison antérieure en une sorte de pointe creusée d'un canal; mais cette pointe a moins de longueur et est moins pointue. Les deux lignes dentaires de la mâchoire su- périeure divergent en avant, au lieu de converger comme cela est dans l'éléphant; les deux défenses, implantées dans les os in- cisifs, sont grosses, un peu comprimées, et paroissent légère- mentarquées en en haut. Les vertèbres cervicales , au nombre de sept, sont assez minces, d'où il résulte que le col est court. On compte dix-neuf vertèbres dorsales, et dix-neuf paires de côtes, c'est-à-dire une de moins que dans l'éléphant ; les apophyses épineuses des seconde , troisième et quatrième dor- sales sont très-longues; les cotes sont autrement faites que dans l'éléphant, car elles sont minces près du cartilage, et ont de la force et de l'épaisseur vers le dos. L'avant-bras est plus long et le bras plus court à proportion que ceux de cet animal; le bassin est beaucoup plus déprimé, son ouverture est beaucoup plus étroite; le fémur est beaucoup plus large d'un côté à l'autre , et plus aplati d'arrière en avant ; les pieds sont terminés par cinq doigts courts (surtout les antérieurs) et qui sont conformés comme ceux de l'éléphant. Dans son résumé sur l'histoire du mastodonte, M. Cuvier ajoute ce qui suit : « La structure particulière de ses molaires semble indi- quer que cet animal se nourrissoit à peu près comme l'hip- popotame et le sanglier, choisissant de préférence des racines et autres parties charnues des végétaux; cette sorte de nour- riture dcvoit l'attirer vers les terrains mous et marécageux; néanmoins iln'étoit pas fait pour nager et vivre souvent dans MAS 5i5 les eaux comme l'hippopotame, et c'éfoit un vëritahie ani- mal terrestre. Ses ossemens sont beaucoup plus communs dans l'Amérique septentrionale que partout ailleurs, et peut-être même ils sont exclusivement propres à ce pays. Us sont mieux conservés, plus frais qu'aucun Hes autres os fossiles connus , et jamais ils ne sont empreints ou accompagnés de corps ma- rins comme beaucoup de ceux-ci. Néanmoins il n'y a pas la moindre preuve, le moindre témoignage authentique propre à faire croire qu'il y ait encore, ni en Amérique, ni ailleurs, aucun individu vivant; car les différentes annonces qu'on a lues de temps en temps dans les journaiix, touchant des mas- todontes vivans que l'on auroit aperçus dans les bois ou dans les landes de ce vaste continent, ne se sont jamais confir- mées, et ne peuvent passer que pour des fables. ^' Quelques faits particuliers paroissent aussi prouver que la destruction de cette espèce est très-récente; et dans le nombre nous citerons d'abord la découverte faite en Virgi- nie près de Williamsbourg, à cinq pieds et demi de profoj!- deur, et sur un banc calcaire, de nombreux débris au milieu desquels on trouva une masse a demi broyée de petites branches, de gramen , de feuilles, et.'., le tout enveloppé dans une sorte de sac que l'on regarda comme l'estomac de l'animal, renfermant encore les matières mêmes que cet in- dividu avoit dévorées. Nous y ajouterons également la cita- tion faite par Barton, d'une fête de mastodonte, trouvée par desSauvages en 1762, laquelle avoit encore un long nez sons lequel étoit la bouche , et celle de Kalm qui dit, en parlant d'un squelette découvert dans le pays des Illinois, que la forme du bec étoit encore reconnoissable, quoiqu'il fut a moitié décomposé. Les lieux principaux des États-Unis où les ossemens de mastodontes ont été recueillis sont : 1° Big-Bone-Strick, ou Great-Bone-Lich , marais salé dont le fond est une vase noire et puante, et qui est situé sur la rive gauche de l'Ohio, à quatre milles de ce fleuve et à trente-six milles de sa jonction avec la rivière de Kentucky, presque vis-à-vis la rivière appelée Grande-Miamis ( les os y sont très-abondans et enfoncés seu- lement de quatre pieds) ; 2" Ne\vbourg,sur la rivière d'Hsulson, a soixante-sept milles de Philadelphie . c'est de ce lieu que 3i6 . MAS proviennent les ossemens dont MM. Peales ont pu reformer un squelette entier, moins le ciàne cependant, dont les formes restent inconnues ; 3° Albany , dans l'Etat de New- York, également prés de l'Hudson ; 4° plusieurs points des rives de TOhio et de la rivière des Grands Osages ; 5° les hords du Nord-Holston, branche du Tennessee, dans des ma- rais salés; 6° les alluvions du Mississipi , etc. On n'en a point rencontré plus haut vers le nord que le 45' degré de la- titude, du côté du lac Erié. Quant à ceuK que l'on dit avoir été découverts dans l'ancien continent, ils se bornent à une molaire dont Buffon a fait mention , et qui proviendroit de la Petitc-Tartarie, à une autre qui auroit été trouvée en Sibérie par l'abbé Chappe , et enfin à une troisième des monts Ourals , qui a été figurée et décrite par Pallas dans les Actes de Pétersbourg pour l'année 1777. M. Cuvier témoigne à leur égard quelques doutes, dans sa dernière édition, en faisant remarquer que la dent de Pallas ressemble autant à une molaire de masto- donte à dents étroites, qu'à une molaire de grand mastodonte, et qu'il se pourroit qu'elle appartint à la [première de ces espèces; il ne trouve nulle part de témoignage certain que l'abbé Chappe ait rapporté la sienne de Sibérie, et il croit qu'elle auroit pu être envoyée de Californie au cabinet du Roi par ce voyageur; enfin il pense que la molaire décrite par BufFon, lui ayant été transmise par Vergennes, il n'est pas impossible que ce ministre ait été induit en erreur sur sa localité. Néanmoins, quoique tout semble établir qu'il n'a encore été rencontré d'ossemens de la grande espèce de mas- todonte que dans le nord de l'Amérique, M. Cuvier ne pré- tend pas infirmer entièrement ces trois preuves de leur exis- tence sur l'ancien continent; mais il commence à ne plus les regarder comme suffisantes. Les Sauvages de plusieurs tribus de PAmérique du Nord, croient encore à Pexistence de ces animaux; d'autres recon- noissent que leur espèce est détruite. Au rapport de M. Jef- ferson , ceux de Virginie, entre autres, disent qu'une troupe de ces terribles quadrupèdes détruisant les daims, les buffles et les autres animaux créés pour l'usage des Indiens , le grand homme d'en hautavoit pris son tonnerre, etlesavoit tous fou- droyés, excepté le plus gros mâle , qui se mit à fuir vers les. MAS 3.7 grands lacs où il se tient jusqu'à ce jour. Selon Barton les Shavanois croient qu'il existoit avec ces animaux des hommes d'une taille proportionnée à la leur, et que le grand Être foudroya les uns et les autres. Le Mastodonte A dents étroites; Af asfodon- anguslidens , Cuv., Rech. sur les ossem. foss., 2.* édition, tome 1 , pag. 260, est une espèce du même genre que le précédent , ainsi que le dé- montre la forme de ses molaires, qui, avec un fragment de mâ- choire inférieure et un tibia , sont à peu près les seules parties qu'on en ait encore recueillies. Ces molaires sont d'un tiers moindres environ dans leur vo- lume que celles des mastodontes géanf s, mais elles sont compara- tivement plus longues et plus étroites-, les mamelons que leur couronne présente, au lieu d'être à peu près en forme de pyra- mides quadrangulaires comme dans la première espèce, sont coniques, marqués de sillons plus ou moins profonds, tantôt terminés par plusieurs pointes, tantôt accompagnés d'autres cônes plus petits sur leurs côtés ou dans leurs intervalles; d'où il résulte que l'usure produit d'abord sur cette cou- ronne de petits cercles d'émail isolés, et ensuite des trèfles ou figures à trois lobes, entourés d'émail, mais jamais de lo- sanges. La première molaire est petite, à quatre tubercules divisés en deux paires,' et paroît pousser perpendiculaire- ment; laseconde asixtubercules en trois paires, dont le mode de croissance est comme celui des molaires d'éléphans et du grand mastodonte, d'arrière en avant; la troisième a dix tu- hercules partagés en cinq paires, et paroit pousser comme la seconde. La mâchoire inférieure a sa pointe antérieure terminée comme celle de l'espèce précédente et celle des éléphans,par une sorte de bec tronqué et en gouttière. Le tibia, par ses dimensions comparées avec celles des dents, sembleroit établir que cet animal étoit, proportions gardées, plus bas sur jambes que le mastodonte géant. Les débris du mastodonte à dents étroites ont été trouvés en Europe et dans l'Amérique méridionale. Le gisement le plus remarquable est celui de Simorre . dans la montagne Noire (département du Gers). Depuis long-temps les dents qu'on y a découvertes, et qui étolent teintes en vert Si 8 MAS bleuâtre par le fer, sont comiucs sous les noms de lurquoises de Simorre cl de turquoises occidcatales. Héaiirnur, qui eu a parléle premier, décrit ainsi leur position géologique. « Les dents et les débris d'os de ce lieu reposent sur une terre blan- châtre, et sont recouverJs et encroûtés d'un sable fin, gris, et quelquefois bleuâtre, luélé de petites pierres, sur lequel est un autre lit de s'ible semblable à celui de rivière, >^ Par l'ac- tion de la chaleur ces dents prennent une couleur bleue assez vive, mais inégale, et se brisent en éclats. Desfragmens de dents de la même espèce, recueillis à Sort près deDax, par Borda, étoient placés au milieu d'une couche vraiment marine , ainsi que l'iridiquoient les autres fossiles qui y étoient contenus. Une dent, trouvée à Trévoux, étoitau mi- lieu du sable. D'autres ont été découvertes en Bavière à Rei- chenberg, et en Italie, spécialement dans le val d'Arno, à Padoue , au mont Foilonico près de Monte Pulciano, et non loin d'Asti en Piémont. Enfin on doit à Dombey et à M. de Humboldt la connoissance de plusieurs molaires qui ont été trouvées au Pérou, et notamment près de Santa-Fé-de-Bogota. Le Mastodonte desCordilières, Cuv., Rech. sur lescss. foss., tom. 1 , pag. 266, n'a présenté que des molaires rapportées de l'Amérique méridionale par M. de Humboldt, et trouvées par ce célèbre voyageur, l'une près du volcan d'Imbaburra, au royaume de Quito , à 1200 toises de hauteur, et deux autres dans la cordillère de Chiquitos, entre Chichas et Tarija, près de Santa Crux delà Sierra, par quinze degrés de latitude mé- ridionale. Les proportions et les dimensions de ces dents sont les mêmes que celles des molaires a six pointes, ou les intermédiaires du mastodonte géant; mais leurs tubercules, au lieu de présenter sur leur coupe des figures en losanges, offrent des figures de trèfles comme celle des tubercules de fe^pèce à dents étroites. Le Mastodonte HuMBOLDTiEN, Cuv., Rech. sur les oss. foss., 2*^ édit., tom. 1 , pag. 268. est une espèce établie d'après les formes et les proportions d'une seule dent fort usée et de cou- leur noire, rapportée des environs de la Conception au Chili parM.de HumboM t. Sa forme générale est carrée comme celle des dents intermédiaires des mastodontes géants, et des Coz- dilières ; mais elle est d'un tiers plus petite. MAS s, g Le Petit Mastodonte, ^'[a:^lodun minor, Cuv. . Rech. sur les oss. foss. , lom. 1 , pag. 267, est une espèce fondée sur l'obser- vatioii d'une molaire, trouvée en Saxe par le professeur Hu;^(t de Gœttingue, qui l'envoya à. Bernard de Jussieu. Cette dent, quoiqu'ayant évidemment appartenu à un individu adulte, ainsi qu'on pouvoit en juger par son élat de détrition, ofifroit toutes les formes etles proportions de celles du mastodonte à dents étroites, mais avoit un volume moindre d'un tiers; d'où M. Cuvier conclut que l'espèce à laquelle cette dent appar- lenoit étoit aussLplus petite dans le même rapport. Enfin une dernière espèce, le Mastodonte tapiroïde, Cuv., Rech.surles oss., pag. 267 et 268, avoit des dents du même volume que celles du petit mastodonte; mais ces dents étoient formées de collines transverses, simplement crénelées et non p^s aussi exactementparlagéesen deux pointes que cellesde toutes les au très espèces. Leurs collines divisées en quatre ou cinq lobes principaux indiquent un rapport avec les dents des grands ta- pirs fossiles; mais ceiles-ci en diffèrent en ce que les collines de leur couronne sont plus séparées, et que les crénelures qui en bordent le sommet sont beaucoup trop nombreuses et trop petites pour représenter des mamelons. La dent de cette espèce décrite et figurée par M. Cuvier, l'a- voit été déjà par Guettard, Mém., tom. 4 , 10" Mémoire, pi. 7, fig. 4. Elle a été découverte par M. Dufay, à Montabusard près d'Orléans, dans une carrière de calcaire d'eau douce pétrie de limnées et de planorbes , et où se trouvoient aussi beaucoup d'ossemensde palœotheriums de diverses grandeurs. (Desm.) MASTORSIUM (Bot.) , nom ancien vulgaire du cresson dans la Toscane, cité par Césalpin. (J.) MASTOS. (Bot.) Selon Daléchamps, quelques uns pensent que cette plante de Pline est la scabieuse ordinaire. (J.) MASTOZO AIRES. (Mamm.)M.de Blainville remplace par ce nom celui de Mammifères, et substitue celui de Mastozoo- LOGiE au mot Mammalogie. (Desm.) MASTRANSO DE SABANA. (Bot.) Vhyptis Plumerii de M. Poiteau et de la Flore equinoxiale est ainsi nommé dins le canton de Caracas, en Amérique. (J.) MASTUERCO DE LAS INDIAS. {Bot.) La plante du Pérou, S^o MAS citée sous ce nom par Monardez et Clusius, paroit être la ca- pucine, tropcrolum. (J.) MASÏWICH. {Mamni.) Ce nom est employé parHoiiauyn pour désigner un cctacé qui a été rapporté à l'espèce du pkj- setere tursio par Erxleben. (Desm. ) MATABRANCA {Bot.) , nom portugais du leucr'ium fruticans . suivant Grislcy. (J.) MATADOA. (CoMc^j/.) Adanson (Sénégal , pag. 239 , pi. 18) désigne par cette dénomination une coquille bivalve de son genre Telline , qui correspond à celui des donaces des con- chyliologistes modernes, et dont Gmelin fait une espèce de venus, sous le nom de Venus Matadoa, très-probablement à tort. (DeB.) MATAGASSE. {Ornith.)Ce nom , qui s'écrit aussi mattages, est donné en Savoie et en Angleterre , tantôt à la piegrièche grise, lanius major, Linii. , tantôt à l'écorcheur, lanius collu- rio, id. (Ch. D.) MATAGUSANOS. {Bot.) A Lima, suivant les auteurs de la Flore du Pérou, on donne ce nom et celui de contrayervak la plante que les auteurs de cette Flore nomment iJerraz/wora , parce qu'elle est employée dans le pays en application extérieure pour détruire les vers qui s'engendrent dans les chairs des ani- maux; c'est la même que le milleria contrayerva de Cavanilles, qui est notre Jlaveria dont on se sert pour les teintures jaunes. (J.) MATAIBA. {Bot.) Voyez Ephiclis. (Poir.) MATALISTA. {Bot.) La racine de ce nom provenant d'Amé- rique, et citée par Murray dans ses App. Medic, v. 6, p. 169, se trouve dans quelques pharmacies, coupée en tronçons plus ou moins gros, assez compactes et pesans. On lui attribue la vertu de purger à la dose de deux gros plus fortement que le me- choacan, et moins que le jalap. [3.) MATALLO {Bot.), nom italien de l'alizier, crafo-g^us aria, cité par Daléchamps. (J.) MATALLOU(Bof.), nom caraïbe du coui ou calebasier, crescentia, cité dans le catalogue et l'herbier de Surian. (J.) MATAMATA. {Erpélol.) Voyez Chélyde. (H. G.) MATAPALO. (Bo/.) Ce nom espagnol qui signifie tuepieu , a été donné à un arbre de l'Amérique méridionale, qui, foible MAT 3^1 dans son origine, s'accroche à un grand arbre voisin le long duquel il monte, jusqu'à ce qu'il soit parvenu à le dominer. Alors sa tête s'élargit assez pour dérober à son soutien l'in- fluence du soleil. II se nourrit de sa substance, le consume par degrés, et prend enfin sa place. Il devient ensuite si gros, qu'on en fait des canots de la première grandeur, à quoi la quantité de ses fibres et sa légèreté le rendent très-propre. Ces détails sont consignés dans le petit recueil des voyages qui ne nous fait pas mieux connoître cet arbre; mais les auteurs de la Flore Equinoxiale nous apprennent que c'est une espèce de figuier qu'ils ont nommé pour cette raison ^cus dendroeida. (J.) MATAPALO. {Bot,) Les lianes sont appelées ainsi dans les colonies espagnoles. (Lem.) MATAPOLLO. {Bot.) Le garou , daphne gnidium , Linn. , est ainsi nommé en Espagne. (Lem.) MATAPULGAS.(Bof.)Grisley, auteurdu Virid.Lusit., cite ce nom portugais pour une euphraise à fleurs jaunes, dont les rameaux sont employés pour faire des balais. (J.) MATARA , PALMITO. {Bot.) Noms péruviens ou espagnols du molinaferrugina , arbrisseau décrit dans la flore du Pérou, qui doit être, comme les congénères, réuni au genre BaccJiaWs, dans la famille des corymbifères. La fumée de cette plante brûlée a la réputation de tuer les vers qui s'engendrent dans les plaies, et on la brûle pour cette raison dans les bergeries. (J.) MATARRUBIA {Bot.), nom que l'on donne à l'yeuse, en Espagne. (Lem.) MATAVI-ALOOS {Bot.), nom brame de ïophioxjlum, dont la racine est employée au Malabar pour guérir la morsure des serpens. (J.) MATA, XARUECA. {Bot.) Noms espagnols du lentisque , sui- vant Clusius. La résine qui en découle est nommée almastiga; c'est le mastic des François. (J.) MATCHI. {Mamm.) Voyez Ouavapavi. (F, C.) MATCHIR {Ornith.), nom kourile d'un oiseau aquatique, qui est rapporté par Krascheninnikow à Vanas arclica de Clu- sius , ou macareux moine, alca arctica , Linn. (Ch. D.) MATCHIS. {Mamm.) C'est le nom générique des sapajous 29. 21 322 MAT dans les colonies espagnoles, au rapport de M. de Humboldf. U'.c.) MATE. {BoL.) Le réglisse d'Amérique, alrus pracatorius , Linn. , est ainsi nommé par les Espagnols. (I,em. ) MATELEE, MaleLea. (Dot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , monopélalées, de la famille des apocynées, de la pentundrie digynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions profondes; une corolle monopétale en roue; le limbe à cinq lobes arrondis; le tube très-court; cinq étamines; les anthères réunies en un corps pentagone, aplati en dessus, fermant l'entrée du tube; deux: ovaires supérieurs; deux styles-, deux, plus souvent un folli- cule bivalve, à deux loges, la cloison chargée de semences imbriquées, crénelées à leurs bords. Matrf.ée des marais • Matelea palustris, Aubl., Guian., vol. i , pag. 278, tab. 109, fig. 1; Lamck., III. gen., tab. 17c); Hos- tea viridijlora, "Willd., Spec. , 2, pag. SiS. Plante herbacée dont les tiges sont simples , quelquefois rameuses, hautes de deux ou trois pieds, et plus droites, noueuses, garnies de feuilles médiocrement pétiolées, opposées, ovales, alongées, étroites, très-entières, surmontées d'une longue pointe, glan- duleuses ci leur partie inférieure; les articulations pileuses. Les fleurs sont disposées, aux aisselles des feuilles, en grappes courtes, droites, accompagnées de petites écailles; le calice est persistant; ses divisions ovales , aiguës; la corolle verdàtre, presque plane; les lobes du limbe se recouvrant les uns les autres par un de leurs bords; les filamens très-courts-, les ovaires ovales, dont un des deux avorte très-souvent ; le stig- mate renversé et creusé en bec d'aiguière. Le fruit consiste en un long follicule pentagone, aigu, verruqueux, partagé en deux loges par une cloison membraneuse. Cette plante est remplie d'un suc laiteux : elle croît à Cayenne au bord des ruisseaux. (Poir.) MATELOT (ConcJiy/.) , nom vulgaire d'une espèce de co- quille du genre Cône, conus classiarius. (De B. ) MATELOT ( Ornith.) , nom de Phirondelle de fenêtre, hi- rundo urhicn, Linn., dans le départemenl de la Meurthe. (Ch. D.) MATER AT {Ornith. ) , un des noms vulgaires de la mésange MAT 523 à longue queue , parus caudatus , Linn. , que, selon Buffon , quelques villageois appellent mons/re, parce qu'elle a souvent les plumes hérissées. ( Ch. D. ) MATERAZ. ( Bot.) Les champignons qu'on nomme ainsi en France, selon Ciusius , sontles cèpes potirons etles cèpes pain- de-loup , suivant Paulet. (Lem.) MATEREBÉ {Bot.), nom caraïbe du lappulier, Iriumfetta^ cité par Surian. (.1.) MATES DE INDIA. {Bot.) Ciusius, dans ses Exotica,cite sous ce nom indien le cniquier, guilandina bonduc. (J.) MATETE. {Bol.) C'est le nom que porte dans les colonies françoisesle manioc préparé pour les esclaves malades. (Lem.) MATGACH (Mamm.) , nom du saïga mà'e en Tartarie. (F. C.) MATHERINA. {Bot.) Les paysans de l'iie de Crète donnent ce nom à la marjolaine, suivant Beion. (J.) MATHOEN { Orni th. ), nom que les Flamands donnent à l'échasse, cliaradrius liimantopus^ Linn. (Ch. D.) MATIERE. {Physique.) Terme abstrait, servant à indiquer ce que tous les corps ont de commun , et , à proprement par- ler, indéfinissable, aussi bien que les mots temps et espace. La combinaison des sensations éprouvées par nos divers organes, la constance de leur reproduction , de leur succession ou de leur simultanéité, nous découvrent toutes les propriétés que nous attribuons à la matière , mais ne peuvent nous apprendre ce qu'elle est en ele-même. Nous ne savons autre chose, si- non qu'il existe des corps qui produisent sur nous tels ou tels effets. Jouissent-ils de propriétés qui n'aient pas de relation avec ces effets, ou avec nous? Nous l'ignorons.- que nous paroitroient-ils si nous étions autrement organisés? Nous l'i- gnorons encore -, mais tous les hommes conviennent qu'il y a un espace étendu dans lequel sont contenus des espaces éten- dus, circonscrits par des limites, et opposant de plus une résistance, lorsqu'on veut les déplacer ou pénétrer entre leurs limites. Voyez Air , t. L", p. Sgô. ( i) (0 11 y a bien quelques métaphysiciens qui ont nie l'existence «les corps; mais les physiciens ne peuvent regarder ces discussions que comme un jeu, et si Ton veut, un exercice de 1 esprit, suffisamment réfuté dans l'argumentation dcSgauarelle avec IWarphurius. (^lariagc forcé, se. VII.) 3^4 MAT C'est par la vue et le toucher ques'acquièrent l'idée d'e/ere- due et la notion d^impénéfrabilité , qui, se reproduisant dans tous les corps, constituent pour nous le caractère esscnliel de la matière. Mais outre ces propriétés, sans lesquelles nous ne saurions la concevoir, foutes les observations et toutes les ex- périences ont établi jusqii'ici, sans exception, la mobilité, c'est-à-dire la propriété qu'ont les corps d'être mus ; la poro- sité, celle d'être composés de parties ou molécules qui ne se touchent point ; la divisibilité, celle de pouvoir être divisés, sinon jusqu'à l'infini , comme la simple étendue , au moins de l'être jusqu'à un degré ^de ténuité, tel que leurs parties échap- pent à nos sens aidés des plus puissans microscopes ; la com- pressibilité , c'est-à-dire la propriété d'être réduits à occuper moins d'espace ; l'élasticité , celle de revenir plus ou moins complètement à leur premier état; enfin la pesanfeu?-, c'est- à-dire la tendance qu'ils manifestent vers le centre de la terre, par leur chute, quand ils ne sont pas soutenus, et par la pres- sion qu'ils exercent sur leurs supports. J'ai énoncé cette pro- priété la dernière, non parce qu'elle est moins générale que les précédentes, mais parce qu'elle me semble tenir de moins près aux idées sensibles qu'on se fait de la constitution des corps. On a fait des fluides électrique, magnétique, de la chaleur et de la lumière , une classe de corps impondérables ; mais cette épithète indique seulement que leur pesanteur échappe à nos instrumens ; elle seroit tout naturellement nulle, si les phé- nomènes attribués a ces fluides se réduisoient à de simples mouvemens excités entre les molécules des corps. Voyez Lumière, tom. XXVII , pag. 346; voyez aussi les articles Mouvement, Pesanteur, Pores, Ressort et Corps. (Cliym.) (L. C.) MATIÈRE VERTE. (Bot.) Ce mot désigne une molécule végétale qui fut le sujet de beaucoup de controverses en his- toire naturelle. Nous croyons pouvoir fixer toute incertitude à cet égard. Ce que l'on appelle communément matière verte se développe dans l'eau distillée, comme dans telle des puits, des fontaines, des rivières ou de la pluie. Elle se forme sur les parois des vases, dans la masse du liquide mise en expé- rience, sur les pierres et autres corps inondés , en y produisant MAT 32 5 une teinte agréable à l'œil, feinte que Priestley remarqua le premier, à laquelle ce physicien donna le nom qu'elle porte, et qui, méconnue depuis, mérite qu'on s'y arrête dans cet ouvrage. Des corpuscules indépendans, sans liaison entre eux, la composent. Ces corpuscules sont ovoïdes comme les globules du sang de certains petits oiseaux; ils paroissent varier de forme, lorsqu'on les examine au microscope, tantôt sur un sens, tantôt sur un autre, et changent conséquemment de figure, selon l'aspect sous lequel on les aperçoit. On seroit tenté de croire qu'il en existe de plusieurs espèces, mais la diversité de forme dont on étoit d'abord frappé s'explique bientôt. C'est cette matière verte qui, se développant dans toute la nature partout où la lumière agit sur l'eau , pénètre les marats où l'on fait parquer les Huîtres, les fossés des grandes routes, les pierres taillées et le bas des vieux murs humides. Partout où se développe une mucosité, qui n'avoit pas échappé à Priestley, celle-ci est bientôt suivie parla matière verte, qui, la saturant, en forme le plus simple des végétaux; l'humidité venant à disparoitre, quand la matière muqueuse s'évanouit la verte persiste, et, comme une poussière de la plus belle cou- leur, elle ne cesse de teindre les corps sur lesquels on la vit se développer. Quelques animaux infusoires l'absorbent ou s'en nourrissent, ou peut-être la matière verte se développe-t-elle aussi dans leur corps humide et pénétrable à la lumière, comme elle se développe dans de l'eau même, et de là cette organi- sation de molécules sphériques, hyalines ou animales, et de molécules ovoïdes , vertes, qui forment certains Enchélides, Volvoces et Vorticellaires. Nos Zoocarpes surtout, qui sont des animaux verts, offrent cette double composition. Les Infusoires, ces ébauches invisibles de l'animalité, ne sont pas les seuls animaux qui se pénètrent de matière verte; de plus compliqués s'en t-eignent aussi, soit qu'ils l'ab- sorbent, soit qu'elle se forme dans leur translucide tissu: ainsi noiis avons produit sur ces Hydres que l'on appelle vul- gairement Polypes d'eau douce, ce qui arrive tous les jours aux Huîtres que l'on fait parquer; en élevant de ces animaux dans des vases où la matière verte s'étoit développée en abon- dance, ils sont devenus du plus beau vert, ce qui nous porte à 3.6 MAT soupçonner que 177; tira viridis des helmiiitologues n'est pas une espèce, mais simplement une modification des espèces voi- sines que le hasard plaça daus des circonstance» pareilles à celles où nous en aA'ons mis pour les colorer. La viridité des Huîtres, pour nous sprvir de Texprttssion em- ployée par M. Gaillnn, de Dieppe, qui a fait d'excellentes ob- servations sur les parcs oîi Ton fait verdir ces conchifères, n'a d'autre cause que l'absorption delà matière verte. L'époque où cette viridité a lieu, est celle où l'eau , introduite dans les parcs, se trouve dans les conditions nécessaires pour que la matière verte s'y développe en suffisante quantité. Tout ce qui existe alors dans ces parcs s'en pénètre, la vase, les plantes, les coquilles même s'en trouvent colorées. On a long-temps rapporté ce phénomène à la décomposition desUlvesou autres Hydrophytes, et c'est précisément le contraire qui a lieu, car c'est au développement du principe primitif de ers végétaux aquatiques, à ce que l'on peut considérer comme les prépa- ratifs de leur organisation, qu'est dû ce que l'on croyoit un effet de leur dépérissement. M» Gaillon, qui le premier acquit par le microscope des idées justes sur la coloration des Huîtres, fut cependant induit en erreur sur un point, ce qui ne prouve pas que cet excellent observateur eût mal vu, mais seulement que dans les choses délicates, de la nature de celles qui nous occupent, il est impossible de voir juste du premier coup d'œil. Il observa dans l'eau verte des parcs, dans les Huitres colorées, dans les couches de la matière végétative étendue sur les coquilles de celles-ci, un animal dont il a dit d'excellentes choses (An- nales générales des sciences physiques , t. VII, p. g5 ) , et qu'il compara au Vibrio tripunctatus de Mulltr; il n'y vil guère de dif- férence que dans la couleur ; la figure qu'il nous en adressa est parfaitement exacte. Cet animal que M. Gaillon proposoit de nommer Vibrio oslrearius, n'est cependant lui-même qu'un être coloré accidentellement comme l'Huître : fort transparent, il alisorbe ou sert au développement des corpuscules de matière verte; et, dans cet état, pénétrant dans la matière muqueuse, et dans les parties de l'Huître où sa forme aiguè'etnaviculaire lui donne la faculté de s'introduire, il ne colore que parce que lui-même fut coloré précédemment, et il est possible qu'on MAT 327 trouve, dans certaines circonstances, dosHuilres colorées sans la participation des Vibrions de M. Gaillon, ainsi que l'étoieat les Hydres que nousavons colores et qui n'offroient dans leur masse aucune trace de pareils animaux. Nous avons dit que Priestley remarqua le premier la substance dont il est question et qu'il appela matière verte (tom. IV, sect. 33 , pag. 555 ). Il la trouva confondue avec une mucosité, dont elle est ifidépendante et distincte, mais qu'elle pénètre communément. Il s'occupa beaucoup plus des propriétés de l'air qu'il supposoit s'en dégager que de sa nature; cependant il aflirma avec raison qu'elle n'étoit ni un animal, ni un végé- îal; et, n'y découvrant aucune organisation au microscope, il la regarda comme une substance particulière, sui generis, véritable sédiment muqueux et coloré de l'eau. Sénebier (Journal de Physique, 1781, tom. 27, pag. 209 et suiv.), s'étant proposé de réitérer les expériences de Priestley sur la matière verte, la méconnut totalement: « cette raa- ins des habita- tions mal tenues des gens de la campagne , de l'eau d'un vert sombre, souvent très-foncée en couleur, qui s'épaissit quel- quefois au point de perdre toute fluidité, et d'acquérir la propriété de teindre les doigts, le papier ou le linge qu'on y plonge, ainsi que le feroit une dissolution de vert d'iris. Dans cet état l'eau a contracté une légère odeur de poisson, qui rappelle celle des parcs oii l'on met verdir les Huîtres. Ce n'est point la matière verte, dans son état primitif et naturel, qui produit un tel phénomène. Si l'on soumet au microscope une goutte de cette eau colorée , on la trouve remplie d'Enché- lides, infusoires du premier ordre que nous établissons dans la classification de ces animaux, c'est-à-dire du nombre de ceux qui sont très-simples, nus, dépourvus de cirresou d'or- ganes quelconques visibles même au microscope; ces Enché- lides nagent avec rapidité; leur forme est celle d'une poire alongée , et leur taille est bien plus considérable que celle des corpuscules constitutifs de la matière verte. Ce sont de pareils animauxqui, absorbant ou produisant dans leur épais- seur de la matière verte, en se formant de matière muqueuse et de matière vivante, se retrouvent souvent dans les infusions artificielles ; cesont eux qui, s'étant développés dans les expé- riences d'Ingen-Housz , ont porté ce physicien a regarder la matière verte comme composée d'êtres vivans qu'il appeloit improprement des insectes. On doit remarquer que les animalcules verts sont déi'oL) Les Espagnols de Saint-Domingue donnent ce nom au lohelia longijlora , plante que l'on redoute dans les prairies, comme très-nuisible aux chevaux. (J.) MATTA-CUTTU. [Bot.) Voyez Cossm. (J.) MATTÉ [Bot.) , nom donné dans le Brésil à l'herbe du Para- guay. (J.) MATTHlOLA.(Bof.) Voyez Matthiole et Guettardr. (Poir.) MATTHIOLE, Matthiola. [Bot*] Genre déplantes dicotylé- dones, à fleurs complètes , polypétalées, de la famille des cru- cifères, de la tétradfnamie siliqueuse de Linnœus, très-voisin des cheiranthiis, dont il diffèrepar le stigmate et lescotylédous. Son caractèreessentielconsiste dans : Un calice fermé, à quatre folioles, dont deux renflées à leur base; quatre pétales eu croix , onguiculés; six étamines libres, tétradynames , sans dents; les plus longues, un peu dilatées; un ovaire supérieur alongé; un style presque nul; un stigmate à deux lobes con- nivens, renflés sur le dos, ou munis d'une pointe; unesilique arrondie ou comprimée , alongée , bivalve, à deux loges, cou- ronnée par le stigmate; les semences comprimées, quciquefois échancrées, placées en un seul rang. Le nom de matthiola avoit été employé par Linnaeus pour un genre de plantes que l'on a depuis reconnu pour appar- tenir au guettardi, auqiiel il a été réuni. D'après cette réforme, Rob. Brown a appliqué le nom de matthiola à un autre genre établi pour un grand nombre d'espèces placées parmi les chei- ranthus de Linnaeus (Giroflée) , réforme qui ne peut être au- torisée qu'à raison des espèces très-nombreuses de ce dernier genre. Il suit de là que notre giroflée des jardins (cheiranthus 348 MAT incanas , celle nommée quaraïiluine {cheirantus annuus), et les cheiranlkusfenestralis, iinuatus, tricuspidalus^ etc. , doivent être rapportés à ce genre. (Voyez Giroflée.) Parmi les autres es- pèces on distingue : M.viTHiOLE ELLIPTIQUE : MattJiiola elUptica, Rob. Brown, in Sait, f^oj'.^^jis.. App., pag. 65; Dec, Sj5f., 2 ,pag. 167. Plante découverte dans l'Abyssinie, au pied du mont Tarente. Sa tige est tortueuse, ligneuse à sa base; ses rameaux cylindriques, as- cendans, pubescens et blanchâtres; ses l'eu! Iles alternes, pétio- lées, couvertes d'un duvet blanchâtre et cotonneux, molles, elliptiques, rétrécies à leurs deux extrémités, entières ou mé- diocrement dentées; les (leurs odorantes, disposées en grappes opposées aux feuilles, longues de six à huit pouces; les calices pubescens; les pétales élargis en ovale renversé à leur limbe, un peu obtus, presque tronqués; les siliqucs cylindriques, to- menteuses, couronnées par deux stigmates épais. Matthioleacaule : Matthiola acaulis , Dec. , Syst., 2 , pag. 168. Fort petite plante originaire de l'Egypte , couverte d'un duvet blanchâtre et cendré. Sa racine est grêle, simple, perpendicu- laire 5 ses feuilles sout toutes radicales, linéaires, dentées, sinuées, longues d'un demi-pouce; les fleurs disposées en une grappe presque radicale, peu garnie; le calice est hérissé; le limbe des pétales ovale. Matthiole FLUETTE; Muttliiola tenella, Dec, Sysl., 2 , pag. 169. Plante de l'île de Chypre, découverte par M. de Labillardière; ses tiges sont droites, grêles, herbacées, presquesimples, cou- vertes, ainsi que toute la plante, d'un duvetmou et blanchâtre, garnies de feuilles oblongues, radicales, pétiolées, dentées, si- nuées, longues d'un pouce; les grappes sont terminales; le calice est velouté; la lame des pétales oblongue, obtuse; l'ovaire velu; le stigmate à deux lobes rapprochés. Matthiole TORULEDSE : Matthiola torulosa, Dec, Syst., 2, pag. i6r);Cheiranthuslorulosus,Thunb.,Prodr., 108. Plante du cap de Bonne-Espérance, dont la tige est droite, cylindrique, rameuse à son sommet, pubesccnte, un peu rude, longue d'un à deux pieds, garnie de feuilles linéaires, entières ou un peu sinueuses, lomenteuses, les inférieures longues de deux pieds; les grappes sont alongées, chargées d'un duvet glanduleux; les pédicclles trcs-courls, épais, les fleurs petites, à calice velouté, MAT 349 et pétales ovales, oblongs. Les siliques sont cylindriques, nn peu toruleuses, légèrement pubescentes et .glanduleuses , lon- gues de deux pouces. Matthiole i)e Tatarie : Matthiola tatarica , Dec. , Sj's^t. , 2 , pag. 170 j Hesperis tatarica, Pall., Itin., 1 , App. 117, tab. O. Ses racines sont fusiformes, un peu charnues, tomenteuses à leur collet; les tiges simples, droites, ou à peine rameuses, glabres, hautes d'un à trois pieds ; les feuilles ovales, oblongues , aiguës, blanchâtres et pubescentes, irrégulièrement dentées ou roncinées, ou presque pinnatifides; les radicales pétiolées ; les grappes alongées; les pédicelles très-courts; le calice blan- châtre et velu; les pétales oblongs, obliques; les siliques droites, glabres, longues de deux pouces, un peu toruleuses, surmontées d'un stigmate sessile, à deux lobes rapprochés, un peu épais sur leur dos. Cette plante croît dans les contrées méridionales de laTartarie. Matthiole ODORANTE: Mattliiola odoratissima, Brow., in Hort. Kew., édit. 2 , vol. 4 , pag. 1 ao; Bot. Magaz. , tab. 1 7 1 1 ; Chei- ranthus odoratissimus ,Bieh. , Casp., pag. 1 10; Hesperis odoratis- sima, Poir. , Encycl. Suppl. Cette espèce a des tiges un peu li- gneuses, rameuses à leur base, blanches et tomenteuses ainsi que toute la plante; les feuilles très-variables, alongées, la plu- part sinuées, presque pinnatifides, à découpures obtuses, en- tières, d'autres profondément pinnatifides ou inégalement dentées, quelquefois simples, entières, surtout les infé- rieures ; les grappes droites , chargées de fleurs d'un blanc sale , ou d'un brun pourpre, très-odorantes vers le soir; le calice blanchâtre , hérissé : les siliques comprimées, longues de deux pouces, tomenteuses, terminées par un stigmate épais, à deux lobes. Cette plante croît sur les collines arides, dans la Tau- ride et les contrées septentrionales de la Perse. Matthiole en corne de cerf : Matthiola coronopifolia, Dec. , Sjst., 2, pag. 173; Cheiranthus coronopifolius , Sibth., Flor. Grœc, tab. 637 5 Barrel., IcoTi. , tab. 999, fig. 1-2. Ses tiges sont droites, rameuses à leur base ; ses feuilles linéaires, blan- châtres, sinuées, pinnatifides; à lobes courts et entiers : ses fleurs distantes, presque sessiles ; cà pétales oblongs, ondulés, d"uu pourpre vineux. Les siliques sont droites, un peu toruleuses, terminées à leur sommet en trois pointes égales. Cette plante 35o MAT croit sur les montagnes , en Sicile, aux environs d'Athènes, en Espagne, etc. (Pom.) MATTl. (Bot.) Selon Bosc, c'est une espèce de truffe qui croit en Chine, et qui y est fort recherchée. ( Lem.) MATTIA. (Bot.) Genre établi par Schultz pour le cjnoglos- suni umbelUUum, Voyez Cynoglosse. (Poia. ) MATTI-GONSALI {Bot.), nom brame du Cattu-Picinna du Malabar, Voyez ce mot. (J.) MATTKERN. {Ornith.) Ce nom et celui de martne//-eZ sont donnés en allemand à une espèce de poule-sultane ou por- phyriori , gallinula erjtlna de Gesner. (Ch. D.) MATTKNILLIS (Ornith.), nom allemand delà bécassine commune, scolopax gallinago , Linn. (Ch. D.) MATTOLINA. (Ornith.) Ce nom , suivant Cetti, pag. i56 , est donné en Sardaigne à l'alouette des bois ou cujelier, alauda arhorea. Linn. (Ch.D.) MATTUSCHKyEA.(Z>o£.)Schreber,regardantcomme barbare le nom périma, donné par Aublet à un de ses genres de la fa- mille des verbenacées, lui a donnt? celui de maltusclikœa.W a fait beaucoup de substitutions pareilles de noms qui certaineruent nesorst pas préférables à ceux qu'il supprime, et qui consé- quemment peuvent sans inconvénient n'être pas adoptés. Le mattuschkia de Gmelin est le même que le saururus cer- nuus, suivant Michaux. Voyez les articles Péîvawe et Lezardelle. (J.) MATUITUI. (Ornith.) Marcgrave et Pjsou parlent sous ce nom d'oiseaux fort difïérens: l'un, décrit et figuré par Marc- grave, p. 217, et par Pison , p.95 , est évidemment un alcyon ou niartin-pêcheur ; le second , dont la description et la figure se trouvent dans Marcgrave, p. 191 , et dans Pison, p. 88, est le curicaca ou matuiti des rivages , dont il a été question ci-dessus au motMASARiNO; et le troisième, Marcgr., p. 199 , est rapporté par Buffon au pluvier à collier. (Ch. D.) MATULERA (Bot.) , nom vulgaire du phlomis Ijchnitis, dans les montagnes de la Sierra Morena en Espagne, où il est très- commun, suivant Clusius. (J.) MATUREA. (Bot.) Voyez Matouri. (Poir.) MATUTE, Maiuta. (Crust.) Genre de crustacés brachyures établi par Fabiicius , d"iiprès Daldorff, et que M. Lalreille MAU 55 1 place dans sa faaiille des nageurs , parce que (ous les pieds des espèces qu'il renferme, à l'exception desserres, sont ter- minés eu nageoire. Voyez l'article Malacostracks, t. XXVIIl, p. 226. (Desm.) MAÏUTU. ( Ornith, ) Ce nom est donné à Tomogui , suivant le Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle , au pigeon cou- ronné des Grandes-Indes, ou goura. (Ch. D.) MATZAïLI {Bot.) , nom mexicain de l'ananas cité par Her- nandez. (J.) % MAU. {Bot.) Voyez Manga. (J.) MAUBECHE. ( Omith. ) L'auteur de cet article a inséré dans le tome 1V.° de ce Dictionnaire, pU 189 , au mot I3kcasse, un tableau d'oiseaux riverains que Linnaeus avoit compris dans ses deux genres Scolopax et Tringa^ et qu'il proposoil de subdiviser en huit genres, parmi lesquels se trouvoit celui des mauhèches; mais divers auteurs, et notamment Meyer, Leisler, Montagu , et MM. Cuvier, Temminck et Vieillot se sont depuis ce temps occupés, d'une manière spéciale, de ces oiseaux dont le pltimage , sujet à de nombreuses varia- tions, adonné lieu à beaucoup dédoubles emplois; et, tandis queM. Cuvier avoit essayé d"y établir des coupures , M. Tem- minck a prétendu , dans la seconde édition de son Manuel , p. 609 , que si ce savant avoit élé à portée de voir vivans ou fraîcliemcnt tués plusieurs Jissipèdes dont il forme des genres nou- veaux, et d'observer leurs moeurs , il auroit certainement aban- donné cette idée, he même auteur a, de son côté, réuni plu- sieurs oiseaux riverains, notamment les maubèches , sous la dénomination de Bécasseaux , et il a annoncé qu'à l'exception d'une espèce , il connoissoit la livrée d'hiver de toutes les autres. Il est résulté , de sa distribution , des noms peu d'accord avec ceux qu'il faudroit adopter, soit pour l'arrangement méthodique de M. Cuvier, soit pour les divisions proposées dans le tableau dont on a parlé; et, d'une autre part, M. Vieillot , en établissant, sous les noms françois et latin de tringa, un genre qui renferme aussi les maubèches, n'a pas adopté la nomenclature de M. Temminck, et a combattu quelques unes de ses assertions. Ces motifs ont paru sufiisans pour ne pas s'exposer à introduire de nouvelles discussions dans une matière déjà si embrouillée; et, sans fai»e quanta 3S= MàU présent un genre particulier des maubèches , on se bornera à dire que M. Cuvier, en proposant pour ces oiseaux le nom de calidris , leur assigne les caractères snivans : Bec déprimé au bout, et en général pas plus long que la tête; sillon nasal très-prolongé; doigts légèrement bordés sans palmures entre leurs bases; pouce louchant à peine la terre; jambes médio- crement hautes ; taille raccourcie, plus petite que celle des barges, et port plus lourd. Les espèces désignées par le même natur^mste sont: i.° La Grande Maubî^che grise ( Sandniper et Canut des Anglois , Tringagrisea et tringa canutus ) , représentée sous son plumage d'hiver dans Edwards, pi. 276 , et dans les planches enluminées de Buffon , n." 566. Cet oiseau , presque de la taille d'une bé- cassine, est cendré en dessus, blanc en dessous, tacheté de noirâtre devant le cou et la poitrine, et il a le croupion et la queue blancs, rayés de noirâtre. 2.° La Petite Maubèciie GRISE , Tringa arenaria, ou canut, Brit. ZooL, pi. C, 2; laquelle, de moitié plus petite que la précédente, est dessus le corps et en dessous de la même cou- leur, et a des nuages gris sur la poitrine. Cette courte énonciation est suivie de la remarque que la maubèche proprement dite , calidris de Brisson , tome 5 , pi. 20 , fig. 1 , est la même que le chevalier varié, pi. enl. 3oo, qui est un combattant; que la maubèche de l'Histoire naturelle , tom. 7 in-/|.°, pi. 3i , est la maubèche grise, et que la maubèche tachetée, tringa nœvia , pi. enl. 365, paroit n'être que la maubèche rousse, tringa islandica , en mue, les- quelles ne sont regardées par M. Temminck que comme le premier âge de la maubèche grise. Voyez Tringa. (Ch. D. MAUCE. ( Ornith. ) La Chesnaye-des-Bois, et, d'après lui , des ornithologistes plus modernes, citent ce mot comme sy- nonyme de mouette, tandis qu'il n'est probablement qu'une corruption de mauve. ( Ch. D.) MAUCHARTIA. (Bot.) Voyez Kundmannia. (J.) MAUCOCO. (Mamm.) Voyez les articles Maki, Mococo. (Desm.) MAUDUI. {Bot.) C'est le pavot coquelicot. (L. D.) MAUDUYTA. {Bot.) Dans les manuscrits de Commerson et dans son herbier on trouve sous ce nom un arbre qui est le niota M AU 555 de M. de Lamarck, et qui paroit le même que le harim-niota de VHort, Malab, Ce genre doit être réuni au samaderade Gsert- rier, ou vitmannia de Vahl et de Willdenow, qui se rapporte à la nouvelle famille des simaroubées. (J.) MAUERRAUTE et STEINRAUTE {Bot.), noms allemands delà rue de muraille , asplenium ruta muraria, Linn. (LeiM.) MAUER-SCHWALBE (Ornith.), nom allemand du mar- tinet commun , hirundo apus , Linn. , ou cypselus vulgaris , Dum. (Ch. D.) MAUERSPECHT {Ornith.), nom allemand du grimpereau d» muraille, certhia muraria, Linn. (Ch. D. ) MAUGHANIA. {Bot.) Le genre ainsi nommé par M. Jaume- Saint-Hilaire a été ensuite appelé Ostrydium par Desvaux. Voyez OsTRYDiuM. (Lem. ) MAUHLIA. {Bot.) Ce genre de plante publié par Dahl et Thunberg, avoit été fait auparavant par Adanson sous le nom d''abumon; c'étoit le crinum americanum de Linnaeus, différent des autres crinum par son ovaire libre. Lhéritier l'a nommé agapanthus , et ce nom a été préféré aux précédens qui étoient cepeiidant plus anciens. Voyez Massone. (J.) MAULIN. {Mamm.) Molina décrit sous le nom de grande sou, ris des bois une grande espèce de rongeurs qu'il découvrit au Chili , dans la province de Maule, ce qui le porta à donner à cet animal le nom latin de mus maulinus: et c'est de maulinus qu'on a fait maulin. Ce rongeur indéterminé est du double plus grand que la marmotte , dont il a le pelage; mais il en diffère en ce qu'il a les oreilles plus pointues et le museau plusalongé; il a des moustaches disposées sur quatre rangs, cinq doigts à tous les pieds, et la queue assez longue. Ses dents sont, pour le nom- bre et la disposition, égales à celles de la souris. (F. C.) MAUNEIA {Bot.) , Mauneia, Pet.-Thou. , Noy. Gen. Madag. , pag. 6 , n.° 19. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incom- plètes, dont les rapports naturels ne sont pas encore connus, qui paroît avoir quelque affinité avec le flacurtia, apparte- nant à Yicosandriemonogynie de Linnaeus, comprenant des ar- brisseaux à feuilles alternes, ovales, dentées, munies d'épines dans leur aisselle. Les fleurs sont solitaires, axillaires. Leur calice est plane, d'une seule pièce , à cinq lobes; il n'y a point de corolle. Les étamines sont en nombre indéfini, attachées 23. 25 354 ' MAU sur le calice; l'ovaire supérieur surmonté d'un style plus long que les étamines , terminé par trois stigmates. Le fruit consiste en une baie ovale , acuminée par le style persistant, contenant trois semences, quelquefois deux par avortement, ovales, om- biliquées à leur base , aiguës à leur sommet , munies d'un péri- sperme charnu; l'embryon plane, verdâtre, renversé, de la largeur des semences; la radicule épaisse et courte. Cette plante a été observée par M. du Petit-Thouars à l'île de Mada- gascar. (PoiR.) MAURANDIE, Maurandia. (Bol.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières, de la famille ôe& scrophulaires , delà didjnamie angiospermie de Lin- naeus, offrant pour caractère essentiel: Un calice à cinq divi- sions profondes; une corolle presque en masque; le tube ventru et agrandi à sa partie supérieure; la lèvre supérieure droite, à deux lobes; l'inférieure une fois plus grande, à trois lobes presque égaux; quatre étamines didynames , non saillantes; les filamens calleux à leur base; les anthères à deux loges écar- tées; un ovaire supérieur; un style-, un stigmate en massue; une capsule à deux loges, s'ouvrant à son sommet en dix dents, Maurandie fleurie : Mauraniia semperjlorens , Jacq. , Hort. Schœnbr., 3, tab. 288 ; Curtis, M agaz. Bot,, tab.460; Usleriascan- deris, Cavan. , IcoM. rar. , 2 , tab. 116; Andrew., Bot. Repos., tab. 63; Reichardia scandens,Roth, Catal. Bot., pars 2 ,-pag.G/i. Plante du Mexique, dont les tiges presque ligneuses sont grim- pantes, glabres, cylindriques, longues de deux pieds et plus, divisées en rameaux très-ouverts, les inférieurs opposés, lessu- périeurs alternes, garnis de feuilles pétiolées, opposées à la par- tie inférieure des rameaux, lesau tresalternes, en forme de pique, échancrées en cœur, longues de deux à trois pouces, sur deux de large, glabres, d'un vert gai, plus pâles en dessous, lancéo- lées versleursommet, entières; à pétioles filiformes, en vrilles, s'accrochant aux plantes qui les avoisinent. Les fleurs sont axil- laires, pédonculées, pendantes, solitaires, d'un pourpre violet; les pédoncules flexueux, filiformes; le calice est glabre, ovale à découpures concaves, lancéolées; le limbe de la corolle pu- bescent, à lobes échancrés; la capsule glabre, ovale, recou- verte presque entièrement par le calice. Celte plante, qui MAU 355 fleurit pendaut une grande parlie de Télé, peut être ])Iacée parmi les fleurs d'ornement. Willdenow en a fait connoitre une seconde espèce dans son Hort. Berol. , tab. Ho , sous le nom de maurandia auLirrhiniJlora. Très-rapprochée de la "précédente, elle s'en distingue par sa stature plus petite, par ses feuilles plus profondément échancrées à leur base; les lobes rapprochés; le calice plusalongé; les lobes de la corolle entiers et non échancrés. Elle croît au Mexique. (Pom.) MAURE. (Mamm.) Nom propre d'une espèce de Semnopi- fHÈQUR. Voyez ce mot. (F. C.) MAURE, Coluber maurus. {Erpélol.) On appelle ainsi une couleuvre d'Alger encore peu connue, et dont nous avons parlé dans ce Dictionnaire, tom.XI, pag. 'mS. (H. C.) MAURELLE (Bof.) , nom sous lequel on connoit à Montpel- lier le tournesol, croton tinctorium, employé dans les teintures. Voyez Croïon. (J.) MAUREPASIA. (Bot.) On trouve sous ce nom , dans le cata- logue des arbres de Saint-Domingue, bons pour les construc- tions et la fabrique des meubles, par Desportes, l'acajou franc qui, d'après sa description très-incomplète, paroît être le swielenia ou acajou meuble. (J.) MAURET {Bot.), nom vulgaire du petit fruit noir de l'airelle ou myrtille, vacciniuin mjrliUus , qui est quelquefois employé pour colorer le vin. (J.) MAURETTE ou MAURETS. {Bot.) On donne ces noms aux fruits de l'airelle vulgaire et de l'airelle anguleuse. (L. D.) MAURICE, Mauritia. {Bot.) Genre de plantes œonocotylc- dones, à Heurs incomplètes, dioïques, de la famille des paZ- miers ,dela.dioéciehexandrie ds Linnœus, offrant pour caractère essentiel; Des fleurs dioïques; dans les mâles , un calice à trois dents; une corolle à trois divisions profondes; six étamines : dans les fleurs femelles, un ovaire supérieur à trois loges , un drupe monosperme, couvert d'écaillés imbriquées. Mavkicb FLExvEusK: Mauritiajlexuosa , Linn. fils, Supp. , 464; Kunth, in Humb. Nov.Gcn., 1, pag. 3 10; Palmaradiata , foliis palmatis, BacheCajennensium, etc. Barr., Franc. Equin., pag. 90 ; Palmier jBACHE, Aubl., Guian.? Append. Arbre de l'Amérique méridionale dont le tronc s'élève à la hauteur d'environ vingt- 35G mau quatre pieds; son feuillage estpendant, un peu membraneux j en forme d'éventail. Lesspadices mâlessont séparés des femelles 3ur des individus différens, longs de trois pieds , flexueux , cou- verts d'écaillés imbriquées, concaves, acuminées; les divisions delà panicule courtes, longues d'un pouce et demi, en forme de chaton, ovales cylindriques, alternes; les écailles très-serrées et nombreuses; les fleurs sessiles; le calice trigone , à trois dents; la corolle trois fois plus grande, à trois divisions très-pro- fondes, droites; conjcaves; lancéolées, aiguè's; les anthères sont presque sessiles , droites , linéaires , à deux loges , de moitié plus courtes que la corolle; le fruit ressemble à celui du calamûs rotang. Linnseus fils, dit M. de Humboldt, dans ses Tableaux de la Nature , n'a décrit qu'imparfaitement ce beau palmier (mauritia Jlexuosa), puisqu'il dit qu'il n'a pas de feuilles. Son tronc a vingt-cinq pieds de haut; mais il n'atteint probablement cette taille que lorsqu'il est âgé de cent vingt à cent cinquante ans. [,e mauritia (orme dans les lieux humides des groupes magnifiques d'un vert frais et brillant, à peu près comme nos aulnes. Son ombre conserve aux autres arbres un sol humide, ce qui fait dire aux Indiens que le mauritia , par une attraction mystérieuse , réunit l'eau autour de ses racines. Une théorie semblable leur fait penser qu'il ne faut pas tuer les serpens, parce que, si on détruisoitccs reptiles, lesplaques d'eau se dessécheroient: c'est ainsi que l'homme grossier de la nature confond la cause avec l'efiFet. Ou connoît partout ici les qualités bienfaisantes de cet arbre de vie. Seul il nourrît, àl'embouchure de l'Orénoque , la nation indomptée des Guaranis, qui tendent avec art d'un tronc à l'autre des nattes tissuesavecla nervure des feuilles du mauritia; et, durant la saison des pluies oîi le Delta e«t inondé, semblables à des singes, ils vivent au sommet des arbres. Ces habitations suspendues sont en partie couvertes avec de la glaise. Les femmes allument sur cette couche humide le feu nécessaire aux besoins du ménage , et le voyageur qui , pendant la nuit, navigue sur le Il cuve , aperçoit des flammes à une grande hauteur. Les Guaranis doivent leur indépendance physique, et peut-être aussi leur indépendance morale au sol mouvant et tourbeux qu'ils foulent (l'un pied léger, et à leur séjour sur les arbres; république aé- MAU 357 rienne où l'enthousiasme religieux ne conduira jamais un stjlite américain. Le mauritia ne leur procure p as seulemen tune habitation sûre, il leur fournit aussi des mets variés. Avant que sa tendre enve- loppe paroisse sur l'individu mâle , et seulement à ce période de la végétation , la moelle du tronc recèle une farine analogue au sagou. Comme lafarine contenue dansla racine du manioc , elle forme en se séchant des disques minces, delà nature du pain. De la sève fermentée de cet arbre , les Guaranis font un vin de pal- mier doux et enivrant. Les fruits , encore frais , recouverts d'é- cailles comme les cônes du pin, fournissent, ainsi que le bana- nier et la plupart des fruits de la zone torride , une nourriture variée, suivant qu'on en fait usage, après l'entier développe- ment de leur principe sucré, ou auparavant, lorsqu'ils ne con- tiennent encore qu'une pulpe abondante. Ainsi nous trouvons, au degré le plus bas de la civilisation humaine, l'existence d'un peuple enchaînée à une seule espèce d'arbre, semblable à celle de ces insectes qui ne subsistent que par certaines parties d'une fleur. M. de Humboldt cite une seconde espèce de mauritia, sous le nom de mauritia spinosa, distingué par ses épines, découvert dans l'Amérique méridionale , sur les bords du fleuve Atabapo. (POIR.) MAUROCAPNOS.(5of.) Nom grec du storax cité par Belon. C'est le narcaphton ou nascop/iion de Dioscoride, suivant Ama- tus, au rapport de C. Bauhin , qui ajoute que c'est lie tegname des Italiens, le hufuri des Siciliens. (J.) MAUROCENIA (Bot.) , Fossombronia, Raddi. Genre établi par Raddi pour placer les iungermann,iapu5i7/a, Roth , et pu- silla, Linn. , qui différent essentiellement des autres espèces de jungermannia , et des autres genres faits à ses dépens par Raddi, par sa capsule qui, en s'ouvrant , se déchire très-irré- gulièrement, au lieu de se partager en quatre divisions dis- posées en croix. Ce genre offre en outre des caractères dans son calyce ou périchèze presque campanule ; danssa corolle ou coiffe monopétale, stylifère, à limbe découpé; dansses fleurs mâles ou anthères capituliformes , succulens, portés sur des pédoncules placés sur des pieds distincts , et insérés à la pa^-tie inférieure de sa tige. 358 MAU Les espèces de ce genre sont des jungcnnaania muscoides , privées de stipules. Elles croissent, en Europe, dans les fossés et les endroits ombragés, et particulièrement dans les bois montueux. Le Fossornbronia angiilusa , Radd. , Jungenn.Etrusc, pag. 29 , pi. 5, fig. 1 S li : J tingt;rmannla , Michel., N. G.. 7 , tab. 5, fig. 10, N; J ungermannia pusilla , Roth : Hook. , Jung, hrit., lab. 69, est une petite plante à tige rampante, simple ou peu rameuse; à frondulcs distiques, horizontales, presque imbriquées, presque carrées, créaelées ou anguleuses au sommet ; à calyces oupérichèzes latéraux, sessiles, plissés, ondulés et dentelés sur le bord. On trouve cette espèce partout en Europe: une variété croît en touffe. Le Fossornbronia pusilla , Raddi , l. c. , fig. 5: J ungermannia pusi/ia, Linn.; Mich., l. c, fig. 10, M; Hedw., Tlieor.. 2, tab. 20; Dillen., Mus., tab. 74, fig. 46, est une plante beau- coup plus petite que la précédente, dont les tiges très- simples sont souvent excessivement courtes-, ses feuilles sont ondulées, anguleuses ou dentées au sommet; elles forment des rosettes terminales; les calyces presque terminaux, sont grands, plissés, ondulés et denticulés. Cette espèce croît aussi partout en Europe; elle est plus précoce. La lettre F de ce Dictionnaire étoit publiée lorsque la Jun- germannographie Etrusque de M. Raddi a paru; et, ne vou- lant pas renvoyer la description du genre Fossornbronia k un supplément éloigné, nous avons cru devoir lui imposer le nom de Maurocenia, qui rappelle celui du sénateur vénitien, Jean- François Mauroceni , qui fit graver à ses dépens la planche 5 du Nowa Gereera, de Micheli, dans laquelle se trouvent repré- sentées la plupart des espèces de j ungermannia, décrites par Micheli, Et notamment les deux espèces rapportées au Fos- sombronia, par Raddi. (Lem.) MAUROCENIA. (Bot.) Un arbrisseau d'Afrique dont Lin- naeus avoit d'abord fait un genre distinct sous ce nom , a été en- suite réuni par lui-même au cassine , et c'est maintenant le cas- sine maurocenia. (J.) MAURONIA. (Bot.) Belon dit que la deTïte\aire,plumiago, est ainsi nommée dans l'ile de Lesbos. C'est encore le sarcophago , des Cretois, le phrocalida de Vile de Lemnos, le crepanella des MALI 359 Italiens ; et Anguillara veut que ce soit le molybdœna de Pline. (J.) MA\JS{Mamm.), nomallemand durât. (Desm.) MAUSART. {Ornith.) C'est Mansart. (Ch. D.) MAUSSADE. (Crust.) Joblota nouiméainsi une espèce d'en- tomostriicé du genre Cypris. (Desm.) MAUVE (Bot.), Malva. Linn. Genre de plantes dicotylé- dones, qui a donné son nom à la famille des malvacées, et qui, dans le système sexuel, appartient à la monadelphie po- lyandrie. Ses principaux caractères sont les suivans : Calice âouble, l'extérieur plus court , et composé de deux à trois folioles distinctes, l'intérieur monophylle et semiquinquéfide; corolle de cinq pétales en cœur, ouverts, réunis par leur base et adhérens au tube staminifère; étamines nombreuses, ayant leurs filamcns réunis inférieurement en un tube cylindrique, libres, distincts et inégaux dans leur partie supérieure, et terminés par des anthères arrondies ou rénifoi'mes; un ovaire su père, arrondi, surmonté d'un style cylindrique, divisé dans sa partie supérieure en huit branches ou plus, terminées chacune par un stigmate sétacé ; fruit composé de plusieurs capsules disposées orbiculairement sur un réceptacle commun : elles sont le plus communément monospermes et en même nombre que les stigmates. Les mauves sont des plantes souvent herbacées , quelquefois frutescentes, à feuilles alternes, accompagnées destipules; elles ont leurs fleurs disposées au sommet des tiges ou des rameaux, et le plus communément dans les aisselles des feuilles. On en connoît maintenant au-delà de quatre-vingts espèces, dont la plus grande partie est exotique. Nous nous bornerons à parler ici des plus remarquables et des plus utiles. '^'Feuilles entières. Mauve a épis : Malva spicata, Linn., Spec, 967 ; Cavan., Dis- sert., 2 , p. 80 , t. 20, fig. 4. Ses figes sont frutescentes , droites , rameuses, hautes de trois à quatre pieds, garnies de feuilles ovales ou cordiformes, dentées en leurs bords, lin peu coton- neuses et d'un vert blanchâtre ainsi que toute la plante. Les fleurs sont jaunes, petites, sessil«s, disposées en épis alongés, serrés, velus et terminaux ; les folioles de leur calice extérieur 36o MAU sont lancéolées. Le fruit est composé d'environ douze capsules monospcrmes.Cet arbrisseau croit naturellemeTi ta la Jamaïque; on le cultive dans la serre chaude du Jardin du Roi, à Paris. Mauve a balais : Mali>a scoparia , Lh.érit., Stirp. , 53, t. 27; "Willd. , Spec, 3, p. yyS. Ses tiges sont frutescentes, droites, hautes de quatre à six pieds, divisées en rameaux nombreux, effilés, garnis de feuilles ovales, presque en cœur, pétiolées, dentées, hérissées, comme toute la plante , de poils courts et nombreux. Les fleurs jaunes, petites, marquées de quel- ques taches rouges, sont solitaires, ou le plus souvent dispo- sées plusieurs ensemble dans les aisselles des feuilles en petits paquets portés sur des pédoncules plus courts que les pétioles; les folioles de leur calice extérieur sont courtes et subulées. Le fruit est orbiculaire. déprimé, composé d'une douzaine de capsules pubescentes , à trois pointes courtes. Cette espèce a été trouvée au Pérou par Dombey, qui en a rapporté les graines au Jardin du Roi, où on la cultive encore dans la serre chaude. Dans son pays natal on fait avec ses rameaux des balais grossiers. Mauve scABRE : Malya scabra, Cavan., Dissert., 5, p. 281, t. i38, f. 1; yVUld.f Spec, 3, p. 778. Ses tiges sont droites, frutescentes, hautes de trois à quatre pieds, divisées en ra- meaux effilés, tout couvertes, ainsi que les feuilles et les calices, d'un duvet court, étoile, qui les rend rudes au toucher. Ses feuilles sont ovales cordiformes, dentées, quelquefois impar- faitement lobées. Ses fleurs sont d'un jaune clair, axillaires, solitaires ou deux à deux, portées sur des pédoncules un peu plus courts que les pétioles des feuilles. Ses fruits sont com- posés d'environ douze capsules monospermes, munies de deux petites dents. Cet arbrisseau croît naturellement au Pérou ; on le cultive au Jardin du Roi, dans la serre chaude. Mawe A FEViLLEs ÉTROITES : Malva angustifolia, Cavan., Dis- sert., 2 , p. 64 , t. ao , f. 1 ; Willd., Spec, 3, p. 777. Ses tiges sont frutescentes, droites, hautes de trois à quatre pieds, divisées en rameaux efiilés, revêtues, ainsi que les feuilles et les calices , d'un duvet court , étoile , qui leur donne un aspect grisâtre. Ses feuilles sont pétiolées, lancéolées, crénelées eu leurs bords. Ses fleurs sont violettes , larges d'un pouce, grou- pées dçux à six ensemble, sur un à deux pédoncules beau-. MAU 36 1 coup plus courts que les pélioles. Les fruits sont composés de seize à vingt capsules qui contiennent chacune deux à trois graines. Cette espèce est originaire du Mexique; on la cultive dans les jardins de botanique, et on la rentre pendant l'hiver dans la serre tempérée. ''^^' Feuilles anguleuses. Mauve vermillon : MaWa miniata , Cavan. , Icon. rar, , 3 , p. 40, t. 278 ; Willd., Spec, 3, p. 783. Ses tiges sont droites, frutescentes, légèrement cotonneuses et blanchâtres, garnies dé feuilles pétiolées, ovales cordiformes, crénelées et parta- gées en trois lobes, dont le moyen plus alongé que les deux latéraux. Les fleurs sont d'un rouge vif, disposées en petites grappes axillaires et peu fournies. Cet arbrisseau est cultivé dans les jardins de botanique, sans qu'on connoisse sou pays natal. On le rentre pendant l'hiver dans la serre chaude. Mauve effilée -. Mali'a virgata, Cavan., Dissert., 2 , p. 70 , t. 18, f. 2 ; Willd., Spec, 5, p. 780. Cette espèce est un arbris- seau qui, dans nos jardins , s'élève à quatre ou six pieds de hauteur, en se divisant en rameaux grêles, légèrement velus, garnis de feuilles pétiolées, glabres, partagées plus ou moins profondément en trois lobes, dentées ou crénelées. Les fleurs sont d'une couleur purpurine, axillaires, solitaires ou gémi- nées, portées sur des pédoncules plus longs que les pétioles. Cette mauve est originaire du cap de Bonne-Espérance , et cultivée dans les jardins de botanique depuis près de cent ans; elle fleurit depuis le mois de juin jusqu'en septembre. On la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. Mauve ombellée : Malya umbellata, Cavan., Icon. rar., i, p. 64, t. 96; Willd., 5pec., 3, p. 77g. Sa tige est ligneuse, haute de cinq à six pieds, divisée en rameaux qui, ainsi que le dessous des feuilles et les calices, sont plus ou moins cou- verts d'un duvet court, rayonnant. Ses feuilles sont pétiolées, échancrées en cœur à leur base, crénelées en leurs bords, et partagées en cinq lobes peu profonds. Ses fleurs sont purpurines, situées dans la partie supérieure des rameaux, et disposées trois à quatre ensemble sur le même pédoncule en manière d'ombelle ; les folioles de leur calice extérieur sont concaves , rétrécies en coin à leur base , et tombent après la floraison. Cet 362 MAU arbrisseau croit naturellement au Mexiqu». On le cultive dans les jardins de botanique, et on le rentre dans l'orangerie pen- dant l'hiver. Mauve SAUVAGE : Malva sjli'estris. Linn., Spec, 969 ; Malva vulgaris , Blackw., Herb., t. 22. Sa racine est vivace, pivo- tante, blanchâtre, d'une saveur douce et visqueuse : elle pro- duit une ou plusieurs tiges cylindriques, légèrement pubes- centes, rameuses, hautes fie deux à trois pieds, garnies de feuilles longuement pétiolécs, arrondies, échancrées en cœur à leur base, crénelées en leurs bords, et découpées en cinq à sept lobes peu profonds. Ses fleurs sont assez grandes, de cou- leur rose, rayées de rouge plus foncé, quelquefois tout-à-fait blanches, portées, plusieurs ensemble, dans les aisselles des feuilles, sur des pédoncules inégaux. Le fruit est formé d'une douzaine de capsules glabres et monospermes. Cette plante est commune en France et en Europe, dans les haies et les lieux incultes; elle fleurit pendant tout l'été. Mauve a feuilles rondes : vulgairement petite Mauve ; Malva rotundifolia , Linn., Spec, 969; SSIalva syl^'esliis folio rotundo , FLor. Dan., t. 721. Cette mauve diffère de la précédente par sa racine annuelle : par ses tiges plus basses , étalées et presque couchées sur la terre; par ses fleurs beaucoup plus petites, d'un pourpre très-clair ou presque blanches: et enfin par ses capsules recouvertes d'un duvet court et serré. Cette plante est commune en France et dans le r^ste de l'Europe , dans les décombres et sur les bords des chemins: ses flc-ursse succèdent les unes aux autres pendant une grande partie de l'été. La mauve à feuilles rondes, et la mauve sauvage sont mucî- lagineuses, émoUientes, adoucissantes, laxatives, et toutes les deux sont indifféremment employées en médecine : excepté les fruits qui ne sont point usités , toutes les autres parties sont d'un usage fréquent. Les fleurs sont au nombre de celles dites pectorales; on en fait prendre l'infusion aqueuse dans les rhumes, dans les maladies inflammatoires de la poitrine, du bas-ventre, etc. Les feuilles et les racines font la base des la- vemens émolliens; suflîsamment cuites , on les applique en ca- taplasmes et en fomentations sur les parties douloureuses et enflammées. Les anciens mangcoient les feuilles de mauve, et c'étoit MAU 363 pour eux un aliment d'un usage commun. Us en cullivoîent <à cet effet plusieurs espèces, et elles paroissoient sur leurs tables diversement préparées. Aujourd'hui encore, les Chinois mangent les feuilles de mauve , à peu près comme nous Taisons des épinards, de la laitue, etc. Les jeunes pousses, en salade ou cuites, se mangeoicnt encore souvent du temps de Mal- thiole; mais de nos jours elles sont abandonnées sous ce rap- port. Les bestiaux n'aiment pas les mauves; il est fort rare qu'on les leur voie brouter. On peut retirer de l'écorre des deux mauves ci-dessus, et de quelques autres espèces du même genre, une sorte de filasse propre à faire des cordes. Mauve crépue : Malva crispa, Linn., Spec, 970; Dod., Pempt., 653 ; Cavan., Dissert., 2 , p. 74, t. 20 , f. 1. Sa racine est annuelle: elle produit une tige droite, sillonnée, rameuse, haute de quatre à six et jusqu'à huit pieds, garnie de feuilles grandes, pé.'iolées, arrondies, échancrées en cœur à leur base, la plupart découpées en sept lobes courts, obtus, et dont tous les bords sont finement dentés , ondulés et comme crépus. Ses fleurs sont blanches ou légèrement purpurines, disposées par groupes axillaires, sur des pédoncules courts, inégaux et sou- vent rameux. I-es fruits sont composés de douze à quinze cap- sules monospermes et glabres. Cette mauve est originaire de Syrie: on la cullivc dans beau- coup de jardins de botanique, et elle croît aujourd'hui comme spontanément dans plusieurs parties de l'Allemagne , de la France et du midi de l'Europe. Ses fleurs, assez petites, ont peu d'éclat; mais son feuillage est d'un très-bel effet. C'est avec les fibres de l'écorce de cette espèce que Cavanilles, dans les expériences qu'il a faites sur les plantes de ce genre, a retiré une plus grande quantité de filasse propre à faire des cordes, et il croit même qu'on pourroit peut-être employer cette fi- lasse à des ouvrages plus délicats. Mauve alcée : iWa/va alcea, Linn., Spec, 971 ; Cavan., D/ss., 2 , p. 75, t. 17 , f. 2. Sa racine est vivace; elle produit une tige cylindrique, chargée de poils fascicules, rameuse, haute de deux à quatre pieds, garnie de feuilles pétiolées, rudes au toucher, partagées communément, les inférieures en cinq lobes arron- dis, et les supérieures en lobes plus alongés, plus profonds, la 364 MAU plupart très-incisés et presque pinnatifides. Ses fleurs sont grandes, couleur de chair ou purpurines claires , pédonculées; les unes solitaires dans les aisselles des feuilles supérieures, les autres rapprochées au sommet de la tige en une sorte de grappe terminale j les folioles de leur calice extérieur sont oblongues, obtuses ; les capsules sont glabres. Cette espèce croît naturel- lement dans les bois , en France, en Angleterre , en Allemagne» On la cultive, dans quelques jardins, comme plante d'or- nement. Mauve musquée : Malva moscliata, Linn., Spec, 97 1 ; Cavan., Dissert., 2 , p. yS, t. 17 , f. 1. Sa racine est vivace; elle donrie naissance à une ou plusieurs tiges, droites, souvent simples, cylindriques, hérissées de poils simples, et hautes de deux pieds ou environ. Ses feuilles sont arrondies , pétiolées , presque toutes découpées jusqu'au pétiole en cinq lobes incisés et mul- tifides: les inférieures et surtout les radicales sont réniformes et seulement lobées. Les fleurs sont ordinairement purpurines , quelquefois blanches, quelques unes solitaires et pédonculées dans les aisselles des feuilles supérieures, la plupart des autres ramassées au sommet de la tige; elles ont une odeur musquée et agréable; les folioles de leur calice extérieur sont linéaires. Les capsules sont hérissées de poils. Cette mauve croît dans les bois et les prés, en France, en Allemagne, en Angleterre. Elle mérite , de même que la précédente , d'être cultivée pour l'ornement des jardins. (L.. D.) MAUVE. ÇOrnitli.) Ce nom, très-anciennement employé en botanique pour désigner une plante fort commune, de- vroit être rayé du vocabulaire ornithologique , afin d'éviter des confusions avec le mot mouette, dénomination exclusive d'une famille d'oiseaux palmipèdes , qui comprend les goé- lands, Zarus, Linn.(Cn.D.) MAUVE EN ARBRE {Bot.) , nom vulgaire de la ketmie des jardins. (L. D.) MAUVE DES JUIFS {Bot.), nom vulgaire de la corète po- tagère. (L. D.) MAUVE ROSE {Bot.) , nom vulgaire de la guimauve alcée. (L.D.) MAUVÉTTE BRULANTE. {Bot.) On donne ce nom à l'or- chis brûlé. (L. D.) MAU 365 MAUVETTE ou MOVIN. {Bot.) C'est le géranion à feuilles rondes. (L. D.) MAUVIARD. ( Ornith. ) Voyez Ma vis. ( Ch. D. ) MAUVIETTE. (Ornith.) Ce nom, appliqué par erreur à la grive proprement dite de BuSbn , turdus musicus , Linn. , est plus généralement employé pour désigner l'alouette com- mune dans la saison où , devenue grasse , elle se prend au filet , et se sert sur les tables. ( Ch. D.) M AU VIS (Ornith.), nom sous lequel est connu le turdus iliacus, Linn., qui est figuré dans les planches enluminées de BufFon sous le n.° 5o. ( Ch. D.) MAUVISQUE, Malvayiscus. (Bot.) Genre déplantes dico- tylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des malvacées, de la monadelphie polyandrie de Linnseus , offrant pour caractère essentiel .- Un calice double ; l'extérieur à plu- sieurs folioles ; l'intérieur à cinq divisions; cinq pétales égaux, roulés ensemble , presque en tube , auriculés à la base ; les étamines nombreuses, monadelphes; les anthères réniformes, uniloculaires ; un ovaire supérieur, surmonté d'un style à dix divisions; les stigmates en tête; une baie un peu globuleuse, à cinq loges monospermes. Ce genre renferme des arbrisseaux à feuilles alternes , en- tières, ou médiocrement lobées , accompagnées à la base des pétioles, de deux stipules. Les fleurs sont solitaires, axillaires et terminales, quelquefois géminées ou ternées ; les corolles rouges. Il est nommé achania par Solander, Swartz , Vill- denow. Mauvisque EN ARBRE : Malvaviscus urhorcus , Cavan. , Dz5S. , 3, tab.4.3,fig. 1 ; Dillen.,EZi/iam.,2io, tab, 170, fig. 2o8;Burm., Amer.Icon.^ 169, fig. 2 ; ?luk.,¥hjt., tab. 237, fig. 1 ; Hibiscus malvaviscus , Linn., Spec; Achania malvaviscus , Swartz, Flor. Ind. oceid. , et Ait. , Hort. Kew. Grand arbrisseau très-ra- meux, qui s'élève à la hauteur de dix à douze pieds; ses ra- meaux sont lisses , glabres et blanchâtres, pubescens dans leur jeunesse, garnis de feuilles alternes, pétiolées , ovales, en cœur, acuminées, entières, ou à trois lobes peu marqués, iné- galement crénelées, molles, pendantes, longues d'environ trois pouces, hérissées de poils étoiles, à stipules filiformes. Les fleurs sont belles, assez grandes, d'un rouge écarlate très- 5C6 MAU vif , solitaires, axillaires et presque terminales; les pédon- cules tomenteiix, ainsi que les calices; les folioles du calice extérieur au nombre de dix à douze, égales . linéaires, presque de la longueur du calice intérieur, canijianulées, à trois ou quatre lobes inégaux ; les pétales presque trois fois aussi longs que les calices. Le fruit est une baie charnue , succulente , glabre , à cinq loges monospernies. Cette plante croit au Mexique. On la cultive au Jardin du Roi. Mauvisque élégant; Malvay'tscus concinnus, Kunth, in Humb. et Bonpl. Noi'. Gen. et Spec. , 5, pag. li 86. Arbrisseau du Pé- rou , proche Loxa, dont les rameaux sont un peu anguleux , médiocrement flexueux , pubesccns , garnis de feuilles pé- tiolées , ovales oblongues , acuminées , en cœur à leur base , à grosses dentelures, longues de trois pouces et plus , un peu pubcscentes; les stipules linéaires ; les fleurs géminées ou ter- nées à l'extrémité des rameaux, d'un rouge écarlate ; le calice extérieur est pileux, à sept folioles linéaires, un peu spatu- lées, égalt'S ; rintérieur à cinq divisions, parsemé de points diaphanes; les pétales sont onguiculés, inégaux à leurs côtés, ciliés, longs d'un pouce et demi, roulés, quatre fois plus longs que les calices; l'ovaire glabre, un peu globuleux, déprimé. Mauvisque a grandes fleurs ; Mal^'a^'iscus grandijlorus , Kunth, /. c, pag. 286. Dans cet arbrisseau les rameaux sont blanchâtres, cylindriques, anguleux et pileux dans leur jeu- nesse; les feuilles ovales oblongues, aiguës, arrondies, un peu en cœur à leur base, presque à trois lobes, presque glabres, dentées en scie, longues d'environ trois pouces; les fleurs grandes, solitaires; leurs calices légèrement pileux; l'extérieur à huit folioles linéaires, une fois plus court que l'intérieur; la corolle est rouge, longue d'un pouce et demi, apétales égaux, ovales, cunéiformes; l'ovaire glabre, ovale, arrondi; le style pubescent; à stigmates pileux, eu tête. Cette plante croit au Mexique, proche Guanaxuato. Mauvisque d'Acapulco : MaU-ai'iscus acapulccnsis , Kunth , l. c, pag. 288; Achania pilosa, Svvarlz, Flor. Ind. occid., 2, pa point observés, mais que nous empruntons à Mœnch. Calathide incouronnée , radiatiforme , multiflore , fissi- flore , androgyniflore. Péricline ovoïde , formé de squames unisériées, égales, très-appliquées, mais non enveloppantes, lancéolées-linéaires, toruleuses, carénées, cymbiformes ; et accompagné de squamules surnuméraires inappliquées, iné- gales, linéaires, infléchies au sommet. Clinanthe nu. Fruits arqués en dedans, amincis au sommet, sillonnés longitudina- MED 587 lemeiU et transversalement, libres, c'est-à-dire, non enve- loppés par les squames du péricline ; aigrette composée de squamellules filiformes, barbées. On ne connoît qu'une espèce de ce genre. Médicusie APRE : Medicusia aspera, Mœnch , Methodus , pag. 637; Crépis rhagadioioides , Linn., Mant., p. 108; Picris rha- gadiolus , Pers. , Sjn. pi. , pars 2 , p. 370 ; Crépis rhagadiolus, Jacq. , Hort. Schanbr. , vol. 2, pag. 9, tab. 144. C'est une plante herbacée , annuelle , hérissée sur toutes ses parties de petits aiguillons fourchus, à divisions recourbées en cro- chet; sa tige est haute de trois pieds, rameuse, fragile ; les feuilles inférieures sont oblongues, sinuées, dentées; les su- périeures sont sessiles , lancéolées ; les corolles sont jaunes, rougeàtres extérieurement ; les fruits sont de couleur can- nelle. Nous n'avons point vu cette plante, que nous décri- vons d'après Mœnch ; elle se trouve en Espagne , auprès de Malaga. Le Crépis rhagadioioides de Linné, dont Mœnch a fait le genre ci-dessus décrit, dédié au botaniste Medicus, étoit at- tribué par M. de Jussieu, ainsi que le Lapsaiia zacintha de Linné, au genre Hedjpnois. M. De Candolle ( Flor. fr. , tom. IV, pag. 38) a pensé que le Medicusia, de Mœnch pourroit être réuni au genre Zacintha. Il est probable que MM. de Jussieu et De Candolle n'avoient point remarqué que la plante en question a l'aigrette plumeuse , comme les Picris, et qu'ils avoient confondu cette plante avec celle qui sert de type à notre genre ISemauchenes. L'aigrette plumeuse du Medicusia suflSt assurément pour distinguer ce genre des Za- cintha, Nemauchenes , Gatyona, qui ont l'aigrette simple : mais il nous paroît très- douteux que le genre Medicusia soit dis- tinct du genre Picris , et néanmoins nous l'avons conservé provisoirement, parce que, ne l'ayant point observé nous- même, il est prudent de suspendre notre jugement à son égard. Nous avons supposé jusqu'ici que le Medicusia de Mœnch est , comme le déclare cet auteur, le Crépis rhagadioioides de Linné : mais il faut avouer que cette synonymie n"est rien moins que certaine; car, s'il faut en croire Jacquin et Will- denow, la plante de Linné n'a pas l'aigrette plumeuse, et 588 MED les poils de cette plante sont simples, à l'exception de ceux du péricline ; tandis que Ma^nch range le Medicusia avec le Picris, dans une division caractérisée par l'aigrelte plumeuse, et qu'en décrivant sa plante , il dit : planta tota aspera acii- leolis glochidibus, (H. Cass.) MÉDIFJXE [Anthère]. (Bol.) Les anthères sont fixées à leur support, tantôt dans toute leur longueur (podophjllum , •renoncule), tantôt par la base (iris, etc.), tantôt par leur milieu (lis, etc.); et d'après ces divers points d'attache, on les dit adnées, basifixes, méditixes. (Mass.) MEDIUM. (Bot.) La plante ainsi nommée par Dioscoride est, suivant Rauwolf, une campanule, campanula laciniata de Linnaius. Son campanula médium est le médium de Mat- thiole et de Gcsner. ( J. ) MËDIVALVE [Placentaire]. {Bot.) Le placentaire, partie du fruit où les graines sont attachées, ne tient quelquefois à rien après la déhiscence du péricarpe (Plantain, etc.). Lors- qu'il est adhérent, il est fixé tantôt à la base du péricarpe (primevère, silène, etc.), tantôt à l'axe central du fruit [ixia cuinensis), tantôt aux cloisons (pavot, etc.), tantôt contre les sutures des valves {asclepias), tantôt contre les valves, et dans ce dernier cas, s'il est placé le long de la ligne médiane des valves {pamassia, orciiis, etc.), onle dit médivalve, (Mass.) MEDRONHEIRO. {Bol.) Nom portugais de l'arbousier, cité parVandeili. (j.) MEDULLAIRE. {Bot.) On nomme rajons médullaires, les lames verticales de tissu cellulaire qui, partant de la moelle et se dirigeant vers l,écorce, paroissent sur la coupe trans- versale du tronc sous la forme de rayons. On nomme Canal wÉDULLAïRE (voyez ce mot), la cavité que remplit la moelle au centre de la tige -, et étui médullaire, la rangée de vaisseaux (trachées, fausses trachées, etc.) qui tapisse intérieurement la couche la plus centrale du bois et entoure immédiate- ment la moelle. Les trachées qui se déroulent quand on brise une jeune branche, appartiennent à l'étui médullaire; ces vaisseaux ne se rencontrent dans aucune autre partie de la tige des dicotylédones. (Mass.) MEDUSA. {Bot.) Ce genre de Loureiro est nommé medu- subi par M. Persoon . et ce léger changement paroît conve- MED 58vj nable pour éviter le double emploi d'un nom dans deux règnes différens. (J. ) MÉDUSAIRES, Medusariœ. (Aclin.) Nous avons adopté, avec M. de Lamarck, cette dénomination, pour indiquer une famille de la classe des arachnodermaires, qui renferme la plus grande partie des animaux que Linnœus avoit com- pris dans son genre Médusa, en en retranchant les espèces qui ont des côtes ciliées, celles dont le corps est soutenu par un disque cartilagineux , et enfin celles qui sont flottantes dans l'eau à laide de vésicules aérifères ; c'est-à-dire , les l/eroës, les porpites, les velelles, etc. Cette famille corres- pond à celle que Péron et Lesueur nomment les méduses gélatineuses sans côtes ciliées; ce sont les méduses propre- ment dites de M. Goldfuss. M. G. Cuvier paroit encore, sous le même nom, confondre les béroës, etc., dans son ordre des acalèphes libres. Ces animaux, extrêmement nombreux dans to'.stes les mers et surtout dans celles des pays chauds, ont été remarqués de tout temps parles peuples qui habitent les bords de la mer, et par tous les auteurs d'histoire naturelle, depuis Aristote jusqu'à nos jours, quoiqu'ils ne soient à peu prés d'aucune utilité à l'espèce humaine ; mais la singulière propriété dont plusieurs jouissent, d'être lumineux à un-haut degré dans l'obscurité, et surtout celle de produire une sensation dou- loureuse, semblable à celle de l'urtication , quand on viciit à en toucher quelques-uns, ont dû les faire observer de bonne heure : aussi tous les peuples maritimes ont -ils des dénominations particulières pour les désigner. Elles indi- quent cependant presque toujours l'une de ces deux pro- priétés, comme les mots hiide, acalèphê , chez les Grecs; urtica marina, chez les Latins, que nous avons traduits dans notre langue par ceux d'or//e marine. Quelques nations les appellent des chandelles de mer ; et enfin , en faisant l'obser- vation que ces animaux ont dans leur forme, ou mieux peut- être dans leurs mouvemens continuels de dilatation et de resserrement, quelque analogie avec les poumons, les médu- saires sont aussi désignées par des dénominations qui signifient poumons marins. Leur structure apparente leur a fait quel- quefois donner le nom de gelée de mer. 390 MED Un très-grand nombre d'auteurs, comme nous venons de le dire tout à l'heure, se sont occupés de cette famille d'ani- maux sous le rapport de leur distribution systématique, de leur organisation, ou de leur histoire naturelle proprement dite. Parmi les premiers il faut compter , outre Aristote et Pline, qui en ont dit assez peu de chose : chez les Italiens, Imperato , Columna , Spallanzani , Macri; parmi les Alle- mands, Suédois et Danois , Martens, O. Fabricius, Modeer, Forskal, Muller, Pallas, Linnœus, Gmelin , etc., et dans ces derniers temps, MM. de Chamisso , Eysenhardt ; parmi les Anglois, Sloane, Brownc , Borlaze; et enfin parmi les Fran- çais, MM. Bosc, de Lamarck , G. Cuvier , et surtout MM. Péron et Lesueur, qui avoient entrepris une monographie com- plète de foutes les véritables méduses, accompagnée d'ex- cellentes figures .coloriées ,• mais, quoique celles-ci soient en grande partie terminées , il n'a été publié de l'ouvrage qu'un prodrome de la classification , inséré dans les Annales du Muséum d'histoire naturelle, et quelques généralités, malheu- reusement bien vagues, sur les espèces du genre Equorée. Les personnes qui se sont occupées de l'organisation des médusaires sont beaucoup moins nombreuses. De Heyde est le premier: Muller, M. G. Cuvier ont ajouté quelque chose à ce que l'on savoit d'après cet auteur; mais les travaux de M. Gaëde , et ceux de M. Eysenhardt y ont ajouté davan- tage. Jai aussi plusieurs fois fait l'anatomie de plusieurs méduses, mais sans en être complètement satisfait. Les auteurs qui ont parlé des mœurs des médusaires d'a- près leurs propres observations, sont réellement aussi en petit nombre. Ce sont Réaumur, l'abbé Dicquemare, et surtout Macri et Spallanzani. Les médusaires ont une forme régulière , bien circulaire, hémisphérique, plus ou moins convexe en-dessus et concave en-dessous, avec un orifice simple, arrondi, médian, ordi- nairement fort grand , entouré ou non d'appendices de forme variable,- la réunion, dans une plus ou moins grande partie de leur bord, de ces appendices buccaux, constitue un pédoncule commun, dont l'attache en croix divise l'ori- fice en quatre parties. On donne à la partie hémisphérique et principale du corps MED Sq, des médusaires la dénomination de chapeau ou d'omhrelle, à cause de sa ressemblance avec la partie qui porte ce nom dans les champignons. Les appendices buccaux qui entourent souvent la bouche, se nomment des bras. La partie com- posée par la réunion de ces bras a été désignée sous le nom de pédoncule. L'ombrelle, comme nous venons de le dire, toujours ré- gulièrement circulaire, est quelquefois très- déprimée (m- dessus comme en-dessous; d'autres fois elle est subcylindrique par sa grande élévation; rarement elle est globuleuse; enfin, Te plus souvent, elle est à peu près hémisphérique. Ses bords, ou la ligne de Jonction de la partie convexe avec la partie concave, sont quelquefois entièrement lisses, rarement rele- vés en angles peu saillans , ou sublobés ou tuberculeux; le plus souvent ils sont garnis de filamens tentaculaires plus ou moins alongés, auxquels on donne le nom ôe tentacules. On re- marque aussi dans un certain nombre d'espèces, dans diflFé- rens points de la circonférence de l'ombrelle , des organes similaires, bien régulièrement espacés, dont on ignore l'usage et dont nous parlerons tout à l'heure ; on les désigne par la dénomination d'auricules. L'ouverture du milieu de la face concave est quelquefois très-grande, ronde ou carrée ; elle est sessile ou bien à l'extrémité d'une espèce de prolonge- ment labial , en forme de trompe ou d'entonnoir plus ou moins alongé. Dans la circonférence de cette ouverture, ses- sile ou non, se remarquent souvent des appendices ou bras assez souvent fort longs , en nombre fixe , et qui se divisent et se ramifient dans toute leur étendue ou à leur extrémité seulement .- entre ces divisions se voient quelquefois des or- ganes que Pallas et Pérou ont comparés aux cotylédons des végétaux, ce qui leur fait nommer ces bras cotilifères. Ces appendices sont souvent attachés à la circonférence de la bouche sessile , et quelquefois plus ou moins haut sur la trompe, qui la prolonge; mais il arrive aussi qu'ils se réunis- sent dans une partie plus ou moins considérable de leur étendue : il en résulte alors un pédoncule, quelquefois fort gros, qui semble partager la bouche en quatre parties. C'est là-dessus qu'est établie la division , proposée par Péron et Le- sueur, adoptée par M. de Lamarck, des médusaires en mo- 392 MED nostomes et en poljstomes. Le fait est qu'il n'y a toujours qu'une bouche , dans les unes comme dans les autres. Les médusaires, qui varient considérablement en grosseur, puisque , s'il en est de véritablement microscopiques , il en est aussi qui atteignent jusqu'à plusieurs pieds de diamètre' et qui pèsent cinquante livres, sont les animaux qui offrent le moins de substance solide : ce n'est , pour ainsi dire , qu'une gelée plus ou moins consistante , parfaitement trans- parente , qui , par suite de la perte de la vie , se résout com- plètement en une eau limpide salée, en ne laissant pour ré- sidu que quelques grains de parties membraneuses également transparentes. Spallanzani , qui a fait cette expérience sur un individu pesant cinquante onces, n'a retiré que cinq à six grains de pellicules; tout le reste s'est fondu en eau. Cette eau est aussi salée que celle de la mer, et en effet le même naturaliste a extrait par l'évaporation autant de sel marin de l'une que de l'autre. Aussi, en coupant Tanimal vivant et en touchant la plaie avec la langue, éprouve-t-on la même sensation qu'en goûtant de l'eau de mer. En faisant bouillir un de ces animaux dans l'eau ordinaire, il ne s'est pas dissous, comme il l'eût fait dans l'eau froide; il s'est con- tracté en conservant exactement sa forme, et il est devenu plus ferme, plus résistant. J'ai réussi aussi à faire durcir une méduse par l'alcool, au point qu'elle ressembloit à de la corne d'un brun noir; mais elle étoit devenue beaucoup plus pe- tite. D'après cela, l'eau qui constitue la plus grande partie de ces animaux , doit être contenue dans un tissu cellulaire d'une finesse et d'une mollesse extrêmes. Le tissu des médusaires n'est donc pas réellement homo- gène, quoiqu'il le paroisse. Leur peau ou enveloppe est ce- pendant d'une minceur extraordinaire , non distincte ; ce n'est pour ainsi dire que la limite de leur tissu un peu con- densé. Observée au microscope, M. Gaëde a vu qu'elle est garnie de petits grains dont chacun paroît lui-même formé de grains plus petits, Seroit-ce la source de la matière visqueuse qui transsude de toutes les parties du corps, et que Pcron dit avoir observée sur des individus mis dans de l'eau de 1 Dicqueinare en cite une de quatre pieds de diamètre. MED 393 mer assez fréquemment renouvelée pour qu'ils conservassent toute leur activité vitale , qui est tellement abondante, dit- il, que la trentième portion d'eau est aussi altérée que la première? Cela n'est pas probable. On pourroit peut-être croire plutôt que c'est l'origine de la substance éminem- ment phosphorescente que Spallanzani a remarquée dans cer- tains endroits du corps des médusaires lumineuses, et qui jouit de propriétés différentes de celles de la liqueur qui sort d'une plaie. Celle-ci a le goût d'eau salée, et l'autre fait éprouver une sensation douloureuse , au point qu'en ayant touché avec la langue , Spallanzani ressentit une impression brûlante qui dura plus d'un jour. Une goutte lui étant par hasard tombée sur l'œil, la douleur fut encore plus cuisante. La qualité caustique de cette humeur n'est cepenrlant pas tou- jours concordante avec la propriété phosphorescente, puis- qu'il est des espèces qui ne sont pas lumineuses et qui cepen- dant produisent les effets de Turtication. Ordinairement les médusaires sont parfaitement incolores, et ressemblent au cristal de roche le plus pur et le plus trans- parent : il y en a cependant qui offrent des parties colorées en roussàtre, en beau bleu d'outre-mer, en verdàtre , et même à l'intérieur en très-beau violet ou pourpre. L'appareil des sensations des médusaires paroît être borné à la peau. Le nom de tentacules qu'on a donné aux filameiis plus ou moins alongés qui bordent l'ombrelle , l'usage qu'on leur assigne , ainsi qu'aux appendices brachiaux dans certaines espèces, pourroient faire soupçonner que ces organes jouis- sent d'un toucher plus exquis ; mais je ne ti'ouve rien dans l'organisation de ces parties qui puisse confirmer ce soupçon, et je ne vois même pas qu'il soit certain que ces organes servent aux usages qu'on leur attribue. L'appareil de la locomotion se compose seulement d'une couche de très-petits muscles parallèles et disposés transver- salement dans toute la circonférence de l'ombrelle , dans l'étendue d'un demi -pouce environ de sa face supérieure. Spallanzani les indique très-bien, et je les ai vus moi-même. Je ne suis pas axissi certain des bandes, également muscu- laires, qu'il décrit comme provenant des bords de l'ou- verture inférieure, en se prolongeant le long des appen- 594 MED dices buccaux qu'elles composent, quoique cela soit pro- bable. L'appareil de la digestion paroît consister, du moins dans le plus grand nombre des espèces de médusaircs , et peut-être mieux chez toutes celles qui ont été suflisamment observées ', dans une cavité plus ou moins considérable . située àla face con- cave de l'ombrelle et creusée dans le tissu même de l'animal, sans qu'on puisse y distinguer de membrane, pas plus quon ne distingue de derme à l'extérieur. Cette cavité a le plus sou- vent une ouverture centrale, comm.e nous l'avons fait remar- querplus haut, quelquefois à l'extrémité d'une sorte de trompe alongée , et quelquefois bordée seulement d'une lèvre circu- laire saillante. Nous avons déjà dit comment il est possible que cet orifice soit partagé en quatre et même en un plus grand nombre de parties de forme sigmoïde, s'il étoitrond, par les racines du pédoncule, quand il existe; en sorte qu'il n'est pas juste de considérer chacune de ces parties comme autant de bouches , en suivant l'exemple de MM. Péron et Lesueur. Quelquefois cette loge centrale ou espèce d'esto- mac est indivise; d'autres fois des cloisons plus ou moins in- complètes la partagent en quatre loges distinctes. Enfin , dans plusieurs espèces de médusaires on trouve que ces loges communiquent, par une ouverture supérieure, avec d'au- tres, sur un plan plus élevé ou supérieur, en nombre égal à celui des premières , et séparées par une cloison. C'est des premiers sacs que naissent des espèces de vaisseaux creu- sés, comme eux, dans le tissu même de l'animal, et qui, après s'être divisés, vont se réunir dans un canal circulaire 1 MM. Péron et Lesueur, dans leur division systématique des mé- dusaires, font une division des espèces qu'ils nomment agastriques , parce qu'elles n'ont pas, suivant eux, d'estomac; et cependant ils dé- crivent un sinus où se rendent des ramifications vascularitormes, comme toutes les médusaires bien observées en montrent. N'est-ce pas là l'a- nalogue de l'estomac des médusaires gastriques? Observons d'ailleurs que les différens genres de cette section n'ont été établis que sur des dessins et non sur les animaux eux-mêmes, et par conséquent ne méritent peut-être pas la même confiance que tous ceux que ces natu- ralistes ont faits depuis sur les médusaires qu'ils ont observées dans la Manche et dans la Méditerranée, et qui toutes sont gastriques. MED Sgf^ tfui occupe le bord de l'ombrelle, et dans lequel s'ouvrent des canaux semblables, qui régnent dans toute la longueur des tentacules. Dans certaines espèces , comme dans la mé- dusa capillata, Linn. , espèce de cyanée pour Péron et Le- sueur, il y a même plus de complication; dans la cavité buccale s'ouvrent largement quatre premiers sacs communi- quant l'un avec l'autre. Chacun d'eux donne naissance à quatre appendices, deux oblongs et deux cordiformes , qui sont séparés entre eux par des cloisons. C'est dans l'intérieui de ceux-ci que s'ouvrent, sur trois rangées, les orifices des canaux qui régnent dans toute la longueur de ces tenta- cules fins et nombreux qui ont valu à cette espèce le nom de chevelue. Dans les espèces qui ont des bras ou un pédon- cule central plus ou moins ramifié, l'intérieur de ces or- ganes est également creux et leur canal communique avec la cavité centrale. Réaumur avoit même vu depuis long- temps que, dans le rhizostome de M. G. Cuvier, l'origine des ramifications de ces canaux est percée d'un pore à l'exté- rieur, ce qui a fait supposer à ce dernier que ces animaux n'ont pas une bouche rmique, mais un très-grand nombre de suçoirs à l'extrémité des ramifications du pédoncule qui puisent le fluide nourricier dans l'eau, comme les racines des plantes le font dans la terre. Les ramifications vasculaires de l'estomac des médusaires, qui forment souvent un réseau très-fin dans les bords de l'om- brelle , et la place de ces animaux dans la série, ne permet- tent pas de penser qu'ils possèdent aucun organe spécial de respiration et de circulation. Quelques auteurs ont cepen- dant regardé, mais à tort, comme des espèces de branchies des organes plissés, qu'il nous reste à décrire, parce qu'ils appartiennent à l'appareil de la génération. Sur la cloison qui sépare les premiers sacs stomachiques des seconds dans la M. aurita , et dans les premiers de ces sacs dans la M. capillata, M. Gaede a remarqué une membrane plissée, à laquelle est attaché un cordon de vaisseaux courts en forme de coecum , et qui se meuvent comme les tenta- cules, même quand ils ont été détachés du corps. Ce sont indubitablement les ovaires, que l'on voit former une croix au milieu du dos de l'ombrelle, à cause de leur coloration 396 MED souvent différente du reste, puisque M. Caè'de y a parfai- tement vu des œufs ou mieux des gemmules nageant dans un fluide. Quand ils s'en sont détachés,, il paroit qu'ils tom- bent dans les canaux des bras, qui servent alors dorganes de dépôt; car on n'en voit jamais à la fois dans les ovaires et dans ces organes. MuUer, qui cependant a aussi étudié l'organisation des médusaires. regardoit comme produisant des excrémens ces petits organes que nous avons désignés plus haut sous le nom d'auricules, et qui se trouvent dans le bord de l'ombrelle d'un assez grand nombre d'espèces : à l'œil nu ces organes, dans la M. aurita, ont paru à M. Gaëde comme de petits points blanchâtres; mais, sous le microscope, il a vu que chacun d'eux est formé par un petit corps creux qui porte à son extrémité libre une ,foule de corpuscules tous plus ou moins hexagones. 11 avoue n'en pas connoitre l'usage. On n'a jamais vu de traces de système nerveux dans les animaux de cet ordre, et il n'est pas probable qu'il y en existe. Si, après l'organisation des médusaires, nous en étudions les fonctions, nous allons encore trouver plusieurs choses assez remarquables. I-cur sensibilité générale paroît être bien obtuse ; et peut- être en est-il de même de la sensibilité spéciale des ten- tacules marginaux et buccaux, dont la force de contractilité paroit cependant être très-grande : aussi les médusaires ne semblent pas sentir la main qui les saisit. Leur locomotion, qui est fort lente et qui dénote un assez foible degré d'énergie musculaire, paroit, au contraire, n'avoir pas de cesse , puisque , étant d'une pesanteur spéci- fique plus considérable que l'eau dans laquelle ils sont im- mergés, ces animaux, si mous qu'il n'est pas probable qu'ils puissent se reposer sur un sol solide , ont besoin d'agir constamment pour se soutenir dans le fluide qu'ils habitent: aussi sont-ils dans un mouvement continuel de systole et de diastole. Spallanzani, qui les a observés avec soin dans leurs mouvemens, dit que ceux de translatioji sont exécutés par le rapprochement des bords de l'ombrelle, de manière à ce que son diamètre diminue d'une manière sensible : par là. MED 597 une certaine quantité d'eau contenue dans les estomacs et dans la cavité ombrellaire est chassée avec plus ou moins de force, et le corps est projeté en sens inverse; revenu par la cessation de la force musculaire à son premier état de développement, il se contracte de nouveau, et fait un nouveau pas. Si le corps est perpendiculaire à Thorizon , cette succession de contraction et de dilatation le fait mon- ter ; s'il est plus ou moins oblique, il avance plus ou moins horizontalement. Pour descendre, il suffit à l'animal de ces- ser ses mouvemens; sa pesanteur seule l'entraîne : jamais il, ne se retourne, la convexité de l'ombrelle en bas. Les tentacules ni les bras ne paroissent pas servir dans ces mou- vemens de translation; du moins ceux-ci, d'après Spallan- zani, sont toujours étendus en suivant le corps. Des expé- riences ingénieuses, rapportées par cet observateur, prou- vent que ce sont les seuls muscles de la zone marginale de l'ombrelle qui la font contracter en totalité, puisqu'en les enlevant le reste de l'ombrelle n'éprouve aucun change- ment, tandis que la zone enlevée continue ses mouvemens de systole et de diastole. Malgré cette action presque con- tinuelle de la faculté locomotrice, les médusaires m'ont paru ne pouvoir vaincre le plus petit courant et être entraînées avec lui. D'après tous les observateurs, les médusaires se nourrissent de petits animaux, de mollusques, de vers, de crustacés et même de poissons, qu'elles attirent vers leur bouche à l'aide des appendices' dont elle est armée. Spallanzani l'a supposé, parce qu'il a vu un petit poisson qui étoit collé à l'un des appendices d'un individu qu'il venolt de saisir. M. Gaëde dit positivement avoir trouvé, dans 1,' estomac des mé- duses qu'il a disséquées, de petits poissons et des néréides. MM. de Chamisso et Eysenhardt , dans leurs Mémoires sur ces animaux, insérés dans le tome 9 des actes de la Société des curieux de la nature , disent encore plus, puisqu'ils as- surent avoir trouvé plusieurs fois dans les ventricules des têtes et des restes de poissons comme digérés. M. Bosc, qui a vu un grand nombre de ces animaux, MM. Pérou et Lesueur, qui ont pu en observer encore bien davantage, sont de cotte opinion, ainsi que Dicquemare et Otbon Fabricius. 398 M EU J'ai moi-incme aussi trouvé quelquefois de petits poissons dans des équorées et même dans des rhizostomes. Mais ces petits animaux avoicnt-ils été saisis par ces méduses pour leur servir de nourriture, ou ne s'y trouvoient-ils que par accident? Cette dernière opinion est celle de M. Cuvier, du moins pour les rhizostomes , qui lui paroissent puiser leur nourriture par des espèces de suçoirs, comme nous l'avons dit plus haut. On ignore jusqu'ici et probablement Ton ignorera toujours la durée delà vie âes médusaires, ainsi que l'histoire de leur développement. Il est probable qu'elles sont rejetées par leur mère à l'état parfait et ne différant d'elle qu'en gros- seur. On sait qu'elles sont plus grosses au printemps et dans l'été, c'est-à-dire, à l'époque oii leurs ovaires sont gonflés par les œufs qu'ils contiennent, et que dans les autres par- ties de l'année elles sont plus petites; on sait aussi que les appendices acquièrent avec l'âge un développement et une complication qu'ils n'avoient pas d'abord. On trouve des espèces de cette famille d'animaux dans toutes les mers des pays froids, comme dans celles des pays chauds, et surtout dans la haute mer. Chacune, d'après les observations de MM. Pérou et Lesueur, paroît être confinée à des parties déterminées du globe , où les individus sont réunis en troupe innombrable et forment quelquefois plu- sieurs lieues carrées d'étendue. Si elles paroissent et dispa- roissent parfois dans le même pays à des époques déterminées , cela dépend sans doute des vents et des courans réglés qui les emportent et les ramènent. Elles sont quelquefois jetées en grande quantité sur les bords de nos côtes, où on a cherché à en tirer parti. On a essayé, mais sans beaucoup de succès, à en extraire de l'ammoniaque. On s'en sert plus avantageuse- ment comme amendement sur les terres arables. Toutes les médusaires, à l'état de mort et de putréfaction, paroissent être phosphorescentes; mais il n'y en a qu'un petit nombre qui le soit à l'état vivant. Nous devons à Spal- lanzani un grand nombre d'expériences curieuses sur ce sujet. Il a d'abord cherché quelles sont les parties qui jouis- sent le plus de cette singulière propriété, et il a vu que c'étoient, i." les grands tentacules ou bras , 2." lazone muscu- MED 399 laire de l'ombrelle, et 3." la cavité stomachale : le reste de l'ombrelle ne brille que par la lumière transmise. Il s'est ensuite occupé de voira quoi est due la phosphorescence, et il s'est assuré que c'est à une humeur gluante particulière qui sort de la surface des trois parties que je viens de citer. Cette humeur, comme nous l'avons dit plus haut, est tout- à-fait différente de celle qui sort du corps, et même de ces parties quand on les coupe : elle est très-corrosive , et son application sur la peau et surtout sur la langue, la conjonc- tive, occasionne une vive douleur; exprimée dans différens liquides, comme dans l'eau salée, mais surtout dans l'eau douce, l'urine et le lait, elle leur communique une lumière phosphorique. Une seule méduse, exprimée dans vingt-sept onces de lait de vache, le rendit si resplendissant, qu'on pou- voit lire les caractères d'une lettre à trois pieds de distance ; au bout d'onze heures il conservoit encore quelque lumière. Quand il l'eut perdue tout-à-fait, on la lui rendit en l'agi- tant, et enfin, lorsque ce moyen ne produisit plus d'effet , l'on en obtint encore parla chaleur, en ayant soin qu'elle ne fût pas trop forte. La méduse morte jouit aussi encore assez long-temps de la propriété phosphorescente , surtout si on vient à verser dessus de l'eau douce , même quelque temps après qu'elle ne luit plus. Sur l'animal vivant elle est plus forte dans le mouvement de contraction que dans celui de dilatation , ce qui se conçoit, puisque c'est la partie éminem- ment contractile qui exhale l'humeur phosphorique. La lu- mière peut être suspendue pendant plus d'une demi-heure, ce qui dépend de la cessation des oscillations, et cependant la phosphorescence persiste , quoiqu'à un degré beaucoup moins intense, dansl'animalmort, jusqu'à la putréfaction. On accroît la phosphorescence, en donnant une commotion aux parties de l'animal, ou même en lui faisant sentir le frot- tement de la main. Quand il est vivant, il communique au fluide dans lequel il est plongé, sa propriété phosphorique, mais moitié plus si c'est de l'eau douce que si c'est de l'eau salée. Un certain nombre de ces animaux jouissent d'une autre propriété plus nuisible , c'est celle de produire une douleur très -vive quand ils touchent une partie de notre peau, ce 400 MED qui leur a valu le nom (Vortie de mer. Jusqu'ici, quoique j'aie touché un assez grand nombre de méduses, je n'ai pas encore éprouvé cet eïïet ; mais Dicquemare, qui a fait des expé- riences à ce sujet sur lui-même avec la cyanée bleue, en rapporte les effets en ces termes : « La douleur est à peu près semblable à celle qu'on ressent en heurtant une plante d'ortie; mais elle est plus forte, et dure environ une demi- heure. Ce sont dans les derniers mpmens comme des pi- qûres réitérées et plus foibles. Il paroît une rougeur consi- dérable dans toute la partie de la peau qui a été touchée, et des élévations de nume couleur, qui ont un point blanc dans le milieu. Au bout de quelques jours, après que la douleur est passée, la chaleur du lit fait reparoître les élevures de la peau.'' Cet effet paroît être dû à une humeur caustique qui sort de la peau de la méduse. Est-elle différente de celle que produit la phosphorescence? cela est probable, puisque, comme nous l'avons dit plus haut , l'espèce observée par Spallanzani , qui étoit éminemment phosphorescente , ne produisoit aucun effet d'urtication. Les espèces qui jouissent de cette propriété à l'état vivant, l'ont aussi dans l'état de mort. Certaines autres ont un effet d'urtication si peu in- tense, qu'il ne devient sensible que sur les parties de la peau très-molles, comme la conjonctive, ou attendries par un long séjour dans l'eau, et surtout dénudées. Quoique les niédusaires paroissent n'être composées que d'une grande quantité d'eau de mer, elles se putréfient avec une très-grande facilité et exhalent alors une odeur très- désagréable. Pendant la vie même elles en répandent une qui tient un peu de celle du poisson : elle est forte, péné- trante, et devient insupportable dans un lieu fermé, sur- tout quand elles meurent et se dissolvent. On a essayé de voir si les méduses étoient susceptibles de reproduire les portions qu'on leur avoit enlevées ; mais il paroît que non. On en trouve souvent qui continuent de vivre , quoiqu'elles aient été plus ou moins mutilées ; et M. Gaëde, qui a fait des expériences à ce sujet, dit que l'ani- mal ne paroît pas être affecté par la perte de plusieurs des grandes parties de son corps, et, bien plus, que si l'on coupe une méduse en plusieurs morceaux, ceux qui n'ont qu'un seul estomac continuent de vivre. MED 401 Aucune mêdusaire, comme nous TavoTis dit pins haut, ne pai-oit servir à la nourriture de Thomme. Il paroît qu'il n'en est pas de même pour plusieurs animatix : ainsi les actinies les saisissent au passage et les entraînent peu à peu dans leur estomac. Les baleines en détruisent aussi une immense quantité; mais il paroit que ce sont des espèces ou des in- dividus d'une extrême petitesse, dont sont remplies les eaux de la mer qu'habitent ces grands animaux, et qu'elles y sont avec beaucoup d'autres animaux de types différens . mais également presque microscopiques. . Le nombre des espèces de ce groupe est assez considérable pour qu'on ait eu besoin d'une méthode propre à les faire reconnoitre aisément. Avant le travail de MM. Pérou et l.e- sueur elles éloient réparties presque sans ordre sous le nom de méduse. La classification des médusaires, donnée dans ce travail , est la plus complète qui ait paru jusqu'ici ; nous avons cru devoir la suivre dans ce Dictionnaire, quoique nous doutions beaucoup, comme nous l'avons dit pbis haut, qu'il y ait des méduses sans estomac et des espèces avec plusieurs bouches. M. Ocken l'a également suivie ; M. de La- marck a fait de même, mais il a réduit le nombre des genres à moitié. M. G. Cuvier a aussi pris pour base de sa subdivi- sion des méduses le travail dePéron ; mais il l'a un peu mo- difié. Enfin, MM. Schweiger, Goldluss, Eysenhardt ont fait à peu près la même chose. Nous passerons sous silence les deux premières divisions que MM. Pérou et Lesueur établissent dans leur famille des méduses; savoir: les méduses en parties membraneuses , ou les porpites, les physales, et même les méiuses entièrement gélatineuses avec des côtes ciliées, c'est-à-dire, lesbéroës, qui ne sont ni les unes ni les autres de véritables médusaires pour nous; et nous ne parlerons que de celles-ci. En con- sidérant l'existence évidente ou Pabsence apparente de l'es- tomac, il en résulte la première division en Méduses agastri- ques et Méduses gastriques, qUi sont de beaucoup plus nom- breuses, et qui, à cause de cela, sont divisées en monostomes et en po/fsfomes , suivant que l'ouverture inférieure de l'om- brelle est simple, médiane ou divisée en plusieurs parties latérales par les racines du pédoncule. Les espèces de ces 20. -jG 403 MED différentes sections peuvent être pourvues de ce pédoncule ou ne lêtre pas, ce qui les divisera en médusaires pedoncw- lées et en médusaires non pédonculées. Le pédoncule, à son tour, peut être partagé ou non en lanières ou bras, d'où résulte une autre division des médusaires brachidées et des médusaires non brachidées. Enfin , en considérant que les bords de l'ombrelle peuvent être pourvues ou non de ten- tacules, on obtient une division dichotomique, en médusaires tenfaculées et en médusaires non tenfaculées. Pour être plus court et pour en faciliter l'intelligence, nous allons donner cette distribution sjstéàiatique sous forme de tableau, ep renvoyant pour les genres et pour les espèces aux noms de ceux-là. non pédonculées AGASTRIQUES. t pédonculées pédon- culées: Mor^o- STOMES GASTr.I- QUES : tentaculées. Eudore. Bihis}ct. Or-itiiii. Favori E. LymkorÎe. Géryonie. Caryudée. Phocykie. eolimèkk. Equorxe, fovéolie. PÉGASIE. chidées ; tentacul. CallirhoÎ. non len-jWÉLiTÉE. taculées. tentaculées . . . . , non tentaculées, ou ten- jculées. brachi- dées ; jntacu- lées. pédonculées ; chidées ; bra- pédon- culces ; POLY- SToniES : non bra- chidées ; brachi- dées; 1 tentacu- lées. non ten- taculées. tentacul. pédonculées ; chidées; EVAGORE. OcÉAHlE. PÉLAGIE. Agi-aure. mélicertb. El'RYALE. Él'HYRE. Obélie. non ten- | OcyroÉ. taculées. ( CassiopÉe, tentacul. Aurellie. non tcn-\CÉPiiiE. taculées. \ Rhyzostome. tentacu- i Cïak^e. lées. (Chrysaope. MEI> 4o5 Voyez Ortie de îif.r et Poumons de mer, dans le cas où de nouveaux travaux auroient été faits sur cette famille. (DeB.) MÉDUSE, Médusa. (Actinoz.) Ce nom a été appliqué par I>inna'us aux animaux dont on fait assez généralement une famille sous la dénomination de Médusaires, parce que leur forme, et surtout les tentacules souvent assez longs qui l'en- tourent ou la terminent, leur donne quelque ressemblance avec la tête de Méduse des mythologues grecs et romains. Pour les détails d'organisation , de mœurs et de distribution systématique, voyez Médusaires. (De B. ) MÉDUSP^, Médusa. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la monadelphie pentandrit de Linnaeus ; ofïVant pour caractère essentiel : Un calice persistant à cinq folioles; cinq pétales; cinq filamens réunis en tube à la base ; les anthères pendantes ; un ovaire supé- rieur; un sf^lc; un stigmate simple; une capsule hérissée, uniloculaire, à trois valves ; six semences. Méduse HKRissÉE : Médusa anguifera, Lour. , P7or. Cochiiic.y 2 , pag. 493 ; Medusula anguifera , Pers. , Synops., 2 , pag. 21 5. Arbre de la Cochinchine, d'une médiocre grandeur, dont les rameaux sont ascendans, garnis de feuilles alternes, ovales, alongées, acuminées, glabres à leurs deux faces, dentées en scie; les fleurs sont rouges, disposées en grappes très-peu garnies; leur calice pileux, à cinq folioles ovales, étalées, courbées en dedans; une corolle composée de cinq pétales ovales, alongés, courbés en dedans, puis réfléchis à leur sommet; les filamens réunis en un tube de la longueur de la corolle; les anthères pendantes; l'ovaire arrondi; le style garni de poils , de la longueur des étamines. Le fruit est une capsule ovale, uniloculaire , à trois lobes, à trois valves, cou- verte d'un grand nombre de poils flexueux , très-longs, ren- fermant six semences arrondies. (Poir.) MEDUSULA. {Bot.) Pers., Sjnops. Voyez Méduse. (Poir.) MEDUSULA. {Bot.) Champignon solide, globuleux, sti- pité , ayant des conceptacles externes filiformes, flexibles et qui se résolvent en eau. L'espèce qui constitue ce genre . est le M. labjrintkica, Tode , Fung. Mecld. , p. 17, pL 5, fig. 20. 11 est voisin du genre Dematium et des autres genres fai^ à ses dépens. (Lem. ) 4o4 MEE MEEAREL. {IchthyoL) Vn des noms locaux du paille- en-Cul, trichiurus lepturus de Linnaeus. Voyez Ceinture. (H.C.) MEEREL. (Ornith.) Nom flamand du merle commun, turdiis mrriila , Linn. ( Ch. D.) MEERKAKA. {Bot.) Voyez Horekrek. (J.) MEER-MAID. {Mamm.) Barbot donne ce nom à un ani- mal voisin du lamantin. (F. C. ) MEER-OTTER. (Mamm.) Nom allemand qui signifie loutre de mer, et qu'on donne en effet à la loutre marine. Voyez f.oi'TRE. (F. C. ) IMEER-ROS. (Mamm.) Un des noms allemands du Morse. (F. C.) MEERSCHWALBE. (Ornith.) Ce nom désigne, en alle- mand, les hirondelles de mer ou sternes, sterna, Linn. (Ch. D.) MEERSCHWEIN. (Mamm.) Nom allemand qui signifie cochon d; mer, et que l'on donne aux espèces du genre Dauphin. (F. C.) MEER-SCH^^ EINLEIN. (Mamm.) Un des noms du cochon d'Inde dans quelques langues germaniques; il signifie pro- prement petit cochon de mer. f F. C.) MEERÎT. [Bot.) Nom brésilien du balisier, canna indica , cité par Pison. C'est le katu-bala du Malabar. (J.) MEEK\^OLF. (Mamm.) Ce nom allemand, qui signifie Loi'}' MARIN , a été donné à l'hyène par Belon. (Des.m.) MEESIA. (Bot.) Ce nom a été donné d'une part à une mousse, parHedwig; de l'autre, à une plante oclinarée , par Gsertner. Le genre de Hedwig est confondu par Beauvois avec son amhijodum ; par M. Runth, avec le bryitm. Celui de Gartner, adopté par M. de Lamarck, a été nommé T^^'alhera par Schreher, par Willdenow et par M. De Caudolle. Si le genre de Hedwig doit être supprimé, il paroitra naturel de conserver à celui de Gaerfner le nom qu'il lui a donné le premier. Voyez Mésier. (J.) MEESIA. (Bot.) Genre d'Hed^'vig, delà famille des mousses, qui est déjà décrit dans ce Dictionnaire à l';irticle Amiu-vore. Nous ajouterons ici quelques lignes pour compléter l'histoire de ce genre. Nous ferons observer qu'il ne doit pas être confondu avec le Meeda de Gaertner, lequel n'appartient MEG Ao5 -pas à la classe des phmfes cryptogames, et dont le nom a été changé avec raison par Schreher en celui de JVulkera. Le Mctsia longiseta, Hedw. [ Amh'.jodum. longisetum , Pal.B.), n'est plus rangé dans le genre Meesia. VVeber et Mohr, et puis Voit et Bridel, en ont (ait leur genre Diplocomium, sur la considération que les cils du péristome interne sont au nombre de seize, rapprochés par paires, et non réunis par vue meuîbrane réticulée, comme on l'observe dans le genre Meesia. (Lem. ) MEEUWE. (Ornith.) Nom hollandois delà mouette d'hi- ver, larus hibernas, Gmel. , lequel paroit n'être qu'un jeune du larus canus , id. (Ch. D. ) MÉGACARPÉE, Megacarpcea. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, à fleurs complètes, polypélalées , régulières, de la famille des crucifères, de la télradjnamie silicuLeuse: offrant pour caractère essentiel : Un calice à quatre folioles, point gibbeux à sa base; quatre pétales entiers; six étamines té- Iradynames, sans dents ; point de style ; un stigmate sessile, presque bilobé, en disque; une silicule sessile, à deux dis- ques, échancrée à ses deux extrémités, à deux loges très- comprimées, entourées d'un rebord ailé, soudé avec l'axe par son côté intérieur ; dans chaque loge une semence so- litaire , orbiculaire, comprimée. MégacafxPée LACiNiÉE ; Mcgacarpœu laciniata , Dec, Sjst. veg., 2, pag. 417. Sa racine est épaisse, cylindrique, de la grosseur du doigt. Elle produit une tige droite, herbacée, hante de quatre à six pouces, glabre, cylindrique ; les feuilles radicales et les inférieures pétiolécs, velues, presque ailées; les lobes étroits, pinnatifides ou dentés, aigus; les fl-eurs petites, disposées en grappes paniculées, accompagnées à leur base de feuilles sessiles, petites, multifides. pileuses; les pédicelles filiformes, dépourvus de bractées; les folioles du calice égales; les pétales à peine plus longs que les ca- lices ; la silicule grande, large d'un ponce, couronnée par un stigmate sessile, presque discoïde; les lobes plans, très- comprimés, entourés d'un large rebord; le cordon ombilical long, un peu tomenteux ; la semence en cœur, orbiculaire, comprimée. Cette plante croit dans la Sibérie. (FoiR.) MËGACÉPHALE, Megacephala. {Entom.) M. Latreille a 4o6 MEG décrit sotis ce nom fie genre quelques espèces de coléop- tères crcoph.'iges, qui ne diffèrent des cicindèles que par Je prolongement de leurs palpes postérieurs ou labiaux : il y rapporte les espèces nommées par les auteurs mcgalocéphale ^e Caroline, de Virginie , sépulcrale, équinoxiale , etc. Voyez ClCjNnELE. ( C. D.) MEGACHILE. {Entom.) Ce nom, qui signifie longue lèvre, a été employé par M. Latreille pour indiquer un genre d'in- sectes hyménoptères, de la famille des mellites, correspon- dant à celui des anthophores de Fabricius : telle est en parti- culier Tespèce d'abeille coupeuse de feuilles que nous avons fait figurer, pianche 29, n." 3, sous le nom de phyllatome empileur. ( C. D. ) MÉGADERME. {Mamin.) Nom formé de deux mois grecs, fet qui signifie grande peau , peau étendue : il a été appliqué par M. Geoffroy à un genre de Chéiroptères ou Chauve-souris, dont les espèces sont en efl'et remarquables par un singulier développement de la peau au-dessus des narines, qui pré- sente des appendices de formes diverses , lesquelles ont fait donner à ces espèces les noms de lyre, de feuille, etc. Lorsque M. Geoffroy a établi ce genre, on n'en connoissoit qu'une espèce, que I.innaeus avoit réunie à ses autres vesper- tilions. On sait en effet que la famille des chéiroptères, di- visée aujourd'hui en 1 5 ou 16 genres, ne formoit pourLinnseus qu'un seul groupe générique : et quoique le nombre des espèces se soit considérablement accru , il est à présumer que leur connoissance n'auroit point changé les vues de cet illustre NOaturaliste, puisqu'il tiroit le caractère distinctif de ce groupe de la structure des membres antérieurs disposés pour le vol, caractères propres à tous les chéiroptèrevS ; et Gmelin auroit sans doute confondu les mégadermes avec ses Vespertilio lep- turus et fcrrum equinum, qui constituent le septième groupe qu'il a formé de ces animaux , les uns comme les autres ayant pour caractères des intermaxillaires tout-à-fait dé- pourvus d'incisives, et quatre de ces dents aux maxillaires inférieurs. Chez les mégadermes les intermaxillaires sont car- tilagineux , et les incisives inférieures, suivant M. Geoffroy , se trouvent uniformément placées à côté l'une de l'autre sur la mtme ligne et dentelées sur leur tranchant;, les canines, MEG 407 semblables à celles de tous les chéiroptères , sont fortes et crochues ; leurs fausses molaires sont au nombre de six , deux normales cà la mâchoire supérieure , et à la màc^irc infé- rieure deux normales et deux anomales ; et leurs molaires sont au nombre de six , à l'une et à l'autre mâchoire. Leurs yeux sont petits et ne présentent rien de particulier, et il en est de même de leur langue douce. Les organes qui rendent surtout ces animaux remarquables, sont les oreilles et le nez. La conque externe des premières est d'une grandeur exces- sive, comparativement ù la taille de l'animal. Celle d'un côté est réunie à celle de l'autre par son bord antérieur , et l'entrée du canal auditif est garnie en avant d'un oreillon formé de deux lobes : l'un externe, long et pointu; l'autre, interne, plus court et arrondi. Les narines sont environnées et immédiatement surmontées d'un appendice charnu, ou plutôt tégumenîaire, de forme différente pour chaque es- pèce, mais qui chez toutes se compose essentiellement de trois parties: l'une verticale, une autre horizontale, et la troisième en fer à cheval. Ces organes, particuliers aux mé- gadermes, aux rhinolophes et aux phillostomes , et qui ont déterminé la formation des genres qu'ils constituent , ne sont point encore connus, quant à leur utilité pour l'animal, à l'usage qu'il en fait, et à leurs rapports avec les autres par- tics de l'organisation. C'est un genre de recherches nouveau, qui donnera les moyens d'apprécier la valeur de ces organes comme caractères zoologiques, et d'établir sur un fondement réel les groupes génériques dont ils forment l'essence. Les organes du mouvement se distinguent par l'absence de la queue et par des ailes très-étendues. Le troisième doigt des membres antérieurs manque de phalange onguéale. Ce qui fait aisément distinguer les mégadermes des phillostomes et des rhinolophes, c'est qu'ils n'ont pas, comme les premiers, une langue divisée par un sillon profond et couverte de verrues qui paroissent les rendre propres à sucer; et que, différens des seconds, ils sont dépourvus d'une queue, et ont des oreillons. Les espèces de ce genre connues jusqu'à ce jour ne se trou- vent qu'en Afrique et aux Indes, et rien ne nous a été rap- porté sur leur genre de vie , sur le rôle qu'elles ont à jouer dans l'économie générale de la nature. 4o8 ME G Nous tirerons les caractères de ces espèces des descriptions qu'en a données M. Geofiioy , et qui se trouvent dans le XV.* tome des Annales du Muséum d'histoire naturelle, page 187. Le Mégaderme lyre; Meguderina lyra, GeolT. Longueur du corps, 8 centimètres: de la tête, 5; de la feuille, en hauteur 1, en largeur 0,8 ; de l'aile, 54 ; de la membrane interfémorale, 4 ; des osselets du t.'irse, 1. Cette espèce a été envoyée de la Hollande à M. Geoffroy, qui pense qu'elle venoit des Indes orientales. I-e bourrelet de la feuille nasale est assez saillant : cette feuille est coupée cari'ément à son extrémité libre; mais dans son état plisse ordinaire elle présente trois pointes, une moyenne ])!us longue que les deux autres, qui sont d'égale longueur. Les lobes latéraux se continuent sans interruption avec le fer <à cheval, c'est-à-dire, cette arête demi-circulaire qui est située au-devant des narines. Enfin vient la lame qui recouvre la base du cône : elle est concentrique au fer à cheval et tire son origine de la racine du bourrelet ; adhé- rente sur toute sa ligne moyenne aux cartilages qui forment la cloison des narines, elle devient en quelque sorte pour celle-ci deux auricuies dont les ouvertures sont latérales. Cette lame est de moitié moins grande que la feuille propre- ment dite. Les oreilles réunies, mesurées transversalement, ont cinq centimètres ; leur partie libre forme la moitié de leur longueur. L'oreillon est formé de deux lobes : l'interne petit, terminé circulairement; l'externe, très-grand, terminé en pointe. La membrane interfémorale est soutenue dans le vol par trois tendons qui partent du coccyx, les deux externes allant obliquement aux tarses , et celui du milieu suivant directement la ligne moyenne. Le pelage du mégaderme lyre est roux en-dessus et fauve en -dissous. Le Mégaderme feuille; Megadermafrons , Daubenton, Aca- démie des sciences, j 769. Voici ce que ce célèbre naturaliste dit de cet animal : « Elle (la feuille) a sur le bout du museau une membrane ovale posée verticalement, qui ressemble à une feuille : cette membrane a huit lignes de longueur sur six de largeur ; elle est tres-grjnde à proportion de l'animal , qui n'a que deux MEG A09 pouces un quart de longueur depuis le bout du museau jus- qu'à r;!nus. l,es oreilles sont près de deux fois aussi grandes que la meuibrane : aussi se louchent-elles Tune Tautre depuis leur origine par la moitié de la longueur de leur Lord interne; elles ont un oreillon qui a la moitié de leur longueur, et qui est fort étroit et pointu par le bout. Le poil est d'une belle couleur cendrée, avec quelque teinte de jaunâtre peu appa- rent. *' Ce mégaderme venoit du Sénégal, où Adanson l'avoit dé- couvert. Le MiiGADERiME trèfle; Megaderma trifolium, Geoff. Cette espèce, qui n'est connue de M. Geoflroy que par une peau desséchée, rapportée de Java par M. Leschenault , se rap- proche beaucoup du M. Ijra. Sa feuille nasale diffère cepen- dant de celle de cette première espèce, en ce qu'au lieu d'être coupée carrément, elle conserve une forme ovale et pointue; de plus, la follicule d'eu-bas est beaucoup plus grande, et la feuille plus petite ; et, enfin, la crête en fer à cheval présente aussi plus de largeur dans son contour. L'oreillon , bien qu'un peu déformé dans l'individu qu'il avoit sous les yeux, a paru présenter à M. Geoflroy un bon caractère spécifique, en ce qu'il n'est pas seulement fourchu comme celui de la lyre , mais bien formé de trois branches , celle du centre étant la plus longue. Les oreilles sont aussi plus profondé- ment fendues , n'étant réunies qu'au tiers de leur longueur. Enfin les osselets du tarse sont plus alongés, etles ailes, moins chargées de brides musculaires , en acquièrent plus de trans- parence. Le pelage de cette et de couleur gris-de-souris. Cette chauve-souris, qui porte à Java le nom de lo^'o , est distinguée de la première espèce par les traits suivans : Feuille io. (J.) MEISE ou MEISS. [Ornith.) Nom générique des mésanges, parus, Linn., en allemand. (Ch. D.) MEISTERIA. {Bot.) Scopoli a substitué ce nom à celui de pacourina , donne par Aublet à un de ses genres de la fa- mille des cinarocéphales. Willdenow l'a nommé hayaea. (J.) MEJx\HŒSE. {Bot.) Nom arabe d'une fougère que Forskal nommoit acrosticitum dichotomitm , que Vahl rappoi'toit a l'a- crostichum australe, et que plus récemment Svvarlz a nommée asplenium radiatum. Forskal dit que dans l'Arabie on applique avec succès sur les brûlures ses feuilles broyées. (J. ) MEJANE. [IchthyoL) On donne vulgairement ce nom à la dorade dans son premier âge. Voyez Daukade et Spare. (H. C.) MEJEANS. {Ornith.) Ce mot est cité, dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, comme étant le noui pro- vençal d'un grèbe. (Ch. D.) MEKALEFAH. {Ornilh.) Nom arabe du gjpaele ou phène, vultur barbai us , Gmel. ( Ch. D.) MEKARAL. {Bot.) Hermann cite ce nom pour un haricot deCellan, dont il ne donne aucune désignation. (J. ) MEKATKAT. {Bot.) Nom arabe, selon Forskal, de son senecio lyratus , qui est le senecio auriculatus de Vahl. (J. ) MEKxVFKATA, MENECKETE. {Bot.) Noms arabes au phyU lanthcs niruri , suivant Forskal. (J. ) MEKISEWE PALIPASTAOW. {Ornith.) Suivant M. Vieil- lot, Hist. nat. des oiseaux de l'Amer, sept., tom. 2., p. 65, les naturels de la baie de Hudson nomment ainsi Fépeiche ou pic varié de la Caroline, Buifon , picus varius , Linn. (Ch. d.) MEL. {Bot.) En Languedoc on donne ce nom aux millets. (L.D.) MELACRANIS. {Bot.) Voyez Melancranis. (Poir.) MELADOS. {Mamm.) On a donné ce nom à des chevaux dont la robe est blanche, dont les yeux sont bleus, et qui ont les lèvres et le bout du nez souvent couverts de ladre ou de dartres furfuracées. (Desm.) 43o MEL MÉLAGASTRE. {Icldhj^ol.) Nom spécifique d'un labre que nous avons décrit dans ce Dictionnaire, tome XXV, p. 36. (H. C.) MEL-AHRORYPHOS. (Omith.) L'oiseau désigné par ce nom dans Aristote a été rapporté à la petite mésange noire. parus ater, Linn. (Ch. D.) MÉLALEUQUE, Melaleuca. {Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, pol3'pétalées, de la famille des ntyrtées , de la wonadelphie poljandrie de Linnéeus; offrant pour caractère essentiel : lin calice à cinq divisions; cinq pétales insérés à roriiiee du calice; des étamines nombreuses, réu- nies en cinq faisceaux; les anthères à deux lobes; un ovaire inférieur : un style ; un stigmate simple ; une capsule faisant corps avec le calice, à trois valves, à trois loges polyspermes. Ce genre est intéressant par les belles espèces qu'il ren- ferme, presque toutes provenues de la Nouvelle-Hollande. 11 a de grands rapports avec les Metrosideros, dont il diffère par ses étamines réunies en plusieurs paquets. L'affinité qui existe entre ces deux genres et le Leplospermum, a occasioné le déplacement de plusieurs espèces transportées d'un genre à l'autre. (Voyez Leptosperme et Metrosiberos. ) La plupart des espèces de melaleuca sont aujourd'hui cul- tivées, comme plantes d'ornement , dans un grand nombre de jardins : elles réussissent bien dans du terreau de bruyère mélangé avec de la terre franche. On les multiplie de drageons et de marcottes, quelquefois aussi de boutures , et même de graines: mais il faut attendre trois ou quatre ans pour qu'elles soient parfaitement mûres, époque indiquée par l'ouverture naturelle des capsules. Il est à remarquer que, d'une autre part, les feuilles sont persistantes; circonstance qui vient à l'appui d'une opinion que j'ai exposée dans les Leçons de Flore . vol. 1 , pag. 120, sur la cause de la persistance des feuilles dans les arbres dont les fruits exigent une ou plusieurs an- nées pour leur maturité, et par suite le secours des feuilles. Ces plantes veulent être abritées du froid pendant l'hiver. Comme le froid à deux ou trois degrés au-dessous de zéro ne leur est pas nuisible, il est à croire qu'on pourroit les conserver en pleine terre dans les climats plus tempérés que celui de Paris. MEL 43i Melalecque a bois BLANC; Mclaleucu leucadendron , Linn. ; Lamk., III. gen. , tab, 641 , fig. 4 ; R»mph., Amb., 2, p. 72, tab. 16 et tab. 17, fig. 1 ; Gaertn., De frucl. , tab. 55. Arbre de cinquante cà soixante pieds, dont le tronc est noirâtre, surtout à sa partie inférieure, revêtu d'une écorce de la nature du liège; les branches blanches, ainsi que les rameaux très-déliés, garnis de feuilles alternes, presque sessiles, ovales- lancéolées, entières, aiguës à leurs deux extrémités, glabres, d'un vert paie, un peu courbées en faucille, marquées de cinq nervures, longues de quatre à cinq pouces; les fleurs odorantes, éparses autour des rameaux, sessiles, presque agglomérées; la corolle fort petite; les pétales blancs, con- caves ; les filamens des étamines très-longs ; les anthères pe- tites, jaunâtres; les capsules de couleur cendrée, urcéolées, de la grosseur d'un grain de coriandre, à trois loges, rem- plies de semences brunes, fort petites, semblables à des paillettes. Cet arbre croît dans les Indes orientales : on le cultive au Jardin du Roi. Son bois est employé, dans les Indes, pour la construction des vaisseaux ; il est dur, pesant, et se con- serve assez long-temps dans l'eau de mer : il est difficile de l'employer à d'autres usages, ayant le défaut de se fendre trop aisément , et de ne pas se prêter au poli. Son écorce tient de la nature du liège; elle se régénère comme lui, et se gonfle dans l'eau : on s'en sert en guise d'étoupes pour calfater les vaisseaux. On retire de ses feuilles, par le moyeu de la distillation, une huile que l'on nomme huile de cajaput .- elle est de couleur verte , d'une odeur approchante de celle de la térébenthine, d'une saveur assez semblable à celle de la menthe poivrée , mais plus forte; elle occasionne une sensa- tion de froid plus sensible. Elle est rare, et presque toujours sophistiquée lorsqu'elle nous arrive en Europe : elle passe pour carminative, emménagogue. M. Bosc assure, d'après sa propre expérience , qu'elle a la propriété de garantir les animaux empaillés du ravage des insectes. Il ne faut pas confondre avec cette espèce, comme on l'avoit fait d'abord, le Melaleuca viridijlora, Gcxrtn., Defruct., tab. 35; Lamk., III. gen., tab. 641 , fig. 3. Ses feuilles sont plus épaisses , plus roides, non courbées en faucille , coriaces, 432 MEL lancéolées, d'un vert plus pâle ; les rameaux et les pétioles pubescens dans leur jeunesse ; les fleurs verdâtres, plus rap- prochées, formant, par leur rapprochement sur les rameaux, une sorte de grappe touffue. Cette espèce croit à la JNouvelIe- Hollande et dans la Nouvelle-Calédonie. Mélai.euque a feuilles de styphélie ; Melaleuca stypheloides , Smith, Ad. soc. Linn. Lond. , 3, pag. 276. Arbrisseau de la Nouvelle- Hollande , que l'on cultive au Jardin du Roi. Ses rameaux sont velus dans leur jeunesse; ils deviennent glabres en vieillissant. Les feuilles sont éparses, alternes, ses- siles, glabres, petites, ovales, un peu arrondies, très-aiguës et piquantes à leur sommet, marquées de sept nervures, parsemées de points transparens ; les Heurs disposées en forme de grappes sur les jeunes rameaux; les dents du ca- lice striées et mucronées. Mélaleuque a feuilles de bruyère : Melaleuca ericifolia. Vent., Malm. , tab. 76; Smith, Bot. exot., tab. 34; Andr., Bot. repos., tab. 176; Melaleuca armillaris , Cavan., le. rar. , 4, tab. 335. Arbrisseau de cinq à six pieds, dont les tiges sont droites, d'un gris cendré; les rameaux effilés; les feuilles éparses, linéaires, ponctuées, un peu courbées à leur som- met, d'une odeur et d'une f^aveur aromatique; les fleurs sessiles, très-serrées, rougeàtrcs avant leur épanouissement, puis d'un blanc sale, répandant une odeur de miel, réunies sur les vieux bois autour d'un axe écailleux , rougeàtre , garni de bractées ovales, pubescentes, rougeàtres; le calice glabre et ponctué; les pétales ovales, concaves, obtus; les étamines réunies en faisceaux deux fois plus longs que les pétales; les anthères vacillantes, à quatre sillons; l'ovaire globuleux, parsemé de poils courts, peu apparens. Cette plante croit à la Nouvelle-Hollande ; on la cultive au Jardin du Roi. Mélaleuque noueuse : Melaleuca nodosa, Smith , Bot. exot. . tab. 35 ; Vent., Malm. , v. 2 , tab. 112; Metrosideros nodosa, Cavan., Icon. rar. , 4, tab. 534; Gccrtn. , De fruct. , t. 34. Ses tiges sont hautes de trois à quatre pieds, divisées en ra- uieaux peu ouverts, rougeàtres, articulés, un peu pileux, garnis de feuilles nombreuses, alternes, linéaires, presque sessiles, glabres, mucronées et piquantes à leur sommet. MEL 453 médiocrement ponctuées, longues d'environ un pouce ; les fleurs petites, situées vers le sommet àes rameaux, rappro- chées en une tête globuleuse, sessile, répandant une odeur de cerfeuil; les bractées brunes, très-cadurjues ; le calice globuleux, à cinq dents courtes; la corolle blanchâtre avec une légère teinte de rose; les capsules globuleuses, à trois loges, s'ouvrant à leur sommet en trois valves; les semences nombreuses, cunéiformes. Cette plante croit au port Jackson, dans la Nouvelle- Hollande. . MKLAr.EUQUE A FEUILLES DE MYRTE : Melaleuca mfrfifoUa; Vent. , Malm., tab. 47; Mdaleuca squarrosa, Labill., Nov. HolL, 2] tab. 169. Cette espèce est particulièrement recherchée pour la beauté de son port, de son feuillage, et de ses fleurs d'un rouge vif, disposées en paquets serrés le long des rameaux. Dans nos jardins c'est un arbrisseau de trois ou quatre pieds» dont les rameaux sont opposés, tétragones , d'un brun roui geàtre : c'est dans son pays natal, d'après M. de Labillar- dière, un arbre de cinquante à soixante pieds; ses feuilles sont presque sessiles, éparses ou opposées, ovales, concaves, aiguës, très-entières, ponctuées, à cinq ou sept nervures ,' un peu pileuses dans leur jeunesse, assez semblables à celles du petit myrte commun. Les fleurs sont disposées en épis très-serrés, situés dans la partie supérieure des jeunes pousses, réunies trois par trois dans l'aisselle d'une bractée pubescente' elles sont d'un jaune de soufre, et répandent une odeur très- agréable, ainsi que les feuilles quand on les froisse. Le ca^ lice est glabre, à cinq découpures obtuses: Its pétales con- caves, d'un blanc de lait, d'après M. deLabillardiére ; les filamens d'un jaune pâle; les anthères vacillantes, k quatre sillons ; l'ovaire globuleux, couvert de poils très-blancs : les capsules de la grosseur d'un grain de poivre. Cet arbrisseau est originaire de la Nouvelle-Hollande et des îles de la mer du Sud; on le cultive au Jardin du Roi: il fleurit vers la fin du printemps. Mélaleu(^ue gibbeuse : Mdaleuca gihhosa; Labill. , JSov, HolL, 2, pag. 3o, tab. 171.. Arbrisseau de huit à neuf pouces de haut et plus, chargé de rameaux nombreux, entrelacés -Gortériées (Arcfotideœ-Gorterieœ). Caractère: Péricline plécolépide , c'est-à-dire, formé d( squames plus ou moins entregreffées. 1. '^'HiaPiciuM. = Œdera alienata. Thunb. — [Non Œdera aliéna. Lin. fil. — Jacq.) — Hirpicium. H. Cass. Bull. févr. i8iio. p. 26. Dict. V. 21. p. 238. 2. t G0RTF.RIA. = Gorleriœ sp. Lin. — Willd. — Fers. — Gorteria. Adans. (1765) — Gaertn. — Neck. — Personaria. Lafii. lUustr. gen. 3. * IcTiNUS. — Ictinus. H. Cass. Bull. sept. 1818. p. 142. Dict. V. 22. p. 559. 4. t Gazaxia.= Gazania. Gasrtn. (1791) — H. Cass. Dict. v. ï8. p. 2 4 5. — An ? Moehnia.I^eck. (1791) — Gorterice sp.Thunh. ■ — An PGazania, Mœnch(i 802) — Lam. Illustr. gen. — Mussinia. AVilld. (i8o3) — NonGazaïua. R. Brown (181 3). 5. ■'■ MEf.ANCHinatiM. --^ Anemonospermi sp. Ray. — Arctothecœ sp. Vaill. — Arctotidis sp. Mill. — Gorteriœ sp. Lin. — Willd. Non Gazania. Gasrtn. — An P MoeJmia. Neck. (1791) — An ? Ga- zonia. Mœiich (1802). — Lam. Illustr. gen. — • Gazania. R. Brown (i8i3). — Melanchrjsum. H. Cass. Bull. janv. 1817. p. 12. Dict. V. 18. p. 248. 6. ''■ Cusi'iDiA. = Gorteriœ sp. Lin. fil. — Aitou (178g). — Aspidalis. Gartn. (1791 in icon.) — Cuspidia. Gaertn. (1791 in descr.) — H. Cass. Dict. v. 1 2. p. 25). Bull. nov. 1820. p. 171. 7. ^" DiDELTA. == Polymni(e sp. Lin. fil. — Didelta. L'Hérit. (1785). — Juss. — H. Cass. Dict. v. i5. p. 221 . — Dideltœ sp. Alton (1789). — l'ers. — Choristea. ïhunb. 1800. — Breteuillia. Buchoz. 8. t Favonium. = Polymniœ sp. Lin. fil. — Dideltœ sp. Alton (1789). — Fers. — Choristea. Soland. (jned.) — Favonium. Gsertn. (1791). — H. Cass. Dict. v. 16. p. 296. g. '^'CiLLUMiA. = Carlhami sp. Vaill. — Gorteriœ sp. Lin. — Berkhejœ sp. Willd. — Fers. — CuUumia. R. Brown (181 3). — H. Cass. Dict. v. 12. p. 21 5. 10. *Bei{Kheya.= Carthami sp. W^alther (1735). — Atrac- tylidis sp. Lin. (1707 et 1774). — Gorteriœ sp. Lin. (1765). ■ — M EL 449 Crocodilodes. Adans. (1763). (Non Crocodilodes ^ Vaill. ) «-> Basteria. HouUuyn (1780). — Berhheja. Ehrhart ( 1788 ). — Schreb. — Willd. — Pers. — Agriplvyllum. Juss. (1 789) — Desf* — Rohria. Vahl (1790). — Thunb. — Apuleia. Gœrtn. (1791)» — Zarabellia. Neck. (1791). — Gorteria. Lam. Illustr. gen. 11. "^'Evopis. = Gorteriœ sp. Lin. fil. — Rohriœ sp, Vahl (1790). — Berkheyœ sp. Willd. — Pers. — Evopis. H. Gass. Bull. févr. 1818. p. 32. Dict. v. 16. p. 65. Seconde Section. . Arctotidées - Prototypes (Arctotideœ-Archetjpœ). Caractère: Péricline chorisolépide , c'est-à-dire, formé de squames entièrement libres. 12. "Heterolepis. == Œdera aliéna. Lin. fil. — Jacq. — (Non Œdera aliénai a. T\\unh.) — Arnica inuloides. Vahl. — Hetero^ morpha. H. Cass. Bull. janv. 1817. p. 12. — Heterolepis. H. Cass. Bull. févr. 1820. p. 26. Dict. v. 21. p. 120. i3. * Cryptostemma. = Anemonospermi sp. Commel. — Arc^' tliotecce sp. Vaill. — Arctotidis sp. Lin. (1737). — Juss. — Gasrtn. — Neck. — Willd. — Pers. — Crjplostemma. R. Brown (i8i3). — H. Cass. Dict. v. 12. p. 125. 14. "■ Arctotheca. = Arctotidis sp. Jacq. '— Arctotlieca, Wendland (1798). — Willd. — Pers. — H. Cass. Dict. v. a. Suppl. p. 117. V. 25. p. 271. — [Non Arctotheca. Vaill.) 1 5. '''Arctotis. = Anemonospermi sp. Commel. (1703). — Boerh. — Adans. — Arctolhecœ sp. Vaill. (1720). — Arctotidis sp. Lin. (1757). — Juss. — Gsertn. — Willd. — Pers. — Sper- mophylla. Neck. (1791). -— Arctotis. R. Bz'own (181 5). — H« Cass. Dict. V. 25. p. 270. 16. '"'Damatris. = Damatris. H. Cass. Bull. sept. 1817. p. 139. Dict. V. 12. p. 471. Nos deux sections pourroient être considérées comme deux. grands genres, l'un nommé Gorfena, l'autre Arctotis^ et divi- sés chacun en plusieurs sous-genres. Mais nous ne voyons pas quel avantage on trouveroit dans cette disposition, qui ne changeroit rien au fond des choses, et que nous indiquons ici seulement pour démontrer à nos adversaires que le re- proche qu'ils nous font de trop multiplier les génies se té- 2g. 39 45o MEL duit à une vaine dispute de mots , puisqu'il sufllt de changer les titres donnés aux groupes, en élevant ou abaissant l'échelle de graduation suivant laquelle ils sont subordonnés les uns aux autres. Ainsi , on croit généralement et on a coutume de dire que Necker a beaucoup trop multiplié les genres : mais si l'on remarquoit que ce botaniste n'admet dans le règne végétal que cinquante-quatre genres, et qu'il intitule espèces les groupes intitulés genres par tous les autres bota- nistes, on lui adresseroit sans doute le reproche de beaucoup trop restreindre le nbmbre des genres. Voilà donc deux re- proches alternatifs, contraires et incompatibles, fondés uni- quement sur des dénominations presque arbitraires. Le véri- table reproche que mérite Necker, c'est d'avoir mal observé, mal décrit, mal caractérisé, mal composé, mal indiqué les groupes dont il s'agit : mais assurément il importe peu qu'il les ait intitulés genres ou espèces. La tribu des Arctotidées étant placée entre celle des Echi- nopsées, qui la précède, et celle des Calendulées, qui la suit, il a fallu mettre au commencement les Gortériées , plantes roides, coriaces, épineuses , comme les Échinopsées, et reléguer à la finies Prototypes, qui ont beaucoup d'ana- logie avec les Calendulées. Notre genre Hirpicium , confondu par Thunberg avec VŒdera, semble se rapprocher un peu plus que tout autre àe VEchinops , par la structure de l'aigrette, et parce que les fruits sont hérissés de poils excessivement longs , fourchus au sommet, souvent fascicules et entregreifés de manière à former des membranes. Le genre Gorteria, convenablement limité par Adanson , Gaertner, Necker, a une grande affinité avec V Hirpicium par le péricline, et il n'en dilîère essentiellement que par l'ab- sence d'une véritable aigrette. Notre genre Ictinus ressemble aux deux précédens par le péricline ; mais son aigrette nous paroit avoir quelque ana- logie avec celle du Gazania. Le vrai genre Gazania de Gaertner n'est peut-être pas celui de Mœnch ni de M. de Laniarck , et certainement il n'est pas celui de M. Brown ; mais il pourroit être le Moehnia de Necker, et il est sans doute le Mussinia de "VViUdenow. MEL 45i Notre "enre Melanchrfsum , qui est peut-être aussi le Moéh- nia de Necker, a la plus grande affinité avec le Gazania de Gœrtner, par le périeline , le port et toutes les apparences extérieures ; ce qui a produit les erreurs et la confusion commises par plusieurs botanistes , et notamment par M. Brown. Le genre Cuspidia, qui se rapproche du Melanchrysum par certains caractères, et dont l'aigrette est analogue à celle du Didelta , nous a paru pouvoir être placé entre ces deux genres. Gajrtner lui attribue une couronne féminiflore , ce qui seroit '-extraordinaire dans la section des Gortériées, où nous avons trouvé constamment la couronne neutriflore. Mais Gaertner ne s'est-il pas trompé sur ce point? Nous sommes d'autant plus disposé à le croire, que notre Cuspidia castrata, décrite dans le Bulletin des sciences de Novembre 1820, a la cou- ronne évidemment neutriflore. Le genre Didelta auroit aussi la couronne féminin ore, suivant l'Héritier. Mais c'est probablement encore une er- reur, car la calathide que nous avons décrite (tom.XlII, pag. 2:^3 ) avoit la couronne neutriflore ; et il n'est plus dou- teux pour nous que cette calathide appartient à une espèce du genre Didelta, très-peu distincte de la Didelta Ictragonice' folia de l'Héritier, et dont voici la description faite sur un échantillon de l'herbier de M. Desfontaines. Diielta obtusifolia , H. Cass. Tige rameuse, striée, glabre. Feuilles alternes, ou un peu opposées, sessiles, oblongues- «bovales, étréciesàlabase, arrondies au sommet, très-entières; les jeunes feuilles tomenteuses et blanchâtres. Grandes cala- thides radiées, solit, lires au souimetde la tige, et de longs ra- meaux pédonculi formes ; corolles jaunes. Chaque calathide composée d'un disque uiuUiflore , régulariflore , androgyni- flore, et d'une couronne unisériée, liguliflore, neutriflore,- périeline supérieur aux fleurs du disque, plécolépide , formé de squames entregrerfées , excessivement courtes, presque nulles, manifestes seulement par leurs appendices, et bisé- riées : les extérieures au nombre de trois, dont chacune est surmontée d'un grand appendice libre, foliacé, ovale; les intérieures plus nombreuses, surmontées d'appendices plus courts et plus étroits, libres, foliacés, linéaires -lancéolés; 45a MEL clinanthe large, plan, alvéolé, hérissé de fimbrilles spinî- formes, qui sont nulles sur sa partie centrale; ovaires pe- tits, obconiqucs, enchâssés dans les alvéoles du clinanthe : aigrettes courtes, composées de squamellules inégales, fili- formes, épaisses, aigué's, barbellulées ; corolles de la cou- ronne tridentées au sommet ; corolles du disque à divisions longues, linéaires, noirâtres au sommet ; étamines à appen- dices apicilaires arrondis, noirâtres; styles d'arctotidée. Le genre Favonium doit sans doute accompagner immédia- tement le DidelLa : mais il en est, selon nous, sullisamment distinct. Le genre Cullumia , qui a surtout des rapports avec les Berklieya à fruits glabres, se rapproche peut-être aussi du Di- delta par les timbrilles fort remarquables que nous avons obser- vées sur les cloisons du clinanthe, dans la Cullumia squarrosa. Le caractère sur lequel M. Brown a fondé son genre Cullu- mia, n'avoit point échappé à la sagacité de Vaillant, puisqu'il attribuoit la Cullumia ciliaris à son genre Carthamus , carac- térisé par l'aigrette nulle. Le genre Berhheja fut institué par Adanson sous le nom de Crocodilodes, parce qu'il supposoit que ce genre corres- pondoit au Crocodilodes de Vaillant. C'est une erreur. Le genre Crocodilodes de Vaillant correspond au genre Atrac- tylis de Linné : en effet, il est composé de quatre espèces, dont les trois premières sont les Atractj'lis gummifera, canccl- lata et humilis de Linné.; et s'il est vrai , comme on le pré- tend , que la quatrième espèce appartienne au genre Berk- heja, c'est par ignorance de ses caractères génériques que Vaillant l'aura comprise dans son genre Crocodilodes , puis- qu'il attribuoit à ce genre les caractères propres au genre Atractjlis de Linné. Depuis Adanson , plusieurs botanistes ont successivement reproduit comme nouveau , et sous dif- férens noms , son genre Crocodilodes. Si la raison et l'équité pouvoient prévaloir sur des règles arbitraires et frivoles, il n'est pas douteux que le nom de Crocodilodes devroit être préféré à tout autre, puisque c'est celui qui a été employé par le premier fondateur du genre : mais on a gravement décidé que tout nom générique terminé en odes ou oides de- voit être sévèrement proscrit. Il faut souvent dans les sciences. M EL 453 comme dans la conduite ordinaire de la vie , se soumettre à certains préjugés déraisonnables : c'est pourquoi nous laissons à l'écart le nom de Crocodilodes, et, forcé de choisir entre les autres, nous préférons celui de Berkheya, parce qu'il est le plus usité , et parce qu'il consacre un beau genre de synan- thérées à la mémoire du botaniste qui, le premier, a écrit un traité complet sur la structure propre à cet ordre de plantes considéré en général. M. de Lamarck, dans ses lilus- Irationes generurn , applique le nom de Gorteria au genre Berk' heya, et il donne celui de Personaria au vrai genre Gorteria. "C'est violer manifestement la règle qui veut que, lorsqu'un ancien genre est divisé en plusieurs genres nouveaux, l'ancien nom générique soit conservé au genre nouveau contenant l'espèce qui lut le type primitif du genre ancien. Cette règle, trop peu respectée par les botanistes, est pourtant bien né- cessaire pour garantir la nomenclature de la confusion , de l'arbitraire et des variations continuelles. Le genre Berhheja n'ayant point été décrit dans ce Diction- naire , nous devons réparer cette lacune , en exposant ici ses caractères , tels que nous les avons observés sur un échan- tillon sec de la Gorteria fruticosa de Linné, qui est le type de ce genre Berkheja. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, andro- gyniflore; couronne unisériée, liguliflore , neutriflore. Péri- cline égal aux fleurs du disque , irrégulier f formé de squames paucisériées , extrêmement courtes, appliquées, surmontées de très-grands appendices inégaux, inappliqués, oblongs, foliiformes , foliacés, munis d'épines sur les bords et au som- met. Clinanthe très-profondément alvéolé , à cloisons mem- braneuses. Fleurs du disque : Ovaires entièrement engainés par les alvéoles du clinanthe, et tout couverts de longs poils. Aigrettes courtes, composées de squamellules paucisériées, un peu inégales , paléiformes, coriaces, ovales - oblongues , denticulées. Corolles à cinq divisions très-longues , linéaires. Anthères pourvues d'appendices basilaires, et d'un appen- dice apicilaire alongé , arrondi au sommet. Styles d'arcto- tidée. Fleurs de la couronne privées de faux - ovaire , mais pourvues de fausses -étamines. Notre genre Ei'opis , dont les fleurs de la couronne sont 454 MEL pourvues de fausses- étamines, comme les deux genres Bcr/c- Jieja et Helerolcpis, entre lesquels il est rangé, paroît d'ail- leurs convenablement placé à la fin des Gortériées et tout auprès des Prototypes, parce que son péricline semble être formé de squames libres. Ce n'est pourtant, selon nous, qu'une fausse appaience ; car l'analogie nous persuade que les pièces du péricline de VE^opis ne sont que les appendices des vraies squames qui sont totalement avortées, et qui se- roient infailliblement entregreffées, si elles existaient. 11 ne faut pas confondre notre genre Evopis avec le genre Rohria de Vahl, caractérisé par ce botaniste de la manière suivante : Receptaculumfavosum; pappiis polyphyllus ; corolhiice radii iigu- ÏKitce , staminiferœ , anlhtris sterilibus. Vahl attribuoit à ce genre deux espèces : i." la Gorteria herhacea de Linné fils, qui est le type de notre genre Evopis ; -i." YAtractjlis oppositifolia de Linné, qui est le type du genre Berhhey a. Ainsi, le genre Rokria de Vahl est formé de la réunion de VEvopis et du Berkheja ; mais il correspond plus directement avec le Bcrk- heya , par le caractère que Vahl assigne à l'aigrette : c'est pourquoi Thunberg applique à toutes les espèces de Bei-khe^'a le nom générique de Rchria , que nous n'avons pas dû con- server à notre genre E^'opis , distingué du Berkheya par le péricline et par faigrette. Notre genre Helerolepls ne sauroit être mieux placé qu'au commencement des Prototypes, et tout auprès des gorté- riées, avec lesquelles il a une affinité manifeste ; il se rap- proche surtout de YEvopis par les fausses- étamines dont sa couronne est pourvue, et par son aigrette, qui s'éloigne de celle des autres Prototypes. Le genre Cryptostem ma, dont la couronne est souvent bili- guliflore , doit suivre immédiatement VlJeterolepis , qui est particulièrement remarquable par ce caractère, et qui offre ainsi une afïinité apparente avec les mutisiées. Le genre Arctotheca , placé à la suite du précédent, parce qu'il a, comme lui, la couronne neutriflore, a été mal dé- crit dans ce Dictionnaire, ce qui nous impose l'obligation d'exposer ici ses caractères génériques , tels que nous les avons observés sur un individu vivant d''Arctotheca repens ; cultivé au Jardin du Roi. MEL 455 Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, andro- gynillore; couronne unisériée , liguliflore , neutriflore. Péri- cline supérieur aux fleurs du disque, hémisphérique; formé de squames imbriquées, appliquées, coriaces: les extérieures ovales, surmontées d'un appendice inappliqué, linéaire, fo- liacé ; les intérieures surmontées d'un appendice margini- forme, arrondi, membraneux. Clinanthe plan, alvéolé, à cloisons élevées , membraneuses, découpées supérieurement en dents fimbrilliformes. Ovaires cylindracés, un peu ob- comprimés , élargis en haut, amincis vers la base en forme ^e pied , glabriuscules , légèrement pubescens ou garnis d'un duvet fugace, munis de cinq côtes situées sur la face exté- rieure, et pourvus d'un bourrelet apicilairc très -saillant , épais, cylindrique, cartilagineux, très-glabre; aigrette ab- solument nulle. Fleurs de la couronne pourvues d'un faux- ovaire. Le nom d'Arctotheca, qui exprime que les fruits sont velus comme un ours, convenoit fort bien au genre ainsi nommé par Vaillant; mais il convient fort mal à celui-ci, dont les fruits sont presque glabres; et cependant nous n'avons pas cru devoir le changer. Le genre Arctotis , dont le disque est androgyniflore exté- rieurement et masculiflore intérieurement, tient ainsi le milieu entre VArctotheca , dont le disque est androgyniflore, et le Damatris, dont le disque est masculiflore. Les Arctotis de Linné appartenoient à plusieurs genres diffé- rens , ainsi que M. de Jussieu l'avoit pressenti. Geertner et M. Brown en ont éliminé les Vrsinia etSphenogjne, qui ne sont pas delamêmetribn naturelle. Les autres ^^rcfoh's ont été distribués par M. Brown en deux genres : l'un nommé Crjptostemma et caractérisé par la couronne neutrillore ; l'autre nommé Arc- totis et caractérisé par la couronne féminiflore. II est juste de remarquer que cette distinction générique n'appartient pas à M. Brown , mais à Necker, qui nommoit au contraire Arctotis les espèces à couronne neutriflore , et Spermophjlla les espèces à couronne féminiflore. Cependant, nous avons cru devoir préférer la nomenclature de M. Brown, quoique beaucoup plus moderne, \.° parce que la description géné- rique de Linné prouve qu'il a pris pour type de son genre 456 MEL Arctotîs les espèces à couronne fertile et à disque stérile; 2." j>arce que la plupart des Arciotis de Linné et des autres botanistes offrent ce caractère; 3." parce que Necker a mal décrit le clinanthe , et a sans doute admis dans son genre Arctotis les Sphenogjne et Ursinia. Le genre Arctotis n'a point été décrit par nous dans ce Dictionnaire, et il n'existe aucune description satisfaisante des caractères de ce genre remarquable, réduit maintenant dans de justes limites. Nous croyons donc pouvoir utilement tracer ici les caractères génériques que nous avons soigneu- sement observés sur des individus vivans de plusieurs espèces d''Arctotis proprement dits. Calalhide radiée : disque multiflore, régulariflore , andro- gynitlore extérieurement, niasculiflore intérieurement ; cou- ronne unisériée, liguliflore , féniiniflore. Péricline supérieur aux fleurs du disque, hémisphérique; formé de squames im- briquées, appliquées, coriaces: les extérieures ovales, sur- montées d'un appendice étalé, linéaire -subulé, foliacé; les intermédiaires inappendiculées ; les intérieures oblongues , avec un appendice décurrent , large , arrondi , membraneux- scarieux. Clinanthe plan ou un peu convexe, charnu, hé- rissé de fiujbrilles longues, inégales, filiformes, entregref- fées à la base et formant ainsi des alvéoles à cloisons char- nues. Ovaires des fleurs femelles et des fleurs hermaphro- dites, obconiques, plus ou moins amincis vers la base en forme de pied, hérissés de très- longs poils doubles, biapi- culés, dressés, appliqués, pourvus d'un bourrelet apicilaire, et de cinq grosses côtes longitudinales situées sur la face extérieure, et offrant intérieurement trois loges, dont une seule , bien conformée et contenant un ovule, correspond à la face intérieure, et les deux autres, stériles par l'avorte- ment de leurs ovules et remplies de parenchyme, corres- pondent à la face extérieure , et forment les deux côtes qui accompagnent la côte médiaire; aigrette composée de squa- mellules paucisériées, inégales, paléiformes, oblongues, ar- rondies au sommet, membraneuses, scarieuses, diaphanes. Fleurs mâles , par défaut de stigmate, pourvues d'un faux- Ovaire demi-avorté, glabre, presque inaigretté , contenant yn Qvule, et d'une corolle dont les divisions portent une MEL 457 callosité derrière leur sommet. Languettes de la couronne longues, lancéolées , à peine tridentées au sommet. Notre genre Damafris , qui a la couronne féminiflore, comme l'y^rc/o/is, ofïre comme lui plusieurs analogies nota- hles avec les Calendulées, et même il s'en rapproche peut- être un peu plus en ce que son clinanthe est presque nu. Cejjendant, cette nudité du clinanthe nous paroît ne devoir être attribuée ici qu'à l'avortement complet des ovaires du disque; car les ovaires de la couronne sont protégés par des paléoles, qui sont, comme dans les Lejsera et Leptopli-ylus, dvs cloisons détachées formant des alvéoles dimidiées. Les appendices du clinanthe, dans la tribu des Arctoti- dées , peuvent donner lieu à quelques autres remarques in- téressantes. Ces appendices concourent avec le style pour établir l'affinité incontestable des Arctotidées avec les Car- duinées, les Centauriées, et surtout avec les Carlinées, au- près desquelles nous les aurions placées, si cet arrangement n'étoit pas contrarié par d'autres considérations. L'observa- tion du clinanthe, chez les diverses Arctotidées, démontre clairement que tout clinanthe alvéolé est un clinanthe muni de rimbrilles entregreffées et formant par leur réunion les cloisons des alvéoles. (Voyez, dans l'article Leptopode, nos remarques sur le genre Balduina.) Ainsi, les cloisons sont de véritables appendices nés de la surface du clinanthe , et plus ou moins élevés au-dessus d'elle; la véritable surface d'un clinanthe alvéolé n'est point au sommet des cloisons, mais bien au fond des alvéoles; et l'on se fait une fausse idée en concevant les alvéoles comme des excavations pratiquées dans la substance du clinanthe, tandis qu'elles sont au con- traire formées par des éminences produites sur sa surface. La production de ces éminences ou appendices paroît être déterminée par la présence des ovaires, puisque l'avorte- ment plus ou moins complet des ovaires se trouve ordinai- rement en rapport avec l'avortement plus ou moins complet des appendices. On peut en conclure que l'usage des appen- dices dont il s'agit est de protéger, d'envelopper, de cou- vrir les ovaires. En général , il semble que les ovaires ou les fruits des Arctotidées craignent le contact de l'air, le froid et l'humidité ; car ils sont ordinairement vêtus d'une couche 458 MEL épaisse de longs poils, ils sont plus eu moins complètement engainés dans les alvéoles du clinanthe dont souvent ils ne sortent pas, et quelquefois ils restent jusqu'à la germination enfermés dans le pcrioline , dont les squames sont entre- grefïées, et qui forme ainsi une sorte de capsule. Le lecteur trouvera tous les éclaircissemens qu'il peut dé- sirer sur nos tableaux méthodiques des genres, à la suite du tableau des Inulées (tom. XXIII , pag. 56o), de celui des Lactucées ( tom. XXV, p. Sg ) , de ceux des Adénostylées et des Eupatoriées insérés dans notre article Liatridées, et de ceux des Ambrosiées et des Anthémidées insérés dans notre article Makoute. (H. Cass.) MELANCONIUM. (Bot.) Genre de plantes de la famille des champignons, établi par Liuk , puis supprimé par lui- même, comme étant fondé sur une plante douteuse, voisine des Sphurria , dont elle a le port. Cependant T. Nées persiste à conserver ce genre, et Ehrenberg, en l'adoptant aussi, le place tout près du Didjmosporiutn de Nées. On reviendra sur ces genres à l'article Mycologie. (Lem.) MELANCORYPHOS. ( Ornith. ) Aristote paroit avoir dé- signé par ce nom soit la fauvette à tête noire , soit la petite mésange à tête noire, et le nom de melancorjphus est ap- pliqué par Belon, p. Sôg, au bouvreuil ou pivoine, loa-ia. pj'rrhida, Linn. (Ch. D.) MELANCOUPHALI. (Ornith.) C'est ainsi que les habitans de l'île de Candie appellent le traquet, motacilla ruhicola, Linn. (Ch. D.) MELANCRANIS. [Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones, à fleurs glumacées , de la famille des cjpéracées , de la triandrie monogjnie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Des épis composés de toutes parts d'écaillés imbri- quées ; chaque écaille renfermant plusieurs fleurs disposées sur deux rangs; dans chaque fleur trois étamines , un style, deux stigmates, une semence dépourvue de soies. Ce genre a été établi par Vahl pour quelques espèces de choins , schanus , Linn. Il comprend des herbes à tige roide, sans nœuds, trigones vers leur sommet; les fleurs réunies en une tête terminale, composée d'épis très -serrés. Les princi- pales espèces de ce genre sont : MEL 455 Melancranis scariecse : Mdancranis scariosa, Vahl , T.num., 2, pag. 2^9 ; Schanus scariosus , Thunb. , Prodr. , ifi. Plante du cap de Bonne -Espérance , qui croit en touffes gazon- neuses, composées de plusieurs tiges filiformes, longues d'un pied; les feuilles sétacées , canaliculées , dilatées en gaine à leur base , plus courtes que les tiges ; les fleurs réunies en une tête terminale, alongée , d'environ un demi-pouce de long, chargée de larges écailles ovales, imbriquées, mem- braneuses, luisantes, un peu roides, élargies à leur som- met, surmontées d'une pointe en forme d'arête; les trois ijrférieures stériles, acuminées, la dernière prolongée en une foliole sétacée , longue de trois pouces; cinq fleurs dans chaque épillet. Melanckanis radiée; Melancranis radiafa , Vahl, Entini. , 2, p. 239. Cette espèce a des tiges hautes d'un pied et plus, supportant à leur sommet une tête de fleurs presque globu- leuse, de la grosseur d'une cerise; un invclucre composé d'environ six à huit folioles ; l'inférieure plus longue d'cnvi- î'on un demi-pouce, les autres graduellement plus petites, trcs-étalées, roides, subuîées, un peu piquantes; les épillets très - nombreux , agglomérés , ovales ; les écailles striées , ponctuées de pourpre. Cette plante croît au cap de Bonne- Espérance. (POÎR.) ME[>ANDEROS. (Ornith.) Gesner, en citant ce nom, d'a- près Hesychius et Varinus , se borne à dire que c'est un petit oiseau dont le cou est noir. ( Ch. D.) JMÉLANDRE. (Ichthjo!.) On a parlé, sous ce nom, d'un petit poisson de la mer Méditerranée, que je ne sais à quel genre rapporter, vu le peu de détails que nous possédons à son égard. (H. C.) MELANDRION. [Bot.) On n'est pas d'accord sur la plante nommée ainsi par Pline. Clusius , cité par C. Bauhin, croit que c'est le lychnis dioica. Il dit ailleurs que, selon d'au- tres, c'est le behen blanc, cucubalus hehen. C. Bauhin fait encore mention de la barbe- de -chèvre , spirœa aruncus ; mais les indications de Pline sont trop incomplètes pour qu'on puisse déterminer avec précision ouelle est sa plante. MÉLANDRYE , ]\/e/rtndrja. {Entom.) Fabricius désigne sous aSo m EL ce nom de genre celui que Heluig avoit déjà appelé Serro- palpe. Nous avons conservé ce dernier nom, et fait figurer l'une des espèces parmi les insectes coléoptères, hétéro- mérés, ornépliiles, à la planche 12 , n.°2. Voyez Serropalpe. (CD.) MELANEA. (Bol.) Voyez Halani. (Poir.) MELANGE. (Chim.) Nom que Ton donne à une réunion de corps qui n'ont aucune affinité , au moins dans la cir- constance oîi on les considère. (Ch.) MÉLANGES FRIGORIFIQUES. (C/iim.) On donne ce nom aux corps que l'on met en contact pour produire du froid'. Voyez Froid artificiei,, tome XVII, page 410. ( Ch. ) MELANGULA. (Bo^) Césalpin cile,ce nom, employé dans la Toscane pmjr un citronier à très-gros fruits. (J.) Min^ANlCTÈRE. (Ornith.) L'oiseau figuré sous ce nom dans les planches de l'Encyclopédie méthodique, est un tan- gara , tanai^ramelanictera , Gmel. ( Ch. D. ) MÉLANIE , Melania. (Conch^l) M. de Lamarck est le premier zoologiste qui ait employé ce nom , tiré d'un mot grec , qui signifie noir, pour désigner une petite coupe générique de notre famille des ellipsostomes , qui comprend des co- quilles pour la plupart noires ou d'un brun foncé. C'étoit pour Linnaeus, qui n'en connoissoit qu'un petit nombre d'es- pèces, des hélices; poqr Muller , des buccins, et sous ce nom il entendoit des limnées; et pour Brugiiières , des bu- limes. La plupart des zoologistes modernes ont adopté ce genre , que l'on peut caractériser ainsi : Animal dioïque spiral; le pied trachélien ovale, frangé dans sa circonférence ; deux tentacules filiformes ; les yeux à leur base externe; un mufle proboscidiforme ; coquille ovale-oblongue , à spire assez pointue et souvent turriculée; l'ouverture ovale à péristome discontinu, ou modifié par le dernier tour de spire, à bord droit, tranchant, s'évasant en avant par la fusion de la co- lumelle dans le bord gauche; un opercule corné et com- plet. Ainsi, quoique ce genre ait quelque ressemblance ap- parente avec les bulimes et les limnées, il diffère des deux, parce qu'il est operculé : du premier, parce que l'ani- mal n'a que deux tentacules, les yeux étant sessiles ; et du second, parce que, très-probablement, son appareil respi- MEL 461 ratoire est branchial , et par la forme évasée de la partie antérieure de l'ouverture. C'est a'vec les phasianelles qu'il a évidemment le plus de rapports ; mais son opercule est corné : il n'a pas de callosité longitudinale sur la columelle , et enfin il est d'eau douce. Je n'ai jamais observé moi-même l'animal des mélanies , et par conséquent je n'en connois pas l'organisation : le peu que j'en viens de dire est tiré de Bruguières, qui a observé à Madagascar une des plus grandes espèces de ce genre, la Mélanie cordonnée ; mais, d'après l'analogie, ce doit être iHi animal fort voisin de celui des phasianelles et même des paludines. Ce que l'on sait positivement, c'est que toutes les espèces de ce genre habitent les eaux douces des pays chauds, en Amérique et en Asie, où elles semblent rem- placer les paludines, qui paroissent au contraire y être fort rares. M. de Lamarck caractérise seize espèces dans ce genre, dont un assez petit nombre a été figuré ; plusieurs ont la spire tronquée. A. Espèces suhturriculées. 1° La M. THiARE : M. amarula, Lamck. ; Hélix amarula , Linn., Gmel. ; Bulim. amarula, Brug. , Enc. méth. , pi. 468, fig. 6, a, h; vulgairement la Thiare fluviatile. Coquille de près d'un pouce et demi, conique, ovale, épaisse; les tours de spire décroissant subitement , aplatis à la partie supé- rieure, et garnis dans leur circonférence d'espèces d'épines droites à lextrémité de côtes assez saillantes au dernier tour : couleur d'un brun noirâtre en dehors et d'un blanc bleuâtre en dedans. Des rivières des grandes Indes et de Madagascar. La chair de l'animal est très-amère, ce qui lui a valu son nom latin : elle passe pour un bon remède contre l'hydropisie. 2." La M. THiARELLE : M. thiarellu , Lamck.; Bulimus ama- rula, var. c, Brug.; Born., Mus., t. 16, fig. 3i. Coquille d'un pouce de longueur, mais plus oblongue , plus mince, diaphane; la spire conique, aiguë; les tours aplatis à leur partie supérieure, comme dans la précédente , mais garnis de tubercules au lieu d'épines , et par conséquent moins 4^-' M EL côtelés. Elle vient des mêmes pays, et n'est peut-être qu'une variété de la précédente. 3." La M. carimfère; M. carinifera , Lainck. Petite coquille de sept lignes et demie de longueur, ovale-oblongue, atours de spire carénés transversalement au milieu , séparés par des sutures légèrement granuleuses; couleur brun-noiràtre. Du pays des Chérokées , dans l'Amérique septentrionale, d'oii elle a été rapportée par M. Palissot de Beauvois. 4.° La M. granifère; M. granifera, Lamck. , Enc. méth. , pi. 458, fig. ^, a, b. Coquille d'un pouce de longueur en- viron, ovale, aiguë, cerclée de stries transverses, granu- leuses, et de couleur d'un jaune verdâtre. Des rivières de l'Ile de Timor. 5." La M. spiNULEusE; M. spinulosa, Lamck. Coquille ob- longue, un peu rude, garnie de côtes peu sensibles dans sa longueur, striée transversalement; les tours de spire nombreux, un peu épineux en-d(^ssus, le dernier plus petit que la spire : couleur brunâtre. Du même endroit. G.° La M. TRUNCATULE; M. Iruncalula , Lamck. Coquille de sept à huit lignes de longueur, oblongue, conique, tron- quée au sommet; les tours despire, au nombre de cinq, striés transversalement, garnis de côtes longitudinales assez peu sensibles; la suture enfoncée: couleur noire. Du même pays. 7.° La M. FLAMBÉE : M.fasciolata, Oliv. ; Melanoides fascia- lala, Oliv., Voyage au Levant, pi. 3i , fig. 7. Coquille de sept à huit lignes, oblongue, subulée , ventrue en avant, mince, diaphane, finement striée dans les deux sens : cou- leur blanche , ornée de flammes longitudinales jaunâtres. Egypte , dans le canal d'Alexandrie. 8.° La M. décollée; M. décollât a , Lamck. Coquille cylin- dr;jcée, courte et grosse, glabre, n'ayant que trois ou quatre tours de spire par la troncature du sommet , le dernier un peu plissé: couleur brun-noirâtre. Des rivières de la Guiane. 9.° La M. clod; m. clavus, Lamck. Coquille de onze lignes de longueur, turriculée , mais assez courte; le sommet est obtus et atténué ; les tours de spire un peu aplatis, plissés îongitudinalement en haut ; des stries longitudinales écartée* en bas : couleur fauve. Patrie inconnue. MEL 463 B. Espèces turriculées. \o° La M. lisse; M. lœyigaia, Lamck. Coquille de quinze à seize lignes de longueur, turriculée, un peu tronquée au sommet , lisse , à tours de spire aplatis et à peine séparés par une suture : couleur blanche, d'un fauve pâle en-dessus. Rivières de l'île de Timor. ] 1 ." La M. suBt:LÉE ; M. subulata , Lamck. Coquille d'un pouce et demi de longueur, turriculée, subulée, glabre; les tours de spire aplatis, striés très- finement , suivant leur hongueur : couleur d'un brun châtain en haut, et d'un fauve pâle, orné de bandes blanches, en bas. Patrie inconnue. 12.° La M. froncée; M. corrugata , Lamck. Coquille de même grandeur à peu près que la précédente, turriculée, aiguë, brune, finement striée à sa partie inférieure et fron- cée longitudinalement dans la moitié supérieure. Patrie in- connue. i5.° La M. ponctuée; M. punctata, Lamck. Coquille de vingt-une lignes de longueur , turriculée , glabre ; le sommet aigu : les tours de spire un peu convexes: couleur blanche, avec des taches longitudinales angulo-flexueuses , fauves en- dessus, et des points de la même couleur, et disposés en séries transverses sur le dernier tour. Patrie inconnue. i3." La M. sTRANGULÉE : M. strungul/ita , Lamck., Encycl. méth. , pi. 408, fig. 5, a, b. Coquille très-rare, de près de deux pouces de hauteur, turriculée, solide; les tours de spire convexes et comme étranglés dans toute la longueur de la suture, striés finement dans^leur hauteur; quelques stries transverses sur le dernier tour: couleur d'un brun roussâtre. Patrie inconnue. 14.° La M. TRONQUÉE : M. truïicata, Lamck.; Melania semi- plicata, Enc. méth., pi. 458, fig. 3 , o, t. Coquille turriculée, de près de deux pouces de longueur, solide, tronquée au sommet ; garnie de petites côtes longitudinales, dont les su- périeures sont plus saillantes et coupées par des stries trans- verses, nombreuses: couleur d'un brun noirâtre. Des rivières de la Guiane. i5.° La M. ASPÉRULÉE; M. asperata. Coquille de même lon- gueur à peu près , également turriculée , tronquée au som- 464 MEL met, avec de petites côtes longitudinales subtuberculeuses, coupées par des stries transverses, aiguës ; les tours de spire convexes, séparés par une suture assez excavée : couleur roussàtre. Des rivières de l'Amérique méridionale? 16.° La M. TUBERCULEUSE ; M. tuberculata , Brug., Martini, ConchrI., 2, tab. i56, fig. 1261, 1262. Coquille turriculée , transparente, à tours de spire striés transversalement et tu- berculeux : couleur cendrée avec des rayons rouges. La M. APKE : M. scalra; Bulimus scaber de Bruguières. Dif- fère-t-elle de celle-ci ? Toutes deux sont des eaux douces de la côte de Coromandel. 17." La M. AUKicuLÉE : M. auriculata; Bulimus auriculatus , Brug.; Lister, Sjnops. , tab. 121 , fig. 16. Coquille éj)aisse, turriculée . à sommet tronqué ; les tours de spire médians garnis de tubercules aplatis et distans ; l'ouverture avec une sorte d'échancrure en arrière; couleur brun -marron, le plus communément ornée sur le tour inférieur de trois bandes brunes 5 séparées par autant de lignes blanches. Des eaux douces de l'intérieur de l'Afrique. M. de Laniarck en fait une pyrène ; mais M. de Férussac dit positivement que c'est une mélanie. 18. La INI. coRDONNÉE ; M.torulosa, Brug.; Martini, Conc/î. , tom. 9, p. 2 , tab. i55, fig. i23o. Coquille de deux pouces et demi de longueur, turriculée, peu épaisse; la spire très- pointue, de dix à onze tours, moyennement convexes, un peu striés et dont chacun est terminé dans le haut par un cordon convexe , adossé à la suture divisée par des créne- lures assez profondes. La couleur de la coquille est toute blanche, sous un épiderme d'un brun noirâtre. C'est de cette espèce que Bruguières a vu l'animal, qui est blanchâtre, dans des marais d"eau douce dans le voisinage de Foulpointe, à Madagascar. Il faut encore très-probablement rapporter à ce genre plusieurs espèces de coquilles décrites par M. Say, dans son article Conchologj de l'Encyclopédie américaine de Nichol- son, et dans le Journal des sciences naturelles de Philadel- phie; la Limnœa virginica , planche 2, fig. 7, qu'il rapporte au Buccinum virginicum de Gmelin, et qui est turriculée, à spire tronquée, de couleur de corne, sous un épiderme ver- MEL 465 dàtre ; la Limnœa decisa ressemble davantage à une pafudine, à cause de la brièveté de la spire ; mais son ouverture est bien ovale. La. M. canaliculata est conique, à sommet tron- qué, blanchâtre, et offre pour caractère plus distinctif une grande rainure obtuse , décurrente avec la spire. Commune dans rOhio , la M. elevata , de la même rivière, a la spire beaucoup plus élevée , avec des lignes décurrentes , dont Tune, plus saillante, lui donne l'apparence carénée. La M. conica ressemble beaucoup à la M. virginica, mais la spire est bien moins élevée. La M. prœrorsa , qui est globuleuse , ovale, la spire étant très-tronquée dans les vieux individus, et dont la columelle est un peu alongée et recourbée , est peut-être une mélanopside; et la M. armigera , dont les tours de spire sont armés de tubercoles distans et proéminens , appartient encore plutôt à ce genre. (DeB.) MELANIE. {Foss.) I,es coquilles de ce genre nous présen- tent des choses assez étonnantes. Celles qui se trouvent à l'état vivant, habitent dans les eaux douces des climats chauds des deux Indes. Leur test, en général, est mince et trans- parent ; leur couleur est brune ou presque noire ; des cloi- sons formées dans la spire, à quelque distance du sommet, permettent que ce dernier soit brisé ou rongé, sans que lanimal soit exposé à être attaqué, ou bien, dans quelques espèces, ce sommet est extrêmement long et aigu; enfin on ne trouve presque jamais ces coquilles à Tétat fossile dans les terrains d'eau douce. Au contraire, celles qui sont fos- siles, ont en général le test épais; elles ne sont Jamais tron- quées ou eflilées, et on ne les trouve que dans des dépôts où elles sont accompagnées de coquilles marines. Pourroit- on en conclure que les animaux des mélanies vivoient autre- fois dans la mer, dont la salure étoit peut-être moins grande, comme on le croit (Halley et autres), et qu'aujourd'hui elles ne peuvent supporter cette salure? On remarque avec étonnement que les mélanopsides, les cyrènes, les ampullaires et les néritines, qui vivent dans les eaux douces , ne se trouvent à Fétat fossile que dans cer- tains dépôts qui paroissent appartenir à la mer par la na- ture des corps qui les accompagnent, et dont quelques-uns même sont évidemment marins. Si l'on admet, comme tout 29. 3o 466 MËL porte à le croire, que les eaux de la mer ont dû devenir et deviennent tous les jours plus salées, on pourra soup- çonner que c'est là peut-être la cause que certains genres y ont été anéantis. 11 existe à l'état fossile un assez grand nombre d'espèces de mélanies qui ont été trouvées dans les couches plus nou- velles que celle de la craie : à l'égard des coquilles qui ont été regardées comme des mélanies, et qui ont été trouvées dans les couches antérieures à cette substance, il n'est peut- être pas très-certain qu'elles dépendent de ce genre. MÉr.AXiE A PETITES côtes ; Melaniu costellata , Lamk. , Ann. du mus. d'iiist. natur. , tom. 8, pi. Go, fig. 2. Coquille tur- riculée, portant des stries transverses et de petites côtes longitudinales. Son ouverture est ovale, évasée à la base, et porte un petit canal à sa partie supérieure : longueur deux pouces. On trouve cette espèce à Grignon, département de Seine-et-Oise ; à Hauteville, département de la Manche, et dans les couches du calcaire coquillier des environs de Paris, où elle est cortimune. Le dernier tour de la spire tend à s'éloigner de Favant-dernier, et cet éloignement est plus considérable dans celles qu'on trouve à Mouchy-le-Chàtel , département de l'Oise. On trouve à Konca en Italie une variété de cette espèce, à laquelle M. Brongniart a donné le nom de M. roncana. Mém. iur les terr. de séd. sup. du Vicentin, pi. 2, lig. 18. Mélanie variable ; Melania variabilis , Def. Cette espèce est moins grande que la précédente, à laquelle elle ressemble; mais, au lieu de petites côtes longitudinales, elle porte seu- lement une varice sur la partie du dernier tour opposée à l'ouverture. Les mélanies à petites côtes portant également ù cet endroit une varice plus ou moins grosse , et quelques individus étant presque dépourvus de côtes longitudinales, il est possible qne celle-ci ne soit qu'une variété de la pi'e- mière. On trouve ces coquilles à Hauteville. Mélanie lactée : Melania lactea, Lam. ^ loc* ciL, même pi., fig. 5 ; Bulimus lacteus, Brug. , Dict., n." /|5. Coquille turri- culée , épaisse , pointue au sommet. Les tours inférieurs sont lisses, mais les supérieurs offrent quelques stries transverses, ainsi que des stries longitudinales; on voit même sur quel- MEL 467 ques individus de légères stries trànsverses, plus marquées vers la base : longueur, neuf lignes. On trouve cette espèce à Grignon, à Montmiiail , à Fréjus : quelques individus que je possède, mais dont je ne connois pas la patrie, ont jus- qu'cà un pouce et demi de longueur. Dans l'ouvrage de M. Brongniart ci-dessus cité, on voit la figure (pi. 2, fig. lo) et la description d'une espèce qu'on trouve à Ronca, et à laquelle ce savant a donné le nom de melania stygii. II paroît qu'elle a les plus grands rapports avec la mélanie lactée. Mélanie bordée : Melania marginata , Lam., loc. cit., même pi., fig. 4; Bulimus turricula , Brug. , Dict., n." 44. Coquille conique -turriculée, couverte de stries transverses; elle a onze à douze tours de spire aplatis, dont le bord supérieur en saillie forme une rampe ; autour de l'ouverture on voit un rebord épais et un peu large, qui forme un bourrelet. On trouve cette espèce à Grignon (où elle n'acquiert que neuf lignes de longueur), à Hauteville , à Mouchy-Ie-Châfel et à Vaurin-Froid, département de l'Oise, où elle est de plus d'un tiers plus longue. Mélanie grain-d'orge ; Melania Iwvdacea, Lam., Ann. du mus. Coquille turriculée, couverte de stries transverses, por- tant huit à dix tours de spire marqués par un étranglement. L'ouverture est fort petite, rétrécie, et en pointe à sa partie supérieure: longueur, quatre lignes. On trouve cette espèce, avec quelques modifications dans ses formes, suivant les lo- calités, à Grignon, à Orglandes, département delà Manche; à Houdan, dans une couche où il se trouve des néritines, et dans une couche quartzeuse à Abbecourt près de Beauvais. Mélanie RACCOURCIE ; Melania ahbreAata, Def. Cette espèce est moins longue et un peu plus grosse que la précédente, avec laquelle elle a beaucoup de rapports. On la trouve à Cuise-Lamothe, département de l'Oise, avec de grandes cy- rènes et des coquilles marines, et dans des couches de grès supérieur à Morfontaine, à Betz, même département; à Pierre- laie et à Ecouen, département de Seine-et-Oise. I,es co- quilles de cette dernière localité sont aussi longues et plus grosses que les mclanies grain-d'orge. Mélame camcllaire ; Melania canîcularia, Lam., loc. cit., 463 MEL Vélins du mus., n." 17, fig. 4. Cette coquille a beaucoup de rapports avec la inélanie graiii-d'orge ; mais elle est plus longue et ressemble à une dent canine aiguë .- lieu natal, Grignon. Je n'en ai trouvé qu'un seul individu. Mélanie froncée; Melania corrugata, Lam. , Ann. du mus., tom. 8, pi. 60, fig, 3. Coquille turriculée , très-remarquable par ses stries transverscs et par leur croisement sur les tours supérieurs, ainsi que sur la moitié supérieure des autres tours, avec des rides verticales qui font paroître la coquille plissée et comme granuleuse : longueur douze à quinze li- gnes. On trouve cette espèce près du château de Pont- Chartrain, département de Scine-et-Oise, dans une couche qui diffère beaucoup de celle de Grignon par les coquilles qu'elle renfernie. Mélanie BaiLLA?;TE : Melania nitida , Lam., loc. cit., même planche, fig. 6; Hélix suhulata, Brocc., Conch. foss. Subapp., p. 3o5 , tab. 111, fig. 5. Coquille turriculée, subulée, grêle, fort aiguë au sommet, et partout lisse, polie et brillante; son ouverture est petite , ovale et légèrement évasée à la base. Elle a quatorze ou quinze tours de spire; longueur, quatre à cinq lignes: lieu natal, Grignon, Parnes, département de l'Oise, et San-Giusto près de Volterre en Italie.. Mélanie tortue; Melania distorla, Def. M. Lamarck avoit confondu cette espèce avec la précédente, à laquelle elle ressemble beaucoup par son brillant; mais elle en diffère essentiellement par sa courbure et par une ligne longitudi- nale qui se trouve sur chacun des tours. Ces lignes sont placées du côté droit de la coquille, et, sans . répondre précisément les unes aux autres, elles deviennent une ligne oblique du sommet jusqu'à la partie supérieure de Pouver- lure. Les individus de cette espèce que l'on trouve à Gri- gnon , ont trois à quatre lignes de longueur; mais j'en ai reçu des environs d'Angers qui ont sept à huit lignes de lon- gueur. On trouve dans la baie de AVeymouth une coquille qui ressemble parfaitement à ces derniers, et qui doit être son analogue vivant; elle m'a été envoyée sous le nom de turpo polilus. On trouve aussi cette espèce fossile à Dax. Mélanie demi-striée; Melania semi-striata, Lam., Ann. du mus. Coquille oblongue subturriculéc , couverte à sa partie MEL hC'3 supérieure de stries longitudinales très-fines et brillantes à sa base; son ouverture est ovale-oblongue et très-évasée à la base. Longueur, trois à quatre lignes : lieu natal, Grignon. Mélanie cuiLf.F.RONNE; Melaniu cochlearella, Larn., /oc. cit.. Vélins du mus., n.° i , fig. il^, et Supp., 2 , (ig, iS. Coquille conique, turriculée, pointue au sommet, chargée de sillons longitudinaux nombreux, très-fins et un peu courbés; l'ou- verture est ovale, oblique, à bord droit, épaissi et marginé : longueur six lignes. On trouve cette espèce à Grignon, à Orglandes et à Thorigner près d'Angers. Celles de ce der- nier endroit sont plus grandes. Cette espèce a bien des rap- ports avec le genre Rissoa et pourroit en dépendre. Mélanie fragile; Me/aizm/ragi7is , Lam., Vél., n.° 17, fig. i5. et Suppl. , 2 , fig. 17. Coquille tubturriculée , mince, fragile, couverte de stries longitudinales très-fines, à fours très-con- vexes et au nombre de sept : longueur, deux lignes. L'ou- verture est oblongue et ne s'avance point en cuilleron , comme dans la précédente. Lieu natal , Grignon. Elle est rare. Melania elongata. Dans le Mémoire sur le terrain du Vi- cenfin ci-dessus cité, M. Brongniart a donné ce nom à une espèce trouvée à Castel-Gomberto dans le Vicentin. Il paroît, d'après la figure qu'il en a donnée, pi. 3, fig. i3, qu'elle a beaucoup de rapport avec la mélanie à petites côtes, dont peut-être elle n'est qu'une variété. Je possède une pareille coquille, trouvée dans le Plaisantin. Elle diffère un peu de la mélanie à petites côtes de nos pays; mais je pense qu'elle n'en est qu'une variété modifiée par le lieu où elle a vécu. Mélanie souillée : Melania inquinata , Def. ; Cerithium mêla- noides, Sow. , pi. 147, fig. 6 et 7. Coquille conique, turri- culée , chargée de tubercules et de cordons transverses , comme certaines espèces de cérites; le dernier tour est chargé de cinq à sept cordons, et d'une rangée de tubercules à sa partie supérieure ; sur les autres tours on ne voit qu'un ou deux cordons et les tubercules, qui ont cela de très -singulier, que souvent ils sont brisés, et qu'à leur place on voit une petite cavité : longueur, deux pouces On trouve cette espèce à Wolwich, à Charleton et à Southfleet en Angleterre, à Beaurein, département de la Somme, où elle est accompa- gnée de paludines, et à Épernai avec des cyrènes. Celles de 470 MEL "Wolu'ich et de Bcaurein ont jusqu'à douze tubercules sur chaque tour, et quelques individus de ce dernier lieu en sont presque dépourvus. Celles d'Épcrnai en ont environ huit très-marquées. Je n'ai jamais pu rencontrer une seule de ces coquilles ayant l'ouverture en assez bon état pour en saisir tous les caractères; mais je pense qu'elles dépendent du genre Mélanie. Celles que Ton rencontre à Epernai et à Beaurein, se trour vent dans des couches qui touchent à la partie supérieure de l'argile plastique et du lignite, au-dessous du calcaire coquil- lier, et il y a lieu de croire que celles des autres localités se trouvent dans les mêmes circonstances. Mélaxie grillée ; Melania clatJirata, Def. Coquille turrir culée, conique, chargée de petites côtes longitudinales, un peu,obliques, et coupées par cinq à six stries transverses, qui les divisent en autant de petits points élevés : longueur, huit lignes. Cette espèce a été trouvée en Italie , mais j'ignore dans quel endroit elle est remplie d'une vase grise, comme les coquilles qui ont été trouvées dans le Plaisantin. Melania heddiagtonensis , Sovv. , Min. conch., pi. 09. Cette espèce se trouve dans les couches antérieures à la craie à Southampton en Angleterre, et dans la couche à oolithes au Mesnil prés de Caen : sa longueur est de quatre à cinq pcuces. Elle est turriculée-conique; les tours de sa spire sont aplatis, a\^ec un certain enfoncement au milieu : son ouver- ture présente assez les caractères de celles des mélanies: mais iL-omme elle n'est presque jamais entière, il est didicile d'être aisuré si elle appartient précisément à ce genre. ,'' Je possède une coquille qui a de très-grands rapports avec , la mélanie spinuleuse (Lam.) qui vit dans les rivières dcTimoT; niais j'ignore où elle a été trouvée, et, malgré son aspect fosr r-ile , je ne puis assurer qu'elle soit à cet état. M. Sowerby a donné dans sa Min. conch. la description et les figures des espèces de mélanies ci-après. Melania slriala (pi. 47) i coquille de la grosseur du poing et de plus de §ept pouces de longueur, que l'on trouve à Limington en Somersetshire. Melania conslricta (pi. 218, fig. 2), qu'on trouve à Tisde^^el dans le Derbyshire ; Alelania lineala (même planche, Cg. 1), que l'on trouve à Dundry, M EL 471 Melania fasciata (pi. 241, fig. 1), qui se trouve à Tile de "VViglit. Melania costata (même pi. , fig. 2), qu'on trouve à HordvvelcJif. Melania minima et Melania truncata (même pi., fig, 3 et 4), que l'on trouve à Brakenhurst. Cet auteur a donné (pi. Sg) la figure d'une coquille qu'il a nommée melania sulcata. Cette espèce a été rangée par M, de Lamarck dans le genre des Turritelles. Il lui a donné le nom de T. terebralis , et nous croyons avec ce savant qu'elle dépend de ce genre. M. de Lamarck (Ann. du mus. d'hisL nal.) a rangé dans le genre Mélanie , sous le nom de méianie demi-pMssée . une coquille qui ne dépend point de ce genre, Je possède les deux coquilles qui ont servi à la description de cetle espèce, et j'ai reconnu qu'elles étoient de jeunes cérites de J'espèce à laquelle il a donné le nom de C, nudum. M. Faujas a trouvé dans une couche de marne bitumineuse qui sépare les bancs de charbon de la mine de Gavalou . dans l'arrondissement de Saint-Paulet , département du Gard, avec des ampullaires et des coquilles qui ressemblent à des planorbes, une espèce particulière de mélanie , qui a un pouce de longueur et qui est couverte de grosses côtes longitudi- nales. Ann. du mus. d'hist. nat. , tom. 14, pU 19? fig. 11 et 12, M. Daudebard de Férussac a trouvé dans le bassin d'Épernai, avec la melania inquinata, une autre espèce de mélanie, voisine de la melania hordacea, à laquelle il a donné le nom de melanicy Iriticea. (D. F.) MÉLANIE. (Entom.) Nom vulgaire, donné à une variété de Fespèce Agrion vierge, sorte de demoiselle, dont les ailes sont dressées dans le repos , colorées d'un brun doré avec Vine tache noire, et le corps d'un vert métallique. Rœsel 1'^ figurée t. Il, pi. 9, fig. 6. Voyez Agmqn, t. L" de ce Dic- tionnaire, p. 325, var. F. ( C. D. ) MELANIPELOS. (Bo^) Voyez Helxine. (J.) MELANIS. {Erpétol.) Nom par lequel on a désigné un rep- tile ophidien. Voyez Vipère. ( H. C. ) MÉLANITE, Melanites. {Entom.) Nom d'un genre de pa- pillons de jour qui comprend quelques espèces des Indes, Jelles que VAriadne, merione, corjla , undularis , etc. (C, D.) 472 MEL MELAiVITE. {Min.) Nom donné à un minéral qui présente , avec une couleur noire assez pure, tous les caractères géomé- triques et plusieurs des caractères minéralogiques des gre- nats. Comme on ne possède encore aucun moyen précis pour séparer ce minéral des grenats, nous en avons fait l'histoire à l'article de cette espèce. Voyez Grenat mélanite, au mot Grenat. ( B. ) MELANIUM. (Bot.) Daléchamps nommoit ainsi le viola calcarata. P. Browne, dans ses Plantes de la Jamaïque, donne le même nom à une salicaire, que Linnœus , pour cette rai- son, nomme Ijthrum melanium, et qui doit peut-être se rap- porter plutôt au genre Parsonsia de la même famille. (J. ) MELANOCEKASON. (Bot.) Nom grec anciennement donné à la belladone, atropa helladona. ( Lem. ) MELANOCORHYNCOS. (Ornif?i.)Ce nom grec et celui de sycalis désignoient chez les anciens le gobe- mouche ordi- naire, muscicapa atricapilla , Gmel., dans son beau plumage, c'est-à-dire à l'époque des amours, oii le mâle offre un joli mélange de noir et de blanc, tandis qu'en hiver il est gris, comme sa femelle, avec une simple bande blanche sur l'aile. (Ch.D.) MÉLANOÏDE, Melanoides. (Conchyl.) Olivier, dans son Voyage au Levant, tom. 2, pag. 40, a donné ce nom au genre de coquilles que M. dcLamarck avoit nommé Mélanie, et il a , au contraire, employé ce dernier nom pour désigner un autre genre, généralement adopté, mais dont M. de Férussac a changé la dénomination en celle de Mélanopside.' Voyez ce mot et Mélanie. (De B. ) MELANOLOME, Melanoloma. (Bot.) Ce nouveau genre de plantes, que nous proposons, appartient à l'ordre des Synanlhérées et à la tribu naturelle des Centauriées. Voici SCS caractères. Caiathidc très -radiée : disque multiflore , obringentiflore, androgynifiore ; couronne unisériée, ampliatiflore, neutri- flore. Involucre de quelques feuilles bractéiformes , verti^il- lées autour de la base du périclinc. Péricline inférieur aux fleurs du disque, ovoïde; formé de squames imbriquées, appliquées, coriaces : les intermédiaires oblongues, étrécies de bas en haut, munies sur chaque côté d'une bordure li- MEL 473 néaire, frangée, scarieuse ," noire , et surmontées d'un grand appendice étalé, penné, coriace, à pinnulcs distancées, fili- formes, barbellulées , roides. Clinanthe plan, épais, charnu, garni de finibrilles nombreuses, inégales, libres, tiliformcs- laminécs. Fleurs du disque : Ovaire oblong , comprimé, muni de poils capillaires. Aigrette de centauriée, très- courte, avec petite aigrette intérieure. Corolle obringente. Etamines à filet parsemé de poils très-courts; appendice apicilaire long. Fleurs de la couronne: Faux -ovaire grêle, inaigretté. .Corolle obringentiforme, à limbe amplifié, divisé en deux segmens, Tintcrieur quadrilobé au sommet, l'extérieur tantôt bifide jusqu'à la base, tantôt indivis. Nous connoissons deuj^'espèces de ce genre. Mélanolome passe : Melanoloma humilis, H. Cass. ; Centaurea pullata, Linn., Sip. pL, édit. 3, pag. 1288. C'est une plante herbacée, annuelle suivant Linné, bisannuelle selon Villars, vivace selon M. Desfontaines. Sa racine , qui est assez grosse, produit deux ou trois tiges courtes, menues, simples ou presque simples, ordinairement monocalathides , anguleuses, pubescentes; les feuilles sont très-variables, un peu dentées, pubescentes, un peu scabres ; les inférieures longues, pétio- lées, ordinairement lyrées; les supérieures courtes, sessiles, oblongues ; les calathides sont terminales, solitaires, assez grandes, composées de fleurs blanches ou purpurines; leur péricline est entouré à sa base d'un involucre de quelques feuilles ou bractées lancéolées, velues, entières ; l'appendice des squames est jaunâtre. Cette plante habite l'Europe aus- trale, la Barbarie, le Levant ; on la trouve en France, dans les départemens méridionaux , auprès des haies et au bord des champs, où elle fleurit en Mai et Juin. Mélanolome élevée; Melanoloma excelsior , H, Cass. Tige herbacée, haute d'un pied et demi , rameuse, diffuse, an- guleuse, striée, pubescente , scabre ; feuilles alternes, un peu pubescenfes, un peu scabres, d'une substance ferme et roide : les inférieures pétiolées , ovales-lancéolées, obtuses, presque indentées ; les supérieures sessiles , semi-amplexi- caules, oblongues, obtuses, presque indentées, à base biau- riculée , comme sagittée ; calathides grandes, belles, très- radiées , solitaires au sommet des rameaux, entourées cha- 474 MEL cune à la base d'un involucre de cinq ou six feuilles vcrtî- cillées, inégales, ovales; corolles de la couronne blanches ; celles du disque blanc -jaunâtre , avec le sommet des divi- sions couleur de chair. Nous ignorons l'origine de cette plante, qui nous paroît constituer une espèce distincte, et que nous avons décrite sur un individu vivant , cultivé au Jardin du Roi , oii il n'étoit point nommé. Notre genre MeZa^io/oma est exactement intermédiaire entre le Cjanus et le Lepteranthus. Il ressemble au Cjanus par la bordure des squames du péricline, et par les corolles de la couronne; mais il s'en dislingue par l'involucre et par l'ap- pendice des squames du péricline : il ressemble au Lepteran- ihus par l'appendice des squames du péricline ; mais il s'en distingue par l'involucre qui entoure ce péricline , par la bordure dont les squames du péricline sont pourvues, et par la forme des corolles de la couronne. (Voyez notre article Leptéhanthe . tom. XXVI , pag. 64» ) I>e nom de Melanoloma, composé de deux mots grecs qui signifient bordure noire, fait allusion à la bordure remar- quable des squames du péricline. (H. Cass.) MÉLANOMPHALE. {Bot. ) Reneaulme nommoit ainsi l'or- nithogalum aralicum, parce que, selon lui, le centre ou om- bilic de la fleur est noir. (J.) MÉLANOPHORE, Melanophora. {Entom.) M. Meigen a décrit sous ce nom un genre d'insectes diptères, delà famille des sarcostomes, correspondans aux tachines et auxtéphrites de Fabricius , tels que le musca grossificationis de Linnseus. (C. D.) MELANOPS. {Ornith.) Cette épithèle est donnée par La- tham à une espèce de corbeau, dont M. Vieillot a fait sa coracine kailora. (Ch, D. ) MÉLANOPSIDE, Melanopsix. (ConclijL) Ce nom, qui in- dique des rapports avec les mélanies, ce qui n'est pas rigou- reusement exact, a été imaginé par M. d'Audebard de Fé- russac, le père, pour désigner un petit genre de coquilles qu'Olivier avoit établi sous la dénomination de Mélanie , ou qu'il confondoit avec les espèces véritables de ce genre , et que M. de Lamarck avoit proposé plusieurs années auparavant. Les caractères de ce genre . qui a été adopté par tous les zoolo' MEL 475 gistcs modernes, et duquel M. d'Audebard de Férussae, fils, a publié une monographie dans la première partie du pre- mier volume des Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris, peurent être expi'imés ainsi : Animal dioïque, spi- ral, trachélipode ; le pied court, arrondi, pourvu d'un oper- cule corné : Ja tête avec deux gros tentacules coniques, assez peu alongés , incomplètement contractiles, portant les yeux sur un ^renflement assez saillant, situé à leur base externe; la bouche à l'extrémité d'une sorte de mufle proboscidi- forme ; la cavité respiratrice aquatique contenant deux pei- gnes branchiaux inégaux, et se prolongeant en un tube in- complet à son angle antérieur et externe. Coquille ovale , subturriculée, à spire courte ; l'ouverture ovale, sans tube, mais échancrée en avant et sans trace de sinus à son extré- mité postérieure ; le bord columellaire calleux et plus ou moins profondément excavé. D'après ces caractères il est évi- dent que ce genre est assez éloigné des mélanies proprement dites, surtout pour la coquille, qui n'a jamais l'évasement de l'ouverture par la fusion de la columelle qui existe dons celle-ci. C'est pour moi une simple subdivision des cérithes, dont elle ne diffère que parce que l'échancrure de l'ouver- ture, au lieu d'être quelquefois presque tubuleuse , est sou- vent peu marquée. Je divise en effet les Cérithes en cinq petits groupes : dans le premier , les Cérithes proprement dites . comme le C. vertagus, il y a réellement un petit canal fort court, recourbé vers le dos dp la coquille; les Chenilles . C. aluca , ont le canal encpre plus petit , tout droit, et une échancrure ou sinus bien formé à la jonctioo postérieure des deux bords ; les Totamides pt les Pibazes n'ont plus de canal , mais une simple échancrure ei) avant, et le bord droit se dilate plus ou moins avec l'âge , comme dans le C. palustre; IcsPiKÈNEs ont aussi l'ouverfure sans canal , peu échancré en avant, avec un sinus à l'extrémité postérieure du bord droit, qui ne se dilate pas; le bord columellaire calleux et courbé dans son milieu : enfin, les Mélanopsipes , en général moins turriculées, ont l'échancrure antérieure, mais pas de sinus en arrière et une large callosité sur le bord columellaire. Jamais ces caractères ne se trouvent sur les véritables mé:; îanies. 47^ MEL Les mélanopsides habitent constamment les eaux douces, et leurs mœurs s'éloignent sans doute fort peu de celles des cérithes fluviatiles et même de celles des paludines. On n'en a pas encore trouvé en France ni même en Italie , où cepen- dant il est fort probable qu'il en existe : mais on en a dis- tingué en Carniole , en Hongrie, dans la Russie méridionale et dans presque tout le bassin de la Méditerranée; en Espa- gne, sur le versant de la mer Océane ; dans les grands fleuves, le Tigre et l'Euphrate, de la pente méridionale de l'Asie. Il me paroît probable que deux ou trois espèces de coquilles dont M. Say a fait des mélanies, appartiennent réellement au genre Mélanopside : ainsi l'Amérique septen- trionale auroit des espèces de ce genre, ce que n'auroit pas le versant de l'Europe vers la mer Océane. Aussi, en admet- tant ce fait comme positif, il sembleroit que celles qui y ont existé n'y sont plus qu'à l'état fossile; et, en efTef, on trouve un assez grand nombre de mélanopsides fossiles eu France, où il ne s'en rencontre peut-êfre plus de savantes. Les espèces que M. de Férussac caractérise dans ce genre, sont au nombre de onze ; mais il faut convenir qu'elles sont souvent si voisines les unes des autres, que je doute qu'il y en ait plus de trois ou quatre véritables. La M. BucciNOÏDE ; M. huccinoides, Olivier, Féruss. , loc. cit. , pi. ] , fig. 1 — 1 I , et pi, 1 1 , fig. 1 — 4. Coquille conique , ovale, épaisse, à spire courte , souvent aiguë; les tours de spire déprimés , striés longitudinalement , au nombre de huit, dont le dernier est plus grand que tous les autres pris en- semble ; une large callosité sur le bord columellaire. Cou- leur uniforme, brune ou châtaine. C'est la M. lisse, M. lœngala , de M. de Lamarck ; le Buc- ciniim prœrorsum de Linnœus; le Bulirnus prœrorsus de Bru- guières ; le Bulirnus antediluvianus de M. Poiret. Cette espèce se trouve vivante dans les eaux douces de la Syrie, de l'île de Crête , de l'archipel grec, d'après Olivier; on dit qu'elle se trouve aussi en Hongrie, d'après M. de Fé- russac, qui en possède un grand nombre d'individus. Elle offre un assez grand nombre de variétés, soit dans la couleur, soit dans la forme: ainsi elle est tantôt noire, bjune, châ- taine; tantôt d'un vert jaunâtre et quelquefois ornce de MEL 477 trois banoes brunes sur un fond verdàtre ; elle est plus ou moins alongée ou élargie, ce qui la rend conique ou fusi- forme. Dans quelques individus l'ouverture a la moitié de la longueur de la coquille, et dans d'autres les deux tiers. Il est certain qu'elle est parfaitement identique avec l'espèce fossile que l'on trouve dans Tile de Rhodes, dans les mon- tagnes de Sestos, dans la formation d'argile plastique et des environs de Soissons ; en Angleterre , à l'île de ^'ight , et dans plusieurs autres endroits; en Italie, etc. La M. DE DuFOUR ; M. Dnfourii , de Fer., loc. cit., pi. i, *fig. 16, et pi. 2, fig. 5. Espèce fort l'approchée de la précé- *""3ente par la forme et la grandeur, qui varient cependant aussi beaucoup : sa couleur, également fort variable , brune ou verdàtre, est quelquefois parsemée de taches brunes; le dernier tour de spire est ordinairement pourvu de trois côtes transversales, mais aussi quelquefois elles s'effacent presque complètement. Elle se trouve vivante dans le royaume de Valence et dans différens endroits de l'Espagne; fossile à Dax, dans les faluns de Mandillot. La M. A CÔTES : M. coslala, Oliv. , Lam. ; de Fér. , loc. cit., pL 1 , fig. 14, ]5. Coquille ovale, conique, épaisse, pourvue de côtes épaisses, nombreuses, longitudinales sur tous les tours de spire, qui sont au nombre de huit, dont le dernier est plus grand que tous les autres ensemble: la couleur est bruue ou cornée, avec une tache de la même couleur sur la «olumelle, qui est blanche, comprimée et assez excavée. Cette espèce, qui varie aussi pour la grandeur et la pro- portion des parties , se trouve vivante dans les environs d'Alep et dans Je fleuve Oronte. Elle est fossile sur le haut des montagnes de Sestos et d'Abydos. La M. A PETITES CÔTES : M. coslellata ; Mur. cariosus, Linn. ; Buccina murocceana, Chemnitz , ConclijL, X, tab. 210, fig. 2082 , 2080. Cette espèce, que M. de Férussac ne sépare qu'avec doute de la précédente, paroit n'en différer qu'en ce que les côtes sont plus nombreuses, plus serrées, et que le dernier tour est trois fois plus grand que tous les autres pris ensemble. Elle se trouve abondamment dans les ruisseaux des euvi- 478 MEL rons de Taqueduc de Séville et dans cet aqueduc, dans les lacs et rivières du royaume de Maroc. Son animal est orné, comme celui de la mélanie buccinoïde, de lignes brunes et ondulées. La M. A GROS nœuds; M. nodosa, de Fér., loc. cit., pi. i , fig. i5 ; M. affinis, Mém. géolog. Coquille ovale, aiguë, épaisse, de sept à huit tours de spire ; le dernier ventru, pourvu de côtes noueuses, longitudinales. Cette espèce , qui habite vivante dans le Tigre , paroît , comme la précédente , aussi peu différer de la M. à côtes^ Elle a été trouvée fossile par M. Menard de la Groye entre Ottricoli et Lavigno , près de la route de Rome à Foligno , avec des coquilles marines. Une variété de cette même es- pèce ei,t répandue dans un calcaire compacte dont est bâti le temple de Daphné à Athènes. La M. CHEVRONNÉE ; M. decussata , de Fér. Coquille à spire conique, formée de cinq à six tours déprimés, le dernier plus grand que tous les autres; l'ouverture grande , à peine échancrée ; lacolumelle presque droite , à peine canaliculée : couleur blanche, variée de lignes rousses entières ou ponc- tuées. Dans divers endroits de la Hongrie , et entre autres dans le Flattensée. La M. d'Esper, M.Esperi, de Fér., ne paroît différer que par quelques nuances dans la couleur, et parce que le canal de la columelle est mieux formé. De la rivière de Laybach , dans la Carniole. La M. ALONGÉE; M. acicularis, de Fér. Coquille subulée , lisse, épaisse, de huit à dix tours despire, décroissant in- sensiblement : callosité nulle; la columelle atténuée , aiguë, à peine canaliculée et échancrée : couleur brune foncée, avec une bande jaunâtre sur les sutures. Vivante , elle se trouve dans la Laybach , dans les eaux thermales de Weslau près Vienne, dans le Danube , à Bude, etc. ; fossile , à File de Wight. M. de Férussac, dans sa Monographie , joint aux mélanop- sides les Pvrènes de M. deLamarck; mais, quoique fort rapprochées en effet, nous n'en parlerons que sous ce der- nier mot. (De B.) MËLANOPSIDE. (Foss.) Les raélanopsides, ainsi que les MEL 479 mélanies, ne se trouvent plus aujourd'hui à l'état vivant que dans les eaux douces des climats chauds. Comme ces dernières, elles ne se trouvent à l'état fossile, dans nos pays, que dans les couches postérieures à la craie, mais avec cette différence, que les couches qui les contiennent sont posées sur l'argile plastique au-dessous du calcaire coquillier, où elles sont accompagnées de planorbes, de physes, de lymnées et d'autres coquilles d'eau douce ( d'Audeb. deFéruss.), et qu'on ne les trouve jamais, comme les mélanies , dans le cal- caire coquillier marin. Mélanopside buccinoïde ; Melanopsis buccinoidea, Oliv. , Voy., pi. 17 , tîg. 8 ; Melanopsis fusiformis , Sow. , Min. conch., t. 332 , fig. 1 — 7. Coquille ovale-conique, lisse, portant sept tours de spire, dont le dernier est plus long que la spire : lon- gueur, huit h neuf lignes. On trouve cette espèce dans le bassin d'Épernai, au-dessous d'un banc d'huitres ; à Soissons, à Vaubuin , à Cuiseaux dans le Jura; à Heuden-Hill, dans l'ile de Wight, à Wolwich ; en Italie, en Grèce. Elle ne diffère en rien de celles qu'Olivier a prises vivantes dans le fleuve Oronte et dans toutes les rivières de la côte de Syrie, ni de celles que M. de Férussac a trouvées dans les petites rivières d'Andalousie en Espagne. J'en possède une dont l'ou- verture est remplie de vermilies ou de serpules. Mélakopside a côtes; Melanopsis costafa, Oliv., voy. pi. 3i, fig. 3 ; Encycl. méth., pi. 468 , fig. 7. Il paroît que cette es- pèce est analogue à celle qu'on rencontre vivante dans les ri- vières des îles de l'Archipel et en Syrie. On la trouve fossile à Soissons, en Italie et à Sestos , où elle forme des rochers solides. (De Férussac.) Mélanopside noueuse : Melanopsis nodosa, De Fér. hes co- quilles de cette espèce ont beauc«up de rapport, pour la forme et la grandeur, avec les précédentes; mais celles-ci sont cou- vertes, à la partie supérieure du dernier tour de la spire, de deux rangs transverses de nœuds lisses et peu élevés, qui se terminent par des côtes douces longitudinales. On les trouve à Magliano en Italie. Mélanopside de Boue; Melanopsis Bouei, De Fér. Cette es- pèce a beaucoup de rapports avec celle qui précède immé- diatement ; mais elle est beaucoup plus raccourcie. On H trouve ea Moravie. 48o MEL Mehmnpsis D'i/ourii , De Fér. Celte espèce a jusqu'à quinze lignes de longueur! elle est ventrue, et porte une très-grosse callosité sur le bord gauche de son ouverture : elle est très- remarquable en ce que la partie supérieure de chaque tour est munie d'un canal en forme de rampe comme les olives. On trouve cette espèce à Dax. Je possède une petite coquille du genre Mélanopside qui a été trouvée à Gilocourt , département de TOise. Elle est lisse, et le bord droit de l'ouverture s'élève presque jus- qu'au haut de la spire, qui n'est composée que de deux ou trois tours. Ce petit nombre de tours feroit soupçonner que ce seroit un jeune individu de la mélanopside buccinoïde. Longueur, deux lignes et demie. Elle a la forme d'un petit haricot. M. Sowerby a donné la figure et la description d'une co- quille de ce genre , à laquelle il a donné le nom de melanopsis subiilatus (Min. conclu, tab. 532, tig. 8): elle a sept lignes de longueur sur deux lignes et demie de largeur vers sa base. Elle a été trouvée dans l'île de Wight avec la M. buc- cinoïde, dont elle n'est peut-être qu'une variété. (D. F.) MELANOS. (Ornlth.) M. Desmarest a donné, dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle , des explications curieuses sur l'emploi de ce terme pour désigner les mam- mifères et les oiseaux dont les poils ou les plumes passent d'une autre couleur au noir foncé. (Ch. D.) MELANOSCHŒNUS. {Bot.) Michéli, auteur italien, nom- niolt ainsi une espèce de chouin, schcenus mucronalus. (J.) MELANOSINAPIS. {Bot.) M. De Candolle nomme ainsi l'une de ses cinq sections du genre Sinapis, laquelle contient la vraie moutarde, sinapis nigra. (J. ) MELANOTIS. {Bot. ) Le genre fait sous ce nom parNecker est le melasma de Bergius, ou nigrina de Linnaeus , que le fils de ce dernier a réuni au Gerardia, genre de la famille des personées. (J.) MELAJN'PYRON {Bol.) -. Blé noir, en grec. Voyez Mêla m- pvnE. (Lem.) MÉLANTÉRIF.. {Min.) C'est nn nom employé par quel- ques minéralogistes anciens pour désigner une terre noire ])yriteî:se, susceptible de donner une couleur noire ana- MEL 481 logue à celle de l'encre et d'une nature qui n'en est pas trés- éloignée. Cette matière se trouve principalement dans les roches schisteuses, noires et pyriteuses, que nous avons dési- gnées ailleurs sous le nom d^ampélite. Mais il paroît que celle qu'Agricola et Dioscoride indi- quent en Cilicie , qui étoit jaune de soufre et qui donnoit dans l'eau une dissolution noire, pourroit être regardée comme un sulfate de fer en partie décomposé par l'air, et tel qu'on le trouve souvent en efflorescence sur les roches schisteuses que nous venons de mentionner. M. Leonhard paroit avoir adopté cette opinion, eu citant le melanteria comme synonyme du fer sulfaté. ( B. ) MÉLANTHE, Melanthium. {Bot.) Genre de plantes mono- cotylédones , à fleurs incomplètes , de la famille d.es colchicées , de Vhexandrie trigynie de Linnaeus; offrant pour caractère es- sentiel : Une corolle à six pétales ; point de calice ; six éta- mines insérées sur les onglets des pétales ; les anthères à deux lobes; un ovaire supérieur, trigone, chargé de trois styles ; une ou plutôt trois capsules unies ensemble par leur côté intérieur: les semences nombreuses, comprimées. Mélanthe de Virginie: Melanthium virginicum, Linn. ; Lmk. , lU. gen., tab. 269, fig. 1 ; Pluken. , Phjtogr., t. 434, fig. 8. Cette plante s'élève à la hauteur de trois pieds sur une tige simple, herbacée, fistuleuse, un peu velue , garnie de feuilles alternes, vaginales à leur base, linéaires, longues, aiguës. Ses fleurs forment à l'extrémité des tiges une grande et belle panicule pyramidale, velue sur ses ramifications, munie de bractées courtes, pubescentes ; la corolle d'un blanc jaunâtre, d'une médiocre grandeur; les pétales presque hastés, mar- qués à leur base de deux taches foncées ; les filamens de la longueur de la corolle ; l'ovaire glabre, ovale, à trois lobes; les styles divergens, un peu plus courts que les éfainines. Cette plante croît aux lieux humides, dans la Virginie, la Caroline, etc. Mélanthe DU Cap : Melanthium capense , Linn.; Lamk., IlL gen., tab. 269, fig. 3; Pluk., Phjtogr., tab. igS, fig. 4, Melanthium punctatum, Mill. , Dict. Espèce remarquable par ses feuilles et ses corolles ponctuées, dont la tige est très- simple , haute de sept à neuf pouces , garnie d'environ quatre 29. 3i 48. MEL feuilles ovales, un peu concaves, épaisses, un peu ciliées à leurs bords, couvertes à leurs deux faces de très-petits points noirs, tuberculeux; les fleurs sessiles , disposées en un épi simple, terminal, long d'environ trois pouces; la corolle finement piquetée de rouge; les pétales caducs, lancéolés; les étamines de moitié plus courtes que la corolle ; l'ovaire trigone, divisé jusqu'à son milieu en trois parties, terminées chacune par une pointe courte, en forme de corne. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. Mélanthe eNiLATÉRAL; MclanlMuin secundum , Lamk. , Enc. et m. gen., tab. 269, fig. 2. Cette espèce, rapprochée de la précédente, s'en distingue par ses fleurs unilatérales, par ses pétales onguiculés, munis ordinairement de deux petites dents à peu de distance de leur base ; par ses feuilles étroites, à peine larges d'une demi-ligne. La tige est grêle, simple, finement panachée de rouge, haute de huit à neuf pouces ; les fleurs sessiles, formant un épi court, un peu lâche, dé- pourvu de bractées; les pétales étroits. linéaires - lancéolés ; l'ovaire court, médiocrement turbiné, chargé de trois styles grêles. Cette plante a été découverte au cap de Bonne-Espé- rance par Sonnerat. Mélanthe a kpi dense : Melanthium densum, Lamk., Encycl. et IlL gen., tab. 269. fig. 4; Veratrum luteum , Linn. Cette plante s'élève à la hauteur d'un à deux pieds sur une tige simple, garnie de feuilles alternes, sessiles, un peu amplexi- caules, linéaires, aiguës, larges d'environ deux lignes; les inférieures très-longues , les fleurs petites, nombreuses, épar- ses, pédicellées, réunies en un épi droit terminal, d'abord ovale ; à la base de chaque pédicelle une petite bractée ovale, aiguë, scarieuse ; les corolles très-ouvertes ; les pé- tales ovales, sans onglets; les anthères blanchâtres, en cœur; l'ovaire court, trifide au sommet. Cette plante croît dans la Caroline. Mélanthe jonciforme ; Melanthium junceum, Jacq. , 7c. rar. . ■2 , tab. 461. Cette espèce est pourvue d'une bulbe arrondie, de la grosseur d'une noisette : elle produit une feuille radi- cale, subulée, aiguë; pu^s deux autres planes, aiguës, vagi- nales. Les tiges sont droites, simples, subulées, longues d'un pied et demi, munies vers leur sommet de deux feuilles al- MEL 485 ternes; les fleurs sessiles, alternes, disposées en un épi ter- minal, long de deux pouces; la corolle (Vui} pourpre violet ou blanchâtre; les pétales onguiculés, lancéolés, un peu ai- gus ; les filamens de couleur purpurine ; les anthères alon- gées ; les capsules Irigones, noueuses, obtuses, couronnées par les styles. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Mélanthe cilié : Melantliium ciliatum , Linn. , Supp!.^ u i 3 ; .Tacq., Fraorm. , tab. 3, lig. 5; Melanthium unifloruni , Jacq. . Coll., 4, pag. joo. Plante lierbacée, du cap de Bonne-Espé- rance, dont les tiges sont simples, longues d'un pied et plus, garnies de l'cuilles alternes, linéaires-lancéolées, très-aigué's, finement crénelées et membraneuses à leurs bords, longues d'un demi-pied ; les radicales et inférieures pourvues d'une longue gaine : les ileurs sessiles, alternes, peu nombreuses, rapprochées, terminales; la corolle d'une grandeur mé- diocre; les pétales lancéolés, onguiculés, rouges en dehors, jaunâtres à leur base; les capsules cendrées, longues d'un pouce. Mélanthe a feuilles de graminées ; Melanthium gramineum , Cavan., Icon. rar. , 6, tab. 687. Ses racines sont pourvues de plusieurs bulbes ovales, d'où s'élèvent des tiges très- courtes, en partie enfoncées en terr£ , longues d'un pouce, filiformes ; les feuilles radicales semblables à relies des gra- minées, vaginales, canaliculées, très-aigucs, longues de trois pouces ; les fleurs, au nombre de deux ou trois, sont d'un blanc jaunâtre; les pétales veinés, lancéolés, longs d'un pouce et plus, larges de deux lignes; les filamens plus courts que la corolle ; l'ovaire ovale, aigu; trois styles rougeàtres. dlvergens. Cette plante a été découverte dans les environs de Mogador par Broussonet. (Pom.) MÉLANTHERE, Mdanthera. (Bot.) Ce genre de plantes, publié par ^^on Rohr, en 1792, appartient à l'ordre des sy- nanthérées, à notre tribu naturelle des hélianthées, et à la section des hélianlhées-prototypes, dans laquelle il est im- médiatement voisin des genres Blainvillea et Lipotriche. Voici les caractères génériques du meUinthera, , tels que nous Ici avons observés sur des individus vivans de melanthera urlicœ- folia. Calathide incouronnée, équaliflore, multiflore, régulari- 484 MEL flore, androgyniflore. Péricline inférieur aux fleurs, d'abord convexe ou turbiné, puis plan ; formé de squames irréguliè- rement bisériées , à peu près égales, appliquées, ovales, fo- liacées ou subcoriaces. Clinanthe con^'exe, garni de squa- melles inférieures aux fleurs, embrassantes, oblongues-lan- céolées , presque spinescentes au sommet. Fruits plus ou moins comprimés bilatéralement, subtétragones , élargis et épaissis de bas en haut, glabres, lisses, tronqués au sommet, à tron- cature en losange, très-large, plane, hispide ; aréole apici- laire , petite , orbiculaire , occupant le centre de la troncature aigrette interrompue, irrégulière, composée d'environ cinq à dix squamellules inégales, filiformes, courtes, épaisses roides, blanches, barbellulées , se détachant facilement, et paroissant articulées par la base sur un rebord très-court épais, charnu, vert, dentelé, qui simule un bourrelet apici laire ou une très-petite aigrette stéphanoïde. Corolles blan- ches, à dix nervures, à tube court et glabre, à limbe hé- rissé de poils , à cinq divisions hérissées de papilles sur leur face supérieure. Anthères à loges noirâtres, à appendice api- cilaire blanc. Nectaire tubulé. Nous distinguons trois espèces de melanthera. Mélanïhère a feuilles d'ortie : Melanthera urlicœfolia, H. Cass. ; Melananthera Linnœi , Kunth , Noy. gen. etsp.pl. t. IV, pag. 199 (édit. in-4.°) ; Melananthera deltoidea, Rich. et Mich., FI. bor. Amer., tom. 2, pag. 107; Pers. , Sjn. pi. , pars 2, pag. 396; Calea aspera , Jacq. , Collect. ad bot. spect. , vol. 2, pag. 290, n.° 23o; Icon. pi. rar., vol. 5, tab. 585; Willd. ; Desf. ; Decand. ; Aiton; Lam.; Bidens nlvea, Swartz, Obs. bot., pag. 296 ; Bidentis niveœ varietas prima , Linu., Sp. pL, édit. 3, pag. 1167; An? Amellus, P. Browne, Hist. ofJam., p. 517; Bidens scabra, Jlore niveo , folio urticœ , Dill. , Hort. eltham., pag. 56, tab. 47, fig. 65, n.° 3. C'est une plante herbacée, dont la tige, haute d'environ trois pieds, est dressée, ra- meuse, subtétragone, striée, scabre ; ses feuilles sont oppo- sées, pétiolées, ovales, acuminées, dentées en scie, tripli- nervées, scabres , surtout en-dessous, un peu pubescentes, d'un vert cendré; les calathides, larges de six à neuf lignes, sont solitaires au sommet de longs pédoncules nus, ordinai- rement ternes à Pextrémité de la tige et des rameaux : les MEL 485. corolles sont blanches. Nous avons fait cette description spé- cifique, et celle des caractères génériques, sur des individus vivans, cultivés au Jardin du Roi, où ils fleurissoient au mois d'août. Swartz, qui paroit avoir bien observé cette plante, dit qu'elle est vivace par sa racine, et qu'elle ha- bite la Janjaïque australe , où on la trouve près des bords de la mer , ainsi que sur les terrains élevés, cultivés ou cou- verts de gazon. Elle seroit annuelle, selon M. Kunih ; mais Jacquin a remarqué, sur des individus cultivés en Europe dans la serre chaude, que cette espèce étoit tantôt annuelle et tantôt vivace. M. Link , dans son Enumeratio plantarum horti lerolinensis , dit que les fleurs sont jaunes, ce qui est une erreur manifeste. Mélanthère a feuilles en violon : Melanihera panduriformis , H. Cass. ; Melanantherce hastatœ varietas, Rich. et Mich. , FI. hor. Amer., tom. 2 , p. 107 ;' Pers. , Sfn. pL, pars 2 , p. SoS ; Bidentis niveœ varietas tertia , Linn., Sp.pl., édit. 3, p. 1167: Bidens scabra , Jlore niveo , folio pandurœformi , Dill. , Hort. EUharn., pag. 64, tab. 46, fig. 64. Une racine vivace pro- duit plusieurs tiges droites, simples, hautes de plus de quatre pieds, roides, scabres, munies de quatre côtes longitudi- nales; les feuilles sont opposées, étalées, assez grandes, pé- tiolées, oblongues-lancéolées, ridées, scabres, acuminées au sommet, dentées en scie sur les bords, étrécies des deux côtés vers le milieu de leur longueur, ce qui produit deux lobes vers la base ; chaque tige se divise au sommet en quelques rameaux et pédoncules terminés par de belles calathides assez grandes, subglobuleuses, imitant celles de certaines scabieuses; les corolles, d'abord un peu rougeâtres, deviennent ensuite trés-blanches ; les anthères sont exsertes et noires; les squames du péricline sont roides et vertes ; les squamelles du cli- nanthe sont cuspidées , les fruits ont une aigrette de deux squamellules. Cette plante, que nous n'avons point vue, et que nous décrivons d'après Dillen , a été observée par ce botaniste sur des individus vivans, provenant de graines en- voyées de la Caroline, et cultivés en Angleterre, où ils fleu- rissoient en octobre. Mélanthère a feuilles trilobées .• Melanfhera trilohala, H. Cass. ; Melanantherœ hastatœ varietas, Rich. et Mich., FI. hor. 4«^'- MEL Amer. , tom. 2 . yag. 107 ; Pers. . ^yn' pi-, pars 2 , pag. 5g4 ; Bidcntis niyeœ varielas secunda ., Linn. , Sp. pi., édit. 3 . p. 1 167 ; Bidens scubra , Jlore niveo, folio trilobalo, Dill. , Hort. EUham. , ■pag. 55 , tab. 47 , fig. 55. La racine est vivace ; les tiges s'élè- vent un peu plus haut que celles de l'espèce précédente; les feuilles sont pétiolées, très-profondément divines en trois grands lobes dentés en scie, le terminal plus long, lancéolé, les deux latéraux ordinairement ovales; les calathidcs sont subglobuleuses, belles, assez grandes, composées de fleurs Manches ; les anthères sont noires, mais incluses, et non ap- parentes extérieurement; les stigmatophores sont plus grêles que dans la précédente espèce, dont celle-ci ne diffère essen- tiellement que par la figure des feuilles. Dillen , dont nous empruntons la description, faite sur des individus vivans, cultivés en Angleterre et provenant de graines envoyées de la Caroline, remarque que cette espèce fleurit un mois plus tard que la précédente, et qu'elle paroit être plus sensible au froid. Ce botaniste est le premier qui ait fait connoître les trois espèces dont se compose aujourd'hui le genre Melanthera : il a complètement décrit et ligure, en 1702 , dans l'Hortus El- thamensis, la seconde et la troisième espèces : quant à la pre- mière , il s'est contenté de dire qu'elle ressembloit aux deux autres par sa tige, ses calathides, et l'aspérité de sa surface: mais qu'elle en différoit beaucoup par ses feuilles, semblables H celles de l'ortie commune, et dont il a donné la figure. Suivant lui , l'aigrette de ces plantes n'est composée que de deux squamellules, et c'est pourquoi il les a rapportées au genre Bidens. Linné a réuni, en 1765, dans la première édition du Spe- cies planlarum , sous le nom de bidens nivca , les trois espèces de melanthera , qu'il a considérées comme trois variétés d'une seule et même espèce, et il a cité, comme synonyme de la première, le ceratocephalus foliis cordatis seu Iriangularibus , flore albo , de Vaillant. Patrice Browne a proposé, en 1756 , dans son Histoire ci- vile et naturelle de la Jamaïque , un genre Amelius , ayant pour caractères : le péricline imbriqué, campanule, étalé, à squames presque égales ; la calathide incouronnée, régula- MEL /.87 riflore; les fruits oblongs, anguleux; le clinanthe sqnamelli- l'vrc. J/nnique espèce attribuée à ce genre par Tauteur est une plante rameuse, à Ceuilles ovales, dentées, à calathifles terminales, solitaires, portées sur de longs pédoncules di- vergens. Bro^vne cite, comme synonyme de son AmeUiis , une plante de Jean Burmann , qui est Vadenostemma viscosa ; et Linné cite la plante de Browne comme synonyme de son calea amellus. Mais M. Robert Brown prétend que le calea amellus de Linné est le salmea scandens de M. De CandoUe, et que V amellus de Patrice Browne est le melanlhera urticœ- folia, dont il n"a point remarqué Taigi^ette, parce qu'elle est caduque. Si cette dernière synonymie, qui est très-vraisem- blable , pouvoit être mise tout-à-fait hors de doute , il s'en suivroit que Browne seroit le premier auteur du genre A/c- lantliera; mais il ne l'auroit pas suffisamment caractérisé, et d'ailleurs le nom d' amellus , ayant été consacré par Linné à un autre genre, ne peut plus être restitué à celui-ci. Adanson, en 1765, dans ses Familles des plantes, a pro- posé un genre JJcacou , caractérisé ainsi : Feuilles opposées, entières; plusieurs calathides axillaires et solitaires termi- nales; péricline de cinq à sept squames unisériées, larges; clinanthe garni de squamelles larges; aigrette de deux à trois soies persistantes; calathide radiée, à disque de fleurs h ei'- maphrodites quinquédentées, à couronne de fleurs femelles tridentées. L'auteur rapporte à son genre IJcacou , les bidens nodiflora et nivea de Linné, le genre Ceratocephalus de Vail- lant, les figures de l'Hortus Elthamensis représentant les trois espèces dy melanlhera, et les noms vulgaires à'Arekepa , de Chatiakella, (V Herbe aux malinsres. Jacquin a tracé, en 1788 , dans le second volume de ses CoUectanea, la première description exacte et complète de la melanlhera urt^œfolia, qu'il a nommée calea nspera ; et vers le même temps il a donné une bonne figure de cette plante, dans ses Icônes planlarum rarlorum. Swartz, en 1791, dans ses Observalioncs botanicœ .^ a donné une nouvelle description exacte et complète de la me an- thera urticccfolia , à laquelle il a conservé le nom de bidens nivea. M. Robert Brown nous apprend que, dès 1784, la plante 488 MEL dont nous venons de parler avoit été décrite par Von Rohr, comme genre distinct, sous le nom de melanthera .- mais il paroit qu'il n'a publié ce genre qu'en 1792, dans le second volume des Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Copenhague. Le genre Melanthera de Von Rohr a été reproduit, en 3800, sous le nom de melananthera , par Richard et Michaux, dans la Flora horeali-americana. On y trouve une description très-complète des caractères du genre, et l'indication de deux espèces, dont la première, nommée par ces botanistes mela- nanthera hastata , correspond à nos melanthera panduriformis et trilobata, et la seconde, nommée par eux melananthera del- toidea , correspond à notre melanthera urticœfolia. M.. Robert Brown , en 1817 , dans ses Observations sur les Composées , a décrit de nouveau les caractères du genre Melanthera , et il a présenté quelques remarques intéressantes sur ce genre, ainsi que la description d'un autre genre voisin de celui-ci et nommé par l'auteur Lipotriche. Dans la tra- duction que nous avons faite de l'opuscule de M. Brown, nous avons inséré la note suivante sur l'article concernant le melanthera : « M. Brown paroît ignorer que le genre dont « il s'agit, ayant pour type le Bidens nivea de Linné, avoit « été déjà proposé , avant Von Rohr et Richard , par Adanson , « qui le nomme Ucacoii. Il est vrai que sa description pré- « sente de faux caractères, ce qui, d'.Tprès mes principes, « ne permet pas de lui attribuer la découverte du genre; « mais, d'après les principes contraires généralement adop- ta tés, et professés surtout par M. Brown , comn ♦ on l'a vu « aux articles CflAsPEniA et Tridax, on devroit préférer au « nom de meZflnanfliera, suivant l'ordre chronologique, i." celui « d''Amellus, 2.° celui d'Vcacou , 5.° celui de Melanthera. Je (K dois faire observer que les caractères attribués par Adanson « à son iicacou , et qui s'appliquent fort mal au melananthera, « s'appliquent au contraire assez bien au Lipotriche de M. « Brown , décrit dans sa note X. J'ai examiné, dans l'herbier « deSurian, la plante qui y est nommée chatiakelle, et dont « Adanson a fait son genre Vcacou , et je me suis assuré que « la calathide de cette plante étoit radiée. » (Journal de physique de Juillet 1818, pag. 27.) MEL 489 Dans l'article Lipoïriche de ce Dictionnaire, après avoir rappelé la note précédente, nous ajoutions : « Depuis cette « époque, nous avons reconnu que le genre UcacoH d'Adanson « étoit fort exactement caractérisé, et très-distinct du me- « lanthera et du lipotriche , comme nous le démontrerons « bientôt dans notre article Mélanthère. Le genre d'Adanson « doit donc être conservé, mais en modifiant un peu son « nom, qui est trop barbare; c'est pourquoi nous proposons « de le nommer ucacea. ^^ Depuis la rédaction de cet article Lipotriche, nous nous sommes livré à de nouvelles recherches sur la synonymie du genre Ucacou, et nous croyons être enfin parvenu à l'éclaircir parfaitement. Il est maintenant bien démontré pour nous que le genre Ucacou ou Ukakou d'Adanson a pour type la verhe- sina nodijlora de Linné, et que par conséquent il correspond principalement au genre Sjnedrella de Gaertner; mais qu'A- danson a compris dans ce même genre la cotiila spilanthus de Linné, la chjlodia sarmentosa de Richard, le bidens nodijlora de Linné, et les trois espèces de melanthera : d'oii il suit que le genre Ucacou d'Adanson, étant un mélange confus de cinq genres différens, doit être définitivement rejeté. Dans les Mémoires de l'Académie des Sciences de 1720 (p. 327), Yhucacou de l'herbier de Surian est cité par Vail- lant comme synonyme de son ceratocephalus nodijlorus , coronœ solis foliis minoribus. Nous avons examiné, dans l'herbier de Surian, la plante indiquée par Vaillant, et nous ayons re- connu avec certitude que cette plante étoit la verbesina no- dijlora de Linné, ou sjnedrella nodijlora de Gaertner. Cela est conforme à la synonymie de Dillen, qui, dans VHortus Eltlia- mensis (p. 64), cite Vhucacou de Surian, et le ceratocephalus nodijlorus coronce solis foliis minoribus de Vaillant, comme sy- nonymes de son bidens nodijlora folio telraliit, qui est bien le sjnedrella de Gaertner. Uarekepa, indiqué dans la table d'Adanson (t. Il, p. 61 5) comme appartenant à son genre Ukakou , est cité par Vail- lant dans la synonymie de son ceratocephalus foliis lanceolatis serratis sapore fervido ; et nous avons vérifié dans l'herbier de Surian que cette plante étoit la cotula spilanthus de Linné, qui est le spilanthes urens de Jacquin. 490 MEL La chatiakelle , ou Yherhe aux malingres, appartient encore au genre L^kakou , d'après la table crAcianson, et elle est citée par N'ajlJant comme synonyme de son ceralucephalus foLiis cor- datis scu Iriangularibus Jlore alho. Dilien avoit indiqué avec doute la plante de Vaillant coumie synonyme de la nielan- thera pandi.riformis : mais Linné a rapporté la mcme plante à la meiiinthcra urticœfolia : et cette dernière synonymie est généralenient admise, notamment par Richard et M. Robert Brown. Elle est cependant très-fausse , car le catalogue ma- nuscrit de Vaillant, que nous avons consulté, renvoie au numéro 252 de l'herbier de Surian ; et l'écliantillon qui porte ee numéro est la chylodia sarmentosa de Richard, ou verbe- sina oppositiflora de Poiret , dont les caractères génériques sont fort dilTérens de ceux des nielanthera. La table d'Adanson rapporte, enfin, au genre Uhakou les troisième et septième espèces de bidens de la première édition du Species planiurum de Linné : l'une est le bidens nodt/lora, qui, d'après la ligure de Dilleu, appartient bien réellement au genre Bidens; l'autre est le bidens nivea, qui comprend les trois espèces de melanthera. Il nest pas douteux que les melanthera étoient compris par Adanson dans son genre Uca- cou , puisqu'à la page i5i il cite les planches 46 et 47 de VHortus Elthamensis : mais il nousparoît vraisemblable que ce botaniste, en indiquant le bidens nodijlora de Linné, qui est le bidens nodijlora brunelltr folio de Dilien, avoit l'intention d'indiquer le bidens nodijlora folio tetrahit de Dilien, qui est Vhucacou de Surian, le verbcsina nodijlora de Linné, et le sj~ nedrella de Gartner. La Chatiakelle de l'herbier de Surian porte , dans cet her- bier, le nom de Chjlodia sarmentosa, écrit au crayon de la main de Richard. Un échantillon de la même plante, re- cueilli à la Guiane, et donné par Richard, en 1791, se trouve dans l'herbier de M. de Jussieu , où il porte aussi le nom de Ch^ylodia sarmentosa, avec cette note : ^Kedelioides ; caljx imbricatus , semina bcccata. Enfin, un autre échantillon de la même plante, recueilli à Cayenne par M. Martin, se trouve dans l'herbier de M. Desfontaines . où il porte le nom de Verbcsina opposilijlora , sous lequel M. Poiret l'a décrit dans le tom. VllI (p. 460) du Dictionnaire de botanique de l'Eu- MEL /.9^ cyclopëdîe méthodique. Comme le genre Chylodia de Richard n'a jamais été publié, nous cro^^ons devoir décrire ici ses caractères, tels que nous les avons observés sur deux échan- tillons de Therbier de Surian , numérotés 252 et 604. et sur les échantillons des herbiers de MM. de Jussieu et Desfon- taines. Chylodia ou Chatiakella. Calathide radiée : disque multi- flore, régulariflore, androgynillore ; couronne unisériée , li- guliflore, neutriflore. Périclinc inférieur aux fleurs du disque, formé de squames subbisériées, à peu près égales, appliquées^ oblongues, ovales ou lancéolées, coriaces-foliacées, à sommet inappliqué, foliacé. Clinanthe planiuscule, garni de squa- melles inférieures aux fleurs, embrassantes, oblongues-lan- céolées, acuminécs et presque spinescentes au sommet. Fleurs du disque : Ovaire court, tétragone, glabre, surmonté d'une aigrette sléphanoïde très-courte, très-épaisse, à bord presque entier, sinué , ou un peu denticulé. Corolle jaune, à cinq divisions. Anthères noirâtres. Fleurs de la couronne ; Ovaire semblable à celui des fleurs du disque, mais privé de style et par conséquent stérile. Corolle jaune, à tube court, à languette longue, un peu étroite, bidentée au sommet. Ce genre appartient indubitablement à notre section des hélianthées-rudbeckiées. Son premier nom, dérivé sans doute du mot grec ^oXotr , qui signifie suc, et la petite note carac- téristique inscrite dans l'herbier de M. de Jussieu , témoignent que le péricarpe est succulent comme une baie : mais nous avons quelque peine à le croire, parce que l'ovaire observé durant la fleuraison ou peu de temps après, ne nous a pas oflért le plus léger indice de cet état succulgnt et bacciforme, qui s'annonce ordinairement par quelque signe reconnoissable avant la maturité. Cependant, comme nous n'avons vu que des échantillons secs et sans fruits mûrs, nous devons sus- pendre notre jugement sur ce point. Le CUladium d'Alla- mand , et le IVulJfia de Necker, qui est la Cureopsis laccala de Linné fils, ont aussi des fruits succulens et bacciformes, et ces deux plantes habitent la même contrée qur le CJijdo- dia. Quant au Clibadium , quoiqu'il soit jusqu'à présent fort peu connu , on ne peut pas supposer qu'il y ait idenlité entre lui et le Chylodia : mais le Chylodia et le IVulffia pourroicnt 492 MEL bien être de la même espèce , ou tout au moins du même genre. Toutefois, ces deux plantes n'étant pas encore suffi- samment connues, il nous paroît prudent de conserver pro- visoirement le TTulffia et le Chylodia , en les considérant comme deux genres immédiatement voisins, jusqu'à ce que des observations exactes et complètes autorisent enfin à les réunir avec une pleine confiance sous le titre de IVulffia, qui est le plus ancien. Le genre Gymnolomia de M. Kunth devra peut-être aussi être supprimé, c'est-à-dire, réuni, comme le Chjlodia , au TVuIffia : mais il seroit téméraire d'opérer cette réunion avant d'avoir observé, sur des individus vi- vans, les fruits mûrs des trois genres dont il s'agit. Remar- quez que le nom de Chylodia pourroit subsister, quoique M. Brown ait donné à un autre genre le nom de Chilodia, dérivé sans doute du mot grec ^siXoa , qui signifie lèvre. Ces deux noms, qui semblent se confondre, comme ceux d'Hedera et d'Œdera, sont réellement bien distincts, comme eux, parleur étymologie, par leur orthographe, et même parleur pronon- ciation chez d'autres peuples que nous. Si cependant on ju- geoit que les deux noms se ressemblent trop, nous propose- rions celui de Chatiahella pour le genre de Richard. On doit s'étonner que le Chylodia, ayant les fleurs jaunes et l'ai- grette stéphanoïde, très- courte, presque entière, soit le Ce- ratocephalus foliis cordatis seu Iriangularibus ,Jlore albo , de Vail- lant : mais ce botaniste a pu se tromper sur la couleur des fleurs, en observant un échantillon sec, et la plante en ques- tion peut être une de celles qu'il a rapportées à ses genres, sans vérifier les caractères génériques, et en ne consultant que les apparences extérieures. Il est évident que la phrase de Vaillant s'accorde infiniment mieux avec les caractères de la Melanthera urticœfolia qu'avec ceux de la Chylodia sar- mentosa ; et cependant la synonymie que nous substituons à celle qui étoit précédemment admise, ne peut guère être considérée comme douteuse , puisqu'elle est fondée sur une indication manuscrite et non équivoque, donnée par Vail- lant lui-même. Avant d'avoir suffisamment étudié la plante de Surian, nous avions déjà remarqué que sa calathide étoit radiée, et que ses corolles étoient jaunes : c'est pourquoi, dans nos notes sur les observations de M. Brown , nous avons MEL 493 dit que le genre Lipolriche de ce botaniste nous sembloit cor- respondre assez bien à VUcacoii d'Adanson, en supposant que celui-ci eût pour type la ChatialceUe de Surian. Quelque temps après, nous observâmes une plante très- voisine des Melanthera et Lipolriche, et dont les caractères génériques se trouvèrent exactement conformes à ceux qui sont attribués par Adanson à son Ucacou. Imaginant, en con- séquence, que notre plante avoit servi de type au genre d'Adanson, nous avons dit dans l'article Lipotriche, que VUcacou étoit un genre fort exactement caractérisé, très-dis- tinct de tout autre, et qui devoit être conservé en le nom- mant Ucacea. Mais aujourd'hui qu'il est démontré que c'est la Verbesina nodijlora de Linné, ou Sjnedrella de Gœrtner, qui est le vrai type de VUcacou, il s'ensuit que la confor- mité des caractères génériques de notre plante avec ceux de VUcacou n'est qu'apparente et fortuite, car assurément notre plante n'est point congénère du Sjnedrella: elle constitue un genre, que le célèbre naturaliste, M. de Blainville, nous a permis de lui dédier, et que nous décrivons delà manière suivante. Blainvillea. Calathide subcylindracée , discoïde; disque multiflore, régulariflore, androgyniflore; couronne unisériée, interrompue, pauciflore, ambiguïflore, féminiflore. Péricline égal aux fleurs, subcylindracé, irrégulier; formé de squames uni-bisériécs : les extérieures, ordinairement au nombre de cinq ou six, plus grandes, égales, larges, ovales-oblongues, obtuses, subfoliacées, plurinervées, appliquées, à sommet foliacé, inappliqué; les intérieures plus courtes, squamelli- formes. Clinanthe petit, planiuscule, garni de squamelles un peu inférieures aux fleurs, embrassantes, concaves, larges, plurinervées, submembraneuses, à sommet tronqué, irrégu- lièrement denté. Fruits extérieurs oblongs, épaissis de bas en haut, triquètres, glabriuscules, hispidules sur les angles, tronqués au sommet; le milieu de la troncature portant un col très-court, très-gros, dont l'aréole apicilaire est entourée d'une aigrette de trois squamellules égales, persistantes, très- adhérentes, continues au col, épaisses, roides, fortes, sub- triquètres, subulées, vertes, hérissées de longues barbellules piliformes. Fruits intérieurs très-comprimés bilatéralement , 494 M EL obovales-oblongs, élargis de bas eu haut, ayant un col court, épais, né du milieu de la troncature, et une aigrette composée ordinairement de deux squamellules, quelquel'ois de trois ou de quatre. Anthères noires. Corolles blanches : celles du disque, au nombre d'environ dix-huit ou vingt, à cinq divisions courtes; celles de la couronne, au nombre de deux à six , égales à celles du disque , privées de fausses-éta- mines, à tube surmonté d'un limbe court, large, non ra- diant, ligulifurme, élargi de bas en haut, trilobé au sommet, fendu profondément sur la face intérieure. Blauwilharhomhoidea, H. Cass. Plante herbacée, haute d'en- viron trois pieds et demi ; tige dressée, rameuse, épaisse, cy- lindrique, striée, velue; feuilles supérieures alternes; les autres opposées, inégales, grandes, pétiolées, d'un vert cen- dré, velues sur les deux faces, à limbe triplinervé, réticulé en-dessous, rhomboïdal, sublancéolé, décurrent sur la partie .supérieure du pétiole, inégalement et grossièrement denté en scie, presque entier sur les bords de la partie inférieure; calathides longues de trois lignes et demie, portées sur des pédoncules grêles, longs de huit à neuf lignes, axillaires et terminaux, rapprochés, ordinairement ternes au sommet de la tige , des branches et des rameaux. Nous avons fait cette description spécifique, et celle des caractères génériques, sur des individus vivans, cultivés au Jardin du Roi, oii ils fleurissent vers le milieu du mois de septembre, et où ils sont faussement nommés Bidcns nivea. La plante que Dumont Courset a décrite dans le Botaniste cultivateur (tom. IV, p. 240, ■j.*' édit.), sous ce même nom de Bir.ens nivea, et qu'il a cru être la Melanantliera hastatu de Michaux et de Persoon, est probablement notre Blairnùllea rhomboidea , quoiqu'il lui ait attribué des feuilles presque hastées et des calathides globuleuses. Notre genre Blairn^illea paroit être voisin du Verhesina , et il est intermédiaire entre les deux genres Melanthera et Li- potriche. 11 diffère du Melanthera par la forme subcylindracée de la calathide , par la présence d'une couronne féminiflore, par le péricline égal aux fleurs et subcylindracé , par le cli- nanthe planiuscule , garni de squamellcs larges, subniembra- neuses, tronquées au sommet, par les fruits surmontés d'un MEL 495 col, parTaigrelte persistante, fortement adhérente et même parfaitemeot continue avec le col du fruit, dont elle est in- séparable, et par la brièveté des divisions de la corolle. Le genre Blainvillea ne diffère pas moins du Lipotriche, dont la calathide est longuement radiée, le périclijie court, le clinanthe convexe, garni de squamelles aiguës, les fruits privés de col, Taigrette caduque, les corolles {aunes. Von Ruhr doit certainement être considéré comme le vé- ritable auteur du genre Melanthera. C'est donc fort injuste- ment que les botanistes ont coutume de préférer le nom gé- nérique employé par Richard. Vainement prétendroit- on , pour excuser cette injustice, que le nom de Melananthera est plus régulier que celui de Melanthera. Dioscoride et Pline, qui apparemment connoissoient la langue grecque aussi bien que les botaifisles modernes, n'étoient pas si scrupuleux; car ils disoient Mclantliium , Meldutliernon , Melanipelun , au lien de Melananlhiitm, Melananthemon et Melanampelon. Dillen étant le fondateur des trois espèces qui composent le genre Melanthera, et deux de ces trois espèces ayant été, selon nous, mal à propos réunies en une seule par Richard, il nous a paru convenable de donner aux trois plantes des noms spécifiques, calqués sur les phrases caractéristiques, fort exactes, de l'ancien auteur. Le nom d'hastata , sous lequel Richard avoit confondu la seconde et la troisième espèces, ne pouvoit guère être conservé en les distinguant. Quant à la première espèce, M. Knnth a déjà pris la même, licence que nous, en se permettant de changer, le nom de delfoidea que Richard avoit imposé à cette plante; car il est hors de doute que la Melananthera Linnœi de M. Kunth est absolument identique avec la Melananthera deltoidea de Richard, quoique celui-ci lui ait attribué des squamelles obtuses [palets recep- taculi obLusis) , ce qui est une erreur manifeste, un lapsus calami , ou peut-être même une simple faute d'impression , puisque Richard cite Swarlz et Jacquin, qui disent positive- ment le contraire. Au reste, Linné ayant confondu, sous le nom de Bidens nivea, les trois espèces anciennement établies par Dillen, on ne voit pas pourquoi l'une d'elles mériteroit de porter le nom de Melananthera hinni.ei , qui ne convient pas plus à celle-là qu'aux deux autres. 496 MEL M. Brown remarque que Von Rohr, dans sa descriptioa des caractères du Melanthera , parle du nectaire engainant la base du style; et que c'est la plus ancienne mention qui ait été faite, à sa connoissance , de cet organe dans les sy- nanthérées, sauf que Batsch , dans son Analjsis Jlorum, pu- bliée en 1790, a décrit et figuré ce même organe dans le Coreopsis tripteris. « Néanmoins, ajoute M. Brown, c'est à « M. Cassini qu'appartient le mérite d'avoir reconnu l'exis- « tence presque universelle de l'organe dont il s'agit dans les « fleurettes hermaphrodites de cette grande classe. >> (Voyez le Journal de physique, de Juillet 1818 , pag. 12.) Cet aveu d'un botaniste peu disposé à favoriser nos prétentions est d'autant plus précieux pour nous, que feu M. Richard, qui sans doute, n'avoit pas pris la peine de lire tous nos écrits sur les synanthérées, et notamment notre premier Mémoire (Journ. de phys. , tom. LXXVI , pag. 107, ^67, 269), n'a pas craint d'afiirmer , dans son Mémoire sur les calycérécs, que nous n'avions aperçu le nectaire que dans un bien petit nombre de synanthérées. Suivant Dillen , les anthères sont exsertes dans la Melanthera panduriformis , et incluses dans la Melanthera Irilohata; et, selon Jacquin , elles sont d'abord exsertes, puis incluses, chez la Melanthera urlicœfolia : mais Von Rohr et Richard semblent assigner au genre Melanthera des anthères constamment in- cluses. M. Brown admet l'observation de Jacquin et la rend commune à. tout le genre Melanthera, ainsi qu'à d'autres sy- nanthérées, et notamment aux hélianthées; et il attribue l'effet dont il s'agit à une contraction considérable et gra- duelle des filets, laquelle résulteroit d'un acte vital analogue aux mouvemens d'irritabilité. Nous proposons une autre ex- plication, qui paroîtra peut-être plus vraisemblable. Si l'on observe une fleur de Melanthera non encore épa- nouie, mais tout près de s'épanouir, on remarque que le sommet du tube anthéral atteint le sommet de la corolle, et que le sommet des stigmatophores atteint le sommet du tube anthéral. Dès l'instant où la corolle s'épanouit, ses cinq divisions s'étalent en s'arquant en dehors, tandis que le tube anthéral reste dans le même état que ci-devant, c'est-à-dire, dressé, d'où il suit qu'il paroit s'élever au-dessus de la co- MEL. 497 roUe. Dans ce premier moment de la fleuiaison , le tube anthéral, loin de pouvoir s'abaisser, est nécessairement aussi élevé qu'il peut l'être ; car ses cinq appendices apicilaires convergens, rapprochés et presque collés par les bords, cou- vrent le sommet des stigmatophores, et sont poussés par eux de bas en haut, parce que le style tend à s'alonger. Mais après que les appendices apicilaires du tube anthéral ont été écartés par les stigmatophores qui les traversent pour s'élever au-dessus d'eux , le tube anthéral doit commencer à descendre, parce que les deux stigmatophores divergent en s'arquant en dehors, et repoussent par conséquent vers le bas le tube dans lequel ils étoieiit enguinés. Ainsi, les an- thères des Melantkera et de beaucoup d'autres synanthérées doivent nécessairement être d'abord exsertes , puis incluses; et il n'est pas besoin, pour expliquer ce fait, de recourir à la contraction des filets, ni de supposer des mouvemens d'ir- ritabilité. Cependant, deux circonstances que nous avons ob- servées, et qui sont exposées dans le Journal de physique de Juillet i8iS (pag. i5 et 27), peuvent contribuer à Fin- clusion des anthères, qui succède à leur exsertion : l'une est que la partie supérieure libre du filet de l'étamine paroît avoir en général, chez les synanthérées, une tendance plus ou moins forte à s'arquer en dedans, non par irritabilité, mais par élasticité; l'autre est que, dans beaucoup de sy- nanthérées, notamment chez les hélianthées, la partie supé- rieure libre du filet de l'étamine se flétrit aussitôt après la fécondation , et avant l'article anthérifère. Le genre Melanthera se rapporle à la syngénésie polygamie égale de Linné, et aux corymbifères de M. de Jussieu. Dans notre classification, il fait partie des Hélianthées-Frofolypes, ce qui l'éloigné des Bidens et des Calea, avec lesquels on l'avoit confondu; car les Bidens sont des Hélianthées-Coréopsidées, et les vrais Calea sont des Hélianthées-Héléniées. Le nom de Melanthera , composé de deux mots grecs qui signifient anthères noires, pourroit s'appliquer assez bien à beaucoup d'Hélianthées et même à plusieurs autres synan- thérées ; mais il convient particulièrement au genre dont il s'agit . parce que la blancheur de la corolle rend plus remar- quable la couleur noirâtre des anthères. (H. Cass.) 20. Sa 49» xMEL MÉLANTHÉRIN. {IchthfoL) Oppien paroit , sous le nom de imsXetvùépivoç , avoir parlé du Thon. Voyez ce mot. (H. C.) MÉLANTHÉRlïE. {Min.) De la Métherie a donné ce nom au schiste noir à dessiner, nigrica de Wallerius, pierre que nous avons décrite sous la dénomination d''ampélite graphique. (B.) MELANTHIACÉES. [Bot.) M. R. Brown désigne sous ce nom la nouvelle famille des colchicées , qui formoit aupara- vant une des sections de celle des joncées, et dans laquelle sont compris le melanthiuin et le colchique. (J. ) MELANTHIUM. (Bot.) Ce nom, donné anciennement par Matthiole et d'autres à différentes espèces de nigelle, nigella, a été transporté par Linnœus <à un genre de la famille des colchicées dans sa grande division des monocotylédones. Voyez Mélanthe. (J.) MELANTOUN. {IcldhjoL) A Nice, suivant M. Risso, on donne ce nom au squale- nez de M. de Lacépède. Voyez Lamie. (h. C.) MÉLANURE. (Entom.) Mot composé, tiré du grec , et signi- fiant queue noire : on l'a donné souvent comme nom trivial à des espèces d'insectes très-différens , qui ont l'extrémité des élytres ou de l'abdomen noirs. (C. D.) MÉLANURE. [Ichthjol.) Ce nom, tiré du grec et qui si- gnifie à queue noire, a été donné à deux espèces de poissons, dont l'une a été rapportée par Bloch au genre Salmone , et est probablement un piabuque , tandis que l'autre est l'oblade , sparus melanurus de Linna'us, Voyez Bogue, dans le supplé- ment du cinquième volume de ce Dictionnaire , Piabuque et Salmone. (H. C.) MELANZANE. (Bot.) Belon , dans son Voyage au Levant, parle d'un fruit de ce nom , cultivé en Egypte , qu'il nomme aussi pomme d'amour, et dont il indique des variétés blan- ches et rouges, longues et rondes. Il est é/ident que c'est lamelongène, solanum melongena, dont il est ici question. Il ajoute que c'est probablement la même que Théophraste in- dique dans les mêmes lieux , près du Nil , sous le nom de ma- linatala; mais ce nom, suivant C. Bauhin , doit être plutôt appliqué au souchet comestible. Voyez Malinathalla. (J. ) MELAPELON. {Bot.) Voyez Helxine. (J.) MÉLAPHYRE. {Min.) C'est une roche ayant la structure MEL 499 qu'on nomme porphyrique , c'est-à-dire, composée d'une pâte homogène dans laquelle des ciùstaux de feispath sont disséminés. La roche à laquelle nous donnons ce nom n'est autre chose que le trappporplijr des minéralogistes allemands. C'est la même que celle qu'on nomme porphyre noir; mais, afin d'être conséquent aux principes que j'ai cru devoir poser pour la classification des roches mélangées, j'ai dû placer dans une autre espèce cette roche, dont la base est différente de celle du porphyre, et par conséquent lui donner un autre nom. Le Mélaphyre est une roche composée , ayant jjour base une pâte noire et dure, d'amphibole ? pétrosiiiceux , qui en- veloppe des cristaux de feispath blancs ou grisâtres. La pâte est fusible en émail noir ou grisâtre. Les parties constituantes accessoires sont l'amphibole schor- lique , le mica et le quarz : tous ces minéraux, et surtout les deux derniers , y sont ordinairement en petite quantité. Sa texture est compacte, à parties fines et très-serrées ; la cassure de la pâte est droite ou imparfaitement conchoïde, un peu écailleuse. Les parties disséminées dans la pâte sont toujours cristal- lisées. La roche, considérée dans son entier, est assez facile à casser: la cassure est le plus souvent unie, quelquefois ra- boteuse. Le mélaphyre est dur et même très- dur, susceptible de recevoir un poli brillant et égal , ce qui indique que ses parties composantes jouissent d'une dureté à peu près égale. Sa couleur est généralement le noir et même le noir foncé; mais elle passe au grisâtre et au brun rougeàtre. Les cristaux de feispath disséminés sont tantôt blancs, tan- tôt rougeâtres, et quelquefois d'un assez beau vert. La pâte est quelquefois complètement opaque ; mais plus souvent elle est un peu translucide. Dans le premier cas elle fond en émail noir, et dans le second en émail gris. Le. mélaphyre paroît peu susceptible de s'altérer par l'ac- tion des météores atmosphériques. Il passe par des nuai^ces rougeâtres au porphyre ; par 5oo MEL l'opacité et la grosseur des parties, au basanite ; parla trans- lucidité et la finesse des parties, à l'eurite, et par l'aspect vitreux et la texture quelquefois celluleuse, aux stigmites. VARIÉTÉS. 1. MeLaphyre demi -deuil. Noir foncé, à cristaux de felspath blanchâtres; point de quarz. De Suède : la plupart des roches de porphyre de Suède appartiennent à cette variété et à la suivante. De Venaison dans les Vosges. De Tabago. Du Morne malheureux à la Martinique : sa pâte un peu celluleuse et ses cristaux de felspath subvitreux le rappro- chent des stigmites. Une autre variété de la Martinique, à pâte noire terne, fusible en émail noir, passe au basanite j elle renferme des parties de vrai porphyre : quelques por- phyres noirs antiques, tels par exemple qu'une colonne qui est à la porte de la chapelle de la Colonne , dans l'église de Sainte -Praxède à Rome (Dolomieu). Je suis porté à réunir à cette variété la roche dite roche noire, qui forme un banc au-dessous d'une couche de houille à Litry , département du Calvados. 2. Mélaphjre sanguin. Noirâtre : cristaux de felspath rougeàtres ; des grains de quarz. De Niolo en Corse : pâte avec des nuances rougeàtres. De la montagne de l'Esterel en Provence. De la source de l'Yonne. A une demi-journée au nord du mont Sinaï, dans l'Arabie pétrée (de Rozière) : il ressemble entièrement à celui de Suède. 3. Mélaphjre taches- va-tes. Pâte d'un brun rougeàtre : cristaux de felspath verdâtret et même d'un beau vert. C'est le porphyre noir antique. On se borne à ces exemples ; ils suffisent pour faire voir que cette roche remplit les conditions que nous exigeons pour qu'un mélange de minéraux soit considéré de même MEL 5o. et décrit comme roche, puisqu'elle se trouve avec des carac- tères fondamentaux dans plusieurs lieux de la terre très- éloignés les uns des autres, dans des terrains très-différens, et qu'elle s'y présente dans une étendue assez considérable. (B.) MELAR. (Conch^l.) Adanson , Sénégal, pag. 90, pi. 6, décrit et figure sous ce nom l'espèce de cône que Linnseus a nommée conus striatus. (De B.) MELAROSA. (Bot.') Nom d'une variété de citronnier dont le fruit a une odeur analogue à celle de la rose. ( L. D.) MELAS. (Conchjl.) C'est le nom que M. Denys de Mont- fort a proposé de substituer, on ne sait trop pourquoi, à celui de mélanie , employé par M. de Lamarck pour le genre dont Vhelix amarula de Linnaeus est le type. Voyez Mélanie. (De B. ) MÊLAS. {Mamm.) Nom donné par Pérou à une grande espèce de chat dont le pelage est entièrement noir. Voyez Chat. ( F. C. ) MÉLASIS, Melasis. (Entom.) Ce nom, tiré du grec /xeAs«fl-/ç, noir, a été employé par Olivier, et conservé pour indiquer un genre d'insectes térédyles ou perce-bois. Ce sont des co- léoptères pentamérés, voisins des vrillettes et des lime-bois, dont le corps est arrondi, les antennes pectinées, et le cor- selet terminé en arrière par deux pointes, comme dans les taupins. La forme des antennes, qui sont dentelées, en les rapprochant des panaches ou ptilins dont le corselet n'est pas terminé en pointes , éloigne les mélasis des quatre autres genres de la même famille, tels que ceux des tilles qui ont les antennes plus grosses à l'extrémité, et des lymexylons, des ptines et des vrillettes, qui ont les antennes en fil simples, Fabricius n'a rapporté que deux espèces à ce genre, dont une seule est d'Europe ; c'est Le Mélasis flabellicorne ou à antennes en éventail, dont nous avons fait figurer un individu à la planche 8 , sous le n.° 4 his ; c'est Velater buprestoides de Linnaeus : il est d'un noir bleuâtre , avec les élytres striés ; il a quatre lignes de longueur environ. On le trouve dans les bois sous les écorces des chênes. (C. D. ) MELASMA. (Bot.) Genre établi par Bergius, conservé par Gaertner, que Linnaeus avoit nommé nigrina, qui a été placé 5o3 MEL parmi les gerardia. (Voyez Gerarde.) Le Nigrina est un autre genre de Thunberg. (Poir.) MÉLASOMES. {Entom.) M. Latreille a employé ce nom pour désigner une famille d'insectes coléoptères hétéromé- rés 5 correspondante à celles que nous avons établies sous les noms de photophyges et de lygophiles. (C. D. ) MELASPH^RULA. (Bot.) Ce genre, fait par M. Gawler, est le même que le Diasia de M. De Candolle, placé parmi les iridées. (J. ) MELASSE. (Chim.) Liquide sirupeux, plus ou moins co- loré, qu'on obtient lorsqu'on puritie le sucre cristallisable. La mélasse est principalement formée de sucre incristalli- sable et de matière colorante. Voyez Sucre. (Ch.) MÉLASTOME, Melasloma. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des mélastomées , de la décandrie monogynie de Linnasus ; offrant pour caractère essentiel: Un calice campanule, à quatre ou cinq dents; quatre ou cinq pétales attachés sur le calice, ainsi que les huit ou dix étamines ; un ovaire adhérent ou enve- loppé par le calice, un style; une baie recouverte par le ca- lice, à quatre ou cinq loges polyspermes. Ce genre renferme de très-beiles plantes à tige ligneuse, remarquables, la plupart, par l'élégance de leurs feuilles simples, opposées, marquées de plusieurs nervures longitu- dinales, d'autres transversales et parallèles, formant de jolis réseaux..: les fleurs sont latérales ou terminales. Le caractère de ce genre, comparé à celui des Rheria et de quelques au- tres genres voisins, est très-difficile à déterminer. Si Ton fait attt'iition à la variété du nombre des étamines dans les diff'érentes espèces qui le composent , on se convaincra faci- lement qu'elles ne peuvent fournir qu'un caractère variable, ainsi que le nombre des divisions du calice, des pétales, et celui des loges dans le fruit; l'ovaire est adhérent ou à demi adhérent avec le calice, ou seulement enveloppé par lui. Dans les rhexia, le fruit est une capsule enveloppée par le calice et non adhérente ; mais on a des espèces intermédiaires, dont le fruit est une baie sèche , presque capsulaire : d'où résultent de grandes difficultés pour la détermination de ces deux genres, et de quelques autres, tantôt séparés, tantôt MEL 5o3 réunis, selon la manière de voir de chaque auteur; d'une autre part, les espèces sont si nombreuses, qu'elles nécessi- tent des subdivisions. On compte aujourd'hui près de deux cents espèces pour les seuls mélastomes. Nous nous borne- rons à en citer quelques espèces des plus remarquables-, on en cultive très-peu dans les jardins de l'Europe. ''' Fleurs latérales. Mélastome succulent; Melastoma succosa, Aubl. , Guian. , 1 , pag. 418, tab. 162. Arbrisseau de dix à douze pieds, dont les jeunes rameaux sont tétragones, couverts de poils rous- sàtres, et de feuilles à peine pétiolées, ovales, mucronées, entières, de cinq à sept pouces de long, chargées dans leur jeunesse de poils mous et rougeâtres, traversées par quatre nervures avec des veines transverses et parallèles. Les fleurs sont presque sessilcs, agglomérées sur les branches, au-des- sous des feuilles. Leur calice est charnu, arrondi, muni de poils couchés et blanchâtres, à cinq larges découpures; cinq pétales blancs, concaves, frangés à leurs bords; l'ovaire se convertit en une baie velue, rougeàtre , de la grosseur de celle du groseillier épineux, couroniiée par les découpures du calice, partagée par des membranes très-fines en cinq loges remplies de semences fort menues , enveloppées d'une substance douce, molle , fondante, rougeàtre. Ces fruits sont d'un bon goût, et généralement recherchés par les diiférens peuples qui habitent la Guiane, où croit cet arbrisseau, que les Créoles nomment Caca Henriette. Ses feuilles sont em- ployées en décoction pour laver les plaies et les ulcères. Mélastome arborescent; Melastoma arborescens , Aubl., Guian., 1 , p. 420, t. i63. Cette espèce est, d'après Aublet, un très-grand arbre, d'environ soixante pieds de hauteur sur un pied et demi de diamètre, divisé à sa base en plu- sieurs portions aplaties, séparées les unes des autres, enra- cinées dans la terre, et connues à Cayenne sous le nom d'arcaha. Le bois de cet arbre est blanchâtre, coippact ; il de- vient roussàtre quelque temps après avoir été coupé : i'écorce est cendrée. Les rameaux sont nombreux, étalés, noueux; les plus jeunes tétragones; les feuilles opposées, pétiolées, glabres, ovales, aiguës, longues de sept pouces, munies de 5o4 MEL cinq nervures j les fleurs disposées par petits bouquets opposés et latéraux, soutenus par un pédoncule commun, muni, ainsi que les ramifications, de petites bractées. Le calice est d'un blanc verdàtre , charnu, campanule, muni de dix pe- tites dents de couleur rouge ; la corolle blanche; les pé- tales élargis et ondulés au sommet, divisés à la base en deux lanières en onglet. Le fruit est une baie jaune, grosse comme une petite nètle, couronnée par les bords du calice, divisée en cinq loges remplies de semences très-menues, enveloppées d'une substance molle et fondante. Ces baies sont bonnes à manger, d'une saveur douceâtre : elles sont connues sous le nom de mêle par les habitans. Cette plante croit à la Guiane. Mélastome JAUNATRE : Melastoma flavescens , Aubl., Guian., vol. 1 , pag. 423, tab. 164. Par ses fleurs et ses fruits cette espèce ressemble en tout à la précédente ; ces derniers sont également bons à manger : mais ce n'est qu'un arbrisseau de huit à dix pieds, dont le bois est blanc, très-dur, Técorce lisse et grisâtre; les feuilles pétiolées, ovoïdes, rétrécies à leur base, terminées en pointe, lisses, minces, entières, lon- gues de huit à neuf pouces, jaunâtres en-dessus, d'un blanc cendré en-dessous, marquées de cinq nervures longitudinales. Cette espèce croît dans les forêts de Sinémari. MÉLASTOiME CRÉPU : Melastoma crispaLa, Linn. ; Rumph., Ami., 5, p. 66, t. 35. Cette plante a des tiges ligneuses , divisées en rameaux cendrés, fragiles, pleins de moelle, tétragones, mu- nis à chacun de leurs angles d'une membrane crépue ; les feuilles sont quatre par quatre, entières, elliptiques, ai- guës, presque sessiles, de couleur glauque, marquées de cinq nervures; les fleurs latérales, portées sur des pédoncules rameux, au nombre de cinq <à six ; le calice de couleur pur- purine ; la corolle blanche; les pétales épais, concaves, ré- fléchis; les fruits orbiculaires , succulens, rouges en dehors, verdàtres en dedans: ils acquièrent, en mûrissant, une sa- veur douce ; celle des feuilles est légèrement acide et as- tringente. Cette espèce croît dans les îles Moluques. *^* Fleurs terminales. MÉr.AsroME A ÉPI simple; Melastoma aplostachya, BonpI. , Monosr. melasL. tab. i. Arbrisseau élégant, haut de huit à MEL 5o5 dix pieds, remarquable par ses fleurs sessiles et comme ver- ticillécs, sur un axe simple et terminal, formant une sorte d'épi simple. Ses tiges se divisent en rameaux opposés, étalés, lisses, comprimés, un peu pulvérulcns et cendrés ; les feuilles sont coriaces, médiocrement pétiolées, entières, lancéolées, d'un beau vert, aiguës à leurs deux extrémités, roussàtres et pubescentes en-dessous, à trois nervures; les fleurs dé- pourvues de bractées; le calice court, un peu globuleux, à cinq petites dents ; la corolle petite; les pétales blancs, en ovale renversé; les étamines plus courtes que les pétales; la corolle blanche; une petite baie à trois loges, couronnée par les dents du calice. Cette plante croît sur les bords de rOrénoque, où elle forme des bois entiers. Mélastome a queue; Melastoma caudata, Bonpl., Monogr., tab. 7. Arbrisseau fort élégant, distingué par le prolonge- ment de ses feuilles en une longue queue, et par ses fleurs d'une belle couleur de rose. Ses tiges sont hautes de huit à neuf pieds; ses rameaux glabres, tétragones, pulvérulens dans leur jeunesse ; les feuilles longuement pétiolées, glabres, ovales, un peu sinuées à leurs bords, d'un beau vert en- dessus, roussàtres et pulvérulentes en-dessous, longues d'en- viron cinq pouces, à cinq nervures; les fleurs nombreuses, fasciculées, réunies en une panicule terminale ; le calice campanule, à cinq dents ovales, obtuses, parsemé de poils blancs très-courts; les pétales ovales; l'ovaire presque libre; une baie à trois loges polyspermes, de la grosseur d'un petit pois, couronnée parles dents du calice. Cette espèce croît à la Nouvelle-Grenade. Mélastome- THÉ ; Melastoma theezans , Bonpl., /. c, p. 17, t. g. Arbrisseau de douze à quinze pieds, glabre dans toutes ses parties; chargé de rameaux étalés, cylindriques, garnis de feuilles médiocrement pétiolées, ovales, longues de trois ou quatre pouces, d'un beau vert en-dessus, plus pâles en- dessous, légèrement dentées, à cinq nervures. Les fleurs sont blanches; elles exhalent, pendant la nuit, une odeur fort douce ; elles sont disposées en une panicule terminale 5 ces fleurs sont petites, sessiles, nombreuses, réunies par pe- tits bouquets opposés; le limbe du calice membraneux, à »rinq petites dents courtes; les pétales de la longueur du ca- 5o6 MEL lice; les filamens articulés dans leur milieu, comprimés et membraneux à leur partie inférieure , chargés , vers leur sommet, d'un fort petit tubercule ; les anthères cunéiformes; l'ovaire presque libre; le stigmate en plateau; une baie sphérique, bleue à sa maturité, couronnée par les dents du calice, à trois loges polyspermes. Cette phinte croit aux en- virons de la ville de Popayan , dans l'Amérique méridionale. « Les habitans de la ville de Popayan, dit M. Bonpland, « font, avec les feuilles de cette plante, une infusion qui « a- tontes les propriétés du thé, et qui est employée aux « mêmes usages. M. Guijano père, habitant distingué de cette « même ville, est l'auteur de cette découverte : trouvant « une grande analogie entre les feuilles de ce mélastome « et celles du thé ordinaire, il pensa que son pays possédoit « le vrai thé de la Chine. 11 s'empressa de recueillir un a grand nombre de feuilles de cette plante , les prépara de « la même manière que les Chinois préparent celles du thea « lohea, et en fit une infusion : celle-ci lui prouva bientôt « que la plante de son pays étoit différente de celle des « Chinois ; mais elle lui apprit en même temps qu'elle pou- « voit être emploj ée aux mêmes usages, et y suppléer dans « bien des circonstances. Nous avons souvent bu avec plaisir « l'infusion du melastoma theezans : elle a la couleur du thé, « est bien moins astringente, mais plus aromatique. Plusieurs « personnes, sans doute, préfèreroient cette boisson à celle « du thé; et je la crois aussi plus utile dans beaucoup de « cas. Le mélastome -thé viendroit très-bien à Toulon, à « Hyères, et autres pays méridionaux qui jouissent d'une « douce température. ^^ Mélastome malabathroïde : Melastoma malabatliroides , Linn. ; Lamk. , III. gen. , tab. 36 1 , fig. i ; Rumph., Ami., 4, t. 72; Burm. , Zeyl. , t. gS ; GEertn., Defrutf., t. 126. Arbrisseau des Indes orientales, d'une médiocre grandeur, distingué par ses grandes et belles fleurs. Ses tiges sont très-rameuses; les ra- meaux quadrangulaires dans leur jeunesse, hérissés de poils courts et roides ; les feuilles ovales-lancéolées, à peine pétio- lées, marquées de trois à cinq nervures un peu rudes; les fleurs sessiles, disposées en une panicule lâche, feuillée. Ces fleurs sont grandes, purpurines; le calice couvert d'écaillés MEL 5o7 luisantes, d'un blanc argenté ; les pétales ovoïdes, longs d'en- viron un pouce ; les fruits sphérlques , à cinq loges ; les semences Llanchàtres , enveloppées d'une pulpe d'un rouge foncé. Les feuilles ont une saveur astringente, qui les rend utiles dans la dyssenterie et dans les pertes blanches des femmes. Les fruits servent à teindre des étoffes de coton ; leur pulpe molle est assez agréable à manger, et fort recherchée des enfans: elle noircit les lèvres et la bouche de ceux qui s'en nourrissent, d'où vient le nom de melasloma, que Burman a imposé à ce genre, composé de deux mots grecs, mêlas et toma, qui signifient bouche noire. Mélastome soyeux : Melastomu holosericea, Linn ; Pluken., Phyt., tab. 5o, fig. 2; Breyn. , Cent., 1 , tab. 3. Cet arbris- seau , de médiocre grandeur-, est remarquable par la couleur blanchâtre, presque argentée, du dessous de ses feuilles, qui contraste agréablement avec le vert de la surface supérieure. Les jeunes pousses sont tomenteuses , un peu tétragones ; les feuilles ovales-oblongues, à cinq nervures; les fleurs petites, unilatérales, disposées en grappes sessiles, paniculées, munies de bractées; les calices tomenteux , un peu roussàtres. Cette plante croît au Brésil, à la Guiane et dans les Antilles : elle varie à feuilles ferrugineuses en- dessous. (Pom. ) MÉLASTOMÉES. (Bot.) Famille de plantes dont le Mela- stoma est le genre principal , et qui est placée dans la classe des péripétalées ou dicotylédones polypétales, à étamines in- sérées au calice. Ses caractères uniformes sont : Un calice monosépale tubulé , entourant l'ovaire libre , ou plus souvent faisant corps avec lui ; il est nu, ou plus rarement entouré d'écaillés, découpé ordinairement à son limbe en plusieurs lobes. Des pétales en nombre égal, insérés au sommet du calice , sont alternes avec ses lobes ; plusieurs étamines partant du même point , en nombre égal ou double ; les anthères des pétales, longues, arquées, s'ouvrant au sommet en deux pores et prolongées en-dessus en un bec , sont implantées par le bas sur des filets garnis en ce point de deux soies ou deux oreil- lettes. Ces anthères, d'abord pendantes du sommet des filets, sont réfléchies en dedans, puis redressées avec les filets. Un ovaire simple, adhérent au calice ou plus rarement libre et seulement couvert; un style et un stigmate simples; fruit ad- 5o8 MEL hérent ou libre , charnu ou capsulaire , à plusieurs loges po- lyspermes; graines insérées à l'angle intérieur des loges ; em- bryon sans périsperme, à radicule droite dirigée vers le point d'attache de la graine. Les plantes de cette famille sont des arbres ou des arbris- seaux, rarement des herbes. Les feuilles sont toujours oppo- sées, simples, marquées de plusieurs nervures longitudinales et dépourvues de stipules; les fleurs, également opposées, sont axillaires ou terminales, portées sur des pédoncules uni- ou multiflores. On peut établir dans la famille deux sections : celle des fruits adhérens présente les genres Valdesia , de la Flore du Pérou; Blakea, Melastorna (dont quelques espèces ont peut- être le fruit libre) ; Miconia et Axinea, de la Flore du Pérou ; Tristemma. A la section des ovaires libres ou supères se rattachent les genres Meriania de Swartz, Topnbœa , Tibouchina , Mayeta, Tococa, Osheckia , Rhexia. Cette famille est très -naturelle. Ses feuilles, opposées et marquées de nervures longitudinales, la font aisément re- connoître , ainsi que la forme de ses anthères, qui est très- remarquable. Elle se place très-naturellement entre les myr- tées et les lythraires. (J. ) MELBA. {Ornith.) Linnaeus a désigné par ce mot deux espèces d'oiseaux, un martinet et un chardonneret. (Ch. D.) MELBŒJN, NOOMANIE. {Bot.) Noms arabes d'un tithy- male, euphorbia retusa de Forskal, différant, selon lui, de celui de Linna?us. (J.) MELCKER. (Ornith.) Nom allemand du chat-huant , sfni aluco etstridula, Linn. (Ch. D.) MÉLÉAGRE , Meleagris. {Conch_)l.) M. Denys de Mont- fort, conséquent dans le principe de distinguer les coquilles ombiliquées de celles qui ne le sont pas, a distingué sous ce nom les espèces de turbo qui ont un ombilic. L'espèce qui lui sert de type, est le turbo pica de Linnaeus, vulgairement la Veuve, la Pie, à cause de sa coloration en noir et en blanc. Voyez Turbo et Sabot. (De B.) MELEAGRIS. (Ornith.) Ce nom grec de la peinlade a été mal à propos appliqué par Linnaeus au dindon , qui est un M EL 5o9 oiseau d'Amérique. Le meleagris guianensis de Barrère est le vautour urubu. (Ch. D.) MELEAGRIS. (Bot.) Dodoens , Daléchamps et Reneaulme donnoient ce nom à une fritillaire qui est le fritillaria me- leagris de Linnœus. (J. ) MÉLECTE, Melecta. {Entom.)M. Latreille et Fabricius em- ploient ce nom pour indiquer un genre d'insectes hyménop- tères voisin des nomades, qui comprend parmi les espèces de ce dernier genre celles que l'on a désignées sous les noms d'histrio, scutellaris, punctata , etc. ( C. D.) MELEGATA, MELEGUETA. {Bot.) Espèce de cardamome, suivant C. Bauhin. (J.) MELES. (Mamm.) Nom latin donné par Gesner au blai- reau et tiré de Meus. Voyez ce mot. (F. C.) MELET, MELETO. {Ichthjol.) Voyez Mélette. (H. G.) MÉLETTE. {Ichthjol.) Sur le littoral de la Méditerranée on donne généralement ce nom à tous les petits poissons qui ont sur les côtés une bande argentée. Mais on l'applique plus particulièrement aux diverses espèces du genre Scopèle, et au Stoléphore commersonien de Lacépède, dont nous avons parlé en même temps que de l'anchois. Voyez Engraule et Scopèle. (H. C.) MÉLÈZE; Larix, Tournef. (Bot.) Grand arbre de la fa- mille des conifères, dont Tournefort et plusieurs autres ont fait un genre particulier, mais que nous ne regardons que comme une espèce du genre Sapin. Cependant, à cause de l'importance des usages auxquels son bois est consacré et de ses autres produits, nous croyons devoir lui consacrer un article particulier. Mélèze d'Europe ou Sapin mélèze : Larix europœa, Decand., FL fr. , n." 2064-, Larix folio deciduo , conifera, Tournef., Inst., 586; Abies larix, Lam. , Illust. , t. 786 ; Lois, in Now. Duham., 5, pag. 287 , t. 79, fig. 1 ; Pinus larix, Linn., Spec. , 1420. Le mélèze est un des plus grands arbres de l'Europe; lors- qu'il atteint à toute l'élévation dont il est susceptible, il a souvent plus de cent pieds de hauteur. Son tronc, parfaite- ment droit, produit des branches nombreuses, horizontales, disposées par étages irréguliers , et dont l'ensemble forme 'ine vaste pyramide. Ses feuilles sont étroites, linéaires, ai- Bio MEL guës, d'un vert gai, caduques, cparses sur les jeunes rameaux, et disposées, sur ceux d'un à deux ans, en rosettes, du mi- lieu desquelles naissent les fleurs, qui sont de deux sortes, les unes niàles et les autres femelles. Les premières sont composées d'étaniines nombreuses, presque sessilcs , imbri- quées sur un axe commun , formant des chatons ovales- arrondis, sessiles et presque entièrement enfoncés au milieu d'un grand nombre de petites écailles qui leur ont servi d'enveloppes. Les chatons femelles, un peu moins nombreux que les mâles, et épars sans ordre sur les mêmes rameaux, sortent de même d'un groupe de petites écailles roussàtrcs ; ils sont portés sur de courts pédoncules et toujours redressés vers le ciel. Lors de la floraison ils sont d'une couleur rou- geâtre, composés d'écaillés imbriquées, portant chacune deux ovaires à leur base interne. Les fruits qui succèdent aux fleurs, sont des cônes redressés, ovoïdes, longs d'un pouce ou peu phis, formés d'écaillés imbriquées, assez lâches, ayant chacune à leur base interne deux graines surmontées d'une aile membraneuse. Le mélèze fleurit eh avril ou mai, et même en juin, selon qu'il habite des pays plus ou moins élevés. 11 croît sur les Alpes de la France et de la Suisse, sur l'Apennin en Italie, sur les montagnes de l'Allemagne, de la Russie, de la Sibérie, et dans la plus grande partie de toutes les régions septentrionales de l'ancien continent. Il n'existe pas en Angleterre ni dans les Pyrénées. Il ne paroît pas que les Grecs aient connu le mélèze ; Théophraste n'en fait aucune mention. La description que Pline nous a laissée de cet arbre est très-incomplète et même si peu exacte {lib. 16. cap. 10) qu'il seroit bien difficile de l'y reconnoître, si les propriétés qu'il lui attribue, et qui sont absolument les mêmes que celles qu'on lui reconnoît encore aujourd'hui, ne nous donnoiezit pas lieu de croire que le larix des Latins doit être le même arbre que notre mélèze. Aucun autre arbre indigène ne surpasse la hauteur du mélèze, ne s'élève plus droit, et n'a un bois d'une aussi grande durée. Ce bois est rougeàtre, avec des veines plus foncées, et, plus les mélèzes sont âgés, plus il est foncé en couleur; il n'y a que celui des jeunes pieds qui soit blan- châtre : il est d'ailleurs plus serré que celui du sapin et a' MEL 5ii moins de nœuds. Lorsqu'il est sec, sa pesanteur spécifique est de cinquante-deux livres huit onces par pied cube. Le bois de mélèze est propre aux constructions civiles et na- vales ; nul autre ne résiste aussi long-temps à l'action de l'air et de l'eau. Les charpentes qui en sont faites, durent des siè- cles sans s'altérer ; elles ont l'avantage de moins charger les murs que le chêne , et les poutres ne sont point sujettes à plier. Lorsqu'on l'emploie en planches, il faut avoir la pré- caution de ne le mettre en œuvre que lorsqu'il est parfaitement sec, car autrement il est sujet à se déjeter. Dans les cantons où le mélèze est commun, comme en Savoie, en Suisse, on construit des maisons entières en bois de mélèze, en en pla- çant des pièces d'un pied d'équarrissage les unes sur les au- tres ; et au lieu de tuiles on coiivre leurs toits avec des planchettes du même bois. Ces maisons sont blanchâtres dans leur nouveauté; mais elles deviennent brunâtres et même noirâtres en vieillissant; et, la chaleur du soleil faisant suin- ter la résine à travers les pores du bois, les interstices entre les différentes pièces s'en remplissent, et cette résine, en se durcissant à l'air, forme une sorte de vernis qui lie et en- duit parfaitement entre elles toutes les pièces de ces maisons et les rend impénétrables à l'eau et à l'air. Le bois dont elles sont bâties devient avec le temps tellement dur, qu'il est souvent difficile de l'entamer avec un instrument tran- chant. Malesherbes a vu dans le Valais, en 1778, une de ces maisons qui avoit deux cent quarante ans, et dont le bois étoit encore parfaitement sain. Le mélèze peut avoir dans l'eau une durée presque infi- nie , et il y acquiert avec le temps une dureté qui ne peut être comparée qu'à celle de la pierre. Miller fait à ce sujet mention d'un vaisseau qui étoit de mélèze et de cyprès, trouvé à douze brasses de profondeur dans les mers du Nord, après avoir été submergé pendant plus de mille ans, et dont les bois étoient devenus si durs qu'ils résistoient aux outils les plus tranchans. Cette propriété du mélèze, de ne pas s'altérer dans les lieux humides, le rend propre à faire des tuyaux pour la conduite des eaux, et on l'emploie à cet usage dans plusieurs pays. Dans ceux où il est commun, il sert aussi à toutes sortes de menuiseries, et à faire des futailles pour 5i2 MEL le vin ou les liqueurs spirîtueuses. Il n'est pas propre pour les ouvrages de tour, parce qu'il a l'inconvénient de graisser les outils. Dans le Valais, les échalas faits avec des branches ou avec du bois de mélèze refendu sont pour ainsi dire éter- nels, quoiqu'on ne les retire jamais de la terre, où ils res- tent fichés sans s'altérer un grand nombre d'années, pendant lesquelles on voit les ceps de vigne mourir et se renouveler plusieurs fois à leur pied ; au lieu que les èchalas de sapin n'y durent que dix ans ou environ. Jusqu'à présent on n'em- ploie pas le mélèze dans les grandes constructions navales ; mais l'usage dont il est pour les mâts et les bordages des barques qui servent pour la navigation du lac de Genève, donne lieu de croire qu'il auroit les mêmes avantages s'il étoit mis en œuvre plus en grand ; car les bordages de ces barques, faits avec ce bois, durent généralement deux fois autant que ceux faits en chêne. La grande durée du bois de mélèze, la finesse de son grain et l'avantage qu'il a de n'être pas sujet à se fendre, i'aisoient que les anciens peintres et mêmes ceux du moyen âge, avant qu'on se servît généralement de toiles, l'em- ployoient pour leurs tableaux. Plusieurs de ceux de Raphaël passent pour être peints sur ce bois. Le mélèze , comme nous l'avons dit dans le commencement de cet article, peut s'élever à une grande hauteur, et son tronc acquiert avec les années une grosseur colossale. Pline {lih. ]6, cap. 40) parle d'une poutre de mélèze qui avoit cent vingt pieds de long sur deux d'équarrissage : l'empereur Tibère la fit transporter à Rome, et Néron l'employa dans la construction de son amphithéâtre. De nos jours il existe, sur la montagne d'Endzon, dans les Alpes du Valais, un mé- lèze célèbre dans le pays à cause de sa taille gigantesque. Son tronc est tel , par le bas , que sept hommes suffisent à peine pour l'embrasser , et ce n'est qu'à la hauteur de cinquante pieds qu'il donne ses premières branches. Les anciens croypient que le bois de mélèze étoit incom- bustible; mais il est reconnu aujourd'hui qu'il brûle bien, qu'il donne plus de chaleur que le sapin, et qu'il fournit aussi plus de braise. Son charbon est très-bon pour les forges et la fonte du fer. L'écorce des jeunes mélèzes est astrin- MEL 5i3 gente, et on l'emploie dans les Alpes pour le tannage des cuirs. Non-seulement l'arbre qui nous occupe est précieux par son bois, dont les usiiges sont nombreux; mais il fournit en- core, tandis qu'il est sur pied, plusieurs produits qui sont employés dans hs arts et en médecine. Le principal de' ces produits est la résine ou térébenthine qui suinté des fentes de son écorce, et que l'on retire en plus grande quantité, soit en pratiquant des entailles sur le corps des arbres, soit en faisant des trous dans leur substance même. Le premier procédé est peu usité ; le second l'est beaucoup davantage , particulièrement dans les Alpes suisses et pays voisins. Dans ces montagnes , les paysans percent en dilféreiis endroits, avec des tarières qui ont jusqu'à un pouce de diamètre, le tronc des mélèzes vigoureux, en commençant à trois ou quatre pieds de terre, et en remontant jusqu'à dix ou douze. Ils choisissent de préférence, pour faire leurs trous, qui doivent être en pente, les places d'anciennes branches rompues et exposées au midi. De petites gouttières, laites avec des branches de mélèzes creusées à cet elîVt, sont adaptées à rorilice de chaque trou , et vont aboutir dans des auges disposées au pied des arbres. Une fois par jour, ou au plus tard tous les deux à trois jours, la térébenthine qui a coulé par les gouttières dans les auges, est recueillie dans des baquets de bois et transportée à la maison, où on la passe à travers un tamis pour en séparer les corps étran- gers qui pourroient y être mêlés. On bouche avec des che- villes de bois les trous qui n'ont point donné de résine ou qui cessent d'en fournir, et on les rouvre douze à quinze jours après : assez ordinairement ils donnent alors plus de térébenthine que ceux qu'on perce pour la première fois. On commence la récolte de la térébenthine à la fin de mai, et on la continue jusqu'au milieu ou à la fin de septembre. La quantité qui coule est toujours proportionnée à la chaleur du jour et à l'exposition plus on moins au midi. Un mélèze vigoureux peut fournir, pendant quarante à cinquante ans, sept à huit livres de térébenthine chaque année ; mais le bois des arbres qui ont donné ce produit par- ticulier n'est plus aussi bon pour les constructions de toute 29. ^ 33 5^4 MEL espèce. Les mélèzes trop jeunes ou trop vieux ne rapportent que peu de térébenthine; aussi choisit-on de préférence ceux qui sont dans toute leur vigueur. La résine de mélèze reste toujours liquide et de la con- sistance d'un sirop épais; elle est claire, transparente, de couleur jaunâtre , d'une saveur un peu amère et d'une odeur aromatique assez agréable. Elle est connue dans le commerce sous le nom de térébenthine de Venise. Quelques médecins ont recommandé cette substance dans la phthisie pulmonaire; mais le plus grand nombre aujour- d'hui regarde non-seulement ce remède comme insuffisant, mais encore comme nuisible et comme pouvant accélérer la marche de la maladie. La térébenthine réussit mieux dans le catarrhe des membranes muqueuses des voies urinaires ; elle donne une odeur de violette à Turine des personnes qui en font usage. Cette résine entre dans la composition d'un grand nombre de préparations pharmaceutiques, comme baumes, ongutns, emplâtres. En la distillant avec de l'eau, on obtient une huile essen- tielle qui est connue sous le nom d'essence de térébenthine, et dont on fait principalement usage dans la peinture à l'huile : elle sert h rendre les couleurs plus coulantes et plus siccatives ; elle entre dans la composition des vernis. L'essence de térébenthine étoit peu employée en méde- cine autrefois, et seulement à petite dose, comme à un gros ou deux ; mais depuis une vingtaine d'années elle a été donnée en Angleterre en bien plus grande quantité comme purgatif vermifuge, et tout semble prouver maintenant, d'après les nombreuses observations qui ont été publiées par les jour- naux anglois , que cette substance , administrée depuis une demi-once jusqu'à ([uatre onces par jour, en une seule ou plusieurs fois, constitue un purgatif très- efficace contre le taenia ou ver solitaire. Dans le même pays, le docteur Per- cival a égalenjent employé avec avantage l'essence de téré- benthine à la dose de deux gros à une once dans l'épilepsie. La colophone ou colophane est une matière rt'sinensc qui resfe au fond des vaisseaux après la distillation de la téré- benthine; elle est sèche, dure, luisante et friable. On nr MEL 5i5 l'emploie point à l'intérieur, mais elle entre dans la compo- sition de plusiers on,2;uens et emplâtres. Les chirurgiens en font usage, afin d'arrOter les homorrhagies , pour saupou- drer les premiers plumasseaux ou bourdonnets cju'ils appli- quent après les amputations des membres. Les joueurs de violon s'en servent pour frotter leurs archets. Le matin, pendant les mois de juin et de juillet, avant d'être frappes des rayons du soleil, les jeunes mélèzes ont souvent leurs feuilles toutes couvertes de petits grains blancs et gluans, qui ne tardent pas à disparoître si on ne se presse de les ramasser. Cette substance est connue sous le nom de manne de Briançon. Elle est légèrement purgative, mais elle n'est en usage que parmi les gens de la campagne dans les pays où il y a beaucoup de mélèzes. Villars assure d'ailleurs que cette manne est fort difficile à recueillir, et il ne croît pas qu'on pût jamais en récolter de grandes quantités. C'est sur le tronc des vieux mélèzes que croît une espèce de champignon connu vulgairement sous le nom d'agaric des boutiques, et que Linnacus a désigné sous celui de holetus la- ricis. C'est un purgatif qu'on employoit fréquemment autre- fois; on lui attribuoit des propriétés particulières pour purger les humeurs de la tête. Il n'est presque plus usité maintenant. Le mélèze n'est pas délicat sur la nature du sol ; les plus mauvais terrains lui conviennent, à l'exception de ceux qui sont marécageux et argileux. On en trouve sur les monta- gnes les plus stériles : il prospère dans les lieux froids, pier- reux et maigres ; il réussit aussi dans les fonds secs et sablon- neux ; enfin il vient bien sur les collines sèches et arides. L'exposition qui lui est la plus favorable , est celle du nord ; il craint, au contraire, la grande chaleur, et les pays trop méridionaux ne peuvent lui convenir. De tous les pins et sapins d'Europe le mélèze est le seul qui perde ses feuilles en hiver. 11 est d'observation fort an- cienne parmi les montagnards suisses, que , lorsqu'il commence à tomber de la neige en automne, cette neige n'est durable que lorsque le mélèze a perdu ses feuilles ; car on n'a jamais vu , disent les vieillards les plus âgés , la neige rester sur les feuilles des mélèzes, et celle qui tombe avant que aes arbres soient dépouillés ne farde pas à être suivie d'un dégel. 5i6 MEL Le mélèze ne se multiplie en général que de semences, parce qu'il ne reprend pas de boutures, et parce qu'on n'obtient par les marcottes que des arbres peu vigoureux et jamais d'une aussi belle venue. Pour se procurer de la graine de mélèze, il faut recuillir les cônes qui les renferment à la fin de l'automne, et les conserver dans un endroit qui ne soit ni trop sec ni trop humide, jusqu'à la fin de l'hiver. A cette époque , lorsque les gelées ne sont plus guère à craindre, Ou expose les cônes à la chaleur du soleil ou du feu pour faire ouvrir leurs écailles et faciliter la sortie des graines qu'elles recouvrent. Les mélèzes que les jardiniers élèvent pour le commerce, se sèment en pépinière, à la fin de mars ou au commence- ment d'avril, dans une terre légère, à l'exposition du nord ou du nord-est. et dans le courant du printemps et de l'été on les débarrasse des mauvaises herbes et on les arrose quand ils en ont besoin. Au printemps de l'année suivante, on repiqué le jeune plant à six pouces de distance et toujours à l'expo- sition du nord , en prenant pour cette opération le moment où il commence à entrer en sève. Deux ans après, ou au commencement de la troisième année, on le relève de nou- veau pour le placer n'importe à quelle exposition, et en mettant les jeunes arbres à deux pieds lun de l'autre ou environ. Après leur seconde transplantation, les mélèzes ne doivent plus rester que deux à trois ans dans la péi>inière ; ils sont alors bons à planter à demeure : car. si Fou lardoit plus long-temps à les mettre en place, on risqueroit de les perdre, ou au moins une grande partie ne reprendroit pas. La meilleure saison pour cette transplantation est la fin de mars ou le commencemeiît d'avril, peu de temps avant que ces arbres ne poussent; lorsqu'on les transplante plus tôt, il est rare qu'ils réussissent aussi bien. De même que les pins et les sapins, le mélèze prend son accroissement en hauteur par le développement d'un bour- geon unique qui termine sa flèche, et si cette flèche ou ce bourgeon vient à être rompu ou endommagé par quelque accident, l'arbre cesse de s'élever. Par une admirable pré- voyance de la nature , ce bourgeon termina! ne s'ouvre que bien long-temps après que le reste de l'arbre est garni MEL 5i7 de feuilles; car, comme le mélèze croît souvent au milieu des neiges et des glaces qui couronnent les plus hautes mon- tagnes, si le bourgeon terminal s'ouvroit trop tôt, la tendre pousse qui en sortiroit, pourroit être saisie par les gelées qui surviennent souvent jusqu'à la moitié du printemps, dans les lieux où croissent ces arbres, et par sa perte ils cesse- roient de croître en hauteur et resteroient toujours plus ou moins rabougris. Le mélèze supporte bien , comme l'if, la taille aux ciseaux; on peut de même lui faire prendre différentes formes , l'éle- ver en pyramide, le réduire en boule, etc., et l'employer ainsi à l'ornement des grands parterres ; mais ce genre de déco- ration dans les jardins n'est plus guère d'usage aujourd'hui. Outre le mélèze d'Europe, on connoit encore deux autres espèces, qui sont exotiques et dont nous n'aurons que peu de chose à dire. Mélèze a branches pendantes ; Larix pendula ; Pinus pendula, Lamb., Descripf. ofpin, pag. 56, t. 36. Cette espèce paroît être intermédiaire entre le mélèze d'Europe et celui à pe- tits fruits; les caractères qui la distinguent sont même si peu prononcés qu'on pourroit croire qu'elle n'est qu'une variété de l'un ou de l'autre. Nous l'indiquons, d'après sir Lambert, qui la dit indigène de l'Amérique septentrionale. Mélèze a petits fruits ; Larix microcarpa ; Abies microcarpa , Lois,, in JSov. Duharn., 5, pag. 28g, t. 79, fig. 2. Cet arbre a de grands rapports avec notre mélèze d'Europe ; mais il en diffère par ses feuilles très-menues, moitié plus courtes et moitié plus étroites ; par la petitesse de ses cônes, qui n'ont que six lignes de long au plus, et qui ne sont composés que d'un très-petit nombre d'écaillés. Cette espèce est ori- ginaire de l'Amérique septentrionale, et on la cultive depuis quelques années eu Angleterre et en France, où elle est en- core rare. Le plus grand individu que nous ayons vu, avoit une vingtaine de pieds de hauteur; il éloit très-vigoureux, donnoit tous les ans beaucoup de fruits, et pjiroissoit n'avoir encore acquis que lamoindre partie de son élévation naturelle. Le mélèze à rameaux pendans n'est pas encore cultivé en France; quant à celui à petits fruits, ou le multiplie de graines, comme l'espèce commune. Quelques cultivateurs prétendent 5i« MEL l'avoir propcigé de marcottes faites en juillet, et qui étoient bien enracinées au troisième automne. D'autres ont essayé de le multiplier en le greffant par approche sur le mélèze d'Europe; mais, quand ce moyen pourroit réussir, il ne don- neroit jamais que des arbres peu vigoureux et qui, pour la plupart, seroient privés de la faculté de s'élever sur une tige bien droite, par la raison qu'il est fort rare que dans les pins et les sapins la nature donne jamais à des bourgeons latéraux la même vigueur qu'au bourgeon terminal qui forme leur flèche. (L. D.) MELHANIA. (Bo/.) Voyez Dombey velouté. (Toir.) R'fELlA. {Bot.) Nom grec du frêne. Voyez Azbdarach. (Lem.) MÉLIACÉES. (Bot.) L'azédarach , melia, donne son nom à cette famille, qtii est dans la classe des hj-popétalées ou dicotylédones polypétales à étamines insérées sous l'ovaire. Elles sont placées entre les théacées et les vinifères. Elles ont pour caractères généraux un calice monosépale, divisé plus ou moins profondément; quatre ou cinq pétales à onglet large, rapprochés par leur base; des étamines en nombre défini, égal à celui des pétales, ou double; les lilets insérés sous l'ovaire et réunis par le bas en un tube, ou seu- lement en un godet denté à son sommet, et dont les dents portent les étamines à leur pointe ou sur leur surface inté- rieure ; un ovaire simple et libre, surmonté d'un style sim- ple et d'un stigmate simple ou plus rarement divisé; un fruit en baie Ou plus souvent capsulaire , à plusieurs loges mono- ou dispennes, s'ouvrant en autant de valves qui portent une cloison dans leur milieu. L'embryon, à lobes droits, est ordi- nairement entouré d'un périsperme, qui manque dans quel- ques genres. Les genres de cette famille sont des arbres ou des arbris- seaux, a rameaux alternes, ainsi que les feuilles, qui sont stipulées, simples dans les uns, composées dans d'autres. Les fleurs n'ont pas de disposition uniforme. On distingue ici deux sections, caractérisées par les feuilles. Dans celle des feuilles simples sont rapportés les genres Ca- nella, Sj'mpliGnia, Pcntaloba, de Loureiro ; Gemma; Slrigilia, de Cavanilles ; Lauradia de Vandelli; Ahodcia de j\L du Petit- Thoîiars, CrranCaerei àc hca.v.yoh; Aiionia, Quivhia, Turrœa. MEL 5k, On range dans la section des feuilles composées les genres Cainunitim de Rumpli , ou Aglaia de Loureiro ; Ticorea , Cus- paria. de MM. de Humboldt et Kunth; Sandoricum, TricJiilia, auquel on réunit le Portesia et le Elcaja, Quurea, qui manque de périsperme , ainsi que le précédent; Ekebergia , Melia , Aquilicia. Quelques genres sont placés à la suite , comme ayant seulement de l'affinité avec les méliacées, tels que le Carapa d'Aublet. ou J>^j'locarpus de Knenig, \c Swietenia , le Cedrela, et le Pautsowia ou Stylidium de Loureiro. (J. ) MÉLIANTHE, Melianthus. {Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, polypétalées, voisin de la famille des rutacécs , de la didynamie angiospermie de Linnanis ; offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant à cinq divisions profondes, inégales, colorées; l'inférieure gibbeuse ; quatre pétales onguiculés, entre lesquels se trouve une, glande melli- fèrc ; quatre étamines didynamcs ; un ovaire supérieur ; un slyle ; une capsule vésiculeuse, à quatre loges monospermes. MÉLIANTHE A LARGES FEUILLES : Meliantlius iiiajor , Linn. ; Lamk. , lll. gen. , tab. 552 ; Herm., Lugdb. , tab. 41 5 ; Mill. , lllusf., tab. 53 ; vulgairement Fleur miellée, Pimprenelle d'A- frique. Cette belle plante a des racines traçantes ; des tiges glabres, presque ligneuses, un peu tuberculeuses, hautes de six à sept pieds; les jeunes pousses herbacées, d'un vert glauque; les feuilles grandes, toujours vertes, pétiolées, al- ternes, ailées avec une impaire; les folioles opposées, au nombre de cinq à sept, ovales, oblongues, dentées en scie, glauques, longues de deux à trois pouces, un peu courantes sur le pétiole commun, à la base duquel existe une grande stipule membraneuse, amplexicaule, ovale, mucronée. longue d'environ un pouce et demi, chargée, comme les feuilles, d'une poussière glauque. Les fleurs sont grandes, pédicellées, disposées en une grappe simple, presque pyramidale, munie de bractées ovales, aiguës; le calice ample; les deux divi- sions supérieures droites, oblongues ; les deux moyennes plus intérieures, opposées, lancéolées; l'inférieure plus courte, concave, gibbeuse à sa base; les pétales linéaires- lancéolés, onguiculés, un peu ouverts, situés à la partie gibbeuse du calice, autour d'une grosse glande utriculaire; aux fleurs succèdent de «ros fruits vcsiculeux, tétragones , partagés presque jusqu'à la moitié en quatre lobes ; chaque loge renfermant une semence noire, ovale, luisante. Cette plante croît aux lieux humides et marécageux du cap de Bonne-Espérance. Les feuilles ont une odeur fétide, comme narcotique, analogue à celle du slramonium. Il suinte de la grosse glande placée entre les pétales, pendant tout le temps de la florai- son, une liqueur noirâtre, mielleuse, dont la saveur est un peu vineuse: elle est tellement abondante, qu'elle se ré- pand sur les feuilles , et que le sol en est quelquefois co- loré ; elle est très -recherchée par les Hottentots et les Hol- landois qui habitent le cap de Bonnc-F.spérance : elle passe pour cordiale, stomachique et nourrissante, d'oîi vient que ce genre a reçu le nom de Mélianthe, composé de deux mots grecs, qui signifient y/e//r à miel. Sa découverte est due à Herman. qui l'envoya en Europe à Thomas Bartholin, en 1672. On la cultive au Jardin du Roi, ainsi que les deux espèces suivantes. Elles craignent peu le froid ; il sufTit de leur faire passer l'hiver >lans Torangerie. Leur multiplication a lieu par rejetons, par marcottes, par boutures. Hélianthe A feuilles étroites ; Melianthus minor , Linn. Cette espèce a des tiges ligneuses, cylindriques, hautes de cinq à six pieds ; les rameaux légèrement cotonneux ; les feuilles ailées avec une impaire; les i'olioles, de sept à neuf, oppo- sées, ovales-alongées, étroites, profondément dentées en scie, molles, douces au toucher, un peu velues, longues de deux à quatre pouces, blanchâtres en-dessous : les stipules linéai- res, très - étroites : les fleurs alternes, rapprochées, dispo- sées en grappes axillaires : le calice ample, légèrement to- menteux, coloré de rouge; la corolle purpurine ou d'un jaune rougeàtre; les péiales étroits, onguiculés, pendans hors du calice; les étamines ascendantes; le style un peu pileux; la capsule vésiculeuse , de la grosseur d'une petite noix, cou- verte d'un duvet cotonneux. Cette plante a une odeur fé- tide : elle croit au cap de Bonne-Espérance ; on la cultive au Jardin du Roi. Mélianthe VELU : MeliarUhus comosus, Vahl, Sj'mb., 3 , p. 86 ; Commcl., Bar., 4 . t. 4. Cette plante, originaire du cap de Sonne-Espérance, se distingue de la précédente par ses grappes MEL 521 situées un peu au-dessous de l'insertion des feuilles, et non axillaircs, excepté quelquefois aux feuilles supérieures : eîleS sont inclinées, longues de trois pouces: lesfeuillesvcluesàleur face supérieure : les fleurs pendantes, verficillées, disposées en grappes peu garnies. On la cultive au Jardin duRoi. (Fom.) MÉLIBÉE. (Entom.) Nom d'une espèce de papillon voisin du céphale. (C. D.) MELICA. {Bot.) Ce nom, donné par Dodoens au sorgho, holcus sorghum, de Linnaeus , a été appliqué par ce dernier à un autre genre de graminée. Voyez Mélique. (J.) MELICERTA. (Poljp.) M. Ocken . Système gén. d'hist. nat. . part. III, p, 49, distingue sous cette dénomination un petit genre voisin des vorticelles, qu'il caractérise ainsi: quatre lobes autour de la bouche , le corps fusiforme , contenu dans un tube corné opaque; et il y range la Salella ringens , qu'il nomme M. ringens. "S'"oyez Vorticelle et Sabelle. (De B.) MÉLICERTE, Melicerta. (Arachnod.) MM. Péron et Le- sueur, dans leur distribution systématique des Médusaibes (vovez ce mot), ont désigné, sous ce nom , un genre de mé- duses gastriques, monostomes, pédonculées. brachidées, ten- taculées, et dont les bras très-nombreux, filiformes, che- velus, forment une espèce de houppe à l'extrémité du pé- doncule. Parmi les cinq espèces que MM. Péron et Lesueur placent dans ce genre, deux seules ont été observées par eux; ce sont : La M. fasciculée; M. faseiculata. De la mer de Nice , dont l'ombrelle subsphéroïdale hyaline a i5 — 20 millimètres de diamètre, un estomac quadrangulaire à sa base, avec quatre vaisseaux prolongés à chaque angle jusqu'au rebord, quatre ovaires feuilletés et brun-roux : les bras en forme de petite houppe violette et huit faisceaux de tentacules. I.a M. PLEUROSTOME, M. pleurostoma , vient de la Terre de ^'S'itt, et est beaucoup plus grande (2,0, 4 centimètres): son ombrelle est semi-ovalaire , avec vingt-cinq à trente ten- tacules; son estomac est subconique et comme suspendu par huit ligamens: le pédoncule, environné de huit ovaires réni- formes. a des bras très-longs, très-nombreux, très-chevelus, distribués autour de son ouverture. Couleur générale hya- line ; les ovaires couleur de terre d'ombre. 522 MEL Des trois autres, la M. digitale. M. digiialis, Mull., Prodr. Zool. Dan., p. 255, Aient des rivages du Groealand : son ombrelle, qui a un centimètre de diamètre, est conique et garnie de tentacules crochus; Testomac , libre et pendant, se prolonge en un pédoncule pistilliforme , garni d'une mul- titude de bras l'ormant une sorte de pinceau : la couleur est hyaline, les tentacules jaunes. La M. camjanule, M.cam- panula, Mnll. , loc. cit., est des mêmes mers : son ombrelle, de deux ou trois pouces de diamètre, est «'n forme de petite cloche , avec un petit nombre de tentacules jaunes ; l'estomac , dessiné a sa base par un carré, a chacun de ses angles pro- longé par uie ligne revêtue de bras très-longs et très-tins ; couleur hyaline. Enfin, la M. perle, M. perla, Slabber, Phjs. Belust., p. 58, tab.Xlll, tig. i, 2, de lo à 12 millimètres de diamètre, a son ombrelle subhémisphérique couverte de tubercules perliformes, et garnie dans sa circonférence de huit tentacules courts et terminés par un bouton : l'estomac est libre, pendant et terminé par un laisceau de bras che- velus; la couleur est perlée, le rebord d'un brun doré. Des mers de Hollande. (De B.) MÉLICERTE. {Crust.) Ce nom a été donné à différens crustacés : i.^par M. Risso, à un genre voisin des palémons, qu'il appelle maintenant Lysmate ; 2.° par M. Ralinesque, à un genre voisin des Pcnées. Voyez l'article RIalacostracés , tomeXXVlIl, pag. 3i i , 826 et 356. (Desm.) MELICHNUS. {Bot.) Voyez Ventenatia. (Poir.) MELICITE, Melicjtus. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, de la dioécie pentandrie de Linnieus, dont on ne con- noît encore que les parties de la fructification, et dont le caractère essentiel est d'avoir : Des fleurs dioïqucs; un calice d'une seule pièce, à cinq dents; une corolle à cinq pétales ovales, évasés, plus longs que le calice. Dans les fleurs mà/es, cinq étamines courtes, dont les filamens (nommés nectaires parForster), turbines, cyaîliiformes, creux au sommet, por- tent à leur côté interne des anthères ovales, élargies, plus longues que les tilamens, marquées de quatre sillons. Dans les fleurs /eme/Zcs , cinq écailles ovales, un peu plus courtes que le calice, situées entre les pétales, relevées et appliquées contre les parois de l'ovaire ; celui-ci est supérieur, ovale- MEL ^23 arrondi, chargé d'un style court, termine par un stigmate à quatre ou cinq lobes arrondis, ouverts en cloilc. Le fruit est une capsule en forme de baie, glabre, co- riace, globuleuse, à une loge, contenant quelques semences dans une pulpe rare, peu succulente. Ces semences sont brunes, convexes d'un cAté, anguleuses de l'autre. Forster cite de ce genre deux espèces, mais sans descrip- tion, savoir: i.° Melicjtus umbellatus, Forst. , Nov. gen., t. 62 ; Lamk., lil. gen., tab. 812, fig. 2; Gsertn. , Defruct., t. 44; 2." Melicjtus ramijlorus , Forst. , loc. cit.; Lamk. , loc. cit., fig. 1. (POIR.) MELICOCCA. (J5oL) Voyez Knépier. (Poia.) MELICOCCUS. [Bot.) Ce genre de plantes, établi par P. Browne et adopté par Jacquin , a été postérieurement nommé meiicocca par Linnaeus. C'est la casimiria de Scopoli. JNous en avons donné la monographie dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, vol. 5, p. 179. (J.) MÉLICOPE, Enlagonum. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, polypétalées, de Voctandrie tno- nogjnie de Linnfeus ; oH'rant pour carctère essentiel : Un alice à quatre divisions ; quatre pétalt?s ; quatre glandes situées autour de l'ovaire: huit étamincs ; quatre ovaires; un style ; un fruit composé de quatre capsules uniloculaires , luonospermes. Mélicope lisse : Entagonum lœvigatiim , Gsertn., Defruct., tab. 68 ; Lamk., III. gen., tab. 294; Mélicope ternata, Forst., ISov. gen., tab. 20. Nous ne connoissous de cette plante que les caractères de sa fleur. Son calice est persistant, à quatre divisions; la corolle plus longue que le calice, tétragone , urcéolée à sa base, évasée en son limbe, composée de quatre pétales ovales-oblongs, aigus; de plus, quatre grandes glandes à deux lobes, situées entre les étamines et le pistil; huit étamines attachées au réceptacle; les filamcns droits, subu- lés, ])lus courts que les pétales; les anthères droites, sagit- tées: quatre ovaires supérieurs, ovales, d'entre lesquels s'élève un style filiforme, caduc, plus long que les étamines, ter- miné par un stigmate tétragone, évasé, concave à son centre. Le fruit consiste en quatre capsules coriaces, membraneuses, elliptiques , rétrécics en pointe à la base, un peu aplaties laté- 5^4 MEL ralement, divergentes, uniloculaires, monospermes, s'ouvrant par le bord interrie ; les seiDCnces glabres, elliptiques, lenti- culaires. Cette plante croit à la Nouvelle-Zélande. (Pom.) MÉLIER. (Bot.) Voyez Blakea. Les fruits de cette plante portent le nom de mueles ou cormes. (Poir.) MÉLIER ou MESLIER. {Bot.) Ancien nom françois du néflier, et sous lequel cet arbre est encore connu dans quel- ques cantons. ( L. D. ) MELIHyEMl, HOM^SCH. {Bot.) Noms arabes dxi solanum hahamense, suivant Forskal. (J.) MÉLILITE. (A/m.) Ce minéral ne s'est encore présenté qu'en cristaux cubiques ou parallélipipédiques , très- petits, mais très -nets, qui paroissent passer à l'octaèdre ou en dé- river. Ils sont d"un jaune de miel, souvent recouvert d'un enduit jaune pulvérulent, qui paroit être du fer oxidé. Ils sont assez durs pour rayer l'acier. Au chalumeau ils se fon- dent sans bouillonnement en un verre transparent verdàtre. Ils forment gelée dans l'acide nitrique. C'est un minéral presque microscopique, découvert et dé- crit pour la première fois par M. Fleuriau de Bellevue. Il l'a trouvé implanté sur les parois des fissures de la lave com- pacte ou tcphrine noire de Capo di Bove près de Rome. Ils y sont associés avec de la népheline et des cristaux capillaires encore inconnus. Leur petitesse et leur mélange avec d'autres substances a rendu très-diUicile à déterminer exactement leur nature par l'analyse. Cependant M. Carpi, savant chimiste deRome, en donne la composition ainsi qu'il suit : Chaux 19,6 Magnésie 1 9,4 Fer oxidé 12,1 Titane oxidé 4 Silice 58 Alumine 2,9 On a aussi reconnu le mélilite dans les laves de Tivoli. (B.) MÉLILITES. (Min.) Nom donné par les anciens litholo- gistes à une espèce d'argile compacte, d'un blanc jaunâtre, semblable par sa couleur au miel : elle s'fmployoit en mé- decine et étoit regardée comme soporifique. ( B, ) MEL 525 MELILOBUS. (Bot.) Michéli désignoit sous ce nom le gle- ditsia triacanthos. (J.) MÉLILOT; MeUlotiis, Tournef., Juss. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, de la famille des papilionacés , Juss., et de la diadelphie décandrie du système sexuel, qui offre pour caractères : Un calice monopliylle, persistant, à cinq dents; une corolle papilionacée , dont la carène est plus courte que les ailes qui sont ovales-oblongues, conniventes et à peu près égales à l'étendard; dix étaniines, dont neuf ont leurs filamens réunis en. un seul corps; un ovaire supère, ovale ^ chargé d'un style subulé et filiforme, ascendant, terminé par un stigmate simple; une capsule caduque, uniloculaire , s'ouvrant à peine, saillante hors du calice, et renfermant une à trois graines arrondies ou ovoïdes. Les méliloîs sont des plantes herbacées, à feuilles munies de stipules à leur hase, et composées de trois folioles, dont les deux latérales sont insérées sur le pétiole commun à quel- que distance de la foliole terminale; leurs fleurs sont dis- posées en grappes plus ou moins alongées et placées dans les aisselles des feuilles supérieures. On en connoit vingt- quatre espèces, dont la plus grande partie croit naturellement en Europe. Mélilot de Messine: Melilotus messaneiisis , Lam., Dict. eric., 4, pag. 66; Trifolium melilotus messaneiisis, lànn. , Mant.^ •2jS. Sa racine est annuelle; elle produit une tige haute de huit à douze pouces, glabre, comme toute la plante, divisée le plus souvent dès sa base en plusieurs rameaux redressés, garnis de feuilles longuement pétiolées, dont les stipules sont élargies à leur base, et les folioles cunéiformes, pres- que tronquées au sommet , légèrement dentées en leurs bords. Les fleurs sont d'un jaune pâle, petites, peu nom- breuses sur des grappes plus courtes que les pétioles. Les légumes sont plus gros que dans la plupart des autres es- pèces, ovales, comprimés, relevés de nervures nombreuses, régulières, et contenant chacun deux graines. Cette plante croit dans les moissons en Provence, en Italie, en Sicile. Mélilot sillonné : Melilotus sulcata , Desf. , FI. atlant. , 2, pag. 195 ; Trifolium melilotus indica , Linn., Spec, 1077. Sa racine, qui est annuelle, produit une ou plusieurs tiges 5:^6 MEL grêles, redressées, longues de six pouces à un pied, gar- nies de feuilles à stipules dentées à leur base , et à folioles ovales-oblongncs, dentées en scie. Ses fleurs sont petites, nombreuses, d'un jaune pâle, disposées en grappes près de moitié plus longues que les feuilles, et garnies dans presque toute leur longueur. Les légumes sont presque globuleux, monospernies, marqués de nervures nombreuses, régulières. Cette espèce croit dans les champs, aux environs de Toulon , en Italie, en Barbarie. Méi.ilot grêle; Melilotus gracilis , Decand. , Flor. franc., 5, p. 565. Cette espèce ressemble assez à la précédente: mais ses feuilles sont généralement plus larges, moins alon- gées et peu dentées-, les fleurs sont disposées en grappes plus lâches, et les légumes sont presque globuleux, dispermes , relevés seulement de quelques nervures en réseau et non en arcs rapprochés et presque concentriques. Elle croît en Provence. Mélilot PARViFLORE : MeUlotiis par^'ifoord , Desf. , FI. atl., 2, ig2 ; Trifolium melilotus indico., (T, Linn., Spcc, 1077. Sa racine est annuelle ; elle donne naissance à une tige rameuse, haute d'un pied ou environ , garnie de feuilles dont les sti- pules sont le plus souvent entières, et les folioles ovales- oblongucs ou cunéiformes, dentées en scie. Les Heurs sont d'un jaune pâle, très-nombreuses, plus petites que dans les espèces précédentes et les suivantes, disposées en grappes grêles, au moins une fois aussi longues que les feuilles. Les légumes, également très-petits, sont ovoïdes ou presque globuleux, monospermes, relevés de quelques rides et fine- ment pubescens. Ce mélilot croît dans les prairies sèches et sur les collines en Provence et en Italie ; il se trouve aussi en Afrique et dans l'Inde. Mélilot d'Italie: Melilotus italien, Lam.. Dict, enc. , 4. pag. 67; Trifolium melilotus italica , Linn., Spec. , 1078. Sa racine est annuelle, comme celle des précédentes; elle pro- duit une tige droite, rameuse, haute d'un pied ou un peu plus, garnie de feuilles dont les folioles sont ovoïdes-ren- versées, grandes, le plus souvent très-entières. Ses ileurs sont d'un jaune clair, disposées au sommet des tiges ou dans les aisselles des feuilles supérieures en plusieurs grappes là- MEL 5-27 ches. rapprochées t-n une sorte de panîcule. Ses légumes sont ovoïdes ou presque globuleux, relevés de grosses rides. Cette plante croît en Italie et en Barbarie. Mélilot OhFiciNAr. : Melilofiis ojficinalis , Lam., Dict. enc. , 4, pag. 62 ; Trifolium melilotus officinalis, Linn., Spcc, 1078 ; Bull., Herb., tab. aSS. Sa racine est pivotante, bisannuelle; elle donne naissance à une ou plusieurs tiges hautes d'un k deux pieds, ordinairement un peu étalées à leur base, en- suite redressées, garnies de feuilles à trois folioles ovales, dentées en scie. Ses fleurs sont petites, d'un jaune pâle, nombreuses, pendantes, et disposées en longues grappes dans les aisselles des feuilles supérieures ; il leur succède des lé- gumes ovoïdes, ridés, glabres, ne contenant le plus sou- vent qu'une seule graine. Cette plante est commune dans les champs cultivés , en France et en Europe. Le mélilot n'a qu'une très-légère odeur à l'état frais : mais il acquiert par la dessiccation une odeur plus forte et assez agréable , qui le rend très-propre à aromatiser le foin au']uei il se trouve mêlé et à le rendre plus agréable au goût des bestiaux , qui, en général, aiment cette plante, principale- ment les moutons et les chevaux , et surtout avant sa flo- raison. Toute espèce de terrain convient au mélilot, pourvu qu'il ne soit pas aquatique; mais, en général, il ne fait point l'objet d'une culture particulière: il se trouve seule- ment épars dans les prairies, où le plus souvent il n'a été semé que naturellement. On fait usage en médecine des sommités fleuries du méli- lot, qui acquièrent par la dessiccation une odeur plus agréable que les autres parties de la plante. On les emploie comme émoUienfes, adoucissantes, résolutives, et principalement à l'extérieur, en lotions, fomentations et cataplasmes. Leur in- fusion aqueuse est très-usitée dans les ophthalmies inflamma- toires. On prescrit aussi leur décoction dans les lavemens émolliens. Le mélilot a donné son nom , dans les pharma- cies, à un emplâtre qui n'est plus guère employé aujourd'hui. Mélilol élevé : Melilotus alfissima , Thuil. , Fior. Par. , 572 ; Melilotus viilgaris alfissima, frutescens, Jlore /i/Zeo , Tourne!'. , Inst. , ./)07. Cette espèce diflere de la précédente par ses tiges beaucoup plus élevées, ayant trois à six pieds de hau- 5^8 MEL teur; par les folioles de ses feuilles, qui sont plus alongées , plus étroites; et par ses légumes, qui deviennent noirs en mûrissant, et qui sont rétrécis à leur base et à leur sommet, à peine ridés et légèrement pubescens. Elle paroit en différer aussi par sa durée ; Thuilier la dit vivacc. Cette plante croît dans les bois et les prés humides et marécageux. Nous croyons que sa culture pourroit, dans les localités convenables, pré- senter les mêmes avantages que celle de l'espèce suivante. Mnur.oT BLANC, vulgairement Mélilot de Sibérie: Meli- lotus alla, Lam. , Dict. encycl., 4, pag. 63; MeLitotus leucan- tha, Decand. , FI. franc., 5, pag. 564 ; Melilotus vulgaris al- lissima , frutescens , flore alho, Tournef., Inst. , 407. Sa racine 7 qui est bisannuelle, produit une ou plusieurs tiges hautes de trois à six pieds, et même de huit à neuf dans un terrain favorable. Ses feuilles, munies à leur base de stipules subu- lées, très -entières, sont composées de trois folioles ovales- oblongues, bordées, dans leurs deux tiers supérieurs, de dents eu scie. Ses fleurs sont blanches, plus petites que dans les deux espèces précédentes, presque inodores , disposées en grappes grêles; leur calice est en cloche; les ailes sont plus courtes que Pétendard et à peine plus longues que la carène. Les légumes sont globuleux ou ovoïdes, non rétrécis à leur base, ridés, non pubescens, monospermes. Cette espèce croît naturellement dans les champs cultivés et les lieux sablonneux, aux environs de Montpellier, de Paris, en Provence et dans plusieurs autres parties de l'Europe ■ elle croît aussi en Sibérie. M. Thouin , dans les Mémoires de la Société royale d'agi-i- culture, année 1788, présente ce mélilot comme un four- rage intéressant, dont il seroit à désirer qu'on introduisit la culture en France. Cette plante, tant verte que sèche, est propre, selon ce savant agronome, à la nourriture des bes- tiaux; on peut en former des prairies artificielles dans les terres qu'on laisseroit en jachère. Sa culture est à peu près la même que celle de la luzerne .- on doit le semer avec de Forge ou de l'avoine, même avec du seigle ou du froment, afin de s'épargner par là les frais de culture, et de ne pas perdre une année de la renie de la terre , parce que le mé- lilot ne rapporte rien la première année du semis. On peut MEL 529 ensuite en faire trois et même quatre récoltes par an ; c'est même une nécessité de le faire, parce qu'en laissant cette plante s'élever trop haut , ses tiges deviennent ligneuses avec l'âge , et cessent alors d'être mangeables. Par ces coupes fré- quemment renouvelées on change sa durée, et, de bisannuelle qu'elle est naturellement, on parvient à la conserver et à la faire produire pendant trois à six ans. Lorsqu'on la laisse monter en graine, elle en fournit une grande quantité, dont on peut donner le superflu aux volailles et aux cochons. Les tiges qui ont porté graine, peuvent encore servir pour chauffer le four. Les terrains légers et humides sont ceux dans lesquels elle réussit le mieux; cependant elle peut venir dans tous ceux qui ne sont pas décidément marécageux, et dans ceux- ci , comme nous l'avons dit plus haut, le mélilot élevé pour- roit probablement la remplacer et donner les mêmes produits. Le mélilot blanc, cultivé seul, est, selon M. Thouin, plus productif que les différentes espèces de trèfle ; mais il de- vient encore d'un rapport bien plus considérable, lorsqu'on le cultive avec la vesce de Sibérie, ces deux plantes ayant toutes les qualités qui peuvent en faire désirer la réunion. En effet, leur durée est la même; elles poussent en même temps , fleurissent et grènent dans la même saison : les racines, pivotantes dans la première et traçantes dans la seconde, ne se nuisent l'une à l'autre en aucune façon. Enfin, le mélilot blanc fournit aux animaux une nourriture substantielle, so- lide , échauffante , qui trouve un correctif sufîisant dans le fourrage délié, tendre et aqueux, produit par la vesce de Sibérie. Mélilot denté: MeliloUts dentata; Trifolium dentatam lyValdst. et Kitaibl., PL rar. Hun g., 1 , pag. 41 , t. 42 ; Willd., Spec, 3 , pag i355. Cette espèce a beaucoup de rapports avec les deux espèces précédentes: mais elle en diffère par ses feuilles plus alongées, bordées tout autour de dents plus fines, plus nombreuses et plus aiguës ; par ses stipules incisées à leur base en deux grandes dents, et par ses légumes ovales et cons- tamment dispermes. Ses fleurs sont jaunes, comme dans le mélilot élevé, dont elle paroit avoir la hauteur. Cette plante croit dans les prés humides en Hongrie, et en Allemagne aux environs de Mayence. Il est probable qu'elle offriroit pour 21). 54 53o MEL la culture les mêmes avantages que l'espèce précédente : elle est vivace. Méi.ilot bleu : Melilotus cœrulea, Lam. , Dict. encycl. , 4, pag. 62; Trifolium melilotus cœrulea, Linn., Spec, 1077. Sa racine est pivotante , annuelle ; elle produit une tige droite, haute d'un pied et demi à trois pieds, rameuse, garnie de feuilles munies à leur base de larges stipules dentées, et composées de trois folioles ovales, finement dentées en scie. Ses fleurs sont d'un bleu pâle, disposées en grappes resserrées en épis ovales, portés sur de longs pédoncules axillaires. Les calices sont pubescens, presque aussi grands que les légumes, longuement acuminés par le style. Ce mélilot croît naturel- lement en Bohème et en Libye ; on le cultive dans plusieurs jardins. Toutes les parties de cette plante, mais particulièrement ses si)mmiiés chargées de fleurs ou de fruits, exhalent une odeur fort agréable, comme balsamique, qui a valu à cette espèce les noms vulgaires de baumier , faux-baume du Pérou, lotier odorant, trèfle musqué. Cette odeur se développe davan- tage et devient plus intense par la dessiccation, et elle est susceptible de se conserver très-longtemps. On a d'ailleurs remarqué que cette odeur se répandoit en plus grande abondance dans les temps pluvieux et disposés à Torage. Les abeilles paroissent rechercher encore plus les fleurs de ce mélilot que celles des autres espèces, qu'elles aiment cepen- dant beaucoup , et sous ce rapport il ne peut qu'être avanta- geux d'en semer aux environs de leurs ruches. Quelques personnes sont dans l'usage d'en mettre les sommités fleuries dans les armoires parmi le linge et les habits, soit pour leur communiquer une bonne odeur, soit pour les préserver des vers. Dans quelques cantons de la Suisse on en mêle les fleurs dans certains fromages, pour leur donner une saveur et une odeur plus agréables. Ces fleurs passent en médecine pour avoir les mêmes propriétés que celles du mélilot officinal, et on les emploie quelquefois de la même manière. On les a aussi recommandées comuic sudorifiques, emménagogues et diurétiques ; on les a même vantées comme alexiphar- maques, vulnéraires, et comme pouvant être utiles dans la phthisie pulmonaire ; mais, en définitive, les méderins n'en MEL 55i font en général que peu ou point d*usage aujourd'hui. En Silésie on prend assez communément leur infusion aqueuse en guise de thé. (L. D. ) MÉLILOT ANGLOrS ou MÉLILOT CORNlCULÉ. (Bot.) C'est une espèce de trigonelle, trigonella comiculala , L. (L. D.) MÉLILOT D'ALLEMAGNE. (Bot.) Un des noms vulgaires du lolier corniculé. ( L. D. ) MÉLILOT [PETIT] DES CHAMPS. {Bot.) Deux plantes portent vulgairement ce nom, la luzerne lupuline, mcdicago lupulina, Linn. , et le trèile des champs, trlfolium agrarium, Linn. ( L. D. ) MÉLILOT D'EGYPTE. [Bot.) C'est une autre espèce de trigonelle, Trigonella hamosa, Linn. ( L. D.) MÉLILOT FAUX. {Bot.) Nom vulgaire du lotier corniculé. (L. D.) MÉLILOT DE MONTAGNE ou DES SABLES. {Bot.) C'est une espèce de bugrane, ononis pinguis , Linn» (L. D.) MÉLILOT VRAI. {Bot.) C'est le mélilot bleu. (L. D.) MÉLILOTOÏDES. {Bot.) Nom donné par Heister au mé- lilot de Crête , différent des autres espèces par sa gousse beaucoup plus grande, comprimée, orbiculaire et membra- neuse. Medicus et Mœnch en ont fait aussi un genre sous le nom de melissitus. (J. ) MELILOTUM. {Bot.) Synonyme de melilotus chez les an- ciens botanistes. (Lem.) MELILOTUS. {Bot.) Voyez Mélilot. (Lem.) MELIMELA. {Bot.) Nom de la pomme d'api, chez les* Latins. (Lem. ) MELINE, Melinis. {Bot.) Genre de plantes monocofylé- dones, à fleurs glumacées , de la famille des graminées, de la triandrie digjnie de Linnaeus ; offrant pour caractère es- sentiel : Des fleurs polygames; un calice bivalve, à deux fleurs; la valve calicinale inférieure entière, fort petite; la supérieure trois et quatre fois plus grande, échancrée en cœur a son sommet, mucronée ; une fleur inférieure, à une seule valve herbacée, à deux découpures aiguës au sommet, du milieu duquel s'élève une arête très-longue, sétacéej une fleur hermaphrodite, à deux valves dures, coriaces; l'inférieure mulique, presque à deux dents ; trois étamines^ 632 MEL un ovaire médiocrement échancré ; le style bifide; les stig- mates en pinceau. Méline a petites fleurs : Melinis minutijlora , Pal. Beauv., Agrostogr., pag. 64, lab. 11 , fig. 4. M. de Beauvois, auteur de ce genre, n'en a mentionné qu'une seule espèce, observée dans l'herbier de M. de Jussieu. C'est une plante fort élégante, qui a le port des canches {aira , Linn.), dont les fleurs sont très-petitL^s , disposées en une panicule terminale, presque pyramidale, dont les ramifications sont presque simples, ca- pillaires, comme verticillées , garnies d'épillets fort petits, pédicellés, qui paroissent polygames. Cette plante croît à Rio-Janeiro. (Poir.) MÉLINE et MELINUM. {Min.) Il paroît que les anciens et les auteurs qui les ont commentés, ont appliqué ces noms à deux substances assez différentes. L'une , le melinum de Pline , étoit sans aucun doute une terre argileuse blanche, dont les peintres se servoient pour pein- dre en blanc. Elle étoit légère, douce au toucher, friable; elle happoit à la langue, se délayoit facilement dans l'eau , et se trouvoit dans Tile de Melos , d'où elle avoit pris son nom. L'autre, mentionnée par Celse . Vitruve , Servius, Dios- coride , étoit de couleur jaune, ou même fauve , et pour- roit bien avoir été une sorte d'ocre jaune. ( B. ) MÉLINET; Cerinthe , Linn. (Bot.) Genre déplantes dico- tylédones, de la famille des borraginées , Juss. , et de la pen- tandrie monogynie , Linn., qui a pour caractères: Un calice monophylle, persistant, partagé jusqu'à sa base en cinq di- A'isions ; une corolle monopétale, tubuleuse, ayant l'entrée du tube nue, s'élargissant graduellement dans sa partie Supé- rieure qui se termine en cinq dents; cinq étamines à filamens larges et courts , attachés à la corolle et portant des anthères hastées; deux ovaires supérieurs, entre lesquels s'élève un style filiforme, terminé par un stigmate simple ou légère- ment échancré; deux coques dures, luisantes, ovales, à deux loges monospermes : il n'y a le plus souvent qu'une seule coque qui mûrisse, l'autre avorte. Les mélinets sont des plantes herbacées, à feuilles sim- ples et alternes, dont les fleurs sont disposées en grappes terminales , garnies de feuilles. On en compte six espèces. MEL 555 Les suivantes croissent dans le Midi de la France ou de l'Europe. Méunet RUDE: Cerinthe aspera, Willd., Spec, i , pag. 772 ; Cerinthe major, ^, Linn. , Spec, 196; Cerinthe quorumdam major versicolore Jlore , Clus. , Hist. CLXVII. Sa racine est annuelle; elle produit une tige droite, glabre, haute d'un pied ou un peu plus, rameuse dans sa partie supérieure, garnie de feuilles oblongues, en cœur à leur base, amplexi- caules, bordées de cils, chargées en-dessus de petits tuber- cules nombreux, qui les rendent rudes au toucher et qui se prolongent quelquefois en poils. Ses fleurs sont axillaires, pé- donculées, disposées, au sommet des rameaux, en grappe simple; leur calice est foliacé, moitié plus court que la co- rolle, qui est jaune, marquée de pourpre ou de violet dans sa partie moyenne, et terminée par cinq dents courtes. Cette espèce croit dans les champs du Midi de la France , en Italie, en Espagne , dans le Levant. Méunet glabre : Cerinthe glahra, Mill. , Dict. , n.° 2, Icon., tab. 91 ; Cerinthe major, ci-, Linn., Spec. 19C. Cette espèce diffère de la précédente par ses feuilles glabres, dont les tubercules ne sont visibles qu'à la loupe et ne les rendent point rudes au toucher, et parce qu'elles ne sont pas bordées de cils; par ses fleurs moitié plus petites, dont le calice est presque aussi grand que la corolle, et enfin parce que sa racine pa- roît être vivace. Elle croit en Europe et en Sibérie, dans les montagnes sous-alpines. Méunet a i'etites fleurs : Cerinthe minor , Linn., Spec, 1 , pag. 137 ; Jacq., Flor. Justr., tab. 124. Cette espèce est glabre, comme la précédente, avec laquelle elle a les plus grands rapports; mais elle en diffère par ses fleurs entière- ment jaunes et dont les corolles sont à cinq dents profondes, dans l'interstice desquelles on aperçoit les anthères, qui, dans les autres espèces, sont tout-à-fait cachées dans la corolle. Cette plante croît dans les prés secs et montucux, et sur les bords des champs, enDauphiné, en Provence, en Italie, en Allemagne : sa racine est bisannuelle ou même vivace. Méljnet tacheté : Cerinthe maculata , Linn. , Spec. , 1 , p. 1 07 •, Allion., Flor. Ped. , n.° 178. Cemélinet diffère, selon Allioni , de celui à petites fleurs, par ses feuilles plus grandes , ovales, 534 MEL échancrées, d'un vert plus glauque et constamment tachetées ; par ses fleurs jaunes, dont les dents sont purpurines. 11 croît dans les pâturages des montagnes du Piémont et du mont Caucase, Sa racine est vivace. ( L. D.) MELINIS. (Bot.) Ce genre, fait par BeauA'ois sur une plante graminée du Brésil, paroît devoir être réuni à la division du panicum à fleurs paniculées , dont il ne diffère que par la paillette de la fleur neutre, fendue à son sommet et lais- sant échapper de cette fente une soie très-longue. ( J. ) MELINOS et MELINE. (Bot.) Nom du millet en épi {pa- nicum italiciim , Linn.) chez les anciens Grecs. (Lem. ) MELINUM. (Bot.) Césalpin désigne par ce nom la sauge glutiueuse, et il appelle melinum aller la germandrée des bois, teucrium scorodonia, (Lem.) MELION, MELIUM. (Bot,) Calepin, dans son Diction- naire, cite sous ce nom une herbe aquatique , ou croissant dans des lieux humides, réputée aphrodisiaque, qui est la même que le satyrium erythronium de Dioscoride. C. Bauhin cite ce dernier nom comme synonyme de son hyacinthus stellaris Irifolius ; et il joint comme autre synonyme le hya- cinthus cœruleus mas minor de Fuchsius, qui est le scilla hi- folia de Linnaeus, bien figuré par Daléchamps sous le nom donné par Fuchsius, mais avec trois feuilles au lieu de deux : d'où il sembleroit résulter que ce scilla seroit le melion des anciens, le satyrium erythronium de Dioscoride, quoiqu'il ne croisse pas dans l'eau. (J.) MELIPHYLLON. [Bot.) Un des noms grecs anciens de la mélisse. ( Lem.) MÉLIPONE, Melipona. (Enloni.) lUiger et M. Lafreille se sont servis de cette dénomination pour un genre d'insectes hyménoptères, correspondant à celui des trigones de Jurine, et qui comprend en particulier Vabeille amalthée et quelques autres abeilles à miel de l'Amérique méridionale, dont la forme des tarses est différente de celle de nos abeilles ou- vrières. (C. D.) MÉLIQUE; Melica, Linn. [Bot.) Genre de plantes mono- cotylédones, de la famille des graminées , Juss. , et de la trian- àrie digynie du système sexuel, dont les principaux caractères sont d'avoir : Un calice glumacé, à deux valves membra- MEL 535 neuses, presque égales, contenant deux à quatre fleurs, ayant chacune une balle à deux valves ventrues et mutiques; trois étamines à anthères fourchues, et un ovaire supère, surmonté de deux styles à stigmates velus ; une graine ovale, sillonnée d'un côté et renfermée dans la balle persistante. Le nombre des fleurs n'est pas constant dans ce genre ; plusieurs espèces n'ont qu'une fleur parfaitement développée, avec le rudiment d'une ou deux autres fleurs avortées. Les méliques sont des plantes herbacées, presque toutes vivaces, à fleurs disposées en panicule. On en connoît une trentaine d'espèces, dont un tiers croit naturellement en Europe. Nous ne parlerons ici que des suivantes. * Balles toutes glabres. Mélique bleue : Melica cœrulea, Linn. , Mant. , 324 ; Aira cœ- nilea, Linn., Spec, cjS ; Flor. Dan., t. r^Sg. Sa tige est un chaume droit, haut de deux à quatre pieds, un peu renflé à sa base, et n'ayant le plus souvent qu'un seul nœud, placé un peu au-dessus de celle-ci. Ses feuilles sont linéaires, alon- gées. Ses fleurs sont d'un vert pourpre ou violet , disposées en panicule plus ou moins resserrée. La glume. à deux valves inégales, contient trois ou quatre fleurs, ou seulement deux avec le rudiment d'une troisième. Cette plante croît en France et en Europe dans les prés et les pâturages humides et dans les forêts. Les bestiaux la mangent tandis que ses pousses sont encore jeunes, mais ils n'en veulent plus lors- qu'elle monte en fleur. Dans les landes de Bordeaux, de la Pologne, de la Westphalie, etc., où elle est très-multipliée, on en tire parti pour divers usages économiques : on en fait des paniers; on en tresse des nattes, des cordes ; on s'en sert à couvrir les maisons au lieu de chaume; on l'emploie pour litière. On l'a recommandée comme propre à fixer les sa- bles, mais elle ne peut servir sous ce rapport que dans les terrains humides; car, d'après l'observation de M. Bosc , elle ne peut subsister qu'un ou deux ans dans l-ts lieux qui ne sont pas couverts d'eau une partie de l'année. MÉLiyuE TENCHÉE : Melica nutans , Linn. , Spec. , 98 ; FI. Dan. , t. 962. Son chaume est grêle, redressé, haut de douze à dix- huit pouces, garni de quelques feuilles linéaires, aiguës, ^56 M EL planes. Ses fleurs sont écartées les unes des autres, pen- chées, disposées en une grappe simple, ou très-peu rameuse, ordinairement tournée d'un même côté. Ses valves calicinales sont rougeàtres , obtuses, membraneuses en leurs bords, presque égales entre elles, un peu plus courtes que les balles, contenant deux fleurs et le rudiment d'une troisième. Cette espèce croit dans les montagnes de TAlsace , des Vosges, du Dauphiné, de la Provence, etc. Elle est du goût de tous les bestiaux ; les bœufs et les chevaux surtout en sont très- friands, et il est des pays où elle est, pendant les chaleurs de l'été, la base de la nourriture des bêtes à cornes, qu'on met alors dans les bois, où elle offre l'avantage de croître à l'ombre des grands arbres, là où peu d'autres graminées peu- vent venir. Comme elle forme d'ailleurs un très-maigre four- rage, parce que ses racines portent rarement plus de deux à trois tiges peu garnies de feuilles , on ne le cultive point exprès. Mélique uniflore : Melica unijlora, Willd. , Spec. , i , p. 383 ; Melica Lobelii, Will. , Dauph., 2 , p. 89 , t. 3. Cette espèce a presque le même port que la précédente ; mais elle en est bien distincte par ses fleurs plus petites, disposées en une grappe ordinairement plus rameuse, et surtout par ses calices un peu aigus, peu ou point du tout membraneux en leursbords, ne contenant qu'une seule fleur hermaphrodite et une aulre imparfaite. Cette plantje est commune dans les bois et les lieux ombragés. Les bestiaux en sont aussi friands que delà précé- dente, et elle ofire les mêmes avantages pour leur nourri- ture pendant les chaleurs de l'été. *••• Vals^e externe des halles garnie de chaque côté de deux j'ajigées de cils. Mélique ciliée : Melica ciliata , Linn., Spec, 97; Host. , Gratn. , 2 , pag. 10, t. 12. Ses chaumes sont droits, hauts de quinze à vingt pouces, garnis de feuilles étroites, d'un vert pâle, et souvent roulées en leurs bords. Ses fleurs sont d'un vert blanchâtre, disposées en pauicule à rameaux ordinaire- ment peu nombreux, quelquefois simples, d'autres fois com- posés , redressés et serrés contre l'axe, de manière à avoir l'apparence d'un épi; les valves de leur glume sont aiguës, l'intérieure lancéolée, sensiblement plus étroite et plus MEL 537 longue ; elles contiennent une fleur hermaphrodite et les rudimeyis d'une ou de deux fleurs avortées. Cette plante croît sur les collines et dans les lieux stériles, pierreux et décou- verts, en France, dans une grande partie de l'Europe et au mont Caucase. Méuque de Bauhin ; Melica Bauhini, AU. , Auct. FI. Ped. , /p. Cette espèce se distingue de la précédente par sa pauicule moins garnie, dont les rameaux inférieurs sont ordinaire- ci ' ment étalés; parce que les cils de la valve externe de sa balle sont plus rares et plus courts; et enfin parce que les valves de sa glume sont presque d'une largeur égale, et très- souvent plus ou moins colorées de rouge. Elle croît sur les collines, dans les lieux pierreux et stériles de la Provence, du Languedoc; dans le Midi de l'Europe et le Nord de l'A- frique. (L. D.) MEUS. [Mamm.) Nom du blaireau dans Pline. (F. C) MELISSA. {Bot.) Indépendamment des mélisses vraies et des calaments, réunis par Linnaeus sous ce nom générique, on voit encot^ que le même nom a été donné à d'autres plantes labiées, àlamolucelle(mo/wceiZa), au satureia montana , à deux hjptis, à un dracocephalum , au mélissot [melitis), au prasium majus, au cimila pulegioides et à l'agripaume. (J.) MÉLISSE; Melissa, Linn. {Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, de la famille des labiées, Juss., et de la didjnamie gjmnospermie , Linn. ; dont les principaux caractères sont d'avoir : Un calice monophylle , presque campanule, à cinq dents, dont trois supérieures et deux inférieures; une corolle monopétale, à tube cylindrique, évasé au sommet et partagé en deux lèvres; la supérieure courte, échancrée et presque en voûte ; l'inférieure <à trois lobes , dont le moyen plus grand et échancré; quatre étamines didynames, à anthères oblon- gues didymes ; un ovaire supère, à. quatre lobes, du milieu desquels s'élève un style filiforme, à peu près de la longueur des étamines, terminé par un stigmate bifide ; quatre graines nues au fond du calice persistant. Les mélisses sont des plantes le plus souvent herbacées, quelquefois des arbustes, à feuilles simples, opposées, et à fleurs axillaires , portées sur des pédoncules ordinairement rameux et disposés presque en grappe au sommet des tiges 558 MEL ou des rameaux. Oft en connoit dix-sept à dix-huit espèces, pour la plupart indigènes de l'Europe. Les suivantes je trou- vent en France. Mélisse officinale : Mplir^sa ojficinalis, Linn., Spec, 82'j i Blackw., Herb. , t. ■j'j. Sa racine est vivace, horizontale; elle produit une tige droite, tétragune , rameuse, presque glabre, haute d'un pied et demi ou un peu plus, garnie de feuilles ovales , pétiolées , légèrement échancrées en cœur à leur base, et crénelées en leurs bords. Ses fleurs sont d'un blanc jau- nâtre , portées, plusieurs ensemble, dans les aisselles des feuilles, sur des pédoncules rameux. Cette plante croît na- turellement le long des haies et dans les bois, dans le Midi de la France et de FEurope ; elle fleurit en juin et juillet. Nous en avons reçu de Corse une variété remarquable, en ce qu'elle s'élève moitié plus ; en ce que ses tiges et ses feuilles sont velues, et en ce que ses fleurs sont plus grandes, avec la lèvre supérieure de la corolle violette. L'odeur agréable et assez analogue à celle du citron de toutes les parties de celle plante, la font cultif?er dans beau- coup de jardins, et lui ont fait donner les noms de citro- nelle , mélisse citronée , citronade, herbe de citron. On la connoît aussi sous ceux de poncirade et de piment des ruches ou des mouches à miel. La mélisse est aromatique et un peu amère. Ses propriétés sont d'être légèrement excitante et fortifiante : c'est princi- palement sur le système nerveux qu'elle porte son action. Elle convient dans les affections spasmodiques, surtout dans celles qui ont pour cause un état de débilité et de langueur de Festomac et des voies digestives. Les palpitations, les vertiges, les syncopes qui ont la même cause, sont encore des cas où son usage peut être avantageux ; mais on ne doit en attendre qu'un effet bien secondaire dans Fapoplexie, la paralysie et l'asphyxie , pour lesquelles on Fa aussi recom- mandée. Les parties de la plante dont on fait usage, sont les feuilles recueillies avant la floraison, parce qu'elles ont alors une odeur plus agréable et plus pénétrante. Elles se préparent par infusion théiforme, à la dose d'une à quatre pincées pour une pinte d'eau bouillante. Elles servent dans les phaz'macies MEL 539 à faire une eau de mélisse simple et une eau de mélisse spi- ritucuse. Cette dernière, qui est beaucoup plus énergique, se donne depuis un gros jusqu'à une demi-once, pure ou mêlée cà un peu d'eau sucrée, dans les défaillances, les syncopes, les affections spasmodiques, l'asphyxie. L'extrait, la con- serve et le sirop de mélisse sont d'anciennes préparations pharmaceutiques très-peu employées aujourd'hui. Mélisse crandiflore : Melissa grandijlora , Linn., Spec, 827 ; Thymus granJiforus, Scop., Carn. , éd. 2, n." 702. Ses tiges sont légèrement pubescentes, tétragunes, hautes d'un à deux pieds, garnies de feuilles ovales, aiguës, dentées en scie, presque glabres. Ses fleurs sont grandes, purpurines, portées trois à quatre ensemble sur des pédoncules assez longs, et disposées en grappe terminale. Leur calice est presque gla- bre, à dents ciliées. Cette espèce croit dans les boîs et les buissons des lieux montagneux du Midi de la France et de l'Europe. Mélisse calament, vulgairement Calament de montagne: Melissa calamintha , Linn., Spec, 827; Bull., Herh. , t. 261. Ses tiges sont redressées, pubescentes, ainsi que toute la plante, à peine tétragones, hautes de dix à vingt pouces, garnies de feuilles ovales, presque en cœur à leur base, bordées de dents égales, presque obtuses. Ses fleurs sont purpurines ou blanchâtres, et souvent tachetées de violet, deux fois plus pe- tites que dans l'espèce précédente, portées, au nombre de dix à douze, sur des pédoncules plusieurs fois divisés, et dis- posées en grappe alongée et un peu paniculée ; leur calice est velu. Cette plante est commune dans les bois, sur les collines et aux bords des champs. La mélisse grandiflore et le calament de montagne ont des propriétés analogues à celles de la mélisse officinale ; mais on les emploie fort peu, et on leur préfère généralement cette dernière, qu'on regarde comme plus efficace et comme ayant une odeur plus agréable. Mélisse népéta : Melissa nepeta, Linn., Spec, 828 ; Thymus nepeta , Smith, Flora Brit. , 2, pag. 642. Cette espèce, qu'on nomme vulgairement petit calament, ressemble beaucoup à la précédente: mais ses tiges sont un peu plus basses, plus roides, et ses feuilles sont plus courtes, presque arrondies, 540 MEL bordées seulement de chaque côté de deux à trois dents iné- gales. Les fleurs sont de même disposées en grappe, et leur corolle est blanche, tachetée de pourpre, avec des anthères violettes. Toute la plante a une forte odeur; ses tiges et ses feuilles sont plus ou moins velues, quelquefois couvertes de poils si rapprochés qu'elles sont comme cotonneuses et blan- châfres. Elle croît sur les collines et sur les bords des champs dans les lieux secs et pierreux. Mélisse de Crète : Melissa cretica , Linn., Spec, 828; Thy- mus creticus, Decand., FI. fr. , 3, pag. 664; Calamintha se- eunda incana , Lob., Icon., 614. Ses tiges sont droites, efli- lées, rameuses, hautes de huit à douze pouces, couvertes, ainsi que toute la plante, d"un duvet court, serré et blan- châtre. Ses feuilles sont petites, ovales, presque entières. Ses fleurs sont blanchâtres ou légèrement purpurescentes , disposées, au nombre de huit à douze, sur des pédoncules ra- meux, formant par leur rapprochement une longue grappe terminale; les dents de leur calice sont courtes, presque égales. Cette espèce croit naturellement dans le Midi de^ la France, en Espa^gne , en Italie, etc. Mélisse DES Pyrénées : Me//55a pj^renaica, Jacq. , Horl. Vind., 2 , t. i85 ; Wilid. , Spec, 3 , p. 148 ; Horminiim pjrenaicum , Linn., Spec, 83i. La plupart des botanistes modernes ont réuni aux mélisses cette plante, dont Linnasus avoit fait un genre particulier. Elle diffère en effet beaucoup par le port de toutes les espèces dont nous avons parlé jusqu'à présent : ses feuilles, presque toutes radicales et étalées en rosette , sont ovales, crénelées, portées sur des pétioles velus; sa tige est simple, haute de six à huit pouces, garnie, dans sa partie inférieure, de deux paires de petites feuilles sessiles, et chargée dans le reste de sa longueur de fleurs d'un pour- pre bleuâtre, disposées, sur des pédoncules simples, six à huit par verticilles assez rappz'ochés; leur calice est à cinq dents très-aiguè's et presque égales. Cette plante croît dans les Pyrénées et dans les Alpes du Tyrol et de la Carniole. (L. D.) MÉLISSE BATARDE ou MÉLISSE DES BOIS. {Bot.) Noms vulgaires du melitis melissopliyllum. ( L. D.) MÉLISSE DES CANARIES. (Bot.) C'est le dracocéphale des Canaries. (L. D.) MEL 541 MÉLTSSE DE CONSTANTINOPLE ou MÉLTSSE TURQUE. (Bot.) Noms vulgaires du dracocéphale de Moldavie. (L. D.) MÉLTSSE ÉPINEUSE. {Bot.) C'est le nom vulgaire du Molucelia spinosa. (L. D.) MÉLISSE DE MOLDAVIE. (Bot.) C'est le dracocephalum moldavica. ( L. D.) MÉLISSE PUNAISE. {Bot.) Un des noms vulgaires de la mélite à feuilles de mélisse. (L. D.) MÉLISSE ROUGE. {Bot.) Nom vulgaire du salvia virgi- nica. ( L. D. ) MÉLTSSE SAUVAGE. {Bot.) Un des noms vulgaires du leo- nurus cardiaca. { !>. D.) MÉLISSIÈRE. {Bot.) C'est encore un des noms de la mélite à feuilles de mélisse. (L. D.) MELISSITUS. {Bot.) Voyez Melilotoides. (J.) MELISSO -PHAGO. {Omith.) Le guêpier, merops apiasfer, Linn., est ainsi appelé en Crête. Quelques naturalistes le nomment aussi mellophagus. (Ch. D.) MELISSOPHYLLUM.^(BoL) Matthiole, Gesner et d'autres nommoient ainsi la mélisse ordinaire. Fuchs et Daléchamps donnoient au mélissot , une autre plante labiée, ce nom, qui lui avoit été conservé par Haller et Adanson , et auquel Linnaeus a substitué celui de melitis, en y ajoutant celui de melissopliyllum comme spécifique. (J.) MÉLISSOT. {Bot.) Autre nom vulgaire de la mélite à feuilles de mélisse. (L. D.) MELISTAURUM. {Bot.) Ce genre de Forster a été réuni par nous à Yanavinga de Rhéede et d'Adanson, ou Casearia de Jacquin. (J. ) MÉLITE, Melita. {Criist.) Genre de crustacés fondé par M. Leach pour placer une espèce de crevette , décrite par Montagu sous le nom de cancer gammarus palmatus. Voyez l'article Malacostracés, tome XXVIII, page 552. (Desm.) MÉLITE; Melitis, Linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, de la famille des labiées, Juss. , et de la didjnamie gymnospermie , Linn,, qui offre pour caractères : Un calice monophylle , campanule, à trois lobes, le supérieur quelque- fois échancré ; une corolle monopétale, à tube plus étroit que le calice, et à limbe partagé en deux lèvres, dont la supé- 542 iVlEL Tieurc entière, et Tinférieure à trois grands lobes inégaux; q.iatre étamines didyiiames, à anthères conniventes par paire et en manière de croix; un ovaire supère, quadrifide, du milieu duquel s'élève un style filifoi'ine, de la longueur dea étciuiines, terminé par un stigmate bifide et aigu; quatre graines nues au fond du calice persistant. Les niélites sont des herbes vivaces , à feuilles simples, op- posées , et à fleurs axillaires. On en connoît trois espèces^ dont deux croissent en Europe et la troisième au Japon. Mélite mélyssofhyi.le : Melitis melissoplijUuni., Linn., Spec, 832 ; Jacq. , Flor. Aust., tab. 26. Sa tige est droite, sinij)!e, tétragone, velue, haute d'un pied à dix-huit pouces, garnie, dans toute sa longueur, de feuilles pétiolées , ovales-oblon- gues, aiguës, crénelées. Ses fleurs sont blanches avec une large tache purpurine, solitaires ou deux à trois ensemble dans les aisselles des feuilles, et sur des pédoncules simples, à peu près égaux aux pétioles : leur calice est à trois lobes entiers, et la lèvre supérieure de la corolle n'est point échan- crée. Cette plante est commune dans les bois et les lieux ombragés. Toutes ses parties herbacées ont une odeur forte et presque fétide, qui lui ont fait donner les noms de mélisse punaise, mélisse puante; elle est aussi vulgairement connue sous ceux de mélisse sauvage ou des bois. Elle passe pour diurétique , expectorante , et surtout pour emménagogue ; on lui a aussi attribué la propriété lilhontriptique : mais elle n'est en général que peu ou point employée en médecine. Meute grandiflore : Melitis grandijlora, Smith, FI. Brit. , 2, p. 644; Melitis melissophj'llum , Curt. , FI. Lond., 6, t. 09. Cette espèce ressemble presque en toutes choses à la précé- dente; elle en diffère seulement parce qu'elle est moins velue; parce que ses fleurs sont plus grandes, d'un blanc un peu jaunâtre, et parce que les lobes supérieurs de la corolle et du calice sont échancrés. Elle croît de même dans les forets et les lieux couverts. ( L. D.) MÉLITE. (Foss.) On a appelé ainsi autrefois les bois fossiles que l'on croyoit pouvoir rapporter au genre du Frêne. (D. F.) MÉLITÉE, Mditea. {Arachnod.) MM. Féron et Lesueur, dans leur Tableau systématique de la famille des médusaires, ont employé ce nom pour designer un genre de la division MEL 545 desmonostomes, pédoncule , brachidé, non tentacule ; dontles huit bras, supportés par autant de pédicules, sont réunis en une espèce de croix de Malle , et qui n'olFre pas d'organes inté- rieurs apparens. Il ne renferme qu'une seule espèce , la M. POURPRE, M. purpurea, de la Terre de Witt dansl'Australasie, dont Tombrelle héuiisphérique est creusée par un estomac large, profond, ouvert et subconique; toutes les parties de l'animal, qui a quarante à cinquante centimètres de diamè- tre, sont d'une couleur pourpre foncée. (De B.) MÉLITÉE, Melitœa. (Entom.) Genre d'insectes lépidop- tères, démembré du genre Papillon de Linné par Fabricius, et qui se rapporte au genre Argynne de M. Latreille. (CD.) MÉLITÉE, Melitea. {Zooph.) M. Lamouroux sépare sous ce nom un assez petit nombre d'espèces d'isis de Linnœus , de Pallas, d'Ellis et Soiander, dont les animaux, tout sem- blables à ceux de ce genre, c'est-à-dire, avec les tentacules pectines sur un seul rang, sont contenus dans une sorte d'é- corce mince, persistante dans l'état sec , enveloppant un axe dendroïde, à rameaux souvent anastomosés, composés d'ar- ticulations calcaires substriées, séparées par des intervalles spongieux et noueux. Les mélitées diffèrent donc des véri- tables isis par le peu d'épaisseur de l'écorce du polypier, par sa très-grande adhérence à l'axe, par l'état presque lisse des articulations pierreuses et la nodosité des parties inter- articulaires , qui sont aussi moins cornées, en un mot, moins différentes, de nature, de structure et de couleur ^ des articulations calcaires. La couleur des mélitées est presque toujours rouge ou jaune. Les polypes, d'après ce qu'en dit M. Lamouroux, sont rouges dans les espèces à écorce jaune, et jaunes dans celles à écorce rouge; ils sont épars ou disposés sur les côtes. Les quatre espèces que MM. Lamouroux et de Lamarcfc caractérisent dans ce genre, viennent de la mer des Indes. LaM. ocHRACÉE : M. ochracea, Liiin,, Gmel. ;Seba, Th,, m, t. 104, fig. 1. Polypier comprimé, très-rameux, dichotome; les articulations cornées, noueuses et spongieuses; les pier- reuses inégales , sillonnées dans les grands rameaux seulement. La M. ORANGÉE; M. coccinea, Soiander, Ellis , p. 107, n.** 3, t. 12, fig. 5. Plus petite; les rameaux divergens et quel- Hh M EL quefois anastomosés; les articulations osseuses Ircs-rouges ; les entre-nœuds courts, spongieux et jaunes; les cellules verrnqueuses, à oscules très-petits. M. Lamouroux a donné à cette espèce le nom de M. Risso , de Nice. La M. RÉTiFÈRE : M. retifera, Lamck. ; J. aur a nti a, 'Es'per , Suppl. , 2 , tab. 9. Tige épaisse , rameuse; les rameaux dans le même plan, souvent anastomosés ; les articulations très- rapprochées dans la lige, écartées dans les rameaux et nulles dans les ramuscules : couleur rouge , pourpre et piquetée. Cette espèce, qui vient de l'océan Indien, comme les deux précédentes, et de l'Australasie , offre beaucoup de variétés de couleur et de grandeur. La M. TEXTiFORME; M. textifoTmis , Lamx. , pi. 19, fig. 1. Tige courte, noueuse, terminée par une sorte de réseau flabelliforme , à mailles assez grandes et alongées ; couleur très-variable : deux à trois décimètres de hauteur. Des mers de l'Australasie. ( De B. ) MELITHREPTUS. {Ornith.) Voyez Héoro-taires. (Desm.) MELITIS. {Bot.) Voyez Meute. (L. D.) MÉLITOPHILES. {Entom.) M. Latreille a donné ce nom à une division de la section des coléoptères pentamérés, qui comprend les insectes lamellicornes , qui ont le labre mem- braneux caché sous une avance du chaperon ; les mandibules très-minces ; les mâchoires terminées en forme de pinceau ; \es palpes filiformes ou en massue ; les antennes formées de dix articles, etc. Cette division comprend les genres Goliath, Trickie , Cétoine et Crémastochéile, (Desm.) FIN DU VINGT-NEUVIEME VOLUME. STRASBOURG, de rimprimerie de F. G. Levrault. I OUVRAGES NOUVEAUX -^ I Que l'on Irouce chez les mêmes libraires à Strasbourg et )^ h Pfiris. 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