DICTIONNAIRE DES SCIENCES .NATURELLES DANS LEQUEL ON THAITE MélHODIQrEMENT BES DIFFBRENS ÊXr.ES DE t.A NATURE. C0N5JPKRÉS SOlï EN EUX-MJÎMES, d'aI'RÈs t'it-^AT ACrtJKLDE NOS CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A L^HLllt Qv'l,^ PEUVENT JlETiREa LA MKDEC.NE, L'AGillCLU^TURE, LE COMMERCE EX LES ARTS. SUIVI D'LTîvE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi et des principales Ecoles de Paris. TOME QUARANTE- HUITIÈME. m SCA-SERO. m F. G. LKvnAuLT, Éditeur, à STRASBOURG, el rue de la Harpe, N."Pi, à PARIS. Le Normakt, rue de Seine, N.** 8, à PARIS, 1827. LIBRARY OF 1685- IQ56 DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME XLFIII. SCA = SERQ. Le nonibre d'exemplaires prescrit par la loi a été dé-' posé. Tous les exemplaires sont rei^étus de la signature de l'éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES DANS LEQUEL ON TRAITE JléTHODIQIJEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE. LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aI'RÈS l'ÉTAT ACTUEL DE PJOS CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITB Qu'en PEUVENT RETIRER LA MEDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commerçans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt à connoître les productions de la nature, leurs caractèresgénériques et spéciû(jues, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Ecoles de Paris. TOME QUARANTE-HUITIÈME. F. G. Levrault, Editeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, N." 8x, à PARIS. Le Normawt, rue de Seine, N.° 8 , à PARIS. 1 82 7. Liste des Auteurs par ordre de 3Iaiières. Physique générale. M. LACROIX, membre de rAcad.!m;e de Sciences et professeur au Collège d( France. ( L. ) Chimie. M. CHEVKEUL , Membre de rAcadéœie des sciences, professeur au Collège royal d Cbarlemagne. (Ce.) Minéralogie et Géologie. re de l'Académie à la Faaulté des M. BRONGMART, des Sciences, prof Sciences. ( B. ) M. BROCHANT PE VTI.LIERS, membre de l'Académie des Sciences. ( B. de V.) M. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( D. F.) Piotavique. M. DESFONTAINES , membre de l'Académie des Sciences. ( Desf. ) M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (J.) M. MIRCEL, membre de l'Académie des Sciences , professeur à la Faculté des Sciences. (B. M.) M. HENRI CASSIM, associé libre de l'Aca- démie des Sciences, membre de la Société philomatique de Paris. (H. Cass. ) M. LEMAN, membre de la Société philo- œatique de Paris. ( Leih. ) M. LOISELEUR DESLONGCHAMPS, Doclenren médecine , membre de plusieurs Sociétés savantes. ( L. D. ) M. MASSEY. ( Mass. ) M. POIRET, membre de plusieurs Sociétés saTantes et littéraires, continuateur de l'Encyclopédie botanique. (Poir.) I. DE TUSSAC, membre de plusieurs Sociétés savantes, auteur de la Flore des Antilles. (De T.) Zoologie générale , .Anatomie et Physiologie. M. G. CUVIER, membre et secrétaire per- pétucl de l'Académie des Sciences, prof.au Jardin du Roi , etc. ( G. C. ou GV. ou C.) M. FLOURENS. (F.) Mammifères. M. GEOTFROY SAINT-HILAIRE, membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardin du Roi. ( G. ) Oiseaux. M. DUMONT DE S.TE CROIX, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( Ch. D.) Reptiles et Poissons. M. DELACÉPÈDE, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (L.L.) M. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences , professeur au Jardin du Roi et i l'Ecole de médecine. ( C. D.) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (K.C.) Insectes. M. DUMÉRIL , membre de l'Académie des Sciences , l'École de jrofess ir au Jardin du Roi et à e. (CD.) M. W. E. I,EACH , membre de la Société roy, de Londres, Correspond, du Muséum d'his- toire naturelle de France. (W. E. L.) M. A. G. DESMAREST, membre titulaire de l'Académie royale de médecine, profes- seur il l'école royale vétérinaire d'Alfort, membre correspondant de l'Académie des sciences , etc. Mollusques , T'ers et Znophj'tes'. M. DE Br.AIWILLE. membre de l'Académie des sciences, professeur à la Faculté des Sciences. ( Db. B. ) M. TDRPIN, naturaliste, est chargé Je exécution des dessins et de la direction de gravure. MM. DE HUMBOLDT ei RAMOND donneront quelques articles snr les objets nonveaui qu'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se sont plus particulièrement occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse. M. PRÉVÔT a donné l'article Océan; M. VALENCIENNES plusieurs articles d'Orni- thologie; M. DESPORTES l'article rigeon domeUirjue , et M. LESSON l'article /"/«wer. M. F. CUVIER, membre de l'Académie des sciences, est chargé de la direction géné- rale de l'ouvrage, et il coopérera aus articles généraux de loologie et ii l'histoire des mammifères. (F. C.) DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. SCA ScABTEUSE; Scahiosa, Linn. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones monopétales, de la famille des dipsacées , Juss. , et de la tétrandrie monogjnie ^ Linn., qui présente les carac- tères suivans : Fleurs agrégées sur un réceptacle commun chargé de paillettes ou de filamens roides, ou nu, et envi- ronnées d'un involucre persistant, composé de folioles dispo- sées sur un ou plusieurs rangs ; calice simple ou double : l'ex- térieur membraneux; l'intérieur à cinq découpures subulées, ou capillaires : corolle monopétale , à quatre ou cinq divisions ; quatre ou cinq étamines à filamens subulés, insérés dans le bas du tube de la corolle, terminés par des anthères oblon- gues ; un ovaire infère , surmonté d'un style filiforme , à stig- mate échancré ; graines solitaires , ovales-oblongues , diverse- ment couronnées par les calices. Les scabieuses sont des plantes herbacées, à racines le plus ordinairement vivaces , à feuilles opposées, simples ou dé- coupées, et dont les fleurs sont rapprochées plusieurs ensem- ble, en têtes disposées à l'extrémité des tiges ou des rameaux^ On en connoît aujourd'hui plus de cent vingt espèces , ap- partenant presque toutes à l'ancien continent, et dont un grand nombre se trouve en Europe. Beaucoup de ces plantes se ressemblent tellement parle port, que souvent il est diffi- cile de les bien distinguer, au premier coup d'œil , les unes des autres. Cependant , en les considérant avec plus d'at- tention , on ne tarde pas à trouver , dans plusieurs d'entre 48. 1 SCA elles, des différences très- remarquables. Ainsi, l'involucre commun , dans lequel les fleurs sont réunies , est composé d'ua seul rang ou de plusieurs rangs de folioles : le calice propre est tantôt simple, terminé par plusieurs paillettes ou soies roides , tantôt double: l'extérieur ordinairement mem- braneux, plissé , et l'intérieur divisé profondément en cinq découpures terminées par des soies subulées ou capillaires ; les corolles sont découpées en quatre ou cinq lobes réguliers ou irréguliers, et ces corolles sont toutes égales, ou celles de la circonférence sont plus grandes que celles du centre , et étalées de manière à avoir , en quelque sorte, l'aspect des demi-fleurons des fleurs radiées. Les graines , toujours cou- ronnées parles calices, changent tout-à-fait d'aspect, selon que la forme de ces derniers a été modifiée , comme il a été dit ci-dessus; enfin le réceptacle est garni de paillettes diver- sement conformées, ou il est chargé de poils. Ces difTérences, assez notables pour former les caractères de plusieurs genres, ont engagé des auteurs modernes à diviser les scabieuscs en quatre genres, ainsi que cela avoit déjà été fait par \''aillant , il y a un peu plus de cent ans. L'un de ces quatre nouveaux genres a conservé le nom de Scabiosa, et les trois autres ont repris ceux de Succisa, d'Asterocephalus et de Pterocephalus , que Linné n'avoit point adoptés. D'autres , en modifiant plus ou moins ces quatre genres, n'ont conservé que le nom de Scahiosa , et ont donné aux autres les noms de Cephalaria. Trichera et de Sclerostemma. Nous avons cru qu'il suffisoit d'indiquer ici ces divisions sans les adopter, et nous avons conservé le genre Scabiosa dans son intégrité. '^ Involucre formé de deux rangs de folioles ; récep- tacle chargé de paillettes ou soies ; corolle qua- drifide ; graine couronnée par un seul rang de paillettes ou de dents. (Scabiosa, Vaill. ) ScABiEUSE DES CHAMPS : Scabiosa ari'cnsis , Linn. , Sp. , i43 ; FI. Dan., t. /447. Sa tige est cylindrique, haute d'un pied et demi à deux pieds, un peu velue, plus ou moins rameuse , garnie de feuilles rarement entières et lancéolées, le plus souvent profondément pinnatifides et presque ailées, avec un SCA 5 lobe terminal plus grand que les autres. Ses fleurs sont bleuâ- tres ou rougeàtres , portées sur de longs pédoncules termi- naux, celles de la circonférence étant plus grandes que celles du centre. Les graines sont couronnées par six à huit pail- lettes sétacées. Cette espèce est commune, en France et ail- leurs en Europe , dans les prés secs et sur les bords des champs. La scabieuse des champs est une des espèces les plus ancien- nement connues de ce genre; c'est probablement elle qui a valu à celui-ci le nom de Scahiosa, qui paroît être dérivé de scabies, gale, et qui fut sans doute donné d'abord à l'espèce dont il est ici question , à cause des propriétés antipsoriques qui lui ont été attribuées. Cette plante a aussi été regardée comme dépurative, apéritive, sudorifique et même alexitère; mais depuis assez long-temps elle n'est plus employée sous les trois derniers rapports ; on en a seulement conservé l'usage dans les maladies de la peau. C'est la décoction des feuilles qu'on fait prendre, dans ce cas, ou le suc qu'on peut en ex- primer, lorsqu'elles sont fraîches. Scabieuse hybride; Scahiosa hjbrida, Ail. , Auct. FI. Ped. , a. Sa racine est grêle, pivotante, annuelle; elle produit une tige cylindrique , un peu velue , haute d'un pied à dix- huit pouces, rameuse, surtout dans sa partie supérieure, garnie, dans l'inférieure , de feuilles pinnatifides-lyrées , lé- gèrement pubescentes , à lobes ovales, crénelés. Les feuilles supérieures sont oblongues-lancéolées, entières ou seulement munies de quelques grandes dents vers leur base ; quelque- fois aussi les feuilles inférieures sont entières , ovales-oblon- gues, seulement crénelées en leurs bords. Les fleurs sont de la même couleur que dans la scabieuse des champs, dispo- sées de même, mais plus petites. La couronne qui termine les graines est velue , divisée en un grand nombre de dents très-courtes. Cette espèce croît dans les champs, en Langue- doc et en Piémont. Scabieuse des bois ; Scahiosa sylvafica , Linn. , Spec. , 140. Cette espèce est voisine de la scabieuse des champs ; mais elle paroît en différer d'une manière constante , parce que ses tiges sont chargées de poils plus nombreux et roides; parce que ses feuilles sont toujours entières, lancéolées, dentées; parce que les folioles de l'involucre sont ciliées en leurs 4 SCA bords et égales à la grandeur des fleurs. Cette espèce croit/ en France et en Allemagne, dans les haies, les bois et les lieux ombragés. ScAEiEusE AUSTRALE; Scabiosa australis, Wuiff. ex Spreng. , Syst. veget. , i, p. 078. Sa racine est rampante: elle produit une tige redressée , glabre , haute d'un à deux pieds, garnie de feuilles lancéolées , entières ou un peu dentées. Ses fleurs sont bleuâtres ou rougeàtres , toutes composées de corolles égales. L'involucre est beaucoup plus court que les fleurs, et chacune d'elles est accompagnée, à sa base , d'une écaille foliacée, lancéolée-linéaire. Les graines sont glabres, striées, couronnées par un rebord court, inégal, cà peine denté. Cette espèce croit dans les lieux humides, en Autriche et en Italie» "^'^ InvolucJ^e formé de folioles imbriquées sur plu- sieurs rangs et se continuant en paillettes sur le réceptacle ; corolle quadrijide ; graine couronnée par un seul rang de paillettes ou de dents. ( Suc- cisA , Vaill. ) ScABiEusE succise: Scuhiosa succisa , Linn. , Spec, 142; F/. Dan. , t. 279. Sa racine est tronquée , comme rongée à son extrémité; elle produit une tige droite, cylindrique, haute d'un à deux pieds, garnie de feuilles, dont les inférieures sont ovales-oblongues , pétiolées , ordinairement glabres ou chargées de quelques poils épars, et les supérieures ovales- lancéolées ou oblongues-lancéolées, souvent dentées. Ses ileurs sont bleues, portées, au sommet des tiges et de deux ou trois rameaux, sur de longs pédoncules; elles ont leurs corolles régulières. Cette espèce est commune, en France et dans d'autres contrées d e l'Europe, dans les bois et les pâturages un peu humides. On la trouve quelquefois à fleurs blanches. La racine de cette plante, qui est comme coupée, tronquée ou rongée, lui a lait donner le nom vulgaire de succise et celui de mors -du -diable (morsus diaboli), parce que , dans des siècles d'ignorance, 011 on lui attribuoit de grandes vertus, on sup- posoit en même temps que cette racine n'étoit rongée, ainsi qu'elle le paroit , que parce que le diable , ennemi de l'homme *^t envieux du bien que celui-ci pouvoit en retirer pour la gué- SCA 5 rison de plusieurs maladies, la mordoit et la rongeoit ainsi, afin de la faire périr, et de priver par là les malheureux mortels de son secours. Aujourd'hui, qu'on ne croit plus à ces contes ridicules, la scabieuse succise a beaucoup perdu de la réputation qu'elle avoit comme antidote, et on ne l'emploie plus guère que contre les maladies de la peau. C'est assez généralement la décoction des feuilles fraîches ou sèches que l'on prescrit aux malades. Scabieuse de Syrie; Scabiosa sjriaca , Linn. , Sp,, 141. Sa racine est annuelle; elle produitune tigedroite, roide, haute de deux à trois pieds, un peu hérissée et rude au toucher, divisée, dans sa partie supérieure, en rameaux effilés. Ses feuilles sont oblongues-lancéolées, presque entières ou dentées en scie. Ses fleurs sont bleuâtres, réunies en petites têtes ar- rondies à l'extrémité des rameaux ; elles ont leurs corolles presque égales. Les folioles de Tinvolucre et les paillettes du réceptacle sont arrondies, blanchâtres, surmontées d'un pointe en forme d'arête. Cette espèce croît en Syrie, dans le Levant, et elle a été trouvée, en France, dans les blés, aux environs ■de Nîmes. Scabieuse des Alpes; Scahiosa alpina, Linn., Sf,, 141. Ses tiges sont cylindriques, cannelées, fistuleuses, hautes de trois à quatre pieds, médiocrement rameuses dans leur partie sur périeure, garnies de feuilles grandes, péliolées , ailées ou seu- lement pinnatifides, composées de folioles lancéolées , dentées en scie, décurrentes à leur base. Ses fleurs sont d'un blanc jaunâtre, disposées en têtes arrondies, solitaires à l'extré- mité des rameaux et un peu inclinées avant la floraison; leurs corolles sont toutes égales, et les folioles de l'involucre sont Lancéolées, velues. Cette plante croit dans les montagnes du Dauphiîié, delà Provence, et en Suisse, en Italie, etc. Scabieuse de Tartarie; Scabiosa tatarica, Willd., Spec, 1 , p. 55o. Cette espèce ressemble entièrement à la précédente, si ce n'est qu'elle s'élève encore davantage (ses tiges ont jus- qu'à dix pieds de hauteur), et que les corolles extérieures de ses têtes de fleurs sont beaucoup plus grandes que les inté- rieures. Cette espèce croît naturellement en Tartarie: on I4 cultive au Jardin du Roi, à Paris. Scabieuse centaurée; Scrtt'josa centauroides , Lam, , Illusl^ , G SCA n.° i5]2. Sa tige est droite , cylindrique, glabre ou à peu près, haute de trois à quatre pieds , accompagnée , à sa base, de feuilles entières, et garnie, dans sa longueur, de feuilles profondément pinnatifides, à folioles lancéolées- linéaires , très-entières, déciirrentes à leur base. Ses têtes de fleurs sont presque globuleuses, portées, à l'extrémité delà tige et des rameaux, sur des pédoncules alongés, roides , glabres et un peu quadrangulaires. Les corolles sont jaunâtres, presque égales, et les folioles de l'involucre sont ovales, glabres ou à peu près, et les paillettes du réceptacle lancéolées. Cette plante croit dans les montagnes, en Provence, dans le Midi de l'Europe, et sur le Caucase. ScABiEUSE A FLEURS BLANCHES ; Scabiosa leucanthu, Linn. , Sp,^ 142. Sa tige est cylindrique, légèrement striée, glabre, haute de deux à trois pii ds , garnie de feuilles pinnatifides, com- posées ordinairement de folioles oblongues, profondément incisées elles-mêmes et comme pinnatifides; quelquefois ces folioles sont moins nombreuses, seulement dentées , et la ter- minale est beaucoup plus grande que les autres. Les fleurs sont blanches, réunies en têtes globuleuses, portées sur de longs pédoncules au sommet de la tige et des rameaux; elles ont les corolles à peu près égales; les écailles de l'involucre et les paillettes du réceptacle ovales, légèrement pubesct ntes. Cette plante croît naturellement dans le Midi de la France et de l'Europe. "'"''■'*■ Involucrc formé d'un seul rang de folioles; co- rolle qulnquéfide ; graine couronnée par un calice double: l'extérieur scarieux ; l'intérieur à cinq di- visions terminées chacune par une longue soie ou arête. ( Asterocephalus, VailJ. ) ScABiEUSE DE Gramonï; Scubiosa gramontia , Linn. , Sp. , iI\Z. Ses figes sont velues, ainsi que les feuilles, grêles, peu ra- meuses , hautes d'un pied à quinze pouces, garnies inférieu- rement de feuilles ovales-oblongues, pétiolées , et, dans leur partie moyenne et supérieure , de feuilles pinnatifides. Ses fleurs sont bleuâtres ou rougeàtres, portées sur de très-longs pédoncules; leur involucre est beaucoup plus court que les SCA 7 corolles. Le calice intérieur est à cinq dents plus courtes que l'extérieur , et non terminées par des soies. Cette espèce croît dans le Midi de la France, de l'Europe, et dans le Nord de l'Afrique. ScABiEUSE COLOMBAIRE ; ScaliosŒ columbaria , LïTin. , Sp. , i43. Sa tige est cylindrique, presque glabre, haute d'un à deux pieds , rameuse dans le haut , garnie à sa base de feuilles ovales- oblongues , crénelées, légèrement velues; les feuilles moyennes et les supérieures sont pinnatifides, composées de pinnules linéaires, le plus ordinairement entières, quelque- fois elles-mêmes pinnatifides. Ses fleurs sont bleuâtres ou rou- geàtres, terminées et portées sur de longs pédoncules grcles; leur involucre est court. Les graines sont couronnées par le double calice, dont l'intérieur est à cinq arêtes une fois plus longues que le calice extérieur. Cette espèce est commune , en France et dans une grande partie de l'Europe, dans les lieux secs, montueux et sur les bords des bois. ■ ScABiEUSE DES PvRKNÉEs ; Scubiosa pjrenaica, Ail. , FI. Ped. , n,° 5i2, t. 25 , fig. 2 , et t. 26 , fîg. 1. Ses feuilles et ses tiges sont abondamment chargées d'un duvet très-fin, très-serré, qui les rend molles au toucher, et d'une couleur blanchâtre ou grisâtre. Les feuilles inférieures sont ovales - oblongues , crénelées , et les supérieures pinnatifides. Les fleurs sont bleuâtres, et ont, comme dans les deux espèces précédentes, les corolles de la circonférence plus grandes que celles du centre. Dans la graine, les arêtes du calice intérieur sont moitié plus longues que le calice extérieur. Cette espèce croit dans les Alpes et les Pyrénées. ScABiEUSE NOIR -POURPRE, vulgaircmcut Fleur des veuves ; Scabiosa atropurpurea, Linn., Spec, 144. Sa racine, annuelle ou bisannuelle, produit une tige droite, cylindrique, haute d'un pied et demi à deux pieds, garnie inférieurement de feuilles ovales- oblongues , glabres, dentées en leurs bords, et, dans sa partie supérieure, de feuilles pinnatifides, à di- visions linéaires. Ses fleurs sont d'un pourpre foncé , noirâ- tres , quelquefois blanches . portées sur de longs pédoncules au sommet des tiges et des rameaux; elles ont les corolles de la circonférence très-inégales et beaucoup plus grandes que celles du centre. Leur involucre est un peu plus court que 8 SCA les fleurs, composé de folioles ovales-lancéolées , un peu dis- posées sur deux rangs. Cette plante passe pour être originaire de rinde : on la cultive dans les jardins, où elle se multiplie quelquefois spontanément. ScABiEusE DU Caucase ; Scahiosa caucasica, Marsch. , Flor. Caucas. , 1 , pag. 92. Ses tiges sont cylindriques, redressées, pubescentes, ainsi que les feuilles, hautes d'un pied et demi à deux pieds, simples ou divisées en deux à trois rameaux. Ses feuilles sont oblongues-lancéolées , les radicales entières; les supérieures plus ou moins profondément dentées et même pinnatifides. Ses fleurs, solitaires à l'extrémité Je la tige ou des rameaux et sur de longs pédoncules , sont d'un bleu clair; elles ont les corolles de la circonférence beaucoup plus grandes que celles du centre. Les paillettes du réceptacle sont linéaires -lancéolées, plumeuses. Cette plante croit dans l'O- rient et sur le Caucase. C'est une des espèces les plus remar- quables du genre par la grandeur de ses fleurs, qui se succè- dent les unes aux autres pendant deux à trois mois. On la cul- tive en pleine terre. ScABiEusE graminée; Scahiosa graminifolia , Linn. , 5p., 145. Toutes les parties de cette espèce sont couvertes d'un duvet sftyeux et blanchâtre. Ses tiges sont couchées à leur base, hautes de six pouces à un pied , quelquefois n'ayant qu'un pouce ou deux dans les lieux stériles. Cette tige est garnie, dans sa partie inférieure et moyenne, de feuilles linéaires, très-entières, et terminée par une seule fleur bleuâtre, dans laquelle les fleurettes de la circonférence sont plus grandes que celles du centre. Cette scubieuse croit dans les montagnes du Midi de la France , de l'Europe , et dans le Nord de l'Afrique. **''^* Involucre simple, polyphylle ^ réceptacle chargé de paillettes ; aigrette composée de poils plumeux, ( Pterocephalus , Vaill. ) ScABiEOSE A DEUX ^TAMINES : Scobiosa diandra , Lagasca ; Pte- rocephalus diandrus, Spreng. , Sjit. veget., 1, p. 583. Sa tige est droite, simple ou peu rameuse, haute de six à dix pou- pes, garnie de feuilles ailées, à pinnules filiformes. Ses fleurs SCA 9 forment une petite tête terminale, dont les fleurettes sont à peu près égales , ordinairement quadrifides et à deux étamines. Les folioles de l'involucre sont ovales , acuminées. Cette espèce croît en Espagne et en Portugal. ScABiEusE A aigrettes; Scabiosa pûpposa , Linn., Spec, p. 146. Ses tiges sont droites, grêles, légèrement pubescentes , peu rameuses, garnies de feuilles ailées, composées de folioles distantes , presque filiformes , trifides à leur sommet. Ses fleurs sont petites, portées sur des pédoncules cotonneux. Les co- rolles sont inégales, à cinq lobes. Cette espèce croît dans le Levant et l'île de Crète. ScABiEUSE PTÉROCÉPHALE ; Scabiosu ptcrocephala , Linn., Sp., 146. Ses tiges sont un peu ligneuses, couchées, très-basses, garnies de feuilles oblongues, blanchâtres , velues, laciniées en leurs bords. Ses fleurs sont portées sur des pédoncules simples, très-courts, et les corolles sont quinquéfides ; celles delà circonférence à peine plus grandes que celles du centre. Cette espèce croît en Grèce. (L.D.) SCABIEUSE FAUSSE. {Bot.) Nom vulgaire de la jasione de montagne. (L.D.) SCABIOSA. (Bot.) Voyez Scabieuse. (Lem.) SCABRE, Scaher. (Bot.) Muni de petites aspérités rudes au toucher; tels sont, par exemple, le toiirnefortia scahra, Vequisetum hyemale, le rhjnanthus crista galli , les feuilles du xanthium strumarium , le fruit du lithospermum arvense , les graines du ruta graveolens, etc. (Mass.) SCABRE. ( ErpeY. ) Voyez Rude. (H. C.) SCABRITA. {Bot.) Linnaeus avoit d'abord donné ce nom au nyctanthes arhor trislis , dans la famille des jasminées. (J.) SCACK. {Ornith.) Voyez Schach. (Desm.) SC^VE , Scœs>a. {Entom.) Fabricius a décrit sous ce nom, dans son Système des antliates , pag. 248, sous le n." 67, un genre de diptères de la famille des chétoloxes, et indiqué au- paravant sous le nom de Syrphe. Tels sont ceux du gro- seiller, du poirier sauvage, dont les larves se nourrissent, en effet, de pucerons qui vivent sur ces plantes. Voyez le genre Syrphe. (CD.) SC^VOLA. {Bot.) Voyez Sévole. (Poir.) SCx\HAU. {Ornith.) Le nom turc écrit ainsi par Aldro- 30 SCA vande , et schahau par Gesner , est celui du balbuzard. (Ch. D.) SCALA. {Conchyi.) Nom latin sous lequel Klein, Ostr.^ p. 52, avoit établi, dès lySS, le genre Scalaire des conchy- liologisfes mo ernes. (De B.) SCALAIRE. Scalaria. { Malacoz.) Genre de mollusques con- chylifères, établi par M. de Lamarck pour un certain nombre de coquilles , sur la place desquelles les conchyliologistes du dernier siècle ont extrêmement varié : les uns, comme Gual- tieri et de Favannes, en ont fait des tubes ou tuyaux analo- gues aux tubes de serpules , parce que la plus belle et la plus précieuse surtout semble une dentale tordue en spirale, sans que les tours de spire se touchent, et par conséquent sans columelle, partie qui leur paroissoit caractéristique des véri- tables coquilles. D'autres, comme d'Argenville, ont voulu que ce fussent des buccins et des vis; enfin, Linné les rangeoit parmi ses turbos, à cause de la forme de l'ouverture. C'est de ce genre, en effet, que M. de Lamarck les a séparées d'abord , pour les placer parmi ses C3rclostomes , dont il les a bientôt retirées pour constituer un genre distinct. Quoiqu'une espèce au moins soit assez commune sur toutes les côtes d'Europe, l'animal des scalaires n'est pas encore suffisamment connu: no'is ne l'avons jamais vu nous- même, et le peu que nous en savons est tiré de liianchi ( J. Plancus ) et de Muller. Voici comment les caractères de ce genre peuvent être exprimés: Animal spiral; pied court, ovale, inséré sous le col et por- tant sur son dos un opercule corné, mince , grossier et pau- cispiré ; tentacules sétacés , renflés à la base et portant les yeux au sommet de ce renllement ; une trompe ? un long canal au bord antérieur et droit de la cavité respiratrice. Sexes sé- parés; organe excitateur mâle très-grêle. Coquille subturricu- lée, a tours de spire plus ou moins serrés et garnis de côtes longitudinales, interrompues, formées par la conservation des bourrelets successifs de l'ouverture, qui est petite, presque parfaitement ronde , à péristome continu et réfléchi en bour- relet. Nous ne connoissons que très-incomplétement, avons-nous déjà dit, l'animal de ce genre. Nous voyons seulement, par les figures des auteurs cités, qu'il ne diffère pas beaucoup de celui qui habite les autres coquilles operculées du même SCA 11 ordre des cricostomes. Nous trouvons dans une figure d'un ouvrage, non publié, de notre ami M. le docteur Leach , que la trompe, ou mieux probablement le labre est comme lacinié ou divisé en languettts renflées à l'extrémité; mais nous n'osons croire h une disposition aussi anomale. Nous apprenons aussi de Bianchi que ce mollusque laisse échapper de son corps une grande quantité de liqueur, qui teint les doigts et le papier d'une belle couleur pourpre, ce qui lui a fait penser que ce pourroit être un des conchylifères qui fournissoient aux anciens la pourpre dont ils teignoient les étoffes les plus précieuses. Linné et quelques autres auteurs ont adopté cette opinion. (Voyez, pour plus de détails, au mot Pourpre, où nous l'avons discutée.) Les scalaires, comme les turbos, paroissent habiter de pré- férence les bords de la mer où se trouvent beaucoup d'an- fractuosités et de rochers. Il en existe, à ce qu'il paroît, dans toutes les mers. M. de Lamarck en caractérise déjà sept espèces vivantes, et il est possible qu'il y en ait davantage; malheureusement on ne connoît que les coquilles, sans dis- tinction de sexes : la plupart ne sont pas figurées, en sorte qu'il est fort difficile de les distinguer d'une manière un peu certaine et fixe. Nous ajouterons que le nombre et la sépa- ration des bourrelets paroissent considérablement varier, à peu près comme dans les harpes. A. Espèces dont les touis de sph^e sont au moins contigus. La Scalaire commune : Scalaria communis , de Lamk., vol. 6, 5.* part., pag. 228, n.° 5 ; Turbo clathratus , Linn. , Gmel. , p. 36o5, n.° 63 ; Plancus, Conch. min. nat., tab. 5 , fig. 7,8; vul- gairement la FAUSSE ScALATA. Coquillc f urriculéc , non ombili- quée , avec des côtes un peu épaisses, lisses, subobliques, de couleur blanche ou fauve pâle, quelquefois avec des taches pourpres sur les côtes et sur le fonds. Des côtes de la Manche , où elle est assez commune dans certains endroits de la mer du Nord , et surtout de celles d'Ita- lie , de la mer Adriatique. M. de Lamarck indique comme une variété de cette espèce une coq"uille figurée, sous le nom de Sc.clathrata, dansi'Ency- 12 SCA clopédie méthodique , pi. 461 , fig. 0 , a, b, et qui, plus grosse, plus élevée que celle de la Manche, est aussi plus vivement colorée en rose violacé, avec des taches pourpres sur les côies. La Scalaire couronnée : 5. coronata, Lamk., l. c. , p. 227 , n." 3: Encycl. méthod., pi. 461 , fig. 5 , a, b. Coquille turri- culée, aiguë au sommet, non ombiliquée, scabriuscule, avec des côtes minces, lamelliformes, un peu iimbriées sur les bords, très- nombreuses, et une sorte de cote transverse cou- ronnant le dernier tour : couleur blanche, ornée de linéoles et de points roux en séries. M. de Lamarck, dont j'ai traduit exactement la phrase ca- ractéristique de cette espèce, dit que c'est une coquille rare et assez précyeuse, de seize lignes de hauteur et dont il ignore la patrie. La S. LAMELLEUSE; 5. lamellosa, de Lamk, , loc. cit., n." 2. Co- quille subturriculée, non ombiliquée, lisse, ayec des côtes minces lamelliformes , denticulées, et une sorte de carène transverse sur le dernier tour: couleur fauve ou roussàtre, quelquefois avec des lignes de points décurrens sur le dernier Jour. Patrie également inconnue ; treize à quatorze lignes de hau- teur. Ce n'est, à ce qu'il me semble, qu'une variété de la S. commune. La S. AUSTRALE; s. australis, de Lamk., loc. cit., n.° 6. Co- quille tuiriculée , grêle, obtuse au sommet, à suture à peine excavée, avec des côtes lisses, très-droites, tombantes, sur la carène du dernier tour. Cette espèce, qui n'a qu'un pouce de long, glabre et sans taches, vient des mers de la Nouvelle -Hollande. La S. VARIQUEUSE : S. varicosa , de Lamk., loc, cit., n.° 4 ; S. Jimbriata , Enc. méth. , pi. 431 , fig. I^, a,b. Coquille turri- culée, non ombiliquée, obtuse au sommet, avec des côtes très-minces, couchées, denticulées, très- nombreuses , entre- mêlées avec des varices ou des côtes plus grosses, alternes et éparses : couleur toute blanche. Cette espèce, que M. de Lamarck regarde comme parfair tement distincte, a quinze à seize lignes de hauteur. Sa pstrie est inconnue. SCA ï5 La Scalaire a c6tes rares: S. raricosta, Lamk. , l. c, n." 7; ^raChemn., Conch.,/^, tab. i53, fig. iZ|35 P 143G? Coquille turriculée, ombiliquée , avec de petites côtes longitudinales peu marquées, et des varices costiformes rares, interrom- pues, et serrées dans quelques endroits : couleur blanche. Patrie inconnue. Longueur, huit lignes. B. Espèces à fours de spire disjoints et omhiliqués. (Genre AcyoneAj Leach.) La S. précieuse: S.^recio$a, de Lamk., loc. cit., n.° 1 ; Turbo scalaris , Linn. , Gmel., p. 56o3 , n.° 62 ; Enc. méth., pi. 461 , fig. 1 , a, b, vulgairement le Scalata. Coquille conique, un peu ventrue inférieurement , à sommet obtus, et comme formée par les tours lâches et ne se touchant en aucun sens d'un côwe spiral, garnis d'espace en espace de côtes peu ser- rées et épaisses, blanches, sur un fond fauve pâle. De l'océan des grandes Indes, d'après M. de Lamarck et la très-grande partie des conchyliologues anciens et modernes. Gmelin ajoute des côtes de Barbarie. Cependant M. Bosc dit que c'est à tort que, pendant long-temps, l'on a cru que cette coquille venoit des grandes Indes et de la Chine, et que l'on sait aujourd'hui qu'elle se trouve dans la Méditerranée, sur la côte de Barbarie; en sorte, ajoute -t-il, qu'on doute même qu'il s'en trouve à Amboine , malgré l'autorité de Rumph et de Valentyn. J'ignore absolument sur quoi est fon- dée cette assertion de M. Bosc; je me bornerai à faire obser- ver que M. Poiret , le seul naturaliste qui jusqu'ici nous ait donné quelque chose d'un peu détaillé sur les animaux et les coquilles de la côte de Barbarie, parle bien de la scalaire commune, turbo scalai^is , de Linné, mais nullement de la fameuse scalata. M. le docteur Leach , dans l'article de ses Mé- langes de zoologie , tom. 2 , p. 79 , dit même qu'il croit qu'il pourroit bien y avoir plusieurs espèces confondues sous le même nom, les individus apportés de la Chine différant de forme et d'épaisseur avec ceux qui proviennent d'Amboine. M. Bosc ajoute que c'est à sa découverte dans la Méditerranée qu'est due la grande diminution du prix de cette coquille, pen- dant long-temps si rare etsi recherchée, surtoutquand elle étoit d'un beau volume et bien conservée. Le fait est qu'on ne trou- 14 SCA veroît probablement plus aujourd'hui d'amateur assez riche , ou du moins assez passionné , pour acheter une de ces coquilles, il est vrai, de quatre pouces de longueur, sur trois de diamètre à sa base, une somme de six mille livres, comme le dit Cu- bières, dans son Histoire abrégée des coquillages de mer, p. loi , du plus bel individu qu'il ait jamais vu; mais je doute beaucoup qu'on ait dans une vente, pour douze francs , ce qui coûtoJt cent louis il y a vingt-cinq ans. On en voit encore payer quatre ou cinq cents francs en Angleterre. La diminu- tion du prix de cette coquille tient sans doute à ce que le commerce en a apporté un plus grand nombre dans les col- lections ; mais cela tient surtout à ce que les collections se faisant aujourd'hui, non plus par luxe et pour le seul plaisir des yeux , mais bien pour l'instruction et surtout pour l'étude de la géologie , on a pu la remplacer par une scalaire com- mune, sans que le genre Scalaire fût moins bien représenté; celle-là offrant tous les caractères de la scalaire la plus pré- cieuse. Quoi qu'il en soit, ce nom de scalata lui a été donné par les Italiens, et veut dire dans leur langue escalier. Je vois dans les auteurs du dernier siècle qu'on trouve les scalatas surtout sur la côte d'Amboine et à Batavia, où les femmes les emploient comme pendans d'oreilles ou dans la composition de leurs colliers, et qu'elles les mettent au rang de leurs bijoux les plus précieux. Je ne me rappelle cependant pas que ce fait ait été confirmé par le récit des voyageurs modernes. On voit dans les collections de véritables scalatas qui ont depuis huit à dix lignes de longueur jusqu'à quatre pouces; mais il paroit que cette taille est extrêmement rare. On cite cependant un individu de la collection de la célèbre Cathe- rine 11, impératrice de Russie, qui étoit encore plus grand. La taille la plus ordinaire est d'un pouce et demi à deux pouces; à deux pouces et demi c'est déjà un volume fort rare. Pour qu'un individu de cette coquille soit beau, il faut qu'il soit un peu translucide, d'un brun clair, comme rosé, avec les coi.es d'un beau blanc mat; que les tours soient bien dis- joints, l'ombilic bien ouvert, et que les bourrelets, surtout celui de l'ouverture , soient bien entiers. La Scalaire subprécieuse , S. iuhpretiosa. Coquille conique, SCA i5 flssez renflée inférîeurement, ombiliquée, à fours assez dîs- joints, pourvue de bourrelets égaux, régulièrement espaces, et plus nombreux que dans la précédente. Couleur toute blanche. J'ai vu un bel individu de cette espèce dans la collection du prince d'Esling ; quoique ce ne soit peut-être qu'une simple variété de la S. précieuse, elle m'a paru cependant être aussi distincte que foutes les autres espèces établits dans ce genre par M. de Lamarck. Outre ces espèces de scalaires indiquéespar M. de Lamarck il en est encore d'autres qui me semblent fout aussi distinctes. La Scalaire principale; S.priiicipalis,Pal]., Spic.zooL, lo, t. 3 , fig. 5 et 6. Coquille conique , à sommet pointu , assez renflée inférieurement, subombiliquée , avec des bourrelets sublamelleux, peu élevés, frès-serrés et très- nombreux. Cette coquille qui , d'après la figure de Pallas , paroif avoir près de vingt -deux lignes de long, sur huit environ de dia- mètre , ne peut être comparée à la scalaire précieuse, ni à la scalaire commune, ni à aucune de celles que M. de Lamarck a figurées dans l'Encyclopédie méthodique. Gmelin en fait une simple variété de son turbo scalaris. Pallas , qui n'en donne pas de description, se borne à dire qu'elle est blanche, trans- parente, qu'elle vient du cabinet d'un riche amateur de Rot- terdam, A. Gevers, et qu'elle est encore plus rare que le turbo scalaris. J'ai vu dans la collection du prince d'Esling une scalaire que je rapporte à cette espèce. La S. AMBIGL'Ë : S. ambigua; Turbo ambiguus , Gmel. , p. 56o4 , II." 64. Coquille turriculée , ombiliquée , h tours contigus lisses , avec des côtes deux fois plus nombreuses que dans la scalaire commune : couleur blanche, avec deux ou trois lignes fer- rugineuses sur chaque tour. De la Méditerranée. La S. CRÉNELÉE: S. crenuta ; Turho crenatus , Gmel., ihid., n.° 65; Linn., Mus, Lud. Ulr., 65c|, n.° 355. Coquille turri- culée, subcancellée , de neuf lignes de long, à tours conti- gus, à côtes arrondies, çà et là effacées et crénelées : couleur toute blanche. C'est encore une coquille de la Méditerranée, et probable- ment , comme la précédente , une simple variété de la scalaire i6 se A commune. C'est du moins l'opinion d'Olivi pour la scalaire ambiguë. La Scalaire lactée: S. lactea; Turbo lacteus , Gmel. , ihid. , n." GG ; Ginnani, Adriat., tab. 6 , fig. 35. Très-petite coquille, de la grosseur d'un grain d'orge, d'un blanc de neige, turri- culée, avec des stries nombreuses, longitudinales, au lieu de côtes. La S. SUBSTRIÉE : S. striatula; Turbo striatulus, Gmel., ibid., n.° 67. Petite coquille, de la grosseur d'un grain d'orge, turri- culée, subcancellée , à tours de spire contigus, garnie de pe- tites stries membraneuses , entremêlées de rugosités convexes et calleuses. Ces deux dernières espèces , qui viennent l'une et l'autre de la Méditerranée , ne sont sans doute encore que des jeunes âges de la scalaire commune; en effet, Olivi les cite, ainsi que Vambigua, comme se trouvant dans le même sable des bords de l'Adriatique. Je lis dans le Catalogue des coquilles trouvées sur les côtes du département de la Manche, parM.de Gerville , que cette espèce , qu'il dit microscopique , se trouve à Cherbourg , ainsi que sur les côtes d'Angleterre, d'après la citation qu'il fait de trois des principaux conchyliologues anglois. La S. PETITE : S. parya ; Turbo parvus , Maton et Rakett , Linn. Soc. Lond., 8, p. 171 , n.° 3i ; Turbo lacteus, Donov. , British Shells, t. go; Fuit., Dors., p. 45 , *. 19 , fig. 4. Petite coquille turriculée, de cinq ou six tours de spire, avec des côtes élevées, distantes. Des côtes d'Angleterre et du département de la Manche, où, suivant M. de Gerville, elle est très- commune avec le turbo ulvœ. La S. CONIFÈRE : T. conifera; Turbo coniferus , H. de Gerv. , Catalog. ; Maton et Rakett, loe. cit., p. 173, n." 35; Pult., Dors., pag. 45, t. 19, fig. 6. Coquille très-petite, microsco- pique , turriculée ; tours de spire garnis de côtes contiguës et subpapilleuses vers la suture. M. de Gerville dit qu'elle se trouve à Quineville, où elle est très - rare. 11 paroît qu'elle l'est moins en Angleterre. On pourra encore distinguer dans ce genre, avec autant de raisons que les précédentes, les espèces suivantes que j'ai SCA 11 caractérisées dans la riche collection du prince d'Esling , et dont les dernières passent aux cyclostomes. La Scalaire élancée, S. turrita. Remarquable parle grand élancement de sa spire, qui a dix -huit lignes de haut sur trois à quatre de large ; elle a du reste beaucoup de rapports avec la S. commune; elle n'est pas ombiliquée ; ses côtes sont peu élevées et assez serrées; sa couleur est toute blanche. La S. BicRÉNELÉE, S. Vicrcnata. Coquille turriculée , assez renflée inférieurement, sans caréné au dernier tour, garnie de côtes peu marquées, si ce n'est à la suture où elles for- ment une double série décurrente de dents ou crénelures. Couleur toute blanche. La S. ovale , S. Qvcdis. Coquille subturriculée , non ombi- liquée, à côtes peu marquées, si ce n'est vers la suture où elles forment une série noduleuse ; ouverture ovale, obli- que, à péristome rebordé, mais peu continu. Couleur toute blanche. La S. CYCLOSTOME, s. cjclostoma. Coquille courte, à spire peu alongée, ombiliquée, cancellée par des stries décur- rentes et des stries longitudinales, avec quelques bourrelets épars; ouverture fortement marginée. Couleur blanche. Cette espèce passe évidemment aux cyclostomes. (De B.) SCALAIRE. {Foss.) Les espèces de ce genre ne se sont jus- qu'à présent présentées à l'état fossile que dans les couches plus nouvelles que la craie. Voici celles que nous connoissons. Scalaire crépue; Scalaria crispa, Lamk., Ann. du Mus., tom. 8 , pi. 37 , fig. 5. Coquille turriculée , non ombiliquée , à tours despire ventrus et profondément séparés entre eux, à côtes longitudinales nombreuses, rapprochées, tranchan- tes, anguleuses dans la partie supérieure de chaque tour; longueur , dix lignes : fossile de Grignon , département de Seine-et-Oise , et d'Orglandes, département de la Manche. Il paroit que cette espèce est celle à laquelle M. Sowerby a donné le nom de S. acula , et qu'on trouve à Barton en An- gleterre. ( Sow. , Min. coiich., pi. 16, to lowerjigures.) Scalaire dépouillée; Scalaria dénudât a , Lamk., loc. cil., imême pi., fig. 4. Nous pensons que l'individu dépouillé de ses côtes, que nous possédons , et qui a servi à établir cette espèce , dépend de celle qui précède , et que son mauvais état 48. 2 i8 SCA de conservaiion l'avoit fait regarder comme constituant une espèce particulière. Scalaire treillissée ; Scalaria decitssata, Lamk. , ïoc. cit., même pi., fig. 3. Coquille turriculée , non perforée, à tours contigus et arrondis, à côtes longitudinales nombreuses, rapprochées, peu élevées, dans l'intervalle desquelles on aperçoit des stries transverses, petites, mais bien distinctes, qui se croisent avec les côtes et font paraître la coquille élé- gamment treillissée à sa surface : longueur , treize lignes. Fossile deBeynes, près Grignon. Scalaire monocycle; Scalaria monocjcla, Lamk. , loc. cit., vol. 4, p. 214 , n.° 4. Coquille conique, non perforée , à tours rapprochés et bombés. Elle porte vers la base de son dernier tour une strie élevée et transversale , qui existe également dans le turbo principalis : longueur, dix lignes; fossile de Chau- mont et de Mouchy-le-Châtel , département de l'Oise. M. de I,amarck dit qu'on trouve aussi cette espèce à Grignon. L'es- pèce qu'on trouve à Léognan, à laquelle M. de Basterot a donné le nom de scalaria multilamella , et qu'il a figurée dans son Mémoire géologique des environs de Bordeaux, pi. 1 , fig. 25, paroit être une variété de celle-ci. Scalaire PLissÉE ; Scalaria plie ata , Lamk., Ann., ilid., n." 5. Coquille turriculée, non perforée, portant des côtes longitu- dinales peu élevées, obtuses , et qui ne semblent que des plis. Fossile de Parnes, département de FOise. Scalaire COMMUNE, Scg.laria communis.M. de Basterot (/oc. oit,) dit qu'on trouve à Fétat fossile , dans le Plaisantin, à San Miniato , et à Volterra en Italie, cette espèce, qui vit dans les mers d'Europe et de FInde , et que la variété a, dont Fintervalle entre les côtes est strié, et qui se trouve à Bra- merton en Angleterre, se rencontre aussi à Fétat vivant. M. Brocchi dit , dans sa Conchyliologie fossile des Apennins, que le turbo clathriis, que M. de Lamarck rapporte au scalaria communis, qui vit dans la Méditerranée, dans FAtlantique , dans la mer des Indes et dans l'Adriatique, se trouve fossile dans le Plaisantin et dans d'autres endroits ci-dessus cités. En jugeant par analogie les scalaires comme les coquilles des autres genres, il est difTicile de penser que celles qui vi- vent dans des JocaUtés si éloignées les unes des autres, puissent SCA 19 être identiques ; et celles de ces coquilles que nous avons pu voir, et qui proviennent des pays étrangers, ne ressemblent pas à celles de l'espèce qui vit dans la Manche; comme aussi nous n'avons jamais vu cette dernière espèce à l'état fossile. Le scalaria similis (Sow^, Min. conch., pi. iQ fig. j) que M. de Basterot rapporte à sa variété a, étant strié transver- salement dans l'intervalle qui se trouve entre les côtes longi- tudinales, paroit être assez diflFérentdu scalaria communis pour constituer une espèce particulière, jusqu'à ce qu'il soit con- venu, comme il arrivera peut-être, de regarder les espèces différentes comme des variétés les unes des autres. Scalaire lamelleuse; Scalaria multilamella , de Bast. , loc. cit., pi. 1 , fig. i5. Coquille turriculée , couverte de côtes longitu- dinales, nombreuses, lamelleuses et peu élevées. L'intervalle qui les sépare est lisse. Longueur, un pouce; fossile de Léo- gnan. Cette espèce paroît avoir les plus grands rapports: 1." avec la scalaire monocycle ; 2.° avec le scalaria minuta, Sow., loc. cit., pi. 390, fig. 5 et 4, découvert à Rarnsholt en Angle- terre ; et 3.° avec le turbo pseudoscalaris, Brocc. , loc. cit., tab. 7, fig. 1, qu'on trouve dans le Plaisantin. Scalaire de Brocchi : Scalaria Brocchii , Def. ; Turho lamel- losiis, Brocc, loc. cit. , tab. 7 , fig. 2. Coquille turriculée, non perforée , transversalement striée , couverte de côtes longitu- dinales , lamelleuses, crépues; longueur, quatorze lignes: fossile du Plaisantin. Cette espèce est très-remarquable par les aspérités dont elle est couverte. On trouve en Corse une espèce qui paroît avoir beaucoup de rapports avec celle-ci. Comme il existe déjà une espèce vivante à laquelle M. de Lamarck a donné le nom de scalaire lamelleuse, et qu'une autre à l'état fossile a reçu ce même nom de M. de Basterot, je n'ai pas cru devoir le conserver à celle-ci. Scalaria pumicea; Turbo pumiceus, Brocc, loc. cit., tab. 7, fig. 3. Coquille turriculée, non perforée, striée transversale- ment, couverte de côtes longitudinales, épaisses et calleuses, dont l'intervalle entre elles est lamelleux. Il règne une rampe contre la suture. Longueur, onze lignes; fossile du Plaisantin. Scalaria torulosa ; Turbo torulosus , Brocc, loc. cit., même pi., fig. 4. Coquille turriculée, à tours aplatis, à côte^ no- duleusesj longitudinales et couvertes de fines stries transver- 20 8CA sales, et à ouverture peu saillante, près de laquelle est une varice. Longueur, un pouce ; fossile du Plaisantin. Cette espèce est remarquable par la varice qui se trouve à l'ouverture , et par une autre située à l'avant-dernier tour. Scalaria cancellata; Turlo cancellatus, Brocc, loc. cit., même pi., lig. 8. Coquille turriculée, effilée, à tours convexes et réticulés et à ouverture ovale ; longueur , dix-sept lignes. Cette jolie espèce est couverte de côtes longitudinales qui sont coupées par des stries transverses un peu' moins grosses que les côtes, en sorte qu'il semble qu'elle soit couverte d'un treillis. Fossile du Plaisantin. Cette coquille aune très-grande analogie avec le sealaria decussata , dont elle n'est proba- blement qu'une variété modifiée par la localité où elle a vécu. Scalaire GROssiKREjScttZaria rustica, Def. Nous possédons un seul individu de cette espèce, qui est très-remarquable par l'épaisseur et la forme grossière de ses côtes longitudinales : longueur, six lignes. Ce fossile est indiqué venir de Dax. Scalaire striée; Sealaria striata,DeL Coquille turriculée , à tours un peu bombés, à côtes longitudinales peu saillantes, et marquée de très-fines stries transverses , qu'on n'aperçoit qu'à la loupe: longueur, quatre lignes. Cette espèce, dont nous ne connoissons que le seul individu que nous possédons, se fait remarquer par les très-6nes stries dont elle est cou- verte. Fossile de Léognan. Scalaire? turritellée; Scalaria? lurritellata ,De£. Coquille subulée , à tours arrondis et couverte de très- petites côtes longitudinales serrées les unes contre les autres. Quoique cette espèce n'ait que deux lignes et demie de longueur, sur moins d'une demi-ligne de diamètre , elle est composée de onze à douze tours de spire. L'ouverture n'étant pas très-arrondie , nous ne sommes pas certains si elle appartient au genre Sca- laire. Fossile de Hauteville. Scalaire aiguillonnée; Scalaria muricata, Kisso , Hist. nat. des princip. prod. de FEurope mérid., tom. 4? pag. ii3. Co- quille lisse, ti'anslucide , à sept tours despire presque con- tigus, avec de fortes côtes longitudinales, également dis- tantes, terminées par une pointe aiguë, un peu courbe; le sommet de la spire est aigu: longueur, dix millimètres. M. SCA ^t Risso annonce que cette espèce vit et se trouve fossiie et sub- fossile dans les environs de Nice. (D. F.) SCALARUS. {Conch/yl.) Nom employé par Denys de Mont- fort pour désigner le genre Scalaria ou Scalaire de M. de Lamarck. ( Desm.) SCALATA. (Conchfl.) C'est le tiirlo scalaris, Linn., Gmel. La scalaire précieuse de M. de Lamarck. Voyez Scalaire. (DeB.) SCALATA [Fausse]. (Conchyl.) C'est le turbo dathrus , Linn. , Gmel. ; la scalaire commune de M. de Lamarck ; la sca- laire grillée de quelques auteurs. (De B.) SCALIA. (Bot.) Voyez, dans notre article Podoi.èpe ( tom. XLII, pag. 62), ce que nous avons dit sur le Scalia de Sims. ( H. Cass. ) SCALIGERA. (Bat.) Adanson désigne sous ce nom Vaspa- lathus de Linnseus, genre de la famille des légumineuses. (J.) SCALO-BARRI. ( Or;7(7h,.) Nom provençal du grimpereau de muraille ou échelette, certhia muraria , Linn. (Ch. D. ) SCALOPE, Scalops. (Mamm.) M. Cuvier a formé sous ce nom un petit genre de mammifères carnassiers de la famille dles insectivores , qui a été généralement adopté par les zoo- logistes. Il ne contient qu'une seule espèce , que Linné plaçoit dans le genre Sorex ou Musaraigne, et que Pennant et Shaw comprenoient dans le genre Talpa ou Taupe. La scalope a en effet la plus grande ressemblance avec la taupe par la forme générale de son corps, et par la conforma- tion de ses membres, dont les antérieurs sont destinés à fouir la terre ; mais elle en diffère beaucoup par son système den- taire et par quelques parties de ses organes des sens. La tête de cet animal est dans la proportion de celle de la taupe, relativement au volume du corps, et elle est sup- portée par un cou fort court et très-musculeux ; le museau est extrêmement prolongé, encore plus que dans celui des musaraignes, cartilagineux, garni de plusieurs rangées de pores, terminé par un boutoir, et non flexible et mobile , comme celui du desman ; les yeux sont aussi petits et aussi bien cachés que ceux de la taupe; il n'y a point d'oreilles externes; la gueule est assez fendue . et armée de trente -six dents, vingt en haut et seize en bas, qui montrent toutes 22 SCA les formes qui sont propres au système dentaire des animaux insectivores. A la mâchoire supérieure , les deux incisives intermédiaires sont très -fortes , très -larges , arrondies en devant, planes en arrière, perpendiculaires à la mâchoire, et tronquées en biseau; il n'y a point de canines, ce qui donne à cette mâchoire de la ressemblance avec celle des rongeurs; des neuf mâchelières qui la garnissent de chaque côté , les six premières sont des fausses molaires , deux très- petites et cylindriques, minces comme des fils; une troisième beaucoup plus grande , cylindrique et pointue ; une quatrième plus petite et de même forme; une cinquième plus grosse que la troisième, pyramidale et tronquée obliquement au sommet, et enfin la sixième du double plus grande que la précédente et de même forme : les trois vraies molaires ont plus de largeur qu'aucune autre, et les deux dernières d'entre elles sont fort peu sorties de la mâchoire; toutes ont leur couronne garnie de tubercules pointus fort prononcés, et sont munies d'un talon intérieur qui ne consiste qu'en un tuber- cule. A la mâchoire inférieure on compte quatre incisives, dont les deux du milieu sont très-petites et tranchantes, et les deux latérales bien plus longues, pointues et crochues, presque comme des canines : sur lei six mâchelières les trois premières ou fausses molaires sont à une seule pointe avec une petite dentelure postérieurement ; elles sont un peu cou- chées en avant, et augmentent successivement de grandeur, depuis la première jusqu'à la troisième; les trois vraies mo- laires sont exactement semblables à celles de la chauve-sou- ris, c'est-à-dire composées de deux prismes parallèles, ter- minés chacun par trois pointes, et présentant un de leurs angles au côté externe, et une de leurs faces au côté interne; les deux premières sont de même grandeur, et la dernière est un peu plus petite qu'elles. Le corps est de forme alpngée , cylindrique, musculeux dans toutes .ses parties antérieures , qui concourent aux mouvemens des pattes de devant, et à ceux qui ont pour but de relever la tête. Les membres sont très -courts, pen- tadactyles, et ceux de derrière paroissent foibles et débiles, comparativement aux antérieurs, qui sont exactement sem- blables à ceux de la taupe, c'est-à-dire terminés par une SCA 23 large maîn nue et calleuse, dont tous les doigts, soudés intimement les uns aux autres , sont armés d'ongles fort longs, très-épais et durs, arqués en dessus, en gouttière en dessous, tranchans , arrondis au bout, et formant par leur réunion une lame coupante, une sorte de bêche, pour entamer et creuser la terre. Les pieds de derrière sont plantigrades, alongés , à talon bien marqué; les doigts en sont grêles, bien séparés et armés d'ongles minces et arqués; le plus long de ces doigts est celui du milieu , et les autres décroissent successivement jusqu'aux plus latéraux ; l'in- terne ou le pouce est le plus court de tous. La queue est courte. Le poil qui couvre le corps est fort court et très- fin , perpendiculaire à la peau, comme celui de la taupe; mais il est moins doux au toucher, et son aspect est moins velouté. La ScALOPE DU Canada {Scalops canadensis, Cuv., Geoff. , Desm., Mamm. , esp. 2/^5 ; Sorex aquaticus de Linné , ou Talpa fusca de Pennant et de Shaw) est un petit animal que l'on trouve aux Etats-Unis, depuis le Canada jusqu'en Virginie,, et qui, fouissant la terre à la manière de la taupe, a, comme plusieurs espèces de musaraignes, l'habitude de ne point s'é- loigner du bord des ruisseaux ou des rivières. Il a six pouces un quart de longueur totale pour le corps et la tête mesurés ensemble, et sa queue est longue seulement de neuf lignes; son pelage est d'un gris fauve tant en dessus qu'en dessous, chaque poil étant d'un gris de souris à sa base, et presque fauve à sa pointe. (Desm.) SCALOPE. {Mamm.) Klein a donné le nom de mus scalopes au sarigue marmose. (Desm.) SCALOPE A CRÊTE. (Mamm.) C'est le condylure ou taupe à museau étoile. ( DnSiM. ) SCALPEL. (Foss.) Luid a donné ce nom à une dent de poisson fossile. (D. F.) SCALPELLE, Scalpellum, ( Malentomoz. ) Genre établi par M. le docteur Leach parmi les anatifes de Bruguière ou le- pas de Linnaeus, pour un petit nombre d'espèces qui, outre les cinq valves principales de l'enveloppe dermoïde, en ont encore sept à la base , et dont en outre le pédicule est entière- ment écailleux. Telles sont; 24 SCA L'Anatife SCALPEL : LcpŒs scalpellum , Linn., Gmel., p. 32 lo, n.° 11 ; Scalpellum vulgare , Leach ; le Pousse- pied scalpel de M. de Lamarck; le PoLytÈPE vulgaire de M. de Blainville, Encycl. méthod. , pi. j66,fîg. j et 8. Coquille comprimée, formée de treize pièces lisses, dont les cinq principales ne sont pas terminales; pédoncule court, squameux et atténué inférieurement. Assez petite espèce des côtes de Norwége. L'Anatife couronné : Lepus mitella, Linn., Gmel., p. 32 lo, fi.° 10; le PoussE-piED scalpel dc M. de Lamarck ; le Polylèpe COURONNÉ de M. de Blainville ; type du genre Capitulum de Klein, Oslr., t. 1 2 , fig. 100 ; du genre Mitella de M. Oken. Coquille comprimée, formée de huit valves principales ter- minales et fortement striées en travers, outre un rang de très- petites à la base; deux médianes et onze de chaque côté, en tout trente -quatre; pédoncule court et squameux. De Pocéan Indien. M. Gray, dans son Synopsis des cirrhipèdes, fait un genre distinct de chacune de ces espèces d'anatifes, adoptant pour la dernière le nom de capitulum. (De B.) SCAMMONÉE. ( Bot, ) On distingue plusieurs racines de ce nom employées en médecine. La principale et la plus estimée est la scammonée d'Alep, ainsi nommée parce que le Liseront SCAMMONÉE (voycz ce mot) , auquel elle appartient, croît dans les environs de cette ville. C'est la même que Pon apporte de Smyrne , mais composée de morceaux plus compactes et détériorée par le mélange d'autres substances, suivant Mur- ray. La scammonée de Montpellier ou Cynanque de Mont- pellier (voyez ce mot) est d'une qualité moindre et quelque^ fois substituée par fraude à la première. On ne confondra pas avec ces racines celle de la Périploque scammonée (voyez ce mot), Secamone de Prosper Alpin, qui croît en Egypte, où elle est employée comme purgatif moins actif. (J. ) SCAMMONÉE D'ALLEMAGNE. {Bot.) Nom vulgaire du liseron des haies. (L. D.) SCAMMONÉE D'AMÉRIQUE. (Bot.) C'est la racine du lU seron méchoacan. (L. D.) SCAMMONÉE DE MONTPELLIER. ( Bot. ) Nom vulgaire du cynanque de Montpellier. ( L. D.) SCA 25 SCANARIA. (Bot.) Daléchamps cite ce nom latin ancien du Scandix. (J.) SCANDALIDA. (Bot.) C. Bauhin dit que le lotus tetrago- nolobus eslle scandalida ancien des Italiens. Adanson etNecker emploient ce nom pour séparer du lotus les espèces à gousse quadrangulaire. Scopoli et Mœnch ont préféré celui de tetra- gonolobus, qui plus récemment a été adopté par M. De Can- dolle. (J.) SCANDEBEC. ( Concljl. ) Rondelet a parlé sous ce nom vulgaire, usité probablement sur quelques points des rivages de la Méditerranée , et qui signifie , dit-il , à peu près brule^bec, d'une espèce d'huître qui, autant qu'on en peut juger par sa figure, me paroît bien voisine de l'huître des rochers. Cette espèce d'huître n'a cependant pas sur les côtes de la Manche le goût piquant et échauffant la bouche jusqu'à l'ul- cérer aux personnes délicates, que Rondelet attribue à son huître scandebec; en sorte qu'il faut croire que sur les bords de la Méditerranée il y a une huître fort voisine de Thuître des rochers, dont la chair est salée , piquante , à moins qu'on ne suppose que cette qualité ne soit due à ce que cette huître scandebec étoit d'étangs formés d'eaux douces et d'eaux sa- lées , de manière à prendre un peu de la saveur de nos huîtres vertes; opinion qui me paroît assez probable. (De B.) SCANDELLA. {Bot.) Adanson cite ce nom italien de l'orge. (J.) SCANDIX. (Bot.) Voyez Cerfeuil, tom. VII , pag. 489. (L.D.) SCANDULACA. (Omith.) L'oiseau que Schwenckfeld et Rzaczynsky désignent par le nom de scandulaca arborum , est le grimpereau commun , certhia familiaris , Linn. ( Ch. D.) SCANDULATIUM. {Bot.) Nom ancien, donné par les Ro- mains, suivant Ruellius, au thlaspi , que les Égyptiens nom- moient sintempsum. (J. ) SCANGANII-BIROERONG. ( Bot. ) Nom indien du mêlas- toma malabarica , cité par Burmann. (J. ) SCANSORES. {Ornith.) llliger,dans son Prodromus a^'ium, donne ce nom , à un ordre d'oiseaux grimpeurs qui corres- pond aux aves picœ de Linnaeus pour les espèces à deux doigts devant et deux derrière-, (Ch, D.) ?6 SC . SCANSORIPÈDES. ( Omith. ) Ce nom désigne les oiseaux dont les pieds sont propres à grimper. (Ch. D.) SCAPHA. (Conchjl.) Genre établi par Klein {Oslrac, p. 22) pour les coquilles elliptiques, aplaties, composées d'un petit nombre de tours de spire, et qui, renversées, ressemblent à une chaloupe. Il cite pour exemple la coquille figurée par Bon- Tiani {Recr. ment., n.° 197) et qui est très- probablement une néritine. Ainsi c'est un genre caractérisé par le dos de la co- quille. (De B.) se APHATSIDRE , Scaphander. (Conchjd.) Genre de coquilles établi par Denys de Montfort (Conch. systém. , tom. 2 , p. 335) pour placer une espèce de bulle de Linné, bulla lignaria, que M. de Lamarck a fait entrer dans son genre Bulle , sous le nom de bulle oublie. Il est de fait que cette coquille diffère assez des autres espèces; parce que, étant extérieure, elle ressemble à une sorte de cornet un peu involvé , sans qu'il y ait de trace de spire ni en dehors ni en dedans. Voyez Bulle et l'article Mollusques. (De B. ) SCAPHANDRE. (Foss.) Denys de Montfort (Conch. syst.) et M. Risso (Hist. nat. des princip. prod. de l'Europe mérid.) ont donné ce nom générique à des coquilles que Linné, MM. de Lamarck , de Blainville et autres , ont cru devoir ranger dans le genre Bulle. M. Risso a trouvé, dans les environs de Nice, à l'état fos- ïile, les trois espèces suivantes: Scaphandre oublie , Scapliander Ugnarius. Cette espèce, dont nous avons parlé dans le Supplément du tome V de ce Dic- tionnaire, pag. i52 , a été trouvée fossile à la Trinité. Scaphandre de Targioni; Scaphander Targionus , Risso, loc. cit. Coquille lisse, opaque, couverte de lignes longitudinales profondes, inégalement distantes; longueur, trente-six milli- mètres. Fossile de la Trinité. Scaphandre élargi; Scaphander patulus , K'isso , loc. cit. Co- quille glabre, luisante, transparente, couverte de petites stries longitudinales, également dJstantes : longueur, huit millimètres. Fossile des terrains tertiaires de la Trinité. (D.F.) SCAPHIDIE, Scaphidium. [Entom.) Nom d'un genre d'in- sectes coléoptères pentamérés, de la famille des clavicornes ou Hélocères , c'est-à-dire à élytres durs et à antennes ter- SCA 27 minées par une masse alongée , dont les articles sont comme percés d'outre en outre, perforés ou perfoliés, et dont le corps est ové, un peu alongé en pointe aux deux extrémités, c'est- à-dire du côté de la tête et de la lin des élytres. Ce nom de scaphidie, employé d'abord par Olivier, est emprunté de la forme d« corps des insectes qui y sont rap- portés. Le mot grec XzoKp'ii signifiant un bateau , et celui de iS'isL en exprimant la forme. Nous avons indiqué, à l'article Hélocères, comment les scaphidies appartiennent véritablement à cette famille par la structure et par les mœurs , et comment ils diffèrent de tous les autres genres par la forme de leur corps, qui est ové, c'est-à-dire presque aussi haut que large et pointu devant et derrière; le seul genre des Byrrhes ayant la même forme, mais ayantles extrémités arrondies ou obtuses; tandis que lesSphé- ridies ont le corps hémisphérique, que les Hjdrophiles , les Parties et les Dermestes sont ovales -aplatis, et que les JSécro- pliores , les Boucliers et les Elophores ont le corps alongé et très-déprimé. Les scaphidies se nourrissent de la sève carrompue ou fer- mentéedes arbres, sous les écorces desquels on les rencontre, ou dans les caries ulcérées: on les retrouve aussi dans les bolets et les champignons. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre dans l'atlas de ce Dictionnaire, planche 5 , n.° 2 bis : c'est le 1. Scaphidie quatre-taches , Scap]iidiuni quadrimaculafum , dont Olivier a aussi donné une figure dans son ouvrage sur les coléoptères , sous le n.° 20 , v." i , a, b , c. Car. U est d'un beau noir brillant et poli ; les élytres sont pointillés et marqués chacun de deux taches rouges. On le trouve, au premier printemps, dans les bolets des bois, aux environs de Paris. 2. ScAi'H. QUATRE-PUSTULES , Scaph. quadrjpustulalum . Car. Il est aussi d'un noir luisant; mais il est plus petit, et porte deux taches rouges sur le corselet et une sur chaque élytre. Cette espèce a été rapportée de l'Australasie. 5. ScAPH. DE l'agaric , Scaph. agariciiium. Car. D'un noir brillant , avec les pattes et les antennes rousses. 28 SCA C'est Tespèce la plus commune des environs de Paris. Elle Be trouve dans plusieurs espèces de bolets et d'agarics. 4. ScAPHiDiE SANS TACHES , Scaphidium immaculatum. Car. D'un noir lisse et poli ; élytres marqués de stries lon- gitudinales, de points enfoncés; antennes et pattes d'un beau noir. (CD.) SCAPHIS. (Bot.) Genre de la famille des lichens, établi par Eschweiller, et qui a de grands rapports avec les opegrapha et les graphis , dont même il n'est point séparé par Meyer. Il est caractérisé par son thalhis crusfacé adhérent, uniforme ; ses conceptacles ou apothéciums obîongs ou linéaires - alongés , presque simples et sessiles , ayant le périthécium presque enlier dans la jeunesse, mais qui s'ouvre ensuite, et devient inférieur et latéral , en entourant en façon de rebord un peu flexueux le noyau qui forme le disque. Eschweiller ramène à ce genre une partie des opegrapha qu'Acharius place dans sa division qu'il désigne par ahyxo- ria. (Voyez Opegrapha.) LeCanactis est un autre genre, intermédiaire entre les 5Cflp/i/s et le sclerophyton , fondé par Eschweiller, très-voisin du scaphis , et qui en diffère par les apothéciums, qui s'alongent irrégu- lièrement, beaucoup plus enfoncés dans le thallus, de cou- leur noire, et dont le périthécium est soudé, par sa partie inférieure et latéralement, au bord du thallus. Le noyau a son sommet ou disque nu, plan, à peine convexe. ( Lem. ) SCAFHITE. (Fos5.) Les coquilles de ce genre paroissent ne différer des ammonites que par leur ouverture ou leur bou- che, qui , à partir de la dernière cloison, s'élargit et se pro- longe, d'abord en ligne presque droite, ensuite se recourbe ou plutôt se dirige vers le dernier tour. La spire est composée de quatre à cinq tours garnis de cloi- sons sinueuses, lobées et découpées. On voit extérieurement sur le moule du dernier, dont le têt ne s'est jamais conservé, des traces qui indiqueroient qu'il a existé un tube marginal, comme dans les ammonites; mais certaines parties de l'inté- rieur des autres tours que nous avons pu voir, et qui lais- soient apercevoir les cloisons en nature, qui n'ont été ni dis- soutes, ni remplies parla craie chloritée de la couche oîi l'on trouve ces coquilles, ne no^s ont pas montré distincte- SCA 29 ment ce tube ou siphon ; en sorte qu'il nous reste encore de l'incertitude à son égard. On connoit déjà plus de cent espèces d'ammonites, et à peine a-t-on vu l'ouverture de huit à dix de ces espèces. Les unes portent de chaque côté les traces d'une sorte de prolongement de la coquille ; quelques autres se terminent par un bourrelet; mais, en général, les animaux qui les ont for- mées les rétrécissoient un peu pour les terminer. On voit les figures de ces ouvertures dans les planches de l'atlas de ce Dictionnaire. Les auteurs qui ont établi les genres de coquilles univalves, uniloculaires, en ont presque toujours basé les caractères sur la forme de l'ouverture, et il n'est pas douteux que, si les ammonites s'étoient présentées avec leur coquille entière, ils n'eussent partagé ce genre en un plus grand nombre d'autres, eu égard à la forme de l'ouverture; mais jusqu'à présent on n'a pas pris assez de précautions pour connoitre cette der- nière, quand on a trouvé ces coquilles ou leurs moules dans les couches pétrifiées. A ma connoissance, les scaphilesne se sont rencontrés que dans les couches inférieures de la craie, et ils ont presque toujours conservé leur dernière loge, ou plutôt le moule de cette portion si singulière de la coquille qui a été formée postérieurement à la dernière cloison. Ce genre nous prouve encore bien mieux que tous les au- tres que les coquilles cloisonnées ont dû être intérieures ; car on ne pourroit se figurer comment l'animal qui a formé celle des scaphites, auroit pu être contenu dans la portion recour- bée qu'on regarderoit comme la dernière loge. M. Sovverby , qui a signalé ce genre , a cru reconnoître deux espèces qui en dépendent , le scaphites œqualis et le scaphites obliquas; mais nous pensons qu'elles ne sont que des variétés l'une de l'autre. Il en a donné les descriptions et les figures dans son ouvrage, Min. conch., tom. 1."'', p. 53 , pi. 18, Toutes deux sont couvertes sur les côtés de cordons simples, qui deviennent doubles et quelquefois triples sur le dos de la coquille. Quelques individus, trouvés dans des turrilites et découverts avec précaution , ont conservé une jolie teinte nacrée, qui prouveroit que leur têt étoit nacré. Les moules 5o, SCA de ces coquilles ont environ un pouce de longueur et quatre ou cinq lignes d'épaisseur. On les trouve dans la montagne Sainte-Catherine de Rouen; près de Lewes, dans le comté de Sussex; près de Brighton en Angleterre, et dans la mon- tagne des Fis, qui fait partie des Alpes de Savoie. On en trouve des figures dans les planches de l'atlas de ce Diction- naire , dans l'ouvrage de Parkinson [Introduct. lo the stud. of foss., pi. 6, fig. 6), et dans la Description géologique des environs de Paris par M. Brongniart, tab. 6, fig. i3. ( D. F.) SCAPHOÏDE. ( Foss. ) On a donné autrefois ce nom aux dents de poissons fossiles qui ont la forme d'un bateau^ (D.F.) SCAPHOPHORUM. [Bot.) Ehrenberg, Hor. ph. Berol.,j,. 94, nomme ainsi le genre Schizopliyllus de Fries, fondé sur Yagaricus alneus, Pers. Voyez Schizophyllus. (Lem.) SCAPOLITE ou PIERRE EN BAGUETTE. ( Min. ) C'est la variété de wernerite prismatoïde en prisme très-alongé, à laquelle on a donné le nom de hacillaire, et que nous décrirons sous celui de Wernerite scapolite. Voyez ce mot. (B.) SCAPULAIRES. (Oraif/i.) Ce nom est donné aux plumes qui naissent sur l'humérus, près de la jonction de l'aile avec le corps, et s'étendent, de chaque côté, le long du dos , sans que le déploiement des ailes les fasse changer de direction. (Ch.D.) SCARABE, Scarabus, (Conchji.) Nom sous lequel Denys de Montfort, Conchyl. systém. , t. 2, p. 007 , a établi un genre avec rHelix scctrabœus, Linn.; Fauricule aveline, A. scarahœus de M. de Lamarck , qui se distingue un peu des autres par son aplatissement ou sa dépression, et surtout parce que Fou- verture est considérablement rétrécie par deux gros plis et une dent sur le bord columellaire, et par les dents dont lé bord droit, un peu retroussé en dehors, mais à peu près tranchant, est garni dans toute sa longueur. J'ai fait connoître, dans le Journal de physique , Fanimal d'une espèce ou variété de ce genre , qui m'a été rap- porté delà mer des Indes par M. Marion de Procé. C'est bien certainement un pulmobranche, respirant Pair en nature dans une cavité pulmonaire , située obliquement sur le dos et s'ou- SCA Si vrant à droite par un orifice arrondi ; il n'est pourvu que d'une seule paire de tentacules subcylindriques, un peu ren- flés au sommet et grossièrement contractiles. Les yeux sont au côté interne de leur base, et la bouche est armée d'une dent supérieure opposée à une langue à crochets; enfin cet animal est hermaphrodite ou mieux monoïque, c'est-à-dire que chaque individu porte les deux sexes, comme les limnées et les limaçons. On a dit avec raison que ces animaux sont terrestres; mais ils le sont un peu à la manière des limnées, et surtout des ambrettes, c'est-à-dire qu'ils se tiennent à terre sur les bords de la mer, et qu'ils peuvent même être recouverts momen- tanément par les eaux , comme au reste cela a lieu pour beau- coup d'espèces d'auricules, et entre autres pour 1'^. mjosotis de nos côtes, que j'ai vue en grande abondance sur les plantes de l'embouchure de la Somme. Denys de Montfort, en établissant ce genre, dit qu'il en distingue plusieurs espèces, mais qu'elles sont encore peu con- nues et bien moins décrites. Il me semble que ce ne sont pro- bablement que des variétés locales , du moins si j'en juge d'après quelques individus que je possède et que je vais ce- pendant caractériser comme espèces, avec tout autant de raison qu'on le fait pour beaucoup de coquilles d'autres genres. Le ScARABE AVEUNE : S. imbrium, Den. de Montf. , loc. cit.; l'AuRicuLE AVELINE , dç Lamk. , t. 6 , part. 2 , p. i Sg , n.° 6 ; vul- gairement la GuEULE-DE-Loup, à causc des dents dont ses bords semblent armés ; 1' Aveline ou la Punaise, à cause de sa forme et de sa couleur; Gualt. , Test., tom. 4, fig. 5; Leach, Zool. miscell., tom. 1 , p. 496, pi. 42. Coquille ovale, convexe-dé- primée, subcarinée de chaque côté, glabre, à spire assez courte; ouverture ringente, garnie de trois dents au bord columellaire, et de quatre ou cinq à l'autre : couleur d'un blanc sale, variée de taches de roux marron, quelquefois assez serrées pour que la coquille soit presque toute brune. Cette coquille vient des grandes Indes et des Moluques. De- nys de Montfort dit qu'il en a vu de près de deux pouces de long. M. de Lamarck cependant ne parle que de seize à dix- sept lignes. Le S. RACCOURCI : s. ablreviatus , Lister, tab. 677, fig. 32; 32 SCA copié par Klein, Ostracolog., tab. i, iig. 24, sous Je nom â'Angjstomafuscum et fasciatum. Coquille subglobuleuse, dé- primée, à spire courte; les tours de spire plissés à leur bord supérieur seulement, et lisses dans le reste de leur étendue; ouverture extrêmement étroite et prolongée anguleusement en avant au point de jonction du bord droit et du bord gauche; plis et dents très -rapprochés; le pli columellaire postérieur portant lui-même une dent en avant; trois dents principales au bord droit, et trois intermédiaires très-marquées, for- mant une série peu enfoncée. Couleur d'un blanc sale , mar- bré agréablement de brun fauve; le côté du bord droit d'un blanc mat, tacheté de roux marron , ce qui forme de chaque côté de la spire une ligne blanche bordée de roux en escalier. Les plus grands individus que je possède ont neuf lignes de long sur six de large ; ils sont encore ombiliqués, tandis qu'un beaucoup plus petit, puisqu'il n'a que cinq lignes de long sur un peu moins de quatre, ne l'est pas. Cette espèce locale ou cette variété est celle dont j'ai décrit l'animal. Elle m'a été donnée par M. Marion de Procé, qui l'a trouvée en abondance sur le rivage d'un petit îlot isolé de la mer des Indes. La 6gure de Lister que j'ai citée, me paroît parfaitement lui convenir. La coquille qui lui a servi de modèle étoit cependant fasciée transversalement. Le ScARABE DE Lesson ; S. LessonU , Less. , Voyage de la Coquille. Coquille ovale, un peu alongée , assez bombée, surtout en dessus, à sommet aigu , finement striée dans toute sa longueur, subombiliquée ; ouverture ovale, dilatée et arrondie en avant au point de jonction des deux bords; plis de la columelle simples; dents du bord droit peu marquées, très- enfoncées, au nombre de trois seulement, et une seule très-petite ou obsolète entre la première et la seconde. Cou- leur d'écaille beaucoup plus foncée et quelquefois presque toute d'un brun noir, avec des séries de taches blanches en escalier de chaque côté. Les trois individus que je possède, et que je dois à la géné- rosité de M. Lesson , médecin zoologiste à bord de la corvette la Coquille, commandée parle capitaine Duperrey, ont tous oç,a été employé par Aristophane dans une sale plaisanterie et comme une épithète , car il signifie merdam comedens. MM. Meigen et Latreille avoient déjà employé le nom de sca- tophaga pour l'appliquer à un genre dans lequel ils avoient fange la muscomerdarja, (C. p.) 42 SCA se ATOTSE, Scatopsus. (Entom.) Nom donné par Geoffroy à un genre d'insectes diptères de notre famille des hydro- myes ou bec-mouches. Ce genre, dont nous avons donné une figure , planche 5o, n.° 6, de l'atlas de ce Dictionnaire, peut être ainsi caractérisé: Antennes courtes, grenues, de la lon- gueur de la tête et du corselet; tête petite, penchée; cor- selet renflé; ailes, dans l'état de repos, couchées sur l'ab- domen, qu'elles dépassent. Le nom de scatopse vient du grec 2;t«p-(rKotToç , stercus , oletum; et l'imprimeur de Geoffroy a eu tort de l'orthogra- phier scathopse en latin. Geoffroy , qui Fa décrit le premier, en a donné une très- bonne histoire. lien décrit deux espèces, l'une qui provient de larves, dont la vie se passe dans les latrines et les eaux corrompues des fumiers, et l'autre dans l'intérieur des feuilles du buis. Notre auteur a vu les nymphes de ces insectes for- mer une véritable chrysalide à membres distincts, au lieu d'être enveloppés, comme ceux de la plupart des autres dip- tères, à l'exception des hydromyes. Il nomme l'une des espèces : 1 . Scatopse noir , Scatopsus niger. Il est tout noir. On le trouve souvent sur les murs humides dans les environs des latrines. Les deux sexes restent long- temps unis dans l'accouplement , les deux têtes opposées. Le mâle est plus petit et plus foible ; il est obligé de marcher à reculons et de suivre les mouvemens de la femelle lorsqu'elle fuit. Alors même les deux individus, dont les ailes se confon- dent, ne semblent constituer qu'un seul insecte d'une appa- rence bizarre. 2. Scatopse a ailes blanches, Scatopsus alhipennis. C'est l'espèce que nous avons fait figurer avec les ailes éta- lées. Il paroît qu'elle est la même que celle du buis, décrite et figurée par Geoffroy , tome 2 , pi. 18 , fig. 5 , avec la chry- salide et la branche de buis dans les feuilles de laquelle se développent les larves. Meigen a nommé ce genre Penthretia. (CD.) SCAURE , Scaurus. {Entom.) Genre d'insectes coléoptères hétéromérés , de la famille des lucifuges ou photophyges, ca- ractérisé par le nombre des articles aux tarses ; par les élytres. s CE 45 soudés, sans ailes; par la forme des cuisses antérieures, qui sont gonflées, avec les jambes coudées ( singularité qui leur a valu le nom qui les désigne -. I^uvpoç , signifiant qui a de gros pieds , de gros talons ) , et , de plus , par la forme des antennes , dont le dernier article est plus long que les autres. Les Scaures constituent un genre d'insectes voisins des Blaps et des Pimélies, et dont les mœurs paroissent absolu- ment les mêmes. On les rencontre dans les lieux les plus secs et les plus arides , exposés à l'action la plus ardente des rayons solaires. La plupart des espèces habitent les pays chauds. On distingue facilement les scaures des espèces des genres voisins par la seule inspection de la forme des pattes anté- rieures; car les blaps, les pimélies, les sépidies, les akides , les eurychores, les tagénies et les zophoses ont les pattes de devant semblables aux autres, et non renflées; tandis que dans les scaures les cuisses sont gonflées, le corps alongé , le ventre bombé, et que les érodies ont le ventre aplati et le corps ovale. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre dans l'atlas de ce Dictionnaire, planche 14 , n.° 5 : c'est Le ScAURE STRIÉ, Scaurus striatus. Car, Il est noir; les élytres portent trois lignes saillantes; les pattes antérieures sont munies de deux épines près du tarse dans les mâles. On le trouve dans le Midi de la France. J'en ai rapporté beaucoup d'individus pris, à Cadix en Espagne , le long d'un mur exposé au soleil le plus ardent. (C. D. ) SCAVILLOS. (Bot.) Le jasmin jaune, jasminum fruticans, est ainsi nommé dans la Provence, suivant Garidel. (J. ) SCAVOLO. (Ornith.) Un des noms italiens de la sarcelle commune, anas querquedula , Linn. (Ch. D.) SCEAU DE NOTRE-DAME. {Bot.) Un des noms vulgaires du taminier commun. ( L. D. ) SCEAU DE SALOMON. {Bot.) Voyez Signet. (L.D.) SCEBRAN. {Bol.) Voyez Alserran. (J.) SCEHA. {Bot.) Nom arabe de la herse, tribulus, cité par Mentzel. (J.) SCELERATA. {Bot.) Ce nom a été donné par Apulée à une renoncule, ranunculus sceleratus de Linnaeus, probablement 44 SCE parce qu'on lui attribue la propriété pernicieuse d'exciter le symptôme fâcheux du rire sardonique, lorsqu'elle est intro- duite dans l'estomac. C'est aussi pour cela qu'elle est nom- mée par plusieurs auteurs anciens sardonia , sardoum , sardoa herba. (J.) SCELION. (Entom.) M. Latreille paroît avoir abandonné ce nom d'un genre, qu'il avoit formé de quelques espèces d'hyménoptères voisins des cynips et des béthyles. ( C. D. ) SCELLAN. {Ichtliyol.) Dans le 12/ siècle on mangeoit , sous ce nom, à Paris, un poisson dont on faisoit grand cas, et qu'on ne sait aujourd'hui à quelle espèce rapporter. (H. C.) SCEMBRA-VALLI. (Bot.) Nom malabare, suivant Rhéede , d'une vigne, vitis indica. (J.) SCENABRAN. {Bot.) Nom arabe du basilic, suivant Mentzel. (J.) SCENICLE. (Ornith.) Nom du tarin , fiingilla spinus , en vieux françois. (Ch. D. ) SCÉNOPINE. {Entom.) Nom de genre donné par M. La- treille à la mouche des fenêtres de Linnaeus, qui est un né- motèle de Degéer. Cet insecte est figuré par Schellenberg . planche i3 de ses Diptères de Suisse. (C. D.) SCEPINIE, Scepinia. {Bot.) Ce genre de plantes, proposé en 1791 par Necker, dans ses Elementa botanica, appartient à l'ordre des Synanthérées , à notre tribu naturelle des Asté- rées, à la section des Astérées-Baccharidées , et au groupe des Chrysocomées, dans lequel nous l'avons d'abord placé entre les deux genres Pterophorus et Crinitaria. (Voyez notre tableau des Astérées, tom. XXXVII, pag. /|6o et 475.) Mais aujour- d'hui nous le mettons à la tête de ce groupe. (Voyez nos Opus- cules phjlologiques, tom. I, pag. Ixj.) Voici les caractères du genre Scepinia, tels que nous les avons observés sur un échantillon sec de Scepinia lepidopkylla. Calalhide incouronnée, équaliflore, pluriflore, régulari- flore, androgyniflore. Péricline ovoide-oblong , un peu infé- rieur aux fleurs ; formé desquames régulièrement imbriquées, appliquées, coriaces, arrondies au sommet, qui, sur les squa- mes intérieures, est muni d'une bordure scarieuse. Clinanthe plan , alvéolé, à cloisons dentées; quelques dents prolongées SCE 4S en fimbrilles inégales , courtes , épaisses , subulëes. Ovaires comprimés bilatéralement , obovoïdes, tout couverts de poils très-longs, très-fins, biapiculés; aigrette composée de squa- meîlules très-nombreuses , très-inégales , plurisériées flexueu- ses, filiformes, barbellulées. Corolles à limbe également et profondément divisé en cinq lanières longues, linéaires. Éta- mines (d'Aslérée) à anthère très-longue, privée d'appendices basilaires. Style (d'Astérée) à stigmatophores très-longs. ScÉPiNiE DiCHOTOME : Scepinia dichotoma , H. Cass. ; Pteronicf, oppositifolia, Linn. , Sjst. veg. ; Gaertn., De fruct. et sem. pi. ^ tom. 2 , pag. 4o8 , tab. 167 , fig. 2. C'est un petit arbuste du cap de Bonne-Espérance, haut d'environ trois pouces, ra- meux, à rameaux opposés, dichotomes, divariqués; ses feuilles sont opposées, petites, ovales-lancéolées, blanchâtres, un peu tomenteuses, comme pulvérulentes; les calathides, composées de fleurs jaunes, sont grandes, terminales, sessiles; les squa- mes de leur péricline sont ovales, entières, un peu pubes- centes au sommet. Le nom spécifique d'' oppositifolia ne peut plus convenir à cette plante, parce que le caractère qu'il exprime est probablement commun à toutes les espèces de Scepinia , ou au moins à la plupart. ScÉPiNiE A FEUILLES SQUAMiFORMEs : Scepiniu lepidoplijlla , H, Cass.; Pteronia glomerata , Linn. fils, Suppl. pi. La tige est li- gneuse, rameuse; ses rameaux sont opposés, subtétragones , glabres, à mérithalles longs d'environ une ligne; les feuilles sont opposées-croisées, rapprochées, presque imbriquées, ses- siles, embrassantes, presque connées à la base, dressées, ar- ticulées-caduques; elles sont petites , squamiformes , longues d'environ une ligne, oblongues, très-obtuses, presque arron- dies au sommet, très-entières, subtriquètres , très-épaisses, co- riaces-charnues, très-glabres ; leur face interne ou supérieure a sa partie inférieure amincie, concave , appliquée ; les cala- thides , hautes d'environ huit lignes , sont solitaires et sessiles au sommet des rameaux; les squames du péricline sont gla- bres , presque toutes oblongues , et leur support , autour du- quel elles sont attachées très-régulièrement en échiquier, est obconique ou turbiné, très-alongé; les plus grandes squames intérieures sont longues de six lignes; chaque calathide con- tient ordinairement onze fleurs, à corolle probablement jaune. 46 SCE Nous avons fait cette description spécifique , et celle des ca- ractères génériques exposés plus haut, sur un échantillon sec de l'herbier de M. de Jussieu , où il était étiqueté Pteronia glomerata. Cette plante manifeste bien l'affinité qui existe entre les deux genres Scepinia et Lepidophjdlum. Cependant le Scepi- nia est encore plus rapproché du Crinitaria , dont il se dis- tingue à peine , si ce n'est parle port. Mais il diffère consi- dérablement du vrai Pterophorus , avec lequel on l'avoit con- fondu. (Voyez notre article PxÉROPHORE, tom.XLlV, pag. 44.) Il est probable que la plupart des espèces rapportées par les botanistes à ce genre Pterophorus , qu'ils nomment Pteronia, sont réellement des Scepinia. (H. Cass.) SCEPTRUM CAROLINUM. (Bot.) C'est une espèce de pédiculaire. (L. D. ) SCEURA. (Bot.) Ce genre de Forskal, qui le désigne aussi sous le nom de schura , a été réuni à Va^'icennia. (J.) SCHABEf.. (Ornith.) Ce nom allemand, qui paroît s'écrire aussi schnabel , est celui de l'avocette , recurvirostra avocetta, Linn. (Ch.D.) SCHACH. ( Ornith. ) Ce nom , qui s'écrit aussi scack , est celui d'une pie-grièche de la Chine, qu'Osbeck a décrite, dans son Voyage, comme ayant le dessus de la tête et du cou gris, le front et les ailes noirs , et le reste du plumage jaunâtre, avec une teinte de rouge de brique sur le dos et sous le ven- tre. C'est le lanius schach , Linn. et Lath. (Ch. D.) SCHACHAL. (MLinm.) Nom que l'on applique à plusieurs quadrupèdes du genre Chien , mais qui appartient plus par- ticulièrement à une espèce. Voyez Chacal et Chien. (Desm. ) SCHACK. {Bot.) Nom sous lequel étoit connu dans la Sy- rie, suivant RauAvolf, l'acacia vera d'Egypte, mimosa nilotica de Linnœus , acacia nilotica de Willdenow. Rauwolf ajoute que c'est le sant ou schamuth des Arabes , et que c'est pres- que le seul arbre de l'Ariibie pétrée. C'est encore le scliittha, cité par Celsius dans son Hierolotaae , et peut-être le schittum cité par Shaw. Voyez Horg. (J.) SCHADA-VELI-KELANGU. (Bot.) Nom malabare , cité par Rhéede, d'une asperge, asparas^us sarmentosus. (J.) SCHADAK. (Mamm.) i/un des noms du pika ou lagomys chez les Tartares de Krasnojar et de Tomen. (Desm.) SCH 47 SCHADE. (Ichth.) Nom anglois de l'espèce d'alose qu'oa nommoit autrefois pucelle en France. Voyez Pucelle. (H. C.) SCHADIDA CALLI. (fioO Nom malabare, suivant Rhéede, de Veiiphorbia antiquorum de Linna-us. (J.) SCHADMRET. (Bot.) Ce nom arabe est cité par Forskal pour plusieurs plantes différentes, distinguées par un surnom. Son cerua tomentosa est le schadjaret-el-ennagi; son achyranth.es villosa , maintenant œrua lanata, est le schadjaret-el- œthleh ; Vamaranthus hybridus est le schadjaret-erraaf; son urtica pal- mata est le schadjaret-el-mehahor. Un basilic, ocimum tenui- florum est le schadj aret - eszirr ; une asperge, asparagus relro- fractus , est le schadjaret - ennemr. 11 cite aussi sous le nom de schadj aret-atlua une sensilive, mimosa, assez élevée pour four- nir un ombrage et dont les rameaux se rabaissent sur le voyageur qui passe au-dessous. 11 nomme encore shadjaret-ed- jœmal son a^'ena pensilvanica , avena Forskalii de Vahl , qui est le schasuret-el-gemel de M. Delile. Ce dernier nous apprend de plus que son mimosa habbas , nommé mimosa poljacantha par "Willdenow , est le sagaret-el-fas de la province de Sokko, trouvé par M. Caillaud, et mentionné par lui dans son Voyage à Meroë, récemment publié. (J.) SCH^FERMULLER. ( Ichthjol. ) Voyez Schiefermuller. (H. C.) SCH,«LÏ. (Bot.) Voyez Onneb. (J.) SCH^RBIN. (Bot.) Voyez Scherbin. (J.) SCHAFAN ou SAFHAN. (Mamm.) Voyez Daman. (Desm.) SCHAFEF. (Bo£.) Mentzel cite ce nom hébreu de la rue. ( J.) SCHAFFIELT. ( Ornith.) C'est, d'après WiHughby et Klein , le nom que les Autrichiens donnent à la petite chouette ou chevêche, strixpjgmea, Bechst. (Ch. D.) SCHAGA-RAG. (Ornith.) Nom que porte le rollier d'Eu- rope en Barbarie. (Desm.) SCHAGAV. {Bot.) Voyez Oud-essym. (J.) SCHAGECR. (Bot.) Voyez Sakalick. (J.) SCHAGERI-COTTAM. (Bot.) Nom malabare du microcos paniculata de Linnasus , maintenant réuni au grewia. ( J. ) SCH AH AU. {Ornith.) Voyez Scahau. (Ch. D.) SCHAHI^. {Ornith.) Nom arabe de l'épervier, suivant Forskal, Descript. animal., pag. ii. (Ch. D.) 43 SCH SCHAHIN. {Ornith.) Ce nom arabe est donné parForskalj pag. 8 , comme synonyme defalco gentilis. (Ch. D.) SCHAITAN. ( Ornith. ) Les Tartares donnent ce nom au freux, corvus frugilegus, Linn. (Ch.D.) SCHAKAKEL. (Bot.) Nom égyptien, cité par Forskal, du panicaut ou chardon roulant, eryngium campestre. (J.) SCHAKAL. {Mamm.) Voyez Chacal. (Desm.) SCHAKERI-SCHORA. {Bot.) Cette plante du Malabar, citée par Rhéede, est une cucurbitacée à gros fruit, dont le genre n'est pas déterminé. (J.) SCHAKETH. [Bot.) Nom hébreu de l'amandier, cité par Mentzel. (J.) SCHALAC. (Ornith.) Un des noms hébreux du coucou, cuculus canorus , Linn. , qui étoit aussi appelé schaschaph. (Ch. D.) SCHALACH. (Ornffh.) Nom hébreux du héron, selon Son- nini. (Desm.) SCHALL. (Ichthyol.) Voyez Shal. (H. C.) SCHALL-ENTE. ( Ornith. ) Nom allemand du canard sou- chet commun , anas clypeata, Linn. (Ch. D.) SCHALLAGAI. (Mamm.) Le pika ou lagomys, selon Pal- las, porte ce nom dans le canton d'Azinza en Sibérie. (Desm.) SCHAMA-PUSPL {Bot.) Nom brame, cité par Rhéede, du tandale-cotti du Malabar, crotalaria retusa de Linnaeus. (J.) SCHAMAR. {Bot.) Nom arabe du fenouil, cité par Fors- kaL (J.) SCHAMBU. {Bot.) Nom brame du ïeugenia malaccensis, cité par Rhéede. (J.) SCHAMUTH. {Bot.) Voyez Schack. (J.) SCHANDAF. {Bot.) Nom arabe de ïerica scoparia , cité par Forskal. ( J.) SCHANEPUE. {Ornith.) La Chesnaye-des-Bois donne , dans son Dictionnaire universel des animaux, ce nom comme sy- nonyme du pitanga guacu des Brésiliens. ( Ch. D.) SCHANGA-CUSPl. {Bot.) Le clitona ternatea est ainsi nommé au Malabar, suivant Rhéede. 11 dit encore que dans la langue brame on donne le même nom au nanschera can- schabu du Malabar , que nous avons indiqué comme \oism du torenia. (J. ) SCH 49 SCHANGANAM-PULLU. {Bot.) Nom malabare, cité par Rhéede , d'une herbe croissant dans les lieux sablonneux, qui paroît avoir de l'affinité avec Vhedyotis. (J. ) SCHANKAR. ( Ornilh.) Ce nom et celui de schonker dési- gnent , suivant l'Histoire générale des voyages , tom. 7 , in-4.* , pag. 387, un oiseau de proie fameux en Tartarie. (Ch. D.) SCHAOUALOU. {Bot.) Nom caraïbe, suivant Nicolson , de l'herbe à chiques, tournefortia nitida. (J. ) SCHARB. {Ornith.) Dans Albert ce nom est l'un de ceux qui sont attribués au cormoran. (Desm.) SCHARCHOESCHI. {Mamm.) Les Tartares mongoux dési- gnent par ce nom l'antilope tzeiran. (Desm.) SCHASCHAPH. {Ornilh.) Voyez Schalac. ( Ch. D.) SCHASMARIA. {Bot.) Acharius donne ce nom à la troi- sième division de son genre Cenomjce, qui comprend des es- pèces très-voisines du Scyphophorus (voyez ce mot) ; mais qui en diffèrent par l'entonnoir qui termine chaque podétion, lequel a l'ouverture libre, ouverte ou entr'ouverte, et par conséquent non close par un diaphragme. Du reste , ces plantes se rapprochent plus des Bamjces , auxquels Acharius les avoit d'abord réunies; il en décrit quatre espèces que nous ne ferons que nommer : cenomjce {schasmaria) cenotea, pareclia , crispata et sparassa, qu'on trouve sur les bois pourris , les troncs d'arbres morts, ou sur les terres stériles, âpres, montueuses. (Lem.) SCHAUCH. {Bot.) Mentzel cite ce nom arabe du pêcher. (J.) SCHAUFELFISCH. {Ichthjol.) Nom danois du Pantouflier. Voyez ce mot. (H. C.) SCHAYA-RAG. ( Ornith.) Nom que porte, en Barbarie , le rollier , coracias , et qui est écrit sahga-rag dans le tome 1.*' des Oiseaux de Paradis de Levaillant, pag. 94. (Ch. D. ) SCHEBER. {Bot.) Nom hébreu du froment, citépar Mentzel, (J.) SCHEBETTE. {Bot.) Nom arabe du galium aparinoides, sui- vant Forskal. 11 le nomme aussi schobodh-bodha. (J. ) SCHECHADD , KALIBE. {Bot.) Noms arabes d'une car- mentine, jushcia bispinosa de Forskal. (J.) SCHECH-MADJAR. {Bot.) Nom arabe du capillaire ordi- naire, adiantum capillus veneris, cité par Forskal. (J.) 48. 4 So SCH SCHECKICHTE ENTE. (Ornith.) Nom allemand de la sar- celle, anas querqiiedula , Linn. (Ch.D.) SCHEDACH. (Bot.) Forskal cite ce nom arabe pour Vama- ranthus hlitum , et celui de scheda enhindi pour Vamaranthus oleraceus. Il nomme schedach, le ruta graveolens. (J.) SCHEDENEGI. {Bot.) Nom arabe de la graine de chanvre, cité par Mentzel. (J.) SCHEEL-ENTE. (Ornith.) Nom allemand du canard moril- lon ^ anas fuligula, Linn. (Ch.D.) SCHÉELIN. (Min.) C'est Schéele qui a découvert le métal qui est considéré comme base dans les espèces minérales que nous allons décrire. Il l'a reconnu dans une pierre qui avoit frappé les minéralogistes suédois par sa pesanteur, et qu'ils avoient désigné par l'épithète de Tungstein , c'est-à-dire, pierre remarquablement pesante. Ce n'étoit pas un nom : cependant cette pierre n'a pas eu d'autre dénomination pendant long-temps: mais, ce qui est bien plus anomal , c'est d'avoir donné le même nom au mé- tal qui y joue le rôle d'acide, et d'en avoir fait, par consé- quent, la souche de tous les dérivés, acides et sels. On a eu , et on a encore l'acide tungstique, les tungstates, etc. Il faut que l'influence des noms admis, quelque ridicules qu'ils soient, ait îine grande puissance, puisqu'elle a résisté aux deux chefs d'école, dont l'autorité a fait passer le plus de noms. Leurs déterminations, souvent discordantes, ont souvent mis les minéralogistes dans l'embarras du choix ; mais , ici , ces deux illustres chefs sont tombés d'accord , pour dédier le métal découvert à l'homme célèbre qui 'l'avoit fait connoître, en lui donnant le nom de Schéelin, et cependant ils n'ont pu réussir à faire admettre par tous les savans qui avoierrt occasion de l'employer, un nom si recom- mandable , et les compatriotes de cet homme illustre sont précisément ceux qui conservent le plus opiniâtrement le nom de Tungstein. Nous n'hésitons pas à adopter celui de Schéelin , admis par ■\Verner et Haiiy. Le Schéelin , considéré comme métal aufopside. forme ici îe principe de réunion des espèces minérales dont il fait partie constituante , moi» c'est une sorte d'anomalie dans SCH 5i rétablissement des genres parmi les métaux autopsides; car, dans les espèces du genre Schéelin, ce métal y joue le rôle d'acide et non pas celui de base. Le Schéelin , à l'état métallique , est presque inconnu. On n'a jamais pu l'obtenir en globules assez volumineux pour en observer les propriétés. On présume , d'après les petites parties qu'on croit en avoir mis à nu , qu'il est gri- sâtre, très- dur, et qu'il a une pesanteur spécifique au moins égale à 17. Son oxide est jaune et insoluble, et le caractère commua de ses minerais est de donner cette poudre jaune par l'action de l'acide nitrique, lorsqu'on a suffisamment dégagé l'oxide de ses combinaisons pour que ses caractères deviennent dominans. Il y a dans ce genre trois espèces : ]. ScHÉELiTE ou Schéelin calcaire. = Schélate de chaux.' C'est un minerai d'apparence entièrement pierreuse , re- marquable par sa pesanteur , transparent ou translucide , ayant une teinte jaunâtre. Le schéelite a quelquefois une structure laminaire, dont les joints conduisent à un octaèdre symétrique, dans lequel l'incidence de P sur P' est de i3o 20' (Haiiy*). La cassure est imparfaitement conchoïde et un peu raboteuse. Il est facile à casser ; sa dureté est inférieure à celle du phosphorite et supérieure à celle du fluorite; sa pesanteur spécifique est de 6,07. Il a un éclat vitreux, accompagné d'un éclat gras ada- mantin. Il est très-difficilement fusible au chalumeau ; mais avec le borax et le sel de phosphore il se fond aisément en un verre transparent, qui, chauffé à la flamme intérieure, de- vient d'un beau bleu en refroidissant. Le schéelite pulvérisé donne une poudre jaune dans l'acide nitrique au bout de quelques heures. 1 Tungslein, Schwerstein , Scheelerz. 2 M. Phillips donne 128° 40' et M. Brooke 129° a'. M. Haidinger adopte la détermiaiaiion d'Haiiv. 52 SCH Composition. = Ca W*. Berz. De Suède , de Osterstor grufve De Schlakenwald De Cornouailles De Huntington Acide scliéelique. 80,41 77^75 75,25 76,05 17,60 18,70 19,36 Silice. Berzelius, Rlaproth. Idem. Bowen. Variétés de formes. 1.° Schéelite dioctaèdre. L'octaèdre primitif, réuni avec un autre octaèdre, dans lequel Tincidence de g sur g est de 107,26. 2.° Schéelite unitaire. Ce second octaèdre complet. Le schéelite se présente en morceaux qui atteignent rare- ment la grosseur d'un œuf de poule. Ils dérivent de cristaux implantés ou de petites masses engagées dans les roches qui forment ordinairement des filons dans les terrains primor- diaux de cristallisation. On le trouve principalement dans les filons de ces terrains qui renferment en même temps de l'étain , des topazes, du mica, du fluorite, du fer oxidulé, du schéelin ferruginé. C'est un minerai peu répandu et qui a été autrefois très- rare et très- recherché. On le connoît : En France, non loin de Limoges, au Puy-les-vignes près Saint-Léonard: en très-petits cristaux. — Dans l'Erzgebirge en Bohème, à Zinnwald et à Schlakenwald , et en Saxe, à Ehrenfriedersdorf. — En Cornouailles, dans les mines de Pengellycroft , paroisse de Breage, avec du fer 'hydroxidé hrun. — En Salzbourg, dans la mine dite Gangthal , près Schellgaden. — Dans le pajs d'Anhalt-Bernbourg, àNeudorf: dans des filons qui traversent un terrain de traumate. — En Hongrie, à Pësing : dans un lit engagé dans le gneiss et ex- ploité pour l'or. — Dans le Connecticut, à Huntington : sur un filon de quarz , accompagné de fer oxidé , de bismuth natif, de galène, de plomb blanc . etc. — En Suède, à Rid- SCH 53 .darhyttan et à Bisberg en Dalécarlie : sur un lit de fer ma- gnétique dans le gneiss. 2. ScHÉEUN WOLFRAM. = Schécliu fcrruginé manganési- fère. ' Ce minerai de Schéelin a l'opacité et l'éclat métallique. Sa structure est très-sensiblement laminaire, et le clivage conduit à un prisme droit rectangulaire , dans lequel les trois côtés G : B : C sont entre eux comme les nombres 12 : 6 17, Hauy*. Le clivage, parallèle à la face T, est le plus facile, et par conséquent le plus net. La surface des cristaux est striée parallèlement à l'axe. Il est plus dur que le fluorite et même que le felspath. Sa pe- santeur spécifique varie entre 7,33 , HAuy;7,i5, MoHs , pour la variété de Ziijnwald , et 5,94 pour celle de ChanteJoube. Il est absolument opaque. Sa couleur noir - grisâtre tire sur le violàtrc. Sa poussière est quelquefois de cette même couleur ou quelquefois d'un brun rougeâtre. Il n'a aucune action sur le barreau aimanté. Il est assez facile à casser. Sa cassure transversale est ra- boteuse. Le wolfram est presque infusible seul; il donne dans le matras une petite quantité d'eau: il se dissout dans le borax avec les couleurs caractéristiques du fer et du manganèsej il se dissout dans l'acide muriatique à chaud, et laisse préci- piter une poudre jaune, qui est de l'acide schéelique. 1 M^olfram, Werner, Hausimakn, Leokhard, Jameson. — •Tungstate de fer, Phillips, Berzelius, BEUDiKT, Cleavelajnd. — Prismatic schee- lium ore, Mohs - Haidiing. Ce nom de Wolfram est si étrange, qu'il doit être regardé comme un nom univoque insignifiant. Nous avons dû le prendre, dans l'impos- sibilité où l'on est d'exprimer, par un nom significatif et court, la véritable composition de ce minerai. 11 suffit de lire les discussions des cbimistes à ce sujet, pour voir dans quelle incertitude on est sur les vrais principes de sa composition. 2 C'est, suivant M. Phillips, un prisme droit obliquangle, dans le- quel l'incidence du pan M sur 7" est de 1 1;"^ 22'. Cette difTérence paroît n'être que dans les expressions, M. Phillips prenant pour le pan des prismes une des faces qu'HaLiy avoit attribuée à la base, en déclarant que la position des bases n'étoit que présumée. 54 SCH Composition. — Mn W - 3 Fe W". Berz, De Limoges. De Cumberland. De Chanteloube. JU — olï sb-r — T- <5 o S j^ u5 64 .3 22 — 67 .3 6,2.'-> 1,5 78,77 .8,32 6,2". ',• 7 7,^ >6,q 5,6 — 74,6 17,6 5,6 2 73,2 i3,o i3,o — D'Elhuyar. Vauquelin et Hechi. B?rzelius. L. Gmelin. Berzelius. Vauquelin, 1825, Variétés de forme. Haiiy en compte cinq , parmi lesquelles nous choisirons Jes deux suivantes : 1." Wolfram progressif. C'est un prisme oblique, à quatre pans , terminé par deux facettes culminantes, sur lequel il ne reste aucune facette de la forme primitive. 2." IVolfram unibinaire. C'est la forme précédente , combinée avec les faces de U forme primitive. Il se présente assez souvent cristallisé , même en cristaux très-volumineux , dont les prismes ont quinze à seize centi- mètres dans leur plus grande dimension. Il se rencontre aussi en masse amorphe, à structure la- minaire ou à texture lamellaire ; mais je ne crois pas qu'on l'ait encore trouvé à l'état compacte ou terreux. Le wolfram appartient presque exclusivement aux terrains primordiaux de cristallisation , et on n'eu trouve guère que dans les filons, amas ou veines de quarz et de calcaire apa- thique , principalement manganésifères , qui sont engagés dans ces terrains ou qui les traversent. Les roches qui le présen- tent le plus ordinairement , sont : le gneiss et le pegmatite. On le cite cependant dans les filons des terrains de trau- mate {Grauivacke) du Harz. Il y est accompagné très-souvent de topazes, de béryl, d'étain , de fer arsenical , de fer oligiste , de schéelite , de mica en grandes lames agrégées et formant des cristaux prismati- ques. On rencontre aussi avec lui, mais plus rarement, le SCH 55 fîuorile, la tourmaline (Cornouailles) , le phosphorite (Chan- teloube), le fer carbonate, la doîomie spathique , la blende, la galène, l'antimoine, le cuivre gris, etc. Il est assez abondamment répandu dans les différentes parties de la terre. Nous citerons particulièrement : En France. — Le Puy-les-vignes près Saint-Léonard , dans les montagnes de Blon , et Chanteloube dans le département de la Haute -Vienne. En Allemagne. — Le Harz, à Neudorf, et Suderaok dans le pays d'Anhalt : dans un phyllade pailleté. — L'Erzgebirge, tant delà Saxe que de la Bohème, à Zinnwald, Schlaken- wald, Geyer , Ehrenfriedersdorf. — Le district de Schnéc- berg, à Muldenberg. — La Hongrie, à Turrach. En Angleterre. — Une multitude de lieux , surtout dans le pays de Cornouailles, tels que : Wheal Mandlin , Huel Fanny près Redruth , Kithill , etc. — En Ecosse , l'ile de Rona dans les Hébrides : il est engagé dans des filons de pegma- iite qui traversent un gneiss. En Suède. — Dans le granité de la province de Wermeland, En Daourie. — Odontschelon et près le lac d'Achta- ragda : avec des béryls et des topazes. Dans "Amérique septentrionale. — Kuntington dans le Connecticut : en petites masses cristallisées dans du quarz, avec du bismuth et de l'argent natif. (Silliman.) 3. SCHÉELIN OXIDK. ' Cette espèce se présente sous la forme d'une poudre jau- nâtre, qui enduit différens minerais de wolfram, et qui a été reconnue pour être plutôt de l'acide que de l'oxide schée- lique. On le cite sur le schéelite et le wolfram de Huntington, en Connecticut. Il a été reconnu et décrit par M. Silliman , et déterminé par M. G. Bowen. Il est d'une couleur jaune orangée; infusible et indissoluble dans les acides; mais il se dissout à chaud dans l'ammoniaque. Celui que M. Hayden indique sur du wolfram est engagé dans du quarz. Dans le Tennessee à l'état massif , à cassure conchoïde, et néanmoins friable. Sa pesanteur spécifique étoit de 6. M. Berzelius con- 1 Yellow oxide of tungsten. Sillimaw dans Cleavei^akp. «6 SCH sidère comme différent de cette espèce, la matière pulvéru-» lente qui accompagne le wolfram de ZInnwald. (B. ) SCHEELITE. {Min.) C'est le schélate de chaux naturel. Voyez cette espèce à l'article Schéemn. (B.) SCHEFFÉRIE, Schœfferia. {Bot.) Genre déplantes dicoty- lédones, à fleurs dioïques , polypétalées, de la famille des rhamnées , de la dioécie tétrandrie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs dioïques; dans les fleurs mâles, un calice à quatre folioles, quatre pétales, quatre étamines insérées latéralement à la base de l'ovaire, un ovaire stéi-ile, bifide; dans les fleurs femelles le calice et la corolle comme dans les mâles, un ovaire supérieur, deux styles courts, les stigmates simples ; une baie pulpeuse , uniloculaire , renfer^r mant deux semences. ScHEFFÉRiE ARBRISSEAU : Schœfferia frutesceus , Jacq. , Amer,, sSg; Lamk,, IlL gen. , tab. 809. Arbrisseau qui s'élève à la hauteur de huit pieds sur une tige droite , chargée de ra- meaux alternes, fort longs, glabres, striés, luisans et ver^ dâtres. Les feuilles sont alternes, médiocrement pétiolées, ovales, quelquefois un peu arrondie^, glabres, luisantes, un peu grasses au toucher, aiguës ou un peu obtuses, longues de deux pouces, souvent réunies au nombre de trois au même point d'insertion ou sur le même tubercule ; les pétioles très' courts. Les fleurs paroissent un peu avant les feuilles : elles sont latérales , solitaires ou agrégées , pédonculées , réunies par petits paquets; les pédoncules simples, uniflores; la corolle est petite, à quatre pétales blancs, ovales ou arrondis, obtus; les baies petites, de la grosseur d'un pois, d'un rouge mêlé de jaune, un peu pulpeuses, à une seule loge, renfermant deux semences blanchâtres. Cette plante croît en Amérique : elle est très -commune parmi les buissons, aux environs de Carthagènç. Les insectes et les petits oiseaux sont très-avides de la pulpe des baies, qu'ils dévorent, et laissent à nu les semences persistantes sur le pédoncule. (Poir.) SCHEFFIELDIA. {Bot.) Voyez Sheffieldie. (Poir.) SCHEFFLERA, {Bot,) Ce genre de Forster a été réuni, par M. Kunth , à Varalia, dont il diffère cependant par son fruit non charnu et à cinq loges, mais capsulaire, à huit ou dix loges. (J.) SCH 5? SCHEMA. (Bot.) Rauwolf et Daléchamps citent ce nom arabe pour une espèce d'absinthe, qui est aussi le sheah des Arabes, et que Celsius nomme lannah. (J.) SCHEIBENDORSCH. (JcIi%oL) A Hambourg on appelle ainsi le Moschebout. Voyez ce mot. (H. C.) SCHEID. {Ichthjol.) Un des noms allemands du mal, ou silurus glanis de Linnscus. (H. C.) SCHEILAN. {Ichthyol.) Nom arabe du silurus clarias de Linnaeus. Voyez Shal. (H. C.) SCHEILEN. (Bof.)Nom arabe de l'ivraie, cité par Mentzel. (J.) SCHEITEREGI. (Bof.) Daléchamps cite ce nom arabe pour la fumeterre officinale. J. Bauhinla nomme sebetengi; Mentzel seleregi , d'après Avicenne. Forskal, dans sa Flore d'Egypte, la nomnr-e sjœhtaredi, et dans celle d'Arabie, summina. Selon M. Delile c'est le chahtreg des Arabes. ( J.) SCHELAMERIA. {Bot.) Ce nom, qui appartient mainte- nant à un genre de la famille des cypéracées , avoit été donné primitivement par Heister à des plantes crucifères, et Adan- son le cite comme synonyme de son leucoium, différent, selon, lui, de son cheiri , mais confondu avec lui, par Linnaeus, dans le genre Cheiranthus. (J.) SCHELAU. ( Ornith. ) Nom hébreu de la caille , letrao co- lurnix , h\nn. (Ch. D.) SCHELFISCH. (Ichthjol.) D'après les Allemands et les Da- nois , Anderson appelle ainsi rÉGREFiN. Voyez ce mot et Morue. (H. C.) SCHELHAMMERx\. [Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones, à fleurs incomplètes, de la famille des mélanthacées (Rob. Brown) , de ïhexandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Point de calice; une corolle (calice, Juss.) campanulée , à six divisions profondes ou six pétales; six étamines insérées à la base des pétales ; un ovaire supé- rieur ; un style; trois stigmates; une capsule à trois loges, à trois valves; des semences renflées. Les espèces renfermées dans ce genre sont des herbes vî- vaces, dont les racines sont fibreuses; les liges un peu li- gneuses à leur base, simples ou ramifiées, anguleuses, gar-» uies de feuilles alteraes; un peu élargies, nerveuses, embras- 58 SCH santés ou médiocrement pétiolées. Les fleurs sont terminales, solitaires ou agrégées, droites, blanches ou purpurines. Les pédoncules sont uniflores, dépourvus de bractées, articulés avec les fleurs. La corolle est campannlée , composc'e de six pétales égaux, caducs, onguiculés, roulés, et renfermant cha- cun une étamine; Its anthères sont purpurines: l'ovaire à trois loges polyspermes ; le style terminé par trois stigmates recourbés. Ces plantes ont été découvertes par M. R. Brown à la Nouvelle- Hollande. Il eu cite deux espèces,, 1.° Le Schelhammera undulala, Rob. Brown, ]Soi>. Holl. , i , page 274. Ses tiges, à plusieurs divisions, sont garnies de feuilles alternes, sessiles, embrassantes, ovales, ondulées; les fleurs presque solitaires; les onglels des pétales alvéolés. 2.° Le Schelhammera mtdti/lora , Rob. Brown, loc. cit. Ses tiges sont simples et flexueuses , f;arnies de feuilles alternes, médiocrement pétiolées, retournées, planes, elliptiques, acu- minées; les pédoncules agrégés, recourbés à l'époque de la fructification. (Pom.) SCHELLER. { Ornith.) On appelle ainsi, à Zurich, le co- racias huppé ou le sonneur de Buffon , espèce qui paroît n'être qu'iniaginaire, et qui probablement se rapporte au crave d'Europe , corvus gracidus . Linn. (Ch. D.) SCHELVERIA. [Bot.) Le genre de plantes ainsi nommé par MM. Nées et Marlius, paroit congénère de Vangelonia de M. Kunth. (J.) SCHEMBRA-VALLI. (Bot.) La plante malabare de ce nom est reportée par Linnœus à son vitis indica; mais la figure qu'en donne Rhéede est inexacte, parce qu'elle ne met pas les feuilles toujours opposées aux grappes ou aux vrilles, comme elles devroient l'être. (J.) SCHENA. (Bot.) Rhéede cite ce nom malabare d'une plante à feuilles composées, de la famille des aroides, qui paroit être une espèce de caladium. (J. ) SCHENAF. {Bot.) Nom arabe, suivant Forskal, de son cy~ noglossum lanceolatum. (J. ) SCHENANTHE. ( Bot. ) Voyez à l'article Schœnanthus. ( Lem. ) SCHENNA. (Bot.) Nom grec, suivant Rauwolf, de Val- canna ou henné des Arabes, la\vsonia^ (J.) SCH 59 SCHENODORUS. (Bot.) Ce genre de graminées a été éta- bli par Palisot de Beauvois (Agr. , 99, tab. 19, fig. 2),pour plusieurs espèces de festuca et de bromus de Linné, qui en diffèrent par une panicule dont les pédicelles sont enflés, cu- néiformes; la valve inférieure de la corolle légèrement échan- crée ou bidentée au sommet, souvent munie d'une soie en arête ; la valve supérieure à deux dents. L'auteur r rapporte les festuca altissima, aarafa, glauca, inermis , etc.; le bromus cla- tior, etc. Ces caractères sont un peu trop minutieux pour autoriser la dilacération du genre de Linné. Voyez BnoME et FéXDQUE. (PoiR.) SCHEORAH. (Bot.) Nom hébreu de l'orge, mentionné par Mentzel. (J.) SCHEPPERIA. (Bot.) Sous ce nom Necker séparoit du genre Mozambé, Cleome, les espèces dont la silique ou cap- sule n'est pas élevée sur un pivot, ou dont le pivot est très- court. (J.) SCHERADI. (Bot.) Non arabe de la clématite ordinaire, clematis ritalba, suivant Forskal. (J. ) SCHERADJEDJA. (Bot.) Vipomœa scabra de Forskal est ainsi nommé dans l'Arabie, selon lui. (J. ) SCHERA-PUNCA. (Bot.) Nom brame du colinil du Ma- labar, espèce d'indigo. (J.) SCHERATAT. (B-ot.) Nom arabe du gnaphalium frulicosum fiavum de Forskal. (J. ) SCHERBIN. (Bot.) Celsius , dans son Hierobotanicon , cite ce nom pour le cèdre du Liban, qui est le sebin des Arabes, suivant Rauwolf ; le zerhin, selon Daléchamps. On trouve aussi le nom égyptien schœrbin, cité par Forskal pour un cyprès em- ployé à Constantinople pour faire des planches de bateau. (J.) SCHERMAN. (Mamm.) Ce nom, écrit par erreur au lieu de ScJiermaus , désigne, dans l'histoire naturelle de Buffon , un rongeur du genre Campagnol , voisin du rat d'eau, et qui a été découvert aux environs de Strasbourg par Hermann. ( Desm. ) SCHERMAUS. (Mamm.) Voyez l'article précédent et Cam- PAGNot. (Desm.) SCHERU-BULA. (Bot.) Nom malabare de Vachyranlhes la- nata de Linneeus . maintenant réuni au genre JErua, dans la <5o SCH famille des amarantacées. Le scheru-eadelari est Vachyranthes prostrala dans la niême famille. Le scheru-schunda est le sola- num indicum, conséquemment reporté aux solanées. Le scheru- valli - caniram est un cansjera, dans la famille des thymé- iées ; le scheru-lcatu-valli-caniram paroit être un strychnos ; et le seheru-padavaLam est le trickosanthes cuspidata de M. de La- marck. (J.) SCHERU-PADAVALAM. (Bot.) Nom malabare d'une plante figurée tome 8, pi. 16, de VHortus malaharicus de Rhéede. Cette plante est le trickosanthes caudata, Linn. Le padavalam de Rhéede est le trichosantties cucumerina, Linn. (L£M.) SCHERU-PARITI. (Bot.) Nom malabare, cité par Rhéede, de la rose de Chine, hibiscus rosa sincnsis. (J. ) SCHERU-SCnUNDA. {Bot.) Nom malabare du solanum indicum, de Lamk. , espèce de morelle. ( Lem. ) SCHERUNAM-COTÏyVM. (Boi. ) Nom malabare du clutia refusa de Linnasus. M. de Lamarck rapporte ce synonyme à son clutia squammosa. (J. ) SCHESCHUK. [Ichthyol.) Un des noms russts du brochet. Voyez ÉsocE. (H. C.) SCHET. (Ornith.) Ce nom a été appliqué, avec diverses épithétes, à plusieurs oiseaux qui font partie des genre.. Mou- cherolle, Batara , Platyrhynque. Le schet-bé est un bafara , et les schet de Madagascar , scliet-all, schet-vouloulou , sont des platyrhynques. (Ch. D.) SCHETTL (Bot.) Nom malabare de Vixoracoccinea , suivant Rhéede; c'est celui qu'Adanson a adopté pour ce genre. L'iiora alba est nommé ben-schetti. Le schetli-codii>eli est une dentelaire , plumbago rosea. (J. ) SCHEUCHZÉRIE ; Scheuchzeria , Linn. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones de la famille des joncées , Juss. , et de Yhexandrie trigynie , Linn., dont les principaux caractères sont d'avoir: Un calice de six folioles étroites, égales, pétaloïdes ; point de corolle; six étamines à peine plus longues que le calice, et à anthères alongées ; trois ovaires ovoïdes, com- primés , de la grandeur du calice, terminés chacun par un stigmate oblong, adné au côté externe de l'ovaire ; trois cap- sules renflées, s'ouvrant en deux valves, et contenant cha- SCH f^ cune une seule graine oblongue. Le nombre des ovaires et des capsules varie d'un à six; mais il est le plus souvent de trois. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce. ScHEucHZÉRiE DES MARAIS: Scheuchzeria palustris , Linn. , Sp. , 482; FI. Dan., t. 76. Sa racine est rampante, blanchâtre , vivace ; elle produit une ou plusieurs tiges droites, simples, hautes de quatre à six pouces, garnies de quelques feuilles linéaires, très-étroites, canaliculées , alternes, sessiles et en- gainantes à leur base. Ses fleurs sont d'un jaune verdâtre , pédonculées , un peu distantes les unes des autres, et dispo- sées, au nombre de cinq à six, en une petite grappe termi- nale. Cette plante croît dans les marais tourbeux de la France , de la Suisse, de l'Allemagne , de la Suède , etc. j on la trouve aussi dans l'Amérique septentrionale. (L. D.) SCHIBT. {Bot.) Voyez Sekamar. (J.) SCHICKINAM. {Bot.) Nom hébreu du mûrier, selon Men- tzel. (J.) SCHIEFERKOHLE [Houille schisteuse]. (Mm.) C'est la houille ancienne ou filicifère, et en même temps celle qui réunit le plus complètement les qualités technologiques qu'on recherche dans le combustible. Ce mot allemand est quel- quefois employé sans traduction dans des ouvrages François. Voyez Houille. (B. ) SCHIEFERMULLER. {Ichthjol.) Nom spécifique d'une Truite. Voyez ce mot. (H. C.) SCHIEFERSPATH. {Min.) C'est le calcaire (chaux carbo- natée) spathique nacré. Voyez Chaux carbonatée. (B.) SCHIEFERTHON. {Min.) Quoique notre intention n'ait pu être de donner un vocabulaire polyglotte, nous avons cru devoir citer les noms allemands ou de toute autre langue qui sont employés dans les ouvrages François, sans traduction , ou ceux dont la traduction en François demande quelque con- sidération scientifique. Le Schieferthon n'est point du schiste argileux, mais de l'argile schisteuse, dont le caractère est d'a- voir une structure fissile et schistoide , et de se délayer dans l'eau. Le Thonschiefer est du schiste argileux, qui ne se délaie jamais par la simple action de l'eau , et qui, même broyé dans ce liquide, ne donne jamais une masse pâteuse, (B.) 62 SCH SCHIEL. {Ichthj'ol.) Nom autrichien du Sandat. Voyez ce mot. (H. C.) SCHILBE, Schilbe. (Ichthvol.) M. Cuvier a sépafé sous ce nom, des Silures de Linnœus et de la plupart des ichthyolo- gistes , un genre de poissons osseux holobranches abdomi- naux, reconnoissable aux caractères suivans : Corps conique; opercules des branchies mobiles ; bouche au bout du museau; nageoire dorsale unique, ordinaire, courte, à premier rayon épineux, fort et dentelé; tète petite, déprimée; nuque subi- tement relevée; jeux placés très -bas; premier rayon de chaque nageoire pectorale épineux comme celui de la dorsale. On distinguera aisément les Schilbés, qui appartiennent à la famille des Oi^lophores de M. le professeur Duméril, des Silures proprement dits, qui n'ont point d'épines à leur na- geoire dorsale; des Malaptérures , dont la nageoire dorsale est adip^euse; des Cataphractes g des Plotoses, des Pimélodes , des Bagres, des Schals , des Hétérobranches, des Doras, des Trachiures, des Macroramphos, qui tous ont deux na- geoires dorsales; des Loricaires et des Hyfostomes, qui ont la bouche sous le museau ; des Asprèdes , qui ont les oper- cules des ouïes immobiles. (Voyez ces différens noms de genres et Oplophores.) Le genre Schilbé ne renferme encore que des poissons du Nil, qui tous ont huit barbillons. Parmi eux nous citerons .- Le Schilbé ou Schilde : Schilbe vulgaris, N.; Silurus mjystus . Linnaeus. Nageoire caudale fourchue; mâchoire supérieure armée de deux rangées de petites dents aiguës et recourbées, un seul rang de ces dents à l'inférieure. Ce poisson, d'un gris noirâtre uniforme, avec des nuances rouges sur le devant de la tête , à la base des opercules et sur les nageoires anale et caudale, est assez commun dans le Nil. Décrit d'abord par Hasselquist, il a été figuré depuis par Sonnini et par le professeur Geoffroy. C'est encore au même genre qu'il faut rapporter le Silurus auritus de ce dernier savant, et qui est également d'Egypte. La chair de ces deux poissons est mangeable. (H. C.) SCHILBI. (IchthjoL) Nom arabe du Silurus mystus de Lin- naeus. Voyez Schilbé. (H. C.) SCH 63 SCHILDÉ. {Ichthjol.) Voyez ci-avant Schilbé et Schilei. (H.C.) SCHILFERZ ou SCHILFGLASERZ , de Freiesleben. {Min.) Il paroît que c'est une simple sous-variété d'une variété ou espèce d'argent antimonié et sulfuré, qui a déjà reçu les noms de Sprodgiaserz , de Roscherz , etc. Voyez Argent rouge. (B.) SCHILLERSFATH. {Min.) Ce nom s'applique également dans quelques minéralogies allemandes au felspath chatoyant ou Labrador, à Fhyperstène et à la diallage métalloïde , et même plus particulièrement à cette dernière substance. (B.) SCHILLERSTEIN. {Min.) C'est la Diallage bronzite. Voyez ce mot. ( B. ) SCHINAN. {Bot.) Nom syrien de Vanalasis aphj'lla, em- ployé aux mêmes usages que la soude, suivant Rauvvolf, (J.) SCHINAR. {Bot.) Nom égyptien du platane d'Orient, sui- vant Forskal. (J.) SCHINDEL. {Ichthjol.) Voyez Sand AT. (H. C.) SCHINDELNtEGEL. (Min.) Nom allemand du Fer oligiste BACILLAIRE. Voyez cc mot. (B.) SCHINOIDES. {Bot.) lâunaeus avoit primitivement donné ce nom à un arbrisseau qui est devenu ensuite son fagara. tragodes. Le nom de schinus , qu'il lui avoit aussi substitué . a été plus tard transporté à un autre genre , qui est le molle ou poivrier des Espagnols. (J.) SCHINOSTROPHUM. {Bot.) Un des noms anciens donnés au chanvre cultivé, suivant Ruellius. (J. ) SCHINUS. {Bot.) Ce nom grec, sous lequel Dioscoride désignoit le lentisque, pistacia lentiscus, a été transporté par Linnaeus au Molle de Clusius , genre de la même famille. Voyez MoLLÉ. (J.) SCHIOLEBINA. {Bot.) Voyez StvEchas. (J.) SCHIRA. {Bot.) Rochon cite sous ce nom un palmier de Madagascar, dont on brûle l'écorce pour en tirer du sel pro- pre aux assaisonnemens. (J.) SCHIRDEL. (Mm.) C'est la tourmaline schorl. Voyez Tour- maline. (B.) SCHIRL. {?din.) C'est un nom allemand, synonyme de $cherl, Gi SCH mais qui s'applique tantôt à l'amphibole, tantôt au schéelin •wolfram. (B.) SCHIRLKOBALT. (Min.) Ce n'est point un minerai de co- balt, comme son nomsembleroit l'indiquer; mais un minerai d'ARSENIC NATIF BACILLAIRE. (B.) SCHIRON. ( Ornith. ) Nom vulgaire de la grive litorne , turdus pilaris , Linn., en Italie. (Ch. D.) SCHIRRIJNG. (Ornith.) Nom que porte, en Suisse , le sterne pierre-garin, sterna hirundo , Linn. (Ch. D.) SCHISANDRE, Schisandra. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs monoïques, de la famille des ménispermées , de la monoécie syngénésie de Linnasus , offrant pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques; dans les fleurs mâles, un calice à neuf folioles caduques; point de corolle; cinq éta- mines presque sessiles; les anthères contiguè's à leur base, conniventes au sommet : dans les fleurs femelles, un calice semblable à celui des mâles ; plusieurs ovaires acuminés par le stigmate. Le fruit est constitué par plusieurs baies dispo- sées presque en épi sur un réceptacle alongé ; chaque baie ne renferme qu'une semence. ScHisANDRE A FLEURS ÉCARLATES : Schisandru coccinea , Mich., FI. hor. amer., 2 , pag. 219, tab. 47 ; Poir. , III. gen. , Suppl., tab. 996. Arbrisseau dont les tiges sont souples , cylindriques , glabres, grimpantes, rameuses, garnies de feuilles alternes, pétiolées, distantes, glabres, ovales, lancéolées, à peine den- tées ou un peu sinuées à leurs bords, acuminées au sommet, rétrécies à leur base ; les supérieures , longues de deux ou trois pouces, à nervures latérales simples et alternes; les pé- tioles plus courts que les feuilles. Les fleurs sont solitaires ou disposées en une petite grappe courte, à l'extrémité d'un long pédoncule grêle , axiliaire. Le calice est d'une belle couleur écarlate, composé de neuf folioles concaves, arron- dies, disposées sur trois rangs; les intérieures plus fortement colorées. Les baies sont petites et présentent, à l'époque de la maturité, un petit épi alongé par le prolongement du ré- ceptacle commun; les semences ovales, oblongues, arrondies, presque lisses. L'embryon est droit, renfermé dans une subs- tance charnue et verdàtre; la radicule oblongue , cylindri- que; les cotylédons plans, ovales, rapprochés. Cette plante ' SCH 65 croit aux lieux ombragés dans la Caroline et la Nouvelle- Géorgie. (PoiH.) SCHISMATOPTÉRIDES. (Bot.) Willdenow donne ce nom à la quatrième division de sa famille de gonoptéridées qui comprend les fougères munies de fronde, roulée en crosse dans leur naissance , et dont les capsules, incomplètement annulées, s'ouvrent par une fente, rarement sessile sur la partie postérieure et inférieure de la fronde, et le plus souvent disposées en épi ou en panicule. Il y place les genres Angiopteris , Gleichenia , Mertensia , Todea , Mohria , Hydro- glossum , Schizcea , Anémia et Osmunda. ( Lem. ) SCHISMUS. (Bot.) Palisot de Beauvois, dans son Agrosto- graphie, pag. 72, tab. i5, fig. 4, a établi ce genre de gra- minées pour le festuca calycina de Linné. Ses fleurs sont dis- posées en une panicule simple , resserrée en forme d'épi. Le calice renferme trois à six fleurs. Ses valves sont aussi lon- gues et même plus longues que les fleurs; la valve inférieure de la corolle est échancrée en deux lobes à son sommet, mucronée dans le milieu par une pointe très-fine. La se- mence est libre, obtuse, à peine sillonnée. Voyez Fétu^ue. (PoiR.) SCHISMUS. {Mamm,) L'un des noms latins de la fouine. (Desm.) SCHISOLITHE. (Mm.) M. Hausmann donne ce nom à un genre de minéraux qui se compose du mica, de la chlorite , du talc et de la lépidolithe , et auquel il attribue pour carac- tère d'être essentiellement composé de silice , d'alumine et dépotasse, et d'avoir pour noyau de cristallisation un prisme droit à quatre pans, dont les angles sont de 60*^ et 120*^. (B.) SCHISTE. {Min.) Il y a parmi les minéralogistes deux opi- nions sur la valeur de ce nom. Les uns le regardent comme simplement qualificatif, comme indiquant seulement une structure feuilletée ou fissile, et pouvant, par conséquent, être appliqué adjectivement a fous les minéraux qui présentent cette structure. C'est ainsi que l'a considéré "VVerner. Aussi le mot Schiefer (schiste) ne se trouve-t-il jamais seul, il est toujours ré-uni, et avec des noms qui indiquent des mi- 48. 5 66 SCH néraux de toutes les natures. On a le Kieselschiefer , silex schis- teux; le Glimmerschiefer , mica schisteux; le Talkschiefer , talc schisteux; le Hornblendeschiefer , amphibole schisteux, etc. Ces noms et leur traduction s'accordent bien avec la qualité adjective, attribuée au mot schiste; mais dans les suivans, ISrandschiefer , schiste combustible ; Klebschiefer, schiste hap- pant; Polierschiefer, schiste polissant, et d'autres semblables , où il est lié avec un adjectif, il joue le rôle de substantif; il indique en même temps une qualité et une structure, sans indiquer un corps; et remarquons que cette double disposition se trouve dans les ouvrages des élèves de Werner, par conséquent des naturalistes qui établissent que le mot schiste indique une structure et non pas un corps, JVous eussions donc été maître de choisir celle de ces deux acceptions qui nous auroit paru préférable. Or, l'usage où sont depuis long-temps les minéralogistes françois, de consi- dérer les schistes comme une sorte particulière de pierre, nous auroit décidé, lors même que nous n'eussions pas eu l'autorilé puissante de Wallerius, qui s'est expliqué à cet égard d'une manière formelle, et nous dirons, comme lui, qu'en restreignant à une espèce de roche d'apparence ho- mogène, le nom substantif de schiste, cela n'empêchera pas d'ajouter l'épithète de schisteuse ou fissile aux pierres de dif- férente nature qui ont la structure feuilletée ou fissile. Le Schiste est une roche homogène ou d'apparence ho- mogène , d'une nature argiloïde et d'une structure fissile, qui ne se délaie pas dans l'eau. Le nom de roche indique déjà qu'il n'est pas susceptible de donner des cristaux réels et rigoureusement déterminables. Il a une structure principale fissile, tantôt tabulaire, tantôt feuilletée. Les feuillets sont quelquefois très-droits, dans d'au- tres cas ils sont sinueux et même très-contournés. Outre cette structure essentielle, les schistes présentent des joints obliques aux joints principaux qui divisent la masse en parallélipipèdes obliquangles irréguliers. La texture est généralement terreuse, à grain fin. L'ana- lyse mécanique y fait distinguer presque toujours une mul- titude de lamelles imperceptibles de mica, en sorte que cette roche semble n'être dans quelque cas qu'un mica compacte. SCH Ç7 La cassure est généralement fragmentaire ou esquilleuse. Elle opère assez facxlement. Le schiste est toujours assez tendre pour se laisser rayer par le cuivre, c'est pour ainsi dire ce qui constitue son caractère argiloïde. Sa rayure est qu II a ete triture long-temps avec ce liquide. C'est ce oui le distingue des argiles et des marnes feuilletées. Sa pesanteur spécifique varie de i,g à 3,8. Il est toujours complètement opaque , sans éclat, ou n'avanî qu'un foible éclat soyeux. ^ Ses couleurs varient entre le noir , le gris, le brun-bleuàtre foncé, le verdâtre, le jaunâtre et le rougeàtre. Toutes ces couleurs sont sales , quelquefois répandues uniformément dans la masse, quelquefois disposées par taches, veines, zones ou dendrites. La composition du schiste ne peut pas être indiquée d'une manière précise, cette pierre n'étant souvent homo-^ène qu en apparence; mais on peut dire que la silice, l'alumine et le fer en sont généralement les principes dominans. Pres- que toutes ses variétés sont fusibles en émail noir ou brun ■ quelques-unes font effervescence avec les acides ; d'autres indiquent, par l'action du feu, la présence d'une matière charbonneuse ou bitumineuse. Lorsque les schistes renferment une assez grande quantité de pyrites disséminées pour donner par la calcination etTefflo- rescence des sels sulfuriques, alumineux ou ferrugineuv ils constituent pour nous une autre sorte de roche, que nous avons décrite sous le nom d'AMPÉuTE (voyez ce mot). Lorsque quelques parties composantes des schistes, qui ne sont pas réellement homogènes, viennent à se développer et à dominer, elles font passer ces roches aux phyllades', cal- schiste, psammite ou macigno. 1 M. d'Aubuisson a appliqué le nom de phjllade à tous les schistes en les considérant tous comme des rod.es hétérogènes, mais à parties indiscernables à l'œil nu. Nous avons donné ailleurs nos motifs pour conserver le nom de schiste à ces roches d'apparence homogène et pour appliquer celui de phjllade aux roçh.s dis^inctem^t et par con- sequent évidemment hétérogènes. 68 SCH 1. Schiste luisant'. Il est luisant et coriime soyeux dans le sens des lames. Ses lames sont souvent courbes ou plissées et comme gaufrées, rarement parfaitement planes. Ses couleurs sont le gris-bleuàtre foncé, le gris de perle, le verdâtre, le jaunâtre tirant sur le vert, etc. Il ne fait aucune efferves- cence, et se fond assez facilement en un émail gris ou jau- nâtre rempli de bulles. Le schiste luisant passe au micaschiste par des nuances in- sensibles, au point qu'il n'est pas possible d'établir une ligne précise de démarcation entre ces deux substances. Ce schiste appartient s ux terrains primordiaux de sédiment. Sa stratification est oblique, il ne renferme aucun débris de corps organisés; mais il contient souvent des sulfures métalli- ques* en grains disséminés ou en veinules : il est quelquefois traversé par des filons puissans de diverse nature, et c'est un des gîtes de minerai le plus ordinaire. On en trouve dans tous les pays. Nous citerons comme exemple : le schiste lui- sant verdâtre , et à feuillets presque droits , des environs de Cherbourg; — d'un brun foncé et satiné, à feuillets pres- que droits, des environs de Servoz, en Savoie; il renferme des filons de plomb et de cuivre sulfurés; — de la même couleur, mais à feuillets comme gaufrés, de Hermersdorf, près de Freiberg en Saxe; — d'un gris rougeâtre, avec des taches oblongues , et d'un rouge plus brun , de Schnéeberg ; — d'un gris brunâtre et donnant des fragmens esquilleux, de Hartestein en Saxe. 2. Schiste ardoise'. Le caractère de cette variété est de se présenter en grands feuillets minces, très- droits, faciles à séparer, et sonores, lorsqu'on les frappe avec un corps dur. Leur aspect est terne, quelquefois un peu luisant. Ce schiste est souvent assez dur pour recevoir la trace du cuivre ; il est généralement plus dur et plus compacte que la variété suivante; il ne fait point effervescence avec les acides, et fond facilement au chalumeau en une scorie luisante ; sa couleur 1 Variétë du schiste argileux ( Thoitschiefer). Breith., Leowh. 2 Argile schisteuse tahulaire et argile schisteuse tégulaire. Haùy. — Variété du schiste argileux {Thonschiefer). Broch. — Schistus mensalis et ardesia tegulaiis. Wali/. — ArgiUite. Kirw. SCH ^9 de ver- ordînaire est le brun bleuâtre, mais il y en a aussi .-- dàtre, de rougeâtre, etc. L'ardoise a été analysée par Kirwan et par M. d'Aubuisson. La différence notable des résultats peut tout aussi bien provenir de la différence des ardoises examinées que de l'imperfection des procédés. Ardoise rougeâtre (l'Anglesev. Ardoise d'Angei Ardoise de Ballj- nahinch . Pcrle = '■% Chauï. corps c c ctrang. = n à la in < C S ^ pierre. 38 36 2 3,r. '4 11,3 08 01,6 0 ♦ 07/' 00,7 Potasse 04,7 •Sr* 11,6 02,2 02,1 o6,^ — — Kirwan. n'Aiibuisson. Stokes. On trouve ce schiste en grandes masses , séparées par des fissures nombreuses et parallèles. Sa stratification est toujours très-inclinée à l'horizon, et quclqtiefois même verticale. Ces couches appartiennent aux terrains primordiaux de sédimens. Elles présentent très -fréquemment des empreintes de corps organisés, notamment de végétaux , plus rarement d'ani- maux ; tels que poissons trilobites, ammonites, etc.; elles renferment aussi des noyaux et des cristaux de ier sulfuré. Les couches d'ardoise sont presque toujours traversées et comme coupées par des filons minces de quarz ou de chaux carbonatée, qui divisent la masse en grandes pièces, ordi- nairement rhomboïdales. Les ardoises propres h. être employées pour couvrir les édifices, ne sont pas aussi répandues que le schiste ardoise, considéré minéralogiquement , parce qu'on exige dans ces pierres des qualités qui n'accompagnent pas nécessairement tous les échantillons qui appartiennent à cette variété. On exploite des carrières d'ardoise : En France, aux environs d'Angers. Cette ardoise est d'une qualité excellente : elle fait partie d'une couche qui s'étend de l'ouest à l'est, entre Avrillé et Trelazé, dans l'espace de huit kilomètres. Cette couche est exploitée sur plusieurs poinls 70 SCH à ciel ouvert. Les premières parties sont trop fendillées, et les secondes trop solides pour être employées comme ardoise. Ce n'est qu'à cinq mètres de profondeur que se trouve la bonne ardoise, qui est divisée en rhombes par des veines de quarz et de chaux carbonatée spafhique. Cette ardoise ren- ferme les animaux fossiles de la f;imille des trilobites, qu'on a désignés sous le nom d'ogygie ; elle est souvent pénétrée de fer sulfuré. — A la Perrière près de Cherbourg, et près de Saint-Lo , département de la Manche; — à Rimogne, et à Rocroy, près de Charleville , sur les bords de la Meuse, dé- partement des Ardennes; la couche est épaisse d'environ vingt mètres et fort étendue; elle est inclinée de 40' à l'horizon. Il n'y a guère que la partie mo_yenne de cette couche qui donne de bonne ardoise; la partie supérieure est trop friable et la partie inférieure trop dure. Cette ardoise est traversée de nombreuses veines de quarz blanc; on n'y trouve ni em- preinte, ni débris de corps organisés. Elle est exploitée par puits et galeries souterraines. On est parvenu à une pro- fondeur de cent trente mètres environ. — On trouve aussi des petites carrières d'ardoise dans les vallées qui sont au pied de la chaîne des Pyrénées. Elles sont aboodarites dans le département de la Lozère, qui en a pris son nom. Il y a des ardoisières en Angleterre, dans le Derbyshire. — Dans le VVestmoreland ; l'ardoise y est bleuâtre. — Dans l'ile d'Anglesey; elle y est d'un rouge purpurin, etc. (Kirwan.) Les ardoises qui sont employées à Londres , viennent principa- lement de Bangor, dans le Caernawanshire , pays de Galles. Elles sont grisâtres. L'Ecosse a deux carrières d'ardoise, re- marquables dans l'Argyleshire ; celle d'Ëasdale, qui fournit par an environ cinq millions d'ardoises, et celle de Dunme- niss près Ballynahinch en Downshire, qui n'en produit que cinq cent raille. — En Suisse, au Plattenberg , à deux lieues de Schwanden, dans la vallée de Sernft, canton de Claris. C'est plutôt un phyllade pailleté, qui renferme des débris de poissons fossiles. Les ardoises sont taillées en grandes plaques, destinées pour écrire, pour faire des poêles, des tables, etc. — En Italie, à Lavagua, sur la côte de Gênes: Pardoise y est tellement dense, qu'on en forme les parois des citernes où Joîi conserve l'huile. Elle donne des tables d'une très-grande SCH 7^ âîmenslon. Quelques peintres italiens l'ont employée pour y peindre des sujets à fond noir, ou à figures noires sur un fond de couleur. Pietro Dandini y a peint une adoration des mages. II a laissé le ton de la pierre pour faire le ton du roi Maure et celui de la nuit; dans l'enlèvement de Proserpine et dans Ja délivrance d'Euridice , ce même peintre a su tirer parti de la surface noire de l'ardoise pour représenter les ténèbres de l'enfer, etc. (Targionni.) On n'y a encore découvert aucuns débris de corps organisés. On peut encore indiquer des carrières de schiste ardoise au Harz, près de Goslar, de Lauthenfhal , de Blankenburg , et sur les bords du Rhin , an-dessous de Mayence. depuis Kemp- len, sur la rive gauche de ce fleuve, jusqu'à Bacharach. Elle est très -répandue dans les États-Unis d'Amérique. ' Pour que les ardoises soient regardées comme de bonne qualité, il faut que les blocs d'où on les extrait puissent se diviser facilement en feuillets minces et. droits. On remarque qu'ils perdent cette propriété s'il y a long-temps qu'ils sont sortis de la carrière. Les ardoises doivent aussi être assez, compactes pour ne point absorber Peau , on juge qu'elles ont cette qualité lorsqu'après avoir été plongées quelque temps dans ce liquide, elles n'ont point augmenté de poids d'une manière remarquable. Les ardoises spongieuses se détruisent promptement par l'action successive de Phumidité et de la gelée. Les pyrites que renferment les ardoises les rendent difficiles à tailler et hâtent leur destruction en se décom- posant. La partie supérieure des masses de schiste ardoise est tou- jours friable , et ne peut être employée. On l'appelle cosse. M. Vialet a proposé de rendre les ardoises plus com- pactes, plus dures, et, par conséquent, plus durables, en les faisant cuire dans un four à brique. 3. Schiste argileux*. Ce schiste est plus tendre que Par- 1 Vojez dans la Minéralogie de Cleaveland, éJit. de 1822, les nom- breuses loc.Tlités citées pag. ^\g. 2 Thonschiefer , le schiste argileux. B;.ocn. Les minéralogistes cl géognostes de l'école allemande réunissent sous cette dénomination le schiste luisant, le schiste ardoise, et même plusieurs phvUadcs , en sorte que les caractères minéralo(;iqucs qu'il? donnent, sont beaiicoiij» T^ SCH doise ; ses feuilîefs sont moins minces; ils n'ont ni la mém^ solidité, ni la même étendue que ceux de cette pierre, et se divisent en petits fragmens rhomboïdaux, qui sont quelque- fois d'une grande régularité. Il répand une odeur argileuse très-sensible; il absorbe l'eau promptement. et assez abondam- ment ; il ne fait aucune effervescence , et fond au chalumeau , comme les variétés précédentes ; enfin il se laisse toujours rayer par le cuivre , et n'en reçoit jamais la trace. ' Sa couleur la plus ordinaire est le gris bleuâtre; cependant il y en a aussi de brun foncé, de rougeâtre , de rubigineux, de jaune d'ocre , de vert sale et de brun, etc. La rivière de Roya, département des Alpes maritimes, près de Foritano, entre Saorgio et Tende, est bordée de masses d'un schiste ar^- gileux en feuillets très- inclinés , généralement rouges, mais offrant de grandes parties d'un vert poireau. (Ans. Desma» KEST, ) Ce schiste diflFère peu du schiste ardoise, et il appartient, comme lui, aux terrains primordiaux de sédiment; il fait quelquefois partie des terrains de houillers et est imprégné de bitume, au point de devenir combustible. Il entre alors dans la variété désignée sous le nom de Schiste bitumineux. On doit rapporter à cette variété plusieurs schistes homo- gènes, qui sont d'un gris verdàtre ou brunâtre, et que l'on emploie avec de l'eau pour préparer certains métaux au poli- On les nomme dans les arts pierres à L'eau tendre. Elles se dé- laient promptement dans l'eau par le frottement qu'on leur fait subir. Leur poussière est douce, assez fine, et assez dure pour user les métaux; mais les molécules ne sont pas agré- gées assez puissamment dans la pierre en masse, pour qu'elle puisse résister au frottement du cuivre sans être rayée. La plupart des schistes argileux nommés pierres à L'eau, viennent d'Allemagne. On ne dit pas de quelle contrée. On fait aussi avec ce schiste argileux des crayons gris , plus étendus que ceux que nous attribuons au schiste argileux. — SchiS' tus fragilis. Wall. — Killas. Rihw. i Ces caractères excluent de cette variété et les pierres à aiguiser et 1rs pierres de touche, dont la propriété essentielle est d'être asseï ïudçs pour user les métaux et en conserver la trace. SCH 73 destinés à écrire sur les ardoises. Le plus grand nombre de ceux qu'on emploie en France, viennent d'Allemagne par Nuremberg. Mais M. Brard a trouvé dans la mine de Saint- Lazare, département de la Dordogne, des schistes propres à donner de très -bons crayons. 4. Schiste coticule'. Cette variété est plus compacte et plus dure que les autres ; elle se laisse cependant rayer par le fer, et même par le cuivre, lorsqu'on agit avec un angle ; mais elle use les métaux et en reçoit la trace lorsqu'on la frotte avec une partie plane ou arrondie. La structure du schiste coticule est moins feuilletée que celle des autres schistes; elle paroît même massive dans les échantillons peu volumineux; en sorte que sa cassure est tantôt schisteuse, tantôt inégale, et tantôt conchoïde et écailleuse , comme celle du pétrosilex. Ce schiste est translucide sur ses bords minces: il ne fait aucune effervescence avec les acides, et se fond en un émail brun, un peu boursouflé.'' Il a été analysé par M. Faraday, qui a trouvé dans l'échan- tillon soumis à ses recherches, les principes suivans : Silice 71,3 Alumine i5,3 Oxide de fer .... 9,5 Eau ........ 5,5. Le schiste coticule fait partie des terrains primordiaux de sédiment, composés d'ailleurs de schiste argileux; il passe quelquefois au talc endurci, et présente même des efflores- cences de magnésie sulfatée. (Brochant.) On trouve des schistes coticules : au Harz , à Altenau , Zorge , etc. — En Saxe, à Seifendorf, près de Freiberg ; — en Bohème; — en Styrie. — On en exploite à Lauensfein , dans le margraviat de Bareith et dans les Ardennes. On l'a trouvé aussi dans différentes contrées des Etats-Unis d'Amé- i Schistus colicula. Wall. — TVetzschiefer , le sclnste à aiguiser. Broch. — Argile schisteuse novaculairc. Haiiy. — Nooculile. Kirw. — Cos. Delaméth. 2 J'ai vérifié ce caractère sur le schiste à rasoir de la Belgique , sur le schiste vert à lancette, svir la pierre à polir, dite pierre a l'eau dure , etc. 74 SCH rique et dans la même situation gëognostique qu'en Europe. On ne connoît pas exactement les lieux où se trouvent les pierres à aiguiser schisteuses qui sont dans le commerce de Paris, et qui viennent presque toutes d'Allemagne par Nu- remberg. On y désigne les sortes suivantes : La. pierre à rasoir. Elle est formée de deux lits superposés, l'un jaune et l'autre noirâtre; sa cassure, dans le sens des feuillets, offre une texture striée. Ce schiste vient de Vieil- Salm dans les Ardennes, Il en vient aussi de Diisseldorf. La présence des deux couches, jaune et brune, est un caractère ■si reconnu dans le commerce, qu'on ajoute une couche brune aux petites pierres qui en sont privées. La pierre à lancette. Elle est d'un gris verdàtre ; sa texture est à peine schisteuse, et sa cassure conchoïde et écailleuse. Elle vient d'Allemagne , par Nuremberg. On prétend qu'il s'en trouve aussi dans le pays d'Aunis (Charente inférieure). La pierre à l'eau dure. Elle est compacte, à cassure écail- leuse, verdàtre; mais plus pâle que la précédente, et elle passe au psammite schistoïde. On la tire de Nuremberg. 5. Schiste marneux. Celte variété se distingue facilement des autres, parce qu'elle fait effervescence avec les acides; elle est opaque, assez tendre; sa structure est schisteuse, à feuillets plans ou courbes. Ce schiste est d'un blanc jaunâtre sale, rougeâtre ou même brunâtre. Dans le premier cas il se rapproche des marnes proprement dites, mais encore plus des marbres argileux; dans le second, il renferme un peu rie bitume, qui se reconnoît par son odeur au moyen an. feu : il fond au chalumeau en une scorie brune. Les schistes marneux appartiennent, les uns aux terrains de sédiment moyen jurassique (Pappenheim, Eichstedt), les autres aux terrains de sédiment supérieur (Bolca près Vé- rone , etc.); les uns et les autres renferment entre les feuillets de nombreux restes organiques de poissons , de mollusques, etc. C. Schiste bitumineux". Il est noir, perdant en partie sa 1 Brandschiefer , Wern., et aussi Kohleiischiefer , hituminoser Mer- gelschicfer , Kupferschiefer. On voit qu'on réunit minéralogiq.ueTnent sous cette dénomination des schistes bitumineux qui appartiennent à des terrains très-difTérens. SCH 75 couleur par l'action du feu, en répandant une odeur de bi- tume. U est généralement solide, à feuillets quelquefois très- épais, contournés; il fait dans plusieurs cas effervescence avec l'acide nitrique, ce qui indique la présence du calcaire; enfin il renferme souvent du minerai de cuivre disséminé en particules presque invisibles. Ces circonstances , quand elles sont réunies , ont fait donner à cette roche le nom de schiste marneux , hitumineux , cuivreux. Le schiste bitumineux est principalement composé , d'après une analyse de Klaproth , de silice, d'alumine, de chaux, de fer oxidé et de bitume. Sa pesanteur spécifique varie de 1,99 à 2,06 , suivant qu'il est simplement terreux ou métallifère. Ce schiste alterne avec le schiste argileux , l'argile schis- teuse, les phyllades pailletés et les psammites dans les ter- rains honillers. Dans ce cas il est souvent pénétré d'une très- grande quantité de bitume et rarement marneux. On indique comme exemple de localité de ce schiste le Kammerberg près de Manebach en Thuringe, Neustadt dans le Harz, Fitfirran dans le Fifeshire en Ecosse. Il fait aussi partie des roches de terrains de sédiment infé- rieur, qui sont placées entre le pséphite et le calcaire pé- néen. 11 renferme souvent dans cette position du minerai de cuivre et des débris de poissons pénétrés de pyrites. Celui-ci est ordinairement marneux. Il se montre principalement en ïliuringe , près d"Eisleben , de Saugerhausen , d'Ilmenau , etc. ; en Hesse, à Riegelsdorf; — dans le Palatinat , à Milnster- appel; — à Muse prèsd'Autun , avec des ichthyolites ; — dans les Etats-Unis d'Amérique , à Westfield aux environs de Midd- letown en Connecticut. Il renferme également des ichthyo- lithes des mêmes genres que ceux de la Thuringe et des envi- rons d'Autun : considération géognostique très- remarquable. 7. Schiste ferrugineux. 11 est rougeàtre, souvent solide, luisant, et très-pesant; sa pesanteur spécifique allant jua" qu'à 3,8 et même 4. C'est un mélange intime, à parties indiscernables, de schiste argileux et de fer oligiste. Il est quelquefois aecompagné de vrai minerai de fer. 76 SCH On trouve des exemples de cette varicfé près de Cher- bourg , où il a été employé pour faire de la pouzzolane ar- tilicielle, et à l'usine de Sundwig dans le comté de la Mark, 8. Schiste siliceux '. Solide; structure très-évidemment fis- sile, dure au point de rayer le fer, très-difficile à fondre. Il est ordinairement noir; ses fissures de stratification sont souvent enduites d'un vernis brillant , qui paroît être de même nature que le graphite. C'est un mélange en parties non distinctes de silice et de schiste argileux. Il ne faut pas le confondre avec le phtanite, dont il se rapproche en effet beaucoup , mais qui n'est qu'un silex noir, opaque, schistoïde. 11 se présente dans plusieurs parties du Thuringerwald. Les schistes homogènes sont généralement en couches con- tinues, fort étendues, d'une épaisseur très-variable etpresque jamais horizontales. Tantôt ils forment à eux seuls des mon- tagnes entières et même des chaînes de montagnes. Tantôt leurs couches sont interposées entre des couches de pierres ou de roches de diverse nature. Ils recouvrent généralement les granités. Quelquefois ils semblent liés avec ces roches et même s'y répandre en veines ramifiées; mais alors ils ac- quièrent plus de dureté et passent au trapp , au phtanite, etc. Les schistes luisans alternent quelquefois avec les roches pri- mordiales de cristallisation, tels que les syénites, les gneiss, les micaschistes, la chaux carbonatée saccaroide, etc. Les débris de corps organisés qu'on rencontre fréquemment dans les schistes, appartiennent la plupart au règne végétal, prin- cipalement aux plantes monocotylédones, et plus particuliè- rement à celles de la famille des fougères. Ces plantes y sont très-bien conservées, et leurs feuilles sont souvent complète- ment développées. On doit observer que la même feuille ne fait jamais voir ses deux faces, et que des deux fragmens du schiste, entre lesquels elle étoit située, l'un présente le relief et l'autre le creux de la même surface. Bruguière a fait remarquer aussi que, lorsqu'on découvre une empreinte de fougère dans un schiste, ce n'est jamais la face inférieure de cette plante, celle qui porte les fructifications, que l'on i Hornsteir.schiefer, Dpheiîis. SCH 77 met à nu , mais toujours la face supérieure. Parmi les pro- duits du régne animal, on n'y voit guère que des poissons, et il est très- rare d'y rencontrer des coquilles. Les schistes forment une grande partie de la croûte du globe. Les montagnes schisteuses bordent en général les mon- tagnes de granité, de gneiss et de micaschiste. Elles ont une forme arrondie qui les fait aisément reconnoître. Ce sont ordinairement celles qui offrent les pâturages les plus unis. les plus étendus et les plus beaux. Les schistes solides et à feuillets épais, forment assez souvent des collines élevées et roides, qui resserrent entre elles des vallées étroites. (B.) SCHISTE A LUMINEUX. (Mm.) Voyez Ampi^^lite. (B.) SCHISTE CUIVREUX. {Min.) Voyez Schiste bitumineux. (B.) SCHISTE GRAPHIQUE. (Min.) Voyez Ampélite. (B.) SCHISTE HAPPANT [Klebschiefer]. {Min.) C'est la marne argileuse fissile. Voyez Marne. (B.) SCHISTE MICACÉ. {Min.) Rapporté quelquefois et très- improprement au Glimmerschiefer , qui est notre Micaschiste. (Voyez ce mot.) Le schiste micacé est une roche hétérogène tout -à -fait différente du Glimmerschiefer. C'est un Phyllade. Voyez ce mot. (B.) SCHISTE NOVACULAIRE. {Min.) Voyez Schiste coticuie. (B.) SCHISTE A POLIR [Polierschiefer]. (Min.) Voyez Tripoli SCHISTOÏDE. (B.) SCHISTE TÉGULAIRE. (Min.) Voyez Schiste ardoise. (B.) SCHISTEUSE ou ARDOISÉE. ( Erpét. ) Nom spécifique d'une couleuvre décrite dans ce Dictionnaire, tom. XI , pag. 207. (H. C.) SCHISTIDIUM [Fendillette]. {Bot.) Genre de la famille des mousses, qu'on doit à Bridel , voisin du Gjmnostomum , et qui appartient à Tordre des mousses à péristome nu. Il se distingue par sa coiffe en forme de mitre ou campanulée, mais un peu conique , découpée à la base en plusieurs la- nières presque égales, rarement entières ou seulement à une seule fente longitudinale ; capsule sans apophyse et sans an- neau. Les fleurs sont monoïques; les mâles gemmiformes, axil- 78 SCH laires cni terminales, avec six à douze anthères entremêlées ^ avec des paraphyses un peu en massue, aigus, également articulés, rarement nuls; les fleurs femelles sont terminales et renferment des paraphyses filiformes, régulièrement arti- culés , entremêlés avec deux à huit corps reproducteurs. Les séminules sont brillantes, ponctuées, très -petites; une seule espèce les a beaucoup plus grandes. Ces mousses forment des touffes ou des gazons : les unes imitent le phascum par leur petitesse et leur position droite, quelques-unes sont un peu rameuses, comme le grimmia, et d'autres rampantes. Les feuilles sont rapprochées, entassées, le plus souvent terminées par un poil blanc-grisâtre, denti- culé; la capsule est droite, ovale ou arrondie, presque ses- sile et comme enfoncée dans les feuilles périchétiales, ou peu élevée au-dessus. Ces mousses se plaisent sur les rochers, sur les grandes masses de granité, dans les lieux ombragés, sur la terre nue; on les trouve dans les zones tempérées et sous les tropiques. Bridel, dans sa Bryologie universelle, en décrit neuf espèces, dont quelques-unes ont été placées, avant lui , dans les genres Anoectangium par Hedwig, Rœh- ling , Hooker \ Hedmgia , Gymnostomum , par Hedwig , Sch waeg- richen , Bridel, lui-même, Weber et Mohr , Sprengel, etc.; Bryum et FonfmaZis, Linnaeus, Gmelin , etc.; Harrisona , Aànn- son , etc. Bridel, ayant d'abord considéré le schistidium comme une simple division du genre Gymnostomum , tel qu'il est dit dans notre article Gymnostomum, il en résulte que nous y avons indiqué les espèces principales du schistidium. Voyez- Gymnostomum, tom. XX, p. i5o, de ce Dictionnaire. (Lem.) SCHISTOSTEGA [ BaisE-couvERCLE ]. (Bot.) Genre delà famille des mousses, établi par Weber et Mohr, adopté de- puis par la majorité des muscologues, rejeté, puis rétabli par Bridel, qui lui assigne pour caractères ceux qui suivent : Bouche nue ; coiffe conique , étroite , entière ; capsule égale, munie d'une apophyse , ainsi que d'un anneau composé, qui, en se détachant, déchire l'opercule en plusieurs lanières presque égales. Ce genre offre des fleurs mâles et des fleurs femelles sur des pieds distincts ; elles sont terminales. Les mâles forment des rosettes et contiennent quatre à six anthères sans para- SCH 79 pîiyses. Les femelles, moins nombreuses, souvent solitaires, sont également privées de paraphyscs. Les séminules sont trés-exiguës , à surface lisse. Une seule espèce, le Schistostega osmundacea , compose ce genre. Elle avoit été confondue avec les Gjmnostomum , près desquels elle se place, ainsi que les Rottleria et Pyramidium, également tirés du Gj'mnostomum ; elle est décrite à l'article Gymnostomum, tom.XX, p. 147 , sous le nom de Gjmnostomum pcnnatum. Nous avions suivi alors l'opinion de Bridel , qui , à cette époque encore, regardoit comme douteux le carac- tère fourni par l'opercule des Schistostega, et avoit cru devoir, dès -lors, annuler ce genre. C'est avec doute qu'Arnolt rapporte au schistostega le dre- penophjllum. fulvum , Hook. , Musc, exol., pi. 145. Nous ajou- terons ici deux mots sur le gjmnostomum. pennatum , décrit à l'article Gvmnostomuji. Quelques auteurs ont annoncé qae cette plante avoit été recueillie dans des grottes sablonneuses, et qu'elle répandoit alors une certaine lumière. Celte propriété ne lui est point particulière , car Plaubel et Bridel se sont assuré que cet éclat est produit par un végétal d'une simplicité extrême, que Bridel désigne par catopridium smaragdinum (Brid., Bryol. , 1 , 112 ), lequel est d'un beau vert d'émeraude , et composé uniquement de corpuscules infiniment petits, ronds ou pres- que ronds, puis irréguliers, presque diaphanes, et prives totalement de base, étant seulement répandus abondamment sur la mousse. La lumière disparoit aussitôt qu'on transporte cette cryptogame de l'obscurité où elle étoit, au grand jour. Cette plante paroit être d'une nature aqueuse, quoique te- nace, et sa clarté est présumée produite, selon Bridel, par la réflexion que la lumière du jour éprouve à la surface des globules. (Lem.) SCHISTURUS. ( Entoz. ) Rudolphi nomme ainsi un genre d'Entozoaires , composé d'une seule espèce qui vit dans les intestins du tetrodon mêla, et qui est caractérisé ainsi: Corps alongé, cylindrique, fourchu à son extrémité; bouche in- connue. (Desm. ) SCHIT-ELU. {Bot,) Nom malabare du sésame du Levant, (J.) 8o SCH SCHITER. (Bot.) Voyez Mscheter. (J.) SCHITTHA, SCHITTJM. [Bot.) Voyez Schack. (J.) SCHIVERECRIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des crucifères, de la tétradjnamie siticuleuse de Linnœus, offrant pour carac- tère essentiel : Un calice à quatre folioles égales à leur base, un peu lâches ; quatre pétales oblongs ; six étamines didy- names; les quatre plus grandes ont les filamens membraneux, munis d'une dent; dans les deux plus petites les filamens sont filiformes. Le fruit est une petite silique ovale , à deux loges, à deux valves convexes, déprimées longitudinalement diins leur milieu , un peu fermes, obtuses, surmontées d'un style court et d'un stigmate en tête; dans chaque loge huit ou dix semences un peu comprimées, point bordées, dispo- sées sur deux rangs; les cotylédons elliptiques. ScHiVERECKiA DE. FoDOLiE ; Schii'ereckia podoUca , Dec, Sjst. veg. , 2, pag. ooo. Cette plante est une herbe vivace, qui ofTre le port d'un aljssum ou d'un draha, couverte d'un du- vet blanchâtre; les poils ouverts en étoile. Ses feuilles radi- cales sont ovales, oblongues, dentées, disposées en une rosette étalée; les feuilles caulinaires sont sessiles , peu nom- breuses, presque embrassantes. Les fleurs sont disposées en, une grappe terminale, munies de pédicelles sans bractées; la corolle blanche; les ovaires et les silicules couverts d'un duvet mou , court et blanchâtre. Cette plante croit dans la Podolie, sur les montagnes de la Sibérie, etc. (Poir.) SCHIZ^A. {Bot.) Genre de plantes de la famille des fougères, établi par Smith et adopté par les naturalistes. Il avoit été également créé par Bernhardi sous la désignation de Ripidium, et par Richard sous celle de Lophidium. Ce genre a pour base quelques fougères, confondues au- trefois dans le genre Acrostichum , dont il diffère beaucoup par les caractères suivans , qui le placent dans une division différente , caractérisée par la présence d'un anneau élastique , organe qui manque dans V Acrostichum. Le ScHizEA a pour caractères génériques, d'après Will- denow, d'offrir des capsules un peu en toupie ou turbinées, sessiles, marquées à leur sommet de stries rayonnantes; elles s'ouvrent par une fente ou un pore oblong et latéral ; elles SCH 81 sont disposées en épis terminaux, unilatéraux, digîtés ou fla- belliformes, et recouvertes par un indusium continu, formé par le repli du bord des épis. Cette disposition en épis de la fructification du schizœa le ramène dans le groupe des fougères à épi ou des schis- matoptéridées de Willdenow, chez lesquelles les capsules s'ouvrent par une fente. Ce genre comprend une quinzaine d'espèces de fougères exotiques , la plupart d'Asie , des Indes orientales , de la Nouvelle -Hollande et des îles de la mer du Sud; on en ren- contre également au cap de Bonne-Espérance et dans l'Amé- rique méridionale. Leurs frondes sont simples ou dichotomes; les épis terminaux, réunis cinq à six, et même douze ou quinze, et généralement droits; ils oifrent chacun deux rangées de dents, à la surface interne desquelles sont fixées les cap- sules. Ces plantes ne sont pas très-élevées ; elles sont roulées en crosse dans leur premier développement. 1. Le ScHiz^ïA PECTINE : Schizœu pecHnata , Swavtz , "WUld. Acrostichum pectinatum , Linn., Aman, acad, , 1, page 164 fig. 4 et 5 ; Moris. , Hist. , 3 , page 253 , sect. 8 , pi. 9 , fig. 5o Pluk., Alm. , 200, pi. c)5 , fig. 7. Fronde très-simple, li- néaire-filiforme, comprimée, triangulaire à la base; épis terminaux, latéraux, rapprochés deux à deux et au nombre de quinze couples environ. Cette espèce, figurée par Plukenet et Morison, a été comparée à un petit jonc, à cause de son aspect et de son port. Sa fructification est terminale, portée sur les extrémités de la fronde redressée et nue. Les épis imitent, par leur disposition, les dents d'un petit peigne j ils forment de très- petits paquets. Cette plante croit au cap de Bonne -Espérance. 2. Le ScHiz^A FisTULEux ; Scli.fistulosa , Labillard., Noi'. Holl., 2, page ]o3, pi. 260, fig. 3. Fronde très-simple, filiforme, presque cylindrique; épis terminaux, presque au nombre de douze paires rapprochées. Écailles de la racine fistu- leuses. Cette espèce croit au cap Van-Diémen, à la Nou- velle-Hollande. Elle est très- voisine de la précédente et en dififère essentiellement par les épis plus régulièrement distiques et plus grands, ainsi que parla présence des écailles fistuleuses de la racine, 48. 6 »a^ SCH 5. Le Sciïi,z^A DiGiTÉ : Sch. digitata, Swartz, Fil. , pi. 4 ? fig. 1 ; Acrosfichum digitatum , Linn., Amcen. acad., i , p. 167, pi. 1. Fronde très-simple, nue, linéaire, presque triangu- laire, fort longue; fructification en petits épis digités, li- néaires, droits. Cette plante croît à Ceilan et à Tranquebar. Hermann {Zeyl., 194) la compare au bouquet des feuilles qui termine certaines graminées ou cypéracées, et qui seroit divisé en plusieurs feuilles, longues de deux pouces. Lin- naeus, dans sa description, nomme stipe, ce que nous dési- gnons ici avec les auteurs par le nom de fronde , et il nomme fronde, l'ensemble de la fructification : ce qui est, en effet, exact jusqu'à un certain point. M. Mirbel a fait sur cette fougère son genre Belvisia , dont il a été donné la des- cription à ce mot dans le tom, IV de ce Dictionnaire , p. 24g, et au Supplément, page 72. 4. Le ScHîz^A CRÊTE : Sch. crisfata, Willd., Spec. pL, 5 , page 88; Ripidium dichotomum , Bern. in Schrad., Journ. , }8o2, 2, page 127, pi. 2, fig. 3; Acrostichum dichotomum, Forst. , Proi, Fronde linéaire, dichotome, marquée d'une nervure glabre, demi -cylindrique à sa base, très-atténuée à son extrémité; cinq paires d'épis terminaux, secondaires, en façon de crête. Cette fougère croît aux îles de la Société , dans la mer du Sud. 5. Le ScHiz^A DicHOTOME : Sch. dichotoma, Swartz, Willd., Act. acad. Erford., 1802, p. 5o, pi. 3, fig. 2; Spec. pi., 5, page 87 ; Lophidium lanceolatum , Richard , Filix cochine, Pétiv.y Gazoph., pi. 70, fig. 12'. Fronde linéaire , dichotome, atté- nuée à l'extrémité, un peu velue sur ses bords ; épis termi- naux, secondaires, au nombre de sept paires environ. Cette fougère croît dans les Indes orientales, en Chine et à l'île Maurice. Nous terminerons cet article en faisant remarquer que le ■ichizœa spicata de Smith est maintenant reporté au genre Lomaria. ( Lem.) SCHIZANTHE, Schizanth.us. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, monopétalées , irrégulières ^ de la famille des rhinanthées , de la didynamie angiospermie de Linnaeus, caractérisé par un calice persistant, à cinq di- visions linéaires; une corolle irrégulière-, tubulée, presque SCM ^5 à deux lèvres; la supérieure à cinq lobes, l'infërieUre à trois; quatre étainines, dont deux stériles, sans anthères; un ovaire Supérieur; un stjle subulé ; une capsule à deux valves, à deux loges polyspermes. ScHiZANTïîE AILÉ ; Schizantlius pinnatus , Ruiz et Pav. , Flor. Per., 1, pag* i3, tab. 17. Fiante herbacée, chargée de très- longs poils terminés par une petite glande. Ses racines sont fibreuses et diffuses; les tiges droites, hautes d'environ deux pieds, cylindriques, un peu rameuses ; les rameaux alternes; les feuilles amples, velues, médiocrement pétiolées, alternes, ailées; les folioles sessiles, opposées ou alternes; celles des feuilles inférieures plus grandes, pinnatifides ou laciniées ; elles sont linéaires -lancéolées aux feuilles supérieures, mu- nies de quelques dents rares et obtuses. Les fleurs forment unepanicule droite, terminale, médiocrement étalée; les ra- meaux ou pédoncules presque simples, velus, filiformes, munis à leur base de deux petites bractées sessiles, opposées, lancéolées, aiguës; la corolle d'une grandeur médiocre, d'un bleu violet , tubulée; le limbe presque à deux lèvres; la su- périeure panachée, marquée dans son centre d'une tache purpurine, supportant deux filamens stériles et velus; deux autres fertiles sur la lèvre inférieure, à trois lobes linéaires, courbés en faucille, celui du milieu tronqué, en carène j dans la lèvre supérieure les quatre lobes latéraux sont bifides, celui du milieu plus grand, entier, lancéolé; l'ovaire oblong, le stigmate échancré; la capsule un peu plus longue que le calice, à deux loges, à deux valves bifides; les semences ru- des, presque en rein. Cette plante croît au Chili, dans le$ terrains incultes. (Poir.) SCHIZODERMA. ( Bot. ) Genre de la famille des hypoXylées, qui n'est qu'un démembrement du genre Xjloma. Il a été établi par Ehrenberg , qui y place les xjloma dont les sporidies Sont distinctes , et dont il décrit deux espèces: les schizoderma scirpinum et jilicinum; la première forme de petites taches noires sur le scirpus lacustris, et la seconde se trouve sur les pétioles de la fougère femelle , athjriumflixfamina. Ces deux plantes ont été rapportées depuis par Priés à son Leptosïroma (voyez ce mot), qui paroît être le même. Pries admet, avec Kunze, un autre genre Schizoderma , qui. 84 SCH quoique ayant aussi des rapports avec les xjloma , se rappro- che infinifuent plus du nœmaspora. Dans ce genre les spori- dies sont globuleuses, simples, aglutinëes et agrégées dans une pulpe , avec laquelle elles forment une masse granuleuse; elles s'échappent par le disque de cette masse, qui se déchire à cet effet. Les espèces croissent sous Tépiderme des plantes ; le schizoderma pinaslri, Kunze , est la principale, et le type de ce genre, qui, selon Pries, renferme des espèces confondues avec des phacidiums non encore développés. ( Lem. ) SCHIZOLŒNA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des clénacées (Pet. Thouars), de la monadelphie polyandrie de Lin- nœus, ayant pour caractère essentiel : Un involucre frangé, renfermant deux fleurs ; pour chaque fleur un calice per- sistant, à trois folioles; cinq pétales; des étamines nombreu- ses, monadelphes, insérées sur un urcéole court; un ovaire supérieur; un style; un stigmate en tête, à trois lobes ; une capsule à trois loges, renfermée dans l'involucre agrandi et visqueux, ScHizoLŒNA A FLEURS ROSES; Scllizolana rosea, Pet. Thou. , Vég. des iles austr. d'Afr. , fasc. 2 , pag. 42, tab. 11. Arbris- seau d'environ douze pieds de haut, dont la tige supporte une cime touffue, médiocrement étalée, garnie de rameaux alternes. Les feuilles sont pétiolées, éparses, ovales, longues de trois ou quatre pouces, d'un vert brillant en dessus, ter- minées par une pointe mousse; les pétioles canaliculés , ac- compagnés de deux stipules lancéolées, caduques, chargées, dans leur jeunesse, de poils blanchâtres, ouverts en étoile. Les fleurs sont axillaires , portées sur des pédoncules deux ou trois fois bifurques , munis à chaque articulation de deux bractées; un involucre en forme d'un petit plateau crénelé^ renfermant deux fleurs sessiles, munies chacune d'un calice H trois folioles concaves, blanchâtres, membraneuses; une corolle composée de cinq pétales ouverts, obtus, couleur de rose. Les étamines sont membraneuses, insérées à la base d'un urcéole en forme d'anneau; les fîlamens grêles, élargis en spatule au sommet, soutenant des anthères soudées des deux côtés; l'ovaire est supérieur, terminé par un style plus long que les étamines, et un stigmate en tête, à trois lobes. |.e SCH 65 fruit est une capsule rude, à trois valves, portant chacune une cloison qui se réunit au réceptacle central. Chaque fleur renferme une ou deux semences renversées. L'embryon est enfoncé dans un périsperme corné. Cette plante croit à l'ile de Madagascar. M. du Petit -Thouars y ajoute deux espèces : i." le Schizo- lœna elongata; 2." le Scliizolana caulijlora. La première se dis- tingue par les rameaux de sa panicule plus alongés , par son involucre à cfnq lobes laciniés, à peine de la longueur des capsules; la seconde a ses feuilles rudes; les fleurs disposées en grappe, sortant du tronc même et des grosses branches. Ces deux plantes croissent également à l'ile de Madagascar. (POIR.) SCHIZOLOMA. (Bot.) Genre de la famille des fougères, établi par M. Gaudichaud , caractérisé par sa fructification en lignes continues, marginale, recouverte par un double tégument ou indusium , s'ouvrant par le côté extérieur. 1. Le ScHizoLOMA A FRONDE EN CŒUR; Schizoloiua coi'datum, Gaud. , Ann. des scienc. natur., 3 , pag. 607. Frondes stériles , ovales- oblongues, en cœur à la base, obtuses au sommet; les fertiles hastées ou demi-hastées, ou même cordiformes; stipe cylindrique, canaliculé , velu à la base. Cette espèce croit aux Moluques, dans l'ile de Ravvak. 2. Le ScHizoLOMA DE Labillardière : Schizol. Labillardieri , Gaud., loc. cit.; Lindsœa lanceolata, Labill., Nouv. Holl., pi. 248; Brown, Prodr., pag. i56; Willd. , Sp. pi. , 5, p. 421. Frondes ailées, à frondules pétiolées, linéaires-lancéolées , ob- tuses , dentées en scie, cunéiformes à la base, quelquefois auriculées; frondule terminale alongée, trilobée ou pinnati- fide ; stipe tétragone, luisant; souche rampante , écailleuse. Cette espèce croît dans les îles de Tinian, Golta et Guanaux Marianes. 3. LeScHizoLOMA DE GcÉRiN; Schizoloma Guerinianum ,Gaud.^ loc. cit. Frondes lancéolées, ailées, à frondules oblongues, obtuses, demi-hastées à la base; stipe triangulaire, à angle marginé; souche rampante, écailleuse. De l'île Rawak, aux Moluques. ( Lem. ) SCHIZOPETALON. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des crucifères, 86 SCH de la tétradynamie siliqueuse de Linnjeus, offrant pour carac- tère essentiel : Un calice à quatre folioles serrées; quatre pé- tales pinnatifides; six étamines tétradynames ; quatre glandes à la base de l'ovaire; un sfyle très-court; un stigmate ma- melonné ; unesilique foruleuse ; les semences disposées sur un seul rang; quatre cotylédons. Ce genre, composé d'une seule espèce, est très-remarqua- ble, tant par la forme de ses pétales, que par le nombre de ses cotylédons. ScHizopETALON DE Walker : Scluznpetalon IValkeri , Botan. Magaz., tab. 2079; Ann. des se. nat., vol. 1, p. 90. Plante annuelle, originaire du Chili, dont les feuilles sont alternes , pubescentes,sinuées, pinnatifides. Les fleurs, blanches, dispo- sées en une grappe terminale, foliacée, ont le calice pubes-^ cent, à quatre folioles bordées de blanc, les deux latérales plus inférieures par leur insertion ; les pétales ovales , pinna- tifides; leur onglet un peu plus long que le calice; les éta- mines presque égales, dépourvues de dents; les anthères li- néaires, sagittées ; quatre glandes hypogynes, linéaires, oppo- sées aux pétales, confluentes deux par deux à leur base, accompagnant les fîlamens latéraux; le style très- court; le stigmate composé de plusieurs mamelons rapprochés et conni- vens, courans sur le style, libres à leur base, et formant, par leur ensemble, une sorte d'éteignoir. Le fruit est une silique sessile, à deux loges, étroite, linéaire, pubescente; les semences sphériques. lenticulaires; l'embryon verdàtre ; la radicule blauchàtre, arquée; les cotylédons égaux, verti- cillés, alongés , roulés séparément , presque en spirale. (Poir.) SCHIZOPHYLLUS. (Bot.) Genre de la famille des cham- pignons , confondu autrefois avec les agaricus , et qui en a été séparé par Pries, sur la considération que les feuilles ou lamelles qui garnissent le dessous du chapeau , sont longitudinalement bifides et enroulées; de plus, que les sporidies sont blanches et que le chapeau est coriace, mais d'une contexture flocon^. neuse. Il convient que ce genre est vaguement caractérisé. Ehrenberg, en Padoptant, propose de le nommer Scap/iop/io-. rum, à cause de la forme en coupe ou bateau qqe prend le chapeau de ce champignon. L'espèce unique de ce genre , le schi^ophyllus alneuc (Pries, Sjst, wjycoL , i , p, 55o) est Vagai^ SCH 87 tieus alneus , Lînn. , décrit dans ce Dictionnaire à l'article FoNGE. Depuis lors Ehrenberg, dans les Horœ phfs. BeroL , p. 94, le nomme scaphophorum agaricoides , et en décrit deujt variétés, l'une grise, l'autre blanc de neige , recueillies sur les troncs pourris des pandanus , par M. A. de Chamisso , pen- dant son voya<;e autour du monde. (Lem.) SCHIZOPODES. [Crust.) M. Latreille a fondé sous ce nom une famille de crustacés décapodes macroures, comprenant principalement les genres Mysis et Nébalie, caractérisé ainsi; Tous les pieds divisés jusqu'à leur base, ou jusque près de leur milieu, en deux branches très- grêles uniquement pro- pres à la natation; pieds - mâchoires extérieurs servant au même usage. Voyez l'article Malacostracés, tome XXVIII, page 533. (Desm.) SCHIZOXYLON. {Bot.) Genre de la famille des lichens, proposé par M. Persoon (Actes de Wettéravie, vol. 2, p. n, pi. 10, fîg. 7). Il se trouve fondé sur le limboria sepincola, Achar. , ou patellaria sepincola , Decand., Fl.fr., n.° 962 a. Pries le caractérise ainsi -. Périthécium (scutelle ) entier, d'abord clos, puis s'ouvrant par des fentes partant du centre et enveloppant des sporidies enfoncées dans la substance formant le disque. Le schizoxjlon sepincola est décrit à notre article Limboria. M. Fée pense que le schizoxjlon doit faire partie de son genre Acolium, où viennent se rassembler les espèces des genres Calycium , Limboria, Coniocjbe, Cyphelium, qui diffèrent du vrai Ca(yci«/» par les conceptacles presque sessiles, munis d'un rebord très-mince. (Lem. ) SCHIZOXYLUM. (JSo^) Voyez Sciiizoxyi.on. (Lem.) SCHKUHRIE, ScWu?ina. ( BoL ) Ce genre déplantes, établi en 1797 par Roth , dans ses Catalecta botanica {tom. 1, p. 1^7)1 appartient à l'ordre des Synanthérées, à la tribu naturelle des Hélianthées , et à notre section des H^lianthées-Héléniées, dans laquelle il est voisin des Florestina et Hymenopappus. Voici ses caractères, tels que nous les avons observés sur des individus vivans, cultivés au Jardin du Roi. Calathide semi-radiée : disque pauciflore (six fleurs) , régu- lariflore, androgyniflore ; couronne dimidiée, uniflore, ligu- liflore, féminiflore. Péricline obovoïde , un peu inférieur aux 88 SCH fleurs du disque; formé i ." de cinq squames unisériées , un peu inégales, appliquées, obovales , foliacées , membraneuses sur les bords, parsemées de petites glandes, 2.° de deuxsqua- niules surnuméraires, inégales, appliquées, linéaires, obtuses. Clinanthe ponctiforme , inappendiculé. Ovaires obpyrami- daux, tétragones, hispidules, striolés, à base atténuée en une sorte de pied grêle; aigrette composée de huit squamellules unisériées, inégales, paléiformes , larges, ovales, denticulées, membraneuses, à base épaisse et charnue. On ne connoît qu'une seule espèce de ce genre: c'est la Schkuhria abrolanoides de Roth, plante mexicaine, herbacée, annuelle, Irès-amére, rameuse, à feuilles alternes, pinnati- fides , divisées en lanières nombreuses , très-étroites , linéaires , à calathides terminales et latérales , pédonculées , ayant la languette blanchâtre. Cette plante, attribuée au genre Pcctis par Lamarck, Or- tega, Cavanilles, a été justement considérée par Roth comme type d'un nouveau genre qu'il a dédié à Schkuhr. Remarquons que Mœnch avoit déjà proposé, en i 794 , un genre Schkuhria, fondé sur la Siegesheckiajlosculosa, et qu'en conséquence, dans son Supplément u m , publié en 1802, il a nommé Tetracarpum le genre Schkuhria de Roth. Nous exa- minerons , dans l'article Sigesbeckie , si le Schkuhria de Mœnch mérite d'être adopté. Celui de Roth. décrit dans le présent article, pourroit être rapporté à la tribu des Tagétinées , presque aussi bien qu'à la section des Hélianthées-Héléniées, dans laquelle nous le pla- çons ; et il prouve ainsi l'affinité de ces deux groupes naturels. (H.Cass.) SCULMGEL-VISCH. (Ichthyol. ) Un des noms allemands du Pantouflier. Voyez ce mot. (H. C. ) SCHLAG-TUB. (Ornith.) Nom du pigeon ramier, columha palumbus , Linn. , en Suisse. ( Ch. D.) SCHLAMMWELS. ( Ichthjol. ) Nom allemand du silure d'étang ou silure fossile de Bloch. Voyez Silure. (H. C.) SCHLECHTENDALIA. {Bot.) Ce nom, de prononciation difficile, donné par "VVilldenovv à un genre de composées, a été cliangé par M. Persoon en celui d'adenophjllum, qui pa- roît préférable, (J.) SCH 89 SCHLEICHERA. ( Bot. ) Le genre fait sous ce nom par Willdenow, a le port et tous les caractères du Melicocca, genre de la famille des sapindées , et n'en diffère que par l'absence des pétales, qui ne nous avoit pas paru un carac- tère suffisant pour la séparer ; et dans un mémoire sur ce dernier genre , faisant partie des Annales du Muséum , nous les avions réunis, et M. De Candolle avoit adopté ce rap- prochement. Plus récemment M. Kunth a pensé qu'ils dé- voient rester distincts. Voyez Knépier. (J. ) SCHLEYER-EULE. (Ornith,) C'est l'effraie, strix Jlammea , Linn. , en allemand. ( Ch. D.) SCHLOSSERIA. (Bul.) Miller nommoit ainsi le guialara de Plumier, coccoloba de Li?]nasus , genre de la famille des polygonées. (J.) SCHLOSSÉRIEN. {Ichthfol.) Nom spécifique d'un périoph- thalme, ( H. C. ) SCHLOTHEIMIA [Volutelle]. (Bot.) Genre de la famille des mousses, qui appartient à l'ordre des mousses à péris- tome double, et dont les espèces principales étoient autrefois placées dans le genre Ortliotrichum. Le schlotheimia, établi par Bridel et adopté par Schwaegrichen , Hooker , Hornschuh, etc., est voisin du Macromitrium, Bridel, et offre pour caractères génériques les suivans : Péristome double; l'extérieur à seize dents ou plus, simples, rapprochées par paires, tordues en spirale par l'effet de la sécheresse; Fintérieur à seize décou- pures plus ou moins irrégulières , dentiformes , presque droites , rapprochées en cône, naissant d'une membrane conique , plis- sée, adhérente à l'opercule et s'en détachant avec prompti- tude en se déchirant; coiffe en forme de mitre un peu conique, glabre, lisse, ayant à sa base quatre ou plusieurs appendices trapéziformes, convergens ; la capsule privée d'anneau. Ces mousses sont dioïques, à fleurs terminales; les femelles sont nombreuses ; elles offrent des paraphyses pédicellés , filiformes, articulés et blancs. Bridel en décrit six espèces : elles ont le port des Macromitrium, des Hypnum, et quelque- fois des Orthotrichum. Leur tige est rampante , rarement droite, très - rameuse , à rameaux droits et branchus. Les feuilles sont imbriquées, munies d'une nervure continue, entières, marquées d'aréoles distinctes, circulaires ou parallé- 9Qlvulu$ pes caprœ. («T.) SCHOWELER. (Ornilh.) Nom anglois de la spatule, p/a- talea leucorodia , Linn. , qu'on appelle schiiffler en Suisse. (Ch. D.) SCHRADERA. (Bot.) Sous ce nom Willdenow a séparé le croton frilobaturp. de son genre primitif, qui appartient a^x SCH ï«5 euphorbiacées; mais il a été aussi employé par Vahl pour un genre de Rubiacées maintenant admis : il y a aussi un schra- deria de Heister et Mœnch , qui est le salvia canariensis, of- frant de légères différences dans les divisions du calice et de la corolle. ( J. ) SCHRADERA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, monopétalées, de Vhexandric monoçfynie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un involucre à plusieurs fleurs; un calice urcéolé; la corolle campanulée, à cinq ou six divisions, hérissée à son orifice; cinq ou six éta- mines; un ovaire inférieur; un style; une baie polyspenne. Il avoit été établi un autre genre sous le nom de Schradera, qui a été réuni aux crotons. ScHRADÈRE A FLEURS EN TÊTE : Sclivadera capUata , Vahl, Ed., ], pag. 35 , {excluso synonymo) ; Willd. , Spec, 2, pag. 258. Arbrisseau grimpant et parasite , dont les rameaux sont té- tragones, revêtus d'une écorce cendrée, garnis de feuilles lancéolées, opposées, arrondies ou elliptiques, coriaces, très- entières, un peu obtuses. Le pédoncule est terminal, long d'un pouce et demi, soutenant des fleurs en tête, environ- nées d'un involucre coriace, d'une seule pièce, à cinq dé- coupures arrondies , obtuses , renfermant environ quinze fleurs. Le calice est coriace, campanule, persistant, entier et tronqué à son bord. Le nombre des étamines , ainsi que celui des autres parties de la fleur , varie de cinq à six. Cette plante croît à l'ile de Montferrat, dans l'Amérique. Schradî;re a grosse tête : Schradera cephalotes , Willd. , Spec, 2, p. 258 ; Fuchsia irwolucrata, Swartz, FI. Ind. occid., pag. 674 et 1970. Cette espèce, quoique très -rapprochée de la précédente, en diffère par son involucre entier et non denté, glabre, tronqué, épais, tétragone, renfermant quatre ou huit fleurs. Le calice est droit, ovale, campanule, un peu plus long que l'involucre , presque tronqué, à huit dents fort petites. Les feuilles sont plus minces, plus aiguës. Les fleurs renferment de cinq à neuf étamines, mais plus ordi- nairement huit. Cette plante croît à la Jamaïque, dans les forêts et sur les montagnes. (Poir.) SCHRAITZER. {Ichthjol.) Nom spécifique d'une Gremille. "Voyez ce mot. (H. C.) 3Ô4 SCH SCHRANKIA. (Bot.) Médicus et Mœnch ont donné ce nom générique au myagrum perenne de Linnaeiis , reporté ])ar Ber- gius et M. De Candolle au genre Rapistrum. Le Goupia d'Au- .tlet, genre de rhainnées , a reçu le même nom de Scopoli. Le Schrankia de Willdenovv , genre couscrvé , est une sub- div^ision du mimosa. (J.) SCHRANKIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des légumineuses, de la po- Ijgamie monoécie de Linna?us, caractérisé par des fleurs po- lygames; les hermaphrodiles offrent un calice à cinq dents; une corolle monopétale , à cinq divisions; huit ou dix éta- mines; un ovaire supérieur; un style; une gousse à quatre valves; point de pistil dans les fleurs mâles. Schrankia a aiguillons; Schrankia aculeata, "Willd. , Spee., 4; Mimosa quadrivalvis , Linn. , Spec; Banks, Reliq. Houst. , tab. 25; Mill. , Icon., tab. 182 , fig. 1. Plante herbacée, dont la racine est tubéreuse, la tige herbacée, foible, quadran- gulaire, parsemée d'aiguillons courts et crochus, ainsi que les pétioles et les pédoncules. Les feuilles sont deux fois ai- lées, composées de trois ou quatre paires de pinnules, por- tant chacune dix -huit à A'ingt paires de folioles oblongues, fort rapprochées les unes des autres ; les pétioles partiels sont pileux et n'ont d'aiguillons que vers leur base. Les pédoncules sont axillaires , solitaires, et soutiennent chacun une tête globuleuse de fleurs purpurines. Les fruits qui leur succèdent naissent trois ou quatre ensemble : ce sont des gousses grêles, tilongées, aiguës, un peu tétragones , à quatre valves, char- gées de petites épines éparses. Cette plante croit à la Vera- Cruz. Schrankia a crochets : Schrankia uncinata, Willd., Spec, loc. cit.; Mimosa horridula , Mich., Amer., 2, p. 264; Vent., Choix des pi., tab. 28; Mimosa intsia , Walt., Flor. Carol. , 2B2. Cette plante est toute couverte d'aiguillons nombreux et crochus. Sa tige est herbacée , cannelée , presque penta- gone, armée d'aiguillons comprimés, inégaux, d'un jaune pâle. Les feuilles sont deux fois ailées, composées de six paires de pinnules opposées; chaque pinnule chargée de dix à douze paires de folioles presque sessiles, linéaires, obtuses, fort pe- tites, tronquées à un des côtés de leur base, surmontées se H io5 d'une glande peu apparente , traversées inégalement par la nervure du milieu. Le péliole commun est tétragone, arti- tulé à sa base; chaque paire de folioles inférieures est munie d'une glande saillante; les s»ipules sont capillaires, de couleur purpurine. Les ileurs sont fort petites, axillaires , réunies en une tête globuleuse ; les bractées très-courtes, d'un poupre foncé , linéaires, très-caduques ; le calice est glabre, très-petit, d'un vert blanchâtre , à cinq dents d'un beau pourpre; les cinq pétales sont de même couleur, lancéolés, aigus. Les gousses sont étroites, oblongues, un peu cylindriques, creusées de quatre sillons, à une seule loge, à quatre valves opposées, hérissées d'aiguillons crochus; les semences nombreuses, noi- râtres, comprimées, presque quadranguiaires , disposées sur un seul rang. Cette plante croit dans l'Amérique septentrio- nale, depuis la Virginie jusque dans la Floride. ScHRANKiA A HAMEÇON; Schrankia hamata, Willd. . Spec. , loc. cit. Cette espèce a des tiges herbacées, pentagones, mu- nies de nombreux aiguillons comprimés, crochus. Les feuilles sont deux fois ailées, composées de quatre paires de pin- jiules, chargées de folioles nombreuses, linéaires, aiguës, rétrécies au côté intérieur de leur base, tronquées à angle aigu , veinées en dessus, à nervures un peu saillantes en des- sous; le pétiole commun est armé de nombreux aiguillons; les partiels en sont presque dépourvus. Les fleurs sont réunies en petites têtes globuleuses, axillaires, médiocrement pé- donculées; les pédoncules munis d'aiguillons. Les gousses sont tétragones, à quatre valves; sur chaque valve sont trois rangs d'aiguillons très -rapprochés. Cette plante croit dans l'Amé- rique méridionale. fPoiR.) SCHREBERA. ( Bol. ) Le genre que Linnœus nommoit ainsi , est maintenant un hartogia dans les rhamnées. Le schre- lera de Retz est un elœodendrum dans la même famille. On a conservé le schrebera de Roxburg et de M. Persoon , qui est une jasminée. Voyez Senacia. (J. ) SCHTCHALBISCH. (Ichthjol.) Nom de l'esturgeon, en Sibérie. (H. C.) SCHUAF , GHORtEJEH. ( Bot. ) Noms arabes de l'arbre jiommé ixoj-a occidentalis ])ar Foiskal, etpavetta longijlora par Vahl. ( J. ) io6 SCH SCHUBERTIA. {Bot.) M. Mirbel a établi sons ce nom un nouveau genre pour le ciipressus disticha, Linn., que Richard a nommé laxodium dans les Annales du Muséum. C'est une des plus grandes espèces que l'on connoisse parmi les cyprès, qui a été figurée par Commelin, HoH., i , tab. 69; par Mi- chaux, Hist. des arbr., 3, tab. i; Catesby, CaroL, 1, tab. 11; Duhamel, Arb. , ] , t. 82 , etc. Son feuillage a presque l'as- pect de celui d'un acacia; il est fin , léger, élégant, comme celui du mélèze, également caduc. Les feuilles sont linéaires, petites, aiguës, très- rnpprochées les unes des autres, dispo- sées sur deux rangs opposés, longues de six ou sept lignes, planes, un peu arquées. Le tronc s'élève à la hauteur de soixante ou soixante -dix pieds, en diminuant de grosseur jusqu'à son sommet; quelquefois on lui a reconnu, à sa base, environ trente pieds de circonférence; le bois est rougeàtre ; les rameaux s'étendent horizontalement. Ce que cet arbre offre de plus particulier, sont des protubérances , des espèces de chicots ou d'exostoses , qui croissent de distance en dis- tance sur les racines, s'élèvent, comme des bornes milliaires, au-dessus de la surface de la terre, depuis un pied jusqu'à quatre et plus, recouvertes à leur sommet d'une écorce rouge , très-lisse; elles ne produisent ni feuilles, ni branches ; les habitans les creusent et les façonnent pour en faire des ustensiles de ménage. Cet arbre fournit un excellent bois de charpente; il est souple, léger, d'un grain délié, facile à travailler; il résiste bien plus long- temps que le chêne à l'humidité de l'air : on en fait de la volige , on le débite en petites planches dont on couvre les maisons; l'écorce sert au même usage : les ha- bitans du pays fabriquent avec le tronc des- pirogues qui portent jusqu'à quatre milliers. Ce bois est pénétré d'une substance balsamique et odoriférante. Cet arbre ne croît bien que dans les marais et sur le bord des rivières sujettes aux inondations périodiques. J'en ai vu en Caroline, dit M. Bosc, qui avoient plus de cent pieds de hauteur, et plus de douze pieds d'eau sur leurs racines pen- dant six mois de l'année. Ce cyprès a été introduit dans les jardins des environs de Londres dès 1640. Il n'y a guère qu'un siècle qu'il se voit dans ceux des environs de Paris. Long- SCH 107 temps on a ignoré qu'il croissoit dans l'eau. Duhamel, le pre- mier, imagina d'en planter d;ins les terrains tourbeux de son domaine du Monceau, où ils réussi\i"ent : c'est à M. de Males- Jierbes qu'on doit la recherche que l'on fit de cet arbre, et c'est aux Michaux, père et fils, qu'on a l'obligation de l'im- mense quantité de graines qui ont été semées en France, surtout dans les pépinières de Trianon, mais qui ont péri en grande partie pour n'avoir pas été plantées dans des lieux convenables. On en voit cependant quelques beaux pieds à Rambouillet , où il devroit y en avoir beaucoup plus, si ou les eût mis dans le marais, au lieu de les mettre dans la berge des fossés qui le traversent, d'après l'observation de M. Bosc. Les graines nous sont apportées de la Louisiane et des Etats- Unis d'Amérique. On les sème au printemps dans des ter- rines remplies de terre de bruyère, ou dans des plates-bandes de la même terre exposées au nord; des arrosemens fréquens sont indispensables. On garantit les jeunes plants du soleil, et on les couvre pendant l'hiver, après lequel on peut les transporter en pépinière dans une terre légère et humide ; il faut ensuite les planter à demeure dans l'eau. On multiplie également ce cyprès de marcottes et de boutures : il repousse du pied quand on le coupe. Sa multiplication en France se- roit d'autant plus avantageuse qu'il croît dans des terrains abandonnés, et qu'on pourroit en employer le bois à un grand n'ombre d'usages. (Poir.) SCHUDJARA. (Bot.) Voyez N^ggvEssi. (J.) SCHUEK. {Bot.) Nom syrien du coquelicot, papaver rhœas , cité par Rauwolf , qui ajoute qu'on en fait à Alep une con- serve pour la toux. (J.) SCHUFFLER. (Ornith.) En Suisse, ce nom est employé pour désigner la spatule. (Desm.) SCHULTEZIA. ( Bot. ) Ce genre de graminées , fait par M. Sprengel , est réuni au chloris par M. Trinius ; c'est le chloris petrœa de Swartz. (J. ) SCHULTZIA. (Bot.) Genre de la didynamie angiospermie, et voisin de ÏObolaria. 11 est caractérisé par son calice bi- partite ; la corolle tubulée, h deux lèvres', la supérieure bi- lide et l'inférieure entière; le stigmate sessile ; la capsule uni- loculaire, bivalve et polysperme. io8 SCH Le Schuitzia ololarioides est là seule espèce de ce genre, créé par Rafinesque-Schmaltz. On la trouve en Pcnsylvanie , dans le pays de Beks. Ses feuilles sont opposées, sessiles et ovales; ses fleurs en épi, garni de bractées triflores. ( Lem.) SCHIJLZIA (Bot.). Spreng. , Prodr. umhelL, 5o. Genre de la famille des ombellifères , que Sprengel propose pour le sison crinitum. de Pallas, et auquel il attribue pour caractère : Un fruit presque linéaire, anguleux , solide, à cinq angles éinous- sés , couronné par le style persistant, subulé. Les involucres universels et partiels sont deux fois ailés : les divisions pres- que capillaires. ( Poir. ) SCHUNAMBU-VALLI. {Bot,) Nom malabare du cissus viti- ginca. ( J. ) SCHUNDA-PANA. (Bo^.) Voyez Saguaster. (J.) SCHUNF-EDDIK. (Bot.) Nom arabe, cité par Forskal, de son cytisus pinnatus, (J.) SCHUNTOB, SCHANTOB. (Bot.) Noms arabes de Vascle- pias spiralis df Forskal. (J. ) SCHURREDL (Bot.) Forskal cite ce nom arabe pour une plante cucurbitacée, qu'il nomme citrullus , cucurbila citrullus. (J.) SCHURTAN. (Ichthjol.) Voyez Scheschuk. (H. C. ) SCHUSCH. {Bot.) Dans le royaume de Darfour, au Midi de l'Egypte, ce nom est celui d'une plante qui, selon le voyageur Browne, ressemble à l'ivraie, et dont les graines , dures , luisantes , écarlates , à ombilic noir , servent aux femmes pour faire des colliers, des bracelets et d'autres or- nemens. Le voyageur Brow^ne ne nomme pas cette plante, qui est peut-être un erythrina, et nullement une espèce d'ivraie. (Lem.) SCHUTZITE. {Min.) Nom qu'on a proposé de donner à la strontiane sulfatée, en l'honneur de Schutz, qui en a décrit une variélé de l'Amérique du Nord en 1791. Ce nom eût beaucoup mieux valu que celui de célestine, qui lui a été donné par l'école allemande. Voyez Strontiane sulfatée. (B.) SCHWjÏIGERICHENIA. (Bot.) M. Sprengel nomme ainsi YaniL^osanthos de M. Labillardière , qui rentre dans notre genre Argolasia, de la famille des dilatridées. (J. ) SCH 109 SCHWALBE. (Ornith.) Nom générique des hirondelles, en allemand. (Ch. D.) SCHWALBEA. {Bot.) Voyez Schoualbée. (Poir.) SCHWALEN. (Ornith.) Nom de l'hirondelle, en Suisse. (Ch. U.) SCHWALLOW. ( Ornith. ) Nom anglois de Thirondelle. (Ch. D.) SCHWAN. (Ornith.) C'est le cygne, en allemand. (Ch.D.) SCHWARZ-KEHLCHEN. (Ornith.) Nom allemand du ros- signol de muraille , motacilla phœnicurus , Linn. (Ch. D. ) SCyWARZ-RINGEL. (Ichth^ol.) Un des noms allemands du Sparaillon. Voyez ce mot. (H. C.) SCHWARZ-SPECHT. (Ornith.) Nom allemand du pic noir, picus martius, Linn. (Ch. D.) SCHWARZ-UMBER. [Ichtlyol.) Nom allemand du corh ou corbeau, sciœna umbra. Voyez Sciène. (H. C.) SCHWATZER. ( Ormi?i.) Nom allemand du merle d'eau, autrement cincle ou aguassière , cinclus , Bechst. ( Ch. D.) SCHWEDERLE. (Ornith.) Nom suisse du ciui. (Ch.D.) SCHWEINITZIA. (Bot.) Ce genre de champignons, établi par Greville , est le même que le Podaxis de M. Desvaux. Voyez ce mot, et Mycologie, tom.XXXllI, pag.'ôSy. ( Lem. ) SCHWEINITZIA (Bo^) , EIliot-Nutt., Gen. ofNorth-Amev., 2, addit. Genre de plantes dicotylédones, de la décandric monogj'nie de Linnaeus, qui a des rapports avec les monotropct et se rapproche beaucoup du pterospora. U offre pour carac- tère essentiel : Un calice à cinq folioles concaves, de la lon- gueur de la corolle; celle-ci monopétale, campanulée, à cinq dents; à la base interne de la corolle un appendice à cinq dents; dix étamines; les anthères soudées sur les filamens, ;i une seule loge, s'ouvrant à la base par deux pores nus. Le stigmate presque globuleux , renfermé, intérieurement à cinq dents; une capsule à cinq loges? semences... Petite plante herbacée, qui paroit parasite, de couleur pâle, sans feuilles, pourvue d'une hampe écailleuse; les fleurs sessiles, terminales, agrégées, accompagnées de larges brac- tées; la corolle odorante, d'un blanc rougeàtre. Elle croît dans la Caroline. (Poir.) SCHWENKFELDIA. ( Bot. ) Schreber avoit substitué ce 110 SGH nom à celui du sabicea d'Aublet, qu'il regardoit comme bar- bare, et il a fait ainsi beaucoup d'autres substitutions d'après le même motif. (J. ) SCHWENKIA. {Bot.) Voyez Schouinque. (Poir.) SCHWERT-FISCH. (Mamw.) Anderson rapporte ce nom au dauphin gladiateur de feu de Lacépède. (Desm.) SCHVVEYCHERTA. {Bol.) Gmelin , cité dans le Nomencla- tor de M. Steudel, a donné ce nom au njwphoides de Tour- nefort , réuni par Linnœus au menjanthes , mais séparé de- puis, avec raison, puisqu'il appartient à une autre famille. Il est nommé définitivement villarsia, et il est rapporté à la suite des gentianées. (J.) SCHWONETZ. {Ornith.) On appelle ainsi, en Bohème, le verdier, loxia chloris , Linn., qui se nomme, en Prusse, schwentzhe. { Ch. D. ) SCHYBUM. {Bot.) Suivant Rauwolf, la plante nommée ainsi par Dioscoride, est celle dont Tournefort a fait son genre Gundelia, de la famille des composées ou synanthéré^s. ( J. ) SCHYTE. {Erpét.) On a donné ce nom à une vipère. Voyez VtPÈRE. (H. C.) SOIGNA. {Ichthyol.) Voyez SciÈNE. (H. C.) SCIAMTA. {Ornith.) Nom donné par Vansleb (Relation d'un voyage en Egypte , pag. 102 ) à un gypaè'te , ou vautour barbu gigantesque, dont parle M. Savigny, pag. 20 des Oi- seaux d'Egypte et de Syrie , et dont l'indication se trouve au tome XXXIX de ce Dictionnaire, pag. 470 , sous le nom de phène. (Ch. D.) SCIAPHILE. {Entom.) Ce nom, qui signifie qui aime l'ombre, delnici et de <î);Aoç, a été employé par M. Schœnherr pour indiquer un sous-genre de la famille des rhinocères à an- tennes brisées, qui comprend en particulier le curculio mU' ricatusde Fabricius. Voyez , à l'article Rhinocères, dans l'ana- lyse que nous y avons donnée de l'ouvrage de M. Schœnherr, le n.° 46. (C. D.) SCIARA. {Bot.) Mentzel cite ce nom grec de la cardère, dipsacus. Le même étoit adopté, suivant Ruellius , pour la même plante, dans la Daourie , qui répond à la Valachie ac- tuelle et aux pays voisins. ( J.) SCIARA. (Entom.) M. Meigen a désigné sous ce nom un SCI Ml genre de diptères delà famille des tipules , que Fabricius a adopté pour y ranger plusieurs rhagions et des Hirtées, tels que Vhirtea Thomœ, les rhagio inorio , lipulifonnis , longicornis , etc. (CD.) SCIE, Prislis. {Ichthjol.) Dans le second volume des Actes de la société linnéenne de Londres, J. Latham , le premier, a établi sous ce nom, parmi les poissons cartilagineux, un genre particulier, qu'il a formé aux dépens de celui des squales de Linnœus , et que Ton a généralement adopté depuis lui. Ce genre, qui appartient à la famille des plagiosfomes du professeur Duméril , est reconnoissable aux caractères sui- vans : Squelette cartilagineux ; opercules et membranes des branchies nulles; quatre nageoires latérales ; bouche large, située en travers sous le museau ; corps alongé , aplati en avant , couvert d'une peau coriace et rude au toucher; museau fort long, déprimé en forme de bec, armé de chaque côté de fortes épines osseuses , poin- tues, tranchantes , implantées comme des dents dans des alvéoles; dents véritables des mâchoires en petits pavés , comme dans les émissoles ; nageoire anale nulle; deux évents derrière les yeux; deux nageoires dorsales fort écartées; cinq paires de trous bran- chiaux en dessous. A l'aide du prolongement osseux et en forme de scie de la tête, on distinguera facilement les Scies de tous les autres genres de la famille des Plagiostomes. ( Voyez ce dernier mot.) Les Scies , dont l'organisation interne est presque la même que celle du requin (voyez Carcharias), ont été plus d'une fois rangées avec les cétacés, spécialement à cause de leur ressemblance extérieure avec le narwhal. Personne ne doute aujourd'hui qu'elles n'appartiennent à la classe des poissons. Parmi elles nous nous attacherons particulièrement aux es- pèces suivantes : La Scie commune : Pristis antiquorum, Lath. ; Squalus pris- lis, Linnaeus; Vivelle , Rondelet. Prolongement rostriforme , armé, comme un râteau de jardinier, de dix-huit à vingt- quatre grosses dents de chaque côté, recouvert d'une sorte de cuir, égalant en longueur le tiers de la longueur totale lï^ SCI fie l'animal, et allant en se rétrécissant de la fête à son ex- trémité, qui n'est cependant point aiguë et dont le contour est arrondi ; dos d'un gris foncé ou presque noir ; côtés cen- drés; ventre blanchâtre; peau couverte de tubercules, dont l'extrémité est tournée vers la queue; nageoires pectorales trés-étendues ; première dorsale au-dessus descatopes; cau- dale très- courte. Ce poisson , qui atteint la taille de douze à quinze pieds, fréquente presque toutes les mers des deux hémisphères, sous les glaces du pôle comme sous les feux de l'équateur. On le rencontre auprès des côtes d'Afrique et du Bengale comme dans le voisinage de celles du Spitzberg et de l'Amé- rique septentrionale. Sa force et sa hardiesse ne le caracté- risent pas moins que l'arme redoutable dont il est pourvu , mais jamais, malgré l'assertion de Pline, il ne parvient aux énormes dimensions attribuées aux baleines, et ne sauroit présenter, comme on l'a écrit et répété , la longueur éton- nante de deux cents coudées. Attaquant sans crainte, et, souvent même, combattant avec avantage les géans de l'em- pire de Neptune, animé par une espèce de haine contre les cétacés en général, on l'a vu se mesurer à la surface de l'o- céan septentrional avec la baleine franche et sortir fréquem- ment victorieux d'une lutte dans laquelle il pouvoit être anéanti par un seul coup de queue de son ennemi. Tous les pêcheurs du Nord sont d'accord sur ce point; tous peignent avec énergie le combat opiniâtre où la scie, réunissant l'a- gilité à la vigueur, bondit, s'élance au-dessus des eaux, échappe aux coups qui la menacent comme la tempête, re- tombe sur le cétacé , lui enfonce dans le dos son espèce de bec dentelé, et teint l'onde amère de son sang. Mertens a été témoin, derrière la Hitlande, d'une rencontre de ce genre entre une scie et un nord-caper : il les vit s'agiter, s'élancer, se poursuivre, se heurter avec tant de force que l'eau jaillissoit au loin et retomboit en pluie; mais le mau- vais temps l'empêcha de reconnoitre le côté en faveur duquel se déclara la victoire. Don Ulloa et le capitaine Stedmann racontent des faits analogues dans leurs intéressans ouvrages. Quelquefois, jetée avec A^iolence p;ir la tempête contre la carène d'un vaisseau, ou la prenant pour une baleine, la SCI ii5 scie y enFonce son armCr, et celle-ci se brise et reste enchâssée dans le bois, tandis que l'animal s'éloigne avec son museau tronqué. On conserve dans les galeries du Muséum d'histoire naturelle de Paris, un fragment considérable d'une pareille arme , qui a été trouvé implanté dans le flanc d'un grand cé- tacé , et qui a été envoyé par le capitaine de Capellis. La chair de ce poisson est dure, coriace et de mauvaise saveur. On ne la mange guère qu'en cas de disette et à dé- faut d'autres alimens. Les Nègres de la côte occidentale d'A- frique s'en abstiennent universellement, mais par un motif particulier .- leur imagination, frappée de la grande taille, de la figure extraordinaire, de la force prodigieuse de la scie, fait qu'ils la regardent comme une sorie de divinité et qu'ils conservent, comme un fétiche précieux, les petits fragmens de son museau dentelé. Lorsque la tempête vient à jeter sur la grève un animal de ce genre, ils lui coupent la tête et la portent religieusement dans un temple. La Scie pectinée, Pristis pectinata , Lath. Trente-quatre dents aiguës de chaque côté du bec ; queue longue; nageoire dor- sale excavée; mêmes couleurs que la précédente; taille de quatre à six pieds. De l'Océan et de la mer Méditerranée. La Scie cuspidée, Pristis cuspidata, Lath. Vingt-huit dents larges et pointues de chaque côté du bec, qui est à peu près de la même largeur dans toute sa longueur. Du grand Océan. La Scie MJcaoDON, Pristis microdon. Bec garni de chaque côté de petites épines à peine saillantes et au nombre de dix- huit seulement. Ce poisson ne parvient qu'à la taille de dix-huit pouces. Il habite le grand Océan. La Scie anisodon : Pristis anisodon , N. ; Pristis cirratus, Lath.; Squalus anisodon, Lacép. Scie garnie de chaque côté de dents très-inégales, un peu recourbées; un filament flexible et très -long en dessous du museau à droite et à gauche. Des parages de la Nouvelle- Hollande. (H. C. ) SCIE ou CAME SCIE. (Conch.) Les marchands d'objets d'histoire naturelle et les amateurs de coquilles du dernier siècle paroissent avoir désigné sous ce nom quelques espèces /,8. S 114 SCI de cardiums comme tronqués en ariMere et dont les canne- lures se terminent par des dents aiguës, qui ressemblent un peu aux dents de scie, mais plus spécialement au donax den- ticulatus. ( De B. ) SCIENCE DE L'ORGANISATION. {Phjsiologie générale. ) L'étude des corps , c'est-à-dire de tous les êtres étendus et mobiles qui peuvent frapper nos sens et dont l'ensemble constitue l'univers; l'examen des phénomènes auxquels leurs propriétés, lears mouvemens , soit de masses, soit de molé- cules , donnent journellement lieu ; celui de leur composition et de l'action réciproque de leurs élémens; la connoissance des causes actives des effets qu'ils produisent, ou des lois générales, des forces qui les régissent: voilà le sujet de l'his- toire naturelle , science immense et trop compliquée pour que le génie de l'homme le plus heureusement né puisse venir à bout de l'embrasser dans sa vaste étendue. Mais parmi les corps quelques-uns, pendant un espace de temps déterminé, sont doués de l'admirable faculté de résister jusqu'à un certain point aux lois de la nature, qui régissent la matière depuis les astres qui roulent dans leurs orbites jusqu'aux grains de sable qui couvrent le ri- vage des mers; à ces lois dont la puissance tend sans cesse à les détruire, et avec lesquelles ils sont dans une sorte de lutte continuelle : cette faculté , qui caractérise la vie dont ils jouissent, trouve sa source dans les organes qui les com- posent. (Voyez Vie.) De la connoissance de ce fait est née la science de l'orga- nisation , composée elle-même de l'anatomie et de la phy- siologie, et qui s'occupe de l'examen des instrumens de la vie, de l'art de les séparer mécaniquement les uns des^iutres, de celui d'en mettre à découvert , d'en isoler toutes les par- ties , d'en apprécier les fonctions , d'en signaler le mode d'action. Tous les êtres organisés rentrent donc dans le domaine de cette science. Elle peut, d'ailleurs, être appliquée à chaque corps orga- nisé eu particulier, ou bien , comparativement à plusieurs , à un grand nombre, et même à la totalité des corps organisés connus. SCI ii5 Da-ns ce dernier cas, c'est-à-dire lorsqu'on l'applique à l'u- jiiversalité des êtres dont elle p«ut s'occuper, la science de l'organisation a reçu les noms d'anatomie et de physiologie comparatives ou philosophiques , parce qu'elle compare dans les différens êtres , les parties organisées diversement modi- fiées; parce qu'elle cherche à découvrir ainsi , dans chaque organe , ce qui lui est essentiel et commun dans tous les êtres, et ce qui lui est spécial, de manière à varier dans chaque classe , et à n'appartenir qu'à telle ou telle espèce. Elle a pour objet alors de rechercher, par la comparaison, ce en quoi les êtres organisés se ressemblent , ce en quoi ils diffèrent les uns des autres. Or, comme on a divisé les êtres vivans en deux grandes sections, les végétaux et les animaux, de même on distingue deux sortes d'anatomies comparatives , de physiologies compa- ratives. L'une concerne les végétaux : c'est la Phjytolomie, la Biologie végétale , la Phjytonomie. L'autre a rapport aux animaux: c'est la Zootomie, la Bio- logie animale, la Zoonomic. Cette dernière a donc pour objet spécial la connoissance de l'organisme animal , considéré matériellement , l'étude de l'ensemble et du rapprochement de toutes les qualités ap- parentes des organes qui entrent dans la composition du corps des anizuaux: elle indique le nombre, la situation , les formes, les proportions, les connexions, la structure, le tissu interne de ehacun d'eux; elle découvre et elle explique les lois qui régissent les fondions qu'il est appelé à remplir. (H. C.) SCIÈNE, Sciœna. {Iclith.) Linnœus a établi sous ce nom un genre de poissons que les ichthyologistes modernes rangent dans la famille des acanthopomes, parmi les holobranches du sous-ordre des thoraciques, ou dans la seconde tribu de la seconde section delà quatrième famille des acanthoptérygiens. Ce genre, caractérisé d'abord par Linnasus d'une manière • très-vague, a depuis été réformé par de Lacépède, qui en a séparé les Centropomes , les Pomadasys et les Chéilodiftères, et par M. le baron Cuvier, qui en a distingué les Cingles, les Ombrines, les Lonchures, et qui leur a assimilé les Joh- MB3 de Bloch. (Voyez ces divers mots.) ii6 SCI Les SciÈNEs se reconnoissent aujourd'hui aux caractères suivans : Coi^ps oblong, épais, comprimé , écailleux; opercules épineuses et non dentelées; catopes situés sous les nageoires pectorales ; deux nageoires dorsales , la seconde à plus de cinq rayons; museau un peu proéminent, mousse, écailleux; dents en crochets inégaux. Il est, d'après cela, facile de distinguer les Sciènes des Ho- i.ocENTREs , des TvENiANOTEs, dcs BoDiANs , dcs LuTJANs , qui n'ont qu'une seule nageoire dorsale; des Persèques, dont les opercules sont dentelées; des Microptères , qui n'ont que cinq rayons à la seconde nageoire dorsale; des Sandres, qui n'ont point les opercules épineuses, etc. (Voyez ces différens noms de genres, et Acanthoi'Omes dans le Supplément du tome I."^ de ce Dictionnaire. Voyez aussi Holobranches et Thoraciques.) Parmi les espèces de ce genre, qui fréquentent en général les eaux de la mer, nous citerons les suivantes: I-e Corbeau be mer; Sciœna umhra , L\nn. Nageoire caudale arroTidie; deux .aiguillons à la pièce postérieure de chaque opercule; mâchoires également avancées; l'inférieure dépour- vue de barbillon; teinte générale d'un brun noirâtre, ar- genté vers le ventre; nageoires noires; tête courte, 'à écailles finement dentelées, et resplendissante dss teintes de l'or , de l'azur et de l'améthyste, moelleusement fondues les unes dans les autres ; yeux bruns, à iris argenté^ deux orifices à chaque narine. Ce poisson est l'un des plus communs de la mer Méditer- ranée. Il fréquente aussi l'Adriatique et remonte dans le Nil et quelques autres fleuves. C'est le beau noir dont il est paré qui l'a fait comparer au corbeau, qui l'a fait nommer dans diA'crs lieux et à diverses époques corb, coracinus , kûpcczivoç , cor^o , et qui lui a mérité l'épithète û'argiodonte de la part du poëte Marulius, de Seide en Paraphylie. Il parvient à la taille de vingt-huit pouces et au poids de six livres environ. Il vit en troupes plus ou moins nombreuses. C'est au printemps , lorsqu'une douce température vient animer d'une nouvelle vie tous les êtres organisés, que la sciène, dont il s'agit, s'approche des rivages pour payer son tribut à la nature et propager son espèce. Alors en effet elle SCI 117 dépose ses reufs sur les fonds ombragés et sur les bas-fonds garnis d'algues et de confervcs. Elle cherche les eaux échaulVëespar les rayons du soleil, et s'enfonce, dès les premières gelées de l'hiver, dans les pro- fondeurs de la mer ou des grands {1( uves. Aussi n'est-ce que pendant la belle saison que l'on peut s'occuper de sa pêche, qui se fait avec des lignes amorcées de chair de crustacés, de mollusques à coquilles ou de petits poissons. Sa chair est d'une saveur agréable et de facile dio^estion surtout quand la sciène a été pêchée <à l'embouchiire des fleuves. Dès le temps de Pline les umbres du Nil étoient pré- férées aux autres pour l'excellence de leur chair, et l'on esti- moit les jeunes individus à un prix plus élevé que les adultes. Quand on avoit péché un grand nombre de poissons de cette espèce , autrefois on les imprégnoit de sel et on les transpor- toit au loin ainsi préparés. Les anciens Grecs , au dire de Xéuocrate , tiroient d'Egypte, et sous le nom de y.o pct^/S'iot , des sciènes ainsi apprêtées, et avec lesquelles ils faisoient un gartim appelé Kopa^tviS^ov ou rapt^tor. Aujourd'hui, suivant Bloch, pour les conserver, on les grille et on les plonge dans du vinaigre épicé. Le Fégaro, Maigre ou Aigle de mer; Sciœna aquila, Cuv. Teinte générale d'un gris argenté; taille de trois à cinq pieds. Ce poisson, qui fréquente la mer Méditerranée et le golfe de Biscaye, et qui s'égare aussi quelquefois sur les côtes de la Manche , est remarquable par sa grande vessie hydrosta- tique , qui produit de chaque côté plusieurs prolongemens coniques et branchus. Sa chair est ferme et très- bonne. C'est cette espèce de sciène que de Lacépède a décrite sous le nom de chéiLodiptère aigle (voyez Chéilodiptèfe ) , d'après une figure inexacte et faite de ménîoire , qu'on lui avoit envoyée. Le léiostome queue jaune du même savant doit être aussi, dit M. Cuvier, rapproché des sciènes. (Voyez Léiostomé. ) On doit en rapprocher également la perça undula^a de Ca- tesby, ainsi que \es johnins carulta, aneus, maculatus de Bloch, et les nalla katchelée, latchelée et tella katclielée. de Russel. Dans ses Excursions aux iles de Madère et de Porto^Santo , n8 SCI Bovvdich a dëcrit , sous la dénomination de scicena elon- gâta, une nouvelle espèce du genre que nous décrivons, re- marquable par l'extrême alongement de son corps. Sa cou- leur est d'un gris argenté, teint de jaune : ses nageoires sont jaunes. Ce poisson a été observé à Porta- Fraya. Le même naturaliste a aussi trouvé dans la Gambie une nou- velle espèce de sciène, qu'il a appelée sciœna dur. CeWe-ci est recherchée des naturels comme un excellent mets. (H. C.) SCIÈNE A CIRRHES, Sciœna cirrhosa. {Ichthjol.) Voyez Ombrine. (H. C.) SCIÈNE CORO, Sciœna coro. {IcMiyol.) Voyez Sandre. (H. C.) SCIÈNE CYLINDRIQUE: Sciœna cjlindrica, Bloch. (Ichth.) Voyez Percis. (H. C. ) SCIÈNE A GRANDES ÉCAILLES; Sciœna macrolepidota, Bloch. {Ichthjol.) Voyez Prochilus. (H. C.) SCIÈNE GIGANTESQUE, Sciœna gigas, Mitch. {Ichthjol.) Voyez PoGONiAs. (H. C.) SCIÈNE A LIGNES; Sciœna lineata , Bloch. (Ichth.) Voyez Persèque. (H. C.) SCIENE NÉBULEUSE; Sciœna nebulosa , Mitch. (Ichthjol.) Voyez Ombrine. (H. C.) SCIENE DE PLUMIER; Sciœna Plumierii, Bloch. (Ichthjol,) Voyez Persèque. (H. C.) SCIÈNE A TACHES; Sciœna maculata, Bloch. (Ichthjol.) Voyez Prochilus. (H. C. ) SCIENE UNDÉCIMALE, Sciœna undecimalis. (Iclithjol.) Voyez Centropome. (H. C.) SCILLE; Scilla.1 Linn. (Bot.) Genre de plantes monocoty- lédones, de la famille des asnhodélées , Juss. , et de Yhexandrie monogjnie , Linn., qui présente les caractères suivans : Point de calice ; corolle divisée profondément en six divisions , formant presque autant de pétales; six étamines à filaraens subulés , terminés par des anthères oblongues ; un ovaire supère , arrondi, surmonté d'un style simple, terminé par un stigmate également simple ; une capSule à trois loges , à trois valves, contenant plusieurs graines arrondies. Les scilles sont des plantes à racines bulbeuses , à feuilles SCI 119 toutes radicales, et à fleurs ordinairement bleues, quelque- fois blanches , disposées en grappe terminale et en général d'un joli aspect. On en connoît trente et quelques espèces, dont la plus grande partie croît naturellement en Europe. •^ Biactées tj^ès-coiu^tes ou nulles. SciLLE A DEUX FEUILLES : Scxlla bifoUa , Linn. , Sp., l^/^2 ; Jacq., FI. Aust., tab. 117. Sa racine est une petite bulbe solide, de laquelle naissent le plus souvent deux feuilles lancéolées- linéaires, canaliculées , très-glabres, et du milieu d'elles s'é- lève une hampe nue, terminée par quatre à six fleurs, rare- ment davantage, ouvertes en étoile, et disposées, sur des pé- doncules inégaux, en une grappe courte, resserrée en co- rymbe. La couleur des fleurs est sujette à varier; elle est le plus souvent d'un beau bleu assez foncé; quelquefois elle est d'un bleu pâle ou cendré, et quelquefois entièrement blan- che. Cette espèce est commune dans les bois, en France et dans le Midi de l'Europe; elle fleurit au commencement du printemps. C'est une jolie plante, qui mérite d'être cultivée pour l'ornement des jardins. SciLLE acréable: Seilla amana , Linn., Sp., 443; Jacq., FI. Aust. , tab. 2 1 8. Sa racine est nne bulbe solide, delà grosseur d'une noix ou environ, blanche intérieurement, d'un rouge noirâtre extérieurement; elle produit plusieurs feuilles li- néaires-lancéolées, planes, souvent couchées sur la terre, aussi longues que la hampe, qui est anguleuse, terminée par quatre à dix fleurs, également pédonculées , disposées en grappe lâche. Les corolles sont ouvertes en étoile, d'un bleu un peu clair, et les bractées, situées à la base des pédon- cules , sont très -courtes, obtuses. Cette plante croit naturel- lement dans le Midi de l'Europe et dans le Levant. On la cul- tive dans les jardins, où elle fleurit en Mars et Avril. SciLLE ondulée; Scilla undulata , Desf., FI. Ail., 1 , p. 3oo, tab. 88. Sa bulbe est ovoïde, composée de tuniques qui s'en- veloppent mutuellement; elle produit plusieurs feuilles lan- céolées-linéaires, canaliculées, ondulées en leurs bords, éta- lées sur la terre. Du milieu de ces, feuilles s'élève une hampe grêle , haute d'un pied ou environ, terminée par une grappe composée d'un assez grand nombre de fleurs bleues, accoms^ 3 20 SCI pagnées, à leur base, par des bractées subulées, beaucoup plus courtes que les pédoncules. Cette scille croît dans le Nord de l'Afrique , aux environs de Tunis et d'Alger; elle a aussi été trouvée en Corse, près de Bonifacio. Elle fleurit à l'au- tomne , et ses feuilles ne paroissent qu'après la floraison. Scille hyacinthe; Scilla h^-acinthoides , Ait., Hort. Kcw., i , p. 446. Ses racines sont de grosses bulbes composées de tuni- ques blanrhàtres , cotonneuses extérieurement; elles produi- sent plusieurs feuilles lancéolées-linéaires, canaliculées , lon- gues d'un pied ou davantage. Du milieu de ces feuilles s'élève une hampe droite, cylindrique, haute de deux pieds ou en- viron, nue dans sa moitié inférieure, chargée, dans la supé- rieure, d'un grand nombre de fleurs bleues, portées sur des pédoncules filiformes , presque disposées par verticilles et formant une longue grappe terminale. Les bractées sont tron- quées, très-courtes. Cette espèce croît dans le Levant et dans ]"ile de Madère. Elle a été retrouvée aux environs de Grasse et de Toulon p;irMM. Jauvy et de Pouzolz. On la cultive dans les jardins , où elle fleurit très-rarement, parce que , dit-on, elle produit un trop grand nombre de cayeux , mais plutôt parce qu'il paroît qu'elle a besoin d'être dans le voisinage de la mer. ^''''' Bractées simples. Scille maritime: Scilla maritima , Linn. , Sp., 44^; Red., Lil., vol. 2, p. et tab. 11 6. Sa racine est une bulbe rougeâtre ou blanchâtre, composée de tuniques charnues, très-épaisses, et grosse comme les deux poings ou même beaucoup plus ; elle donne naissance à une lige droite, cylindrique, haute de deux à trois pieds, nue dans sa partie inférieure, garnie, dans les. deux tiers ou les trois quarts du reste de sa longueur, d'un très-grand nombre de fleurs blanches , de grandeur mé- diocre, ouvertes en étoile , et disposées en une belle grappe un peu resserrée en épi. Les bractées , situées à la base des pédoncules , sont réfléchies en arrière. Les feuilles , qui ne paroissent qu'après les fleurs, sont toutes radicales, ovales- lancéolées , très-grandes , charnues , glabres et d'un vert foncé. Cette plante croît sur les côtes sablonneuses de la Méditer- SCI >2i ranée et de l'Ocëan ; elle flenrit en Août et Septembre. L'oignon de la scille maritime , connu vulgairement sous les noms de squille rouge, scipoule, oignon marin, oignon de scille , etc. , a une saveur acre et amère très-prononcée; il agit d'une manière très-marquée sur l'économie animale. Pris à l'intérieur, il provoque, à haute dose, le vomissement , et à petite dose il devient seulement un stimulant assez énergique du poumon , des reins , des vaisseaux absoibans, et il agit alors comme expectorant , diurétique , incisif, apéritif. Les chimistes modernes ont donné le nom de scillitine à un prin- cipe amer auquel l'oignon de scille doit ses propriétés, et qu'ils sont parvenus à séparer de ses autres parties consti- tuantes. Cet oignon, préparé de différentes manières, est très- employé en médecine. On l'administre principalement dans l'asthme humide, dans les affections catarrhales chro- niques, dans les obstructions des viscères du bas- ventre, et surtout dans fhydropisie. Souvent, au lieu de la donner en nature, on fait usage des préparations qu'on trouve dans les pharmacies, et qui portent les noms de vin, de vinaigre, d'oxymel scillitiques, etc. Scille printanière : Scilla verna, Huds. , Angl., 142; Scilla lifolia, FI. Dan., t. 568 ; Scilla umbeUata, Riim. , Bull, philom. , n.° 41 , p. i3o, t. 8 , fig. 6. Sa bulbe est petite, solide; elle produit plusieurs feuilles linéaires, canaliculées , lisses, du milieu desquelles s'élève une hampe grêle, haute de trois à six poBces, terminée par quatre à dix fleurs d'un bleu clair, disposées en corymbe ombelliforme. Les bractées sont linéai- res-lancéolées , égales aux pédoncules ou même plus longues. Cette espèce fleurit en Avril et Mai ; elle est commune dans les pâturages et sur les collines Je la Bretagne , du Limousin, de la Guyenne, des Pyrénées; on la trouve aussi en Espagne, en Angleterre et en Danemarck. Scille a racine de lis: Scilla liléo-hjacinthus ,Linn. , Sp. , /ili2. Sa racine est une bulbe ovoïde-oblongue, composée d'écailics imbriquées, jaunâtres; elle produit cinq à six feuilles ob- longues- lancéolées, étalées en rond. La hampe est haute de six à douze pouces, terminée à peu près par le même nom- bre de fleurs d'un bleu clair , disposées en grappe lâche , et dont les pédoncules sont plus longs que les bractées placées à *2ï SCI leur base. Celte plante croît dans les bois des montagnes du Midi de la France et de l'Europe. SciLi.E DU Pérou: Scilla peruviana, Linn., Sp., 442. Sa bulbe est grosse , ovale-oblongue , munie en dessous d'un plateau épais, d'où partent un grand nombre de fibres simples; elle produit, de sa partie supérieure, six à huit feuilles lancéolées, un peu canalirulées, étalées en rond sur la terre, du milieu desquelles s'élève une hampe cylindrique, haute de six à huit pouces , et plus courte que les feuilles , terminée par un grand nombre de fleurs d'une belle couleur bleue , ou blanches dans une variété, disposées d'abord en une sorte de corymbe conique et s'alongeant en une longue grappe. Les bractées sont plus longues que les pédoncules. Quoique cette plante porte le nom de scille du Pérou , elle ne se trouve pas dans cette contrée: elle croit naturellement dans le Nord de l'A- frique et en Portugal. On la cultive dans les jardins ; elle craint les fortes gelées. *'*^''' Deux bractées. Scille d'Italie; Sc'ûla, italica , Linn., Sp., 442. Sa bulbe est ovoïde , assez petite; elle produit quatre à six feuilles linéai- res-lancéolées, étalées en rond, du milieu desquelles s'élève une hampe cylindrique, haute de quatre à huit pouces, ter- minée par une grappe conique , composée de fleurs d'un bleu clair, quelquefois d'un bleu cendré, ou même blanchâtres. Cette espèce croit dans le Midi de la France , aux environs de Grasse 3 et en Italie. On peut la cultiver en pleine terre dans les jardins. Scille UNGULÉE ; Scilla lingulata , Poir. , Voyag. en Barb. , tom. 2 , p. i5i; Desf. , FLAtL, tom. 1 , p. i!92, tab. 85 , fig. i. Sa bulbe est ovoïde, petite, blanchâtre ; elle donne naissance à cinq ou six feuilles lancéolées-linéaires, molles, glabres, un peu ciliées en leurs bordsiiet longues seulement d'un pouce et demi à deux pouces ; la hampe, une fois plus longue que les feuilles, est terminée par une grappe courte, composée de six à huit petites fleurs bleues. Cette plante croît natu- rellement en Barbarie. (L. D. ) SCIMBRON. {Bot.) Nom arabe de la menthe aquatique, suivant Mentzel. (J. ) SCI »2S SCIMPHE. (Bot.) Nom grec d'un apocm , mentionné par Mentzel. Le même est cité par Ruellius et Adanson pour le nerium. (J.) SCINAIA. (Bot.) Genre de la famille des algues, très-voi- sin du spongodium de Lamouroux , établi par Bivona-Ber- nardi , botaniste sicilien très-habile , qui y rapporte une seule espèce , le Scinaia porcellafa. Ce genre est indiqué dans la Gazette botanique de Ratisbonue, et ne nous est pas connu autrement. ( Lem.) SCINCHUS. (Bot.) Nom grec, donné par Dioscoride au fragon, ruscus , suivant Mentzel et Adanson. ( J. ) SCINCOÏDIENS. {Erpét.) M. Cuvier a établi sous ce nom parmi les sauriens une famille de reptiles, reconnoisstibles à leurs pieds courts, à leur langue non extensible, aux écailles imbriquées et égales, qui recouvrent tout leur corps. Cette famille est composée des genres Bimane, Bipède, Chalcide, Seps et Scinque. Voyez ces mots. (H. C. ) SCINCUS. (Erpét.) Voyez Scinque. (H. C) SCINDALMA. [Bot.) Hill donnoit ce nom au genre de champignon qu'Adanson a nommé Mison. Voyez ce mot. (Lem.) SCINQUE, Scincus. {Erpét.) Aux dépens de celui des lé- zards de Linnaeus , M. Al. Brongniart a créé sous ce nom un genre de reptiles qui appartiennent à l'ordre des Sauriens et à la famille des urobènes de M. Duméril , ou à celle des scin- coïdiens de M. Cuvier. (Voyez Urobènes et Scincoïdiens. ) On reconnoît ce genre aux caractères suivans : Mâchoires garnies tout autour de petites dents serrées , dont on retrouve aussi deux rangées sur le palais; queue conique, arron- die, non distincte du corps; écailles uniformes , luisantes, dispo- sées comme celles des carpes ou comme des tuiles ; corps fusiforme ou presque cylindrique ; pieds courts , au nombre de quatre; doigts libres et onguiculés; cou de la largeur de la tête , qui est oblonguç et peu obtuse; tympan apparent , quoique assez enfoncé. Il est donc facile de distinguer les Scinques des Hysté- K0PE3 et des Chirotes , qui n'ont que deux membres ; des OPHISAURE3 et des Orvets, qui en sont privés; des Tachy- nuoMEs, dont les écailles sont verticillces ; des Chalcides , où elles sont rectangulaires et disposées par bandes transversales, nullement imbriquées ; des Camé?.éons , des Siellions , des Ï24 SCI Iguanes, des Lézards, des Agames , des Anôlts, des Dragons, des Crocodiles, des Geckos, des Basilics , des Tupinambis, qui ont la queue distincte. (Voyez ces différens noms de genres.) Parmi les diverses espèces de scinques nous nous attache- rons plus particulièrement aux suivantes. Le SCINQUE ORDINAIRE, le SciNQL'E d'ËgYPTE OU SciNQUE DES boutiques : Scincus officinalis , Laurenti; Lacerta scincus, Linn. Tête lisse; bout du museau pointu et un peu relevé; yeux petits et un peu saillans; mâchoire supérieure plus longue que l'inférieure; dents petites, nombreuses, égales, mousses; rachis faisant une légère saillie sur toute la longueur du dos; flancs comprimés; queue grosse à la base, mince et compri- mée à l'extrémité, comme cunéiforme et pas plus longue que la tête et le cou réunis ; membres amincis, de longueur égale el munis chacun de cinq petits doigts plats, séparés, dentelés en scie sur leur bord extérieur et terminés chacun par un ongle plat et pointu; écailles arrondies, lisses, plus larges que longues, disposées par rangées longitudinales, toutes lui- santes, grisâtres et marquées d'un double trait plus clair; teinte générale d'un jaunâtre argenté; des bandes transverses noirâtres, au nombre de sept ou huit. Ce saurien , qui ne dépasse point la taille de six à huit pouces, vit dans la Nubie, l'Abyssinie, la Syrie , l'Lgypte , d'où , par Alexandrie, le commerce le répand dans toute l'Europe et surtout en Asie. 11 paroît aussi fréquenter les côtes de Bar- barie , et peut-être même la Sicile, quelques-unes des îles de l'Archipel, les environs de Smyrne, quelques provinces de rinde. Lorsqu'il est menacé, il met tant de promptitude à se creuser un trou dans le sable , que , selon Bruce , on croi- roit qu'il a plutôt trouvé l'occasion de disparoître dans une retraite déjà existante, que le moyen de s'en préparer une. 11 aime à s'étendre au soleil et semble ramper quand il court. En Arabie il se nomme el adda , et dhab en Abyssinie. Pendantlong-tempsle scinque a été, parles médecins arabes et par leurs sectateurs, regardé comme un remède souverain contre certaines maladies. Pline l'avoit déjà vanté comme un spécifique contre les blessures faites par des flèches empoison- nées. On Ta préconisé depuis comme aphrodisiaque, et le char- latanisme ou l'ignorance l'ont placé au rang des médicamens SCI 125 qui ont mérité l'insigne honneur d'être appelés à ranimer des forces épuisées, à rallumer les feux de l'amour éteints sous les glaces de l'âge ou par les suites funestes des excès. On a administré sa chair comme dépura tive, excitante , anthelmin- thique, analeptique, anti-cancéreuse, sialagogue, antisyphi- litique, et, quoique cet amas de propriétés médicales, en- tassées sans choix , comme pour faire partie du Vade mecum de quelque empirique, nous paroisse complètement ridicule, on débite encore tous les jours, en certaines contrées, des fables plus ou moins bien ourdies sur les succès obtenus à l'aide de ce remède, qui, du reste, n'est pas entièrement dénué parfois de toute efficacité, malgré le discrédit dans lequel, en France spécialement, il est tombé aux yeux des gens de l'art. Les médecins orientaux le recommandent encore de nos jours contre l'éléphantiasis et toutes les maladies cutanées, contre les ophthalmies et même contre la cataracte. D'après tant de vertus, ou vraies ou supposées, il n'est donc nullement étonnant que dans le Midi de l'Egypte le scinque soit chassé avec une sorte de fureur. Les habitans des déserts le font sécher et l'envoient ainsi au grand Caire et à Alexan- drie, où les pharmaciens d'Europe et d'Asie vont s'en appro- visionner. Sous la dénomination angloise de tlie scincoid, J. White a parlé d'un reptile de la Nouvelle -Hollande, qui a avec le scinque d'Egypte les plus grands rapports de forme, de taille et même de couleur, et que Daudin croit n'en être qu'une variété. Il en est de même d'un saurien d'Afrique, qui a le dos couleur de suie , avec des bandes transversales noires. Le Brochet de terre des François; le Galley-wasp des An- glois : Scincus gallivasp , Daud. ; Lacerta occidiia , Shaw. Taille de plus d'un pied ; volume du bras à peu près ; queue grosse , conique , presque pointue et longue au plus de quatre pouces ; forme générale et écailles du scinque ordinaire; anus recou- vert en devant par une plaque transversale; tête mousse j deux petits lobes au-devant du tympan. Ce scinque est roux , avec des bandes transverses de taches tlondes. ■126 SCI Il fréquente les Antilles et surtout la Jamaïque, où, selon Sloane, il est amphibie et recherche les lieux marécageux. 11 aime au moins l'humidité et se tient caché sous les ro- chers. Le nom anglois de galle^-wasp, qu'on lui donne dans les colonies , signifie gucpe de cuisine. Il partage aussi , avec plusieurs autres sauriens, celui de malouja , que les Nègres esclaves donnent à tous les êtres hideux et mal faisans. On croit à la Jamaïque, mais sans preuves suffisantes, que la morsure de ce grand scinque est des plus venimeuses et cause promptemcnt la mort. Selon Dutertre , sa chair est alexipharmaque et alexitère. Le SciNQL'E MABouYA ; Scincus mabouja, Daud. Taille de sept à huit pouces; queue grosse à la base, conique, pointue, longue de trente lignes environ. La couleur de ce reptile est d'un cendré brunâtre et lui- sant. avec des taches brunes en dessus; d'une teinte plus pâle en dessous et sur les flancs; une ligne blanchâtre règne le long de chacun de ses cAtés. Ainsi que le précédent, il vit dans les Antilles, où les Nègres le nomment également mahouya et le regardent comme malfaisant. Il grimpe aux arbres avec adresse et court avec rapidité sur les cases des naturels ou des esclaves; mais il se retire plus ordinairement dans les trous des vieux troncs pour- ris, d'où il 'je sort que pendant la chaleur. Le Scinque schneidérien : Scincus Schneiderii^ Daud. ; La- certa scincoides , Schneid. Queue plus longue que le corps; écailles lisses, d'un jaune verdàtre; une ligne pâle de chaque côté; une triple dentelure au-devant de l'oreille : taille d'un pied trois à quatre pouces. Très- commun dans tout le Levant. Le Scinque aigire ou algérien : Scincus algira , Daudin : Lacerta algira, Linn. Écailles dorsales carénées et un peu ai- guës sur leur bord postérieur; une raie longitudinale jaune sur chaque côté du dos, qui est brun; queue un peu plus longue que le corps; une raie jaune séparant chaque flanc de l'abdomen; ventre jaunâtre; taille de trois à quatre pouces, la queue comprise. Ce saurien a été trouvé en Mauritanie par Brander , qui SCI 127 Ta envoyé à Linnœus. M. Poiret l'a observé en Barbarie, et M. Marcel de Serres aux environs de Montpellier. Il paroit être le même animal que le lézard zcrmoumeas de Shaw. Le SciNQUE TiLiGUGU : Scincus liligugii^ Daud. ; Lacerta tili- gi'gu , Gmelin. Taille de huit pouces, en y comprenant la queue, qui en a trois et demi; corps épais , brun et parsemé de points noirs rapprochés et très-nombreux en dessus, blan- châtres en dessous; queue cylindrique et conique; pattes an- térieures beaucoup plus courtes que celles de derrière. Ce scinque, décrit par Franresco Cetti , vit en Sardaigne. Le Scinque ocelle de Chypre et d'Egypte : Scincus ocellatus, Daud.; Lacerta ocellata , Gmel. Queue cylindrique, courte; peau très-luisante, recouverte d'écaillés imbriquées; corps un peu déprimé, blanc en dessous, d'un gris verdàtre avec des points blancs entourés et comme ocellés de brun en des- sus; taille d'une palme; grosseur du doigt. Cette jolie espèce anime les ruines de l'Egypte, où elle a été observée par Forskal. Petiver l'a décrite comme venant de Chypre. Le SciKQUE ENSANGLANTÉ : Scincus cruentatus, Daud.; Lacerta cruenta , Pdll. , Gmel. Queue verticillée, cendrée en dessus, écarlate en dessous, blanchâtre à l'extrémjté ; un pli trans- versal sous le cou ; ventre blanc; dos brun ; sept stries blanches sur le sommet de la tête; pattes marquées de taches arron- dies et lactées. Pallas a trouvé ce sanrien , beaucoup plus petit que le lé- zard gris de nos murailles, autour des lacs salés de la Sibérie australe. Le genre Scinque renferme encore plusieurs espèces de diverses tailles et proportions , les unes rayées, les autres tachetées, et toutes assez mal déterminées dans les ouvrages des naturalistes. (H. C.) SCIOBIE. (£a£om. ) Nom que M. Schœnherr a iznposé , dans sa disposition méthodique des charansons, au genre qu'il a inscrit sous le n.° 109, pour y ranger deux espèces décrites par Sparnnan. Voyez Rhinocères. (C. D.) SCIODAPHYLLE, Sciodaphjllum. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, œonopétalées. de la fa- Ï28 SCI mille des araliacces, de Yheptandrie heplagynie de hlnnxus , offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, entier à ses bords; une corolle en forme de coiffe, s'ouvrant trans- versalement et avec élasticité vers les bords du calice; cinq ou sept étamines ; un ovaire inférieur surmonté de sept stj'les ; une baie à sept angles, à sept loges, couronnée par le calice et les styles; une semence presque osseuse dans chaque loge. SciODAPHYLLE ANGULEUX : Sciodaplijllum aiigulosum , Poir. , Enc; Gronov. , Virg., 190, tab. ig, fig. 1,2; Actinophylluirt angulatum, Ruiz et Pav. , FI. per., 3, tab. Boy. Cet arbre s'élève à la hauteur de vingt-quatre à trente pieds, sur un tronc droit, cylindrique, marqué de cicatrices en anneau 5 portant à son sommet des rameaux droits, étalés, granu- leux; les feuilles sont alternes, composées, à longs pétioles, divisées en folioles radiées, presque longues d'un pied, larges d'environ trois pouces , pédicellées, oblongues, entières, acu- minées, concaves à leur base, vertes, luisantes en dessus, pulvérulentes et lanugineuses en dessous , d'un jaune de rouille, rabattues pendant le jour depuis dix heures du ma- tin jusqu'à la nuit; les pédicelles longs d'un pouce, renflés à leur base et à leur sommet. Les fleurs sont disposées en grappes terminales, solitaires ou géminées, droites, longues d'un pied. Les pédoncules sont courts, épais, munis de pe- tites bractées ovales, soutenant une grosse tête de fleurs ses- siles. Ces têtes sont au nombre de cinq à neuf sur chaque grappe, de la grosseur d'un œuf de poule, jaunâtres pen- dant la floraison , puis d'un pourpre noirâtre. Le réceptacle est alvéolé; la corolle oblique, anguleuse, en coiffe, tronquée ù ses deux extrémités, s'ouvrant transversalement avec élas- ticité. Les étamines varient depuis sept jusqu'à neuf: les styles de quatre à sept. Le fruit est composé de baies d'un pour- pre noirâtre, cunéiformes, angul-euses , à quatre, cinq ou six loges, quelquefois sept, couronnées par les styles; les semences sont oblongues, presque obtuses, solitaires dans chaque loge. Cet arbre produit une gomme transparente, entièrement soluble dans Peau. Il croît sur les montagnes froides et dans les forêts , au Pérou : il fleurit depuis le mois de Juillet jus- qu'en Octobre. SCI Ï29 SciODAPHYLLE p^DiCELLÉ î Sciodaphjllum pedicellatum , Poir. , Enc; AcHnophjllum pedkellatum , Flor. per. , loc. cit. , tab. 3o8. Arbrisseau grimpant, dont les tiges sont radicantes , cylin- driques, médullaires, marquées de cicatrices en anneau. Les rameaux sont étalés, de couleur purpurine, granulés, gar- nis vers leur sommet de feuilles composées, alternes; les pé- tioles très -longs, d'un pourpre obscur, renflés à leurs deux extrémités, soutenant neuf ou treize folioles radiées, planes, ouvertes, oblongues, sinuées, ondulées à leurs bords, gla- bres , entières , acuminées , longues d'environ six pouces , larges d'un pouce et demi; les pédicelles velus en dessous, comprimés latéralement; les stipules solitaires, à demi lan- céolées , conniventes avec les pétioles , glanduleuses en de- hors, longues d'un pouce. I.es fleurs sont disposées en grappes étalées, purpurines, longues d'un pouce et demi; les pédon- cules en ombelle, au nombre de sept à treize, courts, ou- verts; chaque fleur est munie d'une petite bractée en écaille, ovale, ciliée; la corolle fort petite, purpurine, hémisphé- rique, s'ouvrant transversalement par le redressement deséta- mines ; les lilamens sont pourpres; six , plus souvent sept styles. Les baies sont arrondies, un peu anguleuses, d'un vert pour- pre, couronnées par les styles; les semences oblongues, re- levées en bosse en dehors. Cet arbrisseau croît dans les forêts au Pérou. 11 découle de l'aisselle des rameaux, des pétioles et des pédoncules, une gomme transparente. SciODAPHYLLE CONIQUE : Sciodaphyllum conicum , Poir., Enc; Actinophyllum conicum, Flor. per., loc. cit., tab. 5 09. Cet ar- brisseau a des tiges radicantes et grimpantes, granulées, c}'- lindriques, chargées de rameaux un peu violets, munis vers leur sommet de feuilles alternes, composées de sept à treize folioles radiées, pédicellées, oblongues, glabres, entières, co- riaces, luisantes, réticulées , longues d'un pied , larges de trois pouces, surmontées au sommet d'une petite pointe oblique; le pétiole est rougeàtre, renflé à ses deux extrémités; les pé- dicelles sont longs d'un pouce; les stipules embrassantes, en forme de spathe , soudées avec le pétiole, rougeàtres, à demi lancéolées, longues d'un pouce et plus. Les fleurs sont dis- posées en deux ou trois grappes droites, terminales, longues d'un pied et plus; les pédoncules tomenteux , munis de pe- 48. g à5o SCI liles bractées ovales, aiguës; environ quarante fleurs sessiîes j réunies en tête, séparées par autant d'écaillés ; elles ont la corolle petite et conique, d'un blanc rougeâtre ; de six à dix étamines, selon le nombre des stigmates et des semences. Le fruit est composé de baies globuleuses, luisantes, de la gros- seur d'un pois. Cette plante croît au Pérou , dans les forêts. SciODAPHYLLE ACUMINÉ : Sciodaphfllum acuminaturn , Poir. , Enc. ; Actinophjllum acuminaturn , FI. per. , loc. cit,, tab. 3io. Ses tiges sont cylindriques, cendrées, grimpantes, radicantes, divisées en rameaux diffus, garnis vers leur sommet de feuilles composées de sept à onze folioles radiées, pédicel- lées , coriaces , oblongues , glabres , entières , terminées par Tine pointe oblique, les intérieures plus alongées ; les pétioles un peu plus longs que les feuilles; les pédicelles longs de deux pouces; les stipules solitaires, embrassantes, à demi lancéolées, longues d'un pouce et plus. Les fleurs sont dispo- sées en deux ou cinq grappes terminales , blanchâtres , tomen- teuses ; les pédoncules épars , distans , munis de petites bractées ovales, longues à peine de trois lignes. Chaque pédoncule supporte à son sommet des fleurs se^siles, d'un blanc jaunâtre , ramassées en têtes globuleuses, séparées par autant d'écaillé» ovales, membraneuses, fort petites; le réceptacle des fleurs est alvéolé et velu. La corolle est jaune, hémisphérique, surmontée d'une petite pointe recourbée ; les étamines sont au nombre de six, sept ou huit; les styles de cinq ou plus. Les baies sont anguleuses , à cinq loges, quelquefois six , sept ou huit: les semences ovales, oblongues. 11 découle des ais- selles, des pétioles et des pédoncules une gomme transpa- rente, soluble dans l'eau. Cette plante croît dans les grandes forêts du Pérou. SciODAPHYLLE A CINQ ÉTAMINES : Sciodaphyllum pentandrum , Poir., Eue; ActinophjUum pentandrum, Flor, per., loc. cit. j tab. 3ii. Arbrisseau à tige droite, haute de quinze à dix-huit pieds, rameuse, cylindrique; les rameaux sont garnis vers leur extrémité de feuilles alternes, à longs pétioles, compo- sées de sept à onze folioles ouvertes en rayons, graduelle- ment plus longues, entières, oblongues, terminées par une pointe subulée , oblique , longue d'un pouce ; toutes ce» feuilles sont coriaces, glabres en dessus , aiguës j cartilagineuse» SCI i3i et repliées à leurs bords , couvertes en dessous d'un duvet d'un brun noirâtre, longues d'un pied et demi, larges de six pouces; les pétioles de la longueur des feuilles , renflés à leurs deux extrémités; les pédicelles comprimés latéralement, longs de deux ou trois pouces; les stipules solitaires, en forme de spathe , conniventes avec les pétioles, à demi lancéolées, longues d'un pouce et plus. Les fleurs sont disposées en très- longues grappes terminales, solitaires ou ternées , lanugi- neuses, d'un rouge pâle; ces fleurs forment de petites têtes éparses, globuleuses, presque sessiles , chacune d'elles est sé- parée par trois écailles ovales, membraneuses. Le réceptacle est alvéolé et velu; la corolle conique, obtuse, anguleuse, d'un blanc pourpre. Les étamines sont au nombre de cinq ; les anthères jaunes, inclinées; les baies ovales, blanchâtres, à cinq angles. Cette plante croit dans les forêts du Pérou. (Poir.) SCIOLEBINA. {Bot.) Nom ancien, donné par les Romains au sticas deDioscoride ou stœchas de Matthiole et C. Bauhin; lavandula stœchas, suivant Ruellius et Mentzel. (J.) SCIONGHA. ( Ornith. ) Ce nom est celui qu'en Piémont on donne aux pie-grièches en général. (Desm. ) SCIPOULE. (Boi.) Un des noms vulgaires delà scille rouge , scilla maritima, dont l'oignon est couvert de tuniques rouges. (J.) SCIRPE; Scirpus, Linn. (Bot.) Genre de plantes monoco- tylédones, de la famille des cjpéracées , Juss., et de la trlan- drie monogynie , Linn. , dont les principaux caractères sont les suivans : Glumcs calicinales univalves, uniflores, disposées en épi ou en plusieurs épillets, et imbriquées en tout sens; point de corolle ; trois étamines à filamens terminés par des an- thères oblongues ; un ovaire supère, surmonté d'un style fili- forme , terminé par trois stigmates capillaires ; une seule graine ovale, à trois faces, nue ou environnée à sa base par quelques poils plus courts que la glume calicinale. Les scirpes sont des plantes herbacées, à feuilles graminiformes , engai- nantes par leur base, dont les tiges sont cylindriques ou an- guleuses, nues en général, et dont les fleurs sont disposées en un ou plusieurs épis terminaux ou situés latéralement. Ils croissent en général dans les lieux humides, marécageux et dans les eaux. l52 SCI Ce genre est très-nombreux , puisqu'on en connoît environ deux cents espèces répandues dans les diverses parties du inonde , et parmi lesquelles un assez grand nombre croit naturellement en Europe. D'après quelques légers caractères, observés dans les parties de la fructification , des auteurs modernes ont divisé les scirpus en plusieurs autres genres, comme : Dichostjrlis , Echinolytrum , Eleocharis , Fimbristylis , Hj'pceljtrum et Isolepis ; mais comme ces nouveaux genres ne sont établis que sur des caractères minutieux, ils n'ont pas été génér.ilement adoptés. Il eût sutli , peut-être, de dis- tinguer les uns des autres , les scirpes à graine nue et ceux à graine munie de poils à sa base, et d'après cela de les ré- parer seulement en deux genres. Ces plantes ne présentant que peu d'intérêt sous le rapport de leurs propriétés, nous nous bornerons beaucoup dans le nombre des espèces que nous mentionnerons ici. §. I. Graine munie de poils à sa base. * Epi unique, simple et terminal. SciRPE ovale; Scirpus ovatus , Roth , FI. Germ. , vol. 2, page 562. Sa racine est fibreuse, annuelle; elle produit plu- sieurs chaumes simples , un peu comprimés , venant en ga- zon, hauts de trois à six pouces, et dont la base est resserrée par des gaines tronquées, dépourvues de feuilles. L'épi est ovoïde , brunâtre , à glumes calicinales obtuses. Cette es- pèce croît dans les marais, en France, en Allemagne et dans le Nord de l'Amérique. SciRPE DES TOURBIÈRES ; Scirpus hœotijon , Linn., SuppL, ]o5. Sa racine est plus ou moins rampante, vivace ; elle produit des chaumes très- simples , cylindriques, hauts de trois à six pouces , rassemblés en gazon , et dont la base est resserrée par des gaines tronquées, dépourvues de feuilles. L'épi est ovale-oblong, brunâtre, composé de quatre à sept fleurs seu- lement. Ce scirpe croit dans les marais tourbeux aux envi- rons de Paris et dans plusieurs autres parties de la France et de l'Europe. SciRPE DES MARAIS. ( Voyez EléoCharis des marais, t. XIV, page 33o.) SCI i53 SCIRPE EN ÉPIKGLE. ( VoyCZ ÉlÉOCHARIS EN ÉPINGLE, t, XIV, page 33 1.) "•'î- Epi composé, terminal. SciRPE FAUX-CAREx : Scirpus caricirius, Schrad. , FI. Gertn., 1 , page i32 ; Schœnus cowpressus, I,inn. , Spec, 65. Sa racine est rampante, vivace ; elle produit des chaumes à peu près cylindriques, hauts de six à douze pouces, garnis à leur base de feuilles linéaires, canaliculées et terminées à leur sommet par un seul épi ovale- oblong , composé de huit à quinze épillets brunâtres, disposés sur deux rangs opposés. Cette es- pèce croit dans les pâturages humides. ^•■'•* Plusieurs épis situés latéralement. SciRPE DES LACS : Scirpus lacustris , Linn., Spec, 72; FI. Dan., tab. 1142. Sa racine est rampante, vivace; elle donne naissance à des chaumes cylindriques, longs de quatre à huit pieds et même plus, entourés à leur base par plusieurs gaines, dont la supérieure se prolonge en une feuille courte. Les fleurs sont disposées en épis ovales- oblongs, roussàtres , les uns solitaires, les autres réunis par petits groupes iné- galement pédoncules et disposés en une sorte de corymbe latéral, muni à sa base d'une espèce d'involucre formé de deux folioles inégales, dont la plus longue n'est que le pro- longement de la tige. Cette plante croît dans les lacs, les étangs et les rivières en France , et dans la plus grande partie de l'Europe ; elle se trouve aussi en Asie et en Amérique. Scir.PE MARITIME; Scirpus maritimiis , Linn., Spec, 74. Sa racine, qui est rampante, vivace, produit un chaume trian- gulaire, haut d'un à trois pieds, garni, dans sa partie infé- rieure, de feuilles longues, planes, avec une côte saillante sur leur dos. Les épis de fleurs sont brunâtres, ovales-ob- longs, réunis en plusieurs groupes, les uns sessiles , les autres pédoncalés, et inunis, à leur base commune, d'un involucre composé de plusieurs feuilles longues et inégales. Les glumes calicinales sont tridentées à leur sommet. Cette plante est commune en France, dans les fossés aquatiques, les marais, sur les rivages de la mer, et elle est répandue dans les quatre parties du monde. SciRPE DES BOIS; Scirpus sjWaticus, Linn., Spec, 76, FL ï34 SCI Dan., t. 307. Sa racine est rampante, vivace ; elle produit des chaumes triangulaires, hauts de deux pieds ou environ, garnis, dans leur partie inférieure, de feuilles planes, rudes en leurs bords lorsqu'on les glisse à contresens entre les doigts. Les épis de lleurs sont petits, ovales, d'un vert gri- sâtre ou brunâtre, ramassés plusieurs ensemble sur des pé- doncules rameux, disposés en une panicule corymbiforme , munie à sa base d'un involucre de deux à trois feuilles, dont une plus grande que la panicule. Cette plante croît dans les bois , les prés humides , dans les fossés aquatiques et sur les bords des étangs, en France et en d'autres contrées de 'E rope. §. II. Graine dépourvue de poils à sa base, * Épi unique et terminal. SciRPE FLOTTANT : Scirpusfluitans , Linn., Spec, 71 ; FI. Dan., t. 1082. Sa racine est fibreuse, vivace; elle produit plusieurs chaumes grêles, rameux, feuilles, flottans dans l'eau, de longueur variable, selon la hauteur des eaux. Ses lleurs sont disposées en épis ovales, petits, verdâtres , portés sur des pédoncules axillaires. Cette espèce croît dans les eaux sta- gnantes; il n'est pas rare de la trouver dans les lieux dont les eaux se sont retirées : alors ses tiges sont plus courtes, couchées sur la terre, où elles prennent racine à chacune de leurs articulations. On la trouve en France et en d'autres contrées de l'Europe; elle croit aussi à la Nouvelle-Hollande. '^'^ Plusieurs épis latéraux; chaume cylindrique. SciRPE sÉTAcÉ : Scirpus setaceus, Linn., Spec, 73; FI. Dan,, t. 011. Sa racine est fibreuse, annuelle; elle produit plusieurs chaumes presque capillaires, disposés en gazon, hauts de deux à quatre pouces ou un peu plus, enveloppés" à leur base par une gaine qui se prolonge en une petite feuille subulée. Les fleurs forment de petits épis ovales, d'un vert mêlé de brun , sessiles , solitaires ou le plus souvent au nombre de deux, sortant d'une spathe de deux folioles dans la partie supérieure et latérale des tiges, et paroissant quelquefois terminer celle-ci. Les graines, vues à la loupe, paroissent SCI '55 fayées dans le sens de leur hauteur. Cette plante croît dans les pâturages humides des bois, en France et en d'autres con- trées de FEurope. SciRPE 50NC ; Scirpus holosclianus, Linn., Spec. , 72. Sa ra- cine est horizontale, vivace; elle donne naissance à plusieurs chaumes cylindriques, hauts d'un à deux pieds, entourés à leur base par plusieurs gaines, dont la supérieure se prolonge en une feuille roide, de longueur très- variable, l.es fleurs forment de petits épis d'abord verdàtres , ensuite roussàtres , réunis plusieurs ensemble en têtes arrondies, portées sur des pédoncules inégaux et sessiles ou presque sessiles dans une variété que Linné a nommée scirpus romanus. Cette espèce croît dans les lieux humides et marécageux du Midi de la France et de FEurope. On la trouve aussi en Afrique et en Asie. *** Plusieurs épis: chaume triangulaire. SciRPE PDBESCENT ; Scirpus puhescens , Desfont., FI. Atl. , 1 , page 62 , tab. 10. Sa racine est horizontale, vivace; elle pro- duit un chaume triangulaire, garni de feuilles, légèrement pubescent dans sa partie supérieure, et haut d'un pied et demi à deux pieds. Ses fleurs sont disposées en petits épis ovales -oblongs, d'un vert grisâtre, pubescens, réunis trois à huit ensemble en deux à trois groupes, dont Fun termine la tige et les autres sont portés sur des pédoncules qui sortent de la gaine de la dernière feuille. Cette espèce croît dans les lieux humides en Corse et dans le Nord de FAfrique. SciRPE DE MiCHÉr.i; Scirpus Michelianus, Linn., Spec, 76. Sa racine est fibreuse, annuelle; elle produit plusieurs chau- mes triangulaires, feuilles à leur base , hauts de deux à quatre pouces. Ses fleurs çont disposées en petits épis verdàtres, très-nombreux, ramassés en une tête arrondie ou un peu co- nique , terminale , sessile sur un involucre de plusieurs feuilles aussi longues ou plus longues que les tiges elles-mêmes. Cette espèce croît dans les près marécageux et les sables humides du Midi de la France et de FEurope. Les scirpes forment souvent avec les autres cypéracées la plus grande partie des plantes des prairies marécageuses. Leur herbe n'est en général bonne qu'à faire de la litière , parce i36 SCI que les bestiaux Ja repoussent comme nourriture , soit à cause de sa dureté, soit à cause de son goût peu agréable. Quel- ques espèces seulement font exception , et parmi elles il faut compter le scirpe des marais et le scirpe des bois, dont les tiges et les feuilles sont mangées avec plaisir, quand elles sont jaunes, par les chevaux et les vaches. Les cochons ai- ment aussi les racines du premier, et on en tire parti en Suède, en les arrachant en automne, afin de les donner pour nourriture à ces animaux pendant l'hiver. Le scirpe des lacs, qui coqvre quelquefois des espaces con- sidérables dans les eaux, n'est pas brouté par les bestiaux; mais la base de ses jeunes liges est tendre et n'est pas désa- gréable au goût. Les cochons la mangent avec avidité quand ils peuvent en trouver à leur portée. Les tiges entières se coupent quand elles ont pris fout leur accroissement, et, après les avoir fait sécher, on les emploie à quelques ouvrages éro- nouiiques. On en fabrique des paniers, des corbeilles, des nattes; on s'en sert au lieu de paille pour former les sièges des chaises- communes ; on en couvre les toits des chau- mières. Tous les s'cirpes à racines vivaces qui. croissent dans les étangs et les marais, contribuent, par la décomposition de leurs tiges et de leurs racines, à la formation de la tourbe , par laquelle les terrains marécageux se trouvent à la longue élevés et comblés, (L. D.) SCIRPE AIRE. [Actinoz. ) Nom donné par M. Cuvier à un sous -genre de pennatules, dont le caractère consiste à avoir le corps très-long et très-grêle, et les polypes isolés, rangés alternativement des deux côtés. Le pennalula mirabilis de Linn. {Mus. Adolph. Frid. , xix , 4), est l'espèce qu'il cite comme exemple de ce sous-genre. (Desm. ) SCIRPOÏDES. (Bot.) Le genre Carex , appartenant à la fa- mille des cypéracées, a ordinairement des fleurs mâles et des fleurs femelles sur le même pied , tantôt réunies dans le même épi , tantôt séparées sur des épis distincts. Vaillant , d'après ce caractère, partageoit ce genre en deux; il nommoitle premier scirpoides et conservoit au second le nom de cjpe- roides, adopté par Tournefort: Linna^u&les a réunis. M. de La- piarck avoit aussi nommé scirpoides, le scirpus holoschccnus. (J.) SCI ï57 SCIRPUS. (Bot.) Nom latin du genre-^Scirpe. (L. D.) SCIRTE. ( Entom.) llliger a décrit sous ce nom un genre d'insectes coléoptères voisin des Cyphons ou des Élodes, delà i'amille des Apalytres. Voyez ces mots. (C. D.) SClRUS. {Entom. ) Hermann fils a décrit sous ce nom , dans ses Mémoires aptérologiques , quelques espèces de cirons ou d"acarus, tels que le longicomis de Linnaeus, et plusieurs au- tres, qu'il nomme long:i-,lati-,setirostris. On les trouvedans les lieux humides , sous les pierres , les mousses , les écorces. (CD.) SCISSIMA. (Bot.) Gaza nommoit ainsi le pin, au rapport de Daléchamps. (J. ) SCITAMINÉES. (Bot.) Linnaeus, dans la série de ses frag- mens naturels, a donné ce nom à la réunion des musacées et des amomées sous le même titre , probablement parce que le fruit du bananier, musa, est bon à manger, et parce que des cardamomes et autres amomées sont employés en assai- sonnement. Le nom de scitamenta signifie des mets choisis. (J.) SCIURIENS. ( Mawm. ) Dans la table méthodique des genres et espèces de mammifères, que nous avons placée dans le 24." volume de la première édition du Nouveau Diction- naire d'histoire naturelle, nous avons formé sous ce nom une famille de rongeurs correspondante au genre Sciurus de Linné, et qui a été d'abord partagée en deux genres: celui des Ecureuils proprement dits et celui des Polatouches, aux- quels llliger ajouta le genre Tamia. Depuis lors M. Fréd. Cuvier a porté leur nombre à cinq ; savoir : Tamia, Guei'- linguet ou Macroxus ^ Ecureuil ou Sciurus, Ptcromjs et Sciu- ropterus. (Desm.) SCIURIS. (Bot.) Nom générique, substitué par Schreber à celui de raputia d'Aublet, que M. De CandoUe place avec doute dans sa famille des simarubées. Le sciuris de MM. Nées et Martius est regardé par le même auteur comme synonyme du ticorea, qu'il reporte à la famille des rutacées. Les opi- nions des auteurs sur ces réunions et ces distinctions sont en- core incertaines. ( J. ) SCIURIS. {Bot.) Voyez Raputier. On s'est servi de la même (dénomination pour le galipea d'Aublet. (Poir.) i38 SCI SCIUROPÏÈRE. (Mamm.) Genre de rongeurs établi par M. F. Cuvier , qui comprend quelques espèces pourvues d'un développement de la peau des flancs , étendu , de chaque côté , entre les extrémités antérieures et les postérieures , pouvant servir comme de parachute à ces animaux lorsqu'ils sautent de branche en branche, et leur ayant fait donner le nom d^écureiiils volans. Ce caractère leur est commun avec les Ptéromvs (voyez ce mot) , qui, ainsi qu'eux, composoient anciennement le genre Polatouche de MM. G. Cuvier et Geoffroy; mais ils en diffè- rent par les formes du crâne et par le système dentaire. Ainsi ils s'éloignent de ces animaux , sous le premier rap- port, en ce que toute la partie antérieure de la ligne de profil de leur tête est droite jusqu'au milieu des frontaux , où elle prend une direction courbe très -arquée, sans dé- pression intermédiaire, au lieu d'en avoir une très - mar- quée, comme les ptéromys; en ce que l'occiput est bien saillant, au lieu de ne commencer à se courber que fort en arrière; en ce que les frontaux sont alongés, et ont le rap- port de leur longueur à leur largeur comme deux est à un , au lieu de l'avoir comme trois est à deux ; enfin , en ce que la capacité du crâne remplit les trois cinquièmes de la lon- gueur de la tête, au lieu de n'en occuper que la moitié. Les molaires ressemblent à celles des tamias , des écureuils et des guerlinguets, plutôt qu'à celles des ptéromys, c'est- à-dire qu'elles sont analogues à celles des marmottes et des spermophiles. Il y a quatre grosses dents à la mâchoire d'en bas, et une très -petite, antérieure et caduque de bonne heure , à chaque côté de celle d'en haut. A la mâchoire supérieure les trois premières vraies molaires présentent cha- cune deux collines transverses, à sommet mousse et séparées par des sillons aussi transversaux , et ces collines sont réunies, sur le bord interne seulement, par une crête large et cir- culaire ; la dernière ne montre qu'une colline antérieure, et sa partie postérieure est aplatie. Toutes les molaires in- férieures ont la même forme entre elles, c'est-à-dire qu'elles présentent, dans leur milieu, un creux circulaire, et, dans leur pourtour , une crête divisée par une échancrure au bord interne et par une autre au bord externe, et du centre de SCI ^^9 chacune de ces échancrures naît un petit tubercule. Avec îàge , ces dents n'offrent plus qu'une surface unie à leur couronne. Les incisives supérieures sont unies et arrondies en devant; les inférieures ont la même forme, à cela près qu'elles sont plus étroites. Les molaires des ptéromys sont fort différentes de celles des sciuroptères, en ce qu'elles semblent participer delà nature des dents simples et des dents composées , quoiqu'elles ne soient toujours composées que de matière osseuse et d'émail sans matière corticale , ainsi que M. F. Cuvier l'a observé. Nous plaçons trois espèces dans ce genre , mais les deux premières seulement lui appartiennent sans aucun doute ; les caractères tirés des dents et de la forme du crâne n'ayant pas été constatés sur la troisième. Extérieurement toutes se ressemblent par leur petite taille, les membranes velues de leurs flancs, leur physionomie , qui est généralement celle des écureuils, bien qu'elles aient les yeux plus gros que ceux de ces animaux , la longueur de leur queue, qui est aplatie, couverte de poils distiques, et non ronde, comme celle des écureuils. Des trois espèces deux habitent les contrées septentrionales de l'Europe et de l'Amérique , et la troisième est propre à Vue de Java. La manière de vivre des premières est très- analogue à celle des écureuils, si ce n'est que ces espèces sont éminemment nocturnes. L'on n'a point recueilli de ren- seignemens s*ir les habitudes naturelles de la dernière. Le SciUROPTÈRE DE Sibérie: Sciuropterus sibiricus ou Pteromys silùicus , Desm. , Mamm. , esp. 553; Sciurus volans , Pallas, Linn. ; Écureuil volant de Sibérie de Brisson. 11 a le corps et la tête, ensemble, longs de six pouces et demi; la queue { sans poils ) longue de trois pouces dix lignes. Sa tête est arrondie ; son museau court et obtus ; ses yeux sont grands et saillans , à iris noir et pupille très-grande ; ses oreilles courtes et arrondies; ses moustaches de la longueur de la tête, roides et noires; les membranes de ses flancs forment, derrière le poignet, une légère avance arrondie en lobe et non angu- leuse ; le pelage est d'un gris- blanchâtre cendré aux parties supérieures et d'un très-beau blanc sur les inférieures ; la base des poils et le duvet intérieur sont bruns; la membrane des 140 SCI flancs est bordée, près du corps et dans toute sa longueur, par une bande de gris-brun ; l'extrémité des pieds est blanche ; la queue est couverte de longs poils d'un gris cendré et lé- gèrement obscur vers leur pointe. 11 en existe une variété toute blanche. Ce joli animal fait son nid dans des creux d'arbres, et sa femelle y dépose , vers le mois de Mai, de deux à quatre petits. II vit isolé , et ne sort de sa retraite que la nuit pour rechercher sa nourriture, qui consiste principalement en bourgeons et jeunes pousses de pins et de bouleaux. Son espèce se trouve en Sibérie, en Finlande, en Livonie et en Laponie. Le SciUROPTÈRE d'Amérique ou Assapan : Sciuropterus arneri- canus; Pteromys volucclla, Desm. , Mamm, , esp. 554; Sciurus volucella, Pallas ; le Polaïouche , Buff. , tom. lo, pi. 2i : As- sapan, F. Cuvier, Hist nat. des Mamm., 8." livraison. Il a le museau moins épais que celui de l'espèce précédente ; sa taille est plus petite (4 pouces i clignes) et sa queue proportionnel- lement plus longue (5 pouces 7 lignes) sans les poils. Le dessus de sa tête, de son corps et de ses prolongemens de la peau des flancs, est couvert de poils d'un gris plus foncé et comme glacé de nuances de roussàtre , ces poils étant cendrés près de la racine et d'un jaune roussàtre à l'extrême pointe ; les yeux sont entourés de cendré noirâtre , et l'on remarque une tache blanche au-dessus de chacun; le bord de la peau des flancs est, en dessus, plus brun que le milieu ; tout le dessous du corps est d'un blanc légèrement teint de jaune sur le bord des membranes et sur le dedans des cuisses et des jambes: le dessus de la queue est d'un brun très-clair et le dessous d'un blanc jaunâtre ; les moustaches sont noires et longues de deux pouces. Cet animal se trouve dans les Etats-Unis , depuis le Canada jusqu'en Virginie, oîi il est nommé assapan, d'après les rap- ports des voyageurs. Il vit par petites troupes sur les arbres , et se nourrit de noix , de graines et de bourgeons. En do- mesticité, ou plutôt en captivité , il entasse toutes les pro- visions qu'on lui donne dans son réduit, et les cache sous de la mousse , ainsi que le font les écureuils de nos bois. Il ne sort que la nuit et a des mouvemens très-brusques. SCL ^41 Le SciOKOPTèRE FLÈCHE : SciuroptcTus sag'Uki ; le Polatouche FLÈCHE, Gf ofF. ; Pteromjs sagitta, Cuv. ; Desm. , Mamm., esp. 552. Celui-ci a le corps long de cinq pouces et demi, et sa queue a cinq pouces. Son pelage est d'un brun foncé en dessus, légèrement mêlé de blanchâtre sur la membrane près dej bras, et de jaune sur le dos et sur la tête; ses yeux sont entourés de brun; ses oreilles sont brunes -, toutes ses parties inférieures , le bord de la membrane des flancs excepté, sont d'un blanc pur; la membrane de ses flancs forme, comme chez les ptéromys, un angle assez aigu der- rière le poignet ; la queue, d'une couleur brune peu foncée dans la plus grande partie de son étendue, est blanchâtre à son origine. Cette espèce habite l'ile de Java. (Desm.J SCIURUS. (Mamm.) Nom latin des écureuils proprement dits. 11 a aussi été appliqué aux animaux qui composent maintenant les genres Guerlingdet , Tamia» Sciuroptère et Ptéromys. Voyez ces mots. (Desm.) SCLAREA. (Bot.) Ce genre de Tournefort, maintenant réuni par Linnaeus à la sauge , n'en diffère que par le filet arqué des étamines, plus long par une de ses extrémités. Voyez Sauge. (J.) SCLAVE. ( Ichthyol. ) Nom que les pêcheurs de la mer Adriatique donnent à la Mendole. Voyez ce mot. (H. C. ) SCLERANTHUS. ( Bot. ) Nom latin du genre Gnavelle. (L. D.)^ SCLERIE, Scleria. (Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones, à fleurs incomplètes, monoïques, de la famille des cjpéracées , de la monoécie triandrie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques ; dans les fleurs mâles une sorte d'involucre de deux à six écailles stériles, renfermant plusieurs fleurs accompagnées chacune de deux valves, contenant une ou trois étamines, sans ovaire; dans les fleurs femelles une balle calicinale à deux; ou quatre valves uniflores, persistantes; un ovaire surmonté d'un style fili- forme, entier ou trifide ; une semence dure, luisante, pres- que osseuse , entourée à la base par les valves calicinales. ScLÉRiE flabelliforme : Sclcria Jlabellum , Svvartz, FI. Ind. occid., 1 , pag. 88: Lamk.. III. gen, , tab. ySs ; Scleria mar- ï42 SCL gariti/era, Gaertn., tab. 2; Carex lithosperma , Linn., Spec, 2 , pag. 6S ; Scirpus lithospermus, Linn., Spec, 1 ; Sloan. , Janié Hist., 1, tab. 77, fig. 1; Caden-pullu, Rhéed. , Malab., 12, tab. 48. Cette plante a des tiges triangulaires , grimpantes , hérissées de poils très-fins, munies sur leurs angles de petits aiguillons recourbés, ainsi que les feuilles. Celles-ci sont li- néaires, longues d'un pied ; leurs gaines courtes, velues à leur orifice. Les fleurs sont disposées en épis ou en panicules axil- laires ; les pédoncules comprimés, chargés d'aiguillons, sor- tant de la gaîne des feuilles; les ramifications simples, éta- lées, un peu velues, munies à leur base de bractées sétacées. Les fleurs mâles sont mélangées avec les femelles : les pre- mières sont entourées de six écailles aiguës, inégales; dans l'intérieur, d'autres écailles accompagnent les fleurs munies de trois élamines; dans les femelles l'ovaire est oblong, à trois faces, surmonté d'un style filiforme : il en résulte une petite semence globuleuse, panachée de blanc et de brun, lubcrculée au sommet. Cette plante croît à la Jamaïque. ScLÉRiE A LARGES FEUILLES; Sclei'ia lutifoUa , Swartz , loc. cit. Cette espèce a des tiges simples, feuillées, hautes de huit à dix pieds, triangulaires; les feuilles sont longues d'un à deux pieds, larges d'un pouce et demi ou deux pouces, roides , plis- sées, lancéolées, très-lisses ; leur gaîne est terminée en avant par une petite saillie mucronée. Les fleurs sont disposées en une ample panicule terminale, roide , droite; les rameaux presque simples, alternes; les fleurs mâles mêlées avec les fe- melles, toutes presque sessiles, munies chacune à leur base d'une petite foliole sétacée. Les fleurs mâles sont peu nom- breuses, terminales; les femelles inférieures, en plus grand nombre ; les styles trifides ; les stigmates réfléchis , velus et blanchâtres; les semences luisantes, très -blanches , globu- leuses. Cette plante croit dans les forêts et sur les montagnes arides de la Jamaïque. ScLÉRiE NON ÉPINEUSE : Scleriu mitis, Swartz , loc. cit.; Berg. , Act. Holm., 1765, tab. 5. Cette plante s'élève à U hauteur de deux à quatre pieds sur une tige droite , grimpante , trian- gulaire, glabre, point articulée, très-lisse sur ses angles. Les feuilles sont linéaires-lancéolées, un peu élargies, glabres, striées j les gaines fort longues, un peu rudes sur leui's an- SCL 343 gles. Les fleurs forment une panicule alongëe et serrée, à ra- meaux simples, alternes, triangulaires; les épillets sont fort petits, un peu pédicellés; les étamines au nombre de trois dans les fleurs mâles. Les semences sont globuleuses, d'un blanc de neige, tuberculées , noirâtres au sommet, environ- nées à leur base d'une petite membrane ciliée. Cette espèce croît à Surinam, à la Jamaïque, à Porto -Ricco. ScLÉRiE RÉTICULÉE : Scleria reticularis, Mich., FI. hor. amer., 2 , p. 167 ; Poir. , Enc. Dans cette espèce les tiges sont droites, glabres , à trois angles tranchans , hautes d'un ou deux pieds, garnies de feuilles alternes, étroites, assez semblables à celles des graminées , très-glabres, longues, aiguës , striées ; leurs gaines lisses , tronquées à la partie supérieure de leur orifice. Les fleurs sont latérales et terminales, disposées en petites panicules courtes, distantes, axillaires, pédonculées ou pres- que sessiles , médiocrement rameuses; les épillets fort petits, pédicellés, étroits, presque subulés, pauciflores, de couleur roussâtre, munis à leur base d'une bractée sétacée, très-fine, une fois plus longue que Pépillet; les valves étroites, ai- guës ; les semences globuleuses , réticulées , marquées de petites fossettes. Cette plante croît à la Caroline. ScLÉRiE A FEUILLES sétacées ; Sclcria setacea, Poir., Encycl. Les racines sont courtes , fibreuses , fasciculécs : elles pro- duisent un grand nombre de tiges réunies en gazon , hautes de huit à dix pouces et plus , fines, sétacées, glabres , trian- gulaires, très-simples. Les feuilles sont alternes, vaginales, glabres, très -fines, assez semblables aux tiges, mais un peu plus larges, médiocrement striées. Les gaines sont longues, très-étroites, très-lisses, tronquées à leur partie supérieure; de l'orifice de chaque gaîne, à partir de celles du bas, sort un pédoncule droit, fluet, long d'un pouce et plus, terminé par deux ou quatre épillets pédicellés, quelquefois un ou deux sessiles , étroits , fort petits , ovales-oblongs , aigus , d'un roux clair, munis de petites bractées courtes, sétacées, à peu près de la longueur de l'épillet. Cette plante a été dé- couverte à Porto -Ricco par M. Ledru. ScLÉRiE DE Ceilak ; ScLeriu zeylanica, Poir., Enc. Ses tiges sont simples, droites, hautes de quatre ou cinq pieds, foi- bles , triangulaires, un peu rudes, particulièrement sur leurs i44 SCL angles. Les feuilles sont alternes , rudes à leurs bords , assez larges, linéaires, striées, très-aiguës; les gaines sont trian- gulaires, et la base des feuilles supérieures un peu courante, formant comme une sorte d"aile sur les dt^ux angles opposés des tiges. De l'aisselle des feuilles sortent des panicules de fleurs droites, peu étalées, plusieurs fois ramifiées : ces fleurs sont mâles, les unes scssiles, d'autres pédicellées ; ces der- nières placées ordinairement à la partie supérieure des ra- meaux, nombreuses, réunies sur des épillets fort petits, rous- sâtres, aigus, solitaires ou réunis deux à trois; une bractée sétacée à la base des ramifications, une autre très -courte à chaque épillet. Les valves sont glabres, un peu aiguës, étroites; trois étamines; les filamens courts; les anthères aiguës, for- mant une sorte de houpe après la fécondation. Les fleurs femelles sont axillaires, pourvues d'un ovaire trigonc et de trois stigmates pubescens, alongés. Les semences sont globu- leuses, très-blanches, luisantes, munies au sommet d'un petit tubercule en forme de mamelon. Cette plante croît à l'île de Ceilan et dans celle de Madagascar. ScLÉRiE A GAINES PURPURINES; Scleriu purpured, Poir. , Enc. Cette plante a de longues tiges grêles, triangulaires, hautes d'un à deux pieds, à angles très-saillans et un peu rudes. Les feuilles sont alternes, vaginales, très -étroites, longues, subulées , striées, presque glabres, d'un vert pâle; les gaines alougées, rudes sur leurs angles, de couleur rougeàtre ou purpurine. Les fleurs sont placées dans les aisselles des feuilles supérieures, en petits épis courts, presque solitaires, peu garnis, longs d'un à deux pouces; les épillets sessiles , al- ternes, presque uniflores; les valves roiissâtres , très-aiguës, munies d'une bractée sétacée, plus longue que l'épillet. Les semences sont blanches, luisantes, petites, globuleuses. Cette plante croit à File de Saint -Thomas. ScLÉRiE A GRANDES BRACTÉES; Scleria hracteuta , Cavan. , le. rar.^ 5, tab. 457. Cette plante a des tiges trigones, hautes d'environ six pieds; les feuilles radicales sont longues de trois pieds, larges d'un demi-pouce, striées, très-aiguës, rudes à leurs bords et sur leur carène; les autres munies d'une gaine tomenteuse, longue d'un pouce. Les fleurs sont sessiles, pa- niculéesj les fleurs mâles, terminales et nombreuses, forment SCL 145 «ne ample panicule; la panicule des fleurs femelles est beau- coup plus courte, axillaire ; à la base des fleurs est une brac- tée subulée trés-étroite , longue d'un pouce et plus; les fleurs mâles sont composées d'écaillés imbriquées en pyramide ova- les, aiguës; elles ont trois étamines; les filamens d'un brun rouge. Dans les fleurs femelles est un ovaire fort petit en- touré de trois écailles concaves, trés-aiguës; un style brun à trois stigmates capillaires. La semence est dure, globuleuse percée d'une fossette à son sommet. Cette plante croît aux lieux inondés ou humides, à l'isthme de Panama. (Poir.) SCLERNAX. (Bot.) Rafinesque-Schmaltz a donné ce nom à des plantes marines qui , d'après ses observations , offrent des séminules isolées dans des capsules celluleuses et nulle- ment éparses dans la substance même. Il en désigne deux es- pèces: le sclernax Iruncatus , qui est violet , diff'orme , alongé , tronqué, et dont les capsules, arrondies et blanchâtres , con- tiennent des séminules roussâtres; l'autre espèce est le sclernax lutescens, qui est jaunâtre, oblong, obtus, fixé par le côté; les capsules et les séminules sont jaunes. Ces deux espèces se trouvent dans la mer, sur les côtes de la Sicile, attachées aux rochers. Rafinesque rapproche le Sclernax de son Pexisperma: tous deux ne sont pas connus des botanistes. (Lem.) SCLÉROBASE , Sclerohasis. ( Bot. ) Ce genre de plantes , que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Mai 1818 ( pag. 75), appartient à l'ordre des Synanthérées, et à notre tribu naturelle des Sénécionées, dans laquelle il est immé- diatement voisin du genre Jacobœa, dont il ne se distingue que par la forme singulière de la face inférieure ou extérieure du clinanthe. Voici les caractères du genre ou sous-genre Sclerohasis. Calathide radiée : disque multiflore , régulariflore , andro- gyniflore ; couronne unisériée, pauciflore , liguliflore, fémi- niflore. Péricline inférieur aux fleurs du disque , cylindrique ; formé de squames unisériées, contiguës, appliquées , égales, ohlongues-aiguës, foliacées, membraneuses sur les bords la- téraux, attachées au soipmet du clinanthe ; quelques squa- mules surnuméraires , bractéiformes , attachées à la base du clinanthe. Clinanthe à face supérieure ou interne plane, al- véolée, ayant les cloisons membraneuses , peu élevées; à face 48. J© 146 SCL inférieure ou externe subhémisphérique , couverte de grosses côtes subéreuses (après la floraison), ra) onnantes , contluentes au centre, distinctes à la circonférence, en nombre égal à celui des squames du péricline, alternant avec elles , et abou- tissant à leurs bases. Ovaires cylindriques, striés; aigrette composée de squamellules filiformes , capillaires , barbellulées. Nous connoissoDS deux espèces de ce genre. ScLÉROBASE PE SoNNERAT ; Sclerobasis Sonneratii , H. Cass., Bull, de la Soc. philom.,Mai 1818, pag. 74. La tige est her- bacée, haute de deux pieds au moins, droite, cylindrique, striée, piibescente : les feuilles sont alternes, sessiles , semi- amplexicaules, longues de deux pouces, larges d'un pouce, obovales-cHiptiques, irrégulièrement dcntées-sinuées , rudes, à face supérieure glabre et scabre, à face inférieure réticulée et couverte de filamens imitant la toile d'araignée; les cala- thides sont disposées en une grande panicule terminale , ir- régulière; les corolles sont jaunes : les ovaires sont presque entièrement glabres ; les squames du péricline ne sont point ou presque point brunes au sommet. Nous avons fait cette description spécifique , et celle des caractères génériques exposés plus haut, sur un échantillon sec, recueilli par Sonnerat dans ses voyages , et qui se trouve dans l'herbier de M. de Jussieu. Il est probable que cette es- pèce habite, comme la suivante, le cap de Bonne-Espérance. ScLÉROBASE RoiRE: Sclcrobasis rigida, H. Cass.; Senecio rigi- dus, Linn., Sp. p/., pag. 122/1. C'est un arbrisseau d'environ sept pieds, à tige épaisse, cylindrique, grisâtre , rameuse; les jeunes rameaux sont cylindriques, striés, velus, garnisde fetiilles peu espacées , alternes, étaléis ; ces feuilles, longues d'environ deux pouces, larges d'environ quinze lignes , sont sessiles, semi-amplexicaules, roides , subcoriaces, elliptiques, oblongues ou obovales, souvent étrécies inférieurement et alors subspatulées: leurs bords sont ondulés, sinués-denticulés, à dents spinescenles; la face supérieure est scabre, velue; l'inférieure réticulée, velue, et pourvue, en outre, de quel- ques poils aranéeux trè.s-peu manifestes; mais la pubescence de la feuille varie beaucoup suivant son âge; les calathides, larges de quatre à cinq lignes, hautes de trois lignes, et com- posées de fleurs jaunes, sont nombreuses, et disposées, à SCL 347 rextrémifé de chaque rameau , en corymbes larges d'environ deux pouces et demi : la calathide est radiée; son disque est composé de fleurs nombreuses, régulières, hermaphrodites; sa couronne n'a que cinq fleurs ligulées, fcuielles à lant^uette étalée, large, elliptique, tridentée au sommet; le péricline est plus court que les fleurs du disque, cylindracé, étréci de bas en haut, formé de squames égales, unisériées , contif'uës appliquées, linéaires-oblon,'J:ues, brunes au sommet; ce péri- cline est accompagné, autour de sa base, de trois squamules surnuméraires, appliquées , linéaires-subulées; la face exté- rieure du clinanthe forme une calotte hémisphérique , épaisse , charnue, qui déborde la base du péricline, et se divise, à la circonférence, par des sillons rayonnans, en côtes qui alter- nent avec les squames de ce péricline: les ovaires sont cy- lindriques, à bandes alternativement glabres et velues; leur aigrette est longue, composée de squamellules nombreuses, filiformes , capillaires , barbellulées. Nous avons fait cette description sur un individu vivant , cultivé au Jardin du Roi, 011 ses calathides ne parviennent presque jamais à une parfaite maturité , en sorte que le ca- ractère essentiellement distinctif du genre , qui ne se trouve que légèrement indiqué pendant la fleuraison , est ici peu manifeste ordinairement. Ce singulier caractère est au contraire très-évident sur les calathides mûres et sèches de la première espèce: la face ex- terne du clinanthe y représente assez bien la moitié inférieure d'un meîon-cantaloup , qu'on auroit coupé transversalement , et qui porleroit les squames du péricline en dedans des bordï. de sa coupe circulaire. Les côtes sont vertes, charnues, suc- culentes, et bien moins apparentes, pendant la fleuraison : mais à Tépoque de la maturité des fruits , elles deviennent blanchâtres , dures, sèches, subéreuses ou calleuses, très- larges, très- épaisses , très-saillantes. C'est donc seulement *à cette époque , qui termine la végétation de la calathide parvenue à son dernier âge , que notre caractère géné- rique ou sous-générique peut être bien observé et juste- ment apprécié. C'est aussi à cette époque que le nom de >Sc/e- robasis, qui signifie base dure, se trouve exacteuient appliqué, parce que les grosses côtes rayonnantes et en partie cou- HS SCL fluenfes, qui recouvrent, en l'épaississant, la base de la ca- lathide, sont alors endurcies et forment ensemble une sorte de croûte ou d'écorce calleuse. Ces callosités si remarquables ont-elles quelque destination relative à la dissémination des fruits ou à leur conservation ? Il semble qu'elles doivent, au moins à une certaine époque, forcer le péricline à demeurer clos, sans lui permettre de s'étaler pour laisser échapper les fruits. (H. Cass.) SCLÉROCARPE , Sclerocarpus. (Bot.) Ce genre de plantes, proposé en 1786 par Jacquin, dans ses Icônes plantaruni rario- rum et dans les Nova acta helvetica, appartient à l'ordre des Synanthérées , à la tribu naturelledes Hélianthées, et à notre section des Hélianthées-Millériées , dans laquelle il est voisin du genre Biotia. Voici les caractères génériques du Sclerocarpus , tels que nous les avons observés sur des individus vivans, cultivés au Jardin du Roi. Calathide quasi-radiée : disque pluriflore , rcgulariflore , androgyniflore; couronne très-irrégulière , interrompue, pau- ciflore, anomaliflore, neutriflore. Involucre très-grand, très- irrégulier, composé de quelques bractées foliiformes , pélio- lées, très - inégales , étalées. Péricline très-irrégulier , inter- rompu, formé d'environ trois squames non contiguës, mai» distancées , correspondant seulement aux fleurs de la cou- ronne, inégales, très-variables, surmontées d'un appendice foliacé. Clinanthe convexe, garni de squamelles accompa- gnant les fleurs du disque, plus courtes qu'elles, acuminées, coriaces, étroitement et complètement enveloppantes. Ovaires du disque obovoïdes, lisses, épais et arrondis supérieurement, ayant l'aréole apicilaire oblique-intérieure et portée sur un col épais, extrêmement court. Faux- ovaires de la couronne stériles , alongés , grêles. Corolles de la couronne à tube long, à languette courte, large, orbiculaire , irrégulière, variable. La couronne n'a que deux ou trois fleurs, et elles ne sont pas plus longues que celles du disque; l'involucre est composé d'environ quatre bractées. Le Sclérocarpe africain [Sclerocarpus africanus, Jacq.) , seule espèce de ce genre, est une plante de Guinée, herbacée, an- SCL M9 nucUe, un peu ligneuse, à feuilles alternes, ovales, dentées, trinervées, et à calathld es terminales , solitaires. Les caractères génériques du Sderocarpus , quoique très-fa- ciles à observer, sont très-dimciles à décrire méthodiquement , à cause des anomalies que présentent Tinvolucre , le péricline et la couronne. On comprendra cette difficulté, si l'on com- pare avec la description ci-dessus celle de notre Biotia , in- sérée dans ce Dictionnaire ( tnm. XXXIV, pag. 5o8 ) : cette comparaison fera aisément sentir que les deux genres Sclero- carpus et Biolia, quoique décrits très-di£Féremment , se res- semblent beaucoup, et que la description technique de l'un ou de l'autre est vicieuse , en ce qu'elle masque cette affinité. En décriyant le Biolia, nous avons dit que le péricline étoit formé de squames subunisériécs , alternativement plus lon- gues et plus courtes , les premières correspondant aux fleurs femelles de la couronne, les secondes aux fleurs hermaphro- dites du disque ; et en conséquence nous avons admis un cli- n.inthe nu. Cependant nous exprimions nos doutes à cet égard, en disant (pag. 5"9 ) : « Les squames plus courtes, « qui, dans le Biolia, embrassent les fleurs du disque, sont- « elles con\'^nablement attribuées au péricline ? ou bien faut- ât il les considérer comme des squamelles appartenant , au « clinanthe, qui, dans ce second cas, ne serolt pas nu? Au <( premier cas, le péricline doit-il être dit simple ou dou- « ble P^Ul est bien certain qu'il faudroit mettre en harmonie la description du Sclerocarpus et celle du Biotia, en modi- fiant l'une ou l'autre. Reste à savoir laquelle des deux doit être conservée intacte pour servir de modèle à l'autre. Cette question ne pouvant être bien résolue que par la méthode sûre et féconde des analogies, nous la traiterons dans un autre article, destiné à présenter le tableau méthodique et complet des genres de la section des Millériées, En attendant nous ferons remarquer que, si l'on accorde la préférence au système adopté dans la description du Biolia, il faut alors admettre que le péricline du Sclerocarpus est formé de squames unisériées, squamelliformcs, enveloppantes, à l'exception des trois squames qui correspondent aux trois fleurs neutres, et qui participent, par leur structure, de la nature des squames du péricline et de celle des bractées de j5o SCL l'involucre. I.a dilTërence qui existeroit entre les squames correspondant aux fleurs neutres et les squames correspon- dant aux fleurs hermaphrodites, n'est pas le plus fort argu- ment qu'on puisse opposer à ce système : car il est démontré pour nous que la nature de la fleur détermine souvent celle delà squame ou squamelle qui l'accompagne, c'est-à-dire, par exemple , que dans certaines synanthérées, la squame ou squamelle, qui seroit foliacée ou membraneuse et plane auprès d'une fleur stérile , sera nécessairement coriace et enveloppante auprès d'une fleur fertile. On pourroit donc concevoir un péricline simple , formé de squames unisé- TÏées et pourtant dissemblables , si ce péricline entouroit des fleurs neutres et des fleurs hermaphrodites exactement disposées sur le même rang. Mais cette dernière condition peut- elle se réaliser? Nous en doutons beaucoup, et c'est ici la véritable objection à opposer contre le système dont il s'agit. Les trois fleurs neutres formant la couronne interrompue du Sclerocarpus sont certainement placées plus extéi-ieure- ment ou plus bas qu'aucune fleur hermaphrodite. Donc, si l'on suppose que les intervalles existant entre ces trois fleurs soient remplis par d'autres fleurs semblables, on aura une couronne unisériée , complète; et infailliblement, au lieu de trois squames distancées, on aura aussi un péricline complet desquames plus nombreuses, unisériées, contiguës, proté- geant extérieurement les fleurs de la couronne. Dès-lors il sera évident que les prétendues squames enveloppant les fleurs hermaphrodites les plus extérieures n'appartiennent point au péricline, et que ce sont des sqjiamelles du clinanthe. Mais dans l'hypothèse que nous venons de poser, l'involucre exis- teroit-il encore en dehors et indépendamment du péricline P ou bien les bractées de cet involucre ne seroient- elles pas alors converties en squames pour compléter le péricline? C'est un autre problème, dont la solution n'est pas nécessaire pour décider la question que nous venons d'agiter, et sur laquelle ce que nous avons dit peut faire pressentir que lïotre opinion actuelle tend à confirmer la description du Sclerocarpus et à infirmer celle du Biotia. L'ovaire du Sclerocarpus est comprimé bilatéralement, ob- ovale , pointu en bas, large et arrondi en haut, glabre, SCL »5i blanc, marqué d'une multitude de lignes parallèles très-peu apparentes; son sommet, qui est oblique et situé sur le côté intérieur, se rétrécit subitement en un col exirêriiement court, formant à son extrémité un bourrelet arrondi et un peu saillant autour et au-dessus de l'aréole apicilaire, qui porte un très-petit nectaire blanc ; le péricarpe i'utur. c'est- à-dire celui de l'ovaire en floraison , est très-épais et charnu. Cet ovaire a une analogie remarquable avec celui dt s Xan- tMurn , tant par lui-même que par la squamelle dans laquelle il est enfermé. L'affinité des Millériées et des Ambrosiées se trouve ainsi confirmée chaque jour de plus en plus par toutes nos observations sur les plantes qui composent ces deux groupes naturels. (H. Cass.) SCLEROCCUM. {Bot.) Genre de la famille des champi- gnons, voisin de Vœgerila Ae Persoon , et qui en diffère par ses sporidies formant entre elles et avec leur réceptacle, qui est mince, un seul et même corps dur, tuberculeux, arrondi et agglutiné. Dans Vœgerita les sporidies recouvrent lâche- ment un réceptacle arrondi,, griimeleux et entièrement libre. Le spiloma spliœrale , Ach., est donné pour type du genre scleroccum par Pries, qui l'a créé. Cet auteur ajoute que ce genre a de l'analogie avec le sphinctrina et le coniosporium réunis. ( Lem. ) SCLÉROCHLOÉ, Sclerochloa. (Bot.) Genre de la famille des graminées et de la triandrie digynie, établi par Palisot de Beauvoispour placer les Poadura, Linn., procumbens, Schreh.^ Dlmricata , etc. , et des Oynosurus. Ce genre est caractérisé ainsi par Palisot de Beauvois : Fleurs en épis simples ; lo- custes unilatérales ou dichotomes; glumes contenant trois à cinq fleurs obtuses, plus courtes que les fleurs; celles-ci her- maphrodites, à paillettes muliques, dont l'inférieure en cœur, émarginée, obtuse ; la supérieure entière; ovaire terminé en bec ; style bipartite , à stigmate plumeux ; graine terminée par une pointe bifide. L'auteur ne décrit aucune espèce de ce genre. Voyez Pal. de Beauv., Agrostogr., page 96. (Lem.) SCLÉRODERMA. {Bot.) Genre de la famille des champi- gnons , établi par Persoon dans la division des lycoperdacées, et voisin des lycoperdons ou vesse-loups. Il est caractérisé par son péridium globuleux , subéreux, iixé par des racines, et 3^2 SCL ayantune écorceverfuqueuse qui s'ouvre irrégulièrement pour laisser échapper les sporidies ; celles-ci sont d'abord rassem- blées en petites globules ou amas, et retenues par des fibrilles entrelacées. Dans les lycoperdons les sporidies ne sont point agrégées. Ce genre, adopté par Link , Ehrenberg, 'Nées , Fries, a subi quelques modifications de la part de ces auteurs, qui n'y rapportent point toutes les espèces indiquées par Persoon. L'on doit faire observer qu'il comprend les lycoperdoides et Ij- coperdastrum de Michéli, et qu'on y avoit réuni le polysaccum. Enfin ces espèces ont été comprises parmi celles du lycoper- don par beaucoup d'auteurs, même après l'établissement du Scleroderma. Les espèces décrites par Persoon sont au nom- bre de douze, et presque toutes européennes: elles se ren- contrent dans les mêmes lieux et les mêmes circonstances que les lycoperdons. Nous ferons remarquer les suivantes: 1. Espèces munies d'un stipe. Scleroderma piSTiLLAiRE:ScLpisitWare, Pers., 5yreops., p. i5i ; T.jcoperdon pistillare, Linn. Il est jaune , en forme de mas- sue, porté sur un stipe tortueux, composé de fibres longi- tudinales. Ce champignon a été observé dans les Indes orien- tales. Scleroderma des teinturiers: Sel. linctorium, Pers. ; Lyco- perdoides , Michéli, Gêner, p/aref. , 98 , fig. 1. Grand, blanc; stipe épais , fendu , finissant en racine épaisse ; péridium presque rond, lisse; sporidies grandes, glomérulées. Cette espèce remarquable a six à sept pouces de hauteur: elle croît en Toscane. Scleroderma orangé: Sel. auranlium, Pers.; Lycoperdon au- rantium , Linn.; Bull., Champ., pi. 270; Decand., FI. fr. ; Vaill., Par., pi. ]<5 , fig. g, 10. Il est grand, d'un beau jaune orangé, sphérique, rude à sa partie inférieure, portée par un stipe ou collet sillonné, comme plissé, terminé par des racines membraneuses , réunies en touffe ; le péridium se déchir^ en lanières obtuses et émarginées; sa chair, d'abord jaune, devient ensuite bleue, tachée de rougeàtre. Cette belle espèce- croît à terre, dans les bois, et en automne elle n'est point rare dans les environs de Paris. SCL >53 Le Sclcroderma verrucosum , Pers., ou Lycoperdon verrucosum, Bull., appartient à cette division, et se rencontre aussi aux environs de Paris. 2. Espèces sessi/es. (HypoGEUM, Pers., Champ, commest. , p. 2C4.) Scj.ÉRODERMA DES CERFS: Scl. cervinum , Pers., Synops.; Ly- coperdastrum tuherosum , Michéli , Gen.pl., gç) , fig. /j ; Tuher cervinum, Nées, Sjyst. fung.; Truffe de cerf, Paul., Trait., 2, page 461^ Sy"'- ^ n." 7. Il a la forme d'un tubercule assez gros et privé de racines; son écorce est dure, épaisse, granuleuse, fauve, ou grise, ou brune; sa chair ou pulpe est d'abord blanche, farineuse, et finit par devenir bleuâtre ou purpurine, enveloppant des sporidies noires. Ce cham- pignon croît sous terre, à la manière des truffes, dans les forêts de sapin, dans les bois de hêtres, etc., en diverses parties de l'Allemagne, en Toscane, etc. Ses tubercules ac- quièrent jusqu'à un pouce et demi de diamètre : ils répan- dent une odeur forte et telle qu'elle a donné lieu autrefois à attribuer leur naissance aux accidens du rut des cerfs, et cette erreur avoit conduit à leur accorder une vertu émi- nemment aphrodisiaque. C'est dans ce but qu'autrefois on vendoit ce champignon fort cher eu Allemagne, et qu'on en préparoit une teinture spiritueuse dans le même but. Ce champignon a une saveur désagréable et doit être placé au nombre des espèces pernicieuses, M. Persoon rapproche de celte espèce une autre, qu'il nomme fausse truffe ou lijpogeum tuher , qui ressemble à la précédente quant à son extérieur; mais qui ressemble encore plus à la vraie truffe, car elle est aussi noire et également chagrinée de petites émiuences. On la trouve dans le Péri- gord, et elle doit être soigneusement distinguée de la truffe proprement dite; car, loin de posséder les qualités qui font rechercher celle-ci, elle a fortement incommodé les per- sonnes qui en ont mangé. (Lem.) SCLÉRODERME. [Entom.) M. Klug a donné ce nom de genre à une petite espèce de mutille dont il n'a connu quç la femelle. (CD.) 8CLÉR0DERMES. {Ichlhyol) M. Cuvier a donné. ce nom >54 SCL à la seconde famille de ses poissons plecfognathes, recon- noissables à leur museau conique ou pyramidal , prolongé depuis les yeux, terminé par une petite bouche armée de dents distinctes en petit nombre à chaque mâchoire. Cette famille est composée des genres Baliste, Monacanthe, Alutere, Triacanthe et Coffre. Voyez ces mots. (H. C.) SCLERODERRIS. (Bot.) Premier sous-genre ou tribu dans le Ctenangium de Pries, qui avoit d abord été compris dans son Dermea, 11 renferme des plantes cryptogames, confondues jusque-là avec les peziza. Ces champignons sont presque sti- pités, d'abord sphériques, ensuite il se forme une ouverture orbiculaire et entière en son bord. Les peziza ribesia, cerasi, prunastri , pulveracea de Persoon , et plusieurs autres, en font partie, he Scleroderris forme la sixième division du genre Pe- ziza dans la Mycologie européenne de Persoon. ( Lem.) SCLERODONTIUM. {Bol.) Genre de la famille des mousses, établi par Schwgegrichen ; mais qui n'a pas été adopté par tous les botanistes. Il est fondé sur une mousse que Hooker a décrite et figurée sous le nom de leucodon pallidus, dans sa Muséologie exotique, pi. 172. C'est le trematodon pallidus de Curt Sprengel, Sjst. , 4, 1." part., page 162, et le sclero- donfiiim pallidum, Schwaegr. , Suppl. , 2 , 2.*^ part., page 124, pi. 154. Cette mousse croit à la Nouvelle-Hollande : elle a le port des leucodons et nous paroît ne devoir pas en être séparée. Sa tige, rameuse, couchée, est garnie de feuilles ovales- oblongues , acuminées, très-entières, marquées d'une nervure médiane, qui se prolonge jusqu'au bout; les feuilles du périchèze sont enroulées, pilifères; les capsules sont in- clinées et munies d'un opercule ayant un long bec. ( Lem.) SCLEROGLOSSUM. ( Bot. ) Nom donné par Persoon au genre Acrosperrnum de Tode , qu'il avoit d'abord appelé Xy- loglossurn, (Le.m.) SCLEROL^NA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des atriplicées , de lu pen- landrie monogjnie de Linnœus, dont le caractère essentiel consiste dans un calice d'une seule pièce, à cinq divisions; point de corolle; cinq étamincs insérées au fond du calice; un ovaire supérieur; un style bifide ; une capsule (utricule, Brown) renfermée daus le calice, dont les divisions sont s CL ï55 épineuses ou mutiques; une semence comprimée verticale- ment, n'ayant qu'un seul tégument. Ce genre renferme i;ma. ( Lew.) SCLÉROPTÈRE. (Enfom.) Ce nom, qui signifie ailesdures, de 2zA«poç et de Uripov , a été donné par M. Schœnherr à un genre qui ne comprend qu'une seule espèce de cha- ranson , qui étoit le Cryptorhineus &erratus de Germar, et qui est inscrit dans la disposition méthodique des curculionides , sous le n.° 169. (C. D. ) SCLÉROSTOMES ou HAUSTELLÉS , Diptera sderosfomata. (Entom.) Ce sont les noms sous lesqeuls nous avons désigné, dans la Zoologie analytique , une famille d'insectes à. deux ailes, dont la bouche forme une sorte de trompe cornée, sortant de la tête dans l'état de repos, quelquefois alongéc, mais le plus souvent coudée ou articulée. Le nom de sclérostomes indique donc ce caractère, car il est tiré des mots grecs 'EkXujiOç, dur comme la corne , et iTOjUia , bouche. Celui d'haustellés est dérivé du nom latin haustellum , qui signifie une pipette, un suçoir, un siphon. La plupart de ces insectes se distinguent , au premier aperçu, de tous les autres diptères ; d'abord, des aslomes ou des oestres, parce que ceux-ci n'ont aucune apparence de trompe; secondement, des aplocèresetdes chétoloxe«, comme des stratyomes et des mouches , qui ont tous une trompe charnue , ou qui sont tous de véritables sarcostomes avec des antennes munies d'un poil tantôt latéral , tantôt terminal : troisièmement, enfin, des hydromyes , tels que les tipules , qui ont une bouche saillante, en museau plat, garni de palpes articulés. Les mœurs de ces insectes, sous l'état parfait, sont indiquées par la forme de leur bouche , qui leur permet d'ouvrir la peau des animaux pour en sucer le sang. Mais leurs larves se développent dans des circonstances fort différentes : les unes dans l'eau, comme celles des cousins; d'autres dans le corps des animaux , comme celles des conops; d'autres sous les fumiers, dans la terre ou dans les sables. Leurs métamor- phoses paroissent aussi varier , ce qui indiqueroit que cette classification ne seroit pas tout-à-fait naturelle , et qu'on sera obligé, par la suite, d'en séparer en particulier les cousins. ^58 SCL dont toute l'histoire est si différente de celle des autres dip- tères. (Voyez Cousin.) Nous avons fait représenter une espèce de chacun des genres qui ont été rapportés à celle famille, sur les planches 46 et 47 de l'atlas des insectes qui fait partie de ce Diction- naire. Voici le tableau analytique à l'aide duquel on par- viendra facilement à reconnoitre les genres auxquels on pourra rapporter les diverses espèces de diptères à suçoir saillant et corné. Famille des Haustellés ou Sclérostomes. !— jplumeux; suçoir presque horizontal 6. Stomoxe, :2 j C apUli-ovale , obtus 7. Rbingie. ^ (simple; abdomen < ^ ,» ( presque rond , en masse. 5. Myope. terminal; antennes très-conrles ; corps plat. ... . 3. Hippoeosqce. is ( pli's large qtt« le corselet ; t arrondi. 8. Cbbysopside. = )|^l «""'«""n" à dernier article Jjg„,^__ 9 Taon. z\ j; (plus étroite que le corselet 11, Empide. [boriionlal ; corps très-velu; ventre plat... ■>. 13ombïle. iplus longues que le corselet ; suçoir oblique. i . Consin. plus courtes que le corselet ; suçoir vertical. 1 o. Asile. en fuseau ; abdomen en massue , comme pédicule. 4 •^"««"'s. Voyez les noms de chacun de ces genres. (C. D.) SCLEROTAMNUS. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, a fleurs complètes, papilionacées, de la famille des légumi- neuses, de la décandrie monogjnie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à deux lèvres, à cinq divi- sions, muni de deux bractées à la base-, une corolle papi- Jionacée; la carène de la longueur des ailes; dix éfamines ; un ovaire pédicellé, à deux ovules; le style filiforme, ascen- dant; le stigmate simple. Le fruit est une gousse ventrue. On n'en cite qu'une seule espèce, le scUrotamnus microphjllus, arbrisseau de la Nouvelle - Hollande , à très -petites leullles, qui a des rapports avec les dilUvinia, Rob. Biown , ni Ait. , hlort. Kew., édit. nouv. , 3, pag. 16. (Poir.) SCLËROTIUM. {Bot.) Genre de la famille des champignons, établi. par Tode, adopté par Persoon , puis par tous les bota- nistes; mais qui a été singulièrement modilié dans ses carac- tères et ses espèces. Ce sont tous des champignons qui crois- sent sur les plantes mortes; ils sont arrondis ou de formes variables, cartilagineux ou charnus; leur intérieur est homo- SCL »59 gène, et leur écorce très-mince, membraneuse, inséparable, rugueuse dans la sécheresse; les sporidies sont peu apparen- tes, répandues dans la substance intérieure , et sortent ensuile de toute part. C'est aux dépens des sclerotium qu'ont été faits les "enres Eijsipke., Hedw. et Decand. {Eiysihe, Link; Alphitomorpha , "W'all. j; Rhizoctonia, Decand. ( Thanafophyton, Nées) ; Spermo- dermia, Kunze; Dithiola, Fries; Periola, Fries; Acinula, Frles ; Pachynia , Fries ; Ceutospora , Fries ; Astonia , Gray ; Leptostroma, Fries; mais, d'une autre part, le sc/erofium s'est augmenté d'es- pèces placées dans les genres Tremella , Sphœria, Xyloma, Ly- coperdon et Coccopleum, Ehrenb. Ce dernier genre, le Cocco- pleum, est donné par Fries comme le vrai type du sclerotium. Les plantes de ce genre sont très-difficiles à distinguer; elles sont des plus petites, tantôt libres, tantôt distinctes: elles sont parasites des plantes vivantes, et se trouvent aussi sur les^ plan- tes mortes ou pourries et encci'e sur le bois. Fries porte à cinquante-cinq le nombre des espèces de ce genre. Nous sui- vrons son travail dans l'indication de quelques-unes, comme le plus récent et le plus complet. On doit aussi à M. De Can- doUe une bonne monographie de ce genre. I. Espèces libres, quelquefois adhérentes. A. Espèces épiphytes , nues, presque régulières , glaires, dont la fructijication devient externe. 1. Scr.ÉROTiuM GRAINE : S. Scmcn , Tode, MecH., i , pi. », fig. 6; Pers. , Nées, Syst, , fig. i38. Libre, sphérique, glabre, d'a- bord blanc jaunâtre, puis brun, enfin noir, avec la surface marquée de rides transversales. 11 est charnu, solide, et sa substance est blanche. On le trouve en automne, en hiver et au printemps , sur les feuilles et les tiges pouri-ies de la pomme de terre et d'autres herbes. Cette plante parasite ressemble à la graine du chou ; les anciens auteurs l'ont même donnée pour telle. D'après Fries, le sphœria brassicœ, Boit., pi. 119, fig. 2, et Sowerb. , pi. SgS, fig. 5 , est une variété du sclerotium Semen, qui croit au printemps en partie enfoncé dans les leuilles ou la tige du chou ; il s'en distingue par son intérieur moins i6o SCL blanc, et parce qu'il forme des réunions de plusieurs indi- vidus. 2. ScLéROTiuM DES BOUSES : 5. stercorarium , Dec, FI. franc., n." 744; Méin. du Mus., 2 , pi. 14, fig. 4. Il est libre, pres- que rond et noir, et devient rugueux par la sécheresse; sa chair est blanche; il est plus gros qu'un pois, charnu et mou. On le trouve en été et en automne sur les excrémcns humains, plus rarement ailleurs, comme sur les bouses de vaches, etc. B. Espèces presque souterraines ou cachées sous une peau ou épi' derme, difformes, adhérentes aux racines, aux mousses, aux champignons pourris. 3. S. DES LUZERNES ; S. medicaginum , Biv. Bernh. , Stirp. rar. , 4, pag. 26, pi. 6, fig. 2. Il est en forme de tubercule com- primé, plan, cunéiforme, à deux à cinq lobes obtus; sa sur- face est recouverte d'une peau saupoudrée d'une poussière blanc-grisàtre ; sa chair est fauve ou rose. On le trouve au printemps sur les racines de diverses espèces de luzernes ( me- dicago echinata, orbicularis, etc.), auxquelles il ne cause aucun dommage. 4. S. DES ÉruvES : s. vaporarium, Alb. et Schwein. , MecH., pi. 10, fig. 3 ; Nées, Sjsl., fig. i36. Il est grand, très-dur, presque globuleux, oblong ou réniforme , semblable à une fève, brun-fauve, ensuite noir et tout ridé; sa chair est blan- che, puis un peu jaunâtre. Il a un pouce et plus de long sur quatre à six lignes de largeur. On le trouve sous les écorccs des conduits d'eau en bois, dans les étuves. 5. S. DES MOUSSES : S. muscorum , Fers. , Frics, Sjst. , 2 , p. 262 ; , 5. suhterraneum, Tode, Fung. Meekl., pi. 1, fig. 5, a b. Il est difforme, lobé, glabre, tuberculeux, d'un jaune d'or en de- hors comme en dedans. On le trouve en automne et au prin- temps sur les fibrilles radicales des mousses, et plus rarement sur le bois ; on en a fait même alors une variété distincte. 6. S. DES champignons; S.fungorum , Fers., Decand., Fries, Syst. mjc, 2, pag. 262. Il est difforme, lobé, glabre, d'abord blanchâtre , puis fauve; sa chair est blanche. 11 varie beau- coup dans sa forme; il est tantôt lisse, tantôt lacuneux , et sa couleur passe du fauve au noirâtre. On le trouve entre les s CL '^i îames ou feuillets des agarics en pufrëfactîon, en automne, en Europe et aux Etats-Unis. C. Espèces fixées par une hase floconneuse velue, 7. ScLÉROTiuM pubescent; S. pubescens, Pers. , Dec, Pries. Globuleux, libre, pâle, muni d'une base radiculaire velue. Il croit en petites réunions de plusieurs individus. Il a une ligne de large; il est souvent excavé dans son milieu. On le trouve sur les feuillets des agarics en automne, et il n'est pas rare. II. Espèces d'abord cachées sous l'épiderme, puis le déchirant , presque libres ensuite, glabres, déprimées ou globuleuses. o 8. S. ENFONCÉ : S. nnmcrsum, Todc , MecH. , pi. 1, fig. 3 ; Dec, FI. franc. j 744, a; Pries, Sjyst. mycol., 2, 255. En petits tu- bercules d'un jaune pâle, presque ovales, glabres, lisses et fermes, de la grosseur d'une iètG d'épingle. 11 nait sous l'épi- derme des jeunes rameaux morts du pin sauvage, qu'il déchire hienibt pour se développer : il se montre au printemps. 9. S. DU SALSIFIS : s. tragopogi , Alb. et Schwein.; Decand., Mém. du Mus., 2, pag. 419. Il est presque globuleux; son disque étant enlevé, il est noir et assez semblable à un peziza; sa chair est blanche. Il naît caché sous l'épiderme des tiges du salsifis et d'autres plantes herbacées. Il paroit que le sphœria nigra , Sowerb. , Engl. bot. , pi. 093 , fig. 1 , doit lui être rap- portée. 10. S. DE l'euphorbe-cyprès : S. cjparissice . Dec, Fl. franc., ii.°746, e; Mém. du Mus., 2, pi. 14, fig. 2. Il est presque glo- buleux, charnu, dur, violet en dehors, noirâtre en dedans. Cette jolie espèce croit à la surface inférieure des feuilles vivantes de l'euphorbe à feuilles de cyprès. Iir. Espèces qui naissent à la surface des plantes, dures, solides, glabres, adhérentes par leur base , nues ou quelquefois d'abord recouvertes par l'épi- derme, qui se déchire ensuite. U.S. VARIABLE : S. varium, Pers., Sjnops.; Rebent. Neom. , pi. 4, fig. 16; Nées, Sjsl., fig. i58 B; Elvella brassicœ, Hoffni., 48. 11 i62 SCL Crypt., 2, pi. 5, fig. 2. Arrondi ou oblong, ou divisé et fu- berculiforme; d'abord blanc, puis noir; à chair compacte, blanche. On le trouve, en hiver et au printemps, sur la tige et les jiervures du chou; en été, il croît sur les racines de la même plante. 12. SciÉaoTiDM COMPACTE : 5. compactum, Decand., FI. fr. , n." 745 b, etMém. du Mus., 2, p. 416, pi. 14, fig. 5. Oblong ou ovale, ou formant des plaques réticulées, larges de deux à trois pouces; il est dur , compacte. plut6t ligneux que charnu ; à surface chagrinée et noire, et intérieurement d'un blanc mat. Il croît sur le réceptacle de Fhélianthe annuel ou soleil, se montre sur les graines, s'insinue entre les fleurons, dans les loges des graines avortées, pénètre dans le réceptacle et jusque dans le pédicule. Une variété se rencontre, en au- tomne , dans l'intérieur des courges mûres sous forme de plaques moins irrégulières. i3. S.TVSTVh^ : S. pustula, Decand., FI. fr. , n." 746 t; Mém. du Mus., 2, pi. 14, fig. 7. Hypophylle épars, hémisphérique, rond ou oblong, proéminent, noirâtre, rugueux, dur, ayant la chair blanche et cornée. Il a une ligne et demie ou deux lignes de diamètre ; il est fixé par le centre à la surface in- férieure des feuilles sèches du chêne, du hêtre, du charme, du poirier, du noyer. On le. trouve, au printemps et en été, en Europe et en Amérique. ÏV. Espèces contenues dans les feuilles mortes ou mou- rantes, situées sous V épiderme , qui demeure entier et avec lequel elles font corps, de forme variable, huileuses, brunes. Ce sont les Sclerotium xyloma, Vxx^s^Syst, mycol. Cette division ou tribu s'éloigne des précédentes , et contient des plantes qui demandent à être examinées de nouveau sous le rapport de leurs caractères génériques et qui peut-être doi- vent former un genre particulier. {PIvyllœdia , Pries, Sjst. orh.veg., 1, pag. i5g.) 14. S. DES peupliers; .s. populinuw, Fers., Decand., Pries. Il est sous forme de très -petites pustules, souvent fort nom- breuses, d'abord rougeâtres, puis noires, arrondies ou angu- SCO ï€3 leuses, planes ou à peine convexes. U croît communément , en hiver et au printemps, sur les deux surfaces des feuilles languissantes ou mortes du peuplier commun ou noir, du tremble en Europe, et en Amf-rique sur les populiis dilatata, candicans, etc. On assure qu'il se trouve aussi en Caroline sur le laurier sassafras. i5. ScLÉROTiUM DES HERBES; S. lierharum , Pries, 5v5f. mycoL, 2, p. 2^3. Il est oblong ou presque rond, confluent, convexe, d'abord roussàtre, puis d'un brun noir. Il croît sur les feuilles et les tiges mourantes de diverses plantes herbacées, des po- tentilles, du lin, des cerastium, des euphorbes.il paroit en automne et persiste jusqu'au printemps. L'ergot, qui infeste le seigle, est considéré comme une es- pèce de ce genre par M. De Candolle. Quelques naturalistes doutent que ce soit une plante. Pries en fit d'abord son genre Spermœdia (voyez ce mot), que depuis il n'ose établir défini- tivement et qu'il présente seulement comme des graines ma- lades. C'est aussi dans ce genre qu'on avoit placé ce champi- gnon parasite du safran et qui cause sa mort, le sclerotiuin crocorum, Linn.; il est maintenant type du genre Rhizoctonia, (Lem.) SCLEROXYLUM. (Bot.) Ce genre a été proposé pour plu- sieurs espèces de siderorvlon. Il comprend celles qui ont un calice à cinq dents; une corolle campanulée, à cinq décou- pures; point' d'écaillés intermédiaires; un stigmate simple; un drupe monosperme. Ce genre diffère très-peu du Buiwelia et des Sir)EROxYr.oN. Voyez ces mots. ( Poir. ) SCOBIFORMES [Graines]. {Bot.) Alongées et fines comme de la sciure de bois; telles sont, par exemple, celles des or- chidées, du rhododendrum . du metrosideros . etc. (Mass.) SCODELLE, SCODELLINE et SCODELLARIA. (Bot.) Selon Michéli, ces noms sont donnés, en Toscane, à diverses espèces de péziza, qu'il décrit dans son Aov^a gênera. ( Lem.) SCOLECTI LAPIDES. {ConclwL) Nom que quelquesauteurs anciens paroissent avoir employé pour désigner les dentales. (De B.) SCOLÉSITE. (Min.) M. Haiiy avoit rejeté le nom de zéo- lithe, donné par Cronstedt à une espèce de pierre forJ re- marquable, parce qu'on Pavoit appliqué ensuite à un nombre jC4 SCO assez considérable de minéraux, qui étoient frès-di'fférens les tins des autres. Il l'avoit remplacé par celui de mésotype, qu'il avoit cherché à définir rigoureusement. Mais on est tombé dans l'excès contraire: au lieu de réunir sous un même nom despierres très-différentes l'une de l'autre, on a peut-être établi comme espèces et sous des noms parti- culiers, des minéraux qui ne diffèrent entre eux que par de foibles caractères. Ainsi , dans l'espèce mésofype d'Haliy , on a fait natrolithe, hoganit, ISadelstein, scolésile, mésolithe, mésole et mésoline, etc.; en sorte qu'on a remis cette es- pèce dans une nouyelle confusion. On cherchera à l'en sortir en établissant dans la famille des zéolitlies deux types simples et un type de mélange , fondés sur la double considération de la composition et de la forme. Le premier renfermera les zéolithes à base de soude, ou les mésotypes d'Haiiy; le second, les zéolithes à base de chaux ou les scolésites ; le troisième, les zéolithes qui résultent de la présence de ces deux bases, ou les mésolithes. On peut voir les caractères des mésotypes et des scolésites à l'article Mésotype. Nous reviendrons sur les caractères de la famille, sur la séparation en espèces et sur les exemples qu'on peut attribuer à chaque espèée, à l'article Zéouthe. Voyez ces mots. (B.) SCOLEX. {Entom.) C'est le nom grec sous lequel Aristote désigne les larves des insectes ou les vers, laûXyi^ : c'est sous ce nom qui! parle des lar\'es d'oestres, livre 2, chapitre 5. Il nomme encore ainsi les chenilles des lépidoptères, livre 5 , Delà génération , chapitre 9. (C. D.) SCOLEX. {Entoz.) Nom latin du genre Massette, appar- tenant aux Vers intestinaux. Voyez ces deux mots. (De B. ) SCOLICOTRICHUM. {Bot.) Genre de la famille des cham- pignons, établi par Kunze dans l'ordre des moisissures, mu- cedines , et caractérisé ainsi par Pries : Fibres entrelacées, nues, continues, vermiformes, sur lesquelles sont éparses des sporidies oblongues, divisées chacune par une cloison. Il ne comprend qu'une espèce, le scûlicotrichum virescens , Kunze, MycoL, part. 1 , pag. 10; Linkzn, Willd. , Syst., vol. 6, part. 1 , pag. 55. 11 forme sur les branches mortes du merisier à grappe, prunuspadus,, de petites touffes très-minces, d'un vert SCO îC5 jaunâtre ; ses sporidles sont oblongiie^. On Ta observé dans la Haulc-Lusace. Fries rapproche ce genre du ChlorUlitnn de Link, et du Campsofncfîum d'Ehrenberg, chez lequel les fibres sont droites, rameuses, continues, et les sporidics simples , a«riMKs^ signifiant un ver, etlKoXsoç, qui paroît en être dérivé, correspondant à d/*/oi/we ou tordu. Les scolies ressemblent, au premier aspect, à des guêpes dont les ailes supérieures sont épaisses et souvent colorées. Le pédicule qui lie l'abdomen au corselet, est très-court. Les femelles sont munies d'un aiguillon, et les mâles offrent à l'extrémité du ventre trois petites pointes. Leur corps est moins gros, plus étroit et plus alongé : il en est de même de leurs antennes, qui sont généralement plus droites. On n'a pas encore décrit les mœurs de ces insectes, dont les larves n'ont pas été observées. On trouve les scolies sur les fleurs, particulièrement sur celles des oignons et de quel^ ques pmbejlifères. iS6- SCO II est facile de distinguer les scolies des auires genres de la même famille, d'abord des crabrons et des mellines, dont les antennes ne sont pas en fuseau, et ensnile des philanthes. qui ont l'abdomen lisse et la tête supportée sur un prolonge- ment du corselet qui leur forme une sorte de col. On trouve peu d'espèces de scolies en France; la plupart sont des climats chauds. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 3i , n.° 2 ; c'est: 1." La ScoLlE yuATRE-TACHES , ScoL quadnmaculiUa. Car. Noire , abdomen à deux taches jaunes souvent réunies sur les deux premiers anneaux. Les ailes d'une teinte violette. 2." La ScoiJE ^)UATRE - POINTS , Scol. qucidiipunctata. Car. Semblable à la précédente, mais plus petite; les ailes supérieures ji^unàtresj avec la côte et l'extrémité libre d'un noir luisant. 3." La SooLiE DES JARDINS , Scol. liortorum. Car. Noire ; abdomen à deux bandes jaunes au milieu. C'est une petite espèce, qu'en trouve souvent sur les fleurs du chardon roulant et de la chausse -trape. Ses ailes sont rousses, noires à l'extrémité libre. 4.° La ScoLiE FRONT JAUNE, Scol. flavifrous. Car. Tête d'un jaune roux, avec le front plus clair. Elle ressemble beaucoup à celle dite à quatre taches. (C. D.) SCOLIETES. {Entom.) M. Latreille avoit désigné sous ce nom une famille d'insectes hyménoptères, à laquelle il rap- portoit les deux genres Scolle et Sapyge. Depuis il les a réunis à la famille des fouisseurs ou guêpes-ichneumons, avec les sphéges, les tiphies, etc. (C. D.) SCOLITE. {Entom.) Voyez Scolyte. (C. D.) SCOLOPAX. (Ornith.) Ce mot est le nom générique de la bécasse, en grec et en latin. Voyez Bécasse. ( Ch. D.) SCOLOPAX MARINA. {IchthjoL) Voyez Bécasse de mer. (H.C.) SCOLOPENDRE. (Bot.) Voyez Scoiopendrium. ( Lem.) SCOLOPENDRE, Scolopendra. {Entom.) Genre d'insectes sans ailes, de la famille des mille-pieds ou myriapodes, introduit depuis long-temps dans la science. On trouve, eu effet, ce nom dans les ouvrages de Théophraste et d'Aristotc, SCO 167 pour désigner certainement les mêmes animaux. Ce mot est tout-à-fait grec , 'Î.KoXoTnvS'pu.. Il paroît avoir eu pour syno- nyme en grec le nom de /zup/WSç, et en latin ceux de cen- tipeda, mbUipeda, rniltepeda. (Voyez l'article Mviuafodes.) Les scolopendres ne sont pas de véritables insectes, parce qu'elles ont plus de six pattes. Leuc corps est composé d'une suite d'anneaux à peu près semblables entre eux, de sorte qu'on ne distingue pas le corselet de l'abdomen et que chacun, des anneaux porte une paire de pattes, terminées par un seul ongle en crochet. Cette structure les fait aisément distinguer de quelques genres de la même famille, qui ont deux paires de pattes supportées par chacun des anneaux du corps. En outre les Scolopendres et quelques autres genres voisins qu'on en a séparés depuis, ont le corps aplati , souvent mou ou peu coriace; elles fuient en général la lumière. On les trouve dans les lieux humides; elles se retirent dans les fentes des murailles, sous les pierres, dans la terre : elles paroissent car- nassières; elles attaquent les lombrics, les petits mollusques, les larves molles , qu'elles déchirent à l'aide de leurs fortes mandibules, qui paroissent elles-mêmes percées à leur extré- mité libre d'un trou ou d'un pore comme dans les araignées. On ne connoit pas encore très -bien le mode de repro- duction des scolopendres. M. Latreille croit qu'elles sont fé- condées plusieurs fois, et qu'elles produisent ainsi à diverses époques de leur vie, ce qui les distingueroit tout-à-fait des insectes. Les scolopendres de Linnœus et de Geoffroy ont été sub- divisées en quatre genres; savoir : les Poljxènes, qui ont, comme les iules, deux paires de pattes à chaque anneau, qui sont en outre munis de petites aigrettes ou de pinceaux qui se développent et s'étalent à la volonté de l'animal. Les Se uti gères , qui ont les antennes et les dernières paires de pattes très-longues. Les Lilhobies, qui ont les anneaux du corps alternativement plus longs et plus courts, au moins du côté du dos. Enfin les Scolopendres, qui ont en général le corps très-alongé, à articulations égales entre elles pour la lon- gueur. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre sur la planche 67 de l'atlas de ce Dicîionnaire, sous le n.° 4 ; c'est ^î63 SCO •j." La Scolopendre mordante, Scolopendra morsilans. Scba en a donné plusieurs ligures, t. 1 , pi. 81 , et t. 2 , pi. 2 5. Car. D'un jaune -fauve foncé; vingt paires de pattes de chaque côté, sans compter celles de la queue. Elle se trouve aux Indes orientales. On prétend que, lors- qu'on saisit cet insecte et qu'il mord , la piqûre en est très- douloureuse et donne lieu à des accidens. 2.° La Scolopendre électrique, Scol. electrica. Car. Elle est brune ou fauve, avec une ligne dorsale plus foncée. Elle a soixante -dix anneaux, et, par conséquent, cent quarante pattes en tout. Pendant la nuit on a observé cette espèce brillante d'une lueur phosphorique. Elle atteint de neuf lignes à un pouce de longueur. 3.° La Scolopendre de Gabriel, Sceiop. Gahrielis. Car. Jaune-fauve; très-alongée, atteignant jusqu'à trois pouces. Elle a soixante -quatorze pattes de chaque côté. Cette espèce se trouve dans le Midi de la France et à Paris. Son nom lui a été donné parce qu'elle a été communiquée par le frère Gabriel Baron , capucin à Marseille. 4." La Scolopendre phosphorique, Scol. phospliorea. On a décrit sous ce nom une espèce que Ton croit être tombée du ciel sur un vaisseau qui naviguoit en Asie, dans la mer des Indes. Elle étoit phosphorique comme un lampyre, de couleur rouge, de la grosseur d'une plume d'oie, avec deux lignes longitudinales jaunes. Quoique Eckenberg l'ait décrite et indiqué quatorze articles à ses antennes , il se pour- roit que c"eût été une néréide. Pour les autres espèces voyez les articles Lithobie, Polyxène, Scutigère. (G. D.) SCOLOPENDPxE DE MER. ( Chétop. ) On trouve dans un grar J lioinbre d'auteurs anciens cette dénomination pour in- diquer Us néréides, qui ont en effet quelque ressemblance apparente avec les véritables scolopendres, à cause de leur forme , cju grand nombre d'articulatiops de leur corps et même des appendices. On l'a aussi donnée à quelques espèces de chéîopodes qui vivent dans des tuyaux y comme aux térébcUcs. et par la même i'aison. (De B. ) SCO ï(^9 SCOLOPENDRE A PINCEAUX. ( Enfom. ) C'est le nom donné par Geoffroy aux insectes du genre Polyxène. Voyez ce mot. (C. D.) SCOLOPENDRIA. (Bot.) Ce nom est quelquefois synonyme de seolopendriuni ou scolopendrion , dans nos vieux auteurs bo- tanistes. Tragus le donne au cétérach. (Lem.) SCOLOPEiNDRION. {But.) Cette plante, citée par Hippo- crate , Dioscoride et les auteurs Grecs, a, selon Dioscoride , des feuilles semblables à l'animal nommé scolopendre , naissant plusieurs de la même racine et éparses ; elle est privée de tige , de fleurs et de graines. Ses feuilles sont découpées à la ma- nière de celles du polypode, jaunâtres et velues eu dessous, vertes en dessus. Cette courte description est suffisante pour se refuser à admettre que cette plante ait été notre sco/open- drium ojficinale , ou asplenium scolopendrium, Linn. , pour lequel l'ont donnée Brunfelsius et d'autres auteurs, ses contempo- rains. La majorité des anciens botanistes veut que ce soit le cétérach, autre espèce de fougère, comprise long-temps dans le genre Asplenium, et qui maintenant en est séparée. ( Voyez Cétérach.) C'est le scolopendr'ui vulgaris , Trag. Lonicerus a désigné par scolopendrium majus une fougère que les botanistes nomment osmunda spicant avec Linuaeus, et hlechnum spicant avec "Wiltdenow. Breyne a décrit aussi plusieurs fougères sous le nom desco- lopendrium, fixé depuis par Linnaeus à une espèce à'asplenium, devenu ensuite le type du genre de ce nom. (Voyez Scoi-ofen- DRIUM. ) Le scolopendria leguminosa de Clusius est le hisseruhi pelle- ci nus , Linn. ( Lem. ) SCOLOPENDRITE. {Foss.) Mercati a donné ce nom aux échinites. (D. F.) SCOLOPENDRIUM [SconoreNoRE]. [Bot.) Genre delà famille des fougères, voisin de Vasplenium (voyez Doradille), dont il a même fait partie , et qui s'en distingue par sa fructifi- cation disposée en paquets ou sores dorsaux, linéaires, epars et transversaux, situés entre deux nervures secondaires , re- couverts par deux iégumens ou indusiums superli claires parallèles, fixés à Pun et Pautre bord de chaque sore ets'ou- vrant par une fissure longitudinale. Ce. S'élire, confondu avec 17^ SCO Vasplenlum par Linnaeus et quelques auteurs , en avoit été re- tiré par Adanson , Smith , Swartz , De Candolle , Willdenow , qui , ainsi que la généralité des botanistes, l'ont définitivement admis. Il comprend un très -petit nombre d'espèces, dont une est très- commune , très- remarquable et mérite d'être signalée. I. La Scolopendre officinale ou des BOUiigtiEs , ou Langoe- DE-CERF : Scolopcndrium officinale, Smith, Act. Taur., S , pi. 9, fig. 5; Scolopendrium ojjîcinarum , Swartz, Willd., Sp., pi. 5 , pag. 349 ; Asplenium scolopendrium , Linn. ; Lingua cervina , C. Bauh., Pin. , 355; Tournef. , Inst., pi. 319 ; Plum. , Filic, pi. yJ, fig. 4; Blackw., pi. i38; Boit.. Filic, pi. 11; Bull., Herb. , pi, 167. Fronde largement lancéolée ou oblongue, en cœur à la base, portée sur unslipeou pétiole écailleux. Cette belle fougère croit en Europe, particulièrement dans les lieux humides et couverts, dans les bois pierreux , les haies à l'ombre, quelquefois dans les fentes des murailles et dans les puits. Elle forme des touffes de frondes vertes, lisses, un peu coriaces, qui naissent cinq, six et plus ensemble, d'un pied ou un peu plus de longueur , et portées sur un pétiole ou stipc long de quatre à cinq pouces, le plus souvent chargé d'écaillés roussàtres. Elles naissent d'une racine fibreuse. Cette fougère offre beaucoup de variétés: on distingue celle à fronde entière sur les bords; une seconde, chez laquelle ces mêmes bords sont ondulés, incisés, et comme frisés ( Morison , Hist., 3, sect. 14, pi. 1 , fig. 5 ; Plukenet, PhyL, pi. 248, fig. 1); une troisième, dont l'extrémité est palmée, découpée et dé- chiquetée; une quatrième, remarquable par son pétiole ou stipe rameux et sa fronde divisée, ondulée au sommet. .La scolopendre passe pour être un peu astringente; elle a été employée autrefois en médecine pour arrêter les hénior- rhagies, les diarrhées : elle est béchique , apéritive et vermi- fuge ; elle entroit dans la composition des bouillons altérans, les remèdes propres aux maladies du bas- ventre, telles que les obstructions, les engorgemens, la nouure et les maladies qui en dépendent, l'hydropisie, les affections catarrhales des voies urinaires; appliquée extérieurement, elle calme les trûlures, dessèche et mondifie les ulcères, etc. 2. La ScQi.orENDKE SAGiTTÈE : Scolopcndrium sagiUatum,Dec. , SCO ^71 FI. fr. , 6, n." 1407 ; I^emionilis vera, Clus. , Inist. , 2 , p. 214, fig. ) ; Hemionitis , Matth. , Comin., 6^6 , fig. 2 ; J. Bauh. , Hist., 3", 768, fig.; Daléch., Lugdb., 1217 î Icon.; Hemionitis vul- garis, C. Bauh., Pin.; Asplenium hemionitis, Lois., F/. Gall. , 170; Scolopendrium officinarum , var. y; Willd., Sp., pi. 5 , 35o. Fronde lancéolée , fortement échancrée en cœur à sa base , à oreillettes larges, arrondies, entières, à somniet pointu, à bords entiers ou bien à peine crénelés. Cette jolie espèce, con- fondue avec la précédente, ou considérée comme une de ses variétés par la Y)Iupart des auteurs, croît sur les rochers hu- mides, dans les grottes, dans les puits, etc.. en Italie, aux environs de Rome; en Provence, à Marseille -Vaire , près Marseille; en Roussillon, etc. Les frondes croissent plusieurs ensemble, elles sont portées sur des pétioles longs de six à douze lignes et garnis souvent d'écaillés roussàtres ; elles ont un à deux pouces de longueur, lorsqu'elles sont fertiles, et trois ponces , quand elles sont stériles. Leur largeur est moitié de leur lon;;ueur . caractère à remarquer ici, puisque le scolopendrium ojficinale n'a en largeur que le quart au plus de sa longueur, et que dans le scolopendrium hemionitis vrai la largeur de la fronde égale sa longueur. On emploie cette fougère aux mêmes usages que la scolopendre officinale. L' Asplenium palmatum , Lamk., Enc. , n'ayant qu'un seul té- gument sur chaque sore , ne doit pas être confondu ni avec le scolopendrium sagittatum , ni avec le scolopendrium hemioni- tis, Linn., et rester dans V asplenium. 5. La Scolopendre hémiomte : Scolopendrium hemionitis , Willd.; Swartz, Cav., Ann. des scienc. nat. , 5, pag. i5o, pi. 41 , fig. 2 ; Schkuhr , Crjpt. , 7g , pi. 84 ; Asplenium hemio- nitis peregrina, Clus.; Tourn., Inst. , pi. 022 , fig. A; Moris. , Hist., 5, sect. 14, pi. 1, fig. 2; Petiv. , Gazoph., pi. 126, fig. 5. Ses frondes sont lancéolées; elles ont leur base échancrée en cœur et en fer de flèche, avec les lobes latéraux bilcbés et anguleux; les pétioles sont lisses. Cette petite fougère, trcs- distincte des précédentes par les caractères ci- dessus, croit eu Espagne. (Voyez Hémionite, tom.XX, p. 55 1.) On doit à M. Raddi lu connoissance d'une quatrième es- pèce , le scolopendrium amhiguum; on a exclu de ce genre Scolopendrium les asplenium germanicum, ruta muraria, septen- ^72 SCO trionale , que Roth yavoit placés, et le ceteracli , lequel main'- tenant est un genre distinct. Le glossopteris de Ratincsque- Schmalfz, que nous ne connoissons que de nom, est annoncé par lui comme intermédiaire entre Vasplenium et le scolopen- driuni. ( Lem. ) SCOLOPENDROÏDES [Astéries], (yicfmo:.) Substantif ad- jectif employé par quelques auteurs pour indiquer une divi- sion des astéries, dont les rayons ont en effet quelque ressem- blance grossière avec les scolopendres : ce sont celles qui constiiuent le genre Ophiure de M. de Lamarck. Voyez ce mot et Stellérides. (De B. ) SCOLOPIER, Scohpia. [Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalces, de Vicnsandrie mono- gj'nie de Linnscus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à trois ou quatre divisions profondes; une corolle h trois ou quatre pétales; un grand nombre d'étamincs insé- rées sur le réceptacle; un ovaire supérieur; un style , un stig- mate épais, à trois lobes, marqués en dessous de trois fos- settes; une baie couronnée par le style , à une seule loge: plusieurs semences enveloppées d'un arille membraneux et pulpeux. ScoLOPiER NAIN : Scolopia pusilla , AVilld. , vSpec. , 2, p. 981; Limonia pusiila , Gœrtn., Defruct., tab. 58. Cette plante est peu connue : elle paroît être un fort petit arbuste, dont les feuilles ressemblent un peu par leur forme aux folioles de celles du lentisque. Les fleurs sont disposées en une longue grappe, dont les pédoncules sont très-longs, i-eur calice est d'une seule pièce, à trois ou quatre découpures ovales, con- caves, obtuses, tiès- ouvertes. La corolle est composée de trois ou quatre pétales un peu coriaces, ouverts, oblongs , obtus, persistans, ujie fois plus longs que le calice; les éta- mines ont les filaniens lilifornies, un peu aplatis à leur partie inférieure , velus à leur base, persistans, de la longueur de la corolle; les anthères linéaires; l'ovaire est arrondi: il lui succède une baie ordinairement à une seule loge ; les se- mences sont un peu arrondies, presque à quaJre faces, en- tourées d'une enveloppe pulpeuse, placées les unes sur les autres souvent deux par deux. Cette plante croît dans les Indes orientales. SCO '73 Le scclopia composita de Linu. , Suppl. , est le daphne coni' posita. (PoiR.) SCOLOPSIS, Scolopsis. {Iclithjol.) M. Cuvier a créé sous ce nom , et avec des espèces nouvelles, un genre de poissons, voisin de celui des pristipomes, ayant les mêmes dents, la même forme, les mêm.es écailles, les mêmes dentelures à l'opercule, mais des épines, de plus, au sous-orbitaire. C'est à ce genre qu'appartiennent le kurite et le botche de Russel. (H. C.) SCOLOSANTHE, Scolosanthus. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , de la fa- mille des ruhiacées , de la tétrandrie monogynie de Linnaus , dont le caractère essentiel consiste dans un calice à quatre divisions; une corolle monopétale, tubulée; le limbe à quatre lobes rabattus en dehors; un ovaire inférieur; un style; un drupe monosperme. ScoLosANTHE VERsicOLORE : Scolosantlius acrsicolor , Valil , Êcl. , 1, pag. 11, tab. lo; non Cateshœa parvijlora, Lamk. Petit arbrisseau ranieux , haut d'environ deux pieds, qui a presque le port du justicia spir.osa. Les rameaux sont épi- neux et portent des fleurs dans leur jeunesse; puis les épines s'alongcnt et deviennent des rameaux. Les fleurs sont axillaires, d'un jaune de safran : elles produisent des fruits blancs, mo- nospermes. Les feuilles sont fort petites, entières, en ovale renversé, rétrécies, aiguës à leur base. Cette plante croît à l'île de Sainte -Croix. (Poir.) SCOLYME, Scoljmus. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs composées, de Tordre des $emi-Jlosculeuses , de Ja sjngénésie polygamie égale de Linnaeus, offrant pour carac- tère essentiel : Un calice composé de folioles ovales, nom- breuses, roides, épineuses, accompagnées de bractées sou- vent pinnatifides, renfermant des demi-fleurons tous herma- phrQdites;les semences enveloppées par des paillettes longues, tridentées ; le réceptacle convexe ; l'aigrette composée de quelques poils écailleux , caducs, quelquefois nuls. Ce genre, borné jusqu'à présent à un très-petit nombre d'espèces, est très- naturel. Les plantes qu'il renferme ont toutes un port qui leur est particulier; elles sont dures; les feuilles fermes, coriaces, à nervurgs blanches, armées de i?4 SCO fortes épines; les tiges ailées; les calices entourés de brac^ tées roides, assez grandes, presque semblables aux feuilles; les corolles amples et jaunes; les semences enveloppées par les paillettes du réceptacle. ScoLYME A GRANDES FLEURS : Scolj/mus grandijlorus , Desf. , Flor. allant. , 2, pag. 240, tab. 218; Scol-ymus hispanicus , Poir. , Voy. en Barb. , 2. Cette grande et belle espèce, que nous avons recueillie, M. Desfontaincs et moi, sur les côtes de Barbarie, et que j'ai confondue avec le scoljmus hispani- cus, est remarquable par ses grandes fleurs latérales et ses- siles. Sa racine est blanche, charnue, fusiforme. Elle produit une tige droite, un peu velue, simple ou médiocrement ra- meuse, ailée sur ses angles par une membrane sinuée, den- tée, épineuse. Les feuilles sont alternes, sessiles, courantes, étroites, lancéolées, dures, très- roides, d'un beau vert, traversées par des veines blanchâtres, pinnatifides, ou pro- fondément sinuées et lobées; chaque dent est terminée par une épine roide, très-dure. Les fleurs sont solitaires, axillaires , très-rapprochées à l'extrémité des tiges au nombre de six à huit, environnées chacune de trois bractées et plus, très- épaisses, coriaces, lancéolées, à grosses nervures blanches, un peu velues; le calice est ovale, garni d'écaillés imbri- quées, glabres, linéaires, lancéolées, membraneuses à leurs bords, terminées la plupart par une épine courte; la corolle est fort grande, d'un beau jaune; les demi-fleurons terminés par une languette lancéolée, rétrécie au sommet, denticu- lée. Les semences sont glabres , placées entre les paillettes du réceptacle , surmontées d'une aigrette à deux ou trois poils fragiles, caducs; le réceptacle est garni de paillettes compri- mées et obtuses. Cette plante est commune en Barbarie, dans les sols incultes, stériles, particulièrement aux environs de Bonne et de la Calle. vScoLYME d'Espagne : Scolymus hispanicus, Linn., Sp.: Clus. , Hist. , 2 , p. i53 ; Dodon., Pempt, , 725. Cette espèce se dis- tingue de la précédente par ses tiges rameuses, plus élevéï-s , par ses feuilles à demi courantes, par ses fleurs plus petites, plus nombreuses; ses tiges sont hautesde trois ou quatre pieds, divisées en rameaux étalés et veius, garnis d'ailes épineuses et dentées. Les feuilles sont étroites, sessiles, oblongues , lan- SCO 175 cêolées , d'un vert blanchâtre, un peu velues en dessous sur leurs principales nervures, traversées par des veines blan- châtres; les dents armées de fortes épines subulées; les fleurs sont solitaires, presque agrégées; les bractées foliacées, plus longues que les fleurs, épineuses et dentées: le calice ovale un peu alongé; ses écailles linéaires, lancéolées; la corolle jaune, composée de demi-fleurons hermaphrodites, linéaires: les semences lisses, renfermées entre les paillettes courtes, obtuses du réceptacle; l'aigrette a deux ou trois filets simples et caducs. Cette espèce croît dans les sols arides des départe- mens méridionaux de la France, et dans la Barbarie. ScoLYME MACULÉ : Scoljmus maculatus , Linn. , Spec; dus., Hist., j , p. i55; Dodon., Pewpt., 725. Ses racines sont fusi- formes, souvent rameuses ; ses tiges médiocrement velues, ailées dans toute leur longueur, hautes au moins de trois pieds; les ailes épineuses, inégalement dentées ; les rameaux nombreux, étalés; les feuilles inférieures lancéolées, les su- périeures plus étroites, longues de six ou dix pouces, roides, épineuses, marquées de taches blanches, sinuées, lobées et dentées à leur contour; les dents épineuses. Les fleurs sont ou solitaires ou agrégées le long des rameaux et dans leur bifurcation. Le calice est ovale , composé d'écaillés imbri- quées, linéaires, lancéolées, munies de cinq à six bractées coriaces, pcctinées, cartilagineuses à leurs bords, plus lon- gues que la corolle, armées de longues dents épineuses, iné- gales , subulées. Les fleurs sont jaunes , toutes à demi-fleurons hermaphrodites, linéaires, dentés au sommet; les anthères brunes; les stigmates réfléchis; les semences lisses, sans ai- grette, enveloppées par les paillettes du réceptacle. Cette plante croît au milieu des champs, dans les sols arides des dé- partemens méridionaux de la France, ainsi que le long des côtes de Barbarie. (Poir.) SCOLYMOCEPHALUS. {Bot.) Ce genre de Protéacées, de Hermann et Weimann, est refondu dans les genres Protea et Leucospermum de M. R. Brown. (J.) SCOLYMOS, SPLINCIOS. {Bot.) Noms anciens de la cy- noglosse, suivant Ruellius. (J. ) SCOLYTAIRES. {Entom.) Sous ce nom de tribu M. La- treille a réuni quelques genres de Coléoptères tétramérés Ï76 SCO voisins des Scolytes , qu'il a subdivisés en six genres sous les noms de Platype, ToMiQUE, HvLuiiGtiE , Scolyte , Hylésine , Phloïotribe. Voyez ces mots. (CD.) SCOLYTE, Scoljtus. (Entom.) Nom d'un genre d'insectes coléoptères à quatre articles à tous les tarses, ou tétramérés , à corps cylindrique, à antennes en masse, non portées sur un bec, et par conséquent de la famille des cylindroïdes. Ce genre est caractérisé par la manière dont le tronc semble être coupé obliquement en arrière .; par le corselet , qui est excavé pour recevoir la tête dans une sorte de capuchon, et par les antennes courtes, terminées par une masse solide. Le nom de scolyte a été employé d'abord par Geoffroy dans son Histoire des insectes des eoivirons de Paris , et évidemment pour y ranger l'espèce principale, dont il donne la descrip- tion et la figure: mais, soit par inadvertance, soit par la faute de l'imprimeur, le nom est orthographié en françois par un I simple et en latin par un Y. Or, cette différence est importante pour assigner la véritable étymologie du mot, qui est évidemment tiré du grec ; car le mot (TnoXialnç signifie ohliquité, tortuosité ,et ce nom indiqueroit les traces que laisse l'insecte sous les écorces où se développe sa larve, qui offrent en effet des galeries tortueuses, tandis que le verbe laoXuTrJS signifie j'ajTflcne , je déchire. Une autre difficulté que fait naître ce nom dans la science, c'est que Fabricius, n'adoptant pas le genre Scolyte de Geof- froy, dont il laissoit les espèces avec les bostriches, a usurpé d'une manière fort repréhensible cette dénomination de sco- lyte pour l'appliquer à un genre de coléoptères pentamérés créophages, dont nous avions formé le genre Hjydrocarabe^ que M. Latreille a depuis nommé Omophron , que nous avons cru devoir adopler pour éviter encore la confusion. (Voyez tome XXVI, page io5 de ce Dictionnaire.) L^^nnaeus avoit confondu les scolytes, auxquels cet article est consacré, avec les dermestes. Dcgéer les laissoit avec les ips; Fabricius en a fait depuis le genre Hjlésine; Herbst les a désignés sous le nom d'ckkcptogaster. Depuis, M. Latreille les a distribués en six antres genres, tels que Hjlurgus, To- micus , Plafjypus, Hyleslnus , Scoljius, Fliloiolribus , principale- ;ment d'après la structure des antennes. SCO 177 Comme nous l'avons dit, les scolytes, sous l'état parfait, ont le corps arrondi, court, cylindrique, tronqué, à têfe enfoncée dans le corselet, sans trompe ni museau. Leurs pattes sont courtes, avec les jambes, surtout les antérieures, crénelées ou dentelées. On les rencontre sur les écorces ou dans le bois , qu'ils carient et détruisent comme les vrillettes ; mais souvent pendant la vie du végétal. Quelques espèces attaquent ainsi les branches inférieures des conifères pour les priver de la végétation, de sorte que Linnseus les a appelés poétiquement les jardiniers de la nature , parce qu'ils élaguent les branches inutiles. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 17, n.° 3 ; c'est Le ScoLYTE DE l'orme , Scoljtiis ulnii. C'est aussi celui que Geoffroy a décrit, tome 1 , pag. 3 10. Car. Noir, à tête et corselet polis , mais finement ponctués; à élytres d'un brun-rougcàtre terne, striés, plus courts que la tête et le corselet. Cette espèce se trouve très-communément aux environs de Paris; car elle se développe sous les écorces de l'orme cham- pêtre. Les autres espèces ont beaucoup de rapports pour la forme générale et ne s'en distinguent que par les couleurs et les habitudes. Celle du frêne, 5./mxini, est grise, avec des taches noires sur le sommet de la tête, le dos du corselet et sur les élytres. Elle vit en société sous les écorces du tronc du frêne , et y produit ainsi des tumeurs. Celle des pins, S. pini- perda, est noire, velue, avec les pattes rousses. On la trouve dans les forêts de sapins, où sa larve attaque de préférence la base des branches inférieures et Ifs perfore; ce qui les fait dessécher et casser au moindre eflbrt ou par leur propre poids. (C. D.) SCOMBER. (Tchtliyol.) Voyez Scombre. (H. C.) SCOMBÉROÏDE, Scomheroides. (Ichthfol.) De Lacépède a donné ce nom à un genre de poissons que M. Cuvier con- fond avec les Liches, et qui offre les caractères suivans: ' Des épines libres en avant de la natreoire du dos ; de fausses nageoires; écailles lisses; plus de quatre rayons aux catopes ; ni carène , ni armure à la ligne latérale; une ou deux épines libre? 48. 12 ï?8 SCO au-devant de la nageoire anale; corps généralement assez élevé et comprimé. Le genre Scombéroïde appartient à la famille des atracto- somes de M. Duméril, parmi les poissons holobranches thora- ciques , et à la 2/ tribu de la famille des scombéroïdes de M. Cuvier , parmi les poissons acanthoptérygîens. A l'aide des caractères indiqués, on le distinguera facile- ment des LicHEs , qui n'ont point de fausses nageoires ; des ScojiBÉROMoREs , qui n'ont point d'aiguillons au-devant de la dorsale; des Scombres, des Thons, des Germons, des Tra- chinoTes , qui ont deux nageoires dorsales; des Gastérostées, des Caranx, des Caranxomores , desSÉaiOLES, etc., qui, de même que les Liches , sont dépourvus de fausses nageoires. ( Voyez ces divers noms de genres, et Atractosomes , dans le Supplément du tome III de ce Dictionnaire.) Parmi Içs espèces qui composent ce genre , nous remar- querons : Le Scombéroïde Noël; Scomberoides Noelii, Lacép. Dix pe- tites fausses nageoires au-dessus et quatorze au-dessous de la queue; sept aiguillons recourbés au-devant de la nageoire du dos; deux seulement au-devant de celle de l'anus; nageoire de la queue fourchue ; couleurs du maquereau. Lacépède, qui nous a fait connoître ce poisson d'après un individu desséché, et dont la patrie étoit ignorée , l'a dédié à Noël de la Moriniére , récemment enlevé à l'ichthyologie , qu'il cultivoit avec fruit. Le Scombéroïde commersonnien ; Scomberoides commerson- nianus , Lacép. Douze fausses nageoires au-dessus et au-dessous de la queue; six aiguillons au-devant de la nageoire du dos ; nageoire caudale très-fourchue ; deux épines au-devant de l'anale; mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure. Ce poisson, qui est d'un grand volume, offre, de chaque côté du dos, des taches d'une nuance très-foncée, rondes ^ ordinairement au nombre de huit et inégales en surface. On le trouve dans la mer voisine du fort Dauphin de l'île de Madagascar. C'est là qu'il a été observé par l'infatigable Commerson. Le Scombéroïde sauteur : Scomberoides saltator , Lacép. ; Scomher saliens, Bloch. Sept petites nageoires au-dessus et SCO i79 huit au-dessous de la queue; quatre aiguillons au-devant de la nageoire du dos; nageoires dorsale et anale falciformes. Plumier, le premier, a parlé de ce poisson, qui est fort commun dans la mer des Antilhs, et lui a donné le nom de petite pélamide, de petite bonite et de sauteur, La chair de ce scombéroïde est aussi bonne que celle du maquereau. Lorsqu'il se sent pris dans les lilets, il cherche à s'échapper en sautant, et c'est de là que lui vient son nom. Il faut encore rapporter à ce genre le scomber aculeafus de Bloch , 535, le scomber Forsteri de Schneider, le scomber Ijsan de Forskal , et le lol-parah de Russel. ( H. C. ) SCOMBÉROÏDES. (IchthyoL) M. Cuviera donné ce nom a la cinquième famille de ses poissons acanthopférygiens. Elle répond presque exactement à celle des atractosomes de M. Duméril. Voyez Atractosomes dans le Supplément du tome 111 de ce Dictionnaire. (H. C.) SCOMBÉROMORE , Scomberomorus. {Ichthjrol.) De Lacé- pède a donné ce nom à un genre de poissons qui paroit ne différer de celui des Scombéroïdes que par l'absence des ai- guillons au-devant de la nageoire dorsale. (Voyez Atracto- somes, dans le Supplément du tome III de ce Dictionnaire et Scombéroïde. ) Ce genre ne renferme encore qu'une espèce; c'est Le ScoMEÉROMORE DE Plumier; Scombcromorus Plumierii, de Lacép. , qui a huit petites nageoires au-dessus et au-dessous de la queue , et qui vit dans les eaux de la Martinique , où il a été dessiné par Plumier. Son dos brille de l'éclat de l'azur; son ventre semble argenté; une bande dorée s'étend le long de sa ligne latérale entre deux rangées longitudinales de taches irrégulières d'un jaune doré. M. Cuvier rangt" ce poisson parmi les thons et le regarde comme le même que le tazard de Plumier ou le scomber re- galis de Bloch. Voyez Thon. (H. C.) SCOMBRE, Scomber. (IchthjoL) Aristote désignoit le ma- quereau par le mot (TKOfxCpsç , que Pline, Rondeiet , Belon , Gesner, Artédi et tous les naturalistes ont traduit en latin par celui de scomber ou scombrus, et qui a été employé par Linnœus pour désigner un genre de poissons très-nombre u-m i8o SCO en espèces, mais caractéiûsési vaguement et composé d'ëlémenà si hétérogènes, qu'il est devenu indispensable de le réfor- mer; ce que M. de Lacépède a opéré en partie, en en sé- parant les Caranx, les Caranxomores , les Trachinotes et les ScoMBÉROÏDEs ( voycz CCS divers mots), et ce que M. Cuvier vient d'achever, en en distinguant les Thons, les Germons, les CiTULEs, les Sérioles, les Liches et les Pasteurs. Le nombre des espèces qui entroient dans ce genre a été ainsi considérablement diminué, et, mieux déterminés, ses caractères sont devenus les suivans : Squelette osseux; branchies complètes; catopes tlioraciques ; corps épais , fusiforme ; deux nageoires dorsales, assez écartées l'une de l'autre ; des fausses nageoires très-distinctes au-dessus et au-dessous de la queue; point d'aiguillon au-devant des nageoires dorsales; une carène saillante à chacun des côtés de la queue; une rangée de dents pointues à chaque mâchoire; écailles petites partout; nageoires pectorales ordinaires. Il devient donc ainsi facile de distinguer les Scombres des Sco.MBéROÏDBS, dcs ScoMBEROMOKEs , dcs Gastérostées , des Cen- TRONOTES, des Atropus, des C/Esiomores, des Céphalacanthes, des Lépisacanthes , des Cesions et des Caranxomores, qui n'ont qu'une seule nageoire dorsale; des Trachinotes, chez lesquels ces nageoires sont précédées d'aiguillons-, des Thons, chez lesquels elles sont rapprochées: des Germons, qui ont les nageoires pectorales extraordiuairenient longues; des Poma- TOMEs, des Centropomes, des Caranx, des Sérioles, des Pas- TEiiRs et des Istiophores, qui n'ont point de fausses nageoires. (Voyez ces différens noms de genres , et Atractosomes dans le supplément du III. ^ volume de ce Dictionnaire.) En général , les scombres ont les écailles petites et souvent même imperceptibles : leur intestin est ample et leur esto- mac en cul-de-sac ; ils ont de nombreux cœciims. Ils vivent en grandes troupes , et paroissent à certaines époques dans chaque parage, où ils donnent lieu à d'excel- lentes pêches. Parmi eux nous citerons : Le Maquereau commun; Scomber scombrus , Linn. Cinq pe- tites fausses nageoires au-dessus et au-dessous de la queue; tête alongée ; ouverture de la bouche grande ; palais garni dans SCO '81 son contour de petites dents aiguës ; mâchoire inférieure un peu plus longue que la supérieure; nuque large; ouvertures des branchies étendues; tronc comprimé; ligne latérale voi- sine du dos, dont elle suit la courbure; anus plus rapproché de la tcte que de la queue; nageoire caudale fourchue; yeux ronds. Ce poisson, dont la taille varie de quinze à trente pouces, a le dos bleu et marqué de petites raies ondulées, noires avec un reflet doré; son abdomen brille de l'éclat de rarement, et est nuancé de Jaune, de vert et de violet ; il offre de grandes taches bleuâtres sur les flancs et la queue, et presque toutes ses nageoires sont grises ou blanchâtres. Ses écailles, fort petites, sont en outre minces et molles. C'est au sein de l'Océan polaire, loin déjà de la zone tem- pérée , près de ces rivages désolés que couvrent des frimas amoncelés et des glaces éternelles, que la nature a placé le berceau des maquereaux. C'est sur cette mer endurcie par le froid que vivent, au moins pendant une saison assez longue, les troupes innombrables, les cohortes pressées de ces pois- sons: c'est dans les régions hyperboréennes que leurs légions comprennent des milliers d'individus réunis et comme agglo- mérés. On les trouve néanmoins également dans presque toutes les mers chaudes ou tempérées des autres parties du monde, dans le grand Océan , auprès du pôle antarctique, dans l'Atlantique, dans la Méditerranée, aux îles Sorlingnes ou de Scilly, sur les cAtes de la Crimée, dans la mer de Constantinople ; en Dal- matie, sur les rivages de Primorie; en Espagne, à CarthagènCi à Sainte-Croix, l'une des Açores; au cap de Bonne-Espérance ^ sur la côte d'Halifax, à 'a Nouvelle-Angleterre; sur celle de la Nouvelle-Zélande. C'est au moins ce qui résulte des obser- vations d'Anderson , de Fabricius , de Bloch , de Pontoppi- dan, de Borlase, de Pallas, d'Olivier, de l'abbé Fortis, de Dampier, d'Adanson , de Barrovv, de Vieillot, de Marion , de Parkinson et autres. Et, en effet, leurs tribus se transpor- tent avec une vitesse incroyable d'une plage vers une autre, se livrent à de rapides évolutions, et semblent soumises à des émigrations périodiques, qui les ramènent chaque été le long de nos côtes de l'Océan et Jusque dans la Méditerranée, qui 3 82 SCO leur permettent de s'étendre par myriades depuis le cercle polaire jusqu'aux environs des tropiques, qui les font s'avan- cer de la zone glaciale vers la zone torride, et revenir ensuite auprès du pôle, leur habitation d'Jiiver. Quelques auteurs ont écrit que vers le printemps la grande armée des maquereaux cAtoie l'Islande, le Hitland, l'Ecosse et l'Irlande, et là se divise en deux colonnes, dont l'une passe devant l'Espagne et le Portugal, pour se rendre dans la Médi- t^'rranée, tandis que l'autre, suivant les rivages de France et d'Angleterre, s'enfonce dans la Manche, se montre devant la Hollande et la Frise, et arrive en Juillet vers les côtes de Julland, oîi elle se subdivise en deux grandes troupes voya- geuses, piirtagées entre la Baltique et les mers de Norwége. Mais Bloch . JN'oè'l de la Morinière et le comte de Lacépède ont regardé une pareille assertion comme tenant plutôt du roman que de l'histoire. Ils ont cru qu'elle étoit inconcilia- ble avec des observations sûres, précises, rigoureuses, avec If's époques auxquelles les maquereaux se montrent sur les divers rivages de l'Europe : ils ont pensé, au contraire, que ces poissons passoient l'hiver dans des fonds de la mer plus nu moins rapprochés des côtes qu'ils fréquentent au prin- temps; qu'au commencement de la belle saison ils s'avancent vers celles qui leur conviennent le mieux, se montrent sou- vent, comme les thons, à la surface de l'onde, parcourent une route plus ou moins directe, plus ou moins sinueuse, mais ne suivent pas le cercle périodique auquel on a voulu les assujettir. Jusqu'au temps de l'amiral françois Pléville-le-Feley , on n'avoit que des idées vagues sur la manière dont les maque- reaux étoient renfermés dans leur asile sous-marin durant les mois rigoureux de la mauvaise saison, et particulièrement au- près des contrées polaires. Ce brave marin, le premier, en l'ap- prenant à de Lacépède, a appris au monde savant que vers le tiers du printemps, époque où l'on commence à pouvoir na- viguer dans les e.iux du Groenland , de Terre-Neuve, de la baie d'Hudson , on trouve encore les maquereaux enfoncés par milliers la tête la première dans la vase molle et dans les thalassiophyfes àesbaracliouas ^ c'est-à-dire despetites criques, si communes dans ces contrées boréales : Jeur queue, redres- SCO i83 sée au fond de ces bassins, semble le hérisser, et lui donnent, pour un œil peu exercé, l'aspect d'un écueil d'une nature particulière. II est probable qu'ensevelis sous la glace et la neige , ces poissons échappent en partie aux effets de la rigueur du froid dans ces retraites, qu'ils ne quittent pas avant Juillet. Ni la taille ni les armes des maquereaux ne les rendent re- doutables : ils ont cependant un appétit violent; et, par suite peut-être de la confiance que leur inspire le grand nombre d'individus dont est composée chacune de leurs troupes, ils sont voraces et même hardis, attaquant fréquemment des poissons plus grands et plus forts qu'eux, et se jetant même avec une audace aveugle sur des pêcheurs qui vouloient les saisir ou qui se baignoient au milieu d'eux. C'est ainsi que Pontoppidan raconte qu'un matelot, se baignant dans le port de Larcule en Norwége, vit disparoitre tout à coup un de ses compagnons, et, quelques minutes après, le retrouva mort, le corps déchiré et couvert d'une multitude de ma- quereaux acharnés sur ses restes. I.e facteur de la cour de Prusse , Danz, a pareillement rapporté à Bloch , que, durant son séjour en Norwége, on avoit péché deux malheureux dans le corps desquels on avoit trouvé des maquereaux. Mais si les maquereaux cherchent à nuire, de combien d'ennemis à leur tour ne sont-ils pas entourés ! Les géans de la mer les dévorent, les engloutissent en grand nombre à la fois; des poissons, assez foibles en apparence, les murènes et les murénophis, par exemple, les attaquent avec avan- tage, et ils sembleroient déjà n'exister qu'au milieu du trouble des combats et des embarras de la fuite, quand bien même l'homme, avec tous les fruits de son industrie, ne viendroit pas mettre le comble à leurs maux et les détruire par mil- liers à la fois. La pêche de ces poissons est efTectivement des plus produc- tives sur toutes les côtes de la haute et de la basse Norman- die, sur celles de Flandre et de Bretagne, et spécialement à l'île de Bas, dans la baie de la Hogue , à Dieppe, à Saint- Vallery, au port des petites Dalles, à Fécamp. Commençant en Mai et finissant en Juillet, elle se fait jusqu'à quatre lieues en mer, soit à l'appelet ou au libouret, soit aux haims , à la belée et aux battudes. Pour certains cantons elle est un. î84 SCO objet d'industrie nationale, et dans les' mois de Juin et d'Août, les marchés de Hollande et d'Angleterre sont rem- plis de maquereaux, seuls poissons qu'il soit même permis de vendre publiquement les jours de fêtes dans ce dernier pavs, et cela en raison de la facilité avec laquelle leur chair se corrompt. Sur les côtes occidentales de l'Angleterre les pêcheurs de maquereaux, surtout lorsqu'il règne un vent fort, qu'ils ap- pellent pour cette raison vent des maquereaux , prennent jus- qu'à quatre cents ou cinq cents de ces poissons à la fois, en attachant à un pieu fiché dans le sable, non loin du bord, le bout d'un lilet,dont l'autre extrémité est conduite au large par un bateau , qui la ramène en cercle vers le rivage. A Sainte-Croix, c'est à l'entrée delà nuit et par un temps calme que les pêcheurs se dispersent sur des bateaux dans toute la rade, et sur une étendue de plus de deux milles. Arrivés au lieu de la pêche, ils font arrêter leurs bateaux et allument des flambeaux ou des fanaux, qui attirent les ma- quereaux dans leurs filets, par lesquels ils sont aussitôt en- veloppé?. Les Dalmates de Primorie suivent à peu près la même marche, et vont à cette pêche sur des barques nommées iilu- minatrici . qui portent à la proue un feu de bois de sapin ou de genévrier. Anciennement les pêcheurs normands avoient l'habitude de venir prendre et saler une grande quantité de maque- reaux à Roscoff; mais depuis bien des années déjà ils n'a- bandonnent plus leurs côtes et y imprègnent le produit de leur pêche du sel de Croisic ou de Brouage. De nos jours, en effet, on sale peu de maquereaux en France, le commerce de ces poissons frais étant beaucoup plus lucratif. Il n'en est point, sous ce rapport, des Anglois comme des François. Ils salent encore une énorme quantité de maque- reaux, soit en les vidant, en les remplissant de sel, en les liant et en les mettant en paquets dans des tonnes, un lit de sel et un lit de poissons alternativement, soit en les plongeant dans une saumure ; méthode qui a été connue des anciens. En Écos.e on prépare les gros maquereaux de la même iuanière que les harengs, et en Italie on les marine, SCO ï85 C'est aussi avec le maquereau que les Romains composoient principalement leur si célèbre Garum. (Voyez ce mot. ) C'est l'excellente saveur de la chair du maquereau, c'est l'estime dont elle jouit auprès des gourmets, qui ont déter- miné la plupart des peuplades maritimes à se livrer avec ardeur à la pêche de ce poisson, qui devient ainsi d'un in- térêt général. Cependant, comme cette chair est grasse et de difficile digestion , elle doit être interdite aux personnes dont l'estomac est délicat. Le PETIT Maquereau: Scomher ■pneumatophnrua , Laroche; Colias, Belon. Cinq fausses nageoires anales et dorsales; corps alongé , verdâtrc; dos marqué débondes transversales, qui ont une double inflexion angulaire ; taille de sept a dix pouces au plus. Quoique beaucoup plus petit que le précédent, ce scombre lui ressemble tellement que la plupart des ichthyologistes l'ont confondu avec lui , ce qui peut, jusqu'à un certain point, leur être pardonné, puisqu'il n'en diffère essentiellement que par des caractères tirés de son organisation intérieifre , et spé- cialement parla présence d'une vessie natatoire, organe qui manque absolument au maquereau ordinaire. Le petit maquereau est co^nmun dans la Méditerranée. 11 fréquente surtout les cfttes des îles Baléares et Pythiuses et les rivages de la Provence. C'est au commencement de Jan- vier qu'il se montre à Iviça, où on le nomme cavalla. Peut- être est -il aussi le même poisson que celui qu'on appelle sansonnet dans les marchés de Paris. Le Guara pucu de Marcgrave paroit une sorte de scombre très-voisine du maquereau, et probablement la même que VAlhacore de Sloane, lequel est long de quatre pieds dix pouces et a trois pieds de circonférence à l'endroit le plus gros du corps. Il faut aussi rapporter à ce genre le Kaizagurta de Russell, qui se trouve au Bengale, tandis que l'albacore est des An- tilles. (H. C.) SCOMBRE AIGUILLONNÉ ; Scowler aculeatus , Bloch. {Ichihyo].) Voyez Scombéroïde. (H. C.) SCOMBRE ALALUNGA. (Ichthyol.) Voyez l'article Germon. (H. C.) i86 SCO SCOMBRE AMIE; Scomher amia , Bloch. {Ichthj'ol.) Voyez LiCHE. (H. C.) SCOMBRE BONITE. {Ichthyol.) Voyez Thon. (H. C.) SCOMBRE BONITE RAYÉE. ( Ichthjol. ) Voyez Thon. (H. C.) SCOMBRE BONITOL. (Ichtliyol.) Voyez Thon. (H. C.) SCOMBRE CARANGUE. (Ichthjol.) Voyez Caranx. (H. C.) SCOMBRE CHLORIS. (Ichthjol.) Voyez Caranx. (H. C.) SCOMBRE COMMERSON. (Jchthjol.) Voyez Thon. (H. C.) SCOMBRE CORDYLE. (Ichthjol.) Voyez Caranx. (H. C. ) SCOMBRE CRUMÉNOPHTHALME. (Ichthyol.) Voyez Ca- J5ANX. (H. C.) SCOMBRE DAUBENTON. ( Ichthyol. ) Voyez Caranx. (H. C.) SCOMBRE DORÉ. (Ichthjol.) LÎnnaeus a, sous la déno- mination de Scornber auratus, parlé d'un poisson des mers du Japon, remarquable par la richesse de sa parure resplendis- sante d'or, mais qui pourroit bien n'être qu'une variété du maquereau commun. Voyez Scombre. (H. C. ) SCOMBRE FAUCILLE; Scombcr falcatus, Forsk. (Ichthjol.) Voyez Trachinote. (H. C. ) SCOMBRE FORSTER; Scomher Forsleri, Schn. (IchthjoL) Voyez LicHE et Scombéroïde. (H. C.) SCOMBRE GERMON. (Ichthjol.) Voyez Germon. (H. C.) SCOMBRE A GOUTTELETTES. (Ichthjol.) Voyez Thon. (H. C.) SCOMBRE HIPPOS. (Ichthjol.) Voyez Caranx. (H. C.) SCOMBRE LYSAN , Forsk. ( Ichthjol. ) Voyez Liche. (H. C.) SCOMBRE PLUMIER; Scomher Plumierii , Bloch. (Ichthjol.) Voyez Caranx. (H. C.) SCOMBRE RAYÉ; Scomher fasciatus , Bloch. (Ichthjol.) Voyez Sériole. (H. C.) SCOMBRE ROTLER ; Scomher Rotleri. ( Ichthjol. ) Voyez Caranx. (H. C. ) SCOMBRE ROUGE; Scomher ruher , Bloch. (Ichthjol.) Voyez Caranx. (H. C.) SCOMBRE ROYAL, Scomher regalis. (Ichthjol.) Voyez Scom- ïÉROMORE et Thon. (H. C.) SCO ï87 SCOMBRE SANSUM. {Ichthj^ol.) Voyez Caranx. (H. C.) SCOMBRE SAUREL. {Ichthjol.) Voyez Caranx. (H. C.) SCOMBRE SAUTEUR, Scomber saliens. {Ichthyol.) Voyez SCOMBÉROÏDE. (H. C.) SCOMBRE SUPERBE ; Scomler specîosus , Lacép. {Ichlhjol.) Voyez Skriole. (H. C.) SCOMBRE TACHETÉ, Scomler maculafus. {IchthjoJ.) Voyez Thon. ( H. C. ) SCOMBRE TAZARD. {Ichlhj'ol.) Voyez Scombre royal et Thon. (H. C) SCOMBRE A ZONES , Scomber zonatus , Mitchill. {Ichtliyol.) Voyez Pasteur. (H. C.) SCOMBRÉSOCE, Scombresox. (IclilUjol.) On adonné ce nom à un genre de poissons osseux, holobranches , de la famille des siagonotes et reconnoissable aux caractères sui- vans : Branchies complètes , opercules lisses; rayons pectoraux réunis; sf'pt nageoires dorsales, une grande et six petites; plusieurs fausses nageoires anales; mâchoires ponctuées , très-longues , très-minces , très-étroites et comme filiformes ; une rangée d'écaillés carénées de chaque côté le long du ventre. On distinguera facilement ce genre de ceux desÉLOPEs, des SvNODONS . des Mégalopes , des Ésoces, des Lépisostbes , qui n'ont qu'une seule nageoire dorsale, des Sphyrènes , qui n'en ont que deux, et des Polyptères, qui en possèdent seize ou dix-huit. (Voyez ces divers noms de genres et Siagonotes.) Une seule espèce est encore connue dans le genre Scombré- socE ; c'est Le Scomr.tésoce campérien ; Scombresox Camperii , Lacép. Nageoire caudale fourchue; mâchoires rappelant la forme du bec de Favocefte, la supérieure plus courte et plus étroite ; ratopes très-petits et très -éloignés de la gorge: teinte géné- rale d'un blanc nacré ou argentin. Taille d'un pied environ. Ce poisson paroit être le même que 1'eso.r saurus de Schnei- der. (H. C.) SCOMBRO. (Ichthjol.) Nom vénitien du maquereau. Voyez Scomrre. (h. c.) SCOMBROS. {Ichthj'ol.) 'Ekc/xC^oç est le nom donné au ma^ quereau par Aristote. Voyez Scombre, (H, C.) »88 SCO SCOMBROVOLO. (Bot.) Nom donné dans l'ile de Lemnos, suivant Belon , au scolymus , qui est ïascolitnhros de l'île de Crète, dont on mange les racines avant que la tige soit sortie, et il ajoute que Ton ne connoit de racine cultivée de meil- leur goût. (J. ) SCOMBRUS. (IchthjoL) Voyez Scomrre. (H. C.) SCOOPER. (Ornith.) Nom de l'avocette , 7-ec«rrJros/ra at'o- eelta, en anglois. ( Ch. D.) SCOPAIRE, Scoparia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées , régulières, de la famille des personées , de la tétrandrie monogj'nie de Linneeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant , à quatre divisions égales; une corolle en roue, à quatre lobes régu- liers; quatre étamines d'égale longueur; un ovaire supérieur; un style; le stigmate subulé; une capsule à deux loges, à deux valves , séparées par une cloison parallèle aux valves, qui devient un phicenta libre, central, auquel sont attachées des semences nombr*èuses. Scopaire doux : Scoparia dulcis , Linn., Spec; Lamk., IIL gen., tab. 85 ; Herm., Parad,, tab. 241 ; Pluk., Alm. , tab. 21 5 , fîg. 1. Cette espèce a des tiges droites, hautes de deujc pieds, divisées, dès leur base, en rameaux eflilés, droits, anguleux , glabres, verdàtres, presque à six angles. Les feuilles sont dis- tantes, verticillées, réunies trois par trois à chaque verliciile, glabres, lancéolées, longues de six à sept lignes, larges de deux, vertes, entières, aiguës, médiocrement deoticulées vers le sommet; les pétioles de moitié plus courts que les feuilles. Les fleurs sont petites, placées trois par trois à chaque verticille , une dans l'aisselle de chaque feuille; les pédoncules capillaires, uniflores. Le calice est glabre, verdàtre , divisé en quatre découpures un peu aiguës; la corolle petite, de couleur blanche, en roue; le tube court, velu à son orifice; le limbe à quatre lobes ovales, obtus; les quatre étamines sont droites, plus courtes que la corolle; l'ovaire est un peu globuleux; la capsule petite, ovale; les semences sont fort petites, ovales-oblongues. Cette plante croît dans les contrées méridionales de l'Amérique , au Pérou. Scopaire couchée : Scoparia procumhens , Jacq. , Amer. ; "Willd. , Sprc. Cette espèce est à peine haute d'un pied et SCO 189 demi, assez semblable à la précédente ; mais ses tiges sont di- chotomes, couchées à leur partie inférieure relevées vers ieur sommet. Les feuilles sont subulées, sessiles , un peu roides, acuminées , réunies quatre par quatre; l^s deux in- térieures opposées, un peu plus courtes que les extérieures. Les fleurs sont petites, blanches, sessiles; elles naissent dans la bifurcation des rai.ieaux , et quelquefois dans l'aisselle des feuilles; le tube de la corolle est un peu frangé à sa partie supérieure et parfaitement g'tibre. Cetteplanfe croit en Amé- rique, dans les environs de Carthagène , au milieu des sables des côtes man'îimes. ScoPAir.E EN ARBRE: Scoparia arborea, Linn. fils, Suppl, , 3 25. Cette plante paroît être un arbrisseau fort élevé, qui offre l'aspect d'un olivier ou dun phYl.lir(Pa, dont la tige est arborescenie , à rameaux garnis de feuilles alternes, lan- céolées, très- entières. Ses fleurs sont très-nombreuses, dis- posées en une ample panicule, très-raTnifiée, à ramilications trichotomes: la corolle est petite. Cette plante croît au cap de Bonne- Espérance. (PoiR.) SCOPARIA. (Bot.) Ce nom ancien, désignant une plante propre à faire des balais , avoit été donné , par Gesner et Lo- bel , à une ansérine, chenopodiurn scoparia, de la famille des afriplicées. Linnams l'a employé pour un autre genre, appar- tenant aux scrophularinées. Voyez Scopaire. (J. ) SCOFELE, Scopelus. {Ichthyol.) M. Cuvier a donné ce nom à un genre de poissons malacoptérygiens abdominaux , de la famille des salmones, et de celle des dermoptères de M. Du- méril. Les caractères de ce genre sont les suivans. Deux nageoires dorsales , la seconde adipeuse; bord de la mâ- choire supérieure formé entièrement par les os inlermaxillaires ; langue et palais lisses; de très -petites dents aux deux mâchoires ; museau court et obtus ; gueule et ouïes extrêmement fendues; ventre non caréné; calopes abdominaux et petits ; neuf ou dix rayons aux branchies; corps comprimé. Il devient aisé de distinguer les Scopèles des Truites et des CoRÉGONEs, qui ont le bord de la mâchoire supérieure formé en grande partie parles os maxillaires; des Argentines et des Éperlans, qui ont la langue hérissée de dents crochues; des igo SCO Anostomes et des Curimates , qui ont la gueule peu fendue 3 des Characins, dont les ouïes ne sont soutenues que par quatre ou cinq rayons; des Serrasalmes, des Piabuques et desRAUS, qui ont le ventre caréné et dentelé en scie. (Voyez ces divers noms de genres, et Dermoptères et Salmones.) Les scopèles connus jusqu'à présent habitent la mer Médi- terranée, où on les nomme vulgairement méiettes, comme les anchois et plusieurs autres petits poissons. M. Risso les a rangés dans son genre Serpe, en même temps que sa serpe microstome , qui, suivant M. Cuvier, est sûre- ment d'un autre genre et de la famille des brochets. (Voyez Microstome et Siagonotes.) Le ScopÈLE crocodile : Scopelus crocodilus, ]N.; Serpa croco- dilus, Risso. Ecailles grandes, très -minces, peu adhérentes, d'un azur argentin; museau terminé en pointe; nuque re- levée au milieu par une ligne saillante; les deux mâchoires, dont la supérieure couvre l'inférieure, garnies de plusieurs rangs de très-petites dents peu aiguës; yeux petits et argentés. La longueur de ce poisson est de sept à huit pouces, et sa largeur de deux pouces. 11 habite la plage de Nice. Le Scopèle Humboldt ; Scopelus Humholdti, N. ; Serpa Hum- loldti , Risso. Corps aplati, d'un jaune rougeâtre , teint de noir et couvert d'écaillés d'un argent azuré, qui se détachent facilement; museau court, d'un bleu nacré; yeux gros, ar- gentés, a iris doré; opercules offrant l'éclat du platine poli; des points argentés brillans le long du ventre et de la queue; nageoires d'un gris noirâtre; la caudale fourchue, bordée de chaque côté de vingt aiguillons. Un peu plus petit que le précédent, ce poisson ne parvient qu'à la taille de cinq à six pouces. On le prend à Nice avec les anchois , depuis le mois de Mai jusqu'en Septembre. Sa chair, comme celle du précédent, est molle et sans sa- veur. M. Cuvier croit qu'il doit être confondu avec Vargentina splijrœna de Pennant. (H. C.) SCOPETINO. ( Bot. ) Nom qu'on donne eu Toscane à un champignon qu'on y mange. Voyez Polypore brun. (Lem.) SCO 191 SCOPION. (Bût.) Nom grec, donné par Dioscoride à l'ek- terium des anciens et de Tournefort, momordica elaterium de Linnœus. (J. ) SCOPOLIA. {Bot.) Plusieurs botanistes, pour conserver la mémoire de Scopoli , célèbre professeur de botanique à Tu- rin , ont donné ce no!ii à des genres dont ils proposoient l'admission ; mais, par une espèce de l'atalilé, aucun n'a été adopté. Le scopoLia de Linnaeus fils est un daphne ; celui de Jacquin, un njoscvamus ; celui de horster, un griaelinia; celui de M. Smith , un tuddalia; celui d'Adanson est le ricotia œgyp- tiaca. Celui de iM, de Lamarck , inscrit dans les planches de ses Illustrations, est nommé scolopia dans le texte, d'après Schreber. (J.) SCOPS. ( Ornith. ) Moehring , n." 84 , a donné ce nom , comme générique , à la demoiselle de Numidie , ardea virgo , Linn. (Ch. D. ) SCOPS. (Ornith.) Le hibou scops ou petit duc, strix seops , Linn., pi. enlum. 436 , a été décrit au tome IX de ce Dic- tionnaire, pag. 109. L'auteur de cet article n'a eu que pos- térieurement connoissance du mémoire de Spallanzani sur cet oiseau, qui est inséré dans ses Voyages aux deux Siciles , tra- duction de M. Toscan, tom. 6, pag. 1 1 2 et suiv. ; mais les observations de cet auteur sont trop intéressantes pour n'en pas faire ici l'analyse. Le scops, qui se nomme en italien chivini , n'est pas, comme la chevêche, le grand duc, l'efiraie , de résidence habituelle dans la Lorabardie ; il n'y est que de passage, et il y arrive en Avril, le plus souvent apparié: il choisit son domicile dans les cantons parsemés de collines boisées, mais rarement sur les hautes montagnes. Spallanzani a reconnu, en ouvrant l'estomac de plusieurs individus et en diverses occasions , que sa nourriture consiste en vers de terre et en insectes. Cet oiseau se tient, durant le jour, à l'ombre, dans les bois; juché sur une branche d'arbre, il y reste immobile, avec ses oreilles pointues, dressées en l'air. On peut rapprocher de très-près, et il ne fuit que pour aller se cacher de nouveau dans Pépaisseur des feuillages. Vers le soir, il sort de sa re- traite , se perche sur un arbre, dans un lieu ouvert , et chante.. Sa voix, qui se fait entendre chaque nuit dans la belle 19'^ SCO saison, consiste dans un sifflement court et fréquent, qui rend à peu près le son du mot cliiyi. La femelle dépose cinq ou six œufs dans des creux d'arbres, sans se donner la peine d'y faire de nid. Les petits , qui sont déjà adultes et peuvent voler au mois de Juillet, suivent, la nuit, les père et mère, pour en recevoir la becquée , jusqu'à ce qu'ils aient appris à manger seuls et à poursuivre les sauterelles, les grillons, les scarabées et autres insectes. Ils se séparent alors, et chacun vit solitairement, sans ce- pendant s'éloigner encore du pays natal. Quoique les scops ne fassent qu'une seule ponte par an , ils habitent la Lombardie jusqu'au commencement d'Octobre. A cette époque ils deviennent très -gras, surtout ceux de l'année précédente, et leur chair seroit un fort bon manger, si elle n'avoit une odeur un peu sauvage. Les chasseurs , pour les attirer, imitent leur cri, vers le crépuscule du soir, et ces oiseaux viennent se percher sur les arbres les plus voi- sins. Leur émigration particulière doit probablement être at- tribuée à la disette des insectes dont ils se nourrissent; tandis que les autres oiseaux de nuit chassent, en tout temps, les taupes, les rats et les petits oiseaux. On a lieu de croire qu'ils passent en Afrique. Spallanzani a élevé plusieurs scops qu'il a pris à l'époque où ils étoient à peine couverts d'un léger duvet. Au bout d'un mois ils étoient devenus très-familiers; mais quand ils n'ont plus eu besoin des soins de l'homme pour se procurer leur nourriture entomophage , ils se sont échappés. Le même observateur a élevé en commun deux nichées, l'une de petits ducs et l'autre de chevêches. Ces oiseaux ont des instincts différens. La chevêche déchire sa proie avec le Lee , à la manière des faucons, et l'engloutit immédiatement; le petit duc , après l'avoir détachée , la saisit avec les articu- lations du pied, et la porte à la bouche, comme le fait le perroquet. Le naturel de la chevêche est aussi rebelle que celui du petit duc est docile; et les chevêches sont si féroces, que non-seulement elles ont dévoré deux de leurs compa- gnons petits ducs, mais que plusieurs chevêches, placées dans une même cage , ont dévoré l'une d'elles ; tandis que les scops, qui ont dans le bec et les ongles des armes à peu près égales, SCO ^95 ne font que pourchasser les insectes; ce qui montre que c'est, non la force précisément, mais le courage et la hardiesse, qui décident de la supériorité chez les animaux. Des expériences faites par Spallanzani lui ont prouvé que les petits ducs ne discernoient aucunement les objets dans une obscurité totale ; aussi leur a-i-on donné le nom d'ot- seaiix crépusculaires. En effet, la clarté d'une chandelle placée contre un petit trou de la pièce où l'on en avoit renfermé, suffisoit pour les faire approcher à l'appel ; et sans lumière ils ne bougeoient pas à cet appel, quoique pressés par la faim et ayant de la viande près d'eux. Quand la clarté de la lune donnoit dans la chambre, on les trouvoit changés de place après la nuit, mais ils étoient restés à la même, quand l'obscurité avoit été complète. Enfin , un de ces oiseaux ayant éteint la lumière avec son aile , le premier qui étoit en l'aii' tomba au même instant par terre. Mais quoique la ciarté des étoiles soit suHisante pour le scops , l'épithète de crépuscu- laire ne lui convient pas tout-à-fait, parce que, bien qu'insuf- fisante pour nous , elle peut suffire pour diriger le vol de l'oiseau dans les champs et lui donner les moyens d'exercer ses petites rapines. La diminution de la lumière est ce qui détermine les oi- seaux de nuit à sortir de leur retraite, comme l'augmentation les oblige à y rentrer. Ainsi que les autres oiseaux de rapine , les petits ducs que Spallanzani avoit chez lui ne buvoient point ; cependant ils cherchoicnt l'eau pour se baigner, et ils en étoient tellement avides, que partout où ils en trouvoient un bassin plein, ils ne manquoient pas de s'y jeter, même au cœur de fhiver. Les mâles chantoient souvent la nuit , durant le mois de Mai, et les femelles restoient toujours silencieuses. Le grand et le moyen duc portent toujours leurs aigrettes très-relevées; le petit duc rabaisse souvent les siennes. Quoique Buffon regarde comme un fait constant que les oiseaux de proie mâles sont d'un tiers plus petits que leurs femelles , Spallanzani n'a remarqué aucune différence dans les deux sexes, chez les petits ducs et chez les chevêches. Suivant Buffon, quand les scops, qui sont très- rares, émigrent, ils ont coutume de se réunir en troupes. Le savant 48. i5 m SCO Italien, qui a vu très- communément ces oiseaux dans les Alpes ou dans les Apennins, ajoute qu'ils viennent tout ap- pariés au printemps, qu'ils s'en retournent solitaires en au- tomne, et qu'ils disparoissent successivement, sans qu'on les voie jamais, ni se rechercher, ni se réunir, pour effectuer leur départ. (Ch. D.) SCOPULA LITTORALIS. (Foss.) Luid a donné ce nom à une dent fossile qui paroît avoir appartenu à une raie ; Luid, Lit. Brit., n." 1699, Mém. de l'Acad. roy. des sciences, an 1721, pi. 4, fig. 7 et 8. (D. F.) SCOPUS. ( Ornith. ) Nom latin donné par Brisson à l'om- brette, et que Latham a transformé en désignation générique pour cet oiseau de l'ordre des échassiers. Voyez Ombrettë. (Desm.) SCORANZE. (Ichthyol.) Sur le lac de Scutari on donne ce nom à un petit poisson que l'on prend par immenses quan- tités à la fois, et qu'on exporte après l'avoir salé. C'est pro- bablement ïagono ou la prétendue sardine du lac de. Corne, qui est une jeune alose. Voyez Agono, dans le Supplément du tome I." de ce Dictionnaire. (H. C) SCORDIUM. (Bot,) La plante désignée sous ce nom par Dioscoride et la plupart des auteurs anciens, est la german- drée d'eau , nommée aussi chamaras , teucrium scordium de Linnaeus. Il a été encore donné par quelques-uns au teucrium scorodoTiza ; par Daléchamps au sahia sclarea ; par C. Bauhin au nepeta scordotis ; par Rai à un molucella, et par Sloane au stemodia , de la famille des scrophularinées. (J.) SCORDIUM [Faux]. {Bot.) C'est la geriiiandrée sauvage. (L. D.) SCORDOTIS. (Bot.) Cette plante de Pline, citée par Pros- per Alpin et regardée parC. Bauhin comme un scordium, est le nepeta scordotis de Linnaeus. Voyez aussi Scordium. (J.) SCORIAS. (Bot.) Nouveau genre de champignons, dû à E. Fries {Sjst. orb. veget., 1 , pag. 171), et voisin du ceralium , dans la cohorte des coniomycètes, et qui, avec les genres Ce- ratium , Alb. et Schw. ; Epichjsiurn , Tode ; Dacrina , Pries [Dacridium? Link) , forme une tribu , celle desscoriadées, dans l'ordre des coniomycètes tuberculeux dans la Nouvelle mé- thode mycologique de Fries. Il est caractérisé par son récep- SCO J95 iacle gélatineux, corné, rempli et bourré de filaraens tubu- leux, presque parallèlts. ramuleux et semblable à une petite grappe , et recouvert de fibrilles granuleuses. Pries n'in- dique pas les espèces de ce genre : il fait observer que le bo- trjtis spongiosa en doit peut-ttrt' faire partie. (Lkm.) SCORIES. (Mira.) Ce mot ne s"appliq\ie en histoire natu- relle qu'aux produits des feux volcaniques. Les scories indiquent une manière d't(re et non pas une substance, et de même que nous avons supprimé les laves de la série des roches , on doit aussi en ôter les scories : c'est un état de boursouflement dans lequel le volume des cavités est beaucoup plus consiriérable que celui des parties compactes. Quoique la nature des scories puisse beaucoup varier, on n'en connoît cependant de véritables que dans quatre sortes de roches volcaniques : les pumites , qui sont elles-mêmes presque toutes à l'état scoriacé; les léphrines, auxquelles ap- partiennent la plupart des scories; les basanites et les galli- nacés. Voyez les caractères de ces roches volcaniques, et par conséquent des scories qu'elles donnent, à l'article Laves. (B.) SCORODITE. [Min.) C'est le nom univoque du fer arse- niaté. Cependant les chimistes qui ont examiné les minerais composés de fer, d'arsenic et d'eau, croient avoir aperçu qu'il y avoit des différences assez notables dans leur compo- sition , due, 1.° à l'état d'oxidation du fer; 2.° à la présence de l'eau. La scorodite de Villa-Ricca , au Brésil, seroit de l'arseniate neutre de protoxide de fer avec de l'eau. Sa formule de composition, d'après M. Berzelius, est : Fe As H- 2 Fe As H- )2 Aq, et sa forme , un prisme à base rhombe. Tandis que le fer arseniaté cubique {IVUrfelerz) est Aw sous-arseniate ordinaire de protoxide, dans lequel, suivant M. Berzelius, les deux tiers de protoxide sont convertis en deutoxide ; sa formule est : Fe^ As'- -t- 2 Fe^ As" -f- 56 Aq. La scorodite de Saxe seroit encore différente des deux ar seniates précédens. 196 SCO Voyez, pour les autres caractères et pour l'histoire générale de ce minerai, l'article Fer arseniatb, t. XVI, pag. 4) 7. (B.) SCORODON. {Bot.) Ancien nom grec de l'ail. (Lem.) SCORODONIA. ( Bot. ) On donnoit ce nom à une gei- mandrée, distinguée maintenant sous celui de teucrium sco- rodonia, en François vulgaire la mélisse des bois. Voyez Scor- DIUM. (J.) SCORODOPRASUM. (Bot.) Michéli a donné ce nom à quel- ques espèces d'ail, et il est devenu nom spécifique pour Val- lium scorodoprasum de Linnœus. (J.) SCORPENE ou RASCASSE, Scorpœna. {Ichthjol.) Artédi et Linnaeus avoient donné ce nom à un genre de poissons osseux holobranches, qui rentre dans la famille des cépha- lotes de M. Duméril, et que depuis on a partagé en plu- sieurs autres genres, les Scorfènes proprement dites, les Sv- MANCÉEs, les Ptéroïs et les T^enianotes. (Voyez ces mots et Céphalotes.) Ce genre est reconnoissable aux caractères suivans : Corps épais, quoique comprimé; tète très-grosse , très-hérissée d'épines au-devant des jeux, au vertex, au préopercule , au-dessus des orbites, sur la joue et au sous - orbitaire , et dépourvue d'é- caillés; nageoire dorsale unique et longue; gueule très-fendue ; dents en velours; nageoires pectorales très- larges , embrassant une partie de la gorge, mais à rajyons non prolongés ; point de vessie hydrostatique. A l'aide de ces caractères, il devient facile de distinguer les ScoRPÈXEs proprement dites des Aspidophores, des Aspido- ïhoroïdes et des Lépidolèpres , qui ont de grandes écailles osseuses; des Synancées , qui, au lieu d'épines, ont la tête hérissée de tubercules; des Ptéroïs, chez lesquels les rayons des nageoires pectorales sont prolongés au-delà des mem- branes; des Gobiésoces, dont la nageoire dorsale est courte; des Cottes, qui ont deux nageoires dorsales. (Voyez ces di- vers mots et Céphaiotes. ) Toutes les scorpènes ont un estomac en cul-de-sac , et ne possèdent qu'un petit nombre de cœcums. Parmi elles , nous décrirons en particulier : La Rascasse; Scorpœna porcus , Linna3us. Des barbillons sous les yeux et le long de la ligne latérale; écailles rudes SCO »97 et petites; tête grosse; yeux grands et rapprochés; langue courte et lisse. Ce poisson n'a guère plus de quinze pouces de longueur; le dessus de son corps est brun avec quelques taches noires; le dessous est d'un blanc mêlé de rougeàtre. Ses nageoires, rougeàtres ou jaunâtres, sont tachetées de brun, à l'excep- tion des catopes, qui ont une teinte unie, et des pectorales, qui sont grises. 11 fréquente les eaux de la Méditerranée et de plusieurs autres mers, où il se tient à l'affût de sa proie sous les fucus et les autres plantes marines. Sa chair est d'une saveur agréa- ble , mais elle est dure et coriace; aussi est-elle générale- ment bannie des bonnes tables. On lui attribuoit autrefois de grandes vertus médicamen- teuses. On croyoit que le vin dans lequel on avoit fait périr une rascasse, étoit salutaire dans la lithiasie et l'hépatalgie. La ScoRPÈNE truie; Scorpœna scrofa , Linn. Des barbillons à la mâchoire inférieure et le long de chaque ligne latérale; langue hérissée de petites dents; écailles assez grandes; tête volumineuse ; yeux gros; ouverture de la bouche très-large; des dents aiguës et recourbées sur le palais, le gosier et les deux mâchoires, qui sont également avancées ; anus plus près de la nageoire caudale que de la gorge. Cette scorpène parvient à de plus grandes dimensions que la rascasse, et atteint quelquefois la taille de douze pieds. Sa teinte générale est un rouge blanchâtre , plus foncé et même presque brun sur le dos , et relevé d'ailleurs par des bandes brunes et transversales. Les rayons des nageoires sont jaunes et bruns; leur membrane est bleue. On la trouve dans l'océan Atlantique, dans la Méditer- ranée et dans quelques autres mers, où elle se nourrit de poissons et d'oiseaux d'eau , et surtout de mouettes. Sa chair est maigre et sèche; on la recherche néanmoins dans quelques cantons méridionaux. Les Norwégiens ne la mangent jamais, et se contentent de tirer de l'huile de son foie. La Scorpène dactyloptère ; Scorpœna dactyloptera, Laroche. Corps rouge en dessus, avec des bandes transversales de la mçme couleur sur les côtés, point de barbillons; rayons In- 19S SCO férieurs des nageoires pectorales libres dans près de la moi- tié de leur longueur. Ce poisson pourroit bien être le nit-me que ceux qui ont été appelés perça marina par Pennant ; cottus massiliensis par Gineiin , et scorpcena massiliensis, par de Lacépède. Sa longueur est en général de six à neuf pouces , et sa forme rappelle celle de la scorpéne truie , quoique sa tête soit moins difforme. 11 habite les grandes profondeurs de la Méditerranée et spécialement auprès d'iviça et dans le voisinage de Barce- lonnc. Sa chair est peu estimée. La ScoRpiiNE Plumier; Scorpœna Plumierii, Lacép. Quatre barbillons frangés à la mâchoire supérieure; quatre autres entre les yeux; d'autres encore le long de chaque ligne laté- rale ; des piquans triangulaires sur la tête et les opercules. Couleur générale d'un brun presque noir; quelques taches petites et rondes sur les catopes. Décrite par de Lacépède d'après un dessin de Plumier. La ScoRPÈNE GiBBEUsE ; ScoTpœna gibbosa, Schn. Tête mons- trueuse, à épines fendues en plusieurs pointes à leur som- met; bouche relevée; point d'appendices mous. M. Cuvier pense qu'on pourroit regarder cette espèce comme analogue au Scorpœna aculeata, de Lacépède. La scorpéne gibbeusc fréquente nos côtes de l'Océan et celles de l'Amérique. (H. C.) SCORFËNE AMENNÉE. {Ichthj'ol.) Voyez Ptéroïs. (H. C.) SCORPENE DIDACTYLE. ( IchthjoL ) Voyez Synancée. (H. C.) SCORPÈNE HORRIBLE. ( IchthyvL ) Voyez Synancée. (H. C.) SCORPÈNE VERRUQUEUSE. {IchÙjoL) Voyez Synancée. (H.C.) SCORPÈNE VOLANTE. [IchthfoL] Voyez Ptéroïs. (H. C.) SCORPIDES. {IchthjoL) Quelques auteurs, Charleton en particulier, ont donné ce nom à la rascasse. Voyez Scor- péne. (H. C.) SCORPINA. {Ichthyol.) Nom sarde de la rascasse. Voyez SCORFÈNE. (H, C.) SCO '99 SCORPIO. (Ichthyol.) Quelques auteurs, Rondelet spécia- lement, ont ainsi appelé les Scorpènes. Voyez ce mot. (H. C.) SCORPIŒN VARKENTJÉ. {Ichthyol.) Nom hollandois de la rascasse. Voyez Scorpène. (H. C. ) SCORPIOIDES. {Bot.) A ce nom d'un genre de Tourne- fort a été substitué, par Linnœus, celui de scorpiurus. Il avoit aussi été donné antérieurement à des espèces à'Ornithopus , genre voisin , et à des mjosotis , dont l'épi des fleurs est con- tourné en queue de scorpion. Voyez Scorpiura. (J.) SCORPION ; Scorpio, Scorpius. {Entom.) C'est le nom donné de toute antiquité et même par les Grecs, "î-nopTrioç , iKOûvri- S^iov, à un genre d'insectes aptères, de la famille des araignées ou des acérés , qui sont caractérisés par le défaut des an- tennes, le nombre des pattes, qui forment quatre paires at- tachées uniquement au corselet, qui est confondu avec la télé. Le genre Scorpion est, en outre, caractérisé ainsi: Palpes en forme de pinces ou de serres d'écrevisses ; abdomen sessile, garni à la base de deux sortes de branchies ou de peignes; queue articulée, terminée par un crochet ou aiguillon veni- meux. Nous avons fait figurer sur la planche 36 , n.° 3 , de l'atlas de ce Dictionnaire, une espèce de scorpion, et il sera facile au lecteur, en la comparant avec les autres insectes que re- présentent cette planche et la précédente, de suivre les dif- férentes que va nous offrir l'analyse. D'abord les araignées, les mygales et les trombidies , ont les mandibules garnies d'un simple crochet; tandis qu'elles représentent des tenailles for- mées de deux pièces mobiles dans tous les autres genres. Parmi ces genres celui des Scorpions a seul l'abdomen pro- longé en articulations distinctes , dont la dernière forme un crochet en ongle. De plus, les Galéodes et les Faucheurs n'ont pas les palpes en pince ; et dans les Phrynes et les Chélifers ou Porte-pinces, l'abdomen est comme obtus. (Voyez, au tome II de ce Dictionnaire , l'article Aranéides et le tableau synop- tique qui le termine.) Pour donner une idée générale de la forme des scorpions, nous dirons que leur corps, en général alongé, aplati, porte en avant les deux pattes ou palpes en forme de pince ou serres 200 SCO formées tle deux crochets , dont l'un seul est mobile sur l'autre ; que leur abdomen se prolonge en une longue queue mobile , faite de six articulations anguleuses , mais suscep- tibles de se mouvoir en dessus ou de se redresser pour di- riger le dernier anneau , armé d'un crochet venimeux , dans tous les sens que l'insecte le désire. M. le docteur Léon Dufour a donné sur l'anatomie d'une espèce de scorpion un très-bon mémoire dans le numéro de Juin du Journal de physique, en 1817. C'est celle du scor- pion roussàtre, que nous avons eu nous-même occasion d'ob- server souvent en Espagne. C'est dans les lieux exposes à l'ardeur la plus vive du soleil qu'on rencontre le plus souvent ce scorpion , en soulevant les pierres , sous lesquelles on Iç trouve tapi pendant le jour. Il semble s'y creuser des sortes de galeries, et il est rare d'en rencontrer plusieurs sous une même pierre. Ils ne sortent guère de leur retraite que pendant la nuit. Alors ils mar- chent en tous sens , dirigeant leurs palpes en pince en avant, et traînant après eux leur longue queue. Ce n'est que quand ils sont saisis de crainte, ou qu'ils s'aperçoivent du danger, qu'on les voit dresser cette queue et porter l'aiguillon qui la termine vers la tête. Ils se nourrissent principalement de larves et d'insectes parfaits, qu'ils saisissent avec leurs pinces et qu'ils piquent avec l'arme empoisonnée qui termine leur queue , pour les sucer ensuite ou les dévorer à la manière des grosses araignées. Les mâles sont plus petits que les femelles. Celles-ci parois- sent conserver leurs œufs en dedans: elles sont ovovivipares; et lorsque les petits éclosent, ils grimpent et se fixent sur le dos de leur mère, qui les transporte avec elle. M. Dufour a décrit des sortes de sacs pulmonaires ou des cavités correspondantes à des stigmates et dans lesquelles on distingue un grand nombre de lames ou de feuillets , placés eu recouvrement les uns sur les autres. Au reste , celte or- ganisation a beaucoup de rapports avec celle des grosses araignées. M. Marcel de Serre, de Montpellier, a consigné, dans les Annales du Muséum, des détails curieux sur la distribution des vaisseaux qui sont fournis par le gros tronc, qu'il consi- SCO ^^*' dère comme une sorte de cœur. Les nerfs des scorpions sont à peu près disposés comme ceux des autres insectes; et quant aux autres parties de l'organisation , elles n'offrent pas de grandes différences d'avec celles qui ont été décrites dans les araignées et quelques gros insectes. Quant au venin qui est sécrété par l'animal, les glandes qui le préparent n'ont pas été assez étudiées pour que nous en puissions donner une idée exacte: on sait seulement qu'il aboutit dans deux sortes de vésicules , qui elles-mêmes se rendent sur la partie inférieure et concave de l'aiguillon , et qu'il suinte là sous la forme de deux petites gouttelettes lim- pides ; que quand on est piqué par cette arme, il en résulte une douleur vive, analogue cà celle de la piqûre d'une abeille ou d'un réduve. Il est probable que cette humeur produit sur les insectes le même effet que le venin de la vipère sur les petits animaux, qu'il paralyse, et dont probablement il émousse la sensibilité ou même les énerve et les paralyse complètement. On ignore encore les véritables fonctions que les peignes des scorpions sont appelés à remplir. Nous les avons vus dans de grosses espèces , et surtout dans le scorpion d'Afrique que nous avons observé. Ces lames pectinées étoient douées d'une sorte de mouvement général et de mobilité partielle dans les lames ou feuillets qui les composent, toutes les fois que l'a- nimal faisoit des mouvemens ou que nous le renversions ; tandis que dans le repos ces parties étoient aussi dans l'im- jnolnlitc. M. Leach a subdivisé le genre des Scorpions en espèces qui ont huit yeux, et il les a décrites sous le nom de Buthus : tels sont le scorpion d'-Afrique et le scorpion roussàtre ; les autres n'ont que six yeux , tels que le scorpion maure et ce- lui d'Europe. Nous allons décrire brièvement ces quatre espèces. ]. Le Scorpion roussatre, Scorpio occitanus. C'est celui qui a été figuré sur la planche 36 , n." 5 , de l'atlas de ce Dictionnaire, sur lequel Maupertuis a fait beau- coup d'expériences, et que l'on connoît sous le nom de sou- vignargue. 11 atteint jusqu'à deux pouces de longueur. Car. D'un gris roux ; serres des palpes en masse ovale , ù 26^ SCO doigts alongés: queue plus longue que le tronc, à anneaux munis d'arêtes raboteuses; peignes «à quatorze dentelures. 2. Le Scorpion africain, Scorpio africanus. Il atteint jusqu'à deux pouces et demi de longueur. Caj'. D'un brun-marron lisse; queue aux deux derniers an- neaux plus longs; serres des palpes presque en cœur, compri- mées; peignes à treize dents ou lames seulement. Celte espèce vient des Indes. 5. Le ScoRPioiv d'Ecrope, Scorpio europœus. Il se trouve dans le Midi de la France , vers le 45.'^ degré de latitude ; il n'atteint guère qu'un pouce de longueur. Car. D'un brun-foncé noirâtre ; serres anguleuses ; queue plus courte que le corps; peignes à neuf dentelures. 4. Le Scorpion maure , Scorpio maurus. Car. Queue plus courte que le tronc ; dix dentelures aux peignes. Cette espèce se trouve à Alger. (CD.) SCORPION. {Erpét.) On a quelquefois ainsi appelé la tor- tue à longue queue, emj'S serpenlina. Voyez l'article Emyde. (H. C.) SCORPION. (ConchjL) Dénomination presque générique employée par les conchyliologistes et par les marchands du dernier siècle, pour désigner les coquilles univah es dont les deux côtés, armés de digitations plus ou moins nombreuses, leur donnent quelque ressemblance avec un scorpion dont les pattes sont étalées. Ces coquilles sont des genres Murex et Strombe ou Ptéro- cere des conthyliologistes modernes. Le Scorpion heptadactyle ou a pattes noueuses est le strombe scorpion , S. scorpio , Linn. ; Pterocet4i scorpio, de Lamk. Le Scorpion femelle hexadactyle ou a six pattes est aussi une variété du S. scorpio, Linn. Le Scorpion (grand) est le plerocera pseudo- scorpio de M. de Lamarck. Le Scorpion goutteux est aussi le stromhus scorpio, Linn.; pterocera scorpio , de Lamk. Le Scorpion orangé ou le Se. non goutteux est le pterocera aurantia de M. de Lamarck, dont n'a pas parlé Gmelin. Le nom dg scorpion est aussi donné à une espèce de murex, SCO ^o3 ?e murex scorpio , Linn. , vulgairement la Patte- de- crapaud. (DeB.) SCORPION AQUATIQUE. (Entom.) Voyez Népe. (CD.) SCORPION-ARAIGNÉE. (Enfom.) Voyez Chélifer ou Porte- pince. (CD.) SCORPION FAUX. (Enfom.) Voyez Pince. (CD.) SCORPION DE MER. {Ichthjol.) On a donné vulgairement ce nom à plusieurs poissons de genres différens, entre autres à un cotte. Voyez Cotte, Cal et Scorpène. (H. C) SCORPION MOUCHE. (Entom.) Voyez Panorpa. (CD.) SCORPIONE. (Bot.) Voyez Myosotide , tome XXXIV, page 3o. (L. D.) SCORPIONIDES. ( Entom. ) M. Latreille désigne sous ce nom de faniille le genre Scorpion. (CD.) SCORPIONS D'EAU ou AQUATIQUES. [Entom.) Sous ce nom M. Latreille a réuni la plupart des hémiptères de la famille des rémitarses ou hydrocorées , tels que les ranatres , naucores, népes. (CD.) SCORPIS. (Ichthjol.) Voyez Scorpio. (H. C) SCORPIT BALUK. (Ichthjol.) Nom turc de la rascasse. Voyez ScoRPÈNE. (H. C.) SCORPIURA. (Bot.) Fronde cylindrique, gélatineuse, presque diaphane; rameaux alternes, flexueux, à divisions capillaires, ayant, lors de la maturité , leurs extrémités en- roulées. Les fucus amphiuius et incrustatus , Stackh. , sont des espèces de ce genre de la famille des algues, établi par Stack- house et non admis par les botanistes. Agardh les rapporte à son rhodomela scorpioides. Roussel (FI. du Calv. ) avoit fait avant Stackhouse un genre Scorpioides , fondé sur le fucus scorpioides des auteurs, qui est encore la même plante que celle d'Ag:irdh. (Lem.) SCORPIUROS , SCORPIOCTONOS , SESAMANAGRIOS. (Bot.) Ruellius cite ces noms anciens donnés à Phéliotrope, dont Pépi des fleurs est contourné comme la queue d un scorpion. (J.) SCORPIURUS. (Bot.) Voy. Chenillette et Scorpioides. (Lem.) SCORPIUS. (Bot.) Quelques anciens nomment ainsi Fajonc ou jomarin, ulex europœus , et quelques genêts épineux, ainsi t^ue Vephedra disiachja. Adanson cite sous le nom de scorpios »o4 SCO de Théophraste un doronîcum , gui est probablement l'arraica scorpioides de Linnaeus. (J. ) SCORPONE, SCORPI. [Ichthjol.) Noms provençaux de la rascasse. Voyez Scorpène. (H. C.) SCORSONÈRE ou SCORZONÈRE, 5corzonera. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs composées, de l'ordre des semi-floscule/ises, de la syngénésie poljgainie égale de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Un calice composé d'écaillés inégales, imbriquées, scarieuses sur leurs bords; les fleurs semi- flosculeuses, hermaphrodites; le réceptacle nu; les se- mences alongées, terminées par une aigrette plumeuse, en- tremêlée de poils écaîlleux. Plusieurs réformes ont été établies pour ce genre, qui ont donné lieu à la formation de quelques autres genres, tels que le Pjcridium , par M. Desfonfaines , et le Podospermum , par M. De Candolle , dans la Flore françoise. ( Voyez ces deux mots.) Scorsonère d'Espagne : Scorsonera /lîspanica ; Linn.; Gaertn., Defruct., tab. 169; dus., Hist., 2, pag. iSy, fig. 1 ; Dod., Fempt., 267, fig. 1 ; vulgairement Salsifis, Cercifis, Salsifis noir d'Espagne. Cette plante est très-bien connue par l'usage que Ton fait de ses racines noirâtres en dehors, blanches en dedans, longues, fusiformes. Sa tige est glabre, haute de deux ou trois pieds, rameuse ; les feuilles sont alternes , sessiles, à demi embrassantes, vertes .médiocrement dentées ou ondulées à leurs bords; les inférieures ovales, oblongues. rétréciesà leur base, et comme en spatule dans leur milieu ; les supérieures lancéolées, étroites, acuminées. Les fleurs sont solitaires, ter- minales, portées sur de longs pédoncules cylindriques et Cstu- leux; le calice est oblong , un peu cotonneux à sa base , com^ posé d'écaillés larges, imbriquées, scarieuses à leurs bords; les corolles sont grandes, hermaphrodites, de couleur jaune; les semences étroites, alongées, cannelées, surmontées d'une aigrette plumeuse. Cette plante croît dans les départemens méridionaux de la France, en Espagne et en Italie, dans les pâturages des montagnes. Quoique l'usage que l'on fait aujourd'hui de la racine de cette plante soit très-ancien, il ne paroît pas qu'elle ait été connue du temps d'Olivier de Serres , qui n'en fait aucune SCO 205 mention. Aujourd'hui elle est préférée presque partout aux véritables salsifis dont il a été question précédemment, et même elle en porte le nom. Cette racine peut se man<^er dès le premier hiver qui suit le semis de ses graines ; elle est alors très-tendre et très-délicate; mais comme elle n'a pas encore acquis toute sa grosseur, beaucoup de personnes préfèrent en faire usage à la fin de la seconde année, quoiqu'elle ac- quière de la dureté et de l'àcreté avec l'âge. Pour combiner ces deux avantages, dit M. Bosc, au lieu de semer la graine, comme on le fait ordinairement, dès le commencement d'Avril, on retarde jusqu'au mois d'Août; alors aucune tige ne s'élève la première année, et les racines, dix-huit mois après, sont grosses, tendres et savoureuses; leurs mauvaises qualités viennent delà floraison. Pour que la scorsonère pros- père, il faut que la terre où on la sèaie soit en même temps légère et un peu humide : il faut de plus qu'elle soit pro- fondément labourée et fortement engraissée avec du terreau très-con^onlmé ; car ses racines prennent facilement le goût du fumier frais. En général on sème la graine de scorsonère par rangées, pour faciliter les binages du plant qui en pro- vient, binages qui concourent si puissamment à la croissance de ce dernier, et qu'on ne doit pas ménager; cependant, lorsqu'on la sème en Avril pour consommer le plant en Oc- tobre, on peut la semer à la volée. On doit arroser les semis lorsque la sécheresse se prolonge, la graine ayant besoin de beaucoup d'eau pour germer. Dans la même circonstance on arrosera également le plant, si le terrain n'est pas également humide. Dès que le plant provenu du semis a acquis des feuilles de deux ou trois pouces de long, 'on l'éclaircit, en arrachant tous les pieds qui sont à moins de deux ou trois pouces des autres, puisque ce n'est qu'autant que les pieds pourront s'étendre aisément qu'ils prendront toute la gros- seur désirable. Si cette pratique n'est pas la plus générale, elle est certainement la meilleure; on donne ensuite un bi- nage, et successivement trois ou quatre autres. Les tiges qui se montreront seront rigoureusement pincées près du collet de la racine, pour les empêcher de s'élever et de fleurir, par la raison indiquée plus haut. Couper les feuilles des scor- sonères, est très-nuisible à la grosseur des racines^ 205 SCO On ne commence à manger les racines de la scorsonère qu'à la fin d'Octobre, et on continue jusqu'en Mars. Quand les gelées ne sont pas à craindre , on les laisse en terre pour ne les lever qu'à mesure du besoin -, mais dans le cas con- traire on les arrache toutes, pour les rentrer dans une serre à légumes , où on les dépose par lits alternatifs avec du sable. Les planches qu'on veut garder pour l'hiver suivant sont re- couvertes alors d'une couche de feuilles sèches ou de fou- gères, qu'on enlève dès que le temps eit devenu doux. Passé la seconde année, les racines de scorsonère deviennent li- gneuses et se couvrent de chancres qui leur donnent de l'amer- tume. Les bestiaux aiment beaucoup les racines et les feuilles de cette plante. Elles augmentent le lait des vaches et des brebis. Pour avoir de bonnes graines l'année suivante, il faut laisser en place les plus beaux pieds, les couvrir, pendant l'hiver , de feuilles sèches. On cueille cette graine tous les ma- tins vers onze heures, au moment où elle se montre hors du ca- lice qui la recouvroit , et on la dépose de suite dans des sacs de papier, où elle se dessèche et se conserve bonne pendant trois ou quatre ans. Celle des premières fleurs épineuses est la meilleure; celle des dernières doit être rejetée. Scorsonère A fleurs purpurines : Scorzonera purpurea, Linn.; Jacq. , Aust., i , tab. 35 ; Clus. , Hist., 2 , pag. lôg, fig. i , etPann., 65g: Lamk., III. gen., tab. 647, fig. 3. Cette plante a des racines ovales, épaisses, charnues, oblongues, blan- châtres en dedans: sa tige est droite, cylindrique, presque - simple ou médiocrement rameuse, feuillée, particulièrement à sa partie inférieure, haute de huit à dix pouces, uniflore. Les feuilles sont très-éfroites, glabres, linéaires, vertes, en- tières, subulées, presque aussi longues que les tiges. Ses fleurs sontsolitaires, terminales, de couleur bleue; les calices ovales, oblongs , presque cylindriques; leurs écailles imbriquées, les intérieures beaucoup plus longues, acuminées; la corolle au moins une fois plus grande que le calice; les étamines blan- châtres; les semences alongées , surmontées d'une aigrette plumeuse. Cette plante croit en Allemagne, en Autriche, dans la Sibérie. Je lai également observée sur les côtes de la Barbarie. Scorsonère ondulée; Scorzonera undulata, Desf. , FI. AtL, SCO 207 2 , page 219. Cette espèce a de grands rapports avec la pré- cédente : elle en diffère par ses feuilles ondulées, souvent fomenteuses, lancéolées, plus larges. Les racines sont char- nues, presque fusiformes; les tiges droites, hautes d'un pied et plus, simples ou divisées vers leur sommet en trois ou quatre rameaux élancés, uniflores , plus ou moins tomenteux. Les feuilles sont lancéolées, alongées , glabres ou un peu velues, fortement ondulées à leurs bords, très-rétrécies et subulées à leur sommet, vaginales et en gouttière à leur base, à trois ou cinq nervures longitudinales. Les fleurs sont soli- taires, terminales, d'un bleu violet: les écailles du calice ovales, imbriquées ; les extérieures médiocrement tomenteuses, les anthères brunes, les semences alongées, couronnées par une aigrette sessile , plumeuse, dont les poils sont inégaux, entremêlés comme une toile d'araignée. J'ai recueilli cette plante dans les terrains sablonneux , sur les côtes de Barbarie. Je l'ai mentionné dans mon Voyage en Barharie comme une variété de la précédente. Les feuilles sont très-variables dans leur forme. Scorsonère corne-de-cerf : Scorzonera coronopifolia , Dcsf. , FI, AtL, 2, page 220, tab. 212; Scorzonera hrevicaulis, Vahl , Sijmh., 2, page 88, tab. 44. Cette plante a des racines fusi- formes, de la grosseur du petit doigt, même du pouce. Su tige est droite, simple, striée, haute de huit à dix pouces, nue, garnie seulement à sa base de quelques feuilles pubes- cenles , laciniées ou pinnatifides , élargies dans leur milieu , aiguës, renversées, plus courtes que I-a tige; les pinnules li- néaires, un peu écartées, quelques.-unçs laciniées; les pé- tioles canaliculés, striés, dilatés à la base. Les fleurs, ter- minales et solitaires , ont le calice ovale , oblong; ses écailles souvent tomenteuses, membraneuses à leurs bords; les co- rolles jaunes, une fois plus longues que le calice; les an- thères brunes; les semences rudes, alongées, cylindriques, couronnées par une aigrette sessile, plumeuse. Cette plante a été découverte par M. Desfontaines sur les montagnes, le long des côtes de la Barbarie. Scorsonère TUBEREUSE : Scorzonera tuberosa , Willd. , Spec, Pallas, Itin., 3, App., tab. y, fig. 3; Moris., Hist., 5, §. 7, tab. 6 , fig. 16. Petite espèce, pourvue d'une très-grosse racine 2o3 SCO tubéreuse, presque globuleuse, qui en produit plusieurs autres moins grosses. Sa tige est haute de deux ou quatre pouces, cylindrique, presque simple , quelquefois chargée de deux ou trois rameaux. Les feuilles sont alternes, linéaires, aiguës, relevées en carène, pubesccntes en dessous. Les fleurs sont terminales, inclinées avant la floraison; le calice est pu- bescent, muni extérieurement d'environ huit petites écailles très-courtes, lâches , réfléchies , sétacées au sommet ; les écailles intérieures presque en même nombre, aussi longues que la corolle 5 membraneuses à leurs bords; les demi-fleurons jaunes, de couleur purpurine en dessous, tronqués et cré- nelés au sommet. Les semences sont striées , de la longueur du calice, surmontées d'une aigrette sessile. Cette plante croît dans les terrains limoneux desséchés, sur les bords du Volga et dans la Syrie. Les Turcs et les Calmouks mangent les racines de cette plante , qu'on dit être d'un excellent goût. Scorsonère a feuilles :étroites : Scorzonera angustifolia , Linn., Sp.; Glus., Hist. , j88 ; et Pann., tab. GSy ; Moris., Hist., 5 , §. 7 , tab. g, fig. lo. Sa racine est épaisse, charnue, brU|tie an dehors ; sa tige simple , grêle , quelquefois un peu ra- meuse et souvent velue à sa base , haute de sept à huit pouces et plus. Les feuilles sont nombreuses, presque tou- tes radicales, en touffe, linéaires, très - étroites , glabres ou un peu velues, aiguës, subulées. Les fleurs sont solitaires, terminales; le pédoncule cotonneux, un peu renflé au sommet; le calice médiocrement pubescent; les écailles de la base un peu tomenteuses, plus petites; les autres lancéolées, aiguës; la corolle une fois plus grande que le calice , jaune en dedans, légèrement purpurine en dehors; les semences oblongues, étroites, couronnées par une aigrette très-fine ; les poils en- tremêlés comme vme toile d'araignée. Cette plante croît dans les pâturages, sur les collines, en France, en Espagne, aux environs de Montpellier. Je l'ai également observée dans les environs d'Avrûnches. Scorsonère a feuilles de pin : Scorzonera pinifolia, "VVilld., Spec, Barrel. , Icon. rar,, tab. 49^. Cette espèce a beaucoup de rapports avec les scorzonera angustifolia et purpurea. Elle diffère de la première par son port, par ses feuilles subulées ; SCO 209 de la seconde, parla couleur de sa corolle. Sa racine estsimple, fusiforme; sa tige droite, haute de cinq à six pouces, très- feuillée, couverte d'un duvet blanc et tomenteux. Les feuilles sont très -serrées, étroites, subulées, nerveuses, striées to- menteuses à leur base, à peine larges d'une ligne sur trois ou quatre pouces de long. Le pédoncule est court, terminal, lanugineux, renflé au sommet, uniflore; le calice cylindri- que, cotonneux, à écailles larges, imbriquées, acuminées, les intérieures plus grandes , presque longues d'un pouce; la corolle d'un jaune de soufre, assez semblable à celle de la scorsonère d'Espagne, mais un peu plus grande, d'une cou- leur violette ou purpurine en dessous; les demi-fleurons sont dilatés au sommet; les semences glabres, couronnées par une aigrette blanche. Cette plante croît en Espagne et dans les départemens méridionaux de la France. Scorsonère basse : Scorzonera humilis , Linn. , Spec; Scor- zonera nervosa , Lamk. , FI. fr. ; Clus. , 2, page i38, fig. 2; J. Bauh. , 2, page 1061. Sa racine est épaisse, un peu pivo- tante; sa tige presque simple , tendre, peu feuillée, glabre, cylindrique, un peu cotonneuse; les feuilles sont presque toutes radicales, pétiolées , lancéolées, oblongues, aiguës, rétrécies à leurs deux extrémités, glabres, marquées de ner- vures longitudinales, assez semblables à celles du plantain; les feuilles caulinaires rares, étroites, linéaires, sessiles. Les fleurs sont solitaires, terminales; les écailles du calice glabres, ou un peu cotonneuses, lancéolées, aiguës ; les corolles jaunes, plus grandes que les calices; les semences étroites, alongées, striées, surmontées d'une aigrette plumeuse. Cette plante croît en France , eu Allemagne. Je l'ai recueillie dans les environs de Laon. Scorsonère velue; Scorzonera villosa , Scop. , Carn. , 2 , n.° gSa , tab. 46. Cette plante est pourvue d'une racine épaisse, charnue; elle produit une tige droite, striée, haute d'un pied, rameuse, couverte, ainsi que toutes les autres parties, d'un duvet tomenteux, garnie jusque sur les ra- meaux de feuilles alternes, sessiles, à demi embrassantes, étroites, linéaires, relevées en carène, courbées en faucille, nerveuses, très-entières. Les fleurs sont solitaires, terminales; les calices composés d'écaillés imbriquées , légèrement to- 48, 14 :2io 8C0 menteuses, rougeàtres sur leur dos, jaunâtres à leurs bords : les corolles jaunes, un peu rougeàtres en dehors à la circon- férence , beaucoup plus longues que le calice, d'environ un pouce de diamètre; les semences velues, surmontées d'une Aigrette roussàtre, légèrement plumeuse. Cette plante croît dans la Carniole. Scorsonère rude : Scorzonera aspera, Desf, , Annal, du Mus. de Paris, i , page i53, tab. 9. Ses racines sont pivotantes, de la grosseur du doigt; ses tiges divisées, dèsltur base, en quelques rameaux simples, effilés, pubescens , longs d'un pied et demi , munies vers leur base de quelques feuilles rudes, d'un blanc cendré, les inférieures en spatule, cou- rantes sur un pétiole triangulaire , inégalement dentées , presque pinnatilides ; les supérieures sessiles, lancéolées, ai- guës; la partie supérieure des tiges couverte de petites écailles courtes, foliacées, aiguës. Les fleurs sont solitaires; le calice ovale, alongé; ses écailles lisses, oblongues, ob- tuses, blanches et membraneuses à leurs bords; les demi- fleurons jaunes, tronqués; le tube velu, filiforme; les an- thères brunes; les semences velues, cannelées; leur aigrette roussàtre , à poils roides et barbus ; le réceptacle plan , al- véolé. Cette plante, originaire du Levant, a été découverte par Olivier et Bruguière. (Poir.) SCORSONÉRÉES. {Bot.) Voyez nos articles Lactucîes et Semi-flosculeuses. (h. Cass.) SCORTEA. {Bot.) Plukenet cite sous ce nom un raisinier,. coccoloba ruhescens de Linnaeus. (J. ) SCORTIME, Scortimus. {Conchjd.) Genre de Coquilles mi- croscopiques, établi par Denys de Montfort (Conch. sysfém., tom. 2 , p. 261), d'après une ou deux figures de Soldani, et entre autres d'après celle de la table 55, vas. 187 D, qu'il a interprétée comme il a voulu. En effet, il veut qu'il y ait une veine carinée sur les deux flancs, avec une carène dor- sale , armée en molette d'éperon ; une bouche alongée, recou- verte par un diaphragme fendu dans sa longueur et terminé par un siphon figuré en spliincter ou bourse : choses qui tien- nent les unes à la manière dont le dessinateur a rendu la co- quille , comme la veine carinée, el d'autres, qui sont tout- à-fait fausses ou qu'il n'a pu voir, comme l'ouverture, et sa SCO . 2n cloison. Le fait est que cette coquille , de deux ou trois lignes de dianiètre , et qu'il nomme le Scortime naviculaire, \S. navicularis, est fossile, d'après Soldani , qui n'en dit pres- que rien; et suivant Denys de Montfort elle vient des Cana- ries , ce qui paroît assez douteux. Elle peut être ran'^ée parmi les cristacées de M. de Lamarck. (De B.) SCORTIO. (Ichthjol.) Un des noms italiens du Kurte. Voyez ce mot. (H. C.) SCORZONE. (Ichlhjol.) A Rome on donne ce nom à la roussette femelle. Voyez Roussette. (H. C.) SCORZONERx\. (Bot.) Ce nom latin de la scorsonère, plante potagère, est aussi donné, par les habitans espagnols de la province de Venezuela, en Amérique, au craniolaua annua, dont ils emploient la racine pour faire une boisson amère et rafraîchissante. ( J.) SCORZONEROIDES. [Bot.) Mœnch a fait sous ce nom \in genre du leontodon autumnaie, qui est Vapargia autumnalis de Willdenow. (J.) SCORZONÉROÏDES de Vaillant. (Bot.) Ce genre compre- noit le scorzonera Iticiniala de Linn., et les autres espèces ca- ractérisées par leurs feuilles découpées et laciniées. (Lem.) SCOTAJNUM. (Bot.) Suivant Césalpin on nomme ainsi vul- gairement, dans la Toscane, le fustet, rhus cotinus. Adanson , dans la table de ses familles, établit le même rapport; mais dans le texte de l'ouvrage, séparant du ranunculus la plante que nous avons nommée Jîcaria d'après Dillenius, il la dis- tingue sous le nom de sootanum, probablement par inadver- tance. (J). SCOTER. [Ornith,] C'est le nom du macareux, aica arc- tica , Linn., et labradorica , Gmel. ( Ch. D. ) SCOTH-GOOSE. (Ornith.) Nom anglois de la bernache . anas erythropus , Gmel., et anser leucopsis , Bechst. (Ch. D.) SCOTIA, {Bot.) Voyez Schotia. (Poir.) SCOTI AS. (Enfom.) Ce nom, tout-à-fait grec, iKoriaùcç , et qui signifie vivant dans l'obscurité, a été donné à une espèce de ptine, petit coléoptére dont Schrauk a formé un genre, sans se rappeler que déjà Scopoli l'avoit établi sous le nom de Gibbie. Voyez ce mot. (CD.) SCOTÏIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs •^^■^ SCO complètes, polypétalées , irrégulières, de la famille des lé- gumineuses, de la diadelphie décandrie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq dents un peu inégales, entouré de bractées imbriquées; une corolle papi- lionacéc; l'étendard plié, plus court que les ailes; celles-ci sont de la longueur de la carène ; dix étamines diadelphcs; un ovaire supérieur; un style. Le fruit est une gousse pédi- cellée , comprimée, épaisse à ses bords, renfermant trois ou quatre semences. Ce genre est mentionné dans la nouvelle édition du Hort. Kew. , 4 , page 26S. On n'en cite qu'une seule espèce, sous le nom de scottia dentata; mais sans aucune autre description. (Poir.) SCOURATOUN. ( Ornhh. ) Voyez Couratoun. ( Ch. D.) SCOUIUON. {Bot.) C'est le même que l'escourgeon, espèce d'orge. (J.) SCOUT. (Ornith.) Le pingouin, alca , Linn. , est ainsi ap- pelé en Ecosse. (Ch.D.) SCRABER. (Ornith.) L'oiseau ainsi nommé à Saint-Kilda , est rapporté au petit guillemot, vulgairement colombe de Groenland , alca aile, Linn., et ui-ia aile, Temm. (Ch. D.) SCRAPTIE , Scraptia. {Entorii.) M. Latreille décrit sous ce nom un genre de coléoptères hétéromérés , de la famille des sylvicoles ou ornéphiles. 11 n'en a fait connoître qu'une espèce , voisine des serropalpes ou des mélandryes: il la nomme scraptie brune , scraptia fiisca ; c'est le serropalpus fusculus d'Uliger. C'est un petit insecte d'un brun-noiràtre velu, avec les élytres lisses et les pattes plus claires. On le trouve aux environs de Paris. Ses métamorphoses ne sont pas connues. (CD.) SCREECH-OWL. (Ornith.) Browne désigne par cette dé- nomination l'engoulevent à lunettes ou haleur, caprimulgus americanus, Linn. (Ch.D.) SCRIBtEA. (Bot.) C'est le même genre que le Lychnanthus. Voyez ce mot. (Poir.) SCRICCIOLO. (Ornith.) L'oiseau que les Toscans nomment ainsi est le troglodyte, motacilla troglodytes, Linn. (Ch. D. ) SGROBICULAIRE , Scrolicularia. {Conchjl.) M. Schuma- cher, dans son Nouveau système de conchyliologie, forme sous celte dénomination un genre avec le wja arenaria de SCR 3i3 Gmelin, la même chose que sa mactra Listeri , dont M. de La- marck a fait sa lutraria compressa , type du genre Arenaria de Megerle, et enfin de celui que le docteur Leach a nommé Ligula. C'est une coquille toute blanche qui vit dans le sable ou la vase de l'embouchure de nos rivières , non-seulement sur les côtes de la Manche, mais très-probableinent sur celles de l'Océan et de la Méditerranée; car la M. piperata de Lin- nœus, lutraria piperata de M. de Lamarck , est la même es- pèce. (De B.) SCROBICULÉ. (Bot.) Creusé de fossettes irrégulières ; exem- ples : graines de l'arum italicum , clinanthe (support des fleurs) du tu ssilago far/ara , noyau de la pêche, etc. (Mass.) SCROFANELLO. {Ichthfol.) Nom italien de la Scorpène. Voyez ce mot. (H. C.) SCROFANO. (Ichthjol.) Nom italien de la truie de mer. Voyez Scorpène. (H. C.) SCROPHULAIRE; Scrophularia, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones monopétales, de la famille des scropTiu- lariées , Juss. , et de la didyuamie angiospermie , Linn., dont les principaux caractères sont les suivans : Calice mono- phylle, à cinq divisions arrondies; une corolle monopétale, irréguliére , à tube renflé, presque globuleux, et à. limbe partagé en cinq découpures, formant presque deux lèvres, la supérieure à deux lobes arrondis, et l'inférieure à trois divisions, dont la moyenne réfléchie; quatre étamines à fila- mens didynames , terminés par des anthères à une seule loge, s'ouvrant transversalement par le sommet; un ovaire ovale, surmonté d'un style à stigmate simple; une capsule arrondie, acuminée, à deux valves, à deux loges, dont la cloison est formée par les bords rentrans des valves, et qui contiennent des graines nombreuses. Les scrophulaires sont des plantes herbacées ou plus rare- ment des arbrisseaux , dont les feuilles sont le plus souvent opposées et dont les fleurs , portées sur des pédoncules ra- meux , sont disposées en petits bouquets axillaires ou en grappes alongées et terminales. On en connoit une cinquan- taine d'espèces , dont la plus grande partie appartient à l'an-f^ cien continent , et dont douze croissent naturellement en France* 2.4 SCR * Feuilles simples. ScROPHCLAiHE DU PRINTEMPS; Scropliularia vernalis, Linn., Sp., 864. Ses tiges sont droites, quadrangulaircs, hautes de deux pieds ou environ, plus ou moins velues ou pubescentes, ainsi que les feuilles. Celles-ci sont cordiformes, pétiolées, opposées ou quelquefois ternées , doublement dentées en leurs bords. Ses fleurs sont jaunes , disposées , dans les aisselles des feuilles supérieures, en petites grappes corymbiformes ; leur corolle est ovoïde, très-resserrée à son ouverture. Cette plante est bisannuelle : on la trouve dans les bois et les lieux ombragés des montagnes en France, en Suisse, en Allemagne, en Italie, etc. ScROPHULAiRE NOUEUSE , Vulgairement Scrophulaire des bois , Grande scRorHur.AiRE ; Scropliularia nodosa, Linn., Spec, 863. Sa racine est horizontale, noueuse, vivace; elle produit une tige quadrangulaire, d'un rouge brun, droite, ordinairement simple, haute de deux à quatre pieds, garnie de feuilles ovales- lancéolées, à peine échancrées en cœur à leur base, pétiolées, opposées, glabres, d'un vert sombre, bordées de dents inégales et aiguës. Ses fleurs sont d'un pourpre noi- râtre, portées sur des pédoncules rameux, opposés, et dis- posées en une grappe droite, paniculée et terminale. Cette espèce croit dans les bois des montagnes et dans les lieux ombragés en France et dans d'autres contrées de l'Europe. La scrophulaire des bois aune odeur fétide, nauséabonde, et sa saveur est amère. Elle passoit autrefois pour résolulne, tonique, sudoriSque, vermifuge, et ses racines ainsi que r-es feuilles s'employoient, surtout à l'extérieur, contre îe;^ fu- meurs scrophuleuses , les hémorrhoïdes, la gale, le« dartres. Mais cette plante et les difi'érentes préparations qu'on en fai- soit dansles pharmacies sont aujourd'hui tombées en désuétude. Scrophulaire AQUATiguE, vulgairementBÉTOiNE d'eau , Herbe BU siège: Scropliularia aquatica, Linn., Spec, 864. Cette es- pèce diffère de la précédente par sa racine fibreuse, par ses feuilles plus alongées, bordées de crénelures arrondies et non pas de dents aiguës. Elle croît dans les fossés aquatiques et sur les bords des ruisseaux en France et dans d'autres pays de l'Europe. SCPt 2i5 C'est à de prétendues vertus vulnéraires et à rulilKc dont elle fut, dit -on, pour guérir toutes sortes de blessures, pendant le long siège que La Rochelle soutint sous Louis XIII, que cette plante doit un de ses noms vulgaires. Boul- duc lui suppose la propriété de corriger, lorsqu'elle est mêlée au séné, la saveur désagréable des infusions ou des décoctions de cette dernière drogue; mais il ne paroît pas probable qu'avec l'odeur nauséeuse qui lui est propre à elle-même, elle puisse avoir une telle influence sur le séné. '^'■'^ Feuilles munies d'appendices à leur ba-sCj, on tei^nées , ou laciniées, ScR0PHur.AiRE TRIFOLIÉE ; Scropliuldria trifoUata, Linn. , Spec... €65. Sa racine est vivace; elle produit une tige simple ou peu rameuse, quadrangulaire , glabre, haute d'un pied et deiui à dejix pieds, garnie de feuilles ovales, pétiolées, échan- crées en cœur à leur base, glabres et luisantes des deux côtés, inégalement et doublement dentées; les inférieures sont sou- vent munies à leur base d'oreillettes, qui les font paroitre trifoliées. Les fleurs sont d'un pourpre obscur, disposées en petites grappes latérales, alternes, dont l'ensemble forme une longue grappe terminale. Cette espèce croît sur les bords des champs, dans le voisinage de la mer, en Corse et sur les côtes de Barbarie. ScROPHOLAiRE tkès-rameusk ; Scrophiilarîa ramosissima, Lois., FI. GalL, 58 1. Sa tige est un peu ligneuse à sa base, presque cylindrique ou peu anguleuse, divisée en rameaux nombreux étalés, les inférieurs opposés, les supérieurs alternes. Ses feuilles sont oblongues , très-glabres, dentées profondément, quelquefois même pinnatifides. Ses fleurs sont petites, d'un pourpre foncé, avec les découpures latérales blanches, soli- taires ou deux à deux sur les pédoncules, et disposées dans leur ensemble en groppes paniculées et terminales. Cette espèce a été trouvée dans l'ile de Corse et en Provence, par M. G. Robert. »!=f^ p'cuilles ailées, ScROPHCLArRE MELLIFERE ; Scrophularia mellifera , Desf. , FI. Ail., 3, page 63, t. 143. Sa racine est vivace; elle produit -i6 SCR une ou plusieurs tiges glabres, ainsi que toute la plante, â quatre angles saillans, rameuses, hautes de quatre à six pieds, garnies de feuilles opposées, pétiolées, composées, les infé- rieures de neuf à sept folioles, et les supérieures de cinq à trois seulement. Ces folioles sont ovales ou ovales-oblongues, inégalement dentées, qtielquefois incisées, d'un vert foncé. Ses fleurs sont verdâtres intérieurement , d'un pourpre foncé à l'extérieur, disposées en petits bouquets axillaires , corym- biformes, formant dans leur ensemble une longue grappe paniculée. Cette espèce croît dans les lieux humides en Bar- barie et en Corse. ScROPHCLAiRE CANINE; Scrophularia canina, Linn. , Spec. , 865. Sa racine est vivace ; elle produit une tige droite, ra- meuse, haute de quinze à dix-huit pouces, garnie de feuilles ailées, à folioles incisées ou pinnatiGdes, glabres, ainsi que toute la plante. Les fleurs sont d'un pourpre noirâtre, por- tées , dans la partie supérieure des tiges, sur des pédoncules bifurques , rameux , et formant dans leur ensemble une longue grappe terminale. Les bractées qui sont à la base de chaque fleur, sont linéaires, et les divisions du calice sont membra- neuses et blanchâtres en leurs bords. Cette plante croît dans les terrains secs et pierreux en France et dans le Midi de l'Europe. ScROPHULAiRE LUISANTE; Scropliularla lucida, Linn., Spec^, 865. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente; elle en diffère par ses feuilles un peu charnues, luisantes, souvent deux fois ailées, et à découpures plus larges; par ses fleurs d'un rouge plus pâle, ayant l'orifice du tube de leur corolle muni d'une petite lame orbiculaire, et, enfin, parce que les bractées sont oblongues et non linéaires. Cette scrophu- laire croit dans le Midi de l'Europe, dans le Levant et en Barbarie. (L. D.) SCROPHULAIRE [Petite]. (Bot.) C'est la ficaire. (L. D.) SCROPHULARIJNEES. (Bot.) Cette famille de plantes, nommée d'abord scrophulaires et ensuite Personées (voyez ce mot) , à cause du limbe irrégulier de la corolle confor- mé dans quelques genres en masque, persona , a été rétablie par M. R. Brown sous celui de scrophularinées, qu'elle con- servera probablement. Elle le tire d'un de ses principaux SCR 217 genres, et sa place est marquée dans la classe des hypoco- roUées ou dicotylédones à corolle monopétale insérée sous l'ovaire. Son caractère général est formé de la réunion des suivans : Calice d'une seule pièce, ordinairement persistant, divisé en plusieurs lobes. Corolle hypogyne monopélale, irregu- lière , divisée à son limbe en lobes inégaux. Étamines insé- rées au tube de la corolle, tantôt au nombre de quatre di- dynames, c'est-à-dire dont deux sont plus courtes, tantôt seulement au nombre de deux, quelquefois par suite d'avor- tement. Ovaire simple , libre, non adhérent au calice, à deux loges contenant plusieurs ovules ; style unique; stigmate sim- ple ou bilobé. Fruit capsulaire (rarement un peu charnu), s'ouvrant de haut en bas, entièrement ou à moitié, en deux valves, divisé intérieurement en deux loges séparées tantôt parles bords rentrans des valves, qui s'appliquent contre un réceptacle ou placentaire central qui ne leur adhère que par ce point et s'en détache plus tard, tantôt par une cloi- son distincte, parallèle aux valves, s'appliquant sur leurs bords non rentrans, s'en détachant à l'époque de la matu- rité et portant un placentaire sessile ou plus rarement relevé sur le milieu de chacune de ses faces. Quelquefois ces valves, d'abord séparées Tune de l'autre , se subdivisent ensuite en deux et présentent, dans la maturité plus avancée , la forme d'une capsule à quatre valves. Graines plus ou moins nom- breuses, portées sur les placentaires. Embryon petit, presque cylindrique, occupant le centre d'un périsperme charnu et ordinairement très-mince, à radicule droite, plus longue et plus grosse que les lobes, dirigée vers l'ombilic de la graine. Tiges herbacées ou rarement s'élevant en arbrisseaux. Feuilles opposées ou alternes. Fleurs accompagnées de bractées, pré- sentant rarement le rudiment d'une cinquième étamine avor- tée. Inflorescence non uniforme. M. R. Brown a réuni à cette famille les Rhinanthées (voyez ce mot), qui ont de même une corolle hypogyne, mono- pétale et irrégulière, des étamines au nombre de deux ou de quatre , didynames ; un fruit capsulaire à deux loges et un périsperme charnu contenant l'embryon ; mais leur embryon , plus court, n'occupe que la partie supérieure de Fçixe du 218 SCR pérjsperme , et la cloison qui sépare les loges est, non paral- léle, mais opposée aux valves, adhérente dans leur milieu, se partageant, à l'époque de la maturité avancée , en deux parties restant adhérentes aux valves, sur lesquelles elles forment une demi-cloison, portant les graines sur son point de suture. Cette différence nous paroit suffisante pour main- tenir la distinction ancienne, adoptée aussi par M. Kunth , entre les deux familles, qui devront cependant être rappro- chées, et qui pourroient tout au plus être regardées conîme deux sections tranchées : nous avions placé ailleurs les rhi- nanthées, à cause de leur affinité avec les orobanches, les acantacées et les jasminées capsulaircs. Ce changement exi- gera une nouvelle distribution des familles de la classe des hypocorollées, plus conforme à ces diverses affinités. Les scrophularinées, ayant le caractère de famille indi- qué ri -dessus, peuvent se partager en deux sections prin- cipales , d'après le nombre des étaniines. Dans la première , plus nombreuse , distinguée par quatre élamines didynames , on place les ISi'xia de Commerson ; Budd- leta; Gomara de la Flore du Pérou ; liusselia de Jacquin ; 5co- paria ; Leucophyllum de M. Kunth; Capraria; Borkhausenia de Roth, très-voisin du précédent; Xuaresia de la Flore du Pé- rou; Stemodia , Conohea d'Aublet; Mecardonia de la Flore du Pérou; Virgularia delà même; BaUeria; Direros de Loureiro; Scrophularia ; Dodartia , auquel sont réunis le ISigrina de Linnasus et peut- être le Seymeria pectinata. de M. Pursh ; Ce- rardia ; Cymhar'ui; Sopulina de M. Don; Chirita du même; .^/af/ranii/a d'Ortega , avec lequel se confondent VlJsteria de Cavanilles et le Reichardia de Roth ; MUrasacme de M. de Labil- lardière ou Mitrogyne de M. Brown; Anarrhinum de M. Des- fontaines ; Simbuleta de Forskal ; Linaria de Tournefort , dé- taché du suivant; Antirrhinum ; CoUinsia de M. Nuttal; Ne- mesia de Ventenat : DIgitalis; Penlstemon de Mitchell et Will- denoAv; Hemiineris ; Angelonia de MM. de Humboldt et Bon- pland ; Adenosma de M. R. Brown ; Limnophila du même ; Her- pestis de Gaertner (^Gratiola monniera de Linnaeus), dont le Morgania de M. Brown est presque congénère; Torenia, auquel le Norlenia de M. du Petit-Thouars doit rester uni; Vandellia ^ dont le Matourea d'Aublet est congénère, selon Vahl ; Lin- SCU 219 àernia; Umosella; Haleranthia de MM. Nëes et Martins ; Bro- ivallia ; Schwenckia et son congénère Chcrlochilus de Vahl. Plusieurs de ces derniers genres avoient été laissés par nous à la suite de la famille, comme différant en quelques points, ou non suffisamment connus ; et c'est d'après l'autorilé de MM. Brown et Kunth qu'ils ont été insérés dans cette section. La seconde, distinguée par le nombre délamines réduit à deux , renferme les genres Pœderota ; Curanga établi par nous et adopté par Vahl; Calceolaria ; Bœa de Commerson ; Schizanlhus et Jovellana de la Flore du Pérou; auxquels on ne peut se dispenser de joindre le Columellia de la même Flore, dont le nom, déjà employé ailleurs, a été changé par nous en celui d'Uluxia, qui a tous les caractères de la section, et diffère seulement par Padhérence du bas de Povaire avec le tube du calice. Dans cette section très -naturelle on observe que la capsule, d'abord partagée en deux valves, se subdi- vise ensuite souvent en quatre et laisse dans son milieu la cloison séminifère libre. On cite encore à la fin de la famille , comme ayant avee elle quelques rapports et surtout les étamines ordinairement didynanies avec une capsule biloculaire, mais qui ont besoin d'êlre examinées de nouveau ; les genres Rottlera de Vahl , dont il faudra changer le nom employé ailleurs; Diplanihera de M. Brown qui n'en décrit pas les fruits ; Schwalbea de Linnaeus , dont l'intérieur de la capsule n'est pas connu ; Cjbanthera de MM. Hamilton et Don , dont la situafion de la cloison relativement aux valves n'est pas suffisaa.ment in- diquée ; Gratiola de I.innaeus , composé de plusieurs espèces peut - être non congénères , dont la cloison présente des directions diflTérenles relativement aux valves, surtout le Cratiola ojficinalis , peut-être plus voisin des rhinanthées. (J.) SCROSEINO. {Ichlhjol.) Nom italien du Pantouflier. Voyez ce mot. (H. C.) SCUDD.^ID. (Bot.) Voyez Nuggd. (J.) SCULFISH. (Mamm.) Les pêcheurs , dans les mers du Nord , donnent ce nom aux jeunes baleines, quand elles ont atteint deux années d'âge. (Desm.) SCURAPOLA. {Ornith.) C'est , en grec moderne, le crave, coryits gractilus , Linn., ou fregilus , Cuy. (Ch. D.) S20 SCU SCURRULA. (Bot.) Ce genre de planles, établi par P. Browne , d'abord adopté par Linnaeus , a été ensuite réuni par lui au loranthus , type de la famille des loranthées. (J. ) SCUTALE. (Erpét.) Voyez Scitale. (H. C.) SCUTELLiî: ORBICULARES. (Foss.) On a quelquefois nommé ainsi les mamelons des cidarites. (D. F.) SCUTELLAIRE ou SCUTELLÈRE , Scutellera. ( Entom. ) Genre d'insectes hémiptères de la famille des frontirostres , ou rhinostomes, c'est-à-dire voisin despunaises, avec lesquelles la plupart des espèces avoient été rangées , à cause de leurs élytres demi-coriaces, de leur bec paroissant naître du front, de leurs longues antennes non en soie, et de leurs tarses propres à marcher. M. de Lamarck a employé, le premier, ce nom tiré du latin Scutellum , un bouclier , un écusson , qui indique en effet le caractère essentiel de ce genre, dont l'écusson, énormé- ment développé, couvre les élytres, les ailes membraneuses, et protège la partie supérieure de l'abdomen. Les antennes, en fil, sont d'ailleurs, comme dans les pentatomes, compo- sées de cinq articles. Nous avons fait graver la figure d'une espèce de ce genre dans l'atlas de ce Dictionnaire , pi. 07 , n.° 2. Comme la plupart des genres de cette famille, les espèces de scutellères se trouvent uniquement sur les plantes, dont elles sucent exclusivement la sève. La plupart sont ornées des couleurs les plus vives, quelquefois même des plus brillantes, comme des reflets métalliques d'or , d'argent et d'acier bronzé. On trouve des espèces dans tous les pays du monde. Fabricius n'a point adopté le genre Scutellaire , au moins pour le nom; il a cependant réuni les mêmes espèces sous la dénomination de Tetyra. Les espèces de France les plus connues sont les suivantes: d'abord celle que nous avons fait figurer, qui est 1. La ScuTELLÈRE SIAMOISE, ScuteUera nigrolineata. C'est la punaise siamoise de Geoffroy, t. 1 , pag. 468 , n.° 68. Car. Rouge ; à corselet marqué de cinq lignes noires en ïong et trois sur l'écusson; l'abdomen rouge est tacheté en dessous de points noirs. On la trouve dans les potagers. scu 2. La ScuTEi-i.ÈRE sEMi-poNCTUÉE, Scu^e//. 5emi-punc/a/a. Car. Rouge ; dix points noirs ou taches sur le corselet ; quatre lignes noires sur l'écusson. On la trouve sur les choux, dans le Midi de la France; on la rencontre aussi sur le raifort , où elle vit en société. 3. La SCUTELLÈRE HOTTENTOTE, Scutell. llOttentota. C'est la punaise porte-chappe brune de Geoffroy. Car. D'un brun plus ou moins foncé ; pattes jaunâtres. On la trouve communément sur les seigles , mais elle vit isolément. Z|. La ScuTELLÈRE scARABOÏDE , Sculcll. scarabœoidcs. C'est la punaise cuirasse de Geoffroy , tom. i , n.° 2 , p. 435, Car. Noir-bronzé, hémisphérique, et même plus large que longue. On la trouve sur la vesce , vicia muUiJlora, Parmi les espèces étrangères les plus brillantes nous ci- terons : 6. La ScuTELLÈRE NOBLE , Scufe/Z. noUUs. Car. Oblongue ; d'un beau bleu métallique à reflets dorés et à taches noires. Elle vient d'Asie et des Indes orientales. 6. La ScUTELLÈRE ROYALE , Scutcll. TCgalis. Car. Dorée, avec deux taches bleues brillantes sur le cor- selet et sur l'écusson. Elle est de la Nouvelle-Hollande. (CD.) SCUTELLARIA. {Bot.) La toque, nommée cassida par Co- lumna et ensuite par Tournefort, et scutellaria par Cortusius, a été conservée sous ce dernier nom latin par Linnœus. Voyez ToQCE. ( J.) SCUTELLARIA. (Bot.) Baumgarten a formé sous ce nom un genre dans la famille des lichens , qui se trouve être le même que le Lecanora d'Acharius; avant lui Hoffmann avoit établi également un scutellaria dans la même famille, caracté- risé par les conceptacles en forme d'écusson ; mais il n'a pas été admis, et les espèces ont été dispersées par les auteurs modernes dans les genres Stereocaulon , Urceïjlaria , Verru- caria, Patellaria , etc. (Lem.) SCUTELLATI. (Foss.) Luid a donné ce nom aux dents de poissons fossiles orbiculaires et ovales. (D. F.) 22 2 S eu SCUTELLE. (Bot.) Dans les lichens, le corps qui contient les organes reproducteurs offre assez fréquemment la forme d'un disque, lequel tantôt adhère immédiatement à la thalle (fronde de la plante) , et tantôt en est éloigné au moyen d'un support particulier. Lorsque, adhérant à la thalle, ce disque ii'est pas bordé d'un bourrelet, on le désigne par le nom de céphalode; lorsqu'il a un bourrelet qui résulte d'un renfle- ment de sa propre substance, on le nomme patellule ; lors- qu'il a un rebord formé par la substance même de la fronde, c'est une scutellc. Cette espèce de conceptacle paroît dans l'origine comme un simple pore à la surface de la thalle; il s'élargit peu à peu en forme de petit disque corné. (Mass.) SCUTELLE, Scutella. (Aclinoz.) Dénomination substituée par M. de Lamarck à celle à^echinodiscus, donnée par Leskc ^ dans son édition des Oursins de Klein, à un genre d'Echi- nides, que l'on peut caractériser ainsi : Corps irrégulière- ment circulaire, plus large du côté de l'anus ou en arrière, à peu près plan en dessous, légèrement convexe en dessus, et par conséquent très-aplati ; à bord mince , presque tranchant , souvent digité ou perforé; composé de grandes plaques poly- gones: épines très -fines, extrêmement serrées, surtout en dessus, et éparses; ambulacres bornés, très- courts, formés de chaque côté d'un double rang de pores, réunis entre eux par un sillon transversal, de manière à imiter assez bien une fleur à cinq pétales subégaux; bouche inférieurement cen- trale, ronde , armée de cinq dents et vers laquelle con- vergent cinq sillons plus ou moins ramifiés , quelquefois bifur- ques dès la base, ce qui en fait paroitre dix; anus également inférieur , quelquefois dans le bord ; pores génitaux au nom- bre de quatre ou de cinq. Ce genre d'Echinides est extrêmement rapproché de celui que M. de Lamarck a nommé Clypéastre : il n'en diffère ua peu essentiellement que parce qiie le corps est beaucoup plus déprimé, que la face inférieure est presque plane, qu'elle est labourée par des espèces de sillons vasculaires ; et enfin, que le disque est très-sauvent ou digité, ou perforé vers les bords , mais sans que les trous les atteignent. L'organisation de ces singuliers animaux ne m'est pas con- nue, et je ne connois même aucun auteur qui en ait parlé. SCU 2.5 P'après la structure de leur têt, qui est presque plein dans tout ce qui dépasse les anibulacres , il est probable que la masse viscérale est extrêmement petite. Il me paroit que toutes les espèces connues jusqu'ici vien- nent des mers des pays chauds, et surtout de celles de l'Inde, Je les répartirai en cinq sections, dont la dernière pourra très -bien former un genre distinct. A. Espèces dont le disque seul est perforé, La ScuTELLE A SIX TROUS : Scutellu sexforis , de Lamk., Anim. sans vert., tom. 3, pag. g, n° /^ ; Echinus heraporus , Liiin. , Grael., p. 3i8g, n." GG ; Echinodiscus sexies perforatus, Leske ,, Klein, p. 199 , tab. 5o, fig. 3 et 4 , copiée dans l'Enc. méth., pi. 14g, fig. 1 et 2. Têt suborbiculaire, tronqué en arrière, percé de six trous oblongs, dont cinq à l'extrémité des cinq anibulacres, et le sixième, plus interne, dans la ligne médiane du bord postérieur. Anus très-i'approché de la bouche. De l'océan Indien et Américain. La S. A CINQ TROUS : S. quinquefora, , de Lamk., loc. cit., n.° 5; Echinus penlapliorus, Linn., Gmel. , p. 3i8g, n.° 65 ; Echinodiscus quinquiesperforatus , Leske, Klein, p. 197, tab, 21, fig. C, D, copiée dans l'Enc. méth., pi. 149, fig. 3 et 4. Têt orbiculaire, subréniforme ou tronqué, et un peu échan- cré en arrière, percé de cinq trous seulement, l'antérieur n'existant pas. On ne connoît pas la patrie de cette espèce, que M. de Lamarck pense n'être probablement qu'une variété de la pré- cédente. Elle a cependant une autre forme et est un peu plus petite. La S. A DEUX TROUS : S. lifora, de Lamk. , loc. cit., n." 7 ; Echinus liforis, Linn. , Gmel., p. 3 188, n." 64; Leske, Klein, Echinodiscus biperforatus , p. i 9G , tab. 21, fig. A et B; Enc. méth., pi. 147, fig. 7 et 8. Têt un peu irrégulier, paroissant le plus souvent subfrigone; deux ouvertures oblongues pos- térieures : l'anus très-éloigné de la bouche. Cette espèce, qui paroît varier beaucoup , quant à la forme de son bord, ainsi qu'à celle des deux trous postérieurs qui sont quelquefois ovales et très-courts . offre aussi, comme la 224 SCU précëdente , son ambulacre antérieur plus grand que les au- tres. On ignore sa patrie. B. Espèces dont le disque est troué et le boi'd écha?icré. La ScuTELLE A QUATRE TROUS: 5. quadrifora, de Lamk. , l. c, n.°6; Echinas tetraporus , Linn., Gmel. , p. Sigo , n.'yo; Echi- nodiscus quatuorperforatus , Leske , Klein, p. 204; Séba , Mus., 5, tab. j5, fig, 5 et6; Enc. niélh., pi. 148, fig. i et 2. Têt suborbiculaire , un peu plus large en arrière . percé de quatre trous seulement, les trois antérieurs et l'anal, et de deux échancrurcs en place des trous postérieurs de la scutelle à six trous. Cette espèce, dont on ignore la patrie, pourroit bien n'être qu'une variété de la scutelle à six trous; en effet, c'est la même position de l'anus. La S. ÉMARGiNÉE : s. emarglnata, de Lamk., loc. cit., 11° 5; Linn. , Gmel. , p. 3 18g , n.° Gj ; Echinodiscus emarginatus, Leske, Klein, p. 202, tab. 5o , fig. 5 et 6 ; Enc. méth., pi. i5o , fig. i et 2. Têt de la même forme que dans l'espèce précédente, c'est-à-dire suborbiculaire et tronqué en arrière, avec le seul trou anal complet, les cinq autres atteignant et échancrant le bord. Celte espèce, qui vient de l'océan Austral et plus particu- lièrement de l'ile Bourbon, est pour ainsi dire le passage de l'espèce précédente à la S. hexapora. C. Espèces dont le disque est plein et dont le lord seul est échancré. La S. DOUBLE- ENTAILLE : S. hijissa,de Lamk., loc. cit., n.°8; Echinus auritus et inauritus , Linn., Gmel., p. SiSg et oigo, n."* 68 et 69 ; Echinodiscus auritus, Leske, Klein, p. 202 ; Enc. méth., pi. ]5i , fig. 5 et 6, et pi. 162, fig. 1 et 2 , d'après Séba, Mus., 3 , tab. i5, fig. 5 , 4 , 5 et 6. Têt suborbiculaire y très- élargi et comme tronqué en arrière; aucun trou com- plet ; mais deux entaillures profondes au lieu des postérieurs et formant entre elles deux une sorte de lobe, quelquefois s eu 225 un peu auriculé de chaque côfé. L'anus au milieu de l'espace compris entre la bouche et le bord. De l'océan des grandes Indes. D. Espèces dont le têt est plein dans son disque et dans ses bords. La ScuTELLE entière; s. intégra, Enc. méth., pî. \^!^S , fi». 4 et 5. Têt très -déprimé, orbiculaire , tronqué en arrière, avec des traces seulement des deux entaillures postérieures : l'anus tout près du bord. Cette espèce , que je crois fort distincte , ne m'est connue que par la figure citée de l'Encyclopédie. J'ignore même d'où elle a été copiée, et il me semble que M. de Lamarck l'a passée sous silence, à moins que ce ne soit la suivante, ce qui est douteux. La S. tARGE-PLAyuE; s. latissima, de Lamk. , loc, cit., n." 16. Têt déprimé, elliptique, subpentagonal, tronqué en arrière, de très-grande taille; ambulacres oblongs - ovales ; anus voi- sin du bord. On ignore la patrie de cette espèce, qui est véritablemenf énorme. Elle existe maintenant dans le cabinet du prince d'Esling, et ressemble à une grande assiette. E. Espèces dont le disque arrondi , subpentagonal , un peu convexe en dessus , concave en dessous , est entier et présente ses ambulacres partagés en deux: par la séparation complète des deux branches à leur extrémité. ( Les Placentules : Genres Arach- noïdes 5 Klein ; Echinarachnius j Leske ; Echino- Discus j Breyer. ) La S. ARACHNOÏDE : S. placenta, de Lamk., loc. cit., n.° 12 ; Echinus placenta, Linn., Gmel. , p. Siyô, n.° 76; Klein, Leske, p. 218, tab. 20, fig. A B, copiée dans l'Enc. méth., pi. 143, fig. 11 et 12. Têt déprimé, subconique en dessus, subéchancré en avant et en arrière dans sa circonférence , un peu concave en dessous, avec cinq sillons profonds par- tant de la bouche et allant à la circonférence; anus tout-à- a8. ï5 ^26 scu fait marginal; épines très-fines, trés-serrëes et semblables à du velours. De l'océan Austral, d'après Pérou et Lesueur. La ScuTELLE rondachb; S. parma, Lamk. , n." i3. Têt orbicu- laire, assez convexe en dessus, à bords un peu épais, échan- cré en arrière; ambulacres disjoints, mais moins que dans 2'espèce précédente, généralement plus courts, et surtout plus larges et plus rapprochés à Textrémité; sillons rameux en dessous ; anus marginal ; épines comme dans la Scutelle arachnoïde. Cette espèce, qui vient de l'océan des Indes, comme la précédente, n'en diffère qu'assez peu ; cependant elle en est véritablement distincte par la forme de ses ambulacres. La S. DE RuMFH ; 5. Rumphii, Rumph., Mus., tab. 14, fig. G. Têt orbiculaire, comme dans la Scutelle rondache, mais dont les ambulacres sont encore plus larges, avec chaque branche plus arquée, quoique non réunie à l'extrémité; orifices de la génération formés de quatre grands pores, figurant un tra- pèze, et en interceptant quatre beaucoup plus petits. J'ai vu de cette espèce deux individus dans la collection du prince d'Esling; en les comparant avec ceux -mêmes sur lesquels M. de Lamarck a établi les deux espèces précé- dentes, il m'a été facile de m'assurer des différences. F. Espèces dont le têt déprimé, orbiculaire y composé d'un grand nombre de plaques disposées en rayons ^ est régulièrement denté en arrière. ( Les Demi- Soleils.) La S. DENTÉE : S. dentata, de Lamk., n° 1 ; Echin. orhiculuS , Linn. , Gmel. , p. 6192 , n.° 17 ; Echinodiscus dentatus , Klein , Leske , p. 212, tab. 22, fig. E, F, cop. dans l'Enc. méth. , pi. i5i, fig. 1 et 2. Têt orbiculaire, déprimé, garni de neuf digitations anguleuses en arrière; ambulacres grands et assez- pointus. Des mers de l'Inde. La S. DEMI-SOLEIL ; .S. semisol , Enc. méth. , pi. 1 5 1 , fig. 3 et 4. Têt circulaire, composé de vingt-cinq rayons, de plaques ré- gulières, dont les neuf postérieures sont dentées; ambulacres SCU 227 très -courts et disposés régulièrement en une étoile à cinq rayons. J'établis cette espèce, dont M. de Lamarck n'a pas parlé, non plus que Gmelin , du moins à ce que je crois, d'après une fort bonne figure de l'Encyclopédie : j'ignore si elle est originale. Je ne la trouve pas dans l'ouvrage de Klein édi- tion de Leske. G. Espèces à disque très-mince j> presque circulaire , un peu plus large en arrière , où son bord est plus ou moins denticulé; amhulacres pétalif ormes, mais bien moins que dans les autres scutelles ; bouche centrale avec sillons ramifiés ; anus inférieur et plus ou moins voisin de la bouche. (Les Rotules, Klein; EcHiNODiscus, Leske.) La ScuTELLE DEÇA DACTYLE : S. decadactjlos ; la S. digitée , S. dî- gitata, de Lamk. , n." 2 ; Echinus decadactjlos , Linn. , Gmel. j pag. Sigi , n.^yS : Echinodiscus deciesdigitatus , Leske, Klein , pag. 20g, tab. 22 , lîg. A, B, cop. dans l'Enc. méth. , pi. i5o, fig. 5 et 6. Têt orbiculaire , déprimé, à ambulacres clos, di- visé à son bord postérieur par des digitations ou lobures, formant deux palmures de quatre chaque et une solitaire; deux paires d'entaillures plus ou moins marginales dans le reste du disque. On ne connoît pas la patrie de cette singulière espèce , qui est très-voisine des scutelles de la première section. La S. ocTODACTYLE : S. octodactjlos , s. digitata, var. b, de Lamk., n.° 2; Ecyânus octodactjlus, Linn., Gmel. , p. 3192, n.° 76; Echinodiscus octiesdigitalus , Leske, Klein, p. 911, tab. 22 , fig. C, D, cop. dans l'Enc. méth. , pi. 1 5o , fig. 3 et 4. Têt orbiculaire, déprimé, à ambulacres plus prolongés que dans l'espèce précédente et non complètement fermés; bord postérieur divisé en deux palmures chacune, quadrilobé peu profondément; disque antérieur percé de deux trous seule- ment. Patrie inconnue. Quoique M. de Lamarck ait regardé cette échinite comme une simple variété de sa scutelle digitée,il est évident qu'il 228 SCU en est distinct par un grand nombre de caractères, et entre autres par la forme des ambulacres. H. Espèces à disque circulaire ou ovale, à bord bien entier, assez épais, un peu concave en dessous et convexe en dessus; à ambulacres réguliers, péla- lo'ides fermés ou à peu près ; ouverture buccale centrale ; ouverture anale entre elle et le bord. (Les Beignets.) La ScuTELLEORBicuLAiRE: S. orticuZam , Lamk., n.° lo; Echinus orlicularis, Linn. , Gmel., p. Bigi , n." yS ; Echinodiscus orbi- cularis, I,eske, Klein, p. aoj , tab. 45, fig. 8 et 9 , cop. dans l'Enc. méth., Vers, pi. 147, fig. 1 et 2. Têt circulaire, sub- convexe au milieu, à bords arrondis, assez épais; ambulacres ovales, aigus , bien fermés ; ouverture buccale ronde, grande, avec dix sillons divergeus : ouverture anale bien avant le bord. Des mers de l'Inde. La S. RÉTICULÉE : s. reliculatus , Echinus reticulatus , Linn., Gmel., p. 3191 , n.° i5 ; Echinoglycus ovalis , Phels. , Leske, Klein, p. 207, tab. 46, fig. 8 et 9 , cop. dans l'Enc. méth., pi. 144, lig. 5 et 6. Têt ovale, assez alongé, à bords assez épais; ambulacres bien pétaloïdes, le postérieur plus grand que les autres : des sillons divergens de l'ouverture buccale; anus très-voisin du bord. De l'océan Indien et Américain. I. Espèces à disque tronqué en arrière, un peu bombé en dessus et concave en dessous. La S. BEIGNET : S. laganum, ClypeasLer laganum , de Lamk. , loc. cit. , p. i5 ; Linn. , Gmel. , Ecliin. laganum, p.3igo , n.° 71 ; Ecliinodiscus laganum^ Leske, Klein, p. 104, tab. 22, fig. a, b, c. Têt suborbiculaire , obscurément pentagone, aplati sur les deux faces; ambulacres ovales, très-finement striés, in- complélement fermés; ouverture anale très-voisine du bord. Des mers de l'Inde ? La S. CLVPÉASTRiFORME : S. clypeastriformis , Clypeaster scuti- formis f de Lamk. , loc. cit., p. 14, ii.° 4; Echinus planus seu' SCU 229 tiformis, Séba, Mus., 3, tab. i5, fig. 3 et 4 , cop. dans l'Enc. niéth., pi. 147, fig. 3 et 4. Têt elliptique, aplati en dessus, submarginé, avec l'ouverture anale très-voisine du bord. Il paroît que cette espèce, qui provient aussi probable- ment des mers de l'Inde, est très-voisine de la précédente; mais qu'elle est toujours plus grande et constamment plus elliptique. La ScuTELLE AMBiGÈNF.: .S. amUgena , Lamk. ; Séba, Mus. 3 iab. i5, fig. i3 et 14; et avec doute Leske , Klein, p. 188, tab. 19 , fig. C, D, cop. dans l'Enc. méth. , pi. 145 , fig. 3 et 4. Têt ovale, elliptique, à dos un peu convexe, à bord un peu sinueux, à ambulacres ovales-oblongs, en forme de coussin; orifice anal marginal. Ces trois dernières espèces font le passage aux clypéastres. K. Espèces dont le disque est un peu hombé au milieu du dos , et dont la circonférence est régulièrement polygonale, avec les ambulacres pétalif ormes fei^més. La S. DÉCAGONALE; vS. decagonalis , Lesson , Voyage de l'Ura- nie. Têt très- déprimé, un peu pyramidal au milieu du dos, à peu près plan en dessous; le bord bien entier, partagé en dix côtés alternativement inégaux, un petit en avant et un grand en arrière ; ambulacres pétaloïdes bien fermés , bien égaux ; quatre pores génitaux ; bouche centrale , avec cinq sillons convergens, courts et peu marqués; anus presque marginal; couleur d'un rose agréable, plus foncé dans les su- tures en dessus, plus clair en dessous. Cette jolie espèce, dont je dois un individu à M. Lesson, a environ un pouce et demi de diamètre sur une ligne en- viron d'épaisseur aux bords ; ses piquans sont extrêmement fins, comme de l'amianthe, si ce n'est autour de la bouche, où ils sont un peu plus gros. Elle vient des rivages de i'ile Waigiou. (De B.) SCUTELLE. (Foss.) On trouve des scutelles à l'état fossile dans la Touraine , dans l'Anjou, dans le Dauphiné et dans d'autres endroits. Les couches où on les rencontre sont plus nouvelles que la craie ; mais il paroit qu'on n'en trouve pas dans cette substance où le têt des échinites s'est conservé , et ^ôo scu nous ne sommes pas certains si on en rencontre dans des couches plus anciennes. ScuTELLE RONDE: Scutclla suhrotunda , Lamk. , Anim. sans vert., tom. 5, pag. ii , n.°i4; Echinodiscus subrotundus, Leske, Ap. , Klein , pag. 206 , lab. 47 , fig. 7 ; Echinus melitensis, Scilla , De corp. marin. , tab. 8, fig. 1 — 3. Corps orbiculaire, à dos un peu convexe, sur lequel se trouvent cinq ambulacres ovales, rétrécis au sommet; anus au-dessous, près du bord ; diamètre, deux ou trois pouces. Fossile des environs de Doué et de Sou- langes en Anjou, de Mantelan enTouraine, de Chevaigne , près d'Angers, de l'île de Malte et de Saint-Paul-Trois-C ba- teaux en Dauphiné ; mais avec quelques modifications de formes dans quelques-unes de ces localités. Cette espèce porte six légères échancrures dans son bord : l'une est située vis-à-vis de l'anus, et les cinq autres répon- dent aux ambulacres. ScuTELLE DE Faojas ; ScutcUa FaujasH , Def. Cet échinite est très-aplati ; ses ambulacres sont plus raccourcis et plus fine- ment exprimés , et l'anus est plus rapproché du centre que dans l'espèce précédente; mais, du reste, elle a avec elle beau- coup de rapports, et pourroit n'en être qu'une variété. Dia- mètre, trois pouces et demi. Nous ignorons où elle a vécu. ScuTELLE LENTICULAIRE; Scutellu lenticulavis , Lamk., loc. cit., pag. 9, n.** ji. Corps orbiculaire, un peu convexe, portant cinq ambulacres courts, ouverts au sommet; anus dans le bord. Ces caractères sont ceux assignés à cette espèce par M. de Lamarck ; mais , en l'examinant attentivement , il est difficile de la reconnoitre, attendu que les ambulacres, qui sont très- peu apparens, ne paroissent pas ouverts au sommet, c'est-à- dire au point de leur réunion au milieu du disque, et qu'au contraire ils sont ouverts aux bouts qui regardent le bord. Cette espèce se trouve à Grignon, département de Seine-et- Oise; elle est souvent suborbiculaire et son plus grand dia- mètre est de quatre lignes : quelques individus ont jusqu'à sept lignes de diamètre; mais il est difficile d'être assuré qu'ils dépendent de la même espèce. ScuTELLE ENFLÉE; Scutella înjlata , Def. Cette petite espèce diffère de la précédente en ce qu'elle est ovale, enflée, un peu concave en dessous, et que l'anus est placé en dessous, SCU 23i prés du bord. Son plus grandi diamètre est de deux lignes. FosMie de Grignon et de Pirnes, département de l'Oise, dans la couche du calcaire grossier. ScuTELLE NUMMTJLAiRE ; Scutella nummularia , Def. Ces échi- nites ressemblent en dessus a des nummulltes. Souvent les am- bulacres ne sont pas marqués: ils sont plus grands que les scutelles lenticulaires. Du reste, ils ont beaucoup de rapports avec cette espèce. Fossile de Grignon. On trouve à Massillac , département de la Loire- Inférieure , dans une couche qui paroîtroit appartenir au sable vert, des scutelles qui ont de très-grands rapports avec la scutelle nummulaire. ScuTELLE DE Hauteville : Scutellu altavUlensis , Def. Corps ovale, un peu épais, aplati en dessus, où il se trouve cinq ambulacres ouverts à celui des bouts qui regarde le bord ; l'anus est entre ce dernier et la bouche. Le plus grand dia- mètre est de sept lignes. Fossile de Hauteville, département de la Manche. Scutelle bchancrée; Scutellaineisa, Desf. Corps orbiculaire, mince , et sur lequel les ambulacres ne sont presque point apparens; l'anus est placé en dessous, près du bord , où il se trouve une petite échancrure. Diamètre, plus de sept lignes. Fossile de Hauteville. Scutelle ihj Languedoc: Scutella occitana , Desf.; Parkinson , Org. rem., tom. 3 , pi. 3 , iig. 8. Corps ovale, un peu épais, aplati, portant en dessus cinq ambulacres très-marqués, ou- verts aux bouts qui vont aboutir jusqu'au bord ; l'anus est placé entre ce dernier et la bouche : le plus grand diamètre est de sept lignes et demie. Ce fossile est indiqué avoir été trouvé dans le Languedoc. Parkinson annonce qu'on l'a trouvé à Vérone. Scutelle d'Espagne; Scutella hispana , Desf. Corps ovale, épais, un peu aplati, portant en dessus cinq ambulacres peu apparens; Fanus est placé entre le bord et la bouche: dia- mètre, cinq lignes. Ce fossile est indiqué avoir été trouvé en Espagne. Il a de très-grands rapports avec une espèce qui vit dans la Manche et qu'on trouve sur les côtes du département de Calvados. ( D. F. ) SCUTELLÈRE. (Entom.) Voyez Scutellaire. (C. D.) SCUTELLlTES. {Conchj^l.) Nom donné par Denys de Monf- 252 SCU fort à des coquilles fossiles appartenant au genre Pavois, qu'il a séparé de celui des patelles. (Desm.) SCUÏELLUM. (Enfom.) Voyez Écusson. (Desm.) SCUTIBRANCHES, Scutibranchiata. (Malacoz.) Sous cette dénomination M. G. Cuvier , qui le premier l'a employée, forme un ordre de sa classe des Gastéropodes, dans lequel il place les genres Haliotide, Stomate, Cabochon, Crépidule, Fissurelle, Émarginule , Septaire ou Navicelle, Carinaire et Firole. M. de Blainville, dans son Sys(ème de malacologie, em- ploie le même nom pour désigner le troisième ordre de sa sous -classe des Paracéphalophores hermaphrodites ou uni- sexuels, et il y comprend deux familles, celle des Otidés pour les genres Haliotide, Ancyle ; celle des Calyptraciens pour les genres Crépidule, Calyptrée, Cabochon et Hippo- nyce. Voyez l'article Mollusques. (De B.) SCUTIGER. (Bot.) Paulet propose ce nom pour désigner comme genre distinct les champignons qu'il décrit sous les noms d'escudarde et de savatelle; il le caractérise ainsi : Cham- pignon terrestre , à chapeau charnu en général , de forme ovale ou en écu , garni inférieurement de tubes, ou de pores, ou de feuillets, ou de papilles, ou de pointes; tige pleine, latérale ou non centrale. D'après cette définition, ce genre Scutiger, très-artifiiciel-, reufermeroit des espèces de Boletus, de Pulj'porus, et d'autres genres voisins. Voyez Escddarde. ( Lem. ) SCUÏIGÈRE , Scufigera. {Entom.) Genre d'insectes fiptères de la famille des myriapodes ou mille-pieds , confondu d'a- bord avec les scolopendres; mais séparé, avec juste raison, par M. de Lamarck , qui lui a donné ce nom tiré du latin et qui signifie porte-ëcusson , parce que l'espèce principale a les anneaux ou segmens du tronc placés en recouvrement les uns sur les autres. Illiger a indiqué le même genre sous le nom de Cennatia , dont nous ignorons l'origine. Les scutigères, comme tous les myriapodes, ont des mâ- choires, les anneaux du corps à peu près semblables , sans distinction de corselet ni d'abdomen , et munis chacun d'une paire de pattes au moins; mais, en outre, ces anneaux sont s eu 233 dilatés en dessus et placés en recouvrement les uns sur les autres; leurs pattes et leurs antennes sont très-longues , très- déliées, et se détachent très-facilement du corps. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre sur la planche 58, n.° 6, de l'atlas de ce Dictionnaire. C'est la ScuTiGÈRE aranride , Sculigera araneoides. Car. D'un jaune ronssàtre , mielleux , transparent, avec trois lignes longitudinales brunes, dont une plus large au milieu; pattes de même couleur, avec des bandes transversales. Cette espèce se trouve assez communément dans les mai- sons ; elle reste immobile dans les greniers ou dans les fentes des boiseries, pendant le jour: la nuit elle court très-vîte. Elle se nourrit d'insectes, qu'elle paroit blesser, comme les araignées, en insinuant un poison dans leur corps; car ils cessent bientôt de remuer lorsqu'ils sont attaqués par le cro- chet de leur ennemi. En général , cet insecte inspire une sorte d'effroi, autant par la célérité de sa marche qu'à cause de la grande étendue de la surface qu'il couvre, lorsqu'il a les pattes développées, et qu'il ramasse et pelotonne à volonté. On connoît maintenant quatre espèces de ce genre. Celle que nous venons d'indiquer est la scolopendre à vingt-huit pattes de Geoffroy. (CD.) SCUTIPÈDES. (Ornith.) On nomme ainsi les oiseaux dont les tarses sont recouverts d'une peau divisée par anneaux plus ou moins larges et nombreux. (Ch.D.) SCUTOÏDES. (Bot.) Nom donné par Falisot-Beauvois à l'un des ordres qu'il introduit dans la famille des algues, classé d'après sa méthode. Voyez Aigles, Suppl. au tom. I.'^'' (Lem.) SCUTULE, Scutula. (BoL) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypéialées , régulières, de la famille des myrtées, de Voctandrie monogynie de Linna'us , offrant pour caractère essentiel : Un calice tronqué, persistant, en forme de bouclier; cinq pétales connivens, insérés sur le bord du calice ; huit étamines ; un ovaire adhérent ; un style ; une baie en bouclier, formée par le calice épaissi, à huit loges monospermes. ScuTur.E A éctissoN; Sculula scutellata ^ Lour. , FLCoch., i, page 2CJ0. Arbrisseau rameux , haut de huit pieds. Les ra- 234 SCU meaux sont étalés , garnis de feuilles glabres, opposées, lan- céolées, très-entières, épaisses à leurs bords. Les fleurs sont latérales, disposées en grappes sur des pédoncules solitaires ; toutes les parties de la fructification de couleur violette ; le ca- lice est étalé, coloré , lisse en dehors, muni en dedans de huit cavités ; les pétales sont arrondis, acuminés ; les étamines insé- rées au-dessous du bord du calice; les filamens courbés, su- bulés , presque de la longueur de la corolle ; les anthères cour- bées , oblongues, placées dans le pli convexe des cavités du calice; l'ovaire est à huit loges, adhérent avec le calice ; le style filitbrme, presque aussi long que les étamines; le stig- mate simple. Le fruit est une baie en forme de bouclier , formée par le calice épaissi, à huit loges monospermes; les semences sont solitaires, un peu comprimées. Cette plante croit dans les champs, à la Cochinchine. ScLTULE EN OMBELLE; Scutula umbcllata , Lour. , F/. Coch., loc. cit. Arbrissr'au très-rameux, qui s'élève à la hauteur de quatre pieds. Ses feuilles sont glabres , sessi les, épaisses, oppo- sées, ovales-lancéolées, très-entières; les fleurs petites, termi- nales, mélangées de blanc et de violet, disposées en ombelles, ou plutôt en cimes amples, terminales; le pédoncule com- mun est fort long; les partiels sont courts; le calice est tron- qué ,à huit cavités; lacoroile n'a souvent que quatre pétales in- sérés surle calice ; les huit étamines ont les anthères courbées et bleuâtres. Cette plante croît parmi les buissons, à la Cochin- chine. Elle passe pour astringente et fortifiante. (Poir. ) SCUTUS. (Conchji.) Nom latin du genre Pavois, proposé par Denys de Montfort (Conchyl. System., tom. 2 , pag. 58) , et que nous avons établi d'après la considération complète de lanimal sous la dénomination de Parmofhore, adoptée par M. de Lamarck. Voyez ce mot. (De B.) SCYDMENE , Scjdmenes.iEntom.) M. Latreille a fait con- noitre sous ce nom un genre d'insectes coléoptères penta- mérés. Ce sont de très-petites espèces , voisines des anthices de Fabricius, avec lesquels cet auteur les avoit rangées. Illiger et Paykull les avoient placées avec les psélaphes. (CD. ) SCYDMÉNIDES. {Entom.) M. Leach a fait une petite fa- mille sous ce nom des genres Psélaphe et Scydmène , qu'il rapproche des Stapbylins ou des Brachélytres. (CD.) SCY 235 SCYLLARE. ( Crust. ) Nom d'un genre de crustacés déca- podes macroures, fondé par Fabricius , et dont nous avons donné la description dans l'article Malacostracés de ce Dic- tionnaire, tom. XXVIII, pag. 290. (Desm.) SCYLLÉE, Scfllœa. {Malacoz.) Genre de Malacozoaires nus de la famille des Dicères, ordre des Polybranches , dans le Système malacologique de M. de Blainville , de l'ordre des Nudibranches de MM. Cuvier et de Lamarck , établi depuis long -temps par Linné, et que l'on peut caractériser ainsi: Corps alongé, très-comprimé, très-convexe en dessus , plat et pourvu d"un pied étroit et canaliculé en dessous : tête dis- tincte, avec deux petits tentacules insérés dans la tissure d'uu appendice auriforme très-grand ; bouche en fente entre deux lèvres longitudinales et armée d'une paire de dents latérales semi-lunaires fort grandes; organes de la respiration en forme de petites houppes répandues irrégulièrement sur des appen- dices pairs de la peau. D'après cela, il est aisé de voir que c'est un genre bien rapproché de celui que M. Cuvier a établi sous le nom de Tritonie , et, en effet, leur organisation est presque semblable. L'enveloppe extérieure est comme géla- tineuse ou demi-transparente; à la face inférieure est un dis- que contractile assez épais, formé en demi-can;il dans toute sa longueur et dont les bords sont renflés en bourrelet ; la tête, assez distincte, et bordée en avant par un labre en fer à cheval, ne porte que deux petits tentacules en forme de tubercule conique, placé chacun dans une tissure qui occupe le bord antérieur d'un grand lobe foliiforine , attaché de chaque côté de la tête , et qui semble un premier lobe bran- chial. Sur la partie la plus convexe du dos sont deux autres paires d'appendices charnus, ovales, comprimés, à. bords irréguliers, festonnés, à la surface supérieure desquels sont les branchies. Enfin , l'extrémité postérieure du corps se ter- mine par une crête dorsale de la même nature que les lobes branchiaux , mais moins considérable. Les flancs sont tres- étendus et couverts de quelques tubercules peu saillans , et, dans l'état de contraction dans l'esprit de vin , disposés en cinq ou six rangs. La bouche , située derrière le bourrelet labial en fer à cheval, es-t en forme de fente longitudinale bordée à droite 256 SCY et à gauche par une lèvre assez épaisse; la masse buccale, à laquelle elle conduit, est asse;', considérable: elle contient sur ses bords une paire de grandes dents cornées, alongées , ar- quées, et qui se croisent comme des lames de ciseaux, et in- férieuremeut une petite masse linguale en forme de tuber- cule, garnie, comme à l'ordinaire, de crochets très-fins, dirigés en arrière. L'œsophage se continue presque de suite en un premier estomac plissé dans sa longueur, et paroît en con- séquence susceptible d'une grande dilatation. Le foie, com- posé de six lobes , y verse la bile par trois orifices situés à l'entrée du gésier. Ce second estomac, en forme de cylindre creux, a ses parois très-charnues et armées de douze petites écailles ou lames cornées, tranchantes, disposées en rangées longitudinales. L'intestin proprement dit est gros et court; il vient se terminer à l'anus, qui est situé sur le côté droit, entre la racine des deux lobes branchiaux de ce côté. L'aiipareil respiratoire consiste en un grand nombre de petites houppes touffues , composées de filamens très-fins , et qui, irrégulièrement répartis à la surface interne ou supé- rieure des lobes branchiaux , se développent dans l'eau de manière à ressembler à une forêt de palmiers , du moins d'a- près Forskal, qui a observé ces animaux vivans. L'appareil circulatoire ne diffère probablement pas beau- coup de ce qu'il est dans les autres mollusques de cet ordre. Le système veineux , provenant des ramifications qui sortent des viscères et de l'enveloppe cutanée , se termine dans deux grosses veines latérales qui envoient les vaisseaux aux bran- chies. De celles-ci reviennent autant de veines branchiales, qui s'ouvrent séparément dans l'oreillette du cœur : celui-ci, contenu dans son péricarde, est médian et situé au dos, entre la racine de la première paire de lobes branchiaux; il en naît une seule aorte, qui se subdivise de suite en avant et en arrière, et forme les artères des viscères et de l'enveloppe cutanée. L'appareil générateur est aussi comme dans tous les genres de Malacozoaires subcéphalés hermaphrodites. L'ovaire, situé au côté droit du foie, à la partie postérieure du corps, est de forme globuleuse; l'oviducle qui en naît se réunit au ca- nal particulier de la vessie , qui est assez grande et se ter» SCY ^57 mînedansun tubercule commun , situé un peu en arrière de la racine du tentacule droit. Le testicule , situé sous l'œsophage, est divisé enlobules; ily a unepetite vésicule séminale oblongue qui se joint au canal commun de l'oviducte et de sa vessie. Quant à l'organe excitateur, il est en forme de Ion-' cordon replié et tortillé sur lui-même dans le repos: il sort par un orifice percé dans le tubercule commun. Le système nerveux n'offre non plus rien de bien parti- culier. Le cerveau formant une paire de ganglions qui envoie des filets à la bouche , un à chaque tentacule , est très-rapproché de la paire de ganglions locomoteurs , qui fournit trois ou quatre filets aux parties latérales du corps. En outre, il y a une paire de petits ganglions en dessous de l'œsophage, d'où part le filet de communication avec celui des viscères. Les scyllées sont de petits animaux pélagiens, qui viennent assez rarement sur nos côtes, mais qui ne sont pas rares sur les masses de fucus de l'Atlantide. Ils vivent, à ce qu'il pa- roit, dans la profondeur des eaux, où ils rampent sur la tige des fucus, comme l'indique la forme canaliculée de leur pied. Il est cependant probable qu'ils peuvent également nager avec quelque facilité au moyen des appendices foliacés dont leur corps est pourvu , et surtout des deux paires bran- chiales. Le reste de leurs mœurs et de leurs habitudes est encore inconnu; mais très-vraisemblablement elles ne diffè- rent guère de celles des Doris , des Cavolincs et genres voisins. Le premier auteur qui ait fait mention de ce petit mol- lusque, est Séba {Thés., tom. 1.*'% pi. 74, fig. 7); mais ce qu'il y a de remarquable , c'est qu'il en fait une espèce de poisson du genre Lophie ; et, pour confirmer ce rapproche- ment, il l'a figuré le dos en bas et le ventre en haut. Linné, dans sa Description du muséum du prince Adolphe- Frédéric, en 1764, en parla sous le nom de lièvre de mer , mais le laissa encore parmi les Lophies, toutefois en faisant l'observation que ce pourroit bien être quelque espèce de 2oophyte. Osbeck, dans son Voyage à la Chine, imprimé en i7.'Î7, rétablit la vraie position de l'animal, et même en fît un genre sous le nom de Zoojjterygius ; mais il a pris les branchies pour 238 SCY des nageoires , et il exprima beaucoup de doutes sur l'opinion de Séba. Linné, dans la 10/ édition du Systema naturœ , en 1767 , et dans les suivantes, en fit un genre de ses vers mollusques; mais il le décrivit encore renversé. Forskal, en 1776, donna la première description complète que nous ayons de la scyllét- pélagique, en se bornant tou- tefois aux caractères extérieurs. Pallas adopta cette rectification dans ses Miscellanea, 1778, p. 73 , en note, et montra que c'étoit un genre extrêmement voisin des Do ris. Gmelin , dans son édition du Sjstema naturœ , admit le genre Scyllée avec les caractères de Linné, et il copia la des- cription de Forsiial, quoique entièrement contradictoire. Bruguière, dans l'Encyclopédie méthodique, passa ce genre tout-à-fait sous silence. M. Cuvier donna la description de cet animal, avec une bonne figure, en 1798, dans son Tableau des animaux. Ce- pendant M. de Lamarck n'en parla pas dans la première édi- tion de ses Animaux sans vertèbres, et par suite le confondit avec les Tritonies. M. Bosc, dans son Histoire naturelle des mollusques, attri- bua le nom de scyllée au glaucus de Forster et de Blumen- bach, en l'appelant scyllée nacrée; et, dans la première édi- tion du Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle , il ajouta que la scyllée pélagique de Linné étoit incertaine et devoit être rejetée. Ce fut à peu près l'opinion de M. de Roissy , dans son Histoire naturelle des mollusques, puisqu'il dit que ce mollusque n'a pas été revu depuis Linné. Enfin, M. Cuvier, dans un mémoire sur ce genre d'ani- maux , inséré dans les Annales du Muséum , a fait cesser toutes les incertitudes, bien gratuites sans doute, depuis l'excel- lente description de Forskal, en traitant d'une manière spé- ciale de la synonymie et de l'organisation de la scyllée. Aussi, depuis ce temps, tous les zoologistes ont-ils adopté ce genre, qu'ils placent à côté des théthys. Nous en avons reçu plu- sieurs individus de la mer Atlantique. Ce genre ne contient encore qu'un petit nombre d'espèces, et peut-être même qu'une seule. SCY 259 La ScYLLÉE PELAGIQUE : S. pelagica , Linn., Gmel., p. 3i47, n.° 1 ; Cuv. , Mém. des Ann. du Mus., tom. 6, p. 416 , pi. 61 , fig. 1 — 3 , 4. Corps translucide, à peu près lisse ou couvert de tubercules extrêmement fins et d'une couleur jaune roys- sàtre , immaculée. De la mer Atlantique. La S. DE Ghomfoda : S. Ghomfodensis , Linn., Gmel., p. 5 147 n.° 2; d'après Forskal , Faun. Arab., pag. io5. Corps d'un pouce de long environ sur cinq à six lignes de hauteur ; de couleur d'un fauve pâle, pellucide, tach elë de brun fer- rugineux et de bleu, avec une série longitudinale de chaque côté de cinq papilles blanches très-petites. Celte espèce, qui a été observée dans la mer Rouge , dif- fère-t-elle de la précédente? Cela n'est pas probable, et, suivant l'opinion de M. Cuvier , c'est la même. Cependant les trois individus de la scyllée pélagique que je possède, n'ont pas les tubercules dont parle Forskal dans sa S. de Ghomfoda; en sorte que c'est encore un fait à éclaircir. La S. FAUVE; S.fulva, Qi'oy et Gaim. , Voyage de l'Uranie, Zoolog. , pi. 66, fig. 12. Corps oblong , canaliculé inférieure- ment, pourvu de quatre appendices aliformes , fimbriées a l'extrémité, et de deux tentacules fort longs et dilatés au sommet : couleur fauve. Cette espèce, d'un pouce et demi de long, a été observée sur des fucus, sous l'équateur, auprès de la Nouvelle- Gui- née; diffère-t-elle bien certainement de la scyllée pélagique? (DeB.) SCYLLION. {Bot.) Voyez Limonium. (J.) SCYLLIORHIN, Scylliorhinus. (Ichthjol.) M. de Blainville a établi sous ce nom un sous- genre parmi les squales de Lin- naeus. La Roussette (voyez ce mot) en est le type. (H. C.) SCYLLIUM. (IchlhjoL) Voyez Roussette. (H. C) SCYMNUS. {Entom.) Herbst a réuni sous ce nom de genre plusieurs espèces de coccinelles, insectes coléoptères trimérés ou tridactyles. Ce sont de très-petites espèces. ( C. D.) SCYMNUS. {Ichthjol.) Voyez Leiche. (H. C. ) SCYNOFOULLOS. {Omith.) Nom de la grive draine, tur- du% viscivoTus, Linn., en grec moderne. (Ch, D.) ^1,0 SCY SCYPHIE, Scfphîa. (Amorph.) Subdivision générique, éta- hlie par M. Oken dans son Manuel de zoologie, i/^part. , p. 77 , pour les espèces d'épongés qui , étant creuses en forme de tuyau ou de coupe, sont composées d'un tissu feutré, comme les S. Jistularis , infundibuliformis , scjphiformis , etc. Voyez Eponge et Spongiaikes. (De B,) SCYPHIPHORA. {Bot.) Voyez Sarissus. (J.) SCYPHIPHORUS. (Bof.) C'est ainsi que Ventenat a écrit le nom du genre Scyphophorus. Voyez ci-après. (Lem.) SCYPHOFILIX. (Bot.) Genre de la famille des fougères, voisin et peut-être le même que le Darea, Smith. M. Au- bert du Petit -Thouars, qui Va. établi, donne seulement les caractères génériques que voici : Involucre calicinal cupuli- forme , fixé sur le disque de la partie inférieure des frondes, contenant plusieurs capsules annulées. Dans ce genre , qui se rencontre à Madagascar, la fronde est décomposée. (Lem.) SCYPHOID^ ou SCYPHOIDES. {Foss.) On a ainsi nommé autrefois les portions de tiges d'encrinites ou les bases qui ont la forme d'une coupe. (D. F.) SCYPHOPHORES [Lichens]. {Bot.) On nomme ainsi ceux dont les organes de la reproduction sont portés par un podé- tion creusé en forme d'entonnoir. (Mass.) SCYPHOPHORUS. {Bot.) Ventenat a donné le nom de Scjphiphorus à une division du genre Lichen de Linugeus , dont il a fait un genre distinct , établi cependant avant lui par Necker , qui le nommoit Scyphophorum ; il a été adopté et appelé Scjphopliorus par MM. De Candolle, Acharius, et par la plupart des botanistes; mais, depuis, M. Acharius lui a assigné le nom de Çénomvce, et Pa un peu modifié. (Voyez ce mot.) Le Scjphophorus , considéré tel que M. De Candolle l"a admis, et qui est le Capilularia de Flœrke, Esch- weiller, etc., a pour type le liclien pjxidatus , espèce très- commune. Il est caractérisé par rexp^iosion ou thallus mem- braneux, foliacé, découpé, imbriqué, portant des pédicules ou podétions de même nature, droits, fistuleux, de forme variable, cylindrique, subulés, évasés en entonnoir à leurs extrémités, et produisant sur les bords des apothéciums con- vexes, privés de rebord, sessiles ordinairement, d'un brun rouge, et recouverts d'une lame proligère gélatineuse (tu- SCY 241 buleuse, Eschw. ) , dont le dessous est garni d'un tissu flo- conneux, semblable à celui de la substance du thallus. Les scyphophorus sont de belles espèces de lichens, qui croissent dans les bois, sur la terre, sur les murs, au pied des arbres , etc. Elles se font remarquer par leur expansion étendue, découpée, libre, c'est- à- dire non adhérente par toute leur surface inférieure , ordinairement grise ou cendrée quelquefois jaunâtre. Il naît de cette expansion des podétions ou prolongeniens creux, cylindriques, évasés ou difformes , so- litaires ou groupés, communément simples, quelquefois pro- lifères ou rameux, dont les extrémités, évasées, closes par des diaphragmes, se garnissent sur leur bord de scutelles très- irrégulières . tuberculiformes ou fongueuses, rouge-foncé ou brunes, quelquefois d'un beau rouge. Ces organes fructifères sont ou solitaires ou réunis en assez grand nombre sur le même podétion, dont le bord est aussi denté ou déchiqueté, ou garni de découpures ou d'autres podétions également fruc- tifères. Quelquefois les podétions sont simples , régulièrement évasés au sommet en petites coupes, et imitant eux-mêmes ainsi de petites scutelles. Ce genre comprend une quarantaine d'espèces , presque tou- tes européennes; quelques-unes ont été observées en Afrique, en Amérique , à la Nouvelle- Hollande , à l'ile de Bourboa et au cap de Bonne-Espérance. Les espèces suivantes méritent d'être signalées. §. 1." Apothéciums bilans ou pâles, 1. Le ScYPHOPHoaus CORNE DE DAIM : Scjpliophorus alcicornis, Ach., Prodr. ; Cenomjce alcicornis , Ach., Sjn. lich.; Scjpho- phorus convolutus , Decand. , FI. fr. , n." (^lô ; Dill. , Hist. musc, pi. 14, fig. ij ; Vaill., FI. par., pi. 2 1 , fig. 5. Expansions nom- breuses, étendues en gazon serré, d'un blanc jaunâtre, avec teinte verte, à découpures palmées, déchiquetées , à lobules obtus , redressés ou infléchis et recoquillés , garnis sur les bords de petites houpes de poils; podétions alongés, turbines, ter- minés chacun en un entonnoir lisse, régulier, crénelé, dont le bord finit par se garnir de petites folioles, et par devenir prolifère; les apothéciums sont bruns, placés sur le bord su- périeur des podétions, et plus rarement sur les bords del'ex- 48. 16 5.42 SCY pansion. Cette belle espèce se trouve dans les bois sablonneux , dans les bruyères, sur les pelouses pierreuses et montueuses; elle n'est point rare dans les environs de Paris. On la confond quelquefois avec le scyphophorus ou cenomjce endiviœfolius , Ach. (voyez Mich., Gen. , pi. 42 , fig. 5) , qui croit dans les mêmes lieux, et dont les frondes sont découpées à la manière des feuilles de chicorée , et comme frisées ; les podétions presque simples, munis d'apothéciums d'un brun roussàtre. 2. Le Scfphophorus cervicornis , Decand., ou Cenomjce cervi- corrafi, Achar. , Sjnops. lich. { et in No^'. act.Stockh. , 22 , p. 4» fig. 5, Cenomjce). 11 est encore très-voisin du scyphophorus corne-de-daim, dont il diffère parles divisions de son expan- sion, plus redressées, recoquillées seulement au sommet , pri- vées de poils noirs; par sa couleur d'un vert glauque ou nuancé d'un bleu grisâtre ; par ses podétions plus terminés en entonnoir, plus petits, plus réguliers, dilatés, entiers et prolifères au centre. Les apothéciums sont d'un brun plus foncé, presque noir. On trouve cette espèce sur les rochers et parmi les mousses, particulièrement dans les pays de mon- tagnes. 3. Le Scyphophorus entonnoir : ScyphopJiorus pjxidatus , Decand., FI. fr. , n." 916 ; Cenomyce pyxidata, Ach., Sjynops, Zich. ,p. 262; Lichen pjxidatii s, Linn. Expansion foliacée, d'un, vert gris, découpée , à découpures crénelées ascend;intes; po- détions en forme d'entonnoir, réguliers, pédicellés, glabres , puis granuleux, verruqueux etscabres, également vert-gri- sâtre ; podétions d"abord en entonnoir, s'étendant ensuite, donnant naissance à d'autres podétions , portant des apothé- ciums de couleur brune. Cette espèce, commune dans les bois, croît à terre parmi les pierres et les cailloux, quelque- fois aussi au pied des troncs des vieux arbres. Elles présen- tent beaucoup de variétés, qui se nuancent entre elles. On peut les rapporter aux suivantes, données pour types par Flœrke et Acharius. Dans la première, les podétions sont simples, courts, tur- bines; le bord de l'entonnoir , très-peu dentelé, est garni de très-petits apothéciums bruns. (Voyez Diil. , Musc, pi. 14, fig. 4 ; Vaill. , FL par. , pi. 2 1 , fig. 7. ) Dans la seconde , cenom. pjxid. staphjlea , Ach. etDill. , SCY 245 Musc, pi. i4, fig. 6, les podétions sont turbines , scyphi for- mes, simples, d'un blanc verdàtre, avec les apothéciums pé- dicellés, assez grands et presque bruns. Dans une troisième, cenom. pjxid. sjynlheta, Ach. «t Dill., Musc, pi. 14, fig. 61 — M; FI. Dan. , pi. i355, fig. 2 , les po- détions sont en forme d'entonnoir , dont la base est cylin- dracée, le bord simple ou plusieurs fois prolifère; les apo- théciums grands, de couleur baie, et portés dans leur par- fait développement sur des podétions particuliers. Une quatrième, cenom. pjxid. lophyra , Ach., est figurée dans l'Histoire des mousses de Dillenius, pi. 14 , fig. g A, Elle offre des podétions turbines, terminés en entonnoir très- ample , dilaté, dont le bord est foliacé, frisé, prolifère, garnis d'apothéciums sessiles ou portés sur des podétions pro- pres et entremêlés avec les écailles qui garnissent aussi le bord. Enfin une dernière variété, cenom. pyxid. coralloidea, Ach., est remarquable par son thallus lobé d'un gris-de-plomb ver- dàtre; par ses podétions rameux, flexueux, glabres , verru- queux, point terminés en entonnoir, de même couleur que le thallus, garnis d'apothéciums bruns, terminaux, pédicules, agglomérés, turbines, un peu concaves. Cette variété a été trouvée seulement eu Suède, sur la terre et dans les fentes des rochers. Le scyphophorus pjxidatus ou lichen pyxidatus , étoit employé autrefois en médecine contre la coqueluche; il n'est plus en usage. 4. Le ScYPHOPHORUs FiMBRiÉ ; ScjphophoTus jimhriatus , Ach. ; Cenomjcejimhriata, Ach., 5yre.;Dill., Musc, pi. 14, fig. 8. Ex- pansions foliacées , découpées, à découpures petites , crénelées ; podétions alongés, cylindriques, terminés chacun par une pe- tite coupe régulière, entièreou crénelée, prolifère avec l'âge, munis d'apothéciums bruns; quelques podétions sont subulés, blancs, légèrement poudreux. Cette espèce , qui croît partout en Europe , a été confondue avec la précédente par beaucoup d'auteurs; elle est aussi riche en variétés, qui ont été souvent données pour des espèces. Acharius en décrit huit comme types , presque toutes figurées dans Dillenius, Hist. musc , et dans Vaillant, Bolan. paris. Nous signalerons celle figuré^ 244 se Y dans Vaillant , pi. 2 1 , fig. 6 — 8 ; Flœrke , Berl. Mag. , 2 , pi. 4 , fîg. 1 a, 5i — 33. Elle se fait remarquer par ses podétions très- alongés, en forme de trompettes et stériles sur les bords. 11 faut noter aussi la variété dont l'entonnoir qui termine les po~ détions est découpé en lanières rayonnantes , subulées et fructifères. (Voyez Dill. , Musc, pi. i5, fig. 16, ^, B , D, F, G; FI. Dan., pi. i356, fig. 1 ; Flœrke , Zoc. cif. , fig. 9 — 12 et 26. ) On peut consulter sur les autres variétés le mémoire de Flœrke, inséré dans le Magasin de Berlin, tom. 4, et le Synopsis lichenum d'Acharius. 5é Le ScYPHorHORUS ecmocyne ; Cenomyce ecmocjna , Ach. Expansions foliacées , laciniées ; découpures petites , crénelées ; podétions alongés , subulés , stériles ou terminés chacun en petite coupe lisse ou brune, d'un brun livide, en forme de godet d'abord denté sur le bord , puis prolifère; apothéciums bruns , situés au bord des coupes ou au sommet des podé- tions. Cette espèce , qui se fait remarquer par la longueur des podétions, est encore extrêmement variable. Le lichen cor- nutus de Linnaeus et de la plupart des auteurs, ainsi que le lichen gracilis , Linn., en font partie. Toutes se plaisent dans les bois montueux, et croissent à terre ou rarement sur les vieux troncs d'arbre. La variété la plus commune aux en- virons de Paris, se fait remarquer par ses podétions terminés en pointe aiguë comme une corne, et ne ^'épanouissant pas en coupe. §. 2. Apothéciums d'un rouge de feu ou d'un noir rouge. 6. Le ScYPHOPHORUs COCHENILLE: Scyphophorus cocciferus , Decand., FI. fr. , n.° 916 ; Lichen cocciferus , Linn. ; Sowerb. , Engl. bot., pi. 2o5i ; Cenomjce coccifera , Achar. , Sjnops. , p. 269; Dill., Hist.musc, pi. 14, fig. 7, A — L;VaiIl. , Bot. par., pi. 21, fig. 4. Expansions très- petites, foliacées, cartilagi- neuses, à découpures arrondies, crénelées, nues en dessous, quelquefois fixées par des radicules; podétions alongés, tur- bines, nus, verruqueux et scabres , d'un jaune très-pàle , nuancé de gris et de vert, tous terminés en petite coupe , dont le bord , dilaté , porte des apothéciums assez grands, fon- se Y 245 gueux, d'un rouge vif, et qui dans leur vieillesse sont portés par des podétions particuliers. Cette espèce , très-remarquable parla couleur éclatante des apothéciums, croit à terre, dans les lieux montueux, les bois, les taillis et les bruyères. Dans une variété , cenomjce cocc. assotea , Ach. ; Dill. Musc. pi. 14, fig. 7, K, L, M, les podétions sont terminés par un entonnoir, du centre duquel et de son diaphragme naissent d'autres entonnoirs rassemblés en un faisceau. Dans une seconde variété, cenomjce cocc. cornucopioides , Achar. , ou lichen cornucopioides , Linn. , les podétions sont plus courts, terminés chacun en un entonnoir dilaté, qui porte, comme le précédent, plusieurs autres entonnoirs, mais dont le bord est foliacé et frisé; les apothéciums sont à peine pédi- cellés, et finissent par devenir prolifères. Les genres Pyonothelia, ScypHOPHoans , Schasmaria, Helo- poDiuM et Cladonia ne sont que des divisions du genre Ceno- îiYCE d'Acharius, placés dans l'ordre même dans lequel nous les indiquons. Voyez ces divers mots. (Lem.) SCYPHORUS. (Bot.) Rafinesque donne ce nom au genre ScypHiPHORUS. Voyez ce mot. (Lem.) SCYRRIA. (Bot.) Mentzelcite ce nom africain de l'aneth , anethum. ( J. ) SCYRTES. (Entom.) M. Latreille nomme ainsi quelques espèces de cyphons ou d'élodes , dont il a fait un genre, (CD.) SCYTALE, Scytale, (Erpét.) Nicandre a parlé, sous la dé- nomination de lauTctXn-, d'un serpent qui paroît n'être que l'érix turc (voyez Érix). Latreille a pris ce mot grec pour désigner un genre de reptiles ophidiens de la famille des hé- térodermes , genre qui a été adopté par Daudin et par plu- sieurs autres naturalistes, et que l'on peut ainsi caractériser: Corps robuste, alongé, cylindrique ; queue courte, épaisse, cj' lindrique aussi; tète grosse et obtuse; écailles carénées sur le dos et la queue, qui manque de grelots sonores; tout le ventre et Iç dessous de la queue garnis de plaques transversales entières; anus transversal et simple ; des crochets à venin à la mâchoire supé- rieure; tête couverte d'écaillés, semblables à celles du corps ; point de fossettes derrière les narines. Ce dernier caractère et l'absence des grelots à la queue suf- 246 SCY fisent pour distinguer les Scytales des Trigonocéphales et des Crotales, ou les séparer facilement aussi des Acanthophis, qui ont de doubles plaques sous rextréniité de la queue; des Boas, qui n'ont pas de erochels à venin; des Bongares, dont la tête est couverte de grandes plaques; des Langahas, qui ont la base de la queue entourée de plaques annulaires; des Couleuvres et des Vipères , qui ont de doubles plaques sous la queue. (Voyez ces divers noms de genres.) Parmi les scytales nous citerons : Le Zigzag : Scjtale bizoïiatus , Daud. ; Boa horrafa , Shaw; Horrafa pam , Russel; Pseudoboa carinata, Schn. Tête élargie, déprimée, ovale, obtuse; bouche petite; yeux un peu sail- lans ; écailles dorsales carénées, ovales, imbriquées; écailles des flancs plus larges et lisses; queue pyramidale et pointue. Ce serpertt, qui parvient à la taille de dix-huit pouces, est d'un brun foncé, avec une ligne longitudinale en zigzag et jaunâtre, bordée de noir sur chaque côté du dos, qui porte en outre une rangée médiane de petites taches jaunes, bordées de noir. Le dessous de son corps est d'un blanc livide, avec trois ou quatre points obscurs sur chaque côté des plaques. Le scytale zigzag, nommé horrata pam par les Indiens du Coromandel, passe dans ce pays pour très- venimeux. C'est Russel qui nous l'a fait connoitre, d'après un individu qui lui fut envoyé, en 1778, d'Arni, par le major Bonniveaux. Le Krait : Scjtale krait , Daud. ; Pseudoboa krait, Schn. Dos d'un brun effacé; ventre blanc; deux cent huit plaques ab- dominales; quarante -.six plaques sous- caudales. C'est John Williams qui, le premier et dans le second vo- lume des Asiatik Researches , nous a fait connoître cette espèce de scytale, qui a deux pieds et demi de longue ir et que l'on regarde aux Indes comme extraordinairement dangereuse. Scytale est aussi le nom spécifique d'un boa , de Vanacondo. Voyez BoA, ( PL C. ) SCYTALE AMMODYTE. (Erpét.) Ce serpent paroît être le même que le lachésis muet. Voyez Lachésis. (H. C.) SCYTALE A CHAINES, (Erpét.) Voyez Lachésis. (H. C.) SCYTALE A GROIN. (Erpét,) Voyez Cenchris. (H. C.) SCYTALE NOIR, Scytale niger; SCYTALE PISCIVORE, Seytale pisciyorus. (Erpét.) Daudin a ainsi nomade deux ser- SCY ^47 pens venimeux , à ce qu'il paroîtroit , mais non encore assez bien connus pour être définitivement classés. Le premier a été nommé par Shaw coluber cacodœmon; le second est le coluber aquaticus du même auteur. (H. C.) SCYTALIA. (Bot.) Voyez Litchi. (Poir.) SCYTALIA. (Bot.) Ce genre de Gaertner est le même que Veuphoria de Commerson , dans la famille des sapindées. Théo- phraste employoit le même nom, suivant Adanson , pour désigner le melon. (J.) SCYTALION. (Bot.) Dioscoride nommoit ainsi le cotylédon, suivant Adanson. (J. ) SCYTHION. {Bot.) Nom grec de la réglisse , suivant Mentzel. (J.) SCYTHROPS. [Orn.) L'oiseau que les naturalistes décrivent sous ce nom, tant en latin qu'en François, a pour carac- tères génériques : Un bec robuste , plus long que la tête , plus haut que large, convexe en dessus, courbé à la pointe , cannelé sur les côtés, et dont les mandibules sont glabres et entières ; des narines arrondies, percées derrière la masse cornée, près de la base du bec , et bordées en dessus par une membrane nue; la langue d'un tiers plus courte que le bec, cartilagineuse, plate à la base et bifide à son extrémité; des tarses courts et forts ; deux doigts en avant et deux en arrière : ceux de devant réunis à leur base, et les internes plus longs que les externes; les deux premières rémiges étagées, et la troisième la plus longue ; la queue cunéiforme et composée de dix rectrices. On ne connoît encore qu'une espèce de ce genre , qui a d'abord été trouvée au port Jackson , dans la Nouvelle-Galles du Sud , 011 elle arrive en Octobre , et d'où elle se retire en Janvier. Le gouverneur Phillip et le chirurgien White sont les premiers qui aient fait connoître cet oiseau , l'un , sous le nom de perroquet à bec de corne, psittaceous hornbill , et l'autre, sous celui à'anomalous hornhill. Latham en a formé le huitième genre de sa méthode , sous le nom de Scjthrops , Index ornith., tom. i , p. i4i. L'espèce (scfthrops JSovœHol- landiœ) a été décrite et figurée par Phillip et White , et en- suite par Latham, sous la dénomination de channel-hill, 2.* Supplément du Synopsis, pag. 96 et pi. i24« C'est le même 248 SCY oiseau que M. Virey a décrit, sous le nom de perroquet calao, dans le tome 64/, p. 98 , de l'édition de BufiTon donnée par Sonnini, comme étant de la taille d'une corneille, et ayant 2 pieds 3 pouces anglois de longueur. Le tour de ses yeux est nu et garni d'une peau ridée, rouge. La tête, le cou et le des- sous du corps, ont une teinte grisâtre; le dos est d'une cou- leur plombée, ainsi que les ailes et la queue, qui est très- étagée, et dont les pennes sont marquées, vers l'extrémité, d'une bande noire, et terminées de blanc. Les pieds sont d'un noir bleuâtre, et le bec est de couleur de corne. Cet oiseau porte, à la Nouvelle-Hollande, le nom de goe- re-e-gang, dont M. Vieillot a fait, par contraction , goerang ^ et il résulte des renseignemens communiqués par M. Rein- Avardt à M. Temminck , que le même oiseau, qui se trouve aussi à l'île Célèbes , y est appelé amearo , nom qui probable- ment a la même signification que celui de goe-re-e-gang , chez les peuples de TOcéanie, lesquels le lui ont donné à cause des cris que jette cet oiseau et de ses mouvemens brusques et inquiets lorsque le temps doit changer; circonstance pour laquelle le nom spécifique de présageur lui a été appliqué par M. Temminck, qui en a donné une bonne figure, planche 290 de ses Oiseaux coloriés. Ce naturaliste présume que les scythrops sont de passage dans quelques parties de la Grande- Terre , et qu'ils nichent vers le Nord de la Nouvelle-Hol- lande: ce qui lui paroît d'autant plus vraisemblable, qu'ils se reproduisent aussi à Célèbes. Leur naturel est sauvage , et ils se tiennent cachés lorsque le temps est beau ; mais ils font entendre des cris très-perçans à l'approche des orages, et ils étendent souvent la queue en éventail. Ils se nourrissent de piment et mangent aussi des insectes, surtout de gros scara- iées. (Ch. D.) SCYTHYMENIA. [Bot.) Agardh fait connoître sous ce nom générique une sorte de plantes byssoïdes ou confervoïdes, de la famille des algues ou de celles nommées plus récemment des zoocarpées ou psychodiaires , qu'on trouve sur les rochers humides et dans leurs fentes, au milieu des bois de la pro- vince de Smolande en Suède. Elle forme des membranes qui pénètrent dans les fentes des rochers sous forme de couches gélatineuses, fauves ou d'un vert obscur, étalées, qui, par SCY 2/,9 la dessiccation, deviennent membraneuses et coriaces, en pre- nant l'aspect de Voscillatoria suhfusca. Elles pourroient même être la souche d'un oscillatoire, selon Pries, qui se demande encore si ce ne seroit pas le palmella rupestris. Les membranes ne sont qu'un tissu de filanienset de grains entrelacés et entre- mêlés. Cette plante paroit très- voisine du genre Glojonema d'Agardh, auquel l'a réunie Pries, et qui offre des plantes des eaux marécageuses, gélatineuses, filiformes, tenaces, con- tenant des petits grains ou globules elliptiques, disposées en séries. Ce genre Glojonema lui-même est très -voisin et à peine distinct de VOscitlatoria ; aussi est- il regardé comme très -douteux. ( Lem. ) SCYTINIUM. ( Bot. ) Nom imposé par Acharius à la troi- sième section du genre Collema. Voyez ce mot. (Lem.) SCYTODES. (Entom.) Nom d'un genre formé par M. La- treille pour y placer une espèce d'araignée dont les yeux sont singulièrement disposés, et au nombre de six seulement. (C. D.) SCYTONEMA. {Bot.) Genre de la famille des algues et de la division des algues articulées. Il a été établi par Agardh , dans son Synopsis algarum, adopté par Lyngbye, et a pour type le Conferva comoides de Dillwyn , qui , dans les derniers temps soumis à l'observation la plus rigoureuse par MM. Cail- lou de Dieppe , de Bory de Saint-Vincent , appartient , comme les Oscillatoires et d'autres genres analogues , à une nouvelle classe d'êtres végétaux -animaux, remarquables par le mode de leur multiplication et de leur développement, et qu'on désigne par Zoocarpées, Psycodiaires et Né.mazoaires. M. Gail- lon a nommé girodella comoides la plante de Dillwyn. C'est le vaucheria appendiculata , Decand. Agardh caractérise ainsi le genre Scjtonema : Des fils con- tinus , libres, un peu coriaces , point gélatineux , remplis in- térieurement de sporanges en forme d'anneaux parallèles et transversaux. Suivant Lyngbye , il faut considérer que les fils sont transversalement annulés ou moniliformes. Agardh con- vient que son Scjtonema est très-difficile à distinguer de VOscitlatoria. Dans ce dernier, et d'après Agardh, les fila- mens sont membraneux , gélatineux , et , du reste , contiennent des sporanges annuliformes transversaux , comme dans le Scj- tonema. :î5o SCY Pries pense mieux définir ce genre, en le caractérisant de la manière suivante: Thallus vertical formé de fils continus, membraneux , brillans, qui deviennent durs par la séche- resse, s'entrelaçant et s'enroulant de manière à former des poinles aiguè's ; des grains globuleux ou déprimés, disposés en série siujple dans l'intérieur des fils. Ces caractères, diffé- rens de ceux assignés par Agardh et I.yngbye , font douter que ce soit le même genre. Pries annonce que son Scjtonema demande à être revu; et, d'après les caractères qu'il assigne à son Oscillatoria, on y reconnoît le Scjtonema d' Agardh. Ce genre n'est pas conservé dans le Species algarum d'A^ gardh ; mais il est rétabli et décrit dans son Sjstema algarum. Selon ce naturaliste, il comprend quinze espèces environ, di- visées en deux sections; dans la première sont celles à fils cou- chés, et dans la seconde celles à fils droits, La connoissance de quelques-unes de ces espèces est due à Lyngbye. En général e'ies ont été prises autrefois pour des coUéma et des conferves. Ces plantes croissent pour la plupart dans les eaux douces, sur les poutres humides, sur les pierres mouillées, dans les conduits de bois, sur les rouages des moulins. Ce genre ne paroissant pas devoir être conservé, nous nous dispenserons d'en décrire les espèces: seulement on peut voir, à l'article ISÉMAzoAiREs. l'iiistoire de l'une d'elles, le scj^tonema cornoides ou cimfcrva a^moides de Dillwyii , déjà cité plus haut. ( LexM.) SC^TOSIPHON (Bot.) Genre de plantes marines de la fa- mille des algues, et de l'ordre des confervoidées-fucoides, dans la méthode d'Agardh, voisin du genre Desmares'ia, Lamour. , ou Sporochiiu^ , Agardh. 11 est caractérisé par ses frondes fili- fonnes, presque hstuleuses , coriaces ou cartilagineuses, obs- curément cloisonnées, d'un jaune olivâtre, et dont la sur- face est couverte de sporidies? pyrifurmes , nues. Ce genre ne comprend que deux espèces d'après Agardh , qui l'a établi. La première, le scjtosiphon JïLum, est le fucus filum, Linn. Elle est le type du genre Chorda de Lamouroux, et décrite à cet article. C'est a-issi le genre Chordaria , Link, Chamnia, Dcsv., Merten^ia, Tliunb. ; enfin, un Ui^a pour beaucoup d'à .leurs. Agardh en décrit beaucoup de variétés. i.a seconde, meutionnéc par Agardh , est le scjtosiphon fa' SEA 25i niculaceus ou ceramium fihrosum , Roth. Elle est figurée dans la Flora danica,p\. iSgS , fîg. i , et diffère par sa fronde sétacée irrégulièrement, rameuse. Lyngbyeavoit augmenté ce genre d'une douzaine d'espèces déjà connues et placées dans les genres IJha, Gigartina, Des- marestia, Halymenia et Chondria, Mais Agardh n'a pas admis cette réunion , qui en effet est susceptible d'un sévère examen. Il est vrai que ce botaniste excluoit de ce genre l'espèce prin- cipale, qui formoit seule le C/iordû de Lamouroux, adopté par lui. ( Lem.) SCYTROPUS. (Entom.) C'est le nom donné par M. Schœn- herr à un sous-genre de charanson , dans le genre 70. Voyez ce numéro à l'article Rhinocères. (CD.) SCZIGIL. {Ornilh.) Ce nom polonois , qui s'écrit aussi sczj'giel, est celui du chardonneret, fringilla carduelis, Linn. (Ch. D.) SEA,-ABORNE. {Ichihyol.) Nom anglois du Labre bergylte, décrit dans ce Dictionnaire, tom. XXV,pag. 21. (H. C.) SEA-CABBAGE, SEA-KALE. {Bot.) Noms anglois du crambe, ou chou de mer, cités dans le Dictionnaire écono- mique. (J.) SEA-CROW. (Ormï/i.) C'est, en anglois, la corneille man- telée ou le nigaud , comme sea-dotterel est le tourne-pierre ; sea-hen, le guillemot ; sea-lark , l'ortolan de neige ou le pluvier à collier ; sea-phasant , le pilet ; sea-pic , l'huitrier ; sea-swalloiv , la glaréole ou perdrix de mer; sea-lurtle , le petit guillemot. (Ch.D.) SEA-t'OX. {Ichthjol.) Nom anglois du renard marin. Voyez Carcharias. (H. C.) SEA-HEN. {Orn.) Dans la province angloise du Northum- berland, ce nom est donné au guillemot. (Desm.) SEA-JUNKERLIN. ( IcUhjol.) Un des noms anglois de la GiRELLE. Voyez ce mot. (H. C.) SEA-ROUGH. (Ichthfol.) Nom anglois du Pagel et du Denté. Voyez ces mots. (H. C. ) SEA-SCORPION. ( Ichthyol. ) Un des noms anglois du scor- pion de mer , cottus scorpius. Voyez Cotte. ( H. C. ) SEA-S WALLOW. (Ornith.) Hirondelle de mer en anglois. Ce nom est aussi donné à la glaréole. ( Desm.) 252 SEA SEA-WIFE. (lehthyol.) Nom angloîs de la Vieule. Voyez ce mot. (H. C.) SÉAFORTHE (Bot.) ■,Seaforthia,Roh. Brown , Noi'. Holl. , 3 , pag. 267. Arbre très-élégant que M. Rob. Brown a men- tionné sous le nom de seaforthia elegans. Il est voisin du genre Carjota , de la famille des palmiers , dont il diffère par la structure de son ovaire et parla situation de Tembryon. Ses tiges supportent, à leur sommet, de très-grandes feuilles ai- lées; les folioles sont plié(^s et rongées à leur sommet. Les fleurs sont polygames, monoïques; le calice a six divisions: trois extérieures; trois intérieures très-profondes (ou trois pétales p). Dans les fleurs mâles et hermaphrodites les étamincs sont noni|breuses ; l'ovaire a un seul ovule, un style, un stigmate obtus. Les fleurs femelles sont solitaires , placées entre deux fleurs mâles ou hermaphrodites; point d'étamines; l'ovaire, sans style, est surmonté de trois stigmates obtus. Le fruit est une baie ovale , renfermant une semence striée. L'embryon est situé à la base des semences. Cette plante croît à la Nouvelle- HolUinde. (PoiR.) SEAL. (Mamm.) Nom des phoques, en anglois. (Desm.) SEALA, {Bot.) Nom générique sous lequel Adanson désigne le pectis de Linnaeus. (J.) SEAR-WATER. (Ornith.) Cette dénomination, qui signi- fie rasant la superficie de l'eau, désigne le pétrel pufBn, procellarîa pujfinus , Linn. ( Ch. D. ) SEAU DE SALOMON. {Bot.) Nom vulgaire du polygonatum , genre de la famille des asparaginées, nommé plus ancienne- ment signet de Salomon. Le seau Notre-Dame est la bryone ordinaire; le seau de la Vierge est le tamnus. Voyez Signet et Taminier. ( J. ) SF2BACIQUE [Acipe]. {Chim.) Acide organique obtenu par M. Thénard, en distillant le suif ou la graisse de porc. Son nom vient de sébum, suif. Composition. Il est formé d'oxigène, de carbone et d'hydrogène dans des proportions inconnues. Mais les propriétés qu'on lui connoît le font considérer comme un corps gras, c'est-à-dire comme une substance dans laquelle le carbone et l'hydrogène domi- nent sur l'oxigène. SEB 253 Propriétés. Il est solide, cristallisable en petites aiguilles incolores : sa densité est plus grande que celle de l'eau. A la chaleur il se fond à la manière des corps gras. Il est inodore; sa saveur est légèrement acide. 11 est peu soluble dans l'eau froide; il l'est davantage dans l'eau chaude. Une dissolution bouillante qui ea est saturée, se prend en masse par le refroidissement. La solution refroidie rougit légèrement la teinture de tour- nesol. Elle précipite les solutions d'acétate et de nitrate de plomb, d'acétate et de nitrate de protoxide du mercure, de nitrate d'argent. L'acide sébacique forme, avec la potasse, la soude et l'am- moniaque, des sébatessolubles, dont les solutions concentrées se prennent en masse quand on y verse des acides sulfurique, nitrique, hydrochlorique, etc. Préparation. On distille 3 à 4 kilog. de suif ou d'axonge dans une cornue de grès de 7 à 8 litres, à laquelle on a adapté une alonge et un ballon tubulé. La tubulure du ballon est fermée par un bouchon traversé d'un long tube par lequel les gaz provenant de la distillation peuvent se dégager. Quand la distillation est achevée , on introduit les produits solides et liquides dans un grand flacon bouché à Témeri , on y verse de l'eau chaude , et on agite le flacon afin de mettre les matières en contact. Quand l'eau commence à se refroidir et qu'elle est claire, on la sépare de la matière grasse et on fait un nouveau la- vage; enfin, quand l'eau ne paroît plus dissoudre d'acide sébacique, on fait concentrer les derniers lavages, puis on les ajoute aux deux premiers, qu'on a fait concentrer. On abandonne la liqueur a elle-même, et on obtient l'acide sébacique cristallisé par le refroidissement. Si on ne le trouve pas assez pur, on le fait redissoudre dans l'eau bouillante. On peut encore, comme l'a fait M. Thénard , précipiter les lavages qui contiennent l'acide sébacique par l'acétate de plomb, et décomposer à chaud le sébate précipité et bien ^H SEB lavé par l'acide sulfurique étendu d'eau. Quand ioxide de plomb a été neutralisé par l'acide sulfurique, on filtre la li-^ queur; l'acide sébacique cristallise par le refroidissement. Histoire. Avant M. Thénard , on avoit donné le nom d'acide séba- cique au produit acide fortement odorant qu'on obtient de la distillation du suif et des corps gras en général. Mais, s'il est vrai que ce produit doive en partie son acidité à l'acide sé- bacique , il est certain que l'odeur qu'il manifeste est due à des corps qui en diffèrent beaucoup. (Ch.) SEBADILLO. {Bol.) Voyez Cevadille. (J.) SEB^A. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , monopétalées, de la famille des gentianées, de la pentandrie monogynie de Linnéeus, offrant pour caractère es- sentiel: Un calice à cinq divisions très-profondes ; une co- rolle tubulée; le limbe à cinq lobes ; cinq étamines saillantes; les anthères calleuses , recourbées à leur sommet après la fé- condation ; un ovaire supérieur; le style droit, terminé par deux stigmates; une capsule un peu comprimée, bivalve, à deux loges ; les semences nombreuses. Il n'y a quelquefois que quatre parties au lieu de cinq dans les fleurs. Cette plante est un démembrement de celui des exacum de Linné, établi, par M. Rob. Brown , pour plusieurs espèces, qui s'en écartent par les caractères qui viennent d'être énon- cés. 11 faut y rapporter les espèces suivantes: SebjEa ovale: Sehœa ovata, Rob. Brown, Nov. HolL; Exa- cum ovatum, Labill. , ISSov. HolL, i, pag. 38, tab. 62. Plante herbacée, dont la tige est droite , haute de sept à huit pou- ces, glabre, dichotome. Les feuilles sont opposées, sessiles, glabres , ovales , un peu aiguës , longues d'environ trois lignes. Les pédoncules sont droits, terminaux, filiformes, opposés, très-longs, dichoîomes, uniflores ; une fleur mé- diocrement pédicellée est dans le milieu de la dichotomie. Les divisions du calice sont profondes , ovales , lancéo- lées, aiguës; le tube de la corolle est ventru , de la longueur du calice; le limbe à cinq lobes ovales, aigus -, les cinq éta- mines ont leurs filamens très-courts; les anthères versatiles; l'ovaire est ovale ; le style à peine de la longueur du tube; le SEB 255 stigmate en tête; la capsule ovale, membraneuse, à deux valves , à deux loges ; les semences nombreuses , planes , striées. Cette plante croît au cap Van-Diémen. Seb/Ea BLANCHATRE: Scbcea albens , Rob. Brown ; Exacum al- lens, Linn., SuppL, 207, tab. 74 , fig. 4. Plante herbacée, qui produit une tige glabre, tétragone, haute de quatre à cinq pouces, dichotome et en cime au sommet. Les feuilles sont un peu charnues , en cœur, lisses, embrassantes, un peu cou- rantes sur la tige. Les fleurs sont blanches, et forment une cime terminale, les unes à l'extrémité des derniers rameaux, les autres dans leur dichotomie : elles ont un calice de quatre folioles droites, ovales, aiguës, en carène, persistantes; la corolle est hypocratériforme ; le tube uri peu plus long que le calice; le limbe à quatre lobes ovales , renfermant quatre étamines, à filamens très- courts, terminés par des anthères oblongues , saillantes. Cette plante croit au cap de Bonne- Espérance. Seb,ea doue: Sehœa aureum , Rob. Brown; Exacum aureum, Linn. fils, Suppl., i23. Cette espèce est pourvue d'une tige haute de trois ou quatre pouces, glabre, droite, menue, ua peu anguleuse, rameuse et dichotome vers son sommet. Les feuilles sont opposées, presque en cœur ou ovales, sessiles , plus courtes que les entrenœuds. Les fleurs sont pédonculées, divsposées en cime, presque en corymbe bien garni. Le calice se divise en quatre folioles droites, ovales, aiguës, concaves, en carène sur le dos, un peu scarieuses sur les bords; la co- rolle est une fois plus grande que le calice ; le limbe à quatre découpures lancéolées, delà longueur du tube; les étamines sont saillantes. Cette plante croit au cap de Bonne-EÎspérance. Seb^a en cœur : Sehœa cordatum, Rob. Brown; Exacum cor- datum , Burm. , Jfi\ , tab. 74 , fig. 5 ; Pluk. , Almag. , tab. 275, fig. 4; Séba, Mus., 1, tab. 22, fig. 7. Sa tige est herbacée, haute de cinq à six pouces , glabre , un peu anguleuse, dicho- tome à sa partie supérieure. Les feuilles sont sessiles, oppo- sées, lisses , en cœur, aiguës, plus courtes que les entrenœuds; les fleurs jaunes, assez grandes , portées sur des pédoncules courts, disposées, au sommet delà plante, en une cime pres- que en corymbe , terminales ou solitaires dans la dichotomie. Le calice est pentagone, à cinq folioles à demi en cœur, 256 SEB droites, aiguës, en carène, striées obliquement, un peu con- caves , oifrant à leur angle dorsal une aile membraneuse , presque deu^i-circiiJaire, qui forme leur côté extérieur. La corolle est pourvue d'un tube grêle, plus long que le calice, un peu renfle sous le limbe, à cinq lobes ovales, oblongs, ouverts en rosette; les étamines, placées à l'orifice de la fleur, dans le petit renflement du sommet du tube, ne sont point sail- lantes. Cette plante croît au cap de Bonue-Espérance. ( Poir.) SEBANAKH. (Bot.) Nom arabe de l'épinard , suivant M. De- lile. Forskal le nomme esbanach. (J.) SÉBATES. (Chim.) Nom donné aux sels que l'acide séba- cique forme avec les bases saliliables. Voyez l'article Sébacique [Acide]. (Ch.) SEBEOKIA. {Bot.) Ce genre de Necker paroît devoir être réuni à Vexacum, dans la famille des gentianées, quoique, suivant cet auteur, il ait une capsule uniloculaire. Le sebœa de M. R. Brown ne diffère aussi de Vexacum que par ses an- thères, s'ouvrant par le haut et non dans leur longueur, et par son stigmate bifide. (J.) SEBESTENA. (Bot.) L'arbre que presque tous les anciens nommoient ainsi, est le sebestier, dont les fruits sont employés en médecine dans les tisanes béchiques : il a été réuni par Linnaeus au genre Cordia de Plumier sous le nom de cordia mjxa. Ce dernier nom est celui que lui donnoit Cordus. (J.) SEBESTIER. {BoL) Voyez Cordia. (Poir.) SEBET. [Bot.) Voyez Jebet. (J.) SEBIFERA. {Bot.) Ce genre de Loureiro a été réuni depuis long-temps au litsea de M. de Lamarck , dans la famille des laurinées. Voyez Litsé. (J.) SEBIN. {Bot.) Voyez Scherbin. (J.) SEBIO. {Mamm.) M. Bosc dit que c'est le nom de la plus grosse baleine qui vit dans les mers du Japon. (Desm. ) SEBO. {Bot.) Nom provençal, cité par Garidel, du petit oignon venu de graine (J.) SEBOPHORA. {Bot.) Necker a voulu substituer ce nom à celui du virola d'Aublet, dont la graine fournit une espèce de suif^ employé à Cayenne pour divers usages économiques, et qui est maintenant le myristica sebifera. (J.) SECACUL. {Bot.) 11 paroit que la plante ainsi nommée chez SEC 257 les Arabes, et mentionnée par Rauwolf aux environs d'Alep, est le tordj'lium sjriacum de Linnœus. (J.) SECALE. (J5of.) Nom latin du seigle. ( L. D.) SECALINA. [Foss.) Luid a donné ce nom à une empreinte d'épi sur une pierre; Luid, Lit. Brit., page 108. (D. F.) SECAMONE. {Bot.) Ce genre a été séparé des penp/oca par M. Rob. Brown. Il paroit tenir le milieu entre les périplo- ques et les asclépiades , distingué particulièrement par les pa- quets de pollen, dont M. Brown fait un grand usage dans l'établissement des genres de cette famille, les apocinées. Ici la corolle est en roue; l'appendice ou la couronne des éta- mines à cinq folioles ; le stigmate resserré vers son sommet. Le periploca scamone est le type de ce genre. ( Voyez Péri- PLoyuE. ) Il faut y ajouter le periploca emetica, Retz, et les deux espèces suivantes : Secamone ELLIPTIQUE; Secamone elliptica, Rob. Brown, Nov. HolL , 1 , pag. 464. Cette plante a des tiges droites, garnies de feuilles glabres, opposées, elliptiques, entières à leurs bords, acuminées au sommet. Les pédoncules sont rameux , tomenteux : ils supportent des fleurs pédicellées, en roue; les pédicelles sont également tomenteux ; les corolles nues , sans duvet. Le Scamone ovata, II, Brown, loc.cit., est pourvu de tiges rameuses , à rameaux diifus, très -étalés, garnis de feuilles opposées, ovales, aiguës , glabres à leur deux faces; les pédoncules et les pédicelles sont presque glabres; la co- rolle est privée de duvet. Ces deux plantes croissent sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. (Poia.) SECAMONE. {Bot.) Voyez Scammonée et Périploque scam- MONÉE. ( J. ) SECH. {Bot.) Un des noms arabes d'une ketmie, hibiscus purpureus, nommée aussi chobas, suivant Forskal. (J.) SÈCHE, Sepia. {Malacoz.) Genre d'animaux mollusques, établi par Linné dans les premières éditions du Systema na- turœ , mais caractérisé de manière à comprendre tous les ma- lacozoaires céphalés, que Poli rangeoit parmi ses brachiata , et qui constituent à eux seuls les céphalopodes de MM. Cu- vier etde Lamarck,les cryptodibranches ou brachiocéphalés de M. de Blainville. Dans l'état actuel de la science on ré- serve, avec Schneider et M. de Lamarck, qui, les premiers, A'à. i? :--58 SEC ont subdivisé le genre 5ep/a de Linné, le nom de Sèche aux espèces dont le corps, ovale, assez aloagé, soutenu dans le dos par un corps protecteur, solide, calcaire, est bordé de chaque côté, dans toute sa longueur , par une nageoireétroite , et qui, du reste, ont quatre paires de tentacules courts, garnis de suçoirs à berds cornés, outre une paire de longs appendices ou bras, absolument comme dans les calmars ou loligos; en sorte que, s'il est aisé de distinguer les sèches des poulpes, dont le corps globuleux n'est jamais pourvu ni de pièce solide dans le dos , ni de nageoires , et qui n'ont tou- jours que quatre paires d'appendices tentaculaires générale- ment beaucoup plus longs que le corps, il n'en est pas de même des calmars, dont une cspèo« même a ses nageoires dans toute la longueur du corps, de manière que le seul caractère fixe se lire de la nature du corps protecteur car- tilagineux dans les calmars, et tout-à-fait calcaire ou osseux dans les sèches. Les anciens, et surtout Aristote, car Pline et tous les auteurs subséqucns paroissent l'avoir presque entièrement copié, étoient à peu près arrivés aux mêmes résultats que les auteurs les plus récens de zoologie. En effet, ils réservoient le nom de /jmXa.^i'i. ou de mollia aux animaux qui forment le genre Sèche de Linné, et ils les distinguoient parfaitement en poulpes, en sèches et en calmars. Nous devons même ajouter que le peu que nous connoissons sur les mœurs de ces singuliers animaux, leur est à peu près entièrement dû. Aristote nous a également laissé quelques détails sur l'or- ganisation des sèches; mais il faut convenir qu'ils sont extrê- mement incomplets : aussi allons- nous y suppléer d'après les observateurs modernes, et surtout d'après ce que nous avons vu nous-mêmes. Nous sommes d'autant plus portés à nous livrer ici à quelques développcmens, qu'aux articles Poulpe et Cal- mar nous avons renvoyé au mot Sèche, comme pouvant nous servir de point de départ pour tout ce groupe d'animaux. Le corps des sèches est en général ovale, alongé, assez dé- primé , presque également convexe en dessus comme en dessous, arrondi à l'extrémité postérieure et souvent atténué antérieurement par la disposition fasciculée et convergente en avant des appendices tentaculaires. Le tronc proprement dit SEC ^h est en général une ou deux fois plus long que la té(e en tota- lité; ce qui est à peu près intermédiaire à ce qui existe dans les poulpes et dans les calmars : en effet, dans ceux-là le corps est sphéroïdal ou à peine plus long que lar^e , et dans ceux-ci il est presque cylindrique et beaucoup plus long que large. La masse céphalique n'est pas moins distincte que dans les deux genres que nous venons de citer : elle est trés-"rosse , à peu près sphérique, et aussi renflée en dessus qu'en des- sous. Comme dans tous les mollusques de cette famille, elle est bordée antérieurement par quatre paires d'appendices ser- vant à saisir la proie, et dont la proportion est tout-à-fait semblable à ce qui a lieu dans les calmars. En effet , elles décroissent insensiblement de la première inférieure à la der- nière supérieure ; généralement plus gros , même propor- tionnellement, que dans les calmars, ces appendices parois- ent cependant plus longs, à cause de la brièveté du corps. Du reste ils sont, comme dans ceux-ci, garnis à la face in- terne par une bande assez large de suçoirs fort petits, assez irrégulièrement disposés , en forme de Heurs de muguet, pédicules et garnis à la circonférence de leur ouverture par un rebord corné bien évident. Entre les racines de la première et de la seconde paire se trouve un orifice par lequel sort d'une cavité ou poche, située au-dessous de la tête, une autre paire d'appendices beaucoup plus longs et d'une tout autre forme que les autres, absolument encore comme dans les calmars. C'est ce que l'on désigne ordinaire- ment sous les noms de bras et quelquefois même détrompes, tout-à-fait à tort, comme on le pense bien. Ils sont en effet entièrement pleins , contractiles et formés par un long pédon- cule cylindroïde, terminé par un épàtemenl ou élargissement dont la face interne est garnie de suçoirs entièrement sembla- bles , quoique plus gros, à ceux dont sont pourvus les appen- dices marginaux. De chaque côté de la tête est un œil très- considérable, comme dans les autres brachiocéphalés, et au milieu de l'espèce de rose ou d'entonnoir, formée par la ra- cine des appendices, est un grand orifice arrondi pour la bou- che. Sous cette singulière espèce de tête, que nous avons nom- mée céphalothorax, parce qu'elle peut être considérée comme composée de la tête elle-même et du thorax des autres ma- 2Go SEC lacozoaircs cêphalés , qui se seroil assez avancé ponï* la saîsir dans son recourbement en avant , et dont les bords seroient dij^ités en lanières appendiculaires, se trouve un large en- tonnoir, comme dans les poulpes et les calmars, dirigé d'ar- rière en avant, la grande ouverture communiquant posté- rieurement avec la cavité du manteau , et la petite se portant en avant jusqu'au niveau des yeux. L'abdomen, dont nous avons décrit la forme plus haut, est déprimé, un peu plus convexe en dessus qu'en dessous; il est bordé dans toute sa circonférence par un lobe cutané marginal, servant de na- geoire, qui, commençant en arrière de la ligne médiane, se continue sans interruption jusqu'au bord antérieur. Cet abdo- men est joint au céphalothorax, sans aucune trace d'étran- glement; mais en dessous il semble y avoir une solution de continuité ou grande fente , quif est produite par le bord libre de l'espèce de sac que forme la cavité branchiale dont il va être question tout à l'heure. Dans ce genre d'animaux on ne voit à l'extérieur aucun des orifices servant à la ter- minaison des appareils digestif et reproducteur, tous se trou- vant dans la cavité branchiale, La peau des sèches est assez mince et beaucoup plus dis- tincte du plan musculaire sous-posé que dans les autres ma- lacozoaires; le derme est mou, presque muqueux; il est cou- vert d'un pigmentum variable pour sa coloration, et il offre la même singularité que nous avons déjà signalée dans les calmars et même dans les poulpes, c'est-à-dire, qu'outre la matière colorante ordinaire on trouve dans des aréoles in- dépendantes du système vasculaire un fluide coloré formant des taches circonscrites et offrant sur l'animal vivant des phases de systole et de diastole continuelles. L'épiderme qui recouvre cette peau est nul, ou du moins à peu près mu- queux, quoique cependant quelquefois plus ou moins verru- queux ou granuleux. A peine plus épaisse en dessus qu'en dessous, quoiqu'elle y soit plus vivement colorée , la peau présente , dans une vaste lacune occupant toute lélendue du dos, un corps protecteur en grande partie calcaire ou crétacé, dont la forme et la structure sont tout-à-fait caractéristiques de ce genre d'ani- maux. C'est ce qu'on nomme l'os de sèche ou SÉnosTAifiE. SEC 2^^ De forme en général ovale, assez alongée , Lien régulière , Lien symétrique, on peut y distinguer deux parties, l'une postérieure, plus ou moins concave, et l'autre antérieure, beaucoup plus grande et convexe sur ses deux faces. La première commence en arrière par une pointe ou sommet plus ou moins prolongé et conaplétement solide, à peine lé- gèrement excavé en avant. I^t cavité est considérablement augmentée par une expansion calcaréo-membraneuse, à fibres radiées, qui, beaucoup plus large en arrière , où elle s'évase quelquefois jusqu'à dépasser le sommet de la coquille, se prolonge en avant, en se rétrécissant, et bordant toute la se- conde partie du sépiosfaire , de manière à sembler n'êtr« qu'une continuation de sa lame dorsale : c'est cette expansion qui forme le péristome de l'ouverture de cette sorte de co- quille. La seconde partie, beaucoup plus considérable que l'autre , forme pour ainsi dire une grande avance clypéiforme, tout- à- fait droite, ovale, et convexe sur ses deux faces. D'abord un peu excavée à sa partie postérieure , qui est assez atténuée et qui continue la partie solide, elle devient d'a- bord assez convexe, surtout en dessous, pour s'amincir en- suite de nouveau, en même temps qu'elle se rétrécit un peu Jusqu'à son bord antérieur, qui est assez mince et arrondi. Toute la coquille proprement dite est formée , comme de cou- tume, de lames ou de couches appliquées les unes dans les autres, laissant, par la disposition des stries, les traces du mode d'accroissement; c'est ce que Ton voit très-bien dans la cavité proprement dite de la coquille, en arrière. Toute la partie avancée est également composée de couches qui se débordent , en s'accroissant , la plus nouvelle en dedans j mais , par une singularité, ces lames ne sont pas assez grandes poui' se couvrir successivement les unes les autres; en sorte qu'en même temps qu'on voit des traces ou lignes d'accroissement en dessus, à l'extrémité antérieure de chaque lame, on voit également en dessous, dans une espèce de large im- pression musculaire qui occupe la moitié postérieure au moins du bouclier , l'extrémité postérieure des lames qui se dépassent d'avant en arrière. Un autre point également remarquable du sépiostaire , c'est que ces lames sont très- peu serrées entre elles çt réunies par de petites libres ver» .6. SEC licales , qui lui donnent, quand on le coupe, un aspect po- reux et une légèreté spécifique fort peu considérable. Quant à l'expansion marginale, elle semble réellement composée de fibres de longueur extrêmement différente, qui s'irradient des bords de la cavité en arrière, de côté, et surtout en avant, et qui sont recouvertes en dessus par une partie comme membraneuse, qui en continue les bords, au con- traire de l'avance, dont la face supérieure est recouverte et comme encroûtée par une matière calcaire très-blanche , comme éburnée et tuberculeuse. Les organes des sens des sèches sont absolument ce qu'ils sont dans les poulpes et surtout dans les calmars. Nous venons de décrire le siège du sens du toucher. Nous verrons, en traitant de l'appareil locomoteur, la structure des appendices locomoteurs qui couronnent la tcte, et qu'on pourroit considérer comme des organes du tact, ainsi que celle des ventouses dont ils sont armés. Nous ne connoissons pas, et aucun auteur ne mentionne d'organe de l'odoration dans ce genre d'animaux. Celui de la vision ou l'œil , est fort considérable, situé de chaque côté de la tête, dont il fait une grande partie : il est mis à l'abri dans une sorte d'orbite, en forme de demi-enton- noir, que lui présente une enveloppe cartilagineuse du cer- veau , que nous allons voir tout à l'heure servir en même temps de point d'appui aux muscles des appendices tentacu- laircs. Quant à la structure de l'œil lui-même, elle est assez par- ticulière, quoique fort semblable cependant à ce qui a lieu dans les poulpes et dans les calmars. Le globe de l'œil, fort grand, est à peu près hémisphérique, convexe en arrière et aplati en avant. La première membrane qui l'enveloppe est subcartilagineuse , blanche et un peu plus épaisse en avant, plus mince et de couleur noirâtre en arrière, à cause de sa demi-transparence qui laisse passer un peu de la teinte foncée du pigmentum; percée eu dedans pour laisser passer les nerfs et les vaisseaux, elle offre en dehors un grand trou qui permet de pénélrer dans la chambre antérieure de l'œil, mais non pas au-delà, parce que cette membrane s'est bifur- quéc vers cet orifice, La circonférence de la lame antérieure SEC 2^5 est libre, mais l'autre est adhérente au cnstaliin; ea sorte que, si cette preaiière membrane peut être regardée comme une sclérotique, cependant elle remplit l'office de la cho- roïde et de l'iris de l'œil des osléozoaires , et en effet la face postérieure de sa lame adhérente à la capsule du cristallin est tapissée en arrière par une couronne de véritables proccs- ciliaires , assez courts, mais bien évidens, et qui adhérent aussi à la capsule du cristallin ; tandis que sa face anté- rieure offre, comme l'iris des animaux vertébrés, une cou- leur bleuâtre ou vert de mer. En dedans de cette première membrane collée contre elle, en est une seconde beaucoup plus mince et beaucoup plus molle; elle est évidemment nerveuse: pai'venue à la circonférence de la lame interne de l'iris, elle se termine à la racine des procès-ciliaires. C'est très- proba- blement la rétine, et cependant sa face interne est enduite par une couche considérable d'un pigmentum de couleur foncée. Enfin, on trouve en dedans de cet enduit une troi- sième membrane, beaucoup plus mince, une sorte d'hyaloïde dans laquelle est contenue une granfîe quantité d'humeur aqueuse, en même temps qu'une véritable vitrine ayant sa membrane propre. Le cristallin , qui est à la partie anté- rieure de cette humeur vitrée, est très-gros, très-épais ; il est composé de deux calottes différentes en diamètre et en courbure , séparées par une petite rainure circulaire dans laquelle s'attache la circonférence interne de l'iris. En avant du cristallin nous n'avons pas observé d'humeur aqueuse, mais il est plus que probable qu'il en existe sur l'animal vivant et qu'elle est peu considérable, puisque le cristal- lin, très -convexe, touche immédiatement la cornée trans- parente. Cet œil, assez peu ou point mobile, n'est libre dans sa cavité que dans sa m'oitié externe, et cette cavité est li- mitée en dehors par une conjonctive , ou par la peau dti corps qui s'est d'abord seulement un peu amincie, vis-à-vis de la masse de l'organe, mais qui devient parfaitement transparente, et prend la disposition etla forme d'une cornée transparente au-devant de l'iris. Cette cornée, plutôt plate que convexe, est de forme ovale, oblique, avec un double feston au bord supérieiu". Il n'y a cependant pas de pau- 264 SEC pières, mais seulement un petit repli semi-lunaire palpébral^ au bord inférieur. L'organe de l'audition est beaucoup moins considérable et moins compliqué que celui de la vue; situé à la base de la tête dans une excavation ovale, creusée dans la pièce car- tilagineuse qui protège le système nerveux central, mais sans communication à l'extérieur, il consiste en un petit sac ovale ou pyriforme, membraneux, rempli d'un fluide sub- gélatineux, avec quelques granulations amilacées, suivant quelques anatomistes, mais que nous n'avons jamais vues. Quant à l'organe du goût, on peut le supposer à la sur- face du renflement lingual dont nous parlerons plus tard ; toutefois nous ferons l'observation que cette surface est hé- rissée de petits crochets cornés, plutôt que de papilles véri- tablement gustatives. L'appareil locomoteur est encore plus complet que dans les calmars, et à plus forte raison que dans les poulpes : d'abord, comme nous l'avons déjà dit, le dos est solidifié par un corps protecteur ou par une sorte de coquille in- terne ; et, bien plus, les muscles des appendices tentaculaires et ceux du tronc prennent leur point d'appui sur une partie passive, cartilagineuse, qui a réellement quelques rapports avec le crâne d'une seule pièce des poissons cartilagineux. L'abdomen est, comme dans les poulpes et les calmars, enveloppé dans toute son étendue par une couche muscu- laire qui, libre et épaisse dans la moitié inférieure et anté- rieure , constitue une cavité branchiale en forme de sac ouvert antérieurement. Les fibres musculaires qui composent ce sac sont à peu près toutes transversales en dessus comme en dessous, et leur origine est dans un raphé latéral; mais en dessus elles forment une double couche fort mince, dans l'intervalle de laquelle se loge le sépiostaire, ses bords mem- braneux recourbés pénétrant dans une gorge ou rainure pro- fonde. En arrière, son extrémité est retenue par un muscle transverse qui se porte d'une nageoire à l'autre. En avant, même au-delà du corps mince, les nageoires sont, comme le sac, entièrement formées par une couche épaisse de fibres trarisverses , appliquées contre la ligne latérale ; mais cha- cune est pourvue en dessus et en dessous d'un muscle com- SEC 265 posé de fibres obliques qui se portent du dos ou du veriire à la racine de toute la longueur de la nageoire, à peu près comme dans les nageoires du lophioderme des poissons. La tête ou le céphalothorax ayant des mouvemens plus nombreux, présente aussi un appareil locomoteur plus com- pliqué. D'abord on remarque à l'intérieur une pièce solide, subcartilagineuse, de forme semi-lunaire , concave en avant , convexe en arrière , et percée dans son milieu par un ori- fice ovale, transverse, en sorte qu'on peut la considérer comme un grand anneau cartilagineux, de forme ovale ou sigmoïde, se dilatant à chacune des extrémités de son grand diamètre; c'est par le côté externe de cette dilatation que l'œil est mis à l'abri ; c'est au bord et à la face concave que s'attachent les muscles des appendices tentaculaires ; c'est dans la branche inférieure qu'est logé l'appareil auditif, dans la supérieure qu'est le cerveau, et enfin dans l'anneau que passe l'œsophage. Outre cette pièce principale et supérieure, il y en a une plus petite inférieure médiane, en forme de bec recourbé, qui donne attache à la paire de tentacules inférieurs, et qu'on peut regarder comme une pièce hyoïdienne. Les muscles élévateurs de la tête ou du dos sont à peu près, comme dans les poulpes, au nombre de deux paires, qui toutes deux se fixent à la convexité du cartilage annu- laire, et dont le plus long et le plus latéral prend son ori- gine de chaque côté du milieu du dos. L'entonnoir, formé par une couche épaisse de fibres circu-. laires, comme le dessous de l'enveloppe abdominale, a deux paires de petits muscles rétracteurs en avant , qui viennent du cartilage hyoïdien, l'un presque médian ou dorsal, et l'autre plus long et latéral. Les appendices tentaculaires preunent leur attache, les trois paires supérieures à toute la face antérieure du carti- lage céphalique, et la paire la plus inférieure au cartilage hyoïdien. Cette attache est très-puissante et se fait par un très -grand nombre de fibres longitudinales. Quant aux ap- pendices brachioïdes , leur attache se fait par un raphé commun dans la ligne médiane , ainsi qu'à la base du carti- lage hyoïdien. -6G SEC Dans le reste de leur étendue , ces différentes espèces d'appendices sont entièrement contractiles et composées de fibres dirigées la plupart longitudinalement, et les superfi- cielles transversalement. Les suçoirs, dont la face interne est armée dans toute la longueur ou à l'extrémité seulement, sont pédicules; le pé- dicule est entièrement musculaire et composé d'un faisceau de fibres qui , provenant de la couche transverse de fappen- dice, se prolongent jusqu'à une sorte de tampon qui occupe le centre de la cupule du suçoir. Cette cupule, également contractile, est armée dans tout son bord par un petit cercle de matière cornée sans denticules. L'appareil digestif présente une assez grande complication. L'orifice buccal dont nous avons décrit plus haut la situa- tion au fond de l'entonnoir incomplet, formé par les appen- dices, est ovale à son plus grand diamètre vertical, et est percé au milieu d'une double lèvre circulaire . dont l'interne . plus petite, est frangée dans sa circonférence. Dans cet orifice se voit la partie antérieure de la masse buccale. Elle est ovale, un peu comprimée. On y remarque à son entrée deux dents cornées, très-fortes, très-grandes, recourbées en bec de perroquet; la supérieure, plus étroite, ^e place dans l'inaction dans l'excavation formée par l'autre. Elle est terminée en avant par une pointe recourbée , aiguè', et en arrière par une sorte d'apophyse assez longue , en gouttière, pour l'insertion des muscles qui font agir ces deux dents l'une sur l'autre. La cavité buccale est elle-même assez étroite et plus haute que large : sa face inférieure est occupée par un renflement lingual peu considérable, et dont la surface est hérissée de crochets extrêmement fins, disposés sur plusieurs rangées et recourbés en arrière. L'ouverture de l'œsophage est fort étroite, et occupe la partie tout-à-fait supérieure de la cavité buccale. Celui-ci est également étroit et plissé dans sa longueur. A près avoir traversé l'anneau cartilagineux , il entre dans la cavité abdominale dont il occupe la ligne médio-dorsale , logé dans une rainure que lui offre le foie à sa partie supérieure. A son entrée dans cette cavité il est accompagné à droite et SEC ^^7 à gauche par une masse glanduleuse salivairc, de forme ovale, dont le canal excréteur, assez court, passe dans l'anneau céphalique et vient s'ouvrir à la partie postérieure de la ca- vité buccale. A la moitié au moins de la longueur totale de l'abdomen, l'œsophage se dilate insensiblement et s'ouvre par un orilice à peine rétréci dans un premier estomac membraneux, con- sidérable, et assez semblable par la forme à une panse de ruminant. Toiit près du cardia, et un peu plus en arriére, est un orifice pylorique ovale, très-grand, qui s'ouvre dans un intestin collé et adhérent à l'estomac. Cet intestin oR're d'abord, en arrière, une sorte de cœcum enroulé en spi- rale, et ensuite, après une ou deux petites courbures, se dirige directement en avant dans la ligne médio-ventrale , et vient se terminer dans la cavité branchiale , assez près du bord du manteau. L'anus est grand, béant, à l'extrémité d'un tube court, flottant, et accompagné d'une paire de lobules cutanés qui le dépassent un peu. Le foie est extrêmement considérable : il occupe une grande partie de la longueur du dos, et ne présente aucune trace de divisions ou de lobes, comme dans les autres ma- lacozoaires. Il offre la singularité de pouvoir être insufflé par son canal excréteur, et alors on voit que ses parois sont assez peu épaisses. Ce canal se termine par un seul orifice dans l'intestin, à peu de distance de l'estomac. L'appareil de la respiration est formé par une paire de grandes branchies triangulaires, phicées de chaque càté du corps dans l'intérieur de la vaste cavité que forme le man- teau, de figure à peu près triangulaire; elles sont attachées, la base en arrière et un peu en dedans, le sommet en avant et un peu en dehors. Elles sont composées d'une double membrane fort mince, dans laquelle, outre les vaisseaux afférens et efférens formant des stries transverses, tombant à angle droit sur les bords renflés par la veine et fartère branchiale principales, on remarque une masse comme glaner duleuse, d'un blanc jaunâtre, dont je ne soupçonne pas même l'usage, d'autant plus que je n'ai pu y découvrir de canal excréteur. Le système circulatoire des sèches est bien complet et com- = 63 SEC posé, comme dans tous les animaux sans vertèbres, de veines et d'artères seulement. Les veines ont des parois extrêmement minces, quoique parfaitement disfinctrs. Les troncs principaux sont au nombre de trois : un anté- rieur et à peu près médian, le plus considérable de tous, et deux postérieurs. Le premier commence dans les appendices tentaculaires par deux petites veines latérales pour chacun d'eux : elles débouchent toutes successivement dans un tronc qui suit cir- culairement la racine interne de ces organes et augmente de diamètre à mesure qu'il se rapproche davantage de la ligne médiane. Le tronc commun qui en résulte, avant de traverser raancau cartilagineux, reçoit les veines de la masse céphali- que et des organes de la tête. Peu après son passage dans la cavité abdominale, cette veine, considérablement grossie , reçoit d'abord la veine de l'entonnoir , puis la veine hépati- que, celle de l'estomac, et ainsi parvenue au tiers postérieur de la cavité, elle se divise en deux troncs similaires, qui s'écartent à droite et à gauche. Ce sont CCS troncs qui reçoivent chacun de son côté une \eine assez grosse, qui ramène le sang de l'organe sécréteur de la génération, de la vessie à encre et des parties posté- rieures de l'abdomen ; après quoi ils se dirigent vers la bran- chie, se transformant ainsi en artère branchiale. A l'endroit de cette transformation, à la racine même de la branchie , se trouve une sorte de sinus caverneux, ou mieux, peut- être, une espèce de ganglion ou de rate veineuse, que l'on a pris à tort pour un cœur : ce n'est pas même une oreil- lette. Quoi qu'il en soit, l'artère pulmonaire suit le bord pos- térieur de la branchie, en fournissant successivement des branches nombreuses, qui en sortent à angle droit, jusqu'à ce qu'elle soit, pour ainsi dire, épuisée, et qu'elle soit arrivée au sommet. Le sang, qui revient de toutes les parties du corps, se rend aux branchies, et il en revient par un sys- tème de veines pulmonaires, fout-à-fait disposées comme les artères, mais en sens inverse. Arrivée à la racine du bord «intérieur de la branchie qu'eUe a suivi depuis son sommet. SEC 2G9 en augmentant peu à peu de calibre et recevant successive- ment les veinules branchiales, la veine branchiale se dilate en une véritable oreillette, à parois musculaires, qui, après un rétrécissement en forme de canal plus ou moins long, s'ouvre dans le ventricule. Celui-ci, d'une forme assez peu régulière, cylindroïde, est situé transversalement au-dessous de la masse viscérale et non contenu dans un péricarde. Ses parois sont assez épaisses, complètement musculaires. A l'en- trée des deux pédicules des oreillettes la membrane interne forme deux petits replis valvulaires, semi-lunaires, entre les- quels passe le fluide. De ce ventricule part un système artériel assez épais et composé de deux aortes ; l'une antérieure, de beaucoup la plus considérable, et l'autre postérieure, plus petite, et qui toutes deux présentent un renflement bulboïde à leur origine. L'artère aorte antérieure se porte d'arrière en avant dans toute la longueur du corps, logée dans la scissure médiane et inférieure du foie avec l'œsophage. La première branche, qu'elle fournit presque à sa racine, est l'artère stomachique, qui se porte transversalement aux différentes parties de cet organe. Vers le milieu du foie elle donne à droite et à gauche une grosse branchie , qui, après avoir fourni des rameaux ascendans et descendans au foie, continue de se porter trans- versalement à l'enveloppe rausculo-cutanée. Arrivée à l'an- neau œsophagien, après avoir produit deux très -petites ar- tères salivaires, l'aorte le traverse et se bifurque en deux branches principales, qui donnent d'abord un rameau céré- bral, puis, avant une inflexion considérable, qui fournit la branche ophthalmique , et ensuite le tronc d'où naissent les artères des appendices tentaculaires : la bifurcation aortique, considérablement diminuée de diamètre, se prolonge direc- tement jusqu'à la masse buccale, oîi elle se divise de nouveau et fournit des branches à toutes ses parties. Chaque artère tentaculaire est unique et se plonge dans l'intérieur de chaque appendice, accompagnant ainsi le nerf correspondant jusqu'à l'extrémité et fournissant des ramuscules aux suçoirs, à me- sure qu'elle passe vis-à-vis. L'aorte postérieure se porte direcfement d'avant en ar- lière . et fournit trois rameaux ; le [.rcmier pour les parois ^70 SEC fie rabdomen et pour Torgane sécréteur de la génération ; le second essentiellement pour cet organe, et enfin le plus gros, qui s'e recourbe à la racine du canal excréteur de l'or- gane de dépuration urinaire, pour passer sous sa vésicule, donne des rameaux à l'organe sécréteur lui-même, et d'au- tres à la fin du sac musculo-cutané, en suiA^ant les ramifica- tions des veines de cette partie. L'appareil de décomposition consiste, dans ces animaux, dans les glandes salivaires du foie , dont nous avons déjà parlé, en- suite dans l'organe de dépuration urinaire, et, enfin, dans les organes de la reproduction , qu'il nous reste à décrire. L'organe de dépuration urinaire est formé par une sorte de glande subcirculaire, peu épaisse, appliquée à la partie inférieure d'une grande poche ovalaire, située tout- à -fait en arrière du corps, au-dessous de l'organe sécréteur de la génération et qui, en s'atténuant en avant, se change en un long canal excréteur, un peu flexueux , adhérant au rectum et dont ToriHce vient se terminer à côté du sien, au bord, antérieur de la cavité branchiale. Les parois du sac et de son canal sont très-peu épaisses et d'une belle couleur blanche, qui contraste beaucoup avec celle du produit de l'organe , qui est d'un bruti-noir plus ou moins foncé et qui a reçu le nom d'encre de la sèche. L'appareil de la génération est plus compliqué. Les sexes étant séparés sur des individus différens, nous aurons à dé- crire d'abord la partie femelle et ensuite la partie mâle. L'ovaire, plus ou moins considérable suivant l'âge et surtout l'époque de l'année à laquelle on l'examine, occupe l'extré- mité postérieure de l'abdomen, qu'il remplit entièrement, entre l'estomac en avant, la vessie à encre en dessous et la face inférieure du corps protecteur en dessus. On y distingue souvent avec la plus grande facilité les œufs fort gros qui s'y développent. De sa partie antérieure, et paroissant évidem- ment faire corps avec lui, se continue un oviducte large, assez court, et qui, après quelques inllexions, s'élargit fortement et comprend dans cet élargissement et entre ses parois une masse glanduleuse, ovale, un peu comprimée, qui a quelque ressemblance avec un testicule de mammifère. Cette masse est composée de deux parties: l'une, plus considérable, plus SEC 271 blanche , est formée de lames très-serrées , qui convergent vers le canal étroit qui continue celui de l'oviducte; l'autre, qui semble être l'épididyme placé sur le testicule auquel nous avons comparé la première , est d'une couleur beaucoup plus foncée. Sa forme est beaucoup plus étroite; elle est placée obliquement sur celle-ci : c'est à son extrémité libre et en forme de mamelon que se voit l'orifice terminal de l'ovi- ducte comme une fente percée entre deux lèvres. Cet ori- fice, qui se trouve dans la cavité branchiale à gauche et un peu en arriére de l'anus, est, en efi'et , la terminaison d'une grande fente qui sépare cette partie de l'organe en deux, ei dans laquelle communique en entonnoir le canal arrondi qui a traversé l'autre. Nous regardons aussi comme appartenant à Tappareil géné- rateur dans le sexe femelle , deux organes similaires , peut-être même symétriques, placés obliquement l'un de chaque côté de la partie inférieure de la masse viscérale, entre les viscères et la membrane qui l'enveloppe. Ils sont ovales, un peu comprimés, arrondis en arrière, atténués, quoique obtus en avant, où ils convergent vers la ligne médiane. Contenus dans une membrane propre fibro-celluleuse , ils ont quelque chose de la structure de la partie renflée de l'oviducte, et sont, en effet, composés de deux rangs de lames, au nombre de quatre-vingts environ de chaque côté, qui tombent toutes presque à angle droit, surtout à la face supérieure, sur un raphé longitudinal médian , formant, peut-être, une cavité ouverte en fente à la pointe de l'organe. Nous ignorons tout-à-fait l'usage de ces organes singuliers, mais ils ne se trouvent que dans les individus femelles. Nous trouvons encore dans nos notes et dans les figures qui les accompagnent, l'indication d'un corps jaunâtre, subdi- visé en trois lobes, un médian et deux latéraux , déstructure et d'apparence glanduleuses, ayant beaucoup d'analogie avec les glandes salivaires, et qui est placé immédiafement au- dessous de Textrémité antérieure du rectum et du canal de la vessie, en avant des organes précédens; mais nous en igno- rons encore bien davantage l'usage. La partie mâle de l'appareil générateur des sèches est dis- posée et à peu près composée comme la partie femelle. 272 SEC L'organe sécréteur ou testicule occupe la place de l'ovaire, et est, par conséquent à la partie la plus reculée de la masse viscérale, un peu à droite, sous les muscles dorsaux et la membrane péritonéale. 11 forme une masse blanche, irrégu- lièrement lobulée dans son contour. En enlevant l'enveloppe subfibreuse qui la circonscrit , on voit qu'elle est entière- ment composée de petis grains irréguliers, ayant quelque res- semblance avec des œufs : ce sont sans doute les grains qui fournissent le fluide blanc , luisant , évidemment spermati- que , qui sort de ce testicule quand on le coupe en travers. Le canal excréteur ou déférent nous a paru naître immédia- tement de l'organe sécréteur sans divisions radiculaires : il est assez étroit , court et presque droit, c'est-à-dire qu'il ne présente d'abord presque aucune flexion. Dirigé d'arrière en avant, il atteint bientôt une espèce de glande prostate ou de vésicule séminale , et là il se replie un grand nombre de fois et forme une sorte d'épididyme. Cette glande, de forme ovale, de couleur blanche, un peu jaune -rougeâtre cependant, à laquelle il adhère fortement, est placée en avant et à côté du canal , et elle nous paroit s'ouvrir dans son intérieur élargi par une espèce de pénis ou de gros tube court, obtus, de couleur blanche, translucide, beaucoup plus développé à l'époque des amours que dans tout autre temps. Au-delà , le canal excréteur, après une forte double courbure en arrière, s'ouvre dans un large tube, un peu conique , à peine flexueux, qui diminuant un peu de diamètre, vient s'ouvrir à l'extérieur dans la cavité branchiale , à gauche et un peu en arrière de l'anus, par un orifice fort grand et arrondi. Ce tube, ou mieux, cette espèce de poche alon- gée, examiné sur un individu bien frais, transporté rapide- ment à Paris , étoit doublée par une membrane mince , comme transparente, plissée , et contenoit une humeur glaireuse, assez abondante, tandis que la prostate ou la vésicule sémi- nale étoit gorgée d'un fluide blanc, fort analogue à celui que contenoit le testicule. Il nous a été impossible d'y distinguer rien de semblable aux singuliers corps auxquels on a donné le nom de pompes séminales dans le calmar, et que nous avons très-bien observé sur un individu également transporté frais à Paris, SEC 37,3 Les individus mâles ne présentent, du reste, aucun des organes que nous avons décrits dans la femelle au-dessous du rectum. Le système nerveux est composé d'une partie centrale ou d'un cerveau, et de ganglions. Le cerveau, beaucoup plus gros que dans aucune autre espèce de malacozoaires , offre cette particularité, qui se re- trouve dans les poulpes et dans les calmars, qu'il est con- tenu dans une sorte de crâne ou dans une enveloppe carti- lagineuse , que nous avons décrite plus haut. 11 est formé d'une masse supérieure, considérable, de forme ovale ou triangulaire, un peu déprimée et parfaitement symétrique, constituant la partie centrale du système nerveux ou le cer- veau. Une commissure transverse, évidente, réunit en avant les deux parties similaires qui la composent. De sa pointe an- térieure naît un double nerf qui se porte à la masse buc- cale et qui semble un nerf olfactif. Au-dessous et en avant? est une masse nerveuse assez forte, en connexion immédiate avec le cerveau : c'est elle qui fournit cinq paires de filets nerveux, qui se dirigent en avant, un pour chaque appen- dice tentaculaire. Ces filets se placent dans le canal central de ces organes, se renflent en espèces de ganglions, d'espace en espace, et c'est d'eux que sortent les filamens qui aai- ment les fibres contractiles et les suçoirs des appendices. Plus en dehors et en arrière se trouve le pédoncule de jonction avec le cerveau du ganglion optique. Celui-ci forme une masse considérable , logée entre les deux membranes externes de l'œil lui-même et de laquelle partent un grand nombre de filets, dont le rapprochement constitue la rétine. Plus en dessous, mais à peu près au même nive^,u , naît le nerf auditif, qui se dirige perpendiculairement dans l'espèce de vésicule qui se constitue cet organe; enfin, tout-à-fait en arrière est une masse latérale, unie à celle du côté opposé en dessous de lœ- sophage par une bande transverse; ce qui, avec le cerveau proprement dit, constitue un anneau qui embrasse celui-là. C'est de cette masse que naissent les filets nerveux qui vont à l'entonnoir et aux parties environnantes, les filets de com- munication avec le ganglion principal de la locomotion et avec le ganglion viscéral. É74 SEC Le ganglion principal de la locomotion , fort gros , âe forme arrondie et lenticulaire, est situé de chaque côté à la racine de la cavité branchiale, immédiatement au-dessous de la peau. Par sa partie antérieure il reçoit le filet de com- munication avec le cerveau , filet assez long, qui a traversé l'an- neau œsophagien à côté et avec l'œsophage, et du reste de sa circonférence sortent les filets nombreux qui vont s'irradier dans toutes les parties de l'enveloppe musculo-cutanée. Le ganglion viscéral est situé profondément dans l'abdomen , vers la fin de l'œsophage , entre les replis de l'estomac ; it nous a paru assez petit et un peu semi-lunaire. Les filets de communication avec le cerveau sont fort longs et suivent assez bien l'a^sophage, auquel ils donnent aussi quelques ra- meaux. Quant à ceux qui naissent de ce ganglion pour se distribuer a l'estomac, ils sont beaucoup plus courts et plus difiSciles à apercevoir. Les fonctions des organes dont nous venons de décrire la forme et la disposition, nous sont assez peu connues : tant il est difficile d'observer à l'état vivant les sèches, qui sont des animaux de pleine mer, et qui meurent presque aussitôt qu'on les a retirées de l'eau salée. L'organisation des appendices tentaculaires, qui sont sus- ceptibles de se tléchir dans tous les sens , peuvent s'appliquer à la fois sur tous les points d'un corps. La grande quantité de système nerveux qui les anime a fait supposer que les sèches pourroient avoir la conscience non-seulement de l'exis- tence des corps par le contact, mais encore celle de leur forme, par le moyen d'un tact réfléchi ; mais cela est encore moins probable que dans les poulpes, chez lesquels cette partie de l'organisation est encore plus parfaite , d'abord parce que la peau des tentacules n'est pas plus nerveuse que dans tout autre endroit du corps, et ensuite parce que le cerveau n'est pas proportionnellement développé. La structure des organes de la vision et de l'audition nous paroit être assez bien en rapport avec ce qui a lieu chez les animaux vertébrés , pour supposer que ces deux fonctions s'exécutent de la même manière que dans ceux-ci. La grande convexité du cristallin de l'œil permet cependant de sup- poser que les sèches ne doivent voir qu'à une petite dis- SEC ^75 tance, et le peu de développement de l'oreîlle, sa non-com- munication à l'extérieur, portent aussi à penser que leur ouïe doit être fort peu délicate. La locomotion, à cause de la forme ovale, alongée et dé- primée du corps , de la nageoire circulaire marginale, et du bouclier dorsal, dont il est pourvu, ainsi que de la peti- tesse proportionnelle du céphalo-thorax et de ses appendices tentaculaires , doit s'exécuter tout différemment que dans les poulpes et même que dans les calmars. En effet, nous avons vu que dans ceux-là le corps proprement dit ou l'ab- domen n'est presque pour rien dans la locomotion, au con- traire de leurs longs tentacules, qui peuvent, jusqu'à un cer- tain point, servir de pattes. C'est tout le contraire dans les calmars et dans les sèches ; mais dans les premiers la forme cylindrique et atténuée en avant comme en arriére, la con- traction subite des parois de la cavité branchiale sur le fluide qui y a pénétré, ainsi que l'action des nageoires situées tout-à-fait en arrière, donnent à l'animal une impulsion en avant ou en arrière , qu'on a pu comparer à celle d'une flèche chassée par un arc ; tandis que dans les secondes, quoique ce mode d'impulsion puisse également avoir lieu, il est aidé par l'élévation et l'abaissement du corps en totalité, et surtout par les mouvemens analogues des nageoires. Quant à la force de contractilité de la fibre musculaire, nous ignorons son degré d'intensité, et si elle conserve long- temps après la mort la faculté d'être irritée par la pile gal- vanique. Nous ne connoissons pas davantage l'activité des forces di- gestives des sèches. Si, cependant, nous en jugeons d'après la grande étendue de l'estomac, le grand développement du foie et le peu de longueur de l'intestin proprement dit, nous supposerions volontiers qu'elle est considérable; ce qui seroit assez en rapport avec ce que nous apprend l'histoire naturelle de ces animaux. La respiration, dont le mécanisme consiste à introduire et à expulser le fluide ambiant dans l'intérieur de la vaste cavité où sont logées les branchies, et qui sert en même temps à la locomotion générale, ne nous est pas bien connue dans ses phénomènes chimiques ou d'absorption. Il paroît 27€- SEC ôependant que, sous ce rapport, les sèches sont à peu prés dans le cas des poissons, c'est-à-dire , qu'elles éprouvent un grand besoin de l'air contenu dans l'eau de mer qu'elles ha- bitent; qu'elles meurent assez promptement si on ne renou- velle pas fréquemment celle dans laquelle on les a mises, et si même elle n'est pas en très-grande quantité, et que, ce- pendant, elles meurent encore plus promptement si on les retire tout-à-fait de l'eau, probablement par une sorte d'as- phyxie, du genre de celle qui tue les poissons placés dans la même circonstance. Si la digestion et la respiration offrent très- probablement une grande intensité d'action chez les sèches, il faut presque nécessairement en conclure que l'absorption doit être égale- ment très-prononcée dans ce genre d'animaux, et qu'elle a lieu seulement par le système veineux et par les spongilles dont nou« avons vu qu'il est pourvu dans la cavité viscérale. Comme dans tous les animaux qui ont une circulation dis- tincte, le mouvement circulatoire est commencé par la force d'absorption veineuse , sous forme d'oscillation , et il est changé en véritable circulation par l'action d'un organe con- tractile, composé d'une oreillette double et d'un ventricule unique. La grandeur proportionnelle de ces parties, la diffé- rence très-sensible de structure qu'il y a entre le système artériel et le système veineux, fait supposer que la circula- tion doit être assez active dans les sèches. Quant au fluide recrémentitiel lui-même, mélange ou combinaison des diverses espèces de fluides absorbés, c'est- à-dire, quant au sang, on sait seulement qu'il n'est pas rouge, mais bien d'une couleur blanc-bleuâtre, et qu'il est extrêmement aqueux. J'ignore si l'on a pu distinguer quel- ques difféjences entre le sang veineux et le sang artériel. Quoi qu'il en soit, il n'en doit pas moins contribuer à la nutrition, dont l'activité nous est aussi bien inconnue que son mode lui-même; au reste, il ne l'est pas davantage que dans tous les autres corps organisés , où cette fonction est encore enveloppée d'un voile bien obscur. L'accroissement qui résulte de la nutrition dessèches, comme de celle de tous les autres animaux, est-il lent, est-il rapide, est-il continu ou intermittent P c'est ce que nous ne savons pas. SEC 277 Les fonctions de décomposition, c'est-à-dire , de sécrétion et de reproduction, ont aussi été très -peu étudiées. Il est probable que la sécrétion salivaire et hépatique sont considérables; ce qui nous a fait supposer une assez grande activité digestive. On peut tirer la même conclusion de l'abondance de la sécrétion de l'organe de dépuration urinaire. En effet, c'est un des produits le plus remarquable par sa nature et par sa quantité , que cette matière à laquelle on a donné le nom d'encre de la sèche, et dont nous avons décrit plus haut la place dans l'animal. La disposition de cet organe sécréteur, ses rapports avec la terminaison du canal intestinal, l'inutilité du fluide sécrété, soit pour la digestion, c'est-à-dire pour l'individu, soit pour la génération , c'est-à-dire pour l'espèce^ déterminent son identité avec la matière urinaire. Malheu- reusement les chimistes ne nous donnent aucune connoissance de sa nature chimique; nous savons seulement qu'elle est en- tièrement formée de grains excessivement fins, colorés en brun-foncé ou en noir, et suspendus dans un véhicule aqueux : ce seroit cependant un sujet de recherches tout- à-fait in- téressant. La fonction de la reproduction ne paroît avoir lieu que dans l'appareil générateur seulement ; c'est-à-dire que dans ce genre d'animaux aucune partie coupée ne se reproduit. En clFet, quoiqu'on n'ait pas d'expériences directes sur cette assertion , on trouve assez souvent des sèches , dont un ou deux appendices tentaculaires ont été enlevés, sans doute par la voracité de quelques poissons ; mais sans aucune indication qu'ils fussent dans la disposition de repousser : ils offrent seulement un moignon de cicatrice. Quant à la génération, les sexes étant séparés, le germe, produit dans l'ovaire de la femelle, a besoin de l'action du fluide séminal, produit dans le testicule du mâle, pour com- mencer sa vie individuelle. Ainsi nous avons deux choses à examiner. Le germe est certainement du genre des œufs , c'est-à-dire que le fœtule, à quelque degré inférieur de développement qu'on le conçoive, est placé sur une masse vilelline qui en fait partie, le tout entouré de ses enveloppes propres ou par- ^78 SEC ticulières. Mais comment ce germe est-il produit P à quel degré de développement arrive-til dans Tovairef quand reçoit-il l'ac- tion du fluide séminal ? c'est ce qui est à peu près complètement ignoré. Il est cependant probable que le développement de l'œuf dans l'ovaire est assez grand , si Ton en juge du moins d'après le calibre de l'oviducte. Pour l'action du fluide sé- minal il est également probable qu'elle a lieu sur l'œuf en- core contenu dans l'ovaire, avant que les membranes ad- ventives ne se soient disposées dans le trajet de l'oviducte, et surtout dans Tespèce de glande qui précède un peu sa termi- naison; mais c'est ce que nous ne voudrions pas assurer. Le fluide séminal est probablement composé de deux par- ties, l'une sécrétée dans le testicule, et, par conséquent, la plus importante, et l'autre dans la prostate, qui se joint au canal déférent avant sa terminaison. Elles nous ont paru ce- pendant avoir à peu près le même aspect, et nous n'avons pu y distinguer rien de ces singulières parties qu'on a décrites sous le nom de pompes séminales dans le calmar. 11 a déjà été dit que nous ignorions à quelle époque de la vie de l'œuf ce fluide séminal est absorbé et agit sur lui. Enfin , la chaleur résultant des mouvemens continuels de composition et de décomposition du corps vivant, est- elle sensible ou supérieure au fluide ambiant dans lequel il se trouve? et la vie, résultat de toutes les fonctions, peut-elle se prolonger à des degrés d'intensité différens, égaux ou in- termittens, pendant un temps plus ou moins long, et quel est son mode de terminaison naturel? Ce sont des questions aux- quelles l'état actuel de la science ne nous permet pas de Tépondre même approximativement. Histoire naturelle des sèches^ Quoique les espèces de ce genre paroissent avoir été assez négligées par les zoologistes , il paroît cependant que l'on trouve dessèches dans toutes les parties du monde, et égale- ment dans les différentes zones polaires ou glacées, tempérées et torrides. Ce n'est que dans la mer qu'existent les sèches, mais à quelque distance des côtes, et, probablement, à toutes le? profondeurs. Ce sont ,, en pB^et, avec Ips calmars, les seul# SEC ^73. animaux du type des mollusques que Ton peut regarder comme non littoraux. On peut assurer qu'elles ne sorteiit ja- mais de l'eau : ce qu'on ne peut pas dire avec autant de cer- titude pour les poulpes. Leurs mouvement sont rapides et dans tous les sens, un peu comme chez les poissons, à l'aide du sac branchial et de la nageoire circulaire qui entoure le corps, les appendices tentaculaires serrés les uns contre les autres en un paquet pointu en avant, et les appendices brachiaux rentrés dans leur cavité. Les premiers ne s'écartent que lorsqu'il s'agit de saisir une proie qui se trouve à portée, et servent surtout pour la retenir et la soumettre à l'action des dents puis- santes dont la bouche est armée. Quant aux appendices brachiaux, il est probable que la sèche peut les sortir avec rapidité de leur cavité, et, pour ainsi dire, les lancer sur un animal qui passe à quelque distance d'elle, pour ensuite le ramener à la portée de l'action des appendices tentacu- ïaires. On peut également concevoir qu'ils lui servent à se cramponner aux rochers au fond de la mer, et à se mettre ainsi à l'abri des tempêtes et des tourmentes dont la mer est souvent agitée ; mais c'est ce qui n'est pas hors de doute. Les sèches sont évidemment carnassières : elles se nourris- sent probablement de poissons et surtout de crustacés na- geurs, qui vivent à quelque distance des côtes, et qu'elles saisissent et atteignent après une poursuite plus ou moins long-temps continuée, comme les calmars, et non en se met- tant en embuscade comme les poulpes. 11 faut cependant ajouter qu'Aristote regarde la sèche comme un animal très- rusé : il dit qu'elle ne jette pas seulement son encre quand elle a peur, comme les poulpes et les calmars, mais qu'elle se sert de cette liqueur, qui, il est vrai, est encore plus abondante et plus colorée que dans ceux-ci , pour former autour d'elle un nuage obscur, dans lequel elle s'enveloppe, soit pour échapper à la main des pêcheurs, soit pour attraper les poissons en se rendant invisible. 11 ajoute qu'elle en saisit alors d'assez gros et même des muges. Malheureusement cette observation, quoique plusieurs auteurs l'aient adoptée, ce qui a rendu la sèche encore plus célèbre que ses congénères» =8o SEC n'a d'autres gararis que le philosophe grec, et aucun natu-" ralisle moderne ne Ta confirmée. Les animaux de ce genre ne vivent probablement pas même en troupe et encore moins en société; mais il pareil qu'il n'en est pas de même entre les individus de sexe diffé- rent, et Aristote attribue au mâle un sentiment d'amitié pour sa femelle assez fort pour essayer de venir avec cou- rage à son secours, si. par malheur, elle a été harponnée. Mais, comme ce sentiment n'est pas réciproque, il est pro- bable qu'Aristote fait ici allusion au moyen de se procurer un grand nombre de sèches mâles, encore employé dans la Mé- diterranée, et dont nous parlerons plus loin. Nous avons fait connoître plus haut les différences inté- rieures qui distinguent les sexes parmi les sèches et dont plusieurs avoient déjà été notées par Aristote. 11 faut ajouter que les mâles sont plus vivement colorés et que les taches ou zébrures du dos sont beaucoup plus noires et plus nom- Lrcuses que dans les femelles. C'est, à ce qu'il nous semble , à la fin du printemps ou au com- mencement de l'été que ces animaux entrent en auiour et se fécondent, à en juger du moins par l'époque où l'on trouve les œufs contenant des petits vivans, sur les côtes de la Manche; car c'est en Août et Septembre que j'en ai rencontré le plus souvent. Arisîote dit dans un endroit, cependant, que les sèches se reproduisent en toutes saisons, quoiqu'il ajoute plus loin qu'elles sont pleines au printemps. On ignore la manière dont les individus se mettent en rap- port, et si même il y a un véritable accouplement avant que la femelle ponde ses œufs. Aucun observateur moderne, du moins à notr^ connoissance , ne nous a donné do renseignemens à ce sujet, et il paroît que le texte d'Aristote , qui parle de cette particularité dans l'histoire naturelle des sèches, a été interprété d'une manière différente par les traducteurs et les commentateurs. 11 semble cependant que la plupart sont portés à croire qu'il n'y a pas d'accouplement, puisqu'ils disent que le luâh' arrose les œufs de sa semence quand ils ont été dé- posés par la femelle, et que c'est cette liqueur qui, étant visqueuse , les attache les uns aux autres et en forme une grappe ; ce qui me paroît plus qiie douteux. Quoi qu'il eq SEC 2«^- soit, voici ce qiTAristole dit de la femelle: «Quinze jours « après qu'elle a été pleine, au printemps, elle jette ses œufs « près de terre parmi les algues, les roseaux et les autres « corps qui peuvent se trouver ainsi sur le rivage, dans ses an- « fractuosités, et même autour des baguettes que les pêcheurs « y auroient placées exprès. Elle ne les pond pas tous à la « fois et le fait a plusieurs reprises, comme si elle soulfroit. « Cette opération dure quinze jours. Après la ponte, la fe- /:< inelle elle-même jette son encre sur ses œufs, ce qui les « rend noirs, de hlancs qu'ils étoicnt . et les fait grossir; « c'est alors que le mâle les arrose de sa semence : fait, « ajoute-t-il, qui, quoique n'ayant été observé qu'à l'égard « de la sèche, doit cependant, très - probablement , être « étendu aux calmars et aux poulpes. ^^ Nous venons de dire que, suivant le même auteur, c'est cette matière qui réunit les œufs et leur donne l'apparence d'une grappe de raisin. On désigne en etfet sur nos côtes les amas plus ou moins ronsi- dér (De B.) SECHE. iFoss.) On trouve dans la couche du calcaire gros- sier de Grignon , département de Seine-et-Oise, et dans d'au- tres couches analogues, aux environs de Paris, des osselets calcaires qui ont long -temps paru énigmatiqiies a ceux qui étudient les corps qu'on trouve dans ces couches. Leur substance est calcaire et analogue a celle des coquillesj 288 SEC mais elle est toujours en partie cassée, et l'on ne trouve aucun échantillon qui ne paroisse évidemment rompu par quelques- uns de ses bords. On y remarque toujours une pointe, une sorte d'épine plus ou moins aiguë, plus ou moins comprimée. D'un côté de sa base est une partie convexe, quelquefois taillée en coin, qui présente des aspérités fort marquées; du côté opposé s'élève une lame mince, demi- circulaire , re- dressée dans le sens de l'épine, striée en dessus, et, quand elle est entière, régulièrement dentée à ses bords. Dans quel- ques-uns de ces osselets, cette lame, au lieu d'être demi- circulaire, est obovale. Entre la base de cette lame redressée et la partie convexe, précisément sous la base de l'épine, est une concavité plus ou moins profonde, dont la face, qui répond sous la partie convexe, est marquée de stries concentriques, et a l'air de s'être prolongée au-delà de la cassure, d'une quantité dont il n'est pas possible de déterminer les limites. Tels sont les caractères généraux de ces osselets à lames demi-circulaires, dont on voit des figures dans les Annales des sciences naturelles, pi. 22, fig. 1 et 2 , du tome 2 ; mais il en est d'autres, dont nous parlerons ci-après, qui paroissent s'éloigner beaucoup de la forme de ceux que nous venons de décrire. Dans ceux-ci l'épine est tantôt plus, tantôt moins aiguë; tantôt plus ou moins comprimée ou tranchante, la convexité de sa base prend diverses courbures, etc.; mais aucune de ses différences n'est assez grande pour qu'on ne reconnoisse pas la même structure fondamentale. M. Cuvier , auquel nous avons communiqué de ces osse- lets, a été plus de dix ans à chercher quel pouvoit être ce «orps, et a enfin trouvé que c'étoit l'extrémité inférieure mutilée de ce qu'on appelle communément l'os de la sèche. L'os de la sèche, tel qu'on le voit dans le commerce , est ordinairement privé des lames minces qui formentses rebords, parce qu'on n'a pas d'intérêt à préserver cette partie inutile des accidens auxquels l'expose sa fragilité. Les anatomistes qui ont disséqué la sèche, se sont occupés de la structure de son os, qui est fort curieuse, et ont né- SEC ■ 289 gligé les détails de sa configuration, dont ils n'apercevoient pas l'intérêt. Mais, lorsqu'on le retire d'une sèche bien entière, on re- connoît qu'outre ce grand corps formé de lames minces réunies par de petites colonnes creuses , il y a des rebords qui achèvent de lui donner le caractère d'une coquille. L'extrémité de ce corps de l'os, opposée à la tête s'amin- cit et se rétrécit ; sa pointe s'enfonce dans une concavité où les lames qui le composent se marquent par des stries trans- versales. Des côtés de cette pointe du corps et des rebords de la concavité où elle se termine, naît une lame osseuse mince, qui se redresse et se relève un peu pour former eu quelque sorte une poupe de bateau ou de chaloupe, et elle est striée en rayons sur toute sa surface antérieure. Derrière son rebord on découvre une épine fort aiguë, im- plantée sur la partie la plus convexe de la face postérieure du corps de l'os , laquelle est tout entière hérissée d'aspé- rités. D'après M. Cuvier , l'os de la sèche la plus commune pré- sente, dans son extrémité opposée à la tête de l'animal, ri- goureusement tous les caractères génériques de ces osselets. Les seules différences consistent dans les proportions. Dans le fossile la convexité postérieure est plus saillante, la concavité antérieure est plus profonde; Tépine est courbée plus en arrière ou plutôt dans un sens contraire. Mais il n'est aucun naturaliste exercé qui ne reconnoisse que ce sont là de simples caractères spécifiques du même degré que ceux qui distinguent entre elles les diverses espèces de nos fossiles. Par conséquent ces fossiles ne diffèrent de la sèche qu'au- tant qu'ils diffèrent entre eux. Ils appartiennent donc à des espèces de sèches, mais à des espèces différentes de celles qu'on connoît. On trouve de ces osselets qui ont jusqu'à seize lignes de longueur, mais souvent ils n'ont que la moitié de cette me- sure. • On rencontre dans les mêmes couches d'autres osselets, qui ont quelquefois jusqu'à seize lignes de longueur et qui se rap- prochent moins des os de la sèche que ceux ci-dessus= En dessus iJs présentent au milieu une partie convexe, longitudinale, /j8. jg 290 SEC qui s'abaisse un peu aux deux extrémités. Des deux côtés sont deux sortes d'ailes qui s'abaissent aussi, sans s'étendre dans toute la longueur. Le dessous est concave au milieu ; à l'un des bouts il se trouve une masse, de la grosseur du petit doigt . qui paroît composée de fibres rassemblées et qui ont pu laisser entre elles quelques petits vides. Au bout opposé il existe une sorte de tube ou une concavité conique, qui se prolonge à l'intérieur jusqu'au milieu de l'osselet et est marquée intérieurement de cercles concentriques comme celle des osselets déjà décrits. Ce tube a été brisé sur ses bords, et on ne peut apprécier la longueur qu'il a eue. Un de ces osselets se trouve figuré dans les ^'élins du Muséum d'histoire natu- relle, n.° 1 , fig. 2, La nature de ces fossiles, les couches dans lesquelles on les trouve, et la concavité marquée de stries concentriques, font croire qu'ils ont appartenu à quelque genre voisin de celui ci - dessus décrit et eonséquemment de celui des sèches. M. de Blainville (Manuel de malacologie, page 621) a pensé que ces osselets indiquoient un genre qui doit faire le passage entre le genre des Sèches et celui des Bélemnites. M. Deshaycs a donné à ce genre le nom de Béloptère, et M. de Blainville lui a assigné les caractères suivans .- Animai entièrement inconnu, contenant dans le dos de son enveloppe mus- culaire une pièce calcaire symétrique, formée de deux parties, un sommet épais, solide, très-chargé en arrière, et en avant un tube conique plus oumoins complet, à cavité également conique, comme annelée en travers ; élargies au point de leur jonction par des appendices aliformes et sans prolongement cljpéacé antérieur. 11 a reconnu deux espèces de ce genre; savoir: la béloptère sé- pioïde, heloptera sepioidea, dont les appendices aliformes se réunissent en dessous du sommet et dont la cavité est un peu en forme de hotte; et la béloptère bélemnoïde, heloptera be- lemnoidea, dont les appendices aliforïnes sont distincts et dont la cavité est complètement conique, avec des indices de cloi- sons et de siphon. M. Dessalines d'Orbigny (Tabl. méth. de la classe des Cé- phalopodes, pag. 66) n"a vu dans ces osselets que les restes d'os de sèehes, et a donné le nom de sepia Cuviei-i à l'espèce SEC 291 nommée heloptera sepioidea , et celui de sepia parisiensis a la beloptera belemnoidea. Un autre osselet, qui a été trouvé dans une localité qui ne nous est pas connue, mais que nous soupçonnons être des environs d'Angers, est encore plus éloigné qu'aucun autre de la forme des os de sèche; mais la contexture d'une de ses parties est précisément celle de ces derniers. Il a un pouce de longueur. D'un bout il est terminé par tin tube creux de la grosseur d'une forte plume à écrire. Ce tube ne paroit pas brisé, et porte extérieurement quelques fortes stries longitudinales , placées irrégulièrement. L'autre bout, qui paroit avoir été brisé, se termine par un aplatisse- ment, où il se trouve de chaque côté une échancrure, dont l'une est une brisure. C'est dans cette brisure qu'on voit évidemment la contexture de l'os des sèches. Le tube paroit avoir été isolé; mais la base aplatie paroit avoir adhéré sur un corps dont elle auroit été détachée. Ce morceau est encore plus énigmatique que les autres; mais sa base, dont la contexture est formée de lames minces, réunies par de petites colonnes comme celle de l'os de la sèche, paroit devoir le rapprocher de ce genre. On trouve à Rehainvillers près de Lunéville , dans un cal- caire coquillier, très-probablement antérieur à la craie, où se rencontrent abondamment des térébratules , des moules et des ammonites ayant depuis six pouces de diamètre jusqu'à quinze pouces , des osselets qu'on a cru pouvoir rapporter à des becs de sèches. Les plus grands ont environ un pouce de lon- gueur. Quelques-uns, dont on voit la figure dans l'atlas des Annales d'histoire naturelle, tom. 2, pi. 22, fig. 3 — 14, ont la forme d'un bec dont la pointe est recourbée; le dos pré- sente trois lignes saillantes, qui sont réunies à la pointe, et dans leurs intervalles sont des lignes de communication dis- posées obliquement et alternativement. De chaque côté sont des expansions plus ou moins aplaties, avec une ou deux lignes saillantes et parallèles aux lignes latérales du dos ou delà carène. La partie opposée à la pointe est très-mince, et on l'obtient difficilement. La pointe est épaisse; sa partie in- férieure ou le dessous offre une lèvre épaisse, sillonnée obli- quement et irrégulièrement; en arrière on voit une cavité 29-^ SEC triangulaire, formée par les deux ailes on expansions laté- rales ; la surface en est unie. Les deux ailes sont plus ou moins relevées; il y en a qui sont tout-à-fait planes, et d'autres sont presque droites. La base du dos les déborde ordinairement, et il est rare de les trouver régulières. Une aile est presque toujours plus grande que l'autre, indistinctement. On trouve toujours ces corps isolés dans la marne argi- leuse qui sépare les diverses eouches de calcaire qui les contient. Ce qui a fait penser qu'ils pouvoient appartenir à quelque espèee de céphalopode, c'est qu'ils se trouvent constamment enveloppés d'une matière noire ressemblant à de la suie ou à du noir de fumée mélangé avec l'argile. Dans les petites cavités ou intervalles formés par les lignes du dos, on voit la matière noire plus pure, fendillée, un peu bril- lante. Dans la marne où les corps se trouvent, on voit quel- quefois des espèces de nids ou amas de cette substance noire plus ou moins mélangée d'argile. On trouve encore, mais plus rarement, ces osselets tout-à-fait adhérens à la pierre. D'autres osselets, qu'on a découverts dans les mêmes couches et dans les mêmes circonstances, et qui se trouvent figurés dans la planche ci-dessus citée, fig. i5 — 26, ont quelquefois un des bouts très-gros et le postérieur très-petit; d'autres, au contraire, ont la partie postérieure large et l'autre peu développée et comme recourbée ; l'une ou l'autre semble même manquer quelquefois, ou est très-petite. La partie postérieure est aplatie et arrondie comme le bec d'un canard ; l'autre est épaisse et ressemble à un bec court et large, et se rapproche un peu de la partie antérieure et supérieure du bec du sepia octopus. M. Faure-Biguet a donné le nom de rhyncolite à ces osse- lets, que Blumenbach avoit reconnu appartenir aux mandi- bules du bec de certains céphalopodes, sans pouvoir dire quel éloit la genre dont ils dépendoient. M. d'Orbigny ne croit pas que ces osselets appartiennent au genre Sepia , dont les becs sont toujours cornés ; mais il pense qu'étant composés de matière calcaire, ils en dif- fèrent essentiellement sous ce rapport et sous celui de la forme de tous ceux des céphalopodes cryptodibranches connus. SEC 293 Ayant constammeot rencontré dans la même couche le nau- lilus gigas et une très- grande espèce de ces becs, il a cru pouvoir les rapprocher du genre Nawfi7«5 , sans autre motif que ce seul fait de leur réunion dans la même couche; mais il n'assure d'aucune manière qu'ils appartiennent plutôt à ce genre , qu'à l'un de ceux qu'on ne retrouve plus à l'état vivant. 11 en a reconnu plusieurs espèces, qu'il divise en deux sé- ries. La première comprend toutes celles qui sont munies d'un capuchon ou d'une partie supérieure distincte du bec; savoir : Rhyncolitei gigantea, d'Orb. , Ann. des se. nat. , tom. 5, p. 3i5,pl. 6, fig. 1. Rh.yTicolites hirundo, Faure-Biguet , loc. oit., tom. 2 , pi. 22 , iig. 15-26. Rhyncohtes iarus , laure-Biguet , loc. cit.. tom. S, pi. 6, fig. 2. Rhyncolites emerici , d'Orb., Tab. méth.de la class. descéph., p. 72. Cette espèce a été découverte aux environs de Cas- tellane, département des Basses- Alpes. Elle approche beau- coup du rhvncolites Iarus; mais elle est beaucoup plus alon- gée , et son capuchon est caréné sur la partie supérieure. La deuxième série ne comprend jusqu'à présent qu'une espèce, qui est sans capuchon. Rhyncolites Gaillardoti , d'Orb. , A,nn. des se. nat., tom. 2 , p. 485 , tab, 22, fig. 3 — 14. Il est difficile de rapporter ces osselets à des becs de nau- tiles, à moins de croire qu'ils n'apparfenoient qu'à une espèce qu'on trouve rarement; car il est bien plus rare d'en ren- contrer que des coquilles de ce genre. On voit des figures de ces ossel.ets dans les planches de l'atlas de ce Dictionnaire. (D. F.) SÈCHE-TRAPPE. {Ornith.) L'oiseau auquel on donne vul- gairement ce nom et celui de sèche- terrine , est l'engoulevent d'Europe, caprimulgus europœus , Linn. (Ch.D.) SECHIUM. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs monoïques, de la famille des cucurbitacées , de la mono6 SEL base d'alcali qui contiennent un excès de base; on l'emploie encore pour désigner des sels à base de potasse, de soude» d'ammoniaque , quel que soit leur degré de saturation. (Ch.) SEL ALEMBROTH ou SEL DE LA SAGESSE. (Ci/m.) Combi- naison du perchlonire de uierrure avec Fhydrochlorate d'am- moniaque. Elle est plus soluble que le per<-hlorure. (Ch.) SEL AMMONIAC ou SEL AMMONIAQUE. (Cliim.) An- cien nom de l'hydrochlorate d'ammoniaque. (Ch.) SEL AMMONIACAL CRAYEUX. (Chim.) Ancien nom du sous-carbonate d'ammoniaque. (Ch.) SEL AMMONIACAL NITREUX. (Chim.) Ancien nom du nitrate d'ammoniaque. (Ch.) SEL AMMONIACAL SECRET DE GLAUBER. (Chim.) An- cien nom du sulfate d'ammoniaque. (Ch.) SEL AMMONIACAL SÉDATIF. (Chim.) Borate d'ammo- niaque. (Ch.) SEL AMMONIACAL VITRIOLIQUE. {Chim.) Sulfate d'am- moniaque. (Ch. ) SEL D'ANGLETERRE. (Chim.) Ancien nom du sous-car- bonate d'ammoniaque. ( Ch. ) SEL ARSENICAL DE MACQUER. (CJiim.) C'est le surarse- niate de potasse obtenu en faisant détoner parties égales de nitrate de potasse et d'acide arsenieux. Voyez tom. XXXV, pag. 44. (Ch.) SEL DE CANAL. {Chim.) Un des anciens noms du sulfate de magnésif . Ch.) SEL CATARCTIQUE AMER. (Chim.) Un des anciens noms du sulfate de niag?iésie. (Ch.) SEL DE CENTAURP^E. {Chim.) Partie soluble dans l'eau des cendres de centaurée : même composition que celle du sel d'absinthe. fCn.) SEL DE COLCO THAR. {Chim.) Sel obtenu en lavant le ré- sidu de la calcination du sulfate de fer. Il est probable que ce sel est du sulfate neutre de peroxide de fer. (Ch.) SEL COMMUN. {CJiim.) Un des anciens noms du chlorure de sodium. (Ch.) SEL DE DUOBUS. {Chim.) Un des anciens noms du sulfate de potasse. (Ch.) SEL 317 SEL D'ÉGRA. {Chim.) Un des anciens noms du sulfate de magnésie. (Ch.) SEL D'EPSOM. (Chim.) Un des anciens noms du sulfate de magnésie. (Ch.) SEL FÉBRIFUGE DE SYLVIUS. {Chim.) Un des anciens noms du chlorure de pidassium. (Ch.) SEL FIXE DE TARTRE. (Chim.) C'est le sous-carbonate de potasse obtenu avec le tartre par la combustion. (Ch.) SEL FUSIBLE DE L'URIiNE. (Chim,) C'est l'ammoniaco- phosphate de soude retiré de l'urine. (Ch.) SEL DE GABELLE. {Chim.) Un des anciens noms du chlo- rure de sodium. (Ch.) SEL DE GLx^UBER. (Oiim.) Un des anciens noms du sul- fate de soude. (Ch.) SEL HALOTRIC. {Chim.) Scopoli a désigné par ce nom un sel qui se trouve dans les schistes d'Idria. Suivant Klaproth , il est formé de sulfate de magnésie et de sulfate de fer. (Ch.) SEL DE JUPITER. {Chim.) On a donné ce nom à un hy- drochlorate d'étain. (Ch.) SEL DE LAIT. {Chim.) C'est le sucre de lait. (Ch.) SEL MARIN. {Chim.) Un des anciens noms du chlorure de sodium. (Ch.) SEL MARIN. {Min.) Voyez Selmarin. (Lem.) SEL MARIN ARGILEUX. {Chim.) Hydrochlorate d'alu- mine. (Ch.) SEL MARIN BARYTIQUE. {Chim.) Chlorure de barium ou hydrochlorate de baryte. ( Ch.) SEL MARIN CALCAIRE. {Chim.} Hydroehlorate de chaux ou chlorure de calcium. (Ch.) SEL MARIN MAGNÉSIEN. {Chim.) Hydrochlorate de ma- gnésie ou chlorure de magnésium. (Ch.) SELMICROSCOMIQUE. {Chim.) C'est l'ammoniaco -phos- phate de soude retiré de l'urine. (Ch. ) SEL D'OSEILLE. {Chim.) C'est le binoxalate de potasse, (Ch.) SEL POLYCHRESTE DE GLASER. {Chim.) Un des anciens noms du sulfate de potasse. (Ch.) SEL RÉGALIN D'ÉTAIN. {Chim.} Hydrochlorate de per- oxide d'étain préparé avec l'eau régale. (Ch,) 3i8 SEL SEL RÉGALIN D'OR. (Chim.) Cest le chlorure d'or pré- paré avec l'eau régale. (Ch.) SEL DE SATURNE. {Chim.) On a appliqué ce nom à di- A-^erses préparations de plomb ; mais le plus souvent il désigne l'acétate de plomb. (Ch.) SEL SÉDATIF. [Chim.) C'est l'acide borique. (Ch.) SEL DE SEDLITZ. [Chim.) Un des anciens noms du sulfate de magnésie. "(Ch.) SEL DE SEIGNETTE. (Chim.) Tartrate double de potasse et de soude. (Ch.) SEL DE SEYDSCHUTZ. (Chim.) Un des anciens noms du sulfate de magnésie. (Ch.) SEL DE SOUDE. (Chim.) C'est le sous-carbonate de soude. (Ch.) SEL STANNO-NITREUX. {Chim.) On a désigné par ce nom le nitrate d'ammoniaque qu'on obtient en faisant évaporer l'acide nitrique dans lequel on a mis de l'étain qui s'est oxidé au maximum. (Ch.) SEL DE SUCCIN. {Chim.) C'est l'acide succinique. (Ch.) SEL SULFUREUX DE STAHL. ( Chim.) C'est le sulfite de potasse. (Ch.) SEL DETAKENIUS, SELS FIXES DE TAKENIUS. {Chim.) Ce sont les sels à base de potasse ou de soude, qu'on a ob- tenus d'une plante quelconque par le procédé de Takenius. Pour exécuter ce procédé, on met la plante dans une mar- mite de fer; on fait chauffer le vaisseau jusqu'à en faire rou- gir le fond; on remue la matière, lorsque la fumée, qui s'en dégage, s'enflamme; on couvre la marmite de manière que la flamme s'éteigne, mais que les parties volatiles puis- sent se dégager. On remue encore de temps en temps; et enfin, en lessivant le résidu fixe avec de l'eau, et faisant évaporer la liqueur à sec. on obtient les sels de Takenius, qui sont en général formés de sous -carbonate de potasse ou de soude, mêlé de chlorure de potassium ou de sodium, de sulfate ou d'hyposulfife, ou de sulfure de potasse ou de soude, et quelquefois de cyanure. Il y a en outre une quantité plus ou moins grande de matière huileuse empyreumatique. (Ch.) SEL DE TARTRE. {Chim.) C'est le sous-carbonate de po- tasse obtenu en décomposant le tartre par le feu. (Ch.) SEL 3i5 SELVÉGETAL. (Chim.) Ancien nom du tarirate de potasse. (Ch.) SEL DE VERRE ou FIEL DE VERRE. {Chini.) Lorsqu'on fond les matières destinées à faire le verre, il se sépare, à la surface de la matière liquéfiée, des sulfates de potasse ou de soude, des chlorures de potassium ou de sodium, suivant la nature de l'alcali employé dans le mélange vilriliable : ce sont ces substances qu'on a désignées par le nom de sel ou fiel de verre. ( Ch.) SEL DE VINAIGRE. (Chim.) On a donné ce nom à des cristaux de sulfate de potasse concassés, qu'on a introduits dans des flacons bouchés à l'émeri, et qu'on a imprégnés en- suite d'acide acétique concentré. (Ch.) SELACHE. [Ichthjol.) Voyez Pèlerin. (H. C.) SÉLACIENS. {Ichthj'ol.) M. Cuvier a donné ce nom à la seconde famille de ses poissons chondroptérygiens à branchies fixes. Elle répond entièrement à celle des Plagigstomes de M. Duméril. Voyez ce dernier mot. (H. C.) SÉLAGINE ,Selago. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des sélaginées (Juss. , Ann.), de la didynamie angiospermie de Linnaeus , ca- ractérisé par un calice persistant, tubulé, à quatre ou cinq divisions; une corolle tubulée ; le tube filiforme; le limbe à trois ou cinq lobes; quatre étamines didynames : un ovaire supérieur; un style ; un stigmate simple ; une ou deux semen- ces enveloppées par le calice. Sélaginea corymbes : Linn., Sj).;Commel., HorL, 2 , tab. 20. Petit arbrisseau, dont les tiges sont droites, grêles, hautes d'environ un pied, un peu pubescentes , simples ou rameuses à leur partie supérieure ; les rameaux courts, alternes, ramas- sés ; les feuilles sont éparses par paquets , simples, linéaires, très-étroites, presque filiformes , un peu pubescentes, obtu- ses , sessiles , longues de trois à quatre lignes, très-nombreuses. Les fleurs sont disposées en petits corymbes nombreux. Le calice est fort petit, à cinq divisions linéaires, droites, pres- que égales , de couleur brune, ciliées à leurs bords, accom- pagnées de bractées linéaires, concaves, ciliées. La corolle est blanchâtre ; le tube grêle, un peu plus long que le calice; le limbe à cinq découpures inégales, oblongues, obtuses; le 320 SEL style courbé, presque aussi long que la corolle Cette plante croît au Jardin du Roi, à Paris. Sélagine a plusieurs épis: Selago poljstacliia, Linn., Spec; Commel. , Hort., 2 , tab. 3. Cette plante a des tiges droites, ligneuses, ramifiées, hautes d'un demi-pied. Les feuilles sont nombreuses, fasciculées,roides , linéaires , presque filiformes, nues à leurs deux faces. Les fleurs sont disposées , à l'extré- mité des rameaux, en un corymbe composé de plusieurs épis fascicules. Le calice est hispide ; la corolle blanche; le fruit ovale , partagé en deux semences appliquées l'une contre l'autre par une surface plane. Cette plante croît dans les cam- pagnes sablonneuses, au cap de Bonne-Espérance. SÉr.AGiNE A FEUILLES DE RAIPONCE: Sclugo rapuriculoides , Linn., ^mœn. ûcad., 4 , pag. 3i 9 ; Burm., ^yi". , tab. 42 , fig. i . Ses liges sont droites, cylindriques, épaisses, ligneuses, très-sim- ples, hautes de deux pieds, garnies à leur partie inférieure de feuilles nombreuses , rapprochées, alternes, sessiles , un peu éparses , linéaires, très- étroites , entières, aiguës. Les calices sont très-courts, tubulés ; la corolle infundibuliforme ; le tube grêle, alongé; le limbe à quatre découpures étalées, obtuses, inégales; les deux extérieures plus grandes. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. Sélagine BATARDE : Sclago spiiriu, Linn. , Spec; Burm. , Afr., tab. 42, fig. 3. Ses tiges sont droites, ligneuses, presque sim- ples, de couleur purpurine, hautes d'environ deux pieds. Les feuilles sont nombreuses , sessiles , éparses, alongées , très- rapprochées , linéaires, très-étroites, denticulées, aiguës ; les supérieures plus courtes, moins serrées. Les fleurs sont dis- posées , à l'extrémité des tiges , en plusieurs épis presque fas- cicules, simples, cylindriques, oblongs , obtus, fortement imbriqués de bractées nombreuses , oblongues , aiguës. Le calice est glabre; le tube de la corolle très-grêle; le limbe à cinq divisions courtes , inégales, obtuses; le stigmate en tête. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Sélagine en tête; Selago capilata, Linn., Mant.^ 568. Cette plante a des tiges ligneuses , divisées en rameaux cylindri- ques, de couleur cendrée; les ramifications brunes et velues. Les feuilles sont fasciculées, sessiles, linéaires, charnues, un peu rétrécies à leur base, subulées au sommet, glabres f» SEL 321 leurs deux faces , longues d'environ uii pouce. Les fleurs sont disposées en épis courts, rapprochées en une tête ar- rondie à l'extrémité de chaque rameau, munies de bractées rhomboïdales , glabres, aiguës , membraneuses, enveloppant chacune une fleur. Le calice est tubulé, lâche, membraneux j plus court que les bractées, à cinq découpures ovales, ai- guës, ciliées et dentées à leurs bords : les deux inférieures plus larges et plus longues; la corolle infundibuliforme ; le tube grêle, plus long que le calice ; le limbe à cinq décou- pures ovales , oblongues , presque égales , un peu réfléchies en dehors. Cette plante croît naturellement au cap de Bonne- Espérance. Sélagine fasciculée: Selagofaseiculata, Linn. , Mant.;Jacq., Icon. rar. , 3 , tab. 496 ; Lamk. , lll. gen. , tab. 621, fig. 2. Ses tiges sont droites, très -simples , glabres, hautes d'environ deux pieds; les feuilles sont alternes, sessiles , ovales, assez larges , un peu oblongues, lisses à leurs deux faces, fortement dentées en scie à leurs bords, entières et un peu courantes à leur base , aiguës au sommet. Les fleurs forment un co- rymbe épais , rameux , garni de bractées alternes , ovales , lancéolées, acuminées, de la longueur des pédoncules, pla- cées sous un calice à cinq dents subulées; la corolle de cou- leur purpurine; le tube grêle, une fois plus long que le ca- lice. Cette plante croît sur les montagnes, au cap de Bonne- Espérance. Sélagine a épi ovale : Selago ovata, "Willd. , Spec; Lamk. « m., tab. 621 , fig. 1 ; Curt. , Magaz., tab. 62. Petit arbrisseau , dont les tiges sont couchées, longues d'environ un pied, gar- nies çà et là de petits nœuds filiformes; les rameaux cylin-* driques, pubescens. Les feuilles sont éparses , sessiles, linéai- res, un peu grasses, lisses à leurs deux faces, entières, aiguës, rétrécies à leur base , longues d'environ un pouce. Les fleurs sont disposées, à l'extrémité des rameaux , en cône ovale , avec des bractées imbriquées, scarieuses , glabres, ovales, plus longues que les calices, réfléchies à leur sommet. Le ca- lice est à cinq dents ; le limbe de la corolle à cinq découpures ovales, obtuses j de couleur violette foncée. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Sélagine écarlate: Selago coccinéa , "VVilld., Spec; Linn,, 3.. SEL Aman. , lova. G. Ce petit arbrisseau est distingué par ses feuilles très-épaisses , trés-glabres : les inférieures linéaires , très-entières, très-glabres ; les supérieures lancéolées, subu- lées, un peu dentées. Les fleurs sont disposées en épis , qui forment, par leur réunion, un corymbe terminal. La co- rolle est d'un pourpre foncé, à découpures du limbe iné- gales; l'extérieure plus grande. Les racines produisent plu- sieurs tiges très-simples. Sélagine a tige roide; Selago stricta, Berg., PL Cap. Cette plante a des tiges ligneuses, un peu noueuses, roides, pubes- centes, striées; les rameaux épars, très-longs, simples, velus. Les feuilles sont fasciculées, filiformes, linéaires, velues, un peu aiguës, longues de trois ou quatre lignes, étalées, roulées à leurs bords , plus longues que les entrenœuds. Les fleurs sont disposées en plusieurs épis terminaux, paniculés, munis de bractées lancéolées, aiguës, planes, ovales, plus longues que le calice: celui-ci est d'une seule pièce, à cinq divisions égales , subulées ; la corolle de couleur rouge , infundibuliforme ; le tube une fois plus long que le calice, renflé vers son sommet; les découpures du limbe sont ovales, oblongues , obtuses, arrondies, plus courtes que le tube, presque égales: une d'elles un peu plus grande. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Sélagine luisante; Se/ago lucida, Vent. , Malm. , i , tab. 26. Arbrisseau élégant, dont le feuillage, d'un vert foncé et lui- sant, contraste agréablement avec les fleurs d'un beau blanc de lait, disposées en épis. Les tiges sont droites, nombreuses, hautes de deux pieds; les rameaux alternes, un peu pubes- cens; les feuilles alternes, pétiolées, en ovale renversé , en- tières , obtuses, à jjeine longues de six lignes, larges de quatre. Les épis sont droits, terminaux; une bractée ovale, aiguë, persistante, est à la base de chaque fleur. Le calice est glabre, tubnlé, à cinq sillons; le tube de la corolle trois fois plus long que le calice; le limbe presque à deux lèvres. Le fruit consiste en une semence elliptique , souvent accom- pagnée d'une autre avortée , munie d'une bractée. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. (Poir.) SÉLAGINÉES. (Bot.) Nous avions laissé a la fin des ver- bénacées le Selago et deux autres genres , que nous annoncions SEL 6^3 comme différant en quelques points, et pouvant former dans la suite une famille distincte. M. Cholsy a adopté cette idée et a établi la famille des sélaginées , fondée sur la réunion des caractères su i vans : Un calice d'une seule pièce, persistant, tantôt fendu d'ua côté en forme de spathe, tantôt tubulé et divisé seulement par le haut en quelques dents, tantôt partagé jusqu'à sa base en deux parties. Une corolle hypogyne, monopétale, tubu- lée , divisée à son limbe en quatre ou cinq lobes égaux ou, inégaux. Etamines insérées au tube, au nombre de deux ou plus, ordinairement quatre didynames ou égales-, filets sou- vent élargis à leur partie supérieure sur laquelle est couchée l'anthère, ou plus rarement minces par le haut et portant l'anthère sur leur milieu. Un ovaire simple, supère, non adhérent au calice, surmonté d'un style simple. Fruit mem- braneux, à deux loges monospermes, dont une avorte quel- quefois. Graines attachées au sommet de leur loge et con- tractant presque une adhérence avec elle. Embryon droit, à radicule montante et à lobes plus courts, placé dans l'axe d'un périsperme charnu. Tiges herbacées ou formant des petits sous-arbrisseaux. Feuilles simples, alternes, ou rare- ment presque opposées, souvent fasciculées et linéaires. Fleurs accompagnées de bractées, disposées en épis terminaux, sim- ples ou rassemblés en grappe ou en corymbe. Cette famille contient les genres Poljcenia et Dischisma, séparés du suivant par M. Choisy ; Hebenstreitia ; Selago ; Mi-- crodon , détaché du précédent par le même; Agathaîpis , qu'il a détaché de VEranthemum, dont le reste du genre est reporté ailleurs. Cette famille appartient à la classe des Hypocorollées, comme les Verbénacées, dont elle diffère par l'existence d'un périsperme et la radicule montante. Ces deux caractères la rapprochent davantage des MvoroRiNÉEs (voyez ce mot), avec lesquelles on finira peut-être par les confondre. (J.) SELAGINELLA. {But.) Genre établi par Falisot-Beauvois aux dépens du Ijcopodium , Linn., et qui a pour type le fyco- podium selaginoides , Linn., espère qui est le selaginoides de Dillenius, Hist. musc, pi. G8, fig. i. Pa'isot- Bcauvois établit ainsi son caractère générique : Fiante monoïque jJ/euTs mâles 3:^4 SEL sessilcs, réniformes, bivalves, mêlées avec les fleurs femeilts à l'extrémité des rameaux , où elles forment un renflement en forme (V épi ; Jleurs femelles sessiles ; capsules univalves , à plusieurs (trois ou quatre) semences; valves trilobées; se- mences rondes, lisses. L'espèce citée par Beauvois est décrite à notre article Ly- copoDiuM : c'est le lycopodium faux sélago , tome XXVII , pag. 423. (Lem. ) SELAGO. (Rot.) Plusieurs auteurs anciens, cités par C. Bauhin, ont cru que la plante nommée ainsi par Pline, étoit la bruyère ordinaire, erica vulgaris , calluna des modernes, et ils ont donné le même nom à quelques autres bruyères. Da- léchamps et C. Bauhin l'ont aussi cité pour la camphrée , conphorosma. On avoit encore cru que c'éfoit un lycopode, lycopodium selago ; et Dillenius l'avoit adopté pour un de ses genres détaché du lycopode et nommé mirmau par Adanson. Liuuïeus, n'adoptant pas cette séparation, a transporté ce nom à un genre très - différent , appartenant à la classe des Hypocorollées, et devenu récemment le type d'une famille des Sélaginées : c'est le vormia d'Adanson. Voyez Sélagine. (J.) SELAGO. (Bot.) Dillenius a distingué sous ce nom les es- pèces du genre Ljcopodium à feuilles imbriquées et capsules axillaires. Les espèces figurées par Dillenius sont les lycopo- dium selago, Linn. ; acerosum , Swartz ; linifolium, Linn., et rigidum, Linn. , qui rentrent dans le genre Plananthus de Palisot- Beauvois. La première est décrite à notre article Ly- copodium , tom. XXVII , pag. 417. (Lem.) SELAGOERI. [Bot.) Nom indien de quelques espèces de corète , corchorus , selon Burmann; le silagoeri - parum - paon. de l'île de Java est le sida retusa de Linnœus , nommé aussi Mlagurium par Rumph. (J.) SÉLANDRIE, Selandria. (Entom.) M. Leach a établi sous ce nom un genre d'insectes hyménoptères de la famille des uropristes, pour y ranger quelques espèces de mouches à scie ou tenthrèdes , dont les antennes n'ont que neuf articles et dont les ailes présentent deux cellules radiales et quatre cu- bitales. (CD.)' SÉLAQUES. (Jchthjol.) M. de Blainville appelle ainsi le? SEL . 325 poissons que M. Cuvier désigne sous le nom de SétACiENs. Voyez ce mot. (H. C.) SELCHE. ( Ornith. ) Nom de l'aigle , au Kamfschatka. (Ch. D.) SELEÏMA. {Ichthyol.) On appelle ainsi à Bona-Vista un poisson bon à manger, et dont feu Bowdich a fait, sous la même dénomination, le type d'un genre qui appartient à la seconde tribu ou à la quatrième famille des acanthoptéryiens de M. Cuvier. Ce genre ne renferme encore qu'une seule espèce , le se- leima aurata , reconnoissable au rang de petites dents qu'il porte à chaque mâchoire; à ses opercules entières; à l'épine libre de ses catopes; aux huit raies orangées qui régnent sur son corps resplendissant de l'éclat de l'argent. Le seleima est très-voisin de la saupe , peut-être même n'en est-il qu'une variété. M. Cuvier pense que ce genre doit être supprimé et con- fondu avec celui des Boops. Voyez Bogue dans le Supplément du tome V de ce Dictionnaire. (H. C. ) SÉLENE , Selene. [Ichthfol.) De Lacépède a ainsi nommé un genre de poissons osseux holobranches , de l'ordre des thoraciques et de la famille des leptosoraes. Le nom de ce genre vient du grec SsAwV» , qui signifie lune, et indique l'éclat dont brillent les espèces qui le composent. Quoi qu'il en soit, on reconnoit les sélènes aux caractères suivans : Branchies complètes; catopes thoraciques courts; corps très- mince ; yeux latéraux; dents larges, non crénelées; bouche sans soupape ni membrane valvulaire; nageoires très-apparentes ; deux nageoires dorsales: l'antérieure courte ; Les premiers rayons de la seconde dorsale et de l'anale prolongés en faux. Il devient, d'après ces signes, facile de séparer les Sélènes des Chrysostoses et des Capros , qui n'ont point de dents ; des HOLACANTHES , dcS PrEMNADES , deS ÉnOPLOSES, des POMACAN- THEs , des Anabas , des Amphiprions , des Pomacentres , des PoMODASYs, des AcANTHiNiONs , dcs EpHippus, dcs Chétodons, des Platax, des Chelmons et des Chétodiptères , qui ont les dents rondes et minces ; des Aspiscres , des Prionures , des AcANTHUREs, dcs Glyphisodons , dcs Archers , des Acantho- 326 SEL PODES, dont les dents sont crénelées ; des Na-îoks, des Sidjans, des ZÉE9, des Poulains , des Argvréioses , des Gals et des CiLtAiREs , qui ont une bouche à membrane ou à soupape ; des VoMERs , enfin, qui ont les nageoires courtes et sans pro- longement. (Voyez ces divers noms de genres et Leptoso.mes.) La Sf.lène ARGENTÉE : Selent argen'.ea , Lncép. Extrémité de la queue cylindrique et prolongée au-delà de la nageoire caudale, qui est très-fourchue : corps ayant la forme générale d'un disque pentagonal ; partie antérieure du dos rectiligne ; ouverture de la bouche plus grande ; un seul orifice à chaque narine; œil gros, à prunelle large ; première dors;ile petite et triangulaire; catopes petits; pectorales grandes et falciformes: les premiers rayons de la nageoire du dos s'étendant au-delà de l'extrémité de la queue. Ce poisson vient des mers de l'Amérique méridionale, où on le nomme vulgairement la lune. C'est le guaperva de Ma regrave. La Sélène QUADRANGur.AiRE de Lacépède, ou le Zeus qua- dratus de Linnaeus, figuré par Sloane ums le nom àe faber marinus ferè quadratus, et par Bonnaferre sous celui de doré quadr angulaire, n'est, comme l'a remarqué le judicieux Brous- sonnet, que le chetodon faber des auteurs, et appartient au genre Ephippus. Voyez ce mot. (H. C. ) SELÉNIATES. ( Chim. ) Combinaisons salines de l'acide sélénique avec les bases salifiables. Composition. Dans les séléniates neutres l'acide contient deux fois autant d'oxigène que la base.- loo parties d'acide sélénique neutra- lisent donc une quantité de base salifiable contenant 14,37 p. d'oxigène. Il existe des biséléniates , qui sont tous très-solubles dans l'eau, et, à ce qu'il paroît, des quadroséléniates. On ne connoît que quelques sous- séléniates. Propriétés génériques. Les séléniates à base d'alcalis fixes, chauffés au rouge avec du charbon, donnent du gaz acide carbonique, de l'oxide de carbone, un peu de sélénium et un séléniure à base d'oxide. SEL 327 Les séléniates à base d'oxides de la première section des mé- taux, donnent, dans les mêmes circonstances, du gaz, du sélénium et la base salifiable à l'état de pureté. Les séléniates à base d'oxides de la troisième et quatrième section , donnent des séléniures métalliques. L'acide sélénique ne donne aucun goût particulier aux sélé- niates. Les séléniates alcalins solubles ont un goût salé foible, analogue à celui des chlorures et des phosphates alcalins; les autres séléniates ont la saveur que les bases qui les consti- tuent communiquent aux acides avec lesquels elles forment des combinaisons solubles. Séléntates d'alumine. Le séléniate d'alumine neutre se prépare en versant dans de Vhydrochloratc d'alumine neutre du biséléniatcd'ammoniaque, ou dans de l'alun du séléniate neutre de potasse ou de soude. Le séléniate d'alumine se précipite : on le lave et on le fait sécher. Il est en poudre blanche. Il donne, lorsqu'on le chauffe, de l'eau, de l'acide séléni- que et de l'alumine. Le biséléniate d'alumine se prépare en faisant dissoudre l'alu- mine en gelée ou le séléniate neutre dans l'acide sélénique. La solution a un goût astringent ; quand on la soumet à l'éva- poration, elle laisse une matière incolore, transparente, qui a l'aspect de la gomme. Séléniates p'ammoniaque. Le séléniate d'ammoniaque neutre se prépare en mettant dans de l'ammoniaque concentrée un léger excès d'acide séléni- qiic : en abandonnant la liqueur à elle-même dans un lieu tempéré, le séléniate cristallise sous la forme de barbes de plume, ou de prismes tétraèdres, ou de tables tétraèdres obliques. Ce sel est déliquescent. Il donne à la distillation de l'eau ammoniacale; ensuite du gaz azote et de l'eau provenant de la réaction des élémens de la base sur ceux de l'acide , du quadroséléniate d'ammo- niaque et du sélénium fondu. 328 SEL Le liséléniale d'ammoniaque s'obtient en laissant la solution de séléniate neutre s'évaporer spontanément. Le biséléniate se dépose sous la forme d'aiguilles qui sont inaltérables à l'air. Le quadroséléniate d'ammoniaque s'obtient en faisant évapo- rer la soluti'jn de biséléniate au feu, ou en ajoutant à cette solution de l'acide sélénique. Ce sel ne cristallise pas; il est déliquescent. Séléniates d'argent. Acide. loo Oxide 2o5,75. On obtient ce sel neutre en versant de l'acide sélénique dans du nitrate d'argent; le séléniate se précipite. Il est blanc, un peu soluble dans l'eau bouillante. L'acide nitrique bouillant le dissout, la dissolution précipite par l'addition de l'eau froide ; si l'on ajoute à la solution bouil- lante de l'eau bouillante, le séléniate cristallise, par le refroi- dissement, en petites aiguilles. La lumière ne le noircit pas, Au feu il se fond et dcAaent transparent comme l'est le chlorure d'argent fondu ; par le refroidissement il se prend en une masse blanche, opaque, friable, dont la cassure est cristalline. Chauffé et exposé en même temps à un courant d'air, il dégage de l'oxigène , de l'acide sélénique , et se recouvre d'une pellicule d'argent métallique, Séléniates de baryte. Bei-zelius. Séléniate neutre. Biséléniate. Acide loo . , loo Baryte iSy 68 On obtient le séléniate neutre en mêlant le séléniate de po- tasse avec du chlorure de baryum. Le sel se précipite. Il est incolore, insoluble dans l'eau. A la température du verre fondant il ne se li"quéfie pas; il ne semble pas perdre d'eau par l'action de la chaleur. Il se dissout dans l'acjde sélénique et les acides plus éner» giques,. SEL 329 On prépare le hiséléniate de baryte en ajoutant à une solu- tion d'acide sélénique du sous-carbonale de baryte, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'effervescence. La liqueur évaporée donne des cristaux en grains arrondis, translucides. Ces grains sont formés d'aiguilles radiées. La solution de hiséléniate de baryte, mêlée avec l'ammo- niaque, donne un précipité de séléniate neutre. Séléniaïes de chaux. On se procure le séléniate neutre de chaux en mettant du sous» carbonate de chaux dans de l'acide sélénique liquide; l'acide carbonique se dégage , et peu à peu le séléniate neutre se dé- pose. • Ce sel est sous la forme d'une poudre cristalline , douce au toucher. Chauffé au rouge dans une cornue de verre, il se liquéfie; à l'état liquide il attaque le verre, il se produit une effer- vescence, et le v.erre se remplit de petites bulles, qui se di- latent et finissent par percer la cornue ; alors ce sel s'en échappe sans avoir éprouvé d'altération. M. Berzelius ignore la cause de ce phénomène, que présentent aussi les séléniates de magnésie et de manganèse. On prépare le hiséléniate de chaux en dissolvant le séléniate dans l'acide sélénique; la solution cristallise en petits prismes qui sont inaltérables à l'air, et desquels l'ammoniaque et la chaleur séparent l'excès de l'acide. Séléniates de protoxide de cérium. Ce sel est en poudre blanche, insoluble; il se dissout dans l'acide sélénique et forme un biséléniate solublc. Séléniates de peroxide de cérium. Le séléniate neutre et le biséléniate ressemblent aux sélé- niates de peroxide d'urane. Séléniates de cobalt. Ce sel, k l'état neutre, est en poudre rouge, insoluble. Le hiséléniate est soluble ; sa solution évaporée laisse un rév ôidii rouge, luisant, ayant l'aspect d'un vernis. 33o SEL SétéNIATE DE PROTOXIDE DE CUIVRE. On le prépare en faisant digérer le protoxide de cuivre hydraté dans l'acide séiénique. Il est sous la forme d'une poudre blanche, insoluble. Séléniate de deutoxide de cuivre. Le biséléniate d'ammoniaque , versé dans une solution de sulfate de deutoxide de cuivre chaud , donne des flocons jaunâtres très-volumineux, qui bientôt se changent en pe- tites aiguilles soyeuses , verdàtres. Ce sel n'est soluble ni dans l'eau ni dans l'acide séiénique. Au feu il perd son eau de cristallisation, il devient d'un rouge brun, puis se fond et devient noir; enfin , l'acide se dégage et l'oxide reste. Sous -SÉLÉNIATE DE DEUTOXIDE DE CUIVRE. Il est en poudre verte : on l'obtient en versant du séléniate d'ammoniaque avec excès de base dans du sulfate de cuivre. Séléniate de peroxide d'étain. Il est insoluble dans l'eau. 11 se dissout dans l'acide hydrochlorique; l'eau le précipite de cette solution. Au feu il donne de l'eau , de l'acide séiénique et du per- oxide d'étain. SÉI ÉNIATES DE PROTOXIDE DE FER. L'acide séiénique n'a presque pas d'action sur le fer; celui-ci se recouvre d'une pellicule de srlénium qui a été réduit. Le séléniate de pota'se neutre, versé dans du sulfate de pro- toxide de fer, donne un précipité blanc qui passe bientôt au gris, et ensuite au jaune, à mesure que l'oxigène de l'air peut agir sur lui. Ce précipité, lavé et séché, est blanc-jaunâtre. L'acide hydrochlorique, versé sur le séléniate de protoxide de fer récent, le décompose; le protoxide s'oxide aux dé- pens .i'iine partie de l'acide séiénique : il en résulte de l'hy- drochlorate de peroxide de fer, de l'acide séiénique et du séléiiiuin qui se dépose. SEL 55i On obtient le hiséléniate de protoxide de fer en faisant dissou- dre le séléniate neutre dans l'acide sélénique, ou en mêlant à du sulfate de fer une solution de hiséléniate. Comme le hi- séléniate de protoxide de fer est peu soluble , il se dépose. Si l'on fait chauffer la solution de hiséléniate de protoxide de fer, il se précipite un séléniate de peroxide, mêlé de sélénium; une portion de l'acide se dépouille donc de son oxigène en faveur du protoxide de fer. Séléniates de peroxide de fer. On se procure le séléniate neutre de peroxide de fer par double décomposition. Il est en poudre blanche, qui devient légèrement jaune en se desséchant. Au feu il donne de l'eau, devient rouge, et l'acide peut être séparé en totalité. Quand on fait dissoudre du fer dans un mélange bouillant d'acide sélénique et d'eau régale (ce mélange doit toujours contenir un excès d'acide nitrique), la dissolution , en refroi- dissant, donne des cristaux d'un vert pistache, que M. Ber- zelius considère comme étant du hiséléniate de peroxide de fer. Ce sel est insoluble dans l'eau. Distillé, il donne de l'eau et devient noir; mnis, par le re- froidissement, il paroît rouge. A une température plus élevée il laisse dégager de l'acide sélénique. L'ammoniaque, digéré sur le séléniate de peroxide de fer, laisse un sous -séléniate dans lequel la base contient autant d'oxigène que l'acide. Séléniates de glucine. Le sel neutre est blanc, insoluble. Le hiséléniate est soluble ; sa solution évaporée laisse une masse qui a l'apparence de la gomme. Séléniates de manganèse. Le séléniate neutre est en poudre blanche, insoluble. 11 est très-fusible ; fondu , il détruit le verre mieux que ne le fait le séléniate de chaux , et sans le colorer. 532 SEL Tant que sa base ne peut s'oxider, il peut être fortement chaufff^ s?ins s'altérer. Le huéléniate est très-soluble. Il cristallise. La chaleur le réduit en sel neutre. Séléniates de magnésie. > L'acide sélénique , neutralisé par un lait de sous-carbonate de magnésie, donne un sel en poudre cristalline. Ce sel est légèrement soluble dans l'eau bouillante; la so- lution évaporée donne des grains cristallins, qui ont la forme de prismes tétraèdres ou de tables. Distillé dans une cornue de verre, il laisse dégager de l'eau, devient blanc d'émail. Il ne se liquéfie pas, ne perd pas d'acide et perce le verre. Le hiséléniate s ohùtnt en dissolvant le sel neutre dans l'acide sélénique, et en précipitant la solution par l'alcool. Le bisé- léniate se dépose en une masse pulpeuse, qui est déliques- cente et incristallisable. SÉLÉNIATE de PROTOXIDE DE MERCURE. L'acide sélénique précipite la solution des sels de protoxide de mercure en une poudre blanche, insoluble dans un excès de son acide. ChauÊFé dans une cornue, il se fond en un liquide brun très-foncé, qui, parle refroidissement, se fige en une masse jaune de citron. A une température suffisamment élevée il bout et se distille. La potasse en sépare l'oxide à l'état d'une poudre noire. L'acide hydrochlorique le décompose ; l'oxigène d'une por- tion de l'acide sélénique se porte sur l'hydrogène de l'acide hydrochlorique ; il en résulte de l'eau , du sélénium et du perchlorure de mercure, qui se dissout avec la portion d'a- cide sélénique non décomposée. Séléniates de peroxide de mercure. Le séléniate neutre est blanc , insoluble. Lorsqu'on distille le séléniate neutre avec du peroxide de mercure, celui-ci se réduit en gaz oxigène et en mercure : ce métal convertit SEL 353 le peroxide du sel en séléniate de protoxide de mercure, qui se sublime. Le hiséléniate se forme lorsqu'on met du peroxide rou<»e dans de l'acide sélénique en excès; la liqueur, filtrée et éva- porée, donne de très- gros prismes striés longitudinalement. Ce sel contient beaucoup d'eau de cristallisation. Il est très- peu soluble dans l'alcool. La potasse caustique n'en sépare pas entièrement le per- oxide. L'ammoniaque et les sous-carbonates alcalins ne le préci- pitent pas. Il se fond dans son eau de cristallisation; le séléniate anhy- dre se sublime sans altération. L'acide sulfureux précipite de la solution de biséléniate , du séléniate de protoxide de mercure, qui devient rouge, parce que sa surface se recouvre d'une couche de sélénium réduit. Séléniates de nickel. Le séléniate neutre récemment précipité est blanc , insoluble ; par la dessiccation il devient d'un vert-pomme pâle. Le biséléniate est soluble ; évaporé, il laisse un résidu vert, qui a l'aspect d'une gomme. Sélémates de plomb. Berzelius. Acide . . . , loo Protoxide de plomb 200. On le prépare en précipitant une solution de chlorure de plomb par le séléniate d'ammoniaque en excès. Ce sel est en poudre blanche, pesante , qui se dissout en très-petite quantité dans l'eau. Un excès de son acide n'aug- mente pas sensiblement sa solubilité. 11 est difficile de le décomposer complètement par l'acide sulfurique, et, pour que cela ait lieu, il faut que l'acide soif concentré et chaud. L'ammoniaque ne l'altère pas. Le séléniate de plomb se fond, comme le chlorure, en un liquide transparent et jaunâtre, qui se fige en une masse 334 SEL blanche, dont la cassure est cristalline. Au rouge-blanc le sé- léniate de plomb bout, de Facide sélénique se sublime; il reste un sous-séléniate de plomb qui, par le refroidissement, se fige en une masse denii-fransparente , d'une texture cris- talline. Séléniates de potasse. Le sélëniate neutre est très-soluble dans l'eau. La solution évaporée se recouvre d'une pellicule formée de petits grains. Elle ne cristallise pas par refroidissement. Il est déliquescent. Il est insoluble dans l'alcool. Chauffé au rouge , il se fond , devient jaune ; par le refroi- dissement il devient blanc. Le biséléniate dépotasse cristallise en barbes de plumes, lorsqu'on a fait concentrer la solution en consistance de sirop, et qu'on la laisse se refroidir lentement. Il est déliquescent et peu soluble d) par l'eau régale à plusieurs re- prises jusqu'à ce qu'il soit tout dissous. On étend la liqueur d'eau jusqu'à ce qu'elle ne se trouble plus par une nouvelle addition de ce liquide. On recueille le précipité, qui est du séléniate d'étain ; on le lave, on le sèche et on le chauffe au rouge dans une petite cornue de verre. 11 se sublime de l'a- cide sélénique, et il reste de l'oxide d'étain. d) Le liquide (c), d'où le séléniate d'étain a été séparé, doit être mêlé à du chlorure de baryum jusqu'à ce qu'il ne se précipite plus rien. On filtre ou évapore jusqu'à ce qu'il se dégage beaucoup de gaz hydrochlorique. On distille dans une cornue la liqueur concentrée à ce point. On chauffe le résidu , qui donne un sublimé blanc, cristallisé, qui est un mé- lange d'acide sélénique et de séléniate de mercure ; il ne reste qu'une petite quantité de matière blanche tachetée de rouge, composée de séléniates de baryte, d'étain, de cuivre, et d'ar- séniate de baryte. e) On dissout le sublimé d'acide sélénique mélangé de sélé- niure de mercure dans l'eau. On neutralise la liqueur par la potasse; il se précipite du peroxide de mercure; on filtre; on fait évaporer la liqueur à siccité ; on fait rougir le résidu dans une cornue pour en séparer une portion du sel mercu- riel qu'il retient. /) On mêle le séléniate de potasse (e) réduit en poudre fine avec son volume d'hydrochlorate d'ammoniaque pulvérisé. On chauffe graduellement le mélange dans une cornue de verre; il se dégage de l'eau, de l'ammoniaque, de l'azote, des traces de sélénium ; ensuite le sel ammoniac, qui étoit en excès, commence à se volatiliser. Quand la plus grande partie de l'ex- cès est chassée , on arrête l'opération , et on traite le résidu par l'eau. Ce qui n'est pas dissous, est le sélénium, qu'on fait sécher et qu'on distille ensuite dans une petite cornue de verre. Dans cette opération il se produit de l'eau , du chlorure de potassium et du séléniate d'ammoniaque, qui, à une tem- pérature suffisante, est réduit en eau , en sélénium, en azote et en ammoniaque. 544 SEL Histoire. Le sélénium a été découvert et parfaitement étudié par M. Berzelius en 1817. Sa place dans le système chimique n'est point équivoque; elle est auprès du soufre. Il est visible que le chlore, l'iode et le phtore ont entre eux de grandes ana- logies, surtout par leur plus grande tendance à s'unir avec l'hydrogène qu'avec l'oxigène , et par l'analogie qu'ont leurs combinaisons métalliques avec les sels d'oxacides saturés d'oxi- gène. Le sélénium, le soufre, s'unissent à l'hydrogène comme les précédens; mais ils se combinent immédiatement à l'oxigène, et le plus grand nombre de leurs combinaisons métalliques ont les propriétés physiques des métaux et une combustibi- lité remarquable, ce qui les distingue des trois corps précé- dens. Le tellure , par sa volatilité , sa combustibilité et les propriétés de son hydracide, vient se placer auprès du sélé- nium et du soufre. M. Berzelius trouve que l'acide sélénique a plus de rapports avec les acides borique et carbonique, qu'avec le sulfuri- que; car, comme les premiers, il contient deux atomes d'oxi- gène , tandis que l'acide sulfurique en contient trois, et comme les premiers, il donne des sels qui ont une réaction alcaline. Enfin , M. Berzelius ne trouve aucune analogie entre le sélénium d'une part, et l'arsenic et le phosphore d'une autre part, sous le rapport des proportions suivant lesquelles ces corps s'unissent à l'oxigène, et, en outre, relativement aux propriétés des combinaisons hydrogénées, les hydrures d'arse- nic et de phosphore n'ayant pas l'acidité qu'on remarque au composé de sélénium et d'hydrogène. Combinaisons non acides du sélénium avec plusieurs corps. OxiDE DE SÉLÉNIUM. Si l'on met du sélénium dans une fiole fermée, remplie d'oxi- gène, et si on l'y chauffe jusqu'à ce qu'une grande partie soit SEL 345 évaporée , l'air de la fiole prend l'odeur du chou pourri. Cet air, agité avec un peu d'eau, lui communique une partie de sa matière odorante et lui cède une petite quantité d'acide sélénique, que l'on reconnoît au moyen du tournesol et de l'acide hydrosulfurique qui précipite sa dissolution. L'air, après avoir été lavé une fois, agité avec de nouvelle eau, communique a ce liquide son odeur sans lui donner d'acidité. L'eau qui contient de l'oxide de sélénium, n'est donc point acide. Elle n'a pas de saveur sensible. L'oxide de sélénium ne s'unit pas aux alcalis. SOLFURE DE SÉLÉNIUM. Soufre 60,75 Sélénium ] 00. M. Berzelius dit qu'on obtient ce sulfure à proportion fixe en mêlant des solutions d'acides sélénique et hydrosulfurique. Les liqueurs se troublent, se colorent en jaune de citron; mais, pour aider le sulfure à se déposer, il faut ajouter quelques gouttes d'acide hydrochlorique et faire chaufler. Le précipité devient glutineux et prend une «luleur orangé- foncé. • Ce sulfure est très -fusible. A 100' il est mou; à quelques degrés au-dessus il est li- quide; à une température plus élevée, il bout et peut être distillé : quand il l'a été, il ressemble à l'orpiment fondu. Le sulfure de sélénium est difficilement attaqué par l'acide nitrique. L'eau régale le dissout et le convertit en acides sulfurique et sélénique; celui-ci se forme plus tôt que le premier ; c'est pourquoi il arrive que, traitant le sulfure de sélénium par l'eau régale, on peut séparer du soufre à l'état de pureté. On juge que le soufre est pur, quand il a une couleur jaune qui tire un peu sur l'orangé. Lorsqu'on chauffe le sulfure de sélénium au milieu de l'air, il se forme d'abord de l'acide sulfureux, et ensuite de l'oxide de sélénium. Si l'air ne se renouvelle pas librement sur le sulfure, il se sublime du sélénium. Si l'on chauffe dans une cornue un mélange d'acide séléni- 346 SEL que et de sulfure de sélénium, on obtient du gaz sulfureux et du sélénium. 1 p. de soufre dans loo p. de sélénium rend celui-ci plus fusible, plus rouge; tant que les matières sont très-chaudes, elles sont noires et ne coulent pas. En se refroidissant, elles deviennent liquides, transparentes, d'un rouge foncé. Le soufre pur se comporte d'une manière analogue. Séléniure de phosphore. On ne connoît pas de séléniure de phosphore défini dans la proportion de ses élémens; on sait que, si l'on sature le phos- phore de sélénium, la combinaison qui en résulte, est trés- fusible; après le refroidissement elle est brunâtre, et sa cas- sure est vitreuse : si on la fait chauffer dans une cornue, il se volatilise un sous-séléniure de phosphore, qui se condense en gouttes rouges , demi-transparentes et non métalliques. Le séléniure de phosphore , mis dans l'eau , donne de l'acide hydrosélénique et de l'acide phosphoreux ou phosphorique. Si l'on fait bouillir le séléniure de phosphore avec la potasse, on obtient du phosphate et de l'hydroséléniate de potasse. (Ch.) â SELENIURES. {Chim.) Combinaisons non acides du sélé- nium avec les corps simples ou les bases salifiables. I. SélÉniures métalliques. Le sélénium , en s'unissant aux métaux , produit du feu avec la plupart; s'il n'en produit pas avec tous, c'est que le sélé- nium se volatilise avant que la température soit assez élevée pour effectuer Tunion du métal avec le sélénium. Il est pro- bable que le phénomène du feu se manifesteroit toujours, si Ton dirigeoit la vapeur du sélénium sur les métaux chauffés au rouge. Les séléniures ressemblent aux sulfures ; ils ont pour la plup.;rt l'aspect métallique; leur fusibilité est plus grande que celle de leurs métaux respectifs. Lorsqu'on les chauffe à l'air, le sélénium brûle avec une flamme blanche et en répandant l'odeur du radis. Les séléniures métalliques, excepté celui de mercure, sont dissous par l'acide nitrique. SEL 347 Le sélénium se combine aux métaux en proportions défi- nies, soit qu'on chauffe ces corps dans une cornue avec un excès de sélénium , et qu'on chasse ensuite par la chaleur tout ce qui n'est pas combiné, soit qu'on précipite les dissolutions métalliques par l'acide hydrosélénique. Séléniure d'antimoine. Ce composé est fusible. Il a l'aspect métallique, la cassure cristalline. Il s'unit avec le protoxide d'antimoine et forme une masse d'un jaune brunâtre, transparente quand elle est en couches minces. Séléniure d'argent. L'argent est terni par la vapeur du sélénium. Le séléniure d'argent obtenu par fusion est gris, fusible au- dessous de la chaleur rouge, légèrement ductile. Au chalumeau, il se réduit en proto-séléniure; mais il n'é- prouveroit pas de changemens s'il étoit chauffé sans le contact de l'air. Il paroît que l'acide hydro-sélénique précipite le nitrate d'argent en proto-séléniure: car ce précipité, qui est gris, exige une chaleur rouge pour se fondre, et ne laisse point dégager de sélénium à cette température, lorsqu'on opère en vase clos. L'argent ne perd pas son sélénium quand on le fond avec du borax, de la potasse ou du fer. Il s'allie avec ce dernier. L'acide nitrique convertit le séléniure d'argent en sélé- niate. Séléniure d'arsenic. Le sélénium, liquéfié par la chaleur, dissout peu à peu l'arsenic. Si l'un des corps est en excès, il se volatilise et il reste un séléniure noir, très-fusible. Ce séléniure, chauffé au rouge, bout, et donne un sublimé qui a paru être à M. Berzelius du séléniure d'arsenic au maximum. Si on pousse le feu, le résidu se volatilise et se condense en gouttes, qui deviennent noires en se solidifiant. 348 SEL Séléniure de bismuth. Il est fusible au rouge. Quand il est refroidi , il a le bril- lant métallique, une couleur blanche et une texture cris- talline. Sélékiure de cobalt. Quand il a été chauffé au rouge , il laisse une masse grise , à cassure feuilletée, fusible. Seléniures de cuivre. Perséléniure de cuistre. On le prépare en précipitant le sul- fate de cuivre par le gaz h\dro-sélénique. 11 est en flocons noirs, qui deviennent gris par la dessiccation. Ce composé, chautle dans une cornue, laisse dégager la moitié de son sélénium. 11 reste un proto -séléniure. Proto-séléniure de cuivre. On l'obtient en chauffant au rouge le sélénium et le cuivre. Ce composé fond avant de rougir. Il se fige en une ma- tière d'un gris d'acier compacte , semblable au sulfure de cuivre gris. Séléniure d'étain. L'éfain , par la chaleur, s'unit au sélénium; il se gonfle alors, mais il ne se fond pas. Le séléniure est gris; il a un vif éclat métallique. S'il est chauffé avec le contact de l'air, le sélénium s'en dégage aisément. Il reste du peroxide d'étain. Seléniures de fer. En faisant passer du sélénium en vapeur sur du fer chauffé au rouge, il y a incandescence, combinaison; mais le sélé- niure produit ne se fond pas, seulement ses particules s'ag- glutinent. Ce séléniure a l'aspect métallique; il est d'un gris foncé, tirant sur le jaune ; il est dur, cassant, grenu. Chauffé au chalumeau , il se dégage de l'oxide de sélénium , et il reste une masse noire, vitreuse, qui paroît être du se- léniate de protoxide de fer. SEL 349 Le séléniurede fer, en se dissolvant dans l'acide sulfurique foible, donne du gaz hydro -sélénique. Le séléniure de fer se dissout dans l'acide hydrochlorique en dégageant de l'acide hydro-sélénique et un autre gaz in- flammable, insoluble dans l'eau et les alcalis. Le séléniure de fer forme facilement un séléniure au maximum lorsqu'on le chauffe avec du sélénium. Ce sélé- niure est insoluble dans l'acide hydrochlorique. A une tem- pérature rouge-blanche il perd son excès de sélénium. •Séléniure de mercure. Le sélénium s'unit au mercure sans dégager de lumière. Si le mercure est en excès, la chaleur le sépare du séléniure, qui est blanc comme l'étain. Ce composé n'est pas fusible ; mais à une température suffisante il se sublime en feuilles blanches, douées de l'éclat métallique. Si le séléniure est chauffé en excès avec le mercure, la chaleur volatilise cet excès, et le séléniure de mercure qui reste , se sublime , mais non en cristaux aussi prononcés que le premier. Est-ce un séléniure au maximum? c'est ce qu'on ignore. Après ce sublimé on obtient les cristaux feuil- letés. Le séléniure de mercure n'est que très -peu attaqué par l'acide nitrique bouillant et concentré. Il est promptement dissous par l'eau régale. Séléniure d'or. Si ce composé existe, ce n'est pas par la fusion qu'on peuî le produire; mais par l'acide hydro-sélénique. Sélémure de palladium. Ce composé, fait par la fusion, est gris, non fusible. Ex- posé au feu du chalumeau , il donne du sélénium et un bouton fragile de palladium séléniure. Séléniure de platine. En chauffant le sélénium avec du platine très -divisé, oa obtient une poudre grise, no» fondue, qui, étant calcinée^ 35o SEL abandonne facilement son sélénium et laisse le platine-, cela donne le moyen de purger un creuset de platine du sélé- nium qu'il a absorbé, quand on y a fait rougir quelque sé- léniate. En effet, il suiffit pour cela de le chauffer au rouge sans le couvrir. Séléniure de plomb. Le plomb , chauffé avec le sélénium , se gonfle. Le sélé- niure produit est gris, infusible au rouge -cerise. Au feu il donne du sélénium et se volatilise ensuite en partie. SéLÉMURE DE POTASSIUM. Le sélénium, en s'unissant au potassium, dégage assez de chaleur pour que la matière rougisse et qu'une petite por- tion du composé se sublime. Le séléniure est sous la forme d'un culot métallique; sa couleur est celle du fer ; il est formé de fibres radiées. Il se dissout dans l'eau sans dégager de gaz. La solution est d'un rouge foncé. Les acides en précipi- tent du sélénium. Si l'on chauffe du sélénium avec un excès de potassium, il se fait une explosion due à la volatilisation du potassium, qui n'entre point en combinaison. Le séléniure, résultant de cette opération, donne du gaz hydrogène quand on le dissout dans l'eau, et malgré cela la liqueur est colorée. Séléniure de tellure. Ce composé est très-fusible; il se sublime en une masse métallique de couleur brune. Séléniure de zinc. L'union du sélénium avec le zinc est aussi difficile à effec- tuer que l'est celle du soufre avec le même métal. Si l'on fait arriver le sélénium en vapeur sur du zinc rouge de feu, il se fait une explosion, et il se produit en même temps du séléniure de zinc, qui est jaune de citron. SEL 55i II. SÉLÉNIURES DE BASES SALIFIABLES. SélénixTre d'ammoniaque. L'ammoniaque gazeux ou fluor ne dissout point le sélé- nium; mais si l'on distille du séléniure de chaux avec de rhydrochlorate d'ammoniaque, il passe dans le récipient un séléniure d'ammoniaque, de couleur orangée, d'une odeur sulfureuse, et il reste dans la cornue du chlorure de calcium, du séléniate et du séléniure de chaux. Ce séléniure, exposé à l'air, laisse évaporer son ammo- niaque. Le sélénium, devenu libre, se dépose. L'eau le décompose; peut-être que l'oxigène atmosphé- rique qu'elle tient en dissolution a de l'influence sur le résultat. Séléniure de ^haux. Le sélénium et la chaux, réduits en poudre et chauffés jus- qu'à une chaleur voisine du rouge obscur, entrent en com- binaison. Le composé est en masse cohérente noire , insi- pide, inodore et insoluble dans l'eau. Le séléniure de chaux pulvérisé est rouge-brun: traité par un acide, il laisse le sélénium sous la forme de flocons rouges, très - volumineux. Le séléniure de chaux , chauffé au rouge, laisse dégager du sélénium et perd de sa couleur. Dans cet état il donne une poudre couleur de chair, insoluble dans l'eau. Le séléniure de potasse, versé dans de l'hydrochlorate de chaux, produit un précipité semblable au séléniure de chaux qui a été rougi au feu. Une solution d'hydro-séléniate de chaux, conservée dans un vaisseau mal bouché, a déposé de petits cristaux bruns, opaques , que M. Berzelius considère comme du séléniure de chaux. Séléniure de potasse. Le sélénium, mis dans une lessive de potasse concentrée, qu'on fait bouillir, s'y dissout peu à peu. Le liquide devient 352 SEL d'un orangé brun. Ce liquide a le goût du sulfure de potasse. Les acides en précipitent du sélénium, mais il en reste dans la liqueur filtrée à l'état d'acide sélénique que l'on peut en précipiter par l'acide hydro - sulfurique. Par conséquent le séléniure de potasse contient du séléniate et de l'hydro-sélé- niate de même base; par conséquent, il y a décomposition d'une portion d'eau quand le sélénium est dissous par l'eau de potasse. Le sélénium, chauffé avec l'hydrate de potasse, forme un composé fusible, qui peut être rougi sans perdre du sélénium. Ce séléniure est rouge- brun et déliquescent. Le sélénium , chauffé en quantité suffisante avec du sous- carbonate de potasse, peut en expulser tout l'acide carbo- nique. Le séléniure de potasse, versé dans des solutions de sels à base de baryte, de strontiane , de magnésie, d'alumine, de glucine, d'yttria , dezircone, donne des séléniures insolubles de ces mêmes bases saîifiabies , d'une couleur de chair , décom- posable par les acides. Parmi eux il n'y a que les séléniures de baryte et de strontiane qui retiennent le sélénium à une tcmpératui'e rouge. Histoire. M. Berzelius a découvert les séléniures: et c'est lui qui en a fait connoître les propriétés. (Ch.) SÉLÉNOPS. [Entom.) M. Léon Dufour a décritsous ce nom, dérivé de deux mots grecs , 2sAhc« et aLO-\-, qui voit en croissant, un genre d'insectes de la famille des aranéides, pour y ranger une espèce d'araignée qu'il a trouvée en Espagne. Son corps est très- aplati, et les seconde et troisième paires de pattes sont très-alongées. (C. D.) SELEPSION. [Bot.) Adanson cite ce nom égyptien de l'ortie. Mentzel la nomme selephion. (J.) SELEUCIDES AVES. (Oniith.) Ces oiseaux, destructeurs des sauterelles, sont, dit Pline, envoyés par Jupiter, à la prière des habitans du mont Cassius, lorsque ces insectes dé- vorent leurs moissons. Il s'agit ici du merle couleur de rose, comme on peut le voir tom. XX de ce Dictionnaire , p. 285. (Ch.D.) SEL 553 SELGAM. (Bot.) Nom arabe du hrassica napiis oleifera, Sui- vant M. Delile. (J.) SELGEM , SELIEM. ( Bot. ) Voyez à Tarticle Alsegiem. (J.) SELICHA , SELICHE. {Bot.) Noms arabes de la cannelle, cités par Daléchamps. (J.) SELIM. ( Ichthjol.) Voyez Sellema. (H. C.) SÉLIN; Selinum, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones polypétales, de la famille des ombellifères , Juss., et de la pentandrie digjnie, Linn., qui est fondé sur les caractères suivans : Collerette universelle et collerette partielle com- posées de plusieurs folioles; un calice monophylle , à peinf» sensible; une corolle de cinq pétales en cœur, égaux; cinq; étamines; un ovaire infère, surmonté de deux styles réflé- chis, terminés par des stigmates simples; fruit ovale-oblong, formé de deux graines comprimées, planes, appliquées Tune contre l'autre, relevées en dehors de trois à cinq côtes plus ou moins saillantes. Les séliris sont des plantes herbacées, à feuilles ailées ou plusieurs fois ailées, et à fleurs blanches, petites, disposées en ombelle au sommet de la tige et des rameaux. Une ving- taine d'espèces appartiennent à ce genre, et quelques-unes, qui s'en écartoient par leurs caractères, ont été reportées dans les angéliques et dans les impératoires. La plus grande partie de ces plantes croit naturellement en Europe. Sélin SAUVAGE: SeLinum sj'h'estre, Linn., Sp., 55o. Sa racine est fusiforme , charnue; elle produit une ou plusieurs tiges droites, glabres, à peine striées, hautes de deux ou trois pieds, garnies de feuilles alternes, pétiolées, deux ou trois fois ailées, composées de folioles incisées, pinnatifides, à lobes pointus, divergens. Les ombelles générales sont composées de douze à quinze rayons courts et peu écartés. I^a collerette générale est composée de huit à dix folioles linéaires, mem- braneuses en leurs bords, étalées sans être réfléchies. Cette plante croit en France, dans les bois montueux de l'Auvergne, de l'Alsace, de l'Allemagne, de l'Italie, etc. Sa racine est un peu lactescente : on lui donne dans quelques cantons le nom de faux turhith. Les habitans des campagnes l'emploient pour se purger, et ils s'en servent aussi pour leurs bestiaux : elle est, 48. 23 554 SEL dit-on, très-âcre, même causlique , et d'un usage dangereux à l'intérieur. Les Russes et les Lapons remploient comme masticatoire. Séun des marais; Seliniim palustre, Linn., Sp. 55o. Sa racine est presque simple, fusiforme ; elle produit une tige droite, cannelée, haute de deux à trois pieds, simple ou peu ra- meuse, garnie de feuilles deux à trois fois ailées, compo- sées de folioles opposées, glabres, comme toute la plante, pinnatifides, à divisions lancéolées-linéaires, aiguës. Les fleurs sont disposées sur des ombelles grandes, planes, fonnées de vingt à trente rayons. La collerette générale et la collerette des ombcUules est formée de huit à dix folioles linéaires, un peu membraneuses en leurs bords, réfléchies en arrière. Les graines sont bordées d'une aile membraneuse et marquées de trois côtes sur le dos. Cette espèce croît dans les prés maré- cageux en France et dans le Nord de l'Europe. Ses racines passent pour être encore plus caustiques que celles du sélin sauvage. Sélin d'Autriche; Selinum austriacum,Jacq., Fl.Aust., t. 71. Sa rarine est rameuse, un peu jaunâtre, vivace comme celle des deux espèces précédentes: elle produit une tige droite, haute de deux pieds ou environ, cannelée, à peine rameuse , garnie de deux à trois feuilles éloignées les unes des autres, deux fois ailées, à folioles élargies, d'un vert foncé ou noirâtre, divisées en trois lobes cunéiformes et incisés. Ses fleurs for- ment des ombelles planes, composées de vingt à trente rayons, munies à leur base d'une collerette de huit à douze folioles lan- céolées, membraneuses, réfléchies. Cette plante croit dans les lieux stériles et pierreux du Midi de la France, de Fltalie, de l'Autriche , de la Hongrie. Sélin du Caucase; Selinum caucasicum, Marsch., FI. Taur. Cauc, 1, p. 210. Ses tiges sont droites, rameuses, très-glabres, ainsi que toute la plante, hautes de deux à trois pieds, gar- nies de feuilles ailées, portées sur des pétioles dont la base est élargie en une gaine large et amplexicaule , et dont les folioles sont ovales-lancéolées , dentées en scie. La plupart des feuilles supérieures sont avortées, et il n'en reste que la gaine. Les fleurs sont disposées sur des ombelles à dix ou quinze rayons, munies à leur base d'une collerette de trois folioles SEL 355 linéaires, réfléchies. Cette plante croit dans les forêts du Caucase et des bords du Wolga. Sélin PERsiLr.K : Selinum oreos:'linum, Lam., FI. Fr., 3, p. 420; Athamanta oreoselinutn , Linn-, Sp., 352. Sa racine est épaisse dure, vivace; elle produit une tige glabre, droite, cylindri- que, rameuse, haute de deux à trois pieds, garnie de feuilles très-grandes, trois fois ailées, composées de folioles cunéi- formes, incisées, trilides ou même pinnatifidcs. Ses fleurs sont disposées en ombelles amples, composées de rayons nombreux presque égaux. Leur collerette générale est à dix ou douze folioles linéaires, réfléchies. Les graines sont arrondies, en- tourées d'un rebord particulier, et à trois côtes sur le dos. Cette plante croit sur les collines sèches et pierreuses en France, en Europe et sur le Caucase. Ses graines ont passé pour emniénagogues et ses racines pour diurétiques. SitLiN Gf.Auyi'E : Selinum glaucum, Lam., FI. Fr. , 3, p. 410; Athamantha cervaria, Linn., Sp., p. 552 (vulgairement FEiisri:, DE montagne). Sa tige est droite, ferjne, cylindrique, haute de deux à quatre pieds, rameuse, garnie de feuilles grandes, deux fois ailées, glauques, composées de folioles ovales-lan- céolées, inégalement dentées en scie. Ses fleurs sont disposées sur des ombelles à dix ou douze rayons, munies à leur base d'une collerette de quatre à six folioles linéaires, un peu ré- fléchies. Les graines sont arrondies, à peine bordées, à trois côtes peu saillantes. Cette espèce croît sur les coteaux pier- reux et exposés au soleil en France, en Suisse, en Allemagne, etc. Toutes ses parties, surtout ses racines, contiennent un suc résineux, acre et aromatique. Les habitans de la Styrie em- ploient ces racines contre les fièvres intermittentes. (L. D.) SELINITIS. {Bot.) Nom grec , cité par Ruellius , du lierre terrestre , chanœcissus de Dioscoride et de C. Bauhin , gleco- ma de Linnaeus. (J. ) SELINO. {Bot.) On vend sous ce nom à Constantinople , suivant Selon, une variété de l'ache des marais, apium gra- veoZens, que l'on est parvenu , par la culture, à rendre douce et bonne à manger crue. C'est probablement le céleri dont il veut parler. (J.) SELINORITIUM. {Bol.) Un des noms anciens de la ronce, rubus , cité par Ruellius, Mentzel et Adanson. Ruellius meu- 35é SEL tienne encore ceux de sentes et sjntrophos pour ia même plante. (J.) SELINUM. (Bot.) Clusius donnoit à un séséli et à une autre plante reportée au persil par C. Bauhin ce nom, qui est maintenant celui d'un genre de Linnœus dans la même famille que les deux précédentes. Voyez Sélin. ( J.) SELLE , Amphiprion ephippium. {Ichthjol.) Voyez Amphi- PRTON , dans le Supplément du tome II de ce Dictionnaire. (H. C.) SELLE POLONOJSE. {ConchyL) Nom vulgaire et marchand d'une belle espèce de placune, P. sella, anomia sella, Linn., dont la forme rappelle un peu celle d'une selle. Voyez Pla- cune. (De B.) SELLEMA. {Ichthjol.) Les Portugais du Brésil donnent ce nom au spare salin. Voyez Spake. (H. C.) SELLIERA. ( Bot. ) Genre de Cavanilles , réuni par M. R. Brown au goodenia dans la famille des lobéliacées. Voyez GOODENIA. ( J. ) SELLIGA, {Bot.) Le nard celtique, espèce de valériane, est ainsi nommé dans le pays de Vaud , suivant l'auteur du Dictionnaire économique. (J. ) > SELLIGUEA. {Bot.) Genre de la famille des fougères, éta- bli par Bory de Saint-Vincent dans la division des polypo- diacées. 11 se distingue par sa fructification en sores solitaires, disposées sur une seule ligne épaisse , oblongue et parallèle à deux nervures placées à une égale distance l'une de l'autre. Une seule espèce compose ce genre, dédié à M. Selligues : elle a la fronde simple et paroît venir de Java. (Lem.) SELLOA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs composées, de la famille des Composées , de l'ordre des ra- diées, de la sjyngénésie polygamie superflue de Linnœus, très- voisin des eclipta , offrant pour caractère essentiel : Un calice hémisphérique , composé d'un double rang de folioles ; les ex- térieures plus grandes; les fleurs radiées; les fleurons du disque nombreux, hermaphrodites: les demi -fleurons de la circonférence, femelles, avec des lilamens stériles; le récep- tacle garni de paillettes ; les semences pentagones , couronnées de quelques soies caduques. Ce genre, d'après l'exposition de ses caractères, ne diffère SEL 357 Jes eclipla que par la présence de filamens stériles dans les demi- fleurons, et par Faigrelte qui couronne les semences. M. Kunth a consacré ce genre au voyageur Sello , natura- liste allemand, qui explore le Brésil. Si depuis quelque temps l'habitude de faire des genres nouveaux avec des caractères très-légers, n'eût été introduite dans la science, celui-ci seroit resté parmi les eclipta. A la vérité, ses semences supportent deux ou cinq petits poils caducs; mais celles des eclipta sont couronnées de quelques petites dents; les semences sont éga- lement pentagones ; les feuilles opposées : il reste la diflérence des cinq filamens stériles dans les demi-fleurons. Selloa a fkoilles de plantain; Selloa planLaginea, Kunth, in Humb. et Bonpl. , Noi'. gen., 4, page 266, tab. SgS. Plante herbacée, pourvue d'une racine composée de fibres fascicu- lées, cylindriques, qui produisent plusieurs feuilles radicales, étalées, pétiolées, ovales, elliptiques, oblongues ou lancéo- lées, obtuses, rétrécies à leur base, entières ou à peine dentées, glabres, longues de deux ou trois pouces, presque larges d'un pouce, à trois nervures longitudinales; le pétiole hispide , de couleur purpurine. Du centre des feuilles une ou plusieurs tiges presque nues, simples ou à deux et trois rameaux , hispides, cylindriques, striés, munis de deux feuilles presque opposées, scssiles, linéaires. Les fleurs sont terminales, assez grandes; les pédoncules velus et pubes- cens , munis souvent vers leur sommet d'une bractée li- néaire; le calice est conique, hémisphérique, composé d'en- viron dix folioles sur deux rangs ; les extérieures plus grandes , planes, ovales, elliptiques, obtuses, glabres, membraneuses, un peu pileuses, purpurines; les inférieures oblongues , ai- guës, scarieuses, glabres, diaphanes , purpurines au sommet. Le réceptacle est convexe, un peu conique, chargé de pail- lettes linéaires, très-fines, un peu hispides, plus courtes que les fleurs hermaphrodites; les fleurons nombreux, tous her- maphrodites; leur tube grêle et velu; le limbe campanule, à cinq dents ovales, aiguës; dix ou quinze demi-fleurons fe- melles; les anthères conniventes , surmontées d'appendices diaphanes, ovales, arrondis, un peu obtus; le stigmate sail- lant, à deux divisions étalées, un peu pubescentes ; les se- mences pentagones, en forme de coin, glabres, lisses, d'un 358 SEL brun noirâtre, couronnées par trois ou cinq soies hispides, inégales et caduques. Celte plaîite croît au Mexique, sur le revers des montagnes. (Poir.^ SELMARIN [Min.) ou MURIATE DE SOUDE, et depuis, CHLORURE DE SODIUM". Il paroit que c'est ce dernier mode de composition que les chinjistes admettent actuelle- ment, après avoir proposé diverses théories, qui ont chaque fois modifié le nom de ce sel. Ces variations, qui ne sont pas même encore complètement fixées pour quelques chimistes, ont laissé presque sans nom scientifique généralement reconnu , une" des substances natu- relles la plus abondamment répandue sur la terre et d'un usage qu'on peut appeler universel. Cette circonstance fort remarquable m'a confirmé plus que jatnais dans l'opinion que les noms insignifians et univoques éfoient les meilleurs qu'on puisse donner aux corps naturels comuie nomsconstans et comme signe de recnnnoissance. C'est pour ce niolif que j'ai adopté le nom de selmarin, réduit en un seul mot de trois syllabes. Il n'y a dans ceci d'autre innovation que la réunion du substantif et de l'adjectif en un seul mot; car le nom de sel marin est souvent employé dans les ouvrages des savans*, et dans ceux àes chimistes eux-mêmes. ^ Le Selmarin se fait reconnoître aisément et sûrement , quel que soit l'état sous lequel il se présente, par sa saveur salée agréable et connue de tous les hommes. Il montre presque toujours une structure cristalline, con- duisant au cube, qui est sa forme primitive. Caractères physiques. Sa structure est souvent laminaire , et le clivage de ce sel est facile. Il a quelquefois une struc- ture fibreuse et plus souvent encore une texture lamellaire, 1 Sel gemme , Steinsalz. 2 Beudant. — Thénard, édit. de 1824, tom. 3, pag. 33. — Berzeiius, Nouv. sjst. de min., 1825. 3 On a d'ailleurs des exemples de semblables réunions, adoptées de- puis long -temps dans un assez grand nombre de mois, tels f|ue sal- pêtre, vinaigre, ferblanc. Ces mots, doubles primitivement, ont si bien pris l'habitude de mots simples, qu'ils ont leur dérivé et leur verbe : salpêtrer, salpêtrier j vinaigrer, vinaigrier j ferblantier, etc. SEL ^5g rarement massive. Dans ce dernier cas il peut donner, par la fracture , une surface de cassure vitreuse. Il est moins fragile que le nitre , et à peu près solide comme l'alun. Il est un peu plus dur que le gypse et moins dur que le calcaire spathique. Sa pesanteur spécifique est de 2,25 à 2,3 au plus. Il est parfaitement transparent et limpide lorsqu'il est pur. Sa réfraction est simple ; son éclat vitreux. Caractères chimiques. Exposé au feu , il décrépite et fond sans altération ; il se volatilise à. une haute température. Il est dissoluble dans l'eau. L'eau chaude n'en dissout guère qu'un centième de plus que l'eau froide. Il faut cent parties de celle-ci à — i— lo'^ pour dissoudre environ 27 parties de selmarin pur. (Berthier.) ' L'acide sulfurique en dégage une vapeur à odeur acide et piquante d'acide muriatique ou hydrochlorique. Le selmarin pur est composé de Chlore. ... 60 Sodium ... /(O j composition exprimée en formule atomistique par Gh** Na. Mais le selmarin naturel, soit qu'il tire son origine de l'eau de la mer, de l'eau des lacs, de celle des sources ou des masses solides qui sont enfouies dans la terre, n'est jamais parfaitement puF. Les corps étrangers qu'il contient , sui- vant ses diverses origines et qualités , sont des sulfates de chaux, de soude, de magnésie, des muriates de magnésie et de potasse, du bitume, de l'oxide de fer, de l'argile inter- posée. Le tableau suivant fera connoitre les résultats de l'analyse de quelques-unes des qualités de sels qui ont offert l'une ou plusieurs de ces substances. I De l'eau à -+- i3'^ 89' Réaumur dissout 26,367 de selmarin pur, suivant M. Gay-Lussac. Bcrgmann et d'autres observateurs de la niêmr épo — cr> ai " — ^A 1 1 1 n 1 1 1 1 1 1 ^- j 1 1 1 1 ' ' B c- CL & £ B- C- e- a. Cw o- 5 p ri." <* 2. a r. r" m (î m ■i_ 2. 1 g ?S=' wr ■i ^ S ^ 5' 5' o l a. 1 1. r a. S o S s 5 B c Ir il. s i a- o ?3 2 "^^ s Cf!î 5 5 r 3 2 >ô SI 3- 1 r l O a* 3 ■5 J) S ê; Ti 3 ^ \ i * c 1 o' S°^? \ n 5' ™ 3 B. • -3 % n <£> '£1 <0 (O « 5 to <^ ; « 5 O ^ O o te <■ 0 <û ». 2 oj a; oj^j <■ JTKO < 7-.^ -x>y o a. " U, ^ M V 5 *. "c » 0-. - «3 ;»~tj 5 ^ ' » 0 o o o JJ = o S ^ S' S S J^, 0 o p O o la s ^to "ô ^ 1 1 . ^ - "o-. ^ 5 1 1 5 o o M o 1 1 t J UT o 1 1 £■ ?• s 1 . . . -' i ^.?ll 1 1 1 I -^ î 1 ' 1 1 1 £ -^ x p o c 1 1 1 1 1 O Ul 3 O 1 1 L « " 1? 1 1 1 1 3 O 1 ." S j- o o o p ^ = B ~Y ^ *- o o 1 ■" 1 1 1 1 1" " U1 Ol 00 m 1 » 1 1 1 1 o o Y" n -"33 - o O O o g. ir, >. V. s. vT y vT U-l 'JJ - - CO CM 1 "° = n =: 1 o yr = N e es o W \ o^ % ^o o ■ « 1 1 1 1 ^ O 1 1 ^ o s; «» 5 O 1 G,^ 1 = O ~ o V] O 3 © s " "i ^ "3 ta 1 B 3 a 3 > > 1 ii » |r s ." 3 II II SEL 36i Mais, pour compléter l'histoire des considérations chimi- ques que présente le sehnarin, on fera remarquer, i." qu'il renferme quelquefois du muriate de potasse. M. Voge dit en avoir trouvé dans le selmarin gemme de Berchtesgaden en Bavière, et de Hallcin dans le pays de Salzbourg, et dans l'eau de la saline de Rosenheim. 2." Que, d'après le docteur Henry, le selmarin rupestre ne renferme pas de sulfate de magnésie, tandis que le sel de mer en contient une assez grande quantité , accompagnée de sul- fate de chaux, mais sans nmriate de chaux. 3.° Plus le sel est pur, moins il s'en dissout dans l'eau; d'où il résulte que Taréomètre peut indiquer à peu prés la pureté du selmarin , en ayant la précaution de ne mettre dans l'eau employée que le tiers environ de son poids en sel. (Berthier. ) 4.° On n'a pas encore reconnu l'iode dans la masse même du selmarin rupestre, mais plisieurs eaux salées naturelles ont fait connoitre que cette substance existoit dans le ter- rain salifère ; telles sont les eaux des salines de Hall en Tyrol, de Sultz dans le pays de Mecklenbourg-Schvverin , de Sales en Piémont, etc. 6.° Les sels colorés en brun et les argiles que la dissolution sépare tant du selmarin rupestre que du sehnarin de la mer, renferment toujours du bitume dans des quantités va- riables et quelquefois très -petites. ^" Variétés de formes. Elles sont très-peu nombreuses dans cette espèce, et elles se présentent en outre très- rarement. 1. Selmarin clbiqce. C'est la plus commune et la plus abondante. On l'obtient par évapora tion de l'eau de la mer et des sources salées. On la trouve aussi dans la cavité des masses du selmarin rupestre. 2. Selmarin octaèdre. C'est l'octaèdre régulier, qu'on obtient en faisant cristal- liser ce sel dans l'urine. 3. Selmarin cubo- octaèdre. 4. Selmarin dodécaèdre. 5^2 SEL M. Kleinschrod dit avoir observé cette variété presque complète en cristaux très-parfaits, d'environ huit millimètres de diamètre, engagée dans des masses de selmarin rupestre à Berchtesgadcn dans le pays de Salzbourg. 5. Selmarin infcndibdliforme. Sous forme de trémie, c'est-à-dire, de pyramides qua- drangulaires creuses, résultant de l'agrégation de petits cubes réunis en lignes droites et parallèles, qui vont en décrois- sant. Cette variété est donnée par l'évaporation des eaux salées. Elle se forme à la surface des dissolutions soumises à l'éva- poration, par un petit cristal cubique qui surnage; des lignes de petits cubes viennent se placer sur les arêtes de la face supérieure, elles forment et augmentent en dimension les côtés d'une pyramide creuse, et enfoncent peu à peu dans la dissolution le petit cube qui fait le sommet de cette pyramide renversée. ^''' Variétés de structure. i_. Selmarin RurESTRE , vulgairement Sel gemme. En masses d'un grand volume. Selmarin rupestre laminaire. Structure laminaire; clivage facile et net. Selmarin rupestre lamellaire. Selmarin rupestre fihreux. Structure fibreuse, à fibres plus ou moins déliées, paral- lèles, droites ou sinueuses. Cette variété, assez remarquable pour qu'on ait proposé de l'élever au rang de sous- espèces, se trouve particulière- ment et presque uniquement en veines dans les marnes argi- leuses qui accompagnent le sel gemme , à Hallein et à Berch- tesgaden en Salzbourg ; au Salzberg près de Hall en Tyrol ; à Sulz sur le Neckar; à Wieliczka en Pologne, etc. Selmarin rupestre capillaire. En filamens déliés et libres. D'Aussée en Styrie. '^'^"' Variétés de couleurs. Le selmarin rupestre est quelquefois parfaitement inco- lore et limpide^ SEL 363 Ses couleurs sont : Le grisâtre, dû à une quantité plus ou moins grande d'ar- gile interposée. Le verdàtre, d'un ton sale et incertain. Le jaunâtre pâle. Le roiàtre. Le rougeâtre , assez intense. Ces trois dernières couleurs sont dues, suivant M. John , à une petite quantité d'oxide de fer. Le bleu : il est ordinairement fibreux. On a présumé que cette couleur lui étoit donnée par l'iode ; mais on n'est pas encore parvenu à en déterminer le principe. Le brun presque noir, qui est produit ordinairement par une matière bitumineuse engagée dans le selmarin. C'est à ces foibles modifications que se bornent les variétés de selmarin. Mais si la partie minéralogique de l'histoire de ce corps présente peu de faits remarquabltfs , il n'en est pas de même des parties géognoslique, géographique, technique et écono- mique de celte histoire,- elles sont très-étendues. Le nombre prodigieux d'ouvrages et de mémoires qu'on a publiés sur cette seule substance, prouve siiflisamment son importance et l'in- térêt qu'on a mis à la bien connoître. Le selmarin se présente naturellement sous deux états dif- fère ns. 1.° Sous forme solide, granuleuse, fibreuse ou massive; 2." tenu en dissolution ou dans les eaux continentales, soit courantes, soit stagnantes, ou dans les eaux marines. La position géognostique dans ces différens états est néces- sairement très-différente. Cependant, la position des sources d'eau salée ayant les plus grands rapports avec celle du sel- marin rupestre, nous réunirons ici les circonstances de leur histoire géognoslique. Le selmarin rupestre a peut-être été déposé dans les couches de l'écorce du globe à trois époques différentes; savoir : Dans les terrains primordiaux de sédiment. Dans les terrains de sédiment inférieurs ou moyens. Dans les terrains de sédiment supérieurs. Les deux positions extrêmes sont, cl très-rares et très -in- 364 SEL certaines, La moyenne est au contraire la plus commune , la plus généralement admise et la mieux connue. Mais dans une question géognostique de cet intérêt, il ne suffit pas d'avoir reconnu la classe de terrain à laquelle le sel- marin appartient, il faut encore arriver à le placer avec toute la précision possible dans celui ou dans ceux des terrains de cette classe auquel il peut appartenir plus spécialement. Or, en admettant dans la classe des terrains de sédiment inférieur de l'Europe, commençant au lias et se terminant par la houille filicifère, la série de formation suivante, en allant des plus nouvelles aux .plus anciennes, on a, comme on le sait, au-dessous du calcaire oolithique jurassique et quelquefois avant le lias. 1. Le grés à carreau jurassique, marneux et ferrugineux (^Eisenlettiger Sandstein, Oyenhausen). 2. Le lias, dont le calcaire à gryphé fait partie, avec ses marnes et son charbon de terre. 3. Le grés à carreau du lias avec ses marnes bigarrées {Keupersandstein) et son gypse. 4. Le calcaire conchidien {Muschdkalk). 5. Le grès bigarré {Bunter Sandstein), avec ses marnes et son gypse. 6. Le calcaire pénéen (calcaire alpin, Zechstein). 7. Les schistes bitumineux, les pséphites, etc. C'est dans cet intervalle, et même seulement entre les n."' 2 et 6 ', que tous les géognostes placent le terrain ou plutôt la roche salifère. Ils ne différent que sur trois circonstances: 3.° dans quelle position précise ou dans quelle roche de ces terrains se trouve la formation ou les formations salifères , s'il y en a deux ? ^.^ y a-t-il dans cet intervalle deux dépôts ou forujafioris de sclmarin séparés par des roches de nature et d'origine ditterentes ? 3.° le selmarin rupestre et les marnes salifères qui produisent les sources salées, sont-ils dans des positions séparées, ou ne sont-ce que les parties sans position distincte et constante d'une même masse? Nous nous occuperons d'abord de la première question. Je pense avec le plus grand nombre des géognostes qui se sont oc'upés de cette question, MM. Buckland , de Hum- boldt, Voltz, Kleinschrod, Ojfcnhausen , etc., que les roches SEL •'^es salifères sont placées dans la formation qui est cnire le lias et le grès bigarré, et qu'elles y sont comme roches subor- données. Les descriptions les plus détaillées, celles surtout qui ont su caractériser les roches par les fossiles qu'elles renferment, laissent peu de doutes sur cette position , et la question ne devient embarrassante que quand les roches, qui font part des séries supérieures et inférieures aux dépôts salifères, vien- nent à manquer ou sont inconnues. C'est dans ces circons- tances qu'on enfonce ou qu'on relève plus ou moins le dépôt de selmarin , suivant que ce sont les roches supérieures et les roches inférieures qui sont réduites, et dans ce cas on place ce dépôt beaucoup au-dessus ou au-dessous du calcaire conchidien. En prenant pour tvpe ou point de comparaison des pays où ce calcaire ait été bien déterminé au moyen des corps organisés fossiles qu'il renferme, comme le département de la Meurlhe, le pays de Bade et le Wurtemberg, et où des fouilles et des sondes ont pu faire reconnoitre clairement la nature des roches qui recouvrent le selmarin et la position de ce minéral par rapport à ces roches, ainsi que cela s'est offert dans les tra- vaux de recherche et d'exploitation des terrains salifères qu'on vient de citer, on reconnoit que le dépôt de selmarin est situé principalement dessus ou dedans les calcaires con- chidiens. Cette position est confirmée , i.° par des observations faites aux environs de Durrheim, dans le pays de Bade, ainsi qu'à Sulz , Heilbronn et Wimpfen , sur le Neckar , dans le royaume de Wurtemberg, par MM. Mérian , Klein- schrod , Steininger , Keferstein , Langsdorf , Boue , Oyen- hausen , Schubler et d'Alberti : 2° par ce qu'on connoit sur le selmarin de Norwich , comté de Chester en Angle- terre, et par l'opinion de M. Buckland et des autres géognostes anglois; 3." par ce qu'on sait sur la position et les circons- tances géologiques de celui de Hallein en Salzbourg. Nous pouvons même ajouter à ces autorités celle de M. de Char- pentier; car, quoique les dénominations que ce géognoste donne aux roches qui supportent et recouvrent le dépôt sa- lifère soient bien différentes de celles que nous venons de 366 SEL rapporter et semblent indiquer un fout autre terrain , eî par conséquent une position géognoslique très-différente, on ne peut guère douter que la synonymie des rocht-s désignées par ce géognoste , et autrefois à peu près de même par MM. de Buch, Mérian et Keferstein, ne puisse être établie de ma- nière à faire coïncider les observations de M. de Charpen- tier et leur résultat avec ce que nous venons d'exposer sur la position du selmarin, soit dans les lits marneux et gyp- seux qui recouvrentle calcaire conchidien, soit dans ce cal- caire même, soit quelquefois au-dessous de lui. Ainsi le grès rouge de ces auteurs paroit être le grès bi- garré. J,eur calcaire ancien { Zechstein) ou calcaire alpin, seroit le calcaire conchidien. Le gypse salifère , subordonné à cette roche, est le terrain sali/ère piacé ou dans les lits qui forment le passage du lias au calcaire conchidien ou dans ce calcaire ou dans les premières assises du grès bigarré et du gypse qui lui est subordonné. Enfin, le calcaire du Jura, qu'on a confondu avec le cal- caire conchidien, est bien notre calcaire jurassique, placé, comme le dit M. de Charpentier , immédiatement sur son grès bigarré, c'est-à-dire, sur notre calcaire à gryphée ; cir- constance qui contribue à établir l'analogie des deux roches. Cette apparente anomalie, qui, d'ailleurs, n'a pas été partagée par M. Boue, etc., n'offre donc aucune exception , et nous pouvons conclure avec la plus grande probabilité que « le terrain de selmarin principal et peut-être unique de « l'Europe occidentale, est placé dans la partie supérieure « du terrain de sédiment inférieur, dans les marnes bigar- « récs qui recouvrent immédiatement le calcaire conchidien , « et même assez souvent dans les lits moyens de ce calcaire. » Les roches de grès, dit M. Kleinschrod, celles de marne bigarrée, renfermant du selmarin accompagné de gypse, sont des circonstances générales sur tout le globe, et cette asso- ciation ne présente de différence que dans le rapport des quantités. Tantôt le selmarin est la roche dominante, tantôt c'est le gypse, tantôt, enfin, c'est la marne argileuse et le grès dans lesquels le selmarin n'est plus manifesté que par la saveur. Maintenant , que la principale position géognostique du SEL 5G7 selmarin rupestre est suffisamment établie, nous allons exa- miner toutes les circonstances qui appartiennent au selmarin du terrain de sédiment inférieur. Il se présente dans ces terrains ou en bancs puissans, ou en lits, ou en amas, ou en veines, ou disséminé d'une ma- nière peu visible dans les roches argileuses et marneuses qui en font partie. Les bancs ou amas de selmarin ont souvent une très- grande puissance ou épaisseur, quelquefois même une puis- sance telle qu'on n'a pu les traverser en entier, telle est, par exemple, la masse immense de Wieliczka, dont l'épais- seur est encore inconnue. Dans les cas ordinaires, cette puis- sance varie depuis quelques centimètres jusqu'à 12 et i5 mètres. Lorsque les lits sont minces, ils sont multipliés; mais il paroît que dans aucun cas les lits, couches ou bancs, n'ont une très-grande étendue, que leurs deux surfaces n'ofifrent même qu'un parallélisme trompeur, et que, quand on peut les explorer sur plusieurs points, on y remarque des renfle- mens et de tels rétrécissemens , que le selmarin disparoit entiè- rement sur certains points ; cette circonstance semble indiquer que ce minéral n'est pas déposé en couche à surface parallèle , mais plutôt en masse à peu près lenticulaire, de grandeur et d'épaisseur très-variées et comme placées à côté les unes des autres à des distances inégales , entre les assises des ter- rains qui les renferment. Toutes les mines de selmarin ru- pestre qu'on a pu observer sur une certaine étendue, ont in- diqué cette disposition. Le selmarin est aussi, comme on l'a dit, répandu en petits amas ou petites veines dans les marnes calcaires ou argileuses qui accompagnent et précèdent les grandes masses. Quelquefois le terrain salifère ne le présente même que de cette ma- nière, les grandes masses manquent. Enfin le selmarin est tellement disséminé dans ces roches, qu'il y est invisible. Cette disposition constitue le terrain de marne argileuse sa- lifère {SaLzthon) , qui précède les amas de selmarin rupestre ■ou qui se montre quelquefois seul : on y place l'origine des sources d'eau salée, si communes dans des pays où on ne cou- noït encore aucune trace de selmarin , quoiqu'on l'y ait sou- vent cherché. 368 SEL Le terrain salifère est souvent à peu près horizontal ou foiblement incliné. Non- seulement sa stratificatioti n'est pas uniforme dans son épaisseur, mais elle est encore trés-irré- gulière dans son allure, offrant des amas puissans, purs et presque splîéroïdaux, à côté de dépôts brouillés , sinués même , oîi le selmarin ne se montre plus qu'en petites veines con- tournées. (Hallein près Sakbourg.) Les roches et minéraux qui l'accompagnent, offrent un exemple remarquable de généralité et de constance. Ce sont, dans l'ordre de leur présence la plus habituelle : 1. La marne argileuse et quelquefois la marne calcaire bru- nâtre. La première est susceptible de s'imprégner d'une grande quantité d'eau, lorsqu'elle est mise à découvert et en contact avec ce liquide. Alors elle se gonfle et augmente tellement de volume, qu'elle ferme en peu de temps les ga- leries et autres cavités qu'on a ouvertes dans les terrains de selmarin rupestre , et qu'elle exerce sur les parois verti- cales des grandes cavités une pression telle qu'elle peut former de vastes plafonds, qui se soutiennent d'eux-mêmes et sans aucune étaie. (Hallein près Salzbourg. ) Les marnes argileuses sont presque toujours colorées en brun ou en rougeàtre : elles présentent de nombreuses on- dulations; leurs lits mêmes sont très -fragmentaires et leurs fragmens offrent des surfaces comme polies par le frottement. 2. Le grpse sélénite, saccaroïde, fibreux ou compacte, pur ou mêlé d'argile, gris ou rougeàtre, et le plus souvent de cette dernière couleur, en lils ou continus, ce qui est assez rare, ou interrompus par des renflemens et des rétrécisse- mens, en petits amas, en veinules ou rognons, enfin, dans une disposition qui paroît représenter en petit la manière d'être du selmarin en grrnd. 5. La karsténite , rougeàtre, laminaire et lamellaire, mêlée plus ou moins abondamment avec le gypse ou avec le sel- marin lui-même. 4. Le mélange de toutes sortes de seU, qu'on a nommé polyhalite. 5. Le bitume, peu visible, mais manifestant sa présence par son odeur et ses autres propriétés dans toutes les roches et dans presque tous le^ minéraux de la formation. SEL 369 6. Le lignite en petits morceaux ou amas, répandant une odeur particulière, qu'il communique au selmarin et qui lui a fait donner le nom de lignite à odeur de truffe (Wieliczka.) 7. Le soufre en petits amas ou en cristaux. On trouve encore associé au selmarin ou dans les roches, soit argileuses, soit gypseuses , qui l'accompagnent immédia- tement, du quarz sinople ( Almengranilla en Espagne), de Varragonite, de Vepsomile capillaire ou cristalline , de la glaube- rite ( Villarubia près d'Ocaïïa.) 8. Quant à la question des débris organiques qui accom- pagnent ce minéral dans son propre gisement, elle est beau- coup plus difficile à résoudre , parce qu'il faut distinguer ceux qui se trouvent dans les terrains qui recouvrent les mines de selmarin rupestre, et qui n'ont aucun rapport avec le ter- rain salifère , de ceux qui font partie des terrains au milieu desquels la formation de selmarin est placée et qui se pré- sentent très- naturellement dans ce terrain, tels que les gry- phés, les végétaux filiciformes et autres débris organiques, qui appartiennent au lias et au grès bigarré , et de ceux qu'on peut rencontrer dans les argiles salifères , interposées entre les dépôts de selmarin ou dans le selmarin lui-même. Or , la présence de corps organiques dans cette roche est très- incertaine , et l'espèce de ceux qu'on y indique n'est pas tou- jours clairement déterminée. Ainsi, les os d'éléphant qu'on cite dans les terrains des mines de selmarin paroissent appartenir aux terrains de trans- port qui le recouvrent , et être sans relation géognostique avec la formation de selmarin. Les coquilles marines qu'on cite dans d'autres mines, appar- tiennent probablement au lias ou au calcaire conchidien qui enveloppe le dépôt de selmarin. Mais il n'est pas de même du lignite et des coquilles bi- valves qu'on a trouvés dans les mines de selmarin de Wie- liczka, etc.; ces corps étoient bien évidemment dans la masse même du sel ou au moins dans les marnes salifères qui alter- nent avec lui, et ils appartenoient directement à l'époque et aux circonstances de sa formation. On a remarqué que les plantes qui croissent généralement 4«. 2^ Syo SEL sur les bords de la mer, et qui sont principalement le triglo- chin marilimum, le salicornia , le salsola Icali , Yasler tripolium, le glaux marilhva, le chritmum maritimum, etc., se trouvent aussi dans le voisinage des mines et des sources de selmarin , même de celles qui sont le plus enfoncées dans l'intérieur des terres. L'intérieur des mines de selmarin, lorsqu'on est arrivé à une certaine profondeur, et qu'on a dépassé, en creusant, les lits de marne argileuse, se fait remarquer par l'absence, quelquefois complète, de toute eau souterraine, au point que les masses de selmarin sont tellement sèches, que la pous- sière qui résulte de leur abattage devient incommode pour les ouvriers. On a remarqué également que l'intérieur de ces mines n'avoit aucune mauvaise influence sur la santé des ou- vriers; elles passent même généralement pour être salubres. Le Selmarin fontinal (ou les sources salées), se présente à très-peu de chose près de la même manière que le selmarin rupestre, et dans des terrains qui ne diffèrent pas géologi- quement de ceux qui renferment ce sel. On croit avoir remarqué que les sources salées sortoient en général des parties les plus supérieures des terrains sali- fères , principalement des marnes argileuses salées {Salzthon). Il est facile d'en attribuer la cause à l'obstacle que ces marnes mettent au passage des eaux souterraines dans les parties in- férieures du terrain : il paroit qu'il y a réellement des cas oh les sources salées ne sont ni accompagnées ni même suivies de selmarin rupestre, et où elles prennent tout le sel qu'elles contiennent dans les marnes salées, qui constituent alors les seules roches du terrain salifère. Tantôt les eaux pluviales ont une assez grande influence sur l'abondance et la force des eaux salées, tantôt elles n'en exer- cent presque aucune. Ces sources tarissent par un grand froid et augmentent par la chaleur, sans que la pluie ou la séche- resse paroissent influer sur ces différences. La pression atmos- phérique paroît aussi modifier l'abondance ou la rareté de ces eaux. (Struve. ) Tels sont les phénomènes généraux et les particularités de SEL S71 la position du selmarin rupestre et fontinal , qui appartient aux formations de calcaire conchidien et de grés bigarré des terrains de sédiment inférieurs. Mais on croit avoir reconnu deux autres époques de formation de selmarin : l'une seroit beaucoup plus ancienne et appartiendroit aux terrains pri- mordiaux de sédiment; l'autre seroit beaucoup plus nouvelle et feroit partie du terrain de sédiment supérieur. On rapporte à la première le selmarin de Bex, celui de Cardonne, etc. Le selmarin de Bex est en effet interposé dans des roches qui ont tous les caractères minéralogiques des calcaires et même des traumates des terrains primordiaux de sédiment, et M. de Charpentier n'hésite pas à les rapporter avec le sel- marin et la karsténite qu'elles renferment, à cette époque géognostique. Mais si, comme cela paroît probable d'après les observations et l'opinion de M. Keferstein , de M. Studer, etc. , et j'ose ajouter , d'après les observations que j'ai publiées sur les terrains de Fis et des Diablerels , tous les terrains des Alpes doivent être relevés, c'est-à-dire, rapportés à une époque géognostique beaucoup plus récente qu'on ne le pré- sumoit, les terrains de Bex rentreroient alors dans la série des terrains de sédiment inférieurs et moyens. Quant à ceux de Cardonne , ils nous semblent encore trop peu connus pour qu'on puisse avoir une opinion plausible sur leur époque de formation. M. Beudant rapporte aux terrains de sédiment supérieurs, mais à la partie la plus basse ou la plus ancienne de ces ter- rains, et par conséquent la plus voisine de la craie, le sel- marin rupestre de Wieliczka et du pied des Carpathes : il le place dans la formation d'argile plastique et de lignite, qui appartient à ,ce terrain. Nous exposerons les faits qui font la base de cette opinion, en décrivant ces mines célèbres. Les mines de selmarin rupestre ne paroissent pas aA^oir de position déterminée par rapport à leur élévation ou aux chaînes de montagnes. On connoît des couches puissantes de ce minéral à une assez grande profondeur au-dessous du niveau de la mer (la mine de "Wieliczka est creusée à 260 mètres au-dessous du sol); on ^72 SEL en connoît d'autres à une élévation considérable (celle de Hallein près Salzbourg est à looo mètres au-dessus de la mer; le roc salé d'Arbonne en Savoie est à plus de 2000 mètres). On avoit cru que ces dépôts étoient toujours situés au pied des chaînes de montagnes du terrain primordial, parce qu'en effet on connoît un bien plus grand nombre de terrains salifères dans cette position que dans les pays de plaine; mais ceux qu'on a découverts en Lorraine, dans le pays de Bade, dans le Wurtemberg, prouvent que leur position n'est point déterminée par un tel voisinage, et si on les trouve plus ordinairement près des hautes montagnes, cela vient de ce que le terrain qui les renferme est plus près de la surface de la terre, au pied des montagnes, que dans les plaines formées de terrains plus récens et recouverts quelquefois de terrain de transport très -épais. Les généralités qu'on vient de présenter vont recevoir leur confirmation des détails de localités dans lesquels nous allons entrer. Principales mines de selmainn rupestre et fonlinal. Nous confondrons dans cette énumération géographique les sources ou fontaines salées avec les mines de selmarin , la po- sition géognostique de ces deux manières d'être du selmarin étant la même. L'Espagne présente un assez grand nombre de sources salées et quelques mines de selmarin rupestre. Bowles avoit déjà fait renuirquer que ces terrains salifères étoient presque tous situés dans des lieux éle\ es et que les sources sortoient géné- ralement du pied des chaînes de montagnes , et notamment des Pyrénées. Une des mines de selmarin les plus célèbres de l'Espagne est celle de Cardonne ou Cardonna en Catalogne, près la montagne de Montserrat. On a entièrement ignoré pendant long -temps sa position géognostique; on l'a attribué d'abord à l'a formation primordiale cristalline, et ensuite à celle de sédiment, c'est-à-dire, aux terrains de transition. Cette opi- nion , qui étoit fondée sur la nature cristalline de la roche et des gypses qui l'accompagnent, et sur ses rapports appa- SEL 375 rens avec les terrains de sédiment des environs, est celle, ou du moins étoit celle de M. Cordier en 18 16. Nous allons don- ner ia description de ce gîte d'après lui; on examinera ensuite s'il convient de le rapporter à la formation générale du sel- marin des terrains de sédiment inférieurs ou moyens. La surface du plateau sur lequel est bâtie la petite ville de Cardonne est élevée , d'après les observations baromé- triques faites par M. Cordier, de 41 1 mètres au-dessus de la Méditerranée. La montagne de sel paroit comme isolée et in- dépendante au milieu d'une vaste étendue de terrain calcaire ou de grés de San -Miguel -del-Fay et du Montserrat. Ses formes tranchantes et ses couleurs rouge et blanche la font facilement distinguer du terrain de sédiment qui l'entoure en forme de fer à cheval ouvert à l'orient dans la vallée du Cardoncro. Ce cirque, qui a environ 3 kilomètres de lon- gueur sur un de large, présente presque partout des escar- pemens. La montagne de sel qui occupe les deux tiers de l'aire du cirque, surpasse à peine 100 mètres de hauteur. Sa forme générale est celle d'une masse irrégulière alongée en dedans , bordée d'escarpemens et hérissée de pointes et de crêtes saillantes. Cette masse, presque dépourvue de végé- tation , est composée : 1." de selmarin rupestre à structure lamellaire ou laminaire, tantôt limpide, tantôt coloré en rouge ou en brunâtre, tantôt mêlé de petits cristaux de gypse, ou souillé d'argile grise ou bleuâtre; 2." de gypse mêlé de karsténile. Le selmarin limpide, qui est le plus pur, forme à peine le dixième de la masse. Le selmarin et le gypse sont disposés en couches verticales et parallèles courant de TE. N. F. à rO. S. O. , c'est-à-dire, dans le sens de la plus grande longueur du cirque. Quelques renflemens des couches et quel- ques sinuosités altèrent le parallélisme eu petit, mais point en grand. Les bancs de gypse ne se mêlent pas avec le sel- marin. Les bancs de calcaire de sédiment qui l'entourent se relè- vent de toutes parts vers la masse saline , comme pour s'appuyer sur elle; ils l'auroient enveloppée, s'ils eussent été prolongés, et dans le vallon circulaire qui sépare les deux terrains on voit sur quelques points le terrain salin s'enfon- cer sous le terrain de sédiment. 374 SEL Ce dernier terrain est composé des roches suivantes : i.° de grès micacé ou grès à gros fragmens de qûarz , et de roches granitiques ou rouges et à grains fins; 2." de schistes argileux? rouges, verts ou gris , parsemés de paillettes de mica; 5.° de cal- caire compacte gris -foncé , mêlé de parties de schiste vert et de particules de mica dans lequel on ne découvre aucun ves- tige de corps marin; 4.° de calcaire argileux gris- verdàtre, micacé, également sans coquilles, mais renfermant des débris végéJaux charbonnés. Ces roches alternent différemment entre elles , mais néanmoins les grès paroissent dominer dans la partie inférieure du système. Cette disposition semble indiquer le terrain de grès bîgarré mêlé de ces poudingues qui l'accompagnent , comme dans les Vosges, et d'un calcaire qui pourroit être analogue soit au calcaire conchidien , soit au lias. Le mica , la marne et les végétaux charbonnés semblent indiquer de préférence ce dernier terrain , et ramener le terrain de selmarin à la forma- tion générale de cette roche. C'est l'opinion de M. Klein- schrod , qui l'a appuyée de toutes les inductions et de toutes les preuves les plus puissantes. C'est aussi celle de M. Stewart- Trail, quoiqu'il rapporte le terrain environnant à la forma- tion de transition; mais il admet alors que le selmarin est sur le terrain et non pas dessous. L'opinion de M. Kleinschrod, sur l'époque géognostique du terrain environnant, et sur les rapports de la roche salifère avec ce terrain, nous paroît la plus vraisemblable. En Espagne , on cite encore la mine de sel de Servato , dans les Pyrénées mêmes (Bowles); et la source de Salinas, entre Vittoria et Mondragon , dans l'endroit le plus élevé du Guipuscoa. On trouve dans la Manche, à Almengranilla, une masse semblable à celle de Cardonne ; elle a 70 mètres de diamètre, est mêlée de gypse , et recouverte de ce même sel pierreux qui renferme ici du quarz sinople cristallisé; au-dessus sont des poudingues siliceux et une couche de calcaire. Les mines de sel gemme qui s'exploitent à Poza, près de Burgos, en Castille , ont un gisement remarquable; elles sont placées dans un immense cratère. M. «Fernandès y a trouvé des pierres ponces, des pouzzolanes, etc. (Proust.) SEL • 375 On trouve aussi du selmarin dans les collines qui sont entre la Sierra-Morena et Madrid , près d'Aranjuez et d'Ocana. C'est à Villa -Rubia, près de ce dernier lieu, que se trouve la glaubérite disséminée dans le selmarin. France. On ne connoissoit point en France de mine de selmarin avant la découverte de celle de Vie, mais on y in- diquoit un assez grand nombre de sources salées, parmi les- quelles nous citerons celles : — De Sallies, au pied des Pyré- nées, près d'Orthez, dans le département des Basses-Pyrénées. Le terrain est calcaire. On trouve du gypse aux environs de la source. — De Salies, au sud de Toulouse, dans le dépar- tement de la Haute- Garonne. — De Salins et Montmorot, dans le département du Jura; dans le premier endroit Peau tient environ o,i5 devsel, — DeDieuze, Moyenvic, Château- Salins, dans le département de la Meurthe. Ces sources tien- nent environ o,i5 de sel l'une dans Pautre. On remarque que ces sources salées, au nombre de vingt environ , sont à peu de distance les unes des autres : les premières au pied de la chaîne du Jura ; les secondes au pied des Vosges. Le produit de ces salines sert à Papprovisionnement de la Suisse- — On trouve près Lampertsloch , dans le département du Bas-Rhin, les sources de Sultz. On cite encore des sources salées , non exploitées, dans le département de la Côte - d'Or ; un petit lac salé près de Cour- thezon , dans le département de Vaucluse, et des sources sa- lées assez nombreuses, mais abandonnées, dans le départe- ment des Basses- Alpes , entre Castellane et Tallard. (J. d. M.) 11 y en a dans celui de PYo/ine; aux Andreaux et à Camarade", dans celui de PArriége, etc. Mais Piatérêt et Pimportancede ces sources salées sont bien diminués depuis la découverte de la masse puissante de sel- marin rupestre près de Vie, non loin de Lunéville, dans le département de la Meurthe. Cette découverte récente, dont les résultats sont si importans pour la géognosie et pour l'économie politique , demande que nous entrions dans quelques détails à son sujet. Le gîte de selmarin de Vie a été découvert en Mai 1819 ,, par un sondage qui avoit pour objet de rechercher de la houille. Il ne paraît pas qu'on pensât alors à la présence d'un 3?^ SEL gîte salifère dans ce canton, quoique deux choses eussent pu Je faire présumer. Premièrement l'existence des nombreuses sources salées de cette partie du pied de la chaîne des Vosges; seco.'idement l'analogie géologique que Guettard avoit fait remarquer, dès 1762, entre le terrain des salines de ce dé- partement et celui de Wieliczlta en Pologne, analogie qu'il ne se contente pas d'indiquer comme en passant, mais qu'il développe de la manière la plus explicite. Les sondages ont été assez multipliés pour qu'on ait pris une idée de l'étendue du terrain salifère. Le banc de selmarin le plus voisin de la surface du sol est à environ 5o mètres de profondeur, et la plus grande pro- fondeur à laquelle on ait reconnu cette substance, a été de aie mètres, sans qu'on sache jusqu'où elle s'étend, puis- qu'on n'est pas parvenu à l'extrémité inférieure du terrain salifère. On a dû éviter de traverser tous les terrains qui recou- vrent le gîte de selmarin , en sorte que ce n'est que par ana- logie géologique qu'on avoit présumé et même établi que ce gîte étoit inférieur au calcaire conchidien qui se montre aux environs de Lunéville et de Vie. Mais de nouvelles observa- tions, dirigées principalement sur l'inclinaison des couches et sur leurs rapports de nature minéralogique avec celles qui, dans d'autres lieux, laissoient voir la superposition di- recte, ont forcé d'admettre que ce selmarin est supérieur au calcaire conchidien de ce terrain, et que , si ces deux roches se montroient ensemble dans le même point, comme cela s'est trouvé en Wurtemberg, le selmarin seroit placé au-des- sus du calcaire conchidien. Le dépôt de selmarin a été reconnu par dilTérens trous de sonde, sur une étendue d'environ trente lieues carrées; il est recouvert de marne bigarrée et de grès coloré, mêlé de gypse et de lits de marne salifère, sur une épaisseur de 68 mètres. Au-dessocs de ces roches, qui n'ont aucun caractère précis ni^du calcaire conchidien ni du grès bigarré , se rencon- trent les bancs de selmarin , au nombre de quatre princi- paux. Le troisième a 14 mètres de puissance; l'épaisseur du quatrième n'est pas conniie , parce qu'aucun motif d'exploi- tation n'a encore engagé à traverser ce. derniçr lit. SEL 577 La nature, la texture, la couleur et la disposition des roches de marne calcaire argileuse et sableuse, qui recou- vrent le sel , présenfant des caractères tout-à-fait semblables à ceux du grès bigarré, ont été la cause de l'erreur qui a été commise au sujet de ce grès et de la position trop enfoncée ou trop ancienne qu'on a attribuée au sel. Ce sel est traversé de quelques veines de gypse et de kar- sténite , et mêlé ça et là de polyhallte. H a une structure cristalline très-nette ; il est tantôt limpide et tantôt coloré en rouge et en gris : le sel limpide et blanc, ne forme pas la dixième partie de la masse; celui qui est parfaitement lim- pide est aussi absolument pur. Ce sel limpide, tacheté de points rouges et gris, ne renferme que 0,007 de substances étrangères. Le maximum de corps étrangers que renferme le sel demi-gris , le plus abondant des se!s qu'on puisse em- ployer directement aux usages économiques, ne renferme encore que 0,040 de corps étrangers et donne , étant pulvé- risé, une poudre assez blanche. Les corps étrangers renfer- més dans ce sel sont, en général, des sulfates de chaux , de soude et de magnésie, de l'argile bitumineuse -et de l'oxide de fer. On n'y a reconnu aucun sel à base de potasse. Le selmarin rupestre de Vie est beaucoup plus pur que le selmarin des marais salans qu'on considère comme le moins mélangé, et qui contient cependant 0,026 à o,o5 de matières étrangères, et, à plus forte raison, est-il plus pur que plu- sieurs sels gris des marais salans qui renferment jusqu'à o,i5 de corps étrangers. Savoie. — On connoît en Savoie des sources salées et des roches salifères remarquables par leur position et par plu- sieurs particularités géologiques. Les premières sont celles qui alimentent les salines de Mou- tiers et qui ont leur origine à 1 kilomètre de cette ville, dans la commune de Salins. Ce sont des sources gazeuses et thermales à -t- oS"^. Le bouillonnement qu'elles font voir, à leur sortie des roches, est dû au dégagement de Tair et du gaz acide carbonique qu'elles renferment. Le terrain des montagnes d'où elles sortent immédiatement est rapporté généralement au terrain primordial de sédiment, composé de schiste argileux et de phjUadc pailleté, recou- ho SEL vert presque partout , et à une grande hauteur, de calcaire gris . grenu , quelquefois compacte , mais jamais coquillier. Les couches de ce terrain montrent un très-grand désordre. Des masses considérables de gypse sont adossées à ces montagnes; ce gypse est mêlé d'argile et renferme du cuivre gris , du quarz , quelquefois du selmarin. Il se couvre , dansles parties abritées de la pluie, d'une efflorescence blanche de sulfate de ma- gnésie , mélangée d'une petite quantité de muriate de soude. Ces eaux salées sont généralement composées, sur 1,00000 parties: De gaz acide carbonique libre . 0,00076 De muriate de soude o,oio58 — de magnésie .... 0,00000 De sulfate de chaux 0,00261 — de magnésie o,ooo55 — de soude 0,00100 De carbonate de chaux 0,00076 — de fer 0,00012 De muriate de fer 0,00010.^ Elles déposent ces deux dernières substances en grande quantité, dès qu'elles ont le contact de l'air. Elles ne varient point, ni dans leur abondance, ni dans leur composition, ni dans leur température. (Leuvec.) On voit non loin du bourg Saint-Maurice, dans le même arrondissement, le roc salé d'Arbonne , qui est situé à une grande élévation =2188 au"- dessus du niveau de la mer, et par conséquent dans la région des' neiges perpétuelles. Ce rocher est une masse de gypse saccaroïde et de karsténite pénétré de selmarin. Il est quelquefois entièrement lié au schiste. On extrait ce sel par dissolution. La partie gypseuse de la roche , qui est très-peu dissoluble , reste, après le les- sivage, poreuse et légère. Angleterre. — Les seules mines de sel gemme d'Angle- terre, sont celles des environs de Northwich , dans le comté de Chester. Ces mines ont été découvertes en 1670. La pre- mière couche de sel est à 40 mètres de profondeur. Les cou- ches varient d'épaisseur : elles sont comme ondulées , et al- 1 Berlhier, Journal des mines, vol. 22, pag. 170. SEL 579 ternent avec les couches d'argile , sous lesquelles elles sont placées. M. H. Holland , qui les a décrites, les considère comme des amas couchés. Le sel en est tantôt rouge et tantôt limpide. Le terrain qui les recouvre est composé de bancs d'argile rouge, de grès grossier, d'argile bleue, de chaux sulfatée et d'argile endurcie , toutes roches qui peuvent très- bien se rapporter aux marnes bigarrées inférieures au lias ; mais on n'a vu, ni dans leur intérieur, ni au-dessus, aucun débris de corps organisés. M. H. Holland le fait remarquer expressément. Le produit annuel d'une seule de ces mines est de 5o à 60 mille tonneaux de mer, du poids de 20 quint^aux chaque '. L'ensemble de leur produit est beaucoup plus con- sidérable que celui des mines si renommées de Wieliczka. Ces couches sont exploitées par galeries élevées. On laisse des piliers de sel disposés symétriquement pour soutenir le toit, ce qui donne à ces souterrains un aspect imposant. Les sources salées du même pays sont connues plus ancien- nement que le sel gemme. Lorsque les mineurs , qui les cher- chent, percent alvec la sonde la couche d'argile qui les re- couvre, ces sources jaillissent avec une grande force. Le sel retiré des mines de Northwich a besoin d'être dis- sous pour être purifié. Cette opération se fait à Liverpool. On le dissout dans l'eau de mer, et on le fait évaporer par les moyens qu'on indiquera plus bas. Il ne se dépose point de chaux sulfatée dans cette évaporation. Ce sel contient en général beaucoup de magnésie. On connoît aussi depuis bien long-temps des sources salées à Droitwich , dans le Worcestershire. Leur position géolo- gique paroit être la même que celle de Northwich. Allemagne, — L'Allemagne est riche en mines de sel , et surtout en sources salées. 11 y en a presque partout , depuis la Westphalie et le bord de la mer Baltique , dans la Pomé- ranie , jusqu'en Souabe et en Autriche. On en compte en- viron soixante qui approvisionnent toute l'Allemagne. Nous- lillons indiquer les salines principales, en allant du nord au midi et de l'occident vers l'orient. En Westphalie, les salines de Rheme, à peu de distance i M, Piclet dit 4000 tonnes de sel par an, 53o SEL de la rivière d'Ems; elles sont situées dans une plaine. On concentre l'eau par la graduation. On remarque dans le pays d'Hanovre les salines de Lune- bourg, situées dans la ville même. Elles viennent des sources qui sortent du pied d'une colline gypseuse qui est près de la ville. L'une de ces sources, nommée Kraft et Kraftquelle , sort immédiatement du gypse. Elle est à près de 3 degrés. La pesanteur de cette eau est de 1,194 à -f- i5,5 centigr. — Près de Brunswick est la saline de Salzdalen , dont la source est située à 70 mètres de profondeur. On retrouve dans le Holstein , près de la ville de Ségéberg , une colline gypseuse , isolée au milieu du terrain de sable de transport qui compose la plus grande partie de ce pays. Elle ressemble à celle de Lunebourg; elle contient, comme elle, de la boracite et de la karsténite , et paroît placée sur le terrain salifère ou au moins lié avec lui ; car, à 16 kilom. de distance, à Oldeshoe, sur les bords de la Trave , on voit une source d'eau salée sortir, au milieu des marais, du sable qui constitue la partie superficielle de ce terrain. Quelques parties solides du sol qui se montrent au jour près Lunebourg et non loin de Ségéberg, indiquent assez clairement le terrain de craie ; mais on ne peut dire si ce terrain est inférieur aux collines de gypse salifère, ou si celles-ci, faisant partie du terrain très-inférieur à la craie, ne s'élèvent pas au-dessus de cette roche, comme en la per- çant. Ce qui paroît certain , d'après les observations de Deluc , de M. Stefï'ens, et d'après ce que j'ai vu au Ségéberg , c'est le voisinage du terrain de gypse salifère et du terrain de craie déterminé par les silex et par ses corps organisés fossiles. Les gîtes de selmarin nouvellement découverts dans le duché de Bade, près de Durrheim, dans la forêt Noire, et dans le royaume de Wurtemberg , près de Jaxtfeld , de Wimpfen et de Rappenau , vallée du Necker , ont eu le double avantage de donner sur la position géologique de ce minéral des renseigneniens nombreux et précis , et de con- firmer les bonnes théories géologiques, c'est-à-dire les géné- ralités qui se déduisent de fails bien observés , puisque ce n'est point par hazard qu'on a fait cette découverte, mais en se dirigeant d'après des principes de géognosie. On n'a connu SEL 581 la succession des couches qu'au moyen du sondage ; mais les trous de sondage ont été assez multipliés et assez exactement faits et suivis , pour qu'on ait pu déterminer que le terrain salifére étoit composé, comme dans la Meurthe, d'une suite alternante de marnes argileuses et sableuses , diversement colorées (que les mineurs du pays nomment leuper), de gypse, de calcaire marneux fétide, de calcaire magnésien po- reux, etc.; que le selmarin étoit situé au-dessous du lias et des marnes bigarrées sur le calcaire conchidien , et quelquefois entre les couches de ce calcaire, très-bien caractérisé à Frie- drichshall par les coquilles fossiles qu'il renferme. Le terrain salifére paroît être recouvert , vers l'est de Diirrheim, par une roche sableuse verdàtre , qui se lie avec la molasse de Suisse, et qui est recouverte , comme elle, par l'agrégat nommé gompholite [nagdjlue). C'est à 126 mètres de la surface du sol qu'on a rencontré les premières couches de selmarin. (Selb.) On n'a pas cherché à exploiter la masse même du sel ; on a trouvé plus économique de recueillir les eaux saturées qui sortent des trous de sonde, pour en obtenir le sel marin par évaporation. Parmi les salines du duché de Magdebourg nous remar- querons celles de Schonebeck, près de cette ville, et celles de Halle. Ses eaux sont assez riches en sel pour qu'il ne soit pas nécessaire de les concentrer par la graduation. On trouve en Haute-Saxe , dans le comté de Mansfeld , les salines d'Artern , à six lieues d'Eisleben. Elles donnent jusqu'à 40 mille quintaux par an, et laissent déposer beaucoup de chaux sulfatée. — Celles de Kolberg et de Grelfswald , sur les bords de la mer Baltique, dans la Poméranie. — Dans le Haut-Rhin , en Hesse, les salines d'Allendorf , sur la Werra. L'eau de ces salines est de 4 à 6 degrés. — ■ Celle de Nau- heim , célèbre par la bonté et la pureté de son sel en gros cristaux , qui renferme , d'après M. Wurzer, i,5 de muriale de chaux, et qui cependant n'attire pas Phumidité de Pair. — Dans la Franconie , vers le nord de ce pays, celles de Kis- singen et de Schinalkalde. On doit remarquer que beaucoup de ces salines sont si- tuées dans un arrondissement d'environ i5 myriamètres , en 382 SEL prenant la ville d'Hanovre pour centre. Dans les plaines qui sont au pied des montagnes du Harz et du Thuringerwald , on ne connoit point de mines de sel gemme. II faut maintenant se transporter au midi de l'Allemagne, au sud des montagnes delà Bohème, des cercles de Haute- Saxe et du Haut-Rhin , pour retrouver du selmarin. Il y a , en effet, des mines de sel ou des sources salées en Souabe , en Bavière , dans le Tyrol , dans le Saltzbourg et dans la Haute-Autriche. Les mines du Tyrol sont situées sur une montagne très- élevée, à deux lieues de la ville de Hall, sur Tlnn , près d'Iiispruck. Le sel gemme y forme des atoas irréguliers, ren- fermant des fragmens du schiste et de la marne argileuse sali- fère , qui est la base de la montagne. Le point le plus élevé du terrain salifère est à i loo mètres au-dessus de la ville d'Ins- pruck , et par conséqvient à environ 1600 mètres au-dessus de la mer. ( L. de Buch.) Ce sel est exploité d'une manière particulière. On pénètre dans la masse au moyen de galeries parallèles. On forme des digues dans ces galeries , et on y introduit de l'eau , qu'on laisse séjourner de cinq à douze mois. Lorsque l'eau est sa- turée , on la retire par des tuyaux , et on fait évaporer cette dissolution. On trouve dans le pays de Saltzbourg la raine de selmarin de Durrenberg , à une lieue de Hallein, sur la Salza ; c'est une des plus riches de l'Allemagne; la montagne qui la renferme est composée de schistes marno-argileux , salés, que l'on ex- ploite absolument comme ceux de Halle, dans le Tyrol ; l'eau n'y séjourne que deux ou trois semaines : on ne laisse aucun pilier dans la caverne immense qu'ont formée les galeries successives qui ont été creusées. — La saline de Berchtesga- den, près des deux premières, est exploitée de la même ma- nière; mais elle contient plus de sel gemme en masse. — On citera encore celle de Reichenhall , qui a trente- quatre sources exploitées , contenant depuis une partie et demie jusqu'à trente parties de sel sur cent livres d'eau. (Neveu, J. d. M.) En général, la nature des terrains salifères en Tyrol et en Saltzbourg paroît être la même , et pourroit être facilement SEL 385 rapportée aux règles de position géognostîque reconnue. Ainsi le terrain inférieur ou qui sert de base au dépôt des marnes argileuses salées, au selmarin rupestre et au gypse peut être rapporté au calcaire pénéen [zechstein) , et peut- être même au calcaire conchidien. C'est une question qui n'a pas encore été résolue. Des marnes bigarrées, analoéreux à l'époque de la maturité. Fruits oblongs, un peu amincis vers la base, tronqués au sommet, anguleux, subpentagones, striés, glabres, munis d'un petit bourrelet apicilaire ; aigrette longue, composée d'environ dix squamellules un peu iné- gales, filiformes, un peu élargies et laminées à la base, bar- bellulées supérieurement, alternant avec des rudimens de squamellules avortées. Corolles (vertes sur l'échantillon sec observé par nous ) hérissées de poils articulés sur toute leur surface extérieure, comme veloutées sur la face interne. Stigmatophores extrêmement courts. L'aigrette des fruits extérieurs est semblable à celle des fruits intérieurs, et les squamules surnuméraires du péricline sont beaucoup plus courtes que les squames et probablement appliquées : donc cette pii.c*te doit être rapportée au Schmid- tia, quoique le port et les apparences extérieures l'attirent fortement vers le Drepania. Ayant ainsi le caractère du pre- mier genre et le port du second, elle mérite l'épithète d'am- biguë, et confirme pleinement l'étroite affinité des deux genres que nous avions depuis long-temps rapprochés. 5o. Ayant récemment observé, sur un échantillon sec, Je" 48. 28 434 SEM Robertia, que nous n'avions point encore vu, nous nous sommes assuré que ce genre appartient, comme nous l'avions présumé, à la section des Scorsoncrées , et qu'il est voisin du Seriola. 61. Notre nouveau genre Piplopogon, fondé sur la seriola lœvigata, Desf. , sera décrit dans l'article Sériole. 55. Gaertner a toujours trouvé le clinanthe du Gero^ogon absolument nu; nous l'avons toujours trouvé squamellé. Donc cette plante ayant le clinanthe tantôt nu, tantôt squamellé , peut arbitrairement être i^apportée, soit aux Hypochéridées, soit aux Scorsonérées vraies ; et son intime affinité avec le Tragopogon nous décide à la transférer dans le second groupe, malgré les squamclles qu'on trouve souvent sur son clinanthe. 59. Nous avons vérifié, par nos propres observations, que VHieracium taraxaci de Linné appartient réellement au genre Leontodon. Go. AsTEROTHRix , H. Cass. Péricline formé de squames im- briquées, oblongues-lancéolécs , subfoliacées. Fruits extrême- ment longs, grêles, striés, insensiblement amincis supérieu- rement en un long col hispide , peu distinct de la partie séminifère; aigrette longue, composée de squamellules nom- breuses, plurisériées , un peu inégales, mais toutes sembla- bles, entièrement filiformes, et très- garnies , d'un bout à l'autre , de longues barbes capillaires. Ce genre est fondé sur la Scorzonera asperrima de "Willde- iiow, que Marschall nomme Apargia strigosa, et que nous appelons Asterothrix asperrima. Exactement intermédiaire en- tre le Leontodon et le Scorzonera , V Asterothrix nous paroît constituer un genre suffisamment distinct de l'un et de l'autre. Cette plante, très-remarquable par ses poils blancs, épais, scabres , étoiles au sommet, ressemble par ses feuilles à certains Leontodon, et par son péricline aux vraies Scor- zonera. Elle diffère génériquement des Leontodon par son péricline régulièrement imbriqué, par ses fruits analogues à ceux des Barkliausia , c'est-à-dire extrêmement longs et pour- vus d'un col très-manifeste , enfin par la structure de l'ai- grette. Les Leontodon ont le péricline irrégulier, ambigu, plutôt imbriqué que double ; leurs fruits, souvent plus ou moins alongés et plus ou moins amincis vers le sommet, SEM 435 n'offrent jamais pourtant un véritable col suffisamment dis^ linct et bien manifeste; enfin, l'aigrette est composée de squamellules bisériées, les intérieures longues, égales, plus ou moins laminées vers la base et plus ou moins garnies de barbes , les extérieures alternant avec les iulérieures . courtes, inégal, s, très-fines, simplement barbellulées. VAslerothrix diffère génériquement des. Scorzonera par le fruit aminci et prolongé supérieurement en un long col, et pur les barbes de l'aigrette qui ne sont point aranéeuses. Le nom iVAsterO' thrix fait allusion aux poih des feuilles, qui sont étoiles au sommet. 65. La Scorzonera tuberosa de Palîas doit ê(re nommée La- siospora tuberosa, car ses ovaires sont hérissés de longs poils, iet son péricline est double ou squamulé. Gl\. Notre Gelasia , ayant l'aigrette tantôt simple, tantôt plus ou moins plumeuse (tom. XLII , pag. 81 ), peut arbi- trairement être rapporté, soit aux Hyoséndées , s. il aux ScorsonéréeS vraies : mais son intime allinité avec les «Scor- zonera nous détermine à le retirer du groupe des Hjoséri- dées , pour l'attribuer à l'autre groupe. Nous ne devons pas terminer cet article, sans témo'gncr notre reconnoissance à M. Gay, qui, en nous communiquant libéralement les Lictucées de son riche herbier, nous a pro- curé le moyen de faire la plupart des observations qu'on vient de lire. (H. Cass. ) SEMI-FLOSCULEUSES [Svnanthérées]. (Bof.) Dont les ca- ïathides n'ont que des demi- fleurons (fleurons ligules), soit au centre , soit à la circonférence. Exemples : chicorée , lai- tue, pissenlit, etc. (Mass.) SEMl-PALMlPÈDES. (Ornith.) Les oist aux ainsi nommés sont ceux dont les doigts antérieurs sont réuni» dans une demi - membrane , comme l'autruche, les gallinacés, etc. (Ch.D.) SEMl-VULPES. {Mamm.) Ce nom, qui signifie demi-re- nard , a quelquefois été donné aux grandes espèces de sa« rîgues ou didelphes. (Desm.) SÉMINALES [Feuilles]. {Bot.) Cotylédons transformés en feuilles par la germination et élevés à la surface du sol ; exem- ples : mirabilis, faba^, conifères. Ou les nomme aussi cotylé» 436 SEM doos épigés. Les cotylédons hypogés sont ceux qui ne sont pas transformés en feuilles par la germination , et qui restent cachés sous terre ; exemples : pois , marronier d'Inde , grami- nées, etc. (Mass.) SEMINALIS. (Bot.) Un des noms latins anciens de la re- nouée, polygonum aviculare , cité par Daléchamps. (J. ) SÉMINIFÈRE. {Bot.) Portant les graines. L'axe du péri- carpe dans Vixia chinensis, les valves dans les gentianes, les cloisons dans le pavot , etc. , sont , par exemple , séminifères. (Mass.) SÉMINULES, Mirb. (Bot.) : Spora, Hedw. ; Sporw/a, Rich.; Gongylus , Gœrtn. ; Besimen , Neck. Corps reproducteurs des plantes agames et cryptogames, qui ne diffèrent peut-être des graines des plantes phénogames que par leur moindre vo- lume. Les séminules des cryptogames (mousses, etc.) se dé- veloppent dans des ovaires qui font partie de véritables pistils. Les séminules des agames se développent dans des concep- tacles , sortes d'ovaires qui ne font point partie de pistils, et n'offrent point par conséquent des vestiges de styles et de stigmates. Les corps reproducteurs de plusieurs agames, diffé- rcns en cela des séminules, ne sont même en aucun temps renfermés dans des ovaires; ils paroissent comme une simple poussière à la surface de la plante , et on leur donne le nom de propagules. Voyez Plantes agames et cryptogames. (Mass.) SÉMIRAMIS. [Entom.) C'est le nom d'un bombyce de PAmé- rique méridionale, figuré par Cramer. Il est remarquable par le prolongement de ses ailes en forme de queue. (C. D. ) SEMNOPITHÈQUE; Semnopilhecus, F. Cuv. (Mamrii.) Genre de mammifères de Pordre des quadrumanes et de la famille qui comprend les singes de l'ancien continent, établi récem- ment par M. F. Cuvier, et renfermant plusieurs espèces nou- velles , ainsi que quelques singes jusqu'alors placés dans le genre des Guenons. Les semnopithèques ressemblent beaucoup aux gibbons par la forme de leur corps , les proportions générales de leurs membres et les traits de leur face; mais ils sont pourvus d'une queue encore plus longue que celle des guenons, très-mus- culeuse et susceptible des mouvemens les plus variés. Ils n'ont que des rudimens d'abajoues ; leurs callosités sont petites: SE M /.57 leur pelage présente ordinairement des couleurs variées et assez vives. Le nombre des dents en totalité est de trente-deux, comme dans tous les singes de l'ancien continent; les quatre incisives sont aplaties d'avant en arrière et tranchantes, égales entre elles à chaque mâchoire, mais les inférieures sont un peu plus étroites que les supérieures. Les deux canines, tant en haut qu'en bas, le5 dépassent plus ou moins et sont terminées en pointe. La première et la seconde mâchelières supérieures (fausses molaires) de chaque côté ne présentent ordinaire- ment qu'une pointe à leur face externe et un plan oblique à leur face interne; les trois suivantes ou vraies molaires se composent chacune de quatre tubercules formés par un sillon transversal très-profond et un sillon longitudinal qui l'est moins et qui coupe le premier à angle droit. La première fausse molaire inférieure ne se compose ordinairement que d'une seule pointe épaisse et obtuse, mais quelquefois accompagnée d'un petit talon postérieur; la seconde ne diffère de la pre- mière qu'en ce que la surface de sa couronne est plus plate; des deux vraies molaires qui viennent après , la première est la plus petite, et l'une et l'autre se composent de quatre tu- bercules, comme celles d'en haut; enfin, la dernière, qui est la plus grande, au lieu d'avoir, comme sa correspondante dans les gibbons, la couronne à peu près circulaire, l'a fort alongée et terminée par un talon. M. F. Cuvier ajoute aux caractères que nous venons d'ex- poser quelques détails sur les habitudes naturelles de ces singes. Malgré leur adresse, leur agilité, les semnopithèques, •dit-il, sont des singes sans pétulance, et qui paroissent ha- bituellement calmes et circonspects. On les apprivoise avec une grande facilité quand ils sont jeunes. Vieux, ils devien- nent tristes et quelquefois méchans. Tous ces traits de leur nature les rattachent encore aux gibbons et aux orangs. Les espèces de semnopith>èqucs connues sont au nombre de sept, qui toutes ont été trouvées dans les contrées méri- dionales et orientales de l'Asie et dans les îles de l'archipel Indien. Quatre d'entre elles sont connues depuis long-temps, sous les noms de guenons nasique, doue, entelle et maure. Elles 458 SEM ont été dëcrlfes à l'article Guenon, dans le tom. XX, p. 32 et 53 de ce Dictionnaire, auquel nous renvoyons. La décou- verte de deux autres est due aux recherches de MM. Duvau- cel et Diard , et M. Otto a donné la description de la der- nière. Le SemnopithÈoue cimepaye .- Srmnopithecus melaloplios , F. Cuv., Hist. nat. des roamm., 2." édit., 2/ livr. , n." 7, pi. 7 ; Desm., Mamin. , n.° 814 ou 8i3 bis; Simia melalophos, Raffl., Trans, linn, , tom. i3. Il a un pied et demi de longueur , pour le corps et la tête ensemble, et sa queue a deux pieds huit pouces; lorsqu'il marche, la hauteur de son train de devant est d'environ treize pouces, et celle du train de derrière de seize pouces. Lfs membres de ce singe sont d'une longueur disproportionnée comparativement aux autres dimensions du corps; sa tête est arrondie, son crâne très-vasfe, sa face plate, son nez très-saîliant et ridé à la base ; ses pomettes sont fort élevées , ses yeux et ses oreilles semblables à ceux des guenons. Son pelage est composé de poils soyeux, longs, d'un fauve roux brillant sur le dos, les rôtés du corps, le cou,, la queue, la face externe des membres, le dessus des mains, le devant du front et les joues, et blanchâtres sur la poitrine, le ventre et la face interne des membres. Un cercle ou plu- tôt une aigrette (le poils noirs enveloppe la tête en passant sur le haut du front d'une oreille a l'autre; quelques poils de cette couleur se voient le long du dos et sur les épaules; la face est bleue jusqu'à la lèvre supérieure, qui est couleur de chair, ainsi que la lèvre inférieure et le menton; les yeux sont bruns, les oreilles de la coul ur de la face, les mains en dessous noirâtres, ainsi que Its callosités; les poils des joues, sont dirigés en arrière et forment d'épais favor'is; le ventre est presque nu. Il habite les forêts de l'ile de Sumatra, où. MM. Duvaucel et Diard l'ont observé. Le Semnopithè^ue croo : Semnopithecws comafus , Desm. ,, Mamm., esp. 816 (i3 quater); F. Cuv., Hisf. nat. des mamra.^ .2.* édit,, 2.*" livr., n." 1 1 , n.° 8 , pi. 1 i. Cette espèce, doni la connoissanre est due aux mêmes naturalistes voyageurs^ vit dans la même contrée que la précédente. Sa taille est un peu plus considérable que celle de la guenon callitriche, et même elle égale celle du semnopithèque entelle. SE M 409 L'individu que nous décrivons ressemble par sa face à celui de l'espèce du cimepaye, qui a été décrit précédemment; ce qui peut être attribué à ce que l'un et l'autre n'étoient pas encore parvenus à l'état adulte. Cette face est brune , liue et parsemée de quelques poils gris, rares et courts; les poils du sommet de la tête sont noirs , assez longs, et forment une espèce de crête relevée sur l'occiput: le dos , les flancs, la face externe des membres, sont couAcrts de grands poils, dont les Internes sont blanchâtres et les externes, presque seuls apparens, d'un gris foncé; le bas des flancs, le ventre, la face interne des quatre membres, les fesses et le dessous de la queue, sont d'un blanc sale, nettement séparé de la couleur grise des parties supérieures; les poils du menton et du dessous de la gorge sont blancs; le desstis des mains et des pieds est un peu plus pâle que la face externe des mem- bres, et présente quelques poils roussâtres ; la queue, plus longue que le corps, est terminée de blanc. Semnopithèotje a fesses blanches : Semnoplthecus leucoprym- nus; Cercopithecus ? leucoprymnus , Oth., Mém. de l'Acad. Ces. Léopol. Car. des curios. de la nature, tome 12, 1826, page 5o3 , pi. 46ij5, et 47. Ce singe, dont l'ensemble des caractères porte à le faire considérer comme appartenant plutôt au genre Semnopithèque qu'à celui des guenons, a le museau très-peu prolongé; le front largement bombé et assez relevé ; l'angle facial d'un peu plus de 60". Son corps est grêle ; ses mains et ses pieds sont très-alongés et ont le pouce fort court et très-remonté. Son pelage, composé de poils fins et soyeux, est d'un brun obscur sur la tête et la nuque; d'un noir assez également répandu sur le dos , les flancs et les quatre pieds; d'un noir brunâtre sur la poitrine, le ventre et la face interne des extrémités, d'un gris blanc sur tout le dessous du cou et sur la partie postérieure des joues, dont les poils sont très-alongés; mais ce qui distingue le mieux: ce singe, c'est une tache d'un blanc grisâtre, qui commence sur la ligne médiane du dos, quelques pouces au-dessus de la racine de la queue , et s'étend sur les fesses et le haut de la cuisse; les poils, qui garnissent le pourtour des organes' sexuels, sont d'un rouge grisâtre et la queue est d'un gris jaune- clair. 44o SEM Le système dentaire est celui des semnopilhèques : les abajoues manquent totalement. L'estomac de ce singe est très-remarquable, en ce que, d'un volume très-considérable, au lieu d'être rond comme chez les guenons , il a de la res- semblance avec ceux des kanguroos et des potoroos, sa moitié gauche formant une large cavité, tandis que la droite est ré- trécie , enroulée sur elle-même et représente un intestin, et tout l'organe est si considérable que sa grande courbure n'a pas moins de deux pieds et un pouce. La patrie de ce semnopithèque , qui nous semble avoir quelques rapports extérieurs avec la guenon diane, est in- connue. Telles sont les espèces de ce genre dont il n'avoit pas en- core été fait mention dans ce Dictionnaire. Les articles de l'Histoire naturelle des mammifères , dans lesquels M. F. Cu- vier décrit celles dont il a été traité, lui donnent, pour deux d'entre elles, l'occasion de publier des remarques nouvelles sur leurs caractères ou sur leurs mœurs. Le Semnopithèque ektelle, en particulier, a fourni l'ob- servation de l'extrême différence qui existe entre les pro- portions et les formes de la tête, et surtout de l'étendue de la capacité cérébrale, dans les singes considérés dans leurs difTérens âges. Dans sa première jeunesse, ce semnopithèque a le museau très -peu saillant, le front assez large et pres- que sur la même ligne , le crâne élevé , arrondi , et la boîte cérébrale fort vaste; tandis que dans l'adulte le front a disparu, le museau a acquis une proéminence consi ri érable, et la convexité du crâne ne présente plus que l'arc d'uu grand cercle , tant la capacité crânienne a diminué. Aussi ne retrouve-t-on plus en lui les qualités remarquables qu'il offroit auparavant. L'apathie a remplacé la pénétration ; le besoin de la solitude a succédé à la confiance, et la force supplée en grande partie à l'adresse. Cette espèce est, au rap- port de M. Duvaucel, très- respectée des Indous, qui l'ont déifiée et qui lui donnent même une place distinguée parmi leur trente millions de divinités. Le Semnopithèque maure est maintenant reconnu propre à l'ile de Sumatra : c'est le même singe que M. Rafïles a dé- crit sous le nom de Chingkou, 5. cristata, et que M. Fréd. SEN ^41 Cuvier nomme Semnopithèque tchincou , Semnopithecus mourus. Le Semnopithèque nasique et le Semnopithèque douc n'ont donné lieu à aucune observation nouvelle de quelque impor- tance, si ce n'est que ce dernier a la face d'un beau jaune- citron. (Desm.) SEMNOS. {Bot.) Nom grec du vitex agnus castus , cité par Mentzel. Voyez Lecristichum. ( J. ) SEMP. {Ornith.) Ce nom, qui s'écrit aussi sep, est celui du vautour, en polonois. (Ch. D.) SEMPERVIVUM. {Bot.) Voyez Joubarbe et Sedum. (L. D.) SEMPHIGI. {Bot.) Nom de la violette dans la Mauritanie, suivant Mentzel; il cite le nom arabe seneffigi pour la même plante. (J. ) SEMPSEM. {Bot.) La plante citée sous ce nom par Prosper Alpin est le sésame, sesamum orientale, dont les graines four- nissent, par expression, une huile employée à divers usages. Elle est citée dans Daléchamps et dans Forskal sous le nom de semsem, d'où dérive son nom latin. C'est le schitelu du Malabar. (J.) SEMSEK. {Bot.) Nom arabe, cité par Forskal, d'une ar- moise cultivée dans les jardins du Caire, qui est son artemisia semsek, (J.) SEMSEM. {Bot.) Voyez Sempskm. (J.) SEMURION. {Bot.) Mentzel cite ce nom arabe du persil. (J.) SEMYDA. (Bof.) Nom grec du bouleau, d'après Théophraste, cité par Mentzel et Adanson. (J.) SEN-FUKU. {Bot.) Kaempfer cite ce nom japonois delà grande aunée , inula helenium. Thunberg le cite aussi pour son inula japonica. ( J. ) SEN-KARAMBOU. {Bot.) Ce nom , qui signifie canne rouge, est celui d'une variété de canne à sucre cultivée à Salem , dans rinde, et mentionnée par Leschenault, laquelle paroît être la même que le kari-karumhou de l'île de Bourbon. (J. J SEN -RIO. {Bot.) Thunberg cite ce nom japonois du fe- nouil, anethum faniculum. (J.) SENA. {Bot.) Nom arabe qu'on donne en Egypte à di- verses espèces de casses. Il est l'origine de notre nom séné, qui désigne Pespèce la plus oéitée en médecine. Suivant De- '442 s EN lile , le sena Sayày (séné de la Thébaïde) ou i^.na lesan el/our (séné langue - d'oiseau) , est son cassia acutifolia , qui est connu sous le nom de séné d'Alexandrie. Le cassia sena , Linn., ou vrai séné, est désigné, aussi d'après Delile, par sena gehely (séné de montagne ou du désert), sena Mekkeh ou Hegazy (séné de la Mecque ou de la province de Hegaz). (Lem.) SENABAR. (Bot.) Voyez Si obar. (J.) SENACIA. (Bot.) Genre déplantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypéfalées , régulières, de la famille des rham- nées, de la pentandrie monogjnie de Linnseus , offrant pour caractère essentiel .- Un calice fort petit, à cinq divisions; cinq pétales plus grands que le calice; un ovaire supérieur; un style ; un stigmate a deux lobes. Le fruit est une capsule uniloculaire, à deux valves, renfermant plusieurs semences. Ce genre , établi par Commerson et admis par M. de Lamarck, est composé de quelques espèces de celastrus et autres espèces placées d'abord dans des genres particuliers. Senacia mayten : Senacia maytenus, Poir. , Ene. ; Majtenus , Desr., Enc; Molin., Chil., éd. gall. , 177; Feuill. , Chil. , 3, tab. 27. Bel arbre toujours vert, qui s'élève à la hauteur de trente pieds et plus, dont les branches sont rameuses, touffues, disposées en une cime élégante , et qui commencent à naitre à la hauteur de huit ou dix pieds. Les feuilles sont à peine pétiolées , ovales ou ovales -oblongues, aiguës à leurs deux extrémités, luisantes, denticulées , d'un vert gai, longues d'environ deux pouces; les unes alternes, les autres opposées. Les fleurs naissent en grand nombre sur les jeunes rameaux. Elles sont éparses , purpurines, sessiles , extrêmement pe- tites. Cet arbre croit au Chili. Feuillée dit qu^il croît par- tout où se trouve le llithi [laurus caustica, Willd.). Quand on abat celui-ci sans précautions, et qu'on reçoit sur le corps la liqueur qui en découle, il le fait enfler très-promptement. Le mayten, selon Feuillée, est l'antidote de ce poison. La meilleure manière de l'employer est d'en faire bouillir les ra- meaux dans de l'eau, et de se laver le corps avec cette dé- coction. Le bois du mayten est dur, de couleur orangée, avec des nuances de rouge et dé vert. Les bêtes à cornes sont si avides des feuilles, qu'elles les préfèrent à tout autre four- s EN 443 rage, et qu'elles parvientirolent probablement à dëtruire l'es- pèce, si li's haies et les précipices ne mettoient les jeunes arbres à l'abri de leur voracité. Senacia ondulé : Senacia nndulata , I.amk., III. gen.; Ce- lastrus undulata, Enc. , vulgairement Bois de merle, Bois de JOLI-CŒUR. Arbrisseau qui s'élève à la hauteur de huit à douze pieds, sur une tige droite, garnie de rameaux alternes, mu- nis de feuilles pétiolées, alternes, souvent rapprochées par bouquets ou comme en étoile , glabres , lancéolées, entières, ondulées à leurs bords, traversées par une nervure blanche avec des veines finement réticulées à leur face inférieure. Les fleurs sont blanchâtres ; elles terminent des rameaux courts et latéraux, et sont disposées en bouquets ombelliformes , dont les rayons soutiennent de petites ombellules de trois à sept fleurs. Les pétales sont oblongs , obtus et à demi ou- verts-, les étamines plus courtes que les pétales. Cet arbris- seau croît à Madagascar, aux îles de France et de Bourbon». 11 est très-odorant dans toutes ses parties. L'arille de ses se- mences produit une huile essentielle très -volatile. Senacia GLAUQDE : Senacia glauca , Lamk. , lU. gen.; Celas- Irus glauca ; Vahl , Symh. , 2 , page 42 ; Schrebera albens ,, "Willd., et Enc, M angi/er a glauca, Rottb., No^: acLHafn.,2 , page 534^ tab.^ 4, fig, 1. Arbre dont les rameaux sont al- ternes, épars et diffus, garnis de feuilles opposées, ovales, pétiolées, luisantes, d'un vert pâle, déniées en scie à leurs bords ou légèrement sinuées, obtuses ou un peu aiguës au sommet, longues de deux ou trois pouces et plus, larges d'environ un pouce et demi, à nervures simples, latérales et parallèles, soutenues par des pétioles grêles , longs d'un à deux pouces. Les fleurs sont blanches, disposées en corymbes latéraux et terminaux, dichotomes ; les ramifications tétra- gones, munies, à la base de leurs divisions, d'éeailles oppo- sées. Les pédoncules sont courts , inégaux , unillores ; les ca- lices glabres, verdàtres; les corolles petites; les pétales arron- dis, chargés à leur moitié inférieure d'un duvet brun, touien- teux , blancs à leur moitié supérieure; le rebord qui entoure l'ovaire et qui supporte les étamines. est ridé et .'aillant* Cette plante croit à l'île de Ceilau et à la côte du Coro.- mandel, (Poir.) 444 SEW SENAF. (Bot.) N9m arabe de Vacanthus arboreus de Fors- kal. (J.) SENAGRUEL. (Bot.) Nom cité par Lemery pour la serpen- taire de Virginie, anstolochia serpentaria. (J.) SENAPEA. (Bot.) Arbrisseau grimpant, découvert par Aublet aux environs de Cayenne , mais dont il n'a pas ob- servé la fructification. (Lem.) SENAPOU. (Bot.) Voyez Sinapou. (J.) SÉNATEUR. (Ornith.) Cet oiseau, nommé ro/scher par Martens , est la mouette blanche, larus eburneus , Linn. (Ch.D.) SENBAK. (Bot.) Forskal cite ce nom du convoWulus hede- raceus dans sa Flore d'Egypte. (J. ) SENDAN. (Bot.) Un des nom japonois de l'azederach , cité par Ka?mpfer et Thunberg. (J. ) SENDAR. (Bot.) Nom arabe du taminier , tamnus, cité par Mentzel. ( J.) SENDEF. (Bot.) Nom turc de la rue , ruta graveolens , cité par Forskal dans sa Flore de Constantinople. ( J.) SENDERA-CLANDI. (Bot.) Nom malabare de Yevolvulus tridentatus. (J. ) SENDINOR, SENDIONOR, (Bot.) Noms égyptiens de la crapaudine , sideritis , cité d'après Tabernaemontanus par Mentzel, qui dit aussi, d'après Matthiole , que c'est le sidri- cliis des Arabes. (J.) SENDRIKKAN. (Bot.) Nom de la belle-de-nuit, njctago, a Ceilan , suivant Hermann. ( J. ) SÉNÉ. (Bot.) Voyez Casse lancéolée, Casse d'Italie. (J.) SÉNÉ BATARD ou SAUVAGE. (Bot.) Nom vulgaire de l'émérus de Césalpin. (L. D.) SÉNÉ DES PRÉS. (Bot.) C'est la gratiole officinale. (L. D.) SÉNÉ DES PROVENÇAUX. (Bot.) La globulaire turbith a été désignée sous ce nom. ( L. D.) SENEBIERA. (Bot.) Necker nommoit ainsi Vocotea d'Au- blet , genre de Laurinées. M. De Candolle a donné le même ijom à un genre formé du lepidium didjmum et de quelquçs autres crucifères, auquel il a joint le coronopus de Gaertner, pochlearia coronopus de Linnaeus. (J. ) SENECILLIS. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à SEN 445 fleurs composées , établi par Gaertner pour quelques espèces de cineraria de Linnaeus, de la famille des composées, de l'ordre des radiées, de la sjngénésie polygamie superflue de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice cylin- drique, à plusieurs folioles égales, disposées sur un seul rang, renfermant des fleurs flosculeuses dans le disque et des demi- fleurons à la circonférence, environ au nombre de douze, tridentés au sommet, toutes les fleurs également fertiles; le réceptacle nu ; les semences striées, ovales, turbinées, cou- ronnées par une aigrette sessile et plumeuse. On voit, d'après ces caractères, que la principale diifé- rence entre ce genre et les cineraria consiste dans l'aigrette des semences plumeuse et non capillaire. Senecillis glauque : Senecillis glauca, Gaertn., Defruct. , 2, page 453 , tab. 173 ; Cineraria glauca, Linn. , Syst. veg. ; Gmel. , Sibir. , 2, page 166, tab. 74. Cette plante a des tiges très- simples, fîstuleuses, striées, hautes de trois ou cinq pieds, garnies de feuilles un peu charnues, de couleur glauque, glabres, spatulées, en cœur, entières à leurs bords; les infé- rieures portées par des pétioles élargis, membraneux à leurs bords , et qui embrassent la tige par leur base ; les autres sont sessiles , beaucoup plus petites, embrassantes, moins ob- tuses. Le calice est composé d'un seul rang de folioles très- simples , renfermant des fleurs radiées ; le réceptacle plan et mamelonné avant sa maturité, denticulé sur les bords de chaque mamelon : il devient convexe à la maturité , cou- vert de très-petites papilles. Les semences sont petites, gla- bres, striées, d'un brun clair. Toutes ces fleurs sont pédi- cellées, disposées en un épi simple, terminal. Cette plante croit dans la Sibérie. Senecillis pourpré : Senecillis purpurata, Gaert. , Defruct. et- sem., loc. cit.; Cineraria purpurata, Linn., Mant. , 285. Plante herbacée, à tige timple , cotonneuse, haute d'un pied, sil- lonnée vers sa base, terminée par deux longs pédoncules. Les feuilles sont alternes, rapprochées, pétiolées, ovales, obtuses, bordées de quelques dents, pubescentes en dessus, coton- neuses en dessous , à bords recourbés. Les deux pédoncules qui terminent la tige sont aussi longs qu'elle, droits, fili- formes, cotonneux, chargés d'une seule fleur, de la grandeur '446 SEN de celle de l'aisselle. Les demi-fleurons sont de couleuf pourpre j le réceptacle est nu ; le calice à plusieurs folioles peu nombreuses, courtes, lancéolées, pubescentes; les se- inences sont couronnées par une aigrette plumeuse. Cette plante croît au cap de Bonne- Espérance. (Poir.) SENECIO. (Bol.) Parmi les contes nombreux dont l'ou- vrage de Pline est rempli , on trouve une opinion singulière émise sur les vertus de ïerigeron, qui est nommé senecio. Si on l'arrache de terre eu coupant sa racine avec un fer tranchant, et qu'ensuite on applique la partie coupée sur ■une dent douloureuse, en répétant trois fois cette applica- tion et rejetant chaque fois la salive amassée dans la bouche, la dent ne sera plus douloureuse, pourvu toutefois que la plante remise en terre continue à vivre. Si on vouloit donner une traduction exacte de Pline, on présenteroit au public un ouvrage nuisible à la réputation d'un auteur auquel on com- paroil assez mal à propos un des premiers naturalistes du dix- huitième siècle. Voyez Séneçon. (J.) SENECIONÉES , Senecioneœ. [Bot.) C'est la quatorzième des vingt tribus naturelles dont se compose l'ordre des Sy- nanthérées, suivant notre méthode de classification. Nous avons déjà présenté (tom. XX, pag. 377) la description com- plète des caractères de cette tribu. Mais nous n'avons point encore exposé méthodiquement la série et l'analyse de tous les genres ou sous-genres qui lui appartiennent. C'est l'objet du présent article. XIV.* Tribu. Les Sénécionées [Senecioneœ). Jacohearum et Conjsarum gênera. Adanson (1763) — Cliry- Santhemorum pars minor. H. Cassini (181a) — Chrjsanlhemo- rum sectio secunda, dicta Seneciones. H. Cass. ( i8i5 ) — Sene- cioneœ. H. Cass. (1814 et seq.) — Jacobearum gênera. Kunth. (1820). (Voyez les caractères de la tribu des Sénécionées, tome XX, page 577.) Première Section. * Sénécionées -DoRONicÉEs [Senecioneœ- Doroniceœ), Caractère : Péricline non cylindrique, plus ou moins évasé, ordinairement supérieur aux fleurs staminées ; formé de s^ua- SEN 447 mes nombreuses, paucisériées, un peu inégales, presque im- hriquëes, étrécies de bas eu haut, presque subulées vers le sommet, ordinairement privées de bordures distinctes. (Ca- lathides ordinairement grandes, solitaires et peu nombreuses.) 1. '•'DoRONicuM. = Doionici sp. Tourn Vaill. (1720. benè) — Lin. — Doronicurn. H. Cass. Dict. v. i3. p. 454. 2. * Grammarïhron. = Doronici sp. ïourn. — Vaill. — Mi- chaux — Arnicœ sp. Lin. — Jacq. — Aronici sp. Neck. — Grammarthron. H. Cass. BuU. févr. 1817. p. 02. Dict. v. ig. p. 294. 3. * CuLCiTfUM. = Gnaphalii sp. Lam. — Willd. — Pers. — Culcitium. BonpI. — H. Cass. Dict. v. 12. p. 210 — Kunth (1820). 4. * Eriotrix. = Athanasiœ sp. Commers. et Juss. ( Mss. in Herbar.) — Conjza sp. Lara. — Baccharidis sp. Pers. — Erio- trix. H. Cass. Bull. févr. 1817. p. 02. Dict. v. i5. p. 200. 6. * AspELiNA. = Gnaphalium niveum. Lin. Sp. pi. éd. 2. (auct. herb. Juss.) — Aspelina. H. Cass. (1826) Dict. v. 41. p. 166. C. t DoROB^A. = Senecionis sp, {pimpinellœfolius et affines) Kunth — Dorobœa. H. Cass. Dict. (hic). Seconde Section, Sénécionéës - Prototypes ( Senecioneœ - Archetjpœ), Caractère : Péricline cylindrique, nullement évasé, ordinai- rement inférieur aux fleurs staminées; formé, 1.° de squames peu nombreuses, unisériées, égales, oblongues, munies pour la plupart d'une ou deux bordures latérales très - distinctes , membraneuses, extrêmement minces, diaphanes, cachées par superposition; 2.° de squamules surnuméraires nées à la base de son support. (Calathides ordinairement petites, asso- ciées et nombreuses.) 7. t ? ^THEOL.ïNA. = Cacalia involucrata. Kunth — Mtlieo- lœna. H. Cass. Dict. (hic). 8. *•' Carderina. ==Sereecfo reclinatus. Lin. fil. — Chrjsocoma sphacelata. Mœnch — Carderina. H. Cass. (1826) Dict. v. 35. p. 272. g. * Senecio. = Senecio , excl, qu. sp. Tourn. — Vaill. — 445 SEN Adans, — Gaertn. — Neck. — Mœnch — Senecionis sectio prima, excl. qu. sp. Lin. et caeteri bofanici. — Senecio. H. Cass. Dict. (hic.) 10. * Ob^jaca. = Jacohceœ sp. Tourn. — Vaill. — Adans. — Gaertn. — Mœnch — Senecionis sectio secunda. Lin. et caeteri botanici. — Anecionis sp. Neck. — Obcejaca. H. Cass. (1822) Dict. V. 24. p. ii3. V. 35. p. 270. 1 1. * Jacob^a. = Jacohœœ sp. Tourn. — ■ Adans. — Gœrtn. — Mœnch — Jacohceœ et Solidaginis sp. VailL — Senecionis et Solidaginis sp. Lin. (1737) — Senecionis secliones tertia et quarta, excl. qu. sp. Lin. (1763) et caeteri botanici — Ane- cionis sp. Neck. — Jacobœa. H. Cass. Dict. v. 24. p. 110. 1 2. '"■ ScLEROBASis. = Senccionis sp. Lin. — Sclerohasis. H. Cass. BulL mai 1818. p. yS. Dict. v. 48. p. i/,5. i3. * Synarthrdm. = Conjza appendiculata. Lam. — Sjynar- ihrum. H. Cass. Dict. (hic). 14. * Gynoxys. = Senecionis sp. Kunth — Gynorys. H. Cass. Dict. (hic). i5. t ? ScROBicARiA, = Stœhelina ilicifolia. Lïn. fiU — Caca- lia ilicifolia. Kunth — Scrobicaria. H. Cass. Dict. (hic). iG."' HuBERTiA. = Hubertia. Bory (1804) — H. Cass. Dict. V. 21. p. 5o6 — Senecionis sp. Pers. (1807). 17. * Faujasia. = An ? Senecio pinifolius. Pers. — Faujasia. H. Cass. BuU. mai 181g. p. 80. Dict. v. 16. p. 247. 18. '^' Neoceis. —Senecionis sp. Lin. — Neoceis. H. Cass. BulL juin 1820. p. 90. Dict. v. 34. p. 386 — An ? Ptileris. Rafin. 19. ''■ Cremocefualum. = Senecio cernuus. Lin. fiL — Crasso- cephaluw. Mœnch (1794. malè) — Cremocephalum. H. Cass. (1825) Dict. V. 34. p. 390. 20. * Gynura. = An ? Senecio pseudo-china. Lin. (auct. herb. .Tuss.) — Gynura. H. Cass. (1826) Dict. v. 04. p. 091. 21.* EuDORUS. = Caealia senecioides. Desf. TabL p. 11 5. (non Kunth) — Eudorus. H. Cass. BulL nov. 1818. p. i65. Dict. V. i5. p. 625. 22. t Pericalia. = Caealia cordifolia. Kunth — Pericalia. H. Cass. Dict. (hic). 23. * Cacalia. = Cacalianthemum. Dill. (1732) — Kleinia. Lin. (1757). (Non Jacq. nec Juss.) — Cacaliœ sp. Lin. (lyGS) ""Senecionis sp. Adans. (1765) — Cacalia. H. Cass. Diat. (hic) SEN 449 — (Non Cacalia, Tourn., Vaill., Adans. , quae Adenostyles , H. Cass.) 24. t ? Pentacalia. = Cacalia arhorea. Kunth — Pentacalia. H, Cass. Dict. (hic). Troisième Section. Sénécionées - Othonnées ( Senecioneœ - Otlwnneae ). Caractère: Péricline formé de squames peu nombreuses, unisériées , égales, oblongues, sans aucune squamule surnu- méraire. (Calathides ordinairement portées sur des pédon- cules dénués de bractées, au moins en leur partie apicilaire.) 25. f Erecutues. = Erechtites. Rafin. (1817) FI. lud. 26. * Emiua. = Cacaliœ sp. Lin. — Willd. — Emilia. H. Cass. Bull. avr. 1817. p. 68. Dict. v. 14. p. 4o5. v. 34. p. BgS, atl. cah. 3. pi. 5. Op. phyt. v. 1. p. Ixiij. pi. 5. 27. * PiTHOsiLLUM. = Pi£/iosi7/um. H. Cass. (1826) Dict. v. 41. p. 164. 28. '^ EuRYOPs. = JacobœcK sp. Tourn. — Commel. — Jacc- hceasfri sp. Vaill. (1720) — Othonnœ sp. Lin. (>707) — Lin. fiL — Jacq. — Thunb. — Willd. — Fers. — Euryops. H. Cass. Bull. sept. 1818. p. 140. Dict. V. 16. p. 49 — fVerneria. Kunth (1820). 2g. * OïHONNA. = Jacohœœ sp. Tourn. — Commel. — Ja~ cohœaslri sp. Vaill. (1720) — Othonnœ sp. Lin. (1737) — Cal- thoides. Bern. Juss. — Aristotela. Adans. (1763) — Othonna et Hertia. Neck. (1791) — Othonna. H. Cass. Dict. (hic). 3o. -^ ? DoRiA. = Cinerariœ sp. Lin. — Lin. fil. — Willd. — Fers. — Doria. Thunb. (1800). (Non Doria. Adans.) 3i. * CiNERARiA. = Jacohœce sp. Tourn. — Jacohœoidis sp. Vaill. — Solidaginis sp. Lin. ( 1737 ) — Otlwnnce sp. Lin. (1748) — Cinerariœ sp. Lin. (1764) — Cineraria. Neck. — H. Cass, Dict. v. 9. p. 237 (non sufficienter). Dict. (hic) — Kunth. 32. t ? Brachyglottis. = Brachjglottis. Forster (1776) — Scop. (1777) — Juss. (1789) — H. Cass. Dict. (hic) — Cine- rariœ sp. Willd. — Fers. Adanson a divisé l'ordre des Synanthérées en dix sections, dont la huitième porte le nom de Jacobées. Cette section, placée entre celle des Conisea et celle des Soucis, est carac- 48- 29 45o SEN térisée par la calathide plus ou moins manifestement radiée, les fruits surmontés d'une longue aigrette, le clinanthe nù ou presque nu , et toutes les feuilles alternes. L'auteur y rapporte treize genres, dont trois seulement {Jacohœa, Aris- totela, Doronicum) appartiennent à notre tribu naturelle des Sénécionées. Les autres sont des Astérées, des Tagétinées, des Tussilaginëes , des Inulées , des Mutisiées, des Nassauviées. Remarquons aussi qu'Adanson , qui rapporte les genres Ja- cohœa et Tussilago à sa section des Jacobées, attribue les genres Senecio et Petasita à une autre section , celle des Conises. Dans notre premier Mémoire sur les Synanthérées , nous avions confondu ensemble la tribu naturelle des Anthémi- dées et celle des Sénécionées, en les réunissant sous le titre commun de section des Chrysanthèmes, parce que la struc ture du slyle est la même dans ces deux tribus. Dans notre second Mémoire, nous avons divisé la section des Chrysan- thèmes en deux tribus, nommées alors tribu des Chrysan- thèmes et tribu des Séneçons. Dans notre troisième Mémoire nous avons abandonné la section des Chrysanthèmes, et con- servé ses deux tribus, en les nommant tribu des Anthémi- dées et tribu des Sénécionées, et en les éloignant l'une de l'autre par l'interposition de la tribu des Inulées et de celle des Astérées. Enfin, dans notre quatrième Mémoire, nous avons fixé la place des Sénécionées entre les Astérées et les ]>Jassauviées. Les caractères de notre tribu naturelle des Sé- nécionées , et l'indication des principaux genres qui la com- posent, se trouvent dans nos quatre Mémoires sur le Style, les Etamines, la Corolle et l'Ovaire des Synanthérées : ces quatre Mémoires, lus à l'Institut en 1812, i8i3, 1814 et 1816, ont été publiés successivement dans le Journal de physique, depuis Février i8i3 jusqu'à Juillet 1817. M. Kunth a publié, en 1820, le tome quatrième des Nova gênera et species -çlantarum , dont l'impression auroit été, selon lui, commencée en Septembre 1817 et terminée en Septem- bre 1818. Les Synanthérées décrites dans ce volume y sont distribuées en six sections principales , dont la quatrième porte le nom de Jacobées. Cette section est placée entre celle desEupatorées et celle des Hélianthées; elle est, comme SEN 45i toutes les autres, absolument dépourvue de caractères dis- tincfifsj et elle se compose des dix genres: Perdicium, Du- merilia, Kleinia, Cacalia, Culcitium, Senecio, Cineraria, PKer' neria, Tagetes , Bahera. Nous reconnoissons pour de vraies Sénécionées les cinq genres Cacalia, Culcitium, Senecio, Ci- neraria, TVerneria; mais les cinq autres genres ap'partiennent, selon nous, les uns à la tribu des Nassauviées, les autres à celle des Tagétinées. Il n'est pas inutile de faire remarquer ici que le genre T'Verneria de M. Kunth , publié en 1820, est le même que notre genre Eurjyops , publié dans le Bulle- tin des sciences de Septembre 1818. (Voyez, dans le Journal de physique de Juillet 1819, notre Analyse critique et rai- sonnée du quatrième volume de l'ouvrage de M. Kunth.) Notre tribu naturelle des Sénécionées nous semble se dis- tribuer assez convenablement en ti'ois sections distinguées par la structure du péricline , d'après les considérations sui- vantes. Une calathide de Sénécionée est un épi simple , dont l'axe très-déprimé, c'est-à-dire, très-accourci et très-élargi , porte les fleurs sur sa partie supérieure et les squames du péri- cline sur sa partie inférieure. La partie supérieure florifère, ou le clinanthe, est ordinairement plane; la partie inférieure squamifère , que nous proposons de nommer anticlinanthe , est ordinairement hémisphérique ou turbinée. Selon nous, dans l'ordre des Synanthérées , l'état naturel ou ordinaire de l'anticlinanthe est d'être entièrement couvert de squames, nées de tous les points de sa surface , et par conséquent dis- posées sur plusieurs rangées circulaires concentriques immé- diatement contiguè's. C'est ce qui a lieu dans la section des Doronicées, où le péricline est formé de squames disposées sur deux ou trois rangs, rarement sur un plus grand nom- bre , parce que l'anticlinanthe est très-peu étendu. Dans la section des Prototypes , l'anticlinanthe offre en général une bien plus grande surface , et pourroit par conséquent porter un péricline vraiment imbriqué, c'est-à-dire composé de squames nombreuses , graduellement inégales , régulièrement étagées sur plusieurs rangs : mais toutes les squames inter- médiaires avortent constamment , en sorte que l'anticlinanthe, ne portant de squames qu'à sa base et à son sommet, reste 452 SEN presqae nu. Enfin, dans la section des Othonnées, les squa- mes de la base avortent complètement, aussi bien que les intermédiaires, et celles du sommet subsistent seules. Ces différences pourroient paroitre insuffisantes pour ca- ractériser des sections naturelles, si elles ne se liaient pas à d'autres circonstances, dont quelques-unes sont indiquées dans le tableau qui précède, et dont les autres seroient ici développées si les limites qui nous sont imposées ne nous obligeoient pas de les passer sous silence. ). Le genre Doronicum est convenablement placé au com- mencement de la tribu des Sénécionées , parce qu'il a beau- coup d'affinité avec notre genre Bellidiastrum , placé à la fin de la tribu desAstérées, qui précède immédiatement celle-ci. 2. Notre genre Grammarlhron, qui se rapproche également du Bellidiastrum, a pour type V Arnica scorpioides de Linné, et il ressemble beaucoup au Doronicum , dont il ne se dis- tingue que par le clinanthe nu , par les ovaires de la cou- ronne, qui sont aigrettes aussi bien que ceux du disque, et par la singulière structure de l'article anthérifère bordé de deux bourrelets longitudinaux, cartilagineux, jaunes, épais. Nous rapportons au même genre l'^rmca doronicum de Jac- quin, remarquable par sa couronne biliguliflore , et le Do- ronicum nudicaule de Michaux, remarquable par ses feuilles opposées. 3. Quoique le genre Cûlcitiuni de M. Bonpland paroisse différer beaucoup des deux précédens, surtout parce que sa calathide n'a point de couronne, il a néanmoins des rapports très-intimes avec eux. Nous ne pouvons donc point partager l'opinion de M. Kunth , qui prétend {Nov. gen. et sp. , tom. 4, pag. 170) que ce genre est à peine distinct du Cacalia et devroit lui être réuni. 4. Notre Eriotrix semble s'éloigner du Culcitium par sa tige ligneuse et ses petites calathides : cependant ses ra- meaux , tout couverts jusqu'au sommet de petites feuilles coriaces, et terminés par une calathide solitaire, offrent une évidente analogie avec les tiges, également monocalathides et tout couvertes de petites feuilles coriaces, de certains Culcitium, tels que le rejlexum. D'ailleurs, les caractères des deux genres diffèrent très- peu, VEriotrix ne pouvant être SEN 453 distingue génériquement des Culcitium que par les squames du péricline qui sont spinescentes, par le clinanthe qui est nu , et par les squamellules de l'aigrette qui sont flexueuses, contournées, emmêlées. Quoique ces différences soient lé- gères, elles seront certainement jugées suffisantes, si l'on a égard au port et aux considérations géographiques. 5. Notre genre Aspelina se distingue facilement des En'o- trix et Culcitium, par sa calathide radiée; il se distingue aussi des Grammarthron et Doronicurn par sa couronne composée seulement de trois fleurs, par ses ovaires tout hérissés de longs poils, surtout au sommet, où ils forment une sorte de petite aigrette extérieure, par lu forme de son péricline, etc. 6. 11 suffit de jeter les yeux sur la planche 064 des Nova gênera et s-pecies de M. Kunth , pour juger que le Seneciù pimpinellœfolius , qui y est figuré , se rapproche beaucoup plus du Doronicum que du Seneeio ou du Jacolœa ; c'est pourquoi nous proposons le genre Dorobœa, comprenant le Senecîo pimpinellœfolius (que nous n'avons point vu) et les autres espèces analogues. Ce genre, qui n'appartient pas à la section des Prototypes, mais à celle des Doronicées, se distingue de YAspelina par ses ovaires glabres et sa couronne multiflore ; de& Eriolrix et Culcitium, par sa calathide radiée; des Grammarthron et Doronicum , par son péricline, qui, d'après la figure et les descriptions, nous semble être formé de squames paucisériées , irrégulièrement imbriquées, très- inégales, les extérieures étant beaucoup plus courtes que les intérieures. 7. M. Kunth {loc. ci^, pag. 166) dit que sa Cacalia involu- erata est peut-être une espèce du genre Kteinia de M. de Jussieu, Cela nous paroît impossible, d'après les observations que nous avons faites sur ce genre, et qui sont consignées dans notre article Kleinie (tom. XXIV, pag. 469)0 Mais la description de M. Kunth nous persuade que sa plante doit constituer, dans la tribu des Sénécionées, et probablement dans la section des Prototypes, un genre que nous proposons de nommer Mtheolœna. Ce genre seroit caractérisé par le péricline double ou involucré : l'extérieur presque aussi long que l'intérieur j involucriforme , composé d'environ dix fa-* 454 SEN lioles imbriquées, ovales, membraneuses, munies de veines réticulées. 8. Notre genre Carderina , fondé sur le Senecio reclinatus, diffère du précédent en ce que les squames du péricline in- térieur sont sphacélées au sommet, et que celles du péricline extérieur sont linéaires. 9. Le vrai genre Senecio , restreint dans les limites que nous lui assignons, a pour type le Senecio vulgaris, Linn., qui présente les caractères génériques suivans : Senecio. Calathide cylindrique, incouronnée, équaliflore , multiflore , régulariflore , androgyniflore. Péricline cylindri- que, égal aux fleurs au commencement de la fleuraison , très-inférieur aux fleurs à la fin de la fleuraison; formé 1." de squames unisériées, égales, contiguës, appliquées, linéai- res , à bordure membraneuse , à sommet aigu et sphacélé , c'est-à-dire scarieux et noirâtre; 2.° de squamules surnumé- raires irrégulièrement disposées, subunisériées , appliquées, courtes, linéaires-lancéolées, sphacélées au sommet. Clinan- Ihc plan , à réseau un peu saillant et denté. Ovaire cylin- drique, à bandes alternativement glabres et papillées; ai- grette longue, blanche, composée de squamellules nom- breuses, inégales, filiformes, capillaires, à peine barbellu- lées. Corolle (jaune) à limbe bien distinct, infundibulé, long à peu près comme la moitié du tube. Étamines (quel- quefois avortées dans les fleurs marginales) à filet libéré au sommet du tube de la corolle; article anthérifère long, épaissi inférieurement en forme de balustre et presque pa- pille ; loges courtes, arrondies à la base; appendice apici- laire oblong , large, arrondi au sommet. Style à deux stigT matophores glabres, tronqués au sommet. jo. Notre genre Ohœjaca, qui correspond à la seconde section du Senecio de Linné, a beaucoup plus d'afïinité avec le vrai Senecio qu'avec le Jacobœa, quoiqu'il ait une couronne de fleurs ligulées, femelles; mais cette couronne est très-peu apparente, parce que les languettes sont petites, et jamais étalées horizontalement. 11. Le genre Jacobcea, tel que nous le concevons, se dis- tingue du précédent, principalement par les corolles de la couronne, qui sont égales, uniformes, à languette large. SEN 455 notablement plus longue que le tube , étalée horizontalement durant tout le cours de la fleuraison , ne se roulant en des- sous qu'après cette époque. 12. Notre genre Sclerobasis , auquel se rapporte le Senecio rîgidus , Linn., ne se distingue du Jacobœa que par la forme singulière de l'anticlinanthe , qui représente une calotte hémisphérique, épaisse, d'abord charnue, puis subéreuse, débordant la base du péricline , et se divisant à la circon- férence, par des sillons rayonnans , en côtes qui alternent avec les squames de ce péricline. i3. La plante que nous avons observée dans l'herbier de M. Desfontaines, sous le nom de Conjza appendiculata , Lam. , peut constituer un genre très -voisin du Sclerobasis , mais suffisamment distinct, et qui seroit convenablement nommé Synarihrum. La calathide est radiée , à languettes longues ; le clinanthe est petit, convexe, nu; l'anticlinanthe est re- vêtu, comme dans le Sclerobasis, d'une écorce très-épaisse, subéreuse , mais qui , au lieu de se terminer brusquement sous la base des squames du péricline , s'élève bien plus haut et enveloppe toute la partie basilaire de ces squames , eu sorte qu'elles se trouvent entregreffées et considérablement épaissies en dehors vers la base , tandis qu'elles demeurent libres et subfoliacées dans le reste de leur étendue ; les squa- mules surnuméraires sont très-longues, très-étroites, linéaires; les fruits sont glabres et multistriés. 14. Nous proposons, sous le nom de Gjnoxys , un genre ou sous-genre qui ne diffère essentiellement du Jacobœa que parce que les stigmatophores , au lieu d'être tronqués au sommet, sont surmontés d'un appendice collectifère. Ce petit caractère seroit sans doute insuffisant, s'il ne se trouvait pas lié à un port très-remarquable et fort différent de celui des autres Jacobœa. Tn effet, nous pouvons attribuer anGjnoxjs les Senecio laurifolius , baccliaroides , fuliginosus , pulchellus , huxifolius , de M. Kunth , qui sont de petits arbres à feuilles opposées, pétiolées, entières, coriaces, glabres en dessus, tomenteuses en dessous, à calalhides corymbées. Nous rap- portons au même genre une espèce étiquetée Senecio scan- dens dans l'herbier de M. de Jussieu , et sur laquelle nous avons Qbservé les caractères suivans. 456 SEN Gjnoxj's cordi/olia, H. Cass. Feuilles pétioiëes , cordiformes, à dents arrondies; calathides radiées, disposées en corymbe ; disque mulfiflore, régulariflore , androgyniflore ; couronne unisériée , pauciflore, ligulitlore, féminitlore ; péricline gla- bre, inférieur aux fleurs du disque, formé de squames éga- les, unisériées, contiguè's, appliquées, oblongues, aiguës, subfoliacëes, et de quelques squamules surnuméraires ovales; clinanthe plan, alvéolé, à cloisons basses, membraneuses, irrégulièrement découpées; ovaires cylindracés, hispidules ; aigrette composée de squamellules filiformes, capillaires, à peine barbellulées; style à deux stigmatophores longs, et surmontés chacun d'un appendice très-manifeste , subulé, ou plutôt longuement semi-conique, aigu, hispide. i5. La Cacalia ilicifolia de M. Kunth , précédemment at- tribuée au genre Siœhelina, est, comme la plupart des Gy- norys , un arbre à feuilles opposées, pétiolées , indivises, coriaces, glabres en dessus, tomenteuses en dessous, et à ca- lathides corymbées. Son aigrette est très-barbellulée, comme celle de plusieurs Gjnoxjs. Son clinanthe est alvéolé, à cloi- sons membraneuses, divisées en lanières subulées; et ce ca- ractère existe aussi, quoique moins manifestement, dans les Gjnoxys baccharoidcs et cordi/olia. D'ailleurs, nous avons acqtiis, comme M. Kunth, par une foule d'exemples, l'in- time conviction que le caractère dont il s'agit a en général fort peu d'importance, surtout dans la tribu des Sénécionées. La description de ce botaniste ne nous apprend pas si les stigmatophores sont tronqués ou appendiculés. Quoi qu'il en soit , la plante en question nous paroît devoir constituer un genre voisin du Gjnoxjs , dont il se distingueroit principa- lement par la calathide incouronnée, et par le péricline , dont les squamules surnuméraires sont nombreuses, appli- quées, et presque aussi longues que les vraies squames. Ce genre, que nous proposons de nommer Scrobicaria, n'appar- tiendrait-il pas plutôt, par la structure de son péricline, à la section des Doronicées ? Remarquez que cette section nous offre déjà la tige ligneuse dans TEriotrix. les feuilles opposées dans les Grammarthron oppositifolium et Culcitium canescens, les calathides associées dans cette dernière plante, l'aigrette très-barbellulée dans la précédente, la calathide SEN kh incouronnée dans les Eriotrix et Culcitium, et qu'eniin le clinanthe du Culcitium est très -analogue à celui du Scrohi' caria. 16. Si la plante que nous avons observée dans l'herbier de M. Desfontaines, sous le nom d'Hubertia amhavilla, est bien celle de M. Bory, nous ne pouvons trouver aucun caractère propre à distinguer le genre Hubertia du Jacobœa. Il nous semble cependant que les fruits sont un peu comprimés et à cinq côtes : cela seroit-il un caractère suffisant? Les squa- mes du péricline ne sont point sphacélées au sommet -. mais il en est de même chez beaucoup de Jacobœa. Les squamules surnuméraires semblent être plutôt des bractées nées au sommet du pédoncule, que de vraies squamules nées au bas de Tanticlinanthe : mais on en peut dire autant de beaucoup d'autres Sénécionées-Prototypes. Néanmoins nous n'osons pas supprimer le genre Hubertia, parce que le grand nombre de ceux que nous avons proposés, et qui, pour la plupart, ne sont peut-être pas meilleurs que celui-ci, nous ôte le droit d'exercer sous ce rapport une censure bien sévère contre les autres botanistes. 17. Notre genre Faujasia se distingue de tout autre par des caractères aussi notables que son port : la calathide est incouronnée , mais les étamines avortent dans les fleurs ex- térieures; les squames du péricline sont entregrefFées infé- rieurement , et accompagnées de squamules surnuméraires , que nous avions oublié de mentionner dans notre descrip- tion ; l'aigrette n'a que quatre squamellules ; la base de la corolle est très-dilatée et beaucoup plus large que le sommet de l'ovaire , qui est excessivement grêle , en sorte que les squamellules de l'aigrette sont arquées ou coudées à leur base. 18. Le Senecio hieracifolius , Linn., et quelques autres es- pèces composent notre genre Neoceis, principalement carac- térisé par la calathide pourvue d'une couronne de fleurs femelles tubuleuses, non radiantes, disposées sur plusieurs rangs concentriques. Deux ans après la publication du Neo- ceis, M. de Jussieu nous a fait voir une note manuscrite de M. Rafinesque, où il est dit que ce botaniste a nommé Pli- leris un genre fondé sur le Senecio hieracifolius •• mais nous 458 SEN ignorons complètement s'il l'a publié, à quelle époque, dans quel recueil , et quels caractères il lui attribue. Il nous semble bien probable que le Senecio quadridentatus de M. La- billardière est une cinquième espèce de Neoceis , voisine de notre Neoceis microcephala , et qu'on pourroit nommer Neo- ceis tomentosa, 19. Le genre ou sous-genre Cremocephalum , fondé sur le Senecio cernuus , a la plus intime affinité avec les Neoceis , quoiqu'il s'en distingue nettement par sa calathide incou- ronnée. Il semble se confondre, par ses caractères techni- ques les plus apparens, avec le vrai genre Senecio, quoiqu'il s'en éloigne certainement par d'autres caractères moins ma- nifestes, mais dignes d'être considérés par les botanistes exacts, et qui nous sont fournis par la singulière structure de la corolle, des étamines et du style. Les filets des éta- mines sont libérés vers le milieu de la hauteur du tube de la corolle, et la longueur de ce tube est au moins triple de celle du limbe : telles sont les apparences, qu'il convient d'admettre dans les descriptions techniques ; mais au fond nous pensons que , dans les Sénécionées , comme dans les Astérées et d'autres tribus , le filet de l'étamine est toujours libéré au sommet du tube de la corolle , quoique souvent le point de libération paroisse être situé beaucoup plus bas, parce que dans ce cas la partie inférieure du limbe est très-étroite et se confond entièrement par sa forme avec le tube. D'après cette théorie, dont nous avons déjà fait appli- cation au genre Solidago ( tom. XXXVII, pag. 472), la co- rolle du Cremocephalum auroit un limbe fort extraordinaire, très-long, très- étroit, conforme au tube, excepté vers le sommet, où il s'élargit beaucoup et devient obconique. Re- marquez que plusieurs autres Sénécionées offrent dans leur corolle des anomalies plus ou moins analogues à celle-ci, mais moins considérables. 20. Notre Gynura, qui a beaucoup d'affinité avec le Cre- mocephalum , est particulièrement remarquable par la gran- deur et la forme des appendices qui surmontent les stigma- îophores. 21. Notre genre Eudorus s'éloigne des précédens et pour- voit être rapproché du Jacobœa, dont il se distingue aisé- SEN 459 ment par sa calathide non radiée, mais discoïde, à couronne de cinq ou six fleurs femelles contenant des rudimens d'é- famines demi-avortées , et dont le limbe de la corolle est cofnme palmé, ou fendu en dedans jusqu'à la base, et pro- fondément tri-quadrilobé, à lobes très-arqués en dehors. 22. La Cacalia cordifolia de M. Kunth nous paroît différer génériquement des vraies Cacalia, en ce que son péricline est réellement double, et que l'extérieur est involucrtforme, presque égal ou même supérieur au péricline intérieur, ré- gulier, appliqué, composé d'environ huit folioles égales, longues, linéaires. Ajoutons que les squamellules de l'aigrette sont un peu épaissies au sommet, et hérissées de barbellules rapprochées , nombreuses et longues. Ce nouveau genre ou soiî.-gcnre, qui nous semble avoir de l'affinité avec le Cine- raria , pourroit être nommé Pericalia. 2 3. Le vrai genre Cacalia, réduit dans les limites que nous lui assignons, est principalement fondé sur les espèces à tige ligneuse et à feuilles charnues, telles que la Cacalia ficoides , qui nous a offert les caractères génériques sui- vans : Calathide oblongue, incouronnée, équaliflore , subduodé- cimflore , régulariflore , androgyniflore. Péricline cylindrique, à peu près égal aux fleurs; formé de sept ou huit squames égales, unisériées, appliquées, oblongues- aiguës, foliacées, membraneuses sur les bords latéraux qui se recouvrent , point du tout sphacélées au sommet; la bas€ du péricline accompagnée d'une , deux, ou trois squamules surnuméraires. Clinanthe plan, petit, hérissé de lamelles ou de papilles. C)vaires oblongs , cylindriques, striés, hispides; aigrette lon- gue, composée de squamellules nombreuses, filiformes, très- manifestement barbellulées, surtout vers le sommet. Corolles à limbe bien distinct, infundibulé, aussi long ou plus long que le tube. Etamines à loges longue*. Stigmatophores tron- qués au sommet. Ce genre, bien différent du vrai Senecio par le port, semble se confondre avec lui par les caractères techniques. Remar- quez cependant que, dans le Cacalia, la calathide est com- posée de fleurs beaucoup moins nombreuses, que le péricline a bien moins de squames et surtout de squamules, çt qu'elles '46o S EN ne sont point du tout sphacélées au sommet, que TaigreUe est très- manifestement barbellulée, qu'enfin le limbe de la corolle est au moins aussi long que le tube. Toutefois nous convenons qu'on ne peut guère éviter ;-::^ fleurs radiées; demi-Jleiu^ons étalés ; feuilles pinnatifides. Séneçon élégant : Senecio elegans , Lînn. , Sjst. veg. ; Com- mel. , Hort. , 2 , tab. 3o ; Wolkam. , Norib., pag. et tab. 225 , var. Cette plante, qui fait aujourd'hui l'ornement de tous les jardins, est une des plus belles de ce genre. Elle y brille par ses fleurs d'un jaune doré dans le centre, d'une belle couleur pourpre à sa circonférence. Sa tige est herbacée, presque glabre; ses feuilles, un peu charnues, planes, pinna- tifides , ont les lobes linéaires, obtus, munis de quelques dents courtes. Les fleurs forment un beau corymbe étalé; les pédon- cules sont presque simples, munis de quelques petites folioles courtes, aiguës; le calice est un peu élargi, scarieuses et noi- râtres au sommet. Dans une variété les tiges sont plus élevées, presque ligneuses; les corolles plus grandes. Cette plant? croît au cap de Bonne -Espérance. Séneçon rustique : Senecio squalidiis, Linn., Sp.; Senecio gallicus, Vill., Dauph., 3, page 200; Bocc. , Sic, tab. 41 , fig. 1 ; Senecio sjlvaticus , var. a.; Gouan, Illusfr. , 6j. Sa tigç est droite, tendre, rameuse, presque glabre; les feuilles ses- siles, glabres, lisses, pinnatifides, à lobes plans, linéaires, un peu dentés, inégaux. Les feuilles sont jaunes, peu nom- breuses , disposées en corymbes lâches ; le calice glabre , pres- que hémisphérique. Cette plante croît au milieu des cliamps, dans les départemens méridionaux de la France. Séneçon a feuilles de RoquErrE : Senecio eiiœifolius , Lînn. , /»72 SEjN Sp.; Barrel., le. rar., tab. i55. D'une racine rampante s'é- lèvent des tiges droites, un peu cotonneuses, hautes de deux ou trois pieds, garnies de feuilles sessiles, ovales, oblongues, pinnatifîdes, légèrement pubescentes; les lobes oblongs, un peu dentés. Les fleurs sont assez nombreuses, disposées en un corymbe, assez semblable à celui de la jacobée; Tinvolucre est hémisphérique ; les corolles sont jaunes ; les semences velues. Cette plante croît dans les bois taillis, aux lieux mon- tagneux , sur le bord des fossés. Sexeçon jacobée : Senecio jacohœa, Linn, , Spec; Fuchs, 742, vulgairement la Jacobée oti Herbe de Saint- Jacques. Sa racine est fibreuse; ses tiges sont rameuses, presque gla- bres, un peu anguleuses, hautes de deux ou trois pieds; les feuilles un peu pétiolées, pinnatifîdes. presque glabres, d'un Tert foncé, à lobes plans, dentés , obtus. Les fleurs sont jaunes, nombreuses , disposées en un corymbe terminal ; les ramifi- cations un peu pubescentes , munies de quelques folioles subulées ; les calices courts, glabres, striés, cylindriques, scarieux au sommet; les demi -fleurons oblongs, terminés par trois dents; les semences petites, hérissées de quelques poils épars. Cette plante est commune dans les prés, aux lieux pierreux, le long des chemins. Les feuilles sont vulnéraires, expectorantes, détersives, mais peu employées. Séneçon a feuilles menues : Senecio tenuifolius , Linn., Sysf. "^fg-; Curt. , Lond., fasc, 5, tab. 64. Cette plante a des tiges presque glabres, striées, rougeàtres à leur base, hautes d'un pied et demi, un peu rameuses au sommet. Les feuilles sont pétiolées, assez amples, allées, à folioles glabres, linéaires; les lobes fort menus, subulés, aigus -. les feuilles supérieures presque sessiles, plus petites. Les fleurs sont d'un jaune doré, disposées en un corymbe terminal : les demi-fleurons entiers. Cette plante croît aux lieux montueux et boisés en Alle- magne , dans différentes contrées de la France. Je l'ai recueillie à Belle-James et à Marcoussis dans les environs de Paris. Dans le senecio abrotanifoîius , Linn., le haut de la tige est presque nu et ne porte que deux ou trois fleurs pédonculées ; les demi- fleurons ont cinq petites dents. Séneçon a feuilles de chrysanthème : Senecio chrysanthemi- folius, Poir., Encycl. ; Bocc. , Sic, page 66, tab. 67. Ses tiges s EN ^<75 sont glabres, très-rameuses, hautes de trois ou quatre pieds; les rameaux diffus; les feuilles alternes, pétiolées, pinnati- lides ou profondément laciniées, très-amples, glabres, un peu charnues; les découpures très- longues , linéaires, laci- niées, dentées; les supérieures sessiles. Les fleurs sont jaunes, assez semblables à celles du senecio jacobœa , disposées en un corymbe étalé; les calices glabres; les semences rudes, an- guleuses. Cette plante croit en Sicile. Séneçon blanchâtre -.Senecio incanus , Linn,, Sp. ; Barrel., Icon. rar.y tab. 262, fig. 1 , vulgairement Gémpi jaune. Petite espèce élégante, distinguée par ses feuilles couvertes d'un duvet cotonneux et blanchâtre, en contraste avec un co- rymbe très-serré de fleurs jaunes. Ses racines sont épaisses, alongées, d'oîi partent plusieurs tiges longues de deux ou trois pouces; les feuilles radicales sont nombreuses, pinna- tifides; les découpures courtes, linéaires , obtuses; les feuilles supérieures plus étroites, leurs découpures plus fines, ai- guës; les corymbes sont presque globuleux; les calices courfs et velus; les corolles un peu plus longues. Cette plante croit •dans les Alpes et les Pyrénées. Séneçon uNiFLORE:5eraecfo unijlorus, AIL, FL Pedem., n." 728 , tab. 17, fig. 3; Pluken., tab. 09, fig. 7. Cette plante a le port de la précédente, ainsi que son duvet blanchâtre; mais elle en est bien distinguée par sa tige , qui ne porte qu'une seule fleur d'un jaune doré et beaucoup plus grande. Les feuilles sont oblongues, presque entières, ou quelquefois fortement dentées, mais non pinnatifides. Cette plante croît sur les ro- chers des hautes Alpes du Piémont, entre le mont Saint-Ber- nard et le mont Cenis. '(■>■■•■'■■'(• jr/eurs radiées,- da ni- fleurons étalés , feuilles entières ou dentées. Séneçon des marais ■• Senecio paludosus , Linn., Spec; Flor. Dan., tab. 385; Tabern., Icon., 555. Cette plante a un très- beau port : elle s'élève à la hauteur de trois à quatre pieds sur une tige un peu fistuleuse , légèrement lanugineuse. Ses feuilles sont sessiles, à demi embrassantes, étroites, oblon- gues, lancéolées, aiguës, fortement dentées en scie, un peu cotoimeuses en dessous, longues de quatre à cinq pouces. 474 SEN larges d'un et plus. Les fleurs sont jaunes, disposées en un corymbe terminal , un peu lâche ; les pédoncules cotonneux ; le calice est un peu globuleux, presque glabre; la corolle d'une grandeur médiocre. Cette plante croît en Europe, sur le bord des rivières et des étangs. Séneçon deTournefort : Senecio Tournefortii , Lapeyr., Pyrén., 616 ; Dec., FI. fr. , Suppl. , 47 3 ; Senecio persicœfolius , Ramond , Bull. phil. , n." 43, page 146, tab. 11. Sa tige est simple, an- guleuse, parfaitement glabre, ainsi que toutes les autres parfies de cette plante, haute d'environ un pied et demi. Les feuilles sont un peu épaisses, fermes, cassantes, sessiles , oblongues, rétrécies à leurs deux extrémités; celles du bas pétiolées, ovales, obtuses. Les fleurs sont assez grandes, d'un jaune orangé , pédicellées, au nombre de cinq à huit au som- met de la fige. Le calice est court, strié, un peu noirâtre. Cette plante croit dans les hautes Pyrénées, aux lieux froids et humides, au pied des rochers. Séneçon des bois : Senecio nemorensis , Linn., Spec. ; Jacq. , Austr., tab. 184 ; J. Bauh. , Hist., 2, p. io65 , fig. 1 , bona. Cette espèce se distingue des deux précédentes par ses feuilles plus larges et plus courtes, par ses tiges rameuses, cannelées; par ses fleurs en corymbe rameux, presque en cime. Elle s'élève ;i la hauteur d'environ deux pieds; les feuilles sont sessiles, d'un vert noirâtre, ovales, lancéolées , aiguës, dentées en scie, longues de trois ou quatre pouces, larges de deux et plus; les inférieures un peu péliolées; les fleurs jaunes, terminales, pres- que en ombelle; leur calice est cylindrique, à folioles linéaires, lancéolées , aiguës , garni sur les pédoncules de quelques brac- tées sctacées; la corolle radiée , à demi -fleurons étalés. Cette plante croît sur les montagnes, dans les contrées méridionales de la France , dans les Pyrénées , en Allemagne , en Autriche. Séneçon saurazin: Senecio sarracenicu s, Linn., 5pec.; Fuchs, liist., 728. La racine de cette plante est dure et rampante; sa tige simple ou munie de quelques rameaux effilés, glabre, haute de deux ou trois pieds ; les feuilles sont lancéolées, ses- siles, glabres, aiguës, à dentelures très-fines; les inférieures un peu pétiolées. Les fleurs sont d'un jaune très -pâle, petites, disposées en un corymbe terminal; les calices glabres, petits; les demi -fleurons peu nombreux;, les fleurons à peine plus SEN 475 longs que le calice ; l'aigrette des semences est d'un blanc roussàtre. Cette plante croît aux lieux humides, couverts et montueux dans les départemens méridionaux de la France. Séneçon doria : Senecio doria, Ijnn., Spec; Jacq. , Austr. , tab. i85; J. Bauh., Hist. , 2, page 10G4, fig' !• Grande et belle espèce, qui s'élève à la hauteur de quatre ou cinq pieds sur une tige épaisse, très-simple, garnie de feuilles alternes; les inférieures ou radicales sont fort longues, pétiolées, lancéo- lées, courantes sur le pétiole ; celles des tiges à demi am- plcxicaules, acuminées , toutes glabres, charnues et non co- riaces , légèrement den ticulées. Les fleurs sont très-nombreuses , disposées en un corymbe lâche, étalé; le calice est cylindrique, un peu roussàtre; la corolle d'un beau jaune doré; les se- mences sont striées, surmontées d'une aigrette blanche et ses- sile. Cette plante croit dans les départemens méridionaux de la France, en Allemagne, en Autriche, le long des ruisseaux et dans les lieux humides. On emploie ses feuilles fraîches pour déterger les vieux ulcères et les plaies. Le senecio co- riaceus , A\t., Hort. Kciv., etD'ûl. , Eltham . , tab . io5, tig. i25, n'est guère distingué du précédent que par ses feuilles fermes, coriaces et non charnues, garnies en dessous de quelques poils rares et courts. 11 croît dans le Levant. Séneçon doronic : Senecio doronicum , Linn. , Spec; Gé- rard, FL gall.prov., 196 , tab. 7 ; Clus., Hist., 2 , page 17 , fig. I. Cette espèce est une des plus belles de ce genre, re- marquable par ses grandes et belles fleurs, par le duvet co- tonneux qui la recouvre et qui la fait toujours distinguer au milieu de ses variétés. Sa tige est droite, très-simple, revêtue d'un duvet blanc , striée , herbacée , garnie de feuilles alternes, distantes, dont les radicales sont pétiolées, ovales-oblongues, un peu épaisses, d'un vert glauque en dessus, blanches et cotonneuses en dessous, obtuses, dentées eu scie; les feuilles des tiges sessiles , plus petites, à demi embrassantes, étroites , lancéolées, les dernières rétrécies en une longue pointe su- bulée. Les fleurs sont solitaires, terminales, quelquefois au nombre de deux ou trois au plus, d'un beau jaune doré, de la grandeur de celles du doronic. Le calice est ample, ovale, cotonneux, muni à sa base de quelques folioles sétacées; les semences sont brunes, oblongnes, un peu comprimées 476 SEN Cette plante croit dans les Alpes, les Pyrénées, en Suisse, en Italie, en Autriche, etc., aux lieux montueux. Séneçon du mont Baldo : Senecio baldensis , Poir. , Encycl.; J. Bauh., Hist., 2 , page io56, fig. i , bona; C. Bauh.. Prodr., Gcj , fig. 2. Cette plante, jusqu'alors peu connue, a été re- cueillie par M. Bosc sur le mont Baldo. Elle est très -bien décrite et figurée dans J. Bauhin. Ses tiges sont simples, hautes d'environ un pied ; les feuilles pétiolées, ovales, assez larges, en cœur à leur base, fortement dentées, pubescentes et blanchâtres en dessous, longues de deux pouces; les pé- tioles longs d'un pouce, élargis et cotonneux à leur insertion : les jeunes feuilles cotonneuses, très-blanches, axiliaires. Les fleurs sont d'une belle couleur jaune foncée, assez grandes, disposées en un corynibe ample, terminal. Le calice est glabre, presque ovale, accompagné de quelques folioles séta- cées. Cette plante croît dans les Alpes et sur le mont Baldo. Séneçon a r.oNGiîEs feuilles : Senecio longifolius , Linn., Sp.; Commel. , Uort., 2, tab. 61. Ses tiges sont droites, striées; les rameaux simples, grêles, un peu cotonneux, garnis de feuilles éparses , linéaires, très- étroites , longues d'environ deux pouces et plus, glabres ou un peu cotonneuses dans leur jeunesse, munies de quelques dents rares. Les fleurs sont petites et forment un corymbe terminal, dont les ramifica- tions sont munies à leur base de bractées subulées. Le ca- lice est turbiné; ses folioles linéaires; la corolle jaune; les semences couronnées par une aigrette simple , pileuse; celles des demi-fleurons n'en ont point. Cette espèce croît au cap de Bonne-Espérance. Séneçon a feuilles b'arroche : Senecio halimifolius , Linn., Spec. ; Dill. , Eltham. , tab. 104, fig. 124. Arbrisseau de mé- diocre grandeur, qui s'élève à sept ou huit pieds sur une tige droite, glabre, chargée dans presque toute sa longueur de rameaux diffus. Les feuilles sont sessiles, épaisses, char- nues, en ovale renversé, glabres à leurs deux faces, créne- lées ou un peu dentées, un peu blanchâtres, longues de deux pouces et demi. Les fleurs sont réunies en un corymbe lâche, terminal; les pédoncules divisés a leur sommet en rameaux presque en ombelle; les fleurs sont d'un jaune pâle. Cette |>Iante croit au cap de Bonne -Espérance. SEN 477 Séneçon a feuilles roides : Senecio rigidus, Linn., Sjyst. veg.; Commel., Hort. , 2 , tab. 76. Cette plante a des tiges roides, ligneuses, très -rameuses, rudes, difformes, hautes de six à sept pieds, chargées de rameaux diffus. Les feuilles sont alternes, sessiles, très-nombreuses, roides, embrassantes, spatulées, un peu sinuées et comme rongées à leurs bords, très-rudes, luisantes, blanchâtres et légèrement velues en. dessous; les feuilles supérieures beaucoup plus étroites, lon- gues d'environ quatre pouces sur un pouce et demi de large. Les fleurs sont petites, d'un beau jaune brillant, disposées en un corymbe terminal ; les demi-fleurons sont au nombre de cinq. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. (Poir.) SENEDETTE. (Mamm.) Nom d'un cétacé de la Méditer- ranée, dont l'existence est plus que douteuse, ainsi que M. Cuvier l'a remarqué. De Lacépède le plaçoit dans son genre Delphinaptère à côté du Béluga. (Desm.) SENEFFIGI, SONOFFRÏG, BENEFEFIGL (Bot.) Noms arabes, cités par Daléchamps et Mentzel, de la violette de Mars, viola odorala , qui est nommée henejfidi par Forskal. (J.) SENÉGA. {Bot.) Voyez Sénéka. (L. D.) SENÉGALI.«(Ornii/i. ) Les bengalis et les sénégalis forment la seconde section du mot Moineau , tom. XXXI de ce Dic- tionnaire, pag, 502 et suiv. (Ch.D.) SENEGRE. {Bot.) C'est le fenu-grec , trigonella fanu-grœcum , qui est ainsi nommé dans le Languedoc , selon Gouan. C'est le senigré des Provençaux, cité par Garidel. (J. ) SÉNÉKA, SÉNÉGA. {Bot.) Racine d'une espèce de poly- gala (voyez Polygala sénéka) qui croît dans la Virginie et la Pensylvanie. Michaux, qui l'a trouvé aussi dans le Canada, la Caroline et la Géorgie , en indique deux variétés à fleurs blanches et à fleurs roses. Dans quelques lieux elle est aussi nommée seroca. (J.) SENELLE. {Bot.) Nom du fruit de l'aubépine dans quel- ques provinces du Midi. (J.) SENEMBRI. {^rçétj.) Un des noms de pays de l'iguane com- mun. Voyez Iguane. (H. C) SENEVE. {Bot.) Un des noms françois de la moutarde noire, sinapis aryensis , Linn. (J. ) 478 SEN SENGAN. {Jchtlijol.) Nom que , dans la Sibérie , on donne à Tanguille de moyenne taille. Voyez Anguille. (H. C.) SEN(ÎO. {Ornith.) Ce nom et celui de mook sont cités par Blumenbach (Traduction Françoise de son Manuel d'histoire naturelle, tom. i , pag. 218) comme des synonymes du cou- cou indicateur, cuculus indicator , Gmcl. (Ch. D.) SÉNICLE. [Bot.) Nom qu'on donne en Languedoc à l'ar- roche puante. ( Lem. ) SÉNICLE. (Ornith.) Ce nom, qui s'écrit aussi scenicle , est un de ceux du serin d'Italie ou venturon, fringilla citrinella ^ Linn. (Ch. D.) SENIL. [Bot.) Voyez Bois de senil. (J.) SÉNIL. ( Ornith. ) Nom languedocien du serin commun , fringilla serinus. ( Ch. D. ) SENILLE. (Bot.) Un des noms vulgaires de la patte-d'oie ou ansérine, chenopodium , cité dans le Dictionnaire écono- mique. La renouée, poljgonum aviculare, est nommée fausse- senille. ( J. ) SENISSON. {Bot.) Garidel cite ce nom provençal du sé- neçon. (J. ) SENITES. (Bot.) Adanson nommoit ainsi le zeugiles de P. Browne, genre de graminées, réuni par Linnaeus à son apluda et rétabli plus récemment par Beauvois et Willdenow. (J.) SENKENBERGIA. (Bot.) Sous ce nomNecker fait un genre du beslcria hivalvis de Linnaeus fils. Dans la FI. wet. on donne le nom de senhenhergia au lepidiuni ruderale de Linnaeus. (J.) SENNA. {Bot.) Ce genre, qui n'est plus adopté, avoit été distingué du Cassia par Tournefort, à cause de son légume membraneux. Il renfermoitle cassia senna, Linn. (Lem.) SENNAL. {Ichthjol.) Voyez Anaeas dans le Supplément du tome II de ce Dictionnaire. (H. C.) SENNflFFIGI. (Bot.) Voyez Beneiefigi et Seneffigi. ( J.) SENNINSSO. {Bot.) Nom japonois, cité par Thunberg de son clcmatis japonica. (J. ) SENNITSKO. {Bot.) Thunberg cite ce nom japonois du gomphrena globosa, espèce d'immortelle. (J.) SÉNOCLITE, Senoclites. {Malent.) Dênouiijiation employée par M. Schumacher pour designer le même geni-e d'ANA- T1FES que celui que le docteur Leach a nommé Cineras. SEN 479 Voyez ces différens mots et l'article Mollusques. (De B. ) SENRA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , polypétalées , de la famille des malvacées , de la monadelphie décandrie de Linnaeus, offrant pour caractère es- sentiel : Un calice double : l'extérieur à trois grandes folioles; l'intérieur en forme de coupe, à cinq divisions; une corolle composée de cinq pétales connivens à leur base; dix étamines monadelphes; un ovaire supérieur enveloppé par le tube des étamines , et entouré à sa base d'une membrane à quatre lobes ; un style ; cinq stigmates globuleux au sommet ; une capsule à cinq loges; deux semences ? dans chaque loge. Senra blanchâtre: Senra incana, Cav. , Diss. , 2, tab. 35 ; Senrœa incana, Willd., Spec. Petite plante à tige basse, haute de trois ou quatre pouces, simple, blanchâtre, fomenteuse, garnie de feuilles alternes, pétiolées, ovales, en cœur, tron- quées, couvertes d'un duvet blanchâtre et tomenteux, di- visées au sommet en trois lobes courts, presque obtus, celui du milieu plus grand ; les pétioles plus courts que les feuilles. Les fleurs sont solitaires, axillaires, très-grandes, presque ses- siles; le calice extérieur est composé de trois grandes folioles assez semblables aux feuilles des tiges, en cœur, un peu ar- rondies, rétrécies et obtuses à leur sommet; le calice inté- rieur fort petit, d'une seule pièce, à cinq découpures ai- guës et ciliées; la corolle jaunâtre, au moins une fois plus grande que le calice, divisée en cinq pétales arrondis, faisant corps, par leur base, avec le- tube des étamines, marquées de veines plus foncées; les filamens sont de couleur purpurine , réunis en un tube qui supporte vers son sommet dix anthères réniformes. L'ovaire est ovale , tomenteux ; le style , terminé par cinq stigmates rougeâtres, plus long que le tube des éta- mines. Le fruit est une capsule ovale, tomenteuse , qui pa- roit être divisée en cinq loges , renfermant dix semences. Cette plante croît dans l'Arabie , en face de l'île de Socotara. (POIR.) SENRyEA de Willdenow. {Bot.) Voyez Senra. (Lem.) SENS , Sensus. { Physiol. générale.) Distinguer le plaisir et la douleur, et, par suite, vouloir ou ne pas vouloir , c'est-à- dire , après avoir été averti de la présence des objets , les attirer ou les repousser , s'en approcher ou s'en éloigner et 48o SEN les fuir, suivant les dangers qu'ils annoncera ou les jouis- sances qu'ils promettent , voilà ce qui caractérise spéciale- ment les êtres animés, ce qui les différencie essentiellement de tout le peuple des végétaux, qui , comme eux, néanmoins , jouissent de la vie pendant un espace de temps limité; voilà à quoi se réduit, comme nous l'avons dit autre part, en dernière analyse, la somme de nos propres affections : tels sont les pivots sur lesquels roulent toutes nos passions. Or , ces deux facultés, qui ont pour but la conservation de l'individu , trouvent évidemment leur source dans les sen- sations ou dans l'action continuelle des corps extérieurs sur les organes des êtres animés; aussi, en se confondant, par des nuances plus ou moins trancliées , dans ces deux modes élémentaires de la sensibilité , les sensations deviennent-elles véritablement la cause de la partie la plus importante de l'existence de ces êtres; c'est par elles qu'ils vivent; c'est par leur concours qu'ils acquièrent des connoissanccs (nihil est in intellectu quod non prias fuerit in sensu , nisi ipse intellec- lus) , et que, par suite , ils se mettent à même, le plus sou- vent, d'avoir des idées et des volontés. Les Sens ne sont donc autre chose que la faculté par la- quelle un animal reçoit l'impression des qualités des corps qui l'environnent. Les sens sont au nombre de cinq , chez l'homme et chez les animaux les plus parfaits, la vision, Vauditicn, Vol/action, la gustation et la faction, qu'on appeloit naguères encore la vue, l'oMie, l'odorat, le goût et le toucher. Nous ne connoissons aucun animal qui puisse être regardé comme possédant un plus grand nombre de sens que ceux dont il vient d'être question ; mais beaucoup en ont moins et sont privés ou de la vision , ou de l'audition, ou de la gus- tation, telle que nous la concevons, etc. L'énumération des particularités saus nombre de structure, d'étendue , de finesse, de délicatesse, des organes des sens dans les diverses classes du règne animal , deviendroit facilement la matière d'un ouvrage complet, et, en nous rattachant au plan général de celui auquel nous participons ici, nous indiquerons au lec- teur curieux de les connoître , les articles Animal, Iksectes, Homme, Mollusques, Poissons, Refiiles, Oiseaux, Zoologie, SEN 4Bi ZooPHYTEs 5 Malacostracés , où cc sujet est traité à fond par nos savans collaborateurs. Il pourra consulter aussi ce qui est dit aux mots Lumière, Odeurs, Odorat, Ouïe, Son, Tac- TiON , Vision, Système nerveux. (H. C. ) SENS, SENSATIONS, SENSIBILITÉ [dans les insectes]. (Entom.) Pour ne pas nous répéter , nous renverrons le lecteur aux détails que nous avons présentés à ce sujet dans le tome XXIII de ce Dictionnaire, à la page 440, pour la sensibilité en général; il y trouvera des considérations générales à ce sujet, et ensuite, pour chacune des sensations il pourra con- sulter les articles suivans : pour le Goût, pag. 45 1; pour TOdorat, pages 446 à 45i ; pour TOuïe, l'article de la page 446; pour la Vue, page 444; pour le Toucher, page 462. (CD.) SENSATION, Sensatio. {Physiologie générale.) Impression causée par les objets sur les organes des sens des animaux, et transmise ensuite à l'encéphale, qui la perçoit. ( H. C. ) SENSIBILITÉ, SensibiiUas. {Plijsiol. générale.) On appelle ainsi la propriété qu'ont toutes les parties vivantes de rece- voir des impressions, soit que l'être chez lequel cette pro- priété est en exercice en ait la conscience ou non. Dans le premier cas, Bichat et les physiologistes modernes ont donné à la sensibilité l'épithète d'animale; dans le second , ils l'ont appelée organique. Cette dernière est commune aux végétaux et aux animaux, et préside à la nutrition , à l'exhalation , à l'absorption, aux sécrétions, etc. L'autre n'existe pas dans les animaux ; c'est d'elle que dé- rivent les sensations spéciales, l'olfaction, la gustation , la vision , l'audition , la taction , et les sentimens internes , la faim , la soif, tous les genres de douleurs , etc. (H. C.) SENSITIVE. (Bot.) Plante du genre Acacie. Voyez ce mot, tomel.*"', pag. 86, de ce Dictionnaire. (Poir.) SENS1UMKA. (Bot.) Nom japonois cité par Kœmpfer de la coquelourde des jardins, lychnis coronaria. (J. ) SENTE, SENTI. {Bol.) Voyez Bois de sente. (J.) SENTIS. {Bot.) Suivant C. Bauhin, les Latins donnoient anciennement ce nom à la ronce ordinaire, qui étoitle hatos des Grecs. Le rosier sauvage, rasa canina , est cité sous le 48. 3i 482 SEN nom de sent par Daléchamps. Voyez aussi SEUNOivincM, (J. j SENTUS. (Bot.) Nom arabe du marrube , selon MenlzeL (J.) SEO , SANSJO. {Bot.) Noms japonoïs du fagara piperitu de Linnaeus, cités par Thunberg. Kœmpfer, qui en parle aussi, dit qu'il a une saveur de poivre très-intense, répandue dans toutes ses parties. Ses feuilles et ses fruits aromatiques sont employés au Japon pour assaisonner les apprêts de cui- sine. Les cataplasmes de riz, auxquels on ajoute ces feuilles pulvérisées , sont appliqués avec succès sur les parties affec- tées de rhumatisme. Son écorce est appelée sooko , et son fruit joomeus. Dans plusieurs lieux il tient lieu de poivre. Cet arbrisseau est encore nommé sjo et jamma-sansjo par Thunberg. (J.) SEO-KUSITS. (Bot.) Voyez Kusaggi. (J.) SEOSI. (Bot.) Nom japonois du mélèze , cité par Kacmpfer. (J.) SEP. (Ornith.) Nom polonois du vautour. (Desm.) SÉPALE. [Bot.) Chacune des pièces qui composent la co- rolle est un pétale; chacune des pièces qui composent le ca- lice est un sépale. On donne ordinairement aux sépales le nom de phylles ou de folioles du calice, comme on nomme vulgairement les pétales feuilles de la fleur. (Mass.j SÈPE. (Bot.) Voyez Cèpe. (Lem.) SÉPÉDON. ( Entoni. ) Nom de genre donné par M. La- treille à quelques espèces d'insectes diptères sarcostomes, de la famille des chétoîoxes et confondus d'abord avec les syrphes , puis avec les muiions, et enfin réunis sous le nom de Baccha par Fabricius, dans son Système des antliates, page 199. Ce sont des syrphes à corps mince , alongé, à ventre très-grêle à la base et en masse à l'extrémité libre. Leurs antennes sont plus longues que la tête, et leur dernier article, plus long, est linéaire. Ils ressemblent à des ichneuraons ou à des sphèges , tels sont les sjyrphus sphegeus , cylindricus , clavatus , vesiculo- sus , etc., de l'Entomologie systématique de Fabricius. Le nom de sépédon , tiré du grec luTnS'a , signifie pourriture , carie. C'est aussi dans JEVien le nom d'un saurien ou lézard , l.tiTntS'ov. (CD.) SEPEDONIUM. (Bot.) Genre de la famille des champi- SEP 483 gnons , de l'ordre des hjphomjcetes de Link , et établi par lui. Il comprend des moisissures formées de fîlamens couchés, rameux , entrelacés, tous cloisonnés; les sporidies sont nues, privées d'appendices, point cloisonnées, accumu- lées au centre des touffes. Selon Link, ce centre est privé de filamens par suite de leur destruction , ce qui fait que les sporidies seules s'y observent et y adhèrent fortement. Ce caractère est commun aux genres Sepedonium , Mycogone, Epochnium et Fusisporium, qui constituent ainsi un groupe particulier. Deux espèces rentrent dans ce genre. 1. Le Sepedonium mj'cophjllum , Link, Ohs., i, pag. 16; Ejusd. m Willd., Spec.pl., 6, 1 , p. 29 ; Nées, Fung., p. 44, fig. 38 ; Uredo wjcoph^ylla , Pers. , Decand.; Mjcobanche chry- sosperma, Pers., Mjcol. eur. Il croît sur les bolets, les aga- rics et les hydnums ; dans sa jeunesse il ressemble à de petits flocons de laine blanche, qui couvre abondamment la surface des champignons cités. Les sporidies apparoissent bientôt; elles sont petites, presque globuleuses, jaunes, et se multi- plient tellement qu'elles finissent par couvrir les champignons d'une poussière jaune. Enfin les filamens s'évanouissent et il ne reste que la poussière. ■2. Le Sepedonium cascorum ( Link m Willd. , Sp. , loc. cit.) croit sur les fromages de Suisse et de Hollande. Ses filamens sont à peine sensibles dans leur jeunesse ; ils forment un thallus étendu , d'une grande ténuité et blanc; les sporidies sont persistantes , rouges et forment la poussière couleur de rouille ou rouge, qui recouvre si abondamment la croûte, les fentes et les cavités des fromages ci-dessus nommés. Cette plante a été décrite par Bulliard , bien avant Link. C'est son mucor crustaceus, Bull., Champ., pi. 604, fig. 2. C'est encore Vœge- rita crustacea, Decand., Fl. fr. ; enfin, Voidium rubens , Link, Obs. , :2, p. 37. (Lem.) SEPHA. {Bot.) Nom persan, cité par Rauwolf, d'un arbre qui paroit être le persea de Matthiole et C. Bauhin , laurus persea de Linnaeus : cependant l'origine américaine attribuée à cet arbre ne s'accorde pas avec le nom persan, qui paroit plutôt faire présumer que le sepha est un arbre de Perse, et que ce ser'oit plutôt un pêcher. Voy. Perséa et Persica. (J.) 484 SEP SEPHEN. (IchLhjoL) Voyez Galuchat et Pastenagle. (H. C) SEPIA. {Malac.) Nom Jatin du genre Sèche. Voyez ce mot. (De B.) SÉPIDIE, Sepidium. {Enlom.) Genre d'insecles coléoptères hétéromérés à élytres durs, soudés, sans ailes, de la famille des photopliyges ou lucifuges, caractérisé par la disposition des antennes , dont les articles sont presque égaux en lon- gueur et de forme grenue ; par un corselet dilaté, qui est, ainsi que les élytres, garni de crêtes ou de lignes saillantes. Ce genre, établi par Fabricius, paroit avoir tiré son nom du grec; c'est le nom d'une petite sèche, sepiola, employé par ArisSoîe. On ne connoît pas l'histoire de ces insectes , qui ont beaucoup de rapports avec les pimélies. On ne les a encore observés que dans les pays de sables de l'Afrique ;leur couleur est d'un gris terne ou verdâtre. Fabricius n'en a dé- crit que six espèces : celle que nous avons fait représenter dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 14, fig. 6, est La Sépidie trois- POINTES; S. tricuspidatum. Car. D'un gris verdâtre; corselet dilaté, à trois crêtes pro- longées en avant, comme trois cornes; les élytres ont deux stries crénelées. Elle a été décrite par Herbst et figurée pi. 126, fig. 1. Le professeur Forskal l'avoit rapportée d'Arabie. ( C. D.) SEPIOLE, Sepiola. [Malacoz.) Subdivision générique établie par M. le docteur Leach pour les petites espèces de calmars^ dont le corps est globuleux et dont les nageoires circulaires sont comme pédiculées, et essentiellement pour le calmar sépiole de M. de Lamarck, sepia sepiola, Linn. Voyez l'article Loligo , où toutes les espèces de calmars ont été décrites, et l'article MoLLusc^ujEs , pour leur dispo:.ition systématique. (De B.) SÉPIOTKEUTHYS ou CALMAR SÈCxME. (Malacoz.) Déno- mination employée par M. de Blainviile pour désigner une division de calmars dans lesquels les nageoires occupent toute la longueur du sac, comme dans les sèches; mais dont la pièce dorsale et les appendices tentaculaires sont comme dans les véritables calmars. Voyez Loucoet Molll'scjues. (De B.) SEPITABUMEN. {Bot.) Nom arabe du sorbier, cité par Mentzcl. (J.) SÉPITE. [Foss.) Aldrovande adonné ce noiiT à une pierre SEP 485 qui ressemble à l'os de la sèche. Mus. méfall., p. 452. (D. F.) SEPPIE. { Malacoz.) Ancien nom employé pour désigner les sèches. (Desm. ) SEPS, Seps. (Erpét.) D'après le mot grec (tuttsÎv , corrompre, les anciens avoient désigné sous le nom de seps un animal représenté par les uns comme un lézard , par les autres comme un serpent. Aujourd'hui, et d'après Daudin, les seps forment , dans la famille des sauriens urobènes , un genre distinct et reconnoissable aux; caractères suivans : Pieds très- courts , au nombre de quatre; écailles imbriquées; corps des plus alongés y tout-à-fait semblable à celui d'un orvet; léte petite, peu obtuse, recouverte de plaques. L'anatomie rapproche les Seps des Scinques, mais les mœurs, les mouvemens, les habitudes, la manière d'être, enfin, de ces reptiles les font ressembler considérablement aux orvets. Parmi les espèces qui composent ce genre, nous décrirons à part: Le Seps penta dactyle: Seps pentadactylus, Daudin ; An.guis quadrupes, Linn. ; Lacerta serpens , Gmel. ; Scincus brachjpus , Schneider. Tête petite, ovale, un peu pointue en devant; mâchoires égales; yeux au-dessus des joues; queue beaucoup plus longue que le corps; les deux paires de pieds très-dis- tantes l'une de l'autre; cinq doigts à chaque pied; ongles pointus et courbés. Taille de sept pouces. Ce reptile habite PAfrique. Il est d'une couleur luisante et grisâtre, et il rampe à la manière des serpens. En Barr barie , mais à tort sans doute, on regarde sa morsure comme très-dangereuse. Le Seps tétradactvle; Seps tetradactjlus , Lacép. Ecailles du ventre, comme chez l'ophisaure , séparées de celles du dos par un sillon ; quatre doigts à tous les pieds. De Lacépède a décrit ce seps dans le tome 2 des Annales du Muséum, d'après un individu conservé dans les Galeries du cabinet de Paris, et sur lequel on ne paroit pas avoir eu de renseignemens. M. Cuvier pense qu'il pourroit bien être confondu avec le lacerta seps de Linnœus. Le CiciGNA ou Cecella: Seps Iridactjlus , Daudin; Chamce- saura chalcis, Schneider. Trois doigts à tous les pieds, qui sont d'une excessive petitesse -, corps long et menu ; yeux 486 SEP très-petits; queue terminée par une pointe aiguë; teinte gé- nérale de l'acier poli ; une bande longitudinale pâle et bordée de points bruns de chaque côté du dos ; une ligne pâle, très- étroite, au-dessus de chaque flanc; taille variant de six à huit et de douze à quinze pouces. Ce reptile habite les contrées méridionales de la France, la Provence, l'Italie, la Sardaigne, et plusieurs contrées de l'Afx-ique. Ray Ta trouvé sur le sable du rivage non loin de Livourne; Nicander signale son existence en Lybie, en Syrie et dans l'ile de Chypre , et Imperati dans les prés maréca- geux de la Campanie. Les anciens croyoient que sa morsure étoit mortelle, surtout pour les jumens, et ce faux préjugé s'est conservé chez les Sardes, qui lui donnent le nom de cicigna. Sauvages a démontré que c'étoit un animal tout-à-fait innocent , ce qu'ont confirmé également les observations de Fr. Cetti. Au rapport de Columna et d'imperati, il paroît vivipare. II s'engourdit dans la mauvaise saison et s'enfonce en terre aux approches de l'hiver. Le Seps monodactvle. Seps monodac tylus , Daudin; Lacerta anguina, Linn. ; Lacerta inonodacljla , Lacép. ; Chalcides pin- nala , Laurenti. Tous les pieds sans division ; écailles poin- tues et carénées. Taille d'environ dix-huit pouces. On le croit d'Afrique. (H. C.) SEPS DE SURINAM , Seps surinamensis. (Erpét.) Nom donné par Laurenti à l'améiva. Voyez Sauve-gardes. (H. C.) SEPTAIRE, Septaria. {Conchyl.) Dénomination sous laquelle a été établie, par M. de Férussac , le genre de Coquilles que M. de Lnmarck a nommé depuis Navicelle. Voyez ce mot. (DeB.) SEPTARIA. (Bot.) Genre de la famille des hypoxylées de M. De Candolle, ou de celle des champignons, d'après les au- teurs qui unissent ces deux familles. Il a été établi par Frics, puis adopté et décrit par Kunze, enfin admis par Greville. Il est voisin des genres Sphœronema et Cytispora de Pries. 11 est caractérisé par ses sporidies cylindriques, pellucides, cloi- sonnées, agglutinées par une espèce de gélatine, et's'échap- pant de dessous l'épiderme des feuilles mortes, sous forme de cirrhe ou d'excroissance alongée , subcylindrique et rude. SEP 487 Ces sporidies ëtolent contenues dans l'orgine dans un péri- thécium enfoncé dans la plante , qui s'ouvre par un petit trou simple. Deux espèces principales composent ce genre. 1. Le Septaria ulmi , Frics, Kunze, MjcoL , 2, pag. îo6; IJnk rnAVilld., Sp. pi. 6, 7, p. 8g. Ses sporidies sont droites, très-courtes et divisées par deux, trois ou quatre cloisons. On le rencontre sur les feuilles de lorme ordinaire et sur l'orme liëge. Cette plante y forme des taches brunâtres. Elle a d'abord été le fusidium septatiim de Kunze et Schmidt; c'est le sphœria ulmicola de Bivona Bernardi, et peut-être le stil- bospora urcdo , Decand. Le Septaria oxyacanthœ , Kunze, loc. cit.; Link, loc. cit., p. 88. Ses sporidies sont très- longues, arquées, divisées en huit à douze cloisons courbes. On le trouve en été sur les feuilles de l'aubépine; il y forme des taches purpurines bor- dées de blanc. Link pense qu'on doit rapporter au genre Septaria le stil- liospora epiphylla , Schw. Pries place dans sa Nouvelle méthode le Septaria, dont il change le nom en celui de Septoria , attendu qu'en zoolo- gie il existe déjà un genre Septaria, placé entre deux genres nouveaux de sa création, savoir, VHercospora et le Ceutos- pora, dont nous allons donner les caractères en peu de mots. Hercospora : Périthéciums enfoncés et innés, avec une ouverture simple; sporidies cloisonnées, opaques, s'échap- pant sous forme d'une excroissance globuleuse. Pries donne pour types du genre les sphœria tiliœ , atrovirens , et y ramène beaucoup d'espèces voisines. Ce genre est très-voisin du Sep- taria. Ceutospora : Périthéciums celluleux, solitaires ou rappro- chés plusieurs, sans ouvertures, contenus dans un tubercule vésiculeux et charnu. Le noyau intérieur est noir, d'abord étalé, puis il se dissout. Les types de ce genre sont \es sclerotium inclusum , Pries; le sphœria phœcomes [S. capillata, Greville, Crypt. scot. , pi. 69 ) , et plusieurs autres sphœria de même structure. Les caractères de ce genre demandent à être exa- minés de nouveau sur le vivant, la plupart des espèces qu'on veut y ramener n'ayant pas encore été étudiées. Il n'est pas assuré que le périthécium soit privé d'ouverture. Ces plantes 488 SEP rappellent entièrement les tubercules que forment les iclero' Hum. ( Lem.) SEPTARIA. {Min.) Les minéralogistes anglois ont donné ce nom à des concrétions ellipsoïdes de calcaire compacte et ferrugineux, dont la masse semble être partagée par retrait en prismes irréguliers. Les espaces laissés entre ces prismes par le retrait sont souvent remplis de calcaire spathique blanchâtre, ce qui donne à ces pierres, coupées perpendi- culairement aux prismes, l'aspect d'une mosaïque à parties à peu près hexaèdres. Ces dispositions semblent destinées à être désignées par des mots latins qui passent ensuite dans les autres langues sans traduction. Les septaria des Anglois sont les luàus Helmontii des anciens minéralogistes; ils sont fré- quens dans le dépôt d'argile plastique de l'île de Sheppy à l'embouchure de la Tamise. Voyez Concrétions. ( B. ) SEFTAS. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , polypétalées , de la famille des crassulées , de Vhep- tandrie hcptagjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essen- tiel: Un calice persistant , à sept découpures profondes; sept pétales; autant d'étamines; sept ovaires , autant de styles et de stigmates; sept capsules oblongues , parallèles , aiguës, à une seule loge univalve, renfermant plusieurs semences. Ce genre ne doit pas être confondu avec un autre du même nom, établi par Loureiro dans sa Flore de la Cochinchine , voisin du thunbergia. Septas du Cap : Septas capensis, Linn.; Jacq., Fragm., tab. 2, fig. 5 ; Pluken., Manf., tab. 040, fig. g; Lamlc, ///. gen., tab. 27C, fig. 1. Petite plante herbacée, pourvue de racines grêles, fibreuses, chargées de petits tubercules. 11 s'en élève une lige menue, glabre, filiforme , cylindrique, presque 3iue: elle porte à sa base quelques feuilles opposées, réunies })ar leur base , ovales, glabres, charnues, un peu arrondies, rctrécies à leur base en un pétiole court, crénelées à leur contour. Les fleurs sont terminales, disposées en une sorte d'ombelle simple, dont les pédoncules sont inégaux , uni- flores , accompagnés à leur base d'un involucre composé de quatre ou cinq petites folioles très-courtes, subulées. Le ca- lice est glabre: la corolle droite, à sept pétales étroits, pres- fine obtus, une fois plus longs que le calice. Les fruits sont SEP ^^9 composés de sept petites capsules ovales , subulëes, conniventes à leur base. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Septas TRiCHOTOME: Scptas tricliotoma, Lamk. , lit. gen. , tab. 276 , fig. 2. Cette plante est distinguée delà précédente par la disposition de ses fleurs. Ses tiges sont grêles , simples , ter- minées par une sorte d'ombelle composée. Les pédoncules communs sont simples, au nombre de trois, munis à leurbasp d'un involucre composé de quatre ou cinq petites folioles très- courtes, égales, subulées; chaque pédoncule est divisé au som- met en trois pédicelles simples , uniflores, munis d'un invo- lucre semblable au premier. Les fleurs ressemblent à celles de Tespèce précédente. Cette plante croit au cap de Bonne-Es- pérance. ( PoiR.) SEPTAS. {Bot.) Ce genre de Loureiro, qui, selon Will- denow, paroit appartenir au genre Barleria dans les acan- thées, est très-différent du Septas de Linnaeus, genre admis, qui appartient à la famille des crassulées. (J.) SEPTICOLOR. {Ornîth.) Cette espèce de tangara est le tanagra tatao , Linn. (Ch.D.) SÈPTIFÈRE. {Bot.) Portant les cloisons; exemple : les valves du fruit du ruellia. (Mass.) SEPTIFORME. {Bot. ) Élargi en cloison ; exemple : placen- iaire des plantaginées, des crucifères, du grenadier, des cu- curbitacées. Dans le châtaignier, Vannona triloha , etc., le tegmen (tégument propre de Pamande) est aussi septiforme; il jette des appendices en forme de cloisons incomplètes, qui partagent l'amande en plusieurs lobes. (Mass.) SEPTILE. (Bot.) Attaché aux cloisons; tel est, par exemple, 3e placentaire du pavot, du ruellia, etc. (Mass.) SEPTŒIL. {Ichthjol.) Un des noms vulgaires du lamproyon. Voyez Ammoc^te dans le Supplément du tome II de ce Dic- tionnaire. (H. C.) SEPTŒIL ROUGE. {IclUhyol.) Nom vulgaire de l'ammo- cœte rouge. Voyez Ammoc.ete dans le Supplément du tome H de ce Dictionîiaire. (H. C.) SEPTON. {Chim.) Nom par lequel plusieurs climistes ont désigné l'azote. (Ch.) SEPTORL\ de Pries. {Bot.) Voyez Septakiv. (E.em.) SEPUDDAY. {Bot.) Nom du gingembre à Sumatra, suivant 490 SEP Marsden , qui remarque que dans la langue du pays le mol puddaj exprime la qualité acre et piquante du poivre. (J.) SEPULVEDA. {Bot.) Voyez Satiach. (J.) SEQUITA ROMANA. {Bot.) Cluslus cite, d"après Impé- rato, ce nom italien de la dentaire. (J. ) SER. {Erpét.) Un des noms languedociens des serpens en général. (H. C. ) SERA. ( Ichlliyol.) A Nice on appelle ainsi le labre louche. Voyez Labre. {H. C ) SERANXIA. {Bot.) Genre établi par Necker sur des es- pèces de lichens, et qui n'a été adopté par aucun botaniste. (Lem.) SERAP. {Bot.) Nom du vin dans la Turquie, suivant Belon. Les Turcs, auxquels le vin est interdit, lui substi- tuent une autre boisson, nommée chorbet ou sorbet, faite avec des figues, des prunes, des poires, du miel et autres substances. (J. ) SÉRAPHE, Seraps. {Conchjl.) Denys de Montfort (Conch. syst. , tom. 2 , pag. 374) a séparé sous ce nom générique deux espèces de coquilles fossiles que M. de Lamarck place dans son genre Tarrière , et qui en différent parce que la spire est entièrement cachée par l'enroulement des tours de spire, d'où il résulte que l'ouverture est aussi longue que la co- quille. Voyez le mot Tarrière. (De B.) SÉRAPHE. {Foss.) M. de Lamarck a placé les coquilles de ce genre dans celui des tarrières; mais dans sa Conchyliologie systématique, Denys de Montfort en a fait un genre parti- culier, qui diffère de celui des tarrières en ce que dans ces dernières la spire est apparente et l'ouverture moins longue que le tèt , tandis que dans les autres la spire est interne et l'ouverture aussi longue que la coquille; caractères bien plus que suflisans pour établir un genre, vu le défaut de règles sûres pour cet établissement et l'usage où nous sommes arri- vés d'en créer peut-être trop facilement. On ne rencontre que dans la couche du calcaire grossier les coquille^ de ce genre , dont on ne connoit qu'une espèce. SÉRAPHE OUBLIE : Serophs convolutus, Montf., loc. cit., tom. 2 , pag. 376 ; Tarrière en oublie, Terebellum eonvolutum , Lamk., Ann. du Mus., vol. 1 , pag. Sgo, et tom. 6, pi. 44 , fi g. 5; SER 49Ï Bulla sopila , BraiiJ., Foss. Hant. , n." 2g, tab. i , fig. 29, et Bulla volutata, ejusd., tab. 6, fjg. 76; Tarrière oublie, Félix de Roissy , Moll , ëdit. de Sonnini , tom. 5 , pag. 42 5; Sow. , Min. conch., tom. 3, pag. i55 , fig. 2S6. Coquille mince, subcylindrique, un peu obtuse, qui n'oflTre point de spire extérieure , et à ouverture aussi longue que la coquille. Lon- gueur quelquefois plus de deux pouces. Fossile de Grignon, département de Seine- et- Oise, des couches des environs de Paris, et du Hampshire en Angleterre. Quoique ces coquilles soient très- fragiles et aussi minces que du papier, elles se sont bien conservées dans la couche de Grignon, oîi elles sont fort communes. La forme de leur ouverture, qui s'étend jusqu'au sommet, fait croire qu'elles étoient recouvertes en entier par l'animal ; cependant on en voit des individus qui portent de ces trous, qu'on attribue à des mollusques qui se nourrissent des animaux qui habitent les coquilles, et qu'ils attaquent très- probablement sur les parties non recouvertes. (D. F.) SERAFJAS. (Bot.) Suivant G. Bauhin. ce nom étoit donné par Dioscoride a Vorchis pjramidalis de Lînnaeus. On le don- noit aussi à d'autres orchis , dont la fleur présentoit la figure d'un insecte. Linnaeus s'en est emparé pour dénommer un autre genre de la même famille. Vovez l'article Elléborine. (J.) SERAPINUM. {Bot.) Suivant G. Bauhin , on donnoit quel- quefois dans les pharmacies ce nom au Sagapenum. Voyez ce mot. ( J. ) SERARDLA.. (Bot.) Ce nom avoit été donné d'abord par Vaillant et adopté ensuite par Adanson pour un genre quG Linnaeus a réuni au verhena , et qui maintenant fait partie du zapania dans les vcrbénacées. Le genre Galenia avoit aussi été nommé sherardia par Pontedera. Linnaeus a employé le même nom pour un genre de Rubiacées , qui Ta conservé. (J.) SERAS WHALE. {Mamm.) Feu de Lacépède a donné ce nom comme l'un de ceux par lesquels les Anglois désignent la baleine bossue. (Desivi.) SÉRATONE. {Bot.) Voyez CROTONorsis. (PaiR.) SÉRAUT. {Ornith.) C'est l'un des noms qui ont été donnés vulgairement au bruant commun. (Desm.) 492 SER SERBAK. (Ornîtli.) Ce nom groé'nlandoîs , qui s'écrit aussi serg^ ah, est celui du petit guillemot noir, coljmhus grjlle, Lirin. (Ch. D.) SERBIN. (Bot.) Daléchamps cite et figure sous ce nom françois un arbre qu'il nomme tliuja Massiliensium , mais qui diffère du thuya et paroit être plutôt le cedrus Ijcia des an- ciens, comme le pensoit Belon , c'est-à-dire un genévrier, juniperus lycia, ou une espèce très -voisine. On ne la confon- dra point avec le zerbin de Daléchamps ou scherbin de Celsius, qui est le cèdre du Liban. (J.) SERBIO. (Mamm.) D'après feu de Lacépède, c'est le nom japonois de la baleine franche. (Desm.) SERCANDA. (Bot.) Le bois de santal est ainsi nommé dans la presqu'île de l'Inde, à Canara , au Décan et à Guzaratc, suivant Clusius. Il est aussi cité par Mentzel sous le nom de sarcanda. (J. ) SERCÉ. {Ornilh.) Nom turc du roitelet commun, mota- cilla rcgulus , Linn. (Ch. D. ) SERCELLE. (Ornith.) Un des noms vulgaires de la sarcelle commune, anas querquedula, Linn. (Ch.D.) SERDA d'Adanson. (Bot.) Voyez Sesia. (Lem.) SEREE. ( Bot. ) Voyez les articles Ramaccmm et Seeree. (J.)^ SERÈNE. (Orn (7 ?ï.) Nom provençal du guêpier commun. merops opiaster, Linn. (Ch. D.) SEREiNTO. (BoL) Suivant Garidel, les Provençaux nomment ainsi l'espèce de sapin appelée aussi pesse à fruit pendant, qui est le pinus ahies de Linnaeus , le pinus picea de quel([ues autres, Vabiei excelsa de M. Poiret, dont on tire une résine liquide roussàfre, d'une odeur assez agréable; c'est aussi le serento du Dauphiné et d'autres pays méridionaux, (J.) SÉRÉVAN. ( Ornilh.) Cet oiseau, qui , selon Latham , est une variété du sénégaliastrild , /orfa as/n/d, Linn., est nommé fringilla serevan par M. Vieillot. (Ch. D.) SERÉZ1N. {Ornith. ) Nom languedocien du serin, selon Pabbé de Sauvages. ( Ch. D. ) SERGEANT. {Bot.) Ce nom est donné cà Cayenne au pa- chira aqiiatica d'Aublet. (Lem.) SERGENT. (Entom.) Nom vulgaire sous lequel on désigne SER 49^ le carabe ou tacbype doré, très-commun dans nos jardins. (C. D.) SERCILUS. (Bot.) Voyez, dans l'analyse de notre tableau des Astérées ( tom. XXXVII , pag. 479), nos observations sur ce genre de Gartner. (H. Cass.) SERI , KIN. (Êot.) Noms japonols du persil, cités par Kaïmpfer. L'anis , pimpinella anisum , est nommé seri-nisi. (J.). SÉRIALAIRE, Serialaria. {Poljp.) C'est le nom sous lequel M. de Lamarck, dans la nouvelle édition de ses Animaux sans A^ertèbrcs , tome 2, page 129, a séparé génériquement un petit nombre d'espèces de sertulaires , dont M. Lamouroux avoit aussi fait un genre distinct sous le nom à'Amathia , et qui diffèrent en effet un peu des autres , parce que les cellules ou loges des polypes sont saillantes, subcylindriques, alon- gées, parallèles, cohérenfes, et forment une série unique ou partagée en petites masses. C'est du reste, à ce qu'il paroit, la même organisation et les mêmes habitudes que dans les véri- tables sertulaires. M. Lamouroux définit six espèces d'amathies et M. de Lamarck quatre sérialaires. Une seule espèce est de nos mers. ''" espèces dont les cellules sont gi^oupées par petites masses. (G. Amathie.) La SÉRIALAIRE iendigèee: S. lendlgcra, Lamk., /. c, p. i3o; Amathia lendigera , Lamx., Polyp. flex.; Sert, lendigera , Linn., Gmel. , p. 3854, n.° 20; Ellis , Corail. , tab. 1 5 , n.° 24, fig. IB. Polypier trés-rameux, très-diffus, à ramifications extrême- ment fines, subdichotomes , pourvues de groupes plus ou moins distans; cellules sériales , à bord uni. Des mers d'Europe, 011 elle est commune. La S. cornue; S. cornuta, de Lamk., ihid. , n.° 0 ; Amathia cornuta, Lamx., ibid. , page 169, pi. 4, fig. 1, aB. Polypier très-rameux, articulé, diffus, à rameaux alternes, portant des groupes de cellules sériales dont la plus grande est pour- vue de soies à son bord libre. Cette espèce, qui est un peu plus forte que la précédente, a été observée sur des fucus de l'Australasie. 494 SER * * Espèces dont les groupes de cellules sont très- rapprochés et forment presquune série continue, alterne ou sur un seul côté. La Sértalaire unilatérale ; S. unilateralis , Am. unilaleralis , Lamx., ihid., n.° 2^17 , p. 160. Polypier à rameaux courbés en dedans, portant des groupes de cellules très-rapprochés , se touchant presque tous et places sur le même côté. De la mer Méditerranée. La S. alterne; 5. aUemata , Am. alternata, Lamx., ilid., n.° 268, p. 160. Polypier très-rameux, portant des cellules nombreuses, presque égales, distribuées alternativement en groupes très-longs et très-rapprochés. Des mers d'Amérique. "' "" * Espèces dont les cellules forment une série spirale et continue. (G. Sérialaire. ) La Sérialaire convolute: S. convoluta, Lamk. , ibid. , n." 3 ; Am. conyoluta, Lamx. , ibid. , n.°26c), p. 160. Polypier peu ra- meux, à rameaux alternes, simples, filiformes, entourés par une série étroite, spirale de cellules cohérentes. Cinq à six pouces de haut. Cette jolie espèce a été rapportée des mers de la Nouvelle- Hollande par MM. Pérou et Lesueur. La S. spirale; 5. spiralis, Am, spiralis, Lamx. , ibid. , n." 270, p. 160, pi. 4, fîg. -2, aB. Polypier ranieux, dichotome, por- tant sur ses tiges et ses ramifications une série continue en spirale de cellules adhérentes à l'axe par leur face intérieure. Cette espèce, qui provient aussi des mêmes mers que la précédente, en diffère-t-elle réellement ? M. de Lamarck n'en fait pas mention , quoique M. Lamouioux dise qu'elle existe au Muséum. Seroit-ce par hasard la suivante? La S. crépue; S. crispa, de Lamk., loc. cit., p. i3i, n.° 4* Polypier rameux , paniculé ; cellules formant une spirale moins régulière, moins étroite, plissée , presque frangée et quelquefois interrompue. Elle vient aussi des mers de la Nouvelle-Hollande. (De B.) SERIANA. (Bof.) Willdenow nomme ainsi le genre Serjania SER 49a de Plumier, réuni au PauUinia par Linnaeus, séparé plus récemment par Schumacher , ainsi que par les botanistes mo- dernes. (J.) SÉRIATOPORE, Serialopora. {Poljp.) M. de Lamarck, Anim. sans vert. , tom. 2 , p. 282 , a séparé sous ce nom de genre un petit nombre d'espèces de polypiers dont la seule espèce connue à l'époque où Pallas écrivoit étoit placée parmi les madrépores, et dont Esper a fait un millépore. En effet, avec l'aspect général des madrépores rameux, les cellules polypifères qui se remarquent sur les rameaux sont très- pe- tites et ne sont pas divisées à l'intérieur par des lames dis- posées en étoiles; en sorte que ce petit groupe est intermé- diaire aux madrépores proprement dits qui constituent la famille des polypiers lamellifères de M. de Lamarck, et aux millépores ou polypiers foraminés. En outre les cellules sont disposées latéralement par séries transverses ou longitudinales. Les trois espèces que M. de Lamarck définit dans ce genre, sont des mers de Plnde. Le Sériatopore piquant: 5. sululata, Mad. seriata, Pallas, Zooph. , p. 536 ; Millepora lineata, Esper, Suppl. , 1 , tab. 19, vulgairement le Buisson épineux. Polypier très-rameux, très- diffus, formé de ramifications atténuées, presque subulées, portant des cellules ciliées sur le bord proéminent et dispo- sées en séries longitudinales. De Pocéan des grandes Indes. Le S. ANNEXÉ; S. annulata , de Lamk., loc. cit., p. 285, n.° 2. Polypier fort petit, de deux à trois pouces de hau- teur, grêle, à rameaux peu serrés, cylindriques, scabres, annelés, portant des cellules subproéminentes et en séries transverses. De l'océan Austral , d'où il a été rapporté par MM. Pérou et Lesueur. Le S. NU, S. nuda , de Lamk., il/id. , n." 3. Petit polypier du même aspect que le précédent, mais offrant ses rameaux obtus au sommet, et nus à cause des cellules non saillantes, en forme de points et disposées en séries transverses. Cette espèce , rapportée des mêmes lieux par les mêmes voyageurs, ne seroit-elle pas une simple- variété de la £ré- çédente? (De B.) 49« S EU SÉRIATOPORE. (Foss.) On trouve des débiîs de plusieurs espèces de ce genre dans la craie et dans le calcaire grossier; mais on ne peut que les signaler, vu que les échantillons sont trop petits. SÉRIATOPORE ANTIQUE; Serialopova antiqua, Def. On trouve dans la montagne de Saint-Pierre de Maëstricht, et à Nehou , département de la Manche , dans des couches crayeuses des débris de cette espèce qui n'ont que deux à trois lignes de longueur sur une ligne environ de largeur. Ils sont aplatis et leur surface est couverte de séries transverses de petits pores. Quelques-uns de ceux qu'on trouve à Maëstricht sont cylin- driques, et les séries de pores sont plus distantes les unes des autres; mais il est diliicile d'être assuré qu'ils dépendent d'une espèce particulière. SÉRIATOPORE DES CRAIES; Scriatopora cretacea, Def. On trouve dans la craie de Meudon près de Paris, des débris de cette espèce qui sont cylindriques et dont la surface est couverte de très- petits pores peu apparens, disposés par rangées an- guleuses ou quelquefois obliques. SÉRIATOPORE DE Grignon ; Seriutopora grignonensis , Def., Vélins du Mus., n.° 48, fig. 4. J'ai trouvé dans la couche du calcaire grossier de Grignon trois portions de la tige de ce polypier, qui ont environ trois lignes de longueur. Ils sont cylindriques et portent des rangées de petits pores assez écar- tés les uns des autres et verticiliés. Ils ont beaucoup de rap- ports avec ceux qu'on trouve à Maëstricht et qui sont cy- lindriques, et on n'est pas très-assuré qu'ils constituent une espèce difllérente, SÉRIATOPORE crip.le; Seriatopora criharia , Def. Celte espèce est un peu plus distincte. Sa tige est cylindrique et couverte de rangées nombreuses et serrées de petits pores. Fossile de Grignon, où je n'en ai trouvé qu'un seul morceau, qui n'a que deux lignes de longueur et moins d'une demi- ligne de diamètre. ( D. F. ) SÉRICOMYE. (Entom.) M. Latreille désigne ainsi un genre de diptères, d'après Meigen. C'est le Sjrphus Lapponum de Fabricius, Musca Lapponum de Linnœus, Faune suédoise, n.° 3.794 , dont Degéer a donné l'histoire dans le tome 6 de ses Mémoires, p. 141 , n.^G, et la figure planche 8, n.° 14. (CD.) SER 497 SÉRICULE ; Sericulus, Swainson. ( Ornith.) L'oiseau sur le- quel M. Swainson a proposé l'établissement de ce nouveau genre , étoit d'abord considéré comme un loriot, oriolus , Linn.,dontiI a plusieurs caractères; mais M. Léwin , qui l'a fait Hgurer au port Jackson , où il est fort rare et où on le nomme prince régent, lui trouvant la langue terminée en pinceau, le regardoit, non comme un frugivore , mais comme un suce- fleurs ou melliphage; et cet oiseau porte, en effet, le nom de melliphaga chrjsocephala dans l'ouvrage publié depuis par ce naturaliste sur les Oiseaux de la Nouvelle-Hollande, pi. i. Le but de M. Swainson , en créant le mot sericulus , a été de séparer des loriots ce bel oiseau , dont le mâle a été décrit par MM. Quoy et Gaimard , dans la zoologie du Voyage autour du monde des corvettes Wranie et la, Pliysicienne ^ 1817 — 1820. M. Swainson n'a cependant pas tranché nette- ment la question, et n'a caractérisé le nouveau genre que par cette phrase: « Bec semblable à celui du loriot; tarses alongés, « robustes; queue un peu fourchue. '> L'auteur ne parle pas même, dans cette description si courte, du pinceau de fibres cartilagineuses qui termine la langue de l'oiseau comme celle des philédons. Mais cette circonstance a été vérifiée par M. Fonton, chirurgien anglois de la garnison du port Macquarie; et l'on peut ajouter que la pointe de la mandibule inférieure présente, comme la supérieure, une petite échancrure de chaque côté. On ne connoissoit originairement que le mâle du sericulus regens, et il a été décrit , sous le nom de loriot prince régent, par MM. Gaimard et Quoy , dans le Voyage déjà cité, p. io5; on y trouve même le mâle figuré planche 22 , et il l'est aussi dans les planches coloriées de MM. Temminck et Laugier , n.° 320. La faille de cet oiseau est d'un peu plus de huit pouces. Les plumes du dessus de la tête, qui ressemblent à du velours, sont courtes, très-serrées et d'un très-beau jaune, ainsi que celles du cou et des épaules et les moyennes pennes alaires. L'œîl est rougeàtre ; les paupières sont noires, et tout le reste du plumage est d'un noir pur. Le bec est d'un jaune clair; les pieds sont noirs et les ongles forts et crochus. C'est le sericulus chrjsocephalus , Swains., Zool. Journ., 1825, u.''4, pag. 465. 48. 32 498 SER La femelle a été tuée, avec des mâles, près du port Mac- quarie , par M. Fonton , qui s'est assuré de son sexe et a re- connu la forme de sa langue. On verra par la figure que M. Lesson vient d'en donner, pi. 20 de la partie zoologique du Voyage autour du monde de la Coquille, qu'elle est loin de présenter le plumage éclatant du mâle. L'occiput est recou- vert d'une plaque noire; le front est'grisâtre, et elle a sous la gorge un demi-collier noir, qui se prolonge légèrement sur la nuque. Le dos est d'un gris brun, plus foncé sur le bord des plumes, dont le centre est blanc et forme de nom- breuses taches ovales. La poitrine, le ventre, les cuisses, sont d'un blanc grisâtre. La queue est composée de douze pennes presque égales. Les ailes sont d'un fauve-blond uni- forme ; le dessus de la queue est d'uu blanc sale. Les pieds et le bec sont bruns ; l'iris est rougeâtre. Cette espèce habite les forêts qui environnent New-Castle et le port Macquarie, à la Nouvelle-Galles du sud. (Ch. D.) SÉRIDIE , Seridia. {Bot.) Ce genre de plantes appartient à l'ordre des Synanthérées , à la tribu naturelle des Centauriées , à la section des Centauriées-Prototypes, à la sous-section des Calcitrapées , et au groupe des Séridiées , dans lequel nous l'avons placé entre les deux genres Philostizus et Peclinastruni. (Voyez notre tableau des Centauriées, tom. XLIV, pag. 55 et 38.) Voici les caractères du genre Seridia. Calathide radiée, quasiradiée, ou discoïde: disque pluri- inultiflore , subrégularitlore , androgyniflore; couronne uni- sériée, anomaliîlore, neutriHore. Péricline ovoïde, inférieur aux fleurs du disque, formé de squames régulièrement im- briquées, appliquées, coriaces, interdilatées; les intermé- diaires ovc'les , surmontées d'un appendice plus ou moins abaissé ou "éfléchi , parsemé de glandes dans sa jeunesse , corné, demi-circulaire, divisé presque Jusqu'à sa base en plusieurs épines longues , rayonnantes , divergeant d'un centre commun sur un seul et même plan horizontal, et dont l'une, occupant le milieu , est notablement plus grande. Clinanthe planiuscule, garni de iimbrilles nombreuses, libres, inégales, subfiiiformes. Ovaires pubescens ou glabriuscules , aigrettes ou inaigrettés. Corolles du disque subrégulières, ou quelque- SER 499 fois obringentes. Corolles de la couronne à limbe obconique , souvent amplifié, plus ou moins profondément divisé en cinq ( quelquefois trois ) lanières lancéolées , ordinairement iné- gales. Étamines à filets velus. Stigmatophores ordinairement longs et entregreffés, quelquefois courts et libres. Séridie a grandes calathides : Seridia megacephala , H. Cass.; Centaurea seridis, Linn.,Sp. pi., pag. 1294. C'est une plante herbacée, vivace , tomenteuse, haute d'environ un pied , à tiges un peu rameuses , à feuilles décurrentes, embrassantes, lancéolées, blanchâtres, munies de dents un peu épineuses ; les calathides sont grandes, terminales , à disque blanchâtre et à couronne purpurine ; l'appendice des squames du péri- cline est divisé en neuf ou onze épines longues de quatre à cinq lignes; les fruits extérieurs sont inaigretlés. On trouve cette plante dans les champs du Languedoc , de la Provence, du Dauphiné ; elle habite aussi l'Espagne. Séridie A feuilles delaitron: Seridia sonchifolia , H. Cass.; Centaurea sonchifolia , Linn. , Sp. pi. , pag. 1294. Cette espèce ressemble à la précédente, mais s'en distingue suffisamment par ses calathides moins grandes et moins épineuses, ses fruits tous aigrettes, ses feuilles non cotonneuses, presque glabres, beaucoup moins prolongées sur la tige. Elle se trouve en Pro- vence , sur les bords de la Méditerranée. Sbridib a petites calathides : Seridia microcephala , H. Cass.; Centaurea aspera , Linn., .Sp. pi. , pag. 1296. Les tiges sont hautes d'un à deux pieds, cannelées, rougeàtres; les feuilles sont sessiles, un peu étroites , lancéolées, dentées ou sinuées, rudes au toucher; les calathides, composées de fleurs purpu- rines, sont petites, et l'appendice des squames de leur pé- ricline est divisé en trois ou cinq épines très-petites et sou- vent rougeàtres ; les fruits sont tous aigrettes. Cette plante habite les lieux secs et stériles de nos provinces méridio- nales. Séridie agglomérée : Seridia glomerata , H. Cass. ; Centaurea proliféra, Vent. Plante d'Egypte, annuelle, sans tige ( dans son état nîiturel) , à feuilles pétiolées, pinnatifides, profon- dément dentées , à calathides terminales , sessiles , agglomérées, composées de fleurs jaunes. Vaillant est le fondateur de ce genre , qu'il nommoit Cal- 5oo SER cifrapoides , et qu'il distinguoit du Calcitrapa, en ce que, dit-il. r. le pureau des écailles est terminé par plusieurs ai- (< guillons disposés en rayons qui forment ensemble comme « un demi-cercle ou une main ouverte. >^ Linné a considéré ce genre de Vaillant comme une section du genre Centaurea , et l'a intitulée Stœhe. M. de Jussieu a rétabli comme un vrai genre le Calcitrapoides de Vaillant , et l'a nommé Seridia, pro- bablement parce que la Centaurea seridis, Linn. , est une de ses espèces les plus remarquables , et qu'elle peut être considérée^ comme le type du genre. Cependant M. Persoon a imaginé , on ne sait pourquoi, d'employer le nom de Seridia pour dé- signer un sous-genre tout différent, qui ne comprend point la Cent, seridis , de même qu'il désigne par le nom de Calci- Irapa un autre sous-genre qui ne comprend point la Cent, cal- citrapa, et par le nom de Verutum un autre groupe, qui ne comprend point la Cent, rerutum. Un tel système de nomen- clature semble fait à plaisir pour produire une inextricable confusion. Quoi qu'il en soit, l'auteur réunit sous le titre de Stœbe , les vrais Calcitrapa et les Seridia. M. De Candolle , dans son premier Mémoire sur les Composées , les réunit aussi, mais sous le nom plus convenable de Calcitrapa. Necker avoit nommé Podia le genre précédemment nommé par M. de Jussieu Seridia. Ce genre est , pour nous , un petit groupe , intitulé Séri- diées , caractérisé par les appendices du péricline palmés , et composé de trois genres ou sous-genres, nommés Philostizus , Seridia , Pectinastrum. Le Philostizus^ décrit dans ce Diction- naire ( tom. XXXIX , pag. 498 ) , est fondé sur la Cent, ferox , et ne diffère du vrai Seridia que par un groupe d'épines situé sur la face supérieure de la base de l'appendice. Quant au Pectinastrum, voici ses caractères: PectinastrU-M , H. Cass. Calathide très-radiée : disque plu- riflore, obringentiflore , androgyniflore ; couronne unisériée, biliguliflore , neutriflore. Péricline ovoïde , inférieur aux fleurs du disque , formé de squames régulièrement imbriquées, appliquées, coriaces, interdilatées; les intermédiaires ovales, surmontées d'un appendice redressé , nu dès sa jeunesse , large, concave, épais, coriace - scarieux , découpé jusqu'à moitié en plusieurs lanières courtes , subulées , roides , spi- SER 5oi nescentes, presque spiniformes , régulièrement disposées en peigne, parallèles, non divergentes, à peu près égales, celle du milieu n'étant pas notablement plus longue et plus forte que les autres. Clinanthe plan, épais, charnu , garni de fim- brilles nombreuses, libres, longues, inégales, filiformes- laminées. Fleurs du disque .- Ovaire comprimé , garni de poils capillaires, et portant une aigrette parfaite. Corolle un peu obringente. Etamines à filets velus ; appendices apicilaires des anthères longs. Style cà deux stigmatophores courts , mais entregreffés. Fleurs de la couronne : Faux-ovaire grêle, stérile, glabre, inaigretté. Corolle à deux languettes, l'extérieure plus longue et plus large , profondément trifide , l'intérieure bipartie jusqu'à sa base. Ce genre est fondé sur la Cent, napifolia , Linn. , que nous nommons Pectinastrum napifolium. Notons ici quelques particularités propres à certaines es- pèces du vrai genre Seridia. Dans la Ser. sonchifolia la cala- thide est vraiment radiée; les corolles de la couronne sont à peu près comme dans le Pectinastrum ; celles du disque sont subrégulières; les appendices du péricline sont divisés en neuf ou onze épines; les ovaires sont munis de poils capillaires , et portent une aigrette imparfaite, c'est-à-dire, très-courte, presque avortée ; les stigmatophores sont longs et entregrefifés. Dans la Ser, microcephala la calathide est quasiradiée ; les co- rolles de la couronne, analogues à celles du Cjanus , ont le limbe amplifié, obconique, ordinairement divisé en cinq la- nières inégales; celles du disque sont subrégulières; les appen- dices du péricline sont divisés en cinq épines; les ovaires sont pubescens, aigrettes; les stigmatophores sont entregreffés; le faux-ovaire des fleurs neutres porte un faux-nectaire blanc, élevé , grêle , comme fongueux , imparfait , qui ne sécrète aucune liqueur et ne porte point de style. Dans la Ser. glo- merata la calathide est discoïde, à corolles jaunes; celles de la couronne ont le limbe obconique, divisé jusqu'à moitié en trois lanières égales; celles du disque (au nombre d en- viron dix-huit) sont obringentes; les appendices du péricline sont divisés en cinq épines; les ovaires sont glabriuscules et privés d'aigrette; les stigmatophores sont libres et peu longs. (H. Cass.) 5o2 SER SERIEMA. ( Orwif/i. ) Voyez Cariama. (Ch.D.) SERIES. (Bot.) En série; exemples : graines de la tulipe, ctamines du lithrum, poils caulinaires du veronica chamœdrjs , de ïanagallis ari'ensis, etc. (Mass.) SERIFOLIA. (Bot.) Le tappier, cratuva marmelos , Linn., a été mentionné sous ce nom de serifolia par J. Fragoso , médecin espagnol, auquel on doit une histoire des aromates et des simples qu'on trouve dans les deux Indes. ( Lem.) SERIN. {Qrnith.) Voyez, pour le venturon , le cini , le serin des Canaries, etc., l'article Linotte, tom. XXVI de ce Dictionnaire, pag. 546 et suiv. ( Ch. D.) SERINCADE. (Bo/.) Nom turc du narcisse, suivant Mentzel et Clnsius. ( J.) SERINGAT; Philadelplius , Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones polypétalcs, de la famille des tvjrtées^ Juss. , et de Vicosandrie monogjnie, Linn., qui a pour caractères : Un calice monophylle, turbiné, campanule, persistant, quadri- fide; une corolle de quatre pétales arrondis, insérés sur le calice; vingt à trente étamines ayant la même insertion; un ovaire infère, surmonté de quatre styles distincts ou réunis en un seul; quatre stigmates simples; une capsule ovoïde, à quatre valves et à quatre loges, contenant des graines nombreuses, petites, oblongues. Les seringats sont des arbrisseaux à rameaux et à feuilles opposées, dont les fleurs sont disposées en grappe ou en co- rymbe au sommet des rameaux : on en connoît cinq à six es- pèces, dont une seule appartient à l'ancien continent; les autres sont originaires de l'Amérique septentrionale. Ce genre avoit d'abord porté le nom de Syringa ■ et c'est ainsi que Clusius , Dodonœus et Lobel l'ont désigné ; mais Gaspard Bauhin, croyant reconnoître , dans la seule espèce qui fut alors connue, un arbrisseau appelé par les anciens philadelpkus, donna la préférence à cette dernière dénomina- tion, que le genre a toujours conservée depuis, quoique rien ne soit moins certain que l'identité de notre seringat avec le philadelphus dont parlent Athénée et ApoUodore. Le premier dit seulement qu'on empJoyoit ses fleurs à faire des bouquets et des couronnes : le second en parle plus longuement; et, selon lui, lorsque les rameaux éloignés de cet arbrisseau vien- SER 5o5 lient use rencontrer, ils s'unissent en s'embrassant, comme s'ils étoient animés, et restent en cet état, de sorte qu'ils paroissent venir d'une même racine, et ils continuent alors à s'étendre et à propager ensemble. On en fait des haies pour les endroits cultives, en en plantant les brins les plus minces, qu'on cntre- Jace les uns dans les autres , et, en croissant ainsi entrelacés, ils forment par la suite une enceinte difllcile à pénétrer. Seringat odorant; Philadelphus coronarius, Linn., Sp., 671, Ses tiges se divisent en rameaux nombreux, d'un gris cendré; elles s'élèvent à la hauteur de six à dix pieds, en formant un buisson plus ou moins épais, parce qu'elles croissent toujours plusieurs ensemble sur la même racine. Ses feuilles sont ovales, aiguës, portées sur de courts pétioles, glabres et d'un vert gai en dessus, plus pâles en dessous, bordées, surtout dans leur partie supérieure , de quelques dents écartées. Ses fleurs sont blanches, douées d'une odeur agréable, mais un peu forte, opposées sur des pédoncules simples à l'extrémité des rameaux, et rapprochées, au nombre de cinq à neuf, en une petite grappe simple et droite; elles ont vingt étamines et quatre styles dis- tincts. Cette espèce croît naturellement dans les vallées de la Suisse, de la Savoie et du Piémont, et elle a été retrouvée, dans ces derniers temps, dans les montagnes du Caucase. Ou la cultive depuis long-temps dans les jardins, où on en distin- gue une variété à fleurs semi-doubles, une variété à feuilles panachées, et enfin une variété naine, très-rameuse, qui ne s'élève pas à plus de deux pieds : cette dernière a l'inconvé- nient de fleurir très-rarement. Les fleurs de seringat sont du nombre de celles qu'on ne doit mettre qu'en petite quantité dans les appartemens, parce que leur odeur forte peut causer des maux de tête et même des accidens plus graves. Le serin- gat et ses différentes variétés se multiplient facilement de re- jets qui viennent autour des vieux pieds, ou de marcottes, qui reprennent facilement. Seringat inodore; Philadelphiis inodoriis, Linn., Sp., 672. Ses tiges s'élèvent à douze ou quinze pieds et plus ; ses feuilles sont ovales, arrondies à leur base, aiguës à leur sommet, entières ou à peine dentées en leurs bords, glabres des deux côtés. Ses Heurs sont blanches, moitié plus grandes que dans l'espèce précédente , inodores , peu nomlu-euses , les unes 5o4 SER solitaires au sommet des rameaux, les autres disposées deux à trois ensemble, et portées sur des pédoncules grêles. 1-e style est épais, simple dans la plus grande partie de sa longueur, quadrifide à son sommet, et terminé par quatre stigmates alongés. Cet arbrisseau est originaire de la Caroline. Seringat pobescent; Philadelphus pubescens, Lois., Herb. amat., n." et t. 268. Cette espèce est un arbrisseau de cinq à huit pieds de hauteur, dont les feuilles sont ovales, aiguës, briève- ment pétiolées, d'un vert un peu foncé en dessus, d'un vert plus pâle et pubescentes en dessous, bordées ou non de quel- ques dentelures. Ses fleurs sont blanches, inodores, assez grandes, opposées pour la plupart sur des pédoncules courts, pubescens, ainsi que les calices, et disposées au nombre de cinq à neuf, au sommet des rameaux, en petites grappes in- terrompues. Les étamines sont au nombre de trente , et le style est simple dans sa partie inférieure, terminé par quatre stigmates. Cet arbrisseau est originaire de l'Amérique septen- trionale. M. Noisette Va reçu d'Angleterre , il y a environ douze ans. On le cultive en pleine terre, ainsi que le précé- dent, et on les multiplie tous deux, comme le premier, de drageons et de marcottes. (L. D.) SERINGAT, (Bot.) Nom, dans quelques colonies de l'Amé- TÎque, de l'arbre qui produit la gomme élastique, hevea d'Au- blet , siphonia de Schreber et Richard, qui est, suivant Au- blet, le siringa des Garipous, le pao-seringa des Portugais du Para, le caout-chouc des Maïnas. Il ajoute qu'on fait avec cette gomme élastique plusieurs instrumens , tels que seringues, bouteilles, bottes, souliers. Elle est très-employée maintenant par la chirurgie pour la composition des sondes. (J. ) SERIOLA , SÉRIS. {Bot.) Noms donnés par des auteurs anciens à quelques espèces de chicorée. On a donné aussi le second à une laitue. Le premier a été transporté par Linnaeus à un genre voisin. (J. ) SERIOLA. (Ichtbjol.) A Nice, on appelle ainsi le caranx Dumerili de M. Risso , lequel appartient au genre Sériole de M. Cuvier. Voyez ce mot. (H. C.) SÉRIOLE, Seriola. (Bol.) Ce genre de plantes appartient a l'ordre des Synanthérées, à la tribu naturelle des Lactu- çées 5 à la section des Lactucées-Scorsonér^es, et au groupe SER 5o5 des Hypochéridées , dans lequel nous l'avons placé entre les deux genres P/p^opogon. et PorceUites. (Voyez notre tableau des Lactucées, tom. XXV, pag. 64, et notre article Semi-floscu- lEUsEs , ci-dessus, page 421.) Le genre Seriola a pour type la Seriola œthnensis , sur laquelle nous avons observé les carac- tères génériques suivans : Calathide incouronnée, radiatiforme, multiflore , fissiflore , androgyniflore. Péricline inférieur aux fleurs, formé: i." de grandes squames presque égales, subunisériées , oblongues, embrassantes et charnues inférieurement , foliacées supérieu- rement, membraneuses sur les bords, subcarénées et héris- sées de longs poils roides sur le dos, concaves ou canaliculées en dedans; 2.° de quelques squamules surnuméraires inégales, irrégulièrement disposées, appliquées, étroites, linéaires, hispides. Clinanthe large, plan , garni de squamelles cadu- ques, très -longues, étroites, linéaires, filiformes supérieu- rement, embrassantes , canaliculées, membraneuses, uniner- vées. Ovaires intérieurs pédicellulés, oblongs , cylindracés , striés transversalement, prolongés et atténués supérieurement en un long col grêle ; aigrette composée de vingt squamel- lules bisériées: les dix intérieures très-longues, élargies et la- minées inférieurement, filiformes et barbées supérieurement; les dix extérieures alternes avec les intérieures, inégales, très- courtes, très-fines, filiformes, à peine barbellulées. Ovaires marginaux privés de col et d'aigrette. Corolles hérissées de longs poils autour du sommet du tube et de la base du limbe. Skriole de l'Etna ; Seriola œthnensis , Linn. , Sp. pL, p. 1 iSg. C'est une plante herbacée, toute hérissée de poils, à tige ra- meuse, haute de plus d'un pied; les feuilles sont alternes, larges, molles, obovales, étrécies inférieurement, arrondies au sommet, un peu dentées ou sinuées irrégulièrement sur les bords; les calathides, composées de fleurs jaunes, sont terminales, paniculées, presque corymbées , portées sur de longs rameaux nus, pédoncuiiformes. Nous avons fait cetle description spécifique, et celle des caractères génériques, sur des individus vivans , cultivés au Jardin du Roi. Cette plante, qui est annuelle, habite l'Italie, la Corse, la Barbarie. Vaillant est le fondateur de ce genre, qu'il nommoit Achy- 5o5 SER TopJiorus, et qu'il caractérisoit ainsi : « Calice strié en long e( « garni d'un chaton ou de quelques languettes à sa base ; f< placenta à baies; ovaires fusiformes , terminés par une « couronne de poils.* Il y rapportoit sept espèces, dont la première est la 5en'o/<2 œthnensis , qu'il considéroit sans doute comme le type du genre. 11 distinguoit ce genre de VHjpo- chœris, i.*^ par le péricline squamulc dans l'^c/îj^rop/iorus, im- briqué dans VlJjpocliœris; 2° par l'aigrette simple (selon lui) dans V AchyropUorus , plunieuse dans i'IJypochœris. Le nom très -convenable fVAchjroiphorus a été changé sans aucun motif par Linné, qui lui a substitué celui de Seriola , dérivé du mot seris , par lequel les anciens désignoient di- verses Lactucécs. Gaertner a observé la même espèce que nous, et pourtant sa description n'est pas entièrement d'accord avec la nôtre. Suivant lui , le péricline seroit simple , les fruits seroient tous uniformes, et leur aigrette n'auroit que dix squamellules grandes, plumeuses , paléacées vers la base. Selon nous, le péricline est squamulé, c'est-à-dire , muni de squamules sur- numéraires ; les fruits marginaux diflerent des autres en ce qu'ils sont privés de col et d'aigrette; l'aigrette ofire, outre les dix grandes squamellules décrites par Ga?rtner, un second rang extérieur de squamellules alternes avec les autres, fort petites et très -différentes. Vaillant avoit remarqué, comme nous, que le péricline est squamulé : mais il avoit mal ob- servé l'aigrelte, que Gaertner a décrite beaucoup mieux que lui. Les botanistes attribuent maintenant au genre Ser/oZa quatre espèces, nommées lœvigata , œthnensis , crelensis,urens. Vœthnen- sis, qui est le type du genre, est peut-être aussi la seule espèce qui lui appartienne bien légitimement. La cretensis appartient certainement au genre Porcellites , comme nous l'avions annoncé dans l'article Porcellite (tom. XLIII, p. 46); car son péricline est vraiment imbriqué, et tous ses ovaires ont un long col grêle, portant une aigrette d'environ trente squamellules unisériées , à peu près égales, entièrement fili- formes et barbées d'un bout à l'autre. Vurens, que nous n'a- vons point vue , est peut-être aussi une espèce de Porcellites. Enfin, la lœvigata constitue un nouveau genre, indiqtié seu- SER 5o7 lement dans notre article Semi-floscui.f.uses, et dont il faut décrire ici les caractères. TiPTOPOGON, H. Cass. Calalhide incouronnée, radiatiforme, niultiflore , fissiflore , androgyniflore. Péricline très- inférieur aux fleurs, un peu ambigu , mais plutôt squamulé qu'imbri- qué, formé: 1.° de squames à peu près égales, subunisériées, oblongucs, foliacées, membraneuses sur les bords; 2." desqua- nuiles surnuméraires très-inégales, irrégulièrement disposées. Ciinanthc plan, garni de squamellcs caduques, très-longues, étroites, linéaires -subulées, membraneuses- diaphanes, uni- nervées. Fruits extérieurs et intérieurs uniformes, oblongs, à cinq côtes striées transversalement, tous amincis et prolon- gés supérieurement en un col beaucoup plus court que la partie séminifère , peu distinct à sa base , grêle au sommet ; aigrette composée de dix grandes squameilules à peu près égales, unisériées, un peu entregreffees à la base, ayant la partie basilaire très-élargie . laminée, paléacée, nue, et le reste filiforme, très-barbellulé, et muni en outre de barbes longues et fines, peu nombreuses, très-caduques, qui dispa- roissent à l'époque de la maturité. Nous avons fait cette description sur des échantillons secs, recueillis en Barbarie par M. Desfontaines. Le genre Piptopogon, que nous avons interposé entre le Ro' lertia et le Seriola , se distingue du premier par ses fruits col- lifères, et du second en ce que ses fruits sont tous uniformes, les extérieurs étant collifères et aigrettes comme les intérieurs, que le col de tous ces fruits est beaucoup plus court que la partie séminifère, que l'aigretle n"a que dix grandes squa- meilules, sans aucun vestige sensible des dix petites exté- rieures, et que les barbes de cette aigrette sont caduques. Le nom de Piptopogon , composé de deux mots grecs, qui signifient barbe tombante, fait allusion à ce dernier caractère, qui est très-remari^uable : car il en résulte que l'aigrette est plumeuse pendant la floraison , et simple à l'époque de la maturité des fruits. M. Desfontaines ne l'ayant observée qu'à cette dernière époque, a été nécessairement trompé par les apparences, qui lui ont fait dire {FI. atl., tom. 2, p. 237), que l'aigrette éîoit simple. On pourroit donc nommer sa •plante Piptopogon decipiens. L'illustre auteur a dit aussi que 5o8 SER les aigrettes extérieures étoient sessiles , et les intérieures sti- pitées : mais il nous a semblé que tous les fruits, extérieurs et intérieurs, avoient un col, et que ce col étoit à peu prés également court sur les uns et les autres. La variabilité de l'aigrette du Gelasia , qui nous a offert ( tom. XLII, pag. 81 ) tantôt des aigrettes très-simples, tan- tôt des aigrettes plus ou moins plunieuses , tantôt des aigrettes trés-plumeuses, provient-elle de la même cause que la va- riabilité de l'aigrette du Piptopogon? (H. Cass.) SERIOLE, Seriola. {IchLhfol.) M. Cuvier a ainsi nommé un genre de poissons osseux holobraiclies, de sa famille des ScojMbéroides et de celle des Atractosomes de M. Duméril. (Voyez ces mots.) Ce genre est très-voisin de celui des Caranx , et il n'en diffère que parce que les écailles de la ligne latérale sont si petites qu'elles forment à peine une carène. La Sériole Duméril, Seriola Dumerili , N. ; Caranx Dumerili, Risso. Corps comprimé, d'un gris argenté, nuancé de violet sur le dos, et d'un blanc mat avec une légère teinte dorée sur le ventre; museau arrondi; bouche ample; mâchoires égales, garnies de petites dents; yeux dorés; ligne latérale courbe; nageoires colorées de jaune, de bleu et de gris; deux aiguillons au-devant de l'anale; caudale fourchue. Ce poisson parvient au poids remarquable de cent soixante à deux cents livres, et habite les lieux inaccessibles de la mer de Nice, où il a été vu d'abord par M. Risso. II ne s'approche des rivages que quand il semble y être attiré par la faim. Sa chair est rougeàtre , ferme, et d'une saveur ex- quise. M. Cuvier pense que le scomher fasciatus de Bloch (341), qui pourroit bien être le même que le scomher speciosus de Lacépède, doit être rapporté au genre Sériole. (H. C.) SÉRIPHE, Seriphium. {Bot.) Ce genre de plantes appartient à l'ordre des Synanthérées, à notre tribu naturelle des Inu- lées, à la section des Inulées- Gnaphaliées , à la sous-section des Sériphiées , et au groupe des Sériphiées vraies, dans le- quel nous l'avons placé entre les deux genres Perotriche et Stœhe. (Voyez notre tableau des Inulées, tom. XXllI, p. 565.) Le Seriphium prostralum , seule espèce que nous ayons pu SER 5o9 observer suffisamment, nous a offert les caractères génériques suivans : Calathide uniflore, régulariflore, androgyniflore. Péricline double : l'extérieur plus court, formé d'environ cinq squames égales, oblongues, coriaces inférieurement , subfoliacées et un peu laineuses en dehors supérieurement, membraneuses sur les bords, mucronées au sommet; l'intérieur supérieur à la fleur, formé d'environ cinq puâmes égales, unisériées , oblongues, à partie supérieurê^rearieuse et roussàtre. CH- nanthe petit, nu. Ovaire oblong , grêle, glabre, muni d'un petit bourrelet basilaire; aigrette longue, caduque, composée de squamellules unisériées, à peu près égales, arquées en dehors, entregreffées à la base, laminées et nues inférieurement , filiformes et barbées supérieurement , à barbes longues et très- fines. Corolle longue , à cinq divisions oblongues-lancéolées. Anthères pourvues de longs appendices basilaires subulés , membraneux. Style d'inulée-gnaphaliée. = Capitule terminal, solitaire, subglobuleux, involucré, composé de calathides très -nombreuses, immédiatement rapprochées et sessiles sur un calathiphore peu convexe , entièrement nu ou muni seu- lement de quelques bractées éparses ; involucré de plusieurs bractées foliiformes, verticillées, subunisériées. Nous divisons ce genre en deux sections. I. AcRocÉFHALE , AcrocepJialum. Capitule terminal, solitaire, subglobuleux, involucré. Sériphe couché : Seriphium prostratum, Pers. , Sjyn.pl., vol. 2, p. 5oo; Stœbe proslrata , Linn., Mant. , 27). C'est une plante ligneuse , étalée sur la terre , qui habite le cap de Bonne- Espérance : ses tiges ou rameaux sont longs, très-grêles, sim- ples, cylindriques, un peu striés, légèrement laineux, uni- formément garnis de feuilles dans toute leur longueur , pres- que jusqu'au sommet, à mérithalles beaucoup plus courts que les feuilles; celles-ci, longues de plus de trois lignes, larges de deux tiers de ligne, sont alternes, sessiles, oblon- gues-lancéolées, très-entières, mucronées au sommet, un peu arquées en faux , c'est-à-dire, ayant un bord latéral très- convexe et l'autre presque concave; elles sont très -étalées ou réfléchies, un peu tordues à la base, planes du reste, à 5io S EH face supérieure lomenteuse et blanchâtre, à l'ace inférieure glabre, verte , luisante , uninervée; les capitules sont subglobu- leux, larges d'environ trois lignes, involiicrés, solitaires au sommet des tiges ou rameaux; chacun d'eux est composé de calalhides très- nombreuses , immédiatement rapprochées et sessiies sur un calathiphore peu convexe , qui nous a paru Biuni de quelques bractées éparses, analogues à celles de l'iu- volucre, moins nombreuse^ue les calathidcs, et plus longues que les squames des périclflres extérieurs; l'involucre est bien distinct des feuilles, parce qu'il est distant de la feuille la plus élevée; il est composé de plusieurs bractées foliiformes, verlicillées , subunisériées , oblongues -lancéolées , vertes et un peu laineuses en dehors, blanches et tomenteuses en de- dans; les divisions de la corolle sont de couleur rose. Nous avons fait cette description spécifique, et celle des caractères génériques, sur un échantillon sec de l'herbier de M. de Jussieu. Un autre échantillon, de l'herbier de M. Des- fontaines, nous a semblé constituer une variété, qui se dis- tingue par ses feuilles plus distantes, plus coriaces, plus pi- quantes au sommet, tordues en hélice, par son calathiphore absolument nu, sans aucune bractée, enfin par ses corolles jaunes. Remarquons que le sériphe couché offre un nouvel exemple de la singulière disposition observée par M. Brown dans les feuilles des Metalasia, et qu'il croyoit exclusivement propre à ce genre (voyez notre article Métalasie , tom.XXX, p. 226 ). II. Pr.EUROCÉPHALE, Pkiiroccphalum. Capitules latéraux , agrégés, irréguliers, sans involucre dis- tinct. Sériphë cendré : Seriphium cinercum, Linn., Sp.pl., p. i3i6; Gaertn. , De fruct. et sem. p/., vol. 2 , p. 416 , tab. 167 , fîg. 2. Arbuste du cap de Bonne -Espérance, à rameaux verticillés, à feuilles rapprochées^,' petites , obliques, étalées, recour- bées, lancéolées ou linéaires-subulées, blanchâtres,' gibbeuses à la base; capitules ferrugineux, comme verticillés et rap- prochés sur la partie supérieure des tiges ou rameaux, de manière à former ensemble un épi oblong , cylindrique, so- litaire , terminal. SER 5n jN ayant point vu cette plante , nous ne l'attribuons au vrai genre Seriphium et au sous-genre Pleurocephaliwi, que sur la foi de Gœrtner, c'est-à-dire, d"'aprèsla description et la ligure données par cet habile botaniste. Tournefort confondoit les 5er;pJiiHm elles stœhe dans le genre Ahsiiithium ou dans le genre Covjza. Vaillant les en retira pour former, sous le nom d'Helichrjsoides , un genre distinct, com- posé de trois espèces , qu'il plaça entre le Filago et le Conjza et ■«lu'il caractérisa ainsi : «Les fleurs sont de petits disques conglo- « bcs ou ramassés par pelotons; chaque disque ordinairement « d'un seul fleuron hermaphrodite, régulier; ovaire oblong, <; couronné de plumes, sur placenfa ras ; calice écailleux, « arrondi , sans éclat ni couleur : feuilles entières et sans « queue. *^ Le style de cette description n'est pas élégant; mais au fond elle est fort exacte. Adanson étoit donc mal inspiré par ses injustes préventions contre Vaillant, lorsqu'il disoit (Fam. des pi., tom. 2 , p. 121 ) que VHqlichiysoides est un genre fort douteux, inintelligible, et qui doit être réuni au Filago. Cette réunion, témérairement opérée par Adan- son, d'après les apparences extérieures, se dissout nécessaire- ment dès qu'on examine les caractères. La critique d' Adanson eût été mieux fondée, si elle se fût adressée à Linné, qui avoit divisé ÏHelichrjsoides de Vaillant en deux genres, nom- més Seriphium et Stœhe, en les distinguant d'une manière qui nous semble tellement obscure et inexacte, que nous re- nonçons à en présenter ici l'analyse. La dernière édition du Species plantarinn n'a qu'un seul Stœhe et trois Seriphium. On trouve huit Stœhe et quatre Seriphium dans le Sjstema. vege- tahilium : mais nous croyons qu'il seroit impossible d'assigner un seul caractère générique vraiment distinctif, d'après le- quel ces douze espèces auroient été distribuées dans les deux genres, et il semble évident que le caprice a seul présidé pour la plupart à leur classification. C'est pourquoi quelques botanistes modernes ont réuni de nouveau, comme Vaillant, les Seriphium et Stœhe en un seul et même genre. Cependant M. de Jussieu avoit essayé d'éclaircir et de pré- ciser la distinction des deux genres linnéens. En comparant les descriptions qu'il en a tracées dans son Gênera plantarum (pag. 180), on reconnoit qu'il les distingue, i.° parla dispo- 5i. SER sition des calathides , qui, dans le Seriphium , seroient axil- laires ou terminales, souvent agglomérées, sans être jamais vraiment capitulées; tandis que, dans le Stœhe, elles seroient rassemblées en un vrai capitule terminal, involucré, sur un calathiphore garni de bractées; 2." par le péricline , qui seroit double dans le Seriphium, simple dans le Stœhe. Du reste M. de Jussieu admet, dans les deux genres, la calâthide uniflore et l'aigrette plumeuse, en remarquant que cette aigrette est quelquefois nulle dans le Seriphium, parce qu'il y comprenoit notre Perotriche. Deux ans après M. de Jussieu, Gaertner a établi d'une autre manière la distinction des deux genres dont il s'agit, en pre- nant pour type du Seriphium le Ser. cinereum , et pour type du Sta-be la 5/. œthiopica. Suivant lui, ces deux genres dif- fèrent, 1.° par le péricline qui, dans le Seriphium , est double, et dont l'intérieur est bien distinct des bractées du calathi- phore ; tandis que, dans le Slœhe , le péricline est simple et confondu avec les bractées du calathiphore, ou même nul et remplacé par ces bractées; 2.° par l'aigrette caduque et plu- meuse en sa partie supérieure seulement, dans le Seriphium, persistante et plumeuse d'un bout à l'autre, dans le Stœhe, Du reste , Gaertner admet que , dans les deux genres, les cala- thides sont unillores, et rassemblées en capitule sur un cala- thiphore garni de bractées, mais sans involucrc distinct; et il établit le genre Disparago pour une espèce linnéenne de stœhe, dont la calâthide contient une fleur neutre ligulée, à côté de la fleur hermaphrodite régulière. Maintenant nous avons deux questions à résoudre : les deux genres doivent-ils être réunis en un seul? et s'ils doivent être conservés tous les deux, comment faut-il les distinguer? Sur la première question , le système général que nous avons adopté en faveur de la multiplicité des genres , considérée par nous comme infiniment utile au progrès et au perfec- tionnement de la science , nous détermine à conserver les deux genres de Linné, s il y a possibilité de les distinguer solidement. Sur la seconde question , nous avons à clioisir entre la dis- position des calathides, la structure du péricline, et celle de l'aigrette, pour fonder le caractère essentiellement dis- SER ôïS tinctif des deux genres sur l'une de ces trois considérations; car elles ne concourent pas toujours ensemble. La disposition des calathides fournit souvent de bons caractères auxiliaires : mais, en général, elle ne peut suf- fire pour caractériser essentiellement les genres ; et dans le cas particulier elle n'est évidemment propre qu'à consti- tuer des sections de genres; car les Seriphiumet Stœbe offrent, sous ce rapport, toutes les nuances, savoir, des calathides ab- solument solitaires et terminales, des calathides axillaires, sessiles, rapprochées, groupées ou fasciculées, au nombre de trois ou quatre , des calathides rassemblées en grand nombre, de manière à former de vrais capitules tantôt latéraux , tantôt terminaux, avec ou sans involucre. Quant au péricline,il offre également ici des nuances entre lesquelles on ne peut pas établir une distinction suffisamment exacte. Toutes les observations que nous avons pu faire sur les Seriphium , Stœbe, Perotriche, Disparago ^ nous persuadent que les botanistes se sont trompés en attribuant à ces plantes un réceptacle commun paléacé , c'est-à-dire, un calathi- phore bractéifère, ou garni de bractées interposées entre les calathides. Quoique ces observations soient fort difficiles à faire exactement sur les échantillons secs, à cause de la ca- ducité des parties, qui se détachent, se mêlent et se con- fondent, dès qu'on les touche , cependant nous sommes à peu près certain que le calathiphore est toujours nu ou presque nu, et que les botanistes n'ont attribué un péricline simple au Stœhe que parce qu'ils ont faussement considéré les squames extérieures du péricline comme des bractées appartenant au calathiphore. Au surplus, la distinction des deux périclines,, extérieur et intérieur, est tantôt bien tranchée, tantôt fort équivoque ; les squames sont égales ou inégales, semblables ou dissemblables, etc. Reste donc la structure de l'aigrette, sur laquelle il nous semble qu'on peut établir une bonne distinction générique entre les Seriphium et les Stœbe. En effet , la Stœbe œthiopica est, sans aucun doute, le vrai type du genre Stœbe, puisque c'étoit la seule espèce primitivement attribuée à ce genre par son auteur; et le Seriphium cinereum doit être considéré comme type du genre Seriphium, parce que cette espèce étoii /}8. ' 33 5i4 SER placée à la tête du genre. Or, si l'on observe attentivemenî l'aigrette dans ces deux plantes, on trouve entre elles cette différence que l'aigrette du Seriphiurn cinereum est caduque, composée de squamellules entregreffées à la base, laminées et nues inférieurement, filiformes et barbées supérieurement; tandis que celle de la Slœbe œthiopica est persistante, com- posée de squamellules libres à la base, entièrement filiformes, fines et barbées d'un bout à l'autre. Cette distinction, foiblement entrevue et imparfaitement signalée par Gasrtner, a été proposée dans notre article Péro- TRicHE (tome XXXVIII, page 627) comme la seule qu'on puisse établir entre les deux genres Seriphiurn et Slœhe. Chacun de ces deux genres pourra être divisé en sections, d'après la disposition des calalhides ou la structure du péri- cline. (H. Cass. ) SERIPHIUM. (Bot.) Fuchsius donnoit ce nom au Sisym- Irium sophia; Lobel et d'autres, à diverses espèces à''Arlemisia; Linnaeus l'a transporté à un genre plus nouveau, voisin de ce dernier. ( J.) SÉRIS. {Bot.) Voyez Seriola. (J.) SERIS. {Ornith.) Ce terme désigne, dans Schwenckfeld , !e tarin commun , fringilla spinus , Linn. (Ch. D.) SERISSA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des rubiacées, de la pentandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère es- sentiel: Un calice persistant , à cim^ divisions; une corolle infundibuliforme ; le tube court , cilié à son orifice ; le limbe à cinq lobes; cinq éfamines ; les filamens très-courts; les anthères non saillantes; un ovaire inférieur; un style bi- fide; une baie à deux loges, à deux semences. Les fleurs ont quelquefois une division de moins. Sérisse FÉTIDE: Serissa fetida , Willd., Spec. : Lamk. , lll. gen. , tab. 161 ; Buchozia eoprosmoides , L'Hérit., Monogr. ; Djysoda fasciculata , Lour. , Cochin. , 181 ; Ljcium fatidum , Linn., SuppL; Lyciumjaponicum , Thunb., Flor. J.ap., lab. 17; Lycium indicum, Retz., Obs, , 2, pag. 12 ; Manteers, Kœmpf. , Aman., 5 , pag. 780. Petit arbrisseau , dont la tige est droite, glabre, rameuse; les rameaux opposés; les feuilles sessiles , opposées , petites , ovales, oblongues ou lancéolées, glabres ^ SER 5i5 entières, aiguës à leurs deux extrémités, marquées de quel- ques veines simples, peu saillantes , réunies à leur base par une stipule vaginale, ciliée à ses bords. Les feuilles, broyées entre les doigts , ont une odeur forte et désagréable. Les fleurs sont |)etites , sessiles , axillaires , presque solitaires. Leur calice est glabre , verdâtre , un peu alongé , divisé en cinq, quelquefois en quatre découpures ovales, aiguës. La corolle est eu forme d'entonnoir ; le tube est court , muni à son orifice de poils très-fins; le limbe partagé en cinq, quel- quefois en quatre lobes ovales , obtus ; l'ovaire un peu arrondi , surmonté d'un style bifide. Le fruit consiste en une baie in- férieure, divisée en deux loges; deux semences. Cette plante croît dans les Indes orientales, à la Chine, au Japon, etc. On la cultive au Jardin du Roi. ( PoiR. ) SERIVAN. {Ornith.) C'est, en Piémont, le nom de l'ortolan de roseaux , emheriza schaniclus, Linn. (Ch. D.) SERJANIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des sapindées , de l'oc- tandrie trigjniede Linnasus, offrant pour caractère essentiel: Un calice persistant, à cinq folioles un peu inégaies; quatre pétales onguiculés ; une écaille à leur base ;*une glande entre chaque pétale; huit étamines ; un ovaire supérieur; trois styles; une capsule à trois loges, à trois lobes distincts, mu- nis de larges membranes. Ce genre est très-voisin des paullinia , dont il faisoit d'abord partie. (Voyez Paulinie. ) Serjania sinuée : Serjania sinuata, Willd., Spec, 2, p. 464; Plum., Gêner., 34, et le., iio, fîg. 2; Schum. , Act. hist. nat. Hafn. , 5 , tab. 12 , fîg. 1 ; Paullinia sinuata, Linn., Sp. Cette plante a des tiges ligneuses, velues, flexibles et grim- pantes. Les fcuHles sont alternes, pétiolées , ternées ; les fo- lioles épaisses, coriaces, glabres, ovales, oblongues, échan- crées , sinuées en lobes arrondis ou aigus, mucronées, rétré- cies à leur base. Les fleurs sont disposées en longues grappes, portées sur un très-long pédoncule nu jusqu'à l'insertion de deux vrilles opposées; les pédicelles courts, rameux, chargés de petites fleurs blanchâtres , auxquelles succèdent des fruits capsulaires, munis inférieurement de grandes ailes membra- neuses, dilatées à leur base, oij elles forment des lobes ar- rondis. Cette plante croît dans l'Amérique méridionale. SiS SER Serjania ÉTALÉE : Serjcnta divaricata , "Willd. , Spec; Schum., loc. cit., tab. 12, fig. 2; Paullinia diwaricata , Swartz, FI. Ind. occid. , 696. Plante grimpante et sarmenteuse , glabre, un peu épineuse. Les feuilles sont ailées, pëtiolées, composées de folioles deux fois ternées, assez grandes, ovales, entières, ai- gués, médiocrement pédicellées. De l'aisselle des feuilles sor- tent des vrilles solitaires, anguleuses, bifides au sommet. Les fleurs sont disposées en panicules axillaires. Le pédoncule commun est très-long, garni de deux vrilles opposées; les ramifications très-étalées. Ces fleurs sont blanches, un peu pédicellées; leur calice esta cinq folioles inégales, concaves, oblongues , colorées : deux plus petites. Les fruits sont garnis, à leur partie inférieure, de trois ailes membraneuses. Cette plante croît à la Jamaïque. Serjania FA^iJCVLÉE ; Serjania paniculata , Kunth, in Humb. et Bonpl. , ISlov. gen., 5, pag. 111, tab. 441. Ses tiges sont grimpantes ; ses rameaux anguleux , cannelés et pubescens ; les feuilles alternes, pétiolées, deux fois ternées; les folioles sessiles , à grosses crénelures, entières vers leur base, mem- braneuses, presque glabres, oblongues, aiguës à leurs deux extrémités; l'intermédiaire plus grande, elliptique; les pé- tioles un peu pubescens; les panicules solitaires, axillaires , ramifiées en épis; le calice un peu tomenteux, à cinq fo- lioles concaves ; les deux extérieures plus petites, oblon- gues ; quatre pétales alternes avec les folioles du calice; quatre glandes entre les pétales et les étamines. Le fruit est une capsule à trois coques, à trois grandes ailes pubes- centes , d'un brun noirâtre. Cette plante croit dans la pro- vince de Caracas. Sehjania a grappes : Serjania racemosa , Willd. , Spec. ; Schum., loc. cit., tab. 12, fig. 5. Cette plante a des tiges grimpantes et sarmenteuses. Les feuilles sont alternes, pé- tiolées, deux fois ternées, à folioles inégales : les deux laté- rales de moitié plus petites que l'intermédiaire ; toutes ovales, aiguës, profondément divisées à leurs bords en dents aiguës; le pétiole commun un peu membraneux à ses bords. Les fleurs sont disposées, a l'extrémité d'un long pédoncule, en une grappe garnie à sa base de deux vrilles opposées. Le fruit est muni à sa partie inférieure de trois ailes minces , ar- SER 5i7 rondies , dilatées à leur base. Cette plante croît à la Vera- Cruz. Serjania élégante: Serjania spectalilis , "VViUd. , Sp.; Schum., loc. cit., tab. 12, fig. 4. Cette espèce a des tiges souples , flexibles et ligneuses, garnies de feuilles deux fois ternées, alternes, pétiolées , à folioles entières, inégales, les latérales un peu aiguës, Tintermédiaire plus grande , obtuse, souvent échancrée au sommet. Les pétioles et les pédicelles tous di- latés à leurs bords en une aile élargie dans son milieu, plus étroite à ses deux extrémités. Les fleurs sont presque sessiles, réunies en une grappe simple ou presque simple sur un long pédoncule axillaire , muni, à son insertion , de deux vrilles opposées. Les fruits sont munis , à leur partie infé- rieure , d'une triple membrane en aile, élargie à sa base. Cette plante croît en Amérique. Serjania a feuilles étroites : Serjania angustifolia , WiHd. ^ Sp.; Plum. , Gen. , 34, le, ii3; Paullinia mexicana, Jacq. , Obs. , 5 , tab. 6 , fig. 5. Cette plante a ses tiges garnies de feuilles pétiolées, alternes, deux fois ternées ; les folioles sont linéaires, lancéolées, aiguës, échancrées au sommet; les pé- tioles articulés, membraneux à leurs bords; les grappes très- simples , les fruits à trois coques, ailés à leur partie infé- rieure. Cette plante croit dans l'Amérique méridionale. Serjania lupuline : Serjania lupulina, "WiHd. , Spec; Schum. , loc. cit., tab. 12, fig. 5. La tige est garnie de feuilles alter- nes, pétiolées, deux fois ternées, composées de folioles iné- gales, ferrugineuses en dessous, simples à leur base, créne- lées en dents de scie à leur partie supérieure; les folioles latérales ovales, plus petites: l'intermédiaire plus grande, de forme rhomboïdale ; les pétioles médiocrement ailées, sur- tout sur la partie comprise entre les folioles. Les fleurs sont disposées en une grappe presque simple , munie de deux vrilles opposées. Les fruits sont ailés à leur base par l'épa- nouissement d'une triple membrane à demi ovale. Serjania molle; Serjania mollis , Kunth , in Humb. etBonpL, Nov.gen., 5, pag. 108. Ses tiges grimpantes produisent des rameaux anguleux , profondément cannelés, hérissés de poils tomenteux et ferrugineux. Les feuilles sont pétiolées , ter- nées; les folioles pédicellées, ovales, un peu obtuses, arron- 5i8 SER dies à leur base, crénelées et dentées, soyeuses en dessus, douces, tomenteuses et blanchâtres en dessous: les deux la- térales inégales à leur base , longues de deux pouces et plus, larges d'un pouce et demi: l'intermédiaire plus grande , à trois lobes; à la base des pétioles, des stipules hérissées, lan- céolées avec des vrilles solitaires , axillaires , brunes, tomen- teuses. Les fleurs sont en grappes paniculées, à longs pédon- cules; les fruits épars , pédicellés , à trois ailes. Cette plante croît dans les Andes du Pérou. Serjania d'Acapulco; Serjaniaacapulcensis, Kunth, in Humb. et Bonpl., loc. cit. Ses rameaux sont verts , glabres, angu- leux ; les feuilles alternes, pétiolées , ternées ; les folioles oblongues , pédicellées , arrondies a leur base , glabres , vertes , plus pâles en dessous; une dent de chaque côté de leur base; l'intermédiaire plus longue, mucronée au sommet. Les fleurs sont disposées en grappes, presque en épis axillaires, solitai- res, portés sur de longs pédoncules, accompagnés de deux vrilles. Les calices sont pubescens , à cinq folioles concaves ^ elliptiques, obtuses, imbriquées, presque égales ; quatre pé- tales plus couris que le calice : deux plus écartés, en ovale renversé, un peu onguiculés, munis à leur base d'une écaille ciliée ; huit étamines placées autour de l'ovaire ; les filamens pubescens; quatre glandes entre les pétales et les étamines. Cette plante croît dans les environs d'Acapulco. Serjania pubescente; Seriania pubescens, Kunth, loc. cit.Se& tiges sont grimpantes ; ses rameaux anguleux, velus et pu- bescens ; les feuilles deux fois ternées ; les folioles sessiles, ovales- oblongues , obtuses, un peu mucronées, entières ou à grosses dentelures, membraneuses, un peu glabres en des- sus , pubescentes en dessous ; les latérales longues d'un ou deux pouces; la terminale plus grande . un peu pédicellée; les sti- pules ovales, lancéolées, pubescentes, serrées contre le pé- tiole. Les grappes sont ramifiées, solitaires, axillaires, fort grêles, une fois plus longues que les feuilles , munies de deux vrilles pubescentes. Les fleurs sont pédicellées , réunies trois ou quatre par petits paquets, presque en épis le long des rameaux. Le calice est couvert d'un duvet blanchâtre, a cinq folioles ovales, elliptiques, arrondies au sommet, égales, con- caves, colorées; les pétales presque égaux, plus courts que SER 5i9 le calice, avec une écaille membraneuse à leur base; les fila- mens pubescens; quatre glandes vertes et charnues entre les pétales et les étamines. Le fruit est pourvu de trois ailes ovales-oblongues à sa partie inférieure, et terminé par trois coques. Cette plante croît dans les vallées d'Aragna , proche la ville de Victoria, dans la province de Caracas. Serjania luisante : Serjania lucida , Willd., Spec. ; Schum., loc. cit. Cette plante a des tiges flexibles et grimpantes, gar- nies de feuilles alternes, pétiolées, deux fois ternées, com- posées de folioles ovales, aiguës, inégales, luisantes, dentées en scie. Les pétioles sont nus , ou garnis au plus d'une mem- brane très-étroite. Les fleurs sont disposées en une grappe paniculée, accompagnée de deux vrilles opposées, à la base des pédoncules. Aux fleurs succèdent des fruits capsulaires, ailés et membraneux à leur partie inférieure , terminés par trois coques. Cette plante croît dans l'Amérique , à l'île de Sainte-Croix. Serjania triternée : Serjania triternata ,'WiHd. , Sp.; Plum., Geii.y 54, et le, 112; Pluken. , Almag. , tab. 168, fig. 6; Paullinia triternata, Linn. , Mant.; Jacq. , Amer., 110, tab. 180, fig. 52 , et Obs., 3 , 62 , fig. 11. Cette plante s'élève jusqu'à la hauteur de vingt pieds, en grimpant aux arbres. Sa tige est glabre, profondément cannelée , presque cylin- drique. Les feuilles sont alternes , trois fois ternées, luisantes , très-nombreuses ; les pétioles canaliculés. Les folioles sont ses- siles, très-variables dans leur forme: les unes aiguës, les au- tres obtuses, arrondies à leur sommet , ovales, plus ou moins élargies, dentées inégalement vers leur sommet, rétrécies en pétiole à leur base : les latérales presque rondes ; chaque feuille ternée et munie d'un pétiole particulier médiocre- ment ailé. Les fleurs naissent en très- grand nombre sur des grappes axillaires , souvent divisées en deux ou trois rameaux, avec des vrilles opposées. Ces fleurs sont blanchâtres, petites; les folioles du calice concives , très-ouvertes, ovales, obtuses; la corolle un peu plus grande. Les fruits forment une cap- sule à trois coques bien distinctes , garnies à leur base de trois ail es larges, membraneuses, transparentes. Le réceptacle est velu. Cette plante croît dans les forêts, à Saint-Domingue, oij elle porte le nom de liane à persil. 520 SER On a prétendu que les sauvages s'en servoient pour ein> poisonnei leurs flèches: cette assertion paroît dénuée de fon- dement. Les Nègres l'emploient aujourd'hui pour engourdir les poissons, et ce moyen leur procure une pêche abondante. Le poisson pris de cette manière n'occasionne aucune in- commodité. (PoiR.) SERKIS ou SERQUIS. {Bot.) Nom donné en Turquie à une espèce de pied-de-chat ou de gnaphale, que Ton prend en guise de thé et que l'on appelle thé des Sultanes. Paul Lucas, qui en avoif apporté en France, dit que cett^ bois- son est agréable. On lui attribue la vertu de conserver la fraî- cheur du teint et de prolonger l'état apparent de la jeunesse. L'auteur du Dictionnaire économique dit que le serkis croît au pied d'une montagne voisine de la Mecque, qui est gar- dée avec soin. (J.) SERLIK. (Bot.) Les Bouriats, peuple qui habite les envi- rons du lac Baïcal, donnent ce nom au poljpodium fragrans, Linn. (atpidium fragrans , Swartz). Ils vont le cueillir dans les fentes des rochers les plus élevés, où il croît. Cette plante est pour eux d'une grande utilité : ils la prennent en infu- sion dans les maladies arthritiques et scorbutiques. Cette espèce de thé est, suivant Pallas, si agréable , qu'on pourroiten faire usage par goût. Une feuille ou deux de cette fougère, infu- sées avec du thé vert , le rend délicieux au point qu'on le prendroit pour du thé de la première qualité. Son odeur est tellement forte que, si l'on en renferme un sachet dans un ballot, dans des herbages ou dans une caisse de papier, elle la leur communique de manière à la conserver long- temps (Pall., Voy. , 4; pag. 416 )• Ammann compare l'odeur de cette fougère à celle de la framboise. (Lem.) SERMONTAIN. {Bot.) Nom françois de la plante que Cé- salpin nomme sermontanum , rapportée par C. Bauhin à son ligusticum seseli , qui est le laserpitium siler de Linnaeus. (J.) SERO. {Ichthyol.) Nom nicéen du labre paon. Voyez Labre. (H. C.) SERO. (Orn.i7/i.) Ce nom, qui s'écrit aussi seiro , désigne, en Provence , la grive draine , turdus visciyorus , Linn, (Ch. D.) SEROCA. {Bot.) Voyez Seneka. (J.) SER 521 SERŒN-JAYER. (Bot.) Nom jayanoh du jussiœa erec ta, dans la famille des onagraires. ( J.) SEROLA. {Ichthyol.) Nom que les Grecs modernes donnent à la Mendole. Voyez ce mot. ( H. C. ) SEROLIS. {Crust.) Genre de crustacés édriophthalmes de l'ordre des isopoHes, fondé par M. Leach , décrit dans ce Dictionnaire tome XII, pageSSg, ettomeXXVIII, pag. SyG. (Desm.) * SÉROTINE. (Mamm.) Le nom italien serotina , employé pour désigner les chauve-souris en général , a été appliqué par- ticulièrement à un vespertilion de notre pays par Daubenton. Le même naturaliste a nommé aussi sérotine de la Guiane une autre espèce du même genre, qui est propre au conti- nent américain. Voyez Vespertilion. (Desm.) SEROUNI-LAUT. (Bot.) Nom indien du volkamaria iner- niis , cité par Burmann. (J.) SEROUPADDIE. {Bot.) Nom sous lequel le Coldenia pro- cambens , genre de la famille des borraginées , est connu a Java, à Ceilan et sur la côte de Coromandel , suivant Bur- mann. (J.) SERP. (Erpét.) Voyez Ser. (H. C.) SERPE. ( Ichthyol. ) Voyez Gastéroplèque , Microstome , SCOPÈLE, StERNICLE. (H. C.) SERPE CROCODILE et SERPE HUMBOLDT. {Ichthyol.) Voyez ScopÈLE. (H. C.) SERPE PETITE-BOUCHE. {Ichthyol.) Voyez Microstome. (H.C.) SERPE STERNICLE. {Ichthyol.) Voyez Sternicle. (H. C.) SERPENS ; Serpentes, Angues. {Erpét.) Dans notre article Ophidiens nous avons fait connoitre précédemment tout ce qui a rapport à la nature et cà l'organisation des Serpens , animaux qui, de tous les temps, ont inspiré à l'homme et à la plupart des autres êtres animés, des craintes justement fondées et une horreur presque insurmontable ; horreur telle- ment innée , tellement préconçue , qu e les espèces même qui ne connoissent point le danger ou qui n'ont guère aie redouter, sont effrayées à la vue de ces bêtes rampantes, comme on voit les rongeurs s'enfuir à l'aspect du loup , et la souris trembler pn apercevant le chat. C'est l'effet d'un instinct inconnu qui 522 SER met tout être animé à même de conserver son existence, en lui signalant ses ennemis naturels : instinct qui le porte à étudier leurs mœurs , leur caractère , leurs armes . leurs moyens de nuire en général , leurs habitudes , enfin. C'est sous ce rapport que nous allons examiner les serpens, qui ne sont pas tous dangereux, et qui souvent, sans effroi comme sans péril , sont contemplés par le naturaliste qui sait apprécier leur puissance et leurs armes, alors même que, l'œil étincelant, la gueule enflammée, la dent dressée pour la mort , ils se lèvent en sifflant et stupéfient le vulgaire qui fuit leur regard glacial. Nous nous sommes attachés à faire connoître la source du mal (voyez tome XXXVI , pag. 186 et suivante) ; nous tâ- cherons maintenant , en indiquant le remède ou plutôt en enseignant à prévenir son emploi par un examen approfondi des habitudes des serpens, de mettre tel de nos lecteurs à même de parcourir sans risque imminent mainte et mainte solitude , de franchir maint et maint désert, dont les serpens semblent interdire l'entrée, de se reposer sous l'ombrage des forêts que ces reptiles paroissent avoir dépeuplées; de sur- prendre les secrets de la nature , de s'emparer de ses ri^ chesses dans les cavernes confiées à leur garde. Dans ce but , décrivons leurs habitudes générales ; signa- lons les espèces qui méritent notre animadvérsion , indiquons les accidens que la plupart d'entre elles déterminent, et cher- chons à enseigner l'art de combattre les terribles effets de leurs piqûres. Dans tous les siècles , chez tous les peuples, le serpent a servi d'emblème à la Prudence, à la Timidité, à la Ruse, à la Fraude , et de symbole à l'Eternité, qui n'a ni commence- ment ni fin , comme le cercle parfait que formeroit cet ani- mal en se mordant la queue. La puissance musculaire dont il est doué, puissance vraiment prodigieuse, et telle que le boa devin , en se roulant autour d'eux , étouffe de fort gros quadrupèdes entre ses replis, qu'on peut comparer à des nœuds serrés , nous explique en partie pourquoi les anciens, dans leurs traditions mythologiques , si souvent fondées sur des observations exactes, ont fait de la force l'attribut de ce reptile; pourquoi ils ont supposé qu'Achélaiis , afin de com- SER 525 battre Hercule , avoit emprunté sa figure. Son agilité , la promptitude de ses mouvemens , Font , dès les premiers temps delà civilisation des Égyptiens, des Mexicains et des Grecs , fait choisir pour le symbole de la vitesse du Temps et de la rapidité avec laquelle les années roulent à la suite les unes des autres , en même temps que sa marche insi- nuante, image vivante d'une douce et persuasive, mais trop souvent hypocrite éloquence , l'a placé sur le caducée de Mercure, et l'a fait, par le vrai Dieu, désigner, entre tous, pour séduire et tromper la compagne du premier homme. Comme le remord pénètre et se glisse dans la poitrine du criminel pour le tourmenter, on a encore par une fable ingé- nieuse , changé en serpens les cheveux des Euménides et le fouet des Furies. Le Serpent python, né dans la fange du déluge de Deucalion et tué par Apollon , est devenu Fallé- gorie de la contagion qui se développe au sein des marais et qu'anéantissent les chaleurs d'un été sec, comme, en Egypte, on volt la peste cesser au solstice d'été ; celui qui déchire le cœur de FEnvie ou qui arme les mains sanglantes de la Dis- corde , n'est de même qu'une ingénieuse vérité cachée sous le charme de la fiction. De pareils mystères , qui semblent avoir précédé les siècles nommés héroïques, qui ont fourni à la poésie tant de méta- phores brillantes qui enrichissent les fastes de la littéra- ture grecque et romaine , quoique altérés par l'ignorance , embellis par Fimagination, falsifiés par la superstition et par la crainte, prouvent que les anciens connoissoient fort bien les mœurs des serpens; aussi, pour désigner la circonspection indispensable au médecin , avoient-lls entouré d'un de ces reptiles le bâton d'Esculape, adoré lui-même à Epidaure sous la forme d'un serpent; en avoient-lls confié un autre aux soins d'Hygle , déesse de la Santé, comme pour montrer que la tempérance est la source d'une longue vie, et en avoient- lls orné le miroir de la déesse de la prudence, en signe d'in- telligence , de prévoyance, de divination même. Par des motifs bien ditférens, par suite, sans doute, delà frayeur extrême dont nous avons parlé en commençant . Esse deos fccit tiinor , (]ud nempè remotd Templa ruent • Sh SER lesserpens sont devenus un objetde vénération chez plusieurs peuplades grossières et non civilisées de l'Afrique et de l'A- mérique; et c'est là ce qui leur a valu, au royaume de Juida, des temples, des prêtres et des victimes. Selon Desmarchais, en effet, le Devin et la Daboie ( voyez ces mots) sont les fé- tiches, les dieux familiers de ce pays superstitieux , et chaque année on leur consacre quelques belles filles, de riches of- frandes , des étoffes de soie , des bijoux , des mets délicats et même des troupeaux : ce qui fait que les prêtres s'enrichis- sent à leur service et possèdent d'immenses revenus. Au Malabar on vénère le naja à lunettes et l'on ne tue aucune couleuvre. Tous les serpens vivent de matières animales, et digèrent lentement à cause de la foiblesse de leur estomac membra- neux ; aussi mangent-ils rarement, surtout dans la saison du froid : un repas leur suffit souvent pour plusieurs semaines, et ils ne boivent jamais, leur peau épaisse et écailleuse ne leur permettant que difficilement de transpirer. Ils demeurent engourdis durant tout l'hiver dans nos cli- mats, en sorte que leur vie est alors, pour ainsi dire, sus» pendue. Dans les mois rigoureux de la mauvaise saison , et tandis qu'ils sont accablés par le sommeil dont nous parlons, ils demeurent cachés dans des trous , en terre, où ils se rou- lent sur eux-mêmes et où fréquemment ils sont entortillés plusieurs ensemble, jusqu'à ce que la douce température du printemps vienne les réveiller et l'aspect du soleil les ra- nimer. Alors ils changent d'épiderme, car chaque année ces ani- maux éprouvent une mue , par l'effet de laquelle le plus extérie-ir vie leurs légumens se dessèche, se fend, se détache en lambeaux, ou même, d'une seule pièce et sous la figure d'un fourreau , abandonne le corps , dont il conserve la forme. Un phénomène particulier caractérise , chez les ser- pens à sonnettes , cette période de la vie ( voyez Crotale ) , et r'ans presque toutes les autres espèces les yeux se déve- loppent comme le reste du corps. 11 est rare que les strpens attaquent l'homme sans que celui-ci les ait provoqués; communément même ils semblent redouter sa présence. Quoique rusés, ils sont timides et crain- SER 5^5 t-ifs , de mœurs douces en apparence , et patiens à l'excès. Leur transport spontané d'un lieu à un autre est assez lent, à cause de leur défaut absolu de membres; mais, en se rou- lant sur eux-mêmes, la tête élevée au-dessus du sol, et en se débandant subitement à la manière d'un ressort, ils sont lancés assez loin et avec force du lieu qu'occupoient leurs circon- volutions. D'ailleurs, les espèces gigantesques, les boas, les pythons et plusieurs autres, qui atteignent de vingt à vingt- cinq pieds de longueur, ont une force prodigieuse, comme nous l'avons dit. Entortillées autour d'un arbre , elles y at- tendent, en embuscade , l'arrivée de quelque animal , qu'elles enveloppent et qu'elles étouffent dans leurs replis tortueux, le couvrant d'une bave écumeuse pour en faciliter la déglu- tition , qu'elles opèrent à leur aise et sans aucune sorte de mastication. Les petits serpens, au lieu de se conduire ainsi, grimpent sur les arbres, y vont chercher les oiseaux jusque dans leur nid et les dévorent avec rage. On croit aussi universellement, à peu près, que, par un moyen quelconque , par des émanations spéciales , par l'é- pouvante qu'ils inspirent, ou même par une sorte de pou- voir magnétique ou magique, les serpens ont la faculté de stupéfier, de fasciner , de charmer la proie dont ils veulent s'emparer. D'après le philosophe Métrodore , Pline avoit déjà signalé ce mode d'asphyxie, qu'il attribuoit à une vapeur nauséabonde; opinion qui sembleroit confirmée par la facilité avec laquelle, à faide de l'odorat seulement, les Nègres et les Sauvages découvrent les serpens dans les savanes, et que le comte de Lacépède semble porté à adopter dans l'excel- lente Histoire des serpens, dont il a enrichi la science. P. Kalm nous assure que , regardés fixement par un serpent qui siffle, en dardant sa langue fourchue hors de sa bouche, les écureuils sont comme contraints à tomber du haut des arbres dans la gorge du reptile, qui les engloutit. Au rap- port de beaucoup de voyageurs , on diroit que , par l'eftet magique de quelque charme, le durissus et le boiquira , par exemple, ces redoutables dominateurs des steppes de l'Amérique , ont la puissance de contraindre leur proie à tomber dans leur gueule. A leur aspect , dit-on , les lièvres , les rats, les grenouilles et les autres reptiles semblent pétrifiés du 526 SER terreur, et, loin de cherchera fuir, paroissent se précipiter au-devant du sort qui les attend; ils sont stupéfiés à distance et d'une manière presque surnaturelle. Mais ce fait, qui intéresse vivement la physiologie animale, est loin d'être non-seulement clairement expliqué, mais même suffisamment démontre. Malgré les conjectures émises à ce sujet par le célèbre et savant anglois Hans Sloane; malgré les observations de P. Kalm, dont le récit a été sans difficulté adopté par son maître, Tillnstre Linnaeus; malgré celles de Levvson, de Catesby, de Brickel, de Colden , de Berverley, de Bancroft, de Bartram; malgré un ouvrage publié en an- glois, ex professa , sur le même objet , en 1796, par M. Benj. Smith Barton , naturaliste américain et professeur à Phila- delphie ; malgré les exemples de ce pouvoir stupéfiant des serpens sur l'homme lui-même , consignés dans un mémoire lu tout récemment à la Société d'histoire naturelle de New- York par le major Alexandre Garden , qui attribue une telle influence à la terreur que ces reptiles inspirent et à des éma- nations narcotiques qui s'échappent de leur corps , sinon constamment, du moins à certaines époques; cette matière, dans la discussion de laquelle Vosmaër , Stedmann et Pen- nant, entre autres, se sont déclarés pour la négative , a été fréquemment l'occasion de vives contestations , et , il faut l'avouer, est encore assez obscure. D'un autre côté, comme le regard du chien tient la per- drix en arrêt, on diroit, au contraire, que la présence de l'homme suspend la fureur , abat les forces , stupéfie les fa- cultés de certains serpens justement redoutés, et les oblige à l'obéissance par une véritable sorte de fascination également. Dès les temps anciens, des peuplades de l'Arabie , les Psylles et les Marses , entre autres, savoient charmer ces reptiles ' , et Kœmpfer, ainsi qu'une foule d'autres voyageurs, nous ont transmis des détails sur la danse que les Indiens font exécuter au terrible Naja (voyez ce mot). On sait encore, à n'en Ad quorum cantus mites jacuére cerastœ , Frigidus in pratis cantando rumpitur anguis. SER 527 point douter, que les bateleurs égyptiens forcent le célèbre aspic des anciens , VHaje des Arabes modernes, à faire plu- sieurs sortes de tours à leur commandement (voyez Naja), et semblent imiter les magiciens des Pharaons, qui chan- gcoient leurs verges en serpens. La musique a , d'ailleurs, le fait est notoire , une grande influence sur des êtres aux- quels on est si justement porté à refuser de la sensibilité. M. le vicomte de Chateaubriant rapporte qu'en 1791 , au mois de Juillet, dans le Haut-Canada et au bord de la rivière Gé- nésie , il vit un indigène apaiser la colère d'un durissus ou serpent à sonnettes à l'aide des sons qu'il tiroit de sa flûte , et même se faire suivre par lui , sans avoir recours à aucua autre moyen. On sait, enfin, que le serpent corail est fort doux, sus- ceptible d'une sorte de domesticité , et recherché des 1 lori- diennes, qui le portent en collier, à cause de sa jolie couleur de feu. On a vu, chez nous aussi, des femmes rendre domestique îa couleuvre à collier, la porter en bracelets, la réchauffer dans leur sein , s'en faire suivre dans leurs promenades : preuve évidente que les serpens sont susceptibles de s'appri- voiser, de s'atfectionner, de s'attacher par une sorte d'amitié aux personnes qui en prennent soin. Nous avons déjà eu occasion de dire comment la langue des serpens, fendue en deux languettes aiguës, ressemble à deux javelots que ces reptiles brandissent dans leur gueule ; comment elle ne sauroit piquer et manque de venin, en sorte que celle de la vipère ne pourroit être l'emblème de la Calomnie , à laquelle on la compare vulgairement ; comment leur trachée-artère , composée d'anneaux entièrement carti- lagineux, résiste à la pression; conséquence nécessaire d'une déglutition laborieuse , qui n'est point précédée de mastica- tion et qui s'exerce sur des corps d'un volume considérable qui remplissent toute la gorge et qui exigent , pour être avalés, un espace de temps si long, que souvent la partie qui est arrivée dans l'estomac est digérée avant que les por- tions qui sont encore au-dehors de la gueule soient enta- mées ; comment ce même conduit , en vertu même de sa solidité , donne plus de force et d'intensité à leur voix , ou «28 SER plutôt à leur sifflement', souvent effrayant; comment ik s'accouplent au printemps, par un beau soleil et sur un ter- rain nu; ct'mrncnt ils peuvent vérifahleinent exercer l'acte du coït, et comment le mâle a une double verge qui féconde à la fois chacun des deux ovaires de la femelle ; comment beaucoup d'espèces, surtout parmi les ophidiens venimeux , sont vivipares et donnent le jour à de jeunes serpens tout formés', qui traînent après eux un rudiment de cordon om- bilical et cherchent eux-mêmes leur nourriture, privés qu'ils sont des soins maternels et guidés uniquement par leur ins- tinct personnel ; comment l'accroissement de ces reptiles est lent, parce qu'ils vivent longuement; comment ils demeurent, dans nos climats, engourdis pendant tout l'hiver, pour ne s'éveiller qu'aux beaux jours du printemps , qui semble les rannner à la vie; comment, chaque année, ils changent d'épiderme et éprouvent une véritable mue , à la suite de la- quelle le corps est comme rajeuni et les couleurs deviennent plus éclatantes ; comment les serpens à sonnettes , en consé- quence même de cette mue , possèdent un organe spécial (voyez Crotale ); etc. Mais c'est assez nous occuper des ha- bitudes , des mœurs particulières qui distinguent certains serpens; examinons maintenant les motifs justement fondés que nous avons pour les craindre : avouons que plusieurs ne sont nullement dangereux, et reconnoissons que parmi ceux qu'il faut redouter , il en est qui le sont moins que d'autres. Rarement, sans être provoqués, nous le répétons, les serpens attaquent l'homme , et leur venin est d'autant plus subtil et plus actif, qu'ils rampent sur un sol plus échauffé par les feux du ciel. C'est, en effet, le climat chaud et humide des steppes de l'Amérique et de l'Asie, le ciel ardent des déserts de l'Afrique, qui paroissent le mieux convenir à la multiplication , au dé- veloppement de ces reptiles. Quinze à seize de leurs espèces seulement habitent l'Europe; et Russel en a décrit quarante- trois, rien que pour les côtes du Bengale et du Coromandel, 1 Sihila lambebant linguis vihrantilus ora. 2 La Vipère a, par syncope grammaticale, tiré son nom de cette particularité, que présentent aussi d'ailleurs l'aspic, le prrster ou vi- père noire, quelques boas , l'orvet , l'anacondo, des couleuvres, etc. SER 529 L'Amérique équatoriale , brûlée par les rayons du soleil le plus vif, et sans cesse humectée par l'eau de ces fleuves im- menses qui roulent le tribut de leurs flots vers ses bords orien- taux , fournit, à elle seule, comme l'a noté le baron de Humboldt , cent quinze espèces des trois cent vingt qui ont été décrites dans l'ordre des ophidiens. Dans les provinces qu'elle renferme , la terre, prodigue de végétaux vénéneux: et d'animaux nuisibles , a peuplé de serpens impurs des sa- vanes noyées, des forêts encore vierges. Ces reptiles four- millent à Surinam , à la Guiane françoise, au Pérou , au Brésil, au Bas-Orénoque, à Nicaragua, à Panama, au Cas- siquiare , où , deux fois pur an, ils pondent un grand nom- bre d'œufs, et où ils paroissent tellement bien établis, que quand les indigènes mettent le feu à des broussailles, il en sort, suivant l'expression d'un de nos estimables écrivains ^ des armées formidables de serpens, qui s'échappent, en toutes directions, par rangs pressés, au nombre de trente à qua- rante mille à la fois, et qui mettent tout en fuite devant eux. Mais dans les contrées froides on n'en trouve plus que quel- ques individus disséminés sur un grand espace de terrain : assez rares en Allemagne et en Russie , ils le sont encore davantage vers la Sibérie, et il n'en existe plus dans les ré- gions polaires. Ils ne s'élèvent point non plus sur les hautes montagnes au-delà de i3oo à 1400 toises, ainsi qu'on l'a observé sur le dos des Cordillères , dans les plateaux de Santa- Fé de Bogota , sur les Andes , à Antisana et au Pichincha. Mais, parmi tous les serpens connus, il n'y en a guère qu'un sixième ou un cinquième qui soient armés de traits dangereux. Parmi les quarante-trois espèces des Indes, décrites par Russel , sept seulement sont à craindre; et , dans le dé- nombrement des ophidiens connus de son temps par Daudin, il existe quatre-vingts espèces venimeuses et deux cent trente- trois non venimeuses. En Amérique, une race seulement sur cinq, et une sur quatre, en Europe , sont redoutables par leur venin. Les autres sont d'innocentes créatures qui ram- pent tranquillement à la surface de la terre. De tous les reptiles venimeux de l'Europe, il n'en est point dont la morsure soit aussi dangereuse que celle de la 48. 34 53o SER vipère (colubcr berus , Linn.; berus vulgaris ^ N. ). Ce n'es* point ici le lieu de donner une description de ce serpent et de faire connoître le mécanisme à l'aide duquel il insinue son venin dans les plaies qu'il produit; ce n'est point celui non plus de rappeler l'erreur dans laquelle étoit tombé Ulysse Aldrovandi, en croyant que ce venin siégeoit dans la vési- cule du fiel de l'animal, et que, de là, il étoit porté aux gencives; de dire comment F. Redi , le premier , détruisit cette erreur par des observations exactes , et comment Van Helmont, Charas, Fontana et tous ceux qui sont venus de- puis lui, ont adopté son opinion. Nous traitons en détail de chacun de ces points à notre article Vipère , que le lecteur peut consulter , et nous nous contentons de rapporter les faits suivans , au sujet du venin des serpens considéré d'une manière générale. Ce venin n'est ni acide , ni alcalin ; celui de la vipère , qu'on a le plus étudié, ne rougit point la teinture de tour- nesol et ne verdit point le sirop de violettes. 11 n'est ni acre ni brûlant ; il ne produit sur la langue qu'une sensation ana- logue à celle de la graisse fraîche des animaux; il a une lé- gère odeur semblable à celle de la graisse de la vipère elle- même , mais beaucoup moins nauséabonde; il ne fait point effervescence avec les acides; mis sur l'eau , il s'enfonce dans le liquide; mêlé avec elle, il la trouble et la blanchit légère- ment; il ne brûle point lorsqu'on l'expose à la flamme d'une bougie ou qu'on le projette sur des charbons ardens. Lors- qu'il est frais, il est un peu visqueux, et quand il est desséché, il s'attache comme de la poix. Il participe grandement à la rature du mucus. Ce poison conserve sa puissance après la mort de l'animal qui l'a sécrété, et se fixe dans le linge avec assez d'énergie, dit-on , pour que celui des crotales, en particulier, ne puisse être détruit par la lixiviation. Il garde également ses pro- priétés dans les crochets après la mort du reptile. Un homme fut mordu à travers ses bottes par un crotale et ne tarda point à succomber; ces bottes furent successivement vendues à deux autres personnes, qui moururent pareillement, parce que l'extrémité d'un des crochets à venin éioit restée engagée dans le cuir. Quelque extraordinaire que paroisse un sem- SER S5î blable fait , il est confirmé par des expériences dont j'ai rendu compte à la Société philomatique , dans une de se§ premières séances de cette année 1827 , et qui ont été entre- prises parle docteur Emmanuel Rousseau, prosecteur d'ana,- tomie comparée au Jardin du Roi, lequel, ayant eu à sa dis» position un serpent à sonnettes mort depuis deux jours , s'es^ assuré que le venin de cet animal , même dans nos climats et à une époque très-avancée de l'année , conserve encore toutes ses propriétés malfaisantes. Un pigeon , dans les musr clés pectoraux duquel il a enfoncé les crochets venimeux de cet animal , est mort en peu de temps. Le venin de la vipère et de quelques autres serpens qui vivent loin de la zone torride perd de sa force pendant l'hiver et dans les contrées septentrionales. Son énergie augmente , au contraire , pendant l'été et dans les pays chauds. Le danger de la morsure des serpens est relatif à la colère dont le reptile est animé; car, serrant avec plus de force, il exprime mieux le venin et en distille une plus grandç quantité dans la plaie. 11 est aussi plus ou moins grand, suivant le laps de temps qui s'est écoulé depuis que les vésicules à venin ont été vidées par une dernière morsure. La grosseur de l'animal mordu et le degré de frayeur que lui cause cette blessure, la rendent aussi plus ou moins grave. Les expériences de Fontana , qui ont été faites au nombre de plus de six mille , ont appris que la morsure d'une seule vipère suffit pour tuer une souris, un pigeon , etc. Il en faudroit plusieurs réunies pour causer la mort d'un bœuf ou d'un cheval. Le danger de cette morsure dépend évidemment, au reste, de l'espèce d'inoculation vénéneuse dont elle est accompa- gnée. Et cependant, malgré le fait rapporté par le commen- tateur Matthioli d'un paysan qui mourut sur-le-champ pour avoir sucé le sang qui s'écouloit d'une blessure que lui avoif faite une vipère ; malgré l'assertion du célèbre Fontana , on peut, je pense, assurer que, pris à l'intérieur, ce venin, au moins celui de la vipère , n'est nullement nuisible. Charas et Rédi ont fait à ce sujet des expériences concluantes, dont le professeur Mangili a récemment confirmé le& résultats. La 552 SER chose était même déjà connue du temps de Celse , puisque cet auteur dit : Neque Hercules scienliam prcrcipuam hahenf. hi qui Psjlli nominantur , Sed audaciam usu ipso confirmât am ; nam venenuin serpentis non gustu , sed in vulnere nocel. Ergà quisquis exemplum Psylli secutus , id vulnus exsuxerit , et ipse tutus erit , et tutum hominem prœstahit. Sed antè , ajoute avec une sagacité merveilleuse cet excellent observateur, dehebit attendere ne quod in gengivis palatove , aliàve parte avis , ulcuz habeat, La même doctrine se trouve professée dans la Pharsale de Lucain , où l'on entend dire à Caton: JVoxia serpentum est adniislo sanguine pestis , Morsu virus habent, et fatum dente ininantur: Pocula morte carent On n'a point de très -fréquentes occasions d'observer les efifets de la piqûre des serpens sur l'homme ; la terreur qu'ils inspirent les fait éviter avec un trop grand soin pour que les accidens de ce genre se multiplient. Il est peu de méde- cins, néanmoins, même en Europe, qui n'aient été témoins des accidens causés par celle de la vipère , et j'ai eu moi- même plusieurs fois occasion de vérifier les assertions avan- cées à ce sujet par les auteurs. Dans les Transactions philo- sophiques de 1810, Sir Éverard Home rapporte un exemple des funestes effets de la morsure d'un crotale, qu'il a été à même d'étudier au sein de la Grande-Bretagne; et les jour- naux ont fait connoitre un événement déplorable de ce genre , arrivé dans une auberge de Rouen , le 8 Février dernier (1827), où un Anglois , apportant de Londres trois serpens à sonnettes et plusieurs jeunes crocodiles, mal- gré des précautions multipliées contre le froid , reconnut à son arrivée que le plus beau des trois serpens étoit mort , et fut piqué à la main par un des deux autres qu'il cherchoit à ranimer; accident qui eut, en huit heures de temps, une terminaison fafale , et sur lequel M. le docteur Pihorel a communiqué à l'Académie royale des sciences et à l'Académie royale de médecine (Avril 1827), les détails les plus circons- tanciés et les plus intércssans. Les symptômes morbides, qui suivent l'inoculation véné- SER 533 neuse faite par la dent des ophidiens dont nous parlons, se développent avec une excessive rapidité; dans beaucoup d'animaux les effets en sont déjà sensibles au bout de quinze ou vingt secondes, suivant Fontana. Chez l'homme ils se ma- nifestent de la manière suivante, à la suite de la piqûre de la vipère spécialement. Une douleur vive et piquante se fait sentir dans le lieu de la blessure , qui devient bientôt le siège d'un gonflement in- ilammatoire avec tendance à la gangrène, laquelle est an- noncée par des taches livides et des espèces de phlyctènes. En même temps le blessé éprouve des nausées, delà foiblesse, des vertiges , des syncopes , de la dyspnée , des éblouissemens , au. trouble dans les facultés intellectuelles, des vomissemens de matières bilieuses et jaunâtres, des mouvemens convul- sifs , des douleurs dans la région ombilicale, tous signes de l'impression générale opérée sur l'économie entière par le virus, non pas que celui-ci coagule le sang dans les vais- seaux, comme l'établit Fontana , sur des expériences illusoires, mais parce qu'il exerce une action spéciale sur le principe de la sensibilité. Le sang, qui s'écoule d'abord par la plaie, est souvent noirâtre; quelque temps après il est remplacé par de la sanie, et la gangrène se déclare lorsque la maladie doit se termi- ner par la mort. Cette terminaison heureusement n'est point la plus ordi- naire, pour les vipères du moins; elle n'est même pas aussi commune qu'on le croit universellement au sujet des autres espèces de reptiles venimeux. Dans la séance que l'Académie royale des sciences de Paris a tenue, le 9 Avril 1827 , le pro- fesseur Bosc a affirmé avoir vu plus de trente personnes mor- dues par des serpens à sonnettes, sans qu'aucune ait suc- combé. Fontana, ayant reconnu qu'un centième de grain du venin de la vipère, introduit dans un muscle, suffit pour tuer uu moineau , et qu'il en faut six fois davantage pour faire périr un pigeon, a calculé qu'il en faudroit à peu près trois grains pour tuer un homme. Or, comme une vipère n'offre dans ses vésicules qu'environ deux grains de venin, qu'elle n'épuise même qu'après plusieurs morsures , il seroit évident que 534 SER l'homme peut rerevoir, sans en mourir, la piqûre de cinq ou six vipères. Mais il n'en est point tout- à -fait ainsi : les expériences du savant italien ont eu le sort de toutes les ex- périences de physiologie fondées sur le calcul; des faits ulté- rieurs ont détruit les conséquences qu'il en avoit déduites. Le docteur Paulet, dans ses Observations sur ta vipère de Fon- tainehleau , publiées en i8o5 , dit qu'un enfant de sept ans et demi , mordu au-dessous de la malléole interne du pied droit par un reptile de cette espèce, mourut au bout de dix-sept heures; un autre enfant de deux ans expira deux jours après avoir été mordu à la joue. Plus récemment encore, le doc- teur Hervez de Chegoin a vu à Entrains, petite ville du dé- partement de la Nièvre, une femme de soixante-quatre ans, bien constituée et d'une bonne santé, succomber, au mi- lieu des accidens les plus graves, trente -sept heures après avoir été mordue à la cuisse une seule fois par une seule vipère. L'opinion émise par Fontana et soutenue aujourd'hui par beaucoup de personnes, ne nous paroit donc pas bien fon- dée. Les médecins qui la partagent ne se rappellent sans doute pas qu'ici, comme dans la plupart des affections pa- thologiques, les climats, les saisons, l'âge, le tempérament des individus, etc., sont autant de causes qui influent singu- lièrement sur la nature et la marche plus ou moins rapide des symptômes occasionés par la morsure des ophidiens ve- iiimeux. La structure de l'organe blessé et ses connexions méritent également une grande attention sous ce rapport. C'est ainsi que M. Bosc rapporte que , pendant son séjour en Amérique , deux chevaux , le même jour , furent mordus dans une enceinte par une vipère noire, l'un à la jambe de der- rière, et l'autre à la langue : ce dernier mourut en moins d'une heure, et l'autre en fut quitte pour une enflure de quelques jours et une foiblesse de quelques semaines. La perte du premier fut causée par une vive inflammation qui avoit fermé la glotte et déterminé une asphyxie. Ce venin, d'ailleurs, au moins pour la vipère, paroît ne pas être mortel s'il ne pénètre que dans le tissu cellulaire, et est tout-à-fait innocent s'il n'est appliqué que sur les fibres charnues. Injecté dans les veines, au contraire, il donne lieu SER $35 à une prompte mort, ainsi que l'ont démontré plusieurs ex- périmentateurs, Fonlana en particulier. Ajoutons ici que, quoique la piqûre de la vipère soit rare- ment mortelle pour l'homme, elle donne lieu à des suites graves et durables , lorsqu'on néglige de la traiter. Une jau- nisse universelle peut en être la conséquence; on lui a vu aussi produire une inflammation vive des gencives, la sécheresse de la bouche, une soif insatiable, des tranchées, de la dysu- rie, des frissons, des hoquets, des lypothymies, des sueurs froides et colliquatives, et tous ces symptômes durent pen- dant un temps assez long. Quelque terribles, au reste, que paroissent les accidens causés par la vipère, ils sont bien loin d'égaler ceux que pro- duisent les serpens des contrées brûlantes de l'Asie , de l'A-- frique et de l'Amérique (voyez Céraste, Crotale, Naja). En peu d'heures et même au bout de quelques instans, la partie blessée est frappée de stupeur et de lividité, et bientôt le froid de la mort , s'étendant de proche en proche, se fait sentir dans la région du cœur. Amis zélés du merveilleux, les anciens ont admis avec con- fiance toutes les fables les plus absurdes, débitées sur les effets du venin des serpens. Lucain, dans sa Pharsale , et Nicandre , dans son poëme De Theriacis , nous ont laissé une nomencla- ture des serpens' et un tableau des effets de leur venin, vraiment admirable pour le temps de leurs auteurs, quoique empreint du cachet de l'époque, puisqu'on y voit se trans- former en serpens redoutables les gouttes de sang tombées sur le sol de la Lybie , de la tête de Méduse tranchée par Persée. Pausanias rapporte l'histoire d'un roi d'Arcadie , qui, mordu par un de ces serpens venimeux dont nous parlons, mourut 1 Aspida somniferam tumidâ cervice levavit , . , Sfjuamiferos ingens hœmorrhois explicat orbes; Natus et ambiguœ colorât qui syrtidos arva Chersydros , tractique via fumante chelydri ; Et sernper recto lapsurus limite cenchris ; 536 SER d'une gangrène générale. Ambroise Paré, le père de la chi- rurgie Françoise , qui signale ce reptile d'après l'historien grec que nous venons de citer. Je nomme le pourrisseur et l'accole à un autre serpent, qu'il appelle le coule-sang , parce que, suivant Avicenne, sa piqûre, suivie de gangrène subite et de vomissemens, donne lieu à un écoulement de sang par les narines, la bouche, les yeux, l'anus, la vulve, etc., ce qui se rapporte entièrement à l'hœmorrhoïs des an- ciens. Suivant ceux-ci encore, l'hypnale faisoit périr dans un sommeil prolongé, et Solin , d'après Nicandre, lui attribue la mort de Cléopàtre; les chélydres répandoient des vapeurs nauséabondes; l'ammodyte se cachoit dans le sable; la dipsade causoif une soif inextinguible; Vacontias ou javelot {jactilus) tomboit comme un trait du haut des arbres où il étoit monté; le prester étoit dans le même cas; le seps sphaceloit les membres de ceux qu'il àvoit piqués, etc. Mais parmi ces fables, la plus extraordinaire, la plus in- croyable sans doute , est celle du Basilic , de ce serpent auquel Avicenne, Pline, Solin, Nicandre et une foule d'autres, ont vu une couronne sur la tête, faisant fuir tous les autres à son aspect , et se montrant véritablement leur roi , dit le médecin- poëfe Nicandre. On attribuoit à son sifflement sinistre la fa- culté de faire mourir tous les animaux , et son regard hor- rible sufîisoit pour tuer, assure Galien de Pergame. C'est sa peau qui , au rapport de Solin , étoit pendue dans le temple de celte ville, dont les habitans l'avoient payée fort cher, et empêchoit les oiseaux d'y faire leur nid et les araignées d'y tisser leur toile. Pline en parle également, et Aétius , l'Amydéen , n'indique aucun remède contre sa morsure, dont les suites sont trop promptes et qui, d'après Érasistrate, fait tomber les muscles presque subitement par lambeaux. Nous n'essaierons point de passer en revue tous les rêves que Ton a débités au sujet du venin des serpens; nous aurions assez à dire en nous bornant aux faits avérés, et ces faits sont consignés dans nos articles Crotale, Naja, TriçqnQCÉphale, Venin et Vipère , pour la plupart. C'est là aussi que le lecteur pourra trouver des détails sur le traitement qu'il convient d'appliquer aux aceidens détçr* SER 557 inînés par la morsure des serpens venimeux, traitement en général identique pour toutes les espèces. Les serpens ne sont point seulement nuisibles; plus d'une fois l'homme a retiré quelque avantage de l'emploi de leur chair ou de tel ou tel de leurs organes : je ne prétends point parler ici des vertus singulières qu'on a attribuées jadis au produit de leur mue, mais je ne saurois taire que les vipères et les couleuvres ont été, et seroient encore conseillées avec quelque succès en bouillon , contre beaucoup de maladies cutanées ; que l'anaconde et quelques autres boas servent de nourriture aux indigènes , comme nos couleuvres sont man- gées dans le Lyonnois , la Provence et le Dauphiné , ainsi qu'on peut le voir avec plus de détails en consultant notre Faune des Médecins. On sait aussi que la vipère d'Egypte étoit jadis un objet de commerce assez important pour la confection de la thériaque de Venise. (H. C.) SERPENS. (Fos5.) Dans la brèche osseuse de Cette , M. Cuvier a reconnu des vertèbres de serpens qui ont la forme et la grandeur de celles de notre couleuvre à collier {Colu- her natrix , Linn.); mais les vertèbres des différentes espèces de serpens ont tant de ressemblance entre elles qu'on ne peut être assuré qu'elles dépendent de cette espèce. ( Rech. sur les ossem. foss. , tom. /( , Mém. sur les brèches osseuses.) Gesner assure qu'on a trouvé des serpens fossiles dans les ardoises de Claris. On a autrefois donné le nom de langues de serpens aux dents de squales qu'on trouve à l'état fossile. On a aussi appelé œil de serpent , celles de ces dents fos- siles qu'on croit avoir appartenu à des poissons du genre de la Dorade. (Voyez au mot Glossopètre.) On a cru autrefois que les ammonites étoient des serpens pétrifiés, et on les a nommées serpens ou couleuvres de pierre. (D.F.) SERPENT. (IchthfoL) Un des noms vulgaires du syngnathe ophidion. Voyez Syngnathe. (H. C.) SERPENT AGILE. (Erpétol.) On a ainsi appelé la Cou- leuvre agile, dont il est question à la page 2i5 du tom. XI de ce Dictionnaire. (H.C.) 538 SER SERPENT AILÉ. (Erpélol.) Voyez Dragon. (H. C.) SERPENT ANGULEUX. ( Erpét. ) Voyez CouLEuvaE angu- LEusE, page a 14 du tome Xï de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT ANNELÉ. (Erpét.) Voyez Couleuvre annelée, page 194 du tome XI de ce Dictionnaire. ( H. C. ) SERPENT ARDOISÉ. (Erpét. ) Voyez Schisteuse. (H. C.) SERPENT ARGENTÉ (Erp^f.) Voyez Couleuvre argentée , tom. XI, pag. i83. (H. C. ) SERPENT ATROCE. ( Erpét. ) Voyez Vipère. (H. C. ) SERPENT AURORE. (Erpét.) Voyez Couleuvre aurore , pag. igg du tome XI de ce Dictionnaire. (H. C ) SERPENT AVEUGLE. (Erpét.) Voyez Orvet et Typhlops. (H. C.) SERPENT AZURÉ. (Erpétol.) Voyez Couleuvre azurée, pag. 201 du tome XI de ce Dictionnaire. (H. C. ) SERPENT BAI-ROUGE. (Ez-pef.) Voyez Serpent annelé. (H. C) SERPENT BLANC. (Erpe7.) On a donné ce nom à la Cou- leuvre blanche, dont il est question à la page 200 et à la page 2o5 du tome XI de ce Dictionnaire. Voyez aussi Cécilie. (H. C.) SERPENT BLANCHATRE. (Erpét.) Voyez ce que nous disons (!e la Couleuvre blanchâtre à la pag. 2»6 du tom. XI de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT BLANCHET. (Erpét.) Voyez Amphisbène. (H. C.) SERPENT BLEUATRE. (Erpét.) Voyez Couleuvre bleuâtre, tom. XI , pag. 18g, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT BLUET. (Erpét.) Voyez Couleuvre bluet , page 20?) du tome XI de ce Dictionnaire. (H, C.) SERPENT CAMUS. ( Erpét. ) C'est le même reptile que la CouLEUviiE CAMUSE, dont il est parlé à la page 216 du tome XI de ce Dictionnaire. ( H. C. ) SERPENT CARÉNÉ. [Erpét.) Voyez Couleuvre carénée, tome XI , pag. 206 , de ce Dictionnaire. (H. C. ) SERPENT CASSANT. (Erpét.) Voyez Orvet. (H. C.) SERPENT CATÉNULAIRE. (Erpét.) Voyez Couleuvre ca- ténulaire, tom. XI, pag. 178, de ce Dictionnaire. ( H. C. ) SERPENT A CENT YEUX. (Erpét.) Voyez Boa et Devin. (H.C.) SER 539 SERPENT CHAINE. {Erpét.) Voyez Serpent caténulaire et Couleuvre chaîne, tom. XI , pag. 178 et 190, de ce Dic- tionnaire. (H. C.) SERPENT CHAPELET. (Erpét.) Voyez Couleuvre-chapelet, tom. XI, pag. 202 , de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT CHATOYANT. ( LVpe^) Voyez Couleuvre cha- toyante, tom. XI, pag. 204, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT CHEVELU. (Erpe7.) Kolbe appelle ainsi le naja du cap de Bonne-Espérance. Voyez Naja. (H. C. ) SERPENT A COLLIER. ( Erpét. ) Voyez Couleuvre a col- lier , tom. XI , pag. 172 et suivantes. (H. C. ) SERPENT COMMUN. (Erpét.) Voyez Couleuvre verte et jaune, tom. XI, pag. 174, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT CONSTRICTEUR. (Erpét.) Voyez Boa et Ser- PENT LIEN. (H. C.) SERPENT CORNU. (Erpét.) Voyez Ammodyte , Céraste, Érix. (H. c.) SERPENT COURONNÉ. [Erpét.) On a ainsi appelé le naja à lunettes. Voyez Naja. (H. C.) SERPENT A CRESSERELLE. ( Erpét. ) Voyez Serpent a sonnettes. (H. C. ) SERPENT DES DAMES. (Erpétol.) Voyez Couleuvre des dames , tom. XI, pag. 2i5, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT DARD. (Erpét.) Voyez Acontias et CotJLEUViiE rayée, tom. XI, pag. 199, de ce Dictionnaire. (H. C. ) SERPENT DÉCOLORÉ. ( Erpét. ) Voyez Couleuvre déco- lorée , tom. XI , pag. 216 , de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT DEMI-COLLIER. ( Erpét. ) Voyez Couleuvre a TÊTE DE VIPÈRE, tomc XI, page i85, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT A DEUX TÊTES. ( Erpét. ) Voyez Amphisbène. (H. C.) SERPENT DOUBLE-MARCHEUR. (E;peL ) Voyez Amphis- bène. (H. C.) 'SERPENT D'EAU. (Erpét.) Un des noms vulgaires de la Couleuvre a collier , décrite dans ce Dictionnaire , tom. XI , pag. 172. (H. C.) SERPENT ENFUMÉ. ( Erpét. ) On a ainsi appelé l'amphis- bène enfumée. Voyez Amphisbène. (H. C. ) 640 SER SERFEN^T D'ESCULAPE. (Erpét.) Nom spécifique d'une couleuvre décrite dans ce Dictionnaire, tom. XI, pag. 177. (H.C.) SERPENT FAMILIER. {Erpét.) Voyez Couleuvre verte et JAUNE et Serpent commun. (H. C. ) SERPENT FÉTICHE. (Erpef.) C'est le devin que, dans son Voyage en Guinée, Paul Isert a ainsi appelé. Voyez Boa et Daboie. (h. c.) SERPENT FIL. (Erpét.) Voyez Couleuvre fil, tom. XI, pag. 202, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT FOUET. (Erpétol.) Voyez Couleuvre fouet-de- cocher, tom. XI, pag. 180, de ce Dictionnaire. (H. C. ) SERPENT GÉANT.^ ( £rpe7. ) Adanson a désigné le devin par ce nom. Voyez Boa. (H. C. ) SERPENT A GRAGE. (Erpét.) A Cayenne on donne vul- gairement ce nom à un ophidien encore mal connu des na- luralistes. (H. C. ) SERPENT A GRELOTS. (Erpét.) Voyez Crotale et Ser- pent A sonnettes, (h. C. ) SERPENT GRISON. ( Erpét. ) Voyez Couleuvre grison , tome XI, pag. 194, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT HÉBRAÏQUE. (Erpét.) Voyez Vii'Ère. (H.C.) SERPENT HÉRISSON. ( Erpét. ) Voyez Serpent a grage. (H.C.) SERPENT IMPÉRIAL. (Erpét.) On a quelquefois ainsi ap- pelé le boa aboma. Voyez Boa. (H. C.) SERPENT INFLAMMATEUR. (Erpétol.) Voyez Dipsade. (H.C) SERPENT JAUNE. (Erpét.) Un des noms de Panacondo. Voyez Boa. (H. C.) SERPFLNT JAVELOT. (Erpét.) Voyez Acontias. (H. C.) SERPENT JOUFFLU. (£rpe7. ) Voyez Serpent d'Esculape. (H.C.) SERPENT LACTÉ. (Erpétol.) Voyez Couleuvre blanche, tom. XI , pag. 2 1 5 , de ce Dictionnaire. (H. C.) ' SERPENT A LARGE QUEUE. (Erpét.) Voyez Enhydre, Hydrophis, Pélamide et Plature. (H. C. ) SERPENT LÉZARD. (Erpét.) Voyez Chalcide. (H.C.) SERPENT A LIANE. (Erpét.) Un des noms vulgaires de SER 541 la Couleuvre fil, décrite dans ce Dictionnaire, tom. XI, pag. 20i. (H. C.) SERIENT LIEN. ( ErpeY. ) Voyez Couleuvre lien , tom. XI, pag. 181, de ce Dictionnaire. ( H. C. ) SERPENT LISSE. { Erpét.) Voyez Couleuvre lisse, tom. XI, pag. 175, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT LOSANGE. ( Erpef. ) Voyez Couleuvre lavhiati, tom. XI, pag. 197, de ce Dictionnaire. (H. C ) SERPENT A LUNETIES. (Erpét.) Voyez Naja. ( H. C.) SERPENT MARIN. ( IchLliyol. ) Voyez Anarhique , Mu- rène etOi^HisuRE. (H. C.) SERPENT DE MER ou SCARCINE PONCTUÉE. {Ichthjol.) Voyez ScARCiiN'E. ( H. C. ) SERPENT MILIAIRE. ( Erpétol. ) Voyez Couleuvre mi- LiAiRE , tom. XI , pag. 2o3, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT MILLET. [Erpét.) Voyez Crotale millet, tom. XII , pag. 46, de ce Dictionnaire. ( H. C. ) SERPENT MINIME. (Erpét.) Voyez Couleuvre minime , tom. XI, pag. 189, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT MOQUEUR. ( Erpét.) Voyez Couleuvre ruba- NÉE, tom. XI, pag. 207 , de ce Dictionnaire. (H. C. ) SERPENT MUET. (Erpét.) Voyez Lachésis. (H. C.) SERPENT MUQUEUX. (Erpétol.) Voyez Couleuvre mu- queuse, tom. XI, pag. 2] 5, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT NAGEUR. (Erpét. ) Voyez Serpent d'eau. (H. C.) SERPENT NÉBULEUX. (Erpét.) Voyez Couleuvre nébu- leuse, tom. XI , pag. 2i5 , de ce Dictionnaire. ( H. C.) SERPENT NEZ-RETROUSSÉ. (Erpef.) Couleuvre nasi^ue, tom. XI , pag. 179 , de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT NOIR. (Erpét.) Voyez Serpent lien. (H. C.) SERPENT OVIVORE. (Erpét.) Voyez Couleuvre ovivore, tom. XI , pag. lyS , de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT PLICATILE. (Erpétol.) Voyez Couleuvre bali , tom. XI, pag. 212, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT PORTE-CROIX. (Erpét.) Voyez Couleuvre porte- croix , tom. XI, pag. 212. (H. C.) SERPENT POULET. (Erpét.) Un des noms de la Couleuvre lien, décrite dans ce Dictionnaire, tome XI, page 181. (H. C) 542 SER SERPENT PYTHON. (Erpét.) Voyez Python. (H. C.) SERPENT A QUEUE LANCÉOLÉE. {ErpéloL) Voyez Hy- PROTHIS. (H. C. ) SERPENT A QUEUE PLATE. {Erpétol.) Voyez Plature. (H. C.) SERPENT RAYÉ. (Erpét.) Voyez Couieuvre rayée , tom. XI, pag. 199, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT RHOMBOÏDAL. {Erpét.) Voyez Couleuvre rhom- BOÏDALE , tom. XI, pag. 206 , de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT DE ROCHER. ( Erpétol. ) Dans les Indes , les homnaes qui font le métier de montrer des serpens pour de l'argent, appellent ainsi, rock-snalces , la plupart des pythons. (H.C.) SERPENT ROUGE-GORGE. ( Erpétol. ) Voyez Cour.EUVRE ROUGE-GORGE, f om. XI , pag. 2 1 5 , de ce Dictionnaire. (H.C.) SERPENT RUBAN. {Erpét,) Voyez Couleuvre verdatre , tom. XI, pag. 204, de ce Dictionnaire. (H. C) SERPENT RUDE. {Erpét.) Voyez Couleuvre rude, tom. XI, pag. 186 , de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT SANS TACHES ou VIPÈRE BLANCHE. {Erpét.) Voyez Vipère. (H. C.) SERPENT SERINGUE. {Erpétol.) Voyez Serpent aur- e. (H.C.) SERPENT SOMBRE. {Erpétol.) Voyez Couleuvre soj- se, tom. XI , pag. 2o5, de ce Dictionnaire. ( H. C.) SERPENT A SONNETTES. ( Erpét. ) Voyez Crotale. ' i. C.) SERPENT SOUFFLEUR. {Erpét.) Voyez Devin. (H. C) SERPENT TRIANGLE. {Erpét.) Voyez Couleuvre triangle, tom. XI , pag. ] 91 , de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT TRISTE. {Erpét.) Voyez Couleuvre triste , tom. XI, pag. 198, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT TUBERCULEUX. {Erpét.) Voyez Acrochorde. (H.C.) SERPENT VERDATRE. ( Erpétol. ) Voyez Couleuvre ver- DATRE , tom. XI, pag. 204, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT VERT et BLEU. {Erpét.) Voyez Couleuvre vertb et bleue, tom. XI, pag. 214, de ce Dictionnaire. (H. C.) SERPENT VISQUEUX. {Erpét.) Voyez Céciue. (H. C.) SERPENT VOLANT. (Erpét.) Voyez Acontias. (H.C.) SER 545 SERPENTAIRE. {Bot.) Nom spécifique et vulgaire d'un gouët, arum. ( L. D.) SERPENTAIRE, SERPENTARIUS. (Omith.) Ces noms ont été donnés à l'oiseau de proie, qui est aussi désigné par ceux de messager ou de secrétaire. (Desm.) SERPENTARIA. (Bot.) Les anciens ont donné ce nom à des plantes dont la tige trace, comme au Ijsimachia nummu- laria, ou dont la racine forme divers replis, comme à la bis- torte, polygonum bistorta ; à un gouët, arum dracunculus , dont la tige est tachetée comme la peau d'un serpent (d'où lui vient aussi le nom françois ancien serpentine); à une aris- toloche, aristolochia serpentaria, trés-connue et employée sous le nom de serpentaire de Virginie,' à laquelle on attribue en Amérique la propriété de combattre le venin des serpens. On trouve encore dans Rauwoll' le même nom pour une es- pèce de scorsonère. (J. ) SERPENTELLE, Diotostephus. (Bot.) Ce nouveau genre de plantes, que nous proposons, appartient à Tordre des Synan- thérées, a la tribu naturelle des Hélianthées, à notre section des Hélianthées- Rudbéckiées, et au groupe des Baltimorées, dans lequel il faut le placer à la suite du genre Fougeria. (Voyez notre tableau des Rudbéckiées, tom. XLVI, p. ôgy.) Nous caractérisons le genre Diotostephus de la manière sui- vante : Calathide radiée : disque multiflorc, régulariflore, mascu- iiflore; couronne unisériée , interrompue, quinquéflore , li- guliflore , féminitlore. Féricline subcampanulé , à peu près égal aux fleurs du disque, formé d'environ dix squames bi- sériées, à peu près égales : les cinq extérieures oblongues . larges, obtuses, appliquées et subcoriaoes inférieurement , inappliquées et foliacées supérieurement; les cinq intérieures un peu plus courtes, un peu plus larges, presque arrondies, membraneuses- foliacées. Clinanthe convexe, subhémisphé- rique ou un peu conique, garni de squamelles inférieures aux fleurs, demi- embrassantes à la base, élargies de bas en haut, arrondies ou presque tronquées au sommet, membra- neuses-foliacées, velues. Fleurs du disque : Faux ovaire oblong, subtétragone, privé d'aigrette. Corolle articulée sur le faux oA'^aire , glabriuscule, k tube très-court et peu distinct. 544 SER à limbe subcylindracé, découpé au sommet en cinq divi- sions très -courtes. Cinq étamines à anthères noirâtres. Style masculin , indivis , à partie supérieure hérissée de collec- teurs. Fleurs de la couronne ; Ovaire obovale , obcomprimé ^ hispidule , subtriquètre ou caréné sur le niilieu de la face extérieure; aigrette stéphanoïde , très - courte , persistante, très - adhérente , coriace, roide , divisée presque jusqu'à sa base en deux parties imitant deux squaniellules paléiformes. opposées, latérales, divergentes, lancéolées, denticulées. Co- rolle articulée sur l'ovaire, un peu poilue, à tube court et large, à languette frès-large, plurinervée, tridentée au som- met. Style profondément divisé en deux longs stigmato- phores glabres. Serpentelle rampante ; Diotostephus repens, H. Cass. C'est une petite plante herbacée, cà tige couchée surla terre, peu épaisse, cylindrique, dure, comme desséchée extérieurement et dé- pouillée de poils; son extrémité, considérablement épaissie,' produit de longues racines simples , qui s'enfoncent dans la terre, et une touffe d'environ dix ou douze feuilles rappro- chées, très-inégales, qui s'élèvent au-dessus du sol; ces feuilles ont un pétiole ordinairement moins long que le limbe, large , linéaire , foliacé, velu , et un limbe ovale, très-obtus au som- met, hispide sur les deux faces, bordé de crénelures ou dents arrondies; l'aisselle de quelques feuilles extérieures de cette touffe donne naissance à un rameau-stolon couché horizon- talement sur la terre, et destiné à produire de son sommet une nouvelle touffe enracinée; ces rameaux-stolons sont sim- ples, grêles, herbacés, très -velus, à poils blancs, très-longs, articulés; leurs mérithalles sont très-longs; leurs feuilles sont peu nombreuses, petites, opposées, très-velues, à pétiole très -long, large, foliacé, à limbe très- petit; au centre de la touffe de feuilles ci -dessus décrite naissent deux pédon- cules inégaux, qui paroissent être terminaux et immédiate- ment rapprochés, quoique d'âges différens; ils sont très- simples, très -courts, très-velus, dénués de bractées, et cha- cun d'eux porte sur son sommet une calathide composée de fleurs jaunes , à péricline velu ; les deux calathides ne fleu- rissent que l'une après l'autre. Nous avons fait cette description, générique et spécifique, SER 545 sur un très-petit échantillon sec, incomplet, en mauvais état, et dont nous ignorons l'origine. II n'avoit que deux cala- thides, dont l'une étoit trop jeune pour être analysée, et dont l'autre, quoique plus avancée, n'étoit pas encore épa- nouie; en sorte qu'il peut rester quelques doutes sur certains caractères, malgré le soin scrupuleux avec lequel nous les avons étudies. Si, comme nous l'espérons, notre description est exacte , le Diotostephus est certainement un nouveau genre, qui appartient au petit groupe des Baltimorées, et qui a tant de rapports avec le Chrysogonum qu'il attire nécessairement celui-ci dans le même groupe. Ce genre Chrysogonum , que nous n'avons point vu , et que nous n'avons pu étudier que dans la description de Gaerlner, et sur la figure qui accom- pagne cette description , a été attribué par nous avec doute (tom. XXXVIII, pag. 17) à la section des Millériées; et nous avions précédemment indiqué (tom. IX, pag. 162) ses rap- ports avec le Parthenium : mais aujourd'hui nous sommes per- suadé qu'il faut le rapporter aux Baltimorées, en le mettant à la suite de notre Diotostephus. Le Chrysogonum se trouvera ainsi sur la limite qui sépare les Rudbéckiées des Millériées, et il établira un lien très -naturel entre ces deux sections. D'après ces nouvelles dispositions, le groupe des Baltimo- rées, précédemment formé des deux genres Baltimora et Fou- geria, aura désormais quatre genres : 1.° Baltimora, 2.° Fou- geria , 3.° Diotostephus, l^° Chrysogonum. Le Diotostephus a quelques rapports avec le Ferdinanda , et avec certaines Coréopsidées, telles que le Parthenium. Le nom de Diotostephus , composé de trois mots grecs, qui signifient couronne à deux oreilles , fait allusion à l'aigrette stéphanoïde, profondément divisée en deux parties, imitant assez bien les oreilles de certains quadrupèdes. (H. Cass.) SERPENTIFORME. {Ichthyol.) Nom spécifique d'une Cé- poi.E. Voyez ce mot. (H. C.) SERPENTIN. {Chim.) Tuyau qu'on adapte au chapiteau d'un alambic ou au bec d'une cornue, dans la vue de con- denser les vapeurs qui se dégagent d'une distillation. Ce tuyau plonge dans l'eau froide , dans de la glace pilée ou de la neige ; on le dispose en spirale, afin que, touchant la matière réfri- gérante par plus de points, la vapeur, qu'il est destiné à 48. .35 546 SER condenser, le soit plus facilement. C'est cette forme spirale , qui rappelle celle du serpent enroulé sur un arbre , qui a fait imaginer le nom de serpentin. (Ch.) SERPENTIN. [Min.) C'est le nom qu'on donne quelque- fois, à cause de sa couleur vert- tacheté, à une roche dure qu'on appelle aussi porphyre vert et Ophite. Voyez ce der- nier mot. (B.) SERPENTINA. (Bot.) Dodoëns nommoit ainsi un plantain, plantaso subulata. (J. ) SERPENTINE. (Bot. ) Dans le Dictionnaire économique on trouve ce synonyme françois cité pour le salsifis et pour la serpentaire pied-de-veau. ( J. ) SERPENTINE. ( Erpét. ) Nom spécifique d'une couleuvre décrite dans ce Dictionnaire , tom. XI , pag. 2o3. C'est aussi le nom d'une tortue à boîte. Voyez Émyde. (H. C.) SERPENTINE. (Min.) Quoique la pierre homogène , mais non cristallisée, qu'on nomme serpentine, ne soit pas un talc, cependant la nécessité de faire ressortir ses différences d'avec cette espèce, nous engage à en traiter à la suite de cet ar- ticle. Voyez Talc. (B.) SERPENTINS. (Bot.) Paulet forme sous ce nom deux fa- milles dans le genre Agaricus , Linn., qu'il caractérise par leur tige ou stipe , lequel , au lieu d'être droit , est serpentant. 1. Les Serpentins solitaires croissent isolément; ils ont le chapeau régulier et hémisphérique : ils sont suspects. On les distingue en deux espèces, le Noisette noir et le Sang cEi MARAIS. (Voyez ces mots.) 2. Les Serpentins en familles naissent plusieurs sur le même pied. Ils sont d'une substance sèche et ferme; ils se divisent en plusieurs espèces; savoir: les têtes de soufre, les tètes de feu olivâtres , les têtes de feu soufrées, les têtes fauves , les tctes baies et blanches , les têtes blanches et noires , les boutons d'or , les petits chapeaux d'argent , et les petits timbres violets. Voyez Tètes. ( Lem.) SERPICULE , Serpicula. (Bot.) Genre déplantes dicotylé- dones , à fleurs incomplètes , monoïques , de la famille des onngrai'-es, de la monoécie tétrandrie de Linna?us, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques .: dans les fleurs SER 547 mâles, un calice d'une seule pièce, à quatre lobes très-courts; une corolle à quatre pétales caducs; quatre étamines; les fila- •mens Irès-courts ; dans les fleurs femelles, un ovaire infère, fort petit; une corolle nulle ou caduque; un style très-court, épais, persistant; un stigmate obtus; une noix cylindrique, toruleuse , à huit côtes, à une loge nionosperme. Serpicule rampante: Serpicula reptans , Linn. , Suppl. , 416 ; Lamk. , lU. gen. , tab. 758 ; Laureinbergia repens , Berg. , PI. cap., 35o, tab. 5, fîg. 10. Petite plante herbacée, rampante, qui, par la forme de ses feuilles et son port, a l'aspect du veronica serpillifolia. Ses tiges sont glabres, filiformes, cylin- driques , médiocrement rameuses , longues de qiic!<;ucs pou- ces, couchées, rampantes, radicanîcsà leur partie intérieure. Les euilles sont nombreuses, alternes, ovales , fort petites , glabres, lancéolées, entières , rétrécies à leur base en un pé- tiole très-court, longues de cinq ou six lignes, munies, dans leur aisselle, de plusieurs autres petites feuilles. Les ileurs sont monoïques, toutes axillaires: les fleurs mâles sont pé- doncuiées, situées dans l'aisselle des feuilles supérieures , réu- nies ordinairement au nombre de deux ou quatre, rarement solitaires. Les péiloncules sont droits , très-longs , capillaires , velus, uniflorcs: le calice également velu , fort petit, à qi'utre lobes courts, droits , linéaires; quatre pétales beaucoup plus longs que le calice, concaves, linéaires, pubescens, caducs; les fil imens très-courts; les anthères droites, tétragones, très- longues. Les fleurs femelles sont sessiles ou à peine pédon- culées, situées dans l'aisselle des feuilles inférieures, souvent solitaires, quelquefois réunies deux ou trois, dépourvues de corolle et même de calice, selon Bergius; l'ovaire ovale ; le style un peu pubescent; le fruit est une noix cylindricjue, marquée extérieurement de huit côtes cartilagineuses , à une seule loge , une seule semence. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Quoique Bergius ait séparé cette plante du serpicula, Linn., qu'il en ait fait un genre particulier sous le nom de Lamem- hergia, il est à croire que ces deux plantes sont identiques. Dans la plante de Linné les ileurs femelles sont munies d'un calice persistant, à quatre lobes: cet organe manque dans la plante de Bergius; mais cet auteur reconnoit à sa place une sorte de 548 SER croûte anguleuse, presque charnue, persistante , qui enve- loppe l'ovaire. N'y a-t-il pas lieu de soupçonner qu'il s'agit ici du même organe sous deux dénominations différentes ? Serpicule a FEUILI.E3 DE VÉRONIQUE : SeTp'icula vcronicccfolia , Bory, Itin. , 3 , pag. 174; WiHd. , Spec, 4 , p. 55o. Cette es- pèce ressemble beaucoup , par la forme de ses feuilles, au veronica agrestis. Ses tiges sont grêles , rampantes, rougeâtris^ ses feuilles opposées, un peu épaisses, ovales, longues d'une ligne ou d'une ligne et demie, munies de trois a cinq dents à leur sommet. Les fleurs sont monoïques , rougeàtres , fort petites , renfermant quatre étamines. Cette plante croît sur les rochers, à l'ile de Bourbon. D'après les observations de Richard , le serpicula verlicillata , Roxb. , Coroni. , 2 , t. 1 G4 , n'appartient ni au même genre , ni à la même famille. Il doit entrer danscelle dcsh-ydrocharidées ^ et former un genre que Richard devoit nommer Hjdroilla ; mais il n'a point été publié, Pursh pense que ce genre Ser- picula doit être supprimé; il en a appliqué le nom à l'elodeaca- nadensis de Michaux , qu'il nomme serpicula occidentalis. Le mot d'eZodea avoit dcjcà été employé par Adanson pour quel- ques espèces de millepertuis, qu'il a retranchées de genre Hj- pericum. ( Foir. ) SERPILIÈRE. {Entom.) Nom vulgaire de la courtilière ou laupe-gryllon, que nous avons fait figurer dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 26, sous le n." 7. (C. D. ) SERPILLIFOLIA. {Bot.) Voyez Serpillum. (J.) SERPILLUM. (Bot.) Ce nom latin étoit donné par tous les anciens au serpolet, qui se distingue du thym par ses tiges non droites , mais couchées. Tournefort en faisoit un genre distinct, que Linnseus a réuni avec raison au Thym. C'est le serpouL des Languedociens, le serpao des Portugais. La canne- berge , vaccinium oxjcoccus , semblable par son port au ser- polet, avoit aussi été nommée serpillum par Gesner. Burmann nommoit serpillifolia une plante de la Laponie, ayant le même port et formant gazon , devenue dans la suite plus célèbre sous le nom de linnœa , donné par Gronovius. (J.) SERPOLET. [Bot.) Voyez Serpillum, Thym. (J.) SERPULA. [Bot.) Division du genre Merulius, d'après Per- sooB: il comprend les espèces acaules, étalées et fixées par SER 549 leurs parties supérieures. Cette division constitue seule main- tenant le genre Merulius des botanistes. (I,em.) SERPULE, Serpula. (Chétopodes.) Sous cette dénomination, provenant sans doute du mot latin serpere, qui signifie ramper, Linné a distingué de bonne heure un assez grand nombre de tuyaux marins, qui , adhérens aux corps immergés, sem- blent en effet ramper à leur surface, par le grand nombre d'inflexions qu'ils y forment. N'envisageant ainsi que les tubes, il les plaça dans sa classe des vers testacés , quoiqu'il connût fort bien que l'animal avoit des rapports avec les térébelles , rangées convenablement parmi les vers , à coté des néréides. Toutefois, n'ayant pas même analysé d'une ma- nière suffisante la structure et la nature des tuyaux marins , qu'il rangeoit parmi ses serpules , il en est résulté que ce genre est devenu , dans Gmelin , par les travaux sans critique des cenchyliologues , comme Klein, d'Argenville , Martini, Chemnitz, Schrœter, etc., un amas d'êtres hétérogènes, pro- venant d'animaux de différentes classes, comme de mollus- ques subcéphalés, acéphales, de véritables chétopodes, et auxquels ne convient certainement plus la qualification de serpules; car un grand nombre sont toujours, au contraire, dans une position verticale. Adanson , long-temps avant la dernière édition du Syslema natures de Linné, avoit cepen- dant déjà réclamé une partie des tuyaux marins des cenchylio- logues vulgaires, pour le genre Vermet, qu'il avoit établi parmi ses coquillages univalves; et Guettard, dans son grand travail sur les tuyaux marins, avoit proposé parmi eux un assez bon nombre de genres fort naturels , bien avant aussi que Gmelin publiât la dernière édition du grand Catalogue de Linné , et sans que celui-là s'en soit servi autrement que pour augmenter le nombre des espèces de serpules. Ce n'est donc que depuis l'introduction de la cansidéralion de l'animal dans la disposition systématique des coquilles et des têts en géné- ral, considération que nous devons à Pallas , à Poli , et depuis à MM. G. Cuvier et de Lamarck, mais surtout, dans le sujet qui nous occupe , à Mazeas, à Guettard et àDaudin , que l'on a pu mettre un certain ordre dans le grand genre Serpule de Gmelin. M. de Lamarck est le zoologiste que la nature do ses tf4vaux a dû plus nécessaireinent y porter, et c'est en 55o SER effet à. lui que l'on doit rétablissement définitif des genres Vermet, Cloisoiiaire , Siliquaire , Arrosoir, Mugile, qui ont passé dans le t} pe des malacozoaires et des genres Spirorbe , "Verniilie et Galéolaire, qui sont restes parmi les chétopodes, à côté des véritables serpules. Malgré cela, je ne crois pas que la science possédât encore un caractère pour distinguer les tubes qui ont appartenu à des malacozoaires de ceux qui proviennent d'entomozoaires de la classe des chétopodes , avant ceux que j'ai donnés et fait connoitre à MM. de Roissy , Defrance et Deshaies, dans des entretiens particuliers, et que je r; péterai ici. Un tube ou tuyau d'un animal mollusque , ordinairement libre dans une grande partie de son étendue, n'est jamais percé à son extrémité ou à son sommet, et sou- vent sa cavité présente une série de calottes ou de cloisons, qui se sont formées à mesure que l'animal, grossissant, a été obligé d'en abandonner la partie lapins étroite; quelquefois même cette partie de la coquille est entièrement remplie et solide , comme dans le magile. Le têt d'un chétopode, quelque solide qu'il soit , est, au contraire, constamment, du moins à son origine, fixe, appliqué, par sa face ventrale, sur un corps étranger, et il ne se relève plus ou moins que vers sa terminaison ; ce qui varie suivant la forme et l'étendue du corps sous-posé. Il est toujours percé obliquement à son ori- gine ou à son sommet, et jamais il n'y a de cloisons dans quelque partie que ce soit de sa cavité; ce qui est , au reste, en rapport avec l'organisution de l'animal , dont l'anus est toujours terminal et postérieur, et qui d'ailleurs n'a aucune espèce d'adhérence avec son tube. Comme malheureusement je suis bien loin d'avoir examiné moi-même tous les tubes qui constituent les espèces de serpules établies 'par Gmelin et même par M. de Lamarck , je vais être obligé de les dé- crire comme telles, sans pouvoir cependant l'affirmer. Quoi qu'il en soit, on peut caractériser ainsi le genre Scrpule : Animal médiocrement alongé , un peu déprimé, composé d'un très-grand nombre d'articulations très-serrées , constituant un abdomen et un céphalo-thorax assez distincts . tête ou pre- mier segment plus grand que les autres, et portant pour ap- pendices, en dessus, une paire de tentacules alongés , dilatés en disque operculiforme , radié à l'extrémité, et dont un SER 55i seul se développe complètement; de chaque côté, une bran- chie assez grande, en forme de peigne unilatéral, composée d'un nombre variable de longs cirrhes , garnis d'un double rang interne de barbes mobiles; thorax court, avec une sorte de plaque sternale membraneuse inférieurement ; appendices des anneaux thoraciques et abdominaux divisés en deux rames: la supérieure pourvue d"un faisceau de soies subulées, retournées vers le dos ; l'inférieure d"une rangée de soies à crochets, pour les premiers, au contraire de ce quia lieu pour les seconds. Têt en forme de tube conique , solide, entière- ment calcaire, irrégulièrement contourné, libre dans une partie de sa terminaison et fixé à son sommet; ouverture arrondie. Les caractères que nous venons d'assigner au genre des Serpules, d'après l'espèce la plus commune de nos mers, suffiront pour faire connoître la forme générale de l'animal et tout ce qui s'offre à l'extérieur , en ajoutant cependant qu'il est contenu dans une enveloppe membraneuse . comme tous les chétopodes à tuyaux ; enveloppe qui produit sans doute la coquille, toujours beaucoup plus grande que lui. Quant à l'organisation de ces animaux , elle a été assez peu étudiée. Le canal intestinal commence par un orifice buccal tout-à-fait antérieur, pourvu de deux lèvres, sans aucune trace de dents ni de trompe; il conduit dans un canal in- testinal qui se porte directement à l'anus, toujours mem- braneux et même sans offrir un renflement stomachal bien distinct. Quant à celui-là, il est tou.t-à-fait terminal et fort petit. Les mœurs et les habitudes des serpules sont extrêmement simples. Constamment fixées par leur tube sur les corps sub- mergés dans la mer, à d'assez grandes profondeurs, tous leurs mouvemens se bornent à s'avancer plus ou moins hors de leur tube , de manière à sortir le thorax , rarement au-delà, et sur- tout leurs branchies , qu'elles développent en éventail et qu'elles agitent ça et là. Cette sortie partielle hors du tube est sans doute exécutée au moyen des appendices en cro- chets , dirigés en arrière, prenant leur point d'appui sur les parois du têt, un peu comme les ramoneurs montent dans Hos cheminées. Au moindre danger, indiqué sans doute par 552 SER les mouvemens trop rapides de l'eau, l'animal s'enfonce dans son tube, et assez profondément pour que son tentacule , di- laté, en ferme complètement l'ouverture, et serve ainsi d'o- percule. Nous ne connoissons pas grand'chose sur l'espèce de nourriture des serpules , et rien du tout sur leur mode de reproduction. On dit cependant qu'elles se nourrissent d'animalcules aquatiques, qu'elles saisissent à l'aide de leurs tentacules branchiaux. Et l'origine du tub^ par une partie ouverte obliquement, porte à supposer que le jeune animal est tout-à-fait nu, et qu'il ne se fait une enveloppe calcaire que quelque temps après sa naissance. On sait qu'il existe des espèces de ce genre dans toutes les mers. C'pendant il seroit assez difïiciie de faire connoître positivement leur distribution géographique, parce qu'il se pourroit qu'on eût confondu avec les serpules des vermets ou d'autres animaux à tube. Nous voyons cependant, par le travail de M. Savigny sur les espèces de ce genre , le seul dans lequel on ait fait attention à la fois à l'animal et à son lêt, qu'il y a des serpules dans toutes nos mers, dans celles de l'Inde et dans celles d'Amérique , et q\ie les plus grosses viennent des mers des pays chauds. Nous avons déjà dit que M. de Lamarck. partage les ser- pules de Linné en quatre genres: les Serpules proprement dites, les Spirorbes, les Vermilies et les Galéolaij-es. Les spirorbes ne diffèrent des serpules que parce que le têt s'ap- plique constamment tout entier et s'enroule discoïdalenient ; les vermilies , parce que le tentacule operculiforme de l'a- nimal est surmonté d'une petite pièce testacée; et, enfin, les galéolaires ne diffèrent de celles-ci que parce que cette pièce testacée , operculiforme , n'est pas simple , et est au contraire fort compliquée. Cependant M. Savigny n'a pas adopté cette division : il est vrai qu'il n'a fait mention d'au- cune espèce à opercule calcaire. Nous croyons cependant devoir suivre à peu près sa disposition des espèces, parce qu'il s'est occupé à la fois de l'animal et de son têt. Nous y joindrons la caractéristique de toutes les espèces de JVI. de Lamarck. et de Gmelin , mais établie sur le tube seul, et par conséquent sans garantir que ces tubes n'aient pas appartenu à des vermets. SER 553 A. Espèces dont les branchies sont Jlahellljormes ; l'un des tentacules élargi en opercule, et la pre- mière paire des appendices très-écartée et à l'angle supérieur de Cécusson sternal. (Serpujles simples. ) La Serpule vermiculaire : Serpula vermicularis , Linn. , Sjst^ nat., p, 2 , 1267 , n.° 8o5; Muller, Zool.Dan., part. 5, pag. 9, tab. 86, fîg. 7 et 8. Branchie composée de sept à huit di- gitations ; opercule en massue , avec deux petites cornes , tube grêle, conique, presque lisse. Suivant M. Savigny , Linné et les zoologistes subséquens ont rapporté à tort à cette espèce , qui se trouve dans les mers d'Europe , l'animal qu'Ellis et Skene ont figuré. Le tube, qui est étiqueté S. vermicularis dans la collection de M. de Lamarck , est conique , entièrement adhérent sur un bâton de cidaris. Son ouverture, arrondie, est un peu évasée, et les stries d'accroissement sont très-marquées. Mais pne autre petite masse vient delà Méditerranée, a ses tubes ascendans, subfasciculés , libres dans une partie de leur étendue , et assez rugueux par la grande saillie des stries d'accroissement. La S. contournée: S. contorluplicata , Linn., Gmcl., pag. 3741, n.° 10; Ver a coquille tubuleuse, Ellis, CoraUin., p. 117, pi. 58 , fig. 2. Corps de douze à quinze lignes de long , composé de quatre-vingt-dix à quatre-vingt quinze anrieaux ; branchies presque égales et composées de trente-deux à trente- quatre cirrhes; opercule en massue simple; tube demi-cylin- drique , irrégulièrement fléchi et contourné dans tous les sens , strié et ridé en travers , subcaréné et rampant sur les corps sous-marins. C'est l'espèce la plus commune dans toutes nos mers. Le diamètre de son tube est d'une à une ligne et demie. Elle se fascicule quelquefois un peu. La S. étendue : .S. porrecta, Linn., Gmel. , p. 0746, n." 55 ; d'après Othon Fabricius, h'aun. Groenl. , p. 078, n." 570. Corps très-court , portant un opercule orbiculaire , pétiole, et trois paires seulement de cirrhes branchiaux ; tube très-grêle, d'une «Icmi-ligne de diamètre , lisse, luisant , cylindrique, coinmen- 654 SER çant par quelques tours rie spire , d'où il s'élève ensuite en se flf'chirsant un peu dans le reste de son étendue. Cette petite espèce, qui se trouve dans les mers de Nor- wége, a le tube beaucoup plus long que sou corps, de ma- nière à ce qu'elle peut s'y enfoncer profondément. Oth. l'abri- cius dit qu'elle est extrêmement rapprochée de la S. spirorbe. La Serpile granulée: S, granulata , Linn., Gmel. , p. 5741 , n." 9; d'après Othon Fabricius, /. c, n.° ôj5. Corps à peu près comme dans l'espèce précédente; le tentacule operculifbrme , à pédicule extrêmement court; tube cylindrique, d'une à deux lignes de diamètre, épais, glabre, pellucide , avec trois sillons élevés dorsaux , se terminant par trois dents proéminentes à l'ouverture, et s'agglomérant en spirale. La S. fasciculaire; S. fascicularis, de I,amarck , Anim. sans vert., tom. 5 , pag. 362 , n.° 2. Tubes assez longs, cylindri- ques, rugueux en travers, ondulés, érigés et agrégés en fais- ceaux assez touffus. Patrie inconnue. L'échantillon de la collection de M. de Lamarck indique une simple variété de l'espèce commune sur nos côtes, la S. vei'miculaire. Il est teinté de rose. La S. intestin; S. intestinum , de Lamarck , loc. cit., n." 3. Tubes assez gros , de trois à quatre lignes de diamètre , c^'lindriques , alongés , lisses, tordus et ondulés en tours lâches , tantôt rampans et tantôt érigés un peu à l'extrémité. Des mers d'Europe. C'est bien une véritable serpule , peut-être peu distincte de la précédente. La S. PLiCAiRE; S. plicaria, de liamarck , ibid. , n." 6. Tubes cylindriques, traversés de plis inégaux, contournés d'une ma- nière variable , et agrégés implicitement. De l'océan Indien, sur la coquille d'une pintadine. La S. GLOMBRULÉR : S. gloiTicrata , Linn. , Gmel. , pag. ^742 , n.° 1 1 ; Gualtieri , Conch. , tab. 10 , fig. T. Tubes cylindriques, rugueux et treillissés, un peu lisses en avant, se contournant dans tous les sens, s'agglomérant de manière à constituer une masse souvent considérable. M. de Lamarck, en caractérisant cette espèce, ajoute qu'elle est des mers de l'Isle-de-France, tandis que Linné et SER 556 Gmeîin disent qu'elle provient des mers de Norwége , de Si- cile, de la Caspienne et de l'Atlantique; et comme ces auteurs ne citent pas les mêmes figures, je soupçonne que, sous ce même nom de .S. glomerala , on confond deux espèces, l'une, qui est un véritable vermet, figuré par Gualtieri et même par Bonnani , et l'autre, une serpule, est celle dont parle Linné dans sa Faune de Suède, et Othon Fabricius , dans la Faune du Groenland. Je pense que le tube défini par M. de I,amarck est un vermet. En effet , il donne comme une variété des tubes subsolitaires , commençant au sommet par une spire atténuée et se prolongeant en ligne droite en avant : caractères qui appartiennent aux vermets. La Serpule treillissée: S. decussata, Linn., Gmel. , p. 0744, n.° 21; Gualt. , Conch., tab. 10, fig. Z. Tube cylindrique, un peu aplati en dessous, subrugueux, treillissé et strié dans sa longueur, contourné et formant plusietirs cercles oblique- ment appliqués les uns sur les autres. Couleur d'un rouge brun. De l'océan des Antilles. C'est un véritable vermet. La S. AVANCÉE : S. protensa, Linn., Gmel., page 3744 » n." 20, et de Lamarck, loc. cit., page 064, n.° 8; Rumph., Mus., tab. 41 , fig. 3. Tube cylindrique, solitaire, droit ou subflexueux. subplissé par des rugosités transverses et un peu atténué vers sa terminaison. De la mer des Indes, de celle d'Amérique et de la Mé- diterranée. La figure de Rumph représente très-probablement un ver- met ; mais les portions du tube de l n.°8; Tuhercularia filograna, Plancus, Conch. append. ,tah. ig, iig. A, B. Tube presque capillaire, cylindrique, se groupant en faisceaux rameux et anastomosés. De la mer Méditerranée, et pour une variété citée par M. de Lamarck, dont les fascicules forment des toufTes et sont divergens au sommet, des mers de la Nouvelle - Hollande , au port du roi George. M, de Gerville nous apprend qu'elle existe aussi sur les côtes de la presqu'île du Cotentin, et que même elle n'y est pas très -rare. Plancus dit que cette serpule sert de nourriture aux grandes espèces d'oursins. La S. VERMICELLE : S. vermicella, de Lamk., loc. cil., p. 565 , n." 1 5 ; Lispe , Adanson , Sénég. , pag, 1 64 , pi. 1 1 , fig. 2, Tubes filiformes, d'une ligne au plus de diamètre, cylindriques, rugueux, transversalement flexueux, spires au sommet et for- mant par leur réunion une masse épaisse, de couleur jaunâtre. SER 557 Adanson , qui a observé fréquemment cette espèce sur les rochers qui entourent l'ile de Corée , la range parmi ses vermefs. Il dit qu'elle forme des masses très-compactes, d'un à deux pieds de diamètre et de cinq à six pouces d'épaisseur» M. de Lamarck regarde comme une variété de cette es- pèce un tube plus court, contourné diversement et qui s'ag-. glomère d'une manière beaucoup moins serrée. Je répéterai ici la remarque que j"ai déjà faite plus haut pour la S. glo- merata; c'est que M. de Lamarck réunit ici une espèce de vermet, le lispe d'Adanson et probablement une véritable serpule. En effet, Téchantillon de sa collection, quoique très-incomplet, paroît en être une : ce sont des tubes très- petits, cylindriques, contournés et réunis dans tous les sens , partout adhérens entre eux , très-rugueux par la grande saillie des stries d'accroissement, qui sont assez sinueuses. La Serpule filaire : S.Jilaria, de Lamk. , L. o. , page 365 , n.° 14. Tubes très-fins, filiformes, avec des rugosités trans- verses, distantes, formant des flexuosités extrêmement nom- breuses sur les pierres qu'ils couvrent. Des côtes de l'île King dans la Nouvelle- Hollande, d'où elle a été rapportée par MM. Péron et Lesueur. La S. transparente; S. pellucida, de Lamk. , ïoc. ci^, n.° 1 5. Tube cylindrique, rugueux, transparent, contourné en spire irrégulière dans une partie de son étendue et portée vertica- lement en haut à l'extrémité antérieure. Des mers de l'Australasie , probablement. Une variété qui vient des mers de la Chine, est plus lisse, et ses tours sont irrégulièrement agglomérés. La S. très-petite; S. minima, de Lamk., loc, cit., n." 2c. Tubes capillaires, extrêmement petits, entremêlés et agglo- mérés en une masse simple. De la Méditerranée, près Civita-Vecchia. La S. hérissée; S. echinata, Linn., Gmel., page 3744, n." i8;Gualt. , Test., tab. 10, fig. il. Tube simple, subcylin^ drique , flexueux , sillonné dans sa longueur par plusieurs petites côtes, dont la dorsale, plus saillante, est hérissée de petits aiguillons. De la mer Méditerranée. L'individu de la collection de M. de Lamarck offre un 558 SER tube adhérent et appliqué dans toute sa longueur, en suivant les sinuosités du corps sous-posé sans se relever vers l'ouver- ture, à stries longitudinales, élevées et crénelées. La Serpule sillonnée; S. sulcata, de Lamk. , l. c, p. 367, n.° 22. Tubes cylindriques, contournés au sommet, érigés à la base, garnis de petites côtes longitudinales, nombreuses, subdentées et se subagglomérant. Des mers de la Nouvelle -Hollande. La S. costale; S. costalis , de Lamk., loc. cit., n° 2 5. Tube solitaire, anguleux, subspiré au sommet, lâchenient con- tourné, garni de petites côtes et de stries longitudinales, iné- gales et mutiques. Patrie inconnue. La S. DENTiFÈRE. S. dentifera , id. , ibid., n.° 24. Tube assez grand, à coupe circulaire, contournée irrégulièrement, à stries d'accroissement grossières, rugueuses, et d'autres fois pourvu de deux à trois petites côtes ou carènes longitudi- nales, dentifères, ou mieux, tuberculeuses. Couleur d'un rouge brun , mais quelquefois blanche. Cette espèce, qui offre une première variété, dont les tubes sont subsolitaires, et une autre où ils sont subanguleux et agglomérés, vient des mers de l'Asie australe. Elle n'est peut-être pas distincte delà S. arenaria, qui, comme elle, n'est qu'un vermet. Un individu de la collection de M. de Lamarck m'a même offert son opercule corné. La S. SIPHON : S. sipho , de Lamk., ibid., n." 25; Masier, Adanson, Seneg., pi. 11, fig. 5. Tube long , circulaire, un peu aplati en dessous, subcannelé au sommet , a spire courbée et entassée. De l'océan des Indes et à Timor, et de la côte occiden- tale d'Afrique. La S. GRAND TUBE : ^S. arenariu ^ Linn., Gmel. , page 3743, n." i4; Bonnani, Recréât, mentis, 1 , tab. 5o, lig. C. Tube fort grand, à peu près droit et circulaire en avant, subanguleux, contourné en spirale, très - irrégulier , aplati en dessous et en arrière. Couleur blanche et quelquefois avec quelques rayons d'un blanc pâle. De la mer des Indes. Cette espèce , qui varie considérablement de forme , est cer- \T"y^ SER 559 tainement un tube de vermet. Sur l'échantillon delà collection de M. de Lamarck on voit aisément les cloisons postérieures. B. Espèces dont les tentacules et la première paire d' appendices sont comme dans la section précédente y mais dont les branchies sont contournées en spirale. (Les S. CymospireSj Savigny.) La Serfulegéante: S. giganfea, Linn. , Gmel., p. 5747,n.''37, d'après Pallas , Mhc, zool. , page iSg, pi. 10, fig. 2 — 10. Corps de cinq à six pouces de long, formé de cent quarante anneaux; tentacules très-inégaux, l'un presque nul, l'autre très- gros , en forme de trompette , terminé par un disque elliptique, aplati, ou écaille roide, dont le bordpostérieur porte sur un tu- bercule deux petites cornes rameuses et hérissées à l'extrémité de petits crochets; branchies médiocres, décurrentes en six ou sept tours de spire, et composées d'un très-grand nombre de cirrhes, terminées par un filet crochu. Couleur blanchâtre, avec des teintes de violet ou d'incarnat sur les branchies; tube mince, d'un demi-pied de long sur quatre à cinq lignes de diamètre, irrégulièrement contourné, subtriquètre à cause de l'aplatissement de son adhérence dans toute sa face inférieure et une côte peu marquée sur la ligne dorsale, se terminant par une grosse dent au-dessus de l'ouverture par- faitement ronde. Cette grande espèce, qui se trouve communément sur les côtes de différentes îles de l'archipel américain , où elle porte le nom de Fleur animale, vit appliquée sur les madrépores et souvent enveloppée par eux dans leur accroissement. Son tube varie beaucoup de couleur; mais, le plus ordinairement, il est violet à l'entrée et même dans sa partie externe , le dedans étant comme vitré. Les branchies de l'animal, quand il les développe, sont d'une couleur violacée, avec l'extrémité blanche. Quand il les retire , elles sont comprimées en cylindre. Séba, Pallas et M. Everard Home ont déjà figuré, et les deux derniers décrit cette grande espèce deserpule; l'un, sous le nom de penicillus marinus (Thesaur. , tome 5, p. Sg , tab. i6,fig. 7, a, t) ; l'autre, à l'endroit cité de ses Mélanges zoologiques, et enfin , le dernier, dsns les Transactions phi- lospphiques de Londres. 56o SER I,a SEftPUf.E bicorne: s. hicornis, Savigny, hc.cit., page^S, n.° 7; Terebella hicornis, Linn., Gmel. , page 3 114, n." 10, d'après Abildgard , Sch, der Berl. ISaturf. Fr., tome 9 , p. i 53 , tab. 3, fig. 4. Le disque terminal du tentacule développé, plus orbiculaire et porté sur un pédicule plus grêle que dans la S. géante. Des mers de l'Amérique. La S. ÉTOILÉE : 5. stcllata, Savigny, ihid. , n." 8; Tereh. stellala^ Linn., Gmel., ibid., n.° 11, d'après Abildgard, loc. cif. , fig. 5. Le disque terminal du tentacule développé , formé de trois pièces perfoliées , dont la supérieure est pourvue d'une petite corne tronquée, hérissée d'aiguillons en étoiles. Des mers d'Amérique. C. Espèces à branchies spirales, avec les deux tenta- cules également courts et pointus, et la première paire cV appendices formajit avec les six autres du thorax deux lignes presque parallèles, (Les S. spi- RAMELES, Savigny.) La S. BisriBALE : s. bispiralis, Cuv., Savigny, ibid. , n.° 9; Vrtiea marina singularis, Séba , Thés., tome 1 , page 46, tab. 29, fig. 1 , 2. Corps de trois pouces et demi de long, com- posé de cent trente-quatre articulations, dont les sept qui suivent la première trilobées, constituant un thorax, éga- lant au moins la moitié de l'abdomen. Branchies très-grandes, formant une spire de neuf tours et portant plus de quatre cents cirrhes barbulées ; point de rames à sole à crochets aux deux premiers anneaux de l'abdomen. Couleur gris- blanchàtre , avec une teinte d'incarnat. Cette belle espèce, rapportée par Péron et Lesueur de la mer des Indes, et dont on ne connoit pas le tube, n'ayant pas les caractères essentiels dessabelles, devra former un genre intermédiaire à celles-ci et aux amphitrites. Je vais maintenant reprendre les espèces de Gmelin , qui ne l'ont été ni par M. de Lamarck, ni par M. Savigny. Les Scrpula nautiloides , seminulum , planorhis , spirellum , spi- rorbis , steUaris , vilrea, appartiennent au genre Spirorbe de M. de Lamarck et seront décrites à ce mot. SER 561 La 5. triquetra est le type du genre Vermilie du même zoologiste. La 5, lumbricalis est le type du genre Vermet, et il faut lui rapporter, suivant moi , les S. alra, goreensis, La 5. poljlhalamia du genre Furcelle. La S. anguina du genre Siliquaire. La S. pénis du genre Penicillus ou Arrosoir. Il ne reste donc à noter que les espèces suivantes : La Serpule mêlée : S. intricata, Linn., Gmel. , p. 8741 , n." 7 ; Guettard, Minerai. Belust., 3 , tab. 6, fig. 12 et i3. Tube fili- forme, rond, rude et très-scabre, flexueux, de couleur blanche cendrée. Des mers Méditerranée, Atlantique, de l'Inde, appliquée sur les coquilles bivalves, et, entre autres, sur les jambonneaux. La S. botte: s. ocrea, Linn., Gmel., page 5744, n." 19; Rumph, Mus., tab. 41 , fig. K. Tube subarrondi , court, ver- tical, élargi en pied de botte à sa partie adhérente, strié et de couleur brune. De la mer desIndes, où il se trouve adhérent aux madrépores. • C'est le type du genre Ocrea de M. Oken. La S. PROBosciDALE : S. proboscidca , Linn., Gmel., p. ^745, n.° 22; Mart. , Conch. , i , t. 2 , fig. 18, B et ^. Tube lisse, de quatre pouces de long sur un demi de diamètre à la fin de la partie la plus large, qui est droite et plissée en travers j couleur blanche. Patrie incannue. La S. CORNE d'abondance : 5. cornucopîce , Linn. , Gmel , n.° 25; Born., Mus., tab. i3, fig. 10. Tube conique, turri- culé , obtus au sommet, tordu au milieu , de couleur jaunâtre fasciée de brun; ouverture orbiculaire. Patrie inconnue. La S. INTESTINALE : S. întestinulis , Linn., Gmel., n.° 27 ; Jelin, Adans., Séncg.,pag. 166, tab. 1 1 , fig. 7. Tube mince, fragile, réticulé à sa surface externe, irrégulièrement contourné en une masse triangulaire, aplatie et adhérente en dessous, com- posée de trois tours ou circonvolutions, également triangu- laires, ombiliquées, et dont les deux supérieures sont pour- vues chacune d'une ouverture à l'extrémité d'un tube court et vertical. 48. 36 Sè2 SER Ce tube Mngulier , dont Adanson n"a pas observé suRisam- luent l'animal , et qu'il place avec ses vermets sans garantir ce rapprochement, ressemble, dit-il, à un boyau inégal, re- plié sur lui-même, long de huit à neuf pouces et large de cinq à six lignes. Il en a vu deux individus foiblement atta- chés aux rochers et dans les sables autour 'du cap Manuel au Sénégal. Quoiqu'on ne puisse trop dire ce que c'est, il est plus que certain que ce tube n'est pas l'ouvrage d'un chétopode. La Serpule pyramidale: 5. pyramidalis , L., Gmel., p. 374C, n." 29; Spreng., Beschr. Berl. naturf, Fr., 2 , p. 56q, tab. g, fig. 3 — 5. Tube ouvert à son extrémité étroite , quelquefois droite ou subflexueuse, formant par ses nombreuses circon- volutions, décroissantes au centre, une masse pyramidale convexe en dessus et plate en dessous : couleur grisâtre. De la mer des Indes , adhérant à différentes coquilles. La S. DENTicuLÉE : .S. dcnticulata , Linn., Gmel., ibid., n.° 3o; SchrUter , Einl. in die ConchjL, 2 , p. 2 S ^, t. 6, fig. iS.Tube arrondi, subulé, droit, courbé au sommet, denté sur les côtés, avec une côte longitudinale médiane : couleur blanche. Sur le Lepas tintinnahulum. LaS. deNorwège:S. norwegica, Linn., Gmel., ihid,,nJ' 32; Acta nidros., 4, p. 61 , t. 2 , fig. 11 — i3. Tube arrondi, lisse, courbé , anfractueux à sa base , tronqué obliquement au sommet. Des mers de Norwége. La S. CANCELLAiRE : S. cancellatu , Linn. , Gmel. , ibid., n.° 04 : d'après Oth. Fabr. ,Fai/n. Groenl., p. 383, n." docj. Tube spiral, glomérulé, trisillonné ; le sillon inférieur interrompu par des côtes transverses; ouverture bidentée; les dents aiguës termi- nant les carènes dorsales: couleurblanche, cendrée ou verdâtre. Cette espèce, très -voisine à ce qu'il paroît de la S. gra- nulée , se trouve assez fréquemment avec elle, fortement adhérente aux coquilles et aux pierres marines. Dans les mers du Nord, La S. CENDRÉE : S. cinerea, Linn., Gmel., p. 5747, n.° 58 : d'après Forskal , Faun. Arab. , p. 128, n." 77. Tube filiforme , glabre, congloméré, d'un blanc grisâtre. De la côte de Marseille. Depuis la publication du grand Catalogue de Gmelin , plu- sieurs auteurs ont décrit des espèces de serpules qu'ils regar- SER 565 dent comme nouvelles, et dont MM. de Lamarck et Savigny n'ont pas fait mention. D'abord Daudin , dans une petite dissertation intitulée : Recueil de mémoires et de notes, avec figures, Paris 1800, en a fait connoitre plusieurs qu'il range dans ses genre» Spirorbe et Spiroglyphe. (Voyez ces mots.) Mais ce sont surtout les naturalistes anglois qui en ont da- vantage accru le nombre. Malheureusement , comme leur but en général est de faire croire à une grande richesse zoolo- gique de l'empire britannique, il est plus que probable.qu'ils ont établi plusieurs espèces nominales, ce qu'il est cependant impossible d'assurer , parce que leurs descriptions et leurs figures sont presque toujours fort incomplètes. C'est Montagu et Donovan qui paroissent avoir établi le plus de nouvelles espèces de serpules, que Matou et Rakett divisent en trois sections. La première contient les serpules adhérentes et régulière- ment enroulées en spirale, c'esJ-à-dire correspondant au genre Spirorbe de Daudin et de M. de Lamarck. (Voyez ce mot.) La seconde, qui renferme les serpules adhérentes et irré- gulièrement contournées, correspond aux véritables serpules et vermilies de M. de Lamarck. Enfin , la 'troisième est composée des espèces non adhérentes ou libres, dont elles y forment un genre nouveau sous la dénomination de Vermicule (voyez ce mot), Vermiculum , qui a pour type le S. seminulum de Linné et qui ressemble beaucoup à une milliole. En général, pour assurer la distinction des espèces de ser- pules, il faudroit avoir recours à l'examen des animaux, et surtout étudier le nombre des cirrhes branchiaux et la forme des cirrhes tentaculaires, sans avoir égard à leur place à droite ou à gauche ; car elle varie certainement dans la même espèce. Les tubes paroissent extrêmement peu varier dans les es- pèces bien connues, quoique dans la même, la manière dont ils se groupent, dont ils se réunissent, suivant qu'ils sont plus ou moins nombreux , suivant la forme et le corps sur lequel ils s'appliquent, paroissent oflrir un grand nombre de diffé- rences, que le langage linnéen ne peut rendre qu'avec une très-grande difficulté. (De B.) 564 SER SERPULE. (Fo55.) Le têt des serpulées étant en général mince et fragile, il n'est presque jamais entier quand on le ren- contre à l'état fossile; et comme les caractères qui distinguent les serpuies des vermilies ne se tirent que de l'ouverture et de l'opercule calcaire de ces dernières, qu'à ma connoissance on n'a jamais rencontré à l'état fossile, il est extrêmement diflicile de distinguer entre eux ces deux genres quand ils sont passés à cet état. Nous allons pourtant présenter sous le nom de serpuies les espèces que nous croyons pouvoir rap- porter à ce genre et qu'on trouve dans toutes les couches , mais avec doute pour celles qui ne nous auront pas montré tous leurs caractères. Serpule a crête : Serpula cristata , Lamk. , Vélins du Mus., n.° 20 , fig. 1 ; Anim. sans vert. , tom. 5 , pag. 365 , n.° 1 7. Ce tuyau est couvert de côtes longitudinales dentelées , dont l'une d'elles, placée sur le dos, est plus élevée que les autres. Cette espèce s'attachoit le plus ordinairement sur des tuyaux cylindriques et même sur des fîstulanes en les entourant; car on la trouve presque toujours roulée sur elle-même, avec un vide au centre , où étoient les tuyaux ou les fîstulanes. Diamètre extérieur du tuyau de la serpule, une ligne à une ligne et demie. Fossile de Grignon , département de Seine-et-Oise. On trouve au même lieu une variété de cette espèce dont les côtes sont moins nombreuses et sans dentelures. Serpule P quadrangulaire; Serpula? quadrangularis , Lamk., loc. cit. , p. 366 , n.° 19. C'est l'espèce que nous avons placée dans le genre Rotulaire et à laquelle nous avons donné le nom de rotulaire lituite. Comme elle porte des traces d'ad- hérence à son sommet, elle pourroit dépendre du genre des Serpuies. Serpule hérissée; Serpula echinata, Lamk., loc. cit., n.° 17. M. de Lamarck dit qu'une serpule à côtes serrées, petites et un peu épineuses, qu'on rencontre à Grignon et qui se trouve représentée dans les Vélins du Muséum, n.° 47, fig. 17 et 18, et une autre, à côtes rares, qu'on trouve fossile en Italie, et dont il existe une figure dans la Conchyliologie subap- pennine , tom. 2 , tab. 1 5 , fig. 24 , sont des variétés de la ser- pule hérissée. Nous n'avons pas vu l'espèce qui vit dans la Méditerranée ; mais cet estimable savant a dû penser que celles SER 565 qu'on rencontre fossiles sont des variétés de l'espèce vivante, après qu'il a dit que les corps de la nature ne sont que des variétés les uns des autres. Ce principe peut être vrai pour un grand nombre de circonstances, mais il est difficile de l'admettre dans beaucoup d'autres, quoique la ligne de dé- marcation ne soit pas souvent bien tracée entre l'espèce et la variété, et même entre les genres. M. Risso a trouvé la serpule hérissée à l'état subfossile dans les environs de Nice. (Hist. nalur. des princip. product. de l'Europe mérid.) Serpule étendue: Serpula protensa, Brand. , Foss. Haut., fîg. 12; Rumph., Mus., tom. 41 , fig. 3. M. de Lamarck an- nonce (loc. cit., pag. 364, n.° 8) que cette espèce, qui vit dans les mers de l'Inde, de l'Amérique et dans la Méditer- ranée , se trouve fossile en Italie. La figure donnée par Bran- der indique un tuyau à larges anneaux qu'on trouve dans le Hampshire en Angleterre et que nous n'avons jamais vu fossile. On trouve aux environs de Sienne des tuyaux a peu près analogues, mais ils sont sans anneaux. On rencontre dans la couche du calcaire grossier de Hautevilîe, départe- ment de la Manche, et dans celle de Mouchy-le-Chàtel , dé- partement de l'Oise, des tuyaux unis et chambrés qui parois- sent avoir des rapports avec celui figuré par Brander, mais il ne sont pas annelés. SerpuleP TRICOTÉE; Scrpula? texta , Def, Ce tuyau, de trois lignes de diamètre, est rond, presque droit et couvert de petites côtes longitudinales peu élevées et interrompues par des stries d'accroissement irrégulières. Fossile de Hautevilîe, de deux pouces de longueur, mais brisé aux deux bouts. SerpuleP de GRiGîiOti; Serpula? grignonensis, Def. On trouve à Grignon des bouts de tuyaux plus ou moins couchés, qui ont une ligne à une ligne et demie de diamètre et qui sont couverts d'anneaux peu marqués et irréguliers. Les débris que nous en avons vus ne sont pas chambrés. Serpui-e P fragile; Serpula ? fragilis , Def. Tuyau mince, rond, uni, plus ou moins droit, d'une ligne de diamètre au plus. Fossile de Grignon. Les débris de cette espèce fragile ont au plus un pouce de longueur. Serpule? variable; Serpula? variahilis , Def. Ce tuyau com- 566 SER mence par s'enforiîller autour de quelque corps souvent cy- lindrique; ensuite il se dirige en ligne à peu près droite jusqu'à la longueur d'un pouce et demi ou deux pouces. L'extérieur est uni ou garni de très-légers anneaux. Diamètre du plus gros bout, trois quarts de ligne. Fossile de Grignon. On trouve au même lieu des portions de tuyaux qui ne dif- fèrent de ceux-ci que parce que l'extérieur est couvert de petits anneaux assez réguliers. SerpuleP capillaire; Serpularia ? capillaris, Def. , Vélins du Mus. , n." 21 , fig. 28. Ces tuyaux sont très-remarquables en ce qu'ils sont droits et à peine de la grosseur d'un crin de cheval. Fossile de Grignon. Sbrpule? sABELLAiRE; Serpula? sahellaria, Def., Vélins du Mus. , n.° 21 , fig. 5. Ces tuyaux, dont on trouve des portions de trois à six lignes de longueur, sont à peu près droits et ont jusqu'à une ligne de diamètre. Leur extérieur est couvert de très-petits grains de sable coquillier. Fossile de Grignon. Serfule GROSSIÈRE; Scrpula rustïca , Vélins du Mus., n.° 20, fig. g? Def. Il n'y a presque pas de doute que les débris de cette espèce ne dépendent d'une serpule, puisque le hasard nous en a fait trouver l'ouverture entière qui est évasée en entonnoir et qui ne peut se rapporter aux vermilies. Ces débris sont extérieurement raboteux et plus ou moins droits. Fossile de Grignon. Serpule? striée; Serpula? siriata , Def., Vélins du Mus., n."2i , fig. 3. Les débris de cette espèce ont quelquefois plus d'un pouce de longueur, sur deux lignes de diamètre. Ils sont plus ou moins courbés et couverts de petites côtes lon- gitudinales assez régulières. Fossile de Grignon. Serpule? rude; Serpula? aspera, Def., Vél. du Mus. , n." 21 , fig. 2. On rencontre des débris de cette espèce qui ont de six à onze lignes de longueur, et qui sont plus ou moins courbés. Ils sont chambrés et couverts de vingt-cinq à trente côtes longitudinales dentelées. Des débris, qu'on rencontre dans !e grès supérieur, ont jusqu'à trois lignes de diamètre. Fossile de Grignon , de Hauteville et de la Chapelle près de Paris. On trouve à Grignon des débris qui ont été figurés, même vélin , fig. 7 , et qui ne diffèrent de ceux ci-dessus que parce que les côtes sont moins serrées. SER 567 Sehfcle? APRE; Serpula? scahrosa, Def. Cette espèce est re- marquable par les petites aspérités ou plutôt les petits points élevés dont elle est couverte. Ses tuyaux sont ronds, plus ou moins contournés et ont environ une ligne de diamètre. Fos- sile de Mouchy-le-Châtel. Serpule? POREUSE; Serpulû? porosa, Def. Le seul débris de cette espèce que nous connoissions et qui a été trouvé à Hauteville , a quatre lignes de longueur, sur une ligne de diamètre. Il ne ressemble à aucune autre en ce que son ex- térieur est couvert d'un réseau de pores irréguliers, comme certains polypiers. Serpule? interrompue; Serpula? interrupta , Def., Vél. du Mus., n.° 20, fig. 12. Les débris de cette espèce sont en gé- néral contournés et couverts de petites côtes longitudinales , qui sont interrompues par des évasemens en entonnoir , qui ont formé l'ouverture et qui ont été peut-être un temps de repos pour l'animal, qui, sur un calibre moins gros que les bords de l'évasement, a ensuite continué à alonger sa coquille. Ces évasemens feroient croire que ces tuyaux appartiendroient au genre Serpule. Diamètre une ligne. Fossile de Grignon. Serpule P petit -anneau : Serpula? annellus , Def.; Serpula, cristata, Lamk., Vélins du Mus., n." 20? fig. 14. Ces petits tuyaux , qui ont à peine une demi-ligne de diamètre , se pré- sentent roulés sur eux-mêmes avec un vide à leur centr'e, ou ayant en cet endroit un tuyau ou quelquefois une ovulite sur lequel ils se sont attachés. Ils portent sur le dos une crête qui n'est point dentelée , et les côtés sont couverts de stries sinueuses et transverses; l'ouverture présente à sa partie su- périeure une petite corne formée par la crête. Quelques-uns de ces tuyaux portent de chaque côté deux côtes longitudi- nales qui coupent les stries. Fossile de Grignon. Serpule? tête de serpent; Serpula? caput serpentis , Def., Vélins du Mus., n." 20, fig. i5. L'ouverture de cette espèce est si singulière qu'elle pourroit constituer un genre parti- culier. Au lieu de se terminer par un évasement. comme dans lesserpules, ou par des dents, comme dans les vermicu- ïaires, elle finit par un renflement. Les différens débris que nous en avons pu recueillir, nous ont démontré que cette fserpulée porte sur son dos une carène unie. Toute sa surface 568 SER est couverte de stries transverses régulières, et. comme nous l'avons dit, elle se termine à l'ouverture par un renflement. Ce dernier a quelques rapports avec la tête de certaines che- nilles, où l'on voit de chaque côté une proéminence, et se termine par une ouverture plus ou moins évasée et plus ou moins arrondie, mais plus étroite que le renflement. Un de ces derniers, qui a été brisé, montre que les proéminences sont vides et indépendantes du tuyau où se trouvoit le corps de l'animal. Elles sont situées un peu en dessus et séparées par une ligne longitudinale enfoncée, qui coupe les stries transverses qui les couvrent. Ce singulier fossile se trouve à Grignon , et n'est pas commun. 11 a une ligne de diamètre à l'ouverture. On en voit la figure dans l'atlas de ce Diction- naire. Serpule ? boa; Serpula? boa, Def. Cette espèce, que nous avons trouvée entière et collée dans l'inférieur d'une coquille univalve, a un pouce de longueur; elle porte une carène aiguë sur son dos , qui est couvert de très-fines stries sinueuses et transverses. Sa partie antérieure étoit relevée dans une longueur de cinq à six lignes. Diamètre , trois quarts de lignes. Fossile de Grignon. Seui'Uj.ë? cor -de -CHASSE; Serpula? venatorium cornu, Def., Vélins du Mus. , n.° 2 i , fig. g, atlas de ce Dictonnaire , planches des Fossiles. Cette joliepetite espèce, qui dépend probablement du genre Serpule , est de la grosseur d"un gros crin de cheval ; elle a la forme d'un cor-de-chasse et est terminée, comme cet instrument, par un évasement en pavillon. Fossile de Grignon. Serpdle? PEirrE couleuvre; Serpula? colubrella , Def. On trouve à Fontenai Saints- Pères près de Mantes, et à Haute- ville, de petites coquilles bivalves dans lesquelles sont atta- chés avec des spirorbes des petits tuyaux de la grosseur d'un crin de cheval : ils ont une petite carène sur le dos et ils sont couverts de petits anneaux circulaires assez marqués. Nous les avons signalés sous le nom de serpule petite cou- leuvre, mais nous ne sommes pas certains si ce ne sont pas de très- jeunes serpules qui prendroient une autre forme en grandissant, comme- on le remarque pour certaines espèces. Serpule iRÈs-vE-niE; Serpula minima, Lamk., loc. cit., n.° 20. ÈI. de Lamarck annonce que la serpule qu'on trouve agglo- SER 569 mérëe en paquet, à Grignon , est une variété de celle qui vit dans la Méditerranée près de Civita- Vecchia. On trouve deux variétés de tuyaux fossiles agglomérés qui peuvent se rapporter à la serpule très-petite : l'une , qui a ses tuyaux de la grosseur d'un gros fil et qu'on trouve à Grignon, ainsi qu'à l'Ebisey prés de Caen, a été figurée dans les Vélins du Mus. , n.° 20, fig. 10; et l'autre, qu'on rencontre à Grignon, est de la grosseur d'un crin de cheval. On trouve dans la couche à polypiers des environs de Caen des paquets de vermisseaux fossiles qui sont encore un peu moins gros que ces derniers. Toutes ces espèces ou variétés ont beaucoup de rapports avec une espèce qu'on trouve à l'état vivant sur les côtes d'Angleterre , et à laquelle Turton a donné le nom de serpula complexa. (Dict. conchyl. pour les îles britanniques.) Serpule? antique; Serpula? anliqua, Def. , On trouve à Ca- renlan, département de la Manche, dans des couches très- anciennes, une espèce à laquelle nous avons donné ce nom. Les débris qu'on en recueille sont plus ou moins contournés et souvent droits; leur extérieur est raboteux et l'ouverture est un peu rétrécie. Diamètre , une ligne. Serpule? de Vallot ; Serpula? Vallotina , Def., atlas de ce Dictionnaire , planches des Fossiles. M. Vallot , secrétaire de l'Académie des sciences de Dijon , a découvert , dans les couches anciennes près de cette ville , des débris de cette singulière espèce. Ils ont deux pouces et demi de lon- gueur sur trois lignes de diamètre. Leur courbure indique- roit qu'après s'être élevés et séparés du corps sur lequel ils étoient attachés, leur extrémité se seroit abaissée en s'éva- sant en une sorte de patte d'oie. Cet évascment paroît pro- venir de ce que le tuyau est ouvert en dessous et peut-être un peu aplati. Si ces tuyaux étoient connus par un plus grand nombre de caractères, il est extrêmement probable qu'ils constitueroient un genre particulier. Serpule? deWarne; Serpula? JVarnii, Def. Cette espèce porte des tuyaux cylindriques qui ont quatre à cinq lignes de diamètre; quelquefois on les trouve collés les uns aux autres; mais il paroît qu'en se terminant du côté de l'ouvert ture , ils n'adhéroient pas; car quelques-uns ne portent au- cune marque qui puisse le faire croire. Ils n'ont à l'exté- 670 SER rieur que des stries circulaires et irrégulières provenant de leurs accroissemens. On trouve cette espèce dans des couches plus anciennes que la craie, à Weyraoufh en Angleterre. Servule ? cerclée; Serpula? circinata, Def. .Les tuyaux de cette espèce ont trois à quatre lignes de diamètre. Après avoir adhéré dans une partie de leur longueur et avoir tourné sur eux-mêmes, ils s'étendent en ligne droite sans ad- hérer et portent des bourrelets circulaires du côté de l'ou- verture , qui paroît se rétrécir au lieu de s'évaser. On trouve cette espèce à Dancevoir, département de la Haute- ^arne , dans une couche ancienne à oolithes brunes. Elle paroît avoir des rapports avec l'espèce qui précède immé- diatement. Seri'dle? limace; Serpula? Umax , Def. Cette espèce, qu'on trouve dans la craie de l'Angleterre (à Gravesend?), atta- chée sur des débris d'inocérame , est couverte de très-petits points élevés et de légères stries, qui s'étendent sur les côtés jusqu'aux bords, qui adhèrent. Sur le dos il se trouve une légère carène. Diamètre , une ligne et demie. SerpulePpain de bougie; Serpula? cereolus , Lamk., lue. cit., n." 11. On trouve à Barschevyl , canton de Soleure , dans des couches très- anciennes, des tuyaux qui paroissent avoir de très-grands rapports avec cette espèce, qui vit aujout-- d'hui sur les côtes de l'Amérique. Serpule ? TREII.LISSÉE ; Scrpula? decussata, Lamk., loc. cit., n.° 7. Nous rapportons avec doute les variétés que nous trou- vons fossiles dans différentes localités avec l'espèce qui vit aujourd'hui dans l'océan des Antilles. Celle qu'on trouve dans le calcaire grossier de Hauteville est chambrée et a quel- quefois plus d'un pouce de diamètre; son extérieur est cou- vert de stries longitudinales de grosseurs différentes, et d'au- tres qui sont transversales. On trouve aussi à Betz, département de l'Oise, une serpulée qui a de très-grands rapports avec celle de Hauteville. La variété qu'on rencontre aux environs de Sienne en Italie est striée plus finement et moins régu- lièrement. Celle qu'on trouve dans les faluns de la Touraine porte des stries longitudinales fines et granulées; enfin, une autre , qu'on trouve dans le Piémont et aux environs de Bordeaux, et qui a été figurée dans l'ouvrage de Knorr sur SER 571 les pélrifîcations, vol. 2, tab. 1 a, fig. 12 , est striée très-irré- guliérement et ses cloisons intérieures sont fort nombreuses. Seri-ule? chambrée; Serpula? cubiculata, Def. Nous possé- dons un morceau de cette espèce qui a trois pouces de lon- gueur sur un pouce de diamètre. Elle est chambrée et sou têt a trois lignes d'épaisseur. Fossile de Hauteville. Serpule jyEsrifÈKE; Serpula dentifera, Lamk. , loc. cit., n."24. Une serpulée qu'on trouve fossile dans le Plaisantin et à Asti, val d'Andoue en Italie, a été rapportée par M. de La- marck à l'espèce qui vit dans les mers de l'Asie australe. Elle est assez irrégulièrement striée et couverte de tubercules alongés , disposés par lignes longitudiniiles. Cette espèce est chambrée et a quelquefois plus de six lignes de diamètre. On trouve àThorigné , près d'Angers, une variété de cette espèce qui porte des côtes longitudinales avec des crêtes et non des tubercules. Serpule P entortillée; Serpula? intorta, Lamk., loc. cit., n." 16. Cette espèce, en s'attachant sur les corps, alonge sou tu)'au en le plaçant circulairement sur lui-même, et ménage à cet effet un aplatissement sur lequel elle l'applique en sorte que ces tuyaux , qui n'ont qu'une ligne et demie de diamètre, présentent des cylindres delà grosseur du petit doigt et d'un pouce et demi de longueur. Avant leur entier accroissement ils ne portent qu'une ou deux côtes longitudinales ; mais-, en le terminant, ils sont couverts de six à sept de ces côtes, qui sont coupées, ainsi que le reste du tuyau, par de nom- breuses côtes transverses. Fossile du Plaisantin. On trouve aussi cette espèce à Dax, dans la Touraine, et dans les en- virons d'Angers; mais les tuyaux en sont beaucoup plus petits. SerftileP FRAtiGÉE-, Serpula? Jimlriata , Def., Vél. du Mus., n.° 20, fig. 4 et 5. Cette espèce, qui alonge son tuyau en en plaçant les circonvolutions les unes au-dessus des autres et le termine par une ouverture rétrécie, qui se présente per- pendiculairement, est couverte de petites côtes transvefses qui forment de petites franges à l'extérieur des tours. Fossile de Grignon et de Hauteville. Serpule? lombric; Serpula? lomhricus , Def. Cette espèce se trouve dans la couche de craie à Beauvais et à Meudou. Ses tuyaux, qui n'ont qu'une demi-ligne de diamètre, sont 572 SER lisses et entortillés sur eux-mêmes , comme dans le temps de la sécheresse, on trouve dans la terre certains petits lom- brics qui se mettent en peloton pour ne pas être desséchés. Dans la Conchyliologie subappennine , M. Brocchi annonce que dans l'Italie on trouve à l'état fossile le serpula lumhri- calis, var. B? Linn., qui vit dans la mer Adriatique et dans les Indes; le serpula arenaria , Linn., qui se trouve à l'état vivant dans la mer des Indes et dans l'Afrique occidentale; et le serpula glomerata? Linn., qui vit dans l'Océan septen- trional, dans l'Atlantique, dans la mer Caspienne et sur les côtes de la Sicile. On trouve dans la craie en Angleterre, dans une couche quarzeuse prés de Beauvais , dans celle de Grignon et dans d'autres endroits, des tuyaux de différentes grosseurs qui paroissent indiquer d'autres espèces que celles ci - dessus décrites; mais leur mauvais état de conservation ne permet pas de savoir précisément à quel genre ils ont pu appartenir. Dans son ouvrage sur la Conchyliologie fossile de l'Angle- terre , M. Sowerby a donné la description et la figure (tom. i , p. 75 bis, fig. 3o) d'une scrpulée qui a été trouvée à High- gate , près de Londres, et à laquelle il a donné le nom de serpula crassa; mais la crête qu'elle porte sur le dos nous fait croire qu'elle dépend plutôt du genre Vermilie que du genre Serpule. (D. F.) SEjPtPULÉS, Serpulea. (Chétopod.) Famille de la classe des chctopodes, de M. de Blainville , de celle des annélides de M. de Lamarck, des vers à sang rouge de M. Cuvier, et qui renferme les genres Serpule, Spirorbe, Vermilie et Caléo- laire, c'est-à-dire, les véritables Serpules de Linnseus. Voyez Vers ^ sang rodge, où tout le système de la classe des ché- topodes sera exposé. (De B.) SERPYLLUM. {Bot.) Voyez Serpilluji. (Lem.) SERQUIS. (Bot.) Voyez Serkis. (J.) FIN DU QUARANTE-HUITIÈME VOLUME. STRASBOURG, de riinprinieiio Je F. G- Levrault, impr. Ju Roi. m OUVRAGES NOUVEAUX Que l'on trouve chez les mêmes libraires à Strasbourg et à Paris. Sous presse. RECUEIL DES ÉLOGES LUS DANS LES SÉA^yGES PU- BLIQUES DE L'INSTITUT ROYAL DE FRACCE^ par M. le D." GuviER, run tîc.s qua aute de l'Acadéniie française, Sccrclaire perpétuel de celle des Sciences, etc.; Tome III ( iSîo à iS^fi ) ; ,in-8.° HlSTOiRE NATURELLE DE L'HOMME, par M. le comte de Laci'^i'i'.ije ; [TÔcJdie «le son élo^e historique, par ]^I. le baron G. Cuviift, .Sec.étiiiic pcrtélucl de rÂcadcraic royale des scicpCL-s . Tim (Ls cjuarante de !'Arad»^»ie française^ in - 8," HISTOUIE Gi'.lTlQUE DU GNOSTlGiSME, et de son iufluecce sur ies secles religieuses et pliiloîopliicjues des six premiers siècles de l'ère chretietine ; ouvrage couronué par Tlasutat^ par M- J. T^Iatier; 2 vol. in-b'." LA GIJ/-LA, Choix de ; r, -sics iilvriqucs recueillies dans la Dal- matic, la Bosnie, la Groaiie cl l'Herzégovine j 1 vol. gr. in-18. CATHÉDRALE DE STRASBOURG, dessinée d'après naiure, et lillioj^raphice par M. Chapuv, ex - officier du génie maiilimc, ancien èli've do récide po'iylecliniquc , avec un lexte hisiori(jue et descriptif par Hl. J. G. Sguwe ig:i^user. La desccipliou déiaillée et spéciale de celle calhédrale est des- tinée à faire suile aux. AnlirjTiités de TAlsace, dont le catlre n'a pas permis de donner à cet important uioniiment loul le dcvelop- pcrticnt tlout il est susceptible. Elle formera trois livraisons in- folio sur nicnac papier que les Antiq;iités. La 1/' livraison paraît, les 2 autres suivront de près. VOYAGE PiTlORESQUE DAWS LE BRÉSIL; par TdAunicE RucEKDAs , ptildic par E>celmass et (]otnp.'" L'exécution des lithographies sera confiée à MM. Villeneuve, Jolv, Deioy, Richebois , Mauiin , Zwingcr , Adam, Rugendas , Gudin, Vigneron, et autres artistes distingués. L'ouvrage entier se composera de vingt livraisons, chacune de cinq planches in-folio, imprimées sur demi -feuille de papier Jésus vélin superflu , de vingt pouces de haut sur quatorze de large, et environ deux feuilles de texte. Il sera divisé eu quatre parties : La première, composée de six livraisous, contiendra les vues raposée de quatre livraisons its des Nègres et des Indiens ; tiiposce de cinq livraisous, contiendra les mœurs iens et des Européens; compo.«éc de cinq livraisous , contiendra les mœurs lison est en vente. Il paraîtra allerui.tivenxent laque partie.