m m DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL ON TRAITE M^THODigUEMENT DES DIFFÉRENS ETRES DE LA NATURE , COJJSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aFRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONN01S3ANCE3 , SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITÉ QU'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE , l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des priccipales Ecoles de Paris. T03ÎE TRENTE-UNIÈME. ^ MI-MOLLUG. F. G. LevuAult, Editeur, à STRASBOURG, et rue des Fossés M. le Prince, N.** 3i , à PARIS. Le Normant, rue de Seine, N.*" 8, à PARIS. 1824. LIBRARY OF 1685- IQSe DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, TOME XX XL MI = MOLLUG. Le nombre d'exemplaires prescrit par la loi a été déposé. Tous les exemplaires sont revêtus de la signature de l'éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES DANS LEQUEL ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉREN3 ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aFRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES , SOIT RELATIVEMENT A l' UTILITÉ Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commerçans, aux artistes, aux manufacturiers, el à tous ceux qui ont intérêt à connoître les productions de la nature, leurs caractères génériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Ecoles de Paris. TOME TRENTE-UNIÈME. F. G. Levratjlt, Editeur, à STRASBOURG, et rue des Fossés M. le Prince, N.° 3i, à PARIS. Le Noumant, rue de Seine, N.° 8, à PARIS. 1824. Liste des auteurs par ordre de Matières. Physîfjue générale. M. LACROIX, membre de l'Académie de Sciences et professeur au Collège d Ffauce. ( L. ) Chimie. M. CHEVBEUL, professeur au Collège royal de Charlemagne. CCn. ) Minéralogie et Géologie. M. BRONGNIART, membre de l'Académii des Scicuces, professeur à la Faculté des Sciences. ( B. ) M. BROCHANT DE VILLIERS, membre de l'Académie des Sciences. ( B. de V.) M. DEFRANCE, membre de pi Sociétés savantes. ( D. F.) Bulanique. M. DESFONTAINES, membre de l'Académie des Sciences. ( Uesf.) M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (J.) M. MIRBEL, membre de l'Académie de Sciences , professeur à la Faculté de Sciences. (B. M.) M. HENRI CASSINI, membre de la Société philomatique de Paris. (H. Cass. ) M. LEMAN , membre de la Sociélé pbilo- matique de Paris. (Lem. ) M. LOISELEUR DESLONGCHAMPS, Docteur en médecine , membre de plusieurs Sociétés savantes. ( L. D. ) M. MASSEY. ( Mass. ) M. POIRET, membre de plusieurs Sociétés savantes et littéraires , continuateur de l'Encyclopédie botanique. (PoiR.) M. DE TUSSAC, membre de plusieurs Sociétés savantes, auteur de la Flore des Antilles, (De T.) Zoologie générale, ^natomie et Physiologie. M. G. CUVIER , membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof, an Jardin du Roi, etc. ( G. C. ou CV. ou C.) M. FLOURENS. (F.) Mammifères. M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardin du Roi. ( G. ) Oiseaux. M. DUMONT, membre de plusieurs Sociétés savantes. (Ce. D.) Reptiles et Poissons. M. DELACÉPÈDE, membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardin du Roi. (L.L.) M. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences, professeur à l'Ecole de méde- cine. (CD.) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H.C.) Insectes. M. DUMERIL , membre de l'Académie des Sciences, professeur à l'École de médecine. (C. D.) Crustacés. M. W. E. LEACII , membre de la Sociélé roy. de Londres, Correspond, du Muséum d'his- toire naturelle de France. ( W. E. L.) M. A. G. DESMAREST, membre titulaire de l'Académie royale de médecine, professeur à l'école royale vétérinaire d'Alfort, etc. MolluS(jues, J^ers et Zoophytes. M. DE BLAINVILLE, professeur» la Faculté des Sciences ( De B.) M. TURPIN, r jsécution des des gravure. allste, est clw cl de la direc "é de on de IVIM. DE IIUMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les objets nouveaux qu'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se sont plus particulièrement occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse. M. F. CUVIER est chargé de la direction générale de J'ouvrage, et il coopérera aux articles généraux de zoologie et à l'histoire des mamiuifùrrs. (F. C. ) DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. MIA MiACATOTOTL. (Ornilh.) Voyez Maizi au t. XXVIII de ce Dictionnaire, et l'avant-dernier alinéa du mot Manakin , pag. 490 du même volume. (Ch. D. ) MIARINA , MIAROLA. (Ornith.) Ces noms sont donnés au friquet , espèce de fringille dans quelques parties du Pié- mont. (^ESM.) MIASPHON (Bot.), nom grec ancien du ciclame, cyclamen , selon Ruellius et Mentzel. (J.) MlASZITE. {Min.) Nous ne savons pas quelle est la per- sonne qui a cru avoir ajouté à l'histoire du calcaire magnésien trouvé par Pallas aux environs de Miaska eu Sibérie, en luî assignant un nom et l'appelant miaszite , mais il faut avouer que c'est plutôt nuire à la science que de lui faire faire des progrès, de la surcharger ainsi d'une nomenclature sans bornes et de donner des noms spécifiques à des variétés qui différent entre elles uniquement par le lieu d'où elles viennent. (Voyez Chaux CARBONATÉE magnésifère. ) Cette espèce a déjcà presque autant de noms qu'il y a de lieux où on l'a trouvée : gurofian, de Gurof, miemite, de Miémo, ensuite conite, picrite , etc. (B.) MIAULAKD. (Ornith.) On donne, sur plusieurs côtes ma- ritimes, le nom de gros miaulard , au goéland à manteau gris, larus glaucas , Grael.; et le nom de miaules ou minnleurs s'ap- 3.. 1 2 MTB plique en général aux mouettes et aux goélands , à cause de leurs cris ressemblans aux miaulemens d'un chat. (Ch. D.) MIBIBAL. (Bot.) Voyez Liane mibibal. (J.) MIBIHUÉ {Bot.), nom caraïbe 5 cité par Surian, de l'igname, dioscorea saliva, ( J.) MIBIPI. {Bot.) Surian, dans son catalogue imprimé par Le- mery, cite sous ce nom un haricot des Antilles, nommé aussi pois de Bonavie, dont la graine est noire avec une tache blanche à l'ombilic. (J.) MIBORA. {Bot.) Palisot de Beauvois, ^grosf,, p. 29, t. 8 , f. 4, donne ce nom, d'après A danson, à un genre formé avec Vagrostis minima de Linnaeus. Ce genre a été aussi nommé knappia par Smith , sturmia par Hoppe, chamagr astis par Bor- khausen, Schrader, etc., et c'est sous ce dernier nom que nous en avons parlé, vol. VIII, p. 85. (L. D.) MICA. (Mire.) Le nom de mica, ou plutôt son adjectif micacé, a été donné à plusieurs substances trés-difiFérentes entre elles et très-difiFérentes du mica, mais qui ont avec ce dernier mi- néral la propriété commune de se présenter sous forme de paillettes ou de lamelles minces, souvent flexibles et très-bril- lantes. C'est cette propriété de briller qui leur a fait donner le nom de mica et de micacé. Ainsi : Le fer micacé est du fer oligiste lamellaire. M. Mohs a géné- ralisé cette expression et donné le nom de mica {glimmer) à un ordre entier de minéraux qui n'ont de commun entre eux que d'avoir de l'éclat, de ne présenter qu'un seul clivage très- net, etc. Le mica euchlore est un minerai de cuivre et un minerai d'u- rane suivant la forme que ce minéralogiste lui attribue. Le mica de cobalt est le cobalt arseniaté. Le mica de fer est du fer phosphaté, et non du fer oligiste. Le mica de graphite est le graphite. Le mica de talc prismatique est le talc, et le mica de talc 1-homboedrique est le mica proprement dit. Le mica perlé paroît être une variété du mica rhomboïdal qui se rapporte probablement, d'après ce caractère , à notre mica magnésien. (B.) MICA. {Min.) C'est un minéral qui se présente ordinaire- MIC 3 ment en lames ou lamelles minces , brillantes , flexibles et élas- tiques, ou qu'on peut toujours réduire à cet état. Le mica est une des substances les plus répandues à la surface du globe. Cen'estpas cependant une de celles qu'il soitleplus facile de caractériser par des propriétés essentielles. Les miné- raux dont nous allons faire l'histoire sous ce nom appartiennent très-probablement à des espèces différentes; mais comme il n'est pas possible de trouver des caractères précis pour les sépa- rer, nous ne nous croyons pas encore en droit de diviser ce minéral en plusieurs espèces qui puissent être établies d'après les règles d'une spécification rigoureuse. Nous allons traiter dumica d'abord d'une manière générale; nous essaierons ensuite de réunir ses variétés en groupes, d'après leur composition et leurs propriétés optiques. Caractères physiques. — Le mica a une structure très-laminaire dans un sens. Ces lames sontsusceptibles de se subdiviser en une multitude d'autres lames extrêmement minces, très-flexibles, très-élastiques. Il se divise au contraire plus difficilement et avec beaucoup moins de netteté dans le sens perpendiculaire aux lames. Cette dernière division donne des prismes droits rhomboï- daux de 120 et 60 degrés dans lesquels le côté delà base est à la hauteur, suivant Haiiy , à peu près comme 3 est à 8. Ce célèbre minéralogiste regarde ce solide comme la forme pri- mitive du mica, et les observations de M. Biot donnent des résultats confirmatifs de cette opinion. La dureté ordinaire du mica est intermédiaire entre celle du gypse et celle du calcaire spathique; mais en agissant avec une certaine adresse, et employant les arêtes des lames, on parvient quelquefois à rayer le verre , et môuie le quarz. (DeBournon.) Sa pesanteur spécifique varie entre 2,65 et 2,g3,et ces dif- férences pourroient bien être en rapport avec les différences d'espèces. Il est transparent avec un éclat ordinairement vitreux. îl présente alors des couleurs très-différentes l'une de l'autre , telles que le vert et le rouge , suivant qu'on regarde à travers la base des prismes ou à travers les pans, c'est-à-dire, parallè- lement ou perpendiculairement à l'axe. (De BouRNON.)Lemica 1. 4 MIC apliissouvent un éclat perlé, et quelquefoismétalliquc. Quelle que soit sa couleur, sa poussière est grisâtre. Il a la réfraction double répulsive et triple de celle du quarz. (Bior.) Ilacquiert par le frottement Télectricitc vitrée. (H.\uv.) Caractères chimiques. — C'est par leur composition que les micas dififèrent beaucoup entre eux. Les principes coastans sont la potasse, l'alumine et la silice: le principe variable est la magnésie. Nous donnerons la composition exacte de chaque groupe de variétés à l'article de chacun d'eux. Le mica, exposé seul à l'action du feu de chalumeau, fond avec plus ou moins de difficulté et suivant les variétés, en un émail blanc lorsqu'il étoit lui-même sans couleur, et gris ou même verdàtre lorsqu'il étoit coloré. VARIÉTÉ DE FORMES. Le mica, quoique toujours formé par voie de cristallisation, présente rarement des formes nettement détermiuables. Parmi les cinq variétés que décrit Hauy , nous choisirons les sui- vantes : 1. Mica primitif. — En prismes rhomboïdaux toujours fort courts. 2. Mica linaire. — Ce sont des lames rectangulaires qui par leur superposition donnent des parallélipipèdes. 3. Mica prismatique. — En prismes hexaèdres réguliers très- courts : ces prismes quelquefois superposés l'un sur l'autre vont en diminuant de grandeur, et présentent l'ébauche d'une pyramide à six faces. Le mica prismatique conduit à la variété nommée par Haiiy, lihi no- annulaire , qui est le prisma- tique dont les arêtes des bases sont remplacées par des facettes. On cite le mica cristallisé régulièrement dans les granités des environs de Hausackers près de Heidelberg , à Zinnwald en Bohême, à Pargas en Finlande; à la Somma au Vésuve , les cristaux y sont très-petits , mais très-nets ; à la Martinique j sur les bords du lac de Laach ; à Frascati près Rome, et à Germantown en Pensylvanie. VARIÉTÉS DE STRUCTURE. Sous le rapport de la structure le mica offre d'autres MIC 5 1. Mica hémisphérique (Mica testacé. H.). En calottes de sphère composée de lames courbes. Il est tantôt d'un blanc d'argent et tantôt d'un gris d'acier. Cette courbure des lames dans un cristal est particulière au mica et diffère de toutes les au très courbures qu'on peut observer sur les faces des cristaux, tels que le diamant, le calcaire lent, le fer spathique, le cuivre phosphaté, etc. Dans ces minéraux ce sont les faces des cristaux qui, au lieu d'être planes, sont convexes ou même contournées, mais les joints restent quel- quefois parfaitement plans. Des décroissemcns qui suivent une marche particulière et que nous avons expliquée en son lieu , sont la cause, quelquefois même visible, de cette courbure; mais dans le mica c'est tout une autre structure et tout une autre cause. La variété hémisphérique ne peut être ramenée à aucune variété de formes; ce sont les lames elles-mêmes de la masse du mica qui sont courbes et qui présentent même les courbures très-régulières d'uneportiondesphère. Ces lames s'emboîtent l'une dans l'autre et sont parfaitement concentri- ques; c'est donc une véritable courbure des lames et un exemple remarquable d'une substance minérale , limitée par une surface courbe, c'est-à-dire par une forme qui est géné- ralement propre aux corps organisés. Ce mica est engagé dans une roche granitique, à felspath souvent rougeàtre. 11 se présente quelquefois sous la forme de pyramides convergentes à six faces, composées de lames courbes , très-séparables et parallèles aux bases qui sont tou- jours convexes. On cite particulièrement cette variété en Suède dans la Dalécarlie. 2. Mica filamenteux. 11 est généralement en lames rectangulaires superposées et divisibles en filamens déliés comme ceux de l'amiante. Il en vient des montagnes d'irkutslc, sur les bords du lac Baikal ; onlc trouve aussi dans l'Amérique septentrionale à Bowdouisham et à Topsham dans le Maine. 3. Mica Jlabelliforme {Mica Jleuri des minéralogistes alle- mands). En longs rayons composés de paillettes et divergens. 6 MIC de felspath. On l'observe ainsi sur la route de Bagnércs à Tarbes; en Hongrie; près Watestown dans les États-Uiiis. 4. Mica foliacé (vulgairement talc de Moscoi>ie). En grandes lames ou feuilles; on en cite qui ont jusqu'à un mètre de côté; elles sont rares de cette dimension, mais on en voit souvent de 2 à 3 décimètres. Ce mica vient principalement du gouveraement d'Irkutsk en Sibérie, dans les environs de Nikitsk et du lac Baikal ; on le trouve aussi à Bahar dans l'Inde , à Zwiesel en Bavière , etc. 5. Mica écailleux. En paillettes disséminées ou aggrégées. 6. Mica pulvérulent. En petites paillettes disséminées dans des terrains meubles. Toutes ces variétés sont susceptibles de présenter des cou- leurs assez nombreuses, d'un éclat tantôt vitreux et tantôt métalloïde. On peut distinguer plus particulièrement : Le mica jaune d'or (vulgairement or de chat). Le mica jaune citron ou verdàtre , en prismes à six pans , près West-Farmes dans le pays de New-Yorck. Le mica blanc d'argent (vulgairement argent de chat). Le mica verdàtre d'un vert foncé ou pâle, mais quelquefois très-beau et approchant de celui de l'émeraude : au Vésuve; dans la colline de Chesnut près Chester, et dans l'Etat de Brunswick aux Etats-Unis. Le mica jaunâtre , d'un jaune de bronze. Le mica violàtre. Il vient principalement à Goshen dans le Massachusets , et àWoodbury dans le Connecticut. (Giebs.) Le mica rougeâtre, d'un rouge presque nacarat; de la vallée d'Aoste. Ces deux variétés renfermentsouvent du manganèse. Le mica brunâtre. C'est un des plus communs. Le mica noirâtre. C'est presque toujours un brun ou un vert très-foncé. On en cite de cette couleur, en prismes à six pans de six pouces de diamètre , près des forges de Muuro , dans les Highlands, Etats-Unis d'Amérique. VARlÉrÉS PRINCIPALES. En considérant le mica sous un autre point de vue, nous allons le diviser en trois variétés principales qui pourroient MIC 7 bien éfre la souche d'espèces distinctes, au moins pour deuK d'entre elles. r* variété. Mica alumineux. Eclat vitreux, non attaquable par l'acide sulfurlque. Deux axes de polarisation répulsive, l'un perpendiculaire à la surface des lames, l'autre parallèle aux lames, perpendi- culaire au premier et parallèle aux petites diagonales des rhombes. (Biot.) c ^. ■"" é . B ■~~~ u '5 — -S 4) -" o* 3 3 g 3 2 1"! 1 o ~~~ > Ui ^5 >- rt iT) ^-. 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L=«= =K= . û . ^ £ := o Q s MIC On peut donc rapporter à cette variété principale : Le mica foliacé de Sibérie et le mica argentin de Russie ; Le mica rose de Massachusets dans les États-Unis d'Amé- rique, qui a la plus grande ressemblance par sa couleur et son aspect avec la lépidolithe, et qui renferme, outre les substances indiquées plus haut : Eau 3,25 Manganèse 1,0 Le mica en grandes feuilles du Couserans dans les Pyrénées ; Celui des environs de Philadelphie; Le mica du Zinnwald en Bohème , dont l'angle de compensa- tion estde 25 degrés, et qui renferme jusqu'à 20 pour 100 de fer. Il est cependant transparent et n'a pas d'action sensible sur l'aiguille aimantée, ce qui prouve que le fer y est dans un état de combinaison intime ; mais lorsqu'on l'a exposé à l'action du feu, il devient rougeâtre , prend un aspect métallique, et acquiert une action très-puissante sur l'aiguille aimantée. Le mica d'Arendal en Norwége. Le mica hexagonal du Saint-Gothard. Le mica verdàtre du Mexique. IL^ variété. — Mica MACNésiEN. Eclat onctueux, facilement attaquable par l'acide sulfu- rique bouillant. Un seul axe de polarisation répulsive perpendiculaire à la surface des lames. Il renferme constamment de la magnésie. ANALYSES de divers micas magnésiens. Micas. Potas. Aluni. iMagn. Silice. Fer. Chaus et niang. Eau. Perle. Auteurs. Jaunâtre onctueux.... 20 I '9 40 « Vauquel. Xoir foliacé de Sibérie. 10 1 1, 5o 9 42, 5o 22 2 Aciik- I Klaprotli. DeSibéiîeà fJuorinue. un axe.. . 7'i .6 25 .,2 5 00, G "■'■■""■ 1 MIC 9 Ses exemples et sous-variélés sont moins nombreux que dans le précédent; on y rapporte : Le mica noir foliacé de Sibérie, malgré des différences assez notables dans sa composition : il fond très-difflcilemeut au chalumeau. On croit aussi pouvoir y rapporter le mica vert cristallisé de la Somma au Vésuve. Le mica cristallisé verdâtre de Ceilan. Le mica vert du Groenland. Le mica rouge du Piémont. Le mica volcanique des bords du Rhin. Le mica rectangulaire verdâtre de Topsham, dans les Etats- Unis d'Amérique. Il reste beaucoup d'exemples ou de sous-variétés qui, n'ayant pu être examinés sous les rapports précédens, ne peuvent encore être rattachés à aucune de ces deux variétés princi- pales, et c'est une des considérations qui empêchent d'établir dans les micas les divisions spécifiques qu'une connoissance plus complète de ces minéraux réclamera peut-être un jour. IIL'' variété. — Mica lépidolithe. Quoique cette variété puisse un jour être considérée comme l'une des deux précédentes à l'état presque massif, et proba- blement rapportée à Ja première, nous en traiterons cepen- dant d'une manière particulière en la réunissant aux micas; mais en ne l'attribuant définitivement à aucun des deux en particulier. Le mica lépidolithe se présente en masse composée de pail- lettes brillantes. Ces masses sont assez tenaces, mais tendres, translucides. Les lamelles, examinées séparément, ont la forme et les autres propriétés physiques du mica (i), elles sont très-fu- sibles avec boursouflement en un verre limpide. La lépidolithe est généralement composée comme le mica alumineux. (0 M. le comte de Bournou qui considôre la lépidolithe comme une espèce différente des micas, lui attribue, pour forme ordinaire , un prisme hexaèdre, droit et régulier. 11 lui reconnoit la même dureté «tue le mica; mais il fait remarquer qu'elle en diffère par sa grande fusibilité. MIC ANALYSES de divers micas lépidolilhe. Mic\s Idpidolithes. Potas. Aluni. Magn. Silice. Fer. Mang. Lith. Chaux. Auteurs. !,8 20 54 4 4 Vauquel. De Roseiia. 1 "^ 38 25 54 5o 0 75 Acide Rlaprolli. 4 i8 33 61 49 06 1 4 3 59 fluorique. 3 44 Wenz et Gmelin. D'Uloii. . . . 9.6 20 61 61 60 1 5o Hisinger. La lépidolithe offre diverses variétés de couleurs : la plus commune et la première qu'on ait connue est : La violâtre, d'un violet pâle et offrant la teinte du lilas. Ses parties sont assez fines, ses masses sont assez denses et assez homogènes pour être susceptibles d'être façonnées en objets d'ornement et de recevoir un poli assez agréable. On l'a trouvée d'abord dans la montagne de Gradisko, prés Rosena en Moravie, puis à Pfitsch en Bavière. Les autres variétés sont : La rougeâtre , d'un rouge sale. La jaunâtre , d'un jaune quelquefois doré. La verdâtre, d'un vert pâle et sale. Ces variétés se sont rencontrées à Chanteloube prés Litnoges ; dans l'île d'Elbe a\rec un felspatli laminaire; en Suède, dans la pétalite ; en Ecosse , sur les bords septentrionaux des Loch fine et Loch levane , et près de Dalmally. Elles forment, dans le granité de ces endroits, de petites masses , ou peut-être des filons qui, malgré la tendreté de la pierre, résistent mieux que le granité à la décomposition, suivant M. Alluaud. Gisement. — Le mica est, comme nous l'avons dit, un des minéraux les plus abondamment répandus dans la nature ; mais il se présente presque toujours disséminé dans les roches , rarement implanté; et, dans ce dernier cas, on remarque MIC qu'il est ordinairement implanté sur le tranchant des lames. U ne se rencontre jamais en masse proprement dite, mais seule- ment en petits amas ou rognons qui constituent la variété que l'on vient de décrire sous le nom de lépidolithe. Il entre ou comme partie constituante etmême dominante de certaines roches qui sontle micaschiste, le gneiss, les phyllades pailletées, ou comme parties simplement essentielles, mais non dominantes, comme dans le granité, l'hyalomicte, les phyllades qui sont considérés par quelques minéralogistes comme des pâtes de mica, le cipolin , la leptinite, le psam- mite , le macigno. Le mica se trouve dans tous les terrains, et dans presque tous il paroît avoir été formé plutôt que transporté. Ce- pendant il n'est évidemment, dans sa position originaire, que dans les terrains primordiaux, et notamment dans les roches de cristallisation de ces terrains. Il fait, comme on vient de le dire, parties constituantes des roches qui les composent, les granités, les gneiss, les micaschistes, les hyalomictes; c'est presque uniquement dans ces terrains qu'on le trouve cristal- lisé régulièrement , et implanté dans les cavités peu étendues qu'on y observe. C'est surtout avec le quarz qui accompagne l'étain, leschéelin calcaire, les tourmalines, les topazes, les béryls, etc., qu'il se présente ainsi. Au-delà de ces terrains , il ne se montre plus qu'engagé dans certaines roches, tantôt abondamment, tantôt plus rarement en petites paillettes disséminées. Ainsi les terrains transitifs n'en présentent guère de cris- tallisés que dans les protogynes et les cipolins qui leur ap- partiennent , et encore est-il souvent douteux que ce soit du mica; c'est plus ordinairement du talc. Les autres roches qui composent ces terrains , ou n'en renferment pas , ou le ren- ferment disséminé, tels senties phyllades pailletés, et sur- tout les traumates schistoïdes. Le mica devient beaucoup plus rare dans les terrains de sédiment inférieurs et moyens. On ne le voit dans ces ter- rains qu'au milieu des roches arénacées quileurappartiennent, qu'on désigne géologiquement par les noms de grès rouges, et quisont des arkoscs, desmacignos, des psammites micacés. Le mica est encore plus rare dans les terrains de sédiment MîC moyens, c'est-à-dire, nu milieu des (errains jurassiques et crayeux, que dans les terrains alpins. Cependant il se pré- sente en petites paillettes disséminées dans cette craie ijifé- rieure que nous avons désignée ailleurs sous le nom de craie tufau. Il est encore assez rare dans certains terrains de sédiment supérieurs, et après s'être montré quelquefois, mais bien rare- ment, dans la formation de l'argile plastique, il disparoît, on peut presque dire entièrement, des roches de calcaire gros- sier, des marnes argileuse et calcaire , du gypse , et même des grès qui forment une masse très-puissante entre les argiles plastiques inférieures au calcaire et les grès ou sables supé- rieurs au gypse. C'est dans ces sables de formation si nouvelle , puisqu'ils font partie de l'avant-dernière écorce du globe, que se présente de nouveau le mica en paillettes , souvent fort petites , mais très -distinctes et quelquefois très-abon- dantes : on ne peut dire si elles résultent de la destruction des rocliesplus anciennes, avec lesquelles elles s'étoient formées, ou si elles ont été placées par voie de transport, ou formées par cristallisation confuse dans ces sables et grès nouveaux. La première idée paroit la plus simple , on pourroit presque dire îa plus naturelle; mais elle est sujette à de nombreuses dif- ficultés qu'il n'est pas de notre sujet d'aborder : ce qu'il y a de certain, c'est que l'action cristalline des roches existoit encore après le dépôt des sables qui renferment du mica , ce que prouvent les nombreux cristaux de calcaire et de quarz qui tapissent les meulières et autres roches des terrains d'eau douce, supérieurs à ces grés. Les sables rougeâtres et blancs des sommets de Meudon , et de presque tous les plateaux supérieurs au gypse des environs de Paris, ceux des environs de Feuchcrolles ou de Versailles sur la pente du plateau des Allucls, contiennent une grande quantité de mica. Il est même si abondant dans ce dernier lieu, qu'on l'extrait par le lavage du sable avec lequel il est mêlé, pour le vendre aux papetiers de Paris comme propre à mettre sur récriture. Les psammites molasses de la Suisse et d'autres parties tle l'Europe, qui appartiennent à c:lte formalion , ronticnn«'iil aussi le mica qui paroit lui CUc propre. MIC i3 Le mica est rare dans- les terrains trappécns et dans les terrains pyrogènes, surtout dans les terrains pyrogènes ac- tuels. Cependant il s'y montre dans des circonstances et sous des aspects très-differens. On le voit dans les valûtes en grandes lames d'un brun bronzé, presque métallique, et c'est sa couleur la plus habi- tuelle dans ces sortes de terrains. Dans ce cas, il paroît avoir été formé ailleurs, arraché du lieu de son origine , et enve- loppé dans ces roches sédimenteuses. Il se montre en petites paillettes brunes et d'aspect mé- tallique , disséminées assez également dans les trachites et les domites. On peut encore admettre ici qu'il y a été placé par voie de transport, mais cette cause ne peut s'appliquer à deux circonstances du mica dans les terrains volcaniques. La première concernele micavertdont lestâmes sont réu- nies en petits prismes hexagones implantées dans les cavités de ces fragmens de roches éparses avec une si grande abondance au pied de cette partie du Vésuve qu'on appelle la Somma. Le mica y est bien certainement formé par voie de cristalli- sation; mais ces roches sont-elles d'origine volcanique? C'est ce qui est peu probable, et même le plus grand nombre des géologues les regardent comme ayant appartenu aux terrains dans lesquels est situé le foyer volcanique et où s'est déve- loppée son action. La seconde circonstance est sans aucun doute absolument volcanique. Le mica noirâtre avec un éclat métallique est disséminé dans de véritables laves, ou même implanté en petites paillettes, sur les parois des fissures ou des cavités de ces laves ; il y a été déposé par voie de sublimation et de cristallisation; ce cas est rare, mais il existe, et même dans plusieurs volcans où il a été observé d'une manière claire. Les laves proprement dites du Vésuve, celles des environs d'Andernach offrent des exemples de cette manière d'être du mica. D'ailleurs les échantillons de laves que nous possédons dans les cabinets et qui sont tapissés de ces paillettes de mica , ne peuvent laisser aucune incertitude sur son origine dans ce cas. On voit que le mica se renconli-e, comme nous l'avons dit, dans tous les terrains, mais qu'il ne se présente évidemment ^^ MIC cristallisé que dans les plus anciens (les terrains granitoïdes) , et dans les plus nouveaux (les terrains volcaniques actuels). Annotations. Le nom de mica , donné à ce minéral , est très-général et pa- roît être très-ancien. Il vient sans aucun doute du latin, micare, briller, et paroît avoir été appliqué par les anciens à tout ce qui étoit susceptible de se faire remarquer par un certain éclat; de proche en proche il a reçu des applications très-détour- nées, qui n'ont pas le moindre rapport avec le minéral dont il est question dans cet article; ainsi la mication étoit chez les anciens un jeu où l'on faisoil sortir, comme briller isolément deux ou plusieurs doigts; c'est celui qu'on nomme la Mourre en Italie et dans la partie méridionale de l'Europe , etc. On nomme aussi talc , mais très-improprement, le mica en grandes lames. Nous avons adopté pour forme primitive du mica , le prisme droit rhomboïdal, qui lui a été attribué par Haiiy, parce qu'il nous a paru que les observations et les motifs de ce cé- lèbre minéralogiste établissoient cette forme d'une manière très-précise. M. le comte de Bournon a admis le prisme oblique à base rhombe dans lequellabase est inclinée sur l'axe H de 98. M. Phlipps a suivi cette détermination. MM. Jameson, Biot, Léonhard, Cleaveiand, ont adopté la forme assignée par Hauy. Ou a dit que le mica étoit susceptible de se réduire en lames très-minces, et tellement minces même qu'elles acquièrent la propriété de réfléchir, comme la pellicule des bulles de savon, les couleurs du prisme, et d'indiquer ainsi, d'après l'observa- tion et le calcul d'Haiiy, une ténuité égale à 45 millionièmes de millimètre. Nous avons attribué, d'après M. Biot, la polarisation ré- pulsive au mica; mais il y a un minéral qu'on range tantôt dans cette espèce, tantôt dans celle du talc, qui se présente sous forme de prisme verdâtre, à base rhombe, qui vient de la vallée d'Ala en Piémont, et qui a un axe de polarisation attractif. Il diffère donc par cette propriété, des micas et des talcs, qui ont, comme les micas, la polarisation répulsive, et MIC i5 cette différence optique semble en indiquer d'autres dans les propriétés cristallines et chimiques. Il y a, dans la collection particulière du Roi, des cristaux de mica très-petits, dontleslamessont fort difficiles à séparer. Ils sont transparens et présentent les belles couleurs rouges et bleues des rubis et des saphirs , mais la couleur transmise dans la direction de l'axe est presque toujours différente de celle qui émane de ces micas, vus dans le sens perpendiculaire à leur axe de cristallisation. ( BtOT.) M. Alluaud a reconnu le magnétisme polaire dans des lames de mica qui se trouve près du filon de béryl , aux environs de Limoges. Use manifeste en faisant nager ces lames sur l'eau. Malgré les nombreuses analyses de micas faites par les chi- mistes les plus ingénieux et les plus exacts, il règne encore beaucoup d'incertitude, non seulement sur leur véritable composition , mais encore sur la présence essentielle, ou seu- lement accidentelle de certains principes. Ainsi, M. H. Rose jeune de Berlin assure avoir trouvé de l'acide fluorique dans toutes les espèces de micas qu'il a exa- minées. M. Peschier de Genève dit avoir reconnu dans les micas noirs du Vésuve et de Sibérie , des quantités si considérables d'oxide de titane, qu'il est difficile de croire que la présence de ce métal ait pu échapper aux recherches de tous les autres chimistes. Il admet aussi d'autres différences qui demandent à être confirmées. M. le Pasteur Gotzinque a donné le nom de Micawell, Micanit, à un minéral en prisme , à six pans, à angles inégaux, d'une couleur gris verdàtre, d'un éclatfoible, à cassure soit fibreuse, soit esquilleuse , à peine translucide , infusible au chalumeau , et qu'on a cependant désigné sous le nom de mica prismatique de Stolpen près Neustadt. Il n'y a que l'analyse faite par Fici- nus, qui ait pu autoriser la réunion de ce minéral au mica alumineux. On y indique en effet : Potasse Il Alumine 23 Silice 54 Fer 8 Le mica est susceptible de s'altérer, de perdre son aggré- i6 MIC gation, et de prendre l'apparence onctueuse du talc, ou de la stéatite. Le fer qu'il contient à l'état de combinaison, et d'abord invisible, s'oxide davantage et fait passer ce minéral au rougeâtre , ainsi que les roches qui le renferment. Les usages du mica sont peu étendus. On se sert du mica pulvérulent comme de poudre à dessécher l'écriture. Le mica foliacé est employé dans diverses circonstances comme verre à vitre, et il est, à cet égard , un objet de com- merce en Sibérie et dans l'Inde. On l'emploie à cet usage dans les lieux où le verre à vitre est rare , cher , ou trop exposé aux fractures. — Il remplace le verre sur les vaisseaux parce qu'il est plus léger, et surtout parce qu'il n'est pas sujet à se casser, par les détonations de l'artillerie. On s'en sert aussi pour gar- nir des lanternes , tant en Sibérie que dans l'Amérique septen- trionale, entre Boston et Newport; mais il a l'inconvénient de se ternir assez promptement, et de ne pouvoir être nettoyé sans être rayé , dépoli , et par conséquent sans perdre sa trans- parence. Celui de Sibérie vient des parties les plus reculées de ce vaste pays, de celles qui sont au-delà de la Lena, dans les con- trées de Miask et de Baikal , et près des rivières Wilim, et Mama. Il se trouve dans un granité à gros grains, et traverse les masses de quarz qu'il renferme. Ce sont les colons russes qui font cette exploitation à l'aide du ciseau et du mar- teau. On l'amène au marché d'Irkutsk en lames de trois à dix décimètres. On le nomme en russe slinda. Les plus limpides sont les plus estimées. Pallas a donné quelques renseignemens sur le gisement du mica en grande lame, désigné dans le commerce sous le nom de talc ou verre deMoscovie. Il dit qu'on l'exploite dans la chaîne de l'Oural près de Tschebarkousk aux environs d'Oufa, qu'il est renfermé dans des filons de quarz, et que celui qui est dans du quarz gras, vitreux, est de meilleure qualité que celui qu'on lire du quarz laiteux et sec. Les lames de huit à dix décimètres se vendent sur les lieux mêmes de 6 à 8 fr. les cinq hectogrammes; le plus commun , c'est-à-dire celui dont les lames n'ont guère que trois déci- mètres , se vend j fr. MIC 17 On en a exploité aussi près des lacs Jilowoi et Jelandshik, surtout du côté des Monts-Ural, Il n'a ni les qualités, ni les dimensions du précédent; on les exploite pour les provinces d'Isett, où les paysans les emploient pour garnir les carreaux de leurs fenêtres. (Macquart.) On en a transporté en 17B1 environ 200 pieds cubes, de Saint- Pétersbourg à Lubec, et de cette ville en Angleterre et en Irlande. (Jameson.) Celui de rindostan vient des environs de Bahar. On emploie le mica foliacé aux mêmes usages au Pérou et dans la Nouvelle-Espagne. 11 y est connu sous le nom de teculi. On trouve aussi du mica en grandes lames de quinze centi- mètres de côté à Saint-Ferréole près Brives, département de la Corrèze. M. Brard a dernièrement proposé de su bsti tuer des lames qua- drangulaires de mica venant de ce lieu , aux petites plaques de verre de même forme et dimension qui sont employées pour conserver et transporter au loin le vaccin; elles sont moins volumineuses, moins lourdes et moins fragiles que le verre. On dît (1), mais nous n'avons aucune donnée particulièro à ce sujet, qu'on introduit du mica dans la pâte, et mêmt; dans le vernis de certaine poterie en Russie, en Belgique, et au Sénégal, et qu'il donne dans les premiers pays une po- terie à paillettes brillantes et de couleurs diverses, suivant celles du mica employé. (B.) MICA PRISMATIQUE. (Min.) C'est aussi la Pinite. Voyez ce mot. (B.) MICA DES PEINTRES. (Mm.) Voyez Graphite. (Lem.) MICA VERT. (Min.) On a désigné long-temps ainsi Purane verdâtre. Voyez Urane. (B.) MICACOULIER. {Bot..) Voyez Micocoulier. (L. D.) MICAGROSTIS. (Bot.) Uagrostis ininima de Linnoeus, qui doit former un genre distinct, a été nommé diversement par plusieurs auteurs. D'Anthoine en a fait son micagrostis; mais le nom de m/iora, donné antérieurement par Adanson, a pré« valu. (J.) (1) Jameson, Miner., 1816, toui. 1 , pag. 455 ; Manuel of Miner., 1821 ^ , pag. 128. 3l. 2 iB MIC MICAMBÉ. {Bot.) C'est sous ce nom que Marcgraveet Adan- son citent le cleome des botanistes. (J.) MICAl'HYLLITE. (Min.) Nom donné par Brunners à un mi- néral dont les caractères ne sont pas encore clairement dé- terminés et qui a déjà reçu les noms d'andalousite , de felspath apyre , de stanzaïte, de jamesonite. Il convient de lui conserver ce dernier nom, si, comme il y a lieu de le présumer, il constitue une espèce particulière. Nous en avons parlé au mot Andafousite; nous y revien- drons au mot Stanzaïte. (B.) M1CAKELLE. {Min,] Ce nom est presque oublié ; on ne le trouve déjà plus mentionné dans les derniers ti*aités de miné- ralogie, et c'est un avantage; car sa signification étoit très- impropre et son application confuse. Les pierres auxquelles on l'a appliqué n'ont aucun rapport avec le mica. Ces pierres sont tantôt la pinite, et il paroît que c'est ici qu'est la plus grande erreur, tantôt la paranthine d'un brun rougeàtre, opaque, un peu nacrée, et c'est en efTet à cette variété que M. Abilgaard paroît avoir donné le nom de micarelle. Voyez Paranthine et Wei\nerite. ( B. ) MICASCHISTE. (Min.) Mon intention, en traduisant ainsi le nom de glimmsrscliiefer des Allemands, mot qui veut pro- prement dire schiste de mica, en m'appuyant, pour cette tra- duction, de l'autorité d'une personne savante dans cette langue, et qui n'est pas étrangère à la minéralogie : mon in- tention, dis-je, a été d'éloigner la mauvaise traduction de schiste micacé, qui a si long-temps induit en erreur bien desminéra- iogistes, qui en trompe encore beaucoup quand on persiste à s'en servir, soit par négligence , soit pour ne pas innover. Schiste micacé veut dire pour nous François une roche ana- logue au schiste , c'est-à-dire aux ardoises, par conséquent d'aspect argileux, pénétrée de beaucoup de mica-, c'est la roche nommée souvent grauwakenschiefer par les Allemands, et par nous phyllade pailleté , et même schiste micacé. Mais ce n'est pas du tout le glimmerschiefer des Allemands, ou notre micaschiste. Il ne faut donc pas donner le nom de schiste mi- cacé, comme synonyme de micaschiste. C'est entièrement s'écarter du but que nous nous sommes propose. MIC 19 J'aimeroîs mieux, comme l'a fait M. Haiiy, mica schistoïde ; mais ce mot n'exprime pas ce que nous avons voulu» dire ; il indique le mica en masse ou en roche homogène, ayant la structure feuilletée ou schistoïde, c'est pour ainsi dire une variété de mica, tandis que le mot de micaschiste indique une roche hétérogène, composée de deux espècc-s de miné- raux. Le Micaschiste est une roche formée par voie de cristal- lisation; essentiellement composée de mica abondant, continu, et de quarz. Sa structure est nécessairement fissile; le mica est \ii partie prédominante dans cette roche. Les parties accessoires sont le feJspath grenu ou lamellaire en lils minces , et quelquefois le phyllade saline. Les parties accidentelles disséminées sont assez nombreuses. Les plus ordinaires , celles qui [laroissent apparlenir plus par- ticnliérement à cette roche , sont : Les grenats. Ces minéraux accompagnent presque toujours le micaschiste, et y paroissent d'autant plus abondaris qu'il est moins quarzeux. La tourmaline. L'épidote. Le disthène , qui y est souvent associé avec la tourmaline et la staurotide. Le béryl émcraude. La roche qui renferme celte pierre pré- cieuse dans la chaîne arabique prés de Cosseir, elàHeubuch- thal en Salzbourg, est un micaschiste très-bien caractérisé, quoique plus abondant en mica qu'en quarz. Le felspath , en cristaux quelquefois assez volumineux. La staurotide grenatile et la staurotide croisette s'y trouvent souvent disséminées, et le micaschiste est presque la seule roche qui renferme ces minéraux. L'amphibole y est rare , si même on l'a jamais trouvé dans de vrai micaschiste. Le titane ruthile et le titane nigrine s'y rencontrent éga- lement. Les parties accidentelles qui s'y présentent en nodules ou petits amas, et qui y deviennent quelquefois parties acces- soires, en s'étendant entre les feuillets du micaschiste, sont: Le quarz en noyaux ou nodules, qui ressemblent à des par- 20 MIC lies roulées et enveloppées, mais qui prouvent ccpi-MuiTiif leur rorniation contemporaine de celle de la roche , ()ar la manière dont les paillettes de mica sont comme incrustées dans leurs surfaces, et dont elles pénètrent même dans leur in- térieur. Le fer pyriteux magnétique , plutAt que le fer pyriteux jaune ou blanc, quoique ces deruiei"ss'y présentent aussi. Le fer oligiste micacé et le graphite , qui y sont tantôt par- ties accessoires en lits, tantôt parties accidentelles en nodules. La slruclure du micaschiste est déterminée par la forme du minéral prédominant, qui est le mica, et par conséquent elle est essentiellement fissile, et même feuilletée. Ses feuillets sont ou paroissent quelquefois uniquement composés de mica tout au plus mêlé avec un peu de phyllade; et c'est dans ce cas, mais dans ce cas seulement qu'on pourroit lui donner, dans une nomenclature raisonnée, le nom de mica schistoïde. Plus souvent, et alors il reutre dans le domaine des roches composées, ses feuillets présentent alternativement du mica et du quarz, ou du mica, du quarz et du felspath , quelque- fois associés avec des feuilles très-minces de talc, de fer oli- giste micacé, ou de graphite. On trouve bien à peu près la même association et la même structure dans le gneiss; mais outre que cette roche renferme essentiellement du felspath, le mica n'y est point en feuillets continus comme dans le micaschiste. Les feuillets sont quelquefois d'une épaisseur assez inégale , et souvent loin d'être droits, ils sont sinueux, puissamment repliés en zigzag, ou comme tordus. Les parties disséminées sont quelquefois, presque toujours même, traversantes; elles semblent couper les feuillets (le fels- path), ou en être étroitement enveloppées (le quarz en no- dule, le fer pyriteux ); ce qui est une conséquence de la for- mation par voie de cristallisation. Les parties ont peu de cohésion; cette roche n'est donc pas susceptible de recevoir le poli. La cassure en est facile dans le sens des feuillets, comme dans celui qui lui est opposé. La cassure transversale est raboteuse , la longitudinale est es- quilleuse; les parties séparées ressemblent souvent à des éclats de bois. MIC T-'incgale durèlé des parties est déjà indiquée par leur na- ture. La couleur la plus ordinaire du micaschiste est le brun. Il a souvent beaucoup d'éclat dans le sens parallèle à ses fissures de séparation, et il le doit aux lames de mica placées à peu près surle même plan , et dont on met à nu les grandes surfaces. Lorsqu'à cet éclatpres((ue métallique se joint la couleur jaune et blanche, qui appartient à quelques micas, et par conséquent à quelques micaschistes, on conçoit que cesroches ont dû frapper l'imagination des voyageurs , d'autant plus portés à admettre le merveilleux, qu'ils étoient plus ignorans , et être prises pour des roches métallifères, riches en or ou en argent, suivant la couleur du mica. La couleur du micaschiste est généralement uniforme, et ne présente ni les taches du granité, du por- phyre, de la syénite, etc. , ni les veines ou zones rubannées du gneiss. Le micaschiste est fusible en partie, et ce caractère indique ses parties composantes, quand on ne peut aisément les dis- tinguer. Lorsqu'il est entièrement fusible, c'est un signe qu'il est presque entièrement composé de mica. Comme le micaschiste renferme généralement peu de fels- path, qu'il ne le renferme ordinairement qu'en cristaux dis- séminés, il est peu susceptible d'a//eVafion. naturelle, du moins de celle qui contribue à la désagrégation et à la décomposition des roches à bases de felspafh; mais lorsqu'il renferme, soit des pyrites, soit du fer oligiste, soit même des phyllades fer- rugineux, il prend à sa surface une teinte plus rouge, j1 perd de sa c ohésion , et se laisse écraser entre les doigts. Il est alors assez dillicile de le distinguer des phyllades ocreux. Les passages minéralogiques du micaschiste sont peu nom- breux : on ne peut hésiter lorsqu'il s'agit de les déterminer, qu'entre trois roches. Le gneiss auquel il passe fréquemment par des nuances insensibles, lorsqu'il renferme du l'elspath grenu en lits minces. Les phjllades , lorsqu'il ne renferme pas de quarz, et qu'étant presque entièrement composé de mica, il n'en est que plus fusible, ou que renfermant du fer dans di- vers états , il participe de la couleur et de la désagrégation que le fer imprime, en s'oxydant , aux roches qui le renfermoient d'abord à l'état d'oxydule ou de sulfure ; le killas des mineurs MIC de Cornouaillcs offre un exemple assez remarquable de ce passage du micaschiste au phyliade. L'hjalomicLe, lorsque le quarz devient tellement abondant qu'il prédomine sur le mica, s'oppose à la continuité de ses feuillets, et en rend même les paillettes plus petites et plus rares. Lorsque le micaschiste est mêlé d'une quantité convenable de quarz et de felspath grenu, il est susceptible de se di- viser en grandes plaques qui sont utilement employées comme pierres de coastruction dans les pays de montagnes. Lorsque le quarz domine , et qu'il devient alors presque infusible , on l'emploie , comme en Cornouailles et en Suède , pour faire les cheminées de certains fourneaux : aussi Wallérius lui donne- t-il le nom dfi saxumfornacitm , en le décrivant parmi les roches, avec sa précision ordinaire, et en lui donnant pour carac- tère : quarzo et mica mixtum, fissile. On l'emploie aussi dans d'autres lieux dans la construction des moules à couler le lai- ton en tables. Dans les temps anciens, on attribuoit à cette roche une pro- priété remarquable pour recevoir des inscriptions. On la trouve en plaques enchâssées dans certaines églises comme sur l'autel de l'église inférieure de Naumburg , dans la chapelle de Glauchau près Halle, etc. (Schmieder dans Léonhard.) Le micaschiste présente peu de variétés assez nettement ca- ractérisée^ pour qu'il soit utile ou facile de les distinguer. Nous nous bornerons donc à citer les variétés et les exem- ples suivans : 1. Micaschiste quarzeux. Le mica et le quarz sont très-apparens : ce dernier est dis- posé tantôt en petits lits très-distincts, souvent ondulés, et il est assez ordinairement hyalin , et tantôt en grains ou nodules. C'est principalement ce micaschiste qui présente ces zones ondulées, plissées en zigzag, et comme tordues, qui sont si re- marquables dans les montagnes primordiales. Parmi tous les exemples qu'on pourroit apporter de cette disposition, je citerai le micaschiste des montagnes du Mindi dans le départe- ment du Finistère. Exemp. Frauenberg près Ehrenfriedersdorf en Saxe. — Kus- lad, à un demi-mille de Dror*theim en Norvège; le quarz y MIC 2 3 est quelquefois en nodules de un à deux pieds de diamètre. (Debuch.) — Brunswick, dans le district du Maine, Etats- Unis d'Amérique ; celui-ci est fort remarquable par sa couleur ; Le quarz et le mica sont blancs; ce dernier est d'un blanc argentin ; mais la roche renfermant beaucoup de cuivre pyri- teux disséminé , les petits lits de mica présentent de nom- breuses taches d'un beau vert. 2. Micaschiste phylladien. Le mica y est presque seul visible , et par conséquent foul- à-fait dominant en grandes lamelles mêlées de matières ter- reuses , et souvent ocracées. Il est tendre et presque friable ; sa cassure est esquilleuse. Exemp. De Saint-Simphorien près Lyon. — De Munzig en Saxe; le mica est en lits continus, composés de petites pail- lettes; il renferme du felspath grenu entre ses lits; sa couleur est le brun de bronze. — D'Alzenau près de Hanau. 3. Micaschiste killas. Le mica y est dominant : mais il est en petites paillettes brillantes; la roche est solide, même assez dure qtioique le quarz n'y soit pas toujours visible. Il se brise facilement en paralléiipipèdes, ou en solides rhomboïdaux, à surface ondu- lée , comme gaulFrée. Il passe par des nuances nombreuses au gneiss et au phyllade micacé et satiné. Exemp. Une des roches nommées Killas par les mineurs et les géologues de Cornouailles, et dont les couches sont tra- versées par des filons d'étain et de cuivre pyriteux. 4. Micaschistefelspathique. Du felspath lamellaire, en petits lits alternans. Il passe au gneiss. J'y rapporte, mais avec incertitude, une roche grenue k mica noir, mêlée d'amphibole, et venant de ïopsham , district du Maine, Etats-Unis d'Amérique. Exemp. En Ecosse , dans la vallée de Tilt et dans la contrée de Drummond, etc. — A la montagne des Challanches, près d'Allemont, département de l'Isère. Il renferme des tour- malines. 2 4 MIC 5. Micaschiste porplijroïde. Du felspath en petits cristaux répandus assez également dans la masse de la roche. Exenip. lîérold près Ehrcnfriedersîiorf en Saxe; — en Scan- dinavie; — à Herengrund en Hongrie, etc. 6. Micaschiste granatique (t). Des grenats abondans et disséminés à peu près également dans la masse de la roche. Taniôt les grenats enduits de mica sont tellement liés avec ce minéral, qu'ils ne peuvent se détacher entièrement de la roche. Quelquefois, mais c'est le cas le plus rare, ils s'en sé- parent nettement et facilement. Exemp. Saint-Symphorien près Lyon; — la montagne des Challanches près d'AUemont, département de l'Isère; — au N. de Bouvron, diins les environs de Nantes; — Memmensdorf en Saxe. 7. Micaschiste talqueux. Il renferme , outre le mica et le quarz bien distincts et bien caractérisés , quelques lits et quelques parties talqueuses. Tantôt du talc d'un blanc argentin. Exemp. La sommité de la montagne de Punta del Forno , dans le canton du Tessin ; il contient, comme parties acces- soires accidentelles , dcsstaurotides, dudisthène, etc. Tantôt du talc verdâtre se confondant avec le mica. Exemp. Les environs de Recoaro près Vicence. Tantôt de la chlorite, ou des petites paillettes de talc vert. Exemp, A l'est de Guérande près Nantes; il renferme en outre du graphite. (B.) MICCA-MICCAN-UTAN. (Bot.) Fougère ainsi nommée à Amboine, et qui est, dit-on , la même que notre adiante che- veux de Vénus, adiantum capillus Veneris, Linn. (Lem.) MICHALALACTLl. (Omith.) Voyez le mot Alatli , formé par contraction du nom mexicain de ce niartin- pêcheur. (Ch. D.) (i)J)ii [ç cduiioU dans quelques parties de la Suède, sous le ntuii de xMURRSÏEIKE. MIC 25 MICCIA ( Bot. ) , de Cêsalpin ; c'est le dapline ihj'meliiea , es- pèce du genre Lauréole. (Lem.) MICHAUXIE, Michauxia. {Bot. ) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des campanalacées , de Voctandrie monogjnie de Linnéeus, ofTraiit pour caractère essentiel: Un calice à huit découpures pro- fondes; les bords réfléchis; une corolle en roue, à huit divi- sions ; huit étaroines; un ovaire inférieur; un style à huit di- visions au sommet, terminées par autant de stigmates; une capsule à huit loges polyspermes. MiCHADXiE RUDE : Mickouxia campanuloides , Lhérit. , Mo- nogr. Icon.; Lamck. , III. gen. , tab. agS ; Mindiitm, Adans., Fam. des plant., 2, pag. i34; Juss., Gen., i64;Rauw. , Itin,, tab. 35 ; Daléch., Hist. append. , pag. 53. Très-belle plante dé- couverte par Rauwolfdans les vallées profondes et ténébreuses du mont Liban. Elle est couvertesur toutes ses parties de poils rudes. Sa tige est droite , herbacée , haute d'environ trois pieds, peu ramifiée, excepté vers le haut. Les feuilles sont alternes , assez grandes , variables dans leur forme ; les radi- cales à longs pétioles , entières, ou sinuées, ou lobées ; les in- férieures plus découpées, presque pinnatifides; les supérieures moinsdivisées,presquesessiles. Les rameaux forment une sorte de panicule, et soutiennent chacun quelques fleurs grandes, belles , sessiles, penchées; une terminale, les autres solitaires. La corolle est blanche, réfléchie, quatre fois aussi longue que le calice, d'environ trois pouces de diamètre, parsemée de quelques poils à sa surface ; les filamens sont courts, élargis en forme d'écaillcs, connivens autour du style ; les anthères aplaties, à deux loges , souvent contournées en spirale; l'o- vaire est anguleux, court , contourné ; le style en colonne , assez épais, à huit divisions ouvertes en étoile, revêtu, à sa partie supérieure, d'un duvet fongueux, jaunâtre, abondant. Le fruit consiste en une capsule turbinée, anguleuse, à huit loges polyspermes. Cette plante est cultivée au Jardin du Roi. MiCHAUxiE lisse: Michauxia glabrata, Vent., Jard. de Cels., tab. 81 ; Gaertn., F. Carp. , tab. 211. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente: elle en diffère en ce qu'elle est glabre presque sur toutes ses parties , et que ses feuilles radi- cales ou inférieures ue sont point pinnatifides. Ses tiges très- ^^ MIC sont simples , hautes de quatre à cinq pieds , de la grosseur du pouce, moelleuses, lactescentes; les feuilles dentées et ciliées, hérissées de quelques poils roides; les fleurs éparses, pédon- culées; les supérieures sessiles ; le calice a huit ou dix décou- pures, lancéolées, ciliées à leurs bords; la corolle est insérée sur un disque glanduleux; le style velu -^la capsule à nervures saillantes, s'ouvrant à sa base en huit ou dix trous disposés circulairement; les semences sont fort petites, de couleur brune. Cette plante croît en Perse surle mont Albourg, où elle a été découverte par Bruguière et Olivier. ( Poir. ) Lhéritier a consacré ce genre à Michaux, botaniste estimé qui a voyagé dans la Perse, dans l'Amérique septentrionale dont il a publié la Flore, et à Madagascar, où il a succombé aux fatigues d'un long travail et à l'influence du climat. Le michauxia campanuloides , type de ce genre, étoit le mindium de Rhazès et de Rauvvolf cité par Daléchamps, et ce dernier nom avoit été adopté par Adanson et par nous. II eût convenu dès lors de donner celui de michauxia à un autre genre : Necker l'a employé pour désigner le leysera de Lin- naeus, déjà adopté. (J.) MICHELIA {Bot.), d'Houston. Voyez Phryaia. (Lem.) MICHELIA. (Bot.) Amman, dans les Actes de Pétersbourg, avoit donné ce nom , en mémoire de Micheli , à un genre dont Linnaeus a fait son gmelina, en transportant le nom michelia à un autre genre voisin du magnolia. Voyez Champac. (J.) MICHINO. (Bot.) Dans la province de Bracamore, faisant partie de l'Amérique méridionale, on nomme ainsi un arbris- seau que les auteurs de la Flore Equinoxiale croient être une espèce de caimitier, chrysophyllum.Çj.) MICHUACANENS. (Mamm.) Voyez Alco. ( F. C.) MlCIl (Bot.), nom grec du mouron , anagallis , suivant Menl- zel. (J.) MlCO.(Mamm.) Gumilla dit que l'on donne ce nom aux plus petites espèces de sagouins dans les terres de l'Orénoque, et Buffon en a fait le nom d'une espèce voisine du Ouistiti. Voyez ce mot. (F. C.) MICOCOULIER (Bot.), Celtis, Linn. Genre de plantes dico- tylédones, de la famille des amentacées , Juss., et de la polyga- mie monoécic du système sexuel, dont Jcs fleurs sont les unes MIC 27 hermaphrodites, les autres mâles, portées par le même indi- vidu, quelquefois séparément, d'autres fois mêlées sur les mêmes rameaux. Chaque fleur hermaphrodite a un calice mo- nophylle, à cinq découpures; cinq étamines à filamens courts, portant des anthères quadrangulaires, marquées de quatre sil- lons; un ovaire supère, ovoide, surmonté de deux styles subu- lés, pubescens, à stigmates simples ; il leur succède un drupe globuleux, uniloculaire, renfermant un noyau monosperme. Les fleurs mâles ne diffèrent des hermaphrodites, que parce qu'elles sont dépourvues de pistil , et qu'elles ont quelquefois un calice à six divisions et une sixième étamine. Les micocouliers sont des arbres à feuilles simples , alternes , munies, dans leur jeunesse, de stipules caduques, et dont les fleurs, petites et axillaires, sont portées sur des pédoncules simples ou rameux. On en connoît vingt-six espèces, parmi lesquelles on n'en compte qu'une quisoitindigène de l'Europe. En parlant de celles qui sont exotiques, nous ne ferons men- tion que de celles qui sont cultivées. Micocoulier austral: vulgairement Bois de Perpignan; Celtis australis , Linn.,5pec., 1478 ;Duham., nouv. édit., 2 , p. 34, t. 8. C'est un arbre qui s'élève à trente ou quarante, et même cin- quante pieds de hauteur, en se ramifiant en une cime très-bran- chue. Ses feuilles sont ovales-lancéolées, pétiolées, un peu obliques à leur base , d'un vert foncé , dentées en scie en leurs bords, etaccompagnées à leur base destipules linéaires, fugaces. Ses fleurs sont petites, verdàtres, éparses sur des pédoncules ordinairement simples, les mcîles disposées à la hase des jeunes rameaux, et les hermaphrodites placées au-dessus des pre- mières dansl'aisselle des feuilles des jeunes rameaux. Les fruits sont noirâtres, gros comme de très-petites cerises. Cette es- pèce croit naturellement dans les pays méridionaux de l'Eu- rope et sur les côtes d'Afrique. On la trouve aussi en Provence et dans quelques autres parties delà France, mais elle y est peu commune. Le micocoulier que les Provençaux nomment fahrecouliev , fabreguier ou falahriguicr , a le bois noirâtre, dur, compacte, pesant et sans aubier. Ce bois bien travaillé prend un beau poli, et il imite le bois satiné lorsqu'on le coupe obliquemenf à ses fibres. Il est très-soupie. très-liant et si tenace, qu'il tst 28 MIC susceptible de plier beaucoup sans se rompre, ce qui le rend très-propre à faire des brancards de voiture et autres ou- vrages de charronnage. Après le buis et l'ébène, c'est un des bois les plus durs. Il est inattaquable aux vers et d'une si longue durée, qu'il passe pour incorruptible. Les luthiers l'emploient pour faire des instrumens à vent, et dans les pays oîi il est commun, il sert à divers ouvrages de menuiserie et de mar- quctterie. Il est également bon pour les ouvrages de tour et de sculpture, parce qu'il n'est pas sujet à se fendre ni à se gercer. On fait avec ses jeunes tiges refendues des cercles de cuve qui durent très-long-temps. Dans le département du Gard, le canton de Sauve fait un commerce assez important de fourches fabriquées avec les tiges de micocoulier dirigées à cet effet pendant cinq à six ansj dans les environs de Nar- bonne on le cultive aussi, et en taillis très-serrés, pour en couper les pousses quand elles ont huit à dix pieds de longueur, et en faire des manches de fouet qu'on envoie jusqu'à Paris et autres grandes villes de France. Le bois de la racine est plus noir que celui du tronc, mais il est moins compacte. On s'en sert pour faire des manches de couteau et autres petils ouvrages. Il contient une substance colorante dont on fait usage pour teindre les laines. L'écorce du tronc et des branches est astringente et s'emploie comme celle du chêne pour la préparation des peaux. Ses fruits sont sucrés, assez agréables au goût, et les oiseaux en sont friands. Scopoli a retiré des petites amandes qui contiennent une huile dont la saveur avoit beaucoup de res- semblance avec celle de l'huile d'amandes douces. liC micocoulier porte des fleurs sans éclat qui paroissent au commencement du printemps; mais il a l'avantage de con- server ses feuilles pendant toute la belle saison sans aucun changement dans leur verdure, et sans qu'elles soient sujettes à être attaquées par les inseçies. Il donne d'ailleurs beaucoup d'ombre, etil est en automiî'e un des derniers arbres qui perde ses feuilles. Il peut aussi, sans en soufirir, être taillé au crois- sant et aux cibcaux, ce qui le rend propre à former des bosquets, des palissades cl des rideaux de vcrtlure. Le micocoulier n'est pas dillicilc sur le terrain ^ et il vient MIC 29 assez bien parlout, pourvu que le sol ne soit ni argileux, ni marécageux; c'est dans celui qui est meuble et léger qu'il réussit le mieux. Il se multiplie facilement de graines, et il sup- porte très-bien la transplantation. Comme il est originaire des pays méridionaux, ses nouveaux rameaux périssent quelque- fois dans le nord delà France lorsque l'arbre est encore jeune; mais lorsqu'il est plus âgé, il devient plus vigoureux, et il supporte bien alors, sans en souffrir, les froids de nos hivers les plus forts. Il est susceptible de vivre de longues années et de devenir un grand arbre, comme celui que l'on voit encore aujourd'hui sur la place dite des pêcheurs à Aix en Provence; sa grosseur est considérable, et sa cime s'élève au-dessus de tous les édifices qui embellissent cette place. Ce micocoulier se trouvoit autrefois renfermé, lors de sa plantation, dans le jardin des comtes de Provence; il est fameux dans les au- nales du pays, et l'on dit encore à Aix que c'étoit sous son ombrage que le bon roi René rendoit ses édits. Cet arbre ne paroit pas avoir moins de cinq cents ans. MicocouLiERDE Virginie: Celtis occidentalis, Linn.,5pec., i4y8 ; Mich,, Arb. Amer,, 3 , p. 2 2 5, t. 8. Cet arbre, dans son pays natal, s'élève à soixante ou soixante-dix pieds, sur quatre à cinq pieds de circonférence. Ses feuilles sont ovales, terminées en pointe alongée, entières à leur base et à leur sommet, dentées seulement dans leur partie moyenne , luisantes et d'un vert rembruni en dessus, un peu rudes au toucher. Ses fleurs sont blanchâtres, disposées comme dans l'espèce précédente, et elles n'ont pas plus d'éclat; elles paroissent au milieu du printemps. Ses fruits sont d'un rouge terne, de la grosseur d'un gros pois. Ce micocoulier croit dans l'Amérique septen- trionale dans les situations fraîches et ombragées, où le ter- rain est de bonne qualité. M. Michaux dit qu'il n'a point vu qu'on fît usage de son bois en Amérique; mais il soupçonne, d'après les rapports qu'il a avec l'espèce d'Europe , qu'il pour- roit bien avoir à peu près les mêmes propriétés. Effectivement M. Bosc , qui a aussi habité pendant long-temps les Etats-Unis, dit que le micocoulier de Virginie possède les mêmes qualités que celui d'Europe et à un plus haut degré. Il en a vu de su- perbes pieds en Caroline où son bois est estimé un des meil- leurs. Au reste, on le cultive dans les jardins des environs de 3o MTC Paris, où il réussit très-bien, parce qu'il est peu sensible aux gelées, et il y donne de bonnes graines. MicocouLiEftDETouRNEFORT: Ccltis Toumeforlu, Lamck.,Dicf. Enc., 4, p. i33; Celtis orientalis, minor , foliis minoribus et cras- sioribus, fructujlavo, Tournef., Voyage au Levant, vol. :2 , p. 426 , t. 425. C'est un arbre de vingt-cinq à trente pieds de hauteur qui se ramifie beaucoup, dont les feuilles sont briè- vement pétiolées, ovales ou ovales-élargies, assez glabres, pointues à leur sommet, comme tronquées obliquement à leur base , ou même échancrées en cœur , et bordées , dans leurs trois quarts supérieurs, de dents obtuses. Ses fruits sont jau- nâtres, de la grosseur d'un pois ordinaire, portées sur des pé- donculessimples,axillaires, une fois aussi longs que les pétioles. Ce micocoulier est originaire du Levant où il a été découvert par Tournefort, et ce sont les fruits qu'il a envoyés au Jardin du Roi qui ont servi à le multiplier et à le répandre dans les autres jardins d'Europe. Aujourd'hui, dans les pépinières, on le multiplie le plus ordinairement de marcottes, ou en le greffant sur l'espèce commune, parce qu'il ne donne pas tou- jours de bonnes graines dans le climat de Paris, et que d'ail- leurs les semis, sensibles aux froids, exigent des soins dont on est alors dispensé. Dans le midi de la France il est bien accli- maté, et chaque année ses fruits y parviennent à leur parfaite maturité. Son bois est, dit-on, fort blanc. Ses fruits ont une saveur douce, mais légèrement astringente. Micocoulier a feuilles épaisses : Celtis crassifolia, Lamck, , Dict. Eue, 4, p. i58; Mich., Arb. Amer., 3, p. 228, t. 9. Cette espèce forme, dans son pays natal, un arbre dont le tronc est parfaitement droit, dégarni de branches jusqu'à une grande hauteur, et qui s'élève en tout jusqu'à quatre-vingis pieds, mais sa grosseur ne répond pas à son élévation; car les plus gros n'ont pas plus de quatre à cinq pieds de circonférence. Ses feuilles, plus grandes que celles d'aucune espèce de ce genre, ont jusqu'à six pouces de longueur sur trois à quatre de largeur; elles sont ovales, pointues, en cœur à leur base, dentées en leurs bords, rudes au toucher, épaisses et d'une consistance ferme. Les fleurs petites, blanchâtres, naissent dans les aisselles des feuilles sur des pédoncules grêles, ordi- nairement biflores ou triflores. Les fruits qui leur succèdent MIC 5. sont de Ja grosseur d'un pois et noirâtres. Ce micocoulier croit dans les Etats-Unis d'Amérique sur les bords des rivières et dans les terrains fertiles. On le cultive en pleine terre dans le climat de Paris, et on le multiplie, comme le précédent, de marcottes ou en le greffant sur l'espèce commune, ou mieux encore en semant ses graines lorsqu'on peut s'en procurer. M. Michaux dit que le bois de cet arbre, fraîchement dé- bité, est d'une grande blancheur , qu'il a le grain lin et serré , sans cependant être pesant. Coupé parallèlement ou même obliquement à ses couches concentriques, il présente des on- dulations. II est d'ailleurs peu estimé dans son pays natal, parce qu'il pourrit promptement, lorsqu'il est exposé aux injures de l'air. Ses usages sont très-bornés; sur les bords de l'Ohio, on en fait des barres destinées à la clôture des champs. Ces barres sont aisées à fabriquer , parce que l'arbre est très-droit , sans nœuds, et qu'il se fend facilement de droit fil. Comme il est d'ailleurs élastique , et qu'il se divise en lanières ou bandes très-minces, les tourneurs s'en servent, ainsi débité, pour faire le fond des chaises communes, et les Indiens pour fabri- quer des paniers. On dit encore qu'on en prépare un bon charbon pour les maréchaux. En définitive, c'est un arbre qui paroît offrir trop peu d'utilité pour qu'on le multiplie beaucoup en Europe. Il ne peut guère servir qu'à faire de la variété dans les jardins paysagei's ; il offre cependant l'avantage de croitre très-rapidement. On cultive encore dans les jardins le micocoulier râpeux, Celtis aspera, Desf., et le micocoulier de la Louisiane, Celtis mississipiensis , Desf. Tous les deux peuvent venir en pleine terre dans le climat de Paris. Quant au micocoulier de la Chine, Cellis chinensis, qu'on ne possède que depuis quelques années, on le rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. L'écorce du micocoulier à petites fleurs , vulgairement arbre de soie, Celtis micrantha, Swartz , Prodr., 63 , qui croît aux Antilles, mais qu'on ne cultive point encore en France, est composée de fibres filamenteuses qui sont aussi propres que le chanvre à la fabrication des cordes. Cette espèce est cultivée en Angleterre, ainsi que le Celtis pumila et le Celtis aculeata. (L. D.) MICONE, Miconia. {Bot.) Genre de plantes dicatylédoncs^ 32 MÎC à fleurs complètes, polypétalées, de la dccandrie monogynle , offrant pour caractère essentiel: Un calice à cinq denls; cinq pétales; cinq écailles; dix étamines inclinées; les anthères plissées, éperonnées; une capsule à cinq loges à cinq valves; des semences nombreuses, fort petites. Ce genre, établi par les auteurs de la Flore du Pérou, re- cueilli dans ce pays, renferme plusieurs espèces qui n'ont encore été mentionnées que par une simple phrase spécifique, tels que le miconia puherulenta , Ruiz et Pav. , Sjst. Flor. Pe- ruv., pag. 104. Ses tiges sont ligneuses; ses feuilles ovales, crénelées , à cinq nervures , terminées par une pointe obtuse ; les fleurs réunies plusieurs ensemble, la plupart composées de six pétales, les autres de sept et de huit. Cette plante croît dans les grandes forêts. Le miconia triplinervia a des feuilles oblongues, très-entières, obtuses, acuminées, traversées par trois nervures longitudinales-, dans une variété, ces feuilles sont lanligineuses , à cinq nervures. Enfin , dans le miconia emarginata , les feuilles sont en cœur, échancrées , marquées de cinq nervures. Cette plante croît dans les grandes forêts du Pérou. Voyez Ramondia. (Poir.) MICOU. (Mamm.) Voyez Mico. (Desm. ) MICOURÉ {Mamm.), nom générique des sarigues chez les Guaranis , suivant M. d'Azara. ( F. C.) MICRAMPELIS {Bot.) , de Rafinesque. Ce genre diffère du momordica , dans la famille des cucurbitacées, par son fruit gibbeux , épineux, et à deux ou trois loges monospermes. 11 comprend une seule espèce qui croit en Pensylvanie. (Lem.) MICRANTHÉE, Micrantyiea. (Bot.) Genre déplantes dico- tylédones, à fleurs incomplètes, monoïques, de la famille des euphorhiacées, de la monoécie triandrie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel dans les fleurs mâles : Un calice à six folioles inégales; point de corolle; trois étamines libres; dans les fleurs /emeWes: Un calice à six divisions persistantes; point de corolle; un ovaire supérieur-, trois styles; une capsule à trois coques bivalves, à trois loges; deux semences dans chaque loge, attachées à un axe central. Nous devons à M. Desfontaînes la connoissance de ce genre : il est rapproché des phjllanlhus ; il s'en distingue par ses trois MIC 3 3 styles simples , par une capsule ovale-oblongue , par les coques bivalves; les feuilles sont ternées à leurs points d'insertion. MicRANTHÉE A FEUILLES DE BRVYERE: M 'icrunthea cricoides , Des- fontaines, Mém. du Mus., vol. 4, pag. 255, tab. 14; Poir. , Jll. gen., Suppl., tab. 994. Arbrisseau très-rameux, haut d'en- viron deux pieds; les rameaux sont hérissés , garnis de feuilles fasciculées, ou réunies trois par trois, quelquefois deux en ver- ticiltes , petites , sessiles , linéaires, aiguës, très-entières, per- sistantes , longues d'environ trois lignes; les fleurs petites, axillaires, solitaires, pédonculées, monoïques : les mâles ont un calice coloré, à six folioles; les trois extérieures ovales, obtuses; les trois intérieures pétaliformes, plus grandes, al- ternes, elliptiques ; le réceptacle muni de trois glandes; les anthères globuleuses, à deux loges : les femelles offrent un ca- lice persistant à six divisions subulées, presque égales; les styles courts; une capsule couronnée par les styles, ovale, à six côtes , à trois coques bivalves , à trois loges ; contenant cha- cune deux semences presque cylindriques, attachées à un axe central, persistant; le périsperme est semblable à la semence ; l'embryon grêle , droit, cylindrique; sa radicule supérieure. Cette plante croit à la Nouvelle-Hollande. (Poir.) MICB-ANTUÈME, M icranthemum. (Bol,) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , de la fa- mille des priinulacées , de la diandrie monogjnie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel: Un calice à quatre divisions, les deux inférieures plus grandes ; une corolle presque cam- panulée, à quatre découpures , la supérieure plus petite; deux étamines;un ovaire supérieur; un style; uiiecapsule bivalve, uniloculaire , polysperme. MiCRANTHÎiME A FEUILLES OREicuLAiRES : Micraiithemum orhicu- latum, Mich., Flor. Bor. Amer. , 1 , pag. 10, tab. 2 ; Glohifera umbrosa, Gmel. , Sjst. , 1 , pag, 32. Petite plante qui a le port de ['anagallis tenella , dont les racines sont capillaires: les tiges filiformes, rampantes; les feuilles petites, sessiles, opposées, glabres, arrondies, à nervures très-fines ; les fleurs petites, axillaires, solitaires, pédoncuiées; les pédoncules plus courls que les feuilles. Le calice est partagé en quatre découpures profondes, spatulées, dont les deux inférieures plus grandes. La corolle un peu plus longue que le calice, son tube très-court ; 3i, 3 34 MIC le limbe à qualre lobes inégaux, savoir, lesupérleur pluspelit; les deux latéraux étalés , celui du milieu plus grand , plane, un peu ovale; deux étamines insérées à l'orifice du tube. Ilya un appendice à la base des filamens ;les anthères sont à deux loges; l'ovaire est globuleux; le style un peu incliné; le stigmate oblique, en tête aplatie. Le fruit est une capsule un peu globu- leuse, petite, enveloppée par le calice, bivalve, à une seule loge , renfermant des semences nombreuses, ovales, striées, attachées à un réceptacle ovale et central. Cette plante croit à la Caroline, dans les forêts, aux lieux humides et touffus. (POIR.) MICRANTHUS. {Bot.) Wendland nommoit ainsi le genre Phajlopsis de Willdenow, dont la place dans l'ordre naturel n'est pas encore déterminée. On trouve encore sous le nom de inicranthus un genre fait par M. Haworth du saxifraga hie- racifolia, qu'il a détaché de son genre primitif. (J.) MICRELIUM. (Bot.) Ce genre, observé dans l'Arabie par Forskal, a été réuni par Vahl à Veclj'pta de Linoœus. (J.) MICROBASE. ( Bot.) Nom donné par M. Decandolle au fruit des labiées et de plusieurs borraginées ; il est composé de quatre loges articulées sur la base du style. M. Mirbel désigne ce fruit sous le nom de cenohion. ( Mass.) MICROCARPE, Microcarpœa. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des personnées , de la diandrie monogjnie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel: Un calice tubulé , pentagone, à cinq découpures; une corolle labiée; deux étamines fertiles, point de stériles; un ovaire supérieur; une capsule à deux valves; une cloison opposée aux valves, puis libre; plusieurs semences. Microcarpe mousseuse: Microcarpœa musco t, Rob. Brown , Noif. HolL, 1, pag. 435 ; Pœderota minima, Rttz. , Observ. Bot. , 5, pag. 10. Plante fort petite , très-délicate , qui se rapproche beaucoup de Vhedyotis maritima , et offre le port de Velatine hydropiper. Ses tiges sont à peine longues de six lignes, mé- diocrement rameuses, garnies de feuilles opposées, glabres , oblongues, obtuses, très-entières. Ses fleurs solitaires, dispo- sées dans l'aisselle des feuilles; son calice est un peu campa- nule, pentagone, hérissé de poils en dedans, à cinq divisions: MIC 35 sa corolle labiée; son fruit une capsule bivalve. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande. (Poir. ) MICROCARPUM. (Bot.) Genre de la famille des champi- gnons fondé par Schrader-, c'est le même que le frzc?iia de Per- soon. Une comprend qu'une espèce, lemicrocarpumnigrumde Schrader , simplement cité par cet auteur et par Gmelin , Syst, Nat. (Lbm.) MICROCÉPHALE, Microcephalus. (Entomol.) Ce mot qui signifie pefj7e tête {(xiKpûKi(pa,Aoi;) a été employé par M. I^a- treille pour désigner une quatrième section dans la famille des brachélytres , caractérisée par la petitesse de la tête, qui est engagée dans un corselet triangulaire dont le sommet est en avant. Tels sont les aleochares , les tachines , les tachypores. (C. D.) MICROCHLOA. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à (leurs glumacées , de la famille des graminées , de la trian- drie digynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un épi unilatéral, inarticulé; un calice uniflore , à deux valves presque égales, aiguës; celles de la corolle renfermées dans le calice, mutiques, velues-, deux ou trois étamines ; deux stigmates plumeux; une semence renfermée dans la corolle. MiCROCHLOA sétacé : MicrocJiloa setacea , Brown, IVot^. HolL , 1 , pag. 208 ; Kunth , in Humb. et Konpl. ISo^. Gen. , 1 , p. 84 , tab. 22; 'Nardus indica^ Linn., Suppt. , io5; Kottboellia setacea, Roxb., Corom., 2 , pag. 18, tab. i32. Petite plante élégante qui a le port d'un paspalum , dont les tiges sont droites , ra- massées en gazon, glabres, longues de deux à cinq pouces; les feuilles linéaires, striées, rudes à leurs bords, parsemées de quelques poilséparsà gaines glabres, striées, avec une mem- brane très-courte à leur orifice, ciliée; chaque tige se ter- mine par un seul épi , un peu courbé en faucille , long d'en- viron deux pouces, très étroit, aigu ; les épillcts sont sessiles, solitaires, unilatéraux , disposés sur un seul rang; les valves calicinales oblongues , concaves , acuminées , d'égale lon- gueur; celles de la corolle une fois plus courtes, presque égales, ovales , obtuses, blanchâtres , velues en dehors; les anthères linéaires et rougeàtres ; les stigmates rouges , plu- meux ; les semences oblongues , brunes , luisantes , renfermées dans les valves de la corolle. Cette plante croît dans les Indes orientales, à la Nouvelle-Hollande, au Mexique, etc. (Poia.) 3. 36 MIC MrCROCORYS. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopctalées , irrégulières, de la famille des labiées, de la didynamie gjmnospermie de Linnacus , offrant pour caractère essentiel: Un calice à demi divisé en cinq dé- coupures ;une corolle labiée: ayant la lèvre supérieure courte, en casque, et l'inférieure à trois lobes, celui du milieu plus large ; quatre étamines didynames , les deux supérieures ren- fermées dans le casque, à anthères à deux lobes, dont un stérile et barbu ; les anthères des deux étamines inférieures à deux lobes vides. Tel est le caraclére que Rob. Brown attribue à ce genre, dont il est l'auteur, et dont il cite trois espèces, toutes ori- ginaires de la Nouvelle -Hollande. Ce sont des arbustes à feuilles ternées , très-entières ; à fleurs solitaires, axil- laires, blanches ou purpurines, accompagnées de deux bractées : tels sont, i." microcorjs virgata , Rob. Brown, Nov. HoU., i,pag. 602, dont les tiges sont droites; les rameaux fili- formes ; les feuilles linéaires , obtuses, glabres ainsi que le calice; les bractées caduques; 2.° microcorjsbarbata. Les tiges sont diffuses; les feuilles glabres, linéaires, obtuses; les ca- lices et les corolles velus en dehors; les bractées caduques ; 5." microcoiys purpurea. Les rameaux sont soyeux ; les feuilles ovales-oblongues , recourbées à leurs bords, parsemées à leurs deux faces de quelques poils rares, ponctuées en dessous-, les bractées sétacées et persistantes; les calices de couleur cen- drée. Ces plantes sont toutes originaires de la Nouvelle-Hol- lande. (PoiR.) MICROCOS. {Bot.) Ce genre , établi d'abord par Linnœus, puis réuni par le même au genre Grewia, en a été de nouveau séparé par Gacrtner, à cause du caractère de son fruit, à trois loges; caractère trop incertain pour constituer un genre particulier. Celui-ci doit rentrer dans les grœvia (Voyez Gré- viER.) auquel il fau t réunir les espèces suivantes : MicROCos PANicuLÉE : Microcos paniculala , Gœrtn. , de Fruct. , 1, pag. 273, lab. 67; Linn. , Flor. Zejlan., pag. 92; Shageri collam, Rhèede, Malah., 1 , pag. io5 , tab. 56 ; Burm., Zey/. , tab. 74. Arbrisseau d'environ cinq à six pieds, dont les ra- meaux sont bruns, ou d'un rouge foncé , cylindriques, un peu velus, garnis de feuilles alternes, fort grandes, ovales- MIC 57 oblongues , aiguës , finement crénelées à leurs bords, arron- dies et plus larges à leur base , longues de sept à huit pouces , larges de trois , chargées en dessous de poils fort courts , portées sur des pétioles très-courts, velus; munis de stipules li- néaires , subulées. Les fleurs sont nombreuses, disposées eu panicules terminales , tomenteuses; la corolle est d'un blanc jaunâtre , cotonneuse en dehors. Les drupes sont petits , noirs dans leur maturité; d'abord d'une saveur acide , ils deviennent doux en mûrissant. On les mange dans leur pays natal. Cette plante croît au Malabar et à l'ilc de Ceilan. (Poiii.) MICRODACTYl.ES. (Ornith.) M. Geoffroy Sain t-Hilaire a donné ce nom générique latin au genre Cariama. Voyez ce mot. (Desm.) MICROGASTKE, Microgaster.{En(om.) M. Latreillea formé sous ce nom un genre d'insectes hyménoptères, qui comprend des espècesdïchneumons, dontlespalpcslabiauxn'ont quetrois articles, et dont l'abdomen est court et aplati, telle que celle quia été nommée ichneumon déprimai or par Fabricius. (Desm.) MICROLtENA. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones , à (leurs glumacées , de la famille des graminées , de la télran- dric digjniede Linnaeus, offrant pourcaractère essentiel: Une panicule simple; un calice fort petit, bivalve , uniflore (ou à trois fleurs, les deux latérales stériles); la corolle bivalve, portée sur un pédicelle barbu , plus longue que le calice ; chaque valve double (ou l'une d'elles représentant une fleur neutre) ; les valves extérieures terminées par une arête ; deux écailles opposées, hypogynes, alternes avec les valves de la corolle ; quatre étamines(ou sixP ); deux stigmates presque stériles et plumeux. Ce genre a été établi par Rob. Brown , pour la plante que M. D£ Labillardière a nommée ehrh aria slip oides ; il assure qu'a- près un examen plusieurs fois répété, il n'a jamais trouvé que quatre étaniines dans cette plante, ce qui, réuni à quelques autres caractères particuliers , l'a déterminé à l'établissement de ce genre adopté par M. De Beauvois ; ce dernier auteur croit que des quatre valves qui composent la corolle, deux doivent être considérées comme représentant deux fleurs avor- tées ; qu'en conséquence il existe dans chaque cpillet (ruis fleurs, une hermaphrodite, les ilcux autre, neutres. 38 MIC MiCROL-ENA STiPOiDE: Microlœna stipoicles , Rob. Brown , Nov. HolL, 1, pag. 2 10; Pal. Beauv. , Agrost. , pag. 62, tab. 12 , fig. 6 ; Ehrharta stipoides, Labill., Now. Holland. , 1 , pag. (ji , tab. 118. Cette plante a le port d'un stipa. Ses tiges sont sim- ples, longues d'un pied et demi , striées , garnies de feuilles planes, courtes, alternes, très-aiguës; les fleurs disposées en une panicule simple, rameuse, presque en grappe, longue de six à sept pouces, un peu grêle; les épillets soutenus par des pédoncules filiformes, inégaux; les deux valves du calice ovales, aiguës , fort petites-, l'intérieure un peu plus longue ; la corolle pédicellée ; les pédicellcs pileux à leur base, s'éle- vant au-dessus du calice; les valves extérieures de la corolle oblongues, surmontées d'une arête hispide ; l'intérieure li- néaire-lancéolée. Cette plante croît au cap Van-Diémen. (Poir.) MJCROLÉPIDOTE(Ic/i%'oZ.), nom spécifique d'un labre,que nous avons décrit dans ce Dictionnaire , t. XXV, pag. 20. (H. C.) MICROLEUCONYMPH^A. (Bot.) Ce genre de Boerhaave , estVhjdrocharis de Linnaeus. (J.) MICROLOMA. {Bot.) Genre déplantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des apocjnées , de la penlandrie digynie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, fort petit, à cinq dents; une corolle urcéolée ; le tube nu , portant cinq étamines non sail- lantes ; dix paquets de pollen lisses et pendans ; un ovaire su- périeur. MicROLOMA SA GITTÉ : M/croZo m a sagittata. Rob. Brown, in Ait. Mort. Kew. , edit. nov., vol. 2 , pag. 76; Cerepegia sa- gittata^ Linn., Mant. , pag. 2i5. Ses racines produisent une tige filiforme, grimpante et tomenteuse, garnie de feuilles opposées, médiocrement pétiolées, sagittées, ou en cœur, linéaires, roulées à leurs bords, tomenteuses à leurs deux faces, plus pâles en dessous. Leurs fleurs sont nombreuses, disposées en ombelles axillaires , plus longues que le pédon- cule; le calice est petit, tomeuteux, à cinq divisions courtes, linéaires, aiguës; la corolle d'un rouge écarlate, de moitié plus longue que le calice; le tube presque cylindrique, à cinq lobes très-courts, mucronés, connivens. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance , dans les terrains sablonneux. (PoIr.) MIC 59 MICROMA. (Bo^) C'est le nom d'une des sections du genre Xjloma de M. DecandoUe, dont M. Desvaux fait un genre parficulier (Lem.) MICROMATTE , Micromatta. {Entomol.) Nom que donne M. Latreille à un genre d'aranéides que M. Walkenaè'r avoit appelé sparassus , lequel comprend en particulier l'araignée émeraude que nous avons décrite dans ce Dictionnaire , pag. 340 , tom. 1 , n.° Sy. Le mot grec /jLiKpûfx:i.T]oç correspond à la phrase latine : parvis oculis iprœditus , qui a de petits yeux. (C. D. ) MICROMIUM. (Bot.) M. Persoon pense qu'on pourroit peut-être former sous le nom de Micromium un genre par- ticulier des urceolaria leproides , variolarioides et variolaria exasperata, qu'il décrit dans les Annales de Wettaravie, sur la considération qu'au lieu de scutelles parfaites, ces espèces n'offrent seulement que des disques fructifères : ce nouveau genre seroit alors à V urceolaria, ce que le stictis est au peziza, dans la famille des champignons. (^Lem.) MlCRO?E , Micropus. (Bot.) Ce genre de plantes appartient à l'ordre des synanthérées, à notre tribu naturelle des inulées , et à la section des inulées-prototypes, dans laquelle nous l'a- vons placé entre nos deux genres Logjia et Oglifa. (Voyez notre article Inulées , tom. XXIII , pag. 664. ) Il résulte de nos observations faites sur un individu vivant de micropus supinus et sur un échantillon sec de micropuserectus , que le genre composé de ces deux espèces présente les carac- tères suivans : Calathide discoïde : disque subquinquéflore, régulariflore, niasculiflore; couronne unisériée, subquinquéflore, tubuliflore, féminiflore. Péricline double : l'extérieur plus court, formé d'environ ciuqsquamessubunisériées, à peu prèségales, ovales- lancéolées, planes, submembraneuses; l'intérieur formé d'en- viron cinq squames subunisériées, égales, coriaces, hérissées de pointes ou de longs poils ; chaque squame du péricline inté- rieur enveloppant complètement une fleur de la couronne. Clinanthe petit, planiuscule , tantôt nu, tantôt pourvu d'envi- ron cinq squamelles inégales, irrégulières, membraneuses, sé- parant les fleurs du disque de celles de la couronne. Ovaires de la couronne comprimés bilatéralement, obovales, glabres, 40 MIC lisses, inaigrettés, à sommet organique situé sur le côté infé- rieur, très au-dessous du sommet géométrique. Faux ovaires du disque nuls ou presque entièrement avortés, inaigrettés. Corolles de la couronne tubuleuses, extrêmement grêles. Les deux espèces de micropus nous ont offert , daus leurs ca- ractères génériques, quelques différences plus ou moins no- tables et quïl est bon de faire connoitre. Dans le micropus supinus, la calathide est irrégulière; le disque est composé d'environ six fleurs, la couronne est com- posée de cinq fleurs; le péricline extérieur est formé de quel- ques squames plus courtes que celles du péricline intérieur, ovales-aiguës, membraneuses; le péricline intérieur, égal aux fleurs du disque, est formé de cinq squames unisériées, égales, complètement enveloppantes, difformes , gibbeuses, coriaces- foliacées, hérissées de deux rangs de pointes, et prenant de l'accroissement aprèsla fleuraison :1e clinanthe est petit, plan , pourvu d'environ quatre squamelles inégales, irrégulières, membraneuses , disposées sur un seul rang autour des fleurs du disque-, les ovaires de la couronne paroissent être portés cha- cun sur un stipe; les faux ovaires du disque sont presque en- tièrement avortés. Dans le micropus erectus, le disque est composé d'environ cinq fleurs ; la couronne est composée de cinq ou six fleurs ; le péricline est un peu irrégulier; l'extérieur est formé d'envi- ron cinq squames subunisériées, càpeu près égales, ovales-lan- céolées, planes, membraneuses-foliacées, hérissées en dehors de poils très-longs; l'intérieur est formé de cinq à six squames subunisériées, enveloppantes, complètement closes, compri- méesbilatéralement, obovoïdes,subréniformes, épaisses, dures, presque osseuses, hérissées extérieurement de longs poils; le clinanthe estnu, irrégulier, un peu élevé, divisé en plusieurs branches courtes, dont chacune porte une fleur femelle et la squame qui l'enveloppe ; les faux ovaires du disque sont nuls. Le genre Micropusa été institué parTournefort, sousle nom de gnaplialodes , qui a été conservé par Adanson et par Mœnch. Tournefort le caractérisoit très-imparfaitement, et n'y ad- mettoit que le micropus supinus. Vaillant paroit avoir réuni ce genre à son filago. Linnœus l'a rétabli, en le nommant mi- cropus; il a reconnu les deux espèces distinguées parlcsnom^ MIC /.i de supinus et d'erectus; etil a donné, dans son Gênera planlarum , une description générique très-complète et très-exacte , si ce n'est qu'il a cru faussement que la corolle des fleurs femelles étoit nulle. La description de Gaertner ne vaut pas , à beaucoup près, celle de Linnœus; car, outre qu'il reproduit la même erreur sur la corolle des (leurs femelles, il néglige le péricline extérieur, et il nie l'existence des squamelles du clinanthe , qui à la vérité manquentsouvent. MM. Desfontaines et Decan- dolle ont réuni au genre M/cropM5 lefilago pfgmœa deLinnaeus; mais cette plante constitue réellement un genre bien distinct, auquel le nom dejilago doit être consacré, ainsi que nous 1 a- vons démontré dans notre article Filage, tom. XVII , pag. 12. M. Lagasca distingue, dausses Gênera et Speciesplantarum, p. 62 , une troisième espèce de micropus , qu'il nomme bombicinus , et qui paroît avoirétéprécédemmentconfondue avec Verectas; c'est peut-ê(re celle que nous avons décrite sous ce dernier nom. (H. Cass.) MICROPÈPLE , Micropeplus. (Entom.) M. Latreille com- prend sous ce nom générique le staphylinus porcatus de Fa- bricius et d'Olivier , qu'il rapproche des nitidules et des es- carbots. Il est caractérisé par les antennes terminées en une masse solide ou bouton qui se loge dans une cavité particu- lière du corselet, par des palpes à peine visibles, mais dont les maxillaires ont leur second article très-renflé. I.e Micao- PÈPLE A CÔTES est noir ; sa lons^ueur est d'une ligne ; les élytres courtes et tronquées postérieurement ont chacune trois côtes élevées longitudinales. On le trouve sur les matières végétales et animales corrompues, dans les lieux humides. (Desm.) MICROPETALUM. (Bot.) Nom générique que M.Persoona substitué à celui de spergulastrum , genre établi par Michaux dans sa Flore de l'Amérique septentrionale. Voyez Spargou- TINE. (POIR.) MICROPÈZE, Micropeza. (Entom.) Genre d'insectes dip- tères, démembré du genre Muca de Linnœus , par M. Meigen. Il comprend des espèces à corps alongé , à tête globuleuse, à corselet ovalaire, ou presque cylindrique, à ventre ter- miné en cône, à pat'es longues et à ailes vibratiles. La Mi- CROi'kzE CY:^i?s6inE , Musca cjnipsea , Linn., estpetile, glabre, d'un noir cuivreux, avec la lêtc cl un point au bout des ailes 4= MIC noirs; elle répand une odeur analogue à celle de la mélisse. La MrcRoi'ÈZE POINT, Musca et Tepliriiis Punctum , Fabr. , diffère de la précédente seulement en ce qu'elle est plus grande , et que la base de son abdomen et ses pieds sont fauves. (Desm.) MICRO-I'HENIX. (Ornith.) Ce nom, qui signifie petit p/ie- nix , a été appliqué par Fabricio de Fadoue au jaseur, ampelis garrulus, Linn. (Ch.D.) MICROPORUS. (Bot.) Genre de la famille des champignons établi par P. Beauvois aux dépens du genre Boletus, Linn.; il forme actuellement une des grandes divisions du genre Polyporus de Pries, et comprend les espèces dont les pores sont très-petits et arrondis. Voyez Polyporus. (Lem.) MlCROPS. [Mamm.) Nom donné par Linnaeus à une espèce de cétacé qui appartient au genre Physetère de M. de Lacé- pède. Voyez Baleine. (F. C.) MICROPTÈRE, Micropterus. (IchthjoL) M. de Lacépède a établi, sous ce nom et dans la famille des acanthopomes , un genre de poissons osseux , holobranches , thoraciques , que l'on reconnoit aux caractères suivans : Corps épais, comprimé; opercules armées de piquans , mais dépourvues de dentelures ; deux nageoires dorsales, dont la se- conde na que cinq rayons; gueule fendue; dents en velours , sur plusieurs rangs. Les MicROPTÈRES seront facilement distingués des Holo- CENTRES, des LuTJANs, des BoDiANS, des TyENiANOTEs, qui n'out qu'une seule nageoire dorsale; des Perches qui ont des den- telures aux opercules ; des Sciènes , qui ont plus de cinq rayons à la seconde dorsale. (Voyez ces différens noms de genrea et Acanthopomes dans le Supplément du premier volume de ce Dictionnaire.) Le genre Microptère , dont le nom, tiré du grec ( fxtxpoc , petit, et Trji ûov , nageoire) , indique la brièveté de la seconde nageoiredorsale quile caractérise, ne renferme encore qu'une espèce , c'est le MtcROPTÎiREDOLOMiEU; Micropterus DolomcEi, Lacép. Nageoire caudale en croissant; un ou deux aiguillons à la seconde pièce de. chaque opercule ; nageoires pectorales et anale très-ar- rondies. La patrie de ce poisson est inconnue. (H. C.) MIC ^5 MICROPTÈRES, Microptera. (Entomol.) Schœffer dans ses Elémens d'Entomologie, et ensuite Gravenhorst, ont employé ce nom qui signifie en grec petites ailes, pour désigner la fa- mille qui comprend les staphylins, coléoptères pentamérés, dont les élytres sont très-courtes, et que nous avons désignés sous le nom de Brachélytres ou Brévipennes. Voyez ces mots. (CD.) MICROPUS. {Bot.) Voyez Micrope. (Lem.) MICROPUS. {Ornith.) Ce nom , qui signifie en grec petit- pied, a été donné par Wolff et Meyer aux martinets, apus , Cuv. , et cjpselus , Illiger. (Ch. D.) MICROPYLE. {Bot.} Petit trou qui se montre à côté de l'ombilic dans un grand nombre de graines, et traverse d'outre en outre leur tunique externe. Geoffroy, qui indiqua le pre- mier le micropyle, et M. Turpin qui depuis en a rigoureuse- ment démontré l'existence, ont pensé que le fluide fécondant s"introduisoit dans la graine par cette ouverture. Dans les légumineuses, le nénuphar, le marronier d'Inde, le micro- pyle est très-apparent. (Mass.) MICROSCOME, Microscoma. {Malacoz.) C'est le nom sous lequel Redi a désigné une grande espèce d'ascidie de la Mé- diterranée , qui a l'habitude de faire adhérer à son enveloppe un grand nombre de fragmens de coquilles, de madrépores, de grains de sable, de manière à en former une sorte de couche qui la dérobe aux yeux de ses ennemis. C'est Vascidia conchilega de Linnaeus , Gmel. (De B.) MICROSOLÈNE. {Foss.) Dans l'exposition méthodique des genres de l'ordre des polypiers, M. Lamouroux a donné le nom de microsolène à un genre trouvé dans la couche à poly- piers des environs de Caen, et auquel ilaassigné les caractères suivans : polj'pierfossile, pierreux, en masse informe, composé de tubes capillaires, cylindriques, rarement comprimés , parallèles et rapprochés , communiquant entre eux par des ouvertures latérales, situées à des distances égales les unes des autres, et presque du même diamètre que les tubes. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre à laquelle M. Lamouroux a donné le nom de microsolène poreuse, mi- crosolena porosa , loc. cit., tab. 74, fig. a4 , 25 et 26. Il s'en trouve aussi une figure dans l'atlas de ce Dictionnaire. 44 MIC Ce savant dit que les tubes de ce polypicrsont épars dans la masse, et quelquefois un peu rayonnans. La figure que M. La- mourouxen a donnée, indique quesabase estun peu eflîlée, et qu'il est d'une forme évasée à sa partie supérieure , et un indi- vidu de cette espèce que je possède est de la même forme , et se rapporte à celle d'une turbinolie. Sa surface supérieure pré- sente des étoiles contiguës, distantes inégalement les unes des autres, et dont les rayons se prolongent jusqu'au centre des étoiles voisines. Ce dernier ne présente aucun vide qui ait pu contenir le polype plutôt à cette place qu'à toute autre. Toute la surface latérale est couverte de lignes longitudinales qui rcssemblentaux mailles d'un réseau en tricotouàde très-petites chaînes. Longueur, 14 a i5 lignes. (D. F.) MICROSPERME, Microspermum. {Dot.) Genre de plantes di- cotylédones ^ à fleurs composées, de la famille des corjmbifères , de la sjngénéAie polygamie égale de Linnœus, offrant pour ca- ractère essentiel : Un calice commun , campanule , à plusieurs folioles égales, cà plusieurs fleurons; ceux de la circonférence au nombre de six à douze, plus grands que ceux du centre, divisés presque en deux lèvres à leur limbe; cinq étamines syngénèses; le réceptacle nu; les semences surmontées de dents très-courtes ; une ou trois arêtes. MiCROsi'ERME A FEUtLLESDE NUMMULAiRE : Microspermum nuiïl- mulariafoliuin, Lagasc. , Gen. et Spec. plant., ipag. 25. Petite plante herbacée, haute d'environ six pouces au plus, dont la tige est tombante, filiforme, simple , hérissée , garnie à sa partie inférieure de feuilles opposées, très -médiocrement pétiolées, arrondies, presque en cœur, ou un peu ovales; le pédoncule terminal, à deux ou trois divisions uniflores. Cette plante croit dans la Nouvelle-Espagne. (Poir.) MICROSPH^RUM. (Bot.) Pline indique ce nom pour une espèce de nard à très-petites feuilles. Celui dont les feuilles sont un peu plus grandes est le niesosphœrum. (J.) MICROSTEMME , Microstemma. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la fa- mille des apocynées , de la. petit andrie digjnie , offrant pour caractère essentiel: Un calice à cinq dents ; une corolle en roue, à cinq divisions; un anneau charnu, d'une seule pièce, à cinq lobes alternes avec les anthères; cinq étamines ; le som- MIC 45 met de chaque anthère point membraneu'x; l'ovaire supé- rieur; le stigmate mutique; deux follicules; plusieurs semences aigrettées. MiCROSTEM.ME TUBEREUSE; M'icrostemma tuberosa , Rob. Brown, Noi'.HolL, i,pag. 459. Fiante delà Nouvelle-Hollande, dont les racines sont tubéreuses, d'où s'élève une tige glabre, droite , simple à sa partie inférieure , rameuse à son sommet , garnie de feuilles fort petites ; celles des rameaux opposées, linéaires. Les fleurs sont disposées en ombelles presque ses- siles, latérales et terminales; la corolle est d'un pourpre très- foncé, barbue à sa face intérieure; le fruit consiste en deux follicules grêles et lisses. (Poir.) MICROSTOME, Microstoma. {Ichthjol.) M. Cuvieraainsi appelé un genre de poissons , qui se rapporte à la famille des siagonotes parmi les osseux holobranches abdominaux, et que l'on reconnoit aux caractères suivans : Opercules lisses ; nageoire dorsale unique et implantée un peu en arrière des catopes ; museau court; mâchoire inférieure très- avancée ; dents fines; corps alongé , comprimé; dessous du ventre en carène; écailles visibles. On distinguera facilement ce genre , dont le nom, tiré du grec [fjiiK^oç^ petit, et ç-ofxot, bouche) , indique un des ca- ractères, des Sphyrènes, des Polyptères et des Scombrésoces , qui ont au moins deux nageoires dorsales; des Élopes et des Synodons, qui ont leur nageoire dorsale au-dessus ou au-de- vant des catopes ; des Brochets, qui ont le museau large, et la dorsale vis-à-vis de l'anale; des Galaxies, dont le corps est sans écailles apparentes ; des Sxomias , qui ont la dorsale opposée à l'analesur l'extrémité postérieure du corps. (Voyez ces différens noms de genres et Siagonotes.) On ne connoit encore qu'une espèce de microstome , que M.Rissoa découverte, et qu'il avoit classée parmi les Skrpes. (Voyez ce mot.) C'est Le Microstome de la Méditerranée: Microstoma mediterra- ?ieum; Serpe petite-bouche, Risso. Ecailles minces , rhomboï- dales , striées, peu adhérentes-, museau court et arrondi; lèvres cartilagineuses , minces et rétracliles ; bouche petite, ovale; dents aiguës, serrées, très-fines, langue épaisse et lisse; yeux grands, à iris argenté: nageoire caudale en croissant ; 46 MIC ligne latérale courbe, garnie d'une rangée de fortes écailles; dos noirâtre; ventre de couleur d'argent azuré, flancs d'un gris bleuâtre. Ce poisson, de la taille de dix à onze pouces, se prend dans le mois d'août à l'embouchure du Var. Sa chair est molle et sans saveur. On a aussi donné le nom de Microstome à un poisson que M. de Lacépède a rangé parmi les Lutjans, et dont nous parlons à l'article Pristipome. (H. C.) MICROTÉE , Micro tea. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs incomplètes, de la famille des atriplicées, de la pentandrie digynie de Linnaeus , offrant pour caractère es- sentiel: Un calice à cinq divisions profondes; point de corolle; cinq étamines; un ovaire supérieur; deux styles; une coque mionosperme , munie de pointes. MiCROTÉE FOiBLE : Microteu debilis, Swartz, Prodr. , pag. 53 , et F/or. Jred. orieni., 542. Lamck., IZLg-en.., tab.182; Schollora, Rohr. , Acf. Hafn. , 2 , pag. 210. Plante herbacée dont la ra- cine est grêle, jaunâtre, pivotante; elle produit quelques tiges foibles , en partie renversées , relevées à leur extrémité, rameuses, presque dichotomes, un peu anguleuses, longues de six à douze pouces et plus, garnies de feuilles alternes, rélrécies en pétiole à leur base , ovales , un peu aiguës, molles, vertes, entières, longues d'un pouce. Les fleurs sont fort pe- tites, un peu pédicellées, distantes , d'un blanc jaunâtre, dis- posées en grappes pédonculées , dichotomes, presque fili- formes, munies de petites bractées scarieuses, lancéolées. Les divisions du calice sont ovales , profondes, un peu aiguës, persistantes ;lesétamines de la longueur du calice; les anthères petites, ovales, arrondies, à deux loges; les styles caducs. Le fruit consiste en une espèce de coque très-peti le, monosperme, obronde, entourée à sa base par le calice; l'écorce coriace , armée de quelques pointes. Cette plante croîtàla Guadeloupe et dans les Antilles. (Poir.) MICROTHUAREA, MICROTHUARSIA. (Bot.) Ce genre de graminées, observé à Madagascar par M. du Petit-Thouars, est nommé par abréviation fh.uarea par MM. Persoon et Beauvois. Voyez Thouarse. (J.) MICRÛTIS. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à MID 47 fleurs incomplètes, irréguliéres , de la famille des orchidées , de la oynandrie digYiiie de Linnasus , offrant pour caractère essentiel: Une corolle presque en masque; les pétales exté- rieurs sessiles, placés sous la lèvre; les intérieurs ascendans, tous semblables ; la lèvre ou le pétale inférieur alongé, obtus, calleux à sa base ; le corps qui porte l'anthère infundibuli- forme, pourvu de chaque côté d'une oreillette membraneuse; deux masses de poussière dans chaque loge de l'anthère. Ce genre, établi par Rob. Brown, a des rapports avec les épipactis. Les espèces qui le composent n'ont été que men- tionnées par une seule phrase spécifique : elles sont glabres, à racine bulbeuse , entière; les tiges herbacées; munies d'une seule feuille caulinaire, fistuleuse, cylindrique, pourvue d'une longue gaine ; d'un épi composé de plusieurs fleurs fort petites, blanches ou verdâtres , ayant le pétale inférieur entier ou à deux lobes. MiCROTis A PETITES FLEURS ; Microtis parvifloru , Rob. Brown , Noi'. HolL, 1 , pag. 32 1. Des fleurs nombreuses sont toutes rapprochées sur un épi terminal ; les pétales inférieurs roulés; les intérieurs linéaires; la lèvre est linéaire, oblongue, très en- tière; les bords sont nus; le disque de la partie supérieure du mi- lieu est privé d'écaillés. Dans le microtis rara la lèvre est oblongue, cunéiforme, émoussée ; son disque épais à sa moitié supérieure; les bords sont nus. Le microtis média diffère dupré- cédentparsalèvredontle disque est épais , verruqueux, et les bords sont calleux, tubercules, tandis que dans le microtis alba, cette même lèvre est linéaire à sa moitié inférieure , dilatée et bifide à sa partie supérieure : le disque épais, les bords ondu- lés, calleux et tuberculeux. Dans le microtis pulchella, les pé- tales inférieurs sont ovales-oblongs, étalés; le casque ovale, presque orbiculaire, un peu aplati; la moitié inférieure de la lèvre un peu dilatée, émoussée. Toutes ces plantes crois- sent cà la Nouvelle-Hollande. (Poir.) MICTYRE. Mictjris.{ Crust.) Genre de crustacés décapodes brachyures dont nous donnons la description dans l'article Malacostracés , tom. 28 , page "235 de ce Dictionnaire. (Desm.) MIDAS (Erpélol.) , un des noms de la tortue franche. Voyez Chélonée. (H. C. ) MIDAS, M/das. (Entomol.) Ce nom, emprunté de lamytho- 48 MID logie, a élé employé pour la première fois par M. Latreille pour désit^ner un genre de diptères de la famille des aplo- cères, ou à antennes simples sans soie latérale, et à bouche en trompe charnue rétractile. Ce genre, qui ne comprend maintenant qu'une seule espèce, en réunissoit trois que M. Fa- bricius dans son système des antliates a réparties, l'une parmi lesbibions, c'est un insecte de la Nouvelle-Zélande, recueilli par sir Joseph Banks ; la seconde qui provient des îles de l'Amérique méridionale a été rapportée par les divers auteurs aux genres Bibion, Mouche, Syrphe, Némotèle, et dans ces derniers temps par M. Latreille et par Fabricius au genre Hermetia , sous le nom àHllucens; enfin la troisième ou la der- nière resta seule dans le genre , et nous l'avons fait figurer dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 48, fig. 8. Le caractère du genre peut être ainsi exprimé : antennes très-iongucs dirigées en avant (de là le nom : Midas, le roi MiDAS A DES OREILLES d'ane ), Comprimées, rapprochées, sans poil isolé; corps grand , alongé , un peu aplati; tête plus large que le corselet; ailes très-larges à la base. L'espèce qu'on rapporte à ce genre provient de l'Amérique méridionale. C'est la Midas en fil; Midas filata, que Drury u décrite et figurée comme une mouche- Degéer comme une né- motèle, et Fabricius, dans son Mantissa, comme unbibion. Elle est noire; le premier anneau du ventre est roux à la base. Les pattes postérieures sont dentelées. (CD.) MIDAS. (Mamm.) Nom par lequel Linnseus désigne le tama- rin de Buffon. Voyez Ouistiti. (F. C.) MIDI. {Bot.) Voyez Mindi. (J.) MIDO-OBAKO {Bot.), nom japonois de l'alisma cordifolia, suivant M. Thunberg. (J.) MIDSE, JAMMA-SIMIERA {Bot.), noms japonois cités par Kaempfer, d'un cornouiller, qui est le cornus japonica de M. Thunberg. (J.) MIDSUBAKI et KEN {Bot. ) , noms japonois de l'iris versi- color , selon Thunberg. (Lem.) MIDSUSOEA {Bot.), l'un des noms japonois dupo/fg-onum perfoUatum, Linn. , espèce du genre Renouée. ( Lem.) MIE DE PAIN {Bot.) , nom que Paulet donne à une espèce de champicrnon qui esUeholetus medula partis de Jacquin. (Lem.) MIE 49 MfEGlA. (Bot.) Ce genre de graminées, indiqué par M. Per- soon , est le même que Varundinariaâe Michaux, ou le ludolfia de Willdenow. Schreber a aussi voulu substituer le nom de miegia pour le genre Reniirea d'Aublet qui a été conservé. (J.) MIEL. (Chim.) Voyez Sucre. (Cii.) MIEL, Mel. (Entomol.) Sous le point de vue de l'histoire naturelle, on appelle ainsi la matière sucrée et molle que les abeilles déposent dans les alvéoles de cire qui forment les rayons ou les gâteaux de leur ruche. Ce mot est tout-à-fait grec, car c'est de ^sA/ que les latins ont fait mel, melUs , qui a produit miel. Nous avons fait connoitre, tom. i.", page 58, la manière dont les abeilles font la récolte du miel, et le but dans lequel elles le condensent et l'enveloppent de cire quand elles veulent le conserver en magasin. Il y a du miel rougeàtre àCayenne et à Surinam. Il est produit ou recueilli par l'abeille amalthée. A Madagascar le miel est verdâtre et fourni par l'abeille unicolore. Le miel diffère pour la saveur qui varie suivant la nature des fleurs qui prédomi- nent par leur nombre dans les lieux oili les abeilles le recueil- lent. On sait, par exemple, que le miel est amer et de mauvais goût dans les départemens de l'Ouest (la Bretagne) oîi le sarra- sin, polygonumfagopyrum, est beaucoup cultivé; que le miel dit de Narbonne paroit être principalement recueilli sur les fleurs du romarin , etc. Voyez Abeille. (C. D.) MIELLAT, MIELLÉE, MIELLURE. lEntomol.) On voit très- souvent eu été sur un très-grand nombre de feuilles, surtout sur celles de l'érable, du tilleul, du platane, du rosier, une sorte de vernis brillant qui se fond facilement à l'eau, et qui dis- paroît complètement quand il a plu , pour reparoître quelques jours après. Ou a remarqué que les abeilles, les guêpes, les fourmis, les syrphes, les mouches et un très-grand nombre d'au très insectes viennent sucer, pomper ou recueillir cette ma- tière. On l'a goûté, et on lui a reconnu une saveur manifeste- ment sucrée. Comme on avoit remarqué que cette sorte de vernis ne s'observoit absolument que sur la face supérieure des feuilles, on avoit d'abord pensé que cette matière tomboit du ciel comme la pluie, et que la rosée, qui n'est autre chose 3i. 4 5o MIE qu'une vapeur aqueuse q»ii se condense, dissolvoit cette sorte de sucre à la surface des plantes, l'y fondoit et qu'elle s'évaporoit ensuite de manière à laisser un enduit gluant et sucré. D'autres personnes ont soupçonné, et nous sommes de ce nombre, que la matière dite miellée ne pouvoit pas tomber de l'atmosphère; car on la voit se manifester non seulement sur les feuilles qui sont tout -à- fait couvertes par d'autres; mais même sur des plantes, et en particulier sur les rosiers que l'on tient à l'abri dans les appartemens. Nous avons fait voir en particulier dans ce dernier cas que le miellat recouvroit les tables de marbre sur lesquelles on avoit placé les rosiers, que la surface polie des glaces des trumeaux en étoit ternie et comme vernissée. Enfin nous avons fait observer à plusieurs de nos amis, il y a plus de vingt ans, que cette matière sucrée étoit fournie par les pucerons qui s'attachent à la face infé- rieure des feuilles, et qui font jaillir de temps en temps des gouttelettes de la matière dont les fourmis sont si avides. Boi- sier de Sauvages a donné des observations analogues, qui sont consignées dans le Journal de Physique. Voyez l'article Pdce- RON. (CD.) MIELLIN. (Bot.) On donne ce nom au bolet du noyer {holctus juglandis, Bull.), aussi nommé OnEirj.E d'orme. Voyez ce nom. (Lem.) MIELLURE. (Bot.) Voyez Mieixat. (Lem.) MIEMITE. {Min.) Un des noms de lieu qu'on a donné au calcaire lent ou magnésien , parce qu'on en a trouvé à Miémo en Toscane qui difïéroit des autres variétés par quelques ca ractères , à peine de l'ordre des sous-variétés. Voyez Chaux: CARBONATÉE MAGIJÉSIFÈRE. ( B. ) MIENT (Ichthjol.) , nom polonois de la lotte de rivière. Voyez Lotte. (H. C.) MIERA. {Bot.) Les Espagnols, suivant Cluslus, donnent ce nom à l'huile extraite du cade de Provence, espèce de gené- vrier. (J.) MIERDA-CRUZ. (Bot.) Dans les royaumes de Valence et de Grenade, ce nom est donné, suivant Clusius, au passerina ai- liata, à cause de sa propriété éminemment purgative , qui le rend d'un usage habituel chez les paysans. (J.) MIG 5i MIERr.A. ( Ornith, ) Nom espagnol du merle commun , turdus meriila, Linn., dont le mot mierle est une [dénomina- tion vulgaire. (Ch. D. ) MIERLE {Ornitk.) j l'un des noms vulgaires du merle. (Desm.) MIETON. (Ornith.) L'abbé de Sauvage, dans son Diction- naire languedocien , dit que le Milan porte ce nom en Lan- guedoc. (Desm.) MIGA. (Conchyl.) Adanson , Sénégal, pag. 1 16 , pi. 8 , décrit et figure sous ce nom une petite coquille dont il fait une espèce de buccin, mais qui me paroît devoir plutôt être placée dans le genre Nasse de M. de Lamarck. Voyez ce mot. (DeB.) MIGNAMIGNA. (Bot.) On raconte sérieusement dans le Re- cueil des Voyages que cet arbre du Congo produit en même temps un poison et le remède qui doit le combattre; et, ce qui est plus singulier, si l'on est empoisonné par le bois ou le fruit, on obtient la guérison par les feuilles; si au contraire les feuilles ont produit le mal , il peut être réparé par le bois ou le fruit. Il est plus que permis de douter de ces propriétés d'un arbre qui d'ailleurs est absolument inconnu. (J.) MIGNARD. [Ornith.) M. Levaillant nomme ainsi un petit gobe-mouche figuré dans le tome 4, pi. i54 de ses Oiseaux d'Afrique. (Ch. D.) MIGNARDISE {Bot.) , nom vulgaire d'une espèce d'Œir.LET. Voyez ce nom. (J.) MIGNOL. (Bot.) Nom donné, suivant Thevet, cité par C. Bauhin , à la liqueur spiritueuse extraite d'une espèce de palmier qui est peut-être l'areng , ou un autre donnant le même produit. On sait que ce vin ou cette liqueur s'obtient en détruisant la grappe des fleurs dans leurspathe, avant le développement, pour que le suc qui éfoit destiné à leur nour- riture puisse s'écouler par l'ouverture faite à la spathe, et être reçu dans un vase placé au-dessous. (J.) MIGNONET BLANC ET ROUGE. (Bot.) On donne vulgaire- ment ces noms dans l'Anjou, au trèfle des champs et au trèfle étalé. (L.D.) MIGNONETTE. (Bot.) Nom vulgaire que portent deux petites plantes , à très-petites fleurs, paroissant au commencement du 4. 6. MIG printemps, ledraha verna et ïholusleiini umlellatum. On donne encore ce nom à l'œillet de la Chine , à la luzerne lupnline et au réséda des jardins. (L. D.) Suivant Barrère et Aublet , on donne aussi ce nom , à Cayenne, à Vholosfeum cordatum, que l'on mange en salade. (J.) MIGNONETTE. {Entomol.) Fourcroy a décrit sous ce nom, dans la petite Entomologie Parisienne, une phalène qu'il a appelée en latin minutella. Elle n'a qu'une ligne et demie de longueur. Ses ailes sont grises, ciliées, etses antennes pectinées. Ces caractères ne suffisent pas pour la faire recounoitre , il l'a placée sous le n.°55 près du bombjx sanguinolenta. (C.D.) MIGNONNE. (Bot.) Grosse et petite mignonne, mignonne tardive ; noms de trois variétés dépêches. (L. D.) MIGNOTISE DES GENEVOIS. (Bot.) C'est le thym ordi- naire. ( Lem.) Ml-GOUlSIS. ( Ornlth. ) Les Algonquins appellent ainsi l'aigle pygargue , falco leucocephalus , Linn. ( Ch. D.) MIGRANE {Criist.), nom donné sur les côtes de Provence aux crustacés du genre Calappe , décrits à Tarlicle Malacos- TEACÉs, tom. XXVIII , page 201 de ce Dictionnaire. (Desm.) MIGRATION. (Ornith.) Voyez Oiseau. (Ch. D.) MIGUEL. (Erpélol.) On a donné ce nom à une espèce d'orvet. Voyez Orvet. ( H. C.) MIHA, MEHAHA [Bot.], noms arabes du styrax, selon Daléchamps et Mentzel. (J.) MIIVIPARA {Ichtliyol.) , un des noms brésiliens du pira- lèhe. Voyez Dactyloptère. ( H. C.) MIJAMA-SKIMMI, SIN-SAM {Bol.), noms japonois, cités par Ksempfer, d'un arbrisseau dont M. Thunberg a fait son genre Skimmia. (J.) MIJEDIEGA {Bot.), nom du genêt des teinturiers aux en- virons de Salam Linn., Suppl , 35i. Arbrisseau grimpant, à rameaux glabres, bruns, anguleux; les feuilles médiocrement pétiolécs, ovales, un peu obtuses , aiguës à leur base, entières, réticulées, à trois nervures , glabres, un peu coriaces, luisantes; les co- rymbes paniculés; les fleurs ternées, presque sessiles; leur ca- lice à quatre folioles, à quatre fleurs. Cette plante croit aux lieux tempérés à la Nouvelle - Grenade , proche la ville de Mariquita, où l'on trouve également la mikania scrralifoUa , Kunth, /. c. , à feuilles ovales oblongues, glabres, acumi- jiées , dentées en scie , en coin à leur base , réticulées , à trois nervures; les corymbes très-rameux; les fleurs solitaires , pé- dicellées; le calice à cinq folioles, avec autant de fleurs. Mikania a fevillks étroites ; Mikania angustifolia , Kunth , L c. Ses tiges sont ligneuses ; ses rameaux tomenteux et blan- châtres; ses feuilles opposées, pétiolées, oblongues, lancéo- lées, un peu aiguës, entières , coriaces, arrondies à leur base, blanchâtres et tomenteuses en dessous, veinées, réticulées, longues de quatre à cinq pouces ; les corymbes paniculés , étalés, munis de bractées-, les fleurs géminées et sessiles, ou solitaires et pédicellées ; le calice est oblong, presque à dix fo- lioles imbriquées , à six fleurs : la corolle un i)eu pileuse. Cette MIL 55^ plante croit à la Nouvelle-Greuade , aux lieux ombragés, entre Ibague et Ciiesta de Tolima. MiKANiA ANGULAïKE ; Mi/crtnm angular'is , Humb. et Bonpl. , PL jEquin. , vol. 2 , pag. 87, tab. 1 06. Plante d'une odeur forte, à tige herbacée, grimpante, très-rameuse ; les rameaux cy- lindriques, glabres, striés et cannelés; les feuilles pétiolées , triangulaires , en fer de pique , aiguës , à dentelures peu mar- quées, distantes, glabres, réticulées, à trois nervures, longues de cinq à septpouces; les feuilles florales, ovales oblongues, plus étroites; les corymbespaniculés ; les fleurs presque soli- taires, pédicellées ; le calice a cinq folioles, et quatre fleurs. Cette plante croit aux lieux humides , sur les bords du fleuve Catamayo, Le mikania loxensis , Kunth , /. c. , ne diffère de cette espèce que par ses feuilles ovales, rétrécies, acuminées au sommet , médiocrement échancrées en cœur. Elle croît aux lieux tempérés de la Nouvelle-Grenade. Mikania stipulacée : Mikania stipulacea , WiHd. , Spec. ; Eupa- torium stipulaceurn , Vahl , Sjmh., 3; pag. 94. Ses tiges sont glabres et grimpantes ; ses feuilles en fer de pique, mucro- nées, aiguës à leur base, un peu velues en dessus, munies de deux lobes à leur partie inférieure; deux stipules cunéiformes, mucronées; les corymbes axillaires et terminaux; le calice a quatre folioles linéaires, et quatre fleurs; l'aigrette est purpu- rine. Cette plante croit au Brésil. (Poir. ) Necker donne le nom de Mikania au perebea d'Aublet, genre de la famille des urticées. (J.) MIKINO. {Bot.) Dans la province de Bracamoros , faisant partie de l'Amérique méridionale, un caimitier, clirj^sopliyl- luni aquaticum , est ainsi nommé suivant les auteurs de la Flore Equinoxiale. (J.) MIKO. {Mamm.) Voyez Mico. (Desm.) MIL, MILLET. (Bot.) C'est sous ce nom que l'on désigne généralement parmi nous le milium scmine Luteo de C. Bauhin etTournefort, panicum miliaceum de Linneeus, dont les graines jaunes servent de nourriture aux oiseaux conservés en cage. Il a des variétés à graines blanches et à graines noirâtres. Le même nom est donné dans les colonies à d'autres graminées cultivées comme céréales. Le mil à chandelles est, suivant Aublet, le à moins que ce ne soit le sorgho, liolcus sorghum de Liiinœus, nommé aussimillococo, dont les fleurs sont en panicule, et non en épi, et dont les grains, beaucoup plus gros que ceux de notre millet, varient également par ia couleur jaune et noirâtre. Ce der- nier auteur nomme milium un autre genre de graminée, dont une espèce, milium eff'usum, a quelques rapports extérieurs avec le millet d'Europe, mais il diffère par ses locustes abso- lument uniflores, sans rudiment de fleur avortée. (J.) MIL^B. (Bot.) Voyez DocHON. (J.) MILM.U {Bol») , nom arabe de ïasclepias aphj'Uaôe Forskal. (J.) MILAFLOUS (iBof.),nom languedocien de l'obier , ri^ur- num opulus, selon Gouan. (J.) MILAN. {Ornith.), Mili>its, Bechstein . Lacépède. Quoiqu'il soit difficile d'assigner des caractères particuliers et bien tranchés aux milans, que dans le Sjstema NaLur(e Linnaeus a confondus dans le grand genre Falco , l'on croit devoir faire ici pour ce groupe, ce qu'on a déjà fait pour ceux des aigles, des buses et des éperviers, en rapprochant les observations con- signées dans les ouvrages de Bechstein, et de MM. de Lacé- pède, Cuvier, Savigny , Vieillot, lesquelles serviront de type pour un genre que des remarques postérieures contribueront sans doute à établir avec encore plus de solidité. Le bec des milans proprement dits est incliné dès sa base- , inaisfoiblement,etce n'est qu'au milieu qu'il forme le crochet-, le dos en est rétréci et anguleux ; la cire est glabre et convexcj la mandibule supérieure aies bords dilatés, et l'inférieure , droite et obtuse , à bassin uni et lisse, est plus courte que la supérieure 5 les narines, placées obliquement et marquées d'un pli au bord antérieur, sont elliptiques; la langue, oblongue , charnue, arrondie par dessous, a les cornes lisses en dessus, et sa pointe est entière et épaisse ; les tarses sont courts , minces , écussonnés par devant, et ont leur partie supérieure revêtue de plumes; les doigts sont courts; les extérieurs des trois de devant sont unis <à leur base par une membrane, et l'intermé- diaire excède peu les latéraux; les ongles sont médiocres et foiblementacérés; les ailes, très-longues, atteignentrextrcmité MIL 57 de laquelle , qui est fourchue ou étagéc. Celte dernière forme de la queue n'est ici indiquée que relativement à une espèce trouvée dans l'Australasie. M. Vieillot, qui avoit établi les genres Ictinie et Couhieh, consacrés, le premier au milan cres- serelle, j^/co plumleus, Lath. , et le second au couhieh ou elanns ccesius de M. Savigny, comprenoit encore parmi les milans, les deux espèces du Paraguay, ainsi que le milan de la Caroline ; mais dans la seconde édition de son Anal-j'se d'une nouvelle Ornithologie , il a substitué le nom d'élanoïde à celui de couhieh , et il a déclaré que son intention éfoit d'y joindre les trois derniers oiseaux, qui dévoient être retirés du genre Milan, attendu qu'ils avoient, comme caractères particuliers aux élanoïdes (1), la mandibule supérieure arrondie en dessus, lacirevelue et les doigts totalement séparés. Néanmoins, comme d'une part si le genre Falco exige des divisions, il est bon de ne pas trop les multiplier, et que d'une autre l'ordre alphabétique ne permettroit plus de décrire les espèces dont il s'agit, si on ne le faisoit pas dans cet article, on va, pour les y comprendre, séparer les milans en trois sections, d'après les signes les plus saillans» §. I. Queue fourchue; bec anguleux; les deux doigts extérieurs réunis par une membrane. Milan commun tMîti'us vulgaris, Linn., éd. 6, et Falco milvus , Gmel. et Lath.; pl.enl. deBuff.,n.''42 2; deBorkhausen, 5." fasc, mâle et femelle; de Nozeman, pi. 8 : de Lewin , pi. 10; de Do- novan ,tom. 2 , pi. 47; de G. Graves, tom. 1 , pi. 2. Cet oiseau a deux pieds de longueur depuis l'extrémité du bec jusqu'à celle de la queue, et quatre pieds huit pouces de vol; il pèse environ deux livres et demie. La peau nue qui couvre la base du bec est jaune ainsi que l'iris et les pieds; le bec, de cou- leur de corne, est noirâtre vers le bout; les ongles sont noirs; l'extrémité de la queue est très-fourchue; les plumes delà iètc et du cou sont longues et edilces, et leur couleur est cendrée avec des raies longitudinales brunes ; les rémiges sont noires, les pennes secondaires brunes; le dessus et le dessous du corps (v) Voyei (les observations sur ce nom au toiu. XIV, pat 58 MIL ofï'rent un mélange de fauve et de blanchâtre , et les pennes caudales sont d'un brun roussàtre. La femelle est d'un brun plus foncé; la tète et le cou ont plus de blanc. Suivant Mcyer , les jeunes ont toutes les plumes tle la tête arrondies et sans aucune raie ; leur dos est plus foncé que celui des adultes; le dessous du corps est de couleur de rouille, et les pennes de la queue sont d'un roux: foncé avec des taches transversales et confusément éparses. Il y a des variétés d'âge ou accidentelles qui ont tout le plumage d'un roux plus ou moins foncé, et d'autres qui sont presque entiè- rement blanches. l.e milan est répandu en Europe, en Asie, en Barbarie. On le trouve en France dans les cantons voisins des montagnes, et il est également commun en Angleterre où Lewin dit qu'il fréquente les marais, les eaux douces, et qu'il chasse les ca- nards, les sarcelles et autres oiseaux aquatiques. Cet auteur ajoute même que, lorsqu'il a des petits, les lièvres, les lapins et d'autres mammifères deviennent aussi sa proie; mais pro- bablement Lewin se trompe sur l'espèce à laquelle il attribue dépareilles captures, et qui est peut-être le balbuzard ; car les mulots, les taupes, les rats, les reptiles et les gros insectes sont la nourriture ordinaire du milan , qui à leur défaut dévore les poissons morts flottant sur les eaux. Il s'approi;he aussi des lieux habitéi pour prendre les jeunes poulets; mais si la mère l'aperçoit assez tôt, ses cris et sa résistance suHisent pour l'écarter de la basse-cour. C'est du haut des airs où cet oiseau s'élance avec rapidité, et plane si légèrement qu'on ne re- marque pas le mouvement de ses ailes, qu'à l'aide de sa vue perçante il découvre une pâture aisée à saisir ou enlever, et se laisse tomber sur elle comme s'il ne faisoit que glisser sur un plan incliné. Les milans sont d'ailleurs regardés comme le symbole de la lâcheté; aussi voraces que les corbeaux, ils se laissent chasser par eux, et fuient devant des oiseaux de proie de bien plus petite taille. Aussi n'a-t-on donné à l'espèce dont il s'agit le nom de milan royal que parce qu'il contribuoit autrefois au plaisir des princes qui lui lâchoient un épcrvier par lequel il étoit ramené des hautes réglons où ce dernier alloit 1 attaquer et le vaincre. Buftou 5 presque toujours si judicieux observateur, fait un MIL 59 lableau trop sévère de la lâcheté du milan, et Mauduyt envisage ses qualités et ses défauts sous un aspect plus philosophique. Ce dernier, considérant que le bec de cet oiseau n'était infé- rieur à celui des rapaces les plus courageux, ni par sa forme, ni par ses dimensions, a trouvé la cause de sou étonnante pu- sillanimité dans la foiblesse de ses serres; elles forment en effet la première arme des oiseaux chasseurs, celle dont ils frappent, arrêtent, saissisent , enlèvent et retiennent leur proie; c'est donc d'aj)rès la forme des serres qu'on doit juger de Tétendne des facultés des oiseaux de cette classe , et c'est parce qu'il est mal armé que le milan est lâche; c'est parce qu'il a la serre courte et peu flexible , qu'il fuit devant l'épervier qui l'atteint de loin avec une arme souple et propre à faciliter tous les mouvemens. Les milans font dans des creux de rochers ou sur les grands arbres des forêts tombant de vétusté, un nid très-ample et construit sans art avec de petites branches entrelacées d'herbes sèches. La ponte est ordinairement de deux œufs et quelquefois de trois et mêmede quatre, selon M. Temminck. Ces œufs, blan- châtres avec quelques taches d'un roux jaunâtre, sont figurés dans le i.^'vol. de Lewin, pi. 3, n.° 2 , et Nozeman les a aussi représentés avec le nid , pi. g. Parmi les variétés d'âge ou accidentelles du milan commun on doit compter le Milan chatain de S. G. Gmelin, Mitvus castaneus, Daud.; le Milan icorschun du même, Mil^'us russicus , Daud.; le Milan de Sibérie ou Milan du Jaïk, de Lépechin, Milvus jaicensis , Daud. ; le Milan d'Autriche , Falco austriacus , Gmel.etLath., et le Milan noir, Falco afer,Gmel., pi. enl./i72, que M. Savigny range parmi les synonymes de son milan éio- lien,mais qu'on est fondé à regarder comme un jeune du milan commun, avant sa seconde mue, puisque M. Levaillant assure en avoir pris un individu dans le nid de ce dernier, et l'avoir ensuite élevé lui-même. Ce naturaliste observe en outre que le jeune oiseau, plusbrun que les vieux, n'a rien de véri- tablement noir dans son plumage , ce qui rendsa dénomination impropre. Le fait exposé par M. Levaillant pourroit faire douter de l'existence comme espèce du milan étolien de M. Savigny . car, s'il constate que le milan noir n'est autre que le milan 6o MIL commun dans sa jeunesse, il résulteroit des indications syno- nymiques de ce dernier que le milan d'Egypte et le milan commun, par lui cités d'une manière peu positive comme existant dans cette contrée, ne formeroient qu'une seule espèce en des états difîérens. Au reste, ne pouvant se livrer dans un ouvrage tel que celui-ci à des discussions suflisantes pour éclaircir une pareille question, on va décrire séparé- ment les deux oiseaux sur lesquels est appelée l'attention des naturalistes. Milan PARASITE ; Falco parasiticus, Daud. et Lath. Cet oi- seau, dont M. Levaillant a donné, au tome 1." de son Or- nithologie d'Afrique, pi. 22 , une figure que M. Savigny dit représenter un individu âgé de plusieurs années, est de la taille de la sous-buse commune, /aZco subbuteo, Linn. Il a le dessus de la tête, du corps, le cou et la poitrine d'un brun de tan; les plumes ont les tiges noirâtres et la bordure plus claire. Les grandes pennes des ailes sont noires et les moyennes plus brunes; la queue, longue et peu fourchue, est de cette dernière couleur; elle est traversée de raies plus foncées: les joues et la gorge sont blanchâtres; les plumes abdominales, tibiales etanalessont de la couleur du bois d'aca- jou. Le bec est jaune, ainsi que les pieds; la cire est bleuâtre, et les ongles sont noirs. La femelle, un peu plus forte , a le plumage plus terne; celui des jeunes est brun, et dans ces der- niers la queue est presque carrée. Cet oiseau, répandu en Afrique, est nommé au Cap kujheri-dief, terme qui signifie voleur de poules. Il n'y a pas d'habitation où il ne paroisse à certaines heures du jour, et, plus hardi que notre milan, la vue de l'homme ne l'em- pêche pas de fondre sur les jeunes oiseaux domestiques. Les coups de fusil n'empêchoient même pas ces parasites de re- venir sur les chariots où M. Levaillant faisoit préparer les viandes, dont ils parvenoient à enlever quelques morceaux. Sur le bord des rivières ils s'abattent du haut des airs, se plongent dans l'eau pour en tirer du poisson, et chassent d'ailleurs toutes sortes de menu gibier. Ils disputeiit aussi aux corbeaux les lambeaux de charogne, qu'ils les forcent même de leur abandonner. Ils font leur nid sur les arbres ou dans les rochers; mais , MTL 61 s'il se trouve des marais dans Jes cantons par eux ha- bités, ils les fréquentent de préférence, et placent leur nid sur quelque buisson entre les roseaux. Ces œufs, au nombre de quatre, ont des taches rousses. Milan étolien -, Milvus œtolius , Savig. Cet oiseau , qui est le falco œgfptius etlefalco Forskahlii de Gmelin (et probablement le falco parasiticus , Lath.) , est figuré dans le Grand Voyage d'Egypte , pi. 3 , n° 1, et dans l'Abrégé d'Histoire naturelle de Holandre, tom. II, part. 1", pag. 04, pi. D , n° 2. Il est décrit comme long de vingt-deux pouces, et ayant la mandibule supérieure noire, et l'inférieure jaunâtre à son origine, brune et noire à son extrémité, ce qui annonceroit un jeune âge. Le dessus de la tête et la gorge sont blanchâtres avec des raies brunes. Le dessus du corps est d'un gris-brun foncé, et le dessous d'un gris ferrugineux avec des taches étroites d'un brun noir. La queue, très-peu fourchue, ainsi qu'elle l'est en général chez les jeunes milans, a neuf ou dix bandes transversales d'un gris blanc. Cet oiseau, qui se trouve surtout en Egypte, se rencontre aussi en Allemagne, en Suisse, en France; et, suivant MM. Leisler et Jules de Lamotte, il préfère le poisson à toute autre nourriture. Il niche sur les arbres et pond trois ou quatre œufs d'un blanc jaunâtre avec des taches brunes Irès-nombreuses. En rapprochant tout ce qui vient d'être dit des milans commun, noir, étolien ou parasite, on sera vraisemblable- ment porté à en conclure qu'il n'est question que d'une seule espèce considérée dans les variations que l'âge et le cli- mat lui ont fait éprouver. Si pour un oiseau qui habite également en Europe, en Asie et en Afrique, et que par conséquent on a été plus à portée d'examiner dans les différentes circonstances de sa vie, l'on éprouve encore des incertitudes sur l'identité spécifique, à plus forte raison doit-on craindre des erreurs lorsqu'il s'agit d'espèces qui n'ont point d'analogues dans notre pays; aussi ne va-t-on parler d'autres oiseaux regardés comme des milans, qu'afin de ne pas laisser trop incomplète une nomenclature qui se trouve dans la plupart des ouvrages sur l'ornithologie. ' Voyez l'article Svrvhe. ( C. D.) MILET. ( Bot.) Voyez Millet. ( L. D. ) MILIAIHE {Erpétol.) , nom spécifique d'une couleuvre que MIL C7 nous avons décrite dans ce Dictionnaire, fom, XI, pag. 2o3. (H.C.) MILIAIRES [Glandes]. (Bot.) Très-nombreuses sur les par- lies vertes des végétaux, paroissantau microscope et quelque- fois à la loupe, sur l'épiderme détaché et opposé à la lumière, sous la forme d'une aire ronde ayant à son centre une ligne tantôt obscure, tantôttransparente. Ces glandes sont regardées par beaucoup d'observateurs comme des pores, et désignées par le nom de pores corticaux, pores de Tépiderme, etc. Voyez au mot Glande. Voyez Kroker de plantarum epidermide ; les observations de M. Decandolle et le Mémoire de M. Mirbel sur les Labiées. (Mass.) MILIARTA. (Ornith.) Le miliaria avis de Varron étoit l'or- tolan, emberiza liortulana, Linn.; mais cette épithète, jointe iiu terme générique emberiza, désigne actuellement le proyer qui est le miliaria canaâe Frisch , chez lequel le miliaria lutea est le bruant. (Ch. D.) MILIARUM. (Bot.) Genre de Mœnch qui se rapporte à quelques espèces d''agrostis. Voyez Agrostide. (Poir.) MILIOLE, Miliola. {ConchjL)M. de Lamarck a donné ce nom à un petit genre de corps crétacés , évidemment organisés , qu'il place dans la section des sphérulées, dans sa division des céphalopodes polythalames, par une analogie qui n'est rien moins qu'évidente comme pour un grand nombre d'autres genres de ce groupe. Les caractères qu'il lui assigne, et que nous nous bornons à copier, sont : Coquille transverse , ovale , globuleuse ou alongée, multiloculaire , à loges transversales entourant l'axe, et se recouvrant alternativement les unes les autres. Ouverture très-petite, située à l'extrémité du der- nier tour , soit orbiculaire, soit oblongue. M. de Lamarck dit connoître des milioles dans l'état frais ou marin et recueil- lies sur des fucus près de l'ile de Corse, mais il ne les décrit pas; il se borne à spécifier quelques espèces fossiles des envi- rons de Paris. (De B.) MILIOLE. ( Foss.) Il paroît que jusqu'à présent on n'a trouvé ces petites coquilles multiloculaires que dans le calcaire coquil- lier grossier, et elles s'y trouvent quelquefois en si grande abon- dance, qu'elles constituent presque à elles seules le sable ou les pierres do certains bancs, où elles se sont conservées^ 5, 68 MIL quoique les autres coquilles solubles qui les accomp.'ignoicnt aient disparu. Voici les espèces que nous connoissons : MiLioLE grimaçante; Miliola ringcns , Lamk., Ann. du Mus. d'Hist. nat., tom. 9 . pi. 17, lig. 1 , et allas de ce Dictionnaire, Coquille subglobuleuse, bombée en dessus et en dessous, ayant dans les plus gros individus un peu plus d'une ligne de lon- gueur. A un des bouts de la coquille , se trouve l'ouverture de sa dernière loge. Elle est oblongue ou elliptique, quelquefois même orbiculaire ; mais ce qui la rend remarquable , c'est une petite langue échancrée qui nait de l'avant-dernier demi->tour , et qui s'avance dans l'ouverture , formant une espèce de lèvre et une grimace. Lieu natal, Grignon. MiLiOLE CŒUR DE SERPENT; MilioLu cor anguinum , Lamk., loc. cit., même planche, tig. 3. Cette espèce un peu moins grosse que la précédente, a la forme d'un cœur renflé et médiocre- ment déprimé d'un côté, et chaque loge n'embrasse pas com- plètement un demi-tour de la spirale. L'ouverture est sans lèvre ou langue saillante. Lieu natal , Grignou , et à Fontenai-Saints- Pères, près de Mantes. MiLiOLE TRiGONULE-, Mi/ioia trif^onulu, Lamk., loc. cit., même planche, fig. 4, et atlas de ce Dictionnaire. Cette miliole est à peu près de la grosseur de la précédente. Elle est renflée, ovale trigone, comme une graine de poljgonum, et chaque }o"e fait à peu près un tiers de tour de la spirale. Le renfle- ment de chaque loge forme autant de facettes ovales, pointues aux extrémités, et dont la dernière présente une petite ouver- ture presque orbiculaire, dans laquelle on aperçoit un petit appendice linguiforme qui naît de la base de l'avant-dernière facette. On trouve cette espèce à Grignon. Miliole [aplatie; Miliola planulata , Lamk., loc. cit. Cette espèce est encore plus petite que les précédentes. Elle est aplatie, elliptique. Ses loges sont comme naviculaires, opposées alternativement en croix; l'ouverture est fort petite. On la trouve fossile à Louvres , près de Paris, et on en rencontre à l'état vivant, près de l'ile de Corse, sur les corallincs et les fucus. Une variété de cette espèce qui est encore plus petite , et qu'on trouve à Grignon, a été figurée dans les vélins du Mus. d'Hist. nat., n." 27, fig. 5, et une autre beaucoup plus grande a été recueillie auprès de Hesse-Casse). MIL 69 MiuOLE DES piEaRES ; MUiola sarorum , Lamk., loc. cit., et vëlhis du Mus., n." ^5, fig. 14 et 16. Coquille elliptique oblongue, et moins aplatie que celle qui précède. Ses loges parallèles à l'axe de la spirale sont oblongues, et chacune d'elles ne fait qu'un quart de tour de cette dernière. L'ouverture est très- petite. On trouve cette espèce à Grignon. Certaines pierres de la plaine de Montrouge, près de Paris, paroissent n'être composées que de petites coquilles de cette espèce. L'action de la gelée les ayant quelquefois désunies, j'ai pu en rassembler quatre-vingt-quatorze dans une petite case, dont la capacité ii'avoit qu'une ligne cube d'étendue. On a rapporté delà Nou- velle Hollande une miliole non fossile, quiparoit avoir de très- grands rapports avec cette espèce. Miliole opposée; Miliola opposita, Lamk., Ann. du Mus., tom. 9, pi. 17 , fig. 5. Coquille aplatie, elliptique, pointue aux deux bouts, àloges opposées, et portant un sillon sur chaque càté des loges. A l'un de ses bouts , il se trouve un petit tube qui servoitsans doute d'ouverture à l'animal qui l'a formée. Longueur, une demi-ligne. On trouve cette espèce à Grignon et dans le Piémont. Les loges de cette coquille étant opposées, M. Lamarck avoit cru qu'elle pourroit constituer un genre particulier, mais elle paroît avoir tant d'analogie avec les milioles, que nous avons cru devoir la laisser dans ce genre. Miliole a deux pointes; Miliola birostris , Lamk., loc, cit. Coquille très-étroite, fusiforme, pointue aux deux bouts. Cette espèce est distincte de toutes les autres par sa forme alongée, grêle, pointue aux deux extrémités, et qui lui donne l'aspect d'un grain d'avoine très-petit. Longueur, une ligne. On la trouve àChaumont, département de l'Oise. Comme on n'aper- çoit pas d'ouverture à ce petit corps, il n'est pas très-certain qu'il appartienne au genre Miliole. Miliole obscure; Miliola obscttra, Def. Coquille aplatie, discoide, à loges opposées, et portant un très-petit trou à l'une de ses extrémités. Sasurfaceraboteuse empêche que l'on ne distingue parfaitement les loges comme dans les autres espèces. Elle se trouve en Italie, mais j'ignore dans quel lieu. Diamètre, une ligne. (D. F.) MILIOLITE, lvri7io/ifes. (Co/ic/i/Z.) M. Denys de Montfort a, le premier, établi sous ce nom un genre de corps crétacés fossiles 70 MIL qu'il caractérise ainsi : Coquille libre , univalve, cloisonnée , ovalaire, lisse extérieurement; la bouche inconnue. Il ne contient qu'une espèce , le Miliolite sabuleux , Miliolites sabulosus, figuré pag. 74 , tom. 1 de son Système de Conchylio- logie. Est-ce le miliolc des pierres? (De B.) MILION. {Ornith.) C'est en vieux François le milan com- mun,/a/co milvus, Linn. Le même terme désigne, par er- reur, dans le Traité de la Fauconnerie de Guillaume Tardif, le grand aigle, /a/co chrysaetos, Linn. ( Ch. D, ) MILITARIS. {Bot.) Pline parle d'une herbe que l'on nom- moit mititaris , parce qu'on guérissoit par son application toutes les plaies faites avec le fer. Elle étoit laiteuse, et il pa- roît qu'elle étoit aussi connue de Galien. Uherhamilitaris Galeni est, selon C. Bauhin, une espèce d'épervière, /iferac/i/m sabau- dum, qui est encore, selon lui, la même que Vherba lactaris de Pline. 11 ne faudra pas la confondre avec Vorchis militaris des modernes. (J.) MILIUM. {Bot.) Ce nomappartenant naturellement au millet cultivé de toute ancienneté, lui a été ôté par Linnœus, qui l'a réuni au panis sous celui de panicum miliaceum. Il a ensuite donné à un autre genre de graminées celui de mi7z«m, ce qui jette de la confusion dans les nomenclatures admises généra- lement. Comme le genre Panicum de Linnœus a déjà subi quelques réformes et a été subdivisé en plusieurs, il convien- droit peut-être de chercher dans cette réforme à rendre au millet son premier nom. (J.) MILLA. {Bot.) Genre de plantes nionocotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des narcissées , de Vhexandrie mo- nogjnie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel: Une co- rolle infundibuliforme, à six divisions ouvertes, ovales, dont trois alternes , plus étroites , six étamines insérées à l'orifice du tube; un ovaire supérieur, pédicellé ; un style saillant; trois stigmates globuleux; une capsule triangulaire, à trois valves , à trois loges polyspermes. MiLLA biflore; Milla bijlora ._ Cavan., Icon. rar. , 2, p. 76 , tab. 196. Cette plante a des racines composées de bulbes alongées, fasciculées ; elles produisent des feuilles étroites, subulces, un peu canaliculées , glabres , entières, longues d'un pieil et plus. Do leur centre s'élève une fige droite. MIL 71 ferme, cylindrique , longue au plus d'un pied . très-souvent dichotome au sommet , terminée par deux fleurs blanches-, trois bractées courtes, aiguës, situées à la base de la bifur- cation; les pédoncules longs de trois pouces, épaissis vers leur sommet; la corolle de six découpures ovales, les alternes plus étroites , terminées par une petite pointe recourbée; les fila- mens très-courts ; les anthères droites , alongées , conniventes; un ovaire trigone; les stigmates globuleux, garnis de poils épais et blanchâtres; une capsule alongée , triangulaire , ai- guë. Les semences nombreuses, ovales, aiguës, noirâtres , comprimées en forme de follicules. Cette plante croît au Mexique. (Poir.) MILXANGUE (Bot.), un des noms vulgaires du sorgho , es« pèce du genre HouyuE. (Lem.) MILLARAL. {Bot.) Dans le midi de la France , on donne ce nom à un champ planté en maïs. ( L. D.) MILLARGO. (Bot.) On donne ce nom, dans le midi de la France , à la tige verte du maïs. (L. D.) MILLARGOU. (Bot.) C'est, dans le midi de la France, le maïs semé pour servir de fourrage. (L. D.) MILLEA (Bot.), de Willdenow. Voyez Milla. (Lem.) MILLECANTON. (Ichthfol.) A Genève on appelle ainsi de très-petites perches qu'on prend à chaque coup de filet par milliers, pendant l'été, dans le lac Léman , et qui passent pour un mets fort délicat. (H. C. ) MILLE-FEUILLE (fîoL), nom françois de plusieurs espèces du genre Achillea de Linnaeus, lesquelles étoient désignées par Tournefort et ses prédécesseurs sous celui de MiLLEFOLiuiNi . Voyez ce mot et celui d'AcHiLLKE. (J.) MILLE-FEUILLE AQUATIQUE. (Bot.) Nom vulgaire de l'hottone aquatique. On désignoit aussi autrefois sous ce nom les cornifles, les myriophylles, et quelques renoncules qui croissent dans les eaux. ( L. D.) MILLE-FEUILLE CORNUE. (Bot.) On donne vulgairement ce nom aux cornifles et à la renoncule aquatique. (L. D.) MILLE-FEUILLE EN ÉPI. (Coi.) C'est le myriophylle à^pi. (L.D.) MILLE-FEUILLE A FEUILLES DE CORIANDRE (/5o/.), nom vulgaire de laphellandre aquatique. (L. D.) 72 MIL MILLE- FEUILLE DE MARAIS. {Bot.) C'est l'ufriculaire vulgaire et la petite utriculaire. (L. D.) MILLE-FEUILLE MARINE. {Bot.) On donne ce nom, sur nos côtes de l'Océan, à plusieurs espèces d'algues, comme au plocamium vulgare, au gelidiurn coronopifollum , etc. ( Lem.) MILLE-FELJILLEQUEUEDECHEVAL(Bo£.),undesnoms vulgaires de l'hottone aquatique. (L. D.) MILLE-FEUILLE RENONCULE, (iîof.) On donnoit autre- fois ce nom aux renoncules à feuilles très-découpées qui crois- sent dans les étangs et les rivières. ( L. D.) MILLE FLEUR {Bot.), nom vulgaire du thlaspides champs. (L.D.) MILLEFOLIUM. {Bot.) Lorsqu'en botanique on n'étoit pas encore parvenu à reconnoître que les vrais caractères géné- riques doivent être fondés sur la fructification , celui de feuilles très-découpées a dû suffire pour rapprocher sous le même nom beaucoup de plantes d'ailleurs très-différentes. Le millefolium de C. Bauhin réunit des utriculaires , des myrio- phyilum, des renoncules aquatiques, un hottonia, et surtout des achillées, qui sont les vrais mille-feuilles de Tournefort. Une tanaisie et un gnaphale, sont des millefolium de Plukenet; et Rumph donne aussi ce nom à un acrostichon. (J.) MILLEGRAINE. {Bot.) Plusieurs plantes ont reçu ce nom à cause de la grande quantité de graines qu'elles produisent; entre autres, le lin radiole et les herniaires ou hernioles. Voyez ci-après Millegrana. (L. D.) MILLEGRANA. (Bof.) Cordus désignoitsous ce nom la tur- quette ou herniole, hemiaria, et Lobel citoit sous celui de millegrana minima , le linum radiola de Linnœus, différent de ses congénères par une cinquième partie retranchée à la fructifi- cation : ce qui a déterminé quelques auteurs à en faire un genre distinct. C'est le radiola de Dillen et de Smith; le mille- grana à' Aduuson , le linocarpon de Micheli. Le nom de mille- grana est donné à un oldenlandia dans l'ile de Saint-Domingue. Voyez Cypsélée. (J.) MlLLEGREUX. (fîof.)Bomare dit que sur les côtes de France on donne ce nom aux joncs et plantes analogues qui habitent leurs bords, (J.) MILLEGUETTA. {Bol.) Voyez Malagueita. (Lem.) MILLEKULARTOK. {Ornilh.) Nom groënlandois que porte. MIL 73 dans son premier âge, l'oiseau de proie appelé par Linnœus falco rusticolus, et qui, suivant Othon Fabricius , n.° 04 de sa Fauna Groenlandica , est alors tacheté. Le plumage du même oiseau devient ensuite noir, et il se nomme alors kernekioh; puis blanchâtre , et c'est le kakorlok; enfin il devient entière- ment blanc, et on l'appelle kakortuinok. (Ch. D. ) MILLEMORBJA. (Bot.) La scrophulaire des bois{scropliu- laria nodosa) a été ainsi nommée autrefois , parce qu'on l'em- ployoit dans le traitement d'un grand nombre de maladies. (Lem.) MILLEPÈDE. [Conch.) On a donné ce nom à un Stroivibe, strombus millepeda, Linn. (Desm.) MILLEPERTUIS {Bot.), Hjpericum, Linn. Genre de plantes dicotylédones, type delà famille des hypéricées, Juss., et de la poljadelphie polyandrie , Linn., qui offre pour principaux caractères : Un calice monophylle, divisé profondément en cinq découpures ovales ou oblongues-, une corolle de cinq j)étales ovales ou oblongs, évasés, plus grands que le calice-, des étamines nombreuses , à filamens capillaires , réunis en trois à cinq faisceaux; un ovaire supère , ovale ou arrondi, sur- monté de trois à cinq styles terminés chacun par un stigmate simple; une caps\ile ovale ou arrondie, s'ouvrant en trois à cinq valves, et partagée en trois à cinq loges polyspermes. Dans une espèce le fruit est charnu et à une seule loge. Les millepertuis sont des herbes ou des arbrisseaux à feuilles opposées, simples, le plus souvent entières, et à fleurs de cou- leur jaune, ordinairement disposées en corymbe terminal. Leur suc propre est gommo-résineux , souvent coloré; leurs feuilles et les calices des fleurs sont presque toujours munis de glandes remplies d'huile essentielle, paroissant tantôt à leur surface comme de petites taches noirâtres, tantôt comme des poinlsdemi-transparens,épars dans leur parenchyme. On en con- noît aujourd'hui plus de cent vingt espèces dont la plus grande partie est exotique et se trouve dans les pays chauds. On les divise en plusieurs sections établies principalement d'après le nombre de leurs styles. * Trois styles; une haie pour fruit. Millepertuis androsème : vulgairement Toute Saine: Hjperi- cum androsœmum, Linn., Spec, iioj: Androsœinum . Dod., 74 MIL Peinpl., 78. Sa tige est ligneuse , hante d'nn à deux pieds, ra- rement plus, légèrement anguleuse, garnie de feuilles grandes , ovoïdes, sessiles, glabres. Ses fleurs sont petites en proportion des autres parties, portées sur des pédoncules rameux et dis- posées en corymbe an sommet des rameaux; leurs folioles cali- cinales sont ovales-arrondies, obtuses, inégales. Le fruit est une baie noirâtre, globuleuse, uniloculaire et polysperme. Cette espèce croit naturellement dans les lieux couverts, en France, en Espagne, en Italie et en Angleterre. On lui attri- buoit autrefois beaucoup de propriétés; on la croyoit bonne pour guérir un grand nombre de maladies, et c'est de là que lui est venu le nom de toute-saine; elle a été principalement vantée comme vulnéraire, apérilive, résolutive, antiputride et vermifuge. Aujourd'hui elle est presque entièrement tom- bée en désuétude. ■^■^ Trois styles; une capsule à trois loges ; folioles du calice entières, Mii-LEPERTUis FÉTIDE : Hjpericum hircinum , Linn., Spec, 1 1 o3; Androsœmum fœtiduin, capitulis longissimis Jilamentis donatis , Moris., Hist., 2, p. 471 , s. 5 , t. 6 , f. 8. Sa tige est frutescente, rameuse, glabre, haute de deux à trois pieds, légèrement bi-anguleuse, garnie de feuilles ovales-lancéolées, sessiles, glabres. Les fleurs sont assez grandes, portées à l'extrémité des rameaux sur des pédoncules rameux , et disposées en un petit corymbe peu garni ; leurs étamines et les styles sont sensible- ment plus longs que les pétales. Cette plante croit sur les boi-ds des ruisseaux dans le midi de l'Europe; on la trouve dans l'île de Corse. Millepertuis quadrangulaire : liypericum quadrangulum , Linn., Spec, 1104; Flor. Dan., t. 640. Sa tige est droite, her- bacée, quadrangulaire, haute de dix-huit à trente pouces, garnie de feuilles ovales, glabres, parsemées en leur disque de nombreuses glandes semi-transparentes, et, en leur bord, d'une rangée de points noirs. Ses fleurs sont petites, rappro- chées au sommet de la tige et des rameaux en un corymbe serré; leur calice est lancéolé. Cette espèce croît dans les prés humides et sur les bords des ruisseaux, en France et dans le reste do l'Europe. MIL 7 5 MiLLEPEUTUis PEnFORÉ : Hypericum perforatum , Linn., Spec, 1 io5; Flor. Dan., t. jo43. Sa tige est droite, cylindrique, lé- gèrement bi-anguleuse, haute d'un à deux pieds, garnie de feuilles ovalts-ohloiigues, plus larges ou plus étroites, parse- mées de glandes semi-transparentes. Ses fleurs sont disposées encorjmbe étalé, mais assez garni; leurs folioles calicinales sont lancéolées. Cette plante est commune en France et eu Europe dans les bois montueux. C'est particulièrement Tespèce qu'on nomme le millepertuis ou herbe à mille pertuis, et qui a joui autrefois de beaucoup de réputation en médecine. Toutes ses parties ont une saveur amère, légèrement balsa- mique et un peu astringente, qu'elles doivent à une substance colorante rouge, de nature gommo-résineuse , qu'on peut en extraire par l'infusion dans l'esprit de vin. Le millepertuis passoit jadis pour astringent, emména- gogue, diurétique, résolutif, vermifuge, et surtout pour vulnéraire. Lorsqu'on croyoit pouvoir hâter la guérison des plaies par des applications, cette plante étoit une des espèces qui avoit le plus de réputation sous ce rapport; on la recom- mandoit alors tant pour les blessures et plaies extérieures, que pour les ulcères internes; mais aujourd'hui que les médecins ont entièrement changé de manière de voir, elle n'est plus usitée que par les gens qui suivent les vieilles routines. Les parties qui étoient les plus usitées étoient les sommités fleuries en infusion aqueuse ou vineuse. Le vsuc exprimé des feuilles fraîches et des sommités fleuries a été vanté comme vermifuge; mais c'est un moyen peu ou point usité maintenant. Ce suc. et surtout celui des fleurs et des fruits est rougeàtre et a une odeur résineuse. On préparoit autrefois dans les pharmacies, par l'infusion des sommités fleuries de cette plante, une huile de millepertuis qui avoit alors une grande réputation pour toutes sortes de confusions et de blessures: mais cette prépa- ration est aujourd'hui tombée en désuétude. Considéré comme un puissant vulnéraire, le millepertuis entroit aussi jadis dans plusieurs compositions officinales de cette nature, qui ne sont plus en usage maintenant. Millepertuis cjiÉPU : Hjpericum crispum, Linn., Mant., loO: Hypericum crispum Iriquetro et cuspidalo folio . Bocc, Mus., :.■ , p. 01, t. 1-;. Sa lige est dure, cylindrique, partagée dès sa 75 MIL base en rameaux opposes, étalés, haute en tout d'un pied ou un peu plus. Ses feuilles sont petites , lancéolées , demi-embras- santcs, ondulées àleurbase. Ses fleurssont petites, pédonculées, peu nombreuses à l'extrémité de chaque rameau, mais for- mant par le rapprochement de tous les rameaux un large co- rymbe paniculé. Cette espèce se trouve dans le midi de l'Eu- rope et en Barbarie. !,'■«- x,-ois stj'les; une capsule à trois loges ; folioles du calice dentées et souvent glanduleuses. Millepertuis a feuilles linéaires; Hypericum linearifolium, Vahl, Sj-nib., 1, p. 65. Sa tige est divisée dès sa base en ra- meaux redressés, glabres, hauts de six à douze pouces, garnis de feuilles linéaires, non parsemées de points Iransparens. Ses fleurssont imparfaitement disposées en un corymbe fortlàchc, et elles ont les dents de leur calice peu prononcées, mais mu- nies de cils terminés par des glandes noires. Cette espèce se trouve dans le midi de la France et de l'Europe. Millepertuis A feuilles decoris: Hjpericum coris , Linn., Spec, 1 107 ; Hjpericum seu Coris légitima, etc., Moris., Hist., 2, p. 468, s. 5 , t. 6 , f. 4. Sa tige est partagée dès sa base en rameaux re- dressés, grêles, glabres, hauts de cinq à huit pouces, et garnis à chaque nœud de trois à cinq feuilles linéaires, très-étroites, et roulées en leurs bords. Ses fleurs sont longuement pédon- culées, disposées imparfciitement en un corymbe lâche et ter- minal; elles ont les folioles de leur calice étroites, fortement dentées et glanduleuses. Cette espèce croît sur les collines sèches et découvertes dans le midi de la France, de l'Europe et en Orient. Millepertuis a feuilles de nummulaire : Hj'pericum nummu- larifolium, Linn., Spec, 1106; Androsœmum supinum saxatile, nummulariœ folio, etc., Bocc, Mus., 2 ,^. i34,t. 91. Sa tige est divisée dès sa base en rameaux grêles, d'abord couchés, en- suite redressés, longs de quatre à huit pouces, garnis de feuilles orbiculaires, glabres, brièvement pétiolées. Ses fleurs forment un bouquet terminal , peu garni. Cette espèce croit sur les ro- chers des Alpes duDauphiné; danslesPyrénétis,les Vosges, etc. Millepertuis élégant : Hjpericum pulchrum, Linn., .Sp.'c. , 1 106; Liimck., Illuslr.,l, 643, f. 4. Sa tige est droite,cylindrique, MIL 77 un peu rameuse, haute de dix à quinze pouces, garnie de feuilles en cœur, glabres, embrassanfes. Ses fleurs portées, dans les aisselles des feuilles supérieures, sur des pédoncules rameux , forment dans leur ensemble une sorte de grappe ter- minale. Ce millepertuis croit dans les bois en France, en Alle- magne, en Angleterre, etc. MirxEPERTUis DE montagne: Hypericum montanum , Linn., Spec, 1106; Flor. Dan., t. 17 3. Sa tige est cylindrique, droite , simple , haute de douze à vingt pouces , garnie de feuilles ovales- oblongues, demi-embrassantes, marquées, en dessous et sur leur bord, d'un rang de points noirs, mais non parsemées de glandes transparentes. Ses fleurs sont disposées en panicule courte, peu étalée et presque corymbiforme. Cette espèce croit dans les bois des montagnes en France et dans une grande partie de l'Europe. Millepertuis des marais ; Hypericum elodes , Linn., Spec, 1 i oG. Sa tige est couchée inférieurement, rampante, quelquefois flottante dans l'eau , garnie de feuilles ovales-arrondies , pubes- centes, semi-amplexicaules. Ses fleurssont disposées en grappe terminale bifurquée, et leurs calices sont à peine ciliés, })resque glabres. Cette plante croît dans les marais et sur les bords des étangs en France , en Allemagne , en Angleterre , etc. 'i-'î-*'*- Cinq styles. Millepertuis des Baléares: Hypericum balearicum, Linn., Spec, 1 101 ; Mjrto-cistus Pennœi, dus., Hist. , 68. Sa tige est droite, rameuse, frutescente, haute d'un à deux pieds, par- semée de glandes visqueuses, jaunâtres, abondantes et assez grosses. Ses feuilles sont ovales-oblongues, sessiles, ondulées, chargées en leurs bords et sur leur nervure moyenne de ghindes semblables à celles qu'on trouve sur la tige. Ses fleurs sont assez grandes, solitaires au sommet des rameaux. Cet arbuste croit naturellement dans les îles Baléares. On le cultive au Jardin du Roi et dans les jardins de botanique. Comme il craint le froid, on le plante en pot, et on lerentre dans l'orangerie pendant l'hiver. Millepertuis calicinal -.Hypericum calicinum , Linn., Mant., inf); Jacq., Fragm. Bot., 110, t. 6, f. 4. Les tiges sont frutes- centes, ordinairement simples, tétragones, hautes d'un pied 78 MIL ou environ, garnies de feuilles ovales-oblongiics. sessiles ou presque sessiles, criblées de points transparens. Chaque tige se termine par une fleur ordinairement solitaire, large de trois pouces et plus. Le calice prend beaucoup d'accroisse- ment après la floraison et à mesure que les fruits grossissent. Cet arbuste croit naturellement dans le Levant. Ou le cultive au Jardin du Roi, et on le rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. Millepertuis de la Chine : Hjpericiim monogynum, Linn., Spec, 1107; Hjpericum cliinense , [,amck., Dict. Enc. , 4» pag. 144. Ses tiges sont frutescentes, foibles, rameuses, glabres comme toute la plante, hautes de deux pieds ou environ, garnies de feuilles ovales -oblongues, semi-amplexicaules , coriaces, d'un vert sombre en dessus. Ses fleurs sont pédicel- lées, larges de deux pouces, disposées au sommet des tiges ou des rameaux en cimes médiocrement garnies. Cet arbuste est indigène de la Chine et du Japon , où on le cultive pour l'or- nement des jardins. Transporté en Europe depuis environ soixante-dix ans, onl'emploie aussi comme plante d'ornement. Il a besoin d'être mis, pendant l'hiver, à l'abri du froid dans l'orangerie. Millepertuis de la Guiane -. Hypericum guianense, iVubl. , vol. 2, pi. 784;Lamck., Dict. Enc, 4, pi. 149. Cette espèce est, dans son pays natal , un arbre de moyenne grandeur, dont le tronc haut de sept à huit pieds se divise en plusieurs branches rameuses qui , lorsqu'on y fait des incisions, laissent suinter un suc gommo-résineux qui, condensé, ressemble à de lagomtne- gulte. Les rameaux sont tctragones, garnis de feuilles ovales- obloRgucs, pétiolées, glabres en dessus, couvertes d'un duvet ras et blanchâtre ou roussâtre en dessous. Les fleurs sont petites, légèrement pédicellées, rassemblées en paniculcs axil- laires et terminales. Il leur succède des baies molles, jau- nâtres, globuleuses, à cinq loges. Lorsqu'on coupe ces baies en travers, il en sort un suc jaune, semblable à celui qui découle des rameaux. Cet arbre croît naturellement à la Guiane. Millepertuis a feuilles sessiles : Hypericum sessilifolium , Aubl.,PL Guian., vol. 2, p. 787 ;vol. 4, t. 3 112, f. 2. Cette espèce est ai'borescente comme la précédente, et ses rameaux sont MIL 79 g.irnisdc feuilles ovales-oblongues, sessilesou presque sessiles, échanerées en cœur à leur base; les plus grandes ont quelque- lois dix pouces de longueur sur quatre de largeur. Les fleurs sont assez petites, placées à l'extrémité des rameaux et dans les aisselles des feuilles supérieures, sur des pédoncules rameux. Cet arbre croît naturellement dans l'île de Cayenne et à la Guiane. Millepertuis A feuilles larges: Hjpericum lati/oliinn , Aubl., Guiaa.,vo]. 2 , p. 787 ; vol. 4, t. 3i a , f. 1. Ce millepertuis est un ;irbre comme les deux espèces précédentes; ses feuilles sont pé- tiolées, ovales, acuminées , légèrement échancrées en cœur à leur base, vertes en dessus, couvertes en dessous d'un duvet court et roussàtre-, les plus grandes ont huit pouces de lon- gueur sur quatre de largeur. Aublet qui a fait connoître cette espèce n'en a point décrit les parties de la fructification. Elle croît comme les deux autres à la Guiane. Toutes les trois sont connues des Créoles sous les noms de hois (Vacossois , bois-bap- liste, boisa lajièvre^ bois-dartre, bois de sang. Le suc gommo-résineux que l'on retire par l'incision du tronc ou des branches de ces arbres s'emploie, dans le pays, à la dose de sept à huit grains, comme purgatif. On s'en sert aussi extérieurement contre les dartres. La décoction des feuilles prise intérieurement est en usage pour laguérison des lièvres intermittentes. La seconde écorce du tronc et des liranches de ces mêmes arbres qui s'enlève facilement, et qu'on fait sécher, s'emploie pour couvrir les cases; comme elle contient beaucoup de suc gommo-résineux , elle ne prend pas l'humidité et se conserve long-temps sans s'altérer. Millepertuis baccifère; Hjpericum bacciferum, Linn. fils, SuppL, pi. 544. Ce millepertuis est un grand arbrisseau qui, clans son pays natal, s'élève à environ dix-huit pieds. Ses feuilles sont ovales , acuminées, luisantes en dessus, coton- neuses en dessous, portées sur de courts pétioles. Ses fleurs sont légèrement pédicellées et disposées en panicule terminale. Cette espèce croît naturellement au Mexique et à Surinam. Elle contient aussi un suc jaune et visqueux qu'on emploie extérieurement dans le pays, de même que celui des trois espèces précédentes, contre les maladies de la peau. Ce suc épaissi constitue la gomme-gutte d'Amérique. (L. D.) 8o MIL MILLE-PIED. (Bot.) On désigne sous ce nom dans plusieurs colonies françoises leclusia, arbre de la famille desguttifères. (J.) MILLEPIEDS. (Entom.) Famille d'insectes aptères. Voyez Myriapodes. (C. D.) MILLE-PIEDS. {Conchjl.) C'est le nom que les marchands de coquilles donnent encore quelquefois à une espèce de strombe de Linnaeus, qui est rangée main tenant parmi les pté- rocères, sous la dénomination de ptérocère mille-pieds, à cause des nombreuses digitations de son bord droit. Voye» Ptérocère. (De B.) MILLE-POINTS. (Conc?y/.) Dénomination vulgaire employée quelquefois pour désigner la cyprœa erosa à cause du grand nombre de points dont elle semble cariée ; et d'autres fois pour indiquer le conus litteratus. (DeB.) MILLEPORE, Millepora. (Poljp.) Linnaeus est le premier zoologiste qui ait cru devoir séparer des madrépores , nom sous lequel on confondoit généralement avant lui tous les polypiers pierreux, un assez grand nombre d'espèces qui se distinguent au premier abord par la petitesse des pores ou des cellules po- lypifères. M. de Lamarck ayant cru devoir établir de nouvelles subdivisions dans ce grand genre linnéen, en a fait une section sous le nom de polypiers foraminés,etlegenreMillépore a été con- sidérablement restreint , puisqu'il en a distingué les eschares, les rélépores,lesdistichopores, etc.Pendantquelque temps il avoit encore subdivisé les espèces de son propre genre Millépore, en Millépores proprement di(s et en Nullipores, d'après le plus ou moins d'apparence des cellules ou pores; mais, dans la nouvelle édition des Animaux sans vertèbres, cette sépa- ration générique n'a plus lieu. Donati, et surtout Cavolini, nous ont donné quelques détails sur les animaux des véritables millépores; c'est d'après eux que nous avons établi les caractères de ce genre ainsi qu'il suit : Polypes ovoïdes, pointusou obtus en arrière, terminés antérieu- rementpar une trompe ou bouche évasée, extensible au milieu d'une sorte d'entonnoir formé par un grand nombre de ten- tacules, et portant à l'une de ses faces un opercule cartilagi- neux et rond, contenus dans des loges ou cellules simples, ovales, à ouverture très-petite, arrondie, formant parleur MIL 8i accumulation et leur réunion intime de bas en haut, un po- lypier calcaire, i)olychotome, à branches à peu près rondes, d'égal diauièlre, irrégulières, quelquefois comme tronquées à l'extrémité, et d'autres fois en forme d'expansions subcrus- lacées ou foliacées. Les millépores paroissent exister dans toutes les mers , mais surtout dans celles des pays chauds. A. Espèces dont les pores sont toujours apparens et les lohes comprimés. LeMiLLÉPORE CORNE d'élan : MUlepora alcicornis , Linn. , Pal!., Esper. , vol. i , t. 6-7, et Suppl. , 1 , t. 26. Polypier presque lisse , à cause de la petitesse des cellules, formant des touffes lâches , à foliations palmées, mullifides, écartées, quelquefois diver- gentes, et un peu piquantes à l'extrémité. De l'océan des An- tilles. Le MiLLÉPORE APLATI : MUlcpora complanata, Lamck. ; MUle- pora alcicornis , var. V; Pall. , Zooph.; Sloan., Jam. Hist., t , t. i7,tig. 1. Polypier comprimé, très-large, très-élevé, composé de lobes foliacés, droits, plissés et légèrement divisés à leur sommet qui est comme tronqué. Il est fort rapproché du pré- cédent, et vient d es mêmes mers , mais il est bien plus grand. Le MiLLÉPORE syuARHEUx; MUlepora squ arrosa , Lamck. Po- lypier comprimé, subfoliacé; les expansions droites, aplaties, pourvues sur les deux faces de lames longitudinales un peu élevées et un peu distantes. Des mers d'Amérique. Le MiLLÉPORE rvde: MUlepora aspera,hamck. l'EsTper., Suppl. , 1, t. 1 8. Polypier très-rameux, subcomprimé; les rameaux courts, tubercules, et hérissés: les pores épars et un peu saillans. Mer Méditerranée. B. Espèces dont les pores sont apparens et les ramifications cjdindriques. Le MiLLÉPORE TRONQUÉ : MUlcpora truncata; L'inu. ; Cavolini, Polfp., 1 , t. 3 , fig. 9-1 1-2 1 , et tab. 9 , fig. 7. Polypier rameux , dichotome; les rameaux arrondis, tronqués; les pores dispo- sés en quinconce et operculés. De la mer Méditerranée. C'est de cette espèce , observée par Cavolini , que nous avons tiré les caractères de l'animal de ce genre. Le MiLLÉPORE TUBULiFÈRE : MJWepora tubulifera, Lamck.; Mar- 3i. 6 «2 MIL sigl., Hist., tab. 3i , fig. -.47, 1/48. Polypier rameiix, solide; les rameaux coniques, courbés, scabres, à cause des pores tubu- leuxéparsqui les recouvrent. Delà Méditerranée. Le MifxÉPORE piNNé : Milleporapinnata, Pal!.; Marsigl., tab. 34, fig. 167, n." 1-3-5, et fig. iGBjn."] -3. Polypier fort petit, d'un pouce de hauteur, dichotome , droit , et couvert de pores tu- buleux disposés en pinnules. De la Méditerranée. Le MiLLÉPORE rouge: MiUepora miniacea , Gmel.; Esper., vol. i, t. 17. Polypier encore fort petit, sublobé, ponctué de pores nombreux fort petits. De couleur rouge. L'Océan américain et indien ,s ur les coraux. C. Espèces dont les pores sont peu ou point apparens (les NuLlipores), Le MiLLÉpORE informe: MiUepora informis , hauick.; MiUepora poljmorpha de Linnaeus; Ellis, Corail., t. 27, f. c. Polypier in- forme, à rameaux grossiers, courts, comme noueux, obtus et irrégulièrement ramassés. De toutes les mers. Le MiLLÉPORE grappe; MiUepora racemus , Lamck. Polypier touffu , formant une grappe dense , très-composée ; les rameaux terminés par des tubercules globuleux. Des mers de la Guiane. Le MiLLÉPORE FASCICULE; Milleporafasctculata, Lamck. Poly- pier dont les ramifications obtuses, renflées au sommet, sont serrées en faisceaux plus ou moins denses, et régulièrement nive- lées au sommet en cime ou masse convexe. De diff"érentes mers. Le MiLLÉPORE BYSSOÏDE : MiUepora hjssoides, Lamck.; Esper., vol. 1 , t. a 3. Polypier formé par des rameaux très-courts, com- primés, lobés au sommet, subverruqueux et réunis en touff"es globuleuses ou quelquefois presque incrustantes. De la Médi- terranée et de la Manche. Le MiLLÉPORE CERVicoRNE ; MiUepora calcarea , Soland. et Ellis , n.° 1 , t. 25, fig. B. Polypier polycholome. à rameaux lâches, grêles, se réunissant inférieurement et obl;us au sommet. De l'Océan européen et de la Méditerranée. Le MiLLÉPORE AGARICIF0RME; MUlepora agariciforma, Pall., Ellis et Soland , t. 25 , f. g. Polypier lamelleux; les lamelles ses- sîles, semi-circulaires, réunies d'une manière variable. L'Océan atlantique. ^DeB.) MILLÉPORE. (Fo5s.) En général, ceux des genres des corps Mlf. ^ï ntaxifif dant }es espèces vivent actuellement dans les mers , sp trou ventàréfat fossile plu tôt dans Jes terrains tertiaires que dans ceux qui sont plus anciens; mais il n'en est pas ainsi des mil- lépores. Quoique les espèces en soient assez nombreuses )i , l'état vivant, on ne les a trouvées jusqu'à présent, à ma co|f- «oissance, que dans les couches antérieures à la craie ou dans les plus inférieures de cette dernière. C'est surtout dai^ la couche à polypiers des environs de Caen, qu'on en ^ observé le plusgrand nombre d'espèces. Voici celles que je con- nois : MiLL^PORE EN coRYMBE ; MUlepota corjmbosa. Polypier den- .droïde, caulescent, rameux; rameaux très-nombreux, for- mant une masse corymbiforme , cylindriques, épars, àsurface lisse; pores invisibles à l'œil nu, anguleux, d'une grandeur presque égale, tubuleux; tubes rayonnans du centre à la cir- conférence; grandeur, environ 5 centimètres. (Lamx., Exposi- tion méthodique des genres de l'ordre des polypiers , pag, 87 , lab. 83, fi^. 8 et g.) L. N. , terrain à polypiers des environs de Caen. MiLLÉroRE DE SoLANPEa; Millepora dispar , Def. Cette espècç a les rameaux plus gros et moins nombreux que cei|x de la précédente: ils sont couverts depores égaux , visibles à l'œil nu et non tubuleux. Elle provient de Hérouville, près de Caen. On trouve dans le mêmelieu des polypiers rameux tubercule?. et d'autres déforme globuleuse, aussi tubercules, qui spnlcoi^- ■verts de pores tout-à-fait semblables à ceux de cette espèce dont ils ne sont peut-être que des variétés. Je possède un rameau de polypier de la grosseur d'uif jnaoyen tuyau de plume à écrire , et d'un pouce de longueur, .qui est couvert de pores semblables à ceux du millepofe jtjie §olai?der. Il a été trouvé dans les environs d'Argentan. MiLLÉPORE A GROSSE TIGE; Milleporu macrocaule , Lamx., loc. cU., pag. 86, tab. 83, fig. 4. Polypier dendroïde, rameux ; rameaux grossièrement cylindriques, raboteux, épars; pores ronds et irréguliers , d'un diamètre très-inégal , dispersés pres- que par groupes; grandeur inconnue; diamètre des rameaux, jusqu'à 8 pouces. Il paroît que l'on ne trouve que des décris roulés de ce po- lypier, 9U moins ceux que j'ai pu voir p^ois^ent être dans cp 6. •84 MIL cas. Ils sont luisans, et percés rriin grand nombre de trous de pholades ou de gastrochèues. En observant à la loupe la trace des pores dont leur surface est couverte, l'on voit qu'ils sont inégaux, et qu'ils ont beaucoup de rapports avec ceux du millépore conifère décrit ci-après, avec lequel on les trouve dans la couche à polypiers des environs de Caen. Comme on ne les rencontre jamais entiers, on pourroit soupçonner qu'ils dépendroient de cette espèce. Millépore conifèbe; Millepora conifera, Lamx. , loc. cit. y pag. 87, tab. 83, fig. 6 et 7. Polypier dendroïde, rameux -, rameaux peu nombreux, cylindriques, très-gros eu égard à leur longueur, peu divisés -, terminés eii cônes courfs, obtus, inégaux et divergens; pores visibles à l'œil nu, ronds et iné- gaux entre eux. Grandeur, 2 à 3 pouces. Ce polypier est très- facile à distinguer par sa surface qui est couverte de pores ronds, irrégulièrement placés, etdont les interstices sont rem- plis par d'autres pores plus petits. Cette espèce se présente sous différentes formes. Quelques uns des polypiers ont la tige grosse , et les rameaux très-courts ou nuls. On en trouve des débris assez grands, et qui ont dû avoir une plus grande étendue, si cette espèce est identique avec celle qui précède immédiatement. On trouve aussi des rameaux tubercules et des polypiers globuleux couverts de pores, tout-à-faitsemblables à ceux du raillepore conifère, dont ils ne sont pelit-être que des variétés. Millépore compacte; MiZ/eporaspissa, Def. Je neconnois de cette espèce qu'un seul polypier que je possède, et qui a été trouvé près de Caen. II est en touffe. Ses rameaux sont très- courls, et ses pores ne sont pas visibles, même à la loupe. Diamètre, 6 à 7 lignes. Ses rameaux paroissant avoir été usés par le frottement dans les eaux , sa véritable grandeur n'est pas connue. Millépore en buisson; Millepora dumetosa, Lamx., loc. cit., pag. f)7 , tab. 82 , fig. 7 et 8. Polypier sans tige distincte ; petit empâtement d'où s'élèvent presque à la même hauteur des rameaux nombreux, étalés, cylindriques; extrémités arron- dies, un peu comprimées ou bifides, ou presque lobées ou échancrées; pores invisibles à l'œil nu. Grandeur, loà 1 1 lignes. On observe avec une loupe vers l'extrémité des rameaux, des MIL 8& espèces de nervures saillantes qui se perdent et s'effacent dans la partie moyenne du polypier. Ce caractère rapproche cette espèce de chrysaores, il en diffère par les pores qui couvrent ces nervures toujours nues dans les chrysaores. Lieu natal, couche à polypiers des environs de Caen. MiLLÉPoaE élégant; Millepora elegans, Def. Polypier rameux, à rameaux cylindriques, arrondis par les bouts et s\inastomo- sant; pores petits, rhomfioïdaux et disposés en quinconce sur toute la surface des rameaux; diamètre des rameaux, un peu plus d'une ligne. Grandeur , près de deux pouces ; mais le seul morceau de ce polypier que je connoisse n'étant pas entier, sa véritable dimension n'est pas connue. Lieu natal ignoré. Des restes de gangue qui se trouvent entre les rameaux , indique- roient qu'il provient d'une couche de craie chioritée ou de glauconie crayeuse. MiLLÉPORE antique; MULepora antiqua, Dcf. J'ai donné ce nom à une espèce dont la grandeur est inconnue , et dont on trouve des débris à Mirambeau , département de la Charente- Inférieure, dans une couche qui a de très-grands rapports avec la craie inférieure de la montagne de Saint-Pierre de Maestrichi, par l'analogie des fossiles qu'on y rencontre. Ces débris ont environ un pouce de longueur; ils sont cylindriques ,^ rameux et couverts de pores irrégulièrement placés. Ils ont quelques rapports avec ceux du millépore tronqué, qui vit dans la Méditerranée. On trouve à Néhou , département de la Manche , dans une couche analogue à celle de Mirambeau, des débris de millé- pore qui ont quelques rapports avec l'espèce qui précède im- médiatement, mais dont l'intérieur est beaucoup plus po- reux. Je possède des morceaux de polypiers rameux, plus gros que le pouce, dont quelques uns ont plus de 2 pouces de lon- gueur, et qui paroissent appartenir à ce genre. L'un d'eux, qui provient probablement des couches à encrinites, est couvert de pores enfoncés, dont la trace s'étend jusqu'au centre de la tige; un autre diffère de celui-ci, en ce que les pores dont il est couvert, sont moins enfoncés, moins réguliers et plus rappro- chés les uns des autres. J'ignore où ces morceaux ont été trouvés. (D. F.) I^itLLËPORltE. (Foss.) C'est le nom que Ion a ciocné aux iniiiépofes fossiles. (D. F.) MILLÉRIE, Milleria. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs composées, de la famille des corjmbifères , de la sjn- génésie polygamie nécessaire, offrant pour caractère essentiel : Un calice à trois folioles, renfermant deux ou trois fleurons mâles dans le disque; un demi-fleuron femelle à la circonfé- rence, avec un ovaire fertile, surmonté d'un style et de deux stigmates réfléchis. Dans les fleuronsmàles, cinq étamines syn- génèses ; un ovaire grêle, stérile ; un style simple ou bifide; lirié seule semence dépourvue d'aigrette ; le réceptacle nu. Ce genre, composé de très-peu d'espècps, renferme des plantes à tige herbacée , à feuilles opposées et entières ; les fleurs jaunes, réunies en panicules ou en corymbes axillaires. ou terminaux. Le milleria contrajerha de Cavanilles constitue lé genre Flaveria de Jussieu (voyez ce mot), auquel il faut joindre le genre Vermifuga des auteurs de la Flore du Pérou. MiLLÉRiE A CINQ FLEVRS : Milleria quinquefloru , Linn., Spec; Lamck. , IlL gen., lab. 710 , fig. 1 , 3 ; Martin , Centur. , t. 47 ^ fig. 2 ; Gœrtn., de Fruct. , 2 , pag. 426 , tab. 168 ; Milleria dicho- t'oma , CaVan. , îc. rar., 1, tab. 82. Plante herbacée , dont la tige est droite, rameuse, longue de deux ou trois pieds, un peu pubescente vers le haut, garnie de feuilles opposées, en cœui*, les supérieures ovales , rétrécies en pétiole, dentées en scie ^ un peu velues , longues de deux à trois pouces. Les fleurs sont jAUnes, petites, disposées en panicules lâches, trifides, dicho- lomes, axillaires et terminales; leur calice a trois folioles , dont deux plus grandes, opposées, la troisième en forme de paillette renfermant quatre fleurons mâles et un demi-fleuron femelle et trîfide, et dans l'intérieur, cinq appendices ablongs, en forme de paillette. La semence est brune , un peu arquée , rcA^êtue d'une enveloppe dure , épaisse , crustacée. Cette plante croît à Panama et à la Vera-Cruz, Miller en cite une variété remarquable par ses feuilles beaucoup plus grandes , marquées de larges taches noirâtres. Miij.KRiEA DEUX fleurs: Milleria bijtora , Linn., Spec. el Horl. Clijf'ort., tab. 25j Lamck-, ïll.gen., tab. 7 10, fig. -j ; Martin, Cent. , lab. 47, fig. 1 ; Gaertn., de Fruct. , a , pag. 4:^5, tab. i68. Cette plante a des tiges grêles, légèrement pileuses, hautes MIL 87 d'environ deux pieds; les rameaux opposés, articulés; les feuilles opposées, rétrécies en pétioles, ovales oblongues, aiguës, velues à leurs deux faces, à peine dentées, longues de deux pouces; les pédoncules simples, fascicules, nom- breux , capillaires, soutenant chacun une seule fleur ; le calice à trois folioles inégales, contenant deux à trois fleurs dont une ou deux mâles, étroites, et une seule femelle , filiforme, très-étroite , trifide au sommet ; la semence oblongue , compri- mée, roussàtre, un peu trigone. Cette plante croît aux envi- rons de Campéche. (Poir.) MILLÉRIÉES. (fiof.) C'est la dernière des cinq sections for- mées par nous dans la tribu naturelle des hélianthées, et que nousavons faitconnoîtredansnotre article HÉLBNiÉES,tom. XX, pag. 346. (H. Cass. ) MILLESPÈCE. {Bot.) La mélisse calamcnt ( melissa cala- mintha, Liun.) doit ce nom à ses vertus qui la font employer en place de beaucoup d'autres plantes. (Lem.) MILLET (iîof.), MiLium, Linn. Genre de plantes monoco- tylédones, de la famille des graminées, Juss., et de la trian- drie digynie du système sexuel, dont les principaux caractères sont: Calice uniflore, à deuxglumes ventrues; corolle de deux balles entières, presque égales entre elles, contenues dans le calice, l'extérieure rarement mutique, plus ordinairement chargée d'une arête à peu près terminale; trois étamines courtes; un ovaire arrondi, surmonté de deux styles velus, terminés chacun par un stigmate en pinceau ; une seule graine arrondie, enveloppée dans les balles de la fleur. Les millets sont desplantes herbacées, annuelles ouvivaces, à fleurs disposées en panicule. Le nombre des espèces de ce genre n'est pas parfaitement déterminé; Linnaeus, dans son Species plantarum, en avoit établi cinq, que M. de Lamarck, dans PEncyclopédie méthodique , réunit toutes aux agros- tis. Depuis, parmi les auteurs qui ont conservé les milium il y a eu beaucoup de variations; Palisot de Beauvois, dans son Agrostographie , n'en rapporte que trois comme apparte- nant certainement à ce genre et trois autres comme dou- teuses, et il établit d'ailleurs plusieurs nouveaux genres pour les autres espèces réunies au milium par les auteurs qui ©nt suivi Linnaeus. Roemers, qui est de ces derniers, en décrit 88 MIL quatorze espèces dans le second volume de son Systema vegc tabilium , publié en 1817, et M. Steudel , dans son Nomenclator hotanicus, qui a vu le jour quatre ans après, en mentionne vingt-cinq. Quoi qu'il en soit, nous nous contenterons de parler ici des quatre espèces suivantes : Mir.LET BLEUATRE; MiUurti ccBruleseeiis , Desf., Flor. Allant., 1 , p. 66, t. 12. Ses chaumes naissent plusieurs ensemble, disposés en gazon, et ils s'élèvent à quinze pouces ou jusqu'à deux pieiis; ils portent des feuilles étroites, roulées en leurs bords. Ses fleurs sont verdâtres, panachées de violet, disposées en une panicule lâche, peu garnie; elles ont les glumes de leur calice aiguës, moitié plus grandes que la corolle, dont la balle extérieure est chargée d'une arête coudée près de sa base, atteignant à peine la longueur du calice. Cette plante est vi- vace ; elle croît dans les lieux arides et sur les collines, en Provence, dans le midi de l'Europe et en Barbarie. Millet paradoxal: Milium paradoxum , Linn., Sjjcc., 90; Schreb., Gram. , 2, p. 5o, t. 28, f. 2. Son chaume est droit, haut de deux à trois pieds; il se termine par une panicule lâche, peu garnie de fleurs verdâtres. Les glumes calicinales sont à trois nervures, et la valve extérieure de la balle est chargée d'une arête droite, une fois plus longue que l;i fleur. Cette espèce croît naturellement dans les bois et les buissons, en France et dans le midi de l'Europe. Millet MULTiFLORE : Milium multijlorum, Cavan., Demonst. Bot. ; Schrad. , Flor. German. , 1 , pag. ig5 ; Agrostis miliacea, Linn., Spec, 91. Cette espèce diffère de la précédente par sa panicule beaucoup plus garnie, et par ses fleurs moitié plus petites, dont les calices sont à cinq nervures. Elle se trouve dans le midi de la France, en Espagne, en Allemagne, etc. Millet étalé .- Milium eff'usum, Linn., Spec, 90; Leers , Flor. Herhorn., n."5o, t. 8, f. 7. Sa tige est droite, haute de deux à quatre pieds, garnie de feuilles linéaires, écartées. Ses fleurs sont verdâtres, panachées de blanc, disposées en panicule lâche; elles ont leurs glumes calicinales obtuses, à peine plus longues que les balles qui sont rniitiques. Celte plante croît dans les forêts et les lieux ombragés; elle estvi- vace. Elle fournit un fourrage assez abondant, d'une odeur MIL 89 agréable, et qui est recherché de tous les bestiaux. Ou peut aussi en faire de la litière. On dit que, mêlée d'une manière convenable dans le tabac, elle lui communi'jue un parfum agréable. Le millet paradoxal fournit aussi un fourrage qui est aimé des bestiaux. Voyez Mil. (L. D.) MILLET {Erpétol.) , nom spécifique d'un crotale que nous avons riécrit dans ce Dictionnaire , tom. XII , pag. 46. (H. C.) MILLET D'AFRIQUE, ou GRAND MILLET, ou GROS MILLET (Bot.) , noms vulgaires de la houque sorgho. (L. D.) MILLET D'AMOUR {Bot.), un des noms vulgaires du gré- mil officinal. (L. D.) MILLET EN BRANCHES {Bot.), nom vulgaire du panic millet. (L.D.) MILLET DE CAFRERIE. {Bot.) C'est la houque saccha- rine. (L.D.) MILLET A CHANDELLE. {Bot.) On donne vulgairement ce nom à la houque à épi. ( L. D.) MILLET DES CHÈVRES. {Bot.) C'est la balsamine des bois. (L.D.) MILLET EN ÉPI , MILLET D'ITALIE {Bot.) , noms vul- gaires du panic cultivé. {L. D.) MILLET D'ETHIOPIE. {Bot.) C'est la houque sorgho. (L.D.) MILLET GRIS, MILLET PERLÉ {Bot.), noms vulgaires du grémil officinal. (L. D.) MILLET D'INDE ou DE TURQUIE {Bot.), noms vul- gaires sous lesquels on a désigné la houque sorgho et le maïs. (L.D.) MILLET JAUNE et MILLET SAUVAGE. {Bot.) C'est le mélampyre des prés. (L. D.) MILLET DE SOLEIL. {Bot.) On donne ce nom au gremil. (Lem.) MILLET DE TURQUIE. Voyez Millet d'Inde. (L.D.) MILLINE, Millina. {Bot.) Ce nouveau genre de plantes, que nous proposons, appartient à l'ordre des synanthérées , à la tribu naturelle des lactiicées, et à notre section deslactucées- scorzonérées, dans laquelle nous le plaçons entre les deux genres Tragopogon et Thrijicia. Voici ses caractères: Calathidc iiicouronnée , radiatiforme, multiflore , fissi- 90 MIL flore, androgyniflore. Péricline très-inférieur aux fleurs exté- rieures, formé de squames subunisériées, un peu inégales, appliquées, oblongues-lancéolées, aiguësau sommet, carénées en dehors, canaliculées en dedans, embrassantes, presque enveloppantes; la base du péricline entourée de squamules surnuméraires, irrégulièrement disposées, inégales, inappli- quées , lancéolées-subulées , arquées en dedans. Clinanthe plan, fovéolé, à réseau épais, charnu, denticulé. Fruits tous uniformément aigrettes et coUifères, oblongs, subcylindracés, ridés transversalement, prolongés supérieurement en un très- long col grêle, bien distinct de la partie séminifère, et au moins aussi long qu'elle ; aigrette grisâtre , composée de squa- mellules unisériées, à peu près égales, filiformes, laminées à la base, barbées et barbellulées. Corolles portant des poils épars sur le haut du tube et le bas du limbe. Nous ne connoissons qu'une espèce de ce genre. MiLLiNE FAUx-LiONDENT ; MHUna Lcontodontoides , H. Cass. C'est une plante herbacée, offrant extérieurement beaucoup de ressemblance avec le leontodon autumnale; elle est privée de tige proprement dite, et sa racine produit immédiatement des hampes et des feuilles; celles-ci sont peu nombreuses, presque dressées, longues d'environ trois pouces, parsemées de quelques longs poils rares, simples, non fourchus; leur pétiole est grêle, long d'environ quinze lignes; le limbe, long d'environ un pouce et demi, large de trois à quatre lignes, est oblong, runciné inférieurement , entier supérieurement, et muni d'une nervure médiaire saillante sur les deux faces; les hampes sont simples, monocalathides, ascendantes, longues de huit à neuf pouces, cylindriques, striées, glabriuscules, vertes, dénuées de feuilles, mais parsemées de petites écailles ovales inférieurement, subulées supérieurement; le sommet des hampes est très-enflé , obconique, creux en dedans, garni en dehors d'écaillés subulées , et surmonté d'une calathide large d'environ dix lignes-, les corolles sont jaunes, les exté- rieures violettes en dessous; le péricline est hérissé de poils ; il contient, à l'époque de la maturité , quelques fruits stériles et vides, beaucoup plus alongés que les fruits fertiles parmi lesquels ils se trouvent. Mous avons observé les caractères génériques et spécibqu^s MIL 9» de cette lactncée sur un individu vivant cultivé au Jardin du Roi , où il flt'urissoit à la fin du mois de mai : c'est probable" ment la plante napolitaine nommée apargia cichoracea par Ténore, qui pourtant attribue aux pétioles des poils fourchus, tandis qu'ils sont simples sur ceux de notre plante. Si l'on consulte notre tableau des lactucécs (tom. XXV, pag. 5g ) , on reconnoitra facilement que le niillina fait partie de la section des scorzonérées , et qu'il appartient au groupe des scorzonérées vraies , à aigrette barbée et à clinanthe nu. Ce groupe, tel que nous l'avons présenté (pag. 64), étoit composé des six genres Tragopogon, Thrincia, Leontodon , Podospermum , Scorzonera, Lasiospora. Ltt millina diffère du Iragopogon par son port, et par son péricline; il ressemble au thrincia et au leontodon par son port; mais il diffère du premier par ses fruits qui sont tous prolongés en un très- long col, et tous pourvus d'une grande aigrette pluineuse;il diffère du second par son péricline formé de squames siibuni- sériées, presque enveloppantes, et entouré à sa base de squamules surnuméraires inappliquées, et par ses fruits très- longuement collifères; enfin il diffère essentiellement des podospermum, scorzonera, lasiospora, par son port, et par plusieurs caractères génériques, notamment par ses fruits çollifères. Le millina est donc un genre bien distinct de tout autre , mais ayant beaucoup d'affinité avec les thrincia et leon- todon, et devant être placé, dans notre série des scorzoné- rées, entre le tragopogon et le thrincia, a cause du long col de ses fruits, très-manifeste même pendant la fleuraison. L'archéologue Millin , à la mémoire duquel nous dédions ce genre, a composé des Elémens d'Histoire naturelle excel- lens pour l'instruction des jeunes gens de dix cà quinze ans, et il a traduit un livre du botaniste anglois Pulteney , intitulé Revue générale des écrits de Linnseus. (H. Cass.) MILLINGTON , Millingtonia, {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des bignoniées , de la didynamie angiospermie de Linna^us, of= frant pour caractère essentiel: Un calice campanule , à cinq dents; une corolle monopéfale, dont le tube est fort long ,. filiforme ; le limbe à quatre découpures; quatre étamines dî- dynames; les anthères bifides ; un ovaire supérieur linéaire , 92 MIL un style; deux stigmates. Le fruit non observé paroit être une capsule bivalve. MiLLiNGTON DES JARDINS : M UUngtonia liortensis, Linn. , Suppl., pag. 2gi : Bignonia suberosa , Roxb. , Coromani. , tab. 2 1 4« Grand et bel arbre dont les feuilles sont deux fois ailées, composées de folioles ovales, acuminées , glabres, entières-, les pinnules inférieures alongées , ailées avec une impaire. Les fleurs sont opposées , réunies en panicules glabres , terminales , ayant la corolle blanche , très-longue , très-odorante , entourée d'un calice court, dontle bord estré fléchi à cinq dents; les fiia- mens desétamines situés le long du côté supérieur de la co- rolle, plus courts que le limbe ; les anthères convergentes deux par deux, divisées en deux parties, Tune droite , extérieure, oblongue , obtuse , s'ouvrant dans sa longueur, l'autre plus pe- tite , subulée, courbe, sortant de la base de la première ; le style filiforme plus long que la corolle, terminé par un stigmate ovale , à deux valves. D'après le caractère de l'o- vaire, il y a lieu de soupçonner que le fruit est une capsule à deux valves. Cette plante croît dans les Indes orientales. (POIR.) MILLIUM. (Bot.) Voyez Millet et Milium. (L. D.) MILLO. (Ornith.) Ce nom, qui est aussi écrit millio par Marcell., Empiric. de médicament. , chap. 35 , est cité par M. Sa- vigny, Oiseaux d'Egypte , pag. 3j , comme un des synonymes de l'orfraie ou balbuzard, falco haliœtus, Linn. , et pandion Jluvialis, Sav. ( Ch. D.) MILLOCOCO. {Bot.) Voyez Mil. (J.) MILLOUIN. (Ornith.) Les oiseaux auxquels on donne ce nom forment dans le genre Canard une section caractérisée par un bec large et plat. Le millouin commun est Vanas fe- rma, Linn.; le millouin huppé, Vanas rufina , du même; et le petit millouin, Vanas njroca , Gmel. , le mâle , etVanas afri- cana, id. , la femelle. Cette section renferme aussi le mil- louinan, dont le mâle est Vanas marila , Linn., et la femelle, Vanas frœnata , Sparrm., Mus. Caris., n.° 38. (Ch.D.) MILLOUINAN. (Ornith.) Voyez Millouin. ( Cn. D.) MILLUBINES. (Bot.) Dans le Recueil des Voyages il est fait nV^ntion d'un fruit de la Chine qui porte ce nom et celui de karambolas, et dont on distingue deux espèces, l'une douce, MIL 95 et l'autre aigre. Il paroît certain qu'il est question ici du Ca- RAMBOUER. Voycz ce mot. (J.) MILLUCOSA (Bot.) , nom péruvien du randia rotundifolia de la Flore du Pérou. (J.) MILO-FLOUS (Bot.), nom languedocien de la Viorne-obi- ver. ( Lem. ) MILOS et SMILOS (Bot.) , noms de l'if chez les anciens. (Lem.) MILTOS. (Min.) Il nous paroît assez difficile de dire à quelle substance minérale se rapporte exactement cette terre colorée en rouge, nommée miltos par les Grecs, et que les na- turalistes traduisent en latin par rubrica, synonyme d'ocre rouge. Il est constant que ce nom désignoit chez les Grecs une matière minérale naturelle de couleur rouge, et qu'il s'appli- quoit, dans plusieurs cas, à l'ocre rouge; c'est l'opinion de Delaet, de Hill, de Delaunay; elle s'accorde, ou plutôt elle est la conséquence du peu que disent les anciens sur sa ma- nière d'être dans la nature (Il se trouve, dit Théophraste, des filons de cette substance et d'ocre jaune en Cappadoce.) et sur les lieux où il se trouve , car on indique l'ile de Lemnos célèbre par ses ocres rouges. Mais quand on donne le minium des Romains comme syno- nyme du miitos des Grecs, on applique peut-être ce dernier mot à deux substances très-différentes, car il paroît présu- mable , pour ne pas dire certain , que le minium , ou au moins l'un des miniums des Romains étoit du cinnabre. Nous re- viendrons sur les bases de cette opinion à l'article Minium. Voyez ce mot. (B.) MILTUS. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des ficoïdes , de la dodécandrie pen- tagynie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel: Un ca- lice à cinq folioles; point de corolle ; douze étamines insérées au fond du calice; les anthères ovales, à deux lobes; un ovaire supérieur; point de style ; cinq stigmates courbés en dehors; cinq capsules conniventes, renfermant chacune une semence. Ce genre me paroît très-rapproché des aizoon (languette) ; d'après les caractères indiqués par Loureiro, en les supposant exacts; il en diffère par la disposition des étamines attachéesau 94 MIL fond du calice, et nonpar paquets entre ses divisions; parcinq capsules conniventes, et non une capsule pentagone, a cinq loges. MiLTUS d'Afrioue ; Miltus africana , Leur. , F/or. Cochin. , i , pag. Syo.Ses tiges sont grêles, ligneuses, couchées, parfaite- ment glabres, longues de quatre pieds, garnies de feuilles opposées, presque sessiles , fort petites , glabres, épaisses, charnues, alongées, obtuses, très-entières, souvent fascicu- lées; les fleurs latérales, agrégées, pédonculées; les pédon- cules simples: les folioles du calice colorées, ovales, concaves, ridées, persistantes; les étamines plus courtes que le calice : l'ovaire est arrondi et cannelé; les stigmates sont linéaires; les capsules rudes, ovales, contenant chacune une semence ovale et luisante. Toutes les parties de cette plante prennent une couleur rouge. Elle croit dans l'île de Mosambique en Afrique, aux lieux arides. ( Poir. ) MILVUS {Ornith.), nom latin du milan. (Ch. D.) MILZADEE.LA. {Bot.) Calepin cite ce nom toscan pour le lamium maculatum. (J.) MILZATELLA. {Bot.) Voyez Herbe de la rate. (J.) MILZKRAUT {Bot.) , nom allemand du Ceterach. (Lem.) MIMAICYLA {Bot.) , nom grec du fruit de l'arbousier, cité par Mentzel. (J.) MIMETE, Mimetes. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes , de la famille des protéacées , de la t/é- trandrie monogjnie de Linnaeus , offrant pour caractère essen- tiel : Une corolle (calice , Brown) à quatre pétales égaux ; point de calice; quatre étamines presque sessiles, insérées sur la corolle, placées dans la cavité de chaque pétale vers le sommet; un ovaire supérieur; un style; un stigmate grêle; une noix sessile , ventrue, lisse, monosperme-, le réceptacle plane, garni de paillettes étroites, caduques; un involuere à plusieurs folioles imbriquées. Ce genre, séparé des protées par Rob. Brown, renferme des arbrisseaux à feuilles entières, ou souvent munies de dents calleuses; les fleurs réunies en têtes axillaires, les unes ter- minales, d'autres enveloppées par une feuille supérieure con- cave ; cliaque tête de fleurs entourée d'un involuere à folioles membraneuses, rarement coriaces. ( Voyez .Protée.) MIM g5 MfMÈTE HéarssÉB : Mimetes hirla , Rob. Brown , Trans. Linn. , lo , pag. io5 : Protea hirta, Linn. , Mant. , 188; Sr.oljmocepha- lus, etc.; Weinm., Phyt., 4, tab. 899. Arbrisseau très-élégant qui s'élève à la hauteur d'environ trois pieds sur une tige droite, noueuse et velue , médiocrement rameuse, garnie de feuilles nombreuses, imbriquées, sessiles , ovales, un peu aiguës, calleuses à leur sommet, glabres, entières, quel- quefois unpeu ciliées àleurs bords et versleur base, ainsi que sur leurs principales nervures , longues d'un pouce. Les fleurs sont nombreuses, disposées en têtes oblongues , ou en une sorte d'épi, sessiles, solilaires , axillaires; les écailles de l'in- volucre luisantes, aiguës, alongées , d'un rouge écarlate , longues d'environ un pouce ; la corolle à peine de la longueur de l'involucre , filiforme , très-velue ; le pistil glabre, roide^ un peu courbé ; une fois plus long que la corolle. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. MiAiÈTE EN CAPUCHON : Mimetcs cucullata, Rob. Brown , /. c; Protea cucullata, Linn., Syst. ; Weinm., Phjtogr., 4 , p. 297, tab. 905. Belle espèce dont les tiges sont droites, simples, tomenleuses et noueuses , garnies de feuilles éparses, sessiles, glabres , presque linéaires, longues d'environ un pouce et demi, terminées au sommet par trois dents inégales et cal- leuses. Les fleurs sont réunies , au nombre de cinq à six, en une tête oblongue, axillaire , en partie cachée par les feuilles ; les écailles de l'involucre courtes, un peu velues. Les exté- rieures ovales, aiguës; les intérieures oblongues, acuminées, une fois plus courtes que la corolle; celle-ci est filiforme, ve- lue, longue de plus d'un pouce ; le réceptacle garni d'un du- vet tomenteux et roussâtre. Cette plante croit aux lieux arides et sablonneux du cap de Bonne-Espérance. MiMÈTE A FEUILLES DE MYRTE: Mimctes mjrtifoUa, Rob. Brown, l. c. ; Protea myrtifolia , Thunb. , Diss. de Prot, , pag, 41. Ar- brisseau du cap de Bonne-Espérance, dontles tiges sont droites, purpurines, hautes d'environ trois pieds, dont les rameaux sont lâches, un peu velus dans leur jeunesse , garnis de feuilles sessiles, oblongues ovales, obtuses, glanduleuses à leur som- met, obliques à leur base, longues d'environ un demi-pouce-, les fleurs disposées en petites têtes terminales, de la grosseur d'un pois, entourées d'écaillés imbriquées; les extérieures lan- 96 MIM ■cédées , noirâtres à leur sommet ; les intérieures plus grandes, ovales, un peu ciliées à leurs bords; les corolles blanchâtres et velues à l'extérieur. MiMÈTEA FLKURSPURPORiNBS: Miincles purpuvea, Rob. Brown , L c, ; Protea purpurea, Linn. , Mant. , iy5 ; Leucadendrurn pro- teoides, Berg., PL Cap., pag. 24. Arbrisseau d'un port agréable, assez semblable au Chrysocoma cernua , et qui se distingue à ses petites têtes de fleurs , dont les corolles sont d'un brun pourpre; les écailles de l'involucre tomenteuses, blanchâtres et subulées. Les tiges sont grêles , purpurines , renversées, ou presque droites, hautes d'environ deux pieds, très-rameuses ; les rameaux filiformes , pubescens, presque verticllli's , garuis de feuilles courtes, glabres, roides, menues, quelquefois unilatérales , un peu arquées; les fleurs sont réu- nies en petites têtes terminales, presque solitaires, tomen- teuses. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. MiMKTE divergente: Mimctes divaricata, Rob. Brown , /. c; Protea divaricata , Linn. , Mant. ,194. Ses tiges sont flexueuses, pubescentes, d'un brun cendré, hautes d'un pied et plus ; les rameaux verticillés, ternes ou quaternés, très-ouverts, gar- nis de feuilles sessiles, imbriquées, ovales, ou presque rondes, obtuses, velues, fort petites ; les fleurs disposées en petites têtes terminales , solitaires , de la grosseur d'un pois ; les écailles de l'involucre linéaires lancéolées , obtuses , velues un peu lâches; la corolle de la longueur du calice, blanche, argentée , velue , un peu dépassée par le style; le réceptacle couvert de poils. Cette espèce croît au cap de Bonne- Espé- rance. MiMÈTE A FEUILLES DE thimélée : Miiuetes thjmelœoides , Rob. Brown, L c. ; Leucadendron tliymelœoides , Berg. , Cap. , 1 9 , et Act. Stockholm., 1766 , pag. 524. Arbrisseau du cap de Bonne- Espérance, à tige droite , très-rameuse; les rameaux roides, pubescens , garnis de feuilles imbriquées , pubescentes, ovales, obtuses , à peine longues de six lignes , les inférieures glabres ; les fleurs, sessiles, presque tigrégées en tête globuleuse, termi- nale , à peine de la grosseur d'une petite cerise ; les folioles de l'involucre lancéolées, elliptiques: la corolle couverte d'un duvet soyeux; le style plus long que la corolle, velu jusqu'à sa moitié ; le stigmate un peu aigu. MIM 97 Mi.viÈTE A l'ETiTES TÊTES; Mimetcs capitulata, Rob. Drown , /. c, pag. 106. Arbrisseau à tige droite, dont les rameaux sont pubescens; les feuilles elliptiques, lancéolées , aiguës , très-entières, à peine longues d'un pouce, pubescentes ou soyeuses , ciliées à leurs bords ; les feuilles florales un peu plus larges ; les involucres à peine plus longs que les feuilles, com- posés de folioles rougeâtres , elliptiques , aiguës, un peu pu- bescentes, renfermant huit à dix fleurs: les corolles à, peine plus longues que l'involucre; le limbe plumeux ; le style té- tragone, presque fusiforme , alongé, un peu épaissi à son som- met; le stigmate en tête conique, presque articulé. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. (Poir.) MIMEUSE. (Bot.) Le nom latin de la sensitive , mimosa , est ainsi francisé dans quelques jardins. (J.) MIMOPHYRE. (Min.) Dolomieu avoit remarqué que cer- taines roches qui présentoient dans leur structure, et mémo dans la nature d'un de leurs principes (le felspath) l'appa^ rence du porphyre , n'étoient point cependant, comme cette roche, dues à une dissolution préalable de toutes leurs parties et à une cristallisation confuse et imparfaite de ces parties; qu'elles avoient été formées par voie d'aggrégation , et que les cristaux qui s'y trouvoient , et à plus forte raison les grains non cristallisés qui étoient disséminés dans une pâte ou ciment grossier, étoient tous, ou au moins la plupart, défor- mation antérieure à cette pâte. Ce n'est point ici le lieu d'exposer les motifs très-raisonna- bles, les observations très-ingénieuses et très-délicates, sur lesquels il fondoit cette opinion, et le caractère qu'il en ti- roit pour distinguer cette roche du porphyre , c'est à l'article Roches, lorsque nous exposerons les principes de classiticatioa et de détermination de ces masses minérales hétérogènes, que nous développerons ces caractères. Dolomieu avoit désigné ces roches d'aggrégation sous les noms de Roche ou de Poudingue porphjroïde. Nous n'avons pas cru convenable de prendre ce nom qualificatif pour désigner une sorte particulière de roche, et lui avons donné le nom de Mimophyre, qui indique qu'elle imite le porphyre, un plutôt la structure porphyritique, qui consiste en cristaux ieispathiques formés et disséminés dans une pâte. 3i. , 7 g8 MIM CeJte roche est rarement distinguée par les oryctognostes-, les géologues, en la plaçant soit dans les terrains intermé- diaires, soit à la fin des terrains que nous avons nommés de sédimens inférieurs, lui donnent le nom du terrain auquel ils Tassocierit sans avoir beaucoup d'égard à sa nature. Ils la placent tantôt dans les grauwake , et lanlôt dans les ro/7ie todte liegr.nde ou grès rouge. Nous la considérons uniquement sous lo rapport orycto- gnostiquc; l'examen de sa position dans les dillérens terrains qui constituent l'écorce du globe , est une considération d'une toute autre espèce. Le MiiMOPHYRE est une roche formée , au moins en partie, p;ir voie d'aggrégation mécanique , et composée essenlieUeinent d'un ciment argiloïde , réunissant des grains très-distincts de felspath ; c'est donc une roche ayant une pâte. Les parties accessoires disséminées dans cette pâte, outre le ielspiith qui est la partie essentielle, sont le quarz en grains, quelquefois anguleux, plus souvent arrondis, mais jamais eu cristaux'; le schiste argileux en petits fragmens , ïaphanite en petits fragmens, le mica en petites paillettes; mais ce mi- néral s'y trouve rarement. Les parties accidentelles sont peu nombreuses : quelquefois ce sont des nids ou petits amas de kaolin, des fragmens plus ou moins volumineux de houille , etc. La structure est celle que nous appelons empâtée. La pâle a la texture terreuse et compacte , quelquefois un peu schistoïde ; elle est plus ou moins solide. Les grains de felspath sont généralement dominans par leur nombre; ils indiquent la forme qui appartient à ce minéral, mais ils ne la pré- sentent point avec la netteté et l'intégrité qu'ils auroient , si tous avoient cristallisé dans la pâte. La plupart sont arrondis , souvent un peu altérés; mais aucune partie de la pâte ou des minéraux qu'elle renferme ne pénètre dans leur intérieur, ou ne se lie entièrement avec eux, tous caractères qui concou- rent à établir que les parties disséminées étoient déjà formées lorsqu'elles ont été enveloppées parla pâte. Cette roche a généralement peu de cohésion; sa cassure est droite, mais presque toujours grenue; ce qui est une conséquence, et de son mode de formation, et du peu de cohésion (]ts parties. MIM 99 Sa dureté est foible ef très-inégale. Les grains de qiiarz sont les seules parties qui soient dures au point de résister à une pression assez puissante. Les couleurs des mimophyres sont généralement ternes, et même terreuses, le fond ou la pâte est néanmoins d'une cou- leur qui tranche assez vivement avec celle des grains. Ceux - ci sont grisâtres , blancs ou rosaires ; la pâte est au contraire verdàtre, rougeàtre ou noirâtre. Les mimophyres présentent peu de caractères chimiques. Ils ne font presque jamais effervescence, surtout par leur pâte. Ils sont toujours fusibles en tout ou en partie, en matières vitreuses sales et hétérogènes. Ils s'altèrent facilement en raison de leur pâte quelquefois presque argileuse , et des nombreuses parties feispathiques qu'elle renferme. Les nodules de kaolins qu'ils présentent peuvent être attribués, dans quelques cas, à ce mode d'alté- ration. Les grains feispathiques , souvent plus altérés que la pâte, laissent dans celle-ci , et surtout à la surface des masses, une multitude de petites cavités qu'un œil peu attentif pourroit prendre pour des bulles, mais que leur forme anguleuse ne permet pas de confondre avec cette sorte de cavité. Quoique cette roche ait été, comme nous l'avons dit, à peine distinguée, elle n'offre cependant pas cette nombreuse suite de passages miner alogiques qui détournent souvent de spécifier particulièrement les roches qui les présentent. Lorsque son ciment ou sa pâte est dure et rougeàtre, qu'elle renferme des cristaux de felspath et même des grains de quarz qui ont été évidemment formés et cristallisés au milieu de cette pâte , le mimophyre passe au porphyre, et c'est le cas de la plupart des roches si improprement nommées grès rouge , qui recouvrent les porphyres en Saxe dans le pays de Mans- feld, au Tyrol, etc. , et qui montrent pour ainsi dire un ré- sidu de la cristallisation des porphyres mêlé avec des parties arrachées à ces roches, et enveloppées dans cette masse deve- nue solide, partie par cristallisation confuse , partie paraggré- gation mécanique. Lorsque la pâte est rude, que les grains y sont peu dis- tincts, il passe à ïargilophjre , autre roche formée par cris- loo MIM tallisation confuse; et s'il y a des grains calcaires, ce qui est assez rare, il se rapproche de quelques spi//7es ( variolites). Mais la roche avec laquelle il est le plus aisé de confondre les mimophyres , c'est le psammite rougeàtre , qui est aussi un grès rouge des géognosles; le mica rare dans les mimophyres, et le ciment homogène qui n'appartient pas aux psammites, doivent servir à les faire distinguer. Le Pséphite , autre roche d'aggrégation , qui a reçu aussi la dénomination géognostique de rothe lodte liegende, et de grès rouge, peut se confondre encore plus facilement avec le mi- mophyre; il n'en diffère quelquefois que par le volume des fraguiens, et surtout par l'absence des cristaux de felspath , partie caractéristique essentielle des mimophyres. Les mimophyres sont beaucoup plus répandus qu'on ne le pense: nous avons donné les motifs du silence des géognostes sur leur histoire particulière. Ils sontsusceptibles de présenter plusieurs variétés assez distinctes, parmi lesquelles nous choisi- rons les suivantes. 1. Mimopliyre qiiarzeux. Dur, solide, renfermant de nombreux grains de quarz. C'est sur deux exemples de ce mimophyrc que Dolomieu a pour la première fois appelé mon attention : l'un au sommet du Pormenaz en Savoie; la pâte est grise, les grains de fels- path sont blancs ; l'autre près des célèbres poudingucs de Va- lorsine , dans cette même partie des Alpes, et ayant la plus grande ressemblance avec le précédent. On en trouve aussi à Chateix près de Royat en Auvergne: il est à fond gris avec grains blancs, et parfaitement carac- térisé. Les buttes de Clécy entre Harcourt et Condé , département du Calvados , présentent un mimophyre rougeàtre très-bien ca- ractérisé, et un autre mimophyre d'un rouge analogue à celui du porphyre rouge, antique, et qui lui ressemble au point que, sans l'altération et la limitation des grains de felspath, on le prendpoit pour cette roche. 2. Mimopltyre pétrosiliceux. Dur, solide, pâte offrant quelques uns des caractères du pétrcsilcx; cristaux de felspath assez bien déterminés. MIM Exemp. De Montrelais (Loire-Inférieure), au-tlessus du lerraia houillier, ce qui est la position géologique la plus or- diuciire des mimophyres ; la pâte est d'un gris verdàtre , les cristaux sont blanchâtres ou rosàtres. — De Mont-Jeu prés d'Autun; pâte grise solide, grains de felspath ayant une forme cristalline bien déterminée. La voie chimique ou de cristallisation a peut-être eu au{ant d'influence sur la formation de ces deux roches, que la voie mécanique ou d'aggrégation. 5. Mimoplijre argileux. Il est tendre, friable même; il renferme quelques grains de quarz; sa pâte est d'un gris verdàtre, et les grains de felspath sont d'un blanc rosàtre; tels sont du moins la composi- tion et l'aspect de celui de Floehe entre Freyberg et Chemnitz en Saxe. Nous y rapportons aussi la roche rougeàtrc à taches blan- ches , nommée tlionstein, et qu'on observe à Zaukerode près de Tharandt en Saxe. (B.) MIMOSE. (Min.) M. HaUy avoit d'abord donné ce nom à la roche d'une apparence trompeuse qui est composée de felspath et de pyroxènc; et fidèle à notre principe de ne point changer les noms sous le motif spécieux de leur imperfection, BOUS l'avions adopté dans l'Essai de Classification minéralogi- que des Roches mélangées. Mais M. Hauy, frappé de l'obser- vation qu'on lui fit de la ressemblance complète de ce nom avec celui d'un genre de plante, l'a lui-même abandonné et l'a remplacé par celui de Dolérite. Voyez ce mot. (B. ) MIMULE, Mimulus. [Bol.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières, delà famille des pcrsonraees , de la didjnamie angiospennie. de Linnasus, of- frant pour caractère essentiel: Un calice prismatique, per- sistant , à cinq dents ; une corolle monopétale , presque à deux lèvres; la supérieure bifide, recourbée à ses bords; l'infé- rieure à trois lobes ; quatre élamines didynames; un ovaire supérieur; un style, un stigmate bifide ; une capsule bilocu- laire, polysperme. Les mimules sont des plantes d'ornement assez agréables , dont on cultive plusieurs espèces dans les jardins. On les mul- 102 MIM tiplie de graines dans une terre de bruyère, par le déchire- ment des vieux pieds au printemps; la plupart exigent To- raiigerie pendant l'hiver. MiMULE DE Virginie : Mimiilus ringens , Linn. ; Lamck. , III. gen.,tah. 52 3; Gsertn. ,de Fruct., tab. 53. Plante vivace dont les tiges sont droites, herbacées, tétragones , à peine rameuses, hautes d'un à deux pieds; les feuilles opposées, à demi am- plexicaules, glabres , oblongues lancéolées, un peu crénelées en scie , longues de deux à trois pouces. Les fleurs sont violettes ou d'un bleu pâle, assez grandes, un peu inclinées , solitaires , axillaires, opposées, pédonculées; elles ont le calice glabre, souvent teint de rouge , à cinq angles tranchans , à cinq dents ; le tube de la corolle de la longueur du calice ; le limbe à deux lèvres, la supérieure à deux lobes arrondis, l'inférieure plus large, à trois lobes, celui du milieu plus petit ; l'orifice du tube jaunâtre, chargé de poils très-courts; la capsule ovale, s'ouvrant au sommet en deux valves , partagée en deux loges par une cloison opposée aux valves ; les semences petites , nombreuses, adhérentes à desplacentas qui tiennent à la cloi- son. Cette plante croît aux lieux humides dans la Virginie ; elle est cultivée au Jardin du Roi. MiMULE tachetée: Mimulus guttatus , Dec, Catal. Monspel., pag. \ 2'] ; Mimulus luteus , Botan.Magaz. , tab. i5oi, non Linn. Cette espèce paroit avoir été confondue avec le mimulus lu- teus de Linnœus , dont il existe une assez bonne figure dans Feuillée, Pérou, vol. 2, tab. 34. L'espèce dont il s'agit ici paroît en différer par ses tiges et ses pétioles pileux et non lisses; par ses feuilles inférieures à longs pétioles; par les den- telures des feuilles inégales et non régulières; par les pédon- cules plus courts que les feuilles, et non une fois plus longs; par les fleurs une fois plus petites, tachetées sur un fond jaune; enfin par la corolle pileuse à son orifice. Cette plante croit au Pérou ; elle est cultivée dans les jardins. Le mimulus luteus de Linnaeus est une plante herbacée dont la tige est grêle, articulée, radicante et rampante; les ra- meaux ascendans; les feuilles presque sessiles, ovales, longues d'un pouce, à sept nervures; les Heurs jaunes, fort grandes : le tube de la corolle plus long que le calice; la lèvre infé- rieure à (rois lobes j celui du milieu plus grand, un peu MIM io5 échancré, parsemé de petites taches rouges. Cette plante croit au Chili le long des ruisseaux et dans les lieux huuiides. Feuiliée dit qu'elle est rafraîchissante, et que les Indiens la mangent dans leur soupe. MiMOLE GLUTiNEUSE : Miinulus glutinosus , Willd., Spec; Mi- mulus aurantiacus , Botan. Magaz., tab, 354- Cette espèce a des tiges ligneuses , droites, cylindriques, rameuses, un peu rudes, hautes d'environ trois pieds ; les jeunes rameaux velus etglutineux; les feuilles opposées, presque sessiles , alongées, glutirieuses, médiocrement dentées en scie, longues d'un pouce et demi; les pédoncules solitaires, axillaires, uniflores , à peine longs d'un demi-pouce ; les (leurs légèrement odorantes; le calice tuhulé , long d'un pouce, à cinq angles, à cinq dents; la dent supérieure un peu plus longue; la corolle jaune; le tube grêle , plus court que le calice ; l'orifice comprimé ; la lèvre inférieure à demi bifide, obtuse , élargie; l'inférieure à trois découpures oblongues.échancrées ; les filaniens jaunâtres; le stigmate orbiculaire , à deux lames; une capsule presque linéaire, acuminée, à deux loges , à deux valves. Cette plante est originaire de la Californie : on la cultive au Jardin du Roi. MiMULE AILÉE : Mimulus aLatus , Vahl , Symb., 2 , pag. 72 ; Ait., Hort. Xe(v. , 4, pag. 64. Plante de l'Amérique septen- trionale*, qui ofifre le port du mimulus ringens. Ses tiges sont glabres, ainsi que toute la plante , simples, tétragones, di- visées vers leur sommet en un ou deux rameaux munis de quatre membranes courantes, formées par le prolongement delà base des pétioles ; les feuilles pétiolées, ovales lancéolées, inégalement dentées en scie, longues de deux pouces; les pédoncules solitaires , tétragones, un peu renflés vers le som- met ; le calice, de la longueur des pédoncules , a ses divisions arrondies et mucronées; la corolle est un peu plus longue que le calice. Cette plante est cultivée dans plusieurs jardins, principalement en Angleterre. MiMULE piledse; Mimulus pilosiusculus , Kunth , in Humb. et- Bonpl. JVo^'. Gen., 2, pag. 870. Cette espèce a des tiges rampantes, rameuses, quadrangulaires , un peu pileuses; les feuilles pétiolées , ovales , arrondies, presque en cœur à leur base, inégalement dentées, un peu pileuses à leurs deux faces. 104 Ml M longues d'environ six lignes ; les pétioles membraneux à leurs bords ; les fleurs axillaires, solitaires , pédonculées; les pédon- cules plus courts que les feuilles; le calice presque campa- nule, un peu pileux, à cinq dents ; la corolle jaune et glabre, une fois plus longue que le calice; une capsule ovale , renfer- mée dans le calice, couronnée par la base du style. Cette plante croît au Pérou aux lieux ombragés. MM. Humboldt et Bonpland ont découvert plusieurs autres espèces de mimulus au Pérou, tels que le mimulus glahratus , atidicolus, perfoliatus. M. Rob. Brovvn en a mentionné deux autres de la Nouvelle-Hollande, mimulus gracilis et rcpens. On trouve dans Pursh , FLor. Amer., 2, pag. 427, un mimulus Leivisii, à grandes et belles fleurs, d'un rouge pâle. (Pom.) MIMULUS. (Bot.) La plante à laquelle Pline donnoit ce nom est la crête de coq, rhinanthus crista galli. Linnœus l'a employé pour désigner un autre genre de sa didynamie angiospermie , placé d'abord par nous dans les personnées , mais appartenant plus sûrement aux rhinanthées, à cause de la structure inté- rieure de sa capsule. C'est ce genre qui est nommé monavia par Adanson et cjnorinchium par Mitchell. (J.) MIMUS {Ornith.) , nom latin du moqueur dans Brisson. Voyez Merle. (Ch. D.) MIMUSOPE, Mimusops. (Bol.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées, de la faiftille des sapotées,de Voctandrie monogjnie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel: Un calice persistant, à six ou huit divi- sions , dont quatre intérieures; une corolle monopctale, à divisionsindéterminées; huitétamines; huit appendices conni- vens autour de l'ovaire-, un ovaire supérieur, hispide ; un style; une baie monosperme par avortement. Ce genre comprend des arbres à feuilles simples, alternes : dans la plupart les fleurs sont fasciculées et axillaires. L'es- pèce de ressemblance qu'on a cru apercevoir entre ces fleurs et la figure d'un singe, ont fait donner à ce genre le nom de mimusops, composé de deux mots grecs qui signifient visage (le singe. MiMUSOPEÛLENCi : Mimusops elengi, Linn. ; Lamck. , ///. gen. , iah. 000; Elengi , Rhèed., Malab., 1 , tab. 20; Flos cuspidum . Kumph, Àml'oin., 2 , tab. 65 ; vulgairement Magoiidkn, M.v- MIM io5 isoNC , Cavequi. Grand arbre des Indes orientales, dont le fronc est très-gros ; son écorce épaisse et raboteuse; le bois blanc, pesant et de longue durée ; ses rameavix sont cendrés , garnisde feuilles alternes, pétiolées, ovales oblongues, un peu acuminées , fermes , coriaces , entières , d'un vert-sombrc , longues de trois à cinq pouces; ses fleurs axillaires, pédon- culées , réunies en fascicules au nombre de deux à six et plus , ayant les divisions du calice ovales lancéolées, disposées sur deux rangs, un peu roussàtrcs et pubescentes; lesdivisionsde la corolle presque aussi longues que le calice, lancéolées, aiguës , un peu rougeàlres; les filamens des étamines très-courts; les anthères sagittées ; huit petites écailles oblongues , velues ; un stigmate à huit divisions. Le fruit est un drupe ovale, épais, charnu, rouge, monosperme; une semence revêtue de deux enveloppes; l'extérieure dure, crustacée , un peu épaisse. Cet arbre croît dans les sables de l'Inde. Les naturels du pays préparent avec les fleurs une eau dis- tillée fort agréable: la chair du drupe est douce, un peu as- tringente, bonne à manger; on enfile les fleurs pour en faire des colliers et des guirlandes qu'on vend sur les marchés. MiMUSOPE A SIX ÉTAMINES ; Miniisops hexandra , Roxb. , Co- rom. , 1, pag. 16, tab. i5. Cet arbre est garni de rameaux glabres, cylindriques, étalés; les feuilles sont alternes , pétio- lées , glabres , ovales , entières , alongées , très-obtuses, échan- crées au sommet, longues de deux ou trois pouces; les fleurs sont souvent géminées , latérales, axillaires, d'autres termi- nales sur les mêmes rameaux ; les pédoncules uniflores ; le ca- lice a six découpures profondes ; la corolle plusieurs divi- sions , dont six intérieures; six étamines alternes , avec les folioles d'un appendice denté; le fruit ovale et comprimé. Cette plante croît dans les Indes orientales. Cette espèce paroit peu diff'érente du mimiisops ohtusifolia , Encycl. , auquel M. de Lamnrck rapporte le metrosideros ma- cassarensis , Rumph, Amb. , 3, tab. 8, dont les feuilles sont ovales arrondies , quelquefois pileuses ; leur calice est à huit divisions; la corolle à vingt-quatre découpures; les anthères sagittées, au nombre de huit; les écailles hérissées de poils. Cette plante croît à l'Ile-de-France. MiMUSOPE A PF/rrrEs lEun.LEs ; M imusops parvifolia, Rob. Brown, io6 MIN ]So^. Holl. , 1 , pag. 53]. Cette plante a ses rameaux garnis de feuilles alternes, pétiolées, petites, ovales, acuminées glabres à leurs deux faces; les pétioles tomcnteux; les fleurs axillaires , presque paniculées, soutenues par des pédoncules deux ou trois fois plus longs que les pétioles également velus ; toutes les au très parties semblables à celles du mimusops elengi. Cette plante croit à la Nouvelle-Hollande. (Poir.) MIN-ANGANI {Bot.) , nom malabare, cité par Rhèede, du gomphrena hispida deLinnœus, qui est le matsjadadadeshramcs. (J.) MINARET, Vulpecula. {Conclijl.) M.Denys de Moafortapro- posésouscenom, dans son Système général de conchyliologie, une petite division parmi les mitres de M. de Lamarck, qui nous semble devoir être adoptée, d'autant plus qu'il se pourroit même que ce genre n'appartînt pas à la même famille que les véritables mitres, parce que l'ouverture est terminée par un canal assez long; peut-être même y a-t-il un opercule. Malheureusement on ne con^noit pas l'animal d'aucune des espèces de coquilles que les amateurs désignent depuis long- temps sous le nom de minarets, à cause de la forme élancée et pointue de leur spire. Les caractères de ce genre sont: Animal tout-a-fait inconnu; coquille aiongée, fusiforine; l'ouverture étroite, prolongée en une sorte de canal, te bord columellaire plissé; le bord droit avec un pli anguleux vers le tiers postérieur de sa longueur. Toutes les espèces de mi- narets paroissent appartenir exclusivement à la mer des Indes. Le Minaret rueané; Vulpecula lœniata, Enc. Métli., pi. 576 , fig. 7 a-b. Coquille de deux pouces et plus de longueur, al ongéc, étroite, avec des côtes longitudinales , obtuses, ornée de zones alternativement jaunes et blanches. Le Minaret plicaire ; Vulpecula plie aria, Voluta plicaria , Linn., Gmel. , Enc. Méth.,pag. 575, fig. 6. Beaucoup plus court que le précédent, quoique de la même grandeur à peu prés; il est fortement plissé, l'extrémité des plis for- mant une saillie un peu pointue à l'angle des tours, ce qui rend la spire, qui est bien étagée, presque muriquée. Couleur blanche avec des bandes transverses d'un brun noir inter- rompues. Le Minaret ripé; Vulpecula corrugala, Enc. Mctli., pi. 575, MIN if^y fig. ci a-b. Aussi commun dans les collections que le précédent avec lequel il a beaucoup de rapports ; il' est cependant un peu moins ventru, et s'en distingue surtout par des rides transverses, quoique petites, et par sa coloration offrant sur un fond blanc des zones brunâtres et des bandes de même couleur qui ne sont jamais interrompues. Le Minaret costellaire; Vulpecula costellaris , Enc. Méth. , pi. ùjo , fig. 3. Coquille fusiforme . étroite , à spire bien étagée ; les côtes menues et fréquentes, très-anguleuses à leur origine sur les tours de la spire , ce qui rend celle-ci muriquée. Cou- leur brunâtre fasciée de bianc. Le Minaret en lyre; Vulpecula Ijrata , 'Enc. Méth., pi. Zjo -, fig. 1 a-b. Coquille assez rapprochée de la précédente avec laquelle on l'a confondue ; mais en différant, suivant M. de La- niarck, parce qu'elle est tout-à-fait mutique, l'angle de chaque tour étant très-obtus et sans aspérités. Les côtes sont cepen- dant beaucoup plus nombreuses, étroites, et ressemblent eu quelque sorte aux cordes d'une lyre. La couleur est blanche avec des bandes fauves. Le Minaret melongène; Vulpecula melongena , Enc. Méth., pi. Syj, fig. 9. Espèce rare, distinguée de la précédente, parce qu'elle est plus ventrue au milieu , et qu'elle est blanche, fasciée de roussàtre, et du minaret costellaire par son défaut d'angles et d'aspérités. Le Minaret sanglé i\Vulpecula cinctella. Coquille fort rappro- chée de la suivante, alongée, fusiforme, striée transversalement, de couleur blanchâtre , zonée obscurément et ornée sur ohac un de ses tours de deux lignes transverses, l'une rouge, l'autre bleuâtre. Le Minaret renardin; Vulpecula vulpecula, Voluta vulpecula , Linn., Gmel., Enc. Méth., pi. Syo, fig. 2. Coquille alongée, fusiforme striée, transversalement, et garnie de côtes longi- tudinales, obtuses, presque efTacées vers la partie antérieure du dernier tour. Couleur brun jaunâtre zonée de brun, le sommet et la base noirâtres, la columelle et le bord droit maculés de brun. Le Minaret nègre; Vulpecula cafra, Voluta cafra, Linn., Gmcl., Enc. Méth., pi. o-j3 , fig. 4. Coquille fusiforme, lisse au milieu, rugueuse transversalement en avant , la spire plissée ïo8 MIN longitiulinalement et striée en travers ; couleur ornce de zones alternativement blanc jaunâtres et brun roussàfres. LcMiNARET SANGSUE; Vulpecula sanguisuga, Voluta sanguisuga, Linn., Gmel., Enc. Méth. , pi. oyo , tig. lo. Coquille fusiforme, garnie dans sa longueur de côtes très-menues, granuleuses etd'unrouge vif. Couleur d'un fauve bleuâtre , zonée de blanc. Columelle a quatre plis comme dans toutes les espèces précé- dentes. Le Minaret STIGMATAIRE; Vulpecula sti gmataria, Lamck.^ Rumph, t. 29, fig. 5. Coquille plus grêle que la précédente à laquelle elle ressemble beaucoup , mais qui s'en distingue par des rangées transverscs de points rouges situés sur les côtés, et parce que sa columelle n'a que trois plis. Le Minaret filifère-, Vulpecula Jïlosa, Volutafilosa , Linn., . Gmel. Jolie espèce finement cancellée, et ornée de nombreuses cordelettes élevées, purpurines sur un fond jaunâtre. La columelle à quatre plis. Le Minaret FENDILLÉ; Vulpeculafissurata, Lamck.^'Enc.Méth.y pi. 37 1 , fig. 1 a-b. Coquille fusiforme , cylindracée , très-lisse, d'un gris pâle avec des lignes blanches, obliques en réseau, simulant des fissures. La columelle a quatre plis. C'est une espèce fort rare dont on ignore la patrie. Toutes les autres viennent des mers de l'Inde. (De B.) MINARI. {Bot.) C'est sur la côte Malabare le même arbre que le pungam, pun-gamia de M. de Lamarck, dans la famille des légumineuses. (J.) MmBEZYGI, MUIBAZAGI (Bot.), noms arabes, cités par Daléchamps , de la staphisaigre , delphinium stapliisagria, qui est I'Herbe aux pouilleux. Voyez ce mot. (J.) MINCHLEIN ( OrniLh.) , nom polonois , suivant Rzaczynski, du bouvreuil, loxia pjrrhulii, Linn. (Cii. D.) MINDI, MIDI. {Bot.) L'arbrisseau qui, suivant Hermann , porte ces noms dans l'île de Ceilan, est \e premna serratifolia de Linnœus. (J.) MINDIUM. {Bot.) Voyez Michauxie. (Poir.) MINE. {Min.) Ce mot a trois acceptions : nous le considé- rons d'après cela sous trois points de vue que nous désigne- rons par des désinences différentes du même mot, et que nous traiterons séparément. MIN 109 i.MiNE est souvent synonyme de minerai, c'est-à-dire , de l'expression qui indique une substance minérale renfermant un métal, ou même une tout autre matière qui trouve son application à nos besoins ou à nos usages. On donne ordinairement en minéralogie le nom de minerai à toute substance qui renferme un métal autopside; mais en mé- tallurgie on restreint l'usage de ce mot aux substances qui sont susceptibles de fournir avec profit la matière qu'elles ren- ferment. (Voyez Minerai.) 2, On appelle aussi Mine et Mines, et le gite des minerais dans le sein de la terre, et l'excavation faite par les hommes pour aller enlever ces minerais de leur gite. La première acception du mot mine, considérée dans ce second point de vue, appartient à la géognosie , et auroit dû être traitée au mot gîte de minéral ; mais cet arlicle ayant été omis, une grande partie des faits relatifs à cette consi- dération ont été présentés dans l'article Indépendance des ter- rains. On les complétera aux mots Terrains et Terre. Quant au mot mine pris dans la seconde acception , dans celle qui est relative aux excavations qui portent ce nom , on en traitera au mot Mines au pluriel. (Voyez ce mot.) 0. Mine est souvent l'expression dont on se sert pour dési- gner un minéral qui renferme une substance métallique au- topside. Considéré comme nom minéralogique , il ne peut être admis dans aucune nomenclature raisonnée ; car il n'y a pas de minéral qui porte ce nom , ni auquel on puisse le donner spécialement. Cependant , par usage populaire , ir- réflexion , etc., on a donné plus particulièrement le nom de mine à quelques substances qui ne sont pas même des miné- rais. Nous allons indiquer ces substances en prenant le mot Mine au singulier. Nous ne citerons que les applications qui ont été faites de ce mot à des substances qui ne sont point le minerai du métal ou de la matière qu'elles 'désignent, et nous omettrons tous les mots ou phrases qui n'offrent qu'une traduction litté- rale d'une langue étrangère , et qui ne sont pas d'usage dans les ouvrages françois. Mine aurifère de Transylvanie. C'est le tellure graphique» ( Voyez Tellure. ) MO MIN Mine de hronze. C'est l'élain sulfuré cuprifère , parce qu'on suppose qu'il pourroit donner directement du bronze ; on l'a appelé aussi minerai de cloche, glockenerz. (Voyez Etain. ) Mine d'acier. C'est un minerai de fer qui est susceptible de donner directement l'acier qu'on appelle naturel, parce qu'il n'a pas passé préalablement par l'état de fer , c'est le Fer carbonate spathique. (Voyez ce mot. ) Mine d'argent grise. Ce n'est point à l'argent qu'on a pu faire l'histoire de ce minerai, parce que l'argent qui y est partie profitable pour le mineur, n'y est point partie essentielle pour le minéralogiste. C'est le Cuivre gris. (Voyez ce mot. ) Mine de corail (Corallenerz). Quoique ce nom soit rare- ment employé en françois, sa signification est tellement éloi- gnée de ce qu'il indique en allemand , qu'il peut être utile de dirt- qu'on l'a appliqué à un minerai de mercure sulfuré bitumlnilèred'hydria, qui présente , par sa structure , l'appa- rence d'une réunion de coquilles fossiles ou de zoophytes ayant quelque ressemblance de couleur et d'aspect avec les coraux. (Voyez Mercure.) Mine d'btain blanche. C'est le nom qu'on donnoit autrefois au scheelin calcaire. C'étoif, une erreur complète. (Voyez SCHEELIN.) Minedelaiton. On applique quelquefois ce nom à un miné- rai de cuivre qui, étant accompagné d'oxide de zinc, est sus- ceptible de donner immédiatement par la fusion du cuivre jaune ou laiton. On peut douter de ce fait, car il est difficile d'en citer un exemple authentique. Nous y reviendrons au mot Zinc (B.) Mine a laye-de-terre. C'est dans le Boulonnois une sorte de houille. (Ln.) Mine a maréchal. C'est plutôt un nom de gîte qu'un nom de substance. On donne cependant ce nom aux qualités de houille qu'on emploie de préférence pour le travail du fer dans les forges des maréchaux et des serruriers. Mine de plomb. Ce mot offre un des exemples les plus re- marquables de l'emploi détourné du mot mine. On l'applique à une substance qui ne renferme pas un atome de plomb , à celle que nous avons nommée graphite. C'est un fer carburé d'une MIN nature particulière, qui est employé comme crayon sous le nom impropre de mine de plomb. (Voyez GRAPHrrp,.) Mine tigrée. Nous avons ainsi traduit le mot tiegererz des Allemands. Il eût mieux valu Fomettre tout-à-fait , ou tout au plus le citer comme synonyme , soit d'une variété de baryte sulfatée, dans laquelle on voit des taches rondes de minerai d'argent, soit d'une roche de calcaire dolomie renfermant des taches noirâtres dues à un mélange d'amphibole et d'un peu de minerai d'argent, soit enfin à un calcaire lamellaire qui est mélangé d'un peu de plomb sulfuré. Mine a vernis. On donne quelquefois ce nom à la galène ou plomb sulfuré que, dans d'autres lieux, on nomme alqui- foux, parce qu'un de ses usages est d'entrer dans la composi- tion de l'émail, ou couverte vitreuse des poteries communes. (B.) MINEL DU CANADA. (Bot.) 11 paroit qu'on nomme ainsi dans le Canada, une espèce de cerisier à grappes, cerasus ca- nadensis , plus connu en France sous le nom de ragoumier. (J.) MINERAL {Min.) On désigne par le nom de minerai toute substance minéi'ale naturelle qui contient un ou plusieurs métaux susceptibles d'en êtjre retirés en grand et par des moyens économiques : il ne suffit pas qu'un composé renferme des métaux pour constituer un minerai; il faut de plus quil existe en assez grande abondance pour être exploité et former l'objet d'un travail de fabrique , et que le métal ou les métaux que l'on pourrolt en extraire s'y trouvent en quantitésullisante et dans un tel état de combinaison que leur préparation puisse être avantageuse. C'est ainsi que des composés ferrugineux, qui ne contiennent du fer qu'au-dessous de 12, i5 et même 18 centièmes, ne peuvent être considérés comme des minerais, non plus que les masses de fer arsenical et de pyrites qui, bien que beaucoup plus riches en métal, ne pourroient ceiieiidaut donner, par une fabrication économique, du fer propre aux usages ordinaires. Une substance qui contient plusieurs métaux susceptibles d'en être retirés en fabrique , peut être regardée comme mi- nerai par rapport à l'un ou à l'autre , et elle est ordinaire- ment désignée par le nom du plus abondant, ou de celui qui lui donne sa plus grande valeur : c'est ainsi que le cuivre gris exploité pour être fondu ou soumis à l'amalgamation , est re- MIN gardé, suivant sa richesse en argent, tantôt comme un minerai de cuivre tenant argent, tantôt comme un minerai d'argent. D'un autre côté, certains produits de fourneau , qui con- tiennent beaucoup de métal que l'on en extraira utilement, et qui seront souvent soumis aux mêmes opérations que les minerais, ne prennent jamais cette dernière dénomination. Les matières métallifères qui sortent des mines , et après un triage assez grossier, sont déjà des minerais: on leur fait subir diverses opérations préliminaires à leur entrée dans les magasins, et surtout à leur traitement dans les fourneaux de fonte; on les appelle preparahores , parce qu'en effet elles ont pour objet de les disposer aux procédés métallurgiques , ou de rendre ceux-ci plus faciles , c'est-à-dire moins longs et moins coûteux. On distingue deux espèces de préparations : l'une dite mc- canique , à cause des moyens qu'elle emploie et du résultat qu'elle procure, consiste dans les procédés par lesquels on concasse et l'on pulvérise les minerais , et dans les lavages qu'on leur fait subir pour en séparer la gangue ou les matières ter- reuses mélangées, afin deconcentrerlespartiesmétalliques, etc. Une autre sorte de préparation, dite chimique, a pour objet de séparer, parle moyen du feu, diverses substances vola- tiles qui se trouvent combinées dans les minerais , et dont il convient de les débarrasser, du moins en partie, avant de chercher à obtenir le métal qu'ils contiennent. Enfin une opération indispensable dans beaucoup de cir- constances, c'est de reconnoitre , par des moyens simples et peu coûteux, par ce qu'on appelle des essais, la quan- tité de métal que contiennent les diverses sortes de minerais que l'on peut avoir à traiter. Nous aurons donc trois parties : I.'° Section. La préparation mécanique des minerais , com- prenant le triage , le bocardage et différentes espèces de lavages. IL* Section. Les préparations chimiques qui consistent sur- tout dans le grillage ou la calcination des minerais. 111.'^ Section. L'essai des minerais , comprenant ceux méca- niques, c'est-à-dire par le lavage; l3s essais pur la voie sèche . et les essais par la voie humide. MIN n3 J/*" Section. De la préparalion mécanique des minerais. § I/' Le premier /riage a lieu dans l'intérieur des souter- rains, et consiste à séparer les morceaux de roches qui pa- roissent ne pas contenir du tout de parties métalliques, de ceux qui en renferment plus ou moins : on s'arrête à l'appa- rence des surfaces extérieures, lorsqu'elles ne sont pas trop salies par la boue ou la poussière: on a aussi égard au poids des morceaux. Les matières sorties au jour subissent un autre triage plus ou moins soigné, suivant la valeur du métal qu'elles renfer- ment : cette opération consiste à casser à la main le minerai, en morceaux plus ou moins gros (ordinairement comme le poing) , afin de rejeter tout ce qui ne contient point de métal, et même les morceaux qui en renferment trop peu pour être traités avec avantage. U y a ordinairement auprès des ouver- tures par lesquelles on sort les minerais des fosses, un atelier disposé pour le cassage et le triage. Dans une salle couverte, ou sous un hangar, se trouvent des banquettes élevées et partagées en cases, dont chacune est garnie à son fond d'une plaque épaisse de fonte de fer; c'est sur cette plaque que de vieux ouvriers, des femmes ou des enfans brisent les minerais avec le marteau à main, et les trient morceau par morceau. On sépare ordinairement en trois parties les matières soumises au triage: i.° la roche ou gangue stérile qui est rejetée; 2.° le minerai à hocard , celui qui présente un mélange trop intime de roche et de matière métallique pour qu'on puisse les sé- parer par le cassage et triage; 5." enfin le minerai pur, ou du moins très-riche , qu'on appelle mine (1) de triage, mine grasse. 11 reste sur les places de triage beaucoup de menus dé- bris qui pourroient former une quatrième sorte de minerai , puisqu'on les traite d'une manière particulière , par le cri- blage, ainsi que nous le dirons tout à l'heure. Le placement de morceaux plus ou moins riches dans telle ou telle classe, est relatif à la valeur du métal contenu, eu (1) Peut-être convient-il de faire remarquer ici que l'on emploie quel- quefois le mot MINE pour celui de minerai quand on parle de la fonte des mines, etc.: il faut éviter celte ioculiou vicieuse. OU 8 114 MIN égard aux dépenses nécessaires pour l'en extraire: c'est ainsi que, dans certaines exploitations de plomb, on rejettera les morceaux de gangue que l'on juge à l'œil, contenir encore au moins 3 p. loo de galène, et cela parce que Ton sait que l'on en perdroit la plus grande partie , par les lavages qu'il faudroit lui faire éprouver pour en séparer les 90 centièmes de gangue, et que ce qui resteroit n'en paieroit pas les frais. § II. Les opérations très-simples du triage sont communes à presque tous les minerais; mais il est d'autres préparations qui exigent plus d'art, de soins et de dépenses, et que l'on n'emploie dans leur dernière perfection , qu'à l'égard des mi- nerais des métaux qui ontune certainevaleur , comme ceux de plomb, d'argent, etc. II s'agit du lavage des minerais. Les lavages les plus simples et les moins dispendieux sont ceux auxquels on soumet les minerais de fer, et principale- ment ceux d'alluvions qui se trouvent déposés près la surface de la terre en grands et en petits fragmens agglutir es. Il est souvent utile de les nettoyer pour pouvoir faire ensuite le triage des parties tout-à-fait terreuses qui seroient nuisibles dans les fourneaux. Ce lavage grossier est souvent exécuté par des hommes qui remuent, au milieu d'un courant d'eau, et avec des râbles et des pelles en fer, le minerai qu'on a placé à cet effet dans des caisses ou bassins en bois ou^en pierre. Dans d'autres lieux , on fait exécuter ce lavage plus écono- miquement par une machine que l'on nomme un patouillet. On remplit du minerai à laver une auge en bois ou en fonte, dont le fond est courbe , et dans l'intérieur de laquelle se meuvent des bras ou espèces d'anses de fer, fixées à l'arbre d'une roue hydraulique ; cette auge est d'ailleurs constam- ment pleine d'eau qui se renouvelle en entraînant les terres que le mouvement de la machine et le frottement qui en ré- sulte entre les parties du minerai, font détacher de celles-ci. Lorsque le lavage est terminé, on enlève une des parois laté- rales de l'auge, et le courant entraîne le minerai dans un bassin plus spacieux où il subit une sorte de triage ; souvent même il est ensuite passé au crible de difTérentes manières. Cette machine n'est employée que pour les minéiais de fer MIN ii5 ordinairement assez peu précieux pour que l'on ne craigne pas d'en perdre les parties les plus légères. §111. Bocardage. — Avant de parler du lavage des minerais de plomb, argent, cuivre, etc. , il convient d'indiquer les moyens par lesquels on les réduit en poudre plus ou moins fine, ce qu'on appelle les hocarder , du nom que porte la machine qui sert à cet usage, et qui se nomme un bocard. Son utilité ne se borne pas à préparer des minerais, on la trouve dans presque toutes les fonderies où elle sert à piler des argiles, du charbon , des scories, etc. Un bocard ou machine à piler ( pi. ci-jointe, fig. -2) consiste en plusieurs pièces de bois mobiles (A), placées verticalement, et main- tenues dans cette position entre des coulisses de charpente {aa). Ces piècessontarméesàleur extrémité inférieure d'une masse de fer (m). Un arbre (B) , mu par l'eau, et tournant hori- zontalement, accroche ces espèces de pilons, au moyen de parties saillantes qu'on appelle cames (c) , qui entrent dans une échancrure {00) du pilon. Ceux-ci sont soulevés succes- sivement, et retombent dans une auge longitudinale {hh) , creusée dans le sol, et dont le fond est garni , ou de plaques de fonte ou de pierres dures; c'est dans cette auge, et au- dessous des pilons , que le minerai à borcarder se rend en tom- bant d'une trémie que l'on entretient constamment remplie. L'auge fermée latéralement par deux cloisons renferme trois ou quatre pilons: c'est ce qu'on appelle une batterie; ils sont disposés de manière que leur soulèvement , comme leur chute, se fasse à des intervalles de temps égaux. Ordinairement un bocard est composé de plusieurs batteries (deux , trois ou quatre ), et la disposition des cames sur l'arbre de la roue hydraulique est telle qu'il y a constamment un même nombre de pilons soulevés à la fois, ce qui est impor- tant relativement à l'uniformité qu'il est convenable de con- server au mouvement de la machine. Onbocarde à sec, c'est-à-dire sans faire arriver d'eau dans l'auge , les matières qui ne doivent point être soumises à un lavage subséquent, et souvent les minerais riches et dont on craint de perdre les parties les plus légères. Le plus ordinairement, surtout pour les minerais de plomb, d'argent, de cuivre, etc., on fait traverser l'auge du hO' îi6 MIN card par un courant d'eau plus ou moins rapide , et qui, en entrai)iant les matières pilées, les dépose plus ou moins loin par ordre de grosseur de grain et de richesse; c'est un pre- mier lavage qui a lieu en sortant de dessous les pilons. Dans le bocardage à sen, la finesse de la poussière dépend du poids des pilons, de la hauteur de leur chute , et du temps pendant lequel on laisse la matière dans l'auge; mais, dans le bocard qui reçoit un courant d'eau , le séjour des matières est plus ou moins long, suivant qu'on leur donne plus ou moins de facilité pour en sortir; tantôtccs matières sortent de l'auge par-dessus ses parois longitudinales, et la hauteur de la ligne qu'elles doivent franchir influe sur la grosseur du grain: tan- tôt on fait sortir l'eau et les matières pilées qu'elle entraîne, à travers les vides d'une grille, et alors il s'opère une espèce de criblage. Il y a, au reste, quelques différences dans les résultats de ces deux méthodes. Enfin la vitesse et la quantité d'eau qui traverse l'auge influent encore sur la sortie plus ou moins prompte des matières pilées, et par conséquent sur les produits du bocardage. La grosseur des particules de minerai pilé étant toujours assez différente en raison des duretés fort variables des ma- tières qui les composent, on trouve le moyen de les classer, de les distribuer à peu près par ordre de grosseur et de pe- santeur spécifique , en faisant circuler l'eau qui sort de l'auge du bocard et chargée de matières, dans un système de canaux qu'on appelle labyrinthe, où e!le dépose successivement . à mesure qu'elle perd de sa vitesse, les parties terreuses et métalliques qu'elle entraîne, et qui y demeurent suspendues par adhérence. Ces parties métallifères, surtout lorsqu'elles ont une grande pesanteur spécifique , comme la galène, se déposeroient dans les premiers conduits, si, en l'aison de leur dureté, ordinairement beaucoup moindre que celle de la gangue, elles ne se réduisoient pas en poudre plus fine que celle-ci, et en grande partie par très-petites lames qui con- tractent beaucoup d'adhérence tant avec le liquide qu'avec les matières terreuses ; on est donc obligé de les aller chercher jusque dans les parties les plus tenues de la gangue pulvérisée , qu'on appelle bourbe. On distingue deux manières de conduire le bocardage; elles MIN Î17 sont relatives h la grosseur des grains que l'on veut obtenif et que l'on détermine préalablement d'après la nature du mi- nerai, celle de sa gangue, sa richesse, etc. Nous avons déjà indiqué les moyens à l'aide desquels on pouvoit faire varier le résultat du bocardage, savoir, le poids des pilons, leur levée, la vitesse même de leur mouvement; d'un autre côté, l'élévation de la fente par laquelle doivent passer les matières pilées, ou bien le diamètre des trous de la grille, leur dis- tance, la quantité de l'eau affluente, sa vitesse, etc. Le bocardage peut être disposé pour obtenir beaucoup de gros grains, ce qu'on connoît sousle nom de sable (c'est ce qu'on appelle en allemand roeschepochen) , ou bien on cherche à pro- duire beaucoup de poussière fine qu'on appelle schlamm ( l'opé- ration prend alors le nom zaehen poclien). On donne générale- ment le nom de schlich aux minerais piles, soit qu'ils aient été lavés ou non, quoique beaucoup plus souvent dans le premier cas. Ces matières sont alors disposées pour subir les lavages, dont nous parlerons incessamment. Pour terminer tout ce qui est relatif à la pulvérisation des matières minérales, nous ajouterons que quand on a besoin d'atteindre à une ténuité extrême j d'avoir de la poussière ex- trêmement fine, comme pour les minerais qui doivent être soumis à. l'amalgamation, on les fait passer sous des meules comme le blé dans les moulins ordinaires; après la mouture ils sont bluttés et forment une espèce de farine. Lavages des minerais. § IV. Les minerais piles sous le bocard sont ensuite soumis à des opérations très-délicates, longues et coûteuses, que l'on, nomme lavages; leur but est de séparer mécaniquement les matières terreuses de la partie métallique, qui doit alors avoir une pesanteur spécifique bien plus grande, car sans cela le lavage ne seroit plus praticable. L'intermédiaire dont on se sert pour rendre plus sensible la différence de pesanteur spécifique, et pour entraîner les matières les plus légères, est leau que l'on fait couler avec plus ou moins de vitesse et d'abondance au milieu du schlich étendu sur une table plus ou moins inclinée. Mais comme cette opération entraine toujours, outre luie i'8 MIN dépense assez notable, une perte plus nu moins grande de métal, il y 3 encore à calculer quel est le degré de richesse au-dessous de laquelle il n'y a plus de profita exécufer le la- vage, et d'un autre côté, quel est le point de purification du schlich auquel il faut s'arrêter, parce qu'on perdroit trop de mêlai comparativement à ce qu'il en coûte pour fondre une petite portion de gangue de plus. Il ne peut évidemment y avoir de règle à cet égard, puisque les élémens de ces calculs varient pour chaque usine. § V. Avant de décrire les diverses méthodes de lavage, il convient de parler du criblage, qui a pour objet, de même que le labyrinthe qui succède au bocard , de distril)uer et de séparer les minerais (qui n'ont point passé au bocard h eau) par ordre de grosseur de grain. On pratique cette opération particulièrement sur les débris de mine, et sur ceux prove- nant du cassage du minerai. On met ces matières dans un crible ou espèce de tamis circulaire ou carré, dont le fond est formé d'une grille au lieu d'une plaque de métal percée de trous; on plonge ce crible rapidement et à. plusieurs re- prises dans une cuve ou bassin rempli d'eau. Ce liquide entre par le fond, soulève les particules minérales, les sépare et les tient un instaut suspendues, après quoi elles retombent en suivant à peu près l'ordre de leurs pesanteurs spécifiques, et se classent ainsi avec une certaine régularité. Le crible est quelquefois plongé par l'effort immédiat du laveur; quelque- fois il est suspendu à une bascule que fait mouvoir l'ouvrier ; pour que le criblage s'opère bien , il faut que le crible ne reçoive qu'un seul mouvement, celui de bas en haut; alors le minerai se sépare de sa gangue, et s'il y en a de diverses pesanteurs spécifiques, il forme, dans le crible, autant de couches distinctes, et l'ouvrier les enlève facilement avec une spatule, en rejetant la partie supérieure lorsqu'elle est trop pauvre pour être repassée une seconde fois. On nomme cette opération criblage à la cuve ou criblage par dépôt. Remarquons que, pendant le criblage, les particules qui peuvent passer à travers les trous du fond tombent dans la cuve et s'y déposent; on les recueille ensuite pour les sou- mettre au lavage lorsqu'elles en valent la peine. Quelquefois, comme à Poullaonen , les cribles sont coniques MIN 119 et tenus, au moyen de deux anses, par un seul ouvrier : au lieu de recevoir un seul inouvement comme dans la méthode précédente , le cribleur lui imprime successivement des mou- vemens très-variés et déterminés par la pratique. Leur but est de séparer les parties pauvres du minerai des parties plus riches, afin de soumettre les premières au bocardage. Parmi les criblages et lavages que l'on faif subir aux miné- rais, il faut distinguer comme utiles et ingénieux, ceux qui sont pratiqués à l'aide de grilles de fer, dites grilles anglaises , et les laveries à gradins de Hongrie. Ces moyens de débarrasser les minerais des matières terreuses pulvérulentes, consistent à les placer, au sortir de la mine , sur des grilles, et à y ame- ner ensuite un courant d'eau, qui fait passer à travers les barreaux les plus petits morceaux et entraîne les parties tout- à-fait pulvérulentes, qui sont reçues dans des bassins où elles séjournent assez long-temps pour s'y déposer. Le lavage à gradins est une extension de celui-ci; il suffit pour s'en faire l'idée d'imaginer une suite de grilles placées successivement à difFérens niveaux (1), de manière que l'eau arrivant sur la plus élevée, oîi se trouvedéposé le minéraiàlaver, en entraîne une p'.irtie, à travers cette première grille, sur la seconde, qui est plus serrée, de là sur une troisième, et enfin dans des labyrinthes ou bassins, où se dépose ce qu'il y a de plus fin. § VI. Tous ces moyens ne produisent qu'une séparation assez incomplète de la gangue, et d'ailleurs ils ne sont pas applicables aux minerais en poussière fine, aux bourbes dé- posées dans les labyrinthes des bocards. A mesure que les matières deviennent plus fines, elles contractent plus d'adhé- rence entre elles et avec l'eau , de sorte que leur purifica- tion devient plus difficile. C'est alors qu'il faut employer le lavage sur des tables et en commençant par celles qui offrent les manipulations les plus simples ; ce sont les tables dites caisses allemandes ou caisses à tombeau (fig. 2), qui servent principalement au lavage du sable qui sort de dessous les pilons du bocard. Ces caisses sont rectangulaires, ayant en- viron 5" de longueur, sur o™,5o de largeur; les rebords (1) Laveries à gradins. Voyages mëtallurgiqnes de Jars, l. H, p. i65 et suiv. MIN sont élevés de o^^bn: elles sont inclinées d'envi ion o™,4<^! ^ leur extrémité supérieure (que l'on peut nommer chevet) se trouve placée une espèce d'auge ou de boite (B) sans rebord du côté de la caisse et sur laquelle on dépose le minerai à Javer; au-dessous de cette auge passe un conduit (a) qui verse par le rebord (b) du chevet de la caisse , une nappe d'eau qui peut s'écouler par le trou percé dans le rebord (c) du pied de la caisse. Le laveur fait tomber sur la table une partie du minerai placé dans l'auge ; il ramène ensuite conti- nuellement avec un rouable, le minerai que l'eau entraîne, de manière qu'il n'y ait que la partie terreuse et le minerai fin qui soient enlevés. Ces dernières matières se déposent suivant l'ordre de leurs pesanteurs spécifiques dans les canaux (C) qui font suite à la caisse. Pour parvenir à une séparation plus complète des matières terreuses, il faut laver les minerais fins sur des tables moins inclinées, où le courant d'eau moins rapide et plus étendu , permette de faire plus complètement, et avec le moins de perte possible, la séparation de la gangue. Il y a plusieurs sortes de tables à laver qui sont employées ou successivement pour le même minerai, ou séparément pour les diverses espèces de schlich-, nous en décrirons deux genres. Le pre- mier comprend les tables immobiles dites fatZes dormantes, et ie second, les tables mobiles nommées à percussion ou à secousses^ Les tables dormantes (fig. 4, I, II) sont en effet des tables à rebord, longues d'environ 4 à 5 mètres, larges de j5 à 18 décimètres et de 12 à i5 centimètres d'inclinaison. A leur tête est placée une planche triangulaire à rebord (A). On fixe en face de l'angle du sommet une petite planche (a) qui ne le remplit pas, et sur chaque côté un rang de petits prismes (II) triangulaires en bois; cet espace se nomme la cour. Au-dessus est placée obliquement la caisse qui renferme les minerais à laver (1) , et encore au-dessus passe le canal (I>) qui conduit l'eavi sur ce minerai , le délaie , l'entraîne et le répand sur la cour; l'eau qui le chasse est d'abord divisée en deux filets par les prismes triangulaires, ce qui forme une (1) Elle n'est point dans la figure (|ue nous cniplojon'; , el f^ui appar- tient aux tables à balais qu'on va décrire. MIN r2i nappe d'eau qui s'étend sur la table eu emportant ks parties les plus légères. Pour que cette séparation se fasse le plus exactement possible, le laveur ramène le minerai avec un rouable vers la tùtc de la table; enfin l'eau cliargée de parti- cules terreuses, se rend dans les caisses (G) et les canaux (Hj placés au bas de la table. La boue des premiers canaux est re- prise pour être privée, par ua dernier lavage, des particules métalliques qu'elle peut encore contenir. La poudre minérale lavée par ce moyen porte particulièrement le nom de schlich. On couvre quelquefois ces tables de toile ou de drap : on a employé surtout ce moyen pour les minerais qui renfer- ment de l'or, parce qu'on a pensé que les fils du drap ou de la toile retiendroient plus sûrement les particules les plus fines de ce métal; mais il paroit que ce moyen ne mérite aucune confiance et qu'il produit même un schlich très-impur. On emploie dans certaines mines ( au Hartz, etc.) des labiés dites à balais (fig. 4, I, II). Vers la partie supérieure est un canal (D) par lequel arrive le minerai chassé par l'eau ; pour qu'il ne se dépose pas, l'eau est continuellement agitée par un moulinet (M) ; elle descend sur la place trian- gulaire (A) et se répand de là sur la table (B), tandis que de l'eau pure amenée par un autre canal (G), arrive sur la table par-dessous (d) cette place pour délayer et laver le minerai. Vers le pied de cette table est une fente (c) que Ton ferme à volonté et au-dessous de laquelle est un premier réservoir (F) ; au bout de la table est un second réservoir (G) ; enfin à l'extrémité de la table est le canal (H) des rebuts. Lorsque l'eau a entraîné dans ce canal la poussière terreuse mêlée au minerai, le schlich lavé et assez pur reste étendu sur la table, depuis le chevet jusqu'au pied; alors on commence à balayer celui qui recouvre la dernière partie (E), et on le fait tomber dans le second réservoir (G); on balaie ensuite celui qui est sur la partie supérieure (B) de la table , et on le fait tomber par la fente (e) qu'on vient d'ouvrir, dans le premier réser- voir (F). Les schlichs du second réservoir (G) et les rebuts du canal (H) sont lavés de nouveau. § Vil. La seconde classe renferme les tables mobiles ou à percussion (fig. 5). La (iiblc elle-même (A) est construite à peu près comme les tables fixes; elle a environ 4 mètres de long 122 MIN et 10 décimètres de largeur; ses rebords ont à peu près ■j. décimètres dans la partie haute -, mais elle est suspendue, comme on le voit dans la figure , par ses quatre angles au moyen déchaînes (di, etc.). Ces chaînes dans l'instant du repos, c'est-à-dire lorsque le chevet de la table est appuyé contre la charpente qui est derrière lui, sont inclinées du chevet au pied, et tendent par conséquent à ram; ner la table vers cette charpente. Au-dessus et en arrière du chevet delà table est une plate- forme (B) fixe, qui porte un plan triangulaire incliné et à rebord (c) sur lequel sont attachées les petites pièces de bois saillantes (W) que nous avons décrites dans les tables fixes. Au-dessus de ce plan est placée la caisse (D) qui renferme le minerai; son fond est oblique; elle est séparée elle-même en deux compartimens par une cloison amovible (Z) percée d'un trou (f) à son bord inférieur. On met le minerai à laver dans le compartiment supérieur (i); l'inférieur (2) reste vide. Une rigole (R) passe au-dessus de ces caisses, et y amène l'eau qu'elle conduit par deux tuyaux {rr) ; l'un (/') la verse dans le compartiment du minerai, l'autre dans le compartiment vide» Le minerai délayé est entraîné sur la table, il s'y étend en nappe mince et uniforme, comme nous l'avons dit pour les tables fixes. Mais, pendant qu'il descend, la table reçoit à son chevet, au moyen d'une machine (M) qui y est placée , une impul- sion assez douce qui la porte en avant. Cette impulsion ces- sant, elle revient à sa première position, et éprouve, en frap- pant contre la pièce (Z) , un choc violent , et ainsi de suite. Ces mouvcmens contraires ont pour objet : 1.° de séparer les particules terreuses et les particules métalliques qui pour- roient être adhérentes , en leur communiquant des vitesses qui sont inégales et en raison de leurs densités différentes ; 2." de ramener vers le chevet de la table les parties métal- liques qui sont les plus pesantes. Nous n'avons pas décrit le mécanisme qui imprime à la table les secousses dont nous venons de parler. Les figures (5 1, 111) le font suffisamment comprendre. On modifie, en raison de l'espèce de minéral que l'on doit laver, les diffé- rentes circonstinces qui influent sur le lavage. Ainsi l'incli- INSERT FOLDOUT HERE MIN 123 naison de la table varie de :i à i5 cenliniètrcs. L'eau y est répandue tantôt en filets déliés , tantôt à plein tuyau , en sorte qu'il y coule jusqu'à deux pieds cubes d'eau par minute. Le nombre des secausses qu'elle reçoit varie de i5 à 36 par mi- nute. Elle s'écarte de sa position primitive, tantôt de 2 centi- mètres, tantôt de 20. Le gros sable exige eu général moins d'eau et moins d'inclinaison dans la tableque le sablefin et visqueux. Lorsqu'on s'est assuré que le schlich est comp'étcuient lavé, et que l'eau qui s'écoule ne contient plus de minerai, on la laisse s'échapper parle canal qui esta l'extrémité de la table-, mais lorsqu'on craint qu'elle ne renferme encore quelques particules métalliques, on couvre ce canal, et l'eau se rend dans la caisse (H) oîi elle dépose tout ce qu'elle tenoit en sus- pension ; on soumet alors le dépôt à un nouveau lavage. § VIll. Les préparations mécaniques que subissent les mi- nerais ^ ont lieu ordinairement à leur sortie de la mine, et sans aucune autre opération intermédiaire. Cependant il ar- rive quelquefois que, pour diminuer la dureté de certaines gangues et de quelques minerais de fer, on leur fait subir une calcination préalable h leurs cassage et bocardagc-. Quand il s'agit du lavage de certains minerais, opération qui est fondée sur la différence des pesanteurs spécifiques, il peut arriver qu'eu chaugeant un peu l'état chimique des sub- stances qui composent le minerai, on parvienne plus aisément à séparer les parties terreuses, et autres matières étrangères. C'est dans cette vue que l'on fait subir aux minerais d'étain un grillage qui, sépai-ant l'arsenic et oxidant le cuivre qui s'y trouve mêlé, donne le moyen d'obtenir ensuite par le lavage, de l'oxide d'étain beaucoup plus pur qu'on n'auroit pu le faire sans cela. En général ces cas sont assez rares, et presque tou- jours le lavage suit le triage et le bocardage , et le grillage vient ensuite lorsqu'il doit être employé. § IX, Nous allons terminer ce que nous avions à dire sur les diverses préparations mécaniques des minerais, par quelques considérationssur la manière dont ils sont livrés aux fonderies. Les diverses préparations mécaniques s'exécutent ordinai- rementauprès des mines d'où Ton a sorti les minerais : elles sont communément réunies aux travaux d'exploitation et sous la même direction. Les schlichs et minerais triés qui en pro- ^^4 MIN viennent , sont ensuite fondus sur les lieux, ou transportés pour être vendus aux fonderies. L'Allemagne nous présente plusieurs exemples dejToncieries centrales régies pour le compte du gouvernement qui possède presque toujours les forêts où l'on prend le combustible: on y reçoit à des prix fixés par un tarif invariable des minerais de toute espèce (non compris ceux de fer), qui forment l'objet d'exploitations nombreuses situées dans le voisinage , et appartenant à diverses compagnies ; l'utilité de ces sortes de fonderies est bien grande et bien évidente; elles favo- risent puissamment l'exploitation des mines dont le minerai est le moins riche , et pour lequel ou ne voudroit pas faire tousles frais que nécessiteroit l'établissement d'une fonderie. Le paiement des minerais ou schlichs plus ou moins bien lavés, se fait d'après des essais dont nous indiquerons plus tard le nombre et la nature ; mais on peut entrevoir que les mélanges divers des minerais entre eux, leur richesse plus ou moins grande en plomb, cuivre et argent, donnant lieu à des opérations plus ou moins compliquées , il importe beau- coup de les bien reconnoître avant de les acheter ; c'est pour cela que la /i^raison- des minerais est un objet auquel on donne beaucoup d'attention, en Allemagne. Nous ne devons pas nous y arrêter long-temps , et nous indiquerons seulement ce qui est relatif à l'évaluation de l'humidité qui se trouve contenue dans les minerais; car il est évident que si l'on recevoit , sans déduction de poids , le minéral humide , on trouveroit un déchet très-notable lorsqu'il seroit sec et prêt à passer au fourneau: il y auroit une perte réelle pour la fonderie. Autrefois on admettoit généralement dans les usines du Harlz que 35 quintaux de schlich humide donnoient 5o quin- taux de schlich sec , et l'on n'avoit égard à l'humidité des schlichs livrés que par ce mode arbitraire de déduction. Aujourd'hui un essayeur d'humidité détermine , par une ex- périence directe, combien chaque quintal de schlich livré re- présente de schlich sec. Pour cela, sur chaque quintal qui est pesé avant d'entrer dans le magasin , et avant d'être placé dans une case, cet essayeur met en réserve quelques poignées de matière qui servent aux essais subséquens, tant sous le rapport de l'humidité que sous celui de la teneur en métah MIN 125 Après avoir mêlé ensemble les poignées d'épreuves qui ont été réservées sur chaque quintal , l'essayeur d'humidité prend dans le mélange qui corres[)onans , s'appelle , comme on le sait , intus-siisceptior. Ainsi les corps organisés ou vivans sont composés de parties dissimilaires, et croissent par intus-susceplion. Nous n'insistons pas davantage sur les caractères essentiels de ces corps : ils sont développés dans tous les ouvrages d'His- toire naturelle générale , de zoologie , de physiologie , etc. ; et d'ailleurs les caractères opposés des corps inorganisés , les fe- ront mieux ressortir. Les corps bruis ou inorganisés, dont les minéraux font la plus grande partie, qui sont les élémens de tous les autres , ne présentent dans leur structure intime aucune partie dis- semblable , ne montrent dans l'intérieur de leur masse au- cun de ces appareils qu'on nomme organe; chaque partie est exactement semblable au tout. Ce tout n'est donc lui- même qu'une masse résultante de l'aggrégation des parties si- milaires qui s'appliquent par une force de cohésion à l'ex- térieur. Un corps, ou plutôt une masse inorganique , est donc com- posé départies similaires (1), et croît par juxta-position. Il y a entre les corps inorganisés et les corps organisés une autre différence assez remarquable, quoiqu'elle soit moins déterminée, moins absolue, et qu'elle ne nous semble même pas essentiellement distinctive de ces deux classes de corps ; mais elle se présente si fréquemment , elle est surtout si exclu- sive lorsqu'on la considère dans les corps organisés, qu'on (1) tl ne faut pas prendre les parties tlisseniblables dont sont co: les MiNKKAVX Mtr.\KGLs pouv des molécules dissiniilaires. i62 MIN doit la placer au moins en seconde ligne. Cette différence est celle qui se montre entre les formes extérieures des corps organisés, et celles des corps inorganisés. Dans les premiers toutes les formes sont arrondies au moins dans un sens , c'est-à-dire cylindroïdes. On n'y voit jamais ni arête vive, ni angle solide déterminable et constant, rare- ment y trouve-t-on quelques faces planes, et même ne le sont-elles que partiellement, imparfaitement et passagèrement. Dans les corps inorganiques, dans ceux qui seuls doivent être considérés comme un tout, une unité complète et termi- née, et non comme une association grossière de plusieurs unités , les formes sont angulaires , les faces sont souvent par- faitement plates, les arêtes rectiligues , et les angles solides bien déterminés et d'une valeur constante. . Quand ces corps prennent des formes arrondies , ce qui est une exception rare et même limitée à un petit nombre d'es- pèces, cela tient ou à des circonstances particulières propres à certains cas, comme dans les diamans, les calcaires ferri- fères et magnésiens, etc. , ou bien à ce que ce sont des ag- grégalions grossières de plusieurs unités, ou parties indépen- dantes; tel est le cas des stalactites, des hématites et de toutes les concrétions. Mais si les formes arrondies peuvent quelquefois se pré- senter dans le règne inorganique, l'inverse n'est pas vrai, et les formes angulaires sont absolument étrangères aux corps organisés; car il ne faut pas regarder comme formes angu- laires les tiges prismatiques de quelques végétaux, les graines polygones, etc., ni comme corps organiques les matières cris- tallines , même de composition animale ou végétale, qui peuvent se trouver dans ces corps, tels que le cétin , l'acide urique , le sucre, le camphre, etc. Ces corps sont de vrais corps inorganiques d'origine animale ou végétale , analogues par leur manière de se former et de croître aux corps inorga- niques minéraux ; ils n'en diffèrent que par leur composition chimique. Il résulte de ces définitions et des distinctions qu'elles éta- blissent, une conséquence assez importante pour la métaphy- sique de la minéralogie, c'est celle qui est relative à llndi- vidu. MIN i63 Dans les règnes organiques il y a des indwidus , c'est-à-dire des êtres qui ne peuvent être divisés sans être détruits, ou en totalité , ou dans l'une de leurs parties. Dans \e& corps bruts et par conséquent dans les minéraux , on ne voit plus d'indi- vidus, ces corps peuvent être divisés sans être détruits; les parties séparées sont semblables par toutes leurs propriétés essentielles , et entre elles età la masse qu'elles forment. Cette masse peut être divisée presque à l'infini en petites parties qui ne diffèrent point les unes des autres. Un cristal est une masse limitée, mais n'estpoint un individu , quoique, dans quelques cas, les fragmens aient une forme différente de celle que le cristal présentoit avant d'avoir été brisé. Cependant, si dansles minéraux il n'y a pas d'individus iso- lés et visibles comme dans les animaux et les végétaux, on doit rechercher s'il n'y a pas dans les corps bruis une abstrac- tion à laquelle on puisse appliquer ce nom, c'est-à-dire s'il n'est pas possible de se les figurer dans un état tel qu'on ne puisse plus les diviser sans les détruire , ce qui est le carac- tère de Yêtre ou de Vindividu. La molécule intégrante , telle que les physiciens et les chi- mistes la conçoivent, ne pouvant être divisée sans être dé- composée, c'est-à-dire détruite, peut être regardée comme le véritable individu miuéralogique. Elle paroît remplir toutes les conditions attachées à ce mot. En effet, il y a peu de doute que si nous avions des organes assez délicats pour aper- cevoir les molécules intégrantes d'un corps ,nous les verrions toutes, non seulement semblables, mais égales entre elles, et par cela même d'une ressemblance beaucoup plus parfaite que celle qui existe entre les individus parmi les animaux et parmi les végétaux. Les échantillons ou les fragmens visibles des minéraux sont donc des aggrégations formées de molécules intégrantes ou d'individus , tantôt tous semblables comme dans les minéraux parfaitement homogènes , tantôt différens les uns des autres , parce qu'ils appartiennent à des espèces différentes, comme dans les minéraux mélangés ou souillés de matières étrangères. Les pierres mélangées sont pour nous ce que seroit un po- lypier composé, tantôt d'une seule espèce de polype, tantôt de plusieurs espèces, vivant entrelacées. Si nous n'avions pas 1 1 . i64 MIN des yeux propres à distinguer les individus qui composent ces polypiers, nous n'y verrions que des masses semblables par leur couleur, parleur aspect, par leur cassure, mais variables par leur forme et par leur grosseur, et susceptibles d'être di- visées sans être détruites, tant que cette division n'agira pas sur les polypes. On doit seulement remarquer qu'en minéralogie on n'a jamais vu les individus isolés, ils sont toujours aggrégés. Cette aggrégation des individus paroît même être une suite de leur simplicité. Ainsi les individus minéraux , qui sont les plus simples de tous, sont constamment aggrégés, comme on vient de le faire remarquer. Les végétaux qui paroissent être les corpsles plussimples après les minéraux, sontdes aggrégations d'individus composés chacun de toutes les parties essentielles à leur existence. Ces individus aggrégés sont même suscep- tibles d'être séparés jusqu'à un certain point, sans être dé- truits, comme l'observation et l'expérience des boutures le prouvent. Parmi les animaux , les individus les plus simples , tels que les polypes et quelques vers, s'aggrègent, soit en se liant sur une tige commune , soit en se rapprochant seulement, tandis que les animaux d'un ordre plus élevé, les quadrupèdes, les oiseaux, sont des individus réels parfaitement simples et iso- lés, qu'on ne peut diviser en aucune manière sans opérer leur destruction totale, ou au moins partielle. Le véritable indii>idu minéralogique est donc la molécule in- tégrante. Nous sommes descendus par ces considérations à l'abstrac- tion la plus simple , et nous avons acquis par là les moyens de remonter régulièrement , et presque sans arbitraire , à des abstractions d'un ordre supérieur, c'est-à-dire à celles qu'on nomme espèce, genre, ordre, classe, etc. Mais, pour établir ces groupes avec la précision que nous devons y apporter, il faut épuiser, pour ainsi dire, l'étude de tout ce qui appartient aux propriétés particulières des minéraux , à ce qu'on appelle leurs caractères , et évaluer l'importance de ces propriétés ou caractères , c'est-à-dire chercher à re- connoilre celles qui sont essenti-elles à l'individu, qui le font ce qu'il est , celles qui appartiennent aux masses qu'il forme, MIN 165 et enfin celles qui ne sont qu'accessoires , c'est-à-dire qui sont (lues à des circonstances particulières dans lesquelles s'est faite Taggrégation des individus, ou à des corps étrangers qui sont venus se mêler avec eux. Ces considérations appartiennent aussi, et peut-être même plus essentiellement encore à la classification; mais celle-ci ne pouvant être établie philosophiquement qu'au moyen des propriétés que présentent les minéraux , et de la valeur de ces propriétés, il faut nécessairement connoître ces propriétés générales, et les apprécier à leur véritable valeur, avant de les employer pour réunir les minéraux en groupes, sous les noms d'espèces, de genres, etc. D'après ce que nous venons d'établir, on est amené à consi- dérer les propriétés des minéraux en raison de leur impor- tance, et à les distinguer en trois classes. 1.° Celles qui tiennent à l'essence de l'individu minéralo- gique, qui le constituent ce qu'il est, sans lesquelles il n'exis- teroit pas, ou , ce qui revient au même, celles qui tiennent à sa composition. Ce sont les caractères chimiques , tant les es- sentiels que ceux qui dérivent de la nature chimique, tels que l'odeur, la saveur, la fusibilité, etc. 2.° Les propriétés qui résultent essentiellement de la nature du minéral , c'est-à-dire de sa composition chimique , mais qui se manifestent uniquement par son action sur certains corps , sans altération de l'individu minéralogique ni de ses aggrégations.Cesont lespropne'fe's qu'on appelle physiques. Ces propriétés peuvent appartenir àl'individu minéralogique, sup- posé isolé, comme à ses masses , sans qu'on puisse encore le déterminer avec certitude : telles sont la forme, la dureté, la densité, l'action sur la lumière, l'électricité, etc. 3.° Les propriétés du même ordre , ou propriétés physiques qui appartiennent évidemment aux masses ou à l'aggrégation des individus, telles que la ténacité, la structure, etc. Nous allons examiner ces propriétés, leurs valeurs et celles de leur modification, la manière dont elles se manifestent, les moyens qu'on a pour les faire ressortir, les observer, les évaluer, enfin tout ce qu'elles présentent de remarquable , d'intéressant ou d'utile, et qu'on doitconnoitre, avantd'entrer dans l'étude spéciale des minéraux. 166 MIN Art. II. De la composition des minéraux et des caractères CHIMIQUES. Comme nous classons les diverses considérations que pré- sentent les minéraux dans l'ordre de l'importance que nous y attachons, et non pas dans celui qui pourroit résulter de leur manifestation plus sensible ou plus apparente , nous de- vons placer en première ligne les propriétés chimiques, ou les considérations qui résultent de la composition des miné- raux, c'est-à-dire de l'essence de l'individu minéralogique. La composition prise se///e suffît pour établir l'essence d'un minéral. Tous les naturalistes conviendront que quand on leur dira que telle masse homogène est constamment com- posée de soufre et de mercure, d'acide sulfurique et de chaux dans telle proportion , ils n'en demanderont pas davantage pour reconnoitre dans ces compositions des minéraux dis- tincts, lors même que letir forme ou toutes les autres pro- priétés resteroient long-temps inconnues. Si au contraire on présente un minéral dont on puisse exactement assigner la forme et les autres propriétés, on ne croira jamais le con- noitre tant qu'on ignorera sa composition. On pourra oublier de demander, dans le premier cas, quelle est la forme du nouveau corps ; mais on demandera toujours , dans le second , de quoi est-il composé, ou, s'il est indécomposable, quelles sont ses propriétés chimiques; car celles-ci sont les signes ir- récusables de la différence des corps ; et si ceux qu'on tire de la forme ou des propriétés physiques peuvent quelquefois les suppléer, pour éftiblir cette distinction, c'est qu'ils les font préeumer. Ces propriétés tenant donc essentiellement à l'essence des corps inorganiques, c'est par leur examen que nous devons commencer l'étude des propriétés générales de ces corps. C'est par une analyse complète faite sur des échantillons par- faitement purs, c'est-à-dire exempts de tout mélange avec des corps étrangers, et choisis dans leur degré de plus simple com- position , c'est-à-dire exempts de tous corps dissous dans leur masse (i); c'est par une analyse faite avec toutes les précau- 0} Le quarz colore, vt-rdàtrc et opaque, est alltré par une terre verte MIN 167 lions et toutle talent quel'étatde la science rend obligatoires; c'est par une évaluation savante des diverses combinaisons que doivent former entre eux les élémens obtenus , qu'on arrive à la connoissance la plus profonde de la composition des minéraux , à celle enfin que l'état actuel de la chimie per- met d'atteindre. 11 nous suffit d'avoir indiqué ce que l'on doit entendre par une bonne analyse et les circonstances dans lesquelles on peut présumer connoître avec quelque certitude la composition des minéraux : nous ne pouvons entrer à cet égard dans de plus grands développemens ; c'est dans les ouvrages des chi- mistes qu'on doit aller les chercher. Mais il ne faut pas confondre l'cinalyse des minéraux avec la recherche de leurs caractères chimiques; l'objet de l'ana- lyse, comme nous venons de le dire, est de faire connoître le plus sûrement et le plus savamment possible, la véritable composition des minéraux, c'est-à-dire non seulement les élé- mens qui s'y trouvent, mais comment ces élémens réunis en composés binaires , ternaires , quaternaires, etc., forment, par leurs différens modes de réunion , les différentes espèces minérales. Cette connoissance importante qui ne s'obtient que par des opérations longues, savantes et délicates, étant acquise, il s'agit de reconnoître la nature d'un minéral au moyen d'opé- rations brèves, simples et faciles, mais qui puissent cependant donner des notions précises et certaines de cette nature ; c'est ce que l'on nomme les caractères chimiques. Ces carac- tères ont, comme la chose qu'ils manifestent, une haute im- portance et une grande valeur : par leur moyen on peut sou- vent déterminer, non seulement la nature de l'échantillon qu'on examine, mais le placer dans l'espèce et dans le genre auquel il appartient; car ils sont susceptibles de se généra- liser, et par conséquent de faire reconnoître une espèce , quel que soit l'aspect sous lequel elle se présente. Les autres qui y est mélangée; du quarz jaune ou violet, limpide, est altéré pai* un oxide métallique qui y est dissous; du quarz hyalin, incolore, parfaite- ment limpide, est dans son degré de pureté absolu ou réduit à sa plus Simple comjiosition. i68 Mm caractères, ceux même qui paroissent le plus intimement liés à la nature des minéraux, ne jouissent point de cette géné- ralité, et pour qu'ils se manifestent, il faut que ces corps se présentent dans un état particulier de perfection, assez rare dans la nature : le caractère chimique , au contraire , va cher- cher l'individu minéralogique et en dévoiler la nature au milieu même des mélanges les plus hétérogènes et dans l'état de la plus grande altération de ses masses. Le fer dans l'ocre , la chaux carbonatée dans la marne friable ont perdu pour se faire reconnoître les secours de la densité, de la dureté, du magnétisme, de la réfraction , de la forme ; mais le caractère chimique ne les abandonne jamais. On peut donc avoir lieu d'être surpris qu'aprèsavoir trouvé , admis et employé un moyen aussi efficace de connoilre réel- lement les minéraux , et ensuite de les reconnoî/re, une école tout entière , une école célèbre , répandue dans tout le monde savant, l'ait abandonné, rejeté même, et que ce ne soit pour ainsi dire qu'avec peine, que ce ne soit même pas de toute part qu'on y revienne ; c'est ce que nous allons faire voir en parcourant l'histoire des caractères chimiques , avant d'entreprendre de les faire connoître. On peut regarder Cronstedt comme le minéralogiste qui ait le premier, vers lyôS, senti l'importance des caractères chi- miques pour la distinction des minéraux, et qui ait employé des procédés aussi précis que variés pour les reconnoître par ce moyen. Bergman et son éiève Gahn portèrent encore plus loin ce genre de recherches : le premier proposa une classilicatiou fondée sur les rapports tirés de la composition ; l'un et l'autre , et surtout Gahn, tirèrent de l'emploi d'un seul des moyens que procure la chimie appliquée à la minéralogie, des carac- tères tellement précis et tranchés, qu'au rapport de M. Ber- zélius, qui a été le témoin de ses travaux , il distinguoit avec sûreté presque toutes les espèces , et y découvroit des prin- cipes qui y étoient en quantité infiniment petite. C'est vers 1780 que ces moyens furent mis à la disposition de tous les minéralogistes qui purent alors en apprécier le mérite et les ressources : aussi plusieurs s'en servirent-ils : cl si tous ne les employèrent pas avec le même succès, ou avec MIN 1^9 la même sagacité , cela tcnoit et à l'état encore imparfait Hc la chimie, et au genre d'esprit de ceux qui la cuUivoient. Ainsi on vit de 1770 à 1790, Sage, Monnet, et surtout De- born et de Saussure , Mongez et Volta , Daubenton même , et ensuite plus tardSchmeisser, Haiiy, etc., prouver, parleur mé- thode précise de détermination, la valeur et les autres avan- tages des caractères chimiques pourreconnoître les minéraux et rapprocher les variétés en espèces, et celles-ci en genres fondés sur des principes scientifiques, et non sur de vaines et passagères similitudes : comment se fit-il qu'une école en- tière , célèbre par le nombre et le mérite de ses adeptes, ait méconnu la solidité de ces caractères? comment se fait-il que , dans le moment même où ces caractères sont por- tés à leur plus haut degré de précision et d'étendue par les travaux de M. Berzélius, de ses élèves et des chimistes miné- ralogistes de tous les pays, le chef d'une nouvelle école propose encore des classifications dans lesquelles la composi- tion est sans valeur, et les caractères chimiques, ou presque entièrement oubliés, ou appliqués comme caractères artifi- ciels? Ce n'est pas le moment d'examiner cette question qui tient aux principes généraux des classifications. Les caractères chimiques peuvent se considérer sous trois rapports différens : tantôt ils émanent du minéral sans le se- cours d'aucun agent, et le font reconnoître en agissant sur nos sens; tantôt ils se tirent de l'altération que la simple action de la chaleur fait subir au minéral-, tantôt enfin ils se manifes- tent par le changement que le minéral éprouve de la part de certains corps qu'on nomme réactifs , ou de celle qu'il leur fait éprouver. De là trois sortes de caractères chimiques: 1. L'action sur les sens. -2. L'altération par le calorique. 3. L'altération par les réactifs. §. 1. Action sur les sens. 1. La SAVEUR olTre un caractère tellement propre à certains corpsqueleschimistes quiont acquis l'habitude de l'employer, ne se méprennent jamais sur la nature des corps qu'ils cher- chent à déterminer par ce moyen. Il est inhérent à leurna- »7o MIN fure, et remporte de beaucoup à cet égard sur la couleur: mais il en est de ce caractère comme de tous ceux qui ne peuvent être mesurés par des instrumens ; nos sens nous don- nent les moyens de les percevoir, mais ces moyens sont indivi- duels, et nous ne pouvons définir, avec assez de précision pour les transmettre, les différences que nous remarquons, La saveur a encore un autre avantagesurles autres caractères chimiques, c'est qu'elle se manifeste, sans aucune altération de la part des corps; Il suffit que ces corps soient dissolubles, ou seulement susceptibles de se couibineravec les matières salines de la salive pour devenir sensibles : de là la saveur variée du cuivre, du fer, du zinc, de l'étain, saveurs assez différentes pour faire reconnoître ces métaux avec certitude par les per- sonnes qui ont acquis l'habitude de les éprouver ainsi. Mais c'est dans les substances liquides, telles que les eaux minérales, dans les substances dissolubles dans l'eau, telles que les sels , suivant l'acception ancienne et vulgaire de ce mot , que ce caractère est et plus sensible et plus distinctif. On a cherché à établir quelques divisions dans les diffé- rentes saveurs, appliquées aux seuls corps qu'on trouve na- turellement. On peut les réduire aux suivantes : Métallique. — Les métaux et quelques oxides. Astringente. — Le fer sulfaté. Styptique. — Le cuivre sulfaté. Salée. — La soude muriatée. Fraîche. — Le nitre. Amère. — La magnésie sulfatée. Acide. — L'alun. Alcaline. — Le natron. II. L'odeur. Elle est tantôt propre au minéral et due à sa vo- latilisation entière : dans ce cas elle pourroit, comme la sa- veur, le faire reconnoître pour ce qu'il est , sans qu'on ait besoin d'avoir recours à d'autres propriétés ; mais ce carac- tère , comme celui de la saveur, est indéfinissable , et pour ainsi dire individuel. D'ailleurs il est rare qu'il se manifeste de lui-même dans les minéraux, et sans le secours de la rhalcur, du choc, du frottement, ou de quelque autre moyen MIN 17 1 qui font éprouver au corps examiné un commencement de décomposition, ou qui ne font connoitre qu'un des principes de ce corps , souvent même étranger à sa composition essen- tielle. Les caractères pris de l'odeur se manifestent donc par trois moyens. ] ." Par l'i ction de la chaleur qui tantôt , en volatilisant le corps sans décomposition , lui fait développer son odeur ca- ractéristique ; ce cas est assez commun , et le caractère qui en résulte est de première valeur. Le soufre , l'arsenic , l'an- timoine, le tellure, le phosphore, le chlore, l'hydrogène, le bitume, répandent chacun une odeur particulière qui ne permet pas de les méconnoitre. ■2." Par frottement violent, choc ou fracture. L'odeur est moins manifeste, et le caractère peut avoir, suivant les cas, une valeur très-différente. Il est encore de première valeur lorsqu'il sert à dévelop- per, dans les corps, l'odeur qui leur est propre, ou qui est celle d'un de leurs composans, alors ce moyen et ses résultats rentrent tout-à-fait dans le cas de l'odeur dégagée par la cha- leur : telle est l'action du choc sur l'arsenic et sur les com- binaisons de ce métal avec d'autres, sur les sulfures , etc. Mais l'odeur n'est plus que l'indice d'un corps étranger inter- posé, lorsqu'elle n'aaucuneanalogieavec cellequipourroitêtre propre aux corps choqués ou frottés ; telles sont les odeurs d'hy- drogène sulfuré , (ie bitume , répandues dans cescirconstances par des quarz , des barytes sulfatées, des calcaires, etc. 3." La troisième sorte ou classe d'odeur manifestée par quelques minéraux, n'est qu'une propriété fugace, dont la cause, la nature et l'importance sont encore indéterminées; c'est celle qu'on appelle odeur argileuse, et qui se dégage par le contact de l'humidité, soit de l'haleine, soit de toute autre source , de certaines matières sèches, poreuses et d'ap- parence argileuse , mais qui se dégage aussi des minéraux qui n'ont rien de ce qu'on appelle argileux; tels sont cer- tains minerais de fer oxidé terreux, la pinite , etc. Elle n'est pas due à l'argile, car l'alumine pure, le kaolin, etc., ne la manifestent pas, et plusieurs minéraux non argileux la dégagent. Il paroîfroit que le fer oxidé terreux a quelque in- '72 MIN fluenccsiirla production de cette odeur, puisque la plupart des Tninéraux qui la rép^indent renferment du fer à cet état. Enfin cette odeur se manifeste d'une manière très -frappante , lors des premières gouttes de pluie qui tombent après quelques jours de sécheresse. On doit reconnoître, d'après ce que nous venons d'expo- ser, quelles sont dans les minéraux les odeurs qui peuvent être considérées comme caractères distinctifs, et quelles sont eeîles qui ne sont que de simples propriétés de circonstance. §. 2. Action du calorique. L'action du calorique sur les minéraux offre trois considé- rations très-différentes, et des caractères d'une valeur aussi frès-différente , suivant que ce corps agit sur les masses ou aggcégats d'individus, ou sur les individus minéralogiques eux-mêmes. Dans le premier cas, le calorique se borne à désunir les indi- vidus minéralogiques, à les écarter plus ou moins sans les alté- rer.Le caloriquen'agit doncici quesurlesaggrégations, sur les masses, et pointsur les individus ou molécules intégrantes. C'est l€cas dece qu'on appelle la fusion et volatilisation simples dans lesquelles le corps, après avoir été fondu ou volatilisé, reste toujours le même. Mais comme cette désunion s'opère à dis degrés de température différens, suivant la nature des indi- vidus minéralogiques, elle pourroit déjà servira distinguer les espèces , sans néanmoins les faire connoître, si on avoit des moyens exacts d'évaluer le moment précis de la fusion, et la température à laquelle elle a lieu ; non seulement on ne pos- sède pas ces moyens, mais on voit qu'ils seroient peu efli- caces, difliciles à employer et beaucoup moins satisfaisans que ceux qui résultent de la seconde considération, et surtout du troisième genre d'action chimique. Cette fusion ou volatilisation simple des minéraux, quoique liée à l'essence de ces corps, comme tous les caractères chimiques , ne peut donner que des caractères pour ainsi dire grossiers, et peu propres à la véritable distinction des espèces. C'est cependant un des premiers caractères chimiques qu'on ait mis en usage pour former des ordreset des classes en divisant les minéraux, fa fusibles et infusibles, en Hxes et volatils. Ainsi, à Taide de MIN 173 ce caractère , on arrivera à distinguer le bismuth si fusible, des métaux qui lui ressemblent , le quarz et lesilex int'usibîes du verre et du pétrosilex plus ou moins aisément fusibles, l'oxide rouge et fixe de plomb, de Toxide rouge ou du sul- fure rouge et volatil de mercure. Mais, à l'exception de ces cas où le caractère est amené à prononcer d'une manière absolue entre deux seuls termes, il est tout-à-fait insuflisant dans l'état actuel de la science, et nous ne nous y arrêterons pas davantage. Le second cas est celui où le calorique agit sur l'individu minéralogique, l'altère, le détruit, et séparant, en partie au moins, ses principes constituans, donne les moyens de les reconnoitre, à l'aide des caractères qui leur sont propres, et qu'il leur fait manifester. Ainsi, dans les suliùres de fer, de plomb, etc., le calorique, dégageant le soufre, en faitrtcon- noitre la présence; dans les combinaisons arsenicales, il agit de la même manière sur l'arsenic. Les résultats sont clairs et pré- cis-, mais les cas où ils se présentent ainsi sont très-bornés, parce qu'il faut qu'il y ait un des composans qui soit volatil et facilement reconnoissable par le caractère de l'odeur. Dans le troisième cas, le calorique détruit -les individus minéralogiques; mais comme tous leurs principes sont fixes , ils restent en présence , et souvent alors ils se combinent d'une autre manière pour former d'autres individus et une autre espèce. C'est un cas très-commun dans les minéraux pierreux; or comme ces nouveaux minéraux sont encore plus difficiles à reconnoitre que ceux qui les ont produits par leur destruc- tion, cette action du calorique est plus embarrassante qu'u- tile pour la détermination des espèces, et nous n'en ferons mention que pour engager à l'éviter, ou à en faire peu d'usage. Ainsi il n'y a pas de doute que des grenats , des staurotides, des diallages, des mésotypes, des lazulites, des minerais de fer oxidé, de cuivre pyriteux , d'argent rouge, ne soient différens après avoir été fondus de ce qu'ils étoient avant cette opération, et que les résultats ne puissent rien , ou presque rien nous apprendre pour reconnoitre les minéraux. Nous devons maintenant , et avant de quitter ce sujet , faire connoitre les instrumens et les procédés qu'on peut employer pour obtenir, comme caractères , les résultats que donne lac- 174 MIN tion du calorique sur les minéraux, ces iiistrumens devant servir également à l'action combinée du calorique et des réactifs que nous allons examiner dans le paragraphe suivant. Si le minéralogiste ne devoit pas borner ses vues à tirer de l'action du calorique sur les minéraux, des caractères faciles à observer, mais tranchés et propres à les faire reconnoître , il devroit emprunter à la chimie les moyens qu'elle enseigne, et il n'auroit besoin d'aucun instrument particulier; mais il doit agir en petit, sans embarras et cependant avec une grande puissance. L'instrument qui remplit fort bien ces con- ditions est emprunté de l'art du metteur-en-œuvre, et porte le nom de chalumeau. Cet instrument , bien fait, bien dirigé, accompagné de toutes les circonstances favorables à sa plus puissante action , peut communiquer à un petit fragment de minéral une cha- leur très-forte, au moins égale au 160 du pyromètre de Wedgwood , et laisser apprécier facilement toutes les sortes d'altérations qu'a éprouvées le fragment soumis à son action. Depuis l'époque 011 Svvab , Bergman et Gahn ont employé le chalumeau ou tube de fer recourbé , dont se servent les bijoutiers pour opérer la soudure d'objets délicats, jusqu'à l'é- poque actuelle, cet instrument a été, de la part des minéra- logistes, l'objet d'une multitude de recherches, de modifica- tions , de combinaisons dans, ses diverses parties; près de trente personnes s'en sont occupées; plus de vingt écrits , dont quelques uns très-volumineux, ont été publiés sur ce sujet; et s'il falloit présenter ici l'histoire détaillée et com- plète de cet instrument, nous aurions presque un volume à écrire. Nous nous bornerons donc à indiquer ses principales variations et les trois ou quatre sortes de chalumeaux entre lesquels on peut choisir. Le chalumeau du minéralogiste est essentiellement un tuyau ou tube percé d'une ouverture très-déliée par laquelle de l'air fortement cliassé traverse la flamme d'une lumière quelconque, et en dirige un jet délié, mais vif, sur le miné- ral qui est présenté à cette action. Suivant qu'on emploie l'air atmosphérique chassé des pou- mons sans aucun appareil, ou différens gaz renfermés dans MIN 175 des réservoirs, et poussés par difTéreiis moyens sur le corps ù examiner, on a le clialumeau simple, ou le chalumeau composé. C'est du premier seul que nous allons nous occuper, parce que c'est le seul qu'on puisse considérer comme agent miné- ralogique. On distingue dans l'appareil du chalumeau simple trois par- ties principales : A. hetube, ou chalumeau proprement dit. B. Le corps en combustion, qui doit donner la chaleur. C. Le support qui doit porter ou renfermer le fragment à examiner. A. Le tube ou chalumeau proprement dit. Il faut qu'il remplisse les conditions suivantes: 1." Qu'il soit assez long pour que l'observateur ne soit point incommodé par la chaleur de la flamme, ni par celle qu'elle communique au chalumeau; mais qu'il ne soit pas trop long de manière à rendre les moindres mouvemens trop sensibles, et à écarter trop l'objet de l'œil de l'opérateur; 19 à 22 cen- timètres (7 à 8 p.) paroissent être la dimension la plus conve- nable. 2.° Que l'ajutage ait une direction commode, ou qu'au moins il puisse la prendre, et en cela les ajutages mobiles ont un grand avantage. Il doit avoir environ 4 centimètres. 3.° Que le trou soit très-fin, percé dans l'axe du cône qui forme la cavité de l'ajutage, d'une matière inaltérable par le feu, et susceptible d'éfre facilement nettoyé. 4.° Qu'il y ait un réservoir sullisant pour retenir l'eau qui se dégage des poumons dans l'insufflation, de manière à ce qu'elle ne puisse pas pénétrer dans la cavité de l'ajutage , quelque direction qu'on donne à l'instrument. 6.° Qu'il ne puisse laisser passer l'air par aucune fissure, ni par aucun point de réunion , et que ces points de réunion des diverses parties soient toujours exactement clos, lors même que ces parties ont été usées par le frottement. C." Enfin il faut qu'il soit simple, léger et d'un transport commode, qu'il ne communique rien de malsain ou de dé- sagréable dans la bouche de l'opérateur. Parmi tous les chalumeaux qui ont été proposés , trois nous Ï7C MIN semblent pouvoir se disputer la préférence, et être offerts aux observateurs qui choisiront celui qui convient le mieux à leur usage particulier. hti chalumeau deGahn, représente planche I, fîg. i. 11 na d'autre inconvénient que d'être un peu volumineux, un peu lourd , et d'avoir un ajutage fixe. Le chalumeau de Voigt, fig. 2 : l'ajutage est mobile et peut prendre sur la tige Tinclinaison appropriée à la position et aux mouvemens les plus commodes à Topérateur ; mais il est susceptible de laisser passer l'air par le point de rotation de l'ajutage sur le réservoir. En faisant cette partie conique , et l'ajustant exactement à frottement, on pourroit éviter cet inconvénient. Le chalumeau de Wollaston^ fig. 3. Instrument réduit à sa plus grande simplicité , comme le sont tous ceux dont se sert cet homme d'un génie si remarquable par l'application qu'il sait en faire aux plus hautes conceptions de la physique , comme aux plus minutieux procédés des arts mécaniques. Les trois pièces A s'ajustent à frottement, se séparent aisément, se servent d'étuis B, tiennent par conséquent le moins de place possible. Le seul inconvénient qu'il présente , c'est de manquer d'un réservoir d'eau; mais le prolongement de l'extrémité étroite de la seconde partie peut être porté jusqu'au degré propre à remplir l'ollice de réservoir. Ces instrumens peuvent être faits en cuivre jaune, ou en argent, en totalilé ou en partie; il faut avoir toujours un petit bout mobile en platine, qui a l'avantage précieux de pouvoir être nettoyé, c'est-à-dire dégagé de la suie, ou des ordures qui obstruent son ouverture, en le portant, au moyen du chalumeau lui-même, à l'état incandescent. Le chalumeau simple n'a d'autre support que la bouche et la main gauche, et d'autres soufflets que les muscles des joues. Lorsqu'on a acquis l'habitude de souffler dans cet instrument, on parvient et sans beaucoup de peine , à y entretenir un jet d'air continu, en remplissant sa bouche d'air, et respirant pour en introduire de nouveau dans les poumons, tandis que les muscles l)uccinateurs chassent celui qui est comme em- magasiné dans la bouche. Dict. de.v Se . Nat. T. 3/ JVIiuei-aJoo: ?L. I . MIN 177 B. Le corps en combustion. L'objet qu'on se proposées!, comme nous l'avons dit, de projeter sur le corps soumis à l'épreuve du feu , un jet de ilammc , ayant une frès-grande intensité de chaleur. 11 faut pour cela .- 1." Que la flamme soit suffisamment large, qu'elle soit la plus pure possible , c'est-à-dire exempte , autant qu'on le peut, de fumée extérieure. 2." Qu'elle soit toujours à la même hauteur, et non sus- ceptible d'être altérée , diminuée d'intensité, etc., par l'ac- tion de l'air du chalumeau. Une lampe, alimentée de bonne huile, ayant une mèche plate d'une dimension convenable, une lampe qui soit sus- ceptible de se placer à la hauteur et dans la position la plus convenable à l'observateur , dont le diamètre n'écarte pas trop la tige du chalumeau, de celle du support, est le foyer de combustion le plus convenable : chacun peut la faire l'aire comme il le préfère, quant à la forme, aux dimen- sions, etc. Nous donnons ici, pi. 11, fîg. 1 , celle qui nous a paru la plus commode. Au défaut d'une lampe , on peut se servir d'une chandelle, mais on en devine aisément tous les inconvéniens , sans qu'il soit nécessaire de les détailler. Une bougie àgrossemèchepeut suppléer à l'une et à l'autre , mais elle a plusieurs des inconvéniens de la chandelle ; la ilamme d'une bougie ordinaire est trop maigre, et par con- séquent trop foible. La flamme d'une mèche de lampe , de chandelle ou de bou- gie présente plusieurs parties distinguées par leur teinte. En nousbornant aux principales, on y remarque: le centre (e) , un espace conique et obscur; c'est comme l'a fait voir M. Davy par sa manière de couper les flammes, un espace sans combus- tion, mais rempli du gaz qui se dégage de la mèche, et qui , étant abrité du contact de l'air par ses couches extérieures en combustion, n'est pas encore allumé. Vextérieur (/) , ou la flamme proprement dite, qui est d'un blanc d'autant plus tclalaat, quil s'approche davantage de la pointe de la flanune, 5 1. 12 178 MIN c'est aussi la partie où la combustion est la plus complète , et le degré de chaleur le plus intense. Çn projetant sur la flamme, le jet d'air qui sort du cha- lumeau, on augmente considérablement son intensité, parce qu'on allume pour ainsi dire le gaz enveloppé par la flamme extérieure, et parce qu'on dirige sur l'objet soumis à l'action de cette haute température et la partie bri:lante de l'extré- mité de la flamme, et le nouveau feu produit par l'inflamma- tion du gaz intérieur. Suivant qu'on plonge cetobjet dansla pointe la plus déliée de la flamme, partie où la combustion est la plus complète et la la chaleur la plus forte, ou dans le milieu du fuseau que forme la flamme , et qui est la partie la plus brillante , on oxide dans le premier cas, et on désoxide dans le second le corps ainsi chauffé, si c'est une substance métallique susceptible de ces modifica- tions. La pratique dirigée par ce principe instruira, beaucoup mieux qu'une plus longue description, sur la position où il faut mettre le m'étal qu'on veut oxider ou réduire; on doit s'exercer sur l'étain pour acquérir cette pratique. C. Le support. C'est le corps qui porte ou qui tient l'objet à essayer. Il a présenté des variations encore bien plus nombreuses que le chalumeau , et doit même être différent suivant le but qu'on veut atteindre , et l'objet qu'on essaie. 11 faut dessupports en forme de pince pour tenir les petits fragmens dont on veut simplement connoitre le degré et le genre de fusibilité, quand d'ailleurs l'objet n'est pas susceptible d'éprouver une liquéfaction trop complète. Il faut des supports faisant l'ollice de creusets , quand l'ob- jet est susceptible d'éprouver une liquéfaction aqueuse , et qu'on veut le soumettre à l'action de diverses substances. Le support le plus habituel pour examiner la fu.sibilité des matières terreuses, est, i .° une petite pince (fig. 2), dont les extrémités qui serrent l'objet par leur propre tendance à se fermer, doivent être très-déliées et en platine. Lorsqu'on veut essayer l'objet à l'aide de divers flux ou réactifs, on peut employer : 2." Un fil de platine très-délié , recourbé à un de ses bouts? mcl.des Se. Sot. T. 5i Minéralogie. PL. 11. MIN 179 on fait fondre un globule de flux à cette extrémité, et dans ce flux la poussière minérale que l'on veut examiner, 5." Une lame mince de platine que l'on courbe et cçeuse à volonté et sur laquelle on place , avec ses réactifs , le minéral à essayer. Ce moyen simple et commode , qui a fait abandonner les cuillers de platine, est dû à M. WoUaston. 4.° Un charbon. Le meilleur charbon est celui de bois blanc, et celui de saule principalement. Il faut qu'il soit bien br,ûlé , et exempt de fissures et de nœuds. Le char- bon de bois dur, c'est-à-dire de chêne, de hêtre, a de nom- breux inconvéniens. Il est commode de tailler en parallélipi- pèdes, le charbon qui doit servir de support; on creuse dans une des faces une petite cavité hémisphérique dans laquelle est placé, comme dans un creuset, le corps h examiner. On y ajoute les fondans et autres réactifs appropriés. Ces quatre sortes de supports que l'on doit tenir à la main , pour suivre les mouvemens de l'autre main , et pour présen- ter convenablement le fragment en essai à la flamme du cha- lumeau; ces quatre supports , dis-je, sont suflisans pour tous les genres d'opération , et remplacent tous ceux qu'on a pro- posés d'ailleurs, tels que les filets de disthène, les lames de mica, les tubes de verre, les éclats de silex, etc. Telles sont les trois parties principales qui forment l'appa- reil du chalumeau simple. Le chalumeau composé peut avoir deux buts diff'érens : l'un est de rendre plus fixes, peut-être plus commodes dans quelques cas , et par conséquent plus sûres , les diverses parties que nous venons de décrire, en soufflant, au lieu de la bouche, avec un soufflet ou avec tout autre instrument fixe comme dans la lampe de l'émailleur, en rendant par conséquent l'a- jutage du chalumeau et le support également fixes. On fait gagner au procédé, par ces moyens, une assurance et une conti- nuiléquela main et la bouchene peuventdonnerau chalumeau simple; mais on fait perdre à l'instrument l'avantage d'être d'un transport facile et d'un usage général dans tous les lieux, dans tous les momens et pour tous les hommes. Nous ne dé- crirons pas le chalumeau composé, qu'il est facile de se figurer et de faire exécuter suivant sa convenance. i8o MIN [/autre but est tout différent de celui que nous avons en en vue : c'est un véritable appareil de chimie et de physique, destiné à faire des recherches sur la nature et les propriétés des corps inorganiques. Ici on n'emploie plus l'air atmosphérique, et encore moins celui des poumons. C'est tantôt du gaz oxigène qu'on verse sur la flamme d'une lampe à esprit de vin très-rectifié, ou dans la cavité du charbon, de manière à y faire naître une chaleur d'un très-haut degré : tel a été le premier chalumeau composé employé par Lavoisier , et ensuite par Marquart-, mais bientôt on a porté l'action de la chaleur à un bien plus haut degré, d'abord en dirigeant sur l'objet un jet de gaz hydrogène, allumé par un jet de gaz oxigène, sortant, d un autre réservoir, c'est le chalumeau de M. Hare de Phi- ladelphie. On a encore été plus loin , et c'est à MM. Clarke de Cambridge , Brook et Neuman qu'on doit ce moyen ex- trême : on a osé renfermer dans un réservoir un mélange dé- tonant de gaz hydrogène et de gaz oxigène, c'est-à-dire un mélange fait dans les proportions les plus convenables à la combinaison complète de ces deux gaz. Pour donner encore ])lus d'intensité à la chaleur qui doit se produire au mome.it de la combinaison , on a eu la témérité de comprimer ces gaz et d'en diriger le jet allumé sur le corps soumis à cette puis- sante action. On a par ce moyen tout fondu : on a reconnu dans les corps de nouvelles propriétés relatives à leur mode de fusion et de volatilisation; mais on est entièrement sorti, comme on le voit, des limites dans lesquelles on doit se ren- fermer pour chercher les caractères minéralogiqucs. Nous ne mentionnons donc ces instrumens que parce qu'on leur a donné le nom de chalumeau. Il y a quelques précautions à prendre pour faire éprouver au minéral la plus violente action du feu que le chalumeau simple puisse donner, et pour éviter qu'il n'échappe à cetle action. Il faut d'abord que le fragment soit le plus petit possible : si c'est un éclat de minéral pierreux, destiué à être porté parla pince, il faut qu'il soit Irès-délié, qu'il présente une pointe ou une arête vive. MIN T8r On peut augmenter encore la ténuité des minéraux ditli- cilcs à fondre, en broyant dans un peu deau un fragment de ces minéraux, plaçant une goutte de cette eau sur le charI)ori qui rabsori)e aussitôt, en laissant à sa surface un dépôt mince de la poussière minérale. On donne à cette pellicule un peu de consistance en la chauffant au rouge sur le charbon avec le chalumeau. On l'enlève ensuite avec beaucoup de précau- tion en la mettant entre les serres de la pince , et on pré- sente cette pellicule très-mince cà l'action du feu du chalumeau. Si le minéral à essayer décrépite par la chaleur, il faut le pulvériser avant de l'y exposer; et, pour le pulvériser sans qu'il se disperse , on l'enveloppe dans un peu de papier. Si la poussière est tellement ténue ou légère, que le vent du chalumeau puisse l'enlever aisément, on lui donne uae aggrégation suffisante, en rhumectant avec de l'eau légère- ment gommée. Dans tout ce que nous venons de dire , nous n'avons en égard qu'tà l'action de la chaleur du chalumeau sur les miné- raux , et à la manière la plus sûre de l'y appliquer. Nous allons maintenant examiner les résultats de cette ac- tion simple, c'est-à-dire de la chaleur agissant seule et sans le secours d'aucun autre agent. 1. Elle altère ou change simplement l'aspect de quelques uns; 2. fond les autres ; 3. volatilise en tout ou en partie cer- tains minéraux ; et 4. fait connoître dans d'autres la présence de l'eau. i.^La simple altération antérieure à la fusion, ou indépen- dante de celle-ci, que certains minéraux éprouvent de l'action du feu sont : La décrépitation. Le minéral éclate et se disperse en un grand nombre de petites parties (les pyrites, le diaspore ). h'à perte de la transparence et le changement de couleur, phé- nomènes très-importans , et qu'il faut soigneusement ap- précier, surtout dans les substances métalliques (le zircon hyacinthe, la tourmaline , etc. etc.) V exfoliation. Les feuillets ou lames dont il est composé se manifestent ou se séparent (le gypse, l'apophyllite). Velflorescence. Le fragment se boursoufle et s'épanouit à la manière d'un chou-ileur (la mésofype). ï82 MIN Le b ouillonnement. Ce phénomène qui indique le dégage- ment d'un gaz, el qui tient aussi à la décomposition, conduit à l'efflorescence, à la fritte ou scorie; enfin à la fusion plus ou moins complète, qui est le second degré ou mode d'allé- ration. 2° La fusion donne des produits très-différens, et qu'il faut soigneusement distinguer. Lorsqu'un minéral est peu fusible, l'extrémité aiguë du fragment , ou les arêtes les plus coupantes sont seules émous- sées; et quelquefois cette altération est si foible qu'il faut le secours de la loupe pour la voir. Lorsque le verre qui résulte est assez liquide pour couler le long de l'éclat, et rendre le fragment plus large à sa base, il offre ce que de Saussure appelle fusion en verre rétrograde. Les autres produits de l'action fondante simple sont : Le vernis. Lorsque le fragment se couvre seulement à la surface d'un vernis vitreux (le pyroxène , lastaurotide ). La scorie. Lorsqu'il se boursoufle sans se réduire en glo- bule (quelques grenats ferrugineux). La/r/«e. Lorsque la fusion est imparfaite, et qu'une partie non fondue est disséminée dans la partie fondue. Vémail. Lorsque le globule ayant l'éclat du verre , est complètement opaque. Le verre enfin. Lorsque le globule parfaitement fondu a l'éclat et presque la transparence du verre : ce verre est tantôt compacte, tantôt huileux. ha forme du globule, qui est tantôt parfaitement sphérique et lisse (lefelspath) »antôt hérissé d'aspérités , tantôt polyé- drique et comme cristallisé. 3.° ha volatilisation. Le fragment examiné peut se volatiliser entièrement, et disparoître par conséquent en totalité, lors- qu'il appartient à une substance qui jouit de cette propriété , et que cette substance est pure: tels sont le mercure sul- furé, l'arsenic. Ou bien il n'y a qu'un de ses principes qui se volatilise, l'autre étant fixe; alors le fragment diminue sensiblement, soit qu'il se fonde ou qu'il reste solide; tel est le cas de l'argent rouge, de la plupart des sulfures, etc. Lorsque ces fragmens sont essayés en plein air, la matière volatilisée se répand dans l'atmosphère, et , à l'exception MIN 185 de l'odeur qu'elle peut manifester, on perd tout moyen de la rcconnoître , et pur conséquent un des m eilIcTirs caractères du minéral examiné. M. Bcrzélius, pour recueillir la matière volatilisée, place le fragment dans un tube de verre mince ouvert à ses deux extrémités, et qu'on tient plus ou moins obliquement. On chauffe le fragment à travers le tube, et on peut reconnoître à sa couleur, ou essayer par d'autres moyens la partie volatilisée qui se condense sur une partie du tube. 4.° Mais si cette substance étoit de l'eau, la petite quantité qui s'en dégageront en raison de la petitesse du fragment, et ie courant d'air qui traverse le tube, ne luipermettroientpas de se condenser. On met alors plusieurs fragmens bien séchés à la température de l'eau bouillante, dans un petit malras à col long et à large ouverture (fig. 3 ) , et on les chauffe jusqu'à l'incandescence , soit à la flamme de l'esprit de vin, soit à celle du chalumeau. L'eau , dégagée quelquefois avec une grande abondance, se condense en gouttelettes très- distinctes dans le col du matras (la mésotype , le retinite , les silex résinites , le manganèse hydraté , etc. ) §. 3. Action des réactifs. On entend par réactifs en chimie les corps qui servent à faire manifester à ceux que l'on veut reconnoître, les pro- priétés caractéristiques qui leur sont propres. La manière de les appliquer soit au corps dans son état naturel, soit au corps dissous, soit au corps fondu, a moins d'importance que leur mode d'actions. Ainsi, au lieu de les considérer sous le point de vue de l'état du corps sur lequel on réagit , nous les considérerons d'après leur nature , leur ma- nière d'agir et la classe de caractères qu'ils doivent faire res- sortir. Un traité complet des réactifs seroit presque un traité de chimie , et devicndroit fout-à-fait étranger à la minéralogie. Un traité incomplet est inutile pour celui qui sait la chimie, et absolument inintelligible pour l'amateur de minéralogie , qui ne la sait pas. Nous devons borner ce paragraphe à des préceptes généraux sur l'emploi des réactifs dans les essais mi- i84 MllN néralogiq«es , et à l'indication des principaux réactifs que le minéralogiste doit avoir constamment à sa disposition. Lorsque les réactifs doivent agir sur le corps à l'état na- turel , mais avec l'aide de l'action de la chaleur, il faut, pour les mettre en usage, employer les instrumens que nous avons décrits en traitant de l'action du calorique. Lorsqu'ils doivent opérer sur le corps à l'état naturel sans le secours du feu , il faut qu'ils soient à l'état liquide. Pour les mettre en contact avec le corps à essayer, on peut opé- rer, suivant la quantité ou le volume du corps qu'on soumet à leur action , ou dans le fond d'un verre très-conique, ou dans un verre de montre, ou enfin sur une simple plaque de verre. On met le fragment à examiner sur cette plaque, et on y ajoute une goutte du réactif liquide qui doit, en l'attaquant, en faire ressortir les propriétés. On a dans certains cas une dissolution de ce corps qui rentre dans le troisième cas. On ne doit jamais, comme on le faisoit autrefois, mettre la goutte de réactif, quel qu'il soit , sur le corps à examiner , car non seulement on altère l'échantillon, mais on n'a aucun moyen de juger de l'action du liquide avec lequel on l'a ainsi touché. Lorsqu'on a une dissolution du corps à essayer, et on voit que cette dissolution se réduit dans la dernière manière d'o- pérer à une simple goutte, on peut, comme le fait M. Wol- laston avec tant de sagacité et avec une précision si éton- nante, la diviser en plusieurs parties, et étudier l'effet d'autres * agens sur cette dissolution ; c'est , nous le répétons , de la chi- mie réelle , même de la chimie souvent profonde et savante- dont les résultats ne peuvent être appréciés que par un mi- néralogiste chimiste, mais qui diffère de la chimie de labora- toire, en ce qu'elle opère par des moyens très-simples sur des quantités très-petites, en ce qu'elle n'arrive pointa une analyse complète du minéral, mais seulement à faire ressortir les propriétés caractéristiques qui dépendent de la composition. Nous allons présenter la série des principaux réactifs, et indiquer leur manière la plus ordinaire d'agir. Nous ferons connoître leur action spéciale sur les espèces, en développant les caractères chimiques de chaque espèce. A. Rédclifs iolides cis;issant sur les minéraux à Vaide de la fusion. MIN i85 Ce sont la soucie, le borax, le sel de phosphore, le nitre, l'acide borique et l'étain. La soude , c'est-à-dire le carbonate de soude parftiitement pur; le borax et le sel de phosphore sont les seuls qui aient un emploi assez général , et qui exigent des procédés assez particuliers pour que nous devions les désigner ici. On emploie La soude k deux principaux usages. ].° Pour dissoudre la silice, et par conséquent manifestersa présence, en rendant fusible un minéral qui en renferme une grande quantité, et qui étoit infusible avant cette addition. On doit faire cette opération , comme la suivante , sur le char- bon , et employer la îoude à petites doses. Lorsque le globule est brun, c'est une indication de la présence de l'acide sul- furique dans le minéral. 2." Pour opérer la réduction de plusieurs métaux ; c'est un procédé ingénieux et sûr qui est dû à Gahn,il fait reconnoitre la plus petite quantité de métal disséminée dans une masse minérale. On pétrit la poudre du minéral à essayer avec la soude • on fond ce mélange dans la cavité de charbon. Le tout est absorbé et disparoît ; on continue néanmoins sur le charbon pénétré du mélange Faction du feu vif du chalumeau , en ayant soin d'employer la flamme de réduction , et d'ajouter même de la soude. On éteint le charbon avec un peu d'eau , et on enlève la partie pénétrée par le mélange de soude et de minéral. On broie cette partie sous l'eau : on en- lève par le lavage et la soude excédante, et le verre de soude et de terre plus léger que le métal , et surtout le charbon encore plus léger. On a alors au fond du petit mortier dans lequel on a fait ce lavage, une poudre grisâtre ou noirâtre, que l'on comprime fortement avec le pilon contre le fond du mortier. Si c'est un métal malléable , cette compression suffit pour faire paroitre l'éclat métallique. Si c'est du fer, on peut borner là son essai, parce que le barreau aimanté, en l'enlevant , ne laisse point de doute sur sa nature ; mais il est plus sûr de réunir assez de cette poudre métallique pour l'examiner d'abord à une forte loupe , et ensuite particu- lièrement par les diHcrens moyens que la chimie enseigne. Le borax est le fondant le plus employé : il ne réduit pas les ï8r> MIN iricfaux, comme le fait la soude, il n'est pas absorbé par le charl)on, mais il forme sur ce corps comme sur la lame «le platine , un globule ou goutte vitreuse , dans laquelle se dissolvent un grand nombre de corps qui , en communiquant à ce verre des propriétés et des couleurs propres à chaque espèce, donnent des moyens eflicaces de les reconnoitre. Leseldouble de phosphore, c'est-à-dire composé de phosphate de soude et de phosphate d'ammoniaque , possède encore plus eflicacement que le borax la propriété de s'emparer des oxides métalliques, et de les faire reconnoitre au moyen des couleurs qu'ils communiquent aux globules vitreux, qui ré- sultent de leur combinaison avec ce sel. Il s'empare aussi de la silice des silicates, et forme avec elle une masse d'appa- rence gélatineuse. Les autres réactifs solides compris dans la première série, ont des actions bornées et particulières que nous décriroiis en traitant des espèces qu'elles servent à faire reconnoitre. li. Réactifs liquides agissant sur les corps à L'état naturel, pour en opérer la dissolution complète ou partielle. Ce sont principalement l'eau , l'acide nitrique , l'acide mu- riatique, l'acide acétique, etc. Ils agissent à froid ou à l'aide d'une température qui n'a aucun rapport avec la température incandescente produife par le chalumeau. Lorsqu'on veut aider leur action de celle de la chaleur, on met la plaque de verre, ou le verre de montre au-dessus de la flamme de la lampe, d'une bougie ou de l'esprit de vin , et on l'y maintient à l'aide d'un appareil fort simple (pi. II, fig. i , A ). On doit , avant d'examiner la dissolution par les moyens connus, examiner la manière d'agir de ces liquides et voir: S'il y a effervescence , c'est-à-dire dégagement de gaz • quelle est l'odeur de ce gaz, et s'il a la propriété de corroder le verre. Si la dissolution est complète, et quel est à peu près le rap- port du résidu avec le fragment mis en dissolution. Si , quand on emploie l'acide nitrique ou l'acide muriatique, la dissolution se prend en gelée. C'est un caractère assez re- marquable ; mais pour qu'il se manifeste, il ne faut pas que la proportion d'acide soit trop considérable par rapport à la MIN ^87 masse du corps mis en dissolution ; et il est souvent h propos que ce corps soit réduit en poudre. C. Réactifs liquides ou solides qui agissent sur les minéraux déjà altérés , ou sur leur dissolution. Ceux-ci pourroient être aussi multipliés dans le nécessaire du minéralogiste, qu'ils le sont dans le laboratoire du chi- miste; mais nous enbornerons le nombre aux plus essentiels, et nous ne nous arrêterons même que sur ceux qui font re- connoître dans un minéral la présence d'un corps qu'on ne rencontre pas ordinairement isolé et pur dans la nature. Les plus importans à avoir sont: Le nitrate de cobalt. L'eau de baryte. L'oxalate d'ammoniaque. L'acide hydrocyanique. L'alcool. Le fer. Les papiers teints en bleu par le tournesol, et en jaune par le curcuma. Le nitrate de cobalt, introduit par Gahn , recommandé par M. Berzélius, a pour usage de faire reconnoître la présence de l'alumine et de la magnésie. Lorsque , par l'action bien ménagée du chalumeau , et par quelques précautions propres à faire présenter aux parties d'une masse le plus de surface possible, on est arrivé à avoir sur le charbon, ou à l'extrémité de la pince , un résidu ter- reux blanchâtre, on l'imbibe de la dissolution de cobalt , qui doit être pure et concentrée. On fait alors fortement chauffer avec le chalumeau cette matière terreuse ainsi imprégnée de nitrate de cobalt ; si elle devient lieue sans entrer en fusion , c'est que l'alumine y domine: si au contraire elle prend une teinte rouge ou rose, elle manifeste alors la présence de la ma- gnésie. L'action, et par conséquent l'usage des autres réactifs, est tellement connue des chimistes, qu'il seroit hors de place de l'exposer ici, et de dire, par exemple , que l'oxalate d'am- moniaque a pour objet de faire reconnoître la chaux; l'eau de baryte, d'indiquer la présence de l'acide sulfurique; le '^^> MIN fer, celle du phosphore, et de séparer certains méfaux du soiiJrc ou des acides fixes avec lesquels ils peuvent être corn- l)inés, etc.; l'alcool, de reprendre lessels de slrontiane , et de faire reconnoître cette terre alcaline au moyen de la couleur qu'elle donne à la flamme. D'ailleurs, nous le répétons, à moins que d'entrer dans des développemens très-longs, nous ne pourrions présenter ces connoissances que d'une manière incomplète , insuflisante pour ceux qui ne savent pas , et inutile pour ceux qui savent. Art. III. Propriétés pursiquES qui peutent appartenir a L'iNDiyiDU MINÈRALOGiqUE. Nous les avons définies plus haut : nous allons donc les étu- dier particulièrement sans revenir sur cette définition. §. I. La forme. Depuis que la minéralogie a pris rang parmi les sciences, depuis que Bergman et Linné, ensuite Rome -de- I.isle cl enfin Haiiy, ont appelé l'attention des savans sur la propriété remarquable de cristalliser, que possèdent les corps inorga- niques, la considération tirée de Ja forme des minéraux est devenue de la plus haute importance. On a d'abord étudié cette propriélé d'une manière isolée, comme indépendante des ^.utres ou sans rapports avec elles: on a reconnu seule- ment que les formes des minéraux, quelque différentes qu'elles parussent dans les variétés d'une espèce , pouvoient, dans le plus grand nombre des cas , être liées par des propriétés géo- métriques communes. On a ensuite reconnu les rapports de ce système de forme avec la composition de l'espèce minérale à laquelle il appartenoit : on vient maintenant d'entrevoir et même de s'assurer dans beaucoup de cas qu'il y avoit aussi des rapports non seulement entre les formes des espèces dif- férentes réunies en genres établis snr la présence des acides ou des substances qui en jouent le rôle , mais encore entre des corps dont le principal trait de ressemblance consistoit dans le rapport numérique des molécules intégrantes et des atonies qui les composoient. La forme polyédrique régulière , symétrique , à angles constans , loi-sque d'ailleurs toutes les autres circonstances MIN ySç, sont égales, étant en rapport avec la composition des miné- raux , offre un caractère de la plus grande valeur pour dis- tinguer les espèces. Ce caractère vient immédiatement après celui qui est tiré de la composition ; mais il ne lui est ni su- périeur, ni même égal en valeur; nous en avons exposé les rai- sons aux articles précédens. II paroît intimement lié avec l'individu : ainsi, lorsque ce- lui-ci est détruit, c'est-à-dire que ses parties sont séparées, la forme qui étoit propre à l'espèce dont cet individu faisoit partie , est aussi changée , et par conséquent détruite , du . moins toutes les analogies le font présumer; et s'il n'en est pas toujours ainsi, c'est seulement lorsque les parties ou molécules constituantes sont de la même forme, ce qui est rare, et peut-être même particulier aux alliages méla!- liques, le plus grand nombre des métaux autopsides parois- sant cristalliser tous sous une même forme; mais cette incer- titude n'existe pas pour le caractère chimique: car, dans le ras de destruction de l'individu, c'est-à-dire de décomposition ciii- mique, les parties sont toujours différentes l'une de l'autre, et du tout. Cette première considération , rare et peu impor- tante, n'est pas celle qui ôte au caractère tire de la forme sa plus grande valeur, il s'en présente trois autres, dont la pre- mière est admise sans aucune objection , les deux autres peu- vent paroilre à quelques cristallographes susceptibles d'être prouvées par des expériences encore plus nombreuses , et par une controverse plus développée et plus profonde que celle qui a pu avoir lieu jusqu'à présent. 1." Plusieurs espèces minérales n'ayant entre elles aucune analogie de nature ou de composition , présentent exactement la même forme. Le cube est commun au sel marin , à la ga- lène, etc.; l'octaèdre régulier appartient à l'alun, au lluor, au spinelle, etc. Mais, comme Haiiy l'a fort justement fait re- marquer, ces formes ont un caractère de simplicité , un maxi- mum de symétrie qui leur assigne une place distincte et des propriétés tranchées. On ne rctrouveroit pas, selon lui, la même identité entre des formes moins simples. 2.° Cependant cette conséquence est maintenant mise en doute par les observations et les expériences de M. Mitscher- lich. Il paroit résulter des recherches de ce savant que les igo MIN corps qui sont composés du même nombre d'atomes ou de vo- lumesélémentaires ou de molécules intégrantes, ont souvent la même forme cristalline , en sorte qu'on peut changer la com- position de certains corps sans changer leur forme, pourvu que le principe qu'on a introduit dans une combinaison ren- ferme le même nombre d'atomes ou de volumes élémentaires que celui dont il a pris la place. Ainsi , dans plusieurs cas, l'acide phosphorique peut se substituer à l'acide arsenique , la strontiane à l'oxide de plomb , etc. 3.° La troisième considération est beaucoup plus puissante que les précédentes , parce qu'elle ne résulte , ni d'une ab- straction établie par l'analogie , ni d'identité de formes qui ne sont pas encore irrévocablement admises , mais parce qu'elle attribueroit deux formes au même corps. Cette consi- dération , qui paroit acquérir tous les jours plus de fondement et de poids par la multiplicité et l'exactitude des expé- riences et des observations, conduiroità attribuer des formes différentes, indépendantes l'une de l'autre , même incompa- tibles dans un même système de cristallisation, à la même espèce minéralogique et chimique , lorsque cette espèce se trouve dans des circonstances différentes qui cependant ne paroissent pouvoir apporter aucun changement à sa compo- sition , c'est-à-dire à sa nature. L'analyse seule avoit indiqué ces résultats, et elle les avoit indiqués dans un assez grand nombre de corps, tels que la chaux carbonatée, le titane, le fer sulfuré , pour faire présumer qu'elle ne se trompoit pas; mais enfin comme l'a- nalyse seule le disoit, et qu'on n'est jamais parfaitement sûr que l'analyse dise tout, on pouvoit croire encore qu'elle avoit omis quelque chose; mais la synthèse beaucoup plus sûre, la synthèse exercée sur un corps simple , si toutefois on peut s'exprimer ainsi, a concouru de son côté à faire pré- sumer que le même corps pouvoit avoir deux formes diffé- rentes et incompatibles. M. Mitscherlich a montré que, suivant qu'on faisoit cris - talliser le soufre, soit par dissolution dans un carburede soufre et par évaporation , soit par fusion ignée, il présentoit des formes différentes. Il ne paroît pas douter que le soufre ob- tenu par ces deux voies ne fût bien précisément de même na-, MIN icji liire, ou, ce qui est plus exact, qu'il ne fût dans l'une et l'autre circonstance exempt de toute combinaison avec d'autres corps. Mais cette diflférenee appartient-elle à l'individu minéra- logique ou à ses aggrégats , ou, ce qui revient au même, la molécule intégrante de chaux carbonatée, composée d'un atome de chaux etdedeuxatomes d'acide carbonique , prend- elle, suivant les circonstances transitoires qui accompagnent sa cristallisation, la forme de l'octaèdre rectangulaire del'arra- gonite, ou ia forme du rhomboïde du calcaire spathique; ou bien ce changement n'a-t-il lieu que dans le mode d'aggréga- tion des molécules intégrantes de la chaux carbonatée, cou- servaut d'ailleurs toujours la même forme, et ayant alors tous les caractères d'un même individu P Cette dernière hypothèse qui a été mise en avant par d'illustres physiciens, nous semble la plus vraisemblable , et l'expérience des deux formes du soufre, obtenues l'une par évaporatiori, l'autre par fusion , semble les confirmer; car, en supposant même que le soufre soit un corps composé, il n'est pas probable qu'il ait été décom- posé, c'est-à-dire que ses molécules constituantes aient été sé- parées par le seul acte de la fusion à. une basse température. 4.° Il est encore une cause qui influe sur la forme, et pro- bablement aussi bien sur celle de la molécule intégrante, ou de l'individu minéralogique , que sur celle de ses aggréga- tions. C'est la chaleur, c'est encore à M. Mitscherlich que nous devons la connoissance de ce phénomène. Il a observé que les cristaux, en se dilatant par l'élévation de tempéra- ture, n'augmentoient pas également dans toutes leurs dimen- sions, mais que le rhomboïde de calcaire, par exemple, s'alonge davantage dans le sens du petit axe , de manière à se rapprocher du cube, que dans celui du grand axe, et que ce phénomène s'observoit particulièrement sur les minéraux doués de la double réfraction. Cette différence dans le rap- port de dimension des axes en apportoit une sensible dans la valeur des angles ^ et il a remarqué que dans le calcaire rhomboïdal , la différence d'ouverture des angles latéraux et des angles du sommet alloit jusqu'à huit minutes. Le caractère tiré de la forme perdroit par ces faits de sa simplicité , mais il ne perdroit pas de sa précision ; l'espèce 192 MIN sera alors caractérisée par deux formes, peut-être par trois ; mais ces formes seront constantes, pourront être désignées avec précision et servir de caractère à l'espèce , lorsqu'on ne connoîtra pas encore sa composition, ou lorsqu'on voudra éviter d'avoir recours à l'analyse ou aux propriétés chimi- ques pour la connoîtra. Si même on trouve que les diffé- rences physiques qui accompagnent les différences de formes, sont assez importantes pour séparer en deux espèces les minéraux qui les présentent, on pourra établir des espèces sur ce caractère , mais ce sera arbitrairement , et on aura beau déclarer que l'arragonite et le calcaire rhomboïdal sont deux espèces, on ne pourra s'empêcher d'ajouter que l'une et l'autre sont de la chaux carbonatée. Si, comme il y a tout lieu de le croire, les différences de formes observées par M. Mits- cherlich , dans le soufre cristallisé à froid et dans le soufre cris- tallisé à chaud, dans le biphosphatedesoude , etc., sont réelles; si elles ne tiennent qu'aux circonstances transitoires dans les- quelles les molécules du soufre se sont aggrégées, établira-t-on sur cette différence cristaliographique , d'une valeur bien aussi grande que celle qui sépare le calcaire spathique de l'arragonite: établira-t-on, dis-je, deux espèces de soufre, deux espèces de biphosphate de soude, etc.? Mais si les caractères tirés de la forme paroissent perdre , d'une part, de leur simplicité, ils gagnent de l'autre en gé- néralisation. Si on ne peut plus se fier sur les formes diffé- rentes pour établir des espèces différentes, il paroît qu'on peut dans bien des cas établir des genres sur des analogies de formes, et trouver des rapports remarquables entre la res- semblance des formes et la ressemblance des compositions. Le développement et l'application de cette nouvelle consi- dération appartiennent à la classification des minéraux, et jious y reviendrons lorsque nous traiterons ce sujet. On remarquera qu'on rencontre dans la nature un grand nombre de substances minérales qui sont homogènes, qui pa- roissent avoir des caractères particuliers , et qu'on n'a jamais vues cristallisées, et que, dans ce cas, le caractère tiré de la forme ne peut leur être appliqué. Parmi ces substances, les unes ne sont pas homogènes dans MIN 195 l'acception chimique de ce mot, ce sont presque toujours soit dirs mélanges à parties indiscernables, soit des composés ctis- tallisables, primitivement homogènes, et qui tiennent en dis- solution ou quelques corps étrangers, ou une surabondance non proportionnée d'un de leurs principes, qui se sont opposés à la cristallisation; ce ne sont donc pas réellement des individus inorganiques. Ces substances doivent être rapportées, comme variété ou modilication, à l'espèce qui peut être considérée comme l'in- dividu réel ou dominant. Les autres appartiennent à des espèces déterminées par tous les caractères essentiels de la composition ou de la forme ; mais les iiidividus qui les composent n'ont pas été aggrégés dans des circonstances qui leur aient permis de se grouper ré- gulièrement , et de produire les polyèdres qui doivent ré- sulter de leurs formes. Ce sont ou des masses homogènes compactes, ou des masses cristallisées confusément, qui doi- vent être rapportées à l'espèce chimique à laquelle elles ap- partiennent, et c'est encore ici une des prérogatives du ca- ractère chimique. Dans l'un et l'autre cas l'opacité ou la translucidité de ces minéraux, leur défaut total déstructure ou leur texture vitreuse indiquent les circonstances perturbatrices de leur pureté ou de leur aggrégation régulière , dans lesquelles ils se sont formés. Malgré ces déviations du principe de simplicité ou d'unité dans les formes, malgré les causes qui empêchent, dans cer- taines circonstances, les individus minéralogiques de se réunir en cristaux, nous conclurons néanmoins que les formes polyédriques et régulières des minéraux qu'on nomme • les cristaux, et le phénomène que l'on nomme cristallisa- tion, offrent un caractère de la plus haute importance, d'une très-grande valeur, et susceptible d'une multitude décon- sidérations que nous développerions ici, si elles ne l'avoient déjàété avec toute l'étendue, la profondeur et la clarté dési- rables au mot Chistallisation , auquel nous renvo)ons le lecteur. §. j. La dureté. Cette propriété paroit tenir à l'individu minéralogiqne , 5 1 . 1 3 194 MIN et non pas à ses masses : elle résulte bien de la force d'adhé- rence des individus entre eux-, mais cette force paroît être une conséquence de leur nature et de leur forme , et non du mode de leur aggrégation. On ne peut pas l;i faire varier comme la solidité ou la ténacité , en changeant le mode d'ag- grégation des molécules. Au reste il est difficile de se rendre compte de l'essence de cette propriété, il suffit que l'observii- tion et l'expérience nous aient appris qu'elle no paroit pas sus- ceptible de varier dans les molécules des corps purs appar- tenant à la même espèce. Les diamans, les topazes, les co- rindons, le calcaire spathique , le quarz hyalin conservent toujours la même dureté dans leurs parties, c'est-à-dire dans leur poussière la plus ténue. La dureté des parties qu'il ne f.iut pas confondre avec la force d'aggrégation , ou li solidité (les masses, peut donc être rangée parmi les propriétés essen- tielles et caractéristiques de l'espèce se manifestant dans les masses, quand on peut les avoir pures et jouissant de leur aggrégation complète, c'est-à-dire homogènes et cristallisées. On pourra objecter que des corps évidemment de même nature paroissent avoir des degrés de dureté très-différens , et citer pour exemple la craie et le calcaire spathique, le charbon et le diamant; l'argile crue et l'argile cuite, l'alu- mine et le corindon , etc. Mais ces exceptions apparentes prouvent au contraire qu'il faut déterminer, comme nous ve- nons de l'établir, la dureté des corps d'après celle de leurs molécules, et non d'après celle de leurs aggrégats. Ainsi, c'est la masse des petits rhomboïdes qui composent la craie, qui seule paroit plus tendre que le calcaire spathique. Chacun de ces petits rhomboïdes pris isolément auroit une dureté égale à celle d'un gros rhomboïde de calcaire. La poussière de charbon a une très-grande dureté ; l'usage qu'on en fait dans les arts pour donner le dernier poli à cer- tains corps, le prouve suffisamment. L'argile et l'alumine ne diffèrent en dureté du corindon , que parce que la première est un mélange impur, et la se- condeune combinaison d'eau et d'alumine, que l'une et l'autre d'ailleurs sont loin d'avoir atteint leur aggrégation complète. Mais quand par la cuisson on chasse l'eau de ces mélanges , et qu'on eu rapproche les molécules de manière à ce qu'on MIN 10,5 puisse leur faire éprouver une grande force latérale , sans parvenir aies désunir, alors ces molécules peuvent montrer une dureté capable de rayer le quarz. On les a rapprochées par ce moyen , de l'aggrégalion complète, qui leur permet- troit de manifester toute leur dureté, mais que la cristallisa- tion peut seule donner. Il est assez difficile d'évaluer la dureté avec précision, outre l'attention qu'il faut apporter dans le choix des échantillons d'une espèce dont on veut apprécier la dureté, afin de prendre ces échantillons douésdes qualités que nous venons d'indiquer, il faut se garder d'user de moyens vagues, tels que le choc de l'acier, et la scintillation qui en résulte : caractère faux et non seulement insignifiant, mais trompeur. Il faut aussi éviter les évaluations qu'on ne peut rapporter à aucun véri- table terme fixe, et qui sont par conséquent arbitraires. M. Mohs a proposé le seul moyen qui nous paroisse propre à donner à ce caractère le degré de précision dont il peut être susceptible , c'est d'établir une série de comparaison dont les termes seront choisis dans des espèces connues de- puis long-temps, faciles à se procurer avec les degrés de per- fection et de pureté requis. Cette série peut se borner aux dix espèces suivantes, en allant de la moins dure à la plus dure. 1. Létale laminaire blanc. 2. Le gypse prismatique limpide. 0. Le calcaire rhomboïdal. 4. Le fluor octaèdre. 5. Le phosphorite apatite. 6. Le felspath adulaire limpide. 7. Le quarz hyalin prisme. 8. Le topaze jaune prismatique du Brésil. 9. Le corindon telesie rhomboïdal. 10. Le diamant limpide octaèdre. C'est en essayant de rayer un minéral par un autre qu'on peut évaluer sa dureté. Il y a plusieurs précautions à prendre ; il faut autant que possible agir avec un angle de 90'' sur une surlace unie , et comme la plupart des minéraux qui com- posent la série précédente ont unestructure laminaire, on doit igG MIN agir perpendiculairement à la surface des lames. Il faut avoir soin de ne pas confondre avec une véritable rayure la pous- sière laissée sur cetfe surface par la trituration de l'angle ou de l'arête du minéral qu'on emploie pour rayer, et il est donc convenable de nettoyer cette surface après l'essai qu'on doit toujours répéter plusieurs fois; car, suivant l'adresse qu'on y met et la forme de l'arête ou de l'angle avec lequel on agit, on peut rayer ou ne pas rayer le minéral de comparaison , quand celui qu'on essaie jouit d'un degré de dureté qui s'é- loigne peu de celle de ce minéral. §. 5. La densité. Les différences de densité des corps inorganiques dérivent- elles de celles de leurs molécules intégrante*, ou de l'aggré- gation de ces molécules? Les atomes ou molécules intégrantes ont , suivant les chimistes, des pesanteurs très - différentes ; mais la différence de pesanteur qu'on trouve dans deux corps vient-elle uniquement de celle de leur molécule , ou de cet élément combiné avec celui qui résulte de leur aggrégation P c'est ce qu'il est difficile de déterminer d'une manière ab- solue. Les deux causes pourroient y concourir: ainsi tous les mi- néraux dans lesquels la baryte entre comme principe, ont une pesanteur spécifique jusqu'à un certain point proportionnelle à la quantité de ce corps. Un fait fort remarquable, observé par MM. Le Royer et Du- mas, c'est que le poids de l'atome de la néphéline est presque égal à celui des deux atomes d'alumine et de silice, qui cons- tituent cette espèce de pierre. Mais la pesanteur spécifique ne suit plus ce rapport , ce qui ne laisse aucun doute sur l'in- lluence qu'ont les divers degrés de rapprochement des molé- cules sur la densité des composés. D'ailleurs on sait fort bien qu'en écartant par la chaleur, les molécules intégrantes d'un corps , on diminue sa pesanteur spécifique au point de la rendre inférieure à celle de certains corps auxquels elle étoit supérieure , et cela sans changer la nature du corps, par conséquent sans détruire l'individu. Mais que la densité reconnue dans un corps réside dans la molécule intégrante, ou dans l'aggrégation de ces moiécu'es, MIN 197 oii bien qu'elle dérive de l'une et de l'autre cause, il n'en est ])as moins vrai que la densité est une propriété essentielle à l'espèce minéralogique, et qu'on retrouvera toujours la même dans les mêmes espèces, lorsqu'on aura pris les précautions convenables pour que toutes les autres circonstances soient les mêmes d'ailleurs. Ce sera donc un caractère de première valeur inhérent à l'espèce, et dérivant de la nature de l'in- dividu minéralogique , s'il ne lui appartient pas en propre. Les conditions auxquelles il faut avoir égard pour pouvoir comparer avec exaclitude la pesanteur spécifique des espèces minérales, et en lirer un caractère , sont les suivantes : 1. Il faut que le minéral soit homogène et pur, c'est-à-dire exempt de tout mélange et de toute combinaison étrangère à sa composition normale. 2. Il faut qu'il soit complètement aggrégé , qu'il le soit na- turellement, c'est-à-dire par voie de cristallisation , et non par voie de compression. Cette différence dans l'état d'aggrégation explique, comme à l'égard de la dureté, les différences de densité que présente la même espèce minérale dans ses différens états. Tels sont: l'alumine cuite dont la pesanteur spécifique est d'environ 2 , tandis que celle du corindon est d'environ 4 ; le calcaire con- crétionné qui n'a quelquefois que 2,3, elle calcairespathique qui a 2,7; le charbon anthracite quia 1,8 , et le diamant qui a 3,5, etc. 3. Si son aggrégation a été poussée par la compression au- delà de cette limite, il faut l'y ramener en le dilatant forte- ment par la chaleur, ou même en le fondant lorsqu'il en est susceptible. Les différences de pesanteur spécifique , que présente le même corps lorsqu'il a été comprimé, ou lorsqu'il s'est soli- difié tranquillement après la fusion , sont quelquefois con- sidérables. Ainsi les métaux natifs, qui sont souvent cristallisés et toujours impurs, ont une pesanteur spécifique très-différente des métaux purs simplement fondus et des métaux purs et forgés. 198 MIN L'or Natif. . 8,5 Fondu. .... in.2...... Forgé. 10.3 La platine.. Le cuivre. . .... 7,8 8,8 Dans d'autres cas , il paroîtroit difficile d'expliquer les dif- férences de densité que présentent des échantillons des mêmes corps qui semblent être d'ailleurs assez purs. Mais outre que ces différences sont généralement très-foibles , c'est-à-dire de 3 ou 4 centièmes au plus, elles s'observent dans des corps na- turels dont le degré de pureté et d'aggrégation ne peut pas être apprécié avec une exactitude scrupuleuse, ou bien elles dérivent de la méthode souvent imparfaite qu'on a employée pour les mesurer, et surtout de ce qu'on a pas eu l'attention derendre toutes les circonstances égales pour établir une juste comparaison. Ainsi l'alumine cuite qu'on vient de citer, et qui paroit différer si sensiblement du corindon, ne présente cette diffé- rence que quand on a pris sa pesanteur spécifique , sans em- ployer des précautions convenables pour s'assurer que l'air en est chassé. En usant de ces précautions , MM. Le Royer et Dumas ont trouvé à l'alumine cuite une pesanteur de 4 , par conséquent égale à celle du corindon. Quant à la manière de connoitrela densité relative des mi- néraux, ou , ce qui revient au même, de prendre leur pesan- teur spécifique, elle ne diffère point de celle dont on se sert en physique pour prendre celle de tous les corps. Les précau- tions sont les mêmes quant à la température du liquide dans lequel on les plonge ; les instrumens sont les mêmes. On choi- sit les plus simples et les plus portatifs pour les minéraux , et notamment, soit la méthode de Klaproth, soit la méthode de l'aréomètre ou balance hydrostatique de Nicholson ; les pro- cédés particuliers qu'exigent les corps perméables, les corps dissolubles, les corps plus légers que l'eau ,sont aussi les mêmes. Ils sont décrits et figurés dans tous les ouvrages de physique , et doivent être connus de toutes les personnes qui possèdent les élémens de cette science : d'ailleurs ils seront exposés à l'article Pesanteur spÉcifxyuE par le rédacteur de la partie physique de ce Dictionnaire. MIN 199 Mais, pour qu'on puisse trouver réuni ici tout ce qui est relatif à l'observation des caractères minéralogiques , nous croyons devoir rappeler la proportion qu'il faut faire pour ar- riverau nombre qui doit exprimer le rapport de pesanteur ou de densité d'un minéral avec l'eau distillée prise pour unité de comparaison , et la formule qui en résulte. La proportion est : Le poids A de l'eau déplacée par le minéral , ou la perte de poids qu'a éprouvée ce minéral pesé dans l'eau, est au poids P du même morceau pesé dans l'air, comme 1 est à un quatrième terme x, qui donnera le rapport cherché de la densité de ce minéral , à celle de l'eau distillée. Ainsi on aura A : P : • 1 : x , et par conséquent pour formule. t=: — A. §. 4« Action des minéraux sur la lumière. Les diverses manières dont la lumière est modifiée par les minéraux, offrent un grand nombre de phénomènes curieux et plusieurs caractères importans qui ont été étudiés dans ces derniers temps parles physiciens, avec une profondeur , une précision et une persévérance remarquables. Les phénomènes observés et les lois qu'on y a reconnues ont tellement agrandi cette branche de la physique dans sa seule application à la mi- néralogie, que le minéralogiste ne peut plus suivre le physi- cien dans l'observation de tous les phénomènes , et dans la recherche et le calcul des lois qui les lient. Il doit, ou au moins il peut se borner à en prendre le résultat, et à examiner l'usage qu'il convient d'en faire pour compléter l'histoire na- turelle des minéraux. C'est la marche que nous allons suivre dans l'exposé des divers modes d'action des minéraux sur la lumière. Cette action fournit des caractères de valeurs bien diffé- rentes: tantôt ils paroissent dériver immédiatement delà mo- lécule intégrante, ou de l'individu minéralogique , et appar- tenir par conséquent à la nature intime du minéral, ou cà l'essence de l'espèce : tantôt, et quoique en apparence du même ordre, ils n'indiquent que des variétés , ils n'indiquent même qu'un léger changement d'état dans le mode d'aggréga- tion des molécules. C'est donc particulièrement la valeur de 200 MIN ces phënomènes , comme caractères minéralogiques , qu'il convient d'examiner lorsqu'on étudie les propriétés optiques des minéraux sous le point de vue minéralogique. On doit classer sous deux titres difTércns l'action des miné- raux sur la lumière : i." sur la lumière qui les traverse, ou la Iransniission ; 2° sur la lumière qu'ils réfléchissent, ou la réflexion. Au premier titre se rattachent la transparence, l'opacité, les diverses sortes de réfraction , la polarisation , etc. Au deuxième titre appartiennent les considérations sur les couleurs, le chatoiement, l'éclat, etc. I. Transmission de la lumière. Lorsqu'un minéral, placé entre Pœil et un corps visible, laisse passer assez complètement la lumière qui tombe à sa sur- l'ace, pour qu'on puisse distinguer nettement les formes et les couleurs du corps qui est derrière lui, on dit que ce minéral est transparent : tels sont le quarz hyalin , le gypse , le mica. Lorsqu'il laisse passer une partie de la lumière, mais pas suffisamment pour qu'on puisse distinguer les contours de ce corps, on dit qu'il est translucide .- tels sont la calcédoine, les agates, le jade, le zinc calamine, etc. Lorsqu'enfin il ne passe pas sensiblement de lumière à tra- vers le minéral réduit à un millimètre d'épaisseur, on dit qu'il est opaque: tels sont les métaux, le jaspe, etc. Si ces expressions étoient prises dans leur acception rigou- reuse , il n'yauroitde degrésd'intensité que dans la transluci- dité; mais ce ne sont que des expressions relatives, et il y a des minéraux imparfaitement transparens , comme il y en a d'im-; parfaitement opaques. Beaucoup de pierres sont dans ce der- nier cas; elles sont opaques , à deux millimètres d'épaisseur, et translucides à un demi-millimètre ; les métaux autopsides, 1'' plupart des sulfures métalliques sont au contraire parfaite- ment opaques. La transparence est un caractère non équivoque de pureté : ce qui veut dire pour nous que le minéral qui en jouit ne contient que des parties combinées, et point de parties mélangées. Mais l'inverse n'est pas également vrai : la translucidité MÎN 201 ctl'opacitcne sont pas toujours des caractcrcs de mclangcsou de combinaisons imparfaites et indéterminées , puisque \c même corps , suivant le mode d'aggrégation de ses molécules , peut être transparent ou translucide ; ainsi le quarz hyalin transparent n'est pas plus pur que la calcédoine , l'hydro- phane est pour ainsi dire plus pur dans son éîat d'opacité que dans celui de translucidité; car, dans ce dernier état, elle contient de l'eau qu'elle ne renfermoit pas dans le premier. L'écartement des molécules , leur arrangement confus , pour ainsi dire, suffisent pour enlever la transparence d'un corps, et du marbre statuaire d'un beau blanc de lait , n'est pas plus impur que le calcaire spathique rhomboïdal d'Is- lande. 11 n'y a de différence entre eux que l'arrangement des molécules. L'opacité complète appartient aux métaux autopsides les plus purs. Nous nous bornerons à ces exemples : il n'est pas nécessaire d'en apporter davantage pour établir la valeur qu'on doit attri- buer aux caractères tirés de la transparence et de l'opacité. Lorsquela lumière pénètre obliquement dans un corps quel- conque , les minéraux comme les autres , la direction du rayon lumineux est toujours changée. Ce phénoméncse nomme la réfraction de la lumière (1). Les minéraux ont, comme corps naturels, et plus que tous les autres corps, la propriété de faire éprouver à ce phéno- mène un grand nombre de modifications. Tantôt le faisceau lumineux s'écarte simplement de sa di- rection , et c'est ce qu'on appelle la réfraction simple; tantôt il se divise en traversant le minéral en deux faisceaux dis- tincts qui suivent chacun une direction particulière, et c'est ce qu'on nomme , comme on le sait , la réfraction double. La réfraction simple est plus ou moins for{e, suivant que le rayon s'écarte plus ou moins de sa première direction, en s'approchant de la normale ou de la ligne perpendiculaire cà (1) Voyez au mot Liîmière considérée physiquement, l'article de la RÉFRACTioK. Nous supposons ici le phénomène connu, défini exactement, développe et calculé, nous ne le considérons que dans ses rapports avec les espèces minéralogiqucs. 202 MIN la surface du corps. Cette puissance réfractive, tenant à la nature du corps qui l'exerce, peut servir pour indiquer la nature ou la composition; et comme une forte réfraction est toujours accompagnée d'une forte réflexion à la surface, et par conséquent d'un éclat particulier, on peut , à l'aide de cette propriété, présumer la nature du minéral qui en jouit, et diriger ses recherches ultérieures dans le sens qu'elle in- dique. Tous les corps éminemment combustibles, tels que l'hydro- gène, le charbon et les corps qui en contiennent, ont une réfraction trés-puissante ; on sait que c'est ce phénomène qui avoit fait soupçonner à Newton que le diamant renfer- moit quelque chose de combustible. Les minéraux qu'on nomme vulgairement pierres, réfrac- tent au contraire foiblement la lumière, et ceux qui jouissent d'une plus grande puissance réfractive, tels que le zircon , ont en même temps un éclat particulier qui a quelque rap- port avec celui du diamant. Ainsi cette propriété ou caractùre tient à la nature de l'in- dividu minéralogique ; elle est toujours la même et de la même intensité dans la même espèce , toutes les circonstances étant égales d'ailleurs ; car la densité en modifie la puissance, mais très-foiblement dans les corps solides, par conséquent dans ceuxquisontplusparticulièrementl'objetde notre étude. Cette propriété est donc essentielle à l'espèce , et seroit aussi utile pour sa détermination qu'elle est fondamentale, si elle étoit moins refafiVe, qu'elle pût être observée plus facilement, et exprimée d'une manière plus absolue. Dans plusieurs corps naturels, le faisceau lumineux qui pénètre obliquement dans un corps transparent, non seule- ment sécarte de sa première direction, mais il se divise en deux parties: la première suit la loi de réfraction ordinaire, propre au corps que ce rayon traverse ; la seconde s'en écarte plus ou moins, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, éprouve ce qu'on appelle une réfraction extraordinaire, et produit le phénomène de la double réfraction , ou de la double image, parce que les corps qu'on regarde à travers les miné- raux qui jouissent de cette propriété remarquable , parois- sent doublés d'une manière plus ou moins sensible. MIN ^o-. Pour observer ce phénomène, on a en physique des appa- reils d'optiques disposés de manière à le faire reconnoître avec certitude et succès etàlemesurer quelque foible qu'ilsoit- Mais, pour l'usage habituel des minéralogistes, on peut se contenter du moyen indiqué et si souvent employé par Haiiy. Il consiste à regarder une tête d'épingle à travers le minéral dont on veut reconnoître la propriété réfringente, en ayant soin de placer l'épingle , ou tout autre corps délié , mais très-distinct, à une distance convenable du minéral, et de re- garder à travers les plans terminaux naturels ou artificiels de celui-ci dans une direction propre à l'observation du phé- nomène. Nous reviendrons bientôt sur les conditions qu'il faut remplir pour obtenir le résultat qu'on cherche. Ce phénomène se rattache d'autant plus particulièrement à la minéralogie, qu'il ne s'observe facilement ou pour ainsi dire naturellement, que dans les corps cristallisés. On peut par difFérens moyens ou artifices, le faire naître dans les matières fondues ; mais il semble qu'il faut donner à leurs parties, par ces moyens , un arrangement cristallin qui n'est même quelquefois que momentané. Ainsi la chaleur ménagée qui le fait naître dans le verre , le fait aussi se manifester dans quelques minéraux cristallisés qui ne le possèdent pas à la tem- pérature ordinaire où on a l'habitude de les observer. Ces exceptions que nous ne pouvons que rappeler ici , ne dé- truisent pas lajjremfère condif/on- générale , que c'est aux corps cristallisés qu'appartient presque uniquement celte propriété. ha seconde condition encore plus générale se tire de la forme primitive de ces corps inorganiq,ues cristallisés. Les minéraux qui ont pour forme primitive le cube, l'oc- taèdre régulier et le dodécaèdre à plans rhombcs, ne jouis- sent pas de cette propriété dans leur éiat ordinaire; mais M. Brewster a reconnu qu'il falloit que ces formes fussent parfaitement exactes; pour peu qu'elles dévient de leur régularité, les minéraux qui les possèdent acquièrent alors la propriété de diviser le rayon réfracté; la chaleur qu'on y propage fait également naitre ce phénomène de la mcme manière que clans le verre inégalement échauffé. Ces phéno- mènes, quand ils se présentent pour ainsi dire d'eux-mêmes, paroissent donc être non seulement propres à l'espcce miné- 2 04 MIN ralogique et liés à sa nature , mais très-convenables pour faire reconnoître la structure cristalline, et par conséquent l'ori- gine probablement naturelle des corps inorganiques, et pour les distinguer de ceux qui ont été formés par fusion ignée , et par des moyens souvent artificiels. Elles indiquent en outre un état d'aggrégation uniforme et régulière, et montrent que le minéral jouit à cet égard d'une de ses propriétés essentielles; elles prouvent en effet que la forme primitive n'est aucun des trois solides simples et émi- nemment symétriques que nous avons nommés. II faut, tant pour observer ce phénomène que dans le cours de l'observation, avoir égard à quelques circonstances im- portantes que nous devons indiquer comme une suite des con- ditions liées avec la manifestation de la double réfraction. C'est la troisième condition qui est fondée sur la position de l'axe de réfraction, par rapport aux faces du cristal. On ad- met dans les corps doués de la double réfraction une ligne ou axe d'où paroissent émaner les forces réfringentes ( pi. II , iig.4et5,IA.) Tantôt le rayon de réfraction extraordinaire R E, fig. 4, est rapproché de l'axe TA, et situé entre lui et le rayon de réfraction ordinaire RO; c'est ce que les physiciens nomment réfraction attractive ou quarzeuze , parce que le quarz possède cette réfraction que montrent aussi la baryte sulfatée , la to- paze, le gypse, etc. Tantôt le rayon de réfraction extraordinaire R E, fig. 5 , s'écarte plus de l'axe de réfraction TA, que le rayon ordi- naire RO , celui-ci est situé alors entre l'axe et^le rayon de réfraction extraordinaire. Ce dernier est comme repoussé par l'axe. C'est ce qu'on appelle réfraction répulsive ou hérjilée; la double réfraction du calcaire rhomboïdal du béryl, delà tourmaline, etc., est de cette classe. Dans tous ces cas , on ne peut voir le phénomène si on re- garde le corps en observation, soit perpendiculairement, soit parallèlement à l'axe de réfi-action. Il faut toujours que le rayon visuel soit incliné à l'une et à l'autre de ces directions. La quatrième condition est donc, ou de choisir sur le cristal des faces , dont l'inclinaison permette ce mode de vision , ou d'eu faire naître d'artificielles s'il n'en existe pas. MTN -jo-Tf Le premier cas est rare, c'est-à-dire celui clans lequel deux faces naturelles du cristal étant parallèles, sont en même tenips dans une position inclinée sur l'axe de réfraclion : Je calcaire spathique et le soufre remplissent cette condition. Si cette circonstance, qui est la plus favorable à l'obser- vation directe et immédiate, n'existe pas, il faut ou choisir sur les formes secondaires du cristal deux faces inclinées l'une sur l'autre, qui permettent une vision oblique à l'axe de réfraction ; c'est le cas du quarz prisme; on regarde à tra- vers une des faces de la pyramide, et le pan du prisme qui lui est opposé; ou bien il faut faire naître arlificiellement, c'est-à-dire par la taille et le poli, une facette inclinée sur l'axe, et regarder perpendiculairement à travers cette facette et la face du cristal qui lui est opposée; c'est le cas d'un grand nombre de cristaux dont la forme primitive est un prisme à base rhombe ou parallélogrammique, tels que le gypse, la baryte sulfatée, etc. Les faces à travers lesquelles on observe la double réfrac- tion s'appellent/aces réfringentes , et l'inclinaison de ces faces la plus convenable à l'observation se nomme l'angle réfrin- gent. On arrive par ces moyens à des caractères précis, inhérens à la nature de l'espèce, mais qui ont contre eux d'être diffi- ciles à observer. II faut, pour qu'on puisse déterminer l;i j;osition de l'axe de réfraction, réunir un grand nombre de circonstances favorables, telles que la grosseur du cristal, sa. netteté, une transjjarence complète, et ensuite l'art de voir des effets qu'on ne saisit bien et sûrement que quand on a acquis l'habitude de les chercher et de les reconnoitrc : il est rare de trouver des minéraux qui présentent toutes ces con- ditions. L'étude des phénomènes de la double réfraction, poursuivie avec génie et persévérance par Malus, et ensuite par plusieurs célèbres physiciens, MM. Crewster, Biol, Arago, Fresnel, etc., aconduilàla connoissance,très-approfondiemaintciiant, d'une autre propriété de la lumière et d'une influence des miné- raux sur la lumière, encore plus délicate, plus variée, plus féconde par conséquent en résultats curieux , à cette propriété qu'on a nommée polarisa! ion, parce que la lumière qui a tra- .06 MIN versé certains minéraux sous des conditions particulières se comporte comme si elle avoit acquis des pôles, et à la manière du fluide magnétique. L'étude de ce nouveau phénomène trop délicat, trop com- pliqué pour pouvoir être employé comme caractère de recon- noissance des minéraux, doit rester dans le domaine de la phy- sique; il est suffisamment développé, et à sa véritable placeaux paragraphes Réfraction, double Réfraction et Polarisation de l'article Lumière de ce Dictionnaire (i); cette découverfe a introduitdansl'histoire des minéraux unenouvelle série depro- priétés qu'on désigne sous le nom de caractères ou propriétés op- tiques des minéraux; eWessont dans quelques casd'uneassezgrande importance pour confirmer la division de certaines espèces, tels que le mica, la tourmaline, etc., en plusieurs autres ; dans d'autres cas elles font connoitre des propriétés très-curieuses des corps; dans d'autres cas enfin elles s'appliquent aux arts d'une manière tout-à-fait remarquable, en donnant lesmoyens d'introduire dans les lunettes , des corps naturels transpa- rens, doués de propriétés optiques que l'art ne peut pas faire naître dans les matières vitreuses,, Le quarz hyalin , ou crislal de roche, est un des corps transparens à double réfrac- tion dont Rochon et quelques physiciens ont fait le plus heu- reux emploi dans les lunettes marines et dans les lunettes astronomiques, pour déterminer, au moyen de cette propriété, par un calcul très-simple, et quelquefois même par la seule observation, si un corps qui se meut dans la direction du rayon visuel s'éloigne ou s'approche de l'observateur. Lorsqu'on a découvert dans le quarz la propriété de la double réfraction , on ne présumoit pas que cette propriété, qui n'étoit alors que curieuse , seroit un jour susceptible d'une application de l'im- portance de celle que nous venons d'indiquer, qu'elle pour- roit servir, par exemple, à faire connoitre sur-le-champ et par un artifice très-simple, si un vaisseau qui en poursuit un autre gagne ou perd de vitesse sur celui qu'il chasse , et qu'elle seroit ainsi dans le cas d'avoir une influence considérable sur les plus grands intérêts de la société. ( 1 ) Tom. XXVII, pag. 299, 322 et 32G. MIN 207 IL Réflexion de la lumière. La manière dont les minéraux nous renvoient la lumière (le leur surface ou de leur intérieur fournit un grand nombre (le considérations, mais toutes moins importantes que celles que fournit la réfraction, parce qu'il est plus rare qu'elle dé- pende, comme dans cette dernière, de la nature intime et essentielle du minéral, et cependant c'est à cette classe de phé- nomène , à la({uelle appartiennent la couleur, le chatoiement, etc., que l'école deWernera attaché sinon le plus d'impor- tance, car elle ne cherchoit guère à apprécier la valeur des caractères, au moins le plus de détails, de définitions, de dé- veloppemens; c'est ce caractère extérieur en effet qu'elle mettoit en tête des autres comme le plus apparent, et par conséquent le premier suivant ses principes de description. Mais, si, au lieu de placer sur la même ligne tousles phéno- mènes dus à la réflexion de la lumière, on a l'attention de distinguer les circonstances dans lesquelles ils se manifestent, ou trouvera dans ces phénomènes des valeurs très-différentes, suivant les circonstances et les minéraux où on les observe. Nous distinguerons dans ce but les phénomènes de la ré- Jlexion en coloration et éclat, et les couleurs que présentent les minéraux eu couleurs propres et couleurs accidentelles. Les couleurs propres tiennent, à ce qu'il paroit, à la na- ture même des molécules; elles ne sont dues à aucun corps étranger , mêlé ou combiné avec celui qui les présente. Lorsque ce corps est ramené au même degré de densité, au même état d'aggrégation, à la même température , etc., il présentera toujourslesmêmes couleurs; et plusil s'approchera de l'état de parfaite pureté , plus aussi cette couleur sera uniforme et constante. Cette considération établit d'une manière absolue le caractère des couleurs propres. Ainsi, les métaux autopsides et les combustibles métal- loïdes ont des couleurs propres, et sont seuls susceptibles d'en donner de telles aux combinaisons dans lesquelles ils entrent. Les sels dont ces corps forment les parties constituantes, tels que les sulfates de fer , de cuivre et de cobalt , et les phosphates de fer, de plomb, etc.; lesoxides de ces métaux, dans dllFérens 3o8 MIN degrés d'oxidation , leurs sulfures etc., ont tous des couleurs propres, et parconséquentsusceplibles d'être employées comme caractères, lorsque d'ailleurs toutes les circonstances sont égales; et lors même que ces circonstances changent, si on a pu tenir compte du mode de changement, les couleurs différentes que ces corps peuvent offrir, sont restreintes dans cer- taines limites, et sont encore tellement déterminées qu'elles peuvent servir également de caractères distinctifs. Ainsi le mode d'aggrégation , ou le degré de densité peu- vent faire varier le fer oxidulé du noir au vert , le cuivre azuré du bleu au vert, l'arsenic sulfuré du rouge au jaune orangé, l'or métallique du jaune pur au violet. Ces change- mens sont dus à l'arrangement des molécules, et nullement à la présence d'un corps étranger; ce sont donc toujours des couleurs propres. Si on voit dans des combinaisons de métaux autopsidts, qui paroissent assez simples et assez bien déterminées , des variations de couleur fort étendues, telles que celles que présentent le zinc sulfuré, le plomb phosphaté , le cuivre ar- scniaté, l'urane phosphaté, etc., cela tient probablement à la présence de quelques principes étrangers que la chimie n'a pas encore signalés pour tous , mais qui commencent déjà à être assez bien connus dans les deux derniers pour rendre raison des grandes différences qu'ils présentent quelquefois dans leur couleur. Les couleurs propres bien reconnues peuvent donc être re- gardées comme des caractères de première valeur, suscep- tibles par conséquent d'être employés pour la distinction des espèces. Les couleurs accidentelles sont celles qui sont dues, ou à la présence de corps étrangers à la composition de l'espèce , ou à certaines altérations dans le mode d'arrangement des molécules des espèces qui d'ailleurs n'ont pas de couleur propre. Ainsi les métaux hétéropsides et leurs combinaisons n'ont point de couleur propre dans leur état de pureté , ilssontinco- lores, leurs combinaisons pures le sont également : les couleurs accidentelles qu'ils présentent paroissent être toujours duesàla présence de quelques combustibles métalloïdes ou de quelque MIN 209 mêlai autopside. Ces couleurs, qui semblent pouvoir varier comme Ja nature des corps étrangers dissous ou simplement mêlés dans ces minéraux essentiellement incolores, ne peu- vent donc être employées comme caractères spécifiques ; mais comme ces variations ont quelquefois des limites , comme elles sont dues quelquefois à des métaux autopsides qui ne sont pas toujours mélangés sans proportion et comme au hasard, mais qui sont au contraire dissous en quantité notable dans cer- taines variétés, et même en état de combinaison à proportion définie, ces couleurs peuvent, dans quelques cas, être regar- dées comme inhérentes à l'espèce , et dans d'autres comme propres à réunir certaines variétés sous le titre de sous-es- pèces. Ainsi, dans le premier cas, les grenats, le péridot , la chlorite, laliévrite, l'hyperstène , quoique placés parmi les pierres, c'est-à-dire parmi les minéraux auxquels on ne re- connoit pas de couleur propre , pourroient bien cependant devoir leur couleur à un métal autopside; et ici c'est le fer qui n'y est pas seulement principe accessoire, mais principe constituant et tellement nécessaire, que ces pierres le con- tlendroient essentiellement, et seroient par conséquent es- sentiellement colorées. Les couleurs deviendroient ici cou- leurs propres , et pourroient être employées comme caractère spécifique. Dans le second cas, le principe colorant est moins essentiel, il ne se trouve que dans quelques variétés; mais il modifie sensiblement, et autrement que par la couleur qu'il leur im- prime, les caractères de ces variétés: tels sont le chrome oxidé dans le béryl émeraude, et le fer dans le béryl algue-ma- rine; l'acide chromique dans le spinelle rubis, et le fer dans le spinelle pléonaste-, le fer dans différens états d'oxidatlon -, dans les grenats, les amphiboles, les pyroxènes, Tépldote, etc. Dans les autres cas, qui sont aussi les plus nombreux, "les couleurs sont si étrangères à l'espèce, si peu Influentes, si variables , qu'elles ne peuvent plus être prises que pour éta- blir des variétés du dernier ordre. Cependant, en examinant la distribution des couleurs de cet ordre dans le règne mi- néral , on peut encore y reconnoitre , non pas certaines 5i. ' 14 210 MIN lois, mais certaines habitudes, si l'on peut toutefois s'expri- mer ainsi , et voir que toutes les espèces ne sont pas suscep- tibles de présenter indistinctement toutes les couleurs, qu'il semble au contraire ly avoir dans beaucoup d'espèces une certaine série de couleurs admises, e* une certaine série de couleurs exclues. Nous allons en présenter quelques exemples. Les minéraux pierreux à base de chaux présentent à peu près toutes les couleurs; mais, dans les carbonates de chaux, ces couleurs, répandues assez également dans les masses, sont plutôt sales que pures, plutôt ternes ou pâles que vives; dans les fluates, au contraire, elles ont une pureté, une transpa- rence , une vivacité qui ne se démentent presque jamais. Dans les gypses c'est le jaune et le rouge sale qui dominent, dans le karstenite, qui ne diffère du gypse que par l'absence de l'eau, c'est le bleuâtre. Dans lesphosphorites, c'est aussi le bleuâtre et le verdàtre. Les minéraux à base de baryte présentent peu de couleurs: le jaune sale y est dominant; le rouge , le vert, le bleu en sont presque exclus; dans ceux qui ont lastrontianepour base, c'est au contraire cette dernière couleur qui se présente le plus ordinairement. Le quarz offre toutes les couleurs; il n'y en a peut-être pas une d'exclue, mais à l'exception du beau violet qui lui est propre dans l'améthyste , toutes les autres ont peu d'intensité et peu de pureté , car le rouge de la cornaline n'est pas pur. L'es corindons présentent aussi toutes les couleurs : mais quelle différence pour l'intensité et la pureté! je n'ajouterai pas pour l'éclat, parce qu'on pourroit l'attribuer à la diffé- rence de densité. La couleur dominante des topazes est le jaunâtre : on en connoit de bleuâtres, derosâtres, mais peu de verles. Celle des béryls est au contraire le vert, tirant quelquefois sur le bleuâtre ; mais on n'y voit plus ni beau rouge, ni beau jaune, ni beau bleu. Les spinellts ont pour couleur dominante, ou le beau rouge, ou le bleu intense. On n'en connoit ni de jaune ni de par- faitement vert; et cependant , d'après une observation de M. Brewster , une très-haute température peut leur faire prendre momentanément cette couleur. MIN Les seules variétés que présentent les mésotyp es , les stilbi tes , les analcimes, c'est le rouge et le jaune sale. Le bleu , et ses dérivés par altération , le jaune sale et le vert sale, semblent les seules couleurs des disthènes. Le vert et le jaunâtre sont celles de la préhnite. Le violet et le verdàtre sale colorent toujours l'axinite. Le talc laminaire ne varie guère que du blanc au vert , tandis que le stéatite et la serpentine, qu'on regarde comme des talcs compactes, présentent toutes les couleurs, à l'ex- ception du beau bleu, et que la magnésite et la giobertite, qui sont encore des minéraux à bise de magnésie silicatée , n'ont jamais été vues qu'incolores. Enfin il y a des espèces minérales qui se sont jusqu'à pré- sent toujours montrées sans couleurs, car le blanc n'en est pas une; tels sont, avec la magnésite, l'harmotome, le meyonite, l'apophyllite , l'amphigène, la népheline, la laumonite, la chabasie. Dans les minéraux que nous venons de nommer, les cou- Icurssontaccidentelles, et dans la plupart d'entre eux elles ne peuvent être dans un autre état; cependant on vient de re- marquer qu'elles ne se présentoient pas indifféremment dans toutes les espèces. On ne sait pas encore quelle liaison il y a entre les couleurs, qu'on attribue presque toujours à l'oxide de fer dans différens états, et les principes compo- sans des minéraux : ainsi on voit des minéraux à base de silice et d'alumine présenter toutes les couleurs , d'autres com- posés de ces deux mêmes principes (la népheline) n^en offrir aucune; d'autres (le disthène) n'en offrir qu'une ou deux ; on voit la même chose dans les minéraux à base de magnésie. Il est cependant présumable qu'il existe quelques rapporis entre la composition et l'hahitude des couleurs, mais je ne sache pas qu'on les ait encore reconnus. 11 y a bien d'autres minéraux pierreux qui ont aussi des couleurs dominantes; mais il seroit très-posBble que dans ceux-ci la couleur ne fût pas accidentelle. J'ai déjà indiqué le grenat, le péridot, etc. , comme étant dans cette caté- gorie. Il est présumable que l'amphibole, ou au moinscertaines espèces de ce genre, le pyroxène et quelques espèces de cet autre genre, qui ont le noir et le vert foncé pour couleur 14. 212 MIN dominante, l'épidote qui a le vert, la diallagc qui a le brun, les tourmalines qui ont tantôt le noir et le vert, tantôt le rouge violàtre , l'idocrase qui a le brun et le vert jaunâtre ; il est pré- sumable, dis-je, que ces minéraux doivent leurs couleurs à un de leurs principes constituans essentiels , et alors elles ne de- vroient pas être regardées comme accidentelles. Aussi n'avons- nous pas nommé ces minéraux dans la revue que nous venons de faire des espèces dont la coloration nous semble être in- dépendante de la composition. Il y a des minéraux qui ont des couleurs dominantes , telle- ment différentes l'une de l'autre, qu'on est tenté pour ceux-ci plus que pour tous autres de les placer parmi les espèces à couleurs accidentelles; cependant, en y faisant une attention suffisante , on voi-t que ces modifications ne sont pas si étran- gères l'une à l'autre qu'elles le paroissent; tels sont les miné- raux qui présentent dans leurs modifications le vert intense , et quelquefois assez pur, le jaune roussàlre et le rouge très- foncé. Le péridot , le béryl aigue-marine , la chlorite , la wernerite paranthine , le fer arseniaté sont dans ce cas. La couleur pour ainsi dire primitive de ces minéraux, couleur propre à leurs variétés, si ce n'est même à l'espèce, est le vert, dû au fer-, ce métal, en changeant de degré d'oxi- dation , passe au jaune, au jaune roussàtre et au rouge; ce changement chimique explique assez bien pourquoi la plu- part des espèces colorées en vert par le fer varient en rouge, tandis que le rouge ne varie pas en vert , et que le vert qui n'est pas dû au fer dans le béryl émeraude, dans la dial- lage , dans certaines serpentines, et peut-être aussi dans le fluor, n'est pas susceptible de ce genre d'altération. Le second ordre de couleurs accidentelles renferme celles qui ne sont produites par aucun corps étranger, mais qui sont duesà diverses altérations que certains minéraux ont éprouvées dans leur aggrégation , dans leur structure, ou dans la seule dispositidft de leurs molécules; tels sont l'iridation, le chatoiement et le dichroïsmc. L'iridation ou la série des couleurs de l'iris peut être pro- duite dans un minéral, soit par un corps étranger non coloré par lui-même, qui vient s'appliquer en pellicule très-mince à la surface de ce minéral , soit par l'altération de cette sur- MIN 2i3 face, lorsqu'une lame (rés-mince de la substance même du mi- néral s'en sépare, soit enfin par des fissures très-déliées qui existent dans l'intérieur d'un minéral, ou qui sont produites par la percussion , par la ch leur, ou par toute autre cause. Ces causes accidentelles, qui ne changent point la nature du minéral , qui n'y introduisent rien, qui ne lui enlèvent rien, produisent le phénomène connu en optique sous le nom des anneaux colorés; c'est une décomposition particu- lière de la lumière qui a été expliquée à cet article. Ce phé- nomène donne à certains minéraux des couleurs extrêmement belles par leur variété , leur assortiment et leur vivacité , les rendent souvent précieux et les font rechercher; le fer oli- giste , le fer et le cuivre pyriteux, la houille même présen- tent quelquefois ce beau phénomène à leur surface ; le quarz hyalin et le silex résinite d'un blanc laiteux, en le présentant dans leur intérieur, prennent, le premier le nom d'iris, et le second celui d'opale. Ce silex est alors recherché comme une pierre d'ornement très-précieuse et payée un très-haut prix; ces couleurs ne tiennent cependant à rien, la percussion ou une liqueurlimpide qui s'introduit dans les fissures, les font disparoitre. Ici donc la propriété optique ne donne pas même un caractère de sous-variété. Lorsqu'une lumière blanche ou une lumière colorée est ren- voyée de l'intérieur d'un minéral transparent ^ ou au moins translucide et de la surface des lames qui appartiennent à sa structure, ce phénomène s'appelle chatoiement ^ il est un peu plus important que le précédent parce qu'il peut servir à indiquer le sens du clivage , et par conséquent l'inclinaison des joints de clivage , ou des lames les unes sur les autres. Le chatoiement est simple dans le felspath ordinaire , dans quelques gypses et calcaires spathiques , dans la baryte sulfa- tée, etc. Il est d"un blanc argentin ou lunaire dans le felspath adulaire, et surtout dans celui qui a éprouvé un commence- ment d'altération dans l'apophyllite , etc. Il est irisé dans le felspath opalin ou de labrador, et il est de la couleur du minéral dans l'arsenic orpiment laminaire , dans l'urane phos- phaté cuprifère, dans le mica, etc. C'est une particularité des variétés de ces espèces ; mais ce n'est pas même un caractère de sous-variété. ^14 MIN Le troisième phénomène de la lumière réfléchie dans l'in- térieur des minéraux, est le dichroïsme , c'est la propriété qu'ont certaines espèces transparentes de faire émaner une couleur lorsqu'on les regarde dans un sens, et d'en produire une autre lorsqu'on les regarde dans un autre sens. Ce phéno- mène,des plus compliqués del'optique, estliéavec la structure des minéraux , etpar conséquent sembleroit devoir être d'une assez grande importance ; mais quand on considère que dans une même espèce certains échantillons le présentent avec une grande facilité, tandis qu'on ne peut pas le voir dans d'autres, on est obligé de le regarder aussi comme un phénomène qui tient à une disposition particulière des molécules colorantes dans ces échantillons , et qui n'est nullement caractéristique de la structure essentielle à l'espèce. Ce phénomène se voit souvent très-bien dans l'espèce mi- nérale à laquelle M. Cordier a donné le nom de dichroïte, précisément à cause de cette propriété; elle paroît d'un bleu de saphir dans une direction et d'un violet rougeâtre dans une autre; quelques tourmalines le présentent également; on le voit dans certaines sous-variétés de fluor, dont les cristaux paroissent d'un beau vert ou d'un bleu violet, suivant la ma- nière dont on les regarde: M. de Bonrnon etM. Biotl'ont aussi reconnu dans quelques variétés cristallisées de mica. Les cris- taux prismatiques rouges et bleus de ces micas , vus dansle sens de l'axe , présentent une couleur différente de celle qu'ils font voir quand on les regarde perpendiculairement à l'axe. Enfin il est si vrai que celte propriété n'est pas essentiellement liée à la disposition des lames ou à la structure, qu'on peut observer un véritable dichroïsme dans des minéraux non cris- tallisés. Le silex résinite , connu sous le nom de girasol , est d'un blanc laiteux lorsqu'on le regarde par réflexion , et d'un rouge laiteux lorsqu'on le place entre l'œil et la lumière. L'éclaï. Il y a des minéraux, et ce sont principalement ceux qui sont homogènes, très-denses et opaques, qui ren- voient de leur surface lorsqu'elle est naturellement ou arti- ficiellement polie , une si grande quantité de lumière dans une même direction qu'elle frappe les yeux avec une inten- sité et uue vivacité qu'on désigne sous le nom à^éclat ou de lustre. MIN 2x5 L'éclat étant différent , non pas en couleur, mais en qualité, suivant les corps qui le produisent, on a attaché beaucoup d'importance à ce caractère; on en a subdivisé considéra- blement les modifications en leur donnant des noms différens qui rappellent la nature de ees corps. Nous ne parlerons ici que des principales sortes d'éclats. L'éclat analogue à celui du verre , qui est le plus foible de tous , se nomme éclat vitreux; celui qui a l'aspect particulier et comme onctueux de l'huile , s'appelle éclat gras , et éclat adamantin , lorsqu'il se rapproche de l'éclat particulier du diamant. Le quarz gras , Teleolithe, le zircon , le plomb car- bonate offrent ces modifications. Celui qui est le résultat d'une grande opacité, et qui ne paroît pas tout-à-fait indépendant de la couleur du corps qui le renvoie, porte les noms (Véclat métallique on métalloïde ,suivdnt son degré de pureté ou d'analogie avec l'éclat des métaux, tels que l'argent, l'or, l'antimoine , la diallage, l'hypersténe, etc. Lorsque l'éclat semble être un mélange de l'éclat argentin avec le vitreux , qu'il se présente enfin comme dans la perle, on le nomme éclat perlé, lorsqu'il est d'un blanc grisâtre, on l'appelle éclat nacre , lorsqu'il est d'un blanc mêlé de quelques nuances de couleur. On peut augmenter beaucoup le nombre des modifications de cette propriété -. mais ce seroit inutilement, puisque les mots qui les expriment sont facilement entendus de tout le inonde. Elle est, comme les couleurs, tantôt propre et tantôt accidentelle; mais elle indique en général dans les corps qui la présentent constamment, des propriétés optiques qui tien- nent à leur nature intime , ou à l'arrangement ordinaire de leurs molécules. L'éclat combiné avec la structure et la texture donne aux minéraux un aspect qui dans ce cas-ci ne tient unique- ment ni à la lumière, ni à la nature du minéral, et sur lequel nous reviendrons en parlant de la structure-, tels sont Vaspect soyeux, qui est la combinaison de l'éclat vitreux avec la struc- ture fibreuse, à fibres très-déliées; Vaspect résineux qui vient du mode de cassure , joint à l'éclat vitreux. Ce qui prouve que cet aspect doit être distingué des différentes sortes d'éclats dont nous venons de parler, c'est qu'il ne se soutient pas au poli; 2,6 MIN un silex résini(e perd par ce procédé son aspect résineux , et ne conserve plus que son éclat vitreux. §. 5. Electricité. L'électricité que les minéraux manifestent ne diffère en rien de celle que présentent tous les corps inorganiques sui- vant leur nature et les circonstances dans lesquelles on les place; mais cette propriété, étudiée dans les minéraux, est susceptible de deux considérations particulières. i.° Elle se développe et se manifeste dans des cas et avec des particularités qu'on n'avoit pas eu occasion de remarquer dans des corps bruts artificiels; on les a exposées à l'article Electricité des Minéraux. (Voyez ce mot.) 2.° Elle est devenue pour les minéralogistes, mais dans quelques espèces seulement, un moyen déplus de reconnoitre les espèces, par conséquent un caractère minéralogique. Ce n'est que peu à peu qu'on a pu découvrir dans cette pro- priété des lois assez remarquables et assez constantes pour leur attribuer ce degré d'importance. D'abord elle a été aperçue des anciens, et sans nous arrêter au succin (^electrum) , dans lequel ellese développe si aisément et d'une manière si visible, qu'on pense que ce corps a donné son nomauphénomènejilparoitquelesanciensl'avoientremar- quée dans d'autres corps, mais sans reconnoitre dans la pro- priété qu'avoient ces corps frottés, d'attirer les corps légers , d'autre analogie avec celle du succin, electrum , qu'une res- semblance de phénomène; ainsi, comme nous l'avons dit à l'article Lyncurius , il est très-vraisemblable que la propriété électrique des topazes ne leur avoit pas entièrement échappé. Jusqu'à Boyle, en iGyS, il ne paroît pas qu'on ait rien ajouté au peu que les anciens avoient aperçu de ce phéno- mène. Mais Boyle l'étendit beaucoup en le faisant remarquer dans plusieurs pie/Tes gemmes. Il dit(i)« qucdelégèresaltérationssuffisentpourexciter un « effluve de fluide des gemmes transparentes, qu'on peulrap- (i) Specimkk ue cemimarum Origike et ViRTunBUs, cdit. llamliurgi , 1673, pag. 130. MIN 217 IX porter ces effluves aux attractions électriques , et qu'il « possède une pierre gemme ayant presque la dureté du dia- « mant, qui, légèrement frottée, acquiert une puissante pro- « priété attractive, à l'admiration du spectateur. » Cette connoissance très-superficielle est restée stationnaire pendant près de cent ans. En 1766, jEpinus a fait connoître les propriétés électriques de la tourmaline; et, ne se conten- tant pas d'exposer simplement ce phénomène, il l'a développé et en a donné la théorie. Jusque-là ces connoissancesrentroient ou dans le domaine des propriétés isolées, et simplement curieuses, des minéraux , ou dans celui de la physique ; il y avoit encore un grand pas à faire pour les introduire dans le domaine de la minéralogie et pour en tirer des caractères variés, précis et applicables à un assez grand nonïbre de minéraux. C'est à M. Haiiy qu'est due cette belle application de la physique à la minéralogie. C'est lui qui a fait varier et ressortir tous les phénomènes électriques des minéraux, qui a donné les moyens de les observer, de les distinguer, et par conséquent de les employer comme ca- ractères minéralogiques. Ces caractères nous semblent cependant d'une foible im- portance, et tout au plus propres à faire connoître l'état par- ticulier des espèces qui sont dansle cas de lesprésenter. 11 suffit d'examiner les anomalies dont le phénomène est susceptible, anomalies qui ne tiennent pas seulement à l'impureté de l'échantillon, mais à son état d'aggrégation , peut-être aux circonstances dans lesquelles cette aggrégation a eu lieu, et enfin même à l'état de sa surface; il suffit de remarquer qu'en s'y prenant avec certaine précaution ou en mettant les corps dans certaines circonstances, on peut pour ainsi dire leur faire manifester à volonté des propriétés électriques, pour nous porter à croire que, quoique ces propriétés tiennent à l'indi- vidu, elles peuvent aussi prendre naissance dans le mode d'aggrégation des individus, ou, ce qui revient au même, devoir influer sur ce mode. Ainsi il y a des topazes dans lesquelles il est presque impossible de faire naître aucun phénomène électrique , il en est de même des tourmalines , et nous prenons pour exemple des minéraux qui manifestent ordinairement ces propriétés avec le plus de facilité et de puissance. Suivant 2,8 MIN qu'un diamant est brut ou poli, la nature de réleclricilé qu'il acquiert par le frottement est changée. Il paroit donc que l'électricité dans les minéraux se mani- feste comme dans tous les autr.es corps, qu'elle n'est pas plus particulière à une espèce qu'à une autre, et que si cela paroit ainsi dans quelques cas, ces prétendues différences viennent plutôt des circonstances dans lesquelles se trouvent certaines espèces que de la nature de ces espèces. Or , une pro- priété qui résulte d'un tel genre de modification, ne peut pas être prise comme caractère spécifique. §. 6. Magnétisme. Quoique ce caractère soit tiré d'une propriété physique qui ne diffère pas essentiellement de l'électricité, il est bien plus spécial ; cette propriété étant restreinte à un petit nombre d'espèces, elle paroit pouvoir caractériser essentiellement ces espèces; ainsi quoique le magnétisme ne diffère pas physique- ment de l'électricité que nous venons de considérer comme caractère de circonstances, il peut cependant être em- ployé, comme caractère de première valeur, comme carac- tère tenant à la nature même de l'espèce, et par conséquent essentiel. On a présenté au mot Magnétisme des minéraux tout ce qui est relatif à cette propriété physique, considérée dans les corps bruts naturels. Nous y renvoyons : nous n'avions à trai- ter ici que de l'importance de cette propriété comme carac- tère physique des minéraux; et on vient de voir que nous la regardons comme intimement liée à la nature des espèces qui la manifestent. Mais appartient-elle à l'individu ou à l'aggré- gatt' il est présumable qu'elle appartient plus spécialement encore à l'individu qu'à ses aggrégations , dont les propriétés sont ici une suite ou conséquence nécessaire de celle de l'in- dividu, et que cette propriété même a pu régir leur mode d'aggrégation. (Voyez Magnétisme des minéraux. ) §. 7. Phosphorescence. Un grand nombre de corps inorganiques ont la propriété d'être lumineux par eux-mêmes, et sans qu'on puisse attri- buer cette lumière à la combustion. MIN 219 Beaucoup de minéraux possèdent cette faculté, et plusieurs présentent le phénomène de la phosphorescence d'une ma- nière très-sensible, lorsqu'on les met dans l'état le plus propre à le faire paroitre. On range ordinairement ce phénomène parmi ceux qui tiennent à l'influence des minéraux sur la lumière ; mais la définition que nous venons d'en donner, et la manière dont nous exprimons les rapports des minéraux avec la lumière qui €eur arrive, fait voir qu'il n'y a point de liaison réelle entre l'action des minéraux sur la lumière et la lumière émanée des minéraux; cette première considération nous conduit à re- tirer la phosphorescence du paragraphe 4 , et à chercher à la placer ailleurs: or on va voir que si elle doit être rapportée à une des propriétés physiques dont nous venons de traiter , c'est à l'électricité plutôt qu'à toute autre. Nous allons d'abord étudier ce phénomène dans les rap- ports qu'il a avec les minéraux. Nous examinerons ensuite de quelle propriété physique il peut être regardé comme dépen- dant. Nousserons alors àmêmede jugersonimportance comme caractère. La propriété qu'ont certains minéraux d'être lumineux par eux-mêmes, mais souvent trop foiblement pour qu'on puisse le reconnoitre autrement que dans une obscurité complète, a été remarquée depuis long-temps. On l'avoit vue, il est vrai, ainsi qu'on voyoit autrefois la plupart des phénomènes phy- siques, commedesfailscurieux et isolés, sans cherchera les lier avec les faits connus par aucune comparaison , ni à les constater, à les développer et à les généraliser par aucune expérience. Ainsi , suivant M. Brewster qui nous a donné une histoire abrégée des connoissances successivement acquises sur la phos- phorescence, c'est dans l'ouvrage de Benvenuto Cellini, in- titulé : Due Tratlati deW Orifœeria, publié au commencement du seizième siècle , qu'on trouve les premières notions de ce phénomène observé dans les minéraux. Il y est dit qu'on décou- vrit par l'effet de cette propriété, un escarboucle dans un vi- gnoble des environs de Rome. Boyle, en i665 , observa ce phénomène sur un diamant ; mais comme on répéta depuis l'expérience sans succès, on en MIN conclut qu'il y avoit erreur dans l'exposé de Boyle. Nous verrons plus bas à quoi sont dues ces apparentes contradic- tions. Beccaria , Kircher, Grothus, Dufay, Pallas en 1785 , le comte Morozzo, ont également remarqué ce phénomène, et l'ont décrit avec plus ou moins de développement. Thomas Wedgwood fit vers 1792 des expériences sur la lumière qui émane de certains corps par l'action de la cha- leu r et du frottement ; les fluorites, le diamant sont au nombre de ces corps. Mais on peut dire que la connoissance de la phosphores- cence des minéraux, et des circonstances dans lesquelles elle se manifeste , ne date réellement que des travaux nombreux et précis de M. Dessaigne , travaux qui ont remporté le prix proposé par rinstifut pour ce sujet, et qui ont commencé à être publiés dans le Journal de Physique en 1809. Depuis ces grands travaux de M. Dessaigne , on s'est en- core occupé de la phosphorescence. M. Brewster vers 1819, et M. Heinrich à peu près à la même époque, ont ajouté, notamment le dernier, un assez grand nombre de faits à ceux que M. Dessaigne avoit déjà observés. On voit que ce phénomène a frappé assez vivement l'atten- tion des physiciens dans ces derniers temps : il en est ré- sulté un nombre presque infini d'observations et presque tous les corps naturels et artificiels ont été passés en revue sous ce rapport. Nous ne parlerons que des premiers, et nous ne ci- terons que les faits les plus saillans , ceux surtout qui nous paroissent le plus immédiatement liés avec l'objet de la mi- néralogie. On fait naître par quatre moyens la phosphorescence dans les minéraux susceptibles de cette propriété : 1. la collision; •2 . la chaleur ; 3. V insolation ; l^. V électricité. 1. En frappant l'un contre l'autre les morceaux de certains minéraux qui ne sont point combustibles, on produit au point de contact une lumière plus ou moins vive , qu'on ne voit que dans l'obscurité et qui est d'une couleur ordinairement rou- geàtre, quelquefois bleuâtre-, le quarz , le silex pyromaque offrent des exemples de minéraux phosphorescens par collision. Quelquefois la percussion n'est pas nécessaire ; le frotte- MIN 221 ment, et même un frottement léger suffît pour faire naître le phénomène. Ainsi , en passant une pointe de plume sur cer- taines variétés de blende , on voit une trace lumineuse suivre cette pointe; la ponce, le felspath sont phosphorescens par frottement. 2. La phosphorescence par chaleur appartient à une multi- tude de corps; elle se manifeste dans des circonstances et avec des phénomènes tellement variés qu'il seroit tout-à-fait étranger à notre sujet de les détailler. Pour l'observer, on place le minéral réduit en petits fragmens ou en poussière sur un support qui doit être toujours de même nature, non phosphorescent, et qu'on élève à une température à peu près déterminée. Il nous suffira de faire remarquer, i." qu'il faut pour certains corps que le degré de chaleur soit déterminé, et qu'ils restent ténébreux, comme le dit M. Dessaigne, au- dessus et au-dessous de ce degré. 2.° Que la couleur de la lumière est très-différente suivant les corps. M. Brewster a fait un grand nombre d'observa- tions à ce sujet. Il en résulte qu'il y a des lumières phospho- rescentes de toutes les couleurs. Nous citerons les principales en suivant l'ordre des couleurs du prisme. Lumière blanche. — Fluorite arénacée. Plomb arseniaté. Witherile. Calcaire magnésien. Titane sphène. Bleue. — Argent muriaté. Télésie verle. Pétalite (vive). Disthène. Verte. — Fluorite hyalin , dit Chlorophane (très- vive et à une température très -peu élevée). Jaune. — Calcaire spathique. Phosphorite (très-vive). Grammatite de Glentilt. Topaze du Brésil (foible). 222 MIN Lumière orangée. — Harmotome. Grammatite. Titane anatase. Arragonite. Rouge. — Tourmaline rubellite (rouge écarlaf e ). Chaux schélatée ( rouge de feu ). M. Dessaigne regarde la lumière bleue comme l'indication que le minéral pierreux est pur, c'est-à-dire exempt d'oxides de métaux aulopsides , il attribue les couleurs jaunes et vertes de la phosphorescence à la présence de ces oxides. Pour que la phosphorescence se manifeste , on doit avoir égard à plusieurs circonstances. Ainsi il faut que le corps n'ait pas éprouvé une température supérieure à celle à la- quelle on l'expose, qu'il ne change point d'état sur le sup- port, soit en s'y ramollissant, soit en se volatilisant. 5. La phosphorescence par insolation est des plus remarquables et des plus variées. Pour l'observer, on expose les minéraux qui peuvent l'é- prouver, et ils sont très-nombreux , aux rayons directs du so- leil pendant un certain temps, seulement dix secondes pour certains minéraux. On les porte ensuite dans l'obscurité: ils y font voir une lumière plus ou moins vive qui se maintient quelquefois pendant un temps assez long, qu'on peut pro- longer même jusqu'à une heure, en enveloppant le corps, ainsi que l'avoient déjà vu Beccaria, Kircher, Dufay et Gro- thus , et que l'a confirmé M. Heinrich. Cette influence de la lumière solaire est quelquefois si puis- sante qu'elle agit même à travers plusieurs enveloppes, pourvu que ces enveloppes conservent un peu de translucidité , telles que des feuilles de papier. La lumière des nuages suffit quelquefois, lorsqu'elle est claire, pour rendre phosphorescens les corps qui le devien- nent facilement. M. Heinrich a remarqué que les rayons bleus avoient seuls la faculté de donner aux corps une phosphorescence durable, et que les rayons rouges n'en communiquoient aucune. Une cassure fraîche est une condition assez importante pour la manifestation facile du phénomène. MIN 225 Parmi les 'minéraux phosphorescens par insolation , nous citerons lessuivans comme les plus remarquables. 1." La baryte sulfatée radiée : c'est une des premières sub- stancesminérales sur lesquelles on l'ait observée d'une manière assez populaire , pour qu'elle ait acquis à cet égard une sorte de célébrité sous le nom de phosphore de Bologne. Nous avons décrit la manière de la préparer et d'observer sa phospho- rescence , à l'article Baryte sulfatée radiée , tom. IV, pag. 94. 2.° Le diamant: c'est à ce corps qu'il faut principalement appliquer ce que nous venons de dire sur l'espèce de rayons solaires qui donnent la phosphorescence , sur la durée de ce phénomène, etc. La lumière répandue par les diamans est d'un rouge de feu ; elle ne dure dans quelques uns que cinq secondes, et dans d'autres elle se manifeste pendant une heure, si on a eu soin de les envelopper. 5.° Les fluorites, notamment les variétés vertes, et parti- culièrement celle de Sibérie , qui est nommée Chlorophane , et qui est déjà citée pour sa facile phosphorescence par une foible chaleur. 4." Les calcaires ou carbonates de chaux , tandis que les phosphates de chaux , si phosphorescens par chaleur, ne le sont que très-foiblement par insolation. Il leur faut la lumière directe du soleil. 5.° Les sels à base terreuse sont généralement beaucoup plus phosphorescens que les terres pures , dans l'acception vulgaire de ce mot. 6." Le sel marin rupestre aune très-belle phosphorescence. 7." Les sels métalliques et les oxides métalliques naturels. 8." Le succin. 9.° Le quarz ; mais il faut qu'il reçoive la lumière directe du soleil. La lumière produite par l'insolation est blanche dans fous les corps, à l'exception du diamant. Aucun fossile inQanimable, excepté le succin et le diamant, aucun métal natif n'est phosphorescent par insolation. La plupart de ces observations et de ces résultats sont dus à M. Heinrich. 4. La phosphorescence par électrisation. En exposant cer- tains corps naturels à l'action des étincelles électriques peu- 224 MIN danf quelque (emps, on leur communique la propriété de luire dans l'obscurité , et même on la leur rend quelquefois lors- qu'ils l'ont perdue , pour avoir été exposés à une trop forte calcination. La phosphorescence produite par l'électricité se comporte à peu près comme celle qui est due à Tinsolation. Elle paroit seulement plus durable , ses phénomènes sont trop étrangers à notre sujet pour que nous puissions nous y arrêter. Nous devons maintenant ajouter aux phénomènes particu- liers de phosphorescence que nous venons de décrire, quel- ques observations et considérations générales qui en rattachent l'histoire à celle des minéraux. La phosphorescence paroit être dans beaucoup de cas en rapport avec la structure cristalline des minéraux; ainsi elle n'est pas toujours également répandue dans un cristal. M. Brewster a remarqué sur une lame de chaux fluatée , portant des lignes parallèles, les unes bien colorées, les autres sans couleur, que la lumière phosphorique , dégagée par l'ac- tion de la chaleur, étoit disposée en lignes parallèles à celles de la lame ; chaque ligne lumineuse émettoit une lumière propre nettement tranchée sur ses bords , et (jui indiquoit dans les lames une multitude de joints parallèles qu'on ne pouvoit y distinguer, même à l'aide du microscope. Pallas avoit déjà remarqué que dans quelques morceaux de chaux fluatée d'Ekaterinebourg en Sibérie, marqués de veines vertes , ces veines seules étoient phosphorescentes. Des expériences de M. Dessaigne rendent ces rapports avec la structure encore plus frappans, en même temps qu'elles conduisent à la théorie de ce phénomène. Si on prend un cristal de calcaire spathique appartenant au rhomboïde primitif, et dont les faces sont sensiblement planes, c'est-à-dire sans cassure ni aspérité, ou un diamant octaèdre à faces à peu près planes, et qu'on les place sur le support assez échauffé pour que la phosphorescence puisse avoir lieu, ils restent ténébreux. Si on fait naître sur ces cris- taux des faces ou plans inclinés aux joints naturels ou qui coupent les lames, et qu'on les place sur le support à la même température, la phosphorescence paroît sur ces faces inclinées , MIN .25 aux joints, et qu'on peut considérer comme hérissées d'arêtes ou de petits angles en comparaison des faces parallèles aux joints, et qu'on peut regarder comme composés d'une suite deplans ou comme polies naturellement. Ce fait nous a semblé fort curieux, parce qu'il se lie par- faitement, comme on le voit, avec la structure cristalline, parce qu'il explique pourquoi certains physiciens ont aA^ancé que le diamant n'étoit pas phosphorescent, parce qu'il se lie également avec l'observation faite aussi par M.,Dessaigne et par M. Heinrich, que le poli parfait cnlevoit souvent à beaucoup de minéraux la faculté qu'ils avoient d'être phosphorescens dans l'état opposé, parce que enfin il conduit pour ainsi dire directement à la théorie de la phosphorescence proposée par M. Dessaigne, théorie à laquelle conduisent pareillement une multitude d'observations qui sont trop étrangères à notre objet pour que nous puissions nous en occuper, et qui con- sistent h regarder la phosphorescence comme un phénomène entièrement électrique , dans lequel l'électricité se dégage des molécules des corps suivant l'état dans lequel on a mis ces molécules et les circonstances dans lesquelles on a placé le corps pour en faciliter le dégagement. Il résulte aussi de tout ce que nous venons de rapporter, que la phosphorescence est une propriété des corps inor- ganiques naturels, par conséquent des minéraux, propriété curieuse qui tient à leur histoire naturelle, que l'on ne peut passer sous silence, sans laisser cette histoire incomplète, qui est même dans certains cas liée avec leur structure, mais qui n'appartient, comme caractère, ni à l'individu minéralo- gique ni à ses aggrégations. Art. IV. Propriétés PHYSiquES qui ne peuvent appartenir qu\4UX MASSES. La dénomination de ces propriétés suffit seule pour établir qu'elles n'appartiennent qu'aux niasses ou aggrégations d'indi- vidus; que les individus minéralogiqiies considérés isolément ne peuvent les présenter, et par conséquent qu'elles sont d'un tout autre ordre que celles que nous venons d'étudier. Elles sont en effet d'un ordre bien inférieur, et ne peuvent jamais 5 1 . 1 S ^^e MIN avoir ni assez d'importance ni assez de valeur pour caractériser l'espèce. Cet article ne renferme donc que des propriétés de variétés, et nous allons en avoir la démonstration en les par- courant successivement. §. 1. La Structure. On a réuni sous ce nom des propriétés d'un ordre bien diffé- rent, et suivant qu'on envisage la structure , elle offre ou un caractère spécifique ou un caractère de variété : dans le pre- mier cas, elle rentre dans le caractère tiré de la forme; elle en est une manifestation ; elle peut et doit être désignée avec la même précision, et sort tout-à-fait de la série de ca- ractères que nous examinons; c'est dans le second cas seule- ment que la structure lui appartient. Nous entendons par structure « la disposition des joints de « séparation des parties d'un minéral, d'où résulte nécessai- « rement la forme de ces parties. ^' Ces joints existent dans le minéral, indépendamment de toute action mécanique. Celle-ci n'a d'autre effet que de les mettre à nu , et elle n'est pas moins toujours nécessaire pour que les joints ou la structure se manifestent. La lumière suffit pour les faire connoilrc dans les minérùL- transparensou translucides. La structure est régulière ou irrégulicre. Dans la structure régulière, l'incidence des joints les uns sur les autres peut être déterminée ; elle est constante dans les mêmes espèces; c'est cette structure qui donne le clivage des cristaux. Si on peut déterminer les angles d'incidence des joints avec exactitude, et qu'on le fasse, elle donne la forme primitive. Elle rentre alors dans les considérations de la forme, et dans la première série des caractères physiques, dans ceux qu'on peut appeler avec Haiiy caractères géomé- triques. Mais si on se contente de remarquer que les joints sont assez étendus, assez régulièrement disposés pour qu'on puisse mesurer leur inclinaison l'un sur l'autre , sans cependant pous- ser jusques-là l'observation , on a une première modification de structure à laquelle on donne le nom de Structurelaminaire.. c'est-à-dire à joints continus cl à incidence délerminable. MIN ■22^ Dans la struofure irrégulière, les joints naturels sont peu étendus; ils tombent les uns sur les autres sous des incidences si nombreuses, si peu nettes , qu'on ne peut les déterminer. Ce ne sont plus alors que des caractères de variétés, et même de variétés de dernier ordre, dues entièrement aux circons- tances dans lesquelles s'est trouvée la masse njinérale au mo- ment de son aggrégation. C^^tte structure présente les modifi- cations suivantes : Lamellaire. — Petites lames ou joints à peu près planes tom- bant ics unes sur les autres sous toutes sortes d'angles. Cette structure est cristalline, et due à la dissolution préalable des masses (le calcaire lamellaire, dit marbre statuaire de Paros). Fissile. — Des joints parallèles dans un seul sens (le schiste argileux ). Feuilletée. — La structure précédente dans laquelle les joints sont nombreux et très -rapprochés (le schiste. ;irdoise , la dusodyle). Straliforme. — Des joints parallèles dans un seul sens, mais ondulés (les calcaires concrétionnés, dits stalagmites). Fibreuse. — Des joints dans un seul sens, divisant la masse en une multitude de petits cylindres ou de cônes très-déliés (l'as- beste). Radiée. — Lorsque ces petites parties pyramidales ou co- niques très-déliées partent d'un même point, et s'écartent eu divergeant ( la mésotype zéolithe , le fer hématite ). Fragmentaire. — Lorsque la masse est à texture compacte, qu'elle est divisée par une multitude de joints qui suivent toutes sortes de directions, et qui lui permettent de se diviser facilement en fragmens anguleux à angles et arêtes indétermi- nables. ( Cette structure appartient principalement au,-» roches, aux argiles, aux trappites, aux porphyres, etc.) Lorsqu'un minéral ne présente aucune sorte de joints ou de structure, on dit qu'il est massif. §. 2. La Texture, On la confond souvent avec la strncture, et il faut convenir qu'il y a des cas oii il est assez difficile d'établir une réelle distinctio.'î entre ces deux manières d'être des masses mi né raies. 228 MIN La texture est pour nous la considération de la forme non géométrique , de la grosseur et de l'aspect des parties qui composent une masse minérale. Ces parties , plus ou moins dis- cernables , sont naturellement limitées et séparables par des moyens mécaniques; mais on ne peut appeler joints , dans le sens que nous venons d^attacher à ce mot, leur mode de sépa- ration. Les lames , les feuillets , les fibres , les parties anguleuses que donne la structure , peuvent avoir une texture particulière. La texture est homogène lorsque toutes les parties d'un miné- ral sont de même nature et de même aspect ; elle est hétéro- gèree lorsque ces parties sont de nature et d'aspect différens. La texture de la marne, du grès, etc., est homogène; celle du phyllade, du psammite, etc. , est hétérogène. On peut distinguer un grand nombre de textures dans les minéraux; nous nous bornerons aux principales, auxquelles nous donnerons les noms de texture : Grenue. — Grains distincts, arrondis ou à angles émoussés ( le grès). Sacarroïde. — Grains distincts, anguleux, cristallins (la baryte sulfatée, le calcaire dolomie). Terreuse. — Aspect terne , grains non discernables, facile» à séparer, grossiers ou fins (le calcaire grossier, la craie, l'argile). Compacte. — Grains indiscernables, fortement aggrégés; aspect terne, opaque, ou tout au plus légèrement translucide ( le calcaire compacte, le jaspe ). Vitreuse. — Parties indiscernables, brillantes, fortement ag- grégées , sans structure , à surfaces luisantes. Ce qui établit d'une manière fort claire les différences qu'il y a pour nous entre la structure et la texture , c'est que le même minéral peut présenter des exemples de ces deux manières d'être. Ainsi le calcaire concrétionné , dit travertin , a une structure stratiforme et une texture compacte; le schiste argileux a une structure fissile et une texture terreuse fine, l'argile plastique a une structure fragmentaire et une texture terreuse, l'ob- sidienne perlée a une structure fragmentaire et une texture vitreuse. MIN 239 Enfin la texlure a des dépendances dont on a fait quelquefois t^es propriétés particulières des minéraux. Gomme la texture est pour nous le résultat de la finesse, de la forme et du mode d'aggrégation des parties, elle imprime aux minéraux quel- ques autres qualités différentes de celles que nous venons de parcourir , et nous y rapportons : La porosité , le happementàla langue, Vimpression sur le toucher. La porosité, telle que nous l'entendons ici, n'est point une conséquence nécessaire de la densité. Des minéraux peuvent être d'une densité très-différente sans que le plus léger soit sensiblement plus poreux que l'autre. Nous entendons par porosité la présence d'une multitude de petite* cavités, tantM visibles, tantôt invisibles , mais rendues sensibles par divers moyens. Lorsque les cavités sont visibles, le minéral est ou caver- neux, ou celluleux , ou huileux, suivant la grandeur et la forme de ces cavités; lorsqu'elles sont invisibles, et alors elles sont très-nombreuses, elles se manifestent par la propriété que le minéral a d'absorber l'eau avec force au moyen de ses nombreuses cavités capillaires, d'absorber l'humidité qui se trouvesur la langue , d'y adhérer quelquefois très-fortement, ce qui s'appelle happer à la langue. C'est une propriété de quelques argiles sableuses, surtout de celles qui ont éprouvé un certain degré de chaleur, de quelques silex à texture lâche, etc. Cette propriété, d'une très- foible importance, ne peut pas même caractériser une série de variétés. Suivant que les parties qui composent, parleur aggrégation , une masse minérale , sont fines ou grossières , anguleuses , arron- dies et déprimées , dures ou tendres , fortement ou foiblement aggrégées, elles exercent sur le toucher des sensations très-diffé- rentes et qui dérivent principalement, comme on le voit, de la texture. On dit qu'un minéral a : Le toucher doux, lorsque ses parties sont très-fines, tendres et foiblement aggrégées (l'argile plastique). Le toucher onctueux, lorsque ses parties sont généralement déprimées et sous forme de petites paillettes foiblement ag- grégées, et qu'elles produisent une sensation sous le doigt analogue à celle flu savon. Les minéraux qui jouissent de cette singulière propriété sont assez nombreux et de classes très-difiFérentes; ce sont les talcs, les sleatites, le molybdène sulfuré, le graphite, le fer oligiste écailleux, etc. Le toucher rude appartient aux minéraux pierreux dont les parties sont naturellement dures, fortement aggrégées, et dont la texture est grenue-, ce sont les grès , les jaspes , les cal- caires, etc. Le toucher âpre est encore plus rude; les minéraux qui le présentent semblent être composés de parties fines, dures et anguleuses. On a cru qu'il étoit une indication delà formation de ces minéraux par l'action du feu; et en effet, ceux qui agissent ainsi sur le tact sont les laves, les ponces, les argilo- lites, les tripolis, etc. §. 3. La Cassure. Ce caractère auquel l'Ecole allemande a attaché une si grande importance, dont elle a défini un si grand nombre de modifications, dérive de la structure, de la texture et de la ténacité. Aussi en présentons-nous l'histoire après celle de ces propriétés. La face de cassure n'existe pas dans le minéral; elle naitsur la surface de séparation des parties d'une masse divisée parle choc, et résulte entièrement de la manière dont le mouve- ment impiùmé par ce choc s'est propagé dans l'intérieur de la masse, de manière à rompre l'aggrégation des parties dans le plan qu'a pu suivre la plus grande force de ce mouvement, en raison, comme nous venons de le dire, de la structure, de la texture homogène ou hétérogène , de la ténacité, etc., des parties. Il n'y a point pour nous de cassure ni laminaire ni lamellaire, ni feuilletée ; car ces expressions indiquent une structure et des joints préexistans que la division de la masse a mis à nu, mais qu'elle n'a pas faits. La cassure fraîche d'une masse minérale est utile pour faire connoitre sa structure et sa texture, mais elle ne les produit pas, comme elle produit la cassure conchoïde, raboteuse et écailleuse. Parmi le grand nombre de cassures qu'on a distinguées MIN 23i nous nous bornerons à choisir les suivantes comme les plus distinctes. ... . Conique. — Lc fragment obtenu est un cône surbaisse, souvent assez régulier. Cette cassure est une des plus instructives, et prouve^assez bien la théorie que nous avons ébauchée de ce phénomène. Pour que la cassure conique ait lieu, il faut que le minéral ait la texture compacte et homogène , qu'ilsoit dur , qu'il se présente en plaques dont les deux surfaces soient a peu près parallèles, et que le coup de marteau soit apphqué sans déviation et perpendiculairement à cette surface. Alors la fissure qui naît de ce choc se propage régulièrement et comme une onde conique dans l'intérieur homogène de la masse. (Le <^rès luisant est éminemment susceptible de pré- senter cette" cassure.) On peut aussi la faire naître dans des agates, dans des masses de verre ou d'émail tenace , etc. ConcWide. — Des zones ondoyantes partent d'un point, et s'étendent en s'enveloppant sur la surface de cassure , de ma- nière à imiter assez bien l'empreinte de l'extérieur d'une valve de coquille bivalve (le silex pyromaque). Raboteuse. — La surface offre des ondes et des inégalités irrégulières (l'argile, la magnésite). Ecailleuse. -Lorsqu'il s'élève de la surface de cassure des petits éclats en forme d'écaiUes, qui adhèrent encore, mais qui ont plus d'opacité que le reste de la masse. Elle est presque uniquement propre aux minéraux translucides; la cire l'offre dans toute sa perfection , aussi l'a-t-on appelée quelquefois cassure cireuse (le silex corné , la calcédoine; le pétrosilex, quelques calcaires compactes fins). Esquilleuse. — Lorsque les parties qui sont soulevées sans être détachées, sont longues et pointues comme des esquilles de bois. Elle est ordinairement liée avec la structure fissile ou fibreuse (le talc, le fer hématite). Resmease.- Lorsqu'elle présente les convexités et conca- vités lisses brillantes, que montrent les corps résineux (le si- lex résinitc , le rétinite , etc.) Vitreuse. -Les convexités et concavités de la cassure con- choide avec le luisant et les stries qu'offrent les masses vi- treuses (le quarz hyalin). La cassure est quelquefois différente suivant qu'on Uxcrcc ^3:^ MIN dans une direction ou dans une autre , par rapport à un cris- tal ou à une rrtaese cristalline; ainsi le béryl a une structure laminaire dans le sens longitudinal, une texture et une cas- sure vitreuse transversale. Les masses de mésotype zéolite ont une cassure esquilleuse dans le sens longitudinal , et une ra- boteuse dans le sens transversal , etc. La cassure est facile ou difficile , suivant la ténacité ou la fragilité de la masse minérale. Cette modification tient donc à ce que nous allons dire sur la solidité et la ténacité des mi- néraux. §. l^. Solidité et Ténacité. Celte considération est relative à la force d'aggrégation des molécules ou des parties, et à la manière dont elle s'exerce; force qui se manifeste par la résistance que les masses op- posent à la désaggrégation, à la rupture, ou à la séparation par déchirement. Cette propriété ne peut appartenir à l'individu isolé, puis- qu'elle est relative à la manière dont les individus adhèrent entre eux; mais elle doit dériver des qualités essentielles des molécules intégrantes ; et si un grand nombre de causes étran - gères, telles que l'aggrégation confuse, ou l'aggrégation lente et régulière, qui est la cristallisation, l'interposition de vacuoles, ou l'écartement par la chaleur, ne venoient pas mo- difier la force d'adhérence, elle devroit être toujours la même dans les masses des mêmes individus. Comme ces circonstances d'altération sont fréquentes , comme en modifiant considérablement la solidité et la ténacité, elles n'influent en rien sur la nature de l'individu, cette propriété ne peut être placée que parmi celles qui éta- blissent des modifications encore plus que des variétés, et qui offrent des considérations plutôt curieuses que caractéris- tiques. La considération relative à la solidité présente quatre mo- difications principales: 1. la ténacité; 2. la fragilité ; S.lafria- bilité; 4. la flexibilité. 1. La ténacité est la résistance qu'un corps oppose à la force mécanique qui tend à le rompre. Elle a une multitude de degrés depuis la foible résistance qu'opposent certaines pierres MIN 233 à la cassure, jusqu'à la résistance Irès-puissantc que présen- tent certains métaux à la rupture par Iraction. C'est en effet à cette classe de corps, c'est-à-dire aux mé- taux qu'on nomme ductiles , qu'appartient la ténacité propre- ment dite, mais tous n'en jouissent pas, et quelques miné- raux pierreux semblent en donner plus de signes que certains métaux. Ainsi l'argile plastique , même sèche , le talc , la stéatite, la cornéenne montrent plus de tendance à la téna- cité que l'arsenic, l'antimoine, etc. La ténacité métallique est caractérisée parla ductilité ou pro- priété que présentent plusieurs corps , et particulièrement les métaux, de s'étendre sous la pression sans se briser ni se dé- chirer. Quelques minéraux pierreux la présentent également, mais il faut qu'ils soient pénétrés d'eau : telles sont les argiles, lesmagaésites, etc.; cette ductilité est très-foible , même dans l'état de mélange aqueux que nous admettons; néanmoins elle peut servir de caractère technique pour distinguer les argiles , les marnes , etc., des schistes argileux. La ténacité pierreuse est la résistance qu'oppose à la cassure un corps solide, non ductile; elle est particulière à certaines pierres, et tout-à-fait indépendante de la dureté. On n'a aucun moyen de la mesurer : c'est un caractère vague, une propriété indéterminée, qui n'est remarquable que dans quelques pierres. Ainsi il y en a : De tenaces et tendres; telles sont l'argile, la magnésite , le graphite, le talc, l'argent muriaté , la cornéenne. De tenaces et moyennement dures; le trappite , le basalte, le cérite. De tenaces et dures; le jade,' l'émeril. 2. La fragilité est opposée à la ténacité pierreuse; c'est la facilité avec laquelle on peut casser certaines pierres. Elle n'est pas, plus que la ténacité, dépendante nécessairement de la dureté, quoiqu'elle ait avec elle d'assez fréquens rapports. Ainsi le silex pyromaque est bien plus fragile que certains cal- caires compactes, quoique beaucoup plus dur qu'eux; cette propriété lui ôte beaucoup des qualités que sa dureté lui dori- neroit pour l'entretien des chemins. 1! se brise avec la plus grande facilité sous le poids et le choc -îcs voitures. 254 MIN Nous citerons comme exemples de mluéraux iVagilcs le^ espèces et variétés suivantes qui sont rangées à peu près dans l'ordre de fragilité, en commençant par la plus grande. Le nitre qui se brise par la seule chaleur de la main. Le soufre qui éprouve souvent la même altération, quoi- qu'on n'y voie aucune fissure. Le fer résinite. L'arsenic. L'euclase, mais sa facile fracture se fait dans le sens des joints de clivage, par conséquent est due à cette circons- tance. Le fer oligiste spéculaire. L'antimoine sulfuré. L'argent rouge, notamment la variété qu'on nomme aigre h cause de la facilité avec laquelle elle se brise. Le silex résinite. Le siiex pyromaque. Il faut déjà ici l'effort d'un choc assez puissant. Le béryl aigue-marine, mais plus facilement dans le sens perpendiculairement à l'axe des prismes que dans l'autre sens, quoique les joints de clivage les plus sensibles suivent une direction contraire. Le quarz. Le calcaire compacte. Le jaspe, etc. Les fissures irrégulières qu'on nomme quelquefois glaciues, et auxquelles certaines espèces sont plus sujettes que d'autres; et les fissures régulières de clivage sont des circonstances qui rendent ces espèces plus fragiles, c'est-à-dire beaucoup plus aisées à casser. On a remarqué que la fragilité augmentoit considérable- ment dans les minéraux sortis du sein de la terre, et qui ont été exposés pendant quelque temps aux météores at- mosphériques, tels sont les silex pyromaques, quelques calcaires compactes, etc. : c'est une observation faite par les artisans qui emploient ces pierres. Ils disent qu'elles ont perdu leur eau de carrière, et il n'est pas possible de leur rendre leur solidité, en 1rs plongeant dans l'eau, ou dans l;i lerrc humide. On n'a donc pas encore apprécié la cause qui MIN 235 produit ce changement cîans la solidité (rtin grand nombre de pierres. 3. La friabilité est un état d'aggrégation tellement impar- fait dans certaines masses, qu'on peut les diviser en une mul- titude de grains, les réduire presque en poudre sous la simple pression des doigts, tels sont quelques grès, les ma- cignos mollasses, la craie, la plupart des marnes. Cette considération, comme caractère des minéraux, ne mérite aucune attention , mais comme propriété technique, elle n'est point à négliger, en ce qu'elle permet une facile trituration des minéraux qui doivent être employés en poudre ; elle devient encore plus importante lorsque cette désaggréga- tion presque complète s'opère par la seule influence des mé- téores atmosphériques. On ne peut employer pour amendement des terres que des masses minérales désaggrégéables par cette influence. Non seule- ment cette désaggrégation est plus complète que celle qui résulte de la trituration, mais on sent que la dépense d'une trituration mécanique ne pourroit pas être supportée dans une grande culture. C'est parce que les marnes, et notamment les marnes d'eau douce jouissent de cette sorte de friabilité pour ainsi dire spontanée, qu'elles sont considérées et recher- chées comme un des meilleurs amendemens. /i. La Jlexibilité. Cette qualité semble incompatible avec l'idée qu'on se fait des pierres et de leur rigidité. Cependant, cette rigidité n'est que relative, et en mettant de côté la flexibilité si remarquable dans certains métaux, non seulement ily a des minéraux pierreux très-flexibles, mais, comme la fort bien fait remarquer M. Longmire , il n'y a pas de pierre qui ne le soit en grand. Cette propriété se reconnoît aisément sur les couches de grès, de psammite, de phyllade et d'argile schisteuse des terrains houilliers, lorsqu'on a enlevé les lits de houille qui leur servoient de supports. Mais c'est de la flexibilité en petit , et de la flexibilité très- sensible considérée comme modification de la solidité, et plutôt comme propriété curieuse que romme propriété caractéristique, qu'il va être ici question. ^-36 MIN Nous distinguerons dans les minéraux trois sortes de flexi- bilité: a. la flexibilité élastique; h. la flexibilité molle; c. la flexibilité pierreuse. C'est cette dernière qui devra nous occu- per plus particulièrement. a. La flexibilité élastique a^TpaTiieni aux. minéraux qui, après avoir été fléchis par une force quelconque, reprennent com- plètement leur première direction lorsque cette force n'agit plus. Parmi les pierres , le mica est celle qui manifeste cette pro- priété au plus haut degré ; une lame de mica peut être cour- bée à près de 90 sans se briser, et en conservant la faculté de reprendre sa direction droite, dès que la force fléchissante cesse d'agir. C'est une propriété tellement propre à ce mi- néral, qui lui est tellement constante qu'elle peut être con- sidérée ici presque à l'égal d'une propriété caractéristique de deuxième ordre. Après le mica vient l'asbeste , et ensuite la mésotype ca- pillaire , et en général presque tous les minéraux pierreux qui peuvent se présenter sous la forme de tilamens fins et alongés. Mais cependant beaucoup se laissent briser avant d'a- voir éprouvé une flexion sensible. Parmi les métaux autopsides natifs, on peut regarder comme doués de la flexibilité élastique, mais incomplètement , le fer natif, le cuivre natif. Et parmi les minéraux composés à la manière des corps organisés , on doit surtout remarquer le singulier bitume qui a été nommé élastique à cause de la manière dont il possède cette propriété. b. La flexibilité molle. Le corps plié conserve entièrement, ou prt sque complètement, la flexion qu'on lui a fait éprouver. Le nombre des corps naturels inorganiques , qui présentent cette propriété , est assez considérable. On remarquera parmi les minéraux pierreux: Le talc. Le gypse sélénite dont les cristaux en prismes alongés se laissent plier sans se briser entièrement ; mais on voit que c'est une illusion-, les lames dont ils sont composés sont toutes brisées; comme leurs fractures ne se correspondent pas, elles restent assez bien eniboitéts pour qu'on pui.^se redresser le MIN 237 cristal , sans que les traces de ces fractures soient très sen- sibles. On ne connoit guère que le gypse et cette variété de forme qui soient susceptibles de cette flexion, La brucite ou magnésie hydratée. L'arsenic sulfuré orpiment. La marne argileuse. L'argile ramollie par l'eau. Parmi les métaux autopsides ; L'argent sulfuré. L'argent murialé. Le molydène sulfuré. L'argent natif. L'or natif Ces deux derniers sont un peu élastiques. c.La flexibilité pierreuse. — Celle-ci est d'une nature tout-à- fait diftérente des précédentes, et comme elle n'a lieu que sur des minéraux dont les parties sont pour ainsi dire gros- sières, on peut assez bien en apprécier la cause, et on est même parvenu à la démontrer par des expériences. Les minéraux pierreux qui se présentent réduits en plaque dont la longueur est seulement de 20 à 25 fois égale à l'épais- seur, fléchissent par leur propre poids ou par une force qui lui est égale, et comme ils fléchissent ainsi dans tous les sens , c'est bien une sorte de flexibilité élastique. Mais ces minéraux ont toujours une texture grenue , et si leur texture est cristalline, c'est une cristallisation confuse; ils sont donc en cela bien différens des minéraux à flexibilité élastique que nous avons cités à cet article; enfin leur texture est quelquefois si lâche qu'ils deviennent friables, c'est une disposition générale propre à toutes les pierres flexibles. Parmi celles qui possèdent cette propriété, nous citerons un grès passant au quarzite ou à l'hyalomicte de Villa Ricca , entre Minas-Géraës et Serro de Frio, au Brésil; il est jaune pâle, composé de parties brillantes qui paroissent être du mica, mais quinesontsouvent autre chose que des petits grains cristallins aplatis de quarz hyaiin. Ce grès a une flexibilité très-sensible, une lame de 5o centimètres de longueur sur i5 millimètres d'épaisseur, peut se courber par son propre poids de i 2 milli- mètres, c'est-à-dire présenter un arc dont la flèche est de ij millimètres. 238 MIN riusieurs calcaires saccaioidcs de divers lieux et nulaininent le marbre l)lanc de Carrare de la carrière connuesous le nom de Betullio. On voit à Rome, au palais Borghèse , des plaques d'un très- beau marbre blanc ayant environ huit décimètres de hauteur sur deux d'épaisseur, qui ont une grande flexibilité. Un calcaire dolomie à grain très-fin et qui vient de la Chine en petites plaques, et tellement flexible qu'une plaque de g centimètres de longueur sur 3 à 4 millimètres d'épaisseur, se courbe de 8 millimètres par son propre poids. Une plaque de dolomie, du Saint-Gothard , de 24 centi- mètres de longueur sur 8 à lomillimètres d'épaisseur, présente une flexibilité d'au moins 7 à 8 millimètres. Une marne calcaire et siliceuse , à structure feuilletée , mais toujours à texture grenue et terreuse de Tinmouth-Castle, ayant 16 centimètres de longueur sur 2 à 5 millimètres d'épais- seur, se fléchit de 8 millimètres par un léger effort. Collini, Dietrich , et M. de Fleuriau de Bellevue ont re- cherché les règles et les causes de la flexibilité des pierres , mais ce dernier seul les a établies par des expériences; aux observations que nous avons rapportées en commen- çant cet article, et qui sont relatives à la texture, il en a joint d'autres. Il a remarqué qu'il falloit que le grain de ees pierres ne soit ni trop gros ni trop fin , qu'elles ne con- tinssent ni trop d'argile, ni trop d'oxide de fer. Il a reconnu que les pierres grenues , et notamment les marbres sacca- roïdcs , qui étoient situés vers des crêtes de montagnes , et fréquemment exposés au passage d'une température très-froide pendant la nuit, à une température souvent très-élevée pen- dant le jour, étoient presque tous flexibles, et que les statues qu'on avoit faites avec ces marbres, ou avec des marbres ana- logues, perdoient facilement et en peu de temps leurs par- ties saillantes qui s'inclinoient d'abord et finissoient par se détacher tout à-fait, soit par leur propre poids, soit par le moindre effort. Le même naturaliste a fait remarquer que dans presque tous les chambranles de cheminées , faits de marbres sacca- roïdes, les traverses devenoient flexibles par leur exposition j'réqiiente à la chaleur, et acqiiéroient une courbure très-sen- MIN 2S9 sible. Celte dernière observation l'a mis sur la voie des ex- périences au moyen desquelles il a rendu /lexiblcs un grand nombre de pierres ayant la texture requise. Ainsi il a pris des plaques d'une dimension convenable de marbre statuaire, d'albàtremémeet de grès blanc; il les a expe- sées à la chaleur d'un bain desable pendant un certain temps, et il a remarqué qu'il ne falloit à certains marbres qu'une température d'environ 200' , soutenue pendant cinq à six heures pour devenir flexibles. En acquérant cette propriété , ces pierres augmentent sen- siblement de dimension, et souvent plus dans un sens que dans l'autre. La flexibilité y devient plus sensible et plus sûre par des changemens fréquens de température, et surtout par l'exercice de flexion qu'on leur fait subir; on diroit qu'on établit entre les parties un écartcment homogène assez con- sidérable pour les laisser jouer l'une sur l'autre , mais pas assez grand pour les désunir. Enfin il est quelques pierres dans lesquelles la flexibilité est beaucoup augmentée par la présence de l'eau : telle est la marne de Tinmouth-Castle ; tels sont les macignos mollasses des environs de Genève et de Lausanne. Art. V. Cl jissiFiCATioN des mjnèhaux. Nous venons de passer en revue presque toutes les propriétés générales des minéraux, d'en examiner les modifications, et d'en apprécier l'importance. Nous voici arrivés au momeiit d'étudier les minéraux en particulier, et pour ainsi dire un à un; mais si nous les prenions ainsi successivement, et comme au hasard , pourrions-nous réellement nous flatter de les connoître bien? La science peut-elle se borner à con- noitre isolément les propriétés de chaque corps ; n'olTre- t-elle pas un point de vue plus élevé d'où on puisse aperce- voir les rapports qui réunissent, en groupes de divers ordres, les corps qui sont l'objet de ses recherches, et, sans examiner quel peut être le but ou l'utilité de ces rapprochemens, ne sufilt-il pas de voir qu'ils sont tellement inhérens à l'esprit in- vestigateur qui caractérise l'intelligence humaine, qu'il n'y a pas de science, c'est-à-dire d'étude faite avec réflexion, qui n'y conduise? Ou'on présente dix corps ou dix altribufs, 240 MIN ou dix idées, à un homme qui veut exercer, en réfléchissant, sa prérogative d'être raisonnable, il cherchera bientôt quels sont ceux de ces corps ou de ces abstractions qui ont entre eux le plus de points de ressemblance; il les groupera, il les classera. Il ne faut donc pas demander si les classifications sont utiles, s'il est nécessaire d'en établir dans des classes de corps peu nombreux en espèces ; il ne faut pas inutilement employer son temps à discuter cette question, et à prouver l'affirmative -, il suffit d'examiner ce que tous les hommes ont fait, savans ou autres, quand ils ont étudié une question complexe ou une série de corps, et on verra qu'ils ont toujours classé; c'est, nous le répétons, aussi inhérent à la raison humaine que la ten- dance à l'équilibre l'est à l'instinct des animaux. Mais si toujours on a cherché à classer, on n'a pas toujours réussi à le bien faire. La faute dans laquelle sont tombés les hommes qui croient que les classifications sont inutiles et hors de la nature, c'est d'en avoir établi comme malgré eux, et, par conséquent, sans en avoir médité les principes, sans avoir examiné les différens buts qu'on peut se proposer; ils ont alors admis les plus mauvaises, parce que, dans ce genre de considération , comme dans bien d'autres , ce ne sont pas Ils meilleures qui se présentent les premières. Nous allons en savoir bientôt les motifs, et en avoir la preuve. §. I. Principes de classification. — Détermination de l'espèce. On se propose , dans toute classification, l'un des deux objets suivans : ou bien de faciliter la recherche du nom d'une subs- tance ou d'un corps que l'on veut connoître; ou bien d'assigner à un corps naturel la place qui semble lui appartenir dans le système des êtres , d'après les points de ressemblance les plus importans , qu'il présente avec les corps au milieu des- quels on le place. Souvent on veut atteindre en même temps ces deux buts, mais c'est une condition peut-être impossible à remplir, et dont la recherche éloigne presque toujours de l'unique but qu'on doive se proposer. La première classification qui n'a pour objet quela recherche MIN Hi Bu nom d'une espèce, s'appelle méthode artificielle. En effet, on l'a créée entièrement pour cet objet: elle est susceptible de varier à l'infini; elle doit être fondée sur des caractères exté- rieurs, tranchés, appareils, et faciles à décrire , d'une manière précise. Dans cette méthode on ne craint pas de rompre les rapports qui paroissent les plus naturels. Cette classification, peu importante pour l'avancement de la science, mérite à peine le nom de méthode, et ne doit être considérée que comme un moyen presque mécanique, d'arriver plus promp- tement a reconnoître les espèces déjà connues. La seconde sorte de classification, celle qui a pour but d'assigner aux espèces leur véritable place dans l'ensemble des êtres, se nomme méthode naturelle; elle ne se compose pas au grédu naturaliste, elle existe dans la nature, il doitl'y chercher. Le but de cette classification, qui est la seule dont nous nous occuperons, étant de rapprocher d'autant plus les êtres les uns des autres, qu'ils se ressemblent davantage, la première condition à remplir, c'est de déterminer quelles sont les qua- lités qui établissent entre les minéraux les ressemblances les plus importantes; car ces corps peuvent se ressembler par la couleur, et différer par la forme; ils peuvent se ressembler parla forme, et différer par la composition, et ainsi pour toutes leurs propriétés. On ne peut développer dans cet article, ni les différences des méthodes artificielles et naturelles trop souvent confon- dues, ni les principes que l'on doit suivre pour établir les pre- mières et pour chercher les secondes. Ce n'est pas le lieu de prouver que les classifications naturelles existent dans la na- ture, et qu'il faut les y chercher ; on sait que les adversaires de toute méthode, prétendent au contraire que la nature ne reconnoit pas de classification ; mais si la nature ne reconnoît ni les méthodes artificielles, ni les mauvaises méthodes , elle avoue les réunions qui ne contredisent pas les véritables rapports qu'elle a établis entre les êtres; elle reconnoitra toujours le rapprochement que les naturalistes font dans leurs méthodes entre le chien, le renard et le loup; entre la chèvre, le mouton et le bœuf. Ces rapprochemens, et tant d'autres sem- blables que l'on trouve dans les règnes organiques , sont avoués de tout le monde, parce (jue les ressemblances qui 5 1 . 1 Cl 2/, 2 MIN les exigent sont évidentes. On a fait dernièrement dans la zoologie des rapprochexnens aussi naturels ; mais les ressem- blances qui les réclamoient, tenant à une organisation inté- rieure qui ne se découvre pas aussi facilement, il a fallu un génie particulier pour les apercevoir et les apprécier. Il existe de même entre les minéraux des points de ressemblance plus imporfans les uns que les autres; mais ce n'est point à l'exté- rieur qu'on les trouvera; il faut, pour les reconnoitre, suivre certaines règles qui sont entièrement differenies de celles qui conduisent le zoologiste ou le botaniste. Ainsi les caractères de première ligne, n'établissent entre les minéraux les plus voi- sins aucune analogie extérieure. On ne voit, par exemple, aucune ressemblance entre la craie et le spath calcaire, entre le corindon et l'alumine, entre le diamant et le cliarbon , quoique ces minéraux, pris deux à deux, soient de la même esj)èce, ou du moins d'espèces très-voisines. Pour peu qu'on réfléchisse sur ce qui constitue pour nous l'essence de certains êtres, on verra que le caractère essentiel d'un corps inorganique, du sel marin par exemple, est tiré de sa composition ; ce n'est pour ce sel ni sa propriété de se dissoudre dans l'eau, ni celle de cristalliser en cubes qui le constituent ce qu'il est, puisque la plupart de ces propriétés peuvent exister et existent en effet dans des sels qui sont regar- dés comme différens ; la soude et l'acide muriatique, unis dans certaines proportions, constituent essentiellement le sel ma- rin ; tous les corps qui seront composés de ces mêmes prin- cipes dans les mêmes proportions, seront considérés comme du sel marin, quelles que soient leurs propriétés extérieures. La ressemblance dans la composition doit donc être re- gardée comme la plus importante de toutes celles quemontrent les minéraux; ces corps se ressembleront d'autant plus, qu'il y aura plus d'analogie dans leur composition, et ils seront les mêmes, quand ils seront exactement composés des mêmes substances; cette ressemblance entraine souvent avec elle un grand nombre de pi'opriétés communes. Les autres sont au contraire comme isolées, et n'en établissent aucune nécessai- rement: c'est donc un caractère de première valeur, et c'est sur ce principe que doit être fondée une classification naturelle des minéraux, ainsi que leur division en espèces, genres, MIN 243 ordres et classes. La division en espèces est la plus importante , et celle don tria détermination doit admettre le moins d'arbi- traire. Ce que Ton nomme espèce en zoologie et en botanique, passe pour être assez bien déterminé ; on appelle ainsi la réunion des individus qui se ressemblent par le plus grand nombre de rapports, et qui ne diffèrent entre eux que par quelques modifications accidenlelles; l'importance de ces modifi- cations est très-difficile à apprécier, comme le savent les na- turalistes. Nous pourrons être plus précis en minéralogie, et dire que Vespèceestla réunion des individus composés des mêmes principes combinés dans les mêmes proportions définies. Ainsi l'eau , lenitre, le sel marin, la chaux carbonatéc, le plomb phosphaté, le mercure sulfuré, le mercure argental, etc., sont des espèces différentes bien déterminées. L'espèce a été définie autrefois parDolomieu, à peu près comme nous venons de le faire, sauf'la précision que le temps où il écrivoit ne lui permettoit pas d'y apporter. Haily a adopté cette définition , mais comme condition accessoire; il plaçoit la forme en premèire ligne. Malgré l'apparence de précision, de clarté et de simplicité de cette définition, elle est susceptible de quelques difficultés qui tiennent au sens que l'on doit attacher aux mots combinai- sons et combinaisons en proportions définies, et surtout à la ma- nière dont on peut concevoirla réunion de composés binaires^ pour former des corps composés de trois, quatre, cinq, six principes, et quelquefois plus. CesdifficultéstiennentencoreàTincertitude desanalyses qui paroissent aujourd'hui les plus exactes et les plus complètes, mais auxquelles on pourra apporter, dans la suite, des changemens qui seront dus à la découverte de principes nouveaux. On ne peut rejeter cette crainte comme A^aine, car la réalité en a été prouvée, dans ces derniers temps, par les découvertes mêmes qui ont fait faire à la science ses plus grands progrès. Enfin on n'arrive à une des conditions de cette définition, à celle qui est relative à la réunion des mêmes principes dans des proportions définies, que par des calculs, ces calculs ne sont pas arbitraires, mais ils partent d'analyses qui peuvent pré- 16. 244 MIN senler quelques différences, quelques inexactitudes ou quel- ques omissions légères en apparejice, mais qui sont cependant susceptibles d'apporter, dans les résultats de ces calculs, des différences très-notables . et qui peuvent conduire à regar- der comme espèces distinctes des minéraux qui ne doivent pas éprouver ce haut degré de séparation. Nous convenons de ces imperfections attachées à la définition purement chimique de l'espèce, mais ce n'est paspournous un motif suffisant de l'aban- donner, car quelle définition pourrions-nous lui préférer, qui, en partant d'un principe aussi important, aussi essentiel que la composition, ne présentât pas un bien plus grand nombre d'anomalies? Nous les avons indiquées toutes, et nous en avons même soigneusement établi la valeur en traitant des caractères physiques. Ainsi le caractère qui paroît ie plus important après la composition, celui qui semble présenter plus de précision qu'elle, la forme cristalline, lors même qu'on n'auroit aucun égard aux faits qui apprennent qu'elle n'est ni spéciale pour chaque espèce, ni unique dans chaque espèce ; la forme, dis-je, pour être employée avec la précision dont elle paroit douée plus particulièrement, doit être déterminée par des observations qui sont pour ce principe de classi- fication, ce qu'est l'analyse pour celui de composition. Or, ces observations sont-elles plus aisées à faire qu'une ana- lyse-, ne faut-il pas une réunion de circonstances au moins aussi rares à rencontrer ; n'ont-elles pas présenté presque autant de résultats incertains et erronés que les analyses, et l'illustre mi- néralogiste qui a pris la forme pour une des conditions essen- tielles de l'espèce , n'a-t-il pas lui-même apporté de grands changemens à ses premiers résultats? Nous ne nous refusons pas cependant à admettre la forme comme caractère auxiliaire pour déterminer l'espèce. Elle viendra avec lesautres caractères physiques, tirés deladureté, de la densité, de l'action sur la lumière, pour confirmer ou contrôler les conséquences qu'on pourra tirer des analyses, relativement à la composition essentielle d'une espèce. Elle devra y concourir long-temps comme caractère de seconde valeur , et jusqu'à l'époque où la chimie aura déterminé, avec une certitude presque absolue, les règles de la composition des corps inorganiques. MIN 245 §. II. Des différens systèmes de classiji cation des minéraux. Ces principes posés, examinons, avant d'aller plus loin , c'est-à-dire d'en faire l'application , non pas toutes les classi- fications proposées, ce seroit un travail aussi long qu'inutile, mais les différens points de vue sous lesquels on a envis.igé l'ensemble des minéraux, et cherchons à classer les classifica- tions elles-mêmes d'après les principes qui ont ou quiparoissent avoir dirigé leurs auteurs, lors même qu'ils n'auroient pas énoncé ces principes explicitement; on sera alors plus en état d'apprécier les motifs qui nous ont engagés à admettre celle que nous avons suivie. Lorsqu'on parcourt les classifications proposées depuis Bromelet Linnée jusqu'à nos jours, on est étonné delà variété des points de vue sous lesquels on peut envisager les corps inor- ganiques, et de la divergence des opinions à ce sujet, et on est porté à croire que tout est vague et arbitraire dans ces rap- prochemens. Cependant, en examinant d'une manière générale ces clas- sifications, en écartant toutes celles qui ont été faites sans aucune règle , qui n'ont été admises par aucune école , on voit les principes exacts succéder peu à peu aux considérations arbitraires et superficielles; on est bientôt conduit à réduire à trois les principes sur lesquels ont été fondées les classifications qui ont le plus de célébrité parmi les minéralogistes, et à dis- tinguer, dans cette science, trois écoles différentes, et qu'on peut même désigner par les noms particuliers : D'Ecole empirique, D'Ecole géométrique, Et d'Ecole chimique. Ces écoles ne se sont pas suivies dans l'ordre où je viens de les présenter; ellea ont été tantôt dominantes, et tantôt presqu'abandonnées. La première, la plus ancienne parce qu'elle semble la plus simple et la plus naturelle , est l'école dans laquelle la connois- sance et la classification des minéraux sont fondées sur les seuls caractères extérieurs , sur ceux qui tombent sous nos sens , san& l'aide d'aucun instrument. 246 MIN Cette notion des minéraux, qui a été d'usage de tous temps, dès le commencement de la science, et pour ainsi dire sans qu'on le voulût, n'a été érigée en école ou en préceptes régu- liers, que dans ces derniers temps. Le célèbre minéralogiste qui en a posé les principes, en définissant avec une précision inaccoutumée tous les caractères extérieurs des minéraux* lui a donné une grande prépondérance, non seulement par ce moyen, mais surtout par l'usage remarquable qu'il a su en faire , et parl'art avec lequel il a communiqué ses connoissances à ses nombreux élèves. Nous l'appelons empirique, parce qu'elle n'est fondée sur au-. cun principe fixe , susceptible d'être défini exactement , et d'être transmis par ce moyen. C'est dans le tal-ent, ou plutôt dans le tact de celui qui en fait usage, que consistent les divisions et les rapprochemens plus ou moins heureux qu'elle établit parmi les minéraux. L'illustre Werner est le fondateur de cette école, non pas pour l'avoir créée, elle existoit, comme nous l'avons dit, dès l'origine de la science, mais pour l'avoir rendue aussi précise qu'elle est susceptible de l'être. La méthode empirique pure est abandonnée maintenant , car les déterminations d'espèces nesont plus soumises à l'arbitraire dès qu'on a égard aux principes constituans^ aux propriétés physiques , et même à la forme dominante des espèces mi- nérales. Il seroit trop long de rapporter tout ce que cette méthode a perdu par la mort de son illustre propagateur , et combien p eu elle a gagné en puisant , dans les propriétés physiques et chi- miques, des caractères plus profonds, il est vrai, mais peu utiles quand on n'a pas égard à leur valeur respective. La considération d'un caractère encore extérieur, de celui qui est tiré de la forme des minéraux, mais de leur forme régulière et constante , par conséquent de ce caractère pris sous les rapports les plus précis etlesplus généraux qu'il puisse présenter, a élevé la méthode ou V école que nous nommons géométrique. Linnœus en a eu l'idée , en a entrevu les prin- cipes, mais il les a faussement appliqués; Bergman, ou plutôt son élève Gahn l'ont également aperçue, mais ils ne l'ont pas suivie. Romé-de-Lisle, au contraire , en a pris un des résultats, mais il n'est point remonté au principe. Il en est donc de cette MIN 247 découverte comme de toutes celles qui ont fait prendre aux sciences un autre aspect et une nouvelle direction : on les a entrevues plusieurs fois avant de juger où elles dévoient con- duire; mais l'homme de génie qui, en s'attachant à ces aper- çus, en les poursuivant avec persévérance, en les étudiant sous tous les rapports , sait en découvrir et en appliquer toutes les conséquences, doit être regardé comme le véritable au- teur d'une découverte qui, entre ses habiles mains, a fait changer entièrement de face à la science. C'est sous ce rapport que M. Haiiy est le vrai fondateur de l'école géométrique en minéralogie : il en a posé les véri- tables bases , il en a déduit toutes les conséquences, il les a appliquées à une distinction des espèces minérales , remar- quable par une sûreté et une précision qu'on ne trouve nulle part d'une manière aussi complète que dans la minéralogie. C'est cette école qui a fait sortir la minéralogie de la série des connoissances empiriques pour la placer au rang des sciences: c'est elle qui a remplacé des notions imparfaites, superficielles, et pour ainsi dire isolées, par un corps de doc- trine générale, fondée sur la propriété la plus essentielle des corps inorganiques. La découverte due à M. Haiiy a présenté les caractères et a éprouvé le sort de toutes celles qui ont ouvert au génie une nouvelle et vaste carrière. Tous les minéralogistes physiciens s'y sont précipités comme pour avoir part à l'hoiuieur de la faire mieux connoître. Beaucoup ont pensé qu'en s'écartant de la route tracée par l'inventeur, ils découvriroient non seulement des choses que celui-ci n'avoit pas vues , mais qu'ils en simplifieroient ou changeroient même la direction. En eEFet on a pu étudier plus complètement ce nouveau champ d'observations, on a pu y tracer quelques routes plus directes ou plus sûres : tel a été du moins le but des cristallographes dont les travaux de M. Haiiy ont excité le zèle et les re- cherches. Presque tous semblent avoir envisagé les cristaux sous des rapports différens de ceux que M. Haiiy y a observés. Les uns, MM. Weiss , Wollaston , Daniell , en considérant toutes ces molécules intégrantes comme sphériques, les ont réunies pour en former les polyèdres fondamentaux delà mi- néralogie ; les autres ont préféré rapporter les faces des cris- 348 MIN taux à des axes, plutôt qu'à un noyau; d'autres ont cherché à expliquer les formes secondaires, en prolongeant les axes, et en faisant mouvoir les faces sur ces axes comme des plans ; d'autres enfin, rendant la théorie encore plus mathématique, l'ont présentée d'une manière indépendante de toute forme matérielle et de tout arrangement hypothétique. Mais à quel but sont arrivées ces diverses routes, quand d'ailleurs elles ont été tracées par d'iiabiles géomètres? à celui qui fait la base de la découverte de M. Haiiy, à ce principe qui consiste à reconnoître pour chaque espèce un système propre de cristallisation, c'est-à-dire à rapporter à une forme simple et fondamentale, par des règles également simples et précises , toutes les modifications de forme d'une même espèce mi- nérale. C'est généralement à ce résultat important et essentiel que conduisent les recherches , les travaux et les découvertes par- ticulières de MM. deBournon, Weiss, Brewster, Wollaston , Neuman, Phillips, Beudant, Brochant, Mohs , Breithaupt , et de tous les savans cristallographes de nos jours , qui sem- blent s'être plus ou moins écartés de la première direction donnée par M. Haiiy. Mais on ne peut lui refuser l'honneur de leur avoir ouvert la carrière qu'ils ont parcourue avec tant d'éclat pour arriver, par des voies différentes, au but qu'il avoit atteint le premier. M. Haiiy, en créant la minéralogie géométrique , a muni son édifice de tout ce qui devoit le rendre solide , complet et même élégant ; il a senti que dans quelques cas la forme cris- talline qui en est la base pouvoit ne pas suffire ; il l'a appuyée de caractères qui l'égalent presque par leur force et leur fixité: il a donné à ces caractères, tirés des propriétés phy- siques ks plus importantes , telles que la pesanteur, la réfrac- tion, l'électricité, le magnétisme , une étendue etune précision presque inconnues avant lui ; il a créé jusqu'aux instrumens propres à les faire ressortir, et même aies rendre très-sensibles, pour peu qu'ils existent dans les corps où on les cherche; si depuis quelque temps on a proposé des moyens encore plus exacts et des méthodes encore plus précises, n'oublions pas que les hommes de génie auxquels nous les devons sont partis du point où M. Haiiy les avoit amenés : quand on arrive prè& MIN 249- )du but sans fatigue, il est facile de devancer celui qui vous y a porté, il est même nécessaire de le faire pour avoir une part de gloire qui vous soit propre. Nous rapportons à la troisième école, à celle à laquelle nous avons donné le nom d'école chimique, non pas tous les minéralogistes qui ont eu égard à la composition des miné- raux , car il en est bien peu qui n'aient senti que les prin- cipes constituans d'un corps inorganique étoient ce qui en faisoit l'essence ; mais ceux qui ont attribué à cette considé- ration le plus liant degré d'importance, le pas sur toutes les autres. Je crois qu'on n'auroit jamais hésité à lui accorder cette prépondérance, si, dans l'application de ce principe , il ne s'étoit présenté deux difficultés considérables : la première , c'est de bien connoître la composition des minéraux, et cette condition semblées! essentiellement liée à la méthode chi- mique, qu'on peut être étonné de me la voir réduire au simple rang de difficulté. Mais un des signes du progrès des connoissances est de douter: or, les dififérences nombreuses et remarquables, que présentent les analyses successives d'un même minéral nous ont appris combien il étoit difficile d'être certain d'avoir acquis la connoissance exacte de tous ses prin- cipes composans. Mais, en admettant qu'aucun de ces principes n'ait échappé à la recherche des habiles chimistes de nos jours, il se pré- sente une autre question et une autre difficulté : quels seront dans ces principes ceux qu'on regardera comme essentiels au minéral ; et parmi ceux-ci, quand on les aura reconnus, quel sera celui qu'on considérera comme le plus important, et comme devant fixer la place du minéral dans la série des espèces ? Je ne fais qu'aborder ces difficultés : j'y reviendrai en ex- posant les principes et les divisions de la méthode que je suivrai. Tant que ces difficultés n'ont pas été discutées , tant qu'on n'a pas pu dire qu'on les avoit surmontées, ou du moins con- sidérablement affoiblies , il n'y a pas eu d'école chimique proprement dite ; des minéralogistes ont pu avoir plus ou pioins d'égard à la composition, fonder même leur cJassiti- 25o MIN cation sur cette considération ; mais ils ne lui ont jamais donné l'importance , la valeur, la prépondérance enfin qu'on lui a attribuée dans ces derniers temps. Ainsi Cronstedt le premier, Vallérius ensuite , Karsten , Romé-de-Lisle , Werner lui-même , ont bien eu la prétention de subordonner leur classification à la considération de la composition: mais aucun d'eux n'a établi la distinction des espèces sur ce principe. M. Haiiy l'a admis, mais comme se- condaire; Dolomicu l'a placée au premier rang. Nous avons cherché à lui reconnoitre la même valeur; mais nos principes étoient vacillans, nous les fondions sur la composition bien connue , et nous n'avions aucun moyen de reconnoitre si les analyses donnoicnt réellement cette composition , ni de dé- terminer quelle importance avoit chacun des composans. C'est à M. Berzélius qu'on doit ces moyens, c'est lui qui est le fon- dateur de la véritable école chimique. Jusques Icà les spécifications fondées sur les caractères géo- métriques avoient été assez bien d'accord avec celles qui ré- suUoient de l'analyse chimique, les dissidences étoient rares ; mais si on doit admettre les conséquences que les chimistes les plus profonds tirent de leursanaly.es, ces dissidences de- viennent plus nombreuses; elles n'ont eu lieu d'abord, il est vrai, que pour séparer en plusieurs espèces des minéraux qui ont une forme commune, tels que le grenat , la tourmaline , le mica, etc. Elles semblent maintenant aller plus loin en attribuant la même f. riiie , et ce sont des formes très-parti- lières, à des minéraux dans lesquels on peut remplacer, comme à volonté, un des composans, celui qu'on appelle la base , par un autre. M. Haiiy avoit dit ; Tout minéral qui a une forme propre, différente du cube ou de l'octaèdre régulier, est une espèce distincte, et sa composition doit confirmer cette distinction. Les chimistes disent : Tout minéral composé de principes soit différens, soit unis dans des proportions différentes et dé- finies, est une espèce distincte, quelle que soit sa forme. Nous sommes disposés à dire comme eux , mais nous y met- tons une restriction : il faut que la composition de ce minéral soit parfaitement déterminée , parfaitement constante , admise par tous les chimistes , comme l'est celle du sel marin, de la MIN 25 X chaux carbonatée limpide, du mercure sulfuré cristallisé, du plomb sulfaté , etc. , etc. Il nous faut cette condition pour que la considération de la composition l'emporte sur celle de la forme, lorsque d'ailleurs ces propriétés essentielles des miné- raux ne sont pas d'accord pour distinguer une espèce. Or, jusqu'à présent cette dissidence dans les résultats pro- clamés par ces deux principes, n'a porté que sur des espèces dans lesquelles la composition chimique ne peut être regardée comme p;irfaitement déterminée; l'Ecole chimique n'a donc pu encore nous sommer de tenir l'engagement que nous avons pris de lui donner la préférence sur l'Ecole géométrique, quand son langage seroit aussi clair que celui de la seconde est précis. Nous n'aurons donc aucun changement notable à apporter dans les spécifications minéralogiques établies par l'illustre fondateur de la minéralogie scientifique. Mais si le principe cristallographique le dispute avec assez de succès aux principes chimiques pour la détermination des espèces, il lui cède tout l'avantage lorsqu'il s'agit de grouper les espèces en genres et en ordres : personne ne le lui con- teste; on varie seulement sur celui des principes que l'on regarde comme prépondérant, et par conséquent comme propre à établir les divisions fondamentales. Quelques miné- ralogistes n'en admettent aucun exclusivement; d'autres, en très -petit nombre, et très - récemment , proposent les acides, d'autres enfin choisissent les bases : c'est ce qu'a fait M. Berzélius; c'est aussi ce qu'ont fait, et depuis long-temps, M. Haiiy, et tous les minéralogistes qui ont pris en consi- dération la composition des minéraux, ainsi qu'on le verra plus bas. §. m. Classification adoptée. — Détermination des genres, etc. L'espèce, ce premier degré ou point de départ de toute classification, étant définie avec une précision assez remar- quable, et qu'on peut regarder comme une prérogative du règne inorganique , il faut essayer de réunir les espèces miné- rales en groupes, auxquels on donne les noms de genre, d'ordre et de classe, et quoique ces abstractions, d'un ordre plus élevé, soient ccpendantmoins importantes que celle qui établit l'espèce, il faut s'efforcer de les fonder sur des propriétés à peu près du même ordre que celles qu'on a prises pour établir 1 espèce, c'cst-à-diresurdesanalogieschimiques. Dans l'espèce, l'analogie chimique des minéraux qui la ^ composent doit être complète, quelles que soient les différences extérieures , et même les différences physiques que présentent ces minéraux. Les principes essentiels sont les mêmes réunis dans les m mes proportions. Le premier degré d'association ou de groupement des espèces, le plus important, et presque le seul encore impor- tans après elle, c'est le genre. On convient maintenant, assez généralement, qu'on doit réunir sous le nom de genre les espèces dans lesquelles un des composans ou principe essentiel est le même. Ce point d'ana- logie étant admis, il s'agit desavoir lequel des principes com- posans on choisira de préférence pour principe commun. Depuis que le galvanisme et lapile voltaïque ont fait décou- vrir que tous les corps de la nature pouvoient être partagés en deux classes , dans leur rapport avec le fluide électrique , on a reconnu également que tous les composés étoient susceptibles de se diviser en deux parties, dont l'une se rangeoit dans la classe des élémens négatifs, et jouoit, dans ces ^composés, le rôle d'acide, et l'autre dans celle des é\em.ens positif s , et éloit reconnu et désigné sous le nom de hase. Ainsi , le principe que_ l'on appeloit base dans un composé, qui éloit plutôt senti que défini, qu'on ne pouvoit par consé- quent nettement déterminer, peut être caractérisé mainte- nant d'une manière claire et précise, au moyen des décom- positions électro-chimiques. La base dans un composé est, comme on le sait, l'élément positif de ce composé, celui qui paroît au pôle négatif de la pile, et les oxides de cet élé- ment. Presque toutes les substances désignées anciennement comme bases, mais, comme nous venons de le dire, plutôt empiriquement que scientifiquement , se trouvent être en effet de véritables bases dans l'acception rigoureuse de ce mot, tels sont la chaux, les alkalis, la plupart des métaux, etc. L'autre élément, ou l'élément négatif, celui qui paroit au pôle positif de la pile, est alors désigné, et d'une manière aussi précise, parle nom d'acide, ou du moins comme corps qui joue dans Je composé le rôle d'un acide. MIN 253 Ces ëlémens étant assez nettement définis par ce moyen qui abienaussi quelques anomalies, qui présente bienaussi quelques circonstances embarrassantes, il ne s'agit plus que de savoir lequel de ces deux élémenson prendra pour principe commun de réunion des espèces en genres : on doit choisir celui qui, ou tre cette analogie fondamentale, laisse subsister entre les espèces qui composent les genres, les ressemblances les plus nom- breuses ou les plus importantes. Il y a des motifs puissans pour l'un et pour l'autre principe. Vêlement négatif ou l'acide, établit entre les espèces groupées d'après lui des analogies chimiques assez nombreuses. Ainsi tous les carbonates se décomposent avec effervescence, même à froid; les sulfates sont décomposabîes par le charbon; tous les phosphates, par la double action du charbon et de l'acide sulfurique; tous les fluates donnent, par l'acide sulfurique, un gaz corrodant le verre , et les muriates, un gaz acide d'une odeur particulière. Tous les sulfures , les arseniures et les arse- niates, etc.,, peuvent manifester des propriétés communes essentielles, et assez faciles à développer; deux circonstances qu'il est assez rare de trouver réunies. Une autre particularité du plus grand poids pour les minéralogistes, c'est l'analogie de forme qu'on peut remarquer entre les composés qui ont le même acide , analogie qui vient d'être développée avec autant d'exactitude que de profondeur dans ces derniers temps, par M. Mitscherlich , analogie qui feroit marcher presque de front les genres établis sur les acides, et les genres établis par les formes. Ainsi, en reprenant les mêmes exemples que nous venons de citer, les carbonates de chaux, de baryte, de strontiane, de magnésie, de fer, de plomb, dérivent de deuxfoi'mes, ou d'un rhomboïde, différent dans chaque espèce ou d'un oc- taèdre rectangulaire; les sulfates de chaux, de baryte, de strontiane, de magnésie, de cuivre, de i'er, dérivent d'un prisme ol/liquangle droit ou oblique. Une recherche plus profonde , dans laquelle riousne pour- rions entrer sans sortir entièrement de notre sujet, fera pro- bablement ressortir beaucoup d'autres analogies. Nous savons que M. Beudanta établi une classification sur ce principe, et 2 54 MIN nous devons attendre la publication de ce travail pour en ap- précier complètement la valeur. Néanmoins nous devons indiquer les anomalies, elles diffi- cultés au moins apparentes que son application a présentées, et qui nous ont empêchés jusqu'à présent de l'adopter. Si , d'une part, on parvient à rapprocher, parla considération des acides, un certain nombre de minéraux qui ont des propriétés, et même des propriétés importantes communes , on en rapproche aussi un nombre non moins grand qui n'ont, ou du moins, qui ne pré- sentent encore entre eux aucune analogie remarquable. Dans l'énumération que nous venons de donner comme exemple, nous avons déjà rassemblé presque tous les corps qui offrent des rapports remarquables; parmi ceux qui restent, et ils sont en bien plus grand nombre qu e ceux que nous avons cités, on trouve peu de groupes composés de plus de deux ou trois espèces. Ainsi, on trouve des formes, non seulement semblables, mais absolument identiques dans des minéraux de nature»complè- tement différente. Tels sont le cube, qui appartient également à deux ou trois sulfures, au sel marin, au borate de magnésie, à l'arséiiiate de fer, etc. ; l'octaèdre régulier que présentent le diamant , le fluate de chaux, le spinelle, la plupart des mé- taux, les oxidulesde cuivre et de fer, elc. Le rhomboïde est commun, il est vrai, à presque tousles car- bonates, mais on le trouve aussi dans le quarz ou le silicium oxidé, la tourmaline, la chabasie, le corindon ou l'aluminium oxidé, le fer oxidé, etc. D'une autre part, il n'y a aucune analogie, ni de forme , ni de propriété entre les silicates, les sulfures, les muriatcs, etc.; il n'3' on a aucune entre les oxides métalliques, quoiqu'il y en ait une si grande entre les métaux. Ces exemples suflisent pour faire voir que malgré les rapprochemens sédui- sans qu'oflfre au premier aspect la classification par les acides, elle est susceptible de nombreuses anomalies, tantôt en sépa- rant des corps qui se ressemblent chimiquement et ph3^sique- ment , telles q\w les combinaisons à base de cuivre, de baryte, de plomb , tantôt en réunissant des corps qui n'ont aucun rap- port iti de foiine, ni de dureté, ni de pesanteur, ni de couleur, ni de transparence, tels que les sulfures, les oxides, les sili- cates , les borates , etc. MIN 355 Nous ne dissimulerons pas que la seconde méthode de classe- ment, celle qui prend pour principe commun la base ou l'élé- ment positif, ne soit aussi sujette à de gi'audes divergences, et ne force à des réunions presque artiticielies, c'est-à-dire dans les- quelles il n'y a quelquefois de commun qu'une petite quantité d'une substance qui paroit plu tôt accessoire à la combinaison que fondamentale, tandis que toutes lespropriétés tantphysi quesque chimiques et cristallographiques sont différentes. Mais comme ces anomalies ne paroissent ni plus nombreuses , ni d'une plus grande valeur que dans la classification par les acides, il nous a semblé que les motifs en faveur de cette dernière classifica- tion, n'étant pas encore assez puissans pour nous faire aban- donner le principe le plus suivi , le priiicipe d'après lequel la nomenclature minéralogique est en partie établie , le principe enfin qui permet de laisser dans le même genre les minerais du même métal, par conséquent de ne pas rompre un des rapports les plus apparens, souvent des mieux fondés et des plus naturels du règne minéral; il nous a semblé, dis-je, que nou's devions donner ou plutôt conserver la préférence à ce principe de classification déjà proposé et mis en pratique par M. Berzélius. L'autorité des deux savans de ce siècle qui sous deux points de vue diflFérens, la chimie et la cristallographie, et par conséquent dans des directions aussi très-différentes , ont fait faire à la minéralogie scientifique des progrès immenses, nous a paru ajouter un grand poids aux motifs de cette pré- férence, et quoiqu'une pareille raison ne puisse pas être mise en avant, si on avoit des objections très-puissantes et tirées de la nature des choses à lui opposer . nous ne pouvons cependant nous défendre d'appuyer notre choix de l'autorité de MM. Ber- zélius et Haiiy qui ont admis les bases comme principe de classili cation. Nous pourrions môme dire que ce système de classifiGation est un des premiers systèmes réellement scientifiques, qtii ait été proposé, et que celui qu'on admet actuellement ne fait pour ainsi dire que le perfectionner, en l'établissant sur des règles plus précises et plus générales que celles qu'on avoit voulu suivre autrefois. Les minéralogistes qui ont fait faire de véritables progrès à la science, qui l'ont envisagée d'une autre manière que les collecteurs et que les artisans, ont tous 256 MIN proposé un système chimique fondé sur les bases, plus ou moins parfait. II suflit de jeter les yeux sur les méthodes minéra- logiques de Cronsteùt, de Wallérius , de Romé-de-Lisle , de Bergman, de Deborn, de Karsten , de Werner lui-même, pour s'en convaincre , et pour voir qu'ils ont voulu classer les minéraux chimiquement, qu'ils ont voulu prendre les hases pour principes de leur classiiicaiion , que quand ces bases étoient faciles à déterminer, évidentes pour ainsi dire comme dans les métaux, ils s'en sont peu écartés, et que les grandes divergences ont eu lieu dans la classe des pierres, où les bases sont difficiles à déterminer, même encore ac- tuellement. D'après la définition que nous avons donnée avec M. Ber- zélius , de ce que l'on doit entendre par hase dans un com- posé, définition que nous avouons être quelquefois artificielle, c'est-à-dire plutôt fondée sur une sorte de convention que sur la véritable identité de nature des corps qui portent ce nom, il est des élémens qui jouent tantôt le rôle de hase, tantôt celui d'acûZe, suivant quïls sont combinés avec des élémens plus ou moins électro-positifs qu'eux; ainsi l'alumine combinée avec la silice estbase, combinée avec la magnésie ou avec la chaux, elle joue le rôle d'acide. Ces cas sont assez rares; ceux dans lesquels deux et même trois bases sont combinées avec un seul acide, paroissent plus communs, et obligent à une spécifica- tion tout-à-fait artificielle, c'est-à-dire à placer à côté les uns des autres des minéraux composés de trois ou quatre prin- cipes qui n'ont entre eux de commun que de renfermer une petite quantité d'un principe dont la puissance, comme base ou é ectro-positive, est supérieure à celle des autres compo- sans; ainsi le felspath et la mésotype ne sont séparés du genre Alumineux, et placés dans les genres Potasse et Soude, que parce que l'un contient environ i5 pour loo de potasse, et l'autre environ i 5 pounoodesoude; l'apophyllite et le felspath n'ont de commun entre eux que la petite quantité de potasse (14 a i5 pour 100) , que chacun d'eux renferme. Sans ce point de ressemblance , l'un seroit placé parmi les minéraux à base de chaux , et l'autre parmi les minéraux à base d'alumine. C'est probablement dans cette partie du système qu'il y aura des perfectionnemensnotables à apporter. Jusqu'à présent on MIN a57 place le corps qui est ainsi composé dans le genre auquel il semble appartenir par celle de ses bases, qui est le plus élec- tro-positive. Nous ne croyons pas nécessaire de développer davantage , ni d'appuyer d'exemples plus nombreux ces premiers prin- cipes de la formation des genres dans la méthode que nous avons adoptée. On trouvera ces développemens dans l'ouvrage que M. Berzélius a publié en François lors de son séjour à Paris en i8ig,sous le titre de ISiouveau Système de Minéralogicy et le tableau des espèces et des genres que nous allons pré- senter, fournira tous les exemples nécessaires à l'application de ces principes. Les genres étant établis sur ces bases , il faut , pour les grou- per en ordres et en classes, classer ces bases, afin de rappro- ch.er les genres dont les bases ont des propriétés commu nés. Il nous a semblé qu'on ne pouvoit hésiter qu'entre deux mé- thodes de classification des bases proposées, l'une par M. Am- père, et l'autre par M. Berzélius. La méthode de classification de M. Ampère est fondée sur les analogies chimiques que ce physicien regarde comme les plus importantes (i). Elle établit entreles corps qui en sont l'objet , des rapports souvent très-naturels , mais dont l'importance est sujette à discussion. Cetteméthode n'est pas encore assez généra- lement admise, parce qu'il règne dans ce mode de classification beaucoupd'incertitude, parconséquent un peu d'arbitraire, et par conséquent aussi de nombreux motifs pour être modifié par chacun des chimistes qui voudra en faire usage , et à plus forte raison parles minéralogistes qui voudront s'en servir. Les divisions sont généralement fondées sur la réunion de plu" sieurs propriétés , ce qui est un des signes de la métliode natu- relle , et non pas sur un seul caractère, prérogative des mé- thodes artificielles. (i) Voyez le tableau présentant les caractères des classes et des ordres des corps simples, d'après la méthode de M. Ampère, au mot Corps, tom. X, p. 332, et le développement des principes qui l'ont dirigé, Ann. de Chim. et de Physique, tom, I, pag. 296 et 373 , et tom. II, pag. » et io5. 3i. a 7 253 MIN Ces ordres réunissent fies genres ou bases qui montrenf Cil effet entre elles des propriétés nombreuses très- remar- quables, et souvent importantes -. mais les expressions qui caractérisent ces réunions, et surtout celle des ordres ea classes, ne nous paroissent pas toujours présenter des pro- priétés réellement fonda».-nentales , c'est-à-dire de ces pro- priétés qui semblent inséparables de l'essence du corps au- quel elles s'appliquent, sans lesquelles on ne pourroit admettre son existence, ou plutôt son individualité :' tel est pour les gazolitcs le caractère tiré de la permanence des gaz qu'ils forment entre eux , pour les autres classes le degré plus ou moins grand de fusibilité , qui n'est réellement qu'une pro- priété relative; telle est dans la série des ordres la séparation des argyrides et des chrysides , etc., par des corps qui nous semblent avoir avec eux des analogies bien moins importantes que celles qui dévoient faire rapprocher ces deux ordres, et si la considération de faire des gaz permanens avec le contact de l'air, a sufii pour faire réunir dans une même classe les corps qui les possèdent : comment celle de présenter un éclat métallique , une solidité, une densité, et surtout une inalté- rabilité par l'air, par l'eau, par beaucoup d'acides, etc. , que possèdent également les argyrides et les chrysides, n'a-t-elle pu avoir assez de poids pour faire rapprocher ces corps, et pour empêcher de les tenir éloignés parles ordres des téphra- lides, (les calcides, etc., dont les métaux, appréciés comme altérables par tous les corps oxygénés, etc., offrent des pro- priétés essentielles si différentes de celles des argyrides, auprès desquels ils sont placés? Cela ne tient-il pas à la défi- nition artificielle , et par conséquent peu fondamentale des leucolyteset des chroicolytes ? C'est pour motiver et presque excuser la préférence que nous donnons à une classification déduite de principes qui paroissent beaucoup plus artificiels , que nous nous sommes permis les observations précédentes. Nous l'avons fait avec d'autant plus de confiance que les principes sur lesquels nous avons fondé ces observations, sont parfaitement d'accord avec ceux que M. Orsted a mis en avant pour établir la classifi- cation chimique des corps simples et composés, qu'il a pro- posés il y a une vingtaine d'années. MIN 269 M. Berzélius a suivi dans la classification des bases le même principe que dans celle des espèces. Il les a rangées d'après leurs propriétés électro-chimiques: il n'y a pas d'arbitraire dans cette classification ; mais elle est fondée sur un principe unique, et par cela même elle peut forcer à rompre des rapports na- turels. Cependant ce cas s'est présenté plus rarement qu'on n'auroitpu s'y attendre, ce qui prouve que ce principe unique est d'une grande importance ; nous avons cru pouvoir en rendre l'application encore plus naturelle en apportant, tant dans la définition des caractères que dans le placement des genres, quelques modifications. Ainsi, cédant pour ainsi dire à une habitude qui n'a pas été prise sur de vaines apparences, nous n'avons pas voulu couper en deux la série des anciennes substances terreuses par l'intro- duction de la classe des anciens métaux au milieu d'elles, et, em- pruntant aux illustres savans que nous venons de nommer, ce qui nous a paru dans leur méthode de plus convenable à notre manière de voir, nous avons pris pour caractères des classes les analogies chimiques à la manière de M. Ampère, et pour ca- ractères des ordres dans la troisième classe les propriétés élec- tro-chimiques } comme l'a fait M. Berzélius. Quant aux ordres des deux premières chasses, nous n'y attachons aucune impor- tance , et nous devons même dire que ceux de la seconde classe paroissent fondés sur des propriétés relatives qui pour- roient bien être artificielles. La définition que nous avons donnée des classes, telles que nous les proposons, fait assez bien ressortir l'analogie des corps qui y sont renfermés , les différences des classes qu'ils composent, elle indique suffisamment les motifs des chano^emens que nous nous sommes permis, et des rapprochemens qui en sont résultés. Le tableau des principales espèces qui suivra ce premier chapitre, présentera l'application de ces principes en même temps qu'il exposera les propriétés que nous con«!dérons comme caractérisant essentiellement chaque espèce et l'ordre dans le- quel nous avons cru devoir ranger ces espèces. Il fera con- noître aussi le système de nomenclature linnéenne , c'est-à- dire de noms univoqiies que nous avons cru devoir choisir pour désigner d'une manière fixe chaque espèce, et les noms 26o MIN significatifs dont nous les faisons suivre plutôt comme phrases caractéristiques que comme véritables noms. Ce tableau présente dans l'ordre scientifique qui nous a semblé le plus convenable, les espèces disséminées par l'ordre alphabétique, et donne les moyens de les rapprocher, d'en étudier, si on le désire, les propriétés et l'histoire méthodi- quement, et de rappeler celles qui ont été omises, soit par oubli, soit parce qu'elles n'étoient encore ni connues ni éta- blies au moment où l'ordre alphabétique les appeloit. §.3. De la Nomenclature. J'ai peu de chose à ajouter à ce que j'ai dit en 1808 sur les principes à suivre dans la nomenclature des corps qui com- posent le régne minéral. Les principes que j'ai posés alors, loin d'avoir été infirmés par l'expérience ou l'usage , ont au contraire été renfo rcés par le temps, et les inconvéniens d'une nomenclature significative, c'est-à-dire de noms qui aient la prétention d'exprimer la nature des corps, sont devenus tellement sensibles depuis que cette nature est mieux connue , que beaucoup de minéralogistes se sont décidés à y renoncer. Ces noms, comme je le pressentois dès-lors, sont devenus des définitions, ce ne sont plus des noms, mais des phrases caractéristiques à la manière de celles dont se servoient les an- ciens naturalistes, et notammentles botanistes , pour désigner les différentes espèces des genres. Cette méthode a été rem- placée avec un avantage et un succès non contestés par la no- menclature binôme de Linnœus: vouloir donner aux minéraux des noms significatifs , ce seroit vouloir abandonner 'cette simple et commode nomenclature, pour revenir aux phrases des anciens naturalistes. Les phrases en minéralogie ont cependant un avantage, c'est celui d'exprimer brièvement et clairement ce que l'on regarde comme la composition essentielle de l'espèce; mais, pour qu'elles aient réellement cet avantage, il faut, eu abandon- nant la prétention de les employer comme des noms, pouvoir leur donner comme phrase caractéristique toute l'étendue nécessaire; or en adoptantles'prlncipes qu? je vais exposer, on MIN ^61 aura alors atteint ce que je regarde comme la perfection dans l'art de désigner les corps, c'est-à-dire de les faire con- noître sans équivoques et d'une manière commode pour la mémoire et le discours. 1." Les genres en minéralogie, et en général dans le classe- ment des corps dans lesquels la considération de la composi- tion l'emporte de beaucoup sur les autres, sont presque tou- jours artificiels et arbitraires. Ils ont peu d'importance , et par conséquent ce n'est point à ces abstractions de peu d'u- sage qu'il faut appliquer le nom essentiel et univoque; c'est l'espèce qui est en minéralogie l'abstraction dominante et usuelle; c'est donc à elle qu'il faut appliquer le nom uni- voque et d'usage ; celui qui, associé à des épithètes, doit dési- gner les diverses modifications de cette abstraction. Mais c'est précisément parce qu'il est susceptible d'être joint avec les expressions de ces modifications extrêmement variées et de valeur très-différente , qu'il doit être le plus simple possible , c'est-à-dire univoque. Si on adopte cette première règle, etla pratique fait prompte- mentconnoitre qu'il n'est guère possible de ne point l'admettre! on verra bientôt également, en jetant les yeux sur une série d'espèces minérales, qu'il n'est pas possible de trouver des noms univoques qui expriment clairement, convenablement ^ exactement et complètement en quoi une espèce diffère d'une autre. Sera-ce uniquement par la forme P mais quel nom désignera avec les qualités précédentes toutes les sortes de rhomboïdes , de prismes, d'octaè'dres, etc. , qui se présentent dans la série des espèces? Sera-ce uniquement par la composition ? Je demanderai également quel nom pourra exprimer convenablement, exacte- ment et complètement les différences quantitatives ou de satu- ration qui distinguent tous ces minerais composés de chaux, d'alumine , de silice et de fer. En supposant qu'on trouve des noms univoques capables d'exprimer, avec les conditions requises, de semblables qua- lités, les minéralogistes, suivant l'importance qu'ils attribueront à ces qualités et à leurs variations, admettront ou rejette- ront ces noms, et si, pour les rendre agréables à tous les 262 MIN minéralogistes , on vent leur faire exprimer la réuTiion de CCS qualités fondamentales , il est impossible qu'on ne les transforme pas en phrases , et en phrases souvent très- longues. Nous convenons qu'il est quelques corps dont la composi- tion essentielle est cependant assez simple pour être exprimée par deux mots; mais ces corps sont rares, et vouloir adopter pour ceux-ci un principe de nomenclature, différent de celui qu'on suit pour les autres, c'est jeter dans cette partie de la science une bigarrure désagréable , et introduire un exemple dangereux. •2° Il nous paroît donc convenable de donner à toutes les espèces des noms univoques, insignifians; or comme elles en ont déjà presque toutes , il suffit de les leur laisser; et comme elles en ont souvent plus d'un, on n'a rien autre chose à faire que de choisir celui qui a le plus titre à cette préférence. Or le premier de tous les titres , celui qui l'emportera toujours sur les autres, c'est d'être le plus généralement admis. A son défaut on doit choisir le nom qui est le plus sonore, le moins susceptible d'être critiqué, et par conséquent d'être changé. Or, plus il sera insignifiant, plus il sera à l'abri de cet accident. On n'a qu'à jeter un coup d'œil sur la liste des espèces, on verra que celles qui ont éprouvé le moins de variations dans leur nomenclature, sont aussi celles dont les noms n'ex- priment rien, tels que quarz, topaze, talc, prehnile, borax, tourmaline, nitre, mica, etc., tandis que disputant sur la signification des mots cyanite , sommité , iolithe, rubis , thal- lite , zéolithc , on les a successivement remplacés par ceux de sappare, nepheline, dicroïte, spinelle, sfralite ou arendalite , mésotype, qu'on a critiqués à leur tour, et qu'on a voulu remplacer par les mots ou autrement significatifs ou insignifians de disthène , de cordierite , d'épidote, etc. Ainsi je donnerai aux espèces des noms univoques, et je choisirai toujours les plus généralement admis. J'en ferai très- peu ; je n'en ferois même aucun si tous les minéraux portoient des noms qui pussent entrer dans le système général de no- menclature que je viens de présenter, et que j'ai cru devoir adopter, car je crois nuisible à lascience de changer les noms, à plus forte raison de les changer sans motifs j)uissans et sans MIN ^65 aucune autorité pour le faire; c'est une réserve rare dans ce moment. On croit avoir fait quelque chose quand on adonné •un nom à une substance, et cette profusion de noms, ap- pliquée à la même substance, est un abus nuisible à la science, en ce qu'elle en rend l'étude aussi pénible que fasti- dieuse. Plusieurs causes ont introduit dans la minéralogie ce fléau de la mémoire , et ont jeté des entraves à l'avancement de cette science. Tantôt, et c'est un des cas les plus ordinaires, les noms sont donnés par ignorance. Un voyageur pressé de décrire ce qu'il a trouvé, un possesseur de collections qui veut se liàlcr de faire connoître ce qu'il ne connoit pas , trouvent des miné- raux d'un aspect nouveau pour eux, ils en décrivent, avec des détails minutieux, les couleurs, ia texture, la dureté, même quelquefois la forme apparente, toutes choses pour les- quelles il ne faut avoir que des yeux, et posséder la termi- nologie de la science, et sans savoir ni quelle est la composition essentielle de ce minéral, ni quelle est la forme primitive qui lui appartient: ils en font une espèce, et lui imposent im nom, et c'est ordinairement celui du lieu où on Fa trouvé, ou bien, ce quiest bien pire, celui d'un minéralogiste célèbre pourlequelil falloit réserver une véritable espèce; car souvent ces minéraux, si rapidement et si légèrement décrits, ne sont que des variétés d'une espèce connue. Le nombre drs mots qui ont été introduits dans la science de cette manière est prodigieux. Nous pouvons citer comme exemples des espèces nominales que nous devons à cette cause, la rhétizite qui est nndisthène, la moroxite qui est un phosphorite, les laran- dite , gurofian , carinthin, musslte, zoysite , crocalite, ege- ran , fassaïte , botryolite , Iherzolite , koupholite , pargasite, etc. qui nesontque des variétés méconnues de minéraux connus. Il est des cas où l'ignorance est beaucoup plus excusable , c'est lorsque le minéral se présente avec des caractères très- distincts, mais alors le nom n'est pas tout-à-faitsurabondant, et il reste comme nom de variété principale. Tantôt la nomenclature est changée dans le but de rendre les noms plus exacts, plus parfaits. Si c'est aux naturalistes peu exercés ou à ceux qui attacha nt 264 _ ^ MIN peu d'Importance à la subordination des caractères, et à la déter- mination précise des espèces que l'on doit l'abondante émission des espèces nominales que nous venons de signaler, c'est au con- traire souvent aux maîtres de la science, à ceux qui veulent la perfectionner dans toutes ses parties, que l'on doit les noms nouveaux introduits comme étant meilleurs que les anciens: tantôt ils tirent leur origine de ce qu'on n'a pas trouvé que les premiers noms eussent une signification exacte. Tels sont les changemens de sappare en disthène, de grenatite en stauro- tide, de smaragdite en diallage, de leucite en amphigène, de thallite en épidote, etc. Tantôt ils résultent de l'uniformité qu'on a voulu introduire dans la nomenclature, soit sous le rapport de la langue à y employer, soit sous celui de la com- position générale des noms. Telles sont les causes des change- mens de fettstein en éléolithe, de pechstein en retinite, etc. Nous nous rendrons coupables de quelques innovations de ce genre , si toutefois celles-ci doivent aussi être regardées comme une faute, car, pour diminuer autant qu'il est possible le nombre des noms significatifs, nous donnerons les noms uni- voqucsdebrucite , de giobertite, deboracite,de karsteniteaux magnésies hydratée, carbonatée etboratée, à la chaux sulfatée sans eau, etc. , et encore ces deux derniers ne viennent-ils pas de nous , mais de savans d'une plus grande autorité. Les motifs que nous venons d'exposer sont les causes prin- cipales de la multiplication des noms; on pourroit en ajouter quelques autres bien moins excusables, car , dans certains cas, ces changemens sont dus à la seule volonté des maîtres de la science, qui usent un peu trop arbitrairement de la pré- pondérance qu'ils doivent à leurs utiles travaux. Quelquefois aussi des minéralogistes qui n'ont encore acquis aucune auto- rité par des travaux remarquables, veulent agir comme les maîtres, et se permettent de changer les noms : ils étayent or- dinairement ce changement du nom de quelques savans, aux- quels ils dédient une espèce qu'un autre a découverte, qu'un autre a décrite géométriquement , qu'un autre a analysée, etc., enfin qu'il a réellement fait connoître, et que lui seul avoit le droit de nommer. Comme notre intention est seulement de blâmer le principe , nous nous abstenons ici de donner des exemples. MIN '2Gi En excluant les désignations significatives comme noms, nous sommes loin de les exclure tout-à-fait des tableaux et du système de minéralogie. Nous croyons au contraire les douer déplus d'exactitude etde plus d'utilité enles employant comme phrase caractéristique , car nous pouvons alors leur donner fout le développement que cette exactitude exige ; les modifier et les changer sans inconvénient, suivant les progrès que la science fera, et les changemens que ces progrès apporteront à la connoissance des espèces. Le nom, au contraire, restera fixe, il désignera toujours et sans équivoque par son inamovi- bilité , le corps dont on a voulu parler , et , comme il n'exprime rien, il n'exprimera jamais d'erreur, ce qui arrive à presque fous les noms significatifs au bout d'un certain temps. J'ai souvent préféré des noms substantifs aux noms adjectifs pour nommer les variétés, et même les variétés de couleur. J'y trouve l'avantage de consacrer des noms triviaux générale- ment adoptés ; de permettre d'employer ces noms dans le cou- rant du discours, sans être obligé de joindre perpétuellement deux mots; de ne point spécifier d'une manière très-précise, comme le feroient des noms adjectifs , la composition, la dureté, la texture ou les couleurs qui peuvent varier même dans une variété, sans cependant que cette variété change de valeur ou de rang. Je dirai donc quarz améthyste au lieu de quarz violet; quarz sinople au lieu de quarz rouge, car il y a du quarz rouge qui ■ n'est pas du sinople. Je dirai cuivre malachite au lieu de cuivre carbonate vert; cuivre azuré, au lieu de cuivre carbonate bleu , etc. La plupart des noms d'espèces, dont je me servirai, sont empruntés d'Haiiy, auquel la minéralogie est redevable de la détermination précise des espèces qu'on peut établir dans cette science. Les noms des sous-espèces, des variétés, des sous- variéfés, sont ceux que Werner ou ses élèves ont donnés sou- vent comme noms d'espèce. Je trouve dans cette marche l'a- vantage d'employer et de faire concorder les deux nomencla- ture le plus généralement adoptées, de multiplier les noms simples, et de rendre par ce moyen les descriptions géolo- giques plus courtes, plus faciles et plus claires. On verra l'application de ces principes dans le tableau des 265 MIN espèces minérales que nous allons donner (Voyez le tableau dont le commencement est à la page ci-contre) à la suite de cet article , et qui complète tout ce qui est relatif à la pre- mière considération, à celle qui constitue laminéralogiescien- tifîque. TABLEAU METHODIQUE ET CARACTÉRISTIQUE DES PRINCIPALES ESPÈCES MINÉRALES. Les corps inorganiques qui entrent dans la composition de la croûte extérieure de la terre peuvent être d'abord séparés en deux séries. La Première série renferme tous les corps inorga- niques naturels homogènes ou d'apparence homogène. Ce sont les minéraux simples ^t les roches homogènes. La Deuxième série renferme les masses minérales résultant de l'association en proportions à peu près dé- terminables des minéraux simples. Ce sont les roches COMPOSÉES ou HÉTÉROGÈNES. PREMIERE SÉRIE. On peut y établir trois divisions. V division. — Minéraux dont les molécules de premier ordre ne sont composées que de deux élémens. IP DIVISION. — Minéraux dont les molécules de premier ordre sont composées de plus de deux élémens. IIP DIVISION. — Minéraux en masses, ou roches ho- mogènes. 268 MHS PREMIÈRE DIVISION. Minéraux dont les molécules, ou atomes de premier ordre, ne sont composés que de deux élémens, d'après le principe de la composition inorganique. (Berzéliijs.) Cette division est partagée en trois classes. CLASSE I. — LES métalloïdes. ( Berz. ) Corps électro-négalifs, ne jouant jamais le rôle de base avec les corps (les autres classes. Tormant des gaz permanens avec quelques-uns d'entre eux. iN'ayant que de foibles rapports avec les métaux. CLASSE IL —LES MÉTAUX HÉTÉROPSIDES ( ou dont les oxides forment les terres et les alcalis ). Corps électro-positifs. Ne formant de gaz permanens avec aucun corps. Oxides non réductibles par le charbon. Décomposant l'eau à la température ordinaire. CLASSE III. — LES MÉTAUX AUTOPSIDES ( ou métaux proprement dits). Corps électro-positifs et électro-négatifs. Ne formant de gaz permanens avec aucun corps. Oxides réductibles par le charbon. Parfaitement opaques à l'épaisseur de ~ de millimètre. MIN ^6g CLASSE I. LES MÉTALLOIDES, ORDRE I. — MET. GAZEUX. Genre Chlore. Acide muriatique . = A . hydrochlorique. Hydrogène. Eau. = Hydr. oxidé. sulfuré. =: Hydr. sulfuré. ORDRE II. — MET. SOLIDES , FUSIBLES , VOLATILS. Soufre. natif. Jaune. — Odeur particulière par combustion. Crist. dérivant d'un octaèdre rhomboïdal à trian-' gles scalènes; incid. de P sur P io6» 3o' — DePsurP' i43o25'. Pes. sp. 1,8 à 2. — Réfr. D, Acide sulfureux; = S\ Gazeux, odorant, etc. Acide sulfurique. =: S^ + Aq. Liquide , etc. Sélénium- Eukaïrite (l). =: Sel. cupro-argentlfère. —2 CuSe + AgSe-. Brillant métallique. — Mou. — Fusible avec odeur de raves. (0 Ce minerai seroit plus exactement placé au cuivre. On ne l'a rais ici que par exception transitoire. MIN Arsenic. natif. Volatil avec odeur d'ail. — Pes. sp. 5,7. Couleur noire , éclat métallique. Réalgar. = Ars. bisulfure rouge. — As S'J Couleur rouge orangée. — Volatil, etc. Crist. prism. dérivant d'un prisme rhomboïdal oblique. — Incid. de M sur M 72° 18'. — De P sur H 114° G'. — Pcs. sp. 3,6. Orpiment. = Ars. trlsulfuré jaune. — As S'. Jaune d'or. — volatil. Struct. laminaire dans un sens. — Pes. sp. 3,4* blanc. ==: Ars. oxldé, ou acide arsénleux. — As^ Crist. dérivant de l'octaèdre régulier. — Blanc. — Volatil avec odeur d'ail. — Pes. sp. 4- Tellure. natif. Eclat'métalliquc. — Blanc. Structure laminaire.^ — Crist. octaèdre régulier. graphique. = Tell, auro- argentifère. — Ag T^ + SAuTeC. Crist. dérivant d'un prisme droit rectangulaire? — Blanc. — Pcs. sp. 5,8. feuilleté. == Tell, auro - plombifère. — AgT^-j- 2PbT = + 3AuTe3. Gris de plomb. — Structure laminaire. — Flexible. Pes. sp. 739. ORDRE III. — MET. SOLIDES, INFUSIBLES, FIXES. Carbone. Diamant, = C. natif. Le plus dur des corps. Crist. dérivant d'un octaèdre régulier. — Cli- vage paafait égal. Eclat vif. —Pcs. sp. 3,5. MIN ^7,. Acide carbonique. =C\ Gazeux, plus pesant que l'air, etc. Bore. Acide borique. =B^ Solide. — Ecailles nacrées. — Fusible, etc. Silicium, Quarz. z= Acide silicique ou silice. — Si^. Ciistaux prismatiques et pyramidaux dérivant d'un rhomboïde obtus de 94^ '/»• — Clivage égal, imparfait. Réfraction D. £es anhydres. Hyalin. Aspect, texture et cassure vitreux. — Raye le verre. Pes. sp. 2,6. Grès. Texture grenue. Agate. Texture compacte. — Pâte fine. — Cassure cireuse, translucide. — Couleurs vives. Silex. Texture compacte. — Pâte grosse— Cassure con- choïde , écailleuse. — Translucide. — Couleurs ternes. Jaspe. Texture compacte. — Pâte fine , opaque. — Cou- leurs vives. ** les aquiferes. ■= S. et eau de 0,0^ à o, 1 1. Texture vitro-résineuse. — Dur. infér. au quarz. Pes. sp. 2 à 2,4. Hyalite. Transparent. Giiasol. Translucide. — Laiteux. — Reflets rougec*itres. Op-^lc- Translucide. — Laiteux. — Reflets irisés. Résinite. Presque opaque. — Couleurs variées. Ménilite. Presque opaque. — Brun. 372 MIN CLASSE II. LES MÉTAUX HÉTÉROPSIDES. ORDRE I. — A. OXIDES INSOLUBLES. Genre Zirconiam. Zircon. Jargon. Hyacinthe. c= Zircone silicalée. — Zr Si *. Crist. prismat. déiiv. d'un prisme à base carrée ou d'un octaèdre à triangles isocèles. — Dur. sup. au quarz. — Pas. sp. 44- — Réfr. D. Limpide, brunâtre, verdàtre, etc. Rouge orangé , etc. Aluminium. Corindon. Télésie. adamantin. Emérii. Diaspore. Websterite. Wavellile. Calaïte. =Aluminiuraoxldé ou alumine. — APouA. Crist. rbomboïdaux, prismatiques ou dodécaèdres bipyramidaux, dérivant d'un rhomboïde aigu de 80 "^ Va- — Clivage parfait, égal, quelquefois des joints perpendiculaires à l'axe. Dur. sup. à celle de toutes les pierres. — P. sp. 4,5. Infusible. — Couleurs variées vives. Hyalin. — Couleurs vives. — Clivage conduisant au prisme. Chatoyant. — Couleurs ternes. —Clivage condui- sant au rhomboïde. Texture granulaire. 17- z=z Alumine hydratée? — Eau Au feu pétille. =:Al.sous-sulfatée-hydratée. — Eau4oà45. Poussière cristalline. Couleur blanc mate. =Al.phosphatée-hydratée.— A*P^-}-4Aq. Dur. super, au quarz. — Pes. sp. 2,7. Structure fibreuse. = Al. hydratée phosphatée. — Eau 1 8. Dur. supérieure au phosphorite. — Pes. sp. 3. Couleur bleuâtre inaltérable par les acides. Topaze. Pinite. Disthènc, Népheliné. Triclasite; Staurotide, Grenat, Almandin. Pyrope. Giossulaire. MIN H .273 = Al. fluo-silicatée. - — A' FI. -{- 3 A S Ciist. prisinat. dériv. d'un octaèdre rcctanç;i,Ia'iré ou d'un prisme droit rhomboidal de 124 a 21 '. Clivage pcr pendicu laire à l'axe, très-net. Electrisable par frottement et chaleur. Dureté supérieure au c^uarz. — Pes. sp. 3,5. = Al. sous-silicatée. — A^S. Crist. prismat. dériv. d'un prisme hexaèdre régu- lier. — Poussière onctueuse. — Pes. sp. 2,92. :=: Al. silicatce. Crist. prism. dériv. d'un prisme oblicfue à basé presque rhomboïdale de loC^ environ. Double dureté. — Pes. sp. 3,5. = Al. silicatée — A S. Crist. dérivant d'un prisme hexaèdre régulier très-court. ^ Dur. super, à celle du verre. Un peu fusible. — Pes. sp. 3,3. T= Al. silicatée. — A S = -f Afj. Crist. dériv. d'un prisme rhomboidal oblique de 109 y, envir.— Dur. super, à celle du plios- phorite. — Pes. sp. 2,6. = Al. et fer silicates.— 6 A' S + fa S. Crist. dérivant d'un prisme à base rhotuboïdalé de i29d '/a. — Cristaux souvent croisés. — Dur; super, au quaiz. — Pes. sp. 3,3. = Al. , fer, etc. silicates. Crist. dérivant d'un dodécaèdre rhomboidal. — . Dur. sup. à celle du quarz. —Pes. sp. 3,5 à 4. — Essentiellement coloré. — Couleurs variées le rouge brun dominant. =r Grenat alumineux A S -f- f S. Rouge violet. — • Fusible, :=:Gr. magnésien. — 2. A S + M S '. + 3 F Si Rouge de feu. — Presque infusible. = Gr. calcaire.— A S + 3 C S + f S. Couleurs très-variées. ta 274 Galitzinite Tourmaline. Schorl. Brésilienne. Rubellite. Collyrite. Yttrium. Gadolinite. MIN z=z Gr. manganésié. — 2 AS -j-f S*-f- ^n^g S. Couleur violâtre. r=Al. sillcatée, etc. Crist. prisra. dériv. d'un rhomboïde obtus de I 33 d '/j. — Clivage imparfait. — F.clat vitreux. — Pyro-électrique. — Dur. sup. au quarz. Pes. sp. 3. =:A1., potasse et fer silicates, — 5 AS + KS+fS. Noir. — Prismes cannelés. =: Al., chaux et fer silicates. — 18 A S -|- C S + 2 f S. Verdâtre. = Al. , soude et manganèse silicates. — 9 AS + NS. Violâtre et rougeâtre. — Infusible. = Al. sous-silicatée , eau et mélanges. — A^ S + 5 Aq. Texture terreuse , homogène, translucide, tendre. = Yttria silicatée. — Y S ce 2 S + P S. Texture vitreuse, — Eclat résineux. — Dur. sup. au quarz. — Pes. sp. 4> — Rougissant au feu. — Couleur noire. Glucium. Béryl. Aigue-marine. Emeraude. =r Glucyne et alumine sur-silicatées. — GS^+ 2AS\ Crist. prism. dériv. d'un prisme hexaèdre régulier. — Clivage incomplet, imparfait, parallèle aux pans. — Dur. sup. au quarz. — Pes sp. 2,76. — Cassure transversale vitreuse. Vert d'eau, coloré par le fer. Vert pur, coloré par le chrome. MIN Èuclasé. 27^ = G. et alumine silicàtées. — G S -f- 2 A S, Crist. prism. dcriv. d'un prisme droit ù base rec- tangulaire. — Clivage incomplet jjarallèle à Taxe , facile et parfait. — Pes. sp. 3. ORDRE II. — A OXIDES UN PEU SOLUBLES. Magnésium. Epsomite. Brucite. Boracite. Giobertite. Magnésité. Condrodite; ialci lamîtiaire. Stéatite. Serpentin* =: Magnésie sulfatée. — M S ^ -j- 5 Aq. Crist. prism. dériv. d'un prisme droit à base carrée. — Très-soluble, très-sapide. — Saveur amère. = M. hydratée. — M Aq. Translucide. — Structure laminaire. — Eclaè nacré.' — Pes. sp. 2,1 3. =îM. boratée MgB*. Crist. dcriv. du cube. — Plus dur que l'acier. — Pyro-électrique. — Pes. sp. 2,7. = M. carbonatée. — M g G *. Texture terreuse. — Elfervescente. — Infusible; — Se ramollit dans l'eau. — Pes. sp. 2,45. =r: M. silicatée et eau. — M S^ + 5 Aq. Aspect terreux. — Infusible. — Solide. — Se l'a- mollit dans l'eau. =r M. silicatée. — M S. Syst. crist. conduisant à un prisme rcctangulair oblong. — Structure laminaire. — Raye le verre. — Très- Ca B 4 -|-^ Ca Si' + Ati. Crist. dériv. d'un prisme droit à base romboïdale de logd 7j. —Clivage nul. — Raye le fluoré. Pes. sp. 3. =: C. arseniatée. — Ca As 5 -}- 6 Aq. Odeur d'ail par le feu . :=: C. schelatée. — Ca W 3. Crist. octaèdres dérivant d'un octaèdre aigu à triangles isocèles de i3od 20' h. — Pes. sp. 6. Jaunit dans l'acide nitrique. 1 = C. silico-titaniatée. Cristaux tabulaires dérivant d'un octaèdre rh^oniT boïdal de i3iur. Titreuse. Actinote. Asbeste. Amphibole. MIN Roide. — Eclats vitreux. 279 Paigasite. Schorlique. Pyroxène. Diopslde. Sahllte. Fassaïte. Coccolite. Augite. Prismes alongés , rarement terminés. — Éclat vi ■ treux. -- Oxide de chrome. Filamens flexibles. n= C. magn., alumine et fersursilîcatës. — Crist. prism. dériv. d'un prisme rhomboïdal de 124 d 3o '. — Clivage parallèle aux pans , parfait. — Dur. super, au verre. — Pes. sp. 3,5. Couleur noire ou verdàtre. Prismes courts, à sommets composés, gris ou noir. Prismes moyens à sommets composés, noir et vert foncé. = Cet magn, bisilicatées. — CS»-}-]VlS». Crist. prism. à arête terminale inclinée sur l'axe, dériv. d'un ]»risme oblique à base rhomboïdale de 87 d V» environ. — Clivage peu net. — Pes. sp. 3,3. Dur. sup. à celle de l'amphibole. —Réfr. D. Eclat vitreux. — Crist. longs , blancs et verdàtres. Strùct. très-laminaire. — 'Blanc ou vert paie. Texture et éclats presque vitreux. — Vert foncé. Texture granulaire. — Verdàtre. = C. , magnésie et fer bisilicatés. — C S ■ + MS = + fS'. Syst. cristallin du pyroxène. Noir ou vert très-foncé. — Texture presque vi- treuse. — Crist. courts. — Volcanique. (1) Cette formule est celle qui a été donnée par M, Bonsdorf. Les lettres M et f mises l'une au-dessous de l'autre indiquent que le fer et la magnésie peuvent se suppléer, et Ix mis en exposant d'A que l'alumine est en propor-» tjon indéterminée. ^8o jyjjp^ Epidote. = C. et alumine sllicatëes.— C S+a A S. Crist. piism. dériv. d'un prisme droit à base pa- rallélogramme obliqiiangle de ii4 — Pes. sp. 3,4- Raye le verre. —Fusible. Thalhte Crist. prism. subvitreiix. — Verdâtres. Zoysite. Crist. engagés , laminaires. — Grisâtres. Wcrnerite. =C. et alumine silicatées ferrifères.— C S + SAS. Crist. dériv. d'un prisme droit à base carrée. — Texture comjjacte. Pes. S]). 3,7. — Couleur vcrdâtre. Paranthine. = C. et alumine silicatées. Crist. prism. dér. d'un prisme droit à base carrée. Struct. lamin. — Couleur verdâtre ou nulle. — Eclat nacré ou vitreux. — Pes. sp. 3. Prehnite. = C. et alumine silicatées et eau. — SCS + 9AS+Aq. Crist. flabclliformcs dérivant d'un prisme droit rhomboidal de 1 02 «^ 40 ^ Pes. sp. 2,7.. — Fusible avec bouillonnement. Cnabasie. = C. et alumine sursiiicatées et eau. — CS^+SAS^-f 6Aq. Crist. dériv. d'un rhomboïde voisin du cube de 93 d y,. —Pes. sp. 2,7. —Fusible. Stilbite. = c. et alumine trisilicatées et eau. — CS3+3AS3 + 6Aq. Crist. tabulaires, flabelliformes , nacrés , dérivant d'un prisme droit rectangulaire. — Pes. sp. 2,5. FiLsible avec boursoufflement. Laumonite. =C. et alumine hisilicatées et eau. — CS^+4 AS^+6Aq. Crist. dériv. d'un octaèdre rectangulaire de 98, 12 et 117 <^. — Pes, sp. 2,2. — Friable. Cymophane. =C. et alum. soussilicatées. — C*S -j- i8A^S. Crist. prism. dériv. d'un prisme droit rectangut laire. — Pes. sp. 3,8. niirolé suj^érieurc à celle de la topaze. MIN 281 Idocrase. Essonite, Axinite, Anthophyllite. Gehlenite. = C. , alumin. et fer silicates. — 6 C S -f- 5 A S + F S. Crist. prism. dérivant d'un prisme droit à base carrée. — Texture compacte. — Eclat vitreux vif. ■ — Pes. S]i. 3,4. Pureté supérieure au quarz. Couleur vert olivâtre ou jaunâtre. = C, alumine et fer silicates. — 8 C S + 8AS + FS. Crist. dériv. d'nn prisme droit à baserhomboïdale de 102 d 4° '• — Pes. sp. 3,6. Fusible. — Dureté super, au quarz. • — Couleur jaune orangé. ^C, fer et alumine bisilica tés. — CS" -f" FS^ + 5AS\ Crist. tabu!. à biseaux unilatérau:^ tranchans, dérivant d'un prisme droit ù base parallélo- gramme obliquangle de loi d '/4. — Pes. sp. 2,2. Fusible. — Dur. infér. au quarz. — Te.vture et éclat vitreux. =r c. , alumine et fer silicates. — 2 C S -f- 4 A S + F S. Crist. prisra. alougés dérivant d'un prisme droit rhomboïdal de yS^ 44 ' . . — Clivage parallèle aux pans, facile et parfait. — Pes. sp. 3. Dur. sup au verre. — Infusible. rr: C. , alumine et fer silicates. Crist. dériv. d'un prisme droit rectangulaire. — Pes. sp. 2,9. Dureté supérieure au fluoré. StroDtium. Célestine. :=: Strontlane sulfatée. — Sr S^. Crist. dérivant d'un prisme droit à base rhom- boïdale de 104^ %. — Pes. sp. 3,9. Fusible. — Muriatc colorant en jiourpre la flamme de l'alcool 282 Stronlianite. Baiiuin. Baritite. Witherite. Harmotome. MIN = S. carbonatée. — Sr C *. Ciist. dér. d'un ihombedeggd %. — Pes. sp. 3,7. effervescent. — Muriate colorant en pourpre la flamme de l'alcool. =: Barite sulfatée.— Ba S'. Crist. dériv. d'un prisme droit à base rhomboïdale de 101 d '/,. — Clivage complet parfait. Pes. sp. 4,4. — t=:B. carbonatée. — Ba C"". Crist. dér. d'un rhorabe de 92 d. — Pes. sp. 4,3. — Effervescent. — Fusible. rzr B. et alumine sursilicatées et eau. — BS* + 4AS^4-7Aq. Crist. dériv. d'un octaèdre à triangles isocèles de SG'' 36 ', souvent aggrégés en croix. — Pes. sp.2,3. — Fusible. ■ — Dur. sup. au fluoré. ORDRE m.— A OXIDES TBES-SOLUBLES. Lithium. Triphane. Pëtalite. = Lithine et alumine sursilicatées. — L S' +3AS'. Structure laminaire. — Clivage conduisant à un oc- taèdre à triangles isocèles , quatre aigus, quatre obtus. • — Pes. sp. 3. • — Raye le verre. — Au feu se divise et se fond. — Eclat nacré. z=: L. et alumine sursilicatées. — L S * -4" 3A^ Structure laminaire. — Clivage condui.sant à un prisme droit à base rhomboïdale de 187 d. — Dur. —Fusible.— Pes. sp. 2,4- MIN .83 Sodium. Rcussin. Glauberile, Seli Natron. Borax. Cryolithe. Sodalite. Lazulite. Mésotype. = Soude sulfatée et eau. — NS ' -}- lo Aq. Crist. dciiv. d'un octaèdre syinétricjue de rt)o i Zinc. 292 Blende. silicate. rouge. Calamine. C. hydraté. Gahnite. Etain. pyriteux. oxidéî natif, sulfure. MIN =:Z. sulfuré. — Zn S*. Ciist. dériv. d'un dodécaèdre rhomboïdal subdi- visible en octaèdre, tétraèdre et rhomboïde obtus de 109 d '/a. — Structure laminaire. Pes. sp. 4jI6. — Couleur jaunâtre. ï=: Z. silicate avec eau. — Zn Si -|- Aq. Crist. dériv. d'un octaèdre rectangulaire de 120^. Aspect lithoïde. — Pes. sp. 3,5. — Gelée dans l'a- cide nitrique. =: z. oxidé manganésifère. — Zn" Mg». D'un rouge orangé. — Pes. sp. 6,2. = Z. carbonate. — Zn C'. Crist. dériv. d'unrhomboïde obtus. — Pes. sp.4,3. Aspect lithoïde. — Dissoluble avec efifervescence dans l'acide sulfurique. = Z. hydro-carbonaté. = Z. aluminaté. — Zn* AP. Crist. octaèdre. — Raye le quavz. — Infusible. ^- Pes. sp. 4,7- =: E. et cuivre sulfurés. Eclat métallique. —Couleur jaune de bronze. Pes. sp. 4,3. — Structure sublaminaire. = E, oxidé. — Sn4. Crist. dériv. d'un octaèdre symétrique. — Pes. sp. 6,9. — Aspect lithoïde. — Dur. — Diffi- cile à fondre. Bismuth. = B. natif. — B. = B. sulfuré.— Bi S'. Structure laminaire conduisant au prisme rhom- boïdal. — Fusible. — Couleur gris de plomb. Pes. sp. 6,4. oxîdé: ^3 Plomb, Galène. Minium. Massicot. Gomme. blanc. vitreux. phosphaté. arseniaté. Mm =:B. oxîdé. — Bi». Pulvérulent.— Couleur jaune vert.— Pes. sp. 4,3, — Facilement réductible. £=P. sulfuré. — Pb S\ Crist. dériv. du cube. — Pes. sp. 7,6. Struct. laminaire. — Clivage parfait. — Couleur grise. —Eclat métallique. == P. oxidé rouge. — P b ^ Rouge pulvérulent. — Réductible facilement en plomb. — P. oxidé jaune. — Pb». Jaune pulvérulent. — Réductible facilement en plomb. = P. alumînaté et eau. — Pb^AP + 3Aq. Jaunâtre. — Aspect gommeux. — Texture com- pacte.— Plus dur que le fluoré. = P. carbonate. — P b C*. Crist. dériv. d'un octaèdre rectangulaire. — Pes. sp. 6,5. Aspect lithoïde. — Eclat diamantaire. — Effervescent. — Noircissant par le soufte, =: P. sulfaté. — PbS3. Crist. deriv. d'un octaèdre rectangulaire. — Pes. sp. 6,3. — Aspect lithoïde. — Cassure et éclat vitreux. — Non effervescent. = P. phosphaté. — P b * P^. Crist. prism. dér. d'un rhomboïde obtus de 1 1 H. Pes. sp. 6,9. — Aspect lithoïde. — Eclat gras. Fusible sans réduction. — Couleurs variées. z=zV. arseniaté. — Pb As^. Crist. prism. dériv. d'un rhomboïde obtus. Pes. sp. 5; — Aspect lithoïde. — Couleur jaune verdàtre. — Odeur arsenicale par le feu. 394 MIN rouge jaune Argent. natif, ^ntimonial, sulfuré, rouge. muriaté. = P. chromaté.— .Pb' Ch^, Ciist. dériv. d'un prisme rhomboïdal oblique. Texture vitreuse. — Pes. sp. 6. — Couleur rouge orangé. — Colore en vert le verre de borax. = P. molybdaté, — Pb Mo^. Crist. dériv. d'un octaèdre symétrique. Pes. sp. 5,6. — Couleur jaune. — Donnant au, vene une couleur bleuâtre. =; A. natif. — A g. Blanc. —Malléable. — Crist. dériv. de l'octaèdre. Pes. sp. 10,4- = A. stibiuré. — AgaSb. Blanc. — Eclat métallique. — Structure laminaire, conduisant au rhomboïde j fragile. Pes. sp. 9,4. z=z A . sulfuré. — A g S *. Crist. dériv. du'cube. — Pes. sp. 6,9. Malléable. — Fusible. — Couleur gris de plomb, =: A. et antimoine sulfurés. — aS b S^ + 3 Ag S». Crist. dériv. d'un rhomboïde de 109 <1 '/,. Pes. sp. 5,6. — Eclat diamantaire ou métalloïde. — Poussière rouge. — Texture vitreuse. = A. muriaté. . — A g M'. Translucide. — Cassure écailleuse. — Eclat dia- mantaire.— Mou. — Pes. sp. 4,7- — Réductible par le feu . Mercure. natif. cnlal. = M. natif. — H g. Blanc, métallique. — Liquide. = M. argental. — Ag H g^ Crist. dodécaèdres. — Pes. sp. i4" Blanc d'argent. — Fragile. MIN agfr Cinnabre. -= m. sulfuré. — H g S«. Crist. dériv. d'un rhomboïde aigu de 71 d -/,. Pes. sp. 10,2. — Couleur rouge pur. — Volatil. muriatë. :=- m. muriaté.— Hg M9. Gris. — Eclat diamantaire. — Fragile. — Entiè- rement volatil. ORDRE II,— MÉTAUX ÉLECTRO-NÉGATIFS. Palladium. natif. := P. natif. Blanc-métallique, argentin. Or. natif. = o. natif.— Au. Electrum. =0. argentifère. — A g Au". Platine. natif. =P. natif.— Pt. Titane. Buthile. =T.oxidé.— T^. Crist. dériv. d'un prisme droit à base carrëe. Pes. sp. 4- — Infusible. — Couleur rougeàtre. Anatase. =T. oxidulé? Crist. octaèdres à triangles isocèles.— S truct. lami- naire.— Pes. sp. 3,8. — Raye le verre. Infusible. Tantale. Tantalite. = T. oxidé - ferro - manganësifère. — » Mn Ta + Fe Ta. Brun. — Raye le verre. — Pes. sp. 8. MIN Antimoine. natif, mA. natif. — Sb. Blanc — Structure laminaire. sulfut-é, = A. sulfuré. — Sb S^ Crist. en prismes alongés dériv. d'un octaèdre rhomboïdal. — Clivage incomplet. — Parallèle aux pans des prismes. — Pas. sp. /|,5. Très-fusible. — Couleur noire. — Eclat métallique. Bournonite. r=: A. sulfuré plombo-cuprifère. — P b S» + CuS + SbS\ Crist. dériv. d'un prisme droit à base carrée. — Pes. sp. 5,7. — Couleur gris d'acier. — Eclat métallique. — Fusible. blanc. t=: A. oxidé. — s b 3. Blanc. — Structure laminaire. — Pes. sp. 5,6. Fusible. — Volatil. mordoré. == A. oxisulfuré.— Sb 3 _}. 2 Sb S^. Crist. prism. aciculaires. — Pes. sp. 4,6. Couleur rougeàtre , mordoré. — Fusible. — Volatil avec odeur de soufre. Schëelin. Wolfram. = S. ferruginé-manganésifère. — Mn W + 3 Fe W3. Crist. dériv. d'un prisme droit à ba»e rectangu- laire.— Pes. sp. 7,3. — Structure laminaire. Couleur noire. — Eclat métallique. — Infusible, Molybdène. sulfuré. oxidé. := M. sulfuré. — Mo S». Crist. laminaires dériv. d'un prisme hexaèdre ré- gulier. — Lames flexibles, onctueuses au tou- cher. — Pes. sp. 4,7" Couleur noir bleuâtre. — Eclat métallique. i=:M. acide molybdique. — Mo 5. Pulvérulent. — Jaunâtre. MIN ^97 Chrome. Qxidé. =: Ch. oxidé silîcifère. — Ch '. Pulvérulent.— Pes. sp. Couleur verte. DEUXIÈME DIVISION. Minéraux dont les molécules de premier ordre sont composées de plus de deux élémens à la manière des corps organiques , et qui paroissent tirer leur origine de ces corps. i LES SELS. Ammoniaque. muriatée. sulfatée. Alumine. Mellite. = Mellate d'alumine hydraté. Couleur jaune de miel. — Translucide. — Crist. dérivant d'un octaèdre de gS^ 22',k triangles isocèles. — Pes. sp. i, 6. — Réfraction double. LES BITUMES. SuCCin. Couleur jaunâtre. — Transparent. —Acide suc- cinique. — Te.xture vitreuse. — Electricité puissante par frottement. — Pes. sp. 1,07. Jletinasphalte. Couleur jaune brunâtre. —Opaque. — Combusr tion facile avec odeur fragrante et fumée; Pes. sp. r,i. =9« MIN riliume. Liquide, mou ou solide e t liquéfiable par 1« feu. — Combustible avec fumée, sans résidu. Pes. sp. 1,2. H^"^'^6- Noir. — Solide. — Combustible avec fumée , Odeur bitumineuse et résidu. — Non liqué- fiable.— Pes. sp. 1,3. LES CHARBONS. Anthracite. Noir. — Eclat métalloïde. — Dinicilement com- bustible sans fumée ni odeur bitumineuse. Pes. sp. 1,8. xjlgnite. pfoir ou brun. — Combustible sans boursouffle- ment avec fumée, odeur piquante et résidu. Pes. sp. 1,1 à 1,5. APPENDICE. Minéraux non classés, c'est-à-dire dont la composition ou la forme ne sont pas encore assez exactement connues pour être employées comme caractères spé- cifiques. 7els sont : Jamcsonite. = Andalousite et macle. — Potasse, alu- mine , magnésie et fer silicates. Crist. en prismes quadrangulaires droits, dériv. d'un octaèdre rectangulaire de 910,50° et 120°, avec écorce et linéamens noirs. — Rayant le verre. — Pes. sp. 2,9. Tels sont encore les minéraux nomme's : Abrasilc et Gismonrlln. — Amblygonlte. — Breislakite. — Bii- cholxite. — Cliililrenlte. — Cronslecltite. — Ekebergite. — Eu- MIN 299 . dialite. — Erlan. — Euchroïte. — Fibrolite. — Gabbronite. — Gieseckite. — Indianite. - KilUnite. — Omphacite. — Otrelite. Picotite.— Somnierwillite. — Sordawallte. — Wagnerite , etc. (i) TROISIÈME DIVISION. BOCHES D'APPARENCE HOMOGÈlSIE ou mi> néraiix en masses qui ne peuvent se rapporter exac- tement à aucune espèce minérale. ORDRE I. — ROCHES TENDRES. Kaoli Argile. Cimolithc. plastique, smectique. Lithomarge. schisteuse. = Alumine, silice et eau. Aspect tcrieu.Y. — Friable. — Blanc. — Faisant une pâte courte avec l'eau. — Infusible. rr: Alumine , silice et eau. Solide. — Tendre. — Faisant pâte avec l'eau. Non effervescente. Rude au toucher. Douce au toucher. — Pâte tenace aA'ec l'eau. Douce au toucher. — Très-désaggrégeable dans l'eau. — Pâte courte. Solide. — Texture massive. — Faisant très-diffi- cilement pùte avec l'eau. Solide. — Structure feuilletée. — Pâte courte avec l'eau. (i) On a omis dans ce tableau un grand nombre de minéraux dont le classement ne pouvoit être déterminé sans une discussion dans laquelle il n'ctoit pas possible d'entrer. On n'a pas prétendu donner ici un tahlean complet des espèces minérales, mais seulement un exemple de classification pris sur les espèces très-connues, ou .sur celles dont la place dans la mé- thode peut être établie presque .sans hésitation ou discussion. 3oo Marne. Ocre. Schiste. Ampe'lite. Wake. Cornéenne. Argillolite. MIN = Argile et calcaire. Solide ou friable. — Pâte avec l'eau. — Efferves- cente. t=z Argile et oxide de fer. Couleurs diverses. — Délayable dans l'eau. Pâte courte- Solide. — Structure feuilletée , ne se délayant pas dans l'eau. Solide. — Noir tachant. — Structure feuilletée. Texture terreuse , massive. — Tendre. — Facile à casser. — Fusible en émail noir. Texture terreuse, massive. — Solide. — Demi- dure. — Difficile à casser. — Fusible en émail noir. Texture terreuse , lâche. — Massive. — Rude au toucher. — Presque infu.sible. ORDRE II. — ROCHES DURES, rayant le oerre. Trapp. Basalte. Texture grenue. — Structure fragmentaire. — Eu • sible en émail noir. Phtanite. Petrosilcx. Obsidienne. Ponce. Noir. — Texture grenue. — Structure .«^nblamel- laire, massive. — Difficile à casser. — Fusible en émail noir. Noir. — Texture compacte. — Cassure à surface terne. — Structure souvent schistoïde. — Plus dur que l'acier. — Infusible, Texture compacte , fine. — Translucide. — Cassure écailleuse. — Plus dur que l'acier. — Fusible en émail blanc. Texture vitreuse. — Translucide. — Cassure vi- treuse. — Plus dure que le verre. — Fusible en émail gris. Texture poreuse. — Kudc au tonclicr. — Fusiblt en scories blanchâtres ou grisâtres. MIN 3oT Thermantide. Texti/re compacte. —Cassure à surface luisante. Structure schistoïde. — Couleur grise , jaunâtre ou rougeâtre. — Infusible. rripoll. Texture terreuse, fine, poreuse. — Poussière dure. — Structure schistoïde. — Infusible. — Couleur du jaunâtre au rougeâtre. — Silice, 90. DEUXIEME SERIE, ROCHES HÉTÉROGÈNES. Mélanges naturels , fréquens, constans et en masses étendues , d'espèces minérales de la première série Considérées minéralogiquement, c'est-à-dire indépendamjoient de leur situation géologique; tels que Granité. Gneiss. Porphyre. Phyllade. Psammite , etc. , etc. On donnera au motRoCHE le tableau de toutes les sortes et ^e leurs caractères principaux. 5t>, MIN DEUXIÈME CONSIDÉRATION. MllVÉRALOGlE GÉOGNOSTIQUE. Cette considération, comme celles qui vont suivre, a poui' objet les rapporis de la minéralogie avec différens genres de connoissances. Elle agrandit le domaine de cette science, en le faisant pénétrer dans celui qui appartient à ces connois- sances; mais elle ne les confond pas, et rend au contraire la culture de chacun d'eux plus fertile en résultats propres à in- téresser l'esprit ou à augmenter notre aisance physique. La minéralogie géognostique est également une partie et de la géognosie et de l'histoire naturelle des minéraux. Dans la géognosie, on considère la terre principalement dans son ensemble, dans sa structure, dans la position respective des grandes masses qui forment son éjorce, et dans les grands phénomènes qu'elles présentent ; la minéralogie géognostique considère les choses plus en détail, plus spécialement, c'est la connaissance de la place habituelle des espèces et variétés minéralogiques dans les différentes parties de l'écorce du globe, de leur manière de se présenter en général et dans chacune de ces parties, et même des associations les plus ha- bituelles des espèces minérales. Dans la géognosie on prend , pour ainsi dire, chaque terrain et chaque couche pour en faire l'histoire; on y indique les espèces minérales qu'ils renferment. Dans la minéralogie géognostique on prend au contraire chaque espèce minérale l'une après l'autre , on recherche à quelle époque elle a paru pour la première fois dans la STiccession des couches du globe; à combien d'époques elle s'est formée, quand elle a cessé de paroitre, etc. Dans la géognosie. il est principalement question de ter- rains, de couches , de roches, enfin de grands amas de sub^ stances minérales; dans la minéralogie géognostique , on doit au contraire s'arrêter au moment où les minéraux se présen- tent en assez grandes masses pour constituer des terrains ou même des roches. Celte distinction entre la géognosie et la minéralogie géo* MlN 3o3 griostiqiie étant bien établie, nous allons donner le tableau des généralités que présente cette partie de la minéraloijie , et des différentes questions qu'elle doit faire naître relative- ment à chaque espèce minérale. §. I. Époque déformation des espèces minérales. Il y a des espèces minérales qui paroissent ne s'être mon- trées qu'à certaines époques de la formation de la croûte du globe ; d'autres qui semblent appartenir à toutes ces époques , mais qui présenîent cependant dans chacune d'elles des va- riétés particulières. Ce sont des circonstances très-curieuses, très -importantes même à beaucoup d'égards, auxquelles il faut faire attention dans l'histoire de chaque espèce minérale. Je me bornerai à donner dans le tableau suivant quelques exemples de cette considération géognostique. Ce n'est ici le lieu , ni de les développer, ni de chercher à les rendre complets. On verra dans ce tableau que l'étain , le béryl ne se sont montrés en place que tîans les terrains les plus anciens ; que la niésotype, l'analcime n'ont commencé à paroître, avec abon- dance au moins, qua l'époque delà formation trappéenne , qui est un des terrains les plus nouveaux; que le phospho- rite a paru dans tous les temps , mais à l'état d'apatite dans les anciens terrains, à celui de phosphorite terreux dans les terrains moyens, et à celui de chrysolite dans les terrains nouveaux. On verra au gypse, au fer, au manganèse , etc. , la même continuité de formation , mais des différences plus grandes encore dans les combinaisons ou les états sous les- quels ils ont paru dans chaque formation. On remarquera encore dans ce tableau que telle espèce qui ne se montre isolée que dans les terrains nouveaux , avoit déjà paru , mais toujours combinée dans les terrains anciens, tels sont l'acide borique et le soufre. 3o4 MIN I. Espèces minérales qui ne se sont montrées que dans les terrains primordiaux. Tellure (combiné). Acide borique (combiné). Corindon. Topaze. Grenats? Béryl. Apatite. Epidote. Axinite. Tourmaline. Felspath commun. Fer arsenical, fer oxidulé, fer carbo- nate spathique. Cuivre sulfuré. Urane. Étain (dans sa place originaire). Or P (dans sa place originaire). Schéelin (mais combiné). Molybdène (combiné). Chrome (combiné). Iir. Espèces minérales qui appar- tiennent plus spécialement aux terrains nouveaux .^ c est-à-dire, aux terrains de sédimens supé" rieurs , aux terrains trappéens et aux terrains pyrogènes de la même époque. Phosphorite cKrysolite. Soufre (isolé). Acide borique (isolé). Silex corné et pyromaque. Argile plastique. Calcaire compacte, Pyroxène augite. Stilbite. Analcime. Amphigène. Mésotype. Strontianite. II. Espèces minérales qui sont par- IV. Espèces minérales qui se trou- ticulières aux terrains de sédi- vent dans les terrains de toutes mens inférieurs et moyens. les époques. Serpentine. Soufre (isolé). Karstenite. Calcaire compacte. Baritite ,etc. Cuivre azuré, phosphaté, etc. Plomb (presque toutes les espèces ). Mercure (presque toutes les espèces). Zinc calamine. Quarz hyalin. Gypse. Calcaire spathique. Fluoré. Titane. Amphibole. Mica. Manganèse. Fer. Zine. MÏN 3o5 §. II. Mode de formation. Cette considération a pour objet la manière dont l'espèce minérale a été formée, et les circonstances dans lesquelles elle s'est formée, c'est-à-dire de rechercher si c'est par voie, i." de dissolution et de cristallisation; 2.° de fusion igaéc; 5." de sédiment mécanique. 1 ." Par cristallisation , au milieu d'un liquide aqueux, c'esf-cà- dire analogue à une dissolution oii l'eau devoit être le pi-in- cipe dominant , comme paroissent l'indiquer les minéraux qui renferment une certaine quantité d'eau engagée au milieu d'eux ou combinée avec eux : telssontle quarz hyalin, le «fypse, lastilbite, la mésotype, le cuivre azuré, le manganèse et le fer oxidés hydratés , etc. Toujours par cristallisation, mais sans que rien indique la présence d'un liquide aqueux, tels sont les grenats, le spinelle, l'amphibole, et même dans des circonstances qui indiquent que le minéral a été ou fondu par l'action du feu, comme c'est le cas du pyroxène augile, des micas, des amphiboles, ou sublimé soit par l'action de cet agent seul , comme le fer oligisfe, le soufre soit par la puissance réunie de la chaleur et de l'eau, comme l'acide borique. 2." Par voie de fusion vitreuse , sans cristallisation ou avec des parties cristallines : l'obsidienne vitreuse et perlée. Les grenats, idocrases, pyroxènes, etc., de la Norwège et de la Finlande semblent indiquer ce mode de formation, oix au moins inviter les minéralogistes à rechercher quelles causes ont pu donner à ces minéraux l'aspect de fusion qu'ils présentent. 3.° Par voie de sédiment ou de dépôt homogène, mais en grande partie mécanique. Aucune espèce minérale bien dé- terminée ne peut offrir ce mode de formation , car, ce qui constitue une espèce, c'est la formation par dissolution com- plète par le calorique ou par un liquide, et la cristalli- satiou. Cependant on remarquera quelques minéraux qui paroissent homogènes, par conséquent purs, et qui n'offrent ni forme, ni structure cristalline, mais une texture compacte, fine et une translucifiité qui indique plutôt un dépôt nié- 5o6 MIN tanique qu'une précipitation chimique réelle. Tels sont la websterite, la magné.sitc. la serpentine noble, le lazulite, le jade, le rélinite, le cérite, le cobalt oxidé, le nickel oxidé, le cuivre hydraté , l'urane noir, lesuccin , etc. §. III. Manière d'être des espèces minérales dans Le sein de la terre. Ce point de vue de la minéralogie géognosdque offre un très-grand nombre de considérations assez remarquables, et qui semblent établir, parmi les espèces minérales, des dispo- sitions particulières à certaines manières d'être qu'on pourroit comparer à ce qu'on appelle les habitudes dans les animaux. Nous y reconnoîtrons les dispositions et modifications sui- vantes : Les espèces minérales se présentent on en masses ou en par- ties isolées. Certaines espèces se présentent toujours en parties iso- lées , dont le volume, quelque considérable qu'il soit, ne peut jamais être considéré comme masse ou roche. Ces espèces sont les plus nombreuses. Ce sont : le diamant, le quarz hyalin, le corindon, le béryl, le péridot,Ie spinelle, l'axinite , la tour- maline, le fer phosphaté, l'étain oxidé, le plomb carbonate, l'argent natif, l'or natif , etc. etc. D'autres se présentent indistinctement en masses , en roche et en parties isolées. Telles sont, le cuivre pyriteux, le fer oxidulé, etc., le felspath lamellaire, l'amphibole, les cal- caires, les gypses, le grenat, le quarz non hyalin, etc. D'autres ne se présentent jamais qu'en masses. Cette cir- constance est la plus rare, et les espèces qui l'offrent sont les moins certaines. Nous y retrouvons les minéraux forméspar voie de sédiment, la giobertite, la magnésite, la serpentine, la houille, etc. En examinant maintenant sous le rapport de leur manières d'être les minéraux qui se présentent en parties isolées, nous y reconnoîtrons les modifications suivantes : Implantés, comme plantés sur les parois des diverses cavités qu'on rencontre dans les roches. I) y & quelques minéraux qu'on n'a jamais trouvés que du MtlV 5o7 «cfeffé manière; tels sont la stilbite , l'axinite, la mésotype iéolithe, l'analcime , la chabasie, l'harmoloiac, le fer oliVisté Spéculaire, le fer phosphaté cristallisé, le cuivre arseniaté le plomb phosphaté, le titane anatase , etc. Les minéraux sont fantôt implantés plus particulièrement dam les filons , tels sont le zinc blende, le fluoré, l'épidotc, etc.; iantôt plus particulièrement dans les géodes ou les cavités sphéroïdales , tels sont la chabasie, l'harmotome, la méso- type. Disséminés, c'est-à-dire engagés en cristaux, en grains ou en rognons dans des roches, et répandus assez uniformément dans ces masses pour paroilre en faire partie composante. Un grand nombre d'espèces sont dans ce cas; nous ne citerons que celles qu'on n'a pas encore rencontrées autrement, (elles sont; le tellure natif, le diamant, le silex agate, le zircon, le corindon lélé.sie, le disthène, la pinite, la condrodite, le péridot, la diallage, Thyperstène, le spinelle-rubis , le péta- lile, la glaubérite. l'amphigène, la macle , l'allanite, le fer chromé, le platine natif, etc. Engagés, lorsque le minéral n'étant jamais implanté, ou dé- posé sur les parois d'une cavité, n'est cependant pas disséminé également dans la masse d'une roche, mais ne s'y présente que par veines ou nodules : le silex résinite opale, la wavellite, l'argile lithomarge, l'asbeste, le talc, lacryolithe, lelazulite, le fer graphite, le cuivre natif, l'urane noir, l'étain sulfuré, le mercure sulfuré, lesuccin. etc. En concrétion. Formé par voie d'infiltration ou de dépôts suc- cessifs sur les parois des cavités qu'on observe dans les grandes masses pierreuses. Certains minéraux affectent cette manière d'être, c'est mêm.e pour quelques uns presque la seule forme sous laquelle on les ait vus; tels sont : l'hyalite , Tagate, la wavellite, le fer hématite, le cuivre malachite, le plomb gomme, etc. D'autres affectent souvent cette manière d'être, quoiqu'ils se présentent aussi sous d'autres aspects; ce sont le phosphorité terreux, le calcaire spathique, la prehnite, l'analcime, le manganèse brun, l'urane noir, etc., tandis que d'autres espèces minérales qui ont . avec les précédentes , des ana- logie» remarquables dans leur mode de formation, ne se 3o8 MIN montrent jamais ou presque jamais sous forme de concrétion ; tels sont le gj'^pse, le fluoré, la célcstinc, le Pelspalh, la stéatite, le fer carbonate, le cuivre azuré, etc. Enfin certains minéraux paroissent ne se présenter qu'en enduits peu épais ou en ejflorescence sur des roches d'une nature souvent très-différente de la leur. On peut citer comme exemple de cette manièred'êlre le cobalt noir ou oxidé, le cobalt violet ou arseniaté, le quarz hyalite, le nitre, l'epsomite, la phar- macolite, le niclvel sulfuré, le nickel oxidé, le bismuth oxidé, le plomb oxidé rouge , etc. §. IVc Altération des minéraux. L'altération que les minéraux sont susceptibles d'avoir éprouvé depuis leur première formation , les causes et les cir- constances de celte altération, sont aussi du domaine de la minéralogie géognostique. Ces altérations peuvent être rangées sous trois con- sidérations-, A, V altération physique, et B, V altération mé- canique ou désaggrégation sans décomposition notable, et C, V altération chimique ou décomposition , avec ou sans désaggréga- tion. A. Valtéralion que certaines espèces minérales ont éprou- vée dans leurs formes, paroit due à deux causes très-difïe- rentes, tantôt à une sorte de corrosion, comme si ces corps avoientéfé plongés dans une liqueur dissolvante, tantôt à un commencement de fusion, qui les auroit ramollis, et en auroit arrondi les angles et les arêtes. Le premier cas , celui de la corrosion, se montre à la surface de corps indestructibles parles agens naturels connus; telles sont les corrosions en forme de canaux , que présentent à leur surface certains calcaires compactes , certains cristaux de quarz, des cailloux roulés qui conservent même des parties saillantes qu'un arrondissement par froissement mécanique n'auroit pu laisser. Le second cas, celui de la fusion, n'appartient pas toujours aux espèces les plus fusibles, mais plutôt aux minéraux de cer- taines localités. Ainsi en Italie près du Vésuve , au Groenland , en Norvège, en Finlande, les amphigènes, les phosphoritf:s Mli\ Sog bleus, les grenats, les épidotes, les amphiboles, les pyroxènes, présentent très-fréquemment ce mode d'altération. B, La simple désaggrégation, c'est-à-dire la séparation des parties et leur réduction en grains ou en poussière, est le se- cond mode d'altération , dans lequel l'aggrégation seule est en partie détruite , tandis que la composition reste sensiblement la même. Les minéraux susceptibles de ce genre d'altération sont peu nombreux. Leréiilgar, le grès, le silex résinite, la wavellite, la calaïte, la pinite, !a marne, les schistes argi- leux, la karstenite , la dolomie, lerétinitCjl'amphigène, l'an- timoine sulftiré , la houilie , le lignite , font voir par leur état opaque, poreux, et même pulvérulent, qu'ils ont éprouvé plus ou moins complètement ce mode d'altération. C. L'altération chimique, c'est-à-dire celle d'où résulte des changemens plus ou moins notables dans la composition des minéraux, est plus variée, plus fréquente et plus intéressante à beaucoup d'égards. On peut y reconnoître trois modifications principales: 1.° La perte de l'eau de cristallisation, d'oii résultent opacité et désaggrégation ; poussée à ce dernier terme, elle se nomme efflorescence. Nous donnerons pour exemple de cette sorte d'altération chimique : fepsomite , la brucite , la laumonite, le natron , le reussin (soude sulfatée) , le borax , la sodalite, le fer phos- phaté, le cuivre sulfaté. 2.° La perte ou le changement d'un des principes consti- tuais; c'est un des cas les plus fréquens : I-e péx'idot vert transparent — en péridot rouge ou métal- loïde opaque. L'amphibole lamellaire — en cornéenne. Le pyroxène auglte, noir, vitreux — en pyroxène jaunâtre , ocreux , terreux. La paraiithine vitreuse, verdàtre — en paranthine terreuse, rougeàtre. La glauberife jaunAtre , vitreuse — en glauberite pulvéru- lente, blanche par la perte du sulfate de soude. La sodalite, le rétiiiite, l'amphigène, le felspath , deviens nent terreux par la perte plus ou moins comn'ète de leur alcali. 5io MIN l-e manganèse mëfalloïde passe au brun, le fer pxiduîé am rougeàtre, le fer carbonafé au bï-un opaque, le fer arseniaté au jaune, le cuivre rouge au vert, le cuivre azuré à la mala- chite, le cuivre arseniaté au gris terreux concrétionné par changement dans le degré d'oxidation des métaux. Eufiurampélitesedésaggrége par la Ibrination dessulfates de fer et d'alumine, le fersuU'uré blanc, le cuivre pyrileux passe à l'oxide brun rouge de fer. les plombs carbonate et plios- phaté au plomb sulfuré, TaTgent et le mercure niuriatcs à l'état métaiiiquf par des décompositions presque complètes qui se sont opérées dans le lieu même où ces minéraux se sont formés. 3.° L'addition d'un principe nouveau ; ce cas est beau- coup plus rare et ne se présente guère que dans la karstenite p;.ssant au gypse par l'addition de l'eau , de l'argent natif à celui d'argent sulfuré ou d'argent muriaté, de l'antimoine sulfuré à Télat d'antimoine oxisulfuré, et des sulfures qui ont la propriété de passer à l'état de sulfate par l'addition du soufre, de l'acide miiriatique ou de l'oxigène. 6. V. Associations minéralogiques. On ne peut mettre quelque attention dans l'examen des gros échantillons de minéraux , surtout de ceux qui présentent la réunion de plusieurs espèces, sans remarquer que certaines espèces sont très-communément réunies sur le même éclian- tillon ou adhérentes $ur les mêmes sortes déroches, quoiqu'il n'y ait entre ces espèces et ces roches aucune analogie. C'est ce que l'on entend par association miner alogique; c'est une des considérations les plus curieuses delà minéralogie géognos- tique. Nous ne pouvons ni ne devons entrer dans l'élude de cette considération, elle formera une des parties de l'histoire na- turelle de chaque espèce minérale. C'est donc d'une manière générale que nous devons l'envisager ici, Nous ferons remarquer : i.° que certaines espèces semblent affecter pour gisscment certaines sor(es de roches, etqu'on l'ob- serve ainsi presque constamment dans les deux hémisphères. Le chlore ou acide muriatique est pr^scjne toujours dans deSi MIN Su Irachites, le soufre dans des marnes argileuses, les ailexdans des calcaires ou plutôt presqu'aucun calcaire n'est exempt de quarz dans un de ses dilFércns états. Le qiiarz agate est aussi commun dans les terrains pyrogènes anciens composésde basanite, de cornéenne, etc., qu'il est rare dans les terrains pyrogènes modernes, composés de tephrinite poreuse , etc.; lastaurotide et lamacle sont partout dans le schiste argileux ou dans des micachistes; l'asbeste, la diallage dans la serpentine, la stilbite, la mésotype, l'an al cime, la chabasie. ne se trouvent guère que dans des cornéennes ou des basanites, le sphène que dans la diabaso et la syenite et le titane ruthile que dans le gneiss et le granité. 2.° Les exemples des associations entre minéraux sont en- core pln<; nombreuxetpeiit-être plus remarquables. La théorie des bases équivalentes et des combinaisons isomorphes qui en résultent, pourra peut-être expliquer un jour plusieurs de ces associations qui i>esont jusqu'à présent que des faits isolés, mais tres-impoitans à recueillir avec exactitude. Nous ne ferons remarquer ici que les associations suivantes, comme étant les plus fréquentes et les plus constantes • Le soufre avec le gypse et la célestine. Le phosphorite avec le fluoré et le chlore. L'arsenic et le cobalt. Le tellure et l'or. L'acide borique et la boracite avec le gypse et le soufre. La topaze avec le phosphorite, ce qui semble une consé- quence de l'association des acides fluorique et phosphorique. Le béryl aigue-marine avec le quarz, et le béryl émeraude avec le phyllade ou le schiste, c'est-à-dire avec une roche argi- leuse. Le selmarin avec le gypse , la marne argileuse et le bitume. Le fluoré avec la baritite , le calcaire spathique et le quarz. L'arragonite avec le fer, les roches argilo-ferrugiueuses et le gypse. La galène et la blende avec la baritite et le fluoré. Le manganèse et le fer. Le zinc et le fer. Les minerais de cuivre avec Iç fer, mais presque toujour» lans manganèse. 3^2 MIN L'étain et les minérnis (le schéelin. Les sulfures de ])louib et de zinc. La galène et l'argent, le titane et le fer oxidé. Le mercure seul ou avec le fer et l'argent, mais rarement. TROISIÈME CONSIDÉRATION. MINÉRALOGIE HISTORIOUE. On étudie dans ce genre de considérations les minéraux , ur.iqueuient sous le point de vue de leur histoire littéraire, et de tout ce qui est lié dans cette histoire avec les progrés des connoissances humaines dans les sciences physiques. l'ar conséquent on examine ce que savoient les anciens sur les différcns minéraux, quelles propriétés ils leurattribuoient, quelles qualités ils y reconnoissoient ; on recherche à quelles espèces minérales actuellement connues, on peut appliquer les noms et les caractères sous lesquels ils désignoient cer- tains minéraux. On cherche à fixer l'époque à laquelle une espèce a été découverte, ou clairement distinguée, et à établir sa synonymie, c'est-à-dire la concordance des différens noms qu'on lui a successivement donnés. Les considérations purement historiques, littéraires et cri- tiques, qui n'ont plus que des relations indirectes arec l'his- toire naturelle des minéraux, mais qui constituent ce qu'on pourroit appeler leur histoire civile, divisent naturellement la minéralogie historique en ].° histoire ancienne des miné- raux, a.° histoire moderne et 3." histoire critique. C'est sous ces trois points de vue qu'on doit présenter la partie histo- rique de chaque espèce minérale. 1. Les progrès des sciences physiques ont donné, pour la connoissance de l'histoire ancienne des minéraux , des .se- cours d'un nouveau genre , et la lumière que ces progrès ont jetée sur les ouvrages de l'antiquité, est surtout remar- quable pour la minéralogie. On a trouvé dant les ouvrages des anciens des choses qu'on n'y soupçonnoit pas. Des pas- sages de ces antiques livres, traites de fibles , sont devenus parla des vérités exposées avec une clarté qui a frappé dès qu'on a pu les regarder dans leur véritable jour. MJ^^ 3.3 Les ailleurs anciens n'ont presqui' j;«inais décrit les ror[>s dont ils faisoient l'histoire. Il faut deviner par milie artifices de quel objet ils ont voulu parler. Quelques figures empreintes sur les médailles ou sur les monumens, aident à reconnoître quelques uns des végét^iux et des animaux dont ils ont fait mention, mais les minéralogistes sont privés de tout secours de ce genre. C'est dans la science elle-même, c'est dans ses progrès qu'ils doivent trouver les moyens de faire pénétrer l'esprit d (jui la rend tout-à-fait étran- 5i6 MIIV gère àl'histoire naturelle des minéraux, objet essentiel de la minéralogie. Il ne faut pas cependant se borner à indiquer par une énu- mération sèche, vague et presque vaine, les différeiis usages et les différensarts dans lesquels les minéraux sont employés; maisiirautflbiiner,à chaque partie de cette énumération, assez de développement pour inspirer de la confiance dans l'exacti- tude des faits que l'on avance, faire voir qu'ils ne résultent pas d'anciennes traditions fondées sur des malentendus, sur des récits erronés, superficiels ou quelquefois même faux; mais qu'ils sont le résultat, ou la conséquence d'une série d'observa- tions, de connoissances ou de procédés dont on a dû passer les détails sous silence. C'est ainsi que nous avons cherché à traiter l'histoire technologique de chaque espèce minérale, c'est du moins dans ces limites que nous chercherons désormais à la réduire comme les seules qui ne sont ni tellement res- serrées qu'on ne puisse y renfermer que des mots, ni tellement lâches qu'elles permettent de transformer la minéralogie en un traité des arts chimiques, métallurgiques, etc. (B). MINÉRALURGIE. {Min.) Ce sont les arts chimiques relatifs à l'emploi des matières minérales plutôt pierreuses que métal- liques. Ce nom se confond souvent avec Métallurgie, voyez ce dernier mot. (B.) MINERAUX (M/M.), corps bruts ou inorganisés naturels, qui font partie de la masse de la terre ou de ses dépendances immédiates. Ce nom est général et comprend ce qu'on dis- tingue vulgairement par les noms de pierres, sels, métaux, combustibles, fossiles , etc. Voyez Minéralogie. (B.) MINERCIUM. {Bot.) Suivant Ruellius et Menlzel, les Ro- mains donnoiént anciennement ce nom au leontopodium de Dioscoride, qui paroît se rapprocher du gnaphale. (J.) MINES, (i) (Min.) Nous prenons ici ce mot, comme nouf en avons prévenu à l'article Mine, dans sa seconde acception. Il désigne toutes les excavations qu'on creuse dans le sein de la (i) Voyez au mot Mine les diverses acceptions qu'on a données à cette expression, on n'y a pas mentionne cel'e qui est relative aux Mikes MILITAIRES , parce quou a prcsumé qu'on verroit coniMen elle est étran- gère à nolie objet. MIN 3i7 terre pour en, retirer des substances utiles , en exceptant (outel'uis celles dont l'objet est d'extraire des terres, des sables e( des substances pierreuses d'une valeur intrinsèque peu considé- rable, auxquelles on a donné de tout temps le nom. Ae Carrières. Sanss'écarter desnotions utiles pour l'étude des Sciences ISa~ turelles, on peut considérer les Mines sous les rapports Tech- nique, Statistique et Scientifique. Tels seront les sujets des trois parties qui composeront cet article. Lu Partie Technique fera connoitre succinctement hes Moyens de pénétrer dans Vintérieur de la Terre, et les travaux qu'exigent "La Recherche des Gites de Minerais, V Ouverture , l'Exploitation , CEtayage et V Airage des Mines , l'Epuisement des eaux , et le Trans- port au jour des Matières extraites; elle se terminera par quelques Détails Accessoires. La Partie Statistique indiquera les Noms, les Positions et les Particularités les plus remarquables des princiipalcs exploitations de Mines. Enfin, dans la troisième partie , consacrée au Poiîit de Vue Scientifique, nous considérerons les Mines sous le rapport des ressources qu'elles offrent au Minéralogiste, au Géologue et au Physicien. PARTIE TECHNIQUE. MOYENS DE l'éNÉTRER DANS l'iNTÉRIEUR DE LA TERRE. Pour pénétrer dans l'intérieur de la terre, et pour en arra- cher le.i substances qui font l'objet de ses travaux, le mineur a à s?i disposition différens moyens qui peuvent se diviser en trois classes -. V Emploi des Outils , celui delà Poudre et celui du Feu. Le mineur fait usîige de presque tous les outils employés dans les travaux de Terrassement de l.i Pelle et de la Pioche dans les masses molles et ébouleuses; du Pic et de Leviers dans un roc composé de gros"^es masses qui se détachent facilement par des fissures naturelles ; de Coins de Dois ou de Fer , soit dans les cas précédens, soit dans celui où la roche se fend aisément. Mais il a en outre des instrumens qui lui sont propres. Pour dégager les masses détachées ou fissiles que les coins peuvent abattre , il a des pics de formes particulières. Dans un roc so- lide et compacte, il se sert d'un petit marteau à pointe courte d'un côté, et à lête plate de l'autre, qu'on nomme Pointerolle. s,B Mm ht. tig. 1, pi. 1. Il le tient d'une main , en appuyant sa pointe stit* Icrocher, tandis que de l'autre ii frappe sursa tête plate avec un inailletdelern.,n.", qui pèse environ 2 kilogrammes. Ou donne ordinairement auKPoinlerolLes 1 à •; uéciiiièlrtrs de longueur. En général, plus le rocher est dur, et plus elles doivent être cour lesi On pratique, avec cet instrument, des rainures dans le roc; , et on détache, avec des coins, les masses de rocher qu'o.! a cernées par ce moyen. Un seul ouvrier use souvent un grand nom bre de pointeroUes dans la journée. Au Hartz chaque mineur emporte avec lui au moi' s une trousse o, fig. i , qui en contient une douzaine. L'emploi de la poudre exige aussi quelques outils particuliers. La poudre offre le plus puissant des moyens d'excaver: ce moyen est surtout précieux en ce que sa force ne connoît au- cune limite, et peut agir partout, même sous l'eau. Son adoption dans les mines, en 161 5, y a fait une révolution. La Poudre s'emploie, dans les mines , de diverses manières et en diverses quantités . suivant les circonstances. Dans tous les cas, le procédé se réduit à creuser un trou, et à y ren- fermer une cartouche , qu'on fait ensuite éclatei'. Le trou , qui esttoujours cylindrique, secreuseordinairementau moyen d un Fleuret, qui est une tige de fer terminée par un biseau peu tran- chantd, d', pi. i,fig. 2, quelquefois en |iointe, quelquefois aussi en couronne e,lig. 2. c'est-à-dire pardeuxbiseauxen croix. L'ou-» vriertientla tige dans la main gauche , et de la droite il frappe dessus avec une masse de fer. Il a soin de faire tourner, à chaque coup , le fleuret d'une petite quantité- On emploie suc- cessivement, pour creuser un même trou , plusieurs fleurets, les premiers courts, Its derniers plus longs et un peu moins gros. On se sert , pour retirer les débris qui se forment au foùd du trou, d'un instrument appelé Curette, qui est une cuillère ou un disque de fer attaché à l'extrémité d'une tige de fer mince a, a, tig. 2. Lorsqu'on fait des trous d'une grande dimension, on est obligé d'employer ))iusieurs hommes : un pour tenir le lleu- rct, etunou plusieurspour manier la masse. Les trousde mine' «nt rarement moins de o'°.o3 de diamètresuro'",45 de profon- deur, et plus deo°,o5 sur i,5. La poudre s'emploie en cartouches faites le plus souvent en papier. On enfonce , dans le côté de la cartouche, une petite =o ~-^Q %--J C ï)(. k^s. 0 â.^ ^^;3m^. MTN 519 broche rylindrique nommée Epinglette c , fig. 2 , et on la porte ainsi au fond du trou, qu'on bourre àl'aide d'un h)ourroirt,{ig. i!, avec des pelottes d'argile sèche, ou des pierres tendres giossière- ment pulvérisées. Onretire alors l'épinglette, qui laisse à sa place un canal par lequel on porte le feu à la charge , ce qui s'exécute au moyen de poudre qu'on y verse, ou dont on remplit des tuyaux de jonc, depaille, déplumes ou de j)apier qu'on y place. On met le feu au moyen d'une mèche ou d'un morceau d'amn- dou, que l'ouvrier adume avant de se retirer. La solidité que VEpinglette doit présenter malgré son petit diamètre pour pouvoir être retirée quand le trou est bourré, fait qu'on emploie pr^'sque toujours des épingletles de fer dont le choc ou le frottement contre le rocher produisent quelquefois des étincelles, et donnent lieu à de fâcheux acci- dens. On a essayé, mais presque toujours sans succès, de leur substituer des épinglettes de cuivre. Les ouvriers trouvent qu'elles se tordent, se plient ou se rompent trop aisément, et reviennent, malgré toutes les défenses, aux épinglettes de fer plus dangereuses, mais plus commodes. D'ailleurs, si les épinglettes de cuivre n'ont pas la propriété de faire feu par elles-mêmes, en frottant le rocher, elles peuvent produire des étincelles en faisant frotter des parcelles de rocher les unes contre les autres et peuvent encore de cette manière pro- duire des accidens. On doit placer chaque trou de mine de telle manière qu'eu égard à la disposition schisteuse du rocher, et <'!ux fissure» naturelles qu'il présente, la partie qu'on veut faire sauter se trouve être la moins résistante. Quelquefois on prépare le ro- cher à se fendre d'une certaine manière au moyen d'une entaille étroite qu'on y creuse avec la Pointerolle. La quantité de poudre doit être proportionnée à la profon- deur du trou et à la résistance du rocher, et suffisant * seulement pour le fendre. Ce qu'on pourroit mettre de plus ne serviroit qu'à le faire voler en éclats , sans augmenter l'effet utile. Dans les trous de o",o5 de diamètre, et de o'",45 de profondeur, on ne met ordinairement que deux onces de poudre. 11 paroit qu'on peut augmenter l'effet de la poudre en mé- nageant un espace vide au-dessus, au milieu, ou au-dessous de la cartouche. Dans les mines de la Silésie,on est parvenu à s.o MIN diminuer la consommation de poudre, sans diminuer l'efîet produit, en y mêlant de la sciure de bois dans une certaine proportion. On a aussi proposé de remplir de sable le trou de mine, au lieu de le bourrer, ce qui éviteroit les accidens produits par les épinglettes. Les expéi'iences faites à cet égard ont donné des résultats assez avantageux dans les tirages à grandes charges des carrières, mais moins favorables dans les petits tirages en usage dans les mines. L'eau n'oppose pas un obstacle insurmontable à l'emploi de la poudre ; seulement , lorsqu'on ne peut assécher le trou , elle oblige d'employer une cartouche imperméable à l'eau , munie d'un tube également impénétrable, dans lequel on place l'épinglette. Après le tirage de chaque coup de mine , on abat avec des coins et des leviers, ou à l'aide de la pointerolle , ce qui a été ébranlé. Pour peu que le rocher soit un peu dur, l'emploi de la poudre est plus économique et plus rapide que celui des ou- tils , aussi est-il préféré. Telle galerie de deux mètres et deuîi de haut sur un mètre de large , dont le percement, au mo3ren de la pointerolle, coûtoit loo à 200 fr. le mètre courant, ne se paie plus aujourd'hui, lorsqu'on y emploie la poudre , que Z|0 à 60 fr. Cependant , lorsqu'il s'agit de détacher un mi- nerai précieux , lorsque le rocher est caverneux , ce qui rend Telfet delà poudre presque nul, ou lorsqu'on a lieu de craindre que l'ébranlement causé par l'explosion ne produise des éhou- lemens nuisibles, on est obligé de s'en tenir aux outils. Dans certaines roches et dans certains minerais extrême- ment durs, l'emploi, soit des outils, soit de la poudre, de- vient très-lent et très-coûteux. On en voit des exemples dans lamassedequarzmélangée de Pyrites cuivreuses qu'on exploite au Kammelsherg , dans \e Hartz , les masses de granité stannifère de Gajer etd^AUenberg dans VErzgehirge en Saxe, etc. Dans ces circonstances, heureusement très-rares, on se sertavec avan- tage del'aclion du feu pour diminuer la cohésion des roches ou des minerais. L'emploi de cet agent n'est pas nécessairement res- treint à ces cas difficiles. Il étoit très en usage autrefois pour l'ex- plditation dessubstances dures; mais l'introduction delà poudre dans les mines, etle renrhérissemcrit général des bois, font qu'il MIN 3.1 nVstpIususi(é comme moyeu ordinaire d'excavation, que dans k'siieiix où une population peu nombreuse laisse encore aux forêts une grande étendue de terrain, ainsi que cela a lieu à Kongsberg en Norwège, à Danneinora en Suède, k Felsobanja en Transylvanie , etc. L'action du feu peut être appliquée au percement d'une galerie, ou à l'avancement d'une entaille horizontale , ou à l'abattage d'une masse de minerai, par l'exhaussement suc- cessif du toit d'une galerie déjà percée. Dans l'un et l'autre cas , le procédé consiste à former des bûchers dont ou dirige la flamme sur les parties qu'on veut attaquer. Il est nécessaire que tous les ouvriers soient hors de lamine pendant et même quelque temps après la combustion. Lorsque les excavations sont assez refroidies pour qu'ils puissent y rentrer, ils abattent avec des leviers et des coins, ou même au moyen de la poudre, les masses fendues et altérées par la flamme. Pour achever de donner une idée de la manière dont on pénètre dans le sein de la terre, il nous reste à indiquer la forme des excavations qu'on y pratique. On distingue dans les mines trois espèces principales d'ex- cavations : savoir, les Puits, les Galeries et les Cavités plus ou moins vastes qui restent à la place des Gîtes exploités. Un Puits est un vide prismatique ou cylindrique dont l'axe est très-incliné à l'horizon ou vertical. La largeur des puits, qui n'est presque jamais au-dessous de o™,7 dans le sens le plus étroit , va souvent à plusieurs mètres. Il en existe de 5oo mè- tres et plus de profondeur. Dès qxi'uiïPuits est ouvert , il faut disposer les moyens d'extraire les déblais qu'on fait sans cesse au fond, et les eaux qui peuvent s'y infiltrer, et desmovens de descente pour les ouvriers. Très -souvent un Treuil k bras placé an-dessus du puits , et qui sert à mouvoir un ou deux seaux plus ou moins grands, suffit à tous ces objets. Mais quelquefois cette machine devient insuffisante. Nous parlerons plus tard des moyens plus puissans qu'on peut lui substituer, ainsi que des moyens de soutennement qu'on est presque tou- jours obligé d'employer pour empêcher les parois de s'ébouler. Une Galerie est un vide prismastique dont l'axe droit ou si- nueux est en général assez rapproché de la ligne horizontale. On en distingue deux espèces principales, les Galeries d'alon^e^ 5l. 2 1 3^2 MIN ment qui suivent la direction d'une couche ou d'un filon, elles GaZeriesdefrok'erse qui coupentcette direction sous un angle plus ou moins rapproché de go°. Les dimensions les plus ordinaires des galeries sont un mctre de largeur sur deux mètres de hau- teur. On en voit de beaucoup plus grandes dans des gîtes de minerai épais. Il y en a peu dont la largeur soit moindre de o",6 , ou la hauteur au-dessous d'un mètre , et on ne donne guère ces petites dimensions qu'à des galeries qui doivent seu- lement servir momentanément à l'exploitation. Il existe des galeries de plusieurs lieues de longueur. Nous parlerons plus tard des moyens qu'on est presque toujours obligé d'employer pour soutenir le toit et les parois. On emporte les déblais au moyen de brouettes ou de chariots de différentes espèces. Cette opération s'appelle roulage. Le tas que les déblais amon- celés forment à l'entrée de la galerie porte le nom de Halde. On ne peut jamais hâter le percement d'un puits ou d'une galerie au-delà d'une certaine limite , parce qu'on ne peut y faire travailler qu'un nombre déterminé d'ouvriers. Il y a des galeries dont le percement a duré plus de trente ans. Le seul moyen d'accélérer le percement d'une galerie , est de com- mencer en plusieurs points delà ligne qu'elle doit suivre des portions de galeries qui se joignent au moment de leur achè- vement. On emploie plus rarementle même moyen pour accé- lérer le percement d'un puits. Les cavités que le mineur creuse en enlevant les substances qui font l'objet de ses travaux portent le nom de Tailles ou de Chambres quand elles se trouvent dans l'intérieur de la terre. Si elles sont ouvertes à la surface du sol, elles s'ap- pellent Excavations à ciel ouvert. Leurs formes sont aussi va- riées que celles des gîtes de minerai. Soit qu'on emploie les outils ou la poudre pour excaver , on doit faire en sorte, pour rendre le travail plus facile et plus prompt, que la masse que l'on attaque soit dégagée auti^nt que possible par deux ou trois faces. L'effet de la poudre, des coins ou de la pointerolle, esi alors beaucoup plus puis- sant. Plus l'excavation qu'on creuse est grande, plus cette disposition est facile et importante à observer. Ou dispose dans ce but le travail par Gradins placés comme les marches d'un escalier, et on enlève chaque gradin par portions succe-- MlN 3s3 s'ives, qui toutes, excepté une seule, sont dégagées sur trois faces au moment où on les attaque. Letravailpar lequel on arrache de leur gîte des portions successives du minerai ou même de la roche dans lesquels on creuse, porte le nom d'' Abattage. RECHERCHE DES GITES DE MINERAI. Les substances exploitables se trouvent dans le sein dé la terre, sous la forme de Dépôts d'Alluvion, de Couches, de Veines, d'Amas, de Petits-Filons et de Filons. La Géologie est la seule science qui nous apprenne quelque chose sur ces dépôts qu'on désigne collectivementsous le nom de Gites de Minéral; c'est à elle qu'il appartient de guider les mineurs diins leur recherche. Malheureusement elle n'a donné jusqu'ici que des règles négatives qui bornent à certains ter- rains l'espérance de trouver certains gites sans jamais assurer que tel ou telgile se trouve dans une étendue déterminée detel ou tel terrain. H existe cependant quelques indices qui annon- cent avec plus ou moins de probabilité le voisinage de certains gîtes de minerai. (Voyez les articles des divers gites, et ceux consacrés aux combustibles fossiles et aux différens métaux. ) Souvent une réunion d'indices fait qu'on soupçonne l'existence d'un gite de minerai sans en avoir de preuves positives, et il est rare que la première connoissance qu'on en acquiert soit assez complète pour qu'on puisse y commencer de suite des travaux d'exploitation. De là la nécessité de travaux spécialement des- tinés à rechercher un gite présumé ou à reconnoifre la ri- chesse, la nature et la disposition d'un gite aperçu. Ces tra- vaux s'appellent Travaux de Recherche ; on peut les diviser en trois classes : i .° Recherches par Tranchée Ouverte; 2.° Recherches Souterraines; 5.° Recherches par le Sondage. Les Recherches par Tranchée Ouverte ont pour but de re- connoître l'affleurement des couches et des filons. Elles con- sistent à ouvrir un fossé plus ou moins large qui, écartant la terre végétale, les dépôts d'alluvion et les parties altérées par l'action de l'atmosphère, mette à découvert les roches vierges, tt permette de distinguer les couches qui leur sont interposées et les filons qui les traversent. La tranchée doit toujours être ouverte dans une direction perpendiculaire a celle du gîte à explorer. Ce mode de recherches est peu dis- 524 MIN pendleux, mais aussi donne peu de lumières. On Temploie principalement pour s'assurer de l'existence d'une couche ou d'un filon qu'on ne faisoit que soupçonner. LesRecherches Souterraines donnent des connoissances beau- coup plus étendues. Elles s'exécutent à l'aide de diverses espèces de perceniens, savoir: de Galeries d'Alongement creu- sées dans la masse des couches ou filons, et suivant leur di- rection; de Galeries de Traverse, dirigées perpendiculairement à la direction des couches ou filons-, de Puits inclinés suivant la pente desgites, et creusés dans leur masse, et de Puits verticaux. Si un filon ou une couche se montre sur le flanc d'une montagne, on l'explore, suivant qu'il coupe la pente sous un angle plus ou moins aigu, au moyen d'une Galerie d^ A longe ment ouverte dans sa masse, à partir de son affleurement , ou d'une galerie de traverse qui va le joindre en un certain point , à partir duquel on ouvre, soit une Galerie d\4longement , ,soit un Puits sur la pente. S'il s'agit de reconnoître une cou<;he très-inclinée ou un filon dans un terrain plat, on y parviendra, avec une exac- titude bien suflisanle, au moyen de puits de 8 à lo mètres de profondeur ouverts à 3o mètres les uns des autres et creusés dans la masse et suivant la pente du gîte. Si la couche ii"éîoit pas très-fortement inclinée, qu'elle le fût de 45° , par exemple , on ouvriroit des puits verticaux du côté de son toit (i), et, à partir des points auxquels ils la rencontreroient, onpousseroit des galeries suivant sa direction. Comme on ne peut savoir d'avance si les excavations faites pour des recherches seront dans la suite de quelque us.ige, on ne doit faire, dans leur exécution, que la dépense stric- tement nécessaire pour leur existence momentanée. Celte dépense seroit très-grande pour les couches peu incli- nées à l'horizon situées à une grande profondeur. Lorsque les roches qui recouvrent ces gites ne sont pas d'une très- grande dureté , comme cela a souvent lieu pour les combus- tibles fossiles, les terres pyriteuses et alumineuses, le sel (i) On appelle Toit d'un gîte de minerai la surface infcricuip des roches qui le recouvrent, et Mur du même gîte la surface supérieure de celles sur lesquelles il repose. MIN 32 5 gemme et autres minéraux des terrains secondaires, on em- ploie avec succès le Sondage pour leur recherche. Ce moyen plus économique, en donne uneconnoissance à la vérité moins complèle , mais encore assez exacte. Le Sondage s'applique aussi très-utilement à la recherche des eaux douces et salées. L'instrument appelé 5on.de est une espèce de grande tarière, avec laquelle on fait des trous cylindriques qui ont de o'^joy à o,3o de diamètre, et quelquefois jusqu'à 200 mètres et même plus de profondeur. La sonde est décrite avec détail dans l'ar- ticle consacré à la houille. EXPLOITATION PROPREMExNT DITE. L'exploitation des mines donne naissance à deux espèces de travaux; les Travaux à CielOuvert et les Travaux Souterrains. Les Travaux a Ciel Ouvert présentent peu de difficultés , et occasionnent peu de dépenses, à moins qu'on ne doive les pousser aune grande profondeur. On lespréfère toujours pour l'exploitation des gites peu éloignés de la surface; on ne peut même en employer d'autres , lorsque la substance exploitable n'est recouverte que de matières sans solidité. Les seules règles à observer sont de disposer le travail de manière à faci- liter ï Abattage , c'est-à-dire par Banquettes ou Gradins; de faire en sorte que le transport des minerais et des déblais à leur des- tination soit le moins dispendieux possible; enfin, de se pré- cautionner contre l'éboulement des parois. Pour remplir cette dernière condition, on doit, lorsqu'ils ne sont pas parfaite- ment solides, leur donner un talus convenable, ou les élayer au moyen d'un boisage. L'un et l'autre moyen deviennent ordinairement très-dispendieux , lorsque les travaux sont très- profonds. On a aussi beaucoup à redouter, dans ce mode d'ex- ploitation , l'abond^ince des eaux, les travaux recevant à la fois celles qui tiltrent à travers des parois très-étendues et celles qui toHjbent du ciel; elles sont d'autant plus incommodes que l'inclinaison des parois oblige souvent à construire des char- pentes dispendieuses pour ét=iblirles machines d'épuisement. On exploite à Cid Ouvertles Terres, les Sables, tant ceux exploités pour eux-mêmes, que ceux qui le sont pour les diamans, l'or ou l'étain oxidé qu'ils renferment, les Minerais de fer d' al lu via n, la Tourbe. Ces exploitations présentent outre 5.6 MIN des travaux de terrassement sur lesquels nous n'avons rîen à ajouter, quelques travaux particuliers à l'exploitation de chaque substance comme les lav;iges pour les sables aurifères et stanniféres, et les minerais de fer. On les trouvera détaillés aux articles consacrés à ces substances. On exploite aussi de cette manière la plupart des pierres à chaux, à plâtre et à bâtir, et des ardoises, beaucoup de lignites et terres vitrioliques , certaines couches de houille voisines de la surface, des masses de sel gemme, et beaucoup de gîtes de minerais métalliques parmi lesquels nous citerons la niasse de minerai de fer de l'île d'Elbe : les masses de granité Stanifère de Gayer, ^''AU.enherg et deSejJfen dans VErtzgebirge , chaîne de montagnes qui sépare la Saxe de la Bohême ; les filons puissans ou masses de fer oxidulé de Nordmarclc , de Danne- mora, etc. en Suède; la masse de pyrites cuivreuses de Jlccraas, près Drontheim, en Norwège; beaucoup de mines de fer, de cuivre et d'or des monts Oural, etc. La masse de pyrites cuivreuses de FaZ/M/ra en Suède; la masse de calamine de Limbourg en Belgique; quelques systèmes de filons d'argent très-voisins les uns des autres à Kongsherg en Norwège, etc., ont été de même exploités à ciel ouvert. Mais, dans ces divers lieux, ce mode de travail est devenu trop dis- pendieux, lorsqu'on est parvenu à une grande profondeur, à cause de la difficulté d'épuiser les eaux, ou de soutenir les parois, et on a été obligé de travailler par puits et galeries. On exploite aussi à ciel ouvert, et d'une manière très-re- marquable, une mine d'élain située près de Saint-Austle en Cornouailles, et appelée Carclaise Mine. Le gîte de minerai consiste en une grande quantité de petits filons de tourmaline, quarz, etc., avec des grains d'étain oxidé. traversant dans diverses directions un granité dont tout le feldspath est trans- formé en kaolin, et qui est très-friable. La mine présente une vaste cavité à ciel ouvert, dont les parois ont pris par l'action de l'atmosphère les formes bizarres des ruines go- thiques. Les eaux en sortent par une galerie qui part du point le plus bas; les eaux pluviales et de petits courans amenés exprès en coulant sur les parois, entraînent les élé- mens du granité, déchaussent et font tomber par fragmens les petits filons slannifères -. des ouvriers armes depellcs, de MIN 527 pioches, de coins, aident cette action et le lavage qui la suit, et recLu illent les fragmens stanniféres pour les porter à des bocards placés dans la cavité même, et mus par un courant d'eau qu'on y amène pour cet objet; des caisses aliemandessont placées à côté des bocards, et tout ce qui n'est pas minerai d'étain est entraîné par la galerie d'écoulement. Les Travaux Souterrains sont beaucoup plus variés que les travaux à ciel ouvert, et leur conduite exige des connois- sances beaucoup plus étendues. Ils sont seuls applicables à la plupart des gîtes de minerai. Les gîtes qu'on exploite de cette manière présentent des formes très-diverses et qui exigent des méthodes très-dififé- reiites. On peut à cet égard les diviser en cinq classes, savoir s 1.° Les liions ou couches trés-inclinées à l'horizon, ayant au plus deux mètres d'épaisseur. 2." Les couches peu inclinées ou horizontales dont la puis- sance ne surpasse pas deux mètres. 5.° Les couches très-épaisses, peu inclinées. 4.°Les filonsou couches très-inclinées,d'unegrandeépaisseur. 5.° Les masses dont les dimensions sont très -considérables en tous sens. Cette dernière classe comprend les couches d'une épaisseur extrêmement considérable, et les portions de terrain rendues exploitables en entier par le grand nombre de cou- ches, de filons , de veines , ou de petits filons dont elles sont traversées. On doit rappeler ici que quelques uns des gîtes qui appar- tiennent aux trois dernières classes, lorsqu'ils s'élèvent jusqu'à peu de distance de la surface, et sont solides ou environnés de roches solides, peuvent au moins pendant long-temps être exploités à ciel ouvert. Les mines citées plus haut présentent des exemples de l'application de cette méthode dont on a sou- vent abusé. La plupart des dépôts qui exigent l'emploi de travaux sou- terrains , et surtout les couches épaisses et peu inclinées à l'horizon, de houille et de sel gemme, etc., s'exploitent plus facilement en procédant de bas en haut, qu'en procédant de haut en bas. Les vides ouverts dans la partie supérieure, eu permettant aux eaux d'y circuler librement , augmentent la quantité decellesqu'on rencontre danslespartiesinférieures. 52 8 MIN Si legile est trop foiblement incliné pour que les machines d'épuisement puissent y être placées, il faut percer de nou- veaux puits pour les établir, à mesure que les travaux d'ex- traction avancent. Enfin il est beaucoup plus difiicile de sou- tenir au-dessus de soi une masse crevassée et sans solidité , qu'une masseintacte. Il ne s'ensuit cependant pas qu'il faille toujours attaquer un gîte sur le point le plus bas, auquel les travaux puissent jamais être portés. Souvent un gile peut être divisé en plusieurs éfages, dont chacun peut être exploité, sans inconvénient, avant celui qui est au-dessous. C'est ce qui arrive , par exemple , pour un gite placé à de petites distances de vallées à diiférens niveaux vers lesquelles on peut ouvrir des galeries pour l'écoulement des eaux à des niveaux de plus en plus bas, mais avec des dépenses et des travaux de plus en plus grands. Il arrive aussi très-souvent que dans un filon vertical , les eaux supérieures ne sont pas assez abondantes pour que l'avan- tage de commencer par en bas, compense la dépense qui résulte d'une première mise de fonds plus considérable. On com- mence alors l'exploitation à peu de distance au-dessous de la surface du sol, qu'on doit toujours éviter de bouleverser. L'exploitation souterraine exige deux classes de travaux bien distinctes : des Travaux Préparatoires, et des Travaux d'Extraction. Les Travaux Préparatoires consistent en galeries ou en puits et galeries destinés à conduire le mineur au point où il con-^ vient d'attaquer le gite de minerai , aie reconnoître au tour de ce point, à y préparer des champs d'exploitation, et à rendre possibles la circulation de l'air, l'écoulement des eaux, et le transport des matières extraites. La nature des travaux préparatoires varie suivant la forme et la position du gîte à exploiter. S'il s'agit d'un filon ou d'une couche placés dans une mon- tagne, etdontla direction fasse un angle Irès-ouvert avec celle de la pente, on commence par y ouvrir, au niveau le plus bas possible , une galerie d'alongement, qui sert à la fois à donner écoulement aux eaux, et à explorer le gite sur une grande lon- gueur : puis , pour l'explorer dans l'autre sens, et commencer à préparer l'exploitation, on perce, suivant la pente du gite, des puits ou galeries qui crois.nt la première galerie. MlIN J29 Lorsque la direction de la couche ou du iilon fait un angle très-aigu avec la direction de la vallée voisine, on ouvre une galerie transversale qui va l'atteindre en un certain point, à partir duquel on pousse une galerie d'alongement et des puits ou galeries sur la pente. Toutes les fois que la couche est peu in<:liiiée , on ouvre un ou plusieurs puits verticaux au-dessus delà première galerie pour faciliter l'airage. Si! s'agit d'une couche très-inclinée ou d'un filon placés sous une plaine ou un plateau, on creuse deux puits dans la masse et suivant la pente du gîte, et on les réunit, à une certaine profondeur, par une galerie d'alongement. On peut, aux puits inclinés ou à l'un d'eux, substituer des puits verti- caux, qui peuvent être ouvertsdu côtédutoitdu gîte, etallerle coupera une certaine profondeur , ou du côté de son mur, au- quel cas on a à rejoindre le gîte , à une profondeur convenable, par une galerie de traverse. On ne perce les puits du côté du mur, que lorsqu'on craint que le toit du gîte ne vienne às'ébou- 1er dans la suite. Quant au choix entre les puits verticaux et in- clinés, il dépend de beaucoup de considérations et de circons- tances locales. Un puits vertical , parvenant à une profondeur donnée par une route plus courte, et étant, toutes choses égales, plus solide, son percement et son boisage sont moins dis- pendieux. Les puits de cette espèce sont, en outre, plus com- modes pour l'épuisement des eaux et l'extraction des minerais. Un puits incliné a l'avant âge de reconnoîtrelegîte, et de donner lieu à l'extraction d'une certaine quantité de minerai qui paie une partie des dépenses du percement. De plus, il sert à la divi- sion en massifs d'exploitation, mais il empêche qu'on puisse jamais toucher, sans compromettre sa solidité, aux portions de ces massifs qui forment ses parois. Un puits incliné est d'ailleurs aussi bon qu'un puits vertical pour la descente des ouvriers et l'airage. Pour une couche peu inclinée à l'horizon, placée sous une plaine, on commence par percer deux puits verticaux ; mais il n'est pas nécessaire, comme dans le cas précédent, qu'ils soient sur une même ligne parallèle à la direction de la couche; ii est même ordinairement préférable de les faire arriver en deux points d'une même ligne de pente , suivant la- quelle on pousse une galerie qui les unit. C'est pour que la cir- S3o ^iij^ culation de Tair puiss - s'établir, qu'on faît toujours deux puits; l'un -dur, on place deux mineurs sur chaque gradin. Dans la suite de ce travail il y a deux conditions à rem- plir: 1.° se débarrasser des déblais; 2.° prévenir l'éboulement des parois du filon, qui n'ont plus de soutien, puisque sa masse est enlevée. On remplit ces conditions en plaçintderrièrclesmineurs des 53. MIN échaf'auds b, h\ b'\h"' correspondans à chaque gradin, ou de deux en deux gradins. Ces échafaudsétayent les épontcs et re- çoivent les déblais. On sent qu'il faut leur donner une force considérable pour produire ce double effet. Pour attaquer un massif Y, fig. 2, pi. II, par Gradins rera- yersés, on place un échafaud m dans un des puits PP' qui le limitent, au niveau du plafond delà galerie RR' qui le termine inférieurement. Un mineur, placé sur cet échafaud, enlève, à l'angle de ce massif, un parallélipipède i de 1 à 2 mètres de haut sur 6 à 8 mèires de long. Lorsqu'il s'est ainsi avancé, on place, dans le même puits, sur un nouvel échafaud m' , un secoud mineur, qui attaque le filon au-dessus du plafond de la première entaille, et abat, au-dessus du parallélipipède r, un parallélipipède de la même dimension i , tandis que le premier mineur en enlève un 2 en avant de i. Lorsque le second mi- neur est avancé de 6 à 8 mètres, on en place un troisième, toujours dans le même puits. Celui-ci commence le troisième gradin, tandis que les deux premiers mineurs avancent les leurs, et ainsi de suite. Dans ce mode de travail comme dans le précédent, on a à soutenir les déblais et les parois du filon. Pour le premier objet, on se contentesouvent d'un seul plancher ri/i?i, construit au-d essus de la galerie inférieure, et assez solide pour porter tous les déblais, et même avec eux tous les mineurs. On peut, dans certains cas, lui substituer une voûte. Quelquefois on construit plusieurs planchers à diverses hauteurs. On soutient les parois du filon au moyen de pièces de bois fc,lc,/c, qu'on assujettit entre elles perpendiculairement à leursplans. Souvent on conserve de distance en distance, au milieu des déblais, de petits puits qui servent à jeter le minerai grossièrement trié dans la galerie in- férieiîre. Quelquefois lesdéblais forment un talusj^^assez élevé pour que les mineurs placés dessus puissent travailler commo- dément, Loi'sque l'abondance des parties riches rend les déblais insuffisans pour remplir ce dernier objet , les mineurs se placent sur des planchers mobiles qu'ils font avancer en même temps que leur entaille. Ces deux sortes d'ouvrages en gradins ont des avantages et des inconvéniens particuliers, et sont préférés suivant les. circonstances. MIN 333 Dans l'ouvrage en descemlant ou en gradins droits, le mi- neur est placé sur la masse du filon elle-même ; il travaille devant lui et commodément; il n'est pas exposé aux éclats qui peuvent se détacher du faite; mais, dans ce mode de tra vail, il est obligé d'employer beaucoup de bois pour soutenir les déblais , et le bois est engagé pour toujours. Dans l'ouvrage en montant ou en gradins rem'ersés , le mi- neur est réduit à travailler dans l'angle rentrant formé par le toit et la parois antérieure de son entaille, position quelque- fois gênante ; mais le poids du minerai conspire avec ses efforts pour le faire tomber. Il emploie moins de bois que dans l'ouvrage en gradins droits. Le triage du minerai est plus difli- cile que dans l'ouvrage en descendant, parce que le minerai richese confond souvent avec les déblais sur lesquels il tombe. Quand il existe sur une des parois du filon, ou sur toutes les deux, des lisières de terre grasse ou de débris, elles rendent l'abattage du minerai plus facile, en donnant un moyen de découvrir la masse qu'on veut abattre sur une face de plus. Lorsque le filon est très-étroit, on est obligé d'enlever une portion de la roche stérile qui le renferme , afin de donner à l'ouvrage une largeur suflisante pour que le mineur puisse y pénétrer. Si, dans ce cas, le filon est très-distinct de la roche , on peut, pour rendre le travail plus prompt et la sépaiation du minerai plus facile, dégager le filon sur une de ses faces dans une certaine étendue, en attaquant la roche séparément ; cette opération s'appelle dépouiller lejilon. Lorsqu'il est ainsi dégagé, un coup de poudre suffit pour en détacher une grande masse qui ne se trouve pas mélangée de pierres stériles. On n'enlève en totalité ou en partie, parles méthodes que nous avons décrites, que ceux des parallélipipèdes qui présen- tent des indices de richesse suflisans pour faire espérer du béné- fice. Pour les autres, on se contente de suivre les veinules de minerai qui se présentent par des ouvrages dirigés comme elles. Passons à l'exploitation des couches comprises dans la première classe, c'est-à-dire très-fortement inclinées à l'hori- zon. Ces couches s'exploitent en général comme les filons; celles de houille seules exigent queiqvies modifications dans les méthodes. On leur applique Fouvrage en gradins droits, oH MiN et l'ouvrage en gradins renversés. Ce dernier est préférable au premier, parce que le mineur, ne marchant alors que sur les déblais, n'est pas exposé à écraser la houille. Comme on cherche à avoir ce combustible en gros quartiers, on fait ordinairement les gradins très-grands, souvent dix mètres de hauteur sur quinze de profondeur, et on place sur chacun d'eux plusieurs mineurs. On pratique alors, à partir du bas de chaque gradin, une galerie de roulage pour transporter la houille au puits d'extraction ou à une galerie principale. Quand on craint le dégygementdu gaz hydrogène, on ne donne aux gradins que deux mètres de hauteur sur deux mètres de profondeur, et on se procure assez de déblais pour en former un plan très-voisin des gradins qui force le courant d'air à raser leur surface. Dans quelques mines du Midi de la France , on exploite des couches de houille presque verticales par de simples gale- ries d'alongement ouvertes à diverses hauteurs, et entre lesquelles on laisse des massifs plus ou moins épais pour servir de planchers. Ce mode a le double inconvénient de laisser une partie de la houille inexploitée, et de ne présenter jamais celle qu'on exploite à découvert que sur une face, tandis qu'il y a deux faces libres dans les gradins. Quelquefois on prend une partie de la houille laissée en massifs au moyen de puits ou cheminées allant d'une galerie à l'autre. Venons aux gîtes de la troisième classe , c'est-à-dire aux couches dont l'inclinaison à l'horizon est au-dessous de 4 5 degrés , et dont l'épaisseur ne surpasse pas deux mètres. Les premiers travaux préparatoires doivent y avoir introduit les ouvriers par une galerie ouverte suivant la direction ou la pente de la couche, rarement suivant une ligne oblique ; à partir de cette galerie , on en ouvre d'autres dans une direction per- pendiculaire à la sienne. Si la première suit la direction de la couche, celles-ci suivent son inclinaison, et s'appellent à V alenciennes , Descenderies , quand elles descendent au-des- sous de la galerie principale, et Montées ou Vallées quand elles s'élèvent au-dessus. Si au contraire la première galerie suit l'inclinaison , les dernières s'étendent de part et d'autre suivant la direction. Dans l'un et l'autre cas on recoupe ces galeries par d'autres parallèles à la galerie principale. Si l'in- MlIN" 35& clinaison de la couche est trop grande pour qu'on puisse inai- cher commodément dans une galerie qui suivroit la ligne ne plus grande pente, on dirige la galerie principale seule sui- vant sa direction , et on fait suivre des lignes obliques aux deux systèmes de galeries préparaloires. La dislance niutueile et les dimensions de ces galeries sont très-variables : elles sont principalement destinées à reconnoilre la couche, lu mettre à sec , y faire circuler l'air, la diviser en massifs , et permettre d'attaquer ces massifs par les points et dans Tordre les plus convenables. La largeur qu'on donne aux massifs dépend du nombre d'ouvriers qu'on veut faire travailler de front; leur longueur, qui peut être très-grande, et qui est ordinairement dans le sens de la direction, est réglée d'après la commodité du transport de la houille et les besoins de l'airage. Lorsqu'on exploite en s'éloignant du point central , on ne fait souvent que très-peu de galeries préparatoires, et on leur donne très- peu d'étendue ; mais alors on est obligé d'en établir dans les e>- paces excavésau moyen de déblais et d'un boisage solide, pour le roulage et l'airage. On leur donne le plussou vent lesdirections qui viennent d'être indiquées; mais quelquefois on en fait aussi d'obliques appelées à Valenciennes Demi-Vallées, qui servent à conduire la houille par un chemin plus court et moins incliné de la taille à la galerie principale et au bas du puils d'extraction. Lorsque la couche exploitée fait un angle un peu considé- rable avec l'horizon; lorsque, par exemple, cet angle sur- passe 26", on fait encore des galeries d'une autre espèce. Ce sont des galeries de traverse qui du puits d'extraction vont joindre la couche à diflférens niveaux: elles servent à amener la houille de ces divers niveaux à des chambres pratiquées sur les côtés du puits , et appelées P/aceî d'Assemblage ou d'Ac- crochage. Là on la charge dans les Tonne-y ou Paniers sans être obligé de la descendre pour cela jusqu'au bas du puits. On ouvre ces galeries de traverse à des niveaux tels qu'entre deux traverses successives se trouve un massif d'exploitation. On donne auxmassifsune direction parallèle à celle delà couche , et très-souvent on les exploite en s'éloignant du puits , sans les avoir divisés par des galeries préparatoires. Lorsque, soit en perçant les travaux préparatoires, soit en exploitant, on rencontre des Failles qui ont fait suhir dt& 556 MIN ' ' fiérangeniens à la couche , il faut rechercher la partie fie celte couche qui est au-delà de la Faille, d'après les règles connues. (Voyez Faille. ) Cette recherche s'exécute au moyen de galeries. La manière d'enlever le minerai contenu dans le champ d'exploitation préparé, varie suivant diverses circonstances, dont les plus influentes sont la solidité du toit, la solidité et l'épaisseur de la couche, et la quantité de gaz délétères qu'elle dégage. Dans les couches métallifères, et dansles couches de houille où le gaz hydrogène est peu abondant, on dispose le travail par gradins : on se fera une idée de cette disposition en supposant qu'on incline de manière à la rendre presque ho- rizontale une couche exploitée par gradins renversés. Dans les mines de houille ou donne aux gradins de deux à dix ou même quinze mètres de front sur un à deux ou huit à dix mètres d'enfoncement. Le plus souvent le front des gradins estparallèleàla ligne de plus grande pente de la couche, et ils marchent parallèlement à sa direction. Quelquefois on adopte une disposition inverse. D'autres fois , et particulièrement lorsqu'un dégagement considérable d'hydrogène rend né- cessaire un airage très-vif, aii lieu de plusieurs gradins, on ne foTme qu'une seule taille à laquelle tous les ouvriers tra- vaillent de concert, enfonçant des coins simultanément de manière à abattre la houille à la fois sur toute cette longueur. On voit de ces tailles qui ont jusqu'à cinquante et même jus- qu'à quatre cents mètres de longueur. On y emploie autant d'ouvriers que la taille a de fois deux mètres de long. Lorsque la couche est fortement inclinée, comme cela a souvent lieu à Mons , ce qui fait que les ouvriers placés sur une ligne de plus grande pente seroient dans une position incommode, on place le front de la taille obliquement. Quelquefois aussi on est déterminé adonner à la taille cette direction par les fissures naturelles qui existent dans la houille suivant une direction à peu près constante , et dont on veut profiler dansl'exploitation. L'exploitation , paruneseule taille droite, a l'inconvénient que la houille ne se présente à dé- couvert que sur une face. Quelque soit celui de ces trois modes qu'on emploie pour enlever les massifs de houille, on est obligé de s'oceuj'cr d'é- MIN 33; tayer le loif en arriére de la taille , au moyen d'un boisage ou de remblais, ce qui présente beaucoup de difficultés quand le toit est très-peu solide. Voici une méthode qui évite une partie de ces difficultés, et des dépenses qu'elles occasion- nent. Deux galeries parallèles plus ou moins larges sont pous- sées dans la couche exploitée jusqu'aux limites du champ d'ex- ploitation. A l'extrémité de l'une d'elles, on ouvre une galerie de traverse qu'on pousse perpendiculairement à la première jusqu'à la rencontrede la seconde, et que l'on boise solide- ment à mesure. Le percement achevé, on enlève, en se reti- rant, tout le boisage, à l'exception des étançons qui bordent le massif laissé entre les deux galeries d'aiongement. Dans ce massif on ouvre une nouvelle galerie à côté de celle qu'on vient d'abandonner; et après l'avoir achevée, on l'abandonne à son tour de la même manière. En continuant ainsi, on enlève tout lemassif. Cetteméthode ne peut s'appliquer que quand l'airage est très-facile, on voit qu'elle alegrand avantage d'enlevertoute la matière exploitable sans laisser de boisage dans la terre. Elle est employée dans plusieurs mines de houille deSilésie et dans les mines de lignite, de Bouxweiller (département du Bas-Rhin). Ordinairement, lorsque la couche est assez épaisse et assez peu mélangée pour fournir peu de déblais , que le toit est difti- cile à soutenir, et qu'on veut exploiter à de grandes distances des puits sans employer beaucoup d'étais , on travaille par Chambres. On donne ce nom à des tailles droites de dix à vingt mètres de largeur, qui avancent dans la houille sans qu'on ait fait de galeries préparatoires, soit suivant la direction de la couche, soit suivant son inclinaison, soit eutin suivant une ligne oblique. On laisse entre les chambres de longs massifs de houille dont la largeur est ordinairement de dix mètres. Cette largeur varie ainsi que celle des chambres elles-mêmes avec la solidité du loit et de la couche. Ordinairement des galeries obliques descendent de chaque chambre à la galerie principale. En avançant dans chaque taille, on remblaie et on boise derrière soi. Quand on veut abandonner une partie des travaux, on extrait les longs massifs en totalité ou en partie, en revenant du fond de l'exploitation vers le puits oula galerie d'extraction. On peut appliquera cette dernière opération le mode de travail que nous venons d'indiquer dans le paragraphe précédent. Si. 2 2 338 MIN La méthode d'exploitation par chainbns est employée avantageusement quand on craint le voisinage de quelque amas d'eau, qu'on peut alors arrêter au moyen d'une digue placée entre deux massifs. Dans ce cas, il faut faire précéder la taille par des trous de sonde, que l'on perce perpendiculaire- ment à son front et obliquement à ses deux angles, et que l'on avance continuellement de manière à ce que leur extrémité soit toujours de 20 à 5o mètres en avant. Lorsque la sonde ren- contre des réservoirs d'eau , on les laisse s" écouler par le trou qu'elle a fait, ou , si l'on juge qu'ils sont trop ahondans, on rebouche le trou avec soin; on construit une digue solide derrière le front de la taille, et on reporte Fexploilation d'un autre côté. Cette précaution est particulièrement en usage dans le pays de Liège , où les couches de houille sont criblées de vieux ouvrages dont on n'a conservé aucun plan. Quelquefois on n'enlève de houille que celle quise trouvoit à la place des deux systèmes de galeries dont nous avons parlé en premier lieu. Dans ce cas, on leur donne toute la largeur qu'elles peuvent avoir sans que leur plafond s'éboule ; on laisse , pour former celui-ci , une portion de la couche de houille quand le toit de la couche est ébouleux. Les massifs qui séparent les galeries restent dans la terre comme moyen de soutennement, et on ne leur laisse que les dimensions né- cessaires pour qu'ils remplissent leur objet. Ce mode d'exploi- tation, qui est un des plus simples, s'appelle exploitation par Piliers , ou en Echiquier. Il est désavantageux à plusieurs égards , et surtout parce que les massifs laissés au milieu des déblais et des éboulemens sont perdus. En arrachant la houille de son gîte, on cherche toujours à l'obtenir en gros morceaux, parce que la menue houille a une valeur beaucoup moindre. Pour y parvenir sûrement, onattaquela couche pargrands parallélipipèdes, qu'on dégage sur plusieurs faces, et qu'on abat ensuite tout d'une pièce. A cet effet, on creuse avec le pic une rainure ou entaille étroite parallèle à la stratification, à laquelle on donne, selon les circonstances, depuis 5 ou 4 centimètres jusqu'à o",2 de hauteur, et qu'on poursuit aussi loin qu'on peut, quelquefois jusqu'à o™,6o ou o™, 80. Cette opéialion porte le nom de Ha^'cioe. On creuse ordinairement la rainure au mur MIN 359 ùv la couche, en profitant du lit d'argile schisteuse tendre sur laquelle la houille repose souvent. D'autres fois, on la creuse, à une certaine hauteur, sur un des lits de schiste bitumi- neux qui fréquemment divisent la houille. Lorsque cela est nécessaire pour l'empêcher de tomber par parties, on sou- tient le bloc de houille au-dessus de l'entaille, au moyen de petits étais de bois. On dégage les deux extrémités du parailé- lipipède par des rainures verticales, à moins que des fissures naturelles n'y suppléent, ou qu'il ne se termine à des galeries; illars on enlève les pièces de bois qui le soutiennent, et quel- quefois il tombe par son propre poids ; mais plus souvent il faut enfoncer des coins entre la houille et le schiste du toit. Quelquefois on est obligé de faire au toit une seconde entaille pour faciliter cette séparation. Quand l'entaille n'a pas été faite au mur, on peut ordinairement soulever la houille laissée au bas avec des leviers de fer; quelquefois il faut aussi des coins. Plus la houille offre de résistance, plus les pa- rallélipipèdes qu'on peut abattre à la fois sont petits. Lors- qu'on n'a rien à craindre du gaz hydrogène, on peut sup- pléer, par l'usage de la poudre, à celui des coins. Dans le transport de la houille, on évite avec soin tout ce qui peut la briser ou la salir. Quand les couches sont extrêmement minces , et qu'on peut cependant les exploiter avec avantage, on perce les galeries de roulage en entaillant les couches du toit, pour leur donner la hauteur nécessaire ; mais on ne donne aux tailles qu'une hauteur suffisante pour qu'un homme puisse s'y tenir, et s'y traîner couché sur le côté. C'est dans cette position que le mineur entaille et arrache le minerai en commençant par déchausser en dessous la couche exploitable , et que des enfans amènent le minerai extrait jusqu'auxgaleries, dans des espèces de traîneaux attachés à l'un de leurs pieds. Ce mode pénible se nomme Traitai/ à Col Tordu (^Krumnihals Arbeit); il est extrê- mement fatigant pour le mineur qui travaille presque nu. On soutient de distance en distance le toit de la couche avec des billots de bois, ou bien on remblaye l'espace excavé. Cette méthode est employée dans les mines de houille de Hahlcreuzer , aux environs de Meisenheini, pays de Deux-Ponts, pour exploi- ter des couches qui n'ont pas plus d'un à deux décimètres de 3/,o MIN puissance. On l'emploie égalementà la mine de houille de Sa/nN Hippolyte, dansle départemcntdu Haut-Rhin. On exploiteaussi de cette manière quelques couches des mines de cuivre du Mansfeld, et la marne plombifère de Tarnowilz, en Silésie. Si on éprouve de grandes difficultés pour exploiter, sans rien enlever d'inutile, une couche très-mince, on en ren- contre souvent de plus grandes encore dans l'exploitation des couchestrès-épaisses qui constituent notre troisième classe, et il est très-rare qu'on les enlève en entier. Telles sont, par exemple, les couches de houille dont la puissance surpasse 2 ou 5 mètres; on est obligé de les diviser en plusieurs étages, dont la puissance ne surpasse pas 2 mètres, et qu'on exploite suc- cessivement. On pourroit enlever complètement ces dilTérens étages , en commençant par l'inférieur , au moyen d'un remblai complet, c'est-à-dire en remplissant exactement, avec des déblais, lespace que l'exploitation laisse vide-, mais le plus' souvent ce mode d'exploitation ne peut être employé, parce qu'il est trop dispendieux. Certaines couches de houille épaisses de trois à quatre mètres, et dont le toit est solide, peuvent être exploitées en deux étages, en commençant par le supérieur qu'on enlève avec assez de régularité pour que le toit descende sur l'inférieur sans beaucoup se frac- turer. Mais on exploite ordinairement ces couches épaisses parpiliers. On pratique, dans la partie inférieure de la couche, des galeries à angle droit, auxquelles on ne donne que la lar- geur que leur toit peut supporter sans se rompre , et entre les- quelles on laisse des piliers rectangulaires d'une grosseur suffisante. Si le minerai est très-peu solide, on ne fait qu'un seul système de galeries parallèles, et on ne recoupe pas les massifs longitudinaux qui les séparent. Dans l'un et l'autre cas, on remplit les galeries de déblais destinés à empêcher le mi- nerai de s'ébouler petit à petit , et à porter les ouvriers quand ils viendront e: Les mines les plus importantes des Cordilières sont des mines d'argent. On y a aussi ouvert quelques mines d'or, de mercure, de cuivre et de plomb. Ces montagnes ne parois- sentpas être également métallifères dans toute leur étendue. 368 MîN Les exploitalioi.'s se trouvent réunies dans un petit nombre de cantons très-éioignés les uns des autres. On exploite dans les Andes du Chili , particulièrement dans la province de Coquimbo, quelques mines d'argent , qui donnent principalement des minerais terreux, ferrugineux, mêlés de parties imperceptibles de minéraux cà base d'argent et connus sons le nom de Pacos. La même province offre aussi des mines de cuivre assez importantes, dont on retire principalement du cuivre natif, du cuivre oxidulé, du cuivre carbonate et du cuivre sulfuré, et dans lesquelles on rencontre en outre du cuivre muriaté. Dans quelques unes d'entre elles on a trouvé des masses de cuivre natif d'un volume extraordinaire. La seconde région métallifère des Andes se trouve entre les 2 1.* et i5.* degrés de latitude australe. Elle comprend la cé- lèbre montagne de Potosi, située vers le 20.* degré de latitude australe sur le versant oriental de la chaîne, et plusieurs au- tres districts également très-riches, qui s'étendent principale- ment vers le N. O. jusque sur les deux rives du lac Titicaca , et même au-delà, surunelongueur totale d'environ i5o lieues. Tous ces districts, qui dépendoient autrefois du Pérou, ont été réunis en 177B au royaume de Buenos-Ayres. Les mines du Potosi ont été découvertes en 1646 , et ont fourni depuis cette époque jusqu'à nos jours une masse d'argent que M. de Humboldt évalue à 5,760,000,000 de francs; les premières années ont été les pins productives. On tronvoit alors assez communément des minerais qui rendoient 40 à 46 pour cent. Depuis le commencement du dix-huitième siècle on n'obtient plus qu'une richesse moyenne de 7^5 à -^-'- d'once par quintal, ou o,ooo3 à 0,0004. Ces minerais sont donc au- jourd'hui très-pauvres : ils ont perdu leur richesse à mesure que les travaux souterrains sont devenus plus profonds. Mais le produit des mines n'a pas diminué dans la même proportion , l'abondance ayant suppléé à la richesse ; et si la montagne du Potosi n'est plus comme autrefois le gîte de minerai le plus riche du monde, on peut cependant encore la pla- cer immédiatement après le fameux filon de Guanaxuato. Le minerai est en filons dans un schiste argileux primitif, qui constitue la masse principale de la montagne , et qui est recouvert par une couche de porphyre argileux. Ce dernier MIN 369 couronne la cime et lui donne la forme d'une colline basal- tique. Les Hlons sont très nombreux: plusieurs, près de leur affleurement , étoient presque entièrement composés d'argent sulfuré , d'argent antimonié sulfuré , et d'argent natif. D'au- tres qui n'offroient près de la surface que de l'étaiu sulfuré, se sont enrichis dans la profondeur. En 1790, on connoissoit dans la vice-royauté de Buénos-Ayres sept mines de cuivre, sept de plomb et deux d'étain; ces dernières ne sont que des lavages de sables qui se trouvent près d'Oruro. Sur le revers opposé de la chaîne, dans une plaine basse, déserte, et entièrement dépourvue d'eau, qui avoisine le port d'iquique et fait partie du Pérou, se trouvent les mines d'argent de Huantajaya , célèbres par les grandes masses d'argent natif qu'on y rc-ncontre quelquefois. En lySS, on en découvrit une pesant huit quintaux. M. de Humboldt cite quarante cantons du Pérou comme étant aujourd'hui les plus célèbres par les exploitations sou- terraines d'or et d'argent. Celles d'or se trouvent dans les provinces de Huailas et de Pataz; l'argent est principalement fourni par les districts de Huantajaya (déjà cité), dePasco et de Chota, qui remportent de beaucoup sur les autres par l'abon- dance de leurs minerais. Les mines d'argent du district de Pasco sont situées à en- viron 5o ou 40 lieues N. de Lima , à 10° j de latitude aus- trale , à 4000 mètres au-dessus de la mer , sur la pente orien- tale des Cordilières, et près des sources du fleuve des Ama- zones. Elles ont été découvertes en i63o. Ces mines, et sur- tout celles du Cero de Yauricocha, sont les plus riches de tout le Pérou actuel. Le minerai est une masse terreuse, de couleur rouge, contenant beaucoup de fer, et mélangée de particules d'argent natif, d'argent muriaté, etc. , ou un pacos. On ne recueilloit au commencement que ces Pacos, et on a jeté dans les déblais beaucoup de cuivre gris et d'argent antimonié sulfuré! le produit moyen de tous les minerais est de — ,— , ou lonc. 28 par quintal, quoiqu'il s'en trouve qui donnent 3o ou 40 pour cent. Ces riches dépôts ne paroissent pas se prolonger à une grande profondeur; on i'ne les a pas suivis u plus de 120 mètres, et la plupart des travauxsont à3o ou 40. Il y a vingt ans, ces mines qui produisoient près de 3i , a4 37« MIN deux millions de piastres par an , éloient les plus mal explai- tées de l'Amérique espagnole. Ou avoit criblé le sol, sans aucun ordre, d'une quantité de puits. L'épuisement des eaux se faisoit à bras d'hommes, et étoit extrêmement dispen- dieux. En 1816, des Européens parmi lesquels on remar- quoit surtout des mineurs du Cornouailles ont établi pour épuiser les eaux des plus importantes de ces mines des ma- chines à vapeur à haute pression apportées d'Angleterre, qui occasionneront sans doute dans leur exploitation une heureuse révolution. Les mines de la province de Chota sont situées à environ 7.° de latitude australe. Les principales sont celles de Gual- gayoc, près de Mecuicampa, découvertes en 1771 ; leur affleu- rement se trouve à la hauteur de 4100 mètres au-dessus de ia mer-, la ville de Mecuicampa elle-même est à 36i8 mètres, c'est-à-dire plus haut que les cimes les plus élevées des Pyré- nées : aussi le clijmat y est-il très-froid et très-désagréable. Le minerai est un mélange d'argent sulfuré et d'argent antimonié- sulfuré , avec argent natif. Il constitue des filons florit la partie supérieure est formée de pacos, et qui traversent tantôt un calcaire, tantôt un hornstein qui y forme des couches subor- données. Le produit annuel de ces mines est de 67,000 marcs d'argent. Dans les districts de Huailas et de Pataz, qui sont peu éloi- gnés des deux derniers, on exploite des mines d'or. On retire ce métal de filons de quarz, qui traversent des roches pri- mitives. Le district de Huailas contient en outre des mines de plomb. Le Pérou renierme aussi quelques mines de cuivre. La mine de mercure de Huancavelica , la seule mine im- portante de cetle espèce, qui ait été exploitée dans le Nou- veau--Monde, se trouve sur le flanc oriental des Andes du Pérou, à 1 5" de latitude australe, et à 5752'"au-dfssus de lamer. Elle ne paroît pas se rapporter à la classe de gites auxquels cette partie de notre article est destinée. Des indices de gites de mercure ont été observés eu plusieurs autres points des Andes du Pérou septentrional, et du midi de la Nouvelle- Grenade. Enfin on connoît au Pérou des mines de sel gianme, no- tamment près des mines d'argent de HuantaJLiyn. MIN h^ A partir du district deChota, les Cordillères sont très-peu t-îohes engitesmétallifèresjusqu'àristhmede Panama, et même bien au-delà. Le royaume de la Nouvelle-Grenade n'offre qu'un très-petit nombre de mines d'argent. Il existe quelques filons aurifères dans la province d'Antioquia, et dans les montagnes de Guamoco. La province de Caracas , dont les montagnes peuvent être considérées comme un rameau des Cordillères, présente à ^roa une mine de cuivre qui fournit annuellement 7 à 800 quintaux métriques de ce métal. Enfin nous dirons en passant qu'il existe une mine de sel très-abondante à Zipaquira dans la province de Santa-Fé, et qu'entre ce point et la ville de Santa-Fé-de-Bogota, on voit une couche de combustible fossile à la hauteur extraordinaire de 2600 mètres. Quoique le Mexique présente une grande variété de gîtes déminerais, on s'y borne presque uniquementà l'exploitation des mines d'argent. Ces minessont presque toutes situées sur le dos ou sur les lianes des Cordillères, surtout à l'ouest de la chaîne, à peu près à la hauteur du grand plateau qui traverse ce p , dans le comté du même noim Elles ont pour objet l'exploitation de pyrites cuivreuses, accom- pagnées de quelques autres minerais de cuivre, de galène , d'antimoine sulfuré, ainsi que de pyrites de ier , qui forment plusieurs amas aplatis et contemporains dans le schiste argileux. On y a fait des travaux assez étendus ; le mi- nerai est transporté en nature à Swansea. On exploite en quelques autres points du S. E. de l'Irlande des filons ou amas de pyrites cuivreuses et de galène. Aucune de ces mines n'est d'un grand produit : la principale est la mine de plomb, située dans le comté de Tipperary près du village de Silver- Mines ainsi nommé, parce qu'autrefois on a essayé, mais sans succès, d'y extraire l'argent du plomb. Il existoit anciennement beaucoup de mines de fer en Irlande, mais la destruction des forêts en a considérablement diminué le nombre et l'activité, on en connoît cependant encore quelques unes dans les com- tés de Killkenny, de Wicklow et delà Reine. L'ile d'Anglesej est célèbre par ses mines de cuivre, dont les principales sont celles de Mona-Mine et de Parrys-M ontain : elles ont pour objet des masses de pyrites cuivreuses, quel- quefois d'un volume considérable, qui paroissent former des amas dans un terrain qui contient des serpentines et diverses roches talqueuses. Pendant long-temps on a travaillé à ciel ouvert, mais on a par là compromis l'exploitation ultérieure. Les côtes voisines du pays de Galles présentent quelques mines du même genre. Les minerais produits par ces diverses mines sont traités dans une usine établie dans l'île d'Anglesey. Le terrain de schiste argileux et de grauwacke qui constitue la plus grande partie du pays de Galles et quelques unes des parties voisines de l'Angleterre, renferme plusieurs mines de plomb dont nous reparlerons en citant celles bien plus importantes que contiennent les calcaires plus modernes des mêmes con- trées. On exploite des mines assez importantes de pyrites cui- vreuses et de fer hématite rouge dans le IVeslmoreland, et dans les parties voisines du Cumberland et du Lancashire. Les minerais de cuivre et une partie de ceux de fer sont enjbay-.- 4o6 MIN qués pour Swansca. Le reste du minerai de fer est traité sur les lieux dans des hauts fourneaux alimentés avec du charbon deboift L'ile de Man offre des indices de plomb, de cuivre et de fer dans les montagnes deSno/Ze, qui en constituent le centre. ABorrowdole,'ûans\e Westmoreland, on exploite depuis long- temps une mine de plombagine , qui fournit les crayons de mine de plomb, si renommés d'Angleterre. Ce minéral forme des amas dans un terrain talqueux. Il existe des mines de plomb célèbres dans le midi de l'E- cosse, à Lead-Hills dans \ e Lanarchshire : les filons sont encaissés dans la grauwacke et offrent aussi du manganèse. On a décou- vert depuis peu une mine de cuivre à Cally dans le Kircud- brightshire , et on connoît une mine d'antimoine à TVest-Kirck, dans le Dumfriesshire. Dans la partie moyenne de l'Ecosse, on remarque surtout les mines de plomb de Strontian , dans l'Argylhshire , presque en face de l'angle N. E. de l'ile de Mull. Elles sont ouvertes sur des filons qui traversent le gneiss. Ces mines et celles de Lardhills produisent annuellement, d'après M. John Taylor, a5,5oo quintaux métriques de plomb. On voit des exploitations de manganèse à Grandhome sur les rives du Don, rivière qui se jette dans la mer d'Alle- magne à Aberdeen. On exploite une mine de plombagine à Huntley. On a ouvert, il y a quelques années, une mine de cuivre dans une des îles Shetland. La Grande-Bretagne et l'Irlande produisent annuellement loo mille quintaux métriques de cuivre qui proviennent presque uniquement des mines que nous avons citées dans ce para- graphe. Mines du nord de VEurope. Ces mines sont situées pour la plupart dans le midi de la ISlorwége, vers le milieu de la Suède et dans le midi de la. Fin- lande, à peu de distance de la ligue la plus courte menée du lac Onega, à l'angle S. O.de la Norwége. Un petit nombre de mines se trouvent dans les parties septentrionales de la Nor- wége et de la Suède. Les produits principaux de ces diverses mines sont le fer, le cuivre et l'argent. MIN 407 Les mines de fer de la Norwége sont situées sur Us bords du golfe de Christiania, et sur la côte qui fait face au Jutland , principalement à ^readai, k Krageroe et aux environs. f,es minerais consistent presque uniquement en feroxidulé, qui forme des couches ou filons de 4 à 60 pieds d'épaisseur, en- caissés dans du gneiss, et qui est accompagné de pyroxéne, d'épidote, de grenat, etc. Ces mineraissont traites dans un grand nombre d'usines à fer, situées sur la même côte , et particu- lièrement dans le comté de Laurwig ; leur produit annuel est d'environ yS mille quintaux métriques de fonte, fer, tôle, clous, etc. , dont on exporte la moitié. La Norwége possède de riches mines de cuivre , dont quelques unes se trouvent vers lemidi et le centre de ce pays, mais dont les plus considérables sont situées dans le nord , à Quikkne, Lœken, Selboe et Kccraas , près Drontheim. La mine de Rœraas , à 16 milles de Norwége, au S. E. de cette ville, est ouverte sur un amas très-considérable de pyrites cuivreuses, et exploitée à ciel ouvert depuis 1664. Elle a livré au com- merce depuis celte époque jusqu'à 1791 , 35o,ooo quintaux métriquesde cuivre. Elle en produisoit annuellement, en 1 8o5, 5930 : toutes les autres mines de cuivre de Norwége ne pro- duisent pas tout-à-fait un ^ de cette quantité. La Norwége renferme aussi des mines d'argent cé- lèbres. Elles sont situées à i5 ou :2o lieues S. O. de Chris- tiania, dans une contrée montagneuse près de la ville de Kongsberg , qui leur doit sa population. Leur découverte remonte à iGaa ; elles ont pour objet des fiions de chaux car- bonatée, accompagnée d'asbestc et d'autres substances , dans lesquelles on trouve de l'argent natif, ordinairement en petits filets, et quelquefois en masses considérables, et de l'argent sulfuré. Ces filons sont en très-grand nombre, et sillonnent une étendue considérable, divisée en quatre arrondissemens, dont chacun contient plus de i5 exploitations distinctes. Quand on ouvre une mine nouvelle, on pratique d'abord une excavation à ciel ouvert qui embrasse plusieurs filons, et on ne poursuit par travaux souterrains que ceux qui en méritent la peine. Les travaux n'excèdent pas la profondeur de 5oo mètres. On y fait usage du feu pour l'attaque du minerai. En IJQ2 , on y a commejicé le percement d'une nouvelle gale- 4o8 MIN rie d'écoulement qui devoit avoir g,aoo mètres de longueur, et eoûter environ i ,5oo,ooo fr. Depuis leur découverte, jusqu'à 1792 ^ ces mines ont donné une quantité d'argent équivalente à 100 millions de francs: l'année l'y 68 a été la plus productive, elle a donné 58 mille marcs d'argent. Elles ne donnent mainte- nant qu'un frès-foible bénéfice. En 1804, elles ont étémenacées d'un abandon total. Le minerai est traité par la fusion, et le plomb nécessaire pour cette opération est tiré d'Angleterre. Il existe cependant des mines de plomb rt argent dans le comté d'Jlirlsberg, mais elles sont très-foiblement exploitées. On exploite à Edswald, à 5o lieues N. de Christiania, une juiine de pyrites aurifères d'un très-foible produit. On voit des mines de cobalt à Modiim ou Fossum , à 8 lieues O. de Christiania; elles sont étendues, mais peu profondes. Enfin on exploite le graphite à Englidal; et on connoit en, quelques points de la Norwége des gites de fer chromaté. Lesfers deSuède jo'uissentd'unejuste réputation, et forment l'un des principaux objets du commerce de ce royaume. En effet, peu de contrées réunissent d'aussi précieux avantages pour ce genre d'industrie. D'inépuisables dépôts de minerai de fer s'y trouvent placés au milieu de forêts immenses de bou- leaux et d'arbres résineux , bois dont le charbon passe pour être le plus propre à la fabrication du fer. Les divers groupes de mines et usines à fer, forment de petites contrées riches et animées au milieu de ces contrées sauvages. J>!i province de Wermeland, qui comprend le rivage sep- tentrional du lac Wener, est une des plus riches de Suède en mines de fer. Les deux plus importantes sont celles de Nordmarch, à 3 lieues N. de P/u/fpsfadf , et celles de Persberg,k i! lieues jE. delà même ville. {Philipstadt se trouve à environ 60 lieues à l'O. ^, N. O. de Stockholm.) Les unes et les autres sont ouvertes sur des filons ou couches de fer oxidulé de plusieurs mètres de puissance dirigés N. S., dans un terrain composé de roches amphiboliques, talqueuses et granitiques. Ces masses sont presque verticales et exploitées à ciel ouvert jusqu'à 120 mètres de profondeur. On employoit autrefois le fer pour cette exploitation, mais ce moyen a été remplacé par l'usage de la poudre. Elles existent depuis i65o. La pro- vince de Wermeland, et celle de D;ih] , qui m est voisine et MIN 409 forme le rivage occidental du lac Wener. contenoient, en 1767 ,48 hauts fourneaux roulant chacun 4a 5 mois de l'année. Les principales mines de fer de la Rossiagie (partif^de la provinced'UpIand) sont celles deDarewemora, situées à 1 1 lieues d'Upsal; elles sont au premier rang de celles de la Suéde, et même de l'Europe. Les masses exploitées sont aplaties et ver- ticales, dirigées du N. E. au S.O.; etencaissées dans un terrain formé de roches anciennes , parmi lesquelles on remarque du gneiss, du pétrosilex et du granité. Elles sont au nombre de trois bien distinctes et parallèles entre elles : on les exploite sur nne longueur de plus de 1400 mètres, et jusqu'à la profondeur de plus de Bo, en employant le feu et la poudre. Les exploitations sont à ciel ouvert; chacune d'elles présente une trancliée ouverte de 60 mètres de largeur, sur une lon- gueur beaucoup plus considérable , et d'une profondeur effrayante. On en relire du minerai magnétique, qui donne le meilleur fer de la Suède et de l'Europe •• ce fer est surtout propre à être converti en acier. En 1767 elles alimentoient, depuis long-temps , i5 hauts fourneaux situés dans la Rossiagie, à une distance de 10 lieues au plus. L'ile d'IJtoe , située près de la côte de la province d'Upland , présente aussi de riches mines de fer. Le fer oxiduléy forme un lit épais dans le gneiss. On l'exploite par tranchées, beau- coup au-dessous du niveau de la mer. On ne peut le mettre à profit dans l'ile même; il est transporté sur le continent en quantités considérables. La province de Smoland renferme également des mines très-remarquables: on y voit, prés de Jonkoping, une colline appelée le Taberg , formée en grande partie de fer oxidulé ma- gnétique, contenu dans du grunstein qui repose sur du gneiss. En divers endroits de la Laponie, le fer oxidulé se trouve en grandes couches ou amas immenses. AGellis^ara, a 200 lieues au N. de Stockholm, vers le 67" degré de latitude, il constitue une montagne considérable dans laquelle on a ouvert une exploitation. On expédie le fer sur de petits traîneaux tirés par des rennes jusqu'aux ruisseaux qui tombent dans la Lutea , puis, par ces ruisseaux et par la rivière, jusqu'au port du même nom , où on l'embarque pour Stockholm. Il existe un grand nombre d'usines à fer en U;ilécarlie, mais 4io MIN une partie des minerais proviennent de dépôts d'alluvions. De semblables dépôts existent aussi dans les provinees de Werme-- land efde Smoland. Les mines et usines de la Suède produisent annuellement environ 760 mille quintaux métriques de fer ou de fonte moulée, dont 5oo mille sont exportés principalement par les ports de Stockholm, Gottenbourg , Geffle et Norlcbping. Les mines de cuivre de la Suède ne sont guère moins célèbres que ses mines de fer. La principale est celle de Fahlun ou Kopparberg, située en Dalécarlie, près de la ville de Fahlun , à 40 lieues, N. O. de Stockholm. Elle est creusée dans une masse irrégulière et très -puissante de pyrites qui, dans un grand nombre de points, sont presque uniquement ferrugineuses, et qui, dans quelques autres situés principa- lement près de sa circonférence , renferment une proportion plus ou moins considérable de cuivre. Celte masse est enve- loppée par des roches talqueuses ou amphiboliques. Plus à l'Ouest, il en existe trois autres presque conligues l'une à l'autre, et qui se plient en portion de cercle autour de la masse principale. Elles sont exploitées aussi bien que cette dernière. Celle-ci l'a d'abord été à ciel ouvert; des travaux imprudens ont fait ébouler les parois de l'excavation qui , depuis 1647, "6 présente plus, près de la surface, que d'ef- frayans précipices. Mais les travaux se poursuivent par puits et galeries dans la partie inférieure du gîte, et sont portés jusqu'à la profondeur de 194 famnars (environ 400 mètres). Ils pré- sentent des excavations assez vastes pour qu'on puisse y faire usage de chevaux, et y établir des forges pour la réparation des outils des mineurs. On assure que l'exploitation de cette mine remonte à une époque antérieure à l'ère chrétienne. Dans sa plus grande prospérité elle produisoit , dit-on, 60 mille quintaux métriques de cuivre par an ; elle n'en fournit plus maintenant que 6 à 9 mille ; elle donne en même temps 5oo quintaux métriques de plomb, 5o marcs d'ai'gent et 5 ou 4 d'or. Les minerais Irailésà Fahlun produisent li à 2 ^ pour cent de cuivre. On ne,se borne pas à en exti'aire ce métal, on en retire aussi du soufre, et on fabrique, soit au moyen de ce soufre, soit avec les pyrites mêmes, divers pro- duits chimiques. On voit autour de Fahlun, dans un espace MIN 41 1 d'une lieue, 70 fourneaux ou ateliers de diverses espèces. Le cuivre noir obtenu à Fahlun est converti en cuivre rosette, dans les ateliers de la petite ville de Of^vostad. Dans la mine de cuivre de Garpenberg, située à 18 lieues de Fahlun, on voit 14 masses de minerai toutes verticales et pa- rallèles entre elles et aux couches du schiste micacé ou tal- queux, au milieu desquelles elles se trouvent. Cette mine est exploitée depuis environ 600 ans. La mine de Nyakopparberg , en Nericie, à 20 lieues à l'O. de Stockholm, présente des masses de minerais parallèles entre elles , et dont la forme et la disposition sont des plus singulières. Elle est exploitée à ciel ouvert et à laide du feu. Nous citerons encore les mines de cuivre d'AUvidaherg , dans rOstrogothîe, qui fournissent annuellement la 6^ partie du cuivre de la Suède. Il existe en Suède plusieurs autres mines de cuivre. Leur nombre total est de dix; il étoit autrefois plus considérable. Elles fournissent aujourd'hui toutes ensemble 11 mille quin- taux métriques de cuivre. Le nombre des mines d'argent de la Suède a pareillement diminué. En 1767 , on n'en comptoit plus que trois en exploi- tation, savoir : celle d^Hellefors, dans la province de PVerme- land; celle de Segerfors , dans la Nericie, et celle de Sahla ou Sahlherg, dans la Westmanie , à environ 23 lieues N. O. de Stockholm. Cette dernière, seule, est de quelque importance. Elle est très-ancienne, et passe pour avoir été autrefois très- productive : elle ne donne aujourd'hui que 4 à 5ooo marcs d'argent par an. On en tire principalement du plomb très- riche en argent. Elle est exploitée jusqu'à plus de 200 mètres de profondeur. La solidité du rocher a permis d'y creuser de très-vastes excavations et de donner, même aux galeries, de grandes dimensions; aussi voit-on, dans l'intérieur des travaux, des machines à molettes, et le transport des minerais s'y exé~ cute-t-il dans des charrettes attelées de chevaux. On connoit à Sahlberg des gîtes d'antimoine sulfuré. Depuis 3o à 40 ans on a ouvert en Suède des mines de cobalt, principalement à Tunaberg et Los, prèi de Nykoping , et il Ot^ard, en Oslrogolhie. Les premières sont exploitées sur des filons peu puissans qui s'élargissent et se rétrécissent 412 MIN successivement : ce qui les a fait nommer Jilons en chapelet. Il paroît que les produits de ces mines, quoique fort esti- més jiar leur qualilé , sont en quantité peu considérable. Enfin on connoît en Suède une mine d'or: elle est située à Adelfors, paroisse d'Alsfeda, dans la province de Snioland. Elle est on exploitation depuis l'jôj , sur des filons de pyrite ferru- gineuse, aurifère, qui traversent des roches schisteuses; ils ne présentent que quelques pouces de minerai. Elle a donné autrefois 3o à 40 marcs d'argent par an; il y a peu d'années , elle n'en donnoit plus que 3 ou 4. Les mines et usines de Suède donnoient annuellement , en 180g, un produit brut de 36,690,000 fr. Le midi de la Finlande, et les parties limitrophes de la Russie, contiennent quelques mines, mais qui sont loin d'a- voir l'importance de celles de la Suède. A Orijerwj près Helsingfors on voit une mine de cuivre dont la gangue est de la chaux carbonatée qu'on emploie comme pierre à chaux. Près de Cerdopol, Avilie située à l'extrémité N. O. du lac Ladoga , on a exploité autrefois des filons de pyrites cui- vreuses. Sous le règne de Pierre-le-Grand , on a découvert un filon aurifère dans les montagnes granitiques qui bordent la rive orientale du lac Ladoga près d'ûlonetz. Il n'étoit riche que près de la surface, et son exploitation fut abandonnée. Dernièrement on a essayé d'exploiter des minerais de cuivre et de fer près d'Euo, au-dessus et au N. O. de Cerdopol, mais avec peu de succès. On a exploité autrefois près du lac Shuyna, au N. O. de Cer- dopol, de riches minerais de fer qui se trouvoient en filons; cette exploitation a cessé. Sur le rivage occidental du lac Onega, se trouve à PetrO' zai'odslc une usine àfer, ou zavode , qui est le plus grand éta- blissement de ce genre que possède le nord de la Russie. On n'y traite maintenant que des minerais de fer des marais, qu'on extrait des petits lacs des environs. Le calcaire de transition qui constitue VEstonie , contient des minerais de plomb à Arrossaar près de Fellin. Ces mine- rais étoient exploiiés quand ces provinces apparlenoient aujç MIN /,'3 Suédois. On a essayé sans succès d'en reprendre rexp'oitatiou en 1806. Mines des monts AUeganj. • La chaîne des Allegany , qui traverse les Etats-Unis d'A- mérique du N. O. au S. E. , parallèlement aux fivages de l'Océan atlantique, renferme un assez grand nombre de gîtes de minerais de fer, de plomb et de cuivre; on y trouve aussi quelques minerais d'argent, de la plombagine et du fer chromaté. Des tentatives ont été faites pour exploiter un grand nombre de ces gîtes ; mais la plupart ont été sans succès. On trouve une couche de fer oxidulé dans le gneiss prés de Franconia dans le Newliampshire. Elle a de 5 à 8 pieds de puissance, et a été exploitée sur une longueur de 200 pieds et jusqu'à c)o de protondeur. Le même minerai se trouve en filons dans le Massachussets et le Vermont; il est accompagné par des pyrites de cuivre et de fer. Il se rencontre en quantités immenses sur les rives occidentales du lac Cliam- plain , formant des couches de 1 à 20 pieds de puissance, presque sans mélange , encaissées dans le granité. On le trouve aussi dans les montagnes de cette contrée. Ces dé- pôts paroissent s'étendre sans interruption depuis le Canada jusqu'aux environs de Netv-For/c , où l'on en voit un en ex- ploitation à Crown-Point. Le minerai qu'on en extrait esttrès- estimé. Il existe plusieurs mines du même genre dans le New-Jersey. Les montagnes primitives qui se trouvent dans le nord de cftEtat près de laDelaware, renferment une couche presque verticale de fer oxidulé, qu'on a exploitée jusqu'à 100 pieds de profondeur. Dans le comté de Sussex on trouve le même minerai accompagné de Franhlinite.A Newmilford dans le Co;i- necLicut on voit une mine assez abondante de fer spathique, la seule de ce genre qu'on connoisse dans les Aliegany. Les Etats- Unis contiennent un grand nombre d'usines à fer, dont quel- ques unes, avant 1775, envoyoient du fer à Londre.»:. Elles sont principalement alimentées par des minerais d'allu- vion. Les mines de plomb les plus remarquables des Allegany sont celles de Southampton dans le Massachussets , et de 4»4 MIN Perkiomen-Creeky dans\a Penxjhanle, à huit lieues de Phi- ladelphie. La première donne de la galène un peu argentifère; ce Tninerai est accompagné de divers minéraux à base de plomb, de cuivre et de zinc, et a pour gangues du quarz, de la baryte sulfatée et de la chaux fluatée. Ces substances forment "un filon qui traverse diverses roches primitives , et est connu , dit -on, sur une longueur de plus de six lieues. A Perkio- men-Creeh on exploite un filon de galène qui traverse un grès rapporté par plusieurs géologues au vieux grès rouge des An- glois (old red sandstonc ). On y trouve avec la galène une grande variété de minéraux à base de plomb, de zinc , de cuivre et de fer. On peut citer encordes mines de plomb qui s'exploitent en Virginie sur les bords de la Kanhawa. Aucune des mines de cuivre actuellement en activité aux Etats-Unis ne paroit mériter une mention particulière. La mine de Schujler dans le New-Jersej avoit donné beaucoup d'espérances , mais les travaux après avoir été poussés jusqu'à 3oo pieds de profondeur, sont abandonnés depuis quelques années. Le minerai quiconsistoit en cuivre sulfuré et en oxide et carbonate de cuivre, se trouvoit dans un grès rouge. On voit en quelques points des AUegany des gites de fer chromaté et de graphite dont on ne tire encore qu'un très-foible parti. On connoit des couches de houille dans plusieurs points des Etats-Unis, particulièrement sur le versant N. O. des Al- legany. Ce combustible est exploité avec succès sur les bords de ÏOhio, vers la partie supérieure de son cours. Mines du midi de l'Espagne. Les montagnes qui séparent l'Andalousie de l'Estramadure, de Léon et de la Manche , et celles des royaumes de Murcie et de Grenade , renferment quelques mines célèbres. Nous citerons d'abord les mines d'argent de Cuadalcanal et Cazalla , situées dans la Sierra-Morena, à i5 lieues N. de Séville. Parmi les minerais on remarque de l'argent rouge et du cuivre gris argentifère. Leur produit est peu considérable; mais cette con- trée en prcsentoit autrefois de beaucoup plusimportantes à Vil- la-Gultiera, non loin de Sévillc. Au commencement du 1 7'siècle, MIN 4i5 elles s'exploitoîenf , dit-on, avec tant dactiviië qu'elles ren- doient par jour 170 marcs d'argent. Plus à l'E. , il existe dans les montagnes de la Manche une mine d'antimoine à Santa- Crux-de-Mudeta. Sur [e versant méridiond\ de laSierra-Morena, on trouve des mines de plomb très-importantes, particulière- ment à Linarès , à 12 lieues N. de Jaen. Les filons sont très- riches près de la surface, ce qui fait qu'on ne se donne pas la peine de les suivre dans la profondeur: aussi le terrain est-il criblé de puits. On en compte, dit-on, plus de 5, 000 anciens et nouveaux, dont la plus grande partie est attribuée aux Maures. Six de ces mines sont exploitées au compte du Roi , et elles produisent , année commune , suivant M. de Laborde , 6,000 quintaux métriques de plomb , qui est trop pauvre en argent pour qu'on puisse eu extraire ce métal avec avantage. Bowles rapporte qu'on a trouvé aux mines de Linarès une masse de galène qui avoit 20 à 25 mètres en tous sens. On connoît des mines abondantes de zinc près d'^/caras, à quinze lieues N.E. de Linarès: elles alimentent une fabrique de laiton établie dans cette ville. Il existe aussi des mines de plomb dans les royaumes de Murcie et de Grenade. On en exploite de- puis quelque temps de très-productives près à'Almeria, port situé à quelques lieues à l'O. du cap de Gates. Le minerai est en partie traité sur les lieux avec de la houille apportée de Newcastle, enAngleterre, et en partie enyoyé à Newcastle pour y être fondu au moyen du même combustible. Les royaumes de Murcie, de Grenade et Cordoue renferment plusieurs mines de fer. Près de CasalLa et de Ronda , dans le royaume de Gre- nade , on exploite des mines de plombagine. Sur le flanc septentrional de la Sierra-Morena se trouvent les fameuses mines de mercure d'Almaden , situées près de la ville de ce nom dans la Manche. Elles ont pour objet des filons très-puissans de mercure sulfuré, qui traversent un grès que toutes les analogies portent à regarder comme tout au plus aussi ancien que la houille. On exploite près de là des couches de ce combustible. Mines des Pyrénées. LesPyrénées et les montagnes delà Biscaye, des Asturies et du 4>f' Mm nord de la Galice, qui en sont le prolongement , ne sont pas très- riches en gites de minerais. Les seules mines importantes qu'on y trc^jive sont des mines de fer : elles sont très-répandues dans toute la chaîne excepté dans son extrémité occidentale. On cite particulièrement dans la Biscaye la mine de Sommorostro, ou- verte sur un banc de fer oxidé rouge , et dans la province de Guipuscoa , les mines de Mondragon , d'Ojarzun et de Berha , situées sur des gites de fer spathique. Il existe plusieurs mines analogues dans V Aragon et la Catalogne. Dans la partie Fran- çoise des Pyrénées on exploite des filons de fer spathique qui traversent le grès rouge de la montagne à'Uslellegwy ^ près de Baygorry, département des Basses-Pyrénées. Le même dé-* partement présente dans la vallée d'Asson la mine de Hauga^ ron, qui a pour objet une couche de fer hydraté , subordonnée au calcaire de transition. C'est dans une position semblable que se trouve le dépôt de fer hydraté, exploité, depuis un temps immémorial, au Kancië , dans la vallée de l'^icdessos , département de l'Arriège. Les anciens travaux sont trèb-ir- réguliers et très-étendus; mais le gîte est encore loin d'être épuisé. Il existe encore des mines très -considérables de fer spathique à Lapinouse, k La tour de Batère, à Escaroii et à Fillols , au pied du Canigou , dans le département des Pyré- nées-Orientales. Les mines de fer des Pyrénées alimentent près de 200 forges catalanes. Bien qu'on connoisse dans ces montagnes, surtout dans la partie qui est formée de roches de transition , un très-grand nombre de filons de plomb, de cuivre, de cobalt, d'antimoine , etc. on ne peut guère y citer maintenant d'exploitations de ces métaux; et, parmi les mines abandonnées, les seules qui méritent d'être mentionnées, sont la mine de cuivre argentifère de Bajgorrj, dans le département des Basses-Pyrénées , la mine de plomb et cuivre à^Aulus dans la vallée d'Erce , département de l'Ar- riège , et la mine de cobalt de la vallée de Gistain , située en Aragon sur le versant méridional des Pyrénées. On assure ce- pendant qu'il existe actuellement une mine de plomb près de Bilbao en Biscaye. On remarque encore les mines de plomba- gine ouvertes à Sahun en Aragon. On connoît des gîtes ana- logues dans le département de l'Arriège , mais ils ne sont pas exploités. MIN 417 Mines des Alpes. Les mines des Alpes sont loin de répondre par leur nombre et leur richesse à l'étendue et à la masse de ces montagnes. On cite sur leur pente orientale dans les départemens des basses et des hautes Alpes , plusieurs mines de plomb et de cuivre , qui sont toutes peu considérables , et qui sont même abandonnées en ce moment , à l'exception de quelques exploi- tations de galène, qui fournissent un peu d'alquifoux. Pendant quelques années de la fin du 18" siècle, on a exploité, à la Gardeite dans VOisans , département de l'Isère, un filon de quarz qui contenoit de l'or natif et des pyrites aurifères ; le produit n'a jamais payé les frais , et la mine a été aban- donnée. UOisans présentoit une mine plus importante , mais qui maintenant est également abandonnée : c'étoit la mine d'ar- gent d'Allemont ou des ChalancJies. Le minerai consistoit en di- verses espèces minéralesplus oumoins riches en argent, dissémi- nées dans une argile qui remplissoit des fentes et des cavités irré- gulières au milieu de roches talqueuses et amphiboliques. Cette mine a donné annuellement, vers la tin du 18' siècle Jusqu'à aooo marcs d'argent. Elle a livré aussi du minerai de cobalt. Parmi le grand nombre d'espèces minérales, qu'on y a trou- vées en quantités trop petites pour les mettre à profit, on re- marque l'antimoine natif, le mercure sulfuré, etc. UOisans présente encore quelques mines peu productives d'anthra- cite. Des mines d'une nature analogue , mais plus importantes , s'exploitent au pied occidental des Alpes, à La Mothe, Notre- Dame-des-Vaux et Puttenlle , a quelques lieues S. E. de Gre- noble. Depuis l'entrée de la vallée de VOisans jusqu'à la vallée de VArc en Savoie, on trouve sur la pente N. O. des Alpes un grand nombre de mines de fer spathique. Le gissement de ce minerai y est très-diflicile à définir : il paroit former tantôt des couches ou amas , et tantôt des filons au milieu des ro- ches talqueuses; on en trouve aussi en petits filons dans les premières assises de la formation calcaire qui recouvre ces roches. Cesmines sont très-nombreuses; les plus productives se trouvent réunies aux environs d'Allevard, département de risère, et de Saint-Georges d'Hui'etières en Savoie. On cite 4i8 MÏN aussi celles des Fourneaux et de Laprat dans ce dernier pays. L'irrégularité des exploitations surpasse encore celle des gîtesf Les mines sont de temps imméznorial entre les mains des habitans des villages voisins, qui y travaillent chacun pour son compte, sans aucune prévoyance et sans autre règle que de suivre les masses de minerai , qui font espérer, daijs un court espace de temps, le profit le plus considé- rable. On y voit, comme cela arrive au reste dans presque toutes les mines de fer spathique , des travaux très-imprudens. La mine dite la Grande-Fosse, à Saint-Georges-d'Hurelières , se prolonge sans piliers ni étais sur unehauleur de i2omètre3,une longueur de 200 mètres, et une largeur égale à l'épaisseur du gîte qui est dans cet endroit de 8 à 1 2 mètres, desorte qu'elle présente un vide de 240,000 mètres cubes. Le fer spathique extrait de ces diverses mines, alimente 10 à 12 hauts four^ neaux dont la fonte, principalement propre à être convertie en acier, est traitée en partie dans les célèbres aciéries de Rii>es , département de l'Isère. On trouve dans quelques par- ties des mines de Saint-Georges-d'Huretières du cuivre pyri- teux qui est exploité, et qu'on fond a. Aigu ch die. La Savoie présente des mines de plomb célèbres h. Pescy et hMacot^ à 7 lieues à TE. de Mouliers. La galène, accompagnée de quarz, de baryte sulfatée et de chaux carbonatée ferrifère , s'y trouve en amas dans des roches talqueuses. La mine de Pesej avoit été remise en activité par le gouvernement françois, qui y avoit établi une école-pratique des mines; elle a produit an- nuellement entre ses mains jusqu'à 2000 quintaux métriques de plomb, et 2 5oo marcs d'argent ; elle est exploitée maintenant pour le compte du roi de Sardaigne; mais elle commence à s'épuiser, et donne de moins grands produits; celle de Macotj ouverte depuis peu d'années , commence à en donner de con- sidérables. On cite encore en Savoie la mine de pyrites cui* vreuses de Servoz dans la vallée de l'Arve. Le minerai se trouve à la fois en petits filons, et disséminé dans un schiste argileux; l'exploitation est maintenant suspendue. Enfin on connoît dans plusieurs points de ces montagnes et dans les parties limitrophes des Alpes, des exploitations peu produc- tives d'anthracite. Ul existe en Piémont quelques petites mines de plomb ar- MIN 4' 9 gentifère. Les mines de cuivre d'Allagne et celles d'Ollomoni ont donné autrefois des quantités considérables de ce métal. Leur exploitation est aujourd'hui peu active. Les mines de manganèse de Saint-Marcel n'ont que peu de débouchés, ce qui les empêche de prendre un grand développement. On voit des mines de plombagine foiblement exploitées aux environs de Vinaj et dans la vallée de Pellis, non loin de Pignerol. On a aussi exploité dans ce pays quelques mines de pyrites aurifères, entre autres celles de Mactignaga, au pied oriental du mont Rose. Les pyrites de cette mine ne donnoient par l'amalgamation que 1 1 grains d'or par quintal ; et cet or, loin d'être fin, contenoit ^ de son poids d'argent. Elles devenoient de moins en moins riches, à mesure qu'on s'éloignoit de lasurface* Les exploitations de pyrites aurifères du Piémont sont aujour- d'hui abandonnées ou peu actives. Lesseules mines importantes que présente ce pays sont celles de fer. Elles ont généralement pour objet des amas de fer oxidulé d'une nature analogue à ceux de Suède; les principaux sont ceux de Cogne et de Tra~ verselle : on les exploite à ciel ouvert; d'autres moins considé- rables sont exploités par puits et galeries. Ces minerais sont traités dans 53 hauts fourneaux, 55 forges catalanes, et io5 feux d'affineries .- le tout produit 100,000 quintaux mé- triques de fer en barres. Ou connoît une mine de fer oxidulé, actuellement aban- donnée à Boi'ernier près de Martigny en Vallais. Il existe une autre mine de fera Chamoissons, dans une haute mon- tagne calcaire sur la rive droite du Rhône. Le minerai pré- sente un mélange d'oxide de fer et de quelques autres sub- stances dont on a proposé de faire une espèce nouvelle sous le nom de Chamoissiie. Le pays des Grisons offre des mines de fer dont les travaux sonttrès-irréguliers, elles sont situées à quelques lieues de Coire. EnTyrol, la montagne de Falkenstein, formée de calcaire et de schiste argileux, et située prés de Schwatz, un peu au- dessous d'Inspruck, dans la vallée de l'inn , contient des mines de cuivre argentifère. A l'une d'elles, celle de Kutz-Puhl,les travaux avoient en lySg, au rapport de MM. Jars et Du- hamel, 1000 mètres de profondeur ; et passoientpour les plus profonds de l'Europe : mais il étoit question de les abandonner. 420 MïN On exploite des minerais analogues dansplusieurs autres points de la même contrée, La plupart des produits de ces mines sont porter à la fonderie de Brixlegg à quatre lieues de Schwatz. Les mines du Tyrol fournissoient, année commune, vers 17 69, 10,000 marcs d'argent: à des époques antérieures, leur produit avoit été double; aujourd'hui il est un peu moindre. Cette contrée contient aussi des mines d'or dont l'exploitation remonte à un siècle et demi. Elles se trouvent près du village de Zell , à huit lieues de Schwatz. Les filons aurifères traversent des schistes argileux et des roches de quarz. On a découvert de- puis peu en Tyrol un gîte de chrome oxidé semblable à celui des Ecouchets (Saône et Loire). On cite dans ce pays une mine peu importante de mercure près de Brenner, On connoît dans le pays de Saltzbourg quelques mines de cuivre. On y voit aussi dans les environs de Muerwinkel et de Gasfein, quelques filons exploités pour Tor qu'ils renferment ^ et dont le produit annuel est évalué à 1 1 8 marcs de ce métal. Il existe à Léogang une mine de mercure peu considérable. On trouve en Tyrol et dans le Saltzbourg des mines de fer en grande activité. On cite principalement celles de X/eintodcn près de Schwatz. Mais la partie des Alpes où se trouvent le plus de mines de ce métal, est la brandie qui se dirige vers la Basse-Au- triche. On y voit, tant en Sfyrie qu'en Autriche, un très-grand nombre d'exploitations de fer spathique. On y remarque par- ticulièrement les gîtes de minerais de ferspathique d'Eisenœrz, d''Erzberg, à'AdmonL, de Vordenherg , etc. Ces dernières sont si- tuéesà environ 26 lieuesS. O. de Vienne. Le flanc méridionaldes Alpes compte aussi un grand nombre de mines du même genre depuis le lac Majeur jusqu'en Carin- Ihie.On citeparliculièrementcellesqul sontsituéesprès deBer- game et celles deHuttenberg, de yValdenstein, etc., en Carinthie. Toutes ces mines de fer spathique sont ouvertes au milieu de roches de diverses natures qui appartiennent au terrain de transition ancien des Alpes. Elles paroisseut avoir de grands rapports de gissement avec celles d'Allevard. La branche des Alpes, qui se dirige vers la Croatie, pré- sente des mines de fer importantes, dans les montagnes de VAdehherg, à 10 lieues S. O. de Laybach, en Carniole. MIN 421 Les mines de fer que nous venons d'indiquer dans la partie des Alpes qui fait partie des Etats autrichiens, alimentent un Irès-grand nombre d'usines de fer. On compte en Styri^et en Carinthie plus de 400 fourneaux ou forges dont le produit annuel est d'environ 260,000 quintaux métriques de fer. Ces deux provinces sont célèbres par l'acier qu'elles produisent, et par les instrumens d'acier qu'elles fabriquent , tels que faulx, etc. La Carniole contient aussi un grand nombre de forges, et produ:t annuellement 5o mille quintaux métriques de fer. Il existe des mines de cuivre argentifère analogues à celles du Tyrol, à Scliladming en Styrie, à Kirschdorf en Carinthie, à Agordo dans le pays de Venise , et à Zamabor en Croatie. Ces dernières sont remarquables parla grande irrégularité des gîtes et par la richesse du cuivre pjriteux exploité, qui produit 33 pour loo et quelquefois jusqu'à 27 pour 100 de cuivre. On connoit en Carinthie des gîtes d'antimoine foiblement exploités. Quelques mines de cobalt connues en Styrie, sont aussi très-peu actives. Aux environs de Raihel, en Carinthie , on trouve des mines de calamine qui produisent annuelle- ment environ 2,000 quintaux métriques de cette substance. On en exploite aussi depuis peu en Styrie. 7.es calcaires qui couvrent les pentes septentrionales des Alpes, présentent, comme ceux des départemens dts Basses et des Hautes-Aines, plusieurs mines de plomb de peu d'impor- tance. Ils renferm.ent aussi plusieurs mines de sel gemme célèbres (Voyez Sel gemme ), Les calcaires analogues qui reposent sur les pentes des Alpes en Carinthie et dans les provinces voisines , présentent des mines de plomb, notamment près de TVillach et de Blej- herg. Ces mines sont très-nombreuses , et forment plus de 5oo arrondissemens de concessions. Elles livrent annuellement ]8 à 19,000 quintaux métriques de plomb trop pauvre en argent pour qu'on puisse en retirer ce métal avec avan- tage. Aux mines de Bleyberg, la galène forme 14 couches inclinées de 40 à So" à l'horizon , et alternant avec un pareil nombre de couches calcaires. Ces dernières sont extrême- ment remplies de coquilles. 11 n'est pas certain qu'elles n'ap^ partienncnt pas à un calcaire secondaire. 423 MIN Les calcaires qui couvrent la penfe méridionale des Alpes, contiennent aussi quelques mines de plomb ; mais on y remarque surtout la mine de mercure d'Idria, située au pied Ces Alpes, à lo lieues N. O. de Triesle; elle se trouve dans un calcaire que tout conduit à rapporter, au plus ancien des calcaires secondaires, au zechstein. Les Apennins qu'on peut considérer comme une dépendance des Alpes, présentent un petit nombre de mines >à Chiavary et à Pignone on y exploite le manganèse. Au commencement du dix-huitième siècle, on a exploité une mine de mercure à hevîgliani , en Toscane. On cite une mine d'antimoine à Perela dans les maremmes du Siénois. Avant de quitter ces contrées nous devons faire connoîlre les mines de fer de l'île d'Elbe. Elles sont fameuses depuis plus de 18 siècles; Virgile les qualifie d'inépuisables, et sup- pose qu'elles étoient ouvertes avant l'arrivée d'Enée en Italie. Elles sont exploitées à ciel ouvert sur d'énormes amas de fer oligiste, criblé de cavités qui sont tapissées de cristaux. L'ile renferme deux exploitations, dites de Rio et de Terra-Nova; la dernière n'est en activité que depuis peu de temps. On en extrait, année commune, 1 32, 000 quintaux métriques de mi- serai qui sont fondus dans les usines de Toscane, de Ligurie, de l'Etat romain, du royaume de Naples et de l'ile de Corse, On exploite depuis quelques années une mine de fer chro-- maté, à La Carrade, près Gassin, département du Var. Mines situées dans les terrains schisteux des lords du Rhin et dans les Ardennes. Les terrains de transition, qui forment, dans le N. O. de TAllemagne et dans la Belgique un pays de collines assez étendu, renferment plusieurs mines célèbres de fer, de zinc, de plomb et de cuivre. Ces dernières se trouvent sur la rive droite du Rhin, dans les pays de Nassau et de Berg, à Daden, à Augst^ hach, a Rheiabreitenbach , et près de Dillenbourg. Celle de Rhein'breitenbach a fourni autrefois 5oo quintaux métriques de cuivre par an, et celles des environs de Dillenbourg en livrent annuellement environ 800. On trouve aussi quelques raines de plomb argentifère dans les mêmes contrées. Les pics MIN 425 remarquables sont dans le pays de Nassau, celles deHolzapfel, de Pfingstiviese, de Lccwenbourg et à' Au gstbach, sur \a Wiede, vt d'Ehrenthal, sur les bords du Rhin, qui toutes ensemble produisent annuellement 6000 quintaux métriques de Çlomb et35oo marcs d'argent; et dans le pays de Berg celles des en- virons de Siegen et de Dillenhourg. On exploite un peu de co- balt aux environs de Siegen, et on cite quelques mines de même nature dans le grand-duché de Hesse-Darmstadt et dans le duché de Nassau Usingen. Mais le fer est la production la plus importante des mines de la rive droite du Rhin. On exploite, en un grand nombre de points de la Hesse et des pays de Nassau, de Berg, de la IMarck, deTecklenbourget de Siegen, des filons de fer hydraté ou d'hématite brune, des filons ou amas de fer spathique et des bancs de fer oxidé rouge. On remarque surtout, i." l'amas énorme de fer spathique, connu sous le nom de Stahlbergy exploité depuis le commencement du 14° siècle dans la mon- tagne de Martinsliardt , près de Miissen , où des excavations imprévoyantes ont occasionné, cà plusieurs reprises, desébou- lemens considérables; 2° les belles et abondantes mines de fer hydraté et de fer spathique des bords delaLahnetde lu Sayn , et parmi celles-ci la mine de Bendorf; 3.° la mine de Hohenkirchen, en Hesse, où on exploite un banc puissant de minerai manganésifére , et où les travaux sont asséchés par une galerie de mille mètres de longueur muraillée dans toute son étendue, etc. Ces diverses mines alimentent un très- grand nombre d'usines à fer, célèbres par lacier qui en sort , et parles objets de quincaillerie, les faulx, etc., qu'on y fabrique. Les provinces prussiennes de la rive gauche du Rhin, le duché de Luxembourg et les Pays-Bas, renferment aussi beau., coup d'usines à fer, dont un grand nombre sont alimentées, en toutou en partie, par des minerais de fer hydraté, quel- quefois zincifèrcs , extraits du terrain de transition où ils forment souvent des filons, et souvent aussi des dépôls fort irréguliers. Une partie sont exploitées à ciel ouvert, et une partie par travaux souterrains. Quelques unes de ces mines pénètrent jusqu'à 80 mètres de profondeur; on y remarque des galeries taillées en forme de voûte , et boisées avec des cer- A24 MIN ceaux. Le Hundsriicl, VEiffel et le pays de Luxembourg ea présentent un grand nombre. VEiffel présentoit aussi autrefois des mines de plomb im- portantes. On en voit encore, mais qui sont foiblement ex- ploitées, à Berncastel à 8 lieues iiu-dessous de Trêves sur les bords de la Moselle. Celles de Trarhach, situées deux lieues plus bas, sont maintenant complètement abandonnées. Il en est de même de celles de Blejalf, qui étoient ouvertes sur des filons encaissés dans le grauwackenschiefer , à 5 lieues O. N. O. de Priim , non loin^ de la ligne de séparation des eaux de la Moselle et de la Meuse , dans une contrée d'où l'industrie et l'aisance ont disparu depuis l'abandon des mines qui les avoient fait naître. Plus au nord on trouve un grand nombre de gîtes de calamine. Le plus considérable , et celui qu'on exploite avec le plus d'activité, est situé dans le pays de Limbourg (royaume des Pays-Bas), et connu sous le nom de la Grande montagne; il présente un amas de 40 mètres de largeur , de 4 à 5oo de longueur et d'une profondeur inconnue. Les premiers travaux entrepris , il y a plusieurs siècles par les Espagnols, ont été exécutés à ciel ouvert, et poussés jusqu'à 5o mètres de la surface. On a été obligé de renoncera ce mode de travail, et on a pénétré jusqu'à la profondeur de 80 mètres, au moyen de travaux souterrains; 5o à 60 ouvriers travaillent dans cette mine , et extraient annuellement 7 à 8,000 quintaux métriques de calamine, ayant une valeur de 70 à 80,000 fr. Dans les parties voisines du territoire prussien, non loin d'A.ix-la-Cha- pelle, on exploite aussi de la calamine, avec les minerais de plomb et de fer auxquels elle est unie, dans des gîtes que M. Bouesnel regarde comme analogues au filon de Vedrin , dont nous allons parler ci-après. L'exploitation s'opère au moyen de petits puits ronds, de 3o à 40 mètres de profon- deur, qui souvent ne sont boisés qu'avec des branches flexibles ou des espèces de cercles de tonneaux : ces exploitations peuvent fournir annuellement 16 à 20,000 quintaux métriques de calamine aux fabriques de laiton de StoUberg. Sur la rive droite du Fvhin , dans le comté de la Marck , plusieurs petites mines de zinc livrent annuellement environ lôoo quintaux métriques de calamine aux fabriques de laiton d'Iserlohn.- MÎN k^i La mine de plomb de Vedrin, que nous venons de citer, se trouve à quelque distance au N. de Naraur : elle est ouverte sur un filon de galène à peu près vertical , qui traverse eu N. au S., un calcaire en couches presque verticales, probable- ment analogue au calcaire du Derbyshire. Le filon a une puis- sance de 4 à i5 pieds, il est connu sur une longueur d'une demi-lieue. La mine exploitée depuis deux siècles, présente des travaux très-étendus; on y remarque une belle galerie d'écoulement : elle a produit annuellement jusqu'à <),ooo quin- taux métriques de plomb. Aujourd'hui la mine de Vedrin, et quelques exploitations voisines, ne donnent plus annuelle- ment qu'environ 2,000 quintaux métriques de plomb', et 700 marcs d'argent. Mines des montagnes calcaires de l'Angleterre, La formation calcaire immédiatement inférieure au terrain houiller (mountain limestone) constitue presque à elle seule plusieurs contrées montagneuses de l'Angleterre et du pays de Galles, dans lesquelles on remarque trois districts très-riches en mines de plomb. Le premier de ces districts comprend les parties supérieures des vallées de la Tjne, delà fVear et delà Tee5, dans les comtés de Cumberland, de Durham et d'York. Ses mines principales sont situées près de la petite ville à'Alston-Moor, en Cumber- land. Les filons de galène, qui y forment l'objet des travaux, traversent des couches alternatives de calcaire et de grès : ils sont très-remarquables en ce qu'ils s'amincissent et s'appau- vrissent subitement en passant du calcaire dans le grès, et reprennent leur richesse et leur allure premières en passant du grès dans le calcaire. Les exploitations sont situées dans les fiancs de coteaux, assez élevés , dégarnis de bois et presque en- tièrement couverts de bruyères marécageuses. On se débar- rasse des eaux par des galeries d'écoulement, et on fait traîner les minerais jusqu'au jour par des chevaux. La galène extraite de ces mines est traitée au moyen de la houille et d'un peu de tourbe dans des fourneaux écossois. Le plomb qu'on en retire est très-pauvre en argent, et il n'y a guère qu'une seule usine dans Liquclle on soit dans l'usage d'extraire ce métal par la ^26 MIN «oupellatîon. Les mines de ce district produisent annuellement 172,000 quintaux métriques de plomb (1). Il présente en outre une igine de cuivre à 2 lieues S. O. d'Alston-Moor. Le mi- nerai est une pyrite cuivreuse qu'on trouve accompagnée de galène dans un filon très-étendu, et qui ne paroit pas appartenir à la même formation que les autres filons de cette contrée. Le second districtmélallifère est situédans la partie septen- trionale du Derhyshire, et dansles parties contiguës des comtés voisins. Les contrées, appelées Peacfc elKirao-s-Fie/d, sont les plus yiches en gîtes exploitables. Les mines du Derhyshire com- mencent à s'épuiser: elles sont très-nombreuses, et en générai peu considérables ; la galène qu'on en retire est traitée à la houille dans des fourneaux à réverbère , on n'en extrait pas l'argent. Elles fournissent annuellement 9,000 quintaux mé- triques de plomb ; on en extrait aussi une certaine quantité de calamine et un peu de minerai de cuivre. On trouve un filon de pyrites cuivreuses à Ecton en Staffordshire , sur les limites du Derhyshire. Les filons du Derhyshire sont devenus célèbres parles beaux minéraux qu'ils ont produits, et sur- tout par Pinferruption qu'ils éprouvent presque constamment à la rencontre de la roche trapéenne, appelée Toadstone, qui se trouve intercalée dans le calcaire. Le troisième district métallifère est situé dans le Flinfshire et leDcnbigshire qui formentla partie N. E. du pays de Galles. C'est le plus productif après celui d'Alston-Moor; il fournit annuellement 69,000 quintaux métriques de plomb, et une certaine quantité de calamine. La galène y est traitée dans des fourneaux à réverbère, et donne un plomb très-peu riche en argent qu'on soumet rarement à la coupellation. Les mines se trouvent en partie dans le calcaire métallifère, et en partie dans diverses roches plus anciennes. (1) Cette évaluation est tirée, aussi bien que les suivantes, d'une note de M. John Taylor, imprimée dans la Description géologique de l'An- gleterre, par MM. Pliilips et Conj'Leare. J'ai quelques raisons de croire qu'on a commis une erreur en imprimant cette note, et que les nombres cités indiquent la quantité de galène produite. La quantité de plomb «croit alors environ les deux tiers de celle énoncée. La même remarque «'applique au produit des mines de plomb du Devonsbire et de Strontian. MIN 4«7 Au S.E. de ce disfrict on voit encore des mines de plomb dans le Shropshire. Elles se trouvent comme les précédentes en partie dans le calcaire métallifère, et en partie dans des roches plus anciennes. Elles livrent annuellement au Com- merce 7 à 8000 quintaux méfriques de plomb. On cite quelques mines de galène et de calamine dans les Mendiphilîs au midi de Bristol, mais il paroît qu'elles sont maintenant abandonnées. Outre les mines métalliques que nous venons de citer, la formation du calcaire métallifère présente en Angleterre , particulièrement dans les comtés de Northumberland et de Cum- berland, plusieurs mines de combustibles fossiles ouvertes sur des couches de houille que renferment des grès qui alternent avec le calcaire. Mines de la, Daourie, On donne le nom de Daourie à une grande contrée toute raontueuse, qui s'étend depuis le lac Baïkal jusqu'à l'Océan oriental. Il n'y a peut-être aucune autre contrée dans le monde aussi riche en gites de minerais de plomb , que la partie de ce pays qui s'étend jusqu'à la jonction des rivières C/ii7ca et ^rg^ou/i, dont la réunion forme le fleuve Amour, et qui appartient à la Russie. Les mines quiysontouvertesconstituent le troisième arrondissement démines de laSibérie , appelé arrondissement de Nertcliinsk, d'après le nom de sa capitale, qui se trouve à plus de 1800 lieues à l'E. de Saint-Pétersbourg. Le sol de la partie métallifère de la Daourie est formé de granité, de hornschiefer et de schistes sur lesquels repose un calcairegris, souvent siliceux et argileux, qui contient un petit nombre de fossiles, et dans lequel se trouvent les filons de plomb. Les plaines de ce pays, qui sont souvent des déserts salés, présentent des grès et des poudingues remarquables. On y voit aussi des roches huileuses d'apparence volcanique. 11 paroît que le calcaire métallifère est très-houleversé, et que les filons de plomb sont sujets à beaucoup d'irrégularités qui en rendent l'exploitation incertaine et difficile. Les mines sont situées principalement près des bords de la Chilca et de VAr^oiin, dans plusieurs canlonsassezéloignéslesunsdes autres, 428 MIN ce qui a forcé à bâtir un assez grand nombre de fonderies. Le manque de bois a gêné pour l'établissement de quelques unes. Le minerai est de la galène dont on trouve souvent des masses de plusieurs mètres de diamètre ; elle a ordinairement pour gangues des minerais de fer et de zinc , dont on ne tire aucun parti. La galène elle-même dont ces mines donnent des quantités énormes , reçoit un emploi bien différent de celui qu'elle recevroit dans un pays civilisé. Quoique le plomb qu'elle produit ne contienne que 6 à lo gros d'argent par quintal, c'est pour cet argent seul que les mines sont exploi- tées, La litharge produite par la coupellation est rejetée comme inutile; il en existe présdes fonderies, dit M. Patrin, des tas plus hauts que les maisons. On n'en réduit qu'une quantité insignifiante pour les usages du pays, ou pour celui des fonderies de l'arrondissement de Kolywan. L'argent ex- trait des mines de la Daourie contient une très -petite pro- portion d'or. M. Patrin dit que leur produit annuel vers 1784 étoit de 5o à 55 mille mares d'argent. L'exploitation de quel- ques unes des mines de la Daourie remonte à la fin du dix- septième siècle. Elleavoit été commencée en quelques points par les Chinois qui n'ont été entièrement expulsés de ce pays qu'au commencement du siècle suivant. Cependantune grande partie de ces mines n'a été ouverte que depuis 1760. Outre les mines de plomb, il existe en Daourie des mines de cuivre peu importantes, et on trouve dans diverses ex- ploitations de cette contrée des pyrites arsenicales dont on retire de l'oxide d'arsenic dans des fabriques établies à Jutlack et à Tchalbutschins'kj. A environ 45 lieues au sud de Nertchinsk, on trouve la montagne cVOdon-Tchelon , célèbre par les diverses pierres gemmes qu'on en a tirées: elle est formée d'un granité friable dans lequel on trouve des boules plus dures qui renferment des topazes, et sont très-analogues à la roche de topazes de Saxe. Dans ce granité il existe plusieurs filons remplis d'une argile ferrugineuse qui contient une grande quantité de wolf- ram, et beaucoup d'émeraudes, d'aigue-inarines, de topazes, de cristaux de quarz noirâtres, etc. On en a extrait beaucoup de ces pierres au moyen de quelques travaux très-irréguliers. La montagne de TouU-Kaltoui , située près delà précédente; MIN 435 offre des gîtes analogues. La présence du wolfram avoit fait espérer qu'on trouveroit de l'étain dans ces montagnes; mais cette espérance n'a pas encore été réalisée. On connoitt4ans ce pays des gîtes non exploités d'antimoine sulfuré. Sur quelques autres paj'S à mines moins connus. Il paroit qu'il existe au Brésil, outre les lavages de sables qui produisent les diamans, les pierres précieuses, le platine et presque tout l'or de ce pays , quelques mines d'or, de plomb et de fer , ouvertes dans des terrains très-anciens; mais il n'y existe aucune mine d'argent, ce qui^indique une grande différence entrelesgîtes métallifères de ce pays et ceux de l'Amérique espa- gnole. Les mines de plomb se trouvent particulièrement dans la capitainerie de Minas-Géraè's , canton de VAhaïté. Leur exploi- tation a été entreprise depuis quelques années. La capitainerie de Minas-Géraés contient des gîtes extrêmement abondans de l'er oxidulé et de fer oligiste qui constituent des couches ou d'énormes masses qui forment quelquefois des montagnes en- tières, ainsi que de nombreux fiions d'hématite et de fer oxidé rouge. On a commencé depuis peu à les exploiter, et on a établi des usines à fer à Gaspar-Suarez. Il existe aussi des mines de fer et des usines dans la capitainerie de Saint-Paul. On connoît une mine d'antimoine prés de Satara dans la capitainerie de Minas-Géraës, En Afrique , les habitans des contrées voisines du cap de Bonne-Espérance exploitent et travaillent le cuivre et le fer; et le Congo produit des quantités considérables de ces deux métaux. On assure qu'on trouve aussi beaucoup de cuivre en Abyssinie. Sur les rives du Sénégal , les Maures et les Pouls fabriquent du fer dans des forges ambulantes. Ils emploient comme minerai les parties les plus riches d'un grès ferrugi- neux qui paroît être très-moderne. Enfin le royaume de Maroc et la Barbarie paroissent renfermer beaucoup de mines de cuivre et de fer. Les îles de Chypre et de Négrepont dans la Méditerranée étoient célèbres autrefois par leurs mines de cuivre. Plusieurs îles de l'Archipel présentoient des mines d'or qui sont main- tenant abandonnées. Il en est de même de celles de la Macé- a3o min doine et de la Thrace. Les montagnes de la Servie et de l'AI- iianie contiennent des mines de fer. On connoit des mines de plorf.b en Servie. La Natolie possède des mines de cuivre et de fer aux environs de Tokat. On en trouve aussi en Arabie et en Perse et dans les pays voisins du Caucase, le royaume d'Ime- rette se distingue par ses mines de fe?. La renommée des sabres de Damas atteste la bonté des produits de quelques unes de ces mines. En outre la Perse renferme des mines de plomb ar- gentifère à Kervan, à quelques lieues d'Ispahan, et la Natolie fournit de l'orpiment. On indique quelques mines de fer et de cuivre en Tartarie. Le Thibet passe pour être riche en mines d'or et d'argent, La Chine produit une grande quantité de fer et de mercure , et du laiton blanc renommé. Les mines de cuivre de cet Empire se trouvent principalement dans la province de Yu JVan., et dans l'ile Formose. Le Japon possède aussi des mines de cuivre dans les provinces de Kijunaek et de Surunga. Il pa- roîtqu'elles sont abondantes; car, à une époque qui n'est pas encore très-éloignée, elles envoyoient leurs produits jusqu'en Europe. IL présente en outre des mines de mercure. La Chine et le Japon contiennent encore des mines d'or, d'argent, d'é- tain, d'arsenic sulfuré rouge, etc. On cite des gîtes volumineux d'arsenic sulfuré rouge, dans la mine d'étaiu de Kian-Fu ea Chine. Mais, en Chine comme en Europe, la houille est le produit le plus important des mines. Ce combustible s'ex- ploite surtout aux environs de Pékin, et dans les parties sep- tentrionales de l'Empire. 11 existe des mines de fer dans divers points de l'Empire des Birmans, et dans quelques parties des Indes. On tire de quelques unes du fer spathique et du fer oxidulé. L'acier indien, nommé IVoodz, qui n'est connu que depuis quelque temps en Europe, y est déjà très-recherché. Les îles de Ma- cassar, de Bornéo et de Timor renferment des mines de cuivre. Quant à l'étain qu'on tire de l'ile de Banca , de la presque île de Malaca, de divers autres points de l'Asie méridionale, il provient en entier du lavage des sables. 11 en est sans doute de même de l'or que fournissent les iles Philippines, Bornéo, etc. Il paroit cependant qu'on exploite des mines d'or et d'argent dans l'ile de Sumatra. MÎN 43i JIINES DES TERRAINS SECONDAIRES. Les plus importantes de toutes les mines des terrains se- condaires , peut-être même de toutes les mines en général , sont celles qui sont exploitées dans le plus ancien de ces ter- rains, dans le terrain houiller. Les lies Britanniques, la France et l'Allemagne présentent plusieurs groupes de petites montagnes primitives et de tran- sition sur les flancs, ou dans les sinuosités desquelles il existe des dépôts de houille, dont les principaux sont devenus de grands centres d'industrie. Glasgow , Newcastle , Scheffleld , Birmingham, Saint-Etienne doivent leur prospérité et leur rapide accroissement à la houille qui s'exploite à leurs portes en quantités énormes. Le pays de Galles, la Belgique, la Si- îésie et la partie adjacente de la GûZicie doivent également à leurs importantes houillères une grande partie de leur activité, de ieurrichesseet de leur population. D'autres terrains houillers moins riches ou exploités sur une moins grande échelle, ont procuré à leurs habitans des avantages moins signalés, mais cependant encore très -considérables ; tels sont dans la Grande- Bretagne, leDert/s?nVe, le C/i^esJiire et le Laracas/iiVe, le S/irops/iiVe, le PVanvichshire , les environs de Bristol, etc., quelques parties de l'Irlande; en France, Litry (département du Calvados), Coman£er/c( département de l'Allier), Saint-Georges-Chatclaisoit. (déparlement de Mayenne et Loire), Aubin (département du Lot), ^/ais (département du Gard), le Creusof (département de Saône et Loire), Ronchamps (département de la Haute- Saône ) ; dans les provinces prussiennes de la rive» gauche du Rhin, les environssdeSarreZrucfc; plusieurs points du Nord des pays de Berg et de Lamarck, du Mansfeld , de la Saxe, de la Hongrie, de ÏEspagne, du Portugal, des Etats-Unis, etc. Je n'entrerai pas dans de plus grands détails sur les mines de houille , pour ne pas répéter ce qui a été exposé à l'article Houille, où les principales mines de ce combustible ont été citées avec l'indication de leurs produits. La nature a déposé à côté de la houille un minerai dont lu valeur intrinsèque est très-petite, mais que son abondance rend extrêmement précieux dans le voisinage d'un combus- ■43a MIN tlMe abondant, c'est le fer carbonate des houillères. On l'ex- trait en quantités énormes des terrains houillers, de l'Ecosse, du Yorkshire, du Stajfordshire, du Shropshire et du pays de Galles, On en retire aussi beaucoup de celui delaSî/esfe , ettout fait es- pérer qu'il s'en ouvrira des min es abondantes près des houillères de France. Les usines à fer d'Angleterre qui sont alimentées à peu près uniquement par le fer carbonate des houillères, et la houille, livrent annuellement à la consommation plus de 2,5oo,ooo quintaux métriques de fonte moulée et de fer en barres dont la valeuï est de i oo millions de francs , c'est-à-dire presque égale à la moitié du produit de toutes les mines de l'Amérique espagnole. Cette quantité de produits est à peu près le double de celle que livrent toutes les forges de France, L'argile schisteuse du terrain houiller contient quelquefois une très-grande quantité de petits points pyriteux qui , en se décomposant par l'action de l'air et de la chaleur, produisent du sulfate de fer et du sulfate d'alumine , et même de l'alun qu'on en extrait par la lexiviation. (Voyez Sulfate de fer et Alun. ) Les mines de plomb de Bleyherg et de Gcmiind, près d'Aix- la-Cliapelle , sont exploitées dans un grès que beaucoup de géo- logues rapportent au grès rouge. Le minerai consiste principa- lement en rognons de galène, disséminés dans cette roche. Il est très-abondant et d'une exploitation très-facile. Ces mines produisent annuellement 7 à 8,000 quintaux métriques de plomb, qui ne contient pas d'argent en proportion suflisante pour qu'on l'en retire avec avantage , et 20,000 quintaux mé- triques de minerai préparé comme alquifoux. Nous avons dit que c'est dans un grès fort analogue au grès rouge qu'on exploite à Chessy le cuivre carbonate bleu , et le cuivre oxidulé. C'est encore dans un grès très-peu différent que se trouvent les mines de manganèse exploitées à ciel ouvert près à'Exeter en Angleterre. Le terrain calcaire qui recouvre le terrain houiller et le grès rouge, et que les géologues désignent sous le nom de zechstein, de calcaire magnésien et de calcaire alpin, contient différens dépôts de minerais métalliques; le plus célèbre est le schiste cuivreux du Mansfeld, couche de schiste calcaire de MIN 435 quelques pouces à deux pieds d'épaisseur, qui contient des py- rites de cuivre en assez grande quantité pour donner deux cen- tièmesdu poids du minerai de cuivre argentifère. Cette couche mince se montre dans le nord de l'Allemagne sur une longueur de oo lieues des bords de l'Elbe, aux rives du Rhin. Malgré sa foible puissance et le peu de richesse du minerai qu'elle donne, des mineurs habiles ont trouvé moyen d'y rétablir en di- vers points un grand nombre d'exploitations importantes , dont les plus considérables se trouvent dans le pays de Mansfeld , notamment près de Koltenburg; elles produisent annuellement 20,000 quintaux de cuivre, et 20,000 marcs d'argent. On doit citer aussi celles de la Hesse , situées près de Frankenberg , de Bieber et de Riegelsdorf. Dans ces dernières le schiste cuivreux et les couches qui l'accompagnent sont traversés par des filons de cobalt qu'on exploite par le même système de travaux souterrains que le schiste. Ces travaux sont considérables : ils s'étendent , suivant la direction de la couche , sur une longueur de 8000 mètres , et s'enfoncent jus- qu'à une très-grande profondeur. On y remarque trois galeries d'écoulement, dont deux versent leurs eaux dans la Fulde, et la troisième dans la Verra. L'une d'elles se trouve à 18 mètres au-dessous du point le plus élevé des travaux. Ces mines étoient en activité dès ]53o. On en cite d'analogues près de Saalfeld en Saxe. Il paroît qu'on doit rapporter à la même formation le calcaire qui contient la mine de fer spathique de Schmal- haden au pied occidental du Thuringerwald , où on exploite depuis un temps immémorial une masse considérable de ce minerai connue sous le nom de Sthalberg. L'exploitation qui s'exécute de la manière la plus irrégulière, a produit des excavations énormes qui ont donné lieu à de fâcheux ébou- lemens. Il en sort annuellement 45 mille quintaux métriques de minerai qui alimentent un grand nombre d'usines où on fabrique beaucoup de fer et d'acier. A Tamoçviiz , à 1 4 lieues S. E. d'Oppeln en Silésie, le zech- stein contient dans quelques unes de ses couches des quan- tités considérables de galène et de calamine , et on y a ou- vert des mines qui donnent annuellement 6 à 7,000 quintaux métriques de plomb, jooo .\ 1100 marcs d'argçnt et beau- Si, ^3 454 MIN coup de calamine. On cite des mines de plonih argentifère à Olkutch et Jaworno en Galicie, à environ 6 lieues ]N. E. de Cracovie, et i5 lieues E. N. E. de Tamowitz. Leur pusition semble indiquer qu'elles appartiennent à la même formation. Il n'est pas certain que celles de fVi[lach et de BUyherg en Carinthie ne s'y rapportent pas également. On a découvert dernièrement près de Ccnfolens dans le dé- partement de la Charente, dans un calcaire secondaire, des couches calcaires, et surtout des couches subordonnées de quarz , qui contiennent des quantités considérables de galène. On coniioît aussi à Figeac , dans le département du Lot , des dépôts de galène , de blende et de ca aminé dans un cal- caire secondaire. A La Voulte , sur les bords du Rhône, oa exploite dans les assises inférieures des calcaires qui constituent une grande partie du département de l'Ardèche une couche puissante de minerai de fer. C'est dans le zechstein ou dans des grès et des rochts tra- péennes presque du même âge que sont exploités les quatre grands dépôts de mercure sulfuré d'Idr/a , du Palatinat, d'Al- maden et de Huancavelica. (Voyez Mercure.) Les terrains qui séparent le zechstein du calcaire à arjphites ou Lias {Bunter-Sandstein , Muschelhalh et Quadersanditem en Allemagne; New Ked Sandstone et Red Mari, en Angleterre) n'offrent guère d'autres mines importantes que celles de sel ' gemme. Cette substance nécessaire à la vie, trouvant un dé- bouché partout oii il existe des hommes, est exploitée non seulement au centre de l'Europe, dans le Ckeshire, à Vie, à îVieliczka etBoclmia, dans le pays deSaltzbourf;. etc., mais encore en un grand nombre de points des deux continens. (Voyez Sel GEMiME. ) On ne doit cependant pas oublier les mines de com- bustibles fossiles ouvertes dans le Quadersandstein. On en voit plusieurs, dans le pays de BucJceburg, non loin d'Os- nabruck , en Westphalie, à l'est de Spitelstein, dans le pays de Coburg, et en quelques points du S. O. de l'Allemagne; peut-être enfin, doit-on rapporter à la même formation ou bieD àla partie supérieure du Muschelkalk les mines de lignite, exploitées à Morhange , département de la Meurthe, et en quelques points du département de la Moselle. Le Lias ou calcaire à gryphites contient des lignites souvent MÎN 45§ trés-pyriteux qu'on exploite en quelques points, et particu- iièretnent à PP'itbj et Grisborough dans le Yorkshire , pour en retirer du sulfate de fer et de l'alun. ,^ Le calcaire oolitique contient des couches de minerai de fer, qui sont exploitées en quelques points de la France. D'/.) Adanson, Sénég. , pag. 5o, pi. 4, décrit et figure sous ce nom la coquille pourvue de son animal qui sert de type au genre Vis qu'il a établi , et qui a été adopté par tous les zoologistes modernes. Gmelin en a fait une variété de son buccinum vittatum, 'oa ne sait trop pourquoi. C'est le buc- cinuni mutabile de Bruguière. Voyez Vis. (De B.) MIRASOL [Bot.), nom vulgaire, donné dans les environs de Cumana au wedelia pulchella, cité par les auteurs de la Flore Equinoxiale. (J.) MIRA-SOLE. {Bot.) Suivant Guilandinus, les Italiens don- noicnt ce nom au ricin. (J.) 45a MIR MIRBELIA. {Bot. ) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, papillonacées, de la famille des légumineuses, de la déct ndrie monogynie, offrant pour caractère essentiel: Ua calice à deux lèvres, à cinq découpures inégales ; une corolle papilionacée; l'étendard droit et en cœur; les ailes alongées , rabattues, plus courtes que l'étendard , munies d'une oreillette ; 3a carène plus courte que les ailes ; dix étamines libres; un ovaire supérieur, pédicellé; le style recourbé; le stigmate en tête; une gousse ventrue, à deux loges; une semence dans chaque loge. MiRBELiA RÉTICULÉ: Mirhelia reticulata, Vent. . Jard. Malm. , tab. iig; Smith, PL Nop-. HoU. , pag. i3 ; Pultenœa ruhiœfo- iia, Andr. 5 Bct. Repos. , tab. 35 1. Arbuste d'un port élégant, qui s'élève à la hauteur de deux pieds sur une tige droite , cy- lindrique à sa base, anguleuse vers le sommet, glabre, noueuse, ayant les rameaux opposés ou ternes, quelquefoisalfernes ; les feuilles verticillées, au nombre de trois ou deux, un peupétio- lées, petites, linéaires-lancéolées , glabres, entières, roulées à leurs bords, lesstipules linéaires, pubescentes; les pétioles arti- culés ; les fleurs axillaires, disposées en petits paquets agglomé- rés , couleur de lilas, de la grandeur de celles du mélilot ; les pédoncules courts, munis de deux petites bractées; le ca- lice pubescent, campanule, d'un vert cendré, à deux lèvres, îasupérieure à deux lobes arrondis à leur sommet , l'inférieure •à trois divisions lancéolées, aiguës; la corolle papilionacée; les pétales onguiculés; l'étendard strié; la carène recouverte par les ailes composées de deux pièces ovales; les filamens d'un jaune pâle, courbés à leur sommet ; l'ovaire glabre , pé- 7'1'jp'yWum vcrticHiaLum , Linn,, 456 MIR Spec, 1410: F/. Dan., t. io4G.Ses tiges sont cylindriques, plus ou moins longues, selon la hauteur des eaux, garnies, dans toute leur longueur, de feuilles verticillées par quatre, ailées- pectin'ees, àpinnules rapprochées et opposées. Ses fleurs, dispo- sées dansles aisselles des feuilles supérieures , forment un épi feuille, long de six pouces et plus. Cette espèce croît au milieu des eaux stagnantes, en Europe et dans l'Amérique septen- trionale. MirvioPHYLLE PECTINE; Mjriophyllum pectinatum, Dec, FI, Fr., 5, p. 629. Cette espèce a le port du miriophylle à épi ; mais elle s'en dislingue, parce que ses fleurs sont accompagnées de bractées oblongues-linéaires, pinnatifides, à pinnules régu- lièrement disposées en peigne. Elle a été observée dans les eaux tranquilles aux environs de Montpellier, et probable- ment qu'on la trouvera dans plusieurs autres parties de la France et même de l'Europe, quand on saura la distinguer du rnyriophjllumspicatum,'dvec lequel elle a jusqu'à présent été confondue. Les miriophylles n'ont d'autre utilité que d'être propres à être convertis en fumier. Ils sont quelquefois si communs dans certaines .mares , qu'ils les remplissent presqu'entièrement, et qu'il peut être avantageux, pour les cultivateurs, de les faire arracher avec de grands râteaux pendant l'été, afin de les employer comme engrais, après les avoir laissé sécher pen- dant quelque temps. (L. D.) MIRIQUOUINA. (Mamm.) Voyez Marikina. (F. C.) MIRIS. (En/om.) Voyez MiRi CE. (Desm.) MIRISATO. {Bot,) Voyez Molago.Maram.(J.) MIRISSO {Bot.), nom brame, cité par Rhèede, dtVamolago du Malaïîar, espèce de poivre qui paroît être le piper malamiri. (J.) MIRITI {Bot.), nom d'un palmier du Brésil, cité par Pison , dont le fruit, de la grosseur d'un œuf, est bon à manger, et dont les feuilles servent à couvrir les habitations. (J.) MIRLE {Ornitli.) , un des noms allemands de l'émérillon , falco œsalon, Linn. (Ch. D.) MIRLIROT. {Bot. ) Le mélilot officinal et la luzerne lupu- Jine sont vulgairement connus sous ce nom. (L. D.) MIRMAU. {Bot.) Genre de plantes de la famille des lycopo- MîPi 457 fliacées élabli par Adanson et qui n'a point été adopté. Voyei LvCOPODlUM- (LeiM.) MIRMECIA. (Bot.) Schreber, et Willdenow après lui, ont donné ce nom au genre Tachia d'Aublet. Voyez Taciu. fl^EM.) MIRMFXOPHAGE ou plutôt MYRMÉCOPHAGE. [Mamm.) Nom grec qui signifie mangeur de fourmis. Voyez Fourmi- lier. (F. C.) MIRMIX. {Bot.) Voyez Mermex. (J.) MIROBOLAN , Mjrobolanus. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs incomplètes, souvent polygames, de la fa- mille des mzro^oia«ees, de la décandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Un calice à cinq divisions; point de corolle; dix étamines; un ovaire supérieur; un style j un drupe uniloculaire, souvent anguleux, mais dépourvu de membranes à ses angles, en forme de baie; les cotylédons fo- liacés, roulés en spirale. Ce genre est très-rapproché des Badamiers {terminalia) , avec lesquels plusieurs auteurs Favoient confondu -. il en dif- fère principalement par ses fruits dépourvus de ces larges membranes qui caractérisent les badamiers. Le mjrobolanus fatrœa a été converti par M. de Jussieu en un genre particu- lier mentionné dans cet ouvrage. (Voyez Fatré. ) MiROBOLAN CHÉBur.E: Mj'robolatius chebula, Gaertn., deFruct., tab. 97 ; Lamck. , III. gen., lab. 84g , fig. 4 ; Terminalia chebula, Willd., Spec, 4, pag. g6g. Arbre de vingt à vingt- quatre pieds, dont les rameaux sont épars, diffus , cendrés , garnis de feuilles pétiolées, presque opposées, glabres, ovales, très- entières, soyeuses et pubescentes dans leur Jeun esse, munies de deux glandes ausommet du pétiole. Les fleurs sont sessiles, ver- ticillées, disposées en grappes terminales; ayant le calice court, campanule, jaune et glabre en dehors, velu en dedans, à cinq petites dents, pourvu dansle fond de glandes oblongueset barliu es; les étamines plus longues que le calice ; l'ovaire oblong, pileux à sa base. Le fruit est un drupe d'un brun noirâtre , rétréci à ses deux extrémités, marqué de dix angles, les al- ternes plus saillans : sa chair dure, fragile, a l'éclat d'une résine ; la coque est osseuse, pentagone; la semence ovale, alongée , acuminée. Le mjrobolanus citrina, Gaertn., tab. 97, et Lnmck., 77. g'-n, , tab. 849, ressemble beaucoup à Fcspèce 45S MiR précédente, et, selon Ggertner, n'en est peut-être qu'une va- riété; mais ses fruits sont plus petits, ovales, alongés , d'un jaune pâle, à angles très-va'riables , ridés entre les angles. Ces plantes croissent dans les Indes orientales. MiROBOLAN A FRUITS RHOMBOÏDAUX; Mjrobolanus rhomloidea, Poir. , Encycl. Suppl. Arbrisseau de l'ile de Madagascar, dont les tiges se divisent en rameaux bruns, un peu diffus, irré- guliers, cylindriques, un peu comprimés et anguleux au som- met. Les feuilles sont alternes, médiocrement pétiolées, glabres, un peu coriaces, lancéolées, très-entières, longues d'environ un pouce et demi , rétrécies à leur base , obtuses ou un peu aiguës, nerveuses, veinées; les fleurs disposées en petites grappes axillaires et latérales. Le fruit est un drupe sec, ovale, presque rhomboïdal , aigu aux deux extrémités, divisé en six ou sept angles très-profonds et saillans , contenant un noyau uniloculaire, monosperme. MiROEor.AN BELLERis : MjToholanus hellirica, Gœrtner, de Fruct., tab.97; Lamck. ,111. gen., tab. 849, fig. 3 ; Roxb., Corom., tab. ]i98;Breyn.,Icon., 18, tab. 4 ; Tani yRhèed., Malah., 4, tab. 10? Les fruits de cette espèce sont connus depuis long- temps dans divers traités sur les drogues , sous le nom de belLeris. Ils consis- tent en un drupe ovale , presque globuleux, d'un brun foncé, médiocrement anguleux, renfermant un noyau ou une coque osseuse, épaisse, pentagone, irrégulière, contenant une se- mence triangulaire , large et obtuse à sa base, acuminée au sommet; la radicule supérieure courte , cylindrique. Cette espèce croît dans les Indes orientales (Poir.) MIROBOLANÉES, Myroholaneœ. {Bot.) Cette famille de plantes à laquellelemirobolandonnesonnom, formoit primiti- vement une section de celle des éléagnées. Ensuite elle a été re- connue parnous dans le cinquième volume des Annales du Mu- séum d'Histoire naturelle, comme famille distincte d'après la structure de l'embryon que Ga?rtner avoit fait connoître dans * deux de ses genres, et qui a été postérieurement trouvée con- forme dans plusieurs autres. En la séparant, on l'avoit laissée dans la place qu'elle occupoit auparavant comme section, et les mêmes alïinités avoient été maintenues sous une autre déno- mination. Elle fait partie de la classe des péristaminées ou dicotylédones apétales ,' à étamines insérées au calice. Son MIR 469 caractère général est la réunion des suivans , ajoutés à ceux déjà énoncés. Un calice monosépale, adhérent à l'oyaire, rétréci au-des- sus de cette adhérence, prolongé au-delà en un limbe évasé et divisé en cinq lobes ou dents, qui tombe après la floraison ; dix étamints à filets distincts, insérées au limbe au-dessous de ses divisions ; un ovaire simple et adhérent, surmonté d'un style et d'un stigmate également simples; un brou ou drupe sec, ou presque capsulaire , contenant une noix de même forme et monosperme; graine insérée au sommet de sa loge; embryon dénué de périsperme, à lobes contournés en spi- rale autour delà radicule dirigée supérieurement. Les plantes de cette famille sont des arbres ou arbrisseaux à rameaux généralement alternes, ainsi que les feuilles qui sont simples et quelquefois rassemblées autour des points de partage des jeunes rameaux. Les fleurs axillaires, ou sortant du milieu des touffes de feuilles, sont disposées en épis ou grappes, ou plus rarement en corymbes ;souventrovaire avorte dans plusieurs indiquées alors comme mâles. Les genres de cette série sont le bucida, le myrololanus de Gaertner, auquel il faudra réunir le badamia du même , et peut-être aussi le pamea d'Aublet, ainsi que notre futrea; le terminalia dont le catappa de Gaertner et V aristotela de Com- merson doivent faire partie ; le chuncoa [gimbernatia de la Flore du Pérou), et le tanibouca que quelques auteurs rap- portent au terminalia. Un autre arbrisseau , conocarpus racemosa de Linnœus, dif- férent du conocarpus erenta , et séparé par Richard sous le nom de sphœnocarpus , par M. Gaertner fils , sous celui du laguncu- laria , présente le même caractère du fruit et de l'embryon -, mais il se distingue par ses feuilles opposées ainsi que ses ra- • meaux , par cinq petits pétales que Svvartz a observés le pre- mier, et, de plus, par sa graine qui commence à germer dans le fruit avant qu'ilse détache de son rameau , comme dans le man- glier ou palétuvier, d'où vient son nom vulgaire de mangle gris dans les Antilles. Maigre ces différences, il a beaucoup d'af- finités avec les mirobolanées, par l'ensemble des autres ca- ractères, et il peut servir de transition pour rapprocher de cette série quelques genres de la fanj.lle des onagraires, tels 46o MIR que le cacoucia , le combretum et quelques autres dont noi/i avions déjà indiqué le rapport dans le Gênera Plantarum , et surtout dans le Mémoire précité des Annales. Ces genres ont des pf taies, et quelques uns ont des feuilles opposées comme les sphœnocarpits ; ils présentent aussi les autres caractères principaux de la, fleur des mirobolanées , ainsi que Falisence du périsperme, l'unité de graine dans le fruit et la radicule montante ; mais leur ovaire contient primitivement plusieurs ovules dont un seul subsiste; les cotylédons de l'embryon , au lieu d'être roulés en spirale autour de la radicule , sont planes , ou tout au plus légèrement courbés sur les bords, et la radicule paroît dégagée au-dessus. Ces considérations, et surtout l'existence des pétales , nous avoient empêché de réunir ces genres aux mirobolanées, quoique nous eussions reconnu leur afiiinifé. M. R, Brown n'a pas été dans la même liésilation en tra- çant dans son Prod. Flor. A^o^'. Holl. sa nouvelle famille des santalacées , extraite des anciennes éléagnées : il annonçoit le futur établissement d'une famille voisine, sous le nom de combretacées, et il y rapportoit , avec les vraies mirobo- lanées, les genres Laguncularia ou Sphœnocarpus , Cacoucia^ Combretum , et d'autres genres polypétalés , voisins de ceux-ci, tels que le quisqualis , le gtiiera, le getoriia de Roxburgh, qtii ont également les co()lédons planes, ou presque planes. On pourroit encore ajouter le lumnilzera de Willdenow comme congénère du cacoucia. M. Brown indiquoit la place de ce groupe parmi les polypétalés , connoissant néanmoins sorr af- finité avec les santalacées qui sont apétales. Si, d'après des observations générales sur l'analogie exis- tante entre les plantes apétalées et les polypélalées , on est porté à regarder ici . avec M. Brown, comme moins impor- tante la présence ou l'absence des pétales, alors on placeroit cette famille ainsi composée près des onagraires à la suite du genre dont le cacoucia ne peut être très-éloigné , et il fau- droit avoir recours surtout au fruit uni ou mulliloculaire, pour distinguer ces deux familles. De plus on ne pourroit se dispenser de partager ces combretacées en deux sections prin- cipales caractérisées par les pétales existans ou nuls, les lobes de l'embryon planes ou contournes en spirale. I.'obscr- MIR 45 i valion d'un ovaire triovulé dans le hucida , faite par Richard (An. du fruit, pag. 47), pouvant faire supposer aussi une pluralité d'ovules dans les autres mirobolanées , comme elle existe dans les vraies combretacées, ne permet pas d'ajouter le nombre simple ou multiple des ovules , comme caractère distinctif. Ce partage nécessaire en deux sections , fondé sur la co- rolle, donne lieu à d'autres considérations. Il est reconnu, flans l'ordre naturel, que les famillesne sont pas disposées rigou- reusement en série unique, comme elleslesontforcément dans un livre, mais qu'elles sont plutôt rapprochées en masses ou groupes, présentant plusieurs points de contact ou d'aflinité. On en pourroit citer plusieurs qui , indépendamment de leurs rapports avec celles qui les précèdent ou les suivent, en ont aussi avec d'autres plus éloignées. Il est encore vrai que, si le caractère de l'existence de la corolle varie quelquefois , il est généralement plus constant , et que conséquemment il doit le plus souvent avoir une grande valeur: ces considérations pour- roient influer pour laisser les mirobolanées séparées des vraies combretacées, en les maintenant dans leurs classes respectives, et en évitant ainsi de ne pas trop contrarier la méthode pro- posée pour la facilité de l'étude. On satisfaisoit en partie aux lois de la nature , en indiquant dans la note finale de ces fa- milles les rapports existans, comme on l'a fait pour toutes celles dont on a pu reconnoitre les affinités prochaines ou éloignées. Cependantsi le nombre très-circonscrit des espèces de mirobolanées ne s'accroît point, si de plus on admet la ré- duction de leurs genres à deux ou trois, proposée par quel- ques auteurs; et si enfin leur affinité avec les santalacées et autres familles apétales est moindre qu'avec les vraies com- bretacées, alors on répugnera moins à les rapprocher de celles-ci, parce que la variation du caractère principal portera sur un plus petit nombre. Nous ne teiminerons pas cet article sans parler des deux genres Conocarpus et Gj rocarpus , qui avoient été placés à la suite de cette série ,^ le premier par M. Brovvn , et le second par nous. Le conocarpus a quelques rapports avec les mirobolanées par ses fleurs apétales et son ovaire, adhérent au calice; mais 462 MTR son port est trèt, - diliéreiit , iLS Heurs, rassemblées en tête presque sphérique et très serrée , n'ont que cinq étamines au lieu^le dix; son ovaire ne renferme qu'un ovule; son fruit, très-petit , sec et irrégulier , contient une graine dont l'em- bryon est entouré d'un périsperme indiqué par M. Gécrtner fils, ou d'une matière spongieuse qui en tient lien. Cet em- bryon a bien une radicule dirigée vers la pointe du fruit , c'est-à-diri^ inverse et montante; mais la structure et la si tuation de ses cotylédons sont fort différentes. Ce genre ne peut rester prés des mirobolanées: il auroit plus d'affinité avec les san- talacées,àla suite desquelles on le laisseroit comme type d'une nouvelle famille voisine, dont il seroit le seul genre connu. Des fleurs apétales , un ovaire adhérent au calice, un fruit monosperme, une graine sans périsperme, et surtout les co- tylédons de l'embryon, roulés autour de la radicule , suivant l'observation de Gasrtner, nous avoient paru être des carac- tères suffisans pour ramener le gjrocarpus de Jacquin à la suite des mirobolanées , comme genre voisin. Nous n'avions pas fait attention que Gasrtner annonçoit et fi'^uroil une radi- cule descendante. Déplus, suivant la description de Roxburgh, la fleur n'a que quatre divisions au limbe du calice , et quatre étamines alternes, avcyc quatre corps glanduleux alongés, et un stigmate sans style. Dans le caractère tracé par M. R. Brovvn, il n'est pas question des quatre glandes, mais quatre divisions sont ajoutées au calice, et il dit que les anthères s'ouvrent en un panneau de la base à la pointe , comme dans les laurinées. C'( st probablement ce qui lui fait penser que ce genre a plus d'afïinité avec cette famille qu'avec les mirobolanées. On pourroit ajouter, en faveur de son opinion , que le gjrocar- pus , par deux de ses divisions calicinales , très-alongées en forme d'ailes, a quelque ressemblance avec le pterjgium de Correa, genre qui paroissoit voisin des laurinées , dont deux ou trois divisions du calice sont prolongées de la même ma- nière ; mais il diffère de ce genre ainsi que de toutes les vraies laurinées, par l'adhérence de l'ovaire au calice, l'enroule- ment des lobes de l'embryon, et surtout la radicule descen- dante. Il ne peut donc être lié ni aux laurinées, ni aux mi- robolanées, et il doit être le type d'une famille nouvelle. Le ptevigium \ui~mêine ne peut être reporté aux laurinées. s'il • MIR 463 est vrai , comme le dit Roxburgh, que son shorea et son dfpte- rocarpus congénères du pterygium , ont cinq pétales et des éta- mines nombreuses hypogynes , dont les anthères s'ouvrent au sommet : il faudra aussi chercher pour ce genre d'autres ana- logies. (J.) MIROIR (Entom.), nom donné par Geoffroy à un papillon qui est une espèce du genre Hétéroptère, décrite sous le n." 6 de ce dernier nom, et que nou-s avons fait figurer dans l'atlas, planche 41 , n."' 6 et 7. (CD.) MIROIR. ( Chasse. ) C'est un instrument dont on se sert pour attirerlesa/o«eiie5. Voyez-en la description sous ce mot, au tom. I.^"' de ce Dictionnaire, p. 496 et suiv. La fiente des bécassines , d'après laquelle les chasseurs recon- noissent leur passage, porte aussi le nom de miroir. (Cii. D.) MIROIR, Spéculum. (Ornith.) On appelle ainsi une tache colorée qui se trouve sur les couvertures supérieures des ailes de quelques oiseaux, et qui a ordinairement des reflets métalliques. Les couleurs diverses de cette plaque ont été jugées par Meyer propres à faciliter la distinction des espèces dans la nombreuse famille des canards, anas , Linn. On nomme aussi miroir ou œil les taches qui terminent les barbes de la fausse queue de quelques oiseaux, comme le paon. ( Ch. D.) MIROIR D'ANE, MIROIR DE SAINTE MARIE , MIROIR DE LA VIERGE. (Min.) Ce sont les noms que l'on donne principalement aux environs de Paris au gypse laminaire. Voyez Chaux SULFATÉE. (B.) MIROIR DES INCAS (Mm.) , nom appliqué tantôt à !a pyrite , tantôt à l'obsidienne , mais plus généralement à la pre- mière substance, parce que les pierres susceptibles d'acquérir par le poli un éclat assez vif servoient de miroir aux anciens Péruviens. (B.) MIROIR DE VÉNUS. {Bot.) On donne ce nom vulgaire au cawpanula spéculum Veneris , nommé aussi doucette, dont on mange en salade les jeunes pousses. (J.) MIROIR DU TEMPS (Bo/.), nom vulgaire du mouron rouge. (L. D.) MIROITANTE [Min.), nom donné par de la Métherie à la DiALLAGE métalloïde. Vo)ez ce mot. (B'.') 464 MIR MIROSPERME, Mjrospe.rmum. {Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, à fleurs complètes , papilionacées, de la famille des légumineuses , de la décandrie monogynic de Linnseus , of- frant pour caractère essentiel: Un calice campanule, à cinq dents peu marquées; une corolle papilionacée ; l'étendard presque orbiculaire, un peu échancré au sommet; les ailes ouvertes, presque de la longueur de l'étendard; la carène à deux pétales connivens; dix étamines libres, renfermées dans la carène ; un ovaire supérieur ; un style ; une gousse plane , aplatie en une aile membraneuse, indéhiscente, renfermant vers son sommet une ou deux semences comprimées, réni- f or m es. MiROSPEiiME FRUTESCENT : Myruspermum frutescens , Jacq. , Amer. , tab. 174, fig. 4; Lamck., III. gen, , tab. 041, fig. 2. Arbrisseau médiocrement rameux, qui s'élève à la hauteur de huit à dix pieds, ayant les feuilles alternes, ailées, longues d'en- viron huit pouces , composées d'environ quinze folioles un peu pédicellées , glabres, oblongues, obtuses, entières, un peu échancrées au sommet, longues d'un pouce; les fleurs d'un blanc teint de rose , disposées en grappes lâches, simples ou bifides, presque terminales. Le fruit est une gousse d'un brun grisâtre, assez grande , membraneuse, indéhiscente, renfermant à son extrémité plusieurs semences dont quelques unes avortent. Cette plante croit dans l'Amérique méridio- nale, aux envii'ons de Carthagène. MiROSPERME B.WMiEK: MjTospermumperuiferum^ Poir., Encycl. Su^p. iMjroTjlonperuiferum, Linn. fils, SuppL, pag. 2 53. Cette espèce doit être distinguée de la précédente par son port et par le petit nombre de ses folioles sans impaire. C'est un très-bel arbre, revêtu d'une écorce lisse , épaisse, très-réiineuse, ainsi que les au très parties de cette plante. Ses feuilles sont al ternes, composées de deux paires de folioles pédicellées , glabres, ovales lancéolées, entières, prolongées par une pointe mousse, traversées par des lignes de points transparens et résineux; les pétioles et la principale nervure pubescens ; les fleurs disposées en grappes droites, axillaires, unilatérales, plus longues que les feuilles; ayant le pédoncule pubcscent, et de petites bractées sous forme de tubercules ; le calice est campanule, d'un blanc verdùlre : la corolle blanche ainsi que les anthères; les gousses MIR 465 sont vertes. Cette plante croît dans rAmërique méridionale, ]I est aujourd'hui reconnu, d'après Mutis, qu'elle fournit le lÎAU.ME DU PÉiiou. ( Voyez ce mot. ) MiROSPERME PÉDICELLÉ : Mjrospermum pedicellatum , Laînck. , IIL gen. , tab. 841, fig. 1 , et Dict. , n." 22. Grand arbre du Pérou, dont l'écorce est cendrée, le bois blanchâtre, d'un rouge tirant sur le noir da ns Tint érieur. Les branches sont d'un gris jauncàtre, les feuilles alternes, ailées avec une impaire, composées de sept à quinze folioles ovales oblongues, entières, fermes, coriaces, criblées de points oblongs, diaphanes. Le» fleurs sont nombreuses, pédicellées , inclinées , disposées le long des rameaux en épis droits, longs d'environ six pouces, d'un aspect fort agréable; elles ont le calice un peu pubescent, campanule, à cinq dents; la corolle blanche; les pétales une fois plus longs que le calice. Les gousses sont pédicellées, oblon- gues, comprimées, obtuses, mucronées, glabres, d'un brun clair, longues de trois à quatre pouces. Le bois de cet arbre, à raison de sa grande dureté, est employé pour la construc- tion des édifices , des moulins à sucre, etc. (Poir.) MlROXYLE(.Bo^), Mjroxylon , Forst. Genre de plantes di- cotylédones, àfleursincomplètes, dont les rapports, dansl'ordre naturel, ne sont pas encore bien connus, de la dioécie polyan- drie de LinnaBus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs dioïques ayant un calice à quatre ou cinq divisions profondes, persistantes ; point de corolle ; un bourrelet en anneau au fond du calice; un grand nombre détamines; les anthères petites , arrondies; des fleurs femelles ayant un ovaire supérieur; un style très-court; un stigmate obtus, un peu trlfide. Le fruit consiste en une baiesèche, ovale, presque à deux loges, à deux semences dans chaque loge. Forster avoit d'abord imposé à ce genre le nom de myyroxj- lon, la plante ainsi nommée par Linnaeus fils, ayant été réunie au genre Mjrospennuin : depuis , Forster lui-même et M. de Lamarck, dans ses Illustrations, ont adopté l'expression de xflosma. Deux espèces sans description sont indiquées par Forster pour ce genre , savoir: mjroxylon suaveolens , Forst., Gen. , 126, tab. 63; xj'losma suaveolem y Forst., Prodr. , n." 5So\ L'imck., m, ^en., lab. 827. Arbre découvert dans les îles dt- 3i. ^ 3.. 465 MIR la Société, à feuilles simples, ovales, dt-ntécs en scie; Mjro- xylon orbiculatum, Forst. , Gen. , tab. 63 ; Xjiusma orbicula- tum, Forst., Prodr., n." 58 1 . Dans cette espèce les feuillessont un peu arrondies, très-entières : elle a été observée dans l'île Savage. Les naturels du pays, au rapport de M. Forster, se servent du bois de ces arbres pour communiquer une odeur agréable à l'huile de cocotier, qu'ils emploient ainsi aroma- tisée, pour se parfumeries cheveux. (Poir. ) MIRRO-MIRRO. (Ornilh.) Nom que porte, à la Nouvelle- Zélande , la mésange à grosse tête, parus macrocephalus , Lath. Voyez Mésange. (Ch. D.) MIRSINE, MjTsine. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs souvent polygames ou dioiques, de la famille des ardisiacées, de la. penlandric tnonogynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persislant, à cinq, quel- quefois cà quatre divisions; une corolle nionopétale, à cinq ou quatre découpures; cinq anthères presque sessiles ; un ovaire supérieur; un style; un stigmate lobé ou lacinié. Le fruit est une baie sèche , à une seule semence. Ce genre, d'après des observations plus exactes, a été con- sidérablement augmenté par un grand nombre d'espèces, dis- tinguées d'abord comme autant de genres particuliers, telles sont: i.°le hadula, Juss. qui est le barthesia de Conimerson, ou VanguiLlara, de Lamarck; 2.° le manglilla , Juss., qui est le side^ roxylon manglilla, Lamarck, le caballeria de la Flore du Pérou ; 3.° Vathjroplijllum de Loureiro; 4.° le rœmeria de Thunberg ; 5.°lerapan.iad'Aublet, ainsi que plusieurs espècesd'flrdi.smetde sideroxjlon, etc. Plusieurs de ces articles ont déjà été mem- tionnés dans cet ouvrage. MiRsiNE d'Afrique: Myrsine af ricana ,hinn .; Lamck., Ill.gen.f tab. 122; Conimel., Horf., vol. 1, tab. 64; Breyn., Centur. , tab. 6; Gaertn., de Fruct. . tab. 69. Arbuste assez élégant, toujours vert, dont le feuillage ressemble à celui du myrte commun. Sa tige est grisâtre, haute de deux à trois pieds; ses rameaux sont nombreux, paniculés, rougeâtres ou ponctués; ses feuilles petites , alternes , presque sessiles , ovales , entières , aiguës, un peu dentées à leur sommet, ponctuées en dessous; ses fleurs petites et nombreuses, inclinées, un peu pédonculées y solitaires, axillaires,ùu fasciculécs le long des rameaux ayant MIR 467 le calice parsemé de points glanduleux; la corolle une fois plus longue que le calice. Le fruit est une baie ou un petit drupe globuleux, de la grosseur d'un grain de poivre, contenant, sous une enveloppe un peu charnue, un noyau unilocûlaire monosperine. Cet arbuste croît au cap de Bonne-Espérance. On le cultive au Jardin du Roi. MiRsiNE A FEUILLES OBTUSES : Myrsine retusa, Vent., Jard. de Cels., tab.86; an Mjrsinerotundifolia ?Lamck,,Enc. Cet arbuste ressemble beaucoup au précédent par son port; il en dififère parses feuilles obtuses, en ovale renversé; par ses fleurs plus nombreuses, réunies en petits corymbes serrés ; par ses anthères plus longues que la corolle : par le stigmate en tête, pubes- cent, renfermé dans le tube de la corolle. Ses rameaux sont anguleux, pubescens, couverts de glandes noirâtres ; ses feuilles pétiolées, luisantes, coriaces; ses fleurs d'un pourpre foncé, ayant le calice cou vert de glandes purpurines; les étamines deux fois plus longues que la corolle , à filamens couleur de rose, et à anthères surmontées d'une petite glande blanchâtre; le style épais, très-court. Cette plante croit aux îles Açores; elle est cultivée au Jardin du Roi. On la multiplie de graines, de marcottes et de boutures, dans une terre de bruyère. Il faut la placer pendant l'hiver dans la serre d'o- rangerie. MiBsiNE CILIÉE ;MjT5jne ciliata, Kunth , in Humb. et Bonpl. No^. Gen. , 3 , pag. 2 48 , tab. 2 46 .Cette espèce , très-voisine des deux précédentes, a ses rameaux anguleux, couverts d'un duvet ferrugineux ; les feuilles pétiolées , éparses, rapprochées , ellip- tiques, arrondies au sommet, un peu mucronées, entières eu un peu crénelées, glabres , coriaces, ciliées à leur contour, ponctuées et glanduleuses en dessous; les fleurs axillaires, pé- donculées, réunies en ombelles serrées; les baies globuleuses, delà grosseur d'un grain de poivre, couronnées par le stigmate presque sessile, un peu conique, d'un brun noirâtre. Cette plante croît sur le penchant des montagnes, aux environs de Caracas. (Pom.) MIRTE. [Bot.) Voyez Myrte. (L. D.) MIRTIL. (Entom.) C'est le nom sous lequel Geoffroy a dési'fné en françois une espèce de papillon qui est le jurtinaâe Lin. n.TUS. (CD.) > 5o. 468 MIR MIRTILLE/(J5of.) Voyez Hvetiuf.. ( L. D.) MISAGO. (Ornith.) Ce nom et celui de lisago sont donnés par KcBHipfer, dans son Histoire du Japon, tom. i , p. 4i3, à un oiseau qu'il compare à Tépervier , et que Buffon, tom. g, in-4.'', p. 458, croit devoir ranger parmi les oiseaux aquatiques, attendu que Je poisson est sa principale nourriture, circons" tance insuffisante pour déterminer sa véritable place. Kaemp- fer dit dans sa trop courte notice, que le misago dépose sa proie dans un trou de rocher, où elle se conserve aussi bien que le poisson mariné, raison pour laquelle on l'appelle bisor- gonohusi a Valtiar de bisago; et il ajoute que ceux qui dé- couvrent cette sorte de garde-manger, en peuvent tirer un grand profit, pourvu qu'ils n'en prennent pas trop à la fois. Fleurieu qui, au tome second, pag. 4o5 , du Voyage autour du monde de Marchand, dont il a été le rédacteur, cite l'usage dans lequel sont les habitans de l'île de Bassan, sur la côte d'Ecosse, de dérober aux fous les poissons que les mères apportent chaque soir à leurs petits, fait à ce sujet, tom. 5, p. 167, la réflexion suivante : « Ainsi, en Asie comme en Europe, l'animal que nous appelons homme, ravit leur pâture aux autres animaux, quand il ne peut pas manger les animaux eux-mêmes. ^^ (Ch. D.) MISAINE. (Conchyl.) Quelques ouvrages du dernier siècle sur la Conchyliologie de cabinet , nomment aiusi le stronihus xuccinctus. (De B.) MISANDRA, (Bot.) Commerson avoit nommé ainsi une plante du détroit de Magellan , parce que dans plusieurs lieux de ce détroit il n'avoit trouvé d'abord que des individus mâles , probablement parce que les femelles se montroient plus tard. Il put enfin observer ceux-ci dans une seule île de ces parages, et il crut pouvoir établir le genre Misandra, que nous avions d'abord adopté en le plaçant à la suite du Gunnera, dans la fa- mille des urticées; en ajoutant néanmoins qu'il devoit peut- être se confondre avec ce genre plus ancien , et cette réunion a été faite par les auteurs qui nous ont suivi. (J.) MISCAIJN. {Bot.) Aux environs de Grenade, suivant Clu- sius, les Maures nommoient ainsi un c/irjsocome, qui est le gnaphalium luteo-album. C'étoit pour les Espagnols le roiiiern,. îfiarino^ c'est-à-dire la !?'osée de mer. (J.) MIS 469 Mise H MISCH. {Bot.) Voyez Mcchmech. (J.) MISCOPETALUM. (Co^) Sousce nom, M. Haworth a délachë des saxifrages lesaxifraga rotundifoLia, pour en former u^ genre .distinct qui n'a pas encore été adopté. (J.) MISCOPHE, Miscophus. (Entom.) Nom donné par M. Jurine à une espèce d'hyménoptère voisin des sphex dont il n'a observé que le mcàle, qu'il a figuré pi. 11 , sous le n.° 26. (G. D.) MISE. ( Ornith. ) Voyez Miso. ( Ch. D.) MISÈRE. {Ornith.) Un des noms vulgaires qui, d'après Sa- lerne, p, 233, sont donnés, ainsi que celui de bonhomme- misère, au rouge-gorge, molacilla rubecula, Linn., probable- ment parce qu'en hiver ses plumes sont hérissées, et qu'il semble transi de froid, (Ch. D. ) MISFIKI (BoL) , nom japonois, donné, suivant M. Thun- berg, à son polygonum filiforme , espèce de renouée. (J.) MISGURN {IchthyoL), nomanglois du Misgurne. Voyez ce mot. (H. C.) MISGURNE, Misgurnus. {Ichlhfol.) Genre de poissons de la famille des cylindrosomes, de M. Duméril, et de celle des cyprins, de M. Cuvier, qui le réunit aux cobites. Ce genre a les caractères suivans : Une seule nageoire du dos; bouche petite, garnie de barbil- lons; corps et queue cylindriques ; peau gluante et comme alépi-, dote; yeux très-rapprochés du sommet de la tête; des dents. Les misgurnes sont faciles à séparer des Cobites, qui n'ont point de dents; des Bltvrins et des Fundules qui manquent de barbillons; du Triptéronote , qui a trois nageoires du dos ; de la CoLUBRiNE et de I'Ompolk , qui n'en ont point. (Voyez ces différens noms de genres et Cylindrosomes.) On ne reconnoît encore qu'une espèce dans ce genre ; c'est le Misgurne fossile : Misgurnusfossilis, Lacépède; Cohitis fos- silis , Linnœus. Six barbillons à la mâchoire supérieure; quatre à celle d'en bas; dos noirâtre , obliquement et longitudinale- ment rayé de jaune et de brun; ventre orangé , ponctué de noir; joues jai^nes, tachetées de brun; nageoires pectorales, dorsale et caudale jaunes, avec des taches noires; catopes et finale jaunâtres. Ce poisson, dont la taille varie de dix à quarante pouces, 470 MIS habite les étangs et les lacs à fond vaseux. Il perd ditlicile- ment la vie, et s'enfonce dans le limon pour échapper au froid ,^'e l'hiver, ou à la dessiccation des marais en été, ce quia fait croire à quelques auteurs qu'il naissoit dans la terre. Il ressent vivement l'impression des vicissitudes de l'atmos- phère, et monte à la surface des eaux au moment de l'orage. Cette habitude l'a fait garder avec soin dans des vases par cer- tains observateurs qui l'ont transformé ainsi en un baromètre vivant , et qui lui en ont même donné le nom. Il multiplie beaucoup, mais sa chair est molle, visqueuse et d'une saveur de vase désagréable. Le misgurne avale continuellement de l'air, qu'il rend en- suite par l'anus , après l'avoir changé en acide carbonique, suivant Libelle observation de M. Ehrmann. (H. C.) MISILE, M/si/us. (Conchyl.) Genre de coquilles? établi par M. DenysdeMoritfort (Système deConohyliologie, 1. 1^ p. 296), et qu'il caractérise ainsi : Coquille libre, univalve, cloisonnée; droite , et formée en cruche un peu aplatie ; carénée et armée sur un des côtés; bouche ovale, ouverte ; cloisons unies: siphon inconnu. L'espèce qui lui sert de type, le Misile aquaire, Mi- silus aquatifer, figurée loco citato , est une coquille microsco- pique, d'une ligne de diamètre, et brillamment irisée. Elle se trouve vivante dans la mer Adriatique et fossile dans les environs de Sienne. (De B.) MISLETOE-TRUSH. {Omith.) Voyez Missel-Bird. (Ch.D.) MIS MIS. [Bot.) Voyez Mermex. (J.) MISO. [Omith. ) Ce nom qui signifie mouton, et celui de tacab, c'est-à-dire porteur d'eau, sont donnés en Perse, au pélican ordinaire, pelecanus onocrotalus , Linn. Klein , citant a la page ■22'] , de son OrdoAvium, le voyageur Chardin, tom. 3, c. 9, p. 40, écrit le premier de ces noms mise, et les applique tous deux au tantalus loculator , ou couricaca d'x\mérique, auquel ils sont étrangers. (Ch. D. ) UISOCAMVE, M isocampe. {Entom.) Cette désignation gé- nérique a élé donnée par M. Latreilleaux petits hyménoptères que Geoffroy avoit appelés cynips, mais qui n'étoient point lescynips de Linnaeus. Il a proposé son admission lorsqu'il a rendu à ces cynips de Jjinnœus leur véritable nom que Geof- froy avoit changé en celui de diplolepis. Ses misocampes sont MIS 471 aussi les mêmes que les ichneumons nains de Liiinaeus et que les diplolepis de Fabricius, c'est-à-dire, de très-petits hymé- noptères, voisins des ichneumons, mais à anthènes brisées et à corps brillant, gui vivent parasites des vrais cynips et deflarvcs de plusieurs insectes. L'espèce qu'il donne pour exemple est le raisocampedu Bédéguar, ichneumon bedeguaris , Linn. , qu'il ne faut pas confondre avec notre Cynips du Bédéguar, cynips rosce, aux dépens duquel il vit. (Desm.) MISOLAMPE, Misolampus. {Entom.) M. Latreille a nommé ainsi un genre d'insectes coléoptères voisin des blaps, mais dont les antennes ont les articles un peu différemment conformés. (CD.) MISON. (Bot.) Voyez Myson. (Lem.) MISPICKEL (Mm.), nom donné par les minéralogistes alle- mands an fer arsenical et 'i atax , i5.°les ej'laïs, 14.° les limnochares, 3 5." les caris, 16." les leptes, 17." les atomes, 18." enfin les ce y pèles. i.74 MIT Nous avons réuni la plupart de ces aptères dans une seule etmême famille caractérisée par la présence d'un bec ou suçoir; a tête et corselet distincts, sans mâchoires ni ailes, et les genres (jue nous y avons rapportés sont les Smaridies, les Tiques ou IxoDEs , les Leptes et les Sarcoptes. Voyez ces mots et la planche 52 de Tatlasde ce Dictionnaire. (CD.) MITELLA. (Bot.) Ce genre de Tournefort a été adopté par Linnaeus qui en a séparé le genre Tiarella. Voyez Mitelle et TiARELLE. ( LeM.) MITELLE, Mitella. (Malentoz.) C'est le nom sous lequel M. Oken, Sjst. gén. d'Hist. Nat., part. B. pag. 362 , a désigné dans le genre Lepas deLinnasus, la petite subdivision proposée long-temps auparavant par Hili, sous la dénomination de ScALPELLDM , adoptée par M. Leach. Voyez ce mot. (De B.) MITELLE , Mitella. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complétés, polypétalées , de la famille des saxifragées , de la décandrie digjnie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel: Un calice persistant , à cinq divisions; cinq pétales iaciniés, attachés au calice; dixétamines; un ovaire supérieur; deux styles courts; une capsule uniloculaire , s'ouvrant en deux valves polyspermes. MiTRLLE DiPHYLLE : Mitella dïphylla , Linn. ; Larack. , Ill.gen. , tab. 373, fig. i;Mentz., Pu gill.,ta.h. ]o;Gaertn., deFrucl., 1 , tab. 44. Une touffe de feuilles radicales sortent des racines ; ellessontportéessur de longs pétioles, assez grandes , en coeur, un peu aiguës, crénelées, quelquefois à trois ou cinq lobes, molles, d'un beau vert , légèrement pileuses à leurs deux faces, ainsi que les pétioles. Du milieu de cette touflFe s'élè- vent plusieurs hampes portant vers leur milieu deux feuilles opposées, presque sessiles. Les fleurs sont petites, un peu pédicellées, blanchâtres, placées dans l'aisselle d'une bractée fort courte sur une grappe droite et lâche; les pélales fine- ment frangés à leurs bords. Le fruit est une capsule un peu \euticulaire, médiocrement tomenteuse , renfermant sept à huit semences noires et luisantes. Cette plante croît dans les bois de l'Amérique septentrionale. Mitelle RÉNiFORME : Mitella renij ormis , Lamck. , Encycl. , et Ill.gen., tab. oyS , fig. 2; Mitella nuda , Linn. Quoique (rès- rapprochée de la précédente, cette espèce est beaucoup MIT ^75 plus petite, et assez bien distinguée par des caractères qui lui sont particuliers. Ses tiges sont couchées, grêles, herba- cées, radicantes ; les feuilles petites, alternes, pétiolées , réniformes , orbiculaires , bordées de grosses créneiures, parsemées de poils rares; les pétioles pileux ^ les fleurs petites, médiocrement pédicellées, disposées en une grappe simple très-làche ; les calices ouverts en étoile; les pétales pinnatifides; les divisions aussi fines que des cheveux ; les capsules oblongues, comprimées, s'ouvrant au sommet en deux valves; les semences noirâtres. Cette plante croit dans les contrées septentrionales de l'Asie. MiTELLE A FEUILLES EN CŒUR : Mitelld cordifoUa , Lamck. , Encycl. , et III. gen. , lab. SyS , fig. 3. Cette plante a des tiges grêles, presque nues, longues d'environ cinq pouces, cour- bées à leur base , mais non rampantes , garnies dans leur mi- lieu d'une très-petite feuille pétiolée ; les radicales sont en cœur, pétiolées, crénelées, hispides , étalées en touffe; les racines couvertes à leur collet d'écaillés brunes , presque imbriquées ; les fleurs petites, distantes, disposées en grappe courte; les pétales pinnatifides, un peu plus longs que le ca- lice. Cette plante a été cultivée au Jardin du Roi: on la soup- çonne originaire de la Sibérie. On trouve dans Michaux, Flor. Bor. Amer. , 1 , pag. 270 , une autre espèce très-voisine de la précédente, dont les feuilles sont un peu lobées, arrondies et en cœur. Elle croît sur les confins méridionaux du Canada ; une espèce à grandes fleurs, mitella grandijlora , a été mentionnée par Pursh dans sa Flore d'Amérique, vol. 1 , pag. 3i4.(Poir.) MITHON (Bo/.) , nom péruvien d'une onagre citée et figu- rée par Feuillée, qui estl'œnotlieraprostrata de la Flore du Pérou. (J.) MITHRAX, Mithrax. {Crust.) Genre de crustacés déca- podes, brachyures, rapproché des eurynomes et des parthe- nopes, décrit à, l'article Malacostracés, tom. XXVIII, pag. 265. (Desm.) MITHRAX. {Min;^ C'est , dit Pline, une pierre de Perse et des montagnes de la mer Rouge; présentée au soleil, elle fait voir une grande variété de ca^leur ; on croit que c'é- toit la même pierre que celle qu'on nommoit gemma so/ii. 476 MIT On peut rapporter avec assez de vraisemblance ce minéral aux opales ou aux girasols. (B.) MI,THRIDATEA. {Bot.) Commerson, dans ses manuscrits, nommoit ainsi Vanihora de Madagascar, dont nous avons cru pouvoir conserver le nom de pays comme n'étant pas barbare, Schréber et Willdenow ont préféré celui de Commerson. Ce genre, auparavant rapporté aux urticées, maintenant mieux connu, fait partie delà nouvelle famille des monimiées. Voyez Ambora. (J.) MITHRIDATIUM. {Bot.) Ce nom , cité par Cratevas , Pline et C. Bauhin, appartient, suivant ce dernier, à la plante nommée vulgairement dent de chien, erylhronium dens canis , et Adanson l'a adopté poTir son no m générique. (J.) MITILÈNE. {Ornith.) Il a déjà été parlé de cet oiseau, à l'article Bruant de ce Dictionnaire , tom. V, pag. 58 du supplé- ment, oii l'on a exposé que M. Temminck, (Jans la i.'* édition de son Manuel ornithologique , considéroit le mitilène, em- beriza lesbia, Gmel. , pi. enl. 656, fig. 2, et le gavoué de Pro- vence, emberiza provincialis , Gmel., même pi,, fig. i , comme appartenant tous les deux à l'espèce du bruant de roseaux, erre- beriza schaniclus , Linn.; mais dans la seconde édition de cet ouvrage, M. Temminck a formellement reconnu, pag. 5og et 3i8, que le mitilène et le gavoué étoient deux espèces dis- tinctes et différentes du bruant de roseaux. (Ch. D. ) MITINA. {Bot.) Adanson distingue sous ce nom une espèce de carline, carlina lanata , dont les écailles du périanthe sont sans épines sur le côté. (J.) MITOSATES, Mitosata. {Entom.) Fabricius a donné ce nom à ce qu'il nommoit une classe ou plutôt un ordre parmi les insectes. Il y rapporloit les myriapodes ou mille-pieds, dont le caractère, tiré des parties de la bouche, étoit ainsi exprimé : Deux mandibules composées; d,eux mâchoires et deux palpes distincts , ou soudés et réunis avec la lèvre . ( C. D.) MITOU. {Ornith.) Pour cette espèce de hocco , qui se nomme aussi mitu-poranga , crax aleclor , Linn. et Lath., voyez l'article Hocco, tom. XXI, p. 269 de ce i* ctionnaire. (Ch. D.) MITRA. {Bot.) Houstoun avoit fait sous ce nom un genre, adopté d'abord par Liu'Tacus sous celui de mitreola, etensuite jfeuni par lui àl'op/u'orJiiza, que nous placions dans les gcntia- MIT 477 nécs; mais un examen plus attentif de ce dernier genre a prouvé qu'il avoit l'ovaire adhérent au calice et les autres ca- ractères des rubiacées, pendant que le mitreola conservoit ceux des gentianées. Il a donc été nécessaire de rétabtir ce dernier en le séparant de Vophiorhiza. (J.) MIÏfiAGYNE [Bot,), nom proposé par R. Brown, pour dé- signer le genre Mitrasacme de I.abillardière. (Lbm.) MITRAIRE, Mitraria. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones , à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières , de la didynamie angiospermie de Linuctus , offrant pour caractère essentiel : Un calice double persistant; l'extérieur en forme de mitre, fendu inégalement; l'intérieur à cinq divisions; une corolle tubulée, ventrue, à deux lèvres; la supérieure bifide; l'inférieure à trois découpures; quatre étamines didy- names, saillantes; un ovaire supérieur; un style; une baie succulente , à une loge ; les semences nombreuses, éparses. MiTRAiRE A FLEURS ÉCARLATES : MUraria coccinea , Cavan. , Icon. rar., 6, tab. 679. Arbrisseau dont les tiges sont ligneuses, grimpantes; les rameaux foibles , opposés, presque articulés, un peu velus et tétragones ; les feuilles opposées ou lernées, médiocrement pétiolées , ovales, aiguës, dentées en scie, lé- gèrement pileuses en dessus, glauques en dessous , longues d'un pouce et plus; les fleurs solitaires, axillaires, quelque- fois géminées ou ternées, inclinées sur des pédorhcules rudes, épaissisvers leursommet, ayant le calice extérieur velu , fendu jusqu'àsamoitié en deux découpures ovales, concaves, presque de même longueur; ses divisions inégales, linéaires, aiguës; la corolle d'un rouge écarlate , longue d'un pouce et demi, le tube plus long que le calice ; le limbe court , à deux lèvres, les filamens des étamines d'un beau rouge, insérés à la base du tube; le rudiment d'un cinquième filament; les anthères ovales , à deux loges; le style plus long que les étamines. Cette plante croît au Chili. (Poir.) MITRALE (Anat. et Pfvys.), qui a la forme d'une mitre; se dit tantôt de deux languettes , ou appendices, de la val- vule ventrlculalrederoreillelte gauche du cœur, et tantôt de cette valvule elle-même. Cette valvule, située à l'entrée de l'oreillette gauche dans le ventricule correspondant, a pour effet d'empêcher le sang, au momeni*de la contractiou du 478 MIT ventricule , de refluer dans l'oreillette, et de le forcer ainsi à s'engager dans l'aorte. L'usage et la disposition des valvules qui dirigent le cours du sang, et maintiennent sa progression, formant l'un des points les plus curieux et les plus importans de la théorie de la circulation , nous reviendrons , avec le dé- tail convenable, sur ce point, aux mots Valvule, Veine et Système sanguin' ou circulatoire. (F.) MITRARIA. {Bot.) Le genre Butonica de Rumph, avoit été publié par Sonneratsous le nom de Commersonm. Forster en a fait son barringtonia adopté par Linnagus fils. Gmelin, en con- servant le barringtonia et faisant un double emploi , a nommé mifrar/a la plante de Sonnerat. Nous avons préféré, ainsi que M. de Lamarck, le nom de &u/^on.(ca comme le plus ancien. Dans un ouvrage plus récent, on a confondu:! tortle mitraria de Gme- lin avec notre strayadium , genre voi-in , mais très-distinct. Il existe un autre mitraria très-différent, publié par Cavanille, lequel paroit appartenir à la famille des personnées. (J.) MITRASACME, Mitrasacme. (Bot.) Genre de plantes , di- cotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des personnées , delà tétrandrie monogjnie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à deux ou quatre divi- sions; une corolle presque campanulée , tétragone, à quatre lobes; quatre étamines égales ; un ovaire supérieur; un style; une capsule percée sous le style , sans valves , s'ouvrant à son sommet en deux demi-loges dans l'intérieur; plusieurs semences fort petites. Mitrasacme pileuse: Mitrasacme pilosa, Labill., Nov. Holl., 1, pag. 56, tab. 49; Poir. , III. gen.,Suppl.y tab. 91 3. Plante herbacée , pileuse sur la plupart de ses parties , dont les tiges sont courtes , divisées en un grand nombre de rameaux grêles, couchés, fistuleux, longs de neuf à dix pouces-, garnis de feuilles opposées , sessiles, ovales , un peu oblongues, entières, pileuses-, les fleurs solitaires, axillaires, médiocrement pédon- culées, ayant le calice à quatre découpures profondes, couvert de poils courts; la corolle presque campanulée , tétragone , à quatre lobes courts, un peu tomenteux; lesfilamens presque de la longueur du tube: les anthères hastées; un ou deux styles connivens; un stigmate en tête; une capsule petite, globu- leuse . un peu comprimée , à demi divisée en deux loges à MIT 479 son sommet, contenant plusieurs semences noirâtres, atta- chées à un réceptacle spongieux , soudé sur les cloisons. Cette plante croît aux lieux humides , dans la terre Van-Diémen. Plusieurs autres espèces de mitrasacme ont été découvertes par M. Rob. Brown , dans la Nouvelle Hollande. Cet auteur les a distribuées en quatre ordres, ainsi qu'il suit: * Calice à quatre dii/isions ; élamines non saillantes , insérées vers le milieu du tube de la corolle; style bifide à sa base; stig- mate à deux lobes. Mitrasacme polymorphe ; Mitrasacme polymorpha , Robert Brown, JVo^'. HolL, i , pag. 452. Ses tiges sont droites, hé- rissées, garnies de feuilles linéaires , un peu ciliées, glabres, ou légèrement pileuses en dessous -, les fleurs disposées en ombelles presque simples; le pédoncule alongé ayant le calice glabre; et ses divisions point barbues à leur sommet. Dans le mitrasacme areesce/is, les racinessontvivaces; la tige estcouchée; H rameaux ascendans , pileux aux entre-nœuds; les feuilles sont linéaires, obtuses, hérissées à leurs deux faces; les fleurs en une ombellesessile, composée d'environ trois fleurs pédicellées; If-s pédicelles glabres; les découpures du calice barbues au sommet. Mitrasacme a plusieurs tiges ; Mifrasacme multicaulis , Rob. Brown , /. c. De ses racines sortent plusieurs tiges simples , droites , hérissées , garnies de feuilles linéaires , pileuses ; deux ou quatre pédoncules uniflores, situés dans l'aisselle des feuilles supérieures, pileux, plus courts que les tiges. Le calice est entiè- rement pileux, presque de lalongueur du tube de la corolle; le limbe de celle-ci une fois plus court; les capsules sont ovales. «^^ Calice bifide. Mitrasacme paradoxale ; Mitrasacme paradoxa , Rob. Brown, /. c. Cette plante a des tiges droites , garnies de feuilles li- néaires lancéolées ; les fleurs sont disposées en une ombelle terminale. *** Style point divisé ; stigmate entier. Mitrasacme coNNivENTE; Mitrasacme connata , Rob. Brown, I. c. Ses tiges sont pileuses , garnies de Seuilles lancéolées , li- 4&0 MIT néaires, Iraversécs par trois nervures; les feuilles supérieiireâ? rapprochées presque en étoile ; le pédoncule est glabre , teruii- nal, plus long que la tige ; les fleurs son t disposées en une ombelle simple; elles ontlelimbe de la corolle presque de la longueur du tube; ses divisions linéaires, lancéolées; celles du calice une fois plus courtes que le tube. :«-!!-* Calice plissé; les lobes concaves; clamines saillantes , pla- cées à l'orifice de la corolle; capsule divisée à demi en deux valves. MiTRASACME DOUTEUSE ; Mitrasdcme amhioua , Rob. Brown ,- /. c. Cette espèce a ses feuilles linéaires lancéolées; de sa ra- cine s'élèvent des hampes nues; les fleurs réunies en une ombelle presque composée. Cette plante et les précédentes sont toutes originaires delà Nouvelle-Hollande. ( Poir.) MITRE, Mitra. {Conch.) Genre de coquilles établi par M. de Lamarckpour un grand nombre d'espèces que Linnaeus rangeoit parmi ses volutes, parce que, comme celles-ci , elles ont des plis à la columelle, mais qui en sont généralement distinctes, parce que ces plis vont en diminuant insensiblement de grandeur d'arrière en avant ou du haut en bas, que le sommet de la spire est constamment pointu, au lieu d'être mamelonné ou arrondi comme dans les véritables volutes. Il faut ajouteraussi que la coquille souvent élancée ou turriculée est rarement lisse, ou qu'elle a un drap marin évident. Malgré cela ce sont deux genres fort voisins; peut-être même, quand on connoitra l'animal des mitres, devra-t-on les réunir. Quoi qu'il en soit, voici les caractères de ce genre qui doit être placé dans la famille des entomostomes inoperculés: animal tout-à-fait inconnu: coquille ordinairement turriculée, subfusiforme, à spire éle- vée, pointue au sommet; les tours larges, aplatis et adoucis; ou- verture petite, triangulaire, plus large et fortement échancrée en avant; le bord droit, tranchant, presque denté, plus long que le bord columellaire qui est droit et garni de plis obliques, parallèles, dont les antérieurs sont les plus petits; point d'oper- cule. Les mitres sont des coquilles qui paroissentappartenir exclu- sivement aux mers des pays chauds; aussi leur coloration qui est fort variée esl-elie'souvcnt très-vive. Oa n'en a pas encore MIT . 48» distingué dans nos mers septentrionales, et cependant on ea connoît déjà un assez grand nombre d'espèces fossiles et sans analogues. M. de Lamarck qui a publiéune Monographig dcce genre dans les Annales du Muséum, vol. 17, a caractérisé qualre- vingls cspèr'CS vivantes dans sa nouvelle édition des Animaux sans vertèbres. Malheureusement il est assez diflicile d'élablip quelques coupes naturellis ou artificielles, qui facilitcroient la distinction d'un aussi grand nombre de coquilles. Quelques unes ont cependant une sorte de pli à l'extrémité posté- rieure de la lèvre droite, qui a quelque analogie avec ce qui existe à la même place dans les pleurotomes; ce sont celles dont la spire est en général plus aiguë, plus élevée, ce qui leur a valu le nom de minarets. Quant auxautresespèces plus renflées, dont l'ouverture est évidemment beaucoup plus échancrée, ou qui doivent constituer les véritables mitres, il y a une sorte de dégradation insensible , depuis la mitre épiscopale qui est la plus turriculée jusqu'à la mitre dactyle qui est ovale et qui a quelque ressemblance avec les marginelles. En général il faut répéter ici ce que nous avons dit à l'article des Cônes et de plusieurs autres genres, il est fort probable que l'on a élevé au rang d'espèces de simples variétés. LnMuREÉPisco)' ALE:Milraepi^copaIii;Volutaepiscopalis,L\nn.; Enc. Méth., pi. 56(j, fig. 2 , 4. Coquille turricu'ée, lisse, ayant la columelle à quatre plis, et la lèvre externe un peu denli- culée; couleur blanche, ornée de belles taches rouges, carrées antérieurement. Des Grand(s-lnde,«. La Mitre papale: Miira papaux • Voluta papa' is ^ Linn. jEnrycl. Mélh.,pl.370, tig. i, a, b- vulgairement laTHiARE, PI us grande et plus renflée que la précédente dont elle diffère surtout par des plisdentiformesqui couronnent les tours de spire, et par les taches plus petites et plus nombreusîs. La mer des Moliiques. La MrrRE PONTIFICALE : Mitra pontificalis , Ericycl. Méthod. , pi. 3;o, hg. 2 a, b; vulgiirement la Petite Thi\re. Espèce voi- sine de la mitre papale, mais de moitié plu§ petite et moins turriculée; les tubercules de ses tours des,)ire sont plus mar- qués , et sa columelle n'a que quatre plis. Des mêmes mers. La Mitre POiNTiLLÉE ; M£irapuac<(cu/afa, Favan., ConchyL , pl.3i, fig. 1 1 3. Coquille ovale aiguë, sti'iée transversalement et comme muriquée par la grande saillie des tubercules qui bor- Si. g. 48a MIT :dent les tours de spire. Couleur roussâtre ornée de flammes longitudinales brunes. Océan Indien. La Mitre millépore : Mitra millepora; Voluta digitalis , Chemn . ^ Enc. Méth., pi. 070, fig. 5. Coquille ovale oblongue, à stries plus serrées et plus régulièrement piquetées que dans Tespèce précédente, et dont les tubercules des tours de spire sont plus petits et obtus. Océan Indien. LaMiTRECARDitiAtE: Mitracardinalis ;Volutacardinalis, Gmel.; Encycl. Méth. , pi. 370 , fig. 3 , a b. Coquille ovale , aiguë, sans tubercules; la spire agréablement peinte de petites taehts carrées, d'un rouge brun, disposées régulièrement par ran- gées décurrentessur un fond blanc. Océan Indien. La Mitre archiépiscopale ; Mifra archiepiscopalis , Lamck., Enc. Méth. , pi. 369 , fig. 1 , a b. C'est une espèce qui n'est dis- tinguée de la précédente que parce qu'elle est un peu plus pe- tite, moins agréablement colorée, et que ses stries sont plus serrées et plus régulièrement pointillées. La Mitre fleurie :Miiraî)ersjco/or,Martyns,Conch., 1, fig. 23; Voluta nubila, Gmel. Coquille subfusiforme, à stries trans- verses, un peu distantes et finement pointillées; couleur jau- nâtre, variée de blanc, de brun et de fauve. Des mers de la Nouvelle-Hollande et des iles des Amis. La Mitre sanguinolente : Mitra sanguinolenta , Lamck.; Vo- lutanubila, Chemn. , Conch., 1 1 , 1. 177 , fig. 1706 et 1706. Co- quille ovale., fusiforme, à sillons transverses excavés de gros points; blanche et peinte de taches sanguinolentes. Océan aus- tral? C'est une espèce très-rare. La Mitre FERRUGiNEusE;Mifrayèrn/gin.ea,Cheran., Conch., 1 1, t. 177 , fig. 1709 , 1710. Coquille qui paroît fort voisine de la précédente, mais sans points enfoncés et qui est traversée par des côtes élevées. Les taches sont ferrugineuses ou orangées. Patrie inconnue. La MiTRETÉRÉBRALE; Mitra ter ehralis y Lamck. Coquille turri- culée, alongée, à huit tours de spire, traversée par des côtes élevées, coupées pardes côtes longitudinales nombreuses: colu- melle à six plis; couleur jaunâtre , ornée de flammes longitudi- nales plus foncées. Patrie ? La Mitre ROTIE: Mitra adusta, Lamck,; Voluta pertusa, Gmel.; Enc. Méth., pi. 569, ug. 5 , a b. Espèce fusiforme subturrir MIT 485 culée à stries Iransverses, éloignées et pointillées-, à suture* sub crénelées; ayant sa columelle à cinq plis. Couleur jaunâtre» ornée de taches longitudinales brunes. Côtes de Timor. La Mitre caANULÉE; Mitra granulata, Lamck., Enc. Méth., pi. 370 , fig. 6. Coquillesubturriculée , couverte de grains tuber- culeux disposés dans les deux sens, et ayant sa columelle à quatre plis. Couleur roussàtre. Des Grandes-Indes. La MxTRBSAFRANÉB;Mjiracrocafa, Lamck. Cette espèce, fort voisine, à ce qu'il me semble, de la précédente, a sa spire plus étagée, etses granulations plus marquées au bordsupérieurdes tours de spire; sa couleur est safranée avec une bande blanche décurrente. Des Indes orientales. La Mitre bicolore : Mitra hicolor; VoLuta casta, Gmel.j Chemn., Conch., t. 10 , p. i36, fig. 20, C,D. Coquille turriculée, lisse, ayant ses tours de spire ornés de séries de points, et sa columelle à six plis. Couleur brune fasciée de blanc. Mers d'Amboine. La MiTRÉ RxYÉEiMitranexilis ,Martyns , Conch. 1, fig. 22. Co- quille subfusiforme, entourée de points blancs, et transversa- lement ornée de lignes brunes. Iles des Amis. La Mitre olivaire ; Mitra olivaria, Lamck., Enc. Méth., pi. 07 1 , fig. 3 , a b. De forme ovale , ayant quelque analogie avec celle d'une olive, aspire pointue, beaucoup plus courte que le der- nier tour de spire, qui est presque lisse. Sa columelle esta cinq plis, et sa couleur blanche, ornée de bandes brunes. Espèce rare dont la patrie est inconnue. La Mitre scABRiuscuLE:Miirascatrii/scu/a, Linn.; Gmel. ; Enc. Méth., pi. 371, fig. 5 , a b. Espèce fort rare, alongée, fusi- forme, à tours arrondis, striés longitudinalemen t, rugueux dans le sens contraire ; ayant ses rides articulées de blanc et de rouge brun, surtout sur le dernier tour. L'Océan des grandes-Indes. La Mitre granatine ; Mitra granatina, Lamck. , Enc. Méth. , pi. 37 1 , fig. 4 , a b. Espèce très-voisine de la précédente , pro- venant des mêmes mers, et n'en différant que par moins de variété dans les couleurs, et parce que les cordelettes trans- verses sont distinctement granuleuses , au lieu d'être aplaties. La Mitre a créneaux; Mitra crenifera, Lamck., Enc. Méth., pi. 370, fig. 3 , a b. Coquille fusiforme , crénelée sur le bord su- périeur des tours de spire ; de couleur blanche , fasciée de fauve ou de brun.-Mers de l'Inde. 3i. 4^4 MIT La Mitre serpentine -, Mitra serpentina , Lainck. , Énc. Mélh. ,> pi. 370, fig. 4,a b. Subfusiforme, striée transversalement et ponctjjée; blanche avec des lignes longitudinales ondées d'ua rouge brun. Jolie espèce fort rare, dont la patrie est inconnue. La Mitre LACTÉE ;Mi7ra/acfea, Lamck. , Enc. Méth.,pl. Zji , fig. 2, a b. Coquille fusiforme, un peu lisse, pellucide, avec des stries transverses et des points peu marqués; couleur uni- forme blanche. Côtes occidentales d'Afrique? La Mitre corniculaire: Mitra cornicularis, Lamck. ; Chemn. , 11, 1. 179, fig. 1733, 17 34. Coquille subturriculée, à peine échan- Crée, lisse, à tours de spire aplatis, h peine distincts; ayant sa pointe émoussée et sa columelle à quaîre plis. Couleur cornée, nuagëe de blanc et de fauve. Côtes occidentales d'Afrique. La Mitre jaunâtre; Mitra lutescens, Lamck. Très-rapproi-hée de la précédente, dont elle ne diffère que parce que sa colu- melle n'a que trois plis, et qu'elle est unicolore. La Mitre striatulée : Mitra striatula, Lamck., Enc. Méth. , pi. 372 , fig. 6. Coquillesubturricuiée, aiguë, couverte destries fineSjSerrées, régulièrement espacées; ayant sa columelle à cinq ou six plis. Couleur fauve blanchâtre. Mers d'Amérique. La Mitre sdbulée : Mitra subulata, Lamck.; Schroet., Einl. in Conch. , 1 , t. 1 , fig. 1 7 ? Coquille alongée, étroite , subiilée , un peu courbe à son extrémité antérieure , striée en longueur ou en largeur, de couleur blanche rougeàtre avec des nébulo- sités brunes. Patrie? La Mitre cornée; Mitra cornea, Lamck. Coquille ovale , fu- siforme, à peine échancrée avec son dernier tour ventru, lisse, ridé en travers à sa base : son sommet étant pointu , également ridé. Couleur de corne brunâtre. Côtes occidentales d'Afrique. La Mitre bicarrée: Mitra tringa,Linn.;Ginel.;Enc. Méthod., pi. 374, fig. 10, a b. Coquille ovale, aiguë, lisse, rugueuse en avant; avec sa lèvre droite un peu renllée à son bord anté- rieur, et les trois plis de sa columelle peu apparens. Couleur blanche, variée de quelques taches ferrugineuses. Méditerra- née, côtes d'Afrique. Cette espèce passe aux colombelles, si même elle en doit être séparée. La Mitre mélanibnne : Mitra melaniana; Voluta nigra , Gmel. ; Chemn, Conch. , io,t. i5i ,fig. ]43o, i45i. Coquille peu ven- true, ovale, fusiforme, à spire aiguë et lisse, à arête brune MIT 485 ou noirâtre; ayant un peu l'aspect d'une mélanie. Des côtes de la Guinée, de l'Inde, du Groenland. La MiTR E PIE : Mitra scutu'lata; Voluta scutulata,Gme\. ; Chemn., Conch., tab. io,t. i5 i,fig. 1428, 14 29. Ovale aiguë, striée trans- versalemenf; d'un brun noirâtre tache té de blanc. Océan indien. La Mitre dactyle : Milra dactjylus; Voluta dactjlus , Linn.; Ginel.: Enc. Méth., pi. 872, tig. 5 , a b. Coquille ovale, lur- binée, aspire très-courte, ressemblant à certaines espèces de marginelles, à stries transversales, peu marquées, et à six plis à la columelle. Couleur blanche avec des nébulosités fauves. Golfe du Bengale. La Mitre gauffrék; Mitra fesneslrata , Lamck., Enc. Méth., pi. 572, fig. 3, a b. Coquille de même forme que la précédente, cependant un peu moins turbinée; cerclée de côtes décurrentes assez marquées, qui coujient à angle droit des côtes longitudi- nalesmoiiis prononcées; à neuf plis à la columelle, et à couleur d'unblanc fauve. C'est une espèce très-rare des mers de l'Inde. La Mithe crénelée: Milra crenulata; Voluta crenulata,Gme\.; Enc. Méth. , pi. 072 , fig. 4 , a , b. Coquille encore de la même forme que les deux qui précèdent , mais plus cylindracée, fine- ment striée et treillisée, avec les sutures marginées et cré- nelées; ayant huit plis à la columelle et la couleur blanche nuée de jaune. Des Grandes-Indes. La Mitre tricotée ; Mitra texlurata, Lamck., Enc. Méth., pi. 372, fig. 2 , a b. Appartenant au même groupe que les trois précédentes par sa forme ovale; mais étant encore plus profondément treillissée, par la profondeur des sillons dé- currens.Sa columelle n'a que quatre plis et sa couleur est variée de blanc et de rouille. Patrie inconnue. La Mitre petit-côxe; Mitra conulus; Voluta conus, Gmel. ; Enc. Méth,, pi. 082, iig. 2, a b. Coquille turbinée ayant l'aspect d'un cône; laspire grenue et crénelée; ledernier toursfriéen avant; la columelle à six plis. Couleur blanc verdàtre avec des lignes brunes très-étroites et fort distantes. Patrie inconnue. LaMiTRELiMRiFÈRE; Mitralimbifera,Lamck. Coquille ovale, fu- siforine, lisse, rugueuse en avant; d'une couleur fauve orangée, avec le bord aplati des tours inférieurs blanc. Patrie inconnue. La Mitre orangée; Mitra aurantiana, Lamck., Enc. Méth,, pi. 575, fig. 6. Petite coquille ovale, buccinoide, sillonnée 486 MIT transversalement, à qfuatre plis à la columelle.Couleur orangée, avec une bande blanche décurrente. Patrie inconnue. La Mitre amphôrelle; Mitra amphorella.Veûte coquille ovale, lisse , lîombée au milieu , pointue et sillonnée aux deux extré- mités , et avec une callosité blanche à la columelle qui a quatre plis. Couleur brune olivâtre. Patrie inconnue. La Mitre couronnée; Mitra, coronata, Chemn., Enc. Méth. , pi. 371, fig. 6, a, b. Coquille ovale, fusiforme, striée en tra- vers, ayant les tours de spire un peu crénelés sous la suturé, et la columelle à cinq plis. Couleur fauve ou roussâtre. Patrie inconnue. La Mitre ZÉBRÉE : Mitra jpaupercula ; Voluta paupercula , Linn.; Gmel. j Enc. Méth. , pi. 07 2 , fig. 8 , a b , et 7, a b. Coquille ovale, oblongue, lisse, striée en avant, ayant sa lèvre gauche si- nueuse. Couleur blanche ornée de raies longitudinales ondées, d'un beau rouge brun. Océan indien. La Mitre ctjcumbrine; Mitra cucumerina, Lamck., Enc. Méth., pi. 376, fig. 1. Coquille ventrue, ovale, obtuse au sommet, cerclée de sillons élevés, pourvue de quatre plis à la columelle. Couleur orangée avec une bande blanche subinterrompue sur ie dernier tour. Patrie inconnue. La Mitre patriarchale : Mitra patriarchalis- Voluta patriar- chalis, Gmel. ; Enc. Méth., pi. 374 , fig. i , a b , d'après un jeune individu. Coquille petite, ovale, obtuse au sommet, striée transversalement, dont les tours de spire supérieurs sont an- guleux, plissés longitudinalement et couronnés de tubercules blancs. Couleur blanche avec une large zone d'un rouge bruu sur le dernier tour. Océan indien. La Mitre muriculée : Mitra muriculata, Lamck.; Chemn., Conch., 10, t. i5o, fig. 1427. Coquille assez rapprochée de la précédente, mais dont la spire est plus courte et plus pointue, et dont les stries granuleusessont plus égales. Couleurorangée uniforme; bord droit crénelé. Océan indien? La Mitre toruleusb ; Mitra torulosa, Lamck. Petite coquille ovale, turriculée, à spirealongée, pointue, composée de huit ou neuf tours très-convexes, plissés longitudinalement et fine- ment quadrillés. Couleur cendrée. Océan indien? La Mitre cois-d'ébène ; Mitra ebenus, Lamck. Petite coquille ovale, aiguë, lisse, subrugueuse à la base, à tours de spire MIT A87 convexes. Couleur noire arec une ligne d'un blanc obscur au- tlessous de la suture. De la Méditerranée, dans le golfe de Ta rente. La Mitre HARPiFonME; Mitra harpœ/ormis , Lamek. Petrte co- quille • ovale, (urriculée, obtuse au sommet, portant des côtes longitudinales également distantes et ayant chacune un petit tubercule près de son sommet. Couleur d'un rouge orangé, lasciéede blanc. Océan indien. La Mitre seau-fasciée; Mitra semi-fasciata , Lamck. Voisine (le la précédente, dont elle diffère parce qu'elle est encore plus petite , que ses côtes ne portent pas de nœud au sommet , et qu'elle est blanche en haut et d'un rouge fauve en bas. De l'Océan indien. La Mitre rétuse : Mitra retusa , Lamck.; Schroet., Einl. in Concli., 1 , t. 1 , f. 1 1. Espèce assez rapprochée de la mitra pau- percula, subovale , à spire courte, obtuse, striée transversale- ment; ayanticbord droit épaissi et un peu renflé à l'intérieur. Couleur blanche, agréablement peinte de lignes longitudinales rougeâtres, surtout sur le dernier four où elles sont croisées j)ar une bande blanche. Océan indien. L-a Mitre PErrrKszOiNEs,Mjframicrozo«/as, Lamck. ,Enc.Méth., pi. 374, iig. 8, a b. Petite coquille ovale, rugueuse transversa- hmcnt en avant, et pourvue de côtes longitudinalespeu mar- quées sur le reste de laspire qui est un peu obtuse ; ayant la co- luinelie à trois plis. Couleur brune noirâtre avec une bande blanche décurrente. Océan indien. La Mithe ficuline ; Mitra ficulina , Lamck. Coquille ovale, striée transversalement dans toute son étendue, et pourvue de côtes longitudinales obtuses, épaissies supérieurement. Cou- leur brune roussàtre ou noire. Océan indien. La Mitre nucléole; Mitra nucleola, Lamck. Coquille moins ventrue que la précédente dont elle ne paroit guère différer que parce que ses côtes sont plus etTacées, et qu'elle est d'un fau.ve jaunâtre. Patrie inconnue. La Mitre unifasciale; Mitra unifascialis , Lamck. Petite co- quille ovale, aiguë, striée transversalement, garnie de côtes longitudinalespeu marquées; ayant la columelle à quatre ou rinq plrs. Couleur orangée avec une bande blanche décur- rente* Patrie inconnue. ^ 488 MIT La Mitre bâtonnet ; Mitra bacillum, Lamck. Coquille fusi- forme, cylindracée, sillonnée transversalement; ayant la spire courte, un peu obtuse , Touverlure alongée, étroite, la colu- nul e à six plis. Couleur brunàlre ondée de blanc. Patrie P La MrrnECONULAiRE. Mitraconularis, Lanick. Coquille étroite , turbinée, aspire aiguë, el à slrics trausverses doignéis; avec la columi lie à quatre plis. Couleur marbrée de blanc etde brun. La Mitre sablée: Milra arenosa, Lamck. Coquille ovale, turriculée, quadrillée, subgranuleuse, de couieur blanche avec une baude décurrente d'un fauve pâle. Pairie ? La Mitre petit-clou ; Milra clavulas, Lumck. Coquille turri- culée, composée de sept tours de spire planulés et lisses. Cou- leur d'un blanc jaunâtre ornée de lignes noires transverses éloignées. La Mitre ÉCRITE ; Mitra lilterata, Lamck. Coquille ovale, ventrue, striée et ponctuée transversalement. Couleur blanche avec àcs lâches brunes, oblongues, imitant un peu des carac- tères. Océan indien. I-a Mure de Pérox ; MiVra Peronn", Lamck. Coquille ovale, conique, sillonnée en travers, avec la columeîle à quatre plis. Couleur orangée ou brune avec une bande blanche décurrente. Rapportée de l'Océan austral ou de celui des Grandes-Indes par Pérou et Lesueur. La Mitre côtes-obliqufs: Milra obliquala. Coquillç ovale, co- nique, avec des côtes longitudinales obliques, subgranuleuses, et la columelle à quatre plis. Couleur fauve. Patrie inconnue. La Mitre plombée; Mitra plumbea, Lamck. Coquille ovale, conique , lisse, luisante, d'un brun de corne et comme plom- bée, avec une ligne blanche transversale, et la columelle à trois plis. PalrieP La Mitre larve; Mitra larva. Coquille ovale, conique, ru- gueuse transverse inférieurement, et avec de petites côtes longitudinales granuleuses supérieurement; ayant sa colu- melle à deux ou trois plis , et son bord droit plissé en dedans. Couleur grise roussàlre. La Mitre pisoline ; Mitra pisolina, Lamck. Petite coquille ovale, ventrue, presque globuleuse, garnie de côtes longitudi- nales obtuses. Couleur jaunâtre ou orangée, tachetée irrégu- lièrement de noir ou de blanc. MIT 489 La Mitre dermesxinb; Mitra dermestina, Lamck. Très-petite coquille ovale, côtelée et striée transversalement entre les côtes, ayant quatre plis à la columelle. Couleur variée de fauve fi de blanc. La Mitre gran'ulifkiie ; Mitra granulifera, Lamck. Coquille encore plus petite ( quatre lignes), ovale, garnie de côtes lon- gitudinales granuleuses; ayant la columelle à peine plissée et la lèvre dentée intérieurement. Couleur cendrée avec les tu- bercules fauves. La Mitre cloportine ; Mitra cloportina, Lamck. Petite coquille ovale, aiguë, treillisée, granuleuse, fasciée de brun et de blanc ; ayant sa columelle à quatre plis. La MiTHE FEi'u-TAOK ; Mitra tabanu la , Lamck. Petite coquille ovale , arquée , remarquable par les cordelettes nombreuses, élevées, qui la traversent, et par les stries fines ellongitudinales de leurs interstices. Couleur d'un brun rougeàtre. La Mitre pou; Mitrapediculus, Lamck. Petite coquille ovale, avec des bandes élevées, nombreuses, blanches, la columelle à quatre plis et la lèvre droite crénelée. Couleur fauve. Ces sept dernières espèces proviennent des mers de l'Inde et de la Nouvelle-Hollande d'où elles ont été rapportées par MM. Pérou et Lesueur. Pour les cs()èccs de mitres très-alongécs , fusiformes, voyez Minaret. (De B.) MITRE. (Foss.) Quoique les nombreuses espècesde coquilles de ce genre ne se rencontrent à l'état frais que dans les mers des pays chauds, nos climats en offrent une assez grande variété à l'état fossile, et seulement dans les couches plus nouvelles que la craie. On les trouve dans celle du calcaire coquiller, et il n'y a, à ma connoissance, qu'une seule espèce qui se ren- contre également, et dans cette dernière et dans une couche de grès marin supérieur. Espèces. Mitre a petites côtes ; Mitra crehricosla , Lamck. , vélin du Mus. , n.°, 3, fig. 1 , Ann. du Mus., tom. 2 , pag, 37. Coquille ovale fusiforme , couverte de petites côtes longitudinales , peu piarquées à la base, et portant quatre plis sur la columelle. 490 Mrr Longueur, six à septlignes.Lieu natal, Grignon, département de Seine et Oise. Quand M. Lamarck. signala cette espèce, il n'a eu sous les yeux que le seul individu qu'on eût trouvé alors. Son têt est mince, et le bord droit de l'ouverture neparoîtpas termioé.Depuis, ona découvert dans la falunière de Hauteville, (Manche), des mitres lout-à-fait semblables à celle-ci, quant à l'extérieur et aux plis de la columelle ; mais elles sont uu peu plus grandes et plus épaisses, et quand elles sont terminées, elles portent une dent sur la face interne du bord droit. Il y a lieu de croire que la coquille de Grignon auroit eu le même caractères! elle eût été terminée. Au surplus, je n'ai aucune connoissance que cette espèce, avec une dent, ait jamais été trouvée à Grignon. Mitre monodonte; Mitra mono dont a , Lamck. , vélin du Mu- séum, n.° 3, fig. 3 , Ann,, loc. cit. Coquille ovale, à spire pointue, couverte de légères stries longitudinales sur toute sa surface, et portant une petite dent sur la face intérieure du bord droit de son ouverture. Quatre plis à la columelle. Lon- gueur, six lignes. Lieu natal, Grignon et Mouchy-le-Chatel (Oise). Les coquilles de cette espèce que l'on trouve dans ce dernier endroit, ont jusqu'à onze lignes de longueur, et por- tent, ainsi que celles de Grignon , de légères stries transverses. MiTHE MARGINÉE ; Mitra marginata. Lamck. , Ann. du Mus., tom. 6, pi. 44, fig. 7. Coquille ovale, lisse, portant sur le bord supérieur de chaque tour de spire un petit bourrelet crénelé, et cinq plis à la columelle. Longueur, six lignes. Lieu natal^ Grignon, Hauteville et Orglandes, département delà Manche* Mitre tucatelle; Mitra pLicatella, Lamck., loc. cit., même pi. , fig. 8, Ann, du Mus., vol. 2, pag. 67. M. Lamarck a assigné à cette espèce les caractères suivans : Coquille fusiforme, lisse, un peu plissée sur les bords de ses tours de spire; quatre plis àlacolumelle. La coquille qui a servi de modèle pour la figure et de type pour la description, et qui étoit la seule qu'on connût alors, est plissée sur le bord des tours de la spire ; mais depuis, il en a été trouvé un grand nombre, dont aucune ne porte de pareils plis, en sorte que l'on peut croire que ces derniers ne «ont pas un des caractères de cette espèce, mais seulement une variété individuelle. Quelques unes de ces coquilles ont plus de deux pouces de MIT 49* longueur. On trouve cette espèce avec quelques modifications clans les formes, suivant les localités'difTérentes, à Grignon, à Parnes (Seine et Oise), à Hauteviile, à Sceaux (Mairie et Loire), et à Mouchy-le-Chatel (Oise). On trouve dans le Plai- santin une espèce qui a plus de deux pouces de longueur, et qui ne diffère de celle que Ton trouve dans nos environs, que parce que le milieu de chaque tour est un peu aplati. M. Broc- chi lui a donné le nom de voluta fusiformis , et il rapporte à cette espèce la figure de l'Encyclopédie , pi. 383 , fig. 3. Mitre labratule ; Mitra labratula , Lamck., vélins, n.' 3 , fig. 6, loc. cit. Coquille ovale pointue, couverte de légères côtes longitudinales et de fines stries transverses, ayant sa lèvre épaisse, avec un bourrelet, et quatre plis à lacolumelle. Longueur, dix lignes. Lieu natal, Grignon. Mitre a côtes rares : Mitra raricosta, Lamck. , vélins, n." 3 , fig. 9, loc. cit. Coquille ovale pointue, couverte, de côtes longitudinales, éloignées les unes des autres; à lèvre épaisse avec un bourrelet, quatre plis <àla columelle, et une petite dent sur la face intérieure du bord droit. Longueur, dix à onze lignes. Lieu natal, Grignon. M. Lamarckavoit signalé (/oc. cit.) une espèce sous le nom de mitre citharelle; mais nous pensons que les coquilles qui ont servi à la description de cette espèce, dépendent de celle de la mitre à côtes rares , et qu'elles ne paroissent en différer que parce que leur ouverture n'est pas terminée. Mitre mixte :Miira mix^a, Lamck., vélins, n." 3, fig. 8, loc. cit. Coquille fijsiforme, lisse, et à bord droit sans bourrelet; ayant quatre plis à la columelle. Longueur, sept lignes. Quelques indi- vidus ont leur sommet, et le bord supérieur des tours de spire plissés. Trouvée à Grignon , Hauteviile et Mouchy-le-Chatel. Mitre cancelline; Mitra cancellina, Lamck., vélins, n.° 3, fig. 7 , loc. cit. Coquille subfusiforme, lisse, à bord droit strié intérieurement, et quatre plis à la columelle. Longueur, quatre à cinq lignes. Trouvée à Grignon, Hauteviile et Gouberville ( Manche ). Mitre tarière; Mitra terebellum, Lamck.,véhris,n.'' 3, fig. lo, loc. cit. Coquille très-alongée , lisse, striée à sa base où il ne se trouve presque aucune écliancrure; quatre à cinq plis à la columelle. Longueur, six à sept lignes. Le bord droit de son 49» MIT ouverture est un peu strié intérieurement. Lieu natal, Grignon. On lu trouve aussi à Morte-Fontaine (Oise) , dans une couche de gçès supérieur. MriRE FUSELiNE -, MiLrafusditia, Lamck., vélins, n." i , supp., fig. lo, /oc. cjf. Coquille ovale fusiforme, lisse, portant des stries transverses à la base, et à bord supérieur des tours delà spire marginé. Le bord droit de son ouverture est strié intérieu- rement, et l'on compte quatre ou cinq plis à sa cohimelle. Longueur, quatre lignes. Trouvée à Grignon et à Valmondois (Seine et Oise). On trouve à Orglandes une variété de cette espèce un peu plus grande et plus grosse que celle-ci, avec laquelle elle paroit avoir beaucoup de rapporis. Elle en diffère pourtant, en ce que souvent le dernier tour est couvert de stries triins- verses. Quelques individus même sont couverts de petites côtes longitudinales qui coupent celles qui sont transvtrses, et qui forment une sorte de treillis. Mitre graniforme; Mitra graniformis , Lamck.. vélins, n.'i , supp., fig. 1 2 , et loc.cit. Coquille ovale, portant de petits plis longitudinaux, et un petit bourrelet qui borde supérieurement ses tours de spire. Elle a cinq plis à la columelle, et son bord droit est strié intérieurement. Longueur, trois lignes. On la trouve à Parnes, etquciquefoisùGrignon. Cette espèce a encore les plus grands rapports avec la mitre fuseline , dont elle n'est peut-être qu'une variété, car sur beaucoup d"individusde cette dernière on aperçoitaussi quelques plis longitudinaux. Mitre mutioue; Mitra mulica, Lamck., loc. cit. Coquille ovale pointue, lisse; ayant quatre plis à la columelle. Lon- gueur, onze lignes. Lieu natal , Grignon. Mitre alongée ; Mitra elongata^ Lamck., loc, cit. Coquille fusiforme, turriculée, lisse, avec cinq plis à la columelle. Lieu natal, Montmirail en Brie. Longueur, deux pouces. Je ne connois pas ces deux dernières espèces qui sont dans le cabinet de M. Lamarck. MiTHE DE Brander ; Mitra Brandcri , Def. Coquille ovale fusi- forme, couverte de très-légères stries transverses, et quelque- fois de petits plis longitudinaux, portant une dent sur la face interne du bord droit de son ouverture , et cinq plis à sa colu- melle, dont le plus élevé se trouve séparé des autres par un MIT 4g5 enfoncement placé sur cette dernière en face delà dent. Lon- gueur, dix-sept lignes. Lieu natal, Hauteville. MiTKE DE Brocchi : Mitra pHcatuia; Volutaplicatulx, Brocchi, Conch. foss. subapp., tab. 4, fig. 7. Coquille fusiforme furri- culée, couverte de petites cotes longitudinales et ayant quatre plis à la columelle. Sa base n\^st point échancréc, et le bord droit de son ouverture est strié intérieurement. Longueur, sept lignes. Trouvée à Thorigné (M^iine et Loire) , et dans le Plaisan- tin. Celle de cette dernière localité a neuf lignes de longueur. Mitre grillée; Mitra clalhrata , Def. Coquille ovale fusi- forme, couverte de côtes longitudinales qui sont coupées par d'autres transverscs; ayant trois plis à la columelle, et le bord droit de l'ouverture strié intérieurement. Longueur, cinq lignes. Lieu natal, Thorigné. Mitre chiffonnée ; Mitra corrugata , Def. Coquille fusiforme , dont la base est un peu canaliculée ; étant couverte de légers plis longitudinaux, et ayant le milieu de chacun de ses tours aplati , quatre plis à la columelle, et son bord droit est mince. Longueur, un pouce. Lieu natal, Hauteville. Elle est rare. Mitre de Deluc ; Mitra Delucii, Def.. Encyclop., pi. 585, fig, 2. Coquille fusiforme, couverte de côtes ou plis longitudi- naux, à base un peu échancrée, ayant sa columelle chargée de quatre plis, dont les deux inférieurs sont peu marqués. Lon- gueur, près de trois pouces. Lieu natal, Parnes. Elle a beau- coup de rapports avec l'espèce qui précède immédiatement; mais elle n'a pas le milieu des tours de la spire aplati. Mitre a petits trous : Mitra scrohiculata ; VoLuta scroliculata, Brocchi , tab. 4, fig. 3. Coquille fusiforme , couverte de stries transverses, dont le fond est rempli de petits trous ou de plis. Son ouverture est très-alongée, et sa Columelle est chargée de quatre plis. Certaines coquilles de cette espèce ont près de cinq pouces de longueur; les unes sont chargées de stries lrès-m;ir- quéfs, et d'aiitres sont presque lisses. On trouve cette espèce dans le Plaisantin et dans le Piémont. Mitre élégante : M itra cuprcssina ;Voluta cupressina, Brocchi, loc'.cit., tab.4,fig. 6. Coquille turriculée , pointue, couverte de côtes longitudinales et de stries transverses, à base canali- culée, ayant trois plis à la columelle. Longueur, plus d'un pouce. Lieu natal, le Plaisantin, 494 MIT Mitre PYRAMiDELLE •• Mitra pyrarnidella ; Volutci pjramiddla ^ Brocchi, loc. cit., tab; 4, tig. 6. Coquille fusiforme, lisse, portant quelques légères côtes longitudinales au sommet, quatre plis à la columelle , ayant sa base canaliculée et son bord droit strié intérieurement. Longueur, neut lignes. Lieu natal, le Plai- santin. On trouve à Thorigné des mitres qui paroissent appar- tenir à cette espèce, mais qui sont un peu plus petites; d'autres qu'on rencontre à Gouberville ç'ont que cinq à six lignes de longueur, et ont beaucoup de rapports avec elles. En général, la forme de ces différentes mitres se rapproche de la mitre tarière. La mitre pyramidelle a une très-grande analogie de forme et de grandeur, avec une mitre à l'état frais que je possède, et qui est peut-être une variété de la mitre ampho- relle, Lamck. , Anim. sans vert., tom. VII, pag. 3i6, n.° 5i. Mitre a Bandelettes : Mitra aUigata; Voluta striatula, Broc- chi, loc, cit., tab. 4, fig. 7. Coquille fusiforme, glabre, couverte de stries transverses légèrement crénulées; ayant trois plis à la columelle. Longueur, plus de deux pouces. Lieu natal, le Plaisantin. On trouve à Thorigné une espèce qui paroît avoir la plus grande analogie avec cette mitre, et n'en différer que par la grandeur, puisque celle-ci n'a que quatre lignes de lon- gueur ; mais on rencontre déjà dans cette dernière localité, la cancellaria acutangularis, qui est plus de moitié plus petite que celle qu'on trouve àLoignan ou Léognan , près de Bordeaux. M. Lamarck a donné le nom de mitra striatula a une espèce non fossile, que l'on apporte des mers de l'Amérique ; mais elle a cinq ou six plis à la columelle, et elle paroît n'avoir point d'analogie avec la voluta striatula de Brocchi. (D. F.) MITRE [fausse] (Conchj'Z.) -.Voluta cardinalis, Linn., Gmel.j Mitra cardinalis de M. de Lamarck. (De B.) MITRE EPISCO PALE. {Conchyl.) Espèce de volute pour Lin- naeus , type du genre Mitre des conchyliologues modernes. (DeB.) MITRE JAUNE (Conchjl.) , Buccinum Iceyigatum de Linnaeus. (De B.) MITRE POLONOISE. [Poljp.) Nom que les marchands d'ob- jets d'histoire naturelle donnent quelquefois au madrépore dont M. de Lamarck a fait le type de son genre Fongie, le Fongie bonnet. (De b.) MITREMYCES. {Itoi.) Cliampignon mitre en grec. C'estlenom que Nées donne a un genre auquel il rapporte le Ijcoperdon heterogeneum de Bosc, champignon globuleux, muni d'un in- volucre à dix divisions rayonnantes, coriace, envelopptnt un péridium membraneux, contracté en un stipe ou pied fibreux et cellulaire comme dans les morilles. Cette espèce n'a guère plus d'un pouce et demi; elle croît en Caroline où elle a été observée par M. Bosc qui l'a décrite ainsi que beaucoup d'autres espèces de champignons dans les Mémoires de l'Académie de Berlin, vol. 5, part. 2, pag. 87, pi. 6, fig. 10 a-b. C'est le mytrenijces heterogeneus , Nées., Sj's/. Mjc, pi. 12. Voyez Lycoperdon. (Lem.) MITREOLA. ( Bot. ) Voyez Mitra. ( Lem. ) MITKOPHORA. (Bot.) Le valeriana cornucopiœde Linnasus^ qui a deux étamines et un fruit capsulaire à trois loges mono- spermes, ou paravortement à une seule, devient maintenant un genre des -valérianées que Necker nomme mitrophora, et qui est lefedia de Moench, et de M. DecandoUe; il diifère du fcdiaàe Gaertner, qui est le valerianellaàesmèmes auteurs, carac- térisé par trois étamines et un fruit capsulaire. (J.) MITROUILLET. [Bot. ) La gesse tubéreuse porte ce nom à Angers. (Lem.) MITRULA. {Bot.) Genre de la famille des champignons établi par Perscon , ensuite réuni par lui au genre Leotia (Voyez ce mot), depuis retiré par Pries. Cet auteur le rap- proche de son Mitrula , qui se distingue par son chapeau ovale, lisse, creux, fructifère en tous ses points, distinct de son stipe , et cependant l'enveloppant fortement. Dans les leotia, suivant Pries, le chapeau et le stipe ne sont pas distincts Pun de l'autre. Il y rapporte de petits cham- pignons épiphytes , charnus, à stipe simple et chapeau en forme de petite mitre, d'où ce genre tire son nom de Mi- trula, petite mitre en latin. Les séminules sont lancées éiasti- quement. Ce genre comprend peu d'espèces-, la plus commune est le mitrula des marais, mitrula paludosa, Pries, Sjst. Mjcol.,, i 491 ; clavaria phalloides , Bull. , Champ., pi. 463, fig. 5 ; clavaria epiphjlla ,Sow., t. 2^3 ; leotia uUginosa , Pers., Mvcol. Europ. 1 p. 200; helvella Bulliardi, Decand., Flo.-. Franc. Elle a un cha- 45« MIX peau obtus, jaune avec un stipe plus pâle. On la rencontre en touffes sur les feuilles pourries dans les marais en été. Il y a encore le mitrula minuta, Pries, ou clavaria minuta^ Sow^ Engl. Bot., tab. Sgi. Quant au mitrula de Persoon, Pries en fait son genre Hej- deria, voisin de son Mitrula, ou peut-êlre peu différent; car il le considère comme caractérisé par son chapeau solide à travers lequel le stipe pénètre, et par la partie fructifère du chapeau qui est cà peine distincte du stipe à sa base. Outre le leolia mitrula, Fers., Pries y ramène le leotia pusilla de Nées, qui n'est qu'une variété de la première, selon Persoon. Le mitrula Todœi de Pries {Obs. MjcoL, 2 , p. 298) est main- tenant le type de son genre Typhula. Voyez ce mot. (Lem.) MITS SUBA-SORI {Bot.), nom japonois, cité par M.Thun- berg, de son sium japonicum, espèce de berle. (J.) MITTEK. {Ornitk.) Suivant O thon Fa bricius , Fauna Groera- landica^ n.° 42 , c'est un des noms de Peider, anas moUissimaf Linn., et particulièrement de la femelle. (Ch.D.) MITU (Om/f/i. ). Nomdu Hocco noir au Paraguay. Un autre oiseau du même genre porte dans le même pays celui de Mrro PORANGA. (DeSM.) MITZLI. ( Mamm.) Nieremberg parle sous ce nom du cou- guar. Voyez l'article Chat. (P.C.) MIXINE. {Ichlhrol.) Voyez Mvxine. (H. C. ) MIXTE [Bouton]. {Bot.) Le cultivateur distingue lesboulons à feuilles , les boutons ta ileurs et les boutons mixtes. Les pre- miers donnent des branches feuillées dépourvues de fleurs; tels sont les boutons des arbres fruitiers, que les jardiniers nomment boutonsàbois. Lessecondsne donnent que des Ileurs. Les troisièmes donnent à la fois des feuilles et des fleurs; les boutons mixtes n'ont d'ai. leurs rien de remarquable dans leur forme. (Mass.) MIXTES. (Ckim) En général , ce mot étoit employé par les anciens, comme synonyme de composés. Je pense qu'il seroit utile de conserver le mot mixte dans le langage chimique pour désigner toute matière qui présente à l'analyse plusieurs principes qui peuvent être combinés en proportion indéfinie ou simplement mélangés, telles sont les gommes résines. (Ch.) MNE l^^^ MIXTION. (Chim.) Ce mot, qui clans la langue usuelle si- gnifie un mélange de plusieurs drogues dans un liquide pour la composition d'un remède, étoit emplo)'é par Slahl comme syno- nyme de notre mot combinaison, pour désigner l'union des élémens dans les composés les plus simples. (Ch.) MIYTIS. (Bot.) Selon Mentzel , ce nom grec est donné au Ihlaspi, et C(dui de mjitis à la carotte (J.) MLAHHIT RAJAN ( Ornith.) , nom arabe derengoulevent , caprimulgus , Linn. (Ch. D.) MLIETS (Bot.) , nom de I'Agartc poivré {Agaricus pipcratus) en Esclavonie. (Lem.) MNASIUM. {Bot.) Dénomination subslituée à celle du genre hapalea d'Aublet. (Voyez Rapatée.) D'après Stackhouse, le mnasion ne Théophrasle est la même pîantc que le musa ea~ sete de Bruce. Voyez Bananier. (Foir.) MNEMOSILLA. {Bot.) Nous avons réuni depuis long-temps ce genre de plantes de Forskal h Vhjpecoum de Linnœus, dans la famille des papavéracées. ( J.) MNEMOSYNE {Bot. ) , nom donné par Ehrard à un genre de mousses , le tetraphis d'Hedwig. Voyez Tetraphis. (Lem.) MNEMOSYNE (Ertfom.), nom d'une espèce de papillon voi- sin de l'Apollon. (CD.) MNESITEON. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones , éta- bli par Rafinesque , à fleurs* composées , de la famille des eorjmbifères , de la sjngénésie polygamie superjlue de Linnœus, offrant pour caractère essentiel: Un calice commun à quatre divisions foliacées, ouvertes en étoile, plus longues que les fleurs; celles-ci radiées, à fleurons hermaphrodites, à quatre découpures; quatre étamines syngénèses; les semences com- primées, membraneuses, ailées, couronnées par un rebord épais; le réceptacle nu. Ce genre se rapproche des eclipta et des cenia. Rafinesque ( F/or. Luf/ok'., pag. 67) en cite deux espèces: 1.° le mnesiteon album, rude sur toutes ses parties, dont la tige se divise en rameaux étalés, garnis de feuilles alternes, linéaires, en- tières; les fleurs géminées. Cette plante est le calendula prima de Robin, pag. 429; elle a des rapports avec le buphthalmum angustifolium de Pursh. Une variété remarquable par sa pe- titesse, mnesiteon pumilum , estle calendula secunda de Robin, 3i . 52 493 MNE pag. 435; 2.* le mnesiteon luteum a des tiges hautes de trois pieds, pubescentes; k's rameaux cylindriques et diffus, gar- nis de feuilles opposées, dentées en scie; les fleurs longue- ment ^édonculées ; le disque conique. Ces plantes croissent à la Louisiane. (Poir. ) MNESITHÉON {Bot.), synonyme d' ark eu tes ou genévrier chez les anciens Grecs. (Lem.) MNIARE, Mniarum.(Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille àes paronichiées , de la monandrie digynie de Linnaeus, offrant pour caractère essen- tiel: Un calice persistant , à quatre dénis ; point de corolle; une , quelquefois deux étamines; un ovaire inférieur; deux styles; une semence enveloppée par le calice durci. Mniare biflore: Mniarum biflorum, Forst., Gen., 1 ■. Lamck. , III. sen. , tab. 6 ; Ditoca musccsa , Gaertn. , de Fruct. , tab. 126. Petite plante quia l'aspect d'une mousse , dont toutes les par- ties sont glabres. La lige est dichotome, garnie d'un grand nombre de petites feuilles très-rapprochées, ouvertes, subu- lées; les fleurs naissent au nombre de deux, à l'extrémité des rameaux sur des pédoncules communs, solitaires, munis, im- médiateuient au-dessous des fleurs, d'un petit involucre com- posé de quatre folioles courtes, ovales, aiguës. Le calice est fort petit, à quatre dents roides, droites, aiguës; il entoure une et assez souvent deux étamines un peu plus longues que le calice , et insérées à son fond ; les anthères sont ovales, à deux lobes , creusées de quatre sillons; l'ovaire est ovale , plus long que le calice ; les styles sont filiformes, un peu divergens, de la longueur des étamines. Le fruit consiste en une petite coque ovale, coriace, couronnée par les dents du calice, indéhiscente, renfermant une semence ovale, acuminée. Cette plante croît à la Nouvelle-Zélande. Rob. Brown regarde comme une simple variété de cette es- pèce le mniarum pedunculatum de Labillardière , Noi^. HolL, j pag. 8, tab. 2. Elle n'en diffère que par la grandeur de toutes ses parties. Le même auteur ( Brown , Noi>. HoU. , 1 , paf. 412) fait mention d'une autre espèce découverte à la Nouvelle-Hollande, le mniarum. fasciculatum. Ses racines pro- duisent des tiges nombreuses, couchées, rameuses , garnies de feuilles denticulées/lans toute leur longueur; les fleurs ài$- MNl 499 posées en grappes un peu pubescentes: les pédoncules fructi- léres à peine de la longueur des feuilles. (Poir.) MNIE. (Bot.) Voyez Mnium. ( Lem. ) MNIEYSSY. (Ornith.) Les Polonois qui , suivant Rzaczynski, nomment grzwacz le pigeon ramier, columhapalumbus , Linii., appellent grzwacz-mnieyssy le biset , columba livia , Briss. (Ch. D.) MNION. {Bot.) Ce nom paroit avoir été chez les anciens Grecs synonyme de bryon, et chez les Romains l'équivalent de muscus. Les botanistes modernes, à l'exemple de Dillen , qui écrit mni«m , et d'Adanson qui l'orthographie mnion, à ua genre de mousses dont l'histoire est traitée dans l'article Mnium. (Lem.) MNIOTILLE, Mniolilla. (Ornith.) M. Vieillot a créé dans la famille des grimpereaux à doigts extérieurs inégaux, sous ce nom, qui est écrit ninioliita dans le Nouveau Dicîionnaire d'Histoire naturelle, tom. XXI, pag. 229, un genre caracté- risé par un bec court , grêle , comprimé sur les côtés, presque droit, pointu ; une langue longue, aiguë et cornée à sa pointe. La seule espèce comprise dans ce genre est le sjlyia varia ^ Lath. : mniotilla varia, Vieill., figurée pi. 74 des Oiseaux do- rés. Le mâle, dont le menton et une partie de la gorge et des joues sont noirs , a la tête et les parties supérieures du corps rayées longitudinalement de noir et de blanc ; la première de ces couleurs n'offre en dessous que des taches isolées. La fe- melle et les jeunes se reconnoissent à la blancheur des joues et de la gorge. Cet oiseau , qui cherche dans la mousse et les lichens, dont le tronc et les grosses branches des arbres sont recouverts, les insectes qui forment sa nourriture, arrive dans la Pensylvanie au mois d'avril, et quitte le nord de l'A- mérique aux approches des frimas, pour passer la mauvaise saison dans le Sud, à Saint-Domingue , à la Jamaïque et aux îles voisines. (Ch. D.) MNIUM, Mnie. {Bot.) Genre de plantes cryptogames, de la famille des mousses, de la division des mousses à péristome double, et caractérisé ainsi : Péristome double, l'extérieur à seize dents un peu larges , ascendantes , droites, dont les ex- trémités sont très-longues, arquées en dehors; Tintérieur membraneux, découpé en son bord en seize lanières bifur- 52. 5oS MNI quées ou perforées; urne ou capsule inégale, pendante, mu- nie d'une coiffe conique et pointue. Ce genre , dont les caractères ont été ainsi établis par Bridelf a été fondé par Dillen, et ensuite adopté par les botanistes qui l'ont singulièrement modifié, quelques uns même ne reconnoissent plus ce genre. Il a pour type le mnium palustre , Linn., et, selon Bridel, il ne contiendroit que trois espèces que nous allons indiquer avant d'esqtiisser les changemens que le genre Mnium a éprouvés. 1. Mnium desmarais : Mnium palustre, Linn., Hedw. Shmied. , Icon., pi. 3 , tab. 56 , 2 ; Dillen , Musc. , tab. 3i , fig. 5 : Vaill. , Bot. , tab. 29 , fig. 7 ; Brj-urn palustre , Engl. Bot. , tab. 091 . Tiges droites, bifurquées, ou un peu rameuses, réunies ea touffes, hautes de trois à quatre pouces , ayant leur base gar- nie d'un duvet brun, couvertes dans toute leur étendue de feuilles imbriquées, étalées, subulées, acérées, presque en- tières sur les bords, redressées et un peu crispées par la sé- cheresse, munies d'une nervure; pédicelle axillaire , droit , rougeàtre, long de un à deux pouces, et plus, portant une capsule presque pendante , oblongue -cylindrique , striée, munie d'un opercule conique, un peu obtus. Cette mousse n'est pas rare dans les prés et les bois marécageux et tour- beux, partout eu Europe , depuis la Laponie jusqu'à là Thrace; elle se rencontre également en Sibérie et dans l'A- mérique septentrionale , en Pensylvanie , en Caroline , etc. Elle est commune aux environs de Paris; elle fructifie au printemps, mais rarement, les dents du péristo me extern es sont d'un jaune soufre, avec leurs extrémités très-longues, capil- laires, blanchâtres. Dans certains individus on voit à l'extré- mité des rameaux et entre les feuilles qui composent les rosettes (ou gemmes mâles, Hedw.), de petits globules fa- rineux, portés par de petits pédoncules feuilles à leur base, et sur les fonctions desquels les naturalistes ne sont pas d'ac- cord. Turner, Smith , etc. pensent que ce sont des fleurs mâles d'une forme particulière. Vaillant, Haller, Mohr, Schwœ- grichen 'es considèrent comme des rudimens de rameaux et de feuilles, sentiment vers lequel Bridel penche en s'ap- puyant sur des observations faites sur d'autres mousses. Les mêmes petits globules e rencoulrent i-on seulement sur les MNI 5oi autres espèces de ce genre, mais encore sur un srand nombre de mousses qu'on y avoit rapportées, et particu- lièrement sur le mnium androgjaam , maintenant rénffï à un autre. 2. Mnium a plusieurs têtes : Mnium poljceph aluni , Bridel , Musc, Suppl. 3, pag. /^3; Dillen , Musc, tab. 3i , fig. 4. Tiges droites, rameuses, leuillesun peu écartées, lancéolées- subulées, finexneut dentelées; pédoncules portant les globules farineux, longs et feuilles : espèce que Schvva'grichen , Turner, etc. prennent pour une variété plus grande et plus rameuse que l'espèce précédente. On compte une vingtaine tle petits globules sur chacun des deux pieds figurés par Dillen , ce qui leurdonne un aspect tout particulier. Celte mousse se rencontre principalement en Ecosse, en Allemagne, en Suisse, et même en Auvergne. On ne l'a pas encore observée avec ces capj^ules. 3. Mnium renflé: Mnium turgiduni, Vahl, FI. Lapp. , tab. a 3 ; Schwaegr., Suppl. 1 , pag. 77 ; Bridel, Musc , Suppl. 3, pag. 41, et 4, pag. 12 1. Tige droite dichotome; rameaux renflés ; feuilles imi)riquées, ovales-oblougues , obtuses, concaves , entières; capsules oblongues penchées. Cette mousse a été observée au sommet des hautes montagnes de la Liponie, au pied des Al- pes delà Nordiande , duTyrol, etc. Elle rappelle par sa forme une espèce d'hypnum. Elle est rarement avec sa fructilication, et n'a pas encore offert de globules farineux; ses capsules et ses rosettes mâles ont beaucoup de reiseuîblance avec celles du mnium des marais. La présence des globules farineux pédoncules est le carac- tère que Dillen avoit assigné à son genre Mnium; mais ce caractère , qui se retrouve dans des mousses et des hépatiques de genre trés-diflërent, l'avoit induit en erreur. En effet on voit dans la planche 5i de VHistoria muscorum , qu'il réunit des mniums à des hépatiques. Ainsi il figure, 1.° le mnium. androgynum , Linn., qui est maintenant type du genre Gim- nncephalus, 2." Lemniumpellucidum, Linn., dont le péristome est simple, à quatre dents, et dont Hedwig a fait avec raison un genre particulier, le Tetraphis {Mnemosjne , Ehr. ). 3.° Les mnium palustre et polyceplialum qui restent types du genre Mnium , et que nous avons décrits plus haut. 4." J,e mnium Iri' 5o2 MNI chomanis , Linn. , eijissiim , Linn. , dont la capsule , long-f emp» inconnue, a été reconnue ensuite semblable à celle des. /unger- mannia; aussi ces espèces y ont-elles été rapportées. 5.** Le hlasia pusilla, qui n'a aucun rapport d'aspect avec les plantes précé- dentes, et qui est aussi une espèce de jungermannia. 6.° Enfin le mnium inordinatum , Brid,, qui rentre maintenant dans le bryum. Adanson, en admettant le caractère deDillen , 6te du genre leblasia,le mnium inordinatum et le mnium palustre. La ré- forme n'étoitdonc pas complète, et même mauvaise quant au mnium palustre. Ce célèbre naturaliste pensoit, avec Linnœus, que les globules farineux faisoient les fonctions d'organes fe- melles. Lin:i£eus, joignant au caractère formé par la présence des globules farineux ou des rosettes (fleurs femelles) terminales, celui de la capsule ovoïde , recouvert d'une coiffe lisse, établit un genre 5r/um, où les espèces de mn/um de Dillen, excepté le hlasia et le mnium inordinatum, se trouvent réunies à une quin- zaine de mousses que Dillen comprenoit dans son hryum. Le mnium de Linnœus diffère très-peu de son brjum, celui-ci offrant pour différence essentielle sa capsule portée sur un pédicelle terminal , naissant d'un tubercule ou rendement particulier. C'est sur ce genre Mnium de Linngeus, augmenté encore de quelques espèces , que le célèbre Hedwig exerça son talent; et, muni de bonnes observations, il fit voir combien il étoit défectueux ; c'est lui qui en sépara nombre d'espèces qu'il rap- porta à ses genres IWrap/u's , Tortula, PVeissia, Funaria, Gym- nostomum, Pohlia (^Amphirrhinum, Green), Meesia,Poljfrichum, Dicranum .,-lVehera , Bryum. Malgré ces éliminations, le genre Mnium demeure assez riche en espèces; et , ce qu'il y a de re- marquable, c'est qu'à l'e^yception du mnium palustre , Linn., qui est aussi une espèce de mnium de Dillen, aucune des autres espèces de ce dernier naturaliste ne s'y trouve com- prise. Le mnium d'Hedwig, soumis à la critique, perdit quelques espèces qui furent réunies au genre Bartramia , tels sont les mnium fontanum etmarchicum. Le genre Mnium d.'Hed\vig est caractérisé par son péristome double: l'extérieur a seize dents MNl 5o3 un peu larges , l'intérieur membraneux, plissé (à plis carénés) ; lacinié à lanières un peu larges, alternes, avec des cils capil- laires; et, par ses fleurs mâles capitulif'ormes , ou en éisques, ou en rosettes terminales. Il a été admis par Schwœgrichen, qui , dans le supplément à la Muséologie d'Hedwig, en indique Irenfe espèces; et parBridel; mais celui-ci, d'abord du même sentiment que Schwsegrichen, a ensuiterenvoyé au genre Bryum toutes les espèces du mnium , moins les trois que nous avons dé- crites plus haut. Swartz, eu jugeant que les caractères des genres Bryum, Mnium et W^e^era d'Hedwig n'étoient pas suffi- sans pour distinguer ces trois genres, les a réunis. Il a été imité par Decandolle, et c'est ce genre Bryum que nous avons fait connoître dans le su pplément au volume V de ce Diction- naire. Le genre Mnium y est représenté par les sections 3 , 4 et 5. Cependant nous devons dire que Sch\v/egrichen a séparé plusieurs mnium des autres espèces, et qu'il en a fait son genre GvMNOCEPHALUS. (Voyez ce nom.) Bridel considère maintenant les quatre genres Gymnocephalus , Schw. , Biyum, Mnium et f'Kebera^liedw. , comme quatre sections du genre iîr^um qu'il présente ainsi. Brjum. Péristome double; l'extérieur a seize dents un peu larges , pointues ; l'intérieur membraneux; carène sillonnée, à marge alongée, découpée en seize lanières al- ternes, avec autant de cils, coiffe cuculliforme , capsules égales. 1.° Gymnocephalus, Fleurs mâles portées sur des pédoncules dégarnis de feuilles. Il contient trois espèces. 2.° Bryum. Fleurs mâles sessiles , terminales, gemmiformes. Il renferme quarante-une espèces. 3." Mnium. Fleurs mâles sessiles, terminales, discoïdes. On y compte dix-neuf espèces. 4.° JVehera. Fleurs hermaphrodites. Seize espèces le com- posent. Le mnium squarrosum ,'^IV ah\ , ne fait pas partie de ce genre Bryum. Il est le type du paludella d'Ehrhart et de Bridel. Voyez Paludella. Hooker (Muscol. Brit.) , non seulement admet la réunion au brjum, âes weberael mnium d'Hedwig: mais il y joint en^ 5o4 MO corele meesia {diplocomium , Web., amllyodiim , P. B.) , et le pohlia. Palif-ot Eeauvois, dans son Prodrome de FAelhéogmie, pré- sente un genre Mnium, qui est formé par la réunion de quel- ques espèces de rr'nit:in, de Dillen , de Linnaeus, d'Hedwig , etc. ; de in'/n? desififutcs auteurs, dliypnum ; de leskea , wehera, timmia , poldia , anictangium, d"Hed\vig et Bridel. Il renvoie d'autres espèces à ses genres Streblctrichum , Orthopyxis et Po" gonatum. Il adopte les genres Gjmnocephalus sous le nom de fusiconia (Voyez Mém. Soc. Linn., vol. i ), Funaria ou Stre- phediuTn,Meesm ou Amhljodum. Enfin diverses autres espèces de mn-i'um sont placées dans les genres, Bryuin ^Barlramia , Grimmia, Tortula, Trewatodon , etc. Par ces nombreuses variations , on peut conclure que le genre Mnium, Hedw. , peut être supprimé avec raison, et quel'on rendra ainsi plus aisée l'étude des végétaux qui le com- posent. (Lem. ) MO {.Bot.), nom japonois du ceratophjllum demersum, cité par P.T. Thunberg. (J.) MOA. (Ornith.) Le nom que Labillardière écrit ainsi, et que d'autres voyageurs écrivent moka , est celui de la poule aux îles des Amis , de la Société , Sandwich , Owyhée , Mowée, etc. Le même nom est donné dans l'ancienne Provence au hé- ron butor, ardea slellaris , Linn. (Ch. D. ) MOBOIA. (Bot.) Voyez Bois demabouya. (J.) MOBULAR (lehthjol.), nom d'une espèce de Céfhalo- î'tèbe, dont nous avons parlé dans ce Dictionnaire, tome VII, pag. 408. (H. C.) MOCAGA. (Bol.) Palmier de Cayenne, voisin de l'a - voira. Ses fleurs ont un calice à trois folioles trigones. Le fruit cat un drupe à trois loges, dont deux avortées. Feu M. Corréa pensoit qu'il pouvoit former un genre distinct, (Lem.) MOCANEPiE (Bo^ ) , Mocanera, Juss. ; Visnea , Linn. Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes , polypétalées , de la ^^nmiUe des plaqueminiers , de la dodécandrie tris:fnie de Lin- «cCiis, offrant pour caraiBlère essentiel : Un calice à cinq di- visions ; cinq pétales; douze étamines: un ovaire à demi in- MOG 5o5 férieur ; trois styles , quelquefois deux; une noix à demi infé- rieure, à deux ou trois loges monosperuies, recouverte parles divisions du calice. ^ MocANÈRE DES Canaries : Mocaiiera canariensis , Juss. ; Vis- neamocanera, Linn. iils, Siipp., pag. 2 5 i. Arbrisseau d'un beau feuilliige toujours vert. La tige est cylindrique, un peu tuber- culeuse; les feuilles sont droites, alternes, elliptiques, den- tées en scie, glabres, coriaces, portées sur des pétioles très- courfs. Les fleurs sont petites, soutenues par des pédoncules inclinés, solitaires, axillaires, unillores, plus longs que les pétioles ; le calice est partagé en cinq découpures lancéolées , recourbées, persistantes, dont trois extérieures chargées de poils; la corolle jaune, à pétales elliptiques, évasés, à peine plus longs que le calice; les filamens des étaniines sont plus courts que les pétales; les anthères droites, quadrangu- laires, terminées par une arête; l'ovaire hispide est rétréci vers le haut. Le fruit est une noix glabre, ovale, acuminée; à deux ou trois loges. Cet arbrisseau croît dans les îles Canaries , sur les monta- gnes boisées. On le cultive au Jardin du Roi , où on le tient dans la serre d'orangerie : il lui faut une terre substantielle; ou le multiplie par marcottes et par boutures. (Poia. ) MOCCICAGLIA. (Bot.) Nom qu'on donne en Toscane, sui- vant Micheli , à son mucilago alha , pi. 96 , fig. 2 , c'esl-à-dire au reticularia alha ^ Bull., on spumaria mucilago , Fers. Voyez Spomaria. (Lem.) MO CE. {Bot. ) Une espèce de prèle que Loureiro regarde comme Vequisetum hjemale , Linn. , porte ce nom en Chine ; elle y croît dans les marais. Les tiges servent à polir le bois , la corne, l'ivoire, et même les métaux. L'on sait que l'ana- lyse chimique a découvert la présence de la silice dans cette plante. Suivant Thunberg , cette prèle croîtroit aussi au Ja- pon. Voyez MoKU-SoKU. (Lem.) MOCH. (Bof.) Voyez Machla.(J.) MOCHl et MOCHA. ( Bot.) Voyez Mochus. (Lem.) MOCHO. {Ichthyol.) A Frica on donne ce nom à Vatlierina. hepsetus de Linnaeus. Voyez Atiierine. (H. C.) MOCHO (Oniilh.) nom portugais du\)grand-duc, slrix bubo, Linn. (Cir.D.) 5o6 MOC MOCHON. [Ichthjol.) Voyez Mocho. (H.C) MOCHREN-KOEPFTEIN. (Ornif/i.) L'oiseau ainsi nommé dans(^es Vosges alsaciennes, ne paroîtpas àBuffonêtre différent du gobe-mouche noir à collier , de Lorraine. ( Ch. D.) MOCHUELO [Ornith. ) , nom espagnol du hibou ou moyen- duc, strix otus, Linn. (Ch.D.) MOCHUS. (Bot.) Dodoens nommoit ainsi le ciche, ou pois ciche, cicer. La gesse sauvage, lathyrus sylvestris , est le mochi des Toscans, suivant Césalpin. ( J. ) MOCINNA. ( Bot. ) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs composées, de la famille des corymbifères , de la sjngénésie po- lygamie superflue de Linnaeus, rapproché du galinsoga, offrant pour caractère essentiel : Un calice commun , ovale, imbri- quéj la corolle radiée; les demi-fleurons de la circonférence Ires-peu nombreux; cinq étamines syngénèses; les semences couronnées d'une aigrette à plusieurs paillettes, presque im- briquées, lancéolées, subulées, sans arête. MociNNA A FEUILLES DENTÉES EN SCIE; Moc'inna scrrata , La- gasc, Gen. etSpec, pi., pag. 5i. Plante à tige ligneuse, garnie de feuilles pétiolées, oblongues, lancéolées, aiguës, dentées en scie, mucronées , rudes, pubescentcs en dessous, ayant les pé- tioles très-cour (s ; les fleurs sont pédonculées, réunies en paquets axillaires et terminaux. Cette plante croit dans le royaume du Mexique, aux environs de la Nouvelle-Salamanque , où elle a été découverte par L. Ney. Le mocinna brachiata , Lagasc. , /. c. , est une autre espèce dont les rameaux sont très-étalés ; les feuilles ovales , obtuses, mucronées; les fleurs nombreu- ses, réunies en paquets terminaux. Cette espèce a été décou- verte à l'isthme de Panama. (Poir.) MOCKBIRD (Ornith.), nom anglois du moqueur, furim polyglottus, Gmel. (Ch.D.) MOCOCO. (Mamm,) Le voyageur Gosse rapporte que sur la côte du Mozambique, on nomme ainsi un animal qui res- semble au renard, dont l'œil est vif, la couleur grise avec la queue couverte d'anneaux noirs, et qu'on l'apprivoise ai- sément. Buffon l'a appliqué à un maki, au lemur catta, Linn. (F.C.) MOCO DE PABO (Bot.), nom castillan d'un grand ama- rante, amaranthus caudalus , cité par Quer. (J.) MOD 5oT MOCOICOGOE. (Ornilh.) C'est ainsi que les Guaranis ap- pellent l'espèce d'ynambu ou tinaniou que d'Azara a décrite dans ses Oiseaux du Paraguay, n.° i54. (Ch. D.) « MOCOK. (Mamm.) C'est le même nom que Mococo. Voyez ce mot. (F. C.) MOCOS (Mamm.), nomjaponois d'un céfacé que M. de La- cépéde suppose être le cachalot macrocéphale. (F. C. ) MOCOTOTOTL. {Ornith. ) Fernandez, qui parle de cet oi- seau du Mexique au chapitre 7g, pag. 3i , dit qu'il est d'un brun paie sur le corps, blanc en dessous, que son bec et ses pieds sont rouges; et il ajoute que sa taille est celle de l'é- tourneau, qu'il se plaît près des eaux, et qu'il chante d'une manière agréable. (Ch. D.) MOCUSTAI. (Bof,) Voyez Clavaire Pilon à l'article Cla- VAIRFS. ( LeM.) MODAPH (Bot.) , nom d'un narcisse à fleurs doubles dans la Judée , suivant Rauwolf. (J.) MODDY. (Ornith.) Voyez Coddy Moddy. (Ch. D.) MODECCA. {Bot.) La plante malabare de ce nom, citée par Rhèede, est regardée par Burm;inn comme un liseron , variété du convolvulus paniculatus. Cependant son port, et surtout son fruit ouvert en trois valves, sur le milieu des- quelles sont portécsles graines, la rapprochent beaucoup plus de la grenadiile , passiflora. Elle en diffère par ses pédoncules multiflores. Voyez ci-après Modkque. (J.) MODÈQUE, Modecca. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, poiypétalées, de la famille des pas- sijlorées , de la gynandrie pentandrie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions ; cinq pétales; cinq étamines insérées sur le pistil; un ovaire supérieur, pé- dicellé; un style à trois divisions; une capsule pédicellée, renflée, unlloculaire , polysperme, s'ouvrant en trois valves. MoDÈQUE palmée : Modeccapalmûta, Lamck. , Encycl.; Rhèed,, Mort. Malab. , vol. 8 , tab. 20, et Varietates , tab. 21 , 22. Ar- brisseau sarmenteux, pourvu d'une longue racine épaisse, charnue et blanchâtre, d'où sortent des tiges menues, grim- pantes , garnies de grandes feuilles alternes , pétiolées, molles, |)ordées de rouge à leur circonférence , divisées en plusieurs ^oi MOD lobesoblongs, acuminés, entiers ayantdcux tubercules spines- cens à la base de chaque péliole, souvent ulongés en vrille. Les Heurs sont jaunâtres, disposées en gr:ippes axillaires , soli- taires, peu garnies. L'ovaire se convertit en un fruit capsu- laire , globuleux , assez gros, pédicellé , uniloculaire , de cou- leur orangé; il s'ouvre en trois valves , et renferme des se- mences nombreuses, dures, raboteuses, revêtues chacune d'une enveloppe blanchâtre, argentée, où elles sont logées comme dans une bourse. Cette plante croît sur la côte de Ma- labnr. MoDÈQUE A FEUILLES ENTiiiR ES: A Jof/eccfl integrifoUa , Lamck., Encycl.; Orella modecca , Rhéed. , Malab. , vol. 8, tab. 25. Cette espèce se distingue de la précédente par ses feuilles en- tières , et parses Heurs , la plupart fascicuiées dans les aisselles des pétioles; ses tiges sont également menues et grimpantes ; les feuilles grandes, ovales, oblongues , acuminécs; les fleurs sont portées sur des pédoncules presque simples, moins longs que les pétioles: le calice persiste à la base du fruit qui est pédicellé. Cette plante croît dans les Indes orientales, au Ma- labar. MoDÈQUE A KRACTÉES; Modecca bracteata , Lamck., Encycl. Cette plante a des tiges sarmenteuseset grimpantes ; des feuilles profondément palmées, échancrées à leur base, à cinq lobes ovales, ob.'ongs, dentés en scie, chargés de petits tubercules blanchâtres ; des fleurs disposées en grappes axillaires, pédon- culées, chacune située dans Taisselle d'une bractée ovale. Cette plante croît dans les Indes orientales. (Poir.) MODIOLA. (iîo£.) Suivant Cavanilles , deux mauves, malva proslrata ci malv a caroliniana, diffèrent du genre primitif par leurs capsules biloculaires et surmontées de deux pointes. Mœnch en a fait pour cette raison son genre Modiola, qui n'a pas été adopté. (J.) MOBIOLE, Modiola. [Conchyl.) Démembrement du genre Moule de Linnaeus et de Bruguière, proposé par M. de La- marck , et adopté par tous les conchyliolo^ucs modernes pour un certain nombre d'espèces de coquilles qui ne diffèrent guère des véritables moules que pirceque les sommets ne sont pas tout-à-fait terminctox ou antérieurs, mais plus ou moins remontés sur le côté dorsal , qui est quelquefois dilaté en une MOD 5o9 sorte d'aile, ce qui foi^me une espèce de passage aux avicules. Quant à l'animal que nous n'avons pas encore eu l'occasion d'examiner suffisamment , si l'on s'en rapporloit rigoureuse- ment à ce que dit Adanson de son lulat, qui doit être fange dans ce genre, il ofll'riroît une assez, grande différence avec celui des moules, puisque son byssus seroit en avant du pied au lieu d'être en arrière comme dans celles-ci. Cependant, quoique Adanson fasse expressément remairquer cette diffé- rence, on peut encore avoir queiqiies doutes, tant le reste de l'organisation paroit semblable. Les modicdcs vivent absolu- ment comme les moules à découvert, et fixées par un byssus aux rochers des rivagesde la mer; quelques espèces queM. Cu- vier a séparées pour former son genre Lilhodome , s'enfon- cent dans les pierres, les madrépores et les coquilles. On les mange comme les moules: il paroît qu'il en existe aussi dans toutes les mers ; on en connoit déjà trois ou quatre dans celle* d'Europe, et un plus grand nombre à l'état fossile. A. Espèces lisse.'i ou à stries d'accroissement seulement. La MoDioLE TULIPE; Modiola tulipa, Lamck. , Enc. Méthod,, pi. 22 1 , fig. 1. Coquille oblongue, mince, transparente, sub- ailée à son bord supérieur, sinueuse à l'inférieur, de couleur blanche, rayée de pourpre ou de rose, comme les pétales d'une tulipe. Des mers d'Amérique ou de la Nouvelle -Hol- lande. Le Lulat d'Adanson me paroit plutôt devoir être rapporté à la modiole tulipe qu'à celle des Papous, du moins elle en a beaucoup plus la forme. La MoDiOLiï américaine; Modiola americana, Leach-, Mise. Zoo/. , pi. 72, fig. 1. Coquille assez grosse, ovale , subailée au bord dorsal, un peu excavéc en dessous, blanchâtre, radiée de rouge sous un épidémie brun. Cette espèce, commune dans les mers d'x\mérique, diffère-t-elle de la précédente P C'est ce que je ne crois pas. La Modiole côte-blanche : Modiola alhi-costa , Lamck.; Gualt,, Test. , t. 91 , fig. H ? Coquille de la forme de la précé- dente , dont elle ne diffère peut-être pas, et dont elle ne se distingue que parce que sous un épidémie d'un roux rembruni, 5io MOD elle est ornée d'une raie blanche obliquement dirigée dessotu- mels au milieu de la base. Des mers orientales de l'Inde et de la Nouvelle-Hollande. La LIoDiOLE ADRIATIQUE; Modiola udriatica , Lamck. Coquille beaucoup plus petite que les deux précédentes avec lesquelles elle a quelques rapports , mais ovale, à bord inférieur droit , obliquement fasciée, et bleuâtre intérieurement. De la mer Adriatique près de Venise. La MoDiOLE DE LA GuYANE; Modiola guyanensis , Lamck. Co- quille oblongue, à peine ailée , quoique le ligament cardinal soit très-long, traversée par une bande oblique, verte et fauve sous un épiderme roux-brun. Des mers de la Guyane. La MoDiOLE ÉTUI : Modiola vagina, Lamck.; Rumph., Mus., t. 46, fig. E. Coquille grande, très-mince, très-fragile, oblon- gue, droite, subcylindrique , un peu comprimée, de couleur blanche , sous un épiderme marron. De l'Océan indien. La MoDiOLE puce; Modiola pulex , Lamck. Très- petite co- quille oblongue, subcylindrique , comprimée , un peu arquée, d'un brun cendré ou bleuâtre. Des mers de la Nouvelle-Hol- lande. La MoDioLE ARBORisÉE; Modiola picta, Lamck., Enc. Méth., pi. 22 1 5 fig. 2. Coquille cylindroïde, un peu élargie , et com- primée en arrière, mince, d'un blanc jaunâtre, avec des taches rousses très-petites et irrégulières vers sa partie posté- rieure. Océan Atlantique ? M. de Lamarck rapporte à cette espèce une modiole fossile trouvée dans une pierre des envi- rons de Mayence. Ces trois dernières espèces font le passage aux lithodomes , et en effet paroissent vivre enfoncées. La Modiole courbée: Modiola cinnamonea , Chemn. ; Enc. Méth., pi. 221 , fig. 4. Coquille subcylindrique, arquée, ob- tuse aux deux extrémités, à sommets et côtés très-bombés, de couleur blanche, sous un épiderme marron. Mers de l'Ile-de- France. Une variété de cette espèce a été trouvée dans l'inté- rieur de polypiers pierreux. La Modiole recourbée: Mod!o/aiMCur^'a£a,Leach, Mise. Zool., 1 , pi. 72 ,fig. 5. Coquille lisse, ovale, élargie en arrière, bom- bée au bord dorsal , excavée au bord ventral , à sommets ob- tus presque antérieurs'', écorchés ; ]ur.e petite dent à la char- MOD 5ii n'ièrc ; couleur olivâtre à l'extérieur, nacrée à Tintérieur. Cette espèce , établie d'après plusieurs individus , de la collec- tion du Muséum britannique, dont la patrie est inconnue, ne seroit-elle pas une véx-itable moule ? 9 La MoDiOLE plissée; Modiola plicata, Enc. Méth., pi. 222 , fig. 5. Coquille extrêmement mince, hyaline, de forme rhom- boïdale, ayant les sommets assez saillans et recourbés, à stries d'accroissement très-marquées et pliciformes. Couleur d'un fauve pâle. Iles de Nicobar. La MomoLE trapèzine; Modiola /ropezma , Lamck. Très-pe- tite coquille ovale, trapézoïdale, mince, lisse, à sommets très-obliques, d'un brun jaunâtre en dehors , livide en de- dans. Patrie inconnue. La M0D10LE siLicuLfi ; Modiola silieula , Lamck. Coquille oblongue, cylindracée , droite, obtuse aux deux extrémités, de couleur blanche , sous un épiderme brun-marron. Mers de la Nouvelle-Hollande. La MoDiOLE DBS Papous; Modiola papuana , Lamck. Enc. Méth., pi. 22g, fig. 1. Grande coquille oblongue, épaisse, obliquement dilatée en arrière , subanguleuse en avant, d'un blanc violacé, sous un épiderme noirâtre. Espèce commune , la plus grande du genre de l'Océan atlantique boréal , et des côtes de l'Amérique septentrionale. M. le docteur Leach, en parlant de cette espèce, dit que cette coquille , dans le jeune âge , a été regardée comme for- mant deux espèces décrites par Penuant et Donovan sous les noms de mjtilus curtus et harhatus. L'épiderme de la jeune coquille estsimple et non denticuié. Pennanta regardé comme une variété de cette espèce une coquille omblliqnée, opinion adoptée par Donovan et Montagu ; mais ce dernier, dans son Supplément à ses Testacés britanniques , admet les mjtilus umbilicatus, curtus , harhatus et modiolus de Pennant comme une seule et même espèce. La MoDiOLE ovale; Modiola ovalis. Coquille assez épaisse , ovale, comprimée, élargie en arriére , à bord dorsal arrondi, non anguleux ; l'inférieure excavée en avant; les sommets presque antérieurs ; couleur blanche violacée sur les cro- chets, sous un épiderme épais, d'un brun marron, à stries d'accroissement grossières et très-marq lées. Les côtes de la 5i2 MOD Manche vers Cherbourg. N'est-ce pas la modlole de Gibbs de" M. le docteur Leach ? La MoBioLE DE GiBBs; Modiola Gihhsii , Leach, Mise. Zool. ê ph.,C.. 2 , pi. 72, lig. 1. Coquille ovale, un peu dilatée et arrondie en arrière, légèrement excavée à son bord ventral, sans angle bien marqué au bord dorsal; couleur blanche sous un épidémie brun à stries grossières: quelques taches rouges pourpres et violettes sur les nates , et visibles à l'intérieur. Cette espèce, qui pour la première fois paroit avoir été re- connue comme distincte par M. Gibbs, collecteur de Montagu, a été trouvée sur les côtes occidentales de l'Angleterre. LaMoDiOLE demi-brune; ModJo/a semifiisca, Lamck. Coquille ovale-oblongue , un peu élargie en arrière , à stries d'accrois- sement très-fines et serrévS , couverte d'un épidémie faute en arrière , brun en avant ; les nates excoriées. Ile-de-France ? La MoDiOLB HACHE; Modiola sccuris , Lamck. Coquille oblon- gue, courbée, anguleuse au bord dorsal, à stries d'accroisse- ment assez marquées; ayant sa couleur violette en dedans et l'épiderme brun, noirâtre. De FAustralasie. B. Espèees velues ou larhues. La MoDiOLE barbue; Modiola larhala,'Enc. Méth., pi. 218, fig. 6 (mauv. fig.)* Coquille assez épaisse , oblongue, subailée' en dessus, un peu excavée en dessous, à stries d'accroissement bien marquées, de couleur blanc-jaunàtre , sous un épiderme ferrugineux, prolongé en arrière, en sortes de poils aplatis. Méditerranée et Océan boréal. La M0D10LE aviculaire; Modiola avicularis ,de B. Coquille mince, assez fragile, ovale, encore plus ailée que la précédente, par une grande saillie de l'angle du bord dorsal, et plus de pro- longement du bord inférieur au-devant des sommets -, les stries d'accroissement très-fines. Couleur violàtre en dedans, d'un blanc sale en dessus, sous un épiderme d'un brun roussàtre , luisant en avant, prolongé en arrière en longs poils fins. Cette coquille, qui est de l'hémisphère austral, vient des mers des Thilippines, d'où elle a été rapportée par M. le do<:- teur Marion de Procéà qui je la dois. MOD èiâ C. Espèces radiées du somtii'it à la circonférence. La IMoDiOLE silloî^t<ée; Modiola sulcata ,'Enc, Méth., p4.22o, ng. 2. Coquille oblongue, subt; iangulaire, par l'élévation de la fin Je la ligne du ligiiment, striée du sommet à la circonfé- rence par dessillons divergeas; couleur d'un blanc bleuâtre, sous un épidémie jaunâtre. Mers de l'Inde. L'dMoDiOLEVLiCA'i:vLZ;Modiolaplicatula, Lamck., Enc. Méth., pi. 220 , iig. 5 , a b. Coquille oblongue , obliquement dilatée en arrière, beaucoup moins anguleuse que la précédente, sil^ lonnée du sommet à la circonférence; les sillons postérieurs très-sensibles à la face interne ; couleur blanche, sous un épi- derme fauve. Patrie inconnue. La MoDiOLE POURPiiÉE : Modiola purpurata , Lamck.; List., Conch. , t. 566, fig. 206? Coquille ovale, anguleuse à son bord dorsal, sillonnée du sommet à la circonférence, à bord cré- nelé ; couleur blanchâtre en avant, pourprée en arrière et en dedans. Patrie inconnue. LaMoDiOLESEMENCE.-Modfo/asemen., Lamck.; Chemn., Conch., 8, t. 84, Iig. 7 Sa ? Petite coquille oblongue , anguleuse, ob- tuse en avant, atténuée en arrière, striée finement du som- met à la circonférence; ayant ses bords en partie dentelés; couleur blanche. Patrie inconnue. D. Espèces profondément radiées du sommet à la circonférence . si ce n'est vers le milieu. La MoDiOLE FLUETTE ; Modiolus discrepans , d'Acosta , Conch,. Brit.,t. 17, tig. 1. Très-petite coquille mince, transparente, obovale , d'un vert pâle, de huit à dix millimètres de lon- gueur, avec des sillons radiés à ses deux extrémités , et nuls au milieu. De la mer Méditerranée et de l'Océan d'Europe. Cette espèce est très-commune dans les mers d'Ecosse, où elle atteint quelquefois la longueur de quinze à dix-huit lignes. Quand elle est jeune , sa couleur est souvent jaune ou ver- dàtre, mais elle est toujours noire quand elle est vieille, avec les sommets écorchés. La MoDTOLE DISCORDANTE; Modiola ùiscors . Encvcl. Méth. Si. " 53 5i4 MOD pi. 204, fig. 5, a b. Coquille ovale , ventrue, sillonnée à ses deux extrémités, et crénelée sur ses bord , si c-^ n'tsl au mi- lieu , épidémie jaunâtre a l'extérieur; une nacre brilhmte , argentée et rougeàtre à l'extérieur. Mers de l'Australasie. Montagu décrit sous ce nom une espèce de modiole qui ha- bite les côtes de l'Angleterre ; mais M. le do' tenr Leach doute que ce soit le véritable modiolus discors de Linnaeus. La Modiole de Prideaux ; Modiolus Prideaux . Leach. Très- petite coquille de trois lignes de longueur au plus, élargie en aile arrondie au côté supérieur, largement sinueuse au côté opposé, striée longitudinalenient et obliquement en ar- rière. Cette espèce a été trouvée, par N. C. Prideaux , dans le sable, sur la côte méridionale du Devonshire. Voyez Lttiiodome pour les modio/es lithophages , et Cavdigkre, Lanick. (Dk B. ) MODIOLE. (Foss.) On trouve des coquilles de ce genre dans les couches antérieures à la craie, et dans celles qui sont plus nouvelles que celtesubstance; et il y a lieu de croire que des moules intérieurs que l'on trouve à Freville, dépar- tement de la Manche, dans une couche où l'on rencontre des baculites et le belemnites mucronatus , qu'on peut regarder comme une preuve évidente de la présence de la craie , dé- pendent aussi de ce genre, en sorte qu'il seroit du petit nombre de ceux qui se rencontrent daus les couches des différentes époques , et en même temps cà l'état vivant. Les espèces de modioles fossiles déjà décrites sont en assez grand nombre-, mais il y a lieu de penser que quelques lé- gères différences dans les formes ont fait regarder comme des espèces celles qui n'étoient que des variétés. Voici celles que nous connoissons : Modiole subcarinée : Modiola subcarinata , Lamck. , Ann. du Mus. d'Hist. nat. , tom. y, pi. 17, fig. 10; Sow. , Min. Conch. , tab. 210, fig. 1? Coquille oblongue , lisse, à bords inférieur et antérieur subcarinés , et à bord supérieur re- courbé en dedans. Longueur, deux pouces et demi. On trouve cette espèce à Grignon , département de Seine et Oise, dans la couche inférieure du calcaire grossier^ à Orglandes , dé- partement de la Manche , et à Highgale près de Londres. M. Lamarck a pensé qu'on pouvoit regarder cette espèce comme l'analogue du rnytilus 1 odiolus , Linn. MOD 5i5 On trouve dans le Flaisanlin et dans le Piémont une espèce de modiole qui a de si grands rapports avec celle-ci et avec le mytilus modiolus , que M. Brocchi (Conch. foss. Subapp.) l'a décrite sous ce dernier nom , l'ayant regardée comme son analogue, et a annoncé qu'on la trouvoit à l'état vivant dans la Méditerranée, dans l'Océan septentrional, dans les Indes, en Amérique et dans la mer Adriatique. D'après nos observations et nos remarques , nous sommes portés à croire que dans les lieux cités il existe des coquilles qui ont les plus grands rapports entre elles, et qu'on peut regarder comme dépendant de la même espèce , si des rap- ports suffisent pour cela; mais nous sommes presque certains qu'entre des coquilles dont les animaux ont vécu dans des» lieux ou dans des temps si éloignés les uns des autres , et dans des climats si différens, ne peuvent avoir autant de ressem- blance entre elles , qu'en ofit celles qui ont vécu dans le même temps et dans la même localité; et que les différences sont suffisantes pour constituer des espèces (elles qu'en général elles sont établies par les auteurs, en sorte qu'entre ceux qui multiplient trop les espèces, et ceux qui, par leurs généralités, font peut»être le contraire, on est loin d'être fixé. MoniOLE SILLONNÉE ; Modiola sulcata, Lamck. , Ann. du Mus. d'Hist. nat. , tom. g , pi. 17, fig. 1 1. Coquille oblongue , presque en forme de spatule, rétrécie presque en pointe vers son côté postérieur. Elle est couverte de stries transverses , dirigées dans un sens , tandis que les autres ont une direclion différente, comme dans le m-ytilus discors , Linn. Longueur, un pouce. On trouve cette espèce à Grignon; mais ces co- quilles sont si fmgiles qu'il est difficile de s'en procurer qui soient entières. Elle paroît avoir des rapports avec la modiola elegans ( Sovv. , Min. Coiich. , tab. g) , que l'on trouve à Bo- gnor en Angleterre. Modiole pectinée ; Modiola pectinafa, Lamck. , loc. cit. , même pi., fig. 12. Petite coquille élargie à son bord antérieur, comprimée, couverte de stries transverses qui divergent vers le côté antérieur, oîi elles se fourchent, et forment des espèces de rayons. Longueur, trois lignes ; lieu natal, Grignon. Elle est rare et fragile. Il seaible qu'on peut la rapporter à la mo-' 33. 5i« MOD diolaparalUlla, Sow. , loc. elpL cit., que l'on Irouve à MaLd- stone en Angleterre. MoDipLE ARqvÈE; Mudiolaarcuata , Lainck. , Aiin. du Mus., pi. 18, fig. 1. Petile coquille lisse, beaucoup plus large que longue, et portant au bord antérieur un hinus qui la divise en deux parties presque égales. Longueur, une ligne; lar- geur, plus de trois ligues. Cette petite coquille se trouve dans lesable contenu dans les coquilles univalves quelon rencontre àXhaumont, département de l'Oise. Il est extrêmement pro- bable qu'elles ont vécu dans ces coquilles après la mort des animaux qui les iiabitoient, car on trouve presque toujours les deux valves ensemble. MoDiOLE EN CŒUR; Mod/'o/aco?'da/a , Lamck., foc. ci'L , même pi., fig. 2. Cette espèce vit dans ré,)aisseur du têt des grosses coquilles, telles que celles du cerithiujii giganteum , où on les trouve, et ù l'extérieur duquel elles se ménagent une ouvei- ture oblongue pour communiquer avec l'eau de la mer, et y prendre leur nourriture. Elle est oblongue, très- fragile, bom- bée ; en forme de cœur, et porte à son bord antérieur un sinus qui lui donne un peu de rapport avec l'espèce ci-dessus. Lon- gueur, quatre à cinq lignes; largeur, huit lignes. On la trouve à Grignon et àMeudon, dans le calcaire grossier. Cette espèce a les plus grands rapports, pour les formes et la grandeur, avec des coquilles que j'ai trouvées à l'état vivant dans des polypiers, et qui elles-mêmes ressemblent beaucoup a celle dont on voit la figure dans l'Encyclopédie, pi. 221 , fig. 4, à laquelle M. Lamarck a donné le nom demodiole cour- bée , modiola cinnamomea; mais cette dernière est presque deux fois plus grande. MoDiOLE DE Gerville; Modiok Ger^'^7/^(, Def.Cettc espèce porte sur le milieu de chaque valve une très-forte éiévation ou côte qui la rend bossue. Longueur, quatorze à quinze ligues; lieu natal, la falunièrede Hauteviile , département de la Manche. MoDior.E SERPETTE ; Modiola scalprum, Sow. , loc. cit., t. 248, fig. 2. Coquille transversalement alongée , légèrement com- primée , un peu polie , quoique sa surface soit striée ; à côté postérieur court, et à côté antérieur légèrement courbé. Longueur, plus de quatre pouces; lieu naîal, les couchts an- térieures à la craie à Bourton, dans TOxfordshire et près de MOD 5,7 Balh en Angleterre. Je pense qu'on doit rapporter à cette espèce des coquilL's qu'on trouve dans les anciennes couches aux environs de Carenlan, département de la Manche. MoDior.E PLISSER ; Modiola plicata, Sow. , loc. cit. , taib. 248, fig. 1. Coquille alongée transversalement, un peu courbée par le bout antérieur, à dos presque droit. Longueur, près de quatre pouces; largeur, un pouce. Elle est très-remarquable en ce que chaque valve est divisée iongitudinalement en deux parties ; celle du côté du dos est chargée de forts sillons obli- ques , tandis qi'.e l'autre est couverte de légères stries longitu- dinales provenant des accroissemens successifs de la coquille. On trouve cette espèce dans les couches anciennes à Fehnar- sham dans le Bedfordshire en Angleterre , et aux environs d« Cacn. MonioLE rude; Modiola aspera , Sow., loc. cit., tab. 21a, fig. 4. Coquille ovale, à côté postérieur pointu , gibbeuse , portant des stries longitudinales élevées et pleines d'aspérités, ayant au côté postérieur un petit lobe ridé. Longueur, quinze lignes: lieu natal, le Bedfordshire en Angleterre. MoDiOLE STRIÉE; Modiola striata, Def. Cette espèce a beau- coup de rapports avec la précédente; mais elle est moins bossue, et les fines stries dont elle est couverte ne portent point d'aspérités. On la trouve dans des rochers qui dépendent de la couche à polypiers , à Luc près de Caen. Ces rochers sont dans la mer, et les moules qui y vivent sont quelquefois atta- chées à ces modioles par leur byssus. On trouve dans les couches antérieures à la craie dans le comté de Sommerset en Angleterre , aux Vaches noires près de Honileur, aux environs de Falaise, à Gasprée près de la ville de Séez, département de l'Orne, et au Mesnil près de Caen, des raoJioles plus ou moins alongées , mais qui ont beaucoup de rapports entre elles et avec les modiola cuneata , modiola gibbosa et modiola renifonnis , Sow., dont on voitlçs figures, loc. cit., tab. 2 1 1 , fig. 1. 2 et 3 , et qu'on trouve dans le comté de Sommerset, à Bradfort en Wiits., et à C!a- verton près de Bath. Nous pensons que cescoquilles pourroient être dis variétés de la même espèce. Cet auteur a encore donné la description et la figure des espèces ci-après, savoir: Modiola dqjre.^sa (tab. 8). qu'on trouve à FonthilJ- VVilt 5' 8 MOD îhire , pays de Galles, et qui paroit avoir des rapports avec la modiola suhcarinata. Mofiiola lœvis (même pi.), qu'on trouve au même lieu. Modiola pallida (même pi,), qu'on rencontre à Maidsloiie. Modiola œqualis (pi. 210, fig. 2), qui a été trouvée à Par- kam-Park. Modiola bipartita (même pi., fig. 3 et 4 ) , qu'on trouve au même endroit tt à Osminglon , dans un sable ferrugineux. Modiola minima ( même pi. , fig. 5 , 6 et 7 ) , qu'on rencontre à Taunton et près de Belfast. Modiola imbricata (pi. 212, fig. 1 et 3 ) , qu'on trouve à Felmarsham. Modiola hillana (même pi., fig. 2), qu'on rencontre dans la pierre à chaux à Pickesridge-Hill , près de Taunton. Modiola ? alœformis (pi. 261). Cette coquille est très-remar- quable par une forte côte placée au milieu de chaque valve, et par sa taille, puisqu'elle a près de six pouces de long sur quatre pouces environ de large. On la trouve à Sandgate dans l'île de Wight. On trouve dans l'ouvrage de M. Brocchi , déjà cité , la des- cription et la figure d'une espèce de modiole à laquelle cet auteur a donné le nom de mjtilus coronatus ( Conch. foss. Subapp., tab. XIV, fig. 16). Elle n'a que quatre à cinq lignes de longueur, et porte une carène à son bord antérieur. On la rencontre dans la vallée d'Andone en Piémont. On trouve des mo iioles dans le calcaire grossier de la Po- logne, et dans la partie basse de la Guadeloupe, qui repose sur le sol volcanique de cette île. Dans l'histoire naturelle des Animaux: sans vertèbres (1 y ig), M. Lamarck a donné le nom de modiole lilhophagite à une espèce qui ne doit pas entrer dans le genre des modioles, puisque sa charnière linéaire porte des crénelures dans les- quelles s'insère le ligament comme dans les pernes parmi les- quelles M. Sowerhy l'a placée avec raison. (D. F.) MODIRA-CANIRAM. {Bot.) Nom malabare d'un vomi- quier, slrjchnos coiuhrina, suivant Rhèede. Son modira-canni tstVhugonia m/ystax de Linnaeus, et le inodira-valli dont on ne counoît pas la fructifie, tion , pourroit aussi appartenir a ce dernier genre, à cause des crorhets qui sont également épars sur ses rainoiiux. l J. ) MOE !^i9 MODIOLUS. (Foss.) M. Bosc rapporle que d'anciens oryc- tographes Hoimoient ce nom à des polypiers du genre Caryo- phyllie. (Desm.) @ MODO [Ichthyol.) , nom d'un pieuronecte que l'on pêche en abondance sur les côtes de la Norwége. Voyez Pleuronectb. (H. C.) MŒHRIN(;iE (Bot.) , Mœhringia. Linn. Genre déplantes dicotylédones polypétales, de la famille des carj'ophjllées , Juss., et de Voclanirie digynie ^ Linn., dont les principaux caractères sont les suivans : Calice de quatre tblioies lancéo- lées, aiguës, ouvertes, corolle de quatre pétales ovales-alon- gés, entiers, plus longs rjne le calice; huit étamines ; un ovaire supère, glo'juh ux , surmonté de deux styles a sfigmates eif tête; une capsule ovale-obrotide , à quatre valves, à une loge contenant plusieurs graines portées sur un placenta central. Les mœhringiessont de petites plantes herbacées, à feuilles «ntières, opposées, et a fleurs solitaires dans les aisselles des feuilles. On en connoit trois à quatre espèces; la plus com- mune est la suivante. Mœhringib mousse: Mcehringia muscosa, Linn. , Spec. , 5i5 ; Lanick. , Illustr., t. 3 14. Sa tige est divisée dès sa base en ra- meaux nombreux, très-grêles, presque filiformes, étalés, longs de trois à six pouces, garnis de feuilles écartées, fiii- foniies, longues d'un pouce et plus. Ses fleurs sont blanches, petites , portées sur des pédiceles axillaires ou terminaux. Cette plante est vivace; elle croit dans les lieux humides et ombragés des montagnes alpines de l'Europe. (L. D. ) MOEKERGOUK. {Ornith.) Muller, dans son Prodrome de la Zoologie Danoise ,pag. 23, n." 18 j , donne ce terme comme un des noms que porte en Norwége la bécassine, scolopax gal- linago , Linn. ( Ch. D.) MOELLE, Medtila. {Bot.) Tissu cellulaire, lâche , régulier, diaphane, resserré dans un canal au centre de la tige, dans les plantes dicotylédones, disséminé au contraire autour des filets ligneux , presque jusqu'à la circonférence de la tige , dans ies plantes monocotylédones. On y découvre quelquefois des v isseaux longitudinaux. Os paroissciit dans la moelle de la bellf-de-nuit , de la férule 620 MOE et de quelques autres ombellifères, comme les filets ligneux des monocolylédons. La moelle des sumacs a de longues lacunf^s pleines de sucs propres. Une lacune remplie d'air prend de très-bonne heure la place de la moelle dans le cliar- don. La moelle du noyer, du nfssa aquatica, du phjtolacca , et de beaucoup d'ombellitercs, s'ouvre de distance en dis- tance par des lacunes transversales, à mesure que la tige s'élève, de manière que le canal médullaire est partagé en une multitude de loges par une suite de diaphragmes. Le CANAL MÉDULLAIRE (vovez cc mot ) occupe un plus grand espace dans une tige molle et herbacée, que dans une tige dont le liber est déjà converti en bois. La première couche ligneuse paroît donc s'épaissir un peu vers le centre ; mais une fois qu'elle a pris de la consistance, son calibre ne change plus, et le canal m'édullaire ne subit plus de diminution, vérité que le savant M. Knight a fait prévaloir contre l'opi- nion généralement admise, que la moelle resserrée peu a peu par le bois disparoit tout-à-fait dans les vieux troncs. Ce qui avoit donné vogue à cette erreur, c'est que dans beaucoup d'arbres la moelle se lignifie, pour ainsi dire, par des dépôts concrets qui remplissent insensiblement ses cellules. Haies, voulant ramener à une cause mécanique l'inexpli- cable phénomène de la végétation, voit dans la moelle un ressort qui presse toutes les parties, et les force de se déve- lopper. Linnaeus, déterminé sans doute par l'opinion d'un si célèbre observateur, déclare que la force vitale de la plante résifle essentiellement dans la moelle. Mais ces théories pè- chent par la base; la moelle n'a point l'énergie que Haies et Liniigeus lui attribuent, et les exemples ne manquent pas, d'arbres dont le tronc, réduit pour ainsi dire à l'écorce , végète encore avec v'gueiir. Les expériences de Duhamel et de M. Thouin ne confirment pas ce qu'on lit dans quelques anciens, que, pour obtenir des fruits sans noyau, il faut enlever la moelle des arbres fruitiers. La moelle descend de la tige dans le pivot de la racine , mais elle n'y pénètre pas très-avant, et Ton n'en trouve au- cune trace dans ses suWJivisions. Mîrbel, Elein. (Mass.) MOELLE ALONGÉE {Anal, et Phys. ) -. partie del'cicéphale MGE 5=1 Llanche à l'extérieur, grise à l'intérieur, située sur la base du crâne, se continuant, parle trou occipital , avec la moelle épinière, et donnant, comme elle, naissance à plusieurs oaires de nerfs. Une proéminence, plus on moins développée selon les genres, forme, chez les mammifères, comme une sorte de collier à son extrémité antérieure; c'est le pont de varole , ou protubérance annulaire. Deux prolongemens vont, de cette proéminence, au cer- veau proprement dit, ce sont les jambes, ou pédoncules du cer- veau ; deux autres vont au cervelet, ce sont les jambes , ou pédoncules du cervelet. Dans toutes les classes, un sillon longitudinal sé[)are les deux* faces, supérieure et inférieure, de la moelle alongée en deux moitiés égales; et chacune de ces moitiés se subdivise en trois faisceaux postérieur, antérieur, et moyen. Les faisceaux moyens se rendent aux tubercules quadriju- meaux; les postérieurs, au cervelet et à la protuhéranceannu- laire; les antérieurs, après s'être entrecroisés, se rendent aux hémisphères cérébraux , et s'y épanouissent. Sur le trajet de chacun des faisceaux moyens s'élève, chez les mammifères, une légère éminence ovale; c'est le corfis olivaire. Des fibres longitudinales sillonnent le trajet des fais- ceaux antérieurs, ce sont les éminences pyramidales. Les faisceaux pyramidaux, ou des éminences pyramidales, sont les seuls qui s'entrecroisent. Cet entrecroisement na lieu que chez les animaux à sang chaud, l'homme, les mammifères et h^s oiseaux; il manque chez les reptiles elles poissons; il n'a lieu qu'à un seul endroit, l'extrémité postérieure de la moelle alongée; et j'ai fait voir, par des expériences directes (i), que les parties situées au-delà de cet entrecroisement, les lobes cérébraux, les tubercules quadrijumeauxetle cervelet, ont seules un effet croisé de para- lysie ou de convulsion , tandis que la moelle épinière et la moelle alongée elle-même n'ont, au contraire, qu'un effet direct. (i) Picchrrchcs expérinieulales sur les pr5^)rictés et les fonctions Goro- maudel de Roxburgh , vol. 3 , un nouveau genre qu'il nomme JJemingia , auquel il faut également rapporter la plante de Linnaeus ; c'est ainsi que, dès les premiers mois de sa nais- sance , ce genre se trouve désigné sous quatre noms différens. Voyez Fléminge. ( Poir. ) MOGILNIK. {Ornith.) Voyez sous le mot Aigle, tom. I.", pag. 570, la description de cette espèce, que Meyer rap- porte à celle du petit aigle. (Cm. D.) MOGOLA-NAGOU. (Erpét.) A la côte de Coromandel,seloi]^ Russel , on donne ce nom à une variété de la vipère ù lunettes. VoyezNAJA. (H. C.) MOGORI , Mogorium. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des jas- minées , très-voisin du jasmin auquel il pourroit être réuni, de la diandrie monogynie de Linnœus , offrant pour carac- tère essentiel: Un calice à huit, quelquefois à six divisions ; une corolle îiypocratériforme ; le tube plus long que le ca- lice; le limbe partagé en six ou huit découpures ; deux éta- inines ; un ovaire supérieur; un style j deux stigmates; une baie souvent à deux lobes, à une ou deux loges ; une semence dans chaque loge. , MoGOia SAM BAC : Mogorium samhac , Lamck. , Enc, et IlL gen., tab.6 , fig. 1 -, Njctanthes samhac^ Linn. ; Jasminum scnn- bac , Vahl. , Ereum.; Clus., Cur. Posi. , pag. 3 , Jcon.; Till., Pj5. , pag. 87, tab. 3i ; Alp., /Egfpt., tab. ag; Nalla-muUa, Rhèed., Wa/aJ., vol. 6 , tab. So ; Flosmanorœ , Rumph. , Amb., vol. 5, tab. 3o; Burm., Zejl. , tab. 68; vulgairement Jasmin d'Ara- bie. Arbrisseau de six à douze pieds et plus, dont les tiges sont presque sarmenteuses, diffuses, garnies de feuilles opposées , à peine pétiolées, ovales, aiguës, mucronées, longues d'environ trois pouces, fermes, entières, les inférieures en cœur, toutes ayant un petit faisceau de poils dans l'aisselle des nervures de la surface inférieure. Les fleurs sont très-odorantes , surtout pen- dant la nuit, d'un blanc pur, disposées en petits corymbcs ou eu bouquets lâches, terminaux , munis de petites bractées 'H' 532 MOG grêles, sétacëes; leurs découpures sont longues, très-éfroites ; la corolle est blanche, caduque. Cette plante croit dans les Indes orientales: les femmes for- inent*'de ses fleurs enfilées dans un fil , ou des colliers , ou des guirlandes que les jeunes gens des deuxsexes entrelacent dans leurs cheveux, cl dont ils ornent leurs vétemens. On la cul- tive dans la plupart des jardins : on la multiplie de boutures faites au printemps sur couche chaude et sous châssis , ou de marcottes quis'enracinent au bout d'un an. Elle donne des fl eurs pendant une grande partie de l'année. On répand les fleurs du jasmin d'Arabie dans les appartemens , sur les lits-, on les mêle parmi le linge, afin de l'imprégner d'une bonne odeur qui „passe pour être amie des nerfs et du cerveau. Ces fleurs infu- sées dans l'eau, durant quelques heures, la rendent trës- aromatique. On en prépare également par infusion une huile fort odorante , qu'on a anciennement débitée sous le nom d'' huile de jasmin, et qu'on emploie à parfumer les che- veux. MoGORi TRIFOLIÉ : Mogorium trifoliatum , Poir. ; Nyctanthes Irifoliatum , Vahl, Enum. , i , pag. 26 ; Nj'ctanthes grandijlora , Lour. , Coch. ,21; Till. , Hort. Pis. , pag. 87 , tab. 3o -, Kudda mulla , Rhèed., Malab., vol. 6 , tab. 5i. Cette belle espèce , très-rare dans les jardins, n'est point une variété de la précé- dente, comme i'avoit d'abord pensé M. de Lamarck ; ses rameaux sont très-nombreux; ses fe*jilles opposées, souvent ternées. Ses fleurs très-grandes, dont l'odeur suave l'emporte sur celle du jasmin d'Arabie, se doublent très-facilement. Les premiers individus que l'on a vus en Europe de cette brillante espèce, ont été cultivés dans les jardins d'un grand-duc de Toscane, qui en étoit si jaloux qu'il les faisoit garder: il a cependant permis au botaniste Tilli de les faire dessiner ; on en trouve la gravure dans son Hortus Fisanus. Les fleurs doubles sont presque delà grosseur d'une rose com- mune. Cette belle plante croit dans les Indes orientales, où elle se montre souvent avec ses fleurs doubles. Elle est, ainsi que la précédente , très-diflScile à conserver dans le climat de Paris ; elle exige les mêmes soins , la même culture : il fau- droit les tenir l'une et l'autre presque habituellement soua châssis. MOG 533 Le mogoriiim trifoliatum de Lamarck, Encycl. , ne doit pas -être confondu avec cette espèce. C'est le jasminum auricula- ///mdeVahl, Enum., vol. i , pag. 3o. Il est facile à distinguer par ses fleursbien plus petites; ses calices pubescens; ses feuilles opposées, composées de trois folioles, dont les deux latérales sont sessiles , beaucoup plus petites, et doivent être plutôt considérées comme deux oreillettes appartenant à la même feuille. Cette plante a été découverte dans les iles de France et de Bourbon. MoGORi ONDULÉ : Mogorium undulatum, Lamck., Encycl. ; JSyctanthes undulata, Linn. ; Tsjiram muUa , Rhèed. , Malab. , vol. 6 , tab. 55, Arbrisseau de cinq à six pieds , dont les ra- meaux sont lâches, légèrement velus vers leur sommet; let» feuilles opposées, à peine péliolées, persistantes, ovales, ai- guës, ondulées sur leurs bords, glabres, d'un vert luisant ; les fleurs blanchâtres, assez grandes, d'une odeur très-agréable, au nombre de trois à cinq sur de petites grappes solitaires, ayant le limbe à six ou huit divisions; le fruit est une baie à deux lobes, noirâtre, sphérique;la pulpemolle, d'un rouge foncé, d'une saveur douceâtre. Cette plante croit sur la côte de Malabar, où elle est cultivée dans les jardins. Ses feuilles sont amères; les fleurs servent à faire des guir- landes et des couronnes dont les femmes se parent. On en prépare une huile aromatique dont on se parfume les cheveux. MoGORi TRiFLORE : Mogorium irijlorum, Lamck., Encycl., et III. gen. , tab. 6, fig. 2 ; 'Nyctanthes angustifolia, Linn.; Nyctanthes viminea , Retz. , Obs., 5 , pag. g; Katu-pitsjegam mulla , Rhèed., Malab., vol. 6, tab. 53. Ses branches grêles et rameuses sont garnies de feuilles à peine pétiolécs , gla- bres, épaisses, ovales, entières; les fleurs blanches, d'une grandeur médiocre, ordinairement au nombre de trois à Textrémilé des rameaux. Le fruit consiste en deux baies, ou une baie k deux lobes, de la grosseur d'un petit pois. Cette plante croit sur la côte de Malabar. Le Mogorium muUiJlorum^ Jiamck. , Encycl., est le Katu-Tsjiregam mulLa , Rhèed., Ma-.- lab., vol. C , tab. 5/,. (Poir.) MOGURA , IRAKUSU {Bot.), np^is japonois du lamium •amplexicaule , commun aux environs de Paris, lequel croi^ 534 MOH aussi dans les terrains cultivés, voisins de Nangasaki, suivant M. Thunberg. (J.) MOHA. (ÔrTif/Zi.) Voyez Moa. (Ch. D.) MOHO. (Ornith.) Espèce de guêpier dont il est parlé au tome XX de ce Dictionnaire, pag. 60. (Ch.D.) MOHOMO {Bot.), nom péruvien d'un poivrier, p/per lon- gum. (J.) MOHO-MOHO (Bot.), nom donné dans quelques lieux du Pérou au piper angustifolium , de la Flore de ce pays, dont la décoction est ordonnée dans les maladies vénériennes. (J.) MOHR. {Mamm.)Mot allemand qui signifie nègre, et que "■■•quelques auteurs de cette nation ont donné au callitriche à cause de sa face noire. (F. C.) MOHRAFFE. (Mamm.) Proprement singe noir. Schreber donne ce nom allemand à la guenon maure. (F. C.) MOHRIA. {Bot.) Genre de la famille des fougères, établi par Swartz , et adopté par WiHdenow. Il est caractérisé, J." par ses capsules marginales, presque rondes, à sommet marqué de stries en étoile , s'ouvrant latéralement par un trou oblong; 2.° par son tégument ou indusium , naissant des crénelures des lobes de la fronde. Ces crénelures sont infléchies. Une seule espèce compose ce genre voisin du toddea et de Yhj'droglossum, c'est le moliria lliurifraga , Swartz, Syn. Jil. ^ lab. 5 ; lepoljpodium Caffrorum, Linn., Mant.; l'adiantum Caf- frorum, Linn., Suppl. ; Thunb. ; Vosmunda marginalis , La- inaTck;losmunda thurifera , Swartz, jjz-Schrad. Journ.; l'os- munda thurifraga^T)OTy-Sami-Yincent, Itin. Bourb. ; le /î/i- cula, Pluk. , Mant., pi. 55o, fig. 10. On peut consulter aussi une diss. de Mohr, Ohs. Bot. Kil., i8o5, et Weber, Krj'pf. Gewasc. Celte fougère, qui répand une odeur d'encens, a des frondes assez grandes, deux fois ailées, à frondules ovales , dont les dentelures sont assez profondes , écailleuses ou velues en dessous, et les bords réfléchis, fructifères. Pluke- net compare cette plante pour son aspect et pour la forme de sa fronde à un géranium. Celle fougère croit ('ans le pavs des Caflres et à Bourbon. (Lem.) MOI 535 MOIGNEAU (Ornith.), nom vulgaire du moineau com- mun et du moineau friquet dans le département de la Somme. (Ch. D.) MOIGNET. (^Ornitli.) Ce nom , qui s'écrit aussi moiniet , est vulgairement donné dans l'ancienne Bourgogne à la mésange à longue queue, parus caudatus , Linn. (Ch. D.) MOI-MOI. (Bo^) Espèce de hryone du Sénégal , dont les fruits, rouges comme du corail, produisent de violens voniis- semens, lorsqu'on en mange une trop grande quantité, selon Adanson. (Lem.) MOINE. {Conchjl.) Espèce de Cône , Conus monaclius. (Dksm.) MOINE. (En/om.) On a donné ce nom vuIgEiire à plusieurs* insectes dont la tête est, munie d'une corne, ou dont le cor- selet forme une sorte de capuchon. Tel est le scarabée mono- céros ou nasicorne , planche 4 , figure 5. Tel est encore l'apate capucin, planche 17, n." 1. Le synodendre cylindrique, planche 5, figure 5. Le notoxe monocéros ou la cucule de Geoffroy, planche ] o , figure 3. (C. D.) MOINE (Ic/i/?yoL), un des noms vulgaires de l'ange de mer. Voyez Squatine. (H. C.) MOINE. (Ornith.) Ce nom savoyard de la mésange bleue, parus cœnileus, Linn., désigne aussi le roi des vautours , vuUur papa, Linn. (Ch.D.) MOINE. (Mamm.) Nom spécifique d'un phoque que EuflTon a aussi décrit sous la dénomination de phoque à ventre blanc. Voyez Phoque. (F. C.) MOINEAU {lehthyol.) , nom spécifique d'un Pleuronecte. Voyez ce mot et Pue. ( H. C. ) MOINEAU. [Oniith.) On a exposé, au mot Fringille , la marche que Fon croyoit devoir suivre pour former , dans cette grande famille , sinon des genres strictement et exclusivement caractérisés, au moins des groupes destinés à devenir un jour la base de genres plus positivement établis. En prenant ce parti, l'on a suivi le conseil donné par Euffon dans son Histoire du Moineau, tom. 47, p. 1 18, de Fédition de Sonnini , où il observe combien les séparations son* nécessaires pour-éviter !a confusion dans une nombreuse série d't^spèces: et la trop BU MOI grande extension d'une dénomination commune ne pou- vant contribuer , selon le même auteur, qu'à faire confondre les choses au lieu de les démêler, et qu'à rassembler des nuages et des ténèbres autour des objets sur lesquels il s'agit de porter la lumière, on s'est déterminé à donner à ces groupes des noms particuliers, en adoptant de préférence ceux que M. Cuvier a indiqués dans le premier volume de son Règne animal, et les appliquant aux espèces. Cette méthode a déjà été pratiquée pour les linottes et les chardonnerets, qui ont été décrits, au mot Linotte, sous le seul nom latin de carduelis, et l'on va s'y conformer égale- ment pour les moineaux, les bengalis et les sénégalis. Ces 'derniers étant des oiseaux familiers et destructeurs, en un mot, selon BuflTon, de vrais moineaux, qui s'approchent des cases , viennent jusqu'au milieu des villages , et se jettent , par grandes troupes , dans les champs semés de millet, leurs mœurs s'accordent, autant que la structure de leur bec, pour autori- ser cette association ; et , comme les naturalistes ne leur ont encore donné d'autres noms que ceux des pays où l'on a trouvé les premières espèces, et que ces noms impropres ne peuvent qu'induire en erreur pour celles qui ont été postérieurement découvertes en des contrées différentes, rien ne paroit s'op- poser à ce qu'on leur applique la même dénomination géné- rique qu'aux moineaux. Relativement à ceux-ci , le mot passer est le plus anciennement consacré; mais ce terme sert à dé- sif^ner l'ordre entier des passereaux, et cette circonstance doit faire préférer celui de pyrgita , nom grec du moineau domestique , qui a été proposé par M. Cuvier. Les caractères assignés par cet illustre professeur aux moi- neaux sont d'avoir le bec court, conique, et seulement un peu bombé v€rs la pointe. Ceux queMauduyt indique, d'après Brisson, dansl'Encyclo- pédie Méthodique, consistent dans un bec en cône raccourci, dont la pointe est grosse et courte, dont les deux mandibules sont droites et entières , et dont la base est moins large que la tête , ce {jui les distingue, i." des becs-fins ; 2.° des tangaras , qui ont les bords de la mandibule supérieure échancrés vers le bout; 3." des gros-b.'cs, clicz lesquels la base est aussi large niie la tête- MOI 557 M, Vieillot, qui a placé les moineaux dans la section D de ses fringilles, comme ayant le bec un peu épais à la pointe, incliné et légèrement obtus, signale, dans la section B, les bengalis et les sénégalis par leur bec à pointe courte, peu aiguë, et paroissant , vu en dessus, un peu aplati près du ca- pistrum. Ces caractères ne diffèrent que par des nuances assez lé- gères ; mais, pour ne pas forcer les rapprochemens , on lais- sera subsister deux sections dans cet article, §. I. Moineaux proprement dits. Moineau domestique : Pfrgita domestica , Dum. -, FringiUa% domestica, Linn.; pi. enl. de Buffon, n.° 6, f. i , et u." 55, f. i , le premier dans Tétat adulte , et le second avant d'avoir subi sa première mue. Cet oiseau , long de cinq pouces dix lignes , a environ huit pouces et demi de vol, et pèse un peu plus d'une once. Le mâle a le haut de la tête et les joues de couleur grise; l'espace compris entre le bec et le tour des yeux noir, ainsi que la gorge et la poitrine; l'occiput et le derrière du cou d'un beau brun marron , qui règne éga- lement sur les petites couvertures des ailes, lesquelles sont terminées de blanc, et forment en cet endroit une raie assez larges le dos et les grandes couvertures des ailes d'un brun tirant sur le fauve; les grandes plumes des ailes, et celles du milieu de la queue, d'un noir terne; les deux extérieures étant bordées de couleur de buffle; le ventre et les couvertures inférieures des ailes d'un gris blanc; le bec, d'une couleur de corne foncée, jaunâtre à la base de la mandibule inférieure; l'iris d'un brun rougeâtre ; les pieds d'une couleur de chair sombre, et les ongles noi- râtres. Le plumage de la femelle est presque entièrementd'un brun mat; elle n'a pas de gris sur la tête, ni de noir sur la gorge. Jusqu'à la première mue , le jeune mâle ressemble à la fe- melle. Il y a, dans l'espèce du moineau franc, des variétés acci- dentelles , dont les unes sont d'un blr'nc pur, les autres d'un îjjanc sale ou jaunâtre, ou d'un noir brun, et plusieurs n'ont 538 MOI qu'une partie du corps blanche. An nombre fie ces variétés se trouvent le fringilla candida , de Sparrman , Muséum Caris., pi. 20: le passer Jlavus , Briss., Ornith., tom. 3, p. 78 ; le blak- sparrow, Lath., Sjnops., tom. 5 , p. 261. Les moineaux sont répandus du nord au midi dans notre continent, et ils supportent également les chaleurs des cli- mats brûlans, et les froids des régions hyperboréennes. Les seules contrées 011 l'on n'en trouve pas, sont celles où il ne croit pas de blé, et où ce grain est remplacé par d'autres plantes alimentaires, comme la côte occidentale d'Afrique. Lu remarque faite à cet égard par Sonnini est confirmée par le Commodore Billings. On lit, en effet, à la page 42 du pre- *-mier volume de son Voyage dans le nord de la Russie asia- tique, etc., traduction françoise, qu'il ne se trouve pas de moineaux au-delà de la rivière Pellidoni , dernier endroit qui produise du blé. Et dans les pays où le froment est cul- tivé , ce sont les lieux habités qu'ils préfèrent , et surtout ceux où la population est la plus nombreuse, parce qu'indépen- damment du grain, qui est le fond de leur nourriture, ils se nourrissent de la plupart des alimensqui sont ta l'usage de l'homme, profitent de ses restes, et trouvent prés de lui des commodités pour nicher, se mettre à l'abri des rigueurs de l'hiver, et n'être jamais dépourvus de moyens d'existence. D'une autre part , c'est à leur habitude de suivre la société que ces oiseaux doivent leur méfiance, leurs ruses, et tout à la fois leur hardiesse, qualités qu'ils possèdent à un plus haut degré dans les villes que dans les campagnes , où ils sont moins troublés et ont moins d'ennemis à craindre. Les moineaux vont ordinairement seuls ou par couples, et se retirent, la nuit, dans des trous de murailles ou sous les tuiles des toits. Dans la belle saison, ils se réunissent le soir, non pas pour voler en troupes, mais pour piailler tous ensemble sur des arbres où ils passent la nuit, et d'où l'on a vainement essayé de les écarter par la fumée du soufre. On en voit aussi des bandes rassemblées dans les campagnes, aux approches de la moisson , sur les haies qui bordent les pièces de terre dont les récoltes mûrissent-, mais ce sont des réu- nions accidentelles, cti celles qui se prolongent davantage nesont, en général , composées que de la même famille, qu'on MOI 63.) ))cut détruire avec une sarbacane, si l'on parvient d'abord à tuer la mère. Le nombre et la voracité des moineaux ont plusieurs fois porté à agiter, à leur sujet, la question qui, dans un temps, a déterminé à détruire la race des martins dans File de Bour- bon , où l'intendant Poivre les avoit introduits comme des- tructeurs des sauterelles, et où l'on a été obligé d'en faire revenir; mais il faudroit pouvoir établir, avant de résoudre cette question, et de mettre leur tête à prix, une sorte de balance entre les torts qu'ils causent par la consommation du grain, et les avantages qu'ils procurent par la destruction des chenilles; or voici les données qu'on a sur ce double objet: • Les uns ont évalué à dix livres par année la quantité de blé nécessaire pour la nourriture d'un moineau, et d'autres ont même porté cette consommation au double ; mais ces cal- culs n'ont été faits que d'après des expériences sur des indi- vidus nourris en cage, et exclusivement avec du blé , tandis qu'en liberté ils usent de beaucoup d'autres alimens. Quoi qu'il en soit, M. Rougier de la Bergerie, en suppo- sant, d'un côté, qu'il y avoit au moins lo millions de moi- neaux en France , et que chacun mangeoit un boisseau de grains, a trouvé que lo millions de boisseaux étoient ainsi soustraits à la consommation et au commerce des hommes par des oiseaux dont la plume ne sert à rien , dont la chair n'est pas bonne à manger, dont la voix blesse l'oreille, dont la familiarité est incommode , etdontla pétulance estgrossière et à charge. On pourroit même ajouter aux inconvéniens résultant de ce calcul, les dommages que les moineaux causent aux jeunes fruits, tels que les cerises, les raisins, et à la culture des abeilles; mais on trouve, dans la Revue encyclopédique du mois de mai iBsS, et dans le troisième volume du Bulletin universel des Sciences, n.° 96, un calcul de compensation qui mérite aussi une attention particulière. M. Bradley a observé que deux vieux moineaux portoient à leurs petits, aux époques des couvées, quarante chenilles par heure, et que . ne résidant dans leur nid qup douze heures chaque jour, il en rcsultoit une consoznuiation quotidienne de quatre Ho MOÎ cent vingt chenilles, etparconséquenlde trois mille trois cent soixante chenilles en une semaine, par un seul couple de moineaux. Leuv tempérament lascif porte les mâles à se livrer au prin- temps de fréquens combats, où l'on voit des groupes de cinq- à six combattans se tenir parle bec, ou se porter des coups en tournoyant dans les airs , et se précipiter quelquefois dans des chambres ouvertes, leur fureur les empêchant d'aper- cevoir l«s dangers. Il y a peu d'oiseaux aussi ardens et aussi puissans en amour. Ils peuvent se joindre jusqu'à vingt fois de suite à leur femelle avec le même empressement et les mêmes trépidations; mais leur pétulance exclut les caresses prélimi- ,naires qui font le charme des jouissances. Les moineaux font leur nid dans les chéneaux , sous les tuiles, dans les trous de murailles, sur les tablettes de fe- nêtres garnies de persiennes à claire voie , dans des pots qu'on leur offre, ou sur des arbres élevés; dans ce dernier cas ils les couvrent par-lessus afin d'empêcher la pluie d'y pé- nétrer , et y pratiquent une entrée latérale. Il y en a qui s'em- parent de nids d'hirondelles ou s'établissent dans dt s boulins dont ils chassent les pigeons. Ces nids sont garnis de foin en de- hors et de plumes en dedans. La femelle y pond 4 à 8 œufs d'un cendré blanchâtre avec beaucoup de taches brunes- Lewin en a donné la figure tom. 3 , pi. 17, n." 1. Quoique ces oiseaux , dont le vol est court et difficile , ne quittent jamais nos climats, on n'a pas de données précises sur la durée de leur vie, que les uns ont fixée à quatre ans, et d'autres à six et même à huit années, mais qui, d'après des faits particuliers observés sur des individus élevés en cage , se prolongeroit bien au-delà, ce qui toutefois scmbleroit alors devoir produire une multiplication supérieure à celle qui existe, quoiqiie le genre de vie des moineaux les expose à des dangers nombreux et propres à limiter leur propaga- tion. Les jeunes de cette espèce , très-faciles à élever, paroissent susceptibles d'une sorte d'attachement, et l'on en a vu de telle- ment privés, qu'ils revenoient chaque soir à la maison où on les avoit élevés. On est aussi parvenu à leur apprendre à pro- jionccr quelques mots. MOI H^ On peut détruire une assez grande quantité de moineaux, soit avec le fusil , soit en employant les appâts , les filets et les pièges dont on fait usage pourki chassedesautrespetils oiseaux. Quant an fusil , il est convenable d'en employer un de grand calibre, et qui puisse contenir une forte charge de cendrée. Vers le milieu de juin , époque à laquelle les moineaux sont plus avides et moins farouches, on peut, dans une allée de jardin où l'on a accoutumé les vieux moineaux à venir manger avec leur couvée, faire une traînée de graine de foin, à la portée de l'ai-me ; et , plus simplement , on se transporte à l'ex- trémité d'une haie qui borde un champ de blé, au moment de la maturité de ce grain, et, accompagné d'une personne qui, par un bruit subit, fait partir du côté le plus favorable,» la volée de moineaux posée sur les branches , on tire à travers. Si par cette méthode on n'abat point autant d'individus que parla première, elle n'exige aucun préparatif, et peut se renouveler le même jour dans les places où l'on voit des ras- semblemens considérables. A l'égard des pièges et filets, on peut se servir de la rafle , qui est décrite au mot Filets, desgluaux posés sur Varhret ou arbrot, ou pratiquer des/o55eWes, en consultantce motau tom.XVIl de ce Dictionnaire, pag. 266 ; mais lorsque les granges ou les gre- niers ne sont pas assez bien clos pour empêcher les moineaux d'y pénétrer, il est un moyen plus efficace d'en détruire un grand nombre à la fois dans ces magasins où ils exercent de funestes ravages. On ferme toutes lesfenêXres d'un grenier, à l'exception de deux, en laissant les volets ouverts. On tend à l'une des fenêtres non closes un filet contre-maillé qui la bouche exactement, et l'on attache à l'autre une corde dis- posée de manière à la pouvoir fermer à volonté du lieu où l'on se tient en embuscade. Il est bon d'attirer les oiseaux vers la croisée restée libre en mettant sur ses rebords de la mie de pain pu des grains, dont on fait une traînée qui aboutit à un tas plus éloigné , et lorsqu'à l'instant le plus opportun, on tire la corde, les moineaux effrayés se portent à celle qui est garnie du filet où on les prend. Lorsqu'il s'agit d'une grange, ou on laisse la fenêtre ouverte, ou, s'il n'y en a pas, on pra- tique un trou dans le mur, et l'on passe j)ar la fenêtre ou parle trou une nasse à prendre le poisson, dont le bout évasé se 542 MOI tourne en dedans de ]a grange, et le bout étroit au dehors. Cette extrémité se bouche avec du loin, avec lequel sont également closes les parties que la nasse ne clôroit pas. On répand ensuite quelques grains en dedans de la porte par- dessous laquelle les moineaux ont l'habitude de s'introduire» et l'on en forme une traînée qui aboutit à un tas plus éloi- gné : lorsqu'on a remarqué qu'il s'est introduit un certain nombre de ces déprédateurs , on entre vivement, et, refer- mant la porte avec grand bruit, on les force à se jeter dans la nasse. M. Temminck a décrit, dans la seconde édition de son Manuel d'Ornithologie ,' page 55 i , sous le nom de Gros-eec "•"cisalpin ,fringilla cisalpina, et comme une espèce particulière de moineau , l'oiseau dont le mâle est figuré dans l'Ornitholo- gie italienne de Gérini , tome 3 , pi. o/\o, n.° 2, et que M. Vieil- lot appelle moineau à tête marron ou d'Italie ,/rmgi7Za ItalicCf dans le tome XII de la deuxième édition du Nouveau Diction- naire d'Histoire naturelle , page 1 99. Cet oiseau a le sommet de la tête, la nuque et le haut du dos, d'un marron pur et très-vif en été; mais ces parties prennent après la mue une teinte roussàtre; les joues sont d'un blanc pur, et le reste du plumage est semblable à celui du moineau vulgaire. La fe- melle a le haut de la tête et la nuque d'un cendré brun beau- coup plus clair; la bande au-dessous et derrière les yeux esS d'un blanc roussàtre, et celle qui existe sur les ailes est blan- châtre. Ce moineau , qu'on voit surtout au-deLà de la grande chaîne des Alpes cottiennes et pénines, mais point sur le revers septentrional de ces montagnes, se rencontre également sur plusieurs montagnes peu élevées des Apennins, et dans les campagnes vénitiennes. Tandis que le moineau domestique préfère les lieux habités, celui-là ne fréquente presque que les champs , et il a , dans sa manière de vivre et dans son plu- mage, plus de rapports avec le friquet. M. Temminck présente aussi, dans le même ouvrage, comme une espèce particulière de moineau, son Gros-bec Ei- ¥ AGî^OL, fringiila liispaniolensis , lequel a la tête et la nuque d'un marron foncé; la porge, le devant du cou, et une sorte de ceinturon sur la poitrine d'un noir profond , qui forme de MOI 5/,5 très- longues taches sur les flancs; le dos et le manteau noirs; les joues, les sourcils et l'abdomen d'un blanc pur; le bec plus fort et plus long que celui du précédent et du moineau vulgaire. La demeure de cet oiseau e t plus méridionale que celle du moineau cisalpin , et on le trouve en Sicile, dans l'Archipel, au midi de l'Espagne, et même enJÉgypte, où il a été vu par M. Savigny , qui l'a fait figu- rer dans son Système des Oiseaux d'Egypte et de Syrie, pi. 3 , n.° 7. M. Temmlnck, qui n'en parle que d'après des individus envoyés au cabinet impérial de Vienne par M. Natterer, le- quel les avoit tués à Algésiras , a été fort surpris de les trouver absolument pareils à un moineau récemment expédié de Ba- tavia. Moineau friquet : Pjrgita montana, Dum.; Fringilla mon- tana, Linn. Cette espèce, qui est répandue dans toute l'Eu- rope, même en Sibérie, a reçu le nom de friquet, à cause de l'habitude de se remuer en divers sens, et de frétiller sans cesse. On l'appelle aussi moineau de bois ou de montagne; elle est figuréesur la 267.*^ planche enluminée de Buflfon, n.° 1 , surla 72." de Lewin, et dans le 1 1.^ cahier des Oiseaux d'Al- lemagne , de Borkausen. Le friquet , plus petit que le moineau franc, a environ cinq pouces de longueur : dans l'état adulte la tête et l'occiput sont de couleur bai ; la gorge , une partie du devant du cou , l'espace entre l'œil et le bec sont noirs , ainsi qu'une bande sur les yeux, et les plumes qui couvrent les oreilles; les tempes et le haut du cou par derrière sont blancs; les ailes et la queue d'un brun foncé; les plumes dor- sales et scapulaires , noires dans leur centre, sont bordées de marron. 11 y a deux bandes blanches sur les ailes ; le ventre est blanchâtre et la poitrine cendrée. Le bec est noir et les pieds sont gris; chez la femelle les couleurs sont plus claires , le noir de la gorge est moins étendu , et le collier blanc moins apparent. Les jeunes lui ressemblent : il y a chez cette espèce des variétés accidentelles , comme chez le moineau commun, et tels sont le moineau de Bologne , le petit moineau de Bo- logne , le moineau d'IUyrie ou d'Esclavonie , le moineau à collier, le moineau fou. Le hainbouvreux, loxia hamburgica , est un friquet défiguré par Albin, tom. 3, pi. 24. Le friquet ne s'approche point des Libitations ; les bords 544 MOT des chemins et des ruisseaux ombragés de saules sont les lieux qu'il fréquente de préférence ; il se pose sur les arbres et les plantes basses ; il aime aussi les campagnes et les plaines ouve ^tes , mais on le trouve rarement dans les bois. Cet oiseau fait dans des trous d'arbres, avec des herbes fines et dessé- chées , des soies de cochon et des plumes, un nid où la femelle pond cinq à six œufs d'un blanc sale, marqués de petites taches rougeàtrcs et cendrées, parmi lesquels Nozeman prétend qu'il s'en trouve un moins gros que les au- tres , et qu'on nomme en Hollande petit roi. Il fait ordinai- rement deux couvées: sa nourriture consiste, dans l'été , en chenilles et autres insectes; dans l'automne, en toutes sortes de grains; et il mange les pousses des graminées en hiver, saison pendant laquelle les individus se rassemblent, et se mêlent souvent aux bandes de bruans , de verdiers, de pin- sons. On peut élever les petits en cage, où ils vivent cinq à six ans. Lorsqii'ilssont jeunes, on leur donne du pain mouillé, et ensuite les mêmes graines qu'aux chardonnerets et aux serins. Moineau huppé : Pjrgita cristata^ Dtim.; Fringilla cristata, Gmel. Cet oiseau, qui est figuré dans la 181.* planche enlu- minée de Buffon, n.° 1 , sous le nom de moineau de Cayenne , est décrit par cet auteur sous celui de friquet huppé. Sa huppe est d'un rouge très-vif; cette couleur est moins brillante sur le devant du cou , sur la gorge et les autres parties inférieures. Le dessus du corps est d'un brun foncé ; le bec est rougeàtre , et les pieds sont d'un gris mêlé de jaune. L'oiseau représenté n.° 2 sur la même planche n'est point la femelle du friquet huppé; Latham l'a décrit sous le nom de fringilla carolinensis. Son front est noir, la tête, les côtés, le devant du cou et le croupion sont rouges ; les couvertures et les pennes moyennes des ailes brunes et rayées de noi- râtre; les grandes pennes noires , et celles de la queue brunes et bordées de roussàtre ; la poitrine est d'un fauve rougeàtre, et il y a sur le haut de cette partie une bande noire demi- circulaire ; le ventre est d'un beau noir, et les flancs sont d'un blanc mêlé de rouge. Moineau a croissant : Pyrgita arcuala, Dum.; Fringilla ar^ cuata, Gmel. ; pi. enl. de Buffon, n.° :i5o , f . 1 , où on l'a peini MOI 545 beaucoup trop rouge, ses vraies feintes étant celles des moi- neaux. Le noui de croissant lui a été donné à cause du crois- sant blanc qu'il porte depuis l'œil jusqu'au-dessous du cou. Cet oiseau du cap de Bonne-Espérance a d'ailleurs le'tiossus de la tête, la gorge et le devant du cou noirs ; le dessus du cou et du dos de couleur marron ; la poitrine et le venfre blancs; les ailes sont brunes et bordées de gris suie , et elles sont traversées d'une bande blanche étroite ; la queue, les pieds et les ongles sont bruns; le bec est noir. Moineau beau-marquet : Pjrgita elegans , Duin. ; Fringilla elegans , Gmel. Ce moineau, trouvé sur les côtes occidentales du midi de l'Afrique, est représenté sur la 2o3.* planche en- luminée, n." 1. U a environ cinq pouces de longueur, et est» à peu près de la taille du iriquet ; son plumage bien marqué {•st d'un rouge vif sur le front et la gorge, et le reste de la tête est d'un gris cendré; le dos et les couvertures des ailes sont d'un jaune olive; les pennes alaires sont noires, et les pennes caudales rouges; le cou porte un collier jaune ; les plumes du dessous du corps jusqu'au bas-ventre sont blanches dans leur milieu, et d'un noir mêlé de jaune sur les bords; les parties inférieures sont blanches, et le bec et les pieds rougcàtres. M. Vieillot pense que le Lovbly , fringilla formosa , Lath. , dont le bec et les pieds sont rouges; le ventre et les plumes anales rayés transversalement de noir et de blanc, dont la queue est d'un noir sombre, et le reste du plumage d'un vert qui devient jaunâtre sur la gorge et le devant du cou , est une femelle ou un jeune de l'espèce du beau-marquet, M. Cuvicr indique comme devant être joints aux moineaux ordinaires, divers oiseaux qui ont été distribués par les natu- ralistes dans plusieurs genres. Ce sont : 1.° Le tanagra silens , ou l'oiseau silencieux {pjrgitasi- leiis,!).), qui a été figuré dans les planches enluminées, n.°'j/,2 sous le nom de tangara de la Guiane, et qui a été décrit dans le tome 48 , pag. 077 de l'édition de Buffbn , donnée par Sonnini: 2 ." Le loxia orix , pi. 6 enlum., n.° 2, sous le nom de cardi- nal du cap de Bonne-Espérance, Buff. Sonn., tom. 47 , pag. 173 {pyrgita orix , D.); 3i. 35 &46 MOI 3.* Le loxia dominicana, figuré pi. enl, 55 ,11.° 3 , sous le nom de cardinal dominicain, adopté par Brisson, maisauqiiel Buffon a préféré celui de paroare , que porte, au Brésil, son pays catal, cet oiseau, qui est décrit tom. 47, pag. 188 du Buffon de Sonnini {pyrgita dominicana, D. ) ; 4.° Le loxia cucullata, paroare huppé, Daud. et Lalh., fig. pi. enl. io3, sous le nom de cardinal dominicain huppé de la Louisiane ;Buff., loc.cit., pag. icjo (pjrgitacucuUata, D.); 5.° Le Loxia capensis, Linn. , ou gros-bec de Coromandel, pL enl. io3 {pjrgita capensis ,1).) ; 6.° Vemberiza capensis, dé nomination sous laquelle on cite, dans les notes du tom. 1.^' du Règne animal, pag. 383 et 386, la pi. enl. i58, fig, 2, c'est-à-dire Torlolan du cap de Bonne- Espérance ; la pi. 664, fig. 2 , ou l'ortolan à ventre jaune de la même contrée, et la pi. 386, fig. 2 , ou le bruant du Cap ; 7.° Vemberiza quelea, figuré pi. 23i , n.° 1 , sous le nom de moineau du Sénégal [pyrgita quelea. /D.)-, 8.° Vemberiza borbonica, ou bruant de l'île de Bourbon; pi. 32 1 , n." 2 [pyrgita borbonica, D.) ; ^.° Vemberiza brasiliensis , ou bruant du Brésil; pi. 52i , n.° 1 [pyrgita brasiliensis, D.); 1 0.° Vemberiza ciris , ou tangara de Cayenne , pi. 1 69 [pyrgita ciris , D. ). M. Vieillot, de son côté, décritles espècessuivantes comme appartenant aussi au genre Moineau : Le CoMBA-sou, Fringilla nilens , Gmel. et Lath. ( pyrgita ni- tens, D.), pi. enl. 291 , auquel il donne le nom que cet oiseau porte au Sénégal, et non celui de moineau du Brésil, qui ne sauroit lui convenir, puisqu'on ne le trouve point en Amé- rique. Cette espèce subit deux mues : après la première, le mâle a le plumage entier d'un noir à reflets bleus, qu'il con- serve pendant six mois, pour reprendre les teintes de la fe- melle, dontlespartiessupérieuressont d'un brun noirâtre, mais dont la tête offre une bande d'un brun clair entre deux autres noirâtres qui passent au-dessus des yeux; le dessous du corps est grisâtre. Il paroît que I'Outremer , Fringilla ultramarina , Gmel. et Lalh., n'est que la même espèce. Cet oiseau, d'un caractère vif et pétulant, conserve dans ia volière son air méchant et farouche. ' MO! H? Le Moineau gris : Fringilla grisea , Vieill. ; Pjrgita grisea, D. Cet oiseau , de quatre pouces neuf lignes de longueur, et dont ia queue est fourchue, se trouve dans les Etats-Unis d'Amé- rique, où il est rare; la tête et le dessus du cou so:;t d'un gris cendré, les parties supérieures sont brunes: une petite bande blanche se voit sur les ailes; la gorge et le de&sous du corps sont d'un gris blanc, et le bec est noir. Le MoiMEAU NOIR. ET BLANC : Fringilla melanoleuca. Vieil!.; Pjrgita melanoleuca, D. Celui-ci , qui existe dans l'Inde, est de la grosseur de la linotte ; à l'exception de quelques taches noires sur le manteau, son plumage est presque entièrement blanc, ses pieds sont de couleur de chair, et sa queue est fort courte. Le Moineau igxicolore : Fringilla i gni color , Vieill.; Pyrgita ignicolor, D. Cette espèce, qui est Hgarée dans les Oiseaux chanteurs, pi. 5g, et que des auteurs ont regardée comme une variété du Loxia orix , en diffère par une taille moins long\ie et moins épaisse; par le rouge orangé et éclatant de la gorge 5 par la forme des couvertures de la queue , composées de barbes effilées et pendantes, qui s'étendent jusqu'au bout des pennes, etc. On la trouve au Sénégal et dans d'autres contrées des côtes d'Afrique. Le même auteur indique d'autres oiseaux comme ayant des rapports avec les moineaux, mais sans les admettre définiti- vement comme tels. Ces oiseaux, auxquels on n'appliquera pas provisoirement le nom de pjrgita , sont : Le Moineau COULEUR de brique, Fringilla testacea ^ Lath., qui a été rapporté du Portugal par Jacquin , et qui, long de cinq pouces et demi, a le plumage d'un ronge noirâtre sur le corps, et plus pâle en-dtssous; les ailes et la queue brunes; l'iris noir; le bec rouge, et les pieds de couleur de chair. L'auteur alle- mand dit aussi avoir vu vivant, dans une volière ,' un individu pris en Autriche, et que Lalham appelle fringilla ochracea ^ Moineau de couleur d'ocre; mais c'étoit probablement une variété accidentelle. Le Moineau brun, Fringilla fusca , Lath., dont la taille n'excède guère celle du troglodyte, et dont le pays n'est pas indiqué. 35.. ^4S MOI Le Moineau d'Onalaska, Fringilla cinerea, [,ath.,quia sur les côtés de la tête un trait gris et un autre noir.; dont la gorge est grise, le devant du cou cendré avec des taches blanchâtres, le milfïu du ventre blanc, le reste du corps brun, et le bec, ainsi que les pieds, noirs. Le Moineau des pins, Fringilla pinetorum , Lath., que Le- pechin a trouvé dans les forets de la Sibérie , ainsi que le frin- gilla syli^aiica , lequel ne paroit être différent que par le sexe. Le premier cstd'un roux de brique endessjs , jaune en dessous; et sa poitrine est traversée par une bande ferrugineuse. Les parties supérieures du second sont variées de gris et de noir , et le dessous du corps est d'un gris blanc. f Le Moineau rose; Fringilla rosea , Lath. Pallas a aussi ren- contré en Sibérie, dans les Saussaies, près d'Uda et de Sa- lenga , ce bel oiseau , de la taille du pinson , dont le bec a la base argentée, dont la tête est d'un rose plus lavé sur le cou et vers le croupion, moins pur à la poitrine, mélangé de brun et de gris sur le dos, et qui a les ailes et la queue noirâtres, avec une bordure rose. Le Moineau de dattes ou dattier; Fringilla capsa, Lath. Le devant de la tête et la gorge de cet oiseau sont blancs. Le reste de la tête est d'un gris rougeàtre , ainsi que le cou , le dessus du corps et une partie des régions inférieures, les ailes et la queue sont noires , et celle-ci, qui est un peu fourchue , dépasse de beaucoup les ailes. Shaw attribue un beau ra- mage aux moineaux de dattes, qui , suivant Poiret, se réu- nissent en troupes nombreuses dans les lieux où l'on cultive les dattiers et les palmiers. Le MoLNEAU a joues blanches; Fringilla navia , Lath. Cet oiseau, long de cinq pouces et demi, qu'on a vu au cap de Bonne- Espérance , a les côtés de la tête blancs, le reste de la tête et le dessous du corps cendrés et striés de noirâtre, et les mêmes stries sur le dos et sur les ailes, dont le fond est d'un roux pâle. Le Moineau de Macao ; Fringilla melanictera , Lath. Cet oiseau, figuré sur la 224* pi. enl., n." 1 , et d'un peu plus de 4 pouces de longueur, est noir avec quelques taches blanches sur le ventre. Les ailes et la queue ont une bordure gris-de- fer, et le bec et les pic^ds sont d'un brun rouge. On voit sur MOI 549 ïa même planche, n.° 2 , un Moineau de Java , auquel Latham a donné l'épithéte de melanoleuca , appliquée aussi par M. Vieillot au moineau noir et blanc dont il a été. pa?lé ci- dessus. Le moineau de Java ne diffère de celui de Macao qu'en ce que sa poitrine est traversée d'une bande blanche, irrégulière. Le Moineau a croissant noir et jaune; Fringilla torquata, Linn. Cet oiseau des Indes Orientales , long de six pouces , est figuré par Miller, On varions subj., tab. 24. Il a sur la gorge un croissant noir, bordé de jaune inférieuremtnt ; la tête, le cou et le dos sont rougeàtres; le croupion est d'un bleu pâle ; les ailes sont noires, et la queue de la teinte du croissant. Le Moineau de Ceit-an ; Fringilla zejlonica , Lath. Le haut du dos de ce petit oiseau est verdàtre , et le reste est jaune ; les parties inférieures sont blanches et noirâtres , elles ailes et la queue sont de cette dernière couleur, ainsi que la tête et le bec. Chez des individus, qui difTèrent peut-être parie sexe , la tête est de couleur de tan, et le dos vert. Le Moineau a croupion vert; Fringilla, multicolor, Lath. Cet oiseau , que Pennant dit être aussi de Ceilan, a la tête, le dessus du cou, le haut du dos et la queue noirs; le croupion est vert; les joues, la gorge et les autres parties inférieures sont d'un jaune clair. Il y a une tache blanchâtre sur les couvertures des ailes qui sont noires. Le bec est bleuâtre , les jambis sont vertes et les pieds gris. ' Le Moineau roux; Fringilla calida, Lath. On trouve dans le pays des Marattes, cet oiseau , long de cinq pouces trois lignes, qui est dun roux brun, uniforme, à l'exception d'un trait noirâtre qu'on remarque au centre des plumes des parties supérieures. Le Moineau a tête noire; Fringilla tnelanocephala, Lath. Cet oiseau de la Chine, long de quatre pouces, a la tête noire, ainsi que le devant du cou, sur les côtés duquel et sur la poitrine on remarque des stries de la même couleur; le derrière du cou et le ventre sont blancs; le dos, les ailes et la queue sont d'un brun ferrugineux ; le bec est rouge , et les pieds sont de couleur de plomb. Le Moineau de Carthagf.ne ; Fringik'% carthaginensis, Lath. , dont la taille est un peu inférieure à celle du serin, dont le 55o MOT plumage est d'un brun cendré, et qui, dans les bois de l'A- mérique méridionale, fait entendre un chant parc^il à celui du pi"son. Le Moineau bleu du Chili; Fringilla Diuca , Lath., dont Molina parle dans son Histoire naturelle du Chili , et qui, lout-à-fait bleu, n'a que la gorge blanche. La planche enlu- minée 2o3 , fig. 2 , représenle un Moineau hleu de Cavenne, dont Latham et Gmelin font un tangara sous le nom de ta- nagra carulea. Cet oiseau, de cinq pouces de longueur, est bleu, et a le bec noir et les pieds d'un bleu violet. Le Moineau des herbes; Fringilla graminea , Lath., qui se trouve dans la province de New-York, et qui paroit être le même que le bruant des herbes de M. Vieillot, a la tête, le dessus du cou et le dos variés de noir, de cendré et de couleur de rouille; les couvertures des ailes sont d'un bai brillant ; les pennes alaires sont noires et bordées de blanc; les pennes caudales noirâtres , et le dessous du corps est d'un blanc légèrement strié sur les côtés du cou. Le Moineau a queue rayée; Fringilla fasciata , Lath. Cet oiseau, de la même contrée que le précédent, a le dessus du corps d'une couleur de rouille tachetée de noir, et le dessous blanc, avec des stries noires longitudinales et d'autres transversales sur la queue. Le Moineau de Norton; Fringilla nortoniensis , Lath. On trouve dans le golfe de Norton, sur la côte Nord-Ouest de l'Amérique, cet oiseau qui a la tête, le dessus du cou et les pennts secondaires des ailes noirs , avec une bordure de couleur baie, et une ligne blanche transversale; les pennes primaires des ailes sont noirâtres , ainsi que les pennes cau- dales, sur le bord desquelles s'étend latéralement une ligne blanche ; le ventre et les flancs sont blancs. Le Moineau DE LA Terre-de-Feu ; Fringilla australis, Lath. Cet oiseau a un collier ferrugineux, et son plumage est en- tièrement brun. Le Moineau cendré aux ailes noires; Fringilla nitida, Lath. On trouve à la nouvelle Galles méridionale cette espèce de la taille du moineau franc , dont les parties supérieures sont d'un cendré clair, les partiel inférieures d'un blanc jaunâtre, et qui a le bec d'un rouge pâle et les pieds jaunes. MOI 55 1 Le Moineau a tempes rouges; Fringilla temporalis , Lath. Cet oiseau et plusieurs autres passereaux delà nouvelle Galles ont été peints sur des dessins faits dans ce pays. Celui-ci a le dessus du corps brun, le dessous blanc , le croupion rouge , le bec et les pieds rougeàtres ; et ce qui le distingue particu- lièrement, c'est un trait de cette dernière couleur qui, par- tant du bec , s'agrandit vers les yeux , et prend une forme ovale sur les oreilles. Afin d'éviter des confusions dans l'application du nom de moineau à des oiseaux de genres ditFerens , on va indiquer plu- sieurs des acceptions données à ce terme. Le moineau, proprement dit, est désigné sous les dénomi- nations de moineau domestique, moineau Jranc , et de moineau de* cariières, lorsqu'il niche dans ces lieux souterrains. Le moineau friquet est le même que les moineaux d'arbre, de- campagne, de mur, de montagne, [es moineaux fou et sau^>age , et le moineau à tète rouge, d'Albin. Le moineau soulcie ou à la soulcie, /rmgi/iapeironia, Linn., dont la description se trouve sous le mot Gros-Bec , est souvent désigné par les dénominations de moineau au collier jaune, et moineau de bois. Le moineau comba-sou est le même que celui qu'on appelle improprement moineau du Brésil. Le moineau de Bahama est la passerine verdinère de M. Vieillot ; celui de Canada est sa passerine montagnarde , et celui du Bengale est le gros-bec orchef ; le nom de moineau de la Chine, désigne le gros-bec de Java, dans Albin , et le gros-bec jacobin, dans Edwards. Le moineau de la côte d'Afrique est le beau-marquet; le moi- neau de Guinée est une petite perruche de cette contrée ; ceux de V Ile-de-France et de Madagascar , sont des fondis ; celui des îles Sandwich, est un chardonneret; celui du royaume de Juida, une veuve. La dénomination de moineaux d^ Asie h été donnée à plusieurs bengalis, et celle de moineaux du Sénégal, à divers oiseaux de ce pays. Le gros-bec de la côte de Coromandel , le foudi , le moineau à croissant, sont désignés sous la y'mple dénomination de moineau du cap de Bonne-Espérance; et Mauduyt regarde le 562 MOI moineau à bec rouge du même pays, comme une variété d'âge ou de sexe du moineau à bec rouge du Sénégal. Enfin le moineau désigné parle D. Shaw, dans ses Voyages, souslé'hom decapsal, est le moineau de dattes. — Le moineau des prés ou des joncs, est le bruant de roseaux. — Le moineau à longue queue, est la veuve dominicaine d'Edwards. — Le moi- neau de mer, ou oiseau de glaces des habitans de Terre-Neuve , est regardé par Buffon comme une espèce voisine de l'ortohm de neige. — Le moineau à tête rousse ourouge, de Cajenne , est le tangara passe-vert. — Le moineau vert d'Edivards , est le todier vert ; le moineau solitaire, est le merle bleu. t §. II. Bengalis et Sénégalis. On a déjà fait observer que dans la méthode de Brisson , ces oiseaux sont du même genre que le moineau. On les trouve dans presque toutes les contrées de l'Asie et de l'Afrique, et même dans plusieurs des îles adjacentes. Comme Sonnini en a laissé échapper à Ca)fenne, il est très-probable qu'ils y i)erpé- tiieront leur race : ils se nourrissent de grains, et font des dé- gâts considérables dans les plantations de millet. Gueneau de Montbeillard pense que c'est à eux qu'on doit appliquer les récits des voyageurs qui disent que les Nègres, pour se venger du tort que certains petits oiseaux causent aux plantations, au milieu desquelles i.'s établissent leurs nids, les mangent tout entiers. Le moyen employé, dans ce pays, pour les prendre, est de disposer des calebasses soutenues par un bâton , qu'on fait tomber à l'iiide d'une ficelle, lorsqu'ils se sont in- troduits dessous en assez grand nombre. Il a été émis des opinions diverses sur leurs changemens de couleur. Des voyageurs ont prétendu que ces changemens avoient lieu plusieurs fois l'année dans leur pays natal, quoiqu'ils n'y éprouvassent qu'une seule mue ; mais le renou- vellement des plumes ne pouvant s'opérer que par la mue, c'est à d'autres circonslances qu'on doit attribuer l'assertion des voyageurs. Ils auront confondu sous la dénomination géné- rale de bengalis et de sénégalis de petits granivores qui, en Europe comme en Afriqi^e, muent plusieurs l'ois dans la même année, et qui changent de couleur à chaque mue. tels que MOI ^'^' les moineaux bleu , à bec rouge , etc. , ■(.•t même le sénéguli pi- queté, avec d'autrcj csi)èces, telles que le bengali mariposa , les sénégalis rouge, rayé, etc., qui ne font en Afrique qu une seule mue , et n'y changent pas plus de couleurs que datis nos climats. M. Vieillot a vérifié que ceux qui, dans la première année, avoient fait deuK mues en France, ont continué de les faire pendant toute leur vie, et qu'il n'y a eu de différence que dans les époques plus ou moins (ardives. Comme beaucoup de ces oiseaux périssent dans le triinspori , et souvent par défaut de précautions, le même auteur recom- mande de se munir, pour la traversée, de volières de diverses grandeurs, afin de séparer les foibles des forts, ceux qui sont doux des médians , et de s'approvisionner de millet d'A-^ frique, leur aliment habituel, en quantité sullisante pour plus de deux mois après leur arrivée. Cette nourriture est néces- saire pour les préserver de la dyssenterie dont alors ils sont souvent attaqués. Ce grain doit d'abord être mélangé avec le millet d'Europe etTalpiste qu'ils préfèrent en grappe; mais de pareilles précautions ne sont pas aussi indispensables pour les individus que l'on achète à Lisboniie. La température conve- nable ù ces oiseaux, surtout quand on veut les f.iire couver, doit être, au moins dans la première année, celle des contrées de l'Afrique oîi l'on n'éprouve pas plus de vingt-cinq degrés de chaleur, et les personnes qui possèdent une serre-chaude, doivent choisir cet emplacement pour y pratiquer des volières où Ton introduit des arbres toujours verts, sur lesquels les oiseaux dont il s'agit puissent se percher et nicher. On y met en outre, pour faciliter la confection des nids de la part de ceux qui ne les pratiqueroient pas sur les branches, des boulins totalement fermés, à l'exception d'une ouverture d'un pouce de diamètre sur le côté. Quand les bengalis ont des pe- tits, il est essentiel de leur procurer des chenilles non velues, et d'autres insectes pour la nourriture de ces petits dans les premiers jours de lenr naissance, et c'est particulièrement à l'époque des couvées qu'on doit séparer, par des comparti- mens , les espèces les plus propres à troubler l'ordre dans la volière. Le chant de ces oiseaux est foible, giais il ne manque pas d'agrément : la durée de leur vie est de sept à huit années. 55, TVIOI ef pniirroil devenir plus longue si l'on parvcnoit à obtenir une suite de générations nouvelles qui st-roient plus accli- matées, et pour lesquelles, dès la troisième année, onpour- roit se contenter d'entretenir la chaleur dL' nos étés ordi- naires. Bengali mariposa : Fringilla bengalensis , hath. , Pj'rgita ina- riposa, D. Cette espèce, figurée dans les Oiseaux enluminés de Buffon, pi. iif) , n." i , l'est aussi dans les Oiseaux chan- teurs de la zone torride , pi. 3. Elle se trouve au Sénégal , en Abyssinie, au cap de Bonne-Espérance et en d'autres con- trées de l'Afrique; c'est une des plus petite^ et des plus re- cherchées en Europe. De la grosseur du sizerin, elle a environ *^ quatre? pouces neuf lignes de longueur totale ; sa queue , éta- gée et composée de douze pennes, est longue de deux pouces, et le bec a quatre lignes. Ily a des naturalistes qui regardent comme deux espèces difl'éieutes les bengalis appelés mariposa et cordon-bleu ; mais, suivant Bruce et M. Vieillot, le premier est le mâle, et le second la femelle. Celui-là porte de chaque côté de la tète , au-dessous de l'œil, une sorte de croissant pourpré, qui tranche sur le bleu clair des joues et de toutes les parties in- férieures ; le dessus du corps est d'un gris rembruni et lustré; le bec est d'un rouge incarnat très-clair. Les individus appelés cordons-bleus n'ont point le croissant de pourpre; et l'on a d'ailleurs remarqué sur les uns et les autres diverses nuances qui tiennent probablement à l'âge et au sexe. Si les cor- dons-bleus paroissent plus nombreux, c'est que jusqu'à leur première mue, les jeunes mâles ressemblent aux fe- melles. Ces oiseaux, nommés aussi bengalis bleus, sont d'un na- turel doux, et se familiarisent aisément en Europe où ils s'ac- climatent et multij. lient , lorsqu'ils sont maintenus dans une température convenable , et qu'on leur fournit un arbrisseau touffu où ils puissent se livrer sans inquiétude à l'éducation de leurs petits. Leur mue annuelle a lieu du mois de mai à celui d'août, et les couvées se font eu automne et en hiver. Le mâle, très-attaché à sa compagne, chante ses amours au- près d'elle , et lui exprime la vivacité de ses désirs en frap- pant du pied la branche sur laquelle il est poié; il Taide dans MOT 55 5 la construction du nid, qui est garni d"herbes sèches à Tex- térieur, et de plumes eti dedans. Ce nid a la forme d'un me Ion avec une entrée sur le côté ; la femelle y pond quaire ou cinq œufs blancs delà grosseur de ceux du troglodyte. Outre l'alpisfe, ces oiseaux niangentavec plaisir les graines tendres du mouron , du séneçon et de la laitue. Bengam amandava : Fringilla amandava , Lath. ; Pjrgita amandava , D. , pi. enl. de BufF. , n.° iiB , fig. 3 , et pi. i et 2 des Oiseaux chanteurs. Cette espèce , qui se nomme aussi bengali piqueté, bengali tigré et amadavad, est la même que le bengali brun. , présenté sur la planche enluminée iiS, fig. 2, comme une espèce particulière, quoique son plumage n'offre que l'une des variations qu'il éprouve chaque année. Cet oi- seau, qu'on rencontre à l'Ile-de-France, au Bengale et dans d'autres contrées des Grandes-Indes, est brun dans sa jeunesse sur la tête et le dessus du corps; sa gorge est blanchâtre , et les parties inférieures sont tantôt de la même couleur, tantôt d'un jaune sale avec les couvertures des ailes parsemées de points blancs ; le bec est brun et les pieds sont jaunâtres. Dans la saison des amours , le bec , les pieds , la tête et le dessus du corps sont d'un rouge foncé , qui se rembrunit sur les pennes alaires, et devient noir sur les pennes caudales, dont les la- térales ont une bordure blanche. Pendant l'hiver, le dessus de la tête , les côtés du cou , le dos et le croupion sont bruns , et les couvertures supérieures de la queue d'un rouge rem- bruni; le front, les joues et le menton sont d'un jaune rou- geàtre ; le devant du cou est d'un gris blanc ; la poitrine, le ventre et les ailes sont d'un brun foncé , et l'on voit des poinis blancs sur les couvertures supérieures de la queue. Quelquefois il y a de semblables points sur les côtés du cou, . et les couleurs éprouvent d'autres variations individuelles. Comme la femelle mue plusieurs fois , ainsi que le mâle , il eu résulte aussi chez elle des disposilions différentes dans les poinis, et des changemens dans les couleurs, qui sont tou- jours moins belles que celles des mâles. Ces femelles ont la faculté assez singulière d'exprimer leurs désirs amoureux par un ramage moins varié et moins fort que celui du mâle, mais assez agréable. »> M. Vieillot a donné, pi. 5 de ses Oiseaux chanteurs, la -''56 MOT figure d'un bengali qu'il appelle bengali moucheté ; mais , comme un seul individu , venant des ilcs Moluques, lui a été communiqué par le naturaliste Bécœiir, et qu'il semble avoir quelqties rapports avec l'espèce précédente, on se bornera à l'indiquer ici. A l'égard du Bengali vert, Fringilla viridis , Vieill. , qui est figuré pi. 4 du même ouvrage, il est si différent des autres, que l'on ne croit pas devoir hésiter à le présenter comme une espèce distincte , Pjrgita viridis , D., quoique l'auteur cité n'en ait vu que deux individus vivans. Ce bel oiseau, trouvé sur la côte occidentale de l'Afrique, a l'œil placé au centre d'une bande rouge. Sa tête est d'un gris-de-fer verdàtre; les .parties supérieures du corps sont d'un vert olive; les joues, la gorge, la poilrine et les parties inférieures sont d'un gris nuancé de rouge. Bengali CENDRÉ : Fnreo-î7/a cinerea, Vieill. : Pjrgita cinerea, D. Cette espèce, figurée pi. 6 des Oiseaux chanteurs, ei dont le plumage est tout parsemé de petites lignes brunes, transver- sales, a toutes les parties supérieures d'un gris cendré, à l'exception du croupion qui est noir, ainsi que les couver- tures supérieures de la queue , dont les inférieures sont blanches ; les joues, la gorge et le devant du cou sont d'un gris blanchâtre, qui prend une teinte couleur de chair sur le haut du ventre, et rose vers l'anus. Le bec, les sourcils et les pieds sont rouges. Les naturalistes font aussi mention d'autres bengalis, tels que : Le Bengali enflammé; Fringilla ignita . Lath. et Gmel., qu'on trouve près la rivière de Gambie , et qui est figuré dans le Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle, pi. A, 21. Son plumage est en général d'un rouge brun, plus sombre à l'ab- domen ; mais les ailes sont noirâtres , ainsi que la queue qui est cunéiforme. Le Bengali impérial; Fringilla imperialis , Lath., oiseau de la Chine, qui a la tête et toutes les parties inférieures du corps jaunes, et dont les parties supérieures sont d'un gris- de-fer rosé, à l'exception des ailes et de la queue qui sont noirâtres. ^j Le Bengali a cou brun; Fringilla fu&cicolUs , I-ath. , qui ha- MOI '=h h'ite aussi la Chine, et qui a la tête, le croupion etie bas-ventre verts: la gorge d'un brun pâle, et au-dessous une tache cendrée et une roussàtre; le dos gris, les aiks noirâtres; la queue moitié jaune et moitié noire; le bec rouge et les pieds Aoirs. Le Bengali A TÊTE d'azur; Fringilla picta , Lath. Egalement de la Chine , lequel a le bec , le devant du cou , la gorge, la poitrine et les plumes anales rouges; le ventre d'un cendré pâle; le haut du dos pourpré; les ailes et la queue bleues ; le croupion jaune ; le bec et les pieds rouges. Le Bengali a oreilles blanches ; Fringilla leucotis , Lath., dénomination sous laquelle ont été réunies cinq variétés qui toutes, avec un plumage varié , ont une tache blanche sur les oreilles. Le Bengali a joues orangées: Fringilla melpoda , Vieill. , lequel se trouve dans l'Inde. Il est figuré pi. 7 des Oiseaux chanteurs. Le Bengali gris-bleu ; Fringilla cœrulescens , Vieill. , pi. 8 des Oiseaux chanteurs, qui habite sous la zone torride , et qui aie bas du dos et la queue rouges. Le Bengali Perrein ; Fringilla Perreini, auquel M. Vieillot a donné le nom du naturaliste qui a trouvé à Malimbe cet oi- seau dont le plumage est d'un beau rouge sanguin sur le corps, et en dessous d'un gris bleuâtre. L"oiseau auquel le nom de sénégali a été le plus ancienne- ment appliqué, est le Sénégali kovge; Fringilla senegala , Linn., pi. enl. de Buffon , 167, fig. 1 , sons le simple nom de sénégali, et pi. g des Oiseaux chanteurs. Il a déjà été parlé dans ce Dictionnaire, au mot Linotte, tom. XXVI, pag. 645, de cet oiseau dont la longueur totale est d'un peu plus de ({uatre pouces, &t qui a assez généralement les côtés de la tête, la gorge, la poitrine, le ventre et le croupion d'un rouge vineux; le dessus de la tête et du cou d'un gris ver- dàtre ; le dos et les ailes d'un gris olivâtre ; la queue noire. Mais le plumage de ce sénégali, qu"on trouve au Bengale et en diverses contrées des Indes et d'Afrique . est sujet à plu- sieurs variations, et il présente souvent des points blancs sur les flancs ou autres endroits du corps. La femelle , brune sur le dos, est d'un roux nuancé de rougeâtre sur les parties oxi le mâle est rouge, et d'un blanc sale sîîus le ventre. 553 MOI Gueneaii de Montbeillar.l donne le diinbik de BrucCj qui est de la même taille que celui-ci, comme une variété» A l'égard de l'individu tué à Cayeune, que le même natu- raliste présente comme une autre variété, il ne faut pas se hâter d'en conclure qu'il existe naturellement des sénégalis en Amérique, car d'autres que Sonniai ont pu , avant et comme lui, en laisser échapper dans cette contrée. Il est fait mention d'un assez grand nombre d'espèces de ces oiseaux dans les ouvrages de Daudin , de M. Vieillot , etc. ; et souvent ces espèces sont établies assez légèrement, et sur la seule inspection d'un ou de deux individus dont les cou- leurs étoient différentes. Ce sera donc, sans les garantir toutes, et sans leur appliquer encore le nom de pjrgita, qu'on va en donner une courie désignation. Petit Sénégali rouge; Frjn.gj7/a minima , Vieill., pi. iodes Oiseaux chanteurs. Cet oiseau, regardé comme une variété du sénégali rouge , a en elfet beaucoup de ressemblance avec lui ; mais sa taille étant plus petite, et sa queue n'étant pas étagée, ainsi que dans le précédent, M. Vieillot le coi .* dére comme une espèce distincte. La femelle et les jeunes sont bruijs sur le corps, d'un roux jaunâtre sous la gorge, et d'ua blanc sale sur la poitrine et le ventre. Sénégali rayé ou astrild : Loxia astrild , Linn. ; pi. enl. , i57,fig. 2, et pi. i:i des Oiseaux chanteurs. Tout le plumage de cet oiseau est rayé transversalement de brun et de gris ; mais les raies sont plus étroites et plus serrées aux parties supérieures du corps, où le fond brun les rend d'ailleurs moins visibles. Le bec est rouge , et une bande de cette cou- leur traverse les yeux. PetitSénégali A VENTRE ROUGE; FringUlaruhlventris , Vieill., pi. 1 5 des Oiseaux chanteurs. Ce petit oiseau du Sénégal a le plumage rayé partout comme le précédent ; mais la poitrine et le ventre sont d'un rouge plus prononcé. Le mâle et la femelle se ressemblent; ils habitent en Afrique sous l'équa- teur. Sénégali A COURONNE bleue; Fringilia cjanocephala , Lath, On trouve dans les Illustrations de Miller, pi. 24 , la figure de cet oiseau du Sénégal, qui a environ sept pouces de lon- gueur, dont le cou év le dos sont d'un brun rougeàtre ; le sommet de la tête vt le eroupion bleus, la poitrine et le ventre, jaunes, les plumes anales blanches, et les pennes alaires et caudales noires. Sénbgali a moustaches ro'jges; Fringilla mystacea. L'cpcce à laquelle Daudin , lom. 2 , pag. 446, a, d'après Van Er- nest, donné cette dénomination latine, et qu'il a appelée en françois bengali mystacin , est un oiseau de la Cochinchine d'environ quatre pouces de longueur, et doiii la grosseur n'excède pas celle du troglodyte commun ; son plumage, d'un brun rougeàlre sur la tête et le cou, est d'un brun oli- vâtre sur les parties supérieures du corps, et d'un gris blan- châtre sur les inférieures. Sénégalia moustaches noires ; Fringilla erythronotos, pi, 14 des Oiseaux chanteurs. Cette espèce est remarquable non seulement par la tache noire des joues, mais par le beau rouge des flancs, du dos , du croupion et des couvertures supé- rieures de la queue , dont les pennes sont noires, ainsi que le milieu du ventre et les plumes anales. Sénégam a front pointillé ; Loxia frontalis , Latli. , pi. 16 des Oiseaux chanteurs. Son plumage, plus ellilé, est noir et j)ointiilé de blanc sur le front, et il aie dessus de la tête et la nuque orangés; les parties supérieures du corps sont don gris ferrugineux; les inférieures blanches, aûisi que la goge et le bec ; les pieds de couleur de chair. Sénégali A GORGE NOIRE; FringiLia atricollis , Vieill. (>et oiseau, assez commun dans le royaume de Gambie, n'a que trois pouces trois lignes de longueur. Son front, ses joues et sa gorge sont noirs; le dessus du corps , les ailes et la queue sont cendrés ; des lignes noires et blanches traversent la [)oi- trine et le ventre. Sénégali DuFRESNE; Frinff/7/a D«/resn.i . Vieill. Cet oiseau, décrit sur un individu de la collection de M. Dufresne , na- turaliste attaché au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, a la tête et la nuque d'un gris sombre ; le dessus du cou , le haut du dos, les couvertures supérieures des ailes d'un vert d'olive foncé; les rémiges noirâtres; le bas du dos et les plumes uropygiales de couleur de feu ; la queue noire, et les partie» inférieures du corps d'un gris blanchâtre. Sénégam aukohe ; FringiUa subfiava , -Vieill. Cet oiseau , qui ^'"^o MOI existe dans une collection particulière, et qui vient du Sé- négal, n'a qu'environ trois pouces t-l demi. Le dessus de son corps est d'un gris plus foncé sur la tête; le dessous est noir, et lei^ plumes anales sont rouges. SÉNÉGAf-i qcinticolore; Fringilla quinticolor, Vieill. , pi. i5 des Oiseaux chanteurs. Cet oiseau, apporté delà Nouvelle- Hollande, et qui a le bec rouge, avec une raie noire par- dessus, et un;? tache de la même couleur en dessous, est d'un gris bleuâtre sur la tête et le dessous du corps; les sourcils et le croupion sont d'un beau rouge; le cou et le dos d'un vert olive, les barbes in férié Lires des ailes d'un brun terne ; la queue est d'un noir mat. Il existe au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. On trouve aussi dans les Oiseaux chanteurs de la zone tor- ride , i.° pi. 1 1 , la figure du Sénégali chanteur (voyez Ven- goline), que la beauté de sa voix a fait nommer le coryphée des bois baignés par le Niger, mais dont les couleurs , en gé- néral, d'un gris cendré , ne répondent pas à son ramage ; •2." pi. 17 et 18, celles du Grenadin, mâle et femelle, oiseaux auxquels Edwards avoit indiqué pour patrie le Brésil, mais qui habitent en Afrique le pays des Yolofs jusqu'au cap de Bonne-Espérance; et 5.° , pi. 19 et 20, l'Azu rouge et l'Azu VERT, tous oiseaux delà même famille, dont la place spé- ciale a été diversement indiquée par les ornithologistes. (Ch.D.) MOINET. (Orrui/i.) C'est un des nomsvulgaires du moineau commun , fringilla domeslica , Linn. (Ch. D.) MOINIET. {OrniLh.) Voyez Moignet. (Ch.D.) MOINOTON. (Ornith.) Ce nom et celui de petit moine sont donnés en langage vulgaire, suivant Cotgrave et Salerne, à la mésange charbonnière, parus major. ( Ch. D.) M01RE(Conc}yL) , nom marchand d'une coquille du genre Cône, Conus stercus niuscarum, Lamck. (De B.) MOIRE ou MAIRE. {Bot.) Dans quelques cantons du midi de la France, on donne ces noms an chèvre-feuille. (L. D.) MOISISSURES. (Bot.) Ce nom désigne dans le langage vul- gaire des champignons très-petits , très-délicats, qui attaquent les matières végélahret airimaîcs, ferin' ntescibles et hu' MOÎ 56, mides. Comme ils appartiennent à des genres très-diffërens , nous renvoyons les lecteurs aux articles Muçédines et Mucor , qui renferment les espèces le plus communément nommées moisissures. Les moisissures de Paulet, qui constituent le groupe 84 de sa classification , sont une réunion de plantes très-différentes que l'on ne peut caractériser d'une manière précise ; ainsi il y ramène: i.°les mucor miniatus, J acq. , furfuraceus , Batsch, sphœrocephalus etfurfuraceus, Linn. 2." Les If coperdon equinum, Willd., cinereum, complanatum ^ *>esiculosum^ favogineum , et umhricale , Batsch. 3.** Des mucilago de Haller. 4.° Des lycogala de Michelin 0 5.° Les sphœria olivacea et confluens de Micheli. II nomme ensuite dans son tableau des genres, i." moisis- sures à écorce et rondes , les mucor de Micheli et de Haller. ■2." Moisissures en lait, les lycogala. Enfin , dans sa description il désigne par moisissure en barbe blanche un champignon qui croît sur les fruits qui se gâtent , et qu'il donne sans doute par erreur pour le champignon dont parle Rai, Sjnops., III , n.° i5 , qui croît sur la chair en pu- tréfaction. Sa moisissure en barbe verte est le mucor furfura" ceus, Linn. Ces deux champignons constituent sa famille des moisissures en barbe; ils croissent en touffes, et ressemblent par leur forme à de petites épingles. Voyez Mucor et Muçédines. (Lem.) MOISSIN. {Ichlhj-ol. ) Sur la côte de Nice , on donne vul- gairement ce nom au spare passeroni de M. Risso. Voyez Spare. (h. C.) MOISSON. {Bot.) Nom delà récolte du blé et des autres céréales. On emploie encore ce mot comme synonyme des champs semés en céréales. (L. D.) MOISSON (Ornith.), un des noms vulgaires du moineau domestique ,/ringiZ/a domestica , Linn. On trouve, dans le Nouveau Dictionnaire d'Histoire natu- relle, le mot moisson d'herbanée , comme désignant un friquet.. (Ch. D.) MOITON. (Ornith.) Ce nom, qui est aussi écrit mofton , mouton, muton , désigne , dans divers ouvrages, un grand 3>. Z6 56a MOK gallinacé ti' Amérique , du genre Hocco , et probablement Je hocco mitu , ou mitou-poranga , crax alector, Linn. On connoît aussi sous le nom de mouton un grand oiseau de mer, qui est l'albatros , diornedea exulans , Linn. (Ch. D.) MOKAR(Bof. ), un des noms arabes du cenlaurea maxima de Forskal. (J.) MOKAY. (Bot.) Nom arabe du sébestier {cordia myxa^ Linn.) , selon M. Delllle. Cet arbrisseau est aussi désigné dans les vieux auteurs par mocoïta, motheica (Serapion) , rnulceita , inei/ieca( Avicenne) , quiparoissent dériver d'une souche com- mune. Le mofca/ et rowm/ est le cori/a crerea^a, Delille, Egypte, pi. 20, fig. 1. ( Lem.) MOKFEI. (Bot.) L'arbre du Japon qui porte ce nom, cité par Kaempfer, est ïoleafragrans de M. Thunberg. (J.) MOKl-JE NOKI (Bot.) , nom japonois de la corette velue, selon Thunberg. (Lem.) MOICOHO [Ornith.) , nom d'un oiseau voisin du butor, et appartenant comme lui au genre Héron. (Desm.) MOKOKF, MLKOKF. {Bot.) KœmpTer citoit sous ce nom japonois un arbre dont M. Thunberg a fait son genre CLej-era , que M. Smith a réuni au ternstromia, type de la nouvelle fa- mille des ternstromiées (J.) MOKOKO. (Mamm.) Voyez Mococo. (Desm.) MOKOS. {Mamm.) M. Lacépède dit qu'au Japon ce noir> est celui d'un cétacé qui , selon lui , pourroit être le cachalot Diacrocéphale. (Desm.) MOKU-CENO Kl , KEAKI {Bot.) , noms japonois d'une co- rette, corchorus hirtus, suivant M. Thunberg. (J, ) MOKUS ou MOOKUSCH [Mamm.), nom hongrois de l'é- cureuil commun. (F. C.) M0K.\JSIN , Lysurus. (Bot.) Genre de champignon établi par Fries {Sjst. Mfcol, , vol. 2 , 1822 ) , voisin de i'aseroe [ciseroé de Labillardière), intermédiaire entre les genres Clatrus et Phallus , et formé aux dépens de ce dernier. Il est caractérisé par son peridiura , ou conceptacle slipité qui s'ouvre en la- nières entières et libres. Il offre un premier volva ou utérus sessile, rond, qui cou tient d'abord le conceptacle plongé dans une liqueur mu- queuse, et se déchire ensuite pour ia laisser échapper. MOL 663 Le conceptacle contfgu à son pied se partage du haut en ba« en lanières qui portent les séminules sur leurs côtés exté- rieurs, et qui se rapprochent par l'extrémité. Le pied oustipe, muni d'un volva propre en forme de gaine garnie de radi- cules, est prismatique, pentagone, listuleux, celluleux. Le Lysurus mokusin : Pries, Sjst. Myc. , 2, pag. 286, ou Mohusin des Chinois, c'est la seule espèce de ce genre, c'est le Phallus mohusin , L\nn. , SuppL; Vtnl. , Diss. in Mem. Inst.^ 1 , p.5i4; Mohusin , Cibot. inNoi'. Act. pelrep. , XIX, p. SyS, tab. 5: Phallus pentagone, Paul., Champ. , 1 , pag. 586. Ce champignon , très-fétide, ne vit presque que douze heures; il croît dans diverses provinces de la Chine sur les ra- cines des mûriers, dans les endroits ombragés et humidt* , particulièrement après les pluies, dans les temps de chaleur. Son volva est blanchâtre , sonstipea 5 ou 4 pouces de hauteur; il est charnu à la manière des phallus ; de couleur de chair» plus foncé à l'extrémité; les découpures du conceptacle sont au nombre de cinq , égales , un peu cylindriques , d'un rouge assez foncé , contenant dans leur sillon , vers le premier prin- temps , un suc glutineux, verdàtre , qui sort par exsudation, qui se sèche ensuite , et rend leur surface comme vernissée. Les Chinois en font usage comme d'un bon remède pour guérir les ulcères cancéreux. Ils le brûlent et saupoudrent avec sa cendre les ulcères jusqu'à ce que la guérison arrive. Quelques Chinois le mangent, mais souvent il est très-mal- faisant. ( Lem. ) MOKU-SOKU, TOKUSA (iîof.), noms japonois d'une prèle , equisetum hyemale, cités par M. Thunberg. (J.) MOKWUREN. (Bot.) Kœmp fer désigne ainsi deux arbris- seaux que les Japonois et les Chinois cultivent dans leurs jar- dins, à cause de la beauté de leurs fleurs. Suivant M. Decan- doUe, ces arbrisseaux sont deux variétés du magnolia purpu- rea, Curt. Voyez Magnolier. (Lem.) MO LA. {Ornith.) Les perruches, suivant Labillardière , se nomment ainsi au cap de Diémen. (Ch. D.) MOLAGO-CODI. {Bot.) Nom malabare cité par Rhéede, d'une espèce de poivrier dont le fruit paroit être le poivre du commerce , piper nigrum; c'est le mi'ri des Brames. On le trouve cité par Clusius sous le nom de molanga; Vamalago du Mala- 36, 564 MOL bar, autre poivrier qui paroit être \e piper mciLamiri de Lin- napiis, est le mirisso des Brames. (J.) MOLAGO MARAM. {Bot.) On donne ce nom sur la côte malabare, suivant Rhèede, au rhus cominia, espèce de sumac qui est le mirisato des Brames. (J.) MOLAN. {Conchjl.) Adanson (Sénégal, pag. 268, pi. 19) décrit et figure sous ce nom le solen leguinen de Linnaeus. (DeB.) MOLANGA. {Bot.) Voyez Molago-codi. (J.) MOLARITE. (Mira.) De Lamétherie a cru devoir désigner par ce nom univoque le Quarz ou Silex meulière. Voyez ce dernier mot. (B.) 'MOLAROSILEX. (Mira.) De Lamétherie a encore donné ce nom au Silex meulière. Voyez ce mot. ( B.) MOLASSE. {Min.) Voyez Macigno molasse. (B. ) MOLASSO. {Bot.) Dans quelques cantons de l'Espagne, sui- vant Clusius, on nomme ainsi le laurier-tin, viburnum tinus , ou une de ses variétés. ( J. ) MOLDAVICA. {Bot.) Ce genre de Tournefort, qui ren- fermoit la moklavique avec laquelle on prépare une liqueur agréable, a été transporté, avec ses diverses espèces, par Linnajus, à son genre Dracocephalum. (J.) MOLDAVIQUE. {Bot.) Voyez Dracocéphale. (L. D.) MOLE. {Ichthjol.) Voyez Orthagoriscus. (H. G.) MOLE-BOUT. (rcJiriyoi.) Voyez ORTUAGORiscrs. (H. C.) MOLÉCULES. {Chim.) Petits solides dont l'ensemble forme les corps tels qu'ils se présentent à nous. On distingue des molécules constituantes et des molécules in- tégrantes ; les premières appartiennent aux principes d'une combinaison, et les secondes sont le résultat de l'union des molécules constituantes. Voyez tom.X, Supplément, pag. 5i8. (Ch.) MOLEMAAR {Iclithyol.) , nom hoUandois du jeune merlan. Voyez Merlan. (H. C.) MOLENAER (Ic/it/i/oL), un des noms par lesquels on a dé- signé le merlan commun. Voyez Merlan. (H. C.) MOLÉNAR. (Ornif/i.) Espèce de gobe-mouche que M. Lc- vaillant a figurée dans le tome 4 de ses Oiseaux d'Afrique, pi. 160. Voyez Gobe-mouche. (Ch. D.) MOL 5C5 MOLÈNE (Bot.), Vcrbascum, Linn. Genre de plantes di- cotylédones luonopétales , de lu famille des salariées, Juss. , et de Id pentandrie monogjnie, Linn., qui ofiFre p^'ur prin- cipaux caractères: Un calice monopbylle, persistant, à cinq divisions profondes; utie corolle monopétale, en roue, à cinq lobes un peu inégaux; cinq élamines à filamens inégaux, plus courts que la corolle , ordinairement velus, au moins pour la plupart; un ovaire supère , ovale ou arrondi, surmonté d'un style filiforme, terminé par un stigmafe obtus; une cap- sule ovale ou globuleuse, à deux valves, à deux loges polys- permes. Les molènes sont des plantes herbacées, à feuilles alternes , le plus souvent chargées d'un duvet plus ou moins cotonneux, et dont les fleurs sont nombreuses, disposées en épi ou en grappe au sommet des tiges. On eu connoit près de quatre^ vingts espèces, dont environ la moitié se trouve en Europe. Nous nous bornerons à parler des suivantes. '•" Feuilles décurrentes. MoLKNB OFFICINALE : Vulgairement Bouillon blanc , Bon- homme, Cierge de Notre-Dame; Verhascum thapsus , Liun. , Spec, 262; FI. Dan., t. 63 1. Sa racine est pivotante, assez grosse, bisannuelle; elle produit une tige simple, un peu ra- meuse, cylindrique, haute de deux à trois pieds, revêtue, ainsi que les feuzUes, d'un duvet très-épais, formé de poils rayonnans. Ses feuilles sont lancéolées, décurrentes, très-co-v tonneuses des deux côtés, dentées en leurs bords. Ses fleurs sont jaunes, assez grandes, fasciculées deux à trois ensemble, presque scssiles et disposées en un long épi cylindrique ; les divisions de leur calice sont ovales-lancéolées; les deux éta- mines, plus longues que les autres, sont glabres. Cette plante est assez commune en France et en Europe sur les bords des champs et des chemins. Les feuilles de bouillon-blanc sont fréquemment employées en médecine comme émollientes , adoucissantes, cahnantes et résolutives. Cuites dans l'eau , on les applique en fomen- tation sur le bas-ventre , dans les lîaladies inflammatoires de cette partie; on eu fait aussi usage pour calmer les douleurs 566 MOL causées par les hémorroïdes. On se sert encore très-souvent de leur décoction pour faire des lavemens émolliens et caï- mans. Les fleurs ont des propriétés analogues à celles des feuilles ; mais elles se prescrivent plus particulièrement en in- fusion dans les rhumes et les phlegmasies de la poitrine. Au reste, dans l'usage qu'on fait en médecine, soit des feuilles, soit des fleurs , on confond souvent plusieurs espèces de mo- lènes, etsurloutla molène de montagne, la molène pulvéru- lente et la molène phlomoïde. Le bouillon-blanc et les autres molènes ne sont pas d'ail- leurs d'une grande utilité; leurs fleurs très-nombreuses, et qui se succèdent les unes aux autres pendant long-temps , fo'îirnissent seulement une abondante récolte de miel aux abeilles. Les animaux domestiques ont presque tous du dé- goût pour les feuilles qui ont une odeur désagréable et une saveur un peu nauséabonde ; les chèvres seules les broutent quelquefois lorsqu'elles sont poussées par la faim. Les liges, brûlent assez bien quand elles sont parfaitement sèches, et les gens de la campîigne , qui manquent de bois, s'en servent quelquefois pour chauffer le four. Lçs feuilles peuvent aussi être coupées pour augmenter la masse des fumiers. Quelques pieds de molènes ne déparent pas les jardins paysagers; la blancheur de leurs feuilles contraste agréablement avec le vert des autres plantes; et leurs longs épis de fleurs font en- core un assez joli effet. MûLÎiNE DE AUINTAGNE : Vcrhascum woTitanum , Schrad., P'er- iasc. , pag. 33; Schrad. , Horf. Gotting , £asc. 2, pag. 18, tab. 12; Verhascum crassifolium ,Decaad. , Flor. Franc., 5, pag. 601. Sa tige est simple ou rameuse, cylindrique, haute de deux à trois pieds, entièrement revêtue, ainsi que les feuilles et les calices , d'un duvet court , serré et rayonnant. Ses feuilles sont ovales-oblongues , pointues , décui'rentes ; ses fleurs jaunes assez grandes , à éiamjnes toutes glabres , sont disposées en épi serré, simple ou rameux. Cette plante a été trouvée en France aux environs de Paris, de Soissons , d'Orléans, etc. Elle est bisannuelle , ainsi que la précédente et toutes les suivantes. MoLÈNETHArsoÏDE: Verba cum thapsoides, Linn. . Spec. , 1669 ; I^mck. , Dict. Enc, 4, pag. 216. Sa tige est rameuse, haute MOL «€7 de deuK à trois pieds , garnie de feuilles lancéolées, coton- neuses des deux côtés, dentées, un peu décurrenfes. Se» fleurs sont jaunes, pédicellées, fasciculées , huit et plus en- semble, disposées en épi rameux; elles ont deux de leurs étamines moins velues que les autres. Cette plante croît en France et dans plusieurs parties de l'Europe, dans les lieux «ecs, stériles , et sur les collines. ** Feuilles non décurrentes. MoLÈNE PHLOMOÏDE : Verhascum phlomoidés , Linn., Spec, 253 ; Verhascum maximum album femina , etc., Lob., Icon. , 660 et 56 1. Sa tige est droite, cylindrique, haute de trois*^ cinq pieds, toute couverte, ainsi que les feuilles et les ca- lices, d'un duvet mou et blanchâtre. Ses feuilles sont ovales- oblongues, pointues, les inférieures rétrécies en pétiole ailé; les supérieures éehanrrées en cœur, embrassantes, mais non décurrentes. Ses fleurs sont jaunes ou blanches, fasciculées trois ou quatre ensemble, et disposées en épi simple ou ra- meux; toutes les étamines sont chargées de poils jaunâtres. Cette plante croît dans les lieux stériles et sur les bords des chemins et des bois. MoLÈNE LYCHNiTE : Verhascum Ij'chnilis , L'inn. , Spec. , 253; Flor. Dan., tab. 586. La tige de cette espèce est droite, un peu anguleuse, haute de trois k quatre pieds, garnie de feuilles ovales-lancéoléi's , presque glabres en dessus , cotonneuses et blanchâtres en dessous, ainsi que les calices; les inférieures pétiolées, les supérieures sessiles. Ses fleurs sont petites, d'un jaune pâle, ou blanches dans une variété, pédicellées, fasci- culées, trois à six ensemble, et disposées en épi rameux; toutes les étamines sont velues , à poils blanchâtres. Cette raolène est commune dans les lieux secs et montueux. MoLÈNE floconneuse; Verbascumfloceosum, Waldst. , PL Hung., 1 , p. 81. Sa tige est droite, haute de trois à quatre pieds , toute couverte , ainsi que le dessous des feuilles et les calices, d'un duvet blanc, très-abondant, qui s'enlève faci- lement par flocons. Ses feuilks sont verdâtrcs, pubescentes en dessus; les radicales très-grand:>8 et vjn peu rétrécies en pétiole; celles de la tige ovales-oblongiies , sessiles, pointues; 568 MOL et enfin les supérieures cordiformes et mucronées. Ses fleurs sont jaunes, assez petites, pédicellées, ramassées trois à huit ensemble par petits faisceaux, et disposées en un épi très- rameux' et paniculé. On trouve cette espèce dans les lieux pierreux , sur les bords des chemins et des bois. C'est une de celles qui, par la multitude de ses fleurs , fournit le plus de miel aux abeilles. MoLÈNE NOIRE : vulgairement Bouillon noir; Verbascum ni- grurn, Linn., Spec, 2 03; Verbascum sylvestre, Fuchs, Hist. , 849. La tige de cette plante est droite, un peu anguleuse , d'un violet foncé, haute de deux à quatre pieds, couverte d'un duvet assez rare, et garnie de feuilles dont lesinférieures Sfont cordiformes oblongues , pétiolées, crénelées. Ses fleurs sont jaunes, pédicellées, fasciculées dix à vingt ensemble, et disposées en un long épi ordinairement simple , mais raineux à sa base dans une variété; elles ont toutes leurs étamines hé- rissées de poils violets. Cette espèce n'est pas rare dans les lieux pierreux et sur les bords des chemins. MoLÈNE siNUÉE : Verbascum sinuatum , Linn., Spec. , 264 ; Verbascum. nigrum foliis papaveri corniculati, Camer. , Hist. , 4o3 , le. Sa tige est droite , très-rameuse , haute d'un pied et demi à deux pieds, chargée, ainsi que les feuilles et les ca- lices, d'un duvet très-abondant et blanchâtre. Ses feuilles sont oblongues, presque toutes sessilcs; les inférieures sinuées ou roncinées ; les supérieures cordiformes, entières. Ses fleurs sont jaunes, assez petites, fasciculées trois à huit ensemble, et disposées en épis lâches, grêles etpaniculés; elles ont leurs étamines hérissées de poils violets. Cette molène croît sur les bords des chemins et dans les lieux pierreux du midi de la France et de l'Europe, MoLÈNE BLATTAiRE : Vulgairement Herbe aux mites; Verhas-> cumblattaria, Linn,, Spec. , 264; Blattaria Plinii , Lob., Icoii., 564. Sa tige est droite, cylindrique, glabre ainsi que les feuilles, haute de deux à trois pieds. Ses feuilles sont oblon- gues, dentées, les inférieures sinuées et pétiolées. Ses fleurs sont ordinairement jaunes, blanches dans une variété , pédi- cellées, solitaires, disposées en une longue grappe, souvent simple, quelquefois ramct^se-, leurs calices et les pédoncules sont hérissés de poils glanduleux. Cette plante est assez com- MOL ii69 miine sur les bords des cheuiins et des bois. Elle mérite d'être cultivée dans les jardins; elle peut surtout contribuer à l'or- nement de ceux qu'on appelle paysagers. Le nom vulgaire qu'elle porte lui vient de ce qu'on lui attribue la propriété de détruire l'espèce d'insecte connue sous le nom de mite. On l'a aussi employée autrefois contre les vers intestinaux; mais elle est depuis long-temps tombée en désuétude. MoLÈNE ÉCARLATE : Verbascuni pliœniceum, hinu. , Spec, 254; Jacq. , FI. Aust., t. 12 5. La tige de cette espèce est droite , cylindrique, chargée de quelques poils ainsi que les feuilles et les calices , haute d'un à deux, pieds. Ses feuilles inférieures et les radicales sont ovales , pétiolées ; les supérieures un peu en cœur, sessiles et écartées les unes des autres. Ses fleuri sont d'un pourpre foncé, solitaires, longuement pédoncu- lées, et disposées en grappe alongée , souvent simple.- Cette moléne croit dans les lieux secs et pierreux , en Italie , en Autriche , etc. C'est la plus jolie espèce à cultiver pour l'or- nement des jardins. On la multiplie de graines qu'on sème en pleine terre à l'exposition du levant ; elle ne fleurit que la seconde année , en mai et juin , et périt après avoir donné ses graines. ( L. D.) MOLETTE (Bot.) , nom vulgaire du tabouret bourse cà pas- teur. (L. D.) MO-LH. (Bot.) Suivant Loureiro, l'on donne ce nom en Chine au champignon nommé peziza a/;?'tcwZa , Linn. Rumphius {Amb., iijtab. 56, fig. 4) désigne ce champignon par le nom d'auris-murina, ou oreille de souris, qu'on lui donne vulgaire-^ ment à Amboine. Loureiro nous instruit que les Cochinchinois et les Chinois mangent celte plante sans danger en assaisonnement avec de la volaille ou des pieds de cochon. Selon cet auteur, ce champignon est d'un brun jaunâtre, sessile, concave, irré- gulier, avec des anfractuosités. Sa surface est un peu rude et soyeuse. Celte description ne coïncide point avec celle du peziza auricula, Linn,, qui est Vauricularia sambuci, Pers. , Mjeol. Europ, , i , pag. 97, ni avec celle de Vauricularia tremelloides de Bulliard, mais nous paroit une nouvelle espèce de ce genre dans lequel Persoon n'en admet que trois. (Le:m.) i-jo MOL MOLI. (Bot.) Voyez Molv. (L.D.) MOLINA. [Bot.) Les auteurs de la Flore du Pérou avoient établi jous ce nom un genre qu'ils distinguoient du baccharis dansla fcimilledes plantes corymbiféres par ses fleurs dioïques; mais depuis que l'on a observé le mêuie caractère dans les di- vers baccharis originaires d'Amérique, et qu'on a pu rappor- ter au conj'sa les baccharis non dioiques, le nom de baccharis est resté aux espèces dont les organes sexuels sont séparés , et on y a réuni les molina de la Flore péruvienne : on trouve dansla famille des malpighiacées un autre mo/ma de Cavani lies, plus connu maintenant sous le nom de Hiptage , qui lui a été donné par Gœrtner. (Voyez ce mot.) Un troisième molinœn de Commerson est niaintenant réuni au genre Cupania. ( J.) MOLINIA. [Bot.) Genre de plantes, de la triandrie digfnie, et de la famille des graminées , très-voisin du melica. Ses ca- ractères sont les suivans : Fleurs hermaphrodites; glume ou calice bi-quadriflore, formé de deux valves inégales^ aiguè'sj corolles ou balles coaiques, beaucoup plus longues que le ca- lice, celle de l'extrémité avortée, et remplacée souvent par un petit corps rudimentaire ; valves delà corolle lancéolées^ pointues ; style bipartite ; stigmates en forme d'arrosoir; grai- nes enveloppées parles corolles, terminées par les restes per- sistans des styles, et marquées d'un sillon latéral. Ce genre, créé par Schrank, et adopté par Mœnch, Koeler, Palisot-de-Beauvois, Persoon , qui lui a donné le nom d'eno- dium, conservé par Gaudin , Romer et Schultes, est fondé sur le melica carulea^ Linn.; plante commune par toute FEu- rope , qui diffère beaucoup des vrais melica par son port , ses fleurs et ses graijies , et qu'on ne peut pas non plus laisser dans les genres Aira, Arundo et Festuca, où Font placée Linnœus, Koeler, Decandolle. Voyez Mei.ique. (Lem.) MOLINO. (Bot. ) Aux environs de Grenade, on donne ce nom à un genêt qui est un scorpius de Clusius, maintenant genista lusilanica. (J.) MOLINŒA. [Bot.) Voyez Cufani. (Poir. ) MOLLAVI, ( Bot.) Voyez Heritiera. (Poir.) MOLLE. {Ichlhj'ol.) Sur plusieurs points des côtes de la Méditerranée on appelle;' ainsi la tanche- de-mer. Voyez Phycis. {H. C.) MOL 571 MOLLE (Ichthjol.) , noia vulgaire du tacaud , ou petite morue fraîche. Voyez Morue. (H. C. ) MOLLE, Schinus. ( Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs dioïques, de la famille des térébinthacées , de la d/oe'cte décandrie, dont le caractère essentiel consiste dans des fleurs dioïques par avorlement; un calice persistant, à cinq divi- sions; cinq pétales; dixétamines; un ovaire supérieur; point de style-, trois stigmates sessiles; un drupe spliérique, monos- perme, à une ou trois loges. MoLLÉ à FOLIOLES DENTÉES : Sc/ii?iMs molle , Linu.; Lamck. , III, gen., tah. 822 ;Lobel,Ic., pars 2 , tab. io5 ; Gaertn., de Frucf., 1. tab. 140; vulgairement Mollé ou Poivrier d'AiMÉiiiQUE. Grand arbre toujours vert, dont le feuillage élégunt et léger lui donne^ un iispect très-pittoresque. La tige se divise en longs rameaux foibles, menus, pendans comme ceux du saule pleureur; gar- nis de feuilles longues, alternes, pétiolées, toujours vertes, ailées avec une impaire, composéesde dix-neuf à vingt etune folioles linéaires, lancéolées, aiguës, lisses, dentées en scie, longues d'environ un pouce et demi; la foliole terminale beaucoup plus longue. Les fleurs sont petites, un peu pédicellées, d'un blanc jaunâtre, disposées en panicules lâches, un peu flexueuses; mu nies d'une petite bractée écailleuse à la base des ramifications. Le fruit est une baie succulente, sphérique, uniloculaire, delà grosseur d'un pois, renfermant un (quelquefois deux ou trois) noyau ovale, anguleux, creusé dans son milieu d'une large cavité, dans laquelle se trouve une semence : les parois offrent également, à leur intérieur, six autres cavités remplies d'une liqueur huileuse, aromatique. Cet arbrisseau croit au Pérou et au Mexique. Il sort de ses feuilles et de ses rameaux froissés un suc gluant et visqueux, qui répand une odeur aromatique un peu poivrée, approchant de celle du fenouil. Il suinte, des gerçures ou crevasses de l'écorce, une liqueur résineuse, très- odorante, qui devient concrète à l'air. Cette écorce, séchée et réduite en poudre, est propre, dit-on, à raffermir les gencives et les dents ; appliquée sur les ulcères, elle les déterge. Les pe- tits rameaux servent àfaire des cure-dents. La pulpe des fruits , d'après Feuillée , est un peu gommeu^, d'une saveur douce. Les Indiens en font une boisson très-délicate; ils mettent, pour «72 MOL cela, ces fruits en infusion dans de l'eau, et les pressent dans cette même eau, pour leur faire rendre leur suc, lequel se mélar^* avec elle , lui communique une belle couleur vineuse Les gens du pays boivent cette liqueur pour se rafraîchir; ils en obtiennent aussi une sorte de vinaigre. « Si on casse les feuilles du molle, dit M. Desfontaine, et qu'on en jette les parcelles sur une eau limpide , on les voit se mouvoir par secousses, et glisser rapidement à sa surface. Ces mouvemens, qui durent pendant un temps assez long, sont dus à un suc résineux qui s'amasse en gouttelettes à l'ouverture des vaisseaux rompus, et qui, venant à s'échapper subitement, donne une impulsion rétrograde aux petits fragmeris do feuilles. L'eau dans laquelle on a fait bouillir l'écorce de molle, s'emploie en lotions pour guérir les tumeurs et les inflamma- tions. On retire aussi des feuilles une substance blanche et odorante, qui approche de la gomme élémi, qu'on fait dis- soudre dans du luit, et qu'on emploie souvent dans les ma- ladies des yeux. *^ Cet arbre est cultivé dans les jardins des curi eux ;i! ne s'y élève guère au-delà de dix à douze pieds. 11 vient en pleine terre dans le midi de la France; il y porte même des fruits. Dans le nord, il convient de l'abriter en hiver. On le multiplie de mar^ cottes et de graines que l'on sème sur couche ; il reprend difficilement de boutures. MoLLÉ A FOLIOLES ENTiiiREs : Scliiïius ureira , Linn. ; CIus., Car, Post., tab. 5o; Feuill., Peru^'., vol. 3, tab. 3o. Arbrisseau mé- diocrement élevé , dont les rameaux sont grêles, un peu pen- dans, les feuilles composées de dix à quinze paires de folioles sessiles, linéaires, trcs-étroites, glabres, entières; les fleurs disposées en panicules lâches, axillaires et terminales, conte- nant huit à douze ctamines; les anthères de couleur orangée i les fruits glabres, sphériques, de la grosseur d'un petit pois-, les cavités des parois du noyau renferment une liqueur aro- matique, qui exhale une forte odeur de térébenthine. Cette plante croît au Brésil, au Pérou et au Paraguay. ( Poir.) MOLLERA. {Ichthjol.) Suivant François de la Roche, à Iviça , on donne ce nom au Phycis méditerranéen. Voyes Phycis. (H.C.) « MOLLETON. (Omith.) Voyez Moreion. (Ch. DO MOL 3-5 MOr.LETTE. ( Chim.) Lorsqu'on veut diviser un corps ou le méleravec un autre corps par trituration, ou fait usage d'un plan de porphyre, de marbre ou de verre, et d'une espèce de cône en ces mêmes matières dont la base est plane ;>c'est ce cône qu'on appelle mollette. On étend la matière sur le plan, et l'on promène ensuite la mollette dessus en la pressant plus ou moins contre ce plan. (Ch.) MOLLTA. {Bot.) Gmelin donnoit ce nom à un arbrisseau des îles de la mer du Sud , ou mer des Indes , nommé primi- tivement pliiladelphus par Solander, ensuite jungia par Gœrt- ner, imbricaria par MM. Smith et Persoon , lequel paroît devoir être réuni à Vescallonia de Linnœus lils, genre voisin de l'airelle. (J.) MOLLIA. {Bot.) Voyez Polycarpée. (Poir.) MOLLICEPS. {Ornith.) Aristote, au chap. 22 du livre 9 de son Histoire des Animaux, emploie pour désigner un oiseau dont le principal caractère est d'avoir le crâne mou, une ex- pression qui se trouve littéralement traduite par ce terme en françois, et par le mot molliceps en latin. Cet auteur ajoute que l'oiseau dont il s'agit est d'une taille inférieure à celle de la grive , qu'il a le bec petit , rond et fort ; que sa couleur est cendrée; qu'il reste stupidement à la même place , où il se laisse prendre, et qu'il est la proie la plus ordinaire du chat- huant. Longolius, Eber et Peucer ont cru le reconnoître chez la petite bécassine, d'autres chez le gros-bec. Ni l'un ni l'autre de ces rapprochemens ne peut convenir à cet oiseau , par di- verses considérations trop frappantes pour avoir besoin d'être détaillées ici, et ce qu'Aristote dit des qualités de son bec, ne semble pas plus concorder avec sa dénomination. (Ch. D.) MOLLIE, Mollia. {Poljp.) M. Lamouroux, ayant remarqué que les deux dernières espèces de flustrcs caractérisées dans son ouvrage sur les polypiers flexibles (F, patellaire et apla- tie), diffèrent des autres, parce que les cellules sont presque isolées et pédicellées , a proposé d'en faire un petit genre , qu'il dédie à M. de Moll(qui a beaucoup étudié les escharres) , sous le nom de Mollie. Il ne Fa cependant pas définitivement établi, parce qu'il n'a vu que la figure de ces deux escharres. Voyez Escharres. (De B.) MOLLINEDIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à «74 MOL fleurs incomplètes, qui paroît se rapprocher de la fainllle des, anùnées, de la polj'andrie poljgjnie , offrant pour caractère es- sentiel : Un calice turbiné, presque fermé, à quatre divisions; poinf de corolle; des étamines nombreuses attachées sur le réceptacle; les anthères cunéiformes; un grand nombre d'o- vaires, autant de styles subuk's ; plusieurs drupes sessilcs, placés sur un réceptacle plane. Ce genre a été établi par les auteurs de la Flore du Pérou, qui en ont mentionné trois espèces, mais sans autre descrip- tion qu'une phrase spécifique. Il renferme des arbres ou ar- brisseaux, observés dans les grandes forêts du Pérou, surtout dans celles qui sont composées de cJimc/iona; tels sont, i." moU (.linedia repanda, Ruiz et Pav., Syst. vég., Flor. Péruv., pag. 142. Cette plante a des rameaux garnis de feuilles ovales, ellip- tiques, ridées, sinuées à leurs bords. Le fruit consiste en un drupe qui fournit une couleur pourpre; 2." mollinedia ovata, à feuilles ovales, luisantes, dentées en scie à leur partie su- périeure. Les drupes fournissent une couleur violette ; ils sont recherchés avec avidité par les oiseaux; 3.° mollinedia lanceo- lata, arbrisseau d'environ quinze à dix-huit pieds, dont le» feuilles sont opposées ou ternéts, lancéolées, dentées en scie vers leur sommet. ( Poir.) MOLLIPENNES. (Entom.) Nom par lequel nous avons dé- signe une famille d'insectes coléoptères hétéromérés, à élytrcs molles comme les téléphores , les lampyres. Voyez Apalytres , et la planche 9 de l'atlas de ce Dictionnaire. (CD.) MOLLUGINE, Mollugo. [Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs incomplètes, de la famille des caryophyllées , de la triandrie trigynie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq folioles colorées en dedans; point de corolle; trois étamines; un ovaire supérieur, à trois sil- lons; trois styles; une capsule à trois loges, à trois valves, renfermant des semences nombreuses. MoLLUGiNE VERïiciLLÉE: Mollugo verticUlata , Linn.; Lamck., ///. gen. , tab. 32 ; Pluk., Phjtogr. , tab. 532 , fig. 5. Sa racine est pivotante et blanchâtre; elle produit une rosette de feuilles, du centre de laquelle sortent plusieurs tiges herbacées, me- nues, articulées, étalées sur la terre; divisées en rameaux di" chotomes, garnis de feuilles sessiles , verticillées, inégales. MOL il -y linéaires-lancéolées, glabres, plus courtes que les entre-nœuds, longues de douze a quinze lignes. Les fleurs sont petites, nxil aires, réunies au nombre de cinq à sept à chaque verti- ciile, «soutenues par des pédoncules grêles, plus courte que les feuilles; le calice vert en dehors, blanchcàtre en dedans. Le fruit est une petite capsule ovale, triloculaire, remplie d'un grand nombre de semences réniformes, luisantes, mar- quées sur le dos de trois lignes saillantes. Cette plante croît dans la Virginie et autres contrées de l'Amérique septentrio- nale. On Li cultive au Jardin du Roi. MoLLUGiNE A TIGE NUE : Mollugo nudicauUs, Lamck. ; Burm., Zej'L, tab. 8, fig. 2 , var. ^i Mollugo pentaphjlla, Linn.; Burm., ZejL, tab. 8, tig. 1. Je considère ici comme variétés, deux 1 plantes que M. de Lamarck croyoit être deux espèces distinctes^ On remarque, en effet, dans la figure 1 de Burmann, cinq folioles inégales à la base des panicules. Dans la figure 2 du même auleur ces folioles sont beaucoup plus petites, en forme de bractées, quelquefois presque nulles. Les feuilles radicales ovales-oblongnes, étalées en rosette, varient dans leur grandeur; il en sort des tiges nombreuses, herbacées, î'scendantes, divisées en rameaux panicules, par dichotomies, accompagnées de petites bractées à leur base. Les fleurs sont petites, nombreuses, un peu pédicellées; le calice est composé de cinq folioles persistantes, un peu obtuses, concaves, blan- châtres en dedans. Le fruit est une capsule glabre, ovale, légèrement bosselée , contenant des semences nombreuses, presque orbiculaires, un peu réniformes. Cette plante croit à l'ile de Ceilan et dans celle de France. MoLLUGiNE A FEUILLES OPPOSÉES : Mollugo oppositifoUa , Linn.; Pluken. , Pliytogr. , t. 76 , fig. 6. Petite plante dont la tige est herbacée, rameuse, articulée; ses rameauxsont glabres , longs, diffus-, ses feuilles opposées, très-étroites, glabres, linéaires- lancéolées, très-aiguës, plus courtes que les entre-nœuds ; ses pédoncules axillaires , un peu fascicules le long des rameaux, simples, capillaires, uniflores, presque de la longueur des feuilles, Le calice est composé de cinq folioles; les semences sont très-petites , roussàtres. Cette plante croît dans l'île de Ceilan. On prétend que les habitans du pays la mangent en salade, MoLLUGiNE ÉTOiLBE, Mollugo radiatd y Ruiz et Pav. , FI, Per,, 576 MOL vol. }, pag. 48. De ses racines sortent environ une douzaine de tiges couchées, étalées en étoiles, inégales, dichotomes , longues d'environ six pouces, légèrement pubescentes, gar- nies â^ feuilles opposées, pétiolées, en ovale renversé, en- tières, un peu mucronées; quelques unes plus courtes, placées dans les aisselles. Les fleurs sont sessiles, axillaires, aggrégées, séparées par des bractées subulées. Cette plante cioît au Chili, dans les terrains inondés. (Poir.) MOLLUGO. [Bot.) Ce nom ancien, qui étoit donné à des galiets , galiurn, plantes de la famille des rubiacées, a été transporté par Linnaeus à un genre de celle des caryophyl- lées, qu'il a ensuite subdivisé en plusieurs de la même sé- ( rie. Voyez Mollugine. ( J.) FIN DU TRENTE-UNIÈME VOI.UMB. iE NORMANT FIUS, IMPRIMEUR DU BOl, Kue Je Seine, n" ». OUVRAGES NOUVEAUX Que l'on trouve chez le mêmes Ulfairef à Strasbourg e à Paris, OEUVRES COMPLÈTES DE DESCARTES , publiées par ViCTr lilOGRAPHIEDES NATURALISTES. — PORTRAITS dessinés et gravés par Ambroise Tardieu, et destinés à accompagner la Biograpliie qui doit être })ubliée avec le Diciionnaire des Science naturelles. "Vingt-cinq livraisons contenant chacune quatre por traits : les huit premières livraisons sont en vente. — Prix, 3 fr. pour les souscripteurs du Diciionnaire, et 4 fr- pour les uou- souscripteui's. Quoique cette collcciiou ne fasse point pavlic nécessaire «lu Dictionnaire des Sciences naturelles, elle a été accueillie avec intérêt par le plus grand nombre des souscripteurs, Lesbuit livraisons déjà publiées sont composées de la manière suivante: irelivraison. Portraits de BufFon, Linné, Georges Cuvier, Geoffroy-Saint-Hiiaire. Daubenlon, Bernard de Jussicu, comte de Lacépèdc, de Lamarck. Aristote, Hauy, Dcsfonlaines, Decandolle. Tournefort, Fourcroy, Latreille, Serres. Dioscoride, Olivier, A. de Humboldt , William Kirby. Adanson, Desmarcst père, baron Ramond, baron de Bucli, Francklin , Bcrlbollet, Tliénard , Lefèvro Gineaii. -. Joseph Baucks, René Descailcs, Biot, Milscholicb. 5e _— 6e — , e _ Se l@ Trois volumes sont en fenle. LEÇONS SUR LES ÉPIDÉMIES ET L'HYGIÈKE PUBLIQUE ï^'^Vii'" l^"""'}"^ ^^ médecine de Strasbourg, par Fn. E«m, i^UUÈRE, Professeur à cette faculté' ; 4 volumes in-8 ° DES DENTS DES MAMMIFÈRES, considérées comme caractères zoologiqn.s; par M. F. CUVIER; i vol. in-8.°, arec ifto planches INSTRUCTION SUR LES PARATONNERRES, adorée par" 1 Académie royale des Sciences, ie a3 Juin iSaS , et publiée par ordre du Ministre de Pintérieur 5 in-8.% avec a planches PRINCIPES DELAMÉTHODE NATURELLE DES VÉGÉTAL^X par M. A. DE JUSSIEU (article extrait du 3o/ volume du Dic- tionnaire des Sciences naturelles); brochure in-8* DE EUPHORBIACEARUM GENERIBUS medicisque earumdem vmbus lentamen , tabulis tenus XVIII illuslratum ; auctore Adriano de JUSSIEU; in-4.° CONSIDÉRATIONS SUR LA FAMILLE DES EUPHORBIA- CEES, par M. Adrien DE JUSSIEU, mémoire lu à l'Académie des sciences, le 1 4 Juillet iSaS; in-4."