DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL ON TRAJTE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS JÊTRE3 DE LA KATDKE , CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, D'AIRÈa l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES , SOIT RELATIVEMENT A L'oTIUETé QU'eN PEUVENT REirRKR LA MÉDECINE , l'aGRICDLTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPfflE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi et des principales Ecoles de Paris. TOME TRENTE-SIXIÈME OKA-OSG. F. G. Levrault, Éditeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, N.° 8i, à PARIS. Le Noumant, rue de Seine, N.*' 8, à PARIS. 1825. / J^ LIBRARY OF 1685- 1©56 DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, TOME XXXVI. ORA = OSC, Le nomhre â^ exemplaires -prescrit par la loi a été dé- posé. Tous les exemplaires sont revêtus de la signature de l'éditeur. I DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES DANS LEQUEL ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFf ÉREN3 ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES , SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITÉ Qu'eN PEUVENT RETIRER. LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. OùVJCge destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commerçans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt à connoître les productions de la nature, leurs caractères génériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi, et des principales Ecoles de Paris. TOME TRENTE-SIXIÈME. F. G. Levrault, Editeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, n." 81, a PARIS. Le Normaîjt, rue de Seine, N.^ 8 , à PARIS. 1825. Liste des Auteurs par ordre de Matièret. Physique générale. M. LACROIX , membre de rAcadémie des Sciences et professeur au CoUége de Frante. (L.) Chimie. M. CIIEVREUL, professeur au Collège royal de Cbarlemagne. (Ch.) Miréi-alogie et Géologie. M. BRONGNIART, membre de l'Académie des Sciences , professeur à la Faculté des Sciences. (B.) M. BROCHANT DE VILLIERS , membre de l'Académie des Sciences. (B. dk V. ) M. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. (D. F.) Botajiitjtie. M. DESFONTAINES, membre de l'Académie des Sciences. (Desf.) M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des Sciences, professeur au Jardin du Roi. (J.) M. MIRBEL, membre de l'Académie des Sciences , professeur à la Faculté des Sciences. (B. M.) M. HE.\RI CASSINI , membre de la Société pbilomalique de Paris. (H. Cass.) M. LEMAN, membre de la Société pbiloma- lique de P^ris, (Lem.) M. L01SELEUR DESLONCCIIAMPS , Docteur en médecine, membre de plusieurs Sociétés savantes. (L. D.) M. MASSEY. (Miss.) M. POIUET, membre de plusieurs Sociétés savantes «t littéraires , continuateur de l'Encyclopédie botanique. (Poir.) M, DE TUSSAC, membre de plusieurs Sociétés savantes , autour de la Flore des Antilles. (De T.) MM. DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les objets nouveau» qu'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se sont plus particuliè- rement occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse. M. PRÉVÔT a donné l'article Océan , et M. VALENCJENNES plusieurs articles d'^^'^ nilbologie. M. F. CUVIER est chargé de la direction générale de l'ouvrage, et iX coop'»'»" '"» articles généraux de loolo^ie et à l'histoire des mammifères. (F, C.) Zoologie générale , Anatomie et Physiologie. M. G. CUVIER , meubre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des .Sciences, prcf. an Jardin du Roi, etc. (G. G. ou CV. ou C.) M. FLOURENS. (F.) Mammifères. M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (G.) Oiseaux. M. DUMOIVT DE s." CROIX, membre de plusieurs .Sociétés savantes. (Ce. D.) Reptiles et Poissons. M. DE LACF!pÈDE, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (L. L.) M. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences, prof, à l' École de médecine. (CD.) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H. C.) Insectes. M. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences , professeur à l'École de médecine. (C. D.) Crustacés. M. W. E. LEACH, membre de la Société roy. de Londres, Correspond, du Muséum d'his- toire naturelle de France. (W. E. L. ) M. A. G. DFSMAREST, membre titulaire de l'Académie royale de médecine , professeur à l'école royale vétérinaire d'Alfort, etc. Mollusques , Vers et Zoophytes. M. DE BLAIN VILLE, professeur à la Faculté des Sciences. ( De B.) M. TURPIN, naturaliste, est chargé de l'exécution des dessins et de la direction df la gravure. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. OKE OkAB. (Bot.) Voyez Taam. (J.) OKAB. {Ornith.) Voyez O'^ab. ( Ch. D.) OKAiïSOK. [Ornith.) Ce nom groënlandois , qui paroît signifier courte-langue, est celui du cormoran , pelecanus carho, Linn., lequel a, en effet, une langue très -petite, et non d'une poule de mer, comme on le dit dans l'Histoire géné- rale des voyages, tom. 19 , in-4.°, p. 46, et dans Bufibn, etc. Voyez Othon Fabricius, Fauna groenlandica, p. 88, n.°87, et Othon Fréd. Muller, Zoologiœ danicœ Prodromus , p. 18, n." 146. (Ch. D.) OKEESE HEEASK. (Omifh.) Tel est le nom que les naturels de l'Amérique septentrionale donnent à la mouette rieuse de ce pays, larus atricilla, Lath. ( Ch. D.) OKERA , SOSITS. [Bot.) Noms japonois de Vatractjlis lan- cea de Thunberg. (J. ) OKERUM. (Bot.) Nom donné dans la colonie de Surinam, et cité dans le petit Recueil des voyages, d'une plante qui paroît être une ketmie. Il est dit que les Américains man- gent son fruit, et l'on peut croire alors que c'est le gombaut, hibiscus esculentus. Voyez Okra. (J.) OKESS-KIEU. (Ornith.) On voit au tom. 1.", p. 264, des Voyages de Mackenzie, que les oiseaux ainsi nommés par les Knisteneaux , sont des faisans. (Ch. D.) 36. 1 2 OKI OKINDIGER. (Bot.) C. Bauhin pense que c'est une espèce de haricot à graines blanches, marquées de stries noires, qui porte ce nom dans la Virginie. (J.) OKIR. {Bot.) On nomme ainsi à Amboine, au rapport de Rumph , un arbre qui est son tanarius major, dont il ne fait point connoître la fleur et dont le fruit est petit, charnu, de la grosseur d'un pois, contenant un noyau dur: son écorce est employée pour teindre les filets : il ne paroît pas congé- nère du tanarius minor du même auteur, espèce de ricin. (J.) OKNOS. (Ornith.) Nom grec du héron butor, ardea stellaris , Linn. ( Ch. D. ) OKON. {Ichthj'ol.) Nom par lequel on désigne la perche, en Sibérie. (H. C.) OKOR. (Mamm.) Nom hongrois du Bœuf. (Desm.) OKOR-ZOM. [Bot.) Voyez Kachchi -jezicach. (J.) OKRA. (Bot.) Linngeus et Burmann citent, d'après Kalm , ce nom indien pour le gombaut, hibiscus esculentus. (J. ) OLACINÉES. (Bot.) La famille des auranliacées contenoit primitivement trois sections, qui étoient annoncées comme pouvant devenir autant de familles distinctes. Les vraies aurantiacées, formant la seconde, avoient été séparées par Corréa. M. Mirbel a insisté aussi sur le partage , en dé- tachant la troisième , qu'il a même subdivisée en deux , et en observant que le périsperme contenu dans les graines de la première , ne permettoit pas de la confondre avec les auran- tiacées, qui en sont dépourvues. On y trouve le Jîssilia et le ximenia , auquel sont ajoutés plus récemment d'autres genres, et surtout VOlax de Linnaeus , qui, comme plus an- cien, plus connu, plus nombreux en espèces, donne son nom à cette nouvelle série , dont nous présentons ici les carac- tères. Un calice d'une seule pièce en godet, à limbe entier ou divisé. Plusieurs pétales en nombre défini, insérés sousFovaire par un onglet élargi, très-rapprochés à la base, tantôt en- tièrement distincts, tantôt s'unissant quelques-uns ensemble par un de leurs côtés, tantôt réunis tous en une corolle mo- nopétale. Plusieurs étamines insérées au support de l'ovaire ou plus souvent aux pétales, en nombre non correspondant OLA 5 inaîs toujours défini; filets distincts, les uns portant une an- thère arrondie , biloculaire ; les autres stériles (nommés nec- taires par quelques auteurs) ; un ovaire simple, libre, à trois ou plus rarement quatre loges , dont chacune contient un seul ovule; un style simple; trois ou plus rarement quatre stig- mates. Le fruit est une noix, nue ou renfermée dans un brou , recouverte en partie et sans adhérence par le calice prolongé en forme de cupule, contenant, par suite d'avorte- ment, une seule loge et une seule graine à hile supérieur, attachée au sommet de la loge. Cette graine , couverte d'un seul tégument, est remplie entièrement par un périsperme charnu ou corné , sur la surface duquel on aperçoit d'un côté un filet ou une simple ligne brunâtre , partant du hile et prolongée jusqu'à la moitié ou à la base de ce périsperme. On aperçoit à son sommet une petite fossette, dans laquelle est niché un embryon très-petit, cylindrique, dicoiylédone , à lobes courts et à radicule ascendante. Les plantes de cette famille sont des arbres ou arbrisseaux à feuilles alternes , simples, sans stipules, à pédoncules axil- laires , uni ou pauciflores. Les olacinées, comme polypétales, conservent leur pre- mière affinité avec les vraies aurantiacées , dont elles diffèrent par l'insertion plus constante des étamines aux pétales, et par l'existence d'un périsperme , que la ligne brunâtre nous avoit fait prendre primitivement pour l'embryon lui-même. Con- sidérées comme monopétales, à corolle staminifère et hypo- gyne, elles ont plus d'affinité avec les ardisiacées ; elles en au- roient encore avec le sjmplocos , voisin des styracées, si leur corolle étoit insérée au calice. De ces diverses affinités il résulte que l'on peut être embarrassé pour classer les olaci- nées, et que, selon le caractère auquel on attribue plus ou moins de valeur, elles seront associées au hypo-corollées ou aux hypopétalées. Les genres appartenant à cette famille sont : d'abord VOlax de Linnaeus, de Gœrtner et de M. R. Brown , le Fissilia de Commerson , cité dans notre Gênera , et le Pseudaleia de M. du Petit- Thouars. M. R. Brown regarde les deux premiers comme congénères, et M. du Petit -Thouars assimile le se- cond au troisième ; d'où il résulteroit que les trois genres 4 OLA îi'en font qu'un. Cependant les descriptions ne sont pas exac- tement conformes, et de plus Volax zeylanica , seul connu de Linnœus, reproduit par Gaertner, diffère des olax stricta et aphjlla de M. K. Brown. Gaertner admet un calice à trois dents (Linnaeus le dit entier) ; une corolle monopétale, à trois divisions inégales, trois étamines fertiles et trois filets stériles (quatre dans Linna^us , qui n'a pas vu le fruit) ; une baie à trois loges polyspermes; des graines à tégument simple; un péri- sperme ^ qui , mis dans leau , se change en mucilage. Les olax (le M. R. Brown, différens d'abord par le port, ont un calice entier; cinq pétales, dont quatre réunis par paires; huit ou neuf filets d'étamines , dont trois seulement sont fertiles; un ovaire uniloculaire, contenant trois ovules; un Lrou sec, rempli d'une coque, putamen , monosperme, à graine couverte d'un double tégument ; un périsperme charnu et ferme. Ces différences semblent prouver, ou que Gœrlner n'a pas connu Volax de Linna;us, ou que Volax de M. R. Brown est différent de celui de Linnaeus parle caractère, comme il l'est par le port. Il en a bien plus avec lejissilia, avec lequel M. R. Brown a peut-être eu raison de le confondre. Lefssilia a de plus certainement beaucoup d'afllinité avec le pseudaleia, Nous trouvons encore une ressemblance assez frappante entre le pseudaleia et Volax de Linnasus, d'après des échantillons secs du premier , garnis de quelques boutons de fleurs, donnés par M. du Petit-Thouars , et du dernier, sans fleur ni fruit, envoyés de Leyde par Brugmans. Ces deux plantes diffèrent par le port de celles de M. R. Brown. Nous devons désirer que le véritable olax de Linnaeus soit mieux examiné par ceux qui seront à même de le voir. Le vrai caractère de la famille, qui consiste dans une corolle staminifère partagée en plusieurs pièces, est très -marqué dans le Jissilia, ainsi nommé à cause de ce partage, et pour cette raison le nom de lissiliées auroit mieux convenu à la famille. On peut lui réunir encore, mais avec doute, le spermaxy- rum de M. Labillardière, le heisteria de Jacquin, Vicacma de M. Florian de Jussieu, et le ximenia americana de Linnœus , dont le gela de Loureiro et Vkejmassoli d'Aublet paroissent congénères. (J. } OLD 5 OLAMARI. (Ornith.) L'oiseau ainsi nommé en langue mala- bare, et qu'on appelle en langue indostane baya, et en sans- crit ier^em, est donné par le P. Paulin de Saint-Barthelémi, dans son Voyage aux Indes orientales, tome i.'"', page 424, comme un des plus singuliers de l'Inde. Il paroit appartenir à la famille des tisserins; mais il se nourrit d'insectes. Son nid, construit avec de longs filamens d'herbes sèches, a, dit-il, environ une demi-toise de longueur; il est attaché à l'extrémité d'une branche pour préserver les œufs et les petits de l'attaque des serpens et d'autres animaux. L'intérieur offre trois cellules, que le voyageur suppose destinées, l'une au mâle, la seconde à la femelle et la troisième aux petits. Sur les côtés de la première le mâle applique un peu d'argile tenace, et c'est là qu'il fait sentinelle pendant que la femelle couve les œufs, qui sont de couleur blanche. La tête et les pieds de cet oiseau sont jaunâtres; le corps a une nuance plus cendrée, et la poitrine est blanchâtre. Ces oiseaux se tiennent presque toujours sur les cocotiers et y font le plus souvent leur nid. (Ch. D. ) OLAS D'AGOA. {Bot.) Ce nom, signifiant palmier aqua- tique, est donné, suivant Rhéede, par les Portugais habi- tans de l'Inde , au niti-panna du Malabar, espèce de palmier, voisine du codda-panna ou corypha umbraculifera des bota- nistes. (J. ) OLAX. (Bot.) Voyez Fissjlier. (Poir.) OLAYA. (Bot.) Vandelli cite sous ce nom brésilien ou portugais le gainier ou arbre de Judée, cercis. (J.) OLCA [Min.) Ce minéral de Pline paroît être encore une onyx qui se faisoit remarquer d'une manière agréable par la succession de trois couleurs , l'une noire , l'autre jaune foncé et la troisiè}ne blanche. On connoît des onyx qui présentent cette association de couleur. Ce nom, dit Pline, étoit donné par les peuples que les Romains appeloient barbares- (B. ) OLD- MAN. [Ornith.) Nom donné par les Anglois de la Jamaïque au coucou de ce pays, qui est, chez Brisson, la quatrième espèce du genre Cuculus. (Ch. D. ) OLDENLANDE, Oldenlandia. {Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, à fleurs complètes, monopétales, de la famille des rubiacées, de la tétrandrie monosjnie de Linnaeus, offrant 6 OLD pour caractère essentiel : Un calice à quatre divisions; une corolle a peine tubulée; Je limbe à quatre divisions pro- fondes; quatre étauiines; un ovaire inférieur; un style; une capsule petite , couronnée , s'ouvrant entre les dents du calice. Ce genre , trés-voisin de Vhedj'otis , en diffère par le tube de la corolle très-court, par les divisions du limbe plus pro- fondes, par la capsule qui s'ouvre entre les dents du calice , et non transversalement au sommet, comme dans Vhedyotis, dont la corolle est infundibuliforme , à long tube. Oldeîs'lande a ombelles : Oldenlflndia umhfUata , Encycl. , Roxb., Corom,, i . pag. 2, tab. 5; Lysimachiœ ajfinis , etc., Pluken. , Almag.,206 ,tah. 1 19, fîg. 4, vulgairement Chayaver, Lettres édif. , édit. 17B1, vol. 14, pag. -jjô , Icon. Espèce intéressante par ses propriétés économiques. Sa racine est épaisse, rougeàtre , longue de deux à quatre pieds, rameuse; elle produit plusieuis tiges grêles, étalées, garnies de feuilles opposées ou quaternées, étroites, linéaires , lancéolées, rétré- cies à leurs deux extrémités; munies de stipules membra- neuses, terminées par quelques filets sétacés ; les pédoncules sont axillaires , simples, filiformes, presque de la longueur des feuilles, divisés, à leur sommet, presque en ombelles, rapprochés en tête ; le calice est court, à quatre petites dents aiguës. Le fruit est une petite capsule lisse , arrondie , couron- née par les dents du calice. Cette plante croit clans les Indes et sur les côtes de Coromandel. Sa racine est employée par les Indiens comme la garance en Europe, pour donner à la cou- leur rouge plus de force et d'adhérence. Oldenlande a feuilles étroites : Oldenlandia tenuifolia, Burm., FI. înd. , pag. 47, tab. 14, fig. i; Parpadagam , Rhéed. , Hort. Malah. , 10, pag. 6y , tab. 55. Plante herbacée de l'Ile de Java, dont la racine est fort petite, composée de fibres capillaires; elle produit une tige tombante, peu ramifiée, garnie de feuilles sessiles, opposées, linéaires, très-étroites; les pédoncules une fois plus courts que les feuilles, axillaires , solitaires, uniflores, filiformes; les fleurs sont blanches. Oldenlande verticillée : Oldenlandia verticiliata , Linn. , ^lant. , 40; Rumph., Amh., vol. 6 , pag. sS, tab. 10. Sa ra- cine est presque ligneuse, petite, fibreuse, de couleur brune, OLD 7 jaunâtre en dedans; elle produit plusieurs tiges hautes d'un pied, simples, articulées, garnies de feuilles sessiles, rudes, étroites, lancéolées, aiguës, rétrécies à leur base ; les stipules sont membraneuses, terminées par des filets sétacés ; les fleurs sessiles, axillaires, verticillées , serrées les unes contre les autres; les capsules arrondies, à deux loges polyspermes, couronnées par les dents aiguës du calice. Cette espèce croît à risle-de- France. Oldenlande biflore : Oldenlandia lijlora, Linn., FL Zeyl.; Burm. , Zeyl., 22, tab. 11. Espèce des Indes orientales, qui croît également à la Martinique :sa racine est petite et fibreuse ; sa tige coudée à sa base, puis redressée, divisée en un grand nombre de rameaux; à feuilles lancéolées , presque linéaires, rétrécies en pétiole à leur base, rudes au toucher; les sti- pules sont en forme de gaine membraneuse ; les pédoncules très-longs, axillaires, filiformes, divisés au sommet en deux pédicelles terminés par de petites fleurs purpurines. Le fruit est une capsule glabre, arrondie, comme tronquée au som- met, et couronnée par les quatre dents du calice. Oldenlande a coryjibes : Oldenlandia corymbosa , Linn. , Sjst.pl.; Plum. , Gen., 42, Icon. , 212 , fig. 1 ; Ehrh., Pict. , tab. 2 , fig. 1. Cette plante a des tiges d'abord couchées, puis redressées, divisées en longs rameaux foiblcs, droits , lisses , tétragones, garnis de feuilles étroites, lancéolées, sessiles, un peu blanchâtres en dessous, rudes à leurs bords, longues d'un pouce; les stipules obtuses, formant une gaine à la base des feuilles, terminées par trois filets courts et soyeux; les pé- doncules filiformes, axillaires, de la longueur des feuilles, terminés par des pédicelles en forme d'une petite ombelle à quatre fleurs, quelquefois moins, petites et blanches. Cette plante croît dans l'Amérique méridionale, Oldenlande A longues fleurs ; Oldenlandia longijlora, Encycl., Petit arbrisseau quia l'écorce cendrée; le bois un peu jau- nâtre; les rameaux opposés, presque anguleux, velus vers le sommet; les feuilles sessiles, ovales, lancéolées, longues de plus d'un pouce, velues en dessus, blanches, lanugineuses en dessous; les fleurs axillaires, portées sur des pédoncules très-velus, simples, uniflores ou à trois fleurs; le calice hérissé de poils blancs, à quatre dents longues, subulées; le 8 OLE tube de la corolle plus long que le calice, un peu velu; les capsules ovales , très-velues. Cette plante croît à la Martinique. Oldenlande trinerve; Oldenlandia trinervia , Retz.. 0^5., 4, pag. i5. Sa tige est tombante, anguleuse, comprimée ; les ra- meaux opposés, garnis de feuilles larges, ovales, très-entières , un peu velues, pétiolées, à trois nervures; les fleurs axil- laires, verticillées, médiocrement pédonculées ; les capsules hérissées , à deux loges , couronnées par les dents du calice. Cette plante croit aux lieux humides, sablonneux et om- bragés dans les Indes orientales. (Poir.) OLEA. {Bot.) Nom latin du genre Olivier. (L. D.) OLEAGNUS. {Bot.) On trouve ce nom pour celui à'elœag- nus, qui désignoit anciennement l'olivier sauvage. Voyez aussi Chalef. (Lem.) OLEAGO et OLEASTELLUM des Latins. {Bot.) C'est la cameXée , cneorum tricoccum , Linn. (Lem.) OLEANDER. {Bot.) Lobel et d'autres désignent sous ce nom le laurose ou laurier- rose , nerium, qui est le oleandro des Espagnols. Daléchamps cite aussi sous le nom d'oleander sjhestris une thymélée , daphne cneorum. ( J. ) OLEANDRA. {Bot.) Genre de la famille des fougères, établi par Cavanilles, et qui est le même que Vaspidium , Sw. Cavanilles y rapporte une seule espèce, Voleandra neriiformis , qui est Vaspidium pistillare, Sw. , et le poljpodium pistillare , Poiret. (Lem.) OLEARIA. {Bot.) Le genre de plantes composées, fait sous ce nom par Mœnch , a les fleurs radiées ; les fleurons her- maphrodites; les demi-fleurons neutres, dont la languette est terminée par trois dents. Ses graines sont aigrettées; à ai- grette plumeuse, sessile, tubulée à sa base. Le réceptacle ou clinanthe qui supporte les fleurs, est nu , creusé seulement de petites alvéoles. Le périanthe ou péricline, qui les entoure, tst composé de plusieurs écailles imbriquées dont les exté- rieures sont lâches et écartées. L'arbrisseau, seule espèce sur laquelle l'auteur a établi son genre, avoit été auparavant nommé aster tomentosus par Wend- land dans les Mémoires d'Haijovre , vol. 4, p. 8, t. 24, et aster dentatus par M. Andrews, Bot. repos., t. 61. Il est originaire de la Nouvelle -Hollande. Il diffère du genre Aster par ses OLE 9 demi-fleurons neutres. Ses tiges sont rameuses; ses feuilles simples et alternes; ses fleurs terminales et pédonculées. Il doit être placé dans la famille des corymbifères, section- des réceptacles nus, des graines aigrettées et des fleurs radiées, et fera probablement partie de la tribu des astérées, dans la distribution de M. de Cassini. (J. ) OLEARIA. [Conchjl.) Ce nom, que Ton trouve dans les auteurs anciens, et entre autres dans Pline et dans Columelle, étoit employé pour désigner de grandes coquilles, en général assez minces , dont on se servoit pour puiser et conserver momentanément de l'huile. Rondelet a cru que c'étoit une espèce de turbo, appelée vulgairement le burgau, turbo olea- rius , de Linné; mais cela est fort douteux: car cette grande espèce de turbo et toutes celles qui s'en rapprochent plus ou moins par leur grande taille, viennent des mers orien- tales, et supposé même, ce qui n'est pas probable, que les anciens les eussent connues, elles n'étoient pas assez com- munes en Italie pour qu'on ait pu s'en servir ai*x usages domestiques. Aussi me semble-t-il plus probable que c'est une grande espèce de tonne, Buccinum olearium , ou Dolium, connue dans la Méditerranée et l'Adriatique, dont les an- ciens se servoient pour puiser de l'huile. Klein a employé aussi ce nom, d'après Bonanni , pour désigner une coupe générique , mal caractérisée comme à son ordinaire, et qui renferme principalement la coquille dont a parlé Rondelet. (De B. ) OLEASTELLUM. {Bot.) Voyez Oleago. (Lem.) GLEASTER. [Bot.) Les Romains donnoient le nom à Toli- vier sauvage. Voyez Cotinos. (L. D.) OLEATES. {Chim.) Combinaisons salines de l'acide oléique avec les bases salifia blés. Cent parties d'acide oléique sec neutralisent une quantité d'oxide qui contient trois parties d'oxigène. Cette quantité d'oxigène est à celle de l'acide :: i : 2,3. Tous les oléates délayés ou dissous dans l'eau sont décom- posables par les acides très-solubles dans l'eau. On prépare les oléafes de baryte, destrontiane et de chaux, en mêlant l'acide oléique dans les eaux de baryte, de stron- tiane et de chaux bouillantes , lavant les oléates refroidis ; 1.° avec l'eau ; 2.° avec l'alcool chaud. ,10 OLE Les oléales de potasse et de soude se préparent en chauffant légèrement Tacide oléique avec des eaux de potasse et de soude concentrées; si l'alcali est en excès, on obtient les oléates séparés d'une eau-mère alcaline. Dans le cas où il n'y a que la quantité d'alcali nécessaire pour neutraliser l'acide, on obtient une gelée sans eau-mère. L'oléate d'ammoniaque peut se préparer avec l'ammoniaque liquide. Enfin, en décomposant les oléates de potasse , de soude ou d'ammoniaque, dissous dans l'eau, par des solutions salines, dont les bases font avec l'acide oléique des combinaisons in- solubles dans l'eau, on peut préparer tous les oléates que ce liquide ne dissout pas. Oléate d'ammoniaque, L'oléate d'ammoniaque gélatineux qu'on a préparé en unissant l'acide oléique avec une forte solution d'ammonia- que, est soluble en totalité dans l'eau à la température de Cette solution, en bouillant, perd de l'ammoniaque, et se trouble. L'oléate d'ammoniaque me paroit susceptible d'être em- ployé en médecine. Oléate de baryte. Il est formé de Acide oléique.. 77,05. .100 Baryte 22,97.. 29,8 , qui contiennent 3 d'oxig. 11 est insoluble dans l'eau , et soluble en petite quantité dans l'alcool chaud. Oléate de chaux. 11 est formé de Acide oléique. . 9 1,2.. 100 Chaux 8,8.. 9,66 , qui contiennent 2,7 1 d'oxig. Propriétés analogues à celles du précédent. Sous -OLÉATE DE PLOMB. Ce sel, qu'on obtient en faisant bouillir l'acide oléique- avec du sous- acétate de plomb, est formé de Acide oléique. . 100 Oxide 82,4, qui contiennent 6,909 d'oxig. OLE 11 est presque liquide à loo , transparent quand il est liquéfié; il est mou à 20 . Oléatb de potasse. Il est formé de Acide oléique. . 100 Potasse 1 7,gi , qui contiennent 3,o36 d'oxîg. II est incolore, inodore; il a une saveur amère et alcaline; ce sel est très-soluble dans l'eau; il ne se dissout pas d'une manière notable dans l'eau de potasse et l'eau saturée de chlorure de sodium. Il est très- déliquescent. 100 parties d'alcool d'une densité de 0,821 peuvent dis- soudre 100 parties d'oléate à la température de 60*^; la solu- tion se trouble à 40,6 . 100 parties d'éther hydratique bouillant peuvent dissoudre au moins 3,43 parties d'oléate. La solution d'oléate de potasse bouillante peut dissoudre de l'acide oléique. L'olécite de potasse est décomposé par les eaux de baryte, de strontiane et de chaux, par toutes les solutions salines dont les bases font des oléates insolubles dans l'eau. Tous les acides doués de quelque énergie le décomposent. Il est remarquable que l'acide oléique hydraté, à la tempéra- ture de l'eau bouillante, chasse l'acide du sous -carbonate de potasse, tandis que le gaz acide carbonique, qu'on fait pas- ser à la température ordinaire dans une solution d'oléate de potasse , sépare tout l'acide oléique de la potasse. SUR-OLÉATE DE POTASSE. Le sur-oléate de potasse est insoluble dans l'eau froide. Oléate de soude. Il est formé de Acide oléique.... 100 Soude 1 1,87. Il est incolore, inodore; il a une saveur amère et alcaline; exposé à l'air il en attire l'humidité; mais il ne s'y liquéfie pas, ainsi que cela arrive à l'oléate de potasse. Une partie d'oléate de soude se dissout à 12 dans dix par- ties d'eau. ï2 OLE A 32 100 parties d'alcool, d'une densité de 0,81 1 , peuvent dissoudre 10 parties d'oléate. 100 parties déther hydratique bouillant ne peuvent dis- soudre complètement 2 parties d'oléate de soude. Oléate de strontiane. Il est formé de Acide.... 84,075.. 100 Strontiane 16,925.. 18,94, qui contiennent 2,90 d'oxig. Il a des propriétés analog^les à celles de Toléate de baryte. (Ch.) OLECK. (Mamm.) Nom du galéopithèque roux dans les îles Pelew. (F. C.) OLEINE. (Chim.) Nom que j'ai donné à l'élaïne, dans mon ouvrage sur les corps gras d'origine animale, afin d'établir entre le nom de cette substance et celui du produit princi- pal de sa saponificatign la même relation qu'il y a entre les mots stéarine et acide stéarique, etc. (Ch.) OLÉINÉES. (5of.) C'est sous ce nom que M. R. Brown dé- signe une nouvelle famille, qui n'est qu'un détachement de celle des jasminées, et que nous avons conservée dans la même comme une simple section. Voyez Jasminées. (J.) OLÉIQUE [Acide]. {Chim.) Acide organique. Composition. L'acide oléique hydraté, brûlé par l'oxide brun de cuivre, a donné Oxigène... 10,784 Carbone. . . 77,866 Hydrogène. ii,55o. Lorsqu'on le chauffe avec le massicot, on obtient de o,5oo d'acide 0,019 d'eau, conséquemment 1.° l'acide hydraté est formé de Acide sec 481 . .96,2 .. 100 Eau 19.. 5,0.. 3,95 , qui contiennent 3,5 d'oxig. 2.° l'acide oléique sec est formé de Poi(!s. Volume. Oxigène 7,699.. 1,00 Carbone 80,942.. i3,75 Hydrogène... 11,359.. 23,69 OLE i3 100 parties d'acide sec neutralisent une quantité de base qui contient 3 d'oxigène, conséquemment dans les oléates neutres l'oxigène de l'acide est à celui de la base :: 2,5 ; i; d'après cela, et en admettant que l'acide est formé en vo- lume de Oxigène i Carbone 14 Hydrogène 23,4. L'acide sera formé en poids de Oxigène 7,69 Carbone 81, 32 Hydrogène 11,0g. Propriétés physiques. L'acide oléique hydraté a l'aspect d'une huile incolore. A 19'' sa densité est de 0,898; il se congèle à quelques degrés au-dessous de zéro , en une masse blanche formée d'aiguilles. Il a une légère odeur de graisse rance; il se volatilise dans le vide sans altération. Propriétés chimiques que Von observe sans que l'acide soit altéré. Il est insoluble dans l'eau. Il est soluble en toutes proportions dans l'alcool d'une den- sité de 0,822. Il s'unit aux bases salifiables, et forme de véritables sels. Il rougit la teinture de tournesol en s'emparant de son alcali. Il décompose à chaud les sous- carbonates dissous ou dé- layés dans l'eau. Il s'unit aux acides margarique et stéarique; en traitant ces combinaisons, quand elles sont solides par l'alcool froid, on dissout proportionellement plus d'acide oléique que d'a- cides margarique et stéarique. Propriétés chimiques qu'on observe dans des circonstances où P acide est altéré. Distillé dans une petite cornue où l'air pénètre, il donne une huile presque incolore ; ensuite il bout , se colore , dé- U OLE gage une huile citrine, puis un peu d'huile brune et des gaz carbonique et hydrogène carburé; il ne reste que tiès-peu de charbon dans la cornue. Les produits de cette distillation sont très-acides ; ils con- tiennent un ou deux acides solubles dans l'eau, et de l'acide oléique non décomposé. L'acide oléique, chauffé avec le contact de l'air, brûle à la manière des huiles. L'acide sulfurique, concentré et chaud, l'acide nitrique le décomposent. Siège. Il existe dans tous les savons d'huiles et de graisses. Préparation. C'est ordinairement du savon qu'on le retire. (Voyez Sa- vons.) Des expériences faites sous mes yeux par M. Dupuis, en 1823, ont prouvé qu'il se manifeste de l'acide oléique, lors- qu'on distille les huiles et les graisses de manière à les altérer; il se manifeste en même temps des acides margarique et stéarique. Histoire, Je le fis connoître en i8i3 sous le nom de graisse Jluide; a cette époque je n'avois point encore caractérisé l'oléine comme espèce. (Ch.) OLEN. (Mamm.) Nom russe du renne mâle. Dans cette langue la femelle du même animal porte celui de olenitza. (Desm.) OLÉTÈRE. (Entom.) M. Walkenaè'r, dans son ouvrage publié sous le titre de Tableau des aranéides, décrit sous ce nom un genre d'Araignée de la tribu des théraphoses tueuses, auquel il rapporte l'araignée souterraine de Rœmer, sous le nom de difforme. M. Latreille l'a désigné sous le nom d'AxYPE. Voyez ce mot, tom. 111 de ce Dictionnaire , Suppl. , pag. i23. (CD.) OLFA. (^0/.) Adanson donne ce nom au genre Jsopjrum. Voyez IsoPYRE. (Lem. ) OLI i5 OLFERSIA. (Bot.) Genre de la famille des fougères, éta- bli par Raddi et caractérisé ainsi : Pores ou groupes fructi- fères, linéaires, situés sur l'un et l'autre côté du bord de la fronde; indusiuni ou involucre nul. JJOlfersia corcovadensis , Raddi [Opusc. scient, bot., vol. 3, p. 283 , pi. XI , fig. a, h) , est la seule espèce de ce genre; ses frondes sont ailées, à frondules alternes, longues de trois à quatre pouces sur un pouce et demi de largeur dans le mi- lieu ; les stériles ovales - lancéolées , acuminées , très- en- tières, presque sessiles, ayant l'extrémité arquée, les fertiles linéaires, à pétioles fort courts; le stipe est canaliculé, glabre, si ce n'est à sa base, où il offre quelques écailles lancéolées- linéaires; la fructification couvre, sans interruption, les bords des deux surfaces de la fronde. Cette fougère , haute de deux pieds environ, croit sur le Corcovado , montagne près de Rio -Janeiro; elle a le port d'un grand acrostichum. (Lem.) OLGOBUTZH. (Mamm.) Nom lapon du loup. (F. C.) OLIBAN. (Bot.) La substance que Théophraste et Diosco- ride nommoient ainsi, est produite, selon plusieurs auteurs, par une espèce de genévrier, juniperus Ijcia. Elle nous est ,apportée de l'Arabie et de quelques lieux méridionaux de l'Eu- rope; et nous l'employons sous le nom d'encens. C'est une gomme résine qui se forme sous l'écorce de l'arbre et suinte par ses fentes sous forme de grains de diverse grandeur, trans- parens, fragiles, de couleur citrine ou rousse, d'une odeur agréable, d'une saveur acre et amère. Lorsqu'on les mâche, ils adhèrent aux dents et donnent à la salive une couleur laiteuse. Mis dans l'eau , ils s'y dissolvent, et lui font prendre la même couleur. On sait que son principal emploi est dans les églises. Il a été aussi recommandé comme médicament , mais seulement à l'extérieur en fumigation , indiqué comme ré- solutif et tonique. On doit éviter son usage intérieur, quoi- qu'il ait été quelquefois indiqué en mélange avec d'autres substances, auxquelles on pouvoit plus justement attribuer les guérisons opérées; et Murrai, dans son Apparatus medica- minum, dit positivement que Dioscoride et Aviceiiue l'accu- soient de produire des maux de tête violens et d'affecter diversement cet organe. (J.) j6 OLI OLIBAN. (Bot.) C'est un des noms de l'encens, espèce de résine qu'on sait aujourd'hui être produite par le hrosvallia dentata, arbre de l'Inde, et non par le juniperus lycia^ comme l'avoit cru Linnaeus, ou par le 'juniperus thurifera,' ainsi que l'avoient avancé d'autres auteurs. (L. D.) OLIBAN. (Chim.) Gomme résine. Voyez tom. XIX , p. 181. (Ch.) OLIDA, OLINDA. (Bot.) Ualrus precatorius est ainsinommd à Ceilan , suivant Hermann. ( J. ) OLIET. (Bot.) On lit dans quelques Dictionnaires que ce nom vulgaire est donné dans quelques cantons à la fausse lu- zerne ou luzerne lupuline, medicago lupuUna. (j.) OLIETTE. {Bot.) Nom tiré du mot italien olietta, petite huile , et donné à l'huile douce que l'on retire par expres- sion des graines du pavot cultivé. Cette huile, nommée par cor- ruption huile d'œillet, est très-employée dans une partie de l'Europe, soit pour la nourriture, soit pour d'autres usages économiques, parce qu'elle est moins chère que celle d'olive et ne participe nullement des propriétés narcotiques des autres parties du pavot, surtout de son suc, qui est le véri- table opium. L'oliette, prise à l'intérieur, est seulement re- gardée comme calmante et émoUiente , dans les cas où l'on emploie l'huile d'amandes douces. Il faut seulement que la graine qui la fournit soit très-mûre et déjà un peu sèche. (J.) OLIGACTE, Oligactis. {Bot.) Ce genre de plantes, qui appartient à l'ordre des Synanthérées et à notre tribu natu- relle des Vernoniées, présente les caractères suivans. Calathide radiée : disque pauciflore, régulariflore, androgy- niflore ; couronne unisériée , pauciflore , liguliflore, féminiflore. Péricline subcylindracé, inférieur aux fleurs du disque; formé de squames régulièrement imbriquées, appliquées, ovales, oblongues ou lancéolées, coriaces-scarieuses. Clinanthe plan , plus ou moins profondément fovéolé ou alvéolé, à cloisons quelquefois laciniées. Ovaires oblongs, subcylindracés , pu- bescens ou glabriuscules; aigrette double : l'extérieure courte, composée de squamellules égales, unisériées, fiiiformes-lami- nées, linéaires -subulées: l'intérieure longue, composée de squamellules égales, unisériées, filiformes-capillaires, épaissies vers le sommet et barbellulées. Corolles de la couronne à OLI 17 tube gréle, à languette oblongue ^ tridentée, quadrînervée. Corolles du disque à cinq lanières linéaires. Styles de ver- noniée. OtiGACTE NUBiGÈNE : OUgactis nuligcua , H. Cass. ; Andro- machia nubigena, Ivunth, Not^. gen. et sp. pL, tom. 4j p. 102 (édit. in-4.°). C'est un arbrisseau à rameaux glabres, striés, anguleux, à feuilles opposées, pétiolées, lancéolées- obUn- gues , obtuses à la base, aiguës au sommet, bordées de quel* ques petites* dents, membraneuses, vertes et glabres en dessus, tomenteuses et blanches en dessous , à l'exception de la ner^ vure médiaire; les calathidessont pédicellées, et disposées en corymbes terminaux, trifides, ranieux , à ramifications to* menteuses; il y a six ou sept fleurs dans le disque et autant à la couronne; les squames du périclite sont un peu laiaeusts sur les bords; les cloisons du clinanthe sont laciniées. Cette espèce a été trouvée par MM. de Humboldt et Boi.pland, sur le mont Chimborazo, à la hauteur de 1,800 toises. Oligacte a calathides SEssiLEs : OUgûctis apodocephala , H» Cass.; Andromachia sessilijlora, Kunth , loco suprà citato , tab. 338. Cette seconde espèce diffère de la première ^ principa* lement par ses calathides disposées en panicules simples , axil- laires et terminales, dont chaque rameau se termine par un groupe de cinq à quinze calathides sessiles et agglomérées 5 ajoutons que ses feuilles sont presque doubles en grandeur; qu'il y a ordinairement cinq fleurs dans le disque et trois à la couronne; que les squames du péricline sont sphacélées au sommet. Oligacte volubile : OUgactis volubilis , H. Cass. ; Androma- chia volubilis , Kunth, loc. cit., pag. io3. La tige est volu- bile; les feuilles sont opposées, courtement pétiolées , lan- céolées-linéaires, aiguës, subcoriaces, vertes et glabres ert dessus, tomenteuses et blauciics en dessous; les calathides sont solitaires, pédicellées, disposées en panicules simples et terminales; il y a environ trois fleurs dans le disque et autant à la couronne; le péricline est tomenteux ou pubescent» M. Kunth a distribué les dix espèces à' Andromachia qu'il a décrites en trois sections, dont la dernière, intitulée OUgac- tis et composée de trois espèces, est ainsi caractérisée par lui: FruLices ramis juiiisque oppositis , subtus albo- tometuons ; 36- a i8 OLI corymhi autpaniculœ terminalia aut axillaria; mmlucra paucijlora ; radius ù-j-Jlorus , alhidus? En lisant les descriptions de ces trois plantes et en examinant les figures de l'une d'elles, il nous a paru évident que le sous-genre Oligactis pouvoit et devoit être élevé au rang d'un genre proprement dit , qui seroit immédiatement voisin du Liabum , mais qui s'en distingueroit bien sudisamment, non-seulement par le port, que M. Kunth a uniquement considéré , mais encore par des caractères vraiment génériques, qu'il a négligés. En effet, si l'on com- pare notre description générique du Liabum (tom. XXVI, pag. 2o3) avec celle que nous venons de proposer pour l'O/i- gaclis, on trouvera plusieurs différences notables; et l'on re- marquera surtout, entre les deux genres Liabum et Oligactis, une distinction essentielle fournie par la structure de l'ai- grette-, celle du Liabum étant simple et uniforme dans toutes ses parties, tandis que celle de YOligactis est double, com- posée de pièces dissemblables et dont les intérieures sont comme pénicillécs. Il suffit de jeter les yeux sur les figures 2 et 3 de la planche 338 des Aot^a gênera, pour reconnoitre que la distinction générique par nous proposée doit être ad- mise par tout botaniste exact. (H. Cass.) OLIGANTHE, Oliganthes. {Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons d'abord proposé dans le Bulletin des Sciences de Janvier 1817 (pag. 10) , et que nous avons ensuite plus am- plement décrit dans le Bulletin d'Avril 1818 (p. 58), appar- tient à l'ordre des Synanthérées et à notre tribu naturelle des Vernoniées , dans laquelle il est voisin du Pipiocoma. Voici les caractères génériques de VOligantlies tels qu'ils résultent de nos propres observations. Calathide longue, étroite, cylindracée, incouronnée, équa- liflore , triflore , régulariflore, androgyniflore. Péricli ne très- inférieur aux fleurs, long, étroit, oblong ou ovoïde- cviin- dracé ; formé de squames régulièrement imbriquées, appli- quées, ovales -obtuses, arrondies, coriaces, calleuses au sommet. Clinanthe petit , nu. Ovaire court, épaissi de bas en haut, subtétragone ; aigrette caduque, composée de squa- mellules bisériées , laminées, toutes linéaires, barbcllulées sur les deux bords, parsemées de glandes; les squamcilules extérieures courtes: les intérieures longues, surpassant le pé- OLI 19 HrHne, arqtiëes an sommet. Corolle beaucoup plus Ionique que l'aigrette, parsemée de glandes, à limbe pas distinct du tube et divisé, par des incisions à peu prés égales, en cinq lanières longues, linéaires. Style de vernoniée. Nous ne connoissons qu'une seule espèce de ce genre. OLfGA.VTHE A CALATHIDES TRIFLORES: OUgatltheS tri/lorU , H. Cass. , Bull, des Se. , Avril 1818 , pag. 58 ; An? Pollalesta ver- nonioides , Kunth, A'^ot^ gen. et sp. pi. , tom. 4, pag. 47, tab. 32 1. Tige probablement ligneuse , striée, tomenteuse; feuilles alternes, pétiolées , ovales-lancéolées, entières, tomenteuses en dessous; calathides composées de trois fleurs purpurines, et disposées en grands corymbes terminaux. Nous avons ob- servé les caractères génériques et spécifiques de cette plante , sur un échantillon recueilli à Madagascar par Commerson , et qui se trouve dans l'herbier de M. de Jussieu. Le genre que M. Kunth a présenté comme nouveau , sous le nom de Pollalesta, dans le tome IV de ses ISova gênera et species plantarum (p. 46), est trés-évidemnie(it le même que notre genre Oliganthes , publié trois dus auparavant; et rarl)re d'x\mérique, sur lequel M. Kunth a onde son Pollalesta, paroit être spécifiquement identique, ou presque identique, avec la plante ligneuse de Madaguicar. qui avoit servi de type à notre Oliganlhes. Évitons de pénétrer le motif pour lequel M. Kunth a reproduit, sous de nouvtaux noms, des genres précédemment établis par nous, et s'est (iispensé de citer, comme synonymes, les noms que nous leur avions donnés. Nous pouvons au moins nous permettre de dire que notre Oliganlhes ayant été publié au oninunceuunt de ibi7, trois ans avant le Pollalesta de M. Kunth, qui n'a été publié que vers le milieu de 1820, ce botaniste ne peut pas être légiti- mement considéré comme le véritable auteur de ce genre, et qu'ainsi le nom d'Oliganthes doit régulièrement prévaloir sur celui de Pollalesta, Ce nom (VOligantlies , composé de deux mots grecs qui si- gnifient //purs peu nomhreuses , fait allusion au petit nombre de fleurs composant chaque calathide. Notre tribu naturelle des Vernoniées comprend aujour- d'hui quarante-deux genres, dont voici la liste alphabétique: Achjyrocoma, H. Cass.; Ascaricida, H, Cass.; Cacosmia, Kunthj 20 OLI Centrapalus , H. Cass. ; Centratherum , H. Cass.; Corymbium , Lin.; Dialesla, Kunth ; Distephanus , H. Cass.; Distreptus, H. Cass.; Elephantopus, Vaill. : Epaltes? , H. Cass.; Ethulia, Lin.: Gundelia, TouTïi.] Gymnanthemum, H. Cass. ; Helerocoma, De- cand.; Hololepis, Decand.: Isonema, H. Cass.; Lepidaploa , H. Cass.; Liahiim, Adans. ; Lj'chnophora, Martius; M onarrhenii s . H. Cass.; MunnoziaP, Ruiz et PaA'. ; Noccœa , Jacq. : Odonto- loma, Kunth; Oligactis; Oliganlhes , H. Cass.; Oligocarpha , H. Cass.; Pacoiirina, Aubl.; Pacourinopsis , H. Cass.; Piptocoma , H. Cass. ; Pluchea , H. Cass. ; Rolandra , Rottb. ; Shawia ? , Forst. ; Sparganophorus, Vaill.; Spiracantha , Kunth; Stokesia , Lhér. ; Struchium , P. Br. ; Tarchonanthus , Lin.; Tessaria, Ruiz et Pav. ; Trichospira , Kunth; Vernonia, Schi'cb.; Xan~ thocephalum?, Willd. (H. Cass.) OLIGANTHEMUM. [Bot.) Nom donné par Reneaulme au leucoium vernum, Linn. ( Lem. ) OLÏGARRENA. {Bot.) Rob. Brown , Not/. HolL , i, pag. 5Z|C). Petit arbrisseau de la Nouvelle-Hollande , dont la tige est droite, très-rameuse, garnie de feuilles extrêiiiement pe- tites, éparses, imbriquées. Les fleurs sont petites , blanchâ- tres, disposées en épis droits, terminaux. Le calice est à quatre divisions, accompagné de deux bractées; la corolle persis- tante, à quatre découpures; deux étamines non saillantes; quatre petites écailles à la base du pistil; un ovaire à deux loges. Le fruit, étant inconnu, ne permet pas de prononcer affirmativement sur la famille à laquelle ce genre appartient. La plante qui le constitue, se rapproche, par ses fleurs, des oliviers, mais il en diffère par son port, qui lui donne plus de rapports avec les épacridées. M. R. Brown lui attribue une capsule à deux loges. 11 appartient à la diandrie mono- gjnie de Linnœus. (Poir.) OLIGANUS. {Aclinoz.) Dénomination employée par M. Rafinesque, d'abord dans le 12.^ et dernier numéro de son Journal encyclopédique de la Sicile , et ensuite dans le loine 89, pag. i53, du Journal de physique, pour désigner une coupe eénérique qu'il établit dans la famille des actinies ou des polypiaires, et qu'il caractérise ainsi: Corps. fixé, globu- leux ; bouche supérieure entourée d'un nombre déternàné de tentacules sur un seul rang et non rétractiles. Du reste OLI les espèces que l'auteur place dans ce genre et qu'il nomme O. albus , hexapus, maculatiis , ne sont ni décrites ni figurées. Elles sont probablement des mers de la Sicile. (De B. ) OLIGOCARPHE, Oligocarpha. (Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons d'abord proposé dans le Bulletin des sciences de Septembre 1817 (pag. i5i), et que nous avons ensuite plus amplement décrit dans le Journal de physique de Juillet 1818 (pag. 26), appartient à Tordre des Synanlhérées et à notre tribu naturelle des Vernoniées, dans laquelle il devra être placé, soit auprès du Gymnanthemum , soit auprès du Tarchonanthus. Voici les caractères que nous attribuons au genre Oligocarpha, d'après nos propres observations faites sur deux échantillons secs. ■ Dioïque. Calathide femelle équaliflore, pluriflore ( neuf à douze), ambiguïflore. Péricline inférieur aux fleurs, cylin- dracé; formé de squames imbriquées, un peu lâches, subfo- liacées, striées, obtusiuscules; les extérieures su bcordiformes, les intérieures ovales. Clinanthe petit, muni d'une, deux, trois ou quatre squamelles , tantôt rudimentaires , tantôt égales aux fleurs , foliacées ou submembraneuses , oblongues- lancéolées, linéaires-lancéolées ou subulées. Ovaire épaissi de bas en haut, couvert de glandes et de poils entremêlés, et muni d'un bourrelet basilaire ; aigrette roussàtre , composée de squamellules plurisériées , très-inégales, filiformes , épaisses , irrégulièrement barbellulées. Corolle imitant parfaitement une corolle masculine , régulière, à lanières longues, linéaires, à incisions égales; et contenant des rudimens d'étamines libres, subulés , aigus , sans appendices basilaires , à loges semi- avortées. Style à deux stigmatophores courts, larges, à collec- teurs nuls ou presque nuls. Calathide mâle équaliflore, sub- duodécimflore , subrégulariflore ou palmatiflore. Péricline très-inférieur aux fleurs, subhémisphérique; farmé de squames imbriquées, paucisériées , peu appliquées, subcordifbrmes , coriaces, striées. Clinanthe petit, plan, presque toujours muni de quelques squamelles ou rudimens de squamelles. Faux- ovaire subcylindracé , hispide; aigrette irrégulière, composée de squamellules inégales, filiformes, épaisses, barbellulées. Corolle (jaune) arquée en dehors, à limbe non distinct du tube, ordinairement palmé , toujours inégalement et pro- 22 OLI fondement divisé en cinq lanières oblongues ou linéaires. Anthères munies d'appendices basilaires àubulcs. St)Ie fili- fonne, presque simple, seiilement divisé au sommet en deux branches courtes, et muni sur sa partie supérieure de collec- teurs oapiilifornies, à peine apparens , presque nuls. ]Nouf> ne connoissons qu'une seule espèce de ce genre. Oi.icor\HVHE A FEUILLES DE NÉRiON : OUgocurpha neriifoUa, H. (la'-s.; liaccharis neriifoUa, Linn. , Sp.pl., édit. 3, p. 1204« C'est un arbrisseau du cap de Bonne-Espérance, à tige droite, rameuse , haute de six à neuf pieds ; ses feuilles sont nom- breuses, rapprochées , persistantes, étroites, lancéolées, poin- tues, glabres, dures, verlcs en dessus, blanchâtres en des- sous, un peu Terrugineuses dans leur jeunesse ; leurs bords sont repliés en dessous, et ordinairement munis d'une ou deux j)etiles dents vers le sommet de la feuille; les calathides sont disposées en petites panicules ou grappes, qui terminent les branches. Le genre Brachvhrna , proposé par M. R. Brown , dans le douzième volume di s Transactions de la Société Linnéenne, imprimé à Londres en 1817 , est absolument le même que notre OUgocarpha , publié aussi en 1817. Il ne nous appartient pas de dicider lequel des deux noms génériques , publiés presque «n même temps, doit prévaloir sur l'autre. Mais il convient de transcrire ici la description de M. Brown , afin qu'on puisse la comparer à la nôtre, avec laquelle elle ne s'accorde pas entièrement. Brachyl^ena , R. Brown ( Tran5. Linn. Soc, i-ol. 12, pag. ii5; Journ. de Phys. , Juillet 1818, pag. 21). Involucre imbriqué , à écailles coriaces. Réceptacle nu. Fleurons dloiques. Mâles à anthères exsertes, munies de deux soies à la base. Femelles plus étroits, à limbe quinquéfide, à tila- mens stériles , à stigmates linguiformes, imberbes. Aigrette pileuse etscabre dans les deux sexes. = Arbrisseaux de l'Afri- que australe, subtomenteux. Feuilles alternes, très- entières ou dentées. Liflorescence terminale , presque en grappe. In-, volncres ovoïdes, courts, à écailles ovales, d'une contexture uniforuie. L'auteur, que nous venons de citer textuellement, ajoute que son genre Brachjlœna ne comprend qu'une seule espèce OLI 25 publiée, qui estle Baccharis neriifolia de Linné. Il n'indique point les affinités naturelles de ce genre, et se borne à dire que son port est à peu près semblable à celui du Baccharis. VOligocarpha ou Brachjhvna , étant une Vernoniée , n'a point de rapport naturel avec le Baccharis, qui est de la tribu des Astérées: mais il a de l'affinité avecle Gjivnanthemum, dont il s'éloigne cependant par ses calathides unisexuelles, et avec le TarchonantJius , dont il se rapproche par ce même caractère. Le nom d^Oligoearpha fait allusion aux squamelles qui se trouvent ordinairement sur le clinanthe, mais en très- petit nombre. Nous supposons que M. Brown a voulu exprimer, par le nom de Brachjlœna , la brièveté du péricline. Ce dernier caractère existe aussi dans noire Gj'tnnanthemuni , comme l'in- dique son nom, qui signifie Rieurs nues : car le péricline étant très- court, les fleurs de la calathide ne sont couvertes par lui qu'à leur base. (Voyez l'article Gymn an thème, tom. XX, pag. 108.) On pourroit croire que la présence de quelques squamelles sur le clinanthe de VOligocarpha , ne résulte que d'une sorte de monstruosité ou de variation accidentelle. Cependant, nous avons observé ce caractère dans presque toutes les calatJiides des deux échantillons que nous avons successivement analysés, et qui sans doute n'ont pas la même origine : car Tun , pro- venant d'un individu femelle , se trouve dans l'herbier de M. Desfontaines: et l'aul^* provenant d'un individu mâle, se trouve dans l'herbier de M. de Jussieu. (H. Cass.) OLIGOCHLORON. (Bot.) Un des anciens noms grecs du Câprier. ( Lem.) OLIGOPODE, Oligopodas. {Ichlhyol.) M. de Lacéprde a donné ce nom à un genre de poissons osseux, holobranches , du sous-ordrc des jugulaires, et de la f.tmille des auchénop- tères, que Gronow déjà avoit nommé Pteraclis, et que l'on reconuoît aux caractères suivans: Calopes jugulaires et formés par un seul rayon; corps alongé , fort comprimé; trous des branchies et yeux latéraux; corps cou- vert d'écaillés; une seule nageoire dorsale. D'après cela il devient facile de distinguer sur-le-champ les OtiGOPODEs des Chrysostromes et des Kurtes , qui ont le 24 OLI corps ovalaire; des Callionymes, qui ont les trous des bran- chies sur la nuque; des Uranoscopes et des Batrachoïdes, qui ont les yeux verticaux; des Murénoïdes, dont le corps est alépidote; des Blennies , des Calliomores, des Vives et des Gades, qui ont plus d'un rayon à chaque catope. (Voyez ces différens noms de genres et Auchénoptères dans le Supplé- ment au tome III de ce Dictionnaire. Ce genre ne renferme encore qu'une seule espèce, c'est L'Or.iGOPODE vÉLiFÈRE : OUgopodus vcUferus , Lacép.; Cory" phœna velifrra , Pallas, Linnaeus, qui se fait remarquer entre tous les poissons par l'énorme hauteur de ses nageoires dor- sale et anale, entre lesquelles le corps semble disparoître, d'autant mieux qu'elles s'étendent jusqu'à la queue; la pre- mière depuis le front, et la seconde depuis les ouvertures des branchies, ce qui reporte l'anus en avant jusque sous la gorge. Ces nageoires, qui ont la figure d'une losange irrégulière et curviligne, semblent former deux larges voiles, qui don- nent à l'animal la faculté de fendre l'eau avec moins d'obs- tacle, mais auxquelles on ne sauroit attribuer le pouvoir de le soutenir dans l'air, à la manière des exocets, de certains pégases, des dactyloptères. La mâchoire supérieure de l'oligopode vélifère est garnie de deux rangées de dents, tandis qu'on n'en observe qu'une à l'inférieure. Ses écailles sont grandes, minces, légèrement striées, et échançrées au bord , ^(|^ recevoir chacune une petite épine de l'écaillé suivante. Ce poisson, que quelques naturalistes ont appelé l'eVerafaiZ, a les côtés du corps d'un gris argenté et les nageoires dorsale et anale brunes, et parsemées de taches d'un blanc pur. Il vient de la mer des Indes. (H. C. ) OLIGOPODE NOIR. (Ichthj^oL) Voyez Leptopode. (H. C.) OLIGOSPORE, Oligosporus. (Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Fé- vrier 1817 (pag. 33), appartient à Tordre des Synanthérées, à notre tribu naturelle des Anthémidées , à la section des Anthémidées-Chrysanthémées, et au groupe des Artémisiées, d.ms lequel nous Pavons placé auprès du genre Arlemisia, dont il diffère en ce que les fleurs du disque sont mâles , au ou 25 lieu d'être hermaphrodites. (Voyez notre tableau des Anthé- raidées, tom. XXIX, pag. 177.) Le genre Oligosporus présente les caractères suivans. Calathide ovoïde ou subglobuleuse, discoïde : disque plu- riflore, régulariflore , inasculiflore ; couronne unisériée, tu- buliflore, féminiflore. Péricline ovoïde, presque égal aux fleurs du disque-, formé de squames peu nombreuses, iné- gales, paucisériées, irrégulièrement imbriquées, appliquées, orbiculaires , ovales ou oblongues, larges, arrondies, con- caves, coriaces, pourvues d'une bordure membraneuse-sca- rieuse , diaphane. Clinanthe nu , convexe , hémisphérique ou ovoïde. Fleurs du disque: Faux-ovaire nul ou presque nul. Corolle à cinq divisions. Étamines ayant les anthères libres ou foiblement cohérentes. Style ordinairement simple, tronqué au sommet , qui est élargi et bordé de collecteurs piliformes; quelquefois divisé au sommet en deux stigmato- phores très-courts , à bourrelets stigmatiques plus ou moins oblitérés. Fleurs de la couronne: Ovaire obovoïde- oblong , glabre, lisse, privé d'aigrette. Corolle courte, tubuleuse , à base articulée sur l'ovaire , à partie inférieure enflée , à sommet tronqué très-obliquement ou irrégulièrement tri- denté. Style à deux stigmatophores. Notre genre Oligosporus revendique probablement un assez bon nombre des espèces attribuées par les botanistes au grand genre Artemisia. Nous en avons observé nous-même sept ou huit. Cependant nous n'en décrirons ici que deux, qui nous semblent plus intéressantes que les autres, en ce que la pre- mière habite les environs de Paris , et que la seconde est généralement cultivée pour l'usage auquel elle est propre. Oligospore champêtre : Oligosporus campestris , H. Cass. ; Artemisia campestris , Linn., Sp. pL, édit. 3, pag. ii85. C'est une plante herbacée, presque entièrement inodore, à racine vivace, fusiforme ; ses tiges d'abord couchées, puis redressées, sont longues d'environ deux pieds, droites, paniculées, an- guleuses, glabres, rougeàtres, garnies de feuilles; celles-ci sont alternes, irrégulièrement bipinnatifides , linéaires, un peu charnues, un peu poilues en dessous; les radicales plus longuement pétiolées, les caulinaires moins divisées; les cala- thides sont petites , nombreuses , penchées , disposées en f^ OLl grappes, et d'un vert brun extérieupemcut ; les corolles du disque sont jaunâtres, mais rouges au sommet. Cette plante, qui fleurit en Août, se trouve dans les lieux arides, et n'est pas rare aux environs de Paris, Oligospore estragon : Oligosporus condimentarius ,, H. Cass. ) Artemisia dracunculus , Linn., loc, cit., p. 1189. Une racine vivace produit des tiges herbacées, dressées, un peu tor- tueuses, grêles, rameuses, hautes d'environ deux pieds, glabres et vertes comme toutes les autres parties extérieures de la plante; les feuilles sont alternes, sessiles , étroites, lan- céolées, très-simples, très-entières, ponctuées; les calathides sont très-nombreuses, petites, paniculées, globuleuses. Cette espèce, originaire de la Sibérie ou de la Tartarie , est cul- tivée, sous le nom d'estragon , dans les jardins potagers, à cause de son odeur aromatique et de sa saveur piquante , qui la rendent propre à servir d'assaisonnement. Le nom d' Oligosporus , composé de deux mots grecs, qui signifient graines peu nombreuses , nous a paru convenir très- bien à ce genre, auquel nous aurions pu consacrer le nom de Dracunculus ou celui à^Ahrotanum. Le oenre Artemisia de Linné doit être, selon nous, divisé en trois genres, ou sous-genres, bien distincts : le premier, nornmé Oligosporus , a pour type V Artemisia campestris , Lin., et pour caractère essentiel ou différentiel, le disque masculi- flore et le clinanthe nu; le second , nommé Artemisia, a pour type l'Artemisia vulgaris. Lin., et pour caractère essen- tiel , le disque androgyniflore et le clinanthe nu : le troisième, nommé Ahsinthium , a pour type V Artemisia absinthium , Lin., et pour caractère essentiel, le disque androgyniflore et le clinanthe limbrillé. Nous avons observé nne espèce à disque androgyniflore et à clinanthe nu, cultivée au Jardin du Roi, sous le nom d'Artemisia violacea, et qui nous a offert quelques fleurs fe- melles interposées entre les deux rangs de squames formant son péricline. Si ce caractère n'est point accidentel , et s'il existe dans plusieurs espèces, il devra servir de fondement à un quatrième genre ou sous-genre. M. Gaudichaud nous a permis de mentionner ici une sjiianthérée très- remarquable , trouvée par lui dans les îles OLI *7 Malouines, et qui nous a paru appartenir à la tribu des An- thémidées. Nous avions cru d'abord pouvoir rapporter cette plante à notre genre Oligosporus , malgré quelques différences dans les caractères génériques : mais elle s'en éloigne telle- ment par le port, qu'il nous semble convenable de profiter de cesjdifférences , pour en faire un genre distinct, qu'oa pourroit nommer Ahrotanella , et qu'il faudroit placer au commencement du groupe des Artémisiées , immédiatement iivant ï Oligosporus , dont ce nouveau genre ne diffère essen- tiellement que par le péricline non imbriqué, mais formé de cinq squames égales, unisériées. Ahrotanella emarginafa, H. Cass. Petite plante herbacée, toufiTue, rameuse , très-glabre sur toutes ses parties ; tiges et rameaux tout couverts de petites feuilles très-rapprochées , comme imbriquées, alternes, sessiles , amplexicaules , sim- ples, entières; leur base forme un anneau complet autour de la tige; leur partie inférieure est embrassante, mince , submembraneuse ; leur partie supérieure, plus courte et plus étroite, est ovale, arrondie au sommet, épaisse, coriace- charnue, luisante, pourvue d'une bordure membraneuse, diaphane , qui est échancrée au sommet ; calathides termi- nales, solitaires, petites, composées chacune d'environ cinq fleurs, dont deux intérieures mâles, et trois extérieures fe- melles; péricline formé de cinq squames égales, subunisériées, membraneuses sur les bords ; clinanthe nu ; chaque fleur mâle offrant un faux-ovaire petit, inaigretté , une corolle régulière à quatre ou cinq divisions , un style masculin indivis , des anthères privées d'appendices basilaires; chaque fleur femelle ayant l'ovaire inaigretté, la corolle articulée sur l'ovaire , tubuleuse , à trois divisions inégales, le style pourvu de deux stigmatophores courts, divergens. (H. Cass.) OLIGOTKICHUM. {Bot.) Nom donné par M. De Candolle au genre de mousses décrit dans ce Dictionnaire à l'article Atrichie (voyez aussi Atrichium , Suppl.). Ce genre, qui a pour type le bryum undulatum, Linn., a été réuni aux polf- Irichum par Hedwig et même par Bridcl; mais celui-ci l'a rétabli ensuite, en lui conservant le nom de catharinea, que lui a imposé Ehrhard lorsqu'il fonda, le premier, ce genre. Bridel y rapporte maintenant six espèces, et Hookcr (Musc, ^8 OLI exot.) deux autres : ce dernier botaniste ne les sépare pas des polytrichum. Trois de ces espèces se trouvent en Europe; les autres sont exotiques et se rencontrent en Palestine, aux Etats-Unis et à la terre de Magellan. Sans revenir sur les carac- tères de ce genre , donnés à l'article Atrichie , nous revien- drons sur les deux espèces qui y ont été superficiellement dé- crites. L'Oligotrichum ondclé: Olig. undulatum , Decand. , FI. fr. , n.° 492; Catharinea undulata , Bridel; Polytrichum undulatum , Hedw., Fung., 1, tab. 16, 17, fig. 6-it; Brjum undulatum , Linn., FI. Dan., tab. 477; English Bot., tab. 1220; Calli- brjum poljtrichoides , yVieb. , FI. PP^ er th. ; Y aillant, Bot., tab. 26, fig. 17; Dill. , Mjc, 46, fig. 18. Tige longue d'un pouce et demi: feuilles rapprochées, oblongues, lancéolées, pointues, ondulées, dentées; pédicelle droit, long de plus d'un pouce; capsule cylindrique , d'abord droite, puis pen- dante; opercule terminé par une longue pointe. On trouve cette mousse communément dans les bois, les vergers et les lieux ombragés, partout en Europe, dans l'Amérique septen- trionale, en Chine et en Cochinchine. Buxbaum Ta observée dans les bois ombragés, en Propontide. Ses fruits paroissent au printemps. Ses feuilles se crispent en se desséchant. Il y en a une variété beaucoup plus petite dans toutes ses par- ties (Hedw., loc. cit., 1 , tab. 17 , fig. 14-18).. L'Oligotrichdm de la Forêt-noire: Olig. hercyninum , Dec, FI. fr. , n.° 492 ; Catharinea hercynica, Bridel ; Poljtrichum her- cynicum, Hedw., loc. cit. , tab. i5; English Bot., 121g. Tige droite, presque toujours simple, longue de six à quatorze lignes: feuilles un peu charnues, d'un vert glauque, linéaires, pointues, concaves; feuilles des rosettes màies larges, d'un jaune rougeàtre, terminées par une pointe; pédicelle droit, long d'un pouce environ; capsule droite, cylindrique ou en forme de godet; opercule obtus, conique. Cette mousse, observée pour la première fois au Rehberg dans la Forêt- noire, par Ehrhard, a été observée depuis dans le Tyrol , en Autriche, en France, en Angleterre, en Ecosse, en Lapo- nie , en Suède, etc. Elle se plaît dans les endroits tourbeux; ses capsules sont mtires en Juillet : ses feuilles se crispent également par la sécheresse. OLI 89 OuGOTRicHiTM LTssE : Cathurinea lœvigata .Brid.; Polj'trichuni ! œ^'i ^atum, ^'V ithlenh. , FI. Lap. , tab. 22. Tige droite, simple; feuilles ovales, concaves, imbriquées; capsule presque ven- true , penchée; coiffe lisse, sans poils. Cette mousse, très-voi- sine de la précédente , a été recueillie par Wahlenberg sur les bords du fleuve Muonio , prèsTornéo en Laponie, sur les rives sableuses et découvertes, où elle croissoit abondam- ment. (Lem. ) OLlGOTfiOPHE. [Entom,) M. Latreille avoit d'abord em- ployé ce mot pour désigner le genre d'insectes Diptères, qui a reçu le nom plus généralement adopté de Cecidomyie. (Desm.) OLILIUHQUI. {Bot.) La plante décrite et figurée sous ce nom mexicain par Hernandez, paroît être un liseron , con- volvulus coTjmbosus de Linneeus. (J.) OLI -MERLE. (Ornith.) Nom donné dans le Brabant an loriot, oriolus galbula, Linn. (Ch. D.) OLINET. (Bot.) C'est le lyciet et le chalef. (L. D.) OLING. (Bot.) Sous ce nom Camelli fait mention d'un grand arbre de file de Luçon, dont les feuilles sont opposées, simples, lisses, épaisses, et comparées par lui à celles du gui. De ses rameaux il suinte une résine semblable à la colophane, qui s'épaissit promptement au point de former des colonnes qui se prolongent jusqu'à la terre. Il n'a vu ni les fleurs ni les fruits. Cet arbre, qu'il croit être un térébinthe, en est sûrement très- différent à cause de ses feuilles opposées et épaisses, et l'on peut présumer qu'il appartient plutôt à la famille des gutti* fères. (J.) OLINIA. (Bot,) Genre de plantes de la famille des rhamnées, quia un calice tubulé, évasé, terminé par cinq dents ; lequel porte au-dessous de son limbe cinq péiales de forme linéaire, munis chacun à leur onglet d'une petite écaille intérieure. Cinq anthères globuleuses, biloculaires, presque sessiles, sont insé- rées au même point et opposées aux pétales. L'ovaire simple, non adhérent, est surmonté d'un style très-court, terminé par deux stigmates ; il devient une capsule oblongue , marquée de cinq angles, entourée et recouverte du calice persistant, et con- tenant cinq gi'aines. M. Thunberg, auteur de ce genre, la établi 3o OLI sur un arbrisseau du cap de Bonne-Espérance, sans épines, à feuilles opposées et simples, à ileurs petites, disposées en pa- nicules plus ou moins alongées. Il l'avoit d'abord rapporté au genre Sideroxylum , Sous le nom de sideroxjlum cymosum; en- suite, ayant reconnu qu'il étoit polypétale et que les éfa- mines étoient insérées au calice, il a cru pouvoir en former un genre, que nous avons rapporté aux rhamnées, d'après sa description , en désirant cependant plus de détails pour confirmer cette décision. L'auteur dit que quelquefois une sixième partie est ajoutée aux diverses parties de la fleur. Il ne fait aucune mention de l'intérieur delà graine , de la forme et de la situation de son embryon. (J. ) OLIVA. {Ornith.) Cette espèce de pie-grièche, dont on trouve la figure dans les planches 76 et 76 des Oiseaux d'A- frique de l.evaillant, est le gonolek oliva , laniarius olivaceu& de M. Vieillot. (Ch.D.) OLIVARDA et OLIVARDILLA. ( Bot. ) On donne cc% jioms en Espagne à des vergerettes , erigeron viscosum et gni- veolens. (Le.m.) OLIVA REZ. {Omi'h.) Cet oiseau, dont la figure se trouve pi. 5o des Oiseaux chanteurs de M. Vieillot, est son fringilla magellanica et le fringilla spinus, var. de Latham. C'est aussi le gafaron de d'Azara, le gilguero des habitans de Buenos- Ayres et le parachi des Guaranis. (Ch. D.) OLIVASTRE. [Bot.) Dans quelques lieux de la France, du temps de Belon , ce nom étoit donné à l'olivier de Bohème, elœagnus , qui étoit aussi un oleculer pour quelques auteurs, un ziziphus alha pour d'autres. Aux environs d'Arras on le nomme .mlengre. (J. ) OLIVE. [Bot.) Voyez Bois d'olive. (J. ) OLIVE. [Ornith.) Buffon a ainsi nommé le bruant de Saint- Domingue , de Brissoii , ou oiseau canne, emberiza olivacea, Linn., et passerine olive de M. Vieillot. Autrefois on donnoit aussi en France le nom d'olive à la petite outarde , otis tetrax , Linn. (Ch. D.) OLIVE, Oliva. (Malacoz.) Genre de Mollusques conchy- lifères , indiqué par presque tous les auteurs anciens de con- chyliologie, mais qui n"a été rigoureusement établi que par Bruguière et M. de Lamarck pour un assez grand nombre OLÎ ?i ûe coquilles, dont la forme rappelle assez bien celle d'une olive et dont Linné faisoit des volutes. Voici les caractères qiie j'ai assignés à ce genre : Animal ovale , involvé; le manteau assez mince sur ses bords et prolongé aux deux angles de l'ouverture branchiale par une ligule tentaculaire , et en avant par un long tube branchial ; pied fort grand , ovale subauriculé et fendu transversalement en avant; tête petite avec une trompe labiale? tentacules rapprochés et élargis à la. base, renflés dans leur tiers médian et subulés dans le reste de leur étendue; yeux très-petits, externes, et sur le sommet du renflement; branchie unique, pectiniforme ; anus sans tube terminal ; organe excitateur mâle fort gros et exsertc. Coquille épaisse, solide, lisse, ovale, alongée, subcylindrique, invoîvée; tours de la spire très-petits et séparés par une suture canaliculée ; ouverture longue, étroite, fortement échancrée en avant; le bord columellaire renflé antérieurement en un bourrelet strié obliquement dans toute sa longueur. Point d'opercule. Les caractères descriptifs que je vieiis de donner ont élé pris sur un petit individu , qui certainement n'avoit pas d'opercule. M. de Lamarck n'en admet pas non plus. Cepen* dant d'Argenville , dont la figure , Zoom., pi. 3, fig. G, n'en représente pas, dit positivement dans l'explication de sa planche qu'il y en a un. La structure de la coquille des olives, au moins dans cer- taines espèces , et l'état luisant de la superficie , ne permettent pas de douter qu'elle ne se compose de deux lames : l'une qui forme la véritable coquille , et l'autre qui n'est qu'un dépôt plus ou moins épais, à peu près comme cela a lieu dans les porcelaines. Cependant l'observation de l'animal né m'a pas offert les deux lobes qui se remarquent dans les por- celaines, en sorfe qu'il est impossible de croire que ce dépôt, autrement coloré que la coquille, soit le produit du man- teau : et en effet, on n'observe jamais sur celle-ci, comme le fait justement remarquer M. de Lamarck , la ligne dorsale indiquant le point de rencontre des deux lobçs du manteau, comme dans beaucoup de porcelaines. Mais comme le pied est au contraire très -large et pourvu d'expansions latérales très-considérables et fort minces, il se pourroit que ces ex- 32 OLI pansions, en enveloppant la coquille, produisissent le dépôt testacé qu'on y remarque. La figure donnée par d'Argent ville , indique en effet quelque chose comme cela. Les olives appartiennent presque toutes aux mers des pays chauds, à peine y en a-t-ii une espèce dans la Méditerranée. Elles vivent à ce qu'il paroit à d'assez grandes profondeurs dans la mer, d'où on les retire en les péchant à la ligne : c'est du moins ce qui a lieu sur les côtes de l'Isle-de-Frauce , d'après ce que m'a rapporté M. le colonel Mathieu. Il paroit que ces mollusques sont éminemment carnassiers. La distinction des espèces d'olives est extrêmement difficile, surtout quand on veut se servir, pour les caractériser, des couleurs dont elles peuvent être ornées. En effet ces couleurs et même leur disposition sont extrêmement variables, comme on peut en voir un exemple dans l'olive hispidule. Si l'on ajoute à cela que la forme et peut-être la proportion de la spire peuvent varier suivant le sexe, l'âge et les localités, comme cela a certainement lieu pour les espèces de cônes et de porcelaines, on conviendra que le genre Olive a encore ce point de rapprochement avec les cônes dont les espèces sont aussi fort loin d'être bien distinguées. M. de Lamarck s'en est occupé déjà dans les Annales du Muséum, tom. 17 . p. 000 — 328 , et dans le tome 7 de son Traité sur les animaux sans vertèbres. M. Duclos vient tout nouvellement de faire une Monographie des espèces de ce genre; malheureusement son travail n'est pas en^^ore publié. L'ordre que je vais suivre dans la description des espèces d'olives est celui de l'accroissement de la spire. L'O. ondée; O. undata, de Lam. , Enc . méth. , pL 364, fig. 7, a, h. Coquille ovale, ventrue, à spire très- courte 5 la columelle calleuse dans toute son étendue ; couleur blan- châtre variée de lignes brunes, longitudinales en zigzag, et quelquefois de larges taches d'un brun roussâtre. Des mers de Ceilan. L'O. foudroyante; O. fulminans , de Lam., Enc. méth., pi. 064, fig. 4? tt, b. Coquille subcylindrique, à spire (rès- rétuse ; bord columellaire calleux dans une grande partie de son étendue; couleur cendrée - verdàtre , ornée de lignes angulo-Qexueuses, longitudinales, brunes; ouverture blanche. Patrie inconnue. OLI 35 LO., sÉPOtTUiiALE ; O. sepulturalis , âe Lam. , Enc. méth. . pi. 565, fîg. 1. Coquille subc3'lindrique , à spire très-courte et rétuse ; de couleur cendrée-verdàtre , traversée par deux bandes noires interrompues. Patrie inconnue. VO. élégante; O. elegans , de Lam., Enc. méth,, pi. 867, fig. 5 , a, h. Coquille subcylindrique, à spire rétuse, mu- cronée, couleur blanche, variée de lignes angulo-flexueuses interrompues, subponctiformes , Jaunes, brunes et bleuâtres; Une variété (Enc. méth., pi. 362, fîg. 3, a, è) a deux zones décurrenles brunes. Des mers de Ceilan, L'O. ENFLÉE; O. in/lata, de Lam., Enc. méth., pi. 364, fîg' 5, a, h. Coquille ovale, ventrue, à spire courte, aiguë, à bord columellaire très-calleux; couleur blanche - Jaunâtre , ponctuée de brun. Patrie inconnue. L'O. A DEUX bandes: O. bicincta , de Lam., Enc. méth.. pi. 364 , ûg. i,a, b. Coquille ovale , ventrue , à spire courte , mucronée; le bord columellaire tuberculeux; couleur blan- che , parsemée de points d'un bleu pâle. Patrie inconnue. L'O. obtusaire; O. obtusaria, de Lam. Coquille assez grande (près de trois pouces), cylindracée, à spire courte, obtuse; couleur de chair pâle, avec des taches irrégulières, nom- breuses, et deux zones mal formées d'un brun châtain; ou- verture blanchCi Patrie inconnue. L'O. sanguinolente : O. sanguinolenta , de Lam.; Martini 5 Conch. 2, tab. 48, fîg. 5i2, 5i5. Coquille cylindracée, à spire très-courte, très-finement réticulée par des linéoles d'un brun roussàtre sur un fond blanc , avec deux bandes brunes; le bord columellaire, d'un rouge orange. Océan des grandes Indes. L'O. mustkline : O. mustelina, de Lam.; Martini, Conch, 2 . tab. 48, fîg. 5i5, 5 16. Coquille cylindrique, aspire courte, d'un blanc grisâtre , avec des lignes d'un brun roussàtre , flexueuses, transverses; ouverture violette. Océan américain? L'O. marquetée ; O. tesscllala , de Lam., Enc. méth., pL 368, fig. 1 , a, b. Petite coquille cylindracée, à spire courte, calleuse, de couleur jaune, parsemée de petites taches ron* des d'un brun violacé; ouverture violette. Patrie inconnue. L'O. carnéole : O. carneola, de Lam.; Vol. carneolus, Linn., Gmel.; Enc. méth., pi. 365, fig. 5, a, b. Petite coquille 36. 3 H OLI ovale, cylindracée , à' sommet obtus, seiiii- calleux, auii jaune orangé, souvent tachetée de violet, sans bande ou aver Une ou deux zones blanches. Patrie inconnue. L'O. MAURE; O. maura , de Lam. , Enc. méth., pi. 365 , fig. 2, a, b. Coquille subc3dindrique , à spire très-courte, rétuse et mucronée; de couleur noire extérieurement; quelquefois (var. a) d'un jaune olivâtre avec plusieurs lignes décurrentes brunes; (var. h) d'un fauve marron, et deux zones décur- rentes, formées par des taches noires, angulaires et carrées: et enfin (var. c) d'un fauve verdàtre , onde ou moiré de taches rembrunies, anguleuses ou en zigzag. De l'océan des grandes Indes. Cette espèce est appelée la Moresque dans le premier cas; la Daite cerclée dans le second ; la Veuve éthioptenne ou le Manteau de deuil dans le troisième ; et , enfin , la Datte moirée dans le quatrième. L'O. DU Pérou; O. peruviana , de Lam., Enc. méth., pi. 067, fig. 4, a, h. Coquille ovale, subventrue, à spire courte, mucronée; couleur blanche, marquée de points bnins rou- geâtres, rassemblés en lignes ondulcuses. Des côtes du Pérou. L'O. glandiforme : O. glandiformis , de Lam. ; le Girol , Adanson , Sénég., pi. 4? fig* 6. "Coquille ovale- cylindrique , un peu renflée en dessus, à spire rétuse, mucronée ; couleur blanchâtre, marquetée de rouge -brun. Des mers du Sénégal et de l'Amérique méridionale. L'O. aveline; o. ayellana, de Lam. Coquille cylindrique, à spire rétnse ; couleur générale d'un fauve rougeàtre , réti- culée par des ondes menues et en zigzag. Patrie inconnue. L'O. TiGRiNE : O. tigrina^ de Lam^i Martini, Conch. 2, tab. 45, fig. 475. Coquille cylindracée, ventrue, à spire très-courte, mucronée, de couleur blanche , ornée de points livides et de lignes brunes angulo - flexueuses. Patrie in- connue. L'O. FUNÉBRALE : O. fuiiehralis , de Lam.; Martini, Conch^ 2 , t., 45, fig. 480, 481. Coquille cylindracée, à spire très- courte; couleur jaunâtre avec des taches brunes- olivâtres. Des grandes Indes. L'O. DU Sénégal; O. senegalensis , de Lam., Enc. méth., pi. 364, fig. 5. Coquille ovale, bombée, à spire en cône OLl 35 court, pointu; cîe couleur blanchâtre, avec des lignes rouges - flexueuses, transverses. Du Sénégal. L'O. DE Ceilan ; O. zeilanica , de Lam. Coquille cylin- dracée , à spire subsaillante et aiguë ; couleur d'iin jaune presque orangé, variée par un grand nombre de lignes ridées transverses , d'un brun bleuâtre. Mers de Ceilan. L'O. NÉBULEUSE : O. nebulosu, de Lam.; Martini, ConcJi. 2 , lab. 49, Qg. 539, 540. Coquille ovale - cylindrique , à spire assez saillante , aiguë, les tours convexes; couleur striée de cendré, de jaune et de bleu, avec une zone fauve, flammée de brun en avant. Dès côtes de Ceilan. L'O. DE DEUIL ; o. liigubris , de Lam. Coquille cylindracée ; la spire un peu saillante, aiguë, de couleur blanche, avec des taches brunes, striées de bleu, diversiformes ; le bord droit violet à l'intérieur. L'O. hépatique; o. hepatica, de Lam. Coquille cylindracée alongée, à spire médiane pointue; ouverture striée sur ses deux bords; couleur d'un marron brunâtre, zonée obscuré- ment. Patrie inconnue^ L'O. RÔTIE; O. usLulata , de Lam. Coquille cylindracée, à spire assez saillante , aiguë ; des lignes blanchâtres décur- fentes sur un fond rembruni. Patrie ignorée. L'O. tricolore; o. Iricolor, de Lam., Enc. méth. , pi. 365, fig. 4, fl, b. Coquille cylindracée, à spire courte, ornée, sur Un fond blanc à peu près caché, d'un grand nombre de taches vertes, jaunes, et de deux ou trois zones verdàtres. De l'océau des grandes Indes, très-commune dans les collections. L'O. ÉCRITE; O. scripta, de Lam., Enc. méth., pi. 662 j fig. 4, a, b. Coquille cylindracée, à spire courte, variée d'un grand nombre de taches d'un fauve brun , formant ré- seau, avec deux zones transverses peu marquées, composées de traits bruns en forme de lettres. La patrie de cette es-- pèce , qui n'est pas rare dans les collections , est inconnue. L'O. granitelle; O. granitella, de Lam. Coquille assez grande (deux pouces cinq lignes), cylindracée, à spire très-courte, mucronée , parsemée, sur un fond fauve-châtain, de taches blanches, triangulaires, très-petites et très-nombreuses. Patrie inconnue. L'O. veinolée; o. venulula, de Lam., Enc. méth., pi. 56 1 , 3C OLÎ fig. 5. Coquille de deux pouces de long environ , Cylin» dracée, venlriie , à spire aiguë; otlrant, sur un fond d'un blanc jaunâtre, un très-grand nombre de traits en zigzag, ponctués de brun. Patrie ini onnue. L'O. angulaire: O. leucophœa , de Lam. ; Voluta annulata, Gmel. , Enc. méth. , pi. 363, fîg. 2. Coquille cylindracée « ventrue, à spire médiocre, aiguë, cerclée dans le milieu de son dernier tour par une sorte de carène mousse; couleur toute blanche. Océan indien ? L'O. HisPiDULE : O. hispidula, de Lam.; Voluta hispidula ^ Linn., Gmel. Coquille cylindracée, étroite, à spire un peu élevée, pointue, très -variable en couleur en dessus, maia constamment enfumée ou violacée à l'intérieur. De l'Océan indien. M. de Lamarck distingue quatre variétés principales dans cette espèce, la première est blanche, piquetée détaches d'un brun violacé, avec une bande bleuâtre au-dessous de la spire -. c'est celle qui est figurée dana l'Encyclopédie ; la seconde (Martini, Conch. 2, t. 49 , fig. 55o) est également blanche, avec deux ou trois zones d'un brun violacé; la troisième (Martini, Conch. 2, t. 49, fig. 622, 523) est d'un fauve jau- nâtre , tachetée de violet ; enfin , la quatrième est nuagée de fauve bleuâtre avec des taches d'un brun violacé. L'O. flammulée; O.Jlammulata , de Lam., Enc. méth., pi. 067, fig. 5. Coquille cylindracée, un peu raccourcie, aspire assez élevée, aiguë, d'un gris roussâtre , striée de linéoles anguleuses, d'un roux brun et de taches blanches, triangu- laires, aiguës, en forme de flammes. Patrie inconnue. L'O. UTRicuLE : O. ulriculus , de Lam.; Voluta utriculus , Linn., Gmel.; Enc. méth., pi. 365, fig. 6 , a, h, c. Coquille assez grande, ovale, un peu ventrue, aspire conique, aiguë; le bord columellaire calleux; couleur cendrée bleuâtre en dessus avec une zone oblique jaune , flammulée de brun ou toute blanche. Patrie inconnue. Cette espèce d'olive off're, sous sa couche extérieure, une coloration marbrée de fauve et de blanc, et par conséquent toute différente de celle qu'elle a dans son état d'intégrité, L'O. AURICULAIRE; O. auriculdria, de Lam. Coquille ventrue dans son milieu, ayant la columelle très-applatie , calleuse; OLI 37 couleur d'un blane cendré avec une bande large, oblique eu avant. Des c6tcs du Brésil. L'O. DU Brésil: O. brasiliana , de Lam. ; Chemn., Conch. jo, t. 147, fig. 1367, i568. Coquille turbinée , à spire large, déprimée, niucronée au centre et dont le canal ne se continue pas jusqu'au sommet; le bord columellaire calleux supérieu- rement; des linéoles brunes, capillaires, décurrentes, croisant, des stries alternativement blanches et fauves pâles. Des côtes du Brésil. L'O. FÉVEROLLE ; O. fabagina , de Lam. , Enc. niéth. , pi. 363, fig. 5, a, b. Coquille ovale, raccourcie, ventrue, à spire aiguë, assez courte ; couleur variée de blanc , de brun et de fauve. Patrie inconnue. L'O. blanche; o. candida, de Lam., Enc, méth. , pi. 368, fig. 4, a,b. Coquille ovale, cylindracée , à spire assez ai- gué'; les plis de la columejle un peu distans; couleur toute blanche. Patrie inconnue. Une variété de cette espèce est d'un jaune citron pâle. L'O. oRioLE ; O. oriola, de Lam. , Enc. méth., pi. 566, fig. 3, a, b. Coquille cylindracée, étroite, à spire assez courte, aiguë; couleur châtaine en dehors, blanche à l'ou- verture. Patrie inconnue. C'est une espèce voisine de l'hispidule. L'O. fusiforme; o. fusiformis , de Lam., Eue. méth., pL 367 , fig. \ , a, b. Coquille ventrue , atténuée aux deux ex- trémités ; spire assez élevée et pointue; couleur d'un blanc de lait, ornée de lignes rousses ondées en zigzag. Patrie in- connue. L'O. maculée; o. guttafa, de Lam., Enc. méth., 568, fig. 2, a, b. Coquille cylindracée, ventrue, à spire aiguë, de couleur blanche, agréablement maculée de taches rondes, inégales , d'un brun rougeàtre et violet. Des grandes Indes. Une variété dont les taches sont beaucoup plus petites et plus nombreuses, vient de la Nouvelle-Hollande. L'O. ÉRYTHROSTOME ; O. erjthrostoma , de Lam., Enc. méth., pi. 3oi, fig. 3 , a, b; vulgairement la Bouche aurore. Assez grande coquille (deux pouces et demi) ovale, alongée, à spire assez pointue , ornée en dessus de lignes tlexueuses 38 OLI d'un brun jaunâtre , aA'^ec deux bandes brunâtres, décurrentes et d'un jaune aurore en dedans. Patrie inconnue. Une variété a l'intérieur d'une couleur plus pâle: j'en pos-^ sède une autre qui vient de l'Inde et dont l'intérieur est blanc. L'O. textiline; O. textilina, de Lam., Enc. méth., pi. 062, fig. 5, a, h. Assez grande coquille cylindracée , avec une callosité assez marquée à la fin du canal de la spire; couleur d'un blanc cendré, variée d'un très-grand nombre de petites lignes ponctuées en zigzags , et de deux zones décurrentes plus foncées. De l'océan des Antilles. L'O. PORPHYRE; O. porphjria , Linn. , Gmel. , Enc. méth., pi. 36 1 , fig. 4, a, b; vulgairement I'Olive de Panama. Grande coquille de prés de quatre pouces de long, ovale- cylin- dracée, aspire assez courte, acuminée ; ornée d'une grande quantité de lignes d'un rouge brun, deltoïdales, et de taches rousses plus grandes sur un fond couleur de chair. Des côtes du Brésil, L'O. pie; O. pica, de Lam. Assez grande coquille (trois pouces une ligne) brune ou d'un fauve très-rembruni , ornée de taches irréguliéres d'un beau blanc de lait; l'ouverture d'une grande blancheur. L'O. irisante; o. irisans, de Lam. Coquille cylindrique, à spire acuminée, ornée de lignes en zigzags serrées, brunes, bordées d'un jaune orangé, et de deux zones rembrunies et réticulées. Patrie inconnue. L'O. ÉPiscoPALE : O. episcopalis , de Lam,; Gualt. , Tesf. , 1.23, fig. F. Coquille cylindracée, à spire convexe, poin- tue, de couleur blanche, mouchetée de points bruns, jau- nâtres en dehors , d'un beau violet en dedans. Patrie in- connue. L'O. anguleuse; Q. angulata, de Lam., Enc. méth., pi. 363, fig. 6, a, h. Coquille épaisse, solide, ovale, ventrue, subanguleuse sur le dernier tour de spire ; couleur variée de petits points rouges, réunis en masses inégales, tranverses et irrégulières, sur un fond blanchâtre. Patrie inconnue. L'O. ARANÉEUSE; O. arancosa, de Lam., Enc. méth., pi. 365, fig. 1 , a, b. Coquille cylindracée, à spire assez saillante, ai- guë, agréablement variée de linéoles très-fines, très-serrées j OLI 59 brunes "ou noires, imitant un peu ftes fils d'araignées. Cette espèce, rare, est de l'Océan austi'al , à ce qu'on suppose. L'O. HiATULE : O. hiatida , de Lam. ; Vol. hiatuUi , Linn., Gmel. ; Enc. inéth. , pi. 3G8, fig. B, a, h. Coquille conico- ventrue ; la spire saillante, aiguë; l'ouverture assez courte et trés-élargie en avant ; couleur blanche ou cendrée, bleuâtre, ondée de veines flexueuses brunes et quelquefois ponctuées de petites taches d'un brun paie. Amérique méridionale et côtes du Sénégal. L'O. testacée; O. testacea, de Lam. Coquille cylindracée , ventrue , à spire courte ; ouverture évasée comme dans la précédente; de couleur brune ou testacée. Mers du Sud et côtes du Mexique. L'O. HARPULAiRE : O. liarpuldria , de Lam.; Chemn., Conch, ïo , t. 147, fig. iSyô, iSyy. Coquille cylindrique, à spire sail- lante, aiguë; d'un roux brun , marquée de très-petites taches blanches et trigones avec deux zones décurrentes ; les stries d'accroissement sont côtelées. Patrie inconnue. ~ L'O. LUTÉOLE : O. luteola, de Lam.; Gualt. , Test., tab. 24, fig. A. Coquille cylindracée, à spire convexe, aiguë; bord columellaire calleux ; couleur jaunâtre, ondée par des taches livides ou d'un brun pâle, avec une large zone oblique, d'un jaune un peu intense en avant. Patrie inconnue. Une variété est un peu renflée après la spire, L'O. acuminée; o. actiminafa , de Lam., Enc. méth., pi. 368 , fig. 3. Assez grande coquille alongée , cylindrique, à spire saillante, acuminée, marbrée de blanc et de cendré, avec deux bandes fauves distantes. Des côtes de Java. L'O. LiTTÉRÉE; O. Utterata y de Lam., Enc. méth., pi. 362, fig. 1 , a, b. Coquille cylindrique alongée, à spire élevée et pointue; couleur cendrée, violàtre, variée de lignes fauves, pâles et snguleuses , et de deux zones décurrentes , formées de lignes brunes imitant des caractères d'écriture. Océan des grandes Indes? L'O. RÉTicuLAiRE; O. relicularia, de Lam,, Enc. méth., pi. 56 1, fig. 1, a, b. Coquille cylindracée, un peu raccourcie, à spire aiguë; Pouverture bien moins longue que la co-. quille ; couleur blanche comme réticulée par un grand jiombre de lignes subponctuées, angulo-flexueuses, avec deux 40 OLI zones décurrentes, souvent peu marquées. Patrie inconnue, L'O. suBULÉE, O. suhulala, de Lam., Enc. méth., pi. 568, fig. 6, a , b. Coquille subulo-cylindracée , à spire aiguë, alongée ; l'ouverture n'étant que des deux tiers de la longueur totale; couleur d'un brun plombé, avec une bande large et oblique, brun roussàtre vers l'extrémité antérieure j ouver-^ ture d'un blanc bleuâtre. Côtes de Java. L'O. coNoÏDALE : O. conoidalis , de Lam.; Vol. jaspoidea, Linn. , Gmel.; Martini, Conch. -j , tab. 5o , fig. 556. Petite coquille ovale-conique , bucclnoïde , à spire élevée; le canal fort étroit; couleur générale blanchâtre, jaunâtre, ou couleur de chair, obscurément mouchetée ou veinée, avec une zone panachée , tachetée de blanc et de rouge -brun au bord supérieur des tours de spire. Océan des Antilles. Une variété est finement ponctuée; une autre est plus grêle et de couleur d'agathe. L'O. volutelle; o. volutella, de Lam. Coquille ovale - co- nique, à spire saillante, aiguë, dont les tours sont applatis ; ouverture égalant les deux tiers de la longueur totale; cou- leur bleuâtre au milieu et d'un jaune-brun aux deux extré- mités. Des côtes du Mexique. L'O. ONDATELLE ; O. undatella , de Lam. Coquille ovale- conique , brunâtre , à spire assez élevée , de couleur bru- nâtre , avec une bande étroite, jaune , au bord supérieur des tours despire, et une plus large, peinte de lignes brunes, en avant. Océan pacifique. L'O. IVOIRE : O. eburnea, de Lam. ; Vol. ni\/ea, Linn, Gmel. ; Martini, Conch. 2 , t. 5o, fig. 358. Petite coquille cylindracée- conique, à spire proéminente, blanche, avec deux bandes pourpres interrompues. Des mers d'Espagne. L'O. naine; o. nana, de Lam., Enc. méth., pi. 363, fig. 3,a,b. Très-petite coquille ovale, à spire gibbeuse , proémi- nente, à columelle "calleuse, de couleur cendrée - livide , on- dée de ligues brunes ou pourpres. Océan américain. L'O. zonale; o. zonalis , de Lam. Très -petite coquille ovale, à spire conique et ouverture assez courte; zonée de bandes blanches et brunes. Mers du Mexique. L'O. MUTXQUE, O. mutica, Say. Très-petite coquille (deux à trois lignes de long), à spire courte, à suture étroite , sans OLÏ 4« stries à la columelle ; couleur blanche ou blanche-jannàtre , avec trois bandes décurrentes de taches d'un roux pâle , et quelquefois d'un brun - rougeàtre foncé. Cette espèce qui paroît voisine de la précédente, est com- mune sur les côtes méridional«s des Etats-Unis; mais il pa- roît que c'est la seule qui s'y trouve. L'O. GRAIN- DE- RIZ : O. orj'za , de Lam. ; Martini, Concli. •j , t. 5o, fîg. 5/»8. Coquille très-petite (trois lignes), ovale- conique, aspire conoïdale , toute blanche. Patrie inconnue. (De B.) OLIVE. (Foss.) Les coquilles de ce genre ne se sont pré- sentées jusqu'à présent à l'état fossile que dans les couches plus nouvelles que la craie , et quoiqu'on en ait signalé plus de soixante espèces à l'état vivant, nous en connoissons a peine dix à l'état fossile. Cette différence dans le nombre pourroit venir de ce que beaucoup d'espèces vivantes ne se distinguent que par les couleurs, et que ce caractère nous manque pour celles qui sont fossiles. Il est à remarquer cependant que parmi les fossiles il ne s'en présente pas d'un aussi gros volume que dans celles qui vivent aujourd'hui dans les mers. Une seule paroît être de la Méditerranée, toutes les autres vivent dans les mers australes et équatoriales. Voici celles que je connois à l'état fossile : Olive a godttière; Oliva canalifera, Lamck. , Ann. du Mus. d'hist. nat. , vol. i.", pag. 385. Coquille subfusiforme , cy- lindracée- conique, offrant à la base de sa columelle une callosité oblique, striée, avec un sillon particulier plus grand, qui ressemble à une gouttière. Longueur, quatorze à quinze lignes. On Ja trouve aux environs de Paris. Elle a les plus grands rapports avec l'o/iVa hiatula de Gmelin (de Lamarck), Olive plicaire : Oliva plicaria, Lamck. , Anim. sans vert., tom. 7, pag. 459; Basterot, Description des coquilles fossiles du terrain de séd. sup. des env. de Bordeaux, pi. 5, fig. 9. Coquille alongée , conique , à spire pointue , à ouverture ample et lâche inférieurement , comme dans l'o/iVa hiatula; ses plis columellaires sont tellement obliques, qu'ils sont presque longitudinaux. Longueur, vingt lignes. On la trouve à Saucats près de Bordeaux. Olive CHEvii.Lr.irE : Oliva clavula , î.amck. , Anim, sans 42 OTÎ vert., lom. 7 , pag. ^4o. Coquille cylindrique - subulëe , à spire élevée et pointue, et à coluinelle multistriée transver- salement et obliquement. Longueur , huit à neuf lignes. On la trouve dans les environs de Bordeaux. Olive mitréole ; Oli^a mitre,ola , Lamck. , Ann. du Mus., tom. 6, pi. 4/|, fig. 4. Coquille fusiforme-subulée, luisante, à spire alongée et pointue, aussi longue que l'ouverture. Longueur, sept à huit lignes. On la trouve à Grignon , dé- partement de Seine-et-Oise; à Orglandes, département de la Manche, et dans les couches du calcaire coquillier grossier des environs de Paris. On pourroit croire que c'est une va- riété de l'espèce qui précède immédiatement, modifiée par la localité où elle a vécu. C'est à cette espèce qu'on doit rapporter la voluta hispidula de Brocchi {Conch. Jhss, subap,, tab. 3, fig. 16, a, h), qu'on trouve dans le Piémont. Olive de Laumont ; Oliva Laumontiana , Lamck. , loc. cit. Coquille ovale - subulée , luisante, d'une couleur violette. Elle est plus petite et moins efîilée que la précédente , et sa cohimclle offre deux ou trois plis. Longueur, cinq lignes. On la trouve à Esanville, près d'Écouen , dans le grès marin supérieur. Les ancillaires que l'on trouve dans cette couche ont en général, ainsi que les olives, une forme plus raccourcie que celles du calcaire grossier, et l'on peut soupçonner que cette légère différence provient des circonstances dans les-» quelles les animaux qui les ont formées, ont vécu. Olive ventrue; Oliva rentricosa, Def. Cette espèce dififère de toutes les autres par sa forme globuleuse et raccourcie. Elle porte quelques gros plis à la base de sa columelle. Lon-» gueur, dix à onze lignes. On la trouve dans le département de l'Oise, aux environs de Beauvais ? ou Valmondois ? Oli^a picholina , Al. Brong. Terrains de sédim. sup. du Vicentin, pag, 63, pi, 3, fig. 4. Coquille ovale, à spire très-courte et mamelonnée. Elle a tout-à-fait la forme d'une olive. Longueur, sept à huit lignes. On la trouve dans la montagne de Turin. M. Borson a décrit sous le nom d'o^jVa cjlindracea, une espèce très-commune, dit-il, dans le sable endurci des environs de Turin ; mais la figure et la des- cription paroissoient établir entre cette espèce et Voliya pi" çholina des différences notables. On trouve à Thqrigné et à OLI 43 Sceaux , près d'Angers , une espèce d'olive un peu plus grande que Voliva picholina ; mais elle a tant de rapporta avec elle, qu'on peut la regarder de la même espèce. On trouve dans la Caroline du Nord une espèce de ce genre qui a environ quinze lignes de longueur et qui a en- core les plus grands rapports avec cette dernière. Plusieurs naturalistes ont jugé que Yanciliaria canalifera , Lamck. , avoit les caractères du genre Olive plutôt que celui des ancillaires. Le canal qui sépare les tours de la spire , étant à peu près le seul qui distingue ces deux genres, nous trou- vons que i'ancillaire à gouttière porte en effet une sorte de petit canal; mais il est moins régulier et moins marqué que celui des olives, en sorte que cette espèce se trouveroit in- termédiaire. Mais il est peut-être une autre raison qui pour- roit déterminer pour la placer dans le genre Olive , c'est que dans toutes les ancillaires les stries d'accroissement sont recouvertes , depuis le sommet jusqu'au quart environ du dernier tour, d'un vernis luisant qui laisse au milieu de la coquille une large bande où l'on aperçoit ces stries, ce qui n'a pas lieu dans les olives ni dans I'ancillaire à gouttière. Comme déjà une espèce d'olive porte le nom de canalifera ^ nous proposons de lui donner celui d'o/iVa lieteroclita. Au surplus il est fâcheux d'être obligé , pour savoir où devra être placée une coquille dans nos cabinets, de passer un temps qui est à peu près perdu pour des observations plus utiles. (D. F.) OLIVENERZ. (A/m.) C'est le nom allemand, quelquefois employé dans des ouvrages françois, d'une variété particu- lière de cuivre arseniaté. C'est Werner qui l'a désignée ainsi. Voyez Cuivre arseniaté. (B.) OLIVENITE. {Min.) Nom donné par M. Jameson au cuivre arseniaté , concordant avec celui de Oliven-M alachit , par lequel M. Mohs désigne ce minerai. Voyez Cuivre arseniaté, tom, XII, pag. 176. (B.) OLIVEN - MALACHITES. {Min.) M. Léonhard donne ce nom comme synonyme du Cuivre phosphaté. Voyez ce mot t. XII , p. 170. (B.) OLIVERIA , Olivière. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des ombelUfères ^ 44 OLI de la pentandrie àigynie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq dents; une corolle à cinq pétales bifides; cinq étamines; un ovaire inférieur; deux styles; le fruit hérissé, ovale, cylindrique, à cinq côtes; Tinvolucre et les involucelles à plusieurs folioles. OavERiA TOMBANT : OUveria decumbens, Vent., Hort. Cela., pag. et lab. 21 ; Poir., Jll. gen., Supp., tab. gSS. Plante her- bacée, dont la racine produit plusieurs tiges glabres, cylin- driques, renversées, striées, d'un vert blanchâtre, rameuses, garnies de feuilles alternes, pétiolées, d'un vert foncé, ré- pandant une odeur de thym, simplement ailées, composées de folioles sessiles , opposées, divisées en trois ou cinq décou- pures, qui se partagent chacune en trois lobes aigus, munis sur leurs bords de cils peu apparens; les fleurs sont disposées en ombelles axillaires et terminales. L'ombelle universelle est composée de trois ou quatre rayons , soutenant des ombellules simpLs; les involucres et involucelles sont à folioles droites, cunéiformes, ciliées, trifides ou à trois dents; les fleurs ve- lues, blanchâtres avec une teinte purpurine, toutes fertiles, régulières; les lobes du calice courts, ovales, aigus; le fruit est ovale, très-velu, un peu cylindrique, de couleur cen- drée, divisé en deux semences relevées de cinq côtes, planes intérieurement et creusées d'un sillon. Cette plante a été découverte aux environs de Bagdad , par MM. Bruguière et Olivier. (Poir.) OLIVERT. (Ornilh.) Levaillant , Oiseaux: d'Afrique, tom. 5, a décrit et figuré sous ce nom, p. 70 et pi. 126 , n."" 1 et 2 , une fauvette trouvée dans le pays d'Auténiquoy. Voyez le tom. XVI de ce Dictionnaire, p. 270. (Ch. D.) OLIVES PÉTRIFIÉES. (Foss.) Différens auteurs anciens ont décrit sous ce nom des pointes d'oursins fossiles, dont la forme a quelque rapport avec celle des olives. (D. F.) OLIVET. (Ornith.) L'oiseau (iécrit par Buffon sous ce nom, est le tangara olivet ou tanagra olivacea de Linnaeus et de La- tham ; mais on trouvera sous ce mot, à la page 41 5 du tome 52 du Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, des détails desquels il semble résulter, que l'oiseau figuré dans l'Histoire des tangaras de M. Desmarest. sous le nom de tangara olivet mâle, n'est pas le même qu'a décrit Buflbn , et que c'est Vie- OLI 45 térie duivicole de M. Vieillot, pi. 55 des Oiseaux de rAmërique septentrionale. (Ch. D.) OLIVETIER. (Malacoz.) C'est le nom de Tanimal qui ha- bite rOuvE; voyez ce mot. (Desm.) OLIVETIER, Elœodendrum. {Bot.) Genre de plantes dico-^ tylédones, à fleurs complètes, de la famille des rhamnées , de la pentandrie monogjnie de Linnaeus, ofïVant pour carac-^ tère essentiel : Un calice à cinq ou dix folioles , en forme d'écaillés arrondies , concaves; une corolle à cinq divisions profondes, ovales, lancéolées, concaves; cinq appendices linéaires, subulés , pétaliformes ; cinq étamines , un ovaire supérieur; un style; un drupe sec, contenant une noix à deux ou trois loges; revêtue d'une enveloppe dure, épaisse, à deux ou trois sillons. J'ai présenté ici pour caractère de ce genre, celui qui se trouve conforme aux observations de Schousboe. Olivetier argan : Elœodendrum argan , Willd., Spec. , \j pag. 1148; Retz, Ohs. , 6, pag. 26 ; Schousb. , Maroc, pag* 89; Lycii similis frutex indicus , Commel. , Hort., 1 , pag. ifiij tab. 85. Arbre toujours vert, d'une médiocre grandeur, dont l'écorce est grise; les rameaux sont glabres, très-souvent al- ternes, terminés par une forte épine, garnis de feuilles alter- nes, glabres, très-entières, lancéolées, rétrécies en pétiole 5 les fleurs latérales, souvent axillaires , sessiles , éparses. Leur calice est à dix folioles en forme d'écaillés, disposées svv deux rangs; leur corolle d'un jaune verdàtre, à cinq divisions ovales, lancéolées, concaves, obtuses, un peu échancrées ; leurs cinq appendices pétaliformes, linéaires -subulées, sont attachés au fond de la corolle, alternes avec ses divisions j l'ovaire est conique, hérissé; le style glabre; le stigmate sio:- pie; les drupes sont sessiles, verts, ponctués de blanc, de hi grosseur d'une prune ordinaire ; ils produisent un suc blanc, qui s'épaissit à l'air. Cette plante croit dans les forêts an royaume de Maroc. Son bois est dur, pesant, épais, employé pour la fabrication des meubles. Quelques animaux ruminans, tels que les chameaux et les chèvres, se nourrissent de ses fruits que rejettent les ânes et les mulets. Les Maures fabri- quent avec ses noix une huile un peu acre, dont cependant ils font usage dans l'apprêt de leurs alimens. 46 ÔLÎ Oi.ivÉTiER d'Orient: Elœodendrum orient aie, Jacq., le. rdr.i, tab. 48; Lamck., III. gen., tab. iSa; Rulentia, Commers. ^ Jussfeu, Gen.pL, pag. ^78, 462; vulgairement Bots rouge. Bois d'olive. Arbre découvert par Comtnerson à l'iIe de Ma- dagascar. Ses rameaux sont opposés et noueux; ses feuilles variées, très-étroites, distantes, linéaires sur les jeunes ra- meaux, longues de huit à dix pouces, larges de deux ou trois lignes; pins courtes, plus larges, lancéolées sur des ra- meaux plus avancés; enfin courtes, ovales, obtuses, épaisses, coriaces sur les vieux rameaux. Les fleurs sont axillaires ; les pédoncules simples ou divisés en trois rayons uniflores, à la base desquels on remarque plusieurs petites folioles courtes, linéaires, aiguës, en forme de bractées; le calice a cinq fo- lioles arrondies, concaves, persistantes; la corolle est blan- che, à cinq divisions profondes; les cinq étamines sont insé- rées sur une glande , à la base de l'ovaire ; le drupe , ovale , de la grosseur et de la forme d'une olive , renferme une noix dure, épaisse, à deux loges* Olivetifr austral; Elœodendrum australe,Vent., Hort. Malm., vol. 2, pag. et tab. 117. Arbrisseau toujours vert, dont les tiges, d'un brun cendré, s'élèvent à la hauteur d'environ troi» pieds, divisées en rameaux opposés, presque tétragones, garnis de feuilles opposées,) pétiolées, coriaces, glabres, elliptiques, d'un vert foncé, longues de six à huit pouces, munies dé dents distantes, glanduleuses à leur sommet, et de stipules ca-* duques, ovales, aiguës; les pédoncules axillaires, di- ou tri- chotomes , ont des bractées lancéolées ; le Ccilice a quatre fo- lioles ovales, obtuses; la corolle quatre pétales d'un blanc sale, petits, ovales j obtus, un peu ondulés; les quatre étamines alternent avec les pétales ; l'ovaire enfoncé dans un disque charnu , a quatre loges; le style est très-court ; le stigmate tron- qué. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande. (Poir.) OLIVETTE. (Ornith.) Le pinson de la Chine, ainsi nommé par Buflfon , est \e fringilla sinica, Linn. (Ch. D. ) OLIVIE, Olivia. (Corallin.) Dénomination générique pro- posée depuis assez long-temps par M. A. Bertolini, dans ses Décanes des plantes du royaume d'Italie, pour distinguer le corps- organisé de la famille des corallines dont MM. de La- lîKirck. et Lamouroux ont fait leur genre Acétabui-b ou Ace- tabulaire. Voyez ce mot. (De B.) OLl M ÔLTVIER, Olea, Linn. {Bot.) Genre de plantes dicoty* lédones monopétales, de la famille Aesjasminées , Juss., et de la diandrie mono gy nie , Linn., dont les principaux caractères sont d'avoir : Un calice monophylle , campanule , à quatre dents ; une corolle monopétale, infundibuliforme , à limbe plan partagé en quatre découpures; deux étamines , à fila- menssubulés, terminés par des anthères droites; un ovaire arrondi, surmonté d'un style court, terminé par un stig^ mate en tête ; un drupe ovoïde , lisse , contenant un noyau raboteux , divisé en deux loges monospermes , dont une avorte très-souvent. Les oliviers sont des arbres ou de grands arbrisseaux à feuilles entières, toujours vertes, opposées ou très- rarement alternes ; leurs fleurs sont petites, disposées en grappe ou en panicule axillaire ou terminale. On en connoît aujourd'hui seize à dix-sept espèces toutes exotiques^ mais dont une a été transportée depuis une époque reculée dans le Midi de l'Europe , que son origine se perd dans la nuit des temps, et elle y est d'ailleurs acclimatée depuis si long- temps, que les botanistes l'ont nommée Olea europœa. Plu- sieurs autres espèces sont cultivées dans les jardins; nous en parlerons avant de traiter de l'olivier d'Europe, qui, à cause du grand intérêt qu'il présente , exigera que nous entrions à son sujet dans des détails particuliers. Olivier du Cap; Olea Capensis , Linn., Spec. 1 1. Le tronc de cet arbre est revêtu d'une écorce un peu rude, et se divise en rameaux opposés. Ses feuilles sont de même opposées i rétrécies en pétiole à leur base, coriaces, glabres des deux côtés , ovales -obtuses ou ovales-lancéolées. Ses fleurs sont blanches, disposées en grappes paniculées au sommet des ra- meaux, ou disposées dans les aisselles des feuilles supérieures* Les fruits sont de petits drupes bleuâtres , de la grosseur d'un pois et terminés en pointe. Cette espèce croit dans les forêts du cap de Bonne -Espérance. On la cultive en caisse dans le climat de Paris, et on la rentre pendant l'hiver dans la serre tempérée. OuviER ÉCHANCRÉ; Olea marp[inata , Lam. , Illust. gen. , n° Qi, t. 8, fîg. 2. Cet arbre s'élève, dans son pays natal, à la hau- teur de quarante à cinquante pieds; son tronc est revêtu d'une écorce d'un gris cendré; et ses rameaux sont opposés •'43 OLi ainsi que ses feuilles. Ce>!cs-ci sont ovales, ai^ronrlies ei un peu échancrées à leur sommet, rétrécies vers leur base a pétiolées, coriaces , luisantes et d'un vert gai. Ses fleurs sont disposées en une panicuJe terminale, peu garnie; leur corolle est grande, comparativement à celle des autres espèces de ce genre, presque en forme de grelot, divisée en quatre dé- coupures ovaies et un peu aiguës. Les fîlamens des étamines sont très -courfs, terniinés par des anthères glanduleuses. Le stigmate est triangulaire. Les fruits sont des drupes ovoïdes ^ un peu chagrinées, de la grosseur d'une petite noix et bons à manger. Cet olivier croit naturellement dans l'Ile de Ma- dagascar ; on le cultive au Jardin du Roi, dans la serre chaude, depuis environ vingt-cinq ans. On le multiplie de Jnarcottes. M. Aubert du Petit -Thouars en a fait un genre nouveau, qu'il nomme ISoronhia. Olivier d'Amérique : Olca americana , Linn. , Mant. 24 . Mich. , Arb. Amer., 3 , pag. 5o, tab. 6. Cet arbre s'élève quelquefois dans son pays natal à trente et jusqu'à trente- six pieds de hauteur; mais le plus souvent il ne forme qu'un grand arbrisseau de douze, quinze et vingt pieds dehauteur.; Ses feuilles sont ovales-lancéolées , quelquefois plus étroites et tout-à-fait lancéolées, opposées, pétiolées, longues de quatre à six pouces , lisses , luisantes et d'un vert gai. Ses fleurs sont blanchâtres, petites, très-odorantes, disposées dans les aisselles des feuilles en grappes courles , rameuses et peu garnies. Les fleurs mâles et les fleurs femelles sont le plus souvent portées sur des pieds différens. Les fruits sont des drupes de la grosseur d'une petite cerise, et d'un pourpre bleuâtre à l'époque de leur maturité; ils restent attachés aux branches une partie de l'hiver, et leur couleur contraste alors agréablement avec le beau vert des feuilles. Cette espèce croit naturellement dans les parties maritime? de l'Amérique du Nord, depuis la Floride jusqu'en Caroline. Dans le climat de Paris, on la cultive en caisse ou en pot , et on la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. Dans le Midi de la France elle peut rester toute l'année en pleine terre. Olivier -ÉLEVÉ ; Olea, excelsa , Ait., Hort. Kew, i ,-p. 14. Cette espèce pousse avec beaucoup de vigueur; elle paroît devoir former un arbre de vingt- cinq à trente pieds de hau- OLI 49 teur , peut-être plus. Ses feuilles sont opposées, ovales ou ovales- oblongues, rétrécies à leur base en un court pétiole, luisantes et d'un beau vert. Les fleurs sont blanchàtrts , disjiosées sur des grappes simples, axillaires , munies de brac- tées embrassantes, dont les inférieures sont persistantes, en forme de coupe, et les supérieures grandes, foliacées, ca- duques. Cet olivier est originaire de l'ile de Madère. On le cultive dans les jardins de botanique et chez quelques curieux. Il a besoin, dans le climat de Paris, d'être mis à l'abri du froid pendant l'hiver. 11 y a tout lieu de croire que dans le Midi on pourroit le planter en pleine teri-e. Olivier odorant: Olea fragrans , Thunb., Flor. Cap., 18, tab. 2 ; Duham. , nouv. éd. , 3 , p. 68, tab. 24. Dans son pays natal, cette espèce devient un iirbre assez fort; dans les jar- dins de Paris , où Pon est obligé de la tenir en caisse , elle ne forme qu'un arbrisseau de six à dix pieds de hauteur. Les jeunes rameaux sont lisses, verdàtres, garnis de feuilles opposées, rétrécies en pétiole à leur base, ovales ou ovales- lancéolées, longues de deux à quati e pouces, glabres, lisses, d'un vert un peu foncé en dessus, les unes entières, les autres dentées en scie. Les fleurs sont pédonculées , disposées par six à douze en petits bququets placés au sommet des rameaux ou dans les aisselles des feuilles supérieures. Le calice est très-petit, à peine sensible; la corolle se divise en quatre découpures profondes, ovales- oblongues , un peu charnues, de couleur blanche; les étamines sont très-courtes; le style est filiforme , terminé par dtux stigmates aigus. L'olivier odorant croit naturellement à la Chine , au Japon et à la Cochinchine. Ses fleurs répandent une odeur délicieuse. Les Chinois les recueillent pour les mêler dans leur thé et lui donner plus de parfum. 11 est probable que cet arbre pourroit s'acclimater dans nos provinces méridionales. Dans le Nord de la France, on le plante en caisse et on le tient dans Porangerie pendant l'hiver. 11 fleurit en x\oût et Sep- tembre. On le multiplie de marcottes. Oi-iviER noir; OLea nigra, Lois., Herb. de Pamat. n.° et tab. 266. Cette espèce, telle que nous Pavons vue dans le jardin de M. Noisette, n'étoit qu"un arbrisseau de deux à trois pieds de hauteur; mais probablement que dans son pays ualal elle 56. 4 So OLI s'élève beaucoup daA'anfage. Sa tige se divise en rameaux opposés, d'un gris cendré dans l'âge adulte, d'un vert mêlé de violet dans la jeunesse, glabres, mais chargés de points, verruqueux assez abondans qui les rendent rudes au toucher. Ses feuilles sont ovales - lancéolées , persistantes, coriaces, glabres et d'un vert foncé en dessus , pâles en dessous, op- posées sur des pétioles cylindriques et ayant souvent une teinte violette. Ses fleurs sont petites, blanches, disposées en panicule au sommet des rameaux. Nous ignorons le pays natal de cet olivier, nous l'avons vu chez M. Noisette, qui l'a apporté d'Angleterre en 1817, et chez lequel il a fleuri depuis chaque année en Juillet et Août. Cet arbris- seau se plante en pot dans du terreau de bruyère, et on le rentre l'hiver dans l'orangerie. Il se multiplie de boutures et de marcottes. Olivier d'Europe, ou vulgairement I'Ouvier: Olea Europœa; Linn. , Spec. 1 1 ; Duham., nouv. éd. , v. 5, p. 69 , tab. 26 — 5i>. La tige de cet arbre acquiert avec l'âge trois à six pieds de circonférence par le bas, quelquefois même davantage, et elle s'élève en Provence et en Languedoc à vingt et trente pieds de hauteur; mais dans les climats plus chauds, comme les parties méridionales de l'Espagne et de l'Italie , dans l'Orient, en Afrique, elle atteint jusqu'à quarante et cin- quante pieds. Ordinairement la tige principale ne s'élève guère au-delà de six à dix pieds ; plus haut elle se divise en plu- sieurs branches qui se subdivisent en un grand nombre de rameaux formant rarement une tête arrondie et régulière. Les feuilles sont opposées, coriaces, lancéolées, longues de quinze lignes à deux pouces et demi dans la plupart des A^a- riétés cultivées , ovales et seulement longues de quatre à huit lignes dans quelques variétés sauvages. Ces feuilles, dans toutes les variétés , sont très-entières , d'un vert plus ou moins foncé en dessus, traversées en dessous par une nervure lon- gitudinale très- prononcée , et couvertes d'une poussière écailleuse, blanchâtre qui leur donne un aspect argenté. Les fleurs sont blanches , petites , pédonculées , disposées en grappes rameuses, axillaires et de la longueur des feuilles ou à peu près. Les fruits sont des drupes ovoïdes, plus ou moins alon- gés, à peine plus gros que des grains de groseille dlans les OLI 5i variétés sauvages, et ayant dans celles qui sont cultivées six à dix lignes de diamètre , sur dix à quinze de hauteur. Dans ces dernières, il ne reste ordinairement qu'un ou deux fruits à chaque grappe , rarement trois , et les autres fleurs avortent ; mais dans les oliviers sauvages la plupart des grappes portent quatre à six fruits ou davantage. Ces fruits, connus sous le nom d'olives sont couverts d'une peau lisse et brillante, noirâtre dans le plus grand nombre des variétés, sous laquelle est une pulpe vei'dâtre , molle, oléagineuse, adhérente à un noyau très-dur, raboteux, ovale - oblong , aigu à ses deux extrémités , ordinairement uniloculaire , par l'avortement de la seconde loge , et contenant une amande oléagineuse. Ainsi que tous les arbres dont la culture est très-ancienne, l'olivier d'Europe a été fortement altéré ou modifié par les différentes influences des climats, du sol, des expositions et des diverses manières dont il a été traité par les hommes qui ont pris soin de le multiplier, et il a produit beaucoup de variétés. Les anciens, au temps de Columelle et de Pline, connoissoient déjà plusieurs variétés d'olivier; le premier en. porte le nombre à dix, qu'il désigne toutes par des noms, mais dont il n'a pas établi les caractères d'une manière a^sez exacte "pour qu'on puisse essayer aujourd'hui de les rapporter à quelques-unes des variétés que nous cultivons en France. Depuis Columelle le nombre des variétés a augmenté. Oli- vier de Serres, qui écrivoit plus de quinze cents ans après, donne la liste de dix -huit espèces d'Olivier connues de soa temps; mais il n'en fait d'ailleurs aucune description. Magnol. dans son Hortus Monspeliensis ^ où il cite onze espèces cultivées dans les environs de Montpellier, et Tournefort , dans ses Institutiones rei herlariœ, où on en trouve dix-huit , n'ont donné que des phraseslatines sur chaque espèce ou plutôt sur chaque variété, phrases le plus souvent beaucoup trop courtes pour caractériser sufiisamment la forme du fruit; car c'est prin- cipalement dans la forme, la grosseur et la couleur des olives qu'on peut trouver des caractères pour différencier les variée lés. Garidel, en empruntant, soit les phrases de Magnol, soit celles de Tournefort, donne des détails un peu plus étendus sur douze variétés, cultivées dans le territoire d'Aix. Duhamel 5^ OLI et Gouan ont aussi emprunté les mêmes phrases, mais sans particulariser autrement chaque variété. Gouan se borne à rapporter les onze espèces de Magnol, et Duhamel les dix-huit de Tournefort. M. Amoureux , dans un Mémoire qui a con- couru pour le prix proposé, en 1782, par l'Académie de Mar- seille, sur la culture de Tolivier, et quia obtenu le premier accessit, a aussi adopté les phrases déjà citées, mais en don- nant plus de détails qu'on n'avoit fait avant lui sur dix-sept variétés qu'il mentionne. L'abbé Rozier, venu ensuite, paroit avoir beaucoup puisé dans le Mémoire d'Amoureux; il n'a, comme lui, décrit aucune nouvelle variété, et en borne le iioaibre à seize, non compris quelques sous-variétés. Enfin, M. Bernard , dans son Mémoire pour servir à l'histoire natu- relle de l'olivier, couronné par l'Académie de Marseille, en 1782 , et qu'il a fait réimprimer en 1788 , a porté le nombre des variétés de l'olivier à vingt-un , et il a donné sur chacune d'elles, soit une bonne description, soit des détaiis sur la na- ture de l'huile que fournit leur fruit, soit, enfin, quelques considérations sur leur culture. Depuis M. Bernard , quel- ques auteurs ont encore indiqué de nouvelles variétés, ce qui fait qu'aujourd'hui on connoit une trentaine de variétés de l'olivier. Nous allons citer les plus remarquables. Olivier sauvage; en Provence, Aulivier fer, AuliVastré ; en Languedoc, Oulibié soubagié. En donnant le nom d'oli- vier sauvage à l'arbre qui croît aujourd'hui comme s'il étoit indigène dans la Provence, le Languedoc, l'Italie, l'Espagne et autres contrées méridionales de l'Europe, on doit observer que cet arbre est seulement naturalisé, mais non réellement spontané dans ces différens pays. C'est dans les forêts de l'O- rient, qu'il faut rechercher Pespèce primitive, car tous les individus sauvages qu'on rencontre en Europe, ne peuvent être regardés comme le type de cette espèce première, puis- qu'ils proviennent évidemment des fruits de Parbre cultivé. Ces arbres, redevenus sauvages, sont nés de noyaux dissé- minés par le.s oiseaux, qui se nourrissent de la pulpe des olives cultivées, et c'est ce qui fait qu'on observe, parmi les divers individus venus naturellement, des différences très- sensibles, qui permettroient , jusqu'à un certain point, d'en distinguer plusieurs sous-variétés. Ils diffèrent les uns des au- OLI 55 1res par leur port, leur feuillage, leurs fruits. En général, plus leurs olives sont petites, plus on en trouve sur chaque grappe. Nous avons observé aux environs de Montpellier, dans les terrains arides, nommés gariguc$ , une de ces sous- variétés de l'olivier sauvage, dont les feuilles étoient ovales-arrondies, n'ayant pas plus de quatre à huit lignes de longueur; l'arbre étoit petit, rabougri, et ne portoit pas de fruits. Nous pen- sons que c'est cette sous-variété que Alton, dans son Hortus kcipensis, a désignée sous le nom de olea huxifolia,foliis ohlon- go-ovalibus , ramis patentibus divaricali^. Olivier bouquetIer ; en Languedoc, Oulibié bouteillau , Rouget; en Provence, Rapugan , Caïon a grappe. Cet arbre devient très-gros; son bois est cassant ; ses rameaux sont droits et longs ; ses feuilles grandes et d'un vert sombre ; ses fruits un peu alongés, presque toujours un peu irréguliers et quelque- fois un peu aplatis. H y a des grappes dont presque toutes les fleurs nouent, mais alors les olives restent presque aussi petites que des grains de poivre. Olivier a petit fruit panaché; en Languedoc, Oulibié pi- GAoii ou P1GALE. L'arbre devient très-gros ; ses rameaux sont droits, garnis de feuilles assez pressées ; les fruits, un peu ob- longs, deviennent d'un noir violet en mûrissant, et marqués de petits points rougeàtres. Ces olives sont tardives et don- nent de l'huile excellente; elles sont, avant leur maturité, très-bonnes à conlire. Olivier d'entrecasteaux , Nouv. Duham. , 5i, pag. yS, tab. 27, fig. A et B. C'est un arbre moyen, dont les rameaux sont droits, garnis de feuilles d'un vert foncé, écartées les unes des autres. 11 fleurit plus tôt que les autres oliviers , et ses olives mûrissent aussi plus tôt ; elles se colorent comme les autres, lorsqu'elles sont en petite quantité ; mais elles restent d'un blanc verdàtre quand les arbres en sont très- chargés. Olivier a fruit blanc. Les rameaux de cet arbre sont pen- dans , ses feuilles grandes , luisantes , d'un vert un peu foncé , et les fruits assez petits et ordinairement peu nombreux. Le nom d'olivier à fruit blanc n'est pas exact, car ses olives finis- sent par devenir noirâtres comme les autres; mais, comme elles sont tardives, elles ne commencent à se colorer qu'après toutes les autres. 54 OLI Olivier a fruit odorant. Cette variété est peu répandue en Provence; on la rencontre plus souvent en Languedoc. Ses fruits sont alongés, odorans, et ils se colorent fort tard; ils sont de ceux qu'on confit à la manière de Picholini. Olivier a petit fruit long , Olive Picholine. Les rameaux de cet arbre sont inclinés; ses feuilles larges, d'un vert assez foncé, et ses olives alongées, d'un noir rougeàtre. On cultive plutôt cet olivier pour confire ses fruits que pour en retirer de l'huile. L'olive picholine se confit avant la maturité, pen- dant qu'elle est encore verte. Elle est ainsi appelée , parce qu'un nommé Picciolini, dont les Provençaux, pour se con- former à la prononciation italienne, ont changé le nom en celui de Picholini, est l'inventeur de cette manière de la pré- parer, ou, au moins, l'a apportée d'Italie. Olivier pleureur; Nouv. Duham. , 5, pag. -jB , tab. 2g, fig. B; Olivier de Grasse, Bernard, Mém., pag. 98; en Lan- guedoc, OuLiBiÉ couRNiAOii. Lcs rameaux de cet arbre sont longs etpendans, comme ceux du saule pleureur. Ses olives sont noires, d'une grosseur moyenne, oblongues, plus larges à leur sommet qu'à leur base, et elles fournissent une huile excellente. Cet olivier est un de ceux dont la culture pré- sente le plus d'avantage, ayant tout à la fois celui de fournir des récoltes abondantes et de très-bonne huile. Il demande à être taillé avec soin. Olivier a bec; en Provence, Aulivo becu. Arbre moyen, à rameaux droits; à feuilles larges, arrondies à leur som- met, rapprochées les unes des autres; à fruit d'une grosseur moyenne, ovale -arrondi , terminé par une pointe inclinée, formant une sorte de bec. Cet olivier donne d'abondantes récoltes. Ses fruits sqnt du petit nombre de ceux qu'on peut, lors de leur maturité parfaite, manger sans aucune prépa- ration ; ils fournissent une huile très-fine. Olivier caillet-blanc, Nouv. Duham., 5, pag. 76, tab. 3o, fig. B. Arbre moyen, dont les rameaux sont redressés; les feuilles grandes, rapprochées les unes des autres et d'un vert peu foncé. Ses fruifs sont très-pulpeux, ordinairement peu colorés, à moins qu'ils ne soient en très- petit nombre; mais, lorsque Parbre en porte beaucoup , ils restent souvent blanchâtres ou ne prennent qu'une teinte très-foible de rouge. OLI 55 La récolte de ces fruits est constante chaque année, et ils fournissent beaucoup d'huile. Olivier royal ; en Provence , Aulivo tripardo. Arbre moyen , dont les rameaux sont légèrement inclinés ; les feuilles petites , peu pressées et d'un vert foncé; les olives rondes, grosses, souvent inégales et comme raboteuses en leur surface. Cette variété produit des fruits tous les ans, mais en petite quantité; on les emploie souvent à confire. Olivier A FRUIT arrondi; en Provence , Auuvo redouno; en Languedoc , Ampoulaou. Cet arbre s'élève peu ; ses feuilles sont grandes, pressées, d'un assez beau vert; ses grappes de fleurs courtes, situées vers l'extrémité des rameaux ; ses fruits, les plus gros de ce genre, arrondis, noirâtres et bons à con- fire. Ou en retire une huile de première qualité. Olivier a fruit doux. On trouve à Piedemonte d'Alife , à. dixlieues de Naples , selon M. Battiloro , des olives très-douces , assez grosses, qu'on mange sans aucune préparation sur l'arbre même. On n'a pas essayé d'en extraire l'huile parce qu'on les mange dans le mois d'Octobre, en les cueillant sur Parbre , et que les oiseaux les dévorent avec une extrême avidité. Olivier de deux saisons. Cet arbre , selon M. Battiloro , produit deux sortes d'olives, et il fleurit deux fois successi- vement. Des premières fleurs sortent des olives grosses, lon- gues, terminées en pointe; leur couleur est d'un vert clair, et elle passe au rougeâtre obscur lors de la parfaite maturité. Les olives provenant des secondes fleurs, sont disposées en grappes très-petites et rondes, comme des baies de genévrier. Ces olives sont douces et ne sont, en quelque sorte, que de petites vessies pleines d'huile excellente; mais les oiseaux les dévorent dès qu'elles commencent à mûrir. Cet olivier a été observé par M. Battiloro à Venasso , en Italie. Olivier de tous les xmois. C'est encore à M. Battiloro qu'on doit la connoissance de cette nouvelle variété, qui rapporte des fruits quatre ou cinq fois par an, suivant la température des saisons. L'arbre commence à fleurir au mois d Avril, et continue jusqu'au mois de Septembre. Les olives sont petites, ovoïdes , d'une couleur noirâtre ; Fhuile en est délicieuse. Au reste, M. Bernard paroit douter que ces deux dernières va- rié|,és soient des variétés distinctes; mais il pense que cette 56 ' OLI faculté de donner des fleurs deux fois par an , et même d'en produire pendant plusieurs mois de suite, n'est qu'une singu- larité ou une espèce d'accident, qui , selon les années et la température, peut devenir commune à plusieurs variétés diffé- rentes. L'olivier est un arbre célèbre chez les anciens : il figure au premier rang dans leur mythologie. Un végétal aussi pré- cieux méritoit une origine toute miraculeuse. Les poètes en ont fait honneur à la déesse de la sjigesse. Voici comment on rapporte cette fable : Minerve et Neptune se disputoient la gloire de donner leur nom à la ville que f égyptien Cé- crops venoit de fonder dans FAttique. Les dieux furent pris pour juges. Ils décidèrent que le droit de nommer la ville appartiendroit à celui qui produiroit la chose la plus utile. Neptune fit paroitre un fougueux coursier; Minerve frappa la terre de sa lance ; il en sortit un olivier chargé de fleurs et de fruits. Tous les suffrages des immortels se réunirent en sa faveur. Percussamque sud stimulât de cuspide terram Edere cum baccis fœluin caneniis olii'ce, Mirarique Dços , OviD., Metam., lih. VI. Oleœfjiie 3/ineri'a Inueiitrix. ViRG. , Georg., i. Mais laissons ces fictions embellies par les poètes du charme de leurs vers. 'Selon les historiens, ce fut le fondateur d'A- thènes qui apporta l'olivier dans l'Attique. D'autres en attri- buent l'honneur a Hercule. Ce héros , au retour de ses glo- rieux travaux , l'introduisit en Grèce. 11 le planta sur le mont Olympe, et le destina à servir de récompense aux vainqueurs des jeux olympiques. Ce fut Arislée qui montra aux hommes l'usage important qu'ils pouvoient faire de ses frui.s, en leur apprenant les moyens d'extraire l'huile qu'ils contiennent. Une couronne d'olivier étoit le prix des généraux qui s'é- toient signalés par des victoiies. Après le combat naval de Salamiae , cette bataille si célèbre , qui ruina les ambitieuses espérances de Xerxès, les Lacédémoniens couronnèrent d'o» Jivier Eurybiade et Thémistocle, OLî 57 Noble symbole de la gloire et des triomphes, l'olivier étoit aussi reinblêine de la paix et de rhumilité. Un rameau d'o- livier, entouré de bandelettes de laine, faisoit respecter le suppliant qui le tenait à la main. Supplicia aibor olivœ. Stage, Theh. XII. Après la victoire de Scipion sur Annibal, dix des princi- paux citoyens de Carthage allèrent demander la paix au gé- néral romain, portés sur un vaisseau couvert de rameaux d'olivier. Ce fut en tenant à la main ce signe de l'humilité qu'x\sdrubal se jeta aux pieds du vainqueur de Carthage , pendant que les flammes dévoroient cette malheureuse cité. C'est ainsi que Virgile nous représente Enée envoyant des députés au vieux roi Latinus , à son arrivée en Italie : Centum oratores augusta ad mcenia régis Ire jubet ramis velatos palladis omnes. /Eneid., lib. VII. Dans le même poëme , lorsque les Latins , vaincus par Énée , lui envoient demander une suspension d'armes , afin de pou- voir rendre aux morts les derniers devoirs, leurs députés se présentent portant des branches d'olivier : Janique oratores aderant ex urbe lalind Velati ramis oleœ 'veniamque rogantes. iENEID., lib. XI. Les Grecs avoient pour l'olivier un respect religieux. Des inspecteurs, nommés par l'Aréopage, étoient chargés de par- courir les campagnes pour veiller à la conservation de cet arbre. Les propriétaires ne pouvoient, sans s'exposir à de fortes amendes, en arracher dans leurs terres plus de deux par an, à moins que ce ne fût pour quelques usages religieux. Les peines étoient encore plus sévères pour celui qui en au- roit coupé un pied , même un tronc inutile dans un bois consacré à Minerve; il eût été puni de re;i;il , et to.us ses biens auroient été confisqués. L"olivier n'étoit pas moins révéré chez les Romains que chez les Grecs. Pline rapporte, que non- seulement on ne pouvoit s'en servir pour des usages profanes, mais encore 53 OLI qu'il n'éfoit pas même permis de l'employer pour le brûlrr Gur les autels des dieux. Selon le même auteur, les guerriers auxquels on accordoit à Rome l'honneur du petit triomphe, appelé ovation, éloient couronnés de feuilles d'olivier. C'est enfin l'olivier dont les fruits fournissent cette huile, qui fut long-temps la seule connue et que la plupart des peu- ples de l'antiquité employoient dans les cérémonies de la re- ligion. C'étoit une des plus précieuses offrandes que les Hé- breux fissent à Dieu dans leurs sacrifices. Elle imprimoit un saint caractère sur le front de leurs pontifes, de leurs prêtres et de leurs rois. Aaron fut le premier consacré grand-prêtre par l'onction que lui fit Moïse, et Saiil devint le premier roi d'Israël par l'huile sainte que le prophète Samuel répandit sur sa tête. La même onction sert encore aujourd'hui , dans le monde chrétien, à consacrer les principaux ministres de la religion et les souverains. Les anciens faisoient ausji usage de l'huile dans leurs céré- monies funèbres: ils enrépandoient sur le bûcher. Nous voyons, dans riliade , les compagnons d'Achille, verser l'huile sur le corps de l'infortuné Patrocle. Ils font de même pour le cadavre d'Hector avant de le rendre à son malheureux père. C'est en- core l'huile que les anciens employoient pour donner à la crinière de leurs chevaux plus d'éclat et de souplesse. « Hélas , s'écrie Achille (Iliade , chap. XXIII) , mes coursiers ont perdu le héros qui les guidoit dans les combats, versée par sa main , l'huile embellissoit leur flottante crinière. ^'' Mais c'est surtout dans les exercices de gymnastique que l'huile étoit en usage. C'est en s'en frottant le corps que les athlètes se préparoient à la lutte. Celle dont ils se servoient particulièrement, se retiroit des olives encore vertes : elle étoit connue sous le nom d'omphacine. Les lutteurs, après s'en être frottés, se rouloient dans le sable sec, qui, mêlé à cette huile et à la sueur du corps pendant ces exercices fatigans, formoit les strigmenta qu'on recueilloit ensuite avec un soin religieux, en raclant le corps avec une sorte d'étrillé (strigilis) , dont Mercurial nous a donné la figure dans son Traité de la gymnastique. Les an- ciens attachoient un grand prix à ces dégoûtantes raclures, et Dioscoride a payé un tribut aux préjugés de son siècle, eji recommandant ces ordures comme un remède précieux OLI Sg contre diverses maladies. Au reste, les -directeurs des gym- nases aA^oient mis à profit cette ridicule manie, puisque, au rapport de Pline, ils retiroient de la vente des stngmenta]us- qu'à quatre-vingt mille sesterces, environ huit mille francs de notre mojmoie. Jl y avoit encore un usage qui consommoit chez les an- ciens une grande quantité d'huile d'olive, c'étoit celui de s'en frotter le corps à la sortie du bain. Ils pensoient, et avec rai- son, que cette pratique avoit l'avantage d'entretenir la sou- plesse des muscles et des articulations, et de diminuer, en bouchant les pores cutanés, la transpiration trop considérable que pouvoit avoir excitée la chaleur du bain. Interrogé sur le moyen de vivre long-temps en bonne santé, Démocrite répondit: Si interna viscera melle, externa vero oleo irrigas'eris. Telle est à peu près la réponse que fit Romulus PoIIion à l'empereur Auguste, qui lui demandoit par quel moyen , parvenu à l'âge de plu: de cent ans , il avoit pu con- server la vigueur de corps et d'esprit qu'il faisoit paroître : c'est, dit ce vieillard, en faisant habituellement usage devin doux à l'intérieur et d'huile à l'extérieur :i?i/«5 mulso ,forisoleo. L'huile d'olive est presque blanche, sans odeur, très-douce. Ses usages dans l'économie domestique sont très -multipliés. Dans les pays où l'on cultive l'olivier, elle est employée pres- que exclusivement pour l'assaisonnement des alimens. En mé- decine, on l'emploie assez fréquemment à l'extérieur comme adoucissante et comme propre à relâcher les parties avec les- quelles on la met en contact , à en apaiser l'irritation. Prise à l'intérieur, elle est relâchante, émolliente et même pur- gative, si elle est prise à une haute dose. On l'emploie quel- quefois à la place de celle d'amandes douces avec du sirop , sous forme de potion, dans les rhumes et dans les maladies inflammatoires du poumon , pour calmer la toux. On l'ad- ministre aussi en lavement pour remédier aux constipations, pour calmer les douleurs intestinales. Mais c'est surtout dans les cas d'empoisonnement par les substances minérales cor- rosives, par les plantes acres ou parles cantharides, qu'on en fait usage avec succès à fortes doses. L'huile d'olive est égale- ment un très-bon vermifuge. Son emploi contre le taenia est souvent suivi de succès. e° OLI On a bGiucoup vanté ses bienfaisantes propriétés contre la morsure des vipères , des serpens et autres animaux venimeux ; mais fout cela est sensiblement exagéré, et des expériences précises ont démontré que l'application de l'huile dans ce cas n'avoit d'autre avantage que de diminuer la tension doulou- reuse et l'inflammation de la partie blessée. Les onctions hui- leuses ont aussi été préconisées contre la peste, mais les ré- sultats obtenus jusqu'à présent n'offrent rien que de très-dou- teux. L'huile d'olive fait encore partie de plusieurs prépara- tions pharmaceutiques. Elle est la base d'un grand nombre d'onguens, cérats, pommades, emplâtres, linimens , dont l'é- numération seroit d'autant plus inutile que maintenant la plupart sont d'un usage très-borné. L'huile est un des principaux ingrédiens du savon ; aussi en fait-on une grande consommation dans les établissemens où on le fabrique. Dans les manufactures d'étoffes de laine et sur- tout dans celles de draps , elle sert à donner àla laine le moel- leux nécessaire. Beaucoup de fabricans dans le Midi en ont fait une grande consommation tandis que l'huile de poisson, qu'on tire de l'étranger, étoit plus chère et moins abondante dans le commerce; mais ils ne se servoient généralement que des huiles d'olives les plus communes. Ce sont aussi celles-là qu'on emploie pour brûler dans les lampes. Dans le Midi le peuple ne connoît guère d'autre manière de s'éclairer pen- dant la nuit. L'olivier est un des arbres les plus précieux que la nature ait donnés à l'homme. Aussi un auteur italien, qui a écrit sur l'économie politique, a dit que les oliviers étoient des mines sur la surface de la terre. Ils sont , en effet, la principale richesse des pays dans lesquels on les cultive. Ils sont la source d'un commerce étendu des peuples de l'Orient et du Midi avec ceux du Nord. Dans un temps où leur culture n'avoit pas encore été introduite en Espagne , les Phéniciens faisoient d'immenses bénéfices en portant de l'huile aux habitans de cette contrée. Aristote nous apprend que ces navigateurs re- cevoient des barres d'argent en échange de l'hviile qu'ils livroient aux Espagnols. Aujourd'hui encore ce commerce est l'unique moyen de subsistance des habitans d'un grand nombre de cantons du OLI 61 Languedoc et de la Provence, de ceux du pays de Gènes presque en totalité, de plusieurs parties de l'Italie, et surtout dVi royaume de Naples, ainsi que d'une grande portion des côtes de l'Espagne et du Portugal. Ce n'est qu'à environ huit degrés du thermomètre de Réau- mur que Phuile d'olive, lorsqu'elle est bonne, se maintient liquide ; elle cesse de l'être si la température s'abaisse au-des- sous de ce terme, alors elle devient solide, prend plus ou moins de consistance, selon le froid auquel elle est exposée, restant cependant toujours un peu molle et ne prenant jamais la dureté de la glace. C'est en hiver, dans le moment où l'huile est figée , qu'il convient de la faire voyager. Alors on n'a pas à craindre les pertes qui sont la suite du coulage trop fréquent de ce liquide dans les temps chauds. Autrement il est néces- saire, pour ne pas être exposé à des accidens, de mettre l'huile dans des bouteilles de verre qu'on a soin de boucher exactement. L'olivier n'est pas le seul arbre dont les fruits fournissent de l'huile, mais c'est le seul des arbres indigènes dont les fruits aient une chair oléagineuse. L'amande est, en général, dans les autres, la seule partie qui contienne de l'huile. La graine du hêtre , connue sous le nom de faine , en donne une qui est la meilleure après celle de l'olive et qui a l'avan- tage de se conserver plusieurs années sans rancir. La noix, la noissette, le pignon du pin et plusieurs conifères en four- nissent également en grande quantité. Sans rapporter ici toutes les plantes herbacées, dont les graines sont oléagineuses, nous nous contenterons de citer celles qui fournissent les huiles les plus usitées, par exemple celle qu'on extrait des se- mences du pavot et qui est improprement appelée huile d'oeil- let, celles de lin, de chanvre, de navette, d'une espèce de chou nommé colza et de plusieurs autres plantes crucifères. Outre l'usage qu'on fait des olives, en en retirant l'huile, dont nous avons rapporté les principales propriétés, ces olives fournissent encore au peuple, dans le Midi, un aliment assez agréable. Mais l'àpreté de ces fruits ne permet pas, excepté dans une ou deux variétés, de les manger dans l'état natu- rel ; ils ne peuvent servir à la nourriture que lorsqu'ils ont été préparés et assaisonnés de diverses manières. Alors ils c^2 OLI pnroissent sur les tables les plus opulentes , où ils conti'i' buent à la variété des mets, et stimulent Tappétit. L'usage de conserver les olives étoit également connu des anriens, et leurs procédés étoient, à cela près de quelques modilications, les mêmes que nous employons aujourd'hui. C'est dans les ouvrages de Pline et de Caton que l'on trouve les ditférentes manières usitées pour préparer les olives. On prenoit ces fruits encore verts, un peu avant la maturité, et on les fai- soit confire, soit en les mettant dans du vinaigre avec du fe- nouil, du lentisque ou autres plantes aromatiques, soit en les laissant simplement infuser dans de la saumure ou tremper dans de l'huile ou dans du vin cuit. L'eau bouillante, versée sur les olives, étoit aussi un des moyens employés. Le moment favorable pour confire les olives est la fin de Septembre ou le commencement dOctobre. On les prend iîvant leur maturité pendant qu'elles sont encore vertes, en ayant soin de choisir les plus grosses, les plus belles et les plus saines. Afin qu'elles ne perdent pas leur couleur verte , il faut éviter, le plus possible, de It-s laisser exposées au contact de Lair et les mettre dans feau aussitôt qu'on vient de les cueillir. Il existe plusieurs procédés pour les préparer. Le plus simple consiste à les écacher avec un maillet de bo'S ou entre deux: cailloux; puis à les plonger dans de l'eau pure, que l'on change de temps en temps jusqu'cà ce que les fruits aient perdu une partie de leur amertume. Ou les met alors dans uu vase de terre vernissé qu'on remplit de nouvelle eau , dans la- quelle on ajoute du sel marin et des plantes aromatiques. Ces olives ne tardent pas à être bonnes à manger. On en garde jusqu'en Mars et Avril. Mais on n'en prépare que pour le be- soin des ménages et on n'en fait pas passer dans le com- merce. Il est encore un autre procédé, qui est de mettre dans des vases de terre vernissés un lit de plantes aromatiques, un lit d'olives fraîchement cueillies et fendues jusqu'au noyau, et, enfin, une couche de sel que l'on recouvre d'un lit de plantes aromatiques, puis d'un lit d'olives et ainsi de suite jusqu'à ce que le vase soit presque entièrement rempli; alors on verse de l'eau bouillante jusqu'à ce que les olives surnagent. Le len- demain on retire celles-ci et on les met dans de l'eau fraîche , OLI 65 que l'on renouvelle tous les deux à trois jours, jusqu'à ce que les olives soient suffisamment adoucies, et l'on finit par verser dessus une saumure chargée de quelques épices. Au bout de quelque temps elles sont bonnes à manger. Enfin la préparation dite à la picholine, c'est-à-dire à la manière de Picholini , consiste à mettre les olives dans une lessive faite avec une livre de chaux vive et six livres de cen- dres de bois neuf, tamisées. On les retire au bout de quelques heures ; on les met dans de l'eau fraîche , où on les laisse pen- dant neuf jours en ayant soin de renouveler l'eau à chaque fois vingt-quatre heures. Au bout de ce temps on les met dans une saumure faite avec suffisante quantité de sel marin dis- sous dans de Teau , et dans laquelle on fait infuser des plantes aromatiques. Lorsque les olives ont été ainsi confites et qu'on veut y mettre de la recherche, on les ouvre avec un petit couteau pour en enlever le noyau, et l'on y substitue, soit une câpre , soit uu petit morceau d'anchois ou de thon mariné, soit un morceau de truffe. On conserve ensuite ces fruits dans des bouteilles pleines d'excellente huile, et ils se gardent long-temps. Dans tout le Levant, au rapport d'Olivier, et surtout dans plusieurs îles de l'Archipel, on sale une abondante quantité d'olives pour les envoyer à Constantinople , où les Grecs, les Arméniens et les Juifs en font, pendant toute Tannée, une très-grande consommation. On prépare ces olives en les mel" tant dans du sel marin et en les remuant jusqu'à ce qu'elles eu soient pénétrées. On les met ensuite , pendant quelques jours , dans des corbeilles , en les comprimant légèrement pour faciliter l'écoulement de la partie aqueuse, après quoi on les conserve dans des vases de terre. Lorsque les olives tombent des arbres et restent quelque temps par terre, elles s'y flétrissent et perdent l'àcreté, qui leur est ordinaire lorsqu'elles sont fraîches. C'est dans cet état qu'on les mange à Toulon, sans aucune préparation. On les appelle aulives facliouiles. Les gens de la campagne vont se promener sous les oliviers, un morceau de pain à la main, ramassent les olives qui sont à terre , et les mangent ainsi dans l'état naturel. Quelquefois ils les assaisonnent avec un peu d'huile , de poivre, de sel et quelques feuilles de laurier. On H OLI peuf faire des yaclioHi7es artificiellement, en versant de l'eau bouillante sur des olives bien mûres, en les y laissant infuser pendant quelque temps et en les séchant ensuite. Les diflérentes préparations que nous venons dindiquer, sont nécessaires à la plupart des espèces d'olives pour leur faire perdre, au moins tn partie, l'amertume désagréable qu'elles conservent même après leur maturité. Il n'en est qu'un petit nombre qui soient susceptibles d'être mangées aussitôt après avoir été cueillies, telle est l'olive douce. C'est, sans doute, à cette espèce qu'il faut rapporter les olives dont parle Pline, qui, étant desséchées, devenoient plus douces que des raisins secs. Elles ne se trouvoient qu'en Afrique et en Lusi- tanie , et ne sont guère moins rares aujourd'hui, car nous ne pouvons citer que celles d'un petit canton du royaume de jNapIes, et il est incertain qu"on les connoisse en Provence. L'olivier croit lentement et vit très-longtemps. Pline affirme que de son temps on voyoit encore à Linterne , ville de la campagne de Rome, les oliviers queScipion TAfricain y avoit plantés deux cent cinquante ans auparavant; ce qui n'offre rien de bien extraordinaire. Mais les autres exemples qu'il cite pour prouver la longévité de cet arbre, sont un peu plus difficiles à croire. Ainsi il assure qu'on conservoit encore à Athènes l'olivier que Minerve avoit produit en frappant la terre de sa lance , et qu'on voyoit aussi à Olynipie l'olivier sauvage dont Hercule avoit été couronné le premier. La longévité de l'olivier est très-bien constatée par les nom- breux exemples cités par des auteurs dignes de foi. Des ar- bres de quatre-vingts ans n'ont guère que neuf pouces de dia- mètre , et cependant on a vu des troncs dont le diamètre étoit de trois, de quatre, de cinq et même de six pieds. Voici à ce sujet ce que nous tenons de M. Audibert : « Il existe à deux lieues au nord de Tarascon un très-gros olivier, dont les rameaux s'étendent à neuf ou dix pas du tronc. Cet arbre, à ce qu'on assure, a, non-seub ment résisté à Phiver de 1709, mais encore à un autre plus antérieur, de manière qu'en y comprenant celui de 1788 , il a vu péiir trois fois tous les autres oliviers du canton qu'il habite. L'intérieur de son tronc est très -sain et ses branches sont extrêmement vigou- reuses. Cet arbre est cependant au centre d'une petite plaine , OLI G5 »iu sommet d'une colline où le froid se fait vivement sentir. II appartient à la variété dite olivier pleureur. Dans les en- virons de Maussane on trouve un olivier encore plus extra- ordinaire. L'on ignore son âge; mais on le regarde comme le plus ancien du pays, et on lui a donné le nom de roi à cause de sa vétusté et de sa taille gigantesque. Si Ton tàchoit de multiplier de tels arbres, ii joute M. Audibert, ne pourroit-on pas espérer d'avoir des individus plus robustes et dans le cas de résister aux froids les plus rigoureux ? ne pourroit-on pas les transplanter aussi par gradation dans des climats plus froids? ^» On peut conclure de ces faits que la durée de la vie de l'olivier est de cinq à six siècles; mais qu'elle peut aller beau- coup au-delà. On ne peut assigner moins de neuf à dix siècles à celui dont parle Bouche dans son Histoire de Provence. «Dans le territoire de Ceireste , dit cet auteur, il y a un oli- vier encore en vie, qui a le tronc creusé et si prodigieuse- ment gros, qu'une vingtaine de personnes pourroient s'y mettre à l'abri des injures du temps. Le propriétaire de cet arbre y établit tous les étés son petit ménage; il y couche avec toute sa famille, et il a encore une petite place pour mettre un cheval.» Le bois de l'olivier est jaunâtre , marqué de veines bien nuancées; sa fibre est dure et serrée ; sa pesanteur spécifique assez considérable ; il est susceptible de recevoir un beau poli et n'est point sujet à se fendre et à devenir vermoulu. Ces pré- cieuses qualités l'avoient fait choisir par les anciens pour faille les statues des dieux, lorsqu'ils n"employoient point à cet usage le marbre et l'airain. Le bois de la racine surtout, par la va- riété de ses nuances , pourroit remplacer avec avantage les bois étrangers dans la fabrication des meubles recherchés. Cepen- dant, et même dans les pays où l'olivier est très-commun , il est fort peu employé par les ébénistes ; on n'en fait guère que de petits ouvrages, comme des tabatières , des boites, des manches de couteaux. Sur la côte occidentale de Gênes on en fait de gros meubles, des lits, des commodes, des tables. L'espèce dont on se sert le plus communément, est celle qui est connue dans le pays sous le nom de coUnnhara, La rai. son en est que les arbres de Columbara sont plus sujets que les autres oliviers à être rompus par les vents, et que , lorsqu'il leur arrive d'être renversés, on scie les grosses branches et le 36. 5 66 OLI tronc pour faire des planches. Le bois d'olivier brûle fort bien parce qu'il contient une grande quantité de résine, et il donne beaucoup de chaleur. L'olivier est le premier des arbres, a dit Columelle : Olea prima omnium arborum est. Certes, ce n'est point par l'élégance et la beauté de son feuillage, les couleurs éclatantes et l'a- gréable parfum de ses fleurs, que cet arbre a mérité l'honneur d'être placé au premier rang. Son port n'a rien de noble ; sa tige est basse; son écorce est rude et sillonnée de gerçures profondes; ses branches sont sans ordre, nues et tortueuses; son fcaillage est pâle et triste ; ses fleurs sont sans éclat et pres- que sans odeur; ses fruits sont sans parfum, d'une amertume extrême lorsqu'ils sont verts, et sans goût lorsqu'ils sont mûrs. Mais, s'il n'est pas le premier des arbres par sa beauté, il est au moins un des plus utiles. Nul n'est doué d'une aussi grande fécondité dans toutes ses parties, soit qu'on considère l'im- mense quantité de ses fleurs et de ses fruits, la multitude de ses rameaux et l'abondance de ses rejetons. L'olivier est originaire de l'Asie. C'est de cette contrée qu'il s'est répandu en Afrique et dans les parties méridionales de l'Europe, où il est aujourd'hui naturalisé. Au rapport de Pline, sous le règne deTarquin le superbe, l'olivier n'étoit pas encore introduit en Espagne, ni en Italie. Dès que sa culture y fut connue, elle y fit de rapides progrès, puisque sous le troisième consulat de Pompée, l'Italie pouvoit fournir de l'huile à plusieurs provinces de la république. Pline dit aussi qu'il n'y avoit pas d'oliviers en Afrique, l'an 170 de la fonda- tion de Rome ; mais cela est difficile k croire ; il est bien plus probable que la colonie phénicienne, qui fonda Carthage , transporta, des bords de la Syrie sur les rivages de PAfrique, cet arbre si précieux pour une nation commerçante. C'est vers l'an 600 avant Jésus-Christ que l'olivier fut intro- duit dans les Gaules par les Phéniciens qui vinrent fonder Marseille. La situation maritime de la plupart des pays de l'Europe où l'olivier est cultivé, avoit fait croire aux anciens que cet arbre ne pouvoit pas venir a plus de trois cents stades (environ douze lieues) de la mer. Cette opinion est entièrement erro- née. En Espagne on cultive les oliviers dans toutes les parties OLI G7 du royaume, et ceux qui croissent dans l'intérleuî- sont aussi beaux que ceux du centre. En Afrique, au rapport de M. Desfontaines, Tolivier vient naturellement dans les montagnes de l'Atlas à la distance de trente et quarante lieues de le mer» Olivier Ta observé dans l'ancienne Mésopotamie , à cent lieues de la Méditerranée, au bas des montagnes qui se trouvent aux environs deMerdin, que l'on regarde comme l'ancienne Mardé Du Miridé» Un autre préjugé, également répandu chez les anciens j atlri- buoit au chêne et à l'olivier une telle antipathie l'un pour l'autre, que non -seulement ces deux arbres ne pouvoient vivre dans le voisinage l'un de l'autre, mais encore que le isecond périssoit lorsqu'on le plantoit dans un terrain où le pre* mier avoit été arraché. Pline attribue cet effet à des vers qui prennent naissance dans la racine des chênes, et qui de là pas- sent dans celles des oliviers, mais il étoit dans l'erreur. Des expériences positives ont prouvé que les oliviers viennent très- bien dans des endroits auparavant couverts de chênes, et il est constant qu'en Provence , en Italie et dans les autres con- trées du Midi, il croit une grande quantité d'oliviers sauvages dans les bois où il existe en même temps beaucoup de chênes. Trop de froid , de même qu'une chaleur trop considé- rable, sont nuisibles à l'olivier. Un climat tempéré lui est né- cessaire. En Europe il n'a jamais pu être cultivé avec succès au-delà du quarante-cinquième degré de latitude, quoiqu'on ait pu le conserver en pleine terre beaucoup plus loin dans le Nord et même jusqu'en Angleterre , mais l'été est trop court et la chaleur trop foible pour lui faire rapporter du fruit ou du moins pour Pamener à Pétat de maturité. C'est Inoins par leur intensité que les froids nuisent à l'olivier que par leur arrivée subite après des temps doux. On a vu cet arbre résister à une température de dix à douze degrés au- dessous de zéro et périr, par Peffet d'une gelée ordinaire, lors- qu'il étoit en sève. L'olivier est moins difficile sur la nature du terrain : il peuf venir dans le sol le plus ingrat ; il réussit également dans ies terrains calcaires, dans reux qui sont sablonneux , dans les terres fertiles, si fcmtefoià elles ne sont pas maré.Mgeuses. C'est donc moins la nature du sol qu'il faut choisir qu'une exposition 68 OLI convenable. Dans les régions très-chaudes, où l'ardeur des ra- yons du soleil est extrême, l'olivier aime et préfère les pen- chans des montagnes et des collines inclinées au septentrion. Au milieu des montagnes élevées , dans les pays où les froids de l'hiver se font plus ou moins sentir, il n'a d'asile assuré que sur les revers opposés, et ce n'est qu'au midi qu'il peut être à l'abri des neiges et du souffle glacial des aquilons. Pour qu'un olivier rapporte des fruits en abondance, il faut que SCS racines soient libres de s'étendre au loin pour aller puiser les sucs nourriciers , et que ses rameaux ne soient point privés d'air et de lumière. Ces conditions sont indispensables; c'est d'elles que dépend la prospérité d'une plantation doli- viers: aussi , lorsqu'on a dessein d'en faire une, il est essentiel de bien connoître la dislance qu'on doit laisser entre chaque pied d'arbre. Cette distance dépend de la grosseur et de la hauteur auxquelles telle ou telle espèce peut atteindre, et sur- tout de la chaleur du climat, qui favorise plus ou moins leur végétation. Caton , en parlant des oliviers d'Italie, fixe vingt ou trente pieds comme rintervaile qu'il faut laisser entre deux arbres. Cet espace peut être regardé comme un terme moyen , car dans les pays où la hauteur commune des oliviers n'est que de douze à dix-huit pieds, comme aux environs d'Aix, d'A- vignon, de Montpellier, on ne laisse que de dix-huit à vingt pieds entre chaque arbre, tandis qu'on met trente-six à qua- rante pieds d'intervalle dans les pays tels que Nice, Grasse, Gênes, où les oliviers s'élèvent jusqu'à cinquante pieds. Il existe plusieurs moyens de former une plantation d'oli- viers; on peut employer pour la faire, soit des boutures, soit des sujets pris dans les pépinières, soits des rejetons venus au pied des vieux arbres, soit, enfin, des plants sauvages tirés des forêts. La méthode des boutures est, en général, celle que l'on préfère aux autres. Si on n'obtient pas par ce moyen les arbres les plus beaux et les plus vigoureux, du moins il a cet avan- tage qu'il donne la facilité de se procurer avec certitude toutes les variétés qu'on peut désirer, sans qu'il soit besoin d'avoir recours a la greli'e. Après avoir placé les boutures dans la terre, de manière qu'elles s'en trouvent couvertes dans pres- que toute leur longueur, et que le quart , tout au plus le tiers , OLI 60 soit exposé à l'air libre , il faut les arroser à l'instant même et continuer de le faire, s'il vient une sécheresse, jusqu'à ce que la reprise soit assurée. Lorsque la plantation se fait dans un terrain qui n'est pas susceptible d'être arrosé , il fau t avoir soin d'enfoncer les boutures encore plus profondément, de manière âne laisser qu'un œil hors de terre. C'est le moyen d'empêcher que la partie qui sera exposée au contact de l'air, ne soit des- séchée avant que la partie inférieure ait poussé des racines. Ce que nous venons de dire pour la plantation par boutures peut s'appliquer également aux autres procédés; seulement il faut donner plus d'ouverture et de profondeur aux trous, si les sujets que Ton emploie sont déjà un peu gros et ont beau- coup de racines. Il ne nous reste plus qu'à indiquer l'époque de la plantation. Quel que soit le moyen qu'on emploie , le moment le plus fa- vorable est la fin de l'hiver, depuis les derniers jours de Fé- vrier jusqu'au milieu de Mars. La sève, qui commence alors à monter, ne laisse pas aux arbres le temps de dépérir; ce qui arrive lorsqu'on fait la plantation avant l'hiver. 11 est es- sentiel surtout que les boutures ne soient point faites avant le mois de Mars. La manière dont l'olivierse reproduit et renaît de lui-même a quelque chose de surprenant. Lorsque par un accident quel- conque sa tige et ses branches périssent, la force végétative, qui animoit l'arbre, revit dans les racines, et bientôt le culti- vateur voit d'un œil satisfait le sol se couvrir de nombreux rejetons, qui ne tardent pas à former de nouveaux arbres, brillans de la vigueur de la jeunesse. C'est ce que l'immortel auteur des Géorgiques a exprimé dans ces vers .- Prœsertim si tempesKis a vertice sjluis Incuhuit , glomcratque ferens incendia vcnLus. Hoc, ubi , non a slirpc valent, cœcœque reuerli Possunt, atque imâ similes revirescere terra: Infelix superat foliis oleaster amaris. Georc, lib. II. Cette fécondité étonnante des racines de l'olivier a été mise a profit pour sa propagation. Arrachées de la terre dans un temps convenable , coupées par tronçons et recouvertes ensuite 7« OLI d'une terre bien meuble, ces racines produisent bientôt de noinbrfiux rejeloos. Il suffit même pour cela d'un morceau d'éforce adhérent à une petite couche de bois et séparé d'une braijrhe et du troue d'un arbre. Virgile n'a pas oublié dans son poëiue cefte mauière merveilleuse de multiplier l'olivier, ainsi qu'on le voit par ces deux vers : Quin et caiidicibus sectis {luirabile dictu!) Truditur è sicco radix oleagina ligno. Cette expérience a été répétée avec succès dans les temps modernes. Un morceau d'écorce d'olivier, mis en terre, a pro-^ duit au bout de quarante-deux jours des rejetons et des ra-^ çines. L'exécution facile et prompte de la multiplication par bou'» turesou par morceaux de racines, a fait adopter cette méthode par le plui> grand nombre des cultivateurs. En découvrant les racines d'un ancien olivier, on peut, sans lui faire aucun tort, prendre de quoi faire une cinquantaine de plants. Une terre bien labourée est toute lii préparation qu'exige la plantation de ces morceaux de racines. On peut les mettre d'abord à deux pouces de distance seulement, parce que, lorsqu'ils au- ront fourni des pousses, on arrachera les moins bien venus pour donner aux plus beaux sujets environ deux pieds d'in-. tervalle de l'un à l'autr.-. Si l'on forme des pépinières de re-. jetons enlevés au pied des vieux arbres, il faudra tout de suite leur donner cctîe distance. Ces moyens, nous l'avons déjà dit, ont l'avantage de la promptitude; mais, si l'on tient par-dessus tout à se procurer des arbres beaux et vigcureux, l'expérience a prouvé que les plants d'oliviers sauvages tirés des bois et les semis sont bien préférables. Alors, pour se procurer l'espèce que Ton désire, il faut avoir recours à la greffe. Le moment favorable pour cette opé- ration est le mois de Mai , parce qu'à cette époque les arbres sont dans le fort de la sève. L'olivier est susceptible de rece- voir toute espèce de greTe. Ma s celle en écusson est la seule qu'on doive mettre en usage sur Ici jeunes sujets venus de noyau et sur .'.es sauvageons provenant de plant arraciié dans les forets. Il faut attendre pour ces derniers qu'ils aient bien repris dans OLI 7» la pépinière. En outre, il est avantageux de les greffer rez- ferre parce qu'alors la sève est plus immédliatement portée vers la greffe, et que dans le cas où la tige viendroit à périr par un accident quelconque, on a plus d'espérance de voir pousser des rejetons qui n'auront pas besoin d'être entés de nouveau. La greffe en fente et celle en couronne , ne con- viennent que pour les vieux arbres, dont on veut changer la qualité du fruit. On peut, cependant, aussi les greffer en écusson, en multipliant les écussons, selon qu'il y a de branches principales, et en choisissant pour les placer sur celles-ci les endroits où l'écorce est la plus unie. On pose ordinairement sur chaque branche deux écussons opposés l'un à l'autre. C'est ordinairement au bout de dix à douze ans que les jeunes arbres, venus de noyau, commencent à rapporter des fruits; mais il faut attendre vingt-cinq ou trente ans pour obtenir des récoltes satisfaisantes. L'olivier croît lentement, a dit Vir- gile (et prolem tardé crescentis olivœ , Georg. , 1. 1 1 ). Cepen- dant Hésiode a outré la chose, en disant que jamais homme n'avoit vu le fruit d'un olivier qu'il avoit planté. Il est vrai que les bénéfices qu'on a à espérer d'une nouvelle plantation d'oliviers, sont un peu tardifs, de quelque manière qu'elle ait été faite; mais si on ne voit pas fructifier tout de suite les arbres que l'on a plantés, du moins les produits du terrain ne seront pas sensiblement diminués, et le cultivateur, en at- tendant les fruits de ses arbres, sera dédommagé par les ré- coltes ordinaires des grains qu'il sèmera chaque année. Une fois que l'olivier a acquis une certaine vigueur, il n'exige plus beaucoup de soins. Columelle a dit: Oninis tamen arboris cultus simplicior quain viaearum est , longèque ex omnibus stirpibus minorein impensam desiderat olea, lib. V, cap.'], Virgile émet la même opinion dans le second livre de ses Géor- giques. Conlra non ulla est oleis cultura ; netfue illœ Procuruam expectant falcem , rastrosque tenaces j Cum semel hœserunt aruii , aurasque iulerunl, Ipsa satis tellus , cupi dente recluditur unco , Sujffîcit huviorem, et grauidas cum vomere fruges. Hoc pingueni et placitam paci nulritor olii^am. Dans l'ile de Corse, en Afrique et dans plusieurs contrée* 72 OLI du Levant, des que les oliviers sont plantés, on les laisse croître en liber lé, sans jamais les tailler, ni les fumer, souvent même sans les labourer au pied. Mais on ne peut pas suivre cette méthode dans les pays moins chauds; les arbres y exigent plus de soin; il faut leur donner des labours deux fois chaque an- née, e:i automne et au printemps , les lailler, les fertiliser par des engrais. I.e terrain où ils sont plantés est également propre à recevoir des légumes et des céréales; les uns et les autres y viendront, si on a soin de répandre des engrais en abon- dance et s'il y a assez d'intervalle entre chaque arbre pour permettre la circulation de l'ain et delà lumière. On aura seulement la précaution de ne pas semer trop près du trône des arbres. Les engriiis de toute espèce conviennent aux oliviers. Caton et Columelle conseillent de les fumer à la fin de l'automne, et c'est ce que l'on fait généralement. Cependant il paroit que dans les pays où les gelées sont assez fortes et assez fréquentes pen- dant l'hiver, il est préférable de chausser le pied des arbres avec de la terre, afin d'empêcher le froid de pénétrer jusqu'à la souche. Les anciens tailloient rarement les oliviers. Columelle dit qu'il suffit de le faire tous les huit ans. En voyant les oliviers sauvages, dont la nature seule a pris soin, chargés de fruits en plus grand nombre que les arbres cultivés n'en portent ordinairement, on seroit tenté de croire qu'autant vaudroit les laisser croître en liberté; mais tous ceux, qui se sont occupés de la culture des oliviers, sont d'accord sur l'utilité d'une taille modérée et bien entendue. Elle ne doit consister, pour ainsi dire, qu'en un simple élaguement. Au- cune des branches principales ne doit être supprimée, à moins qu'elles ne soient [dacées de manière à gêner la culture du terrain. On doit se bornera couper le bois mort, à retrancher les rameaux dont la végétation est languissante , ainsi que les branches gourmandes, et, enfin, à diminuer le nombre des rameaux trop pressés ou mal placés , qui, en rendant l'arbre trop touffu , empêcheroient la libre circulation de l'air et de la lumière. Malheureusement cette sage méthode n'est pas suivie partout. Dans quelques cantons du Midi de la France on est dans l'usage d'abandonner «^ ceux qui font la taille lest OLI 73 ^mondes des oliviers. Cette pratique est très -préjudiciable , parce que les ouvriers, ne voyant que leur intérêt , taillent et coupent sur le gros bois le plus qu'ils peuvent , afin de mul- tiplier leurs profits. Le moment le plus favorable pour la taille est le mois de Février ou de Mars, selon le degré de chaleur du climat, parce qu'à cette époque la sève ne tarde pas à se mettre en mouve- ment, et que les plaies faites par la serpette sont bientôt ci- catrisées, taudis que leurs bords sont exposés à se dessécher, sans pouvoir se fermer , lorsque la taille a été faite dans le commencement de l'hiver. Dans la plupart des pays où l'olivier est cultivé, il donne alternativement une bonne et une mauvaise récolte. Les an- ciens ont cherché la cause de cette périodicité constante ; ils ont cru l'avoir trouvée dans le mauvais moyen employé pour la récolte des olives. Ils s'imaginoient qu'eu gaulant les arbres pour abattre les fruits, on détruisoit les bourgeons destinés à reproduire de nouveaux fruits l'année suivante. Cette opi- nion seroit très -vraisemblable, si l'on ne savoit pas que dans plusieurs cantons du Midi de la France , où on cueille les olives à la main, une année d'abondance alterne toujours avec une mauvaise année. Plusieurs agronomes ont alors regardé la taille comme la cause des récoltes alternatives. Mais, dans un mémoire publié à ce sujet en 1792 , M. Olivier a très-bien prouvé que ce n'étoit pas là qu'il falloit chercher la cause de Fespèce de stérilité dont la plupart des oliviers sont frappés tous les deux ans. En effet, comme Fobserve cet auteur, outre que la taille n'est pas la même dans tous les lieux où les récoltes sont alternes, puisque cette taille se fait, ici en coupant peu de bois , là en n'enlevant que le bois rabougri ou à demi mort ; ailleurs en retranchant de gros rameaux ou même de grosses, branches. On sait encore que la plupart des cultivateurs ne taillent pas leurs arbres dans le même temps et à la même époque ; les uns les taillent de deux ans en deux ans, d'autres de trois en trois, de quatre en quatre, ou même de six en six ans. Ils les taillent indifféremment au printemps, en au- tomne, en hivei- ; quelques-uns, enfin, ne les taillent pas du tout. D'après ces considérations. Fauteur du mémoire pense que 7^ OLI l'on doit attribuer ce phénomèue à répuisemenl qu'une ré- colte très-abondante fait éprouver aux arbres et surtout à ce qu'on les laisse trop long-temps chargés de leurs friiits. L'ex- périence vient à l'appui de cette opinion. En effet, dans le territoire d'Aix on fait la cueillette des olives dés le commen- cement de Novembre, et tous les ans les récolles y sont, à peu de chose près , uniformes ; tandis qu'au contraire , dans les autres parties de la Provence, en Italie et dans le Levant, où l'on ne commence à cueillir les olives qu'en Décembre . où souvent il y en a encore sur les arbres en Mars et Avril, et où même, comme dans certains cantons de l'Italie, on attend que l'olive se détache toute seule, les récoltes sont toujours bisannuelles. Il est donc très-probable qu'en faisant la cueillette des olives de bonne heure, les cultivateurs pourroient espérer tous les ans une bonne récolte; en outre ils auroient de l'huile d'une qualité bien supérieure. Les huiles d'Aix. qui sont si renom- mées, ne doivent, sans doute, leur qualité qu'au soin que l'on a de cueillir les olives aussitôt qu'elles sont mûres. Chaque année on commence la cueillette à la fin d'Octobre ou dans les premiers jours de Novembre , et on porte aussitôt les olives au moulin. Dans plusieurs autres cantons du Midi de la France, en Italie, en Espagne, on ne se met à cueillir au plus tôt qu'en Décembre , et lorsqu'on a fini , on laisse les olives entassées dans des greniers ou même sous des arbres pendant des semaines, des mois. Qu'en arrive-t-il? Que les olives fermentent , que l'on obtient en apparence une quantité d'huile plus considé- rable ; mais ce foible avantage , si toutefois il existe , ce qui est bien douteux, est bien compensé par le mauvais goûtque cette fermentation prolongée communique à l'huile. Le préjugé de laisser long-temps les olives sur les arbres, est d'autant plus étonnant qu'il éfoit déjà connu des anciens que pour avoir de bonne huile, il falloit faire tout le contraire, Pline recommande de cueillir les olives quand elles commen- cent à noircir: Optinia autem œ ta s ad decerpendum, inter co- piam bonitatemque , incipienie bacca nigrescere (Itb. XV, cap. i) , et Columelle remarque que plus l'olive est mûre, plus l'huile est grasse et moins son goût est agréable : Quanto maturior bacca y tanlopinguior succus , niinusque gratus. OLI 75 Les anciens nous apprennent encore que, pour avoir de bonne huile, il faut l'exprimer des olives aussitôt qu'elles sont cueillies. Caton dit positivement que Ton ne doit pas croire que la quantité de l'huile augmente quand on laisse les olives sur le plancher , que plus on se presse de l'extraire , plus on i^agne sur la quantité et sur la qualité, et que plus les olives auront au contraire resté sur la terre ou sur le plancher , moins on en retirera d'huile et moins elle sera bonne. L'olivier fleurit en Mai ou Juin , selon la température du climat; ce n'est que cinq ou six mois après, vers celui de No- vembre, que ses fruits sont mûrs. On les récolte, soit en les gaulant, soit en les cueillant à la main, ce qui vaut mieux. On se sert à ce dernier effet d'échelles doubles; mais lorsque les arbres sont trop élevés pour qu'on puisse recueillir les olives placées sur les branches du sommet, on n'a d'autre res- source que le gaulage. Avant de les transporter au moulin, on a soin, à la fin de chaque journée , d'en séparer les fruits gâtés, les feuilles et les corps étrangers qui pourroient y être mêlés. Cette précaution est nécessaire lorsqu'on veut avoir de l'huile fine ; elle est in- dispensable lorsque les olives ont été gaulées , parce qu'alors elles sont içélangées avec une grande quantité de feuilles et de morceaux de branches. Lorsque les olives sont cueillies un peu avant leur matu- rité, elles donnent une huile excellente ; mais alors elles n'en fournissent que fort peu ; aussi les cultivateurs, qui n'y trou- vent aucun avantage, n'en préparent que rarement de cette manière. L'huile extraite parle pressurage simple, sans emploi d'eau bouillante, est la meilleure et la plus pure; on lui donne le nom Aliuile vierge ou /lah^e. Pour l'obtenir aussi bonne que possible , il faut séparer les noyaux des olives. Les gourmets en distinguent encore une autre espèce , qui ne se trouve pas dans le commerce. Pour se la procurer, on pratique des creux dans la pâte formée par les olives bien broyées ; ces trous f.e remplissent d'huile, qui est d'autant plus excellente qu'elle n'est pas le résultat de la pression. On la i étire avec une cuiller. Lorsqu'on a obtenu l'huile vierge , on retire la pâte de des- sous le pressoir. On la broie alors avec les mains ; on la re- 7^ OLI place ensuite sous la presse et on verse dessus une certaine quantité d'eau bouillante. Par une nouvelle pression on re- tire une seconde huile, inférieure à l'huile vierge, mais, ce- pendant, encore assez bonne. On peut soumettre le résidu à un troisième pressurage, mais l'huile qu'on obtient a une saveur désagréable , ce qui fait qu'on ne l'emploie que pour les fabriques et pour les lampes. Les Provençaux la nomment huile à^ enfer, d'infer ou d'infect. Lorsque les olives sont trop mûres ou trop fermentées, l'huile n'a ni goût, ni parfum. Pour lui donner la saveur qui lui manque, on a imaginé de faire broyer avec les olives une certaine quantité de feuilles d'olivier, mais alors Phuile, au lieu d'être fade et insipide est amère et désagréable. Du temps de Pline les huiles d'Italie étoient supérieures à toutes celles des autres contrées. Aujourd'hui elles ont perdu leur grande réputation ; sans doute parce que la fabrication ne s'exécute plus par un bon procédé. Les huiles d'Espagne et de Portugal ne sont pas non plus estimées , et cela par la même raison. C'est la France qui l'emporte maintenant sur tous les autres pays de l'Europe; et parmi les huiles que fournissent le Languedoc et la Provence, celle d'Aix et des territoiresvoisins mérite à juste titre la préférence. C'est celle qui se conserve le mieux. On peut la garder deux et même trois ans sans qu'elle s'altère. Au-delà de ce terme elle contracte un goût acre, une odeur désagréable, et n'est plus propre à assaisonner les ali- mens. Pour lui conserver long-temps ses bonnes qualités, il faut la renfermer dans des vases fermés hermétiquement et la placer dans un endroit frais , où la température n'éprouve pas de variations trop sensibles, comme dans une cave ou dans un cellier. On a indiqué beaucoup de moyens d'enlever aux huiles rances leur àcreté. Un des meilleurs consiste à les faire chauffer légèrement avec un peu d'alcool et à les laver ensuite avec une certaine quantité d'eau. 11 ne nous reste plus maintenant, pour terminer l'histoire de Polivier, qu'à indiquer quels sont les accidens, les maladies qu'il a à craindre. Le froid , nous l'avons déjà dit , lui est très- contraire ; mais ses ennemis les plus redoutables sont les in- sectes. Nous citerons la chenille adonide , la chenille mineuse , OLI 77 la mouche de l'olivier parmi ceux qui font le plus de ravage. La chenille' adonide s'attache à la partie inférieure des feuilles et sur les pousses les plus tendres. Elle y cause une telle extravasion de la sève que, le matin, les arbres infestés par cet insecte sont couverts de gouttes d'eau , et que la sur- face du terrain qui répond à leur feuillage est humide. Cette transpiration excessive fatigue les oliviers et nuit beaucoup à leur rapport. Aussi est-il d'un grand intérêt pour les cultiva- teurs de détruire cet insecte , et le seul moyen d'y parvenir, c'est de retrancher toutes les branches attaquées et de les brûler. La chenille mineuse se nourrit du parenchyme des feuilles. Elle s'attache aux bourgeons naissans, s'y introduit et détruit l'espoir des jeunes pousses en même temps que les bourgeons à fleur. Elle se nourrit aussi de la chair des olives, pénètre dans l'intérieur du noyau et mange l'amande. On la détruit par le moyen que nous avons indiqué pour l'adonide. La mouche de l'olivier attaque l'olive peu avant la maturité. Elle pique le fruit, dépose un œuf dans l'ouverture qu'elle a faite, et cet œuf produit une larve qui se nourrit de la pulpe de l'olive. Cet insecte, ainsi que les deux autres que nous avons nommés , font éprouver aux cultivateurs des perles très- considérables. (L. D.) OLIVIER BATARD ou DES BARBADES. (Bot.) Deux noms du Daphnot. Voyez ce mot. (Lejî.) OLIVIER DE BOHÊME. {Bot.) Nom vulgaire du chalef à feuilles étroites. ( L. D.) OLIVIER DE MARAIS. {Bot.) C'est le tupelo , espèce du genre Nyssa. (Lem.) OLIVIER DE MONTAGNE. {Bot.) A la Martinique on nomme ainsi le simplocos martinicensis, suivant M. Richard. On trouve, dans l'ouvrage de Nicolson sur i'Hisoire natu- relle de Saint-Domingue , l'indication vague d'un olivier bà- -tard, à feuilles opposées, entières, sans dentelures ni ner- vures apparentes, dont il n'a vu ni la fleur ni le fruit. (J.) OLIVIER NAIN. {Bot.) C'est la camelée, cneorum trico^ ceum, Linn. ( Lem.) OLIVIER DES NÈGRES. {Bot.) C'est sous ce nom que j'ai reçu de la Martinique, en 1792 , p;ir M. Tenasson , alors di- 78 OLI recteur du gdnie dans cette île , rëchantîllon en fruit d'un arbre qui paroit être le mirobolan chébule, semblable au fruit de ce mirobolan ligure par Gaertner, t. 97. On donne le même nom, suivant Surian , au caimitier, chrysophjllum^ qui est le MyNxi des Caraïbes. Voyez ce mot. (J.) OLIVIER SAUVAGE. {Bol.) A la Martinique on donne ce nom au Daphnot. ( Lem. ) OLIVIÈRE. {Bot.) Voyez Oliveria. (Lem.) OLIVILE. {Chim.) Nom donné par M. J. Pelletier à un principe immédiat d'origine végétale, qu'il a retiré de la ma* tière appelée improprement gomme d'olivier. a) Cas où Voliviie n'est pas altérée. Uolivile est en poudre brillante, analogue par son aspect à l'amidon ; ou bien cristallisée en petites lames ; dans cet état, elle est incolore; mais si on la chauffe, elle se fond à 70 , et prend une légère couleur jaune : quand elle est figée, elle est électrique par frottement. Elle est peu soluble dans l'eau froide; elle se dissout dans trente- deux fois son poids d'eau bouillante. La dissolution se trouble par le refroidissement, et prend l'apparence d'une ëmulsion; quand on fait concentrer la dissolution à chaud j l'olivile se sépare comme le feroit une matière huileuse. La dissolution d'olivile est précipitée par les acétates de plomb: le précipité blanc qui se foruie, est soluble dans l'acide acétique. L'alcool chaud paroît dissoudre l'olivile en toutes propor- tions; la liqueur, si elle est suffisamment chargée, se trouble par le refroidissement. Une solution alcoolique d'olivile, saturée à froid , est trou-- l)lée par l'eau ; le précipité disparoît dans un excès de ce Kquide. La solution alcoolique d'olivile, évaporée spontanément^ laisse séparer cette substance sous forme de cristaux. L'éther hydratique ne dissout pas l'olivile. A froid les huiles volatiles et fixes n'ont pas d'action sur l'olivile; à chaud ils en dissolvent line petite quantité. L'acide acétique dissout abondamment l'olivile. L'acide suifurique foible est sans action sur elle* OLI 79 Les solutions alcalines qui ne sont pas concentrées, dissol- vent l'olivile sans Faltérer. L'olivile est sans odeur ; elle a une saveur particulière amère, sucrée et légèrement aromatique. b) Cas où VoVwile est altérée» Au feu elle se comporte comme une substance non azotée, formée d'oxigène de carbone et d'hydrogène. M. Pelletier la considère comme tenant le milieu entre les substances végé- tales où Toxigène est à l'hydrogène dans le rapport des élé- mens de l'eau, et les substances végétales où l'hydrogène est prédominant surl'oxigène; aussi quand on la projette sur un charbon, elle se décompose en répandant beaucoup de fu- mée, mais elle ne s'enflamme que difficilement. L'acide sulfurique concentré la noircit au moment où il la touche. L'acide nitrique dissout l'olivile à froid; il se colore en rouge foncé: si l'on fait chauffer le mélange, la couleur passe au jaune , et par le refroidissement on obtient une quantité considérable d'acide oxalique et un peu de matière amère. Préparation de l'olivile. "La gomme d'olivier est formée d'olivile d'une résine , et d'une petite proportion d'acide benzoïque. Voici comment M. J. Pelletier l'a analysée. Il a fait dissoudre la gomme dans un léger excès d'alcool. Quand elle ne contient pas de corps étrangers, la dissolution est complète. Il a laissé la liqueur filtrée s'évaporer spon- tanément , l'olivile a cristallisé ; il a séparé les cristaux de leur eau-mère; il lésa dissous de nouveau dans l'alcool, a fait cristalliser cette nouvelle solution , a lavé avec de i'éther hy- dratique les cristaux qu'elle a donnés, et a ainsi obtenu l'olivile pure. C'est en épuisant la première dissolution alcoolique de cristaux , que M. Pelletier a obtenu la résine ; quant à l'acide benzoïque, il l'a extrait de la gomme d'olivier, en la trai- tant par la chaux, suivant la înéthode de Scheele. Il est bien probable que la substance, que M. Pelletier a considérée comme de la résine pure, retenait une proportion 8o OLI notable d'olivile, à laquelle il faut rapporter plusieurs des proprié(és que ce chimiste a attribuées à la résine. (Ch.) OLIVJLLA. (Bot.) La camelée, cneorum tricoccum , est ainsi nommée dans quelques cantons de l'Espagne , suivant Clusius. •C'est la ga?'o«pe des environs de Narbonne. L'olivilla blanca est le teucrivm fruticans. Le même nom olivilla est donné dans quelques lieux du Pérou, suivant les auteurs de la Flore péruvienne, à leur genre iExTOxicoN. Voyez ce mot. (J.) OLIVILLO. (Bot.) Nom du philljrea angustifolia , en Es- pagne. Voyez FiLARiA. (Lem.) OLIVIINE. (^Min.) Nom du péridot chez les minéralogistes de l'Ecole allemande. Nous l'avons appliqué plus particuliè- rement à la variété de cette pierre qui se trouve en grains , d'aspect vitreux, dans les basaltes. Voyez Péridot. (B.) OLIVO. [Bot.) Près de Cumana , en Amérique , on donne ce nom au cappuris intermedia de M. Kunth. (J. ) OLLETO. {Bot.) Nom donné dans quelques lieux de l'A- mérique méi"idionale à un lecythis , dont le fruit ressemble à une petite marmite, alla. Lœfling , qui cite ce nom, a pour cette raison nommé Fespèce qu'il décrit, lecjthis ollaria Le lecythis minor de Jacquin, vu par lui à Carthagène, y est nommé oZ/i7a de mono, c'est-à-dire, marmite de singe, parce que les singes mangent ses graines avec avidité. (J.) OLLEYQ. {Bot.) Nom égyptien du liseron des champs, convolvidus arvensis , suivant M. Delile. Ce nom, donné à des plantes grimpantes , est également cité par cet auteur pour son dolichos niloticus ou dolichos sinensis de Forskal, qui nomme aussi olleik le convolvulus hastatus, (J.) OLLINA-GUSA. {Bot.) Nom japonois de V anémone cernua de Thunberg. (J.) OLLINA-KOGL {Bot.) Nom japonois du laurus indica, Linn. (Lem.) OLMARINO. {Bot.) Voyez Touffe ormière. (Lem.) OLMÉDIE, Olmedia. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, dioïques, de la famille des urticées , de la monoécie tétrandrie de Linnaeus, offrant pour caractère es- sentiel : Des fleurs dioiques; dans les fleurs mâles un récep- tacle commun couvert d'écaillés imbriquées, contenant plu- OLU 81 sieurs fleurs, dont le calice est à deux ou quatre découpures profondes; point de corolle; quatre étamincs ; les filamens plans, élastiques. Dans les fleurs femelles : des écailles conni- ventes; un calice ovale, à quatre dents; un drupe mono- sperme, formé par le calice charnu. Ce genre a été établi par les auteurs de la Flore du Pérou pour des arbres d'où découle un suc laiteux. Ils en ont indi- qué deux espèces sans autre description qu'une phrase spé- cifique ; savoir : 1.° Olmedia aspera , Ruiz et Pav., Sjst. veg. , F/. Per., pag. 26. Cet arbre croit dans les grandes forêts du Pérou. Ses feuilles sont oblongues, rudes, obliques, acumi- nées, dentées ou crénelées à leurs bords; 2." Olmedia lœvis, Ruiz et Pav., /. c. , pag. 268. Arbre d'environ dix-huit pieds de haut, d'où découle un suc laiteux. Ses feuilles sont alongées, acuminées, lisses à leurs deux faces, très-entières. (PO.R.) OLOCHRYSOS. (Bot,) Voyez Notios. (J.) OLONIER. ( Bot. ) Nom vulgaire de l'arbousier unedo. Voyez ARBorsiER. (L. D.) OLOPONG. (Erpét.) Quelques voyageurs ont parlé sous ce nom d'une grande vipère des Philippines, qui ne sauroit être encore classée et que les naturalistes n'ont point exami- née. (H. C.) OLOR. (Ornitli.) Nom spécifique du cygne à bec rouge, anas olor , Gmel. (Ch. D. ) OLOTOTOÏL. (Ornith.) Fernandez, chap. 2o5, p. 53, dit que cet oiseau du Mexique, dont la taille est celle de l'étour- neau , vit dans les montagnes, et que sou plumage est pres- que entièrement bleu, excepté le cou et le ventre, qui sont variés de blanc et de rouge. ( Ch. D. ) OLRUPPE. (Ichthjol.) D'après Kentmann , Gesner parle, sous cette dénomination , d'une espèce d'anguille que Ton prend dans l'Elbe. (H. C ) OLSENICHIUM. (Bot.) Nom cité par Cordus du thjsse- linum de Pline ou persil laiteux : ainsi nommé parce qu'il a le port du persil et qu'il rend un suc laiteux. C'est le seli- num sjlvestre de Linngeus. (J.) OLUS. {Bot.) Ce nom, qui paroît exprimer une plante po-^ tagère, a été employé avec une dénomination spécifique pour 5C. 6 82 OLU désigner certaines plantes économiques. L'ëpiiiard est l'olus hispanicus de Tragiis; la corète , corchorus , est l'olus judaicum d'Avicenne. Rumph nomme olus calappoides le cjcas; olus scrophicum. le conjza cinerea; olus vagum, le convolvulusreptans : son vlus crepitans , nommé Corpoo (voyez ce mot) chez les Malais, est une plante apocinée, dont les feuilles, que l'on mange, produisent dans la mastication une espèce de craque- ment. (J. ) OLUSATRUM. (Bot.) Cordus et Gesner nommoient ainsi Vhipposeiinum de Théophraste ou smjrnium de Dîoscoride, srrvyrnium olusatrum de Linnaeus, espèce de maceron. (J.) OLYNTHOLITHE. (Min.) M. Fischer a désigné par ce nom univoque un minéral que les minéralogistes français ont rapporté au grenat, mais que les minéralogistes allemands en ont distingué sous le nom de grossulaire. On ne peut pas décider encore laquelle des deux opinions doit être adoptée. Mais, dans le cas où ce minéral devroit former une espèce, il conviendrait de lui laisser le nom de grossulaire, quoiqu'il soit moins conforme aux règles d'une bonne nomenclature, mais parce qu'il a sur celui d'olyntholithe le droit de prio- rité. Voyez Grenat. (B.) OLYRA. {Bot.) La plante que Dioscoride nommoit ainsi est le seigle, selon Cordus, cité par C. Bauhin. Dodoè'ns et Daléchamps la rapportent à une petite espèce d'épeautre, spelta, congénère du blé. Linnaeus emploie ce nom pour une autre graminée. (J.) OLYRE, Oljra. [Bot.) Genre déplantes monocotylédones, à fleurs glumacées, monoïques, de la famille des graminées, de la monoécie triandrie de Linnasus , offrant pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques ; les épilletsuniflores; des fleurs mâles et femelles sur la même panicule ; deux valves calici- nales; point de corolle; trois étamines ; les épillets femelles terminaux: deux valves calicinales membraneuses; l'inférieure aristée ; deux valves corollaires coriaces ; un style simple ; deux stigmates plumeux ; une semence oblongue, enveloppée parla balle florale durcie, épaissie et brillante. Olyrea larges feuilles; Olyra latifolia, Linn., Lamck.,1//. gen., tab. 761, fig. i; Sloan , HisL. , 4, pag. 107, lab. 64, lig. 2. Belle espèce, distinguée par : la largeur et la forme OLY 83 fie SCS feuilles lancéolées , très- aiguës , arrondies à leur base, glabres, striées, longues d'environ un pied sur quatre pouces de large ; la gaine velue , rétrécie à son extrémité en un pétiole court , écarté de la tige : celle - ci haute de quatre ou cinq pieds, géniculée, rameuse à sa base; les fleurs disposées en une panicule étalée , dont le rachis est rude, anguleux; les fleurs mâles nombreuses, pédicellées; les femelles solitaires, terminales; les semences ovales, de la grosseur d'un grain de froment, blanches, luisantes, très- caduques. Cette plante croît à la Jamaïque et à Caye;ine. Olyre roseau ; Olyra arundinacea, Kunth in Humb. et Bonpl.; Now, gen., vol. 1 , pag. igy. Cette plante a des tiges glabres, des feuilles planes, oblongues, lancéolées, arrondies à leur base, rudes à leurs deux faces, denticulées, longues d'un demi- pied , larges d'un pouce; les gaines glabres, ciliées à leur sommet; une panicule simple, resserrée, longue de trois à quatre pouces; le rachis pileux; les rameaux pubescens ; les fleurs mâles pédicellées; les valves calicinales rudes, lancéo- lées, acuminécs, égales, à trois nervures; une arête rude , de la longueur des valves ; Fépillet femelle solitaire à l'extré- mité de chaque rameau; les valves calicinales oblongues, su- bulées , à cinq ou sept nervures pubescenles; la valve infé- rieure un peu plus longue et aristée; celles de la corolle blan- ches, arrondies, obtuses, une fois plus longues que le calice. Cette plante croît sur le bord des Andes de Quindiù , dans la Nouvelle -Grenade. Olyre a longues feuilles; Olyra longifolia, Kunth, l, c. Ses tiges sont rameuses, glabres, cylindriques; les feuilles oblongues, lancéolées, striées, rudes en dessus, denticulées à leurs bords, longues d'un pied, larges de deux pouces; la panicule est simple , resserrée ; le rachis et les rameaux pubescens ; dans les épillels mâles les valves calicinales sont lancéolées, subulées , inégales; les épillets femelles quatre fois plus grands; les valves du calice ovales, subulées, gla- bres, égales; celles de la corolle deux fois plus longues, un peu obtuses : l'inférieure pubescente. Cette plante croit aux lieux humides de la Guiane et dans les forêts des bords de l'Orénoque. Olyre a feuilles en cœur; Olyra cordifolia , Kunth, Z, c. 34 OMA Ses tiges sont pileuses, striées, hautes de trois pieds ; ses feuilles planes, ovales, oblongues, nerveuses, en cœur, un peu co- riaces, rudes sur leurs bords, longues de six pouces, larges de deux et plus; les gaines pileuses, surtout à leur base; la panicule est rameuse, longue de six pouces, à rameaux verti- eillts, rudes, anguleux; le rachis pileux; les épillets sont pédicellés ; la plupart de ceux du sommet des rameaux sont femelles, les autres mâles ; dans les épillets femelles les valves du calice ovales, concaves, subulées , brunes, presque gla- bres, à sept nervures; et à arête une fois plus longue que les valves; celles de la corolle ovales; obtuses, coriaces, lui- santes , plus courtes que le calice. Cette plante croît dans la vallée de Bogota en Amérique. Olvre a petites fleurs ; Olyra micrantha, Kunth , l. c. Plante découverte sur les rives de l'Orénoque , aux lieux ombragés et humides. Ses feuilles sont planes , glabres, oA-^ales-oblongues, arrondies à leur base, longues de sept à huit pouces, larges de deux ou trois; les gaines presque glabres, sans languette; la panicule est rameuse et touffue, à rameaux et rachis rudes; quelques épillets femelles au sommet des rameaux; les autres mâles à deux valves lancéolées, subulées, à trois nervures et l'arête plus courte que les valves; dans les femelles les valves du calice sont rudes, concaves, ovales, pileuses, verdàtres; les valves de la corolle oblongues, blanchâtres, un peu aiguës, plus courtes que le calice. (Poir.) OMx\lD. (Bot.) Nom turc de ïarum triphjllum , dont Adanson s'est servi comme nom du genre qu'il fait sur cette plante, qui se distingue des autres espèces d'arum par sa spathe entière et ses étamines au nombre de trente. ( Lem. ) OMAL. (Ichthrol.) Voyez Omvl. (H. C.) OMALE, Omalus. (Entom.) M. Jurine a figuré et décrit sous ce nom un petit genre d'insectes hyménoptères, établi d'après les particularités des cellules des ailes. M. Latreille avoit désigné ces insectes sous le nom de Béthyles. Voyez ce mot, Suppl. du tome IV de ce Dictionnaire, pag. 02 et l'article TiPHiE. (C. D.) OMALIE, Omalium. {Entom.) Nom donné par Gravenhorst à un genre d'insectes coléoptères brachélytres , voisin des sta- phylins; tels sont en particulier ceux qui ont été désignés par OMA 85 FabrIciiJS et Olivier sous le nom de rugosus et de rU'ularls, et heaucoup d'autres petites espèces qu'on rencontre, le plus souvent, sur les fleurs. I-eur caractère a été tiré des parties de la bouche ; mais cette bouche n'a pas en tout un quart de ligne d'étendue. Voyez Staphvmx. (CD.) OMALISE, Omalisus. (Entom.) Geoffroy a décrit sous ce nom, dans l'Histoire des insectes des environs de Paris, mxi très-bon genre de l'ordre des coléoptères, que nous rappor- tons à la famille des mollipennes ou apalytres et au sous- ordre des pentamércs. Le nom de ce genre est évidemment tiré du mot grec C)/xclXi(Ô), j'aplatis. Il indique, en effet, l'un des caractères les plus apparens de ces insectes , dont le corps est fortement aplati ou déprimé. On peut caractériser ainsi les omalises : Antennes en fil, rapprochées à leur base ; corselet carré , déprimé, présentant deux pointes en arrière. En effet, les seuls coléoptères de la famille des épispasti- ques, tels que lescantharides, les dasytes , leslagrics, auroient du rapport par la forme des antennes et par la mollesse des élytres avec les apalytres; mais, dans tous ces genres, le nombre des articles aux tarses est différent aux pattes de der- rière : ce sont des hétéromérés. Parmi les pentamérés à élytres mous, les lampyres ayant le corselet demi -circulaire , se distinguent par cela même des omalises; tous les autres genres de la même famille ont le corselet carré; mais le genre qui fait le sujet de cet article, est le seul dans lequel ce corselet se termine en arrière par deux pointes, comme dans les taupins. Les lyques, les driles sont les deux genres les plus voisins, et tout porte à croire que les mœurs sont à peu près les mêmes. L'espèce, décrite par GeoS'roy , tom.I,pag. 179, et figurée par lui , pi. 2 , fig. c) , est celle que nous avons fait représenter dans Fatlas de ce Dictionnaire, pi. g, n.° 3. Dans l'état de repos, Finsecte porte, comme l'indique Geoffroy , les antennes parallèles et dirigées en avant; sous ce rapport le peintre, ignorant cette particularité , les a mal représentées, puisqu'elles çont portées en dehors. C'est POmalise A SUTURE ; O. suluralis, Fabricius. i*<^ OMA Car. Noir, à l'exception du bord extérieur et de l'extrë- mité des élytres, qui sont d'un rouge safrané. Ces élytres ont chacun neuf stries longitudinales. Nous avons trouvé fréquemment cet insecte dans les bois, au mois d'Août, principalement dans la forêt de Saint-Germain, sous les hautes futaies, près des Loges; mais on ne le prend guère qu'en fauchant les graminées avec un échiquier de toile. Lorsqu'il se sent saisi , il simule la mort par une paralysie ab- solue, en contractant tous ses membres. On ne connoît pas les mœurs de l'omalise; peut-être sont- elles les mêmes que celles du drile, dont les larves se déve- loppent d;ins les coquilles des escargots. On a décrit nouvellement deux espèces de ce genre. (CD.) OMA LO IDES ou PLANIFORMES. (Entom.) Nous avons dé- signé sous ce nom une famille d'insectes coléoptères à quatre articles à tous les tarses, dont les antennes , en masse, ne sont pas portées sur un prolongement du front et dont le corps est notablement aplati. C'est de cette particularité que nous avons même cru devoir emprunter ce nom , qui est composé de deux mots grecs, o/j.xXoç-) plate, et de iSia,forme,Jigure, expres- sion que nous avons essayé de rendre en françois par le mot de planiforme ; tels sont les ips , les mycétophages et autres genres que nous allons bientôt indiquer et que nous avons fait figurer sur la planche 7 de l'atlas de ce Dictionnaire. La famille des omaloïdes se dislingue d'avec celles qui réu- nissent tous les autres coléoptères tétramérés par les notes suivantes : Les rhinocères, tels que les charansons, ont leurs antennes portées sur un bec ou prolongement du front; ca- ractère spécial qui les fait différer de tous les autres coléop- tères. Les xylophages, tels que les capricornes, et les phyto- phages, comme les chrysomèles, n'ont point les antennes terminées par une masse ou globule, mais en forme de soie ou de lil; tels sont encore les spondyles et les cucujes , deux genres anomaux. Eniin les cylindroïdes, comme les bostriches, les clairons, ont le corps arrondi ou d'épaisseur à peu près semblable de droile à gauche ou de haut en bas, tandis que les planiformes ont, ainsi que leur nom Tindique, le corps plat, déprimé ou beaucoup plus large qu'il u'est élevé, M. OMA 87 Lafreille avait désigné depuis nous ces insectes sous le nom d-e platysomes, puis il les a rangés parmi les xylophages. Les mœurs de ces insectes ont quelques ressemblances, au moins sous l'état parfait, car leurs larves ne sont pas encore toutes connues. Les uns se nourrissent de matières végétales en putréfaction , dans les lieux humides , tels sont les mycé- tophages et les hétérocères , d'autres vivent dans le vieux bois qu'ils perforent , tels sont les lyctes , les ips , les colydies. Enfin, les trogossites , comme leur nom l'indique, se nourris- sent de vieille farine. Voici un tableau indicatif des principales notes caracté- ristiques de ces six genres de coléoptères omaloïdes. i solide.. . . 5. Lycte. porfolie. . 2. Cor.YDiE. ( de la longueur des antennes 3. Trogossite. faplati..^, *' , I (. beaucoup plus court 4. Ci'cuje. U j ovale: I ^.^^^^^^g . 1 épineuses 7. HÉTÉROfcERE. a corselet j jambes | simples: niassejcourle. i. Ips. (antérieures j Jts antennes |io„gue. 6. Myc.Étophace. (CD.) OMALON. {Entom.) Genre d'insectes hyménoptères delà famille des systrogastres ou chrysides, dont ils ne diffèrent que par l'alongement de l'abdomen, qui est à peu près d'é- gale largeur partout. Nous avons fait figurer dans l'atlas de ce Dictionnaire une espèce de ce genre sous le n.° 6 de la planche 3i. Voyez Chryside. (C. D. ) OMALOPODES, Omalopoda. (Entom.) Nous avons désigné sous ce nom la famille des blattes de l'ordre des insectes or- thoptères, pour indiquer l'une des particularités les plus re- marquables de leur conformation, qui est l'aplatissement ex- traordinaire de leurs pattes et surtout de leurs cuisses; c'est ce qu'indique même le nom qui les caractérise ; les mots 0/zaAoç signifiant aplati, et nSç , Uc-^u, pattes. Comme il n'y a qu'un genre compris encore dans cette famille, nous l'avons décrit au mot Blatte, tom. III, pag. 455 de ce Dictionnaire, et nous ne devons pas nous répéter inutilement. Nous avons fait figurer une petite espèce de ce genre ou de cette famille pi. 23, fig. à. (C D. ) OMALOPTERES. (Entom.) M. Leach a donné ce nom, qui 88 OMA signifie ailes plates, aux insectes diptères , qui correspon- dent aux hippobosques , dont il a fait un ordre particulier. (CD.) OMALORAMPHES. {Omith.) Ce nom, qui correspond à planirostres , est donné par M. Duméril, dans sa Zoologie ana- lytique , à la famille de passereaux que M. Cuvier appelle Jissirostres, et qui embrasse les genres Hirondelle, Martinet, Engoulevent, Podarge. Les caractères rfssignés par M. Du- méril aux omaloramphes, sont d'avoir le bec court, foible , non écliancré, large et plat à sa base. (Ch. D.) OMALYCUS. (Bot.) Ce genre de champignon, établi par Rafinesque {Médical reppsit., New - York , 5, pag. 55o), est le même que celui qu'il a décrit ensuite sous le nom de MycASTRUM (voyez ce mot), in Desv. , Journ. bot., i8i3, pag. 236. 11 y avoit d'abord rapporté le lycoperdon complana- tum, Desf. , que depuis il a placé dans son genre Piemycus, Voyez ce mot. (Lem.) 0-MANTS. (Bot.) Un des noms japonois du pin ordinaire, pinus sylvestris. ( J.) OMARE. {Ichthjol.) Nom vulgaire d'une Sciène. Voyez ce mot. (H. C.) OMARIA. {Conclijl.) Nom spécifique latin du cône perlé. Voyez Cône. (De B.) OMBAK. [Bot.) Voyez Hombac et Sodada. (Lem.) OMBELLE. (Bot.) Assemblage de fleurs dont les pédon- cules, d'une longiieur à peu près égale, naissent dun même point, comme les rayons qui soutiennent un parasol. Lorsque les pédoncules portent immédiatement les fleurs, l'ombcUc est simple; exemples, butomus umhellalus , géranium zonale. Lorsque les pédoncules portent à leur sommet de plus petits pédoncules, disposés également en rayons, l'ombelle est composée: exemples, la carotte, le panais et la plupart àes ombellifères. Dans l'ombelle composée on distingue, sous le nom d'pm- Lelle générale, l'ensemble des pédoncules primaires, et sous celui d'ombelles partielles ou d'ombellules , les petites om- belles qui surmontent ces pédoncules. On distingue encore dans une ombelle la portion centrale 0MB 89 ou le disque, et la circonférence ou le rayon. Les fleurs du rayon sont assez souvent irrégulières ; exemples, la coriandre, le lordilium officinale , etc. Ordinairement Tombelle est involucrce , c'est-à-dire ceinte d'une collerette : exemples , aslrantia , daucus carofa; quel- quefois elle est nue, c'est-à-dire dépourvue de collerette; exemples, pinipinella magna , anethum graveolens. (Mass.) OMBELLE DE LA CAROLINE. [Bot.) C'est le magnolkt tripetala. ( Lem. ) OMBELLIFÈRES. (Bot.) Tamille de plantes regardée comme l'une des plus naturelles, remarquable par la disposition de ses fleurs en parasol, umhella, d'où lui vient son nom : elle est encore facile à reconuoitre par l'uniformité assez générale de ses autres caractères. On y retrouve un calice monosépale , adhérent entière- ment à l'ovaire, qu'il ne déborde que par un bourrelet à peine apparent, ou plus rarement par cinq très-petites dents. Cet ovaire, couronné par un disque glanduleux et surmonté de deux styles et de deux stigmates, porte cinq pétales égaux: ou inégaux, insérés autour du disque; cinq étamines, alternes avec les pétales, parîant du même point; leurs filets sont libres; leurs anthères arrondies et biloculaires; l'ovaire de- vient en mûrissant un fruit composé de deux graines (autre- ment dites akènes, c'est-à-dire capsules monospermes indé- hiscentes); lesquelles, revêtues chacune d'un double tégument membraneux, sont appliquées l'une contre l'autre dans leur longueur par leur surface intérieure, ordinairement plane, nommée commissure. Leur surface extérieure, plus ou moins convexe, présente des stries ou des côtes relevées en nombre déterminé. Le réceptacle qui porte ces graines, est composé de deux filets droits et fermes, lesquels, s'élevant de la base entre les commissures, vont s'insérer au sommet des graines, qui, de cette manière, en se séparant, restent pendantes chacune à un des filets. Dans quelques fruits ces filets pa- roissent ne pas exister, parce qu'ils restent appliqués contre les commissures et confondus avec elles, ^intérieur de chaque graine est rempli par un pcrisperme charnu ou corné, dans le centre duquel est un petit embryon dicotylédone , cylin- drique, plus ou moins long, dont la radicule est dirigée supérieurement et plus longue que les cotylédons. go 0MB Les tiges sont herbacées dans la plupart des plantes de cette famille, ligneuses et formant des arbrisseaux ou sous- arbrisseaux dans un petit nombre. Les feuilles alternes, portées sur des pétioles élargis et engainant les tiges, sont simples ou plus souvent diversement composées. Les fleurs sont portées sur des pédicules particuliers, uniflores, qui se réunissent plusieurs ensemble en un même point pour former une ombellule ; plusieurs pédoncules , portant chacun une de ces ombellules, se réunissent aussi en un point commun et forment une ombelle générale. Cette ombelle , subdivisée en plusieurs ombellules, peut être nommée ombelle double ou composée. Dans quelques genres c'est une ombelle simple, qui ne se partage pas en plusieurs. Dans un plus petit nombre les ombellules, portant des fleurs sessiles sur un ré- ceptacle commun, présentent la forme d'une tête serrée: c'est ce qu'on nommera ombelle capifée ou en tête. On remarque souvent au bas de chaque ombelle ou ombellule quelques fo- lioles ou bractées, qui portent le nom d'involucre dans les premières, d'involucelle dans les secondes. Les involucres et les involuceUes, tantôt existent ensemble, tantôt il n'y a que les involuceUes, tantôt on ne trouve ni les unes ni les autres. C'est dans la classe des épipétalées ou dicotylédones poly- pétales à élamines insérées sur l'ovaire, que Ton rapporte cette famille , qui partage ce caractère classique avec les Araliacées (voyez ce mot). Ces dernières, confondues par quelques auteurs avec les précédentes dans une section dis- tincte, n'en diffèrent que par un ovaire surmonté de plu- sieurs styles, lequel devient un fruit sec ou un peu charnu, divisé intérieurement en autant de loges, dont chacune con- tient une seule graine. Tous ses autres caractères sont com- muns aux deux familles qui composent seule la classe des épipétalées. L'organisation uniforme des ombellifères prouve combien cette famille est naturelle; tous les auteurs systématiques l'ont conservée dans son intégrité. Cette uniformité est telle qu'on pourroit croire que la famille n'est qu'un grand genre dont les espèces sont très-nombreyses : et la même observa- tion a lieu pour les autres groupes très-naturels. Ce nombre OMB 91 a donc forcé de recourir à des distinctions minutieuses pour établir des genres , et c'est en ce point que le choix est de- venu arbitraire. Morison , Tournefort, Linnaeus, Adanson , Crantz, se sont occupés successivement de ce travail, en met- tant à contribution les fleurs et surtout la forme du fruit. Cusson avoit commencé sur ce dernier un grand travail, que la mort interrompit. Il n'avoit alors rédigé complètement qu'un mémoire non imprimé, qui fut envoyé, en 1783, au secrétaire de la Société royale de médecine de Paris, dont il étoit associé régnicole, pour que le plan de ce travaril fût au moins présenté dans son éloge académique. L'extrait de ce mémoire, que je fus chargé de faire pour l'insérer dans nos Mémoires , est le seul monument de ce travail , dont j'ai donné l'aperçu dans le Gênera plantarum, en 178g. 11 considère dans les graines leurs deux surfaces : l'une, in- térieure , pleine ou concave, nommée commissure; l'autre, extérieure , plane ou plus souvent convexe , marquée de cinq stries ou de cinq côtes plus ou moins relevées, nues ou gar- nies d'ailes, ou hérissées de poils ou de piquans : deux de ces côtes sont marginales, deux latérales et une dorsale. Elles sont séparées par quatre sillons plus ou moins profonds, nom- més vallécules, du milieu desquels s'élèvent quelquefois quatre nouvelles côtes, dites secondaires. C'est la combinaison de ces divers caractères qu'il propose pour former des genres, dont il présente quelques exemples. Plusieurs auteurs eu ont fait d'autres , en suivant ce modèle, et nous citerons avec éiOj^e MM. Sprengel et Hoffmann. Comme le nombre de ces genres a été très-multiplié , il a été encore nécessaire de les répartir dans plusieurs sections diversement caractérisées par les auteurs, Crantz, qui a fait, en 1767 , un travail spécial sur les ombellifères, passe en re- vue dans sa préface les plans de distribution de ceux qui avoient écrit avant lui. Ces distributions étoieiit fondées pour la plupart sur la forme du froit et sur sa surface lisse ou chargée de membranes, de poils ou d'aspérités. Il citoit aussi Artédi , qui proposoit Pabsence ou la présence des involucres autour des ombelles et des ombellules pour caractériser trois sections ; mais il rejetoit cette décision , qui , quoique adoptée par Linnaeus, lui paroissoit portée sur des signes trop varia- 9^ 0MB bles, propres à être employés seulement comme secondaires et accessoires. Quelques-uns ont ajoute aux caractères du fruit, ceux que donnent la forme régulière ou irrégulière des pé- tales et leur couleur, tantôt blanche, rouge ou jaunâtre, tantôt constamuîent jaune. Crantz, dans le travail qui lui est propre, établit d'abord deux grandes sections. Dans la première, qu'il désigne sous le nom de liahitus absoluti, il range tous les genres dont les fleurs sont pédicellées, disposées en ombelles et ombellulcs, composées de cinq pétales et d'un fruit formé de deux graines accolées l'une contre l'autre; il le subdivise ensuite d'après la forme du fruit et des membranes ou autres parties qui le recouvrent. Sa seconde division, qu'il nomme liahitus déliques- centes , est désignée un peu vaguement par une différence, soit dans 1 ombelle, soit dans le fruit. Il y réunit les genres dont les ombelles sont simples, ceux dont les ombellules à fleurs sessiles présentent la forme de têtes, et ceux dont les graines sont enfermées dans un péricarpe à plusieurs loges monospermes. Ces derniers ont un caractère assez tranché pour nous avoir déterminé à en former la famille des aralia- cées. laquelle a été adoptée. Au moyen de ce retranchement le caractère général, tracé à la tête de cet article, convient aux autres ombellifères, pri- vées toutes d'un péricarpe. L'on peut maintenir les deux sec- tions principales de Crantz, qui paroissent naturelles, et que Linna-us semble avoir adoptées tacitement avant lui, puisque, sans indiquer de divisions dans la série de ses genres, il n'a point entremêlé ceux de la seconde avec ceux de la première. Nous avons conservé ces deux sections principales dans le Gênera sous les dénominations d'ombellifères vraies et ombel- lifères anomales, en conservant dans la première, plus nom- breuse, tous les genres ombelles et ombellules, à ombellulcs composées de fleurs pédicellées, et rapportant à la seconde , soit les genres ombelles et ombellules dont les ombellulcs sont en tête serrée, soit ceux à ombelles simples ou presque simples, qui forment un petit groupe distinct et très-naturel : il conviendra peut-être de le laisser séparé, en rapportant à la fin de la première section, dont quelques derniers genres ont des fleurs en tête plus ou moins serrées , ceux de la OMB 93 seconde qui ont la mtme conformation dans leurs ombel- Iules, M. Sprengel a publié , en 1810, un Prodrome sur les om- bellifères, parmi lesquelles il ne comprend pas les araliacées, et il les distribue uniquement d'après la considération du fruit, qu'il examine à la manière de Cusson. Il passe en revue, dans six sections , les fruits comprimés et plans, les fruits solides (c'est-à-dire non aplatis) , ailés sur les bords; les solides iitriculés, les solides couverts d'une écorce, les solides cou- verts de tubercules, ou de poils, ou de piquans; les solides nus, de forme alongée ou ovale, ou munis de côtes. Cette dis- tribution présente plusieurs rapprochemens , qui paroissent naturels, et on peut espérer que dans le grand travail dont celui-ci est l'annonce, ils seront plus nombreux; que les genres à ombelle simple, confondus avec ceux à ombelle composée, en seront séparés, et que les genres Eryngium et Arctopiis , qui n'ont pas été mentionnés dans cette distribution, y seront rétablis. Un dernier ouvrage sur les ombellifères est celui que M. HolFmann a entrepris en 1814, et dans lequel il a déjà passé en revue beaucoup de genres anciens , et détaché de plusieurs quelques espèces pour en former des genres nouveaux. Cette innovation est encore une preuve de la diversité d'opi- nions sur la fixation des genres de cette famille. Nous devons donc désirer que ce travail soit terminé, ainsi que celui de M. Sprengel; que l'un et l'autre aient obtenu des genres non susceptibles de réforme et distribués en sections très-naturelles. En attendant cette distribution définitive, pour éviter de nouvelles variations , nous croyons devoir laisser subsister pour le moment les divisions adoptées par Artédi et Linna-us, et par suite maintenues dans le Gênera, malgré les défauts reprochés aux caractères tirés des involucres. Ainsi , dans la première section très-naturelle des ombelli- fères vraies, caractérisées par une ombelle composée, c'est- à-dire, une ombelle générale et des onibellulcs partielles à fleurs généralement pédicellées, nous conserverons les trois subdivisions fondées sur les involucres, en énumérant dans chacune les genres anciens et nouveaux, soit que ceux-ci aient été adoptés, soit qu'on ne les ait pas encore accueillis. 94 0MB La première subdivision, dont les ombelles et les ombel- lules n'ont point d'involucres , renferme les genres suivans : JEgopodium , reporté par M. Sprengelau Seseli , quoique non involucré ; Pimpinella, dont plusieurs espèces à fruit velu forment le Tragium Spreng. , et une à fleurs dioïques est le Trinia de M. Hoffmann ou Âpinella de Mœnch ; Carum; Ottoa de M. Kunth; Apium , dont le Petroselinuin HoD'm. fait partie; Anethum, supprimé par M. Sprengelet reporté au Meum ; Smyrnium , dont une espèce, nommée Thapsium par M. Nuttal, est un Sison Spreng. Hoffm.; Paslinaea, Thapsia , dont une espèce est, selon Cusson , congénère de son Cnidium cité plus bas. On laisse dans la seconde subdivision, caractérisée par les ombellules munies d'involucres dont les ombelles sont privées, les genres suivans : Seseli, dont deux espèces sont Vhippoma- lalhria FI. Wet. et le Marathrum de M. Rafinesque, et d'autres sont reportées à VAngelica et au Bubon par M. Sprengel ; Imperatoria , auquel il réunit un Selinum et deux Angelica; Chœrophjllum; Mjrrhis , dont une espèce est le Lindera d'A- danson et une autre Vurospermum Nutt. ; Anthriscus de M. Persoon , ou Centriscus Spreng., détaché du suivant ; Scijnd/x, dont la plupart des espèces sont éparses dans d'autres genres; J^Vylia HofFm. , une de ces espèces ; Coriandrum , qui com- prend le Bifora HofF. ; /Ethusa; Meum; formé de deux es- pèces du précédent, auxquelles M. Sprengel veut joindre VA- nethum, cité plus haut; Cicuta de Linnœus ou Cicutaria de M. de Lamarck; PhelLandrium , qui est un Œnanthe Lam. Spreng. , un Ligusticum de Crantz. La troisième subdivision , plus nombreuse que les précé- dentes, dont les ombelles sont involucrées ainsi que les om- bellules , présente la série suivante : Œnanthe; Huanaca de Ca- vanilles, congénère du précédent, suivant M. Sprengel; Cu- minuni; Bubon, dont une espèce est le Galbanophora de Neoker ou VAgasillis Spreng.; Sison ^ reporté au Siuni ci-après par MM. de Lamarck et De Candolle, conservé et même enrichi de plusieurs espèces par d'autres, et dont on a seulement extrait le Deringa d'Adanson ou Alacosperinum Neck. , VErigenia Nutt. et le Schulzia Spreng.; Sium, dont trois espèces sont le Drepanophjllum Hoffui., le CriLhmus Hoffm., et le Kund- OM B 95 mannia de Scopoli ou Campderia de M. Lagasca ; Angelica, qui comprend aussi l'Archangelica Hoflf. , en perdant deux espèces, reportées plus haut à VImperatoria dans la seconde subdivision , à cause de l'absence de l'involucre général ; Ligus- ticum, dont quelques espèces ont élé changées en genres par MM. Sprengel, HofTniann et De Candollesous les noms de l'Val- lovna, Pleurospermum et Danaa{qm est\e Phjsospermum Spreng. on H amselera Lag.) ; Laserpitium. , dans lequel Necker trouve ses genres Bradleia et Arpitium, non admis ; Siler de Gaertner, ex- trait du précédent; Heracleum, dont quelques espèces forment les genres Spliondylium , T^Vendia, Malabaila et Zozima de M. Hoffmann ; Ferula, enrichi par M. Sprengel de plusieurs Selinum, de deux peucedanum et d'un anethum; Peucedanum , dont le même a détaché aussi le Silaus; Cachrys, qui fournit à M. Hoffmann ses genres Rumia et Krubera, et auquel d'une autre part sont réunis par M. Sprengel plusieurs espèces des genres éloignés ou voisins , au nombre desquelles est le Crithmum, qui le suit immédiatement; Athamanlha, que Gœrtner a subdivisé en créant ou rétablissant les genres Libanotîs et Cervaria; Selinum , dont quelques espèces sont le Thjs,selinum , le Melanoseli- num , VOreoseliniim , le Calisene et le Conioselinum Hoffm. j Cnidium de Cusson, également détaché du Selinum; Cicuta de Tournefort ou Conium de Linnaeus, dont Gaertner a extrait son Capnophyllum et M. Hoffmann son Krohera, qui est VLJlo- spermum de M. Link ; Bunium, dont M. Sprengel disperse cinq espèces dans trois autres genres anciens, en ramoiant à celui- ci un Ammi et un Conium ; Ammi , dont Gîertner sépare le Visnaga ; Daucus , dont une espèce est le P/ah'spermum Hoffm.; Caucalis , dont sont tirés VOrlaya et le Turgenia Hoffm.; To- rilis , extrait du même par Gaertner; Exoacanlha de M. La- billardière ; Tordjlium , qui donne plusieurs de ses espèces a d'autres genres; Plasselquistia ; Artedia ; Buplevrum dont M. Hoffmann a détaché ses genres Diophyllum et Isophjlium , et M. Sprengel ses autres genres Odontites et Tenoria, en les plaçant dans des sections différentes, mais avec lesquels son affinité est telle , que toute méthode qui les séparera, pourra, par ce seul fait, être jugée contraire à l'ordre naturel; Hermas , dont une espèce est un des Buprestis Spreng. ; Oliveria de Ventenat; ^s/ra?ifm, dont dérive VHacquetia Neck. ou Don- dia Spreng. 96 0MB La seconde section, désignée sous le nom d'ombellifères anomales, peut être subdivisée, i." en celles qui, comme les précédentes, ont des ombelles composées, mais dont les om- bellules ont les fleurs sessiles, rapprochées en tête serrée; 2." en celles qui ont des ombelles simples, non réunies en ombelle générale. Dans la première , qui sert de transition des ombelles simples aux ombelles composées, on peut placer les genres Scinicula; Alepidea de Laroche, et Pozoa Lag. , peut-être congénères ; Actinotus Bill, ou Eriocalia de M. Smith ; Erjn- giinn; Echionophera et Arctopus. A la seconde se rattachent les genres BoMesia FI. Peruf., dont le Driisa Decand. est congénère; Trisanthus de Loureiro ; Spananthe de Jacquin ; Hjdrocot^^ie , auquel il faut peut-être rapporter le précédent, ainsi qu'un Erigenia ISiutt.; Azorelta Lam. , avec lequel on devra comparer le Chamilis de Gsertner, le Dolax de Commerson, le Pectoph^tiim de M. Kunth , le Fischera Spreng. , le Trasimene de M. Rudge , le Fragosa R. P., le MuLliinum de M. Persoon , qui sont, ou congénères, ou très-voisins. En faisant cette comparaison , il conviendra de voir si les plantes groupées ici autour de VHj'drGcotjle, ont toutes l'ombelle simple, ou si quelquefois elle est subdi- visée en ombellules très-petites, dont les fleurs, sessiles et en très-petit nombre, ressembleroient plutôt à des petites'têtes, comme dans la subdivision précédente. Ces plantes ont en général un port particulier , qui les distingue bien des ombellifères vraies; et de nouvelles observations feront peut- être trouver des caractères qui fortifieront cette distinction. La série est terminée par le genre Lagoecia, qui a des om- belles simples et serrées en forme de tête , comme dans le Sanicula et V Alepidea; mais il diffère de toutes les ombelli- fères, parce que son fruit, surmonté d'un seulst\le, est com- posé d'une seule graine : ses autres caractères sont tellement identiques, qu'on ne peut pas le séparer de la famille. I/exposé qui précède, prouve suffisamment la divergence d'opinions entre les auteurs par l'établissement des genres et la réunion de leurs espèces. On reconnoitra dès-lors encore mieux la nécessité d'attendre le résultat de nouvelles recherches et de s'en tenir pour ce moment à des distributions anciennes ;. 0MB 5, quoique défectueuses en plusieurs pôiufs, [usqu'à ce qu'on ait obtenu des genres solides, composés d'espèces non sujettes à de nouvelles transpositions , et qu'on ait pu disposer ces genres en groupes très-naturels. (J. ) OMBELLULAIRE, Ombellularia. (Zoophj!.) Genre de zoc phytes établi par M. G. Cuvier j dans son Tableau éléu.entaire du régne animal, p. 676, sous le nom d'ombellule, adopté d'abord par M. de Lamarck sous la dénomination d'ombel- lulaire, et ensuite par tous les zoologistes, pour une espèce de grande pennatule de la mer du Nord, décrite et figurée par EUis, Corallin. , pi. XXXVII, qui avoit fort bien senti qu'elle devoit former un genre distinct de tout ce qu'on connoissoit alors. Les caractères de ce genre peuvent être exprimés ainsi : Polypes très-grands, pourvus de huit tenîa^ cules dentelés sur les bords, au milieu desquels est une bouche bilabiée, et réunis par l'extrémité de leur corps alongé en une masse arrondie en forme de bouquet ou d'om- belle à l'extrémité d'une longue tige subcylindrique, vést- culeuse à son origine et soutenue dans le reste de son étendue par une pièce calcaire fort longue, st)liforme, tétragone. Ce genre ne renferme qu'une espèce, que M. de Lamarck nomme ro. du Groenland , O. groenlandica , et qui n'a encore été observée que par EUis, qui en a donné une description détaillée dans l'ouvrage que nous avons cité plus haut et dans les Transactions philosophiques. Elle lui avoit été remise par un capitaine anglois , employé à la pêche de la baleine 5 qui l'avoit trouvée attachée à sa sonde à 206 brasses de pro- fondeur, vers le 79° de latitude nord, à 80 milles des côtes du Groenland. La partie supérieure consistoit en vingt Mrois polypes attachés par leur extrémité à une base commune . de manière, dit EUis, à former un seul animal, et disposés sur trois rangs, le plus externe de dix, le second de neuf, et le plus interne de quatre. Chaque polype composant, dune beUe couleur jaune dans l'état vivant, avoit huit ten- tacules garnis chacun des deux côtés de digitations , et la bouche, placée au centre, étoit pourvue de deux lèvres droites et dentelées. En disséquant un de ces polypes, Ellis trouva dans les cavités celluleuses d'un muscle fort et ridé, qui constituoit le corps proprement dit du polype , des pat- 36, ^ 9» 0MB ticules rondes et aplaties, qu'il regarde avec juste raison comme des corps reproducteurs. De la base muscuîeuse et dentelée, qui sert d'union aux polypes, sortoit une mem- brane creuse en forme de vessie, de la longueur de deux à trois pouces, et tenue dans un état de tension par le sommet délié, courbé et entortillé de la pièce calcaire qui est insérée dans le milieu de cette base musculaire. En descendant, cette membrane vésiculeuse , qu'ElIis regarde sans doute avec raison comme faisant Tusage d'une sorte de vessie natatoire , se continuoit en s'attachant à la pièce calcaire , et en s'amin- cissant au point de sembler une simple pellicule autour d'elle , et enfin se terminoit en cartilage. La tige calcaire , blanche comme de l'ivoire , fort dure et de forme carrée , éfoit elle-même couverte d'un cartilage jaune, tirant sur le brun : mince à son origine , elle alloit en grossissant jusqu'à un quart de pouce carré de côté, sur plus de six pieds de long: mais à la distance de quatre à cinq pouces de l'extrémité postérieure , elle commençoit à diminuer de diamètre et se terminoit ensuite en pointe. Une partie de cette pièce osseuse, mise dans du vinaigre, s'y dissolvit et ne laissa que des pellicules membraneuses. Le marin qui avoit remis ce singulier animal à Ellis, lui dit qu'il en avoit pris un second qui avoit trente polypes, et que, lorsque les polypes étoient vivans , ils étoient éten- dus et ressembloient à un bouquet fait de fleurs brillantes, jaunes et en forme d'étoiles. Gmelin avoit très-bien senti les rapports de ce polype et en faisoit une espèce de pennatule sous le nom de pennatula encrinus. Voyez Pennaïule. (DeB.) OM13ELLULE. {Bot.) C'est une division de l'ombelle com- posée. Voyez Ombelle. (Lem.) OMBILIC [CicATRicuLE, Hile]. (Bot.) Cicatrice qui paroît sur la graine après que le cordon ombilical ou funicule est détaché. Voyez Hile. (Mass.) OMBILIC. {Anat. et Ph.ys.) L'ombilic ou nombril est le point de l'abdomen par où sort, dans le fœtus, le Cordon ombilical (voyez ce mot), et qui, après la section de ce cordon, n'offre plus qu'une espèce de creux ou trou borgne au milieu de l'ab- domen. (F.) OMB 99 OMBILIC, IJmhllicus. {ConchjL) Terme de conchyliologie employé pour désigner le vide laissé par la columelle dans l'enroulement du cône spiral des coquilles univalves. Voyez l'article Conchyliologie, pour la manière dont on conçoit que l'ombilic se forme et pour les caractères conchylioloo^i- ques qu'il fournit. (De B.) OMBILIC MARIN. {Conchy/L) On trouve quelquefois dans les auteurs anciens ce nom pour désigner certaines espèces d'opercules et spécialement celui des Tureos. Voyez ce mot et Opercule à l'article Mollusques. (De B.) OMBILIC AIRE. (Bot.) Voyez Uaibilicaria. (Lem.) OMBILICAL [Cordon]. {Anat. et Phys.) Espèce de lien ou cordon vasculaire, formé par les artères et la veine om- bilicales que réunit entre elles un tissu cellulaire dense. C'est par ce cordon ou ces vaisseaux réunis que le fœtus tient au Placenta (voyez ce mot), et par le placenta qu'il tient à la mère; et c'est par ces deux parties que l'échange mutuel du sang du fœtus et du sang de la mère a lieu. (F.) OMBLE. (Ichthjol.) Nom d'une truite, salmo salvelinus , Liiin. Voyez Saumon, Truite et Umble. (H. C.) OMBRE, {IcMiyoL) Voyez Corégone. (H. C. ) OMBRE BLEU. {Ichthyol.) On a quelquefois donné ce nom au corégone de Wartniann. Voyez Corégone. (H. C.) OMBRE CHEVALIER. {ïchthyol.) On donne vulgairement ce nom au salmo umbla de Linnseus. Voyez Saumon, Truite. et Umble. (H. C.) • . OMBRE COMMUN ou THYMALLE. ( ïchthyol. ) Voyez Corégone. (H. C.) OMBRE DE MER. ( IchthjoL ) On a donné ce nom au corbeau de mer, sciœna umbra. Voyez Sciène. (H. C.) OMBRE DE RIVIÈRE. {Ichthjol.) Voyez Ombre commun. (H. C.) OMBRELLE, Vmbrella. (Malacoz.) M. de Lamarck avoit établi sous ce nom un genre particulier de coquilles pour la singulière espèce de patelle que Gmelin a nommée patella umlellata, lorsque M. de Blainville lui communiqua les observations qu'il avoit eu l'occasion de faire en Angleterre sur l'animal auquel elle appartient et sur ses rapports avec les aplysiens, ce qui lui permit de donner les véritables 100 0MB caractères de ce genre. Il le plaça cependant , il est vraî . avec les pleurobranches, dans une petite famille qu'il nomme semiphyllidiens , entre les patelles et les phyllidics , et n'ad- mit pas la singulière conjoncture à laquelle M. de Blainville avoit été conduit en disséquant ce mollusque encore attaché à sa coquille, que celle-ci pourroit bien être appliquée sons le pied. Il est vrai que cela paroit contmire à tout ce que l'on connoît jusqu'ici. Quant à ce qu'ajoute M. de Lamarck que M. de Blainville a pu être induit en erreur par quelque adhérence latérale que le lambeau qui sera résulté de l'avul- sion des chairs qui fixoient la coquille, aura conservé avec le pied, je puis assurer que cela n a pu avoir lieu , car la co- quille, comme je l'ai rapporté a l'article Gastroplace, où j'ai décrit ce singulier mollusque, étoit véritablement adhérente par toute la partie colorée de sa face concave à une étendue correspondante du pied, en sorte que pour l'en détacher en partie, j'ai été obligé de le faire fibre à fibre. 11 n'y avoifr donc pas de lambeau , comme le suppose M. de Lamarck; c'est ce que je puis assurer positivement; et il n"}' en avo't que tout autour du rebord du manteau , à la partie dorsale de l'animal qui du reste étoit dans un excellent état de con- servation. Je n'ai maintenant rien à ajouter à ce que j'ai dit de ce genre de mollusques aux articles Gastroflace et Mol- lusques. Voyez ces mots. (De B.) OMBRETTE, Scopus , Briss., Linn. {Ornilh.) Cet échassier , dont on ne connoît qu'une espèce, a été trouvé p;ir Adanson pendant son séjour au Sénégal. Envoyé par ce naturaliste à Réaumur, c'est Brisson, conservateur de son cahinet, qui a établi le genre au tom. 5 , p. 5o3^ de son Ornithologie, sous le nom de scopus, lequel, comme celui d'ombrette, est tiré de sa couleur de terre d'ombre. Ce nom a été adopté par les divers ornithologistes. Cet oiseau a pour caractères : Un bec épais à sa base , plus long que la tête, comprimé latéralement, caréné en dessus et en dessous , dont la mandibule supérieure se recourbe à sa pointe et recouvre l'inférieure, qui est plus étroite et un peu tronquée ; des narines linéaires, qui se prolongent en un sillon courant parallèlement à l'arête jusqu'au bout; la partie inférieure des jambes dénuée de plumes: les trois doigts de 0MB 101 devant réunis par une membrane jusqu'à la première pha- lange , et le postérieur portant à terre sur toute sa longueur; les deux premières rémiges les plus courtes, Ombrette du Sénégal; Scopus umbretta , Gmel. , pi. enl. de Buffon, n.° 796. Cet oiseau, de la grosseur d'une cor- neille, a environ vingt pouces de longueur ; sa queue a six pouces six lignes ; la partie nue des jambes a deux pouces trois lignes; ses ailes, qui ont trois pieds six pouces d'envergure, s'étendent jusqu'à l'extrémité de la queue ; les ongles sont fort petits; les parties supérieures du corps sont d'un brun plus foncé que les parties inférieures ; les plumes anales, d'un brun clair, ont des raies transversales d'une teinte plus prononcée. On voit sur l'occiput du mâle une touffe de plumes étroites et molles , qui forment une sorte d'aigrette et retombent sur le dos dans quelques individus. (Ch. D.) OMBRIAS. (Foss.) C'est le nom que Rumphius a donné aux oursins fossiles qu'il avoit dit être tombés du ciel, ainsi que les bélemnites. (D. F.) OMBRINE, Umhrina. {Ichthjol.) C'est le nom d'un genre de poissons de la famille des acantliopomes, que M. Cuvier a récemment séparé des persèques et des sciènes, et dont les caractères peuvent être ainsi exposés : Opercules à piquans e^ à dentelures; deux nageoires dorsales, dont la seconde est bien plus longue que la première; museau peu saillant; dents en velours; des pores enfoncés sous la màcJioire inférieure. A l'aide de ces notes et du tableau synoptique que nous avons donné à l'article Acanthopomes dans le Supplément au tome I." de ce Dictionnaire, on distinguera aisément les Ombrines des poissons des genres voisins du leur. Les espèces en sont peu multipliées; elles vivent dans les eaux de !a mer. Parmi elles nous citerons : L'Ombrine barbue: Umbrina barbala , N. ; Sciœna cirrhosa , Linnœus; Perça umbra; Lacép.: Bloch., 3oo. Un gros et court b.irbillon au bout de la mâchoire inférieure sous le menton; dents très -petites, et semblables à celles d'une lime; deux orifices à chaque narine ; un aiguillon à la dernière pièce de chaque opercule; dos et ventre arrondis; corps et queue comprimée; écailles larges , rhomboYdales et un peu dentelées. Î02 OMB Ce poisson peut acquérir des dimensions assez considérables pour arriver au poids de trente a trente-deux livres. Son corps, d'une teinte générale jaune, est traversé obliquement sur chaque côté par des raies bleues vers le haut, et argen- tines vers le bas. On voit une tache noire à l'extrémité de chacune de ses opercules. Ses nageoires pectorales et cau- dale et ses catopes sont noirâtres; sa nageoire anale est rougeàtre; les deux dorsales sont brunes, et la seconde est traversée longitudinalement par deux raies blanches. Il a dix cœcums et une grande vessie aérostatique munie de quelques sinus latéraux arrondis. L'ombrine barbue , qui est Vumira des anciens auteurs , et Vomlrino des habitans de nos provinces méridionales , vit dans la mer Méditerranée, où, suivant Aristote, qui l'y a observée, elle portoit anciennement sur les côtes de la Grèce le nom de crKidivot. Elle fréquente aussi la mer des Antilles , où Plumier en a fait un dessin , copié par Bloch , et les ri- vages de l'Egypte, où Hasselquist l'a vue atteindre la taille de quinze à dix-huit pouces environ. Souvent elle ne fraie qu'en automne , et elle aime à déposer ses œufs sur les épon- ges qui croissent près des côtes. Elle se nourrit d'algues, de vers, et probablement aussi de petits poissons. Sa chair est ferme et facile à digérer, et il paroit que les anciens Ro- mains faisoient en particulier grand cas de sa tête. M. Cuvier soupçonne que ce poisson est le même que le chéilodiptère cyanoptère de M. de Lacépède. (Voyez Chéilo- DIPTÈRE.) L'Ombrine dorée, Umhrina aurata , N. ; Pogonathus auratuSy Lacépède. Un barbillon à la mâchoire inférieure au milieu de quatre pores très-marqués. Teinte générale de l'or; ca- topes et nageoire anale d'un jaune blanchâtre; les autres na- geoires brunes. Ce poisson , qui devient assez grand , a été observé par Commerson dans le fleuve de la Plata. Sa chair est mollasse et d'une saveur fade. M. Cuvier rapporte encore au genre Ombrine le Johnius saxatilis de M. Schneider, ainsi que le Qualar-Kalchelée et le Sarikulla, que Russel a ligure parmi les poissons de Coro- mandc). (H. C.) OMM io5 OMBRINO. (Ichthjol.) Sur plusieurs des côtes septentrio- nales de la mer Méditerranée, à Nice spécialement, on ap- pelle ainsi l'ombrine barbue. Voyez Ombrine. (H. C.) OMBU. (Bot.) Le Recueil des voyages fait mention d'un arbre de ce nom dans le Brésil, dont le fruit, rond et jau- nâtre, semblable à une prune, agace les dents des sauvages, qui en mangent beaucoup. lisse nourrissent aussi des racines, qui sont douces, comme les cannes à sucre, et rafraîchis- santes au point que les médecins du lieu les ordonnent dans les apozèmes pour calmer les fièvres ardentes. C'est proba- blement le même arbre qui est cité par Marcgrave sous le nom de umhu , dont il dit aussi le fruit semblable à une prune et contenant une noix monosperme , dont la graine peut être mangée comme une amande. 11 parle encore d'un autre umhu, dont les racines donnent une eau bonne à boire. ( J.) OMEGA. (Entom.) Nom donné vulgairement à une phalène. (CD.) OMÉGx\ DOUBLE. (Entom. ) C'est le bombyce tête bleue, B. cœruleocephala de Linnseus , décrit et figuré par Réaumur , lomei.*'% pi. 18, fîg. 6—9. (CD.) OMELETTE. (Conchjl.) Nom marchand du cône bulle, conus bullatus, Linn. (De B.) OMENAPO-YEIMA. (Bot.) Espèce de liseron du Brésil, mentionnée par Marcgrave, dont la racine ronde sert de nourriture comme la patate. (J. ) OMICRON GÉOGRAPHIQUE, NÉBULEUX. (Entom.) Noms donnés par Geofl'roy à deux noctuelles, qu'il a décrites sous les n.^'gS et 74, qui sont celle de l'érable , JV. aceris , et celle de la persicaire. (C. D.) G MI-MIE. (Ornith.) Nom que donnent les Knisteneaux aux colombes, que les Algonquins appellent O mi-miss. (Ch. D.) OMINAMISI, SIJRO-BANNA. (Bot.) Noms japonois , cités par Kaempfcr, delà valériane officinale. (J. ) OMISKA-SHEEP. (Omith.) Nomdonné,àlabaied'Hudson, au harle couronné, mergus cucullatus , Lath. (Cn. D. ) OMISSEW-ATHINETOU. (Omith.) L'oiseau ainsi nommé par les naturels de la baie d'Hudson, est la chouette bario- lée , strix cinerea , Gmel. ( Cn. D. ) OMMAÏLOUROS. (Min.) La Mélhérie , qui a probable- 104 OMM meut cru faire quelque chose d'ufile en donnant des noms «nivoques et analogues aux noms spécifiques, à une multi- tude de minéraux qui ne sont que des variétés, a désigné par ce mot grec le minéral pierreux, désigné très -impro- prement par le uom d'œil - de - chat , et qu'on rapporte à l'espèce du quarz sous celui de Quarz chatoyant. Voyez ce mot. (B.) OMM-EL-Sx\HAR. (Ornith.) Ce nom arabe, qui signifie mère de la veillée, est donné, à Rosette et à Ramanyeh , à la petite chouette ou chevêche, noctua minor , Briss. ; strix passerina^ Linn. ; noctua glaux , Savig. , laquelle, en d'autres contrées d'Egypte, est appelée omm qoujq et qoujqah. (Ch. D.) OMMOS. (Bot.) Voyez Cotane, Homos. (J.) OMNICOLOR. (Ornith.) L'oiseau que Séba désigne sous la dénomination d'omnicolor ceyloniea , estlesouïmanga de toutes couleurs, certhia omnicolor, Linn. (Ch. D.) OMNIVORES. (Zoo/.) On emploie ce mot en zoologie pour désigner les animaux qui se nourrissent à peu près indiffé- remment de substances végétales et animales : l'homme, les ratons, les ours, sont dans ce cas. (F. C) OMNIVORES. {Ornith.) Celte dénomination , donnée aux oiseaux qui se nourrissent de toute sorte de substances, est la traduction des mots latins quisquiliis victitans , appliqués spé- cialement aux corbeaux. ( Ch. D.) OMODAKA, SIKO. {Bot.) Kasmpfer cite ces noms japonois de la fléchière ou flèche d"eau. (J.) OMOROLOTSCH. {Mamw.) Nom générique des chauve- souris chez les Tatares Tongous. (F. C.) OMOLOCARPUS. {Bot.) Necker nommoit ainsi le njctan-' thés arbor tristis , pour le distinguer des autres njctanthes de Linnaeus, qui sont maintenant des mogorium. (J. ) OMON-COLOMBÉ. {Bot.) Dans un herbier de Pondichéry on trouve sous ce nom une espèce de comraeline. (J. ) OMOPHRON. {Entom.) Genre d'insectes coléoptères penta- mérés, de la famille des créophages ou carnassiers, caracté- risés surtout par la forme hémisphérique du corps : particula- rité unique parmi tous ces insectes, qui ont le corps alongé. D'ailleurs leur tête est engagée dans le corselet, qui est aussi large que les élytres. OMO io5 Fabricius, séparant des carabes les espèces qui nous occu- pent , les avoit réunies sous le nom générique de scoljtus; mais celte dénomination, employée depuis long- temps par Geof- froy, donnoit lieu à une confusion, que nous avions voulu éviter en désignant dans nos cours ces insectes sous le nom d'HYDROCARABEs ( voycz cc mot). M. Latreille, ayant employé depuis le nom d'omophron, nous avons dû l'adopter, quoiqu'il n'indique aucune particularité, puisque le mot grec Ofxo(Pj.cûVy signifie de même opinion , ejusdem animi et sentenliœ. Si le nom est emprunté du mot S/j.c(Pf,Zç ■> tiré de Sophocle, et exprimant, celui qui a des pensées cruelles, il devroît, dans ce cas, prendre une autre terminaison, celle d'omophre ou d'omop/iru5. Nous ne laissons pas échapper ces occasions de parler de la nomenclature, parce qu'en général les ouvrages des naturalistes de nos jours ne donnent aucun détail sur les noms, et que nous désirons que ce travail, qui a exigé de nous beaucoup de recherches, ne soit pas entièrement perdu. Les caractères que nous avons indiqués plus haut, suffisent pour distinguer les omophrons, d'abord des cicindèles et de tous les genres à corselet plus étroit que la tête, ensuite des carabes, des anthies, des brachyns , des calosomes , etc. , qui tous ont la tête dégagée du corselet, enfin des notiophiles, des scarites et des divines, qui ont le corps alongé et non hémisphérique. Les omophrons habitent le bord des rivières; ils y courent sur le sable et s'y enfoncent. Ils sont très-agiles , ainsi que leurs larves, qui se trouvent dans les mêmes lieux. L'une des es- pè -es se rencontroit autrefois sur les bords de la Seine à l'ex- trémité du Champ de Mars avant qu'on y fit un quai. Nous avons observé une autre espèce alors non décrite , sur les bords du Mançanares , à Madrid. Nous avons fait figurer, sous le n.° 2 de la pi. 2 , l'espèce suivante , qui est 1.° L'oMOPHRON A LIMBES, O. Hmhatum, 4 Car. D'un jaune de rouille pâle, avec une tache sur le corselet et des bandes ondulées d'un vert bronzé sur les élytres. C'est Tespèce des environs de Paris. îo6 OMO 2.° Omophron VARié, O. variegatum. Car. D'une teinte jaune de soufre avec des tache» sur la tête, sur le corselet, et les élytres de couleur verte pâle. C'est l'espèce observée à Madrid, Il y a deux autres espèces étrangères , l'une des Indes et l'autre d'Amérique. Fabricius les a décrites sous les noms de Jlexueux et de labié. (C. D. ) OMOPLATE. {Anal, et Phys.) Os de l'épaule, dont la con- formation varie singulièrement dans les diverses classes des animaux vertébrés, mais qui, chez tous, offre un point d'in- sertion tout à la fois solide et mobile aux divers muscles qui servent à mouvoir les membres antérieurs sur le tronc. (F.) OMOPTÈRES. (Entom.) Ce nom, qui signifie ailes sem- blables, a été employé par M. Leach pour désigner un ordre d'insectes qui correspond aux hémiptères , qui comprend les collirostres , comme les cigales et les plantisuges, ainsi que les pucerons, division que nous avions indiquée dans le i65.' tableau de la Zoologie analytique, publiée en i8o5. (C. D. ) OMOTTO, KIRO, RIRJO. {Bol.) Nom japonois de l'oron- tiumjaponicum de Thunberg. (J. ) OMOULE et OMOULl. {Ichthjol.) Voyez Omul. (H. C.) OMPHACITE. (Mm.) Nom donné par Werner et par ses disciples à un minéral qu'on ne peut ni regarder comme une espèce distincte et rigoureusement déterminée , ni rap- porter avec sûreté à aucune espèce connue ; ce minéral n'of- frant aucun caractère certain de composition, de forme, ni même de clivage. Il a la texture .cristalline et grenue, la couleur d'un vert sombre; il est translucide, a l'éclat vitreux, tirant quelque- fois sur le résineux. Les minéralogistes qui ne trouvent pas dans ces caractères extérieurs si communs et si peu tranchés, des rcnseignemens suflisans pour établir une espèce, rapportent l'omphacite de Werner tantôt à l'amphibole actinote, tantôt à la diallage jsmaragdite en masse. Les échantillons de cette pierre viennent : i .° du Saualpe en Tyrol, où elle est associée avec du disthène et des grenats, qui, par leur opposition de couleur, en font une fort belle roche à fond vert presque transparent, à taches violâtres; 2.° des OMP 107 montagnes de micaschiste de Fatligau et de Silberbach, près de Hofïdans le Fichtelgebirge , pays de Bayreuth : ce minerai sy trouve encore associé avec des grenats et du mica; 3.° de Kavicaet en Groenland, avec de l'amphibole jaunâtre. (B.) OMPHACOCARPOS, PHILAJSTHROPOS. {Bot.) Noms grecs anciens, cités p;ir Pline, du gratteron, aparine , qui s'attache aux passans par ses tiges et surtout par ses fruits chargés d'as- pérités, ce qui l'avoit fait aussi nommer par quelques-uns asprella. (J.) OMPHALANDRIA. (Bot.) Ce nom d'un genre d'Euphor- biacées, établi par P. Brou ne, a été abrégé par Linnaeus , qui le nomme omphalea. (J.) OMPHALIA. (Bot.) C'est le nom de la huitième division du genre Agaricus dans Persoon (voyez Fonge) : cette divi- sion contient quantité d'espèces dont le chapeau est ombi- liqué, c'est-à-dire creux dans le milieu de sa partie supé- rieure, et offrant le plus souvent un petit mamelon central. Chez Fries , cette division, modifiée dans ses espèces et ses caractères, forme la neuvième tribu de son genre Agaricus; il la partage en trois sections : 1.° le Mjcenaria, qui renferme les espèces à chapeau membraneux muni de feuillets dé- currens ; 2." le Colljharia, contenant les champignons à cha- peau membrane -charnu et feuillets adnés; 3.° VAntiscfphi . qui offre des espèces à chapeau charnu -coriace et à feuil- lets décurrens. On compte en tout quarante espèces ; celles d'entre elles qui ont été connues de Battara , forment ses genres Omphalomjces , Omphalupolymyces et Bullœ. Le nom à'omphalia a été employé depuis Persoon comme nom de division dans divers sous-genres de champignons, comme par exemple dans le genre Hjdnum, par Nées. Voyez Hydnum. ( Lem.) OMPHALIER, Omphalea. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs incomplètes, de la famille des eiiphorbiacces , de la monoécie monadelphie de Linnœus, offrant pour carac- tère essentiel : Des fleurs monoïques; dans les mâles, un ca- lice à quatre folioles; point de corolle; deux ou trois anthères sessiles , enfoncées dans un réceptacle charnu, qu'on soup- çonne foimé par la réunion des filets épaissis ; dans les fleurs femelles, un calice à quatre ou cinq folioles; l'ovaire io8 OMP supérieur; le style court; le stigmate trifide ; une capsule charnue, à trois valves, à trois loges. Chaque loge renferme un noyau arrondi , ovale. Omfhauer grimpant : Omphalea diandra, Linn., Spec; Lamck.. III. gen., tdh. 753, fîg. 1 ; Aubl., Guian. , pag. 844 , tab. 028; Omphalea cordata, Swartz, Obs. bot., pag. 35o. Arbrisseau de la Guiane , dont les rameaux grimpans s'accrochent aux ar- bres voisins et s'élèvent jusqu'au sommet, puis se courbent et tombent presque jusqu'à terre. Les feuilles sont alternes , pétiolées, glabres, en cœur, aiguës, entières, un peu pubes- centesen dessous; deux petites stipules lancéolées, caduques, sont à la base du pétiole, et deux glandes vers le sommet. Les fleurs sont axillaires , petites, verdàtres , pédonculées, dis- posées en grappes sur un rameau terminal avec des bractées glabres, lancéolées, obtuses -, les fleurs mâles occupent !a partie supérieure de chaque grappe. L(?ur calice est composé de quatre folioles arrondies, concaves, charnues, dont deux plus grandes et opposées recouvrent chacune une anthère, couleur de rose , placée sur un corps charnu , de couleur violette; dans les fleurs femelles, l'ovaire est arrondi, à trois côtes, à trois sillons; il lui succède une capsule en forme d'une grosse baie jaunâtre, charnue, succulente, partagée en trois loges, renfermant chacune un noyau enveloppé d'une substance molle et filandreuse; la coque est brune, dure, cassante, revêtue à l'intérieur d'un duvet blanc, ainsi que l'amande. Cet arbrisseau croît à Cayenne , sur les bords de la mer. Ses fruits sont nommés par les Créoles graines de Vanse^ parce qu'ils croissent dans les enfoncemens formés par la mer , con- nues sous le nom à'anses. Cet arbrisseau se nomme encore liane papaye , parce que son fruit ressemble de loin à une papaye. Quand on coupe les branches de cet arbrisseau, il en découle aussitôt une sève abondante, claire, limpide, insipide au goût. Répandue sur le linge, elle y forme une tache. On se sert de ses feuilles en décoction pour déter- ger les plaies et les vieux ulcères. La substance qui forme l'amande, est blanche, ferme, cassante, huileuse et bonne à manger. Lorsqu'on la destine à cet usage, on a soin d'en séparer la radicule et Us cotylédons , pour éviter leur faculté OMP 109 purgative qu'éprouvent tous ceux qui ne prennent point cette précaution. Cette sul)stance est d'une saveur aussi iigréable que nos amandes fraîches. Omphalier noisetier ; Omphalea triandra, Linn.jSp^c; Lamck., m. gen. , tab. yôS, fig. 5; Omphalea nucifera, Î5wartz, Obs. bot., 35i ; Niçois., S. Dora., pag. 276, tab. 2. Cette plante difiere essentiellement de la précédente par son port, l'une n'étant qu'un simple arbrisseau grimpant , tandis que celle-ci est un grand arbre, qui s'élève à plus de quarante pieds. Ses feuilles sont éparses, alternes, très-glabres, oblongues, en cœur, très-entières, longues de huit à dix pouces, sur six de largeur, d'un vert pâle ; les fleurs disposées sur une grappe longue de deux pieds, dressée, puis pendante ; ces fleurs sont verdàtres, composées, dans les mâles, d'un calice à cinq fo- lioles, dont trois plus grandes, colorées et membraneuses à leurs bords; le réceptacle est garni d'un anneau charnu , d'un rouge de sang; les trois anthères sont purpurines; l'ovaire est oblong, surmonté d'un stigmate presque sessile , trifîde. Le fruit est une capsule en baie grosse, pendante, arrondie, à trois loges; les amandes blanches, revêtues d'une membrane jaunâtre. On mange ces fruits, qui sont aussi bons, étant frais , que les meilleures noisettes de France ; mais ils rancissent en vieillissant. (Poir.) OMPHALOBIUM. ( Bot. ) Cette plante , dont Gœrtner à fait figurer le fruit (tab. i;6 , fig. 3) sous le nom d'omphalohium indicum, paroit être la même que le Connarus africanus. Voyez ce mot. (Hoir.) OMPHALOCARPE, Omphalocarpum. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, delà famille des sapotées, de la polyandrie monogynie de Linnœus , off'rant pour caractère essentiel: Un calice à plusieurs écailles im- briquées; une corolle monopétale, à six ou sept divisions; autant d' écailles à Forifice du tube; des étamines nombreuses; un ovaire supérieur; un style ; un fruit ligneux, indéhiscent, à plusieurs loges monospermes. OxMPHALOCARFE GÉANT ; Omphalocaipum proccrum , Pal.Beauv., Flor. d'Ovare et de Bénin, vol. 1 , pag. 6, tab. 5. x\rbre d'un beau port, qui s'élève à une hauteur considérable et se divise à son sommet en branches étalées, en rameaux alternes, no OMP diffus, garnis de feuilles alternes, presque sessîles, glabres, luisantes , entières , lancéolées. Les fleurs naissent sur le tronc , à la hauteur de huit à dix pieds. Outre cette singularité, l'enveloppe du fruit en offre une autre très-remarquable ; elle est composée intérieurement d'un amas de petits corps durs, arrondis et irréguliers, formant une concrétion ligneuse , sem- blable à celle dont est composée la pierre communément ap- pelée poudding ; chaque partie de cette concrétion est à pans ou à facettes inégales, blanchâtres en dedans et suscep- tibles de se détacher sans déchirement. Le calice est com- posé d'écaillés concaves, obtuses, velues en dehors; les di- visions de la corolle égales, ovales, aiguës; les étamines dis- posées par séries inégales sous chaque lobe; les anthères dres- sées, alongées, subuiées. Le fruit est arrondi, déprimé, for- tement ombiliqué autour du style , à plusieurs loges monos- permes ; les semences osseuses, luisantes, munies d'un hile latéral, et renfermées dans une pulpe succulente ; l'embryon aplati, entouré d'un pérîsperme charnu. Cette plante croit dans l'intérieur de l'Afrique vers les confins du royaume d'Oware. (Poir.) OMPHALOCARPON. (Bot.) Un des noms du gratteron, galium aparine, chez les anciens Grecs. ( Lem. ) OMPHALODE. (Bot.) Nom donné par M. Turpin au point protubérant situé ordinairement sur une graine au milieu du hile. (Mass.) OMPHALODES. {Bot.) Ce genre de Tournefort a été réuni par Linnaeus au Cjnoglossum. Voyez Cvnoglosse. (J.) OMPHALOMYCES. {Bol.) Battara désigne ainsi les agarics qui croissent solitairement et qui ont le chapeau creusé au milieu en manière d'ombilic. Les plus connus sont les aga- ricus deliciosus, theiogalus , emeticus , Orcella , laccatus , etc. Voyez Omphalia. (Lem.) OMPHALOPOLYMYCES. {Bot.) Battara, dans son Historia fungorum agri ariminensis , groupe, sous ce nom, des agarics ombiliqués qui croissent en touffe : c'est ce qu'il a voulu exprimer par le nom domphalopolymyces, composé de trois mots grecs, qui signifient ombilic, plusieurs, et champignons. (Lem.) OMPHALOSIA (Bot.), Necker. Voyez Umbilicaria. (Lem.) OMU 3 11 OMPHAX. (Min.) Nom grec qui désigne un raisin qui n'est pas mûr : ce que nous appelons du verjus , et que les anciens, Théophraste particulièrement, ont appliqué a. une pierre précieuse d'un vert foncé, mêlé de jaune. Hill pense que c'est le herjllus oleaginus de Pline. Il y a tant de pierres qui peuvent présenter cette couleur vert-jaunâtre de l'huile nouvellement exprimée, qu'on ne sauroit quelle raison donner pour motiver la préférence qu'on attribueroit , par exemple, au péridot sur les béryls miellés , etc. ( B. ) OMPHEMIS. {Concliyl.) M. Rafinesque , Journ. de phys. , t. 88 , p. 424 , a proposé sous ce nom un genre de mollusques conchyliféres qu'il caractérise ainsi : Animal à opercule mem- braneux, à deux tentacules latéraux aplatis, ayant les yeux à leur base extérieure; coquille a spire un peu oblique; l'ouverture arrondie, les lèvres détachées, la columelle sé- parée de la lèvre intérieure par un petit ombilic oblong. Ce genre, qui très- probablement diffère fort peu de celui des paludines, ne contient que deux espèces, l'O. lacuslris etVO.pliaioxis, toutes deux d'eau douce, et que ne décrit pas M. Rafinesque. (De B.) OMPHISCOLE , Owphiscole. {Conchjl.) Genre de coquilles proposé par M. Rafinesque, Journ. de phys., t. 88, p. 425, pour quelques espèces de limnées qu'il ne désigne pas, et chez lesquelles la lèvre gauche, ou mieux un dépôt calcaire qui la forme, est détachée de la columelle et laisse un om- bilic entre elles. (De B.) OMPOK, Ompoh. (Iclithjol.) M. de Lacépède , d'après un nom de pays, a désigné par ce mot un genre de poissons qui a pour caractères d'avoir des dents et des barbillons aux mâchoires, de manquer de nageoire dorsale, et d'avoir une très -longue nageoire de l'anus. La seule espèce contenue dans ce genre, est I'Ompok si- LURoÏDE , Oivpok siluroides , dont la mâchoire supérieure , moins avancée que l'inférieure, est garnie de deux barbil- lons aussi longs que la tête. D'après une inspection de l'in- dividu desséché , M. Cuvier pense que ce poisson pourroit bien être un silure qui auroit perdu sa dorsale. (H. C.) 0-MUGGî. [Bot.) Nom japonois de l'orge ordinaire, sui- vant Kaempfer. (J. ) OMU OMUL et OMULE. {Ichthjyol.) Les Russes tioitiment ainsi le corégone automnal, poisson que nous avons décrit dans ce Dictionnaire, tom. X, pag. 665, et qui, au rapport de Gmelin , est si abondant eu été, autour de la ville d'Udinsk, en Sibérie , qu'on en fait , dans cette saison , des provisions pour toute l'année. (H. C.) ONA. {Mamm.) Nom de la femelle de Fantilope tzeïran chez les Mongols. (F. C.) ONA. (Bot.) Un des noms brames du mail-omhi du Malabar, antidesma sj'Iveslris. (J. ) ONABOUBOUÉ. {Bot.) Nom caraïbe, cité par Surian , qui signifie bois à enivrer, et qui étoit donné dans les Antilles aux végétaux dont on jetoit dans l'eau quelques parties pour enivrer les poissons, particulièrement au galega cinerea, et à un autre genre de plantes légumineuses, nommé pour cette raison piscidia. ( J. ) ONAGRA. {Bot.) Ce nom avoit été primitivement donné par Dioscoride à un chamœnerium ou epilohium de Gesner^ epilohium anguslifolium de Linnaeus, qui étoit ïœnothera de Pline. Tournefort avoit adopté, ainsi que Plumier, le nom de Dioscoride pour un genre appelé maintenant en françois l'onagre, qui diffère de V epilohium seulement par ses graines non aigrettées. Linnœus a préféré pour le même le nom de Pline , qui a été adopté. Ce genre est devenu le type de la famille actuelle des onagraires. (J. ) ONAGRAIRES. {Bot.) On a donné à cette famille de plantes le nom de l'onagre, œnothera, un de ses principaux genres. Elle appartient à la classe des pcripétalées ou dico-' tylédones polypétales à étamines insérées au calice. A ces caractères principaux elle joint les suivans , dont l'ensemble forme le caractère général : Un calice monosépale , adhérent à l'ovaire et divisé au- dessus en plusieurs lobes. Plusieurs pétales insérés à son som- met, alternes avec ses lobes et en nombre égal : ils manquent quelquefois. Le nombre des étamines , insérées au même point, est égal à celui des pétales, ou double, ou plus rare- ment réduit à la moitié ; leurs filets sont libres ; leurs anthères ovales biloculaires,s'ouvrant dans leur longueur. L'ovaire ad- hérent au calice, est simple, à plusieurs loges remplies de ONA ,,3 quelques ovules attachés à un axe central, dont souvent quelques-uns avortent: il est surmonté d'un style terminé par un stigmate simple ou divisé, et il devient une capsule ou une baie , dont chacune des loges qui n'avortent pas , con- tient une ou plus souvent plusieurs graines. La capsule'poly- sperme s'ouvre dans sa longueur en plusieurs valves; du mi- lieu de chacune d'elles sort une ( loison , qui va s'appliquer contre un des angles de l'axe central. L'embryon contenu dans chaque graine est dénué de périsperme , et sa radicule est droite , dirigée vers le point d'attache. Les tiges sont herba- cées ou ligneuses; les feuilles simples , alternes ou opposées; les fleurs axillaires ou terminales. On divise naturellement cette famille en trois sections. La première contient les genres à étamines égales en nombre aux pétales et à fruit capsulaire; savoir : le Montinia , leScrpicula, le Lopezia de Cavanilles , le Circœa, le Trapa auparavant placé avec doute parmi lesmonocotylédones, Vlsnardia, leLudwigia. Dans la seconde sont réunis ceux à étamints en nombre* double de celui des pétales et à fruit capsulaire, tels que le Jussiœa, ÏEnothera, le Clarckia de M. Pursh , VEpiloblum et le Gaura. On rapporte dans une troisième les genres qui ont égale- ment le nombre d'étamines double de celui des pétales, mais dont le fruit est en baie, comme dans le Fuchsia, le Muriria d'Aublet ou Petaloma de Swartz, ÏOphira, le Bœckea de Lou- reiro et le Memeoylon. Cette dernière , servant de transition à la famille des myrtées , en diffère presque uniquement par le nombre défini d'étamines , et plusieurs de ses genres pour- ront dans la suite y être transportés. La famille des onagraires est ici plus circonscrite qu'elle ne rétoit dans sa première formation; elle avoit alors cinq sec- tions au lieu de trois. La première, qui réunissoit le Cercodea et quelques autres genres à style multiple , en a été seule- ment séparée sous le nom de famille des cercodiennes. Le mentzelia et le loMa , qui étoient réunis dans la cinquième section, forment maintenant la famille des îoasées , plus voi- sine des nopalées dans la même classe. Le sanLalum et le sirium, auparavant dans la quatrième section, mieux exa- minés, sont reconnus congénères, dépourvus de corolle, et 36. o 5 '4 ON A rentrent dans une famille nouvelle, détachée des éléagnées ; dans la classe des péri -staminées , à laquelle son auteur M. R. Brown a donné le nom de santalacées. On a retiré de la même section ïescallonia, reporté aux éricinées , prés du raccinium, et le jainbolifera , dont le caractère, bien décrit par Vahl, le rapproche des rutacées ou diosmées. Nous avions placé dans La troisième section le cacoucia, le comhrelum et le guicra, differens par le fruit uniloculaire et monosperme; M. R. Brown en a fait le type de sa nouvelle famille des combretacées, qui reste voisine des onagraires , mais à la- quelle il réunit celle que nous avions établie sous le nom de MiROBOLANÉEs (voycz ce mot) dans les péri-staminées , comme étant dépourvue de pétales. (J. ) ONAGRE. [Mamm.) Nom de làne sauvage chez les anciens. (F.C.) ONAGRE, Œnothera, Linn. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, polypétales, qui a donné son nom à la famille des onagraires , Juss. , et qui, dans le système sexuel, appartient à Voctandrie monogjnie. Ses principaux caractères sont les sui- vans : Calice monophylle, cylindrique, caduc, partagé à son orifice en quatre découpures ; corolle de quatre pétales égaux , insérés entre Its divisions calicinales ; huit étamines à filamens subulés , plus courts que la corolle , terminés par des anthères oblongues , tombantes; un ovaire infère, cylindrique, sur- monté d'un style filiforme, terminé par un stigmate épais, à quatre divisions; une capsule alongée , cylindroïde ou tétra- gone, à quatre valves et à quatre loges , renfermant des graines nombreuses , attachées le long d'un réceptacle à quatre côtés. Les onagres sont des plantes herbacées, à feuilles alternes, et à fleurs axillaires , souvent d'un aspect agréable. On en conjioit aujourd'hui quarante et quelques espèces , toutes exo- tiques à l'Europe, excepté une, qui encore n'y est que natu- ralisée. Quelques-unes de ces plantes sont cultivées pour l'or- nement des jardins; ce sera principalemenf de celles- là dont nous ferons mention. * Capsules cylindriques. Onagre BISANNUELLE, vulgairement Herbe-aux-anes .- Œnry,- ONA n5 Hliera hiennis , Linu. , Spec, 492 ; F/or. Dan., tab. 446. Sa ti<^e est haute de deux à trois pieds, cylindrique, un peu velue garnie de feuilles alternes, lancéolées, légèrement dentées en leurs bords. Ses fleurs sont jaunes, assez grandes, sessiles, so- litaires dans les aisselles des feuilles supérieures et rappro- chées en une sorte d'épi terminal. Cette plante est originaire de l'Amérique septentrionale , où elle croit depuis la Vir pag. 554. Ses tiges sont droites, légèrement cotonneuses, hautes de quinze à vingt pouces, divisées en quelques rameaux. Les feuilles radicales et les inférieures sont ovales, rétrécies en un long pétiole, sinuées eu leurs bords; les supérieures sont ovales-lancéolées, simplement dentées. Les fleurs sont d'un rouge pourpre, assez petites, axillaires, légèrement pédon- culées et presque terminales. La capsule est courte, ovale, longuement pédonculée et à quatre angles saillans. Cette plante ONC 117 est vivace. Ses graines ont été rapportées par Dombey, du Pérou , au Jardin du Roi. Onagre tétraptère; Œnothera tetraptera, Cavan. , Icon. rar., 5, pag. 40 , tab. 27g. Ses tiges sont droites, rameuses, un peu velues, garnies de feuilles brièvement péfiolées, profondément sinuées, comme roncinées. Ses fleurs sont blanches avec une teinte purpurine, axillaires, pédonculées et assez grandes. Les capsules sont ovales, hérissées de poils, à quatre angles saillans. Cette plante est vivace, originaire de la Nouvelle- Espagne. On la cultive en pot et on la rentre dans la serre chaude pendant l'hiver. Elle fleurit en Juillet et Août. (L. D.) ONAGRE. (Ichthjol.) Un des noms par lesquels on a dé- signé le chétodon zèbre, poisson que nous avons décrit dans ce Dictionnaire, tom. VllI, pag. 444. (H. C. ) ONAIBOUBOU. (Bol.) Dans l'Herbier des Antilles de Su- rian on trouve sous ce nom caraïbe le hocconia frutescens , genre de la famille des papavéracées. ( J. ) ONAIRILA. (IjoL) Dans un catalogue des plantes de Co- romandel on trouve sous ce nom le viola enneasperma de Linnaeus, cité par Cossigny. ( J. ) ONAMAKI. (Bot.) Nom japonois de l'ancolie ordinaire, suivant Thunberg. (J.) ONANICAR. {Ichthjol.) Un des noms de pays du gymno- note électrique. Voyez Gymnonote. (H. C.) ONAPU. [Bot.) Nom malabare d'une balsamine, impatiens fasciculata de M. Lamarck ; le valli-onapu est V impatiens lati- folia de Linnaeus. (J. ) ONBAVE. [Bot,) Nom d'un arbre de Madagascar qui donne une gomme semblable à la gomme arabique, cité par Rochon , sans autre indication. (J.) ONÇA. (Mamm,) Nom portugais d'une espèce de grand chat tachelé, non déterminé rigoureusement. (F. C.) ONCE. (Mamin.) C'est le même nom que onça. Buffon l'a appliqué à une espèce qu'il a mal caractérisée et qu'on n'a pas reconnue. D'autres l'ont donné au couguar, au guépard, etc. (F. C.) ONCHIDIE, Onchidium. (Malacoz.) Genre de mollusques subcéphalés- monoïques de la famille des limacinés, établi par Kuchanan, dans les Transactions de la société linnéenne ii8 ONC de Londres, tom. 5, p. i32, pour une espèce de limace des bords du Gange , qui paroît fort commune sur les plantes qui y croissent, et que nous caractérisons ainsi : Corps alongé, très-étroit et très-extensible; le manteau débordant le pied de toutes parts et formant une sorte de capuchon au-dessus du col et de la tête ; quatre tentacules seulement, contractiles ; les plus courts, antérieurs et inférieurs, aplatis et comme bifurques à l'extrémité; les postérieurs ou supérieurs, plus longs et oculifères au sommet; bouche très-grande, armée supérieurement d'une grande dent demi - circulaire ; anus caché et s'ouvrant dans un long canal de la cavité respira- trice , dont l'orifice arrondi est au côté droit et tout-à-fait postérieur du corps; terminaisons des organes de la généra- tion à droite et fort distantes l'une de l'autre ; celle de l'ovi- ducte vers le milieu du rebord inférieur du manteau, et celle de l'appareil mâle à la racine du tentacule droit. Les caractères que Buchanan a donnés à son genre Ônchidie sont beaucoup moins détaillés que cela, puisqu'il se bornç à cette phrase : Brachia ad latus capitis ; tentacula duo; oi anticum; anus posticus , infra; et ceux que j'ai donnés sont tirés d'un animal que j'ai nommé véronicelle, et qui paroit provenir de l'Amérique méridionale, en sorte que je ne voudrois pas assurer qu'il doive certainement appartenir au même genre. Aussi ne vais-je parler que de l'espèce à laquelle Buchanan a donné le nom d'O. du typha , O. tjphœ. Voici la traduction de ce qu'il en dit: Son corps, convexe en dessus, est oblong; sa longueur est d'un pouce trois quarts quand il est en repos; lorsqu'il marche, il devient linéaire, obtus aux deux bonis, et sa longueur va à deux pouces environ sur six à neuf lignes de largeur; alors la tête est visible. Le dessous du corps est plat et lisse, tandis que le dessus est convexe, verdàtre et couvert de tubercules réguliers en grosseur et en position. Le pied, qui est linéaire et de trois lignes de large, obtus aux deux extrémités, est d'un jaune foncé. Il est formé par un grand nombre de rides transverses, à l'aide desquelles l'animal marche, et adhère à peu près comme un ver de terre. La tête est jaunâtre , petite , placée entre la partie antérieure du manteau qui déborde, et celle du pied : elle change considérablement de forme quand ranimai marche. Lorsqu'elle est complètement étendue, elle est plate et ovale. L'orifice de la bouche varie de la forme circulaire à la forme linéaire; de chaque cAté de la tête est un bras (tentacule) semblable à celui des scyllées et qui varie de forme à tout moment; il est solide, comprimé et comme palmé, quand il est tout-à-fait étendu : de la partie supé- rieure de la tête sortent deux tentacules entièrement sem- blables à ce^x des limaçons, et ayant l'apparence d'yeux à l'extrémité. Ce mollusque, ajoute Buchanan , n'est pas hermaphrodite, comme beaucoup d'autres vers; mais les sexes sont portés sur des individus différens. On napercevoit cependant entre eux aucune dissemblance quand les sexes n'étoient pas accou- plés ; l'anus et les organes sexuels sont placés dans un cloaque commun à la partie postérieure de la queue , immédiatement au-dessous d'elle; mais, pendant l'accouplement, la distinc- tion des sexes est évidente; le pénis est même fort long com- parativement avec l'animal. Il vit sur les feuilles du typha éléphantine, commun sur les bords du Gange. Voilà tout ce que Buchanan dit de l'animal sur lequel il a établi le genre Onchidie. La figure qu'il y joint est bien loin de pouvoir suppléer à l'état incomplet de cette description: on y voit seulement à la partie postérieure, au-dessous du rebord du manteau , un assez grand orifice qui paroît mé- dian. Au retour de l'expédition du capitaine Baudin, M. Cuvier eut l'occasion d'observer un mollusque marin d'une asse^ grande taille, que Téron avoit trouvé aux attérages de l'isle- de-France, et comme il lui parut offrir un grand nombre de caractères communs à l'animal de Buchanan, il le plaça dans le même genre sous le nom d'onchidle de Pérou. Par conséquent M. Cuvier ne' tint aucun compte de l'observa- tion du naturaliste anglois , que les sexes sont séparés sur l'onchidie du typha, car ils ne le sont certainement pas sur l'onchidie de Pérou. Je ne parle pas de la différence de séjour de ces animaux, l'un terrestre et l'autre aquatique, parce que Ton pourroit citer deux espèces du même genre qui offriroient cette anomalie de séjour. '20 ONC Dans un vo3^age que je lis en Angleterre en 1814, j'eus l'occasion d'observer, dans la Collection du Muséum britan- nique, un joli mollusque nu, assez semblable à une limace, qui me parut devoir former un genre nouveau que je nommai véronicelle. En l'étudiant avec soin , je vis aisément que c'étoit un animal pulmoné et dont l'orifice de la cavité res- piratrice étoit tout-à-fait en arrière sous le rebord du man- teau, mais cependant à droite de la ligne médiane, tandis que l'ouverture de l'ovaire étoit au milieu de ce même côté. Assez peu de temps après M. de Férussac eutla complaisance de me donner un ou deux individus d'une espèce de limace fort analogue à celle qui avoit servi à l'établissement de mon genre Véronicelle, et qu'il crut devoir former un nouveau genre qu'il nomma Vaginule. J'en ai publié Tanatomie dans son ouvrage sur les mollusques terrestres et fluviatiles, il y a déjà quelques années. Par l'examen que je fis de ce mol- lusque , qui est commun dans l'Amérique méridionale, et sur- tout au Brésil, je trouvai que l'orifice de la cavité respira- trice étoit à l'extrémité d'un long tube , dans lequel l'anus s'ouvroit profondément, et je reconnus en outre que les orifices des deux parties de l'appareil générateur, quoique fort éloignés, ne communiquoient cependant pas entre eux par un sillon, comme dans l'onchidie de Péron. A cette même époque j'eus aussi l'occasion d'examiner un mollusque nu, envoyé de Pondichéry par M. Leschenault, et qui m'offrit tous les caractères de ma véronicelle, en sorte que je fus ainsi confirmé dans l'idée que j'avois depuis long-temps que les mollusques marins , que M. Cuvier avoit rangés dans le genre Onchidie, ne lui appartiennent pas, et en effet ils n'offrent certainement dans la position et la forme de Pappareil respiratoire, dans la situation de son ouverture, dans celle de l'anus , et dans la disposition des organes de la génération , rien de semblable à ce qui existe dans les onchidies marines; dès-lors je crus devoir former un nouveau genre de celles-ci, auquel j'ai donné le nom de Péronie, et dans lequel je connois déjà quatre espèces, tout aussi ma- rines que les doris dont je les rapproche. Quant à la réunion de ma véronicelle et des vaginules de M. de Férussac dans le même genre que l'onchidie du typha, ONC 121 quoique li découverte de l'espèce de Pondichéry semble fortement faire croire à la justesse de cette réunion, cepen- dant on pourra la suspendre jusqu'à ce qu'on ait observé de nouveau le mollusque incomplètement décrit et ligure parBuchanan, qui ne me paroît pas du reste mériter une confiance sans bornes. Au moins doit-il être distingué comme espèce de la véronicelle de Pondichéry, qui étoit bien cer- tainement toute lisse. Ainsi, pour ne pas réunir des animaux qui ne doivent pas l'être, je rangerai, dans le genre Onchidie, l'animal vu par Buchanan ; je décrirai les onchidies marines à l'article Péronie, et je parler;ii des onchidies lisses aux articles Véronicelle et Vaginule. Voyez ces différens mots et le Gênera a l'article Mollusques. (De B.) ONCHIDORE, Onchidoris. (Malacoz.) Genre de mollusques subcéphalés monoïques, de Tordre des cyclobranches, établi par M. de Blainville , dans le Bulletin des sciences par la société philomatique , pour un animal qu'il a observé, con- servé dans l'alcool, dans la Collection du Muséum britannique de Londres, et dont on ignoroit la patrie. Les caractères qu'il lui a assignés sont les suivans : Corps ovalaire, bombé en dessus; pied ovale, épais, dépassé dans toute sa circon- férence par les bords du manteau ; quatre tentacules comme dans les doris, c'est-à-dire, deux supérieurs et deux infé- rieurs, outre deux appendices labiaux; organes de la respi- ration formés par des arbuscules très-petits, disposés circu- lairement , et contenus dans une cavité située à la partie postérieure et médiane du dos; anus également médian à la partie inférieure et postérieure du rebord du manteau; les orifices des organes de la génération très-distans et réunis entre eux par un sillon extérieur occupant toute la longueur du côté droit. D'après cela il est évident que ce genre offre une combinaison de caractères, les uns des doris, comme la forme des tentacules et la place de Porifice respiratoire , et les autres des péronies, comme la position de l'anus et le sillon de communication des orifices des deux parties de Pappareil générateur. Ce genre ne renferme encore qu'une espèce dont on ignore la patrie. L'Onchidoke de Leach , O. Leachii. Dans l'état de conservation où M. de Blainville Ta observée , elle avoit environ deux pouces de longueur sur quinze lignes de large : sa couleur étoit d'un gris blanchâtre ; son dos par- semé de tubercules nombreux et de différentes grosseurs , et son pied d'espèces d'élévations ou de boursouflures, comme on en voit souvent dans la péronie de l'Isle-de-France. Elle est figurée dans les planches de l'atlas du Dictionnaire. (De B.) ONCIDIE. Oncidium. {Bot.) Genre de plantes monocoty- lédones, à fleurs incomplètes, irrégulières, de la famille des orchidées, de la gjnandrie digynie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Une corolle à cinq pétales étalés ; les deux intérieurs plus grands; la lèvre ou le sixième pétale très-grand, point éperonné, libre, plan, tubercule et comme en crête à sa base; la colonne des organes sexuels ailée à son sommet; une anthère terminale, operculée; le pollen divisé en deux paquets sur un pédicelle commun. Oncidie DE Carthagène : Oncidium. carth.agincnse,Swairtz, FI. ind. occid., 3 , pag. i l^'j i^ ; Epidendrum crispum , Encycl. , var. ^. Cette espèce, ainsi que toutes celles de ce genre, est parasite. Elle croît sur les troncs et les racines des arbres. Sa racine est brune, épaisse, filiforme ; ses feuilles sont toutes radicales, planes, elliptiques, longues d'un pied , quelquefois tachetées de noir: de leur centre s'élève une hampe un peu brune, rameuse vers son sommet, à rameaux chargés de grandes fleurs alternes, accompagnées de bractées aciiminées; les cinq pétales supérieurs sont ovales , obtus, panachés de blanc, de pourpre et de brun ; le pétale inférieur est divisé en trois lobes inégaux; l'anthère fort grande; la capsule grande, pédicellée, a trois valves hérissées en dedans de poils crépus. Cette plante croît à la Jamaïque. Oncidie élevée: Oncidium altissimum , Swartz , Flor, ind, occid., vol. 3 , pag. 1481 ; Epidendrum altissimtim , Jacq., Amer. , pag. 229, tab. 141. Plante d'un très-bel aspect, qui croît sur les arbres et dans les bois à la Martinique. Ses racines sont nombreuses, grisâtres, fibreuses, accompagnées d'une grosse bulbe ovale, qui produit à son sommet une longue feuille pointue, ensiforme, lisse, un peu ép.aisse, avec deux ou trois autres radicales. De l'aisselle d'une de ces dernières s'élève, ONC 123 à Ja hauteur de quatre pieds, une hampe nue, de couleur ferrugineuse, ramifiée vers son sommet, portant des fleurs jaunes, marquées de taches brunes, très-nombreuses, et ayant les cinq pétales oblongs , un peu étroits, ondulés, presque égaux ; le sixième large , d'une forme presque carrée , de cou- leur jaune, sans tache. Oncidie PANACiilîE ; Oncidium varicgafum , Swartz, Flor, ini. occid., 3, pag. i383; Sloan, Jam., 120, Hist. 1, pag. 261, tab. i/|8, fig. 2. Ses racines sont longues, rampantes; ses tiges roides, filiformes , parsemées de quelques écailles, un peu ramifiées en panicule vers leur sommet. Les fleurs sont très-belles, presque sessiles, de grandeur médiocre , compo- sées de cinq pétales, desquels quatre ouverts en croix, dont deux plus petits , rouges et concaves, deux autres plus grands, spatules, ondulés, le cinquième beaucoup plus grand , à trois lobes inégaux, le lobe du milieu très-large, blanc, tacheté de rouge à sa base; les deux latéraux plus courts, oblongs, courbés en faucille. La capsule est cannelée, torse à sa base. Cette plante croit à la Nouvelle-Espagne. Oncidie peinte; Oncidium pictum, Kunth in Humb., ISoi'. gen., i , pag. 846, tab. 81 ; Poir., III. gen., tab. 992. Cette espèce est très -voisine de Voncidie élevée. Ses racines sont blanchâtres, épaisses, munies d'une bulbe ovale; les feuilles planes, linéaires, aiguës, longues d'un pied; la hampe est ra- mifiée en panicule à son sommet , à rameaux un peu flexueux ; la corolle est jaune, tachetée de rouge, à trois pétales exté- rieurs lancéolés, presque égaux, deux intérieurs latéraux ^ oblongs , obtus , rétrécis à leur base ; le sixième plan , en forme de violon, relevé en crête à sa base par sept ou huit tuber- cules charnus; la colonne des organes sexuels est un peu as- cendante, ailée à ses bords, terminée en un bec court, su- bulé, un peu courbé, à deux ailes linéaires, aiguës: le pollen distribué en deux paquets presque globuleux , portés sur un pédoncule commun, court, linéaire. Cette plante croit au pied des Andes de Saint-Jean dans l'Amérique méridionale. Oncidie bec- d'oiseau ; Oncidium orniLhorynchum , Kunth, loc. cit., page 045, tab. 80. Plante du Mexique, à racines simples et blanchâtres; la bulbe est oblongue, verdâtre; les feuilles sont planes, lancéolées, longues de quatre à cinq ^^4 ONC pouces, la hampe est longue d'un pied , divisée à son sommet en rameaux étalés, flexueux ; la corolle ouverte, avec les trois pétales extérieurs spatules, presque égaux, arrondis au sommet; les deux intérieurs latéraux oblongs, obtus, plus courts que les extérieurs; le sixième plan, en forme de vio- lon , échancré au sommet , à lobes arrondis , divergens ; la colonne courte , surmontée d'ailes en coin et crénelées au j sommet, prolongée en un bec droit, subulé, imitant la tête d'un oiseau; une anthère terminale, à deux loges; le pollen est distribué en deux paquets. Oncidie hérissée; Oncidium echinatum , Kunth , /. c. , pag. 345, tab. 79. Ses racines sont blanchâtres, filiformes et ra- meuses; sa bulbe est brune, recouverte par la gaine des feuilles; celles-ci sont disposées sur deux rangs, planes, co- riaces, lancéolées, longues d'environ deux pouces; la hampe est droite, brune, longue d'un pied, paniculée à son som- met; les pédicelles sont glanduleux; la corolle est jaunâtre, composée de cinq pétales lancéolés , aeuminés, presque égaux; le sixième très -grand, trifide, à division du milieu plus grande que les autres, accompagnée de deux ailes en crête, obtuses, divergentes; les deux divisions latérales arrondies; l'ovaire est hérissé de glandes nombreuses et en massue ; la colonne très- courte , munie à son sommet de deux ailes ob- tuses, prolongée en un bec très -long, subulé; une anthère terminale à deux loges ; les paquets de pollen sont globuleux , placés sur un long pédicelle tubulé, crochu à sa base. La cap- sule , longue de cinq ligues , est très-hérissée. Cette plante croît le long des côtes du Mexique, proche Acapulco. (Poir.) ONCIDIUM. [Bot.) Genre de la famille des champignons et de l'ordre ou tribu des Mucédinées, caractérisé par ses fîla- mens ramcux , opaques , rassemblés en une touffe épaisse dont les extrémités sont libres et crochues; par ses sporidies presque globuleuses et demi-transparentes, qui forment plu- sieurs amas globuleux. Ce genre, très-voisin du campostrichum d'Ehrenberg , en diffère par la forme singulière des filamens et la disposition des sporidies; il seroit à peine distinct du Racodium , Link, si celui-ci n'étoit caractérisé par l'absence des sporidies : il a été établi par Théodore Nées sous ce nom (ïoncidium, et par Kunze ONC 125 sous celui de myxotrichum , qui est à préférer; un autre genre Oncidiiim de Swartz , plus ancien, ayant été adopté par les botanistes. L'Oncidium du papier a écrire (Oncidium chartarum , Th. Nées, in Kunze, Mjcol. , 2 , pag. 63) est la seule espèce de ce genre : elle a été observée sur des vieux papiers écrits qu'on avoit laissés dans des lieux humides ou quiavoient servi d'em- ballage. Elle fornioit de petites taches ou touffes byssoïdes de diverses grandeurs et d'une couleur olivâtre sale dans la jeunesse. Examinées au microscope, ces touffes offrent des flocons noirs , opaques, à rameaux courts, nombreux , diver- gens , droits, entrelacés, épais, dont les extrémités, plus robustes et crochues, sortent de toute part. Au milieu de ses flocons on observe des grains qui paroissent d'abord être formés par des rameaux très -petits et fortement tressés: mais, si on les place sur de l'eau, bientôt ils se dilatent et se changent en un grand nombre de sporidies presque globu- leuses, imperceptibles, demi-transparentes. Cette plante de- vient noire avec l'âge et finit par ne présenter qu'une masse de sporidies ou séminules, parmi lesquelles on n'aperçoit que quelques filamens : en cet état elle ressemble tellement au stilbospora chartarum , Ehrenb. , que Nées est porté à croire que c'est la même plante, sous un aspect différent. (Lem.) ONCINE, Oncinus. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , monopétalées , de la pentandrie monosynie , offrant pour caractère essentiel : Un calice tubulé, à cinq crénelures ; une corolle en entonnoir, à cinq découpures courbées en crochets; un appendice à cinq divisions, placé à l'orifice du tube; cinq éfamines ; un ovaire supérieur; un style; une baie globuleuse, uniloculaire ; plusieurs semences éparses. Oncine de la CocHiNCHiNE ; Oncinus cocliinckinensix, Lour. . FI. coch., 1, pag. i5i2. Arbrisseau grimpant, long d'environ vingt pieds, garni de feuilles glabres, luisantes, opposées, ovales, lancéolées, très- entières; les fleurs blanches, dispo- sées en plusieurs grappes terminales, alongées, formant, par leur ensemble, une sorte de corymbe. Le calice est court; la corolle charnue , infundibuliforme ; le limbe à cinq dé- coupures, toutes tournées du même côté, échancrées au som- 126 ONG met: un appendice droit, à cinq lobes; les filamens courts, attachés vers le milieu du tube; les anthères simples ; l'ovaire arrondi; le style plus court que la corolle ; le stigmate aigu. Le fruit est une baie globuleuse d'un rouge luisant, de la grosseur du poing, couverte d'une écorce dure et fragile; la pulpe est rouge , bonne à manger , d'une saveur douce , un peu acide, lé(3'èrement astringente. Cette plante croit dans les forêts à la Cochinchine. (Poir.) ONCOBA. (But.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des tillacées, de la po- lyandrie monogynie de Linnaeus , offrant pour caractère essen- tiel : Un calice persistant, à quatre divisions profondes; une corolle à onze ou douze pétales inégaux; des étamines nombreuses, insérées sur le réceptacle ; un ovaire supérieur ; un style; un stigmate ; une baie à plusieurs loges ; des semences nombreuses, enfoncées dans une pulpe. Oncoba épineux: Oncoba spinosa , Forsk,, JEgypt., pag. loô; Lamck. , III. gen. , tab. 471, vulgairement Dim ou Rimbot. Grand arbre, divisé en rameaux alternes, verruqueux, épi- neux. Les épines sont, ou solitaires, ou deux à deux dans J'aisseîle des rameaux ou terminales. Les feuilles sont alternes , inédiDcrement pétiolées , glabres, ovales , acuminées , dentées en scie, longues d'environ deux pouces. Les fleurs sont gran- des, solitaires, terminales; elles ont le calice glabre, à divi- sions arrondies , Concaves, réfléchies , blanchâtres en dedans ; la corolle grande, blanche, ouverte, composée de onze à douze pétales un peu denticulés, en ovale renversé, six extérieurs plus longs que le calice , six intérieurs plus petits et inégaux entre eux; les filamens d'un jaune pâle; les anthères linéai- res, aiguës; l'ovaire globuleux, sillonné dans sa longueur; le style épais, charnu; le stigmate orbiculaire, concave, divisé à ses bords en six ou douze lobes, souvent munis à leur extrémité d'une glande verdàtre. Le fruit est une baie arrondie, couverte d'une enveloppe charnue; la noix os- seuse qu'elle renferme , est divisée en dix ou douze loges rem- plies d'une pulpe, qui enveloppe des semences oblongues , comprimées, et dont les enfans se nourrissent. Cet arbre croit dans l'Egypte et au Sénégal. (Poir.) ONCÛPHORUS. {Bot.) Sous -genre établi par Bridel dan» OND 127 le genre Dicramim, de la famille des mousses; il comprend les espèces dont la capsule est munie d'une apophyse. Ce sous-genre comprend treize espèces, parmi lesquelles nous citerons pour exemples les Dicranum cer<,iculatum , Hedw. , et strumiferum, Ehr. (Lem.) ONCOTION. (lehthj'ol.) Klein a donné ce nom au genre Cycloptère. (H. C.) ONCUS. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des asparaginées , de Vhexandrie monogjnie de Linnasus , offrant pour caractère essentiel : Une corolle campanulée, à six divisions; deux bractées en forme de calice; six étaraines insérées à la base des divisions de la corolle ; un ovaire supérieur; un style court , à trois divisions; trois stigmates bifides à leur sommet; une baie à trois loges, recouverte par la corolle ; les semences nombreuses. Oncus COMESTIBLE; Oncus esculcntus, Lour. , Flor. cochin., 1, pag. 240. Arbrisseau des forêts de la Cochinchine , dont les tiges sont grimpantes, cylindriques, très-rameuses, et dont la ra- cine est munie d'un gros tubercule ovale, farineux, bon à manger. Les feuilles sont alternes , arrondies , échaftcrées en cœur, acuminées à leur soiamet; les fleurs d'un blanc pâle, disposées en épis grêles, lâches, alongés, terminaux; il n'y a point de calice ; deux petites bractées droites, opposées, aiguës, le remplacent et embrassent la corolle par leur base 3 la corolle est monopétale, pileuse, presque campanulée; le tube alongé , hexagone , dilaté à son orifice en un limbe court, réfléchi en dehors, à six divisions subulées; les filamens très- courts ; les anthères fort petites, arrondies; l'ovaire alongé,, à six cannelures, enveloppé, jusque vers le milieu, par le tube de la corolle; le style court; trois stigmates alongés, recourbés, divisés en deux au sommet; une baie alongée, à six pans, à trois loges polyspermes; les semences arrondies. (POIR.) ONDxVfRA , ONDATHRA. (Mamm.) Noms que les Hurons donnent à une espèce de Campagnol. Voyez ce mot. (F. C.) ONDÉCIMAL. ( Ichthjol. ) Nom d'un poisson que l'on a rangé parmi les silures. Voyez Silure. (H. C.) ONDES. {Phys.) Mouvemens oscillatoires qui ont lieu dans les fluides. Voyez l'article Mouvement, t. XXXUf. p. 268: 128 OND \oyez aussi rarlicle Son, et pour la théorie malliématîque des ondes, un mémoire de M. Poisson dans cei^x de l'Académie des sciences pour l'année 1816. ( L. C.) ONDETTOUTAQUE. {Omith.) Suivant le P. Théodat, ce nom étoit donné, par les sauvages du Canada, au dindon , meleagris gallo-pavo , Linn. (Ch. D.) ONDULÉ (Bot.) : Dont le bord est élevé et abaissé alter- nativement en plis arrondis ; exemples, les pétales du lagers- tromia , du géranium phœum , les feuilles du poljgonum liydro- piper , de Vinula pidicaria , etc. (Mass.) ONDULÉ. { Omith.) L'oiseau désigné par ce seul terme, V ondulé, au 4.*" volume, de l'Ornithologie d'Afrique de Levail- lant, p. 18, et figuré pi. i56, est un gobe-mouches, qui pa- roît à M. Vieillot appartenir à l'espèce de celui de l'isle-de- France. (Ch. D.) ONEGANSI. {Erpét.) Un des noms de pays du boïquira. Voyez Crotale. (H. C. ) ONEGl, ONINGI, ONING. (Bot.) Nom japonois d'un ail, aUiumfistulosum, suivant Thunberg. (J.) ONÉGITE. (Min.) M. Léonhard rapporte ce nom, mais avec doute , soit au Sphène soit au Titane ferrifère. Voyez ces mots. (B.) ONEILLIA. {Bot.) Nom donné par Agardh au genre Clau- dea de Lamouroux. Voyez Claudea. (Lem.) ONENIO. {Omith.) Nom du coq à la Nouvelle-Calédonie. (Ch. d.) ONGLE AROMATIQUE [Odorant]. (Conchfl.) Les phar- macologues et plusieurs naturalistes anciens désignent par cette dénomination la plupart des opercules cornés des mol- lusques des genres Murex et Buccinum de Linné, mais sur- tout ceux des espèces de strombes et de ptérocères, à cause de l'odeur plus ou moins forte qu'ils exhalent quand on les brûle. L'ancienne thérapeutique leur attribuoit des propriétés particulières qui les faisoient rechercher. Aujourd'hui , et même depuis assez long -temps, ils ne sont plus employés. (De B.) ONGLE MARIN. {Conch^l.) Les marchands d'histoire na- turelle et quelques auteurs anciens emploient ce nom pour désigner soit des opercules cornés en forme d'ongle, comme ONG 129 ceux des rochers et des stronibes, soit une espèce du genre Solen, d'après ce qu'en dit M. Bosc dans le Nouveau Dic- tionnaire d'iïistoire naturelle. (De B. ) ONGLES. {Anat. et Phj's.) Voyez Système épidermoïde ou ÉPIDERMiyUE. (F.) ONGLES. (Cliim.) La composition des ongles est généra- lement regardée comme élant identique avec celle des cornes de bœuf. Suivant M. Hatchett la matière qui constitue la corne, est de l'albumine; suivant M. Vauquelin c'est du mu- cus uni à de l'huile. Voy. Corne (C/am.), to m. X, p. 459.(Ch.) ONGLES. (Ornith.) Cette partie dure qui recouvre lex- trémiié des doigts, est employée à beaucoup d'usages par les oiseaux. Les rapaces s'en servent pour déchirer leur proie; les pics s'en servent pour grimper autour des arbres; les hi- rondelles, pour s'accrocher aux murs et à leurs nids ; les éche- lettes, pour griujper le long des murailles; les perroquets, non-seulement pour grimper aux arbres , mais pour saisir leur nourriture; les gallinacés, pour gratter la terre, etc. Les ongles sont tantôt droits , tantôt crochus ou simplement courbés, aplatis horizontalement, comprimés par les côtés, con- caves ou cannelés, aigus, obtus; tantôt épais, tantôt grêles; à rebord latéral uni ou pectine, etc. lis sont crochus chez les oi- seaux de proie; courbés en arc dans la sittelle et 1 s griuipe- reaux; droits et ronds chez les jacanas; larges et plats chez les grèbes; courts et convexes par-dessous dansToutarde; peti ti et pointus chez les plongeons; creusés en goutlière dans le kamichi , les tinamous j dentelés sur le bord interne du doigt intermédiaire chez les hérons, le cormoran, la frégate, et. sur le bord externe du même doigt dans quelques espèces d'engoulevent, etc. : si on les considère relativement à leur longueur, on remarque qu'ils sont longs chez les alouettes, très-longs chez les jacanas, courts chez les canards, plus courts chez les grèbes. On les dit courts , lorsqu'ils n'ont pas la longueur de la phalange; alongés, quand ils l'excèdent, et médiocres , s'ils ont la même étendue : relativement ù la couleur, ils sont noirs dans un très -grand nombre d'oi- seaux; noirs en dehors et blancs en dedans dans le casoar; gris dans la gelinotte; blanchâtres dans l'aracari à bec noirj brunâtres dans la caille , la farlouse , etc. ( Ch. D. ) 36. 9 i3o "OIN'G ONGLET. {Bot.) On nomme tube, la base d'une corollt nionopétale; ou nomme onglet, la base d'un pétale. L'onglet est ordiuairement fort court , quelquefois il est fort long (œillet) , quelquefois glanduleux [berheris) , quelquefois appeiidiculé (halreuteria) , etc. (Mass.) ONGLET. {Ornilh.) Buffon a donné ce nom à une espèce de tangara, dont chaque ongle a sur sa face latérale une pe- tite rainure concentrique au contour des bords de cette face. C'est le tanagra striata, Gmel. (Ch. D. ) ONGO. {IchLhjol.) Nom spécifique d'un Holocentre que nous avons décrit dans ce Dictionnaire, tom. XXI, pag. 299, Voyez aussi Serran. (H. C.) ONGUENT-PLAN., (iîo^) Voyez Copaia. (J.) ONGUICULÉ. {Ornilh.) M. Temminck a donné, dans son Système d'ornithologie , tom. 1.", p. lxxxi , le nom d'on- guiculé , orthonjx , à un nouveau genre , placé entre le torche])ot et le picucule , et dont il a ainsi établi les carac- tères : Bec très -court, comprimé, presque droit , à pointe échancrée; narines latérales au milieu du bec, ouvertes, per- cées de part en part, surmontées de soies; tarse plus long que le doigt du milieu, qui est de la même longueur que l'exté- rieur; ongles plus longs que les doigts , forts, peu arqués, can- nelés latéralement ; ailes très-courtes ; les cinq premières ré- miges étagées, la sixième la plus longue; queue large, longue, pennes fortes , à pointe aiguë, très- longue. L'unique espèce de ce genre, qui est de l'Océanique, a le dessus du corps d'un brun sombre, avec des taches noires; la gorge du niàle est comme encadrée de noir, et celle de la femelle est blanche. ( Ch. D. ) ONGUICULÉ [Pétale] {Bot.) : Ayant. l'onglet rétréci en forme de pédicelle ; tels sont les pétales de l'œillet, de la giroflée, etc. Par opposition , lorsque les pétales ont l'onglet peu apparent , on les dit sessiles ; exemples , vitis , gjpso- phila, etc. (Mass.) ONGUICULEES. {Mamm.) Nom commun à tous les mammi- fères qui ont l'extrémité supérieure de la dernière phalange de leurs doigts armée d'un ongle. C'est Ray qui a introduit ce mot dans la science, où il s'emploie encore quelquefois. (F. C.) ONGULÉS. {Mamm.) Nom commun à tous les mammifères ONI i3i dont la dernière phalange est entièrement revêtue d'un ongle. Tels sont les chevaux , les ruminans , les éléphans. (F. C.) ONGULINE, Ungulina. {ConchjL) Genre de coquilles bi- valves, établi par Daudin dans l'Histoire naturelle des vers de M. Bosc , tom. 3 , p. 76 , faisant suite au Buffon in-18 de Déterville , et qui peut être ainsi caractérisé : Animal in- connu ; coquille verticale ou sublongitudinale, un peu irré- gulière , non bâillante , équivalve , subéquilatérale > à som- mets un peu marqués et écorchés; charnière dorsale forméf: par une dent cardinale courte et subbifîde, au-devant d'une fossette oblongue, marginale, divisée en deux par un étran- glement, dans laquelle s'insère un ligament subintérieur: deux impressions musculaires , alongées : impression palléale inconnue. M. de Lamarck place ce genre après les érycines, dans sa famille des niactracées. MM. Daudin et de Roissy le rappro- chent des bucardes. M. de Blainville ne le connoît pas assez pour en déterminer les rapports. Il ne renferme que deux espèces dont on ignore la patrie. L'Onguline alongée, U. obtonga, de Lam. ; Ongtjline laque, Daudin , Bosc , 3 , p. 76 , pi. :2a , fig. 1 et 2. Coquille de vingt- un millimètres de longueur, plus haute que longue , convexe , enflée, arrondie à son extrémité inférieure, à stries d'accrois- sement rugueuses, de couleur uniforme d'un brun fauve. L'Onguline transverse, U. transversa, de Lam. Coquille plus alongée, longitudinalement arrondie, rugueuse, de la même couleur que la précédente , dont elle n'est très-proba- blement qu'une variété. (De B. ) ONGULOGRADES. (Mamm.) M. de Blainville réunit sous ce nom tous les mammifères qui marchent sur leurs ongles et qui consistent à peu près dans les ongulés de Ray. (F. C. ) ONGUS. {Ichthyol.) Voyez Ongo. (H. C.) ONI. (Bot.) Nom japonois, cité par Thunberg , signifiant le diable , n:is souvent en prénom devant d'autres. Ainsi le carduus acaulis est nommé oni-asami ou chardon du diable j le bidens pilosa est Voni-fari ou aiguille du diable , et le même nom est donné au chœropkjilum scalrum. (J.) ONICHIA. (Bot.) Donati distingue sous ce nom, parmi les plantes marines de FAdriatique , un genre qu'il caractérise is. ONI ainsi : Fruits en taies oblongues réunies, un peu cannelëcS latéralement, monospermes et placées sur la partie antérieure de la plante; graine en forme d'œuf. Ce peu de mots ne suffit pas pour déterminer de quels végétaux cet auteur a voulu parler. ( Lem.) ONING. (Bot.) Voyez Onegi. (J.) ONISCIDES. {Crust.) M. Latreille a formé sous ce nom, et sous celui de cloportideS, une petite famille de crustacés isopodes dont le cloporte ordinaire, oniscus asellus , Linn. , est le type. (Desm.) ONISCUS. {Entom.) Nom latin tiré du grec ovitruoç, sous lequel les Romains et les Grecs désignoient les cloportes. (C. D.) ONITE. (Ichlhj'oL) Nom spécifique d'un Labre que nous avons décrit dans ce Dictionnaire , tom. XXV, pag. 2 8. (H. C.) ONITE, Onitis. (Entom.) Nom donné par Fabricius à un genre d'insectes coléoptères pejitamérés, de la famille des la- mellicornes ou pétalocères, et confondu long-temps avec les scarabées, dont il comprend aujourd'hui l'une des espèces les plus remarquables, qui est le scarabée sacré d'Egypte, dont nous avons donné la figure pi. 4, n.° 4, de Fatlas de ce Dic- tionnaire. Cette dénomination a été prise au hazard par Fabricius , car les Grecs , comme on voit dans Dioscoride, livre 3 , chap. 33, et ensuite dans Pline , livre 20, chap. 17, désignoient sous le nom d'onihs Fune (Jes espèces d'origan , plante que les ânes broutoient de préférence, tandis que celle nommée tra- goriganon , étoit recherchée d'avantage par les chèvres. Quoique le genre Onite ne diffère pas beaucoup de celui des bousiers (coprjs), ni pour les habitudes, ni pour les formes, on peut ainsi le caractéx'iser : Chaperon arrondi, dciilclé; tête et corselet sans cornes; point d'écusson entre les éiytres. 11 existe une sorte d'embrouillement dans les auteurs de- puis Fabricius, pour la nomenclature du genre qui nous oc- cupe, car il est tel ici que cet auteur l'avoit indiqué d'abord; mais ensuite, d'après Weber , il adopta le nom iValeunhus du grec, fl'T5t/;^>iç, qui signifie non armé. Voyez l'article Bousier, tom. III, pag, 280, §.11. Nous y avons décrit la plupart des espèces des genres Copris, Ateuchus et Onitis. ( C. D.) ONI i33 q-m4s et ONITTS. (Bot.) Noms d'une des espèces d'ori- ^ yCntionnées par Dioscoride, et qvii les devoit au plaisir '^ Jequel les ânes en mangeoient. On présume qu'il s'agit i/origanuni onitis , Linn. ( Lem. ) /ONITOULELE. ( Bot. ) Nom caraïbe du phjtolacca decandruy yuivant Surian. (J.) ONIX ou ONYX. ( Min. ) Les onyx sont des agates com- posées de deux ou plusieurs couches diversement colorées, parallèles et d'une épaisseur variable. Tels sont les vrais onyx , les agates onyx par excellence ; mais on a étendu cette dénomination aux agates qui sont composées d'une infinité de bandes colorées, très-minces, ondulées, mais tou-. jours parallèles entre elles; enfin, une troisième sous-variété est celle qui présente des cercles colorés concentriques, qui rappellent assez bien ceux de la prunelle d'un œil : aussi ces onyx sont- ils connus dans le commerce sous le nom d^agates (cillées. Il ne faut voir dans celte dernière variété que le produit de la section d'une slalactite ou d'un mamelon de calcédoine et de sardoine faite perpendiculairement à leur axe ; en Sicile on les regarde très mal à propos comme des yeux de serpent pétrifiés. L'agate onyx proprement dite peut être considérée comme une réunion de calcédoine, de sardoine et de cornaline, dis- posée en couche, d'une épaisseur sensible, parallèles entre elles. Et en effet ces trois variétés d'agales_ ne diffèrent que parleur couleur ou même leur intensité. On peut définir cer^ tains onyx à trois et quatre couches de la manière suivante: Agate composée d'une couche de sardoine sur une couche de calcédoine; d'une couche de cornaline sur une couche de calcédoine: d'une couche de sardoine entre deux couches de calcédoine; d'une couche de cornaline, d'une de calcé- doine et d'une troisième de sardoine, etc. On conçoit com- bien ces combinaisons sont variées et susceptibles de se prêter au travail de l'artiste, dont l'intelligence sait tirer le plus grand parti du plus petit accident contenu dans ces pierres. Les principales qualités qui caractérisent un bel onyx sont la finesse et i'homogénéilé de la pâte, la vivacité de ses cou- leurs, leur bel assortiment, le nombre, la netteté et l'épais- seur de ses bandes colorées, et, enfin, son volume ' qui , ï34 ONI dépassant tant soit peu les dimensions ordinaires, dt ^ |jj pierre une valeur souvent très-considérable. Il faut trois couches pour constituer un bel onyx , ^^^ qui n"en présentent que deux sont communs et beau(.,jp inoins estimés que ceux qui en ont quatre ou au moins tro puisque les sujets que Ion doit graver n'ont qu'une seuL nuance dans les onyx à deux bandes, et deux ou trois dans les onyx à trois ou à quatre bandes, dont une seule sert de fond, et pour lequel on réserve toujours la plus foncée et nécessairement la dernière. Les onyx sont spécialement réservés pour les camées ou gravures en relief, et rarement pour les entailles ou gravures en creux ; cela se voit cependant , mais en général sur les onyx à deux bandes seulement , que nous nommons vul- gairement nicolos, et que les Italiens désignent ordinairement sous la dénomination de nicqlo col vélo lurchino. Ce sont de jietits onyx à deux couches, dont l'une est bleue ou brune, et l'autre qui la recouvre est translucide et semble un simple voile bleuâtre. Les agates onyx ont toujours été employées par les gra- veurs , car nous possédons des camées fort anciens pour les- quels on a fait choix de tout ce que nous connoissons de plus beau et de plus rare en ce genre. Parmi les nombreux camées qui composent la collection des antiques delà biblio- thèque royale de Paris, nous citerons les suivans comme de beaux exemples : 1. L'Apothéose d'Auguste. C'est le plus grand camée connu ; il est gravé sur un onyx à quatre couches , dont deux brunes et deux blanches. Il est ovale et a 3o centimètres de large sur 24,5 de hauteur. 2. Cérès et Triptolème. Sujet représenté sur un vase de 18 centimètres de haut, connu sous le nom de vase de Bruns- wick. 5. Les Mystères de Cérès et Bacchus. Sujet gravé sur une très-belle coupe de 12 centimètres de diamètre, et 11 cen- timètres de hauteur. Il est probable que de tels vases étoient classés parmi les vases murrhins, qui, selon toute apparence, n'étoient point tous exécutés avec la même substance. On est à peu près ONI i3fi certain , par exemple, qu'il y en avoit de faits avec de la chaux fluatée. M. Gillet- Laumont possède un vase antique de cette matière. (Voyez le IMémoire de M. de Rosière à ce sujet.) 4. L'AroTHi'josF, DE Germanicus. Onyx à quatre couches de Ja plus grande beauté. Gei'manicus y est représenté s'élevant dans les airs sur les ailes d'un aigle. 5. Germanicus et Agripfine dans un char traîné tar deux DRAGONS. Bel onyx à trois couches bleues et brunes. '6. Agrippine et ses enfans. Onyx à trois couches. 7. Tibère. Onyx à trois couches. 8. Jupiter armé de la foudre, l'aigle a ses pieds. Grand et bel onyx à trois couches, 9. Jupiter-Agiocus. Onyx à deux couches, l'une blanche et l'autre noire. Cette pièce capitale est remarquable par la grandeur de la pierre et par la beauté et la délicatesse de la gravure. 10. Marc- AuiiÈLE et Faustike. Onyx à quatre couche^, dont deux blanches et deux couleur de lilas. On présume que celte couleur a été donnée après coup au moyen d'une dissolution d'or. Je pourrois citer beaucoup d'autres camées précieux con- servés dans cette collection ou dans d'autres cabinets parti- culiers, mais ceux-ci sont connus de tous les amis des arts et sont de beaux exemples de l'emploi des agates onyx. Pour donner une idée de la grande valeur de ces chef-d'œuvres , nous dirons qu'une sardoine onyx à cinq couches, de 56 milli- mètres de hauteur seulement , sur laquelle un artiste habile avoit gravé le buste de Faustine, épouse d'Antonin le pieux, a été acheté à la vente du musée minéralogique de M, de Drée , 7171 francs. 11 est vrai que M. Visconti , dont l'opi- nion est nue autorité, considéroit ce camée antique comme l'un des plus précieux qui nous soient parvenus. Cette belle pierre est gravée dans le Catalogue du cabinet de M. de Drée. On ignore encore quelles sont les contrées qui fournissoient aux anciens graveurs des onyx d'un si grand volume et d'une si belle pâte. Pline, d'après les auteurs qui l'ont précédé, cite les Indes et l'Arabie ; mais elles y étoient probablement très- rares, puisque les anciens y attachoient beaucoup de 356 ONK prix , et qu'aujourd'hui où l'Inde et l'Arahie sont si bien connues, à peine nous en arrive-t-il quelques onyx suscep- tibles d'être gravés avec succès. Pline, en parlant des onyx, semble souvent vouloir dési- gner ceux qui présentent des cercles concentriques et que nous nommons aujourd'hui agate œillée , à moins qu'il n'ait décrit des onyx taillés ou roulés, et qui auroient offert en • effet, et comme il le dit dans plusieurs passages, des cercles de différentes couleurs qui sembloient les entourer.' Les agates qui offroient une couche de calcédoine blanche ou laiteuse sur une autre bande de sarda ou de cornaline, étoient les onyx par excellence, et c'étoient effectivement ceux qui convenoient le mieux au nom même que l'on donnoit à ces- pierres, puisque le mot onyx faisoit allusion à la ressemblance de ces agates avec les zones blanches et rosées de nos ongles. Ces agates portoient aussi le nom de sardonyx. Nous avons vu combien on a donné d'extension au mot onyx et combien on est loin de le restreindre aux s;irdonyx des anciens. De nos jours les onyx nous viennent du pays des Tartares Kirguis: mais, quoiqu'assez volumineux, ils ne sont point comparables pour la finesse de leur pâte à ceux sur lesquels les anciens ont gravé. L'Ecosse et l'Allemagne nous en fournissent aussi quelques- uns , mais qui s'éloignent encore davantage pour la pureté et le volume de ceux de l'Inde et des autres parties de l'Asie que nous avons déjà citées; car nous ne parlons point ici des agates ruban ées, faussement nommées onyx, que l'on trouve communément en Europe. On travaille à Rome une agathe grossière, à couches grises et blanches, que l'on trouve à Monte-Nero , à soixante milles de la ville. Enfin , on trouva , il y a une vingtaine d'années, à Champigny , près Paris, d'assez beaux onyx à trois couches brunes et blanches, dont la pâte n'étoit pas très-fine , mais qui , cependant , furent gravés avec vsuccès par M. Jeuffroy, auquel M. Gillet-Laumont les avoit fait connoître : ces onyx sont devenus excessivement rares. (Brard. ) ONKOB. (Bot.) Nom arabe de POncoea de Forskal (voyez I riin€ , Uist. rat., eap. 3;» lib. 5. ONO i37 ce mot), dont le fruit est mangé par les enfans, et qui, selon cet auteur, est mal à propos nommé korkor dans la partie de l'Arabie appelée Surdad. (J.) ONNAB. (Bot.) Nom arabe du jujubier ordinaire, ziziphus, suivant Forskal et M. Delile. Voyez Enneb. (J.) ONNEB. {Bot.) Nom donné dans quelques lieux de l'Arabie au cornouiller sanguin, suivant Forskal, qui dit que ses haies fournissent une espèce de glu. On le nomme aussi gharaf et schœli. ( J. ) ONOBLETON. {Bot.) Suivant Anguillara et C. Bauhin , Hippocrate donnoit ce nom au cotjlcdon serratn. (J. ) ONOBROM A. (BoL) Genre de composées, établi par Gaertner, lequel, de son aveu , est le même que le carduncellus d'Adan- sori, très-antérieur et conséquemment adopté. Quelques carf/ia- iniis avoient aussi été rapportés à Vonohroma. (J.) ONOBRYCHIS. {Bot.) Ce nom a été donné à diverses plantes légumineuses, au galega officinalis par Fracastor, à quelques astragales par Clusius et C. Bauhin , et surtout par divers au- teurs à plusieurs hedjsarum de Linnaeus , et spécialement aux espèces de ce genre dont la gousse n"a qu'une seule ar- ticulation, affectant presque la forme d'une crête de coq. Ces derniers forment le vrai genre Onobrychis , en françois le sainfoin, adopté par Tournefort, réuni à Vhedysarum par Linnaeus, et rétabli plus récemment par plusieurs modernes. Daléchamps et Dodoëns donnoient encore ce nom au the- sium linophjUum et à la doucette ou miroir de Vénus, cam- panula spéculum, que C. Bauhin distinguoit des onobrychis lé- guniineuxsous le nom d'on.oZ'ï^cîiis art^çns/s.Voy. Sainfoin. (J.) ONOCARDION. {Bot.) Un des anciens noms de la car- dère, dipsacus fuUonum, Linn. , chez les Grecs. (Lem.) ONOCENÏAURE. {Mamm.) Animal fabuleux des anciens, dont les parties antérieures du corps ressembleroient à celles de l'homme, et les postérieures à celles de l'àne. (F. C. ) ONOCHILES. {Bot.) Nom ancien d'une buglosse , cité par Ruellius. Une autre espèce est nommée onoclia et onophyllum. 11 est plus spécialement mentionné par Clusius pour la bu- glosse que les botanistes nomment anchusa tinctoria. ( J.) ONOCLEA. {Bot.) Genre de la famille des fougères, carac- térisé par sa fructification dense , placée sur le dos de ia fronde. 138 0]V0 et par ses involucres ou indusium en forme d'ëcaillcs closes, rapprochées de manière à imiter une baie. Ce genre de Linnaeus , établi bien avant lui , par Mitchel et Adanson , sous le nom d'angiopteris , ne contient qu'une espèce , Vonoclea sensihilis , que Bernhardi avoit ôté du genre à l'époque où on lui rapportoit beaucoup d'autres fougères , jnieux placées ailleurs. Il en avoit fait son caljpterium ; en- suite M. Mirbel , examinant ces plantes dans les mêmes cir- constances que Bernhardi, en a séparé également l'espèce en question , dont il fit son Riedlea. Les fougères introduites par Thunberg, Swartz, Bory , Labillardière et Poiret dans l'ono- clea , sont maintenant : le lomaria de Willdenow ; le struthiop- teris du même auteur, que R. Brown persiste à vouloir réu- nir à Vonoclea. HoÉFmann y avoit inscrit le pfer/s cn'.spa, et l'os- munda spicans , Linn., que Robert Brown est porté à loger dans le genre Stegania; Michaux y place aussi une fougère, qui maintenant est le woodwardia onocleoides , et Swartz, Va- crostichum sorhifolium. Uonoclea nuda de I-abillardière est une espèce du genre Stegania. L'Onoclea sensible: Onoclea sensibilis , Linn.; Lam. , Encjcl. illust. icon.; Filix , Breyn. cent. 58 , tab. 46 , fig. B -., Pluk. , Mant. , 404 , fig. 2 ; Mentz , pag. 6 , tab. 1 o ; Poljpodium , Moris. , Bist. , 3, pag. 565, sect. 14 , pi. 2 , fig. 10. Frondes stériles, ailées, à frondules incisées, les supérieures réunies à la base; frondes fructifères deux fois ailées , les divisions recourbées et en forme de globe. Cette belle fougère croît dans l'Amérique septentrionale, en Virginie, en Caroline, dans le Maryland , etc., dans les bois, à l'ombre; on la cultive dans nos serres. Les frondes naissent en touffes; elles ont un pied ou un peu plus de longueur: elles sont lancéolées, larges de cinq pouces environ , leurs divisions inférieures distinctes, lancéolées, li- néaires, larges, inégalement découpées ou festonnées sur les bords; les supérieures ne forment que des frondes profondé- ment divisées. Ces frondes sont membraneuses, si minces et si délicates, que le moindre attouchement les meurtrit ou les froisse. Les frondes fertiles sont ailées, composées d'épis situés sur deux rangs opposés, qui doivent leur naissance à des fron- dules , dont les bords, garnis de capsules, se sont recourbés en se resserrant. (Lem.) ONO i35 ONOCLEIA. (Bot,) Ce nom, qui étoit un de ceux de la tuglosse chez les Grecs, est devenu , après avoir été latinisé, celui d'un genre de la famille des fougères. Voyez Onoclea. ( Lem.) ONOCOCHENINI. ( Bot. ) Nom du gomphia aquatica de M. Kunth , sur les bords de TOrénoque près de Javita. (J.) ONOCORDON. (Bot.) Nom du vulpin des prés, alopccurus pratensis , Linn., dans J. Bauhin. (Lem.) ONOCROTALUS. (Omith.) C'est en latin, formé du grec, le pélican. Barrère donne au savacou le nom d^onocrolale d'Amérique. (Ch. D.) ONOGIROS. [Bot.) Nicander donnoit ce nom à Vacanthium de Matthiole, qui est l'onoporde ordinaire ou chardon aux àiies, onopordon acanthium de Linnaeus. (J. ) ONO-KAKI , SIBA-KAKI. (Bot.) Variétés du Kaki au Japon. Voyez ce mot. ( J. ) ONONIS. {Bot.) Le genre de la Bugrane, ainsi nommé par Cordus , Gesner et Daléchamps, étoit nommé anonis par Matthiole, Clusius, Gérard et C. Bauhin. Tournefort avoit adopté ce dernier. Linnœus a préféré le premier et l'a fait prévaloir. Voyez Bugrane. (J.) ONOPHYLLON. (Bot.) Un des anciens noms grecs de la buglosse. (Lem.) ONOPIX. (Bot.) Genre de la famille j^essynanthérées, établi par M. Rafinesque, et caractérisé ainsi par lui : calice com- mun, ventru, imbriqué de petites écailles carénées, épi- neuses à leur sommet; fleurons à cinq divisions linéaires; fleurons intérieurs à divisions plus longues; aigrette velue. Ce genre, très-voisin des chardons, contient deux espèces, qui croissent à la Louisiane. (Lem.) ONOPORDE, Oncpordum. (Bot.) Ce genre de plantes ap- partient à la classe des épicorollées ou dicotylédones, mono- pétales , à corolle insérée sur le pistil et portant ellc-nitnie les élamines, dont les anthères sont réunies en gaine. Cette classe comprend uniquement la grande série des plantes com- posées, dont la famille des cinarocéphales fait partie. Celles- ci sont caractérisées par des fleurs toutes à fleurons; une es- pèce de nodosité entre le stvle et le stigmate, imitant une MO ONO articulation; des graines généralement aîgrettées, un récep~ tacle ou clinanthe charnu et couvert de paillettes, un pé- rianthe ou péricline, composé de beaucoup d'écaillés dispo- sées sur plusieurs rangs. On a distingué les cinarocéphales en vraies et en anomales, et les premières, d'après les fleurons, ou tous hermaphrodites (dont l'ombilic des graines est basi- laire) ou hermaphrodites dans le centre et neutres k la cir- conférence, qui ont Fombilic de la graine un peu latéral. C'est à la section des fleurons, tous hermaphrodites, qu'ap- partient l'onoporde. Use distingue par les écailles de son péricline trèa-épineuses à leur pointe; le clinanthe assez gros, charnu et creusé de beaucoup d'alvéoles; les graines nombreuses et anguleuses, et très-serrées, au point d'étouffer les paillettes qui n'existent plus ; l'aigrette des graines formant une couronne de poils réunis par le bas. Les tiges sont herbacées; les feuilles ajternes, très-grandes, ordinairement tomenteuses et sinuées ou pin-^ natifides, imitant celle de l'acanthe; les fleurs terminales au sommet des rameaux , ordinairement rouges , quelquefois blanches. Ce genre renferme neuf à dix espèces , dont trois , ono- pordum unijlorum , acaulon , rotundifolium , ont les feuilles toutes, radicales, du milieu desquelles s'élève à peine une fleur uni- que. Les autres ont une tige plus élevée, plus ou moins ra- meuse, à rameaux terminés par de grandes fleurs. La seule e.>istante aux environs de Paris, est Vonopordum acanlhium^ nommée vulgairement chardon aux ânes , qui s'élève à deux ou trois pieds. On la trouve ordinairement très-tomenteuse, quelquefois absolument verte. La tige des onopordum grœcum et arahicum est plus haute, surtout celle du dernier, qui est moins rameuse et s'élève à six ou huit pieds. Ces plantes ne sont point usitées comme alimens. On avoit cru que le réceptacle charnu et assez gros de quelques es-> pèces , pourroit être mangé comme celui de l'artichaut; mais il faudroit une culture pour augmenter son volume, et on a plus d'avantage à s'en tenir à celle de l'artichaut. Suivant Murray on tireroit plus d'avantage des graines de fonoporde ordinaire, qui sont très-nombreuses et dont on pourroit ex-, traire une huile par expression, bonne pour les lampes et ONO i4ï qui ne se fige pas. Un seiil pied peut, selon lui, fournir douze livres de graines et trois livres d'huile. Quant aux propriétés médicales de Tonopord*^ , (lies sont très-bornées. On avoit anciennement recommandé l'applica- tion de charpie imprégnée de son suc ou de la plante broyée sur les cancers, et on prétendoit que les malades étoicnt soulagés, mais on ne peut citer aucun exemple avéré. On lit dans Haller que l'onoporde ordinaire à été employé contre les écrouelles et que sa décoction dans le vin fait couler les urines. ( J. ) ONOPTERIS. (Bol.) Vasplenium adiantum nigrum, espèce de fougère , est appelé onopteris nigra parDodonaeus, et onopte- ris major, par Tabernaemontanus. Gérard distingue cette fou'- gère par onopteris mas; quant à son onopteris famina , il n'est pointdéterminable. (Lem.) ONOPYXOS, Onopyxus. {Bot.) Ce nom, donné par Théo- phraste à un chardon, a été appliqué par Daléchamps à l'ono- pordon illyricum, par Dodoëns au carduus nutans. Voyez Ono- «IROS. ( J. ) ONORÉ. (Ornith.) Cette espèce de héron est Vardea tigrina, Gmel. (Ch. D.) ONOS. [Entom.) Ce nom grec se trouve dans Aristote pour désigner l'àne et le cloporte, qu'on a traduit en latin par les mots d'o/i/5CM5 etd'asé/Zws, Plin., lih. 9, caput ultimum. (C. D.) OJNOSERIS. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs composées, de la famille des cinarocéphalées , de la sjngénésie polygamie superjlue de Linné, offrant pour caractère essen- tiel : Un calice commun , presque hémisphérique , à plusieurs folioles imbriquées , linéaires-lancéolées , subulées au sommet ; des lleurons hermaphrodites dans le disque, leur limbe à cinq divisions; ceux de la circonférence à deux lèvres, fe- melles; les anthères stériles, deux soies à leur base; le récep- tacle nu; les semences cylindriques, striées, surmontées d'une aigrette sessile et pileuse. Onoseris du Mexique: Onoseris mexicana , yViUd. , Atractjlis mexicana, Linn. , Suppl.; Smith, Icon. , 3, tab. 66 ; Kunth in Humb. et Bonpl. , Ao*^. gen. , vol. 4, pag. 10. Plante presque ligneuse., dont les jeunes rameaux sont lanugineux et blan- châtres; les feuilles alternes, médiocrement pétiolées, lan- U2 ONO cédées , rétrëcies , acuminées , vertes , glabres et luisantes en dessus, blanches et tomenteuses en dessous, longues de quatre à cinq pouces, larges d'un pouce; les fleurs solitaires à l'ex- trémité des rameaux; le calice commun couvert de poils la- nugineux, en toile d'araignée; les fleurons du disque nom- breux, à peine plus longs que l'involucre, vingt environ à la circonférence ; le stigmate un peu pileux , non saillant ; l'aigrefte de la longueur du tube de la corolle. Cette plante croît au Mexique et dans la Nouvelle -Grenade , proche Turbaco. Onoseris a feuilles d'hysope ; Onoseris hjssopifolia , Kunlh in Humb. et Bonpl., /. c, tab. 3o6. Ses tiges sont presque ligneuses , tombantes ou quelquefois dressées , garnies de feuilles éparses , presque sessiles, linéaires, aiguës, rétrécies en pétiole à leur base, entières, vertes, glabres et luisantes en dessus, blanches et tomenteuses en dessous, longues de vingt à vingt-deux lignes, larges de dix ou douze. Les pédon- culessont très-longs, solitaires, légèrement pubescens ; les fleurs, de la grandeur de celles du calendula pluvialis , ont leur calice hémisphérique, composé de folioles planes, linéaires , lancéo- lées, aiguës, scarieuses, ciliées à leurs bords, d'un brun pourpre au sommet; le réceptacle nu; les semt nces surmon- tées d'une aigrette pileuse. Cette plante croît dans le royaume de Quito, aux lieux arides proche la ville d'Ybarre. Onoseris a feuilles de saule; Onoseris salicifolia ^ Kunth, l. c. Arbrisseau bas, couché, dont les rameaux sont épars, couverts d'un duvet blanc, lanugineux, garnis de feuilles alternes, pétiolées , entières, lancéolées , aiguës, quelquefois un peu dentées, vertes, glabres en dessus, blanches et to- menteuses en dessous , longues d'environ deux pouces et demi , larges de quatre à cinq lignes; les pédoncules solitaires, uni- flores, lanugineux, longs de six pouces, munis de quelques bractées. Les fleurs sont de la grandeur de celles du pissenlit; les semences couronnées d'une aigrette pileuse, roussàtre. Cette plante croît aux lieux arides du royaume de Quito. Onoseris a feuilles d'érable; Onoseris acerijolia, Kunth, /.. c. Plante herbacée, qui s'élève à la hauteur de deux ou trois pieds, droite, chargée de rameaux hérissés, lanugineux. Les feuilles sont alternes, à longs pétioles, arrondies , presque ONO US en cœur, sinuées et lobées, vertes, un peu lanugineuses en dessus, blanches et cotonneuses en dessous, larges de deux pouces et demi; les pédoncules solitaires, uniflores , épais vers le sommet, couverts de poils glutineux ; les fleurs, de la grandeur d'une petite astère de Chine , ont l'involucre à dimi globuleux; le réceptacle hérissé; la corolle jaune; l'aigretfe des semences blanchâtre. Cette espèce croît dans les contrées froides de la province de Bracamore de l'Amérique méri- dionale. Onoseris pourpré : Onoseris purpurata , Willd., 5pec. , 3. pag. 1700; Atractylis purpurata, Linn., Suppl. , 349; Smith, Icon. ined. , tab. 65. Ses tiges sont très-basses; ses feuilles dé- coupées en lyre , presque pinnatifides , un peu velues en dessus, blanches et tomenteuses en dessous, longues de trois à quatre pouces, avec le lobe terminal très-grand, à grosses dentelures; les pédoncules à trois fleurs, qui ont les folioles du calice linéaires, lancéolées, mucronées au sommet; la corolle purpurine , radiée ; les demi-fleurons de la circonfé- rence mâles, à trois dents; les fleurons du centre hermaphro- dites ; les semences alongécs, surmontées d'une aigrette pi- leuse , de la longueur du calice ; le réceptacle nu. Cette plante croît à la Nouvelle -Grenade. Onoseris A feuilles d'épervièke; Onoseris hieracioides, Kunth, l. c. , tab. 3o4. Cette plante a des racines fusiformes; point de tige; des feuilles radicales, pétiolées, lancéolées, légère- ment sinuées, aiguës, courantes sur le pétiole, rongées ;i leur base, glabres et vertes en dessus, pâles et pubescentes en dessous, longues d'environ cinq pouces sur quinze lignes de large. Les hampes sont droites, radicales, très-simples, uniflores, longues de huit à dix pouces, munies de quelques bractées lancéolées, subulées; les fleurs grandes et radiées, avec le calice à demi globuleux, composé de folioles planes, lancéolées, linéaires, aiguës, purpurines, un peu lanugi- neuses; les demi -fleurons de la circonférence de couleur, rose ; les fleurons blancs. Cette plante croît sur les collines arides, à la Nouvelle- Grenade. Onoseris élégant; Onoseris speciosa, Kunth , l. c. , tab. 3o5. Plante herbacée, très-élégante, dépourvue de tige, à racine fusiforme ; ses feuilles sont en forme de lyre , pinnatifides , H^ ONO longues de quatre à cinq pouces, blanches et tomenteuses en dessous avec le lobe lerminul très-grand; les hampes droites, bifides, à deux fleurs: les deurs grandes et jaunes; les anthères munies à leur base de deux arêtes , terminées par de très- longs appendices. L'aigrette est pileuse et sessile. Cette plante croit aux mêmes lieux que la précédente. (Poia. ) ONOSMA. (Bot.) Voyez Orcaneite. (L. D. ) ONOSMODE, Onosmodium. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes , monopétalées , de la famille dts horraginées, de la pentandrie monogynie de Linnseus, of- frant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions pro- fondes: une corolle tubulée, nue à son orifice; le limbe ventru; ses divisions conniventes; cinq étamines presque ses- siles, non saillantes; les anthères libres, sagittées; un ovaire supérieur; le style une fois plus long que la corolle; quatre noix luisantes, uniloculaires , attachées au fond du calice, perforées à leur base. Ce genre diffère des onosma par sa corolle beaucoup plus courte; par les divisions du limbe, plus profondes, conni- ventes; par les anthères presque sessiles. Il a été établi par Michaux. Lehmann y a substitué le nom de purshia. Onosmode hispide : Onosmodium hispidum, Mich. , Flor. hor. amer., i, pag. i33 ; Pursh, Amer., i , pag. i32 ; Lithospennum virginianum, Linn. ; Purshia hispida, Lehm. , Borrag. , 2, p. 38o!. Plante delà Virginie, dont la tige est haute d'un pied etplus, velue, hispide, ramifiée à son sommet, garnie de feuilles alternes, sessiles, oblongues, aiguës, chargées à leurs deux faces de points épars, calleux, longues d'un pouce et demi. Les fleurs, disposées en grappes terminales, feuillées, d'abord in- clinées, puis redressées, sont pédicellées, axillaires , avec les calices rudes , ainsi que les pédicelles; ses divisions linéaires -, la corolle jaune, une fois plus longue que le calice; les divi- sions du limbe pileuses, hispides, subulées, très-aiguës; le style persistant, beaucoup plus long que la corolle; quatre noix renflées, blanches, luisantes. Onosmode molle: Onosmodium molle, Mich., l. c; Pursh, l. c. ; LiÛiospermum carolinianum , Lamck. , Encycl. ; Purshia mollis, Lehm., Borrag., 2, pag. 084. Ses tiges sont droites, médiocrement ramifiées au sommet; les feuilles alternes, ses- ONO 145 iîles, oblongues, lancéolées, un peu obtuses, à trois ner- vures, couvertes à leurs deux faces de poils rares et blan- châtres, velues et cillées à leurs bords ; les feuilles llorales ou les bractées ovales, lancéolées; les divisions du calice lan- céolées ; la corolle est tubulée, glabre, blanchâtre, une fois plus longue que le calice, à divisions du limbe ovales, conniveutes; le style beaucoup plus long que la corolle. Le fruit est formé par quatre noix lisses et luisantes. Cette plante croît aux lieux pierreux, dans la Caroline et la Pen- sylvanie. (Poir.) ONOSURIS. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des ona- graires , de ïoctandrie monogynie de Linnaeus, très-voisin des anothera, auxquels il doit être réuni, dont il diffère par son calice bilide, offrant pour caractère essentiel : Un calice tu- bulé, adhérent, divisé à son limbe en deux découpures, ré- fléchies et caduques; une corolle à quatre pétales planes; huit étamines dressées ; les filamens épais; les anthères alon- gées, un ovaire inférieur; un style; quatre stigmates; une capsule à quatre loges polyspermes. Onosuris acuminé : Onosuris acuminata, Rafîn. in Rob. , Flor. ludov., pag. 96; Œnothera, 3, Rob., Itin. , pag. 490. Sa tige est épaisse , haute d'environ sept pieds , hérissée ; les feuilles entassées, sessiles, lancéolées, acuminées , légèrement dentées; les dents distantes et obtuses; les fleurs placées dans Faisselle des feuilles ; le calice anguleux ; la corolle jaune ; les pétales en cœur renversé. Cette plante croit dans la Loui- siane. (PoiR.) ONOTAURUS. (Mamm.) Animal fabuleux tenant de fane et du bœuf. Ce nom pourroit convenir aux jumars s'il en existoit. (Desm. ) ONO^'HO. {Bot.) Nom du rocou, lixa , dans la province de Caracas en Amérique. ( J. ) ONOTROPHE, Onotrophe. {Bot.) Nous avons démontré (tome XXVII, pag. 186) que le Cirsium ars^ense de Tournefort es^dioïque, ainsi qu'une autre espèce décrite par nous (même tome , pag. igo) sous le nom de Cinium dioicum , mais qui sera mieux nommée Cirsium prœaltum , comme nous Lavons pro- posé dans Particle Notobase. La dioïcité de ces deux espèces 56. 10 î4<3 ONO nous paroîtt'trc un caraclèrc suflisant pour les dislingucr gc- iiériqucmcnt des autres Cirsiiim qui ont les calafhides andro- gyjiiflores. Cependant, le nom de Cirsium , dérivé d'un mot grec qui signifie varices, doit rester appliqué au Cirsium arvense vulgairement nommé herhe aux varices, et pourlequel vraisem- Mahlement ce nom de Cirsium a été fabriqué. A'ous pensons donc qu'il convient de n'admettre que les deux espèces ar- vense et prœaltum , dans le vrai genre Cirsium , désormais ca- ractérisé parles calathides unisexuelles et dioïques. Cela nous oblige à créer un nou^eau nom générique pour les autres espèces; et celui d'Onotrophe , qui signitie nourriture d'une. semble pouvoir être accueilli. Notre genre Onotrophe , caractérisé parles calathides an- drogyniflores , et par le péricline inerme ou non piquant (periclinium innocuum) , comprend Ja plupart d(S espèces attri- buées par les botanistes au Cirsium ; et il se divise en deux sections: Tune, intitulée Apalocentron , se compose des espèces aj-ant, comme le Cirsium oleraceum , Decand., l'appendice des squames intermédiaires du péricline long, foliacé, p'an , non roide , et terminé par une épine longue, molle, flexible, non piquante; l'autre, intitulée Microcentron, se compose des espèces ayant, comme les Cirsium palustre , acaule , etc., l'ap- pendice extrêmement petit, ou presque nul, ordinairement réduit à une petite épine molle. Ce genre Onotrophe , déjà indiqué, avec plusieurs autres, dans notre article Notobase , appartient à l'ordre des Synan- thérées. et à notre tribu naturelle des Carduinées, dans la- quelle il s'interpose entre le vrai Cirsium, dont il difiere par ses calathides androgyniflores , et ïEriolepis , dont il diffère par son péricline inerme. Le genre Eriolepis , indiqué aussi dans l'article Notobase, est composé des Cirsium eriophorum et lanceolalum: sescalathi- des sont androgyniflores, comme celles de VOnofrophe; mais l'appendice des squames intermédiaires du péricline est très- étalé, long, étroit, épais, roide. linéaire, subcylindracé, ter- miné par une épine longue et forte, et plus ou moins pourvu de poils très longs, très-fins, aranéeux. La distinction que nous admettons entre ÏEriolepis et l'Ono- trophe, est principalement fondée sur le péricline piquant ou ONO 147 inei'ine , comme celle que Tournefort avoit admise entre le Carduus et le Cirsiiim. et celle que les botanistes modernes admettent entre le Carduus et le Serratula. La description complète des caractères du genre Onotrophe peut être présentée ainsi: Calathide incouronnée, suhéqualiflore , mulliflore, obrin* gentiflore, androgyniflore. Péricline ovoïde, inférieur aux Heurs ; formé de squames régulièrement imbriquées, appli- quées, coriaces: les intermédiaires oblongues-lancéolées, por- tant sur la partie supérieure du dos une glande nerviforme plus ou moins apparente, et terminées au sommet par un ap- pendice inappliqué ou étalé, plus ou moins distinct de la squame, tantôt extrêmement petit, presque nul, comme sca- rieux, ou réduit à une petite épine molle, tantôt long, su- bulé ou demi-lancéolé, foliacé, plan, non roide, terminé par une épine longue, molle, flexible, non piquante. Cli- nanthe épais, charnu, plus ou moins convexe, garni de fim- brilhs nombreuses, inégales, filiformcs-laminées , libres ou entregreffées à la base. Fruits oblongs, comprimés bilatérale- ment, glabres, lisses, pourvus d'un bourrelet apicilaire ; pé- ricapc coriace, flexible; aréole apicilaire couverte d'un pla- teau charnu, entouré d'un anneau corné, qui porte l'aigrette et se détache spontanément; aigrette longue, bi'une, roussàtre ou grisâtre, en sa partie moyer/ne, composée de squamellules nombreuses, plurisériées, inégales, filiformes-laminées, bar- bées. Corolles obringentes. Dans quelques espèces, les fleurs extérieures nous ont paru avoir l'ovaire stérile et les étamines imparfaites, en sorte qu'elles seroient neutres. Dans quelques autres, les fleurs ex- térieures sont femelles, ayant l'ovaire ovulé, les étamines demi- avortées; et l'aigrette de ces fleurs extérieures femelles n'est point barbée, mais seulement barbellulée. La glande qui existe sur les squames du péricline , varie se- lon les espèces: ainsi, dans ['Oaotroplie palustris [Carduus pa- luslris, Lin.), cette glande est fort remarquable, oblongue, épaisse, exsudant une matière visqueuse, qui s'attache aux doigts quand on touche le péricline; dans VOnolrophe oleracea [Cnicus oleraceus, Lin.), et dans la plupart des autres Onotro- phcs, la même glande, beaucoup moins saillante, ressemble à ^43 ONS une nervure; enfin, elle est à peine sensible dans VOnotrophe acaulis [Carduus acaulis, Lin.). Nous ne décrirons ici aucune des nombreuses espèces d'Ono- trophes , parce que les trois que nous venons de citer, et qui peuvent être considérées comme les principaux types de ce genre, ont déjà été décrites dans ce Dictionnaire (tom. IX, pag. 270), sous les noms de Cirsium palustre , oleraceum , acaule. (H. Cass.) ONSI. {Bot,) Voyez Fime-Fagi. (J. ) ONTANUM. {Bot.) Nom vulgaire de Taune , alnus , dans quelques lieux dltalie , suivant Césalpin. (J.) OrsTHOPHAGE, Onthophagus. [Entom.) Ce nom, qui signifie mangeur de fumier ou qui vit dans le fumier, a été donné par M. Latreille à quelques espèces de bousiers, dont les palpes présentent quelques particularités dans la forme des articles; telles sont celles que nous avons décrites, article Bousier, n.°' 5, 6,7,8, 10, 21, 22. (C. D.) ONTHOPHILE, Onthophilus. (Entom.) Ce mot, qui signifie amateur du fumier, a été employé par M. le docteur Leach pour indiquer une division des escarbots, dont il a fait un genre ; mais ses caractères ne nous paroissent pas assez évidens. Ils consistent dans la forme globuleuse du corps, l'étroitesse des jambes antérieures et le peu de développement des tarses. (CD.) ONTO et PERRECHIENA. (Bot.) Noms basques de l'aga- ric comestible (ag. eduli s, Bull.). (Lem.) ONTSI. (Bct.) Voyez Fontsi. (J.) ONYCHITE. (Conclijl.) Quelques oryctographes anciens paroissent avoir désigné sous cette dénomination quelques eépèces de térébralules, dont le sommet recourbé offroit un peu de ressemblance avec un ongle recourbé. (De B.) ONYCHITE ou MARBRE ONYCHITE. (Min.) C'est une espèce d'all)atre calcaire. Voyez Onyx. (B.) ONYGENA. (Bot.) Genre de la famille des champignons très -voisin du tulostoma et des Ijycoperdon, suivant Persoon. Les champignons de ce genre se font remarquer par leur forme arrondie, terminée ou plutôt amincie en un stipe court et ressemblant ainsi au tulostoma. Leur péridium , d'un tissu sec 5 un peu vésiculeux, peu altérable, contient un ONY 149 amas compact de sporîdies pulvéri formes (entremêlées de /ilamens dans quelques espèces), qui ne sortent que lorsque le péridium se déchire ou se crève et tombe en fragmens par l'effet de la vétusté. Ce genre renferme plusieurs espèces, remarquables par leur petitesse, qui croissent, les unes, soit sur le corps ou sur diverses parties d'animaux morts ; les autres sur le bois. M. Persoon n'a pu observer aucune différence générique entre les espèces , qui vivent dans des situations si diffé- rentes. 1. L'Onvcena du cheval [Onjg. equina, Pers. , Obs. mycol. , 2 , tab. 6 , fig. 3 ; Synops. fung., pag. 2o3 , et in Desv., Journ. bot., 2, pag. 29; Lycoperdon omnium, Mich., Gen. , pag. 218, n." 12, tab. 97, fig. 7,; CoraZ/ofdes, Dill., Musc, pi. i4? fig* 5; Lycoperdon equinum, Linn. , Willd., Berol. , fig. 20) croit en touffe de plusieurs individus, d'un blanc grisâtre ou de paille; péridium orbiculaire, glabre, rugueux, couime fari- neux à sa surface. Cette jolie petite espèce n'a guère que trois à quatre lignes de hauteur,; on la trouve sur les cornes des bœufs, des moutons et principalement sur les sabots des chevaux morts. C'est de cette manière de croître que ce genre a tiré son nom grec d'onygena , créé sur les ongles. Vonjgena equina a excité l'attentiou d'Hedwig. Son stipe est court, un peu fibreux; son péridium ne s'ouvre point; sa poussière intérieure ressemble à une matière onctueuse , formée de sporidies ovales. Suivant Dillen , qui place ce champignon parmi les lichens, il seroit roussâtre. 2. Onygena des corbeaux {Onjg. corvina ^ Alb. et Schw. , Consp.fung., pag. a 1 3 , pi. g , fig. 2 : Onjg. hypsipus , Dittm.). Stipe assez long, aminci vers le haut , un peu arqué; pous- sière intérieure entremêlée de quelques lilamens. Cette espèce a été découverte par Albertini et Schweinitz, en Lusace, sur les débris d'un cadavre de corbeau; elle fait le passage de ce genre à celui des Lycoperdons. 3. Onygena sans écorce {Onyg. decorticata, Pers., Obs. mycol. ,2,71, tab. 6 , fig. 9 ; ejusd. in Desv. , Journ. bot. , loc. cit.; Cibraria onjgena, Schum.). Péridium arrondi et farineux, II croît aux États-Unis, sur les vieux troncs d'arbres. 4. Onygena en touffe {Onyg. cœspitosa , Pers., m Desv. , 5o ONY Journ. bot., 2 , pag. ?o, pi. 2, fig. 5). IVridiuin glabre, d'un Liane sale , comprimé dans la jeunesse; stipcs également com- primés dans le jeune âge , réunis plusieurs par la base. On trouve cette espèce sur les vieux troncs d'arbres , suivant Persoon. (Lem.) ONYX. (Bot.) Un des noms anciens de l'astragale, cité par Ruellius et Mentzel. ( J.) ONYX. (AfiH.) L'albâtre oriental, qui est notre chaux carbonatée concrétionnée , fut nommé par les Grecs Onjx , et parles Latins Marmor onjchita, parce qu'on l'employoit à faire des boites, qu'on appelloit onyx ou albâtres, pour la conservation des onguens précieux. Il ne faut donc pas con- fondre cet onyx en grandes masses avec celui qui servoit à faire des camées. (Brxrd.) ONYX. (Conchyl.) Bruguière di( que ce nom étoit donné de son temps à une espèce de cône, le C. vierge, C. virgo» (De B.) 00. (Ornith.) Aux îles de Li Société c'est le nom d'une birondelle noire, à tête blanche, selon le Vocabulaire qui se trouve au tom. G du second Voyage de Cook. (Cu. D.) OOBAR, (BoA.) Marsd en, dans son Voyagea Sumatra, parle d'un arbre de ce nom , dont le bois rouge , ayant quelque ressemblance avec le bois de campêche, est employé pour teindre les filets des pêcheurs; il n'en donne pas d'autres in- dications. (J. ) OODE^. (Ento}n.) M. Bonelli désigne ainsi une division des carabes, dont il a fait un genre ( C. D. ) OOKEBETE. (Bot.) Barrère cite sous ce nom un titimale de la Guiane , à feuilles de buplèvre, sans aucune autre in- dication. (J. ) OOLITHE. (Min.) On donne ce nom à des petites concré- tions ordinairement calcaires, quelquefois ferrugineuses, qui sont sphéroïdes et de la grosseur des œufs de poissons. Elles sont multipliées comme eux et souvent nggrégées en masse ass< 7, solide, dans lesquelles la texture ooUthique est plus ou moins distincte et qui constitue alors la variété de calcaire qu'on nomme oolithique , variété remarquable par sa tex- ture , sa grande abondance dans les terrains calcaires de rEuropc et surtout par une position gèologicjue qui est si OOT i5i gcnéralc, qui laisse si peu d'exccplion , qu'on désigne souvent le calcaire jurassique indifféremment par ce nom ou par celui de calcaire oolithique. Il est assez dillicilc de se rendre compte des causes qui ont ainsi concrétionné et comme granulé la pâte calcaire, et qui ont produit cet effet sur une étendue de terrains très-considé- rable et sous une très-grande épaisseur. (Voyez, à la Chaux CAKBONATiîE, la 12." variélé , Ca/.caire oouthe, tom. VIII, pag. 289.) Ce nom a été généralement appliqué à toutes les pierres composées de petits grains sphériques , semblables à des œufs de poissons. Tous les oolithes ne sont donc pas cal- caires. Il y a des oolithes en minerais de fer plus ou moins purs, en calcaires sableux et ferrugineux; tels sont ceux du pied du Harz du côté de Wernigerode , d'Eislebcn , etc.; enfin, il y en a d'entièrement siliceux. Ces derniers sont ti^s-rarcs. (B,) OOLITHE. {Foss.) Quelques anciens auteurs ont annoncé que les oolithes ctoient des œufs de poissons pétrifiés, mais ou n'a pas encore d'exemple que des corps mous, tels que des œufs aient été trouvés à l'état de pétrification. Voyez au mot PiiiRiFicATioy. ( D. F.) OOMAiMAOPOOA HOU. (Ornith.) Nom otahiticn d'un moucheroUe jaune. (Ch. D.) 00 OOFA. (Ornith.) L'oiseau des îles de la Société, qui porte ce nom , est un petit pigeon vert et blanc. ( Ch. D.) 00 OOVVY DEROO. {Ornith.) Nom donné aux îles de la Société à un petit pigeon noir et blanc, dont les ailes sont pourprées. (Ch. D.) OORAN OUTAN. (Mamm.) Voyez Orang-outang. (F. C.) OOSTERDYKIA. {Bot.) Ce nom, donné par Burmann à un de ses genres, a été changé par Linnaeus en celui de cu- nonia, qui a prévalu. (J. ) OOTAN. {Bot.) Voyez CnoorADA. (J.) OOTOQUE. {Bot.) Selon Donati c'est un genre de plantes marines chez lequel le fruit est ovalaire, attaché à la tige par un de ses côtés , et dont la graine est cachée dans la par- tie charnue du fruit. Il est possible que ce genre représente l'un des genres de la famille des algues, établi dans ces 1Ô2 OOT derniers temps; mais il scroit ditticile de nommer exactement lequel. (Lem.) OOTS, SENDAN. {Bot.) Noms japonois, suivant Kœmpfer, de razcdarach, rnelia. (J.) OOYET-KITSJIL. {Bot.) A Java on nomme ainsi un liseron, convolvulus ohscurus de Burmann. (.T.) OPA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs com- plètes, polypétalées , régulières, de la famille des myrlées , àeVicosandrie monogjnie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions ; cinq pétales connivens, insérés à Torifice du calice ; un grand nombre d'étamines at- tachées sur le calice; un ovaire inférieur: un style; un stig- mate aigu ; une baie inférieure, monosperme, percée à son sommet. Ce genre doit être réuni aux Myrtes. Opa ODORANTE; Opa odorata , Lour. , Flor. cochin., vol. i , pag. 377. Arbrisseau qui s'élève à la hauteur de plus de cinq pieds, divisé en rameaux étalés, garnis de feuilles odorantes, opposées, luisantes, lancéolées, glabres à leurs deux faces , très-entières. Les fleurs sont blanches, disposées en grappes terminales, formant un corymbe parleur ensemble. Le calice est tubuleux, campanule; son limbe court, à cinq lobes ar- rondis; les pétales concaves, très-caducs, un peu plus longs que le limbe du calice ; les étamines sont nombreuses, une fois plus longues que la corolle; les anthères ovales, inclinées, à deux loges; l'ovaire est arrondi; le style subulé. Le fruit est une baie arrondie, tronquée et percée à son sommet, renfer- mant une seule semence ronde. Cette plante croit parmi les buissons, à la Cochinchine. Opa faux-métrosidéros : Opa metrosideros, Lour., FI. cochin.^ ï, pag. 378 ; Metrosideros vera? Rumph., Herh. Amh., lib. 4, lab. 7. Grand arbre, dont les rameaux sont étalés, garnis de feuilles opposées ou éparses, planes, fermes, luisantes, ovales, aiguës, inégalement dentées en scie. Les fleurs, blanches, dis- posées en grappes alongées, presque terminales , ont le calice campanule, élalé . à cinq découpures aiguës, caduques ; la corolle composée de cinq pétales ovales, velus en dedans, un peu plus longs que le calice; une vingtaine de filamens su- bulés, plus longs que la corolle; les anthères en cœur, pendantes ; rovaire turbiné } Je style velu , bifide, de la Ion- OPA i55 gucur des étamines ; les stigmates simples. Le fruit est une petite baie sèche, ombiliquée , arrondie, monosperme. Cette plante croît dans les forêts à la Cochinchine. Son bois est d'un brun rougeâtre , très- dur, pesant, durable, bon pour les édifices. (Poir.) OPAH ou POISSON-LUNE. (7c/i%oZ.) Voyez Chrysotose. (H. C.) OPALx\T. (Bot.) Voyez Apalatou. (Poir.) OPALE. {Min.) La pierre , que les gens du monde connois- sent sous le nom d'opale , est le quarz ou silex résinite opalin des minéralogistes. C'est donc seulement sous le rapport de l'art et du commerce que nous allons parler ici de cette pierre rare et précieuse, renvoyant tout ce qui a trait à son gisement au mot Silex opale. L'Opale, abstraction faite de ses reflets, n'est qu'une cal- cédoine presque transparente ou un quarz légèrement laiteux et bleuâtre, qui rappelle Paspect de l'empois. On pourroit donc placer Popale entre l'un et Pautre, comme faisant le passage naturel du quarz cristal au quarz agate. Les reliefs magnifiques et incomparables de Popale, qui la distinguent si nettement des autres pierres précieuses, ne sont point dus, comme les couleurs de celles-ci, à des molé- cules colorantes , interposées dans sa propre substance. Ils sont produits par des fissures excessivement ténues, dont Popale est pénétrée dans tous les sens et dans toute son épaisseur. On pense, par analogie, que ces reflets sont dus à des lames d'air, interposées dans ces gerçures , qui ont la faculté de réfléchir les rayons lumineux sous les couleurs de Parc-en-ciel ou du spectre solaire. Aussi, quand on vient à chauffer Popale, ses riches couleurs disparoissent parce que le calorique dilate les fissures, augmente Pépaisseur des lames d'air et leur enlève ainsi la faculté de réfléchir les nuances magnifiques, qui fout tout le prix de cette pierre. Leslapidaires , les bijoutiers , les joailliers, les amateurs, re- connoissent six variétés principales d'opales. 1." L'oPALB NOBLE OU ORIENTALE, connuc aussi SOUS le nom d'OpALE A FLAMMES, offrc dcs reilcts vivement colorés, flam- boyans et d'une grande beauté. ■2," L'opale arlk^juine ou a paillettes, dont les reflets sont i54 OPA très-variés de couleur et disposés par taches ou paillettes di- versement colorées. 5.° L'oPAi.E GiRAsoL, qui est presque tout-à-fait transparente, mais qui offrec epcndant un reflet bleuâtre, partant de 1 inté- rieur. 4.° L'opale SOMBRE ou noirâtre, qui brille de l'éclat d'un charbon ardent qui commence à s'éteindre. 5." L'opale vineuse. Elle doit son nom à la couleur domi- nante de ses reflets; elle étoit, dit- on, fort estimée des an- ciens, quoique bien moins brillante que les précédentes. 6.° Enfin la Prime ou Matrice d'oPAi.E, qui n'est autre chose que des grains d'opale noble, disséminée en grand nombre dans la roche terne- et opaque qui lui sert ordinairement de gangue. Le prix des opales varie suivant la beauté, la grandeur et la perfection de ces pierres; mais il souffre, moins que le diamant, les variations du commerce, quoique les opales soient cependant d'une valeur représentative moins sûre. Suivant I\L Léman, deux opales arlequines ovales, de 10 millimètres sur 7 millimètres, ayant toutes les perfections que l'on recherche ordinairement dans ces pierres, ont été vendues environ deux mille quatre cents francs à Paris; une opale à flammes, de 12 millimètres de diamètre, vaut aussi deux mille quatre cents francs, si elle n'a point de dé- faut. Quant aux primes ou matrices d'opale, elles sont infi- niment moins chères, puisque l'on en trouve facilement chez les bijoutiers de la grandeur de l'ongle pour quinze à vingt francs et même moins. Aussi en fait-on des tabatières, des plaques d'ornement, etc. Les pierres d'opale noires, que l'on trouve quelquefois dans le commerce , doivent cette couleur extraordinaire à une préparation , qui consiste à faire baigner la pierre dans de l'huile et à l'exposer ensuite à une chaleur modérée. L'on voit au Garde-meuble de Paris une très-belle opale à flammes de 28 millimètres environ de hauteur, mais elle n'est pas, à beaucoup près, de la valeur de celle que l'on admire dans le cabinet impérial de Vienne. Elle a i5,5 centimètres de long sur 7 centimètres de largeur. L'opale se taille en cabochon ou. en amande, très-rarement OPx\ i55 à dcf^rés, parce que la forme convexe se prête parfaitement an jeu brillant et varié de. ses reflets. C'est sur la roue de plomb que Ton tailleTopalc ; s;ir la roue de bois qne Ton commence à la polir, et le dernier lustre lui est donné avec des lisières enduites de rouge d'Angleterre. On parvient à dissimuler les fentes ou les glaces qui nuisent à leur valeur , en les laissant séjourner dans de l'huile d'olive bien pure. Les anciens ont connu l'opale : ils la tiroient de l'Inde, de l'Egypte et d'Arabie ; aujourd'hui c'est la Hongrie et sur- tout les environs de Czernizka , qui nous fournissent la plu- part de celles qui circulent dans le commerce; mais celles qui font plus particulièrement connues sous les noms d'opale de feu ou à flammes, ont été découvertes par Delrio dans les filons de Zimapan et de Gracios-de-Dios au Mexique. On trouve aussi quelques opales en Saxe, aux îles Féroë, ainsi qu'en Islande. Tous les auteurs ont parlé de l'opale du séna- teur Nonius , et Pline, en particulier, assure, que malgré qu'elle ne fût grosse que comme une noisette, on l'estimoitde son temps à une valeur prodigieuse. On a peu gravé sur cette pierre; je ne sais même si les anciens se sont jamais permis cette sorte de magnificence. Il en existe une dans la collection des pierres gravées de la bibliothèque royale; mais elle est moderne, puisqu'elle représente le portrait de Louis XIII , enfant. L'opale, si agréable à la vue , a besoin d'être examinée de près, car elle ne brille point à une certaine distance, non plus qu'à la lumière; aussi est -on dans l'usage de l'entourer de diamans ou de pierres de couleur. (Brard.) OPANO. [Ornith.) L'oiseau ainsi appelé par les naturels de la Guiane françoise, est le canard sifleur à bec noir, anas arborea , Linn. (Ch. D. ) OPARE. (Mamm.) Nom suédois qui paroît être celui de l'orque. (F. C) OPATRE, Opatrum. [Enlom.) Nom d'un genre d'insectes coléoptères , établi par Fabricius pour réunir certaines espèces de ténébrions de Linnœus. Ce genre doit entrer, à cause du nombre des articles aux tarses, qui n'est pas le même aux pattes de devant qu'à celles de derrière, dans le second sous- crdre, celui des héléromérés; et, comme toutes ses espèces ''^G OPA ont les élytres durs et les antennes grenues en masse alongée, nous l'avons rangé dans la famille des lénébricoles ou lygo- philes, parce qu'en effet il renferme des insectes qui recher- chent l'obscurité ou qui fuient la lumière. Le genre Opatre peut être en outre caractérisé comme il suit: Antennes à articles grenus, légèrement poilus, grossissant in- sensiblement vers l'extrémité libre; corps ovale, déprimé en dessous ; corselet élargi , écli-ancré en devant , rebordé en dessus. A l'aide de ces caractères il est facile de distinguer les opatres des autres genres de la même famille , d'abord des upides, qui ont le corselet cylindrique, plus étroit que les élytres ;- puis des ténébrions, qui ont le corselet carré ou aussi large que long; des pédines, dont le corselet est rebordé en dessous, et, enfin, dessarrotries ^ dont le corselet est plat et de la lar- geur des élytres. Nous ignorons Féiymologie du mol opatre. Le seul mot grec, dont il paroisse dériver, seroit le nom oTrajpoç, par syncope, d^0jui07rat]pûç, fils d'un même père; mais Fabricius n'a, le plus souvent, attaché aucun sens aux noms qu'il employoit. On ne connoît pas complètement l'histoire des opatres , parce qu'on n'a pas observé leurs larves et qu'on ignore com- ment s'opère leur métamorphose. Les deux espèces que nous allons faire connoître , s'observent souvent dans les lieux arides, couverts de sable terreux, d'argile ou de poussière. Leur corps est garanti des atteintes extérieures par des élytres durs, qui, en se repliant sous l'abdomen, l'embrassent et le défendent. Leur corselet est échancré en devant pour rece- voir la tête , et il offre la plus grande solidité. Celte confor- mation , cette sorte de bouclier, de cuirasse protectrice, pa- roîtroit devoir suffire à l'insecte comme moyen de défense. Cependant il y joint la ruse , et rien ne pourroit c'dors déceler sa présence que ses mouvemens ; mais il sait les suspendre et les faire cesser brusquement au moindre bruit, au moindre ébranlement de la terre, au moindre danger. On ignore de quel procédé il fait usage pour coller et faire adhérer à ses élytres les particules les plus déliées du sol qu'il habite ; mais, couverte ainsi d'une poussière dont la teinte varie suivant les localités, la masse de son corps se confond et se perd à OPE i57 la vue par l'uniformité de la coloration ; c'est une sorte de déguisement sous lequel il vit en sûreté. Les principales espèces sont : 1.° L'oPATRE DES SABLES; Opatrum sahulosum. C'est le ténébrion à stries dentelées de Geoffroy. Le silpha. sabulosa de Linnaeus. Car. Noir; à élytres marqués de cinq lignes élevées, dont trois sont plus saillantes et à tubercules élevés entre ces lignés. 2° L'oPATRE GRIS; O. giiseiim. C'est celui que nous avons fait figurer sous le n.° 4 de la, planche i5 de l'atlas de ce Dictionnaire. Car. Il est gris; les élytres sont marqués de trois lignes élevées, flexueuses ; il n'a pas d'ailes membraneuses. M. Latreille l'a rangé dans le genre Aside, et Olivier dans celui des Platynotes. 3." Opatre bossu ; O. g'ihbum. Car. Noir; élytres à un grand nombre de stries élevées, irrégulières, presque effacées ; à jambes de devant élargies, triangulaires. 4." Opatre tibial ; O. tibiale. Car. Noir; élytres ponctués; jambes antérieures élargies, triangulaires. M. Latreille l'a placé parmi les pédines. Ces quatre espèces se rencontrent dans les environs de Paris, dans les terrains secs et sablonneux. ( C. D. ) OPEGRAPHA. {bot.) Genre de plantes cryptogames de la famille des lichens, selon Acharius, et de la famille des hy- poxylées de De CandoUe. Ses caractères génériques sont: Ex- pansion lichénoïde , crustacée , extrêmement Une, étendue, adhérente par tous les points ; lirellcs ou conceptacles et apo- tlieciiim , sessiles , oblongs ou linéaires, semblables à de pe- tites lignes simples ou rameuses, creusées dans le milieu d'un sillon simple ou rameux, et recouvertes d'une membrane, qui manque dans le genre GrapJiis; parenchyme un peu so- lide, homogène et n'offrant point un noyau intérieur comme dans le Graphis. Les opégrapha foi-ment sur les écorces d'arbres , sur les rochers et les pierres, des plaques grises ou brunes, remar- i58 OPE quables par le nombre, la forme et la disposition des lirelles, qui imitent souvent des caractères , d'où vient leur nom (Vopegrapha, Ce genre, établi par Persoon , a été adopté et modifié par Acharius ; celui-ci en a porté le nombre des espèces à trente- une dans son Sjnopsis; mais ses genres Ai'Lhonia et Graphis contiennent des espèces qui faisoient pariie autrefois de son Opegrapha , le même que celui de Persoon , et notamment le JLichen rugosus et le Lichen scriptus, Linn., ou Graphis scripta, Ach. Les genres d'x'Vcharius ont été adoptés par la plupart des botanistes; mais ils oni subi les modifications que nous allons exposer en peu de mots. M. Léon Dufour a donné, dans le Journal de physique pour 1819, une excellente mono- graphie du genre Opegrapha, auquel il joint, peut-être avec raison, le Graphis d'Acharius. 11 a fait counoih'e plusieurs nouvelles espèces, et a démontré, que des variétés ont été Considérées à tort comme des espèces par Acharius lui-même. M. Chevallier, dans le travail général qu'il publie maintenant sur les hypoxylons, augmente considérablement le nombre des espèces du genre Opegrapha, et a proposé d'établir à ses dépens plusieurs genres nouveaux comme VAllographa et le Polymorphuni, qui sont les mêmes que plusieurs des genres établis et décrits par M. Fée. Ce dernier liotaniste, observateur scrupuleux, dans son important et utile ouvrage intitulé. Essai sur les cryptogames des écorces exotiques, a considérable- ment modifié le genre Opegrapha. 11 laisse dans ce genre les espèces dont les lirelles sont obiongues , alongées , impres- sionnées, simples, sessiles, à disque entouré d'un rebord Irès-étroit, et dont la substance est homogène; il le place dans la division des faux hypoxylons ou graphidécs. Voici les genres qu'il associe à VOpegrapha: j .° ÂrlJionia, Ach. 2.° Heterographa , Fée. (Voyez Polymorphum , Ch.) 3.° Enterographa, Fée, qui est fondé sur une espèce qu'on trouve sur les écorces du quassia excelsa, et c{ui diffère des genres de cette division: 1.° par ses lirelles très-étroites, très-lisses, presque ponctiformes, profondément immergées, homogènes, sans bordure; ^•."par son thalius épais, crustacé, lisse, jaunâtre ou vcrdàtre à rextéricur, d'un blanc de lait à l'intéjieur. OPE j59" /|.° Opegrapha, Ach. 5." Graphis, Ach. (;/VSAr.coGRAPHA, Féc. (Voyez ce mot.) 7.° Fissurina, Fée, ayant de fausses lirelles, situées infé- rieuremcnt, déterminant une fissure dans le thnllus qui fait bordure; celui-ci est cartilagineux et uniforme. Ce genre contient deux espèces exotiques; il se rappi'oche du Mjrio- Irema, autre genre établi par M. Fée, dans une autre division de la famille des lichens; mais il en difîère par la forme des lirelles ou apothecium , l'irrégularité des fissures, qui sont déterminées par le développement des thalamium , et par Funion constante de ces derniers avec le thallus. M. Fée décrit vingt -trois espèces nouvelles d'opegrapha , qu'il a découvertes sur les écorces exotiques officinales qu'on rencontre dans le commerce. Il en a observé deux sur des feuilles vivantes, circonstance rare; l'une sur les feuilles d'un theohroma, qui croît à Saint-Domingue; l'autre sur une fougère du genre Diplazium , qui croit dans la même île. Il résulte des travaux de ces botanistes qu'on peut porter le nombre des espèces de ce genre a plus de soixante-dix. Voici la description de quelques-unes de ces espèces, sulïï- sante pour donner une idée de l'ensemble de ce genre. On doit remarquer cependant, que les esiièces d'FIurope ont été seules connues pendant long-temps, et que tout annonce que les espèces exotiques sont infiniment nombreuses. §. 1." Conceptacîes 011 lirelles ayant les bords ren- flés et rapprochés de manière à cacher presque entièrement le sillon qui les traverse dans leur longueur. (Hysterina, Ach.) 1.- Opegrapha en forme de verrucaria ; Op. verrucarioides , Ach., Sjn. , pag. 70. Expansion crustacée, un peu raboteuse, presque pulvérulente et blanchâtre; conceptacîes entassés, presque globuleux, très-petits, à disque comme un point, quelquefois ovale avec un sillon sur le milieu. On le trouve sur les pierres et sur les écorces des arbres morts. Une va- riété, VOpeg. verr. h/ypolepta , Ach., offre une croûte lisse, grisâtre ou olivâtre, et les conceptacjes enfoncés en forme *i6o OPE d'hémisphère un peu conique. Une seconde variété , VOpeg. verr. marmorata, Ach. , a la croûte mince, contiguë, d'un blanc glaucej^cent, et les conceptacles très-petits, épars ou confluens, à disque ferme. Cette variété a été trouvée en Suisse, sur l'écorce du noyer. 2. Opégrapha de PeplSOON : Op. Persoonii, Ach., Syn., pag. 71 ; Op. rupestris, Pers. , in Ust. Ann. bot, ,11, pag. 20. Croûte blanchâtre, inégale, un peu lissée; conceptacles enfoncés, d'abord oblongs, à disque sillonné; puis rugueux, flexueux , plissés, difibrmes, presque contigus , à disque entr'ouvert irrégulier. Cette espèce croît sur les rochers. Achaiius en décrit deux variétés : l'une, VOp. Pers. aporea , a la croûte lépreuse et pulvérulente, et les conceptacles, tortueux, s'ou- vrantirrégulièrement; dans la seconde , VOp. Pers. strepsodina, la croûte est presque nulle, grisâtre, et les conceptacles, rugueux et marginés , sont entassés. Celle-ci a été observée sur l'ardoise , en Angleterre. Il se pourroit que ce fût VOp. saxatilis ^ Decand., FI. fr. , n.° 848; et le Lichen simplex , Davies, Act. soc..^ Linn. Lond. , 2, tab. 28, fig. 2. 3. Opégrapha cérébrale; Op. cerehrina. Decand., FI. fr. , n.° 84g. Croûte d'un blanc de lait, pulvérulente, peu épaisse, à contours irréguliers; conceptacles oblongs ou ovales, pro- tubérans, marqués d'un sillon profond, d'abord simple, puis fourchu à l'une de ses extrémités ou bien a toutes les deux. 11 a été trouvé sur les rochers calcaires, dans les Pyrénées, par M. Ramond. 4. Opégrapha des cailloux; Op. liihyrga, Ach., Sjyn., pag. 372. Croûte d'un blanc de lait ou grisâtre, très-mince, un peu pulvérulente; conceptacles sessiles , petits, oblongs, un peu renflés, subcylindriques, droits ou courbés, rapprochés, se touchant; disque marqué d'un sillon. 11 croît sur les rochers les plus durs dans les Alpes helvétiennes. 5. Opégrapha du chêne: Op. quercina, Pers.; Decand., FI. fr., n." 85o ; Op. macularis , Ach., Syn., pag. 72. Croûte presque nulle , inégale , d'un brun noirâtre ; conceptacles petits, très - rapprochés , d'un noir mat, arrondis, ovales ou elliptiques , devenant rudes et irréguliers ; disque marqué d'un sillon. Cette espèce est commune sur Pécorce des jeunes OPE i6i chênes; elle est reconrioîssable à ses côiiccptacles fort rap- prochés et formant par leur ensemble de petites taches irrégulières, un peu interrompues. On le trouve sur l'écorce du chêne. Une variété croit sur le hêtre; c'est VOp./aginea , Pers. et Decand. 6. Opégrapha dispersé: Op. dispersa, Schrad.; Op. epipasta, Achi, Sjn., pag. 74. Croûte blanchâtre, très-lisse, tellement mince qu'elle est facile à confondre avec l'épiderme des arbres sur leisquels elle croît; conceptacles très-petits, fort écartes les Uns des autres , plans, d'abord ovales ou oblongs, puissinueux, rameux; un peu proéminens dans la vieillesse. On le rencon- tre sur les écorces lisses des érables et du marronnier d'Inde» Dans une variété (l'Op. microscopicn , Engl. Bot., tab. 1911)' les conceptacles, d'abord simples, presque parallèles, devien- nent rameuXj presque en forme d'étoile, anguleux et un peu bordés» §« 2. Bords des conceptacles écartés, distincts j, lais'^ sant voir un disque concave, canaliculé ou plan, (Alyxoria, Ach.) 7. Opégrapha BATARDE: Op. HO th. a , Ach. ; Op. lichènoides , Pers.; in Ust. Ann. bot., 7, tab. 2, fig. 4, A, B ; FI. Dan., tab. 1242, fig. 1. Croûte cartilagineuse, un peu lépreuse, blanchâtre; conceptacles sessiles , épars, arrondis ou ovales, difformes, à disque plan d'abord, puis convexe ou hémi- sphérique , un peu tuberculeux ; bords des Conceptacles dispa- roissant entièrement. Cette espèce est fort commune sur les écorces des vieux ormes, des chênes, du figuier et de beau- coup d'autres arbres. Dans une variété les conceptacles sont si rapprochés qu'on voit à peine la croûte; celle-ci est quelquefois d'un blanc cendré et un peu creuse, Acharius rapporte actuellement à cette espèce et comme variétés, les Opegrapha gregaria, casia, signata et diaphora ^ var. A ; Lichen, univ. 8. Opegrapha rougeatrE; Op. rufescens, Pers., in Ust. Ann. lot. , 7 , tab. 2 , fig. 3 , A , a; Op. syderella, Ach., Sjn. , p. 7g. Croûte cartilagino - membraneuse , d'une couleur rousse pâle ou verdàtre; conceptacles enfoncés, flexueux, simples, 36. Il 102 OPE linéaires oii fameux et îin peu en forme d'étoile; disque cana- liculé, légèrement aplani. Cette espèce est très- commune Sur les arbres, quelquefois elle couvre une très - grande étendue de leur écorce , surtout lorsqu'elle est unie. Nous bornerons nos indications à ce petit nombre d'ea* pèces : il en est beaucoup d'autres qui, étant vulgaires, mériteroient d'être citées ; mais ce n'est pas le lieu ici. (Lem.) OPÉLIE, Opelia, (Bot.) Plante qui croît sur les montagnes du Coromandel, dont Roxburg a formé un genre particulier, qu'il caractérise par un calice à cinq dents ; une corolle à cinq pétales ; cinq étamines ; autant d'appendices alternes avec les étamines; un ovaire surmonté d'un seul style. Le fruit est Une baie monosperme. D'après ces caractères ce genre paroît appartenir à la iamille des rUamnées , à la pentandrie mono- gjnie de Linnaeus. Roxburg n'en cite qu'une seule espèce, Vopelia amenlacea (Corom., tab. i5B), Cette plante a des tiges garnies de feuilles ovales , alternes ; ses fleurs disposées en grappes axillaires. (Poir.) OPENAUK. {Bot.) Voyez Opinawk. (Lem.) OPERCULAIRE, Opercularia. {Bot. ) Genre déplantes di- cotylédones, à fleurs agrégées, qui paroît se rapprocher de la famille des rubiacées , de la tctrandrie monogjnie de Lin- Hseus; offrant pour caractère essentiel : Des fleurs agrégées; Un calice divisé à son limbe ; une corolle supérieure à trois ou cinq divisions; une à cinq étamines; un style bifide; une semence recouverte par le calice, qui se partage en deux valves, quelquefois en six, réunies en un réceptacle central , en cône renversé, chargé des corolles à ses bords, formant une cavité par l'adhérence des valves extérieures des calices partiels; un calice commun, d'une seule pièce, denté à son bord. Ce genre , très-remarquable par ses caractères , avoit paru d'abord devoir appartenir à la famille des valérianées , dont il se rapproche en effet par son port, par l'unité de sa graine et le défaut de correspondance entre le nombre des étamines et celui des divisions de la corolle ; mais l'existence des sti- pules à la base des feuilles, surtout celle d'un périsperme charnu^ entourant un embryon à radicule inférieure, dimi- OPE xC3 nuenl cette affinité, et rapprochent ce genre de la famille (les rubiacées, d'après les observations de M. de Jussieu. On poulToit aussi lui trouver, surtout dans sa graine , des rap- ports avec la famille des nyclaginées. Ce genre est composé d'espèces toutes récemment découvertes à la Nouvelle - Hol- lande, et dont les principales sont: Opërcdlaire a ombelles : Opercularia umhellata, Géertn., Dg fruct., tab. 24, fig. 4; Lamck., lll. gen. , tab. 58, fig. i; Juss. , Ann. Mus. Paris , 4, pag. 42C. Cette plante, originaire de la Nouvelle -Hollande, découverte par Solander, a des tiges pileuses, grêles, cylindriques, hautes d'un demi-pied. Les feuilles sont opposées, pileuses, fort petites, ovales , lan- céolées ; les fleurs réunies en ombelle ; elles ont le calice com- mun , divisé en six ou neuf dents, renfermant deux ou quatre fleurs; les corolles à trois divisions; une seule étamine. Après la chute des fleurs le réceptacle est plan, tronqué au sommet, pourvu en dessous de deux ou quatre semences granulées marquées d'un sillon. Operculaire rude : Opercularia aspera , Gasrtn. , De fruct. , tab. 24; Juss., /. c.,pag. 427 , tab. 70 , fig. 1. Ses tiges sont étalées , longues d'un pied , presque tétragones, hérissées ; les feuilles petites, pétiolées , ovales, un peu pileuses; les fleurs réunies en petites tètes, de la grosseur d'un pois, situées dans la bifurcation des rameaux, à l'extrémité d'un pédoncule in- cliné ; huit à dix calices sont placés sur la même tête, hérissés parleurs dents aiguës , chacun à trois ou cinq fleurs, ayant une corolle à cinq divisions; une ou deux élamincs; les se- mences marquées de deux sillons. Cette plante croît à la Nouvelle-Zélande. Opërcdlaire a gaines; Opercularia vaginata, Labill., Noy, tîolL, 1 , page 34, tab. 46. Plante herbacée, ayatit la tige glabre, rameuse, longue d'un pied: les feuilles opposées, un peu charnues, linéaires, très-étroites, longues d'un pouce, formant à leur base une gaine courte , umplexicaule ; des stipules bifides; les fleurs réunies en têtes terminales; chaque tcte composée de cinq à neuf calices communs, divisé, chacunç, en leurs bords, en huit ou dix découpures lancéolées, pres- que égales, contenant trois à cinq fleurs; les corolles sont tabulées, à quatre lobes éLalés; quatre étamines; les anthères JU4 OPE obionguêS, versatiles, bifides à leur base; les semences ova- les, un peu noirâtres, parsemées de poils courts, blanchâtres et soyeux dans leur jeunesse, attachées au fond du calice, puis à demi recouvertes longitudinalement par le réceptacle central. Cette plante croît sur les côtes de la Nouvelle- Hollande. Oferculaire a soMiMiTÉ FLEURIE; Operculuria apicijlora, La- bîll., Nov. HolL, 1 , pag. 35 , tab. 48. Ses tiges sont glabres, .diffusés, en gazon, très-grêles, hautes d'un pied ; les feuilles planes, étroites, linéaires, pileuses en dessus; les têtes de fleurs terminales, situées quelquefois dans la bifurcation des rameaux, rarement solitaires; les calices communs réunis deux à cinq dans la même tête, entourés de folioles semblables aux feuilles; les corolles à tube court et le limbe à quatre ou cinq divisions ovales ; une ou deux étamines insérées à la base de chaque corolle ; le style est profondément bifide j les semences sont rudes, ovales , à trois stries ; le réceptacle central est couronné par quatre à douze folioles rudes , pi- leuses, inégales. Cette plante croit à la terre Van-Leuwin, sur les côtes de la Nouvelle - Hollande. Opekcui.aire a fleurs sessiles; Opercularia sessilijlora , Juss. , Ann. Mus. Paris, 4, pag. 4^7, tab. 70, fig. 2. Cette espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande, est remarquable par ses têtes de fleurs sessiles. Ses tiges sont glabres, diffuses, très- grêles, rameuses, longues d'un pied; ses feuilles opposées, étroites, presque sessiles, glabre^, linéaires, entières, aiguës, longues d'un pouce, réunies à leur base par une gaine courte; les têtes de fleurs hémisphériques, sessiles dans la bifurcation des rameaux, offrant quatre ou cinq calices dans chaque groupe . deux à quatre fleurs dans chaque calice ; les corolles à cinq divisions ; une ou deux étamines ; deux stigmates ; les se- mences cannelées. Oj'ErculAirE a feuilles d'hysope ; Opercularia hyssopifoUa , Juss., l. c, tab. 71 , fig. 1. Cette espèce, très-voisine de la précédente , en diffère par ses têtes de fleurs pédonculées. Les tiges sont droites, rameuses, un peu anguleuses et velues; les feuilles étroites, lancéolées, aiguës, un peu ciliées, lon- gues au plus d'un pouce; les têtes de fleurs sphériques, à peine de la grosseur d'un pois , situées dans la bifurcation OPE j63 des rameaux, offrant cinq calices pour chaque groupe-, deux à quatre fleurs dans chaque calice. Cette plante croit sur les côtes de la Nouvelle -Hollande, Oferculaire A FEUILLES DE TROENE ; OpercuUiria Itgusti Ifolia, Juss., l. c. , tab. 71 , fig. 2. Cette plante est cultivée au Jar- din du Roi ; elle est originaire de la Nouvelle-Hollande , et se rapproche beaucoup de la précédente, dont elle est distin- guée par la grandeur de ses feuilles. Ses tiges sont droites, rameuses, garnies de feuilles opposées, glabres, élargies, lan- céolées, assez semblables à celles du troène, longues d'un pouce et demi ; les supérieures plus étroites : deux petites fo- lioles trcs-courtes , obtuses, opposées entre les feuilles; les fleurs réunies en petites têtes globuleuses, pédonculées, situées dans la bifurcation des rameaux; les semences marquées de deux sillons. Oferculaire a feuilles de basilic ; Opercularia ocjmifoUa , Juss., l. c. , tab. 7, fig. 3. Autre espèce de la Nouvelle-Hol- lande, dont les tiges sont diffuses, hautes d'un pied , glabres, cannelées, quadrangulaires; les feuilles opposées, pétiolées, très-glabres, ovales, alongées, entières, longues d'un pouce et plus; les stipules courtes, simples et obtuses j les têtes de fleurs sphériques, un peu plus grosses qu'un pois, un peu pé»- donculées, pendantes , situées dans la bifurcation des rameaux, contenant sept à neuf calices dans la même tête et quatre à six fleurs dans chaque calice ; la corolle a trois ou quatre décou- pures ; deux ou trois étamines ; les semences ont deux sillons. Oferculaire a feuilles de garance; Opercularia ruhioides , Juss., l. c. Cette plante a le port de la précédente, mais ses feuilles sont sessiles, plus épaisses ; les têtes de fleurs une fois plus grosses ; les tiges hautes d'un pied et demi ; les sti- pules quelquefois bifides; les corolles partagées en quatre ou cinq découpures, contenant trois ou quatre étamines. Cette plante croit sur les côtes de la Nouvelle - Hollande. (Poir.) OPERCULE. (Bo/.) Dans l'asperge, le dattier, le canna, etc., Gœrtner nomme embryotège , et M. Mirbel opercule, un renflement eu forme de calotte qui se trouve sur la graine à une distance quelconque du hile ; cette calottt? correspond à la radicule : pendant la germination elle se détache et ouvre une issue par laquelle l'embyron s'échappe. i66 OPE Dans les mousses on donne le nom d'opercule au petit couvercle qui couvre l'urne. Dans la jiisquiame, le plantain, le lecjthis , Vanagallis , etc. , on donne encore le nom d'opercule au couvercle qui couvre l'amphore du fruit (pyxide). Dans ce dernier fruit , comme dans celui des mousses , l'opercule se détache au moment de la dissémination. (Mass.) OPERCULE. (Anat. et Phjs.) Voyez Respiration. (F.) OPERCULE. ( Ichlliyol. ) Les ichthyologistes ont nommé ainsi un appareil osseux , composé de quatre pièces , et qui, supporté de chaque côté par l'os hyoïde , articulé en arrière sur l'arcade palatine, se joint à la membrane brancliiale pour former la grande ouverture des ouïes dans les poissons. Plusieurs chondroptérygiens sont privés d'opercules. Voyez Poissons. (H. C.) OPERCULE, Operculurn. (Malacoz.) Ce nom est employé en conchyliologie pour désigner trois choses. Le plus ordinairement, c'est la pièce calcaire ou cornée qui sert à fermer plus ou moins complètement l'ouverture d'une coquille univalve, d'où la dénomination de coquilles operculées sous laquelle on les désigne. Il a été parlé des différences que cette partie de l'enveloppe des mollusques présente à l'article où l'on traite de leur organisation. D'autres fois on donne ce nom à la valve supérieure de certaines coquilles bivalves, qui, beaucoup plus petite et plus plate que l'inférieure, semble la fermer comme un couvercle, c'est ce qui se voit dans les huîtres, les gryphées, et mêii*e dans quelques espèces de peignes. Enfin, on appelle aussi opercule Passemblage des deux ou quatre petites pièces calcaires, qui servent à fermer l'orifice supérieure de la partie coronaire des balanes et genres voisins. (De B.) OPERCULES. (Foss.) On trouve à l'état fossile des oper- cules calcaires, mais jamais de ceux qui, par analogie, pour- roient faire croire qu'ils auroient été cornés. (D. F.) OPERCULÏTES. (Foss.) On a donné ce nom aux opercu- les fossiles et quelquefois aux numismales. (D. F.) OPÉTIOLE, Opetiola. (Bot.) Genre déplantes monocoty- lédones, à fleurs dioïques, de la famille des aroïdes, offrant OPH 167 pour caractère essentiel : Des fleurs dioiques; les fleurs mAIes inconnues; les femelles privées de calice et de corolle-, un chaton simple, pédoncule, parsemé de fossettes qui renfer- ment des semences fort petites, globuleuses, marquées d'une cicatrice au sommet. Opétiole DES Indes; Opeliola mfosuroides, Gi^^rtn., Defrucf., 1 , pag, 14, fab. a. Plante des Indes orientales, jusqu'à pré- sent imparfaitement connue , dépourvue ^e tige ou qui n'en a qu'une très-courte. Ses feuilles sont entassées, roides, gla- bres , à trois nervures, longues d'environ quatre pouces, larges de trois lignes à leur base; les intérieures un peu plus courtes ; les fleurs dioïques; les femelles, seules connues, sont disposées en épis axlllaires dont celui du centre très- court, presque sessile; les autres pédoncules, presque de moitié plus courts que les feuilles ; les pédoncules sont triangulaires d'un côté, plans de l'autre, marqués d'une strie longitudinale, de couleur de rouille à leur base. Les axes sont un peu plus épais que les pédoncules, çngainés à leur base par une ou deux fo- lioles en forme d'enveloppe. Le chaton est très-simple, cylin- drique, aigu, percé de fossettes oblongues , où sont placées des semences nombreuses, très-petites, d'un blanc pàle.(PoiR.) OPETYORYNCHOS. (Omith.) Voyez Ophie. (Ch. D.) OPHASSUM. (Mamm.) Ce mot, qu'on trouve dans l'ouvrage de Jean de Laè't, est synonyme d'opossum. (Desh. ) OPHÈLE, Ophdus. {Bof,) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des malvacées ^ de la monadelpliie pol^^andrie de Linnfeus , très-voisin de Vadaiv- sonia, offrant pour caractère essentiel : Un calice simple , campanule, à cinq découpures; cinq pétales; un grand nombre de iilamens réunis en tube à leur base, étalés à leur sommet; plusieurs stigmates subulés; une grosse baie à douze loges po- lyspermes, revêtue d'une écorce ligneuse, OpHÈLEAGROs FKVVTS : Oph elus siciilarius , Lour, , J7or. coelùn,, 2 , pag. 5oi . Arbre très-fort , mais peu élevé , des côtes orien' taies de PAfrique. Son trotic est court, épais, soutenant une cime étalée, divisée en rameaux recourbés, garnis de feuilles pétiolées, éparses ou rapprochées, glabres, alongées, aiguës j très-entières; les fleurs sont blanches, terminales, solitaires, très -étalées, ayant un calice fort ample, campanule, ^tube ^68 OPH court, et divisions du limbe étalées, aiguës, réfléchies à leuip sommet: la corolle est blanche, large de trois pouces; les pé-r taies sont ovales, épais, plus longs que le calice , réfléchis en dehors; les filamens des étamines réunis à leur base en un large tube, libres à leur partie supérieure , formant une tête sphcrique, plus courte que la corolle; les anthères petites, arrondies; l'ovaire est supérieur, ovale; le style épais, plus long que les étamines; des stigmates nombreux. Le fruit est une très- grosse baie brune, longue d'un pied et plus, ob-? longue, revêtue d'une écorce ligneuse un peu mince et très- lisse, contenant plusieurs semences anguleuses. L'écorce de ce fruit est d'un grand usage parmi les indigènes; ils en forment des vases pour conserver les liqueurs, les légumes, etc,, des seaux pour puiser de l'eau. (Potr.) OPHELIE, Ophelia. (CiiéLopodes.) Genre de néréidées éta- bli par M. Savigny dans son Prodrome de la classification méthodique des annelides de M. de Lamarck , page 38 , pour une espèce de la section des néréides proboscidées ou non dentées, qui a deux paires de tentacules courts, sans tentacules latéraux ; deux paires d'yeux ; des appendices locor moteurs biramés , et une trompe courte avec des plis longi?; tudinaux , dont le supérieur plus marqué est comprimé en crête dentelée vers son orifice. Voyez Néréides, tom. XXXIV, pag. 445. (De B.) OPHELUS. (Bot.) Ce genre, de la Flore de la Cochinchine, de Loureiro, a été réuni par Willdcnow au Baobab, adanso^ nia, dont il ne difi'ère que par son fruxt en douze loges, au lieu de dix, et par ses feuilles simples. Voyez Oi'hèle. (J,) OPHIBASE. ( Min. ) De Saussure a proposé de donner ce nom au minéral qui forme la pâle homogène de la roche gommée porphyre vert , ou mieux Ophite. Voyez ce mot, (B.) OPHICALCE. (Min.) Les roches mélangées, à base calcaire, sont nombreuses, et présentent entre elles des diff'érences assez importantes , et surtout assez constantes , pour qu'on les divise en plusieurs sortes. Je les ai autrefois' divisées en trois i En i3i3. Essai d'une classification des roclies mélangées. (Journ. des raines, Juillet, n.° 199.) OPH jffg sortes on espt'ces, le cipolin , l'ophicalce et le calciphire, La première et la dernière ont été traitées dans ce Diction- naire. La description de cette troisième sorte complétera à peu près leur histoire et fera connoître les caractères diffé- rentiels de ces trois roches; elle fera voir en même temps que ces différences ne sont pas seulement minéralogiques , mais qu'elles sont souvent en rapport avec les circonstances de gisement, si nous qvions à traiter du gisement des roches dans ces articles, uniquement consacrés à leur description minéralogique. L'Ophicalce est une roche formée par cristallisation, dans laquelle un des p.-incipes est dominant. C'est une roche à base, et le calcaire étant généralement la partie dominante, peut être considéré comjne base. Cette hase calcaire est mêlée avec de la serpentine, du talc, de la chlorite , et enveloppe même souvent ces niiné- raux. La structure est donc empâtée. C'est une roche d'une composition assez constante. 11 s'y introduit très-peu de parties accessoires. Ce sont quelquefois des fragmens de phyllade , de schiste argileux, des filamens d'asbeste , de petits amas de fer oxidé ou oxidulé, etc. La texture du calcaire qui forme la base de l'ophicalce est ordinairement lamellaire , quelquefois grenue , quel- quefois presque compacte, mais avec un degré de transluv cidité qui indique un calcaire cristallisé confusément et non formé par voie de sédiment. La structure ou disposition des parties de la roche entre elles est tantôt brouillée, les veines ou lames de talc ou de serpentine traversent la roche dans tous les sens et y forment des réseaux irréguliers, tantôt amygdaline , c'est-cà-dire que le calcaire est en petites masses ovoides, enveloppées de toute part de serpentine, comme le seroient des amandes dans une pâte peu abondante. Les parties sont généralement de /orma,'(o;!. simultanée ; leur entrelacement l'indique. Il paroît cependant que dans quelques cas la formation ou cristallisation du calcaire est un peu antérieure à celle de la serpentine, la forme angulaire des morceaux semble l'indiquer; mais la liaison de ces mor- ceaux avec la pâte, prouve qu'il y a une liaison chimique entre ces parties. Î70 OPH Relativement à la cohésion des parties , elle est souvent assez grande pour que la roche résiste avec une certaine force au choc ou à la pression. La cassure est droite, unie, rarement raboteuse. L'ophicalce a pour maximum de dureté celle du calcaire saccaroïde; mais le talc ou la serpentine ayant une dureté inférieure et une texture très-différente de celle du calcaire, cette roche ne reçoit jamais qu'un poli inégal. Les couleurs dominantes de l'ophicalce sont : le mélange de rouge ou rose sale, avec le vert souvent foncé; quel- quefois assez pur et quelquefois pâle ou même grisâtre : les parties calcaires sont dans certains cas ou blanches ou grises. Les couleurs y sont disposées par veines ou veinules for- mant des réseaux irréguliers, soit à mailles angulaires, soit à mailles arrondies. Les ophicalces sont attaquées par les acides, qui dissolvent le calcaire avec effervescence et laissent la serpentine eu lignes saillantes sur le morceau exposé à cette action. Ces roches sont souvent très - altérables par les météores atmosphériques, mais pas dans leur entier. Le calcaire résiste à ce genre d'altération, mais les parties serpentineuses sont facilement désagrégées et forment sur les surfaces polies ou seulement unies, des réseaux enfoncés qui détruisent le poli» et permettent à la roche de se diviser assez facilement. Les ophicalces passent au calceschiste , au cipolin , au calcaire saccaroïde et au calcaire compacte. Ces roches sont employées comme marbre, mais plutôt dans l'intérieur des appartemens qu'à l'extérieur ; leur facile alté- ration par les météores atmosphériques leur faisant perdre assez promptement d'abord leur poli, ensuite leur cohésion. Le nom d''ophicalce indique les minéraux simples, la ser-^ pentine et le calcaire qui, par leur mélange, constituent essentiellement cette roche. F'arîétés. 1. Ophicalce réticulée. Des noyaux ovoïdes de calcaire compacte fin, serrés les uns contre les autres, et liés pac un réseau de serpentine talqueuse. Exemplex. C'est une roche trés-répanduc dans les Pyrénées, OPH 171 dans les Alpes, dans le Harz, etc. : elle se présente partout avec les caractères qu'on vient de lui assigner, ne renferme auôun débris de corps organisés. Le marbre de Campan , dans la A^illée de ce nom , sur le versant françois des Pyrénées moyennes. Le calcaire de Fur- stenberg, dans le Harz. Dans la montagne de la Musels, au val S. Christophe, département de l'Isère, les amandes calcaires sont grises ou rougeàtres avec la texture sacca- roïde. 2. Ophicaice veinée. Des taches irrégulières de calcaire blanc , gris , rougeàtre , liées , séparées et traversées par des veines vertes de talc et de serpentine, et par des veinules blanclies de calcaire spathique. Exemples. Les marbres dits vert antique et vert de mer; la roche nommée polzevere , du nom de la polzevera , petite rivière de la côte de Gènes. Le marbre dit vert de Suze. Il renferme un peu d'asbeste. Cette variété passe à l'ophiolite calcaire. 3. Oi'HiCALCE GRENUE. Talc OU serpcutine disséminée dans un calcaire saccaroïde ou même lamellaire. 11 n'y est point en lits. La roche a une structure massive et non une struc- ture schistoïde ; c'est ce qui la distingue du cipolin. Exemple. Du mont Saint-Philippe , près Sainte-Marie-aux- Mines. Elle renferme éventuellement du mica. (B.) OPHICARDELOS. {Min.) Cette pierre , désignée par Pline comme montrant deux lignes blanches seulement entourant une partie noire, étoit probablement une agathe onyx à deux seules couches blanches. Voyez Onyx. (B.) OPHICÉPHALE , Ophicephalus. {Ichthjol.) D'après les mots grecs ûtp/ç , serpent , et Kîi^aAH , iête , Bloch a formé le nom d'o- pliicéphale pour désigner un genre de poissons osseux holo- branches, qui appartient à la famille des lélopomes, dans le sous-ordre des thoraciques , et que l'on reconnoit aux carac- tères suivans : Catopes sous les nageoires pectorales ; corps épais , comprimé légèrement, et entièrement couvert, comme la tête, qui est déprimée, ohtuse et courte de Vavant, par de graiides écailles polygonales , irrégulières sur le vertex et rappelant un peu la forme de celles de ï7=* OPH ^la tête des serpens ; gueule fendue ; dents en râpe et en rang simple ; nageoire dorsale unique et fort longue; opercules lisses. A l'aide de ces caractères on distinguera, au premier abord y les Ophickph.vles desSpARES, des Diptérodons , drsMcLETs, qui ont deux rangs de dents, des Hologymnoses , dont les écailles sont peu distinctes, des Chéilines et des Labres, qui ont le museau comprimé ; des Chéiuons , dont la tête n'est point couverte de plaques; des Gomphoses, dont le museau est pro- longé en pointe. (Voyez ces différens noms de genres et Léio- pomes. ) Le genre Ophicéphale ne renferme encore que deux es- pèces. Le Karruwey : Ophicephalus larruwejy , Lacép. ; Ophicephalus punctatus , Bloch , 358. Mâchoires égales ; dents petites et poin- tues; ventre court; ligne latérale droite; nageoire caudale arrondie; teinte générale d'un blanc sale avec une multitude de points noirs et l'extrémité des nageoires noire aussi. Ce poisson, dont la taille s'étend de sept à onze pouces, fréquente les rivières de la partie orientale de la presqu'île de l'Inde et particulièrement du Kalveri. Il fraie dans les lacs vers la fin du printemps ou au milieu de l'été , quand les eaux , qui descendent des montagnes de Gote , viennent à inonder les campagnes. On le recherche parce que sa chair est saine et d'une sa- veur agréable. Le Wrahl, Ophicephalus slriatus, Bioch, 55g. Dos d'un vert noirâtre; ventre d'un jaune blanchâtre avec des bandes trans- versales étroites, jaunes et brunes. Cet ophicéphale atteint quelquefois la taille de quatre pieds, 11 vit dans les eaux des rivières et des lacs de la côte de Co- romandel et spécialement du 'îYanquebar. Quoiqu'il s'y tienne caché dans la vase et enfoncé dans le limon , sa chair est es-, tiitiée des gourmets. Le karruwey et le wrahl présentent une disposition ana- tomique qui leur est commune avec les muges et les osphro- nèmes. A leurs os pharyngiens tient un appareil compliqué et propre à arrêter la circulation du limon que l'eau, néces- saire H leur respiration, pourroit entraîner avec elle dans la cavité branchiale. (H. C.) OPH 173 OPKICHTHES. ( Ichlhjol. ) M. le professeur Dumëril a donné ce nom au huitième et dernier ordre des poissons os- seux, lequel renferme ceux de ces animaux qui n'ont ni oper- cules, ni membranes des branchies, et qui sont privés de ca- topes. Le corps des ophichthes est alongé , arrondi et semblable à celui des serpens. Ils ont été, pour la plupart, rangés au- trefois dans le grand genre des Murènes, et leur organisation les en rapproche en effet beaucoup. Presque tous aussi ha- bitent les climats chauds. Le tableau suivant donnera une idée des divers genres qui composent cet ordre et qui ^ en général, ont été établis par M. le comte de Lacépède. Ordre des Ophichtlies^ i latérales- ( existant (très -apparentes. Murénophis. nageoires | *^* (pt^u apparentes. Gymnomurèine. impaires Ja'existant pas Murékoblekke. placées sous la gorge avec I ""'1"^. • UniBRAKCHAPERTUP.!^, un orifice (double... Sphagebrahche. Voyez ces différens noms de genres. (H. C.) OPHICHÏHYCHTHES. {Ichthjol.) Voyez Ophichthes. (H.C.^. OPHIDIE. {Ichlhjol-) Voyez Donzelle et Fierasfer. (H. C.) OPHIDIENS. {Erpétol.) M. Alexandre Brongniart, le pre- mier, a donné ce nom à un ordre des reptiles, qui comprend les animaux désignés par Linngeus sous Pappellation collective d'amphibia serpentes, et qui, dans la classe des vertébrés, sont j sans contredit, ceux qu'il est le plus facile de distinguer par des caractères non équivoques et par des signes communs tirés de leur conformation et de leurs habitudes. Le mot ophidiens est d'origine grecque. Il dérive de ois. "Comme celle de tous les reptiles , la sensibilité de ces animaux est obtuse , et cet attribut remarquable de la puissance vitale peut, chez eux, paroître en apparence détruit durant un temps souvent fort long, comme pendant l'hiver, où ils tombent dans un en- gourdissement absolu. Mais, par contre, leur irritabilité est vraiment étonnante. Leur cœur palpite encore long -temps après avoir été arraché de sa place, et ils ouvrent et refer- ment la gueule lors même que leur tête est déjà séparée du fronc depuis plusieurs heures. Redi et Boyle ont vu des ser- pens donner encore quelques signes delà conservation de cette faculté après un séjour de vingt-quatre heures environ dans le vide. Le serpent à sonnettes, qu'Edwards Tyson eut occa- sion de disséquer jadis, paroissoit vivre encore plusieurs jours après que sa peau eût été déchirée et qu'on lui eût enlevé la plupart de ses viscères. ' Ces faits semblent propres à faire croire que c'est moins du cerveau que des nerfs que les ophidiens empruntent leur sensibilité. Leur tête, quoique très-volumineuse dans beaucoup d'es- pèces, n'est formée qu'en petite partie par le crâne, qui embrasse étroitement l'encéphale. Elle loge, d'ailleurs, les organes des sens et donne attache aux muscles destinés à mouvoir les mâchoires et elle-même sur le rachis. Leur crâne s'avance entre les orbites, comme dans les gre- nouilles. 11 ofire deux frontaux presque carrés et un seul pa- riétal. L'occipital présente une apophi'se dirigée en arrière et portant un os particulier, mobile et articulé avec la mâchoire, inférieure et avec les arcades qui forment la supérieure. La fosse sus-sphénoïdale est un peu enfoncée, mais elle n'est point limitée par des apophyses clinoïdes. Leur cerveau ne pèse guère que la sept centième ou la huit centième partie du reste du corps. Toutes ses régions sont lisses et sans circonvolutions. Ses deux hémisphères forment ensemble une masse plus large que longue. Les couches optiques . creu- 56. 12 ^^%: OPH sées chacune par un ventricule, sont presque globuleuses et placées en arrière de ceux-ci , qui ne les recouvrent point et ont deux fois plus de volume qu'elles. Leur cervelet, très-petit et aplati, a la figure d'un segment de cercle. Leur nerf olfactif n'offre point de bulbe sensible et pro- vient de l'extrémité antérieure de l'hémisphère. L'orif'ine de leurs autres nerfs n'offre aucune particularité. Mais tous ceux de ces organes qui dépendent du système cé- rébro-spinal, sont, comme dans les chéloniens et les batra- ciens, très-gros, relativement au cerveau. Du reste, ils ne présentent rien autre chose de véritablement notable. Tous les ophidiens ont deux yeux placés latéralement à droite et à gauche de la tête. Ces yeux sont dépourvus en apparence de paupières. Un léger rebord, formé par la peau, semble les protéger seule- ment. Le fait a été remarqué de tout temps; car, dans ses immortels écrits , Aristote signale positivement cette préten- due absence des voiles mobiles et protecteurs de l'organe de la vision chez les serpens, et son opinion a été partagée à di- verses époques par les anatomistes et les zoologistes, même par M. Cuvier. Néanmoins, des recherches récentes, entre- prises par mon frère et vérifiées par ce dernier savant et par M. Duméril, ont démontré que l'œil des ophidiens est recou- vert par une paupière unique, fort grande, immobile, qui paroi t comme enchâssée dans un cadre saillant que forme, au- tour de l'orbite, un nombre variable d'écaillés, mais le plus ordinairement de sept à huit. Il existe un cul-de-sac circulaire peu profond entre ce ca- dre et la paupière, qui est elle-même composée de trois feuillets membraneux, superposés. Le premier de ces feuillets est une lame épidermique , élas- tique, plus épaisse au centre qu'à la circonférence, qui se continue insensiblement avec la cuticule du rebord écailleux de l'orbite. Lui seul se détache et tombe avec le reste de Vépiderme, à l'époque de la mue. Le second est très-fin, mou, parfaitement transparent au centre. Le troisième est formé par la conjonctive, qui représente OPH 179 iin grand sac sans ouverture extérieure , comme chez ces in- dividus de l'espèce humaine où Ton observe la particularité de structure décrite par les pathologistes sous la dénomina- tion d'anl<:j^lohléph aron. Cette membrane conjonctive revêt les deux tiers antérieurs du globe de l'œil , auquel elle adhère intimement, et une partie des muscles moteurs de Torgane, ainsi que la glande lacrymale, dont les conduits semblent la traverser en arrière. En avant et en bas, elle est percée d'un trou ou pore arrondi, d'un point lacrjmal unique, qui se continue avec un conduit membra- neux , très-mince , transparent. Celui-ci s'engage dans une ou- verture infundibuliforme que lui présente l'os ungviis, passe dans la paroi externe des fosses nasales et va s'ouvrir à la partie antérieure d'une grande poche anfractueuse , qiii reçoit les larmes et les transmet dans la bouche. Quant à la glande lacrymale , dont l'existence chez les ophidiens a été niée généralement jusque dans ces derniers temps, elle est volumineuse dans beaucoup d'espèces et logée dans l'orbite derrière le globe de l'œil. Sa forme est triangu- laire; sa face externe est recouverte par la peau, qui lui adhère peu; l'antérieure envoie à la conjonctive des tilamens déliés et transparens, qui paroissent être les conduits excréteurs de l'organe. Elle est enveloppéepar une membrane cellulaire très- mince et composée d'une multitude de granulations arron- dies, blanchâtres, assez volumineuses, réunies entre elles au moyen de vaisseaux et de nerfs qui la pénètrent par sa face interne. Dans la plupart des serpens dont les mâchoires sont armées de crochets venimeux, les voies lacrymales présentent une modification notable, en cela que le canal lacrymal verse im- médiatement les larmes dans les fosses nasales, sans les déposer dans le sac ou réservoir intermaxillaire que nous avons décrit. Chez tous , en général , malgré l'existence du fluide sécrété par l'appareil dont il s'agit, l'œil, constamment fixe d'ailleurs, est toujours sec à sa surface. Ainsi que les autres reptiles, les ophidiens ont un organe d'audition composé d'un sac vestibulaire , d'un vestige de li- maçon et de trois canaux demi-circulaires; mais aucun d'eux ne présente d"ouverture extérieure, ni de pavillon pour i8o OPH l'oreille. La caisse du fympan elle-même semble manquer, ainsi que la membrane qui la ferme; l'osselet unique que l'on y observe, touche, par son extrémité extérieure, à l'os qui supporte la mâchoire inférieure, est entouré par les chairs et va s'appliquer à la fenêtre par une platine concave, dont les bords sont irréguliers. L'appareil destiné à la perception des sons est donc peu parfait chez ces animaux; aussi ne paroissent-ils pas avoir l'ouie très-fine. Il en est de même du sens de l'odorat, dont, en eux, les organes semblent encore plus incomplets. Leurs narines sont courtes, peu développées, simples or- dinairement et situées à l'extrémité ou sur les côtés du mu- seau. Cl.e/, quelques espèces, comme l'ammodyte et la cou- leuvre nasique, elles se prolongent de manière à représenter une sorte de nez. Leurs fosses nasales n'offrent rien que l'on puisse comparer aux sinus qui sont creusés, comme des an- nexes , dans les os de la tête chez les mammifères et les oi- seaux. Les lames saillantes qui divisent l'intérieur de ces cavités, n'ont point été décrites d'une manière satisfaisante. Quant à la membrane pituitaire , elle est garnie d'un rets de vaisseaux noirâtres. Les crotales et quelques autres serpens venimeux ont, au- dessous et en arrière de chaque narine, un trou borgne, assez profond, et dont l'usage est inconnu. Le sens du goût est, dans les animaux dont nous faisons l'histoire générale, très-foibîe , et peut-être moins développé encore que celui de l'olfaction. La langue des ophidiens est , en effet, singulièrement ex- tensible el se termine par deux longues pointes qui , quoique très-mobiles, sont demi-cartilagineuses et cornées. Sa surface est lisse, quoique molle et humide. Cet organe paroit ici plu- tôt destiné à saisir les alimens qu'à faire percevoir les saveurs. Il sert plus à la déglutition qu'à la gustation, et cela devoit être ainsi, puisque chez ces animaux il n'y a point de mastica- tion. Dans l'état de repos, il est le plus souvent renfermé dans un fourreau membraneux. Chez eux, du reste, le toucher existe dans toutes les par- ties du corps qui peuvent embrasser les objets ; mais il est OPH 181 émoussé parles écailles et par Tépiderme de corne qui les en- veloppent de toutes parts. Cet épiderme s'enlève au moins une fois tous les ans, en entraînant même avec lui le feuillet membraneux le plus superficiel de la paupière , et l'animal s'en débarasse en une seule pièce sous la forme d'une espèce de fourreau ou de gant retourné, qui offre en dehors le côté qui étoit en dedans alors que le corps en étoit recouvert. Le corps muqueux, qui existe sous les écailles, a des cou- leurs très-vives et très-variées chez les ophidiens, dont les té- gumens n'offrent, d'ailleurs, aucune apparence du tissu papil- laire qui fait partie de la peau de l'homme et de tant d'au- tres animaux vertébrés, mais qui ont pour base un derme très- fort et très-épais, placé au-dessous des écailles, c'est-à-dire, de certains compartimens de la peau entre lesquels s'enfonce et se moule l'épiderme, et dont la figure et la disposition varient beaucoup suivant les espèces. Une espèce de cécilie a deux petits barbillons auprès des narines. L'erpéton de Lacépède offre deux tentacules sur le museau. L'ammodyte a sur le nez une petite éniinence char- nue; le céraste a une corne mobile au-dessus de chaque œil. Peut-on considérer tous ces appendices comme des organes de taction ? 3.° Organes de la Nutrition dans les Ophidiens. Ces reptiles, qui se nourrissent de chair vivante et d'insectes, de vers, de mollusques, qui ne boivent point et qui ne sauroient sucer, digèrent lentement et mangent rarement, surtout dans la sai- son froide. Un repas leursullitsouventpour quelques semaines, et l'on a, dit-on. gardé des couleuvres et des vipères pendant plus de six mois sans leur donner aucun aliment et sans leur rien voir perdre de leur activité. Cependant, quand ils en trouvent l'occasion, ils engloutissent à la fois une masse énorme de nourriture. Tous les jours nous pouvons voir sur les bords herbus des maresde nos bois, la couleuvre à collier avaler des crapauds et des grenouilles, dont le corps est d'ua plus grand diamètre que le sien propre, ou s'emparer dans nos vergers, dans nos jardins, des souris, des rats et des mulots. Dans les colonies des Hollandois aux Indes orientales. André Cleyer a acheté des chasseurs du pays un énorme serpent , dans le corps duquel il a trouvé un cerf de moyen âge, encore; i82 OPH tout entier avec sa peau et ses membres, taudis qu'un autre individu delà même esi^èce , également examiné par lui, ren- fermoit un bouc sauvage aves ses cornes, et qu'un troisième avoit évidemment avalé un porc-épic avec tous ses piquans. Il ajoute qu'une femme enceinte étoit également devenue la proie d'un reptile du même genre dans l'ile d'Amboine, et que ce sort est parfois réservé aux buffles dans le royaume d'A- racan , sur les frontières du Bengale ; ce qui ne doit pas étonner, puisque le prince Maurice de Nassau-Siegen , l'un des gouver- neurs du Brésil pendant le 17/ siècle, assuroit que des cerfs, d'autres mammifères non moins volumineux , et même une femme hollandoise, furent, sous ses yeux , dévorés de cette manière dans la région de l'Amérique méridionale où il com- mandoit. Le P. Gumilla , dans son Histoire de l'Orénoque, ra- conte des faits analogues d'un ophidien qu'il appelle bujo , et on peut lire le récit d'une foule d'autres dans les voyageurs et les naturalistes, dont les livres nous apprennent encore qu'on a vu des serpens employer plusieui's jours à avaler une grande proie, en sorte que la partie, qui étoit arrivée dans l'estomac, étoit déjà digérée avant que le reste fût entamé*. Nous trouverons bientôt des raisons propres à expliquer des particularités aussi étonnantes dans l'examen des organes de la déglutition chez les ophidiens. Dans quelques serpens homodermes, comme Facrochorde, le typhlopsetl'amphisbène, les deux branches de la mâchoire inférieure sont soudées, et, par conséquent, ne peuvent se porter ni en avant ni en dehors. Elles sont courtes et arti- culées avec le condyle par leur point le plus postérieur. Ces, reptiles ne vivent que de proies d'un petit volume. Mais dans tous les serpens hétérodermes , les branches de la mâchoire inférieure sont simplement unies l'une à l'autre par un appareil ligamenteux, qui les rend mobiles et susceptibles de s'approcher ou de s'écarter à la volonté de l'animal, etTar- ticulation de cette mâchoire s'opère à peu près de la même manière que dans les oiseaux, c'est-à-dire qu'il n'existe point de condyle maxillaire, et qu'à l'extrémité postérieure de l'os est creusée une facette articulaire pour recevoir une éminence qui a beaucoup d'analogie avec l'os carré, et dont elle ne dif- fère que parce qu'elle n'est ni aussi mobile ni aussi libre- OPH i85 Il résulte de cette disposition que la mâchoire inférieure de chaque côté peut non-seulement s'élever et s'abaisser, ouvrir et fermer la bouche, mais encore se porter en dehors. Or, il auroit été dillicile que les branches de la mâchoire inférieure se fussent écartées sans qu'en même temps il n'eût été permis à la supérieure de s'élargir. C'est, en cifet, ce qui a lieu dans la plupart des cas, où l'on voit que la mâchoire supérieure est comme suspendue, distincte du crâne et sub- ordonnée aux mouvemens de la mâchoire inférieure, qui, par Técartement de ses extrémités postérieures, oblige les arcades ptérygoï(!ienncs à s'écarter; mouvement qui, par le r.ippro- chem^nt de leurs extrémités antérieures , entraîne simultané- ment en dehors les extrémités postérieures desarcadespalatines et maxillaires, tandis que si, au contraire, les extrémités ar- ticulaires de cette mâchoire tendent à se rapprocher, les ex- trémifés antérieures des mêmes arcades se portent en dehors et s'éloignent l'une de l'autre. Dans les hétérodermes non venimeux, comme les boas elles couleuvres, tous les os de la mâchoire supérieure sont, à cet effet, mobiles sur le crâne. Les os maxillaires supérieurs représentent deux longues branches osseuses, dans lesquelles les dents sont implantées, Ils font le bord extérieur de la fosse du palais. Ils sont, à -la manière d'un kvier du premier genre, articulés, vers leur partie moyenne, sur un petit os analogue au jugal, et qui forme le bord antérieur de l'orbite. A peu près vers ce même point, mais en dedans, ils portent une apophyse qui s'ap- puie et qui glisse sur l'arcade palatine. Cette double arlhro. die leur donne la faculté d'exécuter un mouvement de bas- cule, et cela d'autant mieux que leur extrémité antérieure est libre et que la postérieure reçoit l'extrémité d'un os par- ticulier, qui sert à l'unir aux arcades palatines. Celles-ci sont deux branches osseuses, intérieures, formées de deux parties: une antérieure, libre en devant et articulée en arriére avec une tige osseuse qui se porte vers l'articu- lation de la mâchoire inférieure , en dehors avec l'os particu- lier qui l'unit à l'arcade maxillaire, en dessus sur la base du crâne, au-devant des orbites ; et une autre postérieure, analogue «à la lame ptéryj^oidienne et unie en devant avec l'extrémité i84 OPH postérieure de la première portion, en arrière avec la mâchoire inférieure du côté interne, en dehors avec l'os qui la joint à l'arcade maxillaire. Les os incisifs ne portent point toujours des dents , et quel- quefois même, ainsi que cela a lieu chez les boas, ils ne réunis- sent pas les os maxillaires supérieurs. Enfin , un dernier os palato - maxillaire encore , à peu près cylindrique dans son milieu, aplati à ses extrémités, est arti- culé en dehors avec l'extrémité postérieure de l'arcade maxil- laire, en dedans avec la parlie moyenne et externe de la ré- gion ptérygoïdienne de l'arcade palatine. Les hétérodermes à crochets venimeux offrent une nouvelle modification, parce que chez eux non -seulement les mâchoires peuvent s'écarter, mais encore parce que leurs os maxillaires supérieurs sont susceptibles de se porter en avant. Les arca- des palatines sont très-courtes , entièrement dirigées en avant, et ne supportent que les dents venimeuses. Un os intermédiaire, en se portant au-dessus du maxillaire supérieur, qui est ar- ticulé lui-même au-devant de l'orbite sur l'os de pommette, court et mobile, les unit aux arcades ptérygoïdiennes, de sorte que, par le mouvement de la mâchoire inférieure en avant, l'arcade palatine, eutrainée dans celte direction, chasse devant elle l'os qui l'unit à la maxillaire; laquelle, extrêmement mo- bile, se redresse aussitôt et se porte en avant, en jouant sup l'os de la pommette. C'est évidemment à la conformation que nous venons de dé- crire que le plus grand nombre des ophidiens doivent la fa- culté singulière de dilater leur gueule au point d'avaler des corps plus gros qu'eux, comme nous l'avons dit ci-dessus. Les muscles qui opèrent cette dilatation , méritent d'être connus et offrent de nombreuses particularités. Tous ceux de la mâchoire inférieure sont cachés dans l'épais- seur des lèvres, et font, de chaque côté, le tour delà bouche. L'un d'eux, qui paroît remplacer le masséter , plus fort et constituant le bord antérieur de la commissure des lèvres, vient, dans une grande étendue, se terminer au bord supé- rieur de la branche sous-maxillaire , après avoir pris naissance par une forte aponévrose sur la bourse tendineuse qui renferme la vésicule à venin. On trouve immédiatement derrière lui OPH iB5 ranalof^Tie du temporal, lequel n'est qu'une bandelette char- nue, qui se confond en bas avec le précédent et descend d'une échancrure pratiquée derrière l'orbite. Plus en arrière encore, sur toute la partie inférieure de l'os carré , existe un muscle particulier, accessoire du temporal et du masséter , tandis que l'analogue du digasfrique occupe toute la longueur de la partie postérieure du même os carré, et vient se terminer h l'apophyse la plus postérieure de la branche de la mâchoire, au-delà de son articulation. Il est facile de concevoir que les deux premiers des muscles qui viennent d'être indiqués tendent à rapprocher les deux mâchoires l'une de l'autre et à fermer la gueule. Quant à ceux qui agissent sur la mâchoire supérieure , ils sont en plus grand nombre. L'un d'eux, très-charnu, naît de la capsule qui entoure l'articulalion de la mâchoire avec l'os carré, et vient s'épanouir sur la bourse des dents venimeuses et sur l'apophyse postérieure de l'os maxillaire, de manière qu'en se contractant, il doit porter en bas les crochets lors- qu'ils ont été redressés. Deux autres, dirigés en sens inverse , sont situés entre la ligne moyenne de la base du crâne et les arcades palatines. Le premier, sous-cutané, produit la pro- traction de l'os maxillaire ou le redressement des crochets et le rétrécissement delà boucheparle rapprochement des deux arcades intérieures. Le second , plus mince et situé au-dessus de lui, est destiné à ramener en arriére toute la masse de la mâchoire supérieure, en produisant en même temps le rap- prochement des deux branches qui la forment. C'est ainsi qu'en mordant les corps, les serpens peuvent tordre la bouche, en même temps qu'ils la dilatent outre mesure. Tous les ophidiens, au reste, ont la gueule garnie de dents: mais ces dents ne leur servent jamais a mâcher ; elles ne sont propres qu'à retenir la proie. Les muscles, consacrés à mou- voir la charpente osseuse qui les soutient, ne peuvent plus opérer de broiement; ils ont seulement la faculté d'élever, d'abaisser, d'écarter, de rapprocher , de porter en avant ou en arrière. Quoi qu'il en soit, le tissu de ces dents n'offre rien de spé- cial. La ])nrtion osseuse en est dure et compacte ; l'émail en est peu épais ; jamais on observe de cément dans leur compo- sition. ^S6 OPH Dans les espèces non venimeuses ces ostéides sont coniques, crochus, très-pointus, dirigés en arrière, implantés tout le long de chacune des arcades maxillaires, palatines et mandi- bulaires, sur quatre rangs, par conséquent à la mâchoire su- périeure et sur deux seulement à l'inférieure. Leur nombre , toujours assez considérable, varie beau- coup. Mais dans les espèces venimeuses la branche maxillaire porte seulement à son extrémité antérieure une dent creuse , ou plutôt un véritable crochet très-long et traversé par un canal pour l'écoulement d'un liquide empoisonné, dont nous ferons plus tard l'histoire; plus en arrière, elle renferme un assez grand nombre de germes de crochets analogues, ca- chés dans une large bourse, qui constitue la gencive, et destinés à remplacer successivement la dent visible lorsqu'elle est tombée. On ne trouve donc plus, dans la plus grande partie de la bouche, que les deux rangées de dents palatines et les deux rangées de la mâchoire inférieure , et le crochet lui- même, quand le serpent ne veut point s'en servir, reste caché dans un repli de la gencive. Par suite du défaut de mastication , les glandes salivaires dé- voient constituer un appareil moins important dans l'organisa- tion des ophidiens que dans celle des mammifères. Elles ne manquent, cependant, point toutes. On observe même que dans quelques genres, comme celui des couleuvres et des boas, il existe au-dessous de la peau , le long de la face externe des branches de la mâchoire inférieure, deux glandes alongées, granuleuses, dont l'humeur est versée au côté externe des dents correspondantes, et qui, dans les amphisbènes, sont lo- gées immédiatement sous la langue, entre les muscles génio- glosses et génio- hyoïdiens. Quant aux glandes qui sécrètent le venin dans beaucoup de serpens hétérodermes, on les trouve sur les côtés de chaque branche de la mâchoire supérieure, en arrière de l'orbite et presque au-dessous de la peau. Leur tissu est granuleux, comme celui des glandes salivaires, et deux muscles, desti- nés à redresser les crochets , les traversent d'avant en arrière, l'un en dehors, l'autre en bas, de sorte qu'ils ne peuvent agir sans comprimer la glande et chasser le venin dans son canal OPTI lay excréteur, qui conduit celui-ci à la base des crochets , où il pénètre par une fente dans un canal qui règne dans toute leur étendue et s'ouvre vers la pointe obliquement en bec de plume. Lors donc que l'animal irrité mord sa victime, ses crochets se redressent, pénètrent dans la chair et y déposent le poison fatal, véritable germe de mort et de destruction ; mais ils ne "méritent point, à proprement parler, le nom de crochets mo- biles, par lequel certains naturalistes les ont désignés; ce ne sont point eux qui se redressent, c'est, comme nous l'avons vu, l'os maxillaire qui se meut. Les ophidiens n'ont point d'épiglotte, et leur pharynx, seule- ment un peu plus large que l'œsophage, n'a aucun muscle destiné à le mouvoir ou à lui faire changer de forme. La mem- brane muqueuse qui le tapisse , offre une foule de plis lon- gitudinaux. Leur œsophage, très-dilatable, conserve à peu près le même diamètre dans toute son étendue, et ne se distingue pas bien nettement de l'estomac, en sorte qu'il devient assez difficile d'indiquer d'une manière précise la situation du cardia. La membrane charnue de ce conduit est aussi très-peu marquée. Leur estomac a simplement la forme d'un boyau un peu plus large que le reste et sans courbure. Quand ses parois sont contractées, sa membrane interne constitue des plis longitu- dinaux. Le pylore n'est marqué que par un léger rétrécisse- ment et par une plus grande épaisseur des parois. Par suite du genre d'alimens dont ils se nourrissent, le canal intestinal de ces reptiles est fort court, et dacs la cou- leuvre à collier, par exemple, il est à la longueur totale du corps dans le rapport d'un à un et demi. Il est long et grèle dans la première partie de son trajet, à laquelle succède un intestin gros et court, dans l'intérieur duquel son extrémité se prolonge en manière de l'ebord circulaire ou de valvule, mais sans qu'aucun appendice marque le lieu de leur di- vision. Les parois du gros intestin sont presque toujours plus fortes et plus épaisses que celles du petit. Il va en serpentant jusqu'au rectum, m;iis, sans se détourner, et conserve à peu près le même diamètre dans toute son étendue. i83 OPH La tunique muqueuse forme , dans l'intestin grêle, de larges feuillets longitudinaux, plissés comme des manchettes. Elle est hérissée de rugosités et constitoe des plis épais et irrégu- liers dans le rectum, dont l'extrémité se dilate en un cloa- que arrondi. Dans la plupart des espèces l'anus n'est qu'une fente trans- versale, placée sous l'origine delà queue et qui condiiit dans le cloaque, sorte de réservoir commun des fluides ou des pro- duits de la génération, de l'urine et des excrémens solides. Cet orifice a deux lèvres, dont l'une se meut contre l'autre et ferme l'ouverture à la manière d'un couvercle à char- nière. Le foie, long et cylindrique, n'a qu'un seul lobe. Sa teinte tire en général sur le jaune. Dans beaucoup d'espèces le tronc commun des canaux hépatiques est ordinairement séparé du cystique et ne s'insère pas avec ce dernier dans le canal in- testinal. 4> La vésicule du fiel est absolument séparée du foie. Elle est située à côté de l'estomac, dans le voisinage du pylore et un peu en arrière de lui. Sa figure est, en général, celle d'un ovoïde. Le fiel qu'elle contient, est d'ordinaire très- vert, très-âcre et très-amer. Le pancréas est fort irrégulier et situé à droite de l'origine du canal intestinal. La rate est adhérente au commencement de ce même canal. Elle est alongée. Le péritoine paroît confondu avec la plèvre , en vertu même de la réunion des cavités du thorax et de fabdomcn , par suite du défaut de diaphragme. Le mésentère forme un pli très-étroit, qui ne vient pas im- médiatement de la colonne vertébrale , et entre les lames du- quel les vaisseaux sanguins rampent sans se diviser. Il n'existe pas d'épiploons proprement dits chez les ophi- diens. Beaucoup d'entre eux, cependant, présentent au-des- sous du canal intestinal des appendices chargés de graisse. On a reconnu aussi , dans ces animaux , des vaisseaux lym- phatiques. On n'y a point encore découvert les ganglions qui appartiennent au système de ces vaisseaux. Les reins sont extrêmement alongés et formés d'un gr*nd OPH 189 nombre de lobes séparés et comme enchaînés Tun devant l'an tre. Chacun de ces lobes verse l'urine, pnr un rameau spécial, dans un conduit commun qui suit le bord interne de l'organe et constitue l'uretère, lequel, parvenu au-dessus du cloaque, se dilate lui-même en une petite vésicule ovale, avant de s'y terminer par un orifice séparé. La vessie urinaire manque en conséquence de cette dernière disposition. Il existe dans les replis du péritoine qui Joignent les ovaires aux oviductes, de petits corps que plusieurs anatomistes ont pris pour les analogues des capsules surrénales. L'accroissement des ophidiens est assez lent, parce que ces animaux vivent long-temps et que l'engourdissement, auquel ils sont sujets durant l'hiver, semble suspendre leur vie. Cer- taines espèces, avec le temps, atteignent la taille prodigieuse de trente et quarante pieds ; tel seroit, en particulier, le ser- pent géant, observé par Adanson au Sénégal ; tel et pis encore étoit celui contre lequel Régulus fut obligé de faire marcher des machines de guerre sur les rives du liégrada, entre Uti- quc et Carthage, et qui, au rapport de Valère- Maxime, n'avoit pas moins de cent vingt j^ieds. 4.° Organes de la Circulation dans les. Ophidiens. Dans ces rep- tiles , la circulation, qui s'opère toujours lentement, est ce- pendant subordonnée à l'acte de la respiration, à la tempé- rature de l'atmosphère et au développement des passions. Le cœur n'a qu'un ventricule et deux oreillettes , dont la droite , qui reçoit le sang du corps , est la plus vaste. Les parois de ces deux cavités sont minces et semblent transparentes dans les intervalles des faisceaux charnus qui les affermissent et dont l'entrecroisement est irrégiilier. Une cloison membra- neuse les isole l'une de l'autre. Elles s'ouvrent, à côté l'une de l'autre et par une embouchure recouverte d'une valvule membraneuse demi -circulaire, darls le ventricule, qui a la figure d'un cône alongé, peu régulier, surmonté d'un appen- dice au côté gauche de sa base, et divisé intérieurement en deux loges, une supérieure et une inférieure, qui ne séparent qu'en partie une cloison incomplète, horizontale et contposée de faisceaux charnus, entre lesquels le sang peut passer. L'in- térieur de ces loges est traversé en tous sens par une foule 3 9° OPH de colonnes musculaires, qui en affei'missent les parois et con- courent à opérer un mélange plus intime du sang qui vient du poumon avec celui qui arrive du reste du corps. L'orifice de l'artère pulmonaire répond k la loge inférieure. L'aorte gauche naît de la même loge, immédiatement au-des- sous de la droite, qui commence dans la loge supérieure et qui reçoit ainsi une partie du sang des poumons et du corps avant son passage dans la loge inférieure, d'oîi il est chassé dans l'aorte gauche et dans l'artère pulmonaire. 5." Organes de la Respiration. Vu l'absence du sternum et celle du diaphragme, le mécanisme de cette fonction est tout différent ici de ce qu'il est dans les mammifères et même dans les oiseaux. 11 n'existe d'ailleurs, dans les animaux qui nous occupent, qu'un seul poumon, qui se prolonge au-dessus de l'œsophage, de l'estomac et du foie, bien aii-delà de ces der- niers. La trachée-artère, conscquemmrnt, ne se partage point en bronches, et, arrivée au poumon unique, elle se termine brusquement dans la cavité de ce viscère. Ses parois sont très^ membraneuses, car on ne trouve de portions fibro- cartilagi- neuses que dans le tiers inférieur de la circonférence à peu près. Celles du poumon, ou plutôt de l'espèce de sac ou de vessie qu'il représente, sont tapissées par des cellules polygo- nales , bordées elles-mêmes par un réseau fin , blanc , opaque, formé de cordons de nature tendineuse , qui divisent l'intérieur de ces cellules en aréoles plus petites, en un réseau à mailles lâches et très-fines. Il n'y a point d'épiglotte chez les ophidiens. Nous l'avons déjà dit, ces reptiles manquent également de voile du palais. Leur larynx n'est formé que d'une plaque inférieure et de deux pièces latérales, rétrécissant un peu les bords de la glotte: aussi n'ont-ils d'autre voix qu'une sorte de sifflement ou plu- tôt de soufflement, ' 6." Organes delà Génération dans les Ophidiens. Tous ces ani- maux ont un accouplement à l'aide d'organes doubles , et dans lequel le mâle et la femelle s'entortillent l'un autour de l'autre, se joignent étroitement par plusieurs contours, et restent ainsi accolés pendant une ou deux heures environ. 1 Sihila lambehnnt lin^uis vihrantihus orti< OPH 19' D.ios IfS iiidividus niàles, les tcsiiculcs sont placés en avant des reins, dans l'abdomen , et de chaque côté de la colonne vertébrale. I/épi(iidyinè, qui est d'un assez petit volume, se change biei) tôt en un canal déférent , très-flexueux et qui s'ouvre dans le cloaque, au milieu d'une papille, qui a été décrite impro- prement comme une verge par quelques auteurs. II n'y a ni vésicules séminales, ni vésicules accessoires. Dans la plupart des espèces il y a deux verges courtes, cy- lindriques, hérissées ordinairement d'épines, qui se retirent sous la peau de la queue dans l'état de repos et qui se dérou- lent au-dehors lors de l'érection et au moment de la copula- tion. Chez les femelles on observe deux ovaires, oîi les œufs sem- blent rangés en chapelets et non agglomérés en masse comme dans les batraciens. Les oviductes sont plissés, très-longs et terminés au cloaque. Les œufs, agglutinés en séries moniliformes par une matière muqueuse, sont arrondis, ovoïdes, enveloppés par une mem- brane molle, non poreuse, légèrement encroûtée d'une subs- tance calcaire. Le jaune en est orangé et huileux; l'albumen verdàtre et; difïicilement coagulable, comme dans les chélo- niens. 11 n'y a point d'incubation, mais quelquefois les œi'.fs éclo- sent dans l'intérieur du corps , et les petits naissent vivans; tel est le cas de la vipère qui doit même son nom à cette par- ticularité. Les femelles prennent souvent soin de leurs petits dans le premier âge. On en a vu , au moment du péril, qui recevoient leur famille dans leur œsophage pour ne la rendre à la lumière qu'après la disparition du danger. "Voyez Erpétologie, Rep- tiles, Serpent. (H, C.) OPHlDIUiM. (IchlhjoL) Voyez Ophidie. (H. C.) OPHIE. {Ornith.) M. Temminck établit, au tome i.", p. Lxxxui, de la 2.*^ édition de son Manuel d'ornithologie, ce genre, appartenant à l'ordre des anisodac(;K^e5, qu'il nomme en grec opetj^orjnchos , et auquel il assigne pour caractères: Un bec plus long que la tête, grêle, très-effilé, en alêne, droit ou peu fléchi, déprimé à la base , comprimé à la pointe , qui 192 OPH est siibiilée ; une langue courte, cartilagineuse; des narines latérales, un peu éloignées de la base, ovoides , à moitié fermées par une membrane nue ; des pieds longs; le farse deux fois aussi long que le doigt du milieu ; le doigt extérieur soudé à la base, et les doigts laJéraux égaux; les ailes courtes; les trois premières rémiges étagées ; les troisième et quatrième les plus longues; la queue courte, légèrement étagée, sans piquans. L'auteur place ce genre, qui paroît formé sur le merops rufus, mais qui comprend plusieurs espèces nouvelles, entre l'ancien genre Grimpereau, Certhia, etle Grimpart, Anabates, Temm. ; nouveau genre, qu'on n'a pu mentionner au tome XIX de ce Dictionnaire , et dont on va indiquer ici les carac- tères : Bec droit, plus court que la tête ou de sa longueur, comprimé à la base , plus haut que large , un peu fléchi à la pointe, sans échancrure ; narines basales, latérales, ovoïdes, en partie fermées par une membrane couverte de plumes; tarse plus long que- le doigt du milieu ; le doigt extérieur réuni au suivant jusqu'à la seconde articulation ; l'intéi'ieur soudé à la base; les latéraux toujours égaux; ailes courtes; • queue à baguettes foibles, sans pointes aiguës. M. Temminck ne cite pour espèces que le motacilla guia- nensis ; mais il en annonce plusieurs nouvelles, toutes de l'Amérique méridionale, à plumage généralement roussâtre, et dont la queue n'a point de piquans, ce qui, avec l'égalité des doigts latéraux, les fait aisément distinguer des picucules. (Ch. D.) OPHIODONTES. (Foss.) On a autrefois donné ce nom aux dents de poissons fossiles. (D. F.) OPHIOGLOSSE, Ophioglossum. (Bot.) Genre de la famille des fougères, caractérisé par ses capsules nues, uniloculaires, bivalves, s'ouvrant transversalement, et disposées sur deux rangs opposés en un épi articulé , qui ne se roule point en crosse à sa naissance. Les ophioglosses sont des fougères simples, formées d'une tige portant une fronde ovale, lancéolée ou linéaire , accom- pagnant presque toujours l'épi fructifère; celui-ci, rarement radical , est comprimé , oblong , lancéolé ou linéaire. Ces fougères croissent dans les prairies humides et les marécages. OPH uj3 On en Compte une quinzaine d'espèces, la plupart d'Europe et de l'Amérique septentrionale; on en connoit aussi au cap de Bonne-Espérance, aux îles Bourbon, au Malabar, dans l'Amérique méridionale et à la Nouvelle-Hollande. Ce genre, fondé par Tournefort, a été adopté par Adanson et par Lin- naeus ; mais l'illustre naturaliste suédois lui avoit réuni des fougères très-différentes par leur port et par leurs caractères génériques ; il a été imité depuis par plusieurs botanistes^ L'on ne sentit que dans ces derniers temps la nécessité d'en sé- parer quelques espèces, et c'est ainsi que l'on doit les genres XJgena, Cav. ; Lygodium , Sw. ; Cteisium , Mich.; Odontopteris, Bernh., qui ne font qu'un seul et même genre j adopté sous le nom d'Hjdroglossum, donné par Willdenow. C'est encore le Ramondia ,Mirh. , fondé sur VOpliioglossum palmatum , Linn., qu'on ne peut laisser dans le genre Ophioglossum , comme le prétend Willdenon'^. Le genre Botrj'chium a été rapporté à VOpliioglossum par M. de Lamarck ; mais cette réunion n'a pas été adoptée. i." Ophioglosse VULGAIRE : Ophioglossum vulgahim , Linn.; T. B. , Tournef. , ïnst. , tab. 32 ; Plum. fil. , 36 , tab. B , fig. 5 ; Moris, , Bist. 3 , sect. i6 , tab. 5 , fig* i ; Willd. , FI. dan., tab. 147 ; Blackwk , tab. 416 ; Boit» fil. , tab. 3 ; Lam. , lllust. , tab. 864; vulgairement Langue-de-serpent. Stipe grêle, sim^ pie, haute de quatre pouces, portant vers son milieu une fronde amplexicaule , ovale, obtuse, très - entière , glabre et sans nervure; épi distique j pointu, long de deux pou- ces environ j dépassant la fronde. Cette plante se ren.» contre dans les prairies humides et les marais. On lui a donné le nom de langue-de- serpent ^ à cause de la forme de son épi, et, 1." celui dlierbe sans couture , à cause de sa fronde privée de nervure; 2.° de lanee -de- Christ , à cause de la forme lancéolée de sa fronde; c'est la Inciola des Ita- liens. Elle croit partout en Europe et dans l'Amérique sep- tentrionale; elle s'élève à six ou sept pouces de haut au plus- Sa racine est fibreuse , elle passe pour vulnéraire. Suivant Adanson et quelques auteurs beaucoup plus anciens, elle seroit Y ophioglossum de Dioscoride. On la considère aussi comme le cœratia de Pline. On en connoît une A^ariété beau- coup plus petite dans toutes ses parties. C. Bauhin en cite 36. i3 '94 OPH une à fronde sînuée , et Camerarlus en figure plusieurs h deux et trois épis. C. Bauiiin distingue couime espèce une variété à fronde anguleuse, une autre à feuille ronde. Enfin, Olaus Borichius en cite une variété à épi fourchu , imitant une langue de serpent. Hedwig a observé sur les jeunes épis de l'ophioglossum vul- gatum des verrues jaunes, puis brunes, fugaces et éparses. Il croit qu'on peut les regarder comme des fleurs mâles. 11 croit également considérer comme les stigmates , des bourrelet» transversaux qu'on voit aussi sur ces épis. 2." OraioGLOssE de Portugal : OpJiioglossum lusitanicum , X^inh. ; Lam. , lllust., tab. 864, fig. 5; Ophioglosaum , Barr. , lieu cité , pi. 262 , fig. 2. Fronde lancéolée , rétrécie à la base , longue d'un pouce au plus, large de deux à trois lignes; épi long de quatre à cinq lignes. Cette espèce , qui ressemble à la précédente par son port, est remarquable par sa peti- tesse. On l'a d'abord trouvée en Portugal, puis en Bretagne et en Gascogne, en Corse et en Calabre. Ce n'est point VOph, lusitanicum, Thunh,; celui-ci, qui est VOph. nudicaule , Linn. , SuppL, en diffère par son épi radical, par sa fronde ovale, et par son lieu natal, le cap de Bonne-Espérance. 3." Ophioglosse réticulé : Ophioglossum reticulatum, Linn. 5 Lam., lllust. , tab. ^64, fig. 2 ; Ophiogl., Plum. fil., tab. 164; Petiv. fil., tab. 10, fig. 4. Il diffère des précédens par sa fronde en forme de cœur pointu et réticulée. L'épi est aussi caulinaire. Cette espèce a été observée à Saint-Domingue, à la Jamaïque, à la Guiane, aux îles Maurice et Bourbon. 4.° Ophioglosse pendant : Ophioglossum pendulum, Linn.; "Willd. , Spec. p/. , 5 , p. 60 ; Scolopendrium , Rumph. , Amb. G , tab. 57 , fig. 5. Il est remarquable par son épi pédoncule , long de deux pouces, inséré sur la fronde même vers sa base; celle-ci est linéaire, acuuiinée, ondulée, entière , quel- quefois fourchue à son extrémité, très-longue et pendante. Cette plante croit sur les arbres à Amboine et dans l'île Maurice. 11 est probable que, mieux examinée, on recon- noitra qu'elle appartient à un autre genre. 5." Ophioglosse bulbeux : Ophioglossum bulbosum, Mich. , Amer., 2, p. 276. Sa racine bulbeuse pousse un stipe long, qui porte une fronde ovale, obtuse, un peu en cœur, et OPH 195 iJn épi court on oblong et mncroné. Cette espèce, très- pe- tite, assez semblable à Vophioglossjim. lusitanicum , suivant Mi- chaux, et qui , suivant M. Bosc , se rapproche beaucoup de Vophioglossum vulgatum , croît dans les lieux découverts et sa- blonneux dé la Caroline. Ce dernier botaniste nous apprend que les bulbes ou tubérosités de cette plante sont bons à manger, cuits ou crus: ils sont gros comme des pois. (I.em.) OPHtOGLOSSUM PETR^UM. (Foss.) Ce nom a été donné par les anciens oryctograph^s aux glossopètrcs. (D. F.) OPHIOÏDE , Ophioida. (Conc/y/.) Donati (Mer adriat., p. 40) a proposé de donner ce nom de genre aux polypiers dont les cellules sont cachées dans la substance même qui les cons- titue. Tel est le porus anguinus d'Impérati, dont Pallas et Gmelin ont fait leur eschara fungites , cellepora spongites de Lamarck. Voyez Cellepore. (De B.) OPHIOÏDE ou OPHIOMORPHITE. (Foss,) Aldrovande a donné ces noms aux ammonites à cause de leur forme ana- logue à celle d'un serpent roulé sur lui-même. (D. F.) OPHIOLITB. (Min,) La plupart des serpentines communes et des pierres ollaires sont plutôt des roches^ des roches même quelquefois très- composées , et d'une manière fort visible, que des minéraux homogènes. Le talc , la serpentine noble, la stéatite homogène , la chlorite , sont seuls des minéraux simples, lors même qu'ils renferment dans leur masse quel- ques minéraux étrangers disséminés ; mais il ne faut pas con- fondre ces minéraux, répandus çà et là dans une espèce minérale cristallisée confusément en masse, avec ceux qui ont cristallisé en même temps que la pâte qui les enveloppe ^ qui y éfoient en quantité considérable, et qui se sont trou- vés, lors de la cristallisation générale et confuse de toute la dissolution , a peu près également répandus dans la masse hétérogène qui est résultée de cette cristallisation confuse. Telle est la difterence essentielle des ophiolites et d» s ser* pentines , et cette différence n'est pas purement minéralo- gique , elle se présente aussi dans les diverses manières d'être des ophiolites et des serpentines. S'il y a des couches ou des masses considérables de serpentine noble , de talc, etc., elles sont rares, souvent d'une époque «t dans une position ditfé^ rente des ophiolites. Presque toutes les montagnes et les teiTaîns de serpeli- tines sont composés d'ophiolites. La serpentine noble se trouve en amas, en veines et en filons dans des roches sou- vent d'une origine plus ancienne que celle des ophiolites- L'Ofhiolite est une roche composée, à base de talc ou de serpentine et de diallage , enveloppant du fer oxidulé. Sa structure est compacte , et néanmoins elle est formée par voie de cristallisation confuse. Elle ne présente même aucun indice de formation sédiroenteuse. Les parties accessoires à celles que nous avons regardées comme parties essentielles sont le talc , le mica , qui y est assez rare, le felspath , le pétrosilex, les grenats pyropes. Les parties accidentelles disséminées en nodules ou répan- dues dans les masses et veinules sont le silex calcédoine, le quarz, le calcaire lamellaire, l'ashesle, la magnésite. La structure en grand de l'ophiolite est généralement massive; la texture est quelquefois compacte, mais plus souvent cristalline. Les parties qu'elle renferme, sont em- pâtées, entrelacées, embrouillées et de formation simulta- née, à l'exception de la calcédoine qui paroît de formation postérieure. Cette roche, quoique tendre, a une cohésion assez puis- sante; elle est difficile à casser: la cassure est tantôt droite, tantôt raboteuse. La dureté de ses diverses parties étant souvent très-diffé- rente , elie prend rarement un beau poli ou un poli égal; Cependant toutes les variétés d'ophiolite n'ont pas ce défaut. Les couleurs sont le vert et le rouge- brun foncé; tantôt chacune de ces couleurs est dominante et simplement nuan- cée de parties plus foncées, tantôt elles sont mêlées et re- présentent assez bien la disposition des couleurs de certains serpens. C'est, dit-on, ce qui a fait donner à celle pierre le nom de serpentine, dont nous avons déduit celui d'ophiolite. Les caractères chimiques des ophiolites ne peuvent avoir aucune importance et résultent des minéraux associés au talc ou à la serpentine. L'ophiolite est, comme l'ophicalce , susceptible de s'altérer par les météores atmosphériques, et doit cette défectuosité aux mêmes causes. OPH 107 Elle passe au stéaschiste lorsque le talc est dominant et qu'elle a la structure schisteuse ; au cipolin , lorsqu'elle abonde en calcaire saccaroïde, et à l'ophicalce, lorsqu'elle renferme des noyaux ou parties de calcaire compacte fin. On l'emploie dans la construction des fourneaux domes- tiques et même des fourneaux métallurgiques; elle est aussi employée comme pierre d'ornement dans les édifices et pour les meubles. Variétés, 1. Oi'HiouTE CHRÔMIFÈRE. Des graius ou parties de fer chromé, disséminées dans une ophiolite presque compacte. Exemples. Labastide de Carrade, dans le département du Var. Les environs de Baltimore, Etats-Unis d'Amérique; les caractères d'une roche hétérogène sont très-bien marqués dans cette pierre, qui est agréablement tachetée de jaune et de parties noir-verdàtres lamellaires. 2. Ophiolite diallagique. Pâte compacte de serpentinç brune ; des lamelles nombreuses de diallage chatoyante. Exemples. De Baste, au Harz. Du Prato , au Nord de Florence. Du mont Ramazzo , au nord de Gênes, etc. 3. Ophiolite grenati^ue. Des pyropes disséminés dans une ophiolite verdàtre. Exemple, De Zœblitzen , en Bohème, 4. Ophiolite talqueuse. Le talc dominant , structure un peu schistoïde. Elle passe au stéaschiste. Exemple. Plusieurs pierres ollaires des environs du lac de Côme. 5. Ophiolite GRAMMATITEUSE. Des aiguilles d'amphibole gram- matite disséminées dans une ophiolite compacte brunâtre. Exemple. Environs de Nantes. 6. Ophiolite marbrée. Des parties de calcaire compact fin et rougeàtre dans une ophiolite diallagique nqiràtre , mêlée de pétrosilex blanchâtre. Exemple. La Rochetta, au N, N. E. de la Spezzia , décrite par M. Viviani, et ensuite par moi" : elle passe à l'euphotide, 1 Sur le gisement des ophioIUes , etc., dans les Apennins. (Ann. tles raines, 1821.) '9S OPH 7. Ophïoiite QUAR2EUSE. Dcs noyaux de quara blanc , dis- séminés dans une ophiolite à pâte brune et enveloppée de serpentine verte. Exemple. La montagne de Cravignola prés Rochetta -, au N, N. E, de la Speazia. (Décrite par M. Viviani.) 8. Ophïoiite pétrosiliceuse. Verte , compacte , renfermant du péîrosilex ? blanchâtre, disposé en taches irrégulières qui se fondent en veinules dans la pâte. Exemple. De Cravignola, près Rochetta, au N. N. E. de la Spezzia. Elle renferme du fer chromé et quelques pyrites. (B.) OPHIOMACHUS. (Ornith.) Gesner cite, au livre 3 , p. 609, ce nom comme étant celui d'un oiseau qui fait la guerre aux serpens j mais il nç donne pas d'autres 'détails pour le faire reconnoître. (Ck. D.) OPHIOMAQUE. (Erpét.) Voyez Soa-ajer. (H. C, ) OPHIOMORPHITES. (Foss.) Quelques ammonites ont été ainsi nommées par Aldrovande, (Desm.) OPHION , Ophion. (Entom.) Dénomination choisie par Fa- bricius pour désigner un genre d'insectes hyménoptères de la famille des enlomotilles ou insectirodes, que Linnœus et la plupart des auteurs d'entomologie avoient rangés avec les ichneumons. Le caractère principal, tiré des parties de la bouche, n'est réellement établi que d'après la disposition de Tabdomen et le port singulier, qui dénote les insectes de ce genre au pre- mier aperçu. Le ventre est, comme on le dit, en faucille. H est comprimé, courbé, tranchant dans sa concavité, à pédi- cule mince, étroit et terminé en masse, aplati de droite à gauche vers son extrémité libre. Le nom est évidemment d'origine grecque ; mais la connois- sance de cette étymologie est inutile, car le mol dipici'ioç signifie qui tient du serpent, et l'insecte qui le porte n'a aucun rapport avec les serpcns. Les mœurs des ophions sont absolument les mêmes que celles des autres Ichneumons. ( Voyez ce mot et celui d'EKiOMO- TILLES. ) Fabricius divise en trois groupes les espèces de ce genre, d'après la couleur des antennes, qui sont jaunes ou noires, annelées de blanc ou non. OPH 199 Tels sont 1.° L'oPHiON JAUNE; Ophion luleus. C'est l'espèce que nous avons fait figurer dans l'atlas de ce- Dictionnaire , pi. 32, lig. 4- C'est aussi l'ichneumon jaune , à ventre en faucille , de Geoffroy, tom. 2, pag. 53o, n." 21. Car. D'un jaune roux; ailes jaunâtres avec un point plus foncé sur le bord. 2." Ophion ramidlle; O. ramidulus. C'est l'espèce que Geoffroy a décrite sous le n.° 23 , en la caractérisant ainsi : Jaune; à corselet noir en dessous et à extrémité du ventre noire. 5.° Ophion ferrugineux; O. ferrugineus. Car. Fauve-, anneaux de l'abdomen marqués chacun latéra.. Jement d'un point jaune. 4.° Ophion circonflexe; O. circuwjlexus. Car. Noir; à antennes fauves; pattes postérieures à genoux noirs ; écusson jaune. 5."« Ophion masseur; O. clavator. Car. Noir; à pattes rousses; les postérieures blanches à la pointe ; antennes annelées de blanc. 6.° Ophion pugillateur ; O. pugillator. Geoffroy l'a décrit sous le n.° 24 ; noir; à pattes et milieu du ventre d'un jaune citron. (C. D.) OPHION. {Mamm.) Tout porte à croire que ce nom étoit celui du mouflon chez les anciens Grecs. (F. C) OPHIOPHAGES. [Ornith.) M. Vieillot, qui avoit employé, dansPanalyse de son Ornithologie, ce terme, dont la signi- fication est mangeurs de serpens, pour désignersa vingt-huitième famille, composée du seul genre Hoazin , Orthocorys, a, de- puis, substitué le nom djsodes {fœùdus) , tiré de la mauvaise odeur que rend Poiseau , pour désigner la famille, et celui de sasa à hoazin , comme genre unique de cette famille, l'hoa- zin ayant été reconnu pour une espèce du genre Hocco , crax, c'est-à-dire le hocco brun du Mexique , phasiauus crislatus , Gmel. et Lath. Voyez Opisthocomos. (Ch. D.) OPHIOPOGON. {Bot.) Le convallaria japonica de Linnaeus fils, qui Hiéritoit de former un genre distinct, avoit éU 200 OPH nommé ophiopogon par M. Kerr, mais le nom plus ancien lateria , donné par M. Desvaux, a prévalu. (J. ) OPHIORIZE, Ophiorrliiza. {Bol.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des gentianées, de la pentandrie monogynic de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, urcéolé, à cinq dents ; une corolle infundibuliforme; le tube plus long que le calice ; le limbe à cinq divisions étalées ; cinqétamines attachées sur le tube de la corolle} les filamens très-courts; un ovaire supérieur; le style bifide; deux stigmates; une cap- sule à deux lobes divergens à leur sommet, à deux loges, s'ouvrant par leur côté intérieur; des semences nombreuses, anguleuses. QpHioRiZE EN MITRE : OpMorrMza mitreola , Linn. , Spec. , Lamck. , III. gen., tab. 107, fîg, 1 : S\vartz, Olsen'. hot. , pag. 69, tab. 5, fig. 2. Les racines de cette plante sont longues, blanches, filiformes, fascicuiées. Elle a une tige simple, her- bacée , droite , haute d'un pied ; les feuilles opposées, un peu pétiolées, glabres, ovales, lancéolées, aiguës, très-entières; les fleurs terminales, disposées en épis grêles, lâches,, uni- latéraux ; chaque tJeur blanche, petite, sessile ; une ileur solitaire dans la bifurcation des pédoncules; le calice petit: ses. découpures droites; la corolle un peu plus longue que le ca- lice; les divisions du limbe droites, ovales, aiguës; l'orifice velu; l'ovaire alongé , divisé en deux jusqu'à sa base, présen- tant la forme d'une rnitre : le style bifide; les stigmates pu- bescens; une capsule partagée en deux, à deux valves s'ou- vrant dans leur longueur. Cette plante croît auxlieux humides, sur le bord des fleuves, à la Jamaïque. On lui a donné le nom d' ophiorrliiza, composé de deux mots grecs qui signifient racine de serpent, parce que les Indiens l'emploient contre la mor- sure des serpens. Ophiorize de l'Inde : Ophiorrhiza Mungos, Linn. , Flor. Zejl. ; Lamck., lll. gen., tab. 107, fig. 2; Gœrtn., Defruçl., tab. 55. Sa tige est garnie de feuilles très- médiocrement pétio- lées, glabres, ovales, lancéolées, très - entières ; les fleurs sont terminales, axillaires, disposées en épis simples, uni- latéraux, très-flexueux , quelquefois bifides. Chaque fleur est sessile; les divisions de la corolle sont obtuses, ouvertes, bar- OPH bues à rintërîeur; les ëtamines aussi longues que la corolle ; la capsule est comprimée, divisée en deux lobes Irès-divergens , arrondis; comprimée au sommet en une membrane anguleuse, renflée à sa base, s'ouvrant en longueur à leur bord interne, Le placenta est oblong , rétréci vers le bas en pédicelle , at- taché dans le milieu de la cloison, qui est très-étroite et op- posée aux valves; les semences petites, très-nombreuses, cou- leur de rouille, anguleuses, aiguës. Cette plante croit dans rinde, à l'île de Ceylan. (Poir.) OPHIOSCORODON. (Bot.) Ce nom est cité par Lonicer pour un ail , allium ursinum , et par Lobel , pour Vallium Vic-^ torialis , tous deux mentionnés dans diverses matières médi- cales. (J,) OPHIOSE, Ophioxylum. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées, quelquefois poly- games, delà famille des, apocinées , de la pentandrie monogynie de LinnaeKs, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq petites dents; une corolle tubulée , filiforme, le limbe à cinq lobes ; cinq étamines; un ovaire supérieur; un style; le stigmate en tête ; une baie à deux lobes, à deux loges; une ou deux semences petites et arrondies dans chaque loge. Quel- quefois on trouve des fleurs mâles par avortement, dont le calice est bifide ; la corolle à cinq divisions , munie à son ori- fice d'un appendice entier , cylindrique ; deux étamines j point d'ovaire. Ophiose serpentaire: Ophioxylum serpendHum, Liun. , Spec, Lamck. ,111. gen., tab, 842 ; Gcertn., De frucl. ,tah. 109; Burm., Zeyl., tab. 64; Radix mustelœ , Rumph., Amb. aucl., 7, tab. i6; Sj.oiiarma, Rhéed. , Malab., 6, tab. 47 , vulgairement Ra- cine DE SERPENT. Arbrisscau dont la tige est droite, peu ra- meuse; les feuilles sont disposées en verticilles, au nombre de trois ou quatre à chaque nœud, glabres, ovales -lancéolées, aiguës , médiocrement pétiolées ; les fleurs petites , terminciles , agglomérées, quelques-unes mâles, mêlées avec les hetaiaphro- dites; la corolle est munie d'un long tube filiforme, un peu renflé dans son milieu; les étamines sont attachées au milieu du tube; les filamens très-courts; les anthères aiguës; l'oyaire est arrondi; le style de la longueur des étamines; la baie à deux loges, Cette plante croît dans les Indes et à File de OPH Ceilan. Sa racine passe poux- un puissant spécifique contre les morsures des serpens. On assure encore que c'est le meil- leur antidote contre les flèches empoisonnées des Indiens. On attribue aussi une vertu purgative à son bois et à sa ra- cine, qui est très-amère, propre à guérir les fièvres intermit- tentes. On en fait de }>etites écuelles que l'on emplit d'eau quand on veut se purger. Ce bois porte avec plusieurs autres le nom de ligmim colubrinum, d'où il résulte de l'incertitude sur les propriétés énoncées, qu'on pourroit bien confondre avec celles de quelques autres espèces désignées sous le même nom. Ophiose ochrosie : Ophioxylum ochrosia, Vers. , Synop s. , i, pag. 266; Ochrosia, Juss. , Gen., vulgairement Bois jaune de risle- de -France. Joli arbrisseau, dont le bois est de couleur jaune; les rameaux sont opposés, quelquefois quaternés; les feuilles verticiilées , trois ou quatre à chaque verticille, ova- les-oblongues, un peu acuminées, vertes, luisantes en dessus, d'un vert jaunâtre en dessous, agréablement striées à leur face inférieure; les pétioles longs d'un pouce et plus. Les fleurs sont disposées en corymbes axillaires et terminaux , dichotomes , formant, par leur réunion, de gros bouquets: elles ont la corolle d'un blanc jaunâtre, tubulée , à cinq découpures ou-» vertes; le stigmate épais. Le fruit est un drupe ovale, au ■moins de la grosseur d'une olive, à deux loges, à deux , quel- queibis trois semences planes, un peu membraneuses à leui* sommet. Cette plante a été découverte à l'Isle-de-France par Commerson. (PoiR.) OFHIOSPERMES. (Bot.) Ventenat , voulant détacher de la famille des sapotées quelques genres placés séparément à la suite, en forme sa famille nouvelle des ophiospermcs , ainsi nommée parce que Fembryon , placé en travers dans un périsperme, présente la forme alongée d'un petit serpent. Comme ce caractère n'est pas exclusif, puisqu'il se retrouve dans quelques autres plantes, on a adopté, d'après le prin- cipe général, le nom du genre Ardisia, le plus caractérisé de la famille, le plus connu et le plus nombreux en espèces, et on a donné à cette série le nom d'ARUisiACÉEs. Voyez ce mot au Supplément du tome second. (J.) OPHiOSTACHYS. {Bol.) Un auteur récent a fait sous ce OPH 2o5 ïiom un genre du veratrum luteum, qui paroit ne différer que par ses fleurs non polygames assez souvent dioïques suivant cet auteur. (J.) OPHIOSTAPHYLON. (Bot.) Voyez Mélothron. (J.) ' OPHIOSTOME , Ophiostoma. {Entoz.) Genre de vers intes- tinaux établi par M. Rudolphi pour quelques espèces qui avoient été précédemment placées dans plusieurs autres genres, mais surtout dans celui des ascarides, à la famille desquels il apparlient. M. Bosc l'avoit avant cela désigné sous le nom de fissula, et Bruguière en faisoit des espèces de son genre Proboscidea. On peut le caractériser ainsi : Corps ar- rondi, filiforme, atténué en avant comme en arrière; bouche bivalve, c'est-à-dire , formée par deux lèvres, une supérieure et une inférieure; l'anus auprès de la pointe delà queue, l'orifice de l'oviducte au tiers antérieur du corps ; l'organe excitateur du mâle filiforme. Les espèces de ce genre ont été trouvées dans le canal intestinal d'animaux mammifères et de poissons. M. Rudolphi, dans son Sjnopsis , en caractérise cinq espèces , en en retran- chant le cjstidicola de Fischer, qu'il range maintenant parmi les spiroptères. L'O. DES CHAUVE-souRis , O. iiiucronatum , Rudolphi, Entoz. , 2, p. 117, tab. 3, fig. i3 et 14. Corps (d'un pouce environ de long) très -fin, blanc, obtus en avant; les deux lèvres égales; la queue de la femelle mucronée. Dans les intestins de la chauve-souris oreillard. Dans plusieurs des individus observés par M. Rudolphi, au mois de Décembre , les oviductes qui entouroient l'intestin étoient remplis de fœtus vivans. L'O. DU PHOQUE, O. dispar, Rudolphi; A&c. bifida, Mull. , Zool. Dan,, vol. 2 , p. 47 , tab. 74, fig. 5 ; Proboscidea bifida, Enc. méth. , tab. 02 , fig. 8. Corps^ quelquefois de deux à trois pouces de long, cylindrique, filiforme, la tête obtuse, la lèvre supérieure plus longue que l'inférieure; la queue de la femelle obtuse , celle du mâle mucronée : dans les in- testins de plusieurs espèces de phoque. Otiion Fabricius cite le fait du cœur d'un phoque fétide, blessé par un harpon, et qui, quoique vivant, ctoit presqwe consumé par plusieurs vers de celte espèce. ûo4 OPH L'O. LEPTURE, O. lepturus , Rudolphi , tab, VII, tig. i et a. Corps de trois pouces de longueur , la tête atténuée , la queue extrêmement fine ; des deux lèvres l'inférieure plus longue que la supérieure. Cette espèce, que M. Rudolphi ne connoît que d'après une figure de ïilesius , a été trouvée dans les intestins du coryphène dorade. M. Rudolphi ajoute encore à ce genre l'O. cristatum , que je ne connois pas, et l'O. sphœrocephalum , Aont M. Nau vient 4e faire un genre particulier sous le nom àt pleurorhynchu s , dans les Mémoires des amis des sciences naturelles de Berlin, vol. 7, pag. 471. (De B.) OPHIOTHÈRES. {Omith.) Ce nom, qui, comme celui d'o- pliiophages , signifie mangeurs de serpens , a été appliqué pap M. Vieillot au genre Secrétaire ou Messager, Serpentarius , Cuv. , et Gjpogeranus , IHig. (Ch. D.) OPHIOXYLON. (Bot.) JNous avons dit, dans un autre Dic- tionnaire, que « Plukenet (Alm. , tab. 210, fig. 1) figure le ludleia occidentalis sous le nom de ophioxylon américain , pour le distinguer des bois de serpens indiens. L'iin de ceux- ci est le type du genre Opliioxjlon , Linn, , auquel Adanson rapporte le caju-ular de Rumphius ; regardé par Linnaeus comme le strjchnos colubrina , mais à tort, selon M. de Jus- sieu. » Voyez Ofhiose et Vomiquier. ( Lem, ) OPHIRE, Ophira. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs polypétalées, de la famille des onagraires , de Voctan-^ drie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel 5 Un involucre à deux valves renfermant trois fleurs ; la co- rolle composée de quatre pétales connivens, renfermant huit étamines avec des anthères ovales; un ovaire inférieur; un style surmonté d'un stigmate échancré. Le fruit est une baie uniloculaire , à deux semences. Ophire d'Afrique; Ophira slricta, Linn. ; Lamck., III. g'en., tab. 295. Petit arbrisseau , dont les tiges sont quadrangulaires , de couleur cendrée, garnies de feuilles opposées, linéaires, lancéolées, roides, coriaces, un peu aiguës, chagrinées en dessus, blanchâtres et presque argentées en dessous, longues d'environ un pouce sur deux lignes de large ; les pétiolescourts, comprimés , presque connivens à leur base , se prolongeant dans la feuille par une grosse nervuçe, d'où résulte un sillon OPH 2o5 Sur ia face supérieure' des feuilles. Les fleurs sont petites, ses- siles ,* axillaires , opposées , réunies au nombre de trois dans un involucre h. deux valves rénifortnes, échancrées et persis- tantes. Les pétales sont oblongs et connivens ; les étaminesde la longueur de la corolle; l'ovaire est hispide , turbiné; le style plus court que les étamines. Cette plante croit e» Afrique, où elle a été découverte par Burmann. (Poir.) OPHISAURE, Ophisaurus. {ErpétoK) D'après les mots grecs ccp/ç, serpent et o-ccvpoç, lézard, Daudin, le premier, a ainsi nommé un genre de reptiles sauriens, qui appartient à la famille des urobènes de M. Duméril, que M. G. Cuvier range dans sa première famille des ophidiens, et que l'on peut re- connoitre aux caractères suivans : Queue conique, arrondie, non distincte du reste dit corps; pas de membres; oreilles marquées à l'extérieur par un tjmpan; écail- les imbriquées, carrées, disposées par rangées longitudinales ; téie couverte de plaques lisses; ail muni de trois paupières; langue extensible, échancrée en croissant à l'extrémité ; un pli longitudi- nal de chaque côté du ventre; anus simple, demi -circulaire et transversal; de petites dents aiguës à chaque mâchoire; point de crochets à venin; deux groupes de dents au fond du palais. D'après ces diverses notes, on distinguera sans peine les Ophisaures des Caméléons, des Sxeluons, des Lézasds, des Iguanes, des Dragons, des Agames, des Geckos, des Axous, des Scinques et des Chalcides, qui ont quatre membres; des Chirotes et des Hystéropes, qui en ont deux; des Tachvdko- mes , qui ont les écailles verticillées; des Orvets, qui n'oht point de tympan, etc. (Voyez ces divers noms de genres, Er- pétologie, Sauriens et Urobènes.) On ne connoît encore qu'une seule espèce dans ce genre; c'est L'Ophisaure \r.NTRAL: Ophisaurus ventralis ; Daudin; Anguis ventralis , Linnaeus; Chamœsaurus ventralis , Schneider; Cœci- lia maculata, Catesby. Corps entièrement cylindrique, un peu •plus gros en devant; queue plus longue que le corps; teinte générale d'un vert jaunâtre ; dos d'un brun ou d"un noir bleuâtre; côtés de la tête et du cou variés et pointiilés de noir; deux points d"un vert clair sur chacune des écailles de la face supérieure du corps et de la queue; taille de deux h trois pieds^ 2oS OPH Cet animal , que les Anglo- Américains appellent glass-stinhc et nos colons François serpent de verre , en raison de l'excessive fragilité de sa queue, est commun dans le sud des États-Unis ^ oii il recherche spécialement les lieux humides et sablonneux et l'intérieur des grands bois. 11 se nourrit d'insectes , de vers et d'autres petits animaux , et n'est nullement dange- reux. Comme son cœur n'a qu'un seul ventricule, il ne sauroit faire partie de l'ordre des ophidiens , qui en ont deux, mais dont il se rapproche pourtant par la forme générale du corps et par le défaut de membres. (H. G.) OPHISPERMUM, {Bot.) Ce genre de Loureiro paroît con- génère de Vaquilaria dans La famille nouvelle des samydées,) dont il diffère par son calice à six divisions au lieu de cinq , son stigmate bifide et ses graines prolongées de côtes en une aile ayant la forme d'un serpent j d'oi'i lui vient son nom. (J. ) OPHISURE, Ophisurus. {Ichthjol.) En prenant pour type» un animal dont le philosophe de Stagire, Aristote, a parlé sous la dénomination d'o;p/ç ^aXcItIiûç-, et que l'illustre natu- raliste d'Lîpsal avoit rangé parmi les murènes, M. le comte de Lacépède a ainsi appelé un genre de poissons qui appar- tient à la famille des péroptères de M. Duméril , et à celle des nialacoptérygiens apodes anguilliformes de M. Cuvier. Il présente les caractères suivans: Squelette osseux; branchies c^arnies d'une opercule et d'une mem- brane; pas de catopes , ni de nageoire caudale; corps long, grêlé et cylindrique ; peau épaisse ; écailles peu apparentes , presque in- sensibles; nageoires pectorales implantées au-dessus de l'ouverture des ouïes; queue terminée en poinçon; tète petite ; narines tabulées^ Les poissons du genre Ophisure sont donc faciles à séparer des xA.NGuiLLES, des Congres, des Ophipies, des Anarrhiques ^ des Ammodytes, des Stromatées, des Rhombes^ des Macrogna-^ THES, des CoMÉPHOREs, dcs MoNOPtEREs , des Aptéronotes, des Régalecs, qui ont une nageoire caudale; des Aptérich- THEs, qui sont absolument dépourvus de nageoires; des No- TOPTÈREs , qui ont le corps comprimé; des Gymnonotes, qui sont privés de la nageoire dorsale; des Leptocéphales et des MuR.iENOPHiDEs, qui manquent de pectorales; des Trichtures , OPH 2C7 qui n'ont point fl'anale. (Voyez ces différens mois, ainsi que Pantopteres et Péroptères.) Parmi les espèces contenues dans ce genre, nous citerons : Le Serpent de mer taché : Opliisurus ophis , Lacépèrle; Mu- rœna ophis , Linnœus. Museau grêle et pointu; dents aiguës; tranchantes et recourbées; dos brun; rentre argenté; corps couvert de grandes taches rondes ou ovales. Ce poisson, qui atteint la taille de trois ou quatre pieds, quia beaucoup de ressemblance avec les reptiles ophidiens ^ par la forme svelte de son corps, par ses couleurs gracieuses, par la nature de ses mouvemens sinueux, vifs et rapides, ha- bite les mers d'Europe, au milieu des plantes marines, où il se tient à l'affût des vers et des petits poissons. Forskal, qui l'a vu à Smyrne , à Constantinople et dans la mer Rouge, nous apprend que les Arabes de Lohiea le nomment/tz?-, et ceux de Dsjidda, uus. Le Serpent de mer unicolore : Ophisuriis serpens^ Lacépède; Murœna serpens , Linnaeus; c(p/ç ■SrctXcirliûç , Aristote; Serpens mariniis, Salviani. Dents aiguës et tranchantes; dos brun; na- geoires dorsale et anale bordées de noir; ventre argenté; point de taches; taille de cinq à six pieds et plus ; grosseur du bras. Ce poisson habite la mer Méditeîranée, dans les eaux de la campagne de Rome en particulier. Il ressemble beaucoup au précédent par la nature de ses habitudes et de ses mou- vemens. L'Ophisuré FAsciÉ, Ophisums fasciatiis , Lacépède* Museau un .peu pointu; mâchoire supérieure avancée; nageoires \)vc^ torales arrondies et très -peti tes ; corps un peu comprimé et très-délié; vingt-cinq bandes transversales, séparées l'une de l'autre par des intervalles moindres que leur largeur. Ce poisson a été décrit par M. de Lacépède d'après un in- dividu conservé dans la collection donnée naguère à la France par les États de Hollande. L'Ophisuré colubrin : Opkisiirus colubrinus, N. ; Murœnopkis colubrina , Lacépède; Murœna colubrina , Linnœus. Nageoires pectorales fort peu apparentes; dents obtuses; museau pointu; yeux très-petits ; mâchoires égales; nageoire dorsale très-basse et commençant à la nuque; corps entouré de trente zones, 2o8 OPH qui sont alternativement d'un brun hoirâtfe et d'un brun mêlé de blanc ; dessus de la tête d'un vert jaunâtre; iris des yeux doré; anus plus près de la tête que de la nageoire de la queue. Ce poisson, dont la grandeur peut être comparée à celle de l'anguille, a été rencontré par Commerson au milieu des ro^ chers détachés du rivage , qui environnent la Nouvelle-Bre- tagne et les îles voisines. On le trouve aussi près des côtes d'Amboine. Sa morsure eist dangereuse, mais sa chair est un aliment délicat. (H. C.) OPHITE. {Min.) Ce nom n'est pas entièrement scientifique; il est aussi employé dans les arts pour désigner la roche à laquelle nous l'appliquons exclusivement. Cette roche a été aussi nommée xerpenlin , qui veut dire en latin la même chose qu'ophite en grec ; on l'a aussi appelée porphyre vert , et c'est sous le nom de Griinporphir qu'elle est désignée par quelques minéralogistes de l'Ecole allemande. D'autres, tel que M. Léonhan' ', ne distinguent pas cette espèce du por- phyre rouge et des autres roches nommées porphyres, et regardent l'ophite comme une simple variété de couleur de cette roche. De S-ussure , MM. d'Aubuisson et Cordier n'ont p\)int partagé cette opinion ; ils pensent au contraire que la base de l'ophite est une pierre d'une nature particulière. L'Ophite est une roche empâtée , mais formée par voie de dissolution et de cristallisation confuse, dont la pâte est d'une couleur verte plus ou moins foncée, à texture fine , offrant les caractères du pétrosilex et ceux de l'amphibole ou du pyroxtne , réunis, et enveloppant des cristaux déterminables de felspath ordinairement compacte. hesparties constituantes accessoires de cette roche sont: l'am- phibole distinct, le quarz, mais rarement en petits grains transparens. Les parties éventuelles sont : la calcédoine en nodules gri- sâtres, à écorce verdâtre, quelquefois des grenats? La pâte est compacte , homogène. M. Cordier la regarde comme une wake à grains fins, endurcie par de la calcé-* » Charakieristik der Felsarten. Heidelberg , 1823,, Seile ?.ir>' OPH 209 floine. L'amphibole n'y est pas reconnoissable , mais on y découvre quelquefois de très -petits cristaux de pyroxène translucide et d'un beau vert. Les cristaux de felspath , qui y sont très -également disséminés, et qui lui donnent une structure porphyroïde , sont plus ou moins gros, à texture presque toujours compacte ; ils sont intimement liés à la pâte , et quelquefois même ils ne s'en distinguent qu'avec peine, ce qui prouve que la pâte et les cristaux sont de formation contemporainek La cohésion des parties est grande, la roche est donc très- solide; elle n'est cependant pas toujours diflicile à casser. La cassure est égale , unie , c'est-à-dire , qu'elle traverse égale- ment la pâte et les cristaux : elle est quelquefois écailleuse. L'ophîte est très- dur , d^une dureté à peu près égale dans toutes ses parties, ce qui, réuni à la finesse delà pâte, donne à certaines variétés la faculté de recevoir un poli assez beau et très-égal., La couleur de l'ophite est essentiellement verte ou ver- dàtre; c'est un vert sale, ou brunâtre, ou grisâtre. Les cris- taux de felspath ont souvent la même couleur que la pâte, mais avec un ton plus pâle : ils sont quelquefois grisâtres et rougeàtres. L'ophite est plus ou moins fusible , à la manière du felspath . en émail grisâtre. Il est peu susceptible d'altération. Il passe au porphyre proprement dit, lorsque Sa couleur, d'un vert sombre indéterminé, passe au rouge sombre, mais surtout à l'eurite porphyroïde , et il arrive souvent qu'on ne peut dire précisément à laquelle de ces deux sortes de roche composée on doit rapporler certaines roches. L'ophite, moins répandu, moins connu des anciens, ou peut-être moins bien indiqué que le porphyre, a été em- ployé aux mêmes usages d'orneniens que cette roche. On le trouve dans les anciens monumens. On en ornoit les jîalais.? on en faisoit des vases, des coupes j etc. On ne sait pas de quelle carrière, ni même de quel pays, les anciens retiroient la roche que les Italiens nomment por- Jido verde antico , qui est notre ophite. Pline, plaçant cette roche parmi les marbres, c'est-à-dire, 36. 14 OPH parmi les pierres polissablts , dit que la différence qu'il y a entre l'aphite et les autres marbres, c'est qu'il est marqué de taches à la manière des serpens , d'où lui est venu son nom. Il en distingue deux sortes, l'un mou et blanc, l'autre noirâtre et dur. Il paroitroit que la première sorte se rapporteroit à la serpentine ou plutôt aux ophiolites, et la seconde à la roche que nous décrivons ici sous le nom d'ophite. Cela paroit d'autant plus vraisemblable que Pline ne parle nulle part des porphyres verts, roche qui devoit être connue des Romains, à en juger par la quantité de débris qu'on en trouve dans différentes parties de l'Italie. J-'ariétcs. Ophite antiqce. Pâte verte, compacte, homogène, opa- que; Cristaux de felspath verdàtres. La pâte a la cassure écailleuse. C'est cette variété que les anciens ont employée comme pierre d'ornement; on en trouve des débris dans toutes les ruines des villes antiques, et notamment aux environs de la ville d'Ostie, dans les États romains. On ne connoit plus, comme on vient de le dire , les carrières d'où les Romains extrayoient cette roche. On suppose que c'c-toit des mon- tagnes qui bordent la mer Rouge du côté de TÉgypte. Il paroît que ces carrières pouvoient fournir des pièces d'une très-grande dimension, puisqu'on cite deux colonnes de cette matière dans le palais des conservateurs au capitole de Rome, qui ont près de quatre mètres de hauteur. Ophitë varié. Pâte d'un vert brun , grenue, amphiboli- que , avec des cristaux de felspath blancs, gris ou verdàtres. C'est ctlui-ci qui contient du quarz , de l'amphibole, du mica, des grenats, v:ic. Exemple. Dans les Pyrénées au Tourmalet, vallée de Uar- rège , au-dessus du lac d'Oncet. 11 a une pâte verte , grenue , avec quelques pyrites et des cristaux de felspath blancs. On en trouve encore dans d'au- tres lieux de cette ch.iîne de montagnes. A Saulieu dans le ISlorvan , en France. A Rubeland , et en morceaux roulés dans la Bode, au Harz. Pâte yerte foncée et cristaux de felspath blanc. OPH 2U A Planitz, en Saxe. Il renferme du quarz et des nodules de calcédoine. De Niolo, en Corse. A pâte verte, grenue , amphibolique, et cristaux verts. Du même lieu. Pâte verte, compacte; gros cristaux de feispath blanc , et gros grains de quarz. Dans les Vosges, à la Chevelny, sur la hauteur de Frôle, en Comté. A pâte d'un vert obscur et cristaux de felspath vert -pâle. Il passe à la diabase verdàtre granitoïde , et on l'appelle alors granité vert. Du Mont-Viso, en Piémont. Il est d'un vert poireau, taché de blanc et de points rouges, qui sont dus à des gre- nats disséminés. (Brard , Pierres d'ornemens.) (B.) OPHITINE. ( Min. ) C'est le nom que de la Métherie donnoit à la base de l'ophite ou porphyre vert. ■(B.) OPPIIURE (Bot,); Ophiurus, Gasrln. fils, CarpoL, 3 , pag. 3 ; R. Brown, I\oy. Holl., pag. 206; Pal. Beauv. , Agrost., pag. 116. Quoique ce genre ait le port et la plupart des caractères des rottboellia. qui paroit former un genre assez naturel, ce- pendant Gaertner fils en a retranché plusieurs espèces pour en former son genre Ophiurus , qui a été adopté par R, Browu etBeauvois. 11 diffère des rottboellia en ce qu'il n'existe qu'un seul épillet au lieu de deux dans chacune des cavités du rachis. Cet épillet renferme deux fleurs, une extérieure mâle ou stérile; une intérieure hermaphrodite, Ga?rt!U'r n'en cite qu'une seule espèce , qui est le rottboellia corjmbosa de Linnaeus. Beauvois y ajoute le rottboellia pannonica. , incur^'ata, cjdindrica du même auteur. Voyez Rottboli.e. (Poîr.) OPHIURE , Ophiurus. (Actinoz.) Genre de stellérides établi par M. de Lamarck pour uft certain nombre d'espèces d'étoiles de mer, qui diffèrent un peu des autres par la forme alongée serpeutifunne des rayons qui bordent le corps, et que l'on peut caractériser ainsi : Corps arrondi, déprimé, quinqué- partite, couvert d'une peau coriace et pourvu dans sa cir- conférence de rayons, presque constauanent au nombre de cinq, très-longs, très-grêles, articulés, sans sillon inférieur. Bouche au milieu de cinq fentes fort courtes, ne dépassant pas le diamètre du corps, et pourvues sur les bords de ven- touses papilliforines peu nombreuses. D'après cette définition les ophiures appartiennent à cette 212 OPH section des siellérides dont le corps est distinct des appen- dices qui servent à la locomotion , et où ces appendices sont dépourvus de sillons garnis de ventouses papilliformes à leur partie inférieure ; mais elles difièrent des deux autres genres que M. de 1-amarck y établit, c'est-à-dire, des comatules, parce que les rayons sont indivis, et des eurvales, parce qu'il n'y en a pas un second rang plus petit au-dessus du rang principal. Au reste, ces rayons toujours fort longs, souvent assez comparables à des queues de serpens, sont couverts d'écaiilesou de tubercules; ils peuvent être pourvus dans leur longueur, et de chaque côté, d'une série de pa*- pilles peu apparentes ou d'épines plus ou moins longues qui les rendent comme pectinëes. Les ophiures paroissent avoir des habitudes un peu diffé" rentes de celles des comatules et même des euryales ; elles se servent de leurs rayons pour marcher, en en accrochant un ou deux à l'endroit vers lequel elles veulent arriver, et en se tirant ensuite avec eux ; mais elles ne les emploient pas pour saisir la nourriture et pour la porter à leur bouche. On trouve des espèces de ce genre dans toutes les mers. Elles ne sont jamais d'une bien grande taille. M. de Lamarck, qui en caractérise douze espèces, les divise en deux sections, d'après l'état convexe ou aplati des rayons en dessus. * Rajons arrondis ou convexes sur le dos, L'O. nattée; O. texturata, de Lamk. , Enc. méth., pi. 1^3, fig. 2 et 5. Ophiure à rayons subulés , arrondis, lisses, pour- vus inférieurement d'écaillés disposées sur trois rangs et de papilles latérales déprimées fort petites. Des mers d'Europe. L'O. LÉZAR.DELLE; O. lacertutu , de Lamk., Enc. méth., pi. 122 , fig. 4, et pi. 123 , fig. 3. Assez grande espèce, à rayons alongés, subulo- cylindriques, presque lisses, couverts d'é- cailles imbriquées et pourvus latéralement de papilles ex- trêmement courtes , souvent déprimées. Cette espèce est quelquefois d'une seule couleur roussàtre et d'autres fois panachée d'orange et de brun. Elle vient aussi des mers d'Europe. L'O. épaissie; O. incrassata , de Lamarck. Assez grande ophiure dont le corps est large, subpentagone, pourvu de OPH 2i5 cinq plaques rhomboïdales autour de la bouche , et de rayons épais, alongés, subulés, garnis sur les côtés d'épines de la largeur du rayon. Couleur jaunâtre. Du voyage de Péron et Lesueur. L'O. ANNULAIRE ; O. annulosa , de Lamk. Ophiure de cou- leur brune avec des rayons alongés, subulés, arrondis, pour- vus de chaque côté d'épines comme articulées par les an neaux colorés dont elles sont bigarrées. Du voyage de Péron et Lesueur. L'O. marbrée; O. marmorata, de Lamk. Ophiure dont le disque est radié par dix lignes, la couleur variée de blanc et de brun, et dont les rayons sont pourvus d'épines laté- rales plus courtes que leur largeur. Du voyage de Péron et Lesueur. ^ '^ Tlayons aplatis sur le dos. L'O. HÉRISSÉE; O. echinata, de Lamk., Enc. méth. , pi. 124, fig. 2 et 3. Ophiure noirâtre, granuleuse sur le disque; les rayons pourvus d'épines épaisses, ouvertes, sur quatre rangs, et un peu plus longues que la largeur du rayon. De FOcéan des Antilles et de l'Atlantique. M. de Lamarck .rapporte encore à cette espèce une variété qui a le dos lisse et les épines plus grêles, ainsi que VAsterias nigra de Muller , Zool. Dan., 3, p. 20, tab. gS , dont les rayons sont plus atténués vers l'extrémité. L'O. scoLOPENDRiNE ; O. scolopcndrina , de Lamk. Grande ophiure, à disque orbiculaire, scabre par les points proé- minens de son dos; les rayons longs, très-hérissés d'épines ouvertes, tachetés et bigarrés. Des mers de l'Islc-de-France. L'O. i.ongipède; o. longipeda, de Lamk. Disque petit, orbiculaire, marqué de dix facettes cunéiformes et pourvus de rayons extrêmement longs, avec des épines blanches et ouvertes. Des mers de l'Isle-de-France. L'O. NÉRÉiniNE; O. nereidina , de Lamk. Disque très-petit; pentagone, quinque-silloné sur le dos; rayons très-longs, a articles très-étroits et ciliés par des épines. Couleur bleuâtre. Des mers australes. L'O. ciLiAiRE : O. ciliaris, Linn. ; Link, Stell. mar. , (ab. 04, fig. 56. Assez petite espèce dont les rayons sont pourvus :^14 OPH d'épines menues comme des poils-, assez longues, ouvertes, qui les font paroitre comme plumeux. Des mers d'Europe et de rOcéan austral. L'O. ÉCAiî.LEUsE : O. squamata, de Lamk. ; Asterias aculeata? Li?n). ; Mull., Zool. Dan., 3 , p. 29, t. 99. Disque orbicu- laire, assez lisse; les rayons couverts en dessus de larges écailles imbriquées et pourvues d'épines plus courtes que leur largeur sur quatre rangs. Couleur blanchâtre. Des mers d'Europe et de l'Océan atlantique. L'O. CASSANTE ; O. fraiyilis, Mull. , Zool. Dan. , 3 , p. 28 , tab. 98. Disque épineux en-dessus, orbiculaire , partagé en dix aires par autant de lignes; rayons subulés , linéaires, comme pectines sur les côtés par des épines elles-mêmes serruleuses. De l'Océan boréal. (De B.) OPHRIAS, OPHRIE. (Erpét.) Noms de pays d'un serpent du genre Boa. Voyez Boa, (H. C.) OPHRTS, Ophrys. Linn. (Bot.) Genre de plantes monoco- tylédones, de la famille des orchidées, Juss. , et de la synan- drie monandrie, Linn. , qui a pour principaux caractères : Une corolle de six: pétales inégaux, trois extérieurs et trois inté- rieurs; dans ces derniers deux pareils, et le troisième (labcUe ou nectaire) plus grand que les autres, £talé ou pendant, placé à la base du style et dépourvu d'éperon; une seule étamine, placée au sommet du style, formée d'une anthère à deux loges adnées à la partie supérieure du style; un ovaire infère , surmonté d'un style en colonne ; une cap- sule uniloculaire , à trois valves , s'ouvrant lonL'tudinale- menl par trois fentes et contenant des grai;.vj nombreuses et très- petites. Les ophris sont des plantes herbacées, à racines formées le plus communément de tubercules arrondis; leur tige estsimple, cylindrique, garnie de feuil'es entières, engainantes, et leurs fleurs, très-souvent d'un aspect singulier , sont disposées en épi terminal. C'est principalement dans la forme et dans la couleur du labelle que les fleurs d'ophris présentent des res- semblances bizarres. Tantôt l'œil trompé croit voir au sein de la fleur une mouche, une abeille, une araignée; quelquefois e'est comme une petite figure d'homme , qui paroît y être siis~ pendue. OPH 8i5 Linnseus, dans son Species pluntarum, avoil mentionné dix- liuit espèces cVopliris; mais , d'après la réforme établie dans les orchidées par Swartz, il n'est plus resté dans ce genre que quatre des espèces Linnéennes ; toutes les autres ont été reportées dans d'autres genres. Aujourd'hui, malgré la réforme dont il vient d'être parlé, les découvertes des botanistes venus depuis Linnseus , ont plus que doublé les espèces de ce qu'elles étoient d'abord , et on en compte environ quarante. Il est vrai que Vophrjs insectifera, Linn., a été divisé par les modernes en huit à dix espèces. Ophrïs a un tuberccle : Ophrfs monorchis, Linn., Spec, 1042; Flor. Dan., tab. 102. Sa racine est formée, non d'un seul tubercule, comme le disent la plupart des auteurs, mais bien de deux tubercules, dont l'un donne naissance à la tige, et dont le second, ou celui de l'année destinée à rem- placer le premier lorsque celui-ci se sera épuisé à nourrir la tige, est placé à quelque distance, de sorte que le plus sou- vent, lorsqu'on arrache la plante sans prendre la précaution d'enlever en même temps une certaine quantité de terre , on ne trouve que le premier tubercule, et le second reste dans la terre , ce qui a donné lieu à l'erreur que cette espèce faisoit exception aux autres, dont les racines, lorsqu'elles sont tu- berculeuses, sont toujours, dans le moment de la floraison, formées de deux tubercules rapprochés l'un de l'autre. La tige est grêle, haute de trois à six pouces , chargée d'une petite feuille étroite et garnie à sa base de deux feuilles lancéolées. Les fleurs sont petites, d'un vert jaunâtre, et leur labelle est trifide. Cette espèce croît en France et en d'autres par- ties de l'Europe, dans les prés des montagnes. Ophrïs des Alpes: Ophrys alpina, Linn., Spec, i5l\2 ; Jacq., Hort. Vind. , tab. 9. Sa racine est formée de deux tubercules ovoïdes , rapprochés : elle produit cinq à six feuilles linéaires, aussi longues que la tige, qui est nue, haute seulement de deux à trois pouces, terminée par cinq à six fleurs d'un vert jaunâtre, rapprochées en épi court. Les cinq divisions supé- rieures ou latérales de la corolle sont rapprochées ou con- fluentes, et le pétale inférieur ou labelle est lancéolé, entier, chargé seulement d'une petite dent de chaque côté. Cette plante croît dans les prairies des montagnes Alpir.es de l'Eu- rope, 2i6 OPH Ophris homme- PENDU: Opkrys antropoi)hora , Linn. , Spec, i543 ; Flor. Dan. , tab. io3. Sa racine, formée de deux tuber- cules ovoïdes , rapprochés , produit une tige cylindrique , parfaitement glabre comme toute la plante , haute de huit à quinze pouces. Ses feuilles sont lancéolées, les ujies radicales, les autres disposées dans la partie inférieure des tiges. Ses fleurs sont jaunâtres , nombreuses, accompagnées de bractées plus courtes que l'ovaire, et disposées en un épi terminal , assez long; elles représentent, en quelque sorte, un homme sus- pendu par la tête ; les cinq pétales supérieurs, d'un blanc jau- nâtre, connivens, forment la tête, et le labelle, d'un jaune foncé et ferrugineux, simule le corps et les quatre membres. Cette espèce croît dans les prés, en France, en Suisse, en Italie, etc. Elle fleurit en Mai et Juin. Ophris mouche : Ophrys myodes , Jacq. , Icon. rar., tab. 71 ; Oplirys insectifera niyodes , Linn., Spec, i343. La racine, de même que dans l'espèce précédente et les suivantes, est for- mée de deux tubercules. La tige est haute de huit à douze pouces, munie, dans sa partie inférieure, de quelques feuilles lancéolées ou quelquefois ovales-lancéolées. Les fleurs sont peu nombreuses, disposées en épi lâche et accompagnées de brac- tées linéaires-lancéolées , aussi longues ou plus longues qu'elles. Les pétales sont ouverts, les trois extérieurs lancéolés, d'un vert blanchâtre , les deux intérieurs linéaires et rougeâtres ; le labelle, représentant en quelque sorte une mouche, est pen- dant, pubescent , d'un pourpre foncé, parfagé en trois décou.- pures , dont la moyenne beaucoup plus grande et à deux lobes arrondis. Celte espèce croit sur les collines et dans les pâtu- rages des montagnes, en France, en Allemagne, en Angle- terre, etc. Ophris jaune: Ophrys lutea, Cavan., Icon., 2, pag. 46, tab. 160; Ophrys insectifera , s, Linn., .Spec. , i343.Sa tige est cylin- drique, glabre, haute de six à huit pouces, garnie, dans sa partie inférieure, de cinq à six feuilles ovales -oblongues et terminée dans sa partie supérieure par trois à six fleurs très- brièvement pédicellées, placées dans l'aisselle d'une bractée foliacée, et disposées en un épi lâche. Les trois jiétales extérieurs sont ovales, verdàtres , un peu inégaux; les deux intérieurs sont oblongs, obtus, jaunâtres, plus courts ; le pétale inférieur OPH 217 ou le labelle, plus grand que tous les autres, est pubescent, d'un beau jaune sur ses bords, brunâtre dans son milieu ,avec deux taches ovales -oblongues et glabres; il est, d'ailleurs, ovale-arrondi , découpé en trois lobes , dont le moyen , un peu plus large que les autres, est échancré. Cette plante croit natu- rellement en Espagne, en Portugal, en Italie et dans quelques parties du Midi de la France. Ophris araignée; Ophijs aranifera, Smith , Flor. Brif. ,939. La plupart des feuilles de cette espèce sont ovales-lancéolées, radicales ou disposées dans la partie inférieure de la tige; celle- ci est cylindrique , haute de huit à douze pouces , garnie dans sa partie supérieure de quatre à six fleurs, rarement plus, disposées en épi lâche et munies de longues bractées. Les trois pétales extérieurs sont étalés, oblongs, verdàtres ; les deux intérieurs sont plus courts, glabres; le pétale inférieur ou le labelle, qui imite en quelque sorte l'abdomen de certaines araignées, est ovale, convexe, échancré à son extrémité, velu, d'un brun ferrugineux, chargé un peu au-dessus de sa base de deux petites tubérosités en forme de cornes, et marqué dans son milieu de deux raies glabres et parallèles. Cette phinte croît dans les pâturages et sur les bords des bois, en France et dans plusieurs parties de l'Europe; elle fleurit en Avril et Mai. Ophris abeille; Ophiys apifera , Smith , F/or. Brit. , gSB ; Vaill., Bot. Par., tab. 3o, fig. 9. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente ; mais elle en diffère par des ca- ractères constans. Ses pétales extérieurs sont de couleur rose, marqués de trois lignes vertes; les deux pétales intérieurs sont lancéolés, moitié plus courts, verdâtres , velus ; le labelle est arrondi, convexe, velu, d'un pourpre ferrugineux, marqué de raies jaunâtres, partagé en cinq lobes inégaux, l'inférieur prolongé en pointe recourbée en dessous. Cette plante fleurit en Mai et Juin. On la trouve dans 'es pâturages et sur les bords des bois, en France et dans plusieurs parties de l'Europe. Les formes singulières et en même temps assez jolies des fleurs des ophris mériteroient à ces plantes une place dans nos jardins , et cependant on ne les y voit jamais ou presque jamais. Elles se refusent, dit-on, à la culture, et périssent sous la main du jardinier qui leur prodigue ses soins. Cela indique assez la manière dont il faut les traiter. L'amateur.. 218 OPH qui aura le désir de les posséder, devra, pour se les procurer, les faire arracher dans les lieux où elles se trouvent sauvages , et leur consacrer dans son jardin une place séparée, où il les abandonnera à la nature. On peut les mettre, soit dans des pièces de gazon, soit dans des plates-I)andes situées aux bords des bosquets , dont on fait seulement arracher les mauvaises herbes , mais dans lesquelles on ne fait jamais mettre la bêche. Les bulbes des ophris ne sont pour nous d'aucun usage. For- mées en grande partie de fécule amylacée , comme celles des orchis, elles ont les mêmes propriétés et peuvent, comme elles, être employées à faire du salep. ( L. D. ) OPHTALMICA. (Bot.) Voyez Ocularia. (J.) OPIER. {Bot.) Voyez Obier. (L. D.) OPIK. ( Ornith. ) Ce nom groenlandois est appliqué par Othon Fabricius au harfang ou hibou d'Islande, d'Anderson, strix njctea, Linn., qui se nomme aussi opirksoak , et par Oth. Fr. Muller au _/à/co nonvegicus. (Ch. D. ) OPILE, Opilo. (EiUorn,) Nom donné par M. Latreille à un genre d'insectes coléoptères pentamérés de la famille des térédyles ou percebois, et qui correspond à celui des Tilles. Voyez ce mot. (C. D.) OPILIA. (Bot.) Genre de plantes établi par Roxburg. La fleur a un petit calice d'une seule pièce, dont le limbe est bordé par cinq dents: ses péiales, au nombre de cinq, lui adhèrent et le débordent; ils sont alternes, avec cinq écailles plus intérieures, que l'auteur qualifie de nectaires, et qui ontlamêmeconslruction; cinq étamines, également insérées au calice, sont opposées aux pétales. L'ovaire, simple et libre, ou non adhérent , est couronné immédiatement par un stig- mate non divisé. 11 devient une baie portée sur un pivot, moins grosse qu'une cerise, et contenant une seule graine dont l'intérieur n'est pas connu. Ce genre ne contient jus- qu'à présent qu'une espèce, qui est un petit arbre de la côte de Coromandel, à feuilles simples et alternes, à fleurs axil- laires en grappe, qui est couverte de bractées dont chacune recouvre trois fleurs. Ce genre paroit appartenir à la famille des rliamnées, dans la section des vraies rhamnées, carac- térisé par l'opposition des eianiines aux pétales; mais, pour OPI 2nj déterminer avec précision ses affinités, il faudroit connoitre l'intérieur de la graine. (J.) OPINA WK. (Bot.) Nom d'une racine de Virginie, cité par C. Bauhin , qui croit que c'est le papas d'Acosta, miiiii- tenant reconnu pour la pomme de terre, solanum tubervsinn. C'est \''op''nach de la Caroline. (J.) OPIONKA. (Bot.) Dans la province russe de Mourom on nomme ainsi une espèce d'agaricus, agaricus fragilis , que les habitans mangent sans aucun inconvénient. (Lem.) OPlPlXCAN.(Orm"i/t.)Toutceque Fernandez, p. 44 , chap. 1 47 , dit de cette espèce de canard , se borne à annoncer que son plumage est varié de noir et de cendré, et qu'elle a le bec rougeàtre et les pieds roussàtres. (Ch. D.) OPIPTÈRE, Opipterus. (Malacoz.) M. Rafinesque , Journ. encycl. de la Sicile , douzième et dernier numéro , et Journ. de phys. , tom. 89, p. i5i , propose sous ce nom un genre de mollusques nu, auquel il assigne pour caractères: Corps na- geant, déprimé, sans tête; une grande aile horizontaie posté- rieurement, deux longs tentacules inégaux, non rétraotiles antérieurement, la bouche entre eux; et qu'il paroit placer parmi les ptéropodes, dont il diffère, dit -il, par l'absence de tête et de branchies. Il cite pour exemple, l'O. hicolor , qui a deux pouces de longueur, de couleur hyaline, les ailes rougeàtres, et qui provient des mers de la Sicile. Quoique celte description soit extrêmement incomplète, il me semble cejiendant que ce genre est établi sur le même mollusque qui a servi à l'établissement du genre Gastéroptère de Meckel. (De B.) OPIS. (Foss.) L'on ne coanoit de ce genre de coquille bivalve qu'une portion d'une valve où se trouvent le sommet et la charnière; ils annoncent une coquille cordiforine, à côtés déprimés, à valves portant une carène comprimée sur le dos et à sommets élevés et très-courbés. Au-dessous de ces derniers il se trouve une grande dent cardinale aplatie, saillante et couverte de stries lâches, et à côté un espace vide pour recevoir une dent pareille de l'autre valve. M. de Lamarck avoit ri.rigé cette coquille dans Its trigo- nies etPavoit nommée trigonie cardissoïde (Anim. sans vert. , lom. 6, page 63, 1.'* part.); mais comme elltt ne réunit aucun 320 OPI des caractères des trigonies ni ceux d'aucun des genres con- nus, nous avons fait figurer dans l'atlas de ce Dictionnaire, ce morceau, que nous possédons, et nous proposons de signaler pour lui, sous le nom d'Opis, un nouveau genre dont on ne pourra assigner tous les caractères que lorsque l'on sera par- venu à se procurer des coquilles entières. Ce morceau est ferrugineux et paroît provenir de couches plus anciennes que la craie. Il indique que la coquille dont il dépend pourroit avoir deux à trois pouces de longueur. (D. F.) OPISTHOCOMUS. (Ornith.) Ce nom, qui désigne une huppe occipitale, a été donné par Hoffmansegg , et adopté par lUiger, pour désigner l'hoazin, phasianus cristalus , Gmel. (Ch. D.) OPISTHOGNATHE, Opistognathus. (Ichthjol.) M. Cuvier a récemment créé sous ce nom, et dans la seconde famille des acanthoplérygiens, celle des gobioïdes , un genre de poissons reconnoissables à la formç générale, et surtout au museau court des blennies , dont ils ne se distinguent que par des os maxillaires très- grands, et prolongés en arrière en une es- pèce de longue moustache plate. Leurs dents, dont la rangée extérieure est plus forte, sont en râpe à chaque mâchoire. Leurs catopes, placés précisément sous les pectorales, n'ont que trois rayons. Ce genre, qui doit être placé entre les gonnelles et les anarrhiques, ne renferme encore qu'une espèce qui a été rapportée de la mer des Indes par le célèbre voyageur Son- nerat, c'est V Opistognathus Sonnerati de M. Cuvier. (H. C.) OPISTHOLOPHUS. {Ornith.) Ce nom, qui annonce, ainsi q^u' opislhocomus , une crête occipitale, a été donné comme terme générique, par M. Vieillot, à une espèce de jacana , parra chavaria , Linn., qu'il a placée à la suite du kamichi, en lui indiquant pour caractères particuliers: Un bec plus court que la tête, garni de plumes à la base, conico-convexe, un peu voûté , courbé à la pointe ; le lorum nu ; les ailes épe- ronnées; les doigts extérieurs unis à la base par une mem- brane; la queue étagée. (Ch. D.) OPIUM. [Bot,) Voyez Pavot. (L. D.) OPIUM. {Chim.) Voyez Morphine et Narcotine, t. XXXIII, pag. i5, (Ch.) OPL 521 OPLlSMÈNË, Oplismenus. (Bot.) Genre de plantes mono- cotylédones, à fleurs ghimacées, de la famille des graminées, delà triandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Des épillets à deux fleurs sans involucre ; les deux valves calicinales membraneuses etaristées; une fleur herma- phrodite , dont la valve inférieure est acuminée, mucronée; une fleur stérile à une ou deux valves; l'inférieure aristée; trois étaraines ; deux styles. De Beauvois a établi ce genre pour une plante qu'il avoit découverte dans le royaume d'Ovvare. Il a de très'grands rap- ports avec les panics. Plusieurs espèces de ces derniers doi- vent en être retranchées pour être placées dans ce nouveau genre ; telles sont les panicum hirtellum , Burmanii , composilum , undulatifolium, bromoides .foUaceum , etc. Ce genre est le même que celui de Rob. Brown , établi sous le nom d'Orthopogon, auquel cet auteur a ajouté plusieurs espèces découvertes à la Nouvelle-Hollande ; tels que Vorthopogon œmulus , Jlaccidus , imbeciilis , etc. Oplismène d'Afrique; Oplismenus africanus , Pal. Beauv. , Flor. d'Oware et Bénin , vol. 2 , pag. 1 5 , tab, 68 , fig. 1 . Cette plante a de très-grands rapports, par la disposition et la forme de ses épis, avec \e panicum loliaceum , Encycl. Elle s'en dis- tingue par le bouquet de poils que portent les fleurs et leur pédoncule. Les tiges sont glabres, rameuses , un peu couchées à leur base; les feuilles planes, glabres , pileuses sur leur gaine et à son orifice , élargies, lancéolées . longues d'environ un pouce et demi ; les fleurs point géminées ; les épillets pi- leux à un de leurs côtés, ainsi que leur rachis ; les valves du calice surmontées d'une arête longue etroide. Cette plante croit dans les royaumes de Bénin et d'Oware. Oplismène hérissé : Oplismenus liirlellum, Beauv.; Panicum hirtellum, Linn. Plante des Indes orientales, dont les tiges sont ascendantes , articulées ; les feuilles planes, lancéolées, aiguës, longues de huit à dix pouces , presque glabres , un peu pileuses à feutrée de leur gaine; les épis droits, alternes, sesslles , munis d'une petite loufTede poils à leur base; les valves ca- licinales pourvues chacune d'une arête, celle de la valve ex- térieure fort longue. y Opliïmènb BROMOiDE : OpUsmcnus bromoides, Beauv. ; Panicum 222 OPL Iromoides, Encych ; Hippogrostis amhoinensis , Rlimph., Aml.^ 6, tab, 5, fig. 3. Cette espèce a une tige d'environ un pied de longueur; elle est grêle, un peu rameuse, nue dans sa partie supérieure. Les feuilles sont courtes, planes, lancéo- lées, chargées de poils longs et rares ; les épis sessiles, alternes, au nombre de trois ou quatre, chargés sur leur axe de filets nombreux, un peu longs et blanchâtres, qui les font paroitre très-velus; les valves calicinales munies d'arêtes. Cette espèce croît à risle-de-France et dans celle d'Amboine. Oplismène composé : Oplismenus composifus ^Beauv.; Panicum compositum, Linn. Plante de Ceilan , dont la tige est rampante , puis ascendante, filiforme; les feuilles sont courtes, larges, lancéolées. L'épi commun est composé de quatre ou cinq au- tres petits épis alternes , distans, serrés contre l'axe; les fleurs sont unilatérales; les valves du calice lancéolées, un peu cari- nées, mucronées, pourvues d'arêtes inégales. Oplismène pied-de-paon ; Oplismenus crus pa^'onis , Kunth in Humb. etBonpl., Nov. gen. , i , pag. io8. Cette espèce est très-voisine par son port du panicum crus galli. Ses tiges sont simples, droites, longues de trois pieds; les feuilles planes, linéaires, glabres, assez larges; les gaines terminées par un re- bord brun ; les fleurs en épis , au nombre environ de vingt à vingt- cinq: les inférieurs opposés et rameux ; les supé- rieurs simples, alternes, à l'achis anguleux; les épillets fas- cicules; les valves du calice blanchâtres, rudes, hispides , dont l'inférieure très- courte, arrondie, acuminée; la su- périeure ovale, aristée , à cinq nervures; deux paillettes stériles; les valves de la corolle blanchâtres, un peu co- riaces, glabres, mutiques , presque égales. Cette plante croît aux lieux découverts et chauds, dans la province de Cumana, proche Bordones. Oplismène fausse-houque; Oplismenus holciformis , Kunth, l. c. Cette plante a des tiges droites, hautes de six pieds; desi feuilles linéaires, élargies, rudes à leurs deux faces, avec le bord de leur gaine cilié et pileux. Les épis sont au nombre de huit, sessiles, alternes ou opposés, denses, cylindriques, longs de trois pouces; les rachis partiels, pileux; les épillets ovales, oblongs, médiocrement pédiceilés ; les valves du calice rudes et ciliées à leurs bords, à trois nervures; la valve supérieure OPL 223 est }*!us longue, aristée ; une aiêlc frès-Iongue à la valve sté- rile ; les valves de la corolle égales, plus courtes, ghibres, blan- châtres ; l'inférieure munie d'une arête courte et droite. Cette plante croît aux lieux huniides et montueux , proche Cinapécuaro, au Mexique. (Pom. ) OPLOPHORES. {Icldhfol.) M. Duméril a donné ce nom, tiré du grec ottXov , arme et ^Sj^co , je porte , à une famille de poissoHs osseux holobranches abdominaux, reconnoissables aux caractères suivans : Branchies munies d'une opercule et d'une membrane; corps CO' nique; premier rayon de la nageoire pectorale épineux^ souvent dentelé , mobile, érectile. Les poissons de cette famille, qui sont plutôt pourvus de moyens de défense qu'armés pour atlaquer, ont été rangea dans différens genres, dont on pourra se former une idée d'après la table synoptique ci -jointe. Famille des Oplopliores. Il rayons fJi ' "° 'q"e [adipeuse ? n rayons; Idenli ^\. boiitbe • • ] 'H '1 i 1 ^ /», (.ans i M ^-/cuirassé ; brancbi = /.- -1 - /s S(.aosci,i- àharbill i\ 'i dénis W ■^} bouche sans bar ,ous le , aiiseaii;nase cire dorsa i(i premier rayon épineux.. Scbilbé. très -longue MiCnoPTtnonoTe, IMS rayons Malaptbruhe, /^tailleux ; secondejunique . . CATiPsaiCTB. barbillons;] dorsale à rayon j aombrenx. PoGONi.THE. flancs j sans écailles; na-j distinctes . Tiicnisnae. ( geoires impaires) réunies . . Ploiose. ns barbillons; museau très - long Mackokamphose. jécailleux Cop.ïdoras. Imi, visqueux Centoahodok. ics lordinaircs .... Do. as. (dendroïdes. . . . Hétkbobramcbi. i ordinaires; les inlerjsur un seul rang . . PiMii.ooS. maxillaires ( sur deux rangs . . . Bagrb. delaniàili. iufcr. crochues et en un paquet. ScRir.. billons AottTÉiosE. le !""W"« Lo..cA,R>,. (double . HxPosTOVE. AspsiiOE. dents ; corps Voyez ces différens noms de genres, et Abdominaux, Ho- lobranches et SiLUROÏDES. (H. C.) OPLOTHECA. {Bot.) Genre de plantes dicolylédones , à fleurs incomplètes, de la famille des amaranthacées , de la pentandrie monogynie de Linnanis, qui a des rapports avec les gomphrena, offrant pour caractère essentiel: Un calice dou- ble; l'extérieur à deux folioles scarieuses, roulées, tronquées; le calice intérieur plus long, d'une seule pièce, à cinq divi- 224 OPO sions, Irés-velu. Point de coroUe; un tube cylindrique, à cinq dents, terminées chacune par une anthère ; un stigmate simple, en tête, pubescent ; une semence renfermée dans le calice endurci , mucroné. Ce genre renferme le gomphrena interrupta de l'Héritiet* (voyez Amarantine) et une espèce nouvelle sous le nom de Oplotheca fleuri; Oplotheca Jlorida, Nuttal, Gère, of north amer., pi. 2, pag. 78. Ses tiges sont droites, simples, herba^ cées, cylindriques, striées, pubescentes et glanduleuses, ren-^ fiées à leurs articulations; les feuilles sessiles, entières, oppo* sées , distantes, alongées, lancéolées, aiguës, rudes en dessus, couvertes en dessous d'un duvet soyeux très-épais ; les fleurs disposées en une panicule simple, nue, composée d'épis dis- tans, sessiles, opposés, chargés de fleurs blanchâtres, imbri» quées, ayant le calice extérieur membraneux et diaphane; l'intérieur ovale, comprimé, très-tomenteux , à cinq dents. Cette plante croît dans la Floride. (Poir.) OPOBALSAiMUM. {Bot.) On a ignoré long-temps l'ori- gine du baume de la Mecque, ainsi nommé parce qu'on l'apportoit des environs de cette ville de PArabie. Belon et Prosper Alpin avoient décrit l'arbre qui le fournit, mais leur description incomplète ne paroit suffire pour déter- miner le genre. Forskal , le premier, reconnut que c'étoit ■un amyris. Ses échantillons, envoyés à son maître Linnaeus, ëtoient à feuilles ternées , et l'arbre décrit par Belon , figuré par Prosper Alpin, avoit des feuilles de lentisque , c'est-à- dire pennées. Linnaeus en conclut que deux espèces congé- nères produisoient ce baume, et il nomma celle à feuilles ternées amyris gileadensis , et celle à feuilles pennées aniyris opolalsamum , en espérant néanmoins que les deux espèces pouvoient être la même en deux états de croissance diff"é- rens, d'autant que Prosper Alpin flguroit quelques feuilles ternées, et que cette différence se remarque souvent sur d'autres arbres. Plus récemment Gleditsch , ayant eu com- munication de quelques échantillons de Parbre produisant le baume de la Mecque, apportés par un voyageur, crut y voir des caiactères diff"érens de ceux de l'a?nj)'ri5, c'est-à-dire, cinq pétales réduits quelquefois à trois, dix étamines ou quelquefois moins, des feuilles ternées ou pennées, ou tri- OPO 225 pennées. Il vouloit en faire un genre sous le nom de lai- samea mecanensis , que les successeurs de Linnœus n'ont pas adopté; et Willdenow, qui en fait une variété de ïamjris opobalsamum , est disposé, comme Linnasus, à les confondre l'une et l'autre avec Vamjris gileadensis. Un travail très- nouveau de M. Kunth sur les térébintacées, reporte le genre ^m^m dans la classe des hypo-pétalées , à cause de l'insertioa hypogyne de ses étamines, et réduit beaucoup le nombre de ses espèces parmi lesquelles est Vamjris alexiferago ; il laisse parmi les péri-pétalées, près des térébintacées, dans sa divi- sion des bursérianées, les anijris gileadensis, amyris opobal- samum , comprenant le balsamea de Gleditsch et plusieurs autres espèces dont il forme son genre Balsamodendrum , qui pourroit conserver le nom donné antérieurement par Gle- ditsch. Le baume de la Mecque est très -anciennement connu. Théophraste, Dioscoride , Pline, en parlent avec éloge; et maintenant encore les Arabes, les Egyptiens, les Turcs en font beaucoup de cas. Pour ne point répéter ici ce qui a été dit précédemment , nous renvoyons à l'article Balsamier DE LA Mecque, tom. III, p. 482, tous les détails relatifs à sa xécolte et à ses propriétés. (J. ) OPOCALPASUM. (Bo^) Cette substance gommo-résineuse, mentionnée par Galien, était, selon cet auteur, semblable à la myrrhe, et un poison très-actif. Bruce, dans son Voyage en Ab3'ssinie, a figuré, sous le nom de sassa, une espèce de mimosa, qui produit une gomme qu'il dit être ïopocalpasum de Galien. (Lem. ) OPOETHUS. {Ornilh.) Nom tiré du grec, qui exprime des yeux d'un rouge de feu , et par lequel M. Vieillot dé- signe le genre touraco , ayant pour caractères: Un bec em- plumé à la base , convexe en dessus, un peu fléchi en arc, comprimé latéralement et dentelé du milieu à la pointe. (Ch. D.) OPOPONAX. (Bot.) C'est un suc gommeux concret qui découle des incisions faites au bas de la tige d'un panais du Levant rt des terres voisines de la Méditerranée, nommé par cette raison pastinaca opoponax. On l'apporte e« petits morceaux de forme variée ou en larmes. Il devient, ea 36. i5 226 OPO s'épaissîssant , brun ou rougeàtre , plus pâle à llnférieur, d'une odeur forte et désagréable, d'une saveur chaude et amère. La partie gonanieuse y est plus abondante que la résineuse, mais non toujours dans la même proportion. Ce suc, employé à l'intérieur, est résolutif et apéritif , employé dans l'asthme , la toux et la suppression des règles ; à dose un peu forte, il devient purgatif; en application sous forme d'emplâtre, il est bon pour le traitement de diverses plaies. Voyez Panais et Gomme résine. ( J. ) OPOPONOX ET OPOPONACUM. (Bot.) Voyez Opoponax. (L. D.) OPOSPERMUM. (Bot.) Rafinesque-Schmalfz, avec son la- conisme ordinaire, caractérise ainsi ce genre, de sa création, dans les algues articulées, anciennement con/erva ; Filamens cloisonnés, à gongyles externes pédicules, latéraux. VOpospermum nigritm, seule espèce du genre, se trouve dans la mer qui baigne les côtes de la Sicile. Ses filamens sont noirâtres, simples, très-courts, à cloisons de longueur égale; les gongyles rares. Ce genre tient le milieu entre le ceramium et le colophennum du même auteur, et tous deux sont des démembremens du genre Géranium, établi par Rotli et maintenant divisé en beaucoup de genres différens. (Lem.) OPOSSUM. {Mamm.) Espèce du genre Sarigue (voyez ce mot). Chez les Anglois ce nom est générique et se rapporte à notre mot didelphe. (F. C.) OPPOSÉS {Bot.) : Naissant par paire, Fun vis-à-vis de l'autre à la même hauteur : cette expression signifie encore placés les uns devant les autres. On a des exemples de la première disposition dans les rameaux du lilas, les feuilles des labiées, les fleurs de la nummulaire , les cotylédons des plantes bilobées; on en a de la seconde dans les pétales du herheris, placés devant les divisions du calice; dajis les étamines du primevère, de la vigne, etc., placés devant les divisions de la corolle; dans les cloisons du paullinia pinnMa , naissant du placentaire , de manière à rencontrer par leur bord le milieu des valves. Les rameaux, les feuilles, etc., sont dits opposés croisés. lorsque les paires se croisent à angle droit ; exemples, les OPU rameaux du fréae , les feuilles du veronica decussala , etc. (Mass.) OPPOSITE -PENNÉE [Feuille]. (Bot.) Feuille pennée dont les folioles, au lieu d'être alternes, sont attachées par j)aires ; exemples, lathjrus pratensis, orobus tuberosus , hedy- sarum onolrichj's. ( Mass. ) OPPOSITIFOLIÉ (Bot.): Naissant d'un point diamétrale- ment opposé au point d'attache d'une feuille; tels sont, par exemple, Fépi de la fumeterre, la grappe de la douce-amére, la fleur de la renoncule aquatique , la vrille de la vigne , etc. (Mass.) OPSAGO. (Bot.) Un des noms anciens de l'alk-ekenge . espèce du genre Physalis. Voyez CoyuERET. (Lem.) OPUxA.GHA. [Mamm.) On trouve le nom du couagga ainsi écrit dans 66." vol., pag. >C) des Transactions philosophiques. (F. C.) OFSANTHA. [Bot.) Une gentiane avoit été désignée sous ce nom par Reneaulme; Linnaeus l'a nommée gentiana ama- rella. (J.) OPSOPUA. (Bot.) Sous ce nom ïhelicterus apicila avoit été séparé de son genre par Necker à cause de l'absence de la corolle. (J.) OPTYX. (OrnitlL.) Nom grec de la caille commune, tétras colurnix, Linn. (Ch. D.) OPULUS. (5of.) Les arbres auxquels Gesner, Césaîpin , Cordus et Daléchamps donnent ce nom, sont des érables, et surtout l'érable ordinaire, acer campeslre. Le cornouiller sanguin étolt ïopulus de Columelle , suivant C. Bauhin ; mais l'obier, espèce de viburnum, est plus habituellement connu sous le nom d'opulus , viburnum opulus des botanistes; il a les fleurs disposées en corymbe, dont celles de la circonfé- rence avortent en acquérant un plus grand volume de la corolle. Cette espèce donne une variété, la boule de neige, dont toutes les fleurs sont neutres et très-grandes. (J. ) OPUNTIA. {Bot.) Nom latin du nopal, nommé aussi vul- gairement raquette et cardasse, dont les diverses espèces sont toutes réunies par Linnaeus au genre Cacte. Voy. ce mot. (J.) OPUNTIACÉES. ( Bol. ) Quelques personnes ont traduit ainsi en françois le nom latin opunliaca , donné à la famille 238 OQA des nopalées , qui comprend le nopal et les autres espèces nombreuses du genre Cactus. Voyez Nopalées. (J.) OQAB. {Ornith.) Le nom arabe et égyptien que M. Sa- vigny écrit ainsi, est un terme générique, qui devient spé- cifique pour le petit aigle noir, aquila melanaetos , Sav. , et falco melanaetos, Linn. Le même nom est écrit oVab par Forskal, Descript. anim. , pag. 9, n.° 17, lett. 1." ( Ch. D.) OQQŒIT. [Bot.) Nom égyptien de Vephedra, cité par Forskal. (J.) OR. ' ( Min. ) Ce métal est caractérisé par sa couleur d'un jaune pur; il est très -malléable ; sa pesanteur spécifique est de 19,5 ; sa dissolution dans l'acide régalien donne par l'étain un oxide pourpre qui colore le verre en pourpre. * Ce genre ne renferme qu'une espèce pour les minéralo- gistes , mais les chimistes en admettent deux. 1." Or natif. C'est de l'or sensiblement pur , jouissant de la couleur, et souvent de l'éclat du métal; il est fusible à en- viron 0-2^ du pyromètre de Wedgwood. Il n'est dissoliible que dans l'acide régalien. Il est presque toujours allié à quelques métaux, l'argent, le cuivre, etc., en proportion indéfinie. Sa forme cristalline dérive du cube. Sa dureté est inférieure à celle de l'argent, et supérieure à celle de Fétain. Sa pesanteur spécifique est de 19,26 , par conséquent un peu 1 Son nom Gvld, en allemand , vient, dit -on, du mot gelb, qui veut dire jaune, ou suivant JVachter, de gel et ud (fulva substaniia? ) dans LÉ03BARD. 2 Le moyen de la dissolution régalieftne ne peut être employé direc- tement, que quand le minerai d'or est riche en métal presque visible. Mais, lorsque l'or est en très -petite quantité dans un minerai, on ar- rive à l'y reconnoître par deux moyens. 1." En grillant, triturant et fondant ce minerai aurifère avec du plomb et un fondant de verre de plomb ou de verre de borax, et coupel- lant le plciub, qui doit avoir enlevé au minerai l'or qu'il renfermait. 2.° En grillant, triturant très - finement, et amalgamant avec du mer- cure. Le mercure dissout l'or; on évapore le mercure, et on traite le résidu, quelque foible qu'il soit, par une dose appropriée d'acide ré- galien, etc OR 229 inférieure à celle du métal pur; il n'a point de structure dis- tincte , par conséquent point de clivage; enfin, il est très- malléable, très- ductile et très-tenace. '^ Variétés de formes. Il donne, en formes ge'ome'f n'eues, les modifications ordinaires du cube. On connoit plus particulièrement les variétés sui- vantes : 1." Or natif cubique: à Vorospatak , etc., en Hongrie. 2." Or natif octaèdre: Vorospatak; Zmeof; mines d'argent du Mexique. 3.° Or natif trapézoïdal : à Vorospatak. 4." Or natif cubo-octaèdre : Bocza et Matto grosso au Brésil, en cristaux isolés. Le volume des cristaux d'or natif ne dépasse pas celui d'un pois , et l'atteint même rarement. 5." Or natif lamelliforme. En lames à surface raboteuse et comme réticulée. 6." Or natif ramuleux. En fils plus ou moins gros, diversement contournés et entrelacés, qui sont souvent distiques et com- posés de petits cristaux octaèdres, comme enfilés les uns au bout des autres. 7.° Or natif granuliforme. En paillettes ou en grains sub- orbiculaires plus ou moins gros. Lorsqu'ils acquièrent un certain volume , on leur donne le nom de Pépites. Les petits grains ne sont pas des fragmens d'une plus grande masse ; mais ils prouvent par leurs formes ovoïdes applaties et leurs contours arrondis, qu'ils ont été formés ainsi d'une manière indépendante. Le Muséum royal de Paris possède une pépite d'or, qui pèse plus de cinq hec- togrammes. M. de Humbol-dt cite, comme la plus grosse pé- pite connue, celle qu'on a trouvée au Pérou, et qui pesait environ douze kilogrammes. On en a cité des masses dans la province de Quito au Pérou, qui pesaient près de cinquante kilogrammes. Dans ces diverses manières d'être, dont plusieurs sont com- munes à l'argent, l'or ne se présente jamais sous un aussi grand volume que ee métal. Les plus grands fils de l'or ramuleux ont rarement deux à trpis centimètres de longueur. Les pé- aSo OR pifes et les paillettes ont leur surface assez unie, leurs arcf.es arrondis comme si elles avoient été usées et polies par le frot- tement. L'or natif varie un peu de couleur du jaune pur au jaune grisâtre, rougeàtre et verdàtre. Ces variations paroissent être dues aux métaux étrangers, qui y sont alliés ou peut-être au mode d'aggrégation des parties. 2.° Or ARCEiVTAL. Elcctrum^ Pi,iNE, = As.Au * D'un jaune blond tirant sur le verdàtre. Composition... or — argent 64 56 (Klaproth). C'est une espèce fondée sur l'opinion des chimistes, qui considèrent cet alliage de l'or et de l'argent comme une com- hinaison en proportion définie. Cette espèce d'or se trouve dans des liions en parties amor- phes ou prismatoïdes, disséminées dans la roche qui en forme la masse. = En Sibérie, à Schlangenberg, dans une roche com- posée de pétrosilex et de barjtine. Gispmens. L'or n'est encore connu dans la nature qu'à l'état métallique ou natif. Tantôt il se présente d'une manière vi- sible seul ou associé avec d'autres minerais; tantôt il est dis- séminé d'une manière invisible dans des minerais étrangers, et principalement dans des sulfures de cuivre, de fer, etc. Les terrains dans lesquels se rencontre ce métal , se ré- duisent aux terrains primordiaux cristallisés, aux terrains primordiaux compactes ou de transition, aux terrains tra- chytique et trapécn , et aux terrains de transport. L'or, dans les terrains primordiaux, y est ou en filon ou dis- séminé; la première manière d'être est la plus commune et la plus connue. Il n'est jamais assez abondant, assez dominant même par sa quantité, pour former à lui seul des filons. 11 s'y montre seu- lement dans les minerais pierreux ou métalliques qui les for- 1 Pline, liv. 23, ch. 4, décrit fort bien cet alliage sous le nom d'Elec- triim, que Klaproth et les minéralogistes allemands lui ont conservé. Il dit que sa couleur approchoit de celle de 1 aniLre. Electre, fille d'Agamemnon , étoit ainsi nommée de la couleur de ses cheveux blonds, jaune pâle, analogue à celle du succin , couleur que les poètes grecs at- tribue ient aux cheveux des femmes qu'ils célébroient. OR 23i ment. Il est ou disséminé, et comme empâté dans leur masse ou étendu en lames ou en grains sur la surface de leurs pa- rois, ou enfin, implanté dans leurs cavités en filamens ou rameaux cristallisés. Les minéraux qui composent ces filons en tout ou en partie, sont généralement : Le quarz hyalin , laiteux ou gras: au Pérou; à la Gardette. département de l'Isère; càChalland, vallée d'Aoste; à Posing, prés Presbourg. Le silex corné. Le jaspe sinople : à Schemnitz et à Felsobanya , dans l'Oun- dés au Thibet; à Minas-Geraës, au Brésil. Le calcaire spathique. La barytine. Le pétrosilex. Les minerais qui l'accompagnent dans ces filons, soit en les remplissant en partie, enveloppant même l'or natif; soit, en accompagnant ce métal de leurs minerais cristallisés et im- plantés , sont, en commençant par ceux qui lui sont le plus communément associés: Le fer pyriteux , massif ou cristallisé, intact ou altéré : à Macugnaga en Piémont. Le cuivre pyriteux.- dans la plupart des mines du départe- ment de risére. La galène. La blende. L'arsenic mispickel. Le cobalt gris. Le manganèse lithoïdc. Le tellure natif. Le cuivre malachite. L'argent sulfuré : à Konigsberg en Hongrie. L'argent rouge. L'antimoine sulfuré. L'or se trouve dans presque tous ces minerais d'une ma- nière visible ou invisible. Mais c'est principalement dans les quatre premiers : le fer pyriteux, le cuivre pyriteux, la blende et le mispickel, qu'il existe de cette dernière manière. Ce sont les mines d'or qu'on désigne sous le nom de pyrites aurifères. L'or qui n'est pas visible dans la pyrite intacte, le .3. OR devient par la décomposition du minerai qui l'enveloppe, et celui-ci, en passant à l'état de fer oxidé , ocreux ou hy- draté, laisse voir l'or natif qui se distingue alors très -bien sur ce fond brun -rouge. Tel est le cas des pyrites ferrugi- neuses, aurifères de Beresof, en Sibérie. Mais l'or ne fait quelquefois que la cinq millionième partie en poids de ces pyrites (au Ramelsberg dans le Harz). On est cependant par- venu à l'en retirer avec profit, et, comme c'est souvent au moyen de son amalgamation avec le mercure, ce procédé prouve, que ïor y était à l'état natif, et non à l'état de sul- Jurc. Les roches que ces filons traversent, ou du moins qui renferment ces gîtes de minéraux aurifères, car il n'est pas encore bien reconnu que ce soient toujours de vrais filons , sont elles - mêmes problématiques. Ce sont d'abord , sans aucun doute : Le granité : dans l'Oundès au Thibet. ' Le gneiss : à la Gardette dans le département de l'Isère ; à Macugnaga. Le micachiste. Le schiste argileux et le schiste luisant : à Minas -Geraè's. • La siénite. La diabase. L'amphibolite. Le trappite: à Edelfors en Smolande. Le calcaire saccaroïde. Le porphyre ou l'eurite porphyroïde. La seconde manière d'être de l'or, dans les terrains primor- diaux , est de s'y trouver disséminé en petits grains , paillettes et cristaux, dans difFérens minéraux qui y sont étendus en couches, lits ou amas parallèles. Ainsi , suivant Dolomieu , l'arsenic mispickel aurifère fait partie de la roche qui le renferme. La pyrite cuivreuse et plombeuse aurifère du Ramelsberg forme un puissant amas parallèle dans la roche de schiste dur , qui constitue la montagne. i On va trouver le développement et les motifs de ces citations à la partie géographique de l'histoire de l'or. OR 235 Enfin le Brésil vient de nous fournir un exemple fort remar- qucable de cette manière d'être. Des lits, même des couches puissantes ou de quarzite grenu, ou de fer oligiste micacé, qui forment, dans la Sierra de Cocaès , paroisse de Santa Barbara, à douze lieues au-delà de Villarica, la base d'une roche désignée sous le nom d'Itabirite, faisant partie d'un terrain de micaschiste , renferme un grande quantité d'or natif en paillettes , qui semble faire dans cette roche ferrugi- neuse les fonctions de mica. L'or n'est connu dans aucun terrain qu'on puisse rappor- ter avec certitude aux formations de sédiment. Mais il se trouve dans sa vraie et première situation, et assez abondamment , dans les terrains trachytiques et dans les terrains trappéens- pyrogènes. 11 y est ou implanté sur les pa- rois des fissures, ou empâté et disséminé dans les espèces de filons qui traversent ces terrains. Il est hors de doute, que les minerais aurifères de Hon- grie et de Transylvanie, composés de tellure, de pyrite ou d'argent sulfuré , et l'or natif qui les accompagne , sont en amas ou en filons très-puissans dans une roche de tra- chyte ou dans des roches feispathiques désagrégées qui en dé- pendent. Telle est la position du minerai d'or de Konigsberg, de Telkebanya entre Eperiès et Tokay en Hongrie, et pro- bablement celle des minerais d'or de Kapnick , Felsobanya, Nagy-Ag, etc., en Transylvanie, disposition qu'on retrouve presque exactement la même dans l'Amérique équatoriale. Les filons aurifères de Guanaxuato , de Real del monte, de Vil- lalpando, sont en tout analogue à ceux de Schemnitz en Hon- grie, tant par leur puissance et leur rapport de position avec la roche principale, que par la nature des minerais qu'ils renferment, et par celle de la roche qu'ils parcourent. Les terrains que traversent ces filons , ou dans lesquels sont comme empâtés ces amas de minerais, ont frappé tous les minéralogistes par les indices de l'action du feu volcanique que présentent les roches qui les composent. Breislack, Hac- quet, avoient dit que les mines d'or de Transylvanie étaient situées dans le cratère d'un ancien volcan. Si leur position dans un terrain volcanique n'est pas aussi évidente qu'une pareille expression le supposerait, au moins est-il vrai que 234 OR les frachytes , qui forment la partie principale de la reche qui renferme l'or, sont maintenant regardés presque géné- ralement comme une roche d'origine ignée ou volcanique. (Hdmboldt.) Il sembleroit néanmoins que la première source ou origine de l'or n'est pas dans ces roches; mais plutôt dans les siénites et dans la diabase porphyrique, qui leur sont inférieures, et qui sont en Hongrie et en Transylvanie riches en grands dé- pôts aurifères: car on n'a jamais trouvé d'or dans le trachyte des monts Euganéens, des montagnes du Vicentin, de celles de l'Auvergne, qui sont toutes superposées à des roches granitiques ou granitoïdes, stériles en métaux. (Beudant.) Enfin , s'il est vrai que les anciens aient autrefois exploité des mines d'or dans l'ile d'Ischia, ce serait un exemple de plus, et un exemple fort remarquable, de la présence de ce métal dans des trachytes d'origine volcanique évidente. L'or est beaucoup plus commun daiis les terrains meubles d'alluvion ou de transport anciens, que dans les terrains pri- mordiaux et pyrogènes que nous venons de citer. On le trouve disséminé sous forme de paillettes dans les sables sili- ceux, argileux et ferrugineux, qui forment certaines plaines, et dans le sable d'un grand nombre de rivières. Ces paillettes se réunissent en plus grande quantité dans les angles rentrans des rivières. On les trouve aussi plus abondamment dans le temps des basses eaux, et surtout après les orages qui ont fait grossir momentanément les torrens et les rivières, que dans tout autre moment. On a cru que l'or qu'on trouvoit dans le lit des rivières avoit été arraché par les eaux aux filons et aux roches primitives que traversent ces courans. On a même cherché à remonter à la source des ruisseaux aurifères, dans l'espérance d'arriver au gîte de ce métal précieux ; mais il paroit qu'on s'étoit formé une fausse opinion sur l'origine de ces sables aurifères. L'or que l'on y trouve, appartient aux terrains lavés par les eaux des rivières qui les traversent. Cette opinion émise d'abord par Delius, ensuite par Deborn , Guettard , Robilant, Balbo, etc., est fondée sur plusieurs observations. i.° Le sol de ces plaines contient souvent à une certaine profondeur et dans plusieurs points des paillettes d'or, que l'on peut en séparer OR 255 par le lavage. 2.° Le lit ries rivières et des ruisseaux aurifères contient plus d'or, après les orages tombés sur les plaines que parcourent ces ruisseaux, que dans toute autre circonstance. 3." Il arrive presque toujours qu'on ne trouve de l'or dans Je sable des rivières que dans un espace très-circonscrit; en remontant ces rivières, leur sable ne confient plus d'or, et cependant si ce métal venoit des roches qu'elles traversent dans leur cours souterrain , il devroit non -seulement se ren- contrer jusqu'au point d'oîi elles partent, mais se trouver même avec d'autant plus d'abondance, qu'on approclieroit davantage de leurs sources. L'observation prouve le con- traire : ainsi l'Orco ne contient de l'or que depuis Font jus- qu'à sa réunion avec le Pô. Le Tesin ne donne de l'or qu'au- dessous du lac majeur, et par conséquent loin des monta- gnes primitives, et après avoir traversé un lac où son cours est ralenti, et dans lequel tout ce qu'il auroit pu amener des montagnes supérieures se seroit nécessairement déposé (L. Bossi). Le Rhin donne plus d'or vers Strasbourg que près de Bàle , qui est cependant beaucoup plus voisin des montagnes, etc. Les sables du Danube ne contiennent pas une paillette d'or, tant que ce fleuve coule dans un pays de montagnes, c'est-à-dire depuis les frontières de l'évéché de Passau jus- qu'à Efferding, et quelles que soient lalargeur des vallées qu'il arrose et la lenteur de son cours; mais ses sables deviennent aurifères dans les plaines au-dessous d'Efferding. 11 en est de même de l'Ems; les sables de la partie supérieure de cette rivière qui traverse les montagnes de la Styrie , ne renferment point d'or; mais depuis son entrée dans la plaine à Steyer jus- qu'à son embouchure dans le Danube, ses sables deviennent aurifères, et sont même assez riches pour être lavés avec avantage. (Ch. Ployer.) La plupart des sables aurifères, en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique, sont noirs ou rouges, et par consé- quent ferrugineux; ce gisement de l'or d'alluvion est remar^ quable. M. Napione suppose, que l'or de ces terrains ferru- gineux est dû à la décomposition des pyrites aurifères. Ce sable aurifère qui se trouve en Hongrie presque toujours dans le voisinage des dépôts de lignites, et Içs bois pétrifiés 256 OR recouverts d'or, qu'on a trouvés enfouis à 5o mètres de pre- fondeur dans un argilophyre, dans la mine de Vorospatak, près d'Abrobanya, en Transylvanie (Deborn), feroient pré- sumer que l'époque de formation des terrains d'alluvion au- rifères est voisine de celle des lignites. X.a même association du minerai d'or et du bois fossile s'est présentée dans l'Amé- rique méridionale au Moco. Prés du village de Lloro on a découvert, à 6 mètres de profondeur, de grands troncs de bois pétrifiés, entourés de fragmens de roches trappéennes et de paillettes d'or et de platine (Humboldt). Mais le terrain d'al- luvion présente aussi très-souvent tous les caractères des terrains trappéensou basaltiques; ainsi en France la Cèze et le Gardon , rivières aurifères , coulent dans l'endroit où elle donnent le plus d'or, sur un terrain qui paroît être dû à la destruction des roches trappéennes, que l'on voit en place plus haut (GuA DE Malves). Cette relation avoit frappé Réau- mur, et ce célèbre observateur avoit fait remarquer que le sable qui accompagne plus immédiatement les paillettes d'or dans la plupart des rivières , et notamment dans le Rhône et le Rhin , est composé, comme celui de Ceylan et celui d'Ex- pailly , de fer oxidulé noir et de petits grains de rubis, de corindon , d'hyacinthe, etc. On y a reconnu depuis du titane. Enfin, on croit avoir remarqué que For des terrains de transport est plus pur que celui des roches. Telles sont les généralités relatives au gisement de l'or. Les faits particuliers que nous allons rapporter en traitant des principales mines de ce métal , serviront de preuves à ces généralités et le-ur donneront de plus grands développemens. Principales mines d'or. L'Espagne possédoit autrefois des mines d'or. La province des Asturics étoit celle qui en fournissoit le plus abondam- ment; ce métal s'y montroit en filons réguliers. Au rapport de Diodore de Sicile, ces mines furent exploitées par les Phéniciens; elles le furent ensuite par les Romains, qui en tirèrent, suivant Pline, de grands profits; mais la richesse des mines de l'Amérique a fait négliger et abandonner totale- ment celles d'Espagne. Le Tage et quelques autres fleuves de ce pays roulent des paillettes d'or. OR 237 En France il n'y a point de mine d'or exploitée. On a dé- couvert en 1781 , à la Gardette, vallée d'Oysans, département de l'Isère, un filon de quarz bien réglé, traversant une mon- tagne de gneiss , et renfermant du fer sulfuré aurifère et de jolis morceaux d'or natif; mais ce filon étoit trop pauvre pour payer les frais d'exploitation. Ce qu'il faut remarquer sous le rapport géologique, c'est que presque tous les sulfures métalliques de celte chaîne de roches de granité, de gneiss et de micaschiste, contiennent un peu d'or; tels sont : la galène du Portrant* l'antimoine sulfuré d'Auris, le cuivre pyriteux de la Cochette, de Theys et desChalanches, commune d'Allemont, le cuivre gris d'Alle- vard, etc. ( Héricart de Thury. ) Un grand nombre de rivières contiennent de l'or dans leur sable ; telles sont l'Arriège , aux environs de Mirepoix ; le Gardon et la Cèze , dans les Cévennes; le Rhône, depuis l'em- bouchure de l'Arve jusqu'à cinq lieues au-dessous; le Rhin, près Strasbourg, notamment entre le Fort-Louis et Guermers- heim ; le Salât, près de Saint-Giron, dans les Pyrénées; la Garonne, près de Toulouse; l'Hérault, près de Montpellier. On assure que la plupart des sables noirs et des minerais de fer limoneux qu'on trouve aux environs de Paris contiennent un peu d'or, et on cite particulièrement celui des environs de Pontoise sur les plateaux au nord de cette ville. Il y a quelques mines d'or dans le Piémont. On doit re- marquer les filons de fer sulfuré aurifère de Macugnaga, au pied du mont Rose; ils sont dans une montagne de gneiss. Quoique ces pyrites ne renferment que dix à onze grains d'or par quintal , elles ont pendant long-temps valu la peine d'être exploitées (De Saussure). On a exploité aussi pendant quelque temps des filons de quarz contenant de l'or natif dans la mon- tagne de Challand (Bonvoisin). On trouve en outre sur le penchant méridional des Alpes pennines, depuis le Simplon et le mont Rose jusqu'à la vallée d'Aoste , plusieurs terrains et plusieurs rivières aurifères. Tels sont : le torrent Evenson, qui a donné beaucoup d'or de lavage; l'Orco, dans son trajet de Pont jusqu'au Pô; les terrains rougeàtres que parcourt cette petite rivière sur plusieurs milles d'étendue et les col- lines des environs de Chivasso, renferment des paillettes d'or en assez grande quantité. 238 OR On a reconnu depuis peu en Irlande, dans le comté de WickloAv, un sable quarzeux et ferrugineux aurifère, dans 'lequel on a trouvé des pépites d'or assez volumineuses, qui contiennent environ un quinzième de leur poids d'argent. (Deluc.) On a trouvé des sables aurifères dans quelques rivières de la Suisse, telles que la Reuss et l'Aar. En Allemagne on n'exploite de mine d'or que dans le pays de Salzbourg , dans la chaîne de montagnes qui traverse ce pays de l'est à l'ouest , et qui le sépare du Tyrol et de la Carinthie. Les mines de la Hongrie et de la Transylvanie sont les seules mines d'or d'Europe qui aient quelque importance; elles sont remarquables par leur gisement, les métaux particu- liers qui les accompagnent, et leur produit qui est évalué à environ six cent cinquante kilogrammes par an. Les principales sont en Hongrie : i." celles de Kynigsberg, où l'or natif est disséminé dans des minerais d'argent sulfuré qui se rencontrent en petits amas et en filons dans une roche felspathique désagrégée, au milieu d'un conglomérat de ponce qui fait partie de la formation trachytique; 2." celles de Bor- sony et de Schem.nitz au sud -est de la Gran et de Kremnitz; au nord de cette rivière, et beaucoup plus à l'est, près des confins de la Transylvanie; 3." celles de Felsobanya, qui offrent également des minerais d'argent sulfurés aurifères en filons dans un terrain de siénite et de diabase porphyri- que ; 4.° de Telkebanya au sud de Kaschau , dans un dépôt de pyrites aurifères au milieu du terrain trachytique le plus récent. En Transylvanie les mines d'or sont dans des filons souvent très-puissans, généralement de six à huit mètres, quelquefois de quarante mètres; ces filons n'ont point de salbande , ils s'arrêtent sans intermédiaire à la roche primordiale; leur masse est du quarz carié, du quarz drusique , du calcaire ferrifère , de la barytine , du fluoré, de l'argent sulfuré; on distingue parmi ces mines celle de Kapnik, où l'or est asso- cié à l'orpiment, et de Vorospatak qui sont dans les roches granitiques; celles d'Offenbanya , de Zalatna et de Nagy-Ag, où il est associé au tellure; cette dernière n'est pas dans le OR £59 trachyfe , mais dans une roche siénitique sur les limites du terrain de trachyte. ' Outre l'or en mines, on trouve encore ce métal disséminé en paillettes dans les terrains meubles des plaines que tra- versent la Néra et la rivière Mores, ou dans le sable de ces rivières; c'est généralement un sable ferrugineux, mêlé de grenat, de titane, etc., et qui n'est pas toujours superficiel, mais quelquefois recouvert par un dépôt de dix à quinze déci- mètres de terre végétale ou de marne , stérile en or. (Deborn, EbMAUK et Beudant. ) Quelques mines d'or delà Russie, comme l'observe judi- cieusement Patrin , n'ont souvent eu pour résultat que de produire de beaux échantillons de cabinet; telle est celle d'Olonetz sur le lac Ladoga , découverte du temps de Pierre le grand. En SuiîDE, on doit remarquer la mine d'Edelfors en Smo- lande; on y trouve de Por natif et du fer sulfuré aurifère; les filons sont de quarz brun, dans une montagne de cornéenne feuilletée. L'or est quelquefois disséminé dans la roche même. ( Bergman. ) Dans l'Archipel de la Grèce, File de Thasos étoit renom- mée pour ses riches miyes d'or. Les mines de Scapté-H}lé, dans le continent, rapportoient aux Thasiens quatre-vingts talens (environ 45->jOoo fr.) (Hékodote). La Thrace et la Macé- doine fournissoient beaucoup d'or aux anciens. •• En Sibérie, on connoît de l'or natif dans une cornéenne à Schlangenberg ou Zmeof et à Zmeinoqarsk dans les monts Altai : il y est accompagné de beaucoup d'autres minerais. Dans les monts Ourals on connoit depuis long -temps la mine d'or de Beresof, qui consiste en pyrites aurifères en partie décomposées, et disséminées dans un filon de quarz gras. On a découvert vers iSiio un dépôt d'or natif fort riche sur le côté oriental des monts Ourals depuis Verkhoturu jus- qu'à la source de la rivière Oural. L'or y est disséminé, à quelques mètres de profondeur, dans une terre argileuse; il 1 Ces détails sont extraits du voyage de M. Beudaint en Hongrie, ïom. I, Il et lïl. Paris, 1822. Mo OR paroît accompagné des débris des roches qui composent ordi- nairement les terrains de transports aurifères, la diabase, l'ophite, le fer oxidulé, le corindon télésie , etc. Les fleuves de ce canton mettent à découvert des sables aurifères (Sche- ber). On évalue à dix-sept cents kilogrammes le produit des mines d'or de la Sibérie. Il y a' encore en Asie, et notamment dans les contrées méridionales de ce continent, beaucoup de mines qui don- nent de l'or, beaucoup de ruisseaux, de rivières et d'atter- risseniens dont les sables contiennent ce métal. Le Pactole, petite rivière de Lydie, rouloit tant d'or dans son sable, qu'il a été regardé comme la source des richesses de Crésus. Mais ces dépôts d'or, peu riches ou peu célèbres, sont pres- que tous abandonnés ou languissans. Le Japon , l'ile Formose, Ceylan, Java, Sumatra, Bornéo, les Philippines et quelques autres îles de l'archipel Indien passent pour être très- riches en mines d'or. Celles de Bornéo sont exploitées par les Chinois dans un terrain meuble sur la côte occidentale, au pied d'une chaîne de montagnes qu'on regarde comme volcaniques. En général il ne vient en Europe presque point d'or de l'Asie; les habitans de ce continent faisant consister leur for- tune en trésors, c'est-à-dire, en richesses matérielles sous le plus petit volume possible. On trouve de nombreuses mines d'or sur les deux versans de la chaîne des monts Caïlas dans POundès , province du petit Thibet, pays des chèvres à laine fine, situé sur le plateau de la grande Tarfarie , au nord de PHimalaya et au- delà des diverses sources du Gange , c'est-à-dire , de Gangautri et de FAlacanda. L'or est engagé dans des filons de quarz qui traversent un granité rougeàtre très-désagrégeable. Les unes sur le versant méridional, sur la rive gauche et vers la source du Settledji ou Saloudra, les autres sur le versant septen- trional et vers la source du Sindh , au sud de Gortope. On doit remarquer que ce même canton renferme un assez grand nombre de sources thermales. (Moorcroft. ) L'Afrique étoit avec l'Espagne la contrée qui fournissoit 0UX anciens la plus grande quantité de l'or qu'ils possédoient. L'or que l'Afrique répand encore dans le commerce avec abondance est presque toujours en poudre. Cette observation, OR 341 jointe aux cohnoissances que l'on a sur plusieurs mines d'or, prouve que la plusgrande partie de ce métal est extraite par le lavage de terrains meubles. Quoique le commerce de la poudre d'or soit répandu dans presque toute l'Afrique , on ne recueille point d'or dans l'Afri- que septentrionale (Heeren). Trois ou quatre points de ce vaste continent sont remarquables par la quantité dor qu'ils produisent. Les premières mines sont celles du Kordofan, entre* le Darfour et TAbyssinie. Les Nègres transportent l'or dans des tuyaux de plumes d'autruche ou de vautour (Brown). Il paroit que ces mines étoient connues des anciens, qui re- gardoient l'Ethiopie comme un pays riche en or. Hérodote rapporte que le roi de ce pays fit voir aux envoyés de Cam- byse tous les prisonniers attachés avec des chaînes d'or. La seconde et la plus grande exploltâtioit d'or en poudre se fait, à ce qu'il paroit, au sud du grand désert de Zaahra, dans la partie occidentale de l'Afrique. On doit remarquer que cette exploitation a lieu (!ans une étendue de terrain assez considérable au pied des montagnes élevées, où le Sé- négal, la Gambie et le Niger prennent leur source. Non-seu- lement ces trois rivières charient de l'or dans leur sable, mais on en trouve aussi dans le lit de presque tous les fuis*- seaux des environs. Le pays de Bambouk, au nord -ouest de ces montagnes, est celui qui fournit la plus grande partie de l'or qu'on vend sur la côte occidentale d'Afrique, depuis l'embouchure du Sénégal jusqu'au cap des Palmes. Cet or se trouve en pail^ lettes, principalement prés de la surface de la terre, dans le lit des ruisseaux, et toujours dans une terre ferrugineuse. En quelques endroits, les Nègres creusent dans ce terrain des puits qui ont jusqu'à douze mètres de profondeur et qui ne sont soutenus par aucun étai. Ils ne suivent d'ailleurs aucun filon et ne font point de galerie. Ils séparent par des lavages réitérés l'or de ces terres. ( Golberry. ) Ce même pays fournit aussi la plus grande partie de celui que portent à Maroc, à Fez et à Alger, les caravanes qui partent de Tombouctu sur le Niger , à travers le grand désert de Zaahra. L'or qui arrive par le Sennaar 36, ,e 242 OR au Caire et à Alexandrie, en \'ient également. (Mcngo- Park. ) Mungo-Park, qui a traversé ce pays dans son second voyage, a visité les mines situées près des villages nègres qu'il nomme Shrondo et Dindiko, au pied d'une chaîne de hauteurs qu'il appelle Koukodoo , et qui sont composées d'un granité rou- geàtre, qui, d'après sa descriplion , paroît être une siénite. Les puits, creusés par les Nègres pour atteindre les dépôts aurifères, ont environ quatre mètres; ils traversent d'abord un banc de gravier, composé de cailloux roulés plus ou moins volumineux; ensuite un banc de même composition, mais dont les cailloux sont plus petits, et le granité plus fer- rugineux; c'est dans ce gravier ferrugineux que se trouve l'or en paillettes; au-dessous est un lit d'argile blanche et compacte. Ces mines paroissent être sur la même méridienne que les mines d'or indiquées par d'autres voyageurs dans les environs de Bambouk, de sorte qu'il sembleroit, que le ter- raiii aurifère appartient à la base d'une même chaîne de basses montagnes granitoïdes, se dirigeant du nord au sud: car Mungo-Park , en continuant sa route à l'est vers le Niger, ne fait plus mention d'aucune mine d'or. (Coqlebert- MONTBHET. ) La troisième partie de lAfriquc où Ton recueille de l'or, est située sur la cftte sud -est, entre le quinzième et le vingt- deuxième degré de lutitude méridionale, vis-à-vis Madagas- car. Cet or vient principalement du pays de Sofala. Si on peut ajouter fui aux relations qu'on a sur ce pays très- peu connu, il paroitroit que l'or s'y trouve non -seulement en poudre, mais encore en filon. Quelques personnes pensent que le pays d'Ophir, d'oii Salomon tiroit de l'or, étoit situé sur cette côte. L'Amérique est le pays où l'on a trouvé dans les temps modernes les mines d'or les plus riches. 11 en sort par an en- viron dix- sept à dix -huit cciits kilogrammes d'or. Ce métal s'y rencontre principalement sous forme de paillettes dans les terrains d'ail uvion et dans le lit des rivières. On le trouve aussi, mais plus rarement, dans des liions de diverse nature. Il y a peu d'or dans la partie réellement septentrionale de i'AHiérique. Les Etats-Unis n'en ont encore fourni qu'une OR .45 folble quanlitë. Cest de l'or d'alluvion : on l'a recueilli dans des lils de gravier des criques de Rockhole, pays de Laba- iion, dans la Caroline du nord; suivant M. Ayres, on en a trouvé, en 1810, une masse pesant vingt-huit pounds. Ce pays a fourni à la monnoie des États-Unis environ quarante-cinq kilogrammes d'or. On dit qu'on en a aussi découvert dans les branches supérieures de la rivière James et sur le Catabaw dans la Caroline du sud. ( Cleaveiand. ) L'Amérique méridionale , et surtout le Brésil , le Choco et le Chili, sont les parties qui fournissent le plus d'or. 11 y en a aussi dans l'Amérique septentrionale, notamment au Mexique. L'or du Mexique est en grande partie renfermé dans le» filons argentifères qui sont si nombreux dans ce pays, et dont nous avons fait connoître les principaux à l'article de l'ar- gent. L'argent des minerais argentifères de Guanaxuato ren- renferme yf-, de son poids dor. On évalue à douze ou quinze- cents kilogrammes d'or le produit annuel de ces mines. C'est dans le groupe d'Oxaca que sont situés les seuls filons aurifères exploités comme mines d'or au Mexique; ils traver- sent des roches de gneiss et de micaschiste. . Toutes les rivières de la province de Caracas, à dix degrés au nord de la ligne, charient de l'or. (Humboldt.) Le Pérou est peu riche en mines d'or; c'est dans les pro- vinces de Huailas et de Pataz qu'on exploite ce métal ren- fermé dans des filons de quarz gras, nuancé de taches rouges ferrugineuses, qui traversent des rochts primitives. Les mi- nes qu'on nomme pacos de oro , consistent en minerai de fer et de cuivre oxidés qui renferment une grande quantité d'or. {Merc, Péru^., 17^2.) Tout l'or que fournit la Nouvelle-Grenade (maintenant la Colombie), est le produit des lavages établis dans clés ter- rains meubles. L'exploitation de quelques filons connus est négligée. Les plus grandes richesses en or de lavage sont à 1 ouest de la Cordillère centrale dans les provinces d'Antio- qma et du Choco, dans les vallées du Kio-Cauca et sur les côtes de la mer du sud dans le Partido de Barbacoas. L'or y est en paillettes et en grains disséminés entre des fragmens de diabase et de porphyre. Au Choco on trouve 244 OR quelquefois avec For et le platine des zircons hyacinthe et du titane. On a même découvert dans le terrain aurifère^ comme on l'a vu plus haut, de grands troncs d'arbres pétrifiés. L'or d'Antloquia n'est qu'à vingt carats au plus, celui du Choco à vingt-un carats; le morceau ou pépite d'or le plus gros qu'on y ait trouvé, pcsoit environ douze kilogrammes. (Humboldt.) L'or du Chili se trouve aussi dans les terrains d'alluvlon. (Frézier.) Le Brésil fournit de l'or en abondance, et c'est de cette contrée que vient actuellement la plus grande partie de l'or répandu dans le commerce; il n'y a cependant dans ce pays aucune mine d'or proprement dite; c'est-à-dire que l'or qui se trouve en filons n'est pas exploité; on n'exploite que celui qui est disséminé en paillettes dans des roches ou dans des terrains d'alluvlon et dans le lit des rivières et des ravins. On l'extrait par le lavage. C'est dans les sables de la Mandi, branche du Rio-Docé, et dans le lieu n.immé Cataprela , qu'ont été découverts, en 1682, les premiers sables ferrugineux aurifères. Depuis on en a trouvé presque partout au pied de l'immense chaîne de montagnes qui est à peu près parallèle à la côte, et qui s'étend depuis le cinquième degré du sud jusqu'au tren- tième. C'est surtout après Villarica, aux environs du village de Cocaës, que sont les plus nombreux lavages d'or. Les pépites s'y présentent sous dlfiTérentes formes, et souvent ad- hérentes à du fer oligiste micacé (Mau). Mais dans la pro- vince de Minas -Geraës l'or se trouve aussi dans des filons, dans des couches et en grains disséminés dans des terrains meubles. Les filons sont généralement quarzeux , et parcourent des montagnes de schiste argileux, de grès et d'une roche parti- culière composée de quarz et de l'er oligiste micacé, faisant fonction de mica, roche que M. Eschwege a désignée sous le nom d'Eisengliinmerschiefer , que nous rendrons en françois par le mot de ferrischiste ; cette roche repose sur un grès chlorltlque , et est recouverte par des couches de fer oxidé Touge : ces filons ne sont pas exploités. Les couches sont com- posées d'un grès friable, ayant tantôt deux mètres de puis- sance et tantôt à peine quelques centimètres. Elles alternent OR 24S avec des couches de ferrischiste et des roches sléatiteuses; l'or natif y est disséminé d'une manière visible .- on les exploite. On évalue à deux milliards quatre cents millions de livres tournois For que cette contrée a fourni depuis cent vingt ans (CoRREA DE Serra), et suivant d'autres auteurs, à environ sept milles kilogrammes d'or fin par an, valant à peu près 24,000,000 de francs. On voit qu'une grande partie de l'or répandu dans le com- merce vient des pays d'alluvion , et qu'il a été extrait par le lavage. C'est de cette manière qu'on le trouve aujourd'hui en Afrique et en Amérique, pays qui en fournissent le plus. Il paroit que l'or que possédoient dans les anciens temps les princes d'Asie, avoit principalement cette origine, et qu'il n'étoitmême pas fondu , comme l'indique un passage d'Héro- dote. Crésus , dit cet historien, ayant donné à Alcmeon tout l'or qu'il pourroit emporter, celui-ci se jeta sur un tas de paillettes d'or, et en remplit ses bottines, son habit, sa bou- che, etc. (Hérodote, liv. VI, §. 12 5.) Il paroît que la morinoie d'or des anciens étoit presque toute faite avec de l'or d'alluvion. Son titre semble l'indiquer. Il est cà peu près le même que celui des pépites, et l'or eu paillettes est généralement plus pur que l'or de filon. On peut donc présumer, que cet or étoit fondu tel que la nature le donnoit; les anciens, et surtout ceux d'où nous viennent les plus anciennes monnoies d'or, n'étant point assez avancés dans les arts métallurgiques pour purifier l'or natif. Ainsi il résulte des curieuses recherches de Fabbroni , que l'or en pou- dre , qui vient de Bambouk. en Afrique, est à ii2'/. karats' , et qu'on en apporte même de Maroc qui est à 23 karats. On croit que la plus ancienne monnoie d'or connue est celle de Baltus IV , frappée à Cyrène en Afrique du temps de Pisistrate. Les monnoies grecques les plus anciennes que l'on possède, sont celles de Philippe, père d'Alexandre, qui tiroit son or des mines du mont Pangée. Ces pièces d'or por- tent le nom de Statères ; leur poids est de 8^'°', 624 , et leur titre déjà reconnu par Patin est de 0,979 ou 20% karats. Elles ne contiennent donc qu'un demi-karat d'argent. i On verra plus bas ce qu'on doit entendre par karat, ^4C OR , Fabbroni a reconnu de l'or à 24 karats dans une pépite d'or du Brésil. L'or de Giron dans la Nouvelle-Grenade est à ?3y, karats, c'est le plus pur d'Amérique. Mais M. Darcet fait observer, que le titre des pépites varie quelquefois dans les difTérenti'S parties d'une même pépite: celle de l'Académie des sciences étoit à :^3/,3 karats. Malgré cette variation dans les parties, l'ensemble offre une constance dans le titre de l'or qui est telle pour chaque canton, « qu'il suffit*^, dit M. de Humboldt, «à ceux qui font le commerce de l'or en « paillettes, de savoir l'endroit où le métal a été recueilli, « pour en connoitre le titre, ^* Les anciens connoissoient cependant de véritables mines d'or en filon, et les exploitoient ; mais si dans l'époque actuelle ces mines sont moins nombreuses et moins profitables que les mines d'alluvion, à plus forte raison devoient-elles être dans les anciennes plus rares et moins productives. Il paroit qu'ils donnoient le nom particulier d'arrugia à cet or en filon, ou au moins à l'or n:)tif le plus voisin de la surface du sol. Le mode d'exploitation des différentes minières d'or, décrit par Pline, confirme cetfe opinion. Ainsi il dit qu'il y a trois modes d'exploitation de lor : i.° Par lavage du sable des fleuves, 2." Par lavage des, terrains aurifères, au moyen de puits creusés dans ces terrains meubles, comme le font encore les Nègres; il nomme ce mode d'exploitation canalitium ou ca- naliense. Les anciens appcloient segullum la terre qui recou- vroit le terrain aurifère. Ita vocatur indicium auri, dit Pline, et alutatium la couche de segullum qui se trouve quelquefois sous le lit du terrain aurifère. Les Castillans appellent encore segullo la première terre qui recouvre le terrain aurifère. 3,° Par entaille du rocher dur avec le pic, ou de Fargile blanche et tenace (probablement la lithomarge) avec des coins de fer et des maillets, et par galerie souterraine et éboulement; il nomme ce genre d'cxploitationarrugite. Cette exploitation par éboulement avoit lieu principalement en Es- pagne, au pied des Pyrénées, dans la province des Asturies. Des masses énormes de roches, des pans entiers de montagnes étoient minés et renversés. On conduisoit sur le lieu des pe- OR 247 titts rivières quilavoient ces débris de rochers, et inettoient à nu l'or qu'ils reulermoient. On divisoit l'or dans l'ancien système de mesure en vin^t- quatre parties, appelées carat ou karat, et chaque karut étuit subdivisé en trente-deux parties. De l'or à 24 karals, étoit de Tor parfaitement pur, de Tor à 22 'y,, karats, étôit de l'or qui contenoit une partie et '"/,^ d'alliage. Le mot karat, dont on se sert pour exprimer le litre de l'or et le poids des diamans, vient du nom de la fève d'une espèce d'eijf?iriraa du pays des Shangallas, en Afrique, p.iys où se fait un grand commerce d'or. Cet arbre est appelé Icuara, mot qui signifie soleil dans le pays, parce qu'il porte des fleurs et des fruits de couleur rouge de feu. Comme les semences sèches de ses légumes sont toujours à peu près éga- lement pesantes, les naturels de ce pays s'en sont servi de temps immémorial pour peser l'or. Ces fèves ont été ensuite transportées dans l'Inde, où on les a employées dans les pre- miers temps à peser les diamans (Bruce). Le karat équivaut à 2,062 décigrammes. A Sumatra on se sert pour peser l'or de la petite graine rouge tachée de noir du gljcine abrus ou ahrus precatorius ; on se sert aussi de la fève rouge ou écarlate , plus grosse que la graine d'abrus , et qui est la semence de Vadenantliera pa-' vonina, ' Traitement métallurgique de l'or, ' Les mines d'or présentent de si grandes différences dans leur richesse, qu'il est nécessaire de suivre dans leur traite- ment métallurgique des procédés différens. Les unes four- nissent l'or en paillettes disséminées dans des terrains d'allu- vion ou dans des sables; les autres l'offrent en roches ou en filons, pur ou mêlé avec d'autres minerais. L'or que l'on trouve dans les sables des rivières ou dans les terres aurifères, n'est soumis à aucun traitement métallurgi- que proprement dit. Des nommes , nommés Orpailleurs ou Arpailleurs, le séparent dessables au moyen du lavage. Cette opération se fait sur les lieux mcaies. Les orpailleurs lavent ces sables, d'abord sur des tables inclinées, qui sont quel- i Vojez l'e&sai des. nainérais d'or à l'article Mimerai , t. XXXI, p» Mft» ^8 OR quefois couvertes d'un drap , ensuite dans des sébiles à la main, qui ont une forme particulière; enfin, ils emploient le moyen de l'amalgamation pour enlever au sable qui a subi plusieurs lavages , l'or que ces lavages y ont rassemblé. Les hommes nommés Bohémiens, Ciganes, Zniganes ou Zigeunerj ou Tehinganes qui lavent les sables aurifères en. Hongrie, se servent d'une planche rayée de vingt-quatre can- nelures trans-versales. Ils tiennent cette planche inclinée , et mettent le sable à laver sur la première cannelure ; ils y jet- tent de l'eau; l'or, encore mêlé d'un peu de sable, se ras- semble ordinairement vers la dix -septième cannelure, ils le prennent alors, et le mettent dans un bassin de bois qui est plat, mais qui a une convexité sur son fond. En lavant ce sable, et en lui imprimant en même temps un certain mou- vement, ils séparent avec beaucoup d'adresse l'or du sable. (L. Bossi.) Les Négresses d'Afrique lavent dans des calebasses les terres aurifères recueillies par les Nègres. Parmi les minerais aurifères, les uns sont composés d'or natif très -visible, disséminé dans une gangue, ce sont les plus riches; mais il est rare qu'ils s'offrent dans les Hlons avec une longue continuité. Les autres sont des sulfures métalliques aurifères, tels que les sulfures de cuivre, d'argent, d'arsenic, de plomb, de zinc , et surtout de fer. Les miiiéi'ais pierreux d'or sont d'abord bocardés et ensuite lavés, tantôt dans des sébiles à la main, tantôt sur de* tables à laver. On employoit autrefois des tables recouvertes d'un drap; mais on a abandonné cet usage, parce qu'on a rem^ir- qué que le drap rctenoit au moins autant de sable que de minerai. Le minerai riche, celui surtout qui n'est composé que de sable et d'or natif, se nettoie d'autant mieux 'par le lavage, que l'or est un métal dont la pesanteur spécifique est de beaucoup supérieure à celle de sa gangue. Le minerai rapproché par ce moyen, est en état d'être sou- mis aux opérations métallurgiques. Les sulfures aurifères sont des minerais d'or beaucoup plus communs, mais aussi beaucoup moins riches que les premiers. Us sont quelquefois tellement pauvres qu'on en connoit qui OR - 249 ne contiennent qu'un deux -cent millième d'or' ; ils peuvent cependant être exploités aA'ec avantage, lorsqu'ils sont traités avec méthode et économie.. On sépare Tor de ses minéi'ais par deux procédés différens , par la fusion et par l'amalgamation. On grille d'abord les sulfures métalliques aurifères; on les fond en mattes, que l'on grille de nouveau; on les fond en- suite avec du plomb, et on obtient un plomb d'œuvre auri- fère , qu'on afllne par le procédé de la coupellation. Lorsque les minerais d'or sont très-riches, on se contente de les fondre directement avec du plomb sans grillage ni fonte préliminaire. Ces procédés sont peu suivis, parce qu'ils sont moins éco- nomiques et moins sûrs que celui de l'amalgamation, surtout lorsque les minerais d'or sont très- pauvres. On doit aussi faire observer que si ces minerais sont du cuivre pyriteux , et que leur traitement ait été poussé jus- qu'au point d'obtenir dn cuivre de rosette aurifère, ou même du cuivre noir tenant de l'or, on ne peut point en séparer l'or avec avantage par le procédé de la liquation. L'or, ayant plus d'affinité avec le cuivre qu'avec le plomb, n'est entraîné qu'en partie par ce dernier métal. Ces raisons doivent donc faire donner la préférence au procédé de l'amalgamation. Nous ne décrirons point en détail ce procédé; il est le même que celui qu'on a décrit à l'article du traitement mé- tallurgique de l'argent. Nous dirons seulement que les miné- rais riches dans lesquels l'or natif est apparent et seulement disséminé dans une gangue pierreuse , sont directement broyés avec le mercure sans aucune opération préparatoire. Quant aux minerais pauvres dans lesquels l'or est pour ainsi dire perdu au milieu d'une grande masse de fer, de cuivre sul- furés, etc., on leur fait subir un grillage avant de les amal- gamer. Cette opération paroit nécessaire pour mettre à nu l'or métallique enveloppé par ces sulfures. Le mercure avec i Telles sont les pyrites aurifères de Macugnaga, dans les Alpes pié» montaiscs, et les pyrites arsenicales et aurifères du Tyrol. (Dolomieu.) Le minorai du Harz de Ramelsberg contient au plus 0,00111 G d'argent, et au plus o,ooo,ooo,o35 ou lui vingt-neuf millionième d'or, qui en est rtjlivé avec profit, 25o OR lequel on broie le minerai, s'empare alors de tout l'or, en quelque petite quantité que soit ce métal. L'or qu'on obtient par le moyen de lafFjnage au plomb, est privé de cuivre, de plomb, et de la plupart des métaux oxidables, mais il peut encore contenir du fer, de i'élain ou de l'argent. On prive diflicilemcnt l'or du fer et de l'étain qu'il peut contenir. On conseille, pour lui enlever le fer, de le cou- peller avec du bismuth ou avec du sulfure d'antimoine. L"or peut être débarrassé , par la coupellation au plomb, de l'antimoine qui lui reste uni. L'élain donne à ce métal une dureté et une fragilité re- marquable, et l'or ainsi altéré, est très- difficile à purifier. On conseille encore ici de l'affiner avec le sulfure d'anti- moine. (FOURCROY. ) L'or qu'on a traité par le procédé de l'amalgamation ne contient plus ordinairement que de l'argent. On dissout l'argent par l'acide nitrique , qui laisse l'or intact. Mais pour faire le départ en grand avec succès et économie , il faut prendre plusieurs précautions. Si l'or ne contient pas à peu près les trois quarts de son poids d'argent, ce métal, comme enveloppé par l'or, est mis en partie à l'abri de l'action de l'acide nitrique. Lors donc qu'on s'est assuré par un essai en petit que l'argent est beau- coup au-dessous de cette proportion, on porte l'alliage d'or et d'argent à ce titre en y ajoutant une quantité suffisante de ce dernier métal. Cette opération se nomme inquartation. On granule alors l'alliage , ou bien on le lamine; on verse dessus deux à trois fois son poids d'acide nitrique, qui doit être parfaitement pur, et quand on juge que la dissolution a été poussée aussi loin qu'il est possible par ce premier acide, on le décante , et on en met de -nouveau. Enfin , après avoir bien lavé lor , on fait encore bouillir sur ce métal de l'acide sulfurique , qui enlève les deux à trois millièmes d'argent que l'acide nitrique le plus concentré n'a pu dissoudre (Dar- CET et Dizé). On a alors l'or parfaitement pur. L'argent tenu en dissolution dans l'acide nitrique est pré- cipité à l'état métallique parle cuivre , ou à l'état de muriate par le murfate de soude. OR :^5l L'or ayant dans l'opinion de tous les peuples civilisés une Tande valeur, on a voulu pouvoir déterminer avec précisÏDn son titre, c'est-à-dire, son degré de pureté. On suppose donc ici, comme pour l'argent, qu'une masse quelconque d'or est divisée en mille parties, nommées millièmes. L'or parfaite- ment pur est à looo millièmes de fin, celui qui contient 6 millièmes d'alliage est à 0,994, etc. On a deux moyens de juger de la pureté de l'or. Le pre- mier est un moyen d'approximation, qui ne peut être em- ployé que lorsqu'on a une grande expérience de son usage. Il consiste à frotter le bijou d'or qu'on veut essayer, sur une pierre brune, et mieux encore, noire, qui soit dure, à grain très -fin, sans être luisante, et qui soit inaftaquable par l'acide nitrique. On se sert ordinairement d'une cornéenne particulière, à laquelle on a donné le nom de lydienne, et que l'on nomme vulgairement pierre de touche^ L'or laisse sur cette pierre une trace très-visible, que l'on doit examiner avec atlenlion. On passe sur cette trace de l'acide nitrique très-pur, qui dissout sur-le-chump les métaux alliés à l'or. On examine de nouveau la trace qui est d'autant plus effacée, que l'or essayé est moins pur. L'autre procédé , parfaitement exact , ne peut être rapporté ici; il est entièrement chimique. C'est le départ exécuté en petit et avec toutes les précautions convenables. Nous ne pouvons faire connoître toutes les formes que l'on donne à l'or dans les arts , ni toutes les manières de l'em- ployer. Nous nous bornerons à citer les principales. L'or en masse sert à faire des bijoux. Comme il est telle- ment ductile, que ces objets, toujours fort minces, n'auroient aucune solidité, on est obligé de l'ailier avec une certaine quantité de cuivre. L'or allié avec l'argent, prend une cou- leur d'un vert paie. L'or est fort recherché en raison de son éclat et de son inaltérabilité; mais son prix élevé ayant obligé à l'écono- miser, on a trouvé moyen de l'appliquer en couches extrê- mement minces sur presque tous les corps, ce qui constitue l'art de la dorure. On peut établir trois divisions dans cet art, en raison des principes que l'on suit dans l'application de l'or. 252 OU i." L'or s'applique sur le bois, sur le carton, sur le cuir, ou sur tout autre corps qui ne peut éprouver l'action du feu. au moyen d'un mordant, qui est tantôt une huile grasse et siccative, tantôt une colle animale. On emploie dans ce cas de l'or réduit par le battage en feuilles extrêmement minces. 2.° La dorure sur porcelaine, fayence, verre, émail, et sur tout autre corps semblable , se fait avec de l'or réduit en poudre extrêmement fine. On amène l'or à cet état, ou bien en broyant sur une glace des feuilles très -minces de ce métal, que l'on divise au moyen du miel, de la gomme, ou de tout autre mucilage; ou bien en précipitant avec du sul- fate de fer vert une dissolution nitro-muriatique d'or. Cet or extrêmement divisé est employé au pinceau. On n'y ajoute aucun fondant, si la couverte vitreuse des corps sur lesquels on l'applique, se ramollit parle feu qu'on lui donne pour le fixer; mais si cette couverte, comme celle de la porce- laine, est trop dure, on ajoute à Tor en poudre, du borax ou de l'oxide de bismuth, qui lui servent de fondant. 3." La dorure sur argent ou sur cuivre est fondée sur des principes tout -à-fait différens. L'or est appliqué sur les mé- taux au moyen du mercure. On fait dissoudre de l'or dans le mercure jusqu'à ce que ce métal en soit saturé; on avive , par diverses opérations, la surface du cuivre ou de l'argent; on étend l'amalgame avec une brosse sur la surface à dorer, et on porte la pièce au feu. lie mercure se volatilise et l'or reste. On nomme or moulu cette espèce de dorure. On dore aussi sur les métaux au moyen de feuilles d'or qu'on applique avec le brunissoir sur la surface nouvellement avivée. L'oxide pourpre d'or est la base des couleurs vitrifiables qui donnent le rose , le pourpre et le violet. Nous allons terminer cet article en donnant une idée de la quantité d'or et d'argent produite par toutes les mines connues, et du rapport de valeur de ces deux métaux. Non-seulement le rapport de valeur de l'or avec l'argent a beaucoup varié, mais celui qui existe entre ces métaux et les denrées qu'ils représentent, a subi aussi des variations OR 253 qui dérivent presque toutes des circonstances dans lesquelles les mines se sont successivement trouvées; les mines qui fournissent ces deux métaux, ont toujours continué d'en verser dans le commerce une plus grande quantité qu'il ne s'en détruit par l'usage. Cette quantité s'est accrue consi- dérablement depuis la découverte de l'Amérique ; c'est- à-dire depuis environ 3oo ans. Les mines de ce continent, nombreuses, abondantes et faciles à exploiter, en augmentant la masse de Tor et de l'argent, diminuèrent nécessairement la valeur comparée de ces métaux avec celle des objets de commerce qu'ils représentent; en sorte que, toutes choses égales d'ailleurs , il faut à présent, pour acquérir une même quantité de denrées , beaucoup plus d'or ou d'argent qu'il n'en falloit du temps de Louis XI , avant la découverte de l'Amérique. ' Cette abondance des mines d'Amérique a in- flué sur l'état de celles de l'ancien continent; et beaucoup de mines d'argent ou d'or ont été abandonnées; non que les filons ou les sables aurifères soient actuellement moins riches qu'ils n'étoient alors ; mais parce que leur produit ne repré- sente plus la valeur des journées d'hommes et des denrées qu'il faut payer pour en continuer l'exploitation. On va voir, par le tableau suivant j dans quelle proportion est le produit des mines d'Amérique, en comparaison de celui des mines de l'ancien continent. I On pouvoit alors avec i kilogramme d'argent payer environ cinq fois plus de blé, ou cinq fois plus de travail, qu'on n'en peut payer aujourd'hui (1825) a\ec la même quantité d'argent. Cette proportion seroit encore plus considérable , si la consommation des métaux pré- cieux, et notamment celle de l'argent, ii'avoit point augmenté en rai- son des progrès de la civilisation, des colonies nombreuses qui se sont établies, de l'emploi plus considérable qu'on en a fait pour les objeti de luxe, etc. i54 OR Tableau des quantités d'or et d'argent qu'on peut supposer être versées dans le commerce de l'Europe, année commune , prise de lycjo à 1802. ' ANCIEN CONTINENT. Asie : Sibérie Afrique Europe: Hongrie Salzbourg États autrichiens Hartz et Hesse Saxe Norwége Suède France Espagne, etc. ........... Total de l'ancien continent . . NOTÎVÊAU CONTINENT. Amérique septentrionale Amérique méridionale : Partie espagnole Brésil Total du nouveau continent • 883,465 On remarque que les mines d'Amérique versent en Europe trois fois et demi plus d'or et douze fois plus d'argent que celles de l'ancien continent. On voit aussi que la quantité d'argent est à celle de l'or dans le rapport de 5a à 1 ; rap- tahleau ont été fournis par M. Ch. Coquebert- pour l'Amérique, dans Ulloa, Heltns, le f^io' 1 Les élémens de c Monbret, qui les a pri gero universal, le Mercitrio peruano, les Cdmeniarios de Gamhoa, etc et par les ouvrages de M. de Humboldt, Mexique, liv. IV, chaji/ 11 p. 633. OR 255 ports très-sdifîérens de celui qui existe réellement dans la valeur de ces deux métaux, et qui est en Europe de i à i5. Cefte différence tient à plusieurs causes qui ne peuvent être développées ici. Nous dirons seulement que For étant , par sa rareté et par son prix, beaucoup moins employé que l'ar- gent; les demandes que l'on en fait, sont aussi moins nom- breuses , et cette cause suffit pour mettre son prix fort au- dessous de celui qu'il devroit avoir, s'il suivoit le rapport de sa quantité comparée à celle de l'argent; c'est pour une rai- son analogue, que le bismuth , l'étain, etc., quoique beau- coup plus rares que l'argent, sont cependant d'un prix très- inférieur à celui de ce métal. Avant la découverte de l'Amérique, la valeur de l'or n'é- toitpas si éloignée de celle de l'argent, parce que depuis la découverte de ce continent l'argent a été répandu en Europe, comme on vient de le voir, dans une proportion beaucoup plus forte que l'or. En Asie, ce rapport n'est encore actuel- lement que de 1 à 1 .1 ou 12; ce qui prouve que dans ce pays le produit des mines d'or n'est pas autant au-dessous de celui des mines d'argent que dans le reste du globe. (B.) OR. {Chim.) Corps simple, compris dans la cinquième sec- tion des métaux. L'or est solide jusqu'à la température de 52 du pyromètre de Wedgewood , où il entre en fusion. Il est volatil, ainsi qu'on peut s'en convaincre en l'exposant au foyer d'un verre ardent de trois à quatre pieds de diamètre, comme l'a fait Macquer, ou bien encore en l'exposant à un feu de charbon alimenté par l'oxigène, comme l'a fait La- voisier. Dans ces deux opérations on démontre la volatilité du métal, et par la perte qu'il éprouve et par la fumée qui s en exhale, fumée qui, en se condensant sur une Jame d'argent qu'on lui présente, la dore très-sensiblement; mais cette vo- latilité n'a lieu qu'à une température très-élevée , puisque Gaste-Claveus, Boyel, Kunckel , ont tenu de l'or fondu ])en- dant plusieurs mois sans qu'il ait perdu sensiblement de son poids. Quand l'or passe de l'état liquide à l'état solide, il se con- tracte plus que la plupart des autres métaux. On peut, avec des précautions, le faire cristalliser eu pyramide quadran- 256 OR gulaire. C'est sous cette forme que ïillet et Mongex l'ont obtenu. Sa densité est de 19,5 à 19,4. L'or est le plus ductile des métaux. Par le battage il peut être réduit en feuilles à o,,cooo9 ^^ millimètre d'épaisseur, et oS,o65 d'or sont susceptibles de couvrir une surface de 3™, 68 carrés; avec 3i° d'or il est possible de recouvrir un fil d'argent long de 200 myriamètres. Suivant Sickingen, un fil d'or de o™,o02 de diamètre sup- porte, sans se rompre, 68'',2i6; il a donc une grande téna- cité: cependant elle est moindre que celle du fer , du platine j et de l'argent. La couleur de l'or, vu en masse, est le jaune-rougeàtre j mais, quand il est réduit en feuilles très-minces et qu'on le regarde par transmission , il paraît d'un bleu verdàtre. Il est remarquable qu'il présente une couleur analogue quand il est liquéfié. De tous les corps qu'on a examinés sous le rapport de conduire la chaleur, l'or a été trouvé le meilleur conducteur. Il est bon cond uctcur de l'électricité ; mais , si on lui en fait ii-ansmettre une quantité assez forte , il est réduit en pous- sière en présentant une vive lumière verdàtre, soit qu'on opère dans l'air, soit qu'on opère dans l'hydrogène. L'or n'a pas d'odeur, ni de saveur. Propriétés chimiques. Suivant M. Proust , il n'existe qu'un seul oxide d'or ; suivant M. Berzelius, il y en a trois» L'oxigène pur et l'oxigène de l'atmosphère n'ont aucunif action sur l'or, ni à chaud, ni à froid. Suivant Van-Marum et Guyton de Morveau , Tor soumis à l'action électrique d'une forte décharge au milieu de l'air, absorbe de l'oxigène et se change en une poudre de couleur pourpre. Il est étonnant que Van-Marum attribue ce résultat à l'oxidation de l'or, lorsqu'il reconnoit que l'or, soumis à une décharge électrique dans le gaz hydrogène , etc. , émet une flamme verdàtre, et se change en poudre violette. Quant à Guyton de Morveau, il aété conséquent avec lui-même, puis- qu'il dit possitivement avoir vu que l'or, soumis à la dé- OP. 257 eharge électrique dans le vide, se divise en globules métal- liques et non en poudre pourpre. L'eau n'a aucune action sur l'or , même lorsque l'air est présent. L'or se combine au chlore, à l'aide de la chaleur, U est dissous par l'eau de chlore. Toute l'action de l'iode sur l'or se borne à en diminuer lé- gèrement l'éclat : cependant dans plusieurs cas ces corps sont- susceptibles de s'unir ensemble. L'or ne s'unit point à chaud au soufre ni au phosphore s mais il est susceptible de s'y combiner sous linfluencc d'au- tres corps. Il ne contracte pas d'union avec l'azote, le carbone, le bore , l'hydrogène. Il se combine très-bien à chaud avec l'arsenic et la plupart des métaux. L'acide hydrochlorique sec n'a aucune action sur l'or. L'acide hydrochlorique, d'une densité de lo (Baume), ne dissout pas l'or. Le même acide, d'une densité de 14'', en dis- sout une très-petite quantité, quand le métal est très-divisé. L'acide nitrique, à 02 , eist sans action sur l'or. L'acide nitrique à 40"*, chauffé sur de l'or très-divisé, en dissout une petite quantité : si on a fait chauffer suffisamment , l'eau, ajoutée à la liqueur, en sépare un précipité d'oxide d'or; si , au contraire, il est resté de l'acide nitreux dans la liqueur , l'eau ajoutée détermine un précipité d'or métal- lique. Dans ce cas i'oxide d'or est réduit par l'acide ni- treux au moment où il se sépare de l'acide nitrique. L'acide nitrique , saturé d'acide nitreux , dissout mieux l'or que l'acide nitrique pur. Les acides que le soufre forme avec l'oxigène , n'ont au- cune action sur l'or. Il en est de même de l'acide hydrosulfurique. L'acide hydrochlorique, mêlé à l'acide nitrique ou l'eau régale, est le vrai dissolvant de l'or. Cela tient à ce que l'affinité d'une portion de l'oxigène de l'acide nitrique pour l'hydrogène de l'acide hydrochlorique, et l'affinité du chlore pour l'or , concourent à la dissolution du métal. Pendant l'opération , il se dégage de l'acide nitreux. 36. 37 258 OR Suivant M. Proust, la meilleure eau rëgale qu'on puisse employer, est celle qui est formée de 4 p. d'acide hydrochlo- rique aqueux, d'une d-ensité de 12 , et de 1 p. d'acide nitrique d'une densité de 40*^: 100 p. de cette eau régale peuvent dissoudre de 18 à 20 p. de métal. Les alcalis n'ont pas d'action sur l'or. Stahl a annoncé que trois parties de sous-carbonate de potasse , dissoutes dans l'eau , chauffées avec 3 p. de soufre et 1 p. d'or, donnent une dissolution complète. Il est probable gue l'or est dissous à l'état de sulfure par le sulfure hydro- géné de potasse. Un acide , versé dans cette solution , en pré- cipite une poudre rougeâtre , qui est, suivant Bucholz , un mélange de soufre et d'or dans le rapport de 18 à 82. OxiDEs d'or. Il existe, suivant M. Berzelius, trois oxides d'or : le per- oxide , qui est jaune ; le deutoxide , qui est pourpre, et, enfin . le protoxide, qui est vert. Peroxide d'or, ou Acide orique. BergniQn. Proust. Oberkampf. Berzelius. Oxigètie . . . . 9,889. 8,57... 10,01... 12,069. .. lo, 77 Or 100,100. 100,00. . . 100,00. . . 100,000. . .89,23. Le meilleur procédé pour préparer le peroxide d'or con- siste, suivant M. J. Pelletier, à mettre le chlorure d'or avec un excès de lait de magnésie. Il se produit de l'hydrochlorate de magnésie , qui se dissout , eî du peroxide d"or retenant un peu de magnésie en combinaison, qui se précipite et qui se mélange avec Pexcès de la magnésie. En traitant le résidu par l'acide nitrique, on dissout toute la magnésie, tant celle qui est libre , que celle qui est combinée au peroxide, et en lavant le résidu avec de l'eau , il reste du peroxide d'or à l'état de pureté. L'oxide de zinc peut remplacer la magnésie. Quand on emploie l'eau de potasse pour précipiter le chlo- rure d'or, on obtient non-seulement de loxide d'or rete- nant un peu d'alcali; mais toujours, ou presque toujours, il y a une portion d'or qui perd son oxigène , et qui reste mêlée avec l'oxide. OR 269 Le peroxîde d'or sec est d'un jaune brun ; quand il est floconneux, il est d'un jaune moins foncé; et, suivant plu- siers chimistes, il retient dans cet état une portion d'eau en véritable combinaison. Le peroxide d'or est légèrement soluble dans l'eau. La solution a une saveur légèrement astringente. L'acide hydrochlorique le dissout complètement. Il se pro- duit de Teau et un chlorure. Si l'oxide étoit mêlé d'or, celui-ci ne serait pas dissous. L'acide nitrique foiblo est sans action sur lui. L'acide ni- trique, à /iO , bouillant, en dissout une foible quantité, qui le colore en jaune. La solution, étendue d'eau, laisse pré- cipiter tout son oxide, qui, suivant M. J. Pelletier, est hy- draté. Celui-ci ne retient pas d'acide. L'acide sulfurique foible en dissout encore moins que le précédent. Les autres acides, saturés d'oxigène, n'ont pas d'action ou n'en ont qu'une extrêmement foible sur cet oxide. D'après cela et d'après la foible afiinité qui le tient uni aux acides nitrique et sulfurique , on doit le considérer comme un corps dont les propriétés alcalines sont extrêmement foibles, et cette considération est encore d'accord avec la manière dont il se comporte avec la potasse et surtout l'ammoniaque. O RATE DE POTASSE. L'eau de potasse dissout l'oxide d'or, soit celui qu'on ob- tient par la magnésie, soit celui qu'on précipite de l'acide nitrique au moyen de l'eau. M. J. Pelletier dit que cette solution est alcaline ; qu'elle n'est point altérée par l'addition de l'eau ; qu'il n'a pu la faire cristalliser. Par la concentration elle abandonne tou- jours un peu d'oxide anhydre. Le même savant dit encore que, quand on neutralise cette solution par les acides nitri- que , sulfurique, etc., l'acide hydrochlorique et les acides non satures d'oxigène exceptés, il se fait un précipiré jau- nâtre, lloconncux, qui bientôt passe au violet et même au noir, suivant la concentration du liquide. 26o OR Orate d'ammoniaqde (Or fulminant). L'oxide d'or, arrosé d'ammoniaque, s'y combine et formd l'or/a/m;r7.(7/7f. Mais le meilleur procédé pour obtenir ce produit, consiste à précipiter du chlorure d'or étendu d'eau par l'ammo- niaque liquide. 11 ne faut pas mettre un excès d'alcali, parce qu'on dissoudroit une portion de l'or fulminant. On décante le l'quide de dessus le précipité; on le lave et on le conserve dans un bocal , qu'on recouvre d'un papier. Si , au lieu de le conserver de cette manière , on vouloit le renfermer dans un flacon à l'émeri et même dans un flacon bouché avec du liège, on risqueroit de se blesser, par la raison que, s'il étoit resté de l'or fulminant, adhérant au col du flacon, le frottement du bouchon en détermineroit la détonation, ainsi que cela a eu lieu malheureusement. loo p. d'or donnent, suivant Proust, 107 p. environ d'or fulminant. L'or fulminant est jaune de paille. 11 détone avec force par la percussion, le frottement et la chaleur. Cependant, si on le chauffe doucement dans un tube de cuivre épais, il se décompose assez lentement pour qu'on puisse recueillir de l'eau et du gaz azote. Il reste de l'or métallique. C'est dans le volume subit qu'occupe cette eau et le gaz azote, lorsque la décomposition de l'or fulmi- nant est rapide, que l'on trouve l'explication de la force de la détonation. Il est évident que l'eau provient du transport de l'oxigène de Foxide d'or sur l'hydrogène de l'ammoniaque. L'or fulminant, projeté dans du soufre fondu , se décompose sans bruit. Quand on le met dans l'acide hydrosulfurique aqueux, on obtient un résidu d'or métallique. L'acide sulfurique, concentré ou étendu, ne décompose pas l'or fulminant à froid. A une température suflisante, la dé- composition s'oi/ère. I/acide nitrique ne le décompose pas, et l'acide hydro- chlorique le dissowt. En ajoutant de l'ammoniaque à la disso- lution, l'or fulminant est pr.-^cipité. La potasse humide ne le décompose pas. Mais la potasse sèche Je décompose à une température suflisamment élevée. OR sst Cas où l'oxide d'or est altéré. L'oxide d'or est décomposé avec la plus grande facilité par son exposition, soit à la lumière, soit à une légère chaleur. D'après cela on voit qu'il doit avoir une action plus ou moins forte sur la plupart des corps combustibles, sur ceux au moins qui peuvent, comme le soufre, le charbon, se combinera l'oxigène au degré de température où cet élément quitte l'or. Les acides nitreux, sulfureux, phosphoreux, etc., rédui- sent l'oxide d'or à l'état métallique. Deutoxide d'or, de Berzelius. Oxigéne 7,45 Or 92,55. La couleur pourpre que prend l'or, 1.° quand il est soumis à une décharge électrique; 2." lorsqu'il est chauffé sur des matières terreuses ; 3." lorsque son peroxide , son ch'orure sont étendus sur des matières organiques, telles que la corne , l'écaillé; 4.° lorsque son chlorure est mis en contact avec une dissolution de protochlorure d'étain, est due, suivant plu- sieurs chimistes, à ce qu'il se forme un oxide d'or qui con- tient moins d'oxigène que le précédent. Les chimistes qui ne partagent pas cette opinion , admettent presque tous que dans ces circonstances l'or est simplement réduit à un grand état de division. Le cas le plus remarquable que présente l'or quand il de- vient pourpre, est celui où le chlorure d'or est mis en con- tact avec le protochlorure ou le nitrate de protoxide d'étain , et qu'il forme le pourpre de Cassius, Pourpre de Cassius ; Stannate d'or. Suivant Berzelius c'est un composé de peroxide d'étain ou d'acide stannique et de deutoxide d'or; suivant Proust, c'es't un composé de peroxide d'étain et d'or métallique. Pour le préparer, on met dans de l'eau du protochlorure d'étain, ou , ce qui m'a toujours mieux réussi, du nitrate de protoxide d'étain, puis on y verse du chlorure d'or étendu, en ayant soin d'agiter beaucoup ; des flocons d'un beau pourpre se précipitent bientôt après, au moins en opérant avec le nitrate de protoxide d'étain. 11 ne s'agit plus que de rassembler le précipité et de le laver avec l'eau distillée. Il est quelquefois ^G: OR nécessaire d'ajouter un peu de potasse pour déterminer la pré- cipitation d'une petite quantité de pourpre qui reste en disso- lution dans la liqueur à l'aide d'un excès d'acide qu'elle contient. J'ai observé plusieurs fois que l'addition de quelques gouttes d'une solution de sel neutre, tel que du sulfiite de potasse, déterminoit instantanément le dépôt d'une liqueur qui au- roif été plusieurs jours sans donner de précipité. Si l'on versoit du chlorure d'or dans une grande quantité de solution d'étain concentrée, on obtiendroit de l'or mé- tallique au lieu de pourpre de Cassius. Dans le cas où le pourpre de Cassius a été préparé avec une solution de nitrate de protoxide d'élain et de chlorure et d'or , et dans l'hypothèse où Ton admet que l'or est oxidé dans le pourpre de Cassius, on conçoit que le protoxide d'étain et l'or, en enlevant de l'oxigène à une portion d'eau, passent, le pre- mier à l'état de peroxide , et le second à l'état de deutoxide, et forment un composé insoluble dans l'acide nitrique , et dans l'acide hydrochlorique produit par le chlore et l'hy- drogène de la portion d'eau décomposée. Cette explication s'étend facilement au cas où l'on auroit employé une solution de protochlorure d'étain , puisqu'on peut toujours la consi- dérer comme une solution d'hydrochlorate de protoxide. Les chimistes qui pensent que dans le pourpre l'or est à l'état métallique, admettent que tout l'oxigène provenant de l'eau décoiri.posée , se porte sur l'étain du protochlorure , ou le pro- toxide d'étain du nitrate , ou de l'hydrochlorate qu'on a em- ployé. Le pourpre humide est en flocons gélatineux, d'un beau pourpre: quand il est desséché, il est d'un pourpre noir et a l'éclat de certaines lacques. I-e pourpre de Cassius est insoluble dans l'eau. L'acide hydrochlorique à jo*^, bouilli sur le pourpre de Cassius, gélatineux, récemment précipité, dissout du per- oxide d'étain. Il reste de l'or métallique. L'acide nitrique à 3^'^ , bouilli sur le pourpre, ne dissout qu'une très-petite quantité d'oxides d'étain et d'or. L'acide sulfurique à 20'', avive la couleur de pourpre eu dissolvant un peu d'oxide d'étain. M. Proust a analysé le pourpre de Cassius en le traitant par OR 2fi3 de l'acide hydrochlorique de 4 à 5"*, auquel il avoll ajouté quelques gouttes d'acide nitrique. loo p. de pourpre bien sec lui ont donné, i." une disso- lution d'or, d'où il a séparé, par le sulfate de protoxidede fer, 24 p. d'or métallique; 2.° un résidu blanc de 70 p. de peroxide d'éfain. Comme il pense que l'or étoit à l'état mé- tallique dans les 100 p. de pourpre sec analysé, il admet que 6 p. de peroxide d'étain ont dû être dissoutes avec l'or. Le pourpre en gelée est dissous par l'ammoniaque. Cette solution se trouble par la chaleur. Paotoxide d'or, de Berzelius. Oxigène 3,87.. 4,026 Or 96,10. .100. M. Berzelius dit qu'on obtient ce produit en traitant par l'eau de potasse du chlorure d'or qui a été exposé à une chaleur suffisante pour en chasser une partie du chlore. H est vert, réductible par la chaleur et incapable de s'unir aux acides. CHLOnur.E d'or. Suivant Berzelius, il en existe deux, que nous désignerons par les noms de chlorure et de protochlorure. Chlorure d'or. On l'obtient en faisant évaporer doucement à siccité l'or dissous dans l'eau régale. Pour le faire cristalliser, il faut, ainsi que le recommande M. Proust, concentrer la liqueur dans une petite cornue, et quand on la juge assez concentrée, laisser refroidir lentement le chlorure. Les cristaux sont si solubles dans l'eau , qu'en été l'eau -mère où ils se sont formés, et qui n'est d'ailleurs qu'en très-petite quantité, suffit pour les redissoudre pendant le jour : le soir ils repa^ roissent. Boyle et M. Proust ont remarqué que dans la concentra', tion de la dissolution d'or les vapeurs entraînent un peu de chlorure. Le chlorure d'or cristallise en lames ou en aiguilles jaunes. Il se congèle en masse, si la cristallisation s'opère rapidement dans une solution fortement concentrée; mais il paroît que le chlorure, préparé par ce moyen, contient toujours de l'acide 264 OR hydrochlorique. Lorsqu'on veut obtenir du chlorure parfaà- lement neutre , il faut traiter par l'eau chaude le proto- chlorure d'or. Il se réduit en or et en chlorure très-neutre, qui colore l'eau en rouge de rubis. Il est soluble dans l'eau et l'alcool. 11 l'est aussi dans l'éther hydratique, suivant l'observation de F. Hoffuian. Ces trois so- lutions sont d'un jaune plus ou moins foncé: en se dissolvant, le chlorure n'a pas éprouvé de changement de nature. Lorsqu'on mêle avec de l'éther, de la dissolution d'or con- tenant de l'acide nitrique, l'éther dissout le chlorure à l'ex- clusion de cet acide, et après que l'action des corps est pro- duite, si on tire avec une pipette le liquide incolore, conte- nant l'acide nitrique, et si on ajoute à l'éther orifère de nouvelles dissolutions d'or, l'éther dissoudra encore du chlo^ Ture. En réitérant les mêmes opérations , M. Proust est par- venu à avoir un éther orifère plus dense que l'eau acidulée d'où le chlorure s'étoit séparé. Baume avoit proposé l'usage de cette dissolution éthérée pour dorer les pièces d'horlo- gerie, et d'autres personnes l'avoient proposé pour faire des dessins d'or sur l'acier ; ipais M, Proust, qui a cherché à vé- rifier ces assertions, n'en a jamais obtenu de bons résultats. En exposant le chlorure d"or à une chaleur graduée, on le convertit en protochlorure, et en le chauffant davantage, on sépare tout le chlore du métal. Suivant M. J. Pelletier, les acides saturés d'oxigène et vola- tils sont sans action sur le chlorure d'or. 11 en est de même des acides saturés d'oxigène qui ont une certaine fixité, comme les acides sulfurique , phosphorique et arsenique, au moins lorsque le mélange des corps n'est pas exposé à une température où le chlorure d'or est altérable. Par exemple > l'acide sulfurique, concentré, précipite simplement le chlo-» rure d'or, également concentré, en une poudre rouge an^ hydre ; njais, lorsqu'on prend de l'acide sulfurique et du chlo- rure d'or, suffisamment aqueux pour ne pas donner de pré- cipité, et qu'on évapore, il arrive, quand la température est à iSo** environ, qu'il se dégage du chlore et qu'il se préci- pite du chlorure, qui est presque toujours mêlé d'or métal- lique. L'acide sulfureux, l'acide nitreux, l'acide phosphoreux, etc.,, OR 265 versés dans du chlorure d'or aqueux , en précipitent l'or à l'état métallique; dans ce cas l'eau en décompose son hydro- gène, se porte sur le chlore, et son oxigène fait passer l'acide au maximum d'oxigénation. Les sels de fer, à base de protoxide, dissous dans de l'eau, précipitent également le chlorure d'or à l'état métallique; dans ce cas le protoxide de fer se change en peroxide , et il se forme toujours de l'acide hydrochlorique. Les solutions de protoxide d'étain , employées en excès et concentrées p peuvent produire le même effet sur le chlorure d'or. La potasse, la soude, la magnésie, la baryte, lastrontiane , la chaux, etc., précipitent de l'oxide d'or hydraté quand on les verse dans la solution aqueuse du chlorure de ce métal. Si l'on admet que le potassium, le sodium, le magnésium, le barium , le strontium , le calcium, etc. , forment des chlo- rures qui ne passent point à l'état d'hydrochlorate quand on les met dans l'eau , on admettra que l'oxidation de l'or se fait aux dépens de l'oxigène de ces alcalis; dans l'hypothèse con- traire, on admettra que l'oxidation se fait aux dépens de l'eau, parce que l'hydrogène de ce liquide s'unit au chlore. Lorsqu'on ne met dans du chlorure d'or que la quantité de potasse nécessaire pour neutraliser le chlore , la liqueur passe du jaune au rouge brunâtre, et peu à peu il se précipite une quantité d'oxide d'or hydraté, qui ne représente que les % de l'or du chlorure , suivant M. J. Pelletier. Ce précipité est très-léger et jaune- rougeàtre. La liqueur a la même couleur. Elle tient du chlorure double de potassium et d'or. Si on pré- cipite le chlorure d'or par un excès d'alcali, le précipité est peu considérable, et on peut même le redissoudre. Il ne s'é- lève jamais au '/,„ de l'or du chlorure, suivant M. Pelletier. D'un autre côté, la liqueur qui s'étoit foncée en couleur par l'addition des premières gouttes de potasse, se décolore promp- tement par la potasse qu'on y ajoute, surtout si l'on fait chauffer. Ce précipité est en poudre noire. M. J. Pelletier le regarde comme un oxide anhydre, retenant un peu de potasse , et il pense que la liqueur où le précipité s'est formé, est un mélange de chlorure de potassium etd'orate de potasse, qui, lorsqu'on y verse un acide, devient jaune, parce ^66 OR queTorate de potasse se décompose eu or, qui s'unit au chlore du chlorure de potassium , et en oxigène, qui s'unit à ce der- nier métal. M. Vauquelin, M. Oberkampf, et surtout M. Javal , considèrent cette même liqueur comme un simple chlorure double. Quant à moi, j'avoue que si, avec ces savans, l'on ne peut y méconnoître l'existence du chlorure double de potassium et d'or, il est difficile de ne pas y admettre, avec M. Pelletier, une certaine quantité d'orate dépotasse, s'il est vrai que l'oxide d'or soit soluble dans cet alcali et que le précipité d'oxide d'or qu'on a obtenu, ne représente pas tout le chlore qui doit être contenu dans le chlorure de po- tassium, nécessaire poui- doubler la portion du ehlorure d'or indécomposée. Chlorure d'or et nitrate de protoxide de mercure. Du chlorure d'or , versé goutte cà goutte dans du nitrate de protoxide de mercure , donne un précipité d'or métallique et de protochlorure de mercure. Si l'on verse au contraire le nitrate dans du chlorure d'or en excès, après douze heures le précipité n'est que de l'or pur. Dans ce cas, le protochlorure de mercure réagit sur le chlorure d'or qui étoit en excès. En s'emparant de son chlore , il se change en perchlorure qui se dissout. Chlorure d'or et nitrate de peroxide de mercure. On étend du nitrate de peroxide de mercure dans huit à dix fois son volume d'eau; on y verse ensuite, à plusieurs reprises, du chlorure d'or. Il se fait un précipité, dont la couleur est celle de l'or fulminant. Après qu'il est déposé, on le lave à l'eau bouillante, et on le laisse sécher dans une cap- sule. Le terme où le chlorure d'or cesse de précipiter la so- lution mercuriellc, est celui où tout le mercure est à l'état de perchlorure. Il arrive dans cette opération que l'oxigène du peroxide de mercure se porte sur l'or pour former un oxide, qui , étant insoluble dans l'acide nitrique, se précipite, tandis que le chlore du chlorure d'or forme du sublimé corrosif avec le mercure réduit. Mais ce qu'il y a de remarquable, suivant M. Proust, c'est que Foxide d'or précipité paroit contenir, en véritable combinaison, une certaine quantité de proto- chlorure et de perchlorure de mercure qu'il ne cède pas OR 267 à l'eau bouillante. M. Proust, ayant distillé loo p. de ce pré- cipité, en a obtenu : Eau B Perchlorure de mercure mêlé de protoclilorure. . iG Or métallique 70 Perte attribuée à de l'oxigène 6. Ce précipité , exposé sur un papier au-dessus de la flamme d'une bougie, fuse avec une sorte d'explosion. Si on le mêle avec de la fleur de soufre et qu'on le chauflTe ensuite douce- ment, il détone à la manière de l'or fulminant. Sulfate à' argent ou nitrate d'argent, et chlorure d'or. M. J. Pelletier a vu que l'un ou l'autre de ces deux sels d'argent , dissous dans l'eau, mêlé au chlorure d'or , donnent un précipité formé de chlorure d'argent et d'oxide d'or; il reste dans la liqueur de l'acide sulfurique ou de l'acide nitrique libre. Chlorure »'or et de potassium. Le chlorure d'or forme , avec le chlorure de potassium , un chlorure double , qui a été bien décrit par M. Javal. Ce com- posé est sous la forme de prismes quadrangulaires alongés, d'un beau jaune d'or, efllorescens; en perdant de l'eau , ces prismes passent au jaune clair. Ils conservent leur couleur après qu'on les a soumis à des lavages successifs. Exposés au feu dans un vase de verre , ils donnent de Teau, ils se rédui- sent en un liquide rouge -brun foncé, et lorsque le verre commence à se fondre , ils laissent dégager du chlore : ce qui prouve que la température nécessaire pour décomposer le chlorure d'or, uni au chlorure de potassium, est plus élevée que celle où le chlorure pur perd son chlore. Ces cristaux sont formés : Chlorure de potassium 24,26 Chlorure d'or 68,64 Eau Vj'o* M. Oberkampf a observé, qu'en ajoutant du chlorure de potassium ou de sodium au chlorure d'or, la potasse ne peat plus en précipiter d'oxide d'or. 268 OR Protochlorl'be d'oh. On le prépare en exposant avec précaution le chlorure d'or à l'action de la chaleur; Ce prolochlorure est réduit par l'eau chaude en chlorure neutre et en or. L'or séparé est le '/j du métal contenu dans le protochlorure. Le protochlorure d'or, traité par la potasse, donne du protoxide d'or. 11 est réduit par la chaleur en chlore et en or. loDURE d'or. M. J. Pelletier a décrit sous le nom d'iodure d'or un com- posé qu'il a obtenu de la manière suivante : Il a fait bouillir de l'or très-divisé dans de l'acide hydrio- dique, auquel il ajoutoit de temps en temps un peu d'acide nitrique pour faire de l'acide hydriodique ioduré. 11 s'est formé de l'iodure d'or, qui a été dissous dans l'excès de l'a- cide ioduré. 11 a filtré bouillant pour séparer l'or qui n'avoit pas été dissous. La liqueur, en refroidissant, a déposé de l'iodure d'or en poudre cristalline ; maisla plus grande partie est restée en solution; il l'a précipitée , en ajoutant de l'acide nitrique et en faisant bouillir pour chasser l'excès de l'iode. Enfin , l'iodure d'or se forme en mettant l'oxide d'or en contact avec l'acide hydriodique aqueux ou bien en préci- pitant le chlorure d'or par l'hydriodate de potasse. L'iodure d'or est insoluble dans l'eau froide, et très-peu soluble dans l'eau bouillante. 11 se décompose à lôo*^. La potasse, en en séparant l'or, passe à l'état d'iodate et d'hydriodate. 11 paroît que cet ioduré doit être considéré comme un pro- toiodure plutôt que comme un ioduré neutre. Suivant M. J, Pelletier , il est formé de : Iode 54 100 Or 66 ig4,i2 ; mais cette composition ne s'accorde pas avec celle de l'oxide d'or , déterminée par M. Berzelius; car elle suppose que loop. d'or ne prennent que 10, o3 p. d'oxigène au lieu de 12,07, OR ^69 Sulfure i<'or. Oberkanipf. Biicholz. Soufre 24,39 21,95 Or 100 100. On le prépare en faisant passer un courant d'acide hydre- sulfurique dans du chlorure d'or dissous dans l'eau ; Fliydro- gène de l'acide hydrosulfurique s'unit au chlore, tandis que le soufre s'unit au métal. Le sulfure d'or est d'un noir bleuâtre. Lorsqu'on l'agite daiw l'eau, il est impossible de séparer, soit de l'or, soit du soufre. Ce n'est donc pas un mélange de ces deux corps, ainsi que le pense M. Proust. Le sulfure d'or est dissous par l'hydrosulfate de potasse. Il paroit l'être également par les sulfures hydrogénés: au moins remarque-t-on qu'en faisant bouillir de l'or, du soufre et de Teau de potasse ensemble , le métal est dissous. C'est cette dissolution que Stahl appeloit or potable. Les acides en précipitent du sulfure d'or mêlé de soufre. Phosfhure d'or. Le phosphure d'or ne me paroît pas avoir encore été ob- tenu à l'état de pureté. Pelletier a uni l'or au phosphore en chauffant au rouge 8 p. d'or réduites en poudre fine, 16 p. d'acide phosphorique vitreux , mêlées intimement avec 1 p. de poussière de charbon. Le mélange ne remplissoit pas tout le creuset, parce que pour prévenir l'effet de l'air sur le phosphure, les corps étoient recouverts d'une couche de poussière de charbon. Dans cette opération l'acide phosphorique cède son oxigène au carbone et son phosphore à l'or. Il ne faut pas chauffer trop forte- ment ces matières, parce que Pelletier dit que la chaleur seule suffit pour séparer le jdiosphore de l'or. Le phosphure d'or , obtenu par Pelletier, étoit d'un blanc jaunâtre. Son tissu étoit cristallin. Exposé dans une coupelle par l'action simultanée de l'oxigène et de chaleur, le phos- phore s'en séparoit en brûlant. Il contenoit : Or 23 Phosphore 1. 270 OR Suivant Oberkampf, lorsqu'on fait passer de l'hydrogène phosphuré dans une dissolution de chlorure d'or étendu , celle-ci devient brune , puis d'un pourpre foncé. Si alors on cesse de dégager du gaz, le précipité est de l'or métallique, et l'on trouve dans la liqueur de l'acide phosphorique ; mais si on continue à faire passer du gaz dans le chlorure, la couleur du précipité passe peu à peu au noir, parce. que l'or devient phosphuré. Arsenic RE d'or. Bergman dit que l'or, par la fusion, ne prend que le %, de son poids d'arsenic. M. Hatchett, ayant ajouté 29^ d'ar- senic à 344' d'or fondu, a obtenu un alliage, qui ne conte- noit que o,3o85 d'arsenic. Il avoit la couleur de l'or fin; il étoit cassant ; mais il pljoit avant de se rompre. Lorsqu'on suspend une lame d'or dans un creuset qui est renversé sur un autre dans lequel on sublime de l'arsenic , celui-ci s'allie à l'or et forme un alliage gris, cassant, qui coule dans le creuset inférieur. On ne peut, ou il est très-diflicile de séparer l'arsenic de l'or par la simple action de la chaleur. Antimoine et Or. o,ooo5 d'antimoine rendent l'or cassant : c'est pourquoi lorsque l'or est exposé pendant quelque temps aux vapeurs de l'antimoine , il perd sa ductilité. Etain et Or. Lorsque l'or est exposé pendant quelque temps au-dessus d'un bain d'étain rouge de feu, il devient cassant, ainsi que cela arrive avec l'antimoine ; cela est d'autant plus remar- quable qu'une petite quantité d'or, alliée à l'étain , ne lui ôte pas sa ductilité. 11 p. d'or et 1 p. d'étain font un alliage d'un jaune très- pAle, cassant, quand il est en lames épaisses; mais quand il a été coulé en lames minces, il se plie; cependant il ne peut être laminé. Cet alliage a une densité plus grande que celle de ses élémens réunis. L'or allié de '"/„„„ d'étain peut être laminé. Lorsqu'on chauffe cet alliage, l'étain se fond et l'or perd son agrégation. On sépare l'étain de l'or en portant dans le creuset , où l'ai- OR 271 liage est liquéfié, du perchlorure de mercure ou du nitrate de potasse. Dans le premier cas il se volatilise du perchlorure d'étain; dans le second cas il se forme du stannate de po- tasse, qtii est entraîné dans la scorie alcaline qui se forme. Or et Cuia're. Ces deux métaux s'allient aisément par la fusion. L'alliage est plus foncé en couleur, plus dur, plus sonore que for. Il est ductile, et sert de soudure à l'or. L'alliage le plus dur qu'on puisse obtenir, contient Or ... . 7 Cuivre . . 1 L'alliage de | .' | est très-ductile, d'une ** ( cuivre . . 1 ) belle couleur jaune tirant sur le rouge: sa densité est de 17,167; elle devroit être de 17,68 , si la densité des mé- taux ne diminuoit pas par la combinaison. L*or des monnoies est allié de cuivre, et quelquefois de cuivre et d'argent. L'alliage de cuivre et d'argent à parties égales, uni à l'or, fait un alliage plus léger, que si le cuivre eût été allié k l'état de pureté. Les monnoies de France sont composées de neuf parties d'or et d'une partie de cuivre, ou d'alliage de cuivre et d'argent. Pour l'essai de cet alliage voyez Essai, tome XV, page56o. Oa ET Feb. Ces deux métaux s'allient très -bien. 1 1 parties d'or et une partie de fer forment un alliage- ductile, d'un gris jaunâtre, d'une densité de i6,885 , plus dur et plus fusible que l'or, suivant M. Hatchett. Une petite quantité de fer introduite dans l'or en fusion, rend ce métal très - dur et cassant; c'est pourquoi il ne faut jamais remuer l'or fondu avec une verge de fer. L'or étant plus fusible que le fer et l'acier, et ayant en outre la propriété de s'y unir facilement, il est employé pour souder ces substances. Or et Zinc. Ces deux métaux s'unissent en toutes proportions. 272 OR L'alliage à parties égales est blanc, très- dur, susceptible de recevoii- un beau poli, peu altérable à l'air. Aussi Hellot le regardoit- il comme très-propre à fabriquer des miroirs de télescopes. 11 parties d'or et une partie de zinc formelit, suivant M. Hatchett, un alliage jaune verdàtre , très-cassant, dune den- sité de 16,537. Hellot dit, qu'ayant chauffe fortement avec le contact de l'air un alliage d'une partie d'or et de 7 parties de zinc, les deux métaux se sont volatilisés , bien entendu que le zinc a été réduit en oxide par l'oxigène de l'air. Or ET Bismuth. Le bismuth donne à l'or une couleur jaune verdàtre , sui- vant M. Hatchett. -.„po„ de bismuth rendent l'or cassanf. Or. et Plomb. Il parties d'or et une partie de plomb donnent un alliage tin peu plus pâle que for, fragile comme le verre; sa den- sité est moindre que celle de ses élémens. Il suffit de j^r77i> de plomb pour rendre l'or cassant. Or et Argekt. Lorsqu'on fond une grande quantité d'or et d'argent à parties égales dans un creuset, tomme l'a fait Homberg , on peut obtenir au fond du creuset une masse d'or, retenant % de son poids d'argent, et au-dessus de cet alliage, le reste de l'argent à l'état de pureté; mais si on ne fond que des masses, telles qu'elles peuvent être remuées facilement, les métaux s'allient en toutes proportions. L'alliage de 2 parties d'or et de 1 partie d'argent est le plus dur possible; il est plus sonore que for; il est blanc. Il suHit d'une partie d'argent pour blanchir sensiblement 20 parties d'or. L'alliage d'or et d'argent sert à souder l'or, parce qu'il est plus fusible que ce dernier métal. L'alliage de 1 partie d'or et de 2 parties d'argent peut s'analyser par l'acide nitrique, qui dissout ce mêlai à l'ex- clusion de l'or. (Voyez tome XV, page 56o,) OR 275 Lorsque l'or contient moins que son poids d'argent, celui- ci est en partie soustrait à l'action de l'acide nitrique par les molécules de l'or qui enveloppent les molécules de l'argent. Or et MERCUREé Ces deux métaux s'unissent avec la plus grande facilité. (Voyez tome XXX , page 100.) Histou^e et usages. L'or est un des métaux le plus anciennement connus : dès que les hommes l'ont eu distingué des autres corps par sa ductilité, sa fusibilité, son inaltérabilité, sa rareté, ils l'ont recherché avec empressement, et après qu'ils ont été conduits à l'invention des monnoies , ils ont dû le choisir comme la substance la plus précieuse. La couleur de l'or, son brillant, son extrême ductilité, sou inaltérabilité par l'air, l'humidité, et la plupart des acides, des alcalis, l'ont fait employer à une multitude d'usages que tout le monde connoit, et qu'il seroit superflu de rappeler ici. (Ch.) OR BLANC. [Chim.) Ce nom a été donné au platine eJ à une mine de tellure. (Ch.) OR DE CHAT. {Min,) Nom donné au mica jaune comme terme de dérision applicable aux personnes qui prenoient cette pierre jaune pour un minerai d'or. Voyez Mica. (B.) OR EN CHAUX. [Chim.) C'est de l'or qu'on a préparé dans un grand état de division, en triturant des feuilles de ce métal avec du miel, lavant la matière broyée avec de l'eau , et enfin la faisant sécher. (Ch.) OR EN CHIFFONS, EN DRAPEAUX. {Chim.) C'est la cendre qu'on obtient en brûlant des chiffons qu'on a préala- blement trempés dans du chlorure d'or. On s'en sert ordinai- rement pour dorer largent: on y parvient en frottant contre l'argent, qu'on veut dorer, un bouchon mouillé, qui a été préalablement imprégné de cette cendre. (Ch.) OR EN COQUILLE. {Chim.) C'est de l'or très -divisé, (soit qu'il provienne de feuilles d'or triturées, soit qu'il ait été précipité de sa dissolution dans l'eau régale par un corps» combustible), qu'on a mêlé avec un corps mucilagineux. «fÉ 3Ç. i« ' ^74 OR que l'on conserve ordinairement dans des coquilles. On l'ap- plique au pinceau dans certaines peintures. (Ch.) OR DE COULEUR. {Chim.) Or qui a reçu de son alliage avec l'argent quelque modification dans sa couleur. (Ch.) OR FAUX. {Ciiiin.) On applique cette dénomination à du cuivre réduit en lames, tils , etc., qui a été doré. (Ch.) OR FILÉ. (Chim.) C'est de l'argent doré qui a été réduit en lames minces et étroites, puis filé sur la soie, le fil ou le crin: il est employé pour faire le galon et des broderies. (Ch.) OR FIN. (Chim.) C'est le nom qu'on donne dans le com- merce à l'or pur. ( Ch.) OR FULMINANT. (Chim.) C'est une combinaison d'oxide d'or et d'ammoniaque. Voyez Or. (Ch.) OR GRAPHIQUE. {Min.) Voyez Telltjre graphique. (B.) OR GRIS. {Chim.) Nom qu'on donne à un alliage d'or et d'argent. (Ch.) OR MOULU. {Chim.) Nom que les doreurs appliquent à l'amalgame d'or qui sert à dorer l'argent et quelquefois le cuivre. (Ch.) OR MUSSIF NATIF. (Min.) Voyez Étain pyriteux ou SULFURÉ. (B.) OR POTABLE. {Chim.) Dans les temps où régnoit la folie de l'alchimie, une foule de médecins étaient persuadés qu'il y avoit une panacée ; c'est-à-dire un remède universel, et parmi eux il y en avoit beaucoup qui pensoient que l'or devoit être la base de cette panacée. Ces médecins furent conduits d'après cette idée à chercher les moyens de dis- soudre l'or dans des liquides non acides, incapables de nuire à l'économie animale : ils appelèrent ces compositions or po- table ; mais en définitive, malgré la prétention des fabricans d'or potable , c'étoit toujours le chlorure d'or qu'ils em- ployoient. Le nom d'or potable a été pareillement donné à la solution du sulfure d'or dans le sulfure hydrogéné ou Fhydrosulfate de potasse. (Ch.) OR VERT. {Chim.) Nom qu'on a donné à l'alliage d'or et d'argent qui a une couleur verte. Il est employé dans la bijouterie. (Ch.) OEA 27§ ORA, ORATA. (Ichthfol.) Noms italiens delà daurade, ."parus aurata de Linnaeus. Voyez Daurade. (H. C.) ORAGE. {Phys.) Pluie forte et subite, précédée pres- que toujours par un vent plus ou moins impétueux et accom- pagnée d'éclairs et de tonnerre. Voyez l'article Météores , t. XXX , p. 3o6 et l'article Électricité , t. XV , p. 3 1 2. (L. C.) ORANBLEU. {Ornith.) Cet oiseau, qui est donné par Gmelin et Latham comme une variété de leur turdus chryso- gaster , pi. cnl. de Butf. , n." 221 , sous le nom de merle du cap de Bonne- Espérance, paroît seul être du genre Turdus. Voyez Oranvert. (Ch. D.) ORANG. {Mamm.) Ce nom , qui, chez les Malais, signifie homme, a été tiré du mot orang-outang (homme des bois, homme sauvage), pour en faire le nom d'un genre, dont l'espèce de l'orang-outang peut être considérée comme le type, genre qui n'est pas le même dans tous les ouvrages d'histoire naturelle. T-es uns se bornent à y comprendre l'orang-outang; d'autres y ajoutent le chimpensé , et même plusieurs espèces qui en ont été séparés sous les noms de gibbons ou d'hylo- bates. Lorsque nous en étions à l'article des Gibbons , nous croyions encore que ces quadrumanes étoient de véritables orangs : c'est pourquoi nous en avons renvoyé la description à ce dernier mot. Aujourd'hui, que ces animaux nous sont mieux connus, nous les regardons, avec Illiger, comme de- vant constituer un genre distinct; aussi traiterons-nous sépa- rément, quoique dans un même article, de ces deux genres de quadrumanes, qui, d'ailleurs, sont intimement unis: au- cun autre genre ne vient se placer entre eux; et nous réu- nissons le chimpensé à l'orang-outang. Des Orangs. , Les Orangs sont des quadrumanes encore assez peu con- nus. On n'en a jusqu'à présent observé que de fort jeunes individus, lesquels paroissent différer beaucoup des adultes; mais les notions, qui ont été acquises sur ces animaux, suffisent pour que, d'après l'étendue de leur intelligence, on soit en droit de les placer à la tête du règne animal, en en exceptant l'homme, qui, sous ce rapport, est hors de pair. 276 OaA On conçoit toutes les lumières qu'on pourroit tirer de l'étude exacte de ces animaux, qui sont, en quelque sorte, des intermédiaires entre l'espèce humaine et la brute, que des nations grossières regardent comme des hommes sauva- ges, et desquels même quelques-uns de ces esprits dont l'ima- gination est plus active que le jugement n'est sévère, ont voulu faire originairement descendre le genre humain. Leur principal effet, sans doute, seroit de montrer la faus- seté de ces rapports hypothétiques, qui n'ont d'autre appui que des analogies arbitraires et des suppositions gratuites. Elles nous feroient voir le plus haut degré auquel peuvent atteindre les facultés intellectuelles départies aux animaux, et nous donneroient un type qui pourroit nous servir, plus exactement que l'intelligence humaine, à mesurer les facultés du même ordre chez les autres êtres. Enfin nous pourrions jugtr de ces facultés avec une grande certitude, n'étant point, chez les orangs, mélangées de raison, comme chez l'homme, ni, peut-être d'instinct, comme chez les animaux d'un rang inférieur. Mais, quoiqu'on soit encore fort éloigné de pouvoir se faire de ces quadrumanes une idée complète, ce qu'on en connoit peut déjà donner à leur histoire un assez grand intérêt; seu- lement il est essentiel de ne point confondre dans cette histoire ce qui a été vu superficiellement par quelques voyageurs de ce qui a été observé attentivement ; ce qui n'est que vraisem- blable ou douteux de ce qui est certain. Jusqu'à présent on n'a reconnu, on n'a distingué avec net- teté que deux espèces d'orangs. Ceux, qui paroissent les avoir vues dans les régions où elles se trouvent , nous assurent qu'elles vivent en troupes, que leur taille égale la nôtre, que leur force est prodigieuse , qu'elles sont extrêmement sau- vages, et qu'il est très- dangereux pour les hommes et pour les femmes de les rencontrer. Ces animaux attaquent les pre- miers à coups de bâtons et à coups de pierres, et enlèvent les autres qu'ils nourrissent, dit-on, avec soin, et qu'ils font servir à leurs plaisirs. Us savent se faire des espèces de huttes pour abri, et portent la haine de toute contrainte à un tel point , qu'il est impossible , lorsqu'ils sont arrivés à l'âge adulte, de les prendre vivans. OR A .77 Des animaux si forts et si farouches, qui recherchent les solitudes les plus sauvages, qui se livrent à toute la fureur de la défiance pour résister à la moindre contrainte, qui, dans leur invincible effroi , ne savent plus faire de différences entre les bons et les mauvais traitemens, semblent annoncer l'intelligence la plus bornée ; et ce n'est pas ce qu'on devoif attendre des observations auxquelles les jeunes orangs-outangs ont donné lien. En effet, tous les individus des deux espèces de ce genre qui ont été vus et dont on a donné l'histoire , ont fait naître une très -grande idée de leurs facultés intellectuelles, même en étant de ces histoires tout ce que l'étonnement et une con- noissance peu exacte des rapports des actions avec les facultés qui les produisent, pourroient y avoir introduit d'exagéra- tion. Mais c'est ce que nous chercherons à expliquer dans l'histoire particulière de Torang-outang. Ce n'est que des jeunes individus que nous pouvons tirer les caratères zoologiques des orangs. Aucun naturaliste n'a été dans le cas d'en décrire d'autres. Tout annonce donc que ces caractères seront susceptibles de beaucoup de rectifica- tions. Les plus grands de ces animaux, qui aient été bien vus, n'avoient pas au-delà de deux pieds et demi à trois pieds de haut lorsqu'ils étoient debout, comme il leur est possible de s'y tenir, c'est-à-dire avec les extrémités inférieures fléchies, ainsi qu'on le voit dans la figure que nous donnons de l'orang- outang. Leur physionomie générale leur est particulière : ils ne ressemblent, sous ce rapport, ni à l'homme, ni aux singes. La brièveté de leurs jambes et surtout de leurs cuisses, qui, réunies, ne font pas le tiers de leur hauteur; l'étroitesse de leur bassin , la longueur démesurée de leurs bras qui descen- dent jusqu'au-dessous des genoux, la grosseur de leur ventre et de leur tête en font des êtres qui ne sont, en général, comparables à aucun autre. Mais, lorsqu'on entre dans les détails de leurs organes, on voit que ce sont des quadrumanes, des véritables singes. On ne connoît point encore leur système de dentition complètement. Ce qu'on a pu en voir et leur analogie avec 278 ORA le pongo et les gibbons, font présumer qu'il est le même que celui de ces derniers ; c'est-à-dire composé à l'une et à Taulre mâchoire de quatre incisives tranchantes, de deux canines très-développées, de quatre fausses molaires et de six màche- lières tuberculeuses; c'est-à-dire qu'excepté parla forme des canines, il est semblable à celui de l'homme. Les mains et les pieds sont longs et étroits; les doigts sont comme ceux des autres singes; ils sont au nombre de cinq aux membres antérieurs et aux postérieurs: des ongles plus ou moins arrondis en garnissent l'extrémité ; aucune mem- brane ne les réunit et ne nuit à leurs mouvemens , et les pouces, opposables aux autres doigts et très-courts, en sont tout-à-fait séparés. 11 n'y a point de queue; et les fesses sont charnues et sans callosités. Tous leurs sens, et principalement celui du goût, ont un grand développement. Les yeux et les oreilles ressemblent aux nôtres. Seulement les premiers sont plus rapprochés par leur angle interne, et la conque externe des autres est plus large et plus détachée de la tête. Le nez n'a presque point de saillie et ne consiste guère que dans les narines, qui sont ouvertes fort au-dessus de la bouche; disposition qui me pa- Toît avoir pour cause l'extrême saillie de celle-ci. En effet, le museau de l'orang, même jeune, se prolonge beaucoup au-delà de la partie supérieure de la tête. I-es lèvres sont très-minces et entières ; la bouche est sans abajoues et la langue douce; la paume et la plante sont nues et garnies d'une peau très-douce, sur laquelle se voient des stries papilleuses, sem- blables à celles de nos mains. Aussi ces parties pourroient- elles être pour ces animaux des organes particuliers du tou- cher , s'ils faisoient de ce sens un usage aussi étendu que nous. La face est également nue et le corps n'a que des poils soyeux, qui sont assez rares. Chez le mâle , les parties géni- tales sont pendantes , et l'on dit que le prépuce n'a point de frein. La vulve, chez les femelles, est très-simple; elle con- siste en deux lèvres épaisses et un clitoris fort petit. Les ma- melles sont pectorales et au nombre de deux. Les orangs sont des animaux expressément organisés pour vivre sur les arbres : aussi grimpent-ils , à l'aide de leurs quatre mains, avec une facilité extrême. Ce sont leurs pieds de der- ORA -273 riére surtout qui montrent leur destination. Ils ne sont point articulés à la jambe comme les pieds de l'homme ou ceux des quadrupèdes, mais de manière que les deux plantes se regar- dent et peuvent être opposées l'une à l'autre, ainsi que les doigts, pour embrasser les branches etfaciliter l'action de grim- per. Au contraire, leur marche est embarrassée et sans aisance. Elle n'a guère lieu sur leurs pieds de derrière que lorsqu'ils s'aident d'un bâton; et alors leurs pieds sont tournés de ma- nière qu'ils n'en appuient sur le sol que le côté externe. La plante, ni les doigts, ne touchent point à terre. Sans appui, ils marchent souvent sur leurs quatre pieds d'une façon très- particulière ; car ils le font, en quelque sorte, comme des cul- de- jattes. Ce sont, en effet, moins leurs membres qui se meuvent alternativement que leup train de devant et leur train de derrière. Ils portent en avant la partie antérieure ou plutôt supérieure de leur corps, appuient sur la terre leurs longs bras en tenant les mains fermées , et , soulevant la partie inférieure , ils la ramènent sous la première; et c'est par une succession de mouvemens semblables, qu'ils se transportent sur terre d'un lieu à un autre. Ce n'est cependant pas leur seule façon de marcher ; leurs fesses charnues montrent qu'ils peuvent encore plus aisément que les singes pourvus de callosités, se tenir debout sur leurs pieds de derrière, et l'on sait que ces derniers sont suscepti- bles de faire naturellement quelques pas étant ainsi debout. Sans manquer de délicatesse, leurs sens n'annoncent rien de particulier. Ils voient fort bien de jour, et ne sont point nocturnes, comme quelques auteurs ont pu le croire. Leur ouie est fine et ils consultent toujours leur odorat avant de manger. Ils se contentent de toute sorte de nourriture et don- nent en général la préférence aux substances et aux fruits sucrés; mais ils se familiarisent sans peine avec nos alimens , même les plus recherchés; ils hument en buvant et se servent de leur main pour puiser de l'eau. On n'a aucune notion sur leur accouplement, leur gesta- tion, leur manière d'élever leurs petits, en un mot leur re- production. D'Obsonville dit qu'ils ne s'accouplent point comme les brutes ; mais son assertion est plus que douteuse, car il n'a point été témoin de ce qu'il annonce. 28o OR A L'emploi que les jeunes orangs font de leur intelligence, est d'autant plus remarquable pour nous, qu'elle ne semble point être proportionnée à leur âge; et que dès les premiers mois de leur vie ils paroissent, sous ce rapport, être plus avancés qu'un enfant de quatre à cinq ans; et je n'entends comparer ici que les qualités qui sont communes à l'homme et au mammifère, c'est-à-dire, toutes, excepté la volonté avec connoissance, ou plutôt la faculté de connoitre. Non -seulement leur attention est forte, leur mémoire fidèle, mais ils mettent à leurs jugemens une finesse, une perspicacité singulière , et leur caractère se manifeste déjà par des penchans, des dispositions qui auroient eu besoin de beaucoup plus de temps pour se montrer au même degré chez nous. Dans cette première époque de leur vie ils n'ont ni la gaité, ni la pétulance des autres singes; au contraire, ils pa- roissent graves et même tristes ; mais ils sont affectueux et rusés; la feinte est un des moyens les plus communs qu'ils emploient pour satisfaire leurs désirs , et la .résistance ex- cite leur colère. Us souffrent et poussent des cris lorsque les personnes, auxquelles ils sont attachés les laissent seuls; et ils sont fort indifférens pour toute autre ; quoique cependant ils ne manifestent que rarement de la malveillance, c'est aux en fans surtout qu'ils montrent de Téloignement, et c'est moins par des actes de violence qu'ils le font que par des gestes brusques ou un prolongement des lèvres, qu'on retrouve dans le même cas chez d'autres singes. Ce n'est point en pré- sence des gens qu'ils cherchent à satisfaire leurs désirs , quand ils savent qu'on s'y opposeroit : dans ce cas , tant qu'on est sous leurs yeux, ils ne témoignent rien ; mais, dès qu'on s'est éloigné, ils emploient toutes leurs ressources pour arriver à leurs fins. S'ils ont l'espoir d'obtenir, ils sollicitent avec instance , et si on leur refuse , ils feignent la colère , ou , pour mieux dire, le dépit; car ils semblent plutôt s'en prendre à eux qu'à ceux qui ne leur obéissent point. Cependant, lors- qu'on persiste dans çon refus, leur colère devient très-réelle, piême très- violente. Des observations récentes, faites sur un jeune orang-outang, qui vivoit à peu près en liberté à Java, ont appris que ces animaux se forment, sur les arbres, une espèce de lit ou de hamac, qu'ils se couchent et se lèvent avec le soleil, et qu'ils cherchent à dénicher les œufs pour les manger. Des deux espèces de ce genre l'une appartient à l'Asie et se trouve principalement dans l'ile de Bornéo ; l'autre est afri- caine et vit dans les régions de ce continent les plus voisines de l'Equateur. L"OfiANG - OUTANG , Simia saljriis , Linn. ; Hist. nat. des mamm., liv.42 , Juin 1824. Les caractères extérieurs par les- quels celte espèce se distingue, consistent surtout dans les proportions des membres et les couleurs du pelage. Chez elle les bras, lorsque l'animal est debout, descendent jus- qu'au milieu des jambes; tous les poils sont d'un roux plus ou moins foncé, et l'on pourroit ajouter que l'oreille est d'une médiocre grandeur, comparée à celle de la seconde espèce d'orang que nous décrirons. Les poils sont longs, foibles et légèrement crépus. Ils revêtent , sans cependant être épais , toutes les parties supérieures ou postérieures du corps et les membres, et ils sont beaucoup plus rares aux parties inférieures ou antérieures; ceux de la tête, de- puis sa partie postérieure jusqu'au front , se dirigent d'ar- rière en avant, et ceux des avant -bras remontent du poi- gnet vers le coude. La face, les oreilles, les mains et les organes génitaux sont nus. Toute la peau a une teinte gris d'ardoise, excepté le tour des yeux, de la bouche, des parties génitales , où le gris a fait place à la couleur de chair; et sa surface est couverte de petites rides et comme cha- grinée. Celle de la gorge est extrêmement flasque et pend comme un goitre, lorsque l'animal est couché sur le côté. Les ongles sont noii's , et tous les doigts , sans exception , peu- vent en être pourvus. L'individu que j'ai décrit en avoit à tous les pouces. 11 paroit, cependant, qu'on n'en a pas trouvé à ces doigts, aux mains postérieures chez d'autres individus, ce qui avoit fait donner des pouces sans ongles comme un des caractères particuliers de cette espèce. C'est une erreur qui devroit être rejetée depuis long-temps et qui se retrouve cependant encore dans des ouvrages très-modernes. La voix est assez variée: dans la peur elle ressemble à un grognement; dftns les besoins elle se rapproche des pleui's d'un chien, et 282 ORÀ dans la colère elle devient très-aiguë ; alors la gorge se gonfle considérablement. On pourroit ajouter quelques caractères anatomiques. C'est cette espèce qui a été vue et examinée le plus sou- vent, et sur laquelle on a fait des récits plus ou moins éton- nans, qu'il ne faut pas admettre sans examen et sans critique. Ce n'est point une chose commune que de savoir observer et décrire les actions des animaux, de ne les montrer que dans ce qu'elles ont de matériel , et d'en reconnoître les véritables causes. On est constamment porté, sans même qu'on s'en aperçoive, à ajouter à ces actions, parce qu'on ne peut se défendre de les conformer aux causes qu'on croit y découvrir, et qui, sans addition, paroîtroient insuffisantes; or, ces causes nous les concluons de ces actions, considérées comme étant les nôtres, et par une sorte d'identification des animaux avec nous-mêmes. C'est là l'origine de toutes les erreurs auxquelles l'intelligence des brutes a donné lieu , et l'on doit peu s'en étonner; car les causes des actions ne sont pas sensibles: on ne peut que les déduire, et les mêmes ac- tions peuvent naître de causes très - diverses ; or ce sont celles que nous connoissons, celles qui agissent en nous, que nous sommes naturellement portés à supposer et à attribuer a tout ce qui existe. Ces erreurs, qui peuvent être indiffé- rentes par rapport aux animaux des ordres inférieurs, parce qu'elles laissent assez de sujets de doutes, ne seroient peut- être pas dans le même cas relativement aux orangs qui n'ont aucun intermédiaire entre leur espèce et la nôtre. Je me bornerai donc à rapporter les faits les mieux constatés en les dégageant de toute hypothèse. Ces animaux apprennent à répéter sans peine toutes les actions auxquelles leur organisation ne s'oppose pas, ce qui résulte de leur confiance, de leur docilité et de la grande facilité de leur conception. Dès la première tentative ils comprennent ce qu'on leur demande, c'est-à-dire, qu'après avoir fait l'action, pour laquelle on vient de les guider, ils savent qu'ils doivent la faire d'eux-mêmes, lorsque la même circonstance se renouvelle. Ainsi , ils apprennent à boire dans un verre, à manger avec une fourchette ou une cuil- ler, à se servir d'une serviette, lis se tiennent à table comme OR A 285 un domestique derrière leur maître, et Ton assure même qu'ils versent à boire, donnent des assiettes, etc. Toutes les actions de ce genre s'apprendroient à d'autres animaux, et surtout aux chiens de la race des barbets et des épagnculs; seulement on y parviendroit avec beaucoup plus de peine. Mais ils ne se bornent pas à cette répétition qui jusque-là pourroit n'être que mécanique et n'appartenir qu'aux phé- nomènes d'association, dans lesquels une action en fait ma- chinalement reproduire une autre; ils s'approprient en quelque sorte ces actions, qui d'abord ne leur éfoient point naturelles, et ils les exécutent chaque fois qu'elles leur de- viennent nécessaires, quelles que soient les circonstances qui puissent les avoir précédées; ainsi, quand la soif les presse, ils prennent eux-mêmes le gobelet et le remplissent d'eau pourboire; si le froid leur fait sentir la nécessité de se vêtir, ils cherchent partout la couverture dont ils se ser- vent pour cela, ou même tout autre vêtement et s'en enve- loppent avec soin; ils arrangent leur lit pour être couchés plus mollement, et relèvent la partie où doit être leur tête; si le lieu qui contient leur nourriture ou toute autre chose dont ils ont besoin , est fermé, et que sa clef sorte habituel- lement de votre poche , ils ne se bornent pas à montrer qu'ils savent que ce qu'ils désirent est dans ce lieu ; ils viennent vous en demander la clef et vont ensuite en ouvrir la porte. S'ils veulent atteindre à un objet qui est hors de leur portée , et qu'au pied de cet objet il n'y ait rien qui leur permette de s'élever jusqu'à lui , ils savent en approcher une chaise pour monter dessus , etc. C'est à ces deux seuls ordres de phénomènes qu'appar- tient, il me semble, tout ce qui a été rapporté, avec quelque apparence d'exactitude, des actions de l'orang-ou- tang; et ce qu'on a dit même ne sort guère des deux cercles d'actions que nous venons de rappeler; l'on conçoit ce- pendant que les exemples sont de nature à se multiplier indéfiniment : car les phénomènes d'association pourroient être sans nombre pour des animaux organisés comme les orangs-outangs, et les rapports qui caractérisent le se- cond ordre d'actions pourroient également s'établir entre un 2«4 ORA nombre d'objets toiit-à-ftiit infini, de sorte qu'on a droit de s'étonner que les observations auxquelles ces animaux ont donné lieu , soient aussi restreintes, surtout quand ils étoient en bonne santé et jouissoient de toute leur force , ce qui à la vérité a été fort rare. Mais quelque remarquables que soient ces actions , lorsqu'on les compare à celles des autres mammifères, elles n'ont rien encore qui annonce de la part des orangs la faculté de con- noître et de vouloir librement; la faculté, en un mot, qui donne la moralité aux actions, et qui jusqu'à présent appar- tient exclusivement à l'espèce humaine; et ce qui est peut- être aussi digne de remarque que les perceptions de rap- ports dont les orangs-outangs sont capables, c'est l'étonnante force de cette faculté chez ces animaux à l'âge le plus tendre et leur apparente foiblesse dans un âge plus avancé. En effet, on ne peut guère récuser en doute ce que nous avons rap- porté plus haut, que les orangs-outangs adultes sont des ani- maux si farouches que par aucun moyen on ne peut les apprivoiser; or, cette disposition feroit supposer eu l'affoi- blissement des facultés intellectuelles, ou l'exaltation des sentimens qui sont de nature à s'opposer à l'exercice de ces facultés, comme la peur, la colère, la haine; en un mot, tous les mouvemens intérieurs qui, par leur violence, sont susceptibles de paralyser les forces morales. Lorsqu'on examine lesmodilicalions organiques qu'éprouve l'orang-outang, en passant du jeune âge à l'âge adulte, on seroit conduit à penser que c'est son intelligence qui s'est affoiblie, et que de cet affoiblissemeut est résulté cette trans- formation de quelques - uns de ses sentimens en passions violentes. Le jeune orang présente un front saillant, ar- rondi , élevé, c'est-à-dire, un grand développement des parties antérieures du cerveau; bientôt toutes ces parties s'affaissent, se dépriment et se réduisent aux proportions qui nous sont offertes par les parties analogues de plusieurs au- tres quadrumames. C'est ce qu'a fait voir une tête d'orang envoyée de Bornéo en Angleterre, et bien plus âgée que celles des individus, tous très-jeunes, qu'on avoit eus en Eu- rope; et cette observation a achevé de flémonlrer pour nous une conjecture de mon frère , qui consistoit à regarder le ORA • 285 pongo comme un vieil orang-outang; c'est pourquoi nous rapporterons ici ce que nous avons à dire de cet animal. Le PoNGO n'est encore connu que par une description insérée par Wurmb dans le tom. II , pag. 246 des Mémoires de la So- ciété de Batavia, et par la figure de son squelette, publiée par Audebert dans son Histoire des singes , pi. 11, fig. S. Sa taille, prise sur le squelette, est denviron quatre pieds , lorsqu'il est debout. Son museau est très-saillant et son front très-déprimé; la forme de sa mâchoire inférieure fait pré- sumer un os hyoïde très-grand, comme chez l'orang-outang; le nombre des vertèbres et des côtes est le même chez ces deux animaux, et ils ne diffèrent par les tégumens qu'en ce que le pongo paroit avoir la peau des joues flasque et tom- bante, ce qui l'avoit fait supposer pourvu d'abajoues, et en ce que son pelage , au lieu d'être d'un brun fauve, est d'un brun foncé; différences que les analogies donnent lieu d'attri- buer à l'âge. Wurmb dit que son pongo est un animal frès-sauvage et qui se défend avec fureur, même contre les hommes, lors- qu'il est attaqué. Les orangs nous présentent donc ce singulier phénomène physiologique et psychologique, qu'à mesure que les forces physiques de l'animal se développent, ses forces intellec- tuelles s'affoiblissent ; et qu'aussitôt que les premières de- viennent sufîisantes pour sa conservation , les secondes, res- tant inutiles, finissent par disparoitre. Mais, quoique ce fait soit plus remarquable chez l'orang-outang que chez un autre quadrumane, il se fait plus ou moins remarquer chez tous les singes , et particulièrement chez les cynocéphales et les macaques, qui ont d'ailleurs tant d'autres litres pour être rapprochés des orangs et se placer avant les guenons. C'est cette espèce qui est la mieux connue ; elle a été dé- crite et représentée par Allamand. Wosmaer l'a également décrite avec détail. J'en ai parlé, d'après un individu rap- porté en France en 1808. M. ïilésius a aussi eu occasion d'étudier cette intéressante espèce, et l'individu rapporté en Angleterre par lord Amherst, a fait le sujet de plusieurs dissertations. Le CaiMPENsÉ, Simia Troglodytes, Linn., diffère de l'orang 28G ORA par ses bras qui, dans la station verticale, ne descendent que jusqu'aux genoux ; par son pelage entièrement noir, et par la grande étendue de la conque externe de l'oreille. Suivant quelques voyageurs, sa taille égale au moins celle de l'homme; mais ceux qui ont été vus en Europe n'avoient pas au-delà de deux à trois pieds; à la vérité, tous étoient très-jeunes. Cependant, comparés aux jeunes orangs , ils ont montré les plus grandes analogies, et sïls dévoient former deux genres distincts, comme quelques-uns l'ont cru , ce se- roit par des caractères qui ne sont point encore connus; car ceux sur lesquels on a voulu fonder cette distinction , l'angle facial, n'avoient rien de très-précis ; pour établir cette dif- férence, il faudroit au moins la tirer de deux individus du même âge, et c'est ce qui n'a pu encore être fait. Les parties antérieures du corps ont très -peu de poils en comparaison des postérieures, et l'on en aperçoit quelques-uns à la face sur la lèvre supérieure et le menton. Les parties nues sont de la teinte des mulâtres. D'après ce que nous apprend Buffon, qui a eu ce singe vivant , il seroit susceptible de la même éducation que l'orang- outang; il se soumettroit aux mêmes exercices, et useroit , avec la même facilité et la même pénétration, de son intel- ligence; enfin, dans l'âge adulte, ce seroit encore un animal farouche et grossier, très-dangereux pour les Nègres et sur- tout les Négresses. Battel rapporte que ces orangs vont de compagnie, tuent quelquefois les Nègres dans les lieux écartés , attaquent même l'éléphant qu'ils chassent de leurs bois à coups de bâton, et que dix hommes n'auroicnt pas assez de force pour les pren- dre en vie ; et M. Labrosse assure avoir connu à Lowango une Négresse qui étoit restée trois ans avec ces animaux. C'est au chimpensé qu'on a rapporté ces hommes sauvages couverts de poils, dont parle Hammon , le Carthaginois, dans son Périple ; hommes sauvages qu'il trouva dans une île sur les côtes de l'Afrique occidentale, dont il ne put prendre que trois femelles qui se défendirent jusqu'à la mort, et dont il rapporta les peaux à Carthage, où elles furent déposées dans un temple, et retrouvées à la prise de cette ville par les Romains; et l'on a aussi pensé que le ORA 287 pitlièque 5 disséqué par Galien , étoit un chimpensé, mais c'est à tort; il ne s'agissoit, comme l'a reconnu M. de Blain- ville , que d'un magot. On a une très-bonne description analomique du chimpensé par Tyson ; mais on n'a point encore de bonne figure de cette espèce. Le jocko de Buffon a les bras trop courts et son attitude est celle d'un homme debout et non point d"un orang. Des Gibbons. Gibbons , I^flohates , Illiger. Ces animaux , comme nous l'avons dit, ont une très-grande ressemblance avec les orangs. lis en diffèrent cependant par quelques points des organes et de l'intelligence. Leurs fesses, moins charnues, et sur les- quelles se montrent déjà des callosités, caractérisent des ani- maux moins faits encore pour se tenir debout que les orangs. Leurs bras descendent jusqu'à terre quand l'animal est debout, et il paroît qu'à aucune époque de leur vie les gibbons n'at- teignent au degré d'intelligence que nous avons du faire re- marquer chez les jeunes orangs; car, dans leur jeune âge. leur front n'a point le grand développement qu'on observe chez ces derniers. Du reste, ces animaux ont beaucoup d'a- nalogie; ils ont des sens semblables et de semblables organes du mouvement, et un même système de dentition. I,es uns comme les autres vivent dans les forêts les plus épaisses, en sociétés plus ou moins grandes, où ils se nourrissent de fruits et sans doute d'œufs et d'insectes. Les gibbons n'ont encore été rencontrés que dans quelques-unes des îles de la mer des Indes, On en connoît déjà quatre espèces. 1. Le SiAMANG {Hjloh. Syndactylus, Hist. nat. des mammi- fères, liv. 54, Novembre 1821 ) est une des plus grandes es- pèces de ce genre ; sa taille s'élève jusqu'à trois pieds et demi. Ses caractères principaux consistent dans une poche gutturale , qui paroît être semblable et avoir le même objet que celle de l'orang-outang; dans la réunion de l'index au médius par une membrane très-étroite, qui s'étend jusqu'à l'origine de la première phalange, et dans son pelage entiè- rement noir, excepté sur les sourcils et sous le menton, où ils sont roussàtres. Les poils de cet animal sont brillans , longs , doux et épais; et ceux de l'avant-bras , semblables à ceux des 288 ORA orangs, remontent du poignet vers le coude. Les mâles ne diffèrent des femelles qu'en ce qu'ils ont un long pinceau de poils aux testicules, chez celles-ci la vulve est nue, ainsi que les mamelles. Cette espèce, découverte à Sumatra par M. Alfred Du- vaucel, est la plus répandue dans cette île; elle vit en troupes nombreuses que conduisent des chefs distingués de tous les autres individus par plus de force et plus d'agilité. Ces troupes poussent des cris épouvantables au coucher et au lever du soleil; mais durant le jour, retirés à l'ombre des bois, elles gardent le plus profond silence. Ce sont des ani- maux très-lents dans leurs mouvemens, et qui ne grimpent même pas avec aisance; mais par contre la nature les a doués d'une vigilance qu'on met rarement en défaut : un bruit à un mille de distance, qui leur est inconnu, les fait fuir aussi- tôt, quelque léger qu'il soit. Quand on les surprend à terre on s'en empare aisément, tant leur marche est difficile. Il paroît que les femelles donnent à leurs petits les soins les plus délicats; elles les portent, dit-on, à la rivière où elles les débarbouillent malgré les cris qu'ils poussent. Cette es- pèce s'apprivoise très-aisément, mais elle paroît peu suscep- tible d'éducation, et sa soumission alors semble plus tenir, dit M. Duvaucel, à son apathie, qu'à un degré plus grand de confiance ou d'affection, 2. Le Wouwou {Uyl. agilis, Nob. , variegata? Linn.; Hist. nat. des mammifères, Septembre 1821 , liv. 32 et 35; Buffon , t. XIV, pi. 3 ) a environ deux pieds sept à huit pouces de hauteur; tous ses doigts sont libres; il est dépourvu de sac guttural, et sa couleur, d'un brun plus ou moins foncé, devient graduellement d'un blond très-pâle au bas des reins. Ce sont là ses traits distinctifs. Du reste, cette espèce a la face nue, d'un bleu noirâtre, légèrement teinte en brun dans la femelle; d'épais favoris couvrent les oreilles et vien- nent s'unir à un bandeau blanc des sourcils. Son pelage est lisse, brillant et d'un brun très -foncé sur la tête, le ventre, la partie interne des bras et des jambes jusqu'aux genoux ; il s'éclaircit insensiblement vers les épaules, s'alonge sur le cou , se crispe et devient un peu laineux, puis, enfin, très-court et très-serré sur les reins. La région latérale de ORA 289 Fanus est un mélange de brun, de blond et de roux, qui s'étend jusqu'aux jarrets. Les mains et les pieds en dessus sont d'un brun très-foncé pareil à celui du ventre. Les jeunes sont d'un blond uniforme. Les wouwous ne se réunissent guère que par couple, et leur agilité est surprenante; à peine ont-ils aperçu le danger qu'ils en sont déjà loin. Grimpant rapidement au sommet des arbres, ils en saisissent les branches les plus flexibles, se ba- lancent pour prendre leur élan, et franchissent ainsi plusieurs fois de suite des espaces de quarante pieds. La domesticité semble leur faire perdre de leurs facultés; ils deviennent tristes, inactifs, presque engourdis, et ils ne sont guère plus susceptibles d'éducation que le siamang. Ils se trouvent à Sumatra. 3. L'OuNKO (Hjloh. Lar., SimiaLar. , Linn. ; Buffon , t. XIV , pi. 2; Hisl. nat. des mammifères , liv. 4, Juin 1824) res- semble au wouwou par les proportions, la taille et la phy- sionomie; mais il en diffère par ses couleurs. Il est d'un noir brunâtre, excepté vers le bas des reins et au-dessous des cuisses, qui sont d'un brun foncé; et sa face est entourée d'un bandeau blanc qui passe sur les sourcils , forme dépais favoris et vient se perdre sous le menton. Il est dépourvu de sac guttural, les poils sont épais et lisses, et il* forment sur le cou comme une sorte de crinière. Les mœurs de cette espèce paroissent aussi se rapprocher beaucoup de celles du wouwou : elle est originaire de Sumatra. 4. Le Mor,ocH, Hjlob. leuciscus ; Simia leuciscus, Audebert. Cette espèce est la plus petite de toutes; son pelage est doux et laineux, d'un beau cendré clair; sa face est entièrement noire, avec un bandeau gris qui l'environne entièrement; ses pieds et ses mains sont également noirs. Il se trouve à Java. (F. C.) ORANGE. {Bot.) C'est le fruit de l'oranger, espèce de ci- tronnier. (L. D. ) ORANGE [Fausse]. {Bot.) Nom d'une variété de courge. (L.D.) ORANGE DE MER. (Po(yp.) Nom donné encore quelquefois sur les bords de la Méditerranée à une masse arrondie poly- pifère , dont Linné a fait une espèce d'alcyon , sous la dénomi- nation d'alcjonium aurantiunu (Dk B.) 36. 19 '«^90 ORA ORANGE MUSQUEE, ORANGE ROUGE, ORANGE TU-- LIPÉE et ORANGE D'HIVER. {Bot.) Noms de quatre variété» de poires. ( L. D.) ORANGE DE QUITO. {Bot.) Nom donné au fruit d'une morelle en arbrisseau, solanum quiloense , dont le fruit a la forme et la couleur d'une petite orange. (J. ) ORANGER. {Bot.) Nom d'une espèce de citronnier. Voyez tom. IX, p. 007. ( L. D.) ORANGERS. {Bot.) Pour désigner la famille de plantes à laquelle on avoit d'abord donné ce nom, on a adopté plus récemment celui de aurantiacées, dérivé du latin auranfium. Il a riiême été préféré à celui de hespéridées , qui rap- pelle le jardin des hespérides rempli d'orangers , parce qu'un genre de crucifères est nommé hesperis. ( J.) ORANG-OUTANG. {Mamm.) Nom malais d'une espèce d'orang , qui signifie homme sauvage ou des bois. Voyez Orang. (F. G.) ORANG-URING, DAUN SOPATI. {Bot.) Noms donnés dans l'île de Java, suivant Burmann , au verbesina bijlora de Linnaeus. (J.) ORANOIR. {Omith.) M. Vieillot décrit sous ce nom et celui defringilla aurea, à la suite de ses fringilles et après le beau-marquet, un oiseau de l'Ile de Java, faisant partie du cabinet de M. Temminck, lequel a le dessus de la tête, le devant du cou et le haut de la poitrine d'une belle couleur de feu. Voyez Oranor. (Cn. D.) ORANOR. {Ornith.) On trouve sous ce nom, dans les Oi- seaux d'Afrique de Levaillant, tom. 4, pag. i3, pi. i55, la description d'un gobe-mouches de l'ile de Ceilan , dont M. Vieillot a fait son muscicapa siihjlava. Cet oiseau, de la tailU" de notre chardonneret, et dont la queue est très-longue, a la tête et les parties supérieures d'un noir glacé de gris- bleuâtre. (Ch. d. ) ORANVERT. {Ornith.) Cet oiseau, qui étoit originaire- ment regardé comme le type du turdus clirysogaster , Gmel. et Lath., ou merle à ventre orangé du Sénégal, pi. enl. de Buffon, n.° 368, est devenu, depuis qu'on a distingué l'âge et le sexe, le gonolek bacbakiri ou à plastron noir, laniarius hachakiri., Vieill.; turdus c&ylayiu s , Lath., pi. 270 de Buff. , ORB agi et G'j des Oiseaux d'Afrique de Levaillant. Voyez Oranbleu. (Ch. D.) ORATULU. {Ichthyol.) Nom italien d'un poisson des mers de Sicile, décrit par M. Rafinesque-Schmaltz sous le nom de Sparus varatulus. Voyez Spare. (H. C.) ORBAINE. {Omitli.) Voyez Arbenne. (Ch. D.) ORBE. (ïchûiyol.) Nom spécifique de deux poissons, dont l'un «st un DiODON et l'autre un Ephippus; nous les avons dé- crits dans ce Dictionnaire, tom.XIII, pag, 280, et tom. XV, pag. 55. (H. C. ) ORBE HÉRISSON. ( Ichtlijol. ) Un des noms du diodon orbis. Voyez Diodon. (H. C. ) ORBEA. (Bot.) Le genre Stapelia , dans les apocinées, dont Linna?us ne connoissoit que deux ou trois espèces, s'est accru surtout par les recherches de M. Massou dans le cap de Bonne-Espérance , au point de compter maintenant plus de cent vingt espèces. M. Haworth a pensé que dès- lors il devoit être divisé en plusieurs. Un de ces genres est Vorbea^ dont la distinction ne seroit bien comprise qu'après une description générale du stapelia et de ses principales diffé- rences. Ces divers genres n'ont pas encore été généralement adoptés. (J. ) ORBESINA. (Ornith.) Nom italien de la grosse mésange ou mésange charbonnière, parus major, Linn. ( Ch. D.) ORBICULAIRE (Bot.)-. Plan et rond; exemples, les feuilles du cotjledon orbiculare , la capsule du rhinanthus crista galli , le fruit (crémocarpe) du toràylium , la silicule du lunaria annua, la graine du strjchnos nux vomica , le hile de Vœsculus hippocaslanum , etc. (Mass.) ORBICULAIRE. (Ichthjol.) Nom spécifique d'un poisson du genre Platax. Voyez ce mot. (H. C. ) ORBICULE, Ovhicida. (Malacoz.) Genre de mollusques acé- phales palliobranches, établi par M. de Lamarck pour une petite coquille des mers du Nord, dont MuUer, et par suite Gmelin , ont fait une espèce de patelle, sous le nom de patella anomala ; parce que , n'ayant pas aperçu la valve adhérente , il croyoit que c'étoit une coquille univalve. M. Poli, qui, le premier, aperçut cette erreur de Muller, avoit cru que la P. ajjomale de ce dernier devoit appartenir au genre Criopus , 292 ORB qu'il établissoit avec l'animal d'une coquille bivalve , foft voisine des côtes de Naples ; mais, selon l'opinion de M. G. B. Sowerby, l'espèce de Poli n'est autre chose que la cranie à masque , qui se trouve assez communément dans la Médi- terranée. D'après ces observations, le genre Orbicule peut être caractérisé ainsi : Corps très-comprimé, arrondi ; le man- teau ouvert dans toute sa circonférence; deux appendices ten- taculaires ciliés, comme dans les lingules et les térébratules; coquille orbiculaire , très - comprimée , inéquilatérale , ou mieux , un peu irréguliére , très-inéquivalve , sans charnière proprement dite; une valve très-mince, plus ou moins per- forée par une fissure ; l'autre patelloïde , à sommet plus ou moins incliné vers le côté postérieur ; quatre impressions mus- culaires sur chaque valve , dont deux plus grandes et plus rap- prochées du centre ; les autres plus écartées et plus anté- rieures. Ce genre, qui ne diffère peut-être des cranies que parce que la valve plate n'est réellement pas adhérente comme dans celles-ci, ne renferme encore que deux espèces, toutes deux des mers septentrionales, où elles vivent retenues dans les excavations des rochers , ce qui leur donne souvent une forme assez irrégulière , ou même enracinées par quelques libres de la paire centrale des muscles adducteurs, qui traversent une fissure de la valve plate. L'O. DE NoRwÉGE : O. noTwegica de Lamarck; Patella ano- mala, Gmelin , d'après Muller, Zool. Dan., i , tab. 5, p. i4, et beaucoup mieux, G. B. Sowerby, Soc. Lin. Lond., vol. i3. Petite coquille de couleur plus ou moins brunâtre , radiée sur sa valve convexe par des stries rayonnantes du sommet à la circonférence. Des mers de Norwége , d'Ecosse , où elle vit retenue dans les anfractuosités des rochers littoraux. Dans mon Mémoire sur la pafeZ/a distorta de Montagu , Bull, des se. par la Soc. phil. , Mai 1819, j'avois à tort rapporté cette coquille au criope de Poli et à la patella distorta de l'au- teur anglois. M. Sowerby s'est assuré que ces deux derniers noms appartiennent à la cranie à masque. D'après cela l'a- nomia turhinata de Poli, type de son genre Criopus , dont M. de Lamarck fait une seconde espèce d'orbicule, indiqueroit aussi cette espèce de cranie. ORB 295 D'après le même M. Sowerby , dans son Mémoire, intitulé : Remarques sur les genres Orbicule et Cranie de M. de Lamarck , inséré dans les Trans. de la Soc. linn. de Londres, tom. i3 , p. 465 , le genre Discine du zoologiste François est établi sur la même espèce de coquille que l'orbiculc, et doit par consé- quent être supprimé. L'O. lisse; O. lœvis ,, Sowerby, loc. cit., fig. 1. Petite co- quille à valves plus minces que dans l'espèce précédente et tout-à-fait lisse. Des côtes d'Afrique ? (De B.) ORBICULE. {Foss.) J'ai trouvé dans le sable quarzeux qui remplissoit une coquille rapportée de la Virginie par M. Pa- lisot de Beauvois , une petite orbicule qui a deux lignes de diamètre et qui paroit avoir les plus grands rapports avec l'orbicule de Norwége. On trouve dans la couche du calcaire coquillier grossier à Hauteville , département de la Manche , une espèce de coquille qui paroit devoir être rangée dans le genre Orbicule ; elle est suborbiculaire , à bords irréguliers , à sommet pointu et subcentral, duquel partent des cotes un peu écailleuses, ir- régulières et interrompues, qui s'étendent jusqu'au bord. L'in- térieur est lisse et porte une impression en fer-à-cheval à la place où étoit situé le muscle adducteur : diamètre dix lignes, élévation trois lignes. J'ai donné à cette espèce, dont je n'ai jamais vu la valve inférieure, le nom d'Orbicule crépue, Or~ hicula crispa; on en voit une figure dans l'atlas de ce Diction- naire. (D. F.) ORBICULÉS. (Crnst.) Nom d'une famille de crustacés dé- capodes brachyures, formée par M. de Lamarck, et composée de genres dont le test est généralement arrondi ou orbicu- laire; tels que les Corystes, les Pinnothères, les Porcellanes et surtout les Leucosies. On voit, par l'énoncé de leurs noms, que cette réunion comprend des genres fort différens les uns des autres. (Desm.) OREILLE. ( Bot. ) Espèce de conceptacle des lichens ; ce conceptacle est porté sur un podétion. Il se développe et s'élargit en disque, de même que la scutelle ; mais la subs- tance du podétioji , qui forme sa bordure , se prolonge en cils ou eu rayons; exemple, usnea. (Mass.) ORBIS. {Ichthjol.) Voyez Orbe. (H. C) ^94 ORB ORBIS. (Conchyl.) Quelques conchyliologîstes de la fin du dernier siècle désignoient ainsi la bucarde épineuse, cardium aciileatum , Linn. (De B.) ORBITE. (Ornith.) Cette région, qui entoure l'œil, est tantôt nue et recouverte d'une membrane, tantôt rugueuse ou mamelonée, et on la dit élevée lorsqu'elle n'est point sur un plan horizontal avec les yeux et la face. (Ch. D.) ORBITÈLES. {Arach.) Ce nom a été donné aux araignées qui tendent des toiles, dont les fils sont disposés en cercles concentriques. (Desm.) ORBITOCHYRTO. (Bot.) Clusius cite, d'après Belli, ce nom grec pour une plante de Crête, dont C. Bauhin fait un trèfle épineux, et qui est le fagonia crelica. (J. ) ORBITOLITE ou ORBULITE. (Foss.) Dans son premier ouvrage sur les Animaux sans vertèbres , M. de Lamarck a signalé sous le nom d'Orbitolite un genre de polypiers, au- quel il a donné dans son second ouvrage le nom d'Orbulite. C'est probablement par erreur que ce savant a fait usage de ce dernier nom pour un polypier, puisqu'il l'a employé pour •un genre de coquilles cloisonnées. D'après l'exemple donné par M. Brongniart , dans la Minéralogie géographique des environs de Paris , nous rétablissons ici sous le nom d'Orbitolite les espèces fossiles dépendantes de ce polypier, et sous le nom d'Orbulite nous ne parlons que des coquilles cloisonnées. OfiBiTOLiTE PLANE : OrUtoUtes complanata, Lam, , Anim. sans vert., an 9; Orbulites complanata, Anim. sans vert., 1816, tom. 2, p. 196; Helicite, Guettard , Mém. , 5, p. 434, t. i3, fig. 5o' — 02; Orbulite PLANE, OrbuUtcs complunata, Lamx., Exp. méthod. des genres de Tordre des polyp., tab. 70 , fig, î3 — 16; Orbulite plane, Atlas de ce Dict. Discolithe exac- tement orbiculaire , plate , relevée au centre en très-petit bou- ton (Fortis, Mém. pour serv. à l'hist. nat. de l'Italie, vol.i), pi. 111, fig. 4 ). Polypier mince , fragile , plan et poreux des deux côtés; pores tubuleux, traversant le polypier dans son épaisseur ; diamètre quelquefois huit lignes. On le ren- contre dans les couches du calcaire grossier des environs de Pa- ris et de Hauteville , département de la Manche. Cette espèce a les plus grands rapports avec celle que l'on trouve à l'état vivant dans les mers de la Nouvelle -Hollande, ORK ïgS Orbitolite lenticulbe : Orbilolites lenticulata , Orhulites leri' ticulata, Lamarck, loc. cit., tom. 2, pag. 197; Orhulites lenti- culata, Lanix., loc. cit., tab. 72, fig. i3— 16. Petite discolithe ronvexo - concave ou plate (Fortis, loc. cit., pi. 4, fig 6). Polypier en forme de lentille; surface supérieure convexe, l'autre concave, pores peu apparens; diamètre , une ligne et demie. Localité, environs de la perte du Rhône près du fort de l'Écluse, à huit lieues de Genève, où elle forme des masses considérables. Dans le grand nombre de ces pol3'piers que nous avons pu voir, nous n'avons jamais pu apercevoir les pores qui caractérisent ce genre. Orbitolite soucoupe ; Orlitolites concava, Orlulites concava, Lamk, loc. cit., y>, 197. Cette espèce a les plus grands rapports avec l'orbitolite plane. Elle paroît n'en différer que parce qu'elle e«t concave d'un côté et convexe de l'autre. On la trouve dans les environs de Ballon , dans le département delà Sarthe, à quatre lieue^ du Mans, Orbitolite macrofore ; Orbitolites inacropora, Orlulites ma^ cropora, Lamk., loc. cit. Polypier aplati, concave au centre des deux côtés, et dont les pores vont s'élargir sur les bords. Diamètre, trois lignes; épaisseur près d'une ligne. Trouvé à la montagne de Saint-Pierre de Maëstricht , dans les couches crayeuses. Orbitolite calotte; Orbitolites pileolus , Orlulites pileolus , Lamk. , loc. cit. Polypier convexe d'un côté et concave de l'autre, et portant un sillon sur ses bords. Ses pores ne sont point apparens. Localité inconnue; nous ne connoissous pas cette espèce. (D. F.) ORBOTA, {Bot.) Nom donné au gin-seng dans la Tartarie, où il signifie reine des plantes. Celle-ci est très-estimée à la Chine, suivant Fauteur du Recueil des voyages, et se vend à Pékin en argent sept fois la valeur de son poids. (.T.) ORBULITE. (Foss.) Dans son ouvrage sur les Animaux sans vertèbres, M. de Lamarck a signalé sous ce nom va genre dont les caractères ne diffèrent de celui des Ammojiites qu'en ce que les coquilles cloisonnées, qu'il y fait entrer, au lieu d'avoir tous leurs tours apparens, comme ces dernières, n'ont de visible que le dernier tour qui enveloppe tous les autres; mais comme parmi les Ammonites il se trouve des espèces ^9^ ORC qui ne portent qu'une sorte d'ombilic , et que d'autres sui- vent une progression croissante dans l'apparence des tours de spire pour se montrer de plus en plus, nous avons cru devoir comprendre dans le genre Ammonite toutes les co- quilles discoïdes ou subdiscoïdes, en spirale, à tours contigus, à parois internes articulées par des sutures sinueuses, dont les cloisons transverses sont lobées dans leur contour et percées par un tube marginal, soit que le dernier tour recouvre plus ou moins tous les autres, attendu que la ligne de démarca- tion ne se trouve pas régulièrement tracée entre les deux gen- res. Voyez Orbitolite. (D. F.) ORCA. (Mamm.) Nom que les Latins donnoient à une espèce de cétacé indéterminée, et que les modernes ont aussi ap- pliqué à des cétacés d'espèces différentes.. Il paroît appar- tenir plus particulièrement aujourd'hui à l'espèce désignée sous ce nom par Belon. (F. C.) ORCANETTE, Onosma. Linn. (Bof,) Genre de plantes di- cotylédones monopétales, delà famille des borraginées, Juss., et de la pentandrie mono gy nie , Linn., dont les principaux ca- ractères sont, d'avoir : Un ealice monophylle, à cinq divi- sions profondes; une corolle monopétale, tubuleuse, ayant l'entrée de son tube nue , s'élargissant graduellement dans sa partie supérieure, qui se termine en cinq lobes courts; cinq étamines oblongues; quatre ovaires supères, du milieu des- quels s'élève un seul style, terminé par un stigmate en tête et un peu échancré ; quatre graines ovales, lisses, luisantes, renfermées dans le calice persistant. Les orcanettes sont des plantes pour la plupart herbacées, à feuilles alternes, rudes au toucher, et dont les flenrs sont axillaires et terminales. On en connoit une vingtaine d'espèces qui, excepté une seule, sont toutes exotiques. Orcanette JAUNE; Onosmu echioides^Linxi. ,Spec., 196, Jacq., FI. Aust., t. 295. Sa racine, qui est vivace, produit une tige herbacée , droite , haute de dix à douze pouces , ordinairement simple dans sa partie inférieure, divisée, dans la supérieure, en plusieurs rameaux florifères. Ses feuilles sont lancéolées- linéaires, éparses , sessiles , hérissées, ainsi que les tiges et les calices, de poils roides et nombreux. Ses fleurs sont jaunâtres ou blanchâtres, disposées vers l'extrémité des rameaux en ORC 29? grappes feuillées et un peu contournées à leur extrémité, avant leur parfait développement. Cette plante croît naturellement dans les lieux arides et pierreux du Midi de la France, en Italie, en Autriche, en Hongrie, etc. Elle fleurit en Juin. L'écorce de la racine d'orcanette jaune a la propriété de teindre en rouge ; les anciens en composoient un rouge pouF le visage, et ils l'employoient à teindre les étoifes. Aujourd'hui la teinture possède des substances qui lui sont bien supérieures. Son emploi en France , et en général en Europe, se réduit à peu de chose. Les distillateurs l'emploient seulement pour co- lorer certaines liqueurs, et les confiseurs, pour donner la cou- leur rouge ou rose à leurs sucreries. La petite quantité qui se trouve dans le commerce vient de la plante sauvage. Les gens de la campagne , dans les pays où elle croît , en arrachent les racines pendant l'hiver, parce qu'elles sont alors plus co- lorées, les lavent, les font sécher et les vendent ensuite. Les petites sont préférables aux grosses. Dans les pays où les arts ne sont pas perfectionnés , la racine d'orcanette est encore fort en usage. Ainsi, les Baschkirs et les Kirguis, peuples qui habitentla Russie méridionale du côté de la mer Caspienne , ne se servent guère d'autre chose , au rapport de Pallas , pour teindre en rouge, et les jeunes filles de ces contrées et de quelques autres du même empire, la préparent avec de l'huile pour en faire un rouge , dont elles se servent pour animer l'éclat de leur teint. Au reste , les ra- cines de plusieurs autres espèces d'orcanettes sont également propres à donner une teinture rouge, entre autres Vonosma tinctoria, Marsch., Flor. Taur. Caiicas. , 1 , pag. 101 ; et dans le commerce on donne aussi le nom d'orcanette à la racine du gremil des teinturiers {lithospermum tinctorium, Linn.) Orcanetie soyeuse; Onosma sericea, "WiUd. , Spec. , 1 , pag. 774. Ses tiges sont simples ou rameuses, hautes de six à huit pouces, garnies de feuilles alternes, pétiolées, lancéolées, pres- que spatulées, remarquables par les nombreux poils luisans et argentés , qui les recouvrent ainsi que les tiges.. Les fleurs sont jaunes, disposées en grappe; leur corolle est dilatée à son orifice; les anthères égalent la" longueur des filamens , et les divisions du calice sont-lancéolées. Cette plante croit sur les rochers dans le Levant. 39» ORC ORCANExre simple; Oiiosma simpUcissima, Linn. , Spec, 1^6. Ses tiges sont droites, simples, velues, garnies de feuilles li- néaires, aiguës et couvertes de poils blanchâtres, couchées; ses fleurs sont d'un jaune pâle , disposées en une grappe courte^ serrée et penchée ; elles ont leurs anthères plus courtes que les filamens. Cette espèce croît en Sibérie. Voyez Buglosse. (L.D.) ORCANETTE. (Chim.) La racine du litliospermum tineto- rium est employée en teinture sous le nom d'orcanette; M. J. M. Haussman l'a étudiée sous le rapport de l'application qu'on peut en faire pour teindre en pourpre et en cramoisi; M. J. Pelletier l'a étudiée sous celui de sa composition. Le principe colorant de l'orcanette réside dans la partie corticale de la racine. M. J. Pelletier dit qu'il suffit, pour l'obtenir à l'état de pureté, de traiter cette partie corticale par Téther hydratique, et de faire évaporer l'éther liltré : le principe colorant reste à l'état solide: si l'on traitoit par l'al- cool au lieu de traiter par l'éther , on dissoudroit une ma- tière d'un jaune brun avec le principe rouge. Le principe rouge de l'orcanette en masse est d'une cou- leur si foncée qu'il paroit brun. Sa cassure est résineuse. lî se fond au-dessous de 60**. L'alcool et l'éther le dissolvent et se colorent en rouge. L'eau n'en dissout qu'une très-foible quantité. I-orsqu'on verse ce liquide dans une solution alcoolique peu chargée de principe colorant, les liqueurs conservent leur limpidité; mais si la solution alcoolique est concentrée, presque toute la matière se précipite : elle n'affecte pas la forme de magma floconneux que présente la résine précipi' tée de l'alcool au moyen de l'eau. L'acide acétique dissout le principe rouge de l'orcanette. La solution ne précipite pas la gélatine. L'acide hydrochlorique n'a pas ou que très -peu d'action sur ce principe. La potasse, la soude, la baryte, la strontiane et la chaux forment avec lui des combinaisons bleues. Si l'alcali est en quantité suffisante , tout est dissous : dans le cas contraire , il se fait une combinaison soluble avec excès d'alcali , et une cpm- Jiinaison avec excès de principe colorant qui s'est pas dissoute* ORC 29CJ L'acétate de plomb, versé dans la solution alcoolique d'or- canette, donne un précipité bleu. L'hydrochlorate d'étain y fait un précipité cramoisi. Le perchlorure de mercure y fait un précipité couleur de chair; les sels de fer et d'alumine, des précipités d'un violet foncé. Le principe colorant de l'orcanette se dissout dans tous les corps gras liquéfiés. Il les colore en rouge , et une fois colo- rés, les corps gras ne cèdent pas leur couleur à l'eau, et ils n'en cèdent qu'une partie à l'alcool. A une température suffisante le principe colorant de l'or- canette se réduit en une huile aromatique, en une huile empyreumatique , en eau , en hydrogène carburé, en oxide de carbone et en charbon. Les produits ne contiennent pas d'azote. L'acide sulfurique concentré à chaud le décompose; il se dégage beaucoup de gaz acide sulfureux , et le principe al- téré est dissous. L'acide nitrique le réduit en acide oxalique et en une pe- tite quantité de matière Jaune amère. Le chlore décolore le principe colorant de l'orcanette dis- sous dans l'alcool. La matière altérée est soluble dans l'al- cool, qu'elle colore en jaune. Lorsqu'on fait bouillir la solution alcoolique du principe co- lorant de l'orcanette concentrée, préalablement mêlée avec de l'eau, la couleur rouge passe au violet, et si l'ébullition est soutenue pendant un temps suffisant, la liqueur devient tout- ii-fait bleue par la concentration: enfin, elle laisse un résidu noir, formé par la matière altérée. Ce résidu colore l'alcool et l'éther en lilas ; les huiles en beau bleu: les acides font passer la couleur bleue au vert ; les alcalis s'y combinent : les combinaisons sont bleues. (Ch.) ORCANETTE A VESSIE. (Bot.) Nom vulgaire du Ijcopsn vesicaria. ( L. D.) ORCEILLE. (Bot.) Voyez Orcella et Orseille. (Lem.) ORCELLA (Bof.), Orceille sardine. Au rapport de Castor Durante et de Michéli , les Italiens nomment orcella sardinella et mammola , une espèce d'agaric qu'on mange et qui est fort recherchée. C'est une espèce d'un gris cendré ou blanchâtre, avec le stipe et les feuillets roux; Paulet la place au nombre 3oo ORC de ses oreilles de terre, et la décrit sous le nom de raquette Hanche. Elle se fait remarquer par sa forme ovale, alongée, comme une petite tétine blanche , quand elle est naissante ; ce qui lui a fait donner le nom de mammola ; mais, lorsqu'elle se développe , elle prend la forme d'un éventail ou d'une raquette. Elle n'a pas plus de trois pouces de hauteur; sa couleur est d'un beau blanc : elle croît en touffe et se rencontre en Italie, en Hongrie, etc. (Lem.) ORCHEF. (Ornith.) Ce gros -bec des Indes est le loxia lengalensis, Linn. , et le coccothraustes chrjsocephala , Vieill. (Ch. D.) ORCHESIE, Orcliesia. (Enlom.) M. Latreille désigne sous ce nom de genre une espèce de coléoptère hétéroméré du genre des serropalpes , famille des ornéphiles. Voyez Serro- PALVE et DlRCÉE. ( C. D.) ORCHESTE, Orchestes. (Entom.) Genre d'insectes coléop- tères tétramérés, delà famille des rhinocères ou rostricornes, établi par Illiger pour y ranger les petites espèces de charan- sons, que l'on peut ainsi caractériser: Antennes coudées, in- sérées au milieu d'un bec alongé, se couchant sous le ventre; cuisses postérieures renflées , propres au saut. Ce nom est emprunté du grec O p^'^^fflriç , qui signifie sau- teur. Les insectes de ce genre se nourrissent de feuilles sous leurs deux états de larves et d'insectes parfaits. Sous la première forme la plupart sont des vers mineurs, qui vivent du paren- chyme des feuilles entre les deux épidermes des pages supé- rieure et inférieure; ils s'y changent en nymphes dans un petit cocon qu'ils se filent. Les petits coléoptères que pro- duisent ces larves sont très-itombreux en espèces; ils sont fa- ciles à distinguer au premier abord par la grosseur de leurs cuisses postérieures, qui leur donnent la faculté de sauter. Fabricius a décrit la plupart de ces espèces dans la division des rhynchènes, à cuisses propres à sauter, femorihus saltato- riis. Chaque sorte d'arbre nourrit , pour ainsi dire , son espèce. 11 se rencontre aussi sur beaucoup d'autres plantes, telles que le beccabunga, le fraisier, etc. Les principales espèces sont : 1." L'oRCHESTE DE l'aune , OrcTicstes alni. C'est celle que ORC Soi nous avons fait figurer sous le n° 8 de la planche de l'atlas de ce Dictionnaire, et que Geoffroy a décrite page 286, n.° 20 sous le nom de charanson sauteur à taches noires. Car. Noir; élytres testacés , avec deux taches arrondies, noires ou brunes. On le trouve sur les feuilles de l'aune ou de l'orme, dont il altère le feuillage. 2.° Orcheste de l'osier , O. viminalis. C'est le charanson ou sauteur brun de Geoffroy. Car. Brun; à élytres striés, testacés. (G. D.) ORCHESTIE, Orchestia, {Crust.) Genre de crustacés de l'ordre des isopodes, voisin des talitres , et décrit dans notre article Malacostracés. Voyez tome XXVIII , page 55o. (Desm.) ORCHIASTRUM. {Bot.) Le genre d'orchidées que Michéli désignoit sous ce nom, est maintenant le neottia de Jacquin et de M. R. Brown. (J.) ORCHIDEA. (Bot.) Petiver, dans son Gazophjllacium , figure sous ce nom (pi. 85 , fig. 6) une plante liliacée, appelée main- tenant eucomis nana, "YViUd. ( Lem.) ORCHIDÉES. (Bot.) Cette famille très-naturelle, qui tire son nom de Torchis, un de ses principaux genres, est réunie tout entière à la tête de la gjnandrie de Linnœus. Dans la méthode fondée sur les affinités, elle se rattache à la classe des mono-épjgines ou monocotylédones à étamines insérées sur le pistil. Son caractère général est composé des suivans. Un calice d'une seule pièce, adhérent à l'ovaire, ordinai- rement coloré, divisé à son limbe en six lobes, trois exté- rieurs et trois intérieurs ; un des trois premiers est supérieur, nommé le casque ; les deux autres sont latéraux inférieurs. Deux des intérieurs sont latéraux supérieurs ; le troisième inférieur, nommé lahcUum, a souvent une forme différente de celle des autres et une dimension plus considérable ; sa base est tantôt nue, tantôt prolongée en un éperon ou corne creuse. Un ovaire simple, adhérent au calice, surmonté d'un style qui s'élève de son côté , répondant au lobe supérieur du calice; un stigmate simple, terminant la surface intérieure du style. Trois filets d'étamines insérés sur fovaire entre le style et les trois lobes supérieurs du calice. Les deux filets latéraux, ordinairement stériles (excepté dans le cjpripedium), sont tantôt apparens , plus ou moins alongés, tantôt très-courts 00. ORC ou presque nuls. Le troisième , intermédiaire, placé derrière le style, s'applique contre son dos dans presque toute sa longueur (cette réunion de ces deux organes, propre aux orchidées, a été nommée gynosteme par Richard). Ce filet supporte une anthère partagée en deux loges uniloculaires, qui tantôt sont rapprochées au sommet du filet, ou un peu plus éloignées sur ses deux côtés, tantôt sont plus rapprochées de sa base; chaque loge s'ouvre en deux valves et laisse aper- cevoir des poussières fécondantes nombreuses et très-menues, liées ensemble en une ou plusieurs masses par une substance élastique, que l'on peut distendre et qui se rétracte ensuite d'elle-même. La base rétrécie de ce lien tient à la loge par un petit épanouissement visqueux, par lequel la masse, lancée au dehors, à l'époque de Ja fécondation, s'attache à quelque partie intérieure de la fleur. L'ovaire devient eu mûrissant une capsule (alongée en silique un peu charnue dans la vanille), uniloculaire , à trois angles plus ou moins saillans, lesquels, unis à la base et au sommet, présentent la forme d'un châssis à trois montans, auquel sont appli- quées , sur les trois faces , trois valves qui s'en détachent à la maturité du fruit, et jettent au dehors des graines nom- breuses et menues comme de la sciure de bois, portées sur leur surface intérieure. Ces graines (observées par Gaertner), couvertes d'un tégument oblong fusiforme, sont globuleuses, remplies par un périsperme au sommet duquel est un em- bryon monocotylédone d'une petitesse extrême. Les racines des orchidées sont fibreuses ou tubéreuses, à tubercules entiers ou divisés en quelques lobes. Les tiges «ont herbacées, quelquefois grimpantes et parasites; plus souvent basses, non rameuses, tantôt garnies de quelques feuilles ou écailles, tantôt nues, imitant une hampe. Les feuilles sont radicales ou caulinaires, alternes, formant gaine ou demi-gaine à leur base. Les fleurs sont terminales, soli- taires ou en épis, accompagnées chacune d'une spathe ou bractée. Linnœus n'a publié que huit genres d'Orchidées, notre Gênera en contient treize. Swartz, qui, en 1820, a donné la Monographie de cette famille, l'a composée de vingt- cinq genres distribués en trois sections, d'après la situation de ORC 3o3 raiithèie relativement au filef. Willdenow en porte le nombre à vingt -sept, qu'il divise en deux sections, carac- térisées par l'existence ou l'absence d'un éperon à la base du labellum. Richard, s'occupant des seules orchidées d'Eu- rope, a publié, dans le quatrième volume des Mémoires du Muséum, un très-bon mémoire qui les porte à vingt -deux genres, répartis dans quatre sections , d'après l'organisatioa des masses de poussières d'étamines. Dans le même temps , M. du Petit-Thouars préparoit un autre travail sur les orchi- dées des seules îles de France , de Bourbon et de Madagascar, qu'il avoit eu occasion de visiter. Ce travail, qui n'est qu'é- bauché, présente, suivant un système particulier de nomen- clature , environ soixante genres formés en partie d'espèces connues de genres anciens subdivisés chacun d'après quelques caractères préférés, et figurés dans près de cent planches gravées d'après les dessins de l'auteur : il a déjà imprimé et non publié le caractère de la famille , en deux tableaux , dans lesquels les genres sont distribués en trois sections et subdivisés méthodiquement. Nous devons regretter l'inter- ruption de ce travail dont on ne peut tirer aucun parti tant qu'il ne sera pas terminé. M. R. Brown qui , dans la dernière édition de VHortus Kcivensis , a donné la liste des orchidées cultivées à Kew, ou communes en Angleterre , leur a ajouté plusieurs nouveaux genres, et en porte le nombre à environ quarante - huit , répartis dans cinq sections, principalement caractérisées, à Tiuiitation de Swajtz , mais avec quelques modifications, par la situation respective de l'anthère et du filet. En ajoutant à cette série tous les autres genres de la Nouvelle-Hollande publiés par le même auteur dans son Prodromus , ceux de l'Amérique méridionale mentionnés dans le Noya Gênera de M. Kunth, ceux de la Flore du Pérou et quelques autres qui doublent presque la série proposée par M. Brown, on aura le travail le plus complet sur cette partie. C'est pour cette raison que nous le présentons ici de préférence, sans cependant Padopter définitivement, en attendant les amélio- rations et rectifications qui résulteront des nouvelles recher- ches, et que M. Brown pourra faire lui-même. Sa première section, caractérisée par l'anthère adnée près- 5"4 ORC que à la sommité du filet et persistante, renferme les genres suivans : Orchis dont on a détaché plusieurs espèces, Bonatea de Willdenow, Gymnadenia , Aceras et Herminum de M. Brown, Habenaria de Willdenow, Barlholina Br. , Serapias de Swarfz, Corjcium et Ophrjs du même, Altensteinia de M. Kunth , Satjrium ,Disa, Plerjgodium et Disperis de Swartz. Dans la seconde section, dont l'anthère est parallèle au stigmate, STilvant l'expression de l'auteur, et persistante, sont placés les genres Ciyptostjlis, PrasophjUum, Genoplasiuni et Goodyera de M. Brown , Neottia de Jacquin et Swartz, dont le Calocliilus Br. et le Cephalanthera Rich. sont peut- être congénères ou au moins voisins , Ponthiera Br. , Cra- nichis Sw., Diuris du même dont on a rapproché VOrtho- ceras Br. , Theljymitra de Forster, Epiblema et Listera Br. L'anthère terminale, persistante, à loges rapprochées, caractérise la troisième section à laquelle se rapportent les genres Epipactis de Haller et Swartz , Microtis et Acianthus Br. , Pogonia d'Aitone , Eriocliilus Br. , Caladenia Br. , Glos- sodia Br. , Pterostylis Br. , Cj'rtostylis Br. , ChilogloUis Br. , Lyperanlhus Br. , Coiysanthes Br. , Calopogon Br. , Caleana Br. ou Caleya Ait. , Calogjne Br. , Arethusa Sw. , dont le tPogonia cité plus haut et le Odonectis de M. Rafinesque sont peut-être congénères, Thelipogon et Trichoceros de M. Kunth. Une anthère également terminale, à loges rapprochées, mais mobile et caduque, sert à désigner la quatrième sec- tion, qui renferme les genres suivans : Gastrodia Br. , Bletia de la Flore du Pérou, Geodorum de MM. Jackson et An- drews, Caljpso de M. Salisbury, Malaxis Sw. , Corallorliiza de Ruppius et Haller, Isochilus Br. ou Leptothrium de M. Kunth , Stelis Sw. et ses congénères Humboldtia et Masde- ivalia de la Flore du Pérou , Lepanthes Sw. , Pleurothallis Br. , Restrepia Kunth , Aerides de Loureiro , FendiZ de Roxburg, Anguloa et Gongora , de la Flore du Pérou , Dcndrobium Sw. , auquel on réunit les Octomeria et Broughtonia Br. , Steno- glossum Kunth, Alamaria de M. Laxara, Maxillaria de Ja Flore du Pérou , Sarcochitus Br. , Cymbidium Sw. dont l'Or- nithodium Salisb. et le Brassavolla Br. sont peut-être con- génères, Pachjpliyllum et Sobralia de la Flore du Pérou, ORC 3o5 Brassia Br. , Lfssochilus Br. , Fernandezia de la Flore du Pé- rou, Oncidium S\v. dont VIonopsis Kiinth est voisin ou peut- être congénère, Cyrtopodium Br. , Cjrtochilum Kunth , Ro~ driguezia de la Flore du Pérou, Odontoglossum Kunth, Epi- dendrum de Linna'us dont on a détaché beaucoup d'es^'èces devenues genres, Vanilla Svv. , Myrohroma Salisb. , Limo- dorum , Sw. La cinquième section diffère des précédentes par ses deux filets latéraux, qui, stériles dans toutes les autres orchidées, sont fertiles dans un seul genre, qui est le Cjpripedium de Linnœus. (J.) ORCHIDIUM. {Bot.) Swartz faisoit sous ce nom un genre du Cypripedium bulbosum de Linnaeus, que lui-même a nommé depuis limmodoruin boréale, en quoi il a été suivi par Will- denovv. ( J. ) ORCHIDOCARPUM. (Bot.) Ce genre de Michaux est la même plante que Vanona triloha de Linnaeus, dont Adanson avoit fait depuis long-temps un genre sous le nom d'^simina, distinct de Vanona par son fruit composé de plusieurs baies sessiles et polyspermes, quelquefois unies à leur base. Nous avons rétabli ce genre d'Adanson dans un Mémoire sur les Anonées (Annal, du Mus. , vol. 16), en y réunissant Vorchido- carpum , et M. Duval a adopté cette réunion dans sa mono- graphie sur cette même famille. Le mot asimina a été omis dans ce Dictionnaire, qui cite la plante sous le nom de corossol trilobé. Voyez Corossol. (J.) ORCHILE. (Ornith.) Cet oiseau n'est nommé dans Aris- tote qu'une seule fois, au chapitre i.*' du 9.^ livre, où l'au- teur grec se borne à dire que c'est un ennemi du chat-huant. Aristophane l'a nommé dans deux de ses pièces, et Aratus dit dans ses Phénomènes que , quand l'orchile entre dans des trous en terre, c'est un signe de tempête. Cet oiseau est aussi indiqué dans Aviénus et dans Hésyche ; mais aucun de ces auteurs ne met à portée de le reconnoitre, et l'opinion de Gesner, suivant laquelle ce seroit le roitelet huppé, n'est pas soutenable. (Ch. D.) ORCHILLA et ORGUILLA. (Bot.) Synonymes espagnols d'OiisEiLLE, Voyez ce mot. (Lem.) 36. 20 3o6 ORC ORCHLS; Orchis, Linn. [Bot.) Genre de plantes monocoîy lédones, qui, dans la méthode naturelle de M. de Jussieu, a donné son nom à la famille des orchidées, et qui, dans le sys- tème sexuel se trouve placé dans la gynandrie monogjnie. Il présente pour principaux caractères : Une corolle de six pé- tales inégaux, partagés en deux lèvres, dont cinq supérieurs, à peu près égaux, plus ou moins connivens; le sixième ou l'inférieur (nommé nectaire par Linnœus, labelle par plu- sieurs auteurs modernes), plus grand que les autres, diver- sement lobé, prolongé à sa base en un éperon ou corne alon- gée; une seule étamine placée au sommet du style, formée d'une anthère à deux loges adnées à la partie supérieure du style ; un ovaire infère, presque toujours tordu , surmonté d'un style membraneux et concave; une capsule alongée , unilo- culaire, à trois côtes, s'ouvrant par ses angles et renfermant des graines nombreuses, menues. Les orchis sont des plantes herbacées, viA^aces par leurs ra- cines, qui sont le plus souvent formées d'un tubercule, lequel, chaque année, est remplacé par un autre, mais de manière que pendant presque tout le temps que la plante est en végé- tation, on trouve les deux tubercules à la fois. Dans le com- mencement l'ancien pousse de son collet quelques fibres cy- lindriques, et il produit aussi de la même partie une sorte de bourgeon , lequel devient bientôt un nouveau tubercule. D'abord et lorsque les feuilles commencent à paroître, l'ancien est plus gros; mais ensuite le jeune prenant tous les jours de l'accroissement, il devient vers le temps de la fleuraison à peu près égal au premier; enfin il conservele volume qu'il a acquis, tandis que l'autre . au contraire, s'épuise tous les jours davan- tage à nourrir la tige, les fleurs, les graines, et lors de la ma- turité de ces dernières l'ancien tubercule devient ridé, affaissé, et finit enfin par se détruire tout-à-fait. Dans quelques espèces dont les racines sont fasciculées, il est probable que le fais- ceau se renouvelle de même chaque année. La tige de toutes ces plantes esîslmple, cylindrique, garnie de feuilles entières, engainantes à leur base. Leurs fleurs sont, en général, d'un aspect agréable , accompagnées de bractées et disposées en épi terminal. On connoU aujourd'hui environ cent trente espèces d'orchis, parmi lesquelles près d'une trentaine croissent na- ORC 3a7 turellcment en France; le reste se trouve dans les différentes contrées de l'Europe et dans les autres parties du monde. * Tubercules ar/ondis. Orchis A DEUX feuilles; Orchis bifolia^ Linn., Spec. , i33i. Ses tubercules sont ovoïdes, un peu oblongs ; sa tige, haute d'un pied et plus , est munie à sa base de deux ou quelquefois de trois feuilles ovales ou oblongues, très-glabres, et, dans sa longueur, de quelques autres feuilles lancéolées- linéaires et beaucoup plus petites. Ses fleurs sont blanchâtres, un peu écartées entre elles, légèrement odorantes; leur labelle est linéaire, entier, et l'éperon est une fois plus long que l'ovaire. Cette espèce croit en France et en Europe dans les bois, les buissons et les pâturages; elle fleurit en Mai et Juin. Orchis pyramidal: Orchis pjramldalis, Linn, ,Spec., i332 ; Jacq. , Flor. Aust., tab. 266. Si's tubercules radicaux sont près* que globuleux. Sa tige s'élève à dix ou quinze pouces , et elle est garnie de feuilles étroites , lancéolées. Ses fleurs sont d'un pourpre clair, quelquefois blanches, rapprochées en uu épi serré et pyramidal. Le labelle est trifide ; l'éperon subulé, plus long que Fovaire , et celui-ci de la même longueur que les bractées. Cette espèce croit dans les pâturages des mon- tagnes en France, en Suisse, en Angleterre, en Italie, etc. Orchis PUANT : Orchis coriophora, Linn.,5pec., 1 53 2; Jacq., Flor. Aust., tah. 122. Ses feuilles sont linéaires-lancéolées ; ses tiges sont hautes de huit à douze pouces, terminées par un épi ovale-oblong, assez serré, composé de fleurs d'un pour- pre obscur, mêlé de vert, et exhalant une forte odeur de punaise ; le labelle est à trois lobes un peu dentés, et l'épe- ron est conique , une fois plus court que l'ovaire. Cette plante croît dans les prés en France et dans le Midi de l'Europe; elle fleurit en Mai et Juin. Orchis mâle: Orchis mascula, Linn., Spec. ., i335; Flor. Dan., tab. 467. Ses feuilles sont oblongues-lancéolées, souvent mar- quées de taches purpurines. Sa tige est haute de douze à dix- huit pouces., terminée par uu épi de fleurs purpurines, rare- ment blanches , long de trois pouces ou environ. Le lubeile est à trois lobes, le moyen crénelé, échancré; les pétales exté- rieurs sont réfléchis en arrière ; l'éperon est obtus , Iwruontal, 3o8 GRC de la longueur de l'ovaire. Cette plante n'est pas rare dans les bois et dans les pâturages; elle fleurit en Avril et Mai. Orchis panaché; Orchisvariegata , Lam., Dict. enc. , 4, pag. 692. Ses feuilles sont lancéolées; sa tige est haute de huit à dix pouces, terminée par un épi court, serré, composé de fleurs d'un pourpre clair , tachetées de points plus foncés. Les pétales supérieurs sont aigus , connivens; le labelle est à trois découpures, dont la mo3renne échancrée , avec une pointe particulière dans le milieu de l'échancrure; l'éperon est une fois plus court que l'ovaire. Cette espèce croît dans le Midi de la France et de l'Europe; elle fleurit en Avril et Mai. Orchis singe : Orchis tephrosanthos , Willd., Spec, 4, pag. 2 1 ; Orchis simia, Lam. , Flor. fr. , 5 , pag. 607. Sa tige est haute de dix à quinze pouces, garnie dans sa partie inférieure de feuilles ovales -oblongu es, terminée à son extrémité par un épi ovale-oblong, assez serré. Les pétales supérieurs sont d'un pourpre clair, connivens; le labelle est d'une couleur plus foncée, tacheté, partagé en quatre découpures profondes, li- néaires, ressemblant en quelque sorte aux quatre membres d'un singe. Les bractées sont très -courtes et l'ovaire est une fois plus long que l'éperon. Cette espèce croît dans les pâtu- rages des montagnes et aux bords des bois en France, en Italie, etc; elle fleurit en Mai. Orchis militaire: Orchis militaris, Linn., Spec. , i333 ; Jacq., Jcon. rar., 5 , tab. 698. Ses feuilles sont ovales- oblongues ou ovales-lancéolées. Sa tige s'élève à quinze ou vingt pouces et se termine par un bel épi de fleurs plus grandes que dans toutes les espèces précédentes, et long de quatre à six pouces. Les bractées sont très -courtes et l'ovaire est deux fois plus long que l'éperon. Les cinq pétales supérieurs sont connivens, d'un rouge pâle dans une variété, d'un pourpre brun dans une autre; le labelle, blanchâtre, parsemé de points purpurins, est à quatre lobes, dont les deux inférieurs solit quelquefois dentés et séparés par une petite pointe. Cette plante croît en France, en Angleterre, en Allemagne, en Suisse, etc., dans les bois et les lieux ombragés; elle fleurit en Mai. Orchis DE Robert ; Orchis Roberliana, Lois., Flor. Gai., 606 , tab. 21. Cette espèce a le port de la précédente; mais elle en diffère par certains caractères constans. Toutes ses feuiîîcs OPlC 3<^,5 sont plus larges, les radicales ovales et les cauliaaires ovales- lancéolées. Les jjractées sont au moins aus^ longues que les fleurs. Celles-ci sont agréablement odorantes ; elles ont leurs cinq pétales supérieurs verdàtres, obtus, et leur labelle , par- tagé en quatre lobes oblongs, est d'une couleur purpurine claire, bordé de brun et moucheté de rougeàtre. Cette plante a été découverte, il y a vingt ans, sur les collines des en- virons de Toulon, par M. Robert, directeur du Jardin de la marine de cette ville, qui a enrichi la Floi'e de France de beau- coup d'autres espèces nouvelles, qu'il a également découvertes en Provence et en Corse. Depuis ce temps cette espèce a été retrouvée dans plusieurs départemens du Midi, en Italie, en Sicile. Elle fleurit en Avril. Orchis a odeur de bouc , vulgairement Satyriok : Orchis hircina , Swarlz, Act. Holm., 1800, p. 20^ ; Satyrium hircinum, Linn., Spec, iSSy; Jacq. , Flor. Aust., tab. 067. Sa tige est haute de quinze pouces à deux pieds, garnie dans sa partie inférieure de feuilles ovales-lancéolées , et terminée par un épi long de six à dix pouces et même plus, composé de fleurs d'un blanc verdàtre, avec quelques lignes brunâtres, d'une odeur désagréable et fétide. Le labelle est découpé en trois lanières linéaires, dont les deux latérales sont petites, ondulées, et dont la moyenne est longue de vingt à vingt-quatre lignes, bifide à son extrémité et roulée sur elle-même avantl'épanouis- sement de la fleur. Cette espèce croit sur les collines sèches en France , en Suisse , en Allemagne , en Italie , etc. ; elle fleui'it en Juin et Juillet. ** Tubercules palmés. Orchis a feuilles larges: Orchis latifolia, Linn. , Spec, i334 ; Flor. Dan., tab. 266. Ses racines sont des tuberctilcs ovoïdes, un peu comprimés, divisés à leur extrémité inférieure en deux, trois ou quatre lobes oblongs, cylindriques et disposés à peu près comme les doigts de la main. Sa tige est cylindri- que, fistuleuse , haute de dix à quinze pouces, garnie de feuilles lancéolées, plus rapprochées les unes des autres que dans toutes les espèces précédentes, et terminée par un épi conique, composé de fleurs purpurines, quelquefois blan- ches, serrées et accompagnées de bractées beaucoup plus 3>o GRC longues qu'elles. Les trois pétales extérieurs sont connivens et les deux intérieurs ouverts : le labelle est partagé en trois lobes peu profonds , et il est marqué de points et de lignes violettes. Cette plante est commune dans les prés humides ; elle fleurit en Mai et Juin. OftCHis TACHÉ : Orcliis maculala , Linn., Spec, i335; Fior. Dan., tab. gSS. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente; mais elle en diffère par sa tige pleine et non fistu- leuse, chargée de feuilles plus étroites et plus distantes, par ses fleurs plus nombreuses, d'une couleur plus claire, formant i\n épi plus alongé, dont les bractées ne sont pas plus longues que l'ovaire. Les feuilles sont, ou d'un vert uniforme, ou marquées de taches d'un pourpre noirâtre. Cette plante est commune dans les prés et les bois n^ontagneux ; elle fleurit en Juin et Juillet. Orchis odorant; Orchis odoratissima , Linn., Spec, i355. Ses tubercules sont palmés comme dans les deux espèces pré- cédentes. Sa tige est grêle, haute de dix à quinze pouces, gar- nie, à sa base et dans sa partie inférieure, de quelques feuilles linéaires, canaliculées. Ses fleurs sont purpurines, petites, agréablement odorantes , disposées en un épi cylindrique, serré. L'éperon est recourbé, presque égal à l'ovaire, qui est plus court que les bractées. Cette espèce croit dans les prés et sur les collines dans le Midi de la France , en Italie , en Allemagne , etc. ; elle fleurit en Juin et Juillet. Orchis a long éperon: Orchis conopsea , Linn., Spec, i335; Flor. Dan., tab. 224, Cette espèce, quant au port, ressemble assez à la précédente; mais elle en diffère d'ailleurs par ses feuilles un peu plus larges, par ses fleurs disposées en épi plus lâche , plus alongé, et surtout par l'éperon , qui cstune fois plus long que l'ovaire. Ses fleurs sont purpurines, d'une couleur uni- forme, quelquefois tout-à-fait blanches; elles ont une odeur agréable et paroissent en Juin et Juillet. Cette espèce croît dans les prés et sur les collines en France, eu Italie, etc. Orchis noir : Orchis nigra, Ail. , Flor. Ped,, n." 1845 ; Saty- riuin iiigrum , Linn., .Spec, i338. Ses feuilles sont linéaires: sa tige est haute de six à huit pouces, terminée par un épi court, serré, conique , composé de fleurs d'un pourpre foncé ou noi- râtre , quelquefois de couleur rose , d'une odeur tiès-agic'able, ORC 5n et disposées dans une situation renversée , le labelle , qui est ovale, se trouvant placé à la partie supérieure de la fleur. Cette espèce croît dans les prés et les pâturages des montagnes alpines; elle fleurit en Juin. "*"■'"" Racines fasciculées. Orchis apparent; Orchis spectabilis, Linn. , Spec, iSoy. Ses feuilles radicales sont au nombre de deux, amples, ovales- arrondies ; la tige est nue, haute de trois à quatre pouces, terminée par un épi d'un à deux pouces, composé de cinq à six fleurs, dont les pétales supérieurs sont connivens et obtus, les latéraux ovales, plus grands, aigus et droits: le labcllc est ovale , crénelé, quelquefois légèrement échancré, l'éperon est en massue, plus court que l'ovaire. Cette espèce croît dans la Virginie et la Pensylvanie. Il est étonnant que, malgré les formes agréables des fleurs de la plupart des orchis et malgré l'odeur agréable que plu- sieurs exhalent, on ne cultive pas ces plantes dans nos jardins; elles languissent, dit-on, sous la main du cultivateur et ne lardent pas à périr malgré les soins qu'on leur prodigue. Nous croyons que c'est à tort que les orchis n'ont pas une place dans nos jardins à côté des jacinthes, des tulipes, des renoncules, etc., et il seroit d'autant plus facile de se procurer cette jouissance que les orchis demandent beaucoup moins de soins que toutes ces plantes. Nous avons conservé pendant quinze à vingt ans un certain nombre d'espèces, parmi lesquelles nous citerons principalement l'orchis mâle , l'orchis singe, l'orchis militaire, î'orchis de Robert , l'orchis à odeur de bouc , l'orchis taché , et nous ne les avons perdues que par le froid rigoureux de l'hiver de 1820, où le thermomètre est descendu au-dessous dç dix degrés R., sans qu'il y eût de neige sur la terre et sans que nos plantes fussent défendues par aucun abri contre une gelée aussi rigoureuse. L'amateur, qui désirera se procurer les plus jolies espèces d'orchis , pour les placer dans son jardin, devra les fiiire ai*- racher dans les bois, les prés, pendant qu'elles sont en fleur, en ayant soin de les faire enlever avec une mottesuffisante pour que leurs racines ne soient pas blessées ; puis de les faire l'eplan- ter tout de suite dans un terrain qu'il faut leur coi^-sacrer, où 3i2 ORC l'on ne bêchera jamais , mais dont on aura seulement soin de faire arracher les mauA^aises herbes toutes les fois que celles- ci seront un peu multipliées. Le sol qui convient le mieux aux orchis est une terre franche, légère. Quanta l'exposition, il faut considérer les lieux où ils croissent naturellement. Ceux qu'on trouve sur les collines découvertes , peuvent être placés au soleil; ceux qui croissent dans les bois demandent à être mis à l'ombre; et lorsque le froid descendra pendant l'hiver au-dessous de trois à quatre degrés, sans que la terre soit cou- verte d'une épaisse couche de neige, il faudva les garantir des rigueurs de la gelée en les couvrant de paille, ou mieux en- core, de feuilles sèches. De Juillet en Septembre , selon que les espèces fleurissent plus tôt ou plus tard , la végétation est presque entièrement suspendue dans les tubercules de ces plantes , et pendant six semaines à deux mois on peut en faire des envois comme on fait des bulbes de jacinthes , narcisses , tu- lipes, etc. Chaque racine est alors réduite à un seul tubercule. L'orchis étoit, aux yeux des anciens, une plante merveil- leuse : Interpauca mirabilis est orchis herba, dit Pline (liv. XXVI, chap. ]o). La forme bizarre de sa racine, sa ressemblance avec une partie de l'organe mâle chez les animaux , les avoient frap- pés et avoient valu à la plante son nom , qui signifie en grec testicule. C'est dans cette conformation singulière des tuber- cules de l'orchis qu'il faut chercher la cause de la grande réputation de cette plante, comme puissant aphrodisiaque, réputation aussi peu méritée sous ce rapport, que celle de beaucoup d'autres végétaux , autrefois célèbres et oubliés à juste titre de nos jours. Selon Théophraste (liv. IX, chap. 19), il est des plantes qui stimulent les organes de la génération ; d'autres qui les empê- chent d'agir; il en est même qui possèdent à la fois ces deux propriétéa.Telle est, dit-il, celle qu'on a appelée orchis (o^;^;;/ç, testicule). Elle a , en effet, deux testicules, l'un grand, l'autre petit. Le plus grand , pris dans du lait de chèvre , favorise Je coït ; le plus petit l'empêche. Le récit de Dioscoride (liv. III, chap. lai) est conforme à celui de Théophraste. Dans la Thessalie , dit-il , les femmes prennent dans du lait de chèvre celle des racines qui est tendre, pour exciter les désirs amoureux, et celle qui est des- ORC 3i5 séchée, pour les réprimer. Lorsqu'on prend à la fois ces deux racines, l'action de l'une neutralise celle de l'autre. Il est probable que le tubercule tendre de Dioscoride est le grand tubercule de Théophraste, le tubercule nouveau ; que le petit tubercule est le tubercule desséché, celui de l'année pré- cédente. Ainsi, les deux récits paroissent s'accorder. Pline (liv. XXVI, chap. lo), en rapportant, comme Théophraste et Dioscoride, les prétendues propriétés de Vorchis explique au contraire clairement que le plus gros des tubercules est le plus dur , et que le plus petit est le plus mou. L'orchis étoit encore l'objet d'un préjugé non moins ridicule que celui que nous venons de rapporter. On croyoit (Dios- coride, liv. III, chap. 121) que le gros tubercule, mangé par un homme, avoit le pouvoir de faire engendrer des mâles, et l'autre celui de faire engendrer des filles, si une femme le mangeoit. L'orchis n'étoit pas la seule plante renommée pour sa vertu aphrodisiaque. Il en existoit plusieurs autres qui portoient toutes chez les Grecs le nom de satjrion. Mais, comme nous l'avons déjà dit, une ressemblance bizarre leur avoit pres- que toujours valu leur réputation ; c'est ce que prouve cette phrase de Pline (liv. XXVI, chap. 10) : In totum quidem grœci cum concitationem liane volant significare, satjrion appellant; sic et cratœgin cognominantes, et theljygonon et arrhegonon quorum, semen testium sirnile est. Rien de plus merveilleux que les histoires débitées par les an- ciens sur leurs satyrions. Théophraste (liv. IX, chap. 20) parle d'une herbe de ce genre, venue de l'Inde, et qui, par son seul contact, agissoit for- tement. Sa vertu étoit si puissante, que ceux qui en avoient fait usage, assuroient par ce moyen avoir goûté douze fois de suite les plaisirs de l'amour. L'indien qui l'avoit apportée, homme fort et robuste, prétendoit par son secours avoir sa- tisfait ses désirs jusqu'à soixante -dix fois. Cette herbe agis- soit sur les femmes d'une manière encore plus énergique. Du reste, Théophraste cite la plante sans la nommer, sans en donner la moindre description. Dioscoride (liv. III , chap. J22) parle d'un satyrion , qu'il appelle . , tab. 101 et 102); le holetus platjporils , Pers. (Syn., 521 ), qui rentre dans le genre Poljporus {poljp. squa- ORE 321 moius) de Pries. Ce champignon est aussi nommé vulgairement langon, miellin , oreille-d'orme; il se rapproche beaucoup du polypore pied-de-mouton {poljporus pes caprœ, Pers, Champ. comm. , p. 24 1 , pi. 5 ) , qui croît dans les Vosges. (Voyez Poly- PORUS. ) L'Oreille-pe-nouket ou Noiret. Nom vulgaire, donné dans quelques départemens à une espèce de champignon que Pon y mange : c'est ïagaricus dimidialus , Bull., tab. 5o8, et Yaga- ricus ostreatus, Jacq. , Aust., 5 , tab. 288. On le trouve sur le noyer, le hêtre, le chêne; il croît en touffe :il est assez grand. Plusieurs individus sont réunis en un stipe commun court; les chapeaux sont dimidiés , imbriqués, charnus, glabres; d'abord noiràtrt-s, puis fauve -brun ou jaunâtres, et ensuite cendrés; les feuillets sont blancs, dccurrens, étroits etsouvent anastomosés à leur base. Ce champignon croît presque par- tout en Europe et partout aussi on le mange sans inconvé- nient. Il est connu dans les Vosges sous le nom de couvrose; il offre plusieurs variétés, dont une a les feuillets d'un brun violet {agaricus reticulatus , Schum.). L'Oreille du noyer, Paul., Tr., 2, pag. 108, pi. 20 et 21 fig. 1. Espèce d'agaric sessile, qui croit attaché par le côté sur le noyer, de couleur de noisette ou de café au lait, dont la forme est celle d'une coquille, et sa substance blanche, ferme et sèche; ses feuilles sont blanches et inégales. Dans sa vieillesse il noircit, devient ligneux et finit par être la proie des vers : dans sa fraîcheur, il est très-bon à manger, d'une chair fine, délicate, recherchée par les amateurs. On le prépare comme le champignon ordinaire, mais il est plus délicat. Suivant Paulet, les Chinois en font beaucoup de cas, et il est d"usage partout. Cet auteur, dans sa Synony- mie, réunit deux champignons sous le nom d'oreille du noyer : 1.° lespèce que nous venons de décrire, qu'il donne pour Vorecchinole de Ferrante Imperato; 2.° la lingua di noce cativa de Michéli ou langue du nojer (voyez Oreilles des arbres). Il ne faut pas confondre ce champignon avec une autre oreille du noyer {boletus juglandis, Bull.), qui n'est plus du même genre. (Voyez Oreille- de- Malchus. ) L'Oreille de l'olivier et Oreille jaune de l'olivier, Paul., Tr. , 2, pag. i;i2, pi. 24, fig. ij 2. Cette espèce d'agaric, 36. 41 22= ORE que Michéli a fait connoître le premier et que Paulet a re- trouvée en France, a été reconnue depuis par les botanistes: c'est Vagaricus oiearius, Decand., Pers. et Pries. (Voyez à Par- ticle Ponge, où ce champignon a été décrit sous le n.° 5.) I/Oreille- d'orme. C'est un agaric que BuUiard a fait con- îioître le premier {agaricus ulmarius , Bull., Decand., Pers., etc. ); il croit en automne sur les troncs d'arbres et spéciale- ment sur forme. C'est une grande espèce, d'un blanc sale ou grisâtre, dont le chapeau, de quatre à dix pouces de diamètre, tient aux arbres par un stipe court, un peu latéral ou même horizontal, long de trois pouces sur deux de diamètre. Ce champignon répand une odeur agréable. On donne aussi le nom ii^oreiUe- d'orme au bolet du noyer {holetus juglandis, Bull.). L'Oreille d'odrs. (Voyez Oreille-d'ane. ) L'Oreille -DE -SINGE. Paulet désigne ainsi le peziza coclileata , Linn. , qu'il place dans sa famille des coccigrues nues, section des coccigrues en oreilles. Les Oreilles -DE -TERRE ou terrestres. Voyez Demi-cham- riGNONS FEUILLETÉS OU OrEILLES- DE-TERRE. (LeM.) OREILLE-D'ABBÉ. {Bot.) Un des noms vulgaires du cotylet ombiliqué. (L. D.) OREILLE-D'ANE. (Bot.) Nom vulgaire que l'on donne à Li grande consoude dans quelques cantons. (L. D. ) OREILLE-D'ANE. (Conchji.) Nom marchand d'une espèce du genre Strombe , stroinbe oreille-de-Diane , et d'une espèce d'haliolide, H. asiniana de Lamk. (De B.) OREILLE-BLANCHE. {Ornith.) Cet oiseau du Paraguay, qui est décrit par d'Azara , n." i4o, a un peu plus de cinq pouces de longueur ; sa tête est noire , et il y a une ligne blanche qui va des narines à Pocciput; les parties inférieures sont blanchâtres; les couvertures et le pli de Paile sont jaunes ; les plumes des parties supérieures ont le fond de couleur plombée avec une bordure roussàtre ; la queue, blanche à sa pointe , est noire dans le reste. Cet oiseau de plaines se tient caché dans les herbes épaisses et, perché sur les plus hautes, il y fait entendre, le matin et le soir, le cri sili-siU d'un ton très-foible. ( Ch. D.) OREILLE-DE-BŒUF. {Conchjl.) Nom d'une espèce de hw ORE 533 iime, d'après M. Bosc , Nouv. Dict. d'hist. nat., mais mieux d'une espèce d'aiiricule, Auricula bovina de Lamk. (De. C) OREILLE-DE-CHAT. {Conchjl.) Nom marchand de V auri- cula felis de Lajiik. (De B. ) OREILLE-DE-CHEVROTAIN. {Conchyl.) C'est l'agathine gland de M. de Lamarck , type du genre Polyphéme deDenys deMontfort. (De B.) OREILLE -DE -CHIEN, {Bol.) Auris canina , Rumph. , Amb. lo, pi. 11. C'est ïachjyranthes prostrata. Voyez Cade- LARi. (Lem. ) OREILLE-DE-COCHON et OREILLE-DE-COCHON DÉ- CHIRÉE. ( Conchjl. ) Noms marchands du strombus pugilis , Linn., ou du mjlilus hyotis, (De B. ) OREILLE-DE-DIANE. ( Conchj^l. ) Nom vulgaire d'une es- pèce de strombe, 5. Auris Dianœ, Lamk. (De B.) OREILLE-DE-GÉANT. {Conchyl.) Les marchands désignent encore quelquefois sous ce nom, à cause de sa grandeur, riialiotide de Midas, H. Midœ. (De B.) OREILLE GRANDE. (IchthyoL) L'un des noms donnés au scombre thon par les marins. (Desm.) OREILLE -D'HOiMME. {Bot.) Un des noms vulgaires de l'asaret d'Europe. ( L. D. ) OREILLE-DE-JUDAS. {Conchyl.) Nom vulgaire d'une es- pèce d'auricule, auricula Judœ de Lamk. (De B.) OREILLE -DE -LIEVRE. {Bot.) Nom vulgaire commun à deux espèces de buplévre. (L. D.) OREILLE-DE-LIEVRE. {Conchjl.) Nom vulgaire de VAuri- cula leporis de Lamk. (DeB.) OREILLE-DE-MER. {Conchjl.) Dénomination générique, quelquefois employée au lieu de celle d'HALioTiDE. (De B.) OREILLE-DE-MIDAS. {Conchfl.) Dénomination vulgaire de YHaliotis Midœ de Lamk., mais plus souvent d'une espèce de volute, Voluta Midœ de Lamk. (De B. ) OREILLE-DE-MIDAS [Fausse]. {Conchjl.} Nom marchand de Vhelix oblonga. (De B. ) OREILLE-DE-MURAILLE. {Bot.) Le mjosotis lappuln, Linn., a été désigné sous ce nom (I,. D.) OREILLE OBLONGUE VERTE. {Conchfl.) On donne quel- quefois ce nom à I'Haliotide oreille-d'ane. (De B.) 3:^4 ORE OREILLE-D'OURS. (Bot.) Nom vulgaire de la primevère auricule. ( L. D. ) OREILLE-DE-RAT. (Bot.) Nom vulgaire de la piloselle, espèce du genre Hieracium, Voyez. Epervie^. ( Lem.) OREILLE DE SAINT-PIERRE. (Conchjl.) Il paroit que l'oa désigne par ce nom, à Marseille, la fissurelle réticulée, F. grœca de Lamk. (DeB.) OREILLE-DE-SILENE. {Conchj'l.) Espèce d'auricule, auri- cula Sileni de Lamk. (De B.) OREILLE-DE-SOURIS. [Bot.) Nom vulgaire commun à plusieurs espèces de céraiste et à un myosotis. ( L. D.) OREILLE -DE -SOURIS. {Concliyl.) Nom vulgaire d'une espèce d'auricule, Auricula inyosolis, de Draparnaud. (De B.) OREILLE SANS TROUS. {Conchjl.) Nom d'une espèce de sigaret ou d'une coquille des genres Stomate ou Stoma- telle de M. de Lamarck. (De B. ) OREILLE-DE-VÉNUS. {Condifl.) C'est Yhelix haliotidea de Linn. , Gmel. . type du genre Sigaret de M. de Lamarck. (De B.) OREILLERÉ ou AURÉLIERE. (Entom.) C'est le nom du perce-oreille. Voyez Forficile et Labidoure. (C. D.) OREILLETTE et ESCOUBARDE (Bât.); Agaricus auricula, Dub., Decand. Espèce de champignon qu'on mange à Or- léans; on le cueille en automne sur les pelouses. Son pé- dicule, blanchâtre, court, cylindrique, plein, porte un cha- peau bien arrondi , d'un gris plus ou moins foncé , un peu »oulé à ses bords : les feuillets sont blancs. (Lem.) OREILLETTES. {Anat, et Phjs.) Voyez Système circula- toire. (F.) OREILLETTES DES ARBRES {Bot.); Paul. , Tr. champ., 2 , psg. ^02 , pi. 1 86, fig. 6, 7. Ce champignon est Vehella pur- purea (Schéeli'er , Fungits èa^'. , pi. 323), que Bulliard rapporte à son tremella amethyslea (Champ., pi. 499, fig. 5); Pries, à son tremella sarcoides ; Nées, à son corjne acrospermum , etc. Cette tremelle membraneuse, en petites touffes plisst'es, se fait remarquer sur le tronc des arbres, du saule, etc., par sa belle couleur rouge cramoisi. Paulet, dans sa Synonymie, nomme oreillette des arbres blanche , un petit champignon blanc qui croît sur les feuilles du chêne, indiqué par Rai, et qui n'est pas assez caractérisé pour en reconnoître le genre. (Lem.) ORE 325 OREILLON. (Mamm.) Ce nom particulier a été donné au (ragus de l'oreille des chéiroptères ou chauve-souris. Il affecte différentes formes et dimensions qui ont fourni des caractères à M. Geoffroy Saint - Hilaire pour distinguer plu- sieurs genres, établis par lui parmi ces animaux. (Desm.) OREL. {Ornith.) Mom illyrien du grand aigle ou aigle doré, falco chrysaetos , qu'on appelle aussi, dans le même pays , orziL ( Ch. D. ) ORELIA. (Dot.) C'est sous ce nom qu'Aublet décrit et figure, t. 106, l'arbrisseau de la Guiane , nommé allamanda par Linnaeus, et déjà mentionné dans ce Dictionnaire sous celui d'allamande. (J.) ORELLANA, ORLEANA. (Bot.) Plukenet et Commelin citent sous ce nom le rocou, hixa des botanistes. (J.) 0-RENI, SJUKI. (Bot.) Noms japonois, cités par Kaempfer, de Vhibiscus manihot. Uoreni-kaàsura est ^U^'ar^a japonica de la famille des anonées. (J.) OREOBOLE, Oreoholus. (Bot.) Genre de plantes raonoco- fylédones, à fleurs glumacées , de la famille des cj'péracées , de la triandrie monogjnie de Linnasus, offi'ant |^ur caractère essentiel : Un calice à deux valves en forme de spathe, ca- duques , renfermant une seule fleur , accompagnées d'une écaille; une corolle à six pièces cartilagineuses, persistantes après la chute des semences; trois étamines; un ovaire supé- rieur; un style ; trois stigmates; une semence crustacée. Oréobole nain ; Oreoholus pumilio , Rob. Brown , JSov.HolL, pag. ■jIG. Petite plante, qui, sur le sommet des plus hautes montagnes de la Nouvelle- Hollande , forme des gazons épais, convexes , très-étalés. Ses tiges sont fort courtes , ramifiées à leur base, entièrement enveloppées par des feuilles roides , linéaires, nerveuses, imbriquées, dilatées à leur base, vagi- nales , puis étalées; les pédoncules courts, axillaires, compri- més , chargés d'une seule fleur : les valves du calice ont la forme d'une spathe bivalve, à deux angles opposés. (Poir.) OREOCALLIS. [Bol). Ce genre a été établi par Rob. Brown pour une espèce d'embothrium, qui est Vetnhothrium grandijlo- rum de ce Dictionnaire (voyez Embothrion a grandes ir.EURs). Use distingue par une corolle (calice, Brown) irrégulière, fen- due d'un côtélongitudinalemeat, terminée par quatre dents ; 526 ORE les étamines enfoncées dans les cavités supérieures de la co- rolle; point de glandes à la base du pistil ; un ovaire pédic'ellé, polysperme: le stigmate oblique, orbiculaire, dilaté, un peu concave; un follicule cylindrique ; les semences ailées à leur sommet; point d'involucre. En rapprochant ces caractères de ceux de l'embothrium, on reconnoitra facilement que la principale différence n'existe que dans la corolle, munie à son sommet de quatre dents courtes, et non de lobes profonds, et par l'absence de glan- des à la base du pistil; mais M. de Jussieu affirme que ces glandes existent dans les échantillons de son herbier, sur lesquels M. de Lamarck a établi son espèce. Ainsi l'on trou- vera le caractère de Voreocallis peut-être un peu foible pour l'établissement d'un genre particulier. ( Poir. ) . ORÉODOXA. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs hermaphrodites, de la famille des palmiers, de Vhexan- drie trigynie de Linnœus, dont le caractère essentiel con- siste dans des fleurs hermaphrodites; le calice et la corolle à trois divisions (un calice ou une corolle à six divisions); la corolle plus i|(|u^ue que le calice; six étamines libres; trois styles; un drupe globuleux, monosperme. Si j'en juge d'après le simple énoncé des caractères, ce genre €st à peine distingué des aiphanes. Je n'y trouve de différence essentielle que dans la corolle plus longue que le calice , tandis qu'elle est de même longueur dans Vaiphanes: peut-être aussi le drupe est-il plus charnu dans ce dernier. Oréodoxa Sancona; Oreodoxa Sancona, Kunth. in Humb. et Bonpl. , Nov. gen. , vol. i , pag. 3o4. Ce palmier, découvert dans les environs de Carthagène , est un des plus élevés que l'on connoisse. Son tronc parvient à la hauteur de cent ou cent vingt pieds et plus. 11 est lisse, très-glabre , d'un cendré noirâtre, sans épines. Les feuilles sont ailées, composées de folioles membraneuses et crépues ; la spathe est d'une seule pièce, ovale, aiguë, sans épines; le spadice pendant, à ra- meaux flexueux ; le calice est tubulé , à trois dents aiguës; la corolle partagée en trois découpures droites, profondes, ovales, aiguës, concaves; les étamines, non saillantes, ont les filamens épaissis à leur base -, les anthères linéaires; le drupe est monosperme. Cette plante croit dans la vallée du fleuve ORE 527 Cauca, proche le bourg Roldanilla, entre la ville de Cartha- géne et el Norarjo, à la hauteur de cinq cents toises. Son bois est très-dur; on l'emploie avantageusement pour la cons- iTurtion des maisons. Oréodoxa des montagnes; Oreodoxa frigida , Kunth , /. c. Cette espèce ne s'élève qu'à dix-huit ou vingt pieds. Son tronc est grêle , sans épines; ses feuilles sont ailées, composées de folioles un peu flexueuses, légèrement membraneuses ; la spathe est glabre, d'une seule pièce; le spadice rameux; les fleurs sont ternées ; les deux supérieures avortent souvent; leur calice est trigone, urcéolé, à trois dents aiguës, étalées; la corolle trifide, à divisions épaisses, aiguës, purpurines à leur sommet; les filamens sont très-courts et comprimés; les anthères oblongues, sagittées ; l'ovaire est globuleux, ainsi que le drupe, d'environ un pouce de diamètre. Cette plante croit sur les rochers, dans les montagnes des Andes de Quin- diu , à la hauteur de mille à mille quatre cents toises. OnÉODOXA ROYALE ; Oreodoxa regia, Kunth , L c. Ce palmier a son tronc renflé dans le milieu , dépourvu d'épines , haut de quarante à cinquante pieds. Les feuilles sont ailées, peu nombreuses ; la spathe est d'une seule pièce ; le spadice com- posé de rameaux blancs, alternes, comprimés, presque géni- culés à leur aisselle, longs de trois ou quatre pouces, chargés de fleurs très-nombreuses, en forme d'épis. Le calice est fort petit, un peu étalé, à trois découpures concaves , ovales, ar- rondies, aiguës, verdàtres: celles de la corolle oblongues, blanches, concaves , un peu aiguës ; les étamines varient quel- quefois de six à huit; les filamens sont insérés à la base de la corolle, dilatés à leur partie inférieure ; lesanthères oblongues, linéaires: l'ovaire est ovale, presque trigone; le drupe succu- lent, ovale, long de quatre lignes, rouge avant sa maturité, puis d'un noir bleuâtre , à noix glabre , ovale ; la semence blanr che. Cette espèce est très-commune à l'ile de Cuba, proche la Havane et Reyla. Ses fruits, d'une saveur acre, servent de nourriture aux cochons. ( Poir. ) OREOMELliV. (Bot.) Nom grec donné autrefois au frêne à la manne ou ornier : il signifie frêne de montagne. Voyez Frêne. ( Lem.) OREOSELINUM. {Bol.) La plante ombellifère que Clusius 328 ORE nommoit ainsi, est Valliamantha Oreoselinum de I-innaeus. Le même nom est donné au persil par Fuchs ; au cerfeuil, par Anguillara et Césalpin. (J. ) ORÉOSPIZOS. (Ornith.) Nom grec du pinson de monta- gnes , /rmf^(//a m ont if ring m a, Linn. (Ch. D. ) OREOTRAGUS. (Mamm.) Nom latin donné par Forster à l'antilope du cap , nommé par les Hollandois klipspringer , c'est-à-dire, sauteur des rochers. On a quelquefois francisé ce mot en l'écrivant oréotrague. (F. C. ) ORESAS DE PF.RRO. [Bot.) Nom donné dans le Pérou au taliniim parti culatum de la Flore péruvienne. ( J. ) ORESTO. (Ornith.) Nom italien de la pie-griéche grise, lanius e.xcuhitor , Linn. ( Ch. D.) ORESVIN. (Mamm.) Nom danois d'un dauphin qu'on rap- porte à l'espèce du delphinus orca , Linn. (F. C.) ORFAYE. (Ornith.) Nom, en vieux françois, de l'orfraie. (Ch. d.) ORFOTA. (Bot.) Nom arabe d'une espèce d'acacia, nommée mimosa orfota parForskal, mimosa horrida de Linnaeus, selon Vahl , maintenant acacia horrida de WiUdenow. Ses feuilles, mises dans le lait, Fempêchent pendant quelques jours de s'aigrir, au rapport de Forskal. (J. ) ORFRAIE. (Ornith.) Cet oiseau, qu'on a aussi nommé grand aigle de mer et aigle barbu , est le même que le pygargue , falco ossifragus , albicillus et albicaudits , Gmel. (Ch. d.) ORGANES. (Bot.) On divise les organes des végétaux en deux classes : i.° ceux de la végétation, destinés à la vie de l'individu : la racine, la tige et les feuilles; 2.° ceux de la reproduction, destinés à la vie de Fespèce : la fleur et le fruit. On range indifféremment dans l'une ou dans l'autre classe les poils, les glandes, les piquans, etc. (Mass.) ORGANISATION. (Anat. et Phys.) Voyez Vie. (F.) ORGANISATION DES INSECTES. (Entom.) Voyez dans ce Dictionnaire, tom. XXIll , de la page 435 à 471. ( C. D. ) ORGANISTE. ( Ornith. ) Espèce de Manakin , pipra mu- sica , Lath. (Ch. D. ) ORGANO. (Ichthjol.) En Esclavonie on donne ce nom à la morrude. Voyez Morrude. (H. C.) ORCr 329 ORGANSIiN ou VER-A-SOIE. {Entom.) Voyez Bombyce. (Desm. ) ORGE, Hordeum, Lînn. (Bot.) Genre de plantes monoco- tylédones, de la famille des graminées, Juss. , et de la trian- drie dlgj'nie, Linn., dont les fleurs sont glumacées et poly- games. Dans les hermaphrodites , le calice est une glume uniflore à deux valves; la corolle une balle à deux valves, dont l'extérieure terminée par une arête très-longue: les étamines, au nombre de trois, sont plus courtes que les valves de la corolle; et l'ovaire est supère , ovale, surmonté de deux styles recourbés, velus, ainsi que les stigmates: il devient une graine ovale - oblongue, ventrue, anguleuse, pointue à ses extrémités, sillonnée par une rainure longi- tudinale, et enveloppée étroitement par la corolle persis- tante. Dans les fleurs mâles, le calice est une glume uni- flore , à deux valves sétacées ou subulées : la corolle est une balle à deux valves, ou est quelquefois entièrement avortée. Les orges sont des plantes herbacées, à feuilles alternes, linéaires, engainantes à leur base; dont les fleurs sont dis- posées en épi et trois par trois; celle du centre hermaphro- dite et sessile, les deux latérales mâles et pédiculées • dans quelques espèces toutes les fleurs sont hermaphrodites. On en connoîf aujourd'hui plus de vingt espèces , dont quelques- unes sont indigènes, et parmi les exotiques, plus nom- breuses, plusieurs sont cultivées pour leurs usagts alimen- taires et économiques. Nous parlerons d'abord des espèces qui sont indigènes et sauvages; nous terminerons par celles qui sont exotiques et que l'on cultive à cause de leur utilité. '' Espèces sauvages. Orge a crinière: Hordeum jubatum, Linn., Spec, 126; ELymus crinitus , Schreb. , Gram. , 2 , p. i5, tab. 24, fig. 3. Ses chaumes sont coudés à leur base, ensuite redressés, hauts de quatre à huit pouces ou un peu plus, garnis de feuilles étroites, légèrement ciliées en leurs bords. Les fleurs sont d'un vert blanchâtre, resserrées en un épi qui n'a pas plus de six à douze lignes de longueur, en n'y comprenant pas les arêtes des fleurs fertiles, qui ont à elles seules deux 33o ORG à quatre pouces de longueur : ces fleurs sont sessiles, réu- nies deux ensemble, et enlourées à leur base par un invo- lucre quadriphylle , presque sétacé , formé par les valves externes des fleurs mâles qui avortent. Cette plante est .annuelle et croît sur les bords des chemins en Provence , en Hongrie, dans le Levant, etc. Orge QUEUE- DE-S0URI3 : H or de u m murinum , Linn., 5pcc., 12G; Host. , Gram. , 1, p. 26, t. 32. Ses chaumes, coudés à leur base , s'élèvent à douze ou dix-huit pouces, et sont garnis de feuilles plus ou moins pubescentes. Ses fleurs sont grou- pées trois par trois, et forment un épi long de deux à trois pouces; l'hermaphrodite et les deux mâles sont toutes aris- tées, plus longues que les valves des glumes calicinales, et celles-ci, dans la fleur du milieu, sont cillées dans toute leur partie inférieure ; dans les fleurs mâles la valve interne est la seule ciliée. Cette espèce est commune sur les bords des chemins et aux pieds des murs; elle est annuelle. Orge bulbeuse : Hordeum butbosum , Linn. , Spec, 126; Hordeuin strie tu m , Desf. , FI. Atl. , 1, p. ii3, t. 5j. Son chaume est renflé à sa base et bulbiforme, ensuite redressé, haut de deux à trois pieds, garni de feuilles linéaires, étroites, glabres. Ses fleurs sont d'un vert blanchâtre, grou- pées trois par trois, et disposées en un épi long de trois à quatre pouces. La fleur hermaphrodite de chaque groupe est sessile, terminée par une longue arête; les deux latérales mâles sont légèrement pédiculées, mutiques, mais très-aiguës. Cette orge croît dans les pâturages en Italie, dans le Levant: elle est vivace. Orge des prés : Hordeum pratense , Huds. , Angl., 56; Hor- deum murinum /3, et Hordeum nodosum , Linn., Spee. , 126. Cette espèce a le port et plusieurs des caractères de la pré- cédente; mais son chaume n'est p;is renflé à la base, et elle offre dans ses fleurs mâles un caractère remarquable; celles- ci ont la valve externe de leur balle aristée , de même que la fleur hermaphrodite; l'arête de cette dernière est seule- ment plus longue. Les fleurs mâles sont quelquefois avortées, il ne reste que les valves de leur glume. Cette espèce se trouve dans les prés et sur les bords des champs en Europe et en Asie : elle est vivace. ORG 55i Orge maritime; Hordeum maritirriMw , AU. , FI. Ped., n.''2 274, t. gi , fig. 3. Son chaume est haut de trois à six pouces, coudé inférieurement, terminé par un épi long de douze à dix-huit lignes, y compris les arêtes, et composé de fleurs groupées comme dans les deux espèces précédentes. Les deux Heurs mâles sont aristées comme dans Forge des prés; l'une des deux valves de leur glume est dilatée à la base, et ces valves sont prolongées toutes les deux en arêtes sétacées plus longues que celle de la balle. Cette plante croit dans les sables des bords de la Méditerranée et de l'Océan : elle est annuelle. "^ "■ Espèces cultivées. Orge commune, vulgairement Grosse orge, Escourgeon, Ei'EAUTRE ; Hordeum vulgare, Linn. , Spec. , i25. Son chaume est droit, haut d'un pied et demi à deux pieds, garni de feuilles linéaires-lancéolées, glabres. Ses fleurs sont rappro- chées en épi, toutes hermaphrodites, imbriquées sur six rangs, dont deux plus proéminens; la valve externe des balles est terminée par une arête droite et très -longue. Comme pour toutes les plantes dont l'homme a pris soin depuis les premiers âges , il est bien ditïicile et pour ainsi dire impossible de déterminer aujourd'hui quel est le véri- table pays natal de l'orge. Le voyageur Marc -Paul assure l'avoir trouvée croissant spontanément dans la partie septen- trionale de rinde; elle vient naturellement et en abondance en Sicile, suivant Riedesel; en Perse, suivant Olivier; en Géorgie, selon Moïse de Chorène. Heyne regarde l'Attique comme la patrie de l'orge; d'autres, enfin, la croient origi- naire de la Tartarie, ou même de la Russie. Quoi qu'il en soit , elle est aujourd'hui abondamment cultivée en France et en Europe, surtout dans les pays de montagnes : elle pré- sente deux variétés; dans l'une la graine reste à sa maturité enveloppée dans la balle; dans la seconde, nommée orge céleste, les valves de cette balle s'écartent du grain, et ce- lui-ci s'en sépare avec facilité. Orge a six rangs, vulgairement Orge carrée. Orge an- guleuse. Orge d'hiver, Soucrion, etc.; Hordeum hexastichon, Linn. , Spec, i25. Cette espèce ne diffère de la précédente 552 ORG que par son épi plus court, plus renflé, dont les six rangs de fleurs sont égaux. Elle est cultivée dans les champs. Orge noibe; Hordeum nigruni , WiUd., Enum. Hort. BeroL, 2 , p. io35. Cette plante ditfère des deux précédentes par son épi noirâtre, et par ses graines disposées sur quatre rangs. On la cultive en Angleterre , où on la sème avant l'hiver. Orge distique ou Orge a deux rangs ; Hordeum dislichon , Linn. , Spec. , 126. Cette espèce diflère des trois précédentes par son épi comprimé, formé seulement de deux rangs de fleurs hermaphrodites, proéminentes et terminées par des arêtes ; les deux fleurs mâles sont de chaque côté de l'her- maphrodite et n'ont point d'arêtes. Dans une variété de cette espèce, nommée orge nue , orge à café, orge d'Espagne , orge du Pérou, les valves des balles fertiles s'écartent à la matu- rité et laissent la graine à nu. Dans une autre variété toutes les fleurs sont dépourvues d'arêtes. Cette espèce est origi- naire de la Tartarie ; on la cultive aussi fréquemment que l'orge commune. Elle est annuelle. Orge faux-riz, vulgairement Orge de Russie, Orge pyra- midale, Riz rustique, Riz d'Allemagne; Hordeum zeocriton, Linn., Spec, i25. Celte espèce a ses fleurs disposées et con- formées comme la précédente; mais elle en diff'ère par ses épis plus courts, et surtout parce que les glumes de ses fleurs mâles se terminent en une arête menue, toujours plus longue et souvent une fois aussi longue que la balle, qui est obtuse. Le pays natal de cette orge n'est pas connu ; on la cultive en France et en Europe, mais moins fréquemment que les autres : elle est aussi annuelle. L'orge est une des premières céréales qui ait servi à la nourriture des anciens peuples. Les Grecs la connoissoient sous le nom de ^ùibn. Torréfiée , puis réduite en farine , elle formoit leur uXÇifJov , et la polenta des [,atins. Avec cette farine et l'eau, le lait, le vin, l'huile ou le miel, on préparoit la pâte ou les gâteaux appelés maza. Le ifltcav» étoit l'orge privée de sa tunique extérieure ( notre orge mondée), dont la décoction étoit désignée sous le même nom, et c'est de là que les décodions employées en mé- decine ont été généralement appelées ptisanes ou tisanes. ORG 533 L'usage de cette décoction en médecine remonte à la nais- sance de cet art; Hippocrate en fait Je plus grand éloge. Cette ptisane étoit, dès ces temps reculés, la boisson la plus communément usitée dans les maladies aiguës. La même décoction, réduite en consistance de gelée, étoit la crème d"orge , 7r]i(T9.vr,c, ^vXoç. Le malt , ou Forge préparée pour servir à faire de la bière, portoit chez les anciens le nom de (6vvt]v ■, et la bière elle-même celui de ^v6oç. Athénée dé- signe encore plus clairement cette boisson sous le nom de oivoç HûiBivcç , vin d'orge. Les Égyptiens, de qui les Grecs avoient pris l'usage de cette boisson , en attribuoient l'invention à leur Osiris. Ils emplo} oient le lupin, comme nous faisons aujourd'hui le houblon , pour lui donner de l'amertume. Dans les jeux qui avoient lieu à Eleusis à l'occasion des grands mystères qu'on y célébroit tous les ans, le i5 du mois de Boédromion , en l'honneur de Cérès et de Proserpine, le prix du vainqueur pour les Athlètes, qui se rendoient à ces jeux de difierens cantons de la Grèce, étoit, selon Pau- sanias, une mesure d'orge recueillie dans une plaine voisine, dont les habitans instruits par Cérès avoient les premiers cultivé cette espèce de blé. Pline (livre XVIII, chap. 17) nous apprend aussi que l'orge avoit fait d'abord une partie essentielle de la nourri- ture des gladiateurs, appelés à cause de cela hordearii. On donnoit, comme punition, du pain d'orge aux soldats ro- mains, lorsqu'ils avoient manqué a leur devoir. Ce pain est en effet moins blanc, et plus grossier que celui de froment et même de seigle : il se dessèche beaucoup plus vite. L'orge n'est pas difficile sur la nature du terrain : elle vient bien partout, à moins que le sol ne soit trop maré- cageux ou complètement stérile; cependant c'est dans les terres légères et calcaires qu'elle réussit le mieux. ('e(te plante s'accommode aussi de tous les climats; on la culùve sous l'équateur comme sous le cercle polaire , principale- ment l'espèce appelée orge à deux rangs. Dans la Laponie et la Finlande, l'orge se sème à la fin de Mai, et on la récolte à la fin de Juillet. Il ne faut que deux mois pour accomplir toutes les phases de sa végétation , et cette pro- 334 ORG priété la rend très-précieuse pour ces contrées et les pays de montagnes élevées, où l'été est de si courte durée, et où il n'est pas possible de cultiver les autres céréales. Dans une grande partie de la France et de l'Europe tem- pérée on sème l'orge au commencement du printemps dans une terre préparée par deux labours, et dans laquelle on ne met pas ordinairement de fumier, si ce n'est dans les pays de montagnes et ceux du Nord , où l'orge remplace le fro- ment et fait le principal objet de culture. Lorsqu'on donne des engrais à la terre dans laquelle on doit la semer, c'est entre les deux labours qu'on les répand. Dans plusieurs pro- vinces du Midi de l'Europe, et dans quelques terrains secs et chauds du Nord, on sème l'orge à l'automne; mais dans tous les cas la culture de cette plante est bien plus produc- tive lorsqu'on la fait succéder à celle des pommes de terre , des pois, des lentilles, que lorsqu'on la fait suivre immédiate- ment celle du froment ou du seigle. Lorsqu'on veut faire une prairie artificielle, on sème fré- quemment l'orge avec la luzerne , la bourgogne ou le trèfle , parce que , ces fourrages ne rapportant rien la première année, on pcrdroit ses frais de culture, dont on est au con- traire dédommagé par la récolte de l'orge; mais, dans ce cas, il faut que cette céréale soit semée moitié plus clair, afin que ses chaumes protègent seulement de leur ombre la jeunesse des autres plantes qu'on a semées avec elle; s'ils étoient trop pressés et trop épais , ils les étoufferoicnt. Dans la culture de l'orge , de même que dans celle de toutes les plantes, on doit toujours choisir pour semence la graine la plus belle, et avoir le soin de la nettoyer aussi exactement que possible des graines étrangères qui pour- roient y être mêlées. On ne doit pas non plus négliger le chaulage, surtout lorsqu'on a quelque sujet de craindre que la graine ne soit infectée de carie ou de charbon , deux maladies qui peuvent causer de grandes pertes. Lorsque l'orge est semée par un temps de pluie , ou au moins sur un terrain humide, elle ne tarde pas à lever, et une fois qu'elle a poussé trois feuilles, elle ne craint presque plus rien ; elle peut demeurer long-temps sous la neige en hiver sans en souffrir. Par un temps sec elle supporte des ORG 335 gelées considérables; il n'y a qu'un froid très-rigoureux, succédant à un temps humide, qui puisse la foire périr, et on en a peu d'exemples. Au printemps, des pluies continuelles ou une sécheresse trop prolongée sont les seuls accidens qui puissent lui être nuisibles. Dans le premier cas, l'orge pousse trop en feuilles, et elle produit un grain gros, mais peu abondant , et qui n'est pas propre à être gardé. Une séche- resse trop longue l'empêche de s'élever, fait avorter les épis, et le peu de grain qui se forme est très -petit. Lorsque l'orge a quelques pouces de hauteur, il est néces- saire de la sarcler pour la débarrasser des mauvaises herbes; ce sont les seuls soins qu'elle demande jusqu'à la récolte. L'époque de la moisson de l'orge varie selon le climat, la nature du sol, la marche de la saison : nous avons dit que dans la Laponie et la Finlande on semoit et on récoltoit l'orge dans l'espace de deux mois, ce qui tient à la chaleur non interrompue, développée dans ces contrées par la lon- gueur des jours et le peu de temps de l'absence du soleil pendant les nuits de Juin et de Juillet. Mais sous la latitude de Paris, et dans les environs de cette ville, l'orge, pour l'ordinaire , n'est pas moins de quatre mois et demi à cinq mois à parcourir toutes les périodes de sa végétation. Semée dans le courant de Mars, on ne la récolte le plus souvent qu'à la fin de Juillet ou au commencement d'Août , quel- quefois même plus tard, lorsque le temps a été froid et hu- mide. Dans les pays du Midi , lorsque Forge a été semée avant Thiver , c'est un des premiers grains qu'on moissonne. On se sert pour la couper, soit de la faucille, soit de la faux; cela varie selon les localités. Le travail fait avec le dernier instrument est plus expéditif; mais, de quelque ma- nière qu'on ait coupé l'orge, il est avantageux de l'enlever du champ le plus tôt possible, afin qu'il y ait moins de grains perdus. Cependant cela ne peut pas toujours s'exécuter a la rigueur; ainsi, lorsque des pluies survenues depuis la coupe ont mouillé la paille, ou lorsqu'elle contient une certaine quantité d'herbes étrangères, on est obligé de la laisser pen- dant plusieurs jours, afin qu'elle se sèche. Le plus souvent les gerbes d'orge ne se font pas régulièrement, comme celles de froment ou de seigle, en plaçant tous les épis d'un même 556 (3I1G côté; mais il y auroit de l'avantage à le faire, parce que, lorsqu'il faut procéder au battage du grain, cette opération deviendroit plus facile et plus prompte. Dans tous les pays du Nord et du milieu de la France on se sert du fléau pour battre l'orge; mais dans les pro- vinces méridionales et le reste du Midi de TEurope, on n'emploie pas cet instrument. Dans ces pays chauds, le grain adhérant moins aux balles, s'en détache plus facilement, et pour obtenir cette séparation, il suflit de le faire fouler par des chevaux ou des mulcfs, ou même par des bœufs, que l'on fait trotter ou marcher circulairement sur les gerbes étendues sur une aire pratiquée en plein air. Cette manière de retirer les grains des épis s'appelle dépiquage. La paille d'orge est plus dure et moins nourrissante que celle de froment, et beaucoup de bestiaux refusent de la manger lorsqu'elle n'est pas mélangée avec quelque autre four- rage ; aussi le plus souvent on ne s'en sert que pour faire de la litière. L'orge coupée en vert ne peut être donnée qu'en petite quantité aux bestiaux, parce qu'elle a l'inconvénient de les météoriser. En grain sec elle passe pour être plus nourris- sante et moins échauffante que l'avoine, et dans la plupart des pays méridionaux on la substitue à cette dernière poiir la nourriture des chevaux. Réduite en farine, et délayée avec suffisante quantité d'eau , elle augmente beaucoup la production du lait chez les vaches, et on s'en sert avec beau- coup d'avantage pour engraisser promptement les bœufs , les cochons et la volaille. Mais non -seulement l'orge est d'une grande ulilité pour la nourriture de divers animaux domestiques ; elle est aussi employée par l'homme, soit comme aliment, soit pour pré- parer différentes boissons. Comme aliment, l'orge est pré- cieuse, ainsi que nous l'avons déjà dit, dans les pays du Nord et dans ceux de hautes montagnes. Dans ces contrées peu favorisées de la nature, les hommes y ont recours pour en faire du pain, quand elle est réduite en farine, ou des espèces de bouillies, quand elle est demi-moulue en nature de gruau, ou seulement mondée, c'est-à-dire, dépouillée de son écorce. Dans les cantons pauvres de la France, le peuple ORCx 537 <îes campagnes mange aussi du pain d'orge pure , ou mêlée à une certaine quantité de froment ou 4.* Ordre. — à bec droit et comprimé: Bec-en-ciseaux, Plongeon, Grèbe, Guillemot, Alque, Pingouin, Macareux. 2 5." Ordre. — à bec droit et menu : Sterne ou Hiron- delle-de-mer. 26.* Ordre. — à bec droit et arqué : Avocette. 27.^ Ordre. — à bec renflé : Mauve, «.* Sovs- DIVISION. Quatre doigts réunis par une large mem- brane : Oiseau -d'eau latirèmes. 2B.* Ordre. Latirèmes à bec crochu : Frégate, Cormoran. 29." Ordre. — à bec dentelé: Fou, Phaéton. 3o." Ordre. — à bec droit, déprimé: Pélican. 3.* Sous-division. Trois doigts devant, un doigt ou point de doigt derrière. Oiseaux de rivage. 3i.'' Ordre. Oiseaux de rivage à bec crochu: Messager, Kamichi , Glaréole. 02.^ Ordre. — à bec droit et conique : Agami, Vaginal. 33.'' Ordre. — à bec droit et comprimé : Grue, Cigogne, Héron, Bec -ouvert, Raie, Ombrette , Huîtrier. 34.* Ordre. — à bec droit et déprimé: Savacou, Spatule. 35.' Ordre. — à bec droit et menu : Bécasse. 36.* Ordre. — à bec arqué : Jabiru, Ibis, Courlis, Echasse. 37." Ordre. — à bec renflé : Hydrogalline , Foulque, Ja- 390* ORN cana , Vanneau , Phalarope , Pluvier, Outarde. 2/ Division. Deux , trois ou quatre doigts très-forts. , 1." Sous-DiT^isioN. Doigts non réunis à leur base par une membrane : Oiseaux coureurs. 38.^ Ordre. Oiseaux coureurs à bec droit et déprimé : Autruche, Touyou. 39." Ordre. — à bec arqué : Casoar. 40.* Ordre. — à bec renflé : Dronte. M. Duméril (Zoologie analytique, 1806) admet les mêmes ordres que M. Cuvier, et les subdivise en un grand nombre de familles. L'ordre des Rapaces (accipitres) est ainsi caractérisé: Un seul doigt en arrière; ceux de devant entièrement libres; bec et ongles crochus. 1 .■■'' Famille , Nudicolles ou Ptilodères: le bas du cou garni de plumes frisées en manière de pala- tine, le haut couvert d'un duvet; bec droit d'abord, crochu a la pointe. Gefire5 Vautour , Sarcoramphe. 2.' Famille, Plu- micolles ou CîiuPHODÈREs : y* ORN L'ordre des Echassiers {Crallœ) contient les oiseaux à tarses très-longs, dénués de plumes jusqu'à la jambe, et dont les doigts externes sont réunis à la base. Les quatre familles qui le composent présentent les caractères suivans : i/* Famille. PfiEssiROSTREs OU Ramphostènes , à bcc pointu, étroit, com- primé, surtout vers la pointe, et plus haut que large. Genres . Gallinule , Foulque, Jacana, Huîtrier. 2.'' Famille : Cultri- ROsTRES ou Ramphocopes, à bcc long, droit, conique, fort et tranchant. Genres: Héron, Cigogne, Jabiru , Bec -ouvert, Tantale. 3.* Famille : Latirostres ou Ramphoplates , à bec mousse, obtus, déprimé, très-large. Genres .- Savacou , Spa- tule, Flammant. 4.*^ Famille-. Ténutrostres ou Rampholites, à bec mou, grêle, obtus, cylindrique ou arrondi. Genres: Avocette, Vanneau, Pluvier, Courlis, Bécasse. L'ordre des Palmipèdes {anserei) ou le dei'nier, contient les oiseaux dont les doigts sont réunis par de larges membranes et dont le tarse est peu élevé ; il est divisé en quatre familles. La 1 ."'', ou celle des Serrirostrf.s ou Prionoramphes , ayant trois doigts antérieurs cachés dans la nageoire, le hec dentelé et les ailes longues, se compose des genres Canard, Harle et Flam- mant, (ce dernier déjà indiqué dans l'ordre des Echassiers, mais reporté ici une seconde fois pour rendre complète, dit M.Duméril, la marche analytique). La 2.*, celle des Pinnipèdes ou PoDOPTÈRES, renferme les palmipèdes dont les quatre doigts sont réunis dans une même membrane, tels que ceux des geni'es Pélican, Cormoran, Frégate, Fou, Phaëton , Anhinga. La 3.*, celle des Longipennes ou des Macroptères, caractérisée par trois doigts réunis dans une membrane, par les ailes longues et le bec non denté, réunit les genres Avocette, Rhyncope , Sterne, Mauve ou Mouette, Albatros et Pétrel, Enfin , la 4.% celle des Brkvipennes ou Uropodes , composée des genres Grèbe, Guillemot, Alque, Pingouin et Manchot, se distingue, parce que le pouce des oiseaux qu'elle renferme est libre ou nul, que leur bec n'est pas dentelé, que leurs ailes sont très- courtes , et que leurs pattes sont articulées tout-à-fait à l'arrière du corps. Une partie du grand ouvrage surPÉgypte, publiée en 1810 , contient la description des oiseaux de proie de ce pays, par M. Savigny. Il les divise en trois familles, qui correspondent ORN ' 392 aux genres VuUur, Falco et Sirix de Linné, et ces familles contiennent plusieurs genres nouveaux, dont nous rappor- terons les noms seulement. Dans la première, ou celle des Vautours, on trouve les genres Gyps , TÎlgypius , Néophron et Phéne ; dans la second/? , ou celle des Éperviers , les genres Haliaetus, Circus, Dsedalion , Fandion etElanus; enfin, dans la troisième, les genres Noctua , Scops, Alio et Syrnium. Si l'état déplorable de la santé de M. Savigny le lui avoit permis, il n'est pas douteux qu'il eût examiné les autres familles d'oi- seaux avec le soin extrême qu'il a mis à étudier celle-ci; mais , lorsqu'il perdoit la vue , le droit de terminer son travail lui ayant été enlevé, il nous paroi t certain que dès à présent la partie ornithologique de l'ouvrage d^Égypte confiée à son talent , doit être considérée comme terminée. L'ouvrage de MM. Meyer et Wolf sur les oiseaux de TAlie- ma-^ne publié en 1810 , offre une classilication nouvelle, dont voici l'exposé. L'ordre 1.", celui des x\ccipriREs , Accipilres , comprend les oiseaux de proie diurnes et nocturnes. Le 2.'', ou des CoRACEs , Coraces , contient dans une famille les cor- beaux, les rolliers et les loriots, et dans une seconde les coucous et les huppes. Le 3.% celui des Pics, Pici, réunit les pics, les torcols, les iittelles, les grimpcreaux, les guêpiers et les martins-pêcheurs. Le 4.'", ou celui des Chanteurs, Oscines, contient la plupart des autres passereaux , savoir : les man- geurs de graines, tels que les moineaux, les gros -becs, les chardonnerets, les linottes, les bruans , en un mot, les em- leriza et les fringilla dans un premier sous-ordre ; les grives, les jaseurs , les cincles et les étourneaux dans un second : et, enfin, dans un troisième, les insectivores, tels que les gobe-mouches, les hochequeue, les rossignols, les fauvettes, les alouettes et les mésanges. Le 5.' ordre, ou celui des Ché- LiDONs, Ckdidones, ne renferme que les trois genres Hiron- delle, Martinet et Engoulevent. Dans le 6.% ou celui des Co- lombes, est placé le seul genre Pigeon. Le 7.' correspond à l'ordre des gallinacés et porte le nom de Gallines, Gaiiinœ. Le 8.% sous le nom de Gralles , GraUœ , se rapporte à celui des oiseaux de rivage ou gratU de Linné. Entin , le 9.% ou des Nageurs, Nalantes, contient les palmipèdes, ou oiseaux nageurs des autres ornithologistes. 392* ORN En 1811 ,lllîger fit paroître, à Berlin, son ouATage intitulé: Prodromus sj'slematis mammalium et aviiim. Il y partage la classe des oiseaux en sept ordres et quarante-une familles; et y propose l'établissement d'un assez grand nombre de genres nouveaux. L'ordre premier est celui des Scansores ou grimpeurs , à deux doigts en avant et deux doigts en arrière (et dans très- peu d'espèces deux en avant et un en arrière), i."" Famille, PsiTTACiNiou Psittacins: à bec épais, robuste , assez court, con- vexe, pourvu d'une cire à sa base; doigts antérieurs séparés ; genres Psi/^acus ou Perroquet et Pezoporus ou Pézopore. 2.^ Fa- mille, Serrati ou Dentelés : bec volumineux, à parois minces, nu à sa base et à bords dentelés ou en scie ; doigts antérieurs libres au moins dans la moitié de leur longueur; Fextérieur souvent versatile , c'est-à-dire pouvant devenir opposable aux deux antérieurs, ainsi que le postérieur; genres : Rawphastos ou Toucan, Pteroglossus ou Ptéroglosse , Pogonias ou Barbi- can, Touraco ou Corythaix , Trogon ou Couroucou , Muso- phaga ou Musophage. 5.* Famille, Amphiboli ou Versatiles : bec arqué, à base nue et à bords entiers; doigt extérieur, parmi ceux de derrière, versatile: genres: Crotophaga ou Ani , Scythrops, Bucco ou Barbu, Cuculus ou Coucou, Centropus (nouv. ). 4.*^ Famille, Sagittilingues ou Sagittilangues: bec droit, conique, alongé, pointu, à bords entiers; langue ex- tensible; pieds grimpeurs à doigts antérieurs séparés; genres: Yunx ou Torcol , Picus ou Pic. 5." Famille, Sykdactili nu Svndactyles : bec alongé, assez droit, tétragone , pointu; pieds grimpeurs avec les deux doigts antérieurs réunis pres- que jusqu'à leur extrémité; genre Galbula ou Jacamar. L'ordre second renferme les Ambulatores ou marcheurs, (lontle bec, àbase nue, affecte différentes formes, etqui, ayant tous les pieds propres à la marche, ont ordinairement trois doigts antérieurs et un postérieur , quelquefois les quatre doigts en avant, et quelquefois les deux doigts antérieurs externes réunis jusqu'au milieu de leur longueur. 6." Famille, Anguli- KOSTREs : à bec médiocre ou alongé, pointu , presque tétragone , et pieds à doigts externes réunis jusqu'à la moitié de leur lon- gueur; genres Alcedo ou Martin-pêcheur, Merops ou Guê- pier. 7." Famille, Suspensi ou Planeurs : à bec alongé, grêle, ORN 590 cylindrique, ayant la première plume des ailes la plus grande, elles autres décroissant graduellement; pieds courts, foibles, à trois doigts devant séparés, et un doigt derrière; genre Trochiliis ou Colibri, comprenant aussi les Oiseaux- mou- ches ou Orthorhjnchus. 8/ Famille , Ténuirostres : à bec long ou médiocre, grêle, courbé; pennes de la queue lâches, ol)tLises au bout; premières pennes de l'aile plus courtes que les suivantes: pieds à trois doigts en avant et un en arrière, médiocres; genres Nectarinia ou Sucrier, ou Guit-giiit, Tichodroma ou Echelette , Upupa ou Huppe, g/ Famille, PvGARRicHx ou Grimpercaux: à bec médiocre, grcie, com- primé, arqué; à ailes médiocres, leurs premières pennes étant les plus courtes, ayant les rectrices roides et pointues, et les pieds médiocres, à trois doigts sépares devant et un postérieur ; genres Certhia ou Grimpereau , et Dendroco- laptes ou Pic -grimpereau. 10." Famille, Gregaru ou Trou- piers : à bec tantôt médiocre, droit, pointu, ayant la carène droite, ou bien alongé, conique ou comprimé, ou terminé en cône égal; à pieds médiocres, pourvus de trois doigts en avant séparés, et d'un doigt en arrière; genres Xenops (nouv.), Sitta ou Sittelle, Buphaga ou Pique -bœuf, Oriolus ou Loriot, Cassicus ou Cassique, et Sturnus ou Etourneau.. 11.'' Famille, Canori ou Chanteurs : à bec médiocre ou assez court, droit, un peu arqué, de forme variable, avec les bords échancrés vers la pointe, rarement dentelés, à pieds médiocres, pourvus de trois doigts en avant, dont les deux externes quelquefois réunis et d'un seul doigt postérieur ; genres Turdus ou Grive , Cinclus ou Cincle , Accentor (Bechst.), Motacilla, comprenant les Becs-fins e( les Hoche- queue, Muscicapa ou Gobe-mouches, Mjiothera ou Fourmi- lier, Lanius ou Pie-grièche, Sparactes ou Bec-de-fer, Todus ou Todier, Pipra ou Manakin. 12.'' Famille, Passerini ou Passerins : à bec court, assez gros, conique , un peu infléchi vers le bout, quelquefois à mandibules croisées ou en te- nailles ; pieds à trois doigts en avant et un en arrière, ou tous les quatre en avant; genres : Parus ou Mésange, Alauda ou Alouette, Emheriza ou Bruant, Tanagra ou Tangara, Fri're- gilla ou Moineau et Gros-bec, Loxia ou Bec-croisé, Colius ouColiou, Glaucopii ou Glaucope, Phjtotoma ou Pbytotome. 56. ^5* %3* ORN iS/ Famille, Dentirostres : bec médiocre ou alongé en cou" teau , à bords dentelés ; pieds à un doigt en arrière et trois doigfs en avant, dont les dtux extérieurs sont réunis ; genres Prionites ou Momot, Buccros ou Calao. 14/ Famille, Co- RACES ou Corbeaux : à bec médiocre, assez gros, robuste, en couteau , à bords très- entiers , ou ayant une échancrure près de la pointe; pieds à trois doigfs libres en avant et un postérieur; genres Co^^■HS ou Corbeau, renfermant les Corbeaux, les Fies, les Geais, les Jaseurs, Coracias ou Rol- lier, Paradisea ou Paradisier, Cephalopterus , Geoff. , Gra- cula ou Mainate. iS.^ Famille , Sericati ou Soyeux: à bec court, déprimé, et large à sa base, arqué, avec le bout infléchi; ailes médiocres; pieds médiocres à trois doigts de- vant séparés, et un derrière; genres Ampelis ou Cotinga et Procnias, Hoffmannsegg. 16." Famille, Hiantes ou Becs-ouverts : avant le bec court, déprimé, arqué avec sa base très-dilatée ; Fextrémité comprimée et la pointe recourbée en dessous ; ailes longues; pieds courts, grêles, tantôt à trois doigts en avant et un en arrière, tantôt ayant les quatre doigts en avant; genres Hirundo ou Hirondelle , Cypselus ou Mar- tinet, Caprirniilgus ou Engoulevent. Le troisième ordre se compose des Raptatores ou Oiseaux de proie, dont le bec est de médiocre grosseur, très- fort, crochu , comprimé et garni d'une cire à sa base ou espace membraneux et sans plumes ; narines très-ouvertes , quelque- fois revêtues de plumes; pieds à trois doigts devant et un derrière, très - robustes ; quelquefois les antérieurs ayant un rudiment de membrane à leur base; ongles arqués, très-forts et très-aigus. 17." Famille, Nocturni ou Nocturnes : à bec comprimé, crochu, avec la base recouverte de plumes, et la cire non apparente ; tête couverte de plumes nombreuses et serrées; yeux tournés en avant; pieds laineux, à doigts séparés; l'externe étant versatile; genre Strix ou Chouette. a 8.* Famille, Accipitrini ou Accipitrins : à bec comprimé, crochu, pourvu d'une cire bien apparente à sa base; ayant la tête proportionnée au volume du corps ; les yeux latéraux et le doigt moyen des pieds plus court que le tarse; genres Falco ou Faucon, comprenant les aigles, les faucons, les éperviers, les buses , les milans, etc., Gjpogeranus ou Secré- ORN 3cj4 taire, et Gfpaetus ou. GrifTon. 19/ Famille ,Vultcrini ou Vau- tourins : ayant le bout du bec crochu et sa base pourvue d'une cire; la tête et le cou couverts de plumes courtes et rares; la base du bec quelquefois caronculée ; un collier de plumes entourant la base du cou; les pieds nus, avec le tarse plus court que le doigt du milieu; genres Vultur ou Vautour et Cathartes ou Sarcoramphe de M. Duméril. Dans le quatrième ordre, celui des Rasores ou des Grat- teurs, qui correspond à celui des Gallince ou Gallinacés de Linné, le bec est médiocre, avec l'extrémité de la mandi- bule supérieure arquée en voûte; sa base est souvent pour- vue d'une cire et son dos est quelquefois convexe, rarement gibbeux ou caréné (ce bec étant quelquefois grand et mar- qué de lignes enfoncées et de rides); les pieds sont le plus souvent à quatre doigts, trois devant et un derrière, et quelquefois à trois doigts antérieurs seulement, sans pouce; ongles médiocres ou courts, arqués et obtus. 20." Famille, Gailinacei ou Gallinacés proprement dits : bec assez court , souvent pourvu d'une cire cà sa base ; mandibule supérieure en totalité ou vers son bout seulement arquée en voûte , à dos rarement gibbeux ; genres ISumida ou Peintade, Melea- gris ou Dindon , Pénélope ou Guan , Crar ou Hocco , Opislho- cornus, Hoffmannsegg (nouv.), Pavo ou Paon, Phasianus ou Fai- san, Gallus ou Coq, Menura ou Lyre, Tetrao ou Tétras, Perdix ou Perdrix, comprenant aussi les Cailles. 21.*^ Famille, Epollicati ou Sans-pouces : à bec médiocre, assez mince, droit, avec le bout comprimé et voûté; pieds à trois doigts, sans pouce; genres Ortygis ou T ridac lyle , Syrraptes (nouv.). 22." Famille, Coldmbini ou Colombins : à bec médiocre, grêle, droit, assez comprimé en voûte et défléchi vers le bout, ayant une cire molle a sa base; à pieds tétradactyles , dont les doigts, sont séparés avec le pouce touchant à terre, de moitié plus long que le doigt interne ; genre Colnmha ou Pi- geon. 23.* Famille , Crypturi ou Cache -queue : à bec mé- diocre, déprimé, pourvu d'une cire à la base, obtus à la pointe, avec dos distinct; bords de la mâchoire inférieure également distincts dans toute leur étendue; genre Crjpturus ou Tinamou. 2/^.* Famille, Inepti ou Ineptes: à bec très-grand, avec la mâchoire supérieui'e très-arquée au bout et marquée 394* ORN d"impre.ssions transversales dans son milieu ; à ailes sans pennes; à pieds épais, tétradact}'les , dont les doigts sont fendus et dont le pouce touche à terre ; genre Didus ou Dronte. L'ordre des Cursores ou Coureurs est le cinquième. Il est caractérisé par un bec médiocre ou long; les pattes longues et fortes; les doigts au nombre de deux ou de trois; le bas de la jambe dépourvu de plumes. 23.' Famille, Proceri ou Géans : à bec médiocre , assez épais et obtus , à ailes sans pennes, à pieds di-ou tridactyles, ayant leur face supérieure écussonnée ; genres Casuarius ou Casoar, Struthio ou Autruche, Rhea ou Touyou. 26." Famille, Camhestres ou Champêtres: à bec médiocre, droit, un peu voûté; à pieds coureurs, divisés en trois doigts séparés, et écussonnés; genre Otis ou Outarde. sy.^Famille, Littorales ou Littoraux: ayant le bec He forme variable; les ailes propres au vol; les doigts au nombre de trois, réunis à leur base le plus ordinairement et fendus très-rarement, avec la fact* supérieure du pied ou écussonnée, ou réticulée^ genres Charadrius ou Pluvier, Calidris ou San- derling, Himantopus ou Échasse , Hœmatopus ou Huîtrier , Tachjdromus ou Coure-vîte, Biirhinus (nouv.) Dans le sixième ordre sont renfermés les Grallatores , Echassiers, ou Oiseaux de rivage proprement dits, dont le bec présente des formes variées, selon les genres, et dont les jambes nues dans le bas, ont des pieds pourvus d'un pouce et les doigts tantôt alongés etfendus, tantôt palmés et tantôt lobés. 28.* Famille, Vaginati ou les Engainés : dont la base de la mandibule supérieure est pourvue d'une sorte de gaine cornée, dont les pieds longs sont tétradactyles , à doigts réunis par une petite membrane et dont le pouce est très-court et remonté; genres Chionis ou Vaginal. 29." Fa- mille, Alectorides : à bec plus court que la tête, très-épais, avec la mandibule supérieure convexe et un peu en voûte; à pieds tétradactyles , dont les doigts antérieurs sont réunis par une petite membrane et dont le pouce est tantôt petit et relevé, tantôt touchant la terre; genres Glareola ou Per- drix de mer, Coreopsis (Lath.), Dicholophiis ou Cariama , Palarnedea ou Kamirhi , Chauna (nouv.) , Psophia ou Agami. 3o.' Famille, Herooii ou Hérodiens : à bec plus long que la ORN 395 tête, tantôt épais, droit, conique et pointu, tantôt très-gros et large , ou à mandibules entr ouvertes , ayant les pieds tétradactyles , avec les doigts réunis à la base par une petite membrane; genres Grus ou Grue, Ciconia ou Cigogne, Ar- dea ou Héron, Europjgia ou Caurale , Scopus ou Ombrette, Cancromaou Savacou , Anaslomus ou Bec-ouvert. 3i/ Famille, Falcati ou Becs -arqués : à bec alongé, arqué, dont la base est épaisse et dont l'extrémité est obtuse et arrondie ; ayant les pieds très-longs, tétradactyles, à doigts réunis à la base par une petite membrane, avec le pouce égalant en lon- gueur la moitié du doigt antérieur médian et touchant à terre; genres Tantalus ou Tantale, Ihis ou Courlis. 32.* Fa- mille, LiMicoL^ ou Limicoles : à bec souvent plus long que la tête, grêle, à peu près cylindrique, tantôt droit, tantôt arqué; à face emplumée; ayant les pieds tétradactyles, dont les doigts antérieurs sont, ou tout-tà-fait séparés, ou réunis à leur base par une courte membrane, avec le pouce grêle, tantôt relevé, tantôt ne touchant la terre que par le bout de l'ongle; genres ISumenius ou Courlis, Scolopax ou Bécasse, Ereunetes (nouv.) , Actitis ou Barge , Strepsilas ou Tournepierre, Trirega ou Vanneau. 33.'' Famille, Macrodactyli ou Macrodac- tyles : à bec médiocre ou long, assez épais, un peu com- primé, droit ou un peu arqué; à pieds tétradactyles, avec de longs doigts séparés; genres Parra ou Jacana, Ballus ou Râle, Crex ou Gallinule. 54.^ Famille, Lobipedes : à bec mé- diocre, droit, rarement arqué à sa pointe; pieds médiocres ou courts, à quatre doigts, qui sont lobés sur leurs bords ; genres Fulica ou Foulque , Podoa ou Oiseau du soleil , Pha- laropus ou Phalarope. 35.'" Famille, Hvgrobat.e ou Hydro- philes : ayant le bec variable dans ses formes, selon les genres; les pieds longs, avec les doigts plus ou moins garnis d'une membrane à leur base et plus courts que la partie nue du bas de la jambe ; genres Corrira ou Coureur, Recurvirostra ou Avocette, Platalea ou Spatule. Le septième ordre est celui des Natatores ou Palmipèdes, dont le bec varie de forme, selon les genres, dont les jambes sont dépourvues de plumes dans leur partie inférieure, et dont les pieds, courts et plus ou moins placés à l'arrière du corps, sont palmés ou garnis de membranes fendues. 56." %5* ORN Famille, Longipen^nes : ayant le bec médiocre, comprimé, droit, plus ou moins continu, rarement composé; les na- rines non rebordées: les ailes longues, propres au vol; les pieds à l'équilibre du corps, tétradactyles, palmés, avec le pouce libre et simple, quelquefois court et mutique ; genres Rhjncops ou Bec-en-ciseaux, Sterna ou Hirondelle de mer, Larus ou Mouttle, Lcstris ou Stercoraire. Sy/ Famille, To- BiNAREs ou Porte-tubes : dont le bec est comme formé de plu- sieurs pièces distinctes , dont les narines sont tubuleuses et souvent géminées, c'est-à-dire, accolées l'une à l'autre, dont les ailes sont longues et propres au vol, dont les pieds palmés sont tridactyles , ayant souvent le pouce remplacé par un ongle ; genres Procellaria ou Pétrel , Ilaladroma ou Péléca- noïde, Pachyptila (nouv,), Diomedea ou Albatros. 58.*" Famille, Lamellosodentati ou Lamellirostres : à bec médiocre, droit, épais, couvert par l'épiderme, avec les bords garnis de la- melles en forme de dents ou de dcnticules pointues; à ailes propres au vol; à pieds courts, palmés, tétradactyles, ayant le pouce distinct; genres Anas ou Canard, Anser ou Oie, Mergus ou Harle. Sg.*^ Famille. Steganopodes : ayant le bec mé- diocre ou long; les ailes longues et propres au vol; les pieds courts, à l'équilibre du corps, tétradactyles avec les trois doigts et le pouce compris dans la même membrane ; genres Pe/e- eanus ou Pélican, Halieus ou Cormoran , Djsporus ou Fou, Phaeton ou Paille-en-queue, Plolus ou Anhinga. 40.*' Famille, PyGoroDES: ayant le bec médiocre, plus ou moins comprimé, aigu, avec ses bords entiers; les narines simples; les ailes médiocres et propres au vol ; les pieds à Tarrière du corps , tétradactyles, avec le pouce libre, ou tridactyles, les doigts étant entièrement palniés ou garnis seulement d'une mem- branv fendue; genres Coljmhus ou Plongeon, Eudytes ou ïiibrim. Mormon ou Macareux, Alca ou Pingouin. 41»^ F''- mille, Impennes ou Manchots.- ayant le bec en forme de couteau; les ailes sans pennes et en forme de nageoires; les pieds à l'arrière du corps, appuyant sur toute la longueur du tarse, tétradactyles dans la plupart et tridactyles dans une seule espèce; genre Aptenodjles ou Manchot. La méthode de M. Temminck , publiée en i8i5 pour la première fois, est un composé de plusieurs, qui avoient ORN 396 été proposées par divers naturalistes, et dont nous avons déjà parlé, ainsi qu'il sera facile de le reconnoitre par les noms mêmes de ces ordres; savoir : 1." Rapaces (Scopoli) , '2." Coraces (Meyer), 3/ Chanteurs (Meyer) , Z|/ Passereaux (Linné, Illiger) , ô/ Grimpeurs (Cuvier) , Alcyons ^nouv.), 6/ Anisodactyles ( correspondant en général aux anomali- pèdes de Scheeffer et aux Syndactyles de M. Cnvier), y.'Ché- lidons (nouv.), 8/ Pigeons (Latham), 9/ Gallin-icés (Linn.) ; 10/ Coureurs (Illiger), j 1/ Gralles (Illiger) , 1 2.' Pinnatipèdes (les Lobipedes d'Illiger), i3.' Palmipèdes [Anseres , Linn. , Palmipèdes, Scopoli). On ne trouve dans ce travail que deux genres nouveaux {Ganga et Pâtre) et quelques changeniens de place de cer- tains genres dans les ordres que M. Temniinck a adoptés. Une seconde édition de cet ouvrage ayant été publiée en 1821 , nous en ferons l'analyse plus tard , parce qu'elle doit être considérée comme le perfectionnement de celle-ci, au moins suivant les vues de l'auteur. Analyse de la méthode de M. Cuvier , suivie dans ce Dictionnaire. Cette méthode fait partie de l'ouvrage intitulé : le Règne animal distribué selon son organisation, publié en J817. Les oiseaux y sont partagés en six ordres et en un certain nombre de familles. 1." Ord.ie, OISEAUX DE PROIE. {Accipitres.) Bec crochu, à pointe recourbée vers le bas; narines percées dans une membrane qui revêt toute la base de ce bec; pieds muscu- leux , courts , armés d'ongles crochus et vigoureux , dont celui du pouce et celui du doigt interne sont les plus forts; ailes grandes; souvent une petite palmure entre les doigts externes; muscles des jambes et des cuisses très-forts. i."^* Famille, Diurnes. Yeux dirigés sur les côtés ; une cire visible à la base du bec , dans laquelle sont percées les na- rines ; trois doigts devant, un derrière, sans plumes, les deux externes presque toujours réunis à leur base par une courte membrane; plumage serré; pennes fortes; vol puis- sant; estomac presque entièrement membraneux; intestins peu étendus; cœcum très-court; sternum large et complète- 59S* ORN ment ossifié; os de la fourchette demi-circulaire, à branches très- écartées. Genre Vautour, Vultur, Linn. Yeux à fleur de tête, tarses recouverts de petites écailles; bec alongé, recourbé seule- ment au bout; une partie plus ou moins considérable de la tête et même du cou dénuée de plumes; serres foibles ; ailes très-longues. i.° Vautours proprement dits : à bec gros et fort, avec les narines en travers sur sa base; tête et cou sans plumes; un collier de plumes au bas du cou, quelquefois des caroncules surmontant la membrane de la base du bec ; narines ovales et longitudinales. 2.° Percnoptères : à bec grêle, long, renflé au-dessus de sa courbure; à narines ovales, longitudinales, avec la iùie seulement dénuée de plumes. Genre Gritfon , Gypaetos, Storr ; Pheiie , Savigny. Yeux cà fleur de tête: serres proportionnellement foibles; ailes lon- gues, avec la troisième penne la plus grande de toutes; jabot saillant au bas du cou ; tête couverte de plumes; bec très-fort, droit, crochu au bout, renflé sur le crochet; na- rines recouvertes par des soies roides , dirigées en avant; un pinceau de pareilles soies sous le bec ; tarses très-courts et emplumés jusqu'aux doigts. Genre Faucon, Falco , Linn. Sourcils formant une saillie qui fait paroître l'œil enfoncé ; tête entièrement couverte déplumes. i.'^'^Section , Faucons proprement dits : bec courbé dès la base, avec une dent aiguë à chaque côté de sa pointe; la seconde penne de leurs ailes étant la plus longue , et la pre- mière de bien peu plus courte. (Quelquefois le bec n'ayant qu'un feston au lieu d'une dent de chaque côté , et les tarses étant garnis de plumes dans leur tiers supérieur , comme dans le gerfault, Inerofalco , Cuv. ). 2." Section, les oiseaux de proie ignobles, ayant la quatrième plume de l'aile le plus ordinairement plus longue que les autres et toujours la première très-courte ; bec sans dents latérales près de sa pointe , mais seulement avec un léger feston qui les rem- place. — A. Aigles : Bec très-fort, droit à sa base et courbé seulement vers la ]iointe, les uns ayant les tarses emplumés jusqu'à la racine des doigts, tels que les aigles proprement dits, les autres n'ayant de plumes que sur la moitié supé- rieure des tarses, tels que les aigles pêcheurs; d'autres ayant ORN 397 le bec et les pieds comme les aigles pêcheurs, mais ayant les ongles ronds en dessous au lieu de les avoir en gouttière, comme les balbuzards; d'autres ayant les côtés de la tête et quelquefois la gorge dénués de plumes, avec les aulres ca- ractères des aigles pêcheurs, tels que les caracaras; d'autres, enfin, avec les mêmes caractères, ayant les ailes courtes, les tarses très-gros, très-forts, réticulés dans leur moitié infé- rieure et emplumés dans la supérieure, comme les harpies ; d'autres ayant aussi les ailes courtes , mais leurs tarses élevés et grêles et leurs doigts foibles, tels que les ai- gles-autours {morphnus, Cuv.); d'autres, enfin, avec le bec des précédens, ayant les tarses très-courts, réticulés , à demi couverts de plumes par devant, les ailes plus courtes que la queue, et les narines presque fermées, semblables à une fente, tel que les Cjmindis , Cuv., ou petits autours de Cayenne de Buffon , planch. enlum. , 470. — B. Autours. Bec courbé dès la base; ailes plus courtes que la queue;. les uns ayant les tarses écussonnés et un peu courts, comme les autours proprement dits ; d'autres ayant les tarses écussonnés, mais plus élevés, comme les éprrviers ; d'autres ayant les tarses courts, les doigts et les ongles foibles, le bec petit et foible , les ailes excessivement longues , la queue fourchue, comme les milans ; d'autres ayant le bec foible , l'inter- valle, qui existe entre l'œil et le bec, couvert de plumes bien serrées et coupées en écailles (tandis que dans tous les autres oiseaux du genre Faucon cet espace est nu et garni seulement de quelques poils), tels que les bondrées, pernis , Cuv.; d'autres ayant les ailes longues, la queue égale, l'intervalle entre le bec et les yeux nu et les pieds forts , comme les buses , huteo , Bechstein , avec les tarses tantôt emplumés jusqu'aux doigts, et tantôt nus et écus- sonnés; d'autres différant des buses par leurs tarses plus élevés, par une espèce de collier que les bouts des plumes qui recouvrent leurs oreilles forment de chaque côté de leur cou, tels que les busards. — C. Le Messager ou Sc_ crétaire , Serpentarius , Cuv. , Gj'pogeranus , IHig. , formant à lui seul une petite division dans le genre Faucon , la- quelle est caractérisée par ses tarses du double plus longs que ceux des autres espèces; ses jambes entièrement cou- ''97* ORN vertes de plumes; son bec crochu et fendu, ses sourcib saillans. 2.* Famille. Nocturnes. Tête grosse; de très-grands yeux dirigés en avarit, entourés de plumes effilées, dont les anté- rieures recouvrent la cire du bec et les postérieures l'ou- verture de l'oreille; doigt externe pouvant se diriger à la volonté de l'animal en avant ou en arrière ; ailes médiocre- ment grandes; fourchette peu résistante; plumes à barbes douces, finement duvetées; gésier assez musculeux , précédé d'un grand jabot; cœcums longs et élargis à leur fond. Genre Chouette; Strix, Linn. i.'" Section. Disques du tour des yeux très -grands et bien complets. — A. Hibous; Otus^ Cuv. Front pourvu de deux aigrettes de plumes, suscep- tibles d'être relevées à volonté; conque de l'oreille s'éten- dant en demi-cercle depuis le bec jusque vers le sommet de la tête et étant garnie en avant d'un opercule membraneux; pieds garnis de plumes jusqu'aux ongles. — B. Chouettes; Ulula, Cuv. Bec et oreilles des hibous, mais point d'ai- grettes de plumes. — C. Effraies ; Strix , Savigny. Bec alongé, courbé seulement au bout; oreille comme dans les hibous , avec un opercule encore plus grand ; tarses emplu- més; des poils sur les doigts; disques du tour des yeux très- grands. — D. Chats -huans; Syrnium, Savigny. Disques de plumes oculaires, comme dans les trois divisions précédentes; oreille réduite à une caAité ovale, qui n'occupe pas la moitié delà hauteur du crâne; point d'aigrettes; doigts emplumés jusqu'aux ongles. — £. Ducs; Bubo , Cuv. Disques de plumes oculaires petits ; oreille peu étendue ; des aigrettes de plumes sur le front; pieds gros, emplumés jusqu'aux ongles. — F. Chouettes à aigrettes ne différant des ducs que parce que les aigrettes, plus écartées et placées plus en arrière , ne se relèvent que difficilement. — G. Chevêches; Noctua, Sa- vigny. Point d'aigrettes; conque de l'oreille ayant son ou- verture ovale , à peine plus grande que dans les autres oiseaux; disques de plumes oculaires moins grands et moins complets que dans les ducs ; queue quelquefois longue et étagée, comme dans les chouettes épervières, Sumia , Du- méril ; d'autres fois courte, avec les doigts emplumés, comme dans les chevêches proprement dites; quelques espèces, enfin, ORN 398 ayant la queue courte et les doigts nus. — II. Scops; Scops , Savigny. Ayant les oreilles à fleur de tête; les disques ocu- laires, imparfaits ; les doigts nus et le front pourvu d'ai- grettes analogues à celles des ducs et des hibous. 2." Ordre, PASSEKEAUX. (Le caractère de cet ordre semble d'abord purement négatif: les oiseaux qu'il renferme n'ont ni la violence des oiseaux de proie, ni le régime dé- terminé des gallinacés et des oiseaux d'eau, etc.; ils se rap- prochent entre eux cependant par leur structure. Leur esto- mac est en forme de gésier musculeux ; ils ont deux très-pe- tits cœcums: leur sternum n'a d'ordinaire qu'une échancrure à son bord inférieur; mais il y a quelque différence à cet égard chez quelques-uns , ainsi que dans la longueur des ailes, etc. ). Tous ont le doigt externe antérieur réuni à celui du milieu dans une longueur plus ou moins considérable. Dans les passereaux, les quatre premières familles ont ces deux doigts réunis seulement par une ou deux phalanges. 1.'^'' Famille, Bentirostres. Bec échancré aux côtés de la pointe. Genre Pie-gricche; Lanius, Linn. Bec conique ou com- primé, plus ou moins crochu au bout. — A. Pie-grièchcs proprement dites, Payant triangulaire à la base et comprimé ])ar les côtés. — B. Langrayens ou Pie-grièches- hirondelles; Ocjpterus , Cuv. , l'ayant conique, arrondi de toute part, sans arête, à peine un peu arqué vers le bout, à pointe très- fine, légèrement échancrée de chaque côté; les pieds courts et les ailes très-longues. — C. Cassicans; Barita, Cuv., Payant grand , droit, conique, rond à sa base et entamant les plumes du front par une échancrure circulaire, arrondi au dos, comprimé par les côtés, à pointe crochue. — D. Bécardes; P saris , Cuv., Payant conique, très-gros et rond à sa base, mais n'échancrant pas le front, légèrement comprimé et cro- chu à sa pointe. — E. Choucaris ; Craucalus , Cuv., Payant moins comprimé que celui des pii'-gr.ièches, avec son arête supérieure aiguë et arquée également dans toute sa lon- gueur, sa commissure étant un i)eu arquée; quelquefois les narines étant couvertes de petites plumes. — F. Béthyle; Bethjlus, Cuv. 5 Payant gros, eourt , bombé de toute part^ légèrement comprimé vers le bout. ^98* ORN Genre Tangara ; Tanagra, Linn. Bec fort , conique, trian- gulaire à sa base, légèrement arqué à son arête, échancré au bout; ailes courtes. — A. Euphones ; Euphonia , Desm. Bec court et présentant, lorsqu'il est vu verticalement, un élargissement à chaque côté de sa base; queue courte. — B. Tangaras-gros-becs. A bec conique , gros , bombé , aussi large que haut, avec le dos de la mandibule supérieure ar- rondi. — C. Tangaras proprement dits. A bec conique, plus court que la tête, aussi large que haut, à mandibule supé- rieure arquée, un peu aiguë. — D. Tangaras-Ioriots. A bec conique, arqué, aigu, échancré au bout. — E. Tangaras-car- dinaux. A bec conique, un peu bombé, avec une dent sail- lante, obtuse sur le côté. — F. Tangaras-ramphocèles; Ram- phocelus , Desm. A bec conique, dont la mandibule infé- rieure a ses branches renflées en arrière. Genre Gobe-mouches; Muscicapa, Linn. Bec déprimé ho- rizontalement, garni de poils à sa base, et sa pointe plus ou moins crochue et échancrée. — A. Tyrans ; Tjrannus , Cuv. A bec droit, long, très-fort, ayant faréte supérieure droite et mousse; la pointe subitement crochue. — B. Mouche- rolle ; Muscipeta, Cuv. A bec long, très-déprimé, deux fois plus large que haut, même à sa base; avec l'arête très-obtuse et cependant vive. — C. Gobe-mouches proprement dits ; Mus- cicapa, Cuv. Moustaches plus courtes que le bec, et le bec plus étroit que celui des moucherolles, à vive arête en des- sus, à bords droits, à pointe un peu crochue. — D. Gymno- céphales ou Tyrans-chauves : Bec droit, long, très-fort, avec l'arête du dos un peu arquée; une grande partie de la face dénuée de plumes. — E. Céphalopf ères ; CephaLopteras , GeofT. Base du bec garnie de plusieurs plumes relevées , qui s'épa- nouissent à leur partie supérieure, et produisent un large pa- nache en forme de parasol. Genre Cotinga; Ampelis , Linn. Bec déprimé des gobe- mouches en général, mais un peu plus court à proportion, assez large et légèrement arqué. — A. Cotingas proprement dits. A bec un peu foible. — B. Échenilleurs ; Ceblephjris , Cuv. Plumes du croupion étant un peu prolongées, roides et piquantes. — C. Jaseurs ; Bomhjcwora , Temm. Pennes secondaires des ailes, ayant le bout de leur tige élargi en un ORN 399 rllsqiie ovale, lisse et rouge. — D. Procnias; Hoffmannsegg. Bec foible et déprimé, fendu jusque sous l'œil. — E. Gym- nodère ; Gymnoderus , Gcoffr. Bec un peu fort; cou en par- tie nu; tête couverte de plumes veloutées. Genre Drongo ; Edolius , Cuv. Bec aussi déprimé que celui des gobe -mouches, avec son arête supérieure vive, les deux mandibules étant légèrement arquées dans toute leur lon- gueur; narines couvertes de plumes; de longs poils compo- sant les moustaches. Genre Merle; Turdus , Linn. Bec comprimé et arqué; sa pointe ne faisant pas le crochet et ses échancrures étant peu marquées. — A. Merles. Couleurs uniformes ou disposées par grandes masses. — B. Grives. Plumage marqué de petites taches noires ou brunes. Genre Chocard ; Pjyrrhocorax , Cuv. Bec comprimé, ar- qué et échancré des merles; narines couvertes de plumes. Genre Loriot; Oriolus , Linn. Bec semblable à celui des merles et seulement un peu plus fort, ayant les pieds plus courts proportionnellement que ceux de ces oiseaux. Genre Fourmilier; Mjiothera , lllig. Bec des merles, jambes hautes; queue courte. Genre Cincle; Cinclus , Bechst. Bec déprimé, droit, à mandibules également hautes, presque linéaires, s'aiguisant vers la pointe, et la supérieure à peine arquée- Genre Philédon ; Phiiedon , Cuv. Bec comprimé, légère- ment arqué dans toute sa longueur, échancré au bout ; na- rines grandes, couvertes par une écaille cartilagineuse; lan- gue terminée par un pinceau de poils. Genre Martin; Gracula , Cuv. Bec comprimé, très- peu arqué, légèrement échancré ; sa commissure formant un angle ; plumes de la tête souvent étroites; un espace nu autour de l'œil. Genre Lyre; Menura, Shaw. Bec triangulaire à sa base, alongé, un peu comprimé et échancré vers sa pointe ; narines membraneuses grandes, en partie recouvertes de plumes; mâle remarquable par la (orme de sa queue , dont les deux pennes du milieu sont courbées en forme de branches de lyre, et les autres à barbules décomposées. Genre Manakin , Pipra. Bec comprimé, plus haut que 399* ORN large, échancré , à fosses nasales grandes; queue courte; les deux doigts extérieurs réunis sur près de la moitié de leur longueur. — A. Coqs de roche ; Rupicola , Cuv. Tête portant une double crête de plumes verticales, disposées en. éventail. — B. Manakins proprement dits, Pipra : point de crête verticale de plumes. Genre Bec -fin; Motacllla , Linn. Bec droit, menu, sem- blable à un poinçon , plus ou moins déprimé ou comprimé. — A. Traquets ; Saxicola , Bechst. Bec un peu déprimé et un peu large à sa base. — B. Rubiettes : Sjlvia , Wolf et Meyer ; Ficcdulai, Bechst. Bec seulement un peu plus étroit à sa base que celui des précédens. — C. Fauvette ; Curruca, Bechst. Bec droit, grêle partout, un peu comprimé en avant; son arête supérieure se courbant un peu vers la pointe. — D, Accent^urs; Accentor, Bechst. Bec grêle, mais plus exacte- ment conique que celui des autres becs-fins, avec ses bords un peu rentrés. — E. Roitelets ou Figuiers; Regulus , Cuv. Bec grêle, parfaitement en cône très-aigu; ses côtés parois- sant un peu concaves lorsqu'on le regarde par- dessus. — F. Troglodytes; Troglodytes, Cuv. Ne différant des figuiers que par un bec encore un peu plus grêle et légèrement arqué. — G. Hochequeue ; Motacllla , Bechst. Bec encore plus fin que Celui des fauvettes; queue longue ; jambes élevées; plumes scapulaires assez longues pour couvrir le bout de l'aile pliée. — a. Hochequeue proprement dits. Ongle du pouce courbé comme dans les autres becs-fins. — h. Bergeronnettes ; Budj- tes , Cuv. Ongle du pouce alongé et peu arqué. — H. Par- leuses; Anthus , Bechst. Bec grêle et échancré; ongle du pouce très -long; pennes et couvertures secondaires aussi courtes que dans les autres oiseaux. 2.*^ Famille, Fissirostres. Bec court, large, aplati horizon- talement, légèrement crochu, sans échancrures au bout, fendu très-profondément. Genre Hirondelle ; Hù-undo, Linn. Ailes extrêmement lon- gues; plumage serré. — ^. Martinet : ^pws , Cuv.; Cypselus , niig. Pieds très-courts, ayant le pouce dirigé en avant, comme les autres doigts; les doigts moyen et externe n'ayant que trois phalanges, comme l'interne; ailes excessivement longues; queue fourchue; sternum sans échancrures. — JB. Hirondelles ORN 400 proprement dites; Hirundo , Cuv. Doigts des pieds et sternum disposés comme dans le plus grand nombre des autres oiseaux du même ordre. Genre Engoulevent : Caprimulgus, Linn. Plumage mou et léger des oiseaux de nuit; bec encore plus fondu que celui des hirondelles; yeux grands; de fortes moustaches; ailes longues; queue carrée; doigts réunis à leur base par une courte membrane , pouvant par occasion se diriger en avant ; souvent l'ongle du doigt du milieu dentelé à son bord interne. 3.*' Famille, Conirostues. Bec fort, plus ou moins coniqu- et sans échancrures au bout. Genre Alouette ; Alauda , Linn. Ongle du pouce tout droit, fort et bien plus long que les autres. Genre Mésange; Parus, Linn. Bec menu, court, conique, droit, garni de petits poils à sa base; narines cachées dans les plumes. — A. Mésanges proprement dites. Bec court et droit. — 5. Moustaches. Bout de la mandibule supérieure du bec se recourbant un peu sur l'inférieure. — C. Remiz. Bec plus grêle et plus pointu que celui des mésanges ordinaires. Genre Bruant; Einheriza, Linn. Bec conique, court, droit, dont la mandibule supérieure est plus étroite et rentre dans l'inférieure; un tubercule saillant et dur au palais. Genre Moineau; Fringilla, Linn. Bec conique, plus ou moins gros à sa base, sa commissure n'étant pas anguleuse. — A. Tisserins; Ploceus, Cuv. Bec grand, assez semblable par sa forme générale à celui des cassiques , mais ayant sa com- missure droite. — B. Moineaux proprement dits; Pjrgita, Cuv. Bec un peu plus court que celui des précédens, coni- que et seulenxent un peu voûté vers la pointe. — C. Pinsons: Fringilla, Cuv. Bec un peu moins arqué que celui des moi- neaux et plus long que celui des linottes. — D. Linottes et Chardonnerets; Carduelis , Cuv. Bec exactement conique, sans être courbé en aucun point. — E. Veuves; Vidua, Cuv. Bec des linottes quelquefois un peu plus renflé à la base ; quelques-unes des couvertures de la queue excessivement alongées dans les mâles. — F. Gros-becs ; Coccothraustes, Cuv. Bec exactement conique et gros. — G. Pityles; Pitjlus, Cuv. Bec aussi gros que celui des gros-becs, un peu comprimé, arqué 4oo«- ORN en dessus, pourvu quelquefois d'un angle saillant vers le milieu du bord de la mâchoire supérieure. — H. Bouvreuils, Pjrrhula. Bec arrondi, renflé et bombé en tous sens. Genre Bec-croisé; Loxia , Briss. Bec comprimé; les deux mandibules étant tellement courbées, que leurs pointes se croisent tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. Genre Dur-bec ; Corythus , Cuv. Bec bombé de toute part, sa pointe étant courbée par-dessus la mandibule inférieure. Genre Coiiou ; Colius , Gmel. Bec court, épais, conique, un peu comprimé , et les deux mandibules en étant arquées sans se dépasser; pennes de la queue étagées et très-longues; pouce pouvant se porter en avant, parallèlement aux autres doigts. Genre Glaucope : Glaucopis , Forster; Callœas, Bechst. Bec assez gros, médiocrement long, à mandibule supérieure bombée; garni sous sa base" d'une caroncule charnue. Genre Pique-bœuf; Buphaga, Briss. Bec de médiocre lon- gueur, d'abord cylindrique, se renflant aux deux mandi- bules avant son extrémité , qui se termine en pointe assez mousse. Genre Cassique; Cassicus^ Cuv. Bec grand, exactement co- nique, gros à sa base, singulièrement aiguisé en pointe; de petites narines rondes percées sur les côtés ; commissure des mandibules en ligne brisée ou formant un angle. — A. Cas- siques proprement dits; Cassicus, Cuv. Base du bec remontant sur le front et y entamant les plumes par une large échan- crure demi-circulaire. — B. Troupiales, ïcterus. Base du bec n'entamant les plumes du front que par une cchancrure aiguë: ce bec étant arqué sur sa longueur. — C. Carouges, Xanthorniis. Ne différant des troupiales que par leur bec tout-à-fait droit. D. Pit-pits; Dacnes, Cuv. Oiseaux re- pi"ésentant en petit les carouges par leur bec conique et aigu. Genre Etourncau ; Stitrnus , Linn. Me différant du genre Carouge que parce que le bec est déprimé surtout vers la pointe. Genre Sittelle ou Torchepot; Sitta , Linn. Bec droit, pris- matique, pointu; langue non susceptible de s'alonger comme celle des pics; pouce très-fort; pennes de la queue non roides et pointues. ORN 4ot Genre Corbeau; Corvtts, Linn. ' Bec fort, plus ou moins yphili par les côtés ; narines recouvertes par des plumes roides, dirigées en avant. — A. Corbeaux et corneilli ; pro- prement dits. Bec plus fort, avec l'arête de la mandibule supérieure plus arquée que dans les autres espèces ; queue ronde ou carrée. — B. Pies; Piea, Cuv. Mandibule supé- rieure également arquée ; queue longue et éfagce. — C. Geais ; Garrulus , Cuv. Les deux mandibules peu alongées, finissant par une courbure subite et presque égale ; queue quelquefois étagée. — D. Casse-noix ; Carjocatactes , Cuv. Les deux mandibules également pointues, droites et sans cruirbures. — E. Témia; Teinia , Levaill. Bec élevé, dont la base est garnie de plumes veloutées ; port et queue des pies. Genre RoUier ; Coracias , Linn. Bec fort, comprimé vers le bout, à pointe un peu crochue; narines oblongues, placées au bord des plumes et non recouvertes par elles ; pieds courts et forts. — A. Rolliers proprement dits. Bec droit, par- tout plus haut que large. — B. Rolles ; Colaris , Cuv. Bec plus court que celui des rolliers, plus arqué, et surtout élargi à la base, au point d'y être moins haut que large. — C. Mai- nates: Eulahes , Cuv. Bec à peu près semblable à celui des rolles ; tête dénuée de plumes à certains endroits , oîi se trou- vent à leur place des proéminences charnues ; des plumes veloutées, s'avançant jusqu'au bord des narines. Genre Oiseau de paradis; Paradisea , Linn. Bec droit, com- primé, fort, sans échancrures; narines couvertes; plumes des flancs et de la queue souvent très-alongées et décomposées. 4.'' Famille, Ténuirostres. Bec grêle, alongé , plus ou moins arqué dans sa longueur, sans échancrures. Genre Huppe; Upupa , Linn. Bec arqué, taille moyenne. — ■ A. Graves ; Fregilus, Cuv. Narines recouvertes par des plumes dirigées en avant; bec un peu plus long que la tête. — B. Huppes proprement dites, Vpitpa. Tête ornée d'une double rangée de longues plumes , qui se redressent en crête à la ' Les oiseaux de ce genre et des suivans se distinguent dos autres conirostres par une taille généralement plus grande, par un hcc plus fort et le plus souvent comprimé par les côtés; ils forment connue une sorte d'appenJice à cette famille. . 36. 2$ /:ci* ORN volonté de l'oiseau. — C. Promérops; Promerops, Brîss. Sans huppe de plumes sur la tête; une très-longue queue; langue exter.-ihle et fourchue. — D. Epimaques ; Epimachus, Cuv. Bec des huppes et des promérops; des plumes écailleuses ou veloutées recouvrant une partie des narines ; plumes des flancs plus ou moins prolongées dans les mâles. Genre Grimpereau ; Certhia , Linn. Bec arqué, taille pe- tite. — A. Grimpereaux proprement dits; Certhia, Cuv. Pennes de la queue usées et finissant en pointe roide comme celle des pics. — B. Picucules ; Dendrocolaptes , Herm. Queue semblable à celle des grimpereaux proprement dits ; bec beau- coup plus fort et plus large transversalement. — C. Échelettes ovi Grioipereaux de muraille; Tichodroma , lUig. Pennes de la queue non usées; bec triangulaire et déprimé à sa base, très-long et très-grêle. — D. Sucriers; Nectarinia, Illiger. Pennes de la queue non usées; bec de longueur médiocre, arqué , pointu et comprimé , assez semblable à celui des grimpereaux. — E. Dicécs; Dicœum, Cuv. Queue non usée; bec aigu , arqué , pas plus long que la tête , déprimé et élargi à sa base. — F. Héorotaires; Melithreptus, Vieill. Pennes de la queue non usées; bec excessivement alongé et courbé presque en demi -cercle. — G. Souimangas ; Cjnniris , Cuv. Pennes de la queue non usées; Bec long et très-grêle, avec les bords de ses deux mandibules finement dentelés en scie ; langue terminée en fourche, susceptible de s'alonger hors du bec. Genre Colibri; Trochilus , Linn. Bec long et grêle; langue extensible, divisée en deux filets; ailes longues et étroites; queue large; sternum sans échancrure. — A. Colibris pro- prement dits, bec arqué. — B. Oiseaux -mouches ; Orlho- i-hj'nchus , Lacép. Bec droit. La seconde et la plus petite division des passereaux com- prend ceux qui portent le nom de Syndactyles, et qui forment la 5.'" famille, dont le doigt externe , presque aussi long que celui du milieu , lui est réuni jusqu'à Pavant-dernière articulation. Genre Guêpier; Merops , Linn. Pieds courts; bec triangu- laire à sa base, alongé, légèrement arqué , terminé en pointe aiguë. Genre Motmot ; Prionites , Illig, Pieds et port des guêpiers; ORN /,o. hec. plus fort que le leur , et dont les Lords sont crénelés aux deux mandibules; une langue bai-belée comme une plume. Genre Martin -pécheur ; Alcedo , Linn. Pieds plus courts que ceux des guêpiers; bec bien plus long que le leur, droit, anguleux, pointu; langue et queue très - courtes ; estomac membraneux. — A. Martins-pêcheurs ordinaires. Mandibule supérieure, non arquée au bout. — B. Martins-chasseurs; Da- celo , Leach. Mandibule supérieure à pointe crochue. Genre Ceyx ; Cey.i, Lacép. Bec des martins-pêcheurs pro- prement dits; doigt interne n'existant point au dehors. Genre Todier, Todus. Pieds courts, semblables à ceux des martins-pêcheurs; bec alongé, aplati horizontalement, obtus à son extrémité; tarses assez élevés; queue médiocre. Genre Calao; Buceros, Linn.' Bec énorme, dentelé, sur- monté de proéminences quelquefois aussi grandes que lui, ou au moins fortement renflé en dessus; langue petite, située au fond de la gorge. S.*" Ordre. GRIMPEURS. Le doigt externe constamment dirigé en arrière comme le pouce. Genre Jacamar ; Galhula, Briss. Bec alongé, aigu, assez semblable à celui des martins-pêcheurs; son arête supérieure étant vive; pieds courts, dont les deux doigts antérieurs sont en partie réunis. Genre Pic; Picus , Linn. Bec long, droit, anguleux, com- primé en coin à son extrémité et propre à fendre l'écorce des arbres; langue grêle , armée vers le bout d'épines recour- bées en arrière, pouvant sortir très-avant hors du bec; queue composée de dix pennes à tige roide élastique. — A. Pics proprement dits. Le doigt externe existant et dirigé en ar- rière. — B. Picoïdes; Picoides, Lacép. JN'ayant pas de doigt externe, et étant conséquemment pourvus de deux doigts de- vant et d'un seul derrière. Genre Torcol; Yunx, Linn. Bec droit, pointu, à peu près rond et sans angles; lapgue alongeable comme celle des pics; queue n'ayant que des pennes de forme ordinaire. 1 Ce genre, qui n'a que peu de rapports avec Ils cinq précédens, est placé dans celte famille comme par appendice et faisant le passage à la suivante par le genre Toucan. 402'- ORN Genre Coucou; Cuculus, Linn. Bec uiédiocre, assez fendu, comprimé et légèrement arqué; queue assez longue. — A. Coucous proprement dits; Cuculus, Cuv. Bec de force mé- diocre; tarses courts; queue de dix pennes. — B. Couas , I^t-vaillant ; ne différant des vrais coucous que par des tarses plus élevés. — C. Coucals; Centropus, Illig. Ongle du pouce long, droit et pointu comme dans les alouettes. — D. Cou- rois ou Vouroudrious. Bec gros, pointu, droit, comprimé, à peine un peu arqué au bout de sa mandibule supérieure; à narines percées obliquement au milieu de chaque côté ; queue composée de douze pennes. — E. Indicateur, Indicator. Bec court, haut, presque conique comme celui d'un moi- neau ; queue formée de douze pennes , à la fois un peu étagée et un peu fourchue. — F. Barhacous. Bec conique, alongé , pf u comprimé, légèrement arqué au bout, et garni à sa base de plumes effilées ou poils roides. Genre Malcohas ; Malcohas , Levaill. Bec très-gros, rond à sa base, arqué vers le bout; un large espace nu autour des yeux. Genre Scythrops ; Scjlhrops, Lath. Bec encore plus long, plus gros que celui des malcohas, creusé de chaque côté de deux sillons longitudinaux peu profonds; tour des yeux nu; narines rondes; langue non ciliée. Genre Barbu; Bucco , Linn. Bec gros, conique, renflé aux côtés de sa base et garni de cinq faisceaux de barbes roides, dirigées en avant, un derrière chaque narine, un de chaque côté de la mâchoire inférieure, et le cinquième sous sa sym- physe; ailes courîes. — A. Barbicans ; Pogonias, ïHig. Deux fortes échancrures de chaque côté du bec supérieur, dont l'arétc est mousse et arquée , et l'inférieure sillonnée en tra- vers en dessous; barbes très- fortes. — B. Barbus propre- ment dits; Bucco, Cuv. Bec simplement conique, légèrement comprimé, avec Tarête de la mandibule supérieure mousse, un peu relevée dans son milieu. — Ç. Tamatias , Tamatia. Bec un peu alongé et comprimé ; Textréuiité de sa man- dibule supérieure recourbée en dessous; tête grosse; queue courte. Genre Couroucou ; Trogon , lànn. Bec court, plus large que haut, courbé dès sa base, avec son arête supérieure ar- ORN 40J quëe , mousse, et ses bords dentelés; des faisceaux de poils comme dans les barbus ; pieds petits , garnis de plumes jusque près des doigts ; queue longue et large ; plumage fin, léger et fourni. Genre Ani, Crotophaga. Bec gros, comprimé, arqué, sans dentelures, élevé et surmonté d'une crête verticale et tran- chante; tarses forts et élevés; quetie longue et arrondie. Genre Toucan; Ramphastos , Linn. Bec énorme, presque aussi gros et aussi long que le corps, léger et celluleux inté- rieurement, arqué vers le bout, irrégulièrement dénié aux bords; langue longue, étroite et garnie de chaque côté de barbes comme une plume; pieds couris; ailes peu étendues; queue assez longue. — A. Toucans proprement dits; Uam- phastos, Cuv. A bec plus gros que la tête. — B. Aracaris ; Pteroglossiis , IHig. Bec moins gfos que la tête et revêtu d'une corne plus solide que celui des vrais toucans. Genre Perroquet; Psittacus, Linn. Bec gros, dur. solide, arrondi de toute part, entouré à sa base d'une membrane où sont percées les narines; langue épaisse, charnue et ar- rondie; de très-longs intestins ; point de cœcum; sternum en- tier ou ayant sa partie postérieure percée d'un trou de cha- que côté. — '^" Perroquets à queue étagée. — A. Aras : ayant les joues dénuées de plumes. — B. Perruches-Aras: ayant le tour de Fœil seulenient nu. — C. Perruches à queue en flèche. — D. Perruches à queue élargie par le bout. — E. Perruches ordinaires à queue étagée à peu près également. — ^'^^ Perroquets cà queue courte et égale. — F. Cacatoès : ayant une huppe formée de plumes longues et étroites, rangées sur deux lignes, se couchant ou se relevant au gré de l'animal. — G. Perroquets proprement dits : point de huppe. — H. Perroquets à trompe, de Vaillant. Une huppe; queue courte et carrée; joues nues; bec supérieur énorme, Pinféricur très- court, ne pouvant se fermer entièrement; langue cylindri- que, terminée par un petit gland corné, fendu au bout, et susceptible d'être fort prolongée hors delà bouche; jambes nues un peu au-dessus du talon; (arses courts et plats , ap- puyant souvent sur le sol dans la marche. — I. Perruches ingambes; Pezoporus, lUig. Bec plus foible; tarses plus élevés; ongles plus droits que dans les autres perroquets. 4o3* ORN Genre Touraco; Corythaix , IHig. ' Bec, ne remontant pas sur le front, court, avec la mandibule supérieure bombée; tête garnie d'une huppe de plumes, qui peut se relever; pieds ayant une courte membrane entre les doigts de devant; le doigt externe étant versatile et pouvant se placer à côté du pouce; narines simplement percées dans la corne du bec ; Lord des mandibules dentelé; sternum n'étant pas échancré comme celui des gallinacés. Genre Musophage ; Musophaga, Isert. Caractères généraux des touracos ; mais en diflférant, en ce que la base du bec forme un disque qui recouvre une partie du front. 4.* Ordre, GALLINACÉS. Bec supérieur voûté ; narines percées dans un large espace membraneux de la base de ce bec, recouvertes par une écaille cartilagineuse; doigts anté- rieurs réanis à leur base par une courte membrane et den- telés le long de leurs bords ; queue ayant le plus souvent quatorze et quelquefois jusqu'à dix-huit pennes ; ailes courtes; sternum fortement échancré postérieurement; un jabot très- vaste et un gésier très-vigoureux. Genre Paon; Paifo , Linn. Couvertures de la queue du mâle plus alongées que les pennes et pouvant se relever pour faire la roue; point de caroncules membraneuses sur la tête. Genre Dindon . Meleagris, Linn. Tête et haut du cou revêtus d'une peau sans plumes toute mamelonnée ; un appendice pareil pendant le long du cou sous la gorge ; un autre appen- dice conique sur le front, qui dans le mâle peut s'enfler et se prolonger dans certains momeris ; bas du cou du mâle adulte portant un pinceau de poils roides; couvertures de la queue courtes et roides, pouvant se relever en roue; des éperons chez les mâles. Genre Alector: Alector , Merrem. Queue formée de douze pennes, grandes, roides, large et arrondie; point d'éperons; trachée-artère souvent très-longue. — A. Hoccos proprement dits; Crax , Linn. Bec fort; sa base entourée d'une peau quelquefois d'une vive couleur, où sont percées les narines; 1 Ce genre et le suivant sont placés ici par appendice : M. Cuvier re- marque qu'ils lui paroissent bien analogues aux gallinacés et nomiîié- ment au genre Hocco , dont ils ont le bec et la queue. ORN .>o4 une huppe de plumes redressée^, longues, étroites et reco- quillées sur la tête. — B. Pauxis ; Ourax , Cuv. , Bec plus court et plus gros que celui des hoccos proprement dits : une membrane à sa base en partie couverte, ainsi que la tête, de plumes courtes et serrées comme du velours. — C. Guans ou Jacous;Pene/ope,Merrem, Bec plus grêle que celui des hoccos, iour des yeux nu, ainsi que le dessous de la gorge, qui est souvent susceptible de se renfler. — D. Parraquas; Oïlalida, Merrem ; ne différant des guans que parce qu'ils n'ont pas de nu à la gorge et autour des yeux. — E. Hoazins ; Opistho- comus , Holfmannsegg. Bec gros et court, comme celui des pauxis; tête portant une huppe de longues plumes étroites et effilées; aucune membrane entre la base des doigts. Genre Faisan; Phasianus , Linn. Joues en partie dénuées de plumes et garnies d'une peau rouge. — A. Coqs, Gallus. Tête surmontée d'une crête charnue et verticale ; mandibule inférieure garnie de chaque côté de barbillons charnus ; pennes de la queue au nombre de quatorze, se redressant sur deux plans verticaux adossés l'un à l'autre; couverture de celle du mâle se prolongeant en arc au-dessus d'elle. — B. Faisans proprement dits. Queue longue, étagée , ses pennes étant ployées chacune en deux plans et se recouvrant comme des toits. — C Argus; ^rg«5 , Temm. Tête presque nue; mâle ayant les pennes secondaires des ailes excessivement alon- gées. — D. Houppifères, Temm. Joues nues; queue ver- ticale; couvertures de la queue des màîes arquées, comme celles des coqs; des plumes pouvant se redresser et former sur la tête une aigrette analogue à celle du paon; bord inférieur saillant de la peau nue des joues, tenant lieu de barbillons ; de forts éperons. — E. Lophophores, Temnr. Joues nues ; tête surmontée d'une aigrette; queue plane, comme dans les oiseaux ordinaires; tarses fortement éperonnés. — F. Cryptonix, Temm. Tour de Fœil nu ; queue médiocre et plane; tarses sans éperon; pouces sans ongle. Genre Peintade ; ISumida, Linn. Tête nue; des barbillons charnus au bas des joues; queue courte; crâne souvent sur- monté d'une crête calleuse; pieds sans éi)erons; queue courte et pendante. Genre Tétras; Tetrao , Linn. Une bande nue et le plus 404* ORN souvent rouge, tenant la place de sourcil. — A. Coqs de bruyère: Lagopus, Briss. ; Tetrao , Lath. Jambes couvertes de plumes et sans éperons. — a. Coqs de bruyère propre- jnent dits. Queue ronde ou fourchue; doigts nus. — b. La- gopèdes. Queue ronde ou carrée; doigts garnis de plumes comme la jambe. — c. Gangas. Queue pointue; doigts nus. • — B. Perdrix, Perdix , Briss. Tarses nus comme les doigts. • — a. Francolins. Bec assez long et fort; queue assez déve- loppée; éperons assez robustes. — b. Perdrix proprement dites. Bec un peu moins fort que celui des francolins; mâles ayant des éperons courts ou de simples tubercules ; femelles en manquant. — c. Cailles, Colurnix. Bec plus menu que celui des perdrix ; queue plus courte ; point de sourcils rouges ; point d'éperons. — d. Colins, ou Perdrix et Cailles d'Amé- rique. Bec plus gros, plus court, plus bombé; queue un peu plus développée que dans les oiseaux dEurope. Genre Tridactyle , Lacép. ; Hemipodius , Temm. Pas de pouce; bec comprimé, formant une petite saillie sous la man- dibule inférieure. — A. Turnix , Bonnat. ; Orly gis , lllig. Port des cailles; doigts bien séparés jusqu'à leur base et sans petites membranes. — B. Syrrhaptes, lllig. Tarses courts, garnis de plumes, ainsi que les doigts, qui sont courts et réunis sur une partie de leur longueur; ailes extrêmement longues et pointues. ' Genre Tinamou : Tinamus , Lath.; Cri'pf«r«5, lllig. Cou mince, assez alongé, quoique les tarses soient courts; ceux-ci revêtus de plumes , dont le bout des barbes est elïilé et un peu crépu ; bec long, grêle, à pointe mousse, un peu voûté, avec un petit sillon de chaque coté et cà narines percées dans le mi- lieu , en s'enfonçaut obliquement en arrière; ailes courtes; queue presque nulle; pouce réduit à un petit ergot ne pou- vant toucher la terre; peu de nu autour de l'œil. Genre Pigeon; Columba, Linn.* Bec voûté; narines percées dans un large espace membraneux et couvertes d'une écaille 1 C'est avec quelques Joules que M. Cuvier admet ce geure Jans l'ordre des Gallinacés. 2 Le genre des Pigeons est placé ici comme un appendice à l'ordre des Gallinacés. M. Cuvier fait remarquer ses rapports nombreux avec les passereaux. ORN /,o5 rartiingîneiise , qui forme même un renflement à la base du bec; doigts n'ayant à leur base d'autres membranes que celles qui résultent de la continuation des rebords; queue formée de douze pennes ; sternum profondément et doublement échan- cré ; jabot extrêmement dilaté. — A. Colombi-Gallincs , Levail- lant. Tarses élevés; bec grêle et flexible. — B. Colombes ou Pigeons ordinaires, I.evaill. Ayant les pieds plus courts que les précédens, mais le bec grêle et flexible comme le leur. — C. Colombars, LevailL; Vinago , Cuv. Bec plus gros, de substance solide et comprimé par les côtés; tarses courts; pieds larges et bien bordés. 5/ Ordre, ÉCHASSIERS. Bas des jambes nu; tarses sou- vent très-élevés; bec variable dans ses formes; le plus sou- vent le doigt extérieur uni par sa base à celui du milieu au moyen d'une courte membrane; quelquefois deux mem- branes semblables, lesquelles manquent aussi tout-à-fait dans plusieurs échassiers; doigts quelquefois bordés ou palmés dans toute leur longueur; ailes ordinairement longues. 1." Famille, Brévipennes. Ailes très -courtes, ne pouvant servir au vol; bec analogue à celui des gallinacés; sternum en simple bouclier sans carène médiane; muscles pectoraux fort minces; point de pouce. Genre Autruche; Struthio , Linn. Ailes revêtues de plumes lâches et flexibles, à barbules écartées, utiles pour la course; bec déprimé horizontalement , de longueur médiocre, mousse au bout; langue courte et arrondie comme un croissant; yeux grands ; paupières garnies de cils; jambes et tarses très-élevés ; un grand jabot; estomac succenturié très-développé; intestins volumineux; deux cœcums très -grands; cloaque servant à retenir les urines; doigts au nombre de deux ou de trois. Genre Casoar; Casuarius , Briss. Ailes plus courtes que celles des autruches, totalement inutiles pour la course; pieds à trois doigts , tous garnis d'ongles ; plumes ayant leurs barbes si écartées et si peu garnies de barbules, qu'elles ont l'apparence générale de ^'oils ou de crins tombans. 2.' Famille, Pressirostres. Jambes hautes, sans pouce, ou dont le pouce est trop court pour toucher à terre; bec mé- diocre , légèrement comprimé. Genre Outarde; Oiis , Linn. Bec médiocre, à mandibule 4o5* ORN supérieure légèrement arquée et voûtée; corps massif des gallinacés; cou et pieds assez longs; de très-petites palmures entre la base des doigts; tarses réticulés; aiies courtes. Genre PiuAder ; Charadrius, Linn. Point de pouce; bec mé- diocre, comprimé, renflé au bout. — A. Œdicnèmes ; Œdic- nemus , Cuv. Bout du bec renflé en dessous comme en des- sus ; fosse des narines étendue seulement sur la moitié de sa longueur; pieds réticulés. — B. Pluviers proprement dits; Charadrius , Cuv. Bec renflé seulement en dessus, ayant les deux tiers de sa longueur occupés de chaque côté par la. fosse nasale. Genre Vanneau; Tringa, Linn. Bec semblable à celui des pluviers , un petit pouce qui ne peut toucher la terre. — A. Vanneaux-Pluviers; Squatarola^ Cuv. Bec renflé en des- sous; fosses nasales courtes, comme dans les œdicnèmes; pieds réticulés: pouce à peine perceptible. — B. Vanneaux pro- premei}4 dits. Fosses nasales allant aux deux tiers de la lon- gueur du bec; tarses écussonnés, au moins en partie; pouce un peu plus marqué que dans les vanneaux-pluviers. Genre Huîtrier; Hœmatopus. Biec un peu plus long que celui des vanneaux et des pluviers, droit, pointu et com- primé en coin; fosses nasales très-creuses, n'occupant que la moitié de la longueur du bec ; narines y étant percées au milieu , comme une petite fente; jambes de hauteur médiocre; tarses réticulés; trois doigts seulement. Genre Coure-vîte ; Cursorius, Lacép. ; Tachjdromus , IHig. Bec grêle, conique, arqué, sans sillon, et médiocrement fendu; ailes courtes; jambes assez élevées; trois doigts sans palmures; point de pouce. Genre Cariama , Briss. : M icrodactjlus , Geofl". ; Dicliolophus , Illig. Bec assez long, crochu et fendu jusque sous l'œil: jambes écussonnées et très-hautes, se terminant par des doigts extrê- mement courts , un peu palmés à leur base et par un pouce qui ne peut atteindre la terre. 5.* Famille, Cultrirostres. Bec gros, long et fort, le plus souvent même tranchant et pointu. 1 .^^ Trjbu. Les Grues. Bec médiocre. Genre Grue; Crus, Cuv. Bec droit, peu fendu; fosse mem- braneuse des narines large et concave, occupant près de la ORN 406 moitié de sa longueur; ).ambes écussonnées; doigts médiocres, les externes peu palmés et le pouce touchant à terre ; le plus souvent une partie plus ou moins considérable de la tête ou du cou dénuée de plumes. — A. Agamis ; Psopliia, Linn. Bec plus court que celui des autres espèces; tête et cou revêtus seulement d'un duvet ; tour de l'œil nu. — B. Grues ordinaires. Bec autant et plus long que la tête. — C. Courlan. Bec plus grêle et un peu plus fendu que celui des grues, se renflant* vers le dernier tiers de sa longueur; doigts assez longs, sans aucune palmure. — C. Caurales; Eurjpyga, Illig. Bec plus grêle que celui des grues, fendu jus(iu'au-dessous des yeux. 2.*" Tribu. Bec fort; doigts longs. Genre Savacou; Cancroma, Linn. Bec très-large de droite à gauche, comme formé de deux cuillers appliquées Func contre l'autre par leur côté concave ; mandibules ftîrfes et tranchantes, la supérieure ayant une dent aiguë à chaque côté de sa pointe; narines percées vers sa base, se prolon- geant en deux sillons parallèles qui régnent jusque vers sa pointe; pieds pourvus de quatre doigts, tous longs et pres- que sans membranes. Genre Héron; Ardea , Linn. Bec fendu jusque sous les yeux; une petite fosse nasale prolongée en un sillon jusque très-près de la pointe; bord interne de l'ongle du doigt du milieu ayant son tranchant dentelé ; jambes écussonnées ; doigts et pouce assez longs, leur palmure externe notable; yeux placés dans une peau nue qui s'étend jusqu'au bec; estomac très-grand, peu musculeux; un très-petit cœcum. — A. Hérons proprement dits : Cou très-grêle, garni vers le bas de longues plumes pendantes. — B. Aigrettes. Plumes du bas du dos étant à une cerfaine époque singulièrement longues et effilées. — C. Butors. Plumes du cou lâches et écartées , ce qui le fait paroître gros. — D. Bihoreaux. Plumes du cou comme dans les butors; quelques plumes roides et grêles implantées dans l'occiput des individus adultes. 5." Tribv. Bec plus gros et plus lisse que dans la seconde tribu : des palmures presque égales et assez fortes entre les bases des doigts. Genre Cigogne; CIconia, Cuv. Bec gros, médiocrement 4o6* ORN fendu, sans fosse ni .^illon , où les narines sont percées vers le dos près de sa base ; langue très-courte ; jambes réticulées; doigts extérieurs assez fortement palmés à leur base; cœcums très -petits. Genre Jabiru : Mjcteria , Linn. Ouverture du bec médiocre , ce bec étant légèrement recourbé vers le haut: narines, tarses et palmures des doigts des pieds co:nme dans les cigognes. Genre Ombrette; Scopus, Briss. Bec comprimé, dont l'arête tranchante se renfle vers la base; narines se prolongeant en un sillon qui court parallèlement à l'arête du bec jusqu'au bout, qui est un peu crochu. Genre Bec-ouvert: Hians, Lacép.; Anastomus , Illig. Bec semblable à celui des cigognes, à cela près, que ses mandi- bules ne se touchent que par la base et par la pointe, en laissant dans le milieu de leurs bords un intervalle vide. Genre Tantale; Tantalus , Linn. Pieds, narines et bec des cigognes ; dos de ce bec néanmoins arrondi et sa pointe étant recourbée vers le bas et légèrement échancrée de chaque côté; une portion de la tête, et quelquefois du cou , dénuée de plumes. Genre Spatule; Platalea , Linn. Bec long, plat, large par- tout, s'élargissant et s'aplatissant , surtout au bout, en un disque arrondi, comme celui d'une spatule; deux sillons légers, partant de la base, s'étendant jusqu'au bout, sans rester exactement parallèles aux bords ; narines ovales et percées à peu de distance de l'origine de chaque sillon; langue petite; jambes hautes, réticulées; palmures assez con- sidérables; deux petits cacums; gésier musculeux , comme dans les cigognes. 4.* Famille, Longirostres. Bec grêle, long et foible. Genre Bécasse: Scolopax , Linn. Caractères de la famille. — A. Ibis; Ibis, Cuv. Bec arqué comme celui des tantales, mais beaucoup plus foible, sans échancrures à la pointe; na- rines percées vers le dos de sa base, se prolongeant chacune en un sillon qui règne jusqu'au bout : ce bec étant assez épais, presque carré à son origine; quelque partie de la tête ou du cou toujours dénuée de plumes-, doigts externes notablement palmés à la base ; pouce assez long pour bien appuyer à terre; quelquefois les jambes courtes et réticulées. — B. Courlis; OïlN ^("7 Numenius, Cuv. Bec arqué comme celui des Ibis, mais plus grêle, rond dans toule sa longueur; sillon des narines n'oc- cupant qu'une très-petite partie de ce bec ; le bout de la man- dibule supérieure dépassant l'inférieure et saillant un peu au- delà de celle-ci vers le bas.— C.Corlieux; Phœopus , Cuv. Bec assez semblable à celui des courlis , déprimé vers le bout et conservant les sillons des narines sur presque toute sa lon- gueur. — D. lalcinelles; Falcinellus, Cuv. Bec encore assez semblable à celui des courlis et conservant ses sillons comme celui des corlieux ; point de pouces. — E. BécassL-s propre- ment dites; Scolopax, Cuv. Bec droit, sillons des narines régnant jusqu'auprès du bout, qui se renlle un peu , dépasse la mandibule inférieure , et sur le milieu duquel il y a un sillon simple; le bout en étant mou et très-sensible, prenant une surface pointillée par le dessèchement : tête comprimée; yeux placés fort en arrière. — F. Rhynchées; Rhjnchœa, Cuv. Bec de bécasse , avec les mandibules à peu près égales , légè- rement arquées à leur bout ; sillons des narines régnant jusqu'à l'extrémité du bec supérieur, qui n'a point de sillon impair. — G. Barges; Limosa, Bechst. Bec droit, quelquefois même légèrement arqué vers le haut et encore plus long que celui des bécasses ; sillon des narines régnant jusque tout près de l'extrémité, qui est un peu déprimée et mousse, sans sillon impair ni pointillures. — H. Maubèches ; Ca/^dm , Cuv. Bec à peu près aussi long que la tête; déprimé au bout; sillon nasal très-long, comme dans les barges; doigts légèrement bordés, n avant point de palmures entre leurs bases; pouce à peine assez long pour toucher la terre; jambes médiocrement hautes. — I. Alouettes de mer; Pelidna , Cuv. Semblables aux maue bêches, ayant seulement le bec un peu plus long que la tête ; pieds sans bordures ni palmures. — X. Combattans; Machetes, Cuv. Semblables aux maubèches par le port et par le bec; palmures entre leurs doigts extérieurs à peu près aussi con- sidérables que dans les chevaliers, les barges, etc. — L. San- devlings : Arenaria, Bechst.; Calidris , lllig. Sen.blables aux maubèches, mais dépourvus de pouce. — M. Phalaropes; Pbalaropus, Briss. Bec plus aplati que celui des maubèches, ayant d'ailleurs les mêmes proportions et les mêmes sillons ; pieds ayant leurs doigts bordés de très-larges membranes, 40/* ORN comme ceux des foulques. — IV. Tourne-pierres: Strepsilas , lilig. Jambes basses; bec court; doigts sans aucune palmure; mais ce bec étant conique, pointu, sans dépression, com- pression, ni renflement, et la fosse nasale n'en dépassant pas la moitié; pouce touchant très -peu à terre. — O. Cheva- liers; Totanus, Cuv. Bec grêle, rond, pointu, ferme, dont le sillon des narines ne dépasse pas la moitié de la longueur, et dont la mandibule supérieure s'arque un peu vers le bout. — P. Lobipèdes; Lobipes , Cuv. Bec pareil à celui des cheva- liers ; pieds semblables à ceux des phalaropes. — Q. Échas- siers : Himantopus , Briss. ; Macrotarsus , Lacép. Bec rond, grêle et pointu ; sillon des narines n'occupant que la moitié de sa longueur; jambes excessivement grêles et hautes, réticu- lées et destituées de pouces. Genre Avocette ; Recunirostra, Linn. Pieds palmés à peu près jusqu'au bout des doigts; tarses élevés ; jambes à moitié nues; tarses réticulés ; pouces très-courts, ne touchant pas à terre ; bec long, grêle, pointu, lisse et élastique, fortement courbé vers le haut. 5." Famille, Macrodactvles. Doigts des pieds fort longs et propres à marcher sur les herbes des marais, ou même à nager; point de membranes entre les bases de ces doigts j bec plus ou moins comprimé par les côtés, s'alongeant ou se raccourcissant selon les genres, toujours plus épais que dans la famille précédente; corps comprimé; ailes médiocres ou courtes ; un pouce très-long. 1 /" 2"RrBU. Ailes armées. Genre Jacana, Briss. ; Parra , Linn. Doigts très-longs, séparés jusqu'à leur racine ; ongles, celui du pouce surtout, très-longs et très-pointus ; bec assez semblable à celui des vanneaux par sa longueur médiocre et le léger renflement de son bout; ailes armées d'un éperon. Genre Kamichi; Palamedea, Linn. Deux forts ergots à cha- que aile; doigts longs, sans palmures; ongles forts, surtout celui du pouce, qui est long et droit, comme aux alouettes; bec peu fendu, peu comprimé, non renflé, sa mandibule supérieure étant légèrement arquée; jambes réticulées. ■2." Tribu. Ailes non armées. Genre Râle; Rallus. Base du bec ne se prolongeant pas en ORN 4g8 une sorte d'écusson sur le front. — A. Râles proprement dits; Ratlus , Bechst. Le bec un peu long. — B. Piàles de genêt; Crcx, Beclist. Bec un peu plus court. Genre Foulque; Fidica, Linn. Base du bec se prolongeant sur le front en forme d'écusson. — A. Poules d"eau ; Galli- nula , Briss. , Lath. Bec comme celui des râles ordinaires- doigts fort longs et munis d'une bordure très -étroite. — B. Taléves ou pouKs sultanes; Porphjrio , Briss. Bec haut rela- tivement à sa longueur; doigts très-longs, presque sans bor- dure sensible ; plaque frontale considérable, tantôt arrondie, tantôt carrée dans le haut. — C. Foulques ou Morelles; Fidica, Briss. Bec court; une plaque frontale considérable; doigts fort élargis par une bordure festonnée. Genre Giarole ; Glareola, Gmel. ' Bec court, conique, arqué tout entier, assez fendu et ressemblant à celui d'un gallinacé; ailes excessivement longues et pointues; queue sou- vent fourchue; jambes de hauteur médiocre; tarses écusson- nés ; doigts externes un peu palmés; pouce touchant la terre. Genre Flammant; Plianicopterus , Linn. Jambes d'une hau- teur excessive; trois doigts de devant palmés jusqu'au boiit , celui de derrière extrêmement court; cou trè.^-gréle et très- long; tête petite, portant un bec dont la mandibule inférieure est un ovale ployé longitudinalement en canal demi-cylin- drique , tandis que la supérieure , oblongue et plate, esi ployée en travers dans son milieu pour joindre l'autre exactement; fosse membraneuse des narines occupant presque tout le côté de la partie qui est derrière le pli transversal; narines en forme de fentes au bas de cette fosse ; bords des deux man- dibules garnis de petites lames transverses très-fines, analo- gues aux dentelures du bec djs canards. 6." Ordre, PALMIPEDES. Pieds implantés à l'arrière du corps, portés sur des tarses courts et comprimés, et palmés entre les doigts; cou dépassant quelquefois de beaucoup la longueur des pieds; sternum très- long, n'ayant de cliaque côté qu'une échancrure , ou un trou ovale garni de mem- branes; gésier musculeux; cœcums longs. i Ce genre et le suivant sont considérés comme un appendice à l'ordre des échassiers, par M. Cuvier. 4o8* ORN i/" Famille, Plongeurs ou BrachyptÈres. Ailes très-courtes; pieds implantés très en arrière du corps. Genre Plongeon; Coljmhus , Linn. Bec lisse, droit, com- primé, pointu; narines linéaires. — A. Grèbes: Podiceps , Lath. ; Coljmhus, liriss., IHig. Doigts bordés de larges mem- branes; les antérieurs seulement réunis à leur base; ongle du doigt du milieu aplati; tarse fortement comprimé. — B. Plongeons proprement dits: Mergus, Briss. ; Colymbus, Lath.; Eudjtes, lllig. Formes des grèbes; pieds entièrement palmés; ongles pointus. — C. Guillemots; Uria, Briss., lllig. Formes générales des précédens; des plumes descendant jusqu'aux narines; bec ayant sa pointe un peu arquée et échancrée; point de pouce. — D. Céphus ou Colombes du Groenland. Bec plus court et à dos plus arqué que dans les guillemots, sans échancrures; symphyse de la mandibule inférieure extrê- mement courte ; ailes assez fortes; membranes des pieds assez échancrées. Genre Pingouin; Alca, Linn. Bec très -comprimé, élevé verticalement, tranchant parle dos, ordinairement sillonné en travers; pieds entièrement palmés, manquant de pouces. — A. Macareux: Fralercula , Briss.; Mormon, lllig. Bec plus court que la tête et d'autant plus élevé à sa base qu'il n'est long, sa base étant garnie d'une peau plissée ; narines placées près du bord en forme de fentes étroites; ailes petites. — B. Pingouins proprement dits; Alca, Cuv. Bec plus alongé et en forme de lame de couteau; des plumes en garnissant Li base jusqu'aux narines; ailes extrêmement petites, ne pou- vant servir au vol. Genre Manchot, Aptenodites, Forster. Pieds tout-à-fait à Parrière du corps; tarse élargi, comme la plante du pied d'un quadrupède, formé de trois os soudés par leur extré- mité, appuyant sur le sol ; trois doigts antérieurs unis par une membrane entière; un petit pouce dirigé en dedans; ailes extrêmement petites, n'éîant garnies que de vestiges de plumes, qui sont presque semblables, au premier coup d'œil, à des écailles de poissons. — A. Manchots proprement dits; Aplenodjtcs , Cuv. Bec grêle, long, pointu ; mandibule supérieure un peu arquée vers le bout, couverte de plumes jusqu'au tiers de sa longueur, oii est la narine, d'où part un ORN 409 sillon qui s'étend jusqu'au bout. — B. Gorfous; Catarrh actes, liriss. Bec fort, peu comprimé, pointu, à dos arrondi, avec la pointe un peu arquée; le sillon qui part de la narine se terminant obliquement au ftcrs inférieur du bord. — C. Sphénisques; Spheniscus , Briss. Bec comprimé, droit, irré- gulièrement sillonné à sa base; bout de la mandibule supé- rieure crochu, celui de l'inférieure tronqué; narines au mi- lieu et découvertes. ■2." Famille, Longipennes ou Grands voiliers. Pouce libre ou nul; ailes très-longues; bec sans dentelures, tantôt cro- chu au bout, tantôt simplement pointu ;_ gésier musculeux ; cœcums courts. Genre Pétrel; Procellaria, Linn. Bec crochu par le bout et dont l'extrémité semble faite d'une pièce articulée sur le reste; narines réunies en un tube couché sur le dos de la mandi- bule supérieure; un ongle implanté dans le t;ilon au lieu de pouce. — A. Pétrels proprement dits.' Mandibule inférieure tronquée. — B. PuHins, Puf,\nus. Bout de la mâchoire infé- rieure se recourbant vers le bas avec celui delà supérieure; narines, quoique lubuleuses, s'ouvrant non point par un ori- fice commun, mais par deux trous distincts; bec plus alongé à proportion que celui des pétrels. — C. Pélécanoïdes, Lacép. ; Halodroma , Illig. Bec et formes des pétrels ; gorge dila- table comme celle des cormorans; point de pouce. — D. Prions, Lacép.; Pach^pfila , IHig. Semblables aux pétrels, mais ayant les narines séparées comme les puftins ; bec élargi à sa base, ses bords étant garnis extérieurement de lames, comme chez les canards. Genre Albatros; Dioinedea , Linn. Bec grand, fort et tranchant, marqué de sutures, terminé par un gros croc, qui y semble articulé; narines en forme de rouleaux courts, couchés sur les côtés du bec ; pieds sans pouce, ni ongle à la place de ce pouce. Genre Mouette; Larits , I>inn. Bec Comprimé, alongé,' pointu ; sa mandibule supérieure arquée vers le bout, l'in- férieure formant en dessous un angle saillant; narines pla- cées vers le milieu de ce bec, longues, étroites et percées à jour; jambes assez élevées; pouce court. — A. Goélands, Mauves ou Mouettes. Queue droite. — B. Stercoraires, Briss.; 56. 26-:- 409* ORN Lestris , Illig. Queue pointue ; narines membraneuses plus grandes que dans les mouettes et goélands, ce qui reporte Torifice des narines plus près de la pointe et du bord du bec. Genre Hirondelle de mer; Sterna, Linn. Ailes excessive- ment longues et pointues; pieds courts; bec pointu, com- primé, droit, sans courbure ni saillie; narines placées vers sa base, oblongues et percées de part en part; membranes des doigts fort échancrées. — A. Hirondelles de mer proprement dites. Queue fourchue. — B. Noddis. Queue n'étant pas four- chue et égalant presque les ailes; une légère saillie sous le bec. Genre Bec-en-ciseaux ; Rhjncops, Linn. Mandibule supé- rieure de beaucoup plus courte que l'inférieure; toutes deux comprimées en lames simples, dont les bords se répondent sans s'embrasser; pieds très -courts; ailes longues; queue fourchue. 3." Famille, Totipalmes. Pouce réuni avec les autres doigts dans une seule membrane. Genre Pélican ; Pelecanus, Linn. Un espace dénué de plumes à la base du bec; narines en forme de fentes, dont Pouver- ture est à peine sensible; peau de la gorge plus ou moins extensible; langue fort petite; gésier aminci, formant avec les autres estomacs un grand sac ; cœcums médiocres ou petits. A. Pélicans proprement dits: Onocrolalus, Briss. ; Pelecanus, Illig. Bec très-long et large , droit, aplati horizontalement, terminé par un crochet; mandibule inférieure à branchea flexibles, soutenant une meml)rane nue et dilatable en un sac volumineux; deux sillons régnant sur la longueur du bec et les narines y étant cachées. — B. Cormorans : Phalacrocorax , Briss.; Carho , Meyer ; Halieus, Hlig- Bec alongé , comprimé; le bout de la mandibule supérieure crochu , et celui de l'infé- rieure tronqué; langue fort petite; peau de la gorge moins dilatable que dans les pélicans; narines comme une petite ligne qui ne semble pas percée; second doigt ayant son ongle denté en scie. — a. Cormorans proprement dits. Queue ronde, ongle composé^ de quatorze pennes. — b. Frégates. Queue fourchue; pieds courts, dont les membranes sont profon- dément échancrées; envergure dt's ailes excessive; les deux mandibules courbées au bout. — C. Fous ou Boubies : Sula^ ORN 410 îirlss. ; Dfsporus, Illig. Bec droit, légèrement comprimé, poinJu ; sa pointe étant un peu arqtiée : ses bords dcnticulcs en scie, à dents dirigées en arrière; narines se prolongeant en une ligne qui va jusque près de la pointe; gorge peu ex- tensible; tour des yeux nu; ongle du doigt du milieu dentelé en scie; ailes médiocres; queue un peu en coin. Genre Anhinga; Plotus, Linn. Corps et pieds de cormorans; cou long; tête petite; bec droit, grêle et pointu, à bords denticulés ; tour des yeux nu. Genre Paille-en-queue; Phaeton, Linn. Bec droit , pointu , denticulé, médiocrement fort; pieds courts; ailes longues; deux des pennes de la queue étroites et très-longues; point d'espace nu sur la tête. zi.*" Famille, Lameliirostres. Bec épais, revêtu d'une peau molle plutôt que d'une véritable corne, ses bords étant garnis de lames ou de petites dents; langue large et charnue, den- telée dans ses bords; ailes de médiocre longueur; la tra- chée-artère du mâle, dans le plus grand nombre, renflée près de sa bifurcation en capsules de diverses formes ; gésier grand, très-musculeux ; cœcums longs. Genre Canard; Anas , Linn. Bec grand et large, à bords garnis d'une rangée de lames saillantes, minces, placées transversaiement. — '''Les Cygnes; Cj'gnus , Meyer. Bec aussi large en avant qu'en arrière, plus haut que large à sa base; narines situées à peu près au milieu de sa longueur; cou fort alongé — ''"'•' Les Oies; Anser , Briss. Bec médiocre ou court, plus étroit en avant qu'en arrière et plus haut que large à sa base; jambes plus élevées et plus rapprochées du milieu du corps que celles des canards. — a. Oies propre- ment dites. Bec aussi long que la tête; les bouts des lamelles qui en garnissent le bord paroissant comme des dents poin- tues. — b. Bernaches. Bec plus court et plus menu que celui des oies proprement dites, ne laissant pas voir sur ses bords les extrémités des lamelles qui les garnissent — '''■''^''^ Les Ca- nards proprement dits; Anas , Meyer. Bec moins haut que large à sa base, et autant ou plus large à son extrémité que vers la tête; narines plus rapprochées de son dos et de sa base que dans les cygnes et les oies; jambes plus courtes et situées plus à l'arrière du corps que celles de ces mêmes oi- seaux; cou moins long. = i/*" Division. Pouce bordé d'une membrane; tête grosse; cou court; ])ieds très -reculés en arrière du corps; ailes petites; queue roide; tarses très-com- primés; doigts assez longs; palmures très-entières. — a. Ma- creuses. A bec large et renflé. — h. Garrots. Bec court et plus étroit en avant; souvent les pennes du milieu de la queue plus longues que les autres, ce qui la rend pointue. — C. Eiders. Bec plus alongé que celui des garrots, remontant plus haut sur le front, où il est cchancré par un angle de plumes; mais de même plus étroit en avant. — D. Millouins. Bec large et plat, n'offrant d'ailleurs aucune marque notable. — 2.* Division. Pouce non bordé d'une membrane ; tête plus mince , pieds moins larges, cou plus long, bec plus égal, corps moins épais, pieds placés moins à l'arrière du corps que dans les canards de la première division. — a. Souchets. Bec long, dont la mandibule supérieure, ployée parfaitement en demi- cylindre, est élargie au bout; les lamelles en étant très-lon- gues et très-minces. — b. Tadornes. Bec très -aplati vers le bout, relevé en bosse saillante à sa base. — c. Canards mus- qués, ayant des parties nues sur la tête, à la base du bec et autour des yeux. — d. Pilets, dont la queue est pointue, etc. Genre Harle ; Mergus, Linn. Bec plus mince , plus cylin- drique que celui des canards, ayant chaque mandibule ar- mée tout le long de ses bords de petites dents pointues, comme celles d'une scie et dirigées en arrière ; bout de la mandi- bule supérieure crochu ; gésier moins musculeux que celui des canards; intestins et cœcums plus courts. Après avoir exposé dans ses principaux détails la méthode extrêuiement naturelle de M. Cuvier , constamment suivie dans ce Dictionnaire, il ne nous reste plus qu'à faire con- noître plus succinctement les trois méthodes }irincipa!es qui ont été proposées depuis la publication de celle-ci par MM. Vieillot, Temmiiick (2.'" édition de son Manuel d'ornitholo- gie ) et Ranzani. Celle de M. Vieillot est insérée dans le Nouveau Diction- naire d'histoire naturelle, dont M. Déterville est l'éditeur (2.* édition), et c'est d'après elle que sont rédigés les articles d'ornithologie de cet ouvrage. Les oiseaux y sont partagés en ORN 411 cinq ordres et en cinquante-huit familles. Quelques-uns des ordres sont subdivisés d'abord en tribus, auxquelles sont subordonnées les familTcs. Le nombre des genres s'élève en totalité à deux cent soixante-onze, sur lesquels quatre-vingts environ sont nouveaux. L'Ordre L", celui des ACCIPITRES , AecipUres, a pour caractères : Bec robuste , couvert d'une cire à sa base , crochu vers le bout; pieds très-musculeux ; jambes tolalc- ment couvertes de plumes; quatre doigts, trois devant, un derrière, verruqueux en dessous, les extérieurs lé plus sou- vent réunis à leur origine par une petite membrane, le pos- térieur articulé sur le même plan que les antérieurs, portant à terre sur toute sa longueur; ongles forts, rétractiles, ar- qués, ou aigus ou émoussés. La jJ"" Tribu ^ celle des Accipitres diurnes, J. diurni . comprend les oiseaux de cet ordre qui ont les yeux dirigés sur les.côtés. Les familles qui la divisent sont les suivantes: 1."^ Famille, VAUxotRiNs , VuUurini, IHig. Bec recourbé seu- lement vers le bout ; yeux à fleur de tête ; tête ou gorge plus ou moins dénuée de plumes; jabot saillant ; ailes longues; genres Vautour , Vultur ; Zopilote, Gjypagus; Gallinaze, Ca- tharista; Iribin, Daplriiis ; Rancana, Ibjcter ; Caracara, Po- lyhorus. 2.* Famille, Gyj'AiirE.s, Gjpaeti. Mandibule inférieure du bec garnie en dessous et sur ses côtés d'un faisceau de plumes roides et alongées; ailes longues ; genre Phène, Phene. 5." Famille, Accipitrins; Accipiirini, IHig. Tête et cou par- faitement emplumés; cire et narines découvertes. — A. Ailes longues; doigts extérieurs, ou totalement libres ou unis à leur base par une membrane : genres Aigle , ^^«i/ayPygargue, Haliaeliis; Balbuzard, Pandiun; Circaète, Circaetus; Busard, Cirais; Buse, Buteo ; Milan, Mil't'us; Elanoïde , Elanoides; Ictinie, Ictinia; Faucon, Falco. — B. Ailes courtes ou moyennes; doigts extérieurs unis à leur base par une membrane; genres Macagua, Herpetoflieres; Harpie, Harpjyia; Sphaëte, Spizaelus; Asturine , Aslurina; Epervier, Sparvlus. La 2.*^ Tribu, celle des Accipitres nocturnes , A. nocturni, est distinguée par la position des yeux en avant. 4." Famille, ^go- liens, A^.golii. Région ophthaîmique garnie de plumes dispo- sées enrayons; genre Chouette, Siri.r. 4ii* ORN Les oiseaux SYLX^AINS, M^icolœ , forment l'ordre II." et sont caractérisés ainsi : Pieds courts ou moyens; jambes par- faitement emplumées, quelquefois nues au-dessus du talon ' ; doigts 2 — j , 5 — 1 , très-rarement 2 — i , les externes le plus souvent soudés, au moins à leur base; le postérieur ar- lifvilé au bas du tarse, sur le même plan que les autres; ongles grêles, coifrbés , pointus, rarement obtus. 1." Tribu. Zvgodactyles ; Zjygodactyli. Deux doigts devant, di-u\ eu très-rarement un seul derrière^. 5/ Famille, Psrr- TAci.vs; Piittacini , llUg. Bec incliné dès sa base et garni d'une membrane à son origine, crochu vers le bout de sa partie supérieure, entier ou crénelé sur la pointe de l'inférieure; tarses réticulés ; geiaes Perroquet, Psittacus; Ara., Macrocercus; Kakatoès, Cacatua. 6." Famille. Macrogiosse, Macroglossi. Langue très-longue, banbririfonue ; genres Pic, Picus ; Tor- col, Yunx. 7/ Famille, Auréoles, Aureoli. Pieds grêles et trés-(ourts; quatre ou seulement trois doigts, les antérieurs réunis jusqu'au-delà de leur milieu ; genre Jacamar, Calbula. 8.'' Famille, Piéroglosses , Pleroglossi. Bec grand, cellulaire; langue en foruse de plume ; doigts antérieurs réunis jusqu'au- delà de leur milieu ; genre Toucan, Piamphastos. 9.* Famille, Barbus, Barbati. Bec garni de soies à sa base; doigt externe postérieur, versatile; genres Couroucou, Trogon; Barbican, Pogora'a; Barbu, i^i/cco ; Cabi zon , Capito; Mouase , Monasa; Malkoha , Phanicophaus. 10/' Famille, Imberbes, Imberbi. Bec glabre à sa base, arqué ou seulement crochu à sa pointe: genre Tacco , Saurothei a ; Scythrops , Scjthrops ; Vouroudriou, Leptosomus; Coulicou , Coccyzits ; Coucou, Cuculus; Indica- teur, 7n,dicafor; Toulou, Corjdoivyx ; Ani, Crotophoga. 11/ Fcisille, Frlgivores, Frugwori. Bec plus court que la tête, deiitelé: doigts antérieurs unis à leur base par une mem- brane, l'externe dirigé plus souverit eu avant qu'en arrière; genres Musophage, Mui,ûp'aaga-To\iraco, Opcrthus. :.'.' Trit.v, Anisodactïtes , AniscdacIjU. Doigis 5 — 1 , Irès- rareuieiit 2 — 1 ^, l'exierne toujours dirigé en avant; le 1 Martin- juche 1:1 , Gué[)i<'r et Oi alhtiri'. ?. Lcdoif^t poMéneur, qui iiiamiue, est le pouce; alors loxlcrieur est toujours en .irrièu-. 3 Le ôol'l OUI ri:anque au tiiJactvîc, est ie doist cx.iL'ine. ORN 412 pouce quelquefois versatile. 12." Famille, Granivores, Gra- nivoTi. Bec brévicône, ou épais, ou grêle, quelquefois croisé, très- rarement dentelé: genres Phylotome, Phytoioma; Coliou, Colius; Bec- croisé ou Krinis, Loxia; Dur-bec, Strobilophaga; Bouvreuil, Pjrrhula ; Gros -bec, Coccoflirausfes ; Friiigille, Fringilla; Sizerin , Linaria; Passerine, Passerina; Bruant, £m- beriza. i3.' Famille, ^githales, ALgithaLi. Bec court, couvert de plumes à sa base ou de soies seulement sur ses angles, à pointe épaisse ou grêle , quelquefois échancrée ; genres Mé- sange, Pan/s /Tyranneau , TjrannuLus ; Pardalote, Pardalotus; Manakin , Pipra. 1/,.'" Famille, Pericalles, Pericalles. Bec coni- co-convexe, échancré, courbé ou seulement incliné à sa pointe: genres Phibalure, Phibalura; Viréon, Vireo; Némosie, Ne- mosia; Tangara, Tanagra ; Habia, Saltator ; Arrcmon , Arre- mon; Touit, P(pi7/o; Jacapa , Ramphocelus ; Pyranga, Pjranga; Tachyphone, Tachyphonus. 1 5.*" Famille, Tisserands , Textores. Bec à base nue et formant un angle aigu ou arrondi dans les plumes du front, robuste, longicône , pointu, entier ou échancré. — A. Bec pointu et formant un angle aigu dans les plumes du front; genres Loriot, Oriolus; Tisserin, Plo- ceus; Ictéri e, Ictoia; Carouge , Pendw/mus; Baltimore, Yphan- ■ tes; Troupiale, Agelaius. — B. Bec entier et formant uo angle arrondi dans les plumes du front ; genre Cassique , Cassicus. iG." Famille, Leimonites, Leimonites. Bec droit, en- tier, à pointe obtuse, un peu aplatie ou renflée; genres Stournelle, Sturnella; Étourneau , Sturnus ; Pique-bœuf, Bu- phaga. ly.*" Famille, Caroncules, Carunculati. Tête ou man- dibule inférieure caronciilée ; genres Glaucope , Callœas ; Creadion , Creadion; Mainate, Graculus. 1 S.*" Famille, Mant- codtates , Paradisei. Bec emplumé à sa base , échancré ou foiblement entaillé vers le bout, fléchi à sa pointe; plumes hypocondriales ou cervicales, longues et de diverses formes chez les mâles: genres Sitiiet , Parotia ; Lophorine, Lophorina; Manucode , Cicinnurus ; Samalie , Paradisea. 19.*^ Famille, CoRACEs, Coraces ; genres Corbeau, Corvus; Pie, Pica; Geai, Carrulus; Coracias, Coracias ; Chocard, Pyrrhocorax ; Casse- noix , JSucifraga; Témia , Crjpsirina ; Astrapie, Astrapia; Quiscale, Quiscalus ; Cassican , Cracticus : Rollier, Galgulus. •20." Famille, Baccivores, Bacchori. Bec Irès-fondu, dilaté 412* OR^ à sa base, un peu caréné en dessus, entier ou échancré : genres Roile , Eurjslomus ; Coracine, Coracina; Piauhau , Querula; Cotinga , Ampelis ; Jaseur, Bomhjycilla ; Tersine, Ter- sina. 21'' Famille , CHÉi.inoNs, Clielidones. Bec petit, très-fendu , déprimé à sa base, le plus souvent écliancré à sa pointe ; ailes très-longues; pieds courts : genres Hirondelle, Hirundu; Martinet, Cjpselus; Engoulevent, Caprimulgus ; Ibijau, JSjc- Lihius ; Podargue , Podrtrgus. 22." Famille, Myioïhères , Mjio- Ûieres. Bec, ou aplati dessus et dessous, droit et obtus, ou dilaté, au moins à sa base, et courbé vers le bout, entier ou échancré: genres Todier, To(iz/5; Conopophage, Conopophaga; Platyrhynque, PlatYrhjnchus ; Ramphocène , RampJiocœnus ; Pithys, Pithjs; Gîillite, Alectriirus ; Echenillcur, Carnpephaga- Moucherolle ou Gobe-mouches, Muscicapa- Tyran, Tyrannus ; Bécarde, Tityra. 23." Famille, Collurions, Colluriones. Bec convexe et comprimé par les côtés; mandibule supérieure courbée ou crochue, échancrée ou déniée vers le bout , Fin- férieure aiguë et retroussée à sa pointe.- genres Pie-grièche, "Lanius ; Falconelle , Falcunculus ; Sparacle. Sparactes ; La- iiion , Lanio ; Batara , Thamncphilus ; Pillurion , Cissopis ; Drongo, Dicrurus ; Bagadais , Prionops ; Gonolek, Laniarius; Langraien, Artamus. 2q.' lanùlle , Chanteurs, Cannri. Bec • comprimé latéralement, convexe en dessus ou fléchi en arc ou droit, et seulement courbé à sa pointe; le plus souvent échanrré, très-rarement dentelé sur ses bords; Fongle posté- rieur quelquefois pins long que le pouce : genres Merle ou Grive, Turdus ; Esclave, Dulus • Sphécothère, Spliecotheres ; Martin, Acridoiheres; Manorine, Manorina; Gralline , C?'ai- liiij ; Aguassiére, Hydrobata; Brève, Pitta ; Grallaire , Gral- laria ; Fourmilier ou Myrmolhère , Mjrinotliera ; Pégot, Accenlor; Motteux , Ai.nantlie; Alouette, Alouda^ l'ipi^ ^n- thus ; Hochequeue, MotaciUa; Mérion , Malurus ; Fauvette, 5yiria; Roitelet , l'tegulus; Troglodyte, Troglodytes. a5.' Fa- mille, Grjmpereaux , Anerpontcs. Bec entier, ordinairement grêle, droit ou arqué, très-aigu ou terminé en forme de coin, — A. Doigts extérieurs inégaux : pouce grêle, plus long que U doigt interne. — '•" Pennes caudales entières; genres ' Thryothore , Tlrryotliorus ; Mniolille , hiniotiUa;Silùne, ISeops; Sittelle, Sitta ; Dicée , Dicaum ; Picchiou , Petrodroma. — ORN 4i3 *''' Pennes de la queue aigiics : genres Grimpereau , Certhia, Syuallaxe, Synallaxis. — B. Doigts extérieurs égaux; pouce le plus court de tous; pennes caudales aiguës : genre Picu- cule , Dendrocopus. 26.' Famille, Anthomvzks . AnLhomyzi. Bec grêle, droit ou arqué, quelquefois dentelé, très-aigu ou tu- bulé à sa pointe; langue cxtensiLvle, fibreuse; pouce grêle, plus court que le doigt interne : genres Guit-guit, Cœreha; Soui-manga, Cinnjris ; Colibri, Trochilus ; Héorotaire , Me- litlirepfus. 27/ Famille, Epopsides, Epipsides. Bec plus court ou plus long que la tête, glabre à sa base, plus ou moins ar- qué; langue médiocre ou courte, entière ou ciliée à sa pointe: genres Fournier, Fumarius; Polochion, Fi'u/emon,; Pu |)ut ou Huppe, Upupa; Promérops, Fatcinellus. 28/ F~amille , Pelma- TODEs, Pelmafodes. Bec plus loi.'gque la tête, droit ou arqué; bas des jambes dénué de plumes; pieds courts; doigts ex- térieurs réunis jusqu'au-delà de leur milieu : genres Guéjjier, J\/erops; Martin -pécheur ou Alcyon , Alcedo. 29." Famille, Antbiades, Antriades. Bec médiocre, un peu voûté; doigts extérieurs soudés jusqu'au-delà de leur milieu : genre Rupi- cole, Riipicola. 3o/ Famille, Prionotes , Prionoti. Bec plus long que la tête, dentelé ou crénelé ; doigts extérieurs joints jusqu'au-delà de leur milieu : genres Momot , Baryphonus ; Calao, Buceros. Si." Famille, Vorte-Lyres, I-yrifevi. Bec droit, conico-convcxe, garni à sa base de plumes sétacées, dirigées en avant; ongles obtus : genre Menure, Mcr/ura. Sa/ Famille, Dysodes , Dysodes. Bec robuste, en partie dentelé, comprimé latéralement: pieds courts; doigts totalement séparés; ongles alongés, étroits, aigus : genre Sasa, Sasa. 55/ Famille, Co- EOMBixs ; Columhini , Illig. Bec garni à sa base d'une mem- brane cartilagineuse et gonflée, crochu ou seulement incliné à sa pointe ; doigts antérieurs séparés ou unis à leur origine par une très-petite membrane : genres Pigeon, Columha; Goura, Lophjrus. 34/ Famille, Alectrides, Alectrides. Bec un peu voûté; gorge nue et caronculée, ou seulement les joues glabres; doigfs antérieurs réunis à leur base par une membrane; le postérieur articulé au niveau des autres: genre Yacou , Pénélope. Le 111/" ordre est celui des GALLINACF^S, GalUnacei; pré- sentant les caractères suivans : Pieds courts ou médiocres; 4'3* ORN jambes totalement emplumées; tarses nus ou vêtus; doigts calleux en dessous; quatre chez les uns, trois devant, le plus souvent réunis à leur base par une membrane, un derrière, articulé plus haut sur le tarse que les antérieurs ; trois doigts chez les autres, le postérieur nul ; bec voûté, plus ou moins courbé ;i sa pointe. 35." Famille, Nudifèdes , ISiidipedes. Bec glabre ou couvert d'une membrane à sa base; tarses dé- nués de plumes dans la plus grande partie de leur longueur ; quatre ou seulement trois doigts. — A. Quatre doigts. — * Les antérieurs réunis à leur origine par une membrane: genres Hocco, Crax ; Dindon, Meleagris; Paon, Pavo; Épe- ronnier, Diplectron; Argus, Argus; Faisan, Phasianus; Coq, Gallus; Monaul, Monaulus ; Peintade, JV umicia ; Rouloul , Li- ponjx; Tocro , Odoritophorus ; Perdrix, Perdix. — '*'* Les quatre doigts totalement libres: genre Tinamou , Crjptura. — B. Trois doigts devant , totalement séparés; pouce nul : genre Turnix , Turnix. 36. *" Famille, Plumipèdes , Piumipedes. Bec emplumé à sa base; tarses couverts de plumes en toutou en très-grande partie ; quatre ou trois doigts nus ou vêtus. — A. Quatre doigts, trois devant, un derrière, les antérieurs réunis à leur base par une membrane. — * Doigts nus : genres Té- tras, Tetrao; Ganga, Œnas. — *^' Doigts emplumés : genre La- gopède , Lagopus. — B. Trois doigts devant, réunis presque jusqu'aux ongles; pouce nul; genre Hétéroclite, Hetcroclitus. L'OxiDRE IV.^ ou celui des ÉCKASSIEIIS, Grallatores, com- prend les oiseaux dont les pieds sont médiocres ou longs ; dont le bas de la jambe est nu, quelquefois emplumé' ; dont les tarses sont nus; dont les doigts sent fendus ou palmés , quelquefois bordés et disposes 2 — o, 5 — o, 3 — i; ayant le pouce articulé sur le tarse plus haut ou sur le même plan que les doigts antérieurs ; et doiit le bec affecte des formes diverses. Une i."^*^ Tribu, celle des Di-tkidacjyles, Di-tridact) li , réu- nit les échassiers qui ont deux ou trois doigts devant et point derrière. Zj." Famille , Mégisthanes, Megisthanes. Deux ou trois doigts antérieurs; ailes nulles pour le vol. — A. Deux doigts: genre Autruche, Struthio. — L'. Ti-ois doigts: genres Nandou, l Chez les Bécasses, le Secrétaire et le Hlongios d'Kiirope. ORN Ai4 Rhea; Casoar, Casiiarius; Einou, Dromiceius. 58/ Famille, PiJDiONOMES, Pedionomi, Bec droit, un peu voûté; les trois doigts réunis à leur base par une nicinbrane : genre Outarde, Otis. 09.' Famille, ^Egiautes, /IZgiatites. Bec médiocre ou long, obtus chez les uns, pointu chez d'autres, quelquefois terminé en forme de coin; deux doigts au moins, réunis à leur base par une membrane, ou tous les trois totalement séparés: genres Œdicnème, Œc/iciiemMs ; Echasse, Himantopus; Huitrier, Hœ- matopus; Eroiie, Œro/m; Coure -vite, Tachydromus; Pluvian , Pliivianus; Sanderling , Calidris ; Pluvier, Cliaradrius. La 2/ Tribu est celle des Tetradactvi.es, Tetradactjli , pourvue de trois doigts devant et un derrière. 40/ Famille, Hélonomes, Helonomi. Bec droit ou arqué, presque cylin- drique, dilaté ou arrondi à sa pointe; pouce articulé plus haut que les doigts antérieurs; jambes emplumées jusqu'au talon, seulement chez les bécasses. — A. Pouce élevé de terre . genre, Vanneau, Vanellus. — B. Pouce portant à terre sur le bout : genres Tourne-pierre, Arenaria; Tringa, Tringa; Chevalier, To/an«/s ; Stéganope, Sleganoptis; Rhynchée, Uhjn- chœa; Bécassine, Scolopax; Bécasse, Rusticola; Barge, Limi~ cilla; Caurale, Helias; Courlis, Numenius. 41.* Famille, Fai- ci ROSTRES, Falcirostres. Bec plus long que la tête, épais à son origine, courbé en forme de faux; face nue; doigts an- térieurs réunis à leur base par une membrane; le postérieur portant 4 terre sur toute sa longueur ; genres Ibis, Ibis; Tantale, Tantalus. 42." Famille , Latihostres, La/û-osfreà. Bec plus long que la tête, déprimé, large, caréné ou plat en dessus: doigts antérieurs réunis a leur base par une membrane, le postérieur portant à terre sur toute sa longueur : Genre Savacou , Cancroma, 43.*' Famille^ Hérodions , Herodiones. Bec long, épais, qu.4quefois entier, plus long que la tête, rarement entr'ouvert , droit ou fléchi a sa pointe; jambes totalement emplumées, seulement chez le Blongios d'Europe: genres Onjbrette, Scpus; Anastome ou Bec-ouvert, Anas- tomiis; Courliri, Aramus ; Héron, Ardea; Cigogne, Ciconia; Jabiru, Mj^cleria. 44." Famille, Akrophones, Aerophoni, Bec épais, droit, comprimé latéralement , convexe, pointu; tête quelquefois caronculée; doigts extérieurs unis à leur base par une membrane, l'interne libre; le postérieur ne posant 4^4* ORN à terre que sur son bout : genres Grue, Crus; Anthropoïde.' Anthropoïdes. 45.'' Famille, Coléoramphes , Coleoramphi, Bec couvert à sa base d'un fourreau corné ; doigts extérieurs unis à leur origne par une membrane ; le postérieur élevé de terre : genre Chionis, Chionis, Forst. ; ou Vaginalis , Lath. 46/ Fa- mille, Uncirostres, Uricirostres. Bec robuste, très-rarement plus long que la têfe, courbé ou crochu à sa pointe; jambes emplumées chez le Secrétaire seul; les trois doigts antérieurs, ou seulement les deux extérieurs réunis à leur base par une membrane; pouce élevé de terre ou n'y portant que sur son tout. — A. Doigts antérieurs réunis à leur base par une mem- brane : genres Cariama , Cariama ; Secrélaire , Ophiotheres ; Kamichi, Palawedea. — B. Les deux doigts extérieurs réunis à leur base par une membrane; l'interne libre : genres Cha- varia, Opistlioloplius; Ceréopsis, Cereopsis; Glaréole ou Perdrix de mer, Glareola. 47/ Famille, Hylebates , Hjlehates. Bec un peu voûté, droit, pointu: doigts antérieurs réunis à leur base; pouce ne portant à terre que sur son bout : genre Aga- mi, Psophia. 48.*' Famille , Macronyches, Macronjches, Bec mé,diocre , un peu renflé vers sa pointe; doigts totalement séparés; ongles longs, presque droits, aigus; ailes courtes; pouce articulé presque au niveau des doigts antérieurs: genre Jacana , Parra. 49." Famille, Macrodactyles, Macrodactjli. Bec un peu épais à sa base, droit ou incliné à sa pointe; doigts longs , lisses ou bordés ; le postérieur articulé presque au ni- veau des autres : genres Ralle, Fiallus^ Porphyrion, Porphj- rio ; Gallinule-, Gallinula. 5o/ Famille, Pinnatipèdes , Pin- natipedes. Bec médiocre, entier, incliné a sa pointe; doigts antérieurs entièrement séparés, lobés sur leurs bords; pouce portant à terre sur son bout, pinné ou lisse : genre Foulque, Fulica; Crymopliile, Crytnopliilus; Phalai'ope, Phalaropus. Si." Famille, Palmipèdes, Palmipèdes, Bec plus long que la tête, ou grêle et entier, ou épais et dentelé en lames; doigts an- térieurs réunis par une membrane, échancrée dans son mi- lieu : genres Avocetle , Kecurvirostra ; Phéuicoptère , Phicni- copterus. Le V.*^ Ordre est celui des NAGEUIiS, Nalaiores ; Illig. dont les pieds sont courts, posés à l'équilibre ou vers l'arrière ORN 4i5 du corps; dont le bas des jambes est totalement emplumé ' ; dont les doigts sont palmés, quelquefois lobés et ainsi dispo- sés 3 — o, 3 — 1 , 4 — o; dont les ongles sont comprimés par les côtés ou aplatis et dont le bec est très -variable dans ses formes. La ïJ^ Tribu porte le nom de Téléopodes: Teîeopodes; et comprend les oiseaux nageurs à quatre doigts, dont les anté- rieurs sont garnis d'une membrane entière ou festonnée , dont le pouce est dirigé en avant et réuni avec les autres doigts dans une seule membrane , ou tourné en arrière et libre. 62/ Famille, Syndactyles, Sjndactfli. Bas des jambes nu ou emplumé; les quatre doigts engagés dans une seule membrane; bec plus long que la tête et de forme variée. — A. Jambes entièrement vêtues : genres Frégate , Tachjypefes ; Cormoran, Hjdrocorax. — B. Bas des jambes dénué de plumes : genres Pélican, Pelecanus ; Fou, Sula; Phaëton ou Paille-en-queue, Phaeton; Anhinga, Plotus, 53. *" Famille, Plongeurs, JJrinatores. Bec presque cylindrique, subulé, entier; jambes demi-nues; trois doigts devant, un derrière; les antérieurs garnis d'une membrane entière ou découpée; pouce libre : genres Héliorne, Heliornis; Grèbe , Podiceps; Plongeon , Colymhus. 64.'' Famille, Dermorhynqi'es, Dermorlijnchi, Bec couvert d'un épiderme, dentelé en scie ou en lames, onguiculé à sa pointe; bas des jambes nu; trois doigts devant, un derrière; les antérieurs engagés dans une membrane entière, le postérieur lisse ou pinné : genres Harle, Merlus; Oie, Anser; Cygne, Cjgnus ; Canard, Anas. 55. *" Famille, Pélagiens, Pelagil. Bec entier, comprimé par les côtés, quelquefois en forme de lame, droit ou courbé; jambes à demi nues; trois doigts devant, palmés; un postérieur libre; ailes longues : genres Stercoraire, Ster- corarius; Mouette, Larus ; Sterne ou Hirondelle de mer, Sterna, Linn.; Rliynchops ou Bec-en-ciseaux. Rhjncops. La 2.'' Tribu se compose des Atél^.ofodes , Ateleopodes ^ c'est-à-dire des oiseaux nageurs, n'ayant que trois doigts dirigés en avant et réunis dans une seule membrane, sans pouce. 56." Famille, Siphorhins, Siphorhini. Bec composé, sillonné en dessus, entier, crochu à sa pointe: narines tu- 1 Exceptions Cormoran ^ Frégates, Apténoflj tes. 4i5* ORN bulées, souvent jumelles; pieds presque à l'équilibre du corps; jambes demi- nues; quelquefois un ongle au lieu de pouce: genres Pétrel, Procdlaria; Albatros, Diomedea. Sj." Famille, Bracuiptères, Braclijpteri. Pieds à l'arrière du corps: jambes demi-nues ; ailes courtes, bec de diverses formes: genres Guillemot, Uria; Mergule, Mergulus; Macareux, Fratercula; Alque, ou Pingouin, Alca; Panope , Chenalopex. Mœhr. Enfin la S/ Tribu est formée des Ptiloftères, Ptilopteri; dont les ailes sont en forme de nageoires et sans pennes, dont les quatre doigts sont dirigés en avant, trois étant pal- més et le pouce étant isolé. 58/ Famille, Manchots, Sphc nisci. Bec comprimé latéralement et crochu à sa pointe, ou presque cylindrique et incliné seulement vers son extrémité; pieds à Parrière du corps; tarses en très -grande partie cou- verts de plumes, pouce court, joint par sa base au doigt in- terne : genres Gorfou, Catarrhactes ; Apténodyte, Aptenodjtes. La méthode publiée par M. Temminck dans la seconde édition de son Manuel d'Ornithologie (1820) n'est que celle qu'il a donnée dans la première édition de cet ouvrage qui parut en 181 5, seulement augmenté de trois ordres et d'un petit nombre de genres. M. Temminck admet en totalité seize ordres; savoir : 1." Rapaces, Rapaces. Bec court, fort; mandibule supé- périeure recouverte à sa base par une cire, comprimée sur les côtés, courbée vers son extrémité; narines ouvertes; pieds forts, nerveux, courts on de moyenne longueur , emplumés jusqu'au genou : doigts, trois en avant et un en arrière, entiè- rement divisés, rudes en dessous, armés d'ongles puissans et acérés: genres Vautour, VulLur , Illig.; Catharte, Cathartes, Tllig.; Gypaète, Gypaetus, Storr; Messager, Gjpogeranus, Illig.; Faucon, Falco , Linn.; Chouette, Slrix, Linn. 2.'' Omnivores, Omnivores (nouveau). Bec médiocre, fort, robuste, tranchant sur ses bords; luandibule supérieure plus ou moins échancrée à la pointe ; pieds à quatre doigts, trois devant et un derrière; ailes médiocres, à pennes terminées en pointe: genres Sasa , Opisthocomus , Illig.; Calao , Bucervs , Linn.; Momot, Vrionites ,\\\\^.\ Corbeau, Corvus, Linn.; Casse- noix, Nucifraga, Briss. ; Pyrrhocorax , Pjrrhocorax, Cuv. ? ORN 416 Cassican, Barita, Cuv. ; Glaucope, Glaucopis, Forst.; Mainate, Gracula, Linn. ; Pique-bœuf, Buphaga, Linn.; Jaseur, Bom- Ijcivora, Temm.; Piroll , Ptilonorhynchus , Kuhl ; RoUier, Coracias , Linn.; Rolle , Colaris , Cuv.; Loriot, Oriolus, Linn.; Troupiale, Icterus, Daud.; Etourneau, Sturnus, Linn.; Mar- tin, Pastor, ïemm.; Oiseau de paradis, Paradisea , Linn.; Sfourne, Lamprotornis , Temrn. 3.*' Insectivores , Insectivores. Bec médiocre ou court, droit, arrondi, foiblement tranchant ou en alêne; mandibule su- périeure courbée et échancrée vers la pointe, le plus sou- vent garnie à sa base de quelques poils rudes, diriges en avant; pieds à trois doigts devant et un derrière, articulé^ sur le même plan, l'extérieur soudé à la base ou uni jusqu'à la première articulation au doigt du milieu : genres Merlej\ Turdus, Linn.; Cincle, Cmci«/5, Bechst. ; Lyre , A/en«j'a, Shaw; ' Brève, Pitla, Vieil!.; Fourmilier, M^/o/?iera, lUig. ; Batara, Tamnophilus , Vieill. ; Vanga, Vanga , Vieill. ; Pie-grièche, La- niiis, Linn.;Bécarde; Psaris , Cuv.; Bec-de-fer, Sparactes;lUig.; Langrayen, Ocjpterus, Cuv. ; Crinon , Crimger, Temm. ;Drongo, Edolitis, Cuv. ; Échenilleur, Cehiephyris , Cuv.; Coracine, Co- raclna, Vieill.; Cotinga, ^mpeZfs, Linn.; Averano , Casmarhjn- chos, Temm.; Procné, Procnias , Illig.: Rupicole, Ihiplcola, Cuv.; Tanmanak, Phibalura, Vieil!.; Manakin, Pipra, Linn,; Pardalote, Pardalotus , Vieil!.; Todier, Todus, Linn.; Platy- rhynque , Platjrhjnchos , Desm. ; MoucheroUe , Muscipefa, Cuv.; Gobe-mouches, Muscicapa, Linn.; Mérion, Malurus, Vieill.: Bec-fin, S;4^'m, Lath.; Traquet, Saxicola, Bechst. ; Accenteur , Accenlor , Bechst.; Bergeronnette, Motacilla, Lath.; l^ipit, An- tlius, Bechst. 4.*^ GnANivoiiEs, Granis'orcs. Bec fort, court, gros, plus ou moins conique, avec son arête plus ou moins aplatie, s'avan- çant sur le front; mandibule supérieure le plus souvent sans échancrures ; trois doigts devant et un derrière, les anté- rieurs divisés; ailes médiocres : genres Alouette, Alauda, Linn. ; Mésange, Parus, Linn.; Bruant, Embrriza, Linn.; Tau- gara , Tanagra, Linn.; Tisserin, Ploceiis, Cuv.: Bec-croisé, Loxia, Briss. ; l'sittasin , P^i/ûrosfra, Temm. ; Bouvreuil , Pjrr- hula, Briss.; Gros-bec, Fringilla, Linn.; Phytotome, Phvto- tomaj GmeL; Coliou, Colius, GmeL 4i6* ORN 5.* Zygodactvi.es, Zy^odact^li. Bec de forme variée, plus ou moins arqué, ou très-crochu , souvent droit et angulaire; pieds, toujours à deux doigts devant et deux derrière; le doigt extérieur de derrière souvent réversible. — i /' Famille. Bec plus ou moins arqué; pieds à deux doigts devant et le plus habituellement deux derrière; quelquefois le doigt extérieur de fierriére réversible .- genres Touraco, Musophaga , Isert. ; Indicateur, Jnfi/ca/or,Levaill. ; Coucou , Ciiculus , Linn.; Coua, Coccjziis , Vieill. ; Coucal, Centropus , Hlig. ; Malcoha, Pha- nicopliaus , Vieill.; Courol , LepLosomus , VieilI. ; Scythrops , Scj'throps , Lath.; Aracari, Pteroglossus , I^' Jg- ; Toucan, Ram- vhasfos , Linn.; Ani, Crotophaga, Linn.; Couroucou , Trogon, Linn.; Tamatia , Capito, Vieill.; Barbu, Bucco, Linn.; Barbi- can, Pogotiias , IHig.; Perroquet, Psittacus, Linn. — 2.'' Fa- mille. Bec long, droit, conique, tranchant; pieds toujours à deux doigts devant et deux derrière, rarement un seul doigt postérieur : genres Pic, Picus, Linn.; Jacamar, Gal- bula, Briss., Torcol, Yunx. 6.*" x\kisodactyles. Anisodacljli. Bec plus ou moins arqué, souvent droit, toujours subulé, eflilé et grêle, moins large que le front; pieds à trois doigts devant et un derrière, l'ex- térieur soudé à sa base au doigt du milieu, le postérieur le plus souvent long: tous pourvus d'ongles assez longs et cour- bés : genres Oxyrhynque, Oxyrliinchus , Temm.; Onguiculé, Or//ionrx, Temm.; Picucule, Dendrocolaptes, Herm.; Sittine, Xenops, Illig. ; Grimpart, Anahates , Temm.; Ophie, Opetio- Tliynchos , Temm.; Grimpereau , Certliia, Linn.; Guit-guit, Cœreha, Briss.; Colibri, Troc/ui/zs , Temm. ; Souïmanga, A'ecfa- rinia, Illig.; Echelet, Clinialeris, ïenmi. ; Tichodrome, Ticho- droma , Illig.; Huppe, Upupa, Linn.; Promérops, Epimachus , Cuv.; Fléorotaire, Drepanis, Temm.; Philédon, Meliphaga, Lewin. 7.*^ Alcyons, Alcyones. Bec médiocre ou long, pointu, presque quadranguiaire, foiblement arqué ou droit; pieds à tarse très-court; trois doigts devant réunis, un doigt der- rière : genres Guêpier, Merops, Linn.; Martin-pêcheur, -Al^ cedo, Linn.; Martin-chasseur. Dacelo , Leach. 8.'' Chélidons, Chelidones. Bec très-court, très-déprimé, très- large à sa base} mandibule supérieure courbée à sa pointe,- ORN 417 pieds courts, à trois doigts devant , entièrement divisés ou unis à la base par une courte membrane; le doigt de derrière souvent réversible ; ongles très-crochus, ailes longues : genres Hirondelle, Hirundo , Linn.; Martinet, Cjpse/us, lUig.; En- goulevent, Caprimulgus , Linn. g/ Pigeons, Columbœ. Bec médiocre, comprimé: base delà mandibule supérieure couverte d'une peau molle dans la- quelle les narines sont percées ; pointe plus ou moins cour- bée ; pieds à trois doigts devant entièrement divisés , et un doigt derrière: genre Pigeon; Columha , Linn. 10/ Gallinacés, Ga//mre. Bec court, convexe; dans le plus petit nombre des genres, couvert d'une cire; mandibule su- périeure voûtée, courbée depuis sa base ou seulement à la pointe; narines latérales recouvertes d'une membrane voû- tée, nue, ou bien garnie de plumes; pieds à tarse long; trois doigts devant, réunis par une membrane, le doigt de l'arrière s'articulant plus haut sur le tarse, au-dessus des articulations des doigts de devant; rarement trois doigts réu- nis ou divisés, sans doigt postérieur, ou celui-ci très-petit : genres Paon, Pavo, Linn.; Coq, Gallus , Bi-iss. ; Faisan, Pha- sianiis, Linn.; Lophophore, Lophopliorus, Temm. ; Eperou- nier, Poljplectron , Temm.; Dindon, Meleagris, Linn.; Argus, .^rgus, Temm.; Pein tade, JVwmida, Linn.; Paiixi, Prt«.T/,Teinm.; Hocco , Crax , Linn.; Pénélope, Pénélope, Linn,; Tétras, Te- trao , Linn.: Ganga, Pterocles, Temm.; Hétéroclite, Sjrrhap- tes , Illig. ; Perdrix, Perdix , Lath.; Cryptonyx , Cryptonyx, Temm.; Tinamou , Tinamus , Lath.; Turnix , Hemipodius , Temm. 1 1." Alectorides, Alectorides. Bec plus court que la tête ou de la même longueur, robuste, fort dur; mandibule supé- rieure courbée, convexe, voûtée, souvent crochue à la pointe; pieds à tarse long, grêle; trois doigts devant et un derrière ; le doigt postérieur articulé plus haut sur le tarse que ceux de devant : genres Agami, Psophia , Linn.; Ca- riama, Diclioiophus , Ulig. ; Glaréole , Glareola, Briss. ; Kami- chi, Palamedea, Linn.; Chavaria , Chauna, Illig. 1^.*^ CouRELRs , Ciirsores. Bec médiocre ou court; pieds ongs; nus au-dessus du genou ; seulement deux ou trois doigts dirigés en avant; genres Autruche, Struthio , Linn. j 36. 2^ 4i8 ORN Rhca, Rhea, Briss.; Casoar, Casuarius, Briss.; Outarde, Otls, Linn.; Coure-vîte, Cursorius , Lath. i3/ Gralles, Grallatores. Bec de forme variée, le plus sou- vent droit, en cône très-alongé , comprimé, rarement dé- primé ou plat; pieds grêles, longs, plus ou moins nus au- dessus du genou ; trois doigts devant et un derrière, le pos- térieur articulé au niveau de ceux de devant ou plus élevé. — i/* Famille. Seulement trois doigts dirigés en avant, man- quant totalement de pouce : genres Œdicnème, Œdicnemus , Temm.; Sandcrling, Calidris , lUig. ; Falcinelle, Falcinellus , Cuv. iÈchassc , Himanlopus , Briss. ; HuHrier ,Hœinatopus , Linn.; Pluvier, Charadrius , Linn. — 2.* Famille. Toujours trois doigts devant et un derrière ; celui-ci plus ou moins long : genres Vanneau, F"arie//»s , Briss. : Tourne-pierre, Strepsilas , Illig. ; Grue, Grus, Tallas: Courlan, Arainus, Vieill. ; Héron, Ar- dea, Linn. ; Cigogne, Ciconia, Briss.; Bec-ouvert, Anasto- mws , Illig. ; Ombrette, Scopus , Briss.; Flammant , Phanicop- terus, Linn.; Avocette, Kecurvirostra, Linn.; Savacou , Can- croma, Linn.; Spatule, Platalea ^ Linn.; Tantale, Tantalus , Linn. ; Ibis, Ihis , Lacép. ; Courlis, Numenius, Briss.; Bécas- seau, Trhiga, Linn.; Chevalier, Tolanus , Bechst. ; Barge, Limosa, Briss.; Bécasse. Scolopax , Linn.; Rhynchée, Rhjn- clicea, Cuv. ; Caurale, Eurjpyga, Ulig. ; Râle, Rallus , Linn.; Poule d'eau , Gallinula, Briss.; Jacana, Parra, Linn. ; Taléve, Porphfrio , Briss. 14." PiNNATiriiDEs , Pinnatipcdes. Bec médiocre , droit ; man- dibule supérieure un peu courbée à la pointe ; pieds mé- diocres; tarses grêles ou comprimés; trois doigts devant et un derrière; des rudimens de membranes le long des doigts; le doigt postérieur articulé intézùeurement sur le tarse; genres Foulque, Fiilica, Linn.; Grèbe-foulque, Podoa, Ulig.; Fha- larope , Phalaropus, Briss.; Grèbe, Podiceps , Lath. iS.'' Palmipèdes, Palmipèdes. Bec de forme variée; pieds courts, plus ou moins retirés dans l'abdomen; doigts anté- rieurs à moitié garnis de membranes découpées, ou entière- ment réunis par des membranes (dans quelques genres les quatre doigt* sont réunis par une seule membrane); le doigt postérieur ar/iculé intérieurement sur le tarse ou manquant totalement dans quelques genres : genres Coréopse , CoreopsiSy ORN 419 Lath.; Bec-cn- fourreau, Chionis , Forster ; Bec- en- ciseaux , Rhjncops, Linn. ; Hirondelle de mer, Stema , Linn.; Mauve, Larus, Linn.; Stercoraire, Lestris , Illig. ; Péîrel , Proceiiaria, Linn.; Prion, Pachjptila, Illig.; Pélécanoïde, Haladroma, lUig. Albatros, Diomedea , Linn.; Canard, Anas , Linn.; Harle, Mergus, Linn.; Pélican, Pelecanus , Linn.; Cormoran , Carto,. Meyer; Frégate, Tachjpctes , Vieill. ; Fou,Sw/a, Briss. ; An- lîinga, Plotus, Linn. ; Paille-en-queue , PliaeLon, Linn. ; Guil- lemot, Uiia, Briss.; Slarique, Phaleris, Temm. ; Macareux, Mormon, Illig.; Pingouin, Alca, Linn.; Spénisque , Speniscus . Briss.; Manchot, Aptenodjtes , Forst. iC." Inertes, Inertes. Bec de forme différente; corps pro- bablement trapu, couvert de duvet et de plumes à barbes distantes; pieds rétirés dans Pabdomen , à tarse court; trois tloigts dirigés en aA^ant , entièrement divisés jusqu'à la base ; le doigt postérieur court, articulé intérieurement; ongles gros et acérés; ailes impropres au vol : genres Aptéryx, Ap- tetjx, Shaw; Dronte , Didus , Linn.' Dans la première édition de cet ouvrage, l'ordre des omni- vores portoit le nom de Coraces , Coraces ; Tordre des insec- tivores répondoit à celui des Chanteurs, Canori ; l'ordre des Granivores, à celui des Passereaux, Passerini; Tordre des Zy- godactyles, à celui des Grimpeurs, 5cansores; Tordre (nouv.) des Anisodactyles dépendoit aussi de celui des Grimpeurs; les ordres des Alcyons, des Chélidons et des Pigeons étoient les mêmes et portoient les mêmes noms; Tordre des Galli- nacés rt celui des Alectorides étoient réunis sous le nom commun de Gallinacés; Tordre des Coureurs répondoit à un ordre du même nom, auquel étoient joints tous les Gralles de la première famille , c'est-à-dire ceux dépourvus de pouce : Tordre des Gralles contenoit seulement les oiseaux de rivage de la seconde famille, ou ceux qui sont pourvus de trois doigts en avant et d'un pouce en arrière , les ordres des Pinnati- pèdes et des Palmipèdes étoient les mêmes et portoient les mêmes dénominations; enfin, Tordre des Inertes n'cxisloit 1 Les noms d'auteurs cités par M. Tenimiuck ne sont pas toujours ceux des auteurs qui ont institué les genres, et il s'en est donn)S quelques-uns qui ne l,ui appanienneiit pas. 420 ORN point. Ainsi, la différence principale entre ces deux mé- thodes consiste dans la distinction de trois ordres nouveaux: ceux des Anisodactyles, des Alectorides et des Inertes. Le premier, emprunté k M. Cuvicr (les Anisodactyles), qui répond à sa famille des Syndactyles ; le second et le troi- sième tirés de la méthode d'Illiger. Nous terminerons l'exposé des diverses méthodes ornitholo- giqucs par celle que M. l'abbé Ranzani a suivie dans ses Élé- ment de zoologie , publiés à Bologne , il y a quelques années. Le 1." Ordre, celui des Ratiti, comprend les oiseaux à sternum non caréné, tels que l'autruche et le casoar. Tous les autres ont au contraire le sternum garni d'une carène. Le 2.* Ordre, Rampicanti, contient les oiseaux dont les doigts sont opposés deux à deux, ou les grimpeurs. Les oiseaux restans sont partagés d'abord , selon qu'ils ont ou qu'ils n'ont pas les pieds situés à l'équilibre du corps. Ceux qui les ont placés à l'équilibre du corps, se trouvent divisés en quatre ordres ; savoir : 3.* Ordre, Rapaci (Oiseaux de proie): ayant les tarses non comprimés , gros et robustes ; les ongles crochus; la mandibule supérieure recourbée et aiguë. 4.'' Ordre, Galline (Gallinacés) : ayant le tarse non com- primé, gros, robuste; les ongles non crochus; la mandibule supérieure courbée en voûte. 5.*' Ordre, Passeri (Passereaux) : ayant le tarse non com- primé, mince; la jambe toute couverte de plumes; le tarse médiocre ou court. 6." Ordre, Grali.e ( Echassiers ou Oiseaux de rivage): ayant le tarse plus ou moins long, non comprimé, et le bas de la jambe nu. Enfin le 7.' Ordre, celui des Nuotatori (Palmipèdes), contient les oiseaux qui ont les pieds placés très en arrière , hors de l'équilibre du corps, avec le tarse comprimé. La série que nous venons de donner, est celle oîi on est conduit par la méthode analytique; mais le véritable ordre naturel reconnu par M. l'abbé Ranzani, est le suivant : 1. Ratiti; 2. Galline; 3. Rampicanti; 4. Passeri; 5. Rapaci; 6. Gralle; 7. Nuotatori. ORN 421 Nous terminerons ici l'analyse des ouvrages systématiques d'ornithologie : nous avons dû lui donner une certaine ex- tension, parce qu'elle est plus qu'aucune autre partie des études ornithologiques en rapport avec la nature de cet ou- vrage , qui doit avoir pour premier objet l'explication de tous les noms imaginés par les' naturalistes, pour aider à la distinction des oiseaux. Il seroit hors de propos d'analyser ici tous les autres ouvrages qui ont été publiés, soit sur les descriptions des oiseaux particuliers 4 diverses contrées ; soit sur celles des espèces propres à certains genres; soit sur l'anatomie et la physiologie de ces animaux; soit sur leurs mœurs ou leurs habitudes naturelles ; soit enfin sur les usages que Ihomme en l'ait. Nous devrons nous borner à donner dans un catalogue, restreint dans des linntes convenables, la liste des principaux travaux, qui ont été publiés sur ces difTérens sujets, et par les auteurs qui ont le plus de répu- tation. Liste des principaux ouvrages d'ornithologie. Auteurs anciens. AristoT£les, De Ilistoria animalium lib. 9, grœce et latine; T. Gaz» interprète cum versione Jul. Cœs. Scaligeri, 1.^)90; in-fol. — En grec et en françois, traduction de Camus. = Plikius secundus (Gains), Ilistoria mundi, liber decein (de Ifatura açium) : diverses éditions et particuliè- rement ta traduction Françoise de Poinsinet de Sivry. Paris, 1774; 12 vol. iii-4.° Auteurs systématiques ou nomenclateurs modernes. Gesker (Conrad), Historiée avimalium lib. 3: de yivitiTn natura. Ti- giiri , i554; iu-fol. = Joivston (Jenn), Ilistoria naturalis : de yivihiis. Amstelodami , 1657; in-fol. — Thealrum universale omnium animalium , locupletaçit II. Rujsch; tom. 2. Amstelodami , 1667; in-fol. = BEnoaf, Histoire de la nature des oiseaux avec leurs descriptions et naïfs por- traicts retirez du naturel, en 7 livres; par Belou ; in-fol. Paris, i555. = Ulyssis AtDROVAKDi , PhU. ac med. Bononiensis , Ilistoriam natura- lem in gjmnasio hononiensi prujitentis : Ornithologiœ , hoc est, de avibus historiée lib. 13. Francof. , 1610; Bononiœ , 1646; in-folio. — Ejusd. Ornithologiœ tonius aller, lib. 6. Francof., i6io; Bononiœ, 1645. — Ejusd. Ornithologiœ , tomus tertius ac postremus. Francof i6i3; Bo- noniœ, 1637. = F. WiLLUGHRY, Ornithologiœ lib. 3; recognovit , diges, sit , supplevit J. Rayus. Londini , 1676; in-fol., p. 441 , tab. œneœ 77. = J_ Rayus, Sfnopsis methodica avium. Londini, i7i3; in-S.", p. 198, t. œn. 2, 4.23 ORN =: L'Histoire naturelle eclaircie dans yine j2.- — Ejusd. Index ornithologicus. London , 1790; 2 vol. 10-4." = J. A. ScoPOLi , Introdiictio ad historiam naturalem; i vol. in-Ô.** Pragœ , 1777- ^= ScHiEFFER, FAementa ornithologica ; in-4.°, 6g.; i774- = G. CuviER, Tableau élémentaire do l'histoire naturelle des aniniaus; in-S."; «798. — Ejusd. Règne animal; 4 vol. in-S."; 1817. =^ Mauduyt, Partie ornithologique de l'Encyclopédie, teruiiuée par M. Vieillot. =•■ Lacépède , Cours fait au muséum d'hist. nat. en 1799; in-4." = C. Do- MÉRiL, Zoologie analytique. Paris, in-S."; 1806. = Illiger, Prodromus systematis mammalium et avium; 1 vol. in-8.° Berolini, 1811. = Shaw et Stephehs, General zoology ; 10 vol. Londres, 1817. = Temmtnck , Manuel d'ornithologie, 1.'^ édition; 1 vol. in-8.° Aiusterdam, i8i5. := Ejusd. 2.." édition; 2 vol. in-S."; Paris, 1820. = P. Vieillot, Analyse 4'anc nouvelle ornithologie élémentaire , faisant partie du Nouveau Dic- tionnaire d'histoire natur- lie; 2.' édition, 1818 : au mot Ornithologie. = PtcoT-LAPEYROrsE, Table méthodique des mammifères et des oiseaux; 1 vol. in-8.° de 64 pages; 1799 = T. M. Daudik, Traité élémentaire d'ornithologie, ou histoire naturelle des oiseaux, tomes i et 2. =: Gé- ra rdin , Tableau élémentaire d'ornitViologic ; 2 vol. in-8.° et un atlas , etc- Auteurs de Monographies. Oliwa, Histoire d'une quarantaine d'oiseaux, f^n italien ; 1684. = F. Levaillamt, Histoire naturelle des Perroquets; 2 vol. in -4.° et in- fol., fig. col. Paris, 1801. — Ejusd- Histoire naturelle des Oiseaux de paradis et des RoUiers, suivie de celle des Toucans et des Barbus; 2 vol. grand in-fol. , fig. col. Paris, 1806. = L. P. Vieillot, Histoire na-« turelle des plus beaux oiseaux chanteurs de la zone torride; i vol. in- fol.; i8o5. = Eléazak Albin, ^ natural hislory of english Song-hirds. London, i75>j; in -8.° =■■ C. J. Temminck, Histoire naturelle générale des Pigeons et des Gallinacés; 3 vol. in -8." Amsterdam et Paris. — La partie des Pigeons, avec fig. de Mad.^Knip; 1 vol. in-fol. Paris. ^=: Histoire des oiseaux dorés ou à reflets métalliques, avec des figures en couleur, par Aubebert , et continué par L. P. Vieillot; in-4." et in-fol. Paris, 1800. = A. G. Desmarest, Histoire naturelle des Tangaras, des ORN 4^5 Manakius et des Todiers, in-folio, fig. col. de Mad/ Knip ; i8o5. = F. M. Daudin, Observations sur les oiseaux rangés dans le genre Tan- gara , avec la description d'une espèce nouvelle, trouvée en Afrique; Ann. du mus., f. i .*''', p. 148. • — Fjusd. Description de la Pie-grièche à gorge rouge, et notice sur la famille des Colluricns, des Mouclicrolles et des Tourdes; Ann. du mus., tom. i. = H. Kuhl, Conspectus psitta- corum; cutn specitrum definitionihus , novarum descriptionibus , sjnonjmis et circa palriam singularum naturalem adversariis , tuljecto indice Jiiuseo- ruui , ubi carum artiftciosœ exiiviœ servantur ; JVov. act. Acad. Cas. Leop. Caiol., tow- iO,pars 1." Auteurs ayant décrit et figuré des espèces de fous les genres et de tontes les familles. E. Ai.BiK , A Natural of Birds ; 3 vol. in-4.°, pi. col. 3o6. London , 1731 , 1784, 1708. =: G. Edwards , Natural history of Birds; 4 vol. in-4.°, fig. col. = A. Sparmakk , Muséum carlsonianum : Novas et selectas aves exhibens; 4 cahiers petit in-fol. Stockholm, 1786 et années suivantes. = Jacqlin, Matériaux pour l'Histoire des oiseaux; 1 volume in-4.°, fig. Vienne, 1784. = H. Kuhl, Bujfonii et Dauhentonil fguraruin avium €oloraloruin uonn'na sjstematica. Groningie , ia-4.°, 1820. = G. L. Leclerc comte de Buffon, et Daubekton , Planches enluminées au nombre de 1008. = B. Merrem , Avium rariorum et minus cognitarum icônes et descriptiones ; 4 cah. in-4.° Leipzig, 1789. = A. Seba, Locu- plelissimi rerum naturaliuni thesauri; tom. 1 et 2. Amsterdam, x665. = Muséum yFormianum. ■■= Muséum Beslerianuni. =^ P. Bnovrpf, New illustrations of zoologj; 1 vol. in-4.° London , 1776. = G. Shaw , Na- turatists miscellavf. London, 1789 et suiv.; in-3.°, fig- col. — Et la suite de cet ouvrage en 3 volumes, par le docteur Leach. ;= E. DoNOVA^, The naturalists repository , or monthly miscellany ofexotic natural historjr ; cah. 1 - !g, in-8.°, fig. color. = Nouveau recueil de plancTies coloriées d'oiseaux pour servir de suite et de complément aux planches enluminées de Buffon, par MM. Temmikck et Meiffrek-Ladgier ;in-4.", fig. col., 56 cah. ; 1820 - i8a5. =^ Vieillot, Galerie des oiseaux rares ou non encore décrits du Muséum d'histoire naturelle, avec des figures de P« Oudart.; in-4.°, 46 cahiers. Paris, 1820 - 1825. = C. J. Tewmihck, Des- cription de quelques espèces d'oiseaux des genres Pigeons et Perroquets du Muséum de la Société linnéennc de Londres; Trans. linn. Soc, tom. i3, x." partie, pag. 107. 1 On pourroit placer ici l'indication dune foule de descriptions isolées d'oiseaux de difi'érens genres , renfermées dans les collections académiques ; mais ce seroit entrer dans un détail Irojj minutieux. Nous nous bornerons conséijuemmeut à renvoyer pour cet objet au Catalogue de la bibliothèque de M. Banks , qui renferme un grand nombre de Titres, de Blémoires ou de Dissertations de cette sorte. 4=4 ORN Auteurs topographes ou voyas;eurs. Amérique: G. MAnccRAVE de Liebstadt, Historiœ reiiim iiaturaliutn Bra.uliœ lih. 3, in-folio. Leyde et Amslelod. , 1648. = Fernande/ ou Herwaindez, Nova plantartim , animalium et mineralitnn viexicanorum historia; in fol. Bojnœ , 1 65 1 . = J. de Laet, Npvus orhis . seu descrip- tiones Indice occîdentalis , lih. 18. Lejde , i633; i vol. ia-fol. = J. E. NiERENDERG, Histoviu natuvalis maxime peregrina , lih. 16 dislinrta^ Antverpiœ, i633; in-fol. = H. Sloane. Voyage to the islands Modéra, Barhados , Metes , S. Chrisioyhers and Jamaica ; 2 vol. in-fol. London , 1707- 1727, avec des planclies. = Barrkre, Essai sur l'histoire natu- relle de la France équinoxi.ile ; 1 vol. in-12; 1741. = M. Catesby , T^e natnral hislory of Carolina , Florida and Bahama island.t; 2 vol. in-fol., et appendices. London, lySi - 1743, avec 220 pi. col. = P. Browne, The civil and natural histoij of Jamaica ; 1 vol. in-folio. London, 1766. = MoDKA , Essai sur l'histoire naturelle du Chili, publié en italien; traduit en françois par Cruvel; 1 vol. in -8." Paris, 1789. = L. P. Vieillot, Histoire naturelle des oiseaux de l'Amérique septentrionale; 2 vol. in-fol., fig. col. Paris, 1807 (ouvrage reste incomplet). = Wilson, American ornithology , or natural history of the Birds of the United Mates; 7 vol. in-4.°, figures col. = Charles Bokai-arte , Remarques sur l'ornithologie de ^Vilson dans le Journal de l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie; années 1824 et i825. := F. d'Azara , Précis pour 1 histoire naturelle des oiseaux du Paraguay et de Rio de la Plata . traduit en françois par Sokiviki. = De Hujiboldt, Observations zoolo- giqucs; 2 vol. in-4.'' = Prince Maximilien de Neuwied , Description des animaux recueillis au Brésil; 1824, in-folio, figures. Afrique: F. Levaillakt, Histoire naturelle des oiseaux d'Afijque ; 5 vol. in-fol., fig. col. Paris, 1799 et années suivantes. — Ejusd. Pre- mier et deuxième vojages en Afrique; 1790- 1795. = Sokkerat, Des- cription de deux pigeons et d'une mésange du cap de Bonne-Espérance : Jùurn. de phjs. , toni. 4, pag. 466. = R. L. Despoimaiines , Mémoire sur quelques nouvelles espèces d'oiseaux des côte': de Barbarie : Mém. de l'A^ad. des se. de Paris; 1787, p. 496. =: P. E. Isert, Description du niusophage violet : Journal de physique, tom. 34, p. 458. = Bruce, Voyage en Abyssinie et aux sources du Nil; trad. franc.; 5 vol. in-4.° Paris, 1790. = J. C. Savigky, Mémoire sur les ciseaux de l'Egypte dans le grand ouvrage publié par le gouvernement impérial. — Ejusd. His- toire naturelle et mythologique de l'ibis; in-S.", i8o5. = G. Cuvier, Mémoire sur l'ibis des Égyptiens: Ann. du mus. Nour ELLE- Hollande : A. Phillip , The Fojage of governor Phillip to Botany-laj , par un anonyme. London, 1789; in.4.°, avec 55 planches coloriées : la partie d'histoire naturelle étant de Lathaîi. = J. "White , Journal of a voyage to New-Southwales ; 1 vol. in-4.'' London, 1790; avec 65 pi.: la partie zoologique paroissant avoir été rédigée par Hckter. = ORN 4=5 LABnaARBiÈRE , Voyage d'Entrecasteaux à la rrclierche de Lapérouse ; jn-^." = Shaw, Zoology of New-HoUand. London , 1794. = Quoy et Gaimard, Partie zoologique du voyage du capitaine Freyciucl ; in-4.°, fig. in-fol. color. Paris, 1825. IxDfs et Archipel des In des : J. Boktuis, Historiée naturalis et mediciK Jndice orientalis lib. 6. = Sonnerat , Premier voyage à la IVouvelle-Guinée ; 1 vol. in-4.'^, avec 120 pi. Paris, i77tJ- — Ejusdcm Deuxième voyage aux Indes orientales et à la Chine , depuis 1774 jus- qu'en 1781. Paris, 1782; 2 vol. \n-.\.° , avec 140 planches. — (Lu troi- sième voyage, encore inédit, doit être publié.) = HoRsriEDD, Arran- gement systématique et description des oiseaux de l'ile de Java; Trans. of Linn. Soc, tom. i3,part. 1.'", pag. i33. — Ejusdeni Zoo/o^/ca/ ;e- searches in Java and the neighbouring islands , ou Recherches zoologiques sur Java et 1rs îles voisines; in-4.°, fîg. col., 8 cahiers. EunoPE : Brehme, Lehrhuch der Naturgeschichle aller Eurojjiiischen ï'ogel , ou Histoire naturelle des oiseaux d'Europe; 2 vol. in-8.° Jéna. Russie: P. S. Pallas, Spicilegia zoolngica ; 14 cah. in- 4." lîerlin , 1767- 1780. — Ejusd. Voyages dans plusieurs provinces de 1 empire de Russie; trad. franc.; 8 vol. avec un allas. Paris, 1793. Suède: C. LiNiviEBS, Faiina suecica; 1 vol. in-S." : Première édition, 174'^. = Retzius, Fauna suecica; 18... = P. G. Tekgmalin, Ornitho- logiskii ^Inmiirkningar , gjordevid. almare-stùk i Uptand. ; F'ctensk. yicad. Handliiig, 1783, pag. 43 - 55. := S. Oomaniv , Spécimen ornithologiœ JVernsdoensis nov. act. Soc. TJps. ; vol. 5, pages 5o-84. = J. M. G. Beseke, Beytrtige sur Katurgeschichte der f'^ogel Kurlands , ou Maté- riaux pour riiistoire des oiseaux de la Courlaiide. = ISiLsoji , Oniilho- logia suecica. Pkussz : ScuwERCKFELD, Theorio-tropheum Silesiœ , in quo animalium hoc est tjuadrupëdum , reptilium , aviiim , etc., natura , vis et usas, lib. 6. Ligniciœ , i6o3; in-4.° = F. S. hocK, Preussiche Ornithologie. N'a- turforscher , 8, 9, 12, i3, 17/^5 Stiick- Dan.\emarck : M. T. Brunkich, Ornithologia borealis. Hafniœ, 176.',; in-8." = J. D. Petersen, p'erzeichniss Baltischer Fogel , aile auf Chris- tiansoc geschossen , zubereitet und ausgestopft. ^Itona, 1766; in-4.° = H. Strom , Om et par rare fugle norske. J^idensk. selsk. skrift. 5 Deel. , pag. 539. ^LLEMAC^-F : F. E. BRic[iMAiNT\ , Avcs sjlvie Hercjnicœ ; epistola iti- neraria 17, 2, p. 143 - 1(^2. — Ejusd. Aves in Germania obviée; epist. 18, p. 163 - 174. ^ J. H. ZoRN, Epistola de avibus Germaniœ , pra'Sertivi srlvœ Hercynicce. Pappenheim, 174"). = J. G. Schneider, Physiologische und litterarische Bemerkungen aus der Naturgeschichte dcr cinhei:iiischen F6gel. Leipzig. Magaz., 1786; pag. 460 - 5o3. = B. S. IVau , Bejtràge zur niihern Kentniss der Naturgeschichte einheimischer Fogel. Naiur- forscher , 2btes Stiick, p. 7. = J. M. Bechstt-.i>' , Cumeintiiitzige Natur- 42G ORN geschichte Deuischlands. — Ejusd. Naturgeschichle der Fàgel Deutsch- laiids. = Meyer et Wolf , Taschenhuch der deutschen f'ôgelkunde (Almanach des oiseaux d'Allemagne). — Eorumdcm A'alurgcschichte der Fogel Deutschlands. = Meïer, Kurze Beschnihung der Fôgel Lief- iind Esthlands. = J. L. Frisch , Forsteilting der fogel in Deutsch- land. = Naumakk, Beschreihung und Forstellung aller iFald- , Feld- und TVasservogel in Anhalt.-=^ L. Brehme et C. Schilling, Bejtràge sur f'ôgelkunde , etc. (Mémoire pour servir à la connoissancc des oi- seaux, ou Description détaillée de plusieurs oiseaux nouvellement dé- couverts et d'un grand nombre d'oist;aux rares de l'Alltmague ) ; 3 vol. in-0.° Neustadt. = BoiÉ, Ornithologische Bej'tréige , etc., ou Mémoire pour servir à l'ornithologie de l'Allemagne. Riel, in-8.°, 1822. P^rs-Bjs : C. Ngsemaivk et C. Sept, Kederlandsche Vogelen, ou His- toire des oiseaux des Pays-Bas. Amsterd., 1770 et années suiv. ; in-fol., fig. (les deux derniers volumes sont de Uouiïuyk). = G. N. Heerrems, Aves Frisicœ {alauda , loxia, pica , hirundo , anser j régulas , coturnix , Jlurnuf, turdus , merula), carminé descriptœ; in-3.° Rotterodami , 1787. G rah de-Bretagne : J. Ray, A Catalogue of english Birds , in hîs collection of english words not generallj used. London, 1(374. — Ejusd. Catalogus avium britannicorum in IVillnghhY's Ornithologf , p. 21 - 28. = M. Ttjkstall , Ornithologia britannica , seu Aviinn britannicarum catalogus , sermone latino , anglico et gallico redditus. London , 1771; in-folio. =r T. Penkant, British zoologj; in-4.°, 2 vol. = Latuam , A List of the Birds of Great -Brilain , in lus Synopsis of Birds ; Suppl. , p. 281 -298. = YV. Lewin , The Birds of Greal-Britain , with Iheir eggs cccuratclr fgitrcd. London, 1789; 7 vol. in-4.° = W. Borlase , The natural history of Cornwall. Oxford, 1758; in-folio. = R. Sibbald, Scotia illustrata , sive Prodmmus hisloriœ naturalis , etc. Edinburgh , 1684, in-fol. = E. DoHovAN, The natural history of british Birds; lo vol. grand in-S.", avec un grand nombre de planches; 1793- 1816. = P. J. Sei.by , Illustrations of bi itish Ornithplogf , etc., ou Explication de l'ornithologie britanniciui- ; in-fol., fig. London, i823. Terres polaires: Peanakt, Arctic zoulogy ; iu-4.", 2 vol. = J. Akuerson, Histoire naturelle de l'Islande, du Groenland, etc.; 2 vol. /n-8." Paris, 1760. = Faber, Prodramus der Isliindischen Ornithologie. ," Copenhague , 1822. France : P. Barrère, Ornithologiœ spécimen novum , sive séries avium in Buscinone , Pyrenœis montibus , atque in Gallia œquinoctinali obser- 'vatarurn, in classes, gênera et species nova methodo digesta. Perpi- niani , 1745-, petit in-4.° = S. Gerardin de Mirecourt, anci'eh cha- noine du noble et insigne chapitre de Poussay, etc.; Tableau élémen- taire d'ornithologie, ou Histoire naturelle des oiseau'c que l'on rencontre communément en Friince , etc.; 2 vol. in-8.°, et un aths in-^."; 1."* édition, i8o6; 2.' édition, 1822. ^= Faune frauçoise, partie ornitholo- ORN 427 gique; par M. Vieillot; 3 cahiers 783. = J. G. Schneider, Bemerkungen iiber einige yôgel ziir Auf kUirung ihres allgemcincn Korperbaues. Leipzig. Magaz. , 1786; p. zfGo. = A. 1ÎALLER, De cerehro avium et piscium , latine et belgice ; V cr- liandet. van de Maatsch. te Harlem. 10 Deets. — Latine in ejus oper. anatom. = Serres, Analoniie du cerveau; 1 vol.. 1825, avec pi. = A, Desbioli.iks, Roclierches sur le système cérébro-spinal des mammi- fères, des oiseaux, des reptiles et des poissons; 2 vol., i325. = A. Galvaki , de f'^otalilium aure. Comrnetit. instituti Bonon. ; tom. 6, pag. 420. = F. P. DU Petit, Mémoire sur plusieurs découvertes faites dans les yeux de l'homme, des animaux à quatre pieds, des oiseaux et des poissons: Mém. ac. se. Parjs , 1726. — Ejusdem Mémoire sur le cris- tallin des mêmes animaux. Mém. ac. se. Paris, 1726. — Ejusd. Des- cription aualomique de l'œil du coq-d'Inde et du hibou : Mém. ac. se. ORN 429 Paris, l'-BS et 1736. = P- Smith, Observations on tlie structure of the ères of birds : Philos. Trayis. i 1795. == E. Geoffroy Sairt - Hilaire , du Sjstùnie dentaire des oiseaux sous le point de vue de la compositioa et de la détermination de chaque sorte de ses parties, embrassant sous de nouveaux rapports les principaux fails de l'organisation dtiuaiie cliei riiomnie; in-8.°, iSa.i- = J. G. Sommer, de Singulari animalium vola- iiliurn digestione : Eph. ac. nat. car.; Dec. 3, An. 5 - 6. = U. A. F. DE PiÉAUMUR, sur la Digestion des oiseaux: Mém. ac. se; 17.^2. = J. C. Peyebus, Anatome ventriculi gullinacei , in ejus Parergis anai.imicis : Edit. genev.; i6ai. = F. D. Hérissaint, sur les Organes de la digesii.n du Coucou : Mém. ac. se. Paris, 175?.. = Yauquet.iiv , Mémoire sur la nature des excrémcns des poules et des coquilles de leurs reufs, com- parés avec la nourriture qu'elles prennent : Bull. soc. philom., tom. i, n.°2i. = G. Harvel's, Exercitationes de generatione animalium. Lond., j65i. = N. Stemow, de Fitelli in intestina jjulli transilu. Uajj'niœ , 1664; in-.',.° = M. 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Hcnteb, The stute of an egg on the fourth day of incubation. = L'Éveillé, Observations ana- tomiques faites sur le poulet, considéré dans l'état de fœtus : Bull. soc. philom., tom. 1, n.° 22. — Ejusdevi Mémoire sur les membranos qui enveloppent le poulet. = Vicq-d'Azyr, Mémoire sur la manière dont le jaune se comporte dans le ventre du poulet nouvellement éclos : Bull. soc. philom., tom. 1 , p. 5o. = Parueh, Développement du poulet. = E. Geoffroy Saikt-Hilaiue, Mémoire sur les organes sexuels et sur les produits de la génération des poules dont on a suspendu la ponte en fermant l'oviduclus : Mém. du mus., tom. 9. — Ejusd. Considérations générales sur les organes sexuels des animaux à grande respiration et circulation : Mém. du mus., tom. 9. — Ejusd. Composition des appa- reils génitaux urinaires et intestinaux , à leurs points de rencontre dans l'autruche et dans le casoar : Mém. du mus., tom 9. — Ejusd. Organes sexuels de la poule, premier Mémoire; formation et rapports des deux oviductus : Mém. du mus., tom. 10. = G. Zinakisi , Belle Uova e dei nidi degli ucelli; in-/,." Fenezia , 1737; tab. 22. = G. W. Sïeller , Observationes quœdam nidos et ova avium concernentes : Nov. comm. Acad. Petrop.. tom. 4. = J. T. Klein, Ova avium plurimarum deli- 43o ORÎV neata; pag. 36, tah. csneie z\. Leipzig, 176Ô; in-4." =: H. Sakbïr, Eeobachtetes Gewicht einiger f-'ogel-Eret . Natuiforscher , \/^tes Stuck. = J. E. GuETTABD , sur dcs OEufs monstrueux de poules ordinaires, et par occasion sur ks œufs en général : Mém. , tom. 5, pag. 33i. = Lewin , cité plus haut parmi les ornithologistes descripteurs: ORufs décrits et figurés dans son Histoire naturelle des oiseaux de la Grande- Bretagne. = J. C. Lapiiure, Mémoire sur les œufs des oiseaux, inséré dans l'édition des OKuvres de Buffon , par Sonnini , tom. 60, pag. .^3 et suivantes. = Schirz, Description des oiîufs des oiseaux; i .'^'' fascicule- = Descriptions nombreuses d'œ'ufs monstrueux, par Lidbeck, Polisius, SCIIACHT, FoSSIER , ROMMEI, , LoCIlKER, J. M. llOFFMARN, FrAKCXJS DE FrANKF- INEALI, GKAfr, C. F. WOLF, BûIIW, DëSCHAMPS, MoQU IN-TakDOS , etc. =: J. Mayep. , Einige Anmeikungen iiher die Electricitiit der y'ogel. Ahhandl. eimr P/ivatgesellsch. in Bohmen; :>ter Band , p. 82. = J. V. Hartmainr, de Electriciiate plumée Psittaci notata quœdum nov. act. Acad. liai, citr., tom. 4. = J. D. Gejerus, De Nido Ualcj oiiis : Eph. ac. nat. cur. decus 2, ann. 8. = Bkuckmamn, De JVido Liiiariœ avis: Epist. itineraria .^- = Deslakdes, Eclaircissement sur les oiseaux de nier, dans son Recueil de traités de physique et d'histoire naturelle, pag. 197. =^ J. L. Frisch, De Nido Chlorionis , sive Turdi luiei miscelt. Berolini , tom. 7. = J. E. GuETTARD, Sur Ics iiids des oiseaux : Mém., toai. tj, pag. 324. = Savi , De JSido di Beccamoschina : Giorii. de lilteiati; 1824. = J. G. Swalba- ciL's, Dissertatio de Ciconiis , Gruibus et Hirundinihus , fjuo exeuntc tes- tate ahvolent et uhi hjevitnt. Spirœ , i63o; in-4.'' = D. Fociws , Dissei- iatio de Cicuniarum hibernaculis : resp. Chr. Litzow. Hafniœ , 1692; în-4.''= "W. Derhaw , Leltur concerning the migration ofbirds. Philosoph. transact. , vol. 44, n." 483. =:; J. T. Kleik, Quœnam aves erraticœ , rjuce migratorice? denique itbinam nonnullce in specie Hirundines et Ciconiœ hybernent? Prodromi hislorite avium, pag. 154. r= C LiKWiEUs, Disser- tatio, Migrationes avium; resp. C. D. Ekmarck. Upsaliœ , 17.^)7; in-4."j et Amœnit. academ. , vol. 4. = Godeiieu de Riville, Sur le Passage des oiseaux : Mém. étrang. de l'Acad. des se. de Paris, tom. 3. = J. Lèche, LJtdrag af \i. ars meteorologiska observationer , Gjorda i jibo : Nagia fytt-joglars ankomst. Vetensk. Acad. 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Trans- of Linn. societj ; vol. i. = Jekner, sur la Migration des oiseaux : Philos, trans., vol. 78, et Jourii. de phys., tom. 38, et Traus. pliilos., 1824, part. 1.", pag. 11. = J. Blackwai.i,, Tables des différentes espèces d'oiseaux de pi.ssage, observés aux envirovis de Man- cliester : Mem. of the litl. and Philos. Soc. vf Manchester ; 1O24. yluATOMJ E SPÉCIALE DE QUELQUES OlSl.AUX : O. BORRICHIUS , ^ifjuiloi anatome. A et. Ilafn. , iGji.^ N- STEjiOK, Historia vmsculorum lUjuiUe. = .1. DE MuBALTO , MHvus cxinninatus : Eph. act. nat. ciir,, decas 2. =1 E. KoEMG , de Hoctuce anatome : Eph. ac nat. cur., dec. 2. = O. Jacob, Anatome Psitiaci : Act. Hafn. , 1673. = R. "Waller, Observations in the dissection of a l-'aroquet : Phil. trans. ; vol. 18, n." 211. = GEorFROY Saikt-Hilaibe, Sur les Ap];aieils de la déglutilion et du goût dans les ariis indiens ou perrixjuels niicroglosses : ]\léni. du mus., toni. 10. = O. Jacob, Linguœ Pici Martii structura mirali.'is : Act. fJafn.; vol. 5, p. 249, = J.Mery, Observations sur les niouvcnicns de la langue du Pivert: Mém.ac.sc. Par., 1709.= Pi. Wai^j^l»., A Description ofche JJ^oodpecser's Tongue : Philos. Trans.; vol. 29, n.° 35o. =: G. W. "M'edel , Cjgui sterni Anatomia : Eph. ac. nat. cur., dec. 1 , ann. 2. = M. B. Vai.er- Tiivi , Anatome Claugulœ ; Eph. act. cur. nat., cent. 9 ef 1 o. ::=: J. Merv Observations sur la peau du Pélican : Méai. ac. se. Paris, 1693 ; p. 177; 1666- 1699, '^o™- "^5 pag. 433. = L. Strauss, Disserlatio de Ciconia; resp. 3. D.Strauss, Falentini Amphith. zootom. ; pars 2, pag. 52. = O. Jacoe , Anatome Ciconiœ : Act. Hafn., vol. 5', pag. 247. = G. C. Schel- HAMMER, Ciconiœ Anatome : Eph. act. nat. cur., dec. 2, ann. 6, p. 206. = B. DuMiRiL, Mémoire sur une espèce d'articulation dans laquelle le mouvement des os s'exécute à l'aide d'un ressort : Bull. Soc. pliil. , tom. 2, n.° 25 , an 7. = J. A. Limpkecht , Ciconiœ Anatome : Eph. act. nat. cur., cent. 5 et 6. = J. de Muralto, Anatome Ardeœ : Eph. act. nat. cur., dec. 2, ann. 5. = Ejusd. , Ardea stellaris examinata : ihid. , dec. 2 , ann. 2. = M. B. Vat.emïiki , Anatome Ardeœ stellaris : Act. acad. curios., vol. i , p. 284. =: E. Bkoww, An Account of the dissection ofan astridge , Hooke's Philosop- , collect., n." 5. = J. Rakby, Some ob- servations made in an Ostrich : Philos. Trans., vol. 33, n." 386, et vol. 36, n.°4i3. = G. Warrew, Observations upon Ihe dissection Ostrich: ibid, vol. 34, n.° 394. = A. Vallisnieri, Notomia dello Struzzo in ejus opère, tom. ] , pag. 239. = Merrem , Description dun squeL-tte de Casoar , avec des planclifs : Abhnndl. der konigl. Acad. der TJ'issensch. in Berlin, i8i6, pug. 179. = Kkox , Observations sur la structure ana- tomique du Casoar de la INouvello - Hollande : Mem. Jferner. Soc. = C Barthomh, Paçonis Anatom. : Act. Hafn., 1673; pag. 288. = J. Ray, Observatio anatomica in Gallina montana {Tetrao Urogallus) . 43:^ ORN Phil. Trans. , vol. aS , ti." 307. = O. Boirichius, u4naiome Columbœ : Act. Hafn. , 1671; pag. i85. = Anon. , Observations sur la génération des canards: Bull. Soc. pliil., toin. i , pag. 57. Ouvrages ayant pour objet la préparation des oiseaux conservés dans les cabinets. Mauduyt, sur la Manière de conserver les animaux dessécliés : .Icuni. de pliTs., toni. 2 et tom. 4. = J. A. Chaptai. , Lettre contenant un pro- cédé pour préparer des oiseaux , de petits quadrupèdes et autn s ai'.i- niaux, par le nioj'en de l'élher : Journ. de phys. , loni. 27. = 31aîv£sse, Traité sur la manière d'empailler et de conserver les animaux, les pel- leteries et les laines; in-12. Paris, 1787. = P. Pikel, Mémoire sur les moyens de préparer et de conserver les quadrupèdes et les oiseaux des- tinés à former des collections d'histoire naturelle : Journ. de physique , tom. 3ç). = DuiREsKE, article Taxidermie des deux éditions du Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle de Déterville. ::;= S. Gérardiiv , Pré- paration des oiseaux, dans son Traité élémentaire d'ornithologie. = HiftoN , l'Art d'empailler les oiseaux; 1 vol. in-S." Ici nous arrêterons cette liste bien longue , mais encore bien incomplète des travaux des naturalistes et des anato- mistes , sur les animaux de la classe des oiseaux. Ce Dic- tionnaire ne renfermant aucun article d'économie rurale, nous avons cru pouvoir nous dispenser de citer les traités spéciaux qui ont pour objet l'éducation des volailles domes- tiques et les soins qu'il faut prendre pour en améliorer les races. Nous avons pensé également qu'il n'entroit pas dans notre sujet d'indiquer les ouvrages sur la fauconnerie, sur l'avi- ceptologie, ainsi que ceux sur les oiseaux de volière. Enfin, nous aurions dû terminer l'article Ornithologie par l'expli- cation des termes employés dans les descriptions des oiseaux ; mais ils sont déjà en partie définis aux mots Ailes , Bec , Cire , Cou, Doigts, Eperon, Hvvve, Jambes, Langue, Onxi.es, etc.; et nous ferions un double emploi si nous les rapportions ici : aussi pour ne pas nous écarter de la marche adoptée, croyons- nous devoir nous borner à renvoyer , pour ceux de ces termes qui n'ont pas encore été expliqués, aux mots Pieds, Plumes, Queue, Rectrices , Rémiges, Tarse, Tectrices , Tête, etc. ( Desm. ) ORNITHOPE, Ornithopus,Lmn.(Bot.) Genre de plantes di- cotylédones polypétales, de la famille des papilionacées , Juss. , et de la diadelphie déaandrie , Linn., qui a pour principaux ORN 433 caractères : Un calice tiibulé, à cinq dents presque égales, une corolle papiliouacée, à étendard presque en cœur, de la lon- gueur des ailes, et à carène très-petite; dix étamines diadel- phes ; un ovaire supère , linéaire , surmonté d'un style sétacé , montant , à stigmate simple ; un légume arqué, partagé en ar- ticulations , contenant chacune une graine. Les ornithopes sont de petites plantes herbacées, ordinai- rement annuelles, dont les feuilles sont alternes, ailées avec impaire, et dont les fleurs sont disposées en petites têtes por- tées sur des pédoncules axillaires. On en connoit une dixaine d'espèces, tant indigènes qu'exotiques. Ces plantes n'ayant que peu ou point d'intérêt par leurs propriétés, nous ne ci- terons que les trois suivantes : Ornithope délicat, vulgairement Pied d'oiseau : Oraitho- piis perpusillus , Linn., Spec. , 1049; ^'* Dan., t. j3o. Sa ra- cine est fibreuse, menue; elle produit une ou plusieurs tiges légèrement velues, hautes de quatre à six pouces, un peu couchées à leur base; garnies de feuilles composées de quinze à dix-neuf folioles ovales-arrondies, très-petites, pubescentes. Les fleurs, mêlées de rouge et de blanc, sont portées, deux à quatre ensemble au sommet d'un pédoncule aussi long que les feuilles; il leur succède des gousses grêles, cylindriques, très-légèrement comprimées, deux fois plus longues que la bractée, qui est à leur base. Cette plante est commune dans les lieux sablonneux en France et en Europe. On la cultive en Portugal sous le nom âe serradilla, pour faire des pâturages • artificiels , dans les endroits arides et sablonneux. On dit que par la culture elle peut s'élever à plus d'un pied de hauteur. Ornithope comprimé; Ornithopus compressus; Linn., Spec, io4g. La même racine produit ordinairement plusieurs tiges légèrement velues, un peu couchées à leur base, ensuite re- dressées, hautes de six à dix pouces, garnies de feuilles ai- lées, composées de vingt-cinq à trente-une folioles ovales, velues. Les fleurs sont jaunes, disposées, deux à quatre en- semble , en petites têtes portées sur des pédoncules souvent plus courts que les feuilles et munis d'une bractée ailée. Les fruits sont des gousses un peu comprimées, longues d'envi- ron un pouce, courbées en faux et légèrement velues. Cette 36. 28 454 ORN esjièce croît dans le Midi de la France, en Italie, en Espagne, en Barbarie , etc. Ornithope trifolié : Ornithopus scorpioides , Linn. , Spec. , 3049; Cavan., Je, 1 , p. 26, t. Sy. Les tiges de cette espèce sont droites, glabres, hautes de six à huit pouces, garnies de feuilles glabres, composées de trois folioles, dont les deux latérales sont petites, sessiles, et la moyenne beaucoup plus grande, ovoïde et pétiolée. Les fleurs sont jaunes, réunies deux à cinq en de petites têtes portées sur des pédoncules plus courts que les feuilles et dépourvus de bractée. Les gousses sont cylindriques, glabres, arquées. Cette plante croit dans les champs du Midi de la France et de FEurope. Ses feuilles, écrasées et appliquées sur la peau , lirritent à la manière des vésicans. (L. D. ) ORNITHOPODIUM. (Bot.) Ce nom d'un genre de plantes légumineuses, cité par les anciens et adopté par Tournefort, a été abrégé par Linnaeus, qui le nomme ornithopus. Dodoëns donnoit encore ce nom ancien à une plante que C. Bauhiii nomme sccuridaca, et Fetivcr à Vheâjsarum nummulerifolium, (J.) ORNITHOPTERIS. {Bot.) Ce genre de fougères, établi par Bernhardi, est le même que FAnemia (voyez ce mot) de Swartz et Willdenow : les osmunda adiantifolia , Linn., et hirsuta, Linn., sont les types de ce genre. (Lem.) ORNITHORHYNQUE, Omithorhfnchus '. (Mamm.) Genre de mammifères, ou du moins. d'animaux considérés comme tels d'après Fensemble de leurs caractères anatomiques et extérieurs, fondé par M. Blumenbach en i8o5, dans son Ma- nuel d'histoire naturelle et adopté depuis par tous les natu- ralistes , quoique Shaw {Gêner, zool.) en ait arbitrairement changé le nom en celui de plalypus. La désignation employée pour ce genre indique le carac- tère le plus remarquable des animaux qu'il renferme et qui consiste dans la forme du museau, presque absolument sem- blable à un bec de canard. 1 Dans cet article nous décrirons non -seulcuient les ornithorh ja- ques, mais encore les échidnés, qui composent la famille des mono- trèmes , et nous exposerons aussi les caractères de cette famille. ORN 435 Plus tard, en 1792 , Shaw décrivit et figura sous le nom fie yorcupine opossum un autre animal, fort différent en ap- parence de l'ornithorhynque de M. Blumenbach , par son corps couvert de piquans très-robusles, au lieu de l'être de poils; par ses pieds propres à fouiller la terre et non con- formés pour la natation ; par le manque apparent de queue, tandis que rorniihorhynque a la sienne aussi grosse , compara- tivement à sa taille, que celle du castor et de même forme, quoique couverte de poils comme le corps; mais surtout par son museau alongc en tuyère de soufflet, au lieu d'être con- formé en bec de canard , et duquel sort une langue longue et extensible, comme celle du fourmilier. M. Cuvier, dans son Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux, fit un genre particulier de ce nouvel être sous le nom d'Echidna ; mais bientôt après Sir Everard Home, l'ayant examiné anato- iniquement et ayant reconnu les rapports nombreux qu'il présente avec l'ornilhorliynque de M. Blumenbach, l'a réuni génériquement à celui-ci , en lui donnant le nom d^ornitho- rhjnchus lijstrix. Le genre Ornlthorhynque se trouva donc, durant quelque temps, formé de deux espèces très-disparates entre elles par leurs caractères extérieurs; mais plus tard M. Geoffroy Saint- Hilaire , en admettant les rapports que sir Éverard Home avoit trouvés dans leur organisation intérieure , les sépara de nouveau sous les noms génériques d'ornithorhynque et d'échidné , mais les rapprocha cependant pour en former un ordre particulier, sous la dénomination de Monotrèmes, qui indique que ces animaux n'ont, comme les oiseaux, qu'une seule issue commune aux organes de la génération, aux voies urinaires et à la terminaison postérieure du canal intestinal. Outre ces caractères, lesuionotrèmes présentent encore les suivans : ils n'ont point de mamelles apparentes; et plusieurs motifs, tirés de leur conformation, ainsi que les rapports des naturels des pays qu'ils habitent, sembleroient établir qu'ils pondent des œufs comme les oiseaux. Ils n'ont point de dents enchâssées; les uns [échidnés) manquent totalement d'organes masticateurs ; les autres ont sur Its gencives de petits corps durs, non enchâssés dans les mâchoires, d'une structure particulière, et qu'on ne sauioit considérer comme 43S ORN (le véritables denfs. Ils ont des os claviculaires doubles, dont un peut être comparé à la clavicule et l'autre à la fourchette des oiseaux. Ils sont pourvus d'os marsupiaux, très- déve- loppés dans les deux sexes, comoï'e les didelphes, les dasyurcs et les kaiiguroos, bien qu'ils n'aient ni poche , ni pli de la peau du ventre, pouvant contenir leurs petits. Ils n'ont point de lèvres ciiarnucs, et il y a lieu de croire qu'à cause de cette circonstance leurs petits ne peuvent téter. Les mâles, dans les deux sexes, ont pourvus d'un ergot corné, conique, creux, percé au bout , placé vers le bord interne du pied eu sus des cinq doigts qu'on y compte ; lequel ergot est un or- gane de défense, une arme dangereuse, parce qu'il reçoit la terminaison du canal d'une vésicule considérable, logée entre les muscles des cuisses , et qui est le réservoir d'un liquide ve- nimeux, qui s'introduit dans les plaies faites par l'ergot, et y cause une vive inflammation. Les pieds, quoique différens dans leurs formes, sont toujours leurs cinq doigts bien dis- tincts. Les bras sont articulés en charnière sur les deux os de l'épaule ; les os péronés sont beaucoup, plus longs que les tibias; les phalanges, très-courlcs, sont à doubles poulies. Les os intermaxillaires sont séparés et le palais est osseux: l'oreille externe manque , etc. Plusieurs de ces caractères rapprochent évidemment les monotrèuies des oiseaux et de certains reptiles; aussi MM. Everard Home et Duméril ont-ils cherché à démontrer que ces animaux étoient plutôt des reptiles que des mammifères. D'un autre côté, l'ensemble de l'organisation, les parties de la génération exceptées, paroissent devoir faire réunir ces animaux aux mammifères, et MM. de Blainville , Spix et Knox, ont soutenu cette opinion , qui a prévalu jusqu'à cette époque , où les données encore incertaines qu'on a acquises , et selon lesquelles les ornithorhynques et les échidnés seroient ovi- pares a la manière des oiseaux, viennent jeter de nouveaux doutes sur la véritable place que ces animaux doivent occuper sur l'échelle des rtres. M. Cuvier, considérant que le caractère qui consiste dans l'existence du cloaque , se retrouve à peu près aussi déve- loppé dans d'autres mammifères, ne lui a pas donné autant d'importance que lui en avoit attribué M. Geoflroy ; aussi a-t-il ORN 43; \ oiisidéré les monotrèmes comme devant former une simple iamille dans l'ordre des édentés. M. Geoffroy et M. Van der Hœven ont, dans ces derniers temps, considéré lesmonotrèmes comme devant composer une cinquième classe dans l'embran- chement des animaux vertébrés. M. de Blainville dans son Prodrome d'une nouvelle distribution du règne aw'mai, leur trou- vant des rapports suflisans avec les marsupiaux, les a réunis avec ceux-ci dans la seconde sous -classe, qu'il a proposée pour la classe des mammifères , celle qu'il nomme des Di- delphes. Les deux genres qui composent la famille des monotrèmes, d'abord établis chacun slir une seule espèce, en ont acquis depuis chacun une nouvelle : ce qui porte à quatre le nombre des animaux de cette famille. Ces animaux sont, ainsi que nous l'avons dit, d'aspect très- différent. Les uns (échidnés), avec le port des hérissons, le museau tubuleux et la langue protractile des fourmiliers, ayant des ongles extrêmement robustes, avec lesquels ils fouil- lent la terre très-rapidement, recherchent les terrains secs et paroissent devoir vivre d'insectes : les autres (ornithorhyn- ques) ne quittent pas les eaux douces ; nagent très-facilement au moyen des rames en lesquelles leurs extrémités anté- rieures sont conformées , tamisent la vase avec leur bec pour y chercher leur nourriture, et leur poil touflu, serré et lui- sant , ne paroit pas missible à l'eau. Ils sont propres à la Nouvelle -Hollande et à la Terre de Van-Diémen , ainsi qu'aux îles du détroit de Bass; mais on ne trouve pas leurs différentes espèces dans tous ces lieux à la fois. Genre Ornithorhvnque ; Ornithorhj^nchus , Blumenbach. Lesornithorhynquesont le corps de taille assez petite, puis- qu'il ne surpasse guère en longueur, dans les deux espèces connues, celui de surmulot, et le corps est de forme alon- gée; latête est petile ; la queue très-forte, courte, aplatie, aussi large que le corps à son origine, en un mot, semblable à celle du castor, si ce n'est qu'elle est couverte de poils, et non pas nue et écailleuse; les membres sont fort courts, et 438 ORN leur paire antérieure est très-écartéc rie la postérieure. Le museau assez large et trcs-prolongé en avant en une sorte de bec corné, très-semblable à celui d'un canard par sa forme générale, a une plaque aussi cornée et verticale, qui l'en- toure à sa base comme une collerette et qui le sépare en des- sus du front et en dessous du menton: ce bec a ses bords, dans toute leur éfendue, pourvus d'une rainure à la mâchoire supérieure et d'une lame saillante à l'inférieure, qui entre dans cette rainure lorsque la bouche est close , et qui est elle-même divisée par de petits sillons transversaux et obli- ques en une vingtaine de petites denticules, qu'on a com- parées à celles qui sont placées sur les bords du bec des ca- nards. Les mâchoires supportent, mais non enchâssées, des sortes de dents d'une nature particulière et que M. F. Cu- vier à décrites avec détail. „ Ces dents ne semblent , au pre- mier abord , dit ce naturaliste, avoir rien de commun avec des dents proprement dites; elles ont l'apparence de callo- sités par leur forme et de substance cornée par leur couleur et leur consistance. A la mâchoire supérieure on trouve d'a- bord , à la partie antérieure du maxillaire, une de ces dents, longue, étroite, jaunâtre, présentant trois côtes longitudi- nales, dont une centrale, plus grande que les deux latérales. Fort en arrière de cette première dent, et dans une partie tout-à-fait analogue à la région molaire du maxillaire des mammifères, se trouve un autre organe de mastication, une autre dent de même nature, d'un tiers plus longue que large , circonscrite par une ligne courbe à son bord extérieur et à ses extrémités et par une ligne droite à son bord intérieur, et dont les contours sont relevés en une crête continue un peu plus épaisse en dedans qu'en dehors. Ces organes , en dessous et à la partie correspondante aux racines, présentent des mamelons qui répondent à la partie centrale et creusée du dessus, mais qui sont beaucoup plus saillans que cette ca- vité n'est profonde. A la mâchoire inférieure on trouve ab- solument les mêmes parties, et il n'y a de différence, qu'en ce que les dents postérieures sont un peu plus arrondies sur leur bord interne et que leur couronne est partagée en deux parties égales par une légère colline transverse. Ces dents sont opposées, couronne à couronne , entre les deux ma- ORN /P9 cliolrcs.' » La langue est grande, large, molle, charnue dans toute son étendue, garnie sur ses bords de papilles assez fortes, cornées, noirâtres et luisantes. On a dit qti'il y avoit des abajoues. Les narines sont rondes, très-rapprochées l'une de l'autre et situées vers l'extrémité de la mandibule supérieure du bec corné. Les yeux sont petits et latéraux. On ne voit point d'oreilles externes, mais il existe un rudiment de con- que situé sous les tégumens généraux. Le cou est court. I,e corps est à peu près de forme cylindrique. Les pattes sont plutôt dirigées latéralement qu'en dessous; les cinq doigts de celles de devant sont minces, presque égaux entre eux, écartés, munis d'ongles étroits, longs et aplatis, s'appuyant sur une large membrane ovale, transverse, à bords sinueux , qui les dépasse et qui n'est autre que la peau de la paume des mains, très-dilatée ; les cinq doigts des pieds de derrière sont réunis jusqu'aux ongles et ayant tous une même direction. L'ergot à venin du mâle, gros, conique, pointu, est situé au côté interne et postérieur du métatarse. La peau est partout couverte de poils serrés de deux sortes, dont les plus longs sont aplatis, comme gaulFrés, luisans et pointus, et les plus courts très-fins et soyeux ; le bec et la membrane natatoire des pieds de devant, ainsi que les paumes et les plantes, sont les seules parties nues. L'ornithorhynque a été l'objet de nombreuses recherches des anatomistes françois, allemands et anglois, parmi lesquels ■ ous devons citer surtout MM. Blumenbach , Everard Home , Blainville, Jaffe,Meckel, Knox et Van derHœven. Nous allons rapporter les résultats principaux de leurs observations. Cet animal a les os maxillaires supérieurs et incisifs très-prolongés en avant et aplatis, pour soutenir le bec corné; les derniers, divergeant et laissant un très-grand intervalle entre eux ; les orbites, petites et rondes, presque latérales, à rebord presque complet; les arcades zygomatiques assez fortes, larges, lon- gues, toutes droites et fort serrées contre le crâne; la mâ- choire inférieure assez forte; avec des condyles articulaires 1 L'analyse d'une dent d'ornilliorhynque , faite par M. Chevreul , lui a démontré qu'elle se comportoit au feu absoluineiit comme la corne; et il u'j a trouvé qu'une très-petite quantité de phosphate de chaus. 44o ORN très-développës, mais dépourvue d'apophyses coronoïdes; qua- rante neuf vertèbres en tout; sept cervicales, dix-sept dor- sales, deux lombaires, deux sacrées et vingt-une caudales, dont les huit premières ont des apophyses transverses très- prolongées; dix-sept paires de côtes, dont six vraies et onze fausses; une sorte de clavicule commune aux deux épaules, placée en avant de la clavicule ordinaire et analogue à la fourchette des oiseaux; l'omoplate en forme de serpe; la peau épaisse et solide; le panicule charnu fort et développé; le système nerveux généralement semblable à celui des mam- mifères ; les nerfs qui se rendent au bec et qui proviennent de la 5/ paire, très-nombreux, ce qui peut faire considérer ce bec comme un organe de tact plutôt que comme l'organe du goût; l'étrier semblable pour sa forme à celui des oiseaux; le marteau ayant une certaine analogie avec celui des mam- mifères; l'enclume à l'état rudimentaire ; le foie grand, par- tagé en quatre lobes et un lobule; l'œsophage très-petit; l'es- tomac très-petit, comparable à une sorte de poche élargie vers son fond, et ayant ses deux issues très-rapprochées l'une de l'autre, celle du cardia fort large et évasée, et celle du pylore au contraire très -étroite et garnie dans son contour d'un bourrelet épais; la rate très -grande, rectangulaire et formée de deux lobes alongés ; le canal intestinal garni de lames saillantes et parallèles et d'un petit cœcum ; le foie grand , composé de quatre lobes et un lobule ; la vésicule bi- liaire grande et alongée; le larynx pourvu d'une épiglotte, les poumons grands, alongés et libres; le diaphragme très- grand ; le cœur présentant quelques caractères de celui des oiseaux, en ce que les valvules, qui sont situées à l'entrée de la veine-cave dans Toreillette droite, paroissent être muscu- leuses dans leur plus grande étendue, et en ce que la valvule auriculo-ventriculaire droite est plutôt musculeuse que sim- plement nerveuse; les reins globuleux dans la situation or- dinaire; la vessie fort grande, très-mince, pyriforme; les tes- ticules du mâle situés dans l'abdomen près des reins; la verge fort courte, arrondie à sa racine, dirigée en arrière; le canal de l'urèlrc a3'ant pour les urines sou ouverture à sa base dans le cloaque; un canal particulier pour la semence, partant de l'urètre pour se porter ensuite en se divisant vers le gland. ORN 441 qui est partagé en deux portions par une séparation peu pro- fonde, et qui olFre sur chacune de ces portions une sorte de creux entouré de quatre piipilles coniques, percées à leur sommet pour le passage du sperme; l'urètre des femelles très- court et aboutissant dans le vagin; la matrice proprement dite nulle; les trompes très-vastes et communiquant avec le fond du vagin par un orifice a,'^sez large et plissé, etc. ' La glande à venin du màle, bien décrite par M. Rnox, est grande et située presque sous les téguniens et près de Turti- culation de la cuisse avec le bassin; il en part un canal qui descend derrière la cuisse et la jambe pour se terminer dans un petit sac , situé dans la profondeur de l'excavation du pied. De ce sac part un autre canal membraneux, qui se rend à l'éperon et même jusqu'à sa pointe , qui est ouverte , pour laisser passer le fluide venimeux sécrété par la glande, et le verser dans les plaies que l'ornithorhynque fait à d'au- tres animaux. Toute cette série d'organes ressemble à l'appa- reil venimeux e( particulier aux dents des serpens. La glande à venin a près d'un pouce de long sur un demi-pouce de large. C'est une glande conglomérée, c'est-à-dire qu'elle est composée de plusieurs petites glandes qui sont situées dans un tissu dune texture différente, et sans doute dans un tissu cellu- laire. Elle est située en long par rapport aux rachis; elle re- couvre plusieurs muscles rotateurs de la cuisse; le panicule charnu et une petite quantité de tissu cellulaire lâche recou- vrent l'os innominé et l'articulation coxale. L'ouverture de l'ergot venimeux de l'ornithorhynque a été découverte par M. de Blainville , sur un individu desséché ; M. Van der Hœven a*contesté l'existence de cette ouverture dans l'ornithorhynque roux, mais il l'a vue dans l'ornithorhynque brun. C'est à MM. Knox et Meckel qu'on doit la description de la glande qui sécrète le venin et des conduits qui le por- tent à l'éperon. Ce venin paroit actif à l'égard de quelques animaux; mais, relativement à l'homme, M. Quoy remarque qu'il n'a pas une grande action; ce naturaliste croit même qu'il ne s'est encore présenté qu'un accident peu grave de I D'après celte structure, M. Éverard Home .ivoit présumé que les feuitUes d'ornilhoihjiKjues dévoient être ovipares. 442 ORN blessure, et il assure qu'au Port Jackson il n'est point encore populaire que l'ergot de l'ornithorhynque soit venimeux. Ainsi que nous l'avons dit, les ornithorhynques paroissent confinés dans la Nouvelle -Galles du sud. Ils ne sont pas très-rares dans les rivières qui entourent le Port Jackson , et on les a trouvés en nombre assez considérable au-delà des montagnes bleues. Ces animaux sont très-vifs, nagent et plon- gent très-bien et viennent souvent à la surface de l'eau pour respirer : alors ils secouent leur tête , à la manière des canards. Lorsqu'on cherche à les toucher, ils essaient de mordre: mais leur bec mou et visqueux ne peut faire aucun mal. Lorsqu'ils sont à terre, ils rampent assez vite en avançant chaque patte alternativement devant l'autre; ils grattent leur tête et leur cou avec leurs pieds de derrière, comme le font les chiens; ils barbotlent avec leur bec dans la vase à la manière des ca- nards, et il paroît même, d'après une remarque de M. Scott, établi à la Nouvelle -Hollande, qu'ils avalent cette vase, car cet observateur en a trouvé dans l'estomiac d'un de ces ani- maux. Leurs excrémens sont mous et bruns comme ceux des oiseaux. Il paroît aussi, selon le même , que ces animaux ne respirent que par une narine. D'après les rapports des naturels de la Nouvelle-Hollande, les ornithorhynques se construiroient des habitations au milieu des marécages et dans des endroits couverts de quelques pou- ces d'eau , sur une souche de roseau ; leur demeure consisteroit en une sorte de chambre ronde , assez grande, tapissée de toute part de roseaux et de mousses, et qui communiqueroit au de- hors par une longue galerie. Ce seroit dans ce nid que la fe- melle déposeroit deux œufs de couleur blanfche et gros comme des œul's de poule ; cette femelle les couveroit long-temps et jie les abandonneroit que lorsqu'elle y seroit absolument forcée. On a pris quelquefois de ces animaux sur la terre sèche. Quand on attaquée le mâle, il frappe avec son pied de der- rière et cherche à blesser avec son éperon. Les blessures qu'il fait, occasionnent, dit-on, beaucoup d'enflure et de douleur, mais ne causent jamais la mort. I,es naturels, qui nomment l'ornithorhynque Mullingong , se contentent de laver la plaie avec de l'eau fraîche et de la sucer. ORN 443 On distingue deux espèces dans ce genre : l'ornithorliynque roux et l'ornithorhynque brun. L'Ornmthorhynque rocx {Ornithorhjnchtis rufus, Péron et Lesueur ; V^oyage aux Terres austr. , pi. 3^ , fig. 2,7) est le pins anciennement connu: c'est Vorniflwrhj'ncluis paradoxus , Blumenb., Man. d'hist. nat., t. 1."', p. iGS ,^LMi; le Plaljpus anatinus de Shaw, Gen. ZooL, 1. 1.", i/''part., p. 229, pi. GG. Il a un pied deux pouces de longueur totale, mesurée depuis le bout du bec jusqu'à l'extrémité de la queue; sa tête entière a quatre pouces, sur quoi le bec en prend deux. La queue, longue de cinq pouces, en a deux de large à sa base. Cet animal est entièrement couvert de poils courts fort serrés, lisses et de deux sortes, les intérieurs très-lin ardoisés, d'iiu gris clair; les autres plus longs et seuls visibles au dehors, minces à la base, élargis et aplatis plus haut et terminés en pointe : la couleur générale de ceux-ci est le brun roussàtre en dessus et le blanc argenté en dessous. Chaque ail est placé au milieu d'une petite tache blanchàlrc; les membranes du bec et des pattes antérieures sont d'un brun noir; l'ii'is dans l'animal vivant est d'un brun foncé, et la pupille, très-petite, est d'un bleu de Prusse. On le trouve dans les rivières et sur les marécages qui les bordent, aux environs du Port Jackson, et notamment dans la rivière de Népéan; on en a rencontré aussi, et en grand nombre, peut-être d'espèce différente, au-delà des monta- gnes bleues, dans les rivières de Campbell et de Macquarie. L'Ornithorhynque brun {Ornithorhjnchtis fuscus , Péron et Lesueur, Voy. aux Terres aust. , pi. 34, fig. 1 , 5 et 6) est en tout semblable au précédent pour la forme et la grandeur; mais il en diffère par son pelage plus obscur et surtout parce que le poil qui le compose est aplati et crépu , au lieu d'être mince et lisse. Genre Echidné; Echidna, Cuvier. ' Les Echidnés sont , ainsi que nous Pavons dit, assez sem- blables aux hérissons par Paspect extérieur, parce que leur 1 Illiger, qui a cliangé tant de désignations de genres de maiimiifèrcs et d'oiseaux, n'a pas épargné celle-ci, et le nom de Tachyglossus rem- place, dans son Prodrome, celui à' Echidna , que M. Cuvier avoit choisi 444 ORN corps est pourvu de piquans nombreux ; mais ils sont bien éloignés de ces animaux, ainsi que des porc-éjiics par tous les autres points de leur organisation. Leur corps est gros et courtj leur tête n'en est pas séparée par un cou sensible; leur queue est une sorte de tubercule revêtu de piquans comme le corps, et qui a du rapport avec un croupion d'oiseau ; leurs membres sont assez courts et très-robustes ; leur museau est trés-prolongé, mince et pointu, et se termine par une très- petite bouche. Ils n'ont de dents d'aucune sorte, et en cela ils sont parfaitement placés auprès des fourmiliers, dans l'ordre des édentés: leur langue, comme celle de ces ani- maux, est très-longue et très-extensible : sa forme est un peu aplatie en dessus, et elle porte à sa base de petites papilles molles, coniques, disposées en quinconce et dirigées en ar- rière: le palais est pourvu de papilles semblables. Leurs yeux sont très-petits et placés sur les côtés de la tête, justement à la base de la portion nue du museau ; les paupières n'ofirent qu'une ouverture circulaire qui paroît être susceptible d'un grand degré de dilatation et de contraction ; leurs narines sont placées à l'extrémité du bec, en tuyau de soufflet, qui forme leur museau ' ; leurs oreilles sont pourvues d'une petite conque. Leurs pattes sont courtes, pourvues de cinq doigts presque point divisés et tous armés d'ongles fort longs , épais, peu courbés, coupés carrément à leur extrémité et dont celui du milieu est le plus grand. Dans les pattes anté- rieures les doigts ont à peu près la proportion ordinaire; mais il n'en est pas ainsi aux pieds de derrière; chez eux le doigt interne est le plus petit, arrondi et dirigé en devant, et son ongle est médiocre ; le second, plus grand, a son ongle très-fort , canaliculé en dessous et recourbé en arrière et en dedans; les deux suivans sont de même forme, ont la même direction , mais ils sont plus petits , et leurs ongles ont moins pour les animaux qui nous occupent. 11 se sera fondé, sans doute , sur ce que Forster avoit déjà établi un genre de poissons sous celte dénomina- tion. i Ce niu.teau, qui a l'apparence dune petite trompe, n'est cependant point mobile, et n'est point un organe préhenseur, comme la trompe de l'éléphant. ORN 4'i5 de volume; enfin le dernier ou cinquième , le plus petit de tous, a son ongle arrondi. I-e mâle a un ergot supplémentaire comme l'ornithorhinque, placé à la face interne et postérieure du pied, et servant sans doute d'issue à un canal provenant d'une glande qui sécrète une matière vénéneuse. Les piquans qui couvrent le corps en dessus sont généralement assez courts et plus gros que ceux des hérissons , dont la taille ne diffère guère de celle des Echidnés : dans une espèce ils sont entre- mêlés de poils; comme ceux du porc-épic Urson d'Amérique {hjstrix dorsata), [,es os maxillaires et intermaxillaires sont très-alongés, et donnent au museau la forme qu'il présente. Les arcades zygo- matiqucs sont complètes et sans courbure sensible; la mâ- choire inférieure est très-foible, et sans apophyses coronoïdes. Le nombre des vertèbres n'est que de quarante-cinq, savoir ■ sept cervicales, dont les apophyses transverses sont assez larges, quoique moins que dans l'ornithorhynque ; quinze dorsales, trois lombaires, trois sacrées, dix-sept coecygiennes, dont le corps est très -court, et qui sont d'autant plus grosses et pourvues d'apophyses d'autant plus marquées qu'elles sont plus antérieures. Les côtes sont au nombre de quinze paires, six vraies et neuf fausses; en général , elles sont plus fortes que celles des ornithorhynques; les quatre premières sont les plus grêles, et les septième, huitième et neuvième, au contraire, sont les plus grosses ; toutes ne s'articulant que par leur tête avec le corps des vertèbres. Les os de l'épaule sont conformés comme ceux de l'ornithorhynque, et il existe également ua os surnuméraire analogue à la fourchette des oiseaux. L'esto- mac est très-ample, ovoïde, à parois amincis près du pylore: le canal intestinal est sept fois plus long que le corps, et il est pourvu d'un petit cœcum. Le foie est assez volumineux, sub- divisé en quatre lobes, un à gauche, médiocre, un au milieu, auquel est annexé la vésicule, et les deux autres à droite et superposés. Le pancréas est grand, entier, languiforme. La rate est remarquable par son étendue. Les poumons sont li- bres et divisés en trois lobes. Les reins sont placés des deux côtés de la colonne vertébrale , sur la racine des piliers du diaphragme ; ils sont fort aplatis. I>a vessie est fort grande , proportionnellement à la taille de l'animal , pyriforme et 446 GRN frès-alongée. Les teslicules du màic sont renfermés dans l'abdomen : la verge est courte, C}lindrique , terminée par un gland convexe, qui est divisé par deux sillons croisés en quatre tubercules présentant chacun dans son centre un ori- fice garni de papilles disposées en cercle sur son contour; l'urètre proprement dit se termine à la base de la verge; mais celle-ci a sans doute un canal particulier ou urètre séminal analogue à celui de Tornithorliynque ; les os marsu- piaux sont fort grands cl occupent tout le bord antérieur du bassin. On connoît maintenant deux espèces de ce genre, sur les habitudes naturelles desquelles on ne possède que peu de renseignemens , si ce n'est qu'elles fouissent la terre avec fa- cilité et qu'elles se pratiquent près des arbres une demeure souterraine; on présume qu'elles vivent d'insectes cou.me les fourmiliers, en les prenant au moyen de leur langue pro- tractile. M. Prosper Garnot, chirurgien - major et natura- liste de la corvette la Coquille, a observé un échidné en état de captivité , et a publié à son sujet une note dans le Nouveau Bulletin de la Société philomatique (Mars 1826), dont nous allons donner l'extrait : Il acheta, au Port Jack- son , un échidné épineux que l'on élevoit en domesticité , et on lui assura qu'il avoit été nourri uniquement de végé- taux ; néanmoins M. Garnot essaya vainement de lui donner des légumes sur le Aaisseau où il s'étoit embarqué pour revenir en Europe; il n'y toucha pas et refusa de même la soupe et la viande fraîche qu'on lui offrit : il flairoit ces alimens sans vouloir s'en nourrir , et dédaignoit aussi de prendre une infinité de mouches que l'on attiroit auprès de lui; mais il buvoit avec plaisir l'eau qu'on lui donnoit chaque jour: en buvant il liroit la langue de deux à trois pouces et happoit. Pendant trois mois que dura une pre- mière navigation, il ne prit d'autre nourriture que cette eau. A risle- de -France on lui donna sans succès des four- mis et des vers; mais il montra beaucoup de goût pour le lait de coco. M. Garnot se félicitoit d'avoir enfin trouvé un aliment qui pût convenir à cet animal, et il croyoit pou- voir l'amener vivant en France, lorsque son échidné mourut subitement, peut-être pour avoir avalé de la pâte arse- ORN 447 nicale qui se trouvait dans une gibecière où il avoit passé une nuit. Pendant qu'il vécut, cet échidné se, promenoit chaque jour dans la chambre de M. Garnot, ordinairement quatre heures sur vingt-quatre; lorsqu'il rencontroit un obs- tacle sur la route qu'il avoit adoptée, il faisoit tous ses efforts pour le vaincre, et il ne changeoit de direction que lorsqu'il voyoit l'impossibilité de le franchir. 11 faisoit ses ordures cons- tamment dans le même coin de la chambre, et il dormolt dans un autre, qui étoit le plus sombre; il se mettoit souvent à mar- cher le long d'une cloison en allant et venant, et sans jamais dépasser des limites qu'il paroissoit s'être imposées: son allure étoit lourde et roulante, et l'on peut évaluer la vitesse de sa marche à 5o ou 36 pieds par minute. Ses excrémcns étoient noirs, peu consistans et d'une odeur très-forte. Il s'engourdit plusieurs fois comme s'il étoit tombé en état d'hybernation , et cela pendant 48, 72, 78, et même 80 heures de suite. Cet animal étoit doux et paisible, et d'un naturel timide et crain- tif; il paroissoit éprouver un grand plaisir a fourrer son nez dans le soulier de son maître, et c'est ainsi que M. Garnot étoit souvent averti de sa présence. Au moindre bruit il se rouloit en boule comme le hérisson, et Ion n'apercevoit plus le bout de son nez, qu'il alongeoit doucement lorsque le bruit ccssoit. Il écoutoit avec attention lorsqu'on ftiisoit du bruit , et alors la conque de son oreille qu'on apercevoit très-bien, ne pouvoit être mieux comparée qu'à celle du hibou. En marchant, il portoit la tête basse et sembloit plongé dans de profondes méditations. ' Le même M. Garnot rapporte que MM. Hill et Jamison , établis à la Nouvelle-Hollande , ont fait des recherches des- quelles il paroitroit résulter que les échidnés sont ovipares. Ces animaux ont pour ennemis, au rapport de M. Harris, les Dasyures cynocéphales; du moins ce naturaliste annonce avoir trouvé dans l'estomac d'un de ces derniers les débris d'un échidné soyeux. I M. Garnot dit, qu'il est porté à croire que le bout du nez de l'é- cliiJué, qui ne forme pas une extrémité molle , pourroit bien être l organe du toucher de cet animal, puisqu'il s'en sert pour reconnoitre les corps qui s'offrent à lui: ne seroit-ce pas, ajoute le même natura- liste, à l'aide de cet organe que l'échidné se dirige la nuit? ^48 OîlN L*EcHii>MÎ l'fiNECX {Ecliidna hislrix, Cuv. ; Ornithoyhjncaus c.culeatus , Home, Philos. Irans., 1802, et Bull, des se. par la soc. philom. , t. 5 , pi. 1 4 ; Aculealed anteater , Penn. , Quadr. , t. 2 , p. 262 : Afjrmecophaga aculeata , Shaw, Gêner. Zoolog. , vol. i.*"', part. 1.'', p. 175, pi. 54) est de la taille du hérisson d'Europe. Son corps est couvert en dessus de piquans très-forts et coniques, longs d'un pouce et demi à trois pouces, d'un blanc sale dans presque toute leur longueur , si ce n'est vers la pointe , où ils sont noirs ; tous dirigés en arrière , à l'ex- ception de ceux de la queue , qui sont très -courts et relevés perpendiculairement , en se croisant avec les premiers ; les parties inférieures du corps et la base des membres sont parsemés de quelques poils roides , plus longs sur les côtés que sous le ventre; le front et le vertex sont recouverts de poils courts et roides; quelques petits poils roux, parsemés entre les piquans du dos, ne sont visibles que quand on écarte ceux-ci ; les ongles sont noirs. Cette espèce , à laquelle il faut rapporter les notes de M. Prosper Garnot que nous avons extraites plus haut, se trouve à la Nouvelle- Hollande, dans les environs du Port Jackson. L'ÉcHiDiNÉ SOYE.VX {Echidna setosa , Cuv., Desm. ; Alter Or- nithorhjnchus hiitrix, Home, Philos, trans., 1802 , et Bull, de la soc. philom., t. 3 , pi. i5) est de la taille du précédent, dont il diffère principalement en ce que ses piquans, moins nombreux et plus petits, sont entremêlés d une grande quan- tité de poils doux , soyeux et de couleur marron : les piquans sur l'occiput, les flancs et la queue, sont seulement un peu plus alongés que les autres , et un peu renflés dans leur milieu , blanchâtres et terminés de brun. Sa tête est cou- verte de poils jusqu'aux yeux et même un peu en avant de ceux-ci ; son museau est nu et de couleur noirâtre ; son ventre et ses pattes ont df s poils rares, durs et blanchâtres . ses ongles ont moins de longueur et de force que ceux de la première espèce, et ils sont plus arqués, plus étroits et plus sillonnés en dessus. On le trouve à la Terre de Van-Diémen, et dans les îles Au détroit de Bass. (Desm.) ORN ' 449 ORNITHOTYPOLITE. ( Foss. ) On a donné ce nom à des débris fossiles d'oiseaux. Voyez Oiseaux fossiles et Ornitholi- THES. (DeSM.) ORNITHROPHE, Ornithrophe^VsvhE, Encycl. (Bof.) Genre déplantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de lu famille des sapindées , de Voctandrie mono gjnie dit Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calicepersistant, à quatre folioles , dont deux extérieures beaucoup plus petites; quatre pétales onguiculés; quatre glandes placées entre les étamines et les pétales ; huit étamines libres , à la base de l'ovaire ; celui- ci supérieur, à deux lobes, surmonté d'un style bifide; les stigmates simples. Le fruit est une baie presque sèche, mo- nosperme, offrant à sa base le rudiment d'un autre ovaire. Ornithrofhe a FEUILLES ENTIERES : Omithroplic integrifoUa , Poir. , Enc. ; Lamck. , lU. gen., t. Sog , fig. i ; Willd. , Sp., 2, pag. 322., vulgairement Bois de merle. Arbrisseau dont les rameaux sont roides, cylindriques, très-glabres, d'un blanc cendré, souvent couverts de pustules blanches, garnis de feuilles alternes, pétiolées , ternées ; les folioles pédicellées, ovales, lancéolées, longues de quatre à cinq pouces, larges de trois, glabres, entières, acuminées, à nervures jaunâtres; de fleurs disposées en grappes droites, axillaires, presque simples, plus longues que les pétioles. Ces fleurs sont petites; élis produi- sent des baies noirâtres, un peu ovales, de la grosseur d'un pois. Cette plante a été découverte par Commerson à l'isle- de-France. Ornithrofhe roide: Ornitlirophe rigida, Willd., 5]7ec. , 2, p. 024 ; AilophjLus rigidus , Swartz , Prodr. , 62 ; Schmidelia rigida , Swar(z, Flor,, 2, pag. 663. Cet arbrisseau s'élève à une hau- teur de cinq à six pieds sur une tige droite , roide et rameuse. Les rameaux sont glabres , d'un gris cendré ; les f<-uilles alternes, pétiolées, ovales, acuminées, denticulées, presque épineuses à leurs bords, glabres, très-roides , d'un vert foncé, pubes- centes et de couleur cendrée en dessous; les pétioles courts, renflés, armés vers leur base de deux aiguillons; les fleurs, polygames, disposées en grappes axillaires, ont le calice à quatre divisions profondes, concaves, inégales: les pétales fort petits, ovales, obtus, en capuchon à leur sommet; quatre glandes à la base de l'ovaire; les étamines de la longneur de 56. 29 45o ORN la corolle, du double plus longues dans les fleurs mâles. Le fruit est une baie presque ronde, de couleur rouge, de la grosseur d'un grain de poivre, à une seule semence. Cette plante croit sur les montagnes de la Nouvelle-Espagne, aux lieux arides. Ormthrophe en épi; Ornithrophe spicata , Poir. , Encycl. Cette espèce, observée dans l'Herbier de M. Desfontaines, et dont le lieu natal n'est pas connu, a des rameaux élancés, cylindriques, pubescens, garnis de feuilles alternes, pétiolées, ternées; les folioles sessiles, ovales, longues d'un pouce et plus, obtuses, à peine dentées, vertes en dessus, pubescentes et un peu blanchâtres en dessous; la foliole terminale pres- que une fois plus grande que les autres; les pétioles pubes- cens. Les fleurs sont disposées en épis grêles, axillaires, une fois plus longs que les feuilles, pubescens, filiformes. Ces fleurs sont nombreuses, très-petites, presque sessiles, accom- pagnées de très-petites bractées courtes et velues. Ornithrophe d'occident: Ornithrophe occidenLalis , "VVilld.; Lamck., III. gen., tab. oog, fig. 2; Schmidelia occidentalis , Swartz, Flor. , 1, pag. 665. Arbrisseau delà Nouvelle-Es» pagne, haut de neuf à dix pieds; il a une tige droite; les rameaux glabres, cendrés; les feuilles ternées; les folioles presque sessiles, oblougues , dentées, acuminées , glabres en dessus, un peu pubescentes en dessous; les deux folioles laté- rales plus petites; les fleurs polygames, disposées en grappes simples, solitaires, axillaires, de la longueur des pétioles; ces fleurs sont blanches, petites; le calice partagé en quatre fo- lioles inégales, ovales, concaves, pubescentes; la corolle do la longueur du calice ; les pétales courbés , velus à leur som- met; l'ovaire velu; une baie charnue, monosperme, d'un rouge vif. Ornithrophe glabre : Ornithrophe glahrata , Poir. , Schmidelia glahrata, Kunth m Humb. et Bonpl. , JVo*'. gen., 5, pag. i22« Arbre de trente à quarante pieds, dont les rameaux sont gla- bres , verruqueux ; les feuilles ternées ; les folioles pédicellées , elliptiques, très-entières, glabres, obtuses, un peu mucro- nées , longues de quatre à six pouces; les pédoncules grêles, solitaires, axillaires, un peu pubescens, terminés par trois grappes étalées, composées de petites fleurs, ayant chacune une ORN 45i îrès-petife bractëe à leur base; les folioles du calice presque orbiculaires , concaves, inégales, la corolle blanche; les pé- tales ovales, spatules, velus à leurs bords; l'ovaire sessile , très-petit, pileux, à deux lobes. Cette espèce croît sur les bords du fleuve de la Magdeleine. ORNriHROPHE COMINIE : Ornitlirophe Cominia , Willd.; Rhus cominia, Liiin., Aman, acad,, 5 ^ pag. 3g5 ; Schmidelia cominia, Swartz, Flor. , 2, pag. 667; Sloan., Jam., 170, Hist., 2, pag. 100, tab. 108, ûg. 1. Arbre de la Jamaïque, dont les rameaux sont glabres, garnis de feuilles ternées , à folioles pédicellées, ovales, lancéolées, longues de trois pouces, larges de deux, glabres en dessus, cotonneuses en dessous. Les fleurs sont dis- posées , vers l'extrémité des rameaux , en une sorte de panicule axillaire, composée de plusieurs grappes simples; les pédon- cules pubescens ; les fleurs blanchâtres , fort petites , très-nom- breuses , polygames; les folioles du calice blanchâtres; les pé- tales ovales, de la longueur du calice, un peu ciliés et velus à leur sommet; les glandes jaunâtres. L'ovaire a deux lobes. Le fruit est une baie de la grosseur d'un pois, d'un rouge écarlate , monosperme. Cette plante croit à la Jamaïque , parmi les broussailles, aux lieux montueux. Ornithrovhe Cobbé : Ornithroplic Cohbe, Willd.; Rhus Colhe^ Linn. ; Schmidelia Cobbe , Lamck. , III. gen. , tab. 5i2 , fig. 2 ; Toxicodi drum Cobbe, Géertn. , Defruct., tab. 44. Arbrisseau des Indes orientales et de Tile de Ceilan , dont les feuilles sont, alternes, à longs pétioles, composées de trois ou de cinq fo- lioles grandes, digitées, ovales, aiguës, à fines dentelures. Les fleurs sont fort petites, à peine pédicellées, disposées en épis simples; les pédoncules tomenteux. Le fruit consiste, d'après Gaertner, en une baie presque sphérique, glabre, charnue, de couleur noire, à une seule loge ; une semence ovale, ad- hérente à la partie pulpeuse du réceptacle. Ornithrophe molle ; Ornithrophe mollis , Kunth in Humb. et Bonpl. , JVov'. gen., 5, pag. 123. Grand arbre, dont les ra- meaux, dans leur jeunesse, sont blanchâtres et tomenteux ; les feuilles ternées ; les folioles pédicellées, oblongues, ellip- tiques, acuminées, sinuées, denticulées à leurs bords, lon- gues d'environ six pouces, hérissées et blanchâtres en dessus, t-omenteuses sur les nervures ; les fleurs disposées en grappes 452 ORN axillaires, solitaires, rameuses, plus courtes que les feuilles, munies de bractées tomenteiises et subulées; les folioles du calice orbioulaires ; les pétales onguiculée , arrondis, hérissés, ainsi que les étamines. Cette plante croit dans le royaume de la Nouvelle- Grenade. (Poir.) ORNOGLOSSUM. {Bot.) Ce nom, selon G. Bauhin , est donné au fruit du frêne, nomtné encore lingua avis dans la Matière médicale. (J.) ORNUBA, ROZZI. (Bot.) Noms arabes d'un pourpier, portulaca imhricata de Forskal. (J.) ORNUS. {Bot.) Différens arbres ont reçu ce nom des an- ciens. Tragus le donnoit au charme; Pandectarius, au hêtre; Ruellius , Gesner et Dodoëns , au sorbier des oiseleurs; Belon , au petit frêne ou frêne à fleurs; Gattus, au frêne à feuilles rondes. Michéli l'a adopté, comme Belon, pour le frêne à fleurs, et en ce point il a été suivi par tous les botanistes. Cependant M. Pureau de Lamalle fils a cherché à prouver dans une Dissertation spéciale, et en citant beaucoup de passages de Virgile et d'autres poètes, ainsi que d'auteurs anciens, que Vornus des anciens est le grand frêne, et que le nom fraxinus étoit appliqué au petit frêne. Voyez Ornier. (J.) OROBANCHE, Orohanche, Linn. {Bot.) Genre déplantes dicotylédones monopétales, qui, dans la méthode de M. de Jussieu, a donné son nom à la famille des orobanchées , et qui , dans le système sexuel, appartient à la didynamie angiosper- mie. Ses principaux caractères sont d'avoir : Un calice mono- phylle , divisé profondément en deux parties partagées elles- mêmes en deux lobes plus ou moins profonds; une corolle monopétale , tubulée , à quatre ou cinq lobes disposés en deux lèvres inégales; quatre étamines, dont deux plus lon- gues , placées sous la lèvre supérieure; un ovaire oblong , muni à sa base d'une glande en forme de croissant, surmonté d'un style terminé par un stigmate à deux lobes; une cap- sule ovale-oblongue, aiguë, uniloculaire, bivalve, contenant un grand nombre de graines très-^menues. Les orobanches sont des plantes herbacées, à tiges plus ou moins charnu es, garnies d'écaillesscarieuses au lieu de feuilles, et dont les fleurs sont disposées en épi terminal. Ou en con- ORO 455 noît une trentaine d'espèces. Les suivantes croissent naturel- lement en France. **■ Corolle à quatre lobes. Orobanche majeure; Orobanche major, Linn., Spec. , 882. Sa tige est simple, haute d'un pied et demi à deux pieds , d'un jaune roussàtre, ainsi que lout le reste de la plante, renflée et comme tubéreuse à sa base , garnie d'écaillés im- briquées en cette partie, et plus écartées sur le reste de la tige. Ses fleurs sont assez grandes , disposées en un épi long de six à dix pouces; les lobes du calice sont aigus, égaux; les étamines entièrement glabres, et le style est pubescent. Cette plante se trouve en France et en Europe dans les lieux sa- blonneux, les endroits secs et sur les bords des bois ; elle est vivace et croît sur les racines des légumineuses ligneuses , et particulièrement sur celles du genêt à balais. Orobanche vvLGAi&E, Orobanche vulgaris, Lam. , Dict enc, 4, p. 621; Orobanche caryophjllacea , Willd., Spec, 5, p. 348. Cette espèce a beaucoup de ressemblance avec la précé- dente; mais elle en diffère par sa tige moins élevée, par ses fleurs d'un rouge lie de vin intérieurement, ayant une odeur de girofle assez prononcée, et dont les divisioi s sont crépues et presque ciliées; par son style glabre et par ses étamines cotonneuses à leur base du côté intérieur. Elle croit dans les lieux secs , arides et sur les bords des bois; elle fleurit eu Juin. Orobanche mineure; Orobanche minor , Smith., FI. Brit., 2, p. GGcj. Cette espèce diffère des deux précédentes par la pe- titesse de sa fleur; par son calice, dont chaque partie est or- dinairement partagée eu deux lobes acérés et (rès-inégaux. Sa corolle est jaunâtre, pubescente en dehors, à lobes un peu échancrés. I-e style est glabre et les étamines sont velues à leur base. Elle croit dans les champs secs et sablonneux, Orobanche élanciîe; Orobanche elatior , Willd., Spec, 3, p. 349. Cette espèce ne diffère de la précédente que parce que ses fleurs sont un peu plus grandes , rougeùtres , glabres en dehors, et que les lobes de la corolle ne sont point échancrés. Elle se lrou\o dms les bois. 454 ORO ^* Corolle à cinq lobes. Orobanche BLEUATRE ; OrobroTiclie cœriilea, Willd. , Spee. , 3, p. 3.^2. Sa tige est simple, droite, légèrement pubescente, haute lie huit pouces à un pied, tenuinée par un épi de six à douze fleurs d'un bleu violet. Leur calice est un peu tu- buleux, à quatre lobes, et les lobes de la corolle sont en- tiers, presque égaux. Cette espèce croit sur les bords dea champs, dans les pâturages et sur les collines, Orobanche rameuse : Orohanche ramosa, Linn,, Spec. 882 i Bull. , Herb. , t. 399. Sa tige est ordinairement rameuse , haute de six à dix pouces. Ses fleurs sont tubuleuses, oblongues, assez petites, bleuâtres, peu serrées entre elles et disposées en un épi alongé ; leur calice est court, découpé en quatre divisions aiguës. Cette espèce croit dans les champs, princi- palement dans ceux qui sont cultivés en chanvre. Elle cause souvent de grandes pertes dans cette espèce de récolte lors- qu'elle est très-multipliée, parce qu'elle fait périr chaque pied de chanvre sur lequel elle s'implante. On doit mettre beau- coup de soin à la détruire, parce qu'elle se multiplie facile-- ment à cause de ses graines nombreuses, et qui peuvent se conserver p'endant plusieurs années en terre sans germer. M. Vaucher, de Genève, a reconnu par de nombreuses expé- riences que les graines de cette orobanche, confiées à la terre, y restent indolentes pendant plusieurs années, sans qu'aucun moyen puisse déterminer leur développement; mais, si les eaux des pluies ou d'autres circonstances les entraînent vers des racines de chanvre, elles s'y attachent incontinent, et y enfoncent des radicules, puis grossissent , se débarrassent de leurs enveloppes, jettent de tous côtés un grand nombre d'autres radicules et poussent verticalement des jets qui de- viennent de véritables tiges chargées de leurs fleurs. (L. D,) OROBANCHE. (Bot.) Ce nom, qui signifie étsangle orobe , a été donné à des plantes parasites qui croissent sur l'orobe et d'autres végétaux, qu'ils épuisent et font périr. Ces plantes ont un port particulier et une couleur qui n'est point verte, comme celle de la plupart des végétaux. Quelques plantes, qui onj le même aspect, ont reçu pour cette raison le même nom, quoique leur fructification soit dilTérente, Tels sont ORO ^55 Yophrjs eorallorhiza, Voplnys nidus ai'is , le monotropa , la clandestine et ses congénères. Cependant Daléchanips cite un orohanclie leguminum, qni est le lathjrus aphaca; et suivant C. Bauhin , Vorohanche de Théophraste est le petit liseron, qui, trop multiplié natu- rellement dans les jardins, étoufle souvent les plantes pota- gères. (J. ) OROBANCHÉES. [Bot.) Cette famille de plantes tire sou nom de Torobanche , son genre le plus connu ; elle est ca. ractérisée de la manière suivante. Un calice d'une seule pièce, accompagné de bractées, quelquefois divisé profondément en plusieurs parties imitant des bractées, et paroissant alors nul. Une corolle insérée sous Tovaire, monopétale, irrégulière, à limbe divisé en deux lèvres, supportant quatre étamines, dont deux ont les filets plus longs. Un ovaire simple, libre, uniloculaire, con- tenant plusieurs ovules attachés à ses parois; un style unique ; un stigmate simple ou bilobé ; une capsule uniloculaire, s'ou- vrant en deux valves qui supportent un ou deux placentaires relevés en forme de demi-cloisons et chargés de plusieurs graines, dont chacune, sous un double tégument, renferme un périsperme charnu , ou presque corné ; il est creusé supérieu- rement d'une petite fossette latérale, contenant un petit embryon excentrique et £icoty!édone. Les plantes de cette famille sont des herbes de couleur Toussâtre ou jaunâtre, un peu charnues, le plus souvent parasites, naissant sur les racines d'autres plantes. Leurs tiges sont rameuses ou plus souvent simples, et alors tantôt nues en forme de hampe, tantôt chargées de quelques écailles, quelquefois cachées dans la terre et ne montrant au dehors que leur sommité fleurie. Les feuilles sont tantôt toutes radicales , tantôt alternes ou opposées sur la tige , et alors presque semblables à des écailles, quelquefois charnues, surtout lorsqu'elles restent sous terre. Les fleurs sont termi- nales, solitaires ou en épi, accompagnées de bractées. Les orobanchées formoient auparavant une troisième sec- tion dans la famille des pédiculaires ou rhinanthé. s. Vente- nat et M. De CandoUe en ont fait une famille distinguée par son port, ses habitudes parasites, son embryon excen. 456 ORO trique observé par Gaertner, et surtout par son fruit unilo- culaire, à placentaires pariétaux; mais ils l'ont laissée de même a la suite des rhinanthées, dont elle ne peut être éloignée. Nous avons adopté cette division, qui laisse toujours les orobanchées dans la classe des hypocoroUécs ou dicoty- lédones, à corolle monopétale insérée sous l'ovaire. On y réunit les genres Hjubanche, Oholaria, Epifagus (Orobanche virginiana) de M. Nuttal ou Leptomus de M. Rafinesque , Schultzia de ce dernier; Orohanche, que M. Desfontaines divise en Phelipœa à calice existant, et Oro- banche à calice transformé en bractées, Kopsia {Orobanche ramosa) de M. Dumortier, /Egjnetia de M. Roxburg et de Willdenow , qui paroît avoir pour congénère Vorobanche uniflora de Linna-us {Aphjllon de Michéli ; Gyninocalii , de M. Nuttal), ainsi que le premier Phelipœa de Tournefort , décrit et figuré par M. Desfontaines dans les Annales du Muséum, X, p. 296, t. 2 1 , et peut-être encore VOrobanche coccinea de Willdenow. La clandestine, lathrœa, termine cette série. (J. ) OROBANCHIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, a fleurs complètes, monopétalces , de la famille des personnées , de la didynamie angiospermîe de Linnaeus , qui paroit avoir de très-grands rapports avec les hesleria, auxquels il pourroit être réuni, et dont il se dislingue par .:ae capsule non pulpeuse, uniloculaire, à deux valves, contenant des semences nom- breuses et fort petites. Son calice est d'une seule pièce, pentagone, persistant, à cinq découpures aiguës ; la corolle velue; son tube un peu courbé et cylindrique à sa hase, puis en bosse et ventru vers son sommet; l'orifice étroit, resserré; le limbe court, à cinq lobes arrondis ; quatre étamines didynames, plus courtes que la corolle; les antlières arrondies et conniventes. L'ovaire su- périeur, alongé ; le style filiforme et pileux, plus court que les étamines ; le stigmate à deux lobes; une grosse glande uni- latérale, échancrée, placée à la base de l'ovaire. Vaadelli, Fior. lusit, et bras., pag. 41 , tab. 5o, fig. 18 ei ic) , au(eur de ce genre, en a mentionné deux espèces , l'une à feuilles larges, lancéolées, oblo?!gues, pétiolées , Oftposées : les folioles du calice glabres, dentées, arrondies (fig. 18}. L'autre ORO 457 a des tiges grimpantes, radicantes, garnies de feuilles oblon- gues, opposées, pétiolées; les pétioles de couleur purpurine; le calice de couleur écarlate ; ses divisions ovales, lantéolres , pileuses à leurs bords; sa corolle hérissée; ses lobes jaunâtres. Ces plantes croissent au Brésil. (Poir.) OROBANCHOÏDES. (Bot.) On avoit donné primitivement ce nom au genre nommé ensuite Monotropa par Linnaeus, lequel a quelque affinité avec lui par son port , mais en diffère beaucoup par d'autres caractères, qui ont engagé quelques auteurs à le rapprocher de la pyrole. (J.) OROBE; Orobus, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones polypétales , de la famille des légumineuses, Juss. , et de la diadelphie décandrie , Linn., qui a pour principaux ca- ractères: Un calice monophylle, à cinq dents, dontlesdeux supérieures plus courtes; une corolle papilionacée, à éten- dard cordiforme, à ailesoblongues et conniventes, età carène montante, aiguë, divisée en deux à sa base; dix étamines diadelphes; un ovaire supère, cylindrique, surmonté d'un style filiforme , courbé, terminé par un stigmate pubescent; une gousse oblongue , cylindrique, terminée par une pointe formée du style persistant, à une loge s'ouvrant en deux valves et contenant plusieurs graines arrondies. Les orobes sont des plantes herbacées, vivaces parleurs racines, à feuilles ailées sans iuipaire, terminées par un filet droit et non roulé; leurs fleurs, souvent d'un assez joli as- pect, sont disposées en grappes simples et axillaires. Ils dif- fèrent peu des gesses, des pois et des vesces. On en connoît environ quarante espèces , parmi lesquelles nous citerons seulement les plus remarquables. Orobe jaune; Orobus luteus , Linn. , Spec, 1028. Ses tiges sont droites , anguleuses, glabres, hautes de quinze à vingt pouces, souvent rameuses, garnies de fouilles composées de six à dix folioles lancéolées, vertes en dessus, glaïiques en dessous, et accompagnées de stipules grandes, dentées a leur base. Les fleurs sont jaunes, assez grandes, disposées au nom- bre de huit à douze, en grappe lâche, portée sur un péflon- cule au moins de la longueur des fenilles. Cette espèce croît dans les pâturages et les bois des Alpes, des Pyrénées, des montagnes de la Suisse, de l'Allemagne, etc. 458 ORO Orobe yRiNTANNiER ; Orolus vertius , Linn., Spec. , 1028. Sa racine est rampante, fibreuse; elle produit une ou plusieurs tiges droites, anguleuses, hautes de huit pouces à un pied, garnies de feuilles ailées, composées de quatre à six folioles ovales- lancéolées, très- glabres , et munies à leur base de stipules entières, semi-sagittées. Les fleurs sont bleuâtres ou purpurines, portées, au nombre de quatre à huit, sur un pédoacule à peu près égal aux feuilles , et formant une petite grappe d'un assez joli aspect. Cette espèce croit dans les bois, en France et dans le Nord de l'Europe. Tous les bestiaux , et principalement les chevaux, l'aiment beaucoup. M. Bosc croit qu'il seroit avantageux de la cultiver comme fourrage précoce. Okobe tvrûrevx; 'Orobus tuberosus , Linn., Spec, 1028. Ses racines sont fibreuses, pourvues çà et là de petits tubercules; elles produisent des tiges anguleuses, rameuses, un peu cou- chées à leur base, hautes de six à huit pouces, garnies de feuiUes ailées, composées de quatre à six folioles ovales- oblongues, linéaires dans une variété, d'un beau vert en dessus, glauques en dessous. Ses fleurs sont purpurines, portées deux à quatre ensemble sur chaque pédoncule. Cette plante n'est pas rare, en France et en Europe, dans les pâtu- rages et les bois. Ses feuilles sont du goût de tous les bes- tiaux, et les cochons sont avides de ses tubercules radicaux. Ces petites tubérosités, à peu près de la grosseur des noi- settes, sont assez bonnes à manger après avoir été cuites dans l'eau. En Ecosse, pays où elles viennent naturtllement en grande abondance, les habit;ins des montagnes les ramas- sent, les font sécher et les emploient ensuite comme aliment dans leurs voyages. En y ajoutant de l'eau et un peu de le- vain, ils les font fermenter et en préparent une boisson qui est douce , rafraîchissante et salubre. Okobe bi.anc; Orobus albus, Linn., SuppL, ôsy. Sa tige est droite, simple, légèrement anguleuse , haute de huit à douse pouces, garnie de feuilles composées de quatre folioles li- néaires. Les fleurs sont d'un blanc jaunâtre, de grandeur médiocre, disposées, quatre à huit ensemble, en une grappe portée sur un pédoncule une fois plus long que les feuilles. Cetfe espèce croit dans les prairies des montagnes, en France, en Autriche 5 en Hongrie, etc. ORO 459 OnoBE noir; Orohus niger, Linn. , Spec, 1028. Ses tiges sont droites, anguleuses, rameuses, garnies de feuilles com- posées de huit à douze folioles ovales, d'un vert un peu glauque; ses fleurs sont d'un violet bleuâtre, disposées, quatre à huit ensemble, en une petite grappe portée sur un pédoncule de la longueur des feuilles. Toute la plante prend , en se desséchant, une teinte brune noirâtre. Elle croît dans les bois, en France et dans le Nord de TpAirope. (L. D.) OROBE BATARD , OROÇE DES BOUTIQUES. {Bot.) Noms vulgaires de la lentille ervilie, ( L. D.) OROBITE. (Min.) On donne ce nom au calcaire concré- tionné sphéroïdal , dont les grains arrondis sont à peu près de la grosseur d'une fève. C'est tantôt un calcaire de formation récente , tantôt un calcaire oolithique que nous désignons sous le nom d'oolithe nodulaire. Voyez Chaux carbonatée ooli- THE. (B.) OROBOUTAN. (Bot.) Nom donné, suivant Daléchamps, a un grand arbre du Brésil, qui croît, dit- il , surtout en la province de Morpion et au cap de Fric. Son bois, très-dur, d'un beau rouge dans le centre, est très-recherché pour les teintures. La description et la figure que cet auteur en donne, sont trop incomplètes pour qu'on puisse le rapporter à quelque genre connu. (J.) OROBUS. {Bot.) Ce nom latin de l'orobe, genre de plantes légumineuses, a été aussi donné par Matthiole, Daléchamps et C. Bauhin à Fers , ervum ervilia ■ par Plukenet , au galega virginiana. (J.) ORONBUNKE, ORMKAGE. {Bot.) Noms du pteris aqui^ lina , espèce de fougère , en Suède. Voyez Pteris. ( Lem. ) ORONCE , Orontium. {Bot.) Genre de plantes monocofylé- dones, à fleurs incomplètes, de la famille des aroïdes , de Yhexandrie monogjnie de Linneeus , ofl'rant pour caractère essentiel : Un spadice cylindrique, chargé de fleurs herma- phrodites, composées d'une corolle (ou calice) à six pétales persistans; point de calice; six étamines; les filamens très- courts, alternes avec les pétales, les anthères à deux loges; un ovaire supérieur; point de style; un stigmate bifide. Le fruit est un follicule mince, monosperme, recouvert par la corolle , eufoncé dans le spadice. 46o ORO On trouve dans le Synopsis de M. Persoon , un genre Oron- tium , que cet auteur a établi pour Vantirrhinum orontium et quelques autres espèces de Linné. Celui dont il est ici question s'y trouve également. En conservant ce nouveau genre, il sera essentiel d'en changer le nom. Oronce aquatique; Orontium aqualicum, Linn. , Aman, acad., 3 , pag. 1 7 , lab. i , fig. 3 ; Catesb. , Carol. , i , tab. 8 2 ; Lamck.., m. gen., tab. 25 1 , fig. 2. Cette plante s'élève à la hauteur de sept à huit pouces en une hampe cylindrique, très -glabre, couverte de points blancs. Sa base est entourée de quelques feuilles glabres, ovales , lancéolées , aiguës, très-entières, ré- trécies en pétiole ; la racine est profonde et charnue. Les fleurs sont réunies en un épi grêle, très-serré sur un spadice ou ré- ceptacle commun , long d'environ un pouce et demi. Cette plante croît aux lieux aquatiques , dans la Virginie et le Canada. Oronge du Japon; Orontium japonicum, Thunb. , Fl.jap., 144 ; Lamck., III. gen.. tab. 261 , fig. 1 ; Bancks , Icon.; Kempf. , tab. 1 2 , fig. 2 ; Bot. Magaz., tab. 898. Cette espèce est pourvue d'une grosse racine charnue, couverte de très-longues fibres capillaires; elles produisent des feuilles en lame d'épée, beau- coup plus longues que la hampe, roulées et rétrécies à leur base, longues de deux pieds, larges de deux pouces, à ner- vures saillantes. La hampe est droite, glabre, cylindrique, haute de trois ou quatre pouces, terminée par un gros épi ovale, d'environ un pouce de long. Cette plante croit au Japon. Oronge delà Coghinghine ; Orontium. cochinchinensa , Lour. , Flor cochiii. , 1 , pag. 268. PlaïUe dei marais de la Chine et de la Cochinchine, dont les rame^iux sont simples, rampans, articulés, c.innelés pi'oclie leurs articulations, légèrement aromatiques : les feuilles sont iuiigues de trois pieds , larges d'un pouce, ensiformes , glabres, à côtes saillantes des deux côtés; du centre des feuilles sort un spadice roide , cylindri- que, long de deux pouces, cliargé de fleurs sessiles; le fruit est une baie sèche, arrondie, monosperme, presque semblable à un follicule. (Poin.) ORONETA. (Ornith.) Nom catalan de l'hirondelle d& eheminée , hirundo domexiica. Linn. ( Ch. D.) ORO 461 ORONGES. (BoL) Ce nom, qui dérive des deux mots latins, aureus fungus , champignon doré, est spécialement affecté à Vamanita aurantiaca, Pers. , dont la couleur est d'un beau jaune orangé; mais, depuis, Paulet l'a étendu à plu- sieurs autres espèces de champignons qui se rapprochent de l'espèce ci- dessus par le stipe renflé et bulbeux à la base; en outre, presque toutes les espèces sont également enve- loppées, dans leur jeunesse, dans un volva, espèce débourse, dont la présence forme le caractère distinctif du genre Ama- nita d'avec celui des Agaricus (voyez Fonge). Quoique ce soit un assez bon caractère, la plupart des naturalistes refusent de séparer ces deux genres , et notamment Pries , qui , dans sa Mycologie, présente les amanites en deux sections distinctes, qu'il désigne par amanita et volvaria. Quoi qu'il en soit, les oronges décrites par Paulet rentrent dans sa famille des hui- leux , qui renferme les agaricus et les amanites , chez les- quels le stipe ou la tige a la base renflée en forme de bulbe ou d'oignon en partie enfoncé eu terre. Ces champignons, d'une forme ordinairement régulière , sont généralement ornés de couleurs vives et décidées; ils répandent une odeur communément vireuse et exaltée : leur substance est molle, elle tend à se corrompre plus promptement. Ces champignons sont presque tous vénéneux ou suspects; on peut les parta- ger en sept sections, savoir: ].'''■ Section. Les Bulbeux nus, qui, n'ayant point de volva, sont des véritables agaricus; ils forment une seule espèce , le Grand Parasol. 2." Section, Les Bulbeux a collet. Ceux-ci off'rent au som- met du stipe un collet ou anneau, reste du voile qui recou- vre les feuillets dans leur jeunesse. II y en a trois espèces: le Bulbeux gercé, Paul., Trait., 2 , pag. Soy , pi. i5o, fig. 1,2; le Bulbeux satiné et rayé, Paul., l. c, fig. 3; et le Petit Bul- beux ciRE-jADNE, Paul., l. c. ,fig. 4, qui ne paroît pas diffé- rer de Vagaricus ceraceus , Jacq. Ces trois espèces suspectes se rencontrent aux environs de Paris. 3.* Section. Les Bulbeux a bourse ou Oronges sans collet. Ceux-ci ont un vol^a et sont privés de collet; il y en a quatre espèces, savoir : I'Oronce sucrée, POronge satinée, I'Oronge des vignes et POhonge souris- 4S2 ORO !„ La premièfe, TOronge sucrée (Paul., Trait., 2. p. 3og, pi. i5i , fig. 1 ) , a une saveur sensiblement sucrée quand on la goûte. Elle est d'une belle couleur chamois et s'élève à quatre ou cinq pouces; le volva et les feuillets sont blancs i le chapeau offre des stries rayonnées aux points d'insertion des feiiiliets en dessous* II. La deuxième, rORON6ESAtiNÉE(PauI., L c, 3io, pi. i5i , fig. 2), a la surlace du chapeau très-unie, semblable à du satin gris de lin ou cendré; le volva et les feuillets sont très- blancs. Ce ch-impTgnon a une saVeur et une odeur qui ne sont pas agréables. On le trouve dans les bois à Saint- Ger- main, à Mcudon, etc. Paulet rapproche de Voronge satinée trois autres espèces, décrites par Micliéli et dont une (Mich., Gen, , pi. 76, fig. 6, c. ) est donnée pour V agaricus bomhjci7ius , SchxS". , tab. 98, ou amarâta calyptrata , Lamck. , Eiicyci., que M. Persoon dit être son amanila incarnata. D'après Michéli il seroit comestible. III. La troisième, I'Oronge des vignes (Paul., Trait., 2, pag. 3 1 1 , pi. 1 5 1 , fig. 5 ) j qui se trouve en automne dans les terres sablonneuses, à l'ombre delà vigne, est d'un gris foncé et comme soyeux. Le volva est blanc et les feuillets sont un peu couleur de chair; sa substance est molle, insipide et s'altère bientôt. Paulet croit qu'elle est analogue au cham- pignon figuré par Plumier, Trait, des Fougères, pi. 167 , fig. F, Boletus , et qu'il rapproche de I'Oronge des sots ou stulto- rum boletus de Steerbeck, tab. 20, fig. D. IV. La quatrième , I'Oronge so l ris ( Paul. , Trait. , 2 , p. 3 1 1 , p'. i5i , fig. 4,5; Agaricus Piôo , Mém. soc. roy. méd., vol. 5, avec fig.) est le plus pernicieux de tous les amanites et cause desacciiiens mortels aux personnes qui en mangent impru- demment. Il croit en Italie et surtout en Piémont , aux bords des chemins, en automne. Il a une forme élancée, conique; sa couleur est le gris de souris comme satiné en dessus ; ses feuillets sont d'un blanc lavé de jaunâtre; son stipe est blanc sale, tortueux, haut de quatre à cinq pouces; il porte un chapeau d'un pouce et demi d'étendue. 4.* Section. Les Bulbeux a bourse colletés. Ils ont mi volva et un anneau ou collet au sommrt du sfipe. Paulet en admet deux espèces : POronge choix de Malte (Paul., L c. , ORO 465 pag. SiS, pi. i52 , fig. 1 ), dont le chapeau s'ouvre en cinq ou six portions égales, représentant en quelque sorfe une croix de Malte ; sa couleur est d'un rouge de chair pâle t sa substance, dit Paulet, ressemble plutôt à celle de la chair animale, qu'à la pulpe d'un champignon. Il s'élève à trois ou quatre pouces : il a le parfum du champignon ou du mous- seron extrêmement exalté; cependant des expériences prou- vent qu'il est trés-malfaisant : ou le trouve, en Août, dans les bois, à Pantin près Paris. V. L'Oronge couleuvre (Paul., Trait., 2, pag. Siy, pi. iSa, fig. 2), offre un chapeau couleur de chair tendre ou cou« leur de noisette. Il est régulier et porté sur un stipe blanc, un peu peluché; sa chair est blanche. On trouve cette oronge dans le bois de Mcudon ; elle n'a rien qui annonce des qua- lités suspectes. 5.^ Section. Les Bulbeux en coque et sans collet. Ils ont un volva épais et point d'anneau ; il y en a deux sortes. VI. L'Oronge tannée (Paul. , Tr., 2 , pag. 517 , pi. 1 5 5, fig. 1,2) s'élève à trois ou quatre pouces de hauteur. Lorsqu'elle est contenue dans son volva , elle ressemble à un œuf un peu alongé ; son chapeau est couleur de marron foncé ; il est sujet à se fendre et n'a d'autre chair que celle des feuillets, dont la saillie le rend rayé ; le stipe et le volva , d'abord blancs , prennent ensuite une teinte fauve. On trouve c^ champignon en automne dans les bois de Marly. VIL LaCoQUEiMELLE(Paul., Tr. , 2 , p. 018 , pi. i33 , fig. 3-5; Amanita alba, Pers. , Ch. comm. , pag. 177; Agaricus ovoideus , Bull., Ch., tab.5C4; Dec, FI. fr.; Coccola, Michel., Gère. 1 85; vulgairement Coucoumelle , Coquemelle , Champignon blanc , Oronge blanche). Cette espèce, qui croît particulièrement en Italie et en Languedoc, est très-recherchée pour la table; elle a toutes les qualités des meilleurs champignons et des plus dé- licats : on la prépare comme Voronge franche. Elle est d'un beau blanc, avec le chapeau lisse sur le bord et les feuillets étroits d'un rose tendre : elle roussit un peu avec l'âge. Lorsque ce champignon est encore enfermé dans son volva, il ressemble à un œuf de poule ou bien à une coque, d'où vient son nom. Cette enveloppe blanche, épaisse , se déchire assez souvent en deux parties, dont l'une reste attachée à la base 464 ORO du stipe, et l'autre collée au chapeau. Bulliard annonce avoir trouvé cette plante à Fontainebleau. 6.^ Section, Les Bulbeux en coque £■* colletés, Ç[ui ont un volva et un collet rabattus sur le stipe. Il y en a deux es- pèces : I'Oroncr franche, et I'Oronge cigue. VllI. L'Oronge franche ou TOronge jaune d'œuf (Paul., Tr., 2, pag. Sig, pi. i54, fig. i-3; Amanita aurantiaca, Pers. , Champ, comm.,, pag. 174, pi. 1 ; Agaricus aurantiacus , Bull., Hist. champ., pi. 120 [voyez 12.'' cahier des planches de ce Dictionnaire]; Agaricus cœsareus , Schaeff. , tab. 238, 247; Fries, Syst. mjc, 1 , pag. i5 ; Mich. , tab. 77, fig. 1 ; Steer- beck, tab. 4, fig. D E F; Elvella Ciceronis , Batt. , p. 27, tab. 4). Ce champignon paroît être connu depuis Icng-îemps, et la plupart des botanistes ne doutent pas que ce soit le boli- les ou boletiis mentionné par Pline, cité dans les écrits de Cicéron, d'Horace, de Juvenal , de Martial, d'ApicIus , etc., et qui faisoit tellement les délices des Romains, qu'il mérita d'être mentionné par ces auteurs célèbres et d'être nommé le champignon des Césars , le prince des champi- gnons. Martial suppose qu'il est plus aisé de se passer d'or et d'argent, que de se priver de ce champignon (Mart. , Epig., lib. XIII). Pline dit positivement qu'il sort d'un volva et qu'il ressemble dans son enfance à un jaune d'œuf encore dans sa coque, lai:jUclle, s'ouvrant , lui livre passage et permet son développement, et que sa durée est de sept jours. L'oronge franche, appelée aussi oronge, dorade, jaune à''auf, cadran, boulets, oumé^al (o^um gaUinœ),endorgucz, au- lonjat, jazeran ou jasseran dans Its Vosges, coccolo , uovolo en Toscane, hole real en Piémont, jouit encore de son an- tique célébrité, et est encore fort recherchée dans tous les pays où elle croît. L'oronge sort d'un volva d'un beau blanc; son chapeau, d'une belle couleur d'orange ou de jaune d'œuf, est régu- lier, de quatre à six pouces de diamètre, strié sur les bords et même fendu; il s'élève à six ou sept pouc«'s, sur un stipe plat (i'un jaune pâle, avec une collerette qi:i le recouvre en partie ; le dessous du chapeau est amplement garni de feuillets épais, arqués, jauucàtres. Ce chanipignorj croît dans les partie tempérées et méridionales de l'Europe; il est in- ORO i^U •liqué, avec doufe, en Norwége : il paroît cependant qu'on ne le trouve plus au-delà de S^"^ de latitude. Il croît, mais rarement, dans les bois aux environs de Paris, à Fon- tainebleau, Meudon , Scnard , Grosbois , l'île Adam, etc.; il s'y rencontre particulièrement lorsque l'automne est douce et pluvieuse. On ne peut rien manger de plus délicieux que l'oronge; un empereur romain l'appeloit le manger des dieux, et c'est la raison pour laquelle les Latins désignoient spécialement ce champignon parfungiis cûcsarews. Suivant Apicius, on Tap- prêtoit dans le vin cuit avec un bouquet de coriandre, ou dans le jus des viandes, avec l'assaisonnement ordinaire; on ajoutoit pour liaison le miel, l'huile et les jaunes d'œufs. Maintenant on apprête l'oronge différemment : la meilleure manière consiste, après l'avoir bien choisie et l'avoir éplu- chée, c'est-à-dire dépouillée de sa peau et enlevée sa tige, à la faire cuire renversée sfr un plat ou autre ustensile, sa cavité garnie de fines herbes, de mie de pain, d'ail, de poi- vre, de sel et des hachures de sa tige, le tout arrosé d'huile d'olive; c'est ce qu'on nomme à la barigoule et à la provençale. L'oronge ne se garde pas plus d'un ou deux jours fraîche. On la conserve néanmoins dans l'huile; c'est ce qu'on appelle oronge marinée, dont on fait commerce en Italie, et sur- tout à Gènes. L'oronge mise dans l'huile, y éprouve un com- mencement de fermentation acide , puis se conserve dta^ années entières : il lui demeure un goût acidulé assez ana- logue au goût de l'aubergine. Quelquefois, avant de mettre l'oronge dans l'huile, on la coupe par morceaux, après avoir enlevé le volva et le voile; on étale ces morceaux dans un lieu très-chaud et très-sec, et lorsqu'ils sont bien desséchés, on les conserve ainsi ou bien dans l'huile : alors l'oronge se maintient très- bien et sans goût acide. On garde encore ce champignon dans de l'eau salée ou pure qu'on rcfiouvclle; mais préalablement il faut le faire bouillir un peu dans d^î l'eau. Dans toutes ces manières il perd une partie de son par- fum et de ses bonnes qualités, et, dans tous les cas, on ne peut nier que de tout temps on lui a reconnu des qualités indigestes. IX. L'Oronce ciGt'E (Paul., Trait., a, pag. 3jC. pi. i55 3('). 5o 466 ORO et i56; Agarlcus phalloïdes, Pries, Mfc. syst. , 2 , pag. ij ; Ama- nita venenosa , Fers., Ch. com., pag. 178). Le plus mortel de tous les champignons , comme il est prouvé par dfs exem- ples nombreux et des expériences multipliées rapportées par Paulet. Sa couleur dominante est le jaunâtre ou le vert jau- nâtre; sa chair et ses feuillets sont blancs; le chapeau est un peu écailleux, lis-e sur le bord: le stipe est creux vers le haut, bulbeux à la base, entouré par le volva. Paulet dis- tingue trois variétés de l'oronge ciguë, lesquelles sont trois espèces bien distinctes pour beaucoup de botanistes. Pries admet cinq variétés; voici les trois indiquées par Paulet. L'OiioNGE GIGUE JAUNATRE (PauL, Trait. , 2 , pag. 3^6, pi. i55, fig. 1 -4 , et pi. i56 , fig. 1 ; Amanita citrina , Fers. ; Agaricus citrinus , SchœfT. , tab. 20). Son chapeau est d'un Jaune de citron ou de gomme - gutte , uni, sans écaille; le stipe et les feuillets sont d'un blanc jaunâtre. Ce champignon s'élève à cinq ou six pouces de hauteur ;«)n le trouve , en automne, dans les bois, en Prance , en Italie, en Allemagne. On le nomme dans les campagnes le luit- vert et i;ert de gris. Il se plait dans les terres légères, sablonneuses, mêlées de feuilles; il se conserve huit à dix jours: il n'est jamais attaqué par les larves d'insectes et les limaces. Lorsqu'il est dans sa matu- rité, il a une odeur forte et virulente. L'Oronge ciguë verte (Paul. , /. c. , pi. 1 56 , fig. 1 et 2 ; Ama- nita viridis , Pers. , Champ, comm. , pag. 1 8 1 , pi. 2 , fig. 2 ; Aga- ricus bulhosus , Bull., tab. 2, pag. 108 et 677 , fig. D ). Cette oronge est de couleur d'herbe, quelquefois olivâtre ou grisâ- tre ; le bulbe de son stipe est plus arrondi, tandis qu'il est aplati dans l'oronge précédente et l'oronge suivante; son cha- peau est communément glabre et n'offre point de débris du volva. Ce champignon devient un peu plus grand que le pré- cédent; sa saveur et son odeur sont les mêmes, mais plus ' exaltées. L'Oronge ciguë elanche (Paul., l. c. , pag. i56, fig. 3 , /| ; Am. bulbosa alla, Pers.; Ag. bulbosus , Schneff. , tab. 241 ; Ag. lulbosus lernus, Bull., tab. 108). Ce champignon, heureuse- ment moins commun que les précédens, est celui qui occa- sionne les accidens les plus funestes. Sa couleur, entièrement blanche, et sa petite taille de deux à trois pouces, peuvent ORO 4C.7 le faire confondre avec le cliampignon de couche, qui s'en dislingue cependant suilisamment par ses feuillets rougeàtres et l'absence de volva. Suivant Paulet , la couleur blanche de celte oronge prend une teinte jaunâtre dans la maturité. Son odeur n'a rien de désagréable. y.*" Section. Les Bulbeux mouchetés sont des amanites qui présentent un anneau ou collet; un volva constamment, et même en sortant de terre , divisé en plusieurs parties ; un bulbe mollasse. Ils répandent une odeur forte et leur usage est à redouter. On en compte dix espèces, dont nous indiquerons trois ici; savoir : la fausse oronge ou champignon rouge, le bul- hcux jaune et hlanc , eiV oronge perlée ; les autres sont décrites à leur nom : le grivelé visqueux, le gris perlé, le rougeàlre Iruité , la pomme de pin, la noix à diamans, la petite râpe et la palette à dards. X. La FAUSSE Oronge ou Champignon rouge (?aul.,Tr. , 2 , p. 546, pi. 167 , fig. 1,2, 5 ; Michel. , t. 78 , fig. 2; Agaricus muscarius, Linn.; vSchasff., tab. 27, 28; Agaricus pseudoauran- tiacus , Bull., tab. 122; Amanita muscaria, Pers. : Tignola des Italiens: voyez le 12.*' cahier de planches de ce Dictionnaire). Ce champignon, que l'on peut confondre avec l'oronge vraie, n.° VIII, et qui en est bien différent par ses qualités, puis- qu'il est un des plus dangereux que l'on connoisse , est néan- moins très- distinct. Il s'élève ordinairemeot à la hauteur de cinq à six pouces; son chapeau est d'un rcuge de feu qui passe au rouge aurore, au rouge paie et doré, au doré, et au rouge éteint, avec de petites peaux blanches, dispersées sans ordre, semblables à des taches, dont la surface est ordi- nairement couverte. Ce chapeau, parfaitement circulaire, est strié sur le bord; il porte en dessous des feuillets d'un beau blanc; le stipe, plein et bulbeux à sa base, est égale- ment blanc. Le volva , incomplet , adhérent d'abord au bulbe et au chapeau , forme sur celui-ci les verrues ou peaux anguleuses et blanches qu'ion y voit. La fausse oronge se plaît dans les bois et se rencontre par toute l'Europe : il est constant qu'elle est très-dangereuse et qu'elle occasionne de funestes accidens aux personnes qui ont l'imprudince d'en manger; cependant il paroit que chez quelques peuples on en fait usage : si l'on en croit \Vilhering, en Angleterre on iS^ ORO vend ce cliampîgnon tout comme les autres. Les Kamtscha- dales et les Ostiaques, qui le nomment mucho -more , tue- mouche , en préparent avec Vepilobium angustifolium une boisson spiiitueuse et enivrante, qui, à petite dose, donne de la vigueur et fait braver le danger ; mais qui , prise à haute dose , occasionne le délire et la folie , accompagnés de désespoir. L'urine des personnes qui ont bu de cette liqueur, produit le même effet sur leurs malheureux domestiques, pour lesquels c'est un régal. Trois ou quatre individus de ce champignon occasionnent un délire foible ; mais à la dose de dix il occa- sionne l'ivresse: écrasé dans l'eau il stupéfait les mouches plutôt qu'il ne les tue ; son suc fait périr les punaises. Ce champignon paroît assez bien indiqué par Pline, qui désigne exactement les mouchetures du chapeau. Il paroît aussi que ce fut lui dont Agrippine fit usage pour favoriser ses cri- minels desseins. XL Le BtiLBEux jaune et blanc (Paul., Tr. , 2 , p. 353 , pL i58, fig. 1 ) est d'un blanc lavé de jaune et tacheté de jaune ou d'un brun sale; quelquefois son chapeau est muni d'un blanc net ou légèrement jaune ; les feuillets sont blancs, ainsi que le stipe, dont la base est bulbeuse, arrondie et considérable. Jl est commun aux environs de Paris, dans les bois; ses qualités sont très-mauvaises. XIJ. L'Oronge perlée (Paul., /. c, pag. 354, P^« 1^8 , fig. 1) présente un chapeau d'une belle couleur d'orange, avec de petites peaux semblables à des perles ou des diamans d'un très-bel effet. Ses feuillets , sa tige et sa chair sont blancs. Il paroît que le collet ou anneau manque dans cette espèce; on la trouve à Meudon. Elle n'a rien qui annonce des qua- lités suspectes. Paulet, dans sa Synonymie , indique encore un assez grand nombre de champignons sous le nom d'oronge ; ce sont tous des amanites ou , si l'on veut, des agaricus à volva. Nous n'en citerons que quelques-uns. L'Oronge blanche. Il y en a deux espèces: la farinière unie ou farinaccio des Italiens, qui est grande, entièrement blanche, a lamelles nombreuses, à dentelures multipliées, à stipe épais et annulé; elle répand une forte odeur de farine fraî- chement moulue. La seconde, Voronge hlanclie , rayée sur les ORO 4C9 bords, est Vagarlcus coccola, Scopoli , ou coccola de Michéli; enfin, la coquemelle, n.° VII, plus haut. L'Oronge blanche soyeuse. Petit amanite d'un jaune pâle, poudreux, àstipe très-court, cylindrique, qui croit en Italie. L'Oronge écailleuse , Agaricus squarrosus , Weigib. , dont le chapeau est conique, jaune, ainsi que le stipe , garni d'écaillés un peu imbriquées, réfléchies, brunes; le stipe est solide. La FAUSSE Oronge , voyez n.' X , plus haut. L'Oronge en gelée , qui est V Agaricus limacinus , Scop. L'Oronge impériale , c'est VAgaricus. imperialis , Batsch , Elench., et VAgaricus solitarius , Bulliard. L'Oronge plombée, Agaricus plumheus, Schaeff. , pi. 85, 86, auquel Paulet joint , mais il nous semble à tort , les A. hyalinus et badius, Schaeff., tab. 244, fig. 24. L'Oronge RAViÈRE, aussi I'Oronge grise et roisse, est un ama- nite, qui répand l'odeur de la rave et qui en a le goût. Il croit en Toscane, et, suivant Michéli, on lui donne le nom de loppajola. Son chapeau est gris, garni de feuillets brunâ- tres; le stipe est blanc , long, bulbeux à la base. L'Oronge rousse et blanche est un petit amanite figuré dans l'ouvrage de Michéli , pi. 76 , fig. 2. Cette oronge se rapporte aussi à VAgaricus lomhjcinus , Schœff. , tab. 76, fig. 2, que Paulet nomme I'Oronge pochée , et qu'il rapproche de l'O- K0NGE SATINÉE. ( Voyez n.**, II plus haut.) L'Oronge des sots, mentionnée à I'Oronge des vignes, n." JII , plus haut. Clusius, qui, le premier, nous a fait con- noitre ce champignon , nous apprend qu'on le nomme en Hongrie bolet des sots ou des fous , parce que, d'une part, il ressemble dans sa naissance à l'oronge franche , et que, d'une autre, il est capable de tourner la iêtc lorsqu'on en fait usage. Il est tout blanc: son chapeau est élancé, conique; le stipe est nu, long, mince, cylindrique; le volva est blanc. Enfin, POronge verte ou vert de gris, qui est la même que I'Oronge cigue n.° IX, plus haut. (Lem.) ORONTIUM. {Bot.) Nom donné par Dodoens à un mufïlier quel.innœusanommé antirrliinum Orontium pour celte raison; ensuite il a appliqué le nom OroKtium a un de ses genres voisins de Vacorus et des aroides. Voyez Oronce. (J.) 470 ORO OROP. (Ornith.) Nom hottentot du Gonoixk bacbakiri. (Desm.) 0P:0PEND0LA. {Omith.) Nom espagnol du loriot com- mun , oriolus galhula , Linn. , qui s'écrit aussi orcjcndola. (Ch. D.) OKOPETIUM. (Bot.) Sous ce nom M. Trinius a fait un genre du nardus thomœa de Willdenow, lequel diffère, selon lui, du nardus, parce qu'il n'a qu'une glume au lieu de deux. Ce caractère est-ii suffisant pour le séparer? (J.) OROPOGON. (Bol.) Ce genre de Necker, dans les gra- minées, doit être reporté à Vandropogon. (J.) OROSPIZA. [OrniLli.) Belori , dans ses Observalions sur les oiseaux de la Grèce, applique ce nom au montain ou pinson de montagne , /j'/n-gJZ/a monlifringilla , Linn. (Ch. D.) OROSPIZES. (Omith.) Ce nom, qui s'écrit aussi oros- jjisis , est le même qu'OnospizA. Voyez ce mot. ( Ch. D. ) OROSTACHYS. (Bot.) Le crassula spinosa de Liiinajus, auquel Murray attribuoit dix étami-ies, étoit rapporté par lui au genre Cotylédon. Yv'illdenow, n'y reconnoissant que cinq éta- mines et une corolle divisée profondément, l'a ramené au crassula. On le retrouve dans le jSomenclaior de M. Steudel sous les noms de sedum et de sempenii'um ; enfin, M. Fischer en a fait , sous celui d'orostachjs, un genre nouveau , qui n'est pas encore adopté. (J.) OROXYLUM. (Bot.) Vent. , Dec, Noy. gen.;Kunth, Journ. de phys. , Dec. 181 S. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières, de la famille des bigno- niacées , de la pentandrie monogjnie, offrant pour caractère es- sentiel : Un calice campanule, presque à cinq dents ; une co- rolle irrégulière , ventrue à son orifice , le limbe divisé en c;nq lobes; cinq étamines fertiles; celle du milieu plus courte, un ovaire supérieur; le style terminé par une capsule en forme desilique, à deux loges séparées par une cloison parallèle aux valves, renfermant des semences membraneuses, ailées. Ce genre, établi par Ventenat, ne renferme qu'une seule espèce; c'est un arbre , dont les feuilles sont opposées, deux et trois fois ailées; les ileurs disposées tontes du même cAté, en grappes terminales, alongées , garnies de bractées. (Pom.) ORP 47^ OROZO , Mus furunculus., (Mamm.) Nom d'un rongeur, décrit par Pallas , et qui se rapporte au genre HAxMSTea. (Desm.) ORPHE. (Ichthjol.) Nom d'un poisson, décrit par Bloch sous la dénomination de cjprinus orfus, et qui pourroit bien n'être qu'une variété de la rosse, cjprinus rutilus. Voyez Aiîle, dans le Supplément du tome I.*' de ce Dictionnaire. Voyez aussi à l'article Spare. (H. C ) ORPHELINE. {Conchjl.) M. Bosc (Nouv. Dict. d'hist. nat.) dit que les conchylio'ogistes donnoient autrefois ce nom à plusieurs espèces de coquilles bivalves , et entre autres k deux espèces de Vénus. Je trouve dans les catalogues de coquilles du dernier siècle que ce nom se donnoit aussi à des espèces d'arches. La fausse Orpheline étoit ïarca nucleus, Linn. (DeB.) ORPHIE, Belone. {IclUhj'ol.) On donne aujourd'hui ce nom, qui étoit naguère encore celui d'une espèce, à un genre de poissons holobranches abdominaux de la famille des siagonotes, séparé par M. Cuvier du grand genre des Esoces de Linnaeus et de la plupart des ichthyologistes. Les caractères généraux des orphies peuvent être exposés ainsi : Nageoire du dos unique, située en arrière des catopes et sans rayon a'ongé ; os intermaxillaires formant tout le bord de la mâ- choire supérieure, qui se prolonge, ainsi que l'inférieure, en un long museau ponctué en dessous; l'une et Vautre garnies de petites dents ; pharynx armé de dents en payé; os palatins , vomer, langue et arceaux des branchies sans dents ; point de barbillons ; corps et queue très-alongés et comprimés ; écailles dures et cornées, mais minces et peu apparentes en général; opercules lisses. Les Orphies ont un intestin court, mince, sans cœcum , replié deux fois ; un estomac ample et plissé , et une vessie natatoire. Leurs os sont remarquables par leur couleur d'un beau vert. On les distinguera au premier abord des Sphvrènes, des PoLYPTÈREs et des ScofMBRBSocES, qui ont plus d'une nageoire dorsale; des Mégalopes , dont un des rayons de la nageoire dorsale est prolongé; des Élopes, des Synodes et des Chau- I-IODES, qui ont leur nageoire dorsale au-dessus ou au-devant 47^ ORP des catopes; des Stomias et des Mickostomes , qui ont le mu- seau très- court; des Brochets, qui ont la langue, les os pa- latins, Its arceaux des branchies, etc., garnis de dents; des Demi-becs, chez lesquels la symphyse de la mâchoire infé- rieure se prolonge en une très- longue pointe sans dents. ( Voyez ces différens mots et Siagonotes.) Il paroit que l'on trouve des orphies dans toutes les mers, mais on n'en a pas encore bien distingué les espèces. On dit que quelques-unes ont jusqu'à huit pieds de long, et font des morsures venimeuses. Nous citerons ici en particulier la suivante: LOrphie ordit. La racine de cette espèce est menue , fibreuse, vivace ; elle donne naissance à plusieurs tiges cy- lindriques, légèrement rougeàtres, glabres, étalées et sou- vent couchées à leur base, ensuite redressées, longues en tout de six à huit pouces, un peu rameuses à leur sommet, garnies de feuilles éparses, sessiles, cylindriques, succulentes, obtuses, d'un vert souvent un peu rougeàtre. Ses fleurs sont blanches, disposées au sommet des tiges en un corymbe étalé; les anthères des étamines sont noirâtres. Cet orpin n'est pas rare dans les lieux secs, arides, pierreux et expo- sés au soleil. L'orpin à fleurs blanches, qui vulgairement est encore connu sous les noms de petite joubarbe, trique-madame , vermi- culaire , a une saveur légèrement stiptique, et il passe pour être rafraichissant et un peu astringent, principalement ses feuilles. Dans quelques cantons on mange celles-ci en salade. Orpin velu : Sedum villosum , Linn., Spec. , 620; Decand., PI. grass., t. 70. Sa tige est droite, velue, simple ou un peu rameuse, haute de trois à quatre pouces, garnie de feuilles éparses, oblongues , charnues, obtuses, légèrement aplaties en dessus, convexes en dessous, souvent un peu rougeàtres, ainsi que les tiges. Les fleurs sont purpurines, portées sur des pédoncules visqueux et légèrement velus, ainsi que les calices, et disposées en corymbe lâche et terminal. Cette 476 ORP espèce est annuelle : elle croît dans les lieux humides des montagnes, sur les bords des mares. Orpin réfléchi : Sedum re/lexum , Linn. , Spec. ,618; Decand. , PI. grass. , t. 116. Ses tiges sont cylindriques, glabres, sim- ples, accompagnées à leur base de quelques rameaux recour- bés et réfléchis à leur extrémité. Ces rameaux et les tiges sont garnis de feuilles cylindriques, aiguës, d'un A^ert glau- que, rapprochées les unes des autres dans la jeunesse de la plante , mais plus écartées lors de la floraison ; à cette époque même, la partie inférieure des tiges en est plus ou moins dé- pouillée. Les fleurs sont jaunes, portées sur de courts pédon- cules, disposées en corymbe rameux, terminal, dont les côtés sont souvent recourbés. Cette plante est vivace ; elle est commune sur les murs et parmi les rochers. Orpin brûlant, vulgairement Vermiculaire brûlante, Pain d'oiseau. Poivre de muraille : Sedum acre, Linn., Spec, 619 ; Bull. , Herb. , t. 3o. Sa racine est vivace , menue , fibreuse ; elle donne naissance à des tiges nombreuses, glabres, ramassées en gazon, hautes de deux à trois pouces, garnies de feuilles éparses, ovales, un peu triangulaires, courtes, succulentes, d'un vert clair, très-rapprochées les unes des autres. Ses fleurs sont jaunes, disposées en petit bouquet au sommet des tiges. Cette plante est commune dans les lieux arides et pierreux, sur les vieux murs, les chaumières; elle fleurit en Juin et Juillet. Toutes les parties de cet orpin ont une saveur acre, très-piquante et presque caustique, qtii, lorsqu'on en a mâ- ché, laisse pendant quelque temps, sur la langue et dans la bouche, une impression brûlante très -désagréable. Le suc extrait de ses parties herbacées, est, dit- on, émétique et purgatif; mais il seroit dangereux de s'en servir sous ce rapport, à cause des accidens inflammatoires qu'il pourroit produire. Etmuller a vanté cette plante comme antiscorbu- tique , et Bernard Below rapporte un grand nombre d'ob- servations de malades guéris du scorbut par l'usage continué, pendant quelque temps, de bière dans laquelle on avoit fai-t infuser de l'orpin brûlant. Depuis, d'autres médecins ont présenté cette plante, réduite en poudre, comme un remède efficace contre l'épilepsie : enfin, on l'a aussi employée contre les cancers; mais l'expérience n'a pas confirmé ces préten- ORT 477 dues propriétés, et l'orpin brûlant est encore a peu près inusité en médecine : on ne doit d'ailleurs en faire usage qu'avec une grande circonspection. ( L. D.) ORPINGMILITAK. {Omith.) Nom groëlandois de la petite linotte rouge ou sherin , fringilla linaria, Linn. (Ch. D.) ORPÏN A ODEUK DE ROSE. (Bot.) C'est le rJiodiola rosea. (L. D.) ORQUE. [Mamm.) C'est le nom orca des Latins francisé. On l'a quelquefois donné à l'épaulard. Cette espèce de cétacé a été ainsi désignée dans ce Dictionnaire, tom. VI , pag 74. (F. C.) ORRAR. (Omith.) On nomme ainsi, enLaponie, le petit coq de bruyère, teirao telrix , Linn., que les Suédois appel- lent orre. (Ch. D.) ORRE. (Mamm.) Nom d'un écureuil chez les Lapons. (F. C.) ORRE. [Ornitli.) Voyez Orrar. ( Ch. D.) ORSEILLE. [Bot.) On donne ce nom à une espèce de lichen du genre Roccei.la et à la Parelle (voyez ces mots), qu'on emploie en teinture. (Lem.) ORSO. {Mamm.) L'ours en italien. (Desm.) ORSODACNE. {Entom.) M. Latreille a indiqué sous ce nom, qui s'écrit de même en latin, une division des criocères, in- sectes coléoptères tétramérés, dont il a formé un genre carac- térisé par quelques modifications dans les parties de la bouche : tel est le criocère du cerisier, qu'on trouve également sur les feuilles de plusieurs autres arbres, qui est d'un jaune ver- dàtre; ce qui l'a fait aussi désigner sous le nom de chloroti- que. L'extrémité postérieure de sa tête et le dessous du corps sont noirâtres. Le mot orsodacne, évidemment tiré du grec opo-ûcTctxvK, ne signifie rien. Aristote Fa employé pour désigner un petit animal que Gaza, son interprète, a cru être la mor- delle. (C. D.) ORT. {Ornilh.) Nom danois de la sarcelle commune , anas querquedula , Linn. (Ch. D.) ORTA. {Bot.) Nom languedocien de la bette ou poirée, cité par Gouan. ( J. ) ORTALIDA. ( OrniLh. ) Nom générique du parraqua dans Merrem. (Ch. D.) 473 ORT ORTEGIA. {BoL) Voyez Ortécie. (L. D.) ORTÉGÎE; Ortegia, Linn. (Bot.) Genre de piaules dico- tylédones, de la famille des carjophjdlées , Juss. , et de la friandrie monogvnie , Linn., dont les principaux caractères sort les suivans : Calice de cinq folioles ovales, persistantes, membraneuses en leurs bords; corolle nulle; trois étamines à fîlamens courts, portant des anthères linéaires et compri- mées-, un ovaire supère, surmonté d'un style filiforme, ter- miné par un stigmate simple ; capsule à trois valves , à une çeule loçe , contenant plusieurs graines irenues. Les ortégies sont de petites plantes herbacées, à feuilles opposées, et à fleurs axiîlaires ou terminales. On n'en con- iioît que deux espèces. Ortégie r'Espagne ; Ortegia Itispanica , Linn., Spec. , 49» Sa tige est droite, articulée, quadrangulaire, haute de six à dix pouces, divisée en rameaux opposés , garnis de feuilles linéaires, sessiles , munies de deux petites stipules à leur base. Les fleurs sont d'un blanc verdâtre, petites, portées sur des pédoncules courts, et disposées en corymbes dichotomes. Cette plante croît naturellement en Espagne. La seconde espèce est l'Ortegia dichotoma , Linn., Mant., 174, qui se trouve en Espagne et en Piémont. (L. D.) ORTEIL DE MER. [Zoophjt.) Nom donné sur quelques parties de nos côtes à l'alcyon lobé ou digité, A. cligitaLum, Linn. (De B.) ORTHAGORISCUS, Orthagorhcus. {Ichtlijol.) Au rapport de Pline {lib. 32 , c. 2) , les anciens Lacédémoniens donnoient le nom d^oùSeiyopfffx.oç ou porc à un grand poisson , qui , au moment où on le saisissoit, faisoit entendre un bruit sem- blable au grognement du cochon. Rondelet , le premier, allirma que cet habitant de la mer Méditerranée n'étoit autre que le poisson, lune, et son opinion a été si généralement adoptée, que, dans ces derniers temps, M. Schneider a sé- paré la mole des tétraodons proprement dits, pour, sous la dénomination d'orthagoriscus , en faire un genre distinct dans la famille des ostéodermes de l'ordre des chondropténgiens téléobranches, genre qui a été adopté par M. Cuvier, et que M. Shaw avoit, de son côté , désigné sous l'appellation de cephalus. (Voyez Cephalus.) ORT 499 Ce genre, tel qu'il est établi maintenant, se reconnoîtaux caractères suivans : Squelette cartiiagineitx ; Iranchies munies d'un opercule et d'une membrane ; catopes nuls; mâchoires indivises; corps tronqué en arrière, comprimé , sans épines et non susceptible de s'enfler; queue courte et trcs-éle^ée verticalement ; nageoires dorsale et anale hautes, pointues et unies à la caudale, qui représente une bande étroite. A l'aide de ces caractères, on distinguera facilement les Orthacoriscus des Cycloptères, des Lépadogastères, des Ba- LisTES, des Pégases , des Centrisques, qui ont des catopes; des OsTRACiONS, qui ont plus de six dents ; des Tétrodons, qui en ont quatre; des Syngnathes, qui n'en ont point; des Dio- DONs , dont la peau est armée de toutes parts de gros aiguillons pointus. (Voyez ces différens mots, et Téléobranches et Os~ TÉODERMES. ) Parmi les espèces de ce genre nous signalerons: Le Poisson lune: Orthagoriscus Mola; Tetraodon Mola , Lin- naeus. Corps très- comprimé, presque aussi haut que long et discoïde ; nageoires pectorales éloignées du museau ; dor- sale et anale très-alongées et composées de rayons inégaux, dont les antérieurs sont les plus longs ; peau dure et rude au loucher: dos varié de nuances foncées et noirâtres; bouche très -petite. Ce poisson , que sa figure presque circulaire et l'éclat blanchâtre de la peau argentée de ses flancs, souvent doublé pendant la nuit par la splendeur phosphorique de Phuile dont elle est imprégnée, ont fiiit assez généralement nommer le soleil ou la lune, habite et la mer Méditerranée et l'Océan, où on le pêche à presque toutes les latitudes, depuis le cap de Bonne- Espérance jusque vers l'extrémité septentrionale de la mer du Nord. Ses diamètres vertical et longitudinal ont souvent plus de quatre et quelquefois plus de douze pieds détendue, et l'on assure même, qu'en lySS , on prit sur les côtes d'Irlande une mole qui avoit vingt-cinq pieds anglois de longueur. Son poids s'élève chez beaucoup d'indi- vidus à trois cents et même à cinq cents livres. La chair de la mole est d'une saveur peu agréable; elle est visqueuse et gluante, et répand une assez mauvaise odeur. 48o ORT Elle est d'ailleurs trés-grasse, et fournit une énorme quan- tité d'huile bonne à brûler. Son foie, qui est demi-sphérique, jaune et mou, est assez bon à manger. Immédiatement au- dessous de sa peau on trouve une couche épaisse d'une subs- tance blanche, comme le lard du porc, mais plus compacte et plus homogène, et qui se ramollit et se dissout en partie dans l'eau bouillantp. Lorsqu'on saisit ce poisson , il fait entendre un bruissement très-marqué, et tandis qu'il nage, il roule sur lui-même comme une roue. Il faut encore rapporter à ce genre Vorthagoriscus ohlongus de Schneider (97), et quelques autres espèces, comme le poisson figuré dans l'ouvrage de M. de Lacépède (I , xxii, 2), et celui des Nouveaux Coiiimentaires de Pétersbourg (X , viii 2 et 3). (H. C.) ORÏHITE. {Min.) Nom donné par M. Berzelius à un mi- néral en longs prismes bacillaires droits, noirs, à cassure pres- que vitreuse et composés de silicates de cérium, de fer et de chaux. Voyez Cérium. (B.) ORTHOCENTRE, Orthocentron. {Bot.) Ce genre ou sous- genre, que nous avons déjà indiqué dans les articles Lophio- LÈPE et NoTOBASE , appartient à Tordre des Synanthérées et à notre tribu naturelle des Carduinées. Il présente les carac- tères suivans. Calathide incouronnée, équaliflore, multiflorc, subrégula- riflore , androgyniflore. Péricline inférieur aux fleurs, ovoïde; formé de squames régulièrement imbriquées, appliquées, co- riaces: les extérieures et les intermédiaires ovaïes-oblongues, ciliées sur les bords, colorées au sommet, surmontées d'un appendice étalé, long, très-droit, subulé , roide, piquant, spiniforme , quelquefois un peu denticulé en scie sur ses bords, et formé d'une substance très-diflerente de celle de la squame, privée de parenchyme, prc-.que sèche, blanchâtre, cornée, comme parcheminée, ou un peu scarieuse; les squames inté- rieures longues, étroites, surmontées d'un petit appendice demi' lancéolé, scarieux, coloré. Clinanthe épais, charnu, garni de fimbrilles , planiuscule pendant la fleiiraison, deve- nant ensuite convexe, presque conique. Ovaires obovoïdes- oblongs, comprimés bilatéralement, glabres, lisses, ayant ORT 48i l'aréole apicilaire surmontée d'un plateau qui porte la co- rolle et le nectaire: aigrette longue, grise-roussàtre, com- posée de squamellulcs filiformes, barbées, attachées à un anneau caduc. Corolles subrégulières, c'est-à-dire ayant les cinq incisions presque égales. Etamincs à filet glabre, sans poils ni papilles. Orthocentre a calathides agglomérées : Orthocentron glo- meratum, H. Cass,; Cnicus pungens, W'illd. La tige est haute d'environ quatre pieds, dressée, droite, peu rameuse, pu- bescente, ailée par la décurrence des feuilles, à ailes ou dé- currences dentées , épineuses; les feuilles sont alternes, éta- lées, sessiles, décurrentes, inégales, oblongues- lancéolées, vertes et un peu pubescentes en dessus , blanchâtres et un peu tomenteuses en dessous, inégalement et irrégulièrement dentées ou lobées sur les deux côtés; chaque dent ou lobe terminé par une longue épine grêle, le reste bordé de très- petites épines; les calathides sont sessiles ou presque sessiles, et rassemblées en groupes inégaux, irréguliers, au sommet de la tige et des rameaux; chaque calathide a environ dix lignes de hauteur et autant de largeur ; les corolles sont pur- purines; le péricline est glabre, et ses squames ont le som- met rouge ou rougeàtre. Nous avons fait cette description spécifique , et celle des caractères génériques , sur des indi- vidus vivans, cultivés au Jardin du Roi, oîi ils fleurissoient en Juillet. L'espèce est indigène en Arménie. UOrthocenlron se distingue suffisamment des genres ou sous- genres voisins, par les caractères propres à l'appendice qui surmonte les squames intermédiaires du péricline. On peut ajouter que les corolles sont presque régulières, au lieu d'être obringentes, et que les filets des étamines sont glabres, au lieu d'être garnis de poils ou de papilles. Cette glabréité par- faite du filet de l'étamine est une anomalie extrêmement rare chez les carduinées , qui se distinguent principalement des carlinées par le filet de l'étamine muni de poils ou de papilles , plus ou moins nombreux , plus ou moins manifestes. Le nom d' Orthocentron , composé de deux mots grecs , qui signifient épine droite, fait allusion à l'appendice des squames du péricline. Le Cnicus arenarius , "VN'illd., que nous n'avons point vu, 36. 5i 482 ORT semble, d'après la description, devoir appartenir au genre Orthocsntron. (H. Cass. ) ORTHOCERAS. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs incomplètes, irrégulières, de la famille des orchidées, de la gjnandrie digjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Une corolle à six pétales, les trois extérieurs li- néaires, en forme de casque; les deux intérieurs connivens sous le casque; le pétale inférieur à trois découpures, point éperonné; une anthère parallèle au stigmate, accompagnée d'un lobe de chaque côté. Othoceras roide; Othoceras slrictum, Rob. Brown , Nov, HolL, I , pag. 3 16. Cette plante est pourvue d'une bulbe en- tière, d'où s'élève une tige courte et roide. Elle ressemble beaucoup aux Diuris , desquels elle diffère par ses fleurs en masque plus prononcé, par les pétales supérieurs redressés, par les intérieurs connivens, très -courts, privés d'onglets. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande. (Poir.) ORTHOCÉRATE. {Foss.) Voyez Orthocératite. (D. F.) ORTHOCÉRATITE. {Foss.) Dans son ouvrage sur les Ani- maux sans vertèbres, M. de Lamarck a signalé sous le nom générique d'Orthocère de petites coquilles à l'état vivant, qui paroissent n'avoir aucun rapport avec d'autres souvent très -grandes, qu'on trouve à l'état fossile dans les plus an- ciennes couches, et auxquelles on a quelquefois donné le même nom. A l'article sur lesHippurites , ce savant annonce dans une ob- servation (t. 7 , p. 597), qu'on a donné le nom d"Orthocérate à ces derniers, qui sont des tuyaux testacés , pétrifiés, épais, de forme cylindracée conique, tantôt droits, tantôt un peu courbés et dont l'intérieur est divisé en plusieurs loges, par des cloisons transverses qui adhèrent aux parois du tuyau. Il divise ces tuyaux en deux sections; dans l'une, les cloi- sons sont traversées d'outre en outre par un siphon qui ne communique en aucune manière avec les concamérations ou loges du tuyau; dans l'autre au lieu de siphon, on ne trouve qu'une gouttière latérale, c'est-à-dire un canal formé par deux arêtes longitudinales mousses ou obtuses. I-es caractères des corps de cette seconde section paroissent appartenir évidemment aux hippurites , mais nous croyons que ORT 483 ceux de Ja première ne peuvent convenir qu'aux coquilles que, depuis long-temps, Ton avoit rangées dans le genre au- quel on avoit donné le nom d'Orthocérafe ou d'Orthocératite qui est très-dilTérent des hippurites, ainsi que des orthocères de M. de Lamarck. Il en est même , auxquelles on a donné le nom de lituolites, cà cause de leur courbure en forme de crosse, et qui pour- roient former un autre genre, ou, au moins qui doivent être distinguées de celles qui sont parfaitement droites. M. Sowerby , dans son ouvrage (Min. conch.) a senti la nécessité d'établir le genre Orthocérate ou Orthocératite sur les coquilles des couches anciennes, et il lui a assigné les ca- ractères suivans: Coquille droite ou un peu courbée, fusiforme , à cloisons traversées par un siphon; le bord des cloisons uni avec une ou deux légères ondulations. Nous allons signaler les espèces qu'il a décrites et figurées: Orthocératite conique: Orthoceratites turbinatus, Def.; Sow. , toc. cit., tom. 1.", p. i3i , tab. 60 , fig, i , 2 et 5. Coquille co- nique-alongée, à ouverture ovale, à siphon marginal et cou- verte de fines stries circulaires; diamètre plus d'un pouce; longueur inconnue. Trouvée au Havre, et dans le Derbyshire en Angleterre. ÛRTHOcÉRATrrE ANGLAIS: Orthoceratites anglicus , Dcf. ; Mart. , Pétr. du Derb., tab. 39, fig. 2; Sow.,Z. c, même pi. , fig. 5. Coquille ovale, alongée , à cloisons obliques, un peu con- caves, nombreuses et à siphon subcentral; longueur plus de trois pouces. Dans le Derbyshire. Orthocératite ondulé : Orthoceratites undulatus, Def. ; Sow. , lac. cit., pi. 59, Coquille ovale lisse, à cloisons obliques et nombreuses et à siphon près du bord ; diamètre deux pouces; longueur plus de sept pouces. En Angleterre. Orthocératite strié: Orthoceratites striatus, Def.; Sow., loc. cit., pi. 58. Cette coquille est très-remarquable , en ce qu'eile est couverte de légères stries longitudinales; elle a jusqu'à trois pouces de diamètre et son siphon est central. Trouvée près de Cork eu Irlande. Orthocératite de Steinhauer : Orthoceratites Steinhaueri , Def". ; Sow., loc. cit., pi. 60, fig. 4. Coquille striée transver- salement, très-effilée, à cloisons éloignées les unes des autres, 484 ORT à siphon près du bord ; longueur plus de trois pouces. Trou- vée près de Bradford en Angleterre. ORTHOCÉaATriE ciRCDLAiRE: Ortlioccratites circularis , Def. ; Sow. , loc. cit. , pi. 60 , fig. 6 et 7. Coquille cylindrique alon- gée , à cloisons rapprochées , un peu concaves et à siphon près du bord. Trouvée dans le Derl)yshire. Cette espèce paroît avoir beaucoup de rapport avec VOrthocera Brejnii. Orthocératite forte-anneaux: Orthoceratites annulatus^Def. ;■ Sow. , loc. cit., tom. 2, p. 73, tab. i53. Cette espèce, dont il paroit qu'on ne trouve que le moule intérieur, est extrême- ment remarquable en ce que ce moule est couvert d'anneaux circulaires et saillans, éloignés de trois à quatre lignes les uns des autres. Le siphon est central. Diamètre plus d'un, pouce ; longueur plus de six pouces. On la trouve à Cole- hrook-Dale, en Stropshire , en Angleterre dans un marbre. Une espèce analogue se trouve aux environs de Valognes ; mais son siphon est maiginal. Orthocératite cordiforme : Ortlioccratites cordiformis , Def.; Sow., loc. cit., tom. 3, p. 85, tab. 247. D'après la figure ci- tée, il paroît que cette espèce est très-singulière, et qu'elle s'écarte de la forme de toutes les autres. Le morceau repré- senté et qui est composé de douze à treize cloisons, a huit pouces et demi de longueur, sur six pouces et demi envi- ron de largeur par un bout; l'autre bout n'a que deux pouces de diamètre vers la pointe , et celle-ci est terminée par le siphon qui est central. Le lieu où on l'a trouvée est inconnu. Orthocératite géant: Ortlioccratites giganteus, Def. ; Sow. , loc. cit., tom. 3, p. 81, fig. 246. Coquille conique, à ouver- ture ovale, à siphon subcentral, à cloisons droites et grandes. Un des morceaux représentés dans la figure citée a plus d'un pied de longueur sur près de sept pouces de diamètre par le bout le plus gros. On le trouve à Closeburn, dans le Dumfrieshire , en Angleterre. Dans l'ouvrage de Knorr, sur les Pétrifications, on trouve les figures de différentes espèces d'Orthocératites; savoir: à cloisons concaves, pi. 1C7, fig. 2 ; pi. 16g, Cg. 5, 7 et 8, et pi. 170, fig. 2 — 5. On doit sans doute rapporter à ce genre le corps figuré dans le même ouvrage, pi. 170, fig. 1 , et dars celui de Farkinson (Organ. rem., pi. 3, pi. 7, fig. 17), et ORT 485 dontje possède un morceau. Ce corps, coupé dans sa longueur, présente un tuyau extérieur de neuf lignes de diamètre et mince. Un siphon de cinq lignes de diamètre et subcenti'al traverse des cloisons nombreuses et concaves. Le morceau représenté a neuf pouces de longueur, et n'est pas entier. Celui que je possède, vient de l'île d'Oeland dans la mer Bal* tique. J"ai donné à cette espèce le nom d'Ortoceratites Par- kinsoni. Dans le même ouvrage de Knorr, on voit, pi. 167, fig. 3, la figure d'un corps cylindrique qui présente des cloisons an- guleuses sur l'un de ses côtés. Je soupçonne que ce morceau dépend de l'espèce qui précède immédiatement, et c'est peut- être a cette espèce qu'on a donné anciennement le nom de HomaloceratUes. Dans son voyage au pôle nord , M. de Buch a trouvé près de Drontheim un calcaire noir rempli d'orthocératites , aux environs de Christiania. Quelques-uns ont plusieurs pieds de longueur; ils sont planes d'un côté, convexes de l'autre, et un siphon les traverse dans toute leur longueur [idem), H y a lieu de croire, que ces tuyaux étoient cylindriques ou ovales, et que la partie plane, qui est, je crois, la supérieure, a été détruite , comme il arrive à beaucoup d'ammonites et de baculites. Ce savant dit, qu'à Konsberg il en a vu qui ont trois à quatre pieds de longueur. On trouve des orthocéralites en Vestrogothie, aux environs de Chimay; à la montagne Sainte-Catherine, département de la Manche, dans un grès ferrugineux ; à Feugueroles près de Caen ; dans le pays de Mecklembourg; dans les environs de Francfort; en Suisse; en Sibérie; dans les carrières de marbre de Blankenbourg , dans la Foméranie ; en Piémont, et dans beaucoup d'autres endroits. A l'égard des orthocéralites en spirale qu'on a appelés lituo- lites, il semble qu'ils se rapprochent plus des spirules que de tout autre genre, et il en sera parlé à l'article Spirule. (D.F.) ORTHOCÈRE, OrLhocera. {Conchfl.) M. de Lamarck a établi ce genre pour un petit nombre de corps crétacés, plus ou moins droits, comme l'indique le nom, assez semblables 486 ORT à de petites baguettes d'oursins et dont Linné faisoit des espèces de nautiles. Les caractères que M. de Lamarck assigne à ce genre, sont iessuivans : Coquille droite ou un peu arquée, subconique, striée en dehors par des côtes longitudinales nombreuses; loges formées par des cloisons transverses, per- forées par un tube, soit central, soit marginal. J'avoue que je n'ai vu qu'une seule espèce de ce genre , c'est celle qui a été figurée dans les planches du Dictionnaire sous le nom de Nodosaire baguette , mais à fort , puisqu'elle a bien évidemment les côtes longitudinales, qui servent à distin- guer les orthocères de M. de Lamarck de ses nodosaires. Quoi qu'il en soit, je suis à peu près certain que c'est une véri- table baguette d'oursin ; en sorte qu'il se pourroit fort bien quetoutes lesautres espèces d'orthocèrcs enfussent également. Ce qui me porte à le croire, c'est qu'il n'y a réellement pas de cloisons dans aucun de ces corps, mais seulement des étranglemens d'espace en espace. Leur base est en outre terminée par un mamelon absolument comme dans les ba- guettes d'oursins, et bien plus, j'ai pu observer dans des indi- vidus que m'a donné M. Menard de la Groyc, qui en a trouvé en très-grande abondance dans le sable de Rimini, des traces de l'attache de la membrane à leur base. Malgré cela je vais donner les caractères des espèces admises par M. de Lamarck. L'O. RAVE : O. raphanus , Nautilus raphanus, Linn. ; Gmel. , Enc. méth., pi. 465 , fig. 2, a. b,c. Coquille très-petite, toute droite, conique, alongée , articulée, les articulations renflées; siphon sublatéral. D'après la figure de Gualtieri, que cite M. de Lamarck, le siphon paroit être bien complètement central dans ce corps, qui se trouve sur les bords de la Méditerranée. L'O. obtuse: O.fascia, Nautilus fascia, lànn. ,Gmel.; Gualt. , Conch. , t. 1 g , fig. O. Coquille droite , oblongue , subconique ; obtuse au sommet; les loges peu renflées; le siphon central. Des bords de la mer Adriatique. L'O. RAVENELLE : O. raphanistrum. , Nautilus raplianistrum, Linn., Gmel. Coquille droite, subcylindrique; les articu- lations renflées, avec douze stries longitudinales et le siphon central régulier. Cette espèce, qui vient aussi des rivages de la Méditer- ORT 48r ranée, est un peu plus grande que les autres. Il se pourroit que ce fût la nodosaire baguette des planches du Diction- naire. L'O. OBLIQUE : O. ohliqua, Nautiliis ohliquus , Linn. , Gmel.; Gualt. , Test., t. ]g, fi g. IV. Coquille subarquée, conique, striée obliquement sur ses articulations, qui sont subcrénelées; siphon central. Des mers Méditerranée et Adriatique. L'O. AIGUË; O. acicula de Lamk. Petite coquille très- droite, très -aiguë et en forme d'aiguille, et couverte de stries longitudinales droites. Méditerranée. L'O. GOUSSE : O. legiimen, Nautilus legumen , Linn. , Gmel. ; Gualt., Test., t. ig, fig. P. Coquille extrêmement petite, droite, articulée, comprimée et beaucoup plus élargie d'un côté que de l'autre ; siphon au milieu de la base très-petite, mais à l'extrémité du bord droit. De la mer Adriatique. On trouve à l'état fossile un certain nombre de coquilles véritablement cloisonnées, coniques, à coupe circulaire, lout-à-fait ou presque entièrement droites , et que plusieurs auteurs ont nommées orthocères ou ortliocératites : suivant moi, ce sont les seules qui doivent rester dans ce genre, et l'o^ pourra les subdiviser en deux sous-gcnres, suivant que le siphon est marginal ou central. Les premiers sont réellement des espèces de bélemnites, dont l'alvéole ou la cavité s'est considérablement agrandie , en sorte que le têt devoit être partout aussi mince qu'il l'est sur le bord de l'ouverture des bélemnites. (De B. ) ORTHOCÈRE. [Foss.) Il paroît que les coquilles, aux- quelles M. de Laniarck a donné ce nom générique , ne se rencontrent pas à l'état fossile. Voyez Ortuocératite. (D. F.) ORTHOCÈRE, Orlhocerus. {Entom.) Ce nom, qui signifie cornes droites, a été substitué par M. Latreille à celui de sar- rotrie, donné par llliger à un petit genre de coléoptères hété- romérés, de la famille des lucifuges ou photophyges. Nous l'avons fait figurer dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. i3, fig. 5, sous le nom de Sarrotrie. Voyez ce mot. (C. D.) ORTHOCÉRÉS , ORTHOCERATA ou ORTHOCERACEA. 488 . OUT (Conchjl.) Famille établie par M. de Lamarck dans sa divi- sion des céphalopodes polythalames, et dont la coquille , à cloisons simples, est droite ou presque droite, sans spirale. Les genres qu'il y range sont les suivans : Bélemnite , Or- Ihocère, Nodosaire , Hippurite et Conilile. M. deBlainviile emploie le même nom, ou celui d'OiiTHO- CBRAcÉs , pour désigner la même famille. Les genres qu'il 3- place sont : Bélemnite, Conulaire, Conilite, Orthocère , Ajiflexus et Bacuute. Voyez ces dilTérens mots. (De B.) ORTHOCHILE. (Entom.) M. Latreille a désigné sous ce nom de genre une espèce de diptères, voisin des dolichopcs, qu'il a le premier fait connoitre. (C. D.) ORTHOCLADE, Orlhoclada. {Bot.) Genre de plantes mono- cotylcdones, à fleurs glumacées, delà famille des graminées , de la triandrie dlgynie de Linnanis, très- rapproché des Patu- lUNs {Poa) , qui comprend des herbes dont les flettrs sont dis- posées eu une panicule à ramifications très-alongées, à demi verticillées, droites et roides, nues à leur partie inférieure, et dont le caractère essentiel consiste dans des fleurs herma- phrodites, composées chacune de deux valves calicinales, ai- guës, formant un épillet de trois à quatre fleurs: les valves de la corolle aiguës ; un ovaire en bosse, terminé par un bec court, cylindrique, accompagné de deux écailles obtuses, ar- rondies à leur sommet; trois étamines ; deux styles courts; les stigmates très-longs. Orthocladea fleurs rares : O rth oclada rari florii m ,Val. Beauv., Agrost. , pag. 69 , tab. 14 , fig. 9 ; Panicum rarijlorum , Lamck. , Encycl., 4, pag. 766. Plante de Cayenne et du Brésil, dont la tige s'élève à la hauteur d'un pied et plus ; elle est garnie d'un petit nombre de nœuds, nue dans sa partie supérieure, pourvue à l'inférieure de feuilles un peu courtes, planes, ovales-lancéolées, larges de plus de six lignes , un peu pileuses à leurs bords, et comme rétrécies en pétiole près de l'entrée de leur gaine. Les fleurs forment une canicule ample, très- rameuse, très-làche, à pédicellcs très-longs, capillaires. Les valves calicinales sont glabres, inégales, ovales, aiguës: celles de la corolle un peu plus longues que le calice. (Poir.) ORTHOCOPtYS. [Ornilh.) Nom générique donné par M. Vieillot à l'hoazin-, opisthocomus , lliig. (Ch. D.) ORT 489 ORTHODON. (Mamm.) Nom donné à un cachalot par M. de Lacépéde , Phj'seter orthodon. (F. C.) ORTHODON. (Bot.) Ce nom, qui signifie dent droite en grec, a été donné par Bory à une mousse que depuis on a reconnue être une espèce du genre Octobi.epharum. Voyez ce mot. (Lem.) ORTHOKLAS. (Min.) M. Breithaupt a cru devoir faire un genre du felspath , et le diviser en plusieurs espèces aux- quelles il a assigné des noms particuliers. Il a donné celui d'orthoklas à une de ces espèces, à celle qui est une combi- naison de potasse et d'alumine silicatées. Voyez Felspath. (B.) ORTHONYX. (Ornilh.) Voyez Onguiculé. (Ch. D.) ORTHOPLOCÉES. [Bot.) Titre du troisième sous- ordre établi dans les crucifères par M. De Candolle , caractérisé par les lobes de l'embryon plies en deux, et placé d'un seul côté de la radicule, qu'ils embrassent dans leur pli. (J.) ORTHOPOGON. (Bot.) Ce genre de graminée, fait par M. R. Brown, est le même que VOplismenus, publié anté- rieurement par Beauvois dans la Flore d'Oware. Voyez Oplis- MÈNE. (j.) ORTHOPTÈRES, Orthoptera insecta. (Entom.) On désigne ainsi , d'après Olivier, la sous-classe ou l'ordre des insectes à quatre ailes d'inégale consistance, dont les supérieures, sous forme d'étuis, recouvrent et protègent les inférieures , qui, le plus ordinairement (les labidoures exceptés) , ne sont pas pliées en travers, mais plissées sur leur longueur dans l'état de repos. Ce nom, emprunté des mots grecs opùoç-, droites, et de TTJspct, ailes, indique, en effet, cette disposition; mais ce n'est pas réellement sur cette disposition ou d'après celte confor- mation , qu'il a été nécessaire d'établir cet ordre véritablement naturel. C'est surtout le mode tout particulier delà transfor- mation ou de la métamorphose , qui se rapproche beaucoup de celle des hémiptères et qui s'éloigne par cela même de la transformation des coléoptères, avec lesquels tous les auteurs les avoient placés avant De Géer. Linnaeus, dans les dernières éditions de son Système delà nature, les avoit rangés avec les hémiptères. Mais De Géer, en 1775, date de l'année où il publia le troisième volume de 490 ORT ses Mémoires, dont le premier avoit paru dès lySa , distingue frés-bien ce sous-ordrc parmi les vaginés. 11 le désigne sous le nom de dermoplères , qui portent deux gaines coriaces,' demi-écailleuses , aliformes; deux ailes membraneuses et la bouche garnie de mâchoires dentées. Fabricius, empruntant constamment ses caractères de cette dernière partie, avoit fait une classe de ces mêmesinsectes , parce qu'il avoi* observé que leurs mâchoires sont engagées dans une sorte de pièce mem- braneuse, sorte de gencive mobile, qu'il nomme casque ou galète , d'où il avoit imaginé et créé le nom de l'ordre Ulonates des mots grecs ovXov , gencive extérieure, et de "yvsLÔoç , mâ- choire, c'est-à-dire mâchoires engagées dans une gencive. En sortant de l'œuf qui doit les produire et dont les formes varient beaucoup , les orthoptères ont à peu près la struc- ture et l'apparence qu'ils conservent pendant toute leur exis- tence ; car leur manière de vivre, leurs habitudes, leurs mœurs , leur instinct, sont à peu près les mêmes. La nymphe ne diffère de la larve que parce qu'elle porte des moignons d'ailes, qui, à la mue suivante, se développeront, si cela est nécessaire; car quelques espèces dans les différentes fa- milles de cet ordre ne prennent jamais d'ailes : mais, en gé- néral, tous les orthoptères sont agiles, sous les trois états de larves, de nymphes et d'insectes parfaits. La plupart des espèces d'orthoptères se nourrissent de ma- tières végétales. Quelques - unes , cependant , comme les blattes, détruisent les matières animales; d'autres, comme les mantes, saisissent et dévorent les insectes vivans. Il est difficile de donner une histoire générale de la struc- ture des orthoptères ; car toutes les parties de leur corps dif- fèrent selon les familles et même dans les divers genres. La forme de la tête, son mode d'articulation, les diverses parties de la bouche, les yeux, les stemmates , les antennes, présentent des variations à l'infini. 11 en est de même du cor- selet, de l'abdomen, des ailes et des pattes. 11 seroit néces- saire d'entrer dans de très-grands détails pour en donner une idée. Nous préférons renvoyer à l'étude de chacune des fa- milles, que nous allons faire connoitre ici d'une manière géné- rale. Nous engageons d'abord le lecteur à examiner dans l'atlas de ce Dictionnaire les planches 23, 24 et 26, sur lesquelles ORT 491 nous avons fait représenter une espèce de chacun des genres compris dans cet ordre. Voici ensuite un tableau synoptique qui indique les quatre familles dont cet ordre se compose. 'beaucoup plus grosses, propres au saut 4. Grvlloïoes ou Cryllitormes. Ç fplus long que large 3. Akomipes ou simples: l cinq: jplus large que long, cou- Duformes. articles < corselet) vrant la tète 2. Blattes ou j . ) I Omalopodes. des tarses 1 v ftrois:leventreterniinépar des pinces. 1. Labidouresou V FORFICULES. Dans la première de ces familles, celle des Labidoures, les espèces diffèrent de toutes les autres, parce que leurs ély très, semblables à ceux des coléoptères, sont réunis par une suture moyenne et recouvrent presque complétemenl les ailes mem- braneuses, qui, quoique plissées sur leur longueur, n'en sont pas moins pliées trois fois en travers , en pouvant se déployer comme par ressort et se reployer par un mécanisme très-cu- rieux à connoître. (V^oyez Forficlle.) La seconde famille , celle des Omalopodes , a laquelle ap- partiennent lesblattes,se distingue parla forme du corps exces- sivement déprimé , par la brièveté et l'aplatissement des pattes , et surtout des cuisses et des hanches. Beaucoup d'espèces ne prennent jamais d'ailes. LesANOMiDEs ou Orthoptères DinoRMEsont été ainsi nommés à cause du mode singulier d'articulation et de mouvement dii corselet sur l'abdomen. Leur tête est mobile en tout sens sur le corselet. Elles varient d'ailleurs beaucoup dans les dif- férens genres, d'après la forme des pattes de devant et de celles de derrière. Enfin, dans les GrvlloÏdes , famille qui comprend les sau- terelles, les cuisses postérieures sont renflées, très-musculeuses. alongées et destinées à produire de grands sauts. Il y a d'ail- leurs beaucoup d'analogie dans les mœurs. Voyez l'article Insec- tes et chacun des noms de familles indiquées plus haut. (CD.) ORTHOPYXIS. (Bot.) Ce genre de mousse, établi par Pa- lissot-Beauvois , se distingue, selon cet auteur, du Bartramia par ses urnes ovales -oblongues, droites, quelquefois cepen- dajit un peu arquées en fer-de-faux, et par roiifîce, qui n'est 492 ORT point placé obliquement; il diffère aussi du genre Mnium, tel que le considère ce même auteur, par ses urnes droites, dépourvues d'une substance charnue intérieure , et par le tube droit. L'auteur convient que ce genre n'a pas de carac- tères différentiels bien saillans; mais il fait observer que les espèces qui le composent ont un port et un faciès qui les font distinguer des Bartramia et des Mnium, ce qui, selon nous, n'est pas suffisant pour admettre un genre : il y rappor- toit Varrhenopterum heterostichum, Hed\v. , et les mnium ramo- sum et palustre, Linn.; le Bryum macrocarpum , Hedvv. , main- tenant placé dans le penre Leptostomum , Brown ; le Brjum squarrosum , Hedw. ; le TVehera longicolla, Brid. Dans sa der- nière classification Beauvois en sépare le genre Timmia, qu'il y rapportoit, de même que le mnium androgjnum, dont il fait son genre Fusiconia , le même que le Gjmnoceplialus de Schwaegrichen. Le genre Orthopjxis n'a pas été adopté. (Lem.) ORTHOKHYiXQUE , OrLhorhjnchus. (Ornith.) Ce nom générique, qui signifie bec droit, a été donné par M. de Lacépède aux oiseaux-mouches. ( Ch. D. ) ORTHOSE. (Min.) Haiiy avoit eu l'intention de nommer ainsi le fclspath , parce qu'il regardoit ce nom allemand comme étranger à une nomenclature méthodique et scienti- fique , et en cela il avoit entièrement raison ; mais il a respecté un nom si généralement employé par les François et par presque tous les peuples, qu'il n'appartient plus maintenant à aucune langue. (B.) ORTHOSTACHYS. (Bot.) M. R. Brown divise le genVe Héliotrope en deux sections, dont l'une est distinguée par la corolle velue à l'intérieur, l'embryon arqué et les épis de fleurs solitaires non repliées en spirale : il exprime ce der- nier caractère par le nom orthoslachjs , qu'il donne à la section. (J.) ORTHOSTELIS. (Bot.) Nom donné par M. De CandoUe à sa cinquième section du genre Heliophila. (J. ) ORTHOSTEMON. {Bot.) Genre de la famille des gentia- nées , établi par Robert BroAvn ; il est caractérisé : par son ca- lice tubuleux, à quatre dents; par sa corolle, à limbe court, partagé en quatre divisions; par la présence de cinq étamines égales, saillantes, dont les anthères souvrent longitudinale- ORT 493 ment, et se contournent après la fécondation; par l'ovaire surmonté de deux styles à stigmate globuleux. Ce genre ne comprend qu'une espèce, confondue avec les gentianes par Heyne. On la trouve à la Nouvelle -Hollande. (Lem.) ORTHOTOMUS. (Ornith.) M. Horsfield , dans son Arran- gement systématique des oiseaux de l'île de Java, dont M. Des- marest a donné un extrait, pages 378 et suiv. du tome 1 ." du Bulletin universel des sciences, 2/ section, 1824, a établi ce genre, de la famille des grimpereaux, en lui donnant pour principaux caractères un bec droit et effilé, à base triangu- laire, et le doigt de derrière grand et fort, comme celui dessittelles, avec lesquelles il existe encore d'autres rapports. La seule espèce connue jusqu'à présent, est l'orthotomus se- pium. ( Ch. D. ) ORTHOTRICHUM. (Bot.) Genre de la famille des mousses, établi par Hedwig et fondé sur le hrjum striatum, Linn. II est caractérisé par son péristome simple ou double; l'exté- rieur a huit ou seize dents, et l'intérieur a huit ou seize cils écartés, horizontaux; par sa coiffe sillonnée en long, commu- nément hérissée de poils dirigés de bas en haut, et point fim- briée à la base, comme dans le genre JJlota de Mohr, qui faisoit partie autrefois du genre Orthotricum, Hedw. (voyez Ulota). Les orthotrichum sont des mousses monoïques ou dioiques, qui portent leurs fleurs mâles dans les aisselles ou a l'^-xtré- mité des rameaux; ce sont des gemmes à fêtes sessiles ou pé- donculées. Les capsul. s sont portées sur des pédicelles termi- naux, courts, rarement plus longs et privés de périchèse: elles sont ordinairement striées aprps l'émission des séniinules et prennent une forme alongée. Ces plantes croissent sur les arbres, les toits, les pièces de bois exposées a l'air, les pierres et les rochers. Elles forment souvent des touSTe- arrondies , semblables à des coussinets; leurs tiges sont rameuses, droites ou couchées, garnies de feuilles imbriquées, épTses. On compte une trentaine d'espèces d' orthotrichum, en y comprenant les neuf décrites par Hooker dans sa Muséologie exotique, et en excluant celles rapportées maintenant eax genres Ulota et Schlotheimia, On doit aussi y réunir le Gagea de Raddi, caractérisé par 494 ORT ses péristomes chacun à huit dents ou cils , et par sa coiffe glabre. Ce caractère seroit cependant suffisant pour admettre le Gagea, si le genre Orthochum n'ofTroit dans ses espèces une réunion tellement naturelle, qu'on est forcé de se refuser à les séparer, par suite des nombreuses anomalies que pré- sentent leurs péristomes et leur coiffe. Quelques auteurs ont cherché néanmoins à mieux constituer VOrthotrichum , ce qui fait qu'ils ont porté quelques-unes de ses espèces ])armi les T'Veissia, Grimmia et Poljtrichum , et qu'ils ont placé dans les Orthotrichum , des espèces de Tetraphis , Neckera et Oligo- triclium, qui cependant en sont très-différens. Adanson. ayant établi son Dorcadion sur l'espèce commune, peut être consi- déré comme le fondateur du genre Orthotrichum. Ces mousses se rencontrent en Europe et dans l'Amérique; on en observe aussi en Afrique et plusieurs dans l'Inde. §. 1." Péris fo?ne simple. 1. Orthotrichum hémisphérique: Orth. cupulatum , Hoffm. , Brid. , Decand., FI. fr. ; Schwa?gr. , Suppl. ^ tab. 65; Engl. Bot., tah. i325; Orth. anomalum, Engl. Bot. , tab. 1420; Hook. , Musc, hrit., 72, pi. 21; Brjum striatum, var. , Linn.; Dillcn. , Musc, tab. 55, fig. 10. Tige droite, rameuse, en touffe, lâche, arrondie, d'un pouce environ de hauteur, d'un vert brunâtre; feuilles redressées, oblongucs, lancéolées, pointues, un peu roulées en dehors sur les bords; coiffe hémisphérique légèrement velue ; capsules presque sessiles , oblongues, striées après l'émission des séminules ; opercule acuminé, pointu; péristome à seize dents fendues en deux. Cette mousse croît sur les pierres et plus rarement sur le tronc des arbres : on la rencontre partout en Europe; elle se fructifie au prin- temps. Hooker et Taylor font remarquer que les dents du péristome sont droites dans l'état de sécheresse , mais qu'étant humectées, elles prennent une position horizontale etressem- blent à une membrane. 2. Orthotrichum anomal: Orth. anomalum , Hedw., Musc, frond., 2, tab. 37 ;eiusd. Fund., 2 , tab. 7, fig. 35 ; Hook. et Tayl., Musc, brit., pi. 21 ; Orth. saxatile, Brid., Myc suppL, 2 , p. 9; Brj'um striatum /2 , Linn.; Vaillant, Bot., tab. 27, fig. io;Dill., JVIuic, tab. 55 , fig. 9. II diffère du précédent par ses pédi- ORT 4y5 celles frés-saillans et longs, et par son périsfome à dents fen- dues. On le trouve seulement sur les rochers, les toits, les murs: Hoffmann assure l'avoir trouvé sur les arbres; mais il est possible qu'il ait pris, comme l'auteur de VEngUshBotany , une variété de l'espèce précédente pour celle-ci. C'est cepen- dant sur ce qu'il avance qu'on a donné à cette mousse son nom spécifique d'anomalum , tandis que celui de saxatile , que lui donne Bridel, lui conviendroit mieux. On la trouve partout en Europe et aussi dans l'Amérique septentrionale. §. 2. Péris tome double, l'extérieur à huit dents, l'intérieur à huit cils. 3. Orthotrichum compacte: Orih. compactum, Nob. ; Gagea compacta, Raddi, Opuscol. Bolog. , 1818 , p. 56i , tab. 16, Cg. 7. Tige rameuse, touffue, dense; feuilles lancéolées, un peu pointues, presque imbriquées, carénées, un peu ondulées; pédicelles saillans ; capsule droite ; coiffe subulée , glabre. Cette mousse croit sur les troncs de chêne, aux environs de Florence ; elle a le port d'un tortula. §. 3. Péris tome double, l'extérieur à seize dents , V intérieur à huit cils. 4. Orthotrichum apparenté : Orth. ajjine, Schrad. , Engl. Bot., tab. 1320; Schwaegr., Suppl., tab. 4g {sub Orth. striato); Hook., Musc. brit. , tab. 55, fig. io;Dillen., Musc, tab. 55, lig. 10. En touffes irrégulières, peu serrées; feuilles étalées, ovales, lancéolées; capsules sessiles ou presque sessiles, oblon- gues , striées, enfoncées dans les feuilles; coiffe velue ou presque velue. Cette mousse croit sur les troncs d'arbres et les vieux pieux, en Angleterre, où elle est commune, en Allemagne, dans les Alpes, en France, en Belgique, en Ita- lie. 11 y en a une variété à tige alongée et à coiffe velue seule- ment au bout; la tige varie en hauteur de huit à douze lignes, plus ou moins. Le péristome externe est formé de huit paires de dents alternes avec les huit cils filiformes du péris- tome interne. §. 4. Péristome double, r extérieur à seize dents, l'intérieur à seize cils. 5. Orthotrichum strié: Orth. str{atuin,lîtd\v., Musc.frond., 496 ORT 2, tab. 56; ejusd. Fund. , lab. 8, fig. 47 à 64; DilK, Musc, lab. 55, fig. 8; Vaillant, Bot., tab. 20, fig. 5; Engl. Bot., tab. 2187; Schw., Suppl., lab. 54; Hook. et Tayl. , Musc. Irit. , tab. 21. Tiges droites, rameuses, velues, formant des touffes très-irréguliéres; feuilles lancéolées çt imbriquées; les supé- rieures souvent étalées et dentelées ou comme rongées; cap- sules ovales, s'amincissant en un pédicelle court, long de trois à quatre lignes; coiffe conique, peu velue, presque entière sur le bord ; opercule obtus, avec une pointe au milieu ; péris- tome interne à seize cilsarticulés ou moniliforme. Celtemousse est fort commune partout en Europe, jusqu'aux îles Feroë, et dans toute la zone tempérée de la terre: Thunberg l'a recueillie au Japon; Michaux, en Canada et en Virginie. Par la sécheresse ses feuilles se crispent, comme cela a lieu dans presque toutes les espèces du genre. Il y en a une variété remarquable par sa petite stature et sa coiffe tout-à-fait nue; elle fructifie au printemps. Dans sa jeunesse, cette espèce forme des touffes ou gazons d'un vert jaunâtre, qui brunis- sent ou deviennent plus obscurs avec Tàge. Toutes ces espèces, à l'exception de l'ortholrichum com- pacte, se trouvent en Europe et en France; on y observe aussi plusieurs autres espèces, dont on peut voir la description dans Bridel, Mu5c.supp/., 2 , p. 3 et 4, p. 1 10, et dans la Mus- éologie britannique de Hooker et Tayior. Voyez aussi Ulota. (Lem.) ORTHRAGUS. {IcUh^oL) Nom générique donné par M. Rafinesque au genre de poissons appelé Orthagoriscus par Schneider, et qui comprend la mole, diodon mola, Linn. (Desm.) ORTIE, Urtica, Linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones apétales, qui a donné son nom à la famille naturelle des urlicées, Juss. , et qui, dans le système sexuel, appar- tient à la monoécie tétrandrie. Ses principaux caractères sont d'avoir .- Des fleurs monoïques, plus rarement dioïques, dont les mâles, disposées en grappe, ont un calice de quatre folioles arrondies, concaves; point de corolle; quatre éta- mines, dont les filamens, courbés avant la floraison, portent des anthères à deux loges : les fleurs femelles ont un calice à deux valves, point de corolles, un ovaire supère, surmonté ORT 497 d'un stigmate velu. Le fruit est une graine entourée par le calice persistant , uiembrantux , ou uyant l'apparence d'une baie. Les orties sont des plantes herbacées, plus rarement des arbrisseaux , dont les feuilles sont 0|posées ou alternes, ac- compagnées desti])ulesi leurs flenr^ sont disposées en grappes dans les aisselles des feuilles, ou quelquefois en têtr. On en connoit aujourd'hui plus de cent vingt espères. Nous nous bornerons à parler ici de celles qui sont indigènes ou culti- vées dans les jardins de botanique. '^ Feuilles alternes. Ortie baccifère; Mrlica haccifera, Linn., Spec. , iSgS. Ar- brisseau dont les rameaux sont garnis de feuilles ovales-ar- rondies, sinuées et inégalement dentées en leurs bords, char- gées, à leur surface supérieure, de glandes d'où sortent de petits poils roides, Irès-piqu.ns, et munis en dessous d'un grand nombre d'aiguillons qui se retrouvent aussi sur les pétioles. Les fleurs sont réunies en grappes courtes et ses- siles le long des rameaux. Cette ortie croît naturellement dans les Antilles j on la cultive au Jardin du Roi dans la serre chaude. Ortie a feuilles blanches; Urtica ni\>ea, Linn., Spec, 1098. Ses tiges sont un peu ligneuses, hautes de trois à quatre pieds, rameuses, garnies de feuilles ovales, dentées, vertes en dessus, revêtues en dessous d'un duvet blanc, court, serré. Ses fleurs sont disposées en petites grappes axillaires. Cette plante est originaire de la Cliine. Dans les jardins où on la cultive , on la plante en pot et on la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. Ortie du Canada; Vrtica canadensis , Linn., Spec, logy. Sa tige est cylindrique, dioite, haute de deux à trois pieds, garnie de feuilles ovales, un peu en cœur à leur base, rudes sur leurs deux faces, ridées, dépourvues de poils piquans. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires et terminales, les mâles dans la partie supérieure des tiges, et les femelles au-dessous. Cette espèce est originaire du Canada. ''' "■ Feuilles opposées. Ortie dioi^ue : Vrtica dioica, Linn., Spec, lùCjG ^ Flor. 36. 32 498 ORT Dan., t. 746. Ses racines sont vivaces, rampantes; elles pro- duisent des tiges quadrangulaires, souvent simples, hautes de deux à quatre pieds, garnies de feuilles pétiolées, cordi- formes , pointues, dentées en scie, abondamment chargées, ainsi que le reste de la plante, de poils très-piquans. Les fleurs raàles et les fleurs femelles sont séparées sur des indi- vidus diiTérens, et elles sont disposées en grappes longues, pendantes, et souvent deux ensemble, dans les aisselles des feuilles. Cette plante est très-commune dans les jardins , les champs, les haies et les buissons. Ortie brûlante: Urtica urens , Linn,, Spec. , iSgG; Flor. Dan., t. 73g. Sa racine est fibreuse, annuelle; elle produit une tige rameuse, haute de douze à dix-huit pouces , garnie de feuilles ovales , profondément dentées , portées sur des pétioles presque aussi longs qu'elles, et hérissées, ainsi que toutes les parties de la plante , de poils très-piquans. Les fleurs sont monoïques, réunies en grappes courtes, opposées, axillaires et presque sessiles. Celte espèce est très-commune dans les Jardins et les lieux cultivés. Ortie pilulifère , vulgairement Ortie romaine; Urtica piLu- lifera, Linn., Spec, 194. Sa racine, qui est annuelle, pro- duit une tige foible , simple ou rameuse, haute d'un pied à dix-huit pouces, presque cylindrique, garnie de feuilles ovales, pointues, fortement dentées, portées sur de longs pétioles. Les fleurs sont réunies en petites têtes, portées sur des pédoncules axillaires, longs de six à- sept lignes. Cette plante croit dans les champs du Midi de la France et de l'Europe. Ortie a feuilles de chanvre; IJrlica cannahina , Linn., Spec, i3g6. Ses racines sont vivaces; elles produisent des tiges quadrangulaires, rameuses, hautes de trois à cinq pieds, garnies de feuilles pétiolées, ordinairement divisées jusqu'à leur base en trois découpures alongées , étroites, laci- niées et profondément dentées. Les fleurs sont disposées en grappes simples, plus courtes que les feuilles, communément deux à deux dans chaque aisselle. Cette plante est originaire de la Sibérie ; on la cultive au Jardin du Roi et dans les jardins de botanique. Toutes ses parties sont garnies de poils piquans. ORT 499 Ortie naine; Urtica pumila, LInn. , Spec, iSgS. Sa racine est fibreuse, vivace ; elle produit des tiges couchées, longues de huit à dix poures, dépourvues de piquans, ainsi que les feuilles, qui sont ovales, luisantes en dessus, dentées en scie, portées sur des pétioles cà peu près aussi longs qu'elles. Les fleurs sont disposées en grappes courtes, axillaires et presque sessiles. Cette espèce croit naturellement dans TAmérique septentrionale. On la cultive au Jardin du Roi. Les orties sont en général des plantes négligées; leur aspect a souvent quelque chose de triste; leurs fk-urs n'ont rien d'éclatant, et leur contact cause une i'iipression désagréable, inênie douloureuse; aussi sonl-elles reléguées dans les lieux sauvages, stériles, et celles qui parfois croissent dans nos jardins, sont arrachées avec soin pour tâcher de les en ex- tirper. Cependant certaines espèces sont susceptibles d'être empîo^'ées avec quelqr.e avantage dans l'économie domes- tique, et l'art de guérir a cherché à mettre à profit leurs propriéles. L'ortie dioïque peut servir à la nourriture de l'homme, comme à celle des animaux. Ses jeunes pousses, préparées à la manière dbes épinards , fournissent un mets assez agréable. Ses feuilles, hachées très -menu , forment la base dune pâtée dont on se sert pour élever la volaille. On les donne aussi sèches aux poules pendant l'hiver, ainsi que leurs graines, pour les faire pondre plus souvent. Tant que l'ortie est encore jeune , elle peut servir de nourriture aux porcs ; ces animaux la mangent avec plaisir. Les vaches qui en mangent four- nissent en abondance un lait qui contient plus de crème, et qui donne un beurre plus jaune et plus agréable. Les tiges de cette même ortie, coupées au milieu de l'été et rouies, fournissent, comme le lin et le chanvre, une filasse qui peut être employée aux mêmes usages que celle de ces deux plantes. Des expériences faites à ce sujet ont prouvé qu'on pourroit en fabriquer d'excellens tissus et même de très-beau papier. Mais jusqu'à présent l'utilité de l'ortie, sous ce rapport, n'est guère connue en Europe que des sa- vans , et n'a pas été mise à profit. Les habitans du Kamlschatka font leurs filets de pêche , leurs cordages avec l'ortie à feuilles de chanvre. Les femmes 6oo ORT des Basoîikîrs en font du fil. Elles arrachent la plante en au- tomne, la font sécher et rouir; elles la cassent ensuife avec leurs doigta et la fo tient dans des mortiers de bois jusqu'à ce que la niasse soit bien séparée. (Voy. ge de l'allas, vol. i, p. 6cjo.) Il est peu de personnes qui n'aient été piquées par des or- ties, et qui n'aient ressenti rimpressio;i douloureuse et assez analogue à celle de la brûlure , que produit le contact de leurs tiges ou de leurs feuilles fraîches. Dans la plupart des espèces la plante enlière est couverte de poils extrêmement fins, ai- gus, et qui reposent ■.ur une vésicule oblongue, renplie d'une liqueur acre et caustique, qui s'introduit dans la petite piqûre faite par les poils des orties, et cause Tespèce d'ardeur que l'on éprouve lorsque Ton touche ces plantes; dès quelles sont desséchées, elles ne piquent plus. Au reste, dans nos climats, la douleur, suite inévitable du contA-^t des orties, ne dure pas long-temps et n"est jamais forte : les habitans de la cam- pagne s'y habituent et manient les orties, presque sans s'en apercevoir. Il n'en est pas ainsi de quelques espèces exoti- ques, leur piqûre est suivie des plus funestes effets; parmi ces dernières, aucune n'est plus vénéne'.ise que celle qui a été nommée par Roxburg urlica crenulata, et qui est origi- naire de Chitcageng, dans l'est du Bengale. M. I.eschenault , à qui nous cievons des détails très-précis sur cette plar.te, n'étant pas bien informé des accide'is causés par son contact, ne prit pas beaucoup de précautions en la cueillant, et fut touché légèrement par une âc> feuilles à la main gauche. « Je ne ressentis d'abord, dit M. Leschenault, qu'une foible piqûre; il étoit sept heures du matin :1a douleur augmenta progressivement; au bout d'une heure elle étoit presque in- supportable. Il a.e sembloit qu'on me promenoit sur 1rs doigts une lame de fer rougie. II n'y avoit cepejidant, chose bien remarquable, ni enflure, i-i pustule, ni même inflamma- tion. La douleur se propagea rapidement tout k- lotvg du bras jusqu'à l'aiselle. Je fus ensuite saisi d'un éternunient fré- quent, et d'un flux aqueux par les narines, très - coi.sidéra- ble , comme si j'eusse eu un violent rhume de cerveau. A midi enviroi, j'éprouvai une contraction douloureuse dans la partie postérieure des mâchoires, qui me lit craindre une ORT Soi atfaqiie de tétanos. Je me couchai, espérant que le repos me souJageroit; mais les douleurs ne diminuèretit point: elles persistèrent avec violence pendant la nuit suivante presque entière; la contraction des mâchoires s'étoit dissipée à sept ou hui( heures du soir. L^' lendemain matin le T;ial diminua sensiblement, et je m'endormis. Je souffris encore beaucoup les deux jours suivans, et les douleurs reprenoient pour un moment touie leur force, lorsque je plongeois la main dans Veau. Eli s se sont ensuite progressivement afToibh'ei; mais elles n'ont tntiérement disparu que le neuvième jour. *^ Peu de temj'S auparavant, au rapport du même botaniste, un des jardiniers du docteur Wfdlich, à Calcutta, ayant été frappé sur les épaules par un de ses cam;, rades avec les feuilles de la même ortie, éprouva des ac( idcns encore plus graves; il souffrit tellement pendant les deux jours suivions, qu'il croyoit à chaque instant être sur le point ^^'e périr. L'éternument , le flux aqueux par les narines, la coiitrction des mâchoires furent considérables et durèrent plusieurs jours, et ce ne fut qu'au bout de deux semaines qu'il cessa de souffrir Pour peu qu'on mouillât les parties malades, il lui senibloit qu'on versoit dessus de l'huile bouillante. M. Lescheiiault cite encore parmi les orti'.-s très-veniuieuses qu'il connoit, Vurtica stimulans , qui croît à Java, mais dont les effets sont moins violens que ceux de Vurtica crenulata. Il a observé dar.s l'ile de Timor une espèce non décrite, que les inïiigènes nomment daoun setan, feuille du diable. Ils en ont Li plus grande terreur, et croient que , si on en étoit touché, on souffiiroit une année entière, et qu'on pourroit même en mourir. (Mémoires du Muséum, vol, 6, pag. SScj à 064.) Les anciens, tels que Celse [De re med. , l. lîl , c. XXVII), Arétée (Curât, acut,, L I, c. II), avoient cherché à mettre à profit l'irritation que le contact des orties produit sur la peau. Ainsi, dans quelques maladies, où les membres sont privés de sentiment, on peut, par Faction des orties, pro- duire une vive excitation, capable de ranimer l'actloii vitale. Mais, depuis que les sinapismes et h's vésicutoires sont géné- ralement en usage, ce moyen n'est presque plus employé. Les graines de l'ortie dioïque passent pour être purgatives 5o2 ORT et vermifuges ; les maquignons, après les avoir mélangées avec de l'avoine, les font manger aux chevaux pour leur donner un air vif et un poil brillant. Quoique l'utilité de l'ortie pour la nourriture des bestiaux ne soit pas doi^teuse, cependant, jusqu'à ce jour, elle est négligée en France, tandis qu'en Suède elle est cultivée de- puis un temps inuiiémorial. Lortie dioïque vient dans les ter- rains les plus arides. Elle ne demande aucun soin et résiste aux intenspéries : elle est en pleine croissance quand les autres plantes commencent à peine à végéter. Ces avantages sont de nature à mériter peut-être l'attention des propriétaires. Ne pourroit- on pas, au moyen de la culture de cette ortie dans ('es terrains encore en friche, en retirer un produit qui seroit de quelque avantage P L'ortie brûlante a une saveur un peu stiplique ; elle a passé pour astringente et diurétique. On en faisoit jadis assez fré- quemment usage, en infusion ou en décoction, dans les hé- morrhagies , la dyssenterie, les fleurs blanches, les maux de gorge, la rougeole, la gravelle, etc. Aujourd'hui elle est presque entièremir-nt tombée en désuétude. (L. D.) OR ! JE. {Bot.) Ce nom n'est pas donné exclusivement aux espèct^s du genre IJrlica. Il est encore appliqué vulgairement à d'autres plantes qui sont piquantes comme la véritable ortie , pu qui lui ressemblent par le port et par quelques caractères extérieurs, surtout dans la famille des labiées. L'ortie blan- che ou morte est le laniium album, une autre ortie morte des marais est le stachj-s palustris ; une ortie morte à fleurs jaunes est le galeopsis galeobdolan ; l'ortie royale est le ga~ leopsis tetrahit ; l'ortie puante est le stachjs syWatica. A Cayenne une es{ièce de Dalecharnpia est nommée ortie des Nègres, suivant Aublet. Nous voyons encore que des bota- nistes ont donné un peu légèrement le nom de urtica , a des tragia, des acaljpha, des pariétaires.' V. aussi Bois d'ortie. (J.) ORTIE BLANCHE. {Bot. ) Nom vulgaire du lamier blanc, (L.D.) ORTIE BLEUE. {Bot.) Les anciens auteurs ont désigné sous ce nom le campanula trachelium. ( L. D.) ORTIE CHANVRE, ORTIE ÉPINEUSE. {Bot.) Noms vul- gaires du galéope piquant. (L. D.) ORT 5o5 ORTIE CORALLINE. (Poljp.) Il paroit qu'on désigne quelquefois sous ce nom le madrépore muriqué, M. viuri- cata, Linn., sans doute à cause des piquans dont sa surface est hérissée. (De B.) ORTIE A CRAPAUD. {Bot.) On donne vulgairement ce nom à deux espèces d'épiaires, stachjs annua et sylvatica, (L.D.) ORTIE GRIMPANTE. {Bot.) C'est dans les colonies le tra- gia vo'uhilis , Linn. (Lem.) ORTIE DE MER. {Actinoz.) Dénomination empIo3'éc assez fréquemment, dans le siècle dernier, par les naturalistes et par les marins, pour désigner des animaux de mer dont le contact produit sur la peau un effet qui a quelque analogie avec celui des orties. On distinguoit ensuite pitr le nom d'OaTiEs DE MER ERRANTES, Ics méduscs ct même les phy- sales et les vélclles, qui en effet sont librement suspendues dans l'intérieur des eaux, et par celui d'ORTiES de mer fixes, les actinies, non pas qu'elles aient la même action sur la peau , mais à cause de leurs rapports avec les méduses. Voyez Méduse et Actinie. (De B.) ORTIE MORTE. {Bot.) Un des noms vulgaires du lamier blanc. (L.D.) ORTIE MORTE BATARDE. {Bot.) C'est la mercuriale an- nuelle. (L. D.) ORTIE MORTE DES BOIS. {Bot.) Un des noms vulgaires de Tépiaire des bois. ( L. D. ) ORTIE DES NÈGRES. {Bot.) C'est dans les colonies fran- çaises d'Amérique le nom du Dalechawpia scandens , Linn. (Lem.) ORTIE PUANTE. {Bot.) Autre nom vulgaire de Pépiaire des bois. ( L. D.) ORTIE ROUGE. {Bot.) Nom vulgaire commun à deux es- pèces de genres différens , le galéope ladane et le lamier pourpre. ( L. D.) ORTIGA. {[Jot.) Nom rapporté et adopté par Fouillée de quelques piantes du Pérou, que leur aspérité et leurs piqûres fout comparer à l'ortie, et dont Adanson a fait son genre Loasa, type de la famille nouvelle des loasées. ( J. ) ORTOHULA. {Mamm.) lernandez donne ce nom à une 5o4 ORT espèce de carnassier, qui paroit appartenir au genre Mouf- fette. ( F. C. ) ORTOLAN. (Ornith.) C'est Yemberiza hortulana , Linn. (Ch. D.) ORTSÏEIN. (Min.) Nom général, par lequel on désigne dans le pays de Lmiebourg les minerais de fer limoneux ou fer oxidé hydraté argilifère. (B. ) ORTURS-KOFA. {Omilh.) Nom islandois du petit guil- lemot noir, colrmhus grylle , Linn. (Ch. D.) ORTYGIS. (Ornith.) Nom générique des cailles à trois doigfs dans llliger. (Ch. D. ) ORT"îiGODF. { Ornith.) Ce nom générique avoit été ap- pliqué, j)ar M. Vieillot, aux railles à trois doigts; mais il Ta ensuite abandonné pour adopter celui de lurnix , donne au même genre par Bonnaterre. (Ch. D.) ORTYGÔiMETRA. {Ornith.) Nom grec du râle de genêt, rallus crex , Linn. , dont Barrère a fait une dénomination générique, sous laquelle il a compris la petite outarde ou cane-pélière. (Ch. D.) ORTYON. {Ornith.) Nom grec moderne de la caille. (Desm.) ORTYX. {Ornith.) Nom grec de la caille, qui est appelée ortyon en grec moderne. (Ch. D. ) ORUBU. {Ornith.) Voyez Urubu. ORUCORIA. {Bot.) Clusius et J. Bauhin font mention d'un fruit de ce nom dont ils donnent tous deux la ligure qui représente parfaitement celui du pterocarpus lanatus de Linnœus. Comuie cette espèce offre des caractères suffisans pour constituer un genre distinct par sa gousse uniforme et ses étamines monadelphes à la base, nous proposerons de le nommer orucoria , à moins qu'on ne préfère le nom de ju- ruwa, qui est celui de l'arbre selon Clusius. ( J. ) ORUSSE. {Entom.) Voyez Orysse. (CD.) ORVALE. {Bot.) Ce nom est donné à la sauge sclarée qui est Voryala de Dodoens : Linnaeus l'emploie aussi comme nom sj)éciHque d'un lamier , lamium orvala , qui étoit le pa- pia de Michéli, que M. De CandoUe distingue comme genre sous le nom d'OftVALA. (J.) ORVALE DES PRÉS. {Bot.) C'est la sauge des prés. (Le.m.) ORVALÉ. {Bot.) Voyez Morion. (J.) "^ ORV 5o5 ORVŒRT. (Ornitli.) Cet oiseau -mouche est le trocldlus viridissimus , Gi!:el. (Ch. D.) ORVEÏ, Aiiguis. (Erpét.) On a donné ce nom à un genre de reptiles sauriens urobènes, rangés, jusqu'à ces derniers teuii)s. parmi les ophidiens homodermes, et que l'on peut reconnoître aux caracléres suivaus: Corps cylindrique , trcs-alongé; membres nuls; queue conique, arrondie, non distincte; pas de tympan; mâchoires armées de dents, comprimées et crochues; ail muni de trois paupières; louche peu fendue ; écailles imbriquées et semblables sur tout le corps; anus simple et sans ergots; cceur à oreillette double et à ventricule unique. Au moyen de ces notes et des tables synoptiques que le lecteur trouA^era aux articles Erpétologie et Urobènes, il j)ourra immédiatement distinguer les Orvets de tous les Ophidiens, qui ont un cœur à deux ventricules; des Ophi- SAURES, qui n'ont point de tympan ; des Scinqdes, des Hysté- ROPEs, des Chalcides , des Tachydromes et des Chirotes , qui ont des membres. (Voyez ces divers noms de genres, Sauriens et Urobènes.) L'espèce la mieux connue dans le genre des Orvets est: L'Orvet commun ou fragile; yËngwi.s fragilis, Linnœus. Corps long, mince, presque d'égale grosseur, revêtu partout d'écaillés très-lisses, petites, arrondies, luisantes, d'un jaune argenté en dessus, noirâtre et de la teinte de l'acier poli en dessous; trois fdeîs noirs le long du dos et d'autant plus marqués que l'individu est plus jeune; queue obtuse; tête couverte de plaques petiîes, carrées ou rhomboïdales, courte, amincie en devant, un peu plus étroite que le corps; yeux latéraux; museau obtus ; langue courte et comme échancrée en croissant; dents petites, aiguës, courbées en arrièie. Cet animal atteint communément la taille dt huit à dix pouces; il parvient quelquefois à celle de dix-huit pouces, et, suivant quelques naturalistes, de trois pieds même. 11 vit de lombrics, d'insectes, de larves, de petits mollusques, etc. A l'aide de son museau, il se creuse, dans la terre, des trous profonds de trois à quatre pieds et des conduits décri- vant dillérens circuits et ayant plusieurs issues. 11 s'y cache durant la pluie, pendant une partie du jour et de la nuit, 5o6 ORV surtout s'il est menacé de quelque danger, et pendant la saison des gelées. II s'accouple à la manière des ophidiens, c'est-à-dire, que le mâle et la femelle s'etitortillent autour l'un de l'iiutre, et il fait des petits tout vivans, peut-être même deux fciis par an, au printemps et en automne. II ne quitte sa vieille peau que vers le milieu du mois de Juillet. Il paroît plus susceptible de résister au froid que la plu- part des serpens avec lesquels on l'a confondu, car on le rencontre en Europe à dis latitudes très-boréales, en Russie, en Suède, en Pologne, en Prusse, en Allemagne, presque aussi communément qu'en Fran( e et en Italie, mais on ne le voit jamais en Afrique. Aux environs de Paris, on l'observe assez fréquemment fous les pierres, sous les écorces des vieux arbres , dans l'herbe et sous la mousse. Quand on s'en em- pare, il se roidit avec une telle violence, que, selon Lau- rent! et quelques autres naturalistes, il se ca>se quelquefois en deux, et cette particularité, jointe à la grande fragilité de sa queue, fait que dans plusieurs contrées, ainsi que l'ophisaure, on l'a appelé serpent de t^erre. Il est du reste très- doux et ne mérite nullement la réputation que lui a faite le peuple de quelques-unes de nos provinces , sous les noms d'an^'oie, d'anneau , à'' or vert , de borgne, d'aveugle. Il devient même le plus souvent la proie des poules, des canards, des oies, des cigognes, des hérissons, des couleuvres, des gre- nouilles et des gros crapauds. ( H. C. ) ORVET BIPÈDE; ylnguis bipes , Linnscus. [Erpét.) Voyez Bipède. (H. C.) ORVET BLANC. (Erpét.) Voyez Couleuvre blanche (tom. XI, pag. 200). (H. C.) ORVET CALMAPi ; Anguis calamaria, Laurenti. {Erpét.) Voyez Couleuvre calmar (tom. XI, pag. 211). (H. C.) ORVET CORALLIN ou ORVET ROUGE; Angms coral- linus, Gmel. {Erpét,) Voyez Rouleau. (H. C. ) ORVET ÉmX, Anguis erix. (Erpét.) Voyez Éaix. (H. C.) ORVET FASCIÉ; Anguis fasciatus, Laurenti. {Erpét.) Voyez Rouleau. (H. C.) ORVET hOU^KlCKL, Anguis lumbricalis. [Erpét.) Voyez TvPHLOPs. (H. c.) ORY 5o7 ORVET A LONG MUSEAU; Anguis nasutus , Gmelin. (Erpét.) Voyez Typhlops. (H. C.) ORVET MACULÉ; Angiiis maculatus , Linnseus. {Erpét.) Voyez RoLLEAii. (H. C.) ORVET MIGREf,. (ErpéL) Voyez Rouleau. ( H. C.) ORVET FLATURE; Anguis platurus , Linn. (Erpét.) Voyez Pélamide. (H. C.^ ORVET RÉTICULÉ; Anguis reiiculatus , Linn. (Erpét.) Voyez TypHLOPS. (H. C.) ORVET RUBAN ou ORVET SCYTALE, Anguis scjtale. (Erpét.) Voyez Rouleau. (H. C.) ORVET VENTRAL ou ANGUIS LAMPROIE. (Erpét.) Voyez Ophisaure. (H. C.) ORYCTERE. ( Mamm.) Dans notre premier travail sur les dents des rongeurs, nous avions formé ce genre en réu- nissant les deux animaux que Buffbn avoit décrits sous les noms de petite taupe du Cap et de grande taupe du Cap, mus capensis, Pall. , et mus maritimus , Gmel. Depuis, Illiger forma un genre, sous le nom de Bathjergus, du mus maritimus, et un autre genre du mus capensis et dû mus talpinus, sous celui de Georjchus. Ayant pu étudier un plus grand nombre de ces espèces de rongeurs du Cap , et mieux en reconnoître les caractères, j'ai dû former trois genres de ces trois ani- maux. (Des dents des mammifères, considérées comme carac- tères zoologiques.) J'ai conservé le nom générique d'Oryctère à ia grande taupe du Cap , à hiquelle s'associe vraisemblable- ment une espèce nouvelle. J'ai transporté celui de Bathyergue à une espèce que j'ai cru nouvelle, et qui est peut- être la petite taupe du Cap; et j'ai conservé au mus talpinus celui de Spalax , qu'il avoit déjà reçu; et comme l'article Bathyergue ne pouvoit encore contenir le résul;at de ce travail, je dé- crirai dans celui-ci les Oryctères et les Bathyergues. Des Oryctères. , Oryctères. Ces animaux semblent avoir été pourvus au plus haut degré de Li faculté de ronger, tant leurs incisives sont développées: ils approchent de la taille du lapin, et vivent sous terre, où ils creusent des galeries très -étendue* et très -profondes. Leur nourriture consiste principalement 5o8 OR Y en racines, mais ils mangent sans doute aussi des matières animales, comme tous les rongeurs dont les molaires ont des racines et des couronnes simples. On ne les connoiL encore qu'imparr^aitement, et par quelques points seulement de leur organisation. Les dents sont au r.ombre de vingt, dix à l'une et à l'autre mâchoire, c'est-à-dire deux incisives et huit màclieliéres. A la mâchoire supérieure les incisives sont i artagées eu deux parties égales par un sillon profond, et elles naissent, suivant les espèces, à la partie antérieure ou à la partie postérieure des maxillaires. Les màchelières vont, en diminuant de lar- geur, de la première à la dernière, et toutes ont la même forme: avant d'être usées, elles se composent de deux cc.Uines séparées par un sillon transversal, beaucoup moins profond dans son milieu que sur ses bords : après un premier degré d'usure, leur surface est unie avec une échancrure à leur bord interne, et une à leur bord externe: enfin, à un degré d'usure plus avancé ces échancrures s'effacent, et la dent est unifor- mément circonscrite par un ruban émail. A la mâchoire in- férieure les incisives sont unies, et naissent près du condyle, et les màchelières ne dilîèrent point de celles de l'autre mâ- choire. Les pieds , très-courts, ont cinq doigts, armés d'ongles fouisseurs de moyenne grandeur, et le museau est terminé par une espèce de groin ou de boutoir. L'oreille externe ne se montre qi'C par les poils qui vont en rhrysides , ont le ventre non en toupie , mais concave eu dessous, se roulant en boule; les ptérodiples', comme les guê|;es, ont les ailes supérieures pliées en deux parties sur leur longueur ; les myrmèges, comuie les mutilles , les fourmis, ont les antennes brisées sur leur longueur , les anthophiles et les néottocryptes, comme les scolies, les cynips, ont au plus treize articles aux antennes, tandis que les entomotilles , comme les ichneu- mons, etc., en ont de dix-sept à trente. Cette famille des oryctères, dont nous avons fait repré- senier les genres dans l'atlas de ce Dictionnaire, planche 53 , comprend les larres, les tiphics, les pompiles, les pepsides, les spliéges et les tripoxylons. Nous avons indiqué la particularité des mœurs la plus no- table , ainsi que les caractères essentiels de cette famille. Nous renvoyons l'histoire des genres aux noms de chacun d'eux. Le tableau suivant en fait connoitre la disposition mé- thodique par l'analyse. A antfiines sétacéos ; abdomt'U ORY 5ii filiformes i . Typhie. déprimé, presque accolé 2. I.arre. [ Court: fordinaires. . 3. Pompile. à I pattes jîrès-lonîîues 4. Pepside. péu. act. Pet., 2, p. 241 , t. 7 , fig. 26, 3o. Coquille réni- forme, très-fragile, couverte en dehors d'un cuir scabre. 2. En- avant seulement. L'O. DE Gaimard, c. Gaimardi. Corps assez court, ovale, bombé, oniscoïde; limbe médiocre, couvert d'un très -petit nombre d'épines calcaires assez fortes; coquille épaisse, mé- diocre; valve terminale antérieure, striée et légèrement gra- nulée; la postérieure plus petite, à sommet tout-à-fait mar- ginal ; les valves intermédiaires non tuberculées , mais à stries d'accroissement en forme de sillons transverses; aires latérales, marquées par une petite côte; couleur du limbe blanche avec six taches carrées, noires, dont la 4.*" deux fois plus grande de chaque côté; coquille presque noire avec une tache triangulaire étroite, jaune ou blanche, de chaque côté delà ligne dorsale, plus foncée que le reste; ligne bï'anchiale très-étendue, presque de la moitié de la distance entre la tête et l'anus, et formée de cinquante-deux lames branchiales ; les terminaisons de l'appareil générateur après la 40." et la 42.* J'ai vu trois individus de cette espèce, conservés dans l'es- prit de vin, et rapportés du port .Tackson par MM. Quoy et Gaimard, de l'expédition du capitaine Frejcinet. Elle ne pa- roît guère dépasser la longueur d'un pouce à quinze lignes. L'O. HÉRISSÉ, C. hirtusus , Pérou. Corps ovale, large, un peu épais, déprimé, à limbe médiocre, couvert d'un très- grand nombre de petits tubercules squamo-épineux ; coquille de huit valves comme dans les espèces précédentes, mais moins longues et plus larges ; les stries marginales d'accroissement bien marquées, grossières; les sommets et les aires peu pro- noncés; le bord adhérent de l'antérieure très-court pourvu de ose 547 onze dents pectinëes , celui de la postérieure presque nul et entier. Couleur générale blanche, avec des taches irréguliéres brunes sur le limbe. Des mers de l'ile King. D. Espèces à aires latéiales peu ou point distinctes; limbe irrégulièrement pileux ou tuberculeux ; lames d'insertion dentées ou non, mais jamais pectinées. 1 . Des àcnU a la valve antérieure seulemenl. L'O. BLANciiET, C. albidus. (Coll. du Mus.) Corps ovale, épais, assez déprimé; le limbe médiocre et couvert de poils courts et très-fins. Coquille grande, de huit valves, à peu près dans la même proportion que dans l'espèce précédente; les aires latérales des intermédiaires un peu indiquées par une surface plate et bordées par quelques stries d'accroissement; des terminales, l'antérieure comme festonnée sur son bord adhérent, divisé en neuf dents larges et entières, la posté- rieure , sans divisions à sa lame d'adhérence. Couleur du limbe d'un gris-brun uniforme; toute la coquille d'un blano sale ou grisâtre par dépôt en dessus, d'un vert d'aigue-marine en dedans. Des mers de l'ile King. L'O. RARij'iLEDx, C.raripilosus. Corps ovale, épais, convexe, non caréné ; limbe médiocre, hérissé de quelques gros poils noirs, flexibles, un peu plus nombreux à sa circonférence; "coquille de huit valves épaisses, à peine carénées; les deux terminales les plus petites; l'antérieure semi-circulaire, avec neuf larges dents d'insertion ; la postérieure ovale transver- salement avec ses lames d'inserlions entières, ailées anté- rieurement; les valves intermédiaires subsemblables, avec une saillie arrondie à la partie médiane de leur bord anté- rieur; la lame d'insertion subailée, avec une seule entaille profonde de chaque côté; couleur brune sur le limbe, et d'un blanc roussàtre sur les valves en dehors comme en dedans. J'ai caractérisé cette espèce d'après un bel individu entier de ma Collection, que je dois à l'amitié de M. le docteur Leach. J'en ignore la patrie; mais je le crois distinct de l'oscabrion géant et de celui du Pérou, avec lequel je l'avois 548 ose d'abord confondu. Sa longueur totale est de plus de trois pouces. L'O. A CÔTES, C. costatus. Corps ovale, sensiblement plus large au milieu qu'aux deux extrémités; limbe couvert de poils assez longs; coquille subcarénée de huit valves, les in- termédiaires bien plus grandes que les autres, ayant un som- met subonguiculé, et les aires latérales séparées de la médiane par une côte saillante; la terminale antérieure petite, semi- circulaire, rélevée de dix côtes rayonnantes; couleur géné- rale de la coquille jaunâtre, variée de taches brunes, plus foncée en dehors, blanche en dedans. Du Port du roi Georges. 2. Des dents aux valves terminales antérieure et postérieure. L'O. MARGiNÉ; C. marginatus, Pennant , British Zool. , 4, p. 61 , t. 36, fig. 2. Corps large , ovale, assez déprimé, sub- caréné dans son milieu; valves intermédiaires larges, très- anguleuses, finement granuleuses et subdenticulées à leur bord postérieur ; Pantérieure à neuf dents peu profondes , non pectinées. Couleur agréablement variée de bleu , de rouge et de blanc , quelquefois simplement grisâtre parla dessiccation. Cetie espèce est celle que l'on trouve le plus communé- ment sur les bords de la Manche et probablement plus au Nord. Elle est petite. L'O. CENDRÉ: C.cinereus, Linn., Gmel. ; Chemn. , Conch. , 8, t. 96, fig. 818. Corps très-petit (deux lignes de long sur une et un tiers de large), déprimé, un peu plus étroit en avant, caréné, lisse, avec trois sillons dorsaux longitudinaux; limbe subcilié dans sa circonférence. Couleur de tout l'ani- mal et de sa coquille rougeâtre pendant la vie et devenant cendrée par la dessiccation. Des mers de la ]Vorv\rége, où il vit entre les racines des algues. L'O. blanc: c. alhus , Linn., Gmel.; Chemn., Chit. , t. 2, fig. 9. Corps oblong (de quatre lignes et demie de long sur deux lignes et demie de large), lisse, un peu glabre, arrondi également aux deux extrémités, déprimé et caréné; la forme des huit écailles comme dans la suivante. Couleur générale blanche. ose 549 Des mers de Norwége. L'O. rouge: C. ruber , Lînn., Gmel. ; Chemn., Chit. , t. 2, fig. 8 ; Chiton marmoreus , Oth. Fabr, , Faun. Groenl., p. 420, n.° 420. Corps de cinq lignes et demie à dix-huit lignes de long sur deux lignes deux tiers à six lignes et demie de large, ovale-oblong, glabre, ou à peine scabre, subcaréné; valves au nombre de huit, les sept antérieures arrondies en avant, subrameuses en arrière, la postérieure arrondie à ses deux extrémités; dix dents à la première, ainsi qu'à la dernière, une à chacune des intermédiaires, et des carènes extrême- ment légères , partant de chacune de ces échancrures et con- vergentes au sommet; limbe à peu près lisse ; couleur de la coquille variée et marbrée de brun, de blanc et de verdàtre en dessus, rouge en dedans, suivant Oth. Fabricius, et roug« en dessus, suivant Muller. L'animal de couleur ochracée. Des mers du Nord. En comparant Texcellente description qu'Othon Fabricius donne de cette espèce, il me semble presque indubitable, que c'est la même que les auteurs anglois ont distinguée de- puis sous le nom de Ch. marginatus, du moins les individus nombreux de cette espèce que je possède me paroissent-ils avoir tous les caractères de l'oscabrion marbré de Fabricius. L'O. COULEUR DE CERISE : C. ccrusinus , Linn., Gmel.; Chemn., Conch., 8, t. 94, fig. 796. Coquille lisse , de huit valves, de couleur rouge de cerise, avec les dents d'insertion blanches. Cette espèce, dont on ne connoît pas la patrie, est trop incomplètement caractérisée et mal figurée, pour qu'on dise au juste ce que c'est. L'O. PUNAISE : C. cimex , Linn., Gmel.; Chemn., Conch., 8, t. 96, fig. 81 5. Petite espèce carénée, diaphane, avec des bandes noiràtrei et plus claires, alternantes; les valves ex- trêmes très-finement ponctuées. Des mers de Norwége. L'O. aselle; c asellus , Linn., Gmel.; Chemn. , Conch., 8 , t. 96, fig. 816; Enc. uiéth. , pi. 161 , fig. 12. Petite coquille convexe en dessus, très-noire, avec une tache blanche sur le milieu de chaque valve. Des mers de Norwége. L'O. TRÈS-PETIT : C. minimus , Linn. , Gmel. ; Chemn. , Conch. , 55o ose 8, t. 96, fig. 814, et Enc. mëlh. , pi. 161, fig. 8. Très-petitff coquille, glabre, noire, et çà et Là comme farineuse. Des mers de Norwége près Bergen. L'O. lisse; C. Icpvis , Linn., Gmel. , n." 27, d'après Pen- nant , Brit. Zool. , 4 , p. 6 1 , t. 36 , Cg. 3. Coquille très-glabre , avec une bande dorsale élevée. Des mers d'Angleterre près Scarborough. Je ne serois pas étonné que les neuf espèces que je range dans cette section ne fussent que des variétés de la même , mais c'est ce qu'il est impossible d'assurer, tant les descrip- tions et les figures données par les auteurs sont incomplètes. L'O. DU Pérou ; C. peru^ianus , de Lamarck , Enc. méth., pi. i63, fig. 7. Corps ovale, épais, médiocrement alongé; coquille de huit valve3 substriées et montrant des traces des aires latérales; le limbe hérissé de crins noirs; les valves terminales subsimilaires et semi-circulaires. Des côtes du Pérou. L'O. épineux; C. spinosus, Brug., Journ. d'Hist. nat. , 1 , p. 26 , pi. 2 , fig. 1 , 2. Corps ovale, assez déprimé, glabre ; la coquille assez peu large , formée toujours de huit pièces lisses, arrondies, et dont les terminales sont un peu trilo- bées; le limbe fort grand et hérissé d'épines calcaires, mo- biles , subarquées et noirâtres. Assez grande espèce (trois ponces) des mers Australes. L'O. hérisson; c. echinatus, Barn. , loc. cit. Corps ovale- oblong , couvert d'un épiderme grossier, noir et rude , très- adhérent à la coquille, et la cachant presque entièrement, à l'exception de la carène dorsale ; limbe plus de moitié aussi large que la coquille et hérissé d'un grand nombre d'aspérités inégales, irrégulières, arrondies <à l'extrémité et de couleur Manche. Animal d'un vert pâle, avec le bord intérieur d'une couleur plus claire. Des côtes du Pérou. L'O. oscABRELLE; C . ckitoncllus , de Lamk., Anim. sans vert. , {. 6, part. 1.'^*', p. 3i5. Corps plongé, subcylindrique, vermi- forme, couvert dans une très- petite partie de son dos par une coquille formée de huit valves, petites, lisses, abords très- entiers; la postérieure mucronée à l'extrémité; l'anté- sieure arrondie en avant et plus large que les autres; limbe ose 65i proportionnellement fort large et couvert de très- petites épines calcaires , irrégulières. Des mers de la Nouvelle- Hollande. L'O. STRIÉ; C. striatus, de Lamk. , loc. cit. Corps de même forme que dans l'espèce précédente. Coquille de huit petites valves, striées du sommet à la circonférence: les six inter- médiaires foliacées; la postérieure obtuse en arrière. Des mers de la Nouvelle- Hollande. Ces deux dernières espèces constituent le genre Oscabrclle de M. de Lamarck. E. Espèces en général plus alongées, la partie co- quillière plus étroite et quelquefois presque entière- ment cachée ; neuf paires de pores symétriquement rangés de chaque côté du dos et donnant insertion chacun à un faisceau de soies; les branchies beau- coup jnoins avancées ; point d'aires latérales ; lames d'insertion très -grandes, dentées, non pectinées. Cette section pourroit très-bien former un genre distinct de celui des oscabrions proprement dits, comme je Tavois proposé dans mon article Mollusques , du Supplément à l'Encyclopédie britannique, et comme il paroit que M. le docteur Leach l'avoit adopté. Son caractère principal seroit dans la disposition fasciculaire des poils du limbe, plus que dans la forme générale du corps et la petitesse relative de la coquille , plus ou moins apparente ; car nous avons vu que certaines espèces de la section précédente offrent ce dernier caractère, et c'est sur lui seulement que M. de La- marck a établi son genre Oscabrelle. On pourroit nommer le nôtre Chitonelle. L'O. FAScicULAiRE: Cfuscicularis , Linn. , Gmel., n.° 4 ; Enc. méth., pi. i65 . fig. 11, 12. Coquille cendrée , lisse, légèrement carénée, avec dix paires de faisceaux de soies blanches. Des côtes d'Afrique. L'O. A crins: C. c.rinitus, Pennant , Brit. Zool. , 4, p. 6o , tab. 36 , fig. 1 , et Enc. méth. , pi. C3 , fig. 9,10. Corps ovale , assez épais; coquille de largeur médiocre (le tiers envi- 55s ose ron du dos), formée de huit valves granulées; les six intermédiaires presque égales, semblables; l'antérieure semi- circulaire, à six dentelures; la postérieure très -petite, un peu patelloïde ; neuf paires de faisceaux de soies blanches sur le limbe qui est en outre couvert de poils fins, très- nombreux et longs. C'est l'espèce commune sur nos côtes et que les natura- listes anglols ont rapportée à l'O. fasciculaire ,sans faire atten- tion que celle-ci est tout-à-fait lisse et a une paire de fais- ceaux de poils de plus; ce qui, il est vrai , est assez douteux. L'O. ÉCHiNOTE ; C. echinotiis, Enc. méth. , pi. i 63 , fig. 14, 1 5 , probablement d'après Chemn., Conch., 10, t. 170, fig. 1688. Corps ovale, assez déprimé, caréné plus que dans l'espèce précédente ; valves médiocres, entièrement granuleuses, si ce n'est à la carène, qui forme \me espèce de pointe dis- tincte ; six grandes dentelures à. la première valve; le bord de la postérieure, la plus petite de toutes, un peu festonné ; neuf paires de petits faisceaux de soies blanches; couleur variée de noir et de blanc jaunâtre; limbe entièrement cou- vert de petites soies. Je distingue cette espèce d'après un individu de ma Col- lection, qui est bien différent de l'O. à crins de nos côtes de la Manche. Il me paroit assez bien ressembler à celui que représente \a figure citée de TEncyclopédie. Cette espèce paroit être commune sur les côtes de l'Océan. L'O. DE Garnoï , C. Garnoti. Corps ovale , assez peu alongé , un peu déprimé, couvert en dessus d'une peau finement épineuse et rugueuse, recouvrant presque en totalité la coquille; limbe de médiocre largeur, avec neuf gros fais- ceaux de soies de chaque côté; coquille de huit valves assez petites, mais bien imbriquées, recouvertes d'un épidémie ru- gueux, à disque petit en comparaison des lames d'insertion; l'antérieure à six dents larges; la postérieure beaucoup plus petite que les autres, à bord entier; une très- petite échan- crure oblique et postérieure aux lames d'insertion aliformes des valves intermédiaires; couleur intérieure de la coquille d'un b->au vert d'aigue-marine ; le disque et le corps de l'ani- mal d'un brun foncé. Cette espèce a été rapportée par M. Garnot , naturaliste ose 553 de l'expëdition du capitaine Duperrcy, des mers du cap de Bonne- Espérance. L'O. POLYCHÈTE, C. polyclietus. Corps très-petit, ovale ; limbe pourvu de neuf paires de gros faisceaux très-rapprochés; de soies argentées , égales; coquille très-petite; le disque des val- vec intermédiaires assez grand , et à cinq côtés presque égaux; lames dïnsertion médiocres, uniûssurées profondément fort en arrière ; celle de la valve postérieure à trois lobes presque égaux; couleur d'un brun verdàtre. Des mers de la Nouvelle-Hollande; collection du Muséum. L'O. ROSE, C. roseus. Corps ovale, un peu alongé, subvermi- forme; limbe fort étendu , couvert d'une très-grande quantité de poils serrés, et cachant des faisceaux de soies fort petits; le corps des valves intermédiaires subtriangulaire, à sommet antérieur tronqué, et couvert de tubercules plats sur les cô- tés; couleur de la coquille, rose; le reste d'un gris noir. Nouvelle- Hollande. L'O. deLesueur , C. Sueurii. Corps petit, ovale, oniscoïde; limbe avec neuf paires de faisceaux de soies assez petits; les valves intermédiaires ayant leur corps trapézoïdal avec une sorte de pinceau de stries au milieu et leurs lames d'inser- tion de grandeur médiocre; couleur générale grisâtre. Du Port du roi Georges. L'O. scABRE , c. scaber. Corps ovale, alongé, un peu ver- miforme , à limbe fort épais et fort large , rouvert de poils • hissez fins et de faisceaux petits; coquille petite, n'occupant que le tiers médian du dos, formée de huit valves minces, fragiles; les intermédiaires plus grandes que les terminales, triangulaires dans leur corps proportionellement fort petit en compamison des lames d'insertion, s'avançant en forme d'ailes; lame d'insertion de la valve terminale antérieure, en- core plus grande, à six lobes ; celle de la postérieure patelli- forme, à quatre lobes; couleur générale de la coquille d'un gris blanchâtre. Des mers de la Nouvelle -Hollande. L'O. VERMiFORME , C. ICI mifurmis. Corps alongé , cylindri- que , obtus aux deux bouts, à peine un peu plus gros en arrière qu'en avant, ridé en travers. et offrant inférieu- rement un pied très - étroit, canaliculé , que dépassent les 554 ose Jîords recourbés du manteau ; le milieu du dos couvert par une série de huit très -petites coquilles, en partie ca- chées, minces, à stries transverses, sans sommet bien mar- qué, disposées de manière que les trois premières se tou- chent, et que la cinquième et la sixième sont moins distantes que la sixième et la septième, qui ne le sont pas plus que les deux dernières; la première plus grande que les autres et quadrilobée à son bord antérieur. Une double série de pores latéraux, comme dans les espèces précédentes, mais dans lesquels je n'ai pas vu les pinceaux de soies. Patrie? Peut-être la Nouvelle-Hollande. J'ai vu deux individus de cette espèce dans la Collection du Muséum britannique à Londres : Pun avoit deux pouces et demi de long et l'autre deux pouces seulement. L'O. DE Leach, C. Leachi. Corps ovale, assez court, sub- déprimé ou moins cylindroïde que dans l'espèce précédente, plus large en avant qu'en arrière ; trois séries de gros pores sur le dos; une médiane de huit, dont les postérieurs sont plus rapprochés, sans renflement basilaire et conduisant dans des cavités, renfermant de petites valves à bords entiers et bien articulées entre elles; deux latérales de dix, à bords ma- melonnés, dont les antérieurs plus rapprochés et les autres correspondant à chaque espace intervalvaire. J'ai vu un bel individu de cette espèce, dont j'ignore la patrie, dans le Muséum britannique: elle est évidemment distincte de la précédente. F. Espèces incomplètement connues. L'O. nrspiDE : C. liispidus , Linn. , Gmel.: Schroët. , Conch. , 3 , p. 490, t. 9, fig. 18 ; Enc. méth. , pi. i63 , fig. 5. Coquille de grandeur médiocre , formée de six valves d'un noir cendré, avec des taches et des points blancs, et marquée de stries très-fines et très-finement granulés. Cette espèce , que Ton dit des mers d'Amérique , me paroît fort douteuse à cause du nombre de ses valves. L'O. TUBERCULE : c. tuberculatus , Linn., Gmel.; Schroè't. , Coricfe., 3, p. 494, t. g, fig. 19; Enc. méth., pi. 168, fig. fi et pi. 63 , fig. 4. Coquille oblongue - ovale , étroite, de sept ose 555 valves, couvertes de tubercules inégaux, disposés en quin- conce; couleur cendrée, mêlée de blanc sur les côtés, avec des bandes ondulées, brunes sur le dos, qui est vcrdâtre et marqué d'une bande large très -noire. Des mers d'Amérique. C'est encore une espèce douteuse, du moins par le nombre des valves. L"0. FONCTUt ; C. punctatus, Linn. ; Gmel. , n." 6. Corps avec une coquille de huit valves, lisse, et des points excavés. Cette espèce, qui pourroit bien n'être autre chose que rO. fasciculaire, habiteroit , suivant Gmelin, l'Asie, l'Eu- rope et l'Amérique ; mais il y a probablement confusion dans les indications. (DeB.) OSCABRION. {Foss.) Quoique les espèces de ce genre soient nombreuses à l'état vivant, on en trouve très- rare- ment à Tétat fossile, et ce n'est que dans les couches du calcaire coquillier grossier que, jusqu'à présent, on en a rencontré. OscABRioN DE Grignon : CliitoTi grignoncnsis , Lamk. , Ann. du Mus. , vol. 1 , pag. 5o8 ; Desh. , Descript. des coq. foss. des env. de Paris, tom. 2 , p. 7 , pi. i , fig i — 7; Vélins du Mus. n.° 1 , fig. 6 , 7 , 8. Comme on ne trouve que des pièces détachées du têt de cette espèce, il est difficile d'être assuré de quel nombre de ces pièces il étoit composé; chacune des valves a une ligne et demie à deux lignes de largeur; elles sont lég^èrement granulées et ont beaucoup d'analogie avec celles d'une petite espèce que l'on trouve quelquefois dans les mousses de Corse (Deshayes); mais elles n'en ont aucune avec celles de cinq ou six petites espèces qui existent sur les côtes d'Angleterre et de Normandie. On trouve cette es- pèce fossile à Grignon, département de Seine -et- Oise , à Hauteville et à Orglandes, département de la Manche. J'ai trouvé dans ces deux derniers endroits et à Fontenai- Saints-Pères, près de Mantes, des valves qui étoient fortement granulées, et qui forment une variété du chiton grignonensis , si elles ne dépendent pas d'une espèce particulière. (D. F.) OSCANE, Oscanus. {Malenloz.?) Genre établi par M. Bose pour un animal parasite marin, observé sous le corselet des crevettes, trop incomplètement connu par la description et la figure qu'en donne le naturaliste que nous venons de citer, 555 ose pour qu'on puisse assurer ses rapports naturels. Nous nou* bornerons donc à extraire ce qu'il en a dit dans son Histoire naturelle des coquilles, faisant suite au Buffon, édition de Déferville, et dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire natu- relle. Voici d'abord les caractères assignés à ce genre : Une coquille univalve , ovale , coriace , presque transparente , sans spire. Cette coquille, ajoute M. Bosc , est un têt coriace, demi-transprrent, de couleur pâle, de forme ovale-alongée , d'une ligne et demie de longueur. L'animal , qui se trouve au-dessoiis, est également ovale, convexe, avec un sillon dorsal, d'où partent vingt-cinq à vingt-six côtes arrondies, courtes, obtuses, qui se prolongent au-delà de labdomen. II est presque plat en dessous: la bouche et l'anus, très-dis- tjncts , sont à égale distance des deux extrémités. L'intestin se manifeste par une ligne obscure, avec un point brun aux extrémités : vers la bouche se montrent de temps en temps des tentacules rétractiles au nombre de trois de chaque côté, et qui probablement servent à fixer l'animal. Il est du reste si délicat qu'on peut difficilement le toucher sans le détruire. M. Bosc a vu sortir du corps de plusieurs individus une grande quantité de grains blancs, qui, vus à la loupe, lui ont paru des petits déjà couverts de leur coquille, ce qui en fait des animaux vivipares. Nous avons dit que cet oscane vit sur les crevettes en baute mer, attaché sur le côté du corselet et toujours soli- taire. 11 est figuré pi. 27 de l'ouvrage cité. Aucun zoologiste moderne n'a adopté ce genre, que M. Bosc dit pouvoir être placé avec autant de raison dans la classe des vers que dans celle des tesiacés. Si nous pouvions hasarder une conjoncture, il nous senibleroit que ce seroit plutôt quelque genre de Lernée ou uiêine de Bopyre. (De B.) OSCHAR. (Bot.) Nom arabe d'une asclépiade , asclepias gigantea de Linnœus, asclepias procera de Willdenow, sui- vant Fqrskal. C'est Vochar de M. Delile , ïossar des Egyp- tiens, cité par C. Bauhin. Son fruit est le Beid el ossar. Voyez ce mot. (J.) OSCILLAIRE , Oscillaria. (Zoo/.?) M. Bosc, avec pleine raison, substitua ce nom à celui d'OsciLLATOiRE , Oscillatoria, imposé par M. Vaucher à l'un des genres compris entre les tremelles ose 557 de VHistoire des conferves cVeau douce, genre dont l'établisse- ment avoit, dès l'an V de la république, été indiqué sous le nom qu'adopte M. Bosc dans un opuscule où nous avions, an- térieurement à tout autre, essayé de débrouiller le chaos où se trouvoit alors la cryptogamie aquatique. M. le profes- seur De CandoUe a jugé que les oscillaires ne faisoient pas partie du domaine de la botanique, aussi ne les a-t-il poitit admis dans sa Flore française. En effet , des mouvemens spontanés, très-remarquables sur les fîlamens dont ils se com- posent, indiquant en eux un genre de vie plus développé que celui qu'on regarde comme le propre des végétaux , semblent assigner leur place au rang des productions ani- males. Créatures mixtes, qui, par leur aspect , leur texture et leur mode de croissance, sont de véritables plantes hydro- phytes, mais qui, par la faculté qu'elles ont d'agir en fout sens selon une sorte de volonté, sont en même temps de véritables animaux, les oscillaires prendront place dans une classe intermédiaire, ou nouveau règne , qu'il est indispen- sable aujourd'hui d'établir, vu l'accroissement où se sont éle- vées nos connoissances en histoire naturelle. Dans ce règne nouveau les oscillaires se feront remarquer par leurs habi- tudes, par la propriété qu'elles ont de braver les tempéra- tures les plus extrêmes, et' par la profusion avec laquelle on les trouve répandues soit à la surface de la terre, soit dans la profondeur des eaux. Rangées parmi nos arthrodiées, elles y'^seront le type d'une famille composée de jilusieurs genres où toutes les espèces sont douées de mouvemens spontanés. Cette famille sera celle des Oscillaiuées, dont les caractères seront : Filamens simples , formant autant d'indi- vidus, cylindriques, constitués par un tube extérieur con- tinu, généralement très-visible pour l'œil armé, et par un tube intérieur, composé de segmens parallèles, plus larges que longs (quelquefois presque carrés), colorés par la matière verte qui aifecte dans leur intérieur des teintes plus ou moins in- tenses, selon les espèces, doués de mouvemens propres très- variés, mouvemens évidemment volontaires et souvent fort vifs d'oscillation , de reptation , d'enlacement , mais jamais de contraction , à l'aide desquels ces filamens , réunis en société, s'étendent en surface et finissent par se tisser eu 558 ose membranes phytoïdes, où tout mouvement cesse bientôt et que pénètre une mucosité dans laquelle s'accumulent des molécules onctueuses au tact, de matière terreuse. Nos connoissances dans les parties long-temps les plus négli- gées de la cryptogamie et de la zoologie s'étant prodigieuse- ment accrues par les travaux d'un grand nombre d'investi- gateurs ardens, qui sentirent la nécessité de se familiariser avec l'usage du microscope , et la plupart des découvertes modernes en ce genre s'étant faites depuis le commencement de ce Dictionnaire, c'est au mot Psychodiaires que nous en traiterons avec l'histoire des Oscillariées et des familles nou- velles qui se viennent grouper autour de celle-ci. Nous pro- fiterons de cet article pour énumérer et décrire divers genres fort singuliers, avec les espèces dont ils se composent: il suffira de relever en ce moment une erreur considérable, dans laquelle un abus de mots, au sujet des oscillaires, en- traîna foutes les personnes qui , s'occupant d'une section quelconque de la cryptogamie , ont eu la prétention d'en tracer les généralités et d'y établir des lois. Le mot TfiEMELiE, Tremella , ayant été employé dès long- temps pour désigner des productions fugaces et gélatineuses, qui sont probablement les nostocs des modernes, Adanson retendit, dans son habitude de déplacer la valeur des noms, a l'une des espèces les plus répandues d'oscillaires, sur laquelle ce savant composa un assez bon Mémoire, inséré dans l'His- toire de l'Académie des sciences : il y signala le prcfmier les mouvemens de l'être ambigu sur lequel l'attention des savans se trouvoit ainsi appelée , et de ce que la prétendue tre- melle d'Adanson devenoit une sorte d'animal, nul natura- liste n'écrivit une ligne où le nom de tremelle se trouvait employé, qu'il ne fût question de l'animalité de la tremelle. M. Vaucher lui-même, qui, dans un excellent Traité, péné- trant au fond des choses , tenta déclaircir l'un des points les plus obscurs de la science, et qui reconnoissoit «que le « nom même des tremelles ne présentoit qu'un sens équi- > , laissa les oscillaires dans le rang de celles-ci , et , parce que les oscillaires sont réellement animées, crut voir dans les filamens intérieurs des nostocs certains mouvemens qui n'y existent en aucun cas. Les tremelles, dans le sens ose 559 rigoureux de ce mot , et les oscillaires sont aussi éloignées dans la nature que le peuvent être par exemple un agaric et une sertulaire. Les naturalistes doivent donc désormais éviter d'employer légèremeut l'un ou l'autre nom sans s'être bien instruits auparavant de ce que ces mots désignent. Il ea est de même du nom de conferve, qui, lorsqu'on l'emploie linnéennement, mais dans des occasions où sous d'autres points de vue on s'occupe d'affinités naturelles, ne présente pas uu sens plus exact que ne le feroient les mots triandrie ou gynandrie, sous lesquels se trouvoieut rapprochés les vé- gétaux les plus disparates. On doit encore remarquer que l'espèce d'oscillaire appelée par M.'Vaucher osciliatoria Adansonii , en l'honneur du savant qui en fit connoître les mouvemens, n'est précisément pas celle dont Acianson s'étoit occupé, ainsi qu'on le verra par l'article qui concernera ce genre au mot PsycnoorAiREs. (Voy. aussi Matière verte.) M. Agardh et d'autres algologues qui, au lieu d'imiter la judicieuse réserve du savant M, De CandolJe, ont, malgré l'animalité indubitable de oscillaires, continué à les com- prendre dans leurs ouvrages d'hydrophytologie, ont intercalé parmi celles-ci de simples végétaux qui n'y sauroient demeu- rer, ou établi des coupes qu'un examen attentif des objets ne permet pas d'admettre. (B. de S. Vincent.) OSCILLARIÉES. (Zoo/.?) Voy. Oscillaire et PsYCHODiAiREf.. (B. DE S;\VliNCENT.) OSCILLATOIRE, Osciliatoria. (Zoo/.?) Voyez Oscillaire. (B. de s. Vincent.) OSCILLATORIA. {Bot.) Ce nom a été donné par Vaucher à des êtres d'une nature végéto -animale , dont on fait uu genre particulier sous ce même nom et sous celui d'o-cf/iûWa. Adanson attira, le premier, l'attention sur ces êtres singu- liers : Vaucher fut d'abord contredit sur ses opinions à leur égard ; mais actuellement les naturalistes se sont rangés à son sentiment. (Voyez les articles Oscillaire et Oscillariées.) Ces êtres ont été long-temps considérés comme des espèces du genre Conferva , Linn., maintenant divisé en une multitude de genres, tels que Trickophorus , Artiirodia, Bangia, Bjssus , Nostoc, Chantransia, Cloivnema,Loten, Scvctonema, Rii'ularia, 56o ose Thorea, qui contiennent ou bien ont renfermé des espèces- d'oscillatoria. ( Lem. ) OSCINE, Oscinis. (Entom). C'est sous ce nom que M. La- treille désigneun genre d'insectesdiptères, voisin des mouches, avec lesquelles la plupart des auteurs les ont rangés. M. La- treille avoit désigné d'abord quelques espèces de ce genre sous le nom d''otites. Fabricius en avoit décrit d'autres soua le nom de scatophaga ou de téphritis. ( C. D.) FIN DU TRENTE-SIXIEME VOLUME. y STRASBOURG, de l'iniprimene de F. G. Levkault, impr. du Kc im OUVBAGES NOUVEAUX m Qui seront prochainement publiés chez les mêmes libraires à Strasbourg et à Paris .• TRAITÉ DES ARBRES FRUITIERS , par DUHAMEL DU MONCEAU. 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