M iM^w^^p^wniB^n^Hi m DICTIONNAIRE fflj m DES ^" ' \M. T SCIENCES NATURELLES, W ^M lÉ DANS LEQUEL -il 1 ON TRAITE MéTHODIQUEMENT BE3 DIfFÉRENS ÊTRES VZ LA NATURE , ^^ CONSIDERAS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPrÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS m CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A l'utILITB QIj'eN PEUVENT 1 RETIRER LA MÉDECINE , l'aGRICULTURE , LE COMMERCE EX LES ARTS. l^i; SUIVI D'UT^E BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES ^ m NATURALISTES. 1 m m E PAR E g ^ Plusieurs Professeurs du Jardiu du Roi et des principales 1 Ecoles de Paris. m TOME QUARANTE-SIXIEME. m m i ROCHES-SAF. m 613) m y-^S^^ m ^2rT\j\ g! H;29^ ^ fS F. G. LEvrjiTJLT, Éditeur, à STRASBOURG, ËS ^ et rue de la Harpe, N.° 8i, à PARIS. m Le Noikmazvt, rue de Seine, N." 8, à PARIS, El 1827. mer' ^mBm^mMmmMmWmm^ S LIBRARY OF 1885-1056 DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME XL VI. ROCHES = SAF. Le nombre d'exemplaires prescrit par la loi a été dé- posé. Tous les exemplaires sont reflétas de la signature de l'éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES DANS LEQUEL ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÎîS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES , SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITÉ Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commeroans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont inlcrét à connoître lesproduclions de la nature, leurs caractèresgénériques et spéciEques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Ecoles de Paris. TOME QUARANTE-SIXIÈME. F. G. Levrault, Editeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, N.*' 81, à PARIS. Le Normawt, rue de Semé, N.° 8 , à PARIS. 1 82 7. Liste des auteurs par ordre de Matières. Physique générale. M. LACROIX , membre de l'Académie des Sciences et prniesseur au Collège de FraHce, (L.) Chimie. M. CIIEVREUL, professeur au Collège royal de Charlemagne, (Ce.) Minéralogie et Géologie. M. BRONGNIART, membre de l'Académie des Sciences , professeur à la Facullè des Sciences. (B.) M. BROCHANT DE VILLIERS, membre de l'Académie des Sciences. (B. de V.) M. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. (D. F.) Botanique. M. DESFONTAINES, membre de l'Académie des Sciences. (Desf.) M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des Sciences , professeur au Jardin du Roi. (Jy) M. MIRBEL, membre de l'Académie des Sciences , prof sseur ii la FacuUé des Sciences. (B. M.) M. HENRI CASSINI , membre de la Société philomatique de Paris. (H. Cass.) M. LEMAN, membre de la Société philoma tique de Paris. (Lem.) M. LOISEI.EUR DESLONGCHAMPS Docteur en médecine, membre de plusieui Sociétés savantes. (L. D.) M. MASSEY. (Mass.) M. POIRET, membre de plusieurs Sociétés savantes et littéraires , continuateur de l'Encyclopédie botanique. (Pom.) M. DE TUSSAC, membre de plusieurs Sociétés savantes, auteur de la Flore des Antilles. (De T.; la gravure. MM. DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les objets nouveaux qu'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se sont plus particuliè- rement occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse. M. PREVOT a donné l'article Océan; M. VALENGIENNES plusieurs articles d'Orni- tbologie; M. DESPORTES l'article Pigeon domestique, et M. LESSON l'article Plumier. M. F. CUVIER est cbargé de la direction générale de l'ouvrage, et 11 coopérera auï articles généraux de zoologie et ii l'hislojre des mammifères. ( F. C. ) Zoologie générale , ^natomie et Physiologie. M. G. CUVIER , membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi, etc. (G. C. ou CV. ou C.) M. FLOURENS. (F.) Mammifères. M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (G.) Oiseaux. M. DUMONT de S.ie croix, membre de plusieurs Sociétés savantes. (Ce. D.) Reptiles et Poissons. M. DE LACÉPÈDE, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (L. L.) M. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences, prof, à l'Écolede médecine. (C. D.) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H. C.) Insectes. M. DUMERIL , membre de l'Académie des Sciences , professeur à l'École de médecine. (G. D.) Crustacés. M. W. E. LEACH, membre de la Société roy. de Londres, Correspond, du Muséum d'his- toire naturelle de France. ( W. E. L. ) M. A. G. DESMAREST, membre titulaire de l'Académie royale de médecine, professeur à l'école royale vétérinaire d'Alfort, etc. Mollusques , Vers et Zoophytes. M. DE liLAINVlLLE, professeur i la Faculté des Sciences. (De B.) M. TURPIN, naturaliste, est chargé de exécution des dessins et de la direction de DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. ROC JaOCHES. {Min.) On s'accorde assez généralement à donner ce nom à tous les minéraux qui se rencontrent en masses dans l'écorce du globe , sur une étendue assez considérable pour qu'on puisse les considérer comme une des parties com- posantes de cette écorce , et non pas comme un corps qui y est simplement engagé de diverses manières. Mais c'est sur ce seul point que les géognostes sont à peu près d'accord; aussitôt qu'on veut étendre cette définition, on trouve une assez grande divergence d'opinions. Dolomieu, un des premiers géognostes François qui ait exa- miné cette question sous ses différens aspects, ei qui se soit servi le plus souvent du mot de Roche, le restreignoit aux masses composées de plusieurs espèces minérales. Les géognostes allemands , au contraire , l'étendent non-seu- lement aux masses composées d'une seule espèce; mais ils comprennent souvent dans la même idée et sous la même dénomination de Gestein et de Gebirgsart, ce que nous distin- guons sous les noms de roches et de terrains; appliquant au premier mot l'idée de la réunion de plusieurs masses difFé* rentes, qui ont été déposées à la surface de la terre presque dans le même moment. Ils attachent par conséquent, comme on va le faire voir plus bas, beaucoup plus d'importance à la considération géognostique qu'à la considération minéra- logique. Quant à nous, nous établissons une gradation d'idées, qui 4^ i ROC nous semble suflisante , sans être surabondante , entre ces trois mots , minéraux , roches et terrains. Les premiers, ou les minéraux, sont des espèces ou des va- riétés déterminées par les règles de la Minéhalogie (voyez ce mot), et considérés isolément, sans égard à leur masse, ni au rôle qu'ils jouent dans la structure du globe. Les seconds, ou les roches, sont ces mêmes minéraux, con- sidérés dans leurs masses et comme entrant dans la structure du globe. Les troisièmes, ou les terrains, sont l'ensemble de plusieurs espèces de roches considérées comme ayant été formées ou déposées à peu près à la même époque géognostique. Les grandes masses minérales, que nous nommons roches, sont tantôt homogènes et paroissent composées d'une seule espèce . et tantôt hétérogènes ou visiblement composées par la réunion de plusieurs espèces minérales. Les premières sont nommées roches simples ou homogènes , telles sont 'e calcaire saccaroïde, le calcaire compacte, le gypse, le seluiarin rupestre, la houille, etc. Les autres sont nommées niches composées ou hétérogènes , telles sont le gra- nité, le porphyre, le psammite, etc. Jusque-là les naturalistes s'accordent encore bien tant sur la définition générale du mot Roche, que sur la séparation des roches en deux divisions. Mais chacune de ces divisions peut être considérée sous des points de vue très-différens, et c'est sur l'importance qu*il faut donner à l'un de ces points de vue sur l'autre que s'établit le plus grand dissentiment. Sûus le premier on ne considère que la nature des roches , leurs qualités extérieures, leurs propriétés physiques et chi- miques : c'est ce qui constitue leur histoire minéralogique. Sous le second on a pour objet d'étudier le rôle qu'elles jouent dans la structure de la terre , de connoître leurs rap- ])ort5 entre elles et avec les autres minéraux : et c'est le sujet de leur histoire géognostique. L'histoire minéralogique des roches simples ou homogènes, ou du moins de celles qui nous paroissent telles, doit être faite dans les traités de minéralogie proprement dits ; et c'est ce qui a lieu ordinairement , au moins pour la pi upart de cesroch es. ROC 3 L'histoire mînéralogique des roches mélangées doit aussi être présentée séparément ; elle consiste dans la désignation des parties essentielles à chaque espèce de roche, dans la des- cription détaillée de ses qualités et de ses caractères physiques et chimiques; dans l'énumération de ses variétés, de ses mo- difications, de ses usages, et enfin dans l'exposition de tout ce que peut présenter une roche en faisant abstraction de sa position dans l'intérieur du globe , de ses rapports avec les autres, etc. Les substances simples, quant à leur structure, ou au moins d'apparence simple, qui, par leur réunion, constituent les roches mélangées, doivent toutes avoir été caractérisées et décrites dans la partie de la minéralogie qui traite des miné- raux simples; on ne doit désigner les parties composantes des roches que par des noms : ce n'est plus le moment de les décrire, ni même de les caractériser; ce travail, qui seroit une digression tout-à-fait étrangère au sujet, doit, comme nous venons de le dire , avoir été préliminairement fait avec les développemens convenables. Il me paroît donc indispensable , pour être conséquent au principe établi, et conserver de Tordre dans les idées et dans leur communication , de décrire dans les traités de minéra- logie les roches homogènes en apparence, qui ne peuvent se rapporter avec certitude à aucune espèce minérale, qui sont par cela différentes des espèces classées, et qui ne peuvent cependant être considérées comme roches hétérogènes. Ces roches homogènes doivent être décrites séparément, non- seulement parce qu'elles n'appartiennent à aucune espèce, mais encore parce qu'elles entrent quelquefois comme partie dans la composition des roches hétérogènes : or, on vient de dire que tous les composans d'une roche hétérogène ayant été caractérisés et décrits, il devoit suffire, pour faire con- noître ces sortes de roches, de désigner par leur nom les es- pèces minérales qui les composent. En rejetant ce principe ou en le négligeant, on introduit dans les ouvrages de minéralogie une bigarrure, des omis- sions ou des répétitions qui détruisent l'ordre qu'on aime à trouver dans les ouvrages destinés à rassembler l'histoire des corps naturels. Ainsi, en suivant la marche adoptée par les 4 ROC naturalistes qui ne considèrent les roches que géognostiqye- luent, rhisloire du calcaire est arrêtée au point oîi il se pré- sente en masse un peu volumineuse, pour être reprise dans un tout autre moment, et à côté de celle d'une roche qui n'a d'analogie avec lui que d'avoir été une fois déposée à la même époque. Lorsqu'on décrit le spilite , il faut s'arrêter pour décrire sa base , puisqu'elle ne l'a pas été en minéralo- gie, et se contenter de nommer ses noyaux, qui Tout déjà été, etc. La déterminaison précise, la description, enfin Thistoire minéralogique complète des roches mélangées, me semble donc devoir être faite séparément, et précéder leur histoire ' géognostique. Cette déterminaison , établie aussi sévèrement que le sujet le comporte , rendra la description des diverses couches de la terre plus précise et plus claire. La description des roches composées ne me paroit pas avoir encore été faite complètement, du moins de la manière dont je l'envisage. Les minéralogistes allemands , qui se sont le plus occupés des roches, ont presque tous, et presque toujours, mêlé la description minéralogique de ces corps avec leur his- toire géognostique, et l'histoire des roches simples avec celle des roches mélangées. Il résulte aussi de cette espèce de confusion qu'on ne trouve nulle part une terminologie complète et distincte de la struc- ture des roches mélangées. On doit à Werner une termino- logie précise de la minéralogie proprement dite , et de la structure des roches en grand, c'est-à-dire de leur disposi- tion dans le sein de la terre; mais ces deux terminologies, quoique applicables en partie à l'étude minéralogique des roches mélangées, ne lui suflisent pas. M. Brochant est le premier en France qui nous ait fait con- noître les principes adoptés dans l'école allemande pour la description et la classification géognostique des roches; il a exposé en 1801 , dans sa Minéralogie, quelques-unes des con- sidérations qu'offrent les roches, et l'application de plusieurs des termes employés dans leur description. M. Reuss (en 1 8o5 ) , dans sa Géologie , a donné plus de dé- veloppemens à ce travail, mais il ne l'a encore qu'ébauché; ROC 5 il n'y fait mention que des principales structures , et a plutôt donné une esquisse de classification des roches, fondée sur leur structure , qu'une véritable terminologie de ces masses minérales. M. le comte Dunin Borkowski a inséré dans le Journal de Physique (en i8og) un Mémoire qui présente une véritable terminologie de la disposition des roches, mais seulement de cette disposition en grand; ce qu'il dit de la structure en petit des roches mélangées est très-abrégé, et tiré en grande par- tie de la géognosie de Reuss, dont il a pris également le ta- bleau de classification qu'il a joint à son Mémoire. M. de Leonhard a donné , dans l'introduction de son ou- vrage intitulé Charakteristik der Felsarten, une terminologie des principales manières d'être et modifications minéralo- giques des roches, et l'a très- soigneusement distinguée de la terminologie géognostique. Nous en profiterons dans celle que nous allons présenter. Au reste, ces travaux sur les roches , et beaucoup d'autres semblables, faits par les minéralogistes étrangers, la plupart élèves de la célèbre école de Freiberg, ne sont presque tous que les principes et les leçons de leur illustre maître, plus ou moins développés. Je dois exposer maintenant les principes qui m'ont dirigé dans la classification que je vais proposer. Art. 1." Principes de classification des roches. On peut considérer les roches sous deux points de vue dif- férens. 1.° Relativement à leur composition, c'est-à-dire ala nature, à la quantité et à la disposition des parties qui les composent. 2.*^ Relati\'enient à leur gisement, c'est - à - dire à la place qu'elles tiennent dans la structure du globe , et à leurs rap- ports entre elles. Il doit résulter de ces considérations deux principes et deux sortes de classifications des roches : nous allons en examiner successivement les règles , les avantages et les inconvéniens , et foire coanoilre les applications qui en ont été faites. « ROC §. 1." Classification par gisement, ou classification géologique des roches. On y range les roches dans un ordre qui doit représenter celui dans lequel on suppose qu'elles ont été formées , et les rapports qu'elles conservent généralement entre elles dans la structure de la partie du globe terrestre que nous connoissons. 1.° Les personnes qui ont étudié les principes de classifica- tion établis dans ces derniers temps parles naturalistes, ver- ront aisément qu'on ne peut donner le nom de classification à cette distribution des roches; que c'est de la géognosie pure , partie importante de la connoissance de la structure du globe ; que c'est faire une partie de l'histoire naturelle des roches dans un ordre trés-convenable à cette partie; mais que ce n'est nullement les classer, soit pour apprendre à les recon- noître , soit pour faire ressortir leurs rapports les plus impor- tans, les plus intimes et les plus réels. 2.° Dans cette distribution des roches on réunit les roches simples qui ont été déjà déterminées et décrites dans la miné- ralogie avec les roches mélangées qui se présentent pour la première fois, et qu'il faut par conséquent caractériser, dé- crire, et déterminer minéralogiquement. Cette marche intro- duit nécessairement , dans l'exposition d'ailleurs si intéres- sante de la formation des roches, ou des répétitions , si on veut donner de nouveau la description des roches simples, ou des bigarrures, si on la passe sous silence, et toujours des digressions étrangères au sujet, puisqu'il s'agit principalement de la position respective de ces grandes masses de minéraux et non de leur détermination; ces longues digressions sont la suite nécessaire de la description des roches mélangée^. 5.° La même espèce minéralogique de roche , se présen- tant plusieurs fois à différentes époques, doit nécessairement être mentionnée autant de fois qu'elle a eu de formations, et toujours à l'article de sa formation, si du moins on veut être conséquent aux principes établis: or, comme elle offre souvent à ces diverses époques des différences minéralogi- ques assez sensibles, il résultera de cette marche, ou qu'on la décrira complètement dès la première époque, c'est-à-dire en faisant connoître toutes ses variétés minéralogiques, et ROC 7 alors on anticipera sur l'histoire des formations postérieures ; ou, si l'on réserve l'exposition de ses variétés pour l'histoire des formations dans lesquelles elles se présentent, la descrip- tion d'une même espèce minéralogique de roche pourra être divisée dans quatre chapitres différens, et aura été faite in- complètement dans l'article où elle aura été mentionnée pour la première fois. C'est ce qui arrivera même à presque toutes les roches, comme on peut s'en assurer en consultant les ou- vrages qui ont suivi cette marche. Enfin ces descriptions isolées, ne pouvant jamais être comparatives entre elles, ni coordon- nées à un système de caractères, seront toujours insuflSsantes, quelque longues qu'elles soient. 4.° Je ne parle pas de l'embarras que cette méthode in- troduit dans la nomenclature, en faisant donner à des roches d'une composition très-différente le même nom, uniquement parce qu'elles appartiennent à la même époque de formation, ou des noms différens à la même espèce de roche , suivant qu'elle appartient à une formation ou à une autre; mais ce principe si singulier de nomenclature a plutôt été avancé dans la discussion , ou adopté dans la détermination de quel- ques espèces peu importantes, que suivi généralement. ' 5.° Enfin ce mode de classification estsouvent hypothétique, et il est même quelquefois absolument impossible d'en faire l'application, lorsque, n'ayant pas de données suffisantes, soit pour bien caractériser une formation, soit pour déterminer l'époque géognostique d'une roche, on est obligé de la placer par supposition dans un rang qui ne lui convient pas; et ce cas se présente très-fréquemment dans la pratique. Tous ces inconvéniens disparoissent, si, après avoir déter- miné les roches minéralogiquement et indépendamment de leur position respective , on expose ensuite séparément, et avec tous les détails convenables, l'histoire de leur position et de leurs rapports de formation. i I>es roches nommées grauwacke sont très -différentes les unes des autres par leur composition et leurs caractères extérieurs, et ce nom indique plutôt une formation qu'une espèce de roche. — Le todttie' gende est une roche qui n'est caractériséa que par son gisement; par conséquent, c'est plutôt un terrain qu'une roche, etco 8 ROC §. 2. Classification minera logique des roches^ c'est- à-dire à l'aide des caractères extérieurs. La distribution des roches fondée, soit sur leur structure , soit sur leur composition, soit sur tout autre caractère tiré de la nature même de ces minéraux, nous semble être la seule qui puisse être regardée comme une véritable classification de ces corps; c'étoit aussi la seule qui avoit été suivie avant la distribution par formation établie par l'école de Freiberg. Dans ce mode de classification les roches mélangées sont dé- terminées par des caractères précis, et décrites complètement sans lacune ni renvoi. Lorsqu'il s'agit de décrire les différentes couches de la terre , il suffit de désigner les roches qui les composent , par les noms qu'on leur a assignés; et cette description n'en devient que plus précise et plus claire. En vain dira-tTon qu'on court le risque de séparer en plu- sieurs espèces, des roches peu différentes par leurs caractères extérieurs, et qui d'ailleurs se trouvent ordinairement dans le même gisement. Certainement il ne faudroit pas vouloir don- ner un nom particulier, et décrire comme espèces tous les mé- langes de ffiinéraux qui peuvent se rencontrer : il y a un choix à faire et des précautions à prendre, et c'est à ce choix que l'on reconnoît le naturaliste expérimenté, qui sait distinguer les minéraux mélangés qu'on trouve en grandes masses sur la terre , de ces mélanges fortuits qui ne méritent par leur rareté aucune attention de sa part ' ; or il est fort remarquable 1 11 faut bien se garder de faire comme Delaniéthcrie , qui a établi non- seulement autant d'espèces de roches qu'il a pu rencontrer de mélanges, mais presque autant de divisions : ainsi on a des IVocbes zirconiennes , des Roches gluciniqucs, des Roches gadoliniques, et dans ces genres des granitoides zirconiens, venant d'un filon du New-Jersey, composé de quarz et de quelques cristaux de zircon ; des granitoides gadoliniques qu'on n'a pas encore vus, des granitoides sulfureux de soufre et de karsténite , etc.; des porphjToïdes quar^cus, qui ne sont autre chose que du quarz hyalin traversé d'aiguilles de titane, etc. C'est Lien ici l'abus de la classification minéralogique des roches, et j'espère (fu'on ne confondra pas mes principes de classification, et l'application çue j'en ai faite, avec cette classification abstraite de Delamétheriç. ROC 9 qu'au milieu des causes, qui auroient pu mêler dans toutes sortes de proportions, et de toutes les manières, les espèces minérales, il se soit formé des mélanges particuliers qui sont toujours à peu près les mêmes, par la nature, la disposition et les proportions de leurs parties, et qui sont étendus en masses immenses sur toutes les régions du globe. Certaine- ment cette constance dans les caractères de ces mélatiges est un phénomène beaucoup plus extraordinaire, beaucoup moins prévu , que n'eût été une irrégularité complète , et une variation perpétuelle dans les parties des roches mé- langées. Mais, en supposant que dans la classification de ces roches on ait un peu trop multiplié les sortes et les variétés, il n'en résultera pour les descriptions des terrains aucun inconvé- nient ; car on n'est point obligé de les citer toutes ; et, si on le fait, ces descriptions, sans être beaucoup plus lon- gues , deviendront plus précises ; cette précision ne paroît peut-être pas très-nécessaire dans l'état actuel de la science; mais qui sait si dans la suite les géologues ne seront pas très- satisfaits de la trouver dans nos ouvrages? Il est probable que les anciens minéralogistes croyoient avoir décrit avec des détails suffisans les pays qu'ils avoient visités, et pensoient que plus de détails seroient superflus; cependant .leurs descriptions ne peuvent, pour la plupart, nous être d'aucun usage , précisément parce qu'elles sont trop vagues et trop générales. Cette détermination n'apportera d'ailleurs auCun change- m-ent, aucun désordre dans la description et la détermination des formations successives: un Calcaire n'en est pas moins un calcaire pour se trouver dans les terrains les plus anciens comme dans les plus modernes; jamais aucun géologue ne s'est avisé de vouloir donner un nom différent au gypse primitif, et au gypse à ossemens ; l'épilhète géognostique qu'on y ajoute les distingue suffisamment. C'est donc d'après leur nature qu'on a toujours divisé, distingué, dénommé les roches sim- ples, et non d'après leur position: pourquoi voudroit-on suivre une autre marche j)our quelques roches composées? car Ja plupart d'entre elles sont aussi distinguées et désignées par leur nature. Lorsque M. de Buch a vu de la syénite , même du 10 ROC granité, au-dessus du calcaire coquillier , ne l'a-l-ll pas tou- jours reconnu pour granité malgré cette singulière position? Pourquoi? parce qu'ill'a vu composé d£s mêmes parties que la roche nommée généralement granité; il y a donc pour la spécification du granité des principes tirés de ses caractères minéralogiques. ' Ce principe de détermination des roches est si entraînant, qu'il a été généralement suivi dans le plus grand nombre des cas, sans qu'on s'en soit rendu compte; personne n'a osé s'en écarter complètement; et il est étonnant qu'on en soit réduit à prendre la défense d'une règle que personne n'enfreint, pas même ceux qui ne veulent pas la reconnoître. Pourquoi les minéralogistes de l'école allemande , après avoir rendu de si grands services cà la géognosie en créant la clas- sification des roches par gisemens, classification bien plus dif- ficile et bien plus importante que celle que nous réclamons, pourquoi donc semblent-ils s'élever, la plupart, contre une classitication, une détermination , et une nomenclature mi- 1 L'objection, que M. L. de Buch a tirée de la comparaison qu'il fait entre l'étude des terrains dans leur ordre de forniatiou et le nu- mérotage des maisons dune rue , sans égard aux matériaux dont elles sont construites, ne me semble avoir aucun rapport avec mes principes, et, par conséquent, on peut ni les détruire, ni même les infirmer. Mais une objection de M. L. de Buch , sous quelque forme qu'il la présente, mérite qu'on l'examine. M. de Bonnard y a répondu directe- ment avec autant de force que de justesse de raisonnement. Je cher- cherai à faire voir qu'elle n'a pas de valeur contre mes principes et je le ferai en reprenant cette même comparaison, puisque M. de Buch lui a donné quelque considération en s'en servant. Le numérotage des maisons d'une même rue est celui des divers ter- rains qui composent l'écorce du globe. Chaque terrain, considéré comme formé à Unième époque, doit porter un seul numéro, quels que soient le nombre et la différence des matériaux qui le composent, j'en tombe entièrement d'accord. Mais, croit -on, qu'on connoîtra les batimens qui composent cette rue, ou les terrains qui composent l'écorce du globe, parce qu'on aura mis un numéro sur chaque maison ou sur chaque groupe, et ne vou- dra-t-on pas indiquer les matériaux dont chacun se compose, et même les indiquer avec une précision qui exige des détails et des délînitions claires. Or, si on ne veut les indiquer qu'à mesure qu'ils se présentent, et ROC 11 néralogique des roches?. Pourquoi veulent-ils laisser cette partie si utile de la science dans le désordre et dans le vague ? Pourquoi ne veulent-ils pas permettre qu'on donne des défi- nitions précises et indépendantes de leur position de ce qu'on entendra par granité, porphyre, gz"ès, basalte, psammite, etc. P Pourquoi, enfin, veulent-ils que l'on confonde les grès homogènes avec les grès hétérogènes, parce qu'on trouve dans la même formation , peut-être dans le même banc, ces deux sortes de grès si souvent difl"érens par leur structure et leur composition ? Mais ne trouve-t-on pas aussi dans le même banc du schiste et de la houille, du silex et du calcaire, de l'argile et du gypse? Ont-ils pour cela jamais prétendu ne pas distinguer ces substances? Ils diront qu'on les trouve aussi séparées , et dans des formations tout-à-fait distinctes : j'en dirai autant des roches que j'ai séparées et désignées sous des noms difïérens; si plusieurs d'entre elles se trouvent souvent ensemble , si elles passent même de l'une à l'autre par des nuances insensibles, comme le font au reste toutes les roches que la craie ou le psanimile n'entrent que dans la construction de la dernière maison, on aura décrit déjà tous les matériaux à mesure qu'ils se sont offerts, et on l'aura fait d'une manière tout-à-fait absolue, sans comparaison entre eux, sans définition précise, avant d'en arriver à ceux-ci. En sorte que, si le schiste compose en partie la uiaison n.° 3 , et qu'une autre variété de schiste compose la maison n.° 7 , il faudra ou recommencer la description en entier, ou supposer la première déjà connue et comparable, quoiqu'on ait décrit dans l'intervalle la serpen- tine de la maison n." 4j le calcaire de la maison n." 5, et encore une autre serpentine du n.° 6, et encore un autre calcaire du n.° 7, etc. JV'est-il pas mieux de dire : tous les matériaux qui composent les douze maison de cette rue se réduisent à vingt ou trente sortes dif- férentes , dispersées dans ces douze maisons ? Nous allons donc faire connoître les granités, les porphyres, les schistes, les calcaires, les gjpses , etc., et quand nous arriverons à décrire les maisons dans la construction desquelles ils entrent, il nous' suffira de dire que la mai- ton n." 1 est composée de granité gris et de gneiss; la maison n." 3, de granité rouge et de porphyre; la maison ».°4, de scliisie, de marbre et de selmarin , etc.; car il n'est pas présumable qu'on regarde comme indifférent de connoître les matériaux qui composent les maisons, ou, pour finir la métaphore, ceux qui composent les différens terrains dont est formée l'écorce du glohf. ROC sans exception , dans d'autres cas elles sont entièrement dif- férentes les unes des autres. ' Il nous semble donc hors de do«te qu'une classification mi- néralogique des roches mélangées doit précéder l'histoire géo- gnostique des roches; il ne s'agit plus que de rechercher sur quel principe, sur quel caractère on la fondera. Deux ordres de caractères semblent se disputer seuls la prééminence pour la classification minéralogique des roches; la structure et la nature. Les roches dont il est ici question, étant par leur définition nécessairement composées de minéraux de diverses natures , il paroît difficile de prendre pour principe de classification /a nature de ces mélanges, puisqu'elle semble devoir être abso- lument indéterminée. La structure, c'est-à-dire le mode d'a- grégation de ces parties , paroit un principe plus sûr et d'une valeur égale au premier. Cela seroit vrai , si toutes les roches étoient formées de par- ties mélangées dans d'égales proportions, et qu'il n'y eût ja- mais aucune d'elles qui dominât par sa quantité ou par ses caractères. Mais cet équilibre dans la proportion des matières mélangées et dans l'influence des caractères, est au contraire assez rare; d'oîi il résulte qu'on peut prendre dans beaucoup de cas le caractère de la roche dans sa partie dominante ou dans sa nature. D'ailleurs, la nature des substances est un caractère d'une telle importance dans ce que l'on nomme les méthodes naturelles, qu'on ne le néglige jamais que quand il ne peut être saisi , ou , ce qui arrive beaucoup plus fréquemment, quand un défaut d'attention, de sagacité, ou même de connoissances, empêche de l'apercevoir; mais dès qu'il est ostensible, il devient tou- jours dominant. Ainsi on vo>it dans toutes les classifications , 1 « Sans doute, ces espèces de roches (le gneiss et le granité) sont .( liées par des nuances insensibles, de même qu'il j a des intermédiaire» o entre le blanc et le noir; mais cela n'empêche pas que les extrêmes « doivent porter des noms différens. " (De Saussube, Voy. dans les Alpes, tome 3, §. 1726.) 11 est vrai que la plupart des sortes de roches passent les unes aux autres par des nuances insensibles; mais si les échantillons des extrémités d'une sorte se confondent avec ceux des extrémités des sortes voisines, ceux du milieu se distinguent clairement ïtOC i3 quels que soient les principes sur lesquels elles sont fondées, des roches à base calcaire, des roches à base de quarz, des roches à base de schiste argileux, etc., parce que la nature bien déterminée de ces minéraux rend leur caractère domi- nant trop sensible pour être négligé. La nature du principe dominant dans les roches nous paroît donc être le caractère de première valeur, celui sur lequel l'espèce et le genre doivent être fondés, toutes les fois du moins que ce principe dominant est saisissabte ou délerminable. Examinons actuellement la valeur du caractère tiré de la structure. Nous ne pouvons nous dissimuler qu'il ne soit aussi d'une grande importance dans la classification des roches , qu'il ne doive venir immédiatement après celui qui est tiré de la nature, et même le suppléer lorsque celui-ci manque; mais sa valeur, quoique très-grande, est inférieure à celle de ce der- nier, comme quelques exemples vont le prouver. Le gneiss ne semble avoir été distingué des granités que par la structure; la détermination des porphyres, des aniyg- daloides , paroit aussi fondée sur la structure ; mais c'est faute d'y avoir fait assez d'attention qu'on a pu être trompé sur la valeur de ce caractère. La preuve qu'il n'a pas servi seul à établir la différence du gneiss d'avec le granité, et que le mica, principe dominant par s"s propriétés, a dirigé cette spécification , et , pour ainsi dire, sans qu'on s'en rendit compte , c'est qu'on en a séparé le micaschiste { glimmer- schiefer), qui a la texture feuilletée du gneiss, mais qui Cii diffère par sa nature , puisqu'il ne renferme que du quarz au lieu de felspath , l'un des principes essentiels du gneiss. La diorite { grlinstein) , dont le caractère, pour tous les géognostes , est tiré de sa composition de felspath et d'amphi- bole , renferme deux variétés, la granitoïde et la schistoïde , et on a rarement proposé de faire de cette dernière une es- pèce de roche particulière, à cause de sa texture feuilletée.' On pourroit multiplier beaucoup plus les exemples ; mais ceux que je viens de rapporter , et les principes que j'ai développés 1 M. Leonhard les a séparées et placées dans deux sections différentes sou» les noms de Diorite et Dioritschiefer. 14 ROC plus haut, semblent suffisans pour en conclure que, dans la classification des roches mélangées, le caractère tiré de la na- ture ou du corps dominant doit être mis en première ligne, et celui que donne la structure doit être placé en seconde ligne, soit pour être employé à former les divisions moins es- sentielles que celles de l'espèce et du genre, soit pour rem- placer le premier lorsqu'il manque. C'est d'après ce principe que j'ai établi la classification et la spécification des roches que je vais présenter; mais je crois devoir la faire précéder , i.° de l'indication des principales classifications proposées; 2.° d'une explication précise des ex- pressions qui seront employées pour décrire les roches, et pour en désigner les caractères. Art. 2. Sur quelques classifications des roches. II en est de la classification des roches comme de celle de presque toutes les branches de l'histoire naturelle; les pre- miers observateurs, ayant connu peu de variétés, ont apporté peu d'attention aux différences qui distinguoient ces corps, ils n'ont classé, ou plutôt réuni, que les roches les plus remarquables par leur abondance ou leur aspect extérieur. Aussi on a décrit de tout temps le granité, le porphyre, etc., non pas comme terrain, mais bien comme mélange cons- tant et caractérisé de minéraux différens. Il ne peut entrer dans mon plan de parler de toutes les classifications minéralogiques des roches mélangées : il me suffira de rappeler les principales . et de faire ressortir le point de vue commun à presque tous les minéralogistes qui ont cru que les masses à composition constante, qui formoient l'os- sature du globe, méritoient tout aussi bien d'être définies et décrites que les minéraux rares et infiniment petits qui s'y rencontroient. Aussi Linné a-t-il établi un ordre de petrce aggregatœ , ren- fermant les roches mélangées {saxo), où le granité, le gneiss, le porphyre, 1 aniygdaloide , etc., sont caractérisés minéra- logiquement par leur structure. Wallerius, sous le nom de saxa mixta, a déterminé et décrit avec détail les roches mélangées, en les classant en ROC i5 cinq genres, les Granités, les Roches fissiles ou des four- neaux, les Porphyriques , les Roches cornées et les Roches glanduleuses et veineuses, et sous celui de Roches agrégées {saxa oggregata), les Brèches et les Poudingues. Il a subdivisé ces genres en espèces par la nature des composans. On peut donc dire que sa méthode est autant fondée sur la nature des principes que sur la stucture. De Born, dans le Catalogue d'Éléonore de Raab , a com- pris les roches sous le titre de Terres et pierres mélangées , et , suivant le principe chimique, dominant dans ce catalogue systématique, il les a classées minéralogiquement et d'après leur nature. Les définitions que cet homme, si distingué par sa science et son esprit, donne des diverses roches mélangées, sont- précises et entièrement conformes à celles que nous avons adoptées. Ainsi le granité est caractérisé par un mé- lange de quarz, de felspath, de mica, etc. Le granitin est composé de quarz et de mica seulement. Le porphyre est ca- ractérisé par une pâte siliceuse, renfermant de« cristaux de felspath. La basaltine, la brèche siliceuse même, les grès, etc., sont dans les roches siliceuses. Viennent ensuite les roches argileuses, qui comprennent les amygdaloïdes et If s brèches argileuses, etc.; les roches magnésiennes, les roches bary tiques, calcaires, etc.. M. d'Aubuisson , fidèle aux principes de la géognosie saxonne et de son célèbre fondateur, n'a point donné de classification minéralogique des roches. Il nomme, définit, décrit, et fait l'histoire des roches composées et des roches simples , à mesure qu'elles se présentent dans les couches du globe, en commençant par celles qu'on regarde comme les plus anciennes. Il offre dans tout leur développement les inconvéniens que nous trouvons à cette méthode; car on ne peut mieux caractériser et décrire les roches mélangées qu'il ne le fait : mais tantôt ces caractères sont entièrement mi- néralogiques, comme dans le granité, le gneiss, la diabase ou diorite, l'euphotide, etc., où la composition essentielle est déterminée; tantôt ils sont plus géognostiques, c'est-à-dire, plus de position et de circonstances que de composition déter- minée; tels sont ceux desphyllade, porphyre, eurite, amphi- bolite, traumate, qui sont plutôt des terrains que des roches. 16 ROC Hauy a donné une distribution minéralogique des roches ; mais il nous a semblé qu'il Tavoit beaucoup trop soumise à la minéralogie , en désignant des roches mélangées par le nom du principe dominant et les rapportant ainsi à cette espèce. Il a fait beaucoup de noms et a peu respecté, sui- vant son usage, les noms faits avant lui. Cependant nous lui en emprunterons plusieurs, non - seulement pour ne pas tomber dans une faute pour laquelle nous n'aurions pas la même excuse que cet homme célèbre , mais parce qu'en général ils sont agréables. On doit oublier leur étymologie, qui est prise de rapports si éloignés qu'il faut beaucoup de flexibilité dans l'esprit et l'aide de l'explication de l'au- teur pour l'admettre. M. CoRoiER n'a encore publié que la distribution métho- dique des substances volcaniques en masse; mais on a donné dans la Bibliothèque italienne le tableau de sa classification des roches. Les caractères des mélanges qu'il a cru devoir distinguer et désigner par des noms spéciaux, sont pris de la nature des parties composantes. Il a employé, pour dé- terminer l'espèce de ces particules minérales, des procédés mécaniques nouveaux, fort ingénieux, et qui ont contribué mieux que n'auroit pu le faire l'analyse, à nous apprendre quels sont les espèces minérales qui composent les basaltes, les ponces et pumites , etc. Sa classification est en partie géognostique, puisqu'il ne s'occupe que des roches volca- niques, et en plus grande partie minéralogique, puisqu'elle est fondée sur la nature des parties plutôt que sur la struc- ture des masses. Dans la classification générale des roches, telle qu'il l'a donnée dans son Cours de 18.22 , et qu'elle a été publiée dans le 28.* volume de la Bibliothèque italienne, page 076, M. Cordier réunit dans le même tableau les roches homo- gènes et les roches hétérogènes. Les principes de cette classification générale sont les mêmes que ceux de la distribution des roches volcaniques. Ils sont pris de la nature delà roche ou de son composant principal. Ainsi on voit d'abord les roches à base de quarz, renfermant le quarz grenu, le quarz compacte, le silex, le jaspe, etc.; les roches à base defels^ath, renfermant le felspath grenu, le ROC 17 laminaire , la pegmalite , le kaolin , le gneiss , le granité , la syénite , le pétrosilex , le porphyre, le pyroméride, l'ar- gilophyre, le phonolite , le trachyte, l'obsidienne et le stig- mite, etc.; les roches pjroxéniques , le pyroxéne en masse, la dolérite, l'ophite, le basalle , la vake, etc.; les roches amphibolicfues , l'amphibolite , la diorite; les roches à bases de grenats, le grenat massif; celles à base de diallage, l'éclo- gite , la sélagite, l'euphotide, lavariolite de la Durance, l'o- phiolite ; les roches talqueuses , le stéachiste , etc. ; les roches à base de mica, l'hyalomicte, le micachiste ; les roches à base de schiste, le schiste luisant, le phyliade ; les roches cal- caires, etc. Ces premiers genres et espèces suffisent pour faire con- noître les principes de sa classification. Nous nous félicitons de voir qu'ils diffèrent peu de ceux que nous avons proposés en i8i3. Cette classification est fondée, comme la nôtre, sur le principe dominant ; seulement M. Cordier a , comme on vient de le dire , réuni les roches homogènes qui sont des es- pèces minérales en masse, avec les roches hétérogènes qui sont le résultat de l'association, suivant des règles assez cons- tantes, de plusieurs espèces minérales, et, par conséquent, des corps déjà connus, avec des agrégations à décrire. Enfin il a quelquefois considéré comme base ce que je n'ai re- gardé que comme accessoire ; ainsi l'hyalomicte est placée au mica, tandis que je l'ai placée au quarz , et, en effet, il est souvent diflicile de décider lequel des deux corps im* prime à cette roche son caractère particulier. Ce n'est pas que la réunion dans le même tableau des roches homogènes et des roches hétérogènes ne puisse être appuyée de plusieurs raisons très -spécieuses, et il faut bien que cesoitainsi, puisque plusieurs géologueshabiles ont adopté cette réunion. Il est vrai, par exemple, que le cipolin etl'ophio-» lite paroissent plus naturellement placés, l'un à côté du cal- caire saccaroïde et l'autre à côté de la serpentine , que dans les roches composées; mais si cela est vrai pour ces roches, il est difficile de trouver la même convenance de position entre le felspath et le granité, entre le pyroxéne et la vakite, etc* M. i)E Leonhard , dans l'ouvrage très-savant, très-complet et si utile, qu'il a publié en aSaS sur les roches, sous le ^G, a i8 ROC titre de Charàkterislik der Felsarten, a suivi une mëthodt* minéralogique dans la classification des roches, puisqu'il les divise en Roches hétérogènes {Ungleichartige Gesteine) , à tex- ture grenue, à texture schisteuse, à texture porphyrique ; Roches homogènes {Gleichartige Gesteine), à texture grenue , schisteuse , compacte , vitreuse, et Roches agrégées ou compo- sées de fragmens {Triimmer- Gesteine). On y voit des roches caractérisées par leurs parties composantes, tels que le gra- nité, la syénite, le gneiss; des roches homogènes, qui ne sont que des espèces minérales sous un plus gros volume tels que le calcaire grenu, la dolomie, le sclmarin rupestre les mêmes espèces considérées sous le seul caractère géo gnostique, tels que le calcaire de transition, le Muschelkalk le calcaire du Jura , etc. ; ensuite des roches homogènes considérées minéralogiquement, tels le schiste argileux, l'am- pélite ; puis des roches hétérogènes, considérées et définies d'aprèsle même principe et mêlées avec des roches homogènes, tels que le trachyte avec le basalte, la vake, l'argile, etc. Chaque espèce est ensuite caractérisée minéralogiquement et décrite géognostiquement. Cette dernière circonstance n'est pas par elle-même en opposition avec les principes de la classification minéralogique des roches mélangées, quand elle n'est que secondaire; car on peut faire l'histoire géo- gnoslique des granités, des schistes argileux, des basaltes, comme on fait celle du quarz et du fer carbonate, et c'est même sous le rapport des détails nombreux de géognosie, donnés à l'article de chaque sorte de roche, que Touvrage de M. Lr.oNHARD est remarquable et précieux. Ce minéralogiste est donc un de ceux qui a le plus ap- proché d'une classifiication minéralogique des roches, com- plète à tous égards. Quoique disciple de l'école de Werner, il n'a pas craint de multiplier les espèces , et on verra qu'il en a porté le nombre bien plus loin que nous ne l'avons fait. Nous emploirons néanmoins plusieurs de ces espèces, en res- pectant les noms donnés, quand ils seront insignifians, qu'ils appartiendront à une langue scientifique, et qu'ils ne seront pas en opposition directe avec les principes de notre classi- ticalion. Si on examine sous un autre point de vue les diverses ROC 19 classifications des roches -mélangées que nous venons de faire Connoître, on voit qu'on peut les rapporter aux deux prin- cipes de classification que nous avons exposés et discutés avant de présenter les exemples. On placera parmi les minéralogistes qui ont classé les roches d'après la nature de leur principe et la prédominance de l'un d'eux : Wallerius. De Born. Delamétherie* Hauy. M. Cordier* Et parmi les minéralogistes qui les ont classées d'après leu? structure : Linné. Mongez. M. de Leonhard. Art. o. Terminologie mine'ralogique dés roches simples et des roches mélangées. La terminologie des roches simples, c'est-à-dire la défini- tion des termes employés pour les décrire et les faire con- noître, diffère très -peu de la terminologie minéralogique , puisqu'on ne peut pas considérer les espèces minérales cristal- lisées sans y réunir leurs variétés amorphes et massives , et parce que ces variétés n'ont besoin , pour être nommées roches , que de se présenter sous le volume qui les place dans ce point de vue. Il n'en est pas de même des roches mélangées; la manière de les considérer est un peu différente de celle dont on con- sidère les minéraux homogènes, et les caractères distinctifs qu'on peut tirer de ces considérations sont aussi d'un ordre différent. Les caractères à observer sur ces roches doivent porter, 1.° Sur l'ensemble de la roche; 2," Sur ses parties. Les considérations particulières que présentent les roches. Il oc abslraction faite de celles qui sont communes aux roches et aux minéraux simples , sont de neuf sortes. I. La composition. II. La structure et la texture. III. La cohésion. IV. La cassure. V. La dureté. VI. La couleur et les autres jeux de lumière. VII. L'action chimique des acides , du feu. VIII. L'altération naturelle. IX. Le passage minéralogique. I. CoJiPosiTioN. On doit distinguer dans la composition d'une roche: i. Les parties qui entrent dans sa composition. — 2. La nature de ces parties. — 3. La prédominance de ces parties les unes sur les autres. * i. Les parties qui entrent dans la composition d'une roche mélangée se distinguent en A. Parties constituantes, et B. Parties accidentelles. ' A. Parties constituantes. — Qui sont disséminées uniformé- ment et en quantités à peu près égales. Les unes sont: a. Essentielles , c'est- à -dire, que leur présence est néces- saire pour constituer telle ou telle espèce de roclie. (£x. Le felspath, le quarz et le mica dans le granité.) L. ^accessoires j c'est-à-dire, qu'elles se trouvent quel- quefois dans la roche , uniformciiient disséminées et en quantité notable. (Le quarz dans le gneiss.) B. Parties accidentelles. — Qui se trouvent quelquefois dans une roche, éparses , et en quantité moindre que les parties constituantes. Elles sont: a. Disséminées, c'est-à-dire, isolées et répandues çà et là. (Le titane nigrine dans la syénite , — le fer sul- furé dans la diorite.j 1 La distinction en parties essentielles et parties accidentelles est dans la minéralogie de M. Brochant, mais il m'a semblé nécessaire de réleadre davantage. ROC b. Pelotonnées ,^ c'e.sl- a -dire , réunies en paquets ou pe- lotons dans certaines parties de la roche. (L'agate dans le porphj're, la mésot^'pe dans le basanite.) 2. La nature des parties. — Les minéraux qui composent une roche doivent être soigneusement de'signés et détermines par toutes les propriétés physiques et chimiques qui les ca- ractérisent. 3. La prédominance des parties. — Une roche a une partie prédominante , lorsqu'un des minéraux constituans essen- tiels l'emporte sur les autres par sa quantité, ou par l'in- fluence que ses propriétés ont sur les caractères de cette roche. (Tels sont: le felspath dans le granité, — le mica dans le gneiss , etc.) Dans rénumération des parties constituantes essentielles d'une roche, le minéral ordinairement prédominant doit être nommé le premier. La prédominance est A. Essentielle, ou B. Indifférente. A. Essentielle. — Lorsqu'une des parties prédomine cons- tamment et très -sensiblement par sa quantité et par ses propriétés. — Elle forme alors la base de la roche et sert à sa classification. (Le mica dans le micaschiste, — le pétrosilex dans l'eurite. ) B. Indifférente. — Lorsqu'une des parties constituantes l'emporte souvent sur les autres par ses caractères, et un peu par sa quantité. (Le felspath dans la syéiiile. ) II. Structure et Texture'. La structure et la texture sont relatives à la disposition des parties entre elles. La Structure s'entend de la disposition des joints de sépa- I J'ai cru devoir distinguer en minéralogie ces deux sortes de dispo- sition dans Tarrangenient des parties. Cette distinction , iiuportan te en minéralogie, l'est moin? à l'égard des roches qui n'olTrent jamais la structure régulière dans l'acception rigoureuse de ce mot. Néanmoins, pour ne pas détourner l'application d'un mot léfini et rendre ainsi sa définition illusoire, je conserverai cette diilérence. II n'est question ici que de ce que les minéralogistes allemands ap- pellent la structure en petit- Ce qu'on nomme structure en ^rand n'ap- partient qu'aux terrains. ?2 ROC ration des parties d'une roche, d'où résulte nécessairement la forme de ces parties. Les roches n'offrent jamais que la structure irrégulière. On pput y distinguer plusieurs sortes de structures; savoir : i. La structure lamellaire. Lorsque les parties offrent des petites lames ou joints à peu près planes. Celte structure est cristalline. (Le cipolin , l'aniphibolile , l'éclogite. ) 2. La structure sphéroïdale ou globaire. lyorsque les parties sont disposées en sphéroïdes dans la roche. Compacte. (Les variolites.) Radiée. (Pjroméride de Corse, etc.) Testacée. Lorscpie les couches des sphéroïdes sont dis- tinctes. (Dans la diorite orbiculaire de Corse, dans un gneiss dcDaglôsten, aux environs de Tocneo, où les cristaux de felspath sont entourés de mica écailleux en couches concentriques et ondulées. (De Bcch.) j. I^a structure fragmentaire. Lorsque la masse est divisée par une multitude de joints qui suivent toutes sortes de di- rections , et qui permettent de la partager en fragmens anguleux, à angles et arêtes indéterminables. (Trappitcs, porphyres, basanites , trachytes. ) Lorsqu'une roche ne présente aucun joint, on peut dire que la structure est massive. 4. La structure entrelacée. La roche est composée de parties anguleuses, arrondies ou ovoïdes, qui s'engrènent les uncSi dans les autres, et semblent liées par une matière colorée, disposée en veines ou en réseaux , ce qui donne trois va- riétés dans cette structure. a. Uamygdaline. Des parties ovoïdes serrées les unes contre les autres et comme liées par un réseau. (Marbre campan. ) b. La veinée. Des parties amorphes traversées par des veineç diversement colorées. ( Ophiplite. ) c. La brouillée. Des parties anguleuses liées par un ci- ment, le tout traversé de veines dans toutes portes de directions. (L'ophicalce vert de mer, quelques brè- ches,) 5. I^a structure fissile et feuilletée. Les roches qui ont celte ROC 23 structure paroissent formées de lits minces, et quelque- fois même de feuillets. Considérée, A. Dans son ensemble. La structure feuilletée peut ctrc ; a. Uniforme. Quand tous les feuillets sont de même na- ture. (Le pliyllade micacé.) h. alternante. Lorsque les feuillets sont alternativement de nature différente. (Le gneiss, le calschiste veiné.) c. Droite. A feuillets droits, d. Sinueuse. A feuillets sinueux, mais parallèles. (L'am- phibolite schistoïde, le micaschiste contourné.) B. Dans ses parties. Elles sont: a. Etendues. Lorsque les parties de la roche sont paral- lèles aux feuillets. (Le quarz dans le micaschiste , dans le gneiss. ) b. Traversantes. Lorsque des parties disséminées dans la roche en percent et traversent les feuillets. (Lamacle dans les phyllades , le felspath dans quelques mica, schistes. ) c. Enveloppées, Lorsque les parties quelquefois assez, grosses sont comme enveloppées par les feuillets de la roche qui se contournent et s'y appliquent dans tous les points, (Stéaschiste noduleux.) La Texture s'applique à la forme non géométrique , à la grosseur et à l'aspect des parties qui composent une roche. Les sphéroïdes, feuillets et fragmens, que donne la struc- ture d'une roche, peuvent avoir une texture particulière. La texture est homogène , lorsque toutes les parties d'un mi- néral sont de même nature et de même aspect. EUe est hété- rogène, lorsque les parties sont de nature ou d'aspect diffé- rent.— On ne s'occupera ici que de cette dernière, les va- riétés de la première ayant été décrites à la minéralogie. i. Texture grenue. — La roche est composée de parties ou grains anguleux ou arrondis, distincts, réunis sans pâte sensible. — Considérée relativement à la grosseur respec- tii'e des grains, on dit qu'elle est ; A. Uniforme. Lorsque les grains ou parties sont à peu près d'égale grosseur. 24 ROC B. Inégale. Lorsque les grains difft^rcnt Lcauconp dans leur grosseur. C. Considérée relativement k la grosseur absolue des grains , qull est souvent nécessaire de désigner, et alors il est commode de le faire par une expression définie '. Les grains ou parties arrondies sont : Milialres. Dç la grosseur d'un grain de niillcl ou de chenevis. Pisaires. De la grosseur d'un pois. .fU'ellanaircs. De la grosseur d'une noisette, Colonibaires. De la grosseur d'un œuf de pigeon. Ofulaircs. De la grosseur d'un œuf de poule. PugilLaires. De la grosseur du poing. Céphalaires. De la grosseur de la tête d'un homme. Péponaires. De la grosseur d'un potiron ( Ciicurbita Pepo ). Métriques. Dont le diamètre est d'environ un métré. Biinélriqucs. Dont le diamètre est d'environ deux mètres. Gigarilesques. Dont le diamètre passe deux mètres. Considérée relativement au mode de réunion des grains et parties. La texture est : D. Cristalline. Lorsque les parties sont réunies par voie de cristallisation confuse et simultanée. Ce mode se re- connoît : i.° aux arènes vives des grains; a." à la ma- j On HR peut désigner des volunics qui n'ont ni précision ni coiis- tatico, p?r des mesures qu'on ne sauroit à quelle dimension appliquer, et qui eniporteroient avec elles une idée d'exacliiudc qu'on ne peut ad- mettre sans erreur; car il n'y a pas dans une roche, composée de par- ties angulaires ou arrondies, deux morceaux qui aient la même dimen' sion. Cependant, il y a souvent une dimension moyenne dominante , et c'est ce volume qu'il faut indiquer; on peut le faire par des péri- phrases de comparaison, et dire, par exemple : que tel poudingue est composé de cailloux gros comme un œuf de poule; mais on sait coni- hien de telles périphrases alongent des descriptions déjà trop saches , trop longues et fastidieuses. Il m'a semblé qu'un nom univoquc , défini par des objets de comparaison j pouvojt remplacer avantageusement ces périphrases. J'ai déjà employé ca noms et celte méthode dans mon Mé- moire sur les terrains de sédiment di» Vicentin , etc. (Paris, 182.3, 1 vol. in-4.°, page 28.) ROC 25 tiîére dont ils se pénètrent mutuellement, et se fon- dent même quelquefois les uns dans les autres. E. yfgrégée. Lrs grains , formés isolément ou résultant de la désagrégation d'autres minéraux, ont été réu- nis par agréjjation , ce qui se reconnoît : i.° aux arêtes des grains presque toujours émoussées; a." à la manière dont ils sont limités, séparés, bien dis- tincts les uns des autres, sans jamais se pénétrer. Ils sont agrégés : a. Sans aucun ciment. (Les arkoses, quelques psam- mites. ) h. Par un ciment à peine distinct, et qui ne peut être considéré comme pâte. ( Les macignos, quel- ques psammiles. ) a. La texture empalée est celle dans laquelle la base de la roche est une pâte sensiblement homogène où sont dissé- minées les parties constituantes ou accidentelles. (Les por- phyres, variolites, poudingues. ) Dans les roches à tex- ture empâtée on doit considérer séparément: A , les par- lies; B, la pâte 5 C, les rapports de la pâte avec les parties, A. Les parties sont : a. Anguleuses régulières. Ce sont des cristaux plus ou moins nets, disséminés dans la pâte. (Por- phyre, opliite. ) b. .anguleuses irrègulieres. Des fragmens irrégu- liers. (Brèche. ) c. Sphèroïdales. Des noyaux à contours arrondis. ( Variolite, poudingue.) d. Compactes. A structure compacte. (Poudingue.) e. Lamellaires, A structure lamellaire. (Spilite. ) B. La pâte est: a. Compacte. (Les porphyres , variolites, etc.) b. Cristalline. A structure lamellaire. (Calciphyre grauatiquc. ) C. Les rapports de la pàtc avec les parties qui y sont disséminées. La formation de la pâte et de ces parties est : a. Simultanée. Lorsque la pâte et les parties qu'elle 26 ROC renferme ont été formées cnscmLle; ce qui se re- connoît à la forme, soit cristalline, soit sphé- roïdale concentrique, soit sjhcroïdale rayoïince et sans cavité centrale, des parties, et plus su- rement encore à la liaison de ces parties avec la pâte qui les pénètre toujours un peu. ( Por- phyre, dicrite tigrée.) La formation de la pâte est : b. Antérieure. Elle a été formée avant les noyaux, mais elle a laissé des cavités qui ont été rem- plies dans la suite par infiltration ou exsudation. Cet'e formation se reconnoît à la structure or- dinairement cristalline et souvent rayonnée des noyaux qui remplissent en tout on en partie les cavités, et qui quelquefois même n'en tapissent que les parois , et à la séparation réelle des noyaux d'avec la pâte. ((^)uelques spilites et basanites qui renferment des noyaux de mésotype, d'analcinie, de chaus carbonaîée, de quarz, etc.) La formation de la pâte est : c. Pastérieure. Lorsque la pâte a été formée après les noyaux qui y ont été enveloppés; ces noyaux ne sont pas cristallisés, ils sont soit anguleux, soit arrondis par frottement; il n'y a aucune liaison entre eux et la pâte, quoique les mêmes veines de minéraux cristallisés les traversent quelquefois l'une et l'autre. (Les poudingues, les brèches, les mimopliyres.) 3. Texture cellulaire. Des cavités nombreuses dans les ro- ches. Ces cavités sont : A. Anguleuses. (Les porphyres en partie décomposés.) B. Sphéroïdales. a. Rondes. (Les spilites et variolites , les laves.) b. Alongées. ( Les laves. ) c. Irrégulieres. III. Cohésion. Suivant le mode de cohésion d'une roche, on dit que cette roche est : A. Solide. Lorsque ses parties sont solidement liées entre elles. (Le porphyre, Thyalomicte. ) B. Friable. Lorsque ses parties se désagrègent facile- ment. (Beaucoup de granités, de psaramites, etc. ) ROC 27 C. Tenace. Lorsqu'elle est difficile à casser. ( Le basa- nite, ranjphibolite, Teuphotide, etc.) D. Aigre. Lorsqu'on la casse aisément. (L'eurile com- pacte.) IV. Cassure. I,es roches peuvent présenter presque toutes les variétés de cassure qu'on remarque dans les pierres. Nous ne parlerons ici que de celles qui semblent par- ticulières aux roches mélangées. Elle est : A. Unie. Lorsque les parties sont assez solidement lie'es pour que la fissure de séparation les coupe toutes sans être dérangée de sa direction. (Certains gra- nités, les porphyres, etc.) B. Raboteuse. Lorsque la fissure traverse toutes les par- ties; mais celles-ci opposant des obstacles différens à la propagation du choc, il en résulte une fissure ondulée et une surface raboteuse. (Beaucoup de gra- nités.) C. Grenue. Lorsque la fissure ne conpe point les grains, mais en suit au contraire presque tous les contours. V. Dureté. Tantôt toutes les parties d'une roche sont à peu près d'égale dureté; elle est alors susceptible de recevoir un poli très -vif et très- égal, si d'ailleurs ses parties réu- nissent les conditions nécessaires. (Le porphyre.) Tantôt les parties sont d'une dureté très-inégale; alors, quoique chaque partie soit susceptible de recevoir séparé- ment un poli assez beau , cette différence dans la dureté des parties constituantes s'oppose au poli vif et égal de la roche. (La syénite, la protogyne , le gneiss, etc.) VL La couleur et les autres jeux de lumière. A- De renseinble. Il faut remarquer dans une roche quelle est sa couleur dominante, que ne détruisent pas toujours entièrement les parties différemment colorées qui la composent. ( Le rouge si commun dans la syénite. ) Cette couleur dominante peut être un caractère , lorsqu'elle vient d'une pierre base de la roche, et 28 ROC présentaTît généralement cette couleur. (Le noir ou noir verdàtre du basanite. ) B. Des parties. On doit remarquer quelle est la cou- leur que chaque partie affecte le plus ordinairement. (Le rouge de la syénite du au felspalh , — le vert de Teuphotide à la diallage, etc.) C. Les jeux de lumière. La variété des substances dures, et souvent très-éclatanles, qui composent les roches, y fait naître des chatoiemens et des jeux de lu- mière fort remarquables. (Le granile chatoyant de Russie, — l'ophiolile chatoyant, — Téclogite , etc.) VII. L'action chimique. 1. Des acides. Les diverses parties qui composent les roches mélangées sont souvent susceptibles d''ètre diversement at- taquées par les acides, et d'être reconnues par ce moyen. On sent qu'il faut , dans ce cas, agir toujours sur des frag- mens assez volumineux pour renfermer toutes les parties. C'est ainsi qu'on recounoîtra les roches qui renferment du calcaire, et qu'on distinguera l'hémithréne dudiorile, etc. a. Du feu. L'action du feu est encore plus variée, et peut très-utilement servir à la détermination des diverses par- ties d'une roche. Le moyen du chalumeau est ici insuffi- sant, parce qu'il n'agit que sur de trop petits fragmens , qui ne peuvent renfermer toutes les parties de la roche. Il faut employer des pièces au moins de la grosseur d'une noisette, et les exposer au feu de fourneau. A. faction d^ un feu modéré fait changer la roche de couleur en tout ou en partie. Dans ce dernier cas €lle fait souvent ressortir des parties constituantes qu'on ne voyoit que difficilement avant l'emploi de ce moyen. B. L'action d'un feu très - élevé divise les roches en : a. Infusibles complètement. (Poudingue siliceux.) b. Fusible en totalité. (Diorile. a.' En émail homogène. (Basanite.) h.' Enémail hétérogène , composé de vernis ou de bulles diversement colorées. (Le diorile fonj} en émail, partie noir et partie blanc.) C. Fusible en partie. (Micaschiste, etc.) ROC 2Ç) Vlil. L'altération nattirelle. Plusieurs roches sont suscep- tibles de s'altérer, de se désagréger, et même de se décomposer. Les unes deviennent/riat/cs. (Quelques granités, phyl- lades. ) D'autres se décomposent en partie en 'kaolin. (Les pegmatites. ) D'autres se couvrent d'une écorce terreuse, d'une cou- leur différente de celle de leur fond. (Les basanites. amphibolites, etc.) IX. Le passage MiNinAroGiQCE. Les roches mélangées passent la plupart les unes dans les autres par des nuances insen- sibles. C'est une suite nécessaire de leur mode de for- mation. Il est peut-être plus remarquable de trouver dans ces mélanges autant de points fixes, constans et caractérisés, se présentant à peu de chose près les mêmes sur toute la surface du globe, que si cette surface eût été recouverte de mélanges infinis et indéterminés, de manière que la même association ne se fût pas représen- tée deux fois dans des lieux différens. Ces passages d'une roche à une autre sont une d'es plus grandes difficultés qu'on rencontre dans la détermination et dans la classi- fication des roches. On doit désigner avec soin ces pas- sages ou transitions, et faire remarquer qu'ils peuvent avoir lieu de trois manières différentes. A. Par nature des parties. Telle partie constiluante es- sentielle disparoissarit peu à peu pour faire place à une aulra. (La syéaite au granité, le gneiss au mi- caschiste, etc. ) B. Par structure. La structure grenue passe insensible- ment, soit à la feuilletée (le granité au gneiss), soit k l'empâtée (le granile au porphyre), etc.' C. Par altération. Lorsqu'un des principes, en se désa- grégeant ou même en s'altérant, prend l'aspect et les caractères d'un autre minéral. ( Dans la Syénite 1 M. 4'Andrada avoit déjà remarqué ces deux mode» de passagR 3o ROC l'amphibole désagrégé laisse dans l'incerlilude si c'est encore de l'amphibole ou si c'esl de la chlorite; et, par conséquent, si la roche est une syénite ou une protogyne. Souvent on détermine diilicilenienl si c'est du mica ou du talc que certaines roches ren- ferment, etc.) Art. 4- Nomenclature, Tableaux des roches et Annotations dii'crses. §. i/^ Nomenclature. Les noms univoques, faciles à prononcer par toutes les nations, quelle que soit leur langue, par conséquent les noms qui dérivent des langues sonores, latine et grecque, appar- tiennent à tous les peuples policés, et ont sur les autres un avantage immense. C'est à ce système qu'est dû le succès de la nomenclature linnéenne et le service que ce succès a rendu aux parties zoologique et botanique de l'histoire naturelle. Ainsi un nom substantif, univoque pour les genres ou pour la division qui en tient la place, et un autre nom adjectif, quelquefois même substantif, pour l'espèce ou la variété, offrent le meilleur système de nomenclature, celui auquel il faut tâcher de ramener toutes les branches de l'histoire naturelle. C'est ce système que j'ai adopté dans la nomencla- ture des roches , tant homogènes qu'hétérogènes , comme dans celle des espèces minérales. Ce pi-incipe m'a forcé de faire quelques noms nouveaux pour dénommer des roches ou qui n'étoient désignées que par des phrases , à la manière de celles de Tournefort pour les plantes, ou qui avoient des noms composés allemands, qui ressemblent à des phrases par leur longueur, ou même des noms, soit allemands, soit anglois, trop composés, ou dont la prononciation est trop difficile pour être employés parles autres nations, et, par conséquent, conservés ' ; mais toutes les fois que je n'ai pas été forcé par 1 Est -il possible de conserver dans une nomenclature scientifique, qui doit être à l'usage des peuples du Nord comme de ceux du Midi, ROC 3i ces motifs pui&saris ou par la nouveauté de la chose à faire un nom, j'ai adopté ceux ou l'un de ceux qui avoient été donnés à la roche que je voulois désigner, quelque imparfait qu'il puisse paroître ; car il n'est point essentiel qu'un nom soit le meilleur possible , ni qu'il indique les caractères d'un corps : une définition, comme je me suis permis de le dire dans bien des occasions, peut seule aspirer à ce but. §. 2. Annotations diverses sur les tableaux de classificatiou des roches. Les roches simples et les roches composées sont les maté- riaux les plus abondans et même les matériaux essentiels de l'écorce du globe. Ce sont ceux qui s'offrent constamment à nos regards et le plus souvent seuls; ceux, enfin, qui renfer- ment toutes les autres substances curieuses ou utiles du règne minéral. II y a des parties très- étendues du globe où l'on a rarement occasion de rencontrer des espèces minérales dans leur état d'isolement et de pureté; à peine, au contraire, peut -on faire un pas sans rencontrer des roches à l'état so- lide. Leur étude devroit donc être plus générale, plus po- pulaire que celle des minéraux , s'il étoit possible de con- noitre les roches simples ou composées, sans connoître au- paravant les minéraux dont elles tirent leur origine; or, la série des minéraux à connoître pourroit être resserrée dans des limites très- étroites , si on voulort la restreindre aux seules espèces qui entrent dans la composition des roches simples et des roches mélangées. C'est dans ce but d'application que nous allons présenter des Italiens, des Espagnols, des François, des Russes comme des An- glois, des Suédois, des Allemands, etc., les noms de Glimmerschiefer , Eisenglimvierschiefer , Feldsteinyorphjrr , Hornhlendegestein . Muschcl- kalk, Tutenmergel , Ranhstein , Pechstein, Grauwacke , Bunter et Qua- dersandstein , Grtensand , Tapanhoacanga , rothe Todteliegende ^ etc. J'ai prouvé le respect que j'avois pour les noms consacrés, en adop- tant ceux qui pouvoient rigoureusenif nt être emploj'és dans une no- menclature régulière et univoque, tels que gneiss, vakite , trappite , macigno , pépérine , poudingue , quoiqu'ils sortissent des principes d'une uomenclature scientifique. 32 ROC un (ableau caractéristique des roches simples ou homogènes et des roches composées ou hétérogènes. En exposant les noms, la nature, les caractères de ces roches, on fera connoître en même temps le nombre des es- pèces minérales qui entrent dans leur composition, et, par conséquent, de celles qu'il faudroit aussi connoître, si on vouloit se borner à Tétude de cette partie du règne minéral , partie curieuse et importante par ses nombreuses applica- tions, nécessaire à la géognosie, et surtout indispensable à la désignation précise des différentes sortes et variétés de roches qui forment les terrains. §. 3. Annotations sur les exemples et sur les moyens de détermination des roches mélangées. J'ai choisi presque tous les exemples que je donne dans ma collection, qui est elle-même presque entièrement com- posée de roches recueillies par moi. J'ai acquis par là deux sortes de sûretés : i.° je pouvois comparer immédiatement les échantillons, et m'assurer que les roches que je rappor- tois aux différentes sortes et variétés, se ressembloient le plus possible entre elles; 2.° je savois qu'elles avoient fait partie de terrains étendus et qu'elles ne dérivoient pas de mélanges fortuits et limités. On trouvera peut-être que j'ai trop multiplié les exem- ples. Je regrette au contraire de n'avoir pas pu en donner un plus grand nombre. La science des roches n"a, pour assu- rer ses déterminations, ni le secours de figures, ni celui de caractères précis géométriques ou chimiques. On neprut être certain d'avoir bien placé une variété dans la sorte à laquelle on la rapporte, qu'en la comparant avec un échantillon authentique. Or, c'est en multipliant les exemples qu'on pourra espérer que le naturaliste qui voudra reconnoître et nommer une roche, possédera déjà un des exemples donnés, qui pourra lui servir de type de comparaison et lui tenir lieu des figures indispensables maintenant à une détermina- tion certaine dans les règnes organiques. Malgré tous ces moyens, tous ces secours, la délerminatioo précise des roches mélangées est quelquefois très - diflicile , HOC 33 presque impossible même dans l'éfat actuel de nos connois- eances. Cela tient d'ahord à la nature même de la chose, et en second lieu au peu d'avancement de cette partie de la gpognosie. On a toujours considéré les roches en grand, et beaucoup de particularités caractéristiques, qu'on découvre dans certaines séries , ont échappé aux premiers observa- teurs. Elles ne seront bien connues et bien appréciées que quand on aura observé et comparé un grand nombre de roches. Alors telle sorte ou telle variété, qui est maintenant très -incertaine, deviendra plus facile à caractériser, parce qu'on pourra élever au rang de caractères des particularités qui ne se sont pas présentées assez souvent pour qu'on leur ait attribué la valeur qu'elles ont. §. 4. Annolalions sur les considérations géognostiques placées à la suite de chaque sorte de roches. Il faudra nécessairement établir une dénomination géo- gnostique, méthodique, simple, par conséquent univoque , mais différente delà nomenclature minéralogique des roches, pour désigner clairement, et d'une manière indépendante de toute hypothèse, les divers terrains et groupes de terrains qui composent l'écorce du globe. Les dénominations de pri- mitifs, intermédiaires , secondaires, tertiaires, volcaniques , sont ou fausses, ou hypothétiques, et absolument insuffisantes. En attendant que le travail que j'ai fait sur ce sujet soit assez niérlité ponr être publié, je dois donner l'explication des désignations provisoires dont je me suis servi dans l'in- dication des positions géognostiques des roches simples et des roches mélangées du tableau qui va suivre. On verra que ces désignations s'éloignent peu du système de nomenclature de MM. Buckland , Conybeare et "W' . Phillips. Ces célèbres géologues ont déj.à cherché à désigner les ter- rains par des expressions qui ne soient ni numériques , ni hypothétiques. Je suis revenu également et définitivement à la méthode de présenter les terrains dans l'ordre où ils se montrent successivement lorsqu'on s'enfonce dans la terre, c'est-à-dire, en allant des plus superficiels aux plus profonds. 46. 5 H ROC TABLEAU DES GRANDS GROUPES DE TERRAINS. DÉSIGNATIONS caractéristiques des terrains. NO.MS UNIVOQLES par lesquels on pounoit les remplacer. SYNONYMIE. 1 .° En allant de la surface de la terre dans sa profondeur. I. TERRAINS DE TRANSPORT ET D'ALLUVION POSTDILUVIENS. ANTÉDILUVIENS. OU CLYSMIENS (d iocndalion ). Terrains de transport, d'alluvion , d'alterrisse- ment. II. TERRAINS DE SÉDDIENS. . ST,TÉRrE"RS Depuis la surfare de la terre jusqu'à la craie exclusivement. ou IZÉMIENS C sédimenteux ). ou Iz. TUA LASSIQ L'ES (de la mer). Terrains de sédiment ou secondaires , en g:''neral. Terrains tertiaires. MOYENS ou Iz. PlÎLAGIQUrS (de la haute mer). Terrains secondaires , oolithiques , jurassiques, ammoneens , elc Depuis la rraie jusqu'au lias , ou calcaire à gryphile , cxclu- sivenienl. INFFRIEURS . . . . ou Iz. ABTSSIQUES (de riincienne mer). Terrains secondaires , alpins, pénéen.s. De(>iiis le lias insqu'à la houille filicifi're inclusivement. lîl. TFRR\1NS PRIMORDIAUX DE SÉDIMENT, Terrains de transition ou înlcrmédiaircs , en par- ou TERRAINS SEMI-CRÎSTALUSÉS. Le calcaire métallifère , les haii- mates , les stéascliistes , etc. ou Trï"\IILYSIENS (denii-dissous). tie compactes, en parlie cristallisés. Calcaire de transition, Grauaache , schiste argileux, etc. Par- IV. TERRAINS PRIMORDIAUX DE CRISTALLISATION, tie compacte ou se'dimcn- tciise des terrains pri- mordiaux. ou TERRAINS CRISTALLISES . . . Les calcaires faccaroïdes , por- plnres , syenites , ijraniîes , gneiss, micaschistes, elc. ou AGALYSIENS (qui out été entière- ment dissous). Terrains primitifs. Par- tiecristallisée des terrains primordiaux. SUPERIEURS ou EPIZOIQUES. ou HYrOZOÏQVE.'i. Roches graniloïdes , syenite, Grunstein, etc., intermédiaires ou de transition. Ki7(hes primitives par excellence, c'est-à-dire ar-dessous desquelles on n'a jms pénclrc. à des terrains qui renferment des débris de corps organisés (porphyre, syénite , proto- gyne, etc.). INFERIEURS . à tous les terrains qui renfer- ment des débris organiques (micajschistc, gneiss, etc.). ROC 35 desi(t>atii;»>s caracterlTtiqae-; de? t.:rrain; 2.' Terrains hors de série. Y. TERRAINS D'EPANCHEMEyr. TRACHTTIQrïS TRAPPÉE>-S. VI. TERRAINS PYROÏD ES. . . VOLCAyiQrES A>-CIE>-S. — ACTUELS. PSEUDOTOLCAJaQTIES. AmOSPHÉRIQUES. NOMi cn:vo rempiîcer. OU purroxiQUEs 'sortis hors de la terre. avec indice de l'action du feu). ou vrLCAVTQTTES 'évidemment fondus'. ;y>o>"ymie. Terrains trappeens et baialtiqTieJ. Terrains Tolcaniqne«, Pierres mrtécriqwi On donnera le développement de ce tableau au mot Tes- BAix. On doit seulement ajouter ici l'explication de quelques termes employés dans l'exposé des considérations géoguostiqnes qui suivent les caractères minéralogiques de chaque sorte de roches. On entend par terrain de Traumate avec M. d'Aubuisson . les terrains appartenant aux semi - cristallises, et qui sont composés de pbyllade pailleté, de mimophyre , d'arkose . de psammite schistoïde, de pséphite et d'anagénite. On désigne généralement sous le nom d'entrite avec Pin* kerton . les roches cristallisées qui présentent une pâte ren- fermant des cristaux. On désisne aussi d'une manière géné- rale par le nom de élastiques, les roches qui sont formées de débris d'autres roches. Les arkose-;, le> mimophyres, les pé- pérines, les pséphites, les poudingues, les brèches, etc., sont des roches clasliques. 36 ROC TABLEAU DE LA CLASSIFICATION ET DES CARACTÈRES DISTINCTIFS DES ROCHES, CONSIDÉRÉES MI N ÉR AL OG I QUE MENT. -=»QC= ROCHES. Ce sont des masses minérales simples ou com- posées, qui se présentent sur une assez grande étendue pour être considérées comme entrant dans la structure du globe, 1." Classe. ROCHES HOMOGÈNES ou simples. Car. Masses minérales, dans lesquelles on ne dis- tingue à l'œil nu qu'une seule matière composante, Obs. Quand les roches homogènes renferment des mi- néraux étrangers, ils y sont en petite quantité, et épars çà et là. Ils ne font pas partie intégrante Je la masse. Parmi les Roches homogènes les unes peuvent se rappor- ter à des espèces minérales connues; les autres ne peuvent se rapporter avec certitude à aucune espèce minérale : ce qui établit deux ordres dans cette classe, qu'on désignera par les noms que Haiiy leur a donnés. 1." Ordue. roches PHANÉROGÈNES. a.'^ Ordre. ROCHES ADÉLOGÈNES. ROC 37 a.** Classe. ROCHES HÉTÉROGÈNES ou composées. Car. Mélanges naturels , fréquens , constans et en masses étendues, de minéraux appartenant soit à des espèces rigoureusement déterminées, soit à des espèces imparfaites qui ne peuvent être rapportées à aucune des premières. Ohs. Les Roches hétérogènes résultent ou de la cristal' lisation confuse et simultanée des minéraux qui les com- posent , ou de V agrégation mécanique de ces minéraux : de là deux ordres de roches hétérogènes. i.''' Ordre. LES ROCHES DE CRISTALLISATION. ^,' Ordre. LES ROCHES D'AGRÉGATION. 38 ROC TABLEAU DES ROCHES. 1." Classe. ROCHES HOMOGÈNES. 1." Ordre. ROCHES PHANÉROGÈNES. 1. MÉTAUX AVTOPSIDES. Zïdc Calamine. Cuivre Cuivre pyriteux. Manganèse . . . Manganèse terne. Fer , . , . Pyrite. Fer oxidulé. Fer oligiste compacte, — — sanguin. Fer hydroxidé compacte. — — pisolithique. — — oolithique. — - — limoneux. Fer carbonate spatLique. 2, MÉTAUX HÉTÉKOPSIDES SIMPLES. Silice Quarzite. Grès lustré. — • blanc. — rougeâtre. — bigarre. Silex Meulière, — corné. Jaspe. ROC S9 ;. MÉTAUX HÉTÉROPSIDES COMBINÉS. Muriates Selmarin rupeslre. Filiales Fluoriie compacte. Phosphates. . . . Phosphorite compacte. Sulfates C^ypse saccaroide. — fibreux. — grossier. Karsténite. Célestine fibreuse. Barytine lamellaire. — compacte. Alunite. Carbonates . . . Giobertite. Dolomie granulaire. — compacte. Calcaire lamellaire, — saccaroide. — Travertin. — Marbre. — compacte. — Ooliihe. — Craie. — grossier, — marneux. — siliceux. — Calp. — Luculite. — bitumineux. — brunissant. 4« ROC Silicates Collyrite. Serpentine. Magnésite Écume de mer. — plastique. — schistoïder Stéatite. Talc laminaire. — fibreux. — endurci. Chlorite Baldogée. — schistoïde. Amphibole Hornblende. Pyroxène Lherzolitlie. Felspatli. 2." Ordre. ROCHES ADELOGÈNES. 1, ROCHES COMBUSTIBLES. Houille scliistoïde. — compacte. Anthracite schistoïde. Lignite compacte, piciforme. :. ROCHES TERREUSES TENDRES. Kaolin Argile Cimolithe. — plastique. ~~~ smectique. schisteuse. Marne calcaire. — argileuse, ' — . sableuse» ROC 4» Ocre rouge, — jaune. — brune. Schiste luisant. — Ardoise. — coticule. — argileux. — bitumineux. — marneux. Ampélite alumineuse, — graphique. Vake. Aphanite commun. — lydien. Argilolite. 3. ROCHES TERREUSES DURES. Trapp, Basalte. Phtanite. Pétro silex agatoïde, — jaspoïde, — fissile, Rétinite. Ponce. Thermantidê. Tripoli. /là ROC 2.* Classe. ROCHES HÉTÉROGÈNES. 1." Ordre. ROCHES DE CRISTALLISATION. I. Felspathiqiies i. Graniie. 2. Protogyne. 3. Syënite. 4- Pegmatite. 6. Leptjnite. 6. Eurite. II. Diallagiques 7. Euphotide. 8. Éclogite. III. Amphiboliques. . . . 9. Amplilbolite. 10. Hémidirène. 1 1 . Diorite. IV. Quarzeuses 12. Pyroméride. i3. Sidérocriste. 14. Hyalomicte. V. Micaciques. i5. Micaschiste. 16. Gneiss. yi. Schisteuses. 17. Phyllade. 18. Caischiste. VII. Talqueuses ....... ig. Stéaschiste. 20. Ophiolite. VIII. Calcaires i . . 21. Ophicalce. 22. Cipolin. 23. Calciphyre. ROC A5 IX. Apliani tiques 2^. Spllite. 25. Vakite. X. Pjroxéniques 26. Dolériie. 27. Basanite. XI. Felspatlîo-pyroxé' 28. Trappite. niques? ou amphi- 2g. Mélaphyre, boliques. 3o. Porphyre. 5i. Ophite. 52. Variolite. XII. Argiloli tiques • - . . 53. Argilophyre, 34. Domite. 35. Tracliyte. XIII. Vitrolitiques . . . . , 36. Pumite. 57. Téplirine. 38. Leucostine. 59. Stigmite. 2." Ordre. ROCHES D'AGREGATION. XIV. Les Grès /^o. Mimophyre^ 41. Arkose. 42. Psammite. 45- Macigno. 44' Glauconie. XV. Les Conglome'rats. 0. Pépérine. 46. Psépliite. 47- Anagénite. 48. Poudingue. 49. Gompholite. 5 G. Brèche. 5i, Brecciole, 44 ROC re f^ 1. (.LASSE. BOCHES HOMOGÈNES. 1."^ Ordre. ROCHES HOMOGÈNES PHANÉROGÈNES. Car. Elles peuvent se rapporter évidemment ou au moins sûrement à des espèces minérales déjà connues, dénommées et rigoureusement déterminées. Ohs. Elles doivent, dans le plus grand nombre des cas, porter le même nom d'espèce que les espèces mi- nérales dont elles sont une variété. Dans quelques cas cependant, on peut leur donner un nom particu- lier, dérivant de celui de l'espèce, et qui indique que l'on considère cette espèce comme roche. Elles sont caractérisées essentiellement et classées comme les espèces minérales auxquelles elles appartiennent. * MÉTAUX JUTOPSWES, i 1. Calamine. == Zinc carbonate et silicate. Aspect lithoïde, — Couleur blanc -jaunâtre sale. — So- luble avec effervescence dans l'acide nitrique. — Papier , trempé dans cette dissolution , s'enflammant aisément. — Pes. sp. 3,6 à 4,3. — Tendre. — Cas- sure raboteuse. — Texture lâche, quelquefois caver- neuse. En couches subordonnées et en amas irréguliers dans les terrains de sédimens moyens, 1 On ne trouve de vraies roches homogènes parmi les métaux au- topsides que dans les genres Manganèse , Fer et Cuivre ; et encore les roches cuivreuses forment- elles plutôt des amas ou des filons que des lits. ROC 45 2. Cuivre pyriteux. = Cuivre sulfuré. Eclat métallique. — Couleur jaune. — Texture grenue. — Cassure raboteuse. — Dur. — Pes. sp. 4,3. — Odeur de soufre par le grillage, etc. En lits ou amas puissans dans les terrains primor^ diaux. — (En France, Chessy; en Saxe; en Piémont.) 3. Manganèse terne. = Manganèse oxidé. Aspect terreux. — Couleur brune , tirant sur le violet. — Poussière brune, très - tachante. — Cassure iné- gale. — Texture lâche ou fibreuse. En amas considérables dans les terrains primordiaux et de sédimens moyens. — (Romanèche près Màcon j près Recoaro dans le Vicentin.) 4. Pyrite. = Fer sulfuré. Éclat métaUique. — Couleur jaune. — Cassure vitreuse. — Odeur sulfureuse par le leu. — Pes. sp. 4,7. En lits subordonnés dans les terrains primordiaux, et en amas puissans dans les terrains de sédimens in- férieurs et moyens. è. Fer oxidulé. Eclat métaUique. — Couleur £:[ris - noirâtre. — Pous- sière noire. — Texture grenue. — Magnétique. — Pes. sp. 4,9. En bancs puissans, en amas formant montagne, dans îes terrains primordiaux. — (Suède, Brésil, etc.) 6. Fer oligiste. Eclat métallique ou aspect terreux. — Couleur noi- râtre ou brun-rougeâtre. — Poussière rouge. — Pes. sp. 5,2. 1. F. OLIGISTE COMPACTE. Éclat métalloïde. — Texture grenue. En lits, en bancs, en amas puissans formant colline, dans les terrains primordiaux. — (Isle d'Elbe, Brésil, etc.) 45 ROC 2. Fer oligiste sanguin. Aspect terreux. — Texture grenue. — Couleur rouge. En bancs ou amas, dans les terrains de sédiinens inférieurs et moyens. 7. Fer iiydroxidé. Aspect terreux ou litlioïde. — Brun. — Poussière jaune. — De l'eau par la chaleur. 1. F. HYDROXIDÉ COMPACTE, Texture compacte. En couches subordonnées dans les terrains primor- diaux. 2. F. HYDROXIDÉ PISOLtTHIQUE. En grains sphéroïdaux de la grosseur d'un pois ou environ. En amas, dans des cavités ordinairement superfi- cielles des couches calcaires des terrains de sédimens moyens. 3. F. HYDROXIDÉ OOLITHIQUE. En petits grains miliaires. En amas ou lits subordonnes, dans des couches cal- caires des terrains de sédimens inférieurs et moyens. 4. F. HYDROXIDÉ LIMONEUX. Texture grenue. — Couleur brun-rougcàtre sale* — Impure. En amas ou sédimens, dans des terrains meubles d-e sédimens supérieurs. 8. Fer carboinaté. Aspect lithoule, — Effervescent. — Se colorant en brun- rougcàtre par le feu. — Pes. sp. 3,6;. F. CARBONATE SPATHIQUE. Structure laminaire ou lamellaire. Fn amas puissans, irréguliers, dans les terrains pri- mordiaux. ROC 47 ^-' MÉTAUX HÈTÉROPSIDES SIMPLES, 9. QcARZiTE. (Quarz en roche. Grès quarzeux. ) Texture sublamellaire ou grenue. — Dense. — Trans- lucitle. — Dur. — Cassure raboteuse, subvitreuse dans ses petites parties. — Pes. sp. 2,6. — lufusible. En couches principales puissantes, formant mon- tagne, dans les terrains primordiaux de sédiment et de cristallisation. — (Le Brésil. Les environs de Cherbourg, etc.) 10. Grès. ^ Texture grenue , lâche ou serrée. — Translucide foi- blement. — Dur. En bancs puissans , formant des terrains trés- ëtendus, superficiels ou recouverts, dans les ter- rains de sédimcns inférieurs, moyens et supérieurs. i. G. LUSTRÉ. Texture dense par agrégation visible. 2. G. BLAWC. Texture grenue, lâche. — Blanchâtre. 3. G. ROUGKATIiE. Texture grenue, variable. — Rougeàtre. 4. G. BIGARl'.É. Texture grenue. — Couleurs sales, variables. 11. Silex meulière. Cassure droite. — Texture caverneuse ou cellulaire. — Couleurs blancbàtre, jaunâtre, rougeàtre, pâles et ternes. En bancs interrompus, dans le terrain lacustre des terrains de sédimens supérieurs. — (Plateaux élevés des environs de Paris. ) X C'est bien une roche simple ou homogène. 48 ROC 12. Silex corné. Éclat mat. — Texture dense. — Cassure cireuse. — Infusible, etc. En lits interposés, dans des couches de calcaire des terrains de sédimens moyens et supérieurs. — (Environs de Paris. Environs de Tivoli près Rome, etc.) 13. Jaspe. Eclat mat. — Texture fine et dense. — Opaque. — Couleurs vives. En bancs continus à stratification parallèle, dans les terrains de calcaire de sédimens inférieurs ophio- litiques. — (Au Nord du golfe de la Spezzia, etc.) ''"■■•' MÈTJUX HÉTÉROPSIDES COMBINÉS, 14. Selma-Rin rupestre. (Sel gemme.) Saveur salée, agréable, etc. En masses, amas, couches puissantes ou bancs, dans les parties inférieures des terrains de sédimens moyens. 15. Fluorite compacte.^ chaux fluatée. Duveté moyenne. — Acide fluorique par l'acide sulfu- rique. — Translucide. — Pes. sp. 3. En masses compactes, formant des amas ou cou- ches, près de Steinbach en Thuringe; — ou de puissans filons ; à Stollberg au Harz. Nota. Est-ce bien une roche dans l'exacte acception de ce mot? 16. pHOSPHORiTE COMPACTE. =r chaux pliospliatée. Opaque ou foiblement translucide. — Plus dur que le calcaire. — Fusible. — Non efTcrvesceut. -— Pes. sp. 3, ROC 49 En masses considérables; on ne connoît pas bien l'époque de formation du terrain. — (A Logrosan dans l'Estramadure.) 17. Gypse. = Chaux hydro - sulfatée. Tendre. — Fusible. — Non efTervescent. — Donnant de l'eau par la chaleur. — Pes. sp. 2,3. 1. G. SACCAROÏDE. Texture lamellaire ou grenue , cristalline. En amas ou lits dans les terrains primordiaux du second ordre. 2. G. FIBUEUX. Texture fibreuse ou lamellaire. En amas irreguliers et en lits daos les terrains de sédimens moyens. 3. G. GROSSIEU. Texture compacte ou sublamellaire. En bancs, couches ou lits dans les terrains de sédi- mens supe'rieurs. 18. KarstÉiMte. = Chaux sulfatée sans eau. Moins tendre. — Fusible. — Non effervescent. — Ne donnant pas d'eau par la chaleur. — Pes. sp. 3. En amas, bancs ou lits dans les terrains de sé- dimens inférieurs. 19. CélESTine. =: Strontiaiie sulfatée. Pes. sp. 3,9. — Plus dur que le calcaire. —Fusible, — Non effervescent, etc. C. FIBREUSE. En lils dans les terrains de sédimens moyens. — (A Beuvron, département de la Meurlhej à Frankslown , en Pensylvanie.) 20. BarytiNe. = Baryte sulfatée. Pes. sp. 4,4. — Plus dure que le calcaire. — Fusible. — Non effervescent, etc. 4^. 4 5o ROC 1. Bakytine lamellaire. 2. b. compacte. En lits dans les terrains de séditn^s inférieurs, et dans les terrains semi-cristallisés. — (A Servez. En Hongrie, etc.) 21. Alumte. Texture terreuse. — Couleur blanc -rosâtre et jau- nâtre pâle. — Dureté supérieure à celle du cal- caire. — Saveur stiptique après la calcination. — Pes. sp. 2,7. En masses ou en bancs puissans, dans les terrains trachytiques. — (La Tolfa. La Hongrie, etc.) 22. GiOBERTiTE. = Carbonate de magnésie. Blanchâtre. — Texture compacte , fine , demi-dure. — Opaque. — Infusible. — Effervescent. — Pes.sp. 2,4. Eti amas irréguliers ou masses sans stratification , dans les terrains de sédimens inférieurs, de forma- tion principalement ophiolitique. — (Environs de Turin.) 23. DoLOMiE. = Carbonate de magnésie et de chaux. Texture lamellaire, cristalline, grenue ou compacte. — Plus dure que le calcaire. — Effervescence lente avec l'acide nitrique. — Pes. sp. 2,7. 1. D. GaANULAIUE. Texture grenue. — Couleur blanche, jaunâtre ou brunâtre. En masses non stratifiées, en bancs puissans ou en couches, dans les terrains primordiaux, de sédimens in- férieurs et de sédimens moyens jurassiques. 2. D. COMPACTE. (Conite.) Texture compacte fine. — Cassure conchoïde. En bancs ou amas, dans les terrains jurassiques. ROC 5i 24. Calcaire. = Chaux carbonatée. Texture variable. — Eftervescence avec les acides. -— Donnant de la chaux par l'action du feu. — Dureté moyenne. — Pes. sp. 2,7. 1. C. LAMELLAIRE. ( Marbre statuaifc dc Paros. ) Texture lamellaire. — Couleur blanche ou grisâtre. 2. C. SACCAROÏDE. ( Marbre Statuaire de Carrare.) Texture grenue, cristalline. — Couleur blanche , grise ou veinée. L'un et l'autre en masses stratifiées ou en coucher subordonnées dans les terrains primordiaux. 3. C. coNCRÉTioKNÉ. (Travcrtiu.) Structure concrélionnée en grand. — Texture com- pacte , à grains fins , celluleuse. En masses concrétionuécs , dans les terrains de sé- dimens supérieurs lacustres les plus nouveaux. 4. C. MARBRE. Texture compacte , principalement à grains fins. — Polissable. -^- Cassure conchoïde , écailleuse. — Couleurs variées, vives. — Des veines de calcaire spathique. En bancs puissans nombreux et en couches, dans les terrains primordiaux semi - cristallisés et de sédi- mens inférieurs. 5. C. COMPACTE. Texture compacte , à grains plus ou moins fins. — • Non polissable. — Cassure ou conchoïde, ou iné- gale, écailleuse. — Couleurs blanchâtre, jaunâtre 5 rougeâtre, grisâtre, noirâtre, ternes. a. C. COMPACTE SUBLAMELLAIRE. Texture compacte, avec quelques parties lamellaires répandues assez également. — Quelques veines spa- thiques. — Couleurs du blanc au noir. En bancs puissans ou en couclies nombreuses, dan.n lits ou couches subordonnés, inclinés, dans les lerrains primordiaux. 30. Chlorite. Couleur verte ou vert-jaunâtre. — Texture écailleuse ou terreuse. — Structure schistoïde ou massive.— Fusible, —. Donnant de l'eau par la chaleur. J . C. BALDOGÉE. Texture terreuse, etc. En amas, dans les terrains trappéens. ROC 57 2. ClILORITE SCHISTOÏDE. En amas, en lils, dans les terraius primordiaux. Nota. Cette espèce ne forme que des roches de très- peu d'étendue. 31. Amphibole hornblende. Dur. — Tenace. — Texture lamellaire. — Couleur vert - noirâtre. — Fusible en émail noir. — Pes. sp. 3,5, etc. En amas , lits et couches , dans les terrains pri- mordiaux; en bancs, dans les terrains trappéens. JS'ota. L'amphibole est rarement en bancs homogènes; il est presque toujours mêlé de felspath , etc., et consti- tue alors l'amphibolite. 82, PïROXÈNE LHERZOLITHE. Dur. — Texture sublamellaire. — Couleur verdâtre. — Fusible en scorie noirâtre. — Pes. sp. 3,2. En lits ou bancs, dans les terrains primordiaux, ( Pyrénées du centre. ) 33. Felspath. Structure laminaire, lamellaire ou grenue. — Moins dur que le quarz. — Fusible en émail blanc. — Pes. sp. 2,6. En amas ou couches irréguliers , dans les ter- rains primordiaux. Nota. Le felspath se présente très- rarement exempt de mélanges avec d'autres minéraux, sur une certaine étendue. H est donc douteux qu'on puisse le placer avec certitude parmi les roches homogènes; il est plus ordinairement la base des pegmatites, etc. Le Jade et I'Obsidiemie ne sont point des roches ; car je ne sache pas qu'ils se trouvent jamais purs sous une grande étendue ; mais ils sont la base des roches compo- sées, nommées euphotides , stigmites , etc. Ces minéraux, ainsi que le phtanite, le rétinite, le pétrosilex, ne se pré- sentant jamais, malgré leur apparence de pureté, avec les propriétés de transparence et de cristallisation, ou de com- position définie d'une espèce minérale rigoureusement dé- 58 ROC .terminée , ne peuvent être placés dans la série des espèces proprement dites; ils doivent donc être décrits à part, et dans la racine catégorie que Us minéraux homogènes qui paroissent moins purs qu'eux, mais qui se présentent sous une assez grande étendue pour être considérés comme ro- ches homogènes. Cette dernière considération ne peut in- fluer sur la classification minéralogique ; elle n'a d'impor- tance que pour la géognosie. Il n'est pas non plus assez bien établi que le Grenat, I'Epidote, I'Idocrase, le Natroh , I'Ai-dn, le Mica, le Gra- phite pur, forment de véritables roclus, pour qu'il m'ait paru convenable de les comprendre dans i'éauméiation pré- cédente, et d'en répéter les caractères distinctifs sous ce point de vue. 2." Ordre. ROCHES HOMOGÈNES ADÉLOGÈNES. Car. Leur composition est cachée pour l'oeil. Leur base ne se rapporte point à des espèces proprement dites, et leur formation est due, en tout ou en partie, à une réunion mécanique des particules minérales dont elles sont l'assem- blage. (Haïiy.) ^ ^ LES COMBUSTIBLES CHARBONNEUX. S4. Houille. Noir. — Solide. — - Combustible avec fumée, odeur bitumineuse et résidu. — JNon lit|uéfiable. — Pes. sp. 1,3. 1. H. SCHISTOÏDE, I Ou ne pouvoit mieux les définir, et j'ai dû prendre cette défini- tion d'Haiiy, sans y faire le moindre changemrnf, mnis j'ai introduit dans cet ordre plusieurs rc^ches qu'il n'y avoit pas placées, tt qui me semblent lai appartenir d'après cette définition claire et rigoureuse. ROC 59 2. Houille compacte. En lits, dans la partie la plus inférieure des terrains de se'dimens inférieurs et de quelques terrains de sé- dimens moyens ? 35. Anthracite. Noir. — Éclat métalloïde. — DifiPicilement combus- tible , sans fumée ni odeur bitumineuse. — Pes. sp. 1,8. 1. A. SCHISTOÏDE. 2. A. COMPACTE. En amas ou lils souvent interrompus, dans les ter- rains primordiaux, cristallisés et compactes, et dans les terrains de houille. 3. A. PICIFORME. En lits peu puissans, dans les terrains de lijjnile inférieurs aux terrains basaltiques. S6. Lignite. {Braunkohîe.) Noir ou brun. — Combustible sans boursoufle- ment, avec fumée, odeur pit^uante et résidu. — Pes. sp. ij3. En amas, en couches ou en lits, dans les par- ties inférieures des terrains de sédimens supérieurs et, peut-être, dans les parties moyennes. ^■^ LES ROCIIJ^S TERREUSES TENDRES, 37. Kaolin. = Alumine , Silice et Eau. Aspect terreux^. — Texture lâche, friable. — Blanc. — Faisant une pâte courte avec l'eau. — Infusible. Nota. Le kaolin n'est presque jamais une roche homo- gène, mais on peut faire abstraction du quarz qui u'y est quelquefois qu'en petite quantité. En amas irréguliers, dans les terrains primor- diaux crisfallisés, de pegmatite , dVurite, etc. <5o ROC 08. Argile. = Alumine, Silice et Eau. Texture terreuse, serrée, solide, tendre, faisant pâte avec l'eau. — Non efFervescent. 1. A. CIMOLITHE. Rude au toucher. En amas, dans les terrains pyrogènes Iracliy tiques. 2. A. PLASTIQUE. Douce au toucher. — Pâte tenace avec l'eau. — Infusible. En amas couchés ou en couches irrégulières, dans la partie la plus inférieure des terrains de sédimens su- périeurs. 3. A. sMECTiQUE. (Terre à foulon.) Douce au toucher. — Très-désagrégeable par l'eau. — Pâte courte. — Fusible. En amas ou couches vers le milieu des terrains de sédimens moyens. 4. A. SCHISTEUSE. {Klehschiefer , Saugsckiefer.) Solide. — Structure feuilletée. — Pâte courte avec l'eau. En couches peu épaisses, dans les terrains houillers et dans quelques terrains de sédimens moyens. 39. Marne. = Argile et Calcaire. Solide ou friable. — Aspect terreux. — Texture lâche. — Pâte avec l'eau. — Effervescente. — Fugible. i. M. CALCAIRE. Blanchâtre ou jaunâtre. — Plus calcaire qu'argileuse. 2. M. ARGILEUSE. Grisâtre, jaunâtre, verdàtre , brunâtre, noirâtre, -^ Plus argileuse que calcaire. Il oc 61 3. Marne sableuse. Très-délayable. — Beaucoup de sable siliceux in- terposé. Ea couches peu épaisses , très- régulièrement stra- tiBées, 1.", et notamment les marnes argileuses, dans les terrains de sédimens inférieurs et moyens juras- siques; 2.°, et notamment les marnes calcaires, dans les terrains de sédimens supérieurs, etc. 40. Ocre. = Argile et Oxide de fer. Texture et aspect terreux. — Couleurs diverses. — » Délayable dans l'eau , pâte courte. — Rougis- sant par le feu. X. 0. ROUGE. En amas ou dépôts dans les terrains pjrogènes. 2. O. JAUNE. En amas ou en couches peu étendues, dans les ter- rains de sédimens moyens. 3. 0. BRUNE. (Terre de Sienne ; Terre d'ombre.) En amas, dans les parties inférieures de quelques terrains de sédimens supérieurs. 41. Schiste. Structure feuilletée. — Texture terreuse terne. — Ne se délayant pas dans l'eau. 1. S. LUISANT. 2. S. ARDOISE. 3. S. coTicuLE. {Wetzschiefer.^ 4. S. ARGILEUX. {^TJionschieferJ) 6. S. BITUMINEUX. {Brandschiefer.^ 6. S. MARNEUX. En montagnes, en collines et en bancs puissans à structure fissile en grand , dans les terr.nins primor- diaux compactes, et dans les terrains de sédimenTiu- ^2 ROC férieurs. Le schiste marneux seul se prescrite dans les terrains de sédimens supérieurs. (Schiste marneux des ichlhyolithes à Bolca , etc.) 42. AmP ÉLITE. Structure feuilletée , solide. — Noir Tachant. — Rougissant par l'aclion du feu. 1. A. ALUMINEUX. 2. A. GRAPHIQUE. (Pierre noire à dessiner.) En couches fissiles, puissantes, dans les terrairis primordiau.^ compactes (ampélite d'Andrarum en Sca- nie), et peut -être aussi dans la partie inférieure des terrains de sédimens inférieurs. — Ampélite alumi- neux de Flone près Liège. 43. Vake. Texture terreuse. — Structure massive. — Tendre. — Facile à casser. — Fusible en émail noir. En dépôts non stratifiés ou en amas, dans les ter- rains trappéens. 44. Aphanite'. HAûr. Leoshard. ( Cornéeime , Dol., A. Bu.) Texture terreuse, massive, solide. — Demi-dure. — Difficile à casser. — Fusible en émail noir. 1 Ce nom est plus agréable ; mais cette raison ne m'eût pas paru suffisante pour qu'un nom nouveau l'emportât sur un nom ancien; car où s'arrêteroit-on ? Celui de Cornéenne étoit impropre, j'en conviens, mais il falloit oublier sa signilication ; car si on vouloit rechercber celle d'Aphanite , qui veut dire ,yp disparois, par allusion aufelspath ,eic. , on pourroit le trouver tout aussi impropre : tels eussent été les mo- tifs qui m'eussent fait conserver l'ancien nom donné par Doloniicu qui avoit autorité en cette manière, au nouveau nom donné par Haiij, si la difficulté de rendre ce nom dans les langues étrangères, l'espèce de sanction et d'universalité que M. Leonhard lui a donnée en s'en servant, ne m'avoient paru des raisons suffisantes pour plier sous cette nécessité. Je désire qu'on s'en tienne là. ROC 63 En collines et en massés non stratifiées, dans les terrains trappéens. Haiiy et M. Leonhard disent qu'il y a du Fels- path disséminé. Mais comme il n'est pas visible à l'œil et que sa présence est même très-douteuse, je considère l'Aphanite , rapporté à la Cornéenne de Dolomieu, comme une roche homogène. 1. Aphanîte commun. Plus souvent base de roche que roche homogène. 2. A. LYDIEN. Beaucoup plus homogène , quelquefois stratifiée , passant au schiste argileux. 45. Argilolite. Texture terreuse, lâche. — Structure massive. — Rude au toucher. — Presque . infusible. En bancs ou couches quelquefois régulièrement stratifiés, dans les terrains pyrogènes trachytiques. ( Vallée de Vie dans le Cantal , etc. ) "'''' ROCHES TERREUSES DURES, r.4yaist le verre. 46. Trapp.^ Texture terreuse , presque compacte. — Structure frag- mentaire.— Couleur essentiellement noire, brune ou verdâtre- foncé. — Fusible en émail noir. En masses quelquefois stratifiées en bancs très- puissans, subdivisibles par des fissures presque per- pendiculaires à la stratification , dans les terrains primordiaux cristallisés, d'origine ignée présumable, et dans quelques terrains pyrogènes, dits trappéens^ 1 C'est encore un très-mauvais nom, mais il est assrz généralement reçu. Il faut faire des noms nouveaux pour désigner des choses ou des divisions nouvelles j mais on ne doit point changer les nom» pour en faire de meilleurs. ^4 ROC 47. Basalte, Noir. — Texture sublaraellaire , greuue, presque compacte. — Structure massive Difficile à cas- ser. — Fusible en émail noir. En masses non stratifiées , mais divisées en prismes, en grandes plaques, en sphéroïdes à couches con- centriques séparables et en polyèdres irréguliers dans les terrains pyrogènes anciens. — Rarement homo- gène. — Base delà roche mélangée nommée Basanite. 48. Phtanite. HMir. {KicseUchiefer : Jaspe schisteux. 0 Noir. — Opaque. — Texture compacte. — Cassure à surface terne, droite ou ccnchoïde. — Struc- ture souvent schistoïde. — Plus dur que l'acier. — Infusible. = — Veiné de quarz blanc. En couches, en lits, en amas ou en rognons, dans les terrains primordiaux compactes et dans les terrains de sédimcns inférieurs. 49. Pétrosilex, Doi.. (Felspaili compacte, Haùy, eic. ' Feldstein. Leonhard. ) Texture compacte fine. — Translucide. — Diverses couleurs. — Cassure écailleuse. — Plus dur que l'acier Fusible en émail blanc. Nota. Le Pétrosilex est la base de la roclie mélangée que nous nommons Euiite avec M. d'Aubuisson. 1. P. AGATOÏDt. 2. p. JASPOÏDE. 3. P. FISSILE. i^Klingstein ; Plionolite, o'y/tB.) En masses obscuréûient stratifiées , en bancs , en amas et en filons, dans les terrains primordiaux cristallisés. 1 Cette roche n'avoit pas de nom univoque en Irancois; elle diffère trop des Jaspes pour la laisser parmi ces minéraux. Ce n'est donc pas un nom changé , mais c'est un nom spécial donné à une chose spéciale. 2 Le Pétrosilex n'est point évideniment du Felspath compacte, il ne conserve point tous les caractères du Felspatb. Ce minéral en est sou- ■vent la partie dominante, nv>is il n'y est peut-être jamais seul. ROC 65 50. Rétinite. = Silice. Alumine. Alcali et Eau. {Pech- sieln. ) Translucide. — Texture et éclat résineux. — Très- fusible. — Donnant de l'eau par \d^ chaleur. — Rayé par l'acier. — Pes. sp. 2,3. Nota. Le Rétinite est la base des Siigniites; il est rare- ment homogène sur une grande étendue.' En masses non stratifiées et en couches dans les terrains pyrogènes porphyriques et trachytiques. 51. Ponce. Texture poreuse et fibreuse. — Rude au toucher. — Fusible en scories blanchâtres et grisâtres. En couches irrégulières ou en dépôts, et en amas, dans les terrains pyrogènes actuels et anciens. • 52. Thermantide, HaUi-. (Jaspe porcelaine. ) Texture compacte. — Cassure à surface luisante. — ■ Structure schistoïde. — Couleur grise, jaunâtre ou rougeâtre. — Infusible. En couches souvent trés-fissiles , dans les terrains de sédimens moyens et inférieurs, voisins des ter- rains pyrogènes basaltiques et des terrains houillers. 53. Tripoli. = Silice presque pure. Texture terreuse, fine, lâche et même poreuse. — Pous- sière dure. — Structure schistoïde. — Infusible. — ■ Couleurs blanchâtre, grisâtre, jaunâtre, rougeâtre. Nota. Il diffère peu des argilolltes ; son grain est plus fin; sa texture plus lâche j sa nature plus siliceuse. 11 ren- ferme environ 0,90 de silice. En couches très-fissiles, dans l^s terrains de sédi- mens moyens et inférieurs, et même dans les ter- rains primordiaux compactes (Poligné en Bretagne), qui sont voisins des terrains pyrogènes ou qui pa- roissent avoir éprouvé l'action du feu. 1 L'Obsidiekse est un minéral de l'ordre des minéraux adélogènes; mais on ne l'a pas encore observé en masses assez étendues pour qu,l puisse être considéré comme roche. a€. 5 66 J\OG '1^ Classe. ROCHES HÉTÉROGÈNES. 1/' Ordre. ROCHES HÉTÉROGÈNES DE CRISTALLISATION. Car. Formées par voie de cristallisation totale ou partielle, mais dominante. 1. Granité. Composé essentiellement de Felspath lamellaire, de Quarz et de Mica , à peu près également dissé- minés. — Texture grenue. Parties accessoires. Tourmaline , Amphibole. Part, accidentelles disséminées. Actinote, Ëpidote, Triphane , Cymophane, Corindon, Grenat, Zircon, Béryl aigue-marine , Pinite , Pyrites, Etain, Molyb- dène, Titane ruthile, Uranite , Fer oxidulé. Part, accident, pelotonnées. Quarz hyalin , Fluorile, Calcaire spathique, Phosphorite , Topaze, Lépido- lithe, Calcaire brunissant, Argent, Galène. 1. G. COMMUN Felspath, Quarz et Mica également disséminés. — Couleur grisâtre ou rosâtre. Ex. Cette roche est si répandue qu'on ne sait à quel exemple donner la préférence; nous citerons néanmoins les suivans, comme les plus connus ou comme offrant quelques particularités. Côtes du Cotentin, à Test et à l'ouest de Cher- bourg; il passe quelquefois à la Syénite. — Mont- goyer près Nantes, avec Pyrites prismatiques. — ROC C7 Belle-Isle, côtes du Nord; verdâtre, Mica noîr et Amphibole. — Lavigne de Hérault, à i 1. O. de Nantes , avec Grenats. — Environs de Limoges , particulièrement à Chanteloube. — Pierre -Encise à Lyon. — Cauterets, dans les Pyrénées. — Baveno près le lac Majeur en Lombardie : fond gris, taches roses dues au Felspath. — Aschaffenbourg, avec Grenats galitzinites. — Schnéeberg en Saxe, avec petits grains de Calcaire lent. — Johann- Georgen- stadt en Bohème, avec Stéatite. — Elenbogen en Bohème, avec parties sphéroïdes de Granité à pe- tits grains. — Environs de Dublin , avec Grenats et Tourmalines. — Trenton dans le New-Jersey, aA^ec Quarz laiteux et Zircon hyacinthe. 2. Granité porphyroïde Des cristaux de Felspath, dans un Granité à petits grains. Nota. II est souvent difficile de séparer nettement les Gra- nités qui appax'liennent à cette variété de certaines Prolo- gynes ; mais la confusion entre ces deux roches si voisines n'a que de foibles inconvéniens. Ex. Sur la route de Saulieu à Lucenay , en Bour- gogne; il passe au Porphyre. — Près de Leipsik ; à fond brun. — A Carlsbad tn Bohème -. il est rou- geàtre, le Felspath est altéré. — A Penîg en Saxe : les cristaux de Felspath sont très- volumineux. Consid. géognost. Le Granité forme des terrains indé- pendans d'une très-grande étendue^ des plaines élevées, des plateaux, des montagnes moyennes à croupes arron- dies ou à flancs à larges faces. II ne présente presque jamais de stratification ; mais de grandes fissures le divisent en masses polyédiiqucs irré- gulières. Les Granités communs appartiennent généralement aux terrains cristallisés les plus anciens ou hypozoïques. Ils renferment peu de métaux. Ces corps y sont ou disséminés, ou en veines, ou en filons. Ce sont principalement de rÉtain , de TUrane, de TArgent natif et de l'Argent sul- fnré, du Fer oxidulé , du Bismuth. 68 ROC Les Granités porphyroïdes font partie des terrains cris- tallisés épizoïques, c'est-à-dire supérieurs aux lerraius compactes qui renferment des débris organiques ; ils con- tiennent peu de métaux, et ceux qui s'y trouvent, y sont plutôt en amas irréguliers qu'en liions. Les Granités renferment un très - grand nombre de mi- néraux difïérens, qui sont ou disséminés dans leur masse, ou implantés dans les cavités des filons qui les traversent. Ces filons sont généralement de Quarz , de Pétrosilex, de Bary line , de Fluorite , de Calcaire ; on en voit aussi de Syénite, de Porphyre, de Trapp, de Basalte; mais ceux-ci ne renferment pas ordinairement de substances métalli- ques. Les premiers, au contraire, sont le gîte habituel des métaux désignés comme se trouvant dans le granité , c'est-à-dire de l'Étain , du Schéelin , du Fer oxidulé, du Fer oligiste , de la Galène, du Cuivre, du Bismuth, de l'Argent, de l'Or, des Pyrites, etc. 2. PrOTOGYNE. (Juki ne.) Composée essentiellement de Feispath , de Quarz et de Talc, de Stéatite ou de Chlorite, remplaçant entièrement ou presque entièrement le Mica. Parties accidentelles. La Cymophane, la Pinitc, les Grenats, le Titane rufhile , la Pyrite, le Molybdène sulfuré. Obs. Les Syénilcs altérées se confondent aisément avec cette roche. 1. P. VEROATRE. . . . Feispath grisâtre et rosâtre, Talc ou Chiorite d'u!) vert foncé. — La couleur verte dis- tincte et donu'nante. Ex. La pin part des grandes masses et des hautes cimes des Alpes et du Saint-Gothard , notamment la chaîne du Mont-Blanc : cette montagne elle- même, le Talefre , le Breven , le Ponnenaz. — La gorge de Malavale en Oysans, Isère. — ïulle, dé- partement de la Corrèze. — Niolo en Corse. — Scharfenbcrg en Saxe. ROC 69 2. PaoTOGYNE ROUGE^TUE Fclspatli grisâtre ou ro- saire, Talc et Stéatite rougeâtre, brunâtre ou ver- dâtre, mais le rouge dominant. Ex. D'Annaberg et de Bucliholz, en Saxe. — Du Sonnenberg au Harz. — De Manzat, Puy-de-Dôme: elle renferme des Pyrites. — Du ballon de Giroma- gny dans les Vosges. — D'Issoire en Auvergne. — D'Aschaffenbourg en Franconie. — De Schellerhau, près d'Altenberg en Saxe : elle est porphyroïde De Haddam, dans le Connecticut. — De Simon's- Town, au cap de Bonne -Espérance. Consid. géognost. Les Prologynes sont plus souvent stra- tifiées que les Granités. Leur stratification est irrégulière , souvent inclinée. Elles font presque toutes partie des terrains cristallisés épizoïques, sont accompagnées de Stéascln'ste , et renfer- ment quelques métaux en amas. 3. SïÉJSiTE, if^ERNER. (Granitelle, l'si'./c.w. — Rapakki^ Wall. ) Composée essentiellement de Felspath lamellaire, d'Ampliibole et de Quarz; le Felspath y est sou- vent dominant. Parties accessoires. Mica, Zircon, Titane nîgrîne ., Hyperstène, Diallage. 1. S. GRANrroÏDE Felspath et Amphibole lamellaire avec un peu de Mica. Ex. De la Haute-Egypte: plusieurs syénites égyp- tiennes appartiennent plutôt au Granité. — Piauen en Saxe. — Le Rehberg au Harz. — Elfdalen en Da- ^ lécarlie; blanc sale verdàtre avec tachas noires et Péridots disséminés, {beszhlws. ) 2, S. scuiSToÏDE Felspath lamellaire et Amphibole hornblende. — Structure feuilletée. Ex. Roche des Chalanches , au-dessus d'Alle- mont : elle est très- voisine du Dioriîc. ROC 3, SvÉNiTE poHPHTROÏDE Fclspatli 611 gi'os ciistaux, daos une Syénite à petits grains. Ex. Sainte-Marie et Giromagny , dans les Vosges. — Altenberg en Saxe. 4, S. zincoNîENKE Felspath, Amphibole lamellaire et Zircon -jargon. Ex. Friedrichwern , Laurvig , etc. , eii Nor- -wége. 5, S. HYPERSTÉNiQCE L'Hypcrstène brim-rougeâtre, remplaçant en tout ou en partie l'Amphibole, Ex. Montagnes de Cuchullin en Ecosse. (IUjc-Cbl- lOCU. ) 6, s. DiALLAGiQUE. (Noritc, EsMARK^. . . .De la Diallage avec l'Amphibole et le Felspath grenu, quelques cristaux ou grains de Titane nigrine, de Mica, de Zircon et de Grenats. Ex. Dans le terrain d'Ophiolite {Gahhro ., df Bvch) de Norwége. — A Hitteren , Egeroë, Stavanger, Bergen, 0ns au-delà du Filefyord , et à Ringerit. Nota. M. Esmark a cru devoir considérer cette roche comme formant un terrain particulier, auquel il a donné le nom de Norite. Consid. géognost. La manière dVtre de la Sy«?nite est la même que celle du Granité et de la Protogyne j elle offre encore moins d'apparence de stratiHcation que cette dernière. Toutes les variétés paroissent appartenir aux terrains cristallisés épizoïques ; elles renferment généralement peu de métaux; on n'y cite que le Cuivre giis, la Galène et rÉtain , et en Saxe seulement. lille passe au Diorite , au Granité , au Porphyre et k l'Eurile porjjliyroide. ROC 7^ 4. Pegmatite. HAûr. (Granité graphique j Aplite , iî^rz. — Quarzite, Haberlè.) Composé essentiellement dc'Felspath lamellaire et de Quarz. Le Quarz y est souvent en lignes comme brisées. Parties accessoires. Mica en grandes lames , Tour- maline. Part, accident. Béryl aigu e-marine, Titane ruthile , Étain. 1. Pegmatite graphique.... Quarz en lignes brisées, imitant des caractères hébraïques. Ex. Entre Marmagne et Saint-Symphorien, près d'x\utun. — Le Liveau près Clisson. — Chanteloube et Saint-Yrieix , près Limoges. — La Montagne noire , route de Castel-Naudary à Revel , avec Tour- maline.— Ekatherinebourg , dans les monts Oural: c'est un des plus remarquables. — A Odontchelon en Daourie, avec des Topazes et des Béryls. — Topsham , district du Maine, et Willmington près Philadelphie, États-Unis d'Amérique; en gros grains. 2. P. GRANULAIRE. (Pétuntzé.). . . . Quarz en grains et Felspath lamellaire mêlés. Ex. Environs de Nantes. — Cambo près Bayonne. — Dans le Stockiverk de Geyer en Saxe. — Sur la face méridionale du pic du midi de Bagnères, dans les Pyrénées, avec Tourmaline. — De Longcrup, au S. de Tarbes, Hautes -Pyrénées, et de la Bellière, près Vire en Normandie: elles renferment du Mica et passent au Gneiss. 3. P. BRUNATRE. ( vuig. Granitc feuille morte.). . .Couleur brune ou brun rougeâtre due au Felspath. Ex. Raon-l'Etape, au pied oriental des Vosges. — Environs de Tulle, département de la Corrèze. — En fragmens roulés dans l'Ocker au Harz. Ces trois pegmatitessont rougeàtres et renferment un peu de Chlorife ou de Stéatite. 7« ROC Consid. géognost. Le Pegmatite forme rarement h lui seul des terrains d'une certaine étendue; il fait partie du terrain granititjue , et s'y présente en masses interposées mais non stratifiées. Il paroît appartenir essentiellement aux terrains cris- tallisés bypoz.oiqiies. Il ne renferme point de métaux particulièrement. Les plus beaux Kaolins dérivent des Pegmatites graphi- que et granulaire. 5. Leptymte. HaUv. (Quelques Weisstein et Hornfe/s de JVerhek. — Amausite. Gerh. — Granulite. Leokh) Base de Felspath grenu, renfermant du Quarz? sa- bleux, et enveloppant différens minéraux dissé- minés. — Texture grenue ? Parties accidentelles. Mica, Amphibole, Grenats, Topaze, Disthène. Nota. Cette roche semble avoir peu d'importance ; mais l'état particulier de la base felspathique et son gisement dis- tinct motivent suffisamment sa séparatioii des Eurites- Elle fait le passage du Felspath laminaire des Pegmatites au Pé- trosilex des Eurites. 4 , L. MASSIF Stratification peu sensible , en bancs épais. — Texture presque homogène. Ex. Base du ballon de Giromagny vers Saint- Maurice , dans les Vosges. 2. L. GRANATiQuE Massif OU fissilc. — Des Grenats nombreux et souvent très -petits, disséminés. Ex, Sainte-Marie-aux-mines dans les Vosges. — Côte de Flamanville prés Cherbourg. — Lauenheim en Saxe. — Golsberg près d'Aschaifenbourg. 3. L. GNEissiQUE. . .-^ . Structure très-fissile, un peu de Mica. Ex. Rossvvein et Taura en Saxe, ROC 75 4 . Leptynite topazosème. ( Topasfels , IP^erner. — To- pazosème, H^nr.) Structure variable ; de l'Actinote et des topazes disséminés et implantés. Ei.Schneckensteinprèsd'AverbachenHaute-Saxe. 5. L. syÉjVitique Structure massive; de l'Am- phibole disséminé. Ex. Sommet du mont Oreb dans l'Arabie pétrée. (De BoziiKEs.) 6. L. ACTiKOTEux Dc l'Actinotc grenue ou acicu- laire, disséminée et quelquefois de gros Grenats. Ex. Brunswick, district du Maine, Etats-Unis d'Amérique. -- Montagne des Chalanchesen Oysans, département de Flsère. Cotisid. géognost. Très - clairement stratifié , ayant sou- vent même la structure feuilletée. Le Leptinite se présente plutôt en roches subordonnées qu'en roches principales, et toujours dans les terrains cris- tallisés, principalement dans les Micaschistes, les Gneiss et autres roches cristallisées hypozoïques. On le cite aussi dans quelques roches épizoïques (syénile), et dans quel- ques terrains semi-cristallisés (phyllades, schistes luisans). Renfermant rarement des métaux exploitables. 6. EuRiTE, d'Acbvissox ^ (Quelques JVeisstein^ KUng- stein^ TVerher.'^ Base de pétrosilex grisâtre, verdàtre ou jaunâtre, ren- fermant des grains de Felspatli laminaire, et souvent du Mica ou d'autres minéraux disséminés. Fusible en émail blanc, picoté de noir. Texture compacte et empâtée, quelquefois gre- nue. — Structure quelquefois fissile. i M. d'Aubuissou n'a pas donné à ce nom exactement la même accep- tion que celle qu'on lui donne ici. 11 regarde l'Eurite connue un Gra- nité à très-peUtes parties, dans lequel le Felspath est dominant , par con- séquent comme une roclie d'apparence homogène. Nous la considérons ici, au contrciirc, comme une roche hétérogène, ou plutôt nous ne plaçons dans les Eurites que les roches à base de Felspath compacte et impur ou de Pétrosilex, renfermant les minéraux désignés. 74 ROC Parties accessoires. Quarz , Amphibole , Tourma- line , Disthène, Pyrites. 1. EuRiTE COMPACTE Structure compacte. — Pâte presque homogène. — Lames de Felspath dirsé- miuées. — Cassure écailleuse. — Couleur grisâtre ou verdàtre. — Des Grenats, point de Mica. Et. Coasme près Rennes : il renferme un peu d'Amphibole. — Giromagny dans les Vosges. — La roche Sanadoire en Auvergne. — L'Ardeyrol près le Puy, en Velay. — Brada, environs de Barègcs, dans les Pyrénées — Lauenheim en Saxe, avec Mica et Grenats. — Rehberg au Harz. — Route de Ver- nigerode à Andreasberg au Harz. — La vallée de Gosseyr en Egypte : d'un vert grisâtre sombre. 2. E. por.piiYRoÏDE. ( Ifornstein-Porphjr y Flotztrapp- Porphyv).. . .Texture empâtée; des cristaux dé- terminables de Felspath et d'Amphibole , dissé- minés dans la pâte. — Pâte grisâtre. Ex. SauUeu en Bourgogne , et près Chissay , entre Saulieu et Lucenay. — Sainte-Marie-aux-mines et Giromagny. dans les Vosges. — Montagne de Tarare près Lyon. — Côte de Flamanville près Cherbourg. — Drachenfels, rive droite du Rhin : il appartient à la formation desTrachytes. — Environs de Schwar- zcnteich , dans le Gneiss , et vallée de Triebisch , près de Meissen en Saxe. — Du Schlossberg, près de Tœplitz en Bohème. — De Dannemora en Up- lande, Suède: gris-rougeàtre avec de nombreux grains de quarz hyalin. C'est une des roches qui en- trent dans le gîte des minerais de fer de cette mine célèbre. — De la Pointe noire à la Guadeloupe. — De la Martinique. — De Mal, à 8 milles au N. de Boston : il est vert-foncé et passe au Mélaphyre. — De Corygills dans Pile d'Aran en Ecosse. Consid. géognost. Stratification toujours distincte, pas- sant à la structure fissile à grandes divisions tabulaires et niùnie prismatoides. Tantôt en roche principale, tantôt eu roche subordonnée. ROC 75 Les diverses -variétés se pre'setitent presque indistincte- ment dans les terrains d'épanchcment trachyliques et dans les terrains cristallisés épizoiqucs et semi-cristallisés. II n'est pas sûr qu'il y en ait dans les terrains cristallisés hypozoïques ; ils renferment très-rarement des substances métalliques. 3. EuRiTE GRANiTojDE. (^ Homfcls .) . . . . Pétrosilcx avcG Quarz et Amphibole, et lames de mica dissémi- nées. — Texture grenue. Ex. La rade de Brest , à la pointe N. E. de l'ile longue , au-dessous du fort. — Guenast près la Bise , route de Mons à Bru.xelles. — Rassé près Limoges : il renferme beaucoup d'Amphibole. — Le Cellier près Nantes. — Source de Galuzière près Meyrneis, département du Gard: beaucoup de Mica noir. — L'Escale dans les Pyrénées de Barèges ; beaucoup d'Amphibole. 4. E. scHisTOÏDE. (^fVeisstein de Saxe.) Texture dense. — Structure fissile. — JVlica ou Talc abon- dans avec Quarz, Disthène, etc. Nota. Ne dififère du Leptjnite que par la texture du Felspath. Ex. Bagnoles-les-bains , département de la Lozère. — Le Puy-en-Velay ; grisâtre avec aiguilles d'Amphi- bole.—Gorge d'Allevard , département de l'Isère. — Environs d'Aschafifenbourg. — Lauenheim en Saxe. — Montagne de la Furcla , et rochers de Martigny en Valais. — Mont Vautier, vallée de Servoz , Alpes de la Savoie (Pétrosilex, Saussure). — Dans les rochers de la cascade de Pissevache en Valais. 7. El'PHotide, Haûv. {^Verde di Corsica; Gabbro\ DE BvcH , Leoxhakd. — Granit OTie des Toscans. ) Base de Jade, de Pétrosilex ou même de Felspath 1 Le Gahbro 'les Italiens, et notammeut des Toscans, est bien évi- demment un Ophiolite et non pas un Eupliotide. Les géologues tos- cans disent très-clairement que le Granitoiip (l'Euphotide} accompagne le Gahhro (la Serpentine). J'ai therché à éclaircir celte synonymie eni- 76 ROC compacte, et cristaux nombreux de diallagc. — Texture grenue. Parties accessoires. Mica, Talc, Serpentine, Quarz, Amphibole, Grenats, Pyrites. 1. EupHOTiDE jADiEN Basc de jade verdàtre. — Diallage grise ou verte. Ex. En Corse. — Près de Gènes. — Musinet près Turin. — Et en cailloux roulés sur les bords du lac de Genève. 2. E. FELSPATHiQUE Base de Pétrosilex ou de Fel- spatli? presque compacte. — Diallage grise mé- talloïde. Ex. De Saint-Mans le désert, environs de Nantes. — De Savone et de Varaggio , côte occidentale de Gènes. — La Bochetta près Gènes. — De Monte Fer- rato prés Figline de Prato et de Cravignola, près la Spezzia en Toscane. — Saint-Kevern en Cor- nouailles. — Rathau près Harzburg au Harz. — Côte occidentale de Norwége, au S. de Bergen. — Celle de Swabroë, après Egersund , est une des roches nommées Norite par M. Esmark. 3. E. oPHiTEux Felspath ? compacte , Diallage et Serpentine. Ex. Pietramala et Covigliano en Toscane. — Co- verack, près le cap Lizard en Cornouailles. I\'ota. Cette variété passe à l'Ophiolite. 4. E. MICACÉ Felspath? compacte, Diallage et Mica souvent talqueux. Ex. Vallée de Saas dans le Haut-Valais. — De Magnac , au S. E. de Limoges, etc. brouillée par l'usage détourné que Desmarest et M. de Bu-.h ont fait du mot Galhro. Il est malheureux que M. Leonhard ait contribué à consacrer cette légère erreur. (Méni. sur les Opliiolites, Aun. des min., 1821 , tome 6 , page 177.) ROC 77 Consid. géogn. Point de stratification distincte. Très- souvent en bancs ou masses subordonnés, dans les ter- rains ophioliliques. L'Euphotide appartient aux terrains semi- cristallises ophiolitiques et aux terrains cristallisés épizoiques. L^Eu- pholide jadien paroît appartenir à des terrains plus aa- cieus ; mais c'est très- incertain. On y rencontre quelques métaux sulfurés disséminés, mais aucun gîte métallique remarquable. 8. ÉcLOGiTE, HMr, Leonh. (Ampliibolite actinotique, A. Br., Qass. min. des roches.) Composée essentiellement de Diallage et de Grenats; la Diallage y est ordinairement verte, lamellaire et dominante '. — Texture grenue. Ex. Avec Disthène , à Kupplerbrunn dans le Sau- alp. — Avec Chlorite, à Rehhugel près Faltigau. — En Styrie , dans la montagne de Bâcher , au cercle de Cillier. — Dans le Fichtelgebirge. — A Reuthberg près DOlhau. — A Hof en Bareuth. Consid. géognost. L'Éclogite est une roche très-peu ré- pandue et très-peu étendue, qui ne paroît s'être montrée qu'en couches subordonnées, dans le Gneiss, le Mica- schiste ou le Diorite : elle appartient par conséquent aux mêmes terrains que ces roches. 9. Amphibolite. {Hornblendeg-esie/n y Leonhard.^ Base d'Amphibole hornblende, empâtant du Mica, du Felspath, des Grenats, etc. — Texture lamel- laire. — Structure tantôt massive, tantôt fissile. Parties accessoires. Quarz, Diallage, Disthène, Épi- dote, Titane en grain , Pyrites, Fer oxidulé. 1 Cette circonstance et les caractères peu tranchés de la Diallage et de l'Actinote dans cet état, avoient fait regarder la partie verte coninni appartenant à cette dernière espèce. 78 ROC 1. Amphiboliïe granitoïde Structure massive. — Texture grenue, renfermant des Grenats, du Fel- spalh, du Quarz sans Mica. Ex. Au lac Cornu, sur le Breven en Savoie. — Au torrent de Verret , vallée d'Aoste. — Environs de Tulle. — Entre Belle- Isle et Plounevez, Côtes- du -Nord. Quelques basaltes antiques. u. A. oPHioLiNE Serpentine verte disséminée; Dial- lage bronzite. £x. Pouzac et Labassère, près Bagnères de Bigorre (c'est un des Ophites de M. Pallassou). — Houdon, au N. O. de Nantes. — Hof en Bareuth. 3. A. MICACÉE Amphibole hornblende et Mica. — Structure grenue ou schistoïde. Nota. Très- voisine de l'Eclogitc. Ex. De Muldenberg , Besehertgluck , Schmalz- grube, Annaberg, etc., en Saxe. 4. A. SCHISTOÏDE.. . .Structure fissile. — Texture un peu fibreuse. — Point de Mica. Ex. La Châterie, Houdon, Boisgaros, à 2 1. O. de Nantes.— ïulle dans la Corrèze. — Saint- Yrieix près Limoges — Le Simplon, versant oriental au- dessous d'Algaby. — Cataractes de Syène , en Egypte. — Mysore dans l'Inde. 6. A.? ACTiNOTiQUE. — Tcxturc grenue. — Actinote la- mellaire d'un vert clair, avec Grenats et quelque- fois Felspath disthène. Ex. Hof en Bareuth. — Du Groenland. Nota. Cette variété est très -incertaine. Si la base est de- l'Actinote, ou si c'est île l'Omphacite de Werner, minéral qui n'est probablement que de l'Actinote grenue, cette va- riété doit rester telle qu'où vient de 1» spécifier; mak ROC 79 si cette base étoît, conin»e on le croît, de la Diallage la- mellaire, alors cette roche appartieiidroil à l'Eclogite. Consid. géognost. Les Amphibolites granitoïdes et mi- cacées forment tantôt des terrains, tantôt des roches sub- ordonnées j elles appartiennent aux. terrains cristallisés, rarement aux terrains semi-cristallisés , mais toujours aux. épizoïques. L'Amphibolile schistoïde seule , qui est quel- quefois en roches subordonnées dans les terrains de Gneiss, pourroit appartenir aux roches cristallisées hypozoïqucs. Elles renferment des minerais métalliques disséminés, en amas et mêmes eu filon. 10. Hémithrène. (Quelques Grûnstein des géolo- gues allemands.) Composée essentiellement d'Amphibole et de Calcaire. — Texture grenue, tout-à-fait semblable à celle du Diorite. Min. accessoires. Felspath compacte, Fer oxidulé. Ex. Roche dite Griinsfem primitif , avec Cal- caire, d'Andreasberg au Harz ; elle est presque com- pacte. — De Schmalzgrube en Saxe. — Roche dite Calcaire de Manesberg en Saxe. — Reconnue à Fouldurand , vis-à-vis Lézardrieux en Bretagne, par M. de la Fruglaie. — De Brunswic, dans le district du Maine, Amérique septentrionale : elle est schistoïde et renferme du Mica. — De Bolton, dans le Massachusset : elle est granitoïde et res- semble entièrement à celle de Manesberg. Nota. Les exemples de cette sorte, d'a)>ord très -rares, commencent à être assez nombreux pour confirmer cette spécification. Consid. géognost. Elle appartient au racme terrain el se présente à peu près dans les mêmes circonstances que les Amphibolites micacées et schistoïdcs , et que le Dio- rite granitoïde. 8o ROC H. DiORiTE^ Hauy. ( Griinstein, Webn. — Granltel y Galitz. — Ophite , Pai^ass. — Chloridn , Haderlè ) Composé essentiellement d'Amphibole hornblende et de Felspath compacte, à peu près également disséminés. — Structure variée. Parties accessoires. Mica , Quarz , Diallage , Grenat , Serpentine, Épidote, Pyi'ite , Fer titane, Titane ni- grine. Nota. Il y a bien peu de différence entre cette roche et l'Aujphibolite. 1. D. GRANiTOÏDE Tcxturc grenuc. Ex. Le Diorite de plusieurs monumens anciens de l'Egypte et de l'Inde, quand il ne contient pas de Mica. — La Châterie près Nantes, et Gorges au sud-est de Nantes, avec Fer titane et Diallage. — Guernesey. — La Perque avant Coutances. — Environs de Tulle. — Différentes parties des Vosges. — Plougasnou . Côtes du Nord. — Flavignac, près Limoges. — Harzburg , Baste, Langenberg au Harz. — llkendorf et Frauenberg, près Ehrenfriedersdorf en Saxe. — La Baie aux Lièvres, à Terre-Neuve, 1 J'ai été le premier à donner le nom scientifique et général de Dia- base à la roche décrite et caractérisée sous le nom de Griinstein par les minéralogistes allemands. Ce nom avoit été fait par une personne habile dans la connoissance des langues anciennes et modernes. Il avoit été publié et employé dans plusieurs ouvrages j mais 31. Haiiy ne l'a pas trouvé assez bon: il a voulu que cette roche se nommât Diorite. J'ai résisté quelque temps à abandonner un nom adopté par des naturalistes dont l'autorité et l'opinion avoient aussi quelque poids : ilsembloitne plus m'appartenir, et i'espérois que la loi de priorité en nomenclature auroit quelque force; mais elle a plié devant Haiiy. Ses élèves ont adopté le nom de Diorite. Ce nom a été employé seul par M. Leonhard, dans un ouvrage classique sur les rochos. Je crois utile à la science de diminuer autant que possible les synonymes qui fatiguent la mémoire et jettent de l'incertitude dans les déterminations, et j'espère qu'en admettant aussi le nom de Diorite, la roche à laquelle il s'applique, n'aura bien- tôt plus qu'un nom. ROC 81 elc. — La montagne de Tavigliano, au nord de Bielle, en Piémont, etc. 2. DiORiTE scHisTOÏDE. (^Gninsteinschtefer) . . . . Struc- ture fissile, rayée ou zonée. Ex. Entre Blain et Redon , au nord-est de Nantes ; la Rue -route -de -Rennes, à Nantes et à la Châ- terie, à l'ouest de Nantes; l'épidote compacte y est en petits lits parallèles. — Saint- Bel, près Lyon. — Charbiac, près Saint-Flour. — Sieben- lehen , au Harz. — Gersdorf et Schnéeberg en Saxe. — Bolton, dans le Massachusset. 3. D. POEPHYROÏDE. ( Gr'ÙTier Porphjr. — Porphyr- àhnliches Urtrappgestein.y — Des cristaux de Fel- spatli compacte, disséminés dans un diorite à grains fins. Éx. Radau, au Harz. — Taberg de Jonkëping en Suède. — Kongsberg en Norvvége. — Freiberg en Saxe. 4. D. ORBicuLAiRE Sphéroïdcs d'Amphibole horn- blende et de Felspath compacte , dans un Diorite à grains moyens. Ex. La roche dite Granité orbiculaire de Corse. — DeHarpswell, dans le district du Maine, États- Unis d'Amérique; la roche est à très-petits grains d'un vert noirâtre , renfermant des sphéroïdes comme des balles de fusil , qui s'en détachent aisé- ment. — De Schemnitz en Hongrie; Felspath com- pacte et grenu , avec tachej; orbiculaires d'Amphi- bole grenue; connu sous le nom impropre de Ti- gererz. 5. D. sÉLAGiTE , H^uy. '. . . .Structure grenue. — Du Mica noir brillant. i Haiiy a fait de cette variété, due à la présence du mica, une espèce particulière de rocKe sous le nom de sélagite. Nous ne croyons pas 46. 6 82 ROC Ex. Des monumens anciens de l'Egypte. — Laper* que, près Coutances. — Forêt de Harzburgcr et Radau , au Harz. — Felsberg, duché de Darmstadt. Consid. géognost. Le Diorite forme des montagnes et des terrains très - étendus ; il se trouve aussi en couches subordonnées dans d''autres roches. La straliCcation est quelquefois très - distincte et mince; la structure est fis- sile, elle est aussi quelquefois indiscernable; enfin cette roche présente dans quelques cas une division fragmen- taire prismatoïde et même sphéroïdale. Le Diorite passe h la Syénite et à rÉclogite. Il fait presque toujours partie des terrains cristallisés, princi- palement des épizoïques, rarement des hjpo/.oïques ; on le trouve aussi dans les terrains semi-cristallisés de Phyl- lade et deTraumate, et dans les terrains d'épanchement trappéen ; il passe alors au dolérite et au trappite. Les Diorites stratifiés renferment des minerais en amas et en filons exploitables, mais plus ordinairement des mi- nerais disséminés uon exploitables. 12. PyROMÉRIDE. Montéiro. Essentiellement composé d'une pâte Je Felspath com- pacte et de Quarz : pâte enveloppant des sphéroïdes à structure radiée. Parties accidentelles. Fer oxidé en petits cristaux. 1. P. CLOBAIRE. (Porphyre orbiculaire de Corse.) Couleur brun-rougeâtre tachetée. Ex. Gîrolata , canton de Montepertusato , en Corse. Consid. géognost. Le Pyroméride se présente en masses peu étendues et sans stratification distincte. Il appartient aux terrains cristallisés, mais sans qu'on puisse déterminer, s'ils sont épizoïques ou hypozoïques. que ce mélange soit encore assez constant, assez répandu, assez remar- quable pour être désigné par un nom spécifique. ROC 83 13. SiDÉROCRiSTE. ^ {^EisengUmmerschiefer y Eschtt., Léon H. ) Composé essentiellement de Fer oligiste micacé et de Quaiz. — Structure schistoïde. Nota. La structure est à feuillets minces, quelquefois flexi- lles. L'éclat du Fer oligiste est vif. Cette roche retiferme en outre, comme principes accessoires , du Fer oxidulé oc- taèdre, des Pyrites, du Talc, du Disthène, de l'Actinole, de l'Or, etc. Consid. géognost. Le Sidérocriste ne s'est encore pré- senté nettement et d'une manière frappante qu'au Brésil, dans les environs de Villa-Rica et de Mariana. Il y forme des montagnes entières ; de l'Or natif y est disséminé. (EscHWEGE. )' On peut y rapporter quelques roches de Suède, exploitées comme minerai de fer. Il paroît appartenir aux terrains cristallisés hypozoï- ques; mais on n'en connoît pas encore assez bien la po- sitioQ pour rien affirmer à cet égard. Cette roclie semble être le gîte originaire des minerais d'or et de diamant du terrain meuble dit d'alluvion anté- diluvien du Brésil. 1 C'est-à-dire Fer et Quarz hyalin, qui est le cristal par escellence. 2 Le Sidérocriste nous paroît suflisamment Lien établi par ses caractères de composition et par leur constance sur une étendue de terrain très -considérable. 11 est probable qu'on le retrouvera dans les autres parties de la terre et même de l'Europe, qui ont des analogies de formation avec le Brésil. "M. Eschwege a établi cette sorte sous la dénomination A' Eisenglimmerschiefer , phrase allemande qui ne peut pas devenir un nom scientifique, propre à tous les pays. 11 a établi deux autres roches sous les noms d'Itabirite et d'Itacolumiti . La première n'est qu'une variété du Sidérocriste; la seconde est le grès flexible, que M. Eschwege suppose composé de Quarz hyalin et de Talc. Mais cette dernière substance paroît n'être qu'interposée dans les fissures de stra- tification de ce grès; on ne la voit pas dans les pièces isolées les plus volumineuses. 11 me semble qu'il faut attendre de nouvelles ob- servations pour ériger le grès flexible en une sorte particulière de roche mélangée. 84 ROC 14. HyaloMicte. (Greîsen, IFern. — Var. de Granité, Leonh. J Composé essentiellement de Quarz hyalin dominant et de Mica disséminé non continu. — Structure grenue. Parties accessoires. Felspath , Fluorite , Étain oxidé, Pyrites, etc. 1 . H. GRANiTOÏDE Structurc massive. Ex. Altenberg et Zinnwald en Bohème , avec Étain. — Vaulry, près Limoges, avec Schéelin fer- ruginé. — Piriac , près Nantes , avec Étain. — Ga- lice en Espagne, avec Étain. — Topsham , district du Maine , États-Unis d'Amérique. 3, H. scHiSTOïDE Structure passant à la schisteuse. Nota. Diffère du Micaschiste parce que le Quarz est do- minant et que le Mica n'est pas continu. Ex. Environs de Florac , département de la Lo- zère ; c'est bien une roche de Quarz: la base est absolument infusible. — De Perrières, au nord-est de Falaise, en Normandie , le Mica y est très-rare; et du May près Caen , il est jaunâtre. — De Noirmou- tier ; le mica y est talqueux , aiguilles de tourmaline. — Outesniqua-Land , cap de Bonne -Espérance. Vltacolumite d'EscHWEGE, roche nommée ainsi du lieu où on la trouve, au Brésil, appartient à cette espèce. Le Grès flexible du même lieu peut se rapporter soit à l'Hyalomicte , soit au Mica- schiste; mais la prédominance du Quarz lui donne plus de rapports avec la première roche qu'avec la seconde. Consid.géognost. Stratification distincte dans la -variét» schisloïde , imparfaite dans la granitoïde. Roche ordinairement subordonne'e au Granité, apparte- nant aux terrains cristallisés hypozoïques. Renfermant en filons, et plus ordinairement en petits amas et en parties disséminées, TÉtain oxidé, le Schéelin feiruginsux , le Fer arsenical. ROC 85 15. Micaschiste. {Glimmerschiefer^ Wehn. — impropre- ment Schiste micacé. — Micaschistoide, Haûy.) Composé essentiellement de Mica abondant continu et de Quarz. — Structure fissile. — Mica prédo- minant. Parties accessoires. Felspath grenu , Grenats , Tour- maline, Staurotide, Disthène , Béryl, Pyrite, Gra- phite , Titane ruthile. 1. M. QUARZEUX Le Mica et le Quarz très-apparens, presque seuls , alternant en feuillets ondulés. Ex, Frauenberg en Saxe. — Kustad , près de Drontheim en Norwége. — Brunswick, dans le district du Maine, États-Unis d'Amérique, etc. 2. M. PHYLLADiEN Mica très-abondant. — Tendre. — Cassure esquilleuse. Ex. Saint- Symphorien , près Lyon. — Alzenau, près de Hanau , etc. 3. M. KiLLAs Dur. — Mica, dominant en petites paillettes brillantes. — Cassure polyédrique. Ex. C'est une des roches nommées Killas par les mineurs de Cornouailles. 4. M. FELSFATHiQUE Du Fclspatli lamellaire, en pe- tits lits alternans. Ex. Vallée de Tilt en Ecosse. — Montagne des Chalanches, département de l'Isère, etc. 6. M. PORPHYROÏDE Du Fclspath en petits cristaux assez également répandus dans la roche. Ex. Hérold en Saxe. — Herrengrund en Hon- grie, etc. 6. M. GRANATiQUE. ( Murkstein en Suède. ) Des Grenats abondans et disséminés assez également. Ex. S. Symphorien, près Lyon. — Les Chalan- 66 ROC ches, département de l'Isère. — Bouvren , près Nantes. — Memmersdorf en Saxe. — Kongsberg en Norwége ; il est pyriteux et en couches dans le Gneiss. 7. Micaschiste talqoeux Quelques parties on lits de Talc blanc-verdâlre ou de Chlorite. Ex. Punta del Forno , canton du Tessin. — Re- coaro, près Vicence. — Guérande, près Nantes. Consicl. geognost. Le Micaschiste est essentiellement et clairement stratifié; sa structure est fissile à feuillets sou- vent très-contournés i stratification oblique. Il forme des terrains indépendans très-ctendus , qui ap- partiennent , et peut-être exclusivement, aux terrains cristallisés hypozoïques. Il s'associe au Gneiss d'une part, au Schiste luisant et au Phyllade de l'autre. Il est traversé par des filons de quarz , etc., métalli- fères et regardés comme le gîte ordinaire de la plupart des mines de Cuivre, d'Argent, de Plomb, d'Étain , de Fer oxidulé, oligistc et carbonate, exploitables. 16. Gneiss. Composé essentiellement de Mica abondant, en pail- lettes distinctes, et de Felspath lamellaire ou grenu. — Structure feuilletée. Parties accessoires, Quarz. ' Part, accident. Tourmalines, Grenats, Pyrites, Fer oxidulé, Fer titane. Molybdène. 1. G. COMMUN Point ou peu de Quarz. Ej. * De Ar-Hestel, île de Sein, département du Finistère. — De Saint-Lambert-la-Poterie, près d'Angers; il est rayé. — Des environs de Nantes; il est gris, et renferme des Grenats disséminés. — 1 Comme il y a des roclics nommées Gneiss par tous les géognostes, qui, cependant, ne contiennent pas de Quarz, ce minéral ne peut pas être désigné comme partie constituante essentielle. 2 11 eu est du Gneiss comme des Granités : ils sont si abondans à U surface du globe ^u'on ne sait à (^uel exemple donner la préférence. ROC 87 De Château -Thibaud, près Nantes. — Delà vallée de Chamouny. — De Laufenburgsur le Rhin; il fait partie d'un Granité. — De Gelobtland-St.-Nicklas, de Grosswaltersdorff, et la plupart des Gneiss des environs de Freiberg. — De l'Olivadi en Calabre, avec gros Grenats et Graphite; il passe au Gra- nité.— Du Wermeland en Suède, formant les chaî- nes de collines qui sont entre les lacs à l'ouest de Carlstad ; il est rougcàtre. — De Kongsberg en Norwége : il forme la masse de la montagne qui renferme la mine d'argent. — Des montagnes de Rio- Janeiro. 2. Gneiss quarzeux. . . .Du Quarz abondant, en lits ou en veines. E.T. De Saint-Bel, près Lyon. — De Mayenne. — Du Moulin-Bardou , près Limoges. — De Bagnéres- de-Luchon , au-dessus des bains, avec Mica palmé. — De Rufland, Todstein , Forchheim , etc., en Saxe. — D'Unterhaussachsen , avec Grenats. — D'Huttenberg, au Harz. — D'Aschaffenbourg, avec Grenals. ■ — D'Orembourg en Sibérie ; il est rou- geàtre , donne une des pierres nommées dans le commerce Aventurines, et passe au Micaschiste. 3. G. TALQUEux. . . .Felspatli grenu, avec Talc ou Mica luisant et talqueux. Ex. Des Côles-du-Nord; il est maculé comme une Variolite, passe au Micaschiste et au Gneiss por- phyroïde. — De Saint-Bel, près Lyon. — De Wies- badcn. — De Konp;sberg en Norwége ; brun-ver- dàtre, avec Grenats, passe au Micaschiste. 4. G. por.puYRoÏDE Des cristaux de Felspath dis- séminés dans un Gneiss. Ex. Gringeln eu Norwége (de Buch). — Cevin en Taren taise. 5^ G. GRAPHITEUX.. . . Du Grapliitc écailleux remplaçant en partie le mica. Ex. De Griesbach, etc., près Passau en Bavière- 88 ROC — De rOlivadi en Calabre. ( Déjà cité au Gneiss commun.) Consid. géognost. Le Gneiss est essentiellement et clai- rement stratiGé^ sa structure est tîssile et même feuilletée à stratification oblique et souvent contournée. Il forme des terrains indépendans d'une grande étendue. Il appartient, et peut-être exclusivement, aux terrains cristallisés hypozoïques; il est associé quelquefois au Gra- nité et au Micaschiste , et traversé , comme ce dernier , par des filonsde Quarz, etc.j métallifères, gîte ordinaire des mi- nerais de Cuivre, d'Argent, d'Étain , de Fer carbonate spa- thique , de Plomb argentifère, etc., exploitables. 17. Phyllade. D'y4uBvissoN.{T/ionsc/uefer mélangé des minéralogistes allemands.) Composé essenliellement de Schiste argileux comme base, et de Mica '. — Structure fissile. — Mica dis- séminé. Parties accessoires. Quarz , Felspath, Macles , Stau- rotides. Nota. Les Phyllades sont formés en grande partie par voie de sédiment. ' 1. P. SATINÉ Mica en paillettes si petites et si mul- tipliées qu'il semble continu. Ex. Schiste argileux primitif de Schnéeberg , d'Hermersdorf en Saxe. — Du Col du Tourmalet, dans les Pyrénées, — A la Chaise-le-Vicomte , dé- partement de la Vendée. ' — A Vay, près Nantes, — Une des roches nommées Killas en Cornouailles, 3. P. PAILLETÉ.. . .Mica disséminé en paillettes distinctes. Ex. Dans les terrains houillers (schieferthon) ; dans 1 C'est le véritable schiste micacé, et ce qu'on entendra toujours par ce nom, quoiqu'en dise l'illustre auteur du premier traité de vraie géognosie qui ait paru en françois. a Voyez pour les développenicns l'article Phyllade. ROC 8.9 les terrains de transition (Grauwaclcenscliiefer). — Goslar, au Harz.— Planitz en Saxe. — Les pierres à faux de Vielsalm, pays de I.iége , et Houfalize, pays de Luxembourg. — Ardoises de Claris et de Gènes.— Cap Cepet, près Toulon. 3. Phyllade carburé Noir tachant. — Décolorable par l'action du feu. — Peu de Mica. Ex. Bagnères-de-Luchon , dans les Pyrénées. — Hartenstein en Saxe. — HoOTnungstoll au Harz. — Gerbstedt , près d'Eisleben ( dans le Schiste mar- neux bitumineux qui renferme les Ichthyolites et le cuivre). — Westfield, dans le Connecticut, etc. 4. P. QUARZEux Quarz en grains disséminés ou en petits lits interposés. Et. Bords de la Mayenne , près d'Angers. — Braunsdorf en Saxe. — Mittengrube en Bohème. 5. P. pÉTROSiLicEUX Structurc stratiforme. — Cas- sure transversale écailleuse. — Mica quelquefois continu. Ex. Schnéeberg en Saxe. — Ramelsberg au Harz , etc. 6. P. poRPHYiioÏDE Cristaux de Felspath disséminés. Ex. Deville et Laifour , dans les Ardennes. — Moulin-Bardou , près Limoges. — Col de la petite Fourche, au Saint-Gothard. — Herzogswald et Tha- rand en Saxe,' etc. 7. P. MACLiFÈRE Dcs cristaux de Macle traversant un Phyllade terne. Ex. Roche très-répandue. Alençon. — Antrain, près Fougères, département d'ille- et -Vilaine. — Martilly dans le Calvados. — Salles de Rohan , près Pontivy , en Morbihan. — Tourmalet dans les Py- rénées. — Schamlesberg près Gefrées, pays de Ba- reuth, etc. 90 ROC 8. PuYLLADE sïAUHOTiQUE. . . . Dcs ci'istaux aboodaDS de staurolide disséminés. Ex. Baud et Coray , dans le Finistère. — A douze milles de Philadelphie, etc. g. P. pYuiTEUx Du Fer pyriteux, disséminé d'une manière égale. Ex. Environs de Cherbourg. — Bagnères-de-Lu- chon. — Deville sur Meuse, près Mézières. — An- dreasberg au Hari , etc. Cons'ul. géognost. Les Phyllades sont tous stratifiés, en btralificalion milice , souveut feuilletée. La stratiûcalion est presque toujours iucliriée , quelquefois droite, quel- quefois sinueuse. Ils forment à eux seuls des terrains très - étendus , et composent des montagnes élevées, h croupe arrondie. Ils appartiennent tous aux terrains semi-crislalliscs; mais les Phyllades satinés, quarzeus, porphyroïdes, stauroti- ques, appartiennent à ceux de ces terrains qui alternent avec les roches des terrains cristallisés épizoïques. Ils al- ternent et se confondent avec les Schistes luisans et quel- quefois avec le IMicaschiste et le Stéaschiste. Ils renfer- ment des gîtes métalliques en amas et en filon. Ce sont principalement des minerais de Plomb, de Cuivre, de Fer oxidulé magnétique, de Fer oligisle compacte, de Zinc sulfuré. Ils renferment aussi quelques débris organiques animaux, notammeut des Trilobilcs. Los Phyllades pailleté et carburé appartiennent plus généralement aux terrains de sédimens inférieurs, aux for- mations de Houilles , d'Anthracite et de Trauraale de ces terrains; ils alternent et se confondent même avec les Schistes argileux, Ardoise et Coticule et avec les Am- pélitcs, et passent aux Calschistes. Ils renferment encore des minerais, principalement de Plomb, de Cuivre et de Zinc, tanlôt disséminés et em- pâtés, et quelquefois en filons réguliers, etc. Ils présen- tent de nombreux débris organiques, principalemcpt de ■végétaux, et Ircs-pcu d'auimaux. ROC 9» 18. Calschiste. (Variété de Thonschiefer ^ Leonh.) Scliiste argileux souvent dominant, et Calcaire eu taches alongées, en veinules, en lamelles, tantôt parallèles, tantôt traversantes, et en nodules dis- séminées. — Structure schisteuse. ^ Parties accessoires. Mica, Serpentine, Anthracite, Pyrite. i. C. YEiKÉ. . . .Schiste noirâtre et Calcaire, alternant en feuillets minces ; Calcaire lamellaire , traver- sant ces feuillets en veines nombreuses et paral- lèles. — Structure quelquefois amygdaline. Et. De la Madeleine près Moutiers en Savoie. — Du Pic d'Éredlitz , de Lauderville , vallée de Louron , et du mont Aventin , vallée de PAr- bouste, dans les Hautes- Pyrénées. — De la mon- tagne du Salut , prés Bdgnères-de-Bigorre. — Base du Monte Ramazzo, près Gènes, etc. 3. C. GUANiTELLiN Structurc eutrclacée avec grains ou nodules enveloppés. Ex. De Polsterbcrg , au Harz. — De Siebenlehn en Saxe. (^Griinsteinscliiefer altéré.) — Du val de Sernft, canton de Glaris; il est marbré de rouge et de verdàtre. 3. C. suBLAMELLAiRE. . . . D'apparcuce prcsquc liomogèue. Ex. DesDiablerets près Bex; le Schiste et le Cal- caire sont en grains , mêlés d'une manière peu visible. Consid. géognost. Le Calschiste est souvent une roche subordonnée aux Phyllades; il présente alors toutes les 1 Le mélange du Calcaire et du Schiste argileux est trop constant dans sa structure, ses proportions, et ses caractères pour être regardé comme un mélange accidentel ou comme un Schiste argileux traversé de veines calcaires. Le Schiste et le Calcaire alternent dans cette roche comme le Quarz et le Mica alternent dans le Micaschiste , comme le Felspath et le Mica ian» le Caciss, etc. 92 ROC considérations géognosljques de la recVie principale à ïa- quelle il est lié. Il paroît appartenir plutôt aux terrains serai- cristallisés qu'aux terrains de sédiment. La plupart des exemples cités se rapportent assez clairement à cette position géognosiique. Celui des Diablerets paroît faire une double exception de structure et de position géognostique. 19. Stéaschiste. {Talkschiefer , JVEnn., Lieosh.^ Base talqueuse, renfermant différens minéraux dissé- minés. — Structure schisteuse. Parties accessoires. Quarz, Felspath, Grenats. Ac- tinole , Asbeste, Tourmaline, Diallage , Feroxidulé, Pyrites. j. S. RUDE, {rerhàrteier Talk.). . .Généralement bril- lant. — Rude au toucher. — Mêlé de Pétrosilex en feuillets, de Mica, de Pyrites disséminés, etc. Ex. De !a route de Rennes à Nantes; il est ma- clifère. — De la vallée de Chamouny , avec Tour- nialine. — De Pezay en Savoie. — De Chessy, près Lyon. — Des mines de Hiinmelsfurst et Gottmituns , près Freiberg. 2. S. PORPHYROÏDE Nojaux OU cristaux de Felspath lamellaire disséminés. — Texture porphyroide. Souvent pyriteux. Et. Vereix , vallée d'Aoste. — L'Argentière , vallée de Chamouny. — Cevin en Tarentaise. 3. S. GUAJVATiQur: Grenats abondans disséminés. — Texture presque porphyroide. Ex'. Des Eulergebirge en Bohème. — De Quer- bach. — De Saint-Marcel en Piémont. 4 . S. NODULEUx . . . Des noyaux informes de Quarz hyalin, de Felspath, etc., enveloppés par des feuillets tal- queux. Roe 93 Ex. La rade de Cherbourg, — Le mont Jovet , département de la Loire.' — Le bois Gerbault au N. de Nantes. — Rochers de la pointe de Pelons à rO. de S. -Gilles, département de la Vendée; le quarz y est en nodules, enveloppés par un Stéa- schiste luisant. Consid. géognost. Cette variété est une des roches les plus répandues dans les terrains semi-cristallisés : elle est formée en partie par voie d'agrégation, et en plus grande partie par voie de cristallisation. 5. Stéaschiste stéatitetjx Tendre, très -onctueux au toucher. Ex. La matière à faire des pots, dite Pierre de Baram dans la Haute- Egypte. — Saint-Bel, prés Lyon. — Les environs de Dax, dans les Landes. — Tulle, dans la Corrèze. — Moulin-Bardou, prés Li- moges. — De la Rue - route - de - Rennes , à Nantes ; brun-luisant avec macles. {vunnissoN.) — Finale, côte occidentale de Gènes. 6. S. cHLORiTiQUE. [C/ilorïtschiefer.) Tendre. — Vert. — Mêlé de Chlorite. Ex. La Corse, etc., avec des cristaux octaèdres de Fer oxidulé. — Vallées de Barèges et de Caute- rels, dans les Pyrénées. — Torrent de la Dioza en Savoie. — Zillerthal en Tyrol. 7. S. DULLAGiQUE. . . . Vcrdàtre ou brun. — Diallage ? disséminé. Ex. D'Othré , dans le pays de Liège. Consid. géognost. Les sléaschistes sont tous stratifiés ; mais la stratiûcation est quelquefois obscure , embrouillée et contournée. Ils formant des terrains et même des montagnes en- tières , mais rarement ils les composent seuls, et sont presque toujours accompagnés de Phyllades satinés, d'O- phiolites , etc. i Schiste talqueux, d'Aubuisson, Journ. des min., 10111.29, P^S- 3a9> 94^ ^ ROC Ils appartiennent aux terrains semi - cristallisés ou aux terrains cristallisés épizoïques. Ils ne contiennent néan- moins aucun débris organique. Ils renferment différens gîtes métalliques exploitables, de Plomb, de Cuivre argentifère, mais plutôt en amas couchés ou en plexus de lllon {Stockwerk) qu'en lits ou en filons réguliers. ^ 20. Opiiiolite. {Serpentin, Leonh.) Pâte de Serpentine ou de Talc et de Diallage, enve- loppant du Fer oxidulé. — Structure massive, presque compacte. Parties accessoires et accidentelles. Mica (rarement), Felspath , Pétrosilex , Grenats , Quarz , Calcaire , Grammatile, Asbeste , Fer oxidulé, Pyrites. 1. O. COMMUN Du Fer chromé, disséminé en grains ou en veines. Ex. La roche l'Abeille près Limoges. — La Bas- tide deCarrade, près de Gassin , département du Var. — Zœblitz en Saxe. — Tresenburg au Harz. — L'Imprunetta, le Monte Ferrato, etc. , aux envi- rons de Florence. — Les environs de Baltimore. 2. 0. DiALLAGiQDE. {^Gahhro des minéralogistes toscans.) . . . .Pâte compacte de Serpentine. — Des lamelles nombreuses de Diallage chatoyante. Ex. Rocher de Roscof, département du Finis- tère.— Baste au Harz. — Prato , au N. de Florence. — Du mont Ramazzo près Gènes. 3. 0. cRANATiQUE Dcs Grcuaîs pjropes disséminés dans un Ophiolite. Ex. De Zœblitz en Saxe ; rougeâtre et verdâtre , passant à PÉclogite. 4. 0. GPxAMMATiTEux Des aiguiUcs de Graramatites disséminées dans un Ophiohte compacte. Ex. Environs de Nantes. ROC 95 5. Ophiolite QtiARZETJx Dcs iioyaux de quarz blanc dans un ophiolite. Ex. De Cravlgnola, près Rochetfa en Toscane. Consid. géngnosi. Roches souvent indépendantes, for- mant des montagnes peu élevées, à croupes arrondies, non recouvertes. Point de stratification distincte 5 de nombreuses fis- sures dans tous les sens. Ils appartiennent aux terrains cristallisés épizoïques, *t quelquefois aux terrains scmi - cristallisés. Les Opliioliles sont liés avec la Serpentine, la Giober- tite, la Magnésite plastique , etc. Ils ne renferment presque raicun gîte de minerai no- table, si ce n'est du Fer oxidulé, du Fer pyriteux et du Manganèse. Les minerais y sont ou en amas, ou disséminés, ou éten- dus dans les fissures de la roche. (Monte Ramazzo, près Gènes.) Point de débris organiques. 21. Ophicalce. ^ Base de Calcaire avec Serpentine, Talc ou Clilorite. — Texture empâtée. Parties accessoires. Phyllades, Asbeste, Fer oxidulé. 1. O. nÉTicuLÉE Des noyaux ovoïdes de Calcaire compacte, serrés les uns contre les autres, et liés comme par un réseau de Serpentine talqueuse. Ex. Abondante dans les Pyrénées, le marbre de Campan , etc. — Val Saint-Christophe (Isère), etc. — Wildenfels en Saxe. — Brandkof près Lubach et Furstemberg, dans le Harz. 2. O. VEINÉE Des taches irrégulières de Calcaire, séparées et traversées par des veines de Talc, de Serpentine et de Calcaire spalhique. 1 Souvent confondu avec les Calcaires grenus ou la Serpentine. 96 ROC E.T. Les marbres dits Vert antique, Vert de mer, Vert de Suze ; quelques-uns des marbres de Sé- rancolin , dans les Pyrénées. — Polzeverra du golfe de Spezzia, près Gènes. 3. Ophicai.ce grenue Talc ou Serpentine, dissé- minée dans un Calcaire saccaroïde. — Structure massive. Ex. Mont Saint-Philippe , prés Sainte-Marie-aux- mines. — Montagne de Barèges, dans les Pyrénées. — Glentilt en Ecosse. — Vallée de Gosseyr en Egypte. — New-Hawen, dans le Connecticut. Consid. géognost. Souvent en couches subordonnées dans les terrains d'Ophiolite et de Stéaschiste. Stratification imparfaite. Appartenant aux terrains crislallisés e'pizoïques et ne renfermant presque aucune autre substance métallique que du Fer oxidulé, du Fer titane et du Fer chromaté, disséminés ou en amas. 22. ClPOLlN. ' Base de Calcaire saccaroïde, renfermant du Mica ou du Talc comme partie constituante essentielle. — Texture grenue cristalline. — Structure souvent fissile. Parties accessoires. Sahlite , Epidote , et tous les mi- néraux qui se trouvent disséminés dans le Calcaire saccaroïde. 1. C. MARBRE. ' Ex. Des îles de la Grèce. — Barèges, etc., dans les Pyrénées. — Sainte -Marie- aux - mines , dans les Vosges. — A Jersey, oii il est employé comme pierre à aiguiser, sous le nom d'éclat de Jersey , i Nom donné par les marbriers italiens. M. Leonhard a placé cette roche composée dans le calcaire grenu que nous considérons comme roche simple. ROC 9.7 circonstance fort remarquable. — Schmalzgrube en Saxe. — Au mont Cenis. — Sur le versant oriental du Simplon , au-dessous d'Algaby. — En Corse. — A Kalkofen en Bohème. — Plusieurs parties des colonnes du temple de Jupiter-Sérapis à Pouzzoles. — Giellebeck, route de Drammen a Christiania, en Norwége : il renferme de l'Épidote. Nota. Le marbre dit Penlhélique passe au Cipolin, et celui-ci à l'Ophicalce. Consid. géognost. Le Cipolin est souvent en couches subordonnées dans d''autres roches, et notamment dans le Calcaire saccaroïde, le Stéaschiste, l'Ophicalce grenue, le Phyllade, etc. 11 partage donc toutes les circonstances gi'ognostiques de ces roches et appartient comme elles aux terrains cris- tallises épizoïques. 23. Calciphire. ^ Pâte de Calcaire, enveloppant des cristaux de Fel- spath, de Pyroxène, etc. — Texture empâtée. 1. C. FELSPATHiQUE Dcs cHstaux de Felspath dissé- minés dans un Calcaire presque compacte. El. Taren taise. — Col du Bonhomme dans leMont- Blanc. ( BfocH^xT.) 2. C. PYRCxÉiNiQUE Des cristaux de Pyroxène sah- lite, dans^ un Calcaire presque compacte. Ex. A Balaphaitrich , dans l'de deTyry, une des Hébrides. 1 Cette sorte de roche n'est pas bien caractérisée, puisqu'elle ne présente pas de composition essentielle. Lorsqu'on aura mieux étudié les rocbes mélangées sous les rappoits nilnéralogiques , il est présu- mable qu'on remarquera des mélanges cons>tans dont le calcaire sera la base et que le calciphjre demandera à être subdivisé. Celte roche est ordinairement placée dans le calcaire grenu { Korniger Kalk), et dans le calcaire de transition {U ebergangs-Kalkslein) par les géognostej. 46. 7 98, aoG 3. Calciphyre mélaniqtje Des Grenats mélanites dieséminés clans un Calcaire compacte. Ex. Au pic d'EredIitz, au pic d'Espade et au Tourmalet, près du pic du Midi, dans les Pyrénées. 4. C. pviîOPiEN Des Grenats rougeâtres disséminés dans un Calcaire grenu. Ex. Au pic de Bergon et de Cobert, dans les Py- rénées. — Au Saint- Gothard, dans les Alpes. 5. C. AMPHiBOLiQUE Différentes variétés d'Amphi- bole, disséminées dans un Calcaire grenu. Ex. Auerbach , dans la Bergstrass — Schmalz- grube près Marienberg , et Miltitz près Meissen, en Saxe. — Graukopf, près Presiùz en Bohème , etc. ' Consid. géognost. Roches presque toujours subordon- nées au Calcaire saccaroïde , au Calschiste, elc. Slratification quelquefois 1res- distincte, surtout dans les Calciphjres mélanique et pyropien. Appartenant aux terrains cristallisés , très-probablement épizoïqucs. On u^y indique aucun gîte métallique remarquable. 24, Spilite. - (B/at/ersfein, Perlslcin, quelques Man- delsiein , Schaahtein des géologues allemands. ) Pâte d'Aphanite, renlérmanl des noyaux et des veines calcaires contemporains ou postérieurs à la pâte. i Tous ces exemples sont tirés de M. Lconhard , Char, der Felsart-, pag. 256. 2 On a critiqué avec raison le nom de variolite , qui a été appli- qué, comme je crois l'avoir fait voir, à des roches très -différentes : on a pensé que celle pour laquelle j'avois réservé ce nom, étoit précisé- ment la roche à laquelle on l'avoit attribué le plus rarement; je me suis donc décidé à donner à' ces roches un nom qui ne peut s'appliquer qu'à la définition qui lis caracléiise. Ce nom a déjà été adopté par M. de Bonnard, dans son article Roche du Nouveau Dictionnaire d'his- toire naturelle. ' ROC . 99 — Structure empâtée; parties enveloppées sphé- roïdales. Lesparties accessoires sont très-nombreuses ; les prin- cipales sont: la Chlorite, l'Amphibole , le Felspath , la Mésotype, la Stilbite, l'Analcime, etc. j l'Agate, TA- méthiste, etc. 1. Spilite commun Pâte compacte. — Vert som- bre, bruii-rouge ou violâtre. — Noyaux calcaires cristallisés, et quelquefois noyaux d'agate. Ex. Les exemples de cette roche sont extrême- ment multipliés et présentent entre eux la ressem- blajice la plus complète. Beaulieu , département des Bouches-du-Rhône. — Saint -Maurice et la chapelle du Villars- Ai- mont en Oysans , département de Tlsère , don- nant les pierres roulées connues sous le nom de Variante du Drac. — Obersiein et tout le bord de la Nahe. — Netzberg près IlefeM , et Polsterplatï près Clausthal, au Harz. — Planitz en Saxe. — Ker- wig en Cumberland. — Montagne de Birz, comté de Fife, et plusieurs autres lieux d'Ecosse. — Mon- tecchio Maggiore, près Vicence. — Steinau près d'Hanau. 2. S. BUFOiNiTE Pâte noire. — Noyaux calcaires. Nota. II diffère à peine du précédent, et paroît n'en être qu'une altération- Ex. La pierre nommée Toadstone à Bakewell en Derbyshire. On peut y rapporter un Spilite altéré du Pol- sttrberg. près d'AItenau au Harz. — Un Spilite à ^1^ pâte d'un gris verdàtre, avec île grands nodules, ^^ à écorce noirâtre, du Kalitnberg à Oberstein, etc. 3. S. ZOOTIQUE.. , .Des portions d'eiitroques mêlées avec les noyaux calcaires. — Pâte calcarifère. Ex. De Kerzu près Clausthal au Harz. (z>r Boi^narp) ,100 ROC 4. Spilite veiné Des veines et de petits grains de Calcaire spathique. Ex. Schaaistein de Dillenbourg. — Quelques Spi- litcs du Drac. 5. S. pouPHYRiTiQUE Dcs CHstaux déterminables de Felspath, etc., dans la pâte et avec les nodules des Spilites. Ex. Oberstein , au -dessus de l'église , etc. — Sa- lisbury-Craigg , près d'Edimbourg; interposé dans les bancs de Calcaire rougeàtre. — Fort royal à la Martinique ; rougeàtre et violàtrc. ConsiJ. géognost. Roche formant souvent terrain à elle seule, quelquefois subordonnée au Trappile, etc. Montagnes peu élevées , en cônes mal formés , sans stra- tification, mais cli\isées en masses parallélipédiques ou en prismaloïdes irréguliers. Les Spilites appartiennent aux terrains d'épanchement trappéens , probablement postérieurs aux terrains de sé- dimens moyens. Ils renferment quelques métaux disséminés , notam- mcnl du Cuivre; ils sont criblés de cavités irrégulières en forme de boursouOlures , qui sont remplies ou tapissées d'une multitude de minéraux, divets, notamment d'Agate, d'Améihisie, de Zéolilhes, etc. 25. Vakite. {Wake, Léo s «.y Base de Vacke, empâtant du Mica et du Pyroxène. Parties accessoires. Felspath, Amphibole, Agate, Calcaire spathique, Stilbite, etc. Nota. Les géognoites étrangers ne distinguent pas cette roche mélangée de la Vackc qui est sa base. Ex. En Auvergne, au Puy de la Poix : brttP-ver- dàtre , calcarifère; et au sommet du Puy de Mar- mont, elle est presque homogène et très -calcaire. — En Saxe , à Schœnfels et à Neuenjahr , près Wie- V M- Leonhard place les Spilites dans cette espèce. ROC ïoi senthal; elle est un peu calcaire, et au Scheiben- berg, elle est assez solide et renferme des nodules pisaires d'Agate. — Kaltennordheim en Thuringe. — Limburg en Brisgau ; rougeàtre ; et Roth\veil , avec Fer titane et Péridot altéré. — Marostica, près Bassano ; elle est verdàtre , grenue, avec des la- melles calcaires. — Sundevold , au nord de Chris- tiania en Norwége ; brun-rouge, avec des grains noirs vitreux de Fer titane? — La Guadeloupe; elle est grise et passe à l'Argilolite. Consid. géognost. Les Vakites se présentent à peu près comme les Spilites et appartiennent aux mêmes terrains et aux mêmes époques que ces roches ; mais elles sont plus terreuses , moins caverneuses et renferment générale- ment moins de minéraux cristallisés. Le Mica et le Pjroxéne paroissent avoir été enveloppés dans la pâte de Vacke, et ne pas s'y être formés par cristallisation. Elles sont presque toutes pénétrées de Calcaire. 26. DoLÉRiTE, ^^tïr, Leonh. {Flôizgrûnsteîn el Grau- stein. ) Composée essentiellement Je Pyroxène et de Felspath lamellaire Couleur noirâtre. Parties accessoires. Mica , Péridot , Amphigéne. 1. D. PORPHYROÏDE Pjroxène, dominant et formant la masse principale. — Cristaux de Felspalh en- veloppés. Ex. Au sommet du Meisner en Hesse (sous le nom de Duckstein,). — Au volcan de Beaulieu en Pro- vence; semblable à celui du Meisner. — Au Schloss- berg, près d'Achtkarn, et à Rothweil , au Kaiser- stuhl. — Au Hoiielmont , à la Guadeloupe. 2. D. GRANiTOÏDE Lcs dcux élémeus en proportions à peu près égales. — Du Fer oxidulé. Ex. Steinheim et Wilhcmsbad , près d'Hanau, { lEoitajBD. ) — Entre Holmstrand et Klavenaes en 102 ROC Norwége. Aussi au Houelmont à la Guadeloupe. — Maraki-bay, dans l'iutérieur de Java. 3. DoléplI-je amygdalaire, Lkoku. ï. . . . Des souflures remplies ou tapissées de Zéolithcs , d'Agale et de Chlorite , de Fer carbonate fibreux , de Calcaire , etc. Et. Au Kaisersluhl , notamment près Liniburg. — Eckarlsbcrg, dans les environs du vieux Brisach. — De Saiisbury- Craigg en Ecosse : les noyaux sont en Calcaire laminaire. 4. D. jvÉPHÉLiJMouE , LEoriH De nombreux cristaux de jNepbéline grisâtre, enveloppés dans une pâte de Dolerite porpliyruïde. Ex. Kalzenbuckel , près Eberbach , dans l'Oden- wald. Consid. géognost. La Dolerite forme des collines assez étendues et des montagnes à plateau peu élevées. Elle est quelquefois roche principale et plus souvent roche sub- ordonnée au Basanite et au Spilile. tlle se présente ])lutùt en masse que stratifiée; seS masses sont quelquefois divisées en prismes et en grands sphéroïdes irréguliers. Elle appartient exclusivement aux terrains d'épanche- ment trappéens. 27. Basanite. (souvent confondu avec le Basalte.) ^ Base de Basalte, renfermant des cristaux de Pyroxène disséminés, plus ou moins distincts. — Texture compacîe , celluleuse ou scoriacée. — Couleur noire, noirâtre, grisâtre, brunâtre, rougeâtre, verdàtre. — Fusible en émail noir. 1 M. [.eonhard, qui a approfundi l'étude de celte mclu-, eu a distingué un grand nombre de modifications que nous n'avoi:s pas pu admettre toutes, parce que, ne les ajant pas sous U's yeux, nous ne pouvions être sûrs qu'elles se 1 apportassent exactement à notre Dolerite telle que nous la caractérisons. 2 Cette confusion a peu d'importance, et c'est pour être conséquent au principe établi, de ne pas confondre les bases homogènes avec le?; ROC îo5 Parties accessoires disséminées. Péridot, 01îvine,Fer titane. Part, accident, dissém. et peloton. Mica? Amphibole, Zircon , Pyrite , Felspath , les Zéolithes , Arrago- nite , Agate. Part, envelop. Granité, Gneiss, Phyllade. 1. Basawite compacte Compacte. — Dur. — Diffi- cile à casser. — Noir ou noirâtre. Ex, généraux. Le Meisner avec Zéolithes et Péri- dot; gris maculé de gris et gris maculé de noir. — Eisenach ; il est variolitique , plusieurs de ses fissurés sont tapissées de Fer oxidulé titane cristallisé en oc- taèdre. — Aschaffenbourg, etc. 1. B. COMPACTE pvRoxÉNEUx Le Pyroxènc en cristaux très- distincts, dominans. Ex. A Limburg en Brisgau. — Au Puy de Co- rent et de Tiezac , vallée de Vie , dans le Cantal. — Au Scheibenberg, au Pohlberg, etc., en Saxe. — Au Kinnekulle en Westrogothie; il est plus felspa- thique que les autres. — De Gorée, au Sénégal. 2. B. COMPACTE PÉRI DOTECx.. . . Lc Péridot olivine en grains très- distincts , dominans. Ex. D'Unckel, près Cologne. — DeThueys, val- lée del'Ardèche. — Coulée de Charade en Auvergne. 2. B. YAKiOLiTiQUE Pâte prcsquc terreuse. — Des cavités rondes, remplies de Calcaire, de Méso- tjpe, etc. Ex. Puy de la Vesse , Gergovia , etc. , en Auvergne. — Coubon au S. E. du Puy en Vehiy. — Val Nera » Recoaro, etc., près Vicence. — Rothweil et Lim- burg en Brisgau. — Montagnes entre Carlsbad et Schlann en Bohème, et près Carlsbad même. Les roches composées, que j'ai cru nécessaire d'établir celte cspt'cc sous un nom qui n'est pas nouveau, puisque c'est celui que Pline lui donnoit. J'ai cru perfectionner la division du basanile en variétés par la dis- position que je présente ici, et qui n'est pas lout-à-fait sembiahlf à ceWe que j'avois suivie au mot Lave. 104 ROC nodules sont tous alongés dans le même sens, ce qui indique une coulée. 3. Basamte latiqije. . . .Pâte dure, liihoïde. — De nom- breuses cavités ovoïdes et alongées. Koia. Passe aux Téplirines par des nuances nombreuses. — C'est une des roches les plus répandues. j. B. LAViQDE pÉaiDOTiQUE Les péridots dominans. Ex. La plupart des laves noires anciennes. 2. B. LAViQUE FELSPATHiQUE Quelqucs cHstaux de Felspath. £x. Pu}-de-Côme, près du Puy-de-Dôme. 3. B. LAViQLE PYROxÉMQUE Le pyroxèuB en cristaux dominans. Ex. Du Kaiserstuhl en Alsace. — Piperno de la Pianura , près Naples. — La plupart des laves mo- dernes du Vésuve. 4. B. SCORIACÉ Plus de vide que de plein. 1. B. SCORIACÉ PYROXÉMQUE Lc pyroxèue en cristaux distincts. Ex. Puy de Corent en Auvergne. — Presque toutes les scories noires des volcans actuels. Consid. géogjiost. Les Basanites se divisent en deux sé- ries sous le rapport de la texture et mt'rae en partie sous celui du gisement, savoir : les basanites compactes et les basanites buUeus ; les uns et les autres forment des terrains et même des montagnes entières; ils n'offrent aucun indice réel de sir tiàcation. Les premiers sont divisés par des fentes en fragmens irréguliers ou en pièces tabulaires, sphéroïdales et prismatoïdes. Les seconds n'offrent généra- lement aucune division dclerminable. Les premiers se présentent en montagnes à plateaux obliques , terminés par des cscarpemens verticaux; les se- conds se présentent en montagnes coniques ou en coulées. Les basanites compactes , renfermant les variétés py- roxéneux et péridotcux, et parmi les bulleux la va- riété variolitique, appartiennent aux terrains d' épanche- ROC »o5 ment trappéens : ils ne contiennent d'antre minerai que du fer titane dissémioé, et ne sont pas traversés de fiions; mais on les voit souvent en filons traversant toutes sortes de roches et de terrains , depuis le granité (en Ecosse) jus- qu'à la craie. Les basanites bulleux (lavique et scoriacé) appartien- nent tous aux terrains pvroïdes volcanif|ues. Les plus an- ciens paroissenl contemporains du terrain de sédiment supérieur, ou de très-peu antérieur a ce terrain : les plus nouveaux sont des temps historiques ou postdiluviens. 28. Trappite. (Roches de Trapp.) Base d'Aphanite , dure, compacte ou sublamellaire, souvent fragmentaire , enveloppant du Felspalh , de lAmphibole, du Mica. — Fusible en émail noir. Parties accessoires. Titane nigrine , Augite. Pyrite, Grenats. 1 . T. TEHNE .... Solide. — Couleur verdâtre sale As- pect terreux. — Fragmentaire. — Mica et Fel- spath, disséminés en très-petits cristaux. Ex. Tarare, prés Lyon. — Granville et Avran- ches , département de la Manche. — Carrière de Villeneuve, près Nantes. — Chàtelaudren . Côtes- du-Nord. — Las Aiguas. au sud-ouest du Puy-de- Dôme. — Montagne de PEsterel . près Fréjus. — Val de Rif . à Predazzo en Tyrol , avec cristaux de Felspath rose , ou de Péridot olivine ; il res- semble a un Basanile. 2. T. FELSPATHiQUE Tcxturc grcHue sublamellaire, souvent sonore. Ex. A l'est de Guincamp , Côtes-du-Xord. — Raou l'Étape, au pied des Vosges. — Côte de Flamanville, près Cherbourg. — En fragmens épars au pied de la grande pyramide, Egypte inférieure; il ressemble à un Diorite. ^o6 ROC 3. TrAppîte pétrosiliceux. .... Texture compacte. — Cassure écailleuse. — Couleur verdâtre. Nota. Cette variété et la précédente passent à l'Eurite et s'en distinguent quelquefois très-difficilement. Elle a sou- vent une structure porphyritique. Et. Environs de Tulle, dans la Corrèze. — Cap Cepet, près Toulon. — Vallée de Vie ; gris-verdàtre, sa surface rougit par l'action de l'air ; des cristaux d'Amphibole disséminés. — ■ Vallée de Gosseyr; des cristaux de Felspath compacte venlâtre , disséminés dans une pâte amphibolo-pétrosiliceuse. Consid. géognost. Tantôt en terrain indépendant d'une assez grande étendue, tantôt en roches subordonnées. Stratificsilion peu distincte; division par fentes en frag- mens irréguliers , subrhomboïdaux. Les Trappites appartiennent principalement aux ter- rains seini-cristallisés , et aux terrains cristallisés épizoï- ques, peut-être aussi à quelques terrains d'épanchement trappéens; mais ils en présentent très - rarement les ca- ractères évidens. (A Jonsrud en Norwége, auN. de Chris- tiania.) Ils renferment quelques métaux tantôt disséminés (Fer oxidulé, Or natif), tantôt en filons, et quelquefois en amas (Fer oxidulé, Fer oligiste). Nota. Le nom de Trapp a été appliqué à tant de roches homogènes différentes, qu'on ne peut donner comme exem- ples certains que ceux qu'on a eu occasion d'observer soi- même. 29. MÉLAPHYRE, ( TrappOrphyr , Werner , vulgairement Porphyre noir.) Pâle noire d'amphibole pétrosiliceux , enveloppant des cristaux de Felspath. — Fusible en émail noir ou gris. Parties accessoires. Amphibole schorlique, Mica, Quarz. ROC Ï07 1. Mélaphyre demi-deuil Noir foncé Cristaux blanchâtres, point de Quarz. Ex. Quelques porphyres noirs antiques. — Re- naison , dans les Vosges. — Des rives de la Gran prèsTolmars et de Bohunitz en Hongrie; ils passent au Stigmite. — Elfdalen en Suède. — De Jonsrud , au nord de Christiania, en Norwége ; sa pâte est d'un brun tirant sur le rougeàtre. — De Malmoen , golfe de Christiania; pâte très -noire, i petits cris- taux de felspath. — De Tyfholms-Uddi n , faubourg maritime de Christiania; granas cristaux de Fel- spath laminaires ; très-bien carr.itérisé. — Ta'uago. — Morne malheureux, à la Martinique; il pré- sente quelques cavités cellulaires. 2. M. SANGUIN Noirâtre. — Cristaux de Felspath rougeâtres, des grains de Quarz. Ex. Niolo en Corse. — De la montagne de l'Este- rel en Provence. — De la source de l'Yonne. — Au nord du mont Sinaï. — D'HoImstrand en Norwége; il renferme des pai-ties rouges, noduleuses , à tex- ture compacte , et qui semblent avoir été enve- loppées dans la pâte cristalline; les cristaux de Fel- spath sont presque tabulaires. 3. M. TACHE-VEUTE. . . . Bruii-roiigeàtre. — Cristaux ver- dâtres. Ex. Quelques Porphyres noirs antiques. Consid. géognost. Les Mt'la|)hyrcs forment quelquefois des terrains à eux seuls; ils sont aussi roches subordon- nées dans des terrains deTrappile, et surtout de Porphyre, deSpiliie et de Variolite. Ils ne présentent point de stratification distincte; les fissures, qui -eparent leur masse en grandes tranches, leur donnent quelquefois une fausse apparence de roches stra- tiliees. La plupart appartiennent aux terrains cristallisés épi- îo8 ROC zoïques, et en même temps aux terrains dYpanchemenl trappcens. Jls sont traversés dans f£uelques lieux de filons mé- tallifères, dans lesquels ou cite de TOr, du Cuivre, du Fer, du Plomb. Mais cette roche ayant été confondue avec les ïrappites et avec les Porphyres de toutes sortes, on ne peut rien dire de précis sur ses circonstances géo- gnostiques. 30. Porphyre. (Porphyre proprement dit. — Hornstein- porphyr, Werneb.) Pâte de Pétrosilex amphiboleux , rouge ou rougeâtre , enveloppant des cristaux déterminables de Fel- spath. — Fusible en émail noir ou gris. Parties accessoires. Amphibole, Mica, Quarz, Py- rites , Agate. 1. P. ANTIQUE Pâte d'un brun -rouge vif et foncé. — Felspath compacte blanchâtre en petits cristaux. Ex. Employé dans les monumens et meubles an- tiques. — Triebischthal , près Meissen et Planitz, en Saxe. — Vallée de Nasp , dans l'Arabie pétrée. — Chelsea , près Boston ; il ressemble lout-à-fait au Porphyre antique , et renferme des parties frag- mentaires compactes et brunâtres. 2. P. BRtJN-ROUGE Pâtc d'uu brtin-rougc sombre, quelquefois grisâtre. — Un peu de Quarz. Ex. Val Saint-Amarin et Ballon de Giromagny. dans les Vosges. — Saulieu en Bourgogne. — Niolo en Corse. — L'Esterel en Provence. — Giebichen- stein , près Halle. — Planitz en Saxe. — llefeld , Bah- kenthal, près Lauterberg , etc., au Harz. — Mon- tagnes de la Table, vallée de Tajova , près de Neu- sohl en Hongrie ; poreux. — Sunderwold , au nord de Christiania, en Norwége ; il est brun-rouge. — Tyfholms- Udden , faubourg maritime de Christia- nia ; il tire sur le violàtrej les cristaux de Felspath ROC 109 sont grands et alongés; il est associé avec le Mé- laphyre demi -deuil du même lieu. (C'est le Na- del-Porphjr de M. de Buch.) — La Martinique; pâte très-rouge ; cristaux de Felspath hlauc et d'Am- phibole noir; il a une texture un peu cellulaire et peut être apporté en preuve de l'origine volca- nique des Porphyres. 3. Porphyre rosatre Pâle d'un rouge pâle. — De nombreux grains ou cristaux de Quarz. Ex. Entre Roanne et Saint- Symphorien. — En- virons de Saulieu en Bourgogne. — Moulin des grès, près Nantes. — Saint-Herbelon, à l'ouest d'An- gers. — Kunnersdorf en Saxe. — Hohentwiel , au nord-est de Schaffhouse ; il est d'un gris rosâtre sale , et passe à l'Eurite porphyrique. 4. P. VERDATRE.. . . Pâte d'un gris verdâtre sale. — Des cristaux rougeâtres de Felspath. Nota. C'est souvent un porphyre rougeàtre altère. Ex. Route de Saulieu à Lucenay , près Pierre- écrite. 5. P. vioLATRE Pâte d'un ton violâtre sale Cris- taux blanchâtres , rosâtres ou verdâtres. Ex. Paradisberg , près Schemnitz , en Hongrie. — Hohentwiel, près Schaffhouse. — Vallée de la Nahe, près Creutznach, en Palatinat. — Montagne de Tarare , près Lyon. — Niolo en Corse; très-bien caractérisé, quoique passant au verdâtre. — Gue- nast, province du Brabant méridional. 6. p. cALCARiFÈuE. . . .Pâte rougeàtre ou rosaire. — Des parties et grains calcaires. Ex, Du Moulin des Grès , et du château de Vaine , commune d'Anetz , près Nantes. {dvbu,sson.) 7 . P. GRANiToïDE. . . . Pâte renfermant , outre les grands lia ROC cristaux de Felspalh , une multitude de petits cris- taux de Felspalh, etc. .\vta. Ce Porplijre passe au Granité ou à la Syénite. E.r. Saulieij près Pierre-écrite -. il renferme Hes cristaux de Quarz bipyramidaiix. — Altenherg et Zinnwald en Bohème. — Frauenstein en Saxe. {Sjenitporphjr , ns^xE,,. ) Cons/'d. géognost. Cette roche forme des terrains en- tiers , mais qui ne sV'tend^nt pas loin sans interruption. Ces terrains présentent ordinairement un assez grand nom- bre de petites montagnes arrondies, qni montrent souvent une certaine dépression sur leur flanc (route de Lucenay à Sauliei), en Bourgogne). On n'y voit aucune stratifica- tion, mais quelquefois des fissures qui divisent la masse en parties angulaires ou en parties prismatoïdes. Ils appartiennent principalement aux terrains cristal- lisés épizoïquesjk quelques terrains serai- cristallisés, et même à des terrains de sédiment inférieurs, postérieurs à la houille filicifère. Ils font peut-être partie des terrains d'épanchement trappéens. Ils renferment quelques minerais métalliques en filon ou amas, notamment du Mercure, du Fer oligiste sanguin {rother £isenslein) , du Manganèse. Nota. L'histoire géognostiqiie des porphyres est trop éten- due, trop compliquée, pour qu'on puisse la présenter som- mairement avec esactitude. 31. Ophite. (Porphyre vert. — Serpentin. — Grûn- porphyr.^ Pâte de Pétrosilex ampliiboleux verdâtre, envelop- pant des cristaux déterminables de Felspath ver- dâtre. Parties accessoires. Quarz, Amphibole, Agate. 1,, 0. ANTIQUE Pâte verte, coiupacte, homogène, opaque. — Cristaux de Felspath verdâtre. Ev. Dans les monuracns et meubles antiques. ROC 111 2. Ophite varié.. . . Pâte d'un vert bnm, grenue, avec des cristaux de.Felspath vert-blanchâtre, etc. Ex. Saulieu en Bourgogne. — Chevetry et Ballon de Giromagny, dans les Vosges. — Près Rubeland et dans la Bode , au Harz. — Planitz en Saxe. — Niolo en Corse. — Mont Viso en Piémont. — Vallée de Hodritz en Hongrie. Consid. géognost. L'Ophite paroît se trouver dans les mêmes circonstances géologiques que le Porphyre propre- ment dit et que l'Eurite porphyroïde. 32. VaRIOLITE > . (Amygdaloïde , J. Br. , Qass. des roch. mél. ) Pâte de Pétrosilex de diverses couleurs, renfermant des noyaux sphéroidaux de Pétrosilex, d'une cou- leur différente de celle de la pâte.^ 1 J'admets les rectifications qu'on a cru nécessaire de faire dans la nomenclature de ces roclies et que M. de Bonnard a déjà efTectuées dans l'article Roche ( ?Jouveau Dictionnaire d'histoire naturelle). J'ai donné dans le temps (Dictionnaire des sciences naturelles, Supplément au tome II, article Amygdaloïde, note), les motifs qui m'avoient dirigé dans l'application des noms de Fariolite et A' Amygdaloïde. J'ai tâché de faire voir, que ces deux noms avoient été appliqués indistinctement par Brochant, Reuss et de Saussure, etc., à des roches très- différentes. J'avois cru pouvoir appliquer le nom de Vaeioute à toutes les roches semblables à celles que les géologues françois nomment variolite du Drac , et celui d'Amygdaloïde à celles qui sont semblables à la roche que les géologues françois nomment amygdaloïde de la Durance, On n'a pas cru devoir admettre mes motifs, et je cède en nommant Spilite les roches que j'avois décrites sous le nom de Variolite et trans- portant ce dernier nom aux Amygdaloïdes. J'aurois voulu les supprimer tout-à-fait, pour éviter les méprises et les discussions qui auront encore lieu. Mais il eût fallu faire un nom nouveau, et on a tant abusé de cette faculté, qn'on en est venu au point de faire craindre de s'en servir. 2 Les Variolites , tels que nous les caractérisons, ne diffèrent des Eurites, des Porphyres et des Ophites que par leur structure. Ce sont d'ailleurs les Bjèmes principes composans ; mais la structure est si diffé- rente, les roches qui la possèdent, offrent tant de variétés, qu'on n'eût pas pu les laisser sans confusion avec les Eurites- 112 ROC Parties accessoires. Mica (rare), Quarz, Amphîfcolc, Épidote, Calcaire laminaire, etc. 1. Variolite veudatue. (Variolite, Revss, Géogn.). . . . Teinte généralement verdâtre. Et. En morceaux roulés dans la Durance , dé- partement de la Drôme. — Dans la Bruche , dépar- tement du Bas-Rhiji. — De l'ile de King, détroit de Bass. — De l'ile de Bourbon. — De Volterano en Toscane. {volom,ed. ) 2. V. GRISATRE.. . . Teiute généralement grisâtre ou blan- châtre. Ex. Vallée de Vie en Auvergne. — Ballon de Gi- romagny , dans les Vosges. — Niolo en Corse. — Vallée de l'Inn en Bavière; avec des grenats, etc. — L'Angora en Sibérie. 3. V. ROXJGEATRE Pâtc rougeâtrc ou violâtre. Ex. Du Ballon de Giromagny et de plusieurs autres lieux dans les Vosges- — Sainte-Odile, dans le Bas-Rhin. — Des environs de Fréjus. — De Corse, dans le nord-est de Tile. Consid. géognost. Les Variolites forment rarement a elles seules des terrains très - étendus. Elles sont plus sou- vent suborJonnées aux Eurites, Trappites , Porphyres, Ophites, etc ; elles ne sont jamais stratifiées. Elles appartiennent aux terrains semi-cristallisés et aux. terrains cristallisés épizoi'ques , comme le Porphyre et quelques Eurites. Elles font aussi partie de quelques terrains d'épanche- ment trappéens. Elles renferment quelques minerais dissé- minés , du Fer oxidulé? de TArgent natif ? des Pyrites, elc. 33. Argilophvre. (T/wnporphyr, jf-EBNER.) Pâte d'Argilolite, enveloppant des cristaux de Fel- spath compacte et terne ou vitreux. — Couleur grisâtre, rosâtre ou verdâtre pâle. ROC ii3 Parties accessoires. Mica, Quarz, Amphibole. 0^5. L'Argi'ophjre diffère très -peu des Tracbytes j il a une paie plus rude, plus terne , plus variée de couleurs. 11 indique une orijjine plutôt par sédiment, que par voie de cristallisation. 1. Akgilophyre porphyroïde Pâle homogène. — Cristaux de Folspatli assez nettement déterminés. £.r. De Chanteloube , près Limoges. — De la mon- tagne de rEslerel, près Fréjus; beaucoup de grains de Quarz ; c'est évidemment un Porphyre altéré. — Du Puy-Griou, dans le Cantal; la pâte est vio- làtre : les cristaux sont verdàtres ; la texture est celluleuse. — Giebichenstein , près Halle, en Saxe. — Siebenlehn et Triebischthal en Saxe. — Marien- berg en Saxe; il est verdàtre ou brunâtre. — Schem- nitz en Hongrie; il est verdàtre, dense et calcari- fère. {BruD.4^T. )— Oberstein en Talatinat. — Fierfeld , près Creutznach , en Palatinat. -" Raubschlossel près de Weinheim, duché de Bade; rougeàtre , grains de quarz et de stéatite, grains jaunâtres celluleux. — Isle d'Arran. — Coradon en Cornouailles, — Offen- bourg en Transilvanie ; il renferme des cristaux de Quarz bipyramidés. — De Barrientos près Quan- tilian, intendance de Mexico. ; pâte violâtre , cris- taux de Felspath vitreux. 2. A. TERREUX Pâte hétérogène , d'aspect terreux, tacheté ou veiné. — Cristaux disséminés peu pro- noncés. Ex. De Vidauban et de la montagne de l'Este- rel, près Fréjus; celui-ci ressemble à une roche d'agrégation et varie du rouge au vert. — Du Pas de Compain , vallée de Vie, dans le Cantal; il est rosâtre , zone de jaune ocreux. — Entre Roanne et Saint - Symphorien ; il est brun -jaune. — De Roth\-\'eil en Brisgau ; il est brun - verdàtre et renferme de PAniphigéne. — De AValkenried, au Harz. — De Chemnitz et Mohorn, en Saxe. — De Diedendorf en Palatinat, — Du Chimborazo. 46. « »i4 ROC 3. Atigilophvre globaire, Bevdant Pâle d'aspect terreux Cristaux petits , mal déterminés. — Des parties sphéroïdales, se séparant de la masse par fracture ou par altération. Ex. De Schemnitz en Hongrie ; gris ou ver- dàtre ; on le trouve aussi en Bohème et en Tyro!. — De Marienberg en Saxe; pâte gris-bleue ; sphé- roïdes mal terminés , grisâtres. — De Mohorn en Saxe ; pâte rouge ; sphéroïdes blancs. — De Fier- feld , près Creutznach , dans le Palatinal ; pâte rouge ; sphéroïdes blanchâtres. Nota. On pourroit présumer que ce sont ces parties cir- culaires, semblables à des taches qui, dans les premiers exemples, sont devenues séparables. Consid. géognost. Les Argilophyres sont souvent des Porphyres, des Eurites ou des Ophites altérés; ils en présentent donc toutes les circonstances géologiques. Ils sont quelquefois assez distinctement stratifiés (val- lée de Vie). Ils appartiennent la plupart aux terrains d''épanche- ment trachytiques , et renferment alors les mêmes miné- rais métalliques que les trachytes. 34. DoMiTE, DE Bvcn.'^ ( Tracliyie terreux, Bevd.) Pâte d'Argilolite âpre et poreuse, enveloppant des cristaux de mica. — Presque infusible. — Blan- châtre, rosâtre, grisâtre ou brunâtre. Parties accessoires. Felspath vitreux , Amphibole : quelquefois pénétré d'acide muriatique libre. 1 Cette roche diffère bien peu du trachyte et de l'argilolite, et sans l'autorité de 31. de Buch , qui est ordinairement si opposé à rétablis- sement de nouvelles roches, nous n'aurions peut-être pas conservô celle-ci; mais, dit ce célèbre géologue, en s'appuyant sur des' caractères purement minéralogiques: « la pâte du domite est terreuse au premier .< a'spect; mais, examiné au soleil, elle paroît grenue, brillanie et rem- « plie de petits cristaux vitreux et fendillés. La roche a très -peu de « cohésion, elle est même friable; cependant elle est âpre au toucher « et même un peu sonore. " ROC ii5 X. DoMiTE BLANCHATRE.. . . Pâte blanchâtre, grisâtre ou jaunâtre pâle. Et. Le Puy-de-Dôme. — Le Puy-Chopine, etc., en Auvergne. — Les îles Ponce. — Raubschlossel, prés de "Weinheim , dans la Bergstrass. ( Thonpor- phjyr, LEonnAT-D.) 2. D. GRISATRE.. . .Pâte grisâtre ou brunâtre. Ex. Le Puy-de-Dôme, à la partie Est. — Vallée duLiorant, au Cantal. Consid. géognost. Le Domite forme des terrains de peu d"'étendue , des montagnes coniques, des masses subor- données. Il ne présente aucune stratification, mais des fissures irrégulières et des cavités. Il appartient aux ter- rains d'épanchement ' trachjtiques sans exception. 35. Trachyte, H^iir 2. {Mascgua , daRio. — Nécrolite, Brocchi. ) Pâte pétrosiliceuse compacte, d'aspect terne et mat. — Fusible, enveloppant des cristaux de Felspath vitreux Texture quelquefois poreuse ^ Tou- cher âpre Couleur blanche ou grisâtre. Parties accessoires. Mica brun , Amphibole , Py- roxène, Titane sphène , Fer oligiste , Quarz (rare- ment). 1. T. GRisATRE...Couleur brune, grise ou même blanchâtre, Ex. Du Drachenfels, près Bonn , rive droite du Rhin ; la sous-variété schistoïde renferme particu- 1 Ce mot n'indique pas qu'il y ait eu épanchement par fusion, mais seulement apparition à la surface de la terre. C'est l'inconvénient des mots qui ont une signification limitée : c'est en cela que le mot plato- nique, qu'on peut définir comme on veut, seroit meilleur. 2 C'est un des Trajjp - Porphyr de "Werner- 3 La texture poreuse s'allie avec la pâte compacte, quand les pores sont ouverts dans une masse compacte. C'est le cas de beaucoup de vrais trachytes, p/>r exemple, de celui de Prentigarde au Montdor, de Monselice, etc- u6 ROC lièrement des aiguilles et même de gros prismes d'Amphibole. — Du Montdor en Auvergne ( type de l'espèce). — De Prentigarde, au Montdor. — De Bischoflingen en Brisgau. — De la grande ri- vière des Habitans, a la Guadeloupe; il renferme des grains de Pyroxèiie. — Au quartier des Trois rivières, à la Guadeloupe; il passe à la Dolérite granitoïde. — D'issingaux, près du Puy en Velay: c'est une altération d'Euritepoiphyroide ou de Leu- costine. — De Monselice, dans les monts Eugantîens. — De Manziana prèsTolfa , non loin de Civita-Vcc- chia ; gris foncé avec petites taches jaunâtres et blan- châtres , solide, pâte presque pétrosiliceuse. (C'est un des types delà Nécrolite de M. Brocchi.) 2. Trachyte rotjgeatre Couleur rougeàtre ou jau- nâtre sale. Nota. 11 semble n'être souvent qu'une altération de la variété précédente. Ex. De Monselice, dans les monts Euganéens; la pâte est rosàtre ; le Felspath passe à l'état de Kaolin. — Au Carbet , à la Martinique; il est re- marquable par des tranches de prismes hexaèdres de mica d'un brun jaunâtre métalloïde. — Près de Kbnigsberg en Hongrie; il renferme comme le pré- cédent du Mica en lames hexagonales, etc., et de l'Amphibole, (bkudmt.) — Le Pas de Compain, dans la vallée de Vie, au Cantal." Consul, géognost. Le Trachyte semble être le Granité des terrains plu ioniques. Il est presque aussi répandu sur le globe que cette roche; il forme des terrains d'une assez grande étendue, composée de plateaux à escarpemens pres- que-verticaux, et des montagnes coniques très - élevées. Il ne présente aucun indice de stratification ; il est au contraire traversé par des fissures presque verticales, » La pâte a la texture presque poreuse. Les masses indiquent par leurs rayures parallèles une sorte de stratification. C'est un exemple de position incertaine entre les trachyte*, les domites et les argilo- pliyres. ROC 117 qui divisent les masses en parties anguleuses irrégnliêres ou prismatoïdes. Il appartient auv terrains d'épanchement ' gui portent son nom. L'action du feu sans fusion est démontrée dans cette roche par un grand nombre de caractères. Les fis- sures des Trachyles, ou les espaces qui séparent les débris de celte roche, renferment quelquefois des rainerais au- rifères, argentifères, tellurifères, plombifères , etc. 36. PuMiTE^, CoRDiER. (Lave ponceuse, A. Bb., Class. des roches, j Pâte vitreuse, poreuse, fibreuse, grisâtre. — Facile- ment fusible , et souvent avec boursouflement, en verre blanc buUeux. — Des cristaux de felspath disséminés. 1. P. PORPHYROÏUE. . , .Pâte de ponce, enveloppant des cristaux de Felspath vitreux. Ex. M(5ntdor. — Pouzzole. — Au pied du Vésuve. 2. P. GKANiTOÏDE Pâte grisâtre, jaimâtre ou ro- saire , enveloppant des cristaux ou fragniens de Felspath vitreux et de Mica. Ex. LesËgroulets au Montdor. — Isles Ponce; il y en a de jaunes, de rosàtres , de grisâtres. — Val- lée de Glashutt en Hongrie; elle passe au Stigmite et renferme beaucoup de Mica. — Montagne de los Remedios, près Mexico. — La Guadeloupe , quar- tier des Trois rivières. Consid. géognost. Les Pumites forment des amas, cou- lées ou bancs irréguliers peu étendus et sonvent subor- donnés à d'autres roches. Elles ne présentent aucune stra- tification ni structure en grand , mais de nombreuses ca- vités. Elles appartiennent aux terrains pyroides -volcaniques , anciens et actuels. 1 Voyoz ce que veut dire ce mot, à l'article du Domite , sorte 34. 2 Voyez ce mot et Lave. ii8 ROC S7. Téphrine, Delamètii., Cordier. (Lavcs téphriniqucs, J. Br., Class. des roches.) Texture grenue ou même terreuse, avec des vacuoles. — Rude au toucher. — Couleur grisâtre. — Des petits cristaux de Felspath disséminés. Fusible en émail blanc piqueté de noir. Parties accessoires. Amphibole, Pyroxène, Amphi- gène. Part, accident. Quarz hyalite en nodules envelop- pés. 1. T. PAViMENTEusE. . . . Tcxturc d'apparcncc homogène. — Cristaux étrangers très -petits. Ex. Lave de Volvic. — Andernach. — De Monte nuovo près Pouzzole. — De Radicofani , limites de la Toscane et des Etats- Romains , avec nodules de Quarz hyalite. 2. T. FELSPATH 1 QUE. . . , Dcs cristaux de Felspath vitreux disséminés, dominans. Ex. Lave de Pouzzole. — Lave de l'Etna. — De Laach, près d'Andernach ; elle renferme du Péri- dot, du Titane sphène, del'Amphigène, — De Krem- nitz en Hongrie. — De l'île Saint-Christophe dans les Antilles; fond noirâtre, cristaux nombreux et très- distincts de Felspath, — De Saint-Pierre à la Marti- nique ; elle paroît contenir aussi des Amphigènes. 3. T. pyaoxÉNiQUE. , , . Des cristaux de Pyroxène dissé- minés, dominans. Ex. Lave de PEtna. — Lave du Vésuve de 1794. — De la Basse -Terre, à la Guadeloupe. — De la Martinique ; elle est gris-pâle ; les cristaux de Py- roxène sont noirs. — De la vallée du Liorant , au Cantal ; elle ressemble à la précédente , et les cris- taux noirs paroissent plutôt appartenir à l'Amphi- bole. ROC 119 4. Téphrine amphigénique Des cristaux d'Araphi- gène également disséminés. Et. Des rochers d'Aquapendente , États-Romains. — De Borghetto sur les bords du Tibre, route de Rome à Florence ; dans ces deux exemples la Té- phrine est gris-foncé, cellulaire, solide, les Am- phigènes y sont nombreux et gros comme des pois. — Laves des environs de Naples et laves du Vé- suve, notamment celle de Juin 1820; elles sont en même temps scoriacées et les Amphigènes y sont très-petits. 5. T. SCORIACÉE Plus de vide que de plein. — Tex- ture subvitreuse. — Couleur noire, grise ou rou- geâtre. Ex. La plupart des laves scoriacées ou scories vol- caniques. ■ — Celles du Puy de la Vache en Au- vergne, qui renferme des cristaux de Fer oligiste spéculaire. — De Wilhelmshohe près Cassel ; elle a une teinte bleuâtre dans quelques parties. 6. T. vARiOLiTiQUE Lcs cavités bullaires sont rem- plies ou tapissées de difi'érens minéraux. Ex. Du Vogelsberg en Vétéravie ; pâte grise hé- térogène, cavités tapissées de Chabasie. — De la Courtine près d'OIlioule en Provence ; cavités ta- pissées de W^oliastonite et de Quarz hyalite. Consid. géognost. Les Tephrines sont évidemment des laves, c^est-à-dire des roches qui ont été fondues et qui ont coulé. Elles forment des montagnes moyennes, coni- ques, sans stratification ni aucune structure déterminable. Elles appartiennent aux terrains volcaniques, anciens et actuels. Elles reaferment quelques substances métalli- ques: le Réalgar, le Fer oligiste, le Cuivre muriaté, etc.; mais toujours en petite quantité. 38. LeUCOSTINE, DELAmtTii.,CoRDir.K. Pâte de Pétrosilex pâle, grisâtre, etc., enveloppant ROC des cristaux de Felspath Fusible en émail blanc. — Texture un peu cellulaire. Parties accessoires. Mica , Pyroxène , Péridot. Nota. L'origine géognostique caractérisée par quelques cellules et les difîcreuces notables que présentent quelques variétés, sont les seuls caractères qui distinguent les Leu- coslines des Eurites. i. Leucostine COMPACTE. ( Lave pétrosiliceusc Pho- nolite.). .Grisâtre, translucide. — Structure com- pacte. — Cristaux de Felspath peu distincts. — Cassure écailleuse. — A peine quelques petites cavités dans de grandes masses. Ex. La roche Sanadoire en Auvergne. — Hohent- wiel, prèsSchaffhouse. — Schlossberg, prèsTœplitz. 2. L. scHiSToïDE Structure schistoïde. — Cristaux de Felspatli peu distincts. Ex. Montagne de la Tuilière , au Montdor en Auvergne. (Porphyre à base de Klingstein, ;/v.aa«.) 3. L. ponpHvaoÏDE. (Lave porphyroïde , J. Br.) . . . . Pâte sublameliaire et subvitreuse. — Cristaux de Felspath vitreux, très- distincts. Ex. Les laves pétrosiliceuses des monts Euga- néens , à pâte grisâtre , violàtre , etc. , avec du Mica noir et quelques cavités huileuses. — Route de Sainte-Rose à la Guadeloupe ; fond brun-ver- dàtre : des petits cristaux de Pyroxènes. — Isle Saint-Thomas, aux Antilles; à peu près comme les précédentes. — Delà montagne de Guadalupe-Pue- bla, au Mexique; des petits cristaux de Péridot: elle passe aux Eurites et aux Téphrines. 4. L. ÉCAILLEUSE, Cordier. {GrausteÙl y Werner?) ConsiJ. géognost. Ces roches forment des montagnes moyennes en cône imparfait, à sommet tronqué oblique- meut,ou à crêtes échancrées. Elles sont traversées par de ROC 12» longues et nombreuses fissures, qui les divisent en grandes tables ou en prismes irréguliers, ce qui leur donne quel- quefois une apparence de structure fissile. Elles api-aitiennent aux terrains dVpanchement Irachy- liques. F^lcs renferment dans leurs fissures et cavités quelques minéraux, du groupe des zéolitbes , mais elles ne couliennent aucune substance naétallique, S9. Stigmite. {Pcchstein et Obsidianporphyr. — Perhteinporphyr. ) Pâte de Rétinite ou d'Obsidienne , renfermant des grains ou des cristaux de Felspath. Parties accessoires. Quarz, Mica , Obsidienne perlée. Ois. La plupart des Rétinites appartiennent à cette roche; mais il n'en est pas de même des Obsidiennes , dont la masse est souvent sensiblement homogène. Il faudroit peut-être établir ici deux espèces, comme Ta déjà indiqué M. de Bonnard : Tune h base de Rétinite, et Tautre à base d'Obsidienne; la première, étant la plus commune, con- serveroit le nom de Stigmite. 1, S. PORPHYROÏDE Base de Rétinite ou d'Obsi- dienne, avec des cristaux de Felspatli seulement. Ex. Puy-Griou au Cantal; Rétinite verdâtre. — Vallée deTriebisch, prèsMcissen; pâte de Rétinite rougeàtre, brunâtre, etc. — De l'ile S. Antioco en Sardaigne ; noir, presque opaque, cassure rabo- teuse. — Grantola sur le lac Majeur; pâte de Réti- nite très-noire : les cristaux de Felspath ne devien- nent bien visibles que par leur altération. — Les monts Euganéens; pâte noire vitreuse, de nom- breux grains de Felspath. — Grande rivière des Habitans à la Guadeloupe ; pâte d'Obsidienne très- noire ; nombreux grains de Felspath. — Du Mexi- que; pâte d'Obsidienne. 2. S. PEr.LAiRE. ÇPerlstein.^ D'un gris bleuâtre, verdâtre, ou pur. — Eclat nacré. — Très-fra- 22 ROC gile. — Des grains ou noyaux sphéroïdaux vitreux ou nacrés, engagés dans la masse, comme pressés les uns contre les autres, et s'en détachant facile- ment. — Odeur argileuse. Et. Du mont Sieva dans les Euganéens ; d'un vert grisâtre pâle. — De Tockay en Hongrie ; Pâte d'un gris verdàtre ; grains noirs. — De Schemnitz en Hongrie. — De Cinepecuaro, Nouvelle-Espagne ; pâte d'un gris jaunâtre, grains grisâtres. — A la Guadeloupe, dans la montagne Saint- Robert; gri- sâtre, petits grains vitreux noirâtres; il passe à la Pumite. — Dans la rivière du Plessis; il est plus grisâtre et plus dense. 3. Stigmixe amvgdaloïde Pâte vitreuse. — Des noyaux sphéroïdaux, à texture souvent radiée, dis- sémines dans la pâte et entièrement liés avec elle. Ex. Du Quindiu , au Pérou; noyaux avellanaires gris opaques, rayonnes sur un fond noir. — De Monteglosso , près Bassano; base de Rétinite noire, presque opaque ; des grains sphéroïdaux miliaires. 4. S. BREccioLAiRE Pàtc dc Stigmitc, enveloppant des corps étrangers. Ex. De la montagne de Xicuco-Mesquitaz, in- tendance de Mexico ( bjstameste ) ; pâte brun-rouge , taches et veines noires, enveloppant des fragmens pisaires et avellanaires de roches compactes. Consid. géognost. Les Stigmites sont toujours des roches subordonnées qui se présentent en amas, en couches ou en filons. Ils ont généralement peu d'étendue. Ils font partie des terrains d'épanchement trachy- tiques et trappéens , et des terrains pyroïdes de tous les âges. Ils ne renferment que très -peu de minéraux étran- gers. ROC ^^5 2.' Ordre. ROCHES HÉTÉROGÈJNES D'AGRÉGATION. Car. Formées princij)alemeiit par voie d'agré- gation mécanique. Nota. Ce sont généralement des débris de minéraux ou de roches , réunies ensemble par adhérence de juxtaposi- tion , ou au moyen d'un ciment visible ou invisible , de ma- tière minérale qui a cristallisé dans les interstices. Cette action de dissolution et de cristallisation , combi- née avec celle d'agrégation , est quelquefois très - sensible dans certaines roches (les Mimophyres, les Arkoses, les Brè- ches, etc.). Les subdivisions analogues aux genres sont peu impor- tantes et fondées sur la grosseur des parties. 40. MiMOPHYRE. (Quelques Grauçvacke. — Roches et Poudingues porphyroides , Dqlomieu. ) Un ciment argiloïde , réunissant des grains très-dis- tincts de Felspath. Parties accessoires. Quarz en grains, Phtanite, Schiste argileux, Mica, etc. 1. M. QUAHZEux Dur, solide. — Grains de Quarz nombreux. Ex. Chàteix , près Royat , en Auvergne. — Clécy , entre Harcourt et Condé (Calvados). — Sommet du Pormenaz , dans les Alpes de Savoie. — Près les poudingues de Valorsine , en Valais. — De Baden , duché de Bade ; rougeàtre , fragmens d'Argilolite. 2. M. pÉTROsiLicEux Dur , solide. — Pâte offrant 124 ROC quelques - uns des caractères du Pétrosilex. — Cristaux de Felspath assez bien déterminés. Ex. Montrelais, départ, de la Loire inférieure. — Montjeu , près Autun. 3. MiMOPHYRE AUGiLEux Tciidre, friable Quel- ques grains de Quarz, du Mica, des fragmens de Schiste carburé, etc. — Pâte gris- verdâtre. Et. Flôhe , entre Freiberg et Chemtiitz; pâte ar- gileuse, verte : Felspath en petits cristaux roses. — Zaukerode, près Tharandt en Saxe; c'est le Thonstein rouge, à taches blanches. Consid. géognost. Le Mimophyre est en général une roche subordonnée aux terrains élastiques de Tépoque des terrains de sédimens inférieurs ou des terrains semi-cris- tallisés. Il ne se présente ni en grande masse ni sur une grande étendue ; il suit ordinairement d'assez près les Porphyres, Euriles, Granités, Protogynes , etc. Il n'offre aucune stratification; il est géologiquement une modifi- cation des Psammites, des Pséphites , des Arkoses et peut- être même du Grès rouge. Il ne contient pas de métaux, mais il présente quelque- fois des débris organiques végétaux. 41. Arrose. ^ Roche à texture grenue , essentiellement composée de gros grains de Quarz hyalin et de grains de Fel- spath ou laminaire, ou compacte ou argiloïde. Parties accessoires. Mica, Argile, Lithomarge, Kao- lin. Part, accident. Fluorite , Calcaire spathique, Bary- tine, Pyrite, Galène, Chrome oxidé , etc. 1 Vojez cette sorte dans tous ses dévcloppemens à rarlicle Psa MITE, et, pour ses positions géognostiques, la notice que j'ai pul>li snr cette roche. (Ann. des se nat., 1826,' tom. 8^ pag. ii3.) ROC 125 1. Arko<^e COMMUNE. (Psammite quarzeiix, A. Br., Class. min. des rncJies.). .... Grains tle Quarz hyalin et grains "de Felspath ; le Quarz dominant. — Couleur grisâtre. Ex, Remilly près Dijon. — Martes de Vayre en Auvergne. — Blavoz}', près le Puy , en Velay. — Waldshut, près Schaffhouse. — Carlsbad en Bo- hcint". — Hoer en Scanie, etc. 2. A. GiiAi^iTOÏDE. (Psammite granitoïde, ^. £«., Class. min. des roches.). . .Grains de Quarz; Felspath la- mellaire coloré et Mica ; le Felspath dominant. Ex. Les Écouchets , près Chàlons sur Saône. — Avalon. — Chàteix , près Royat , en Auvergne. 3. A. MiLiAiRE Grains de Quarz et de Felspath tout au plus gros comme de la graine de millet. — Argile colorée, disséminée; le Quarz dominant, à peine du Mica. Ex. Principalement dans les terrains houillers et à Chessy, près Lyon. — A Mercuer, près d'Aube- nas. — A Moschellandsberg dans le Palatinat. Consid. géognost. Les /vrlcoses commune et granitoide forment souvent des terrains indépendans d'une assez grande étendue, des collines entières j mais elles sont plus souvent placées ou dans des vallons ou sur des plateaux, ou appliquées contre des pentes de montagnes, et presque toujours immédiatement sur des Granités ou des roches analogues par leur composition ou par l'époque de leur formation. Elles présentent quelquefois une stratification distincte à assises puissantes et horizontales; quelquefois aussi, 'mais c'est plus rare, elles n'en offrent aucune. Les deux premières variétés appartiennent aux. terrains élastiques , depuis les semi-cristallisés jusqu'aux terrains de sédimens inférieurs 5 elles renferment des débris orga- niques, végétaux et animaux, de ces époques, et des mé- taux en amas plus ou moins volumineux, notamment du 126 ROC Plomb, du Cuivre, du Mercure et du Zinc; mais on n'y rencontre ni filons, ni lits réguliers. Vyirkosc miliaire paroît restreinte à la formation houil- lière des terrains de sédimens inférieurs. Elle en présente toutes les circonstances géologiques. 42. PsAMMiTE. (Grès micacé; Grès des houillères; la plupart dcs Grauwacke. ) Roche grenue, composée essentiellement de sable quarzeux distinct et de Mica, assez également mêlés et réunis par une petite quantité d'Argile. Parties accessoires. Felspath en petits grains, Fer ocreux en grains, Collyrite , Pyrites. 1. P. COMMUN. (Grès des houillères. — Grès micacé.).. . Pâte sablonneuse grisâtre , renfermant de nom- breuses paillettes de Mica et quelques grains ar- gileux et ocreux. Ex. La plupart des roches dites grès houiller. — Issoire en Auvergne, —r Le Muy , près Fréjus. — • Langenberg, près Walkenried , au Harz. 2. P. ROtJGEATRE. (La plupart dcS Grès rOUgCS , quelques Grès bigarrés.) Pâte sablonneuse rougeâtre, bru- nâtre OU jaunâtre, avec peu de IVIica et à peine du Felspath. Ex. Soultz, bord oriental des Vosges. — Neuville, au sud de Coutances. — Weinheim , prés Bade. — Regenstein , au Harz. ■ — La roche dite pierre à dresser, de la Belgique. — Les hauteurs des envi- rons de Saarbriick. — Les bords des lacs de Salzi- ger, et Susersée , près Halle, en Saxe. — Rheinfel- dcn, grand -duché de Bade. — Les roches dites grès rouges , employées dans les constructions de Mayence. — Raufinger-Wald , près Cassel. 3. P. scHiSTOÏDE. (^Queiquei Grauwackenschiefer des géoiopiei ROC 127 aiiemards.). . . Pâtc argilo-sableiisG , noirâtre, renfer- mant plus ou moins de Mica. — Sable distinct. E.r. Langeac , départ, de la Haute -Loire. — Por- menaz en Savoie. — Harleawege , etc., près Claus- thal , et au Rammelsberg, iui Harz. — Braibant , près Namur. — La plupart des pierres à faux. PsAMMiTE SABLONNEUX Lc Quarz à l'état sableux dominant, du Mica plus rare. Nota. II passe au Grès micacé. £x. Athis , près Feuguerolle , départ, du Calvados. — Environs de Valognes , renfermant beaucoup d'empreintes de coquilles. — Poullaouen. — Aben- theucr sur le Hundsruck , avec des coquilles, etc. Consid. géognost. Les Psammites ont des positions géo- gnostiques différentes suivant les variétés. Ce sont en gé- néral des roches straliCées, s'offrant sur une grande éten- due de pays, formant à elles seules des montagnes assez considérables, mais généralement de peu d'élévation. Les Psammites communs et schistoïdes appartiennent aux terrains semi-cristallisés et aux terrains de sédimens in- férieurs. Dans le premier cas ils renferment des amas, des veines et des filons métallifères. La roche du filon est ordinairement du Calcaire spathique, et les métaux sont du Plomb, de l'Argent rouge, du Cuivre pyrileux, etc. Dans le second cas ils accompagnent en couche subor- donnée les terrains houillers, et renferment du Fer carbo- nate lithoïde et les débris organiques végétaux qui appar- tiennent à ce terrain. Les Psammites sablonneux font partie des terrains semi- cristallisés 5 ils ne renferment point ordinairement de substances métalliques , mais des débris organiques ani- maux de la famille des Encrines et des Térébratules. Enfin, les Psammites rougeâtres se trouvent dans les terrains de sédimens inférieurs, et font partie, s'ils ne les composent pas entièrement , des formations que l'on nomme du Grès rouge et du Grès bigarré, lis sont voisins du dépôt principal de Selmarin rupestre, qui se trouve ordinaire- 128 ROC ment entre les deux terrains qui renferment des Psammites rougeâtres. Ces Psammites contiennent quelques débris organiques d'animaux mollusques, mais point d'autres mé- taux que du Fer oligiste ocreux, ou sanguine. 43. Macigno. 1 Roche à texture grenue, essentiellement composée de petits grains de Quarz sableux distincts, mêlés avec du Calcaire, et renfermant comme minéraux accessoires du Mica, de l'Argile, etc. — Struc- ture massive ou scliistoïde en grand. — Couleur grisâtre. 1. M, SOLIDE Texture grenue, solide, rude au tou- cher. — Mica également disséminé. Ex. Apennins de Florence, principalement près Fiezole. — PieLra Serena et Pietra Bigia de Doccia , près Florence. — Fiumalbo , dans le Modénois. — Bord occidental du lac de Zurich. 2. M. scHiSTOÏDE Texture grenue. — Structure un peu fissile, à feuillets épais, etc. jEx. Mêmes lieux, et le Moserberg, dans TOber- land , en Suisse. 3. M. MOLASSE.. .Texture grenue, lâche, sableuse, mêlée d'un peu d'Argile , toujours du Mica ; presque friable. Ex. Environs de Genève, de Lausanne, et près d'Avignon. — Près de Vienne en Autriche. 4. M. COMPACTE.. . . Texture compacte, quelquefois un peu lamellaire, la partie calcaire dominant; partie sableuse à peine distincte; Mica disséminé, rare. Ex. San-Remo, près Gènes. — Monte Rifaldi, près Florence; c'est la pietra forte. — Horklef en 1 Vovez ce mot. ROC 129 Hongrie. — La plupart des Grauwac\es calcaires du Harz, etc. Consid. géognost. Les Macignos forment souvent des terrains indépendans très-régulièrement stratifiés; ils s'élè- vent même en collines de moyenne grandeur. Les Yariétés appartiennent à des terrains très- différens. Les Macignos solide, scliistoïde et compacte, se rencontrent presque tous et presque uniquement dans les terrains de sédiment inférieurs et peut-être même dans quelques parties des ter- rains semi- cristallisés. Ils renferment des bancs de Cal- caire compacte , sont traversés de nombreuses veines de Calcaire spathique: mais ils ne contiennent généralement ni métaux , ni débris organiques. Les Macignos Molasses sont tous situés dans les terrains de sédiment supérieurs , principalement dans leurs assises moyennes. Ils renferment les débris organiques végétaux I et animaux , et les Lignites qui appartiennent en général à ces terrains. 44. Glauconie. Roche à texture grenue, composée essentiellement de Calcaire non cristallisé et de grains verts. — Tex- ture quelquefois presque compacte, mais plus sou- vent friable et même à l'état sableux. Parties accessoires. Quarz sableux. Fer ocreux , Mica,; le premier est quelquefois dominant. 1. G. COMPACTE Texture compacte à base calcaire. — Grains verts disséminés. — Couleur brune ou noirâtre. Ex. Les montagnes de Sales, dans la chaîne du Buet ; particulièrement la montagne de Fis. 2. G. CTVAYRusE'.. . . Tcxturc lâchc, à base de Calcaire Craie. — Grains verts et beaucoup de sable. I Désignée pcniaot losig- temps sous le nom impropre de Craie chloriice Il indiquoit faussement que les grains verts étoie'nt de la Chlorite : ce qui est inexact. 46. q 35o ROC Er. Les assises inférieures de presque tous les ter- rains de Craie d'Angleterre, de la Normandie, des départemens du Nord , etc. 3. Glauconte grossière. . . . Texture lâche , à base de Cal- caire grossier. — Grains verts et beaucoup de sable quarzeux. Ex. Les asssises inférieures du calcaire de sédi- ment supérieur désigné par le nom minéralogique de Calcaire grossier, dans presque toute l'Europe. — Probablement aussi la roche verte à Nummulite qui recouvre une partie des hautes montagnes cal- caires dans les Alpes de Claris, etc. 4. G. SABLEUSE. (^Greensand àes géologues angiois.) . .Texture lâche , même friable. — Base de sable quarzeux. — Des grains verts, quelquefois très-peu de Calcaire. Ex. Les assises inférieures du terrain de sédiment supérieur et du terrain de craie , dans toute l'Eu- rope, notamment en Angleterre et en Normandie. — - La Glauconie sableuse du Calcaire grossier ne diffère souvent de la Glauconie sableuse de la Craie que par les débris organiques qu'elle renferme. Nota. On voit que ce mélange de grains verts, de sable et de Calcaire est répandu d'une manière assez uniforme et assez abondante dans des lieux très-nombreux et très-éloignés les uns des autres, et qu'il devoit être caractérisé par une définition particulière, rendue par un nom univoque. Les exemples de terrains, donnés à chaque variété, éta» blissent la position géognostique de cette roche, qui est tou- jours subordonnée. 45. Pépérine. (P tab. 262 , fig. 4. Petit arbrisseau qui s'élève a peine à la hau- teur de huit à dix pouces, dont les tiges sont courtes, droites, glabres, divisées vers leur partie supérieure en branches épar- ses , touffues, chargées à leur sommet de rameaux courts, quelquefois prolifères. Les feuilles sont nombreuses, éparses, sessiles , fort petites, courtes, étroites, linéaires, subulées, i5o ROE munies à leurs bords de cils blanchâtres. Les fleurs sont soli- taires, sessiles, terminales, enveloppées à leur base de plu- sieurs feuilles plus grandes que les autres, mais de même forme. Leur calice est glabre, cà cinq grandes divisions lancéolées, mucronées, dentées à leurs bords; chaque dent terminée par une pointe roide, sétacée , presque épineuse. La corolle est d'un pourpre violet; le tube épais, plus court que le calice; le limbe partagé en cinq divisions ovales, un peu arrondies, terminées par une petite pointe obtuse. Le style est velu, de couleur purpurine vers le sommet; la capsule presque cylin- drique, couronnée par les divisions du calice; elle renferme de petites semences rudes, anguleuses. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance, dans l'Afrique, la Barbarie. RoËLLE FILIFORME : RoeilaJiUformis , Lamk., lU. gen., t. i25, f)g. 2 ; Poir. , Encycl. ; Roella squarrosa , Berg. , PL cap. , 42 , non Linn. Suppl. Cette plante a des tiges ligneuses, chargées de rameaux glabres, diffus, cylindriques, redressés, presque fili- formes, longs d'environ un pied, à l'extrémité desquels nais- sent d'autres petits rameaux fascicules. Les feuilles sont éparses, petites, sessiles, très- nombreuses , glabres, ovales, aiguës, longues d'une ou deux lignes, un peu courantes à leur base, où elles sont en même temps munies de quelques poils courts et roides ; les feuilles florales plus grandes, mais de même forme. Les fleurs sont sessiles, solitaires, terminales; leur ca- lice est turbiné à cinq divisions égales, ouvertes, lancéolées, ciliées à leurs bords, aiguës, persistantes. La corolle est en entonnoir; le tube plus court que le calice; le limbe à cinq divisions étalées ; les filamens sont ovales, élargis, un peu ciliés à leur base , terminés par un petit filet sétacé qui supporte des anthères cylindriques. L'ovaire est court, cylindrique; le style de la longueur des étamines; le stigmate à peine bifide; la capsule glabre, couronnée par les dents du calice, un peu purpurines. Cette plante croit au cap de Bonne-Espé- rance. RoËLLE RÉTICULÉE : Roella reticulata, Lamk., IlL gen., 2, pag. 66; Poir., Encycl.; Petiv., Mus., 21 , tab. 167. Nous n'a- vons de cette plante qu'une figure médiocre publiée par Pé- tiver, qui la place parmi les campanules, ce qui prouve que ses fleurs, quoique omises dans la figure, ne s'éloignent pas de ROE i5i celles des roella. Ses tiges sont chargées de feuilles si nom- breuses, qu'elles les recouvrent en entier; elles sont roides , courtes, éparses, sessiles , fortement ciliées à leurs bords, et terminées à leur sommet par une longue pointe très-aiguë, réfléchie en dehors. Cette plante croît au cap de Bonne-Espé- rance. RoËLLE COURANTE : Roclla decuvrens , L'Hérit. , Sert. Angl. , pag. 4, tab. 6 ; Andr., Bot. repos., tab. 238. Plante herbacée, dont les tiges sont chargées de rameaux nombreux, droits, diffus, garnis de feuilles éparses, sessiles, glabres, très-entières, ciliées à leurs bords , un peu rétrécies et courantes à leur base sur les rameaux, un peu réfléchies. Les fleurs sont solitaires, situées à l'extrémité des rameaux, légèrement pédonculées; leur calice est campanule, divisé à son orifice en cinq décou- pures ovales, obtuses; la corolle petite, le tube court, un peu renflé; le limbe à cinq divisions lancéolées, aiguës; les éta- mines sont dilatées et ciliées à leur base; les capsules ovales. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. RoËLLE pédonculée; Roclla pcdunculata , Berg. , PL cap., pag. 42, n.° 2. Cette espèce très-rapprochée, sous beaucoup de rap- ports, du roella ciliata, en diffère par son port et par plusieurs autres caractères. Ses tiges sont plus élevées, divisées en ra- meaux cylindriques, pubescens, garnis de feuilles nombreu- ses , éparses, sessiles, glabres à leurs deux faces, linéaires, très- étroites, munies vers leur base de cils courts, presque épineux. Les fleurs sont terminales, presque solitaires, quel- quefois au nombre de deux, à Fextrémité de longs rameaux presque nus, quelquefois garnis seulement de deux ou trois petites feuilles. Chaque fleur est pédicellée, accompagnée de bractées linéaires, aiguës, subulées et ciliées; le calice est par- tagé en cinq découpures lancéolées, aiguës, ciliées; l'ovaire cylindrique, beaucoup plus long que le calice; les capsules très-longues. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. RoËLLE mousse: Roella muscosa, Lima., Suppl. , il\3 ; Thunb. , Prodr., 38. Plante herbacée , extrêmement petite , ce qui , joint à ses feuilles courtes, lui donne l'apparence d'une mousse. Ses tiges sont divisées en rameaux diffus, garnis de feuilles pe- tites, ovales, glabres, légèrement dentées à leurs bords, ré- fléchies en dehors et presque imbriquées. Les fleurs sont termi- i52 ROE nales et solitaires. Cette plante croît au cap de Bonne-Espé- rance. (PoiR.) RŒMA GORITA. (Conchjl.) Les Malais donnent ce nom à l'argonaute papyracé. (Desm.) RŒMBADOE. {Bot.) Nom brame du /eus racemosa , cité par Rhéede. (J.) RŒMERIA. (Bot.) Genre établi par M. Raddi pour placer plusieurs espèces de jungermannia; il k- caractéiise de la ma- nière suivante : Calice ascendant, charnu , un peu tronqué k l'extrémité et légèrement atténué à sa base adhérente à la face inférieure de la fronde; corolle nulle; capsule oblongue, s'ouvrant en quatre valves égales, dont les extrémités portent intérieurement les élatères ou filamens élastiques , sur les- quels sont situées plusieurs séminules; des corpuscules char- nus (anthères? Raddi) de forme variable, distincte, et épars à la surface supérieure de la fronde. Ce genre est dédié par Raddi a Rœmer, botaniste célèbre, professeur à Zurich , que les sciences ont perdu depuis peu d'années. Il contient trois espèces. 1.° Le RœmeriamuUifida, Raddi,. /«ng. Etrusc. ,tnh.j , ûg. l^ ; Jungermannia multifida, Linn. ; Dill. , Musc. , tab. 74 , fig. /(S. Sa fronde est plane, membraneuse, un peu charnue, rampante, très-découpée, deux fois ailée, sans nervures médianes. Cette espèce se rencontre partout dans les bois humides, sur les terres nues et le plus souvent argileuses. 2.° Le Rameria palmata : Raddi, Jung. Etrusc, pag. 36; Jungermannia palmata, Hedw. , Theor. , tab. 20, fig. 5 — 7, et tab. 2 1 , fig. 1 - 5 ; Schmied. , Icon. , tab. 5 5 , fig. 16 et 17. Sa fronde est membraneuse, rampante, sans nervures, digitée et comme palmée, ayant ses extrémités ascendantes; les ca- lices sont tubercules et peu anguleux. 3." Le Rcemeria pinguis , Raddi, décrit à l'article Junger- mannia, sous le n.° 4. (Lem.) RŒMERIA. (Bot.) Mœnch donne ce nom à Vamarantlius polygonoides , dont il fait un genre distinct par un calice femelle à cinq divisions , et un calice mâle à trois divisions et trois étamines. Ce genre n'a pas été adopté. 11 existe en- core un autre rameria de Thunberg , qui paroît devoir être réuni au genre Cassine dans la famille des rhamnées, ou. IlOE »5S selon M. R. Brown , au mrrsine dans les ardisiacécs. Vu troi- sième rcemeria , de M. Medicus, adopté par M. De Candolle, est le plaucium violaceum , chelidonium hyhridum de Linna'us , différent du glaucium par sa silique , qui, au lieu de se par- tager constamment en deux valves, se divise en deux, trois ou quaire. M. Sleudel, dans son Nomenclator , cite un qua- trième rcaneria, de M. Zéa , qui3 Ton ne coiinoit point. V^oyez Rœ.meria ci -dessus. (J.) ROER-DRUN. (Ornith.) Nom suédois du butor, ardea stel- laris , Linn. (Ch. D.) RŒSLINIA. ( Bot. ) Mœnch a séparé du clnronia, sous ce nom, le chironia baccifcra^ à cause de sa capsule un peu char- nue. Necker nomme roslinia des espèces de justicia, qu'il dit être munies de quatre étamines, et qui ne nous sont pas con- nues. ( J. ) RŒSTELIA. (Bot.) Genre de la famille des champignons, établi par Rebentisch, qu'il a dédié à M. Rœstel , phamnicien à Landsberg ; il le caractère ainsi : Epiphylle ; péridium composé de filamens parallèles, unis à leur extrémité, sortant d'une base : poussière farineuse. Link avoit admis ce genre dans sa première classification des champignons ( Berl. Magaz. , i8i5 ) , et lui assignoit pour caractère celui-ci : Conceptacles subglobuleux , contenus dans un péridium qui se décompose en petits tubes ou filets. Rebentisch prévient qu'il place dans ce genre Vœcidium canceUatum , Fers., décrit et figuré dans ce Dictionnaire, tom. I.*'', Suppl., et n° 3y de l'atlas; il en donne la figure dans son Flor. IScom., p. 5 5o , pi. 2 , fig. 9 , et ? 9>i y ■> ^' Link pensoit qu'on devoit y joindre les œcidium cornutum et oxya- canthœ ; mais, dans sa Cryptogamie, faisant suite au Species plantarum de Willdenow , le rastelia est réuni , ainsi que Vœci- dium, à son genre Cœoma , dont il sera parlé à l'article Uredo. Vœcidium canceUatum, Vers. , est son cœoma rcestelites. pries le place dans son genre /Ecidium , qui répond au cœoma. de Link. Enfin , les rcestelia ariœ, Rœhl. , crategi lorminalis et sorbi d'Opiz, sont aussi des œcidium; mais un auteur qui n'est pas cité , Sowerby , a donné, dans son English fungl , pi. 409 et ' 410, de bonnes figures de Vœcidium cancellatuw , qu'il pro- pose d'appeler cancellaria pjri, en en faisant ainsi un genre i54 RŒ à part. Il a représenté des feuilles de poirier, recouvertes des taches jaunes d'or, que forme ce champignon ; ces taches, vues à la loupe , sont couvertes de tubercules coniques , dont le sommet donne issue à urje poussière de même couleur ou brunâtre. Cette poussière se trouvoit contenue dans un péri- dium intérieur brun, turbiné, formé de fils longitudinaux, parallèles. Ces fils s'arrondissent vers le haut, pviis forment, par leur réunion plus serrée, un petit cône terminal. Ce cône est la partie qui se détache ou se déchire la première, de sorte à ressembler à une coiffe filamenteuse. La poussière inté- rieure est entremêlée de petits filets également longitudinaux. La même tache offre de trois à quinze tubercules. ( Lem. ) ROEÏHEL- WEIH. (Omith.) C'est le nom allemand de la cresserelle , falco tinnunculus , Linn. ( Ch. D. ) RŒY. (Bot.) Nom brame de Vasclepas gigantea, cité par Rhéede. (J.) ROGAA. {Ichthjol.) Nom spécifique d'un bodian : il est d'origine arabe. Vo3ez Bodian. (H. C.) ROGAD. {IchLhjol.) Voyez Ragède. (H. C.) ROGGA. {Bot.) On trouve dans Pline le seigle sous ce nom, au rapport de Dodoëns. (J. ) ROGIS. (Ornilh.) Suivant Gesner et Aldrovande, ce nom est donné, en Allemagne, à la femelle du harle commun, mergus merganser, Linn. (Ch. D.) ROGL^, NtETASI. (Bot.) Ces deux noms arabes sont cités par Forskal pour son IWios-permum digyniim. (J.) ROGNE. (Bot.) Un des noms vulgaires de la Cuscute. (L. D.) ROGNON DES ARBRES. (Bot.) Le sphœria concentrica , Boit. , Pries, etc. , se fait remarquer par ses lobes ou couches réniformes qui rappellent les reins du bœuf, ainsi que le fait remarquer Michéli , Cen., pag. 267 , pi. 64, fig. i: il croît sur beaucoup d'arbres diflerens, c'est ce qui a engagé Paulet à lui donner le nom de rognon des arbres. C'est le valsa tube- Tosa, Scop.; le [ycoperdon atrum, SchœfT. , pi. 529 ; et, en effet, il est noir et comme brûlé. (Lem.) ROGNON ARGENTÉ. {Infus.) Joblot, dans ses Observa- tions microscopiques, donne ce nom à un animalcule mi- croscopique du genre Kolpode, le K. rein. (DeB.) ROH ï55 ROGNON DE COQ. (Bot.) Nom d'une variété de haricot. (L.D.) ROGUE. (Ichth^oL) Voyez l'article Resure. (Desm.) ROHALÎ. {Ichlhyol.) Un des noms donnés par Rondelet à. YaX^^ktJiiç des anciens Grecs, que nous avons décrit sous le nom de Labre canude dans ce Dictionnaire, tome XXV, page 5o. (H. C.) ROHMERIA. {Bot.) Voyez Mirsine. (Poir.) ROHR-AMMER. {Ornith.) L'ortolan ou bruant de roseaux, emberiza schœniclus , Linn., porte, en allemand, ce nom et celui de Rohr- Spatziein. (Ch. D.) ROHR-DOMMEL. {Ornith.) Nom allemand du butor, ardea stellaris, Linn. ( Ch. D. ) ROHR-HUHN. {Ornith.) C'est la poule d'eau ou gallinule en Allemagne. (Desm.) ROHRIA. {Bot.) Ce nom a été donné à deux genres diffé- rens. Schreber et WiUdenow l'ont substitué sans besoin à celui de Tapura, un des genres d'Aublet. Thunberg l'a em- ployé pour désigner un genre de composées, de Vaillant , qui est notre agriphjllum , Vapuleia de Gœrtner , berckheja de Schreber et Willdenow , hostea de Houttuyn. Cette multipli- cité de noms prouve que le genre est bon et que les divers au- teurs se sont crus les premiers en date pour sa publication. Aucun de ces noms n'est jusqu'à présent adopté définitive- ment par tous. (J.) ROHWAND. {Min.) En supposant que la traduction de Tarticle qui concerne ce minéral, dans le journal allemand, intitulé Jahrbuch der Litteratur, soit exacte, voilà la descrip- tion qu'on en donne d'après M. Mohs, et l'ordre dans lequel on la présente. Cette substance se trouve principalement en Styrie, dans TErzberg , district de Bruck; les mineurs la nomment Roh- wand. Dans la Nomenclature systématique de Mohs elle porte celui de lalk-haloïde -paratome. Sa pesanteur spécifique n'est que de 5. Elle n'a pas la même dureté que le calcaire rhomboïdal (on ne dit pas si la différence est en plus ou en moins). L'angle du rhomboïde fondamental est de 106 12'. Son éclat est vitreux et se rapproche du perlé : sa couleur est le blanc , avec différentes teintes de gris et de brun. i56 ROI Voilà tout ce qui en est dit dans le Bulletin des sciences naturelles par M. de Férussac , 1826, Novembre, p.'ig. 3^0. S'il n'y en a pas davantage dans Tarticle original , il faut con- venir qu'il est impossible de prendre aucune idée de ce mi- néral d'après de tels caractères. 11 est vrai qu'on le compare avec ]e Braciijtjpe-iparachros -harjte , qui est le fer carbonate, et avec le Braunenspath , qui est du calcaire ferrifère, ce qui fait soupçonner que ce minéral pourroit bien être une es- pèce de carbonate de fer. Mais ne vaudi'oit-il pas mieux attendre qu'on ait acquis une connoissance plus entière de ce minéral, qu'on ait su par l'analyse chimique ce que c'est, que de se presser de l'inscrire dans les catalogues de la science minéralogique , uniquement parce qu'on a trouvé quelques différences entre les angles, la pesanteur et la du- reté de ce minéral et des minéraux connus. Nous supposons toujours que la traduction est bien faite et que l'extrait est complet; car, s'il en est autrement, ces observations s'adressent au rédacteur de l'article. (B.) ROI. (Bot.) Voyez Pteris comestible , n.° 1 4 , à l'article Pteris , tom. XLIV , p. 17. (Lem.) ROI. [Ornitli.) Ce nom est donné par d'Azara , dans son Histoire naturelle des oiseaux du Paraguay , à un bec-fin qui fait parlie de la famille des tachuris , n.° 161 , et qu'il com- pare au figuier à. tête rouge de Gueneau de Montbeillard. (Ch. D.) ROI [Le]. {Entom.) On a donné ce nom vulgaire au pa- pillon grand-nacré de G eofifroy , papif 10 aglaja, n.° 85, du genre Argynnis de Fabrioius. (G. D.) ROI ou REINE DES ABEILLES. (Entom.) On nomme ainsi vulgairement, dans les campagnes, les femelles fécondes ou la femelle unique d'une ruche. Voyez Abeille a miel. (C. D.) ROI BÉDELET. (Ornith.) Ce nom et ceux de roi bertau^ roi bertrand, roi bretaud , roi bêry , roi bouti , roi de froidure , sont des dénominations vulgaires et locales du troglodyte, motacilla troglodytes, Linn., comme roi tre^aud crête désigne le roitelet, motacilla regulus, Linn., dans plusieurs cantons du département des Deux Sèvres. (Ch. D.) ROI DES CAILLES. (Ornith.) Cette dénomination, par la- quelle on désigne assez généralement le râle de genêts, rallus ROI ^57 erex, Linn. , est donnée , suivant Buffon , à Malte, au torcol, yunx torqiiilla , Linn. (Ch. D.) ROI DES CHEVROTAINS. {Mamm.) Une petite espèce d'anlilope africaine a été ainsi nommée. (Desm.) ROI DES CORBEAUX. ( Ornith.) Cette dénomination a été faussement appliquée par Tournefort à un oiseau d'Arménie, dont le dessin, conservé au Muséum d'histoire naturelle de Paris, annonce plutôt un paon ou un faisan, et porte l'ins- cription latine avis persica, pavoni congener. (Ch. D.) ROI DES COUROUMOUS. (Ornith.) L'oiseau ainsi nommé à Cayenne, et que les Guaranis appellent iriburubicha , est le roi des vautours, Buff., vultur papa , Linn., zopilote, Vieill. (Ch.D.) ROI DES FLEURS. (Bot.) Les Chinois donnent ce nom à la pivoine moutan. ( L. D. ) ROI DES FOURMILIERS. (Ornith.) Cet oiseau , qui est le turdus grallaria, Linn., le tiirdus rex , Gmel. , est la grallarie , grallariafusca de M. Vieillot. (Ch. D.) ROI DES GOBE-MOUCHES. (Ornith.) L'oiseau connu sous ce nom, todus regius, Lath., est le platyrhynque couronné, platjrhynchus regius , Vieill. (Ch.D.) ROI DE GUINÉE. (Ornith.) L'oiseau royal ou grue cou- ronnée , ardea pavonina, Linn. , est aussi désigné par ce nom. (Ch. d.) ROI DES HARENGS. (Ichthjol.) Voyez Régalec. (H. C.) ROI DES HARENGS DU NORD ou CHIMERE ARC- TIQUE. (Ichthyol.) Voyez Chimère. (H. C.) ROI DES HARENGS DU SUD ou CHIMÈRE ANTARC- TIQUE. (Jchthyol.) Voyez Callorhynque. (H. C.) ROI DES MANUCODIATES. (Ornith.) Cette dénomination et celle de roi des oiseaux de paradis, sont données au manu- code, paradisea regia, Linn. ( Ch. D.) ROI DE LA MER. (Mamm.) Ce nom vulgaire a quelque- fois été attribué au dauphin. (Desm.) ROI DES MULETS. [IchthyoL) Voyez Roi des rougets et Surmulet. (H. C. ) ROI DES OISEAUX. (Ornith.) Le grand aigle ou aigle Toyal, falco chrysaetos, Linn., est ainsi désigné pa# Belon. (Ch.D.) i58 ROI ROI DES OISEAUX DE PARADIS. {Ornith.) Voyez Roi DES MANUCOPIATES. (DeS.M.) ROI DES PAPILLONS. (Entom.) Voyez l'article Ror cî- dessus. (Desm.) ROI PATAN. (Ornith.) Un des noms vulgaires du rouge- gorge, molacilla ruhecula , Linn. ( Ch. D.) ROI DES POISSONS. {IchthjoL) Voyez Carpe et Reine des CARPES. (H. C. ) ROI DES ROUGETS. {IchthjoL.) Voyez Apogon. (H. C.) ROI DES SAUMONS. [IchthjoL) Voyez Truite. (H. C.) ROI DES SERPENS. [Erpét.) Voyez Reine des serpens et Boa. (H. C. ) ROI DES SINGES. {Mamm.) Les singes américains, du genre des Alouates , ont été ainsi désignés par quelques au- teurs. (Desm.) ROI DU SUD. (Conchjl.) On a donné quelquefois ce nom à une belle variété du conus cedo-nulli. (De B. ) ROI DES VAUTOURS ou DES ZOPILOTES. (Ornith.) C'est le vultiir papa, Linn., zopilote papa, Vieill. (Ch.D.) ROL\. (Bot.) Ce genre de Scopoli doit être rapporté au wietcnia de Linnaeus. (J.) ROITELET. (OmiYli.) Avant MM. Cuvier et Vieillot, qui ont simultanément formé un genre du Roitelet, cet oiseau, ainsi que le troglodyte, le pouillot et leurs congénères, faisoient partie des grands genres Molacilla de Linné et Sjlvia de La- tham. M.Tcmminck, dont le Manuel d'ornithologie, 2." édi- tion , est d'une date postérieure , a même laissé les oiseaux en question dans le genre Bec-fins , et s'est borné à séparer, sans en former des sections proprement dites, les roitelets et les troglodytes, compris sous la dénomination latine sjl^'ia. M. Cuvier a associé les pouillo ts et les figuiers aux roitelets, et, appliquant à ces oiseaux réunis le nom générique régulas, il leur a donné pour caractères communs: Un bec grêle , par- faitement en cône , très-aigu , dont les côtés , lorsqu'on les ref^arde d'en haut, paroissent un peu concaves. Les troglo- dytes, troglodytes, ne différent, selon le même auteur, des roitelets ou figuiers que par un bec encore un peu plus grêle et légèrement arqué. M. Vieillot a assigné pour caractères aux roitelets : Un bec ROI iSg très-grêle, court, droit, un peu comprimé; la mandibule su- périeure un peu entaillée vers le bout; les narines couvertes par deux petites plumes décomposées, dirigées en avant; la langue cartilagineuse, terminée par de très-petites soies ; les ailes à penne bâtarde très-courte. Ce naturaliste, n'ayant pu saisir chez les autres la concavité des côtés du bec, n'a point fait de division particulière des figuiers, et les a laissés parmi les fauvettes. Il a toutefois remarqué que plusieurs figuiers différoient de nos fauvettes et pouillots en ce qu'ils n'avoient point l'aile munie d'une penne bâtarde; mais, comme on ne pourroit appliquer généralement cette différence qu'après avoir fait une véri/ication individuelle et presque impossible, il n'a pas poussé plus loin cette observation. Celle que Buffon avoit faite relativement aux figuiers seuls, et qui auroit été fort importante si elle avoit eu lieu plus constamment, a, d'une autre part, été reconnue sujette à plusieurs exceptions; et déjà il ne seroit plus exact de dire que la queue des figuiers de l'ancien continent est toujours étagée, tandis que celle des figuiers d'Amérique seroit échan- crée à l'extrémité et comme fourchue. Cependant, et quoique les caractères sur lesquels ce grand naturaliste a fondé le genre Figuier , diffèrent peu de ceux qu'on vient d'indiquer d'après MM. Vieillot et Cuvier, on ne croit pas inutile de les rapporter ici à cause des remarques accessoires qui les accom- pagnent. Ces oiseaux, dit Buffon , ont le bec droit, délié et très-pointu , avec deux petites échancrures vers l'extrémité de la mandibule supérieure , comme on en observe dans le bec des tangaras, qui, d'ailleurs , est beaucoup plus épais et plus raccourci; l'ouverture des narines étant découverte chez les figuiers, cette circonstance les distingue des mésanges, comme celle de l'ongle du doigt postérieur arqué les sépare des alouettes. Roitelet ordinaire : Regulus cristatus , Vieill.; Motacilla ré- gulas, Linn.; Syl^ia regulus , Lath. Cet oiseau, qui se nomme aussi vulgairement poul ou souci et roitelet huppé , est figuré dans Buffon, pi. 65 i , n." 3; dans Lewin , tom. 4, pi. 116; dans Donovan , tom. 1 , pi. 4 , et dans George Graves, pi. 25. Lewin a aussi figuré ses œufs, pi. i;C, n." 4. La description de ces oiseaux se trouve dans ce Dictionnaire, au mot Beç- i6o ROI FrNs, tom. TV , pag. 269; elle y est suivie de celle du roitelet mésange, figuré dans la 708." planche enluminée de BufTon , sous le n." 2, et sur lequel M. Vieillot a établi son genre Ty- ranneau. ( Voyez ce mot.) Mais on n'y fait pas mention du roitelet à triple bandeau, que M. Temminck n'a décrit que dans la seconde édition de son Manuel d'ornithologie. Roitelet a triple bandeau ; Sjlvia ignicapilla, Brehm. M. Tem- minck annonce que c'est M. Brehm, Saxon, qui le premier a donné des notices exactes sur cette espèce, considérée avant lui comme une simple variété du roitelet ordinaire, et il in- dique, parmi les figures, la planche enluminée de Buffon , 65i , n.°3; la 47.* de Naumann, n." 109; la planche 106 des Oiseaux de l'Amérique septentrionale de M. Vieillot, I.e na- turaliste hollandois décrit cette espèce comme reconnoissable surtout en ce qu'elle a sur les joues trois bandes longitudinales, dont deux blanches et une noire, que la huppe du mâle est d'un orangé très-vif, et que son bec, comprimé, est assez ro- buste à sa base; tandis que les joues du roitelet ordinaire sont d'un cendré pur, sans aucun indice de bandes blanches; que la huppe du mâle est d'un jaune moins vif, et que son bec , en alêne , est très-foible. 11 observe, en outre , que le roitelet à triple bandeau, rare en Allemagne, est plus commun en France et dans les provinces belgiques; que c'est lui que l'on voit habituellement en hiver dans les pins et les sapins du Jardin du Roi à Paris; qu'il recherche plus les branches basses des arbres, et qu'il voyage ordinairement par paire; tandis que l'autre espèce, qui se tient ordinairement sur la cime des arbres, vit et émigré presque toujours en petites troupes. Roitelet rubis : Motacilla calendula, Linn. ; S^lyia calen- dula, Lath. Cette espèce est celle que M. Vieillot a décrite sous le nom de Régulas rubineus , dans son Histoire naturelle des oiseaux de l'Amérique septentrionale, oii le mâle et la femelle sont figurés sous les n.°* 104 et io5. Quoique le roi- telet huppé, dont il a été question ci- dessus, se trouve en Amérique, ainsi que le roitelet rubis, M. Vieillot regarde ces deux oiseaux comme formant deux espèces bien dis- tinctes. Tous deux sont voyageurs, mais le dernier, qu'on voit en petites troupes, dans les contrées tempérées des Etats-Unis, à la fin de l'automne, les quitte au commence- ROi i6i ment de Mars, et l'autre, qui voyage seul, y arrive au mois de Septembre, n'y fait que passer et n'y revient du Sud qu'au mois d'Avril. Tous deux se retirentpendant l'été dans le Nord , où ils paroissent nicher. La tête du roitelet rubis est couverte d'un faisceau de plumes rouges, qui se couchent sur l'occiput. I,e sinciput et les côtés de la tête sont d'un gris verdàtre, qui est plus foncé sur le corps qu'en dessouSi 11 y a devant et derrière l'oeil une petite tache blanche. Les petites et les moyennes couvertures des ailes sont grises, et les grandes sont noirâtres; les pennes alaires et caudales sont bordées de jaune; le bec et les pieds sont noirâtres. La femelle n'a pas de huppe; ses couleurs sont moins vives, et elle est d'un roux sale sous le corps. Le nid est suspendu à la fourche d'une des branches les plus foibles d'un arbre élevé. Il est composé de foin, de bourre, et recouvert d'un large lichen. La femelle y pond cinq ou six œufs d'un bland sale, qui paroissent grisâtres, tant sont nombreux les points et les taches de couleur brune qu'on y remarque de près. Outre cette espèce de roitelet étranger, il en existe au Muséum de Paris une autre, qui est étiquetée roitelet oinni- color, et qui a été rapportée du Brésil par M. Auguste de Saint-Hilaire. Cette espèce, remarquable par l'éclat de sa parure, est d'une taille plus développée que dans les précé- dentes. Elle a aussi les jambes un peu plus hautes. Une cou- ronne de couleur jaune forme une auréole autour de l'oc- ciput, qui est d*un noir velouté et d'oîi sortent des plumes d'un rouge de feu. Les joues sont noires ; le dos est oli- vâtre ; les ailes , dont le fond est brurt , ont une tache blanche; la gorge est de cette dernière couleur; la poitrine et le ventre sont jaunes; la queue, brune, est bordée de blanc extérieurement ; les plumes anales sont rouges et les pieds sont noirs. On ne connoît rien de ses mœurs ni de ses habitudes. On pourroit aussi considérer comme appartenant au genre Roitelet d'autres petits oiseaux, rangés près d'eux dans les galeries du Muséum, sous les noms de fauvette verdàtre et de fauvette grivelée. Le premier, apporté de la Nouvelle-Hollande par Péron, a le bec grêle et court , de couleur blanchâtre , ainsi que 46, m i62 ROI les pieds; le dessus du corps esl d'un gris rougeâtre , et le dessous blanchâtre, avec des teintes verdàtres ; la queue, dont le fond est brun, est bordée de blanc , et l'on voit une tache de cette dernière couleur au fouet de l'aile. On pour- roit nommer cet oiseau Roitelet austral, Regulus australis. Le second, d'abord désigné sous le nom de fauvette gri- vtlée, a été trouvé à Timor par le naturaliste Maugé. A peu près de la même taille que le roitelet austral, son plu- mage est d'une teinte plus foncée , notamment sur le cou , la gorge et le ventre, et il a sur la poitrine des stries longi- tudinales plus nombreuses ; les plumes anales sont blanchâtres, ainsi que le bec et les pieds; mais cet oiseau, encore peu connu , est probablement de la même espèce que le précédent. L'oiseau désigné sous le nom de roitelet de Surinam, dans le tome 52, pag. 194, de l'édition de Buffon par Sonnini, où l'on cite le tom. 2 , pag. 201 , de la Description de cette colo- nie, par Fermin, seconde édition , n'appartient pas au genre Roitelet, mais il doit être classé parmi les troglodytes, comme l'a fait M. Vieillot, si ce dernier a été fondé à le considérer comme un individu de l'espèce figurée par Brown dans ses Illustrations, pi. 28 (et non 18, comme l'indiquent plusieurs auteurs) , n." 2. Du temps de Buffon et avant lui, on ne reconnoissoit pro- prement en Europe qu'une espèce de pouillot , et l'on n'at- tribuoit qu'à l'âge ou au sexe les variations observées dans le plumage, et les différences du chant à diverses époques. On avoit bien remarqué des individus dont la taille excédoit uu peu celle des autres ; mais on soupçonnoit de l'exagération dans les descriptions ou une confusion avec quelque fauvette; et, comme le plumage ne différoit que par des nuances, que le genre de vie étoit presque semblable, et qu'il y avoit une grande analogie dans la forme et le placement du nid , il fal- loit un examen bien scrupuleuJi! des caractères extérieurs, pour distinguer des espèces aussi rapprochées. On n'en voyoit donc qu'une dans le chantre, Vasilus de Gesner et de Belon ; le regulus non crisfafus d'Aldrovande ; le réatin du Boulonnois^ le fifi de Provence; le fénérotet ou frétillet de Bourgogne ; le frélot ou frélotte de Sologne; le fouillet ou toute -vive de la même contrée; le tuit de Lorraiue, etc. M. Cuvier a re- ROI i63 connu deux espèces de pouillot ; Bechstein ,Meyer, et, d'après eux , M. Vieillot, en ont doublé le nombre pour la seule Eu- rope: mais ils ne leur ont assigné d'autres attributs que d'avoir les pieds longs, le bec plus foible, plus eflilé , et le plumage en général verdàtre et jaunâtre. Les oiseaux queM. Temminck a réunis dans la section des becs-fins muscivores, dont la nourri- ture consiste principalement en mouches, et dont les ailes longues aboutissent au-delà du milieu de la queue, qui est d'égale longueur ou légèrement fourchue, sont probablement pour lui autant d'espèces de pouillots; mais il ne donne ce nom qu'à l'une d'elles, et, sans appliquer dès ce moment à la collection de ces espèces le nom générique regulus , on croit devoir, en les décrivant, suivre la dénomination spécifique établie par M. Vieillot. L'espèce qui est communément désignée sous le nom de PouiLLor ou Chantre, et dont on trouve la description dans ce Dictionnaire, tom. IV, p. 267, est rapportée par M. Tem- minck à son bec -lin pouillot, motacilla trochilus, Linn.; syl- via trochilus, Lath.; sylvïafilis, Bechst. C'est aussi celle qui est figurée dans Buffon , pi. 65i , n.° 1 ; dans Lewin , pi. 114, avec les œufs, t. 4 , pi. 26 , n.* 2 ; et dans Donovan , pi. 14. Ce pouillot paroît être plus particulièrement celui que M. Vieillot désigne sous le nom de Pouillot fitis, Sjlvia Jitis , Meyer, et qu'il dit être long de quatre pouces trois à quatre lignes, et avoir les parties supérieures d'un gris verdàtre; l'œil traversé par un trait de la même teinte; les sourcils, le pli de l'aile et les couvertures inférieures jaunes; les joues, la gorge , la poitrine et les couvertures du dessous de la queue d'un blanc nuancé de jaune; le ventre d'un blanc argentin; les pennes alaires et caudales d'un gris brun ; le bec brun en dessus, jaunâtre sur les bords, les pieds de la même cou- leur ; la première rémige plus longue que la cinquième et plus courte que la quatrième. Le même auteur avoue que le plumage de cette espèce est sujet à plusieurs variations, et que son ramage, qui consiste surtout, comme celui du col- lybite , dans le mot tuit , plusieurs fois répété, ne peut être exprimé d'une manière uniforme, à cause de la diversité des inflexions. Le Potiix.LOT coLLYEiTE, Sjlvïa colljhita , Vieil!., étant rap- i64 ROI porté par lui-même au sjlvia ru/a de Bechst, et Meyer, et par conséquent au motacilla rufa de Gmelin , au sj'U'ia rufa de Latham, et au Jjec-fin véloce de M. Temminck , est de la même taille que le fitis. Le dessus de son corps esf, d'après M. Vieillot, d'un vert -olive sombre et plus foncé sur la tête; les sourcils sont jaunes : on voit une tache brunâtre en de- vant et derrière l'œil; le devant du cou, la gorge et la poi- trine scmt d'un jaune roussâtre, avec des ondes jaunes et ob- longues ; les flancs sont roussâtres , et le ventre, d'un blanc sale chez les jeunes, est d'un jaune roussâtre chez les vieux; les plumes tibialcs sont d'un gris verdâtre; le pli et les couver- tures inférieures des ailes d'un beau jaune ; leurs couver- tures supérieures et les pennes d'un gris rembruni, avec des franges olivâtres en dehors et des bordures blanches en des- sous ; les plumes anales d'un jaune clair, et les pennes cau- dales pareilles à celles des ailes; le bec brun, jaune sur les bords et en dedans; les pieds d'un brun noirâtre, et la pre- mièï'e rémige plus courte que la cinquième, ce qui est un caractère distinctif du fitis, avec lequel le collybite a d'ail- leurs beaucoup d'analogie, et qu'il accompagne souvent à la cîme des arbres dans les bosquets, où cet oiseau printannier se montre le premier, au commencement de Mars, et qu'il ne quitte qu'à la fin d'Octobre. Le son tuit , répété trois ou quatre fois d'un ton bas, est suivi chez le collybite d'un petit gloussement entrecoupé de sons argentins , sembla- bles au tintement d'écus qui tomberoient l'un sur l'autre, et qui peut se rendre par les syllabes tip lap , répétées six à Jiuitfois de suite. Ce chant est souvent continué jusqu'à la mi- Septembre , époque à laquelle l'oiseau quitte les grands bois pour se retirer dans les bosquets. Le nid du collybite est placé sous des feuilles tombées, dans un vieux trou de taupes .ou entre des racines, et la ponte consiste en quatre ou six œuf* blancs, avec des points d'un rouge noirâtre et pourpré. PouiLU)T sYLVicoLE , Vieill. : Sjylvia sjylyicola , Lath.; Sjlvia sibilatrix, Meyer et Bechst.; Bec-fin siffi-eur , Temm. Pour cet oiseau, dont les synonymes sont ici rapprochés plutôt par l'a- nalogie des noms que par l'identité des descriptions, l'on croit devoirsuivre de préférence celle de M. Vieillot, qui le qua- lifie depouillot, que celle de M. Temminck, qui ne le désigne ROI i65 que sous la dénomînalion plus vague de bec-fin. Or, suivant le premier , le pouillot sylvicole , long de quatre pouces deux à quatre lignes, et de quatre pouces six lignes, suivant M. Temminck, est d'un beau vert jaune sur la tête, le dos, la gorge et la poitrine, et d'un blanc de neige sur les parties inférieures ; les pennes des ailes et de la queue , d'un gris un peu sombre, sont frangées de blanc en dessous, et bordées en dehors d'un jaune verdàtre ; les couvertures supérieures des ailes sont du même gris que les pennes, avec une bor- dure d'un vert-olive, et les inférieures jaunes, ainsi que le" pli de l'aile, qui est tacheté de brun en dessous; les plumes tibiales ressemblent à celles du dos, et la queue, grise en dessous, est échancrée. L'iris est de couleur noisette, et le hec, brun en dessous, est jaunâtre à la base de la mandibule inférieure, ainsi que sur les bords et dans l'intérieur; le tarse est d'un brun jaunâtre; la première penne de l'aile, qui ex- cède la quatrième, est égale à la troisième , et la seconde est la plus longue de toutes. Les mâles arrivent au printemps, vers la fin d'Avril, huit à dix jours avant les femelles, et font entendre un chant qui a du rapport avec celui du bruant, mais qui est plus foible. Cet oiseau se tient toujours dans les bois et dans les taillis, et on ne le voit ni dans les haies ni dans les buissons. Son nid , construit à terre, a la forme d'un petit four; on le trouve sous les arbres des forêts qui portent le plus d'ombrage; l'en- trée est sur le devant, et il est composé à l'extérieur de tiges d'herbes séchées sur pied et de mousse , et intérieurement d'herbes fines et de longs crins. La femelle y pond cinq à sept œufs blancs, avec des taches et des points d'un roux foncé, qui forment une sorte de couronne sur le gros bout. Pouillot a ventre jaune; SjUia Jlaviventris , Vieill. Cet oiseau ne peut que se rapporter à celui qui est nommé par M. Temminck bee-fin à poitrine jaune ; or, ce naturaliste lui donne pour synonymes le motacilla hjpolais , Gmel. , le sjii'ia, hjpolais, Lath., et le grand pouillot, Cuv. , suivant lequel c'est aussi le motacilla hjpolais. Mais comme cet oiseau , qui selon M. Temminck, est long de cinq pouces quatre à cinq lignes, n'a que quatre pouces quatre lignes, selon M. Vieillot, il pourroit n'être pas le même , et l'on croit devair suivre ici m ROI de préférence la description de l'auteur du Manuel d'orni- thologie, suivant laquelle l'oiseau a le dessus du corps d'un cendré nuancé de verdàtre ; du jaune enlreToeil et le bec; un cercle étroit de cette couleur autour des yeux; les grandes couvertures des ailes d'un brun foncé, avec de larges bordures blanchâtres; les grandes pennes alaires et caudales brunes et bordées de gris verdàtre ; le dessous du corps d'un jaune paie , et le dessous du bec blanc. Ce pouillot, qui ne paroît pas différer de la petite fauvette à poitrine jqune de Buffon , édi- tion de Sonnini, tom. 61 , pag. 8^; , se trouve en France, en Allemagne, en Suède , en Hollande , en Angleterre. M. Vieillot avoue que le nid et les œufs de son pouillot à ventre jaune lui sont inconnus, quoiqu'il sache qu'il niche en France, même aux environs de Paris, et qu'il reste dans nos contrées septentrionales jusqu'à la mi-Octobre, même quelquefois plus tard , et passe l'hiver dans nos pays méridionaux. M. Tem- minck indiquant, de son côté, les arbres de haute futaie et les pins comme étant les lieux où cet oiseau place son nid , dans lequel il pond cinq œufs d'un blanc rougeàtre , mou- chetés de petites taches rouges, l'anomalie que prés* nte cette circonstance pourroit expliquer la cause de l'inutilité des re- cherches de M. Vieillot dans des endroits tout-à-fait opposés; mais comme il résulteroit naturellemeni de ce fait une diffé- rence essentielle dans la forme du nid , ne seroit-elle pas propre à faire douter si l'oiseau doit être rangé avec les pouillots P M, Vieillot donne, dans le tome 28 du Nouveau Diction- naire d'histoire naturelle, 2/ édition, le nom de Pouillot BoNELLi, Syl^iO' Bonetli^ à un oiseau tué dans le Piémont au mois de Décembre 181 5, et envoyé par M. Bonelli à M. Bâil- lon, d'Abbeville. Cet individu est surtout remarquable par sa taille, qui n'est que de trois pouces, et par son plumage d'un blanc pur sur toutes les parties inférieures du corps, depuis Je bec jusqu'aux pennes de la queue. Cette teinte de blanc pur et lustré sur toutes les parties in- férieures existe aussi chez le Bec-fin Nattf.rfr, Syivia ISat- tereri, trouvé, par ce naturaliste de Vienne dans le district d'Algésiras; mais M. ïemminck lui donne quatre pouces deux îignes de longueur, et ce sayant ornithologiste donne aussi le ROI 1C7 nom de Bec- fin cisticolf, Sj'U'ia cisticola, à une autre espèce qui n'a pas plus de quatre pouces et qui a été apportée de Portugal par MM. Link et Hoffmannsegg, laquelle lui paroît, d'après son port et ses formes, être très-voisine du pinc-pinc de M. Levaillant (Oiseaux d'Afrique, tom. 4, pi. i3i), mais former cependant une espèce distincte dont le nid, établi dans des touffes d'herbes avec quelques brins entrelacés d'une ma- tière cotonneuse, a la forme d'un entonnoir clos par le bas. Suivant M. Temminck, cette espèce, dont les parties supé- rieures sont remarquables par de longues taches brunes, a la queue courte et très-étagée. M. Vieillot, qui donne le nom de Pouillot n'EsPACNE, Syl- via mediterranea, Lath., à un oiseau pris à bord d'un navire sur les côtes d'Espagne, et qui a été décrit par Hassclquist comme de la taille du pouillot commun, mais dont la partie supérieure du bec est un peu crochue, ce qui annonceroit plutôt un roitelet, décrit encore deux oiseaux étrangers, par lui qualifiés de pouillots, savoir : 1.° Le PouirxoT îTAiN, Sjlvia pumila, Lath., dont la figure se trouvesurla planche 100 des Oiseaux de l'Amérique septen- trionale, sous le nom de fauvette naine, et qui existe dans les États-Unis, aux grandes Antilles et à Cayenne. Cet oiseau n'a , dit M. Vieillot, que trois pouces cinq lignes. Le dessus de son corps est d'un beau vert, plus clair que sur la tête, et le dessous d'un vert jaune. La femelle a le dessus de la tête et du corps d'un brun verdàtre et le dessous jaune. Le nid de cet oiseau est à clair-voie et assez profond; composé d'herbes fines et attaché à la bifurcation de quelques branches, il paroit suspendu en Pair, et il est ainsi plus analogue à ceux des fauvettes, parmi lesquelles Pauteur Pavoit d'abord rangé, qu'à ceux des pouillots. 2." Le Pouillot d'Australasie; Sjlvia Australasiœ, Vieill. L'auteur, qui n'indique point le voyageur auquel on doit cet oiseau, ni le cabinet où il est déposé, dit seulement que sa taille est celle du pouillot fitis; que sa tête est d'un vert-olive tirant au jaune; que le bord du front, la gorge et le devant du cou sont de cette dernière couleur; que les parties posté- rieures sont blanches; les pennes alaircs et caudales noirâtres et bordées de vert-jaune; le bec et les pieds bruns. ï68 ROI On a déjà exposé quels éloient les caractères însuffisans at- tribués par Buffon aux figuiers pour les faire distinguer. M, Vieillot n'est pas non plus d'accord avec ce grand naturaliste, lorsqu'il dit que les figuiers d'Amérique sont des oiseaux er- ratiques qui passent en été dans la Caroline et jusqu'en Ca- nada, et reviennent ensuite dans des climats plus chauds pour y nicher et élever leurs petits ; car, suivant le premier, tous , ou au moins la plupart, arrivent dans le Nord de l'Amérique au printemps, s'y dispersent depuis les Florides jusqu'à la baie d'Hudson, y font leur nid, y élèvent leur famille et ne re- tournent avec elle dans les climats chauds qu'en automne, pour y passer l'hiver. Le petit nombre qui y multiplie ne voyage pas. *• M. Cuvier indique comme vrais figuiers le théric et le plas- tron noir, figurés par Levaillant dans son Ornithologie d'A frique, tom. 5; le premier, pi. )3i et i32 ; le second, i ^3 ; le cou jaunp, motacillapensilis, Gm., pl.enl., 686, fig. i ; le figuier tacheté de Canada, motacilla œsliva , Gmel., pi. de Buff., n.' 68 , fig. 2; le figuier à gorge jaune, motacilla ludoviciana , pi ySi , fig. 2 ; le figuier cendré du Canada, motacilla canaden- sis, pl.enl., 685, fig. 2: le figuier de l'isle-de-l'rance , mo£acJ//a mauritiana , pi. 706 , fig. 1 ; le figuier à poitrine jaune, motacilla mystacea, pi. de Buff. 707, fig. 2 , et d'Edw. , 267, fig. 2. La plupart des figuiers »ont restés des fauvettes {sylvia) pour l'auteur du Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, qui en a placé un assez grand nombre dans d'autres genres, Tels sont le figuier bleu à tête noire, dont il a fait le mérion superbe; les figuiers noir et rouge, vert et bleu, qui sont de- venus des mérions avec les mêmes épithètes. Le grand figuier de Madagascar et le figuier huppé de Cayenne sont ainsi de- venus des moucherolles. Le figuier motteux devient un hoche- queue verdàtre, et le figuier à gorge noire un hoche-queue avec pareille épithète. Le figuier de la Caroline est le même que le pouillot nain ; le figuier vert et jaune devient l'aggi- thine quadricolore; la fauvette rouge de Levaillant, pi. i36 des Oiseaux d'Afrique, fig. 1 et 2 , est un dicée; le figuier varié de Saint-Domingue est un mniotille. Outre ces déplacemens de genres dont la justesse, pour des pires en général si petits , est nécessairement douteuse , le ROK 169 înême ouvrage relève des méprises qui sont peut-être plus im- portantes, lorsqu'il observe que des oiseaux cités comme es- pèces particulières dans les ouvrages méthodiques, l'un sous la dénomination de figuier brua, et l'autre sous celle àe figuier granet, sont les femelles de la fauvette pipi et de la fauvette couronnée d'or sous son plumage d'automne. (Ch. D.) ROITILLON. ( Ornith. ) Un des noms vulgaires du troglo- dyte , motacilla troglodytes. (Ch. D.) ROJEL, Rojel. {Conchyl.) Adanson (Sénég., p. 202 , pl. 14, fig. 5) décrit et ligure sous ce nom une espèce d'huître que Gmelin a désignée par la dénomination d'Ostrea senegalensis. (De B.) ROKA. {Bot.) Nom arabe d'un arbre mentionné par Fors- kal , dont la fleur approche un peu de celle du citronnier; les femmes arabes mêlent son fruit dans les eaux qu'elles em- ploient pour se laver la tête. 11 est cité dans un livre arabe comme étant émélique , pris à l'intérieur, et nommé pour cette raison djouz-elkai; c'est de là que Forskal a tiré le nom elcnja , donné par lui à. cet arbre. (J.) ROKA. (Ornith.) Nom suédois du freux , corvus frugilegus , Linn. (Ch. D.) ROKE. {Mamm.) L'espèce d'écureuil à laquelle Boddaërt a donné le nom de sciurus ceylaiiensis , est ainsi appelée, dit- on, dans son pays natal. (Desm.) ROK.EJE, Rolcejeka. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des portulacées, de la décandrie digynie, offrant pour c;iractère essentiel : Un calice persistant , à cinq divisions membraneuses à leurs bords; cinq pétales persistans; dix étamines ; un ovaire supérieur ; deux styles; une capsule comprimée, uniloculaire , envelop- pée par le calice et la corolle, renfermant quelques semences fort petites. RoKÉjE DU désert; Rolcejeka deserti, Forsk. La partie de la tige enfoncée dans la terre, ainsi que les racines, sont ligneuses; les tiges se divisent en branches nombreuses, diffuses, an- nuelles, dichotomes, très-rameuses, articulées, hautes d'envi- ron un pied et demi; chaque articulation longue d'un pouce environ, les supérieures graduellement plus longues. Les feuil- les sont qpposées à chaque articulation; elles sont sessiles, va- 370 ROR ginales, longues d^un pouce, lancéolées, rétrécies à leur base, glabres à leurs deux faces, entières; les supérieures plus cour- tes, linéaires, plus étroites. Les fleurs sont , les unes solitaires dans la bifurcation des rameaux, les autres terminales et deux à deux à l'extrémité de chaque rameau , supportées par des pé- doncules simples, capillaires, épaissis à leur sommet; le calice, beaucoup plus court que la corolle , est vert dans son milieu , membraneux et blanchâtre sur les bords de ses divisions. La corolle est grande, à cinq pétales, de couleur blanche, tra- versée par des lignes et des veines violettes. Les capsules ont beaucoup de ressemblance avec celles des saxifrages ; mais elles sont comprimées, plus longues que les calices. Cette plante croit dans les plaines désertes de l'Egypte, où elle fleurit pen- dant fout le premier mois du printemps. Voy. Rokejeka. (Poir.) ROKEJEKA. (BoL) Ce genre d e Forskal, dont le nom arabe est rokejek , est reporté, par M. Delile, au gjpsophila de Lin- nœus. Voyez Roçaye^ah. (J.) ROKHAMAH. {Omith.) Nom arabe et égyptien du petit vautour, vultur percnopteriis , Linn., qu'on écrit aussi rokha- meh. (Ch. D.) ROKKE, ROKKEL. {Ichthjol.) Noms danois de la raie bouclée. Voyez Raie. (H. C. ) ROLA. {Omith.) Nom portugais de la tourterelle com- mune, columha turtur , Linn. (Ch. D.) ROLANDRE, Rolandra. {Bot,) Ce genre de plantes, établi par RottboU en 1775 , appartient à l'ordre des Synanthérées , et à notre tribu naturelle des Vernoniées, dans laquelle il doit être placé auprès des Sparganophorus , Ethulia, etc. Voici les caractères génériques du Rolandra, tels que nous les avons observés sur des échantillons secs. Calathide uniflore , régulariflore , androgyniflore. Péricline glumacé, formé de deux squames opposées, inégales, em- brassantes, naviculaires , ovales, coriaces, terminées par une épine cornée ; la grande squame enveloppant presque en- tièrement la petite, qui lui est opposée, et qui est quel- quefois mutique. Clinanthe ponctiforme, nu. Fruit obovoide , un peu comprimé, un peu tétragone, tout parsemé de glandes, ayant l'aréole apicilaire large ; aigrette stéphanoïde, co- riace-membraneuse, courte ou haute, dentée ou profondé- ROL 171 ment laciniée. Corolle à quatre divisions très -longues, sé- parées par quatre incisions également profondes. Quatre éta- mines à anthère longue, pourvue d'un appendice apicilaire aigu. Style de Vernoniée. ^ Calathides très -nombreuses, rassemblées en capitule sphérique, sur un calathiphore tan- tôt simple en apparence, tantôt manifestement ramifié, tou- jours hérissé de longs poils, et garni de bractées squami- formes qui accompagnent les calathides. Les botanistes ne connoissent qu'une seule espèce de ce genre. RoLANDRF. ARGENTÉE : Rolandra argentea, Rottb. C'est un arbuste de l'Amérique méridionale, à rameaux cylindriques, striés, pubescens . garnis de feuilles alternes, courtement pétiolées, lancéolées, glabriusculcs et vertes en dessus, to- menteuses et blanches en dessous, munies sur les bords de quelques petites dents très- distantes, saillantes, aiguës; les capitules, composés de petites calathides très-nombreuses, uniflores, sont sphériques, sessiles, axillaires, ordinairement accompagnés de deux petites feuilles, outre la grande dans l'aisselle de laquelle ils naissent ; ces feuilles ont leur base élarfiie, membraneuse, nerveuse. Nous avons fait cette description spécifique, et celle des caractères génériques, sur deux échantillons de l'herbier de M. de Jussicu , qui nous semblent appartenir à deux espèces distinctes, confondues par les botanistes. L'une, qu'on pour- roit nommer R. monacantha , seroit caractérisée par le péri- cline, dont la petite squame est mutique au sommet; par l'aigrette, qui est très -courte, continue, inégalement et ir- régulièrement dentée au sommet; par le calathiphore, qui est manifestement rameux , à rameaux courts, mais bien distincts, ramifiés eux-mêmes, hérissés de longs poils, et portant plusieurs calathides sessiles, alternes, accompagnées de bractées squamiformes, de différentes figures et gran- deurs. L'autre espèce, qu'on pourroit nommer R. diacantha , seroit caractérisée par le péricline, dont la petite squame est armée d'une épine très- manifeste, quoique plus petite que celle qui termine la grande squame; par l'aigrette , qui est haute et très- profondément divisée en lanières longues, li- néaires-subulées, denticulées : par le calathiphore, qui esÊ 172 ROL simple en apparence , c'est-à-dire pas sensiblement ramifié , ou dont les rameaux sont tellement courts qu'on ne peut pres- que pas les distinguer. Le Rolandra fut d'abord attribué au genre Echinopus par Plumier; et cette attribution, fondée sur une analogie plus ' apparente que réelle, a été long-temps adoptée par les bota- nistes. Depuis que le Rolandra a été reconnu comme genre distinct, on a persisté à le rapprocher de YEchinopus. Ainsi, M. De Candolle le place entre le Doopis etïEchinopus, dans sa première division des Cinarocéphales , intitulée Lchino- pces; et M. Kunth le range parmi ses Échinopsidées, entre VEiephantopus et le Trichospira. La prétendue affinité du Rolandra et du Boopis n'a plus besoin d'être réfutée. Celle que M. Kunth admet entre le Rolandra, VEiephantopus et le Trichospira, est très- réelle: mais son erreur consiste à sup- poser que ces plantes ont des rapports naturels avec VEchi- nopus, et qu'elles doivent être réunies avec lui dans un même groupe. Selon nous, le Rolandra appartient, comme VEle- phanlopus et le Trichoqnra, a la tribu des Vernoniées, qu'on ne doit point confondre avec celle des Échinopodées. L'ana- logie du Rolandra est surlout évidente avec \e Spargajwphorus et VEthidia, qui sont incontestablement des Vernoniées. Cette affinité se manifeste principalement dans le fruit : en effet, celui du Rolandra est à peu près obpyramidal , paroissaut avoir cinq nervures inégalement disposées, ordinairement subtétragone, plus ou moins comprimé bilatéralement, ayant l'aréole apicilaire large; en un mot, il est très-analogue au fruit de XElhulia et des genres voisins, auquel il ressemble encore en ce qu'il est sans côtes, ni stries, ni poils, mais glabre, lisse, anguleux, parsemé de glandes. Le péricline du Rolandra est remarquable , en ce qu'il ressemble parfaitement à la glume de certaines graminées. Les deux squames dont il est composé sont très - inégales , et la base de la plus grande enveloppe presque entièrement la base de la plus petite, en sorte que ces deux squames sont plutôt alternes-distiques qu'opposées. Ce péricline n'est donc point régulier ou symétrique , c'est-à-dire composé de pièces verticillées ou opposées, ce qui est une anomalie très-rare; et l'on pourroit peut-être soutenir avec quelque fondement ROL ^73 que le Rolandra n'a point de péricHne proprement dit, mais seulement des bractées isolées et indépendantes les unes des autres. La partie supérieure des divisions de la corolle nous a paru offrir une modification particulière , dont nous n'avons pas pu déterminer exactement la nature , parce que les co- rolles des deux échantillons que nous avons étudiés étoient a demi pourries, et se réduisoient en poussière dès qu'on les touchoit. Toutes celles que nous avons pu examiner avoient quatre divisions, comme l'a dit RotlboU : mais Svvartz pré- tend qu'elles en offrent de trois à cinq. (H. Cass.) ROLLE. (Ornith.) Les oiseaux dont on a formé ce genre étoient originairement compris parmi les roUiers; mais on a remarqué certaines différences dans les caractères de plusieurs espèces dont les ailes étoient plus longues, les pieds plus courts, et dont le bec, également plus court, était aussi plus arqué, et surtout élargi à la base au point d'y être moins haut que large j on a donc isolé sous le nom de rolle, colaris, Cùvier, et eurjstomus, Vieillot, les espèces qui étoient précédemment connues sous les noms de coracias orienlalis , madagascariensis et afra. M. Temminck a, dans l'analyse de son Système géné- ral, adopté le nom générique de M. Cuvier, et les caractères par lui indiqués diffèrent peu de ceux que M. Vieillot a as- signés dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle. Les rolles ont le bec court, fort, glabre, déprimé à sa base, dilaté sur les côtés, beaucoup plus large que haut; l'a- rête en est arrondie, la mandibule supérieure est crochue et échancrée à sa pointe; l'inférieure droite, plus courte et en partie cachée par les bords de la supérieure; les narines sont linéaires, fendues diagonalement, à moitié fermées par une membrane couverte de plumes; la langue est cartilagineuse, frangée à sa pointe; le tarse est plus court que le doigt inter- médiaire; les doigts antérieurs sont soudés à leur base et les latéraux inégaux; la deuxième rémige est la plus longue de toutes. Le genre de vie de ces oiseaux n'est pas connu, mais il est probable, d'après l'ampleur de leur bouche, qu'ils se nour- rissent de baies avalées entières, et d'insectes qu'ils saisissent au vol. i74 ROL RoLLE A TÊTE BRUNE; Colaris fuscicapillus , Dum. Cet oiseau, peint dans Buffon, pi. 619, sous le nom trop vague de rollier des Indes, galgulus indicus, Br. , et désigné par Gmelin et La- tham sous la dénomination latine de coracias orientalis, est à peu près de la taille du rollier d'Europe, et il a dix pouces et demi de longueur totale ; la tête et le dessus du corps sont bruns; la gorge est d'un bleu d'émail; les parties inférieures sont d'un vert d'aigue-marine; la queue, dont l'origine est d'un vert clair, devient ensuite plus foncée, et l'extrémité en est noirâtre , le bec et les pieds sont d'un jaune terne. Grand rolle violet: Colaris violaceus ,'Dum. ; Eurystomus vio- Zaceus, Vieil!. Cette espèce, longue d'environ dix pouces, qui est le coracias madagascariensis , Gm. et Lath., est représentée sur la 5oi.'^ planche de Buffon , sous le nom de rollier de Ma- dagascar, et sur la 54." du 1/' volume des Oiseaux de Para- dis, de Levaillant, sous celui de grand rolle violet, que cet ornithologiste lui a appliqué, tant parce que cette couleur do- mine sur son corps, que parce qu'il est vraisemblable que cet oiseau n'habite pas seulement à Madagascar. La tête est grosse; mais, quoique largement garnie de plumes, elle ne présente point l'apparence d'une huppe; les ailes, pliées, s'étendent jus- qu'aux trois quarts de la queue, qui est un peu fourchue, le dessus de la tête et le derrière du cou sont d'un roux vio- let, qui présente diverses nuaiices selon les incidences de là lumière; le dos et les plumes scapulaires sont d'un roux d'a- cajou poli ; les grandes couvertures et les pennes des ailes sont d'un bleu violet, les joues, la gorge et le dessous du corps sont d'un violet pourpré jusqu'au bas-ventre, qui est d'un vert d'ai- gue-marine, ainsi que les plumes anales et uropygiales ; la queue est de cette dernière couleur, à l'exception des deux pennes intermédiaires qui sont d'un brun olivâtre, et d'une bande bleue qu'on voit à son extrémité. Le bec est d'un jaune citron et les pieds sont d'un brun rougeâtre. Petit Rolle violet : Colaris purpuras cens, Dum. ; Eurystomus purpurascens , Vieill.; Coracias afra, Gmel. et Lath. Levailîant, après avoir critiqué Daudin et Sonnini d'avoir formé, d'après une mauvaise description de Lalham , deux espèces particu- lières de cet oiseau, la première sous le nom de rollier d'A- frique, et la seconde sous celui de rollier rouge, s'est efforcé ROL 175 de signaler les caractères qui établissent une différence entre le petit rollc violet, par lui peint sous le n.° 35, et le cora- cias madagascariensis; mais l'oiseau du n." 35 ne paroit être autre chose que le coracias afra , reconnu comme espèce distincte par MM. Cuvier, Vieillot etTemminck, et la discus- sion dans laquelle est entré Levaillant n'étoit pas nécessaire. Malgré les rapports existant avec le grand rolle violet , la taille du petit, de moitié moins forte, sa queue proportionnelle- ment plus courte et plus fourchue, et son bec qui, au lieu d'être épais comme celui du précédent, s'aplatit toujours à mesure qu'il s'alonge, offrent des particularités assez frappantes pour, qu'ajoutées aux légères variations du plumage, elles ne laissent pas d'incertitude sur la non -identité de cette espèce , qui d'ailleurs se trouve au Sénégal, d'où Levaillant en a reçu cinq individus. MM. Cuvier et Temminck se sont bornés à citer ces trois espèces parmi les rolles; mais M. Vieillot a en outre admis dans ce genre le rolle à gorge bleue, le gorgeret , le rolle rouge, que M. Cuvier regarde comme le même que le petit rolle violet, et le rolle de la Chine, pi. 620 de Buffon, que Levaillant considère comme une pie. Le Rolle a gorge bleue (Euryslomus cyanicollis , Vieîll. , pi. 36 des Oiseaux de paradis, de Levaillant, et qui seroit le colaris cjyanicoUis) est surtout caractérisé par une belle plaque bleue qui couvre sa gorge. La tête et le derrière du cou sont d'un brun terreux nuancé de vert, qui tire à l'aîgue-marine sur les bords des scapulaires, couleur qui règne sur le bas du cou, la poitrine et toutes les parties inférieures; l'origine et le dessus de la queue sont de la même couleur, qui se change en noir verdissant à la pointe; les pennes alaires et leurs cou- vertures sont mélangées de bleu et d'aigue-marine. Le bec est d'un rouge orangé, les pieds sont d'un jaune brun et les ongles noirs. Le Rolle gorgeret; Eurystomus gularis, Vieill. Cet oiseau, qui est de la taille du grand rolle violet, a été apporté de l'Australasie , et se trouve au Muséum d'histoire naturelle; il a la gorge et les grandes pennes alaires bleues, nxais ces der- nières sont presque noires à leur extrémité; la queue, très- fourchue, est d'un bleu clair dans les deux tiers de sa Ion- 17^ ROL gueur, et d'un bleu presque noir vers la pointe; le reste du plumage est d'un rouge brun; le bec est de couleur de chair et les pieds sont noirs. Quoique M. Vieillot ait rangé le coracias sinensisde Latham parmi les rolles, il ne dissimule pas ses doutes sur la conve- nance de ce classement du bel oiseau représenté sur la planche G-20 de Buffon, sous le nom de roUe de la Chine. On a déjà dit que, selon Levaillant, cet oiseau étoit une pie, et M. Vieil- lot avoue qu'il n'a ni la queue , ni les ailes, ni le bec du rolle. Sa longueur est de douze pouces six lignes. La tête, le der- rière du cou, le dos, le croupion et les couvertures supérieu- res de la queue sont d'un vert clair; les côtés de la tête sont traversés, depuis !e bec jusqu'à la nuque, par une bande noire; la gorge et les parties inférieures du corps sont d'un blanc jaunâtre, nuancé de vert ; des dix-huit pennes dont les ailes sont composées, les huit premières sont d'un brun olivâtre, qui prend une teinte marron sur le côté extérieur des sixième, septième et huitième; les trois dernières sont terminées de blanc; les douze pennes de la queue, qui est étagée, offrent un mélange de vert, de gris et de noir; les pieds et les ongles sont d'un rouge pâle et l'iris est d'un beau rouge. Le grivert ou rolle de Cajenne, pi. enl, de Buffon, n." 616, a été décrit dans cet ouvrage, tom. XX, pag. igj, comme une espèce du genre Hahia. (Ch. D.) ROLLER. (Ornifh.) Nom anglois du rollier, lequel est aussi donné au même oiseau dans les environs de Strasbourg. (Ch. D.) ROLLIER. {Ornith.) Ce genre, que Brisson , et, d"après lui, M. Vieillot, ont nommé Galgulus, mais qui est le coracias de Linné, de Latham, de MM. Cuvier et Teraminck, a pour ca- ractère : Un bec glabre, robuste, entier, droit, tranchant, partout plus haut que large; convexe en dessus, comprimé par les côtés, et dont la mandibule supérieure est courbée à l'extrémité: des narines linéaires, latérales, percées diagona- lement, à demi fermées par une membrane garnie déplumes; iine langue cartilagineuse, frangée à sa pointe; les trois doigts antérieurs divisés et le postérieur épaté; la deuxième rémige la plus longue de toutes. 11 existe de grands rapports entre les rolliçrs et les geais; aussi le principal caractère qui ait paru motiver leur sépa- ROL 177 vation, ne consiste-t-il que dans les narines, atrondies et cachées parles plumes du front chez ceux-ci, tandis que chez presque tous les rollicrs elles sont linéaires et découvertes. Ce Cdractère a paru insullisant à Levaillant, dans les considéra- tions par lui placées à la tête de son Histoire des rolliers , pour autoriser la formation de deux genres distincts; mais, dans celles qui précèdent l'histoire des geais ^ le même auteur pro- pose de partager ceux-ci en deux sections, dont on pourroil même, à la rigueur , former , dit -il, autant de genres, et telle est la marche qui a été suivie dans le tome XVIII de ce Dic- tionnaire, à Tarlicle des Geais, relativement auxquels Gue- neau de Montbeillard a d'ailleurs observé que le nombre des pennes alaires n'est que de dix- huit, tandis que les rolliers en ont vingt- trois. Le plumage des rolliers offre, en général, du bleu, du vert, du pourpre, distribués par masses, et dont les teintes sont plus pures et plus brillantes chez les vieux mâles que chez les femelles et les jeunes. Les filets qui ornent la queue de diverses espèces, sont aussi plus longs chez les vieux mâles. Ces oiseaux sont farouches et ils se cachent habituellement dans l'épaisseur des forêts. Les insectes sont leur nourriture exclusive, selon M. Temminck, et M. Vieillot y ajoute des baies. RoLLiER VULGAIRE : Coracias garrula, Linn. et Lath. ; Galgu- lus garrulus , Vieill. , pi. enl. de Buffon, n.°486, et d'Edwards, iig. Levaillant, qui, dans les pi. 02 et 53 du 2." voL de ses Oiseaux de paradis, a donné les figures du mâle et de la fe- melle, a examiné si les rapports existant entre ce rollier et le rollier cuit dévoient les faire considérer comme étant de la même espèce , et les raisons que lui ont fournies les diffé- rences dans la proportion des pennes alaires paroisseht suffi- santes pour établir la négative. On ne croit donc pas devoir entrer dans cette discussion, et l'on se bornera à exposer que le rollier d'Europe, auquel on donne vulgairement les noms de geai de Strasbourg , de pie des bouleaux , de perroquet d'Aile-^ magne, est à peu prés de la taille du geai; qu'il a environ treize pouces de longueur totale , et que ses ailes, pliées, s'éten- dent aux deux tiers de la longueur de la queue. Le dessus de la tête, le haut du cou et les parties inférieures du corps 46* i2 Ï7.8 ROL sont d'un vert d'aigvie -marine plus ou moins foncé; le dos et les scapulaires sont fauves; les petites couvertures supérieures des ailes sont d'un bleu violet, plus foncé sur les pennes; celles de la queue sont nuancées de vert sombre, et la pre- mière de chaque côté est un peu plus longue que les autres ; le bec, noir à l'extrémité, est jaunâtre à sa base, ainsi que les pieds. Le plumage de la femelle est d'une teinte moins vive: le devant du cou est, dans son jeune âge, d'un vert roussàtre , et cette teinte est plus prononcée sur la poitrine et les flancs. M. Temminck dit que, dans sa vieillesse, cette femelle ne diffère point du mâle; au reste, un signe auquel on peut aisément la reconnoilre , c'est que toutes les pennes de sa queue sont égales entre elles, et que les deux exté- rieures n'ont point de prolongement comme celles du mâle. On trouve le rollier vulgaire dans les forêts de chfnes et de bouleaux, en Allemagne, en Suède, en Danemarck : dans les provinces méridionales de la Russie; quelquefois en France et en d'autres contrées de l'Europe, d'où il se rend en Afrique , eu passant, selon Montbeillard , par la Saxe, la Franconie, la Bavière, le Tyrol , l'Italie, la Sicile et l'ile de Malte; mais il ne paroît être commun nulle part : aussi n'a - t - on encore de connoissances positives ni sur les ali- mens dont il se nourrit, ni sur les lieux où il établit son nid. Suivant M. Temminck, sa nourriture consiste en han- netons, courfilières , sauterelles, millepieds, limaçons; et Schwenckfeld et Willughby disent qu'on en a vus se réunir aux pies et aux corneilles, dans des terres labourées , pour y ramasser des grains, des racines, des vers, des scarabées. Retzius , Fauna suecica, y ajoute des grenouilles et des lézards. A l'égard de la propagation, des auteurs prétendent que, dans les pays où il y a beaucoup de bouleaux , c'est sur ces arbres que le rollier place son nid; selon MM. Meyer et Tem- minck, il le fait dans des arbres creux. D'autres prétendant qu'il le fait en terre dans des trous, sur les berges des rivières.; mais il est probable qu'il y a eu ici confusion avec le mar- tin-pêcheur. La ponte est, suivant les premiers de ces natu- ralistes, de quatre jusqu'à sept œufs d'un blanc lustré, et, d'après d'autres , ces œufs sont d'un vert clair , couverts d'une quantité de taches de couleur sombre. Schwenckfeld dit que ROL ^79 les rolliers deviennent gras en automne et qu'ils sont alors fort bons à manger; mais ces charmans oiseaux, qui paroissent originaires d'Afrique, sont trop rares dans les différentes con- trées de l'Europe , qu'ils ne font que traverser dans leurs pas- sages, pour qu'on ait dû songera de pareilles dégustations, quand on n'a pas eu d'occasions de se procurer des notions bien plus essentielles sur leurs mœurs. Au reste, voyez plus bas l'histoire du rollier tacheté et du rollier à longs brins. RoLUER TACHETÉ d'Afrique OU Ic CuiT : Corucias nœvia , Lacép. et Daud.; Galgulusnœvius, Vieill. ; Coracias bengalensis et indica, Linn. et Lath. Cette espèce, qui est aussi la même que le rollier de Mindanao , est figurée dans les planches en- luminées de Buffon , n.° 285, et Levaillant, qui a mis en doute sicen'étoit pasla même que le rollier vulgaire, adonné, pi. 27 à 2g, les ligures du mâle, de la femelle et du jeune âge. Le rollier dont il s'agit ici est à peu près de la taille de notre geai, et les pennes caudales sont de la même longueur dans les deux sexes. Le dessus de sa tête est d'un vert d'aigue- marine; les plumes frontales qui se dirigent vers les narines, et celles du dessous du bec', sont d'un roux clair; les joues sont, ainsi que le devant du cou, d'un violet clair, et il y a un trait blanc longitudinal à leur centre; le bas de la poitrine est d'un roux violet jusqu'au milieu du sternum; le bas-ventre, les plumes inférieures et celles du revers du sternum sont d'un vert d'aiguë - marine ; le derrière et les côtés du cou, les plumes scapulaircs et les pennes alaires les plus pro- ches du corps ont une teinte vineuse; le poignet des ailes est d'un bleu foncé, et les grandes pennes, de la même cou- leur à leur centre , deviennent ensuite de couleur d'aigue- marine et bleues à leur pointe; le croupion et les couvertures des ailes sont du même bleu que celui des ailes; la queue, dont les pennes sont égales, offre des nuances peu différentes^ les pieds sont roussàtres , les yeux d'un brun marron , et le bec est noir. La femelle, un peu plus petite que le mâle, a le front d'un roux blanchâtre; les bandes blanches longitudinales des plumes, qui couvrent les joues et le dessus du cou , sont plus larges et plus apparentes, et le roux de la poitrine s'étend presque jusqu'aux cuisses; les autres couleurs, quoique dis- iQo ROL tribuées comme chez le niàle, ont une teinte moins vive. Le mâle, dans son jeune âge, a presque toute la face en- cadrée de blanc. Le sommet de la tête est d'un roux vineux , plus foncé sur le derrière et les côtés du cou, et qui se nuance en violet sur les joues, le devant du cou, la poi- trine et tout le dessous du corps ; mais les plumes ont , sur toutes ces parties le trait blanc dont on a déjà parlé et qui s'élargit sur les parties les plus basses ; le bas-ventre est d'un blanc roux ; une teinte de roux clair règne sur le man- teau et les pennes intermédiaires de la queue, dont le fond est d'un vert olivâtre ; les petites pennes qui recouvrent le pied des grandes pennes alaires sont bleues; les trois pre- mières de celles-ci sont bordées de vert , et les autres , violâ- tres à leur naissance, sont noires à leur pointe. Cet oiseau , dit Levaillant , construit en Afrique , sur la tête du tronc des plus grands arbres, un nid composé en dehors de bois entrelacé d'herbes et de mousse extérieurement, et garni à l'intérieur de plumes , dans lequel la femelle pond quatre œufs roussàtres. Le cri d'effroi de cet oiseau très-fa- rouche est le même que celui du geai d'Europe, dont il a le vol, les attitudes et tous les mouvemens. Les fruits et les in- sectes forment la nourriture de ce rollier, qui n"est que de passage en Afrique , où il n'est pas très -commun et d'oîi , après y être arrivé au commencement de l'été , il repart avec les petits, quand la saison des fruits est passée. K01.LIER VERT : Coracias viridis , Cuv. ; Galgulus viridis, Vieill. ; Coracias viridis, Lath. ; Rollier outre-mer, Daud. ; Rollier VERT , pi. 3 1 des Oiseaux de paradis de Levaillant. Cet oiseau , qui se trouve dans les Indes orientales, et qui a été importé en Europe par Poivre, a huit pouces de longueur. On l'a com- paré , pour l'éclat de son plumage , à celui des ailes du pa- pillon Ménélas; il a les formes du rollier vulgaire, mais sa taille est un peu moins forte. Les plumes du front jusqu'aux yeux, et celles qui avoisinentla base du bec et la gorge, sont d'un blanc roussàtre; mais la tête, le cou, le haut du dos, les scapulaires et toutes les couvertures supérieures sont d'un bel ai"ue - marine , plus pâle sous le corps, et prenant une teinte bleue sur les grandes pennes des ailes et de la queue, qui est coupée carrément. Le bec est noir et les pieds sont roux. ROL ï8i RoiLiER A LONGS BRINS d'Afrique : Corac'ias caudata, Dum.; Galgulus caudatus , Vieill.; Coracias caudata, Linn.; Coracias abyssinica et senegalensis , Gmel. et Lath., pi. enl. de Buffon , n.°' 88 , 626 et 526, sous les noms françois de Rolliers d'An- gola, d'Abyssinie et du Sénégal. Cet oiseau , dont le mâle est figuré au second volume des Oiseaux de paradis de Levail- lant, pi. 2 3, a les pennes latérales de la queue prolongées en deux brins qui, plus ou moins longs suivant son âge, devien- nent, chez les vieux, de plus du double de celle des autres pennes caudales. La mandibule supérieure , arrondie sur toutes les faces, divise les plumes du front en deux parties, qui se portent jusqu'aux narines, qu'elles cachent presque entièrement. Les plumes qui couvrent le front, la gorge et la base du bec , sont blanches ; la tête et le devant du cou sont d'un beau vert bleuâtre et luisant ; les plumes du dessous du corps, y compris les tibiales , et celles du dessous de la queue et du revers des ailes , sont du même vert que le devant du cou; le haut du dos et les scapulaires sont d'un roux verdàtre ; le croupion , les couvertures du dessus de la queue, le poignet et l'extrémité des ailes, sont d'un bleu vif; le bleu occupe le centre des douze pennes alaires et le vert les extrémités; les deux filets sont d'un bleu très- foncé et les deux pennes du milieu d'un vert olivâtre; les pieds sont d'un brun roux, aii-si que les yeux ; le bec et les ongles sont de -couleur de corne. La femelle diffère peu du mâle ; mais on l'en distingue aisément par la brièveté des brins, qui ne dépassent pas les pennes caudales de plus de trois pouces, tandis que celles du mâle en excèdent quelque- fois six. Le front , la gorge, la poitrine et les flancs du jeune mâle sont roussâlres , et les pennes latérales de sa queue ont déjà un pouce et au-delà, tandis qu'on ne les aperçoit pas encore chez la jeune femelle. Levaillant a trouvé, entre la rivière d'Orange et la grande rivière des Poissons, ces rolliers, qui n'y arrivent que dans la saison des chaleurs et en repartent dans celle des vents et des pluies, qui est l'hiver du pays. Dans la saison des amours on rencontre toujours le mâle et la femelle ensemble, et ils forment ensuite des bandes de six au plus avec les petits , car la ponte c'est que de quatre œufs, et les petits sont exposés iS2 ROL à devenir la proie des oiseaux carnivores. Ces rolliers se nour- rissent indistinctement de fruits et d'insectes ; Levaillant a trouvé dans l'estomac des individus qu'il a tués, des chenilles lisses, des sauterelles et des mantes. Leur nid, très- volumi- neux, étoit placé dans les enfourchures des arbres près du tronc, et composé extérieurement de bois entrelacé d'herbes et de mousse, comme celui du rollier cuit, et revêtu inté- rieurement d'un lit de feuilles sèches. Les œufs, à peu près de la grosseur de ceux de nos pigeons fuyards, étoient ver- dàtrcs et pointillés de roux. L'espèce dont il s'agit a le port, 3e vol et le cri du geai d'Europe. Curieux comme lui, il ar- rive au moindre bruit extraordinaire, et il fuit, comme lui , à la moindre apparence de danger. RoLUER A VENTRE BLEU : Coracias cjanoguster , Cuv. ; Gaïgu- lus cjanogaster , Vieill. , pi. 26 des Oiseaux de paradis de Le- vaillant. Un attribut que cet oiseau partage avec le rollier à longs brins, est le prolongement des deux pennes les plus latérales de la queue. M. Temminck a reçu de Java l'individu que M. Levaillant a fait peindre; mais il n'a pu obtenir au- cun renseignement sur les mœurs et les habitudes de cet oi- seau , dont le bec et les pieds, pareils à ceux du rollier à longs brins, sont plus forts à raison de sa taille inférieure. Les plumes latérales delà queue sont aussi prolongées, mais les intermédiaires ont cela de particulier qu'elles sont éta- gées, ce qui rend la queue fourchue comme celle de l'hiron- delle de cheminée. Quant aux couleurs, la tête, le cou et la ipoitrine sont d'un roux noisette. Le ventre, les flancs, les plumes abdominales, tibiales , celles du dessous et du dessus de la queiiC et tout le croupion , sont d'un bleu foncé, ainsi que les couvertures supérieures des ailes , dont les pennes ont la pointe noire; les pennes caudales, qui, contre le jour, sont ternes, deviennent très-brillantes quand elles sont expo- sées à la lumière. Le haut du dos et les scapulaires sont d'un brun olivâtre. Le bec est noir, les pieds sont d'un gris brun, et les ongles d'un brun de corne. Rollier a masque noir : Coracias melanops , Dum.; Galgulus melanops, Vieill., pi. 3o des Oiseaux de paradis de Levail- lant. Ce savant voyageur a tiré le nom de celte nouvelle es- ■pèce du masque noir qui, lui couvrant la face, s'étend sur ROL i«3 tout le devant du cou. La mandibule supérieure de son bec est un peu plus arquée, et les narines sont entièrement cou- vertes par les plumes qui les environnent; les pieds sont courts et robustes, comme ceux de la tribu à laquelle elle appar- tient. Tout le plumage, à l'exception des pennes alaires et caudales , est d'un joli gris bleuâtre , nuancé d'une légère teinte purpurine; le dessous de ces pennes est noir. Le bec, d'un gris bleuâtre à sa base, est noir vers la pointe; les on- gles et les pieds sont d'un brun roux. M. Temminck a reçu cet oiseau du cap de Bonne -Espérance, où Levaillant ne l'a pas rencontré. RoLLiER Temminck: Coracias TemmincVii, Dum. ; Galgulus Temminckii , Vieill. Ce rollier des Indes, qui fait partie de la belle collection du savant ornithologiste d'Amsterdam , a été décrit et figuré par Levaillant dans le 3." volume des Oi- seaux de paradis, pag. 46, et pi. G du Supplément. Les plu- mes du dessus de sa tête, qui sont d'un vert d'aigue-marine, forment , lorsqu'il les relève , une sorte de huppe comme celle du geai d'Europe. Le dos, les scapulaires et les couver- tures des ailes sont d'un vert olivâtre , et tout le reste du plu- mage est d'un bleu d'indigo lustré et changeant en violet sombre. Les pieds sont d'un brun rougeàtre et le bec est noir. Quelques espèces sont encore indiquées par Latham , etc.; mais les unes sont douteuses, et d'autres ont déjà été recon- nues comme appartenant à des genres différens des rolliers. On va les indiquer brièvement. RoLLiF.R DE LA Nouvelle-Calédonie; Coracias striata^ Lath. Cet oiseau est long de près de huit pouces; le mâle est d'un bleu foncé, presque noir et strié de bleu verdàtre sur le corps: sa queue, son bec et ses pieds sont noirs. Le plumage de la femelle est d'un gris cendré, plus foncé sur la tête et noir sur les couvertures et les pennes des ailes, dont les bords sont cendrés; la queue est entièrement grise. Rollier A TÈTE MARRON ; Coracias pacijica , Lath. Cette espèce , qui se trouve au port Jackson , dans la Nouvelie-HoUande, a huit pouces et demi de longueur. La couleur marron, qui couvre sa tête et le haut du cou , se change en vert sur le dessus du corps ; une plaque noire, bordée d'un trait blanc , occupe la moitié de la gorge ; les ailes , à l'exception d'une m ROL tache blanche à leur origine, sont bleues, ainsi que la queue, dont l'extrémité a une teinte noire; le bec et les pieds sont rouges. RoLLiER CHEVELU ; Corocias pHosa , Lath. , Suppl. Cet oiseau, dont le pays est incertain, a été décrit par Latham , d'après un dessin, comme ayant le bec et les pieds rouges ; les plumes du cou, de la poitrine et du ventre alongées, fines, sans con- sistance, et rayées de blanc sur un fond brun; le dos et les couvertures des ailes sont d'un vert brunâtre, avec une bor- dure d'un bleu changeant en rouge; les pennes alaires d'un bleu foncé, ainsi que celles de la queue, qui est égale à son extrémité. Les yeux sont surmontés d'une raie blanche , et il y en a une noire au-dessous. RorjiER ELANc; Coracias docilis , Lath. C'est S. G. Gmelin qui a fait connoître cet oiseau , trouvé en Perse , et qu'il faut d'autant plus hésiter à considérer comme un véritable rollier, que les dispositions à se priver , à retenir ce qu'on lui ap- prend et à imiter , sont des qualités opposées au caractère sauvage du genre. Au surplus, il est de la taille du choucas; la base de sa mandibule inférieure est garnie de plumes blanches; le dessus de la tète, le cou et la poitrine sont d'un blanc rougeàtre ; les pennes alaires sont en grande partie noires, ainsi que la queue, qui est terminée de blapc. Le Rollier a bord des ailes jaune {Coracias cafra, Lath.) a tout le plumage bleu , à l'exception des parties ci-dessus désignées. Le Rollier de couleur d'outbe-mer [Coracias cjanea , Lath.), dont le pays est inconnu, est dit avoir le plumage d'un bleu très-éclatant et lustré comme le satin. Selon Sonnini , il seroit de l'Amérique méridionale, où l'on a lieu de douter de l'exis- tence des rolliers, et appartiendroit à l'espèce trouvée par Lapeyrouse à l'ile Sainte-Catherine. Le Rollier geai {Coracias inàica , Lath., et pi. 526 d'Ed- wards) , qui se trouve à Ceilan , paroit être le même que le rollier cuit, ainsi que le rollier de Goa, Le Rollier gentil {Coracius puella , Lath.) est une espèce douteuse, connue dans l'Inde sous le nom anglois de blue fairy hird. Le Rollier jaune, de Brisson , qui n'excède guère la gros- ROM ï85 seur du pigeon ordinaire , et dont tout le plumage est d'un jaune clair, à l'exception des ailes et des deux pennes inter- médiaires de la queue, lesquelles sont d'un gris foncé , est, selon Fernandez, chap. 68, appelé au Mexique hoexotototl ., et classé avec les pies par Gueneau de Montbeillard. L'oiseau décrit aussi par Brisson sous le nom de Roluer HUPPÉ nu Mexique, et auquel Séba avoit appliqué celui d'O- cocoi.iN, qui est un gallinacé, doit être également écarté du genre Rollier. Les Coracias strepera' et varia, Lath., sont considérés par M. Cuvier comme des cassicans ; et les coraeias militaris etscu- tata, comme des piauhaus. M. Vieillot rapporte le coracias mi- litaris au grand cotinga. Suivant M. Cuvier, le coracias mexicana, figuré par Séba, Thesaur., tom, i, p. 64, fig. 5, est le geai du Canada, et le coracias cajana, un tangara. Il paroît aussi que le coracias cafra , 011 Shaw cite Edwards, fig. 320, n'est qu'un merle, turdus nitens. Le Rollier de la Nouvelle-Espagne , de Brisson, qui est l'yz- quautli de Fernandez , ch. }oo, a été rapporté par BulFon à l'aigle couronné; et les Rolliers a tête noire et vagabond , Coracias melanocephala et vagabunda , Lath. , le sont aux pies bleue et vagabonde. (Ch. D.) ROLLULUS. {Ornith.) Un des noms génériques du rou- louL (Ch. D.) ROLLUS. (Conchjl.) Nom latin du genre Rouleau de Denys de Montfort. (De B.) ROLOFA, (Bot.) Nom donné par Adanson au glinus lotoides de Linnaeus , genre de la famille des ficoïdes. (J.) ROLOWAY. (Mamm.) Ce nom est celui d'un singe afri- cain du genre Guenon, Cercopithecus , et qui paroit se rap- porter à l'espèce de la guenon dianc. (Desm.) ROM. {Ic'uthjoL] Ce nom a été désigné comme apparte-^ uaut au pleuronecte carrelet. (Desm.) ROMA-VALLl-CARO. (Bot.) Nom brame du menisper- mum radiatum de M. de Lamarck, qui est le cocculus radiatus de M. De Candolle. (J.) 1 Vojez RÉVEILLEUR, 136 KOM ROM^JH. (Bot.) Nom arabe , suivant Forskal , de sonrcseda telrasyna, que Vahl reporte au rcseda mediterranea de Linnœus. RO?fAINE. (Boh) C'est une variété de laitue. ( L. D. ) ROI.ïANCETA. (Bot.) Près de Cumana , en Amérique, on donne ce nom au lanlana canescens de la Flore équinoxialc, (J.) ROMANES et ROUMANES. (Bot.) Noms dérivés du latin romanus ; on les donnoit anciennement, aux environs de Lyon , en Languedoc , etc. , aux agarics rouges ou roux , et spéciale- ment à l'orange franche , espèce à'amanita , comme pour dire champignon romain. Quelques auteurs ont transformé romanes en romanita , synonyme d''amarita romana. (Lem.) ROMANZOWITE. (Min.) C'est une pierre du genre des Grenats, par sa forme et ses autres propriétés physiques, qui est composée, d'après l'analyse qu'en a piiblié M. Nordens- kiold , de chaux 26 — alumine 24 — fer 7 — silice 41 ; c'est par conséquent un grenat ferro -calcaire ou de l'espèce de l'aplome. Il se trouve principalement dans la carrière de pierre cal- caire de Kulla , dans la paroisse de Kienito en Finlande. (B.) ROMARIN; Rosmarinus, Linn. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones monopétales, de la famille des labiées ( Juss. ), et de la diandrie monogjnie, Linn., dont les principaux carac- tères sont d'avoir : Un calice monophylle, tubulé, à deux lèvres, la supérieure entière et l'inférieure bilide; une corolle monopétale, à tube plus long que le calice et à limbe partagé en deux lèvres, la supérieure plus courte et bifide, Finfé- rieure à trois divisions inégales, dont la moyenne beaucoup plus grande et concave; deux étamincs a filamens subulés , mu- nis d'une dent, arqués vers la lèvre supérieure qu'ils surpas- sent, terminés par des anthères simples; un ovaire supère, à quatre lobes, surmonté d'un style de la longueur des étamines, terminé par un stigmate aigu; quatre graines nues au fond du calice persistant. Les romarins sont des arbustes à feuilles opposées, et dont les fleurs sont disposées en petites grappes axillaires. On en con- noît deux espèces; Tune appartient à Fancicn continent et l'autre au nouveau monde. ROM 1B7 Romarin OFFiciNÀi. , vulgairement le Romarin; Rosmarimis ojfîcinalis, Linn., Sp., 53. Sa tige est frutescente, divisée en rameaux nombreux, haute de trois à quatre pieds, rarement plus. Ses feuilles sont linéaires, sessiles, persistantes, glabres et luisantes en dessus, blanchâtres et cotonneuses en dessous. Ses fleurs sont d'un bleu pâle et presque cendré, disposées en petites grappes courtes, placées dans les aisselles des feuilles, vers l'extrémité des rameaux. Toutes ses parties ont une odeur forte et pénétrante. Cet arbuste fleurit en Avril et Mai; il croît, sur les collines pierreuses et exposées au soleil , en Pro- vence, en Languedoc, dans le Midi de l'Europe, dans le Le- vant et la Barbarie. ■Le romarin se voit quelquefois dans les jardins du Nord. Il faut l'y planter dans une terre plutôt sèche qu'humide, et à une bonne exposition , parce qu'il craint les fortes gelées. Dans les jardins du Midi on en fait des palissades, des buissons de verdure, qui ont l'avantage de venir dans les terrains les plus arides. 11 a deux variétés, l'une à. feuilles panachées de jaune et l'autre à feuilles panachées de blanc ; ces deux variétés sont plus délicates que le romarin commun et ont besoin d'être plantées en pot, afin de pouvoir être mises à l'abri du froid pendant l'hiver. On pourroit multiplier le romarin par ses graines, mais ce moyen étant plus lent que la multiplication par boutures, mar- cottes ou éclats des vieux pieds , les jardiniers préfèrent ces derniers moyens. En Italie on se sert des feuilles de romarin pour aromati- ser plusieurs mets. La chair des moutons qui les broutent acquiert un excellent goût; c'est à ses fleurs qu'est dû le par- fum des miels de Narbonne et de Mahon. Le romarin est tonique et excitant; on l'employoit autre- i'ois beaucoup plus en médecine que maintenant , comme stomachique, stimulant, céphalique, sudorifique, etc.; il en- troit aussi jadis dans plusieurs préparations pharmaceutiques, pour la plupart reléguées aujourd'hui dans les anciens formu- laires. On en tire encore une huile volatile, moins usitée ea médecine que comme aromate. De beaucoup d'eaux spiritueuses dans lesquelles cntioit au- trefois le romarin, il faut particulièrement citer Veau de la î8â ROM reine de Hongrie, dont il fait la base. La reine qui lui a donné son nom, préparoit cette liqueur elle-même; elle assuroit en avoir reçu la formule des mains d'un ange, et s'être guérie de la goutte en en faisant usage. La faveur dont cette eau a joui contre les défaillances, les vertiges, les vapeurs hysté- riques, etc., est passée. ( L. D.) ROMARIN DE BOHÈME. (BoL)Nom vulgaire du lédon des marais. ( L. D. ) ROMARIN DU NORD. ( Bot. ) C'est le gale odorant. ( L. D. ) ROMARIN SAUVAGE. {Bot.) C'est le lédon des marais et le rosage ferrugineux. ( L. D.) ROMBUT. {Bot.) Ce nom indien, cité dans VHerb. Amh. de Rumph pour le cassytlia de Linnœus , est celui qu'Adanson avoit adopté pour le même genre. ( J.) ROMERILLO. {Bot.) Aux environs de Quito, suivant M. de Humholdt , on nomme ainsi un millepertuis , hypericum caricifoliuin. Dans la Flore du Pérou il est dit que les habi- tans du Chili donnent le même nom au molina linearis de cette flore, espèce de hacchai-is , parce qu'il a l'odeur et la saveur du romarin. ( J. ) ROMERO. {Bot.) Dans le Portugal, suivant Clusius, on donne au cistus libanolis ce nom, qui signifie romarin, parce que cette espèce a les feuilles de romarin. (J. ) ROMERO MARINO. {Bot.) Voyez Miscaj!n. ( J.) ROMEYKH. {Bot.) Selon Forskal c'est le nom du reseda mediterranea en Arabie. (Lem.) ROMISCH. {Ornith.) Nom polonois de la mésange rcmiz, parus pendulinus , Linn. (Ch. D.) ROMPHAL. {Bot.) Voyez Rhompau (J.) ROMPOT-GARAND. {Bot.) Nom du parietaria indica de Burmann à Java. Son stipa lUtorea y est nommé rompot laut , et son uh'ajavanica est le rompot scribœ -ajer du même pays. ( J.) ROMPT-PIERRE. {Bot.) On donne ce nom dans quelques lieux à la saxifrage. (J.) ROMULEA. {Bot.) Sous ce nom Maratti a fait un genre de ^ixia lulbocodium. (J.) RONABE, Ronabea. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des rubiacées, de la pentandrie monogjnie de Linnœus, ofirant pour caractère RON «89 essentiel : Un calice fort petit, à cinq dents; une corolle ob- longue, presque en entonnoir; le tube long, renflé vers son orifice; le limbe à cinq lobes; cinq étainines courtes, insérées sur le tube, point saillantes; un ovaire adhérant au calice; un style; un stigmate à deux lames. Le fruit est une baie fort petite , ovale , striée , non couronnée , renfermant deux noyaux monospermes. RoNABE A LARGES FECULES : Roïiahca lalifoUa, Aubl., Guian., 1, tab. 5g; Lamk. , III. gen. , tab. 166. Arbrisseau dont les tiges sont simples, noueuses, tortueuses, hautes de deux ou trois pieds, garnies de feuilles opposées médiocrement pétio- lées, ovales, aiguës, d'un vert bleuâtre ^ lisses, entières; les pétioles courts, munis de stipules larges, aiguës. Les fleurs naissent dans l'aisselle de chaque feuille , au nombre de deux à six , soutenues par des pédoncules très-courts , accompagnées à leur base de deux bractées en forme d'écaillés ; le calice est d'une seule pièce, à cinq petites dents courtes. La corolle est blanche, presque infundibuliforme , insérée sur l'ovaire au- tour du disque qui le couronne; le tube est grêle, long; le limbe à cinq divisions aiguës, hérissées de poils; les filamens sont courts ; les anthères oblongues, à deux loges ; l'ovaire, ovale, se convertit en une petite baie noirâtre, cannelée, con- tenant deux osselets appliqués i'uh contre l'autre, renfermant chacun une semence. Cet arbrisseau croît en Guiane, dans les forêts d'Oyac , d'Orapu et de Sinémari, où il fleurit vers la fin de l'été. (Poir.) RoNABE A TIGE DROITE; Rouahea erecla, Aubl., Guian., loc, cit. Espèce très -rapprochée de la précédente, qui en diffère par ses tiges grêles , hautes d'un pied et demi , garnies de feuilles opposées, médiocrement pétiolées, d'un vert jaunâtre, ovales, aiguës, les plus grandes longues de quatre pouces sur un et demi de large. Les fleurs sont blanches, axillaires; les fruits forment des petites baies noires et cannelées. Cette plante croît dans les mêmes lieux que la précédente. (Poir.) RONCA. {Ornith.) Nom donné en Espagne aux oiseauÀ du genre Râle. ( Ch. D.) RONCE ; Rubus , Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones polypétales, de la famille des rosacées, Juss. , et de Vicosandrie poljgjnie, Linn., dont les principaux caractères sont d'avoir: igo RON un calice monopliylle, à cinq divisions persistantes; une co- rolle de cinq péfalcs ovales-arrondis, insérés sur le calice; des étaniines nonihreuses, à filamens plus courts que la corolle, également attachés au calice et termines par des anthères ar- rondies: des ovaires nombreux, surmontés de styles courts, terminés par des stigmates simples ; une baie composée de grains arrondis , succulens , insérés sur un réceptacle conique, et réunis en tête. Les ronces sont des plantes herbacées ou le plus ordinaire- ment des arbrisseaux à tiges souvent sarmenteuses, armées ou non d'aiguillons; leurs feuilles sont entières, palmées ou ailées; elles ont leurs fleurs diversement disposées. Linné, en 1762 , ne connoissoit que treize espèces de ce genre ; ]\L De Can- dolle , dans le 2.'" volume de son Énumération du règne vé- gétal, publiée en 1826 , en rapporte cent onze. Le mot ruhus, qui est le nom latin de ce genre , vient de rubcr , rouge, à cause de la couleur rouge des fruits de quelques espèces. '■" Tiges hei^bacées. RoxcE FAUX-MURIER ; Rubus cliamœmorus , Linn. , Sp. , 708. Sa racine est rampante, ligneuse, vivace; elle produit des tiges herbacées, droites, simples, hautes de trois à six pouces, dé- pourvues d'aiguillons i garnies de deux à trois feuilles pé- tiolées en cœur à leur base, dentées en scie, découpées eu trois ou cinq lobes, presque glabres en dessus, chargées de poils en dessous. La fleur est blanche, solitaire au sommet de la tige, et il lui succède une baie ovoïde de couleur rous- sâtre , composée de plusieurs grains, d'une saveur aigrelette et d'un goût agréable. Cette espèce croît naturellement dans le Nord de l'Europe, en Sibérie ef dans l'Amérique septen- trionale; elle se trouve principalement dans les terrains tour- beux. Les baies de cette ronce sont rafraîchissantes. Les Suédois en font une sorte de limonade aussi saine qu'agréable, et ils les emploient à plusieurs autres usages. Les Lapons savent les conserver d'une année à l'autre, en ayant la précaution de les couvrir de neige aussitôt après les avoir cueillies. En Nor- -wége on en prépare , selon Clusius, une sorte d'électuaire ou de confiture , en les faisant cuire sans y ajouter aucune Ji- RON igi queur, et en les mettant ensuite dans des vases qu'on recouvre avec du beurre fondu pour les préserver du contact de l"air. Les Norwégiens font usage de cette préparation comme d'un bon antiscorbutique. Ronce du Nord : Buhus arcticus, Linn. , Sp., 708; FI. Dan. , tab. 488. Ses racines sont rampantes, vivaces; elles donnent naissance à plusieurs tiges droites, simples ou peu rameuses, hautes de trois à cinq pouces, dépourvues d'aiguillons, garnies de feuilles alternes, pétiolées, composées de trois folioles ovales, dentées, munies, à la base de leur pétiole, de petites stipules persistantes. Les fieurs sont purpurines, solitaires et terminales. 11 leur succède des baies d'une couleur rouge foncée, d'une saveur acide, très-agréable, et dont le parfum a quelque chose de celui de la fraise. Cette plante croit dans le Nord de l'Europe, en Sibérie, etc. Jusqu'ici toutes les ten- tatives qu'on a fait pour naturaliser cette espèce en France n'ont eu aucun succès. Ronce des rochers ; Ruhus saxatilis , Linn., Sp., 708. Sa ra- cine produit des tiges simples , redressées, hautes de six à huit pouces, dépourvues d'aiguillons, maislégèrement pubescentes; elle produit en même temps plusieurs rejets rampans , stériles. Ses feuilles sont pétiolées, composées de trois folioles ovales , glabres ou à peine pubescentes, celle du milieu assez longue- ment pédicellée et les deux latérales sessiles. Ses fleurs sont blanches, réunies, au sommet des tiges, rarement plus de quatre ensemble, en un petit corymbe. Le fruit est rougeàtre, aigrelet, composé d'un petit nombre de grains, dont trois ou quatre ordinairement plus gros que les autres. Cette plante croit sur les montagnes de l'Europe, du Nord de l'Asie et de l'Amérique septentrionale; on la trouve, en France, dans les Alpes, les Pyrénées et les Vosges. '^'' Tiges fjHitescentes ; feuilles ailées. Ronce a felulles de rosier ; Ruhus rosœfolius, Smith , Icon., 3, p. 60, t. 60. Sa tige est divisée en rameaux sarmenteux, légèrement. pubcscens, chargés de quelques aiguillons épars , et garnis de feuilles alternes, ailées, composées de sept folioles ovales-lancéolées, dentées, glabres; les feuilles supérieures ne sont ordinairement composées que de cinq ou même de ig2 RON trois folioles. Les fleurs sont blanches, larges de deux pouces ou environ, légèrement et agréablement odorantes, portées «ne ou deux ensemble à Textrémité des rameaux. Nous n'a- vons vu de cette espèce que la variété à fleurs doubles, qui est originaire de l'Isle-de-France ; elle a été introduite en An- gleterre en 1811, et quatre années après elle est venue aug- menter le nombre des jolies plantes déjà cultivées dans nos jardins. Ses fleurs ressemblent, jusqu'à un certain point , à certaines variétés de la rose blanche, et elles se succèdent les unes aux autres pendant toute la belle saison; il n'y a que les gelées qui arrêtent la végétation de cette jolie espèce. On la multiplie de marcottes, et on la plante en pot, alin de pouvoir la rentrer dans la serre pendant les froids , mais elle a bravé, depuis deux à trois ans, ceux de nos derniers hivers, dans les jardins de plusieurs amateurs. RoNCEDUMONT Ida, Vulgairement Framboisier; Rubiis idœus, Linn. , Sp. , 706. Sa racine est une souche ligneuse qui produit plusieurs tiges droites, cylindriques, hautes de trois à quatre pieds et même plus, hérissées d'aiguillons fins et très- nom- breux. Ses feuilles inférieures sont ailées, composées de cinq folioles ovales , aiguës, dentées, vertes en dessus, cotonneuses et blanchâtres en dessous: les feuilles supérieures ne sont composées que de trois folioles. Ses fleurs sont blanches, assez petites, portées sur des pédoncules grêles, rameux , et dis- posées, au nombre de trois à six, dans les aisselles des feuilles supérieures. Les fruits qui leur succèdent , connus sous le nom de framboises, sont composés de grains nombreux, succulens, ordinairement d'un rouge clair, d'une odeur et d'une saveur très-agréables. Le framboisier croît naturellement dans les lieux pierreux, ombragés et montagneux du Nord de LEu- rope, de l'Asie, et dans l'Amérique septentrionale. On en cultive dans les jardins plusieurs variétés ; les principales sont le framboisier rouge à gros fruits, le framboisier à gros fruits couleur de chair, le framboisier à gros fruits blancs, et le framboisier des Alpes de tous les mois à fruits rouges. Ce der- nier rapporte jusqu'aux gelées. , Le framboisier se plaît dans une terre légère , un peu fraîche et ombragée : il ne vient pas bien à l'exposition du midi. Celles du levant ou du couchant lui conviennent mieux , RON '95 et ses fruits y acquièrent plus de saveur et de parfum qu'au nord, où il pousse d'ailleurs avec vigueur. Comme cet ar- buste trace beaucoup par ses racines, on ne peut guère le planter ça et là dans un jardin, ni mêlé avec d'autres plantes ou d'autres arbrisseaux ; il faut lui consacrer une place par- ticulière, où ses racines puissent s'étendre en toute liberté. On n'est point dans l'usage de multiplier le framboisier de graines, parce que le plant qui en proviendroit feroit atten- dre ses fruits trop long- temps; car ce n'est guère qu'à la cinquième ou sixième année que les framboisiers, venus de semis , sont en bon rapport. On préfère généralement les pro- pager par les drageons que , chaque année , les racines des pieds anciennement plantés, produisent en abondance. C'est de- puis le mois de Novembre jusqu'à la mi -Mars qu'on plante les framboisiers, soit de simples drageons, soit en relevant en entier les anciens pieds et en éclatant leurs racines en autant de morceaux qu'on peut faire de tiges, accompagnées d'un à deux bourgeons à leur pied. On plante ces framboi- siers à trois pieds de distance en tout sens, afin que par la suite ils ne se nuisent pas. Une framboisière ainsi formée rapporte peu la première et la seconde année; mais ensuite elle produit chaque année davantage, et cela pendant dix à douze ans. Les soins qu'elle exige se bornent d'ailleurs, 1." à retrancher chaque année, dans le courant de l'hiver, toutes It's tiges qui ont rapporté du fruit pendant l'été pré- cédent et qui meurent après l'avoir produit; 2.° à tailler à la hauteur d'environ deux pieds une partie des jeunes tiges, en laissant les plus vigoureuses entières; 3.° enfin à labourer le terrain superficiellement , afin de ne pas blesser les ra- cines qui sont peu enfoncées en terre. Les framboises se mangent seules ou souvent mêlées avec les fraises ou les groseilles: leur goût parfumé plaît généra- lement et les fait servir sur les meilleures tables. On en pré- pare, en les employant seules ou avec les deux autres fruits ci- dessus et en les écrasant dans de l'eau, une boisson ra- fraîchissante, qui, étant édulcorée avec du sucre, est fort agréable , surtout pendant les grandes chaleurs de l'été. Elles entrent dans la composition de dilTérenfes gelées , confitures, sirops et ratafias ; elles peuvent se confire seules , mais le 46. i5 - 194 RON plus souvent on les emploie mêlées avec les groseilles. Quel- ques framboises, infusées dans le vin, lui communiquent un goût et un parfum délicieux. On obtient aussi en les écra- sant et en les faisant fermenter, une sorte de vin, qui est très-fort, assez agréable, et dont on peut retirer, par la dis- tillation, de l'eau-de-vie très -spiritueuse. Dans plusieurs cantons de la Pologne ce vin remplace, pour le peuple, le vin ordinaire. En Russie on fait un hydromel délicieux en mettant dans de l'eau une certaine quantité de miel et de framboises. En France et ailleurs on prépare, par leur infu- sion dans le vinaigre blanc, ce qu'on appelle le vinaigre de framboise, que les pharmaciens et les confiseurs conver- tissent ensuite en sirop , par l'addition de la quantité néces- saire de sucre. Ce sirop de vinaigre framboise est très- em- ployé en médecine dans les maladies inflammatoires, et comme il est fort agréable et très- rafraîchissant , on en fait aussi dans le monde un usage habituel. '•"** Tiges frutescentes ; feuilles composées de trois ou de cinq folioles. Ronce FauTESCENTE : Rubus fruticosus , Linn. , Spec, 707; Lois., Nouv. Duh. , 6, page 71, t. 22, fig. 1. Ses tiges sont ligneuses, anguleuses, rameuses, armées d'aiguillons forts et recourbés, et disposées le plus souvent en buisson épais, haut de cinq à six pieds; de leur base , ou de la racine même, naissent ordinairement des jets vigoureux, simples, redres- sés, arqués, stériles la première année et atteignant douze à quinze pieds et même plus de longueur. Ses feuilles sont pétiolées, presque toutes composées de cinq folioles, excepté vers lextrémité des rameaux, où elles n'en ont que trois. Ces folioles sont ovales, deux fois dentées, aiguës, glabres en dessus, excepté dans une variété, cotonneuses et blan- châtres en dessous. Ses fleurs sont blanches ou rougeàtres, portées sur des pédoncules rameux , disposées en petits bou- quets placés en nombre variable au sommet des rameaux et formant dans leur ensemble une panicule terminale. Les fruits sont composés de grains nombreux , noirâtres, luisans, aigrelets, un peu sucrés lors de leur parfaite maturité et d'un goût assez agréable. Cette espèce fleurit dès le mois de Mai RON 195 et continue à donner des fleurs pendant une grande partie de l'été; ses baies se succèdent de même les unes aux autres pendant toute la belle saison. Elle croit dans les haies, les buissons et sur les bords des bois, en Europe, dans le Nord de l'Afrique et de l'Asie. Elle offre plusieurs variétés; l'une a ses feuilles cotonneuses des deux côtés, l'autre a ses folioles profondément incisées et presque pinnatifides; une troisième a ses tiges et ses feuilles tout-à-fait dépourvues d'aiguillons; une quatrième a les fleurs doubles. Outre ces variétés on en trouve encore quelques autres indiquées dans les auteurs, par- ticulièrement une à fruits blancs et une à feuilles panachées. Ronce a feuilles de coudrier; Rubus corylifolius , Smith, F/, brit. , 542. Cette espèce a le même port que la précédente. Elle lui ressemble même assez pour qu'on les ait pendant long- temps confondues ensemble; mais enfin on a distingué la ronce à feuilles de coudrier, parce qu'elle a constamment les feuilles vertes des deux côtés , et qu'au lieu d'un duvet blanchâtre elles ne sont chargées en dessous que de poils simples. Cet arbrisseau est d'ailleurs très-sujet à varier sous plusieurs rapports. Ses feuilles sont tantôt ovales-alongées et tantôt ovales- arrondies ; les poils qui revêtent les tiges, les pétioles et les pédoncules sont souvent, sur beaucoup d'indi- vidus, très-nombreux , rougeâtres et terminés à leur extrémité par une glande, pendant que sur d'autres ils sont simples et non glanduleux ou presque entièrement oblitérés ; .vur certains pieds les fleurs ont les pétales arrondis, sur d'autres ovales, et sur d'autres très-alongés et assez étroits; enfin ces pétales sont tantôt blancs et tantôt d'un rouge clair tirant sur le rose. Au reste, ces différences sont trop peu constantes et se nuan- cent les unes avec les autres de telle manière qu'il m'a paru im- possible qu'on pût les employer pour établir plusieurs espèces, car elles ne peuvent même servir à distinguer des variétés bien tranchées. Les fruits sont composés de grains un peu plus gros que dans la ronce frutescente , mais moins nombreux , luisans , noirâtres, légèrement acides et assez agréables; ils sont connus, ainsi que ceux de la ronce frutescente, sous les noms de fram- boises sauvages, mûres sauvages , mûres de renard. La ronce à feuilles de coudrier croît en France et dans plusieurs parties de TEurope, dans les mêmes lieux que la précédente. ,96 RON La ronce frutescente et celle à feuilles de coudrier peu- vent être et sont assez souvent employées dans la composi- tion des haies; mais ces haies, pour être de bonne défense, ont besoin d'être soutenues et (fêtre palissées dans leur jeunesse : elles demandent même toujours assez de soins; car si on néglige, soit de tailler, soit de diriger les longues pousses qui, chaque année, s'élancent loin du pied prin- cipal, comme les rameaux de ces ronces prennent facile- ment racine à tous les endroits où ils touchent la terre, un seul pied de ces plantes pourroit, si on manquoit à l'éla- guer, s'emparer en peu d'années d'une assez grande étendue de terrain. Cette facilité qu'ont les ronces à se multiplier de marcottes naturelles, fait que, lorsqu'on veut en former des haies, on ne prend pas la peine d'en faire des semis, ce qui seroit un moyen assez long; mais, à la fin de l'automne ou pendant l'hiver, on fait de préférence arracher le plant enraciné qu'on trouve facilement dans la plupart des buissons. Les habitans pauvres des campagnes coupent les ronces pour en chauffer leurs fours. Les chevaux rebutent leurs feuilles; mais les moutons, les chèvres et même les vaches les mangent. On a dit que ces feuilles, lorsqu'elles étoient jeunes, pouvoient remplacer celles du mûrier blanc pour nourrir les vers-à-soie , et que cette nourriture pouvoit leur suffire pendant quelques jours ; mais cela est absolument faux: d'après les essais que j'ai faits sur des vers-à-soie de diffé- rens âges, ces insectes sont toujours morts, et sans même avoir attaqué les feuilles que je leur avois données. On emploie en médecine les feuilles et les sommités des deux ronces dont il est ici question ; on les regarde comme détersivcs et astringentes, et on en prescrit la décoction , soit en tisane soit en gargarisme , dans les maux de gorge. Les fruits de ces plantes sont, comme je l'ai déjà dit, assez agréa- bles au goût : c'est mal à propos que certaines personnes les regardent comme malfaisans ; j'en ai souvent beaucoup mangé en herborisant, sans en avoir jamais éprouvé la moindre in- commodité. Dans quelques cantons on fait, avec ces fruits, un vin qui. dit-on, est peu inférieur à celui fait avec du raisin , et dont on peut retirer de l'eau-de-vie par la distillation. On peut aussi en faire un sirop et des confitures assez agréables. En RON '97 Provence on s'en sert pour colorer les vins blancs; ailleurs on les ramasse pour les donner aux cochons et à la volaille; Ronce bleue : Rubus cœsius, Linn., Sp., 706 ; Lois., Nouv. Duhain. , 6 , pag. 69 , tab. 22 , fig. 2. Ses tiges sont hautes d'un pied ou environ, redressées, rameuses, garnies de feuilles pétiolées , composées de trois folioles ovales, dentées, pu- bescentes en dessous. Outre ces tiges qui portent les fleurs à leur sommet, la racine produit des rejets couchés, ram- pans, prenant racine de distance en dislance, et seulement garnis de feuilles la première année, mais donnant, les an- nées suivantes, naissance à des tiges qui à leur tour portent des fleurs. Celles-ci sont blanches, disposées au sommet des tiges et des rameaux en panicule peu garnie. Les tiges , les rejets et les pétioles des feuilles sont armés de petits aiguil- lons redressés. Les baies sont noirs, recouverts d'une pous- sière abondante qui les rend bleuâtres; elles ne se composent que d'un petit nombre de grains assez gros, d'une saveur dou- ceâtre et fade. Cette ronce croît par toute l'Europe, dans les champs, les haies, les buissons et les taillis ; elle se trouve aussi en Asie. Elle fleurit en Juin et Juillet; ses fruits mû- rissent dans le courant de l'été ou au commencement de l'au- tomne. Elle croit souvent si abondamment dans les champs laissés en jachères , qu'elle y devient importune au point d'embarrasser la charrue lorsqu'on recommence à les labourer; mais elle ne peut s'établir dans les terres soumises à un asso- lement régulier. î^-î>!>'- Peiiliies simples ou seulement lobées; tiges frutescentes. Ronce odorante : Rubus odoratus , Linn., Sp., 707; Lois., Nouv. Duham. , 6, pag. 68, tab. 24. Ses tiges sont simples ou peu rameuses, hautes de quatre à cinq pieds, dépourvues d'aiguillons, mais abondamment chargées, surtout dans leur partie supérieure, de poils rougeàîres et glanduleux. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, échancrées à leur base et di- visées en leurs bords en trois à cinq lobes plus ou moins profonds. Ses fleurs sont d'un rouge clair , de la grandeur de celles d'une petite rose, et disposées en petits corymbes, placés au sommet des tiges ou dans les aisselles des feuilles suv 198 RON périeures. Les fruits sont des baies globuleuses, d'un pourpre noirâtre, pubescentes, ayant une saveur aigrelette et peu de parfum. Cet arbrisseau est originaire de TAmérique septen- trionale ; on le cultive dans les jardins, où il fleurit pendant une partie de l'été. Ses grandes fleurs font un bel eifel et sont très -propres à orner les bosquets. Les tiges qui ont fleuri, se dessèchent après avoir fructifié, aln'si que celles du framboisier, et il faut avoir soin de les tailler de même en automne ou dans le courant de Tliiver. Ro^XE A FEUILLES DE corète; Rubus corchorifoUus , Linn. fils, SiippL, 263. Ses tiges sont droites, cotonneuses, armées d'ai- guillons, garnies de feuilles oblongues, pétiolées, échancrées en cœur à leur base, dentées en leurs bords, aiguës à leur sommet, vertes en dessus, blanchâtres et cotonneuses en dessous. Ses fleurs sont petites, solitaires, portées sur des pé- doncules cotonneux et axillaires. Cette espèce croit naturel- lement au Japon. Ronce a feuilles de poirier : Rubus pjrifolius , Smith , Icon. ined. , fasc. 3 , page 6i, tab. (îi. Ses tiges sont ligneuses, ar- méts d'aiguillons courts, divisées en rameaux effilés, garnis de feuilles alternes, ovales-lancéolées, dentées en scie, aiguës, glabres des deux côtés. Ses fleurs sont purpurines, disposées au soDMnet des rameaux en une ample panicule. Cette ronce croît naturellemejit dans les Indes orientales. (L. D. ) RONCE. {Ichihyoi.) Nom spécifique d'une Raie. Voyez ce ce mot. ( H. C.) RONCETTE. [Ornith.) Un des noms vulgaires du traquet, motacilla rubicola, Linn. ( Ch. D.) RONCHAS. {Ornith.) L'oiseau ainsi nommé chez les Gri- sons est le lagopède ordinaire, tetrao lagopus . Linn. (Ch. D.) RONCINELLE, Dalibarda. (Bof.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des ro- sacées, de Vicosandrie polyandrie de Linnaeus, offrant pour ca- ractère essentiel : Un calice persistant, à cinq ou six divisions très-profondes ; cinq pétales; des étamines nombreuses insé- rées sur le calice; cinq à huit ovaires supérieurs, surmontés d'autant de styles. Le fruit est une baie sèche , composée de pe- tits grains monospermes. Ce genre, réuni aux ronces par Linné, après en avoir été RON 199 séparé, puis rétabli par Michaux, est distingué par le nombre de ses styles, par ses baies sèches et non succulentes; il n'a point d'aiguillons, tandis- que les ronces, pour la plupart, en sont années. RoNCiNELLE RAMPANTE : Dalibarda repens, Linn., Spcc; Da- libarda violctoides , Mich. , Fi. amer., tab. 27 ; Rubus dalibarda , Linn., Lamk. , III. , tab. 441 , tig. 5 ; Smith, Icon. ined., fasc. 1, tab. 20. Cette plante a des racines rampantes, fibreuses, d'où sortent de longs rejets semblables à ceux des fraisiers, dont quelques-uns sont un peu redressés, garnis de feuilles alternes, simples, entières, ovales, un peu arrondies, assez semblables à celles de la violette odorante, échancrées en cœur à leur base, crénelées à leur contour, parsemées de quelques poils rares, supportées par de longs pétioles grêles et velus. Les fleurs sont axillaires, solitaires, pédonculées; les décou- pures sont ovales, quelquefois dentées au sommet; la corolle est blanche , à pétales ovales, obtus. Cette plante croît au Canada. RoNCiNEiLE A FEUILLES DE FRAISIER : Dalibarda fragûrioides , Mich., loc. cit., tab. 28; Comaropsis , Nestl., Dépotent. Cette espèce se distingue par ses feuilles ternées et ses fleurs dispo- sées en corymbe. Ses tiges sont rampantes, assez fortes, pro- lifères; ses feuilles pétiolées, presque f;:sciculées , à trois fo- lioles sessiles , cunéiformes, arrondies au sommet, crénelées, presque lobées à leur contour, glabres, un peu ciliées à leurs bords; des stipules courtes, lancéolées, aiguës. Les corymbes sont plus longs que les feuilles, garnis de quelques bractées lancéolées. La partie inférieure du calice est conique, tubu- lée; ses découpures lancéolées, aiguës; la corolle beaucoup plus grande que le calice , à pétales ovales , obtus ; les étamincs persistent avec le fruit. Cette plante croit dans l'Amérique septentri-onale. ( Poir.) RONCKJES. {Ornith.) Klein, Prodr. avium , p. 106, n.° 3 , cite ce nom, d'après Séba , comme étant donné aU colibri. (Ch. D.) ROMDACHE. {Entom.) On nomme ainsi une forme parti- culière que prennent certains articles des antennes et des palpes, qui offrent une portion convexe, semblable à la par- tie arrondie d'une hache; on les dit aussi sécuriformes , ce qui est la traduction littérale de l'expression latine. PaT extension 200 RON on a aussi donné ce nom à des taches en croissant , dont la convexité est plus niarquée que l'échancrure ; et pour indiquer qu'elles sont plutôt saillantes que concaves, on les nomme encore en lunule : quelques papillons et des phalènes otfrent cette particularité. (C D.) RONDACHINE. (Bot.) Voyez Hydropeltis. (Lem.) RONDE. (Erpétol.) Nom spécifique d'une Tortue. Voyez ce mot. (H. C. ) RONDELIER, Rondeletia. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des ruhiacées, de la jientandrie monogjnie de Linnaeus. offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant à quatre ou cinq di- visions; une corolle infundibuliforuie; le tube cylindrique, beaucoup plus long que le calice ; le limbe à quatre- ou cinq lobes; quatre ou cinq étamines; un ovaire inférieur, arrondi; un style; le stigmate bifide; une capsule en forme de baie, couronnée par les dents du calice, à deux loges polyspermes s'ouvrant au sommet. 11 arrive, pour plusieurs espèces, que la partie du calice qui enveloppe l'ovaire est ou devient pulpeuse, de sorte que le fruit paroît être une baie plutôt qu'une capsule; de là l'é- tablissement de quelques nouveaux genres; de plus, d'autres espèces n'offrent que deux semences à l'époque de la maturité; autre motif pour les séparer de ce genre : cependant l'obser- vation nous apprend que bien souvent plusieurs semences avortent; quelquefois on en retrouve les embryons avec celles qui sont parvenues à maturité. L'examen des ovules dans l'o- vaire peut encore confirmer cette observation , et nous don- ner la preuve de la légèreté avec laquelle on fabrique de nou- veaux genres en démembrant la plupart de ceux que Linné avoit si sagement établis. RoNDELiER A TROIS FLEURS : B^ondelclia Irijlora, Vahl, Symh., 3, tab. 54; Rondeletia pilosa , Swartz,f/. Ind. occid. , i, p. 356. Arbrisseau dont la tige se divise en rameaux cylindriques, velus vers leur sommet, garnis de feuilles pétiolées, opposées, très-rapprochées, oblongues, lancéolées, très- entières, cou- vertes en dessous de poils mous, blanchâtres, très-nombreux, longues de deux ou trois pouces, larges d'un pouce ; les pétioles 3ont courts et velus , accompagnés de deux stipules oblongues , RON 201 acurninées, velues. Les pédoncules sont axlllaires, opposés, longs de deux pouces, chargés ordinairement de deux ou trois Heurs pédicellées, munies de bractées courtes et subulées; le calice est à quatre divisions subulées et velues; la corolle couverte en dehors de poils grisâtres; le tube presque filiforme; le limbe à quatre lobes oblongs, obtus : les quatre étamines sont sail- lantes, insérées à l'orifice du tube; l'ovaire est velu ; la capsule de la grosseur d'un grain de poivre, couronnée par le calice, à deux loges contenant des semences petites et nombreuses. Cette plante croît dans l'Amérique, à l'ile de Sainte-Croix. RoNDELiER A PETITES FLEURS; Rondeletiapar^'ijlora, Poir. , Enc, n.° 3. Sa tige est garnie de rameaux ligneux, cylindriques, ar- ticulés, grisâtres, striés, garnis de feuilles opposées , glabres, coriaces, ovales, oblongues, aiguës, rétrécies en coin à leur base, grisâtres en dessous, entières, traversées par des veines noirâtres, réticulées, longues de trois ou quatre pouces, larges presque de deux pouces; les pétioles sont très-courts; les sti- pules fermes, ovales, aiguës. Les fleurs, disposées en corymhes axillaires, nombreux, sont petites, pédicellées ; les calices d'un vert blanchâtre; les bractées concaves, en forme d'écaillés, ve- lues en dedans. Le fruit est une petite capsule globuleuse, à deux loges. Cette plante croît aux Antilles et à la Martinique. RoNDEUER. d'Amérique : Rondeletia americana, Linn. , Sjst. veget.; Lamk., lll. gen., tab. 162, fig. 1 ; Plum., Icon., 142 , fig. 1. Cet arbrisseau s'élève à la hauteur de huit ou dix pieds. Ses rameaux sont nombreux, à écorce lisse et verdàtre; les feuilles sessiles, opposées, oblongues, lancéolées, entières, aiguës, luisantes en dessus. Les fleurs sont disposées en co- rymbes axillaires, terminaux; les pédoncules très-longs, divi- sés vers leur sommet en rameaux opposés, à plusieurs divisions dichotomes; une fleur sessile est à la base de chaque bifurca- tion avec deux bractées ovales , aiguës. La corolle est blanche, un peu odorante; le tube une fois plus long que le calice; le limbe à cinq lobes arrondis. Cette plante croit dansl'Amérique. RoNBELiËR ODORANT : Rondeletia odorata, Linn. , Spec; Lamk., IlL gen., tab. 162, fig. 2; Jacq. , Amer., tab. 42. Arbrisseau d'environ six pieds de haut, dont les rameaux sont dilfus, presque en buisson, velus dans leur jeunesse; les feuilles sont ppposées, presque sessiles, ovales, en cœur à leur base, ob- 202 RON tuses, entières, rudes à leur deux faces. Les fleurs forment lin bouquet terminal , presque en ombelle : les pédoncules offrent trois divisions uniflores. Le calice est à cinq divisions oblongues, droites, profondes, concaves, aiguës. La corolle est d'un beau rouge, d'un jaune citron à l'orifice du tube, d'une odeur agréable; le limbe à cinq ou six lobes courts, plans, arrondis; les capsules sont presque globuleuses, s'ou- vrant en deux valves au somuiet, contenant un grand nombre de semences fort petites, rhomboïdales. Cette plante croît sur les rochers voisins de la mer, à la Havane. RoNDELiEB A FEUILLES DE BUIS : RondeLetiu buxifoUa , Poir. , EncycL, n.° 6; Vahl, Ed. amer., fasc. 2, tab. 12. Cet arbris- seau est pourvu de rameaux grêles, élancés, garnis de feuilles glabres, en ovale renversé, coriaces, luisantes, rétrécies en coin à leur base, vertes en dessus, pàlts en dessous, entières, arrondies au sommet, rapprochées, longues d'un pouce et plus, larges de quatre a cinq lignes. Les fleurs sont solitaires, axillaires, presque sessiles ; le calice est d'un blanc cendré, ovale, à quatre dents droites, subulées, La corolle est petite, infundibulifornie, longue de quatre lignes; le tube grêle, un peu renflé vers le sommet: le limbe court, plan, à quatre lobes oval.s, arrondis. Cette plante croit au Montferrat, en Amérique. BoNDELiER TRIFOLIÉ : Rondelctia Irifoliata, Linn., Spec- Jacq,, Amer., tab. /|3 ; Ehrh., Pict., tab. i5. Arbre de douze à quinze pieds, dont 1< s rameaux sont é.alés , presque triangulaires, velus dans leur jeunesse. Les feuilles sont pétiolées, réunies par trois à chaque articulation, glabres, lancéolées, aiguës, très- entières, jjubescentes t-n dessous sur la principale nervure; les pétioles courts et velus; les stipules presque rondes, acu- minées. Les fkurs forment de petites paiiicules latérales, axil- laires; les pédoncules sont velus, rameux; les fleurs petites, rougeàtres ; le calice est court , campanule , à cinq petites dents aiguës; le tube de la corolle très-long, cylindrique; le limbe à cinq lobes oblongs. Le fruit est une capsule à deux loges, couronnée par les dents du calice, renfermant chacune une semence arrondie. Cette espèce croît au pied des montagnes, à la Jamaïque. RoNDELiER A GRAPPES : Rondeletia racemosa , Svvartz , FI. Jnd, RON 2o3 occid., i, pag. 5Co; Brown, Jam., \/^o, lab. 2, fig. 3. Cette espèce a ses branches revêtues d'une écorce blanchâtre, divi- sées en rameaux glabres, tétragones, un peu comprimées. Les feuilles sont opposées, pétiolées,acuniinées à leurs deux extré- mités, munies à leur base de deux larges stipules elliptiques, légèrement velues à leurs bords; les pétioles glabres, longs d'un pouce. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires, étalées, plus courtes que les feuilles, de la longueur des pé- tioles, garnies de bractées sessiles, subulées, situées à la base des ramifications; le calice est petit, à cinq dents courtes et droites; la corolle petite, blanchâtre, soyeuse en dehors, pâle en dedans; le tube est court, cylindrique, point renflé; le limbe à cinq lobes ovales, pubescens; l'ovaire glabre, ovale; le stigmate épais, entier. Cette plante croît à la Jamaïque, dans les forêts des hautes montagnes. RoNDELiER A FEUILLES DE LAURIER : Rondelctia laurifoUa , S wartz, FI. Ind. occid., 1 , pag. SGa; Brown, Jam., 148, tab. 2, fig. 3. Ses rameaux sont glabres, cylindriques, légèrement striés, un peu comprimés vers leur sommet; les feuilles opposées, lon- gues de trois à quatre pouces, entières, oblongues, lancéolées, aiguës à leurs deux extrémités, glal)res; les pétioles longs d'un pouce, munis de deux stipules acuminées, velues à leurs bords. Les grappes sont axillaires, souvent aussi longues que les feuilles; les fleurs petites, d'un jaune foncé; les pédicelles quelquefois à trois fleurs, munis de bractées subulées; le calice est pubescent, à cinq petites dents aiguës; le tube de la corolle court, renflé à son orifice; le limbe de la longueur du tube, à cinq lobes oblongs, réfléchis, tomenteux; le stigmate bifide; la capsule globuleuse , de la grosseur d'une graine de chan- vre, à plusieurs semences membraneuses, hémisphériques. Cette plante croît parmi les buissons, à la Jamaïque. RoNDELiER OMBELLE; Rondelelid umbellafa , Swartz, toc. cit. Ses tiges sont ligneuses, hautes d'environ deux pieds, divisées en rameaux lisses, comprimés, velus dans leur jeunesse vers leur sommet. Les feuilles sont opposées, pétiolées , ovales, lancéo- lées, acuminées, velues particulièrement le long de leurs ner- vures; les pétioles courts, velus; les stipules opposées, connir ventes, élargies à leur base, terminées par une longue pointe sétacée. Les Heurs sont disposées en corymbe presque en om- •201^ RON belle, plus courts que les feuilles; les pédoncules velus, com- primés, a trois divisions, à trois fleurs pédicellées, en ombelle, munies de quatre bractées linéaires, en forme d'involucre : les calices sont très velus , a cinq dents linéaires; la corolle est grande, pubescente, d'un brun jaunâtre; le tube alougé, di- lalé vers son orifice; le limbe a cinq lobes convexes, arronlis; le style bifide; une capsule à deux loges; plusieurs semences, dont très-souvent deux parviennent seules à maturité. Cette plante croît à la Jamaïque, sur les rochers pierreux , le long des fleuves. RoNDELiER BLANCHATRE; Roudcletia incanu, Svvartz , loc. cit. Cet arbrisseau a des tiges droites, hautes de deux ou trois pieds. Les rameaux sont rudes, cylindriques; les feuilles pé- tiolées, entières, ovales, lancéolées, un peu coriaces, luisan- tes en dessus, rudes et blanchâtres en dessous; les pétioles couverts d'un duvet blanc, les stipules courtes, tronquées, blanchâtres, ciliées à leurs bords. Les fleurs sont disposées en petits corymbes très- courts, axillaires, presque en ombelle; les pédjcelles accompagnés de deux bractées ovales , concaves , aiguës, touienteuses; le calice est partagé en cinq déioupures épaisses, ovales, soyeuses et blanchâtres; deux bractées sont placées sous le cali<'e, et cinq petites écailles à la base de l'o- vaire; la corolle est blanchâtre , d'une grandeur médiocre ; le tube de la longueur du calice; le limbe à cinq lobes ovales, convexes; l'ovaire oblong, velu, tronqué au sommet; le style bifide ; la capsule oblongue , à deux loges , perforée au sommet , à deux valves bifides; à deux semences petites, oblongues, membraneuses: les autres avortent. Celte plante croît à la Jamaïque, sur les montagnes calcaires. RoNDELiER velu; Rotideletia hirsuta, Swartz, loc. cit. Arbris- seau de cinq à six pieds de haut, divisé en rameaux lâches, cylindriques, un peu comprimés, rudes, pubescens dans leur jeunesse. Les feuilles sont opposées, pétiolées , oblongues, élargies dans leur milieu, aiguës, entières, velues à leurs deux faces; les pétioles courts, velus et roussàtres; les stipules op- posées, ovales- lancéolées , oblongues, velues. Les grappes sont axillaires, solitaires, presque de la longueur des feuilles; les pédoncules filiformes, à trois divisions trichotomes, lâches, velues, garnies à leur base de petites bractées opposées, ai- RON ao5 guës, linéaires, pubescentes. Le calice est velu , à cinq dé- coupures droites, lancéolées, aiguës; la corolle jaunâtre, to- menteuseen dehors; le tube de la longueur du calice, rétréci vers son orifice; le limbe à cinq divisions oblongues, obtuses, réfléchies; l'ovaire ovale, hérissé; le style bi6de an sommet. Cette plante croit sur les montagnes, dans les contrées méri- dionales de FAinérique. RoNDELiER A PEuiLLEs DE LAURIER : Rondcletia laurifoHa, Sw. , loc. cit.; Petesia fruticosa, Brown., Jam., 1^3, tab. 2, fig. 2, Ses rameaux sont glabres, cylindriques, légèrement striés; les feuilles longues de trois à quatre pouces, lancéolées, acu- minées , glabres à leurs deux faces; les pétioles longs d'un pouce; les stipules acuminées , velues à leurs bords. Les grap- pes sont axillaires, de la longueur des feuilles; les fleurs pe- tites, d'un jaune foncé; les pédoncules souvent à trois fleurs, munies de bractées subulées. Le calice est pubescenf , à cinq petites dents droites, aiguës; le tube de la corolle court, élargi à son orifice; le limbe de la longueur du tube; ses di- visions oblongues, réfléchies, tomenteuses en dehors; les cap- sules glabres, globuleuses, de la grosseur d'un grain de che- nevis, à deux loges polyspermes. Cette plante croît parmi les buissons, à la Jamaïque. ( Poir.) RONDELLE. (jBof.) Nom vulgaire de l'asaret ou cabaret, asarum , dont les feuilles sont arrondies. (J.) RONDELLE. {Ichthjol.) Nom spécifique d'un chétodon , cliœtodon rotundiis , Gmel. (H. C.) RONDELLETTE. {Bot.) Nom vulgaire de la terrette ou gléchonie hédéracé et de l'asaret d'Europe, deux plantes dont les feuilles sont rondts. (Lem.) RONDETE ou RONDOTTE. (Bof.) Noms vulgaires du glé- come hédéracé. (L. D.) RONDIER, Borassus. {Bot.), Genre de plantes monocotylé- dones , de la famille des palmiers , de la dioécie hexandrie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel .Des fleurs dioiques; une spathe à plusieurs folioles ; les fleurs mâles imbriquées sur un spadice en chaton, munies d'un calice à trois fo- lioles persistantes; une corolle en souconpe; trois divisions à son limbe; six étamines; dans les fleurs femelles, un calice à trois divisions profondes; une corolle à six ou neuf éta- 2o6 RON mines stériles monadelphes ; un ovaire supérieur, surmonté de trois stigmates presque sessiles; un drupe renfermant trois noyaux osseux ; l'embryon vertical. RoNDiER EN ÉVENTAIL : Borassus JlabelUformis , Linn. , Syst. veg.; Lamk. , IlL gen., tab. 898; Ampana, Rhéed., Malab., 1 , p. i5 , tab. 10 ; Mas carimpana , Rhéed., Malab., 1 , p. 11, tab. g; Lontarus domestica , Rumph., Amb. , 1 , page 45, tab. jo. Ce palmier est un très-bel arbre , de la hauteur du cocotier; mais son tronc est plus gros, cylindrique dans toute sa longueur, renflé à la base et au sommet, terminé par une très -belle cîme composée de longues feuilles en éventail, disposées circulairement, plissécs, à découpures étroites, alon- gées, aiguës; les pétioles longs, épais, canaliculés, garnis des deux côtés de leurs bords de dents épineuses. Les fleurs sont dioïques; le spadice , dans les deux sexes, est très-simple, long, cylindrique, garni d'écaillés uniflores; chaque fleur est accompagnée de plusieurs folioles imbriquées, qui semblent tenir lieu de calice; la corolle à trois divisions profondes, concaves, obtuses. Les fleurs mâles ont six étamines; les fe- melles trois stigmates presque sessiles. Le fruit est un drupe ovale, presque aussi gros que le fruit du cocotier, lisse, un peu comprimé, d'un brun jautiàtre , à trois lobes, accom- pagné à sa base des écailles calicinales , revêtu d'une enve- loppe charnue, fibreuse , douce, succulente , odorante, ren- fermant trois semences osseuses, de la forme et de la grosseur d'un œuf de canne, remplies d'une moelle blanche, savou- reuse, et d'une liqueur limpide. Cette plante croit dans les Indes et sur les côtes orientales de l'Afrique. Les jeunes individus donnent par incision une liqueur dont les Indiens font une sorte de vin, qu'ils nom- ment sura , et obtiennent un sucre appelé j'agara. La partie pulpeuse des fruits et la substance blanche des semences sont d'une saveur agréable, bonne à manger dans leur jeunesse. RoNPiER DES ROCHES : Borassus caudata, Lour. , Flor. Coch., p. 760; Piranga saxatilis orizœformis , Rumph.. Amb,, 1 , p. 42 , tab. 7 p Cet arbrisseau s'élève à la hauteur de sept à huit pieds, sur une tige épaisse d'environ un pouce, divisée à son sommet en rameaux très - rapprochés, et terminée par de longues feuilles ailéesavec une impaire . composées de folioles RON ^07 cunéiformes , un peu plissées , denticulées et comme rongées, très irrégulières à leur sommet , arrondies , ou tronquées obliquement, quelquefois lancéolées ou à plusieurs lobes, sans aiguillons sur leur pétiole. Les fleurs sont dioïques; leur régime ou spadice simple , droit, alongé, latéral, placé un peu au-dessous des feuilles. Les fleurs niàles ont un calice à trois folioles: il est, dans les femelles, à six folioles obtuses, imbriquées; les trois pétales sont ovales, recourbés dans les deux sexes. Les étamines sont au nombre de quinze à trente ; les filamens courts; les anthères oblongues. Le stigmate est grand, sessile, à trois faces. Le fruit est un drupe arrondi , long d'un demi -pouce, renfermant trois noyaux ovales. Cette plante croit dans les Indes, sur les rochers, et dans les forêts de la Cochinchine. Cette espèce, dit Loureiro, se rapporte très- bien à la figure citée de Runiph, quant à sa tige et ses feuilles; mais le régime est rameux , les folioles sessiles ; tandis que dans la plante dont il s'agit ici, ces folioles sont rétrécies en queue à leur base. Il est douteux que cette espèce et la sui- vante appartiennent essentiellement à ce genre. RoNDiER TUNIQUE; Bovassus tunjcata , Lour. , loc. cit. Cet arbre a un tronc très-élevé, droit, épais, égal dans foute sa longueur, terminé par de grandes feuilles palmées, placées circulairement , soutenues par des pétioles sans épines. Les fleurs n'ont point été observées; mais toutes les autres par- ties de la fructification et le port de cette plante ne per- mettent pas de la rapporter à un autre genre qu'à celui-ci. Le fruit est un drupe presque arrondi, très-grand, renfer- mant trois semences -. il est entouré d'une enveloppe épaisse, lisse, succulente, brune ou purpurine, à plusieurs couches ou lames, sous laquelle se trouvent huit à dix écailles inté- rieures. Le dedans des semences es!, rempli d'une moelle blanche, bonne à manger, semblable à celle du cocotier. Cette plante croit dans les Indes , vers les confins des royaumes de Décan et de Guzurate. (Poia.) RONDINA. ( Ornith. ) Ce nom et celui de rondinella sont donnés, en Italie, à l'hirondelle, qu'en Sardaigne on appelle Tondine. (Ch. D. ) RONDINE. l'ichlhjol.) Un des noms que l'on donne à Rome à l'hirondelle de mer. Voyez Hirondelle de mer. (H. C) 2o8 RON RONDINETTA. (Foss.) Un poisson fossile de Monte-Boica , qui paroit se rapporter au genre des Exocets, a été ainsi nomme par Volta, dans son grand ouvrage intitulé : Ichthjo- loiiie rérnnaise. (Desm. ) RONDIRE. {Ichthjol.) A Rome on appelle ainsi le milan (le mer. Voyez Milan de mer et DactylopïÈre. (H. C.) RONDO. (Ornith.) Buffon , en parlant, tome 6, in -4.°, pag. 6^4^ ^'u martinet noir ou commun, liirundo apus, Linu. , dit que Scaliger lui paroit avoir désigné ce martinet par le mot rondo , dans son traité De subtilitate , pag. 000. ( Ch. D.) RONDOLE. {Ichthyol.) Un des noms vulgaires du dactylop- lère pirabèbe. Voyez Dactyloptère. (H. C. ) RONDON. [Fauconnerie.) Lorsqu'un oiseau de proie se précipite avec impétuosité sur le gibier, on dit qu'il fond en rondon. (Ch. D.) RONDOTE. {Bot.) Un des noms vulgaires du lierre ter- restre, glechoma hederaceay dans les provinces méridionales de la France. (J.) RONE. (Jchthjol.) Nom spécifique d'un Labre. Voyez ce mot. (H. C.) RONGÉ [Bord]. (Bot.) Découpé en petites parties inégales comme s'il avoit été attaqué par quelque insecte; exemples -. feuilles du senecio doria , du sinapis alba; calice du chenopo- diiim bonus Henricus ; pétales du clielidonium glaucium, du fran- Itenia Icevis. (Mass.) RONGEURS, Glires. (Mamm.) Le nom françois de ron- geurs a été donné à de nombreux animaux de la classe des mammifères, qui constituent un ordre très-naturel. Linné, le premier, les avoit rapprochés pour en former un groupe particulier, qu'il nommoit glires, parce qu'il paroissoit avoir pris pour type de ce groupe le glis des anciens, ou loir. Storr a depuis nommé ces mêmes animaux y-osojes, et Illiger les a appelés prensiculantia. Les rongeurs sont des animaux onguiculés, dont le système dentaire consiste seulement en dents incisives et en molaires, sans canines, et dont les organes de la génération sont cons- titués, suivant le type normal delà généralité des mammi- fères, et non selon celui des mammifères marsupiaux. Les incisives des rongeurs ne sont, le plus ordinairement, RON , 209 qu'au nombre de deux à chaque mâchoire, très -longues, prismatiques, arquées, n'ayant pas de racines et poussant toujours par la base, à mesure qu'elles s'usent par l'exlrémité, qui est ttiillée en biseau dans les supérieures; en biseau aussi , mais quelquefois en pointe, dans les inférieures. La face an^^ térieure de ces incisives est revêtue d'une lame épaisse d'émail, tandis que le corps de la dent est de substance osseuse, beau- coup plus tendre; de manière que ce bord est toujours celui qui résiste et qui forme le tranchant du biseau : cette face antérieure est tantôt plane et tantôt arrondie; ordinairement elle est lisse ; mais quelquefois on remarque dans le sens de sa longueur et sur son milieu une rainure ou sillon ; sa couleur varie entre le blanc -jaunâtre et l'orangé-foncé. Les incisives de la mâchoire inférieure sont mobiles, parce que la sym~ physe, qui sert de point de jonction aux deux branches de cette mâchoire, n'est jamais consolidée dans les rongeurs. Lorsqu'il y a quatre dents incisives supérieures, les deux antérieures ont les proportions et les usages de ces mêmes dents chez les autres rongeurs, et celles qui les suivent sont très-petites, courtes, mousses à leur extrémité et sans utilité bien reconnue. M. Geoffroy a trouvé dans les lièvres et lapins, qui présen- tent ce nombre anomal d'incisives supérieures, les indices de deux autres dents , placées une de chaque côté derrière la seconde ; mais ces germes ne se développent jamais. Si cela arrivoit , ces animaux auroient un système dentaire très- analogue à celui des kanguroos. Les pikas ou lagomys sont, à cet égard, conformés comme les lièvres. Les incisives poussent toujours, ainsi que nous l'avons dit, parce que ce sont des dents simples, sans racines proprement dites. Lorsque l'une de ces dents vient à manquer, parce que son germe a été enlevé ou détruit , l'incisive qui lui est op- posée ne trouvant plus à s'user par son sommet contre une dent correspondante, croit indéfiniment en décrivant une courbe qui est telle dans le lièvre, par exemple, qu'une in- cisive de la mâchoire inférieure peut devenir assez grande pour rentrer sur le sommet du crâne. Tous ces faits, concernant la structure et le mode de crois- 46. 14 sance des incisives des rongeurs, sont frès-connus depuis long-temps, et nous avons été étonne d'apprendre dernière- ment que M. Oudet venoit de les publier comme nouveaux. Un espace interdentaire ou une barre assez longue sépare les incisives des molaires , et cet espace ne présente jamais de dents qu'on puisse comparer aux canines, aux fausses canines ou aux petites fausses molaires antérieures d'un assez grand nombre de mammifèref:. Les molaires sont au moins au nombre de trois, et au plus à relui de six, à chaque côté des mâchoires. Les lignes qu'elles forment sur ces mâchoires sont tantôt parallèles entre elles et tantôt plus rapprochées à un bout qu'à l'autre , et dans ce dernier cas dans des sens opposés aux deux mâchoires du même animal. Dans certains rongeurs ces dents sont simples, c'est-à-dire que, comme dans celles de l'hoinme, on y dis- tingue une couronne ou partie triturante, un collet ou ligne d'implantation dans les gencives, et des racines plus ou moins nombreuses. Ces dents, une fois terminées dans leur ossifica- tion , ne repoussent pas par la base , à mesure qu'elles s'usent à la couronne. Mais dans la plupart de ces animaux les dents sont compo- sées, c'est-à-dire prismatiques dans toute leur étendue, sans renflement intermédiaire au collet, ni amincissement vers lu racine. Leurs coupes , faites dans tous les points de leur lon- gueur, montrent partout la même organisation et les mêmes dessins d'émail. Leur germe reproduit la substance de ces dents, à mesure qu'elle s'use, comme cela a lieu pour les incisives. Ces différences dans la structure des molaires a porté M. Frédéric Cuvier à former deux divisions parmi les rongeurs : la première, composée des rongeurs omnivores, et la se- conde, des frugivores. « En effet , dit- il, tous ceux de ces « animaux dont les dents ont des racines, se nourrissent à « peu près indifféremment de substances végétales ou ani- « maies, et tous n'ont qu'un cœcum rudimentaire lorsqu'ils « ne sont pas privés de cet organe; ceux dont les màche- « lières sont sans racines ne se nourrissent naturellement /< que de substances végétales, et leur cœcum, toujours plus « développé et plus compliqué que leur estomac, paroit o jouer un rôle très-important dans la digestion. *> RON iii Les dents simples ou celles des omniv^orcs ne sont pour l'or- dinaire formées que de substance osseuse et d'émail. Leur structure est peu compliquée, et, communément, leur cou- ronne offre seulement quelques tubercules mousses, comme celles de l'homme. Jamais ces dents ne sont hérissées de pointes aiguës, comme celles des mammifères insectivores et chéi- roptères. Outre ces dents à racines, seulement formées de matière émailleuse et de substance osseuse, M. F. Cuvierdit qu'il y en a encore qui ont en outre du cortical : ces dernières ont des formes infiniment plus compliquées que celles des autres, et cette complication est d'autant plus grande qu'elles sont moins usées. Dans toutes ces dents , lorsque l'usure est par- venue à son dernier période, la couronne ne présente plus qu'une surface plus ou moins unie* Les molaires composées sont généralement prismatiques > et toujours elles poussent parleur base à mesure qu'elles s'u- sent par leur sommet. Elles sont formées de substance os- seuse, pu milieu de laquelle la substance écailleuse dessine certaines circonvolutions, qui se présentent toujours les mê- mes à telle époque qu'on examine les dents : elles orit aussi quelquefois une partie ccmenteuse. Les figures dessinées pap l'émail sur la table de la dent sont tantôt des lignes transver- ses ou anguleuses, ou bien des replis ou sinus au nombre de deux ou trois de chaque cô(é intérieur ou extérieur, mais toujours en nombre inverse pour ces deux côtés dans les dents Correspondantes des deux màchoiresé Les incisives des rongeurs sont toujours, pour les deux mâ- choires, opposées par leur pointe, et les molaires le sont exactement couronne à couronne. La symphyse de la mâchoire d'en bas n'étant pas consolidée, les incisives inférieures, qui attaquent les alimens , peuvent jouer séparément et se rap- procher ou s'écarter l'une de l'autre par leur pointe , seloa le besoin qui peut résulter de la difficulté de trouver les joints des parties à diviser. La gueule de ces animaux est toujours assez peu ouverte, le travail des dents n'ayant lieu que sur le devant; tou- jours la lèvre supérieure est fendue en long dans son milieu , et le nom de hec-de-lièyre, qu'on donne à un défaut de confor< ata RON matîon de la lèvre de Thomme , est tiré de la forme que pré^ sente constamment ''elle du lièvre. l.a langue est toujours assez petite et douce, si ce n'est dans les animaux du genre Porc-épic , où elle est hérissée de pa- pilles cornées. Le palais est ridé fortement en travers , et dans un seul genre, celui des lièvres, on trouve quelques places velues sur ce palais. Quelques rongeurs, parmi lesquels nous remarquerons les hamsters, ont les joues munies de grands sacs membraneux intérieurs, qui se portent jusque sur les cMés du cou , et qui servent à placer et à transporter des grains ou des racines, dont ces animaux font d'abondantes provisions dans leurs profonds terriers. Ces sacs sont absolument semblables à ceux qui existent dans la plupart des singes de l'ancien continent, et qu'on a nommés abajoues ou salles. Tantôt les moustaches sont très-longues et fortes, comme dans les rats et les écureuils , tantôt elles n'existent presque pas, comme dans les lièvres. Les yeux sont toujours plus ou moins latéraux, mais ils ne le sont dans aucun rongeur plus que dans les lièvres et les lapins. Ces organes sont aussi plus ou moins développés, selon le mode d'habitation et le genre de vie de ces animaux. Les rongeurs nocturnes, comme les loirs, les lièvres et les lapins, les polatouches, les ont fort gros et saillans; les diurnes, comme la plupart des rats et les écureuils , les ont médiocres ; d'autres, qui font souvent leur séjour sous la terre, tels que les campagnols, les ont fort petits; enfin, une espèce qui vit tout-à-fait à la manière des taupes et ne vient jamais à la lu- mière, l'aspalax, n'a que des yeux rudimentaires, placés sous une peau épaisse , non repliée en paupière et couverte de poils courts et serrés. Les dimensions des oreilles externes sont aussi très-variables. Le même aspalax, ou rat -taupe, n'a pas de trace de conque auriculaire , et cela lui est commun avec plusieurs rongeurs fouisseurs; ceux qui vivent au bord des eaux et qui nagent souvent, tels que le campagnol rat d'eau , l'ondatra et le castor, ont un pavillon extrêmement court, arrondi et peu mobile. Les rats et souris, animaux fugitifs, ont au contraire RON ^i5 les oreilles disposées pour recueillir les moindres sons: leur conque auditive se développe beaucoup, et la peau en est très-fine et nue. Mais aucune espèce ne montre un dévelop- pement des oreilles comparable cà celles des lièvres et animaux voisins, qui sont alongées ou en cornet, et que des muscles nombreux peuvent placer, selon le besoin , dans les direc- tions les plus variées. Les narines n'offrent rien de remarquable; elles sont tou- jours percées au bout d'un museau généralement obtus (si ce n'est dans le lérot), qui termine la ttte antérieurement. Ja- mais les bords de ces narines se trouvent entourés d'une partie nue et muqueuse à laquelle on puisse donner le nom de mufle. La tête osseuse de ces animaux est toujours plate et arquée d'avant en arrière, en dessus, absolument dans la direction que suivent les incisives supérieures; le front n'est pas séparé du chanfrein par un enfoncement , comme dans les carnassiers. Les côtés de la tête sont comme perpendiculaires , et l'arcade zygomatique ne fait pas saillie; cette arcade, qui est foible , est aussi légèrement arquée en dessous. Dans le cabiai et surtout dans le paca, cette arcade prend néanmoins beau- coup de largeur , et dans le dernier de ces rongeurs on re- marque une singulière cavité dans son épaisseur, laquelle est tapissée par un repli de la peau extérieure, ouvert par en bas et sans usage connu. Il y a toujours deux frontaux; tantôt deux pariétaux, comme dans le loir, la souris, le lapin, et tantôt un seul, comme on le remarque dans l'écureuil , le lièvre , la marmotte : les intermaxillaires sont trés-développés ; les fosses temporales assez grandes, à cause du rétrécissement du crâne ; les orbitaires sont réunies, et celles-ci ont leur cadre assez bien marqué, quoique échancré et ouvert sur le côté et en arrière ; la mâchoire inférieure s'articule par un con- dyle longitudinal, ce qui permet à cette mâchoire un double mouvement en avant et en arrière, nécessaire pour le mode de mastication des alimens; les trous incisifs sont très-grands. Le cou des rongeurs est généralement assez court et tou- jours soutenu par sept vertèbres. Le corps de ces animaux ne prend jamais de très-fortes di- mensions. Le cabiai, dont la taille est égale à celle du cochon , est la plus grande espèce qu'un cunnoisse; mais la plupart 214 RON sont à peu prcs de la grosseur du rat ou au-dessous. La mar- motte, le castor, le porc-épic, peuvent passer au nombre des grands rongeurs. Ce corps, toujours assez étroit vers la ré£|,ion des épaules, est le plus ordinairement renflé en arriére, et cela se trouve en rapport avec les dimensions relatives des membres. On peut dire comme général que chez les mammifères de cet ordre le train de derrière l'emporte de beaucoup sur celui de devant , et que les membres postérieurs ont plus de dé- veloppement que les antérieurs; les aspalax , le bathyergue cricet et quelques autres fouisseurs , dont toute la puissance musculaire réside dans les membres de devant, font seuls exception à cette remarque. Le corps de ces animaux étant plus ou moins long, le nom- bre de leurs vertèbres dorsales, lombaires et sacrées varie , ainsi que celui des côtes. Parmi les rongeurs à très-longs pieds de derrière, nous ci- terons d'abord les gerboises ou gerbilles , qui ont ces membres dix fois plus longs que ceux de devant, et qui ont même reçu, à cause de cette disproportion , les noms de dipus ou de bipes , parce qu'ils ne font un usage apparent que de leurs deux lon- gues jambes dans leurs courses rapides, qui se composent d'une série de sauts fort-étendus et très-vivement répétés. L'hélamys, ou gerboise du Cap, présente absolument la même conformation : dans la plupart des autres espèces cette dispro- portion n'est pas la même, mais toujours les membres posté- rieurs conservent la prééminence. Nous citerons particulière^ ment le lièvre, qui, pour rétablir l'égalité de longueur de ses pattes, cherche toujours à monter sur les pentes du terrain, où. il a un grand avantage de vitesse sur les chiens qui le poursuivent. Les usages que les rongeurs font de leurs extrémités anté- rieures présentent de nombreuses différences. Le plus grand nombre a des clavicules complètes, et ceux-ci jouissent de la faculté de se servir de leurs mains plus ou moins adroitement , soit pour porter leur nourriture à la gueule, en les faisant agir seules ou simultanément, soit pour grimper. Les autres, tels que les lièvres et les lapins, lesporc-épics, les cabiais, les cochons dinde et paca, n'ont point de ci^vicules, comme RON ^'5 les ruminans , ou n'en ont que des vestiges; aussi ne se ser- vent-ils de leurs membres de devant que comme de supports et de moyens de locomotion; leurs doigts, ou sont accolés les uns aux autres et terminés par des ongles assez forts et obtus, ou peu nombreux et munis d'ongles épais, qui entourent presque en entier la dernière phalange et qui commencent à ressembler à des sabols. Quant aux rongeurs clavicules, le nombre de doigts le plus ordinaire est de quatre avec un rudiment de pouce aux pieds de devant quoique ce pouce s'alonge aussi quelquefois , et de cinq aux pieds de derrière , à un petit nombre d'anomalies près, que l'on observe dans quelques espèces souterraines, et surtout dans la gerboise d'Egypte, où le grand pi-ed de der- rière n'est terminé que par trois doigts, qui ne sont en rap- port, comme les trois doigts antérieurs des oiseaux, qu'avec un seul os métatarsien. Dans les grimpeurs , comme les écu- reuili, les capromys , les loirs, etc. , les doigts sont bien divisés et alongés , et plusieurs de ces animaux jouissent seuls de la fa- culté déporter des alimens à leur gueule avec une seule main ; les plantes de leurs pieds sont naturellement tournées l'une vers l'autre, de façon à bien embrasser les branches des ar- bres, sur lesquels ils passent leur vie. Les rongeurs nageurs , tels que les castors et les hydromys, ont les pieds de derrière palmés, ou bien à doigts garnis, ainsi que le sont ceux des ondatras , de cils roides et rangés comme les dents d'un peigne serré, sur leurs bords, de façon à former une surface capable de s'appuyer sur l'eau. Quelques fouisseurs ont les membres de devant à peu près conformés comme ceux des taupes. Dans tous les rongeurs le cubitus et le radius existent bien formés et entiers, ainsi que le tibia et le péroné; mais ces os n'ont l'un sur l'autre qu'un mouvement assez obscur. La plupart des espèces, comme l'écureuil , la marmotte, le cas- tor, le lièvre, etc., sont plantigrades, et les autres, comme les gerboises, les gerbilles, etc., sont digitigrades. Très-sou- vent la paume et la plante des pieds sont calleuses ou divisées en tubercules à peau nue et épaisse; mais dans quelques ron- geurs, ceux qui composent les genres des lièvres et des lago- mys ou pikas , toutes ces parties sont couvertes de poils serrés qui empêchent ces animaux de l'aiie du bruit dans leur marche. 5i6 RON La queue manque dans certaines espèces , telles que l'as- palax , ou bien est courte et velue , comme dans la marmotte , le hamster, le campagnol , le lemming , le lièvre , ou médiocre et aussi velue , comme dans nos campagnols communs ; mais dans la plupart des rongeurs elle est grande et affecte diffé- rentes formes. Ainsi, dans les rats elle est très-longue, ronde ou plutôt en cône excessivement alongé . nue et écailleuse; dans l'ondatra elle est longue , nue et très -comprimée par les côtés ; dans le castor elle est fort large à la base , et encore plus dans le reste de son étendue, où elle s'arrondit en forme de plaque très-épaisse, fort déprimée, nue et écailleuse, se mouvanf principalement de bas en haut et de haut en bas ; dans un porc-épic américain , le coëndou , elle est très-lon- gue, nue et prenante au bout, comme celle de plusieurs singes du mêiue pays, des sarigues, de quelques phalangers, etc., animaux appartenant à d'autres ordres; dans la gerboise elle est longue, couverte de poils courts dans la plus grande partie de son étendue, et terminée par un flocon de longues soirs. L'écureuil a la sienne garnie de grands poils distribués en deux séries sur ses côtés, comme les barbes d'une plume, etc. On conçoit que le nombre des vertèbres coccygiennes qui servent de support général à la queue, est variable, sui- vant sa longueur, et que la forme de ces vertèbres change selon la nature des mouvemens auxquels cette partie est ap- propriée. Les rongeurs sont, la plupart, couverts de poils, et chez le plus grand nombre ce poil est de deux sortes: un duvet inté- rieur laineux et très-chaud, comme celui du castor et du po- tamys coypou (employé dans la chapellerie), et un grand poil extérieur doux ou rude, qui, dans quelques espèces même, se transforme en piquans aplatis plus ou moins résistans, plus ou moins élastiques, ainsi que cela se remarque dans les. échy- mjs et plusieurs rats. Dans quelques-uns de ces animaux on ne trouve aussi que des piquans ou très-longs ou courts, comme dans le porc-épic et le coëndou; ou un mélange de piquans et de poils, comme dans Turson. En général, les ron- geurs souterrains ont le pelage doux comme du velours, et en cela sembLible à celui de la taupe; d'autres, tels que le loir, le lérot et le muscardin , l'ont à la fois doux et assez long , etc. RON ='7 Sous le rapport des couleurs, on trouve dans cet ordre des fourrures trés-agréablenieiit variées, et nous nous bornerons à citer les écureuils r.iyés , tels que le palmiste, le barba- resque et le suisse, Je hamster, le spermophile souslik, l'é- cureuil petit-gris, le chincilla, etc. Parmi les anomalies de formes ou d'organisation que pré- sente un petit nombre de rongeurs, nous signalerons la peau des flancs étendue et velue des polatouches, qui leur donne le moyen de se soutenir comme par un parachute lorsqu'ils sautent d'une branche élevée sur une branche plus basse, et les follicules odorantes qui sont placées près des organes de la génération du castor et des ondatras, et qui , dans le pre- mif r de ces animaux , fournit la matière employée en phar- macie sous le nom de castoreum. Les organes de la*génération du mâle ne sont ordinaire- ment d'un volume remarquable qu'à l'époque du rut. Les tes- ticules, dans ce temps seulement, sont apparens sous la peau et font saillie à la base de la queue : dans toutes les autres saisons on n'en voit nulle trace. Les parties des femelles sont simples, et très-souvent la gestation a lieu d;msles cornes de la matrice. Le nombre des mamelles varie de deux ( cochon d'Inde) à huit (rats); quelquefois elles sont placées tout-à- fait sur les côtés du corps, comme nous l'avons observé pour les quatre tétines des ca;!romys. Le nombre des petits n'est nullement en rapport avec celui de ces mamelles, et le co- chon d'Inde en est la preuve la plus évidente; n'ayant que deux mamelles , il a , par portée , au moins huit ou dix petits. En général on peut dire que les petites espèces pullulent beaucoup. La nourriture des rongeurs est très-variée. Le plus grand nombre vit de substances végétales, savoir, de grains, de ra- cines tubéreuses ou bulbeuses, d'herbes , de bois, d'écorces, etc., selon les espèces; et beaucoup d'entre eux se font en été des approvisionnemens de ces substances pour Ihiver. D'autres mangent indifféremment des matières végétales et animales même en état de putréfaction. Ils sont voraces et consomment beaucoup de nourriture. Plusieurs d'entre eux, tels que les campagnols, les mulots, les hamsters, par leurmul-^ tiplicalion quelquefois prgdigieuse , et les lemmings , par leurs voyages annuels, sont des fléaux pour l'agriculture, auxquels il est presque impossible de porter remède. Plusieurs vivent dans l'intérieur des habitations, et y sont fort incommodes par leurs déprédations. Certaines espèces , telles que le surmulot et le rat, ont suivi l'homme partout et comme lui sont devenues cosmopolites. Quelques-uns d'entre eux sont utiles par la chair qu'ils nous fournissent et les fourrures qu'ils nous procurent. En général ce sont des animaux d'une intelligence fort bor- née, ce qui est en rapport avec la petitesse de leur cerveau , et la simplicité de cet organe , qui est chez eux presque au minimum, sous les rapports de ce qu'il se montre chez la plu- part des autres mammifères. Néanmoins c'est parmi les ron- geurs qu'on trouve les espèces qui montrent les facultés ins- tinctives les plus admirables, telles que le castor et l'ondatra, qui se construisent des huttes avec tant d'art; le hamster, dont les habitalions sont si habilement pratiquées, pour loger à sec et conserver dans d'cxcellens silos le grain qu'il nous dérobe ; l'écureuil si adroit dans la construction du nid ou de la bauge, où il met ses petits a l'abri de nos poursuites, etc. Les rougeurs habitent toutes les latitudes et toutes les élé- vations ; car on en connoît depuis la ligne équatoriale jusque dans les glaces de Groenland, et depuis les sables des rivages jusque sur les sommités des Alpes. Chaque espèce seulement a son lieu d'habitation déterminé, et les rats uniquement se trouvent partout, parce que les circonstances nécessaires à l'existence de l'espèce humaine leur conviennent. Les rongeurs sont partagés en deux sections. La première est celle des rongeurs à clavicules , qui se compose des genres Castor, Ondatra, Campagnol, Lemming , Loir, Echimys , Rat, Hamster, Ecureuil, Marmotte, Aspalax , Oryctère, Hii- LAMYs, Gerboise, Gerbille, Mérione, etc. , La seconde section, ou celle des rongeurs non clavicules , comprend les genres Porc-épic , Lièvre, Lacomvs ou Pika, Cabiai , Paca, Agouti ou Chloromys, et Cobaye ou Cochon d'Jnde. (Voyez ces mots. ) L'Aye-aye, ou cheïromys, est un mammifère anomal qui faille passage de Pordre des rongeurs à la famille des makis, dans Pordre dçs quadrumanes, et qui a été place tantôt dans; ROP ^'J l'un et tantôt clans l'autre de ces ordres par lès zoologistes. Voyez le mot Aye-ayf.. (Desm.) RONGLS. {Bot.) Voyt'z Bois du rongls. (J.) RONVILLE. (Bof.) Variété de poire. (L. D.) ROJNZELA. (Or;i.) Les Génois donnent ce nom et celui de ro- pozora, à la bécasse commune, scolopaxvusticola , I,inn. (Ch.D.) ROODE-BRASEN. (Ichth.) ^'om hollandois du Pagel. (H. C.) ROOK.(Om,)Nom du freux, corvusfrugilegus, Linn. ;^Ch.D.) ROOTAUG. [IchthjoL] Voyez Rotengle. (H. C.) ROOYE-VALK. {Omith.) Levaillant, Afr. , t. i , p. gS , dit que ce nom, qui signifie faucon rouge, et celui de steenvalk (faucon de pierres), sont donnés à son montagnard. (Ch. D.) ROPALOCÈRES ou GLOBULICORNES. [Entom.) Noms d'une famille d'insectes lépidoptères, qui comprend le genre Papillon de Linnaeus et qui est essentiellement caractérisée par la manière dont se terminent les antennes en une sorte de petite masse. Le nom est en effet tiré des deux mots grecs ^oTraXov, une petite masse, et de Kipatx, corne, antenne; c'est ce que rend, à l'aide du latin francisé, l'expression de globulicornes. Nous avons divisé en trois genres seulement les nonibreux insectes de cette famille. Les uns ont les ailes planes et verticales dans le repos, mais alors tantôt la masse des antennes est droite; c'iest alors le genre Papillon: tantôt elle est courbée en crochet, telles sont les hespéries. Quand, dans l'état de repos, les supérieures sont verticales et les inférieures horizontales et que, dans cette position , rinsecle paroit estropié, il appartient au geni'e IZe- léroptère. Nous ne croyons pas devoir donner un tableau de cette division, ni répéter ce que nous avons dit dans chacun des articles précédcns : on trouvera spécialement au mot Papil- roN tous les détails qui pourroient intéresser sur les mœurs et la conformation des insectes de cette famille. (C, D,) ROPAN, (ConchjL) Adanson (Sénég. , page 1^67, pi. 19) dé- crit et figure sous ce nom une espèce de coquille bivalve, vivant dans l'épaisseur de la coquille d'un halane de la côte occidentale d'Afrique, dont il a parié à la suite des tarets , quoiq^u'ii convint qu'elle étoit d\'.ii genre difl'ôrent, et que 220 ROP Gmelîn ne parolt pas avoir insérée dans son Catalogue. M. Bosc en fait une espèce de pholade ; M. de Lamarck un ta- ret; mais il paroît qu'elle n'appartient à l'un ni à l'autre de ces genres, puisqu'en effet la coquille est enveloppée dans tin tube fort mince, percé aux deux extrémités, ce qui n'a pas lieu dans les pholades, et qu'il n'y a pas de palmules, comme dans les tarets ; sa forme étant d'ailleurs très- diffé- rente. Je serois donc plus tenté de croire que cette coquille doit être placée parmi les gastrochènes à tube , puisque Adan- son dit que ses valves ovales, fort minces, sont sans charnière ni sommets apparens; s'il n'ajoutoit qu'elles ferment très-exac- tement, ce qui n'a pas lieu dans les gastrochènes: alors nese- roit-ce pas tout simplement une espèce de llthodome. (De B.) ROPER. (Ornitli.) Voyez Bierg-ugle. (Ch. D.) ROFHITES. (Entom.) M. Spinola a décrit sous ce nom de genre, qui a été adopté par M. Latreille , certaines espèces de panurges ou d'andrèaes, insectes hyménoptères qui res- semblent aux panurges, mais qui ont une petite dentelure aux: mandibules vers la pointe, et dont les antennes ne sont pas recoquillées. ( C. D.) ROrOSA. (A/amm.) L'un des noms donnés par les Portu- gais au didelphe ou sarigue quatre-œil. (Desm.) ROPOURIER, Ropourea. {Bot.} Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la pentandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions profondes ; une corolle en roue, à cinq lobes; cinq étamines; un ovaire supérieur j un style; trois ou quatre stigmates; une grosse baie velue, cà quatre loges polyspermes. RoFOURiER DELA GviAîèlre , simple, articulée, très- longue, garnie à chaque articulation de feuilles verticillées , ailées avec une impaire , composées de folioles alternes, nombreuses, sessiles, ovales, lancéolées, obtuses, niucronées, vertes à leurs deux faces, longues de huit à dix pouces, larges de trois, traver- sées dans leur longueur par vne côte saillante, qui se divise ROQ 221 en nervures latérales, simples, alternes, un peu arquées, dont l'intervalle est rempli par des veines très- fines, en zig- zag; chacune des folioles accompagnée à sa base d'une petite stipule en forme d'épine. Les fleurs sont petites, sessiles, axil- laires; leur calice est partagé en six lobes arrondis; la corolle monopétale , en roue, roussàtre en dehors, hérissée en de- dans de poils roux ; le limbe partagé en cinq lobes arrondis; les filameiis des étamines sont velus ; les anthères à deux loges. L'ovaire est chargé de poils roux; il se convertit en une baie jaune, charnue, de la grosseur d'un œuf de poule, remplie d'une pulpe douce, que les Créoles et les Coussaris sucent avec plaisir. Il arrive souvent qu'une des quatre loges avorte et disparoit par Tagrandissemcnt des autres. Cette plante croît dans la Guiane , au milieu des bois. Les Créoles la nomment buis gaulette , et les Coussaris, une des nations de la Guiane, l'appellent arou-pourou. Les habitans et les Nègres emploient la tige de cet arbrisseau dans la construction des murs des maisons, qui sont faites de lattes entrelacées, en forme de claie, et que l'on couvre de terre mêlée et pétrie avec de la bouse de vache. (Poir.) ROQAYEGAH. (Bot.) Selon M. Delile, ce nom arabe, qui signifie fluet, est donné en Egypte à son gypsopliylla rohejehay dont Forskal avoit fait son genre Rokejeha. Voy. Roki^.je. (Lem.) ROQREK. (Bot.) Nom égyptien du parietaria judaica, sui- vant Forskal. ( J. ) ROQUE ou ROGUE. (Ichthj'ol.) Voyez Résure. (Desm.) ROQUEMBOLLE. Voyez Rocameole. (L. D.) ROQUET. {Mamm.) On donne généralement ce nom aux chiens de petite taille et qui n'appartiennent pas à une race bien déterminée. Buffon a néanmoins distingué une race du roquet, qu'il dit provenir du mélange de celle du doguin ou carlin avec celle du petit danois, laquelle ne nous est plus connue. Son roquet seroit un petit chien, ayant le museau court et re-~ troussé ; le front bombé ; les yeux saillans ; les oreilles courtes et pendantes; le poil raz de couleur variable ; les jambes grêles. Pour nous, nous confondons ce roquet avec les chiens communément désignés sous le nom de chiens de rue. Gmelin , 222 ROQ ayant la int-me opinion, lui a donné la dénominallon tle canis liybridus. (Desm.) ROQUET ou ROCQUET. {Erpét.) Nom spécifique d'un Aixox.19. (Voyez ce mot.) A la Guadeloupe ce nom est aussi celui d'un iguane. Voyez Igtjane. (h. C.) ROQUETTE. {Bot.) C'est ïeruca de Tournefort , le brassica eruca de Linnaeus. Le sisymbrium lenuifolium , très- commun aux environs de Paris, y est nommé fausse roquette; il n'existe pas dans le Nord de la France. On a donné à la g.iude, reseda luteola, le nom de roquette bâtarde, et au caldle celui de ro^ quette de mer. {i.) ROQUETTE. {OmithA On appelle ainsi, en Normandie, la petite perdrix grise. (Ch. D. ) ROQUETTE, ROQUETTE CULTIVÉE, ROQUETTE DES JARDINS. {Bot.) Noms d'une espèce de chou. (L. D.) ROQUETTE BATARDE. {Bot.) Dans quelques cantons on nomme ainsi le réséda gaude. (L. D. ) ROQUEITE DE MER. {Bot.) C'est le caquiliicr maritime. (L.D.) ROQUETTE SAUVAGE. ( Bot. ) On donne ce nom à une espèce de chou, brassica erucastrum. (Lem.) ROR-HUAL. {Mamm.) La baléinoptère gibbar est ainsi nommée en Norwége, selon M. de Lacépède. (Desm.) RORAY. ( Ornith. ) Nom illyrien du martinet noir , hirundo apus , Linn. (Ch. D.) RORELLA, RORIDA, ROS SOLIS, SOLSIRORA. {Bot.) Noms donnés par Lobel, Thalius, Tabernœmontanus et autres anciens , à des herbes remarquables par la surface supé- rieure de leurs feuilles, couverte de poils colorés, terminés chacun par une petite glande imitant une goutte de rosée. Elles forment le genre Ros solis de Tournefort, Rorella de Haller, Drosera de Linnaeus. (J.) RORIDA. {Bot.) Gmelin nomme ainsi le roridula de Fors- kal, pour le distinguer du roridula de Linnaeus; mais il pa- roit que la plante de Forskal n'est qu'une espèce de mozambé, eleowe de Liuna'us. Voyez aussi Rorella. (J.) RORTDULE, Avridula. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, \ tl'jurs complètes, polypétalées , de la famille dc3 ROR 225 droséracés , Dec, de la pentandrie monogynie de Lînnaeus , offrant pour caractère essentiel .- Un calice persistant, à cinq folioles; cinq pétales; cinq étamines; les anthères prolongées à leur base en un tubercule scrotiforme, au-dessous de leur insertion avec le filament; les anthères s'ouvrant par deux pores au sommet; un ovaire supérieur; un style; un stig- mate pelté, à trois lobes ; une capsule à trois loges, à trois valves; les cloisons opposées aux valves; les semences atta- chées à un réceptacle central à trois faces. RoRiDULE dentée; Roridula dentala, Linn. , Syst. vecret.; Lamk., 7//. gen. , tab. 141, fig. ]. Petit arbuste rameux,qui a le port d'un druaera. 11 s'élève à la hauteur de deux ou trois pieds. Ses rameaux sont glabres, alternes, presque simples, garnis de feuilles linéaires, lancéolées, aiguës, ses- siles, très-é(roites; les inférieures éparses ; les supérieures réunies en faisceaux vers l'extrémité des rameaux, munies à leurs bords de dents formées par des cils roides, droits, glanduleux, visqueux, inégaux. Les fleurs sont disposées, dans l'aisselle des feuilles supérieures et à l'extrémité des ra- meaux, en grappes lâches, peu garnies, bien plus longues que les feuilles. Les pédoncules se divisent en quelques ra- mifications simples, uniflores , inégales, chargées de poils visqueux et glanduleux , semblables aux cils des feuilles; les calices, dont les folioles sont lancéolées, étalées, en sont également recouverts. Il existe souvent à la base de chaque ramification une petite bractée très-caduque. La co'rolle esî plus longue que le calice , à pétales ovales , obtus , un peu ré- trécis à leur base ; les filamens sont courts, subulés , alternes avec les pétales; les anthères droites, oblongues, s'ouvrant au sommet par deux pores, se prolongeant à leur base, au- dessous de l'insertion de leur filament , en un tubercule en forme de scrotum. L'ovaire est ovale, oblong, aigu ; le style terminé par un stigmate pelté, presque à trois lobes ; la capsule est oblongue, ovale, acuminée, à trois faces, à trois loges, à trois valves, munies de cloisons opposées aux valves, contenant des semences solitaires dans chaque loge, ovales, ridées, anguleuses à un de leurs côtés, attachées à la partie supérieure d'un réceptacle central, lisse, triangulaire. Cette plante croît au cap de Bonne -Espérance, :iM ROR Le Roridula muscicapa de Gsertner, tab. 62, et T.amk., IIL, fab. 141 , fîg. 2 , paroît peu distingué de la précédente. Le» divisions du caUce sont plus étroites, presque linéaires; les pétales plus alongés, aigns et non obtus; les capsules très- acuminées; les semences ovales et ridées. Le roridula de Forskal appartient aux cleome. Voyez Mosambb. (Poir.) RORIPA. {Bot.) Voyez Radicula. (J.) RORO. {Bot.) Nom du scabiosa maritima de Linnœus, sui- vant Thunberg. (J.) RORQUAL. {Mamm.) Ce nom et celui de rorqual à ventre cannelé se rapportent cà une espèce de baléinoptère. Voyez l'article Baleine. (Desm. ) ROSA. {Bot.) Voyez Rose et Rosier. (L.D.) ROSA GRyECA. {Bot.) Les Romains ont désigné par ce nom une plante qu'on croit être notre Ijchnis chalcedonica, cultivé dans nos jardins et connu sous le nom de croix de Jérusalem. (Lem. ) ROSA JUNONIS. {Bot.) C'étoit chez les Romains un des noms du lis blanc. (Lem.) ROSACÉE [Corolle]. {Bot.) Corolle régulière, composée de trois à cinq pétales ou plus, attachés par des onglets courts et disposés en i;osace; exemples : alisma plantago , rose, frai- sier, etc. (Mas^.) ROSACEES. {Bot.) Ce nom désignoit primitivement une des classes de la méthode de Tournefort, caractérisée, selon lui, par des fleurs polypétales, régulières, des tiges herbacées, et en reportant néanmoins à d'autres classes les herbes à fleurs crucifères ou à quatre pétales, celles à Heurs ombellifères ou disposées en ombelle . à fleurs imitant la fleur de Pceillet ou la fleur du lis, dontPenveloppe florale unique étoit assimilée par lui à une corolle. Comme de pins il séparoit des herbes les arbres, il avoit encore une autre classe de rosacées à fleurs également polypétales , régulières , mais à tige toujours li- gneuse. Dans l'ordre naturel ou la série des familles, le nom de rosacées a été réservé aux seules plantes qui ont de l'affinité avec le rosier et forment autour de lui un groupe naturel composé de genres nombreux, qui présentent cependant quel- ques caractères assez difierens pour qu'on soit obligé de les ROS 225 répartir en diverses sections , que l'on pourroit regarder comme autant de familles, et dont plusieurs ont même été déjà séparées par des auteurs modernes. Prévoyant dans To- rigine cette séparation, nous avions eu seulement une pre- mière intention de lier toutes ces sections par un caractère général , et de donner à chacune, comme dans les autres fa- milles, un nom commun tiré d'un de ses genres, afin d'em- pêcher qu'on ne fût tenté d'intercaler entre elles des familles différentes, qui auroient dérangé la série. Maintenant les lois des affinités mieux connues s'opposent à cette subver- sion, et dès -lors le changement des sections en familles de- vient presque indifférent, pourvu qu'elles restent toujours unies. Nous continuerons, d'accord avec M. De CandoUe, dans le second volume de son Prodromus , à les laisser en- semble dans la classe des péri-pétalées , sous le nom collectif de rosacées, dont le caractère général consiste dans la réu- nion des suivans : Un calice d'une seule pièce, souvent persistant, tantôt supère, adhérent à l'ovaire qu'il ne déborde que par son limbe; tantôt infère, non adhérent, divisé plus ou moins profondément en quelques lobes. Plusieurs pétales, en nombre défini (quelquefois nuls) , alternes avec les divisions du calice au-dessous desquelles ils lui sont insérés. Etamines portées sur les mêmes points, ordinairement nombreust-s et dispo- sées sur plusieurs rangs, rarement en nombre défini ; filets distincts , courbés en d( dans avant l'épanouissement de la fleur; anthères biloculaires, petites, ordinairement arron- dies; ovaire tantôt infère, adhérent et alors simple , divisé intérieurement en plusieurs loges , surmonté d'autant de styles et de stigmates, tantôt supère, non adhérent, et alors, ou simple, uniloculaire , portant un seul style et un seul stig- mate, ou multiple, chacune de ses parties étant uniloculaire, surmontée de son propre style et de son stigmate. Les styles, portés sur chaque ovaire adhérent ou non adhérent , simple ou multiple, partent, non de son sommet, mais latéralement un peu au-dessous, ou quelquefois plus bas, ordinairement du côté intérieur des ovaires multiples. Les fruits, succédant à chaque ovaire, diffèrent par leur situation respe-tive, leur structure, leur substance, leur déhiscence ou indéhi^cence, 46. i5 ■^26 ROS le nombre de leurs loges et des graines contenues dans cha- cune, la situation intérieure de ces graines. Tantôt c'est un fruit solitaire, adhérent, pluriloculaire , à loges polyspermes , et plus rarement monospermes; tantôt c'est une réunion de plusieujs graines ou capsules monospermes indéhiscentes, recouvertes ensemble par le calice persistant mais sans lui adhérer, ou portées sur un réceptacle commun ( gynophore de quelques modernes) , entouré à sa base par le calice évasé; tantôt composé de plusieurs capsules supères, déhis- centes du côté intérieur, uniloculaires et mono- ou poly- spermes; tantôt, enfin , c'est un fruit solitaire, non adhé- rent, uniloculaire , mono- ou disperme , recouvert d'un brou sec ou charnu. Les graines, dont l'ombilic est toujours latéral, sont droites ou renversées, c'est- à-dire , attachées à la base ou au sommet de leur loge par un cordon ombi- lical, tantôt très-court et presque nul, tantôt plus long et se prolongeant quelquefois du bas de la loge au sommet de la graine, qui est ainsi comme suspendue. L'embryon, dénué de périsperme et muni de ses deux cotylédons, ordinaire- ment charnus, a sa radicule droite, ascendante ou descen- dante, selon la situation de la graine; il est recouvert de ses deux tégumens , dont l'intérieur est quelquefois revêtu en dedans d'une substance blanche , qui imite un périsperme. Les plantes de cette famille sont des herbes ou des ar- brisseaux, ou des arbres. Leurs feuilles, alternes et accom- pagnées de deux stipules, sont simples ou diversement com- posées. La disposition des fleurs n'est point uniforme. Les rosacées, comme on l'a dit plus haut, se partagent na- turellement en plusieurs sections, ou, suivant M. De Can- dolle, en tribus, dont quelques- unes ont éié érigées en fa- milles par des auteurs modernes. La première est celle que nous avons désignée sous le nom (le pomacées, soit parce que le pommier en fait partie, soit parce que , dans la nomenclature des fruits , le sien est nommé pomiim. Elle ne renferme que des arbrisseaux ou des arbres à feuilles ordinairement simples, plus rarement pen- nées, à fleurs en grappe ou en corymbe. Son ovaire est simple, adhèrent au calice, surmonté de plusieurs styles et divisé intérieurement en autant de loges; il devient un fruit ROS '^n charnu (souvent bon à manger), couronné par le limbe dû calice, renfermant dans chaque loge une ou plusieurs graines à tégument osseux ou cartilagineux, attachées au bas de leur loge et dont l'embryon a la radicule descendante. M. LindJey en a fait sa famille des pomacées , dont il a donné une bonne monographie en détachant des genres anciens plusieurs espèces, pour en former des genres nouveaux. Nous en présentons ici la série composée des suivans : C\ix- nomeles, réuni au suivant par M. De Candolle; Cydonia; Pjy- rus, qui comprend aussi le Malus et le Sorbus des anciens; Osteomeles; Mespilus; Amelanchier ; Cotoneaster ; Eriobotrja; Photinia ; Chamœmeles; Raphiolepis; Cratœgus. Dans la seconde section, qui ne contient que le genre Rosa, très- nombreux en espèces, et que l'on nomme pour cette raison les roses ou les rosées, on ne trouve que des arbrisseaux plus ou moins élevés, souvent chargés d'aiguil- lons, à feuilles pennées, dont le pétiole porte à sa base les deux stipules, et à fleurs terminales, solitaires ou en co- rymbe , chargées d'étamines nombreuses , souvent doubles par la culture. Leur calice, charnu à la maturité, conformé en godet ou vase rétréci à son sommet , recouvre , sans leur adhérer, plusieurs ovaires munis chacun de leur style et devenant autant de coques osseuses, monospermes, indé- hiscentes, attachées au fond de ce calice par un cordon om- bilical plus ou moins long , et contenant dans leur graine un embryon à radicule montante. Plusieurs auteurs ont donne des monographies très -étendues de ce genre. Une troisième section , que nous avons nommée les san- guisorbées, du nom d'un de ses genres, réunit des plantes à tige ordinairement herbacée , quelquefois ligneuse , a feuilles simples ou plus souvent composées, dont quelques- unes ont des fleurs diclines; plusieurs manquent de pétales; la plupart ont un nombre défini d'étamines, égal à celui des pétales ou des divisions du calice : il est indéfini dans quelques-unes. Les caractères principaux consistent dans un calice en godet, rétréci par le haut comme celui du rosier, et dans lequel sont enfermées, sans lui adhérer, deux graines ou coques monospermes, indéhiscentes, ou, plus rarement, une seule. On rapporte a cette division les genres Clifforlia > 228 ROS Poterium, tous deux diclines et polyandres; Sanguisorla ; Acœna de Mutis , auquel Viihl réunit VAncistrum de Forster ; Marsaricarpus de la Flore du Pérou; Polylepis de la même Flore, à tige ligneuse ainsi que le suivant; Cercocarpus de M. Kunth ; Cephalotes de M. Labillardière ; AlchemiUa , auquel on réunit YAplicnes. Les quatre genres suivans sont reportés à la section des potentillées ou dryadées par M. De Can- dolle , parce qu'ils ont un plus grand nombre d'étamines ou d'ovaires; mais le caractère du calice , recouvrant les ovaires ou fruits monospermes indéhiscens, nous avoit déterminé à laisser dans celle ci le Sibbaldia, VAgrimonia et VAremonia de Necker ou Agrimonoides de Tournefort. En persistant dans cette opinion, nous y ramenons, par le même motif, le Brayera de M. Kunth. Peut-être devra-t-on y laisser encore, d'après B. de Jussieu et Linnaeus , et jusqu'à un nouvel examen, le Ne^rada, sur lequel nous avions des doutes , et dont M. De Candolle fait le type d'une nouvelle section des rosacées, à laquelle il joint le Grielum. Il la distingue principalement par un calice adhérent à l'ovaire , un nombre d'étamines double de celui des pétales, et par l'existence de cinq à dix ovules ou graines. L'affinité du ISeyrada avec VAgrimonia étoit fondée sur le recouvrement des graines par le calice ; mais, si au lieu d'un simple recouvrement il y a une adhé- rence véritable , cette affinité devient moindre lorsqu'on observe de plus une différence dans le port et des feuilles dénuées des stipules, et il nous a été permis de soupçonner que ce genre pourroit avoir plus de rapport avec la famille des ficoïdes. La quatrième section, celle des potentillées, que M. De Candolle nomme les dryadées, renferme plus d'herbes que d'aibrisseaux , à feuilles presque toujours composées, dont le pétiole porte à sa bAse les deux stipules. Elle est carac- térisée principalement par un calice ordinairement évasé et à divisions en nombre double de celui des pétales; chargé de beaucoup d'étamines, disposées sur plusieurs rangs. On la distingue surtout par un réceptacle central et proéminent, nommé i^yraop/iore, sec ou charnu, chargé de beaucoup de petites graines ou coques monospermes indéhiscentes. On rite dans cette section les genres suivans : Potenlilla , dont ROS 229 MM. Lehmann et Nestler ont donné deux bonnes monogra- phies et auquel on réunit le Tormentilla et le Comarum; Fra- garia; fVuldsteinia de Willdenow ; Comaropsis de Richard et de M. Nuttal, détaché du précédent; Geum , dont on cite comme congénère le Columia de M. R. Brown ou Laxmannia^ de M. Fischer, ainsi que VAdamsia de ce dernier, rapporté au suivant par M. Seringe ; Siaversia de M. R. Browu ; Co- wania de M. Don; Dryas ; Rubus; Dalibarda , détaché du précédent par Michaux ; Cjlactis de M. Rafinesque. Les spirées ou spiréacées forment la cinquième section, contenant plusieurs arbrisseaux et quelques herbes à feuilles simples ou composées, dont le calice, non adhérent, porte des pétales égaux en nombre à ses divisions et un plus grand nombre d'élamines , au milieu desquelles sont quelques ovaires non élevés sur un réceptacle et devenant autant de capsules déhiscentes du côté intérieur et mono- ou polyspermes. Elle renferme les genres suivans : Kerria de M- De Candolie, qui appartiendroit à la précédente, s'il avoit un réceptacle et des capsules indéhiscentes; Purshia du même; Spircea, dont M. Cambessedes a donné une monographie soignée; Gil- lenia détaché du précédent par Mœnch ; Vauquelinia de Correa; Lindleya de M. Runth; Anthodiscus de M. Meyer; Quillaia de Molina ou Smegmadermos de la Flore du Pérou ; KagenecMa de la même Flore. M. De Candolie y ajoute le Neillia de M. Don, différant cependant par l'existence d'ua périsperme refusé aux rosacées. Dans une section suivante , qu'il faut supprimer, nous avions placé quelques genres qui, mieux connus, ont été reportés à d'autres familles. Celle que nous nommions les amygdalées et qui devient pour nous la sixième, ne renferme que des arbres et arbris- seaux à feuilles simples et stipulées. Nous la distinguions par un ovaire unique et libre, muni d'un seul style et de son stigmate non divisé, devenant une noix uniloculaire, recouverte d'un brou ou plus rarement nue, et contenant une ou deux graines. Ces caractères appartiennent à tous les genres que nous rapportions à cette série ; mais MM. Brown et De Candolie les divisent en deux sections. Dans la première, qui comprend les vraies amygdalées, ils ne lais- 23o ROS sent que les genres Cerasus : Prunus; Armeniaca; Amygdalus , et son congénère Persica; auxquels ils assignent pour carac- tères distinctifs un ovaire absolument libre, un style terminal ou apicilaire , une noix toujours recouverte d un brou , des graines renversées, à radicule ascendante, attachées la- téralement près de leur sommet à un cordon ombiliciil, par- tant du fond de la loge et parcourant dans son trajet un conduit pratiqué latéralement dans la substance osseuse de la noix. Ces auteurs rapportent à une autre section, sous le nom de chrysobalanées , qui sera ici la septième , Ifs genres Hir- tella; Chrysohalanus ; Moquilea d'Aublet ; Couepia; Acioa ; Pa- rinarium ; Licania ; tous quatre du même: Grangeria de Commerson ; Thelira de M. Du Petit-Thouars , que nous avions réunis la plupart à la section précédente. Ils carac- térisent celle-ci par un ovaire qui adhère inférieurement d'un côté au bas du calice, et dont le style sort, non du sommet, mais du côté opposé de sa base, d"où résulte la si- tuation droite des graines et la direction descendante de la radicule. Ils ajoutent encore que l'adhérence latérale de l'ovaire à un côté du calice , détermine l'insertion d'un plus grand nombre d'étamines au côté opposé. Ces caractères suf- fisent pour distinguer cette section. Le style basilaire a été décrit dans VHirtella, le Chrysohalanus , le Moquilea, le The- lyra^ L'adhérence latérale de Tovaire au calice est mentionnée dans VAcioa et deux espèces de Parinarium ; mais les auteurs des autres genres ne parlent point de ces caractères, que l'on ne peut admettre ici que par analogie, et qu'il convient de vérifier dans ces genres, pour savoir s'ils appartiennent véritablement à cette section. Quelques doutes peuvent aussi être élevés sur le rapprochement du Parinarium, dont toutes les espèces ont le fruit biloculaire , à loges monospermes , à moins que l'inspection de l'ovaire dans les autres genres n'y fasse apercevoir une seconde loge, avortée dans leurs fiuits mûrs, comme on peut le supposer dans VHirlella, uni- loculaire, selon Linnaeus, et décrit comme biloculaire par Aublet. Ce dernier mérite encore un nouvel examen, parce que son fruit n'est pas entouré d'un brou, et que, suivant Gaertner, son embryon est, comme celui du rieillia, accom- ROS 20 1 pagné d'u n périsperme, qui n'existe pas dans les autres rosacées. A la suite de ces seclions M. De CundoUe cite, comme ayant quelque aflinité avec la famille, sans lui appartenir, les genres Trilepisium de M. Du Petit-Thouars ; Amoreuxia et Lecostomoa de la Flore du Mexique, qui nous sont inconnus. D'autres genres, que nous avions également placés à la fin des rosacées, ont été mieux examinés et dispersés dans d'autres familles. (J.) ROSACIQUE. {Acide.) Dans les fièvres intermittentes l'u- rine dépose un précipité abondant , coloré en rose. L'urine rendue dans la crise de la fièvre, dans les maladies gout- teuses ; l'urine rendue par des personnes nerveuses après un. - exercice pénible, laissent déposer une matière semblable. Schéele a considéré ce sédiment comme un mélange de phos- phate de chaux et d'acide urique. Proust a vu que, s'il est vrai que ce sédiment contienne du phosphate de chaux et de l'acide urique, il est faux qu'il doive sa couleur à cet acide; car il suffit de le trailcr par l'eau pour le décolorer: il reste alors du phosphate de ciiaux et de l'acide urique. L'eau évaporée laisse un résidu incristallisable acide , d'une belle couleur rose, soluble dans l'alcool. C'est à cette subs- tance que Proust a donné le nom d'acide rosacique. En j8ii , M. Vauquelin a confirmé les observations de Proust. Il a vn en outre qu'il n'exhale point une odeur am- moniacale, empyreumatique, quand on le met sur les char- bons ardens; qu'il forme des sels solubles avec la potasse, la soude, l'ammoniaque, le baryte, ia strontiane , la chaux; qu'il précipite en rose léger Pacétate de plomb, et, enfin, qu'il a assez d'affinité pour l'acide urique, pour que celui-ci l'entraîne avec lui quand il se précipite de l'urine. En 1816, M. Vogel a ajouté les faits suivans à Phistoire de î'acide rosiicique. L'acide nitrique le transforme en acide urique. L'acide sulfurique concentré le change d'abord en une poudre d'un rouge foncé; il le dissout, et ensuite laisse dé- poser de Pacide urique très -divisé. L'acide sulfureux le colore en un rouge vif, qui est assez fixe. » L'acide rosacique mis dans une dissolution de nitrate d'ar- 232 ROS gent, est transformé après vingt-quatre heures en une poudre d'un vert-bouteille. Préparation. Le procédé le plus convenable pour préparer cet acide, consiste à laver avec de l'eau le dépôt rose des uri es. dort nous avons parlé plus haut, à traiter ce dépôt pat Taicool bouillant et à faire évaporer spontanément la liqueur. On n'a pas fait les expériences convenables pour s'assurer si l'acide rosacique ne seroit pas formé d'un acide incolore et d'un principe colorant, auquel il devroit sa couleur. (Ch.) ROSAGE; Rhododendron, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones nionopétales, de la famille des rh odoracées , Juss., et de la décandrie monogjnie , Linn., dont les principaux ca- ractères sont les suivans : Calice monophylle , très-court, à cinq dents; corolle monopétale, infundibulifornie, à tube évasé, et à limbe partagé eu cinq lobes presque égaux ; dix étamines insérées sous l'ovaire, à filaniens courbés en arc, terminés par des anthères ovales, s'ouvrant à leur sommet par deux trous; un ovaire supère , surmotité d'un style à stig- mate simple; une capsule à cinq valves, à cinq loges formées parles bords rentrans des valves, et contenant chacune des graines nombreuses. Les rosages sont des arbrisseaux ou des arbustes à feuilles alternes, entières, persistantes, dont les fleurs sont le plus souvent rassemblées plusieurs ensemble en un corymbe terminal d'un bel aspect. On en connoit dix- huit espèces, dont quelques-unes croissent naturellement sur les montagnes alpines de l'Europe , les autres appartiennent à l'Asie ou a l'Amérique septentrionale. Presque toutes sont cultivées dans les jardins, à cause de la beauté de leurs fleurs. RosAGE FEftRDGiNEux , vulgairement Laurier-rose des Alpes; Rhododendron ferrugineum , Linn., Spec. , 662. Sa tige est li- gneuse , haute de deux à trois pieds , divisée en rameaux tortueux, brunâtres, garnis de feuilles éparses, brièvement pétiolées, ovales- oblongues, coriaces, d'un vert obscur en dessus, roussàtres et ferrugineuses en dessous. Ses fleurs sont rougeàtres , quelquefois blanches, de grandeur médiocre, disposées au sommet des rameaux en un petit corynibe. Ce| ROS ^33 arbrisseau , qui fleurit en Juin et Juillet, croît en Europe et en Asie, sur les hautes montagnes; dans les Alpes et les Pyrénées il indique le terme des bois , et il est souvent , d.ins ces régions élevées, la seule ressource des bergers pour faire du feu. Ses feuilles passent pour être malfaisantes aux bes- tiaux, qui ne les mangent que lorsqu'ils sont pressés parla faim et au défaut d'autres plantes. Villars a essayé avec quelque succès d'employer l'infusion de ces feuilles contre les dartres et les maladies de la peau. RosAGE VELU : Rhododendron hirsiitum , Linn. , Sprc. , ô'îa; Lois. , Herb. del'amat. , n.°et t. /jiiS. Sa tige est ligneuse, haute d'un pied et demi à deux pieds, divisée en rameaux courts, cylindriques, d'un brun rougeàtre , garnis de feuilles ovales- oblongues , assez petites , brièvement pétiolées , glabres et lui- santes en dessus, chargées en dessous de nombreux poils glan- duleux, et bordées de quelques cils écartés. Ses fleurs sont purpurines, de grandeur médiocre, inégalement pédonculées et disposées , par dix ou douze ensemble , au sommet des ra- meaux, en un joli corymbe. Cette espèce croit dans les Alpes de la France et dans les autres montagnes alpines de l'Europe: elle fleurit en Juin. RosAGE FAUX-CISTE : Rhododendron chamœcistus , Linn., Sp., 562 ; Jacq. , FI. Aust. , t. 217. Cette espèce n'est qu'un arbuste dont la tige se divise en rameaux diflus, nombreux, longs de quatre à six pouces, garnis de feuilles ovales- alongées , presque sessiles , luisantes et d'un vert foncé en dessus, un peu roussàtres en dessous, munies en leurs bords de cils glan- duleux. Ses fleurs sont purpurines, de grandeur médiocre, étalées en roue , et presque solitaires à l'extrémité des ra- meaux. Ce rosage croit sur les montagnes alpines de l'Autriche, de la Carniole ; en Italie : Lapeyrouse l'indique dans les Py- rénées. RosAGE DU voîiT; Rhododendron ponticum , Linn., Sp,, 662. Ses tiges sont droites , cylindriques, hautes de six à dix pieds, divisées en rameaux rougeâtres , disposés par étages, garnis, dans leur partie supérieure , de feuilles éparses , médiocrement pétiolées, oblongues-lancéolées , coriaces, aiguës, d'un vert foncé et presque luisantes en dessus, plus pâles en dessotis. Ses fleurs sont d'une belle couleur purpurine l grandes, 254 ROS réunies au sommet des rameaux en une grappe courte et en forme di- corymbe. La corolle est campanulée , à divisions lancéolées. Cet arbrisseau est originaire de l'Asie mineure, où il croît d.nisi es lieux ombragés et un peu humides: il fleurit en Mai et Juin. On le doit à Tournefort , qui la découvert aux environs de Trébisonde. RosAGE A GRANDES FLEURS: Rhododendroti maximum, Linn., Sp. . 55o; Bot. Mag., n." et t. gSi. La tige de cette espèce, vuigairement nommée arbre d'or, ar!;re du Canada, ne s'é- lève ie plus souvent dans nos jar<'ins qu'à six ou dix pieds de hauteur; mais, dans son pays natal, elle peut s'élever beau- coup au-delà et jusqu'à vingt et vingt-cinq pieds. Sa tige se divise dès sa partie inférieure en rameaux cylindriques, étalés, alternes, mais rapprochés comme par étages de dis- tance en distance. Ses feuilles sont ovales- oblongues , à peine aiguës, glabres, d'un vtrt foncé et luisant en dessus, plus pâles et légèrement ferrugineuses en dessous. Ses fleurs, d'un rose tendre dans une variété, blanches ou presque blanches dans une autre, sont grandes, pédonculées, disposées, au nombre de trente ou environ , en un beau corymbe terminal. La corolle est campanulée , partagée en cinq découpures ovales-arrondies, très -ouvertes, dont la supérieure est plus grande que les autres et marquée , dans une partie de son étendue, de plusieurs taches verdàtres. Cette espèce est ori- ginaire de l'Amérique septentrionale, où elle croît principa- lement dans les Carolines et la Virginie, dans les lieux hu- mides, ombragés, et sur les bords des rivières. Elle fleurit, dans nos jardins, en Juin et Juillet. RosAGE EN ARBRE ; Rhododendron arhoreum , Smith , Exot. lot. , j , p. 9 , t. 6. Dans son pays natal , cette espèce est un petit arbre qui s'élève à vingt pieds de hauteur ou environ; mais les plus grands individus de nos jardins n'ont encore que quatre à cinq pieds. Ses rameaux sont étalés , revêtus d'une écorce brunâtre, et comme disposés par étages. Ses feuilles sont éparses , pétiolées , lancéolées, glabres et luisantes en dessus, couvertes en dessous d'un duvet très- court et blan- châtre. Ses fleurs, portées sur d'assez courts pédoncules, sont disposées au sommet des rameaux, au nombre de douze et plus, en un corymbe semi-globuleux, et chacune d'elles est ROS 235 munie, à la base de son pédoncule, d'une bractée oblongue et semi- membraneuse. La corolle est campanulée, d'une belle couleur pourpre, avec quelques taches d'un rouge plus foncé, cl partagée jusqu'à moitié en cinq lobes arrondis, presque égaux. Cette espèce Oeurit en Avril et Mai : elle passe pour être ori- ginaire des Indes orientales; mais il y a lieu de croire qu'elle vient sur les montagnes un peu élevées; car elle n'a pas be- soin d'être tenue dans la serre chaude. On la plante en pot ou en caisse dans du terreau de bruyère, et on la rentre dans Jorangerie pendant l'hiver. l-es autres rosages, cultivés pour l'ornement des jardins, ne craignent pas le froid de nos hivers et se plantent en pleine terre. On les met ordinairement dans du terreau de bruyère, où ils réussissent mieux; mais il y en a plusieurs qui viennent assez^bien dans de la terre franche, mêlée d'un peu de sable. Ce qui leur est essentiel, c'est que le terrain soit frais et à l'ombre ; sous ce dernier rapport , l'exposition au nord est celle qui leur convient le mieux. Le rosage ferrugineux et le rosage faux-ciste sont les plus délicats, ils exigent le terreau de bruyère , et encore on a de la peine à les conserver dans les jardins. Toutes les espèces se multiplient de graines, qui, en général , mûrissent bien dans le climat de Paris, et qu'on sème à l'automne, aussitôt leur maturité, dans des terriaes remplies de terreau de bruyère, et qu'on a soin de rentrer dans l'orangerie pendant les gelées. Ces graines étant très- bnes , il faut les répandre fort claires et ne pas les enterrer, parce que cela les empêcheroit de lever. Au printemps on les couvre de quelques brins de mousse et on les arrose sou- vent, mais légèrement. Le jeune plant lève au bout de trois semaines ou un mois, mais il reste très-petit la première et la seconde année, pendant lesquelles on peut le laisser dans les terrines oii il a été semé. Chaque hiver on le rentre dans l'orangerie, et pendant l'été on lui donne de fréquens arro- semens. Au commencement du printemps de la troisième année , les jeunes rosages peuvent être mis en place , ou mieux, dans des pots séparés, afin de pouvoir encore les pré- server du froid pendant deux autres années. Ils ne commen- cent à donner des fleurs qu'au bout de quatre à six ans. Le rosage du Pont est le plus rustique de tous. :236 ROS Les proprîëtës tîesrosages doivent être regardées comme sus- pectes : aux États- Unis celui à grandes fleurs est regardé comme vénéneux, et Tournefort, dans son Voyage au Levant, dit que le rosage du Pont passe pour malfaisant dans le pays, et que les bestiaux n'en mangent que lorsqu'ils ne trouvent pas de meilleure nourriture. Le même auteur pense que cette der- nière espèce est le rhododendros de Pline, qui croissoit sur les cèles du Pont, et dont les fleurs faisoient produire aux abeilles un miel qu'on nommoit nuenoir.enon, parce qu'il rendoit insensés ceux qui en mangeoient. Aussi, quoique les peuples de cette contrée payassent aux Romains une partie de leur tribut en cire, ils ne venrioier.t point leur miel à cause de ses proprié- tés malfaisantes. Tournefort paroît croire aussi que le miel qui lit éprouver a l'arniée des Dix-mille, arrivée prèsdeTré- bisonde , les accidens rapportés par Xénophon , pouvoit avoir été recueilli sur le rosage du Pont , aussi bien que sur Paza- lée ; car, parlant de Pévénement raconté par Xénophon, il dit, en citant ces deux espèces- «Voici la description des deux « plantes sur lesquelles les abeilles sucent le miel. ^' Quoi qu'il en soit, outre les feuilles du rosage ferrugineux, employées comme il a été dit plus haut parVillars, quelques médecins ont, avec quelque succès, dit-on, conseillé contre les rhumatismes, l'infusion légère de plusieurs autres espèces, comme le rosage pontique , le rosage à grandes fleurs et le rosage à fleurs jaunes, rhododendron chrysanthum. (L. D.) ROSAGE. {Bot.) Nom vulgaire commun à Pagrostème rosée du ciel et au nérion laurier-rose. ( L. D.) ROSACES. (Bot.) Nous avons donné primitivement à une famille déplantes ce nom, auquel nous avons substitué celui de rhodoracées, qui a paru plus convenable. (J.) ROSAGINE. {Bot.) Nom vulgaire du nérion laurier-rose. (L.D.) ROSAIRE. {Conch^l.) Nom vulgaire d'une coquille du genre Volute, Voluta sanguisuga. (Desm.) ROSALIE. {Entom,) Geoffroy a désigné ainsi une belle es- pèce de coléoptères du genre Capricorne : c'est celui des Alpes, cerambjx alpinus. Voyez le Cavricorne , n." 4. (C. D.) ROSAROSA, ROSA HUAYTTA. {Bot.) Ces noms, qui signifient bouquet ou faisceau de fleurs de rose, sont donnés ROS ^37 dans le Pérou aux deux espèces du genre Acunna de la Flore de ce pays, parce qu'elles sont chargées de fleurs imitant la rose , rassemblées en bouquets. Ce genre vient dans la famille des rhodoracées, près du bejaria ou befaria, avec lequel il paroît même devoir être réuni. (J.) ROSCERA. {Conchjl.) Belon dit que les Génois donnent ce nom à une coquille que je ne connois cependant pas dans la Méditerranée, c'est-à-dire, à une espèce de strombe. Aussi Rondelet applique- 1 -il mieux ce nom au murex Bran- daris. (De B. ) ROSCHAL ou CHIEN D'EAU. {Ichthjol.) Nom arabe d'un Hydrocin. Voyez ce mot. (H. C.) ROSCOÉE, Roscoea. (Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones, à fleurs incomplètes, de la famille des amomées , de la monandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Une corolle pourvue d'un tube caché dans la spathe ; le limbe extérieur à deux lèvres; la supérieure droite, lâche, concave; l'inférieure à deux divisions pro- fondes, lancéolées, aiguës; un limbe intérieur également à deux lèvres, divisé en trois parties; un seul filament court, linéaire; l'anthère prolongée à sa base en deux appendices membraneux; un ovaire inférieur; le style placé dans la rainure du filament et de l'anthère; un stigmate concave, obtus, placé le long de l'anthère. Le fruit n'a point été ob- servé. RoscoÉE PURPURINE ; Roscoca purpurea , Smith , Exot. bot. , 2 , page 97, tab. 108. Cette plante a des racines réunies en un faisceau de tubercules alongés , aigus, accompagnés de fibres simples ou rameuses. Les tiges sont droites, simples, so- litaires, hautes d'un pied et plus, garnies de feuilles al- ternes, disposées sur deux rangs, vaginales et amplexicaules, alongées, plissées, aiguës, très-glabres, sinuées, brunes sur leurgaîne, traversées par des veines obliques et parallèles. Les fleurs sont droites, sessiles, terminales, assez grandes, d'une belle couleur violette, sortant d'une spathe en forme de feuilles, qui enveloppe le tube de la corolle, dont le limbe est double; un extérieur à deux lèvres, ainsi que l'in- térieur, la lèvre supérieure plus courte que le limbe exté- rieur, à demi-divisée en deux lobes, rétrécie en pointe à sa 258 ROS base, et embrassant les organes de la fructification; l'infé- rieure plus longue, plus large, étalée et bifide; une seule étamine , dont le filament est droit, l'anthère courbée, pro- longée à sa base par un appendice à deux lobes ascendans, lancéolés , aigus ; l'ovaire fort petit. Cette plante croit dans les Indes orientales. (Poir.) ROSE, Rosa. (Bot.) Ce nom, joint à un autre nom de pays, est quelquefois employé vulgairement pour désigner des plantes qui présentent, dans leurs fleurs ou dans quelque autre par- tie , une forme approchante de la rose. Ainsi l'hibiscus roia sinensis est nommé rose de la Chine; le camei/m est la rose du Japon ; ïalcea rosea est la rose trcmiére ou d'outremer. La variété de l'obier, viburnum opulus, à fleurs en boule, toutes stériles, est vulgairement nommée rose de Gueldre ou boule de neige. La rose du Japon est Vhortensia ; Vanastatica hieri- chuntica est depuis long- temps nommée rosa hierichuntica , rose de Jéricho; le rosa grœca de Pline est, selon quelques- uns, au rapport de C. Bauhin , le lychnis chalcedonica. On trouve dans Tragus la coquelourde des jardiniers, agrostemma coronaria, sous le nom de rosa mariana. Vhelleborus niger est la rose de Noël ; l'œillet d'Inde, tagetes , est le rosa indica de Ge-i- ner, suivante. Bauhin. Dans la province de Caracas en Amé- rique , le brownœa racemosa de Jacquin est nommé rosa de belva- ria, et le brownœa grandiceps du même est le rosa del monte , suivant M. Kunth ; le ginoria americana est nommé à Cuba rosa del rio, rose fluviatile. Voyez Rosier. ( J.) ROSE BLANCHE. [Bot. ) C'est une variété de figue. (L. D.) ROSE CHANGEANTE. {Bot.) C'est une espèce de ketmie. ( Lem. ) ROSE DE CHIEN. ( Bot. ) Nom vulgaire des rosiers sau- vages. (L. D.) ROSE DU CIEL. ( Bot. ) C'est une espèce d'agrostème. (L.D.) ROSE COCHONNIÈRE. { Bot. ) Voyez Rose de ghien. (L. D.) ROSE DE DAMAS. [Bot.) C'est une variété de la rose trémière. Voyez Guimauve alcée à l'article Guimauve. (Lem.) ROSE DIETE. {Bot.) Vn des noms de la viorne obier. (L.D.) ROSE-GORGE. (Oniith.) Cette espèce de gros-bec, de ROS 23^ la Louisiane, est le loxia ludoviciana, Linn. , pi. enl., i55, fîg. 2. (Ch. D.) ROSE DE GUELDRE. {Bot.) C'est la viorne obier. ( L.D.) ROSE D'HIVER ou ROSE DE NOËL. {Bot.) Noms vul- gaires de l'hellébore noir. (L.D.) ROSE D'INDE et ŒILLET D'INDE. {Bot.) On donne ces noms aux tagetes, cultivés dans nos jardins. (Lem.) ROSE DU JAPON. {Bot.) Ce nom a été donné au camellia du Japon et aussi à Vhortensia. (Lem.) ROSE DE JE:RICH0. {Bot.) C'est ïanastatica hierocuntica, Linn. Voyez Jérose. (Lem.) ROSE-DE-JÉRICHO. {Foss.) On a autrefois donné ce nom à une entroque rameuse, ou plutôt à une base d'encrine fos- sile. (D. F.) ROSE DE NOËL. {Bot.) Voyez Rose d'hiver. (Lem.) ROSE DE NOTRE-DAME, ROSE PÉONE. {Bot.) C'est la pivoine officinale. ( L. D. ) ROSE D'OUTREMER, ROSE TRÉMIÈRE, PASSE-ROSE, ( Bot. ) Noms vulgaires de la guimauve alcée. ( L. D. ) ROSE-QUEUE. {Erpétol.) Un reptile saurien du genre Agame a reçu ce nom. (Desm.) ROSE-RUBIS. {Bot.) C'est l'adonide d'été. (Lem.) ROSE SAINTE MARIE. {Bot.) C'est la coquelourde des jardins, agrostemma coronaria, Linn. (Lem.) ROSE TRÉMIÈRE. {Bot.) C'est la guimauve alcée. (L. D.) ROSEAU; Arundo , Linn. {Bol.) Genre de plantes mono- cotylédones apétales, delà famille des graminées., Juss. , et de la triandrie monogynie ^ Linn., dont les principaux caractères sont d'avoir : Un calice à deux valves glumacées, très-aiguës, renfermant une ou plusieurs fleurs ; une corolle à deux valves égales au calice, environnées à leur base par une touffe de poils persistans; trois étamines à Klamens capillaires, portant des anthères bifides à leurs deux extré.nités ; un ovaire su- père, oblong, surmonté de deux styles capillaires, terminés par des stigmates simples; une graine oblongue , enveloppée par les valves adhérentes de la corolk'. Les roseaux sont des plantes herbacées , à racines vivaces, dont les tiges sont articulées, garnies de feuilles assez larges, et (iont les fleurs sont disposées , en général , en une grande 240 ROS panicule. En comprenant dans ce genre les plantes uniflores el celles qui sont multiflores , il renferme plus de cinquante espèces: mais, en en séparant toutes ces dernières, il n'en reste pliis que neuf. Les auteurs qui ont adopté cette manière de A'o;r, ont placé les autres espèces dans plusieurs genres, et principalement dans les Deyeuxia et Calamagrostis. Le genre Deyeuxia ayant été traité dans cet ouvrage, tom.XIIl, p. 120, nous y renverrons: mais le Calamagrostis n'ayant été qu'in- diqué, nous parlerons ici de quelques-unes des espèces qui poTirroient lui être rapportées. * Calice uniflore ; vahe extérieure de la corolle chargée d'une arête. Roseau plumeux : Arundo calamagrostis, Linn., Spec, 121; Calamagrostis lanceolata, Roth, Flor. Germ., 1, pag. 34. Son chaume est droit, haut de deux à quatre pieds, garni de feuilles linéaires, d'un vert un peu glauque. Ses fleurs sont verdàtres, panachées de violet , disposées en panicule très- rameuse , étalée , longue de six à dix pouces. Les valves cali- cinales sont très-acérées, et la valve extérieure de la corolle est une fois plus longue que l'intérieure , échancrée à son sommet, chargée dans cette échancrure d'une arête qui s'é- lève à la même hauteur que la touffe de poils, qui est plus lonsue que la corolle. Cette espèce croît dans les prés hu- mides en France et dans plusieurs autres contrées de l'Eu- rope. Les bestiaux ne la mangent que lorsqu'ils sont pressés par la faim, et c'est une mauvaise nourriture, qui passe pour leur donner la dyssenterie. La manière d'utiliser cette plante, qui couvre quelquefois des espaces considérables, est d'en faire de la litière ou d'en couvrir les toits rustiques. Roseau de rivage : Arundo littorea, Schrad. , FI, Germ.^ 1, p. 212, t. 4, fig. 2; Calamagrostis littorea, Dec, FI. fr. , 5, p. 2 55. Cette espèce diffère de la précédente par ses fleurs plus rares, par sii panicule plus lâche et plus grêle; mais surtout paiceque l'arête de la valve extérieure de sa corolle est tout- à-fait terminale. La touffe de poils de la base des Heurs est aussi longue ou presque aussi longue que les glumf s calici- iiales. Cette plante croit en France, en Allemagne, etc., sur les bords des fleuves et des rivières. ROS 341 Roseau deHalleii : Arundo Halleriana , Gaud., Agrost.helv., 1, pag. 97; Calamagrostis Halleriana, Decand., FI. fr. , 5, pag. 2 56, Son chaume est droit, haut de deux à trois pieds. Ses fleurs sont verdàtres, panachées de brun et de rougeâtre, disposées en panicule très-rameuse , lâche , longue de trois à six pouces. La valve extérieure de la corolle est biBde, char- gée sur son dos et un peu au-dessus de sa base d'une arête droite, plus courte que le calice. Les poils, situés à la base ée la corolle , sont aussi longs ou plus longs qu'elle. Cette plante croit dans les bois marécageux et sur les bords des rivières, en Franee, dans le Midi de l'Europe et dans l'Amé- rique septentrionale. ^* Calice unijlore; valçe extérieure de la corolle dépourvue d'arête. Roseau des sables: Arundo arenaria, Linn,, Sp., I21 ; Cala-- tnagrostis arenaria, Roth , Germ. , 1 , p. 34. Ses racines sont longues, rampantes; elles produisent .des chaumes dro'ts, roides, hauts de deux à trois pieds , garnis de feuilles roulées en leurs bords, roides, piquantes, paroissant cylindriques. Ses fleurs sont d'un vert blacichâtre , disposées en panicule resserrée, ayant l'aspect d'un épi. Les valves de la corolle sont égales entre elles , et une ou deux fois plus longues que les poils. Cette espèce croît dans les lieux sablonneux des bords de l'Océan et de la Méditerranée. On la cultive dans les dunes pour servir à en fixer les sables mobiles et les em- pêcher d'être emportés par le vent et les eaux. Roseau coloré : Arundo co/orafa , Willd., Spec, i,p. 467; Phalaris arundinacea- , Linn., Sp., 80; Calamagrostis colorata, Decand., FI. fr. , 3, p. 26. Ses chaumes sont droits, roides, hauts de deux à quatre pieds, garnis de feuilles linéaires- lancéolées, planes. Ses fleurs sont d'un vert blanchâtre ou sou- vent panachées de rougeâtre, serrées entre elles et disposées en une panicule ouverte. Les valves de la corolle sont égales , au moins trois à quatre fois plus longues que les poils. Cette plante croit sur les bords des étangs et des rivières, en France et dans plusieurs parties de l'Europe. Dans les jardins on en cultive une variété, sousle nom de roseau panaché , de chien* 46. ï6 ^42 PvOS dent-ruban, dont les feuilles sont panachées ou plutôt mar- quées (le lignes blanches longitudinales. *■'•* Cailce multijlore. Roseau a balais; Arundo phragmites , Linn. ,Sp., 120. Ses racines sont rampantes; elles produisent des chaumes droits, roides, hauts de quatre à six pieds et même plus, garnis de feuilles lancéolées -linéaires , planes, se terminant en poinfe très-alongée. Ses fleurs sont brunâtres, disposées, sur des pé- doncules très-rameux, en une panicule lâche, tournée d'un seul côté et longue de huit à douze pouces. Les glumes ca- licinales, une à deux fois plus courtes que les valves de la corolle, contiennent trois à cinq fleurs, rarement six, et quelquefois deux seulement. Les poils sont aussi longs que les corolles. Cette plante fleurit en Août et en Septembre; elle croît en France et en Europe, dans les étangs et les rivières. Les racines de ce roseau passent pour sudorifiques et diuré- tiques ; on les a conseillées dans la syphilis, la goutte, les affections rhumatismales. La décoction de ses sommités teint en vert. On fait, avec ses panicules coupées avant la florai- son, des balais d'appartement. Ses feuilles, dans la jeunesse delà plante, peuvent être données pour fourrage aux chèvres, aux chevaux et aux vaches ; ces dernières surtout en sont friandes : plus tard , lorsqu'elles sont devenues trop dures , elles ne sont plus propres qu'à faire de la litière, ou à couvrir, étant réunis aux tiges , les chaumières ou les cabanes rustiques. Dans plusieurs cantons des rives de la Loire, où cette planic est commune , principalement autour des iles qui se trouvent dans le cours inférieur de ce fleuve, ses tiges, fendues et aplaties, sont employées à fabriquer des nattes qui servent à couvrir et à préserver de la pluie les diverses marchandises que le commerce fait remonter dans l'intérieur sur des ba- teaux. Roseau donax, vulgairement Roseau a quenouille. Canne DE Provence ; Arundo donax, Linn. , Sp., 120. Ses racines sont articulées, traçantes; elles produisent des tiges droites, dures, de la grosseur du pouce et plus , hautes de dix à quinze pieds, garnies de feuilles lancéolées - linéaires , longues de quinze à vingt pouces. Ses fleurs sont d'un vert blanchâtre, disposées çn ROS 245 une panicule très -garnie, étalée, longue de quinze à vingt- quatre pouces. Le calice est presque égal à la corolle et contient deux à trois fleurs. I,a touffe de poils est aussi longue que la corolle. Cette espèce croît sur les bords des eaux dans le Midi de la France, de l'Europe, et dans le Nord de l'Afrique; elle ne fleurit qu'en Septembre et Octobre. On en cultive une variété dont les feuilles sont rayées de blanc. Les racines de ce roseau ont une saveur douce et un peu sucrée ; elles passent pour diurétiques, emménagogues, et sur- tout pour avoir la propriété de faire passer le lait des femmes qui cessent de nourrir ou qui ne veulent pas remplir ce de- voir. Ses jeunes pousses, pendant qu'elles sont tendres, peu- vent se manger cuites. Les vaches et les chevaux en mangent aussi les feuilles pendant la jeunesse des tiges. Celles-ci, par- venues à l'état de maturité, se coupent rez-terre et servent, étant desséchées et dépouillées de leurs feuilles, à faire des quenouilles , des cannes , de longs manches très-commodes par leur légèreté pour pécher à la ligne, des treillages d'es- paliers, des palissades pour les clôtures légères, des claies pour sécher les fruits, des peignes pour les tisserands, des bobines pour filer. Elles durent long- temps à l'air et même dans l'eau. C'est avec ces tiges, refendues en petites lames, qu'on fait les hanches de plusieurs instrumens à vent, comme bassons, clarinettes, hautbois. Le roseau donax , cultivé à Paris et dans le Nord de la France, y fleurit rarement, parce que les gelées surviennent ordinairement avant qu'il soit parvenu à toute sa hauteur. La même raison empêche ses tiges d'acquérir toute la soli- dité qu'elles ont dans le Midi. 11 produit un assez bon effet dans les jardins paysagers pour qu'on l'emploie à leur décora- tion. 11 lui faut un terrain chaud et humide. Il se multiplie facilement par la séparation de ses racines. (L. D.) ROSEAU DES ÉTANGS. (Bot.) Nom vulgaire de la mas- sette. (L. D.) ROSEAU A FEUILLES RAYÉES. (Bo^) C'est une variété de l'alpiste. (L. D.) ROSEAU A FLÈCHES. (BoK) Suivant Richard on nomme ainsi à Cayenne le saccharum sagiLtatum. (J.) ROSEAU DES INDES. {Bot.) Voyez Bambou. (Lem.) 244 ROS ROSEAU ODORANT. (Bot.) C'est Vacorus. ( L. D. ) ROSEAU DE LA PASSION. {Bot.) C'est la massette. (L.D.) ROSEAU A SUCRE. (Bot.) C'est la canne à sucre. (Lem.) ROSÉE. (Phys.) Voyez à l'article Météores, tome XXX, page Sog. (L. C.) ROSÉE DU CIEL. {Bot.) Un des noms vulgaires du Nos- toc COMMUN. Voyez ce mot. ( Lem.) ROSÉE DU SOLEIL. {Bot.) C'est le drosère à feuilles rondes. ( L. D.) ROSELET. {Mamm.) C'est le nom de l'hermine, espèce de quadrupède du genre Marte, dans son pelage d'été. (Desm.) . ROSELIN. {Ornith.) Nom sous lequel le merle couleur de rose, turdus roseus, est décrit et figuré par Levaillant dans SGS Oiseaux d'Afrique, tome 2 : c'est le pâtre roselin , paS" tor roseus de M. Temminck. (Ch. D.) ROSELITE. {Min.) Nouvelle espèce minérale, établie par M. A. Levy et dédiée à M. G. Rose, de Berlin. C'est un minéral composé , d'après les essais faits par M. Children , d'oxide de cobalt, de chaux, d'acide arsenic, de magnésie et d'eau. Il a beaucoup de rapports extérieurs avec la pharmacolithe et encore plus avec le minéral nommé picropharmacolite ; il renferme comme celui-ci de la ma- gnésie ; mais sa forme , quoique déterminée sur de très-petits cristaux aciculaires, a paru suffisamment distincte pour en- gager M. Levy a en faire une espèce et à lui consacrer le nom d'un des minéralogistes, chimiste et cristallographe , les plus distingués de cette époque. Ces cristaux sont des prismes de six à huit pans , surmontés d'un pointement à quatre faces, basé et dérivant d'un prisme droit rhomboïdal de i32*^ 48', qui se laisse cliver parallèlement à la petite diagonale de sa base. La roselite raie le gypse, et est rayée par le fluorite ; elle donne au chalumeau les indices caractéristiques de l'arsenic et du cobalt. Ses cristaux sont transparens , rougeâtres, avec un éclat vitreux. On les a pris jusqu'à présent pour des efflorescences de cobalt. ROS M5 Elle se trouve engagée dans du quarz , dans les environs de Schaéeberg en Saxe. (B.) ROSELLA, {Bol.) Nom portugais du cistus crispas , suivant Clusius. (J.) ROSELLE. (Ornith.) Un des noms vulgaires de la grive mauvis, tardas iliacus, Linn., qu'on appelle aussi rosette. (Ch. D.) ROSELLÉES [Feuilles]. (Bot.) Nombreuses et disposées comme les pétales d'une rose double; exemples : sempervivum tectorum, saxifraga pjyramidalis. (Mass.) ROSEMUKEN. {Ichthyol.) Selon Gesner c'est le nom d'un poisson des lacs et des étangs de la Prusse. (H. C. ) ROSÈNE, Rosenia. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs composées, de la famille des corymhifères , de la sjn- génésie polygamie superflue de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel .- Un calice scarieux , imbriqué; cinq étamines syn- génèses; le réceptacle garni de paillettes; les semences cou- ronnées par une aigrette composée de paillettes capillaires. RosÈNE GLANDULEUSE; Roseuia glandulosa,1hunh. , ISiov. gen. , 12, page 161. Arbrisseau pourvu d'une tige glabre, cylin- drique, flexueuse, droite, très-rameuse, haute de deux pieds et plus. Les branches sont alternes; les rameaux presque ver- ticillés ou en ombelle, ternes ou quaternés, diffus, étalés, striés; les latéraux très- courts. Les feuilles sont petites, pres- que fasciculées ou très-rapprochées, sessiles, ovales, entières, obtuses, un peu concaves, glanduleuses, particulièrement à leurs bords, un peu épaisses, longues de trois lignes. Les fleurs sont solitaires, situées à l'extrémité des derniers ra- meaux. Cette plante croît dans l'intérieur des terres, au cap de Bonne-Espérance. (Poir.) ROSETTA, {Bot.) Nom castillan d'un glauciet ou pavot cornu , glaucium, suivant Clusius. ( J. ) ROSETTE. {Entom.) Nom donné par Geoffroy à une pha- lène qu'il a inscrite sous le n." 120 : c'est le bombyx rosea. (C. D.) ROSETTE. {Ichthyol.) En Hollande on appelle ainsi un poisson qui paroît être le Grondin ou Rouget. Voyez ces mots et Malarmat et Trigle. {H. C.) ROSETTE. {Ichthyol.) Ce nom est encore donné, ainsi que 246 ROS ceux de roseret et de roset, à un petit poisson du genre Atherine, très-commun sur nos côtes de la Manche. On ne mange que les plus gros individus, et les autres, après avoir été piles , sont employés comme appât sous le nom de mo- caille. (Desm. ) ROSETTE D'ÉPINETTE. {Conchjl.) On trouve quelquefois ce nom pour désigner le trochus perspecti'^us ^ Linn., type du genre Cadran de M. de Lamarck. (De B.) ROSICLER. {Min.) Nom donné par les mineurs du Pérou au minerai d'argent rouge, et employé quelquefois dans les ouvrages de quelques minéralogistes européens. Voyez Ar- gent ROUGE. (B.) ROSIER; Rosa, Linn. [Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones polypéfales, qui a donné son nom à la famille des rosa- cées, Juss. , et qui, dans l'ordre du Système sexuel, appartient à Vicosandrie polygynie. Il a pour caractères : Un calice mo- nophylle, tubulé- ventru inférieurement , resserré à son ori- fice, partagé supérieurement en cinq découpures lancéolées, entières ou alternativement pinnatifides; une corolle de cinq pétales en cœur, insérés à l'orifice du tube calicinal ; des éta- mines nombreuses, à filamens filiformes, plus courts que les pétales et portés sur le calice; des ovaires nombreux, placés au fond du calice , chargés chacun d'un style à stigmate simple; des graines nombreuses, recouvertes d'une sorte de duvet, attachées aux parois intérieures du tube du calice, qjii, après la floraison , prend la forme d'une baie charnue , glo- buleuse ou ovoïde. Selon M. de Théis , le nom de la rose vient du celtique rliooà ou rhiidd, qui signifie rouge, d'où les Grecs ont formé ùoS"ûv , et les Latins rosa. Les rosiers sont des arbrisseaux ou des arbustes à feuilles très -rarement simples , le plus souvent ailées, accompagnées de stipules; leurs tiges sont pour l'ordinaire armées d'aiguil- lons, et leurs fleurs, d'une grandeur remarquable , disposées en plus ou moins grand nombre au sommet des branches ou sur de petits rameaux latéraux, joignent à la beauté et à l'élé- gance des formes, le charme des couleurs les plus agréables, et souvent celui d'un dotix parfum; aussi les roses ont -elles été recherchées dans tous les temps. ROS 247 Les nations les plus nombreuses, les cités les plus vastes, les royaumes les plus riches ont disparu de la surface du globe , les dynasties les plus puissantes ont été englouties dans les ré- volutions et les bouleversemens survenus dans la suite des siècles, et une simple fleur a bravé tous les orages politiques; elle a vu cent générations se succéder; elle a vu les mortels inconstans changer les objets de leur culte et briser les dieux qu'ils s'étoient faits, et elle seule a traversé les siècles sans voir son destin changer : les hommages qu'on lui rendoit il y a trois mille ans, l'amour qu'on lui portoit, sont toujours les mêmes; maintenant comme aux temps les plus reculés, nous décer- nons à la rose la première place dans l'empire de Flore; les poètes de nos jours, comme ceux de l'antiquité, saluent la rose du nom de reine des fleurs; nulle autre n"a jamais été tant célébrée; dans presque toutes les langues elle a été prise pour Temblême des plus belles choses, et pour le terme des com- paraisons les plus riantes et les plus aimables: elle est ie sym- bole de la pudeur, de l'innocence , et en même temps celui de la grâce et de la beauté. On formeroit plusieurs volumes, si l'on vouloit réunir tous les vers dans lesquels on a célébré la rose : Et qui peut refuser un hommage à la rose, La rose dont Vénus compose ses bosquets, Le printemps sa guirlande, et Tamour ses bouquets; Qu'Anacréon chanta, qui forraoit avec grâce Dans les jours de festin la couronne d'Horace? Delille , Jardins, III. La fleur chérie des poètes ne pouvoit avoir une origine naturelle, et la fable raconte de plusieurs manières, soit sa naissance, soit comme elle prit la vive couleur qui la dis- lingue, liion et Théocrite la font naître du sang d'Adonis , qui , selon la mythologie , périt victime de la fureur d'un sanglier suscité par Diane, à la prière de Mars, jaloux de la préférence que la déesse de Cythère avoit accordée à ce jeune prince. D'autres poètes supposent seulement que la rose, qui auparavant étoit naturellement l)lanche, prit l'incarnat qui la colore, en se teignant du sang d'Adonis, et même de celui de Vénus elle-même , dont le pied fut blessé par les épines de cet arbrisseau. Ausone raconte une autre fable, selon la- 248 ROS quelle la rose doit sa couleur vermeille au sang de Cupidon , et l'on trouve encore que ce jeune dieu, en conduisant dans l'Olympe un chœur de danse, heurta et renversa un vase de nectar qui, tombant sur la terre, changea la couleur de la rose. Aussi, les uns ont dédié la rose au fils de Vénus, les autres à la déesse elle-même, qui surpassoit en beauté toutes les autres divinités, comme la rose l'emporte sur les autres fleurs par l'élégance de ses formes, l'éclat de ses couleurs et le charme de son doux parfum. Les Turcs ont aussi voulu voir quelque chose de merveil- leux dans la rose , mais on trouvera sans doute que leur ima- gination , moins riante que celle des Grecs, leur a fourni sur la couleur de cette fleur une idée plus singulière que gra- cieuse : ils disent qu'elle a été teinte par la sueur de Mahomet. Les moines chrétiens, enfin, malgré leur austérité réelle ou apparente , ont aussi empreint les roses de quelque chose de céleste, puisqu'ils en ont placé dans le paradis. Un auteur de la Vie des Saints raconte l'histoire d'une jeune vierge nom- mée Dorothée, qui souffrit le martyre à Césarée et qui con- vertit à la religion chrétienne un écrivain nommé Théophile, en lui envoyant des roses du paradis au milieu de l'hiver. La rose , chez les anciens , brilloit dans les pompes sacrées et dans les fêtes publiques et particulières. Les Grecs et les Ro- mains entouroient de guirlandes de roses les statues de Vé- nus, d'Hébé et de Flore. On prodiguoit les roses aux fêtes de cette dernière déesse. Dans celles de Junon à Argos , la statue de l'épouse du souverain des dieux étoit couronnée de lis et de roses. Dans les fêtes de l'hymen , à Athènes, les je. mes gens des deux sexes, couronnés de roses et parés de fleurs, formoient des danses qui avoient pour objet de peindre l'in- nocence des premiers temps. A Rome, dans les réjouissances publiques, on jonchoit quelquefois les rues de roses, et à Baïcs , lorsqu'on donnoit des fêtes sur l'eau , tout le lac Lu- crin paroissoit couvert de roses. L'usage de s'entourer la tête, le cou et même la poitrine, de guirlandes de roses pendant les derniers actes d'un festin joyeux, lorsqu'après les mets solides on passoit au dessert et aux vins rares, est bien connu par les odes d'Horace et d'Ana- créon. Les Romains finirent même par pousser ce genre de ROS 2/,9 luxe jusqu'à couvrir d'une couche de roses, les fables et les lits sur lesquels se plaçoient les convives. Pour n'être pas privés de ces jouissances pendant l'hiver, leurs jardiniers trou- vèrent le moyen de produire dans des serres, par des tuyaux remplis d'eau chaude, une chaleur artificielle capable de faire éclore les lis et les roses pendant les mois de Décembre et de Janvier. Sénèque se plaint de ces inventions avec une affec- tation ridicule; mais les Romains, sans s'arrêter aux sévères déclamations du philosophe, perfectionnèrent tellement leurs serres que , lorsque, sous Domitien , les Égyptiens crurent avoir offert à l'empereur un magnifique hommage, en lui en- voyant des roses au milieu de l'hiver, ce présent n'excita que le rire et le dédain : tant les roses que l'art avoit fait éclore étoient abondantes à Rome! Dans toutes les rues, dit Mar- tial , on respire les odeurs du printemps, on voit briller l'éclat des tleurs fraîchement tressées en guirlandes. Envoyez- nous du blé, Égyptiens, nous vous enverrons des roses. Les premiers chrétiens improuvèrent l'emploi des fleurs , soit dans les fêtes, soit pour orner les tombeaux, à cause des rapports qu'il avoit avec la mythologie payenne. Tertullien a fait un livre contre les couronnes et les guirlandes; Clément d'Alexandrie ne veut pas que les chrétiens se couronnent de roses, tandis que Jésus -Christ a été couronné d'épines. Mais un peu plus tard les fidèles se relâchèrent de cette sévérité outrée. Cependant les couronnes et les guirlandes ne furent plus que rarement employées dans les cérémonies religieuses, et la mode de se couronner de roses dans un festin se perdit en- tièrement. La religion chrétienne n'a guère conservé l'usage des roses que dans une seule de ses solennités : dans les pro- cessions de la Fête-Dieu, ce sont, de préférence, ces fleurs effeuillées qui se mêlent dans l'air aux parfums des encen- soirs dirigés vers le Saint -Sacrement. Selon une ancienne coutume, qui est tombée en désuétude dans le dix-septième siècle, les ducs et pairs, soit qu'ils fus^ sent princes ou même fils de France, étoient jadis obligés de donner des roses au parlement de Paris, en Avril, Mai et Juin. Le pair qui étoit appelé à faire faire cette cérémonie, faisoit joncher de roses, de fleurs et d'herbes odoriférantes. 35o ROS foutes les chambres du parlement, et réunissoit, avant l'au- dience, dans un déjeuner splendide, les présidens, les con- seillers, et même les greffiers et les huissiers de la cour. Il al- loit ensuite dans chaque chambre , faisant porter devant lui un grand bassin d'argent , lequel contenoit autant de bou- quets de roses et d'autres Ceirs de soie ou naturelles, qu'il y avoit d'officiers. Le parlement avoit son faiseur de roses, appelé le Rosier de la cour, chez lequel les pairs dévoient ache- ter celles dont se composoient leurs présens. Sous le règne de François I.""' il y eut dispute entre le duc de Montpensier et le duc de Nevers sur la baillée des roses du parlement. Ce- lui-ci ordonna, qu'à cause de sa qualité de prince du sang, le duc de Montpensier les bailleroit le premier. Parmi les princes du sang qui se soumirent à cette cérémonie , on compte encore les ducs de Vendôme , de Beaumont, d'Angoulême et beaucoup d'autres. Henri IV, n'étant encore que roi de Na- varre , justifia au procureur général que ni lui ni ses prédé- cesseurs n'avoient jamais manqué de satisfaire à cette rede- vance. Non-seulement les roses étoient consacrées chez les anciens pour les fêtes religieuses, les cérémonies publiques et les fes- tins particuliers, elles étoient encore au nombre des fleurs qui servoient à orner les tombeaux. Les Romains considé- roient ces soins précieux comme tellement agréables aux mânes, qu'ils destinoient par testament des jardins entiers à être réservés pour fournir des fleurs à leur tombeau. Quelque- fois le défunt avoit même ordonné que les héritiers se réuni- roient tous les ans, au jour anniversaire de sa mort, pour diner auprès de son tombeau , en se couronnant de roses cueillies dans la plantation sépulcrale. Le vif éclat dont brille la rose passe vite. Le même jour qui le matin voit éclore cette belle fleur, la voit se flétrir le soir. Est-ce parce qu'on a comparé la courte durée de la vie humaine à l'existence passagère de la rose, qu'on a consacré cette fleur aux tombeaux. Un poète latin fait ainsi allusion à la brièveté de la vie et à la durée éphémère de la rose : Ut mane rosa viget, tamen et mox vespere languet j Sic modo qui fuitniis, cras levis umbra sumus. Le poète Malherbe, en déplorant la perte de la fille d'un ROS ^5; de ses amis, morle au printemps de sa vie, lui adressa 1rs vers suivans, dont les deux derniers ont depuis servi tant de fois pour indiquer aux âmes sensibles le tombeau d'une jeune vierge enlevée à la fleur de son âge : Ta fille étoit de ce monde où les plus belles choses Ont le pire destin ; Et rose elle a vécu, ce que vivent les roses, L'espace d'un matin. C'est la même idée qu'on a voulu exprimer en représen- tant, sur le tombeau d'une dame morte à vingt ans, le temps moissonnant une rose. En Pologne, on couvre de roses le cer- cueil des enfans. Dans plusieurs provinces de France, une couronne de roses blanches orne celui des jeunes filles. En Turquie on sculpte une rose sur leur tombeau. Dans les temps de la chevalerie les roses étoient souvent un emblème dontles preux se plaisoient à décorer leurs armes. Une rose dans Técu d'un chevalier annonçoit que la douceur doit être la compagne du courage, et que la beauté est le seul prix digne de la valeur. Mais cette aimable fleur ne fut pas toujours prise pour de tels emblèmes. La rose blanche et la rose rouge se sont rendues malheureusement célèbres en Angleterre , pendant plus de trente ans de guerres civiles , qui commencèrent sous Henri VI, entre la maison de Lancastre et celle d'York. Un duc de ce nom , descendant d'Edouard III , qui fondoit ses droits à la couronne sur ce qu'il se trouvoit plus près d'un degré de la tige primitive que la branche ré- gnante, portoit dans son écu une rose blanche, et le roi Henri VI portoit une rose rouge. Ce ne fut qu'après plusieurs batailles , après avoir inondé de sang tout le royaume, après la fin tragique de trois rois, que Henri VII , de la maison de Lancastre , mit fin aux désolations causées par les deux roses, en réunissant les deux partis et les deux branches par son mariage avec Elisabeth, héritière de l'autre maison. La rose est la récompense de la sagesse dans la fête de la rosière de Salency. Saint-Médard , évêque de Noyon , qui vivoit dans le cinquième siècle, du temps de Clovis, institua dans ce village le prix le plus touchant que la piété ait jamais ofi"ert à la vertu , une couronne de roses pour la fille la plus 25a ROS modeste , la plus sage et la plus soumise à ses parens. La pre- mière rosière fut la sœur du saint évêque. D'autres fêtes de la rose furent instituées dans plusieurs au- tres villages de France et même despaysvoisins. Lors du séjour que Louis XVIII fit à Blankenbourg, pendant les années qu'il passa éloigné du trône et de sa patrie, ayant été invité à assis- ter à une fête de rosière, lorsqu'il eut posé la couronne sur la tête de la jeune personne, qui lui fut désignée comme la plus vertueuse, cette rosière lui dit ingénument : Dieu vous la rende! Si la vue des roses ou leur odeur délicieuse charme la plu- part des hommes, cependant on a vu des individus qui ne pouvoient les souffrir. Marie de Médicis avoit une telle anti- pathie pour les roses, qu'elle ne pouvoit les voir même en peinture. Le chevalier de Guise sévanouissoit à la vue d'une rose. Un homme, cité par le docteur Ladelius, étoit obligé de ne pas sortir de chez lui pendant tout le temps des roses, parce que , si le hazard lui en faisoit sentir le parfum , il éprou- voit bientôt un violent coryza. Une si étrange .iversion est une véritable disgrâce de la nature. Le parfum des roses, res- piré en trop grande quantité, peut cependant occasioner des accidens plus ou moins graves, surtout dans des appartemens fermés. On trouve dans les auteurs quelques exemples de morts causées par une quantité trop considérable de roses, laissées pendant la nuit dans des chambres à coucher. L'eau de rose neparoit pas avoir été connue avant le onzième siècle, au moins ce n'est que dans Avicenne qu'il en est fait mention pour la première fois. Je parlerai plus bas des pro- priétés de cette eau ; mais ce que j'en dirai maintenant doit être considéré comme n'ayant rapport qu"à l'histoire géné- rale de la rose. Les Orientaux font usage de cette eau, à ce qu'il paroit, pour purifier les temples en général, et surtout lorsqu'ils croient que ceux-ci ont pu être profanés par lexercice d'un autre culte que celui de Mahomet. Parmi plusieurs exemples, rap- portés par les historiens , de l'eau de rose répandue à flots par les sultans dans de telles circonstances, je rapporterai seulement les trois suivantes : lorsque Saladin prit Jérusalem , en ] 188, il fit laver avec de l'eau de rose, venue de Damas, ROS 255 les murs et les parvis de la mosquée d'Omar, qui avoit été convertie en église par les chrétiens. Cinq cents chameaux , dit Sanut, suffirent à peine pour porter toute l'eau de rose employée dans cette occasion. Bibars , quatrième sultan delà dynastie des Mamlouks-Bahary tes, lava le Kaabah du temple de la Mekke avec de l'eau de rose; et Mahomet II, après la prise de Constantinople, en i453, n'entra dans l'église de Sainte-Sophie pour remercier Dieu de sa victoire, qu'après l'avoir fait laver avec de l'eau de rose, et l'avoir changée en mosquée. Le père Catron rapporte , dans son Histoire générale du Mogol, que la princesse Nourmahal fit remplir d'eau de rose tout un canal, et qu'elle s'y promena dans un bateau avec le grand Mogol. La chaleur du soleil ayant dégagé de l'eau de rose l'huile essentielle qu'elle contenoit,on remarqua cette substance qui flottoit à la surface de l'eau, et c'est ainsi que se fit la découverte de l'essence de rose. Jadis on portoit aux baptêmes de grands vases remplis d'eau de rose : Bayle raconte à ce sujet, qu'à la naissance de Rou- sard , sa nourrice, en chemin pour aller à l'église, le laissa tomber sur un tas de fleurs, et que la femme qui tenoit le vase d'eau de rose le répandoit sur l'enfant. Tout cela, ajoute Bayle, fut regardé depuis comme un présage heureux de la bonne odeur que dévoient un jour répandre ses poésies. On pourroit multiplier encore les anecdotes curieuses sur la rose ; on pourroit citer une multitude de passages agréables des poètes anciens et modernes ayant rapport à cette char-^ mante fleur; mais comme cela entraîneroit trop loin dans un ouvrage de la nature de celui-ci, il suffit d'avoir cité ce qu'il y avoit de plus remarquable , et les lecteurs qui voudront connoître tout ce qui a été écrit sur la rose, pourront lire les ouvrages de Rosenberg, du président d'Orbessan , deBuchoz, de Guillemeau, du marquis de Chenel, de MM. Redouté et Thory , de M. Lindley , de M. de Pronville , etc. Célèbre chez toutes les nations de l'Europe, et même chez plusieurs peuples de l'Asie , la rose a dû être une des pre- mières plantes qu'on ait cultivées dans les jardins. Dans l'un des livres attribués à Salomon, la sagesse éternelle est com- parée aux plantations de rosiers qu'on voyoit près de Jéricho. a54 ROS Hérodote fait mention de la rose double. Thëophraste dit que les roses à cent feuilles croissent sur le mont Pangée , où les habitans de Philippes vont les chercher pour les transplanter chez eux; cependant, comme il ajoute qu'elles sont petites et peu odorantes, il est douteux qu'il ait voulu parler de l'espèce à cent feuilles que nous connoissons aujourd'hui. Pline nous a laissé quelques détails sur la culture des ro- siers, et quoiqu'il en ait parlé d'une manière assez concise, cependant ce qu'il dit suffit pour nous donner une idée de la manière dont on plantoit alors ces arbrisseaux. Quant aux roses qu'on cultivoit de son temps dans les jardins, comme il ne nous en a guère laissé que les noms, il est fort difficile de rapporter ces espèces à celles que nous connoissons main- tenant, et ce n'est que comme conjecture qu'on peut dire que la rose dePréneste, celle de Campanie et celle de Milet, qui étoient, selon Pline , les trois espèces les plus recherchées de son temps, pourroient bien appartenir, la première au rosier bifère , la seconde au rosier à cent feuilles, et la troi- sième au rosier de France ou de Provins. La rose de Préneste n'est nullement décrite dans le naturaliste latin, mais c'est sans doute la même que celle dont Virgile a dit Biferique ro- saria Prœsti. La rose de Provins est peut-être celle que Pline désigne le plus clairement, en lui donnant des fleurs d'un rouge très- vif, et qui n'ont pas plus de douze feuilles. Les rosiers sont très-communs en Europe, et ils sont en général répandus dans tout Phémisphère septentrional soit de l'ancien, soit du nouveau continent. On en trouve depuis les côtes de Barbarie jusqu'en Suède et en Laponie , et depuis l'Espagne jusqu'au Kamtschatka. Dans PAmérique septentrio- nale ils croissent depuis le vingtième degré de latitude jus- qu'aux environs de la baie d'Hudson. Lorsque Linné publia son Species plantarum , en 1762, il n''y comprit que quatorze espèces de rosiers, et près de qua- rante ans après, lorsque Willdenow donna une nouvelle édi- tion de cet ouvrage , il doubla plus que le nombre des espèces, puisqu'il les porta à trente -neuf. Je ne rapporterai pas en détail tous les accroissemens que le genre Rosier a reçus de- puis cette dernière époque, je dirai seulement que, vingt- cinq ans plus tard , le dernier ouvrage qui nous donne Ténu- ROS =^55 mération la plus complète de toutes les plantes connues main- tenant, le Prodromus regni regetabiiis de M. DeCandolle porte le nombre des rosiers à cent quarante -six espèces. Ce nom- bre paroitra sans doute prodigieux; mais cependant ce n'est encore que peu de chose, lorsqu'on saura que celui des va- riétés aujourd'hui connues des fleuristes et des amateurs est trois à quatre fois plus considérable. Linné, lorsqu'il n'avoit que quatorze espèces à déterminer et à caractériser, dit de ce genre : Species rosarum dijfcillimè limitibus circumscribun- tur et forte natura vix eos posait. On peut juger, d'après cela , qu'elles peuvent être les dif- ficultés pour bien caractériser la grande quantité d'espèces et le nombre encore plus grand de variétés que la culture a obtenue; aussi doit-on regarder comme impossible de don- ner sur les roses une classification satisfaisante. Linné avoit pris pour caractère principal le tube du calice globuleux ou ovoïde. D'autres ont considéré ces formes dans le fruit, ce qui revient au même; mais des variétés de la même espèce présentent l'un et l'autre caractère, ce qui empêche cette manière d'envisager les fruits d'avoir rien de positif. M. Thory, auteur du texte de l'ouvrage sur les roses, dont M. Redouté a peint les figures, a imaginé une classification des roses , d'après laquelle il les partage en cinq divisions et en vingt-cinq groupes. Ses divisions principales sont des réu- nions artificielles qui n'ont que peu ou point de liaison entre elles : ainsi, le premier rapport qu'il établit entre les diSë- rentes espèces a pour base les diverses situations des tiges ; le second est fondé sur les modifications dont les folioles sont susceptibles; le troisième est établi d'après les différentes for- mes des tubes du calice, turbines, globuleux ou ovoïdes; le quatrième est tiré de la considération des étamines , et le cin- quième de celle des styles. M. de Pronville, traducteur de la Monographie du genre Rosier de M. Lindley, a modifié la méthode de l'auteur an- glois , et il a distribué les rosiers en onze tribus, auxquelles il a donné des noms particuliers. Voici sommairement l'énoncé de la méthode de M. de Pronville. Première section : Fruits globuleux ou >abronds. i."^* Tribu: rosiers à feuilles simples; une seule espèce. 2.' Tribu : rosiers :s56 ROS féroces; rameaux couverts d'un duvet persistant; fruits nus; trois espèces. 3/ Tribu : rosiers bractéolés; fruit et rameaux couverts d'un duvet persistant; bractées presque verticillées et pectinées; trois espèces. 4.* Tribu : les cannelles; écorce rougeàtre; aiguillons axillaires géminés ou opposés; cinq à sept folioles privées de glandes; douze espèces. 5.* Tribu : les pimprenelles ; tiges nues ou munies d'aiguillons très-rappro- chés; point de bractées ou très-rarement; cinq à treize folioles; divisions du calice conniventes et persistantes; douze espèces. Deuxième section: Fruits ovales ou variés de forme. 6.° Tribu.- les cent- feuilles; pédoncules bractéolés; cinq à sept folioles; divisions du calice multifîdes; six espèces. Cette sixième tribu est la plus nombreuse en variétés. 7.* Tribu : les roses velues; folioles ovales ou oblongues, à dentelures divergentes; divi- sions du calice conniventes et persistantes; sept espèces. 8.* Tri- bu : les roses rouillées ; folioles ovales ou oblongues , glan- duleuses en dessous; dentelures divergentes; divisions du calice persistantes; cinq espèces. 9.* Tribu : rosiers de chien; folioles ovales, privées de glandes; à dentelures conniventes ; divisions du calice caduques; dix espèces. 10.* Tribu : rosiers à styles soudés et rama.'JSPs en colonne alongée ; huit espèces, i].*^ Tribu : rosiers banksiens ; stipules subulées. souvent ca- duques; folioles souvent tcrnées, luisantes; six espèces. M. Seringe, qui , dans le nouvel ouvrage de M. De Can- dolle, a coordonné les rosiers, les divise en quatre sections avec quelques sous- divisions. La première section , sous le nom de Synstytœ , comprend neuf espèces ayant les styles réunis en colonne; les divisions du calice entières; les fruits ovales ou globuleux; les feuilles souvent persistantes; les sti- pules adnées. La seconde section, ayant la dénomination de Chineuses, est fondée sur ce que les styles sont libres; les di- visions calicinales presque entières, réfléchies; les feuilles persistantes , souvent composées de trois folioles; elle se sub- divise en trois sous-divisions, selon que les fruits sont ovales et pédoncules, ou globuleux et pédoncules, les bractées étant nulles ou distantes du calice, ou, selon que les fruits sont globuleux, portés sur des pédoncules très-cour(s, et enve- loppés par de grandes bractées : cette section renferme quinze espèces. La troisième , sous le titre de Cinnamomœ, a les styles ROS 257 libres; les divisions calicinales entières ou rarement siibpin- natilîdes, etc.; elle est sous -divisée d'après les Teuilles sim- ples et les feuilles ailées , et contient quarante-quatre espèces. La quatrième et dernière section, intitulée Canince , comprend trente-cinq espèces , partagées dans deux sous-divisions éta- blies d'après les feuilles glanduleuses et non -glanduleuses, et ayant toutes d'ailleurs des styles libres; des divisions calici- nales pinnatifides; des feuilles caduques, etc. Après ces cent trois espèces, placées ainsi dans quatre sections, sont rangés quarante -trois autres rosiers dont les caractères ne sont pas assez connus pour qu'ils aient pu trouver place dans les quatre sections établies sur les formes indiquées. Comme ce scroit excéder les bornes d'un ouvrage de la nature de celui-ci, que de parler de toutes les roses con- nues, et qu'il me suffira de faire un choix soit parmi celles qui sont cultivées dans les jardins, soit parmi celles qui crois- sent spontanément dans les campagnes, je n'aurai pas besoin d'un si grand nombre de divisions et de sous- divisions pour classer les espèces choisies dont je vais traiter. * Feuilles simples. Rosier a feuilles d'épine- vinette 1 Vloso, herherifolia , Pall. , JVov'. act. Ptlrop., lo , p. 079 , t. 10, fig. 5 ; Redouté, Ros., 1 , 27 , t. 2. Ce rosier n'est qu'un très- petit arbrisseau, dont la tige ne s'élève guère à plus de deux pieds, en se divisant en rameaux nombreux, étalés, pubescens, chargés de beaqcoup de petits aiguillons un peu recourbés. Ses feuilles sont ovales- oblongues, rétrécies en coin à leur base, presque sessiles , d'un vert glauque, et dentées en scie. Ses fleurs, d'un jaune clair, avec une tache rouge à la base de chaque pétale, sont solitaires à rextrémité des jeunes rameaux; elles ont leurs étamines rouges, et le tube du calice est globuleux, armé d'aiguillons plus ou moins nombreux. Cet arbuste croît na- turellement dans le Nord de la Perse, et il y est si commun qu'on s'en sert, selon Michaux, pour chauffer les fours. Il est très -rare dans les jardins, parce qu'il est très difficile à mul- tiplier. Greffé sur la variété très-épineuse du rosier à feuilles de pimprenelle, il devient beaucoup plus fort que lorsqu'il est franc de pied. /,6. 17 ^58 ROS ^^"^ Feuilles ailées; sept à onze folioles simplement dentées; divisions du calice entières. Rosier canmelle : Rosa cinnamomea, Linn. , Spec, joS ; Re- douté , Ros. , 1 , pag. io5 , fîg., et pag. a33 , fîg. La tige de cet arbrisseau s'élève à quatre ou six pieds de hauteur, en se divisant en rameaux, dont ceux qui portent les fleurs sont très-Iisscs, entièrement dépourvus d'aiguillons. Les feuilles sont composées de sept folioles ovales- oblongu es , également et simplement dentelées, aiguës , glabres des deux côtés. Les fleurs sont d'un rose foncé, larges de deux pouces ou envi- ron, portées à l'extrémité des rameaux sur des pédoncules rameux , et disposées au nombre de six à dix ou davantage, de manière à former une sorte de corymbe. Elles ont une odeur de girofle fort agréable. Le tube du calice est globu- leux ou à peine ovoïde, très-glabre, et ses divisions sont en- tières, d'un tiers plus longues que les pétales. Ce rosier croit naturellement dans le Midi de la France et dans plusieurs au- tres parties de l'Europe ; il offre une variété à fleurs doubles , qui est peu répandue : il fleurit en Mai et Juin. Rosier de Caroline : Rosa Carolina, Linn., Sp., yoS; Re- douté, Ros., 1, pag. 8i, fig. Celte espèce a beaucoup de rapports avec le rosier cannelle par la forme des feuilles, la couleur, la grandeur et la disposition des fleurs; elle n'en dif- fère que par ses rameaux munis de deux aiguillons à la base de chaque feuille, et parce que les pédoncules et les calices sont hérissés de poils glanduleux. Ses fleurs ont un parfum agréable, analogue à celui de la rose de tous les mois, mais plus foible. Ce rosier croît naturellement dans l'Amérique septentionale : il fleurit dans nos jardins en Juillet et Août. Rosier a feuilles rougeatres : Rosa riitri/o/fa , Vill., Dauph., 5 , pag. 549 ; Redouté, Ros., 1, pag. 35, fig. Ce rosier s'é- lève à dix , douze et jusquà quinze pieds, et sa tige se partage souvent dès sa base en plusieurs branches, dont les jeunes ra- meaux sont rougeâtres, lisses, très-glabres, chargés ça et là de quelques aiguillons droits, assez forts. Ses feuilles sont com- posées de cinq à sept folioles ovales, simplement dentées, très-glabres, glauques avec une teinte rougeàtre; leur pétiole commun est muni à sa base de grandes stipules, qui vont sou- ROS ^59 vent jusqu'à la naissance des premières folioles. Les fleurs sont d'un rouge clair, larges de quinze à vingt lignes, pédonculées, disposées en bouquet, au nombre de six à quinze ensemble au sommet des rameaux. Le tube du calice est globuleux, et ses divisions sont étroites, entières, élargies dans leur partie su- périeure, et plus longues que les pétales. Cette espèce croît dans les bois des montagnes de l'Auvergne , dans les Alpes, les Pyrénées, les Cévennes, les Vosges; on la trouve aussi en Suisse , en Piémont , en Autriche : elle fleurit en Mai et Juin. Rosier de Mai; Rosa maialis , Retz, Obs. , 3, pag. 53. La tige de ce rosier peut s'élever à huit ou dix et jusqu'à douze pieds de hauteur , mais le plus souvent elle n'a que quatre à cinq pieds; elle se divise en rameaux lisses, rougeà- tres, armés, à la base de chaque feuille, de deux aiguillons recourbés. Ses feuilles sont composées de cinq à sept folioles ovales-oblongues, simplement dentées, d'un vert gai en des- sus , plus pâles et pubescentes en dessous. Les fleurs sont d'un rose foncé, larges de deux pouces ou plus; ordinairement solitaires ou géminées à l'extrémité des petits rameaux, mais quelquefois formant des corymbes au sommet des bourgeons vigoureux. Le tube calicinal est globuleux, très-glabre, ainsi que le pédoncule, et ses divisions sont pubescentes, plus cour- tes que les pétales. Cette espèce croît spontanément dans le Midi de la France et dans le Nord de l'Europe : elle fleurit en Mai et Juin. On en cultive dans les jardins une variété à fleurs doubles. Rosier luisant: Rosalucida, "VVilld. , Sp., 2, pag. 1068; Re- douté, Ros. , 1 , pag. 45, fig. La tige de ce rosier est haute de quatre à six pieds, et elle se divise en rameaux lisses, sou- vent entièrement dépourvus d'aiguillons ou en étant peu char- gés. Ses feuilles sont composées de sept à neuf folioles ovales- oblongues, glabres des deux côtés, luisantes en dessus, bor- dées de dents souvent inégales; leur péliole commun est muni à sa base de stipules alongées et denticulées. Ses fleurs sont d'un pourpre clair, légèrement odorantes, portées sur des pé- doncules inégaux, un peu hispides, ainsi que le calice, et dis- posées deux ou trois ensemble au sommet des rameaux. Les fruits sont globuleux. Cette espèce croit naturellement dans e6o ROS l'Amérique septentrionale; elle fleurit en Mai et Juin, dans les jardins en France. RosiEn A FEUILLES DE FiMPRENELLE : Rosa pimpinclUfoUa, Linn., Sp., 7o3 ; Redouté, Ros. , 2, pag. 99 et io3 , fig. Ses liges ne s'élèvent qu'à deux ou trois pieds , en se divisant en ra- meaux nombreux, étalés, rougeàtres, armés d'aiguillons me- nus, droils, inégaux, plus ou moins nombreux, plus ou moins rares; dans certains individus même, les rameaux sont en- tièrement dépourvus d'aiguillons, mais dans d'autres ils sont si rapprochés les uns des autres, que l'écorce paroît en être entièrement couverte. Les feuilles sont composées de sept , neuf ou onze folioles ovales, ou ovales-arrondies, également dentées, très-glabres et d'un vert un peu foncé. Les fleurs sont blanches ou d'un rouge plus ou moins foncé, solitaires à l'ex- trémité de petits rameaux disposés le long des branches prin- cipales. Les pédoncules et les calices sont souvent glabres, quelquefois hérissés de petits aiguillons très-menus, ou de poils roides, glanduleux à leur sommet. Ces deux manières d'être des pédoncules et des calices n'ont d'ailleurs aucun rap- port avec le nombre des aiguillons des rameaux, ceux-ci pou- vant être très- épineux, et que les pédoncules et les calices soient lisses; tandis que sur des rameaux presque lisses, les pédoncules et les calices seront chargés d'aiguillons menus ou 7 portées, à l'extrémité des rameaux, sur des pédoncules assez grêles, ram eux, pubescens. et disposées dans leur ensemble en une vaste panicule composée souvent de vingt à cinquante fleurs et quelquefois de beaucoup plus de cent. Ces fleurs ont une odeur de musc fort agréable, et le tube de leur calice est ovoïde, pubescent, à divisions plus courtes que la corolle. Ce rosier croit naturellement en Barbarie, dans l'Orient, en Perse; il est généralement cultivé à cause du parfum agréable de ses fleurs. Son introduction dans nos jardins date de deux cent soixante et quelques années. Du temps de Gesner il étoit très-rare en Europe; car ce botaniste, dans une lettre datée de Zurich, en i565, écrivoit au docteur J. H. Occon, qu'il savoit qu'il existoit dans le jardin de Fugger à Augsbourg, et qu'il désiroit beaucoup qu'on pût le lui procurer. Quoique cultivé depuis près de trois siècles, on n'en connoit encore que trois variétés, une à fleur simple , une à fleur semi-doubles, qui est la plus répandue , et la troisième à fleurs doubles. Nos hivers rigoureux lui sont nuisibles et lui font quelquefois per- dre ses rameaux et même ses tiges; mais il est rare qu'il ne repousse pas de ses racines des rejets vigoureux, qui ont bien- tôt remplacé les branches qui ont été frappées par la ge- lée. Greffé sur un églantier, il devient très-rustique et craint moins le froid ; il fleurit trois fois chaque année , au prin- temps, en été et en automne. On le cultive en grand à Tunis et en Perse, pour retirer, par la distillation de ses fleurs, l'huile essentielle ou l'essence de rose, parfum si recherché, surtout dans l'Orient. Les fleurs de cette rose sont fortement purgatives, surtout dans les pays chauds, s'il faut en croire quelques auteurs de matière médicale. On n'en fait pas usage en médecine. RosiKR MULTiFLORE : Rosa muZff/Zora, Thunb., Jap., 214; Lois., Nouv. Duham., 7, pag. 28, tab. 17. Sa tige se divise dès sa base en plusieurs rameaux sarmenteux , long de six à douze pieds et même beaucoup plus, armés d'aiguillons, d'ailleurs foibles et couchés, ayant besoin, pour se soutenir et s'élever, de s'appuyer sur les arbres ou sur les autres arbrisseaux qui sont dans leur voisinage. Ces rameaux ou branches princi- pales produisent de plus petits rameaux , longs de six à douze pouces, glabres inférieurement , pubescens dans leur partie 368 ROS supérieure, garnis de feuilles composées de sept folioles ovales ou ovales-oblongues, dentées, pubescentes en dessous et sur leur pétiole, dont la base est munie de deux stipules pro- fondément dentées et comme laciniées. Les fleurs sont larges de quinze à dix-huit lignes, douées d'une odeur suave mais foible , portées à l'extrémité des jeunes rameaux, au nombre de quinze à trente, quelquefois de cent à cent cinquante, et for- mant une panicule du plus joli aspect. Le tube de leur calice est pubescent , presque globuleux, et il a ses divisions plus courtes que la corolle. Les styles, longs de trois à quatre lignes, sont rapprochés en un faisceau un peu tordu. Ce rosier est originaire de la Chine et du Japon , d'où il a été apporté en Angleterre depuis 1804, et quelques années après in- troduit en France : il fleurit en Juin et Juillet dans !e cli- mat de Paris. Il est sensible au froid plus que la plupart des autres espèces, et il perd souvent ses tiges pendant l'hiver. II est bon d'en avoir quelques pieds dans la serre, alin de n être pas exposé à le perdre, si les gelées étoient assez forles pour faire périr les individus placés en pleine terre. Rosier soufre. Rose jaune : Rosa sulfurea, Ait., Hort. Xetv. , 2, pag. 201; Rosa /lava plena, Chis., Hisi., 214, et Cur. Post., 6, fig. 7. Sa tige s'élève à quatre ou six pieds, en se divisant en rameaux d'un vert brun , armés d'aiguillons é|)ars, inégaux. Ses feuilles sont composées de sept folioles ovales, d'un vert glauque. Ses fleurs sont d'un jaune clair, très-doul)les, et dif- ficiles à s'épanouir complètement : elles paroissent en Juin et Juillet. On ne connoît point avec certitude la patrie de cette espèce, qu'on n'a jamais vue à fleurs simples; on la suppose ori- ginaire de rOrient. C'est à Clusius qu'on doit la connoissance et l'introduction de cette belle rose dans les jardins. Le pre- mier, il la remarqua dans un jardin artiOciel, en papier, qui avoit été apporté de Constantinople , et, en i6o5, il trouva moyen de faire venir la plante elle-même vivante, qu'il planta dans le Jardin de l'académie à Leyde, et d'oij piTDbablement ont pris naissance tous les autres rosiers de cette espèce qui par la suite ont été répandus dans les autres jardins de l'Eu- rope. Rosier blanc; Rosa alba, Linn. , Spec. , joS. Cette espèce pousse des tiges vigoureuses qui peuvent s'élever à dix ou ROS 2% douze pieds, en se divisant en rameaux nombreux, lisses, d'un vert tendre, armés d'aiguillons épars, assez forts. Ses feuilles sont composées de'sept ou seulement de cinq folioles ovales, glabres et d'un vert un peu glauque en dessus, pâles et pubescentes en dessous, bordées de dents très- aiguës. Ses fleurs naissent souvent trois ensemble à l'extrémité des ra- meaux latéraux, mais quelquefois elles forment une espèce de corymbe bien garnis au sommet de certains rameaux plus vigoureux. Leur corolle est blanche, large de deux pouces ou davantage, et d'une odeur agréable. Cet arbrisseau croît na- turellement en France, en Italie, en Allemagne. Il a produit, par la culture, un grand nombre de variétés, la plupart à fleurs plus ou moins doubles, qui ne se trouvent que dans les jardins, depuis la fin de Mai jusqu'au commencement de Juil- let. Les principales sont les suivantes. La rose blanche double ordinaire ; la rose céleste , à fleurs 4l'un blanc pur, bien doubles; la blanche à cœur vert; la rose royale ou grande cuisse de nymphe , à fleurs très-larges, bien doubles, et couleur de chair; la petite cuisse de nymphe, semblable à la précédente, mais plus petite; la belle aurore, à fleurs d'un rose très-tendre ; la rose blanche à fleurs en co- rymbe; le rosier blanc sans aiguillons; la cocarde blanche ou * belle Henriette, à fleurs simples et boutons roses; le bouquet blanc, à fleurs très-grandes, presque simples, d'un blanc éclatant: le rosier blanc à feuilles de chanvre, à fleurs médio^ crement doubles, et à feuilles lancéolées-alongées, fortement dentées en scie. Les pétales de la rose blanche sont purgatifs, selon Lemery. D'autres les regardent comme astringens. Rosier bifère, ou Rosier de tolts les mois, et encore Rosier DES QUATRE SAISONS : Rosa bifera , Pers. , Sjnop., 2 , p. 48 ; Re- douté , Ros. , 1, 187 , t. 53; Rosa damascena, Miil., Dict. , n.° i5. Ce rosier forme un buisson touffu, qui s'élève commu- nément à quatre ou six pieds, et qui quelquefois peut atteindre au double de cette hauteur, en se divisant en rameaux armés d'aiguillons nombreux. Ses feuilles sont composées de cinq à sept folioles ovales, d'un vert gai en dessus, plus pâles, et légèrement pubescentes en dessous, portées sur un pétiole commun, couvert de poils très-courts, et muni à sa base de '^-jo ROS deux stipules pubescentes et glanduleuses en leurs bords. Ses fleurs, dans la variété la plus répandue, sont roses, d'une odeur très-agréable, rapprochées communément deux à quatre ensemble, sur des pédoncules courts, pressés les uns contre les autres , hérissés , ainsi que le tube du calice , qui est ovoïde- oblong, de poils courts, rougeàtres et glanduleux. La patrie de ce rosier n'est pas exactement connue ; mais tous les au- teurs sont à peu près d'accord qu'il nous a été apporté de l'Orient. Sprengel pense que ce pourroit bien être de cette espèce que Virgile a voulu parler dans ses Géorgiques [biferi rosaria Pœsti ) , quoique les botanistes modernes ne l'aient pas encore retrouvée aux environs de Passtum. D'après M. de Pronville, M.James Smith croit que le rosier bifère a été in- troduit en Europe, du temps des croisades, par un comte de Brie, compagnon d'armes de S. Louis; mais d'autres préten- dent, sans preuves bien positives, que c'est le rasa gallica qui a été apporté par ce comte de Brie. Nicolas Monardi dit , dans son Traité des roses, imprimé en i55i , en parlant du rosier de Damas, qu'il n'étoit connu en Europe que depuis trente ans; mais il paroit que sous le nom de rosier de Damas, Mo- nardi à voulu parler du rosier musqué. Quoi qu'il en soif , cette espèce est une des plus recommandables du genre par la douceur de son parfum , par l'avantage qu'elle a de fleurir deux fois par an, au printemps et à l'automne, et quelquefois même au milieu de l'été. On en cultive dans les jardins au moins une vingtaine de variétés, parmi lesquelles nous indi- querons les suivantes. La rose de tous les mois, à fleurs blanches et doubles; la rose York et Lancastre, à fleurs doubles, moitié roses et moitié blanches; la félicité, à fleurs roses avec des pana- chures blanches, ou blanches panachées de rose; la grande couronnée ou rose de Cels , à fleurs grandes d'un rose tendre; la rose des parfumeurs ou de Puteaux , à fleurs d'un rose tendre et à pédoncules alongés , non resserrés les uns contre les autres; la rose du roi, à fleurs pourpres, très-doubles; le damas argenté ou rose à bouquets ; le damas pourpré , à fleurs éclatantes, mais peu nombreuses ; le damas sans épines; le pompon des quatre saisons. J-es pétales de la rose bifère sont la seule partie de la plante ROS 27X qu'on emploie en médecine. On en prépare une eau distillée qui est trrs-usitée ; un esprit ardent, qu'on retire également par la distillation, mais qui se fait avec l'alcool; un sirop simple, connu sous le nom de sirop de roses pâles ; un sirop composé, qui doit ses propriétés purgatives au séné et à l'aga- ric ; une huile et un onguent rosat, etc. Sous d'autres rapports, les confiseurs, les distillateurs et sur- tout les parfumeurs tirent encore un plus grand parti que les pharmaciens du parfum délicieux de la rose bifére , en le fixant dans des pastilles, des dragées, des crèmes, des glaces, des liqueurs de table, deshuiles, des pommades et dés essences qui servent à la toilette. Les pétales de rose , réduits en pâte par la contusion , façonnés ensuite d'une manière quelconque et desséchés , conservent pendant de longues annéesleur odeur; simplement desséchés à l'air et à l'ombre , on peut en faire des sachets propres à communiquer leur parfum au linge , aux habits, etc. L'huile essentielle de rose ou essence de rose, qu'on appelle aussi beurre de rose, et qu'on retire à Tunis et en Perse du ro- sier musqué, se retire aussi en d'autres lieux delà rose bifère et de la rose à cent feuilles. C'est le parfum le plus cher et peut-être le plus estimé qui existe. Les parfumeurs de Paris et de Grasse fixent l'odeur de ces roses dans de la graisse de porc , en faisant bouillir les pétales avec cette graisse dans de grandes chaudières, remplies en partie d'eau, et ils retirent ensuite l'huile essentielle au moyen de l'esprit de vin. Dans les Indes on emploie un autre procédé pour obtenir cette essence dans un plus grand degré de pureté. On effeuille les roses dans un vase de bois rempli d'eau bien pure, et on les expose ainsi pendant quelques jours à la chaleur du soleil , qui dégage l'huile essentielle: celle-ci se sépare et vient nager sur l'eau , à la surface de laquelle on la ramasse soigneusement avec du coton fin qu'on exprime dans de petites bouteilles, qu'on bouche hermétiquement. Le beurre de rose ainsi préparé est d'une teinte citronnée, demi-transparent, et ressemble à un cristal nébuleux ou à de la glace. Il a la propriété de se con- server très-longtemps sans rancir, et l'arôme qu'il répand est si fort, qu'il suffit de ce qui peut se fixer à la pointe d'une épingle qu'on enfonce dans un flacon qui en est rempli . pour 272 ROS embaumer un appartement et parfumer plusieurs personnes pendant toute une journée. Ce beurre de rose est très -cher dans l'Orient, et plus encore en France , où il est diflicile de s'en procurer de pur. Une grande quantité de roses n'en produit que fort peu ; à peine si cent livres de ces fleurs peuvent en produire un demi-gros. Les anciens préparaient aussi une huile de rose comme par- fum; mais c'était seulement en faisant infuser des fleurs de rose dans de l'huile d'olive. Rosier TURBINÉ: Rosa turbinata, Ait., Hort. Kew., 2 , ^. 20G; Redouté, Ros. , 1 , 127, t. 48. La tige de ce rosier s'élève à six ou dix pieds, et elle se divise en rameaux lisses, peu ou point épineux. Ses feuilles sont composées de cinq à sept fo- lioles ovales, pubescentes en dessous. Ses fleurs sont d'un rose foncé, très-doubles, car le type simple n'est pas connu. Le tube de leur calice est turbiné, et les styles sont huit à dix fois plus nombreux que dans aucune autre espèce. Ce rosier croît, dit-on, naturellement en Allemagne , surfout aux envi- rons de Francfort, dans les haies et les buissons: on le cultive dans les jardins sous les noms de rosier de Francfort, de ro- sier à gros cul. Il n'est pas très-répandu. Ses fleurs paraissent en Juin. ii-'4'-t>i->^* Veuilles ailées^ à folioles deux fols dentées ; divisions du calice dentées ou plnnalifides. Rose de France ou Rose de Provins : Rosa gallica, Linn. , Sp. , 704 ; Redouté, Ros., 1, 75 , t. 25 et i35 , t. 62 ; 2 , 17 , t. 7 et 1 9 , t. 8 , 1 o ; Rosa pnmila , Jacq. , FI. Aust. , 2 , p. 5g, t. 198 ; Rosa proi/incialis , Ait., Hort. Kew. , 2, p. 204. Cette espèce fait des tiges peu robustes , hautes de deux à trois pieds tout au plus, divisées en rameaux nombreux, armés de foibles aiguillons. Ses feuilles sont composées de cinq et plus rare- ment de sept folioles ovales, glabres et d'un vert assez foncé en dessus, plus ou moins pubescentes en dessous. Ses fleurs sont d'un rouge plus ou moins foncé dans les individus simples et sauvages, larges de deux à ti-ois pouces, solitaires ou deux à trois ensemble à Fextrémité des rameaux. Le tube de leur calice est ovoïde, plus rarement globuleux, ordinairement ROS ^73 hispide, ainsi que le pédoncule. Ce rosier croit naturellement dans les parties méridionales de la France, en Suisse, en Al- lemagne, en-Italie, etc. Il fleurit en Mai , Juin et Juillet. Aucune autre espèce n'a produit parla culture d'aussi nom- breuses variétés que celle-ci; caries amateurs de roses et les jardiniers fleuristes en distinguent une foule, qu'ils caractéri- sent d'après le nombre et la disposition des fleurs , d'après la grandeur des corolles et d'après leurs couleurs, qui varient par une infinité de nuances, qui passent du blanc au rose , du rose au rouge, au cramoisi, et jusqu'au pourpre et au violet les plus foncés; quelques personnes ont même voulu voir la couleur noire dans les nuances les plus obscures de ces deux dernières teintes; et certains amateurs, qui ont pris plaisir a tenir compte des plus légères nuances dans les couleurs et des moindres modifications dans les formes, ont compté, di(-on, jusqu'cà quatre cents variétés de ce rosier. M. de Pronville n'en cite que soixante-seize dans sa Monographie, et quatre- vingt-dix, si l'on réunit, ainsi que je le fais, au Rosa gallica le Rosa provincialis , auquel ilattribue quatorze variétés. Cet auteur distribue toutes ces variétés en cinq groupes , d'après les couleurs. J'en citerai seulement quelques-unes de chaque groupe. 1." Les pourpres. La pourpre double, le lustre d'église ou la duchesse d'Orléans ; le cramoisi triomphant ou la Junon ; le roi des pourpres ou la renoncule noirâtre; le grand cramoisi ou le pourpre sans épines; le bouquet pourpre ; le pourpre charmant, strié de blanc; le roi de France, à fleurs très- grandes; le manteau pourpre. 2." Les violettes. Le grand Alexandre; l'ardoisée et autrefois la Buonaparte; la rose évêque ; la noire de Hollande, à fleurs d'un pourpre violet très-foncé; l'aimable violette; la rose de parade. 3." Les veloutées. L'aigle noir; le pourpre charmant; le ve- lours pourpre ou cramoisi incomparable ; la superbe en brun, à pétales d'un cramoisi foncé, tachés de brun ; le veloursnoir, ou le beau velours; le carmin brillant. 4.° Les roses et carnées. La rose de Provins panachée, fleurs semi-doubles; l'ornement de parade , à fleurs très-grandes ; le grand monarque ; la porcelaine à bords blancs ; l'aimable 46. a8 274 ROS rouge ou l'hortensia; la Henri IV , à fleurs grandes, semi-dou- bles, tirant sur l'incarnat; la Poniatowski. 5.° Les blanches. La fausse unique ; le pompon bazard , à fleurs petites, très-doubles, blanches, un peu rosées. Le rosier de Provins a, dit-on, été apporté de Syrie à Pro- vins par un comte de Brie , au retour des croisades ; mais rien n'est moins prouvé que ce fait, et il paroît au contraire que cette espèce a été connue de toute antiquité, et que c'est probablement d'elle qu'Homère a vanté les vertus dans l'Iliade. Les fleurs de cette rose étoient autrefois un objet de commerce pour la France : on en portoit jusqu'aux Indes, et elles étoient si estimées, dit Pomet, dans son Histoire des drogues, qu'on les payoit quelquefois au poids de l'or. Les fleurs de roses de Provins, nommées encore roses rouges, entroient autrefois dans un grand nombre de préparations pharmaceutiques, dont plusieurs ne sont plus employées main- tenant. Les pétales, desséchés et réduits en poudre, font en- core partie de la thériaque et du diascordium. Ces pétalesser- vent à faire la conserve de roses, dont la meilleure est celle qui est préparée en les broyant à froid avec le sucre, après les avoir mondés de leur onglet. Ils sont encore employés à faire le sucre rosat, le vinaigre de roses , le miel rosat , le sirop de roses sèches, etc. Toutes les préparations faites avec les roses rouges sont toutes plus ou moins astringentes, et sous ce rapport elles sont employées, principalement le sucre, le sirop et la conserve, dans les hémorrhagies, les flux de ventre qui sont atoniques , la leucorrhée, etc. On fait usage du miel et du vinaigre rosat dans certains maux de gorge, contre les aphtes et les ulcéra- tions de la bouche et des gencives. Rosier cent-feuilles : Rosa centifolia, Linn. , Sp., 704; Re- douté, Ros. , 1, 25, t. 1 — 3?, t. 7 — 77, t. 26 — 79, t. 27 — 1 1 1 , t. 40. Ses tigess'élèvent rarement à plus de trois ou quatre pieds. Ses feuilles sont composées de cinq à sept folioles ovales, pubescentes en dessous, deux fois dentées, parce que chacune des dents principales est chargée d'une ou de deux autres pe- tites dents souvent glanduleuses. Les fleurs sont d'un rose char- mant, très-doubles, et larges d'environ trois pouces dans la variété la plus répandue , portées sur des pédoncules alongés , ROS 275 lâches, et disposées ordinairement trois ensemble au sommet de chaque petit rameau; les tubes de leur calice sont ovoïdes et hispides, glanduleux, ainsi que les pédoncules. Ce rosier fleurit dans les jardins en Juin et en Juillet. On a long-temps ignoré quelle étoil au juste sa patrie; mais dans ces derniers temps M. Marschall Bicberstein l'a trouvé sauvage dans les forêts du Caucase oriental, ou même dans l'état naturel on le rencontre souvent à fleurs doubles. On en cultive dans les jardins trente à quarante variétés, dont les principales sont: La cent-feuilles à fleurs simples ,• la cent-feuilles à fleurs semi-donblcs; la rose de Hollande ou grosse cent-feuilles, l'une des plus belles et en même temps la plus commune des variétés de cette espèce de rosier; la rose des peintres, à fleurs très -grandes, moins doubles que la précédente , mais d'une couleur plus vive ; la rose Vilmorin, à fleurs couleur de chair; la rose unique, à fleurs blanches, un peu rouges en dehors; la rose mousseuse, la plus remarquable de toutes les variétés de rosier, parce que ses pédoncules, ses calices et leurs di- visions, au lieu d'être hérissés d'aiguillons, sont abondam- ment couverts de poils herbacés , rameux, tous chargés de glandes rougeâtrcs , qui, dans leur ensemble, ont en quelque sorte l'aspect de certaines mousses. Cette variété a trois sous- variétés : la rose mousseuse simple et à fleurs roses; la mous- seuse double et à fleurs roses , et la mousseuse blanche double. Je citerai encore la cent-feuilles panachée de rouge; celle panachée de blanc ; la cent-feuilles cramoisie; l;i ccnt-l'euilles à feuillesde céleri, dont les feuilles sont deux fois ailées, et comme frisées ou un peu crépues; la cent-feuilles à feuilles de laitue, dont les folioles sont moins crépues et moins frisées en leurs bords , mais dont la surface est inégale , gaufrée ou cloquée , comme celles des feuilles de laitue ; la rose anémone , dont les fleurs sont semi-doubles, à pétales intérieurs très- recourbés en dedans; la rose prolifère ou lanière Gigogne, dont le centre de la fleur est un bouton qui se développe et forme une nouvelle rose; la rose œillet ou la rose guenille, dont les pétales sont étroits , chiffonnés et dentés en leurs bords, rétrécis en un long onglet; la cent-feuilles d'Avranches, la plus grande du genre ; la cent-feuilles apétale , dont les fleurs sont dépourvues de véritables pétales; la cent-feuilles ^7G nos pompon , qui oEfre plusieurs sous-variétés : le pompon de Bour- gogne simple , le pompon de Bourgogne double , le gros pom- pon de Bordeaux, et le pompon mousseux. I-a rose cent-feuilles a les mêmes propriétés que la rose bi- fère ; on la distille comme cette dernière pour en faire de l'eau de rose et pour en retirer l'huile essentielle. Miller paroît être le premier qui ait cultivé la rose mous- seuse, vers 3727 , et ce n'est qu'environ cinquante ans après qu'elle a été introduite en France par madame de Genlis. Rosier NAIN; Bosa nana, Lois., Nouv.Duham., 7,p.58.Jene crois pas que ce rosier doive être regardé comme une simple sous-variété du pompon , qui n'est lui-même qu'une variété du rosier cent-feuilles ; il en diffère par ses tiges annuelles ou bisannuelles, qui s'élèvent rarement à plus de quinze ou vingt pouces. Ces tiges sont souvent rameuses dès leur base , char- gées d'aiguillons épars, assez courts, et garnies de feuilles d'un vert clair, composées de cinq folioles ovales, longues de cinq à six lignes, larges de trois à quatre, chargées en dessous de petits poils courts, presque simplement dentées en leurs bords , ou seulement inégalement dentées. Ses fleurs sont larges d'un pouce, composées de plusieurs rangs de pétales d'un rose tendre , portées une ou au plus deux ensemble sur des ramuscules qui naissent tout du long des rameaux prin- cipaux, et qui forment dans leur ensemble un charmant bou- quet pyramidal. Cette espèce est cultivée dans les jardins, où elle fleurit en Mai et Juin. Elle n'est pas en général très-ré- ptindue , ce qui vient probablement de ce qu'elle est assez délicate. 11 lui faut une terre substantielle, et encore ses tiges durent-elles rarement plus de deux ans; souvent même elles se dessèchent et meurent après avoir porté les fleurs. Au reste le pied se renouvelle par des rejets qui poussent des racines. Rosier a petites feuilles ; Rosa parvifolia, Willd., 5p., 2, p. J078. Cette espèce ne forme qu'un très-petit buisson , haut tout au plus d'un pied et demi à deux pieds. Ses feuilles sont composées de cinq à sept folioles ovales - oblongues , h peine bidentées , d'un vert foncé en dessus , plus ou moins pu- bc'scentes, et d'un vert blanchâtre en dessous. Ses fleurs sont d'un rouge foncé, souvent doubles, larges d'un pouce ou un ROS '-77 peu plus, solitaires ou tout au plus deux ensemble à Textré- mité de quelques petits rameaux, disposés seulement dans la partie supérieure des tiges et des rameaux principaux. Le tube de leur calice est presque globuleux, glabre, et les divisions de leur calice sont à peine pinnalifides. Ce petit rosier est commun, selon Durande, sur les montagnes aux environs de Dijon ; on lui donne dans les Jardins les noms de rose de Cham- pagne , de rose de Reims, de rose de Meaux. Rosier velu : Rosa villosa, Linn., Sp. , 704; Redouté, Ros., 1 , 67 , t. 22 ; Rosa villosa et Rosa mollissima , Willd. La tige de cette espèce s'élève à la hauteur de huit ou douze pieds et même plus, en se divisant en branches et en rameaux armés d'aiguillons assez forts. Ses feuilles sont ordinairement com- posées de sept folioles ovales , plus ou moins cotonneuses et molles au toucher. Ses fleurs sont roses, larges de vingt-quatre à trente lignes, peu odorantes, disposées au sommet des ra- meaux en nombre variable, depuis une jusqu'à six et même plus ensemble. Les tubes de leur calice sont globuleux ou ovoïdes selon les variétés, hérissés, ainsi que les pédoncules, de poils roides et glanduleux. Ce rosier croît naturellemenÉ en France et en Europe dans les haies et les buissons; il fleurit en Mai et Juin. 11 présente , dans l'état sauvage, plusieurs va- riétés qui se distinguent à la villosité plus ou moins considé- rable des feuilles, et à la forme des calices, qui est globuleuse ou ovoïde; tels sont les rosa mo//issima; Willd. , et rosa tomen- iosa, Smith. Mais outre ces variétés, qu'on peut trouver sau- vages, on en rencontre quelques autres dans les jardins, parmi lesquelles je citerai entre autres : la rose velue à fleurs semi- doubles ; celle à fleurs doubles ; celle à fleurs panachées , et la rose velue à odeur de térébenthine , Redouté, Ros., 2 , p. 71, fig. Rosier rouillé: Rosa rubiginosa, Linn., Mant. , 664; Re- douté, Ros., 1 , pag. 94, fig. ; 2 , pag. 5, fig. ; 2 , pag. 23 , fig.; 2, pag. 75, fig. Cette espèce, qu'on nomme vulgaire- ment églantier rouge, rosier à odeur de pomme de reinette, élève ses tiges à la hauteur de six à dix pieds ou plus, et cel- les-ci se divisent en rameaux nombreux, armés d'aiguillons forts et crochus. Ses feuilles sont composées, le plus souvent, de sept folioles ovales ou ovales -arrondies, glabres en dessus, 278 ROS pubescentes et glanduleuses en dessous. Ses fleurs sont pur- purines, de grandeur médiocre , souvent solitaires à l'entré- jnité des rameaux , ou quelquefois disposées plusieurs en- semble en une espèce de corymbe. Le tube de leur calice est globuleux ou ovale , chargé ou non de poils glanduleux ; mais leur pédoncule en est toujours abondamment pourvu. Le ro- sier rouillé est commun en France et dans le reste de TEu- rope , dans les haies, les buissons et sur les bords des bois; il fleurit en Juin et Juillet. Ses feuilles, froissées entre les doigts, exhalent une odeur assez agréable, analogue à celle de la pomme de reinette , mais plus pénétrante. Les pépiniéristes emploient ses rejets ou ses figes pour, servir de sujets et pour greffer toutes sortes d'autres rosiers. Il y a quelques années on n'en connoissoit que des individus sauvages, mais depuis qu'on a semé de ses graines, on en a obtenu quelques variétés à fleurs roses ou blanches, plus grandes ou plus petites, et semi- doubles. Rosier des haies , Eglantier des haies: Rosa sepium, Thuil., FI. par. , 232 ; Redouté, Ros. , 2 , pag. 61 , fig. et pag. 107 , jGg. Cette espèce se distingue du rosier rouillé par ses folioles plus alongées , souvent un peu cunéiformes à leur base, et par ses styles glabres ou presque glabres , tantôt réunis en tête, tantôt un peu divergens. Ses fleurs sont plus souvent blanches que roses, et jamais d'un rouge vif. Leur nombre est infiniment variable et ne peut être assigné pour caractère: souvent les fleurs sont solitaires ou disposées de deux à quatre ensemble; mais certains rameaux vigoureux se terminent quelquefois par des panicules de vingt à trente fleurs et plus. Au reste, cette considération est commune à un grand nombre d'espèces , et c'est ce qui rend si souvent leur détermination très-difficile. J'ai toujours vu les tubes des calices ovales-oblongs. Ce rosier fleurit dans le même temps que le précédent et se trouve daiis les mêmes lieux. M. Redouté en a figuré une variété à fleurs semi-doubles. Rosier de chien, vulgairement Églantier: Rosa canina , Linn., 5p., 704; Redouté, Ros. , pag. 5i, lîg. Ses tigts forment ordinairement un buisson plus ou moins touffu, et elles s'é- lèvent à la hauteur de huit à dix pieds, quelquefois jusqu'à quinze et même plus. Ses rameaux sont glabres, d'un vert lui- ROS ^79 sant, armés d'aiguillons forts , recourbés, et garnis de feuilles composées de cinq à sept folioles ovales ou ovales-lancéolées, glabres, luisantes en dessus. Ses fleurs sont roses ou blanches, disposées deux à quatre ensemble à rextrémité des rameaux. Cette espèce est trés-variable dans son port et dans ses prin- cipaux caractères, ce qui a porté quelques auteurs, soit à la diviser en six à huit espèces , soit en quinze ou vingt variétés ; mais après avoir examiné un grand nombre d'individus de ces prétendues espèces ou variétés , et les avoir comparées les unes aux autres avec la plus scrupuleuse attention, j'ai été ramené à ne considérer toutes ces espèces que comme n'en formant qu'une seule, dans laquelle il est même très-difficile de bien caractériser les variétés, parce que les différences que celles-ci présentent sont trop variables et trop nombreuses, et que cela conduiroit à établir non dix ou vingt variétés, mais des centaines , selon que les différentes modifications que chaque partie de la plante peut éprouver , seraient diverse- ment combinées. Ainsi les feuilles sont tantôt plus ou moins luisantes et d'un vert gai , tantôt presque glauques , ou même tout-à-fait glauques; elles sont bordées de dents égales ou inégales; les stipules , dont leur pétiole est muni à sa base, sont susceptibles de prenflre plus ou moins de dévoloppement ; la couleur des fleurs, en général d'un rose clair, devient quel- quefois blanche ou d'un blanc jaunâtre, ces fleurs n'ont que peu ou point d'odeur ou elles en ont une fort agréable ; leurs pédoncules sont le plus souvent très-glabres , ainsi que les tubes des calices : cependant il n'est pas rare de les voir devenir hispides; quant à ces derniers, ils sont ovales ou globuleux , et les fruits qui leur succèdent varient infiniment pour le vo- lume; enfin , les styles sont excessivement variables: je les ai observés velus dans certains individus et glabres dans d'autres, ramassés en tête arrondie et presque sessile dans les uns, un peu prolongés et serrés en colonne dans d'autres , et même divergens. Cette espèce est commune , en France et en Eu- rope, dans les buissons et sur les bords des bois. M. de Pron- ville en indique une variété à fleurs semi-doubles. Ce rosier doit son nom spécifique à la prétendue propriété que les anciens attribuoient à sa racine. Pline en parle comme d'un spécifique contre la rage; cette vertu miraculeuse fut, 28o ROS selon lui, révélée en songe à une mère dont le fils avoit été mordu par un chien , et l'emploi de ce remède guérit le ma- lade. Ses fleurs paroissent être légèrement purgatives ; elles ont aussi passé pour astringentes. Ses fruits, ainsi que ceux des autres rosiers sauvages, ont plus positivement cette der- nière propriété, et on en prépare quelquefois encore dans les pharmacies une conserve ou une sorte de confiture à la- quelle on donne le nom de conserve de Cynorrhodon ou de Chinorrhodon. Les graines séparées de la pulpe étoient jadis regardées comme apéritives et diurétiques. Il n'est pas rare de trouver sur les rameaux de ce rosier et sur ceux des autres rosiers sauvages une excroissance or- dinairement arrondie , de la grosseur d'un œuf de poule , ou un peu moins, composée de tilamens velus, entrelacés, d'un vert rougeâtre , ayant la forme d'une petite pelote de mousse. Cette excroissance singulière est causée par la piqûre d'un insecte, afin d'y déposer ses œufs, et elle est connue sous le nom de bédéguar ; on lui atlrjbuoit autrefois les mêmes pro- priétés qu'aux fruits du rosier. Aujourd'hui le bédéguar est tombé en désuétude. Les tiges droites et élancées du rosier de chien, ainsi que celles des deux espèces précédentes , sont maintenant , sous le nom d'églantier, très -employées parles pépiniéristes pour greffer à haute tige toutes les autres espèces de x-oses. Je n'étendrai pas plus loin l'histoire des espèces ou des va- riétés si nombreuses dans ce genre, afin de mettre des bornes à cet article; je le terminerai par quelques considérations sur la culture des rosiers. Ces arbrisseaux peuvent en général se multiplier par tous les moyens de propagation que la nature a donnés aux diffc- rens végétaux ; mais ces divers moyens ne peuvent pas tous s'appliquer à chaque espèce ou à chaque variété en particu- lier. Ainsi toutes les espèces proprement dites, celles à fleurs simples surtout, se propagent naturellement par leurs graines et plusieurs par les rejets de leurs racines ; mais les variétés jardinières à fleurs doubles, qui donnent très-rarement des fruits, et celles à fleurs toutes pleines, qui n'en produisent jamais, ne peuvent, les unes, que difficilement se multiplier par les serais , et cela est même impossible aux autres. Les ROS 281 rejets , les marcottes , les boutures et la greffe sont les moyens que la nature etTart nous fournissent pour propager ces deux dernières sortes, et par ces quatre moyens les variétés se per- pétuent autant qu'on le désire, sans altération bien sensible. Il n'en est pas de même de la multiplication par les semis; c'est par elle que nous avons modifié , embelli un grand nombre d'espèces et que nous leur avons fait produire une si grande quantité de variétés, et si la passion des amateurs et des fleuristes pour les roses ne se ralentit pas, comme tout porte à le croire, il est difficile de prévoir de combien de variétés peuvent encore s'accroître nos collections. Au temps de Parkinson , en 1629, on ne comptoit qu'environ vingt- cinq roses, espèces ou variétés, et ce nombre a été peu aug- menté dans les cent cinquante années qui ont suivi; mais de- puis cinquante ans, et surtout depuis le commencement de ce siècle , le nombre des espèces et celui des variétés s'est pro- digieusement accru , ainsi que je l'ai dit plus haut. Lorsque toutes les parties du globe auront été visitées par les bota- nistes, le nombre des espèces aura un terme; mais celui des variétés ne peut en avoir, puisqu'il est rare de faire un semis de roses, pour peu qu'il soit un peu considérable , sans y trouver une ou deux variétés nouvelles. L'amateur qui désire obtenir des variétés nouvelles qui puis- sent se faire distinguer par l'éclat de leurs couleurs , ou par la douceur de leur parfum , doit être attentif à recueillir tous les fruits que pourront lui donner ses plus belles roses semi-doubles, et comme celles-ci ne fructifient qu'assez rare- ment, il ne doit pas se presser de débarrasser ses rosiers de leurs fleurs fanées, mais seulement lorsque les calices seront desséchés et qu'il aura la certitude que les fruits sont avortés. Il ne faut pas non plus se presser de cueillir les fruits des rosiers dont on veut semer les graines avant qu'ils aient ac- quis leur parfaite maturité, et on doit attendre pour cela la fin de l'automne, ou au moins qu'ils aient été frappés par les premières gelées du mois de Novembre. 11 est préférable de semer ces graines aussitôt après qu'elles ont été récoltées, que de les conserver pour ne les semer qu'au printemps, ce qui les empêche de lever la première année. La terre nécessaire pour semer des graines de rosier doit être légère, et l'expo- 282 ROS sition la plus favorable esf celle du levant. Le plant du jeune semis pousse lentement pendant les deux premières années, et on peut le laisser pendant tout ce temps sans le déplanter; mais il est bon pendant le second hiver de le mettre en pé- pinière, et il y fleurira la quatrième ou au plus tard la cin- quième année. On a soin de marquer les variétés nouvelles qui se distinguent soit par le nombre de leurs pétales, la largeur ou le nombre de leurs fleurs, soit par l'éclat ou la beauté de leurs couleurs, et qui, sous tous, ou sous quelques- uns de ces rapports, méritent d'être multipliées. Quant aux variétés à fleurs simples, qui ne présentent rien de remar- quable, on peut conserver les pieds les plus robustes pour servir de sujets sur lesquels on greffera les bonnes variétés , et tout le reste sera arraché. On peut accélérer la croissance des semis faits avec des graines d'espèces rares ou nouvelle- ment arrivées des pays étrangers, en faisant ces semis non en pleine terre, mais dans des pots ou des terrines qu'on place ensuite sur couche et sous châssis ou sous cloche. Lorsqu'on ne veut multiplier que les espèces communes ou autres , et qu'on les a franches de pied , on se contente d'arra- cher chaque année les rejets qui ont poussé autour des vieux pieds. Ces rejets sont souvent très-nombreux, surtout dans les terrains légers-, arrachés en automne ou dans le courant de Thiver, et plantés tous de suite, ils donnent des fleurs dès la saison suivante. Pour les espèces qui ne donnent pas de rejets, la séparation de leurs vieux pieds en autant de tiges qu'on peut les diviser avec chacune une portion de ra- cines, peut être assimilée à la multiplication par les rejets. Jl en est de même des morceaux de racines qu'on replante avec la précaution d'en placer hors de terre seulement quel- ques lignes du plus gros bout. Quelques espèces ne produisent point de rejets ou n'en don- nent qu'en très -petite quantité; tels sont particulièrement le rosier de Banks, lemuUiflore, le bengale, le musqué. La divi- sion des vieux pieds en éclats enracinés seroitun moyen facile de multiplier ces rosiers, si on ne pouvoit pas le faire d'une manière encore plus commode; c'est qu'ils reprennent mieux de marcottes et même de boutures, que toutes les autres es- pèces. Ces marcottes et ces boutures n'ont besoin que d'être ROS =^«5 fhifes dans un terrain frais, et, pour les dernières, qui soit en même temps à l'ombre. Les arrosemens fréquens ne doi- vent pas leur être épargnés, surtout dans les premiers temps et lorsque la saison est sèche. Le commencement du prin- temps est la saison la plus favorable pour la reprise des mar- cottes et des boutures. Étant faites à cette époque, elles se- ront bonnes à transplanter l'hiver suivant, et presque toutes donneront des lleur;> le printemps d'après. Les boutures du bengale et de ses différentes variétés fleurissent même trois ou au plus quatre mois après avoir été faites. J'ai d'ailleurs fait des boutures de cette espèce dans tous les temps de la Le le saison , et elles ont presque toujours également bien repris. La greffe, dernier moyen de multiplicrtion dont il me reste à parler, par laquelle on propage aujourd'hui avec la plus grande facilité toutes les variétés de rosier, étoit très-peu pratiquée il y a trente à quarante ans, et on ne l'employoit guère que pour avoir les variétés rares et nouvelles qu'il eût été difficile de se procurer autrement. Maintenant c'est tout le contraire, la greffe est presque exclusivement, chez les différens pépiniéristes de Paris ou des villes de France, et même des pays voisins, le seul moyen de multiplier indiffé- remment toutes les espèces de rosiers. On n'estime plus un ar- brisseau de ce genre, s'il ne forme une seule tige de trois à quatre et même cinq à six pieds de hauteur, terminée par une tête parfaitement arrondie. La mode a presque banni des jardins soignés les rosiers en buisson, qui, s'ils n'avoient pas la même grâce que ceux à haute tige, avoient d'ailleurs sur ces der- niers le grand avantage de donner un bien plus grand nombre de fleurs, et de n'exiger que très- peu de soin; tandis que ceux qui sont à haute tige . étant greffés sur des églantiers ou espèces sauvages qui poussent avec plus de vigueur, deman- dent une grande surveillance, afin d'empêcher les sujets de pousser de tous côtés, soit des branches gourmandes des par- ties inférivures de leur tige, soit des rejets de leurs racines, qui , si on ne les retranchoit pas promptement , ne tarderoient pas à épuiser la greffe et à la faire périr. Avec ces soins , les ro- siers greffés peuvent d'ailleurs vivre très - long temps; j'en conserve depuis plus de quinze ans dans mon jardin, et j'iii 284 ROS vu chez M. Dupont, ainsi que dans le jardin du Luxembourg, des églantiers greffés depuis trente et quarante ans , qui étoient encore très-vigoureux et paroissoient devoir durer encore bien des années. Il n'y a que deux sortes de greffes qui soient pratiquées pour les rosiers : la greffe en fente et celle en écusson. Les sujets qui servent à les recevoir, sont les tiges de plusieurs espèces de rosiers sauvages. Jusqu'à présent les pépiniéristes ne se sont point donné la peine d'élever ces espèces de graines. A Paris il y a des gens qui font métier d'aller dans les cam- pagnes, pendant l'automne etThiver, arracher dans les buis- sons et les bois tout ce qu'ils peuvent trouver de tiges ou de rejets bien droits de ces rosiers, et ils les apportent au mar- ché ou directement chez les pépiniéristes, par centaines et par milliers. Ces rosiers , dans lesquels se trouvent communé- ment ensemble, sous le nom général d'églantiers , le rosier de chien , celui des haies, le rosier rouillé et le velu , sont re- plantés par les pépiniéristes dans des plates-bandes à deux pieds de distance en tout sens , ou séparément dans des pots de grandeur convenable, afin de pouvoir les vendre plus fa- cilement lorsqu'ils auront été greffés et pendant qu'ils seront en fleur. Les amateurs qui achètent des églantiers non gref- fés ou qui s'en procurent , n'importe comment , doivent de pré- férence les faire planter tout de suite en place. On greffe les églantiers quand ils ont bien repris, et on place les écussons sur une ou deux des pousses de l'année qu'on a seules réservées dans leur partie supérieure, afin d'en former des tiges de trois à six pieds. Si ces tiges elles-mêmes n'ont pas plus de deux à trois ans, et qu'elles soient bien en sève, il est préférable d'y placer deux greffes en opposition l'une à l'autre, au lieu de les mettre sur les jeunes branches latérales. C'est en Juillet et Août que se fait cette opération, lorsque les jeunes rameaux ont pris assez de consistance , et dans ce cas, lorsque le sujet a suflîsamment de sève pour que l'insertion de l'écusson soit facile entre les lambeaux de l'é- corce soulevée. Lorsque l'écusson est placé sur le sujet, si on retranche à une ou deux pouces au-dessus de celui-ci tout le surplus du rameau ou de la tige, afin que la sève se porte directement ROS 285 sur la greffe et force son œil à se développer promptement, la greffe est dite à œil poussant. Lorsqu'on laisse , au contraire , au sujet tous ses rameaux^ la sève continue à s'y porter; leur pousse n'est point interrompue jusqu'à la fin de la saison: l'œil de la greffe peut bien reprendre et faire corps avec le sujet; mais il reste stationnaire, et c'est ce qu'on appelle un écusson à œil dormant, qui ne se développe qu'au printemps suivant, lorsque, pour le forcer à pousser, on retranchera la partie supérieure du sujet. Quelques cultivateurs blâment la méthode de greffer les rosiers à œil poussant, sous prétexte que les jeunes rameaux qui sortent de cette sorte de greffe sont souvent trop foiblea pour passer l'hiver suivant, quand il est un peu rigoureux. Mais je puis assurer, d'après ma propre expérience , que lors- que la greffe est faite sur des sujets vigoureux , et que les écussons sont posés de bonne heure, par exemple au com- mencement de Juillet et même dès la fin de Juin , quand les yeux qui doivent servir à greffer sont suffisamment formés, il n'y a pas le moindre inconvénient. Alors les écussons com- mencent à pousser trois semaines ou un mois après avoir été posés,, et ils produisent pendant le reste de la belle saison des rameaux de six pouces à un pied de longueur, qui sont suffisamment aoûtés avant l'hiver, et qui, étant taillés à trois yeux à la fin de cette saison, forment déjà une petite tête fort agréable et manquent rarement de donner des fleurs le printemps suivant; tandis que, lorsqu'on a greffé à œil dor- mant, il faut attendre pour presque toutes les espèces une année de plus sans les voir fleurir : il n'y a que le rosier de Bengale et ses variétés qui, de toute manière, donnent des fleurs six semaines à deux mois après que l'écusson a com- mencé à pousser; mais d'ailleurs, lorsque celui-ci a été fait à œil poussant, cette même espèce , si elle a été greffée à la fin de Juin ou au commencement de Juillet, donnera deux fois des fleurs avant fhiver. On peut greffer sur le même sujet deux à trois espèces ou variétés de roses différentes; mais, pour qu'elles réussissent toutes, il faut avoir soin de ne placer ensemble que des espèces ou variétés qui ne poussent pas plus fort les unes que les autres; autrement l'espèce la plus vigoureuse attire ^86 ROS presque toute la sève à elle seule, et fait périr les autres, La greffe en écusson à œil poussant ou à œil dormant est la plus usitée, et chez les pépiniéristes surtout on n'en em- ploie pas d'autre, parce qu'elle est plus facile et plus prompte à exécuter: cependant la greffe en fente n'est pas à dédaigner; on forme aussi par son moyen de beaux rosiers à haute tige. Cette greffe , comme celle en écusson , ne doit se pratiquer que sur des sujets vigoureux ; mais comme il arrive souvent qu'au moment favorable pour faire cette dernière, plusieurs églantiers ne sont pas suffisamment en sève , ou n'ont pas poussé des rameaux convenables, on est obligé de les laisser dans la pépinière une année de plus sans pouvoir les écusson- ner. Mais comme pendant le reste de l'été et pendant l'au- tomne suivant ils peuvent acquérir cette vigueur qui leur manquait en Juillet et Août, ils se trouvent très- propres à être greffés en fente à la fin de Février ou au commencement de Mars, temps où la sève commence de nouveau à se mettre en mouvement, et si les greffes qu'on leur applique sont bien choisies, bien faites et qu'elles réussissent également bien, elles fleuriront à la fin du printemps ou au commencement de l'été. Voici la meilleure manière de greffer les rosiers en fente : à l'époque qui vient d'être dite on coupe, sur les es- pèces qu'on veut multiplier , de petits rameaux destinés à por- ter fleur dans l'année ; on les taille bien net en bi.seau par leur base, à commencer un peu au-dessous d'un œil et de manière que l'écorce laissée seulement du côté de Cet œil^ puisse se bien ajuster avec celle du sujet que l'on a coupé préalablement et horizontalement à hauteur convenable. 11 faut ensuite fendre ce dernier perpendiculairement et suffi- samment pour y introduire la greffe, qui doit être enfoncée jusqu'à l'endroit où commence le biseau, et de façon que l'é- corce et l'œil soient placés extérieurement. Les greffes doi- vent d'ailleurs être choisies de manière à ce qu'elles aient au moins deux yeux ou boutons. Il vaut mieux ne fendre l'églan- tier que sur un seul côté pour n'y mettre qu'une greffe, que de le fendre par le milieu pour insérer deux greffes , une dans chaque fente, parce que, lorsqu'il arrive qu'une des deux greffes ne prend pas, ce côté reste ouvert, et la moelle, qui est très- abondante dans l'églantier, se trouvant bientôt à dé- ROS 287 couvert, se desséche, etla greffe qui seule avoit pris, ne larde pas elle-même à périr parla suite du dépérissement de toute la partie supérieure du sujet. Pour la même raison il ne faut pas, quelque gros que soit l'églantier, y insérer circulaire- ment plusieurs greffes. Après donc qu'on a disposé, comme il vient d'être dit, une seule greffe pour chaque tige d'églan- tier ou pour chaque branche, si le sujet en a plusieurs, on l'assure par quelques tours d'un fil de laine et par une liga- ture dont on serre convenablement la tête du sujet, puis on finit par recouvrir celle-ci, ainsi que les fentes, en appli- quant, avec un petit pinceau, une sorte de mastic composé de deux parties de colophane et d'une partie de cire jaune, fondues et bien mêlées ensemble. Cette composition doit être appliquée assez chaude pour bien tenir, mais pas assez pour dessécher les parties qu'elle est destinée à mettre à l'abri du contact de l'air. Si les greffes ont été bien choisies , toutes celles qui reprennent fleurissent dés l'été suivant. Quelque temps avant cette époque, lorsqu'elles sont bien reprises et font bien corps avec le sujet, il faut couper la ligature de laine qui, à cause du gonflement qui survient dans ces par- ties, ne tarderoit pas à étrangler la greffe, l'empêcheroit de profiter et la feroit même périr. Autant on doit en faire aux ligatures des écussons; mais dans tous les cas il est bon, de peur qu'un coup de vent ou quelque oiseau, en se perchant dessus, ne viennent à casser les greffes qui ne sont pas en- core assez solidement fixées au sujet , de les assujettir au tuteur dont chaque rosier à haute tige doit toujours être pour- vu, et qu'il faut avoir soin de tenir assez haut pour que sa tête puisse y être fixée, surtout pendant les premières années. On peut, surtout pour greffer en fente, faire venir des greffes de loin, en ayant soin de les bien emballer dans de la moussse un peu humide, de manière à ce qu'elles ne puissent ni geler, ni se dessécher en chemin. Au moment où l'on veut employer ces greffes, on les rafraîchit par le bas en les tail- lant comme il a été dit ci-dessus. Pour changer une espèce ou variété greffée en un rosier franc de pied, il ne faut qu'incliner la tête du sujet vers la terre, et faire des marcottes avec celles des branches sorties de la greffe qui sont assez fortes ; ou , si la greffe avoit été faite :^S3 ROS assez près du sol pour qu'on pût l'enterrer, on la couvrirolt suffisamment de terre, et bientôt ses branches enterrées ne tarderoient pas à pousser des racines au-dessus du sujet. Les Romains avoient déjà trouvé, dès le temps de Domi- lien , comme il a été dit plus haut, le moyen d'avoir des roses fleuries au milieu de l'hiver. Depuis cette époque éloignée , ces charmantes fleurs n'ont rien perdu de leur prix, et nous aimons comme les anciens à en avoir dans toutes les saisons de l'année. Les jardiniers de Paris ont , comme ceux de l'an- cienne Rome, des serres dans lesquelles ils les font fleurir, même lorsque le froid est le plus rigoureux; car, depuis dix- sept cents ans on a bien perfectionné les moyens d'avoir des roses et d'autres fleurs dans toutes les saisons. Le rosier bifère , qui naturellement fleurit deux fois l'an, est, avec ses variétés, celui dont , pour cet objet, les fleu- ristes prennent principalement soin. On parvient aussi à faire fleurir, à la fin de l'automne ou dans le courant de l'hiver, quelques autres espèces, comme le rosier blanc , le cent- fcuilles, le Provins, et voici comme les jardiniers s'y pren- nent à cet eflet : ils choisissent , dans le courant de l'hiver , les pieds de rosiers qu'ils destinent à faire fleurir depuis le mois d'Octobre qui suivra jusqu'au commencement du prin- temps ; ils les plantent dans des pots qu'ils enterrent, et ils ne leur donnent d'autres soins que de les arroser lorsque le temps est sec , et de supprimer les fleurs qu'ils donnent dans la saison ordinaire, à mesure qu'elles paroissent. Vers le mois d'Août ou de Septembre, selon qu'ils veulent hâter la flo- raison de leurs rosiers, ils retirent de terre les pots, et ils diminuent peu à peu les arrosemens jusqu'à cessation entière, afin d'accélérer la maturité du jeune bois ; et lorsque la saison est pluvieuse, ils ont la précaution de coucher les pots sur le côté, afin de sevrer les rosiers d'eau , au point de les faire faner, sans cependant les laisser se dessécher. Ils jugent que le bois est suffisamment mûr, lorsque les feuilles commencent à jaunir; alors ils taillent les rosiers très-courts sur le jeune bois, puis ils les dépouillent de toutes les feuilles qui peuvent encore rester. Après avoir amené les rosiers à cet état, on les place plus tôt ou plus tard, selon qu'on veut en obtenir des fleurs en ROS 289 Octobre, Novembre, Décembre, ou seulement dans les mois suivans ; on les place , dis-je , dans des châssis exposés au midi , où l'on enterre les pots dans du terreau consommé , sans fumier dessous, et on leur donne de l'eau par degrés pour leur faire recommencer une nouvelle végétation. Ce n'est que lorsque les boutons de rose commencent à se montrer, ou lorsqu'il fait trop froid ou trop humide, qu'on recouvre de leurs vitreaux les coffres des châssis; mais dés-lors on donne de l'air toutes les fois que le temps le permet. Quand la saison est plus avancée et que le froid extérieur ne permet plus aux châssis de conserver une température suf- fisante pour que les rosiers y puissent développer leurs fleurs, on les réchauffe au moyen de fumier de cheval qu'on établit tout autour, de manière à ce que sa chaleur se communique àjl'intérieur des châssis, maisde façon que sa vapeur n'y puisse pénétrer , parce que cette vapeur seroit mortelle pour les rosiers. Le bengale fleuriroit naturellement toute l'année , si les ge- lées de nos hivers ne venoient interrompre sa végétation ; mais, en le plantant en pot ou en caisse et en le mettant à l'abri du froid dans une serre ou dans un appartement, il conserve ses feuilles et fleurit pendant tout l'hiver. Les rosiers en général ne sont pas délicats sur la nature du sol; ils végètent assez bien dans toute sorte de terrains. Les espèces sauvages se trouvent plus souvent dans les lieux arides que dans les bons fonds ; cependant quand on les plante dans ces derniers , ils y croissent avec une vigueur extraordinaire. Toutes les espèces cultivées dont j'ai fait mention supportent très-bien les froids les plus rigoureux de nos hivers, excepté le rosier multiflore , le musqué, celui à bractées et quelques variétés du bengale , qui ne craignent cependant que les fortes gelées , et que pour cette raison il est à propos de placer à l'exposition du midi , et dont il faut couvrir le pied de grande paille sèche ou de litière. Lorsque les rosiers francs de pied sont trop vieux et qu'ils paroissent languir , on les rajeunit en coupant tontes leurs tiges rez-terre , et par ce moyen on obtient de nouvelles pousses bien vigoureuses qui renouvellent la plante. En faisant cette taille extraordinaire en automne ou en hiver , les nouvelles 46. 1 9 =90 ROS pousses qu'on obtient sont d'autant plus vigoureuses, maïs alors on est une année sans avoir de fleurs; si on la fait au confrairc à la fin de Juin ou au commencement de Juillet, fout de suite après la floraison, il repousse encore jusqu'à la fin de la saison des rejets assez robustes, qui, le printemps suivant, donnent de belles fleurs et en abondance. Le bois des rosiers ne grossit que très-lentement : cepen- dant quelques espèces d'églantiers sont susceptibles de vivre long-temps. J"ai vu , il y a quelques années , chez M. Dupont, qui s'étoit particulièrement consacré à la culture des roses, une tige d'églantier sur laquelle il m'a assuré avoir co^mpté cent-vingt cercles concentriques, ce qui annonçoit autant d'années d'existence , et cette tige n'avoit pas plus de trois pouces de diamètre. Dans les campagnes on coupe les rosiers sauvages pour en chauffer les fours. On peut avec ces mêmes espèces faire de bonnes haies ; mais il faut avoir soin de les tailler au moins tous les deux ans. afin d'empêcher le trop grand accroissement des rameaux , qui en s'élcvant et en s'étendant occupent beau- coup de terrain et affolblissent d'ailleurs la solidité du corps de la haie. Le rosier bifère , le bengale, le noisette, le blanc, etc., peuvent être emploj^és aux mêmes usages dans les jar- dins; on en fait aussi des massifs. Les rosiers à rameaux sar- menteux, comme celui à bractées, celui de Banks, le multi- flore, le toujours-vert, celui des champs, font des palissades et des berceaux charman:;. Enfin on peut, dans les grands jar- dins, cultiver en bordures le rosier nain, celui de Champagne , et les variétés les plus basses du Provins , en ayant soin aus- sitôt qu'ils sont défleuris de les tailler rez-terre , afin de les maintenir à la hauteur convenable. Les rosiers sont sujets à plusieurs maladies. La plus com- mune et la plus dangereuse est la rouille, produite par une espèce d'urcdo qui couvre quelquefois toutes leurs feuilles. Le moyen le plus efficace de préserver les rosiers de cette espèce de contagion est de retrancher soigneusement toutes les branches infectées, et quelquefois même de rijjeunir toutes les tiges en les coupant jusqu'au pied. Plus de vingt espèces d'insectes vivent sur les rosiers et leur sont plus ou moins nuisibles. Deux diplolèpes , en piquant ROS Î91 Técorce des branches et en y déposant leurs œufs, font naître l'excroissance nommée bédégiiar, qui est aussi habitée par les larves d'un cynips et d'un ichneumon. La chenille de la ten- thrède du rosier se nourrit des feuilles de cet arbrisseau, le dépouille quelquefois entièrement en quelques jours et l'em- pêche de fleurir. Une autre chenille vit dans l'intérieur du jeune bourgeon qui doit donner des fleurs ; elle travaille à couvert sans être vue, et on ne s'aperçoit du dommage qu'elle a fait que parce que les sommités des rosiers se flétrissent. Si on recherche la cause du mal, on trouve la petite chenille en- foncée dans un canal d'un pouce ou plus de longueur qu'elle s'est creusé à travers la moelle. En la tuant on ne peut réparer la perte des fleurs, mais on empêche Tinsecte de multiplier son espèce vraiment désastreuse pour les roses. Certains pu- cerons se trouvent assez souveht en si grande abondance sur les jeunes pousses et sur les boutons des fleurs, que ces parties en sont toutes couvertes et toutes salies. ( L. D.) ROSIER DU JAPON. ( Bof. ) C'est le c amelli a. (Lem.) ROSIÈRE. ( Iclilh.j'ul. ) Un des noms vulgaires du Vbhon. Voyez ce mot et Able dans le Supplément du tom. I." de ce Dictionnaire. ( H. C. ) ROSINAIRE, Arundinaria. {Bot.) Voyez Ludglfie, tome XXVII, page :.82. (Pota.) ROSKAT. {Mamm.) L'hermine, espèce de mammifère car- nassier du genre Marte, porte ce nom en Norwége. (Desm. ) ROSLINIA. (BoA.) Voyez Rœslima. (J.) ROSMAR. {Mamm. ) Nom danois du Morse. Voyez ce mot. (Desm.) ROSMARE, Rosmarus. {Ichthjol.) Nom spécifique d'un HoLocENfRE. Voyez ce mot. ( H. C. ) ROSMARIENS , Rosmarii. (Mamm.) Une famille de mam- mifères amphibies pourvus de défenses et comprenant le genre Morse , a été formée sous ce nom par Vicq-d'Azyr dans le système anatomique des animaux de l'Encyclopédie métho- dique , tom. 1." (Desm.) ROSMARINUM. (Bot.) Matthiole désignoit sous ce nom un petit arbrisseau que C. Bauhin preuoit pour i,'n ciste et dont Linnseus a fait un genre sous le nom de IcJr m palustre. (J.) 292 ROS ROSMARINUS. (Bot.) Ce nom latin, donné très-ancienne- ment au vrai romarin , a été encore employé par quelques anciens pour désigner le cachrjs libanotis et d'autres ora- bellifères; et C. Bauhin dit avoir reçu le mjrica gale d'un correspondant, sous le nom de rosmarinus septenlrionalium. (J.) ROSMARUS. ( Mamm. ) Nom latin du morse ou vache-ma- rine. (Desm.) ROSOMACK et ROSOMAKA. (Mamm.) On donne ces noms au glouton dans plusieurs contrées septentrionales de l'Europe. ( Desm.) ROSORES. ( Mam/n. ) Dénomination latine employée par Storr, dans sa Méthode de classification des mammifères, pour désigner ceux de ces animaux qui composent l'ordre des rongeurs, ou gUres de Linné. (Desm.) ROSPEDINO. (Ornith.) C'est à Bologne la mésange bleue, parus caruleus, Linn. (Ch. D.) ROSPO. ( Tclith^ol. ) Un des noms italiens de la Pastenague. Voyez ce mot. (H. C.) ROSS-REIGEL. {Ornith.) C'est en allemand le nom du butor, ardea stellaris , Linn. (Ch. D.) ROSSAKINDA. ( Bot.) Nom de l'igname cultivé, dioscorea sativa, dans Pile de Ceilan, suivant Hermann. (J. ) ROSSANE. {Bot.) C'est une variété de pêche. (L. D.) ROSSE. {Bot.) On donne ce nom, dans quelques cantons, au radis raphanistre. (L. D.) ROSSE. (Mamm.) Nom vulgaire et trivial , donné aux vieux ou aux mauvais chevaux. (Desm.) ROSSE, Lemiscus rutilas, {Ichth/yol.) Voyez Able dans le Supplément du tom. I."^"^ de ce Dictionnaire; voyez aussi Gar- don. (H. C.) ROSSELET. ( Mamm. ) Voyez Roselet. ( Desm. ) ROSSELET. {Ornith.) Cet oiseau , que Salerne rapporte au velia ou halea de Belon, en françois rosselet ou rozelet, est probablement la petite rousserolle , mofaci7/aarwn(imacea, Gmel. , ou le mauvis, turdus iliacus, Linn. (Ch. D.) ROSSIGNOL. {Ornith.) On trouvera au mot Bec - fin , dans le tome IV de ce Dictionnaire, page 211 et suiv., la description du rossignol ordinaire, motacilla luscinia, Linn., ROS 293 avec des détails sur les pièges employés pour prendre cet oiseau, et une notice sur la grande espèce ou race, mota- cilla pliUomela , Bechst. , ou bec -fin philomèle de M. Tem- minck. Suivant ce dernier auteur, le dessus de son corps est d'un gris -brun terne, et sa poitrine d'un gris clair, avec des teintes plus foncées; la gorge est blanche et la queue moins colorée de roux que celle du rossignol ordinaire ; la première rémige est presque nulle; la seconde, à peu près de la même longueur que la troisième , est plus longue que la quatrième, et la taille des deux sexes est de six pouces six lignes. Cet oiseau fréquente de préférence les bois situés sur des collines et dans les plaines ; il recherche les ruisseaux. Les pays qu'il habite sont la Silésie, la Bohème, la Pomé- ranie, la Franconie ; mais il est rare en France, et on ne le rencontre pas en Hollande. Il niche communément dans les lieux bas et humides, et pond des œufs d'un brun olive, avec des teintes d'un brun foncé, lesquels sont plus gros que ceux du rossignol ordinaire. Le nom de rossignol a été donné à plusieurs oiseaux d'es- pèces différentes : Le Rossignol aux ailes variées est le gobe- mouche noir, muscicapa atricapilla , Linn. Le Rossignol d'Amérique est la grande fauvette ou grand figuier de la Jamaïque. Le Rossignol des Antilles est le moqueur, turdus poly- glottus, Linn. Le Rossignol Ibaillet est le motacilla phœnicurus , Linn., autrement rossignol de muraille. Le Rossignol du Canada est le troglodyte œdon. Le Rossignol d'eau ou de aiviiiRE est la grande rousse- rolle, turdus arundinaceus , Linn. Le Rossignol d'hivek est le rouge -gorge et la fauvette d'hiver. Le Rossignol de Madagascar , de Brisson , est le foudi- jala , loxia madagascariensis , Lath. Le Rossignol d'Espagne, de Sloane , est un carouge. Le Rossignol monet est, dans Salerne, le bouvreuil ordi- naire, loxia pjrrhula , Linn. Le Rossignol jaune m brun, de Klein, est le jacapani. 294 ROS Le Rossignol de Virginie est, dans Albin, le cardinal huppé. Le Rossignol mouche est, en Auvergne, la fauvette babil- larde. Le Rossignol be mer est le rouge -queue de muraille. Le Rossignol de muraille est la gorge-noire, motacilla phivriicurus , Linn. Le Rossignol de muraille d'Afrique et de Gibraltar est le rouge -queue tithys. Le Rossignol de muraille de l'Amérique est le petit gpbe- mouche noir-aurore. Le Rossignol de muraille cendré, de Brisson , est un rouge- queue qui commence à quitter ses couleurs d'hiver, et le Rossignol de muraille a poitrine tachetée est un jeune mâle de la même espèce sous son plumage d'automne après la mue. Le Rossignol de muraille a ventre rouge est la fauvette à ventre rouge. Le Rossignol de muraille des indes est un rouge -queue de ces contrées. Le Rossignol de Saint-Domingue est le merle moqueur, turdus polj'gloLtus , Linn. (Ch. D.) ROSSIGNOL DES INDES. (Ornith.) Ce nom a été donné au gobe-mouche de Pondichéry. (Desm.) ROSSIGNOL DE RIVIÈRE. ( Ornith. ) Voyez Rossignol d'eau. (Desm. ) ROSSIGNOLET. (Ornith.) Le jeune rossignol est ainsi ap- pelé en Provence, et la femelle est nommée rossignoletle. (Ch. D.) ROSSIGNUOLO. [Ornith.) Nom italien du rossignol, qu'on appelle en catalan rossingel, (Ch. D.) ROSSOLA. {Bot.) Voyez Rolgeotes. (Lem.) ROSSOLAN. [Ornith.) L'ortolan de neige, emberiza nivalis, est ainsi appelé dans les montagnes du Dauphiné. (Ch. D.) ROSSOLl. ( Bot. ) C'est le drosère à feuilles rondes. (L. D.) ROSSOLIS. [Bot.) Voyez Rorella. (J.) ROSTELLAIRE , Rostellaria. [ Conch/yl. ) Genre de co- quilles établi par M. de Lamarck (Syst. des anim. sans vert. , ROS agS t. 7 , page 191)) ^t admis par presque tous les conchyliolo- gistes, pour un certain nombre de coquilles que Linné pla- çoit dans son genre Strombe , mais qui en diffère tellement que M. de J31ainville a séparé ces deux genres, plaçant l'un dans les siphonostomos et laissant l'autre à côté des cônes. M. de Lamarck, en forme avec les ptérocères et les strombes proprement dits, sa petite fiinùlle des ailées. Les caractères qu'on peut assigner au genre Rostellaire sont : Animal in- complètement connu, à tentacules filiformes, sétacés , por- tant à la base de leur côté externe les yeux; pied court, comme carré en avant, portant à son dos un opercule corné, à peu près rond. Coquille subdépriniée , turriculéc, à spire élancée, pointue; ouverture ovale par l'excavation assez grande du bord columellaire; bord droit digité ou non , se dilatant avec l'âge et ayant en avant vm sinus continu au canal pointu, qui termine la coquille en avant. Ce genre, dont on ne connoît malheureusement pas encore suffisam- ment l'animal, se distingue aisément des strombes et des ptérocères, d'abord par l'existence d'un canal assez alongé , et ensuite parce que le sinus du bord droit est tout- à -fait contigu à ce canal, tandis que dans ceux-là il en est tou- jours séparé par une partie pins ou moins épaisse du bord droit. Il est probable que ce tiuus sert au passage de la iête de l'animal, comme dans les strombes. Un autre carac- tère se tire de ce que l'extrémité })ostérieure de l'ouverture est continuée par une gouttière ou demi-canal, qui se pro- longe plus ou moins contre la spire. On ne connoit à l'état vivant que trois espèces dans ce genre, dont deux de l'Inde et vme de nos mers. La R. BEC ARQUÉ : R. curvirostris ^ Strotnbus fusiis, Linn. , Gmel., page 55o6, n." 1 , vulgairement le Fuseau de Tea- NATE. Coquille fusiforme , turriculée, très - épaisse , très-so- lide, presque lisse, striée très-finement en travers, à tours de spire subconvexes et un peu plissés à leur bord supérieur; ouverture excavée au bord gauche, dentée au côté externe de son bord droit, et prolongée en un canal assez court et recourbé. Couleur d'un fauve roussàtre en dehors, blanche en dedans. De l'océan des Moluques. uo6 nos La RosTELLAiRE BEC DROIT: R. rcctirostris , de Lamk., /. c, page 192, n.° 2; Stromhus clavus, Linn., Gmel. , page 5?tio, n." 7 ; Martini, Conch. , 4, t. 269, fig. i5oo, et page 044; Vign., 41, et t. 169, fig. i5oi et 1602, jeunes, sans digita- tion ; vulgairement le Fuseau de la Chine. Coquille fusifonne , turriculée comme la précédente, mais plus étroite et moins épaisse, à sommet très-aigu; tours de spire supérieurs plus convexes et cancellés, le dernier sillonné en travers a sa partie antérieure et lisse dans le reste; ouverture comme dans la précédente, mais terminé par un canal très- long, grêle et très-droit. Couleur d'un blanc sale en dihors , blanche en dedans. Des mers de la Chine ? Cette espèce, fort rare et fort recherchée dans les collec- tions, pourroit bien n'être qu'une variété locale ou même le sexe màle de la précédente. La R.FiBD DE PÉLICAN : R. pcs pelccani ; Strombus pes pelecani, Linn., Gmel., page 3607, n." 2. Coquille turriculée, fusi- forme ou diconique, à tours de spire carénés et garnis d'une série de tubercules dans leur milieu , sur deux rangs au der- nier tour; ouverture subtriangulaire, à bord externe et in- terne presque droits, terminée en avant par une gouttière creusée dans un canal oblique et plus ou moins courbe ; trois autres gouttières dans autant de digitations du bord droit, élargi et comme palmé. Couleur d'un gris roussâtre, quelquefois d'un roux assez foncé. De toutes les mers d'Europe, mais bien plus commune dans la Méditerranée que dans aucune autre. Aucun conchylio- logiste ne la cite des autres parties du monde. Celte coquille nous paroît avoir plus de rapports avec les ptérocères qu'avec les espèces précédentes, parla forme de l'ouverture et bs tubercules de sa spire. La forme du bord droit et même celle du canal, sont extrêmement variables. (DeB.) ROSTELLAIRE. (Foss.) Quelques espèces de ce genre se montrent à l'état fossile dans des couches plus anciennes que la craie; mais la plus grande partie ne se rencontre que dans celles qui sont plus nouvelles que cette substance, et il est très-probable que la solubilité de leur têt est la cause qu'on n'en trouve pas dans cette dernière. ROS 297 RosTELLAiRE GRANDE-AILE : Rostellaria macroptera , Lamk. , Anim. sans vert., tom. 7, pag. 190; Rostellaria macroptera, Ann. du Mus., lom. 2 , pag. 220 , n.° 1; Strombus amplus , Brand., Foss. Uant., pi. 6, fig. 76; Rostellaria macroptera , ,^ow., Min. conch. , pi. 298, 299 et 3oo ; Hippocrenes macropterus , Montf., tom. 2, p. 253. Coquille fusiforme-turriculée, lisse, à sommet pointu, à canal court, et dont le bord droit s'é- tend en une aile très-grande et arrondie; cette aile est quel- quefois détachée de la spire, mais souvent elle y adhère et quelquefois même, après avoir atteint le sommet, elle se retrousse en descendant sur le dos des premiers tours : lon- gueur, sept pouces et demi; largeur, près de cinq pouces. Fossile de Saint-Germain-en-Laye (Lamk.), de Chaumont, département de l'Oise, et de Hordwell en Angleterre, dans le calcaire grossier. RosTELi.AiRE AiLE-DE-coroMBE : Rostellaria coliimhata, Lamk., Anim. sans vert., n.° 5 ; Rostellaria columlaria , Ann. du Mus. , ihid.j n." 2; Rostellaria columbina, Encycl. , pi. 411? fig- -J S tromb us fissura , Bull, des scienc. , n." 25, fig. 4. Coquille fu- siforme-turriculée, lisse, à sommet pointu, à canal un peu long et droit, et à bord droit s'étendant en aile en forme de faux, avec un canal qui s"élève presque jusqu'à la pointe de la spire : longueur, trois pouces à trois pouces et demi. Fossile de Saint-Germain-en-Laye (Lamk.), de Chaumont, de Parnes et deMouchy-le-Chàtel, département de l'Oise. Ses tours n'of- frent aucune convexité. RosTELf.AiHE FISSURELI.E : Rostcllaria fissuTclla , Lamk., Anim. sans vert., n.° 6; Rostellaria JîssureUa , Ann. du Mus., ibid. ., pag. 221, n." 3 ; Encycl., pi. 411, fig. 3; Strombus fissurella , Linn. , Gmel. , pag. 55i8, n.° 28; Rostellaria lucida? Sow. , loc. cit., pi. 91 , fig. 1 — 3; Rostellaria rimosa? ibid. , lig. 4, 5 et 6; Murex rimosa? Brand., loc. cit., fig. 29. Coquille turri- culée , couverte de côtes longitudinales élevées et aiguës, à canal court et dont le bord droit se prolonge en carène ca- naliculée jusqu'au sommet; la base est chargée de stries trans- verses : longueur, quelquefois un pouce trois quarts. Cette très-jolie espèce est fort commune à Grignon , département de Seine-et-Oise, à Acy , à Parnes, à Chaumont, département jde l'Oise, et dans les couches des environs de Paris. ■^9^ ROS Je regarde comme une variété, celle à laquelle M. So\^er- by a donné le nom de rostellatia rimosa, qu'on trouve à Bar- lon-Cliff en Angleterre. Les individus sont plus petits, les côtes longitudinales sonl plus nombreuses, et quelques-uns sont couverts de fines stries transverses. Une coquilte qui vit dans les mers de l'Inde (Linné), a les plus grands rapports avec cette espèce. Brander ayant pris pour une espèce particulière, de jeunes individus du rostella- riajissurella, qui n'avoientpas encore terminé leur ouverture, l'a nommée murex ejfossus , et en a donné la figure [loc. cit., fîg. 28 ); mais c'est une erreur de la part de cet estimable au- teur. RosTELLAiRE A GROSSE LEVRE; Rostcllaria labioso , Def. Ces co- quilles, qui ne diffèrent de l'espèce ci-dessus, dont elles ne sont peut-être qu'une variété, qu'en ce que le bord droit est beaucoup plus épais; la carène, canaliculée, ne s'élève pas aussi haut; elles sont couvertes de stries transverses très-fines, et les côtes longitudinales sont plus nombreuses : longueur , un pouce. Fossile de Valmondois? département de Seine- et- Oise. RosTELLAiBE angeloptÈre (Dcf.) : Rostellaiia calcarata, Sow., loc. cit., pi. 349, fig. 6 et 7 (inférieures); Fark. , tom. 3, pag. 63. tab. 5, fig. 2; Smith, Strala identified by organized fosses, pi. 6, fig. 8. Petite coquille turriculée , couverte de côtes longitudinales un peu obliques, et de stries Iransverses; le bord droit se prolonge en aile d'oiseau, dont la pointe est relevée. Cette jolie espèce se trouve à Branieston en Angle- terre, dans le sable A'^rt, ou craie chloritée .- longueur, huit lignes. Cependant ou trouve des individus dont l'aile est ter- minée, et qui n'ont que la moitié de cette longueur. RosTELLAiRE A côtes : Rostellaria costata, Def. On trouve à Léognan et en Touraine cette espèce qui a des rapports avec celle ci-dessus, et qui n'en est peut-être qu'une variété; mais elle en diffère, parce que deux côtes qui se trouvent sur le dos, se prolongent avec le bord droit et forment deux digi- tationsau lieu d'une seule, qui se trouve sur l'autre : longueur, sept lignes. Rostellaria corvina, Brongn., Terr. du Vicent., pi. 4, fig. 8. Coquille turriculée, lisse, à tours plats, dont le dernier est R0$ 299 bossu; le canal et le bord droit ne sont pas connus; mais celle coquille a tant de rapports avec les rostellaires , que M. Brongniart n'a pas balancé à la regarder comme une espèce de ce genre : longueur, trois pouces et demi. Fossile de Ronca. Rosiellaria pes carbonis, Brongn., loc. cit., même pi., lig. 2. Cette espèce, dont on ne connoit pas l'aile, porte des cAtes longitudinales, tuberculées à leur partie supérieure, et trois autres transverses, aussi tuberculées sur le dernier tour : lon- gueur, un pouce. Fossile de Ronca. RosTEr.i.AJRF. riED-DE-PÉucAN, ïiostellaria pes pelccani. Cette espèce, qui vit dans les mers d'Eurofjc , se présente à l'élaî fossile, mais avec quelques modifications dans ses formes, à Sienne, à Rome, dans le Plaisantin, dans le Piémont, dans Pargile de Londres, à Maidenhead , à floguor , à Highgate et à Folkstone en Angleterre (Sow. , tom. 1 , pag, 69, pi. 040 , fig.,-5). RosTErxAiRE BEC ARQUÉ : liostellaria curvirostris , I.amk., loc. cit.; Rostellaria curvirostris, de Bast. , Mém. géol. sur les envir. de Bord., pi. 4, fig. 1. Celte espèce, qu'on trouve à Dax, a bien quelques rapports avec le rostellaria curvirostris, mais elle est loin d'être identique. Elle porte deux ou trois digi- tations au bord droit, et l'espèce vivante en présente souvent un plus grand nombre qui ne sont pas aussi alongées : lon- gueur, près de quatre pouces. (D. F.) ROSTELLUM. (Conclijd.) C'est poirr Denys de Montfort le nom latin du genre Rostellaire. (De B.) ROSTINGER et ROSSOR. ( Mamrn.) Désignations du morse rapportées par Gesner. (Desm.) ROSTKOVIA. {Bot.) Genre de plantes monocolylédoncs , à fleurs incomplètes, de la famille des joncées , de Vhexandrie monogynie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : \]n calice à six divisions profondes, scaricuses sur les bords ; point de corolle; six étamines persistantes: un ovaire supérieur; un style ; le stigmate tritide ; une capsule globuleuse , à une seule loge indéhiscente ; un grand nombre de semences disposées sur trois placentas fixés sur les parois de la capsule, près des sutures. En séparant ce genre des joncs, auxquels M. de Lamarck i'avoit réuni dans PEncyclopédie, M. Desvaux établit son prin- 3oo nos cipal caractère sur la capsule à une et non à trois loges; elle lui a paru indéhiscente. RosTKOviA A FRUITS RONDS : Rostkovia spliœrocarpa , Desv. , Journ. bot., i , pag. '621 , tab. 12, fig. a; Juncus tnagellanicus, Lamk. , Encyclop., 3 , page 266. Cette plante a des racines fibreuses, point rampantes : elles produisent une tige nue, haute de huit à dix pouces, filiforme, anguleuse, chargée d'une seule fleur. Les feuilles sont toutes radicales, planes, un peu en carène, glabres, très - étroites , la plupart plus lon- gues que les tiges, qu'elles enveloppent inférieiirement par leur gaine , larges au plus d'une demi -ligne. A un demi- pouce environ au-dessous du sommet des tiges on trouve une fleur latérale, s- ssile , située dans l'aisselle d'une petite écaille linéaire-subulée, longue d'environ quatre lignes. Le calice est composé de six folioles linéaires, aiguës, noirâtres, longues de trois lignes et plus, bordées de blanc ; les filamens des éta- niines sont courts; les anthères linéaires , moins longues que le c;ilice; l'ovaire estsphérique et noirâtre; le style terminé par trois sfiguiates linéaires, sétacés. Cette plante croît au détroit de Magellan , où elle a été découverte par Commerson. (Poir.) ROSTRAGINES, ROSTRAGO et PLECTORITES. (Foss.) On a ainsi nommé autrefois des dents de poissons fossiles qui ont la forme d'un bec d'oiseau. Luid, Lith. brit., n.° i3i8. (D. F.) ROSTRATA. { Ornilh.) Nom latin donné au toucan par Barrère. ( Ch. D.) ROSTRATULA. {Ornitli.) Mom latin donné comme géné- rique, par M. Vieillot, a ses chorlites. (Ch. D.) ROSTRE, Hostrum. {Conclijl.) Plusieurs conchyliologistes ont ainsi nommé le canal alongé en forme de bec qui ter- mine un assez grand nombre de coquilles siphonostomes, (DeB.) ROSTRE ou BEC. (Entom.) On désigne ainsi toute partie avancée de la tête des insectes et qui paroit être le prolonge- ment du front, une sorte de museau ou de bouche saillante. Mais on désigne plus particulièrement sous le nom de Rostre, le bec «u porte-museau de la famille des charansons, qui sup- porte la bouche et les antennes, et que nous avons nommée rostricornes ou rhinocères. Parmi les diptères , les rhingies ROT 5*t ont un rosire ou prolongement du front; d'autres ont aussi un rostre, mais qui est un suçoir corné, comme les sclérostomes; enfin, c'est dans Tordre dés diptères que le rostre a sa déter- mination plus spécialement afifectée à cette sorte de bouche formée d'un tuyau corné, qui renferme des soies ou des lan- cettes acérées destinées à piquer, à blesser les plantes et les animaux, dont ces insectes sucent ensuite les humeurs. Voyez au mot Bec, où nous avons donné beaucoup de détails sur la structure de cette sorte de bouche qui a servi à caractériser, par le nom, la conformation de deux familles parmi les hé- miptères, comme les frontirostres et les colliroslres. (C. D.) ROSTRE. {Bot.) Alongé en bec; exemples : nectaire du scu» tellaria; camares du fruit de l'ellébore ; silique du raphanua raplianistrum. (Mass.) ROSTRICORNES. {Entom.) Nom d'une famille d'insectes qui comprend en particulier le genre des Charansons coléop- tères dont les antennes sont toujours insérées sur un prolon- gement du front. Voyez Rhinocères. (C. D.) ROSVISCH. {Ichthyol.) Les colons du cap de Bonne-Espé- rance donnent ce nom à un poisson de mer que Kolbe ap- pelle Rouget. Voyez ce mot. (H. C.) ROT. (Mamm.) Nom que porte le rat en Hollande. (Desm.) RQT - GANSEN. ( Omilh. ) Les voyageurs hollandois dési- gnent par cette expression la bernache, anas erjthropus , Gmel., et anscr leucopsis, Bechst. (Ch. D.) ROTACÉE [Corolle]. (Bot.) En roue; le tube est très-court; le limbe est ouvert et plan; exemples : borrago officinalis, ver- hascum thapsus. (Mass.) ROTALE, Rotala. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des c aryophj liées , de la triandrie monogjnie deLinnaeus, offrant pour caractère essen- tiel : Un calice persistant, tubulé , à trois dents; point de corolle; trois étamines; un ovaire supérieur; un style: trois stigmates ; une capsule renfermée dans le calice , à trois loges. à trois valves, contenant des semences nombreuses. RoTAj-E verticillée; Rotala verticillaris , Linn. , Mant., ï'jS, Plante herbacée, dont les racines sont simples et rampantes: il s'en élève des tiges menues, redressées, hautes de deux ou trois pouces, lisses, cylindriques, articulées, divisées en ra- 5o2 ROT nieaux roides, très-simples , les inférieurs opposés; les supé- rieurs peu nombreux, alternes; dans les premiers les articu- lations sont cylindriques ; dans les seconds elles sont tétragones. Les feuilles sont sessiles , linéaires, étalées, très - lisses , un peu en carène, aiguës, disposées par verticilles distans les uns des autres, ordinairement au nombre de quatre à chaque verticille, quelquefois de cinq ou huit. Les fleurs sont pe- tites, sessiles, placées par verticilles, solitaires dans chaque aisselle des feuilles. Le calice est tubulé , muni de trois dents à son orifice ; il n'y a point de corolle. Les étamines sont de la longueur du calice; les anthères arrondies; l'ovaire est ovale; la capsule ovale, un peu trigone , renfermée dans le calice, à trois loges, à trois valves; les semences sont nombreuses, de la grosseur d'un grain de moutarde. Cette plante croît dans les Indes orientales. (Poir.) ROTALIE. {Conchj^I. et Foss.) Genre de coquilles cloison- nées polythalames, établi par M. de Lamarck, en ifioi , dans la première édition de ses Animaux sans vertèbres , et nommé depuis par lui Rolalite , dans la seconde édition (1821). Voyez ROTALITE. (D.F. ) KOTALITE. {Foss.) M. de Lamarck a donné à ce genre les caractères suivans : Coquille orliculaire, en spirale, convexe ou conoïde en dessus, aplatie, rayonnée ei tuberculeuse ei}. des- sous , muUiloculaire; ouverture marginale, Irigone, renversée. Dans la Conchyliologie systématique, Denys de Montfort a signalé (pag. 162) sous le nom de rotalile un genre de co- quilles fossile auquel il assigne les caractères suivans : Coquille libre, univalve, cloisonnée et cellulée , lenticulaire; lèt extérieure- ment strié et ridé en rayons recouvrant la spire intérieure; louche inconnue; dos ou marge caréné; centres bombés et relevés. Cet auteur, en citant l'ouvrage de M. de Lamarck,^ dit que ce savant s'est trompé en donnant aux coquilles de ce genre une bouche marginale et triangulaire, qu'il n'avoit pu aper- cevoir. Nous sommes bien de cet avis, ayant toujours remar- qué que, quand la dernière loge étoit entière, elle était close etvésiculaire. Mais de Montfort s'est trompé lui-même, en rap- portant, les rotalites aux hélicites de Guettard (Mém. , tom. 3 , pag. 402 , pi. i5 , fig. 11 — 22 ), qui ne sont autre chose que des nummulites et des lenticulites, très-dififérentes des rota- ROT 3o3 lites. Voici les espèces que nous connoissons et qu'on ne ren- contre que dans les couches du calcaire grossier. RoTALiTE TROCHiDiFORME : RotuUtes Irochidiformis , Lamk. , Anim. sans vert., tom. 7, pag. 617; Ann. du Mus., (om. 5 , pag. 184, n." 1 , et tom. 8, pi. 62, fig. 8 ; Encycl., pi. 46(5 > fig. 8. Coquille conoide , à tours carénés et à côté inférieur granulé. Cette espèce, dont les plus grands individu-s n'ont que deux lignes de diamètre, est orbiculaire et composée de trois on quatre tours de spire. Il y a des individus qui tournent de droite à gauche, et d'autres de gauche à droite. On la trouve a Grignon et à Fontenai-Saints-Pères, département de Seine-et-Oise, et à Hauteville, département de la Manche. RoTAUTE LENTicuLiNE : Rolalitcs letiticuUna, Larak.; Vélins du Mus., n." 22 , fig. 14 ; Ann. du Mus., tom. 5 , pag. 184 , n." 2. Coquille orbiculaire, lisse et un peu conique en dessus, apla- tie et rayonnée en dessous, sans être granuleuse :1a dernière loge n'est pas en face de l'avant-dernier tour, mais inclinée au-dessous et un peu oblique; la coquille, coupée transversa- lement, ressemble à une lenticulite et même à une nummu- lite; mais elle n'est ni de l'un ni de l'autre de ces genres, parce que les cloisons des loges ne s'avancent pas des deux côtés au- dessus des tours intérieurs : diamètre, moins d'une ligne. Fos- sile de Grignon. Une variété de cette espèce, qui a été figu- rée dans le vélin ci- dessus cité, fig. i3, tourne de droite à gauche. RoTALiTE DÉPRIMÉE : Rotalites depressa, Lam., même vélin, fig. i5; Ann. du Mus., tom. 5, n." 5. Cette espèce n'a point sa spire élevée en cône court comme les précédentes, mais elle est un peu convexe en dessus, lisse et marquée, par la saillie des loges, de côtes obtuses; la base est large, aplatie, et offre un rayonnement formé par la saillie des loges, dont le centre est un peu latéral; les loges s'agrandissent successi- vement dans une proportion bien plus considérable que dans les espèces ci-dessus, ce qui fait que le rayonnement de la base de la coquille a son centre près du bord , et que les der- nières loges sont fort grandes : diamètre , une ligne. Fossile de Grignon et du département de l'Oise. RoTALiTE niscoRBULE: Rofa/iYcj discorbula, Lamk. ; Vélins , n.° sS, fig. 12; loc. cit., n." 4. Coquille lenticulaire, convexe en 3o4 ROT dessus et en dessous. Les deux seuls individus de Cette espèce que nous connoissions, présentent une ouverture oblongue, siiblrigoiie, qui, au lieu d'embrasser l'avant-dernier tour, se dirige en dessous ; mais nous pensons que cette ouverture n'est telle, que parce qu'elle n'a pas été terminée, ou que la vésicule qui termine ordinairement la bouche de ces coquilles a été brisée; la saillie des loges forme le rayonnement du iùté inférieur de la coquille : diamètre, une ligne. Fossile de Grignon. (D. F.) ROTANG, Calamus. {Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones, à fleurs incomplètes, de la famille des palmiers, de Vherandrie monosynie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel: Un calice persistant, à six folioles inégales, les trois extérieures plus courtes , plus larges ; point de corolle , à moins qu'on ne prenne pour telle les trois folioles intérieurs du calice-, sixétamines, quelquefois séparées des pistils; un ovaire supérieur; un style en spirale, tritide; trois stigmates; un fruit globuleux, uniloculaire, couvert en totalité d'écaillés imbriquées; trois, plus souvent une seule semence charnue. Les espèces renfermées dans ce genre sont toutes très-utiles par les divers usages auxquels on les emploie : toutes four- nissent un aliment dans leurs jeunes tiges et dans leurs fruits, et une boisson dans la liqueur qui découle des plaies faites à leurspadice. Certains rotangs servent à fabriquer des cordages, des câbles d'une force supérieure , toutes sortes de liens ; d'au- tres se fendent par petites lanières pour la fabrication de très- jolis meubles, particulièrement des sièges, des dossiers de chaises et de fauteuils : quelques-unes, dont les tiges sont extrême- ment flexibles et minces, fournissent ces petites badines pro- pres à battre les habits. Celles qui ont une consistance plus ferme et des jets ou des articulations fort distantes, nous don- nent ces cannes élégantes connues sous le nom de joncs. Les Hollandois en font un commerce considérable. Rotang a piques: Calamus petrœus, Willd., Spec, 2 , p. 202; Tsiera- tsiurel , Rhéed., Malah., 12, tab. 64; Palmi juncus ca- lappariiis, Rumph., Amb., 5 , tab. 5i ; Calamus rotang , yar. a, Linn. Très -bel arbre , distingué par ses hautes tiges, par ses aiguillons droits et non recourbés. Il s'élève « la hauteur de cent pieds et plus; son tronc est de la grosseur du bras, ROT 3o5 divisé par des articulations cylindriques, 'inégales, sillonnées, maculées, longues d'environ un pied , très- velu vers le som- met, couronné par des feuilles en toutfe, alternes , ailées, composées de folioles ensiformes, longues, étroites, aiguës, chargées d'aiguillons nombreux, droits, alongés , très-aigus. Le régime ou spadice est presque droit, médiocrement ra- meux; le fruit presque ovale, acuminé. Cette plante croit dans rinde et à la Cochinchine. On se sert de son bois pour fabriquer de longues piques. Rotang a cordes : Calamus rudentum , Willd., Spec, loc. cit.; Palmus juncus aibus , Rumph. , Amhoin. , 5, tab. 53. La tige de cette plante est la plus longue de toutes : elle s'élève, à l'aide des arbres, d'après le rapport de Rumph, parvient souvent d'un arbre à un autre, et acquiert par là une lon- gueur indéterminée, que Loureiro estime à cinq cents pieds et plus; elles sont très- tenaces , épaisses d'un pouce, d'un blanc cendré, divisées en articulations cylindriques, presque égales, longues d'un pouce et demi. Les feuilles sont longues, ailées, réfléchies, terminées par le pétiole commun, consi- dérablement prolongé en un filament nu, pendant, chargé d'aiguillons. Les folioles sont courtes , étroites, velues, très- aiguës, terminées par un filet droit, sétacé , munies sur le pétiole, ainsi qu'au sommet des tiges, d'aiguillons recourbés. Les spadices sont amples , étalés en une panicule lâche, ra- mifiée , supportant des fleurs nombreuses, presque sessiles , auxquelles succèdent des fruits fort petits, imbriqués. Cette espèce est une des plus communes , répandues dans toutes les contrées de l'Inde, particulièrement sur les rivages sablon- neux de la mer. On s'en sert pour fabriquer des câbles, pour traîner des fardeaux très-pesans et pour lier les éléphans in- domptés. Rotang a cannes : Calamus scipionum, Lour. , Flor. Coch,, 260; Lamk., I/Z. gère., tab.yyojfig. 1 ; Calamus rotang, Linn.? Katu-tsiurel , Rhéed. , Malab. ,12, tab. 65 . Cette plante , d'après Loureiro, est celle que l'on nous apporte en Europe, dont on fait des cannes d'autant plus élégantes que les articulations des tiges sont très- longues et fournissent, d'un seul jet, une longueur de trois pieds et plus. Ces tiges sont d'ailleurs très- lisses , luisantes, roussàtres, marquées quelquefois de taches 46. ao 3o6 ROT noirâtres; les articulations sont inégales, subulces; les feuillei. n"ont qu'une grandeur médiocre; elles sont ailées, compo- sées de folioles ensiformcs, très-aiguës, velues en dessous, garnies, ainsi que les pétioles, d'aiguillons courts, recourbés. Les spadices sont divisés en rameaux courts, médiocrement garnis de fleurs un peu ramassées; le calice est à six folioles égales. Les fruits sont globuleux, d'une grosseur médiocre, d'un jaune clair, luisans , revêtus d'écaillés courtes, mem- braneuses, renfermant une semence globuleuse. Cette plante croît dans les Indes orientales. PiOTANG A MEUBiES : Culamus verus , Lour. , loc. cit.; Palmi juncus verus, Rumph., Amboin., 5, tab. 54; Calamus rotang^ var. (T, Linn. Sa tige est simple, d'un brun Jaunâtre, haute de plus de cent pieds, très -flexible, égale partout, de la grosseur du doigt, composée de très -longues articulations cylindriques; les feuilles sont longues, ailées, composées de folioles alternes, ovales, lancéolées, étroites, très-aiguës, à trois nervures , garnies , ainsi que les pétioles , d'aiguillons droits, nombreux. Les spadices forment une grappe courte, droite, rameuse, qui sort d'une spathe oblongue, couverte d'aiguillons. Les trois folioles extérieures du calice sont très- courtes ; les intérieures plus longues, blanchâtres, pétalifor- mes, étalées, aiguës; le fruit de couleur brune, d'une gros- seur médiocre. Cette plante est fort commune dans les Indes, sur les montagnes, dans les plaines et au milieu des forêts. Ses tiges, fendues en lanières, servent à faire des cordages et des câbles. On en fabrique aussi plusieurs uslensiles et de petits meubles fort élégans. Rotang a fleurs unilatérales : Caïamus secundijlorus , Pal. Beauv.; FI. d'Oware et de Bénin , i , tab. 9, 10. Cet arbris- seau a de longues feuilles ailées, flexibles, renversées, nues à leur sommet, garnies, seulement de distance à autre, de deux larges épines , opposées, renversées, presque triangu- laires, coupantes à leurs bords; les folioles sont épineuses à leur contour. Les trois divisions extérieures du calice sont courtes, les intérieures plus longues; les filamens élargis à leur base; le stigmate est en tête, presque à trois lobes; les fruits sont globuleux, couverts d écailles luisantes et imbri- quées. Les semences sont lisses, ovales. Celte plante croît en ROT 3o7 Afrique, sur les bords de la rivière qui conduit à Agaton , dans le royaume de BcnLii. « Dans un pays plus policé , dit M. de Beauvois, oùTinéga- « lité des fortunes et des conditions donne lieu au vol et à « d'autres crimes, cet arbuste pourroit être employé utile- « ment, vert ou sec, à former des haies et des entourages « propres à g^arantir les plantations et les habitations; mais « à Oware et à Bénin, oii les propriétés sont mieux respec- « tées et se trouvent plus en sûreté sous la garde de la con- « fiance publique , on n'en fait aucun usage : il ne sert que « dans les forêts de barrière et de rempart naturel aux « thermes, aux fourmis, aux guêpes , et à d'autres petits ani- « maux qui se réfugient sous son impénétrable et bienfaisant « ombrage , pour échapper à leurs nombreux ennemis ; j'ai vu « plusieurs fois, sous les arbres, des édifices de thermes telle- « ment couverts de leurs feuilles entrelacées, que le plus «. petit oiseau n'auroit pu y pénétrer qu'ayec la plus grande « difficulté. Les fruits sont trop petits pour attirer l'attention « des naturels du pays; mais je soupçonne qu'on en pourroit « extraire, comme du raphia, soit du tronc de l'arbre, soit « de ses fruits, uae liqueur utile et agréable. Cette particu- « larité semble commune à plusieurs palmi/Crs, et à toutes « les espèces de rotang, qui, selon Kumph , ont une limphe « abondante, limpide et bonne à boire.» (Voyez Pal. Beauv. , loc. cit.) Rotang sang-de-dragon : Calamus draco , Willd. , Spec. ; Calamus rotang, var. «T, Linn.; Palmi juncus draco , Rumph., Amb., 5, tab. 58 , lig. i; An Dsjerenang ? Rumph., Amb. , 2 ^ p. 253. Cette espèce a des tiges cylindriques, articulées, ar- mées d'aiguillons droits, appliqués contre les tiges: elles distillent une sorte de gomme rougeàtre à laquelle on a donné , comme à beaucoup d'autres, le nom de sang de dragon. Les articulations ont deux ou trois pieds de long, au moins delà grosseur du doigt, d'un jaune plus ou moins clair, inégales. Les feuilles sont ailées, garnies, le long de leur pétiole, d'ai- guillons droits, ouverts, aigus. Les folioles sont alternes, li- néaires, aiguës, munies de quelques poils rares, rétrécies à leur base. Les spadices sont droits, rameux, composés de petites grappes courtes, chargées de fruits ovales, de la gros- 3o8 ROT senr d'une noisette , terminés par une pointe obtuse , ren- fermant une semence lisse, ovale. Cette plante croît dans les Indes orientales. On fait, avec les jets de ses tiges, de très- belles cannes, et l'on profite de la grandeur inégale de quel- ques-unes de ses articulations pour y former des poignées élégantes. Rotang noir: Calamus niger, "VVilld. , Spec; Calamus rotang, var. /8 , Linn. ; Palmi juncus niger , Rumph. , Amb. , 5 , tab. 62. Cette plante a des tiges épaisses, d'abord de couleur verdàtre, armées d'aiguillons souples, horizontaux, d'un brun noirâtre, qui entrent facilement dans la peau, se rompent et y causent des douleurs aiguës. Les feuilles sont très-longues, alternes, ailées, composées de folioles alternes, étroites, rétrécies à leur base, munies sur le pétiole d'aiguillons semblables à ceux des tiges. Les spadices sont axillaircs , pendans, en grappes touffues , serrées , chargées de petits fruits globuleux , à peine de la grosseur d'un petit pois, soutenus par des pédicelles courts, sétacés. Cette plante croit le long des rivages, dans les Indes orientales. Elle est peu en usage, ne pouvant se ré- duire que difficilement en filasse : ses tiges sont d'ailleurs trop irrégulières pour être employées aux mêmes ouvrages que les autres espèces. Rotang osier : Calamus viminalis , "VVilld., Spec; Calamus rotang, var. s, Linn.; Palmi juncus viminalis, Rumph., Amb,, 5, tab. 55. Cette espèce, malgré ses grands rapports avec la suivante, a un aspect très- différent. Ses tiges sont de la gros- seur d'une plume d'oie , divisées par articulations longues d'un pied et plus à leur partie inférieure, plus rapprochées vers le sommet, où elles sont munies d'aiguillons droits, ho- rizontaux, très-fins. Les feuilles sont alternes, distantes, ai- lées, composéesde folioles étroites, longues, aiguës; les aiguil- lons longs, subulés , coudés à leur base. Les spadices sont axillaires, pendans, ramifiés, en grappes médiocrement éta- lées, garnies de fleurs presque opposées, à peine pédicellées : elles produisent des fruits fort petits, couverts d'écaillés im- briquées. Cette plante croît à Java et aux îles Célèbes, dans les forêts humides. Ses tiges servent à exécuter tous les ou- vrages que l'on fabrique avec l'osier: divisées en lanières, on en forme beaucoup de petits meubles agréables. ROT 3o9 Rotang a fouets : Calamus eqiiestris, AVilld. , Spec; Cala^ mus rotang, var. ^, Linn. ; Palrni juncus equestris , Rumph., jimb. , 5 , tab. 56 , et tah. Sj , fig. i . Cet arbrisseau a des tiges grêles, très-souples, composées d'articulations courtes, lisses, égales, garnies à leur sommet de feuilles alternes, ailées, mu- nies d'aiguillons recourbés en hameçon, tandis que ceux du sommet des tiges sont droits. Les folioles sont lancéolées, elliptiques, rétrécies à leurs deux extrémités, alternes, lon- gues de huit à dix pouces. Les pétioles communs se termi- nent par un prolongement nu , très -long, muni d'aiguillons. Les spadices sont droits ; les fruits arrondis , fort petits , à peine de la grosseur d'un pois. Cette plante croît à l'ile d'Amboine, sur les rochers humides. Les tiges servent à former des fouets pour les chevaux : elles sont, sous ce rapport, d'un usage général dans l'Inde. Rotang ZALAC : Calamus zalacca, Willd., Spec; Lamk., IlL, tab. 770, fig. a ; Gaertn., Defruct., tab. iSg; Calamus rotang, var. », Linn.; Zalacca, Rumph., Amh., 5, tab. 67, fig. 2. Ce rotang n'a point de tige apparente. Ses feuilles sortent en touffes du collet des racines : elles sont longues de dix à douze pieds, ailées, composées de folioles alongées, aiguës: les pétioles sont armés de forts aiguillons droits, nombreux, étalés. Les spadices forment de petites grappes presque radi- cales ; elles produisent des fruits assez gros, turbines, à une seule loge, dont l'enveloppe, d'abord pulpeuse, est compo- sée d'écaillés imbriquées, roussàtres, un peu bombées. Ce iruit renferme ordinairement trois semences , dont deux avortent ; la troisième est presque globuleuse, convexe d'un côté, anguleuse de l'autre. Cette plante croît dans les Indes et à Java. Ses fruits ont une saveur acide, assez agréable et rafraîchissante, qui les fait rechercher. (Poir.) ROÏCHIS. {Ornith.) Le capitaine de Pages décrit sous ce nom , dans son Voyage autour du monde , tom. 2 , pag. 1 65 , un oiseau par lui vu au Spitzberg , qui lui a paru ressembler à de petits canards sauvages, nommés taZjVis aux Philippines. Son plumage offre un mélange de noir, de blanc et de rous- sâtre, et son cri a du rapport avec celui d'une grive lors- qu'elle plonge pour fuir. Les rotchis se tiennent en bandes sur les glaces et les terres des environs. Le même voyageur 3io ROT parle aussi en cet endroit du primwer, oiseau palmipède qu'on voit également sur les glaces, et qui , de la grosseur d'un fort pigeon, a le plumage d'une blanchenr éblouissante; leis pieds noirs et le bec jaune : il se nourrit de poisson. (Ch. D.) ROTELA. {Ichthjol.) Voyez Roding. (H. C.) ROTELET. {Ornitlu) Nom picard du troglodyte, motacilla troglodytes , Linn. ( Ch. D.) ROTELLA. {Concivyî.) Nom latin du genre Rotule de M. de Lamarck. Voyez ce mot. (De B.) ROTELLE, Rotella. ( Conclvyl.) M. Schumacher établit sous ce nom un genre de coquilles qui correspond au genre Bou- ton de Denys de Montfort, et qui est établi avec le trochus Pharaonis , Linn. (De B.) ROTENGLE. {Ichthjol.) Nom spécifique d'un poisson qui appartient à la division des ables , parmi les cyprins. C'est le cjprinus erythrophthaltnus des auteurs. Voyez au mot Able, dans le Supplément du tome I.", page 3 , de ce Dictionnaire. (H.C.) ROTHAMSEL. (Omith.) C'est en allemand le merle à plas- tron blanc, turdus torquatus , Linn. (Cn. D.) ROTHBEIN. ( OrniLh. ) Nom allemand du chevalier aux pieds rouges, scolopax calidris, (Ch. D.) ROTHBL^SSCHEN. {Omith.) Nom allemand de la poule d'eau commune , /wiica c/i/o/op«s , Linn. (Ca. D.) ROTHBRUSTLEIN. {Omith.) Ce nom et ceux de Roth- Iriistchen , Rothlichlchen , désignent en allemand le rouge- gorge , motacilla rubecula , Linn. (Ch. D.) ROTHDROSTEL. {Omith.) Nom allemand de la grive- mauvis, lurdus iliacus , Linn. ( Ch. D.) ROTHE TODTE LIEGENDE. {Min.) Il faut bien placer dans un Dictionnaire françois ce nom ou plutôt celte petite phrase allemande, puisqu'on le trouve employé comme norai de roche dans des ouvrages françois. C'est plutôt un terrain qu'une roche dans l'acception mi- néralogique de ce mot; mais, dans tous les cas, il nous a semblé impossible d'employer dans des ouvrages scientifiques un ferme d'ouvrier -mineur allemand. Nous avons proposé de désigner la même chose par le nom univoque et propre k tous les peuples, de Pséphite. Voyez ce mot, (B.) ROT 5.1 ROTHE BRASSEM. (Iclith^'ol.) Un des noms allemands du Pagre. Voyez ce mot. ( H. C. ) ROTHE WINTLICH. {Ùrnith.) C'est en allemand le merle de roche, turdus sa.ratil.is, Linn. (Ch. D.) ROTHER REGER. {Ornith.) C'est le nom du crabier roux en Silésie. (Ch. D.) ROTHFINCK. (Ornith.) Nom du pinson , fringilla ccelebs, en allemand. ( Cn. D.) ROTHFISCH. {Ichthfol.) D'après Gesner, c'est le nom d'un poisson de mer fort estimé, qu'on pêche en Norwége et qui est rouge en dedans comme en dehors. (H. C. ) ROTHGANS. [Ornith.) C'est, suivant Blumenbach , le nom allemand du fou de bassan , pelecanus lassanus, Linn. (Ch. D.) ROTHHALS. (Ornith.) Nom allemand du millouin, anas ferina , Linn., lequel se nomme aussi Rolh-Ent. (Ch. D.) ROTHHOFFITE. (Min.) C'est encore un minéral du genre Grenat, caractérisé par sa forme, ses propriétés physiques et son mode de composition. 11 est composé, d'après l'analyse faite par Rothhofif, de chaux 22 — de fer oxidulé 20 — de manganèse 7 — et de silice 35. C'est donc un grenat fcrro- calcaire de l'espèce de l'aplome. Il est brun, opaque et se trouve abondamment et très-nette- ment cristallisé dans le gîte de fer oxidulé de Langbanshyt- tan en Suède. (B. ) ROÏHHUHN. (Ornith.) Selon Schwenkfeld c'est un des noms allemands delà gelinotte, tetrao bonasia, Linn. (Ch. D.) ROTHIA. (Bot.) Le genre de plantes synanthérées, pro- posé par Roth en 1790, sous le nom de Voightia, auquel Schreber a substitué en 1791 , le nom de Rothia, adopté par GcErfner, par Roth lui-même, et par Willdenow, ne doit pas être confondu avec un autre genre du même ordre , nommé par M. de Lamarck , en 179:^, llothia, et qui est VHjmenopappus de l'Héritier. Le Rothia de Schreber, qui est l'objet du présent article , appartient à la tribu naturelle des Lactucécs, et à notre section des Lactucées-Hiéraciées , dans laquelle nous l'avons placé entre le Moscharia et VAndryala. (Voyez notre tableau dis Lactucées , tom. XXV, pag. 64.) Les caractères génériques , que nous avons observés sur 3m rot deux espèces de Rothia, ne s'accordent pas exactement avec ceux qui ont été tracés par les auteurs. Voici ceux qui ré- sultent de nos propres observations. Calathide incouronnée , radiatiforine , multiflore , lissiflore , androgyniflore. Péricline campanule, inférieur aux fleurs extérieures; formé de squames unisériées, égales, conliauës, libres, appliquées, enveloppantes, linéaires - lancéolées , ai- guës, foliacées, uninervées; une seule squame surnuméraire, égale aux autres squames et située en dehors. Clinanthe plan, fovéolé, à réseau saillant, charnu, garni de longues fim- brilles subulées , piliformes, et portant près de ses bords seulement environ trois rangées de squamelles au lieu de fimbrilles ; squamelles du clinanthe analogues aux squames du péricline, mais plus courtes, membraneuses sur les bords, presque planes, non enveloppantes. Ovaires extérieurs et intérieurs tous aigrettes, courts, obovoides , tronqués au sommet, couverts d'environ dix grosses côtes rondes, sail- lantes au sommet en petites cornes ; les ovaires extérieurs enveloppés par la base des squames du péricline; aigrette des ovaires extérieurs et intérieurs longue, blanche, un peu jaunâtre à la base , composée de squamcllules peu nom- breuses, unisériées, à peu près égales, filiformes, roides , cassantes, très-barbellulées, surtout dans le bas, qui semble presque plumeux. Nous avons fait cette description sur deux plantes culti- vées au Jardin du Roi sous les noms d'Andryala candidissima et cheiranthifolia. Pour établir le caractère essentiellement distinctif du Ro- thia, il faut présenter ici une description générique, exacte et complète, de VAndryala. AxDRYALA. Calathide incouronnée, radiatiforme , multi- flore, fissiflore , androgyniflore. Péricline campanule, infé- rieur aux fleurs extérieures; formé de squames unisériées , égales, contigué's, libres, appliquées, presque planes, non enveloppantes, oblongues ou linéaires -lancéolées, aiguës, foliacées, uninervées, membraneuses sur les bords; une seule squame surnuméraire, égale aux autres squames et située en dehors. Clinanthe plan, fovéolé ou alvéolé, entièrement privé de squamelles , mais garni sur les cloisons de fimbrilles ROT 3i5 «ombreuses, inégales, très-longues, filiformes (beaucoup plus longues que dans le Rothia). Ovaires extérieurs et inté- l'ieurs tous aigrettes, oblongs , cylindracés, tronqués au som- met, un peu amincis ou arrondis à la base, couverts d'en- viron dix grosses côtes cylindriques, striées transversalement, dont chacune forme une petite corne saillante au sommet : aigrette des ovaires extérieurs et intérieurs longue, blanche, un peu jaunâtre à la base, composée de squamellulcs peu nombreuses, unisériées , un peu inégales, caduques, filiformes, roides, très-barbellulées ; les barbelhiles d'en bas trèsJon- gues. Corolles munies de longs poils charnus, épars autour de la partie supérieure du tube et de la partie inférieure du limbe. Nous avons fait cette description sur deux plantes culti- vées au Jardin du Roi , sous les noms d'Andryala integri- folia et ragusina. En comparant les deux descriptions génériques que nous venons d'exposer, on reconnoît que la véritable différence qui existe entre les deux genres dont il s'agit, consiste en ce que, dans le Rothia, le clinanthe porte des squamelles près de ses bords, et les squames du péricline enveloppent les ovaires extérieurs; tandis que, dans le véritable Andrjala , le clinanthe est entièrement privé de squamelles, et les squames du péricline ne sont point enveloppantes. Ce n'est pourtant pas ainsi que les botanistes ont coutume de distinguer le Rothiaàe V Andrjala. Le caractère principal, ou essentiellement distinctif des deux genres, consiste, selon eux , en ce que les fruits marginaux sont aigretlés dans les vraies Andrjala, inaigretlés dans les Rothia; ils ajoutent - comme caractère secondaire, l'absence ou la présence des squamelles sur les bords du clinanthe. Nous avons toujours trouvé les ovaires extérieurs aigrettes comme les intérieurs, dans les Rothia, aussi bien que dans les vraies Andrjala. Il n'est cependant pas croyable que tous les autres botanistes se soient trompés sur un caractère aussi facile à observer. Nous sommes donc persuadé que la pré- sence ou l'absence de l'aigrette est ici un caractère incons- tant, variable, et par conséquent impropre à fonder une distinction générique. C'est peut-être à cela que nous devons 3i4 ROT attribuer la confusion qu'il paroît y avoir dans la synonymie des espèces à^Andryala et de Kothia , et dans leur attribu- tion à l'un ou à iautre genre. Il iiuporte ici de faire observer qu'en général, chez les synanthérées, lorsque les ovaires marginaux sont enveloppés par les squames du péricliue, il arrive ordinairement que leur aigrette avorte plus ou moins complètement. Mais re- marquez bien que, dans ce cas , l'avortement plus ou moins complet de l'aigrette n'est que l'effet résultant de ce que l'ovaire se trouve enveloppé de manière à ce que la crois- sance de son aigrette est plus ou moins gênée. Or, comme la cause est plus importante à considérer que l'effet, il s'en suit que les botanistes ont mal apprécié la valeur des carac- tères, en signalant, dans le Rothia, l'absence de l'aigrette sur les ovaires marginaux, et en négligeant de noter que ces ovaires sont enveloppés par les squames du péricline. En considérant la chose sous le rapport des causes finales, on conçoit facilement que l'aigrette devient inutile pour l'objet auquel elle est principalement destinée, c'est-à-dire pour la dissémination , lorsqu'elle se trouve enveloppée , avec le fruit qui la porte, dans une squame du péricline. Sous le même rapport, on peut aussi chercher pourquoi beaucoup de Synanthérées offrent dans la même calathide des fruits aigrettes et des fruits inaigrettés. Le but de cette disposition ne nous paroit pas diflîcile à deviner : n'est-il pas évident que, tandis que les fruits aigrettes sont destinés à propager l'espèce au loin , les fruits inaigrettés ont mission de la reproduire dans le voisinage de l'individu qui les porte. La présence des squamelles sur les bords du clinanthe des Rothia, et leur absence dans les vraies Andryala, constituent- elles un caractère distinctif bien constant et vraiment géné- rique ? Ne seroit-ce pas une sorte de monstruosité ou de va- riation accidentelle, résultant de la métamorphose des fim- brilles marginales en squamelles, laquelle métamorphose se- roit plus ou moins fréquente dans certaines espèces d'An- dryales? Si cette conjecture se vérifie, il faudra réunir les Andryala et les Rothia en un seul genre , sous le nom d'An," dryala. ROT 3i5 M. Persoon a déjà opéré cette réunion ; mais il distribue les espèces en deux sections : la première, caractérisée par les fruits tous aigrettes , comprend , suivant lui, les Andryala cheirantbi/otia , pinnatijida , crithmifolia, nigricans, ra^usina; la seconde, qu'il caractérise par les fruits marginaux nus, correspond ainsi au Rothia de Schreber et de "VVilldeno^v; et M, Persoon y rapporte les Andrjala Rothia, sinuata, ruri' cinata. Les Andryala et Rothia sont remarquables par le lomentum qui les couvre, et qui est formé d'une multitude de poils fins, entassés, disposés en étoiles. Le péricline de quelques espèces porte, outre ce lomentum de poils étoiles, d'autres poils, distancés, longs, épais, roides. Nous avons aussi quel- quefois remarqué sur le clinanlhe des poils fins, étoiles, si- tués entre les fimbrilles : cette remarque peut servir à con- firmer d'autres considérations plus graves, qui établissent que le clinanthe fait partie de la surface extérieure de la plante, et qu'il n'est autre chose qu'un axe florifère déprimé ou aplati horizontalement. Nous nous dispensons d'exposer ici les preuves de raffinité des Andryala et Rothia avec les Hieracium , Drepania , Hispi- della , parce que cette affinité nous semble si évidente que nous ne pensons pas qu'elle puisse être sérieusement con- testée. Les rapports très- intimes qui existent entre les An- dryala et les Hieraciiim, ont quelquefois induit les botanistes à rapporter au genre Andryala de véritables Hieracium. Quoique les Andryala et les Rothia méritent à peine d'être distingués génériquement, Gœrtner les a beaucoup éloignés les uns des autres dans sa classification , parce qu'il divise les lactucées en deux sections : l'une caractérisée par les fruits uniformes, et dans laquelle il classe V Andryala; l'autre ca- ractérisée par les fruits dissemblables, soit en eu'x - mêmes , soit dans leur aigrette , et à laquelle il rapporte le Rothia. Cette méthode de distribution est peut-être la plus contraire aux afiinités naturelles qu'il soit possible d'imaginer. Les descriptions du Rothia et de V Andryala , tracées par Gaertner, diilèrent en quelques points de celles que nous avons présentées dans cet article. Selon Gœrtner, dans le Rothia, l'aigrette manque non-seulement sur les fruits abso- 5iô ROT lument marginaux, c'est-à-dire contigus au përicline , mais encore sur tous ceux qui sont accompagnés par les squamelles du clinanthe : il prétend aussi que ces squamelles sont mul- lisériées et enveloppantes. Selon nous, tous les fruits du Rothia sont aigrettes, et les squamelles du clinanthe sont tout au plus trisériées , et point du lout enveloppantes. Selon Gaertner , dnns VAndryala, le péricline est bisérié, au lieu d'être unisérié comme dans le Rothia, et les squamellules de l'aigrette sont entrcgreffees à la base et à peine barbellulées. Selon nous , le péricline de VAndrjala est unisérié comme celui du Rotliia, et les squamellules de l'aigrette sont libres et très- barbellulées dans l'un et l'autre genres. (H. Cass. ) ROTHKEHLCHEN. ( Omith. ) Nom allemand du rouge- gorge , motacilla rubecula, Linn. ( Ch. D.) ROTHKŒPFICHTER. (Ornith.) Un des noms allemands de la mouette rieuse , larus ridibundus, Linn. (Ch. D. ) ROTHKROPF. (Ornith.) Ce nom et ceux de Rothkrapjlein, Rothbriistlein , Rothlehlclien , sont donnés, en Allemagne, au rouge- gorge, motacilla rubecula, Linn. ( Ch. D.) ROTHLICHWEISSE. {Ornith.) Nom allemand d'un oiseau de proie, qui est désigné, dans le Sjstema naturœ de Linn,, Gmel., parle nom de falco germanicus. (Desm.) ROTHMANNIA. ( Bot. ) Ce genre de Thunberg a été réuni au Gardénia dans la famille des rubiacées ; ïeperua d'Aublet, dans celle des légumineuses, a été nommé Roth' mannia par Necker. Voyez Gardène. (J.) ROTHSCH^R. {Jchthjol.) Un des noms de pays de la morue séchée. Voyez Morue. (H, C.) ROTHSCHUPPE. (Ichthjol.) Nom allemand du Pagel. Voyez ce mot. (H. C.) ROTHSCHW^NZEL. (Ornith.) Ce nom allemand est celui du rouge -queue, motacilla erythacus , litjs , gibraltariensis , atrata. (Ch. D.) ROTHSCHWANZ. (Ichthjol.) Nom allemand du picarel queue rouge. Voyez Smare. (H. C. ) ROTHVOGEL. (Ornith.) On appelle ainsi le chardonne- ret,/rmgjZ/a tarduelis , en Silésie, et, suivant Buffon , ce nom désigne, en allemand, le rossignol, motacilla luscinia. (Ch. D.) ROTIE ou POURPRE RAMEUSE et ROTIE TRIANGU- ROT 3i7 LAIRE. (Conchjl.) Nom marchand d'une variété du murex ramosus , appelée plus ordinairement la Chicorée brûlée, parce que ses varices sont fortement colorées en brun à l'ex- trémité. (DeB.) ROTIE ou POURPRE ROTIE A SIX OU SEPT RANGS DE FEUILLES. {Concliyl.) Il paroit qu'on désignoit autrefois sous ce nom une espèce de rocher de nos côtes, dont les varices nombreuses sont brunes à leur extrémité; c'est le murex saxa- tilis, Lînn. (De B.) ROTIFÈRE. (Infus.) Dénomination employée par plusieurs observateurs , et entre autres par Spallanzani , pour désigner un être extrêmement petit, qu'on regardoit comme pourvu de deux organes ciliés, rotatoires , à la bouche , etc. , comme pouvant se dessécher et revivre ensuite, et qui fait partie du genre Vorticelle des zoologistes systématiques, V. rotatoria, Linn., Gmel. Voyez Vorticelle. (De B. ) ROTIN. {Bot. ) Voyez Rotang. ( Lem.) ROTOB. [Bot.) Voyez Ramich. (J.) ROTSIKKU. (Bot.) Nom japonois du bambou, suivant M. Thunberg. (J. ) ROTTA. [Mamm.) Ce nom suédois désigne les rats. (Desm.) ROTTAIN. (BoL) Voyez Rotang. ( Lem.) ROTTBOLLE; RottboeUia , Linn. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones, de la famille des graminées, Juss., et de la triandrie digjnie, Linn., dont les principaux caractères sont : Un calice glumacé , uniflore , à deux valves opposées à l'axe de l'épi, quelquefois à une seule valve; une corolle à deux valves lancéolées, membraneuses, aiguës, plus courtes que le calice; trois étamines à filamens capillaires, terminés par des anthères linéaires, bifides à leurs deux extrémités; un ovaire supère , oblong , surmonté de deux styles filiformes , terminés par des stigmates plumeux; une graine oblongue, contenue dans la cavité de chaque articulation de l'axe de Pépi. Les rottbolles sont des herbes à feuilles linéaires, à tiges ar- ticulées , dont les fleurs sont sessiles, disposées en épi, et pla- cées dans les cavités d'un rachis articulé. On en connoit près de trente espèces. Les trois suivantes croissent naturellement en France. RoTTEOLLE COURBÉE: RottboelUa incurvata, Linn., Sp. , 1,14; 5.8 ROT FI. Dan., t. gSS. Ses tiges sont rameuses dans leur parlic iii'- férieure, couchées à leur base, ensuite redressées, hautes de trois à six pouces : elles naissent plusieurs ensemble d'une racine annuelle. Ses fleurs sont d'un vert clair, disposées en épi trèsalongé, subulé , le plus souvent courbé en arc. Les glumes du calice sont exactement appliquées contre l'axe de l'épi, excepté dans le moment de la floraison. Cette plante croit dans les lieux sablonneux , et principalement sur les bords de la mer, dans le Midi de la France, de l'Europe , en Bar- barie, etc. RoTTBOLLE filiforme; RotthoelHa fUformis , Willd., Sp. , i , p. 464. Cette espèce ne dillcre de la précédente que par ses tiges plus minces, pliLs alongées, plus couchées; par ses épis plus grêles, assez souvent droits; et enfin parce que ses glumes paroissent rester plus long-temps ouvertes après la floraison. EUe croît dans les lieux maritimes et sablonneux du Midi de la France et de l'Europe. RoTTROLLE CYLINDRIQUE; RottboelUa cj'Undrica , "Willd. , Sp., ■t , p. 464. Cette plante ressemble assez à la rottbolle courbée; mais elle est plus robuste, plus élevée; son épi se courbe ra- rement, et il est ordinairement très-droit; mais la plus grande différence c'est que le calice n'a qu'une valve, qui reste un peu béante après la floraison. Cette espèce croît dans les champs sablonneux, en Provence et dans le Midi de l'Europe. (L. D.) ROTTEL. (Ornith.) C'est, selon Muller, un des noms nor- wégiens du pefit guillemot , alca aile, Linn. ( Ch. D.) ROTTING-KORWAER. (/Jof.) Voyez Pamboe-vallo. (J.) RO'ITJE. [Ornith.) Cet oiseau , trouvé au Groenland et au Spitzberg, est rapporté à l'oiseau de tempête, procellaria pelaiiica , Briss. ( Ch. D.) ROTTLERA. (Bot.) Le genre auquel Willdenow avoit d'abord donné ce nom en mémoire du botaniste Rottler, a été ensuite reconnu par lui comme congénère du Trewla de Linnaeus. Le même nom a été ensuite transporté par Rox- burg à un autre genre de la famille des euphorbiacées. Vahl, dans son Enumeratio , a un troisième Rottlera, nommé aupa- raviint Gratiola montana par Rottler et différent du Graliola seulement par un stigmate simple. Voyez Roxtlèiie. (J.) ROT 3.9 ROTTLÈRE, RolUera. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à tleiirs dioiques,-de la famille des euphorbiacées, de la dioécie icosandrie de Linnaeus, offrant pour caractère essen- tiel : Des fleurs dioïques; dans les mâles un calice à trois ou cinq divisions profondes; point de corolle; trente ou qua- rante étamines insérées sur le réceptacle nu ou velu ; dans les fleurs femelles un calice a quatre ou cinq divisions; point de corolle ; trois styles; une capsule à trois loges, à trois co- ques, à trois semences. Willdenow avoit publié, sous le nom de rottlera, un genre de plantes qui a été reconnu appartenir au Irewia nudijlora , Linn. Vahl, d'après cette réunion, a donné le nom de rott- lera à une autre plante, quon ne peut séparer des gratioles. Enfin Roxburg a appliqué ce même nom à un arbre des Indes orientales. C'est le genre dont il est ici question, auquel doi- vent être réunies plusieurs espèces de croton. Rom ÈRE DES teinturiers; Rottlera tinctoria , Roxb., Corom., 1 , p. 36, tab. 168. Arbre d'une grandeur médiocre, dont les rameaux sont alternes, garnis de feuilles pétiolées, al- ternes , oblongues , elliptiques, longues de quatre ou huit poucfs, aiguës à leurs deux extrémités , entières, glanduleuses un peu au-dessus de leur base, veinées, à trois nervures , glabres en dessus, pubescentes en dessous; les pétioles pu- hescens , longs d'un pouce et demi ou deux pouces; les fleurs disposées en grappes solitaires, axillaires, terminales ou pa- niculées. Cette plante croit sur les montagnes, dans les Indes orientales. -, RoTTLÈRE DES PHILIPPINES : Rottlera philippinensis , Adr. Juss. , De euphorb,, 53; Croton philippinense, Lamk. , Encyclop., 2, pag. 206. Cette espèce a des rameaux ligneux, cylindriques, légèrement cotonneux à leur sommet. Les feuilles sont al- ternes, pétiolées, ovales, légèrement acuminées , entières ou munies de quelques dents peu remarquables, lisses et très- glabres en dessus, accompagnées de deux glandes à leur in- sertion avec le pétiole , nerveuses, veinées et réticulées en des- sous avec un duvet cotonneux très-court. Les fruits naissent aux sommités des rameaux sur des grappes de la longueur des feuilles: ce sont des capsules trigones, couvertes extérieure- ment d'une croûte pulvérulente ou grenue, d'un rouge écar- 320 ROT late. Ces capsules sont à trois loges bivalveset renferment des se- mences globuleuses. Cette plante croît danslesiles Philippines. RoTTr,ÈRE PANicuLÉE : RoUlcra paniculata , Adr. Juss. , loc. cit.; Croton paniculatum , Lamk. , Encycl. , 2, pag. 207. Cet arbrisseau a des feuilles ovales, un peu rhomboïdales, très- acuminées, les unes entières, d'autres un peu dentées, ayant quelquefois de chaque côté un angle peu remarquable, gla- bres, d'un vert sombre en dessus, blanchâtres et un peu fer- rugineuses en dessous , portées sur d'assez longs pétioles, mu- nies à leur base de deux glandes sessiles, concaves, colorées. Les fleurs sont disposées en une ample panicule ramifiée, fer- rugineuse, chargée d'un très-grand nombre de petites fleurs sessiles au sommet des branches et dans la dichotomie des rameaux. Cette plante croît à l'île de Java. RoTTi.ÈRE ACUMiNÉE : Rottlera acuminata, Adr. Juss., loc. cit.: Lamk., Enc. , loc. cit. Arbrisseau dont les rameaux sont un peu cotonneux, comprimés vers leur sommet. Les feuilles sont grandes, larges, ovales ou quelquefois ovales- obrondes, très-acuminées , les unes entières, les autres bordées de dents rares, peu profondes, vertes en dessus, d'un blanc roussàlrc et légèrement cotonneuses en dessous, avec des nervures obliques et un grand nombre de veines transverses : les pé- doncules , les pétioles et les calices sont cotonneux et rous- sâtres. Les fleurs sont disposées en épis, la plupart simples, axillaires, terminaux; les fleurs mâles légèrement pédicel- lées, munies chacune d'environ trente étamines, dont les filamens sont libres. Cette plante croit au port Praslin, dans la Nouvelle-Bretagne. (Poïr.) ROTTLERIA, Rottlerie. {Bot.) Genre de la famille des mousses, très-voisin du Gymnoslowum, et qui s'en distingue par sa capsule munie d'une apophyse. Ce caractère a paru suffisant à Bridel pour établir ce genre et y ramener deux jolies petites mousses, à tiges courtes et pédicelles longs, dont la connoissance est due à Nées d'Esenbeck et à Schwœgrichen , qui les plaçoient dans les gymnostomes. 1. Le Rottleria gymnoslomoides , Brid., Bryol. univ., 1 . pag. io5; Gymnostomum Rottleri, Schwœg. . Suppt. } , part, i, pi. 5. Tige droite, un peu rameuse; feuilles droites , spatulées, mu- cronées et denticulées; pédicelle terminal, long d'un pouce; ROT 321 capsule droite, à apophyse obconique; opercule plan. Cette mousse se trouve à Tranquebar , en gazons , sur les murs cou- verts de terre, où elle a été recueillie par M. Rottler, auquel ce genre a été dédié par Bridel. 2. Le Rottler la javanica, Brid., loc. cit., pag. 106; Gymnos-^ tomum javanicum, Nées et Blum., in No\> act, phjys. med. acad. Cœsar., tom. 2, part. 1 , pag. 129, pi. 14, fig, 2. Tige droite, rougeàtre , simple , garnie de rejetons à sa base ; feuilles ovales , elliptiques , obtuses , très-entières , ayant le bord roulé en dedans, mucronées, froncées parla sécheresse; pédicelle long de six lignes, terminal; capsule cylindrique, droite ou un peu oblique , munie d'une apophyse courte , d'un dia- mètre égal; opercule à base conique, subulé et oblique. Cette mousse a été recueillie en pleine fructification, pendant l'été de 1820, par M. Blume, dans l'Ile de Java, sur les montagnes de Salah et de Geden , à une hauteur de 6,000 pieds (2,000 mètres) au-dessus de la mer. Elle forme des gazons. (Lem.) ROÏÏO. (Ichthj'ol.) Nom donné à Nice au zée forgeron. (Desm. ) ROTTRAJT. {Bot.) Nom arabe d'une fabagelle , zygopliyl- lum desertorum de Forskal, qui croît dans les vallées sèches des déserts, et qui est rebutée par les bestiaux et même par les chameaux. (J. ) ROTÏVANGER. {Ornith.) Ce nom, qui signifie mangeur de rats, est donné, au cap de Bonne- Espérance , au rounoir ou buse jackal de Levaillant, /aZco jakal, Daud. (Ch. D.) ROTULA. {Bot.) Sixième section du genre Agaricus (voyez Fonge), qui renferme des espèces à feuillets égaux; le stipe central est muni au sommet d'un bourrelet annulaire. Ra- finesque-Schmaltz, dans son Tableau de l'univeis, Palerme , ]8i5 , propose de faire du Rotula un genre distinct. (Lem.) ROTULAIRE. (F055.) On trouve dans des couches ancien- nes des coquilles ou tuyaux fossiles qui peuvent avoir quel- ques rapports avec les serpules, les spirorbes ou les vermi- lies; mais ces rapports paroissent si éloignés, que nous avons cru pouvoir proposer de les présenter sous le nom générique de Rotulaire. Plusieurs espèces portent des traces de leur adhésion sur d'autres corps; mais il en est quelques autres sur lesquelles on n'en peut apercevoir. a6. 21 ROT En général, ces corps sont régulièrement tournés sur eux- mêmes, comme les ammonites; dans quelques espèces le dcr- aier tour enveloppe tous les précédens, et dans d'autres la coquille se termine par un tuyau droit. Voici les espèces que nous connoissons. RoTCLAiRE API.ATIE ; Rotulana complanata , Def. ; Serpula spi- Tulœa, Lamk. , Anim. sans verL; Park., Org. rem., t. 3, pi. 7, fig. 7 et 8. Coquille discoïde, aplatie, et sur laquelle on ne voit aucune trace d'adhérence ; la bouche est arrondie et se termine sur l'avant-dernicr tour en se rétrécissimt : diamètre, onze lignes. Fossile des environs de Bayonne et de Mont- bard. RoTULAiRE A CRÊTE : Rotulaùd cristiita , Def. Cette espèce ne présente aucune trace d'adhérence, et porte une crête sur le bord du dernier tour. Un des individus que nous possé- dons, a terminé son ouverture par un tuyau court et droit : diamètre, neuf lignes. Fossile de Sienne et de Vérone. RoTULAiRE LrrurrE : Rotulana litutts, Def.; Serpulites lithuus , Schloth., Pefrf/acL, pi. 29, fig. 11. Cette espèce porte évidem- ment de?» traces de son adhérence, mais seulement aux pre- miers tours de son sommet; le dos est plat; les côtés du dernier tour sont carinés : après avoir formé une coquille dis- coïde de quatre lignes de diamètre, l'animal a prolongé son tuyau en ligne droite de la longueur d'un pouce. Ce tuyau, qui est carré à l'extérieur, a une ligne d'épaisseur sur chaque face, et le vide qui a été habité par l'animal est rond. Fossile de, Beaumont-sur-Sarthe et de Besançon. RoTULAir.K DE CouLON; Rotularia Couloni, Def. Cette espèce, que l'on trouve dans le Jura, est un peu plus épaisse et plus "^rande que la précédente, et son tuyau, qui est cylindrique, présente des côtes longitudinales. On trouve dans les couches les plus anciennes des environs de Valognes , département de la Manche , un corps qui a beau- coup de rapports avec cette dernière espèce. (D. F.) ROTULE, Rotula. (BoL) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des borra- ginées, de la pentandrie monogjnie de Linnseus, offrant pour caractère essentiel : Un calice en coupe, à cinq divisions; nne corolle plane, en roue, à cinq lobes: cinq étamines j ROU 323 un ovaire supérieur; un style; un stigmate échancré; une baie aqueuse, uniloculalre, à quatre semences. Rotule AQUATIQUE ; Rotula aquatica, Lour. , Flor. Coch., i , page i5o. Arbrisseau pourvu d'une ncine simple, alongée, d'une tige cylindrique, presque droile, haute d'environ quatre pieds. Les rameaux sont courts, très-simples; le$ feuilles sessiies, imbriquées, ovales, fort petites, alongées , très-entières. Les fleurs sont d'un bleu violet, agglomérées à l'extrémité des rameaux; le calice est persistant, en forme de coupe, à cinq divisions aiguës ; la corolle petite, en roue, à cinq découpures planes, ovales; les étamines plus courtes que la corolle , adhérentes à sa base; les anthères sagittées; l'ovaire arrondi; le style linéaire, turbiné, pres- que de la longueur des étamines; le stigmate échancré. Le fruit est une baie rouge , de la grosseur d'un pois , remplie d'une humeur aqueuse, arrondie, à une seule loge, conte- nant quatre semences ovales, courbées à leur côté intérieur. Cette plante croit aux lieux marécageux et sur le bord des rivières à la Cochinchine. (PoiR.) ROTULE, Rotula. (Echinod.) Klein a donné ce nom à une division des oursins de Linné, qui correspond assez bien au genre établi par M. de Lamarck , sous la même dénomina- tion. (De B.) ROTULE. {Foss.) Les anciens oryctographes ont quelquefois donné ce nom {lapis rotularis) à un échinlte fossile discoïde, ainsi qu'aux portions de tiges d'encrinites cylindriques qui portent une petite étoile au milieu (D. F.) ROT-VOGEL. {Ornith.) Nom allemand du bouvreuil or- dinaire, loxia pyrrluila , Linn. (Ch. D.) ROUAGY. (Bot.) Voyez Kharoua. (J.) ROUAN. ( Mamm.) Ce nom est donné aux chevaux dont la robe est mêlée de bai-roux, de gris et de blanc, d'où résulte une teinte violacée plus ou moins foncée. Le rouan ordinaire est l'état moyen de cette teinte mélangée; le rouan vineux approche plus delà couleur de lie de vin. On nomme rouans cap de more, ou cavessa di more, les chevaux dont la tête et les pieds sont blancs, avec le restant de la robe rouan. (Desm.) ROUCAL ou ROUBAOU. {Ornilh.) Noms languedociens du rouge-gorge. (Des:vi.) 324 ROU ROUBSCHITE. ( Min. ) Delamétherie , qui donnoit de6 noms spécifiques à toutes les sous-variétés et qui les prenoit, en les arrangeant à sa manière, des lieux d'où venoient ordi- nairement ces variétés, a désigné par ce nom la giobertite ou magnésie carbonatée de Hrubschitz, près Rosena en Mo- ravie. Voyez Magnésite. (B.) ROUC ou ROCK. {Ornith.) Noms donnés au condor, vul- tur gryphus, Linn. (Ch. D.) ROUCAOU. (Ichthjol.) Voyez Gallot et Labre. (H.C.) ROUCELIA. (Bot.) M. Dumortier a voulu, sous ce nom, séparer le Campanula erinus de son genre primitif. Ce genre n'a pas encore été adopté. (J. ) ROUCHE. {Ornith.) Nom vulgaire de la rousserolle, tiirdus arundinaceus , Linn., qu'on appelle aussi rouchetto, rousseletto , roucherolle. (Ch. D.) ROUCHI. {Bot.) Nom donné dans certains cantons, suivant M. Poiret, aux laiches, carex, et dans d'autres à la ronce. (J.) ROUCOU. {Bot.) Voyez Rocou. (J.) ROUCOU-ABORA. {Bot.) A Cayenne, suivant Richard, on nomme ainsi le sloanea. (J.) ROUCOULEMENT. (Omifh.) Ce mot est employé pour dé- signer le cri d'auiour des pigeons et des tourterelles. (Desm.) ROUCOUYER. {Bot.) Voyez Rocouyer. (Lem.) ROUDOU. {Bot.) Dans la Provence, suivant Garidel, ce nom est donné au redoux ou redoul , coriaria, plante em- ployée dans les teintures de cette province. (J.) ROUE. {Ichthj'ol.) Un des noms vulgaires du poisson lune , que quelques auteurs latins ont appelé rota. Voyez Ortha- GORISQUE. (H. C.) ROUERGAT et DORÉ DEROUERGUE.(BoL) Noms d'une espèce d'agaricus , qu'on trouve dans la ci-devant province de Rouergue, où l'on en fait une grande consommation. Selon Paulet, Trait, des champ. , pi. gS , ce champignon est de cou- leur d'or et son chapeau est lacéré et sinué sur son bord. (Lem.) ROUFIA. {Bot.) Espèce de palmier du genre Sagoutier , qui croît à Madagascar. Son fruit est représenté dans l'ou- vrage de Gœrtner , Defruct., pi. jo, n." i ; et la plante, ROU 325 sagus rujfia, dans Jacquin , Fragm. bot., pi. 4, fig. 2. ( Lem. ) ROUFOUINE. {Bot.) Nom languedocien de la salicorne. (L.D.) ROUGE. [Ornitli.) Nom vulgaire du canard souchet, anas cljpeata , qu'on appelle aussi dans le département de la Somme, roiise à la cuiller. (Ch. D.) ROUGE. {Ichlhj'ol.) Nom spécifique de plusieurs poissons. Voyez Centropome et Holocentre. (M. G.) ROUGE-AILE. {Omith.) Un des noms vulgaires de la grive inauvis , turclus iliacus , Linn. (Ch. D.) ROUGE D'ANDRINOPLE ou ROUGE DES INDES. (Chim.) Rouge de garance appliqué sur le coton par un procédé com- pliqué, qui a été pratiqué d'abord dans le Levant et ensuite en France. Cette couleur est remarquable par sa beauté et par la solidité. (Ch.) ROUGE D'ANGLETERRE. (Chim.) C'est le peroxide de fer, obtenu du sulfate de fer calciné. (Ch.) ROUGE -BÉ. (Bot.) Nom de la cameline, damelina saliva, dans les environs de Laon , suivant M. Poiret. (J. ) ROUGE-BOURSE. (Omith.) Dénomination par laquelle Belon désigne le rouge-gorge , motacilla ruhecula , Linn. (Ch. d.) ROUGE-CAP. (Omith.) C'est une espèce de tangara , /a«a- gra giilaris, La(h.,Desm.; némosie rouge-cap , nemosia gularis , Viem. (Ch, D.) ROUGE-GORGE. (Omith.) Voyez Rueiette. (Ch. D.) ROUGE-GORGE. (Erpét.) Nom vulgaire de I'Iguank. Voyez ce mot.(H. C.) ROUGE-GORGE DE BOULOGNE. (OmitJi.) Suivant M. Vieillot, cet oiseau , considéré comme une variété du rouge- gorge proprement dit, est une femelle de l'espèce du inotteux rey nauby. ( Ch. D. ) ROUGE-GORGE A LONGUE QUEUE. (Omilh.) L'oiseau ainsi nommé par Edwards paroît être la veuve au collier d'or. (Ch. D.) ROUGE GROS-BEC (Omith.) Nom du gros-bec de Virginie dans Albin. (Ch. D.) ROUGE A HUPPE. ( Ornilh.) Ou appelle ainsi , sur les bords de la Saône, le canard morillon, anasfuliguJa. Linn. (Ch. D.) 026 11 OU ROUGE-NOIR. (Orn'Uh.) Cet oiseau paroît être un indi- vidu de l'espèce du gros-bec orix , loxia orix , Linn. (Ch. D.) ROUGE-PLONGE. (Ornif/i.) llparoitque ce nom est donné, sur les bords de la Saône, au canard garrot, d'après Thabi- lude qu'il a de plonger à l'instant où l'amorce prend feu. (Ch. D.) ROUGE DE PRUSSE, ROUGE DE HOLLANDE. (Min.) Voyez Ocres. (Brabd.) ROUGE-QUEUE. (Ornith.) On appelle ainsi une pie-grièche huppée de la Chine, lanius emeria, Linn., qui est le rouge- queue de Bengale d'Albin , la pie-grièche de Bengale de Brisson , décrite par Buffon, tome i.", in -4.°, page oog. (Ch. D.) ROUGE-QUEUE A GORGE BLEUE. (Ornith.) C'est dans Edwards la gorge-bleue , motaciUa suecica, Linn. (Ch. D. ) ROUGE-QUEUE GRIS. (Ornifh.) L'oiseau décrit sous catie dénomination par Edwards, est le rossignol de muraille de Gibraltar, ou rouge-queue tithys de M. Vieillot, sjlvia lithfs , Lath. (Ch. D.) ROUGE-QUEUE DE LA GUIANE. {Ornith.) Sonnini rap- porte cet oiseau, motacilla guianensis, Gmel. , qui est peint sur la 686.*' planche enluminée de BufT. , n.° u , à la Queue sanguine d'Azara, n."^ 25g. (Ch. D. ) ROUGE- QUEUE DES INDES. (Ornith.) C'est, dans Ed- wards, la pie-grièche brune du Bengale. (Ch.D.) ROUGE-ROUGET. (OrmU.) Ce nom est donné, dans quel- ques parties de la France, au canard souchet. (Desm.) ROUGE VÉGÉTAL. (Chim.) C'est le rouge de carthame , précipité jur du (aie sec divisé. Il est employé comme cos- métique. (Ch.) ROUGEATRE. (Bot.) Paulet nomme rougeàlre ou le vineux truite (Trait, des champ., 2, pag. 567 , pi. 161 , lig. j — 4) un petit agaric de sa famille des bulbeux, et de ceux qu'il désigne par bulbeux mouchetés. Ce champignon est gris, lavé d'une lé- gère couleur de lie de vin, avec des feuillets blancs et voilés, et des peluchures blanchâtres : il s'élève à la hauteur de quatre à cinq pou-ces. On le trouve au bois de Boulogne, en automne. Il a une odeur désagréable, et un goût fade et acre, qui le rendent suspect. (Lem.) ROU 327 ROUGEATRE. (Ichthjol.) Voyez Rosse. (H. C.) ROUGEATRE. (£rpe7.),Nom spécifique d'une tortue d'A- mérique. Voyez Emvde. ( H. C. ) ROUGEOLE. (Bot.) C'est le mélampyredes champs. (L. D.) ROUGEOLE. { Conchyl.) Les marchands nomment ainsi une jolie espèce de porcelaine, cjprœa vitcllus , à cause de la manière dont elle est tachetée. (De B.) ROUGEOL.ES. {Bot.) Petit groupe d'agarictis que Paulct désigne sous le nom plus spécial de Rougeoles intenses. Ces champignons se font remarquer par la teinte rousse ou rouge de leur chapeau, et par la qualité du suc qu'ils contiennent, lequel est doux. Il y en a trois espèces. 1. La Rougeole a lait doux, Paul., Trait. , 2, pag. i85, pi. 80, iîg. 2, vulgairement Vache dans les Vosges, et Viau ou Veau dans le département de la Meuse. C'est un champi- gnon de quatre à cinq pouces de hauteur, ayant un chapeau de trois à quatre de diamètre ; il est d'un rouge foncé avec les feuillets blancs, et une tige blanche lavée de la couleur qui domine. La chair de ce champignon est fine et délicate; aussitôt qu'on la déchire il en distille une liqueur laiteuse très-douce, qui invite a en faire usage; aussi cette plante, d'après Paulet , est-elle très - recherchée , surtout dans les Vosges, où on la mange avec délice et sans inconvénient. C'est Vagaricus lactijluus, Schaelf. , Fung. Bav. , i, pi. 5; Vaga- ricus lactijluus aureus, Pers. , Champ, comest., 220; Krapf, Champ, comest,, cah. 2, pi. 1 , iig. 1 — 3 ; Tratlin. , Fung, Aust. , 5 , pi. i5. On trouve dans la Synonymie de Paulet plusieurs autres espèces de champignons réunis à celui-ci, comme variétés, sous le nom coinmun de rougeole à lait doux. Sa rougeole à iait acre est l'agaric meurtrier (voyez Foxge). 2. La Rougeole rousse, Paul., loc. cit., pi. 81 , fig. 1 et 2 ; c'est peut-être Vagaricus ichoratus, Batsch, ou lactijluus , Linn. Cette rougeole a quatre pouces de hauteur et son chapeau trois de diamètre; celle-ci est de couleur marron foncé avec des feuillets jaunâtres , plissés et ondes. On la trouve dans les bois en automne, et, comme l'espèce précédente , elle donne une liqueur laiteuse qui n'est point acre. 5. Le RouGiLLON, Paul., loc. cit., pi. 8j , fig. 5 — 5. C'est 528 ROU un petit champignon qui croît parmi les mousses et les char- dons, dans les terres fortes; il croît solitaire ou réunit deux ou trois individus; il est remarquable par sa couleur dun rouge de sang ou de brique pilée : son suc, également rouge de sang, sort en abondance, n'est point àcrc, mais a le goût a peu près de celui de certains fruits succulens. Le chapeau n'est pas exactement régulier, il est visqueux et luisant en naissant, mais en lui enlevant son humidité il est rude au toucher. Suivant Paulet , ce champignon est fort recherché pour Tusagc , par ceux qui le connoissent. On peut le conserver pendant des années entières, et il se durcit sans se corrompre; alors il prend l'odeur de morille. La meilleure manière de le manger, est de le faire cuire sur le plat ou sur le gril avec de l'huile ou du beurre et du sel. Cependant on ne le digère pas toujours et on le rend à peu près tel qu'on l'a pris; mais il n'incommode pas. On trouve cette plante en France, sur- tout aux environs de Bélestat en Languedoc. (Lem.) ROUGEOLO. (IchlhjoL) La cépole delà Méditerranée est ainsi nommée à Marseille. (Desm.) ROUGEOR. [Icluhjol.) Nom spécifique d'un Spaue. Voyez ce mot. (H. C.) ROUGEOT. (Ornith.) On appelle ainsi, en Bourgogne, le canard millouin , anasferina , Linn. (Ch, D.) ROUGEOTTE. [Bot.) Nom vulgaire de l'adonide d'été. (L.D.) ROUGEOTTE. (Bot.) Espèce de champignon que Paulet nomme aussi prévat doré. La rougeotte ordinaire du même Paulet est le Prévat. Voyez ce mot. (Lem.) ROUGEOTTE. (Moll.) Le nom de rougeotte est donné par les marins qui vont à la pêche de la morue à un mollusque, ou ver marin, dont ce poisson fait sa nourriture. (Desm.) ROUGES. {Min.) Le rouge d'acier, le rouge d'almagra, le rouge anglois, le rouge colcofar , le rouge indien «t le rouge de Prusse sont autant de substances pulvérulentes d'un rouge plus ou moins foncé, d'une grande finesse pour l'ordi- naire , et qui se trouvent dans le commerce sous ces différentes dénominations. Ces substances sont des oxides de fer factices ou naturels, lavés et tamises d'avance, et dont la finesse et ROU 529 la duretë font tout le mérite, puisqu'ils sont spécialement destinés à donner le dernier poli aux métaux, à l'acier lui- même et aux pierres dures. Ces poudres rouges et ferrugineuses sont quelquefois d'une si grande finesse et produisent un tel effet , qu'il s'en est vendu a Paris jusqu'à 72 fr. la livre ; 144 fr. le kilog., pour le service de l'horlogerie précieuse ; mais ordinairement le prix ne de- passe pas 56 et 40 fr. le kilog. , et il y en a même à 4 fr. La plupart des oxides rouges ou bruns factices sont le pro- duit de la distillation ou de la calcination du sulfate de fer pour la fabrication de facide sulfurique, mais c'est plus par- ticulièrement à ce résidu que l'on donne le nom de colcotar, qui est non-seulement em"ployé comme poudre à polir, mais aussi comme couleur et comme médicament tonique ou as- tringent. Le rouge d'acier est couleur de terre d'ombre et s'emploie avec de l'huile d'olive par les arquebusiers et les fabricaus de bijoux d'acier. < Le rowge d'a/magra vient d'Almazaron en Murcie , et sert à polir les glaces et à colorer les tabacs d'Espagne, comme la terre de Cologne sert à préparer les tabacs de Hollande. Le rouge anglais provient des raines de Mendip-Hills et des fabriques des produits chimiques du comté de Sommerset. Non-seulement il est excellent pour polir les métaux, mais il est très-employé dans la peinture à l'huile et à la détrempe, comme le senties ocres jaunes et les ocres rouges. Le rouge colcotar est , comme on l'a déjà dit, le produit de la distillation du vitriol vert ou sulfate de fer; il porte aussi le nom de potée rouge et de brun rouge; il sert principalement à polir les glaces, les boutons, etc. Le rouge indien se trouve dans Fîle d'Ormus, à l'entrée du golfe Persique , et il sert aussi tout à la fois à la peinture et dans Part de polir. Nous pourrions citer beaucoup d'autres rouges propres à polir les corps durs, entre autres celui de M.Rosary de Paris, qui s'emploie avec de Pcsprit de vin, et qui est fort estimé par les polisseurs. Comme on emploie ordinairement les rouges que nous ve- nons de citer sur des lisières ou des morceaux de feutre , 55o ROU Guyfon ayant réfléchi que les chapeaux étoient colorés par de l'oxide de fer précipité parla noix de galle, eut l'idée de plonger des morceaux de vieux chapeaux dans de l'acide sul- furique étendu d'eau i le fer qu'ils contenoient se précipita en molécules rouges impalpables: il les lava, les fit sécher . les humecta d'huile, et obtint aussitôt des feutres naturellement imprégnés du rouge le plus fin et le plus cher . et cela presqu c sans aucuns frais. L'argile cuite ou la brique pilée , dont on se sert en Europe pour polir grossièrement, ou simplement pour décaper les métaux, se prépare à la Chine et au Japon avec les plus grandes précautions: on en compose une espèce de mastic en la mêlant à du sang de porc et à une huile particulière , l'on en forme de petits bâtons dont on se sert pour polir les cou- ches de vernis du Japon que l'on applique sur les meubles. ( Brakd. ) ROUGET. {Ichthrol.) >'om vulgaire de plusieurs poissons de genres différens. Voyez Malarmat . Mllle , Slrmllet. Trigie. ( h. C. ^ ' • ROLGET-BARBET. ( IcH%o/, ) Nom vulgaire spécialement attribué aux triples grondin et groneau. j^Desm. ) ROL'GETTE. {Bot.) Nom françois donne par Bridel à son Discelium. genre de la famille des mousses, qu'il vient de dé- crire dans sa Bryologie universelle. Son caractère essentiel est donné par son jiéristome simple, a seize dents lancéolées, li- néaires, infléchies, divisées chacune. depuis leur base iiisqu'au milieu, par une fente longitudinale: par sa coifl'e presque dimidiée. couvrant une capsule inégale, ovale, globuleuse, bossue, penchée et privée d'anneau. Les fleurs sont dioique» et terminales. Une seule espèce compose ce genre. Il en est question à notre article Percilette: nous croyons devoir donner ici la description et la synonymie plus exacte rapportée par Bridel. Le DiscEucM NI : D.nudum, Brid.. Br>ol. univ. . i, p. 566,; JVeissia nuda. Hook. etTayl. , Musc. brit.. pi. 14; Schv^'seg. , Si.'pp/. . 1. part. 1 . pag. 66, pi. 28; "NVahl. . FI. Lap.. pi. 19: Bryum nudum , Dicks. . PI. crjjit. , pag. 7 , pi. 10. fig. i 5 ; Grim- mia nuda . Smith. Tige nulle eu presque nulle et simple feuilles radicales, imbriquées, ovales, concaves, un peu lan- ROU 55i cëolëes, presque entières-, marquées d'une nervure obscure: feuilles du péricheze droites, enroulées, pédicelle droit, un peu flexueux, rouge, long d'un pouce et demi: capsule pen- chée, tantôt un peu redressée, tantôt horizontale: opercule très-petit, conique et obtus: coiffe se fendant sur un côté, assez grande pour adhérer souvent au milieu du pédicelle. Cette mousse, qui se fait remarquer par la couleur rouge ou rosée de ses pédicelles, forme des gazons sur la terre ar- gileuse humide, sur le bord des fo*sés aquatiques, des ruis- seaux et des rivières en Angleterre et en Lapponie. Brîdel avoit compris cette mousse dans son genre Coscino- don , mais il l'en a retiré , particulièrement à cause de la forme des dents du péristome, fendu inférieurement en deux bran- ches qui imitent des jambes. Bridel a cherché à rappeler cette forme dans le nom*du genre Discelium , qui dérive du grec u lorsqu'elles sont sèches; les chèvres et les moutons les rebutent. (L. D.) RUB 383 RUBANNAIRES [Feuilles]. {Bot.) Ayant la forme des feuilles linéaires et des proportions beaucoup plus grandes; exemples: iris graminea, valisneria spiralis , tjpha lalifolia. (Mass.) RUBARBE. {Bot.) Voyez Rhubarbe. (Lem.) RUBAS. {îchtUyoL) Voyez Raych. (H. C. ) RUBASSE. {Min.) C'est le nom qu'on a donné primitive- ment au quarz coloré en rouge, inégalement et comme par glaçure, soit qu'il ait reçu cette couleur de la nature par l'interposition du fer oligiste en poussière ou en paillettes d'un beau rouge de rubis, ou qu'il l'ait reçu artificiellement, par les moyens qu'on a indiqué à rardole Quarz. On a étendu ensuite ce nom à tous les quarz colorés arti- ficiellement par l'introduction de dissolutions de diverse's couleurs dans la fissure qu'un refroidissement rapide fait naître dans un quarz chauffe à l'incandescence. Quelques-unes de ces rubasscs sont employées dans la grosse bijouterie. (B.) RUBECCIUS. {Ornith.) Niphus a désigné par ce nom le bouvreuil commun , loxia pyrrhula, Linn. (Ch. D.) RUBECULA. {Ornith.) C'est, en latin moderne, le rouge- gorge, appelé rubeline en vieux françois. (Ch. D.) RUBELINE. {Ornith.) Voyez Rubecula. (Ch. D.) RUBELLANE. {Min.) M. Breithaupt seul a parlé de cette substance. Tout ce qu'on en trouve dans les autres ouvrages de minéralogie vient de lui. C'est un minéral d'une couleur brun - rougeâtre. La forme des cristaux est en une pyramide à six faces, dont les angles et les dimensions sont inconnues. Sa pesanteur spécifique est de 2,5 à 2,7, et sa dureté intermédiaire entre celle du gypse et celle du calcaire spathique. Il se sépare en feuillets à la flamme d'une lumière. Klaproth a analysé ce minéral , et y a indiqué ; Silice 45 Fer oxidé 20 Alumine 10 Magnésie 10 Soude et potasse ... 10 Parties volatiles. ... 5 aoo. 384 RUB Le rubellane s'est trouvé mêlé avec du mica, et, comme lui. en prismes tabulaires, avec du pyroxène augite , danâ une vake de Schinia dans le Mittelgebirge en Bohème. Werner avoit regardé ce minéral, d'après son aspect ex- térieur, comme intermédiaire entre la pinite et le mica. (B.) RUBELLTON. (IchthjoL) Voyez Pagel. (H. C.) RUBELLITE. (Mm.) C'est un des noms qu'on a donnés à un minéral d'un rouge purpurescent, ayant la forme et beau- coup de propriétés des tourmalines , mais composé autrement , infusible, etc. C'est Kirwan d'abord, et Karsten ensuite, qui lui ont imposé ce nom : on l'a appelé aussi daourite , si- bérite, apyrite, etc. Nous la regarderons comme une espèce du genre Tourmaline , et nous en parlerons à l'article de cette pierre. (B. ) RUBENTIA. (Bot.) Ce nom étoit donné par Commerson à un arbre qui est le bois rouge, bois d'olive de l'isle- de- France, Tolivetier des botanistes modernes. C'est le même auquel Jacquin avoit donné auparavant celui d^elœodendrum , qui a prévalu. Voyez Oiivetier. ( J.) RUBEOLA. (Bot.) Ce nom, donné par C. Bauhin à un Sherardia, à un Valantia et à un Galium, dans la famille des rubiacées, avoit été adopté parTournefort pour un autre genre de la même série , que Linnaeus a conservé en lui donnant le nom de Crucianella. (J. ) RUBÉOLE. {Bot.) Nom vulgaire de l'aspérule à l'esqui- nancie. ( L. D. ) RUBETA. {Erp.) Nom portugais de la rainette verfe. (Desm.) RUBETARINO. {Ornith.) C'est, d'après Turner, l'oiseau Saint-Martin ou Jean-le-blanc de Belon, /a/co gallicus, IC' quel n'est probablement qu'une vieille soubuse. ( Ch. D.) RUBETRA. (Ornith.) L'oiseau figuré sous ce nom dans Séba , tom. i , pi. 102, paroît avoir été mal à propos rap- porté aux manakins. Le même nom est devenu une épithéte du /arj>r dans motacilla rubelra. [ Ch. D.) RUBl. {Bot.) C'est le nom donné dans la Provence, suivant Garidel, à la garance, rubia. (J. ) RUBIA. {Bot.) Ce nom latin, réservé maintenant à la gé- rance et à ses congénères, avoit été donné par plusieurs an- RUB 385 cîens, soit à d'autres plantes faisant partie de genres voi- sins, tels que VAsperula , le Galium, le Crucianella, soitàl'Or- legia, qui appartient aux caryophyllées. Voyez Garance. (J.) RUBIACÉES. {Bot.) Cette famille très-naturelle de plantes tire son nom de la garance, rubia, et appartient à la classe des épi-corollées corisantliérées ou dicotylédones-monopétales, à corolle portée sur l'ovaire et à anthères distinctes. Son ca- ractère général est formé de la réunion des suivans. Calice simple, d'une seule pièce, adhérent à l'ovaire, rare- ment entier à son limbe, ordinairement divisé au-dessus de son point d'adhérence en plusieurs lobes caducs ou persisfans. Corolle épigyne monopétale régulière , à limbe partagé en plu- sieurs lobes, ordinairement égaux en nombre aux divisions du calice, et alternes avec elles j étamines en même nombre, alternes aux lobes de la corolle et insérées à son tube; anthères jbiloculaires , distinctes, ainsi que les filets. Ovaire simple, adhérent au calice, à deux loges ou quelquefois plus, sur- monté quelquefois de deux styles ou d'un style très-fourchu, ou plus ordinairement d'un seul, terminé par un stigmate sim- ple et renflé. Fruit adhérent au calice , couronné par ses di- visions quelquefois caduques; ce fruit tantôt composé de deux coques monospermes, indéhiscentes, appliquées l'une contre l'autre et imitant des graines nues; tantôt plus souvent sim- ple, capsulaire ou charnu, à deux loges ou quelquefois plus, mono- ou polyspermes, lesquelles, dans le fruit capsulaire, s'ouvrent du côté intérieur en deux valves par une fente lon- gitndinale. Les graines solitaires sont attachées au bas de leur loge ; quand cette loge est polysperme , elles sont portées sur un axe ou placentaire central , partant de sa base. L'embryon , renfermé dans un périsperme corné ou presque charnu , est petit, oblong, à deux lobes minces et foliacés, et à radicule plus longue, dirigée vers le point d'attache ou l'ombilic de la graine. Si dans un fruit disperme une des graines avorte , alors sa loge s'oblitère et la graine subsistante, augmentant de vo- lume, se jette sur l'espace abandonné par la graine avortée, et par suite son ombilic d'inférieur devient latéral , ainsi que la radicule de l'embryon. Les plantes de cette famille sont des herbes ou plus sou- vent des arbrisseaux ou des arbres. Leurs feuilles, toujours /jÇ. 2 5 ne RUB simples et à bords (rcs- entiers, sont verticillées dans la plu- part des plantes herbacées; dans quelques-unes, ainsique dans les arbres et ai*brisseaux, elles sont opposées et accompagnées à leur base de stipules intermédiaires simples , quelquefois remplacées par une gaîne ciliée entourant la tige. Les fleurs sont ordinairement opposées, terminées ou axillaires, pédicel- lées ou sessiles , quelquefois verticillées ou rassemblées en tête. Certaines familles présentent des caractères étrangers à la fructification , qui leur sont propres et qui suffisent ordinai- rement pour les faire reconnoître, sans recourir à l'analyse de la fleur ou du fr4iit. On en trouve ici un exemple : Une stipule intermédiaire entre deux feuilles opposées, à bords très- entiers, indique presque toujours une plante rubiacée. Mais, pour distinguer les genres très-nombreux de cette famille^ on doit les diviser en plusieurs sections d'après l'affinité plus ou moins grande qu'ils ont entre eux. Cette affinité paroît fondée moins sur le nombre des étamines que sur celui des loges du fruit et des graines contenues dans chaque loge , que nous avons préféré en rédigeant la monographie de cette fa- mille, imprimée dans le sixième volume des Mémoires du Muséum. Un fruit composé de deux coques monospermes indéhis- centes forme le caractère principal de la première section, dont le ruhia est le type; et on y ajoute comme accessoires un style souvent fourchu , des feuilles ordinairement verticil- lées, des tiges presque toujours herbacées. Celte section ren-» ferme les genres Sherardia ; Àsper-ula; Galium; Crucianella; Fa- lantia; Kubia; Phjllis ; Anthospermum; Galopina de Thunberg, La seconde section , dont le cojfea peut être regardé comme le type, se distingue par un fruit biloculaire, à loges mono- spermes, lequel est ou une baie ou une capsule déhiscente. Elle présente des feuilles toujours opposées deux à deux et plus souvent des tiges ligneuses que des tiges herbacées. Le grand nombre des genres réunis dans cette série nécessite sa division en deux sous -sections. On ne trouve ordinairement que quatre étamines et con- séquemmrnt quatre divisions à la corolle dans les genres Knoxia ; Plocama d'Alton; Richardia de Linné ou Richard- sonia de M. Kunth ; Spermacoce- Borreria de Meyer, dont il RUB 38^ faudra changer le nom déjà employé ailleurs, à moins qu'il ne soit réuni au précédent, dont il diffère peu; Diodia; H^* ârophjlax, auquel se ra'pporte le Sarissus de Gœrtner; Cun- cea de M. Don; Ernodea de Swartz ; Mitchella ; ISertera de Banks ou Nerteria de M. Smith, auquel se rapportent VErv- throdanum de M. du Petit- Thouars et le Gomezia de Mu(is ou Gomozia de Linnaeus fils; Siderodendrum de Schreher: Polvo- sus de Loureiro ; Faramea d'Aublet; Baconia de M. De Can- dolle; Chomdia de Jacquin; Ixora; Pavetla; Declieuxia de M» Kunth ; Tetramerium de M. Gaertner fils; Fraiicliia de Vahl; Coussarea d'Aublet; Malanea du même, et son synonyme Cu- ninghamia de Schveber ; Aatirheaâe Conimerson , peu différent du précédent; Scolosanthus de Vahl. Le nombre des étamines et des lobes de la corolle s'élève à cinq dans les genres Stenostemum de M. Gaertner fils, nom- mé Sturwia dans sa gravure; Rutidea de M. De Candolle; Chio-' cocca; Psj cliotria , auquel se rapportent ÏAnlherura de Lourei- ro , le Shvjra et le Mapouria d'Aublet , le Mjyrsliphjllum de P. Browne , VHilacium de Beauvois, et peut-être le Palicou-^ tea d'Aublet ou Stephanium de Schreber, différant seulement par sa corolle courbée et renflée d'un côté à sa base, ainsi que le Geophila de M. Don, dont les espèces se distinguent du genre principal par leurs tiges herbacées et d'autres carac- tères qui leur donnent quelque affinité avec le Cephaelis cité plus bas; Chasallia de Commerson; Coffea; Cnnthium de M. de Lamarck, dont le Monetia de WilIdenoAv, le i'Vehera du même, et le Damnacanthus de M. Gfprtner fils, sont congé- nères; Rudgea de M. Salisbury ; Ronabea d'Aublet; Pœderia; Coprosma de Forster; Disodea de M. Persoon,ou Ljgodisodea de la Flore du Pérou ; Chimarrhis de Jacquin ; Machaonia de MM. de Humboldt et Bonpland. On rapporte à la troisième section , dont le cinchona fait partie, les genres à fruit biloculaire et à loges polyspermes, à ■feuilles toujours opposées deux à deux, et à tiges presque tou- jours ligneuses. Le fruit est une capsule ou une baie. Parmi les genres à fruit capsulaire les uns ont une corolle découpée en quatre lobes et chargée de quatre étamines, tels que les Hedyotis et son congénère Dunalia de M. Sprengel; Oldenlandia, auquel se rapportent un Heuchera de Murray et 3Ô8 RUB un yEgjnelia de Cavanilles; Folypremum; Bouvard'ia de ^I. Sa- lisbury; Carphalea; Hoffmannia de Swartz; Nacibea d'Anblet ou Mannelia de Mutis, et son congénère Ljgistum de P. Browne. La corolle est à. cinq lobes et chargée de cinq étamints dans les genres Rondeletia ; Tiila d'Adanson; Dentella de Forster; Danaisde Commerson; Virecta; Ophiorrhiza de Forskal, com- prenant aussi les Ophiorrhiza de M. Achille Richard , et Ophior^ rhizamungos de Linnœus, mieux connu ;Mu5saertda, auquel on réunit le Pinchnej'a de Michaux et le Landia de Commerson; Macrocnemum de P. Browne, dont deux espèces sont aussi réunies au Mussaenda; Siclcingia de Willdenow ; Cinchona ; Exostema de M. Persoon; Portlandia. Le nombre des divisions de la corolle et des étamines est porté à six ou sept dans le Coutarea d'Aublet, le Hillia de Jac- quin, et le Stevensiade M. Poiteau. Le fruit en baie caractérise la seconde subdivision des genres à fruits biloculaires polyspermes, lesquels présentent encore quelques différences dans le nombre des divisions de la corolle et des étamines. Il est porté à six dans le Cassupa de MM. de Humboldt etBonpland, elle Duroia de Linnaeus fils. On n'en trouve ordinairement que cinq dans les genres Posoqueria d'Aublet; Tocojena du même; Stiginanthus de Loureiro ; Po- matium de M. Gaertner fils, peu différent du suivant; Oxyan- thus de M. De Candolle ; Genipa; Gardénia; Amaiova d'Aublet ; Txandia, dont l'O-tjceros de Loureiro paroît congénère, ainsi que le mussaenda spinosa de Linnaeus; Stylocorina de Cava- nilles; Bertiera d'Aublet, dont le Za/uzania de Commerson est congénère; Hippotis de la Flore du Pérou. Le nombre des mêmes parties est réduit à quatre dans les genres Petesia; Ca- teshœa ; Fenieîia de Commerson ; Coccocypsilum ; Tontanea d'Aublet; Higginsia de M. Persoon ; Serissa de Commerson. Une quatrième section des rubiacées réunit les genres à fruits multiloculaires drupacées ou en baie, et à loges mono- spermes, dont les feuilles sont opposées et les tiges presque tou- jours ligneuses, et les étamines au nombre de quatre ou cinq au plus. On y remarque les suivans : Nonatelia d'Aublet, auquel doit être réuni le retiniphjllum de MM. de Humboldt et Bon- pland; Ancjlanthus de M. Desfontaines; Erithalis de P. Browne-j Psatliura de Commerson ; Cuyiera de M. De Candolle ; Vangucria RUB 389 de Jussieu ou Vavanga de Vahl; Pjroatria de Commerson ; Myonima du même; Laugeria de Jacquin ; Mathiola de Plu- mier ; Guettarda de Linnaeus, auquel quelques auteurs réunis- sent les deux précédens, ainsi que le Cadamba de Sonnerat. Les genres suivans, à fruit mulliloculairc en baie et à loges polyspermes, à feuilles opposées deux à deux et tiges li- gneuses, composent la cinquième section: E^-osmia de MM. de Humboldt et Bonpland ; Harnelia ; Piringa de Jussieu (aupa- ravant Gardénia Thunbergii)-, Isertia de Schreber; Polyphrag' mon de M. Desfontaines; Sabicea d'Aublet ; Gonzalea de M. Persoon , ou Gonzalagunia de la Flore du Pérou, dont le Te- fiesia de M. Gaertner fils est congénère; Palima d'Aublet. On a séparé dans une sixième section quelques genres qui ont plusieurs fleurs agrégées sur un réceptacle commun, en- fouré d'un involucre et dont les tiges sont toujours ligneuses. Ils varient par le nombre des étamines, la substance charnue ou capsulaire du fruit bi- ou quadriloculaire à loges mono- ou polyspermes. Ces genres sont .• Canephora de Jussieu; Et'ea d'Aublet, Patabea du même , auquel nous réunissons le Loni- ccra bubalina de Linnaeus fils, ou Burchelia de M. R. Brown, réuni au suivant par M. Persoon; Cephaelis de Swartz, auquel se rap- portent les tapogomea et carapichea d'Aublet , le calicocca de M. Brotero , le morinda muscosa de Jacquin , et , selon M, Kunth, le psjchotriaherbacea du même; Morinda; Cephalan' ihus; Nauclea et son congénère Ourouparia d'Aublet; Vi^ia- nia de M. Colla , genre peu connu; Adina de M. Salisbury ; Schradera de Vahl, A la suite de ces six sections sont laissés des genres qui^ ayant beaucoup d'affinité avec les rubiacées, eu différent ce- pendant par des caractères importans , tels que le Pagamea d'Aublet, le Gœrlnera de M. de Lamarck , le Bellonia de Plu- mier et de Swartz. On y joint avec doute d'autres genres , dont les descriptions sont trop incomplètes; tels sont les Psy~ drax , Grumilea et Tarenna de Gsertner, et le Stipiilaria de Beauvois, (J.) RUBIASTRUM. (Bot.) C'est le nom 'sous lequel le père Feuillée nous a fait connoître une espèce de rubiacée du Chili, qui paroît être le rubia chiloensis , Molin. ( Lem.) RUBICELLE, {Min.) Nom donné par Stutz à une variété , 590 RU15 de couleur rouge- jaunâtre ou orangée, du spinelle. ( B. ) RUBICILLA. (Ornilh.) Plusieurs ornithologistes désignent le bouvreuil , loxia pjrrhula , par ce terme , qui , dans Gaza , se rapporte au rouge-queue, motacilla eritliacus , Linn. (Ch. D.) RUBICOLA. (Ornilh.) Ce nom, qui désignoit le traquet, est encore appliqué comme épithète de motacilla au même oiseau. (Ch. D. ) RUBIENNE. (Ornith.) On donnoit ce nom, dans l'ancienne province du Maine, au rouge -queue, motacUla erilhucus , Linn. (Ch. D. ) RUBIETTE. (Ornith.) Ce nom vulgaire du rouge -gorge est devenu, dans le Règne animal de M. Cuvier, celui d'ui^e section des hecs-Jins, comprenant le rouge-gorge, le rouge- gorge à dos bleu, la gorge -bleue, la gorge -noire, le rouge- queue. Voyez au mot Becs -fins, tome IV, les pages 244 et suiv. (Ch. d.) RUBIGO. (Bot.) M. Persoon avoit donné ce nom à un genre de champignons dont les espèces parasites et épiphytes rentrent dans celles que l'on nomme vulgairement roui//e5. Il en a fait par la suite la première division de son genre Uredo (voyez ce mot), Link a donné un autre genre liuhigo , qui a été adopté par l:iées et Martius, et qui est le même que I'Erineum, Pers. , comme Link Pa reconnu depuis; il est décrit à ce mot dans ce Diction- naire, où ses principales espèces sont mentionnées , savoir : les R. acerinum, populinum et betulinuni, Link. M. Persoon, dans sa Mycologie européenne, comprend avecl'Eri/ieum les genres Phjlkrium , Taphria, etc., de Pries. Link (mWilld., Syst. 6) présente l'Ermei/wi divisé en deux sous-genres, dont le premier n'est que le Phvllerium ( voyez ce mot) de Pries, et le second son ancien Rubigo ou ÏErineuni proprement dit. Pries [Syst. orb. veg. ) , s'élève contre cette réunion , et il place le Phjlle- rium et VErineum , avec ses genres Plegmatium. et Taphria, en wn appendice qui renferme des champignons douteux, à spo- res naissant sur les fibres, les poils et les cellules des végétaux malades ou dégénérés : il ajoute même que les PhjUeriurn eux- mêmes peuvent n'être que des poils malades ; car, étant vus au microscope, leur structure, à la grandeur près, est la ïïfième. Cet aveu est à signaler, à présent que la plus grande confusion règne dans la qryptogamie microscopique, où l'oi» RUB 591 se plaît à multiplier h l'infini des genres et des espèces, qui, pour la, plupart, disparoîtront un jour, d'après des oonsidé- rations semblables à celles avancées par Tries. Voyez Uredo et Erinedm. ( Lem. ) RUBIN. (Ornith.) On donne ce nom, en Frise, à la linotte ordinaire , fringilla linaria. Le même nom a aussi été appli- qué à un gobe-mouches, le platyrhynquc rubin, muscicapa coronata , Lalh., et platyrliynchos coronaLus, Vieill. Voyez le tome XL! de ce Dictionnaire, pag, 55o. ( Ch. D.) RUBINE. [Min.) C'est le nom que l'on donne dans l'an- cienne minéralogie à plusieurs sulfures métalliques , natifs ou artificiels, à cause de leur couleur rouge. Le RuBiNE d'arsenic est le réalgar. •Le RuBiNE BLENDE est la blende ou sulfure de zinc rouge. Le Rlbine d'argent est l'argent rouge. Le premier est presque le seul qui ait été employé dans plusieurs ouvrages de minéralogie. [B.) RUBINE D'x\NTlM01NE. {Chim.) C'est du sulfure d'anti- moine, dissous par fusion dans du protoxide d'antimoine. (Ch.) RUBINE ARSENICAL. (C/ifm.) C'est du sulfure d'arsenic rouge qui a été fondu. ( Ch. ) RUBINE DE SOUFRE. {Chim.) Les anciens ont donné ce nom à la dissolution du soufre dans une huile fixe, qui a une couleur rouge plus ou moins analogue k celle du rubis. (Ch.) RUBINGLIMMER. [Min,) C'est, pour les minéralogistes (illemands , le fer hydroxidé d'un rouge -brun tirant sur l'hyacinthe. (B. ) RUBIOÏDES. [Bot.) Le genre qui avoit d'abord reçu ce nom deSolander, est maintenant VOpercularia de Gœrtner, genre qui tient le milieu entre les Valérianées et les Rubia- cées , et qui a été pour nous le sujet d'un niéqjoire , inséré dans le quatrième volume des Annales du Muséum d'histoire naturelle. ( J. ) RUBIS. (Entom.) Geoffroy a désigné sous ce nom spécifique, qui énonce la couleur de deux insectes coléoptères de genres divers, un Bupresse ou Richard , et une Altise. (C. D.) RUBIS. ( Ornith. ) Voyez la figure de ce colibri dans le 092 RUB lome 1.*' des Oiseaux-mouches d'Audebert et Vieillot. Voyei aussi , pour cet oiseau et pour les rubis émeraude et topaze, le mot Coi.ip.Ri dans ce Dictionnaire. (Ch. D.) RUBIS ou ŒIL DE RUBIS RADIÉ. {Conchjl.) Il paroît que l'on donne encore quelquefois ce nom à une espèce de patelle, P. granularis, Linn. (De B.) RUBIS. {Min.) Le nom de rubis a été donné à plusieurs substances pierreuses rouges , qui n'ont rien de commun entre elles, si ce n'est la couleur; mais les joailliers et les anciens minéralogistes Tappliquoient plus particulièrement à la subs- tance que nous nommons spinelle et à celle que nous avons déjci décrite sous le ^jom de corindon télésie rubis; la première étoit leur rubis spinelle, et la seconde leur rubis oriental. Dans l'Inde le mot rubis est généralement donné à toutes les pierres, quelles que soient d'ailleurs leur nature et leur couleur : l'éme- raude est un rubis vert, la topaze un rubis jaune, etc. 1." Le rubis spinelle n'est, pour nous, qu'une sous-espèce du spinelle proprement dit, qui réunit plusieurs autres subs- tances qui étoient inconnues à l'ancienne minéralogie et qui n'ont jamais été rangées parmi les rubis. Dans son état de perfection le rubis spinelle est d'un rouge pourpre; cette belle teinte passe à l'écarlate en conservant toute la valeur que l'on attache à cette pierre précieuse ; mais elle perd dans l'estime des amateurs, lorsqu'elle s'aflfoiblit en tirant sur le rosàtre ou la teinte jaunâtre du vinaigre , ou bien encore lorsque la pierre blanche est simplement lavée de ro- sàtre. Les rubis bleuâtres ou verdâtres sont encore moins es- timés que les précédens, parce que ces teintes sont toujours sombres et impures. La couleur rouge du rubis spinelle , étant due à quelques centièmes d'acide chromique , résiste à l'action du feu , tandis que la plupart des autres pierres rouges passent au brun ou se décolorent quand on les soumet à la même épreuve; les gre- nats deviennent noirs, les corindons pâlissent, etc. 11 y a des rubis parfaitement opaques, mais on doit bien penser qu'ils ne sont point admis dans le commerce , et qu'ils ne figu- rent que dans la collection des minéralogistes; ce qui arrive assez souvent encore , c'est que la couleur rouge du rubis est stccompagnée d'un ieu dç lumière qui 1^ rend chatoyante et RUB 593 comme nacrée. Cet accident se rencontre quelquefois parmi les rubis polis, taillés et mis en œuvre. Le rubis spînelie est une gemme très-estimée; sa rareté, sa dureté qui ne le cède guère qu'à celle du diamant et du sa- phir, le brillant poli qui en est la suite nécessaire , sa belle couleur; enfin tout, excepté son volume, qui est toujours très-petit, se réunit pour lui donner beaucoup de valeur. Aussi a-t-on souvent cherché à le remplacer par d'autres pierres moins rares, d'une couleur analogue à la sienne, ainsi que nous le verrons bientôt. Le rubis spinelle raie fortement le quarz et se laisse diffi- cilement entamer parle corindon, dit rubis oriental. 11 perd 27,88 p. „/" de son poids dans l'eau, c'est-à-dire qu'un spi- nelle pesant 100= dans l'air, n'en pèse plus que 72,22 dans l'eau. On trouve cette pierre soit sous la forme d'un solide régulier bipyràmidal , composé de huit faces triangulaires, plus ou moins modifié, ou bien en petites masses arrondies, qui ont été évidemment roulées; l'on remarque que ces der- nières sont toujours plus volumineuses que celles qui se pré- sentent sous la forme octaèdre. Voici quelques détails technologiques que nous devons à M. Léman, et dont on peut garantir l'exactitude: la taille qui convient le mieux au rubis spinelle est la forme dite bril- lant à degrés , à haute culasse et à table moyenne ; et la monture la plus assortissante est celle d'un cordon de petits diamans. On ne connoît guère dans le commerce de la joaillerie que trois sortes de rubis qui appartiennent réellement à notre spinelle, ce sont : Le R. spinelle ponceau , le R. balais, et le R. teinte de vinaigre. Un rubis spinelle ponceau, parfait dans sa couleur et dans sa transparence , d'une forme octogone , et de onze sur neuf millimètres de diamètre , vaut à Paris, suivant M. Léman , de cinq à six cents francs. Un rubis spinelle octogone, écarlate ou rose vif, du poids de six à sept karats et de douze milli- mètres de diamètre , vaut , suivant le méuie auteur , de mille à onze cents francs. Enfin on s'accorde assez généralement aussi sur ce point: qu'un rubis spinelle qui excède le poids de 59'4 RUB quatre karats ( seize grains ) , vaut moitié d'un diamant du même poids. Un rubis balais, qui est ordinairement d'un rose violet, sans reflet laiteux, est encore une pierre fort estimée, sur- tout quand il atteint un certain volume. Le célèbre voyageur Chardin prétend que le nom de rubis balais provient de la cor- ruption du mot Balaxiam, qui est le nom d'une contrée peu connue de l'Asie, ou de Balaccham, qui est le nom persan du Pégu , où l'on trouve beaucoup de pierres fines, et entre autres des rubis. Enfin, comme les spinelles s'appellent tacJiam. sur la côte du Malabar, on pourra, si l'on veut, y trouver l'étymologie de l'épithète de balais. L'alamandine et l'alman- dine de Pline et de Théophraste paroissent être notre rubis spinelle. La rareté et le petit volume du rubis spinelle et du rubis balais n'ont pas permis aux graveurs de l'antiquité d'exercer leurs talens sur cette pierre, et à peine a-t-on quelques rubis gravés par les modernes. On trouve cette belle substance dans le sable destorrenset des ruisseaux de Ceilan , du Pégu et de plusieurs autres con- trées de l'Inde, où ils sont associés à d'autres pierres pré- cieuses, des saphii^s, des topazes, des hyacinthes, etc. (Voyez, V^r ^'^ partie minéralogique, le mot S^inei-le.) Quant aux autres substances minérales qui ont reçu mal à propos le nom de rubis, nous citerons les suivantes: 1. Rubis d'arsenic ou rubine. C'est l'arsenic sulfuré rouge, dit réalgar. ■2. Rubis blanc. Romé-de-l'Isle a donné ce nom à notre co- rindon télésie blanc; mais on assure que les lapidaires de Pé- tersbourg et de Moscou travaillent une pierre blanche à quatre pans qu'ils nomment rubis blanc. Nous ne connoissons point cette pierre. 3. Rubis de Bohème. C'est tantôt le grenat pyrope, et tantôt le quarz hyalin rose. 4. Rubis du Brésil. C'est une topaze rouge dont la couleur est naturelle ou produite par l'art au moyen du feu. Dans tous les cas c'est une pierre fort estitnéf , car il arrive sou- vent que l'on brûle une belle topaze jaune, haute en couleur, pour lui donner une plus grande valeur, en changeant sa RUB 5y5 teinte rousse en une nuance d'un rose brillant qui plait à l'œil. ( Vo)'ez Topaze.) 5. Rubis cabochon. Ce n'est autre chose qu'un rubis spinelle légèrement pàii ou simplement dégrossi, décroûté, ainsi que les Indiens le pratiquent souvent pour ne point diminuer le poids des grosses pierres. 6. Rubis de Hongrie. C'est un grenat d'un rouge violacé , qui se trouve dans les monts Krapacks. 7. Rubis oriental. La plupart des joailliers réservent le nom de rubis pour cette belle pierre, qui est notre corindon télésie rubis, et donnent plus particulièrement le nom de spinelle à notre rubis spinelle. Le premier diffère du second en ce qu'il est plus dur, qu'il perd moins de son poids dans l'eau et qu'il se décolore au feu. Le rubis oriental est une des gemmes les plus estimées. ( Voyez Corindon télésie.) 8. Rubis occidental. C'est le quarz hyalin rose. 9. Rubis de Sibérie. Ce sont des tourmalines rouge-cramoisi parfaitement transparentes, du plus bel aspect, et qui re- çoivent un assez beau poli. Aussi les fait-on souvent passer dans le commerce pour des rubis d'Orient ou des rubis spi- nelle; cependant leur moindre dureté, et la plus grande perte qu'elles font de leur poids dans l'eau peuvent facilement les faire reconnoitre. (Voyez Tourmalines.) 10. Rubis de soufre. ( Voyez Arsenic sulfdfé rouge. ) 1 1. Rubis topaze. Les lapidaires donnent ce double nom aux corindons télésie qui présentent une moitié jaune et une moitié rouge. (Voyez Corindon.) Voici le tableau comparatif de la perte du poids dans l'eau des différentes pierres rouges qui pourroient se confondre, poit avec le rubis spinelle, soit avec le rubis d'Orient. Le rubis spinelle perd.... 27,88 p. y^ dans l'eau. Le rubis d'Orient — .... 28,40 Le rubis de Bohème perd 25, s Le rubis du Brésil perd.. 28,20 Et le rubis de Sibérie — .. 5i,s Ce caractère seul suffit pour lever tous les doutes au sujet ries pierres différentes d'une même couleur ; et plus elles sont volumineuses, et plus la différence de cette perte devient sen- sible, (Brard.) 3ç)G RUB RUBISSO. (Bot.) Nom provençal de Yadonis œsLiyalis , cité par Garidel. ( J. ) RUBITEUW-MORSKI. (Ornith.) Nom polonois de la pe- tite mouette cendrée, larus ridibundus , Linn. (Ch. D.) RUBRICA. {Ornith.) C'est dans Gesner le bouvreuil com- mun, loxia pjrrhula, Linn. ( Ch. D. ) RUBRICA ou RUBRIQUE. (Min.) C'est le nom tantôt de l'ocre rouge artificiel , le Rcetliel des minéralogistes allemands, tantôt du fer oligiste terreux, ou sanguine. {B.) RUBULE. {Foss.) On rencontre dans la couche du calcaire grossier de Hauteville, département de la Manche, de petits corps calcaires de deux à trois lignes de longueur, et qui affectent différentes formes plus ou moins alongées. On croit être assuré qu'intérieurement il existe un petit vide qu'on aperçoit souvent à Tun des bouts de ces petits corps: mais on ne voit pas qu'il se présente à l'autre bout. Ces corps sont couverts Je petites aspérités irrégulières, quelquefois bifur- quées, au bout desquelles on voit souvent, avec l'œil armé d'une loupe, de très-petits trous. II est extrêmement probable que ces petits corps, qui, à notre connoissance, n'ont pas encore été signalés, appartien- nent à l'ordre des polypiers; mais nous n'en sommes pas cer- tains : nous avons cru devoir les décrire et les faire figurer dans les planches de l'atlas de ce Dictionnaire sous le nom générique de Rubule, et nous avons donné à la seule espèce que nous connoissons, le nom de rubule de Soldani , ruhula Soldanii. (D. F.) RUBUS. {Bot.) Voyez Ronce. ( L.D.) RUCAN. {Bot.) A Java, suivant Rumph, on donne ce nom à une espèce de calac , très- épineuse , qui est le ca^ vissa spinarum de Linnœus. (J. ) RUCH. {Ornith.) Voyez Roch. (Ch. D.) RUCHE ou RUSCHE. (Ornith.) Un des noms vulgaires du rouge-gorge. (Ch. D.) RUCHE. (Entom.) C'est la demeure artificielle dans laquelle on établit et où l'on soigne les essaims de l'abeille à miel pour en obtenir le miel, la cire et la multiplication de l'espèce. Voyez tome I." de ce Dictionnaire, page 62 et suivantes, où nous avons fait connoitre les ruches. (C. D.) RUD 397; K\JCK.(Ornith.) Ce motangloisest, dansKIeîn, Ordo avium, p. 147, synonyme de son p/a«fu5 fonsor, ou pingouin. (Ch.D.) RUCKAIA. (Aiflmm.) Ce nom est donné à Ceilan à une es- pèce d'écureuil, le sciurus macrourus , Ginel. (Desm.) RUD. (Ichthjol.) Voyez Rotèle. (H. C.) RUDA. (Bot.) Nom languedocien de la rue, cité par Gouan. C'est le rudo des Provençaux, selon Garidel. (J.) RUDBECKIA. {Bot.) Ce nom, appartenant maintenant à un genre de la famille des corymbifères , avoit été donné par Houstoun et Adanson au Conocarpus de Linnasus. Le Fhalan- gium de Tournefort, genre d'Asphodelées, est nommé Bjd- leclia par Necker. Voyez Rudbèqde. ( J. ) RUDBECKIÉES. ( Bot. ) C'est la quatrième des cinq sections que nous avons établies dans la tribu naturelle des Hélianthées. Elle est intermédiaire entre celle des Prototypes, qui la pré- cède, et celle des Millériées, qui la suit. Nous avons déjà exposé (tom. XX, pag. 047) les caractères de ces cinq sections , et (tom. XXXVIII , pag. 1 6) la liste alpha- bétique des genres appartenant à chacune d'elles. Nous allons présenter ici le tableau méthodique de la section des Rud~ beckiées. Quatrième Section. Hélianthées-Rudbeckiées {Hclianiheœ-Rudleclàeœ). Caractères ordinaires: Ovaire tétragone, glabre, pas sensi» blement comprimé, ayant ses deux diamètres égaux, comme tronqué au sommet ; aigrette stéphanoïde. I. Rudbeckiées vraies. Disque androgyniflore (rarement mascu- liflore au centre); couronne neutriflore (rarement nulle), (A) Feuilles ordinairement alternes. 1. * TiTHONiA. = Tithonia. Desf. — Juss. (1789) — H. Cass, Dict. V. 35. p. 277 — Helianthi sp. Jacq. (1798). 2. ■*■ EcHiNACEA. = Bolartia. Petiver (j6g5) — Rudhechiœ sp. Gron. (1745) — Lin. — Echinacea. Mœnch (1794) — H. Cass. DicL V. 35. p. 274. 3.* Dracopis. = Rudbeckiœ sp. Horf. par. — AnFRatibida, Rafin. — Dracopis. H. Cass. (1826) Dict. v. 35. p. 270. 4. * Obelisqaria, = Rudbechia. Ncck. — Rudbeckice sp. Veut, SgS RUD (1800) — An? Olelisteca aiit Lepachjs. Rafin. (1817, 1819, J820) — Obeliscaria. H. Cass. (1826) Dict. v. 35. p. 272. 6. * RuDBECKiA. = Coronce solis sp. Tourn. — Obeliscotheca. Vaill. (1720) — Rudbeckia. Lin. (1757) — Gaertn. — Mœnch — H. Cass. Dict. (hic) — Obeliscothecœ sp. Adans. — Brau- neria. Neck. (B) Feuilles ordinairement opposées. 6.t? îÏELiovH'tHAi.MVM. = Heliophthalmum. Rafin. (1817) — H. Cass. Dict. v. 20. p. 471. 7. t Gymnolomia. = Gjmnolomia. Kunth (1820) — H. Cassi Dict. V. 20. p. 1 24. 8. ''' Chatiakella. = Chatia'kelle. Surian (ined.) — Cerato--' cepliali sp. Vaill. (malè) — IJkakou sp. Adans. (malè) — An P Chylodia. Rich. (ined.) (Non Chilodia. R. Brown) — Ver- lesince sp. Poir. (1808) — ChaLiakellA. H. Cass. (1823) Dict» V. 29. p. 491. Dict. (hic) — Crodisperma. Poit. (ined.). 9. t WuLKFiA. = Coreopseos sp. Lin. fiL (1781) — TVulffia. Neck. (1791) — An? Chylodia. Rich. (ined.). 10. t ? TiLEsiA. = Tilesia. Meyer (1818). 11. t ? PoDANTHOs. = Podanthus. Lag. (1816). IL Héliopsidées. Disque androgyniflore (rarement masculiflore au centre) ; couronne féminiflore. (A) Feuilles alternes; calathides corymbées. 12.*? Ferdinanda. = Ferdinanda. Lag. (18 16. malè) — H. Cass. (1820) Dict. V. 16. p. 429. (B) Feuilles opposées ; calathides solitaires. i5. * D10MEDEA seu D10MEDELLA. = Coronœ solis sp. Plum, • — Tourn. — Asterisci sp. Dill. — Buphthalmi sp. Lin. — Mœncli — Borrichia. Adans. (17G3) — An ? Odontospermum. Neck. {ijcfi) — Diomedea. H. Cass. (1814) Bull. oct. i8i5. p. 175. Journ. de phys. févr. 1816. p. 146. Bull, mai 1817. p. 70. Dict. V. i3. (1819) P- 280 — Kunth (1820). 14. * Heliops[s.= Buphthalmi, Helianthi , Rtidheckiœ , Silphii sp. Lin. — Heliopsîs. Pers. (1807) — H. Cass. Dict. v. 20. p. 472. Bull. 1821. p. 187. Dict. V. 24. p. 33a —Heliopseos sp. Dunal (1819). RUD 399 i5. * Kallias seu Callias. = AnLhemidis sp. Jacq. (1797} — ^ Orteg. — Acmellœ sp. Pers. — Heliopseos .?p. Dunal — ? Kunth ' — Rallias. H. Cass. (i822)'Dict. v. 24. p. 526". 16.* Pascalia. = Pascalia. Orteg. (1797) — H. Cass. Dic(. (hic). ly.'*' Helicta. = Helicta. H. Cass. Bull. nov. 1818. p. 167. Dicl. V. 20. p. 461 . 18.* SïEMMODONTiA. = Stcmmodontia. H. Cass. Bull. janv. 1817. p. 11. Dict. (hic) — An? l'Vedeliœ hispida et helian- ihoides. Kunth (1820). 19. * Wedelia. = Î-Vedelia. Jacq. (1760) — Rich. et Pers. {1807) — H. Cass. Dict. (hic) — Cargillœ sp. Adans. — Po- Ijmniœ sp. Lin. 20. *. Trichostemma. = Tricliostemma. H. Cr.ss. Dict. (hîc). 2 1.* EcLiPTA. = EupaLoriophalacri sp. Vaill. (1720) — Dill. (1702) — Verbesinœ sp. Lin. (1757) — Eupatoriophalacron. Adans. (1763) — Eclipta. Lin. (1767) — Gaertn. (1791) — H. Cass. (1819) Dict. V. 14. p. 201 — Micreliiim. Forsk. (1775) — Ecliptœ sp. Kunth (1820). lu. Baltimorées. Disque masculiflore ; couronne féminiflore. 22.* Baltimora. = Baltimora. Lin. (17C7) — Gaertn. (1791) — Mœnch (1794) — H. Cass. Dict. (hic) — Niebuhria. Scop. (1777) — Neck. (i79i)' 20. t VovGEKiA. = Fougeria. Mœnch (1802) — H. Cass. Dict. V. 17. p. 283. 1. L'auteur du genre Tithonia lui ayant attribué une ai- grette de cinq squamellules paléiformes, nous l'avions rap- porté d'abord à la section des Héléniées : mais une calathide sèche, que nous avons soigneusement analysée, et qui est décrite à la lin de notre article Obéliscaire ( tom. XXX\'", pag. 277), nous a prouvé que ce genre appartenait réelle- ment à la section des Rudbeckiées, au commencement de laquelle il doit être j^lacé, parce qu'il est très- voisin de la section des Prototypes, et notamment du genre Helianthus. Les fruits sont oblongs, tétragones, lisses, glabriusculcs, pourvus d'une aigrette stéphanoïde, élevée, coriace , roide, incisée, découpée et denticulée três-irréguliérement , inéga- lement et variablement; l'aigrette des fruits intérieurs nous 4oo RUD a offert en outre une ou deux squamellules plus ou moins longues, filiformes, triquètres ou laminées, subulées, roides, un peu barbellulées sur les angles , nées sur le même rang que l'aigrette stéphanoïde , entre ses divisions, et souvent confluantes par la base avec elle. Nous présumons que ÏHe- liantlius luhœformis de Jacquin est une seconde espèce du genre Tithonia. 2. UEchinacea de Mœnch est fondé sur la Rudbeckia pur- purea , Lin., qui mérite de former un genre distinct, à raison des particularités remarquables qu'elle présente. Les corolles du disque sont verdàtrcs et très-singulières : leur tube est nul, en sorte que les filets des étamines sont libres ou pres- que libres, c'est-à-dire , à peine adhérens à la base de la co- rolle ; le limbe, qui subsiste seul, est urcéolé, ayant sa partie inférieure très- élargie , arrondie, prodigieusement épaissie sur la paroi interne par une grosse masse charnue, qu'on reconnoit aisément en faisant une coupe longitudinale. Les languettes de la couronne sont purpurines, très -longues et pendantes. L'aigret(e est verte, épaisse, cartilagineuse, irré- gulicre , quadrilobée et denticulée. Les squamelles du cli- nanthe sont, comme celles du Ti7/j on.ia, supérieures aux fleurs et spinescentes au sommet. La Rudbeclda napifolia de M. Kunth sembleroit avoir des rapports avec VEchinacea; mais, d'après la description de l'auteur, nous conjecturons que cette plante doit former un genre distinct, et même qu'elle n'appartient pas réellement à la section des Rudbeckiées, mais plus pro- bablement à celle des Héléuiées , dans laquelle elle seroit peut-être voisine des genres Selloa et Sabazia. 3. Notre genre ou sous-genre Dracopis, fondé sur la Rud- beckia amplexicaulis , se rapproche beaucoup de VObeliscaria, dont il nous paroît toutefois se distinguer suffisamment, i." par le péricline formé de squames régulièrement disposées sur deux rangs bien distincts, les squames intérieures étant très -différentes des extérieures, beaucoup plus petites, et tout-à-fait semblables aux squamelles du clinanthe ; 2.° par les squamelles du clinanthe apiculées au sommet; 5.° parles ovaires extérieurs munis d'un rudiment d'aigrette stépha- noïde, qui n'existe point sur les ovaires intérieurs; 4»° P^r les corolles du disque pourvues d'un tube assez long et bien RUD 401 distinct du limbe, dont la partie inférieure est un peu ren- flée et arrondie; 5." par les fleurs de la couronne, qui n'of- frent point de rudimens d'étamines avortées. 4. UObeliscaria, ayant pour type la Rudbeckia pinnata yVent, , a tous ses ovaires absolument privés d'aigrette, ce qui est son caractère essentiellement distinctif. 5. Le vrai genre Rudbeckia a pour type la R. laciniata, qui nous a offert les caractères génériques suivans. Calathide radiée .- disque multiflore, régulariflore , andro- gynitlore; couronne unisériée, liguliflore , neutriflore. Péri- cline supérieur aux fleurs du disque; formé de squames sub- unisériées, inégales, inappliquées, oblongues-lancéolées , fo- liacées. Clinanthe conique-cylindracé , élevé; garni de squa- melles inférieures aux fleurs, demi-embrassantes , oblongues, trinervées. Fleurs du disque: Ovaire oblong, tétragone, glabre, muni d'une petite aigrette stéphanoïde, cartilagineuse , inéga- lement et irrégulièrement crénelée; corolle à tube extrême- ment court, à limbe cylindracé, non renflé à sa base, mais conforme au tube inférieurement , élargi supérieurement. Fleurs de la couronne : Faux-ovaire inovulé ; style nul ; corolle à tube presque nul, à languette longue. Les corolles du disque différent de celles des quatre genres précédens, principalement en ce que le limbe n'est point renflé à sa base , et même qu'il se confond extérieurement avec le tube. 6. Le genre Heliophthalmum de M. Rafînesque, que nous, plaçons ici avec doute, paroît différer beaucoup de toutes le« autres Rudbeckiées, et même nous soupçonnons que ses rap- ports naturels l'éloignent du type de cette section. Si nous comprenons bien la description incomplète et peu intelligible tracée par l'auteur, sa plante a le clinanthe plan et presque nu, n'ayant qu'un seul rang de squamelles scarieuses , colo- rées, interposées entre la couronne et le disque ; les feuilles sont bipinnées , à folioles laciniées. Selon M. Ra6nesque , le péricline seroit planiuscule , ce qui est presque inconcevable pour nous, si le clinanthe est plan : car un vrai péricline plan ne peut naturellement s'associer qu'à un clinanthe con- vexe. Mais l'auteur considère les squames intérieures du pé- ricline comme des squamelles du clinanthe entourant exté- 46. 3(5 402 RUD rieurement les fleurs de la couronne ; il est donc vraisem- blable que le péricline est double ou involucré , l'extérieur involucriforme, étalé, plurisérié, foliacé, l'intérieur ou vrai péricline dressé, unisérié, membraneux, coloré; et nous pouvons conjecturer que la plante en question appartient à la section des Coréopsidées, ce qu'il faudra vérifier par Texa- men de la forme des fruits, que M. Rafinesque a négligé de décrire. 7. Le genre Gjmnolomia de M. Kunth est remarquable par ses ovaires d'abord linéaires et aigrettes, puis obovés et sans aigrette, ceux du centre ordinairement stériles. L'auteur soupçonne que ce genre est le même que le TVulJjia de Necker, ce qui n'est pas admissible si les fruits du Gymno- lomia sont secs et ceux du Wuljfia charnus ou succulens. 11 croit son genre très-voisin du IVedelia et du Chrjsantliel- lum ; mais le Clirysanthellum est de la section des Coréopsi- dées, et le TVeielia a la couronne féminiflore. Nous pensons donc que le Gjmnolomia doit être rapproché du Rudbeckia, ce qui semble confirmé par l'observation de M. Kunth , que son Gjymn. rudbeckioides ressemble par son port à quelques es- pèces de Rudbeckia. 8. Le genre Chatiakella paroît suffisamment distinct du Gjmnolomia et du T'VulJJia, entre lesquels nous l'avons placé. Nous en connoissons deux espèces, qu'il convient de signa- ler ici. Chatiahella platjglossa, H. Cass. Tige herbacée, dressée, haute, droite, striée, parsemée de poils rudes, appliqués; rameaux divcrgens; feuilles opposées, à pétiole grêle, long de cinq lignes , à limbe ovale-lancéolé , long de quatre pouces , large de deux pouces, légèrement denté en scie, parsemé sur les deux faces de poils courts et roides; chaque rameau terminé par trois calafhides , portées chacune sur un long pédoncule nu, grêle, hispide , l'intermédiaire plus court et plus grêle, les deux latéraux plus longs, épais inférieure- ment: calathides très-radiées ^ larges d'environ huit lignes , et composées de fleurs jaunes; disque multiflore, rcgulari- îlore, androgyniflore ; couronne unisériée, liguliflore, neu- triflore ; péricline campanule, inférieur aux fleurs du discjue; formé de squames bi-trisériées , les extérieures larges, ovales, RUD 4o3 coriaces-foliacées, appliquées inférieurement , inappliquées supérieurement, les intérieures plus petites, squamelliformes; clinanthe planiuscule, garni de squamelles inférieures aux fleurs, embrassantes, oblongues-lancéolées , coriares-foliacéeSj aiguës et spinescentes au sommet; ovaires du disquf^ oblongs, subtétragones , glabres, munis d'une aigrette stéphauoïde, continue, très-courte, frangée au sommet; faux -ovaires de la couronne courts, trigones, glabres, privés de style, mais pourvus d'une très-petite aigrette stéphanoïde, frangée; co- rolles du disque à tube court, obconique , à limbe long, large, cylindracé, à cinq divisions; corolles de la couronne à tube court et large, à languette large, plurinervée, à peine tridentée au sommet. Nous avons fait cette description sur un échantillon sec , recueilli dans la Guiane françoise par M. Poiteau , et qui se trouve dans l'herbier de M. Gay, où il est étiqueté Crodi- sperma aspera, Poit. Chatiakella stenoglossa , H. Cass. C'est bien certainement cette plante-ci, et non la M elanther a urticœfotia, qui, d'après une indication manuscrite de Vaillant, est nommée Chatia- kelle dans l'herbier de Surian. (Voyez notre discussion sur cette synonymie, tom. XXIX, pag. 490.) Elle y porte aussi le nom de Chjlodia sarmentosa, écrit au crayon de la main de Richard. M. Poiret Va décrite, sous le nom de Verlesina. oppositijlora , dans le tom. VIII (pag. 460) du Dictionnaire de botanique de l'Encyclopédie méthodique. Enfin, c'est la même plante sur laquelle nous avons observé les caractères du genre Chatiakella , tels qu'ils sont exposés dans notre article Mélanthère (tom. XXIX, pag. 49 ij. H suffit donc de noter ici que le caractère qui nous semble distinguer le plus nettement les deux espèces, réside dans les languettes de la couronne, qui sont larges dans la platjglossa , étroites dans la stenoglossa. Remarquons encore que l'aigrette de la plaly-^ glossa est frangée, tandis que celle de la stenoglossa ne l'est point du tout. 9. Le genre TVulffiaàe Necker, fondé sur la Coreopsis hac- cata, doit, d'après la description de Linné fils, avoir les fruits en baies, c'est-à-dire, pulpeux, ce qui suffit pour le distin- guer du Chatiakella^ dont les ovaires observés par nous ne 404 RUD semblent pas susceptibles de devenir des baies en mûrissant. ]Vous sommes Lien tenté de croire que le genre nommé Chj- lodia par Richard, et auquel il attribuoit des fruits en baies ou succulens, est réellement fondé, comme le TJ^ulffia, sur la Coreopsis baccata; et que ce botaniste, trompé par les ana- logies et les apparences extérieures, a rapporté la Chatiakelle au même genre, sans observer ses ovaires ni ses fruits. Ainsi le ChyLodia seroil synonyme du T'I^ulJfia et non du Chaliakella. 10. Quoique le genre Tilesia ait été décrit avec beaucoup de détails par son auteur, cette description est tellement obscure et embrouillée , qu'elle nous laisse dans l'ignorance ou dans le doute sur plusieurs points importans , tels, par exemple , que le sexe des fleurs de la couronne. Si ces fleurs sont vraiment femelles, le Tilesia devra être transféré dans le groupe des Héliopsidées , auprès du Kallias : mais si , comme nous le présumons, la couronne est neutriflore, ce genre doit rester auprès du TV ulffi a da.ns le groupe des Rudbeckiées vraies. Selon M. Meyer, les fruits sont obpyramidaux , tétra- gones, ridés, munis d'une triple enveloppe sèche et dure; l'aigrette est nulle; le clinanthe est hémisphérique; la cala- thide est tantôt composée de fleurs toutes régulières et her- maphrodites, tantôt pourvue d'une couronne de fleurs ligu- lées. 11. Le Podantlius , ayant la calathide incouronnée, semble pouvoir être indifféremment rapporté, soit aux Rudbeckiées vraies, soit aux Héliopsidées. La description trop courte et incomplète de M. Lagasca n'est pas propre à fixer la place de ce genre par, la considération des aflinilés. L'auteur dit que les fleurs sont pédicellées (Fiosc/z/i pedicelluti), ce qui peut faire soupçonner quelques rapports avec le IVedelia, dont la partie inférieuie de l'ovaire ressemble un peu quelquefois à une sorte de pédoncule. Cependant nous plaçons provisoire- ment le Podanthus auprès du Tilesia, dont la calathide est souvent incouronnée, et sur la limite des deux groupes aux- quels il peut appartenir. 12. Le genre Ferdtnunda offre des analogies notables avec le Zaluzania , qui est de la section des Millériées. Néanmoins nous croyons devoir l'associer aux Kudbeckiées, surtout à cause de soh aigrette. D'après cela , son disque androgyniflore RUD 4o5 et sa couronne féminiflore le fixent dans le groupe des Hé- lîopsidées, avec lesquelles cependant ileympatliise uialà cause de ses ft-uilles alternes et de ses calathides corymbées. Ce der- nier caractère est même insolite dans toute la section. La vé- ritable place du Ferdinanda est donc diflicile à assigner avec certitude : mais en tout cas elle ne peut pas être celle que M. I-agasca lui avoit attribuée entre V Anthémis et VAnacyelus; car il appartient indubitablement à la tribu des Hélianthées, et non à celle des Anthémidées. Ce botaniste a commis une autre erreur, en disant que l'aigrette est composée de deux à cinq squamellules paléiformes, tandis qu'elle est réellement stéphanoïde. Il est vrai que l'exacte distinction de ces deux sortes d'aigrettes est souvent délicate et quelquefois subtile, et que d'habiles observateurs, tels que Gaertncr, M. Desfon- taines, etc., les ont confondues, en attribuant une aigrette composée de plusieurs squamellules paléiformes distinctes, aux Edopes , Eclipla , Ballimora , Tilhoiiia , etc., qui n'ont vraiment qu'une simple aigrette stéphanoïde plus ou moins divisée. i3. Le nom de Diomedea étant consacré depuis long-temps à un genre d'oiseaux , on pourroit nommer Diomedella le genre comprenant les faux Buphthalmum à tige ligneuse et à feuilles opposées. A l'époque où nous avons publié ce genre Diomedea ou Diomedella , nous ignorions assurément qu'il eut déjà été proposé par Adanson , sous le nom de Borrichia, et probablement aussi par Necker, sous celui d'Odontospermum. Depuis la publication de notre D/omedea, aucun botaniste n'a remarqué cette synonymie générique, que le hasard nous a fait découvrir tardivement, en étudiant les genres peu connus d'Adanson et de Necker. Si cette synonymie eût été révélée à M. Kunth , il n'auroit pas manqué de décrire le genre dont' il s'agit sous le nom de Borrichia, et en cela il n'auroit commis à notre égard aucune injustice. 14. Le genre Heliopsis diffère du précédent parce que son clinanthe est conique et que ses ovaires sont absolument privés d'aigrette. La nouvelle espèce que nous avons décrite ( tom. XXIV, pag. 332) sous le nom de platjglossa , est re- marquable surtout parla largeur de ses languettes 5 ses feuilles supérieures sont alternes. 4o6 R U D i5. Notre genre Kallias (ou CalUaa) , fondé sur YAnÛiemi^, luphlhalmoides de Jacquin, et confondu avec VHdiopsis par M. Dunal , mérite d'en être distingué, au moins comme sous- genre, parce que ses fruits sont drupacés et ridés, et que les corolles de sa couronne sont privées de tube et continues avec l'ovaire. 16. Le Pascalia d'Ortéga, que nous avons observé au Jardin du Roi, nous a offert les caractères génériques suivans. Calathidc radiée : disque multiflore . régulariflore , andro- gyniflore ; couronne unisériée, liguliflore, féminiflore. Péri- cline à peu près égal aux fleurs du disque, orbiculairc, irré- gulier; formé de squames subbisériées , inégales, linéaires, subfoliacées. Clinanthe conique, peu élevé, garni de squa- melles inférieures aux fleurs, dcmi-embrassantes, lancéolées. Ovaires du disqiiC obovoïdes, subtétragones, glabres, munis d'une petite aigrette stéphanoïde irrégulière, cartilagineuse; ovaires de la couronne triquètres, lisses, munis d'une très- petite aigrette stéphanoïde. Nous n'avons point vu les fruits mûrs, que l'on dit être drupacés ; mais nous avons soigneusement étudié la structure des ovaires. Ceux du disque sont obovoïdes, tronqués aux deux bouts , un peu comprimés bilatéralement , glabres , lisses . luisans, verdàtres , offrant quatre faces peu manifestes, limi- tées par quatre arêtes arrondies ; les aréoles basilaire et a])i- cilaire sont larges; le sommet de l'ovaire est arrondi et ré- tréci au-dessous de l'aigrette; celle-ci forme une couronne ou un rebord un peu évasé, épais, charnu, cartilagineux, irrégulièrement et inégalement prolongé çà et là en quelques dents coniques. Les ovaires de la couronne sont semblables à ceux du disque, si ce n'est qu'ils sont triquètres et un peu courbés en dedans. La substance du péricarpe futur est très- épaisse , charnue, cellulaire, offrant déjà les indires d'une panuexterne et d'une panninterne ; l'ovule ne remplit point la cavité de l'ovaire, dont il n'occupe que la partie infé- rieure ; il est obovoïde, comprimé, à prostype simple , à hile à peine latéral. Le nectaire est cylindrique çl creux. Les fruits drupacés rapprochent le Pascalia du Ki.lias , dont il se distingue suflfisanimeiit par la présence de l'aigrette. 17. Notre genre Helicta se rapproche du P'Vedelia, dont il RUD 407 diETèrepar l'aigrette, qui n'est point membraneuse, frangée, ni portée sur un col formé par rétrécissement du sommet de l'ovaire. Ajoutons que les corolles de la couronne ont le tube fendu, que les corolles du disque ont le tube nul, et que les étamines ont le filet libre. 1 8. Notre genre Stemmodonfia présente les caractères suivans, Ste-mmodontia. Calathide radiée : disque n)ultiflore, régu-^ lariflore, androgyniflore ; couronne unisériée , liguliflore, féminiflore. Péricline campanule, à peu près égal aux fleurs du disque, formé de squames irrégulièrement bi-trisériées : les extérieures (ordinairement au nombre de cinq) un peu inégales, oblongues- lancéolées, à partie inférieure appli- quée, coriace , à partie supérieure inappliquée , foliacée; les intérieures un peu plus nombreuses et un peu plus courtes, oblongues, appliquées, subcoriaces, à bords membraneux et frangés. Clinanthe planiuscule ou un peu convexe, garni de squamelles inférieures aux fleurs , mais supérieures aux fruits, embrassantes, concaves, oblongues-lancéolées , coriaces-mem- braneuses, uninervées, souvent ailées sur le dos de la ner- vure. Fleurs du disque: Ovaire un peu comprimé bilatérale- ment, subcylindracé , oblong, hispîdule , marqué de taches violettes; aigrette sessile , stéphanoïde , élevée, poculiforme, à partie inférieure entière, épaisse, charnue, à partie supé- rieure irrégulièrement divisée en lanières inégales , ciliées- denticulées, dont une ou deux ordinairement prolongées en squamellules filiformes, courtes, épaisses, roides , barbellu-. lées. Corolle à tube long comme la moitié du limbe, à limbe subpyriforme, à divisions hérissées, sur les bords de leur face interne, de longues papilles filiformes, à base globuleuse. Étamines à filet greffé à la corolle jusqu'au sommet de son tube; à anthère noire, pourvue d'un appendice apicilaire glanduleux, Fleurs de la couronne .- Ovaire un peu obcom- primé, oblong, très-glabre et lisse, marqué de lignes vio- lettes, aigrette à peu près comme l'ovaire des fleurs du disque. Corolle à tube assez long et point fendu, à languette large, elliptique, binervée et bidentée. Steinmodontia scaherrima , H. Cass. Plante herbacée, hérissée, sur toutes ses parties vertes, de poils qui sont eux-mêmes hérissés d'aspérités, et par conséquent très-rudes au toucher; 4o8 RUD tige dressée, haute d'un pied et demi, très-rameuse, diva- riquée, cylindrique; feuilles opposées, longues d'environ trois pouces, larges d'environ un pouce et demi, ovales-lan- céolées, souvent rhomboïdales , étrécies inférieurenient en forme de péfiole, triplinervées , irrégulièrement et inégale- ment dentées, quelquefois lobées; calathides larges d'un pouce, hautes d'un demi-pouce, solitaires au sommet de ra- jneaux pédonculiformes, terminaux et latéraux, longs de six à huit pouces, dressés, nus, grêles et roides ; corolles jaunes- orangées. Nous avons fait cette description spécifique, et celle des caractères génériques, sur plusieurs individus vivans , cultivés au Jardin du Roi , où ils fleurissoient en Août et Septembre , et où ils n'éfoient accompagnés d'aucune étiquette indiquant leur nom et leur origine. Il est probable que la TVeddia hispida de M. Kunth est de la même espèce que notre plante, et que sa IVedetia helianthoides est une seconde espèce du même genre. Notre plante a des poils longs et roides, dont la surface, vue à la loupe, est tuberculeuse et scabre. Le nectaire est tubuleux, denticulé, blanchâtre. Nous avons observé, dans quelques calathides, des fruits mûrs appartenant au disque: ils étoient comprimés bilatéralement, obovoïdes, épais, his- pidules, noirâtres, ou marqués de taches rouges, bordés sur chacune des deux arêtes, extérieure et intérieure, d'un bour- relet, qui devenoit très- saillant et presque en forme d'aile sur le lyxut du fruit; chacune des deux faces latérales de ce fruit portoit près de sa base une énorme bosse ou excrois- sance tuberculeuse, hémisphérique, charnue, pleine. Il y avoit beaucoup de fruits stériles, plus longs et grêles, mêlés parmi les fruits fertiles. Les ovaires de quelques autres cala- thides, observées pendant la fleuraison , ne nous ont présenté ni bosses , ni bordure. Il est vraisemblable que ces parties accessoires existent sur tous les fruits mûrs et parfaits , mais qu'elles ne se produisent qu'après la fleuraison ; car on ne peut guère supposer que ce soient des productions acciden- telles qui se trouveroient dans quelques calathides, et ne se retrouveroient point dans les autres. Cependant nous n'avons pas osé admettre ces bosses ni celte bordure dans la descrip- RUD 409 tion des caractères géncriques. Remarquez que, dans la We- detia helianthoides de M.J<.unlh , qui est probablement une espèce de Stemmodonitu, les fruits de la couronne sont en- tourés d'une large bordure membraneuse en forme d'aile, que cette bordure paroit être nulle sur les fruits du disque, et qu'il n'y a de bosses sur aucun fruit. Le Slemmodonlia s'éloigne, à certains égards, du type des Rudbeckices, et semble se rapprocher des Iléiiant'iées- Pro- totypes. 19. Le genre TF'edelia doit, selon nous, être caractérisé de la manière suivante. Calathide radiée-, disque multiflore, régulariflore , andro- gyniflore; couronne unisériée, liguliflore , féminiflore. Péri- cline égal ou supérieur aux fleurs du disque, formé de squa- mes peu nombreuses, bisériées ; les extérieures plus grandes, foliacées. Clinanthe plan , garni de squamelles plus ou moins inférieures aux fleurs, oblongues, membraneuses. Ovaires oblongs , tétragones ou trigones, amincis aux deux bouts, un peu enflés au milieu, hispides, papilles ou tuberculeux su- périeurement, nus inférieurement , comme étranglés au som- met ; aigrette stéphanoïde , subcampanulée , membraneuse, irrégulièrement denticulée et frangée. Corolles de la cou- ronne à tube court, à languette large , bi-trilobée au sommet- Nous avons observé ces caractères sur des échantillons secs de IVedelia carnosa, Pers. , et de quelques autres espèces. La forme singulière de l'ovaire est ce qui distingue essentiel- lement ce genre de tous les précédens : cet ovaire offre une partie inférieure mince, nue, presque en forme de stipe, et une partie supérieure plus épaisse , garnie de poils, de pa- pilles ou de tubercules; enfin, le sommet est comme étran- glé au-dessous de l'aigrette , qui se trouve ainsi supportée par une sorte de col extrêmement court. 20. Le Trichostemma peut être considéré comme un sous- genre du TVedelia, dont il ne diffère qu'en ce que Taigrette est remplacée par un bourrelet apicilaire dilaté horizontale- ment et portant une ceinture de poils dressés. Trichostemma , H. Cass. Calathide radiée : disque multiflore , régulariflore, androgyniflore; couronne unisériée, liguliflore, féminiflore. Péricline un peu irrégulicr , un peu supérieur 4io RUU aux fleurs du disque , formé de squames bisériées, peu nom- breuses, grandes, ovales-lancéolées, foliacées, les extérieures plus longues et plus larges. Clinanthe un peu conique, très- peu élevé, garni de squamelles un peu supérieures aux fleurs, oblongues, acuminées , biacuminées ou triacuminées. Ovaires oblongs, tétragones, amincis et glabres inférieuremcnt , his- pides supérieurement, comme étrangif's au sommet; hourrelet apicilaire dilaté horizontalement, et portant au lieu d'aigrette une ceinture de poils dressés. Corolles de la couronne à tube court, à languette large , trilobée au sommet. Trichostemma hispida, H. Cass. ïige herbacée, dressée, ra- meuse, cylindrique, hispide ; feuilles opposées, courtement pétiolées, ovales-oblongiies , triplînervées, très-hispides sur les deux faces, un peu dentées en scie, à dents très-distan- cées: calathides solitaires au sommet de pédoncules très- velus, qui terminent la tige et les rameaux; corolles jaunes. Nous avons fait cette description , générique et spécifique, sur un échantillon sec, recueilli dans le Brésil, apporté de Lisbonne par M. Geoffroy, et qui se trouve dans Therbier de M. de Jussieu. La J-Vedelia Jacquini de Richard et Persoon appartient pro- bablement au Trichostemma, car nous lisons dans le Synopsis (pag. 490)" Semina in hac specie solummodo margine ciliato instructa. Mais nous ne pensons pas que cette plante soit la J'Vedelia frutescens de Jacquîn , parce que ce botaniste décrit une aigrette en forme de petit calice campanule, à dix dents. M. Kunth , qui croit que sa TVedelia pulchella est l'espèce de Jacquin, décrit une petite aigrette urcéoléc. membraneuse, frangée. 21. Le genre Eclipta diffère beaucoup, par plusieurs carac- tères insolites , de tous les autres genres composant la section des Rudbeckiées, à laquelle pourtant nous le rapportons avec confiance. La calathide est courtement radiée; les fleurs de la couronne sont nombreuses et disposées sur plusieurs rangs; les squamelles du clinanthe sont presque filiformes; les co- rolles du disque n'ont que quatre divisions et ne contiennent que quatre étamines; celles de la couronne sont étroites, linéaires , bllobées ; les fleurs sont ordinairement blanchâtres: les frdits sont comprimés et ordinairement tubercules. FvUD 4M M. Kunth prétend que VEclipta est très-voisin du Bcllium .- ce rapprochement est inadmissible , car VEclipta est de la tril)u des Héliantliées , et le Bellium est de celle des Astérccs. Le même botaniste a décrit, sous le nom d'Eclipta humilis , une plante qui ne peut pas être une véritable Eclipta , ni même une Rudbeckiée, mais bien une Héléniée, voisine du Selloa, et qui doit constituer un genre distinct, que nous proposons de nommer Sahazia. Vaillant rapportoit les Eclipta à son genre Eiipatoriophala- çron, mal défini et mal composé. Adanson adopta le nom générique de Vaillant ; mais il n'admit que les Eclipta dans ce genre, qu'il caraclérisa exactement, en sorte qu'il doit être considéré comme le vrai fondateur du genre que Linné a nommé plus tard Eclipta. Vaillant, Adanson, Linné, Jussicu , etc., attribuent à VEclipta l'aigrette nulle. Forskal , qui a décrit le même genre, sous le nom de Micrelium, dit aussi que l'aigrette est nulle, et cependant il ajoute que le sommet du fruit offre une cou- ronne orbiculaire, creuse, dentée. Gaertner décrit une ai- grette très-courle, de deux, trois ou quatre folioles mem- braneuses, linéaires-acuminées, marrescentes, et qui dispa- roissent souvent sur le fruit mûr. MM. Fersoon et Kunth disent que le fruit est couronné par de petites dents. Quant à nous, les ovaires en fleuraison nous ont offert une aigrette stéphanoïde, épaisse, charnue, denticulée. 22. Le Baltimora est encore un genre auquel la plupart des botanistes refusent une aigrette, tandis que Gœrtncr en admet une très-courte, de plusieurs folioles membraneuses, Hnéaires- acuminées . marcescentes , inégales, et que nous y A'oyons une petite aigretfe stéphanoïde, épaisse, charntfe, verte, irrégulièrement divisée supérieurement. Linné dit que Tovaire des fleurs femelles est couronné par un petit calice denté, qui se détache spontanément et ne se retrouve plus sur le fruit mûr. Au reste, voici la description complète des caractères génériques, tels que nous les avons observés sur des individus vivans de B. recta. Baltimora. Calathide radiée: disque mulliflore, régulari- tlore , masculiflore ; couronne unisérire, quinquédore, ligu- ]iflore j féminillore. Péricline supérieur aux fleurs du disque. 412 RUD cylindrique-campanule, irrégulier; formé de squames subtri- sériées, int^gales, appliquées, lancéolées, foliacées. Clinanthe plan, garni de squamelles inférieures aux fleurs , embrassantes, oblongues, membraneuses, uninervées, à sommet ordinaire- ment aigu, denté, coloré ,^ilié. Fleurs du disque : Faux-ovaire s'alongeant beaucoup à Fépoque de la fleuraison , très-long, grêle, comprimé bilatéralement, linéaire, aigrette. Corolle très-caduque, à tube étroit, à limbe large, subcampanulé, à divisions hérissées sur la face intérieure de longues papilles cylindriques, et sur la face extérieure de poils coniques, char- nus, articulés, entremêlés de tubercules. Fleurs de la cou- ronne: Ovaire oblong , triquètre, obcomprimé, arrondi au sommet, glabriuscule ; aigrette stéphaiioïde , petite, épaisse, charnue, verte, irrégulièrement divisée supérieurement en lanières courtes, inégales, hispides, qui ressemblent à des rudimens de squamellules. Corolle à tube portant une lan- guette large, ovale, bidentée. Le genre Baltimora présente des rapports notables, d'une part, avec les Eclipta et IVedelia, de l'autre, avec plusieurs Hélianlhées- Millériées. 23. Le Fougeria de Mœnch , qui seroit mieux nommé Fou- gerouxia , nous paroît , d'après sa description, difîerer fort peu du Baltimora. Ces deux genres forment seuls le petit groupe des Balti- morées, qui termine très-convenablement la section des Rud- beckiées , parce qu'il a beaucoup d'allinité avec celle des Millériées, qui suit immédiatement. Les Baltimorées ont les feuilles opposées, comme presque toutes les Héliopj.idées ; mais leurs calathides, au lieu d'être solitaires, sont portées suf des pédoncules fascicules. (H. Cass.) RUDBEOUE, Rudbeckia. {Bol.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs composées, de la famille des corjmbifères , delà syngénésie polygamie frustranée, offrant pour caractère essentiel: Un réceptacle conique, chargé de paillettes; des ileurs radiées; les demi-fleurons stériles; les semences très- souvent couronnées d'une membrane à quatre dents; les écailles du calice disposées sur deux rangs. RuDBÎiguE LACiNiÉE : Rudbeckid laciniata , Linn.; Moris. , Hist,, 3 , §. 6 , tab. C, lig. 53; Corn., Canad., tab. 179. Sa racine est RUD 4i3 dure, coriace, fibreuse: elle produit quelques tiges droites, glabres, striées, hautes de cinq à six pieds, rameuses à leur partie supérieure. Les feuilles sont amples, alternes, pétiolées, laciniées , presque ailées; les découpures irrégulières, ovales, lancéolées, d'un vert foncé, quelquefois marquées dépeints rudes et blanchâtres comme dans les borraginées. Les fleurs sont disposées en un corymbe lâche, supportées par de longs pédonctiles; les demi-fleurons jaunes, alongés , pendans, pres- que entiers au sommet; les folioles calicinales linéaires, un peu aiguës; les semences brunes, quadrangulaires , surmontées de quatre petites dents ; les paillettes obtuses , membraneuses, de la longueur des semences; le réceptacle conique. Cette plante croît dans la Virginie, la Caroline et le Canada. RuDBÈQUE A KEUiLi.Es AILÉES: Rudbeckiu pinnatu , Mich., Flor.; Vent., Hort. Cels. , tab. 71 ; Smith, Exot., tab. 38 ; Moris. , Hist., 3 , §. 6, tab. 64. Ses tiges sont droites, longues de six à sept pieds, rudes, cannelées, hérissées de poils courts, rudes et couchés. Les feuilles sont très-variables: les radicales ailées avec une impaire, d'un vert foncé en dessus, plus pâles en dessous, composées de folioles rudes, courantes, lancéo- lées, aiguës, un peu dentées; leur pétiole très-long; les feuilles caulinaires alternes , très-ouvertes, moins composées, presque sessiles; les'supérieures entières , sessiles , lancéolées. Les fleurs sont solitaires à l'extrémité de chaque rameau: elles forment, par leur ensemble, un corymbe lâche; les demi-fleurons sont d'un beau jaune , pendans , alongés , terminés par deux ou trois dents; les fleurons du centre d'un pourpre foncé. Le calice est composé de folioles lancéolées , presque égales, aiguës, dispo- sées sur deux rangs; les semences sont noirâtres, sans rebord membraneux, d'une odeur de citron très-agréable; le récep- tacle est cylindrique , pyramidal au sommet, garni de paillettes spatulées, pubescentes à leur sommet, blanchâtres, purpu- rines à leur bord. Cette belle espèce , cultivée dans les jar- dins, a été découverte par Michaux dans le pays des Illinois. Il paroît que le rudbeckia digitata de Willdenow doit être réuni à cette espèce , au moins comme variété. RuDBÈQOE A TROIS LOBES: Rudbeckia triloba, Linn.; Pluken.^ Alm. , tab. 22 , fig. 2. Cette plante a des tiges hautes de deux ou trois pieds, lisses, cannelées, très-droites, rameuses. Les 414 KUD feuilles sont variables, rudes, alternes, péliolées, vertes a leurs deux faces : les inférieures partagées en trois lobes ovales, acuminéi, entiers ou munis de quelques dents écartées, quel- quefois plus fortes, remplaçant les lobes; les feuilles supé- rieures entières, ovales, presque sessiles. Les fleurs sont ter- minales: elles offrent, par le rapprochement des nombreux rameaux , un corynibe étalé. Le centre est d'un brun presque noir; les demi-fleurons sont d'un beau jaune, médiocrement réfléchis, oblongs , bifides ou trilides, marqués de lignes noi- râtres très-fines. Cette plante croit dans les contrées septen- trionales de l'Amérique. RuDBÈQUE PURPURINE: RudbecUa purpurea, Linn.; Pluken. . Almag., tab. 21 , fig. 1 ; Mill., le, tab. 224, fig. 1; Catesb. , Carol. , 2 , tab. 5g ; Moris. , Hist. , 3 , §. 6 , tab. 9 , fig. 1. Cette espèce est une des plus belles de ce genre: elle est remar- quable par ses demi-fleurons très-longs, pendans, d'une belle couleur purpurine. Ses tiges sont droites, glabres, peu ra- mifiées, légèrement anguleuses, hautes de quatre à cinq pied?. Les feuilles sont alternes, pétiolées , ovales, lancéolées: les inférieures larges, un peu courantes au sommet d'un long pétiole; les caulinaires plus étroites, lancéolées, acuminées, rudes à leurs deux faces, à trois ou cinq nervures longitudi- nales, dentées à leur contour; les supérieures presque sessiles, rétrécies en pétiole à leur base. Les fleurs sont grandes, ter- minales, solitaires; le calice est glabre, fort ample, composé de folioles lancéolées, aiguës; les fleurons du centre sont pe- tits, peu apparens ; les demi-fleurons delà circonférence pen- dans, étroits, au moins longs de trois pouces , bifides au som- met; les écailles du réceptacle larges, imbriquées, ovales, acuminées, caduques, presque aussi longues que les fleurons. Cette plante croit aux lieux montueux, dans la Caroline, la Virginie, la Floride, etc. On la cultive dans les jardins comme une plante d'ornement. RuDBÈQDE AMPLExiCAULE : Rudheckia amplexicauHs , Bosc , Act. soc. par.nat.; Poir. , Encycl. ; Lamk.,1//. gère., tab. 706, fig. 2 ; Rudheckia perfoliata, Cavan. , le. rar., 3 , tab. 262. Cette belle espèce s'élève à la hauteur de deux ou trois pieds sur une tige herbacée, un peu fistuleuse , peu ramifiée, glabre, un peu anguleuse. Les feuilles sont amples, sessiles, amplexi- RUD i54 cailles , glabres , ovules, en cœur ou lancéolées , vertes à leurs deux faces, à dentelures'iâches. Les fleurs sont solitaires, axillairt's ou terminales, portées sur de longs pédoncules uni- flores; les calices glabres ; leurs écailles étroites, linéaires ou lancéolées, aiguës; les demi-fleurons larges , ovales, d'un beau jaune, longs d'un pouce et plus, réfléchis, à trois lobes inégaux au sommet, dont le lobe du milieu plus court; les fleurons du centre courts , d'un pourpre noirâtre; le réceptacle est conique, obtus, garni de paillettes planes, mucronées , ciliées et pu- bescentes au sommet; les semences sont à peine dentées. Cette plante croît dans l'Amérique septentrionale: elle est cultivée au Jardin du Roi. PiUDBÈQUE HÉRISSÉE: Rudheclcia hirta, Lion.; DU!., EUh. , tab. 218 , lig. 'jSS ; Pluken. , Almag., tab. 242 , fig. 2. Les tiges sont roidcs, très-rudes, un peu anguleuses, velues; les rameaux simples, longs, effilés; les feuilles alternes, presque sessiles, rudes, lancéolées , hérissées de poils roides très-courts, ai- guës ou un peu obtuses, légèrement dentées à leurs bords; les inférieures élargies , pétiolées, ovales, spatulées; les supé- rieures un peu rétrécies à leur base. Les fleurs sont solitaires^ terminales; les folioles du calice presque égales, linéaires, un peu obtuses, rudes, ciliées, de la longueur des demi- fleurons; les fleurons sont très-courts, d'un pourpre noirâtre; les demi-fleurons linéaires , non réfléchis, à peine longs d'ua pouce, d'un jaune plus foncé à leur partie inférieure, bi- tides au sommet. Cette plante croît dans l'Amérique septen- trionale. RuDBÈQUESPATULÉE ; Rudbeckia spatulatu , Mich., FI. bor.am., ■2, 144. Cette espèce est fort petite; sts tiges sont grêles, délicates, pubescentes , garnies de feuilles alternes, ovales, spatulées, légèrement pubescentes, entières, vertes à leurs deux faces. Les fleurs sont solitaires, pédonculées, situées à l'extrémité des rameaux ; leur calice est composé de foliolA élargies, ouvertes; les demi-fleurons de la circonférence ter- minés par trois dents. Cette plante croît sur les montagnes de la Caroline , où elle a été découverte par André Michaux. RoDBÈQUE A FEUILLES DE NAVET; Rudbeckia napifûHa, Kunth. in Humb. et Bonpl., Nov. gen., 4, pag. 244. Cette plante a des tiges simples, herbacées, hautes d'un pied, presque nues. /nb RUD pileuses, uniflores. Les feuilles radicales sont oblongues, pé- tiol'-es, haslées, en lyre, courantes sur le pétiole , crénelées et dentées à leurs bords, hispides à leurs deux faces, longues de cinq a six pouces; le lobe terminal très-long, aigu; les la- téraux opposés, un peu ovales, obtus; les feuilles caulinaircs sont petites, en forme de bractées, presque sessiles, linéaires- lancéolées, aiguës, hispides , un peu dentées. La fleur est so- litaire, terminale; le calice hémisphérique, hispide; les fo- lioles sont lancéolées, acuminées, planes, membraneuses. Le réceptacle est convexe , couvert de paillettes concaves , lancéo- lées , aiguës; !a corolie est jaune, pubescente en dehors. Cette plante croit à la Nouvelle-Espagne, prés de Santa-Rosa de lu Sierra. RuDPÈyuE A FEuiL'Es liTROiTEs: Ruheclia angustifolia , Linn.; Miller, Icon., tab. 22Z1, fig. -2 ; Poir. , Encycl. Cette plante est herbacée, mais sa racine est viv;^,ce: elle s'élève à la hauteur de trois ou quatre pieds. Ses feuilles sont opposées , lisses, étroites, linéaires, très-entières, rétrécies en pétiole à leur base ; les fleurs terminales; les demi-fleurons de couleur jaune, oblongs, ordinairement au nombre de douze; les fleurons du centre un peu ventrus à leur base, d'un pourpre noirâtre. Les folioles extérieures du calice sont élargies à leur base, puis subulées; les intérieures plus étroites, obtuses, très- serrées; les semences nues à leur sommet. Cette plante croit dans la Virginie. RuDBsguE BICOLORE; RudbecHa cZisco/or, Pursh , FI. Amer., 2, pag. 574. Cette plante a des tiges droites, divisées en ra- meaux nombreux , disposés en corymbes , garnis de feuilles lancéolées , rudes, pileuses, presque entières à leurs bords ; les pédoncules nus, oblongs, uniflores. Les fleurs sont petites; les demi-fleurons lancéolés, entiers, de la longueur du calice, jaunes en dessus, d'un jaune-orangé foncé ou pourpre en des- sous; les folioles du calice ovales, aiguës. Cette plante croit dans la Floride. RuDBÈQUE A FEUILLES ussES ; Rudbeclna lœvtgata, Pursh , Amer., loc.cit. Cette plante a des tiges très-lisses, ainsi que toutes ses autres parties; les rameaux sont disposés en corymbe , garnis de feuilles ovales, lancéolées, acuminées à leurs deux extré- mités, marquées de trois nervures, entières à leurs bords, ou RUD 417 pourvues d'une ou deux dents, lisses à leurs deux faces. Les pédoncules sont longs, chargés d'une seule fleur; les folioles du calice lancéolées, de la longueur des demi-deurons; ceux- ci sont courts, d'un jaune pâle. Cette plante croît dans la Nouvelle-Géorgie. RuDBÈQUE AniSTÉE; KudhecVia arislata, Pursh , Amer., loc. cit. Cette espèce a des tiges très-hérissées ; elles se divisent eu rameaux fort longs, disposés en corymbes, garnis de feuille» oblongues, lancéolées, dentées eu scie, couvertes de poils roides. Les pédoncules ne portent qu'une seule fleur, assez pe- tite, d'un jaune foncé; le disque estpresque hémisphérique; les semences sont couronnéesd'uneaigrette composée de paillettes subulées, en arête. Cette plante croit dans la Basse-Caroline. RuDBÈQUE RAPE; Rudbcckia radula, Pursh, Amer., loc. cit. Cette plante a des tiges glabres et presque nues à leur partie supérieure, hérissées de poils à leur partie inférieure, gar- nies de feuilles ovales, hispides, très-rudes, tuberculées , ré- trécies à leurs deux extrémités. Les pédoncules sont longs , terminés par une seule fleur. Le calice est composé d'écaillés ovales, imbriquées, acuminées, ciliées à leurs bords. Cette plante croit dans la Nouvelle-Géorgie. (Poir.) RUDDER-FISH. {Ichthyol.) Nom anglois du spare sauteur de Lacépède. Voyez Spare. (H. C.) RUDDOCK. (Ornilh.) C'est, en suédois, le rouge-queue, motacilla erithacus , Linn. ( Ch. D.) RUDE, Coluher scaber. (Erpét.) Nom spécifique d'une cou- leuvre décrite dans ce Dictionnaire, tome XI, page 1S6. (H.C.) RUDÉRALES [Plantes]. (Dot.) Croissant dans les décombres et le long des murs; exemples: chenopodium murale, urlica dioica, parietaria ojjlcinalis , hyosciamus niger. (Mass.) RUDGEOLE. (Ichthjol.) Ce nom est rapporté par Brun- nich , comme étant donné à la cépole par les pêcheurs de Marseille. ( Desm.) RUDHUMETI. {Bot.) A Java, suivant Burmann , on nomme ainsi Vutricularia cœrulea de Burmann. Il est cité sous le même nom à Ceilan par Hermann. (J. ) RUDIMENTAIRES [Étamines]. {Bot.) A peine ébauchées; exemples : orchidées, salvia , cleonia lusUanica. (Mass.) 46. =7 4i8 RUD RUDISïES, lludista. {Conchjl.) DéHominalion sous laquelic Î\I. de La m a rck forme une famille de coquilles bivalves , à la- quelle il donne pour (Caractères: Ligament, charnière et animal inconnus; coquille très- inéquivalvc , sans crochets distincts -, mais ayant quelques rapports avec les ostracés par la gros- sièreté des stries d'accroissement. Les genres que M. de La- marck range dans cette famille , sont les suivans : Sphérulilc . Radiolite, Calcéole, Birostrite, Discine et Cranie. M. de Blainville a adopté cette famille de M. de Lamarck, dont il fait un ordre, qu'il place de même entre les pallio- Lranches et les ostracés, première famille des lamellibranches;, mais il le compose des genres Sphérulite , Hippurite , Ra- diolite, Birostrite et Calcéole; il en retire les genres Discine et Cranie. pour les placer dans les palliobranches de la seconde section. Voyez l'article Mollusques. (De B.) RUDOLPHE, Rudolphus. {Conchjyl.) M. Schumacher, dans son Nouveau système de conchyliologie, propose ce nom pour le genre Monoceros ou Licorne de Denys de Montfort et de M. de Lamarck. (De B.) RUDOLPHIE, Rudolphia. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs papilionacées , de la fàmUle des légumineuses . de la diadelphie décandrie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Un calice campanule, à deux lèvres; la supérieure entière ou bifide: l'inférieure Irifide ; deux bractées à la base: une corolle papilionacée ; l'étendard oblong , deux lobes à son sommet, shgitté à sa base, plus long que les ailes et la carène; dix étamines dladelphes ; un ovaire pédicellé ; un style su- bulé; une gousse linéaire, un peu arquée, comprimée , uni- loculaire; plusieurs semences presque elliptiques. . Ce genre comprend des arbustes volubiles; les feuilles sim- ples ou ternées, articulées au sommet du pétiole, munies de deux stipules; les fleurs ordinairement disposées en grappes pendantes , à longs pédoncules ; la corolle rouge ou couleur de rose. Le genre Butea de Roxburg ne diffère de celui-ci que par ses gousses monospermes. ( Voyez Butea.) RuDOLPHiE nouTEUsE: Rudolpliiu duhià , Kunth fra Humb. et BonpI. , ISiov. gen. , 6, pag. 4^2 , tab. 69 1 ; Glycina sagittata , "Willd., Hort. BeroL, 2 , p. 767. Arbrisseau à tige grimpante, divisée en rameaux glabres, liliformes, anguleux et cannelés ,^ RUD 419 garnis de feuilles alternes, pétiolées, ovales, presque del- toïdes, en cœur, presque, hastées, acuminécs , très-entières, glabres à leurs deux faces, longues de trois ou quatre pouces, larges de deux; les lobes sont obtus, divergens ; les pétioles garnis de chaque côté d'une aile étroite, courante, membra- neuse; les deux stipules ovales, acuminées , persistantes. Les pédoncules sont solitaires, axillaircs, hérissés, cylindriques, striés ; les gousses pédicellées, comprimées, linéaires, couron- nées par le style persistant, subulé , glabres, brunes, un peu ridées, à deux valves, longues de cinq pouces, contenant dix à douze semences , séparées par des cloisons transverses , spon- gieuses. Cette plante croît aux lieux ombragés, dans la Nou- velle-Grenade, près de Turbaco. Rddolphie grimpante; Rudolphia scandsns , Willd.,5p., 3, pag. g 18. Cet arbrisseau a des tiges volubiles et grimpantes, pubescentesdansleur je un esse, revêtues d'une écorce noirâtre; les rameaux sont souples, alternes , garnis de feuil'es simples , roides, alternes, pétiolées, ovales , presque peltées, en cœur à leur base, entières, acuminées, luisantes en dessus, pu- bescentes dans leur jeunesse ; les pétioles à deux articulations , canaliculés entre chacune d'elles; les fleurs sont disposées en grappes latérales , étalées , trois fois plus longues que les feuilles, soutenues par des pédoncules trichotomes. Le calice est court , à deuxlèvres obtuses ; la corolle d'une belle couleur écarlate ; les gousses sont planes et renferment plusieurs semences. RuDOLPHiE ÉLÉGANTE : Rudolplùa superba , Poir. , Encycl.; Bu- tea superba y Roxb. , Corom. , 1, tab. 22. Cet arbrisseau est chargé de rameaux glabres, sarmenteux, qui se répandent sur les arbres voisins. Les feuilles sont alternes , pétio- lées, ternées, composées de folioles très -grandes , longues d'un pied, ovales, quelquefois un peu arrondies, très -en- tières, rétrécies à leur base, obtuses à leur sommet. Les fleurs forment des grappes amples, très-agréables. Le calice est cam^ panulé, fort court, à deuxlèvres, à cinq petites dents inégales; la corolle d'une belle couleur purpurine ou écarlate; l'éten- dard très-long, lancéolé; les gousses, longues, comprimées, membraneuses, ne renferment qu'une seule semence, située vers l'extrémité de chaque gousse. Cette plante croit dans les Indes et sur les montagnes du Coromandel, /,2o RUE HuDOLiHiEPELTÉE: Rudolpliia pellatci , Willd. , Spec; Erjthrina planisiliqua , Linn. ; Lamk. , Encycl. ; Plum. , Spcc. ,21; Burm., Amer., tab. 102 , fîg. 1. Cette plante pousse de sa racine des tiges nombreuses , fort menues, qui grimpent et se répandent sur les arbres et les arbrisseaux voisins. Les feuilles sont al- ternes , pétiolées, très-rapprochées les unes des autres, sim- ples, oblongues ou lancéolées, aiguës, nerveuses, d'un beau vert; les pétioles renflés à leurs deux extrémités. Les pédon- cules sont latéraux , fort grêles , parfaitement nus , longs d'un pied et plus, portant à leur sommet une grappe courte, com- posée de fleurs papilionacées , d'un beau rouge écarlate. Ses fleurs ont l'étendard fort long, ensiforme , plié en deux laté- ralement; les autres pétales plus courts. Les gousses sont lon- gues d'un demi-pied, larges de six lignes, comprimées, un peu renflées aux endroits des semences: celles-ci sont blan- châtres, en forme de rein. Cette plante croît à l'île de Saint- Domingue, aux environs du port de la Paix, dans les bois. Le Buteafrondosa, Roxb. , Corom., 1 , tab. 21 , qui estl'Erj- thrina wonosperma, Lamk., Encycl., etleRudolphiafrondosa, Poir. , Encycl., déjà mentionné dans ce Dictionnaire, à l'ar- ticle BuTEA , doivent être rapportés ici. (Poir.) RUE; Ruta, Linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones polypétales, de la famille des rutacées, Juss. , et delà décandrie monogjnie du Système sexuel, dont les principaux caractères sont les suivans: Calice monophylle , persistant, à quatre ou cinq divisions; corolle de quatre à cinq pétales ovales , con- caves , beaucoup plus grands que le calice ; huit à dix étamines insérées au réceptacle; un ovaire supère , marqué de huit à dix pores à sa base, surmonté d'un style droit, à stigmate simple; une capsule à quatre ou cinq loges s'ouvrant à leur sommet en autant de valves , et contenant plusieurs graines anguleuses. Les rues sont des plantes herbacées ou des arbustes à feuilles ordinairement composées et alternes, et dont les fleurs sont disposées en corymbe terminal. On en connoît vingt et quel- ques espèces, toutes originaires de Pancien continent. '•'■ Feuilles composées. Rue fétide , vulgairement Rue commune ou Rhue; Kuta gra- RUE 42Î veolens, Linn. , Sp., 548. Sa racine estvivace, ligneuse; elle produit une tige rameuse presque dès sa base, divisée en ra- meaux cylindriques, un peu ligneux dans leur partie infé- rieure, hauts de deux pieds ou environ, garnis de feuilles alternes, pétiolées, d'un vert glauque, deux fois ailées, com- posées de folioles ovales -oblongiies, un peu charnues. Ses fleurs sont d'un jaune sale, disposées en corymbe au sommet des rameaux, et elles ont leurs pélales entiers. Cette plante croit naturellement sur les montagnes, dans les lieux stériles du Midi de la France et de l'Europe. La rue a une odeur forte , dé.sagréabie , et sa saveur est acre et amère. Ses diverses parties, et particulièrement ses graines, donnent par la distillation une huile volatile qui a moins d'àcrelé et dont l'odeur est plus agréable que celle de la plante elle-même ; mais son extrait aqueux est très-àcre et très-irritant. I/usage de la rue en médecine est fort ancien. Hippocrate emplojoit cette plante pour rappeler la menstruation , et , à l'i- mitation desanciens, lesmodernesTont aussi souvent employée dans les mêmes circonstances. On lui a d'ailleurs attribué une foule de vertus, parmi lesquelles la plus remarquable étoit celle de pouvoir préserver de l'effet des poisons, et c'est comme telle qu'elle faisoit le principal ingrédient du fameux antidote de Mithridate , dont la formule fut trouvée par Pompée dans la cassette de ce prince. S'il faut en croire Athénée, cette plante fut, par sa pro- priété antivénéneuse, très- utile aux habitans d'Héraclée contre Cléarque, tyran de cette ville, qui, chaque jour, se défaisoit par le poison de ceux qui lui déplaisoient. Aucun ne sortoit de chez lui sans s'être prémuni en mangeant de la rue. C'est par la croyance en cette vertu préservative que les inventeurs du vinaigre dit des quatre voleurs avoient fait entrer la rue dans cette composition , dont on s'est servi pen- dant long-temps comme moyen d'éviter les maladies conta- gieuses et pestilentielles. La rue a aussi été employée, et quelques praticiens en font encore usage, comme antispasmodique, dans le traitement de l'hystérie, de l'épilepsie, des convulsions. On l'a recom- 4-. RUE mandée encore comme un puissant vermifuge, et ses qualités donnent en effet lieu de croire qu'elle peut être utile dans quelques alfections causées par la présence des vers. Les feuilles de rue , écrasées et appliquées pendant quelque temps à la surface de la peau, peuvent la rubéfier; mais leur utilité en épicarpe contre les fièvres intermittentes ne mérite aucune confiance. Quoique leur saveur et leur odeur nous paroissent très- désagréables , cependant ces feuilles étoient autrefois em- ployées comme assaisonnement chez les Romains, et aujour- d'hui même les Italiens , les Allemands et quelques autres peuples en mêlent encore, dit-on, dans quelques mets, et prin- cipalement dans les salades. Rue DE MONTAGNE; Ruta monfana, Clus. , Hist., cxxxvi. Cette espèce diffère de la précédente parce que sa tige est moins élevée; parce que ses folioles sont linéaires, aiguës, et parce que ses fleurs sont plus petites. Elle croit dans les lieux secs et sur les collines arides, dans le Midi de la France, en Es- pagne, en Portugal, dans le JNord de l'Afrique , etc. Rue a FEUILLES étroites: Ruta angustifolia , Pers. , Synops. i , p. 464; Ruta chalepensis, fè, Linn. , Mcint., 6g. Cette rue a encore beaucoup de rapports avec les deux précédentes; mais elle est facile à distinguer, parce que les bords de ses pétales , au lieu d'être entiers, sont garnis de dents aiguës et de cils colorés. Cette plante croît naturellement dansle Midi de l'Eu- rope et dans le Levant. Rue AILÉE; Ruta pinnata , Linn. fils, SuppL, 202. Ses feuilles sont ailées avec impair, composées de sept folioles lancéolées, obtuses, légèrement dentées. Les fleurs sont disposées en une sorte de corymbe, et elles ont les pétales ondulés. Cette es- pèce croit dans les îles Canaries, sur les rochers. ** Feuilles simples. Rue DE Padoue; Ruta patavina , Linn., Sp., 649. Ses tiges sont cylindriques, droites, simples, garnies de feuilles presque sessiles , lancéolées-linéaires, légèrement velues ou pubescentes, quelquefois réunies trois à trois à chaque point d'insertion, mais plus souvent alternes. Ses fleurs sont d'un jaune pâle, disposées ep corymbe terminal et serré. Les pédoncules etleç RUE 423- calices sont pubescens. Cette espèce croît dans les montagnes en Italie et en Espagne. Rue a feuilles de lin; Ruta ùnifolia , Linn. , Sp., 549. Ses tiges sont droites, cylindriques, simples ou peu fameuses, hautes de quinze à vingt pouces, garnies de feuilles linéaires- lancéolées, glabres. Ses fleurs sont jaunâtres, disposées en co- rymbes terminaux, et elles ont les filamens de leurs étamines ciliés à la base. Cette espèce croit naturellement en Espagne et en Barbarie. Rue frutescente: RutafruLiculosa^ Labill. , Flor.Syr. ; Dec., 1 , p. i5, t. 4. Ses tiges sont ligneuses, hautes de sept à huit pouces, divisées en rameaux nombreux, velus, ainsi que les feuilles qui sont sessiles , ovales- lancéolées. Ses fleurs sont disposées en petits corymbes au sommet des rameaux; elles ont leurs pétales entiers, et les tilamens des étamines lanugi- neux et dilatés à leur base. Cette plante a été trouvée en Syrie par M. Labillardière. ( L. D.) RUE DE CHÈVRE. {Bot.) Nom vulgaire du galega ojicl- nalis, qui étoit le rula capraria de Matthiple et de Gesner. (J.) RUE DE CHIEN. {Bot.) C'est le scrophularia canina que Dodoëns , Daléchamps et d'autres nommoient ruta canina. Voyez SCROPHULAIRE. (J.) RUE COMMUNE, RUE DES JARDINS ou RUE DO- MESTIQUE. {Bot.) C'est la rue fétide. ( L. D. ) RUE DE MURAILLE. {Bot.) Espèce de fougère du genre Asplenium. Cette fougère a été nommée ruta muraria par Do- donée , Gesner et C. Bauhin , parce qu'elle croit dans les fentes des murailles, et que sa fronde rappelle par ses découpures la feuille de la rue. On a nommé aussi cette plante sa/^■a vitœ , ou sauve-vie, à cause des belles propriétés qu'on lui attribuoit. Cette plante est décrite à l'article Asplénion. (Lem.) RUE DES PRÉS. {Bot.) Un des noms vulgaires du pigamon jaunâtre. (L. D. ) RUE SAUVAGE. {Bot.) C'est la rue de montagne. Voye^ Rue. (L.D.) RUEDA DE MAR. {Ichthjol.) VOrtliagoriscus mola ou le poisson-lune est ainsi nommé par les Espagnols, (Desm. ) RUELLIE, Ruellia. {Bot.) Gtnre de plantes dicotylédones , 434 iUIE à fleurs cojjipîèies , monopétalëes , de la famille des acanlha- cées , de la didjnamie angiospermie de Linnaeus, offrant pour raractère essentiel : Un calice persistant , à cinq divisions égales; une corolle infundibuliforme, divisée à son limbe en cinq lobes un peu inégaux : quatre étamines didynames; les ,inf hères à deux loges, rapprochées deux par deux; un ovaire supérieur; un style; le stigmate bifide; une capsule à deux loges polyspernies, à deux valves, s'ouvrant avec élasticité par le ino3'en des dents de la cloison. Plusieurs espèces de ruellia ont été les unes renvoyées dans des genres déjà établis, tels que dans les Justicia , les I3ar- i.ERiA, etc. ; d'autres ont été converties en de nouveaux genres, tels que les Blechum , Hvgrophila, Crossandra, Aphe- z-ANDRA, etc. (Voyez ces mots, et Carmentine.) RuELLiE ÉLASTIQUE : BuelUa strepens , Linn.; Lamk. , IlL gen. , lab. 55o, Cg. -j; BiU.,EUh., tab. 249, fig. 52i;Sabb. , HorL, il, tab. 92. Cette plante a des tiges tétragones, hautes d'en- viron deux pieds, marquées d'un sillon à chaque face, un peu rudes sur les angles, chargées de rameaux opposés, gla- î)rcs, ouverts. Les feuilles sont opposées , pétiolées, ovales, Jancéolées, entières à leurs bords , ou légèrement sinuées, gla- bres, vertes à leurs deux faces, un peu ciliées, longues d'un à deux pouces. Les fleurs sont axillaires , presque verticillées, réunies deux ou trois sur un pédoncule commun très-court, garni de bractées opposées, étroites, lancéolées. Le calice est à cinq découpures très-étroites, glabres ou liispides, aiguës, persistantes, de la longueur des capsules. La corolle est d'un jaune pâle, teinte de bleu à l'oritîce du tube, qui s'élargit con- sidérablement. Ces fleurs passent très-vite; il leur succède des capsules oblongucs, étroites, presque cylindriques, aiguës à leurs deux extrémités. Cette plante croit dans la Caroline. On la cultive, ainsi que plusieurs autres espèces, au Jardin du Roi. RuELLiE BLEUE : RuelUa varians , Vent., Hort, Cels., tab. 46; Lranthemum pulchellum , Andr. , Bot. rep. , tab. 88; Roxb. , Corom., tab. 177. Ses tiges sont droites, géniculées, renflées aux articulations; les rameaux glabres, opposés, tétragones; les feuilles opposées, pétiolées, rabattues, ovales, lancéolées, un peu crénelées , courantes au sommet des pétioles. Les fleurs RUE ^125 sont situées à rextrémité des rameaux, portées par des pédon- cules très-courts, ordinairement triflores , munis de bractées purpurines, lancéolées, aiguës. Le calice est divisé en cinq découpures, quelquefois quatre ou six, semblables aux brac- tées; la corolle d'un bleu d'azur; le tube grêle, peu dilaté, trois fois plus long que le calice; le limbe à cinq, quelque- fois quatre ou six lobes ovales , obtus, presque égaux ; l'ovaire oblong; le style de couleur purpurine; les deux divisions du stigmate roulées en dehors; la capsule oblongue, presque té- tragone. Cette plante croît au Coromandel. RuELLiE A FEUILLES OVALES; RiielUa ovala , Cavan.,7con. rar., 3, tab. 254. Ses tiges sont herbacées, ascendantes, divisées en rameaux tétragones , opposés, garnis de feuilles sessiles, opposées, oblongues ou ovales, très- entières, acuminées à leurs deux bouts, velues, ciliées à leurs bords. Les fleurs sont opposées, situées dans l'aisselle des feuilles, presque sessiles, ou supportées par des pédoncules très-courts , à trois fleurs. Le calice est à cinq divisions lancéolées, acuminées ; la co- rolle grande, d'un bleu foncé; les capsules sont oblongues, Jancéolées, obtuses, plus courtes que le calice; chaque pé- doncule est accompagné à sa base de deux bractées lancéolées , acuminées. Cette plante croît au Mexique. KuELLiE ÉTALÉE : RuclUa patula , Jacq. , Icon. rar. , fab. 119, et Mise, 2, pag. 558. Cette espèce a des tiges droites, ligneu- ses, divisées en rameaux trés-étalés, quadrangulaires , velus, visqueux, garnis de feuilles opposées, ovales, pétiolées, ob- tuses, très-entières, un peu visqueuses, pubescentes à leurs deux faces. Les fleurs sont agrégées, quelquefois solitaires, axillaires, médiocrement pédonculées, ordinairement réunies au nombre de trois sur chaque pédoncule. Le calice est par- tagé en cinq découpures aiguës, pubescentes ou velues; la corolle assez grande, de couleur violette, un peu claire; les capsules sont ovales, beaucoup plus longues que le calice qti persiste avec elles. Celte plante croît dans les Indes occiden- tales. RuELLiE A FLEURS ROLGES: Riiellia rulra , Aubl., Guian., 2, tab. 270. Cette plante s'élève à la hauteur de cinq à six pieds sur une tige droite, ligneuse, articulée. Les rameaux sont glabres, lélragoncs, cannelés; les feuilles opposées, péfiolces, 42G RUE ohlongues, lancéolées, acuminées, à peine dentées, longues au moins de six pouces sur deux de large, glabres à leurs deux faces. Les fleurs sont axillaires, latérales, disposées pres- que en corymbes ou en panicules, portées sur un très -long pédoncule, dichotorne à sa partie supérieure avec quelques divisions très-courtes, munies de bractées linéaires, aiguës. Le calice est glabre, à cinq divisions Bliformes ; la corolle rongeâtre, longue d'un pouce et demi, renflée à son limbe, divisée en cinq lobes inégaux , un peu frangés ; l'ovaire mé- diocrement pédicellé ; les capsules sont glabres, oblongues, renfermant des semences comprimées, bordées d'une mem- brane courte. Cette plante croît à Cayenne. RcELLiE VIOLETTE; RtielUa violacea, Aubl., loc.cit.j lab. 271. Cette plante a des racines dures, ligneuses, tortueuses, mu- iiies de gros tubercules longs et rameux : elles produisent des tiges hautes d'un pied et plus, un peu velues, quadran- gulaires. Les feuilles sont opposées, médiocrement pétiolécs, velues, ovales, aiguës, dentées ou légèrement sinuées à leurs bords. Les fleurs sont axillaires, supportées par de longs pé- doncules simples, ordinairement solitaires, munis à leur som- met de bractées oblongues, étroites, aiguës. Les divisions du calice sont longues, étroites, pointues: la corolle est de cou- leur violette ; le tube alongé . un peu courbé dans son milieu ; le limbe évasé en cinq lobes arrondis; les capsules, un peu comprimées, renferment quatre semences arrondies. Cette plante croît dans la Guiane, aux savanes qui sont au bas de la montagne de Courou. RuELLiE blanche; RuelUa lacten, Cavan., Icon. rar., 5, tab. -55. Dans cette espèce les tiges sont droites, herbacées, to^ menteuses et rameuses, ou munies seulement à leur partie supérieure de poils blanchâtres, très -épais, articulés. Les feuilles sont opposées, pétiolées, ovales, oblongues, un peu rétrécies en coin à leur base, ou un peu courantes sur le pé- tiole, obtuses au sommet , un peu ciliées, à dentelures obtuses. Les fieurs sont opposées, axillaires: les pédoncules très-courts, ordinairement munis de trois fleurs: celle du milieu dépour- vue de bractées; les deux fleurs latérales garnies sous leur calice de deux bractées lancéolées. La corolle est grande , d'abord d'un violet clair, qui passe insensiblement à celle • RUE 4-7 d'un blanc de lait : quelquefois elle est constamment blanche. Les capsules sont linéaires, aiguës, plus longues que le calice. Cette plante croît au Mexique. RuELUE TtjKÉREUSK : RuclUa tuhcrosa , Linn.; Sloan. , Jam. hist., 1 , tab. 95 , fig. 1. Cette plante a des racines composées de tubercules charnus qui s'enfoncent profondément dans la terre : elles produisent des tiges herbacées, quadrangulaires, liispides , hautes de huit à dix pouces, garnies de poils roides , blanchâtres, un peu rameuses. Les feuilles sont opposées, pé- tiolées, ovales, crénelées, presque glabres; les pétioles un peu velus. Les fleurs sont axillaires, portées par des pédon- cules longs de deux pouces et plus, divisés au sommet en deux ou trois autres uniflores ou quelquefois biflores, munis à leur base de deux bractées opposées, lancéolées, aiguës. Le calice est à cinq segmens subulés; la corolle d'un bleu fendre, de courte durée; le tube élargi en cloche à sou ori- fice ; le limbe à cinq lobes inégaux, élargis. Les capsules sont presque coniques, longues de plus d'un pouce , très- élastiques, lorsqu'elles lancent leurs semences. Cette plante croit dans les forêts, à la Jamaïque. RuELLiE A GRANDES FEUILLES; RuelHu macrophj'lla , Vahl , Symb., -2, tab. Sg. Cette plante, remarquable par ses grandes feuilles, a des tiges pubescentes, tétragones, rameuses, gar- nies de feuilles opposées, pétiolées, longues de six à sept pouces, ovales, lancéolées, très - entières , acuminées, cou- rantes sur le pétiole, chargées à leurs deux faces de poiLs rares et courts; les pétioles pubescens, longs d'environ uji pouce et demi. Les fleurs sont axillaires; les pédoncules sim- ples , opposés, cylindriques, pubescens, de la longueur des feuilles, divisées au sommet en deux autres partiels, uni- flores, longs d'un demi-pouce, munis à leur base de deux bractées ciliées, lancéolées, plus longues que ces pédoncules; le calice a cinq divisions lancéolées , presque égales. La co- rolle est longue d'un demi-pouce , glabre, rétrécie à sa base, renflée à l'orifice du tube ; le limbe a cinq lobes , les deux supérieurs arrondis; les trois inférieurs ovales, un peu plus courts. Cette plante croît dans TAmérique, à l'ile Sainte- Êlarthe. RuELME Éf.KGAKTE : RueîUii fonv.osa , Bot. Magaz., tab. 1400; 428 RUE Andr. , Bot. rep. , tab. 6io; non Humb. et Bonpl. Cette espèce, rapprochée de la précédente, a des tiges droites, presque li- gneuses, un peu anguleuses, velues, garnies de feuilles pé- tiolées, opposées , ovales, très - entières , un peu aiguës, ré- trécies à leur base et un peu courantes sur le pétiole, longues d'environ deux pouces, pubescentes h leurs deux faces, en- tières et ciliées à leurs bords; les pédoncules alternes, très- Jongs, axillaires , velus, soutenant deux ou trois fleurs mé- diocrement pédicellées et rapprochées; les bractées très- étroites. Le calice est velu, à cinq divisions subulées ; la corolle grande , d'un rouge assez vif ; le tube alongé , un peu courbé ; le limbe étalé, à cinq grands lobes ovales, obtus, inégaux; les étamines sont saillantes hors du tube ; les anthères sagittées ; le style est filiforme, très-long : le stigmate à deux lobes. Cette plante croît au Brésil. On la cultive au Jardin du Roi. RuELLiE TENTACULÉE; RuelUa lentaculala , Linn. ; Pluk. , Pl'jt,, tab. 27g , fig. 7 , bona. Cette plante a un port très-remarqua- ble, surtout dans la disposition de ses fleurs. Ses tiges sont glabres, herbacées, quadrangulaircs ; les rameaux courts; les feuilles péliolées , glabres, entières, ovales, un peu aiguc's, courantes sur le pétiole. Les fleurs sont disposées par verti- cillcs, dans l'aisselle des feuilles supérieures, entourées d'é- pines molles, droites, filiformes, velues , une fois plus longues que les fleurs, divisées à leur sommet en deux pointes aiguës : elles paroissent tenir lieu de bractées. Les feuilles qui accom- pagnent les verticilles sont petites, sessiles, un peu arrondies, tandis que celles des tiges sont amples, longues de deux pouces et demi. Cette plante croit dans les Indes. RuELME brillante: Rueliia fulgido , yVndr. , Bot. repos., tab, 527. Très-belle espèce, dont les tiges sont droites , rameuses, garnies de feuilles opposées, pétiolées, ovales, acuminées. velues, ondulées, un peu dentées cà leurs bords , longues d'en- viron trois pouces et plus, larges de deux pouces; les pétioles canaliculés, longs d'un pouce ; les pédoncules axillaires, plus longs que les feuilles, soutenant des fleurs fasciculées , pres- que en ombelle, presque sessiles, accompagnées de deux bractées opposées. Les divisions du calice sont très- étroites ; la corolle est d'un beau rouge ; le tube cylindrique, long d'un pouce et plus, un peu courbé; le limbe à cinq lobes courts. RUG 42D inégaux, un peu arrondis; les étaminessont saillantes hors du tube; les anthères ovales. Le fruit est une capsule lancéolée, aiguë, pourvue intérieurement de dents élastiques. Cette plante croit dans les Indes orientales. RuELLiE GÉANTE 5 RuelUa gigaiilea , Humb. et Bonpl. , PL œquin., 2, pag. 74, tab. 102. Arbre très- touffu, d'une grande beauté, qui s'élève à la hauteur de trente pieds. Son bois est blanc, très-léger; l'écorce brune, épaisse, gercée; les ra- meaux sont opposés en croix, ramassés presque en faisceau py- ramidal , cylindriques , tétragones à leur sommet, tomenteux et roussàtres dans leur jeunesse , parsemés de petits tubercules sphériques; les feuilles opposées, pétiolées, ovales, longues de six pouces, larges de quatre, arrondies à leur base, acumi- nées au sommet, glabres, d'un vert luisant en dessus, plus paies, légèrement velues en dessous. Les fleurs sont disposées en une belle grappe terminale; les pédicclles bifides, munis à chaque division de deux bractées opposées, ainsi qu'à la base du calice. Celui-ci est à cinq folioles ovales, obtuses , pubescentes; la corolle tubulée, longue d'un pouce et plus , couverte d'un duvet tomenteux etroussàtre; le limbe oblique, à cinq lobes presque égaux; les anthères sont velues; l'ovaire est pubescent ; la capsule oblongue , à deux loges, renfermant deux semences lenticulaires. Cette plante croit dans l'Amé- rique méridionale, au milieu des forêts qui avoisinent la rivière de la Magdeleine. (Poir.) RUFALBIN. {Ornith.) Cette espèce de coucou, décrite dans ce Dictionnaire, lom. XI , parmi les Coucals, est un loulou de M. Vieillot. (Ch. D.) IWJFF. [Ornith.) Nom anglois du combattant ou paon de mer, tringa pugnax , Linn. (Ch. D.) RUFFE. [Ichthjol.) Nom anglois de la perche goujonnière. Voyez Gremille. (II. C.) RUFFEY. {Ornith.) Nom du héron butor, ardea stellaris , sur le lac Majeur. (Ch. D.) RUFFIA. {Bot.) Espèce de palmier du genre Sagoutier. Voyez RouFiA. (Lem.) RUFFOLK. {Ichthjol.) Voyez Rdtte. ( H. C) RUFIUS. {Mamm.) Voyez Raphius. (Desm.) RUGGELEN. (Ornith.) Un. des noms suisses du petit grèbe 45o RUG cornu, qui est le même que le grèbe cornu proprement dif colymhus cornutiis, Gmel. , etpodiceps cornuLus, Lath. et Temm- (Ch. D.) RUGI. {Bot.) Nom d'un roseau dans le Chili, que Molina a nommé pour cette raison, arundo rugi. (J. ) RUGISSEMENT. {Mamm. ) Cri du lion , du tigre et des au- tres grands animaux du genre des Chats ou Felis. (Desm. ) RUISSEAUX. ( Géogn.) Les ruisseaux sont de petits cours d'eau qui sont fort peu importans sous le rapport du rôle qu'ils jouent dans la nature; mais, comme leur lit est géné- ralement encaissé , que leurs bords sont plantés et cultivés , leur existence influe souvent sur la fertilité et sur la prospé- rité des contrées qu'ils arrosent, soit en répandant une fraî- cheur favorable à la végétation, soit en donnant naissance à l'établissement d'une foule de moulins et d'usines auxquels ils servent de moteur. Les ruisseaux se jettent ordinairement dans les rivières à une foible distance du lieu où ils prennent naissance, et, comme leurs rours sont peu développés et que leur pente est généra- lement assez douce, ils ne sont point sujets à ces grandes crues et à ces débordemens qui forment le trait caractéristique des torrens de montagnes, qui déchirent leurs bords en trans- portant au loin les débris arrondis des rochers, à travers les- quels ils se précipitent de cascade en cascade. Le ruisseau est calme et bienfaisant , on le voit se dessécher à regret : on aspire à son retour; et le torrent qui se dessèche et qui disparoît aussi, ne revient jamais sans entraînera sa suite les traces de la violence et du désordre qui le font re- douter. (Ijrard.) RUISSENOL et RUISSENNOR. (Omith.) Noms espagnols du rossignol commun, motacilla luscinia, Linn. ( Ch. D.) RUISSO. {Omith.) On appelle ainsi, en Provence, la buse, falco huteo. (Ch. D.) RUIZIA. {Bot.) Cavanilles a, le premier, donné ce nom à un de ses genres de la famille des malvacées, auqu,el il a dû être conservé. Mais M. Ruiz , un des auteurs de la Flore du Pérou, auquel ce genre avoit été consacré, a pré- féré, de concert avec M. Pavon son colloborateur , de ré- server ce nom pour un des genres de cette Flore. H a été RUI /.^' appliqué par eux au Boldu ou Boldo du Chili. Pour éviter cctle confusion de noms , nous avons substitué pour ce dernier genre le nom de Boldea ,■ en lui assignant une place dans notre nouvelle famille des monimiées , vol. 14 des Ann. du Mus. d'hist. nat. Molina , dans sa Flore du Chili, faisoit de ce boldo une espèce de son genre Peumus, dont il diffère cependant par ses fleurs monoïques, par ses étamines nom- breuses et par d'autres caractères. Voyez Ruizia ci -après. (J.) RUIZIA. (Bol.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des malvacées, de la monadelphie poljyandrie de Linnaeus , offrant pour caractère es- sentiel : Un calice double ; l'extérieur à trois folioles cadu- ques; l'intérieur monophylle, persistant; une corolle à cinq pétales étalés, oblongs, courbés en faucille; le tube des éta- mines soudé avec la corolle ; les lilamens très-courts; les an- thères nombreuses, oblongues , inclinées; l'ovaire supérieur globuleux, à dix stries; dix styles; autant de capsules dispo- sées circulairement; dans chacune d'elles deux semences trian- gulaires. Ce genre ne doit pas être confondu avec celui établi sous ce nom par les auteurs de la Flore du Pérou, dont il a é;é question à l'article Boldu de ce Dictionnaire. RuiziA A FEUILLES EN CŒUR : Ruizia cordatu, Cavan., Diss., 3 , tab. 56, fig. 2; Kanigia, Commers. , Mss., vulgairement Bois DE SENTEUR BLANC. Arbrisseau dont les tiges sont rameuses; lea feuilles alternes, péliolées, très-nombreuses, ovales, en cœur, acuminées, sinuées, crénelées, plus longues que le pétiole, blanchâtres, presque pulvérulentes en dessous; les stipules su- bulées, blanchâtres, caduques. Les fleurs sont disposées en co- rymbes ombelles, axillaires et terminaux; chaque fleur estpé- dicellée; les calices sont tomenteux ; l'extérieur à trois folioles ovales, caduques; l'intérieur à cinq découpures très-profondes, lancéolées, réfléchies à la maturité des fruits; la corolle est d'un jaune clair, puis d'un jaune de soufre plus foncé, plus courte que le calice; les anthères sont oblongues, blanchâtres ,- les styles rougeàtres. Celte plante croit à l'Ile de Bourbon. Ruizia loeé : Ruizia lobata, Cavan., loc. cit., tab. 36, ûg. i -. Commers., loc. cit. cum icône. Arbrisseau fort élégant, qui s'é- kS2 RUL lève à la liauteur de cinq ou six pieds. Sa tige est revetuf d'une écorce cendrée, divisée eu rameaux étalés, fragiles, qui acquièrent parla vieillesse une consistance ligneuse et une gros- seur presque égale à la cuisse. Les feuilles sont simples, à l'ex- trémité des rameaux, très-rapprochées, alternes, pétiolées, en cœur, glabres en dessus, tomenteuses en dessous, inégalement sinuées et crénelées à leur contour, à cinq ou trois angles, quelquefois plus, portées sur de longs pétioles garnis à leur hase de stipules droites, subulées, blanchâtres, caduques. Les fleurs sont semblables à celles de l'espèce précédente, mais les pétales sont un peu plus grands et plus longs que les calices. Cette espèce croît à l'ile de Bourbon -. elle fleurit vers le mi- lieu de l'hiver. RuiziA VARIABLE : Ruizia variabiUs , Jacq., Hort. Scluenbr, ; 5, tab. 2g5; Ruizia palmata , Cavan., loc. cit., tab. 67, fig. 1, et Ruizia laciniata, Cavan., loc. cit., tab. Sy , lig. 2 ; Conigia, Commers. , Herh. et icon.; vulgairement Bois de senteur ga- LEi'x, Bois DE SENTEUR BLEU. Arbrisscau peu élevé, d'un port agréable. Les rameaux sont diffus, les uns stériles, d'autres fertiles. Sur les premiers, les feuilles sont éparses, alternes, nombreuses, profondément divisées en cinq ou sept lobes; ceux du milieu très-longs, les autres linéaires, aigus, pinnati- fides; les pétioles très -longs; sur les rameaux fertiles, les feuilles sont palmées, incisées, à cinq lobes profonds, blanches, pubescentes en dessous, munies à la base des pétioles de deux stipules étroites, presque capillaires, velues. C'est d'après cette différence de feuilles que Cavanilles avoit établi deux espèces pour cette plante. Les fleurs sont disposées en corymbes axillaires , terminaux; les pédoncules tomenleux , presque lanugineux; les pédicelles presque en ombelle, garnis à leur base de petites bractées étroites, lancéolées, aiguës : la corolle est jaune. Cette plante croit à File de Bourbon. (Poir.) RUKEA, RUKKEA, KUCKAIA. (Mamm.) Tous ces noms et celui de dandulana sont, dit-on, employés dans quelques parties des Indes orientales pour désigner l'écureuil à longue queue de Ceilan , sciunts macrourus. (Des.m.) RU KO. {Bot.) Voyez Raikin. (J.) RULAC. {Bot.) Adanson donne ce nom à un érable, acer nc^umîo , dont il fait un genre, caractérisé par l'absence deà> RUM 435 pétales ou leur changement apparent en feuilles du calice. (J.) RULINGIA. (Bot.) C'est sous ce nom qu'Elirhart désigne le Talinum d'Adanson, genre de Portulacées. Voyez Talin. (J.) RUMAN. {Bot.) Voyez Rouman. (J.) RUMANZOFFITE. (Min.) Est-ce une substance différente du grenat, nommé romanzowite , ou n'est-ce qu'une altéra- tion de ce nom, en même temps qu'un rapprochement de la substance qu'il désigne , et de l'idocrase plutôt que du grenat? C'est ce que les échantillons, envoyés sous ces deux noms et comparés, pourront seuls décider. Voyez Romanzowite. (B.) RUMÉE, Rumea. {Bot.) Genre de plantes dicotylé 'ones, à fleurs dioïques, de la dioécie polyandrie de Linnasus , dont le caractère consiste dans un calice à quatre ou cinq divisions; point de corolle; des étamines nombreuses, insérées sur le ré- ceptacle; un ovaire supérieur entouré, ainsi que les étamines , d'une glande à sa base; environ cinq styles; les stigmates or- biculaires, ombiliqués; une baie uniloculaire, couronnée par les styles, contenant quelques semences munies d'un péri- sperme charnu. Ce genre est trés-rapproché du Flaciirtia par son fruit uni- loculaire, par ses pédoncules simples, uniflores. On trouve dans Loureiro un genre, sous le nom de Stigmarota , qui a de grands rapports avec le Rumea; peut-être appartient-il au même genre, surtout le stigmarota jangomas. Quant au stig- marota africana, il a été reconnu qu'il se rapportoit au Jlacur- tia ramontchi. C'est par erreur que Willdenow a établi le genre Kalera, sur la persuasion que les épines du Rumea ap- partenoient à un Drjpetes que M. Poiteau lui avoit envoyé. RuJiÉE coriace: Rumea coriacca , Voit.,Act. Mus. Paris., 1 , pag. 62, tab. 4; Kalera laurifolia, Willd., Spec, 4, pag. 760, quoad spinas. Arbrisseau qui s'élève sur plusieurs tiges à la hauteur de douze ou quinze pieds, garnies, à leur partie in- férieure, d'épines nombreuses, ramifiées, longues de deux à quatre pouces, simples et beaucoup plus courtes sur d'autres individus ; les rameaux souvent dépourvus d'épines. Les feuilles sont simples, alternes, petiolées, roides, ovales, oblongues, obtuses, glabres, longues de deux ou trois pouces, très-en- 46. 28 ah ru m tiéres; des stipules fort petites, noirâtres, aiguës, très-cadu- ques. Les fleurs sont petites, herbacées, dioïques, réunies eu petils paquets axillaires, presque en ombelle; les pédoncules uniflores; le calice est fort petit, profondétnent divisé en quatre ou cinq découpures ovales; les trente ou quarante éta- inines sont plus longues que le calice , insérées au centre de la fleur, entourées à leur base d'un bourrelet glanduleux; les filamens persistans; les stigmates élargis et onibiiiqués. Le fruit est une baie de la grosseur d'un pois, ovale, d'un jaune safran, sans saveur, à une seule loge, couronnée par les styles, ren- fermant six ou huit semences ovales , anguleuses ; un péri- sperme épais, charnu , dans lequel est contenu un grand em- bryon droit, ovale, à radicule dirigée vers l'ombilic. Cette plante croît à Saint-Domingue. (PoiR.) RUMEN. {Marnm.) Nom latin de la panse ou réservoir des ruminans , sorte d'estomac qu'on a nommé aussi herbier. (Desm.) RUMEX. {Bot.) Voyez Lapathuw , Patience. (J.) RUMHORA. {Bot.) C'est par erreur que ce nom est subs- titué quelquefois par Raddi à celui de Rumohra. (Voyez ce mot.) Dans le ISomenclator botanicus de Steudel , on lit Ruhmora. ( Lem. ) RUMI. ( Bot. ) Nom égyptien du maïs, suivant Forskal. C'est le dourah kysan des Arabes, selon M. Delile. (J.) RUMIA. {Bot.) Genre de la famille des ombellifères, voisin du cachiys , mais qui en diffère par le fruit, formé de deux semences, marquées à l'extérieur de cinq côtes ou angles, et revêtu d'une peau rugueuse ou écaillcuse, qui pénètre dans tous les plis. Les cachrjs taurica, microcarpa et seseloides de Marschall, sont rapportés au rumia par Hoffmann, auteur de ce genre. (Lem.) RUMIGl. {Bot.) Voyez Rhazut. (J.) RUMINANS. {Marnm.) Le nom de ruminans est donné à un ordre nombreux de mammifères terrestres, essentielle- ment herbivores , pourvus de sabots, et dont l'estomac offre une complication remarquable. Cet ordre est un des plus naturels parmi ceux que les zoolo- gistes ont établis dans la classe des mammifères , car l'on n'ob- serve que des différences peu importantes dans tous les points RUM 435 de Torganisalion des animaux qu'il contient, comparés entre eux, et les genres que l'an a formé pour les subdiviser, ne sont pour la plupart fondés que sur des caractères de second ordre. Linné a nommé ces quadrupèdes pecora , parce que les bestiaux qui composent nos troupeaux en font principale- ment partie. La forme de leurs pieds leur a valu les déno- minations de bisuLca, de dichiles ou didact^les , d'ongulogrades paires, qui leur ont été données par lUiger, Klein et M. de Blainville. Enfin , les anomalies qu'on remarque dans leurs organes de la digestion, et dans la manière dont cette fonc- tion s'exécute chez eux, ont déterminé Vicq-d'Azyr à les ap- peler ruminantes, et Boddaërt , ruminantia. Plusieurs ruminans (des genres Bœuf, Giraffe et Chameau) sont de très- grande taille, et prennent rang sous ce rapport après les plus forts pachydermes; la plupart des autres espèces ( Moutons 5 Chèvres, Cerfs, Antilopes), sont de grondeur moyenne, et très-peu (trois ou quatre au plus, appartenant aux genres des Chevrotains ou des Antilopes), ont de fort petites dimensions. Les bœufs seulement ont le corps épais, les membres robustes et la démarche lente; tous les autres, au contraire, se distinguent par des formes svel tes , des jambes élevées et grêles, et sont doués d'une grande vitesse à la course. Ceux qui ont la force en partage, sont d'un naturel farouche, tandis que les plus foibles, et ils composent pres- que la généralité de Tordre, sont des animaux craintifs, presque uniquement occupés à se soustraire aux poursuites de leurs nombreux ennemis. La tête des ruminans est généralement alongce et amin- cie antérieurement, si ce n'est dans les espèces du genre des Bœufs (le buffle musqué du Canada excepté), et dans quelques-unes de celui des Antilopes, où le muile s'élargit et présente quelquefois une surface muqueuse, sur les côtés de laquelle sont percés les naseaux : ce mufle est souvent rudimen- taire, dans plusieurs antilopes et tousles cerfs (moins cependant le renne et l'élan, qui n'en ont pas du tout). Leurs yeux, gé- néralement grands , bien fendus et à paupières bordées de cils, ont la cornée saillante, la pupille en parallélogramme transversal ou oblique, et paroissent surtout bien conformés 436 IIUM pour voii- pendant la nuit : dans quelques antilopes ou ga- zelles, ces yeux prennent un accroissement de grandeur très- remarquable. Souvent au-dessous et en avant des yeux se voit une fente ou repli de la peau qu'on appelle larmier, lequel est une sorte de sac peu profond , dont les parois lais- sent sécréter une humeur transparente, un peu épaisse et jau- nâtre, que l'on a considérée dans les cerfs, comme étant leurs larmes, bien qu'il n'y ait aucune analogie entre cette produc- tion et les véritables larmes; qui sont sécrétées dans ces ani- maux, comme dans tous les autres mammifères, par des glandes lacrymales, existant indépendamment des larmiers. Ces larmiers sont, ou très -profonds, comme dans les cerfs et quelques antilopes, ou rudimentaires, ainsi qu'on le re- marque dans les chèvres et moutons, ou n'existent pas du tout: souvent même des espèces très-voisines d'ailleurs offrent ces différences, ce qui indique que les larmiers n'ont qu'une très- médiocre importance. Les oreilles sont, dans toutes les espèces sauvages, longues, en cornet et fort mobiles. Les moustaches n'existent pas, ou ne sont représentées que par quelques poils assez foibles et peu longs. La langue est longue , plate, et très-souvent sa face supérieure est garnie vers sa base de nombreuses papilles molles, alfectant différentes formes: mais quelquefois, aussi , elle est couverte de papilles cornées. Des productions particulières à beaucoup d'animaux de cet ordre, sont celles qui ont reçu le nom de cornes ou de bois, et qui se voient tantôt simviltanément sur la tête dans les deux sexes, tantôt dans le sexe mâle seulement, ou bien qui, chez un certain nombre d'espèces, n'existent ni dans l'un ni dans l'autre. Ces cornes ou bois , quand il y en a , sont toujours pairs et placés sur les os frontaux. Les cornes se composent d'un dévelopiiement permanent de ces os, en forme de cheville simple, conique, plus ou moins alongée . et diversement contournée , lequel est tantôt recouvert d'une enveloppe conique de corne qui en suit la direction, anguleuse, comprimée ou ronde, lisse, ridée ou aunelée en travers, et de couleur variable entre le gris-jaunàire et le noir (Bœufs, Moutons, Antilopes, Chèvres); tantôt seulement re- vêtu d'un prolongement persistant delà peau velue de la tête, lequel est terminé par une forte touffe de grands poils roides RUM 457 (Giraffe). Ces chevilles osseuses, ou sont creuses, leur cavité communiquant avec les sinus frontaux, et pouvant être con- sidérée comme un annexe aux organes de l'odorat (Bœufs, Moutons), ou sont solides, et formées d'une substnnce osseuse à tissu serré (la plupart des Antilopes). Les bois, qui sont (la femelle du Renne excepté) des attributs des uiàles dans le seul genre des Cerfs, sont des productions plus ou moins com- pliquées, et le plus ordinairement branchues, au moins dans les individus adultes, qui tombent et se renouvellent, en se compliquant davantage chaque année. Jusqu'à ce que les ani- maux qui les portent soient dans la force de l'âge. Ils sont pure- ment de nature osseuse, sans étui corné, et lorsqu'ils se dévelop- pent chaque été, ils sont dabord cartilagineux, et recouverts par une peau sensible et velue, continuation de celle de la tête, et sous laquelle sont des vaisseaux abondans, qui , en venant à s'oblitérer plus tard, laissent leurs traces en forme de sillons sur le bois, auquel ils ont porté originairement la nourriture. La bouche des ruminans est médiocrement grande, et leur lèvre supérieure est plus ou moins fendue dans son milieu. Leursystème dentaire est parfaitement caractérisé , et, sous sa seule considération, il ne seroit possible de les répartir, ainsi que le dit M. F. Cuvier, qu'en trois ou quatre genres: 486 SAB blonneux des riA'ages de la mer. Les (ubes sont ëgalement composés de grains de sable agglutinés; mais ceux des Pecli- naires sont toujours solitaires, libres, tandis que dans les Sa- bellaires ils sont réunis, serrés fortement les uns contre les autres, de manière à constituer une masse souvent assez con- sidérable, qu'on a comparée à un gâteau d'abeilles. On ne connoit encore qu'un petit nombre d'espèces dans ce genre; mais il est probable qu'il en existe davantage. La plus anciennement et la plus complètement connue est celle qui se trouve dans toutes nos mers européennes et même sur les côtes de la Syrie : c'est la Sakellaire alvéolée, S. alveolata de M. de Laniarck ; Uermella alveolata de M. Savigny, dont Réaumur a déjà parlé dans les Mémoires de l'Académie des sciences, ann. 171 i, page iG5, sous le nom de Ver à tuyau , et qui a été mieux décrite par Ellis, Corail., page 104, pi. 36, sous la dénomination de Tubularia arenosa anglica ; Psamatofus, Guettard , Mém. , tome 3, page 68, pi. 69 , fig. 2 ; Tubipora arenosa, Linn., Syst, nat. , 10.* édi<.; Sabella alveolata , Linn. , Syst. nat. ,12.* édit. , et Gmelin , Sjst, nat., i3.* édit. Elle est décrite par M. G. Cuvier dans ce Dictionnaire sous le nom d'Amphitrite alveolata , ainsi que dans son Règne animal. Les individus de cette espèce, décrits par M. Savigny, n'avoient qu'une ligne de long, sans la partie caudiforme, qui en égaloit bien la moitié. Son corps étoit formé de trente-trois anneaux; tandis que ceux que figure Ellis étoient de moitié plus petits; ce qui fait penser à M. Savigny que ceux-ci pourroient bien appartenir à une espèce particulière. M. de Lamarck la caractérise par ses tubes étroits, un peu distans et réunis de manière variable en une masse déprimée, avec les orifices cyathiformcs. Une seconde espèce, indiquée par M. de Lamarck sous le nom de Sabellaire grands-ïubks , S. crassissima , et figurée par Pennant, Zool. brit. , 4, pi. 92, fig. 162, est distinguée parce que ses tubes sont longs, épais, subparallèles , contigus, avec leur orifice peu évasé. Elle forme, ajoute M. de La- marck , des masses plus épaisses et moins aplaties que la précédente. Elle vient des côtes de La Rochelle. SAB 487 M. Savieny n'en parle pas, mais il fait une seconde espèce lie son genre Hermelle , H.- cuRYSocÉPHAr.E, H. chrjsocephala , d'un chétopode observé et figuré par Pallas sous le nom de Nercis chrjsocephala, Noi'. act, Pelrop., tome 2, page 235, tab. 5 , lig. 22 ; Terebella chrjsocephala de Gmelin. Il a quatre pouces de long et sa couronne operculaire a le rang interne de ses soies moins séparé à sa base du rang mitoyen que dans l'espèce de nos pays. Elle vient des mers de l'Inde. M. Bosc, dans son article Sabelle du Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, dit, qu'en prenant pour type de ce genre la Sabelle alvéolée de Gmelin , il faut en rapprocher un chétopode qu'il a observé dans les mers d'Amérique, et qu'il nomme Sabelle negate ; mais, d'après la courte descrip- tion qu'il en donne, il ne paroît cependant pas que ce soit une véritable Sabellaire de M. de Laniarck. En effet, le tube est solitaire, rampant et adhérent sur les pierres, et, d'ail- leurs l'animal ne paroît pas pourvu d'une couronne de soies dorées et brillantes à la tête. (De B.) SABELLE , Sabella. (Chétopod.) Nom employé par Linné dans la dixième édition du Sjstema naturœ , et ensuite par Gmelin dans la treizième édition du même ouvrage, pour désigner un genre de son ordre des vers testacés , qu'il défi- nissoit : Animal semblable aux néréides, à bouche ouverte, avec deux tentacules épais derrière la tête, contenu dans une coquille tubuleuse, composée de grains de sable retenus dans une membrane vaginale. Mais comme à cette époque les animaux, qui forment les tubes arénacés , n'étoient que fort mal connus , il n'y a rien d'étonnant que l'on ait plutôt fait attention au tube qu'cà l'animal pour accroître les espèces de ce genre : c'est sans doute à cela qu'est due l'addition que Gmelin a faite aux espèces de Linné d'un grand nombre de fourreaux de friganes ou de genres voisins, que l'on trouve dans les eaux douces et dont, à l'imitation de Schroter , qu'il a malheureusement copié, il fait autant d'espèces qu'il y a de corps différens qui entrent dans la composition de ces tubes. Ainsi il faut retrancher d'abord des Sabelles toutes les espèces comprises dans le Catalogue de Gmelin, depuis le n." 3 jusqu'au n.° 21 inclusivement. Quant aux autres es- 483 SAB pèces, le n." o, 5. alveolata, est le type du genre Sabellaire de M. de Lamarck. Les n.°' 4, 5 et 7 , c'est-à-dire, les S. chrysodon, belgica et capensis , constituent le genre Pecti- naire du même zoologiste. Le n." 6, S. rectangula^ est le type du genre Ocréale de M. Oken. Le n." 24 , 5. lumbricalis , appartient à la famille des lombrics. Quant aux n.°' 1,2, 22, 23 et 26, ce sont des tubes qui peuvent très-bien avoir appartenu à des térébelles. La Sabei.le raboteuse; S. scruposa, Gmel. , n.° 1. Tube su- bulé et cependant obtus au sommet, de la grosseur d'une plume de cygne au moins, courbé et composé de grains de sable égaux et blancs. De l'Inde et des iles de TAmérique méridionale. La S. sCABRE; S. scabra , Linn. , GmeL, n.° 2 , Acta Pefrop., 1786, page 553, t. g, fig. 1 et 2. Tube simple , arqué, fixé par sa base, composé de grains scabrcs et radiés, suivant la phrase spécifique de Linné , et cependant celle des Mé- moires de l'Académie de Saint-Pétersbourg dit nue le tube est spongieux et hérissé à sa superficie de tubercules con- tigus. Il a été trouvé dans les mers d'Amérique. La S. marsupiale: S. marsupialis , Gmel., n.° 22; Schroter, Einl. in Conch., 2, page 691 , t. 6, fig. 21. Tube de plus de deux pouces de long, cylindrique, ouvert et plus étroit à une extrémité, renflé et ovale à l'autre, composé de grains de sable noir. Patrie inconnue. La S.deNorwége: S.norwegica, Gmel., n."2 5 ; Schroter, Einl. in Conch., 2, page ôgi , n.** 20. Tube long de plus de quatre pouces, delà grosseur d'une plume de corbeau, subcylin- drique , ouvert aux deux extrémités et couvert dehors de grains de sable très- fins. Des mers de Norwége. La S. indienne: 5. inclica, Gmel., n.° 25; Albild. Sclir, Berl. natitrf. Ges., page 144 , tab. 4. Tube cylindrique, formé par la réunion de cristaux de quarz capillaires et subcylin- driques. De la mer des Indes. Quelques zoologistes modernes, et surfout des auteurs fran- SAB ^1^ çoîs , ont adopté ce genre en le modifiant, et les autres n'en ont plus parlé. Ainsi M. de Lamarck , dans la première édition de ses Animaux sans vertèbres, ne fait aucune mention desSabelIes. 11 paroit, d'après sa définition, qu'il rangeolt les espèces connues parmi ses amphitrites; mais dans son dernier ouvrage nous avons vu qu'il a établi sous le nom de Sabellaria un genre nouveau pour une des espèces de sabelles de Linné. M Cuvier, dans son Tableau élémentaire, paroit avoir eu l'intention de placer les véritables sabelles de Linné dans le genre Amphilrite, et, en effet, Gmelln avoit mis dans ce dernier un animal de même espèce, A. auricoma, que celui dont il avoit fait une Sabelle sous le nom de 5. chrj- sodon; c'est ce qu'il a également exécuté dans le premier volume de ce Dictionnaire, comme on le peut voir au mot Amphitrite. Mais dans son Règne animal il a, au contraire, nommé sabelles, les chétopodes à tube ordinairement boueux, et qui ont les branchies en éventail, sans appendices, en forme de peigne à la tête, comme Vamphitrile ventilabrum de Gmelin , et le spirographis Spallanzanii de Viviani, qu'il nomme sabella unispira, et il a réservé le nom d'amphitrite aux sabelles de Linné; en sorte que, contre l'intention de Linné, le mot de sabelle désigne des animaux dont le tube ne contient pas un grain de sable. M. Bosc a suivi à peu près rigoureusement Linné. M. de Blainville, dans son Système de distribution métho- dique des chétopodes, a conservé le nom de sabelie au sa^ bella alveolala de Linné et de Gmelin , donnant avec le doc- teur Leach la dénomination de cystcna aux espèces dont M. de Lamarck fait son genre Pectinaire, tandis qu'il a appelé iimphitrite et spirographe les espèces à tubes boueux et à branchies en éventail. M. Oken n'emploie plus du tout le nom de sabelle, et il range une partie des sabelles de Linné dans son genre Chry- sodon, qui correspond exactement au genre l'ectinaire de M. de Lamarck , et l'autre .sous le nom d'amphitrite, qui se rap- porte au même genre du zoologiste françois. Enfin M. Savigny a imité M. Cuvier et placé, sous le nom de sabelle, les amphitrites de M. de Lamarck et de M. de 49" SAB Blainville. Il partage en (rois tribus les espèces qu'il a dé- crites. Dans la première, ses Sabelles astaries, 5. astartce , qui ont les branchies égales, flabelliformes , portant chacune un double rang de digitations et se roulant en entonnoir, sonl: 1." La Sabelle indienne, S. indica. Grande espèce, rappor- tée de l'Inde par Péron et Lesueur, dont le corps, de quatre pouces et demi de long sur une largeur de cinq lignes, com- posé de deux cent vingt-sept anneaux très-étroils et powrvu de branchies très-grandes, très-épaisses, veloutées, parfaitement flabelliformes, de couleur fauve, avec des anneaux bruns, Vit contenu dans un tube épais , coriace et d'un brun noir. 2." La S. magnifique: 5. magnifica; Tuhularia wagnifica, Shaw, Traits, soc. linn. , tom. 5, page 228, tab. 9, et Miscell. zooL, tom. 12, tab. 460; Arnphitrite magnijicci de M. de La- marck. C'est une grande espèce des côtes de la Jamaïque , et dont les branchies sont annelées de blanc et de rouge. Dans la seconde tribu, les Sabelles simples, S. simplices , dont les branchies, en éventail, ne sont formées que par un seul rang de digitations, sont : 1.° La S. pinceau : S. penicillus de Linn., édit. 12 ; Amphi' IriLe ventilahrum de Gmel. Corps long de trois pouces, composé de cent vingt-deux anneaux, et pourvu de branchies égales en longueur à la moitié du corps, à digitations très -grêles, avec des barbes très-fines, de couleur fauve-pàle, sans taches, et contenu dans un tube deux fois plus long que lui, épais, gélatineux et couvert d'un limon fin et cendré. Des côtes de la Manche, des environs de Dieppe. Dans la synonymie de cette espèce on cite ordinairement la figure d'Ellis, Corail., pi. 34- Mais M. Savigny ne l'a pas fait, je pense avec raison; car celui-ci dit expressément que les digitations branchiales de l'animal qu'il figure et qui provenoit des mers de Malte, étoient sur deux rangs, ce qui, par conséquent, le porte dans la division précé- dente. 2." La Sabelle éventail : S. Jlahellnta, Savigny; Tubularia penicillus, Olh. Fabr. , Faun. Groenl. , n.°449 ? Corps de quinze lignes seulement de long, composé de quatre-vingt-douze anneaux, à branchies ayant vingt-une à vingt-deux digitations SAB /.9^ barbues, d'un gris fauve-pâle, varie de taches brunes, éga- lement espacées, formant sur le panache des zones circu- laires, contenu dans un tube beaucoup plus long que le corps. Cc!(c espèce, qui vient des côtes de TOcéan . n'est très- probablement qu'une variété de la précédente. 3.° La Sabelle rémforme : 5. reniformis , Cuv. : Amphit. reni- formis, Gmel. ; Amphit. penicillus de Lamk. ; Tuhularia penicil- lus , Millier, Zool. Dan. , 3.^ part. . p. i 3 , tab. 89 , fig. 1 et 2 , décrite tome II, page 82 de ce Dictionnaire. La description que M. Savigny donne de l'animal qu'il rapporte à cette es- pèce et qui vient de l'Océan, ne me paroit pas convenir exactement avec celle de MuUer. Il dit, en effet, que le corps est composé de cent soixante anneaux , tandis que dans celle-ci il n'y en avoit que quatre-vingts à quatre-vingt-dix. M. Savigny rapporte encore à cette tribu VAwphit. infun- dibulum de Montagu, Trans. soc.linn. , tom. g, tab. 8 ; l'AmpJiit. vesiculosa du même , loc. cit., tom. 1 1 , tab. 5 , et la Tuhularia fahricia d'Othon Fabricius, Vauv. Groenl. , n." 460. Dans la troisième tribu, les Sabelles srir.oGRAPHES , S. spi- rographœ, dont les branchies en peigne, à un seul côté et à un seul rang, se contournent en spirale, espèces dont Viviani a fait le genre Spirographe, sont : 1.° La S. DE Spallanzam : S. Spallanzanii ; Spirographis Spal- lanzanii , Viviani, Phosph. mar., p. 14, tab. 4 et 5 ; Sabella unispira, Cuv. et Savigny. Corps de trois pouces et demi à cinq pouces de long, composé de cent trente -neuf à cent soixante-onze anneaux , pourvu de branchies fort inégales en longueur et en nombre de digilations, du reste très- longues et très-grêles, colorées en gris rouge-clair, avec des anneaux noirâtres, également espacés; tube beaucoup plus long que le corps, d'un brun verdâtre , avec un enduit sablonneux plus clair. Commune sur les côtes de la Méditerranée et de l'Océan. 2.° La S. PORTE-VENT : 5. venlUabrum ; Amphitrite ventilahrum, Gmel. , de Lamk. ; Amphitrite penicillus , Brug. ; Sabella peni- cillus, Cuv.; Ellis, Corail., pi. 34. Elle est décrite à l'article Ampiutrite , tom. II , page 85 ; mais nous ne pensons pas qu'elle appartienne à cette section , comme nous l'avons fait observer 492 SAB plus haut. En effet, quoique ses branchies soient inégales, elles ne sont pas en spirale, et, d'ailleurs, elles ont deux rangs de digitations. 3." La Sabelle vof.UTiFÈRE : 5. volutacornis ; Ampliilrite voluta' cornis, Montagu, Trans. soc. linn,, t. 7 , tab. 7 , fig. 10 , p. 84 ; Leach et de Lamarck. Corps large et court de quatre-vingt- dix ? anneaux et dont les branchies, très-grosses, sont en- roulées en cinq à six tours de spire. Des côtes de l'Océan. (De B.) SABELMUS. (Mamm.) Nom suédois, appliqué au lemming, espèce de campagnol. (Desm.) SABER. ( Bot. ) Nom de l'aloès dans la Mauritanie , cité par Menfzel. ( J. ) SABETEREGI. (Bot.) Mentzel cite, d'après J. Bauhin , ce nom arabe de la fumeterre. Voyez Scheiteregi. (J.) SABIA. [Bot.) Voyez Dhraba. (J.) SABICE , Sabicea. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des rubiaeées , de la pentandrie monosjnie de Linnasus , offrant pour ca- ractère essentiel: Un calice persistant , à cinq divisions; une corolle infundibuliforme; le lube long et grêle; le limbe en soucoupe, à cinq lobes; cinq élaïuines insérées à l'orifice du tube; les anthères oblongues , à deux loges; un ovaire inférieur; un style; cinq stigmates linéaires; une baie or- biculaire, couronnée par les dents du calice, à cinq loges polyspermes. Quelle est donc cette manie de changer, sans aucune né- cessité et au détriment de la science, les noms donnés aux plantts par les premiers auteurs qui les ont fait connoifre , pour les remplacer par d'autres souvent beaucoup plus diffi- ciles à prononcer et à retenir? Tel est le nom de Scluvenkfeldia, substitué par Schreber à celui de sabicea d'Aublet. Saeice CENDR]f:E ; Sabicea cinerea, Svvart., FI. Ind. occid., 1 , pag. Z^5l. Arbrisseau grimpant, dont la tige est longue , ra- meuse, couverte d'une poussière blanchâtre ou cendrée. Les feuilles sont opposées, pétiolécs, ovales, vertes en dessus, chargées de poils blancs clair-semés , et en dessous tomenteuses et blanchâtres, entières, aiguës, longues de quatre pouces, sur un et demi de largeur; les pétioles courts, munis à leur SAB 495 base (ie*deux sùpules courtes, ovales, aiguës. Les fleurs sont axillairt's, au nombre de quatre ou six dans chaque aisselle, médiocrement pédonculées, garnies à leur base de deux pe- tites bractées étroites, oblongucs, blanchâtres. Le calice est globuleux, resserré à son orifice , à cinq découpures étroites, alongées , persistantes. La corolle est blanche, munie d\ia tube grêle, très-long, velu à l'extérieur, insérée autour d'un disque qui couronne l'ovaire; les lobes du limbe sont étroits, aigus, velus en dessous; les filamens très-courts; les anthères longues. Le fruit est une baie rouge, velue, succulente, di- visée en cinq loges , remplies de semences fort petites, angu- leuses. Cette plaete croit à la Guiane, parmi les haies qui bordent les savannes; elle fleurit et fructifie pendant tous les mois de l'année. Sabice velue: Salicea hirta, Swart. , loc. cit., 45o; Scluvenl- feldia hirta, Willd. , Spec. , 1 , pag. 982. Cet arbrisseau est muni d'une tige grimpante , dont les rameaux sont striés , velus; les feuilles opposées, pétiolées, ovales, acuminées , velues; les pétioles courts, cylindriques; les stipules grandes, larges, membraneuses, ovales, en cœur, d'un blanc pâle. Les pédoncuJFs sortent de l'aisselle des stipules, et supportent une petite ombelle à trois fleurs , munies d'un involucre à quatre découpures ovales, hispides. Chaque fleur est pédicellée ; les divisions du calice sont oblongu es, lancéolées, velues, striées; le tube de la corolle est deux fois plus long que le calice, velu à son orifice; le limbe plan, à cinq divisions lancéolées; les anthères sont aussi longues que les filamens; le fruit est ar- rondi, couronné par le calice, de couleur blanche à l'époque de la maturité. Cette plante croît dans les forêts montueuses de la Jamaïque. Sabice rude: Salicea aspera, Aubl. , Guian., i, pag. 194, tab. 76; Schwenkfeldia aspera , Willd. , Spec. Cette plante u des racines traçantes: elles produisent plusieurs tiges ligneuses, sarmenteuses , divisées en rameaux velus , grimpans. Les feuilles sont opposées, pétiolées, vertes, lancéolées, ponc- tuées en dessus, rudes et velues en dessous, acuminées , ré- trécics en pétiole à leur base , longues de quatre pouces , larges d'un pouce et demi; les nervures rougeàtres, les sti- pules petites; linéaires; aiguës, Lçs flçurs naissent par petits 494 SAB paquclsaxillaircs, au noinbi^de ciuq àscpt ;lespi!'doiiculessuii< très-courts ; les bractées petites, semblables aux stipules. Le calice est velu , à divisions étroites , entre chacune desquelles est une tâche rougeàtre. La corolle est blanche, velue; le tube grêle , couvert de poils blancs à son orifice; le limbe va- rie dans le nombre de ses divisions, de quatre à cinq, ainsi que lesétamines;les sligmatessont au nombre de trois, quatre ou cinq; le fruit une baie molle, rouge et velue, divisée en trois, quatre ou cinq loges; les semences sont fort menues. Cette plante croit dans la Guiane, sur les bords de la rivière de Sincmari. Les Galibis la nomment sabisabi. Elle fleurit et fructifie au commencement de l'hiver. Sabice en ombelle : Sabicea umhellata, Salisb. ; Scluvenlfddia vmbellata, Ruiz et Pav. , FI. Fer., 2, pag. 55, tab. 200. Cette espèce a des liges glabres, c^-lindriques , presque ligneuses, grimpantes, dont le^ rameaux sont un peu hispides dans leur jeunesse; les feuilles opposées , pétiolées , étalées, ovales, aiguës, très-entières, longues de cinq à six pouces; les pétioles longs d'un pouce, garnis de stipules ovales, opposées, assez grandes, persistantes. Les pédoncules sont axillaires, un peu plus longs que les pétioles, soutenant des Heurs })cdicellées , disposées en ombelle composée; les pédicelles trifides ; l'in- volucre a deux folioles ovales, lancéolées, persistantes. Sous chaque pédicelle est placée une bractée linéaire, subulée , caduque; la corolle est blanche; la baie velue, blanchâtre; les semences sont fort petites et blanchâtres. Cette plante croît au Pérou, dans les forêts des Andes. Sabicea veuilles variées; Sabicea di\>er&ifolia, Pers. , Synops., 1 , pag. 2o3. Cette espèce est remarquable par la forme et la disposition de ses feuilles, qui paroissent alternes au premier aspect, quoique réellement opposées; l'une des deux est grande, élargie, ovale, obtuse; l'autre, beaucoup plus pe- tite, peut être prise d'abord pour une bractée, les fleurs étant réunies en paquets axillaires. Cette plante croît à l'ile Maurice. (Poir.) SABINE. {Bot.) Arbre vert de la famille des conifères, dont le nom latin, sabina, est connu depuis long-temps, et qui, maintenant, est une espèce de genévrier , juniperus sabina. C'est, suivant C, Bauhin, le hrathys ou barathron de Diosco- ride. (J.) SAB 495 SABINEA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, papilionacées, de la ïamille des légumineuses , de fa diadelphic décandrie de Linnaeus, offrant pour caractère es- sentiel: Un calice en coupe, campanule, tronqué et presque entier à son bord ; une corolle papilionacée ; la carène très' obtuse, un peu plus courte que l'étendard; les étamines dia- delphes: une libre et quatre de moitié plus courtes que les autres; le style glabre, filiforme, courbé en cercle avec les étamines; une gousse alongée , linéaire, comprimée, poly- sperme, mucronée parle style, porté sur un pivot. Ce genre renferme quelques espèces détachées des robinia. Ce sont des arbrisseaux non épineux, dont les feuilles sont ailées sans impaire; les folioles glabres, mucronées; les fleurs réunies en paquets sur des pédoncules uniflores ; la corolle de couleur purpurine. Sabinéa a fleurs nombreuses : Sabinea floTÎda ^ Decand., Ann. des se. nat., vol. 4, pag. 91; ; Robinia Jlorida, Encycl. , n.° 8; Vahl, Symb., 3, pag. 89, tab. 70. Arbrisseau d'un aspect très- agréable , surtout à l'époque de la floraison. Ses rameaux sont alors tout couvertsd'un grand nombre de grandes et bellesfleurs purpurines qui paroissent avant les feuilles. Ses tiges se divi- sent en rameaux glabres, cylindriques, ponctués, d'un pour- pre cendré. Les feuilles sont produites par les bourgeons de l'année précédente, après la chute des fleurs, réunies au nom- bre de deux ou trois à chaque point d'insertion^ longues de deux ou trois pouces, ailées, sans impaire, composées de pe- tites folioles, à peine longues d'un demi-pouce; les feuilles' supérieures sont solitaires, alternes, plus écartées; les folioles opposées, plus grandes, pétiolées , glabres, oblongues, vei- nées , mucronées au sommet ; le pétiole commun est dépourvu d'aiguillons, ainsi que les rameaux ; les stipules sont petites, lan- céolées, souples, pendantes. Les fleurs sont réunies au nom- bre de quatre ou cinq à chaque bourgeon, soutenues par des pédoncules uniflores, longs de cinq à six lignes, capillaires , articulés vers leur sommet. Le calice est en forme de coupe , entier à ses bords , légèrement velu. La corolle est grande, d'une belle couleur purpurine, à pétales munis d'onglets, de la longueur du calice. Cette plante croit dans plusieurs lies de l'Amérique, particulièrement dans celle de Saint-Jean. /i96 SAB Sabinka douteuse: Sahiiiœa àiilia , Decand., loc. cit.; Rohinia duhia, Lamk. , III. gen. , tab. 606, fîg. 1 ; Poir. , Encycl. LcS tiges de cette plante se divisent en rameaux droits, glabres , d'un blanc cendré ; les plus jeunes pubescens; les feuilles sont alternes, ailées, sans impaire, composées de douze à seize fo- lioles fort petites , ovales, elliptiques, un peu pubescentes, opposées, péclicellées; les stipules molles, presque filiformes. Les fleurs sont disposées, le long des rameaux, en petites grappes courtes, fasciculées : les calices courts , à cinq petites dents obtuses. La corolle est purpurine, panachée de blanc ; les gousses sont petites, comprimées, longues d'un pouce, à peine larges de deux lignes, linéaires, rétrécies à leur base, obtuses et munies à leur sommet du style persistant, roulé en vrille. Cette plante croit à la Martinique. (Poir.) SABINO. {Bot.) Dans le Mexique, suivant M. de Hum- boldt, on nomme ainsi le cyprès chauve, cupressus disticha de Liniiœus, dont Richard a fait son genre Tcixodium, nommé plus récemment Schubertia par M. Mirbel. C'est aussi, sui- vant Rhéede, le nom donné par les Hollandois du Malabar à une cucurbitacée , tricliosanthes cucumerina ; les Proven- çaux le donnent à la sabine. (J. ) SABLE. (Min.) Les sables sont des substances minérales pulvérulentes, dont les grains sont apparens, sensibles au toucher, et qui proviennent en général de la destruction de certaines roches granulaires préexistantes; je dis, en général, car on verra bientôt qu'il y a des sables qui semblent avoir été de tout temps à l'état pulvérulent .- mais généralement, je le répète , les sables sont les produits de la décomposition , de la désagrégation naturelle ou accidentelle, lente ou précipitée des roches de l'ancien monde ou du monde actuel. Je fais ici pour les sables la même distinction que j'ai cru devoir établir en parlant des galets . c'est à -dire qu'il y a dessables qui sont les détritus de certaines roches, qui n'ont plus leurs analogues clans les contrées qui renferment ces débris: tan- dis qu'il y en a d'autres, et c'est le plus grand nombre, qui se produisent journellement et sur place , que les eaux plu- viales enlèvent à chaque instant, et qui les charient au loin à Paide des torrens , des rivières et des fleuves, jusque dans le bassin des mers, où ils sont éternellement balancés par les SAB 497 vagues. On pourroit donc diviser les sables en trois séries par rapport à leur formation et sous le point de vue géognos- tique : 1." Les Sables cristallins , qui paroissent avoir été le produit immédiat d'une cristallisation plus ou moins précipitée; •1." Les Sables antiques, qui ont été formés aux dépens de certaines roches qui n'existent plus ou qui ont été recouverts par des terrains de formation postérieure, à l'époque où ils ont été déposés sur les points où nous les voyons aujourd'hui; 3.° Les Sables modernes, qui se produisent journellement par l'effet des causes lentes ou actives de la succession du chaud et du froid, de la sécheresse et de l'humidité, ou par l'action mécanique des eaux torrentielles et du frottement des rochers les uns contre les autres. Sables cristallins. Les sables cristallins comprennent ces masses immenses de quarz arénacé qui couvrent les grands déserts de la Syrie , de l'Arabie, les steppes de la Pologne, les dunes de la France, etc., d'une couche mobile qui obéit aux vents et qui se transporte d'un lieu dans un autre, soit par un mouve- ment de translation constant et progressif, comme dans nos dunes, soit par des mouvemens contraires etalternatifs, comme dans les grands déserts de l'Afrique et de l'Asie. C'est ainsi que, par leur grande finesse et leur sécheresse extrême, ces sables cristallins deviennent le jouet des vents, qu'ils s'élèvent en tourbillons brûlans pour aller s'abattre au loin , ou qu'ils offrent le spectacle non moins affligeant d'une sorte d'invasion continuelle, contre laquelle la nature et l'art ont dû s'asso- cier pour en ralentir ou en paralyser les effets ; je veux parler des beaux travaux et des plantations du célèbre ingénieur Brémontier, qui a lutté avec peine, mais avec succès, contre la marche de nos dunes, qui tendaient à s'avancer en rou- lant sur elles-mêmes dans la direction de Bordeaux, en cou- vrant les campagnes cultivées de la stérilité la plus complète , et dont les progrès étoient assez rapides et assez constans pour que l'on ait pu calculer l'époque à laquelle ce fléau destruc- teur seroit arrivé sous les murs de cette grande ville. Les sables cristallins se sont agglutinés cependant quelque- 46. 32 498 SAB fois, et ont atteint, en se solidifiant de plus en plus, la con^ sistance du grès le plus fin, le plus dur et le plus compacte. ou, si l'on veut renverser l'échelle, on peut dire que les grès dont la cassure est vive, conchoïde et luisante, passent, en se désagrégeant de plus en plus, au sable fin et mobile du désert. Les sables cristallins n'occupent pas toujours la surface de la terre : on en trouve quelquefois à d'assez grandes profon- deurs et qui sont recouverts par divers terrains secondaires ou tertiaires. Dernièrement encore M. André Hls en a trouvé un lit, d'une finesse extrême, dans les carrières de Vierzou en Berri. En examinant à la loupe les grains des sables cristallins, on n'y remarque en général aucun indice de cristallisation régulière : ce ne sont pour l'ordinaire que des fragmens d'un quarz hyalin parfaitement limpide , mais dont les angles sont abattus ou arrondis. Il y a cependant quelques exceptions à cette règle générale; car Rome -Delille cite un lit de sable blanc qui fut trouvé en creusant les fondations du beau pont de Neuilly, et dont chaque grain, quoique microscopique , étoit un cristal parfait de quarz bipyramidal. On cite aussi, mais dans un autre genre , un sable dont cha- que grain étoit un cristal de grenat à vingt-quatre facettes. Ces exemples , quoique assez rares , viennent cependant à l'appui de l'opinion de ceux qui pensent que les sables quar- zeux purs sont le produit d'une précipitation cristalline ana- logue à celle par laquelle on opère la fabrication de diffé- rens sels employés dans les arts et la médecine. Les sables cristallins de la forêt de Fontainebleau , près Paris , ont offert aux minéralogistes un fait assez remarquable et à peu près unique en son genre ; ce sont des cristaux par- faitement réguliers de chaux carbonatée inverse, qui, en se formant au milieu de cette substance pulvérulente, en ont enveloppé les grains et les ont fait entrer dans leur composi- tion , sans qu'ils aient nui en rien à la régularité de leurs angles. L'aspect de ces cristaux leur a valu le nom de grès cristallisés. Malgré la couleur blanche de ces sables, ils sont cepen- dant susceptibles d'absorber la chaleur à la longue et de la SAË 499 Conserver d'une manière très -remarquable; on sait que plu- sieurs animaux déposent à dessein leurs œufs dans le sable brûlant, et qu'il y a des insectes méridionaux qui se trouvent dans les sables des pays assez froids. Quant à leurs propriétés végétatives, elles sont nulles ou .à peu de chose près, et cela tient à leur sécheresse et à leul? mobilité; car, du moment où ils sont humectés , la végétation s'y développe d'une manière très-brillante , et il suffit de citer les oasis du désert pour en donner une idée. L'humus, provenant de la décomposition des bruyères, mêlé à moitié environ de sable siliceux, prend le nom de terreau de hrujère et s'emploie avec le plus grand succès à la culture des plantes précieuses; nous reviendrons bientôt sur les usages de ces sables, en citant l'emploi des diverses espèces dans les arts et manufactures. Sables antiques. J'ai déjà dit que je proposois de désigner ainsi les sables qui sont les détritus de certaines roches qui n'existent plus, de même que ceux qui ont été recouverts par des bancs pier- reux qui appartiennent à des formations postérieures à l'é- poque où ces sables ont été chariés et déposés sur les points où nous les trouvons. Il seroit aisé de citer un nombre infini de ces sables an- tiques; mais, pour ne parler que de ceux qui nous intéressent le plus par leur importance, je citerai les sables aurifères et platinifères du nouveau monde ; les sables de Ceilan et du Pegu, qui récèlent la plupart des pierres précieuses, que nbus ne trouvons plus en place; les sables stanifères de Cornouailles et du Mexique ; les sables titanifères et ferrugineux de diffé- rentes contrées, etc. Le peu d'homogénéité de ces sables, le grand nombre de substances qui entrent dans leur composition , tout se réunit pour prouver qu'ils ne sont que les débris, les détritus et le^ restes de rochers et peut-être de montagnes entières qui ont été pulvérisées par un accident dont on chercheroit en vain la cause , mais dont on peut apprécier la puissance en consi- dérant l'étendue immense de ces dépôts de substances pulvé- risées ; car, non -seulement nous connoissons des plaines où 6op SAB ces sables sont rassemblés sur une surface de plusieurs cen- taines de lieues carrées , mais il est certain que les bassins des mers en recèlent aussi , puisqu'il arrive que les flols rejet- tent sur la plage des substances pulvérulentes qui sont étran- gères au local. Les sables antiques font donc partie des allu- vions du vieux monde; car, bien que nous connoissions ^ aujourd'hui l'or et le platine en place, que nous retrouvions même quelqut-s pierres précieuses dans les filons des mon- tagnes granitiques ou autres, il n'en est pas moins constant que les lavi'ges du Mexique et du Brésil , d'où l'on retire une si grande quantité d'or et de platine , ne proviennent point des montagnes environnantes , non plus que les saphirs, les rubis et les cymophanes de Ceilan. Sables modernes. Les sables qui sont compris dans cette troisième série se forment journellement sous nos yeux : ils sont produits par la décomposition spontanée des roches qui sont composées de grains distincts, susceptibles de se désagréger soit par le simple contact de l'air et l'alternative du chaud et du froid, soit par toute espèce de force mécanique quelconque. Toutes les roches ne sont point susceptibles de donner des sables par leur décomposition : les grès sont les roches aré- nairts par excellence, de même que les granités à gros grains, mais les roches schisteuses et compactes, les roches argileuses et les roches homogènes en général , ne produisent que des galets ou des esquilles plates et anguleuses, analogues parleur forme à des éclats de bois. Les roches calcaires ou argileuses se réduisent plutôt en poussière qu'en sable, et la grande dif- férence entre un sable et une poussière , c'est que le premier ne fait jamais qu'une pâte imparfaite dans l'eau; tandis que les poussières y font pâte et se changent même en vase et en. limon: on concoitbien.au reste, qu'il ne faut pas pousser cette distinction à toute rigueur ; mais cependant je la regarde comme très -importante, puisqu'elle a une influence directe sur la durée tl la bonté des grandes routes. En effet, toutes les fois que les empit-rremens sont exécutés avec des roches qui, en se pulvérisant, ne peuvent pas faire pâte avec l'eau , il en résulte un moyen de communication beaucoup meil- SAB Soi leur et beaucoup moins coûteux que dans le cas contraire; en sorte que, avant de se décider sur le choix des roches que l'on emploie à l'entretien des routes, on devroit s'assu- rer d'avance, pjir un essai en petit, si ces matériaux, qui Unissent toujours par se réduire en poudre, sont ou non sus- ceptibles de faire pâte avec l'eau. Les sables modernes sont formés, comme les sables antiques, de plusieurs substances différentes, et cela tient non -seule- ment à la nature peu homogène des roches qui leur donnent naissance; mais aussi aux différens courans d'eau qui les trans- portent. Le sable d'un fleuve , celui du Rhône par exemple , en sortant du lac de Genève, entraîne les élémens des roches granitoïdes des Alpes, qui lui sont apportés par la rivière de l'Arve; l'Ain y conduit le sédiment calcaire du Jura; la Saône les grains désagrégés du granit de la Bourgogne; l'Isère le li- mon noir des schistes de l'Oysans; l'Ardèche , le sable volca- nique du Vélay et du Vivarais , et la Durance , enfin, les sables micacés du Briançonnais : quelquefois aussi ces fleuves et ces rivières traversent des amas de sable déjà formés, les attaquent, les minent , les sillonnent en tous sens et les mêlent avec ceux qu'ils entraînoient déjà. Ainsi confondus pèle et mêle , la mer balance éternellement sur ses bords les débris atténués de tous les âges, de tous les terrains, de toutes les formations, dont les tributs lui sont apportés par les grands fleuves qui s'y jettent de toutes parts. Tant de matières pulvérisées, lavées et préparées d'avance par les grands moyens naturels, ne pouvoient rester aban- données sans qu'on en tirât quelque parti. Aussi les arts s'ap- proprient-ils à l'envi celles qui pouvoient faciliter ou abréger leur marche, et c'est sous ce nouveau point de vue que nous allons considérer les sables. Voyez Sable- arène. (Brard.) SABLE. (Mamm.) En Angleterre et en Russie, c'est le nom de la zibeline, que, dans ce dernier pays, on appelle aussi zahelle. Toutes ces désignations sont évidemment ana- logues à notre mot de zibeline , et sont en usage dans le Blason pour désigner la fourrure de l'animal dont ce mot est le nom. (Desm.) SABLE. (Ichthjol.) Dans l'Histoire générale des Voyages il est parlé, sous ce nom, d'un poisson de la côte d'Ivoire, au 5o2 SAB royaume de Congo, et dont les aborigènes font tant de cas, qu'il est défendu de faire usage de sa peau sans la permission du roi. Chaque individu de cette espèce est estimé la valeur d'ui» esclave. Ces renseigneraens sont trop vagues pour qu'il soit permi% de classer le sable. (H, C.) SABLE- ARENE. (Min.) Voici une nouvelle espèce de sable, que l'art de bâtir vient d'introduire parmi celles que les minéralogistes décrivent ordinairement dans leurs ou- vrages. Les Arènes, ainsi qu'on les appelle par abréviation, sont composées de grains de quarz hyalin ou laiteux, très-irrégu- liers , fort anguleux, de la grosseur moyenne d'un pois, réunis à quelques parcelles de mica par une argile d'un rouge de brique assez vif, qui passe quelquefois au gris- jaunâtre. L'adhérence de ces grains quarzeux est assez foible pour que la pression des doigts les désunisse, en sorte que l'exploitation s'en fait à la pioche et à la pelle avec la plus grande facilité. Ces sables sont plus ou moins argileux ; se trouvent dans les plaines ou sur les plateaux, et je crois qu'ils sont contemporains des fers hydratés d'alluvion, dont ils contiennent aussi quelques grains, Ce sont ces sables argileux qui, mêlés en différentes pror portions avec la chaux grasse ordinaire, produisent des mor- tiers, qui durcissent sous l'eau à la manière des cimens et qui peuvent remplacer, jusqu'à un certain point, l'emploi de la chaux hydraulique dans les constructions humides ou submergées. Je dis, jusqu'à un certain point, parce que des expériences directes, faites par M. Vicat , prouvent que ces mortiers d'arène n'arrivent point au même degré de consis- tance que ceux de chaux hydraulique , toutes circonstances égales de part et d'autre. Voici, à l'égard de l'emploi des arènes, les renseignemens qui m'ont été communiqués par MM. Conrad et Vauthier, ingénieurs chargés de la canalisation des rivières de Vézère et Corrèze. « M. Girard, ingénieur ordinaire des travaux de la navir si gation de la rivière d'isle , département de la Dordogne, SAB 5o5 « ayant été frappé de la consistance des mortiers de quel- « ques vieux travaux d'art, qu'il étoit obligé de démolir, et « s'étant aperçu que l'on avoit employé un sable jaune, dont « il trouva bientôt l'analogue aux environs, fit quelques es- « sais en petit, dont le succès fut tel , qu'il ne balança point « à employer ce sable en grand dans les constructions dont « il se trouvoit chargé. *^ MM. Conrad et Vauthier, également chargés de construc- tions hydrauliques, cherchèrent et trouvèrent bientôt sur les bords de la Vézère des sables -arènes analogues à ceux de risle, et commencèrent à l'employer avec succès dans le courant de cette campagne (1826), tant par économie que faute d'avoir pu se procurer une assez grande quantité de chaux hydraulique. « La proportion dans laquelle il convient de mêler la « chaux avec l'arène, disent ces Messieurs, pour en cpm- ^ poser le meilleur mortier hydraulique qu'ils puissent pMF4\IDIONALE, et particulièrement de celles des environs tï| Nice et des Alpes maiilimes; par A. Risso, arjcien professci'ir des sciences ph;>sirjues et naturelles au lycée deNice;membre\.lc plusieurs Académies et de Sociétés savantes. Cinq vol. in-8.°, trcés de 5o planches et de 5 cartes géol 11 géologiques. .'lé tiré quelques exemplaires sur papier vélin , avec fig! color. M CARTE DE LA TURQUIE D'EUROPE, h l'échelle du , ,600,0005 d'après les meilleures r-Vites et les documeus les plus récens: 2 feuilles grand colombiÎT. Ou vend séparément chaa,ùc méridionale depuis Constanti- nople, cl présente la Grèce ax^c l'indication des divisions et des noms anciens et modernes. On ^ a ajouté deux cartes particulières .,». , du canal des Dardanelles et du canal de Coostanlinople. |i I La seconde feuille comprend l-nartie septentrionale de la Tur- feî kuicd Europe, avec les fronlièreK^des empires d'Autriche et de Fm «ussie. ,', "^ ARTE DES ROYAUMES D'F^PAGiyE ET DE PORTUGAL d après Lopeï eties documens les pl.\ récens; , feuille gr. colom- bier, avec les limites des royanmes\t des provinces coloriées. ^VA-""^ f:^f%'^]'™OVLE avec\es faubourgs et Scutati ; d Asie, a l'échelle du 20,000 ; 1 feuiU^grand raisin.