mvi)" i ll'ïi lENCES NATURELLES, L KE , suai D"u: ■k^'r^ Pi m F. G. STI-SYST.^ L. m m STRASI]OURG, . i PARLS, ^ LIBRARY OF 1885- IQ56 DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, TOME LL S^I = SYST.^-L. Le nombre ^exemplaires présent par la loi a été dé- posé. Tous les exemplaires sont reçêtus de la signature de l'éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL l)N TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉREN3 ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITÉ Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destîné aux médecîns, aux agriculteurs, aux commerçans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt k connoître les productions de la nature, leurs caractèresgénéritjues et spécificjues, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi, et des principales Ecoles de Paris. TOME CINQUANTE-UNIÈME. F. G. Levrault, Éditeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, N.° 81, à PARIS. Le NopiANT, rue de Seine, N.*" 8, à PARIS. 1827. Liste des Auteurs par ordre de Matières. Physique générale. M. LACROIX , membre de l'Académie des Sciences et professeur au Collège de Fiuce. (L.) Chimie. M. CriEVREUL, membre de l'Acâdèmie des •cienres, professeur au Collège rojal de Charlema^ne. (Ca.) Minéralogie et Géologie. M. BRONGMART, membre de l'Académie des Sciences , professeur à U Kacuilè des Sciences. (B.j M. liROCHAXT DE VILLIERS , membre de l'Académie des Sciences. (B. se V. ) N. DE FRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. (D. K.) Botanique. M. DF.SFONTAINE.S, membre de l'Académie des Sciences. ( (JESr.) M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des Sciences, professeur au Jardin du Roi. (J.) M. MIRBEL , membre de l'Académie des Sciences , professeur à la Faculté des Sciences. (B. M.; M. HENRI CASSIM , associé libre de l'Aca- démie des sciences, membre étranger de la Société Linnéenne de Londres. (H. Cass.) W, LEMAJf, membre de la Société philoma- liqoe de Paris. (Lem.) M. LOISELEUR DESLONOCHAMPS , Docteur en médecine, membre de plusieurs Sociétés savantes. (L. D.) Zoologie générale , Artatomîe et Physiologie. M. G. CUVIER , membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi, etc. (G. C. ou CV. ou C.) M. FLOURENS. (F.) Alammiferes. M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardia du Roi. \0.) Oiseaux. M. DUMOXT DK s." CROIX , membre de plusieurs Société» savantes. (Cb. D.) Reptiles et Poissons. M. DE LACiiPÈDE, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (L. L.) M. DUMÉRIL, membre de l'Académie des Sciences, professeur au jardin du Roi et à l'École de médecine. (C. D.) M. CLOQLET, Docteur en médecin». (H. C) Insectes. M. DUMÉRIL, membre de l'Académie des Sciences , professeur au j.irdio du Roi et à l'EcoK de médecine. i^C. D.) Crustacés. M. W. E. LEACH, membre de la Société roy. de Londres, Correspond, du Muséum d'his- toire naturelle de Fraoce. ( W. E. L. ) M. A. G. DESMAREST, membre titulaire de l'Académie rojnle de médecine , profes- seur à l'école roj-ale vétérinaire d'Alfort , membre correspondant de l'académie des Sciences, etc. Mollusques , fers et Zoophjtes. M. DE BLAINVILLE, membre de l'Académie des Sciences, professeur à la Faculté des Sciences. (De B.) M. TURPIN, naturaliste, est chargé de l'exécution des dessins et de la direction de la gravure. M. MÀSSEY, (Miss.) M. POIRET , membre de plusieurs Sociétés savantes et littéraires , continuateur de l'Encyclopédie botanique. (Poir.) M. D E TUSSAC, membre de plusieurs Sociétés savantes , auteur de la Flore des Antilles. (De T.; MM. DE HUMBOLDT et R^iMOXD donneront quelques articles sur les objets nouveaux qu'ils ont observés dans leurs voyages , ou sur les sujets dont ils se sont plus particuliè- rement occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse. M. PREVOT a donné Tarlicle Océan; M. VALENCIENNES plusieurs articles d'Orni- tbologie ; M. DES PORTES lartirle Pigeon domestique , et M. LESSON' l'article Plumier. M. F. CUVIER, membre de Tacadémie des Sciences, est cbargé de la direction géné- rale de l'ouvrage , et il coopérera aux articles généraux de loologie et à l'histoire des mammifères. (F. C. ) DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. STI I3TIBLING. {Ichthjol.) Un des noms danois de ]à perche gou- jonniere. Voyez Gre.mille. (H. C.) STICHA. (Entom.) L'un des noms de l'abeille en italien, «uivant Mouffet. (CD.) STICHBUTTEL. {Ickthjol.) A Hambourg on donne ce nom à Yépinochette. Voyez Sïichi.ing et Gastérostée. (H. C.) STICHIS. {Bot.) Nom grec du cotjledon ou nombril de Vénus, cité par Mentzel. (J. ) STICHLING. {Ichtlijol.) Un des noms allemands de lepi- noche. (Voyez Gastérostée.) En Autriche on appelle encore ainsi la perche de trois ans. Voyez PERsÈf<)ijE. (H. C. ) SïlCHORCKIS. {Bot.) Ce genre, de la famille des orchi- dées, établi par M. Aubert du Petit-Thouars , rentre dans le genre Malaxis de fewarlz. (Lem.) STICHOS. {Bot.) Voyez Stœchas. (J.) STICKLEBACK. (Jc/i/fy/o/.) Un des nomsangloisdela grande épinoche. Voyez Gasthé. (H. C. ) STICKMANNIA. {Bot.) Sous ce nom générique Necker sé- paroit de son genre primitif le commelina hexandra d'Aublet, dont les six filets d'étamines sont fertiles; deux d'entre eux se réunissent par le bas. (J.) 5k a ^ STI STICTA. {Bot.) Genre de la famille des lichens, voisin du lobaria et du peltigera, établi par Schreber, adopté par Acharius et d'après lui par tous les botanistes. Le sticta est caractérisé par son thallus cartilagineux, lacinié ou lobé, formé de frondes libres, lisses en dessus, veloutées en des- sous, avec des points ou de petites taches ou lacunes dites cyphelles, d'une autre couleur, et qui sont des excavations formées dans le thallus ou des parties du thallus privées du duvet qui couvre le reste de la surface inférieure. Les cy- phelles sont tantôt urcéolées, arrondies, formées parle thal- lus lui-même et dans le thallus, tantôt simplement enfoncées dans le duvet et constituées alors par une petite membrane qui s'enfonce un peu dans le thallus; enfin , les cyphelles, sem- blables à des points, sont autant de proéminences pulvéru- lentes, qu'on a désignées par le nom de sorédies. Les apo- théciums sont en forme de scutelles éparses à la face supé- rieure du thallus : elles sont enveloppées par lui et y tiennent par un point central; leur disque est coloré. Les espèces de ce genre sont assez nombreuses et doivent se ranger au nombre des plus belles de la famille; leurs frondes, grandes, de formes variées et de couleurs ordinairement vives ou tranchées, ont le dessous de deux couleurs, et le dessus orné de scutelles communément rouges , ce qui leur donne une sorte d'élégance. Cette surface supérieure n'est pas toujours nue. On y observe des rides, des lacunes, des aspérités, des verrues et des pulvinules ou petits amas de filets simples ou ra- meux. Ces plantes sont répandues par tout le globe, et quel- ques espèces se rencontrent dans l'un et l'autre hémisphère -. elles se plaisent dans les bois, sur les rochers et sur le tronc des arbies. Le nombre des espèces s'élève à douze, d'après Acharius; on en compte vingt-quatre dans Sprengel (ira Willd,, Sjs'. pi. , vol. 6 , p. 3o2 ) ; enfin , M. Delise , auquel on doit une excellente monographie de ce genre , les porte à soixante, dont il a donné lies figures et desquels quarante sont nou- velles. 11 est vrai que ce naturaliste comprend dans ce genre ^ et avec Acharius, une grande partie du genre Lobaria de Hoffmann et de M. De Candolle. C'est en suivant les divi- sions que M. Delise a admises que nous allons indiquer quel- ques espèces de ce genre. STI §. 1." Cyphelles jaunes. i.LcSticta doré : Slicta aurala, Ach. , Syn.^ p. 232; Del., Stict. , pi. 2 , fig. 5 ; Slicta crocala, Decand. , FI. fr. , Suppl. ^ exe. sjnon.; Lichen auratus, Sow. , Engl. Bot., pi. aSôg; Pla~ lisma crocatum , Hoff. , Lich. , 2, pi. 38, fig. i ; Dill. , Musc, pi. 84, fig. 12. Thallus formé de frondes planes, larges, ar- rondies, crénelées ou déchiquetées, ayant le dessus d'un rouge de brique vif, et les bords ondulés, couverts d'une poussière dorée; dessous tomenteux , noirâtre dans le centre, d'un jaune rougeàtre au pourtour, avec les cyphelles couleur de citron, luisantes, irrégulières et saillantes ; scutelles margi- nales à disques plans, d'un rouge brun, avec un rebord in- fléchi, presque nul. Cette espèce, long-temps confondue avec le lïclien, crocatus, Linn., autre espèce de sticta, se rencontre, selon M. Delise, aux environs de Quimper et de Saint-?ol-de- Léon. Elle a été observée à la Jamaïque par Swartz; elle est indiquée dans les Cordillères par M. de Humboldt . à Sainte-Hé- lène par Acharius, et à Rio-Janeiro par Gaudichaud. M. De- lise décrit deux variétés de ce lichen, dont une est jaune de paille ou d'ocre, et l'autre d'un vert pâle et glauque. Lorsque l'on brise les frondes du sticta aurata, on s'aper- çoit que la substance du thallus est d'une couleur dorée semblable à celle de la poussière qui le borde, ce qui donne un excellent caractère pour le distingTier du sticta crocata et aurigera, dont la couleur est différente. 2. Le Sticta safrané : Sticta crocata, Ach-; Delis. , Stict., p. 56, pi. 4, fig. 10; Lichen crocatus, Linn.; Sow., Engl. Bot., pi. 2110. Frondes cartilagineuses, scrobiculées, laci- niées, à lobes courts, arrondies, crénelées, pulvérulentes et Jaunes dans le centre, nues au pourtour; en dessus lacu- neuses et d'un brun roussàtre , avec des verrues poudreuses couleur d"or, éparses; en dessous tomenteuses, noirâtres dans le centre, avec le pourtour d'un brun roux; cyphelles très- petites, d'un jaune pâle; scutelles éparses, d'un noir brun. Cette espèce a été trouvée en Ecosse et aux iles Sandwich. Le sticta gilva de M. Delise étoit pour Acharius une variété du sticta crocata. 3. Le Sticta chevelu : Sticta cometia, Ach., Meth. lich.. 4 STI pl. 5 , fig. 1 ; Delis., Stict., pi. 5 , fig. i5. Frondes un peu co- riaces, étalées, très-larges, profondément incisées, irréguliè- rement convergentes, bordées de cils noirs, denses; m des- sus glabres, lisses, d'un blanc jaunâtre; en dessous tomen- teuses, velues, d'un cendré brunâtre; cyphelles concaves, blauches, irrégulières; scutelles planes, très-larges, à disque roussâtre et bord garni de cils noirs rayonnans. Cette espèce, dont les scutelles ressemblent à celles de quelque usnea, se trouve au Pérou , sur les troncs d'arbres. §. 2. Cyphelles blanches. 4. Le Sticta fuligineux : Slicfa fuliginosa, Ach., Decand.; Delis. , S^ict., pl- 6 , fig. 20; Lichen fuliginosa s , Sow. , Engl. Bo^,pl. iio3. Fronde cartilagineuse, lobée- arrondie; lobés plissés, flexueux ; en dessus rugueux, d'un gris brun, et sau- poudrés de grains fuligineux; en dessous tomenteux , couleur de chair grisâtre; cyphelles un peu convexes, presque planes, blanchâtres; scutelles de couleur rousse, à disque plan , avec le bord plus pâle , saillant, un peu velu à l'extérieur. Ce lichen se trouve sur les arbres et les arbrisseaux en Europe , en France, en Angleterre- on l'indique en Amérique et à l'ile de Bourbon. 5. Le Sticta des bois: Sticta sjlvatica, Ach., Dec.; Delis., Stict.^ p. 86, pl. 7, fig. 27; Lichen sjlvaticus , Linn. ; Dill. , Musc, pl. 37 , fig. 101 ; Jacq., Coll., 4 ? pl- '2 , fig. 2 ; Sow. , Engl. Bot., pl. 2298; Pulinonaria sylvatica, Hoffm. , Lich. , pl. 4. fig. 2. Frondes nombreuses, cartilagineuses, à lobes re- dressés, onduleux , arrondis ou tronqués, crénelés; en dessus brunes, avec une teinte verdàtre, saupoudrées de granula- tions poudreuses, noirâtres; en dessous tomenteuses, d'un g'is cendré un peu brunâtre, mais plus obscur au centre; cyphelles urcéolées , blanchâtres. Cette plante répand une odeur fétide , lorsqu'elle est fraîche. Elle est commune en Europe dans les bois, sur les rochers et sur les troncs d'ar- bres. On n'a pas encore observé ses scutelles : Dillenius, Hoff- mann etSowerby ont cependant représenté cette plan'eavec des scutelles; mais les auteurs ont pris, en le copiant, les scutelles d'un peltigera , mplarigé avec le sticta sjlvatica, pour les scutelles de cette dernière plante. STI 5 6. Le Sticta corne-de-daim : Stieta damœeomu , Ach. ; Delis. , Stict., pi. 9, fig. 39; cahier n.° 17, pi. 1, fig. 1, de l'atlas de ce Dictionnaire; Lichenoides , Dill. , Musc, pi. 29, fig. 1 15; Platisma cornu-damœ, Hoffm. , Lich. , pi. 24, fig. 1 » 4? 5, 6. ïhallus composé d'une touffe de frondes larges de trois à quatre lignes, longues de trois à quatre pouces, dichotomes, entrelacées lâchement, ayant les extrémités divisées en deux ou trois pointes; surface supérieure lisse, d'un vert cendré dans la plante humide, grisâtre dans la plante sèche; des- sous velu , presque brun , garni de cyphelles urcéolées et blanchâtres; scutelles nombreuses, marginales ou éparses vers l'extrémité des divisions des frondes, à disque d'un brun roux et bord proéminent. Cette belle espèce, qu'on rencontre dans tous nos herbiers, croît en Amérique, à la Jamaïque; on l'indique aussi à l'île de Bourbon. §. 3. Cyphelles incertaines ou non encore observées. 7. Le Sticta des Hottentots ; Sticta hottentota, A(h., Syn.- Delis., Stict., pi. i5, fig. 67. Thallus formé par de petites frondes roides, épaisses, coriaces, à lobes courts , avec les bords incisés, sinués, arrondis; dessus d'un vert pâle passant au brun roux, couvert d'aspérités plus pâles que le fond et qui disparoissent avec l'âge; dessous brun, noir aux extré- mités, celles-ci couvertes de cils noirs nombreux, formant une sorte de duvet tomenteux ; cyphelles nulles, scutelles éparses ou presque marginales dans la partie extrême de la fronde, d'uborti en forme de verrues et à bord replié en de- dans, puis larges, planes, convexes, ciliées en dehors, et à disque plan, d'un brun noirâtre. Celte espèce, qui se rap- proche des sticta par sa forme et ses scutelles, se trouve dans le pays des Hottentots. M. Delise en figure une variété, pi. i5, fig. 58, remarquable par l'absence totale de fibrilles et par ses scutelles ombiliquées. M. Delise rapporte à cette section les loharia herbacea et glomulifera, Hoff., Dec. (Voyez Lobaria.) §. 4. Point de cyphelles. Les lichens de cette section ont le dessous de leur fronde réticulé par des veines tomenteuses entre lesquelles sont des ^> STI lacunes phis pâles, qui donnent aux espèces beaucoup de ressemblance avec celles des divisions précédentes. La nature de leurs frondes les en rapproche également , de même que la présence, chez quelques-unes d'entre elles, des rides et des bosselures de leur thallus , etc.; mais l'absence bien constatée des cyphelles ne doit-elle pas autoriser à les tenir séparées du sticta, ainsi que l'ont pensé Hoffmann, M. DeCandoUe, etc., pour qui plusieurs d'entre elles sont des Lobaria? Comme nous avons décrit à ce mot les trois espèces principales de cetîe section, nous y renvoyons le lecteur. Nous terminerons cet article Slicta en faisant observer que MM. Meyer, Deliie , et M. Fée lui-même, ramènent à ce genre le Delisea. de M. Pries, caractérisé par la présence de papilles sur le disque ou la lame proligère des scutelles. Il é(oit fondé sur une plante découverte à l'île King (Nou- velle-Hollande) : c'est le sticta delisea, Delis. , Stict. , pag. 94 , pi. g, fig. 2 , et le delisea sticticoides , Fée, Crypt. ojf. , pi. 11. ( Lem. ) STICTIS. (Bot.) Genre de la famille des champignons, de l'ordre des chaui])ignons cupuliformes , dans la méthode de Pries, dont le Peziza est le principal genre. Persoon en est le ibndateur ; il a été adopté par Pries, qui Ta considé- rablement modifié et augmenté. Le lycoperdon radiatum, Linn. , en est le type , et les vingt espèces que Pries y ramène dans son Systema mycologicum, ont été placées par les auteurs dans les genres Peziza, Lichen, Hysterium. Curt Sprengel persiste à laisser dans le Peziza une grande partie des espèces du genre Sticûs, qu'il n'admet pas. Les caractères génériques du stictissoni les suivans : Cham- pignons en forme de petites coupes ou cupules, closes dans leur jeunesse, puis ouvertes, enfoncées dans l'écorce , mem- braneuses, orbiculaires ou elliptiques, contenant des spo- ridies menues, globuleuses, formant des amas sans mé- lange de paraphyses , composant d'abord une masse com- pacte, céracée ou gélatineuse, puis se réduisant en poussière. Les cupules sont comme oblitérées dans leur origine, privées de toute espèce de réceptacles, entourées et recouvertes par l'épiderme, qui, après leur développement, forme leur limbe ou bordure. STI 7 Ces champignons sont fort petits, très-simples, rassemblés en tas et entièrement enfoncés, persistans, différant essen- tiellement en cela, ainsi que par leur cupule privée de récep- tacle, de tous les genres du même ordre. Ils se reconnois- «ent aux nombreuses pointillures qu'ils forment sur les écorces : ce qu'on a voulu exprimer par leur nom stictis , dérivé d'un mot grec, qui signifie point. Persoon a partagé ce genre en deux sections : la première comprend les espèces à cupule bordée d'un limbe, et la seconde (alomea) celles qui sont privées de cette bordure , ou chez lesquelles elle est à peine sensible ou oblitérée. Pries divise ce genre en (rois sous -genres, dont le premier est le vrai stictis des au- teurs. Voici les espèces principales qu'il a décrites : ^. Stictis. Cupules s' entr ouvrant un peu , souvent entourées d'une bordure , lisses, persistantes. î.* Espèces qui croissent sur les écorces, molles, céracées, un peu trémelloides, souvent libres sur leur pourtour et entourées par les lambeaux de l'épiderme ; hyménium couvrant entièrement le disque. 1. Le Stictis œillé : Stictis ocellata, Pries, Syst. mycol. , 2, ig5 ; Peziza ocellata, Pers., Mjcol. eur. , page 3i5. Cupules orbiculaires, déprimées, roussàtres , plus pâles en dessous, à boi'd proéminent et enroulé. Cette espèce se rencontre éparse sur le peuplier , enfoncée dans Fépiderme , mais avec le bord un peu proéminent. Les peziza betuli, Alb. et Schwein., et, peut-être, le peziza lecanora , Schmidt et Kunze , sont deux espèces de cette division. ?..* Cupules coriaces ou un peu membraneuses, en grande partie enfoncées dans l'écorce , recouvertes seulement par l'hyménium, et entourées d'un limbe stérile, souvent obli- téré. Vrais stictis réguliers et très-persistans. 2. Le Stictis doré: Stictis chrysophœa; Pers., Mfc.eur., 1 , page 535; Peziza chrysophœa, Pers., Sjn. et le. pict. , p. 17, pi. 8, fig. 1 et 2. Cupules orbiculaires, à disque excavé, rouge, et limbe épaissi. Couleur d'or. Cette espèce se trouve depuis l'automne jusqu'au printemps sur les rameaux dessé- chés et écorces des sapins. 8 STI 5. Le Stictis radié : Slictis radiata , Fers. ; Lycoperdon ra- àiatiim , Linn.; Sphœroholus rosaceus , Tode, Fung. Meckl. , i, page Al. pi. 7, fig. 58: Lichen excavatus, Hoffm. , Enum. , page 47 , pi. 7 , fig. 4 ; Peziza marginata , Roth , Sow. , Fung. , pi. 16; Peziza œcidioides , Nées, Syst. , fig. 294. Cupules en- foncées, brunes, orbiculaires , ayant le limbe d'un blanc de neige, un peu lacéré, pulvérulent, et seul visible au-dessus de Tépiderme. Cette plante, qui ressemble à une espèce très- petite de peziza, se trouve enfoncée dans l'écorce et le bois des sapins, des saules, de la viorne, du nerprun et quel- quefois sur les chaumes des graminées. La synonymie que nous avons rapportée démontre suffisamment l'embarras des au- teurs pour placer convenablement cette plante. Tode, qui avoit remarqué que la matière pulvérulente et séminifère formoit une vésicule sphérique , «'échappant lors de la ma- turité, en avoit fait une espèce de son genre Spliœrobolus. M. Persoon en fit ensuite le vrai type du genre Stictis. Pries fait remarquer que ce petit champignon est infiniment va- riable, de manière à pouvoir être divisé en plusieurs es- pèces , dont une , plus grande , urcéolée , à limbe large , libre , divisée en plusieurs lobes obtus , rayonnans et fendus, a la cu- pule à ouverture d'abord close et ponctiforme, tcstacée ou orangée en dedans, puis à disque blanc. Une seconde es- pèce est plus petite, à limbe entier; une troisième, infinie ment petite et toute blanche. Le Stictis arundinacea, Pers. , à disque bleu, appartient à cette division et se trouve sur les tiges des roseaux. Le Stictis pallida, Pers., Ohs,, 2, pi. 6 , fig. 7 , est aussi une espèce de cette division , qui forme sur le vieux bois des ar- bres des pointillures pâles ; ses cupules sont blanchâtres ou roses dans Pintérieur, J?. Xylographa. Cupules elliptiques ou alongées , en- tourées d'une bordure , molles, lorsqu'elles sont hu- mides, se contractant par la sécheresse, et alors elles sont d'une consistance presque cornée; hy ménium fine- ment ponctué , finissant par se liquéfier et s'écouler^ l\. Le Stictis parallèle : Stictis parallela, pries , Sjst, mjCt, STI 9 2, page 197; Opegrapha parallela , Ach., Lich. univ.; Hjste- lerium abietinum , Pers. Cupules en forme de stries, d'abord closes, puis ouvertes; disque roussâtre ou d'un incarnat pâle dans 1.1 fraîcheur, noir lorsque les cupules sont sèches. Cette espèce forme sur les arbres écorcés des stries longitudinales. C. Pro POLIS. Cupules d'une substance ferme, céra- cée, ronde ou un peu irrégulière ; hyménium lisse, se réduisant en poussière. 5. Le Stictis versicolor ; Stictis versicolor, Pries, Sysl. , 2, page 198. Cupule entièrement enfoncée, arrondie, an- guleuse ou longue d'une à deux lignes, plane, entourée d'un limbe accessoire, de formes diverses, qui finit par se détruire; disque se réduisant en poussière farineuse après la maturité. Cette espèce, commune sur le bois sec le plus dur, est va- riable dans sa couleur et sa forme. Une première variété a le disque d'un blanc de lait qui finit par se changer en noirâtre : c'est Vhjsterium fagineum , Schrad. ; le tremella saligna, Pers., Consp. fung., page 3o5 , pi. 9, fig. 7 , et le stictis saligna, Pers. , Mjyc. eur. , 1 , p. 367. Ou la trouve sur le bois du hêtre , du bouleau, du til- leul, etc. Une deuxième variété a le disque d'abord jaunâtre, puis nu et d'un roux obscur. Elle croît sur le chêne. Une troisième a le disque d'une couleur verte , voisine de celle du vert-de-gris: c'est le stictis viridis, Pers., qui a été découvert par M. Léon Dufour sur le bois du châtaignier. Pries l'indique sur le chêne. Enfin , dans une quatrième , le disque est d'abord brun- roussître, puis noir et ridé. Elle paroît être le stictis hippo- castani, Pers. On la trouve sur le poirier et sur le saule. (Lem.) STIEGLITZ. (Ornith.) Nom allemand du chardonneret, fringilla carduelis , Linn. , qui est appelé en suédois stiglitza, (Ch. D.) STIERL, SCHIRK. {Ichthjol.) Noms autrichiens de l'Es- TURGEox. Voyez ce mot. (H. C.) SïIFFTlE, Stiiftia. (Bot.) Ce genre de plantes, proposé en 1820 par M. J. C. Mikan, dans le •." ascicule de son Delectus Jlorœ et faunœ brasiliensis , et dédié par lui à M. le baron de *^ STI StifTt, appartient à l'ordre des Syaanthérées , à notre tribu naturelle des C disposées en cercles ou en anneaux. L'auteur y rapporte trois espèces, qu'on trouve sur les rochers et les pierres mouillées, dont la substance est plus lichénoïde que celle àe& scjlonema , et qui en diffèrent encore par la cou- leur brun-roussàtre ou noire , opaque , jamais d'un jaune doré , et les filamens rameux , épineux, marqués intérieurement de points distincts. Fries pense que ce genre n'est pas dans le cas d'être adopté. Le Stigonema d'un vert noir : St. atrovirens, Agardh, Sjst. page 42; Lichen pubescens , Linn. ; Cornicularia pubescens , Ach. ; Conferva atrovirens, Dillw., pi. 26; Bangia atrofirens, Lyngb. En touffes ou coussinets d'un brun noir; filamens STI 21 d'un vert -olive brun, roides, rameux, à rameaux irès-fins ; Tains intérieurs disposés en anneaux. On le trouve sur les pierres exposées à un air humide. 11 offre une variété pro- lifère qui végète sur les pierres arrosées de temps en temps. Le Stigonema pluviale : Stigon. plunalis , Agardh, /. c.;Le- mania pluvialis, Bory de Saint- Vincent. En coussinet noir, composé de fils noir- olivâtres, roides, rameux, à rameaux divariqués, atténués, en forme d'épines. On le trouve à l'ile Bourbon dans les fentes des rochers remplies par l'eau de la pluie, à iioo toises au-dessus du niveau de la mer. Il a des excrescences semblables à celle que Dillwyn a observée dans l'espèce précédente , et qu'il donnoit pour la fructi- fication. Il y a encore le Stigonema mamillosum , Agardh , ou Bangia mamillosa, Lyngbye , Tent. , pi. 25, qui paroit n'être qu'une variété du Stigonema atrovirens , qui en diffère cependant par ses filamens alternes, flexueux, mous, mamillaires, et qui contiennent des grains presque ternes, ou, selon Sprengel, atténués aux extrémités, disposés en trois séries. On le trouve en Norwége sur les pierres aux bords des rivières. ( Lem. ) STIKLING. [Ichth-yol.) Un des noms norwégiens de l'epi- noclie. Voyez Gastérostée. (H. C) STILAGO. (Bot.) Ce nom, donné parles anciens à la corne de cerf, plantago coronopus, suivant C. Bauhin, a été appli- qué par Linnaeus à un genre que Smith a réuni à VAnti- desma , genre qui n'a pas encore été rapporté à une famille connue. (J. ) STILAGO. {Bot.) Ce genre, établi par Linné, a été réuni à V Antidesma par Smith, le premier genre ne différant du se- cond que par le nombre, peut-être variable, de quelques- unes des parties de la fructification , n'ayant que deux ou trois étamines dans les fleurs mâles au lieu de cinq, deux et non cinq stigmates; le calice un peu tubulé, à quatre ou cinq dents. (Voyez Antidesma.) Comme la seule espèce qui compose ce genre n'a point été mentionnée à l'article Antidesma, nous la rappellerons ici: c'est le Stilago bunius , Linn., Mare^. , 122 ; Bunius sativus, Rumph., Amb., 3, tab. i33. Arbre de médiocre grandeur, divisé en rameaux peu nombreux. Les feuilles sont simples , STI alternes, pétiolées , ovales-oblongues, très-entières, glabres à leurs deux faces, longues de cinq ou sept pouces, sur trois ou quatre de large. Les fleurs sont disposées en épis nus, grêles, alternes, très-longs, réunis trois ou quatre sur un pédoncule commun; ces fleurs sont petites, dioïques, épar^ ses, sessiles, privées de corolle; le calice est un peu tubulé, à trois ou quatre dents dans les fleurs mâles, cinq dans les fe- melles. L'ovaire est environné d'un anneau à sa base, sur- monté d'un style et de deux stigmates, auquel succède une baie arrondie, de la grosseur d'un pois, d'abord rouge, puis noirâtre, d'une saveur douce, acidulée. On la mange dans les Indes; elle se vend sur les marchés. Cette plante croit dans les Indes orientales. (Poir.) STILBF. (Entom.) M. Max. Spinola a décrit sous ce nom de genre des espèces de chrysides ou guêpes dorées : telles sont les espèces de chrysis que Fabricius avoit désignées sous les noms de calens , splendida. (C. D.) STILBÉ, Stilbe. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, polygames, dioïques, de la famille des épacridées? de la polygamie dioécie de Linné, offrant pour caractère essentiel : Dans les fleurs hermaphrodites, un ca-» lice cartilagineux, à cinq dents, accompagné de trois brac- tées en forme de paillettes; une corolle infundibuliforme , à quatre ou cinq divisions, velue à son orilice; quatre éla- mines insérées au-dessous des poils du tube, alternes avec ses divisions; les anthères petites; un ovaire supérieur; un style: un stigmate; une semence recouverte par le calice. Dans les fleurs mâles il n'y a point de calice , point de pistil; le reste comme dans les fleurs hermaphrodites. SïiLBB A FEDILLE3 DE PIN : StUbc pinustra , Thunb,, Prodr. } Willd. , Spec. , 4, pag. 1116; Lamck., 111. gen., tab. 856, lig. 1; Commel., Hort., 2 , tab. 112. Arbrisseau dont les tiges sont roides, droites, raboteuses par la chute des feuilles, chargées de rameaux roides, alternes, qui se terminent par d'autres presque verîjcillés. Les feuilles sont nombreuses, imbriquées, verticillées , au nombre de six à chaque verti- cille , glabres, linéaires, aiguës, longues de trois ou quatre lignes. Les épis sont ovales , sessiles , épais , obtus , teruii- naux , composés de fleurs sessiles, imbriquées; les bractées STI 55 de la longueur des fleurs. Le calice est glabre, très-court, à cinq dents; la corolle lanugineuse à ses deux faces; le tube filiforme; le limbe à cinq découpures hérissées, linéai- res, presque égales; les quatre étamines ont la longueur de Ja corolle ; la semence, renfermée dans le calice, tombe avec lui. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance, sur le bord des ruisseaux. Stilbb a feuilles de bruyère : Stilbe ericoides , Thunb. , Prodr.; Willd., loc. cit.; Lamck., 7//. gen., tab. 866, fig. 2. Cette plante a le port d'une bruyère. Ses tiges sont ligneuses, cylindriques; ses rameaux élancés, souvent dichofomes à leur sommet. Les feuilles , réunies quatre à chaque ver- ticille, sont petites, lancéolées, lisses, aiguës, plus convexes en dessous, et comme munies d'une carèae double, écartée. Chaque rameau est terminé par un épi court , ovale , un peu rétréci à sa base; la corolle lisse. La plante croît au cap de Bonne-Espérance. Stileé effilée: Sti'be virgata, Poir. , EucycL ; Lamck., III. gen., tab. 856, fig. 5. Cette espèce a des tiges dressées, li- gneuses, hérissées de petits points raboteux après la chute des feuilles. Les rameaux sont presque verticillés , souvent bifides à leur sommet. Les feuilles sont très-petites, éparses, imbriquées, fortement serrées contre les tiges, sessiles, ova- les, aiguës, à peine longues de deux lignes. Les fleurs sont réunies en petites têtes très- courtes à l'extrémité des ra- meaux. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Stilbé a feuilles de myrte : stilbe mjrtifolia, Poir., Encycl.; Lamck., III. gen., tab. 856, fig. 4. Cette plante a, par la forme de ses fleurs, l'aspect d'un petit myrte. Ses rameaux sont droits, inégaux, souvent bifides à leur sommet, chargés d'un grand nombre de feuilles touffues, sessiles, imbriquées, ovales, un peu lancéolées, aiguës, très- entières , longues d'environ quatre lignes, larges de deux, parsemées de quel- ques poils rares', et un peu ciliés à leurs bords. Les fleurs sont réunies en paquets touffus à Pextrémité des rameaux, accompagnées de bractées courtes, aiguës. Le tube de la corolle est grêle, une fois plus long que le calice; le limbe a cinq divisions lancéolées, aiguës. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérajice. (Poir,) ^4 STI STILBITE. (Min.) Les stilbites ont, comme les felspaths et les micas, des caractères communs, qui les rapprochent et en forment un groupe assez naturel : elles possèdent tou- tes, en effet, un seul clivage fort net, joint à un éclat na- cré des plus vifs, et presque la même dureté et la même pesanteur spécifique; aussi, pendant long-temps les a-t-on réunies, dans la famille des zéolithes, en une seule espèce, qui paroissoit bien circonscrite. Mais depuis qu'on apprécie, avec une exactitude scrupuleuse et des moyens d'observation plus parfaits, les plus légères différences que peuvent offrir les substances minérales dans leurs caractères cristallogra- phiques et dans le rapport de leurs élémens, l'ensemble des stilbites a été partagé, comme le groupe des felspaths, en plusieurs espèces, dont le nombre est au moins de deux, suivant MM. Mohs et Phillips, et va peut-être jusqu'à cinq, d'après les recherches de MM. Brooke, Brewster et G. Rose. Comme la division en deux groupes fondamentaux repose sur une donnée positive et généralement admise, la distinc- tion de deux systèmes de formes cristallines incompatibles, nous nous y conformerons ici, en ayant soin de faire con- noître, dans l'énumération des variétés qu'on peut rapporter à chacun de ces groupes, celles qui ont été érigées en espè- ces distinctes par les minéralogistes que nous avons cités , ainsi que les caractères qu'ils leur ont assignés. Pj^emière espèce^ Stilbite proprement dite'. Substance ordinairement blan--. che, à cassure vitreuse et à éclat nacré dans le sens du cli- vage le plus net et le plus facile. C'est un trisilicate d'alu- mine uni à un trisilicate de chaux et à l'eau. Son expression chimique est : aASi^H-CaSi^-f- laAq. (Hisinger.) Ses cristaux dérivent d'un prisme droit rectangulaire PMT (Hauv), que l'on rencontre quelquefois parmi les formes 1 Stilbite, Phill. et BaooKE. — Strahheolith , Wern. — Zéolithe j-adiée et zéolithe prismatoïdale, James. — Prismatoidischer Kouphon- spath , Mohs. STI 25 ïiaturelles; ou, ce qui revient au même, d'un prisme rhom- boidal droit de g4°i5'. (Brooke.) ' Le clivage est très-facile et très-net , parallèlement à la face T du prisme rectangulaire, ou au plan qui passe par les grandes diagonales du prisme rhomboïdal. On observe de lé- gers indices de joints dans le sens des petites diagonales du même prisme. La base P ou la face terminale des cristaux est souvent arrondie ; les pans T et M sont striés longitudi» nalement. La stilbite est fragile; sa dureté est supérieure à celle du calcaire spathique, et presque égale à celle du fluorite. Sa pesanteur spécifique est de 2,16 (variété blanche d'Islande); elle possède la double réfraction. (Bior. ) Elle a l'éclat nacré dans le sens des joints qui cèdent le plus facilement à leur séparation; dans tout autre sens, la cassure est vitreuse et généralement inégale. Elle ne fait point gelée avec l'acide nitrique, à moins qu'on ne fasse chauffer celui-ci à plusieurs reprises. Mise sur un char- bon ardent, elle blanchit et s'exfolie; chauffée dans le ma- tras, elle donne de l'eau; au chalumeau, elle se boursoufle et fond en un globulç opaque. Composition. De rxôdefiordsliap.im De Féroë Silice. Alumine. Chaux. Eau 58 62,0 58,3 16, 10 17,5 ,7,5 9,20 6,6 16,40 18,5 ■ 7,5 Hîsinger. Vauquelin. Meyer. Les seules variétés de formes que l'on connoisse dans l'es- pèce qui nous occupe , proviennent de modifications sim- ples sur les arêtes du prisme rhomboïdal, combinées entrç elles et avec les faces de ce prisme. Elles sont au nombre de quatre : 1. La Stilbite prismatique. Stilbite primitive d'Haiiy, P M T, En prisme rectangulaire simple , provenant de troncatures tangentes sur les arêtes du prisme rhomboïdal. Se trouve à Strontian, dans la vallée Rossie, en Ecosse, La hauteur est aux diagonales des bases comme 1 ;>' ijT^ : V^ijSi" j 2^ STI 2. La Stilbite dodécaèdre. MTr, Haiiy. En prisme rectan- gnlfiirc, terminé par un pointement à quatre faces tournées "vers les arêtes longitudinales du prisme. L'incidence de r sur r est de 1 19" i 5', et de r sur r, 1 14° (Brooke) '. Les mêmes faces r font, avec les pans du prisme rhoniboïdal ou avec les arêtes du prisme rectangulaire, un angle de i38°. — A Ora- vitza , dans le Bannat de Temeswar; à Saint-Andreasberg, au Harz; à l'ile Skye, dans les Hébrides; à Naalsoë et Œsteroë. dans les îles Féroë. Cette variHé est quelquefois amincie entre deux des pans, au point qu'on la prendroit pour une lame hexagonale à bi- seaux. (De Born.) 3. La Stilbite épointce. PMTr, Haiiy. La variété précédente, dont les faces terminales n'ont pas atteint leur limite, en sorte qu'il reste une facette perpendiculaire à l'axe. — Dans la vallée de Tawetsch ; à Kniebeiss, dans le Salzbourg; à Aren- dal; à l'ile Skye; à V^goë et Naalsoë (iles Féroë): à Rode- fiord , en Islande. /i. La Stilbite dioctaèdre. C'est la forme la plus ordinaire des cristaux de stilbite : prisme octogone, terminé de part et d'au- tre par un pointement à quatre faces. Les faces dominantes du prisme sont les faces M et T; les autres facettes appartiennent au prisme rhomboïdal de 94". Elles sont inclinées sur les faces T de loj" 8\ et sur les faces M, de i5a° 62'. — A Campsie , dans le comté de Sfirling. Les variétés de couleurs sont peu nombreuses dans la stil- bite. C'fSt en général la couleur blanche qui domine; mais elles présentent aussi différentes nuances de jaunâtre, de rouge et de brun. Les cristaux ont une demi-transparence ou sont translucides. Parmi les variétés de formes acciden- telles et de structure, on distingue particulièrement : La Stilbite arrondie. C'est une altération de la variété époin- tée, dont les sommets sont déformés par des arrondissemens. En cristaux jaunâtres, au bourg d'Oisans , département de l'Isère. La Stilbite Jlabelliforme ou Stilbite en gerbes, en éventail. En ! Suivant Haiij, ces incidences seroient de laS '/^ et de 112'/;. STI «7 cristaux appartenant ordinairement à la variété dodécaèdre, et réunis par une de leurs extrémités. La Stilhite radiée. En cristaux aciculaires, qui parlent tous d'un centre commun : à Vaagoë (iles Féroë), variété blanche, associée au calcaire cuboïde; à Moldava , dans le Bannat, cristaux rougeàtres. La Stilhite laminaire. C'est l'une des variétés les plus com- munes. En cristaux minces et tabulaires, implantés dans les roches trappéennes ou dans les filons métallifères : en Islande et dans les îles Féroë (cristaux blancs ou grisâtres); à Saint- Andreasberg, au Harz ; à Arendal , près Konsberg (cristaux bruns ou bronzés). La zéolithe d'Œdelfors paroît n'être qu'une stilbite laminaire rougeàtre , qui a perdu un peu d'eau de cristallisation. La Slilhite mamelonnée. En petits cristaux groupés, et for- mant des globules ou des druses à la surface de diverses es- pèces de roches. En Dauphiné ; au Saint-Gothard. La Stilbite compacte. Il est diflicile de reconnoître si les va- riétés qu'on désigne ainsi dans les collections appartiennent réellement à la stilbite ou bien à l'espèce que nous allons décrire sous le nom de heulandite. — Au Puy-d'Euse, près de Dax, dans un diorite en décomposition; dans la vallée dei Zuccanti , au Tyrol , dans un trapp altéré (stilbite rose ou orangée); dans les amygdaloïdes du Vicentin. — Suivant M. Léman , la crocalite d'Estner se rapporteroit à cette variété. M. G. Rose a observé le premier, et décrit comme espèce distincte de la stilbite ', une substance blanche, cristallisée, qui paroit avoir les plus grands rapports de forme et de composition avec ce minéral. L'analyse qu'il en a faite diffère peu de celle que M. Hisinger a obtenue pour la véritable stilbite; toutes deux ont un clivage facile, joint a un éclat nacré; la pesanteur spécifique est sensiblement la même de part et d'autre; enfin les systèmes cristallins sont du même genre. Mais la forme ordinaire sous laquelle se présente cette nouvelle substance ne s'accorde point avec celle de la stil- bite, et, suivant M. Rose, leurs angles sont incompatibles. Cette forme est celle d'un prisme rhomboidal très-obtus (de 1 ^dinh. journal of science, n.°3, 1826, p. 285. 28 STI 3 55° lo'), termine par un pointement à quatre faces posées sur les angles. Les cristaux sont implantés, avec la heulan- dite, dans une masse granulaire de la même substance, qui remplit les cavités d'une amygdaloïde d'Islande ou des îles Féroë : ils sont incolores et transparens, font gelée dans les acides, et ont pour pesanteur spécifique 2,26. M. Rose adopte pour forme fondamentale de cette nouvelle espèce , qu'il nomme épistilbite, un octaèdre rhomboïdal. D'après son ana- lyse, l'épistilbite est composée de Silice. Alumine. Chauï. Soude. Eau. 58 '7 7 2 i5 M. Levy a publié un Mémoire ' dans lequel il cherche à démontrer l'identité de l'épistilbite avec la heulandite, ou du moins à faire voir qu'il ne seroit pas impossible de faire dériver la forme de l'épistilbite, par des modifications sim- ples et ordinaires, de celle qu'il a adoptée pour la heulan- dite; mais M. Brewster' a confirmé depuis, par l'examen des propriétés optiques des deux substances, leur séparation , que M. Rose avoit établie d'après la différence des systèmes cristallins. Gisement de la Stilhite. La stilbite paroît appartenir à trois ordres de terrains bien distincts, savoir les terrains primor- diaux, les terrains trappéens et les terrains volcaniques pro- prement dits; mais c'est dans les terrains trappéens qu'est son gîte spécial. Les substances qui lui sont associées le plus constamment, sont la chabasie , l'analcime , la mésotype, l'harmotome, la prehnite , le felspath adulaire, le calcaire spathique, le quarz; plus rarement l'épidote, l'arsenic réal- gar, l'arsenic natif, la galène, l'argent rouge, le fluorite et la barytine. Dans les terrains primordiaux , la stilbite se montre princi- palement au milieu des fentes et des cavités qui interrom- pent ces terrains, tantôt en petites veines qu'elle constitue 1 Philosophical Magazine , Janvier 1827, p. 6. a Edinh. jnurnal of science, Avril 1827, p. 362. STI i9 à elle seule , tantôt en cristaux implantés sur les parois des cavités, tantôt enfin dans les filons métallifères qui traversent ces mêmes terrains. On la connoît dans les granités du Dau- phiné, du Saint-Gothard , du Tyrol et des Pyrénées; dans le gneiss de la vallée Peccia , en Suisse; dans le micaschiste, à Chester, aux États-Unis; dans les phyllades, à Kerrera, ea Ecosse, et aux Pyrénées; dans le diorite , au Puy-d'Euse, près de Dax, et au pays d'Oisans, en Dauphiné. Elle existe dans les amas métallifères d'Arendal , en^Norwége, et de Suède, où elle s'associe au fer magnétique, à l'épidote et à l'amphibole; dans les lits de cuivre argentifère du Bannat de Temeswar; dans les filons de galène de Saint -Andreas- berg, au Harz ; enfin dans ceux de Strontian, en Ecosse, où elle est accompagnée d'harmotome , de calcaire spathi- que , de plomb sulfaté et de barytine. Dans les terrains d'épanchement trappéens , la stilbite abonde au milieu des roches amygdalaires , telles que spilites, va- kites, dolérites, etc. Elle s'implante sur les parois de leurs cavités, souvent recouvertes de terre verte, avec d'autres substances de la famille des zéolithes, et avec le quarz et le calcaire spathique. C'est ainsi qu'on la trouve dans les ter- rains trappéens de l'Islande, du Groenland, des îles Féroë, de l'Ecosse et des îles Hébrides, de l'Irlande, de la Hesse , de la Bohème, de la Hongrie, du Tyrol, du Vélai et du Vivarois. Dans les terrains volcaniques. On a cité la stilbite au Vé- suve, dans une roche altérée par le feu, mais non fondue; elle y est en petits cristaux blanchâtres, arrondis, associés au spinelle, au mica, au pyroxène, et disséminés au milieu d'une pâte grisâtre. On la rencontre encore dans les laves de l'Etna et du Val di Noto, en Sicile; dans celles des îles de Bourbon et de TénérifFe, et même dans celles de l'Au- vergne. Principaux lieux. La stilbite est abondamment répandue dans les différentes parties de la terre. Nous citerons par- ticulièrement : En France. Les Pyrénées; au Puy-d'Euse, près de Dax, dans le diorite altéré; à la vallée de Saint-Béat et de Riou- Maou, dans le granité et le phyllade. — Le Dauphiné : à l'Ai- 5o STI guille-Rousse , dans le granité, et à la gorge de la Selle, près Saint-Christophe. — L'Auvergne : au Puy-de-Marmant , dans le basanite. — Le Vivarais, le Vélay, le Languedoc^ dans les roches basaltiques. En Suisse. Le Saint-Gothard , dans le granité. — Airolo , les vallées de Medels et de Peccia , dans le gneiss , avec prehnite. En Italie. Le Vicentin : à Montecchio-Maggiore , dans les spilites. — Le Vésuve, dans les roches a texture cristalline de la Somma. — La Sicile, dans les laves de TEtna et du Val di Noto. En Allemagne. Le Harz, dans les filons métallifères d'An- dreasbcrg. — Le duché de Bade, aux environs de Sasbach. — • Le Tyrol : vallée dd Zuccanli, dans un trapp altéré; vallée de Passa ; environs de G^stcin , près Salzbourg , dans le gra- nité; le Scisseralpe, avec chabasie. — La Hesse, dans une ro- che amygdalciire. En HoNGPaE. Le Bannat : à Orawitza , avec calcaire spa- thique; à Moldava , en masses radiées rougeàtres. En Scandinavie. La Norwége : à Kongsberg et à Arendal, dans les filon? métallifères, avec épidofe. — A Œdelfors, en Suède. — Dans les iles Féroë, à Dolsnyssen (Sandoë), elle y tapisse les cavités d'une spilite grise; à Naalsoë, avec méso- type, dans une vakite; à Svinoë et Osteroë.— A Vaagoë, avec calcaire spathique cuhoïde. En Angleterre. L'Ecosse: à Strontian, dans les filons, avec harmotome, calcaire spathique, plomb sulfaté et barytine; à Carbeth et à Campsie, dans le Stirlingshire; à File d'Aran, dans le granité; à Sky et à MulL — L'Irlande, à Staffa. En Islande. A Riklefiordshamm, dans les géodes de calcé- doine, avec terre verte ; en cristaux implantés sur le calcaire spathique. Dans I'Amériql'e septentrionale. Sur la côte méridionale du Groenland, à Niaxornak ; au mont Ounartorsoak, au nord de Godhavn; à l'ile Disko. — A Nevvhaven, dans le Connec- ticut; et a Westfarnes, près Nev\f-York, en cristaux rougeà- tres associés à l'épidote. — A Zimapan , au Mexique. On cite encore de la stilbite a Indore, dans les monts Ven- dyah, Indes orientales: elle y tapisse les cavités de roches STI U amygdalaires , semblables à celles d'Islande et de Féroë. Dans la mer du Sud, à l'île de la Désolation : elle est associée à l'épidote et au quarz, et recouvre une veine de stilbite com- pacte. Deuxième espèce. Stilbite heulandite '. Substance blanche ou d'un rouge mor- doré , en cristaux dérivant d'un prisme rectangulaire à base oblique; possédant, comme la stilbite, un clivage latéral très-net, avec un éclat nacré très-vif, quelle que soit la cou- leur des cristaux. C'est encore une combinaison de trisilicate d'alumine et de trisilicate de chaux et d'eau ; mais les pro- portions ne sont plus les mêmes. Sa formule chimique est: 8 ASi^ -4- 3CaSi^ H- 36Aq- Elle se présente ordinairement sous la forme de prismes obliques à base rectangulaire, modifiés par de petites facettes sur les angles et sur l'arête horizontale supérieure , et dans lesquels dominent les deux pans T qui passent par les arêtes obliques. C'est parallèlement à ces pans T qu'a lieu le clivage dont nous avons parlé. L'incidence de la base sur le pan situé en avant est de 129° 40'. (Brooke.) Les dimensions du prisme fondamental n'ont pas encore été déterminées avec une exac- titude suflisante.* Les faces des cristaux de heulandite sont plus ou moln3 inégales. Les faces T, qui possèdent l'éclat nacré, sont sou- vent concaves; les autres faces sont ordinairement convexes. La cassure est vitreuse et imparfaitement conchoïdale. Quant aux caractères de dureté, de densité, et aux carac- tères pyrognostiques, ils sont les mêmes que ceux de l'espèce précédente. M. Brewster a fait voir que la heulandite a deux axes de double réfraction, et que l'on aperçoit aisément les deux systèmes d'anneaux polarisés à travers une lame termi- née par deux faces de clivage. i Heulandite , Phillips et Brooke. — Blcitterzeolith , "Werk. — Hemi- prismatischer Kouphonspath , Mons. 2 M. Levy adopte pour la forme priniilive de la heulandite un prisme oblique rhoniboidal , dont la base est inclinée de lob" i' sur deux des faces latérales, qui font entre elles l'angle de 97° 39'. 3î STI Composition, Variété i-ouge du Tjrol -o jÛ = Ci .S K « J "O n ZJ2 -S 3 ■? "^ ce 59,90 16,87 00,00 b9 '3,43 0 t 0,00 7>>9 10,00 45,00 1 1,00 16,00 12,00 4,5o ^ValnisteJt. Laugier. Variétés de forâmes. 1. Heulandite anamorphique. C'est la stilbite anamorphique d'Haily, MszT (fîg. 278, Tr., 2/ édit.) , mais vue dans une position renversée. La face M et Tune des faces s (que nous appellerons s' ) doivent être situées verticalement. Alors les faces 2 proviennent d'une modification simple sur les angles inférieurs de la base, et les faces T résultent d'une modifi- cation sur l'arête horizontale supérieure. — Incidence de s sur s', 129° 40' ; de s sur T , 1 1 4° ; de s' sur T, 116° 20' ; de z sur z, i36. (Brooke.) — Se trouve aux îles Féroè' (cristaux blancs); en Islande; à Kongsberg, en Norwége. 2. Heulandite accélérée. Stilbite accélérée d'Haiiy, Mxsz (fig. 27g). La variété précédente moins les faces T, et aug- mentée des faces x, qui remplacent les arêtes dïntersection de M et de T. — Incidence de x sur x, cjS°. — A Passa, en Tyrol, en cristaux d'un rouge mordoré. 3. Heulandite octoduodécimale. Stilbite octoduodécimale d'Haiiy, MTszu (fig.. 280). C'est la première variété, plus les faces u, qui remplacent les angles solides supérieurs. — Incidence de u sur u , 146° 40' — Dans les îles Féroë. La heulandite se présente aussi en masses cristallines ou en druses formées d'une multitude de petits cristaux étroitement serrés; on la rencontre aussi en masses globulaires ou mame- lonnées dans les cavités des roches amygdalaires, et en masses à texture presque compacte. Ses principales variétés de cou- leurs sont le blanc, le rouge obscur, le brun, le gris et le jaunâtre. Son gisement est absolument le même que celui de la stil- bite. Ces deux, substances sont presque toujours associées en- STI 33 tre elles; mais, dans certaines localités, c'est la heulandite qui prédomine. Ainsi, elle est plus commune que la stilbite en Ecosse et dans les îles adjacentes, tandis que le contraire a lieu pour le Harz et la Norwége. Elle existe en gros cris- faux fort nets au mont Old-Kill-Patrick, près de Glasgow. Elle se rencontre aussi, en assez grande abondance, dans la vallée de Passa, en Tyrol, et dans les îles Féroë , toujours tapissant de ses cristaux les cavités des roches trappéennes. Qa la cite encore dans le terrain de micaschiste, à Chester, dans l'Amérique septentrionale , où elle est accompagnée de stilbite et de chabasie, et aux monts Vendiah, dans l'In- dostan. Il est une autre substance qui a la plus grande analogie avec la heulandite, qui est souvent confondue avec elle, et qui paroit n'en diJBférer chimiquement que par une proportion d'eau plus considérable : c'est la hrewstérite, ainsi nommée par M. lirooke , qui la considère comme constituant une nouvelle espèce. ' Cette substance est blanche, transparente ou translucide, et se présente en petits cristaux prismatiques à sommets diè- dres très-surbaissés, associés au calcaire spathique, à Stron- tian , dans l'Argyleshire , en Ecosse. Son système cristallin est du même genre que celui de la heulandite; mais sa forme ordinaire la distingue des variétés connues de cette dernière substance. C'est, d'après M. Brooke, un prisme à dix-huit pans, terminé par des sommets dièdres très-surbaissés. L'in- clinaison des faces de ces sommets, l'une sur l'autre, est de 172°; celle de l'arête d'intersection de ces faces sur la verti- cale est de 90° 40'. Les cristaux de brewstérite offrent un clivage très-net dans le sens du pan qui est parallèle à farête terminale oblique; la surface des autres pans est striée longitudinalement. Ils ont la cassure inégale et l'éclat vitreux; mais les joints pa- rallèles au pan dont nous venons de parler, ont un éclat nacré très-sensible. La couleur est ordinairement le blanc; mais elle passe quelquefois au jaune et au grisâtre, La du- reté est supérieure à celle de l'apatite, et inférieure à celle du felspath. La pesanteur spécifique est de 2,4. (Brewster.) 1 Edinh. philosoph. Journ. ^ t. 6, p. 112. 5j. 3 3-4 SÏI Au chalumeau, la brewstérite perd d'abord son eau de cristallisation et devient opaque; puis elle se boursoufle et fond avec dilKculté. Elle donne un squelette de silice avec le sel de phosphore. On trouve aussi rangée dans les collections, avec la stilbite heulandite , une substance qui a beauboup d'analogie avec la brewstérite. Elle est blanchâtre ou gris-jaunàtre , et s'offre en petits cristaux brillans, ayant la forme de prismes octo- gones irréguliers, à sommets dièdres très-surbaissés. Elle ^ rencontre, avec l'harmotome, dans les cavités d'une rocTO amygdalaire, et n'a encore été trouvée qu'au mont Vésuve., Le docteur Brewster lui a donné le nom de cowptonite , qui, avoit été proposé par M. Allan'. Il la regarde comme une nouvelle espèce, dont il indique ainsi les principaux carac- tères : Son système cristallin est celui du prisme droit rec- tangulaire , et le clivage mène à celte forme. Celle qu'on peut adopter comme fondamentale est le prisme rhomboïdal droit de 91° (suivant M. Brooke), ou celui de 90° 45' (sui- vant M. Brewster). L'éclat de la comptonite est vitreux; sa couleur est blanche; ses cristaux sont transparens. Sa dureté est presque égale à celle de l'apatite. Elle se comporte, au chalumeau , comme presque toutes les espèces de la famille des zéolithes. Selon M. Brewster, elle forme une gelée lors- qu'on la soumet en poudre à l'action de l'acide nitrique. (Delafosse. ) SÏILBOSPORA. {Bol.) Genre de la ftimille des champi- gnons , voisin des genres Uredo et Puccinia , qui , d'après Link, comprend des espèces infiniment petites, composées uniquement de sporidies ( sporules ou thèques) cloisonnées, sessiles , c'est-à-dire, point pédicellées, naissant sous l'épi- dcrme des plantes, qu'elles déchirent pour se mettre à jour. 1. Le SxiLBOspoRA MACROsi'ORE: StUb. macrospora, Pers., Diss., pi. 5 , fig. 3 ; Link, in Willd. , Sp. pi. , vol. 6 , part. 2 , p. 96 ; Nées, Fung., pi. 1, fig. 17, voyez n.° 09, pi. G, fig. 6 de l'atlas de ce Dictionnaire. Sporidies en petits paquets élevés dans le milieu, étendus sur les bords, recouverts par l'épi- derme. Ces sporidies sont cylindriques, divisées le plus sou- 1 Edinh. philosoph. Journ, , t. 4, p. i3i. STI 35 vent par deux cloisons, noires , luisantes. Cette espèce est commune sur l'écorce des arbres morts. 2. Le Stilbospora rétréci; Siilb. angustata , Pers., Link, loc. cit. Sporidies réunies en paquets presque ronds, comme écailleux , recouverts par l'épiderme. Ces sporidies sont cy- lindriques, obscurément cloisonnées, noires et luisantes. Cette espèce se trouve sur les branches des arbres tombées et des- séchées. Elle est, ainsi que la précédente , semblable au Stil- bospora ovata, Pers., type du genre Melanconium de Link, sur lequel nous allons revenir. Link indique même dans son genre Melanconium une espèce à sporidies obscurément cloi- sonnées, qu'il nomme stilbospora angustata, et qu'il n'ose nommer molanconium, bien qu'il reconnoisse de l'analogie entre cette plante et le vrai stilbospora angustata. Link, l'auteur le plus récent qui ait décrit le genre StilhaS' pora, n'y ramène que les deux espèces ci-dessus; mais cela tient à la manière dont il le considère , et à ce propos deux mots sur l'histoire du Stilbospora sont nécessaires. Hoffmann a introduit le premier ce genre , pour y placer des champignons analo- gues aux précédens, et qui font encore la base du genre Stil- bospora de Persoon , Pries, et de la plupart des botanistes; mais Link, ayant remarqué que ces espèces, ainsi qu'un grand nombre de celles qu'on y a ajoutées , diffèrent par leurs sporidies simples , c'est-à-dire point cloisonnées, a cru devoir en faire un genre distinct sous le nom de Melanconium , qu'il a successivement supprimé , puis rétabli, et qui a été adopté par plusieurs botanistes. Ce genre peut être considéré en quelque sorte comme le vrai genre Stilbospora, dont on auroit séparé les espèces ci-dessus. Link rapporte ksonMelan- conium des espèces de stilbospora qui, d'après lui et d'après les auteurs, n'ont point les sporidies cloisonnées, telle est la suivante : 5. Le Stilbospora pyriforme : Stilb. pjriformis , Hoffm. , Deutsch. Flor., 2, pi. }5, fig. 4 ; Desmaz. ,Obs. bot. , p. 21 , pi. 2 , fig. 1. Ses sporidies sont pyriformes, inégales en gros- seur, brunes , divisées par quatre h six cloisons. On le trouve aussi sur les rameaux morts du noyer. Link a été conduit sans doute à commettre cette erreur en donnant, comme il le fait, cette plante pour le Stilbospora ovata, de Pers. j Obs. 36 STI mj'coL , 1 , page 3 1 , pi. 2 , fig. G , qui a les sporîdies simples, non cloisonnées , ovales ou oblongues (quelquefois pyriformes , Link), et que M. Desmazière, botaniste distingué de Lille, a parfaitement caractérisé. Il ne nous paroit pas possible, à l'exa- men des figures, que la plante de Hoffmann et celle de Persoon soient des âges différens d'une même espèce. Le Melanconium de Link renferme, outre le Stilbospora ovata, Pers. {Mel. ovatum, Link, excl. syn. , Hoffm.), huit espèces, partagées en deux sections. Celles à sporidies plus grandes forment la première section , et le Mel. ovatum en fait partie; celles à sporidies très-petites, au nombre de cinq, constituent la seconde. Nous ferons remarquer : Le Melanconium sphérosperme: Mel. sphœrospermum , Link.; Stilbospora sphœrosperma, Pers., Ohs. myc, 1, pi. 1, fig. 6; Dec, FI. fr. , 6, page 1 5o. Sporidies infiniment petites, glo- buleuses, noires, pellucides, formant des amas elliptiques recouverts par l'épiderme et qui s'étalent avec l'âge. On le trouve sous l'épiderme des écorces du hêtre, des bouleaux, des érables (Pers.), des chaumes de graminées desséchées. (Linn.) Le Melanconium congloméré: Mel. conglomeratum , Link , m "Willd. , Sp.pL, vol. 6, part. 2 , p. gS ; Mel. atrum, Link, Obs., 1 , page 3 , pi. 1 , fig. 7 ; Stilbospora microsperma et Stil. con- glomerata, Link, Obs., 2 , page 3o et 3i ; Stilb. microsperma, Pers. Sporidies très -petites, point compactes, presque glo- buleuses, noires, opaques, réunies en petits amas, d'abord presque ronds, puis étalés. On le trouve sur les branches d'arbres desséchées, etc. Selon M. Persoon les sporidies sont angu- leuses, ovales, atténuées aux extrémités et inéquilatérales. Nous terminerons cet article en faisant observer que quel- ques plantes considérées comme des espèces de Stilbospora forment les genres nouveaux suivans : L DiDYMospoRiuM , Nécs , Link. Sporidies accouplées ou divisées en deux par une cloison, point pédicellées, formant des amas sous Pépiderme des plantes mortes , qui se déchirent pour IfS laisser à jour. Les Stilb. didyma et conglalinata , Link , Obs. ; deux plantes qui ne font qu'une espèce. Le Didymosporium complanatum, Nées, Fung, , page 83, pi. 1 , fig. 38,, est l'espèce principale STI 57 de ce genre. Une seconde, le Didj'm. elevatum ^ Link , est, peut-être, le Stillospora microsperma , Pers. , suivant Link. II. AsTEROspoRiuM , Kunze; Astroporium , Fries. Sporidies étoilées, cloisonnées, agrégées sur une base propre, fit con- neuse et grumeleuse. Il comprend le Stilbospora aster osper ma , Hoffm. , Deulsch. Flor., 2, pi. i3 , fig. 3 ; Pers., Synops., qui s'éloigne en effet des autres espèces par la singulière forme de ses sporidies. in. BuLLARiA, Dec, dont l'espèce qui le constitue est Vu- redo bullata, Pers., le Stitbospora bullata, Link, Obs., enfin le Puccinia bullaria , Link, ni WiHd. , Spec.pl. (Voyez Bcl- LARIA.) IV. Septaria ou Septoria , Fries ; il a pour type le Stilbospora uredo , Dec, FI. fr., 6, page 162 , Mém. du Mus., 3, page 333, pi. 4, fig. g. (Voyez Septaria.) Tous ces genres ont beaucoup d'affinités entre eux, ainsi qu'avec les genres Puccinia, Uredo, et même Sphœria, Hjs- terium, etc. Leur distinction et leur classement sont encore fort obscurs, et ils donnent un exemple très-remarquable des grandes diflicullés dont est hérissée Fétude des plantes cryp- togames microscopiques. (Lem.) STILBUiM. (Bot.) Genre de la famille des champignons, établi par Tode , puis par Hoffmann, adopté par Persoon et ensuite par d'autres botanistes. Ce genre , voisin des Helotium , Stictis et Peziza , appartient au même groupe , celui des champignons pézizoïdes , de Fordre des sarcomyces , de la première classe des champignons dans la méthode de Persoon. Ce genre est caractérisé par ses capitules stipités ou pédicellés qui se confondent avec leurs pédicellés, d'abord mous, pres- que diaphanes, puis , en mûrissant , opaques, turbides et recouverts de sporidies qui paroissent nues, c'est-à-dire pri- vées de thèque. Les espèces sont assez nombreuses. Persoon en décrit vingt- neuf; et Curt Sprengel les limite à vingt-cinq. Ce sont de très -petits champignons, semblables à des moisissures, qu'on trouve sur les bois humides , les vieux troncs d'arbres, les écorces , quelquefois sur des champignons du genre Agaric putréfiés, sur les tiges des charas, enfin sur les excrémens des animaux. 38 STI §. i" Capitules gloluleux ou arrondis. 1 . Le Sti|-BUM roide; Stilbum rigidum , Pers. , Ust., Annal, lot., fasc. 1 , p. 01 , pi. 2 , fig. 2. Stipe ou pédictUe roide, noir , persistant; capitule d'abord nu, blanc de lait , puis compacte, gris et caduc. On le trouve, au printemps, sur le bois pourri; il n'a guère plus d'un millimètre de hauteur. Après la chute des capitules on le prendroit pour un byssus , caractère qui lui est commun avec la plupart des espèces du genre. '" Le Stilbum rigidum, Dittm. , Fung. Germ. , p. 49 ,pl. 5g , est peut-être une espèce différente ou du moins une variété re- marquable par ses stipes plus gros, quelquefois rameux ou prolifères ; par ses capitules globuleux , d'abord blancs , puis noirs et un peu turbines. M. Persoon place avec doute ici , à la suite de cette espèce, le stilbum nigrum , Decand. , qui se trouve sur l'écorce du genévrier, qui est tout noir, dur, et dont les capitules per- sistent, c'est-à-dire ne tombent point. 2. Le Stilbdm émeraude ; Stilbum smaragdinum , Persoon, Consp. fung., p. 555, pi. 1 , fig. 1. Stipes roides, persistans, noirs en dehors; capitules obovales , pellucides , caducs. Il forme des touffes ou gazons sur diverses sortes de bois , particulièrement sur ceux de sapins exposés à l'humidité dans les lieux ombragés. On le trouve au printemps et en été ; il a une ligne de long. Ses stipes, d'abord d'une seule couleur vert d'émeraude , noircissent ensuite, excepté à leur sommet, qui conserve sa couleur. 3. Le Stilbum vulgaire; Stilbum vulgare , Persoon , Dittm. , Fung. Gcrm. ,p. 117, pi. 58. En touffe; stipes un peu épais, atténués vers le haut ; capitules globuleux , d'abord blan> châtres , puis jaunâtres. 11 est commun , en été et en au- tomne , sur les rameaux et les troncs d'arbres pourris, prin- cipalement sur le hêtre. Il varie dans sa structure, mais le plus souvent il est infiniment petit et piliforme ; les ca- pitules, lorsqu'ils fructifient, sont couverts d'une poussière blanchâtre. 4. Le Stilbvu ciTRif! ; Stilbum citrijium , Pers., Icon. pict., fasc. 4, pi. 22, fig. 1. Stipes presque fascicules, mous , gla- bres, d'une couleur cilrine pâle; capitules globuleux. On le STI 39 trouve sur les troncs d'arbres pourris ; il a deux lignes de Ion». Ses stipes sont tantôt libres, tantôt presque réunis par la base. 5. Le Stilbdm parasite: Slilbum parasiticum, Dittm., Fung. Germ., p. qS, pi. 46; Stilb. tomentosum, Schrad., Journ. bot. , 2 , p. 65 , pi. 3 , fig. 2 , a, h. En touffe ou gazon un peu ferme , glabre ; stipes glabres, insérés sur une base byssoide; capitules globuleux, blancs, quelquefois un peu citrins. On le trouve en été , après les pluies , sur les mousses ou sur les troncs d'arbres , et sur des trichia pourris par excès d'humidité. §. 2. Capitules ovales ou ohlongs. 6. Le Stilbum du cheval : Stilbum equinum , Pers. , Mjycol. eur., 1, p. 353 ; Ascophora stiibum, Tode , Fung. Mechl., 1 , p. 14, t. 3, fig. 14? Infiniment petit , piliforme, pellucide ; capitules presque ovales, d'un blanc roussàfre. On le ren- contre sur le crottin du cheval encore humide ; il n'est visi- ble qu'à la loupe. 7. Le Stilbum filiforme: Stilbum piliforme, Decand,, FI. fr. , 6, p. 16; Vers. , Mjcol. eur. Rassemblé, presque fascicule, très-petit; stipes très-fins, noirs; capitules presque ronds, aqueux. On le trouve, au printemps, sur les troncs d'arbres. Les capitules tombent bientôt; les stipes seuls persistent. 8. Le Stilbum rubicond; Stilbum rubicundum, ïode , Fung. Mechl. , 1 , p. 1 1 , pi. 2 , fig. 18. Capitules ovales , comprimés , blancs; stipes capillaires, atténués , un peu pellucides, finis- sant par devenir jaunes. On trouve cette plante infiniment petite sur les souches des hêtres nouvellement abattus. g. Le Stilbum a stipe lisse; Stilbum leiopus , Ehrenb. , SjU'. mjcol., p. 924. En forme de massue; capitules ou sporanges presque globuleux , déprimés, roses , passant insensiblement au stipe , lequel est épais , lisse et blanc. On le trouve sur les excrémens des souris , à Berlin , et aussi , selon Ehrenberg , sur les troncs d'arbres couverts de mousse. Selon CurtSpren- gel , cette espèce est la même que le stilbum eiythrocephaluw , Dittm., et le stilbum muscerdœ , FI. Dan., i852, pi. 3; elle se trouve sur les excrémens de divers animaux et sur ceux des mouches. 10. Le Stilbum bullaï^t'. Stilbum micans , Pers., Mjcol. eur., 4o SXI 1 , pag. 355; Clamria micans, Pers. , 5jno/J5.; Clavaria acro- spermum, Hoffm. , Germ. , 2 , pi. 7 , fag. 2. En massue un peu charnue, rose, brillant; capitules obovales , à stipe court et blanchâtre. Ce joli petit champignon , long d'une à deux lignes, se rencontre , en Avril et Mai, sur les tiges des plantes desséchées. §. 3. Espèce douteuse. 11, Le Stilbum aquatique ; Stilbum aquigenum, Rebent. ISeom. , p. 382. Stipe droit, purpurin, persistant; capitules globuleux, d'un noir pourpre. On le trouve, en été, épars sur les tiges du chara vulgaire. Les stipes ont une ligne de long ; les capitules sont luisans et paroissent remplis d'une masse blanche, gélatineuse; desséchés, ils tombent en pous- sière , d'après Rebentisch. M. Persoon se demande si ce ne sont pas des œufs d'insectes. Curt Sprengel réunit à ce genre une grande partie du genre Atractium de Link, de Nées, deSchmidt; il y rapporte aussi beaucoup d'espèces de periconia ; enfin , le chordostjlum de Tode, le cladosporium de Link , et le cephalotrichum du même auteur. En admettant ses additions et ayant égard aux espèces qui sont communes entre lui et M. Persoon , ce genre peut contenir une quarantaine d'espèces ; mais nous sommes loin d'approuver toutes les réunions faites par Curt Sprengel. (Lem.) STILLINGIE, Stillingia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, ù fleurs incomplètes, monoïques, de la famille des euphorbiacées , de la monoécie rnonadelphie de Linné, offrant pour caractère essentiel : Dans les fleurs mâles, une corolle (calice, Linn.) tubulée , crénelée à son bord; point de ca- lice; deux éfimiines saillantes; les filamens monadelphes à leur base. Dans les fleurs femelles, une corolle ou calice à trois divisions; un ovaire supérieur à trois loges, un ovule dans chaque loge; un style épais; trois stigmates réfléchis; une capsule globuleuse à trois coques. Les fleurs mâles sont réunies plusieurs ensemble entre des bractées glanduleuses, en forme d'involucre ; elles sont uniflores dans les femelles. SiiLLiNGiE DES BOIS : StUUngia sylvatica, Linn., Mant,, 126; Mich., FI. bor. amer., 2, pag. 21 3. Cette plante a des racines STI 41 très- épaisses, qui produisent des tiges herbacées, cylindri- ques, hautes d'environ trois pieds, d'où découle une liqueur laiteuse. Les feuilles sont alternes, sessiles, ovales, quelque- fois oblorigues-lancéolées, dentées en scie à leur contour; des stipules petites et caduques. Les fleurs mâles sont pé- dicellées, à peine plus longues que les bractées qui les accom- pagnent, de couleur jaunâtre, disposées en un chaton simple, à long pédoncule. Les fleurs femelles sont placées au-dessous des mâles. Le fruit consiste en une capsule à trois coques, à trois faces, enveloppée par le_calice arrondi. Cette plante croît dans les forêts de pins, depuis la Caroline jusque dans la Floride. Elle passe pour un puissant spécifique dans les maladies vénériennes. Stillingie a feuilles de troène; Stillingia ligustrina, Mich., FL, loc. cit. Arbrisseau, dont les tiges sont ligneuses, gar- nies de feuilles alternes, pétiolées, ovales-lancéolées, très- entières à leurs bords, aiguës à leur sommet, rétrécies à leurs deux extrémités, glabres à leurs deux faces. Les fleurs sont terminales, disposées en épis; les fleurs mâles situées au sommet des épis, légèrement pédicellées. Cette plante croît dans la Géorgie et la Caroline , le long du bord des fleuves, dans les forêts, aux lieux ombragés. (Poir.) STILLSUGARE. {Ichthyol.) Nom suédois du rémora. Voyez ÉCHÉNÉÏDE. (H. C. ) STILPNOSIDÉRITE. [Min.) M. Breithaupt pense que le minerai de fer nommé fer résinite, Pecheisenerz, est une es- pèce différente du fer hydroxidé ou Brauneisenerz , et sur- tout de celui qu'on a nommé plus particulièrement scoriacé, schlachger Brauneisenstein. Il croit donc devoir désigner par un nom particulier le minerai de fer qui vient principalement de Kaisersteimel dans le Westerwald. (B. ) STINC. (Erpét.) Voyez Scinque. (H. C.) STINCHI. (Bot.) Le lentisque est ainsi nommé dans la Fouille, suivant Mentzel. (J.) STINCKFISCH. (Ichthjol.) Voyez Sïintites. (H. C.) STING RAY. (Ichthjol.) En langue angloise on a quelque- fois donné ce nom à la Pastenague. (H. C.) SïllNT. (Ornitli.) C'est, en Ecosse, l'alouette damer, tringa cinclus, Linu. (Ch. D.) 42 STI' STINTER. (Ichàhjol.) Voyez Stintites. (H. C.) STINTITES. {Ichthjol.) Un des noms livoniens de I'Eperlan. Voyez ce mot. (H. C.) STIPA. [Bot.) Ce nom, appliqué maintenant à une grami- née, étoit anciennement celui d'une composée. Voyez Stœbe. (J.) STIPE ; Slipa, Linn. (Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones , de la famille des graminées, Juss. , et de la triandrie trigj'tiie, lAnn. , dont les principaux caractères sont d'avoir un calice glumacé, à deux valves acuminées , contenant une seule Heur; une corolle de deux balles, dont l'extérieure est terminée par une arête très- longue, articulée à sa base ; trois étauiines à filamens capillaires , terminés par des an- thères linéaires; un ovaire supère , surmonté de deux styles velus , terminés par des stigmates pubescens ; une graine alongée , enveloppée par la balle interne de la corolle. Les stipes sont des plantes herbacées , à feuilles étroites, souvent roulées par leurs bords; leurs fleurs sont disposées en une panicule médiocrement rameuse et ordinairement peu étalée. On en connoit près de quarante espèces, dont le plus grand nombre est exotique. Stipe EMPENNÉE; Stipa pennata, Linn., Spec, ii5. Ses tiges sont droites, hautes d'un pied et demi à deux pieds , et elles naissent plusieurs ensL-mble , rapprochées en faisceau; ses feuilles sont longues, étroites, tellement roulées sur les bords, qu'elles paroissent cylindriques et semblables à des feuilles de jonc; ses fleurs sont d'un vert clair , peu nombreuses , disposées en panicule terminale , droite , assez resserrée ; la balle extérieure est terminée par une arête plumeuse ayant près d'un pied de longueur. Cette plante croît dans les lieux secs et montueux , en France , dans plusieurs autres parties de l'Europe et en Barbarie; elle se trouve à Fontainebleau. Stipe jonciforme : Stipa juncea , Linn. , Spec. , 116; Desf. , FI. atl. , 1, p. 98, t. 28. Cette espèce diffère de la précé- dente parce qu'elle est en général plus grêle dans toutes ses parties, mais surtout parce que l'arête de la balle extérieure est plus de moitié moins longue, non plumeuse, et que la partie inférieure et tordue est pubescente , tandis que cette même partie est glabre dans la stipe empennée. Cette plante STI 45 croit sur les collines et dans les lieux secs du Midi de la France, de l'Europe, et en Barbarie. Stipe chevelue ; Stipa capillata , Linn. , Spec. , 116. Cette espèce diffère de la stipe joncifornie par sa panicule plus ra- meuse , dont la base reste embrassée fort tard par la feuille supérieure, qui est assez large, plane, fort longue ; et enfin parce que l'arête est entièrement glabre. Cette plante croit dans les bois des montagnes et sur les collines sablonneuses, en France et dans plusieurs autres parties de l'Europe; on la trouve aux environs de Paris, à Fontainebleau. Stipe a courte arête: Stipa aristella, Linn., Syst. nat. , 3 , p. 229; Agrostis bromoides , Gouan , lUust., 5 , t. 1 , iig. 5. Ses tiges sont droites, grêles, hautes d'un à deux pieds, et elles viennent plusieurs ensemble; ses feuilles sont étroites, roulées en leurs bords de telle manière qu'elles paroissent cylin- . driques. Ses fleurs sont peu nombreuses, d'un vert clair, dis- posées en panicule terminale , droite, assez resserrée ; l'arête de la balle extérieure est très-glabre et seulement une fois aussi longue que le calice. Cette plante croît dans les lieux secs, pierreux et stériles, dans le Midi de la France et de l'Europe. Stipe tenace , vulgairement le Sparte ; Stipa tenacissima , Linn., Spec, 116. Ses tiges sont roides, droites , noueuses , hautes de deux à trois pieds, venant en touffe plusieurs en- semble ; ses feuilles sont roulées en leurs bords, cylindri- ques, fermes, coriaces, glabres , longues de deux pieds ou environ ; ses fleurs sont nombreuses , disposées en panicule alongée , un peu resserrée, jaunâtre. La balle extérieure de la corolle est chargée de longs poils blancs et terminée par «ne arête longue de deux pouces ou environ , géniculée et velue à sa partie inférieure , glabre et filiforme dans sa partie supérieure. Cette plante croît sur les collines et dans les lieux incultes et arides, en Espagne , en Grèce et dans le Nord de l'Afrique. Les feuilles du sparte sont coriaces, d'une grande flexibilité, et si tenaces qu'elles sont difficiles à rompra , surtout quand elles sont convenablement préparées. Après qu'on les a ré- coltées et qu'on les a fait sécher au soleil , on les met dans l'eau de mer ou dans l'eau douce, pour les faire rouir. Le 44 STI rouissage dans l'eau de mer les rend plus nerveuses et plus fortes ; celui dans l'eau douce leur donne plus de flexibilité, les divise mieux , mais leur fait perdre de leur force. Après les avoir retirées du rouissage , on les fait sécher de nou- veau ; mais on a soin de les battre encore un peu humides pour les rendre plus souples. Ainsi préparées, les feuilles de sparte sont employées, en Espagne et en Barbarie, à faire des cordages , des paniers et des corbeilles de plusieurs sortes, des nattes, des tapis. Ces feuilles prennent bien la teinture, et plusieurs de ces derniers ouvrages de sparterie sont souvent teints de diverses couleurs, surtout les tapis , qui sont teints en vert et fabriqués de manière à imiter le gazon. Il se fait à Paris une assez grande consommation de ces tapis. Les gens de la campagne , en Espagne, font encore avec les feuilles de sparte une espèce de chaussure . qui , dans les cantons secs et chauds, est d'un usage as^ez répandu, et qui y est d'une assez longue durée. (L. D. ) STIPE. [Bot.) Tige des arbres monocotylédons (palmiers, dracœna) et de quelques arbres dicotylédons , que le mode de leur végétation éloigne de la classe à laquelle ils semble- roient appartenir par le nombre des lobes séminaux {cjcas, zamia). Le stipe , de même que le tronc, s'élève verticale- ment et vit très-longtemps. Sa forme est ordinairement cy- lindrique, mais quelquefois il est renflé au milieu : bien rarement il se ramifie : toujours sa cime est couronnée de feuilles disposées en faisceau, de la base desquelles partent les pédoncules des fleurs. Quand il a une écorce, ce qui est assez rare, elle ne se distingue point nettement du reste du tissu, comme l'écorce du tronc. Son bois est formé de filets dispersés dans la substance médullaire. 11 s'alonge par le développement du bourgeon central situé à sa cime , et grossit par la multiplication des filets de sa circonférence. On ne sait à quelle espèce de tige rapporter celle des ro- tangs. Ces végétaux , que les caractères de leur fleur et de leur fruit confondent avec les palmiers, poussent des touffes de feuilles à la surface de la terre , de même que les stipes naissans. Du milieu de ces feuilles partent des jets très-grêles, articulés et feuilles comme des chaumes, et grimpans comme la tige des smitax et des ubium. Mirbel , Élém. (Mass.) STI 45 • STIPELLES. (Bot.) Stipules qui accompagnent les folioles des feuilles composées. Voyez Stipules. (Mass.) STIPIFORME [Tige]. (Bot.) S'ëlevant à la manière dustipe des palmiers ; portant comme lui à son sommet un faisceau de feuilles et marquée dans sa longueur de cicatrices provenant de la chute des anciennes feuilles ; exemples : statice fascicu- lata, hrasiica oleracea capitata , carica papaya, etc. (Mass.) STIPITÉ. (Bot.) Muni d'un support; rétréci en support; exemples : chapeaux de plusieurs champignons ; aigrette du pissenlit, urne de plusieurs mousses, etc. (Mass.) STIPIZA. {Bot.) Genre voisin du Peziza dans la famille des champignons, proposé par Rafinesque-Schmaltz , et dont il n'indique point les espèces ni les caractères. ( Lem. ) STIPON. {Conchjl.) Coquille de la côte de Corée, ainsi appelée par Adanson , qui la placoit dans son genre Peribolus. M. de Lamarck la rapporte, mais avec doute, à l'espèce de sa Volvaire grain-de-riz, Volvaria oryzœ. (Desm.) STIPULAIRE. Stipiilaria. {Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, imparfaitement connu, à fleurs complètes, mono- pétalées, de la famille des ruhiacées , de la pentandrie mono- gjnie? de Linné, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs nombreuses, réunies dans un involucre commun, campa- nule. Le calice est tubulé; la corolle monopétale; le tube long et grêle; le limbe à cinq dents? cinq étaminesP un style? le fruit inconnu. Stipdlaire d'Afrique : Slipularia africana , Pal. Beauv. , Flore d'Oware et de Ben., 2, pag. 26, tab. 76; Poir. , 7//. gen., Suppl., tab. 926. Grande et belle plante, dont les tiges sont fortes, quadrangulaires, garnies de très-grandes feuilles, presque sessiles, opposées, lancéolées, entières, jaunâtres en dessous, rétrécies à leur base en un pétiole élargi à son insertion, longues d'environ un pied, larges de quatre pou- ces, aiguës à leur sommet, séparées à la base par deux lar- ges stipules opposées, ovales, aiguës. Les fleurs sont nom- breuses , axillaires , réunies dans un involucre commun , axillaire, d'une seule pièce, campanule, en forme de ca- lice, à limbe plissé, anguleux, et angles aigus, presque den- tés; le réceptacle est très-velu; le calice d'une seule pièce, à cinq divisions velues; la corolle tubulée, d'un jaune sale; 46 STI le tube long et grêle. Cette plante croît au-delà du royaume d'Oware , dans le désert, sur le bord des eaux. (Poir.) STIPULAIRES [Glandes]. (Bot.) Naissant a la place des stipules; exemple : prunus armeniaca, bauhinia, etc. (Mass.) STIPULÉ, STIPULIFÈRE. {Bot.) Ayant des stipules; exem- ples : tige du satyrus aphaca , du tilia , du belula alnus , du eojfea , etc.; pétioles du rosa, du mespilus , de Vononis , etc. ( Mass. ) STIPULÉEN. (Bot.) Représentant des stipules, résultant de leur métamorphose; exemples .- épines du berberis, aiguil- lons du robinia pceudo-acacia, vrilles du smilax horrida ; stipu- léen signifie encore formé par des stipules, et, dans ce sens, la pérule (enveloppe du bourgeon) du figuier, du charme, du magnolia, du tulipier, de la persicaire , etc., est dite stipuléenne. Voyez Stipule. (Mass.) STIPULES. {Bot.) Appendices membraneux ou foliacés, qui, dans nombre d'espèces, accompagnent les feuilles et même en tiennent lieu quelquefois {latjrus aphaca). Avant le bourgeonnement ces appendices composent la pérule sous laquelle la jeune pousse est cachée (poivre, figuier, tulipier, magnolia, pclygonées). Les stipules n"ont pas toutes une origine semblable. Celles du poivre, du nénuphar, etc., sont de simple* prolongemens des deux bords amincis du pétiole; celles des polygonées sont produites par une dilatation interne de la base de ce support , et, après le bourgeonnement, elles forment des collerettes autour de la tige; celles des graminées, des malvacées, etc., sont des excroissances foliacées séparées du pétiole ; celles des rubiacées à feuilles opposées, sont opposées comme les feuilles et ne semblent être que des feuilles avortées. De même que la plupart des autres organes , les stipules perdent leurs traits distinctifs par une suite de dégradations qui se marquent dans la série des espèces, et elles finissent par changer totalement de nature. Cependant Panalogie ne permet guère de voir autre chose que des stipules dans les excrtissancts ligneuses et acérées qui naissent à la base des feuilles de Pépiiie-vinette, du jujubier, etc. Les stipules en forme d'écaillcs , de l'aisselle desquelles parlent les feuilles des asperges , ont , ainsi que l'a prouvé STI 47 Ramathuel, une analogie marquée avec les feuilles engai- nantes des autres monocotylédons : d'où l'on doit conclure que les filets réunis en faisceaux que nous nommons feuilles dans l'asperge , représentent des rameaux, ou sont, en d'au- tres termes, des rameaux transformés en feuilles. En suivant cette idée on arrive, avec M. Jules de Tristan, à cette autre conséquence, qui étonne et qui néanmoins est inévitable, que les feuilles du ruscus ne sont de même encore que des espèces de rameaux métamorphosés. Au premier aperçu ces idéts peuvent sembler étranges, et sans doute, si l'on prétendoit attribuer ici aux mots transformation et métamorphoie leur sens propre et rigoureux, on tomberoit dans une erreur palpable; car les feuilles et les stipules des asperges et des ruscus ont, dès l'origine, la structure et la forme qu'elles offrent au terme de leur existence; mais il suffit d'y réfléchir un moment pour comprendre que ces mots sont pris dans un sens métaphorique , et qu'ils indiquent seulement que les or- ganes sont tels que s'ils eussent éprouvé une véritable trans- formation. 11 est visible que ces altérations dans la forme se lient avec la propriété qu'ont les principes immédiats de se conserver les uns dans les autres par un simple change- ment dans les proportions de leurs élémens. MIrtel , Élém. (Mass.) SÏIPULÏCIDA. {Bot.) Ce genre de Michaux paroît congé- nère ou au moins très-voisin de VHolosleiim cordatum. de Lin»- nœus, ayant comme lui des stipules, différaut cependant par ses pétales non bifides, mais entiers , et son style non triple, mais fripartife. Voyez Stipulicide. (J.) STIPULICIDE, Siipulicida. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, polypétalées , régulières, de la famille des caryoplvyllées , de la triandrie monogynie de Liir- né, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à cinq divisions profondes; cinq pétales; trois étamincs in- sérées , ainsi que les pétales , sur le disque qui supporte l'ovaire; les anthères oblongues, un peu sagittées; un ovaire supérieur: un style, trois stigmates; une capsule enveloppée par le calice persistant, à une seule loge, à trois valves; quelques petites semences à la base de la loge, attachées sur un réceptacle très-court , filamenteux. 4â STI Stipulicide sétacé : Stipulicida setacea, Mich., Fl. lor. amer., 1 , pag. 27, tab. 6 ; Poljcarpon stipulifidum , Pers. , Sjnops., 1 , pag. 111. Petite plante vivace , dont les racines sont garnies de petites fibres capillaires , d'où résultent plusieurs tiges grêles, droites, très-glabres, presque sétacées , divisées par dichotomie en rameaux également bifurques , nombreux , presque nus. Les feuilles radicales sont pétiolées, glabres, peu nombreuses, ovales, entières, obtuses, presque en spa- tule; celles des tiges petites, sessiles , opposées, ovales, ai- gu ëes , situées à la bifurcation des rameaux et à la base des pédoncules ou des rameaux qui en tiennent lieu; les stipules petites, glabres, sétacées, à plusieurs découpures très-menues. Les fleurs sont terminales, fort petites, situées par fascicules au nombre de trois ou cinq. Elles sont sessiles , médiocre- ment pédicellées ; les pédicelles glabres , inégaux ; le calice est court, verdâtre, à cinq divisions profondes, membraneuses à leurs bords; la corolle fort petite, à cinq pétales un peu plus courtes que le calice ; les capsules sont ovales et s'ouvrent en trois valves. Cette plante croît dans les plaines sablonneuses et arides de la Caroline. (Poir.) STIPVISCH. [Ichthjol.) Nieuhoff a donné ce nom au la- listes -punctalus àe Gmelin. Voyez Baliste. (H. C.) STIRN. (Ornith.) C'est de ce nom, usité dans les langues du Nord, qu'a été tiré celui sous lequel on désigne actuel- lement les hirondelles de mer. (Ch. D.) STISSERIA. {Bot.) Heister avoit donné ce nom au stupelia de Lianaeus. Scopoli Pavoit substitué à celui de Vimbricaria de Commerson, manil-kara du Malabar, réuni plus récemment au wimusops dans les sapotées. (J.) STIXIS [Bot.), Loureiro, Fl. Coch., i , pag. 36 1. Ce genre est très -incertain et peu connu. C'est d'ailleurs un grand arbrisseau grimpant, divisé en rameaux très-alongés , garni de feuilles alternes, oblongues, fermes, acuminées , très- entières. Les fleurs sont disposées en grappes simples, axil- laires , alongées , panachées de pourpre et de vert. Elles n'ont point de calice; la corolle est campanulée, à six pé- tales oblongs , charnus, roulés en dehors; environ seize éta- niiiies: les filamens sont presque aussi longs que la corolle, in- sérés sur le réceptacle; les extérieurs plus courts; les anthères STI 49 droites, oblongues; un ovaire supérieur, pédicellé, ovale, velu; le style court, épais ; trois stigmates arrondis. Le fruit est un drupe ovale, charnu, d'une grosseur médiocre, re- vêtu d'une écorce ponctuée, renfermant un noyau solide, ovale, alongé. Cette plante croît dans les forêts, à la Cochin- chine. (PoiR.) STIZE , Stizus. (Enlom.) M. Latreille a ainsi appelé un genre d'insectes hyménoptères, voisin des bembèces ou des larres de Fabricius. On ne connoît pas leurs mœurs. M. Latreille indique comme devant se rapporter à ce genre les espèces suivantes : Crabro tridens de Fabricius, dont on trouve une figure médiocre, pi. 24, fîg. 6, du Dictionnaire de Déter- ville ; le scolia tridentata de Fabricius, qu'il nomme stizus li- fascialus , enfin le larra rujicornis de Fabricius. ( C. D.) STIZOLOBIUM. (Bot.) Sous ce nom P. Browne avoit érigé en genre le Dolichos pruriens de Linnaeus , nommé aussi petit pois pouilleux, et sous celui de Zoophthalmum il indiquoit le grand pois pouilleux, doLichos urens. Adansou les avoit réunis sous le nom brésilien de Mucuna, que nous appliquions au seul zoophthalmum , dont la graine lenticulaire diffère de celle du Stlzolobium , qui est réniforme. M. De CandoUe les a laissés réunis en adoptant le genre et le nom d'Adanson. Voyez Mucuna et Negretia. (J.) STIZOLOPHE, Stizolophus. {Bot.) Ce genre de plantes ap- partient a l'ordre des Synanthérées, à la tribu naturelle des Centauriées, à la section des Centauriées- Prototypes , à la sous-section des Jacéinées, et au groupe des Jacéinées vraies, dans lequel nous l'avons placé entre le Stenolophus etVAttheo- pappus, {Voyez notre tableau des Centauriées, tome XLIV, pag. 35 et 36; et le même tableau rectifié et augmenté, dans l'article Spilacre. ) Le Stizolophus balsamitcefolius , qui est le type de ce genre, nous a offert les caractères génériques suivans : Calathide discoïde : disque multiflore , subrégulariflore , androgyniflore ; couronne unisériée , multiflore, ambiguïflore , neutriflore. Péricline ovoïde-subglobuleux, très-inférieur aux fleurs, formé de squames régulièrement imbriquées, appli-' quées , interdilatées, coriaces, plurinervées , comme striées ; les intermédiaires elliptiques, surmontées d'un grand appen- 61. 4 5o STI dice inappliqué, non décurrent, demi-lancéolé, plan, roide, coriace, scarieux , parcheminé, demi-transparent, prolongé au sommet en une sorte d'arête longue, subulée, roide, un peu piquante, barbellulée, et bordé sur les deux côtés de longues lanières distinctes, un peu distantes, régulières, uniformes, à peu près égales, linéaires -subulées , laminées, courtement ciliées ou barbellulées sur les bords. Clinanthe plan, épais, charnu, garni de fimbrilles nombreuses, lon- gues, inégales, libres, filiformes. Fleurs du disque ; Ovaire comprimé bilatéralement, obovale-oblong , très-glabre, lisse, luisant, ayant l'aréole basilaire notablement élevée au-dessus de la base rationnelle; bourrelet apicilaire un peu crénelé; aigrette normale, parfaite, double : l'extérieure plus longue que l'ovaire, composée de squamellules multisériécs , régu- lîèrement imbriquées , étagées , laminées, linéaires, garnies sur les deux côtés de barbelles dressées, régulièrement dis- posées; l'aigrette intérieure courte, composée desquamellules unisériées , contiguës, laminées et nues inférieurement , fili- formes et très-barbellulées supérieurement. Corolle un peu obringente. Étamines à filets papillulés ; appendices apici- laires des anthères longs, étroits, linéaires, à partie supé- rieure libre, très-étroite, à sommet obtus, arrondi. Style à deux stigmatophores très -longs et entregreffés. Fleurs de la couronhe : Faux-ovaire grêle , glabre , ordinairement inai- gretté, rarement pourvu d'un rudiment de style. Corolle à tube long, grêle, tortillé ou replié, à limbe étroit, divisé jusqu'à sa base en cinq lanières égales, longues, linéaires, et contenant cinq rudimens d'étamines en forme de longues lames subulées. Nous eonnoissons deux espèces de ce genre. Stizolofhe a feuilles de BALSAMiTE : Stîzolophus halsumitcp/o' lias, H. Cass. ; Ceniaurea balsamita, Lam., Encycl. La tige, haute d'environ trois pieds et demi, est dressée, glabre,, striée , divisée supérieurement en rameaux divergens , droits, grêles , roides , cylindriques , striés , scabres : les feuilles sont alternes; les inférieures (analogues à celles de la Balsa- mita suaveolens) sont grandes, courtement pétiolées, ellipti- ques, aigiiës aux deux bouts, sinuées, dentées ou crénelées sur les bords, glabriuscules et ponctuées sur hs deux faces; les STÏ 5i feuilles supérieures sont petites, presque sessiles , ovales, très-entières , obtuses au sommet, qui est surmonté d'une soie longue et fine, très-remarquable; les calathides sont icianus et alauda magna, Gmel.; sturnus ludoii~ cianus, Latham , dont Daudin fait un cassique; 2.° le stourne des terres Magellaniqucs ou blanche- raie, sturnus militaris , Lafh.; 3.° le stourne Loyca , de Molina , sturnus Loyca, Lath. (Voyez sur ces trois oiseaux les pages 5o3 et 604 du tom. XV de ce Dictionnaire.) M. Temminck, après avoir observé, dans l'analyse de son Système d'ornithologie, que toutes les espèces de stournes sont del'ancien continent, et ie plus grand nombre d'Afrique ; qu'elles ont un plumage très- éclatant et dont les couleurs sont métalliques; qu'elles vivent comme les étourneaux et les martins, mais ressemblent plus ou moins aux merles par le bec et par les pieds, établit ainsi le genre Stourne, Lam- protornis : Bec médiocre, convexe en dessus, comprimé à la pointe, qui est échancrée, et dont la base est déprimée et l'arête avancée entre les plumes du front; narines basalcs, latérales, ovoïdes, à moitié fermées par une membrane voûtée, souvent couverte de plumes ou cachée par les plumes du front; pieds longs; tarses plus longs que le doigt intermé- diaire ; l'interne soudé à sa base ; l'externe divisé ; la première rémige très -courte, les seconde et troisième moins longues que la quatrième ou la cinquième , les plus longues de toutes. M. Temminck a désigné comme appartenant plus particu- lièrement à ce genre, le paradisea gularis , les turdus aureus , auralus , nitens , colurnbinus , leucogaster et le tanagra atrata. Quoique le genre Lamprotornis semble susceptible de mo- difications, l'on croit devoir, provisoirement, adopter ce nom et l'appliquer, pour éviter des confusions, aux espèces ci -dessus indiquées. Stourne a gokce d'or: Lamprotornis gularis, Dum. Cet oi- seau, ligure par Levaillant, pi. 20 et 21 de ses Oiseaux de STO 81 paradis , sous le nom de pie de paradis , est le paradisea gularis de Latharn, et le paradisea nigra de Gmelin; il est aussi figuré pi. 8 et 9 des Oiseaaix dorés. M. Cuvier, dans son Règne animal , tome 1 , page Z|o5 . l'a renvoyé iiux merles, et M. Vieillot en a fait depuis, dans'le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, le genre Aslrapie, auquel il a donné les caractères rapportés au Supplément du tome III de ce Dic- tionnaire , page 71. SrouRNE VERT-DORÉ; Lawprotornis œneus^Dum. Cet oiseau, figuré dans les planches enluminées de BufTon sous le n." 220 et dans la planche 87 de Levaillant, Afr. , est le merle à longue queue du Sénégal, de Brisson , turdus œneus , Gmel. Sa grosseur est celle du choucas commun, et il a près de vingt-deux pieds de longueur, en y comprenant la queue, qui a quinze pouces. Le plumage est d'un noir à reflets verts sur la tête et les joues; le cou, la gorge, la poitrine, le manteau et les ailes, offrent des reflets d'or ou de vert foncé; le dessous présente des nuances de cuivre, de pourpre et de bleu ; la queue, très-étagée, est composée de douze pennes à reflets pourpres, violets, bleus et verts; le bec et les pieds sont noirs; la queue de la femelle est un peu plus courte, et les reflets de son plumage sont un peu moins brillans. Le Sénégal paroit être la véritable patrie de ce stourne , qui est de passage au cap de Bonne-Espérance, où il séjourne peu. Sa nourriture consiste en baies, vers et insectes; il vole en troupes, et lorsqu'il court, c'est en redressant la queue comme les pieds; quand il est perché, il fait entendre un gazouillement prolongé comme nos étourneaux. Stourne nabirop : Lamprotornis auratus , Dui 1.; Merle violei DE JiiDA, BulT., pi. 640; Levaillant, Afr., pi. 89, et Turdus auralus , Gmel. Le nom de nabirop, précédé d'un clappement de langue, est celui que les Hottentots donnent à cet oiseau, dont la description se trouve au tome XXXIV de ce Dic- tionnaire, page 100. Stourne couignio? : Lamprotornis nitens , Dum.; Turdus ni- tens, Linn. Cet oiseau, déjà indiqué dans ce Dictionnaire, tome XXX , page 1 60 , est le merle vert d'Angole , de Brisson , figuré dans Biiflon, pi. 56i, et dans Levaillant, pi. 90: le turdus nitens, Linn., et le sturnus nitens, Daud. Il a la tête, 5i. 6 8^ STO le haut du cou, la gorge et le dessous du corps d'un beau bleu bronzé, changeant en vert sombre ou en pourpre violet; le dessous du corps d'un vert - jaunâtre lustré; les plumes uropygiales arrondies comme des écailles de poisson et d'un bleu changeant en violet pourpre; les pennes de la queue, presque carrées au bout, sont du plus beau pourpre violàtre. Le couigniop fait sa ponte au Sénégal , et il en arrive après cette époque des troupes nombreuses au cap de Bonne- Espérance. Levaillant paroit mettre en doute si ces deux derniers oiseaux ne sont pas de la même espèce, Stourne des colombiers; Lamprotornis colurnhinus , Dum. Cette espèce, rapportée des Philippines par Sonnerat, est ainsi nommée d'après l'habituxle qu'elle a de nicher dans les colombiers comme notre étourneau : elle n'est p;is plus grosse que la grive mauvis ; son plumage est en totalité d'un vert changeant , dont les reflets sont très-muUipliés ; les ailes ne vont que jusqu'à la moitié de la queue; le bec et les pieds sont noirs. Stourne a ventre blanc; Lamprotornis leucogaster, Dum. Cet oiseau, qui est figuré dans Butfon, pi. 648, n.° 1 , sous le nom de merle violet à ventre blanc de Juida , est le turdus leucogaster de Linné et de Latham. 11 est moins gros qu'une alouette; sa longueur n'excède pas six pouces et demi; sa queue a seize pouces; son bec en a huit; les ailes, dont les grandes pennes sont noirâtres, vont, dans l'état de repos, aux trois quarts de la queue. Stourne noir ; Lamprotornis atrala , Dum. Cet oiseau de l'Inde, désigné comme un stourne par M. Temminck, étoit Yemberiza atra de la lo." édition du Système naturel de Linné, et il est devenu ensuite le tanagra atrafa du même et de La- tham : il est de la grosseur d'un merle, et son plumage est tout noir, à l'exception du dos, qui est d'un bleu luisant. Comme M. Temminck, après avoir cité textuellement les espèces dont on vient de parler, indique de plus celles de Levaillant, sans faire de citations nominales, on croit devoir donner à la suite de cet article et sous la dénomination de stournes, quoiqu'elle ne se trouve que dans Daudin , ])lusieurs des espèces qui ont été présentées comme telles par ce der- STO &3 nier naturaliste. Le genre Lamprotornis devant, ainsi qu'on Ta déjà remarqué, éprouver quelque jour une refonte , cette réunion en un groupe de divers oiseaux qui ont des rapports plus ou moins rapprochés, ne pourra, dans tous les cas, embrouiller la matière et nuire aux travaux postérieurs. Le Stourne not'PENNE : Lamprotornis morio , Dum. ; Sturnus morio, Linn. ; Jaunoir, Buffon , pi. en)., 199; Levaill., Afr. , pi. 83 et 84. Il a onze pouces de longiicur, et sa taille est celle de la draine; son plumage est d'un noir à reflets sur les ailes et sur la queue ; les onze pennes priniaires de l'aile sont d'un roux foncé; la queue est étagée. h\ femelle a le noir et le roux de son plumage moins foncés; sa ièic ^ son cou et le haut de sa poitrine sont grisâtres et marqués d'un trait noir sur le milieu de cliaque plume. Le bec, les ongles et les pieds sont noirs. Ces oiseaux, qui volent réunis en troupes nombreuses et qui suivent les troupeaux comme les étourneaux, vivent , en général, de baies, d'insectes et de vers; ils sont très-friands de raisins, et font de grands dégâts dans le territoire de Cons- tance et des environs. Tls jettent de temps en temps les cris pihUo-pillio ou kouck-kouek; ils nichent dans les fentes des ro- chers, et leur couvée est de quatre, cinq et quelquefois six œufs. La plupart des femelles font deux pontes par an. Stourne nabouroup; hamprotvjrnh nabouroup , Dum. Levail- lant, qui donne la figure de cet oiseau , pi. 9 1 de sou Ornitho- logie d'Afrique, avoue qu'il y a une très-grande ressemblance entre lui et le roupenne; mais il expose que le nabouroup est de deux pouces plus petit; que sa queue est différemment étagée ; que le roux des ailes n'occupe que la partie supérieure chez celui-ci, dont les ailes sont blanches intérieurement , et qu'enfin la femelle du dernier ne diffère du mâle que par une plus petite taille. Ces stournes habitent le pays des grands et des petits Na- maquois, qui les nomment PJ^itte-vlerk-sprauw , étourneaux à ailes blanches. Ils volent en troupes et sont très-friands des baies d'une espèce d'ébénier ; leur chant ou cri soutenu est assez agréable. Le Stourne éclatant; Lamprotornis splendens , Dum. Cet oiseau, de la taille du roupenne, dont M. Levaillant ne con- 84 STO noît point les mœurs, mais qu'il croit africain, est figuré pL 85 de son Ornithologie de celte contrée. Le plumage présente sur un fond noir des reflets verts, bleus, et d'un pourpre doré; la queue est trés-étagée et les pennes alaires eu dé- passent à peine la base; trois des pennes secondaires sont eu partie blanches ; le bec et les pieds sont noirs. Le Stourne cHOUCADoii : Lamprotornis ornah/s, Dum. ; Sturnus ornatus, Daudin. Cet oiseau diffère peu du précédent; mais un des car.iclères qui les distinguent , est que celui-ci a la queue plus courte et presque égale, tandis qu'elle est trés- étagée chez l'autre; du reste, les reflets d'or,' de bleu, de vert, produisent presque le même effet sur un fond sem- Mable. Stournespréo : Lamprotomis hicolor , Dum.; pi. 88 de Lev. , Afr.; Turdus bicolor , Gmel. ; Sturnus bicoJor, Daud. Cet oi- seau , de la grosseur du merle , que Levaillant regarde comme le même qui a été décrit par Montbeillard sous le nom de merle brun du cap de Bonne-Espérance, est de la grosseur du merle commun. Sa couleur est en général d'un brun changeant en vert, principalement sur le cou et la queue; le bas-ventre et les plumes anales sont blancs; le bec et les pieds sont brunâtres. Ces oiseaux, très -communs au cap de Bonne- Espérance , volent par troupes de plusieurs mille et sont toujours par terre à l-i suite des troupeaux ; ils nichent sur les habitations dans les trous d'un mur ou sous les toits entre les poutres. Dans les déserts ils s'approprient souvent les nids des mar- tinets et des guêpiers. Leurs œufs, au nombre de cinq ou six, sont verdàtres et tachetés de brun. Les colons du Cap les nomment ivit- gai- spreuiv , étourneaux à cul blanc. Daudin donne en outre la description du stourne violet ou merle bleu de la Chine, de Sonncrat , turdus violaceus , Gmel., et de la cravate frisée, Sturnus crispicoUis ; mais on n'a pas de renseignemens sur les mœurs dn premier, et Levaillant, qui donne la figure du deuxième, j 1. 92, di- sant que la langue de celui-ci se partage en un assez grand nombre de petits filamens qui la terminent en pinceau, ces cifoonstances font hésiter à les compi'endre parmi les stour- nes. (Ch. D.) STR 85 STRAALSTAART GRUNDEL. (IchlhyoL) Nom allemand du gobie lancette, gobius lanceolatus. Voyez l'article Gobie. (H. C.) STRAGAIJNO. (Ornith.) C est \e chardonneret , fringilla carduelis, en grec moderne. ( Ch. D. ) STRAGAZZINA. (Ornith.) Nom italien de la pie-grièche grise, lanius excuhitor, Linn. (Ch. D.) STRAGULE. [Bot.) Nom donné par M. Palisot-Beauvois à l'enveloppe immédiate des organes sexuels des graminées. 'Voyez GiuMELLE. (Mass.) STRAHLTSEIN. ( Min.) C'est un nom allemand qui a été souvent employé sans traduction ou rendu par celui de stra- lite. Il s'applique tantôt à I'Actinote, tantôt à I'Epidote. Voyez ces mots. (B.) STRAKAVEL. (Ornith.) C'est, en illyrien, le nom de la pie commune, cornus pica, Linn. (Ch. D.) SïRALlTE. ( Min. ) C'est une abréviation du nom alle- mand Stralilsfein que Napione a faite et qu'il a appliquée à l'actinote : c'est aussi le nom allemand de l'épidote hexaèdre. Nous l'avons conservé comme nom de variété de cette der- nière espèce minérale. Voyez Épidote. (B.) STRAMOINE. {Bot.) Nom vulgaire d'une espèce de datura. (L.D.) STRAMONITE, Stramonites, (Conchyl.) Genre établi par M. Schumacher, dans son Nouveau système de conchyliolo- gie, avec le buccinumhœmastoma, espèce de pourpre de M. de I.amarck, et parce que la columelle est calleuse transver- salement en arrière. (De B.) STRAMONIUM. {Bot.) Ce nom latin de la stramoine ou pomme éjiineuse, adopté par Tournefort , a été changé par Linnaeus en celui de Datura. Voyez ce mot, tom. XII , p. 628. (J.) STRAMONOIDES. {Bot.) C'est sous ce nom que Feuillée désignoit un petit arbre du Pérou , le datura arborea de Lin- naeus, qui orne maintenant nos Jardins et se conserve dans les orangeries. ( J.) STRAND-ENTER. {Ornith.) Dénomination allemande rap= portée a léchasse. (Desm.) STRAND-JjîlGER. {Ornith.) Nom que, dans les mers sep- S6 STR tentrionales , le labbe ou stercoraire reçoit des pêcheurs. (Dksm.) STRAND-LOOPER. ( Ornith.) Nom holhindois de l'alouette de mer, trinjia cincltis, Linn. (Ch. D.) STKAND-liPARE. (Ornith.) Les Suédois roinment ainsi le phivitr à collier, ckaradrius hiaHcula de Liniueus, que les Norwégiens appellent strand - skade ou strand - skuide. (Ch. D.) STRAND -SKIURA. (Ornith.) C'est, dans l'ile d'Œland , l'huifrier, hœmalopus ostralegus , Linn. ( Ch. D. ) STRAND-SNARRE. (Ornith.) Le ï-àle d'eau, rallus aqua- ticus , Linn., est ainsi appelé en Norwége , où l'on nomme strand-swale , l'hirondelle de rivage, hirundo riparia, Linn. (Ch. d.) STRAPAROLLE, StraparoU-us. (Conchjl.) Denys de Mont- fort (Conchyl. syst. , tome 2 , page lyS ) a établi sous ce nom un genre de coquilles avec des fossiles que l'on trouve à l'état de mouh-s dans un calcaire de sédiment ancien des en- virons de Namur, qui, avec tous les caractères des Irochus larg^^ment ombiliqués , ou euomphales ou maclourites, ont une forme elliptique , due sans doute à une compression qu'ils ont éprouvée. L'espèce qui sert de type à ce genre, et qu'il nomme le S. Dioiiysien , S. Dionfsii , est figurée au re- vers de la page citée. ( De B. ) STRAP.-^ZZtNO. (Ornith.) A Bologne, c'est un motteux ou cul-bkrM-. (Ch. D.) STRASS. (CIdrn.) On donne ce nom à une matière vitreuse, employée pour imiter les pierres précieuses. On peut faire du strass en fondant un mélange de seize parties de quarz en poudre ou de sable siliceujc , préalablement lavé avec de l'acide hydrochlorique , 8 parties de sous- carbonate de po- tasse, 6 parties de borax, 2 parties de sous- carbonate de plomb ou de minium. Le mélange de 6 ""''" cristal de roche, g — 2 *"'" de minium, 3 — 3 — de potasse, 3 — de borax, donne encore un beau strass, suivant M. Douault-Wieland. STR »7 Le borax rend ce verre plus tendre que celui qu'on emploie pour faire les vitres et les glaces. (Ch.) STRATIFICATION. ( Min. ) Se dit de la disposition en couches ou strates, c'est-à-dire, en masses très -étendues et à surfaces parallèles, séparées par des fissures à peu près horizontales et peu inclinées. On nomme aussi ces couches des strates : on appelle terrains stratifiés, ceux qui les pré- sentent. Voyez Couches et Terrains. (B.) STRATIOME ou MOUCHE ARMÉE, S/rahom/s. (Entom.) Nom d'un genre d'insectes à deux ailes, de la famille des simplicicornes ou aplocères, à bouche en trompe rétractile dans une cavité du front terminée par deux lèvres; à antennes plus longues que la tête, formant une sorte de fuseau , sans poil isolé; ta corps alongé, dont l'abdomen est ovale, obtus, déprimé, et i'écusson armé de deux pointes en arrière ; à ailes croisées dans le repos. Ce genre, établi par Geoffroy, et dont l'idée du nom a été empruntée de Réaumur, qui appeloit ces insec(es mouches à corselet armé, a été désigné sous le nom de mouche armée, et en latin, tiré du grec, stratiomys , qui auroit dû être strU' tiomje , de IrpoLTiuTnç, armée, et de Mviol , mouche, mouche- soldat. Il a été depuis adopté par Fabricius, Meigen, Panzer et fous les auteurs. 11 est facile de voir, par le tableau synoptique que nous avons présenté de la famille des Aplocères dans le Supplé- ment au tome II , pag. ici , en quoi les stratiomes diffèrent des neuf autres genres compris dans la même famille, sur- tout en s'aidant des figures qui représentent une espèce de chacun de ces genres sur la planche 48 de l'atlas des insectes de ce Dictionnaire, où le genre Stratiome se trouve inscrit sous le il." 6. En effet, les Leptes ou Rhagions, les Bibions, les Anthrax, les Ocgodes et les Hypoléons, ont les antennes terminées par un poil latéral, et dans les autres genres qui , comme les stra- tiomes, en sont privés, les midas et les céries ont l'abdomen arrondi, alongé, et les némotèles, ainsi que les siques, qui ont aussi le ventre déprimé, ont les antennes à peine de la longueur de la tête. Svvammerdam a donné l'histoire des métamorphoses de ces 88 STR insectes dans sa Bible de la nature , et en a figuré les prin- cipaux détails pi. 42 , et la larve, avec beaucoup de soin, pi. 39 , fig. 1, 2,3, sous le nom de mouche asile. Ces larves vivent dans l'eau : elles sont longues, aplaties, plus grosses au milieu, pointues aux deux extrémités; elles offrent douze anneaux. La queue se termine par une touffe de poils ramifiés, disposés en cercle et susceptibles de s'écar- ter les uns des autres, comme les aigrettes de fleurs compo- sées, telles que celles qui surmontent les graines de la dent- de-lion ou du pissenlit. L'insecte a la faculté de venir étaler à la snrfice de l'eau cette sorte de disque, qui est comme huilé et qui le tient ainsi suspendu ; le reste du corps se tenant dans une position presque verticale et immobile. L'autre extré- mité de la larve est armée d'une sorte de mâchoire mobile et articulée en pince, dont elle se sert pour saisir sa proie, et en outre d'un crochet frès-soiiiie , qu'elle emploie pour se cramponner sur les corps, comme avec un aviron. La bouche ou l'ouverture de l'œsophage se trouve dans la ligne moyenne , entre les deux mâchoires articulées à la base du bec ou du crochet imp^iir. Tout le corps de ces larves est recouvert d'une peau ru- gueuse et dont les aspérités sont dues à des tubercules régu- liers , implantés comme de petits écussons calcaires dans l'é- paisseur des tégumens. Swammerdam a reconnu que deux stigmates principaux s'ouvrent au centre de l'aigrette , qui devient ainsi utile à la respiration et au mouvement du corps de la larve, qui s'en- fonce dans l'eau et tombe sur la vase dès le moment où elle resserre et rapproche ces poils. Lorsque la larve doit se métamorphoser , elle se rapproche des bords des ruisseaux ou des eaux tranquilles, dans lesquelles elle semble être appelée à se développer de préférence, et là, sans changer de peau, elle se métamorphose en se raccour- cissant beaucoup; car les quatre anneaux derniers n'y con- courent pas. Huit ou dix jours après cette ti-ansformation , l'insecte ailé sort de sa coque et alors ses mœurs sont toiit-à-fait changées. On le trouve sur les fleurs de prairies , dont il suce les nectaires. Il cède au besoin de perpétuer sa race, et la femelle fécondée va pondre ses œufs à la surface des eaux tranquilles. STR 69 I.ps principales espèces de ce genre sont fes suivantes: 1. Le Stratio.me caméléon, Stratiomjs chamceleo. C'est la mouche armée à ventre plat, chargée de six lunules, Ijgurée par Geoffroy, tom. 2 , pi. 17, n.° 4. Car. Brune; à écusson jaune, à deux dénis ; corselet fauve; abdomen à six lunules jaunes latérales et une à l'extrémité du ventre. Le nom de caméléon a été donné , on ne sait pour quelle raison , à la larve par Godaërt, qui l'a figurée dans la 70.'" ex- périence. Geoffroy croit que c'est parce qu'elle change de cou- leur; mais l'auteur ne le dit pas. Fabricius donne pour carac- tère du mâle, d'avoir la tête jaune, tandis que la femelle Ta cendrée. 2. Le Stkatiomf. rayé, Stratiomjs sLri gâta. Nous avons fait figurer le mâle de cette espèce sur la planche 48 de l'atlas de ce Dictionnaire , mais on lui a donné a tort le nom de caméléon. C'est la mouche armée à ventre plat et brun de Geoffroy, n." 2. Car. Brun ; corselet velu , jaunâtre ou cendré ; abdomen lisse, ovale, sans taches en dessus; écusson de la môme cou- leur que le corps. Cette espèce paroît être la même que celle qui est décrite sous le nom de microléon par Degéer et Fabricius. Meigen croit que c'est un mâle. 3. Le Stratiome selle, Stratiomjs ephippiuw. Mouche armée à corselet rouge satiné de Geoffroy, tom. s, pag. 480, 5. C'est le clitellaria ephippiiim de M. Meigen , dont M. La- treille a constitué un genre sous le nom d'Ephippium, Car. Noir, à corselet d'un rouge brillant satiné; corselet à deux épines latérales, outre les deux de Técusson. 4. Le Stratiome hydroléon , Stratiomjs hjdroleon. Car. Noir ; abdom^en vert, avec des angles et une ligne dorj*ale noirs. C'est la mouche armée à ventre vert de Geoffroy, n.° 4; le genre Odontomve de MAL Latreille et Meigen. (CD.) SÏRATIOMYDES. {Enlom.) M. Latreille a établi sous ce nom une tribu ou une famille qui comprend les stratiouies, et les siirges en particulier; les oxycères, qui sont nos hypo= 9« STR léons ; les ëphrppics , qui renferment la froisième espèce cîu genre Stratiome décrit ci-dessus ; les sarges, les vappons et les némotèles. Cette famille correspond à peu près à celle que nous avons appelée des ArLocÈREs. (C. D.) STRATIOTES. {Bot.) Ce nom, donné par Lobel au genre qui l'a conservé, se retrouve aussi appliqué par d'autres au- teurs anciens au mjriophylluni , nommé aussi stratiotice par quelques anciens; au phellandriurn , à Vhottonia , au sahinia natuns , toutes plantes aquatiques comm€ la première. C'est encore sous ce nom égyptien que Prosper Alpin cite le pis- tia, autre plante aquatique, flottant sur le INil, où M. Cail- laud l'a trouvée, et à laquelle il a été conservé comme nom spécifique; enfin le straliotes terrestris de Cordus et autres, nommé aussi stratiolicon , qui n'est point aquatique, est la milJefeuille, achillea millefolium. ( J. ) STRATIOTICE. {Bot.) Voyez Stratiotes. (J.) STRATIOTICON. {Bot.) Voyez Stratiote. (J.) STRATON. {Enlom.) Selon M. Bosc , Tattelabe Bacchus , qui vit aux dépens de la vigne et en roule les feuilles, se- roit ainsi nommé aux environs de Bordeaux. (Desm.) STRATZARIGLA. {Ichthjol.) Nom italien de Vépinochc. Voyez Gastérostée. (H. C.) STRAULE. {Ornith.) L'oiseau ainsi nommé en Laponie est la mouette cendrée, larus cinerarius , Gmel. ( Ch. D.) STRAUSS. {Ornith.) Nom allemand de l'autruche, strutliio caïuelus, Linn. (Ch. D.) STRAVADI. (Bof.) Nom brame du helilla du Malabar, mussœnda frondosa, cité par Rhéede. (J.) STRAVADIA. {Bot.) M. Persoon a ainsi changé la termi- naison du genre Stravadium dans la famille des myrtées. (J.) STRAVADIUM. {Bot.) Ce genre a été établi par IM. de Jussieu pour Veugenia acutangula , Linn., distingué par un calice divisé à son limbe en quatre découpures aiguës, quatre pétales, des étamines nombreuses. Le fruit est un drupe alongé, presque télragone, couronné par le limbe du calice, à une seule semence. Voyez Edgema. (Poir.)] STREARED GILT-HEAD. {Iclith-Yol.) Nomanglois du sparus fasciatus de Bloch, qui est une vraie Chéiline. Voyez ce mot et Spare. (H, C) STR 91 STREAKED GRUNT. {Ichthjol.) Nom anglois du lutjam- Plumier de feu de Lacépède. Voyez ce mot. (H. C.) STREAKED GURNAHD. {IchlhjoLl Nom anglois de la trigle laztoviza. Voyez Trac le. (H. C.) STREAKED MACKREL. {Ichtkjol.) Nom anglois de la sériais à bandes. Voyez Sériole. (H. C. ) STREAKED WRASSE. {Ichthjol.) Nom anglois du Zoné- PHOiiE, Voyez ce mot. ( H. C.) STREBLOTRICHUM. {Bot.) Genre de la famille des mousses établi ^ar Palisot-Beauvois sur des espèces de harbula d'Hed- wig et de Bridel. Il le caractérise ainsi: Coiffe cuculiforme; opercule subulé , aigu ; cils libres , tournés en spirale; urne ovale ou cylindrique, droite; tube long, droit; gaîne oblon- gue ou tuberculeuse, enveloppée dans un périchèze. Le mnium setaceum , Linn. , ou harbula setacea, Hedwig, Bridel, Bryol. unii'. , en est le type : c'est le St. convolulum , Pal.-Beauv. , ALtheog. , p. 89 , et Mém. de la soc. linn. de Paris, 1 , p. 455 , pi. 5 , fig. 6. Palisot-Beauvois rapporte aussi le barbula humilis , Hcdw. , à son genre Slreblotrichum non adopté. (Lem. ) STRE3LUS, Lour.;Achîmus, Vahl. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, dioiques, de la dioécie ■tétrandrie de Linné, dont le caractère essentiel consiste : Pour les fleurs mâles, dans un calice à quatre folioles; point de corolle: quatre étamines; les Blamens capillaires, flexueux, plus longs que le calice; les anthères arrondies, à deux lo- ges; dans les femelles, un ovaire supérieur; un style bifide; une baie à deux lobes, à deux loges monospermes. Strpblus RUDE; Streblus asper, Lour. , FI. Coch., pag. 764- Grand arbre cf/argé de rameaux tortueux, très-étalés, divisés en d'autres plus courts. Les feuilles sont alterties , ovales, très-entières, rudes au toucher. Les fleurs sont dioiques; les mâles éparses , réunies en plusieurs petites têt^s pédoiiculëes. Le calice a quatre folioles ovales, concaves, étalées; point de corolle. Les fleurs sont solitaires, éparses, soutenues par des pé- doncules uniflores,axillaires; l'ovaire est supérieur, arrondi: le style alongé, à deux divisions profondes; les stigmates sont sim])les. Le friyt est une baie arrondie , à deux lobes. Cette plante croit a la Cochinchine, dans les forêts des montagnes. 92 STR Streblus en cœur; SfreUus cordatus , Lour. , loc. cil. Arbre fl'uiie médiocre grandeur, dont les rameaux sont étalés; les feuilles alternes, en cœur, dentées en scie à leur contour, nerveuses, aiguës. Les fleurs mâles sont réunies en petites grappes latérales, simples, coniques, axillaires; les filamens aplatis; les anthères à deux loges, roulés en coquille de li- maçon. Cette plante croit dans la Chine aux environs de Can- ton. ( PoiR.) STREGIJA. {Ichthjol.) Nom nicéen du Surmulet. Voyez ce mot. (H. C.) STRELET. (Ichthyol.) Voyez Sterlet. (H. C. ) STRELITZ , Strelitzia. (Bot.) Genre de plantes monocoty- lédones , à fleurs irrégulières, de la famille des musacées , de la pentandrie monogjnie de Linné, dont le caractère essentiel consiste : Dans une spathe naviculaire, horizontale; point de calice; une coroile à six divisions Irès-irrégulières ; trois ex- térieures plus grandes, Irès-aiguè's: trois intérieures, dont deux plus longues, obtuses, et la troisième très-courte, tron- quée; cinq étamines; un ovaire enveloppé par la base de la corolle; un style simple; trois stigmates très-longs ; une cap- sule coriace , oblongue, à troislogcs, à trofsvalves polyspermes. Ce genre est un des mieux caractérisés, quoiqu'on ne soit point d'accord sur les noms que l'on doit donner aux diffé- rentes parties de la fleur. Venlenat regarde comme une sixième étamine stérile la rainure qui se trouve sur la plus courte des divisions intérieures de la corolle ; Linné pense que les trois pétales extérieures forment seules la corolle, et les intérieures le nectaire. On sait que M. de Jussieu n'admet point de corolle dans cette famille. Ce genre, que M. Banks a fait connoitre le premier, porte le nom d'une reine d'An- gleterre, à laquelle il a été consacré. Strblitz royale : Strelitzia reginœ , Ait., Hort. Kew. , édit. i, pag. 285, fig. 2; Lamck. , III. gen., tab. 148; Redout. , Lil. , tab. 77, 78; Poir. , Encycl. Plante d'une grande beauté, qui réunit la singularité des formes aux couleurs les plus écla- tantes. De sa racine sortent plusieurs feuilles droites, fer- mes, coriaces, d'un vert pâle, pétiolées, ovales-oblongues, presque en forme de cuiller, glabres, un peu crépues in- férieurement , traversées par une forte nervure à ramifica- STR gS lions parallèles , longues de deux ou trois pieds; les pétioles à demi cylindriques, creusés en gouttière. Les hampes sor- tent d'entre les feuilles; elles sont à peu près de mCme lon- gueur qu'elles, glabres, cylindriques, entourées d'écaillés vaginales, alternes, imbriquées, aiguës à leur sommet, ua peu rougeàtres à leurs bords: la dernière, qui tient lieu de spathe, se trouve dans une position horizontale par la courbure du sommet de la hampe ; elle est longue de cinq à six pouces, concave, naviculaire , aiguë'. Les fleurs sont disposées en une sorte d'épi court, et ne se montrent que les unes après les autres. Chacune d'elles porte à sa base une petite bractée alongée. La corolle est à six divisions, dont trois extérieures fort grandes, presque égales, d'une belle couleur jaune, desquelles deux plus ra|)prochées et la troisième écartée, creusée en gouttière, élargie et rejetée en dehors sur les côtés, traversée par une côte longitudinale, rétrécie en une longue pointe à son sommet; les trois divisions intérieures sont d'une belle couleur bleue, très-inégales.- l'une d'elles est plus courte , cathée à la base des deux autres, pres- que en forme de capuchon, contenant une liqueur mielleuse; les deux autres sont beaucoup plus longues, très-rétréeies à leur base, ondulées et courbées en gouttière à un de leurs bords, munies à l'autre bord d'un appendice, tronquées à leur sommet, conniventes dans presque toute leur longueur, et formant une gaine qui renferme les organes sexuels. Les étamines ont les anthères très -longues ; l'ovaire est conni- vent avec les tégumens floraux; le style de la longueur des étamines, terminé par trois stigmates longs, subulés, de cou- leur violette. Le fruit est une capsule oblongiie , coriace, obtuse, à trois angles mousses, à trois valves, à trois loges. Les semences sont nombreuses, attachées sur deux rangs à un placenta central. Cette belle plante est originaire de l'Afri- que ; elle croit dans les contrées peu éloignées du cap de Bonne-Espérance. On la cultive dans plusieurs jardins de l'Europe. Elle fleurit dans le courant de l'été. Si floraison dure long- temps, à cause de l'épanouissement successif de ses fleurs. ( Poir.) STREPET. {Ornith.) L'outarde, oLis larda, Linn.,se nomme ainsi en Russie, selon Pallas. (Ch. D. ) 94 STR STREPHEDIUM. {Bot.) Nom proposé par Palisot-Beauvois pour désigner le Funaria d'Hedwig, genre de la famille des mousses. (I,e.m. ) STREPSICEROS. [Mamm.) Ce nom, qui signifie en grec cornes torses ou tordues , paroît avoir été donné ]iar les anciens à une race de moutons sauvages de Pile de Crète, dont les cornes sont effectivement contournées en spirale alongée. Les naturalistes néanmoins ont varié sur Pespècc de qua- drupède auquel ce nom devoit être appliqué. Buffon avoit d'abord vu le sirepsiceros dans Pantilope proprement dite; Caïus avoit donné comme appartenant à cet ajiimal la re- présentation d'une ttte d'antiione condoma ; mais c'est à Be'on qu'on doit le rapprochement le plus probable, celui que nous avons d"abord indiqué, et que Buffon et Pallas ont définiti- vement adopté. (Desm.) STREPSILAS. (Ornith.) Le tourne -pierre, tringa inler- pres , Linn. , est ainsi nommé génériquemcnt par lUiger. (Ch. D.) STREPSIPTERES. (Entom.) Ce nom , qui signifie ailes torses ou enroulées, de Irci-'^w , circumago , torqueo . et de ttI^cÙ, alas, a été donné par M. Kirby , dans un mémoire que ren- ferme le 11.' volume des Transactions de la Société linécnne de Londres, à un ordre qu'il a établi dans la classe des in- sectes, pour y ranger deux genres d'insectes parasites, qui seront décrits dans ce Dictionnaire sous les noms de Siylofs et de Xénos. m. Latreille , ne trouvant pas juste l;i dénomina- tion d'ailes torses, y a substitué le nom de rhipiptères, ce qui signifie ailes en éventail. ( C. D.) STREPSIRHÎNS. {Mamm.) Dénomination employée par M. Geoffroy pour désigner la famille de mammifères qui ren- ferme les makis, les tarsiers, les loris, lés indris, elc. Il est tiré de la forme des narines de ces animaux dont les con- tours sont un peu en spirale. (Desm.) STREPTACHNE. (Bof.) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs glumacées,de la famille des graminées , de la trlan- drie digynie de Linné , offrant pour caractère essentiel : Un calice uniflore, à deux valves lâches, mutiques ; la corolle pédicellée , bivalve ; la valve extérieure cylindrique et rou- lée, terminée par une arête simple, inarticulée , torse à sa STR 95 hase; la valve intérieure renfermée et mutique : trois éta- mines; deux styles ; les stigmates plumcux. Ce genre, établi par M.Rob. Brovvn, a de très-grands rap- ports avec les arisfiia et les stipa. Il se distingue du premier par une arête simple , du second par cette même arête inar- ticulée, torse à sa base. L'auteur n'y rapporte qu'une seule espèce, Varistida stipoides , originaire de la Nouvelle -Hol- lande ; quelques autres ont été découvertes dans l'Amérique méridionale par MM. de Huuiboldt et Bonpland. Streptachne RUDE; Streptdchne scahra , Kunth, in Humb. et Bonpl., ]Vo^■. gen., 1 , png. 124 , tab. 40. d'ite plante a des tiges droites, simples, hautes de deux ou trois pieds, un peu rudes. Les feuilles sont linéaires , roulées par la dessiccation, rudes en dessous et à leurs bords , un peu pileuses en dessus; les gaînes glabres, frangées et ciliées à leur orifice; une pa-r ricule presque simple, longue d'un ou deux pieds, appro- chant de celle du hromus sferilis, étalée; les ramifications ter- nées, rudes sur leurs angles; les épillets uniHores; les valves du calice linéaires, aiguës, purpurines, presque égales, rudes sur leur dos, un peu aristées ; la valve inférieure de la corolle linéaire, subulée , rude, coriace , purpurine , terminée par une longue arête ; la supérieure glabre , fort petite . sans arête. Cette plante croit sur les montagnes du Mexique, près de Tolucca. Streptachne VELU; Streptachne pilosa, Kunth, jaHumb., loc. cit. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente; mais elle est plus petite, point rude, excepté un peu vers le sommet, roide , linéaire, sétacée , parsemée en dessus de poils épars; les gaînes légèrement ciliées à leurs bords. Les fleurs forment une panicule simple , presque unilatérale , longue de trois ou quatre pouces; les rameaux distans, géminés, rudes et pileux; le rachis presque glabre; les valves du calice linéaires , purpurines , rudes sur le dos , velues vers le sommet. Les tiges sont un peu comprimées, glabres, purpurines à leur base , longues d'un ou deux pieds , réunies en touffes gazon- neuses. Cette plante croit dans les plaines brûlantes du Mexique. Streptachne grêle: Streptachne tenuis , Kunth , /«c. cit. Cette plante est peu différente de la précédente. Ses tiges sont cy- 96 STR lindriques , longues de trois pieds ; les feuilles roides , presque sétacces, roulées dans leur état de siccité; les gaines glabres, velues à leur orifice. Les fleurs sont disposées en une pauicule presque simple, étalée, longue d'environ un pied ; leurs ra- milications géminées, rudes, trigones;Ie rachis rude, à trois faces; les valves du calice brunes. Cette plante croît près de Bordones et Cumana , aux lieux les plus chauds. (Poir.) STREPTION. (Bot.) Genre de mousse cité par M. Bosc et rapporté par lui au Tortula. (Lem.) SÏREPTIUM. (Bot.) Ce genre de Roxburg a été réuni au pnVffl d'Adanson dans la famille des verbénacées. (J.) STREPTOGYNE [Bot.) , Pal. Beauv. , Agrost. , pag. 80 , t. 1 6 , fig. 8. Genre de plantes rnonocofylédones, à fleurs gluma- cées , de la famille des graminées, de la triandrie àigjnxe de Linneeus, qui a des rapports avec les chloris. Il ne comprend qu'une seule espèce , découverte dans les Etats-Unis par Pa- lisot de Beauvois , auteur de ce genre , auquel il attribue pour caractères: un épi alongé, un peu ramifié; les épillets épars, presque sessiles, composés de trois à cinq fleurs ; les valves du calice inégales; l'inférieure trois fois plus petite; celles de la corolle roulées, échancrées, terminées par une arête sétacée ; trois éfamines ; un ovaire alongé , barbu au sommet, accompagné à sa base de deux écailles lancéolées, oblongues;le style presque simple; les stigmates rudes, comme épineux quand on les passe entre les doigts du bas en haut , tortillés en se séchant. (Poir.) STREPTOPUS. ( Bof . ) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs incomplètes , de la famille des aspara^^inées , de Vhexan- drie monogynie de Linné, offrant pour caractère essentiel: Une corolle profondément divisée en six découpures; une fos- sette intérieure à la base de chacune d'elles; point de calice; six étamines ; les filamens très - courts , élargis; les anthères oblongues ; un ovaire supérieur; le style court, à trois divi- sions au sommet; une baie à trois loges; plusieurs semences dans chaque loge ; la cicatrice dépourvue d'arille. L'espèce qui a servi de type à ce genre avoit été placée parmi les u{>ularia, c'est Vuvularia amplexicaulis , Linn. Cette plante ne pouvoit rester dans un genre dont elle n'a point les carac- tères, et qui même appartient, dans l'ordre naturel, à une STR 97 autre famille. Le fruit, dans les uvulaires , est une capsule: dans ce genre c'est une baie, caractère qui le rapproche , ainsi que le port, des convallaria , et qui le place parmi les aspar.'iginées. Michaux , à qui nous devons la réforme de ce genre, lui a donné le nom de Streptopus , de deux mots grecs qui signifient pied ou pédoncule lors, parce qu'en effet la plu- part des espèces offrent un pédoncule coudé et contourné vers le milieu. Streptopus a fleurs roses; Streptopus roseus , Mich. , FL bar. amer., i, pag. 2oi, tab. 18. Cette espèce est remarquable par ses fleurs couleur de rose. Ses tiges sont droites, glabres, cy- lindriques, un peu flexueuses à leur sommet, garnies de feuilles sessiles , alternes , à demi embrassantes, ovales, lan- céolées , glabres, luisantes, nerveuses, très-aiguës, finement dentées en scie ou un peu ciliées à leurs bords. Les fleurs sont solitaires, axillaires, situées à la base des feuilles, supportées par un pédoncule simple , filiforme, pendant, long d'environ un pouce et plus , tors et coudé dans son milieu; la corolle est partagée en six découpures profondes, très-étroites, lan- céolées, presque acuminées ; les étamines sont une fois plus courtes que la corolle ; les anthères alongées, munies de deux pointes en forme de cornes. Cette plante croît sur les hautes montagnes de la Caroline septentrionale et au Canada. Streptopus lanugineux; Streptopus lanuginosus , Mich., loc. cit. Dans cette espèce les fleurs sont géminées , plus grandes que dans les deux précédentes. Ses tiges sont garnies de feuilles sessiles, alternes, ovales, un peu en cœur à leur base , mu- cronées à leur sommet, entières à leur contour, un peu blan- châtres et lanugineuses. Les fleurs sont axillaires, supportées par un pédoncule très-court, qui se termine ordinairement par deux fleurs presque trois fois plus grandes que celles des autres espèces, de couleur verdàtre. Le fruit est une baie à trois loges , renfermant des semences qui se réduisent par avortement à une ou deux au plus. Cette plante croit sur les hautes montagnes de la Caroline méridionale. (Poir. ) STREITOSTACHYS. (Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones, à fleurs glumacées , de la famille des graminées, de la Iriandrie digynie de Linné, offrant pour caractère essentiel : Des épillets de deux sortes, les uns stériles, alongés, courbés 5,. 7 98 STR en faucille , chargés d'écaillés imbriquées; les autres fertiles- très-courts, munis d'un calice bivalve, à deux fleurs: l'infé- rieure stérile, la supérieure hermaphrodite ; les valves de la corolle coriaces, endurcies; deux écailles tronquées, frangées et dentées; trois étamines; deux styles; les semences surmon- tées de deux cornes. STREnosTACHYS VELU : Streptostachjs hirsula , Pal. Beauv. , -/4grosf. , pag. 4g , tab. lo, fig. ii ; Poir. , lU. gen. ,SuppL,tah. gio ; Streptostachys asperifolia , Desv. , Journ. bot. , 3 , pag. 72. Cette plante a des tiges droites, cylindriques, assez fortes, garnies de feuilles alternes , élargies , lancéolées , longues de six ou huit pouces et plus, larges d'un pouce et demi , ter- minées par une longue poiute , élargies et presque en cœur à leur base, tellement qu'elles paroissent comme pétiolées par le rétrécissement brusque des gaines, un peu velues, ciliées, un peu molles au toucher. Les fleurs sont disposées en une ample panicule axillaire , dont les ramifications sont pileuses, grêles, filiformes; les unes soutiennent des épillets aigus, alongés, stériles , souvent courbés en faucille, composés d'é- cailles fortement imbriquées; d'autres chargées d'épillets ses- siles, alternes, obtus. Le calice est biflore , à deux valves en- tières, presque égales; Pinférieure est plane, comprimée à sa base; la fleur inférieure est stérile; la supérieure hermaphro- dite; les valves sont coriaces , endurcies ; l'ovaire est échancré, entouré de deux écailles tronquées, frangées et dentées. Cette plante croît dans les contréeséquinoxiales d e l'Amérique. (PoiR.) STRESCHIS. {Ornith.) C est, en Sibérie, Phirondelle de rivage, hirundo riparia, Linn. (Ch. D.) STRIATULE , Gljphocarpa. {Bot.) Ce genre , de la famille des mousses, établi par Hooker et puis par Schwaegrichen , diffère du Gjmnostomurn par la capsule oblongue et irrégu- lière, sillonnée longitudinalement, comme dans le Barlramia, genre dans lequel les espèces du gljphocarpa ont été même placées par Hooker et Hornschuch. Le gl/yphocarpa quadrata , Schwaeg. , Spreng. , Syst. , 4 , pag. 142 , offre une capsule presque cubique, les feuilles périché- tiales sans nervures , et les feuilles des tiges à cellules li- néaires. C'est le bartramia quadrata^ Hooker. Le glypliocarpa capensis, Schwasgr. , Spreng., loc. cit.. 11 STR 99 les capsules globuleuses , les feuilles périchétiales marquées de nervures , et les feuilles des tiges munies de cellules presque carrées. C'est le bartramia sericea, Hook. , et le gym- nostomum capense, Hornsoh. Ces deux plantes se trouvent au cap de Bonne-Espérance-, elles composent seules le genre. (Lem, ) STRIATDLÉE. [Erpét.) Nom spécifique d'une couleuvre, décrite précédemment, tome XI, page :ii5. (H. C.) STRICH. (IchthjoL) Nom allemand de la jeune carpe. Voyez Carpe. (H. C.) STRIÉ. (Bot.) Voyez Sillonné. (Mass.) STRIE. (Ichlhjol.) Aom spécifique françois du sparus vir- gatus de Linnaeus. Voyez Spare. (H. C.) STRIGA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, monopétalées, de la diandrie monogjnie de Linné, offrant pour caractère essentiel : Un calice à quatre divisions profond* ; une corolle en soucoupe , à quatre lobes ; le supé- rieur plus grand, échancré ; deux étamines ; un ovaire supé- rieur; un style; un stigmate simple; une capsule à une seule loge polysperme. Strica A FLEURS JAUNES: Striga lutea , Lour. , Fï. Coch. , i , pag. 22; Vabl, Enum., i , pag. 64. Plante herbacée, dont les tiges sont droites, simples, longues de six pouces, tétragones, canaliculées à chaque face, garnies de petites feuilles sessiles, cparses, linéaires-lancéolées, glabres, entières. Les fleurs sont jaunes , solitaires, axillaires; le calice est pileux, à quatre dé- coupures profondes , égales , subulées; la corolle en soucoupe; le tube grêle, alongé, courbé vers son oritice; le limbe à quatre lobes; le supérieur plus grand, échancré; le style de la lon- gueur du tube ; les deux étamines sont insérées sur le tube de la corolle; le style est terminé par un stigmate simple. Le fruit est une capsule à une seule loge, contenant plusieurs semences. Cette plante croît en Chine aux environs de Canton. (Poir.) STRIGILIA. {Bot.) Genre déplantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des méliacées, de la dé- candrie monogjnie ûe Linnaeus, offrant pour caractère essen- tiel : Un calice d'une seule pièce, persistant, à cinq dents, cinq pétales connivens à leur base; dix élamines conniventes à leur base: les anthères presque sessiles sur un appendice loo STR tubulé; un ovaire supérieur: un style à trois faces; trois stig- mates rapprochés en tête; un drupe à six loges monospermes. Ce genre a été établi par Cavanilles pour une plante ori- ginaire du Pérou. Il l'a nommé Strigilia (peigne), à cause des petits poils des anthères en forme de peigne. Depuis, Ruiz et Pavon ont mentionné dans leur Systema vegetabilium , qui n'est qu'un prodrome de leur belle Flore du Pérou , trois autres espèces qui se rapportent au genre Strigilia de Cava- nilles , mais auxquelles ils ont donné un autre nom , celui de fo^eolaria. Ce genre est rapporté dans le Synopsis plantarum de Persoon , qui a substitué le nom de Tremanthus (fleurs ponctuées) , à celui de Foveolaria. Strigilia en grappes: Strigilia racemosa, Cavan., Diss. bot., 7 , pag. 358, tab. 201; Lamk. , lll. gen., tab. 449. Arbrisseau dont les tiges se divisent en rameaux alternes, tomenteux et roussàtres , garnis de feuilles pétiolées , alternes, glabres, ovales, très-entières, tomenteuses et roussàtres à leifr face in- férieure; la principale nervure est ramifiée en veines réticu- lées; les pétioles épais et courts. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires , alternes; chaque fleur pédicellée ; les pé- dicelles munis à leur base d'une petite bractée aiguë , et quelquefois d'une ou de deux autres vers le milieu ou le sommet. Le calice est court, tomenteux, ovale, tubulé , à cinq dents ; la corolle coriace , trois fois plus longue que le calice, apétales linéaires, adhérens par leur base; les dix éta- mines sont de la longueur de la corolle ; les filamens forment, par leur réunion à leur base, un petit tube court, garni à son bord intérieur d'un grand nombre de petits poils roussàtres. Les anthères sont soudées à la face intérieure des filamens , parsemées, après l'émission du pollen, de points pileux, étoiles. L'ovaire est pyriforme ; le style, de la longueur des filamens , surmonté de trois stigmates en tête. Le fruit est une baie ovale, à six loges: une semence dans chaque loge. Cette plante croît au Pérou. Strigilia a feuilles oblongues : Strigilia oblonga, Poir. , En- cycl.; Foveolaria oblonga, Ruiz et Pav. , Syst. veg.per., loo; Tremanthus oblonga, Pers. , Sjnops., 1, pag. 467. Arbre de quarante à cinquante pieds de haut, dont les rameaux sont alternes , munis de feuilles alternes , oblongues , glabres à STR 101 leurs deux faces , entières à leur contour , acuminées au sommet, parsemées de petites fossettes glanduleuses. Les fleurs sont disposées en grappes droites , axillaires , solitaires ou géminées. Cette plante croit au Pérou. Strigiua a feuilles ovales : Strigilia ovata , Poir. , Eucycl. ; Foveolaria ovata ^ Ruiz et Pav. , loc. cit.; Tremanthus ovata, Pers. , Sjnops. , loc. cit. Arbre qui s'élève à une très -grande hauteur et dont les branches se divisent en rameaux garnis de feuilles alternes, médiocrement pétiolées , ovales- ob- longues , glabres à leurs deux faces , chargées de points glanduleux, extrêmement petits, acuminées à leur sommet. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires. Cette plante croit dans les grandes forêts du Pérou. On trouve dans les mêmes forêts le strigilia cordata, autre grand arbre, à feuilles ovales, échancrées en cœur à leur base, aiguës à leur som- met. (PoiR.) STRIGILLE, Strigilia. (Conchjl.) Turton , conchyliologiste anglois , fait sous ce nom un genre avec la lucina divaricata de M. de Lamarck , tellina divaricata de Linné - Gmelin , co- quille commune sur toutes nos côtes, probablement à cause de la manière singulière dont elle est striée. (De B.) STRIGLIA. (Bot.) Genre de la famille des champignons, fondé par Adanson sur Vagaricus figuré pi. 38 de l'ouvrage de Battara , Fung. arimin. , lequel représente Vagaricus quer- cinus . Linn., lahjrinthiformis de BuUiard , seule et même es- pèce, qui est maintenant un dœdalea, et dans lequel même il est le type de la section où Pries place les espèces ayant des rapports avec les agarics subéreux et qui ont leur cha- peau sessile , garni en dessous de lamelles rayonnantes, on- dées et inégales. Adanson ajoute à ces caractères celui d'avoir ie chapeau attaché par le côté et d'être subéreux. Ce bota- niste peut être considéré comme l'auteur de rétablissement du genre Dœdalea, bien que son Striglia n'en soit plus qu'une division. Il l'a nommé Striglia du même mot italien qui signifie étrille. Il rappelle ainsi Pusage qu'on fait, en Italie, de ce champignon pour étriller les chevaux. Voyez D^edalea. (Lem.) STRIGLIONE. {Ichthjol.) Nom nicéen du chub, poisson du genre des Cyprins. (H. C.) 30J STR STRIGOCÉPHALE. (Foss. ) On a trouvé dans les couches anciennes des environs de Ctiimai une espèce de coquille bi- valve qui a quelques rapports avec les térébratules ; mais dont la charnière porte des caractères diflérens de tous les genres connus. Elle est globuleuse, inéquivalve, équilatérale, et presque de la grosseur du poing. La valve la plus grande, que j'appellerai inférieure, se prolonge et se redresse au sommet. Entre elle et la valve supérieure il se trouve , comme dans certaines espèces dç spirifères et de térébratules qui ne sont pas percées au sommet, un espace assez grand , quand, toutes les deux sont fermées. L'appareil de la charnière est très -remarquable. La valve inférieure porte deux dents re- levées en crochet, qui laissent entre elles un espace de sept à huit lignes ; c'est dans cet espace que se trouve l'appareil en question, qui tient à la valve supérieure par une carène élevée de deux lignes environ, et qui se termine d'abord par deux appendices qui vont s'appuyer de chaque côté contre les dents, et au milieu desquels il se trouve une sorte de co- lonne de neuf lignes de longueur, et de la grosseur d'une moyenne plume à écrire. Cette colonne devient plate et se bifurque à son extrémité, pour laisser entrer dans la bifur- cation une autre carène, aiguë, qui a quatre lignes d'élévation, et qui se trouve placée longitudinalement dans la valve in- férieure; en sorte que les valves, en s'ouvrant, ne peuvent se déranger ni à droite ni à gauche, étant contenues par la base de la colonne. Malgré le désir que nous avons de ne pas voir trop multi- plier les genres , et sans trop savoir quelles sont les limites qui peuvent déterminer à les créer, nous proposons d'en for- mer un nouveau pour cette espèce, dont la charnière ne ressemble à aucune autre , et sur la formation de laquelle il est difficile de se former une idée. Nous lui avons donné provisoirement le nom de Strigocéphale, et à l'espèce celui de strigocéphale de Burtin , strigocephalus Burtini. Une coquille de cette espèce , à laquelle il manque la par- tie antérieure des deux valves, s'est trouvée ouverte par ha- sard , en passant à l'état fossile, et a laissé voir librement l'ap- pareil de cette singulière charnière. On en trouve des figures dans l'atlas de ce Dictionnaire, planches des fossiles. (D. F. 1 STR io3 STRIGOSULA. (Foss.) I.uid donne ce nom à une espèce de petite huître à valves égales, avec de_ grandes stries qui partent obliquement du milieu du dos (Lith. brit. , n.° 53o). Ce caractère pourroit appartenir à quelque espèce du genre Plicatule. ( D. F.) STRIGULA. (Bol.) Genre de la famille des hypoxylons , très-voisin du Coiynelia , fondé par Pries. Dans ce genre les périthéciuuis, situés, sur un thallus corné, sans forme fixe, ont une apparence charbonneuse , comme ceux du Corynelia, mais ils en diffèrent par leur forme globuleuse et leur inté- rieur , qui est plein ; ils s'ouvrent au sommet par une fente irrégulière, et contiennent chacun un noyau sec, qui proba- blement finit par se réduire en poussière. Une seule espèce compose ce genre ( sfrigula Friesii , Nob. ) ; elle a été observée sur des feuilles vivaces de plantes des tropiques. Ce genre, qui, d'après Pries lui-même, se rapproche du Pyrenula ou de ÏEndocarpon , dans la famille des lichens , forme , avec le Corjnelia et le Meliola (am phi tri dut m, Spreng.) .s£. erifoz. , vol. 2, part. 1 , page 204 ; Strongy'.us equinus, Linn., Gmel., p. 5o43, n.° 1; Muller , Zool.Dan., vol. 2, tab. 42, fig. 1 — 1 2 , et Bremser, Icon., tab. 3 , fîg. lo — 16. Corps peu alongé, ri- gide, terminé antérieurement par un renflement crphalique, globuleux et tronqué; bouche armée de six écailles radiaires et denticulées à leur bord ; orifice de l'oviducte presque aux deux tiers de la longueur du corps ; queue de la femelle aseez obtuse; bourse du mâle trilobée. Cette espèce , qui n'atteint guère au-delà de deux pouces de long, est extrêmement commune dans les gros intestins et surtout dans le cœcum du cheval , du mulet et même de STR ïiîg l'âne. On l'a quelquefois trouvé dans les canaux pancréati- ques plus rarement dans le duodénum , et même très- ra- rement, il est vrai, dans l'estomac. M. Rudolphi dit même en avoir trouvé de petits dans des tumeurs anévrismatiques des artères mésentét-iques. La femelle est plus petite que le mâle. Les œufs sont glo- buleux, obscurs au milieu. Les jeunes strôngles du cheval, de trois à cinq lignes de long, offrent cela de remarquable que la queue est enflée dans les deux sexes, mais plus obtuse ce- pendant dans le mâle , qui n'offre pas, d'ailleurs, l'appendice de la génération; et que dans la femelle, au contraire, les ovaires sont déjà pleins d'ovules. Le Strongle denté; S. denlatus , Rudolphi , loc. cil. , p. 209 ; "Wied., Archiv. , 3,2, page 12. Corps atténué aux deux ex- trémités, ailé; tête obtuse, armée de dents antérieures, re- courbées; queue de la femelle subulée ; bourse du mâle trilobée. Cette espèce, qui paroît avoir quelques rapports avec la précédente, mais qui est beaucoup plus petite, puisqu'elle a à peine six à sept lignes de long sur un tiers de ligne au plus de diamètre, vit fixée entre les papilles intestinales du gros intestin et quelquefois de l'intestin grêle dti cochon do- mestique et du sanglier. B. Espèces dont la bouche est garnie de papilles radiaires. Le S. GÉANT : S. gigas, Rudolphi , Entoz, , tab. 2 , fig. i — 4 ; Ascaris visceralis , Linn., Gmel., p. 3o3i , n.° 7 ; Dioctophyme DU CHIEN, Collet-Meygret ,Journ. de phys. , t. 55, p. 458 — 464. fig. 1 — 4. Corps alongé, peu rigide, atténué presque égale- ment aux deux extrémités, garni de chaque côté d'une série de tubercules percés; tête non distincte, obtuse; bouche armée de six papilles subbifides et radiaires; queue de la fe- melle arrondie; bourse du mâle tronquée et entière. Cette grande espèce de ver, qui a quelquefois trois pieds de long sur un diamètre de près de six lignes, dont la cou- leur paroît varier beaucoup, et dépendre de celle de la ma- tière qui remplit son canal intestinal, existe le plus souvent dans les reins des animaux mammifères carnassiers, comm»? 5i. û i3o STR dans le chien , le loup , le lion , la marte , le glouton , le pho- que et mtme dans l'espèce humaine ; mais on l'a quelquefois rencontré dans le cheval et dans le taureau. Il paroît qu'il a aussi été trouvé, mais beaucoup plus rarement, dans d'au- tres, viscères et très -rarement dans le canal intestinal. Je pense, cependant, que sa véritable place est dans la vessie , et que ce n'est que par accident qu'il remonte par les uretères jusque dans le rein, où, à l'abri de toute cir- constance défavorable, il peut parvenir à tout son dévelop- pement. Sa présence détermine peu à peu la compression et IVfTacement des lobules constituant cet organe, qui à la fin est réduit à n'être plus qu'une espèce de kyste à parois fort min; es, dans lequel le ver, ordinairement d'un rouge de sang, est pelotonné. J'en ai observé un qui occupoit ainsi le rein d'une marte, monstrueux par sa grandeur apparente. Une des causes pour lesquelles il me semble que ce ver n'a pas été cité plus souvent comme existant dans les cavités muqueuses, siège de tous les ascaridiens, c'est qu'on l'a con- fondu long -temps avec l'ascaride lombricoïde , auquel en ePf'et il ressemble beaucoup , quand on n'y regarde pas de près. Le Strongle papilleux : S. papiZ/osus, Zeder; Rudolphi, l. c. , tab. 3 , fig. 11 et 12. Corps crénelé sur les côtés, d'un pouce de long environ; bouche orbiculaire très -ample, entourée de six papilles coniques, obtuses, très -mobiles et tentacu- litbrmes; queue de la femelle obtuse; bourse du mâle en- tière et oblique. Dans l'œsophage du con'us caryocatacles et du eoljmlus sep- ten'rionalis , peut-être même du canard et du harle; dans l'estomac dv petit castagneux. Le S. CONTOURNÉ : S. contortus, Rudolphi; S. ovinus , Linn., Gmel., page 3oZ|4, n." 2; Fabric»us , Dansk. Selsk. Skrist. , 3, 2, page 5 — 12, tab. 1, lig. 1 et 2. Corps un peu plus atténué en avant qu'en arrière, un peu flexueux; bouche pourvue de trois tubercules; queue de la femelle aiguë et recourbée; bourse du mâle comprimée et quadrilobée. Cette espèce, filiforme, d'un pouce et demi de long, se trouve abondamment dans les intestins et dans la caillette des brebis. STR î5i Le Strongle fiucolle : S.fdicolUs, Rud.; Wied., Archi^., 2, 2, page 53, tab. i, fig. i, a, c. Corps assez épais, de quatre à dix lignes de long, rétréci en un très-long col ca- pillaire en avant, et terminé par une tête ailée et à trois tubercules peu marqués; queue de la femelle assez obtuse ; bourse du mâle entière. Des intestins grêles des moutons. Le S. A TCBE : 5. lubifex, Nitzsch. ; Bremser , Icon., tab. 3, fig. i6 — 25. Corps d'un pouce à quinze lignes de long, atténué aux extrémités , fortement renflé au milieu , ailé sur les côtés; bouche à six nodules; queue de la femelle assee obtuse ; bourse du mâle arrondie , indivise , avec un pénis fili- forme très -long. De Tintérieur de l'œsophage du plongeon arctique, co- lymbus arcticus, dans les parois duquel il se loge. C. Bouche sans nodosités. Le S. FiLAiRE : S.Jilaria, Rudolphi, loc. cit., page 219, n.° 7; Bremser, Icon., tab. 5, fig. 26 — 3i. Corps d'un diamètre à peu près égal partout; tête obtuse: queue de la femelle aiguë; bourse du mâle entière, oblique, comprimée et quelquefois prolongée en pointe. Cette espèce, qui n'a pas plus de trois à six lignes de long, et qui a été trouvée dans la trachée- artère des moutons, pourroit bien ne pas différer de la filicolle. Le S. RADIÉ; S. radiatus, id., ibid. , n." 8. Corps un peu plus atténué en avant qu'en arriére, de trois à cinq lignes de long; tête obtuse; queue de la femelle subulée; bourse du mâle divisée en deux lobes arrondis et inégaux. Dans les intestins gros et grêles des bœufs. Le S. VBNULEUx ; S. venulosus , id. , ibid., n." 9. Corps plus atténué en avant qu'en arrière; tête obtuse; queue de la femelle peu pointue ; bourse du mâle subhilobée et tronquée. Dans les intestins gros et grêles d'un bouc. Le S. vENTau ; 5. ventricostis, id. , ilid., u.° 10. Corps de cinq à six lignes de long . linéaire prtsque jusqu'à la moitié âe sa longueur, s'épaississant ensuite jusqu'à la bourse, qui est obtuse; tête atténuée et ailée; queue de la femelle subulée. De la partie antérieure de l'intestin grêle d'yp cerf. i32 STR Le Strongi.e auriculaire : 5. auricularis , Zeder , ISachirag . p. 77 — 81 , tab. 5, fig. 7 — 10 ; Ascaris bufonis , Linn., Ginel., page3o35, n.°52, et A.intestinalis, page 3o35, n.° 67. Corps de cinq à six lignes de long, s'accroissant subitement et s'a- mincissant surtout en arrière; tête obtuse, ailée; queue de la femelle subulée ; bourse du mâle bilobée. Du gros intestin de la grenouille temporaire et du crapaud , de la partie antérieure du canal alimentaire de l'orvet com- mun et peut-être même du lézard agile. Le S. STRIÉ; 5. striatus, Zeder, ibid., page 83 — 85. Corps de deux à six lignes de long, plus étroit en arrière, denti- culé sur ses bords, strié fortement en travers et antérieure- ment. Queue de la femelle aiguë; bourse du mâle hémis- phérique. Dans les poumons du hérisson d'Europe. Le S. INFLÉCHI : S. injlexus, Rudolphi, loc. cit., n." i3; Klein, Miss. pisc. , 1, page 27, tab. 6, fig. 5. Corps grêle, d'un pouce et demi à un demi -pouce de long, atténué en arrière: tête obtuse; queue de la femelle onguiculée; bourse du mâle infléchie. Cette espèce, qui vient des bronches et de la cavité du tympan du marsouin de nos mers, a beaucoup de ressem- blance avec les filaires. Le S. RÉTORTiFORME : S. TcetortifoTmîs , Zeder, ibid., p, 75.; Bremser , Icon., tab. 4, fig. 5 — 9. Corps capillaire, d'une à cinq lignes de long, atténué en avant, se renflant peu à peu et se courbant en arrière; tête obtuse, ailée de chaque côté; bouche orbiculaire , queue de la femelle subulée; bourse du mâle bilobée. Très-commun dans l'intestin grêle du lièvre et du lapin. M. Bremser en a figuré deux individus, trouvés dans l'acte de l'accouplement. Le S. NODULAiRE ; S. uodulavis, Rudolphi, ibid., n.° 1 5. Corps de cinq à six lignes de long, atténué aux deux extrémités; tête tronquée, globuleuse, séparée par un col plus étroit, ailée par une vésicule mince, formant une sorte de nœud ,- queue de la femelle subulée; bourse du mâle oblique ef. bilobée. Dans toutes les parties du canal intestinal de l'oie. STR iô3 Le SinoNGLE TRIGONOCÉPHALE; S. trigonocephalus , Rudolphi, L c, tah. 2 , fig. 5 et 6. Corps de six à douze lignes de long, atténué aux deux extrémités ; bouche orbiculaire avec la lèvre supérieure triangulaire; queue de la femelle un peu obtuse; bourse du mâle bilobée. Dans l'estomac du chien , où il se trouve communément et en grande abondance. Le S. TÉTRAGONOCÉPHALE : S. tetragonocephalus , Rudolphi , loc. cit., page 202, n." 17 ; Strongjlus vulpis , Zeder; Unci- iiaria vulpis , Frœlich, ISaturf., 24, page iSy — i5g, tab. 4, lîg. 18 et 19. Corps droit, un peu atténué aux deux extré- mités; tête tronquée, avec une lèvre tétragonale; queue de la femelle aiguë et infléchie ; bourse du mâle bilobée et radiée. Des intestins gros et grêles du renard. Le S. CRiNiFORME : S- cviniformis , Zeder; Uncin. melis, Linn., Gmel., page 3o4i , n.° 1; Ascaris criniformis , Goè'ze , JVa- turgesch. , page 106, .tab. 3, fig. 1 — 4* Corps de deux à quatre lignes de long, plus atténué en arrière qu'en avant dans la femelle, au contraire de ce qui a Heu dans le mâle; tête obtuse; lèvre tétragone ; queue de la femelle un peu obtuse; bourse subglobuleuse, divisée en deux lobes iné- gaux. Dans le gros intestin du blaireau. Le S. TROMPETTE; S. tuhœformis , Zeder, Naturgesch. , p. 91 , tab. 2, fig. 4 et 5. Corps atténué aux deux extrémités, s'é- paississant vers la bourse ; tête tronquée ; lèvre de la bouche ample et tétragone; queue de la femelle aiguë; bourse du inàJe oblongue , tronquée en forme de trompette. Dans le duodénum du chien domestique. Le S. HYPOSTOME : S. hjpostomus , Rudolphi, Synopsis, 33, g; Bremser , Icon., tab. 4, fig. 1 — 4. Corps d'un pouce de long environ, subcylindrique; tète renflée, avec la bouche inférieure ; queue de la femelle terminée brusquement par une pointe très- courte; bourse du mâle courte et indivise. Dans le cœcum du chamois. Outre ces espèces, qui sont pour la plupart à peu près certaines , quoique plusieurs nous paroissent réellement assez peu distinctes, M. Rudolphi en cite encore seize espèces, ï34 STR qu'il regarde comme douteuses et qu'il désigne en général par le nom de l'animal dans lequel elles ont été trouvées. On n'est pas même sûr que ce soient des strongles ; le mâle n'ayant pas été observé. Le Strongle horrible; 5. Jwrridus, Rudolphi, loc. cit., tab. 3, fig. 8 — lo. Corps de trois lignes de long, extrême- ment fin, atténué en arrière; tête polymorphe, obtuse; col armé d'une série quadruple d'aiguillons; queue de la femelle aiguë*. Dans l'œsophage du scolopax gallinula. Est-ce bien un strongle ? Le S. CRÉNELÉ; s. crenulatus, Rudolphi, page 2 58, n." 21. Corps d'un pouce de long, très- fin, blanc, égal, très -fine- ment crénelé; tête à peine noduleuse; queue obtuse. Dans l'estomac du coljmhus septentrionalis. Le S. DODTFUx ; S. ambiguus , Zeder. Corps de trois lignes de long, extrêmement fin; tête obtuse, à peine noduleuse; queue obtuse, réfléchie. Dans l'œsophage de la sterna hirundo. Le S. DU VANNEAU ; S. vanelU , Schrank. Corps un peu dé- primé, strié en travers à l'extrémité antérieure; bouche va- riable, semblable à une bourse contractée; queue obtuse. Des intestins du vanneau. Le S. DES HARLEs : S. mergorum , Rudolphi; Redi, Anim. viv. , tab- 21, fig. 10. Corps très-renflé au milieu et très- atténué vers la tête et la queue. De l'œsophage de deux espèces de harles. Le S. DU canard; S. anatis , Rudolphi. Corps fortement contourné, ailé directement; tête subpapilleuse , plus grêle que le corps et paroissant en sortir comme d'une gaine : queue très- obtuse. De l'œsophage d'un canard domestique. Le S. DE l'outarde; S. lardœ , id. , ibid. Corps d'un pouce et demi de long, terminé par une pointe courte en arrière; tête discrète; bouche ample, orbiculaire. Dans une outarde. Le S. DU tovr , S. lupi, id, , ibid. Dans des tubercules de l'estomac de trois loups. Le S, DE l'ours; s. iirsi, id. , ibid., d'après Redi; Tœnia STU i35 arsi, Linn. , Gmel., page 3o6o, n." ii. Dans des vésicules situées entre les rénales de l'ours. Le Strongle du lion ; S. leonis , id. , ihid. , d'après Redi , Anirii. viv. , p. i56 et p.2o3. Dans des tubercules de l'œsophage d'un lion. Le S. DU tigre; s. tigris , id., ibid. , d'après Duhalde. Dans la gorge et l'estomac d'un tigre. Le S. DE LA fouine: S.fo'iTKE , id., ibid. ; Tœnia gulonis , Linn., Gmel. , page 3o6o , n.° 12. Dans des sacs adhérens aux bronches d'une fouine. Le S. DU HÉRISSON ; s. hyslricis , id. , ibid. , d'après Redi , p. i36 et p. 2o3. Dans des tubercules œsophagiens d'un hé- risson. Le S. DU CHEVREUIL; S. capreoU , id. , ibid., d'après Zeder, Nachtrag, pag. 70, et Redi, Anim. viv., p. i36 et p. 202. Vers très-fins, pelotonnés dans des kystes graisseux, envelop- pant le rein gauche du chevreuil. Le S. DES veaux: s. vitulorum, id. , ibid.; Ascaris vituli ^ Linn., Gmel., page 3o32, n.° 22; Goè'ze, Naturg., page gi , tab. 2, fig. 7 , copié dans l'Enc. méthod., tab. 3o, fig. 24 et ^5. Corps d'un à deux pouces de long, atténué aux deux extrémités; tête à trois nodules; queue subulée ; vulve à peu de distance de son extrémité. Cette espèce a été observée communément dans les veaux par Camper. Le S. DU COCHON : S. suis, id., ibid.; Ascaris apri, Linn., Gmel., page 3o52, n.° 2 5 ; Goè'ze, ISaturg.-, page 92 , tab. 2 , fig. 6, copié dans l'Enc. méth., tab. 3o, fig. i5 — 18. Corps d'un pouce environ, atténué aux deux extrémités, très-fin, trois nodules à la tête; queue subciliée. Dans les bronches du cochon domestique et du sanglier. (DeB.) STRONGYLE , Strongjlus. (Entom.) Ce nom grec Irpo-y- yvXoç, qui signifie rond comme un ver, a été employé pour désigner deux genres d'insectes coléoptères, d'abord par Herbst , pour y placer quelques espèces de nitidules et de sphéridies ; puis par M. Schœnherr, pour y ranger quelques petites espèces de coccinelles, insectes coléoptères trimérés dont M. Meigen a fait le genre Cacidule, tandis que Fabri- 756 STR cius les avoit laissés parmi les chrysomèles ou les nitidules: telle est l'espèce de ce dernier genre , décrite sous le nom de irtura. (CD.) STRONGYLIUM. (Bof. ) Ce genre, de la famille des cham- pignons , a été établi par Dittmar, et adopté par Link ainsi «jue par plusieurs botanistes. On lui avoit donné pour type le trichoderma fuliginoides de Persoon , mais cet auteur fait observer que sa plante est différente de celle de Dittmar ; et , par suite, nous ferons remarquer qu'on ne peut la con- fondre avec le reticularia lycoperdon , Bull. Dans le strongy- lium le péridium ou sporange est membraneux , presque hémisphérique, d'abord comme delà bouillie, puis flocon- neux et vésiculeux , contenant de nombreux filamens droits , roides, rameux , qui partent du fond et rayonnent; les spo- ridies sont globuleuses et disposées en petits cylindres. Ehren- bepg présume que ces prétendus cylindres de sporidies ne sont que des excrémens du lalhrjdium rugosum, insecte qui sp nourrit de cç champignon, et que les sporidies sont libres ou agglomérées naturellement. Pries {Sjst.orh. veget.) pense que ce genre ne peut être séparé du Reticularia de Bulliard (voyez ce mot), avec lequel il a en effet beaucoup d'affinité. I>e $trongjlium fuliginoides , Dittm. , Link , Sturm, , Fung. Germ. , pi. 38 , est le Ijcogala atrum , Alb. et Schv\'. : selon G. Sprengel, c'est un champignon qu'on trouve sur le bois de sapin; il est d'abord pulpeux, blanchâtre, puis membraneux, de couleur de fumée ou de terre d'ombre : il se déchire de bonne heure vers son sommet. (Lem,) STRONGYLIUM. {Bot.) C'est, dans le Synopsis lichenum d'Acbarius, le nom de la troisième section de son genre Ca-r licium , qui comprend les espèces dont les apothéciums ou conceptacles sont stipités, à disque un peu globuleux, renflé assez pour recouvrir les bords. Quatre espèces en faisoient partie ; mais Acharius en a retiré depuis plusieurs pour les placer dans son genre Coniocjbe, adopté par Pries et Meyer, et qui diffère essentiellement du Calicium par les apothéciums sphériques, sans bords ou émarginés, subéreux, sur lesquels les sporidies sont éparses et nues. L'espèce principale, le cor niocjbe furfuracea , Ach., est le mucor furfuraceus , Linn. , et le cOflicium capilellatum, , Ach,, on y ramène, comme variété , Iç STR i37 calicium aciculare , Ach., ou mucor fulviis , Litin. ( voyez pour ces deux espèces, l'article Calicium). Toutes ces plantes, comme la plupart des Calicium , ont été données autrefois pour des espèces de champignons des genres Mucor, Trichia, Stemonitis et Sphœronema. ( Lem. ) STRONITE. ( Min. ) M. Hope a désigné par ce nom uni- voque la strontiane carbonatée; mais on a dû donner la pré- férence à celui de strontianite , qui avoit été appliqué à ce minéral depuis long -temps. Voyez Strontiane carbonatée. (B.) STRONTIANE. {Chim.) Oxide du méJal appelé strontium. Il possède à un degré marqué les propriétés alcalines. Voyez Strontium, (Ch,) STRONTIANE CARBONATÉE ou la STRONTIANITE (Min.) : nommée aussi Stronlite ou Stronite. Substance pierreuse, transparente ou translucide, blanche ouverdàtre, pesante, soluble avec effervescence dans l'acide nitrique, s'offrant rarement en cristaux nets, et plus ordi- nairement en masses fibreuses et radiées. Ses formes cristallines peuvent être dérivées d'un rhom- boïde obtus de 99° 35' (Hauy)', dans lequel le rapport des diagonales est celui de 2 à V'I,. Elle est clivable dans des di- rections parallèles à l'axe de ses cristaux ; la cassure est ra- boteuse et a un certain luisant de résine. Elle est facile à casser; sa dureté est inférieure à celle du fluorite, et supérieure à celle du calcaire spathique : sa pe- santeur spécifique est de 3,6o5. Elle a en général l'éclat vitreux, avec un certain degré de transparence. Elle est facilement fusible au chalumeau et communiqui- une teinte rougeàtre à la flamme ; elle se dissout avec effer- vescence dans l'acide nitrique. Si l'on plonge un papier dans I Cette détermination n'est encore cju'Kypotliétique. MM. Phillips, tlaidinger, etc., adoptent pour forme fondamentale un prisme droit, rhomboidal, de 117° 19'. La strontianite scroit alors sensiblement iso- morphe avec l'arragonite. On sait que Ion trouve souvent le caihonate de strontiane mélangé chimiquement avec l'arragonite , et que les deux substances se rencontrent ensemble dans le même terrain. i38 STR la solution, et qu'après l'avoir laissé sécher, on l'allume, on le voit brûler en répandant une lueur purpurine. Composition = = SrC\ Berz • Strontiane. Acide Carbon. Eau. 69,60 6. ,21 fia, 00 74,00 3o,oo 3o,20 3o,oo 26,00 o,5o 8,5o 8,00 0,60 Klaproth. Hope. Pelletier. Bucholz. Variétés de formes. Les formes simples de strontianite se réduisent à un petit nombre. Ce sont toujours des prismes hexaèdres , plus ou moins modifiés sur les arêtes des bases. Hiiiiy en compte trois. La Strontianite prismatique' . En prisme hexaèdre régulier, sans modifications. Se trouve à Strontian en Ecosse. La Strontianite annulaire. Un anneau de facettes à l'entour des bases. A Leogang, près Salzbourg. La Strontianite bis annulaire". Les arêtes des bases rempla- cées par deux rangées de facettes situées l'une au-dessus de l'autre. A Leogang. Suivant MM. Phillips et Haidinger, qui rapportent les cris- taux de strontianite au système prismatique, cette substance présenteroit des groupemens tout- à -fait semblables à ceux que l'on remarque dans le calcaire arragonite; et entre au- tres un prisme à six pans, ayant quatre angles de 117° 19' et deux de 128° 22'. Les variétés de couleurs de la strontianite se bornent aux suivantes : le blanc, le verdàtre , le brun -jaunâtre pâle, le jaune et le gris. 1 Suivant les minéralogistes prccédeniment cités, le prisme ne seroit pas régulier , mais seroit un prisme, rhoniboïdal tronqué sur les arêtes aigui-s. 2 Prisme rliomboïdal, modiSé par deux facettes sur les arêtes de I,i base, et par une seule facette différemment inclinée sur l'angle aigu. (Phillips et Haidinc. ) STR .iSç) Indëpendamment des cristaux simples on groupés, qui sont toujours fort petits, on observe encore cette substance sous Ja forme d'aiguilles entrelacées et très- brillantes (à Brauns- dorfen Saxe), et en masses cristallines, composées d'aiguilles ou de fibres tantôt radiées et tantôt réunies suivant leur lon- gueur, très-serrées et présentant une surface comme striée. La strontianite n'a encore été observée que dans les filons métallifères des terrains primordiaux. A Strontian, dans l'Ar- gyleshire , en Ecosse, où elle a été découverte pour la pre- mière fois : elle est dans un filon de galène qui traverse des couches de gneiss, associée à la barytine et au calcaire spa- Ihique. — A liraunsdorf en Saxe : en cristaux blanc-jaunàtres , ayant un éclat presque perlé, dans des druses calcaires, avec cuivre et fer pyriteux. — A Leogang , près de Salzbourg : en cristaux d'un assez beau volume, avec des cristaux sem- blables d'arragonite. On la cite encore au Pérou, à Pisope, dans les environs de Popayan. La substance désignée sous le nom de stromnlte , et qui a été trouvée à Orkney, n'est qu'un mélange de carbonate de strontiane avec du sulfate de baryte. Elle est composée de : carbonate de strontiane, 68,60 ; sulfate de baryte, 27,60; carbonate de chaux, 2,60. (Delafosse. ) STRONTIANE SULFATÉE, ou la CÉLESTINE '. (Min.) C'est une substance pierreuse blanche ou bleuâtre , transpa- rente ou translucide, remarquable par sa pesanteur. La célestine a une structure laminaire, dont les joints con- duisent à un prisme droit à bases rhombes de 104° 48' et jS" 12' (Hauy); le rapport du côté B de la base, à la hau- teur G, est à peu près celui de 114 à ii3, en sorte que les pans sont sensiblement des carrés*. Le clivage est plus facile dans le sens de la base que dans le sens parallèle aux faces latérales. La cassure est raboteuse et imparfaitement corichoïde. Elle est facile à casser; sa dureté est inférieure à celle du lUiorite, et un peu supérieure à celle du calcaire spathique ; sa pesanteur spécifique est de 3,86. 1 Zolestin, AVerner. — Schuzit , Pieuss. — Prismatoidischer Hall haryle , Mous. ■y. L'angle oI)tu<; fin prisaie est de 1 03° 5!3', suivaat Haidiuger. ï49 STR Elle a un éclat vitreux , tirant sur celui de la résine et quel- quefois sur l'éclat perlé , au moins dans le sens du clivage le plus net. Elle décrépite au feu ; elle est facilement fusible sur le charbon. Calcinée et placée sur la langue, elle y excite une saveur caustique ; mise dans l'acide muriatique, elle s'y dis- sout et y forme un sel qui colore en rouge la flamme de l'alcool. Composition. = SrS'. Berz. De Sicile De Pensylvanie De Hanovre. . . Acide sulfurique. Slrontiane. 46 43 54 58 57 Vauquelin. Klaproth. Stromeyer. Selon M. Stromeyer, les variétés d'un bleu céleste contien- nent une petite quantité de matière bitumineuse; et d'après M. Brandes , la variété radiée du Tyrol renferme un peu de strontiane carbonatée. Variétés de formes. La célestine , considérée sous le rapport de ses formes cris- tallines , présente la plus grande analogie avec la barytine ou la baryte sulfatée ; le nombre des variétés est seulement moins considérable. Haiiy en a décrit onze, qui proviennent de six modifications différentes, combinées, soit entre elles, soit avec les faces primitives. Nous citerons les plus importantes : 1. La Célestine unitaire. ME. La modification sur les angles E a atteint sa limite et a fait disparoitre les bases. Le cristal se présente sous l'aspect d'un octaèdre rectangulaire alongé et devenu cunéiforme , ou comme un prisme rhomboïdal , ter- miné par des sommets dièdres , dont les pans sont donnés par la modification £, et les faces terminales beaucoup plus pe- tites par les pans primitifs M. A la Catholiea, en Sicile. — A Newhaven , en Connecticut. 2. La Célestine bisunitaire. 'WEP. En cristaux tabulaires STR ^41 irès-aplatis . de forme hexagonale , et composant par leur réunion des masses lamelleuses ; le llàttriger Celestin de Karsten. , , 3. La Céiestine dodécaèdre. MEA. En prismes rhomboidaux, terminés par des poinlemens à quatre faces, et semblables à la variété de barytine qui porte le même nom. En Sicile, dans le val de Noto et dans celui de Mazzara , etc. 4. La Céiestine apotome. Le même prisme rhomboïdal , ter- miné par des pyramides quadrangulaires très-aiguës, dont les faces remplacent les arêtes des bases. A Bougival , à Arcueil et à Montmartre , près Paris. La Céiestine diorynite. C'est la variété précédente , augmentée de deux facettes vers chaque sommet. A Meudon , près Pans, dans la craie et dans Pintérieur des silex. Les cristaux de céiestine sont ordinairement groupés entre eux par leurs extrémités; et lorsqu'ils sont aplatis, ils com- posent des masses flabelliformes ou dentelées, tout-à-fait sem- blables à celles de la variété de barytine à laquelle on donne le nom de crétée. Variétés de texture, 1. La Céiestine laminaire. En masses lamelleuses, limpides, blanches, bleuâtres ou rougeàtres, provenant souvent de Pac- cumuladon de cristaux plats de la variété bisunitaire. Elle est très-répandue dans les terrains de sédiment inférieurs et moyens, et dans les terrains trappéens. On la connoît a Arau en Suisse, où elle est disséminée en grandes lames bleuâtres dans un calcaire marneux; à Vie, département de la Meur- the , dans le calcaire compacte; variété rougeàtre : au Seisser- Alpe, dans leTyrol ; à Aust-Passage , près de Bristol, en De- vonshire, et dans les îles du canal de Bristol: a Knaresborough en Yorkshirc, et à Inverness en Ecosse : dans ces localités elle est rougeàtre et disséminée sous forme de nodules au milieu de là formation de grès rouge; dans le calcaire compacte sub- lamellaire du Jura , avec ammonites ; dans PAmérique du Nord , à Srowtien , sur le lac Érié ; dans les roches trappéennes du Vicentin, à Monteviale, avec coquilles fossiles; à Mon- tecchio maggiore, avec analcime. . 2, La Céiestine fibreuse. En fibres déliées , réunies suivant U'^ STR Jeur longueur, ordinairement droites, rarement contournées ; et formant des couches d'un demi-pouce à un pouce d'épais- seur environ : la direction des fibres est perpendiculaire à celle de la couche. La couleur de cette variété varie du blanc au grisâtre et au bleuâtre. On l'a d'abord trouvée à Franks- town en Pensylvanie, dans une marne feuilletée brunâtre; ])uis à Carlisle , dans l'état de New- York; à Dornburg , près Jéna; à Bristol en Angleterre ; en France , à Beuvron, près de Toul, dans le département de la Meurthe , et à Vézeno- bres , dans le département du Gard. On trouve aussi la même variété sous la forme de lentilles très-aplaties , à Monte-Viale , dans le Vicentin. 3. La Célesline aciculaire. En aiguilles tapissant les parois des cavités de la célestine compacte , à Montmartre , près Paris; ou implantées dans les masses de barytine des collines de Montferrat. Variétés de mélanges. 1. La Célestine harjtifère. En masses radiées ou fibreuses, bleuâtres ou jaunâtres , formant une couche de plusieurs pieds d'épaisseur dans la formation du calcaire coquillier , à Suntel, près de Miinder, dans le Hanovre ; et à Derhshelf, près de Karlshutte. On la trouve aussi dans la vallée de Fassa en TyroL D'après les analyses de MM. Stromeyer et Brandes, cette va- riété contient deux^à trois centièmes de sulfate de baryte. 2. Là Célestine calcarifère. Compacte ou terreuse; en masses tuberculeuses, ellipsoïdes ou ovoïdes, à cassure terne et écail- leuse, rarement grenue, dont la couleur varie du blanc gri- sâtre au blanc jaunâtre. Quelquefois en masses lenticulaires, pseudomorphiques, dont la forme est empruntée aux lentilles de gypse du même terrain. Certains rognons de célestine compacte ont éprouvé un retrait qui les a divisés intérieu- rement, comme les ludus, en portions prismatiques, sur leS; parois desquelles sont implantés des cristaux aciculaires de la même substance. On connoit la célestine compacte à Mont- martre , près Paris, dans les marnes marbrées, jaunâtres et vertes , qui appartiennent à la formation gypseuse; à Dresde en Saxe, et à Laubenheim, près de Mayence. Gisement et localités. Le sulfate de stronliane ou la célesline , STR 145 qui a tant d'analogie avec le sulfate de baryte par ses carac- tères extérieurs, en diffère à plusieurs égards par sa manière d'être géologique. Sa formation est en général plus récente , et il ne commence guères à se montrer dans la série des ter- rains que vers les points où finit la barytine. Mais à partir de là on le rencontre aux divers étages du sol de sédiment jus- qu'aux formations les plus supérieures. Dans les terrains de sédiment inférieurs et moyens. On connoit la célestine en cristaux gris dans la karsténite ou pierre de Vulpino ; en nodules dans un psammite aux environs de Bris- tol en Angleterre, et à Inverness en Ecosse. Mais son gîte principal est dans les formations gypscuses des terrains de sédiment moyens , où elle s'associe fréquemment au soufre et au gypse sélénite. La célestine cristallisée a été décou- verte pour la première fois piir Dolomieu , en Sicile , dans les mines de soufre du val di Noto et du val Mazznra. et dans celle de la Catholica, près Girgenti. C'est de ces localités que proviennent les pins beaux groupes de cristaux de nos col- lections. On a retrouvé depuis la célestine cristallisée à Co- nilla, près Cadix, où elle est implantée en cristaux d'un bleu verdàtre dans la marne qui renferme le soufre. On la con- noit encore à Leogang , près de Salzbourg, et aux environs de Greden, dans le cercle de l'Inn , en Tyrol. La variété la- minaire a été observée dans une marne calcaire endurcie, aux environs d'Arau en Suisse. La variété fibreuse est en lits dans une marne argileuse feuilletée, à Frankstown en Pen- sylvanie, etàCarlisle, dans l'état de New-York; à Dornburg, près d'Iéna; et en France , à Beuvron , près de Toul, dépar- tement de la Meurthe. En 1818, on a découvert la célestine en petits cristaux d'un bleu azuré, appartenant à la variété dioxynite , à Meu- don , près Paris, dans la craie supérieure et dans les cavités des rognons de silex noir situés au milieu même de la masse crayeuse. On a trouvé aussi des oursins siliceux dont l'inté- rieur étoit tapissé de ces mêmes cristaux. Suivant les auteurs de la Description géologique des environs de Paris', cette célestine n'est pas essentiellement de la même époque de 1 Voyez Deseript, géolog. des env. de Paris . nouv. édit., p. 75. M4 ^TK formation que la craie , mais elle peut appartenir à unï? époque postérieure, contemporaine de celle des argiles plas- tiques, et avoir pénétré dans le sol crayeux à la manière des minéraux qui remplissent les fiions. Dans les terrains trappéens. La célestine existe à Montecchio maggiore , dans le Vicentin , où elle est disséminée dans une brecoiole trappéenne ou péperine grisâtre , avec des coquilles fossiles ; et aussi à Monte-Viale , auprès de Vicence. Dans les terrains de sédiment supérieurs. La célestine a été observée en petis cristaux appartenant à la variété apotomë sur des fragmens de lignite, à Auteuil, près Paris ', et dans l'intérieur de géodes calcaires situées vers la partie supérieure de l'argile plastique. C'est pareillement dans des géodes d'un calcaire compacte blanc - jaunâtre , qui recouvre la craie à Bougival , près de Marly, que MM. Cuvier et Brongniart ont observé pour la première fois cette variété de célestine , en cristaux limpides , ayant plus de deux centimètres de lon- gueur.' La célestine compacte calcarifère se trouve dans les bancs de marnes qui appartiennent à la formation gypseuse des environs de Paris et qui y sont intercalés ou la recouvrent immédiatement. On commence à la rencontrer en rognons épars dans les marnes argileuses marbrées^ de la première masse de gypse , à Montmartre , et qui servent de pierres à détacher. Ces rognons sont aplatis et percés de canaux tor- tueux , à peu près perpendiculaires. Les ouvriers leur don- nent les noms d'œu/s, de miche ou pain de quatorze sous. On retrouve ensuite la célestine calcarifère terreuse en rognons dans un banc de marne jaunâtre feuilletée, qui re- couvre les marnes blanches , et qui renferme de petites co- quilles bivalves du genre Cythérée. Dans les marnes vertes situées au-dessus, la célestine se présente de nouveau en ro- gnons qui forment des cordons horizontaux à un pied les uns des autres. On en compte cinq dans la marne verte des escitrpemens entre Bagnolet et Montreuil. II en existe égale- 1 Voyez Descript. géolog. des env. de Paris, nouv. édit. , p. lof». a Ihid. , p. 76. i Ibid. , p. 44 et suiv. STR ia5 ment à Ménilmontant. On y observe aussi des géodes argilo- calcaires dont les cavités sont tapissées de petites aiguilles de calcaire et de célestine. Principaux lieux. Nous citerons parmi les localités les plus remarquables qui ont offert de la célestine : En France. Le département de la Meurthe : à Vie et a Beuvron, près de Toul. — Le département du Gard, à Veze- nobres ; variété fibreuse. — Les environs de Paris : Meudon , Auteuil , Bougival, les collines de Montmartre et de Ménil- montant. En Angleterre. A Aust-Passage , près de Bristol, dans un psammite; aux îles du canal de Bristol, et particulièrement à Barry, sur la côte de Glanmorganshire ; à Knaresborough, en Yorkshire; dans le comté d'Inverness en Ecosse ; à la col- line de Calton , près Edimbourg, et à Bechely , comté de Glocester, dans des roches trappéennes. En Espagne. A Conilla , près de Cadix. En Italie. Dans le Vicentin, à Monte- Viale et à Monlecchio maggiore , avec analcime , calcaire apathique et mésotype; dans la Romagne, à Césène. — En Sicile, à la Catholica , près Girgenti; dans le val de Noto et dans celui de Mazzara, avec soufre. En Suisse. A Arau , dans une marne calcaire endurcie. En Allemagne. A Dornburg , près d'Iéna ; à Siintel, dans le Hanovre , et à Karlshiitte , sur la route de Gfjttmgue a Hanovre. — Au Seisser-Alpe et dans la vallée de Passa, en Tyrol, — A Laubenheim, près de Mayence ; variété compacte. — Sur les bords du Mein , avec blende et barytine. Dansl'AMÉRiQUE du Nord. A Frankstown , en Pensylvanie ? dans le mont Bald-Eagle ; à Newhaven , dans le Connecticut; à Carlisle, état de New-York; à Srovvtien , sur le lac Érié. ( Delafosse. ) STRONTIUM. {Chim.) Corps simple, compris dans la deuxième section des métaux. (Voyez tom. X, pag. 529.) 11 est caractérisé par la propriété de produire l'alcali , appelé stron- tiane, lorsqu'il décompose l'eau. On obtient ce métal en soumettant la strontiane à l'ac- tion de la pile, d'après le procédé décrit à l'article Barium, tome IV, page 18, du Supplément, 5i. 10 i4è STR Nous ferons remarquer à ce sujet que depuis l'impression de l'article Barium on a reconnu que la baryte, la stron- liane, etc., ne sont pas décomposées par l'action seule de la flamme du mélange de i volume d'oxigène et de 2 volumes d'hydrogène, ainsi que croyoit l'avoir démontré le docteur Clarke. Les propriétés du strontium sont analogues à celles du ba- Hum. Sir H. Davy dit qu'il n'a pas beaucoup d'éclat. Il paroît être fixe au feu et peu fusible. A l'air, il se convertit en sous- carbonate de strontiane. Il décompose l'eau en dégageant du gaz hydrogène et en passant à l'état de strontiane. OxiDE DE STRONTIUM OU STRONTIANE. Composition. Berzelius. Oxigène i5,45 Strontium 84,55. Histoire. On découvrit la strontiane dans un fossile qui est une com- binaison de cet alcali et d'acide carbonique. Ce fossile ayant été trouvé à Strontian , dans l'Argyle- shire, le nom de strontiane fut donné à l'alcali qu'on en retira. Crawford, en 1790, soupçonna, le premier, l'existence d'un corps nouveau dans le fossile de Strontian. Hope, en 1792, caractérisa parfaitement cette nouvelle substance, et l'appela slrontife. Klaproth , en 1793, et Kirwan, dans la même année, obtinrent chacun de leur côté les mêmes résultats. En 1797, Pelletier, MM. Fourcroy et Vauquelin, étu- dièrent avec beaucoup de soin les propriétés de cet alcali, et enfin, en 1808, il fut réduit au moyen de l'électricité vol- taïque par sir H. Davy. Préparation, On obtient la strontiane en décomposant le nitrate de STR 147 fcette base par l'action de la chaleur. Il faut suivre le pro- cédé que nous avons donné pour préparer la baryte. (Voyez tome IV, page ig du Supplément.) Propriétés. Elle est en masse grisâtre, quelquefois d'un blanc ver- dàtre quand elle contient du fer. Elle a une saveur acre. Suivant Hassenfratz, sa pesanteur spécifique est de 1,6.47. Elle est infusible , et n'est point phosphorescente par la chaleur. Elle produit avec l'eau les mêmes phénomènes que la ba- ryte. Elle exige 162 p. d'eau pour se dissoudre à la tempéra- ture de i5"^,55 centigr. ^ Elle est beaucoup plus soluble dans l'eau bouillante. Cette dissolution dépose par refroidissement des cristaux en pris- mes plats, à bases de parallélogrammes, dont les bords sont unis ou terminés en biseau. Quelquefois ces cristaux semblent être cubiques. Ces cristaux contiennent 0,68 d'eau. Il faut 5 1,4 parties d'eau à la température de \%'^,ii pour les dissoudre. L'eau bouillante en dissout à peu près la moitié de son poids. Cet hydrate, chauffé, se fond; dans cet état, c'est un sous -hy- drate , qui diffère de la strontiane sèche par la propriété d'être phosphorescent. Le chlore expulse à chaud l'oxigène de la strontiane; L'iode ne la décompose pas, ou plutôt il ne se dégage pas d'oxigéne , d'où M. Gay-Lussac a conclu l'existence d'un iodure de strontiane avec excès de base. La strontiane se comporte avec le soufre , à la manière de la baryte , et il est bien probable qu'il se produit du sul- fure et du sulfate, ainsi que cela a lieu avec le soufre et la potasse. Elle se comporte comme la baryte avec le phosphore. Caractères qui distinguent la strontiane de la baryte, La baryte, dissoute dans l'alcool, colore la flamme de ce liq^uide en jaune, tandis que la strontiane la colore en beau M8 STR pourpre, suivant l'observation que Ashen fît en 1787. Comme ces alcalis ne sont pas très-solubles dans l'alcool, il vaut mieux enflammer la dissolution alcoolique des combinaisons de ces alcalis avec l'acide hydrochlorique , pour constater la différence des deux bases. L'on peut facilement distinguer la baryte de la strontiane en faisant l'expérience suivante : dans un verre d'eau on verse une goutte d'eau de baryte ou d'une solution saline de celte base; dans un autre verre, on verse une goutte de disso- lution de strontiane : le premier verre donne un précipité dès qu'on y ajoute un peu d'acide sulfurique ; le second n'en donne pas, ou si elle se trouble ce n'est qu'au bout de plu- sieurs heures. D'un autre côté , la baryte forme avec l'acide hydrochlo- rique des cristaux, qui sont en belles lames hexagonales; la strontiane unie au même acide donne, au contraire, des ai- guilles déliées. La première combinaison est peu soluble dans l'eau et l'alcool; la seconde y est beaucoup plus soluble. i5 grains de sous -carbonate de baryte peuvent tuer un petit chien, tandis que 20 à 3o grains de sous-carbonate de strontiane n'ont aucune action sur un pareil animal. L'on avoit donné encore pour distinguer la baryte de la strontiane , la propriété qu'avoit la première d'être préci- pitée par l'hydrocyanoferrate de potasse; mais Klaproth a prouvé le contraire. Mémoire de chimie, tome 2, page 242. 11 n'existe pas de peroxide de strontiane. Chlorure de strontium. Muriate de strontiane fondu ou anhydre. Davy. Chlore 42 Strontium 58. On le prépare en chauffant au rouge les cristaux qu'on obtient de la combinaison de l'acide hydrochlorique avec la strontiane. Voyez tome XXII , page 146. (Ch.) STRONT-VISCH. {Ichthjol.) Nom hoUandols du Sterco- RARio des Italiens. Voyez ce mot et Evhippus. (H. C.) STR 149 STROPHANTE , Stroplianthus. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des apocinées, de la pentandrie monogynie de Linné, ofTrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions, une corolle monopétale; le limbe à cinq divisions, prolongées en une lanière très-longue; le tube court; son orifice garni de ♦dix appendices; cinq étamines; les filamens adhérens dans toute leur longueur au tube de la corolle; les anthères has- tées , surmontées de filets rapprochés en faisceaux ; deux ovaires supérieurs; le style court; le stigmate en tête. Le fruit n'a point été observé. Ce genre a été établi par M. De Candolle : il est très- bien distingué des nerium et des echites par les lobes de sa corolle, terminés par un filet ou une lanière très- alongée , qui res- semble à une vrille, d'où vient le nom de stroplianthus , com- posé de deux mots grecs stroplios (vrille, lanière), araf^ os (fleur). Tous les strophantes sont des arbres ou des arbris- seaux à tige cylindrique , souvent grimpante. Les feuilles sont opposées et entières; les fleurs souvent réunies en fais- ceau. Les boutons à fleurs ont une forme très-remarquable : ils sont ventrus à leur base, terminés par une longue pointe tortillée sur elle-même. Au moment de l'épanouissement cette pointe ne se déroule pas en commençant par l'extrémité , mais dans le milieu de sa longueur. SïROPHANTE SARMENTEUX : Stroplianthus sarmentosa , Dec., Ann. du Mus. d'hist. nat. de Paris, vol. i , page 410, tab. 27, fig. 1. Cette plante a une tige grimpante, ligneuse, de cou- leur brune, parsemée de petits points blancs; les rameaux sont opposés; les feuilles sont ovales, entières, aiguës, oppo- sées, très-glabres ; les pétioles courts, munis de chaque côté de deux petites stipules pointues. Les fleurs sont grandes, d'un beau rouge, solitaires ou fasciculées, médiocrement pédicellées. Leur calice est partagé en cinq divisions pro- fondes, ovales, oblongues, aiguës; la corolle campanulée, très-évasée à son sommet; ses divisions prolongées en une lanière étroite, longue de deux pouces; dix appendices ter- minés en lanière, plus courts que la corolle; les étamines adhérentes au tube de la corolle presque dans toute leur longueur; cinq anthères en fer de flèche, surmontées d'un a5o STR filet, réunies toutes ensemble autour d'un stigmate en tête. Cette plante croît dans l'Afrique, à Sierra -Leone. Stkophante a feuilles de laurier : Strophanthus laurifolia , Pecapd., loc. cit. Cette espèce est très-voisine de la précé- dente. On l'en distingue par ses feuilles souvent ternées; par ses fleurs placées au sommet des rameaux et non le long des branches, comme dans l'espèce précédente. Sa tige pa- roît droite et non grimpante; la corolle a l'orifice moins évasé et les divisions plus courtes. Les fleurs naissent plus tard, et lorsque les feuilles ont pris tout leur accroissement. Cette plante croît dans l'Afrique. Strophante dichotome : Strophanthus dichotoma , Decand, , loe. cit.; Echites caudata , Linn. , Mant. ; Burm. , Flor. ind,, tab. 26; Nerium caudatum , var. ^\ Lamk. , Encycl. , 3, pag. 458. Arbre pourvu d'une tige grimpante , revêtue d'une écorce brune, parsemée de points ou de protubérances blanchâtres. Les rameaux, ainsi que les pédoncules, sont plusieurs fois bi- furques ; les feuilles opposées, ovales, oblongues ou arrondies, glabres, entières, terminées par une pointe roide , rétrécies en un court pétiole : deux stipules très- courtes. Les fleurs naissent au sommet des rameaux, au nombre de deux ou quatre sur un pédoncule une et deux fois bifurqué, garni de quelques écailles. Les fleurs sont rouges; les divisions du calice ovales, lancéolées, terminées par une pointe aiguë: le tube de la corolle presque cylindrique; son orifice muni de dix appendices obtus, non saillans ; les divisions du limbe ovales, terminées par une lanière longue de trois pouces et demi; les anthères surmontées d'un filet pélaliforme, long d'environ six lignes. Cette plante croit dans les Indes orientales. Strophante hérissé; Strophanthus hirta, Decand., loc. cit., fab. 27, fig. 1. Cette plante a le port d'un justicia. Sa tige est ligneuse, ramifiée; son écorce d'un brun roux, hérissée de poils un peu roides, avec une petite protubérance à leur base. Les feuilles sont opposées, sessiles, ovales, oblongues, acérées, très-velues : au lieu de stipules, elles portent à leur base une touff'e de poils très - serrés , qui se prolongent des deux côtés d'une feuille à l'autre. Les fleurs sont terminales, fasciculées , portées sur des pédoncules plusieurs fois bifur- ques , très-hérissés, munis de bractées oblongues, velues, qu^ STR '^' entourent la base des fleurs. Le calice est partagé jusqu'à sa base en cinq divisions hérissées, étroites, aiguës, longues de six lignes; la corolle rouge, un peu velue; le tube étroit à sa base, creusé en coupe à son orifice; les appendices en forme d'onglets courts et obtus; les lobes de la corolle rétrécis brus- quement à leur base en un filet mince, très-long ; les anthères sessiles, réunies autour du stigmate, privées de filets à leur sommet; l'ovaire hérissé de poils blancs; le stigmate en tête, caché entre les étamines. Cette plante croît en Afrique, à Sierra-Leone. (Poir.) STROPHITE, Strophitus. (Malacoz.) M. Rafinesque a donné ce nom à un genre de mollusques, qu'il regarde comme voisin des ascidies. (DeB.) STROPHOMÈNE. [Foss.) Coquille régulière, symétrique, équilatérale, à valves presque égales, dont l'une est plate et l'autre un peu concave; charnière transverse, droite, offrant à droite et à gauche d'une subéchancrure médiane un bour- relet peu considérable, crénelé ou denté transversalement: aucun indice de support. SïROPHOMÈNE rugueuse; Strophomencs rugosa , Rafin. Co- quille bombée en dessous, et dont la valve supérieure est un peu concave et chargée de petites stries rayonnantes. Lar- geur, un pouce. Fossile de l'Amérique septentrionale. On voit une figure d'une coquille de cette espèce dans l'atlas de ce Dictionnaire, planche des fossiles. Des coquilles de ce genre, qu'on trouve à Dudley en Angleterre , ont de très- grands rapports avec cette espèce ; elles en diffèrent pour- tant en ce que le bord de celles d'Amérique se retrousse un peu en dessus, tandis que c'est le contraire pour celles d'An- gleterre, dont le bord s'abaisse en dessous. On trouve à Pem- bouchure de la rivière des Alleghanys près de Pittsborough (Amérique septentrionale), dans un grès rougeàtre , des empreintes de coquilles qui ont beaucoup de rapports avec cette espèce, mais qui sont plus aplaties. Strophomène P radiée : Strophomenes ? radiata , Defr. On trouve à Valogncs et à Néhou. département de la Manche, dans des couches très-anciennes, des valves suborbiculaires, qui adhèrent à la gangue ou pâte de la couche où on le? trouve, et qui ont de très -grands rapports avec le genre i52 STR Strophorrvène. Elles sont minces, à charnière droite, et char- {.'ées de stries rayonnantes qui passent jusque dans l'intérieur de la valve. Largeur, plus de deux pouces. On trouve aux bords de la rivière des Manhoks (état de New-York), dans un schiste brun, des moules intérieurs de coquilles qui pa- roissent avoir de très -grands rapports avec cette espèce. Strophomène de Gerville .■ Slrophomenes Gervilii , Def. Les valves de cette espèce, qu'on trouve dans le marbre de Va- lognes, ont vingt lignes de largeur; les stries dont elles sont couvertes, sont plus grosses que celles de la strophomenes ra- diata; du reste il paroît qu'elles ont des rapports avec cette espèce, dont elles ne sont peut-être qu'une variété. Les coquilles de ce genre ne se rencontrent que dans des couches très- anciennes. (D. F.) STROPIZO. ( Ichthyol, ) Nom provençal de la Torpille. (H. C.) STRUCHIUM. (Bot.) Voyez notre article Sparcanofhore. (H.Cass.) STRUFF BUTT. ( Ichthjol. ) A Hambourg on appelle ainsi le pleuronectes passer de Linnasus. Voyez Turbot. (H. C. ) STRUMAIRE, Strumaria. {Bot.) Genre de plantes mono- cotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des narcis" sées, de ïhexandrie monogjnie de Linnaeus, caractérisé par une corolle à six pétales ouverts; point de calice; une spathe à deux valves inégales ; six étamines insérées sur le réceptacle ; un ovaire inférieur; un style renflé vers son milieu ou adhé- rent avec les filamens; un stigmate trifide ; une capsule pres- que ronde, à trois côtés, à trois sillons, autant de valves et de loges, renfermant des semences arrondies. Les espèces renfermées dans ce genre se rapprochent des /eucoium, mais elles ont un port différent ; elles sont plus fortes et plus grandes; leurs fleurs, plus nombreuses, disposées à l'extrémité des hampes en une sorte d'ombelle : elles en sont surtout bien distinctes par le renflement du style vers son mi-^ lieu, tandis que dans les leucoium ce renflement existe au sommet : une autre particularité bien remarquable dans quel-^ ques espèces consiste dans l'adhérence d'une portion de chaque tilament avec le style; de plus le stigmate est à trois lobes. . 3î£1jMairk a languette : Strumaria linguœfolia , yV iWà,, Spee.} STR i53 Jacq. , Te. rar. , 2 , tab. 356. Du collet de la racine sortent plu- sieurs feuilles planes, glabres, linéaires, alongées , obtuses, en forme de langue. De leur centre s'élève une hampe droite , glabre, cylindrique, comprimée à sa partie supérieure, sou- tenant, vers le sommet, des fleurs presque en ombelle, mu- nies d'une spathe rougeàtre, à deux valves lancéolées, aiguës, deux fois plus courtes que les pédoncules; ceux-ci sont sim- ples, uniflores; la corolle blanche, à six pétales; leur som- met verdàtre : les filamens connivens à la base du style renflé par trois sillons. Cette plante croit au cap de Bonne -Espé- rance. Strumaire tronqué: Strumaria frurxcafa, Willd. , 5pec.; Jacq., Icon. rar., 2 , tab. 367. Cette espèce est distinguée de la pré- cédente par ses fleurs beaucoup plus nombreuses, par la lon- gueur des étamines. Ses feuilles sont planes, linéaires; les hampes comprimées, soutenant des fleurs disposées en une sorte d'ombelle étalée , munie d'une spathe à deux valves scarieuses, ovales, concaves, rougeàtres, acuminées au som- met; les pétales blancs, rouges à leur base extérieure; les étamines fort longues; les filamens adhérens en partie au pis- til; le style droit, à trois sillons. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. Strumaire rougeatre : Strumaria rubella , "Willd. , Spec, ; Jacq. , le. rar. , 2 , tab. 558. Ses hampes sontglabres et droites, garnies à leur base de feuilles alongées , ♦linéaires , entières, contournées obliquement. Les fleurs sont terminales, réunies en une sorte d'ombelle lâche , accompagnées d'une spathe presque de la longueur des pédoncules, de couleur violette; les pédoncules inclinés , filiformes , uniflores : la corolle de couleur incarnate, un peu rougeàtre, plane, à six pétales ouverts; les filamens connivens avec la partie inférieure du style renflé au-dessus de sa base, aigu à ses deux extrémités, marqué de trois sillons. Cette plante croit au cap de Bonne- Espérance. Strumaire ondulée : Strumaria undulata . Willd. , Spec. ; Jacq., Icon. rar., 2, tab. 36o. Cette plante tient le milieu entre la précédente et la suivante : elle diffère de toutes deux par ses étamines libres , par ses pétales ondulés ; de la pre- ïiiière, par sa corolle blanche; de l;i seconde, par ses feuilles »54 STR plus larges : elles sont glabres, linéaires, entières, obtuses. Les fleurs sont terminales, munies d'une spathe à deux valves glabres, concaves, ovales, rougeâtres, acuminées , une fois plus courte que les pédoncules; les pétales blancs, ondulés à leurs bords avec une teinte rougeâtre au sommet; les filamens libres ; la capsule est un peu ovale , à trois valves. Cette plante croît au cap de Bonne -Espérance. Strumaire A FEUILLES ÉTaoïTEs : S'rumaria angustifolia , Willd., Spec; Jacq. , le. rar., 2 , tab. 35g. Cette espèce a des feuilles glabres, étroites, linéaires. De leur centre s'élève une hampe droite, glabre, cylindrique, terminée par des fleurs munies d'une spathe à deux valves ovales, lancéolées, membraneuses, rougeâtres, deux fois plus courtes que les pédoncules: ceux-ci sont filiformes, inégaux, garnis à leur base de bractées fili- formes, inégales. La corolle est blanche, à pétales ouverts, tra- versés d'une ligne rougeâtre. Le style est droit, épaissi par trois saillies en forme d'aile, tronquées, terminées par trois petites dents , séparées par trois sillons, adhérentes avec les filamens des étamines : l'ovaire muni de trois glandes à sa partie su- périeure. Cette plante croît au cap de bonne-Espérance. Strumaire a feuilles filiformes : Strumaria filifolia, Jacq. , Je. rar., 2 , tab. 36i ; Leucoium slrumosum , Jacq., Coll.; Ait., Kew.; Crinum tencUum , Linn., fils, Suppl. Ses racines sont bulbeuses; les feuilles toutes radicales, glabres, filiformes, un peu comprimée^, plus longues que les hampes, qui sup- portent des ombelles peu garnies; la spathe commune à deux valves lancéolées, inégales, la plus grande longue de six lignes, l'autre trois fois plus courte. Les pédoncules sont fili- formes , inégaux , longs d'un à deux pouces ; la corolle blanche; }es pétales oblongs , lancéolés, ouverts; les trois extérieurs jnunis d'une carène verte; les filamens insérés sur le récep- tacle ; les anthères brunes et petites; l'ovaire presque globu- leux; le style grossi à sa partie inférieure par un renflement plus épais que l'ovaire; le stigmate presque tritide; une cap- sule un peu globuleuse, à trois loges, contenant plusieurs se- mences. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. Strumaire a bulbes; Strumaria germinala. Bot. Magaz,, tab, 1620. Ses bulbes, de la grosseur d'une noix, produisent deux ou trois feuilles lancéolées, un peu ciliées à leurs bords, s TU i5S courbëes en faucille, surmontées d'une petite pointe. La hampe est longue d'environ un pied, cylindrique, soutenant une ombelle làrhe, étalée; les pédoncules inégaux, longs d'un à quatre pouces, accompagnés d'une spathe en forme d'invo^ lucre, divisée en plusieurs lanières inégales; la corolle est inclinée , d'un blanc verdàtre; les pétales ouverts en étoile, oblongs , crépus; les intérieurs un peu pubescens. Dans le cen- tre de la corolle on remarque six bulbes cristallines, glandu- leuses; six étamines insérées à la base d'un style pyramidal, renflé à sa base en forme d'une bulbe ventrue, puis subulé , à trois sillons. La capsule est membraneuse , à trois côtes re- levées en bosse; dans chaque loge une semence en forme de bulle. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. (Poir.) STRUMARIA. {Bot.) Nom donné par Lobel à la lampourde , Xanthium. Il est maintenant celui d'un genre de Jacquin dans les narcissées. Voyez Strumaire. (J. ) STRUMBEL. {Bot.) Voyez Sembel. (J.) SïRUMBIA. {Bot.) Nom grec ancien de la sarriette, safureia, cité par Mentzel. (J. ) STRUMEA. {Bot.) La plante ainsi nommée par quelques an- ciens, parce qu'elleguérissoit les parties affectées d'écrouelles, slruniœ , exposées à sa fumigation, est regardée par Chomel et Adanson comme étant la même que la ficaire ou petite éclaire ,fi caria, de la famille des renonculacées. Césalpin loue son usage dans les mêmes maladies, soit qu'on administre sa poudre à l'intérieur avec du miel, soit qu'on en bassine les parties malades. Chomel a employé avec succès, pour les hémorrhoïdes et les ulcères à l'anus, l'application d'un onr guent fait avec sa racine» cueillie au printemps, mêlée avec du beurre frais. (J.) STRUMELLA. {Bot.) Pries donne ce nom à des tuber- cules noirs, hémisphériques, saillans , qui apparoissent sur les plantes légumineuses, et qui finissent insensiblement par se convertir en une substance analogue à celle qui leur sert de matrice ; ils sont revêtus à l'extérieur d'une poussière peut- être séminulifère, Pries a observé ces tubercules sur la fève, et se demande si ce sont des plantes, plutôt qu'un effet de maladie. Il les place, ainsi que les groupes d'êtres également 4'prigine ambiguë . qxi'il nomme spermœdia , phlœoconis , )56 STR nosophïœa et mycomater , en appendice à la suite du groupe dont le puccinia fait partie , et qui termine la famille des champignons , selon lui. Voyez Pries , Syst. orb. veg. , i , p. 199. (Lem.) STRUMPFIE, Slrumpfia. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones , à fleurs complètes , polypétalées, de la famille des ru- liacées , de la pentandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Un calice persistant, fort petit, à cinq dents; cinq pétales; cinq étamines; les anthères sessiles, réu- nies en un corps ovale, à cinq sillons -. cinq dents à la base; un ovaire inférieur; un style; un stigmate simple; une baie à une loge, couronnée par le calice, renfermant une seule semence. Strumpfie maritime : Strumpjïa maritima, Linn., Spec; Jacq. , Amer. ;Burm., Amer., tab. 261, fig. 1; Lamk. , III. gen., tah. 73 1. Arbrisseau qui s'élève à la hauteur de trois pieds et plus sur une tige droite , divisée en rameaux cylindriques , de cou- leur cendrée , et qui paroissent comme articulés par les im- pressions circulaires que laissent les attaches des feuilles. Celles-ci sont ternées, assez semblables à celles du romarin, réunies en petites grappes sur un pédoncule commun fort court, deux fois moins long que les feuilles; chaque fleur très-médiocrement pédicellée. 1-a corolle est blanche, petite, composée de cinq pétales ouverts, oblongs , obtus, environ- nés d'un calice fort petit , d'une seule pièce , à cinq dents. L'ovaire est arrondi, surmonté d'un style droit, subulé , un peu plus long que les étamines, terminé par un stigmate simple. Le fruit consiste en une baie globuleuse, molle , blan- châtre, de la grosseur d'un petit pois , à une seule loge, cou- ronnée par les dents du calice, renfermant une seule semence sphérique. Cette plante est d'une odeur un peu désagréable: elle croît dans les contrées méridionales de rAmérique. Ce genre a été dédié à Charles Strumpf , qui a publié une édition des Œuvres de Linné. (Poir.) STRUMUM. (Bot.) Voyez Strychnodendron. (J.) STRUND-JAGER. {Ornith.) Ce nom norwégien s'applique à des labbes ou stercoraires, et notamment au larus para- silicus ou labbe à longue queue. (Ch. D.) t STRUTHIA. {Bot.) Ce nom, que Vun Royen donnoit à un STR 157 genre qui appartient à la famille des thymélées, a élé changé par Linnaeus en celui de Struthiola .- c'est le Be/vaia d'Adanson. (J.) STRUTHIO. {Ornitli.) Ce nom latin de l'autruche a fait appeler struthiophages ou mangeurs d'autruches, les peuples qui s'en nourrissoient. ( Ch. D.) STRUTHIOLAIRE , Struthiolaria. (ConchjL) Genre établi par M. de Lamarck pour une ou deux coquilles qui faisoient partie du genre Murex de Linné; mais qui en difTèrent parce que le canal de l'ouverture est toujours très - court , et sur-^ tout que le bord droit, renflé en dehors, est le seul bourrelet qu'on y voie, ce qui les distingue surtout des Tritons. Les caractères que M. de Lamarck, assigne à ce genre sont les suivans : Coquille ovale, à spire élevée; ouverture ovale, sinueuse, terminée en avant par un canal très -court, droit, non échancré; bord gauche calleux, répandu; bord droit sinué , muni d'un bourrelet en dehors. On ne connoit du reste rien de l'animal de ce genre: il est probable qu'il est operculé, comme tous les murex de Linné, Les deux espèces connues sont : La Struthiolaire noduleuse : 5. nodulosa , de Lamk. ; Murex stramineus, Linn. , Gmel., page 5542 , n.° 55; Enc. méthod. , planche 40 1 , fig. 1 , a, b, vulgairement le Pied -d'autruche. Coquille épaisse, ovale, à spire conique, un peu élevée, striée, suivant la décurrence de la spire, composée de tours anguleux, aplatis en arrière, noduleux sur les angles, à su- ture simple. Couleur blanche, ornée de flammes longitudi- nales jaunes en dehors, blanches en dedans, avec le bord droit roussàtre, quelquefois violacé. Cette coquille, de deux à trois pouces de long et assez rare dans les collections, vient des mers de la Nouvelle- Zélande. La S. crénelée: S. crenulata, de Lamk., loc, cit., n." 2; Auris vulpina, Chemn., Conch. , 2, tab. 210, fig. 2086 et 2087. Coquille ovale, conique, à tours de spire anguleux et aplatis en arrière , non noduleux , séparés par une suture plissée et crénelée. Couleur d'un gris jaunâtre. Cette coquilie, dont on ignore la patrie, existe dans la collection du Muséum de Paris. (De B.) i56 STR STRUTHIOLATRE. (Foss.) Je possède une coquille qui n été trouvée dans une couche de sable quarzeux (au-dessous de la craie P ) à Abbécourt, département de l'Oise, et qui paroît avoir de très -grands rapports avec les coquilles du genre Struthiolaire. Elle est ovale, à spire élevée; l'ouver- ture est ovale, sinueuse, terminée à sa base par un canal très-court. Le bord gauche est calleux , et les stries d'accrois- sement indiquent que le bord droit a été sinueux. Tous ces caractères appartiennent au genre Struthiolaire; les seules différences que cette coquille présente, et qui sont légères, se rapportent au canal, qui est un peu échancré , et l'on ne sait s'il étoit droit. Malheureusement le bord droit manque entièrement, et l'on ne peut être assuré s'il s'y trouvoit un bourrelet, comme il y a lieu de le soupçonner. Comme les struthiolaires, cette coquille porte au haut de chaque tour une rangée de nœuds ou de tubercules assez sail- lans, et au-dessous de celle-ci une autre rangée de tuber- cules moins élevés. Elle est couverte de stries qui suivent les tours , et à quelque distance de la base il existe un sillon profond. Longueur, un pouce neuf lignes. J'ai donné à cette espèce le nom de struthiolaire ? pre- mière, struthiolaria? prima. Je ne connois que le seul indii vidu qui se trouve dans ma collection. (D. F.) STRUTHIOLE, Struthiola. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs incomplètes, monopétalées, de la famille des thjmélées , de la tétrandrie monogjnie de Linné, caracté- risé par un calice à deux folioles opposées ; une corolle (calice^ Juss. ) tubulée ; le tube très-long , filiforme ; le limbe à quatre lobes plus courts que le tube; huit écailles ovales, velues à leur base, placées à l'orifice de la corolle; quatre étamines ; les filamens très -courts; les anthères oblongues; un ovaire supérieur; un style de la longueur du tube : le stigmate en tête; une baie sèche, à une seule loge; une seule semence. Les semences aiguës de ce genre l'ont fait comparer au bec d'un moineau, d'où lui vient le nom de struthiola, tiré d'un mot grec qui signifie moineau. Les struthioles ont de grands rapports avec les stellaires ; ils en diffèrent par le nombre des étamines, par les divisions du limbe de la co- rolle, et par les petites écailles qui garnissent l'orifice du STR 159 tube. Leurs rapports avec les passerines ne sont pas moins nombreux : ils s'en distinguent à peu près par les mêmes ca- ractères. SxaUTHiOLE A LONGUES FLEURS : Strutliiola lortgiflora , Lamk., lU. gen., tab. 78 ; Burm., Afr., tab. 47 , fig. 1. Cette plante a des tiges ligneuses, divisées en rameaux grêles, subdivisés au sommet en quelques autres beaucoup plus courts, glabres, alternes , inégaux , un peu pubescens à leur partie supérieure , garnis de feuilles sessiles, éparses, opposées, glabres, un peu obtuses, très-nombreuses, concaves ou canaliculées en dessus. Les fleurs sont solitaires, axillaires; la corolle blanche, pu- bescente , munie d'un long tube grêle , d'environ un pouce et plus, un peu renflé vers son sommet, divisé à son limbe en quatre lobes ovales , obtus. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Struthiole EFFILÉE; Strutliiola virgata, Linn., Spec. Cette plante a de grands rapports avec la précédente. On l'en dis- tingue à ses fleurs une fois plus courtes et à ses feuilles plus étroites et plus longues. Ses tiges sont garnies de rameaux simples , grêles , effilés , d'un brun foncé , presque noir , cylindriques, un peu pubescens vers leur sommet. Les feuilles sont opposées, sessiles , oblongues, glabres, entières, un peu obtuses. Les fleurs sont sessiles , solitaires , axillaires, jaunâtres ou un peu purpurines en dehors, velues , à peine plus lon- gues que les feuilles; le tube grêle, cylindrique ; le limbe à quatre lobes ovales, un peu obtus. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. Struthiole striée : Struthiola striata, Lamk. , III, gen., 1 , p. 3i4; o-n Struthiola imbricata? Andr. , Bot. Rep., tab. 11 3. Petit arbrisseau dont les tiges sont cylindriques, revêtues d'une écorce brune, presque noire; le liber très-blanc, soyeux et luisant ; les rameaux alternes, diff'us, divisés en d'autres beau- coup plus courts, inégaux, fascicules, chargés, à leur partie supérieure, d'un duvet noirâtre. Les feuilles sont très-nom- breuses, presque imbriquées, sessiles, éparses, ovales, un peu aiguës, fortement striées, munies à leurs bords de cils très-fins, un peu tortillés. Les fleurs sont sessiles, axillaires, jaunâtres, solitaires, un peu plus longues que les feuilles; leur tube est grêle, couvert d'un duvet blanchâtre, court et i6o STR tomenteux ; le limbe a quatre lobes courts. Cet arbrisseau cr6Ï< au cap de Bonne-Espérance* Strdthiole luisante : Struthiola lucens , Poir. , Enc; Stru-- thiola ciliata, var. ^, Lamk. Cette plante a des tiges grêles,- ligneuses^ très-glabres; les rameaux alternes, effilés, presque simples, quelquefois bifurques au sommet , de couleur brune Les feuilles sont nombreuses, sessiles, opposées, imbriquées, roides, coriaces, appliquées contre la tige, lancéolées, très- aiguës, d'un vert luisant, glabres à leurs deux faces. Les fleurs sont sessiles , solitaires , situées dans l'aisselle d es feuilles , le long des rameaux , à peine de la longueur des feuilles. Leur couleur tire un peu sur le vert-olive; le limbe d'un pourpre foncé en dedans; le tube cylindrique, pubescent; son orifice fermé par huit petites écailles velues. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Struthiole a feuilles étroites : Struthiola angnstifoUa, Poir. ^ Enc; Lamk., III. gen. Ses tiges sont droites; ligneuses, gla- bres, cylindriques, d'un brun cendré; les rameaux alternes, ramifiés en d'autres beaucoup plus courts, épars, pubescens. Les feuilles sont sessiles, dressées, rapprochées, linéaires, très-étroites, presque obtuses, marquées sur le dos de trois sillons, parsemées de quelques poils rares et fins, souvent réunis en une petite touffe blanchâtre à l'extrémité des feuilles. Les fleurs sont sessiles, solitaires, axillaires , au moins une fois plus longues que les feuilles, d'un blanc sale ou un peu jaunâtre ; le tube de la corolle pubescent, cylindrique, fort grêle; le limbe à quatre petits lobes étroits, ovales; l'orifice garni tume est moins franche que celle de la strychnine : elle est plus acerbe , plus acre. La brucine est vénéneuse à la dose de quelques grains; elle agit à la manière de la strychnine, mais elle est beaucoup Qioins énergique. Histoire , état et exti^action. Elle fut découverte, en 1819, par MM. Pelletier et Caven- tou, dans l'écorce du brucea anù-dysenterica, où elle est unie à l'acide gallique. Cette écorce contient en outre une matière grasse , de la gomme , une matière colorante jaune, des traces de sucre et du ligneux. a) On traite Fécorce de fausse angusture réduite en poudre grossière par l'éther hydratique , qui dissout la plus grande partie de la matière grasse. b) Ou la traite ensuite par l'alcool à plusieurs reprises. c) Les lavages alcooliques sont évaporés au bain-marie; on dissout l'extrait dans l'eau , et on précipite la solution par l'acétate de plomb. On filtre et on fait passer un courant d'a- cide hydrosulfurique dans la liqueur, et on filtre de nouveau; on obtient un acétate de brucine. On le décompose par la ma- gnésie ; après l'avoir fait concentrer, on jette le tout sur un filtre. Quand la magnésie, quiétoit en excès, et la brucine sont égouttées, on passe un peu d'eau sur le filtre; puis , au moyen de l'eau, on dissout la brucine : on l'obtient en cristaux im- purs par l'évaporation. On sépare les cristaux de leur eau-mère ; puis on les traite par l'acide oxalique : on obtient un oxalate qu'on décolore en le traitant à froid par de l'alcool, qui dissout la matière colorante. On décompose ensuite l'oxalate de bru- cinepar la magnésie , et on dissout l'alcali organique par l'alcool bouillant. Celui-ci, évaporé lentement, dépose des cristaux. MM. Pelletier et Caventou ont retrouvé la brucine dans la noix vomique et dans la fève de Saint-Ignace , où elle ac- compagne la strychnine. (Ch.) STRYCHNODENDRON. (Bot.) Gesner et d'autres anciens désignoient sous ce nom le solanum pseudo-capsicum, nommé vulgairement amomuni des jardiniers. C'est aussi, suivant Mentzcl et Adanson , le strumum des Romains et de Pline, (J.) »72 STR STRYCHNOS. (Bot.) Voyez Caniram. M. Auguste de Saint- Hilaire a découvert au Pérou une nouvelle espèce , qu'il nomme slrychnos pseudochina, Mém. du Mus. d'hist. nat. , vol. 10, page 463, très-remarquable par ses propriétés. Son ëcorce, d'après ce savant voyageur, est employée générale- ment comme un très-bon quinquina. M. Vauquelin y a décou- vert une matière amère, qui paroît être celle dans laquelle réside la propriété fébrifuge. Il n'y a pas trouvé un atome du principe que Pelletier a découvert dans la noix vomique, qu'il nomme strychnine. Dans ce cas, comme dans beaucoup d'autres, l'analogie entre la nature chimique des principes des A'égétaux et leur structure physique se trouveroit en dé- faut ; circonstance ici très-remarquable. Au reste, cette plante est pourvue d'une tige sans épines , tortueuse , revêtue d'une écorce subéreuse; les feuilles sont ovales, à cinq doubles nervures, velues en dessous; les fleurs disposées en grappes paniculées, axillaires, velues, ainsi que les pédoncules. D'une autre part M. Leschenault nous a fait connoître une autre espèce non moins intéressante : il la nomme strjchnos tieuté, Ann. du Mus. d'hist. nat., vol. 16, page 479, tab. 23. Le tieuté, dit M. Leschenault, est une sorte de liane, qui s'élève jusqu'au sommet des plus hauts arbres. Il ne découle aucun suc de sa tige. Sa racine s'enfonce à deux pieds sous terre et s'étend ensuite horizontalement à plusieurs toises; elle est de la grosseur du brus, ligneuse et recouverte d'une écorce mince, d'un brun rougeâtre, d'une saveur amère : c'est elle qui fournit la gomme résine avec laquelle on pré- pare Tupas. On ne l'obtient que par ébuUition. Lorsqu'on coupe cette racine fraîche, il en sort une grande quantité d'eau sans saveur et nullement nuisible. Le bois est d'un blanc jaunâtre, d'une dureté médiocre, d'un aspect spongieux. Son odeur est foible , mais un peu nauséabonde; l'écorce rougeâtre; celle des jeunes rameaux verte et lisse. Les rameaux sont axillaires, grêles, divergens ; les feuilles glabres, opposées, elliptiques, aiguës, d'un vert foncé, à trois nervures, les plus jeunes rougeâtres, longues de trois à quatre pouces , larges de deux. Les jeunes rameaux portent des vrilles en forme d'hameçon, rares, opposées aux feuilles , renflées à leur sommet , munies à leur base d'une très- STU 173 petite stipule, qui ne peut être que le rudiment d'une feuille, dont elles tiennent la place. Les fleurs et les fruits n'ont pas été observés. Cet arbre croît à Java. Il fournit un poison non moins violent que celui de l'upas, antiaris toxicaria. (Poir.) STRYCHNOS. {Bot.) Ce nom grec, sous lequel Dioscoride désignoit la morelle, solanum , a été appliqué par Linnaeus au genre qui produit la noix vomique. Voyez Caniram et Strychnos ci -dessus. (J.) STRYKYSER-KOFFERVISCH. (Ichthjol.) Un des noms hollandois du chameau marin ou coffre dromadaire. Voyez Coffre. (H. C.) STRYKYSER-VISCH. (Ichthjol.) Nom hollandois du coffre lisse, ostracion Iriqueter, LinnfEus. Voyez Coffre. (H. C.) STUARTIA. [Bot.) AVilidenow nomme ainsi la stewartia de Linnapus. (J.) STUBEL. ( Ichihyol.) Voyez Steuber. ( H. C. ) STUBULUS, CNOUS. {Bot.) Ces noms égyptiens ou grecs d'une espèce de chardon, sont cités par Mentzel comme sy- nonymes de Vascoumlros de Bclon, rapporté par C. Bauhin au scoljmus des botanistes. Le second est' mentionné pour la même plante par Ruellius , qui dit, d'après Dioscoride, que sa racine, épaisse et à écorce noire, étant ratissée , est un bon diurétique et un aliment propre à faire disparoître les embarras de l'estomac. C'est probablement la même qu'A- danson cite sous le nom de stubulon. (J. ) STUC ou MARBRE ARTIFICIEL. {Chim.) Le stuc se pré- pare avec du plâtre que l'on gâche avec une solution aqueuse de colle de Flandre chaude, au lieu d'employer l'eau com- mune, comme on le fait pour le plâtre proprement dit. Lors- qu'on veut colorer le stuc , on délaie la couleur dans la so- lution de colle. Les couleurs dont on fait usage pour le stuc , sont les mêmes que celles employées dans les peintures à la fresque. Le stuc qu'on a appliqué sur un corps quelconque , est poli ensuite avec beaucoup de soin. Il est des stucateurs qui font du stuc avec un mélange de chaux et de marbre pulvérisé. (Ch.) STUCKA. {llchthjol.) Nom hongrois du brochet. Voyez ÉsocE. (H. C.) «74 STU STUER. (IchthyoL) Nom hollandois de l'esturgeon ordi* naire. (H. C.) STUERBASS. {Ichthj'ol.) A Hambourg on appelle ainsi la perche goujoiinière. Voyez Gremille. (H. C. ) STUMPFKOPFIGER SCHLINGER. {Erpét.) Nom donné par Merrem au coralle à tête obtuse de Daudin. Voyez Coralle. (H. C.) STUPIDE. (Erpét.) Nierenberg appelle ainsi le Boïguacu. Voyez ce mot. (H. C.) STURGEON. ( IchthyoL ) Nom anglois de I'Esturgeon. Voyez ce mot. (H. C.) STURIO. (Ichtlij'ol.) Nom latin de I'Esturgeon. Voyez ce mot. (H. C.) STUR10NE. (IchthjoL) Un des noms italiens de I'Estdr- GEON. Voyez ce mot. (H. C.) ^ STURIONIENS ou CHONDROPTÉRYGIENS A BRAN- CHIES FIXES. ( Ichthjol. ) M. Cuvier a donné ce nom au deuxième ordre des poissons, à ceux qui ont: Les ouïes très-fendues , garnies d'une opercule , mais sans rayons à la membrane. Cet ordre ne renferme que deux genres, les Esturgeons et les PoLYODONs. Voyez ces mots et Ichthyologie. (H. C.) STURIUM. (Ichthjol.) Dans nos provinces méridionales ou donne quelquefois ce nom à I'Esturgeon. Voyez ce mot, (H.C.) STURMIA. (Bot.) Ce nom a été donné par Hoppe à Va- grostis minima de Linnaeus, dont d'autres auteurs ont fait éga- lement un genre dans* la famille des graminées, sous les noms de Knapia, Mibora et Chamagrostis. (Voyez Chamagrostide.) M. Gaertner fils a fait aussi du guettarda lucida son genre Stur- mia, qui n'a pas été adopté. (J. ) STURNELLA. [Ornith.) Nom sous lequel M. Vieillot désigne ses stournes. (Ch. D.) STURNELLUS. ( Ornith. ) C'est l'un des noms latins de l'étourneau. (Desm.) STURNUS. {Ornith.) Nom latin de l'étourneau, qu'on ap- pelle sturno en italien, et stumino en portugais. (Ch. D.) STURRE. ( IchthyoL ) A Heiligeland oa appelle ainsi le scorpion de mer, cottus scorpius. Voyez Cotie. (H. C.) STY 175 STUmS.i Ichthjol.) Nom livonien de l'ANcuittE. Voyez ce mot. (H. C.) STUTTNEFIA. (Ornith.) Voyez Lancnefia. (Ch. D.) STYGIE, Stygia. (EnLom.) M. Draparnaud, de Montpellier a décrit et fait connoitre, le premier, sous ce nom un insecte lépidoptère qui paroit tenir le milieu ou former une sorte de passage entre lesnocluelles ei les petits sphinx , avec lesquels ces insectes ont même été rangés dans ces derniers temps. L'insecte unique qui y a été rapporté semble en effet se rappro- cher des zygènes ou des sésies par la forme des antennes et par la sorte de brosse qui termine l'abdcnien. Hiibner l'a dé- crit comme un Lon!l)yce sous le nom de terebellum ou vrille. On ne connoif pas j-es métamorpbosts. M. Godart en a donné une frès-bonne figure; c'est la Stygie australe. ( C. D.) STYLAIRE, Stjlaria. {Entomoz.) Genre établi par M. de Lamarck dans la nouvelle édition de son Système des ani- maux sans vertèbres , tome 5 , page 220 , pour une espèce de naide de Gmelin, dont Vextréniilé antérieure se prolonge en une sorte de trompe sfylifornie , mais qui, du reste, n'offre aucune autre différence avec les autres naides. La seule espèce de ce genre est, La Stylaire des étangs : S. paludosa ; Nais proloscîdea , Linn., Gmel., page 3i2i, n.° 3 ; Roé'sel , Ins., 3, tab. 78, fig. 16 et 17, et tab. 79, fig. 1 , copié dans TEnc. mélh. , pi. 63, fig. 5 — 8 , qui, comme toutes les autres naïdes, vit dans les eaux des marais et des étangs. Voyez Naïde. (De B.) STYLANDRE FLUETTE {Bot.) , Stjlandrà pumila , Nuttal, North Amer., 1 , pag. 170; Asclepias pedicellata, Watt., Carol., 106 , an Asc. rnoschata ? Bartram. Genre de plantes dicotylé- dones, de la famille des apocinées, de la pentandrie dizynit de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice petit, à cinq divisions; la corolle sans tube, à cinq découpures droites, alongées, conniventes; un appendice simple, à cintj segmens en bourse , comprimés, operculés par une pointe roide , recourbée; un tube en forme de style, soutenant une partie de la fructification ; les élamines semblables à celles de Vasclepias ; les paquets du pollen pendans; deux follicules grêles, alongés. Les tiges sont droites, grêles, simples, légèrement pubes- 176 STY centes, longues de six à douze pouces; les feuilles sessiles, opposées ou alternes, linéaires, aiguës, un peu pubescentes, un peu rudes à leurs bords; l'ombelle est solitaire, axil- laire, composée de trois ou quatre fleurs; le pédoncule court ; les pédicelles sont plus longs que le pédoncule ; les divi- sions du calice aiguës; celles de la corolle droites, conni- ventes, ovales-oblongues, d'un vert jaunâtre, parsemées de points enfoncés. Cette plante croît dans la Caroline et la Flo- ride. (PoiR.) STYLE. ( Bot. ) Support particulier du stigmate. Le style est ordinairement placé au sommet géométrique de l'ovaire , qui devient ainsi le sommet organique (lis, pervenche); assez souvent son point d'attache est latéral {daphne , et autres thy- melées, rubus et autres rosacées); quelquefois il part de la base de l'ovaire, et par conséquent il est situé à l'opposite du sommet géométrique { artocarpus incisa, hirtella peruyiana) ; quelquefois même son point d'attache n'est pas sur l'ovaire, il est sur le réceptacle (bourrache, sauge, etc. ), ou sur une partie saillante du réceptacle {scutellaria, gompliia , etc.), et alors c'est par l'intermède de ces parties que s'établit la communication qui existe entre le style et l'ovaire. Il y a souvent un grand nombre de styles pour un seul ovaire (phitolacca) , et quelquefois un seul style s'élève de deux ovaires distincts (pervenche et autres apocinées); mais ces deux ovaires étoient, dans l'origine , unis par leur suture. Dans toutes les orchidées et dans Valpinia, le canna, et quelques autres amomées , le style et le support des étamines sont réunis. Dans le stylidium le style est soudé à la corolle et semble n'en être qu'une nervure. Le style ne tombe pas toujours après la fécondation ; il accompagne le fruit {géranium) , et prend même quelquefois de l'accroissement {anémone pulsatilla , geum , clematis Jlam- mula). Selon les espèces le style varie par sa forme , sa longueur ■et sa consistance. Il est simple {mirabilis) ou divisé en deux {salicornia) , en trois (iiia), ou plusieurs parties {malva). liiuié, dans sa Méthode artificielle, compte autant d'or- STY .377 ganes femelles qu'il y a de styles sur un ovaire, tandis que, selon les sectateurs des familles naturelles et selon les phy- siologistes, le nombre des pistils doit seul indiquer celui des parties femelles. (Mass.) STYLEPHORE, Stjlephorus. {Ichthyol.) Shaw a donné ce nom à un genre de poissons osseux de la famille et de l'ordre des cryptobranches de M. Duméril, et de la première famille des acanthoptérygiens, celle des taenioides de M. Cuvier. Il peut être ainsi caractérisé: Branchies sans opercules, mais à membranes; catopes nuls; corps Irès-alongé ; deux dorsales, la première étendue sur tout le dos et la seconde implantée sur le bout de la queue, qui se ter- mine en un Jilet plus long que le corps; nageoire anale nulle. On ne connoit encore qu'une espèce dans ce genre 3 c'est : Le Styléphore argenté ; Stjlephorus chordatus, Shaw. Écailles non apparentes; corps argenté, marbré de brun. Le seul individu qui ait été observé avoit deux pieds de longueur, non compris le filament terminal, qui avoit à lui seul dix-huit pouces. Il avoit été pris entre Cuba et la Mar- tinique, à huit ou dix lieues du rivage. (H. C.) STYLIDIÉES. {Bot.) Cette famille de plantes, établie par R. Brown , fait partie de la classe des péri-corollées ou dico- tylédones à corolle monopétale , insérée au calice. Elle est déterminée par l'ensemble des caractères suivans ; Un calice unisépale, adhérent cà l'ovaire, au-dessus duquel son limbe se partage en plusieurs lobes; une corolle monopé- tale insérée au calice , divisée en cinq ou six lobes inégaux , imbriqués dans la préfloraison ; un ovaire supère , adhérent, biloculaire , contenant plusieurs ovules dans chaque loge; style unique s' élevant entre deux glandes placées sur l'ovaire, et terminé par un stigmate simple ou bifide. Deux étamines insérées au calice au-dessous de la corolle; filets réunis dans toute leur longueur en un tube entourant le style et faisant presque corps avec lui; anthères distinctes, simples ou di- dymes, très- rapprochées du stigmate, dont elles semblent faire partie ; une capsule bivalve , d'abord biloculaire , à cloison parallèle aux valves, ensuite presque uniloculaire par suite du retrait de cette cloison; graines nombreuses, âi. 12 J78 STY portées sur le milieu de la cloison; embryon très-petit, ren- ferme dans le centre d'un périsperme charnu. Les plantes de cette famille sont des sous-arbrisseaux ou plus souvent des herbes, quelquefois indivises et nues comme des hampes. Les feuilles sont simples, alternes ou quelquefois verticillées, très -rapprochées à la base des tiges nues. Les fleurs sont rarement axillaires, plus ordinairement terminales, solitaires ou en épi, ou en panicule, accompagnées chacune de trois petites bractées. Les stylidiées renferment peu de genres; savoir: le Stjli- dium de Swartz. qui leur donne son nom; le Leuwenochia de M. Brown ; le Forstera de Linnaeus fils et le Phyllachne de Forster, plante très-petite, différente des genres précédens par ses fleurs indiquées comme monoïques et que Willdenow croit cependant congénère du Forstera, Le caractère le plus remarquable est cette réunion in- time du tube des étamines avec le style; réunion qui pré- sente la forme d'une colonne staminifère , et semble indiquer qu'il faut chercher ailleurs la partie supérieure de l'organe femelle. Richard, dont nous partagions l'opinion , avoit d'a- bord pris pour stigmate un lobe très -irrégulier delà corolle, au tube de laquelle il croyoit voir le style intimement uni ; mais un nouvel examen nous a détrompé tous deux. Cette famille se rapproche des campanulacées et plus encore des lobéliacées. ( J. ) STYLIDIUM. {Bot.) Ce nom, donné d'abord par Swartz au genre qui est le type de la famille des stylidiées, a été aussi donné par Loureiro dans la Flore de la Cochinchine à un autre genre , qui est le pautsa<^ des Cochinchinois. Nous l'avons nommé pour cette raison Pautsauvia , et M. Poiret l'a décrit sous le nom de Sfylis. ( J. ) STYLIDI UM. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, monupétalées , de la famille des lobéliacées, de la monadelphie diandrie de Linné, qui offre pour caractère essentiel : Un calice à deux lèvres, Tune bifide, l'autre à trois dents ; une corolle tubulée ; le tube fendu à sa partie supérieure; le limbe à cinq divisions, quatre égales, la cin- quième très- petite, à la base de la fente du tube; deux filamens soudés; deux anthères conniventes, à deux lobes j STY J79 un ovaire inférieur ; un style à un stigmate obtus ; une cap- sule bivalve, divisée en deux loges à sa partie supérieure; plusieurs semences attachées à un réceptacle connivent avec les deux côtés de la cloison. Stylidium pileux : Stylidium pilosum , Labill. , Not'. HolL, 2, tab. 2i3; Vanelle, Encycl. D'une racine commune s'élève un grand nombre de feuilles toutes radicales, longues de six à sept pouces et plus , rétrécies à leur base en un pétiole à demi cylindrique, glabres à leurs deux faces, lancéolées, linéaires ; de leur centre s'élèvent plusieurs hampes cylin- driques, fistuleuses , velues, longues d'environ un pied et demi. Les fleurs forment une panicule chargée sur toutes ses parties de poils glanduleux à leur sommet, composée de petites grappes partielles, munies de bractées lancéolées, ai- guës. Le calice est partagé en deux découpures profondes; l'une bifide, l'autre à trois dents; la corolle couverte de mamelons; le limbe à cinq lobes, entremêlés de petites dents ; quatre lobes elliptiques, presque d'égale longueur, un cinquième fort petit; deux lilamens soudés, comprimés, re- courbés, élargis à leur milieu , dilatés en spatule au sommet ; l'ovaire oblong, velu; le style très-court, à deux sillons; le stigmate légèrement bifide. Le fruit est une capsule ovale , un peu comprimée , bivalve , s'ouvrant presque jusqu'à sa base en deux loges, renfermant plusieurs semences orbicu-^ laires, comprimées, attachées à un réceptacle connivent aux deux côtés de la cloison. Cette plante croît à Van-Leuwin, dans la Nouvelle- Hollande. Stylidium A feuilles glauques ; Stylidium glaucum , Labill., No*'. Holl. , 2 , tab. 2 14. Plante fluette , haute à peine de trois ou quatre pouces, dont la racine produit un grand nombre de feuilles étalées en rosette , ovales , presque en spatule , rétrécies à leur partie inférieure, glabres, entières, vertes en dessus, de couleur glauque en dessous, toutes radicales. Les tiges sont droites , fort menues , un peu comprimées , gar- nies de quelques petites écailles foliacées, distantes , alternes, courtes, sessiles , un peu obtuses. Ces tiges, par leurs divi- sions à leur sommet, forment une panieule lâche, peu garnie. Lesfliurs sont pédonculées , presque solitaires, munies, sur les pédoncules, de quelques braetées; les divisions du ealice i8o STY oblongues , presque toutes égales; la corolle est tabulée , à quatre divisions oblongues, dont la cinquième fort petite; le tube muni vers le haut de quatre ou six mamelons en forme de dents: l'ovaire ovale, strié. Cette espèce croît à la Nouvelle -Hollande, dans la terre Van-Lcuwin. Stvlidium a feuilles de gramen: Stjlidium graminifolium , Swartz , Nov. act. soc. nat. Berol. , vol. ?» , fig. i ; Labill. , ISoif. HolL , 2 , tab. 2i5 ; Ventenatia major ? Smith , ExoL, tab. 66 ; Canàollea, Ann. du Mus.de Paris, vol. 6, pag. i5Z|; Andr. . Bot. rep., tab. 658. Les racines sont composées de longues fibres droites, simples, un peu épaisses, fusiformes : elles produisent une touffe de feuilles longues d'environ deux pou- ces, étroites, linéaires-lancéolées, entières ou finement den- liculées, glabres, aiguës, toutes radicales: de leur centre s'élève une tige de cinq à six pouces et plus, un peu striée, chargée de poils courts qui se terminent par une petite glande ; ils régnent également sur les grappes de fleurs; celles-ci sont disposées en une grappe simple, droite, terminale, un peu lâche; les pédicelles munis de trois bractées; les deux divi- sions du calice ovales, l'une à deux dents , l'autre à trois; le limbe de la corolle a quatre lobes ovales, obtus, un cin- quième très-court; de très-petites dents sont à l'ouverture du tube. L'ovaire est ovale-oblong; la capsule ovale; les semences sont nombreuses, tuberculées , presque orbiculaires. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande et au cap Van-Diémen. Stylidium sétacè ; Stjdidium setaceum , Labill., iVov'. HolL, 2 , pag. 65. Ses racines produisent un grand nombre de feuilles glabres, sétacées, entières, un peu cartilagineuses, longues d'environ un pouce, terminées par une petite pointe courte. De leur centre s'élève une hampe droite, longue d'un pied, cylindrique, fort menue. Les fleurs sont terminales, réunies en une grappe simple, courte, couverte de poils glanduleux au sommet , munies de trois bractées à chaque pédicelle , dont deux opposées , de moitié plus courtes que la bractée inférieure. Les dents du calice sont arrondies; les découpures de la corolle sansdents; l'ovaire a la foruie de massue. Le fruit est une capsule alongée. Cette plante croît dans la terre de Van-Leuwin à la Nouvelle-Hollande. SxYUDiuM A FEUILLES DE sxATiCE ; Stjlidium armcria^ Labill.. STY i8i loe. cit., tab. 216. Ses racines sont composées d'un grand nombre de fibres grêles et rameuses: elles produisent des feuilles en touffes gazonneuses , planes, linéaires-lancéolées, un peu élargies, longues de trois à quatre pouces, glabres , entières, un peu aiguës : de leur centre s'élèvent plusieurs hampes droites, hautes d'un pied , terminées par un épi ou ■une grappe de fleurs alongée , un peu serrée , couverte de poils glanduleux; les pédicelles sont accompagnés de trois bractées, dont deux opposées, sétacées, la troisième plus longue, très- aiguë; les deux lèvres du calice munies de dents obtuses ; point de dents entre les divisions de la corolle ; la cinquième est fort petite , sagittée, réfléchie; le tube muni vers son ori- fice de cinq à six petits filamens courts, épais. La capsule est nulle; les semences sont nombreuses, à quatre faces. Cette plante croît au cap Van-Diémen. Stylidicma OMBELLE; StjUdium umhellatum , Labill., loc. cit., tab. 217. Celte espèce a des feuilles toutes radicales, nom- breuses, touffues , planes, linéaires, glabres , entières, fort étroites, un peu aiguës, longues de six ou huit pouces. La hampe est droite, cylindrique, un peu pileuse à sa partie supérieure , longue d'environ un pied et demi. Les fleurs sont disposées en grappes simples, nombreuses de six à huit, peu garnies, réunies en une sorte d'ombelle longue d'un à deux pouces, chargée de poils glanduleux, entourée à sa base d'une sorte d'involucre composé de folioles nombreuses , étroites, inégales, linéaires-lancéolées, aiguës, une fois plus courtes que les grappes. Cette plante croît au cap Van-Dié- men , à la Nouvelle-Hollande. Stylidium LINÉAIRE; Stylidium lineare, Swartz , Noi>.act. soc. scrut. nat. BeroL, vol. 5 , fig. 2. Dans cette espèce toutes les feuilles partent des racines: elles sont réunies en touffe, étroi- tes, linéaires, subulées, presque cylindriques, entières, aiguës, longues d'environ un pouce. De leur centre s'élève une hampe longue d'environ sept à huit pouces, munie à sa partie supé- rieure de glandes pédicellées. Les fleurs sont disposées en grappes terminales. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande. Stylidium fldet : Stjdidium tenellum , Swartz , loc. cit., fig. 5 ; Willd., Spec, 4, pag. 146. Espèce très-fluette, dont les tiges sont simples, droites, un peu comprimées, hautes d'un ou i82 STY deux pouces , garnies de feuilles elliptiques, entières, ob- tuses, longues de six lignes: les inférieures très-rapprochées, les supérieures alternes. Les fleurs sont disposées en une pe- tite grappe courte, simple , composée de trois à cinq fleurs pédicellées. Cette plante croit dans les Indes orientales, aux environs de Malacca. Stvlidiom des MARAIS; Stylidium uUginosum, Swartz, loc. cit., fig. 4. Plante facile à distinguer par la forme de ses feuilles. Ses tiges sont droites, cylindriques, hautes de huit ou dix pouces , un peu paniculées à leur partie supérieure. Les feuilles sont presque rondes , petites, longues de cinq ou six lignes; celles de la base trés-rapprochées, nombreuses; celles des tiges en petit nombre, alternes, sessiles , distantes, fort petites , ovales ou un peu arrondies. Cette plante croît à l'île de Ceilan. Ce genre a été enrichi par M. R. Brown d'environ une quarantaine d'espèces, toutes recueillies à la Nouvelle-Hol- lande, mentionnées dans son ProâromuslSov. HolL, 1 , p. 568. (POIR.) STYLIMNUS. (Bot.) Voyez notre article Pldchée, t. XLII , pag. 7. (H. Ca9s.) STYLINE, Stylina. [Polyp.) Genre de polypiers, établi par M. de Lamarck. , d'abord dans ses cours sous le nom de fas- ciculaire et ensuite sous celui de styline dans son Système des animaux sans vertèbres, tome 2, page 220, pour un madrépore, rapporté par MM. Péron et Lesueur de l'Océan austral, et que l'on peut caractériser ainsi : Polypes inconnus, contenus dans des tubes verticaux, cylindriques, remplis de lames rayonnantes, autour d'un axe plein, solide, saillant, se réunissant en plus ou moins grand nombre , de manière à former une masse pierreuse , épaisse et hérissée en dessus. Ce genre, qui se rapproche beaucoup des sarcinules, ne contient encore qu'une seule espèce : La S. KCHiNULÉE; s. echinulata, de Lamk., loc. cit., p. 121 , dont les caractères spéciGques se trouvent nécessairement dans ceux du genre. Elle est figurée dans les planches de ce Dictionnaire. (De B.) STYLIS (Bât.): Stjlis, Poir. ; Stylidium, Lour. ; Pautsauvia, Juss. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes. STY i83 de Vheplandrie monogynie de Linné, offrant pour caractère es- sentiel: Une corolle à sept pétales; point de calice; sept éta- uiines insérées sur le réceptacle; un ovaire supérieur; un style ; un stigmate échancré ; un drupe ovale , fort petit , ren- fermant une petite noix scabre, à deux loges monospermes. SfYLis DE Chine; Stylidium chinense , Lour., FU Cochin. , i , pag. 273. Arbrisseau droit, très-rameux, haut d'environ cinq pieds; à rameaux dichotomes , garnis de feuilles alternes, pétiolées , glabres, ovales, inégales à leur base, acuminées au sommet, très-entières. Les fleurs sont jaunes, axillaires , pédonculées ; les pédoncules dichotomes. Il n'y a point de ca- lice. La corolle est composée de sept pétales droits, linéaires, rapprochés en un cylindre alongé , quelquefois réfléchis dans leur vieillesse ; les étamines sont au nombre de sept ; les filamens courts, planes, presque connivcns, en forme de colonne, insérés sur le réceptacle; les anthères droites, linéaires, de la longueur de la corolle ; l'ovaire est arrondi; le style plus long que la corolle; le stigmate ovale, échancré. Le fruit est un drupe ovale, renfermant une noix à deux loges; dans chaque loge un noyau arrondi. Celte plante croit en Chine , aux environs de Canton, aux lieux incultes. Sa racine passe pour rafraîchissante. On l'emploie en décoction dans les fièvres chaudes. (Poir.) STYLLARIA, Styllaire. {Bot.) Stipe translucide , inarti- culé, simple ou divisé en deux ou trois branches , à Textré- mité desquelles se développent des corps cylindriques cunéi- formes, ou semblables aux urnes du Splachnum ; corps qui, se détachant à une certaine époque , nagent avec plus ou moins de vélocité. Tel est le caractère générique du Styllaria, fondé par M. Bory de Saint-Vincent aux dépens de l'Echi- nella de Lyngbye, puisqu'il comprend les echinella geminata , paradoxa et cuneata de Lyngbye , qui diffèrent essentiellement des autres espèces en ce qu'elles sont stipitées. M. Bory place ces deux genres dans sa famille des bacillariées, qu'il rimge dans les dernières limites du règne animal , parmi les êtres microscopiques , improprement et provisoirement nommés infusoires. Le genre EchineUa de Lyngbye , placé par lui et par Agardh dans la famille des algues, à la suite des algues arti- culées^ confervoïdes, qui ont donné lieu à tant d'observations iS4 STY curieuses sur la vie végëto-animale d'un assez grand nombre d'en(re elles; le genre Eckinella de Lyngbye , disons-nous, a oBTert encore les éléinensde plusieurs autres genres nouveaux a M. Bory de Sainl- Vincent; par exemple: i."ïechinellaacula, Lyngbye, et le vihrio Iripunclatus , Mull. , sont les types de son genre Navicula, caractérisé par la forme en navette des animalcules ; 2." Vechinella olivacea , Lyngbye , ou vihrio liinula, MuII. , est le type du genre Lunulina, Bory, dont les ani- malcules ont la forme d'un croissant. Tous ces genres font partie des bacillariées. (Lem.) STYLOBASIS. ( Bot. ) Genre que Schwabe se proposoit d'é- tablir sur une plante cryptogame de la famille des algues, et que Curt Sprengel place comme espèce dans le genre Linkia; il la nomme linkia amhlyonema (sljdobasis stylocarpa, Schw.). Elle est solide , dure , de forme globuleuse , d'un noir ver- dâtre , et contient des filauiens denses, rayonnans , roides , très-simples, cylindriques, cannelés, obtus. On la trouve dans les lacs et les étangs des environs de Dessau , en Allemagne. Cette description annonce une espèce de linkia, et même une espèce voisine des linkia atra et natans, Lyngb. , ou rivularia atra et angulosa, Roth. (Lem.) STYLOBASIUM. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs polygames, de la famille des térébinthacées, de la poly- famie monoécie de Linné , offrant pour caractère essentiel : Des fleurs polygames: dans les hermaphrodites un calice à cinq lobes ; point de corolle; dix étamines ; un style avorté, stérile: les fleurs femelles fertiles ; un calice, comme dans les hermaphrodites; dix filamens privés d'anthères; un ovaire à une seule loge, renfermant deux ovules ; un style inséré à la base de l'ovaire; un drupe uniloculaire , monosperme. Ce genre, établi par M. Desfontaines, a des rapports avec les Heterodendrum, autre genre du même auteur ( voyez ce mot). 11 en diffère par ses fleurs polygames, le style latéral, le stigmate épais, papilleux ; un drupe arrondi , non lobé, à une seule loge. Stvlobasiuim spatdlé : Stj'lobasium spalulatum , Desf. , Mém. du Mus. d'hist. nat. de Paris, vol. 5, pag. Sy, tab. 2; Poir. , m. gen., Suppl. , tab. 1000. Cette plante a des tiges ligneuses, ramifiées; les rameaux garnis de feuilles alternes, presque STY ï85 sessiles, glabres, oblongucs, très-entières, un peu en spatule, rétrécies en pétiole à leur base , persistantes. Les fleurs sont polygames, disposées en grappes lâches, axillaires et termi- nales. Dans les fleurs hermaphrodites le calice est urcéolé, à cinq lobes obtus; il n'y a point de corolle. Les étamines, au nombre de dix, sont insérées sur le réceptacle, plus lon- gues que le calice; les anthères fertiles, oblongues , épaisses, à deux loges; le style est fort petit, partant de la base d'un ovaire infécond, et à un stigmate en tête. Dans les fleurs fe- melles le calice est persistant , semblable à celui des herma- phrodites; les filamens des étamines sont persistans , dépour- vus d'anthères. L'ovaire est arrondi , uniloculaire , conte- nant deux ovules; un style latéral , plus long que le calice ; un stigmate capité et papilleux. Le fruit est un drupe à une seule loge, monosperme , globuleux, entouré à sa base par le calice. Le lieu natal de cette plante n'est pas connu. (POIK.) STYLOBATE. (Min.) M. Breithaupt avoit donné ce nom , dans le Taschenbuchfur Minerai. , etc. de M. Leonhard , t. lo, pag. Goo, à un minéral à quatre pans, qu'il regardoit d'abord comme une espèce particulière ; mais il paroît qu'il a reconnu depuis lors qu'il appartenoit à la jamesonite ou gehlinite , car il l'a réuni avec cette espèce minérale dans son ouvrage intitulé Vollstàndige Characteristih des Min. Sjst. , et M. Leonhard a adopté celte réunion. (B.) STYLOCERAS. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, monoïques ou dioïques, delà famille des eupliorbiacées , de la dioécie polyandrie de Linné, offrant pour caractère essentiel: Dans les Jleurs mâles, point de calice ni de corolle; un grand nombre d'anthères sessiles, insérées à la base d'une bractée, épaisses, à deux loges, s'ouvrant des deux côtés dans leur longueur. Dans les Jleurs femelles , un calice fort petit, en forme de cupule , persistant, à trois ou cinq divisions; point de corolle ni d'étamines; un ovaire libre, sessile, globuleux , à deux ou quatre loges; un ovule dans chaque loge; deux styles arqués; une capsule globu- leuse , à deux ou quatre loges, couronnée par les deux styles persistans ; les semences solitaires. Ce genre a été établi par M. Adrien de Jussieu. YVilldenovy^ i86 STY l'avoit confondu avec le Trophis; il se rapproche âestriceraSf mieux encore du buis, par ses styles et son port. II renferme des arbres à feuilles coriaces, alternes, oblongues , luisantes; les fleurs sont axillaires, munies de bractées; les unes màles , d'autres femelles , sur le même épi ou sur des pieds séparés : les fleurs màles disposées en épi; les femelles solitaires. Styloceras ))e Kunth : Styloceras kunthianum, Adr. Juss. , De euphorb., tab. 17, fig. 56; Kunth , in Humb. et Bonpl. , ]Soi>, géra. , vol. 7, pag. J72, tab. 637; Trophis laurifolia , "Willd., Spec, 4, p. 733. Arbre d'environ vingt-c(^iatre ou trente pieds, très-rameux , couronné d'une cime droite et oblongue. Les rameaux sont épais , un peu anguleux, glabres; les feuilles alternes, pétiolées, oblongues, un peu aiguës, entières , ré- trécies en coin à leur base , presque à trois nervures, longues de quatre ou cinq pouces , sans stipules. Les fleurs sont disposées en un épi court, axillaire , qui réunit les fleurs màles et les femelles; les màles sessiles , solitaires, persis- tantes; une bractée remplace, dans les màles, le calice et la corolle: dans les fleurs femelles, le calice est fort petit, per- sistant, â cinq divisions ovales, arrondies, aiguës; l'ovaire glabre, sessile, à quatre loges, surmonté de deux styles en forme de cornes; dans chaque loge est un ovule oblong, pen- dant. La capsule, globuleuse, à deux, rarement à trois cor- nes , a quatre loges , de couleur jaune , d'une odeur et d'une saveur agréables; les semences sont ovales, revêtues d'une écorce noire et fragile. Le fruit est bon à manger. Cette plante croît dans la province de Quito , au pied du mont Tunguragua, dans les forêts épaisses, à l'ombre. Elle fleurit au mois de Juin. Styloceras a feuilles de laOrier : Styloceras laurifolium , I^unth, /oc. cit., tab. 638 ; Trophis laurifolia, "Willd., loc. cit. Cet arbre a des rameaux glabres, lisses, anguleux. Les feuilles sont alternes, pétiolées, oblongues, un peu obtuses, un peu courantes sur le pétiole, veinées, entières, presque à trois nervures, glabres, coriaces, luisantes en dessus, plus pâles en dessous, longues de cinq pouces, larges de vingt-une à vingt- deux lignes. Les fleurs sont dioïques; les mâles sessiles, réunies en un épi solitaire, axillaire, long d'un pouce, con- tenant dix à douze fleurs; les bractées courtes, ovales, ai- STY 187 guës, ciliées à leurs bords, soutenant environ douze anthères sessiles, épaisses, tétragones, un peu aiguës, à deux loges. Les fleurs femelles sont axillaires , solitaires, pédonculées, longues de quatre lignes, accompagnées de plusieurs bractées courtes, imbriquées, glabres, ovales, aiguës; leur calice est petit, à quatre folioles, en forme de cupule; l'ovaire glabre, sessile, un peu globuleux, à deux loges, couronné par deux styles en cornes; un ovule dans chaque loge. Cette plante croît à la Nouvelle-Grenade. (Poir.) STYLOCOMIUM. {Bot.) Nom que Bridel avoit d'abord donné au genre Triplocoma, dans la famille des mousses. (Lem.) STYLOCORINE, Stjlocorina. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, monopétalées, régulières, de la famille des rubiacées, de la pentandrie monogjnic de Linné, of- frant pour caractère essentiel : Un calice urcéolé , à cinq dents , adhérent avec l'ovaire; une corolle en roue; le tube court; le limbe à cinq lobes étalés; cinq étamines; les filamens très- courts, insérés à l'orifice du tube; les anthères linéaires et saillantes; un ovaire inférieur; un style en massue; le stig- mate simple ou divisé; une baie globuleuse, couronnée par les dents du calice, à deux ou quatre loges polyspermes. Stvlocorine a grappes : Stjlocorina racemosa, Cavan. , Icon, rar. , 4 , pag. 46 , tab. 368 ; Poir. , III. gen. , Suppl. , tab. 92 1 ; Gaertn. fils, Carpol. , tab. 197. Arbre ou grand arbrisseau d'environ douze pieds de haut et plus, couronné par une cime ample , étalée. L'écorce est glabre et cendrée. Les feuilles sont opposées, pétiolées , glabres, très -entières, lancéolées, acuminées, longues de trois ou quatre pouces; les pétioles à peine longs de six lignes, presque connivens. Les fleurs sont disposées en grappes solitaires, axillaires : les ramifications dichotomes, munies à leur base de petites bractées opposées. Leur calice est court, urcéolé, persistant, glabre, à cinq dents; la corolle d'un blanc jaunâtre, en roue : le tube un peu plus long que le calice; le limbe à cinq lobes bvales , obtus, hérissés de poils blanchâtres; le style de la longueur des étamines; le stigmate simple. Le fruit est une baie glabre, sphérique, peu charnue, à deux loges pulpeuses, contenant des semences dures, anguleuses. Cette plante croit aux îles Philippines. las STY SxYLOCORiNE A coRYMBEs ; Stylocorina corj'mhosa , Lab., Sert, ai/str.fialed., p. 48, tab. 48. Arbrisseau de dix à douze pieds, dont les tiges et les rameaux sont dressés, un peu cylindri- ques, revêtus d'une écorce d'un jaune sale, couleur de châ- taigne au sommet des derniers rameaux. Les feuilles sont opposées, ovales, oblongues , un peu obtuses, acuminées , rétrécies en pétiole à leur base, à peine longues d'un pouce, coriaces, brunes en dessus, plus pâles en dessous; les stipules larges, coriaces, brunes, d'un jaune de soufre à leur base. hes fleurs sont disposées en corymbes terminaux , striés sur leurs ramifications: ces fleurs exhalent une odeur très-agréa- ble. Le calice est brun, urcéolé , à cinq dents aiguès; le tube de la corolle court, pileux en dedans; le limbe à cinq lobes étalés, linéaires, lancéolés, réfléchis à leurs bords, cinq fois plus longs que le tube; les cinqfilamens sont élargis, insérés à l'orifice du tube; les anthères droites, linéaires, lancéolées, bi- fides à leur base. L'ovaire est inférieur, en ovale renversé; le style en massue , a deux stigmates appliqués. Le fruit est une baie globuleuse, à peine de trois lignes de diamètre, couron- née par les dents du calice, à quatre loges , souvent réduites à une seule par avortement; les semences sont nombreuses, elliptiques, entourées d'une substance pulpeuse. Cette plante croit dans la Nouvelle-Calédonie. Sttlocorine ODORANTE; Stjlocorina fragrans , Blum. , F/or. javan. , 982. Cette espèce a des tiges ligneuses , garnies de feuilles opposées, oblongues, elliptiques, aiguës à leurs deux extrémités, glabres à leurs deux faces, un peu rudes sur leurs nervures. Les fleurs, disposées en un corymbe terminal, fas- tigié et toufTu , ont la corolle en soucoupe, à cinq lobes ob- liques; les étamines insérées à l'orifice du tube; les anthères très-longues, linéaires, un peu tombantes; le style fort long; le stigmate entier, en massue; une baie globuleuse, presque sèche, à deux loges polyspermes , ombiliquées au sommet par l'orifice du calice; les semences anguleuses, placées sur un réceptacle fongueux. Cette plante croit à Java , dans les forêts des montagnes : elle fleurit pendant toute l'année. STyLocoRiNE A FLEURS LACHES; Stjlocorina laxïflora , Blum., loc. cit. , 980. Cette plante a beaucoup de rapports avec la précédente , mais elle s'élève en arbre; ses fleurs sont STY 189 beaucoup plus petites et le style moins long. Son tronc se di- vise en rameaux chargés de feuilles opposées, oblongues, acuminées à leurs deux extrémités, rudes eu dessous sur leurs nervures. Les fleurs sont disposées en un corymbe lâche , terminal , trichotome , étalé; leur calice court, à cinq dents; la corolle en soucoupe. Cette plante croit aux lieux ombra- gés, à Java, sur les montagnes de Parang , dans la province de Tjanjor. Elle fleurit aux mois de Juin et de Juillet. Stylocorine tomenteuse; Stylocorina tomentosa , Blum. , loc. cit. Sa tige est arborescente , à rameaux couverts d'un duvet tomenteux, garnis de feuilles pétiolées , opposées, ovales, aiguës, pubescentes en dessons sur leurs nervures, ainsi que sur les pétioles. Les fleurs sont pédonculées , réunies en un bouquet touffu, axillaire et terminal; les pédoncules tomen- teux; le calice petit, à cinq dents; la corolle en forme d'en- tonnoir, divisée à son limbe en cinq loges. Le fruit est une baie sèche , globuleuse. Cette plante croît à Java , sur les montagnes dans la province de Bantam : elle fleurit au mois de Janvier et dans les suivans. (Poir.) STYLOPHORE A DEUX FEUILLES {Bot.) : Stjlophorum diphjllum, Nuttal, Gen. of ISorth Amer. , 2 , pag. 7; Chelido- nium diphjllum , Mich. , Amer., 1 , pag. Sog. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , delà famille des papavéracées , de la polyandrie monogjnie de Linnaeus , offrant pour cara^ctère essentiel : Un calice à deux folioles ca- duques ; quatre pétales; des étamines nombreuses; un style distinct; un stigmate en tête, à quatre lobes; une capsule supérieure, elliptique, à une seule loge; trois ou quatre valves roulées; un réceptacle filiforme, persistant, uni avec le style; les semences nombreuses, ponctuées, en crête. Ce genre, établi particulièrement sur la présence d'un style, renferme une première espèce de PAmérique septen- trionale, que Michaux avoit rangée parmi les chelidonium, qui en diffère par la présence d'un style. Cette plante est her- bacée , assez semblable au chelidonium majus, distillant par incision un suc jaune, amer et résineux. Ses tiges n'ont or- dinairement que deux feuilles sessiles, presque terminales, opposées, pinnatifides, à lobes arrondis , obtus, un peu on- dulés. Les fleurs sont jaunes, agrégées ; les pédoncules dicho- Igo STY tomes , alongés , pendans à l'époque delà fructification, quel- quefois prolifères, produisant une seconde paire de feuilles. Nuttal ajoute une seconde espèce sous le nom de styloplio^ rum petiolatum. Ses tiges sont quadrangulaires , à deux , rare- ment à trois feuilles, soutenues par de longs pétioles, pin- natifides, à cinq ou sept lobes larges, anguleux, non dentés, lisses et glauques en dessous, un peu pileuses sur leurs ner- vures; les pédoncules pileux, presque en bouquet; le calice a deux folioles pileuses, acuminées ; les pétales sont jaunes, assez semblables à ceux du chelidonium glaucum; le style est jaune; la capsule elliptique, renflée, soyeuse; le réceptacle pres- que semblable à celui de Vargemone. Cette plante croît dans l'Amérique septentrionale. Le papaver cambrium paroit devoir être réuni à ce genre. (Poir.) STYLOPS. (Entom.) M. Kirby a décrit sous ce nom une espèce d'insecte parasite dont la larve se développe sous les anneaux de l'abdomen des andrènes. Il en a tracé l'histoire au trait sur la planche 14, n.° 11 , de sa Monographie des abeilles d'Angleterre. Il caractérise ainsi ce genre : Antennes divisées en deux , ou fourchues : yeux pédoncules : écusson cou- vrant le ventre; élytres fixés sur les côtés du corselet; ailes plissées et comme tordues. Ce genre diffère peu de celui des Xénos (voyez ce mot), qui ne comprend aussi qu'une espèce, dont les antennes et l'abdomen sont autrement dispost's. (C. D.) STYLOSANTHE, Stjlosanthes. {Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, à fleurs papilionacées, de la famille des légumi- neuses , de la diadelpliie décandrie de Linné , caractérisé par un calice caduc, tubulé, très-long; le limbe campanule , à quatre lobes, le supérieur échancré; une corolle papiliona- cée ; l'étendard arrondi et rabattu; dix étamines diadelplies; cinq anthères oblongues , cinq autres plus petites , arrondies : un oA'aire sessile, à deux ovules; un style très-long; le stig- mate obtus; une gousse comprimée, à deux articulations ino- nospermes; indéhiscentes; quelquefois l'inférieure avorte; la supérieure terminée par une pointe en hameçon : les semences sans périsperme. Stylosanthe couchée: stjlosanthes procumhens, Swartz , F/. Ind, occid., 2, pag. 1282; Lamk.,///. gen. , tab. 627, fig. 1; Hedjsarum amatum , Linn., var. a; Sloan., Jam. hist., 1 , tab. STY 191 119, fig. 2. Plante basse, presque ligneuse, dont les tiges sont couchées, longues de quatre ou six pouces, rameuses, pu- bescentcs, roides, cylindriques; les rameaux ascendans; les feuilles alternes , pétiolées , ternées , glabres ; les folioles ovales , oblongues , acuminées , entières, traversées par une nervure blanchâtre: la foliole terminale un peu pédicellée; les pétioles courts, accompagnés de stipules vaginales, courantes, pubes- centes, bifides au sommet. Les fleurs sont disposées en épis terminaux et feuilles, presque sessiles, munis de stipules va- ginales, imbriquées ; les extérieures accompagnées de feuilles ternées ; les intérieures en forme de bractées blanchâtres, pe- tites , membraneuses. Le calice est très-long, tubulé, filiforme ; les divisions du limbe sont pubescentes au sommet ; la co- rolle est jaune; le stigmate pubescent; les gousses courtes, un peu comprimées ; les articulations sont relevées en bosse, angu- leuses sur le dos; les semences solitaires, oblongues, presque en rein. Cette plante croit à la Jamaïque, sur les pelouses- Stylosanthe visqueuse: Stjdosanthes viscosa, Swartz, loc.cit,; Lamk. , Ili. gen. , tab. 627 , fig. 2 ; Hedysarum hamatum, Linn. , var. /3 ; Sloan. , Jam., 1 , tab. 119, fig. 1. Plante visqueuse, légèrement velue, et qui répand une odeur résineuse assez agréable. Ses tiges sont plus élevées que dans l'espèce précé- dente, ligneuses à leur partie inférieure; les rameaux alternes, étalés, un peu velus; les feuilles ternées, pétiolées, les fo- lioles ovales, entières, aiguës, ciliées, parsemées de poils noirâtres, munies à leur base d'une stipule vaginale, bifide et ciliée ; plusieurs épis terminaux , presque sessiles, peu gar- nis ; les stipules foliacées^ les bractées visqueuses, traversées par des stries rougeûtres ; le calice est long, filiforme, un peu aigu; la corolle petite, de couleur jaune, rougeâtre vers sa base, à pétales ciliés, et Pétendard purpurin à sa base. Les gousses sont courtes, petites, rudes au toucher; les articula- tions anguleuses. Cette plante croît à la Jamaïque, dans les terrains sablonneux, sur les hauteurs et parmi les pelouses. Stylosanthe mucronée : Stylosunthes mucronata , Willd. , Spec, 5, pag. ii66; Arachis fruticosa, Retz, 0^5., 5, p. 26; Burm., Zeyl. , tab. 106, fig. 2. Cette espèce n'est point vis» queuse, mais seulement velue sur toutes ses parties. Sa tige est droite, cylindrique, rameuse, haute de huit ou de dix »92 STY pouces et plus, couverte de poils courts et blanchâtres; les rameaux sont grêles, un peu flexueux; les feuilles alternes, pétiolées, ternées, à folioles ovales, oblongues, mucronées, glabres en dessus, garnies en dessous d'un duvet léger et blan- châtre ; les pétioles pubescens ; les stipules membraneuses et ciliées. Les fleurs sont réunies en plusieurs épis sessiles, ob- longs, touffus, munis de bractées imbriquées, ovales, pubes- centes, ciliées à leurs bords. Cette plante croît à File de Ceilan, à Tranquebar, dans les sols arides. Stylosanthe ÉTALÉE : StylosUTithes elalior, Swartz, Act. Holm., 1789, tab. 1 1 , fîg. 2 ; Stylosanthes hispida, Mich. , FI. bor.am., a, pag. 75 ; Trifolium bijloruin, Linn., Spec. ; Aracliis aprica, "Watt., Car., 182. Cette plante a des tiges couchées en grande- partie à leur moitié inférieure, puis redressées , glabres, ra- meuses, plus ou moins velues, quelquefois pubescentes d'un seul côté. Les feuilles sont alternes, pétiolées , composées de trois folioles glabres, oblongues, lancéolées, quelquefois un peu velues, entières, aiguës; les stipules vaginales, terminées par deux dents acuminées , de la longueur des stipules. Les fleurs sont réunies en petites grappes axillaires , très-courtes, capitées, qui ne supportent que deux ou trois fleurs. Les feuilles florales sont presque imbriquées, divisées en trois lobes, celui du milieu plus long, ciliés, ainsi que les brac- tées. La corolle est jaune; les gousses sont ovales. Il existe plu- sieurs variétés de cette espèce, une, entre autres, couverte de poils sur toutes ses parties. Ces plantes croissent dans la Caroline, la Virginie, etc. Stylosanthe GRÊLE; Stylosanthes gracilis , Kunth , in Humb. etBonpl., Noy.gen., 6, pag. 607, tab. 696. Cette plante a une tige herbacée, haute de trois ou quatre pieds, divisée en rameaux alongés , articulés à leurs noeuds, striés et can- nelés, marqués à un de leurs côtés d'une ligne pubescente. Les feuilles sont alternes, pétiolées, très-distantes: les folioles presque sessiles, articulées avec le pétiole commun, linéaires, très-aiguës, entières, un peu pubescentes, longues rie huit ou dix lignes; le pétiole anguleux, pubesceut; les stipules va- ginales, lancéolées, subulées. Les fleurs sont agglomérées à l'extrémité des rameaux en une tête presque globuleuse ; les bractées fortement imbriquées, uniflores, hérissées de poils STY 193 Jaunâtres; îa corolle blanche, fort petite ; les gousses termi- nées en une pointe crochue , glabres , glanduleuses et tuber- culées au sommet. Cette plante croit dans la Nouvelle-Anda- lousie. Stylosanthe de la Guiane : Stj'losanthes guianensis , Swartz Ad. Holm., 1789; Kunth , loc. cit.; Tri/olium guianense , Aubl., Guian., 2, tab. 009. Ses tiges sont droites, presque simples, hautes de huit à dix pouces, pubescentes, couvertes de poils mous, très -étalés. Les feuilles sont alternes, pétio- lées, composées de trois folioles lancéolées, pubescentes à leurs deux faces, aiguës au sommet, rétrécies à leur base » d'uB vert gai, plus pâles en dessous. Les fleurs sont sessiles, agglomérées au sommet des tiges, entourées de bractées his- pides; le calice est glabre , membraneux ; le tube grêle et très- long; le limbe campanule, à cinq lobes ovales, aigus et ciliés. Cette plante croit dans la Guiane et à la Nouvelle-Grenade. (Poia.) STYLURE, Stjlurus. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des renonculacées , de la polyandrie poljgjnie de Linnaeus, qui a des rapports avec les clématites, offrant pour caractère essentiel : Une corolle à quatre pétales; point de calice; quatre à six étamines divari- quées; un réceptacle plumeux, chargé de plusieurs ovaires étalés; les fruits nus; les styles longs, plumeux et caducs. Quoi qu'il n'y ait dans ce genre, d'après l'indication de son caractère, que quatre ou six étamines, ce nombre indé- terminé, ses rapports avec les clématites, m'ont porté à le ranger dans l'd poljandrie de Linnasus, plutôt que dans la té- trandrie ou l'hexandrie. 11 ne présente qu'une seule espèce. Salisbury a établi sous le même nom un autre genre, qui appartient aux protéacées et qui est placé parmi les grevillea, (Voyez Grbvili.ée. ) Stvlure fistuleux : Stjlurus fistulosus , Rafîn., Flor. Ludoi'.) p. 28; Atbaphase fistuleux, Kob., Itin., pag. 064. Ses tiges sont dressées, fistuleuses , striées, hautes de deux pieds; les feuilles alternes, amplexicaules , trois fois ailées avec une impaire : les folioles pétiolées, opposées, glabres, en cœur, munies de trois dents; les pétioles très-grêles, ainsi que les pédoncules; les fleurs petites, disposées en ombelle, entourées 5i. ~ i3 194 SÏY d'un involucre (UurkC seule pièce; la corolle blanche; les pé- tales acuminés. Celte plante croît à la Louisiane. (Poir.) STYMPHALIDES. {Omith.) Aldrovande traite , au chapitre 3 du 10/ livre de son Ornithologie, d'oiseaux de proie, qu'il associe aux sélamides, et qu'il dit tirer leur nom d'un marais appelé stympliale ; mais comme il n'en est question que dans Ovide et d'autres anciens poètes, il paroit que ce sont des êtres fabuleux. ( Ch. D. ) STYPANDRA. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones , à fleurs incomplètes, de la famille des asphodélées , deVhexan- drie monogjnie de Linnseus, offrant pour caractère essentiel: Une corolle à six pétales égaux, point de calice ; sixétamines; les filamens rétrécis et courbés à leur base, lanugineux et barbus vers le haut; un ovaire supérieur; un style; un stig- mate simple: une capsule à trois loges, contenant plusieurs semences ombiliquées. Ce genre , établi par M. Rob. Brown , comprend des plantes vivaces, dont les racines sont rampantes, composées de fibres fasciculées, filiformes; les feuilles roides, linéaires, ensi- formes; celles des tiges tantôt nombreuses, disposées sur deux rangs, munies de gaîncs fermes, entières, tantôt plus rares, à demi vaginales à leur base; les fleurs paniculées, presque en corymbe; les pédicelles presque disposés en om- belle, articulés avec la corolle ; celle-ci est bleue ou blanche, à six pétales étalés, égaux et caducs. Les étamines ont les an- thères échancrées et attachées par leur base, roulées après la fécondation ; la laine, qui recouvre les filamens vers leur sommet, est jaunâtre; l'ovaire à trois loges polyspermes; la oapsule à trois loges, partagée en trois valves, renfermant des semences lisses, ovales; l'ombilic nu; l'embryon dressé. Stypanrra glauque; Stjpandra glauca, Rob. Brown, Prodr, TSov. HolL, 1 , page 279. Plante herbacée, dont les tiges sont garnies de feuilles glauques, écartées les unes des autres, point iii;briquées; l'un des bords de leur base réfléchi; leur gaine entière. Les fleurs sont disposées en corymbe paniculé; les pédicelïes inclinés, dépourvus de bractées, les semence» ternes. Cette plante croît sur les côtes de la Nouvelle- Hol- lande. Dans le st^ypandra imhricata, Rob. Brown , loc. cit. , les feuilles caulinaires sont imbriquées, placées sur deux rangs* STY 195 oppo&cs, simples et point réfléchies latéralement à leur base. Stypandba gazonneux ; Stypandra cœspitosa , Rob. Brown loc. cit. Cette espèce a ses feuilles radicales disposées sur deux rangs, ensiformes, longues de neuf à dix pouces et plus, planes ou pliées , rudes à leurs bords; celles des tiges sont alternes, plus courtes, lisses à leurs bords, à demi va- ginales à leur base. Les fleurs sont disposées en corymbe, à ramifications inégales; les pédicelles accompagnés de bractées à leur base, droits, au nombre de deux ou trois, presque en ombelle, très-lisses, ainsi que la corolle ; les semences luisanteSé Le stypandra umbellafa, Rob. Brown , loc. cit. , diffère de l'es- pèce précédente par ses feuilles radicales, étroites , linéaires, lisses à leurs bords, longues de quatre à huit pouces; par les rameaux des corymbes alternes, et par ses deux ou trois pédi- celles, pourvus de bractées, en ombelle, glabres, ainsi que la corolle. Ti ans \e stypandra scabra, Rob. Brown, /oc. ci/., les feuilles radicales sont disposées sur deux rangs, linéaires , planes ou pliées ; les caulinaires de deux à trois, alternes, distantes, de même forme que les radicales, à demi vagi- nales à leur base; les fleurs disposées en corymbe; les pédi- celles alternes, dressés, munis de bractées à leur base, un peu hérissés, ainsi que la corolle. Ces plantes ont été décou- vertes sur les côtes de la Nouvelle -Hollande. (Poir. ) STYPANDRA. {Bot.) Ce genre de M. Brown est un de ceux qui se rapprochent du Phalangium par leurs feuilles planes et leurs fleurs non jaunes; deux caractères par les- quels ils se distinguent de V antheri eu m ; mais cette distinction ne peut être confirmée que par la germination des graines, diS'érentes dans ces deux derniers genres et semblables dans le Phalangium à celle de l'Asphodèle , propre à toutes les vé- ritables asphodéiées , avec lesquelles on ne devra confondre ni les aloïdées et Vanthericum., ni les asparaginées, dont la germination est difi'érente. (J. ) STYPHÉLIE, Stjphelia. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des épacridées, de la pentandrie monogjnie de Linné, caractérisé par un calice à cinq folioles , accompagné d'écaillés imbri* quées ; une corolle tubulée; le limbe à cinq lobes ; cinq éta* mines; un ovaire supérieur, entouré à sa base d'un anneau 196 STY à cinq dents ou de cinq écailles distinctes; un style; un stigmate en tête, souvent à cinq lobes; un drupe à cinq loges; une ou deux semences dans chaque loge. 11 existe eritre ce genre et les cpacris des rapports nom- breux ; leur principale différence consiste, pour les épacris , dans des fruits capsulaires, à cinq loges. Dans les styphélies ils sont en drupe ou en baie : ce sont, d'ailleurs, pour les deux genres, des arbustes peu élevés, à petites feuilles en- tières, éparses ou alternes. Les fleurs sont solitaires ou en grappes courtes. M. de Labillardière, puis M. Rob. Brown, ont enrichi ce genre de belles et nombreuses espèces. Ce genre a été nommé Epacris par Forster, composé de deux mots grecs, ê-j; , sur, ocKpoç, élevé, parce que ces plantes crois- sent assez généralement sur le sommet des hautes montagnes : elles sont presque toutes originaires de la Nouvelle-Hollande. Beaucoup d'espèces, rangées d'abord dans ce genre, ont été transportées dans d'autres par M. Rob. Brown. Voyez Leu- coPOGON, Meuchrus (qu'il faut lire au lieu de Melichnus) , AcROTicHE, LissANTHE, MoNOTOCA , ctc. Vacrotichc doit être placé à la suite des styphélies. (Voyez son caractère essentiel au mot AcROTicHE, tome I.", Suppl., page 60.) Styfhélie DENTÉE ; Styplielia sem/lata , LabilL, Nov.HolL, 1, page 45, tab. 62. Petit arbrisseau souvent couché, dont les tiges sont longues de six à sept pouces, divisées en ra- meaux diffus, très-rapprochés, presque fascicules à la partie supérieure des tiges, garnis de feuilles fort petites, éparses, sessiles, très-étroites, linéaires- lancéolées, finement dentées en scie, aiguës, mucronées, marquées en dessous de trois nervures. Les fleurs sont petites, disposées dans l'aisselle des feuilies en grappes Irès-courles , réunies en tête à l'extrémité d'un pédoncule commun, imbriqué de petites écailles orbi- culaires ; la corolle est courte, tubulée; le limbe plan , ou- vert, hérissé de poils en dessus; les filamens supportent de petites anthères à une seule loge; l'ovaire est ovale, marqué de cinq stries, environné à sa base d'un anneau en écaille; le style aminci à sa partie supérieure; le stigmate un peu aigu. Le fruit est un drupe qui renferme un noyau à cinq loges; une semence dans chaque loge. Cette plante croît an cap Van-Diémen, STY 197 Sn-PHÉLiE A LONGUE coiioLLE ; StyplicHa tul'iflora. Arbrisseau dont les tiges sont droites, glabres, cylindriques, divisées en liimeaux alternes, garnis de feuilles presque scssiles, alternes, linéaires, glabres, en ovale renversé, obtuses, entières, ré- trécies en pointe à leur base. Les fleurs sont latérales, soli- taires, axillaires , munies à leur base de quelques écailles imbriquées. Le calice est divisé en cinq folioles droites, beau- coup plus courtes que la corolle : celle-ci est tubulée, pres- que en forme de clou. Le tube est fort long, terminé par un limbe k cinq lobes linéaires, rabattus en dehors, velus à l'ex- térieur; les étamines sont courtes, non saillantes, insérées sur le tube de la corolle. Le fruit est un drupe presque ovale , un peu arrondi, à cinq loges. Cette plante croît à la Nou- velle-Hollande. Styphélie a FEUiLr.Es DE SAPIN; Stjphelia alnetina, Labill. , ISov. Holl. , 1 , page 48 , tab. 68. Grand arbrisseau , qui s'élève à la hauteur de six ou sept pieds sur une tige striée, assez forte, tuberculée. Les rameaux sont alternes, diffus, garnis de feuilles nombreuses, éparses, médiocrement pétiolées , dressées, très-roides, oblongues, rétrécies à leur base, acé- rées, très-aiguës, marquées de cinq à sept nervures, presque longues d'un pouce. Les fleurs sont solitaires, axillaires, presque sessiles , accompagnées à leur base d'environ seize écailles; les inférieures beaucoup plus petites, imbriquées, médiocrement ciliées , ainsi que les folioles du calice , mar- quées de trois ou cinq stries un peu roussàtres ; le tube de la corolle est pileux en dedans, ainsi que le limbe, divisé en cinq lobes ovales, lancéolés, presque obtus; les anthères ont une seule loge; cinq écailles presque orbiculaires et conni- ventes sont à la base de l'ovaire; le drupe est un peu orbi- culaire, acuminé au sommet, revêtu d'une pulpe charnue, épaisse, à cinq loges, renfermant chacune une semence. Cet arbrisseau croit au cap Van-Diémen. Styphélie oxvcèdre ; Stj'phelia oxycedrus, Labill., loc. cit., tab. 69. Cette espèce a presque l'apparence du juniperus oxycedrus. Ses tiges sont ligneuses, assez fortes, hautes de six ou sept pieds. Les rameaux alternes, épars ou presque fascicules, diffus, ramifiés; les feuilles sessiles, éparses, fort étroites, entières, lancéolées, horizontales ou inclinées, ai- 198 STY gués, rétrécies en pétiole à leur base, de couleur cendrée en dessous, munies de cinq à sept nervures longitudinales et parallèles. Les fleurs sont presque sessiles , axillaires, so- litaires; le calice est à cinq folioles courtes, ovales, un peu ciliées, environnées d'une douzaine de petites écailles iné- gales, imbriquées et ciliées; la corolle tubulée ; le tube de la longueur du calice ; le limbe à cinq lobes presque linéaires, obtus, un peu pileux; les étamines ne sont point saillantes; l'ovaire est environné de cinq écailles orbiculaires. Le fruit est un petit drupe globuleux, surmonté d'une pointe à son sommet, entouré d'une pulpe épaisse , cliarnue ; les semences solitaires dans chaque loge. Cette plante croit au cap Van- Diémen, SxYPHÉLiE GLAUQUE; Styplielia glauca , Labill. , Nov.HolL, tab. 61. Arbrisseau de six ou sept pieds, dont les rameaux sont presque opposés, garnis de feuilles alternes, à peine pétiolées, planes, ovales- oblongues, glabres, entières, glau- ques en dessous, aiguës et terminées par un petit filet sé- tacé , un peu rétrécies à leur base; le pétiole très-court. Les fleurs sont disposées en petites grappes axillaires, droites, presque en tête , beaucoup plus courtes que les feuilles ; chaque fleur munie d'une écaille ovale et de deux autres op- posées, presque en carène. Le calice est à cinq folioles un peu arrondies; le tube de la corolle court, très- glabre, à cinq découpures droites, obtuses; les anthères sont ovales, ob- longues, inclinées, de la longueur des filamens ; l'ovaire est entouré à sa base d'un anneau à cinq dents; le style court; le drupe petit; il renferme un noyau à cinq loges, quel- quefois réduites à une seule par avortement. Cette plante croit au cap Van-Diémen. Styphélie a trois fleurs; Sfjyphelia trijlora, Andr. , Bot. rep, , tab. 72. Arbrisseau à tige glabre, droite, rameuse, cy- lindrique, garnie de feuilles nombreuses, éparses, sessiles, imbriquées, glabres, ovales, très-entières, glauques en des- sous, mucronées au sommet. Les fleurs sont latérales, situées vers la partie inférieure des rameaux, réunies trois par trois dans l'aisselle des feuilles. Le calice est muni à sa base de quelques écailles imbriquées, inégales; la corolle tubulée, très-longue, de couleur rouge, jaune au sommet, divisée à STY 199 son limbe en cinq découpures étroites, linéaires. Le fruit consiste en un drupe ovale, oblong, à cinq loges. Citte plante croit à la Nouvelle -Hollande. Styphélie réfléchie; Stjphelia rejlexa, Rudg. , Tram, linii., 10 , page 296 , lab. 17 , fig. 1. Ses tiges sont ligneuses, droites et rameuses; les feuilles presque sessiles, alongées, entières, réfléchies à leurs cAlés, un peu acuminées , longues de quatre lignes. Les tleurs sont terminales, réunies en tête, médiocrement pédicellées , munies de deux bractées plus courtes que le calice : celui-ci garni d'écaillés imbriquées, pubesccntes; les inférieures presque en carène; la oorolle est un peu tubuleuse , plus longue que le calice, lisse, à cinq découpures alongées, recourbées, munies en dedans de longs poils très-blancs; les filamens sont insérés à l'orilice du tube; les anthères longues, recourbées, très-aiguës; l'ovaire est tur- biné; le style court; le stigmate en tête. Cette plante croit à la Nouvelle-Hollande. Styfhélie en cœuk; Styplielia cordata , Labill., Noi\ Holl. , 1 , page 46, tab. 63. Petit arbrisseau qui s'élève à la hauteur de huit à neuf pouces, dont les rameaux inférieurs sont al- ternes, distans, les supérieurs épars , plus rapprochés, gla- bres, diffus, garnis de feuilles alternes, fort petites, ovales en cœur, roides , un peu épaisses, glabres, striées en des- sous ; les pétioles courts , à demi cylindriques. Les fleurs sont disposées en petites grappes latérales, garnies d'écaillés or- biculaires, imbriquées. Le calice est fort petit, à cinq fo- lioles orbiculaires , accompagnées de deux écailles opposées et d'une bractée; la corolle est petite; le tube court, garni en dedans de quelques poils rares; le limbe à cinq décou- pures linéaires, obtuses, garnies à leur sommet de poils en pinceau ; les filamens ne sont pas saillans; les anthères à deux loges; l'ovaire est entouré à sa base d'un anneau en écailles ; le drupe, petit, acuminé. Cette plante croit dans la terre de Van-Leuwin, à la Nouvelle -Hollande. (Poia. ) STYPHLUS. (Entom.) M. Schœnherr a décrit sous ce nom un genre de charansons ou de rhinocères , sous le n.° i5i, (CD.) STYPHONIA. {Bot.) Voyez l'article Stœchas, psge 64 de ce volume. (J. ) ^oo STY STYPJNION. ( Bo^ ) Genre delà famille des algues , de l'or- dre des algues articulées . qui paroît voisin dt'S rivulaires et dos nostocs. 11 consiste en une masse gélatineuse et flocon- neuse , homogène , sans aucun organe ou filament sensible à la vue, excepté au microscope, qui laisse voir quelques filets entourés d'une gelée. Ce genre, établi par Rafinesque-Schmaltz , est rapproché par lui de celui qu'il a nommé Pofarcus. Il ne contient qu'une espèce , le slypnionjluitans , Ralin., Ann. of nat. , 1820, n.° 1 , pag. 16.11 n'a pas de forme constante, mais il est un peu alongé, perpendiculaire , floconneux ou comme lacéré , d'.une couleur jaunâtre-foncée ou brune. Il est très-commun et flot- tant à la surface des eaux de FOhio , pendant Tété. Il a l'ap- parence de cordes ou fils, et imite une conferve. On peut le diviser sans le détruire. (Lem.) STYRAX. {Bot.) Voyez Alibousier. (L.D.) STYRIS-FISKUR. (Jc/i/J/jo/.) JNom norwégien du rémora. Voyez ÉcHÉNÉiDE. (H, C.) STWING. {Icht]ijol.) Un des noms groè'nlandois du Flétam. Voyez ce mot. (H. C.) SU. (A/amnî.) Nieremberg parle sous ce nom d'un animal féroce de la terre des Fatagons, dont il est impossible d'ap- prétier les analogies d'après la description imparfaite qu'il en donne. Il lui attribue de la ressemblance avec l'homme et le lion , une barbe peu épaisse , et une queue touffue comme celle de Fécureuil. (Desm.) SU^D. (Bot.) Ce nom arabe, prononcé aussi soujd, soud, est Forigine du nom soude, donné à diverses plantes salées qui croissent sur les bords de la mer, et dont on extrait la cendre. Forskal l'emploie pour son genre Suœda. très-voisin de la vraie Soude, Salsola, et devant peut-être se confondre avec elle. Ces suceda sont aussi nommés mullah , mullœah , liomm,ani, tartyr. On trouve encore le nom de suoed appliqué, suivant Forskal, soit à son achyrantkes polyslachja , soit à son achyranthes pa-' niculata , qui est le celosia caudata de Vahl. D'autres Font aussi donné à des chenopodium. (J.) SUAERD-FISK. {Ichthyol.) Un des noms norwégiens delà Scie. Voyez ce mot. (H. C.) Sun 201 SUAN , METAPALO. ( Bot. ) f.e ficus dendrocida de M. Kunth est ainsi nommé, suivant lui, en Amérique sur les bords de la rivière Magdeleine. I,e samatite ou amesqueto du Mexique est le Jicus complicata du même auteur. (J. ) SUARESIA. (Bot.) Nous avons donné ce nom au genre An- toiria de Raddi, fondé sur le Jungermannia jjlalyphj'Ua , Linn. (voyez n.° i/|., à l'article Jungermannia). Raddi le caractérise ainsi : Calice comprimé, bilabié ; lèvres entières, un tant soit peu arrondies; capsules presque rondes , s'ouvrant en quatre valves; fleurs mâles, sur des individus distincts , en épillets formés d"écailles imbriquées, convexes, recouvrant des cor- puscules charnus, presque ronds. Raddi a fait hommage de ce g'enre à M. d'Antoir, de Toulon, botaniste instruit et très- zélé. Si ce genre est conservé, on doit aussi conserver le nom ù'Aiiloiria , que nous avons changé en celui de Suaresia , seulement pour le faire connoitre , ayant été établi long- teuiis après la publication des premiers volumes de ce Dic- tionnaire. Le nom de Swaresia rappelle celui de Joseph Suares, botaniste florentin , compatriote de Michéli et l'un de ses protecteurs. (Lem.) SUASI. {Ornith.) Nom d'un canard du Kamtschatka , dont parle Kraschenninikovv , mais sans en décrire l'espèce. (Ch. D.") SUB-AQUILA. {Ornith.) L'oiseau ainsi désigné par Gaza, est, à ce qu'il paroît , le percnoptère, viiltur percnopterus, Gmel. (Ch. D. ) SUB^SIB, SAUSEB. (Bot.) Noms arabes de Veuplwrhia esiila, selon Forskal, qui cite les noms sulbejh et siibia pour Veupliorbia peplus, (J.) SUBAPLYSIENS , Subapljsiacea. ( Malacoz. ) Nom de la première famille des monopleurobranches, dans le Système de malacologie de M. de Blainville, et qui indique un rap- port évident avec la famille des aplysiens, dont elle ne dif- fère bien évidemment que parce que les appendices tenta- culaires sont en général plus simples, et surtout que les ori- fices des deux parties de l'appareil de la génération sont peu ou point distans entre eux, ce qui n'a pas nécessité de sillon intermédiaire. Les genres, qui constituent cette famille, sont : les G. Bfin- i02 SUB THELLE, PtEUROBJlANCHE et pLEUROBRANCHlDlE. VoyCl CCS diffé- rens mots et l'article Mollusques. (De B.) SUBAR. (Bot.) Nom africain de l'aloès , suivant Menfzel. (J-) SUBBRACHIENS ou MALACOPTÉRYGIENS SUBBRA- CHIENS. (Ichthjyol.) M. Cuvier a ainsi appelé le sixième ordre des poissons, lequel contient presque autant de familles que de genres, et est caractérisé par l'implantation des ca- topes sous la gorge. Voyez Auchénoptères , Ichthyologie, Ju- gulaires. ( H. C.) SUBBUTEO. {Ornith.) Ce nom, qui se rapporte au hobe- reau d'Aldrovande, désigne aussi la soubuse en latin mo- derne. (Ch. D.) SUBENTOMOZOAIRES , Sulentomozoa , ou SUBENTO- ZO AIRES, Suhentozoa , par abbréviation. Dénomination com- posée de trois mots, voulant dire, des animaux voisins des animaux articulés , et que NL de Blainville emploie dans son Système de classification et de nomenclature , pour désigner un sous- type intermédiaire aux entomozoaires et aux acti- nozoaires, comme les Siponcles et genres voisins, qui n'ont rien d'articulé ni de rayonné dans leur organisation, quoique leur corps vermiforme soit composé de deux moitiés sem- blables, ce qui les a fait comprendre jusqu'ici parmi les Vers. Voyez ce mot. (De B.) SUBER. (Bot.) Sous ce nom latin ancien du liège, Toup- nefort faisoit un genre qu'il distinguoit du chêne par les feuilles toujoui's vertes, de l'yeuse, ilex , par Técorce du tronc, très- épaisse. Les trois genres ont été réunis par Lin- naeus, et le liège est maintenant le quercus suher. (J.) SUBÉRATES. ( Chim,) Genre de sels formés par l'acide su- bérique. Voyez Subérique [Acide]. ( Ch. ) SUBÉRINE. ( Chim. ) Nom que j'ai donné à un principe immédiat des végétaux , qui est caractérisé par la propriété de donner un acide particulier, appelé suhénque, quand on le traite par l'acide nitrique. Voyez au mot Liège, t. XXVI, jçjage 293. (Ch.) SUBÉRIQUE [Acide]. (Chim.) Acide organique qu'on ob- tient en traitant par l'acide nitrique le liège, et, en général, les épidermes des arbres. (Voyez Liège.) SUB Composition. Alan Oxigène 87,20 2 Carbone 59,81 4 Hydrogène 6,97 3. Observation. L'acide subérique, que M. Bussy a brûlé par l'oxide de cuivre, avoit été fondu, puis exposé à la température de 100''. Il est bien probable que les proportions précédentes se rapportent à la composition d'un hydrate et non à celle d'un acide libre. Suivant M. Bussy, 6o5 parties d'acide neutralisent 1496 parties de protoxide de plomb; il s'ensuit que 100 parties doivent neutraliser 247 parties d'oxide , contenant 17,71 par- ties d'oxigène. Propriétés. Il est blanc, et sous forme de très-petits cristaux : il a une saveur acide qui n'est point amère. La lumière ne l'altère pas. W se volatilise quand on le jette sur un corps chaud , en répandant l'odeur du suif. Si on le chaufiFe sur \\n papier, il se fond et tache celui-ci, comme le feroit la graisse. L'acide subérique se dissout dans 80 parties d'eau froide et dans 38 parties d'eau à Go^. Cette dissolution rougit le tour- nesol ; elle a une saveur acide légère , sans amertume. Si MM. Brugnatelli et Bouillon-Lagrange ont trouvé la saveur de cet acide amère, c'est qu'ils ne l'avoient pas obtenu à l'état de pureté. L'acide subérique est plus soluble dans l'alcool que dans l'eau, aussi sa dissolution alcoolique et concentrée précipite par l'eau. L'acide nitrique n'a pas d'action sur lui. 11 ne verdit pas la solution d'indigo, comme M. Bouillon- Lagrange l'a prétendu. Distillé dans une cornue, il se volatilise presque en Iota- ^'04 SUB lité et se condense en aiguilles blanches; il ne reste qu'un peu de charbon. Acide suléj^îque et bases salif.abies. La potasse, la soude, l'ammoniaque, forment des combi- naisons très- solubles avec cet acide : c'est pourquoi, lors- qu'on mêle ces sels avec les acides sulfurique , nitrique et hy- drochlorique , ils laissent précipiter de Tacide subérique. L'acide subérique ne précipite pas les eaux de chaux, de baryte et de strontiane ; mais en faisant évaporer les dissolu- tions de ces bases, neutralisées par l'acide subérique, les su- bérates se séparent en flocons blancs. L'acide subérique ne précipite pas les sels calcaires, comme Brugnatelli l'a prétendu. Les subérates de potasse et de soude concentrés précipitent les sels calcaires. 11 ne me paroît pas douteux que ce chimiste a été trompé par l'acide oxalique, qui est produit par l'action de l'acide nitrique sur le licge. Il suffit de lire le travail du chimiste italien pour se convain- cre , qu'il n'a point connu l'acide subérique à l'état de pureté. Le subérate d'ammoniaque précipite Talun. L'acide subérique précipite en blanc le nitrate d'argent nentre et Ihydrochlorate de protoxide d'étain. Il ne pré- cipite pas le sulfate de cuivre. Il précipite en blanc le sulfate de fer au minimum, le nitrate et l'acétate de plomb, et le nitrate de mercure. Il ne précipite pas le sulfate de zinc. Préparation. Pour préparer cet acide, on met une partie de liège râpé dans une cornue munie d'un ballon : on verse dessus 6 parties d'acide nitrique à 3o°; on distille doucement et l'on remet plusieurs fois de suite le produit acide de la distillation dans la cornue. Lorsque le liège paroît être bien attaqué, on verse la matière dans une capsule de porcelaine, où on l'éva- porejusqu'à consistance d'extrait pour chasser l'excès del'acide nitrique; on fait chauffer ensuite le résidu dans un matras avec de l'eau. Au bout de quelques heures on retire le ma- tras du feu ; on obtient deux matières solides : l'une à la sur- face de la liqueur est une résine tenant un peu de matière SUB ao5 cireuse; l'autre est sous la forme de flocons au fond du ma- tras : c'est la partie ligneuse du licge. On sépare ces deux matières; on fait concentrer à chaud la liqueur, et par le refroidissement la plus grande partie de l'acide subérique se dépose. L'eau-mére contient aussi de l'a- cide oxalique , une matière jaune, amère. Pour séparer la matière jaune et l'acide oxalique qui sont mêlés à l'acide su- bérique précipité, on lave celui-ci avec de l'eau froide, en- suite on le fait dissoudre plusieurs fois de suite dans l'eau bouillante : par ce moyen on obtient un acide aussi blanc que l'amidon. Histoire. Brugnatelli découvrit, en 1787, que le liège, traité par l'acide nitrique, est converti en un acide particulier , qu'il appela subérique. Bouillon-Lagrange, en 1797, confirma l'existence de cet acide et décrivit les subérates. En 1807 , j'examinai l'acide su- bérique, et je l'obtins beaucoup plus pur qu'on ne l'avoit eu jusque-là. En effet, i.*" Brugnatelli lui attribue des pro- priétés qui ne lui appartiennent pas, telle que la couleur jaune, l'amertume, et la propriété de précipiter l'eau de chaux et tous les sels calcaires minéraux; propriétés qui ap- partiennent à des corps qui se forment en même temps que lui; 2." M. Bouillon-Lagrange lui attribua la propriété de brunir, quand on l'expose aux rayons du soleil, une saveur amère, et, en outre, celle de verdir le sulfate d'indigo, le nitrate et le sulfate de cuivre. Ces dernières propriétés fe- noient évidemment à ce que l'acide étudié par ce chimiste étoit mêlé de matière jaune amère. En 1822 M. Bussy fit l'a- nalyse élémentaire de l'acide subérique. (Ch.) SUBHOMOMÉRIENS. (Chét.) M. de Blainville, dans sa clas- sification des animaux, donne ce nom à un ordre de chéto- podes qui comprend le seul genre Arénicole. (Desm.) SUBIAREL. {Ornith.) Ce nom, qui s'écrit aussi suhiarela et subioulot, désigne en Piémont les" mauves oa mouettes. (Ch. D.) SUBIAPiEUL. (Ornith,) Cette dénomination s'applique, dans le Piémont, à la barge commune. (Ch. D. ) 2o6 SUL SUBIS. {Ornilh,) Voyez Cuvina. (Ch. D. ) SUBLAIRE. {Ichthjul.) Nom nicéen de plusieurs poissons du genre Crënilabre, et, entre autres, descrénilabres Cotta, Lamarck , rougeàtre, verdâtre et méditerranéen, rapportés par M. Risso aux Lutjans. Voyez Crënilabre et Lutjan. (H. C.) SUBI.ET. (Bot.) Un des noms vulgaires du Ij'chnis dioica, dans les environs d'Angers, suivant M. Desvaux. (J.) SUBLET, Coricus. (Ichlhjol.) M. Cuvier a créé sous ce nom un genre de poissons qui offrent tous les caractères des Cré- NiLABREs (voyez ce mot), et qui ont une bouche aussi protrac- tile que celle des Filous. Ce genre ne renferme encore que de petites espèces de la Méditerranée. Le SuBLET VERDATRE (Covicus viresccns , Risso) a le corps d'un vert foncé sur le dos, passant au jaune- doré sous le ventre. Tête et gorge traversées de lignes violettes; dents petites ; yeux d'un rouge argenté ; iris doré. Des bords rocailleux de la mer de Nice, où il a été dé- couvert par M. Risso. Le SuBLET Lamarck; Coricus Lamarckii , Risso. Corps un peu aplati; écailles très- adhérentes ; dos d'un bleu d'oulre- mer; flancs d'un aurore argenté, avec quelques points noirs ; ventre brillant de l'éclat de l'argent et parsemé de points d'un rouge de carmin; dents aigus ; yeux éclatans comme des rubis; iris doré; opercules argentées. Même séjour et même taille de quatre à cinq pouces que le précédent. Leur chair est , en tout temps , tendre et savoureusCé (H. C.) SUBLIMATION. {Chim.) Opération p«r laquelle on volati- lise un corps que l'on obtient ensuite sous forme solide en condensant sa vapeur. (Ch.) SUBLIMÉ CORROSIF. {Chim.) C'est le perchlorurc de mer- cure sublimé. ( Ch.) SUBLIMÉ DOUX. (Chim.) C'est le protochlorure de mex- cure sublimé. ( Ch.) SUBMERGÉES [Plantes]. {Bot.) Entièrement plongées dans l'etiu {confervu egagrop} la , etc.). Beaucoup de plantes d'abord ' SUB 2G7 submergées élèvent leur têfe au-dessus de Veau pour fleurir, et se replongent pour fructifier {mj'rioph-yllum spicatum, cera- tophjlluin suh/nersum , valisneria). (Mass.) SUBMYTILACÉS , Suhmytilacea. ( Malaooz.) Famille de ma- lacozoaires lamellibranches, voisine de celle des moules ou des mylilacës, établie par M. de Blainville, dans son Système de malacologie, pour un certain nombre d'animaux, qui ont été long- temps désignés sous le nom de moules d'étang, mais qui en diffère essentiellement par la forme du pied et l'absence de byssus. Elle contient les genres Anodonte, Unio ou MouLETTE, et Cardite, avec les divisions et les subdivi- sions que les conchyliologistes y ont établies. Voyez ces mots, et le Gênera de l'article Mollusques. (DeB. ) SUBOSTRACÉS. [Malacoz.) Famille d'animaux mollusques lamellibranches, voisine de celle des ostracés , au point que Linné les comprenoit pour la plupart dans son grand genre Ostrea; mais qui en diffère essentiellement, parce que leurs branchies ne sont pas réunies dans tout leur bord interne, qu'il y a un abdomen visible avec un rudiment de pied, souvent même pourvu d'un byssus, et que la coquille est beaucoup plus régulière. Les genres qui la constituent, sont: les G. Spondyle , Pucatule, Hinnite, Peigne, Houlette et Lime. Voyez ces différens mots, et le Gênera de l'article Mollus- ques. (De B.) SUBRE-DAURADE. (Ichthyol. ) Sur quelques-unes de nos côtes méridionales on donne ce nom aux vieilles daurades. (H.C.) SUBSTANCE HERBACÉE. {Bot.) Voyez Enveloppe herba- cée et Tige. (Mass.) SUB-STANCES ASTRINGENTES ou TANNANTES, TAN- NIN. (Oiim.) M.Séguin, ayant examiné en 1792 le tannage sous le rapport chimique, l'expliqua en admettant dans Fé- corce de chêne, etplus généralement dans les matières végétales douées de la propriété de tanner la peau, un principe immé- diat qu'il appela tannin, et auquel il donna pour caractères: D^avoir une saveur astringente , de précipiter la gélatine et l'eau de chaux, et enfin, de conserver les peaux par la combinaison qu'il contracte avec elles dans le procédé du tannage. On fut d'autant plus porté à adopter cette manière de voir, qu'elle faisoit 2o8 S U B rentrer dans le domaine de la chimie un art très-important, et qu'elle l'expliquoit d'une manière très-simple; en outre, comme on n'avoit reconnu à aucun principe immédiat vé- gétal la faculté de précipiter la gélatine, on considéra géné- ralement le tannin comme une substance organique bien ca- ractérisée, et la gélatine fut comptée parmi les réactifs les plus importans pour l'analyse végétale. Le fréquent usage que l'on en fit, conduisit bientôt les chimistes à trouver dans les plantes un grand nombre de substances qui la précipitoient, et qui, conséquemment à l'opinion de M. Séguin, dévoient contenir le tannin : mais en comparant ces substances à celle que ce chimiste avoit signalée dans l'écorce de chêne et la noix de galle, il fut impossible, malgré le désir que l'on en avoit, de les regarder comme étant toutes identiques, sur- tout lorsque M. Hatchett eut démontré en i8o5 , que les ma- tières charbonneuses, les résines, etc., traitées par l'acide nitrique, les résines, le camphre, etc., traités par l'acide sulfurique, donnent des substances douées de la propriété tannante. De là la nécessité d'admettre un nombre infini d'es- pèces de tannin , ou au moins de variétés très -différentes d'une même espèce. Tel étoit l'état de la science en i 809 , lorsque je répétai les expériences de M. Hatchett sur les principales substances qu'il avoit appelées tannins artijiciels. Je fus conduit à Cette conclusion, que la propriété de pré- cipiter la gélatine se retrouve dans un trop grand nombre de corps, doués d'ailleurs d'autres propriétés qui les distin- guent extrêmement les uns des autres , pour qu'on puisse l'employer comme caractère d'une espèce ou même d'un genre d'espèces. Les travaux auxquels je me suis livré depuis sur les substances douées de la saveur astringente, et de la fa- culté de précipiter la gélatine, m'ont confirmé de plus en plus dans l'opinion que je viens d'énoncer. Ce sujet me pa- roît assez important pour que je passe en revue les princi- pales substances astringentes et tannantes, tant celles qui sont le résultat de la végétation, que celles qui sont le produit de l'art. C'est même par ces dernières que je commencerai l'histoii'e des substances asli'ingentes et tan- nantes. SUB 209 §. 1. Des substances astringentes artificielles ou des tannins artificiels. Article 1." De l'amer de Welter. Préparation. L'amer que Welter a obtenu le premier en traitant la soie par Tacide nitrique, peut être préparé à l'état de pureté en opérant de la manière suivante : Apres avoir traité l'in- digo par l'acide nitrique , comme il est dit tome XXllI , p- 089 et 390 , et en avoir obtenu l'amer de Welter, cristallisé en lames, on fait bouillir" ce corps dans l'acide nitrique: on le fait cristalliser plusieurs fois; on le combine avec la po- tasse ; on fait cristalliser la combinaison ; après avoir lavé les cristaux, on les traite à chaud par l'acide hydrochlorique, qui en sépare la potasse. Par le refroidissement, l'amer cris- tallise. On le considère comme pur, lorsque sa solution ne précipite pas le nitrate d'argent en chlorure. Propriétés. Il est d'un blanc tirant sur le jaune de paille. 11 est plus soluble dans l'eau chaude que dans l'eau froide; aussi une solution qui en est saturée à chaud, donne-t-e!le beaucoup de cristaux en se refroidissant. La solution est jaune. Il est soluble dans l'alcool. Il rougit très-fortement le tournesol et neutralise parfaite- ment toutes les bases salifiables, et les combinaisons qu'il forme avec elles ont la propriété de détoner plus ou moins forlement par la chaleur. Il a assez d'affinité avec la potasse pour enlever cet alcali aux acides nitrique et hydrochlorique, lorsqu'on fait éva- porer une solution d'amer et de nitrate ou d'hydrochlorate de potasse. L'amer a une saveur amère, acide et astringente. 11 précipite la gélatine; mais le précipité n'est point aussi abondant que quand l'amer retient de l'acide nitrique et une portion de la matière résinoïde qui s'est formée dans le traitement de l'iAdigo (tome XXIII, page 089 et 690 ). Le 5i. 14 210 SUB précipité d'amer et de gélatine est soluble dans un excès de gélatine et dans les acides. L'amer, chauffé doucement dans une fiole à médecine, se sublime en petites aiguilles d'un blanc tirant sur le jaune de paille. Jeté sur un fer rouge , il s'enflamme et laisse un charbon qui fuse. Distillé convenablement dans une petite boule de verre, il se fond, noircit et s'enflamme; il reste un charbon Jéger, et l'on obtient de la vapeur d'eau, de l'amer indécomposé, de l'ac'de carbonique, de l'acide hydrocyauique ou du cya- nogène, de l'acide nitreux, du gaz nitreux, un gaz inflam- mable contenant du carbone. Toutes les combinaisons salines de l'amer ont la propriété de détoner plus ou moins fortement, ainsi que je l'ai dit. La combinaison saline la plus remarquable est, sans contre- dit, celle qu'il forme avec la potasse. Elle est bien moins soluble que lui ; aussi se sépare- 1- elle en petits cristaux d'un beau jaune d'or, lorsqu'on réunit des solutions aqueuses un peu concentrées d'amer et de potasse. Il se comporte d'une manière analogue avec la soude. Sa combinaison avec l'ammoniaque cristallise en petites paillettes, qui détonent légèrement par la chaleur. Il dissout l'oxide d'argent, et forme avec lui des aiguilles d'un jaune d'or superbe. Il dissout le sous- carbonate de plomb à une légère cha- leur. Par le refroidissement on obtient des aiguilles p«u so- lubles , quand elles ne retiennent pas un excès d'acide. Il dissout également le peroxide de mercure. Appendice à l'histoire de l'amer de TVelter. Dans le traitement de l'indigo par l'acide nitrique, décrit tome XXIII , page 589 et Sgo, il se produit une matière que j'ai appelée amer au minimum d'acide nitrique. On l'obtient or- dinairement unie a une proportion variable de matière ré- sinoide et d'un peu d'amer de Welter. Pour la purifier, on la fait dissoudre dans l'eau bouillante; on y ajoute, peu à peu, son poids de sous- carbonate de plomb; on maintient l'ébullition quelque temps ; on filtre : il reste sur le papier SUB 211 du sous-carbonate de plomb, et une combinaison d'oxide dç ce métal et de matière résinoïde. On verse dans la liqueur filtrée de l'acide sulfurique , pour en précipiter le plomb; on filtre de nouveau la liqueur chaude. Par le refroidisse- ment, elle dépose des cristaux d'amer au minimum; on les fait égoutter; puis on les redissout pour les purifier par cristallisation. Propriétés de l'ainer au minimum. Il peut être obtenu en cristaux aciculaires blancs, lorsqu'on le chauffe doucement dans une fiole à médecine. Il a une saveur légèrement acide, amère et astringente. Jeté sur un fer rouge, une partie se sublime; une autre se réduit en produits volatils et en un charbon qui fuse. Distillé dans une boule de verre, une partie se sublime; une autre se réduit en gaz acide carbonique, et probable- ment en azote, et, enfin, en un charbon qui fuse. Il est beaucoup plus soluble dans l'eau chaude que dans l'eau froide. Cette solution rougit le tournesol; mais elle ne précipite pas la gélatine. Un de ses caractères distinctifs est de se colorer en rouge quand on la mêle avec des sels de peroxide de fer. L'acide nitrique, à 40 , qu'on fait concentrer à chaud avec l'amer au minimum , le convertit en amer de Welter. Ce résultat m'a toujours paru extrêmement curieux. Il prouve qu'il y a une relation très-intime entre les deux amers, quelle que soit l'opinion qu'on adopte sur leur composition. L'amer, au minimum, a beaucoup moins de force acide que l'amer de Welter. 11 ne décompose pas le nitrate , ni l'hydrochlorate de potasse. Il forme avec la potasse une combinaison beaucoup plus soluble que celle de l'amer de "Welter avec la même base. Cette combinaison cristallise en petites aiguilles rouges, qui fusent par la chaleur sans détoner. Il forme des composés analogues et solubles dans l'eau, avec la chaux , la strontiane et la baryte. Les acides sulfurique, nitrique, hydrochlorique , etc., ajoutés aux dissolutions aqueuses de ces combinaisons, en séparent l'amer. 312 SUB A chaud, sa solution aqueuse dissout l'oxide d'argent, mais, a la longue, Toxide paroit se réduire aux dépens des éléincns combuslibles de l'amer. 11 décompose au milieu de Feau chaude le sous-carbonatc de plomb. Il dissout à chaud le peroxide de fer hydraté, et il se co- lore en rouge d'hyacinthe. Article 2. Matière tannante d'apparence huileuse , formée par la réaction de l'acide nitrique et de l'in- digo. Cette matière est rouge-orangée, fluide à i5 , mais pre- nant peu à peu de la viscosité, quand on l'abandonne à elle- même à cette température, après l'avoir exposée à une cha- leur suflisante pour la rendre parfaitement liquide. Elle a une saveur acide, astringente etamère; elle préci- pite abondamment la gélatine. Elle est plus soluble dans l'eau à chaud qu'à froid. La potasse la dissout facilement: la solution, abandonnée à eUe-ni 'me , dépose , au bout de quelques jours , une matière qui détone par la chaleur. Cette niiitière m'a paru formée, i .° d\ine matière résinoïde ; 2° à'amer au minimum; 3.° d'amer de TVelter , et 4.° peut-être d'acide nitrique. J'en ai f^iit l'analyse en la traitant parles J^ de son poids de sous-carbonate de plomb au milieu de l'eau bouillante. La plus grande partie de la matière résinoïde , unie à de l'oxirle de plomb , n'a pas été dissoute : la liqueur filtrée, chaude, a été mêlée à l'acide sulfurique , pour précipiter l'oxidi- de plomb; la liqueur contenoit un peu de matière ré- sinojde, beaucoup d'amer au minimum et de l'amer de Wel- ter. Elle preoipitoit la gélatine. D'après ce^te analyse on voit que la combinaison de corps qui, comme l'amer au minimum ce la matière résinoïde, ne précipitent pas la gélatine, et l'amer de Welter, qiii la pré- cipite, forment parleur combinaison un composé doué d'une énergie tannante bien plus forte que celle de l'amer de "Welter. SUB 2i3 Articie 3. Matière tannante formée par la réaction de J'acide nitrique et de l'extrait colorant du Fer- nambouc. Cette matière a de l'analogie avec la précédente. On y trouve, comme dans celle-ci, une malière résinoïde et un amer cristallisable qui a de la ressemblance avec Tamer de Welter, mais qui en diffère sous plusieurs rapports. Cet amer, qui a la propriété de précipiter la gélatine, et qui, d'ailleurs, au feu et avec les bases salifiables , se comporte comme l'amer de Welter , reçoit de son union avec la matière résinoïde une augmentation très-sensible dans la faculté qu'il a d'agir sur la gélatine. Article 4. Matière tannante formée par la réaction de l'acide nitrique et de l'aloès. Cette substance, découverte par M. Braconnot , est con- génère des amers de Welter et de l'extrait du Fernambouc, par la manière dont elle s'altère au feu et dont elle se com- porte avec les bases salifiables ; mais elle s'en distingue sur- tout par la couleur pourpre qu'elle communique à l'alcool et à Teau , dans lesquels elle se dissout. Elle possède à un plus haut degré que l'amer de Welter la faculté de précipiter la gélatine. Article 5. Malière tannante formée par la réaction de l'acide nitrique et du charbon de terre. Le charbon de terre qui a servi aux expériences que je vais rapporter, laissoit 0,84 de coak, quand on le faisoit rou- gir dans un creuset de platine. 100 parties de charbon de terre réduites en poudre fine ont été mises en digestion dans une cornue avec 600 parties d'acide nitrique h 44"*. 11 s'est dégagé des vapeurs nitreuses; quand la première action a été ralentie , la chaleur a été aug- mentée ; après 24 heures on a ajouté 600 parties d'acide, et alors on a fait bouillir, en ayant soin de cohober plusieurs fois le produit. Dès que l'action des corps a paru terminée, on a fait évaporer le tout à siccité dans une capsule ; le résidu pesoit 170 parties : en le traitant par l'eau chaude, j'ai ob- ^14 SUB tenu une sulslance tannante qui s'est dissoute, et un résida couleur de terre d'ombre. A. Substance tannante. — Tannin artijîciel de Hatchett. Je l'ai obtenue en faisant évaporer à siccilé l'eau qui la te- noit en dissolution , et en reprenant le résidu par un peu d'eau; en opérant ainsi, je séparois une petite quantité de matière analogue au résidu couleur de terre d'ombre. La liqueur étoit acide au tournesol; elle avoit une saveur aigre, un peu amère et astringente: elle précipitoit bien la gélatine et l'acétate de plomb. Le précipité de plomb a été lavé et décomposé par l'acide sulfurique. La substance astringente, séparée de l'oxide de plomb, a été dissoute par l'eau : elle ne retenoit ni plomb, ni acide sulfurique; on pouvoit la considérer comme la subs- tance tannante pure. Les précipités qu'elle formoit avec la ba- ryte et le protoxide de plomb fusaient par la chaleur. Quand on évaporoit à sec la solution de la substance as- tringente, celle-ci se présentoit sous forme d'un extrait brun acide , astringent , fusible par la chaleur et déliquescent. Quand on la distilloit, elle se décomposoit; de l'eau, de l'acide carbonique, du gaz nitreux , «te, s'en dégageoient avec impétuosité. J'ai reconnu qu'il s'étoit produit un peu d'amer de Welter dans le traitement du charbon de terre par l'acide nitrique. Proust avoit déjà obtenu le même résultat. Cet amer étoit resté en dissolution dans l'eau, d'où la substance tannante avoit été séparée au moyen de l'acétate de plomb. B. Résidu couleur de terre d'ombre. Ce résidu a été réduit par l'action de Teau en une matière soluble et en une matière insoluble. a. Matière soluble. L'eau qui la tenoit en solution, ayant été évaporée, a laissé un résidu que Ton a repris par l'eau; la solution contenoit une matière tannante, acide, moins soluble dans l'eau que la substance tannante dont j'ai parlé plus haut. Elle ne se fon^ doit pas par la chaleur comme cette dernière, et elle eu SUB 2i5 differoît encore en ce que sa solution dans la potasse, neu- tralisée par un acide, laissoit précipiter la matière tannante: elle fusoit quand on la distilloit, en donnant de l'eau, de l'a- cide carbonique, de l'acide nitreux. b. Matière insoluble. — Oxide de charbon de Proust. Cette substance, dont Proust a parlé sous le nom d'oxide de charbon, ne m'a paru qu'un composé d'acide à radical d'azote et de matière charbonneuse. Elle est noirâtre, insoluble dans l'eau. Elle rougit le papier de tournesol et se dissout en totalité dans l'eau de potasse, et même dans le sous-carbonate de cette base, dont elle expulse l'acide carbonique à l'aide de la chaleur. Les acides la précipitent de sa dissolution avec ses propriétés premières , et l'on ne retrouve pas d'acide ni- trique dans la liqueur. On voit d'après cela que la matière insoluble peut être considérée comme un acide foible. Article 6. Matière tannante formée par la réaction de l'acide nitrique et du charbon de pin. 1 partie de charbon de pin, préalablement chauffé au rouge dans un creuset de platine, mise en digestion dans une cor- nue avec i5 à 18 parties d'acide nitrique à 44 , forme un liquide brun , qui est sirupeux après qu'il a été concentré. Dans cet état, si on le mêle avec de l'eau, il se dépose une matière brune qu'on sépare par le filtre. A. Liqueur filtrée. Evaporée à sec , elle laisse une matière noire d'un goût un peu astringent et acide, qui donne à la distillation un produit acide et un charbon qui ne fuse pas. Cette matière, traitée par l'eau, s'y dissout en grande par- tic. La solution précipite la gélatine , les sels de plomb, etc. Quand on prend le précipité de plomb et qu'on le décom- pose par une certaine proportion d'acide sulfurique , il ar- rive qu'une portion s'empare de l'oxide métallique, tandis qu'une autre se combine avec la matière astringente, et forme ainsi un composé qui précipite la baryte en flocons solubles dans l'acide nitrique. = '6 SUB B. Matière hrune. Elle est soluble dans l'acide nitrique à 45*^: mais elle est pré- cipitée par l'eau à l'état d'une substance jaune, qui ne fuse pas par la chaleur et qui se dissout en totalité par l'eau bouillante : ce qui la distingue de la substance jaune que l'on sépare de l'acide nitrique qui a digéré sur le charbon de terre. Article 7. Matière tannante formée par la réaction du camphre et de l'acide sulfurique. Lorsqu'on met 5o gr. de camphre avec 60 gr. d'acide sul- furique à 66'', le mélange jaunit et brunit; en chauffant dou- cemeut pendant 2 heures, il se dégage beaucoup de gaz acide sulfureux. On verse ensuite 60 gr. d'acide sulfurique dans la cornue et on distille : il se dégage de l'acide sulfurique foible, de l'acide sulfureux, une huile volatile ayant une forte odeur de camphre. 11 se produit sur la fin de l'opération un peu d'acide hydrosulfurique. La matière restée dans la cornue , traitée par l'eau, se ré- duit en un résidu charbonneux et en une matière soluble dans l'eau , qui est acide et astringente. A. Résidu charbonneux. Il est noir, brillant, presque insipide; il ne cède qu'une trace de matière astringente à l'eau bouillante , sans acide sulfurique : il rougit le papier de tournesol humecté d'eau. Il donne à la distillation de la vapeur d'eau, du gaz acide sulfureux, de l'acide hydrosulfurique, une huile rousse, de l'hydrogène carburé, de l'acide carbonique, du charbon re- présentant 0,55 du poids du résidu soumis à la distillation. Ce charbon est un composé de carbone et de soufre. Le résidu charbonneux est en partie dissous par l'eau de potasse : la dissolution est brune ; elle laisse précipiter des flocons colorés par les acides nitrique et hydrochlorique. La liqueur filtrée ne contient pas de quantité notable d'acide sulfurique. La partie du résidu charbonneux indissoute par la potasse, contient toujours du soufre : elle retient en outre de la potasse en combinaison, que l'eau chaude ne lui enlève pas, mais qu'on y reconnoît par l'incinération. SUB 217 Le résidu charbonneux est susceptible de former avec l'acide nftrique un liquide astringent qui , mêlé à l'eau, laisse pré- cipiter une matière qui fuse par la chaleur, en donnant de la vapeur nitrcuse et un charbon retenant du soufre. Quant à la matière qui reste en dissolution , il est aisé de voir, après qu'on en a séparé l'acide sulfurique qui peut avoir été rais à nu pendant l'opération , qu'elle est astringente et très- soluble dans l'eau, qu'elle donne à la distillation des pro- duits azotés et sulfurés : cependant on ne peut , au moyen des bases salifiables , y. démontrer la présence de l'acide sul- furique. B. Lavages aqueux. Ils ont été concentrés; ils étoient alors de couleur verte par réflexion, et d'un jaune rougeâtre par réfraction. On en a précipité Tacide sulfurique par la baryte; dans cet état cri pouvoit considérer la liqueur comme une dissolution de la troisième variété du tannin artificiel de Hatchett. Elle précipitoit la gélatine. Elle étoit acide; elle devenoit rose en s'unissant à la ba- ryte, qui ne la précipitoit pas. La combinaison, évaporée à siccité, laissoit un résidu qui donnoit à la distillation du gaz sulfureux, de l'acide hydrosulfurique et du sulfure de baryte. Article 8. Conséquences générales. 1.° Les acides nitrique et sulfurique, en réagissant sur les matières organiques, forment 'des substances astringentes, trop différentes évidenîment par leur composition élémen- taire et par les propriétés qu'elles exercent par leur affinité résultante pour qu'on puisse les considérer, non- seulement comme desimpies variétés d'une même espèce, mais encore comme des espèces d'un même genre. En effet, si les amers de Welter, du Fernambouc , de l'aloès, peuvent être regardés comme congénères; ils ne peuvent l'être de la substance tan- nante qu'on obtient avec le camphre et l'acide sulfurique. 2.° La propriété de précipiter la gélatine, ne peut être, d'après cela, considérée comme une propriété assez spéciale pour caractériser une espèce , ni même un genre , d'après la considération précédente; mais il y a plus, c'est qu'on a pu remarquer que la simple union de corps qui n'ont pas ^'^ SUB la propriëfé dont je parle , ou qui ne l'ont qu'à un foible degré, l'acquièrent à un degré bien plus intense par le fait de leur simple union en proportion indéfinie. 3.° On retrouve la propriété de précipiter la gélatine dans àes corps très-différens de ceux qu'on a appelés tannins arti- ficiels. En effet, le chlore, le perchlorure de mercure, Ihydrochlorate d'iridium, etc^, précipitent la gélatine, et sous ce rapport ils peuvent être considérés comme des tannins dans le cas où on les emploie à conserver les matières organiques. 4." Il faut remarquer que tous les corps qui tendent à former des composés insolubles dans l'eau avec les matières animales, et ceux qui précipitent la gélatine, ont surtout cette tendance et sont doués d'une saveur plus ou moins as- tringente, quelle que soit d'ailleurs leur nature, puisqu'elle se retrouve dans les corps que nous avons nommés précé- demment, c'est-à-dire, dans des corps simples, dans des acides, dans des chlorures, dans des sels. 5." Il est remarquable que les matières qui ont la tendance précédente ont souvent avec la saveur astringente la saveur amère ou sucrée. Par exemple, la coexistence de la saveur amère et astringente s'observe dans les amers de Welter, du Fernambouc. La coexistence de la saveur astringente et su- crée s'observe dans les sels de plomb, d'alumine, de glucine, qui, s'ils n'ont pas la propriété de précipiter la gélatine, ont du moins celle de s'unir aux tissus animaux et de former avec eux des composés insolubles dans l'eau froide. §. 2. Des substances astringentes ou tannantes naturelles. Article 1." Substance astringente de la noix de galle; tannin. I,a noix de galle ayant toujours été considérée comme une des substances les plus astringentes, et sa composition ayant paru avoir la plus grande analogie avec celle de l'écorce de chêne, il n'est pas étonnant que tous les chimistes qui ont voulu connbitre le tannin , l'aient cherché dans cette substance. D'un autre côté , l'emploi qu'on en fait dans la teinture , soit comme mordant , soit comme principe des teintures noires , l'a fait envisager sous de nombreux rapports» SUB 219 La noix de galle est essentiellement formée de trois principes immédiats ; savoir : d'acfdc gaUique , d'un principe colorant jaune volatil, et de la substance qu'on a appelée tannin. 1.° Acide gallique. Au mot Galuquf. (acide), tome XVIII , page 109, j'ai décrit les propriétés de ce corps. J'ajouterai ici , comme supplément, plusieurs faits qui ont été découverts depuis la rédaction de cet article. J'avois dit, tome XVIII, page 111, qu'il seroit important de rechercher si l'on peut se procurer des gallates de po- tasse, de soude, d'ammoniaque, de baryte, de strontiane et de chaux, en opérant le mélange des corps sans le contact de l'air. Depuis, je me suis assuré qu'en mêlant des solutions de ces bases salitiables avec une solution d'acide gallique dans des cloches pleines de mercure, on obtient des gallates incolores: ceux de potasse, de soude et d'ammoniaque, sont solubles ; les autres ne le sont pas. Il est digne de remarque que dés que ces gallates, sur- tout ceux qui sont solubles, ont le contact de l'oxigène ga- zeux, ils l'absorbent avec rapidité et se colorent en vert, s'ils sont neutres, et en rouge, s'ils contiennent un excès de base; dans ce cas il y a plus de gaz absorbé que dans l'autre. En opérant avec le gallate de baryte et en séparant la base par l'acide sulfurique, on voit que l'acide gallique a été con- verti en une matière colorée, qui est acide et très-astrin- gente. Dans une de mes expériences, 1 centimètre cube d'eau, tenant en solution 0^,2 d'acide gallique et o",2 de potasse à l'alcool, a absorbé 58 centimètres de gaz oxigène. 2.° Piincipe colorant jaune volatil. Cette substance, que je découvris en iSiS et à laquelle je ne donnai pas de nom, parce que je n'avois pas la cer- titude de l'avoir obtenue à l'état de pureté, fut, en i8a8, l'objet d'un travail de M. Braconnot, qui ne cita pas le mien, parce que, probablement, ijl en ignoroit l'existence , quoi- qu'il eût paru en i8i5, dans la dernière livraison de la partie chimique de l'Encyclopédie méthodique. Ce chimiste â2o SUB parla de cette substance sous le nom diacide ellagique; maïs que l'on compare ses résultats à ceux que j'ai décrits, et l'on verra que M. Braconnot a appliqué un nom à un corps qu'il n'a point obtenu à l'état de pureté : c'est ce qui m'em- pêche d'adopter la dénomination d'acide ellagique qu'il lui a imposée. Le principe colorant jaune volatil se trouve dans une ma- tière d'un gris jaunâtre, qui se sépare de l'extrait de noix de galle, lorsqu'on le traite par une foible proportion d'eau, ou bien encore de l'infusion de cette substance, lorsqu'on l'abandonne à elle-même dans un flacon. Dans ce dernier cas le dépôt est augmenté , si l'infusion a le contact de l'air , parce qu'alors, une J)ortion de la matière dissoute venant à s'altérer, la matière d'un gris jaunâtre, naturellement inso- luble dans l'eau, se précipite. Matière d'un gris jaunâtre. Sous la pression ordinaire elle ne cède que des atomes de matière à l'eau et à l'alcool bouillans. Elle rougit le papier de tournesol. Elle ne contient que 0,0114 de chaux et d'oxide de fer. Lorsqu'on la soumet à une trenlaine de lavages alcooliques dans le digesteur distillatoire , l'alcool se colore en un beau jaune , et laisse déposer des cristaux acides par le refroidisse- ment et par la concentration. La couleur de ces cristaux varie du jaune-roux au gris-fauve léger. Le résidu, insoluble dans l'alcool, est formé principalement d'un composé de matière azotée, d'acide gallique, du principe jaune , de chaux et d'oxide de fer. Il est d'une couleur grise , et donne du sous-carbonate d'ammoniaque à la distillation. Cristaux d'un jaune roux. Ils n'ont ni saveur ni odeur , et rougissent légèrement le papier de tournesol humecté. A froid, ils ne changent pas la couleur de l'acétate de peroxide de fer ; mais en faisant bouillir les substances, il se manifeste une couleur d'un brun noir. Sous la pression ordinaire , l'eau et l'alcool n'en dissolvent que des atomes. Cependant ces liquides prennent une belle couleur jaune par le contact des alcalis, et ils précipitent SUB 221 l'acétate de plomb en flocons jaunes et, après qu'ils ont été Concentrés, l'acétate de fer en flocons d'un noir verdàtre. Ces cristaux , chauff"és avec 6 parties d'acide nitrique à 02^, s'altèrent et colorent la liqueur en beau rouge. Si ensuite on ajoute 6 parties d'acide nitrique, la dissolution est complète, et la liqueur donne une quantité d'acide oxalique qui est la moitié du poids des cristaux soumis à l'expérience. Les cristaux, chauffés dans un tube de verre, donnent des aiguilles d'un jaune de soufre, une vapeur aqueuse acide et un charbon assez volumineux. Les aiguilles d'un jaune de soufre ont beaucoup d'analogie avec les cristaux; elles ont un peu plus de solubilité dans l'eau et l'alcool. J'ai tout lieu de croire que les cristaux d'un jaune roux sont formés d'un principe jaune volatil, d'acide gallique , d'un principe colorant rouge. En les traitant par l'alcool , j'ai fait varier la proportion respective de leurs principes immédiats, et j'ai obtenu une combinaison qui contenait une forte pro- portion de principe jaune, et qui avoit cela de remarqua- ble, qu'en y ajoutant de l'acide gallique elle acquéroit la propriété de précipiter la gélatine. Cristaux d'un fauve léger. Les cristaux d'un fauve léger contenoient les mêmes prin- cipes que les cristaux d'un jaune roux ; mais ils y étoient en proportion différente. Ils contenoient en outre une matière azotée, très-probablement identique à celle qui se trouve dans la matière d'un gris jaunâtre. Eaux-mères des cristaux. Par la concentration et le refroidissement elles donnent encore des cristaux analogues à ceux dont je viens de parler, et enfin une eau -mère d'un beau jaune- orangé , qui préci- pite très-bien la gélatine, et l'acétate de fer en flocons d'un bleu pourpre. La présence de Vacide gallique y est démontrée non-seulement par les sels de fer, mais encore parla baryte et la potasse, qui développent dans l'eau-mère des couleurs verte et bleu- pourpre. L'eau -mère contient encore du prin- cipe jaune volatil , du principe rouge et de la matière azotée. D'après les expériences que j'ai faites, et qui sont exposées a" SUB avec détail dans le dictionnaire de chimie de l'Encyclopédie ihéthodique, je considère la matière d'un gris jaunâtre comme une combinaison d't/n, principe jaune , d'acide gallique , d'un. principe rouge, d'une matière azotée; il y a en outre de la chaux et de l'oxide de fer , qui peuvent être unis à la combinaison précédente , ou seulement à une portion de ses élémens. Quand on traite la matière d'un gris jaunâtre par l'alcool, on fait des combinaisons indéfinies avec excès de principes co- lorans et d'acidp gallique , qui sont dissoutes , et des combi- naisons avec excès de matière azotée , qui ne le sont pas. Parmi les premières il y en a qui sont peu solubles et sans action sur la gélatine, et d'autres solubles, qui sont astrin- gentes. 11 paroît bien que celles-ci doivent cette propriété à la plus forte proportion de l'acide gallique , puisqu'on la donne à celles qui ne l'ont pas en y ajoutant cet acide. 3.° Du tannin. M. Séguin, ainsi que je l'ai dit au commencement de cet article, a établi, le premier, l'existence du tannin comme une espèce de principe immédiat des A^égéfaux, qu'il a ca- ractérisée par la propriété de précipiter la gélatine et l'eau de chaux. Il n'a fait aucune tentative pour isoler cette subs- tance de celles qui l'accompagnent dans l'écorce de chêne et la noix de galle. M. Proust est le premier chimiste , à ma connoissance , qui ait décrit des procédés pour obtenir le tannin à l'état de pureté. Il en a proposé deux: l'un consiste à précipiter le tannin d'une infusion de noix de galle par le sous-carbonate de potasse, et à laver le précipité avec un peu d'eau; le se- cond consiste à le précipiter de la même infusion par l'acide sulfurique ou hydrochlorique, à le laver avec de l'eau froide, à le dissoudre dans l'eau bouillante et à neutraliser par le carbonate de potasse l'acide qui s'est uni au tannin. Celui-ci se dépose ensuite par le refroidissement. M. Tromsdorff a donné un procédé très-long, qui se réduit essentiellement aux opérations suivantes : 1.° On traite par l'alcool absolu, et à trois reprises, l'ex- trait aqueux de noix de galle, obtenu par macération ; 2.° On traite deux fois le résidu par l'alcool , contenant SUB 223 ~- d'eau. Ces lavages ont pour objet de dissoudre l'acide gallique. Dans le traitement par l'alcool aqueux beaucoup d* tannin est dissous ; 3." Le résidu, indissous par l'alcool et qui est formé, sui- vant M. Tromsdorff, de principes extractifs et mucilagineux, et de sulfate de chaux, outre le tannin, est dissous par l'eau. La solution est évaporée jusqu'à ce qu'il ne se sépare plus de matière insoluble en reprenant le résidu par l'eau. La matière insoluble ainsi séparée est de Vextractif qui s'est oxi~ ge'nc. (Voyez ExTRACTiF.) 4.° La solution séparée de l'extractif est abandonnée à elle- même , jusqu'à ce qu'il ne s'y produise plus de moisissures; par ce moyen tout le mucilage est détruit. 5.° On précipite la chaux par quelques gouttes de carbo- nate de potasse. 6.° On précipite le tannin par l'acétate de plomb, et on décompose le tannate de plomb par l'acide hydrosulfurique. M. Tromsdorff a vu que le tannin, préparé par le premier procédé de Proust, au moyen du carbonate de potasse, n'est pas pur, car il retient en combinaison de la potasse et de la chaux. 11 pense que celui qui l'est par le second procédé, éprouve une certaine modification de la part des acides précipitans, qui, au reste , ne s'y combinent pas. Il croit qu'en traitant ce tannin par une petite quantité de potasse, ou en le faisant dissoudre dans de l'alcool étendu de 7^ d'eau, on le ramène en partie à son premier état. M. Bouillon- Lagrange prépare le tannin en le précipitant d'une infusion de noix de galle, faite à froid, par le sous- carbonate d'ammoniaque , en lavant ce précipité à l'eau froide, jusqu'à ce que celle-ci ne se colore plus. 11 évite le contact de l'air libre ; traite le précipité par l'alcool jusqu'à ce que celui-ci ne soit plus acide; puis il le fait égoutter sur du papier Joseph, Je vais rassembler les propriétés que l'on a attribuées au tannin de la noix de galle. Il est brun , incristallisable. 11 a une saveur astringente et amère. Il rougit le tournesol ; mais M. TromsdorfF pense que c'est par un reste d'acide qu'il retient accidentellement. «H S U B M. Bouillon-Lagrange croit qu'il ne le rougit que parce que roxigène de l'air l'acidifie. 11 croit encore que le chlore le change en aride galliquc. M. Tromsdorffdit que le tannin est très-soluble dans l'eau. M. Bouillon-Lagrange dit qu'il l'est peu, si l'eau n'est pas bouillante. Les deux chimistes s'accordent, à le regarder comme in- soluble dans l'alcool. M.Tromsdorffdit que les acides sulfurique et hydrochlorique agissent sur la solution de la même manit-re qu'ils agissent sur l'infusion de noix de galle. Suivant M. Bouillon-Lagrange, le tannin, traité par l'acide nitrique, produit de l'acide oxalique. Les eaux de potasse, de soude, précipitent le tannin en s'y combinant. Ces précipités, dissous dans l'eau ciiaude, ne précipitent la gélatine que quand on a neutralisé par un acide l'alcali que le précipité retient. L'ammoniaque s'y combine sans le précipiter. Les eaux de strontiane, de baryte , le précipitent en vert suivant M. Bouillon-Lagrange. L'alumine en gelée le sépare de l'eau. Le tannin précipite les solutions salines de peroxide de fer en flocons bleus, et l'acétate de plomb en flocons d'un gris jaune. jVI. Bouillon-Lagrange dit que le tannin donne de l'acide gallique quand il est distillé. Réflexions sur les procédés précédens employés pour extraire le tannin de la noix de galle. Considérons maintenant les procédés dont je viens de parler : 1.° Relativement à l'influence que les réactifs que l'on em- ploie pour les exécuter, et que les circonstances dans les- quelles on opère, peuvent exercer pour dénaturer les corps soumis à leur action ; J2.° Relativement aux propriétés des principes immédiats qu'il s'agit de séparer. Sous le premier rapport, les sous-carbonates alcalins em- ployés par Proust et M. Bouillon-Lagrange, dans des circons- SUB 224* tances où l'infusion de noix de galle qu'on y mêle est plus ou moins exposée à l'action de Fair, doivent déterminer au moins l'altération de l'acide gallique , et sa conversion en une matière très-astringente. Dès-lors, pour que l'emploi de ces sels dans la préparation du tannin ne fût sujet à aucune objection , il faudroit avoir vérifié, 1.° que la substance à laquelle on donne le nom de tannin , n'est point altérée , comme l'est l'acide gallique, par l'oxigène, une fois qu'elle est unie aux alcalis; 2." que la substance astringente en laquelle l'acide gallique se convertit, ne peut se mêler avec le tannin. Nous savons de plus que le tannin préparé parle procédé de Proust retient de la potasse en combinaison : il est très-probable que le tannin préparé avec le sous-carbonate d'ammoniaque est dans le même cas. Si l'on se rappelle maintenant les nombreuses opérations du procédé de M. Ti'omsdorff, l'affoiblissement de la propriété astringente d'une infusion de noix de galle qui se décompose spontanément; si l'on se rappelle que dans le procédé dont je parle on détruit ce qu'on nomme l'exfracify par une sorte de fermentation, on verra combien ce procédé est éloigné de donner la garantie que le tannin qu'il a pour objet d'ex- traire , ne soit pas un produit altéré. En considérant les choses sous le second rapport, et en ad- mettant, avec tous les chimistes, que l'acide gallique a une grande affinité pour le tannin, il est évident que lorsque M. Bouillon-Lagrange a eu observé que le tannin qu'il avoit pré- paré avec le sous-carbonate d'ammoniaque donnoit de l'acide gallique par l'action de la chaleur et celle du chlore , au lieu de conclure que le tannin s'étoit converti en acide gallique, il auroit dû rechercher si cet acide n'avoit pas été simplement isolé et non produit ; car lorsque deux explications se présen- tent, et que l'une est plus conforme que l'autre aux analo- gies, si l'auteur adopte celle-ci, il est nécessairement obligé d'exposer les raisons delà préférence. De ce que nous venons de dire, il résulte que les procédés qu'on a proposés pour extraire le tannin, ne donnent aucune garantie que l'on ait extrait de la noix de galle une substance qu'on puisse considérer comme une espèce pure de principe immédiat organique; les choses ne sont donc pas beaucoup H- 224* SUB plus avancées sous ce rapport qu'elles ne l'étoient à l'époque où M. Seguin parla du tannin. Article 2. Considérations générales sur le tannin de la noix de galle et les substances astringentes. Si nous considérons maintenant le caractère sur lequel M. Seguin a établi l'espèce tannin' si nous nous rappelons que la propriété de précipiter la gélatine appartient à des substances très-différentes par leur nature, et en outre qu'elle peut ré- sulter de l'union de corps qui ne la possèdent pas à l'état de pureté, ainsi que je l'ai démontré pour l'acide gallique et la matière jaune de la noix de galle, ainsi que M. J. Pelletier l'a démontré pour le même acide et la gomme arabique; on sera convaincu que l'existence du tannin, comme espèce de principe immédiat del'écorce de chêne et de la noix de galle, est encore à démontrer par l'expérience. Il ne me paroît pas douteux que la plupart des matières colorantes, comme les matières dites astringentes naturelles, ne soient formées de principes immédiats qui, à l'état de pu- reté, ne précipitent que foiblement la gélatine, mais qui la précipitent par le fait même de leur union. Il y a des cas où il est permis de croire que la grande solubilité de ces com- binaisons est la cause pour laquelle elles précipitent la géla- tine plus abondamment que ne le font leurs principes immé- diats, qui, à l'état isolé, sont bien moins solubles dans l'eau que les combinaisons qu'ils constituent. Au reste, si l'on démontre un jour dans la noix de galle l'existence d'un corps qui précipite la gélatine indépendam- ment de toute substance étrangère à son espèce , on ne pourra s'empêcher de reconnoitre que, quand l'infusion de noix de galle, d'écorce de chêne, agissent sur la gélatine, le préci- pité est formé non-seulement de gélatine et de tannin , mais encore d'acide gallique et de matière sublimable en aiguilles jaunes; de sorte que ce précipité peut être considéré comme une matière azotée que l'on a teinte au moyen d'un mordant acide et de principes colorans : c'est ce qui résulte de l'ana- lyse que j'ai faite de ce même précipité, en le soumettant à l'action de l'eau et de l'alcool dans mon digesteur distilla- toire. (Ch.) SUB 225 SUBTILE. (Ornith.) On trouve dans l'Abrégé de l'histoire générale des voyages de Laharpe, tome ii, page 536, ce nom donné à un oiseau du Mexique, de la grosseur d'ua pigeon , dont le plumage est noirâtre , à l'exception du bout des ailes et du bec, qui est jaune. Cet oiseau, que l'auteup de la Relation appelle corneille, paroît être plutôt un cas- sique. (Ch. D. ) SUBUCULE, Subuculus. {Actinoz.) Genre établi par M. Oken , dans ses Elémens d'histoire naturelle, tnm. i , p.35i, dans la famille des holothuries , et qu'il caractérise ainsi : Corps ventru, à dix cAtes, avec dix bandes longitudinales, osseuses, du reste cartilagineux. Il ne renferme qu'une es- pèce, Vholothuria penicillus (Linn., Gmel., p. 3 141, n." 12; Muller, Zoolog. Dan., 1 , p. 3c) , n.° 1 1 , tab. jo, fig. 4), qui pourroit bien n'être rien autre chose qu'une partie d'holo- thurie , et non un animal entier. (De B.) SVBULAiRE ; Subularia, Liun. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones polypétales, de la famille des crucifères , Juss. , et delà tétradjnamie siliculeuse, Linn., dont les principaux ca- ractères sont d'avoir : un calice de quatre folioles ovales, un peu ouvertes , caduques ; une corolle de quatre pétales , ovales, entiers, rétrécis à leur base, un peu plus grands que le calice; six étamines, dont deux opposées, plus courtes -, un ovaire supère, surmonté d'un style à stigmate obtus; une petite silique ovale , un peu comprimée , terminée par le style persistant, à deux valves ventrues, à deux loges, conte- nant chacune quatre petites graines arrondies. Ce genre ne comprend qu'une espèce. SuBULAiRE aquatique; Subularia aquatica, Linn., Spec, 896. Sa racine est annuelle , fibreuse , grêle ; elle produit des feuilles radicales , nombreuses, linéaires-subulées, glabres, du milieu desquelles s'élèvent deux ou trois petites tiges simples, filiformes, hautes de deux à trois pouces, portant, dans leur partie supérieure , un petit nombre de fieurs blan- châtres et pédonculées. Cette plante croît dans les fossés aqua- tiques et les lieux inondés, dans le Nord de l'Europe; on l'indique dans les Vosges. (L. D.) SUBULARIA. (Bot.) Dillenius, dans son Historia muscorum, planche xxxi, figure sous le nom de subularia une plante ram- 5i. i5 ^26 SUB pante, qui donne naissance de distance en distance à de> touffes de feuilles droites, subulées , très-longues. Chaque touffe est garnie à sa base d'un faisceau de racines. Entre les feuilles sont des pédoncules simples, terminés par une espèce de fleur, munie d'un calice composé de quatre pièces. Sur les feuilles même on observe de petits corps en forme de cor- net, fixés par leur pointe, et dont l'ouverture est divisée en cinq parties pointues. Les naturalistes ne sachant à quelle plante on pouvoit rapporter le subularia de Dillenius, il n'eu a plus été question. Cependant on a avancé que ce pouvoit être une espèce d'isoeteô, mais la figure même incomplète de Dillen démontre que cela ne peut être. Smith ne fait aucune mention dans sa Flora britannica du subularia de Dillen , qu'on ne peut confondre avec le subularia aquatica, Linn. M. Vallot, médecin de Dijon, pense, et nous croyons avec beaucoup de raison, que le subularia de Dillen est le littorellu lacustris , Linn.; et que les petits corps représentés sur les feuilles sont des animaux fixés par le hasard sur cette plante. Voyez Subu- LAIRE. ( LeM. ) SUBULh. [Bot.) Etroit et rétréci en pointe de bas en haut comme une alêne ; exemples : feuilles de Vulex europœus , du juniperus communis ; stipules du cjtisus laburnum; épines du berberis vulgaris ; fruit du scandix pecten, de Verisimum offici- nale; poils du lorago laxijlora; anthères du borago officinalis; placentaire du dianthus , etc. (Mass.) SUBULICORNES. (Entom.) M. Latreille a désigné par ce nom un groupe dinseclcs névroptères dont les antennes sont très-courtes, en forme de poil ou de fer d'alêne. Il en a formé une famille, qui comprend les libelles et les éphémères, dont les métamorphoses sont bien différentes, ainsi que les modes de respiration , de reproduction, et surtout les parties de la bouche, sous les trois états de larves, de nymphes mobiles et d'insectes parfaits. Voyez Agnathes et Oronates. (C. D.) SUBULIROSTRE. [Omith.) M. Duméril, dans sa Zoologie analytique, page 46, établit sous ce nom une famille de pas- sereaux qui ont le bec en alêne. (Ch. D.) SUBVENTANEA. {Omith.) Les anciens désignoient les œufs stériles par ce nom et ceux de hjpemenea et zephirina. (Ch. D.) suc m suc GASTRIQUE. {Chim.) En 1824, le docteur Prout ayant traité par l'eau des matières contenues dans Testomac du lapin , du lièvre , du cheval, du veau et du chien, nourris avec leurs alimens ordinaires, trouva dans cette eau des chlorures de potassium et de sodium, de l'hydrochlorate d'ammoniaque, et, ce qu'il y a de remarquable, de l'acide hydrochlorique libre. Voici comment il opéra : L'eau qui avoit servi à épuiser les matières trouvées dans l'estomac de chacun de ces animaux éfoit partagée en trois portions égales. (a) L'une étoit évaporée à sec , le résidu incinéré , puis traité par l'eau; le lavage étoit mêlé au nitrate d'argent. Le préci- pité de chlorure représentoit le chlore uni au potassium et au sodium. {h) Une autre portion étoit traitée comme la précédente, toutefois après avoir été sursaturée de potasse. Le chlore, obtenu ainsi, représentoit tout le chlore et tout l'acide hy- drochlorique contenus dans l'eau. (c) La troisième étoit exactement neutralisée parla potasse; par ce moyen on déterminoit l'acide hydrochlorique libre. L'acide hydrochlorique libre -f- l'aiide hydrochlorique re- présenté par le chlore trouvé dans la portion (a) incinérée, soustraits de la quantité d'acide hydrochlorique déterminée par rincinération de la portion (/») , ont donné la quantité d'acide hydrochlorique qui étoit unie à de l'ammoniaque , et cette dernière détermination a été confirmée par la quan- tité d'hydrochlorate d'ammoniaque qui fut obtenue en distil- lant la portion (c) qu'on avoit préalablement évaporée à sec. Voici les résultats que le docteur Prout a obtenus dans trois cas différens: il évalue le chlore à l'état d'acide hydrochlo- rique , N.° I. N.° ■x. N.° 3. Gr. Gr. Gr. Ac/de hydrochlorique uni à un alcali fixe. .0,12 . .0,96. 1,71 Acide hydrochlorique uni à l'ammoniaque.. 1, 56. .0,76.0,40 Acide hydrochlorique libre ij^g.. 2,22.2,72, Le docteur Prout a obtenu des résultats analogues en exa- minant les fluides rejetés par l'homme dans des cas graves de 328 SUC dyspepsie. Voici la quantité d'eau contenue dans i pinte d'un fluide de cette nature pesant 16 onces : N.° I. N.° 2. N.° 3. Gr. Gr. Gr. Acide hydrochl. uni à un alcali fixe . .13,1 1.. . 12,00.. 1 1, 26 Acide hydrochl. uni à l'ammoniaque. 0,00... 0,00.. S.Sg Acide hydrochlorique libre 5,i3... 4,65.. A?^^; bien entendu que ces analyses se rapportent aux fluides de trois individus. M. Prout n"a trouvé d'hydrochlorate d'ammoniaque que dans un cas (n.° 3), et il ajoute que le malade qui avoit rendu ce liquide, avoit contracté l'habitude de prendre de l'ammoniaque comme médicament. Quelques expériences que je fis, il y a , je crois, une douzaine d'années, sur le liquide que feu le docteur Montègre avoir la faculté de rendre à jeun , paroissent démontrer que l'hydro' hlorate d'ammoniaque peut exister naturellement dans l'estomac de l'homme. 20 grammes de ce liquide m'ont donné : Eau et matières volatiles 19,8000 Matières organiques fixes 0,1081 Hydrochlorale d'ammoniaque 0,0019 Chlorures de sodium e( de potassium mêlés d'un atome de sous- carbonate 0,0800 Phosphate de chaux 0,0 1 00 iOjOOOO. Je ne recherchai pas si ce liquide contenoit de l'acide hy- drochlorique libre. Il est certain qu'il s'y trouvoit un acide libre, volatil, très-odorant, qui se forme pendant la putré- fac(ion des matières azotées. Cet acide a de grands rapports avec l'acide acétique. Enfin j'ajouterai que la présence de l'hydrochlorate d'am- moniaque dans le suc gastriqiie des corneilles a été indiquée par Scopoli il y a plus de cinquante ans. (Ch.) SUC PANCRÉATIQUE. ( Chim. ) J'ai fait sur quelques gouttes d'un liquide qui m'avoit été remis par M. Magendie S.OUS la dénomination de suc pancréatique du chien, quelques observations que je consignerai ici, ne connoissant aucun travail sur ce sujet. suc "9 Le suc pancréatique que j'ai examiné, étoit jaunâtre, sen- siblement alcalin au papier rouge de tournesol. Exposé à la chaleur, il se troubloit, et des flocons d'un gris roux se séparoient d'un liquide légèrement verdàtre. En outre , l'odeur fade du suc pancréatique avoit disparu par la cuisson ; elle avoit été remplacée par celle du blanc d'œuf cuit : les flocons étoient très-solubles dans l'eau de po- tasse; la liqueur d'où ils avoient été séparés, se couvroit de pellicules pendant l'évaporation. Elle laissoit un résidu con- tenant une matière azotée et un peu de matière grasse. La matière azotée étoit soluble dans l'eau bouillante et préci- pitée par le chlore. Les flocons et l'extrait provenu du liquide d'où ils s'étoient séparés, ayant été réunis, puis brûlés, ont exhalé l'odeur des matières azotées, et ont laissé une cendre qui contenoit du chlorure de sodium et du sous-carbonate de soude. Sans pouvoir affirmer que les phénomènes que présente le suc pancréatique lorsqu'il est chauff"é, y démontrent l'exis- tence de l'albumine, cependant il faut convenir qu'ils sont les mêmes que ceux qu'on observe dans les fluides albumi- neux étendus d'une certaine quantité d'eau. (Ch.) SUCARUM^(Bof.) Nom arabe de la ciguë, suivant Dalé- champs. (J.) SUCCARATH. (Mamm.) Voyez Su. (Desm.) SUCCARUM. {Bot.} Mentzel cite ce nom arabe de Yhj^os- cjamus albus. Une autre espèce, Yhyoscjyamus datura de Fors- kal, est nommée par lui sœkaran. (J.) SUCCÉ. (Ornith.) Ce canard, de Saint-Domingue, est Vanas Jacquini de Latham. (Ch. D.) SUCCET. {IclUhjol.) Voyez Sucet. (H. C.) SUCCIN'. {Min.) C'est un minéral combustible avec flamme 1 De suc eus , dit-on, suc fossile, et aussi ambre jaune, qui est son nom le plus ordinaire et aussi le plus impropre, ce corps n'ayant au- cun rapport avec l'ambre; quelquefois ^araèe, nom persan, qui signifie tire -paille. — Elecirum des anciens, à cause de sa couleur jaune : c'est de ce nom qu'est venu celui d'électricité, parce que ce corps présente le plus facilement, et a fait connoître le premier, les phénomènes qu'on a appelés électriques de son nom. — Bernstein des minéralogistes alle- mands. 33o SUC et fumée, composé à la manière des corps organiques, d'un jaune qui varie du blanc jaunâtre au jaune de cire et au >:!nne roussâtre. Il est quelquefois parfaitement translucide et jamais complètement opaque. Sa texture est résino-vitreuse ; sa cassure conchoïde , avec l'éclat vitreux. Il est assez ho- mogène et assez dur pour rayer le gypse et recevoir un poli brillant. Néanmoins il se laisse rayer aisément par le calcaire spathique. Enfin sa pesanteur spécifique est d'environ i,o8. Il est éminemment et très -aisément électrique par frotte- ment. Le succîn brûle facilement avec bouillonnement : il ré- pand une fumée dont l'odeur est fragrante et piquante. Cette fumée, recueillie dans le tube du matras , se condense en petites aiguilles cristallisées ou en une liqueur aqueuse qui rougit le papier blanc. L'acide particulier qu'elle ren- ferme et qu'on nomme acide succinique , caractérise essen- tiellement le succin et le distingue du mellite, des résines fos- siles qui lui ressemblent et qui n'ont pas encore été nettement spécifiées, et enfin de la résine copale, produit végétal, qui a d'ailleurs presque tous les autres caractères de combus- tibilité, fusibilité, couleur, transparence, dissolubilité dans les huiles, l'alcool et les alcalis du succin, en sorte qu'on ne trouve d'autre caractère distinctif absolu' entre ces deuxsubs^ tances que la présence de l'acide succinique dans le succin e| son absence totale dans la résine copale. Variétés. Le succin présente peu de variétés réelles, c'est-, à-dire dont on puisse limiter les caractères. On distingue dans^ ce combustible fossile : Le Succin jaonatre {Gelber Bernstein, W. ). D'une couleur où le jaune domine , mais qui varie du jaune pur ou roussâtre au rougeàtre, au brunâtre et même au ver^ dàtre. Il est solide, transparent ou au moins translucide. Le Succin blanchâtre ( JVeisser Bernstein , W.). 11 est d'un blanc opaque, quelquefois aussi pur que celui du lait , quelquefois tirant sur le jaunâtre. Il est solide. Le Succin résinoïde. Il est jaune brunâtre , jaune pâle ou brun jaunâtre , soit même verdàtre ou grisâtre ; tantôt solide, tantôt pulvérulent . suc 23i dans le premier cas il est en général extrêmement fragile; sa cassure et son éclat sont parfaitement résineux. Il a quel- quefois l'aspect d'une terre et même, d'une poussière jau- nâtre (Bernerde, W. )• Ce combustible résineux fossile diffère beaucoup des deux autres variétés, et pourra même constituer une espèce dis- tincte, lorsque ses caractères positifs seront mieux connus et mieux généralisés: ce qui le distinguera surtout ^ c'est l'ab- sence presque absoluç d'acide succinique. Gisement. Le succin des deux premières variétés a un gise- ment ou une position géognostique bien caractérisée, et qui paroit constainment différer de celui de la troisième variété. Il se trouve, on peut dire presque constamment, en mor- ceaux noduleux, disséminés dans le sable, l'argile ou les mor- ceaux de lignite de la formation des argiles plastiques et des lignites qui sont situés entre le calcaire grossier do terrain de sédiment supérieur et la craie blanche. La grosseur de ces nodules varie depuis celle d'une noisette jusqu'à celle de la tête d'un homme. Cette dernière dimension est très- rare dans le vrai succin. Le succin ne se présente ni en couches continues, ni en filons; il est, comme on vient de le dire, tantôt dans les roches terreuses et friables qui accompagnent ou renferment les lignites, tantôt engagé dans les lignites eux-mêmes; il y est associé avec les minéraux qui entrent dans la composition de cette formation , et principalement avec les pyrites, qui y sont quelquefois si abondantes. Le succin qu'on trouve en morceaux dans les sables et au- tres terrains meubles évidemment de transport, celui que l'on trouve en morceaux isolés sur les rivages de la mer dans cer- tains pays, et notamment dans la Poméranie , vient sans con- tredit de cette formation : les corps auxquels il est quelque- fois encore adhérent, ne peuvent laisser aucun doute sur sa position primitive. Je ne sache pas qu'on ait trouvé le vrai succin dans d'au- tres terrains que celui dont je viens d'indiquer la position géo- gnostique. Cette position me paroit donc clairement et sûre- ment déterminée; ce n'est point celle des terrains qu'on ap- 232 SUC pelle d'alluvion, et qu'on regarde comme moderne: elle est au contraire assez ancienne , puisqu'elle est recouverte par trois ou quatre séries de roches souvent puissantes et bien caractérisées comme roches de sédiment et même de cristal- lisations ; ce sont , en allant de bas en haut et en partant de la formation d'argile plastique qui renferme le succin : le calcaire grossier , le gypse à ossemens et ses marnes , le cal- caire marneux , le grés marneux supérieur qui le recouvre, et enfin la formation lacustre, souvent si puissante et com- posée de roches calcaires et siliceuses. Le succin n'est pas toujours recouvert de toutes ces roches ; il est même rare de voir une masse puissante de l'une d'elles au-dessus du terrain qui le renferme , et on doit en présumer la raison et sentir que c'est précisément dans les cas où il est ainsi recouvert qu'il doit être difficile de rencontrer une heureuse réunion de circonstances qui mettroient sa pré- sence à BU ; mais en liant les observations qu'on a pu faire dans différens lieux sur les lambeaux de ces terrains, qui re- couvrent les couches dans lesquelles il se trouve, en remar- quant qu'on n'a jamais vu dans ces lambeaux d'autres roches que celles que nous venons de citer, il me semble qu'on a établi sa situation géologique aussi solidement qu'il est pos- sible de le fc:ire. Le succin proprement dit, qu'on peut désigner aussi par le nom de succin borussique, du pays d'où vient la plus grande partie des succins du commerce, appartient au gisement du lignite de l'argile plastique ou lignite soissonnois. Tout ce que nous avons dit sur les circonstances de ce gisement , sur les roches et les débris organiques qui accompagnent ces li- gnites, s'applique au succin. Nous ne devons donc pas le ré- péter ici , mais renvoyer à l'article Lignite ( tom. XXVI , pag. 56'2 à 367) , et ne nous occuper que des circonstances particulières au succin. . Ces circonstances sont relatives à la manière dont il se pré- sente dans son gite, à ses formes et aux corps qu'il renferme. C'est , comme on vient de le dire, avec et même dans le lignite que se trouve le succin. Il est quelquefois interposé en petites plaques dans les couches minces des lignites, plus vers l'écorce des lignites fibreux qui ont conservé la forme suc 233 du bois, que vers le milieu du tronc , position analogue à celle des matières résineuses dans les végétaux ligneux. Les lignites fibreux qui contiennent ainsi du succin appartiennent à des bois dicotylédons , et cette substance paroît avoir été formée pendant la vie des végétaux qui la présentent. Mais l'acide succinique , qu'on n'a encore trouvé que dans cette sorte de résine fossile, étoit-il un produit particulier des vé- gétaux succinifères P ou résulte-t-il d'une altération de cette résine dans la terre P On remarque que les terrains dans les- quels on trouve le succin contiennent en même temps des sulfates de fer, d'alumine et de chaux , ou au moins les élé- mens de ces sels dans les pyrites , qui y sont si abondantes. Le succin ne se trouve jamais cristallisé, mais toujours en nodules et quelquefois en veines, ou plutôt en plaquettes de peu d'étendue. Les nodules sont ordinairement irréguliers ; quelquefois ils présentent une forme ovoïde ou grossièrement pyriforrae, à surface mamelonnée, dont les mamelons sont disposés en réseaux peu réguliers, à peu près con^melesont les fruits des Annones. L'irrégularité de ces réseaux fait voir néanmoins que ces nodules ne sont pas des fruits ou d'autres corps organisés ayant une forme propre ; elle in- dique plutôt une sorte de contraction par dessèchement ou solidification , et par conséquent une matière qui a été fluide , visqueuse ou seulement molle. Les différens corps que le succin renferme et que sa trans- parence permet (le distinguer, établissent d'une manière en- core plus évidente son état primitivement liquide ou mou. Ces corps, très-différens, ont beaucoup occupé les naturalistes. Ce sont généralement des insectes ou des débris d'insectes , et quelquefois des feuilles, des tiges ou d'autres parties de vé- gétaux. Certaines familles d'insectes s'y trouvent plus abondamment que d'autres. Ainsi on remarque que les hyménoptères et les diptères y sont les plus communs; ensuite les araignées, quel- ques coléoptères, principalement de ceux qui vivent sur les arbres, tels que les élaters, charansons, chrysomèles. Les lé- pidoptères s'y rencontrent très-rarement. On voit par cette énumération , qui résulte des travaux de E. V. Germar , Schweiger, etc., que les insectes enveloppés dans cette ma- *^4 SUC tière résinoïde sont en général de ceux qui se posent sur les troncs d'arbres ou qui vivent dans les fissures des écorces. On a cherché à déterminer les espèces de ces insectes, et on n'a encore pu les rapporter exactement à aucune espèce vivante. On a cru remarquer qu'ils ressembloient plus aux insectes des climats chauds qu'à ceux des zones tempérées: on y cite par exemple des mutiles, des scorpions, etc. On a aussi trouvé dans le succin quelques débris de végé- taux dicotylédons , tels que des feuilles, un fruit semblable à une noix, un autre semblable à celui de l'aune; des se- mences , que M. Léman compare à celles du ptelea trifoliata ou du dodonea viscosa, et qui se rapprochent du fruit des ormes. Enfin , on a cité aussi dans cette substance des fucus et des petites coquilles analogues aux paludines. Mais ces dernières observations sont vagues et par conséquent douteuses. Les lieux où l'on trouve le succin dans les conditions con- venables à l'exploitation, c'est-à-dire en quantité suflisante, et en morceaux d'un volume notable et d'une assez grande pureté, sont peu nombreux; ceux, au contraire, où il se mon- tre en petites parties éparses, sont extrêmement multipliés. La principale exploitation de ce combustible minéral a lieu dans la Prusse orientale, sur les bords de la mer Baltique, de- puis Memtl jusqu'à Danizick , et principalement dans les en- virons de Kœnigsberg , sur la côte qui se dirige du nord au sud depuis Grossdirschheim jusqu'à Pillau;sur le territoire de Grosshubennieken , Palmnicken , et dans les environs de Dantzick sur le territoire des villages de Klischkow , Gesch- kow, Rosenberg , Langenau, etc. On le recueille sur cette côte de plusieurs manières diffé- rentes : ]." dans le lit de petits ruisseaux qui coulent près des villages : en morceaux arrondis et sans écorcc, ou sur le sable des rivages, en morceaux rejetés par la mer et arrondis par ïe roulis. Lorsque le vent vient du nord-est ,1e succin se porte vers la forteresse de "VN'eichselmiinde et sur les villages .de Neubade, Bohnsack , Oslheide ; s'il vient du nord-ouest ou de l'ouest, le succin est principalement rejeté sur les villages de Stutthoff, Vogelsaiig, etc. 2." Si les rejets de la mer ne sont pas abondans, les pê- cheurs, couverts d'un vêtement de cuir, s'avancent dans la suc ^35 mer jusqu'au cou et cherchent à découvrir le succin à la vue. Ils le pèchent avec des espèces de dragues très-longues, gar- nies d'un filet en forme de poche. On présume que beaucoup de succin a été détaché parla mer, lorsqu'on voit flotter de nombreux morceaux de lignite. Cette dernière manière de recueillir le succin n'est pas sans danger, et les pêcheurs s'a- vancent toujours plusieurs ensemble pour se prêter secours; mais toutes deux dépendent entièrement d'un heureux ha- sard et leur résultat est très-incertain. La troisième manière est une véritable exploitation : elle consiste à faire des fouilles sur les bords des dunes, qui ont quelquefois jusqu'à quarante mètres de profondeur. Enfin, le quatrième procédé peut encore être comparé à une exploitation assujettie à certaines règles, mais accompa- gnée d'un assez grand danger. Les pêcheurs de succin, montés sur une chaloupe, côtoient les rivages près du village de Pros- tenort ou plutôtBrusterorlh. Ces côtes, ordinairement escar- pées, sont presque entièrement composées d'un terrain meuble sableux et un peu argileux. Les pêcheurs cherchent au niveau qui est propre au succin à en reconnoître ou des rognons ou au moins des indices , et quand ils ont découvert un gîte ou des nodules de cette substance , ils approchent avec leur cha- loupe du pied de l'escarpement à falaise de sable et essaient de faire tomber, à l'aide de longues perches armées de crocs, les parties de succin qu'ils ont reconnues; mais il y a deux dangers à courir : comme il faut faire approcher la chaloupe au pied de la falaise , si la mer est agitée , elle risque d'être submergée ou brisée; et comme on n'est jamais assuré de ne pas détacher une grande masse de terrain meuble de la fa- laise en voulant en arracher le succin, on s'expose à avoir la chaloupe submergée par la chute d'une de ces masses sa- bleuses. ( Sthuve , dans le Taschenbuch fur Minerai, de Leon- hard, tom. 5 , pag. 48.) Lieux. On connoit du succin dans beaucoup d'autres lieux, ntiais il n'est dans aucun de cçs lieux ni assez abondant, ni assez régulièrement disposé pour être l'objet d'une exploita- tion régulière; on le recueille ordinairement en exploitant Iç! Jiguite et l'argile qui l'accompagne. 236 SUC Les lieux où l'on cite cette substance, sont, en France, dans les Basses - Alpes , près de Sisteron , et dans la colline de Lure, près Forcalquier; à Noyer près Gisors, dans un gîte d'argile plastique et de lignite bien évidemment supérieur à 3a craie ; à Villers-en-Prayer , près Soissons, et sur divers au- ■fres points du département de l'Aisne, dans le terrain de lignite pyriteux qui recouvre une grande partie de ce dé- partement; à Auteuil, près Paris, dans l'argile plastique qui s'y trouve : il y est fort rare. A Saint -Follet, dans le département du Gard. Il est en nodules assez volumineux, brunâtres, presque opaques, à cassure facile et résinoïde, et comme il ne renferme que des traces d'acide succinique , il paroît appartenir plutôt au succin résinoide qu'aux premières variétés. Il se trouve dans «n lit de lignite accompagné de très-grosses ampullaires, que mous avons désignées au mot Lignite par le nom à' ampulla- ria Faujasii. A Trahéguiesprèsde Binch dans le Hainaut. II y a été décou- vert en 1769, et se trouve dans un terrain d'argile plastique. Dans plusieurs parties de I'Angieterre, et toujours dans des terrains meubles composés de sables, de marnes, de li- gnites, et accompagnés de coquilles qui placent ces terrains parmi la formation de sédiment la plus supérieure. Dans la colline de Highgate, au nord et près de Londres, et à Brent- ford, à trois lieues à l'ouest de cette ville : c'est un succin ré- sinoide', qui se trouve en petits amas nodulaires formant des lits interrompus dans l'argile, accompagnés de coquilles ma- rines et de lignites perforés par des vers marins, imprégnés souvent de pyrites plus ou moins volumineuses. On en cite encore dans quelques autres parties de l'An- gleterre, telles que les côtes de Suifolk, Norfolk, en Essex; mais sa situation géologique n'est pas aussi bien déterminée que celle du succin résinoide des lieux que je viens de dé- crire et sur lesquels j'ai eu dans le temps, par Blagden, des renseignemens précis. En Suisse on connoît aussi du succin à Neuwelt près de Bâle, 1 Carbo resinasphaltum et highgate rezin , Sowerby, pi. 522. sil-Copal, AïKiKs, Manual, p. 64. suc ' 23? dans une argile schisteuse qui renferme des empreintes de plantes. — A Arau en Suisse, dans un schiste bitumineux. En Espagne, dans la province des Asturies. A Coboalles, évêché d'Oviédo : il est fissile et engagé dans un charbon fossile, qui est vraisemblablement du lignite, et dans les mon- tagnes de Santander, engagé dans un calcaire assez dur. En Sicile. Le succin se trouve sur le prolongement des chaî- nes qui, vers l'angle seplentrional de cette île, forment le pied des Apennins, et sur la côte orientale dans les environs de Ca- tane : il est disséminé dans des bancs d'argile et de marne qui sont inférieurs au calcaire grossier; du bitume l'accompagne ( B. Lavia). Ce succin, quoique peu abondant, est cepen- dant exploité par le commerce. 11 est recouvert d'une sorte d'écorce blanchâtre ; il présente d'assez nombreuses varié- tés de couleur et renferme beaucoup d'insectes. Sa pesan- teur spécifique est de 3,078 à i,o85. M. Ferrara assure qu'il ne diffère pas de celui de Prusse. 11 se rencontre aussi dans les terrains meubles des côtes méridionales de cette île, aux environs deGirgenti, d'Alicata, de Terra-nuova, etc. Dans un grand nombre de lieux delà partie sablonneuse de la Pologne, et à une très-grande distance de la mer. On Vy trouve mêlé avec des cônes de pin. ( Guettard et Alex. Sa- piDHA.) — On le trouve, suivant M. Borkoski, en rognons d'un blanc jaunâtre ou d'un jaune foncé , dans un grès co- quillier à Podhorodyscze , à deux milles de Lemberg, en Ga- licie. Ce grès repose sur un calcaire également coquillier. A Oslavan en Moravie : il est blanc-jaunâtre opaque. En Saxe. Dans le voisinage de Pretsch et de Wittemberg, dans une argile bitumineuse mêlée de lignite. Sur les rives de la mer Glaciale, dans le golfe de Kara, en petits fragmens roulés , mêlés avec de gros fragmens de houille (Pallas). C'est vraisemblablement du lignite. En SiBÉaiE. A l'embouchure du Jénisey , et toujours avec des lignites. — En Groenland, et de la même manière. — U vient aussi du succin de diverses nuances du Japon. On en trouve sur les rivages de Madagascar. Dans I'Amérique septentrionale, au lieu dit le cap Sable, sur la rivière Magothy dans le Maryland. M. G. Foost , qui a décrit ce gîte de succin , dit que cette substance est tan- ^oâ suc tbt opaque, tantôt transparente comme de la résine. Il se trouve dans un terrain de sable souvent ferrugineux et ren- fermant une couche de lignite qui a quelquefois un mètre de puissance : il est mêlé de pyrites. Le second gîte du succin, qui renferme plutôt le succin rësinoïde ou sans acide succinique, que le succin borussique, est beaucoup plus ancien que celui que nous venons de dé- crire et paroît appartenir à la formation marine de marne argileuse, qui est immédiatement inférieure à la craie, ou même à ces roches inférieures de la formation de craie qu'on désigne sous les noms de glauconie crayeuse et glauconie sa- bleuse ( Greensand des géologues anglois). Le succin résinoïde s'y trouve en nodules disséminés dans des marnes argileuses, des sables marneux et micacés, des li- gnites fibreux et pyriteux : il n'est plus accompagné de pro- ductions organiques fluviatiles , mais des coquilles marines caractéristiques de ce terrain. L'énumération de ces corps et les circonstances de leur position ayant été données à l'occasion du Lignite que nous avons désigné sous le nom de lignite de Vile d'Aix, nous ne les répéterons pas , mais nous renverrons à cet article. Nous ne connoissons encore qu'un seul exemple au- thentique de celte position , et c'est celui que nous venons d'in- diquer. Il renferme plusieurs variétés de succin ; les unes sont grises ou brunes, les autres d'une couleur roussàtre assez vive; mais toutes sont friables, et quelques-unes n'ont pas donné aux recherches de M. Berthier la moindre partie d'acide suc- cinique. Ce n'est que par une présomption encore peu fondée qu'on peut ramener à ce gisement quelques lieux où l'on a cité des succins qui , par leur caractère minéralogique et par leur com- position, paroissent appartenir à cette époque de formation. Tel seroit le succin résinoïde de Pinna- cerrada, province d'Alatava dans les Pyrénées espagnoles, qui se trouve en très-gros morceaux rougeàtres ou jaunes de miel très-friables dans une couche de lignite, et qui, d'après l'analyse faite par yi. Berthier, contient h peine une trace d'acide succinique. Je regarde comme un exemple unique jusqu'à présent, et dont les circonstances demandent à être développées, la suc 2H9 présence du succin que M. Pfaff dit avoir observé dans le gypse du Segeberg en Holstein , qui renferme de la karsté- nite et qui paroît appartenir à un terrain de sédiment moyen. Le succin résinoidc et le succin terreux se trouvent dans un assez grand nombre de lieux dont la position géognos- tique n'est pas assez bien déterminée pour que nous assurions qu'ils appartiennent aux terrains auxquels nous rapportons ce- lui de l'ile d'Aix ; nous ne les citerons donc ici que [M)ur com- pléter la série des localités des succins , sans leur attribuer" aucune position certaine. Tel est celui d'OIhersdorf et d'Op- pelsdorf, près de Zittau en Saxe, dans un terrain d'anipé- lite; celui de Wettin, près de Halle, qu'on dit être dans un terrain houiller: celui de Louhans, dans le département de Saone-et-Loire en France. Usages. Le succin est exploité et mis dans le commerce comme objet d'ornement et comme substance utile par les propriétés chimiques, techniques et médicinales de son acide et de ses produits. On n'emploie pour ces derniers usages que le succin impur, en petits fragmens opaques et sans éclat. Mais on recherche pour les objets d'ornement le succin le plus homogène et celui qui réunit une belle transparence à une couleur d'un jaune roussàfre , bien déterminée. On en fait des bijoux, principalement des colliers, des petits us- tensiles, tels que des pommes de canne, des poignées de couteaux et de poignards, des embouchures de pipes, etc. Il reçoit très- bien le poli. Le pays qui fournit la plus grande partie du succin ainsi employé, est la Poméranie et toute la côte de la Baltique, que nous avons citée plus haut. Non -seulement ce pays est encore à présent le plus riche et le plus célèbre par la quantité de beau succin qu'il met dans le commerce; mais il avoit déjà cette réputation et étoit fréquenté dans ce but dès les temps les plus reculés. Cette substance avoit frappé les anciens par sa couleur, la facilité avec laquelle on la trouvoit éparse sur les rivages, sa transparence, le beau poli qu'elle pouvoit recevoir sans peine, et l'odeur assez agréable qu'elle répand en brûlant, et même par la propriété attractive qu'elle acquiert au moyen Mo SUC du frottement. Ils y avoient remarqué aussi les insectes qu'elle renferme. 11 y a une épigramme de Martial qui ne laisse aucun doute sur la manière dont ce phénomène les avoit frappés. ' On façonne aussi beaucoup de petits bijoux avec le succin de Sicile, à Catano et à Tripani. On assure que celui des environs de Coboalles, dans la province des Asturies , est assez abondant pour être taillé et poli à Oviédo et mis dans le commerce. Les peuples d'Orient attachent beaucoup plus de prix aux bijoux et ustensiles faits avec ceîte substance , que les peuples chrétiens d'Occident; aussi le commerce qu'on en fait est-il presque en entier pour la Turquie. (B.) SUCCIN. (Foss.) Voyez au mot Insectes [Foss.]. (D. F.) SUCCIN. [Chim.) Substance qui passe généralement pour être d'origine organique ; mais on ignore à quelle espèce d'être organisé on doit en rapporter la production. Le succin a une couleur jaune variable; ce qui prouve, suivant nous, que cette couleur ne lui est pas essentielle. Il est insipide. Il a une légère odeur. L'eau n'a pas ou n'a qu'une action très-foible sur lui. L'alcool, chauffé avec le succin dans le digesteur distilla- toire, en dissout une petite quantité. Par le refroidissement il se trouble. Si l'on filtre et si on évapore la liqueur filtrée, on obtient un résidu jaune, qui donne des cristaux acides, qui m'ont paru avoir toutes les propriétés de l'acide succi- nique. Ce qu'il y a de certain, c'est que les ayant distillés, ils ont donné un sublimé blanc , cristallisé , doué des caractères de l'acide succinique. Le succin est dissous par plusieurs corps gras. Lorsqu'on le soumet à la distillation , on en retire Vacide succinique. Voyez Succinique [Acide]. (Ch.) De ape electro inclusâ. Et latet et lucet phcetonlide condita giitta Ut videatur apis nectare clusa suo : Dignum tantorum pretium tulit illa laborum,- Credibile est ipsam sic voluisse mori. suc Mi SUCCIN CRISTALLISÉ. (Mm.) Avant qu'on ait reconnu que le mellite é(oit une espèce distincte, de Born l'avoit prise pour du siiccin cristallisé. Voyez Melute. (B.) SUCCIN NOIR. (Afin,.) On a donne ce nom à un combus- tible fossile noir, qui n'est pas du succin , mais bien un li- gnite jayet , ayant la cassure plus conchoïde, plus résineuse, plus luisante que les autres jayets. (B. ) SUCCINATES. {Chim.) Combinaisons salines de l'acide suc- cinique avec lés bases salifiables. Dans les succinates la quantité d'acide est à l'oxigène de la base :: 6,28 : 1 , et l'dxigène de l'adide est à celui de la base :: 3 : 1, suivant M. Berzelius. Les succinates solublCs se préparent dirfcctetnent. On ob- tient les succinates insolubles par la voie des doubles affinités. Les succinates n'ont été examinés jusqu'ici que très-super- ficiellement. Voici à quoi nos connoisfiances se réduisent sur ce sujet : SbCCINATE d'ammoniaque, {1 cristalli&e en aiguilles. Il est volatil sans décomposition. Sa saveur est acerbe , amère et fraichéi SUCCINATE d'aLUMÏN^E. il cristallise en prismes. SuCCINATE d'argent. L'acide succioique dissout Toxide d'argent. La dissolution cristallise en prismes fins, radiés* SuCCINATE DE BARYTEi Ce sél est peu soluble où insoluble dans l'éaui SdCCINATE DE DEUXOXIDE DE CUIVRE, L'acide succinique dissout le deutoxide de cuivre. La so- lution cristallise. Il existe un succinate de cuivre insoluble. J'ignore si c'esi Un sel neutre ou un sel avec excès de base. 5i, 16 :»42 SUC SUCCINATE DE CHAUX. Il est peu soluble dans l'eau , même quand elle est bouil- lante. Cependant on peut l'obtenir en prismes oblongs , pointus. Il est décomposé parles sous - carbonates solubles. SuCCINATE d'ÉTAIN. Ce sel est soluble dans l'eau et peut être obtenu en larges cristaux. SuCClNATE DE PEROXIDE DE FER. Ce sel est blanc-jaunâtre, insoluble dans l'eau. Tous les sels solubles de peroxide de fer sont précipités par les succinates de potasse, de soude et d'ammoniaque. C'est pourquoi on emploie ces derniers sels pour séparer le fer de plusieurs métaux, notamment du manganèse, dont les succinates sont solubles. SuCCINATE DE GLUCINE. Ce sel est insoluble. SdCCINATE DE MAGNÉSIE. Il est déliquescent. SuCCINATE DE l'ROTOXlDE DE MERCURE. Il est soluble dans l'eau. SuCCINATE DE PLOMB. Acide 3i,o5 Protoxide de plomb 68,95. ïl est insoluble ou un peu soluble dans l'eau. L'acide succinique précipite l'acétate de plomb; mais il n'a pas d'action sur la solution du nitrate et du chlorure. SuCCINATE DE PROTOXIDE DE MANGANESE. Ce sel est soluble dans l'eau : c'est pour cette raison qu'on peut séparer, ainsi queGeblen l'a prescrit, au moyen du suc- cinate de potasse, de soude ou d'ammoniaque, le peroxide de fer du protoxide de manganèse , qui sont mêlés à l'étaft salin. suc i4l SUCCINATE DE POTASSE. Suivant Leonhardi , il cristallise en prismes à trois pans. Sa saveur est amère et salée. Il est déliquescent. Il est employé pour précipiter le peroxide de fer, qui est mêlé dans des solutions salines à du protoxide de manganèse. SUCCINATE DE SOUDE. Il est très-soluble , mais non déliquescent. Sa solution , éva- porée spontanément, donne de beaux criitaux transparens , dont quelques-uns sont des prismes tétraèdres, terminés par des sommets dièdres, et d'autres sont des prismes hexaèdréd, terminés par une face oblique. SuCCINATE DE ZINC. il est soluble et cristallisable en longs prismes, SuCCINATE d'yTTRIA. 11 est peu soluble. II cristallise eiï cubes. ( Ch. ) SUCCINÉE, Suc-cinea. {Malacoz.) Genre d'animaux mol- lusques, ou mieux réellement de coquilles, que Linné, avec- raison peut-être, confondoit parmi ses hélices, et qui a été établi par Draparnaud, dans son Histoire naturelle des mol- lusques terrestres et fluviatiles de France, sous le nom fran- çois d'ambrette, et par M. de Lamarck, sous la dénomination d''amphibuUme. La priorité du nom, imposé par Draparnaud, a dû prévaloir ; mais celui de M. de Lamarck étoit peut-être préférable, parce qu'il indique les rapports de cette division générique avec celle des bulimes , parmi lesquels, en effet, Bruguière, qui a établi ce dernier genre, confondoit les succinées. Les caractères que nous avons assignés à ce genre sont les suivans : Animal tout- à- fait semblable à celui de l'hélice, mais pouvant à peine être contenu dans une coquille fort mince, translucide, ovale - oblongue , à spire conique aiguë, formée d'un très- petit nombre de tours; ouverture très -grande, ovale, oblique, à bords désunis; le droit cons- tamment tranchant, le gauche également tranchant et formé par la columelle. C'est donc un genre qui , en ne conaidéranS M4 SUC que la coquille, a quelque chose des limnées, par la foruie et par l'acuité du bord droit, mais qui en diffère par le bord columellaire. Il tient véritablement davantage des bulimes, cependant son bord droit jamais rebordé, et le bord columel- laire tranchant, l'en dislinguent encore. Les succinées ou ambrettes ont tout- à -fait les mœurs et les habitudes de certaines espèces d'hélices, dont le têt est mince et poli ; elles vivent constamment sur les plantes qui croissent à peu de distance des eaux douces, et même qui y sont en partie plongées; mais jamais elles ne vont à l'eau, comme les limnées, ou du moins cela est fort rare et sans doute par accident. On ne connoit encore qu'un petit nombre de véritables succinées. M. de Lamarck. n'en caractérise du moins que trois espèces. La SucciNÉE CAPUCHON : 5. patula; Amphibulimus cucullatus , de Lamarck, Ann. du Mus. , vol. 6, p. 55 , fig. ï,a, h , c; Hélix patula, de Férussac , Hist. des moll., pi. ii , fig. 14 à i6, et pi. lia, fig. 12 et i3. Coquille mince, ovale, enflée, striée obliquement, à spire très-courte, à ouverture très-grande, très-évasée et oblique. Couleur jaunâtre, si ce n'est au bou- ton de la spire , qui est rougeàtre. De la Guadeloupe. La S. amphibie: S. putris ; Hélix pulris, Linn. , Gmel. ; S. amphibia, Draparn., MoUusq., pi. 3 , fig. 22 et 20 ; de Féniss. , MoUusq., pi. 1 1 , fig. l\ — 10 , et pi. 1 1 a, fig. 7 — 10 , e't Dict. , pi. XXXVIII, fig. 4. Assez petite coquille ovale-oblongue, trans- parente , de couleur de corne, extrêmement mince ; ouver- ture dilatée en avant et subverticale , ou moins oblique que dans la précédente. Dans toutes les parties de l'Europe. La S. OBLONGUE : S. oblonga , Draparnaud, Mollusq. , pi. 5 , iig. 24 et 25 ; Hélix elongata^ de Férussac, Hist. des Mollusq., pi. 1 1 , fig. 1 — 3. Coquille ovale-oblongue, striée, à tours de spire au nombre de quatre, séparés par une suture sub- excavée ; ouverture médiocre et surpassant à peine la lon- gueur de la spire. Couleur blanche. Du Midi de la France et de l'Allemagne, d'après M. Pfeif- fer, qui, ne suivant sous ce rapport aucun conchyliologue suc 245 françois, réunit les succînées avec les vitrines sous ce dernier nom générique commun, ce qui ne nous paroît guère conve- nable, du moins conchyliologiquement parlant; car les uneis et les autres sont également de véritables limacinés. (DeB.) SUCCIJNIQUE. [Acide]. (Chim.) Acide organique qu'on prépare ordinairement en distillant le succin. Il a été appelé sel essentiel de succin, sel de succin. Composition. Berzelius. Volume. Oxigène 47,78 3 Carbone A7?99 4 Hydrogène 45^3 4. Propriétés. L'acide succinique est en écailles, en lames rhomboïdales, ou en prismes aplatis. Il est incolore et transparent. Sa saveur est acide. Il rougit fortement la teinture de tournesol et très -légèrement le sirop de violette. Soumis à la distillation, il se fond , se sublime, à l'excep- tion d'une foible partie qui est décomposée. Il est inaltérable à l'air. Il exige, dit- on, pour se dissoudre, de 24 à 3o parties d'eau froide et 2o3 p. d'eau bouillante. loo parties d'alcool bouillant peuvent dissoudre 73 part, d'acide succinique. La solution cristallise en se refroidissant. L'acide sulfurique dissout l'acide succinique à chaud sans qu'il se manifeste de signes bien sensibles d'altération. L'acide nitrique n'altère l'acide succinique qu'avec beau- coup de difliculté. Préparation. On introduit dans une cornue de verre du succin grossière- ment pulvérisé. Quelques auteurs recommandent de le re- couvrir d'une couche de sable fin. On adapte à la cornue une alonge et un ballon; puis on chauffe très-doucement. Voici ce qu'on observe lorsqu'on élève graduellement la tempéra- ture jusqu'au ramollissement du verre» 246 SUC (a) Le succin se fond. Il se dégage i." un peu d'humidité; qui, suivant Schéele , contient de l'acide acétique; 2° de l'acide succinique, qui se condense en cristaux; 5.° une huile fluide peu colorée, qui contient de l'acide succinique. Quand on ne se propose, en distillant le succin, que de re- cueillir de l'acide succinique, on arrête ordinairement l'opé- ration à l'époque où l'huile qui se dégage perd de sa liqui- dité et devient brune. Alors la matière qui est dans la cornue ne se boursoufle plus, si on continue la distillation; et MM. Robiquet et Colin, qui ont décrit avec soin les phénomènes de cette opération , attribuent spécialement le boursoufle- ment du succin au dégagement de l'acide succinique. (b) Le succin qui a donné les produits précédens , étant re- froidi, a l'aspect d'une résine. Si on le soumet à une distil- lation rapide, il bout vivement sans se tuméfier. L'huile qui se condense est encore très-chaude. Elle est très-fluide, et, sous ce rapport, elle ressemble à l'huile qu'on a obtenue en premier lieu ; mais elle est plus colorée. (c) Si l'on continue à chauffer la cornue, après que la matière qu'elle renferme est devenue noire comme du char- bon, il se dégage une substance jaune, ayant la consistance de la cire. Lorsque cette substance a été soumise à la presse et à des lavages , pour en séparer, autant que possible, l'huile dont elle est imprégnée, elle n'a ni odeur , ni saveur. Si dans cet état on la tient pendant un temps suffisant dans l'eau bouillante, elle perd de l'huile , et elle prend un aspect cristallin lorsqu'elle a été parfaitement séchée, fondue et refroidie. Si alors on la traite par l'éther hydratique , celui- ci laisse des paillettes jaunes micacées, et dissout une subs- tance qu'on sépare de l'élher par l'évaporation spontanée. Le résidu est jaune gluant. Par une légère chaleur il devient ductile. Quant aux paillettes jaunes micacées, elles sont vo- latiles , insolubles dans l'eau et l'alcool , insolubles ou près-, que insolubles dans Téther. Le résidu de la distillation du succin est un charbon brillant. L'acide succinique obtenu par ce procédé, est presque tou- jours mêlé d'une huile colorée. Pour le purifier, il existe difierens moyens; mais aucun d'eux n'est parfait. Nous allpn^ les indiquer successivement. suc M7 1.' On fait cristalliser plusieurs fois l'acide au milieu de l'eau. 2.' On lave les cristaux avec une foible proportion d'alcool froid. A la vérité , le liquide dissout une quantité notable d'acide ; mais , en l'exposant à l'évaporation spontanée , la plus grande partie cristallise , et l'huile reste dans l'eau-mère des cristaux. Les cristaux d'acide ainsi obtenus, sont dissous par l'eau, et la dissolution est mise en digestion avec du charbon animal. 5.° Guyton a proposé de traiter l'acide succinique par l'acide nitrique, qui s'empare de l'huile ou la décompose. Mais, quoique l'action de l'acide nitrique sur l'acide succinique soit foible, cependant on peut toujours craindre de produire quelque altération. 4." On neutralise l'acide succinique par le sous-carbonaté de potasse ou de soude. On ajoute du charbon animai à la liqueur; on fait digérer le mélange; on le filtre, et on pré- cipite la liqueur filtrée par le nitrate de plomb. Le succinaté ainsi précipité, est lavé, puis décomposé par l'acide sulfu- rique étendu. L'oxide de plomb est séparé à l'état de sul- fate insoluble , et l'acide succinique reste dans l'eau. On l'ob- tient cristallisé en faisant évaporer doucement la solution. État. L'acide succinique est tout formé dans le succjn , sui- vant Gehlen; je crois cette opinion très -vraisemblable ; car jai observé qu'en dissolvant le succin dans l'alcool chauffé dans mon digesteur distillatoire, on obtient une dissolution acide qui, étant filtrée après qu'elle est refroidie, puis con- centrée et mêlée à l'eau et filtrée de nouveau , donne des cristaux qui m'ont paru avoir toutes les propriétés de l'acide succinique. MM. Lecanu et Serbat disent avoir retiré par la distilla- tion de la térébenthine des pins de Fontainebleau , des cris- faux d'acide succinique. Histoire. Glaser, Lefèvre, Charas et Hoffmann ont considéré le su- blimé cristallisé qu'on obtient de la distillation du succin ^48 SUC comme un sel alcalin. Boyle démontra sa nature acide, et Boulduc et Barkliusen professèrent cette opinion. Pott établit ensuite la nature particulière de l'acide succinique. Enfin M. Berzelius l'analysa en 181 5, et MM. Robiquet et Colin décrivirent avec soin les phénomènes de la distillation du succin en 1817. (Ch.) SUCCINITE. (Min.) Le docteur Bonvoisin , de Turin, qui a découvert un si grand nombre de variétés et même d'es- pèces minérales dans la vallée de Mussa et d'Ala en Piémont , a donné ce nom à un grenat, d'un jaune brunâtre de succin, du vallon de Vieu dans la vallée de Lans en Piémont. Voyez Grenat. (B- ) SUCCION. (Bot.) La succion est cette propriété qu'ont les racines, les feuilles et les autres parties du végétal, de pom- per les fluides et les gaz dont elles sont environnées. Les racines jouissent de cette propriété à un degré plus ëminent qu'aucune autre partie; aussi les regarde-t-on comme le principal organe de la succion. Haies pratiqua une fosse au pied d'un poirier; il mita dé- couvert une racine dont il retrancha la pointe , et il ajusta à cette racine l'une des extrémités d'un tube qu'il remplit d'eau. 11 plongea l'autre extrémité dans un bain de mercure, et vit le métal s'élever de huit pouces dans le tube , en six minutes. Une branche renversée aspira quatre livres d'eau en quatre jours; une autre branche éleva le mercure à douze pouces en trois heures. Dans l'état naturel la succion s'opère surtout par le che- velu et par les feuilles. L'anatomie fait voir une communication intime entre les diverses parties du végétal ; les expériences physiologiques montrent les résultats de cette communication. Chaque partie est en état de succion à l'égard des autres, et les fluides sol- licités par cette force aspirante se répandent de tous côtés. Des entailles profondes , faites au tronc d'un arbre dans diffé- xens sens, de manière que la communication directe soit in-s terrompue, n'empêchent pas les fluides de se porter dans tous les organes , parre que les vaisseaux ont de nombreuses anastomoses, ou, pour mieux dire, composent un réseau, et ^ue les parois sont criblées de pores. suc =49 Que l'on prenne une branche chargée de feuilles, qu'on applique à la surface de Teau quelques-unes de ces feuilles et que les autres soient à sec ; l'abondante transpiration de ces dernières et la durée de leur fraîcheur, prouvent que l'eau , absorbée par les premières , s'est partagée entre toutes. Haies a essayé de mesurer la force avec laquelle une vigne aspire Thun.idité de la terre. Le 6 Avril , à six heures du matin, il coupa un cep de vigne à trente -trois pouces de terre. Le chicot étoitsans rameaux et avoit sept à huit lignes de diamètre. A cette section transversale il ajusta un tube recourbé, qu'U remplit de mercure jusqu'à ce qu'il se fût élevé tout prés de la courbure. Les pleurs de la vigne, sor- tant successivement dans ce jour et les suivans, eurent assez de force pour pousser le mercure et le soutenir à trente- deux pouces et demi au-dessus de son niveau. Or, on sait que le poids d'une colonne d'air, delà hauteur de l'atmosphère, est égala celui d'une colonne de mercure d'un pareil diamètre et d'environ vingt -huit pouces de haut, ou d'une colonne deau d'environ trente-trois pieds : ainsi la pression de la sève étoit plus considérable que la pression de l'atmosphère. Dans une expérience analogue. Haies vit monter le mer- cure à vingt- huit pouces, ce qui revient à une colonne d'eau de quarante -trois pieds trois pouces et demi, et il observa que cette force est environ cinq fois plus grande que celle qui pousse le sang dans la grande artère crurale du cheval, sept fois plus grande que la force du sang dans la même ar- tère du chien, et huit fois plus grande que la force du sang dans la même artère du daim. Quelques physiciens, étonnés de ces résultats, en ont con- testé l'exactitude. Ils ont allégué que l'épiderme et les enve- loppes des boutons ne pourroient résister à une telle force; mais tous les raisonnemens échouent contre des faits. Nous avons répété, avec M. Chevreul , l'expérience de Haies au mois d'Avril 1811 , et nous avons vu la sève d'une vigne élever et soutenir pendant plusieurs jours le mercure à plus de vingt-neuf pouces, résultat qui, tout inférieur qu'il est à celui qu'obtint l'illustre physicien anglois , ne nous permet pas de douter de la vérité de ce qu'il avance. Voyez Déper- «5o SUC DiTioN, Marche des fluides dans le viGÛXAt. Mirbel, Élém» ( Mass. ) SUCCISA. {Bot.) Matthiole et d'autres anciens donnoient ce nom à une scabieuse , scabiosa, succisa, dont rextrémité de la racine est comme tronquée. (J. ) SUCCOODOODOO. (Bot.) Arbrisseau de Sumatra, ayant, suivant Marsden, l'aspect d'un rosier sauvage, et dont la dé- coction des feuilles est employée dans une espèce de dartre qui se porte sur les pieds. (J. ) SUCCOPEGO. (Ichthj-ol.) ^'om que l'on donne à Nice à réchénéide rémora. Voyez a l'article Échbnéide, tome XIV, page 171. (H. C.) SUCCOWIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , régulières, delà famille des crucifères , de la tétradynamie siliculeuse de Linné, offrant pour caractère essentiel : Un calice dressé , presque égal à sa base ; quatre pétales onguiculés ; le limbe entier ; six éta- inines tétradynames ; un ovaire ovale, supérieur; un style té- tragone, subulé; une petite silique ovale, globuleuse, ter- minée par le style, à deux loges, à deux valves concaves, déhiscentes, hérissées ; une cloison membraneuse; les semences solitaires dans chaque loge, pendantes , globuleuses. Sdccowia des îles Baféares: Succoa-ia balearica, Dec. , Syst. Yég. , 2 , pag. 645 ; Bunias balearica, Linn. , Mant. , 42g ; Jacq., JJort. Vind., 144; Gouan., III. , tab. 20 ; Mjagrumbalearicum, Encycl., 1, pag. 571. Celte plante a une racine fibreuse, d'où s'élève une tige droite, glabre, rameuse , anguleuse vers le sommet, a. peine haute d'un pied. Les feuilles sont glabres, pétiolées , presque pinnatifides , à trois ou quatre lobes de chaque côté , obtus , à large échancrure. Les fleurs sont dis- posées en grappes opposées aux feuilles, droites, composées de cinq ou six fleurs, oblongues, dépourvues de bractées; les pédicelles filiformes , longs de deux ou trois lignes ; ces fleurs sont jaunes, petites. Le fruit est une petite silique presque globuleuse, à valves concaves, hérissées de toutes parts de longs aiguillons coniques, aigus; une cloison membraneuse ; les placentas filiformes, se réunissant en un style conique , subulé, glabre, plus long que les valves. Les semences sont bruaes-, un peu maculées, pendantes, globuleuses, solitaires suc 25i dans chaque loge. Cette plante croit dans les lies Baléares, à Ténériffe, dans la Sicile. (PoiR. ) SUCCULENTES [Plantes]. (Bof. ) Épaisses et formées d'un tissu cellulaire pulpeux; exemples : 5empe^^'JVL'm£ecfo^«m,aioe, stapeAia, orohanche major. (Mass.) SUCE- BŒUF. ( Omif?r. ) L'oiseau désigné sous ce nom dans le Dictionnaire de chasse et de pèche, est le pique -bœuf, buphaga, Briss. (Ch. D.) SUCE- FLEUR. {Ornith.) L'oiseau appelé au Mexique guachichil ou suce-Jleur, est l'oiseau - mouche , nommé lour-r donneau par Dampier. ( Ch. D.) SUCE -SANG. {Entomoz.) Voyez Sangsues. (Desm.) SUCEPIN. (BoL) Nom vulgaire d'une espèce de monotrope. (L.D.) SUCET. (Ornith.) L'oiseau appelé dans les environs d'Or- léans succt ou petit sucet , est le roitelet, motacilla regulus , Linn., qu'on nomme aussi suet. (Ch. D. ) SUCET, Petromyzon sanguisuga. (Ichthjol.) Nom spécifique d'une lamproie décrite dans ce Dictionnaire, tome XXXIX, pag. 524. (Voyez aussi Rémora et Echknéide. ) Sucet est encore le nom d'un cyprin de feu de Lacépède. (H. C.) SUCEUR DE MIEL. (Ornith.) Les voyageurs donnent ce nom à diverses espèces de colibris. (Ch. D.) SUCEURS, Insecta suctoria. (Entom.) Sous ce nom, em- ployé d'abord par Retzius, M. Latreille avoit établi un ordre dans la classe des insectes sans ailes et à six pattes : il n'y rangcoit que le genre Puce; depuis (en i8?5) il l'a appelé siphonaptères, pag. 534 des Familles du règne animal. (C. D.) SUCEURS. (Ichthvol.) Voyez CycLOSTOMEs. ( H. C. ) SUCH BLAOU (Ichthyol.) Voyez Suck blaou. (H. C.) SUCH CAGNENCK. (Ichthjol.) Nom nicéen du Trachure. Voyez ce mot et Caranx. (H. C. ) SUCHAHA. (Bot.) Dalécharops cite ce nom arabe du spina arabica des anciens, qui estVechinops strigosus des botanistes» (J.) SUCK. (Ichtliyol.) Un des nom* suédois du lavaret. Voyez ÇORÉGONE. (H. c. ) SyCK BLAOU. ( Ichlhjol. ) A Nice on donne ce nom à :»5a SUC tin poisson que M. Risso regarde comme le caranx amîa de Linnaeus , et qu'il a nommé caranx amie. Mais les ichthyolo- gistes savent aujourd'hui que rien n'est moins certain que le caractère du scomher amia d'Artédi et de Linnaeus ; qu'au- cune des figures qu'ils citent ne répond à la description qu'ils en donnent; que celle de Rondelet est une bonite et celle de Salviani une liche, et que c'est à cette dernière que Bloch a assigné le nom de scomher amia. Quoi qu,'il en soit, ce pois- son , dont le dos est d'un bleu céleste et le ventre argentin, dont chaque opercule est ornée d'une tache noire , a une chair excellente et parvient au poids de quatre livres en- viron. ( H. C. ) SUCK CAGNENCK. ( IcUhyol. ) Nom nicéen du saurel ou maquereau bâtard. Voyez Caranx. (H. C.) S\5CKmG-Y\Sll. {ïchthyol.) Nom anglois du rémora. Voyez ECHÉNBIDE. (H. C.) SUCLE. {Ichlhyol.) Dans les planches d'ichthyologie de l'Encyclopédie méthodique le sparus massiLiensis des auteurs est nommé spare sucle. Voyez Spare. (H. C. ) SUÇOIR, Bauslellum. {Entom.) On nomme ainsi dans quel- ques insectes, et particulièrement chez ceux à deux ailes, un instrument qui est composé de diverses parties de la bouche soudées de manière à former une sorte de pipette ou de bi- beron, souvent muni de lames ou de pointes acérées mo- biles, à l'aide desquelles l'insecte pique la peau des végétaux ou des animaux pour y introduire son suçoir. Fabricius , qui, dans sa Philosophie entomologique , a employé dans un sens déterminé le nom d'Haustellum, en donnoit d'abord une dé- finition fautive qu'il a rectifiée dans son ouvrage sur les ant- liates. Voici comme il le décrit : Haustellum brève, intrà os reconditum aut eisertum, aut injlexum , rariùs geniculatum , con- stat vaginâ rarissjmè nullâ, sœpè univaWi; val^ula cornea, acuta aut obtusa; proboscidis canalem supernè claudenle bivalvi; valvu- lis œqualibus aut inœqualibus; corneis , acutis, suhulatis constat setis 1 — 5, œqualibus aut inœqualibus, corneis, acutis , intrà ca- nalem proboscidis aut intrà valvulas hausfelli recondendis. Ce qui signifie , sans en donner une traduction littérale et ayant l'in- tention de ne pas parler des modifications variables que pré- sentent les diverses parties qui composent cet instrument: suc »5î Le suçoir est en général court, quelquefo^is il peut rentrer dans la cavité de la tête; mais il en sort plus ou moins; il est quelquefois courbé , plus rarement coudé. Il se compose d'une gaîne qui manque rarement, mais qui est le plus souvent formée d'une seule pièce. Son extrémité est garnie d'une pe- tite soupape cornée , plus ou moins aiguë, qui clôt l'orifice du canal de la trompe ; cette soupape est souvent composée de deux pièces, dont la forme varie. L'intérieur du suçoir est en outre muni de soies, dont le nombre varie d'une à cinq, qui se meuvent et se cachent complètement dans sa cavité et dont la longueur et la forme varient dans chaque genre. Le suçoir est ordinairement garni de deux palpes articulés à sa base. C'est en effet des parties diverses qui composent le suçoir et de la forme des antennes, que Fabricius a tiré les carac- tères des genres. Beaucoup d'insectes, étant appelés à ne se nourrir que de liquides, emploient pour cet usage les diverses parties de leur bouche, qui ont alors une forme spécialement détermi^ née pour cet emploi. C'est ainsi que, parmi les coléoptères, les lucanes ou cerfs -volans sucent la sève du bois avec leurs mâchoires velues en forme de pinceaux , que quelques zo- nites, nommés némognalhes, sucent le nectaire des fleurs. Cette disposition est à peu près la même dans les abeilles et autres mellites, chez lesquelles les mâchoires et la lèvre infé- férieure, prolongées, modifiées, font l'oflice d'une langue. Dans les hémiptères , le rostre ou le bec est aussi un véritable suçoir; la trompe roulée en spirale, chez les lépidoptères, pour- roit être considérée comme remplissant le même office. Ce- pendant, pour la science entomologique , le nom de suçoir, haustellum , n'est réellement appliqué qu'aux insectes diptères qui ont la bouche solide et cornée, et en particulier à la famille des Sclérostomes ou Haustellés. Les genres qui ont une trompe molle, charnue , proloscis , appartiennent à une autre famille. Voyez l'article Booche dans les insectes , tom. V, pag. 248. (C. D.) SUÇOIRS, Haustoria. (Bot.) M. De Candolle doTine ce nom aux tubercules placés çà et là sur la tige (sur celle des cus- cutes, par exemple), et qui sont organisés de manière à se ^54 suc fixer sur une autre plante et à pomper de la nourriture. (Mass.) SUCOPHAGOS. (Ornith.) C'est, en grec moderne, le nom du loriot, oriolus galbula, Linn. ( Ch. D.) SUCOTACOS. [Bot.) Nom grec ancien, cité par Ruellius et Mentzel , de Vhelxine de Dioscoride ou herba muralis, qui est la pariétaire commune. (J. ) SUCOTARIO. (Mamm.) Voyez Sukotyro. (Desm.) SUCRE D'AMIDON. {Chim.) Il se prépare en traitant l'a- midon par Tacide sulfurique étendu ; il est identique avec le sucre cristallisable du raisin. ( Ch. ) SUCRE DE CHAMPIGNONS. ( Chim.) Espèce particulière du genre Sucre. Voj'ez Sucres. (Ch.) SUCRE CRISTALLISABLE DE BETTERAVE, SUCRE CRISTALLISABLE DE CANNE , SUCRE CRISTALLISABLE DE CHATAIGNE. (Chim.) Tous ces sucres sont identiques. Voyez Sucres. (Ch.) SUCRE CRISTALLISABLE DU RAISIN. {Chim.) Espèce particulière du genre Sucre, qui existe dans un grand nombre de fruits de notre pays. Voyez Sucres. (Ch.) SUCRE DE LAIT, {Chim.) Principe immédiat organique ^ qui n'a été trouvé jusqu'ici que dans le lait. Le nom de sucre, qui lui a été donné à cause de sa sa- veur douce , est très-impropre, par la raison qu'en chimie ftous n'appliquons ce nom qu'aux substances qui sont suscep- tibles d'éprouver la fermentation alcoolique, et le sucre de lait n'est point dans ce cas. Composition. Cay-Luss. et Thénard. ' ^ ' ^ I ou carbone.. 58,825 C^^^one 38,825 ^^^ ^^^^^5^ Hydrogène... 7j34i ) Propriétés. Le sucre de lait cristallise en parallélipipèdes réguliers , ter- minés par des pyramides à quatre faces. Il est dur, cassant, susceptible d'être réduit en poudre fine par trituration. Il est plus dense que l'ea-u. suc *55 Cas où il jHest pas altéré. II n'éprouve aucun changement par son exposition à l'air. Il exige g parties d'eau froide environ pour se dissoudre. L'eau bouillante en dissout une plus grande proportion. Aussi dépose-t-elle des cristaux en se refroidissant. Cette dis- solution n'est précipitée par aucun réactif, si ce n'est par l'alcool, qui s'empare de l'eau. La potasse et la soude augmentent sa solubilité dans l'eau. M. Vauquelin dit même qu'en le triturant dans un peu d'eau légèrement alcoolisée . il se dissout si bien que , s'il étoitmêlé à quelque matière azotée , celle-ci resteroit sous la forme de flocons. L'alcool n'en dissout que des traces. Cas où il est altéré. M. Vauquelin a observé qu'en l'exposant à une tempéra- ture suffisante pour qu'il se caramélise, il devient incristalli- sable et beaucoup plus soluble dans l'eau. Si on l'expose dans une cornue à une température plus élevée, il donne de l'eau, de l'acide acétique, de l'huile, de^ gaz acide carbonique , oxide de carbone , hydrogène car- buré et du charbon. Si l'on fait bouillir loo parties de sucre de lait avec 400 parties d'eau , contenant 2 , 3 , 4 ou 5 parties d'acide sulfu- rique concentré , le sucre de lait se change en sucre de raisin, suivant l'observation de M. Vogel. Le même chimiste pense que l'acide hydrochlorique produit le même effet. L'acide nitrique bouillant le convertit en acide sacholacti- que et oxalique. Ce caractère le distingue éminemment de la mannite et du sucre. Extj^action. Le sucre de lait est préparé en grande quantité dans quel- ques contrées de la Suisse , où l'on fabrique des fromages. Pour cela on évapore le petit-lait, d'où le fromage a été sé- paré, en consistance convenable pour obtenir des couches de o'",G2 d'épaisseur environ. On décante l'eau -mère de ces cristaux; puis on soumet ceux-ci à des dissolutions et à des cristallisations successives , jusqu'à ce qu'on juge le produit «56 ^u(^ suffisamment pur pour être versé datis le commerce, il est en plaques ou en morceaux durs et sonores. Usages. Le sucre de lait a été employé en médecine et l'est encore quelquefois ; mais il faut avouer que les vertus qu'il semble avoir sur l'cconomie animale malade sont encore à démon- trer. On le mêle quelquefois au sUcre en poudre ou à la casso- nade. Lemoyen delercconnoîtredans ces mélanges consiste à dissoudre le sucre de canne par l'alcool à 33'^, suffisamment chaud. Le sucre de lait n'est pas dissous. On traite ce résidu par l'eau ; on fait cristalliser la solution , et on voit que les cristaux qu'on en obtient , traités par 8 fois leur p. ids d'acide nitrique à 3o j donnent des acides sacholactique et oxalique. (Ch.) SUCRE LIQUIDE. {Chim.) Espèce particulière du genre Sucre. Voyez Sucres. (Ch. ) SUCRE DE SATURNE, [chim.) Ancien nom de l'acétate de plomb. (Ch. ) SUCRE- VERT. (Bot.) Ce nom est donné à une variété de poire. (L. D.) SUCRES. (Chim.) Genre de principes immédiats dans lequel nous ne comprenons que des espèces douées d'une saveur douce et de la propriété de se convertir en acide carboni- que et en alcool, lorsqu'elles sont placées dans des circons- tances convenables. (Voyez Fermentation alcoolique, tome XVI, page 44o.) Nous comptons quatre espèces de sucre : ].° le sucre cris- tallisable de la canne; 2.° le sucre cristallisable du raisin ; 3." le sucre crisallisable des champignons; 4.° le sucre liquide ou încristallisable. Quoiqu'il y ait dans la canne à sucre et dans le raîsin deux espèces de sucre, l'une qui cristallise et l'autre qui ne cristallise pas, cependant, quand nous nous servirons de l'expression sucre de canne et même du mot sucre, il faudra toujours entendre le sucre cristallisable de la canne, et nous désignerons de même le sucre cristallisable du raisin par l'ex- pression de sucre de raisin. suc 257 1." Espèce. Sucre cristailtsable de la canne a sucré. Lav:iisicr. Gay-Lucsnc et Tht'narJ. Oxiî^ène... . . G4.. 5o,63 ] ,r> l •-■ l 'I ou Carbone.. 42,4^ Carbone 28.. 42,47) -c. c cr ,, , , , Eau 57,53- Hydrogène.. 8.. 6,90) Berzelius. Volume. Oxigèue. . . . . . . 495015 lo Carbone 44,200 12 Hydrogène 6,785 21. M. Berzelius, en chauffant dans le vide à loo*^ du pro- loxide de plomb avec du sucre qui avoit été préalablement exposé au vide sec, a obtenu une perte, d'après laquelle il a conclu que 100 de sucre contiennent 5,3 d'eau, ou que 100 de sucre anhydre s'unissent à 5,6 de ce liquide*, Pj'opriétés physiques. Le sucré est incolore. Il cristallise en polyèdres transpa- rens, dont la forme primitive est un prisme quadrilatère, à base rhomboïdale. Ces polyèdres sont des prismes quadri- latères ou hexaèdres, terminés par des sommets dièdres et quelquefois trièdrés. Le sucre en pain ne paroît opaque que parce qu'il est formé de très-petits cristaux qui ne se touchent pas. Il est plus dense qiie l'eau. Il peut être fondu dans le vide sans qu'il s'altère. Il est très- phosphorescent quand on le frotte ou qu'on le percute dans l'obscurité; il répand même de la lumière, lorsqu'il est frappé rapidement au milieu de l'eau. Il est inodore et a la saveur agréable que tout le monde lui connoît. Cas où le sucre ne s'altère pas. Le sucre est inaltérable à l'air sec. S'il est exposé dans une aftmosphére saturée d'humidité, il est déliquescent. 5i< 17 ^58 SUC A la température ile 9" cent, l'eau dissout un poids de sucre égal au sien. A la température de 99° cent, l'eau peut en prendre en toutes proportions. L'eau ainsi saturée est appelée sirop. Le sirop ne se décompose pas : aussi sert- il à coijperyer beaucoup de substances végétales. C'est avec ce sirop que l'on obtieut le sucre cristallisé que l'on appelle candi. Pour cela on épaissit fortement le sirop ; on le verse dans des terrines que l'on a placées dans une étuve. Les cristaux se forment sur des fils que l'on a tendus dans les terrines. Le sirop est très-solublc dans l'alcool à 50°: mais le sucre sec l'est extrêmement peu dans l'alcool à 40°. Suivant Mar- graJf, il faut 16 parlips d'alcool (36"?) bouillant pour en dis- soudre 1 de sucre, et par le refroidissement et le repos le sucre cristallise ^u bout de quelques jours en prismes parfai- tement transparens. La potasse fait disparoître la saveur du sucre; mais si l'on iieutrallse l'alcali par l'acide sulfurique, la saveur du sucre redevient sensible. L'alcool que l'on agite avec la combinaison de sucre et de potasse, ne la dissout pas; il surnage. Cruickshank, quia observé cette combinaison, a vu, qu'en faisant bouillir de la chaux dans une dissolution de sucre, il y a également combinaison. Le liquide a bien encore une saveur sucrée; mais il a acquis une amertume et une as- trictlon très-sensibles. L'alcool, ajouté à cette dissolution, y fait un précipité floconneux blanc , qui est formé de sucre uni à de la chaux. L'acide sulfurique sépare la chaux du sucre. Daniel a confirmé ces résultais et y a ajouté des faits inté- ressans. 11 a fait bouillir pendant une demi-heure 1000 parties de sucre, Coo parties de chaux vive et 1 5oo parties d'eau. La liqueur étoit devenue astringente et elle n'étolt plus que légèrement sucrée. Elle contenoit pour 100 parties 16, 5 p. de chaux et 33,2 parties de sucre. Elle laissoit un résidu jaune, demi- transparent , semblable à la gomme. M. Berzelius dit que le proloxide de plomb forme avec le sucre un composé, qu'il a appelé sacharate de plomb. Le sous-sacharate de plomb est formé de Sucre ; . 100 Protoxide iSg,^. suc 269 I/oxigène du sucre est à celui de l'oxide :: 49,016 : 9,98. M. Vogel, qui a aussi observé cette conxbinaison, a vu que 5d" de sucre bouilli avec 10^ de litliarge dans l'eau, out dissous 2",7 d'oxide de plomb. La solution liltrée bouillante daus un flacon , que l'on ferme quand il est entièrement plein, dépose du sacharate de plomb blanc sous forme de choux - fleur. Ce composé est ' très-légi>r, insipide, inaltérable à l'air, privé d'acide carbo- nique. L'eau et l'alcool bouillant n'en séparent que des traces de plomb. L'hydrogène sulfuré liquide le décompose , le sucre reste dans l'eau et le sulfure de plomb se précipite. M. Vogel dit avoir retiré 1 gramme de sucre de 5 grammes de sacharate de plomb. On voit donc que le sucre se comporte comme un acide avec beaucoup de bases salifiables. Cas où le sucre est altéré. L'acide sulfurique concentré décompose le sucre avec beaucoup de rapidité. Il se forme de l'eau aux dépens des élémens du sucre ; mais il y a aussi de l'acide sulfurique de décomposé. Il se dégage du gaz sulfureux et beaucoup de gaz hydrogène carburé. Il reste un charbon bitumineux. L'acide nitrique forme avec le sucre des acides malique et oxalique, mais point d'acide sacholactique. Il y a dégagement de gaz carbonique nitreux et d'acide prussique. 100 parties de sucre donnent environ 68 p. d'acide oxalique. Le sucre en poudre absorbe lentement le gaz hydrochlo- rique, avec lequel on le met en contact. Il devient brun, et acquiert une odeur acide très- forte. Le chlore le convertit en acide malique, suivant M. Vauque» lin , lorsqu'on fait passer ce gaz dans une solution de sucre. Suivant M. Vogel, en faisant bouillir 60= de sucre et 60° d'a- cétate de cuivre dans la quantité d'eau nécessaire pour dis- soudre ce sel, il se dégage de l'acide acétique; il se préci- pite du protoxide de cuivre, et il reste de l'acétate de pro- toxide dans la liqueur avec du sucre altéré. Tous ces phéno- mènes ont lieu sans qu'il se dégage aucun produit gazeux. Le sucre décompose aussi le sulfate de cuivre , mais le pré- cipitié formé est du cuivre métallique. Je pense que cela tient à 26o suc ce que le proloxide produit est transformé en deiitoxide et eiï inc(al par l'acide suliuriquc mis à nu. Le sucre réduit le perchlorure de cuivre dissous dans Teau bouillante en protochlorure hydraté. II a une action analogue sur le perchlorure de mercure. Le sucre bouilli avec le nitrate de proloxide de mercure, en précipite du mercure réduit. Le peroxide de mercure est décomposé par l'eau sucrée bouillante. Il en est de même du peroxide de plomb. M. Vogel pense que dans toutes ces opérations la désoxi- génation des métaux s'opère par rhydrogèue du sucre. Quand on fait bouillir un excès de potasse ou de chaux avec le sucre et le contact de l'air, on le décompose en partie. A la longue même Tallération s'opère à la tempéra- ture ordinaire , suivant l'observation de M. Daniel. En effet, ce chimiste a observé que la solution de chaux dans le sucre, abandonnée à elle-même, dépose après quelques mois des rhom* boèdres très-;iigus de sous-carbonate de chaux , et qu'en même temps la solution se change en gelée. Il faut de 9 à 12 mois pour que ce dernier phénomène soit parfait. La gelée, dis- soute dans l'eau, n'éprouve pas de changement de la part de l'iode. L'acide oxalique n'en précipite que des traces de chaux: elle est précipitée par l'alcool, l'acétate de plomb et la solution d'étain dans l'eau régale. M. Daniel conclut de ces expériences que le sucre s'est changé en mucilage. Cruickshank dit que les hydrosulfates, les sulfures hydro- génés et les phosphures de chaux , paroissent réduire le sucre en une espèce de gomme ou plutôt en une substance incris- tallisable , qui n'a plus la saveur du sucre en gomme. M.Daniel, qui a repris ces expériences, a vu que le sucre ne s'altère pas, qu'il s'unit simplement à la chaux. Quant à la conversion du sucre en acide carbonique et en alcool, voyez Fermentation, tome XVI, page 4^2. Lorsqu'on chauffe le sucre avec le contact de l'air, il se fond, se boursoufle, devient d'un brun roux, dégage des gaz et une odeur connue sous le nom de caramel. A une chaleur rouge il brûle avec une flamme blanche nuancée de bleu sur les bords. Il donne à la distillation de l'eau , ensuite de l'acide pyro- suc 261 acétique, de l'huile erapyreumatique noire. Il reste un char- bon volumineux. L'on obtient beaucoup de gaz acide carbo- nique et de gaz hydrogène carburé. Le charbon du sucre parfaitement pur ne laisse pas de cendre, lorsqu'on le fait brûler. État. Le sucre existe dans un assez grand nombre de plantes : on le trouve en grande quantité dans la canne à sucre, la racine de betterave, les châtaignes, la sève des érables. Extraction du sucre de canne. Le suc de la canne, récemment extrait, contient, suivant Proust, de la fécule verte, delà matière animale, delà gomme, de l'extractif, de l'acide malique, du sulfate de chaux, du sucre cristallisable et du sucre liquide. On démontre l'exis- tence de ces corps par les procédés suivans. On sépare la fécule verte par l'exposition du suc au feu. Cette fécule se coagule avec un peu de matière animale. On filtre, on verse dans le suc concentré de l'alcool; celui-ci sépare d'abord la gomme, ensuite le sulfate de chaux. En faisant bouillir avec du carbonate de chaux/une partie du suc soluble dans l'alcool, et dont on a chassé ce liquide par Téva- poration, on sépare du malate de chaux, lorsqu'on vientà mêler le suc à l'alcool. L'acide malique n'y est qu'en petite quantité. En faisant évaporer les deux sucres qui sont en dissolution dans l'alcool, il reste un sirop qui donne du sucre concret et du sucre liquide. L'art du sucrier consiste à isoler le sucre concret de toutes les substances auxquelles il est uni dans la canne. Dans les Indes occidentales on prépare le sucre de la ma- nière suivante: 1.° On fait passer plusieurs fois de suite la canne à sucre entre des cylindres de fer. Le suc ou vesoul tombe dans une auge garnie de plomb; de là il s'écoule dans un réservoir, où il ne doit pas rester plus de vingt minutes ; autrement il fermenteroit. 2!° Dès qu'il y a assez de suc, on en remplit une chaudière à fond plat, appelée ciar'f, cataire, et on y ajoute de la chaux. 2^2 SUC Il faut employer au plus '/, litre de chaux sur 800 de suc; si l'on en mettoit davantage, le sucre ne cristalliseroit pas. On allume le feu sous la chaudière et on expose le suc à une chaleur de 60 centigr. Dans cette opération la chaux neu- tralise l'acide malique et les autres acides qui pourroient s'y trouver; elle précipite la partie colorante extractive, ainsi que la matière végéto- animale , qui se coagule par la cha- leur. Ces matières se réunissent à la surface du liquide sous la forme d'une écume visqueuse, que l'on enlève avec des écumoires. 3.° On tire le suc à clair au moyen d'un robinet placé dans la partie inférieure du clarificatoire, et on le fait arriver dans une grande chaudière de cuivre; on pousse fortement l'ébul- lition du suc, et on sépare avec une écumoire une nouvelle quantité de matière végéto-animale, etc., qui se coagulent. 4." Le liquide concentré est conduit dans une troisième chaudière : on le fait bouillir et on l'écume : on ajoute de l'eau de chaux si la liqueur n'est pas claire. 5.° Le liquide est conduit de cette chaudière dans une quatrième , et de celle-ci dans une cinquième , qui porte le nom de Jlambeau. 6.° Lorsque le suc y est devenu visqueux, on le verse dans lin vaisseau de bois appelé rafraichissoir , qui a 2S0 millimètres de profondeur, 2 mètres de long, et de 1 à 2 mètres de largeur. Le suc se refroidit, il se grcne et se sépare du sucre liquide, que l'on appelle mélasse. 7.° On porte le sucre grené dans des tonneaux défoncés d'un côté et posés debout sur l'autre fond, qui est percé de trous, à travers lesquels on fait passer la queue d'une feuille de canne à sucre. La mélasse que retient encore le sucre cristal- lisé s"écoule pour la plus grande partie dans un réservoir. Cette opération dure trois semaines; le sucre qu'elle donne est appelé moscouade ou sucre brut. Dans les îles françoises des Indes occidentales, on verse le suc épaissi du rafraichissoir dans des vases de terre cuite de forme conique , ayant à la pointe un petit trou que l'on a eu soin de boucher. Dès que le sucre a pris de la con- sistance , on débouche le trou pour laisser couler la mé- lasse. Quand celle-ci cesse de couler, on recouvre le sucre suc sf;? d'une couche de sucre blanc, puis d'une couche de terre argileuse , délayée dans l'eau : la terre abandonne peu à peu son eau; celle-ci, en dissolvant le sucre blanc, forme un sirop qui j)énètre dans foute la masse du sucre et pousse la mélasse colorée qui y restoit. Le sucre préparé par cette méthode est appelé sucre terré. On donne le nom de cassonade a tous les sucres obtenus par ces procédés : ils retiennent toujours de la chaux, de la ijiatière coloranfe , du sirop; pour les raffiner on suit le pro- cédé que nous allons décrire. On dissout le sucre brut dans l'eau ; on y mêle de l'eau de chaux et du sang de bœuf. On réduit le sirop par l'ébullition ; on enlève les écumes produites en grande partie par le sang de bœuf qui s'est coagulé et qui a entraîné avec lui la plus grande partie des matières étrangères qui étoient contenues dansle sucre brut. Le sirop . clarifié par ce moyen et suffisain- nient concentré , est refroidi à un certain degré et traité de nouveau par l'eau de chaux et le sang, et cela encore une fois; il est versé ensuite dans un filtre de laine, puis con- centré et versé dans vn rafraîchissoir, où il "est agité jusqu'à ce qu'il marque 40' centigr. ; alors on le met dans des formes coniques de terre vernissée, Lorsqu'il est pris en grain , on débouche le trou placé à la pointe de la forme. Les parties étrangères et le sirop qui n'a pas cristallisé s'écoulent dans un pot de terre , qui sert de support à chaque forme. On met ensuite sur le sucre une couche de sucre blanc, puis une couche d'argile délayée : la terre abandonne son eau , et le sucre se purifie : pour qu'il soit complètement lavé, il faut quatre ferrages. Le sucre ainsi préparé est appelé sucre en pain. Quand on veut l'obtenir dans son dernier état de pu- reté, on lui fait subir un second traitement, comme celui que nous venons de décrire; on a alors le sucre royal. M. Thénard dit avec juste raison qu'au lieu d'égoutter le sucre - on peut le laver avec un sirop incolore. Dans ces derniers temps on a employé avec un grand succès, pour le raffinage du sucre, le cliarbon animal , qui a l'avantage non-seulement d'enlever la matière colorante , mais encore l'excès de chaux qui se trouve dans le sirop , ainsi que M. Pa3en l'a prouvé. 2^4 SUC Extraction du sucre de betterme. Il faut d'abord réduire les racines de betterave en une pulpe, dont on exprime ensuite le suc au moyen de la presse. Voici comment on peut exécuter ces opérations mécaniques. a) Après avoir ôté le collet et la radicule des betteraves, on jette celles-ci dans une auge , où elles sont divisées en mor- ceaux de la grosseur du pouce , à Taide A^ pilons armés de couteaux à double irunchant, qui sont soulevés et qui s'abais- sent altcrnativemeiit au uioyen d'un arbre garni de cames. b) A mesure que les 'betteraves sont coupées, ou les jette par un couloir dans une trémie, d'où elles passent dans un mou'in qui a beaucoup de ressemblance avec un moulin à café. c) Les betteraves, réduites en pulpe par ce procédé, sont enfermées dans des sacs de crin qu'on place entre des madriers mobiles, serrés par des coins qui sont enfoncés cha- cun à l'aide d'un mouton qu'on a élevé au moyen d'un cylin- dre garni de cames. Ces sacs éprouvent une compression la- térale tellement' forte, que presque tout le sucre est exprimé de la pulpe, et qu'il ne reste dans les sacs qu'une matière sèche et friable. 1." Le suc de betterave exprimé est mis dans une chau- dière, où on en porte promptement la température de 80 à 82"^. A cette époque on ralentit le feu , en introduisant dans le foyer de la braise mouillée. Ou verse dans la chau- dière 2",5 de chaux vive délayée dans 18 gr. d'eau pour chaque litre de suc. On agite la liqueur pour la bien mé- langer, et puis on chauffe promptemqnt jusqu'à 100 ; alors on retire le feu du foyer : après trois quarts d'heure , il se produit une écume d'un gris verdâtre et un dépôt. On. enlève la première et on jette la liqueur sur une étoffe de laine. ■2° Le suc filtré est jaunâtre; il a une saveur douce et amère. On le chauffe de nouveau; dès qu'il est bouillant , on sature la chaux avec de l'acide sulfurique étendu. Si on a employé 10 parties de chaux, il faut 1 partie d'acide sul- furique à GB'^. Cette quantité n'est pas tout-à-fait suffisante pour neutraliser la chaux, suc 265 3.° On ajoute ensuite dans la chaudière 3 parties de noir animal pour loo parties de liqueur, et ensuite i '/, partie du noir qui a déjà servi une fois. Le charbon entraîne Fevcès de chauxi on maintient l'ébullition jusqu'à ce que le sirop marque de i8 à 20*^ à l'aréomèire de Baume. Alors on le transvase dans une chaudière profonde, où il reste de i8 à 24 heures. 4.° Quand le sirop est sufiisamment clair, on le verse sur un filtre de laine et on le porte ensuite dans une chaudière ronde, que l'on remplit au tiers de sa capacité. On le fait bouillir jusqu'à ce que sa température soit à 110 ; à cette époque on le verse dans un rafraîchissoir , et quand il est à 40**, on le verse dans des formes coniques de terre; le sucre cristallise, et on en sépare le sirop par le procédé qu'on suit pour raffiner le sucre de canne. 2."^ Espèce. Sucre de raisin. Composition. Th. de Saussure. Oxigène 56, 61 Carbone 36,71 Hydrogène 6^78. Propriétés. 11 cristallise en petites aiguilles incolores, qui sont trans- parentes lorsqu'elles se sont formées lentement, et qui sont demi-transparentes lorsqu'elles se sont formées rapidement. 11 a une saveur fraîche, parce qu'il absorbe une certaine quantité de calorique pour se dissoudre dans la salive. Il a ensuite une saveur sucrée, sans arrière- goût désagréable. 11 est sensiblement moins sucré que le sucre de canne. a) Cas où il ne s'altère pas. Il est beaucoup moins soluble dans l'eau que le sucre de canne; il a tant de tendance à cristalliser, qu'on ne peut en former des sirops analogues à ceux qu'on prépare avec le sucre, et ce qui s'oppose encore à ce qu'on puisse employer 2^'"' suc s;i solution comme sirop , c'est qu'elle se décompose» sponta- nément avec beaucoup de rapidité; elle se recouvre de moi- sissures. Quoi qu'il en soit, quand on l'emploie en quantité un peu considérable, il donne à l'eau unesaveur douce, comme le fait le sucre de canne; mais quand on emploie i partie de celui-ci, il faut en employer de 2 /^ à 2'/, de sucre de raisin. Il est soluble dans l'alcool ; cette dissolution donne des cris- t«ux par l'évaporation. b) Cas où il est altéré. Au feu il donne les mêmes produits que le sucre de canne. Il est décomposé par l'acide sulfurique concentré. Il est converti en acide oxalique par l'acide nitrique, Élaf. Suivant Proust, les sucres cristallisables de la groseille, de la cerise, de l'abricot, etc., sont identiques avec celui du raisin; il en est de même du sucre solide du miel, et cela n'est pas étonnant, puisque les abeilles vont le récolter sur des végétaux qui paroissent contenir le sucre de raisin. Le candi qui se forme dans les confitures de groseille et de cerise , n'est que du sucre de raisin , suivant Proust. Le sucre qui se forme dans les tonneaux qui renferment des figues desséchées, paroît être encore de la même nature. Le sucre de raisin existe dans plusieurs urines de diabé- tiques, ainsi que je l'ai observé. Enfin , l'acide sulfurique foible convertit l'amidon et plu- sieurs autres substances végétales en sucre de raisin. Extraction^. On prend du suc de raisin, on le met sur le feu et on sature les acides en excès par de la craie ou du marbre pul- vérisé. On clarifie la liqueur avec un liquide albumineux, soit du blanc d'œuf , soit du sang dont on a séparé la fibrine par l'agitation. On évapore ensuite le suc filtré jusqu'à ce qu'il marque SS** à l'aréomètre : on le laisse refroidir; il se prend en une masse cristalline; on le faif égouîter; on le suc 267 lave avec un peu d'eau froide, puis on le soumet à une forte pression. Le sucre liquide s'en écoule pour la plus grande partie, et l'on obtient par ce moyen un produit qui, étant dissous dans l'eau et cristallisé, est le sucre de raisin pur. Histoire. Nous devons la découverte du sucre de raisin à Proust. Plusieurs chimistes ont pensé qu'il étoit une combinaison de sucre de canne et d'un acide végétal; mais aucun d'eux n'a prouvé cette opinion par des expériences analytiques. 3.' Espèce. Sucre des champignons. Propriétés. Il a une tendance remarquable à cristalliser, et il est facile de l'obtenir par l'évaporation spontanée de sa solution dans l'eau, en longs prismes quadrilatères à bases carrées. Quand il cristallise rapidement, il est en petites aiguilles soyeuses. Il a une saveur moins douce que celle du sucre de canne. Il est soluble dans l'eau et dans l'alcool. Les acides étendus d'eau ne l'empêchent pas de cristalliser. Chauffé avec le contact de l'air, il se fond, se boursoufle, répand une odeur de caramel et s'enflamme. L'acide nitrique le décompose; il se produit de l'acide oxa- lique, sans qu'il se manifeste de matière jaune amère. M. Braconnot, qui le découvrit en 1810, conseille, pour le préparer, de réduire les champignons en pulpe dans un mortier de marbre, de délayer cette pulpe dans de l'eau, de filtrer la liqueur et de la faire évaporer presque à sic- cité; de reprendre le résidu par l'alcool; de filtrer la li- queur et de la faire concentrer. Par le refroidissement le sucre cristallise; pour le purifier on le dissout dans l'eau et on fait cristalliser la solution. 4.' Espèce. Sucre liquide. Le sucre liquide accompagne le sucre de canne et le sucre ^'^8 SUC de raisin dans les végétaux. Ainsi, lorsque les sucs de canne et de raisin ont donné leur sucre cristallisable, il reste un li- quide sucré incrislallisable qui retient de l'acide inalique, plusieurs sels et une matière colorante, que l'on reconnoît avec l'arétate de plomb et le proto-hydrochlorate d'étain. Ce sucre a des propriétés chimiques analogues à celles des sucres solides. Etat. Il y a des sucs qui ne paroissent être formés que de sucre liquide: tels sont les sucs de coings, de pommes et d'azeroles. Il y a des miels qui ne contiennent également que du sucre liquide. Histoire. M. Deyeux a reconnu le premier cette espèce de sucre. On l'a appelé mucoso-sucré, parce qu'on l'a regardé comme du sucre concret qui contenoit de la gomme, et qui à cause de cela ne pou voit cristalliser. MM. Deyeux et Proust ont avancé que ce sucre se distinguoit des deux autres, en ce qu'il ferment oit sans le secours d'une matière étrangère , tan- dis que les sucres cristallisables avoient toujours besoin d'être en présence d'un corps appelé ferment ; mais M. Thénard pense que, si le sucre liquide fermente spontanément, c'est qu'il contient déjà naturellement du ferment. (Ch.) SUCRIER. {Ornith.) Les oiseaux décrits par Levaillant , Ornithol. d'Afr. , tome 6, sous le nom de sucriers, sont plus connus sous celui de souï-mangas, nectarinia d'Illiger. (Ch. D.) SUCRIER DE MONTAGNE. (Bot.) C'est le Gomart. Voyez ce mot. ( Lem.) SUCRIN. (BoL) Nom d'une variété de melon. (L.D.) SUCS PROPRES. ( Bot. ) Les physiologistes comprennent sous le nom de sucs propres, les fluides gommeux, résineux, oléagineux , qui donnent aux différentes espèces une odeur et une saveur particulières, et qui sont contenus tantôt dans des lacunes, tantôt dans des vaisseaux, tantôt dans de simples cellules de Pécorce et de la moelle. Les sucs propres des euphorbes, des pavots, des figuiers, des apocinées, etc., sont laiteux. Les sucs de cette sorte se suc 2% décomposent souvent à l'air : une partie se coagule et se pré-- cipifc en petits grains, l'autre devient un fluide transparent et incolore. Le suc de la chélidoine est jaune; il se décompose de même que les précédens. Le suc de l'artichaut est rouge- orangé : il paroit être de la nature des huiles grasses. Le suc de la pervenche est vert. Les sucs des conifères ne sont que des huiles volatiles, en partie résinifiées. Les sucs propres du scliinus molle et de quelques rhus se montrent non seulement dans l'écorce et la moelle, mais en- core dans les vaisseaux naissans du liber et de l'aubier. Ceux des conifères paroissent même dans les vaisseaux du bois, mais ils y sont moins résinifiés que dans les lacunes de l'écorce. Les parties vertes, telles que les feuilles et les jeunes branches , sont les principaux laboratoires où se composent les sucs propres. La lumière aide puissamment à ce travail, et cela doit être, puisque les élémens nécessaires à la formation des sucs propres sont l'hydrogène, le carbone et l'oxigène, lesquels ne peuvent provenir que de la décomposition du gaz acide carbonique et de l'eau. La chaleur paroît aussi contri- buer à la formation des sucs propres. Lefraxinusorniis donne de la manne dans le Midi de l'Europe et n'en produit pas dans le Nord. Le suc propre du periploca grœca, et sans doute de beau- coup d'autres végétaux, n'existe que dans les jeunes pousses» Les tiges et les branches anciennes n'en offrent plus de traces. Lorsque les sucs propres ne sont pas susceptibles de se va- poriser par la chaleur et par conséquent de s'échapper par la transpiration insensible, ils deviennent trop abondans, le tissu se rompt et le trop -plein se répand au -dehors sans qu'il en résulte rien de fâcheux pour la végétation. Quef- quefois aussi les glandes excrétoires facilitent l'écoulement des sucs propres. Mirb. , Elém. (Mass.) SUCTOLT. [Ichtlvyol.) Un des noms de pays du tétrodon hérissé. Voyez Tktrodon. (H. C. ) SUCUBION. [Bot.) Nom arabe de Vorchis serapias de J, Bauhin, cité d'après Avicenne par Mentzel. ( J.) SUCUDIUM. {Bot,) Mentzel cite ce nom arabe d'un ail sauvage. (J. ) 270 SUC SUCUDUS. (Bot.) La plante que Daléchamps avoit reçnr d'un savant médecin sous le nom de sucudus d'Avicenne, est le lavandula stœchas , dont il donne la description et la figure. Pour confirmer l'assertion du médecin , il ajoute que les Maures des environs de Valence donnoient aussi à cette plante le nom de sugudus. A la suite il mentionne une seconde es- pèce de sucudus ou secedes des Arabes, fort différent de la première, et paroissant appartenir à quelque astragale, que C. Bauhin cite comme la première à sou article Slcechas. Voyez Secudes. (J. ) SUD A - MALAM , SAINDA - MALAM , TRUNA - MALAM. (Bot.) Ces divers noms malais, signifiant à peu près un objet agréable la nuit, sont donnés dans l'Inde à la tubéreuse, po- lyanlhes , suivant Rumph, qui, à raison de son odeur forte et agréable, surtout la nuit, la nomme arnica nocturna. (J. ) SUDACKI. (Ichthjol.) Nom russe du Sandat. Voyez ce mot. (H. C.) SUDAR. (Bol.) C. Bauhin cite ce nom de Sérapion , au- teur arabe, pour Vœnoplia, espèce de jujubier. (J.) SUDER. {Ichthjol.) Nom danois de la tanche. (H. C. ) SUDES. (Foss.) On a quelquefois nommé ainsi des pointes d'oursin cylindriques à l'état fossile. (D, F.) SUDIS. [Ichthjol.) Voyez Vasthé. (H. C. ) SUE, SUJE. [Bot.) Voyez Supier. (J.) SUE-HVAL. (Mamm.) Nom norwcgien du cachalot ma- crocéphale. (Desai.) SUEL-FISH. [IchthjoL) Nom anglois du guara. Voyez Dio- DON. (H. C.) SUENDADl PULLU. [Bot.) Nom malabare d'une plante légumineuse à feuilles ternces, à gousses monospermes, dis- posées en épis axillaires, décrite et figurée par Rhéede, la- quelle a de Pîiffinité avec le mélilot. (J.) SUET. {Ornith.) Voyez Sucet. (Ch. D.) SUEUR. [Chim.) Voyez Humeur de la transpiration , toni. XXII, pag. 40. (Ch.) SUFA. [Bot.) Adanson donne ce nom au Ijcoperàon repré- senté pl. 97 , fig. 2 , du IVo*a gênera de Michel? , qui diffère essentiellement du Lycoperdon par son péridium revêtu d'une écorce qui se détache irrégulièrement et par lambeaux assez- su F 271 épais. Dans le t,ycoperdon, cette peau adhère fortement; elle est pulvérulente, ridée, et garnie de tubercules ou de ver- rues. Dans le Bo^ista , autre genre plus voisin, le péridium est revêtu d'une écorce qui tombe par écailles. Le Sufa se rapproche davantage de ce dernier genre , et comme lui , ainsi que le Lycoperdon , il s'ouvre irrégulièrement au som- met. Paulet a nommé la plante de Michéli glfcididerma et vesse-de-loup en robe et en étoile ; mais il ne faut pas comprendre par ce nom que ce soit une espèce de Geastrum , genre dont le volva est très-distinct et ne sauroit être pris pour Técorce du péridium du Sufa, qui se déchire de toute autre manière, et dont le bas reste attaché à la base du péridium aminci en un st\pe épais. (Lem.) SUFFjEJR. (Bot.) Nom égyptien du cassia sophera , selon Forskal. C'est le soffejr de M. Dclile. (J.) SUFFAIR. (Ornith.) Cet oiseau, qui paroît être un rollier, est cité par Forskal, Descript. anim., page 9, comme étant de passage et quittant lÉgypte au commencement de No- vembre. (Ch. D.) SUFFO-0-KOKOTOO. (^Ornith.) Nom qu'où donne, à Timor, au paradisier superbe, paradisea superba , GmeL (Ch. D.) SUFFRÉNIE; Sujfrenia, Bellardi. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones apétales, de la famille des salicariées, Juss. , et delà diandrie monogynie, Linn. , qui a pour caractères: Un calice monophylle, campanule, à quatre dents ; point de co- rolle; deux étamines à filamens courts, insérés sur le calice, portant de petites anthères ovales : un ovaire supère , arrondi , surmonté d'un style court , à stigmate simple ; une capsule ovalc-oblongue , à deux valves, à une seule loge, contenant des graines nombreuses, petites ^ attachées à un placenta «entrai. Ce genre ne renferme que l'espèce suivante. SuFFRÉNiE FILIFORME ; Suffrenia Jiliformis , Bellardi , Act. acad. Taurin. , 7, p. 444, t. 1 , fig. 1. Sa racine est annuelle, fibreuse; elle produit une tige divisée dès sa base en plusieurs rameaux grêles , couchés , glabres , longs de quatre à six pouces, et garnis de feuilles ovales-oblongues , obtuses, ses- siles , opposées, plus courtes que les eutrenœuds. Les fleurs sont jaunâtres, petites, sessiles dcins les aisselles des feuilles 2^2 SUF supérieures. Cette plante croit dans les rizières du Piémont/ (L. D.) SUFFULENO. ( Ornith. ) Un des noms italiens du boû^ vreuil, loxia pjrrhula, Linn., qu'on appelle aussi, dans la même langue^ sujlotto. (Ch. D.) SUFNOK. {Ichthjol.) A Lohéia les Arabes nomment ainsi le caranx djedaba de feu de Lacépède , scomber albus de Gmelin. Voyez Caranx. (H. C.) SUGA. (Conchj/L) Adanson (Sénég. , p. i32^ pi. g) décrit et figure une très- petite coquille, que je crois jeune, qui n'a pas été reprise par Gmelin, et qui pourroit être rangée dans le genre Fuseau de M. de Lamarck. (De B.) SUGARE. (Ichilijol. ) Un des noms danois de la myxine glutineuse. Voyez Myxine. (H. C. ) SUGGER. {IchthroL) Voyez Zee-luys. (H, C.) SUGHERELLO. {Bot.) Voyez Soucoupe peau-douce ou de LIÈGE. ( LeM. ) SUGI , SAN. [Bot.) Noms japonois du cupressiis japonica ^ cités par Raempfer. Son bois, enterré pendant quelque temps et retiré ensuite, acquiert une couleur bleuâtre, suivant Thunberg. On nomme ito-sugi le cupressus pendula de ce der- nier auteur, facile à distinguer par ses jeunes rameaux nom- breux, pcndans, très-longs et dichotomes. Le genévrier or^ dinaire est nommé sugi-bjakusi , et celui desBarbades, hankin- sugi. (J.) SUGLACURU. [Entom.) Selon La Condamine , ce nom est donné par les Maynas . tribu d'Indiens de l'Amérique méri- dionale, à une larve d'insecte qui vit dans les plaies que pro- duisent sur l'homme les piqûres des moustiques ou marin- gouins, et quelquefois aussi dans les chairs des animaux. Ces larves, qui sont plus généralement connues sous le nom de vers macaques, pourroient appartenir à un insecte du genre des Oestres. (Desm.) SUGLUN. {Ornilli.,) Ce nom et celui de surglun désignent chez les Turcs, suivant Gesner et Aldrovande, le faisan com- mun, pîias/flnws coZcIxîchs , Linn. (Ch. D.) SUGOR ou SUROK. {Mamm.) Suivant Erxleben, ces nom» désignent la marmotte en Sibérie. (Desm.) SUGUNTUS. (Ornith.) Ce nom, dit La Chesnaye-des-Bois , SUI 273 désigne au Pérou un grand corbeau , nommé aura au Mexique, c'est-à-dire vautour aura ou urubu, vultur aura, Linn. (Ch. D.) SUI. (Bot.) Voyez Sino-ki. (J.) SUIBA. (Bot.) Voyez Skambo. (J.) SUIBITES. (Bot.) Nom celtique ancien du lierre, suivant Ruellius. (J.) SUIE. (Chim.) La suie est, comme tout le monde sait, la matière noire qui s'accumule dans les tuyaux des cheminées; elle provient de la combustion incomplète que le bois éprouve. En effet , si toutes les parties combustibles qui se dégagent du bois à l'état de gaz inflammable ou de vapeurs huileuses brûloient complètement, il ne se formeroit que de l'eau et de l'acide carbonique ; mais il n'en est point ainsi. Quel- que belle que soit la flamme du bois , il y a toujours une quantité plus ou moins grande d'une matière abondante en carbone hydrogéné qui échappe à la combustion et qui se rassemble dans les tuyaux de cheminée à l'état de suie. La suie peut contenir en outre une quantité variable d'acide acétique empyreumatique et de sels ammoniacaux, surtout celle qui se trouve dans la partie supérieure de la cheminée. La suie est employée en teinture pour donner une couleur d'un jaune-roux brun à la laine. (Ch.) SUIF. (Chim.) D'après mes expériences, le suif est formé de stéarine de mouton, d'oléine et d'hircine, unies dans des proportions telles que l'ensemble de ces corps est fusible de 38*^ à 40''. On pourra prendre une idée exacte des propriétés du suif, en lisant l'histoire chimique de la Stéarine de mouton. Voyez ce mot. ( Ch.) SUILLUS. (Bot.) Les Latins nommoient suilU, des champi- gnons en grand usage du temps de Pline , et sur le^ qualités desquels il avertit de se méfier , particulièrement des es- pèces qui croissent au pied du figuier, sous la férule et sous toutes les plantes qui donnent de la résine; de celles qui croissent sous le hêtre , le chêne , le pin , le cyprès. Quant aux bonnes espèces , en Bithynie on les enfiloit avec des joncs pour les faire sécher, et on les vendoit ensuite en cet état. Pline conseille de rejeter les espèces qui durcissent en cuisant 5i. 18 274 SUI ou qui ne cuisent pas avec le sel. Celui-ci , ainsi que le vi- Inaigre et les viandes avec lesquels on faisoit bouillir les es- pèces recherchées, leur servoient de correctifs. Ces champi- gnons étoient en telle estime, que les Romains les faisoient quelquefois servir dans leurs festins, avec tout l'appareil du luxe, dans des vaisseaux d'argent et avec des couteaux de suctin. On les employoit encore en médecine dans diverses circonstances, comme dans les fluxions, les maladies d'yeux, pour remédier aux taches de rousseur sur la peau, guérir des gaies, etc. Sans entrer dans aucune discussion sur la nature et les espèces des champignons que les Romains ont nommé sailli, nous ferons observer que les auteurs se sont générale- ment accordés à les rapporter aux champignons qu'on nomme vulgairement cèpes et iw'ifons, qui jouissent de notre temps d'une réputation d'excelletice aussi grande que celle des suilli chez les Romains. Ces mêmes cèpes ou potirons sont appelés en italien silli , et, dau3 le Midi de la France, souillous, sial- lous , nissoulous, tous noms qui sont évidemment dérivés du suillus des Latins. C'est par une suite de cette opinion que les mêmes plantes sont désignées par les vieux auteurs sous le nom latin ancien de suillus jusqu'à Michéli , qui est celui chez lequel on le voit employé génériquement pour désigner des champignons qui ont un chapeau stipité, ordinairement hémisphérique, convexe en dessus, concave en dessous, et formé de deux parties, dont une, l'inférieure, séparable de la supérieure, est un composé de tubes seminifères intérieurement, et l'ou- verture des tubes offre des petits corps ovoïdes, rayonnans, donnés par Michéli pour des pétales. Cette définition convient très-bien aux cèpes, et le nom de suillus fut admis alors par les botanistes pour désigner ces champignons et ceux analo- gues. Haller et Adanson le leur ont consacré. Il est étonnant que Linnaeus se soit plu à changer ce nom très-ancien de Suillus en celui de Boletus , adopté ensuite parles botanistes, et qui cependant étoit alors consacré aux morilles , que cet auteur se vit forcé de désigner par Phallus. Le genre Boletus de Linnêâus ayant vu naître à ses dépens des genres nouveaux, il en résulte que les espèces de suit- lus des anciens botanistes se trouvent dispersées dans les SUI 275 genres Boletus et Polyporus actuels. Cependant on doit faire observer que les espèces de suillus de Michéli, figurées dans son Nova gênera , pi. 68 et 69 , représentent des espèces du genre Boletus, tel que Persoon et Pries l'admettent à présent. ( Lem.) SUINDA. (Ornith.) Cette chouette, dont parle d'Azara , tome 3 de la traduction française, page 120, n.° 45, est rapportée par Sonnini à la grande chevêche de Saint-Do- mingue, strix dominicensis , Linn. : c'est le strix suinda de M. Vieillot. (Ch. D.) SUINT. (Chim.) Matière qui recouvre la laine et que M. Vauquelin a considéré, dans l'examen qu'il en a fait, comme composée essentiellement : ]." D'un savon à base de potasse, qui en fait la plus grande partie; 2." D'une petite quantité de carbonate de potasse; 3.° D'une quantité notable d'acétate de potasse ; 4.° De chaux dont il n'a pas déterminé l'élat de combi- naison , mais qui lui a paru cependant être à l'état de sul- fate; 5." D'un atome de chlorure de potassium; 6.° D'une matière animale dans laquelle réside l'odeur du suint. Le sous-carbonate de chaux, le sable et les autres matières insolubles dans l'eau ne se trouvent dans le suint, suivant M. Vauquelin , qu'accidentellement. Il croit que le suint est , pour laplus grande partie, le produit de l'humeur de la transpi- ration , humeur qui peut d'ailleurs être modifiée par les agens extérieurs. 11 pense que l'urine putréfiée qu'on emploie pour dégrais- ser les laines, n'agit pas sur elles par le sous-carbonate d'am- moniaque qu'elle contient, et qu'il seroit avantageux, pour le dcssuintage, de laver les laines a l'eau courante, puis de les fouler pendant quelques heures dans de l'eau contenant : partie de savon pour 20 parties de laine. Il a remarqué que les laines qu'on met dans la quantité d'eau strictement nécessaire pour les submerger, se dégraissent mieux que si on les exposoit à un courant d'eau ; il attribue cet effet à ce que le suint . en se dissolvaot dans l'eau , a lui-même ^76 SUI la puissance de dissoudre une portion de graisse que la laine contient, et qui n'est pas unie à un alcali. M. Vauquelin dit que la laine qui a éprouvé le plus grand déchet dans ses expériences, a perdu 45 p. loo , et que celle qui en a éprouvé le moins, n'a perdu que 35. (Ch.) SUIRIRI. (Ornith.) Les oiseaux ainsi nommés par d'Azara sont des moucherolles et des tyrans. (Ch. D. ) SUISSE. (Entom.) Nom vulgaire donné par les gens delà campagne au lygée aptère. (Desm.) SUISSE. {Erpét.) Nom spécifique d'une couleuvre décrite dans ce Dictionnaire, tom. XI , pag. 201. (H. C.) SUISSE. ( Erpét. ) Nom bourguignon de la salamandre ter- restre. Voyez Salamandre. ( H. C. ) SUISSE. {Ichthjol.) Nom vulgaire de la vandoise. (H. C.) SUISSE. (Mamm.) Nom spécifique d'un petit rongeur de l'Amérique septentrionale, long- temps placé parmi les écu- reuils, et dont lUigera fait le type de son genre Tamia. Voyez ce mot. (Desm. ) SUITO. ( Ornith. ) L'oiseau auquel ce nom et celui de nichoulo sont donnés en Languedoc, est la chevêche, et le suitoun est la hulotte en Piémont. ( Ch. D.) SUJEF, SUJÉFIAN , Sujefii, Sujefianus. (Ichthj^ol.) Noms spécifiques d'une Gonnelle, d'un Murbnoïde et d'un Salarias. Voyez ces mots. (H. C. ) SUKANA. [Bot.) Sous ce nom Adanson fait un genre du celosia castrensis , qui, suivant lui, diffère du celosia par un calice à six sépales. ( J.) SUKOTYRO. ( Mamm.) Niewhoff a indiqué et figuré sous ce nom , dans son Voyage aux Indes, un animal que les Chi- nois disent exister à Java, et qui, selon eux, seroit de la grosseur du bœuf, et auroit la tête terminée par un groin semblable à celui du cochon. Des cornes longues, pointues et dirigées à peu près comme les défenses de l'éléphant, se trouveroient placées de chaque côté de la tête entre l'œil et l'oreille, et cette dernière seroit large et pendante comme celle de l'éléphant; enfin, sa queue seroit longue et touffue, et ses gros pieds auroient chacun quatre doigts. Cet animal vivroit de végétaux. Maintenant que l'île de Java a été explorée avec soin dans SUL 277 toute son étendue, on peut assurer que le sukolyro ne s'y trouve point, et il y a même de fortes raisons à croire que son existence ailleurs n'est pas plus réelle. Sloane a écrit sur le sukotyro une Dissertation, dans la- quelle il s'est efforcé de prouver que c'étoit le taureau Carni- vore de quelques anciens auteurs; animal tout aussi problé- matique que celui-ci. ( Desm. ) SUKUMO. (Bot.) Nom du scirpus lacustris dans le Japon, suivant Thunberg. (J.) SUL. (Ichtliy'ol.) Un des noms islandois de l'appât de vase. Voyez Ammodyte. (H. C.) SULA. {Ornith.) Nom latin du genre Fou, qui est appelé dysporus par Illiger. ( Ch. D. ) SULASSI-PUTI. (Bot.) Nom du basilic ordinaire, ocimum hasilicum , à Java , suivant Burmann ; Vocimum inodorum de cet auteur est nommé sulassi-puti-utan. On trouve dans Rumph (Amb.) plusieurs autres sulassi, qui appartiennent au même genre. (J.) SULD. (Ornith.) Ce nom est donné dans le 5." volume de la traduction Françoise du Voyage en Islande d'Olafsen et Po- velsen, page 269 , comme celui d'une espèce de pélican dans cette contrée : c'est, peut-être, le sula Hoieri , ou fou de Bassan, nommé suie dans Salerne. ( Ch. D.) SULFATES. [Chim] Combinaisons salines de l'acide sulfu- rique avec les bases salifiables. Composition. Dans les sulfates neutres à base d'oxide , la quantité de l'acide est à l'oxigène de la base :: 5 : 1 , et l'oxigène de l'acide est à celui de la base :: 3 : 1. Il existe des bisulfates et des sous-sulfates. Caractères des sulfates. Tous les sulfates ne dégagent pas de fluide élastique, quand, après les avoir réduits en poudre, on les met en contact avec l'acide sulfurique concentré. Les sulfates solubles donnent avec le chlorure de barium un précipité blanc , insoluble dans un excès d'acide , qui , 27a SUL rougi avec du charbon , se convertit en sulfure facile à re- connoître à sa saveur sulfureuse et à ce qu'il dégage de l'acide hydrosulfurique avec l'acide hydrochlorique. On peut opérer la décomposition du sulfate par le charbon en faisant rougir ces corps dans un petit tube de verre fermé à un bout. Comme ce caractère ne peut être constaté que pour les sulfates solubles , il est bon de savoir qu'on peut l'étendre aux sulfates insolubles, en ayant soin de les faire bouillir avec une forte solution de 2 fois leur poids de sous-carbonate de potasse ; filtrant la liqueur, neutralisant son excès d'alcali par l'acide hydrochlorique, et la précipitant ensuite parle chlo- rure de barium. Propriétés générales des sulfates à base d'oxide. Excepté les sulfates de chaux, de baryte, de strontiane, de potasse, de soude, et peut-être le sulfate de protoxide de plomb , ils sont tous décomposés par lachaleur. Celle-ci tend à réduire l'acide sulfurique en vapeur , et même en gaz acide sulfureux et en oxigène, lorsque la base a une affinité plus ou moins grande pour l'acide. Si la hase est susceptible d'être réduite parla chaleur, son oxigène se dégage en même temps que l'acide se sépare. Si la base est au contraire susceptible de s'oxigéner davantage, au degré de chaleur où la décom- position du sulfate s'opère, une portion d'oxigène de l'acide se porte sur la base. Il y a un assez grand nombre de sulfates solubles dans l'eau; aucun, à une ou deux exceptions près, n'est soluble dans l'alcool. Les bases qui, à la température ordinaire, ont le plus d'affinité pour l'acide sulfurique , lorsqu'elles agissent par la voie humide, sont la baryte, la strontiane, la potasse, la soude, la chaux, la magnésie et l'ammoniaque. La plupart des sulfates sont décomposés par l'hydrogène à une température rouge. Pour opérer cette décomposition, on introduit le sulfate desséché autant que possible dans un ren- flement qu'on a soufflé au milieu d'un tube de verre; on di- rige un courant d'hydrogène sec dans ce tube pour en ex- pulser l'air, puis on élève la température du sulfate au rouge. M. Arfvedson a vu, en opérant de cette manière, qu'il y a SUL 279 des sulfates qui sont réduits partie en sulfure et partie en oxide; d'autres, qui le sont en sulfures seulement; enfin, qu'il en existe qui sont réduits en métal. Tous les sulfates de nos quatre dernières sections sont réduits par le charbon. M. Berthier a observé que l'action des corps a lieu lors même que le sulfate est introduit dans un creuset brasqué. Voici sa manière d'opérer : il place le sulfate, broyé ou non, dans un creuset; il remplit celui-ci avec de la bras- qué tassée fortement ; il le ferme avec un couvercle assujetti avec de l'argile. Il expose ensuite les matières à la chaleur rouge- blanche; la réduction s'opère, et le carbone est con- verti en acide carbonique et en oxide de carbone. Si le sulfure est fusible , la réduction de plusieurs centaines de grammes n'exige que quelques heures; s'il ne l'est pas, elle est plus lente : pour 25 à 3o grammes, il faut deux heures de chaleur. M. Berthier a vu que les sulfates de baryte, de strontiane et de chaux, traités de cette manière, sont i^éduits en sul- fures métalliques neutres, qui, traités par l'acide hydro- chlorique, donnent de l'aride hydrosulfurique parfaitement pur, sans mélange de soufre. Il en est de même des sulfates de potasse et de soude; mais on ne peut isoler les salfures produits, de la brasque à la- quelle ils sont mêlés. Le sulfate de magnésie donne de la magnésie et un peu de sulfure de magnésium. Iic le fer se suroxide. Dissous dans l'eau , il donne des cr'staux de sulfate de fer et une eau-mère de sulfate d'alumine. Sulfate d'antimoine. On le prépare en faisant bouillir l'acide sulfurique sur l'an- timoine jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus d'acide sulfureux. Le sulfate se précipite en partie sous la forme d'une masse blanche. En faisant évaporer le lavage de la masse blanche, on obtient du sulfate cristallisé en petites aiguilles soyeuses. M. Arfvedson a vu que l'hydrogène le réduit en anti- moine , en oxide et en sulfure. Sulfate d'argent. Berzellus. Acide sulfurique .... 25,66 Qxide d'argent 74>54 SUL 299 Propriétés. Ce sel est en prismes fins , brillans ; il est légèrement acide au tournesol. Lorsqu'on le distille, il donne des volumes égaux de gaz sulfureux et de gaz oxigène ; le résidu est de l'argent pur. Le gaz oxigène provient de la décomposition de l'acide et de l'oxide. Il est peu soluble dans l'eau, puisque, suivant Wenzel, il faut 87,25 d'eau pour en dissoudre 1 de ce sel. Il est beaucoup plus soluble dans un excès d'acide sulfurique. Lorsque celui- ci est concentré et qu'on le fait bouillir sur le. sulfate d'ar- gent, il en dissout une assez grande quantité, et lorqu'on vient à verser de l'eau dans cette dissolution, une partie du sel s'en précipite. Lorsqu'on fait chauffer le sulfate d'argent dans l'acide ni- trique, il s'y dissout; en faisant évaporer cette dissolution, on en obtient du sulfate d'argent. Le sulfate d'argent est décomposé par tous les réactifs qui ont de l'action sur le nitrate. Préparation. On peut le préparer en faisant bouillir de l'argent en li- maille dans de l'acide sulfurique concentré. Il se forme une masse blanche qui ne se dissout pas, parce que ce sel est peu soluble. On peut encore précipiter du nitrate d'argent par du sulfate de soude , et laver le précipité avec de l'eau froide. Sulfate de baryte. Synonymie. Spath pesant; pierre de Bologne; terre pesante vitriolée. Composition. Chenevis. Thénard. Rose. Berthier. Berzelius. Acide. , . . 24 . . 25,18 . . 32,5 . . . 33 . . 34,37 Baryte . . 76 . . 74,82 . . 67,5 , . . 67 . . 65,63. Propriétés. Cristallisé et pur, il a une pesanteur spécifique de 4,2984 à 4)4712. Soo SUE Quand il est pur et en poussière, il est blanc; quand il est cristallisé, il est transparent et incolore. Sa réfractio>n est double. Sa forme primitive est un prisme droit, à bases rhombes, dont les angles sont de loi" lyi \ 3" et 78° 27' 47". La molécule intégrante est un prisme droit, triangulaire, à bases rectangles. ]1 n'a ni saveur, ni odeur. Il est fusible en un émail blanc , solide ; mais qui tombe en poudre au bout de quelques heures; il n'est pas décom- posé par la chaleur. II est inaltérable à l'air et insoluble dans l'eau et l'al- cool. L'hydrogène, le phosphore et le soufre, n'ont pas d'action sur lui. Le charbon le décompose en sulfure; pour cela on met dans une cornue de grès 4 parties de sulfate et 1 p. de char- bon fortement chauffé. On élève la température jusqu'au rouge, et on la soutient pendant deux ou trois heures , suivant la quantité de matière sur laquelle on opè^e. lise dégage un mélange gazeux d'acide carbonique et d'oxide de carbone, provenant de la décom- position de l'acide sulfurique par le charbon, et il reste du sulfure de barium. C'est ce procédé que l'on suit ordinairement dans les la- boratoires pour obtenir des combinaisons salines de baryte ; car dès que le sulfure est obtenu, on le dissout dans l'eau ; on décompose ensuite cette solution par l'acide auquel on veut combiner la baryte. Lorsqu'on décompose le sulfate de baryte pour en obtenir des sels, on opère dans des creusets au feu de forge ou dans un fourneau à réverbère. En chauffant sur les charbons de la poussière de sulfate de baryte, réduite en pâte avec de la gomme ou de la fa- rine, on obtient un peu de sulfure, et en portant le sel ainsi traité dans l'obscurité, on aperçoit qu'il est très-phospho- rescent. Cette propriété fut découverte par Casciarolo, qui, ayant trouvé du sulfate de baryte au pied du mont Paterno, crut qu'il en retireroit quelque métal précieux en le calcinant avec SUL 3oi du charbon. Le sulfate de baryte du montPaterno est formé, suivant M. Arfwedson, de Sulfate de baryte, 62 , Silice, alumine, sulfate de chaux, oxide de fer, eau, 38. M. Berthollet a dit que les acides nitrique et murialique décomposoient le sulfate de baryte ; mais cela n'est pas encore prouvé. L'acide phosphorique , l'acide borique, le décomposent à cause de leur fixité. Il se dégage alors du gaz sulfureux et du gaz oxigène. L'acide sulfurique chaud et concentré dissout ce sel. Cette dissolution dépose des cristaux et se précipite par l'eau. Une légère chaleur suffit pour en séparer l'acide. Suivant M. Berthollet, la potasse et la soude décomposent un peu le sulfate de baryte. 11 se forme du sulfate avec excès de base et un atome de sulfate de potasse ou de soude. Le sulfate de baryte natif est incolore, jaunâtre, olivâtre, bleuâtre, rouge, blanc, transparent ou opaque. Il est tantôt cristallisé, tantôt en masses amorphes. Il accompagne les mines d'antimoine, de zinc, de mer- cure, de fer sulfuré, de plomb sulfuré, d'argent, etc. lise trouve en Hongrie , à Saint-Étienne , à Roya en Auvergne , etc. Préparation. On verse de l'acide sulfurique dans du nitrate de baryte, il se fait un précipité qu'on lave à l'eau distillée et qu'on calcine ensuite. Usage. On l'emploie dans les laboratoires pour préparer les sels de baryte. Dans les contrées où il est très-abondant, on s'en sert pour bâtir. 11 est employé comme fondant à Birmingham. Sulfate de bismuth. En lavant la masse provenant de la réaction de l'acide sulfurique sur le bismuth, on obtient un sous-sulfate peu so- luble , et en faisant évaporer les lavages, on obtient, vers la fin, des cristaux de sulfate, qui sont décomposés par l'eau fifl sur-sulfate et en sous-sulfate, suivant M. Lagerhielm. 3o2 SUL Le sulfate de bismuth est formé de Acide 66, 5^ .... loo Oxide 33,68 .... 60,71, et le sous-sulfate de bismuth l'est de Acide... u,^^ ,,^,^^^, (8,66 oxig. Oxide . . . 85,5) (8,65 oxig. Dans le sulfate, l'acide contient trois fois l'oxigène de la base et dans le sous -sulfate il en contient quantité égale. L'hydrogène chaud réduit le sulfate de bismuth à l'état métallique. Sulfate de chaux. Coinp osition. Le sulfate de chaux est formé de Buchnlz. Klaproth. Vauq. Kirvan. Acide . . . 56,58 . . . 67,57 ... 69 Chaux . . . 43,42 . . . 42,43 ... 41. Bcrzelius. Acide. . . . 58,47 • • • 46,51 Chaux ... 41,53 .. . 52, gi Eau 20,78. Propi'iëtés. Le sulfate de chaux artificiel est en poudre blanche ou bien en petites aiguilles brilhintes, soyeuses. Il n'a pas de saveur sensible ; cependant les eaux qui en contiennent ont un goût particulier, qu'on ne peut trop définir. Lorsqu'on expose le sulfate de chaux, cristallisé en grandes lames, à l'action de la chaleur, il décrépite, il perd son eau de cristallisation, et se réduit en poudre blanche. 100 parties de sulfate de chaux perdent 24, suivant Bucholz ; 22, sui- vant Bcrgmann, et 20,78, suivant Berzelius. Lorsqu'on l'expose par le tranchant de ses lames à l'action des rayons du soleil concentrés par une lentille, ou de la flamme du chalumeau, il se fond en un émail blanc, quel* quefois jaunâtre ; il ne fond pas si on l'expose par la surface large de ses lames. Chauffé dans une cornue de grès, il n'esi pas sensiblement décomposé, suivant Baume, même eo eni.- SUL 5oS ployant une chaleur susceptible de ramollir la cornue, et en la soutenant pendant quatre heures. Dans un creuset, il paroît être décomposé par les matières terreuses qui sont en contact avec lui. Il se dégage alors du gaz oxigène et de l'acide sulfu- reux. Le sulfate de chaux n'éprouve pas de changement de la part de l'air. Il demande pour se dissoudre 460 parties d'eau à lô^.SS et 460 d'eau bouillante, suivant Bucholz. Les eaux qui en contiennent ne peuvent cuire les légumes. La potasse et la soude que l'on verse dans une solution de sulfate de chaux, en précipitent la chaux et se combinent eu même ten)ps à l'acide sulfurique. La baryte et la strontiane en précipitent également la chaux, et le sulfate qu'elles forment se précipite avec cette dernière. La magnésie et l'ammoniaque n'ont pas d'action sur la so- lution de sulfate de chaux. Les oxides ferreux, chauffés dans des creusets avec le sul- fate de chaux , en déterminent la décomposition par l'affinité qu'elles exercent sur la chaux. Le sulfate de chaux, calciné, absorbe Teau en dégageant de la chaleur. Quand il est en poudre bien fine et qu'on ne met qu'une petite quantité d'eau , les molécules se réunissent , forment de petits cristaux qui se croisent en tout sens et dont la réunion forme une niasse solide. C'est à cause de cette propriété qu'on emploie le plâtre pur ou celui qu'on prépare en calcinant du sulfate de chaux cristallisé en lames pour faire des statues, des modèles de fourneaux, de ma- chines, etc. Pour cela on mêle le plâtre à une quantité d'eau plus considérable que celle qu'il peut solidifier; on coule en- suite la matière dans un moule; la matière se solidifie peu à peu ; on l'expose à l'air , afin qu'elle perde som excès d'eau : c'est la grande quantité d'eau qu'elle perd alors, qui rend le plâtre si poreux. Lorsque le sulfate de chaux a été trop fortement chauffé, ou, comme on le dit, hrulé , il n'est plus susceptible d'ab- sorber l'eau ; il paroît qu'alors ses molécules sont trop rap- prochées. So4 SUL Paul a observé qu'une dissolution de sulfate de chaux, sa- turée de gaz hydrogène, avoit été réduite au bout de six mois en sulfure hydrogéné. Le charbon réduit le sulfate de chaux en un sulfure très- peu soluble dans l'eau. Pour décomposer 6 parties de sulfate, il faut en employer i p. de charbon. L'acide phosphorique et l'acide borique, chauffés avec le sulfate de chaux, en chassent Tacide sulfurique. Les acides sulfurique , nitrique et hydrochlorique , dis- solvent le sulfate de chaux. Quand les dissolutions sont con- centrées, elles nrécipitent par l'eau; si on les fait évaporer, le sulfate de chaux cristallise en petites aiguilles, qui ne re- tiennent pas de l'acide dissolvant, quand elles ont été lavées. État. Sulfate de chaux hydraté. Ce sulfate se trouve dans la nature à l'état de cristaux et de masses informes; on en rencontre dans les terrains pri- mitifs, mais il est plus abondant dans les terrains secondaires. La forme primitive de ses cristaux est un prisme droit, qua- drangulaire, dont les bases sont des parallélogrammes obli- quangles, ayant leurs angles de ii5 7 48' et66 62' ^2". Su pesanteur spécifique est de •2,261^2. Ce sel a porté beaucoyp de noms différens ; ainsi on l'a appelé sélénite , quand il étoit blanc et surtout cristallisé; gj'pse, albâtre gypseux , quand il étoit en masse compacte. Sulfate de chaux anhydre. Il y a un sulfate de chaux natif différant beaucoup du pré- cédent par son aspect nacré, par sa forme primitive qui est un prisme rectangulaire, et par sa pesanteur spécifique de 2,950. M. Haiiy, qui Fa distingué le premier du sulfate de chaux hydi'até, l'a appelé c/iaw.r sulfatée anhjdre , parce que, d'après l'analyse de Vauquelin , qui a été confirmée par Che- nevix et Klaproth, il n'en diffère qu'en ce qu'il ne contient pas d'eau. Il n'absorbe pas l'eau, comme le fait le sulfate de chaux qui a été calciné à une douce chaleur. Presque tous les végétaux contiennent du sulfate de chaux. SUL 3o5 Il se dépose ordin.'iiremcnt lorsqu'on fait rapprocher les sucs où il se trouve en quantité notable. L'urine des hommes et celle des carnivores en contiennent aussi. Prépaj^atlon. Si l'on vonloit préparer ce sel , on prendroit deux dissolu- tions bien neutres de sulfate de soude et de nitrate ou d'hy- drocblorate de chaux ; on les mêleroit. Il se feroit un pré- cipité qu'on laveroit à grande eau. On pourroit encore dissoudre à chaud du marbre blanc ou des écailles d'huîtres dans de l'acide sulfurique très- étendu d'eau. Le sulfafe de chaux est un excellent engrais pour les prui ries artificielles. 11 est employé pour faire des statues. La pierre à plâtre, si précieuse pour la construction des bi- timens , est un mélange naturel de sulfate de chaux et de sous- carbonate de chaux. Pour en déterminer la composition , ii faut la traiter par Tacide hydrochlorique ; elle se dissout avec effervescence , parce que le sous-carbonate qu'elle contient est décomposé. Il faut faire évaporer à siccité ; traiter le résidu par l'alcool : celui-ci dissout j outre l'iiydrochlorafe de chaux , de l'hydrochlorate de fer, parce que le plâtre contient un peu d'oxide de ce métal. Le résidu, insoluble dans l'alcool, est le sulfate de chaux pur. On reconnoit la quantité de fer contenue dans l'acide, en le précipitant par l'ammoniaque, filtrant la liqueur et séparant ensuite la chaux par le sous- carbonate de soude. Le précipité, séché à loo , représente le sous-carbonate calcaire qui étoit contenu dans la pierre à plâtre. On convertit la pierre à plâtre en plâtre, en la calcinant dans des fourneaux. Par ce moyen on décompose une partie du sous-carbonate de chaux et on volatilise l'eau du sulfate. Lorsqu'on vient à mettre le plâtre ainsi préparé avec de l'eau, celle-ci est absorbée par le sulfate et par la chaux vive. Il se forme une pâte qui durcit considérablement eu 5i. 20 3o6 SUL se séchant. Lorsqu'on môle rcau au j^lfilre , i! y a presque toujours dégagement d'hydrogène sulfuré , parce que dans la calciuation une portion de sulfate a été déconipo.sée par le charbon. La eh;:Ieur qui se dégage au moment du mélange entrelient pondant quelque temps la mollesse de la pâte; mais bientôt après les moléi'utes obéissent à leur aflîiiité; elles se réunissent en petits cristaux, qui, en se croisant en tous sens, forment une masse très-solide. Dès que le phUre est solidifié, l'eau surabondiinte s'évapore, et alors le plâtre prend toute la dureté qu'il est susceptible de prendre; mais quand le plâtre est employé dans un lieu humide, de ma- nière qtieson eau surabondante ne puisse s'évaporer prompte- ment, alors il se gonfle et finit par se détacher des surfaces sur lesquelles il a été appliqué. Dans cette circonstance les uiolécules du sulfate de chaux cristallisent lentement et se réunissent en aiguilles beaucoup plus grosses que celles qui sont produites par une cristallisation confuse. Ces crisîalH- sations, qui ne sont que successives, n'ont point autant de solidité que celles qui ont lieu instantanément, parce qu'il y a dans leur intérieur des parties qui sont isolées les unes des autres dans beaucoup de points. La propriété qu'a le plâtre de se gonfler, le rend très- propre pour les scellcmens, parce qu'en augmentant de vo- lume, il agit comme le feroient des ressorts qui presseroient de toutes parts le corps que l'on veut sceller. Sri.FATE nE COBALT. Composition. Ber^elius. Acide 61,66 Oxide 48,04. Propi'iétés. Il a une saveur légèrement piquante , un peu amère et mé- tallique. Il cristallise en octaèdres, mais le plus souvent ses cristaux ne sont que des sections d'octaèdres peu réguliers, qui sont entassées les unes sur les autres. SUL 3o7 11 est d'un rouge de groseille. Exposé au feu il perd 42 cent, d'eau , suivant Proust: il de- vient alors rose et opaque. Ce sulfate anhydre peut être chaiifïë au rouge pendant quelque temps sans se fondre ni se décomposer, seulement dans les parties qui ont le contact du verre, l'oxide se combine a celui-ci et le teint en bleu. Le sulfate de cobalt, aussi neutre que possible, donne un léger précipité d"hydrosulfate noir par l'acide hydrosulfurique ; mais la précipitation est bientôt arrêtée jpar l'acide qui est mis à nu. L'hydrogène qu'on fait passer sur le sulfate de cobalt an- hydre rouge de feu, donne lieu à un dégagement d'eau et de gaz acide sulfureux; la moitié du sulfate est changée en sul- fate, et l'autre en oxide. Les hydrosulfates le décomposent en totalité. La potMsse étendue en précipite de l'oxide bleu. Si l'ou opère à noid , le bleu passe au vert, à ca'jse de l'oxigène afi;ios[)hérique dissous dans l'eau. Si l'on fait cette précipita- tion dans l'eau bouillante, l'oxide se combine à l'eau et forme un hydrate d'un rose feuille -morte; enfin . si l'on fait bouil- lir le précipité vert , il se conA^ertit en hydrate et en oxide noir. Si l'on jette dans un flacon plein de potasse liquide des. cristaux de sulfate , et si l'on bouche sur-le-champ, on ob- tient un précipité bleu qui passe promplemcnt au violet, et du violet au rose, en se combinant à l'eau. Lorsqu'on jette quelques gouttes de dissolution de sulfate dans la potasse bouillante, une partie d'oxide finit par se dissoudre drme un sel double, efflorescent, qui c^-istallise en tables. SUL 5a7 Sulfate de protoxide de plomb. (Sulfate de plomK) Composition. Kirwan. Bucholz. Klaproth. Berzelins. Acide , . 25,37 . . 24,72 . . 26,60 . . 26,44 Oxide . . 76,00 . . 76,28 . . 75,60 . . 75,66 Eau . . . 1,65. Ce sel peut cristalliser en petits prismes tétraèdres. Sage dit l'avoir obtenu sous cette forme en faisant évaporer sa so- lution dans l'acide sulfurique. Il n'a pas de saveur. Exposé à l'action d'un feu de fourneau de réverbère, dans une cornue de grès, il donne du gaz oxigène et du gar sulfureux; mais comme il faut une température très-élevée , et que l'intérieur de la cornue se recouvre d'un enduit vi- treux, il est probable que l'action des terres a quelque in- fluence dans cette décomposition. ]1 est insoluble dans l'eau. L'hydrogène, au rouge-cerise, le convertit en sulfure et en plomb métallique. La flamme intérieure du chalumeau le réduit en sulfure. Lorsqu'on le chauffe avec de la limaille de fer et du charbon, celui-ci convertit le sulfate en sulfure, et le fer réduit en- suite ce dernier à l'état de plomb en se combinant au soufre. En distillant le sulfate de plomb avec du sulfure, on le dé- compose. 11 se dégage de l'acide sulfureux ; il reste du plomb. Pour que la décomposition soit complète, il faut une quantité de sulfate dont le soufre et le plomb soient égaux au poids du sulfure. L'acide sulfurique le dissout. L'acide nitrique n'en dissout que des atomes. L'acide hydrochlorique le décompose en partie; on s'en assure en faisant bouillir du sulfate de plomb avec de l'acide hydrochlorique. Par le refroidissement il se précipite des cris(;iux de chlorure. Il paroît que la potasse et la soude ne peuvent enlever tout l'acide sulfurique à ce sel, qu'ils le convertissent seulement en sous-sulfale. Les carbonates alcalin» le décomposent. 5^8 SUL Préparation. On prépare le sulfate de plomb en précipitant le nitrate de ce métal par le sulfate de soude, et lavant le précipité jusqu'à ce que le lavage soit insipide. Sulfate de potasse. Composition. Berzelius. Acide . . , . ; . . 45,33 Potasse 54,67. Synonymie: Specificum purgans, Arcanum duplicatum ,' Panacea holsatica; Sel de duobus, Sel polychreste de Glaser, Tartre vitriolé. Propriétés. Il est dur, facile à réduire en poudre; il a une saveur amére désagréable; une pesanteur spécifique de 2,4073, suivant Hassenfrafz. Il cristallise en prismes hexaèdres courts, terminés par des pyramides à six faces, ou bien en dodécaèdres. Quand la cristallisation est confuse, il est en petits cristaux pointus. Exposé au feu, il décrépite en perdant 0,004 d'eau inter- posée environ ; il se fond ensuite en émail. A un feu plus fort, et quand il a le contact de l'air, il se vaporise. Il est inaltérable à l'air. Suivant M. Gay-Lussac 100, parties d'eau, à 12*^,72, en dissolvent 10,67 parties, et à 101, 5, elles en dissolvent 26,33. Le charbon le réduit en sulfure. Il ne faut qu'un hui- tième de charbon. L'acide nitrique et l'acide hydrochloriquele décomposent en partie. Pour opérer cette décomposition par l'acide nitrique, on met dans un matras 1 partie de sulfate de potasse en poudre; on Averse par-dessus 2 parties d'acide nitrique à 32 , que l'on étend de 1 partie d'eau; on chauffe; quand tout le sel est dissous, on verse la liqueur dans une capsule de porcelaine. Par refroidissement, on obtient du nitrate de potasse. Lorsque le sulfate de potasse est dissous dans l'acide nitri- que, les deux acides '°.77. L'eau saturée de gaz acide sulfureux à la température de zéro, a une pesanteur spécifique de 1020, celle de l'eau étant 1000 ; 100 d'eau en poids dissolvent i5 de gaz acide. Cette eau a l'odeur et la saveur du gaz acide. Elle com- mence H bouillir à 18"; mais elle ne peut être privée detou^ son acide par l'ébullition. SUL 363 Elle se gêîe à zéro sans abandonner de gaz. Elle a donc plus d'affinité pour l'acide sulfureux que pour l'acide car- bonique. L'eau d'acide sulfureux absorbe l'oxigène de l'air, et passe à l'état d'acide sulfurique. Elle est décomposée par l'eau qui tient de l'hydrogène phosphuré ou sulfuré en dissolution. État. Le gaz acide sulfureux se rencontre dans le voisinage des volcans : ne général toutes les fois que le soufre se dégage de la terre suffisamment échaufie, il prend feu dès qu'il 4 îe contact de l'air, et le produit de sa combustion est tou= jours de l'acide sulfureux. Préparation. Pour préparer le gaz acide sulfureux , on met dans une cor- nue ou une fiole à médecine 1 partie de mercure et 4 par- ties d'acide sulfurique concentré. On adapte à la fiole un bouchon muni d'un tube recourbé ; on fait chauffer : quand l'odeur du gaz se fait sentir, on engage le col de la cornue ou l'extrémité du tube de la fiole sous une cloche pleine de mercure. On reconnoît la pureté du gaz lorsqu'il est absorbé en totalité par l'eau. Dans cette opération , le mercure en- lève \ d'oxigène aune portion d'acide sulfurique qui, étant ainsi désoxigénée , se dégage à l'état de gaz sulfureux. L'oxide de mercure s'unit en même temps à une autre portion d'acide qui n'est pas décomposée et forme un sulfate de mercure ; 3o gr. de mercure donnent plusieurs litres de gaz acide sulfureux. Pour obtenir l'acide sulfureux liquide , on adapte l'appareil propre au dégagement du gaz sulfureux à un tube rempli de fragmens de chlorure de calcium, qui communique par une de ses extrémités à un matras entouré d'un mélange de 2 parties de glace et de 1 partie de chlorure de sodium. L'a- cide s'y liquéfie sous la pression ordinaire à une température qui ne descend pas au-dessous de 18 à 20 — o. Lorsqu'on veut préparer l'acide sulfureux dissous dans l'eau , on met le mélange qui doit le former dans une cornue çjui comm.unique à un appareil de Wouîf, Pour obtenir de 5^4 SUL l'acide sulfureux pur, il faut mettre de l'eau de chaux dans le premier flacon, et remplir d'eau presque en totalité les autres flacons. Dans les arts on emploie du charbon ou des copeaux de sapin au lieu de mercure. La proportion est toujours de 1 partie de charbon, ou i partie de copeaux de sapin et 4 parties d'acide sulfurique concentré. Ou obtient alors du gaz acide carbonique avec le gaz acide sulfureux. Us w Lorsqu'on expose la laine et la soie qui sont colorées par des matières organiques à la vapeur du soufre brûlant dans l'air, on les blanchit au moyen du gaz acide sulfureux qui est produit. Histoire. Stahl examina le premier le produit de la combustion du soufre brûlant sous une cloche pleine d'air; il en reconnut l'acidité et la propriété qu'il avoit de neutraliser la potasse. Schéele le dégagea ensuite du sulfite de potasse au moyen de l'acide tartarique : il l'obtint en dissolution dans Teau. Priestley, en 1774, le fit connoître à l'état gazeux. Monge et Clouet l'ont liquéfié; mais leur résultat fut con- testé jusqu'en 1824, où M. Bussy l'obtint à l'état liquide, en le recevant dans un ballon refroidi à — 18" sous la pression ordinaire de l'atmosphère. Avant M. Bussy, M. Faraday l'a- voit liquéfié; mais il avoit joint la compression au refroi- dissement. (Ch.) SULFUREUX (Hypo-), [Acide]. {Chim.) Acide formé de 2 proportions d'oxigène et de 2 proportions de soufre, ou de Oxigène loo Soufre 200. On voit donc qu'il est représenté par de l'acide sulfureux plus une quantité de soufre égale à celle de cet acide. Jusqu'ici il n'a pu être produit directement en unissant l'oxigène au soufre, ni même isolé des bases salifiables aux-» quelles il est uni. (Ch.) SUL 36Ô SULFURTQUE [Acide]. (Chim.) Des quatre combinaisons acides que le soufre forme avec l'oxigène , Tacide sulfurique est celle qui contient le plus de ce principe. Composition. Gay-Lussac. Berzelius. Oxigène i38 146,436 Soufre 100 ou Oxigène 1 vol. Acide sulfureux 2. Propriéiés. L'acide sulfurique anhydre est solide, blanc, opaque, dif- ficile à couper, se réduisant en vapeur à la température or- dinaire. Mis en contact avec le papier, le bois, il les charbonne sur-le-champ. Il est très-déliquescent, et répand des fumées blanches dans l'atmosphère quand celle-ci contient de la vapeur d'eau. Lorsqu'on le jette dans l'eau, il fait entendre un bruit très -fort, comme si Ton plongeoit un fer chaud dans ce li- quide. Si, après avoir rempli de mercure une cloche qui con- tient de l'acide sulfurique, on la renverse sur la cuve à mer- cure, et qu'on fasse passer ensuite de très-petites quantités d'eau, il se dégagera de la chaleur et il se formera de la va- peur, mais il ne se dégagera aucun gaz permanent. L'acide sulfurique se liquéfie à un degré assez bas; il se maintient liquide à aS ; à 20 , sa densité est de 1,97. Il est transparent; il réfracte fortement la lumière ; il est plus fluide que l'acide sulfurique hydraté. Lorsque la température s'a- baisse suffisamment, il cristallise en houppes soyeuses et finit par se solidifier entièrement. Il dissout le soufre et forme des composés bruns, verts et bleus, qui ont été décrits par M. Vogel , de Bareiith. Dés que l'acide a le contact de l'eau , le soufre s'en sépare. L'iode est dissous par cet acide. La dissolution est d'ua bleu verdàtre. L'indigo s'y dissout également. La dissolution est d'ua beau rouge pourpre , suivant l'observation de M. Bussy. 3C6 SUL Enfin, si on unit la baryte à cet acide, en prenant toutes les précautions convenables pour ne rien perdre, on trouve que le poids entier de l'acide s'est ajouté à la baryte, qui If neutralise j d'oîi il résulte qu'il ne contient pas d'eau. Acide sulfurique hydraté. (Huile de vitriol.) Composition. Acide sulfurique ..... 81,67 Eau 18,33. Propriétés. 1,'acide sulfurique est sous la forme liquide à la tempéra- ture ordinaire. Il est incolore et inodore ; il est comme hui- leux; de là le nom d'huile de vitriol, qu'il a porté pendant long-temps. Il pèse i,85, l'eau pesant 1. C'est un des acides les plus corrosifs connus. Il désorganise les matières organiques avec une grande rapidité ; il les char- bonne toujours ou presque toujours, surtout lorsque la tem- pérature est élevée. L'acide sulfurique est congelé par un froid de 10 à 12°. Mais M. Chaptal a vu que l'acide d'une pesanteur de 1,78 (63 à 65°) se congeloit à zéro et même au-dessus. 11 l'a ob- servé sous la forme de cristaux prismatiques hexaèdres qui éfoient aplatis et terminés par une pyramide à six faces. Kun- ckel, Bohn , Boerhaave , sont les premiers qui aient parlé de cette congélalio'n. L'acide sulfurique entre en ébullition à 5io; suivant Berg- man n , à 286,55,- suivant Erxleben , à 3oo. On peut le distiller comme de l'eau, si on a la précaution de mettre dans la cornue de verre qui le contient, un fil de platine, et si l'alonge et le récipient dans lesquels on reçoit la vapeur, ne sont pas exposés à un courant d'air froid: au- trement la rupture de l'alonge et du récipient pouri'oit avoir lieu. L'acide sulfurique, réduit en vapeur, se décompose lors- qu'on le fait passer dans un tube de porcelaine rouge de feu. Il se réduit en 2 volumes de caz acide sulfureux, 1 vo- SUL 367 lume de gaz oxîgène et en vapeur d'eau. Lorsque la va- peur se condense, elle entraîne avec elle une portion d'acide sulfurique, soit que les deux gaz se soient recombinés, soit qu'il y eût eu une portion d'acide non décomposée, comme cela est très- vraisemblable. Il faut recueillir les gaz sur le mercure. L'électricité décompose l'acide sulfurique concentré. Le gaz oxigène se dégage au pôle positif, et du soufre se dépose en flocons sur le lil négatif. L'acide sulfurique n'éprouve aucune altération de la part de l'air et du gaz oxigène secs. S'ils contiennent de l'humidité, l'acide l'absorbe. Il peut doubler de poids. Si l'on opère dans l'atmosphère , l'acide se colore toujours , parce qu'il réagit sur les matières organiques qui étoient dans l'atmosphère et qui sont tombées dedans. Quoique l'acide sulfurique contienne près du cinquième de son poids d'eau, cependant on voit qu'il a une grande affinité pour ce liquide, même quand il est à l'état de va- peur. C'est à cette affinité qu'il faut attribuer les changemens de température qu'on observe lorsqu'on le mêle avec l'eau ou la glace. 5oo grammes d'acide sulfurique et 126 grammes d'eau , produisent io5 degrés de chaleur. D'un autre côté la chaleur qui se dégage d'un mélange de 734 grammes d'eau et de 979 d'acide (pes. sp. , i,85), peut fondre 1629 grammes déglace. 4 parties d'acide concentré et 1 partie de glace, dégagent assez de chaleur pour faire monter le thermomètre à 100°^ mais si l'on mêle 4 parties de glace avec 1 partie d'acide, concentré, le thermomètre peut descendre à — 20. Dans cette circonstance il se dégage bien de la chaleur, mais elle est loin de suffire à celle qui est nécessaire pour opérer la li- quéfaction de la glace. L'acide sulfurique étendu d'eau peut toujours être ramené à 1,85 de pesanteur spécifique par l'exposition sur le feu. L'hydrogène décompose l'acide sulfurique. Pour s'en con- vaincre, on adapte à l'une des extrémités d'un tube de porce- laine qui traverse un fourneau , i.*" une petite cornue, conte- nant de l'acide sulfurique, 2.° un tube de verre communi- quant à une vessie pleine de gaz hydrogène ; à l'autre extré* 3S8 SUL mité on ajuste un tube pour recueillir les gaz. SI l'on fait pas-» ser la vapeur d'acide avec le gaz hydrogène dans le tube rouge de feu, on obtient de l'eau et du gaz sulfureux, s'il y a peu d'hydrogène; de l'eau et du soufre, s'il y a une suffisante quantité de gaz inflammable pour décomposer le gaz sulfureux et en saturer l'oxigène; enfin, on pourra obtenir de l'eau et du gaz hydrosulfurique, si la température n'est pas élevée 4iu rouge-blanc et s'il y a un excès de gaz hydrogène. Il est probable qu'en faisant passer la vapeur d'acide sul- furique sur le bore chauffé au rouge, on obtiendroit de l'acide borique et du soufre. En faisant la même expérience avec le charbon, on ob- tient du gaz acide carbonique, du gaz oxide de carbone, de l'hydrogène et de l'hydrogène sulfuré, plus du soufre et du charbon sulfuré. Dans cette opération l'acide sulfurique est décomposé en même temps que l'eau qu'il contient. Lorsqu'on met i partie de charbon calciné dans une fiole avec 5 ou 4 parties d'acide sulfurique concentré et qu'ont fait chauffer, on obtient de l'acide sulfureux et du gaz acide carbonique. Le phosphore qu'on fait bouillir dans l'acide sulfurique se convertit en acide phosphoreux et réduit l'acide sulfurique en gaz sulfureux. Il agit donc comme le charbon. Le soufre, dans la même circonstance, enlève une portion d'oxîgène à l'acide sulfurique, et le convertit en acide sulfu- reux en passant lui-même à cet état. Les deux corps ne réa- gissent qu'à 200* environ. L'expansibilité de l'acide sulfu- reux s'oppose à ce que la décomposition de l'acide sulfu- rique soit complète , lorsque le combustible est chauffé au milieu même de cet acide. L'acide hydrosulfurique et l'hydrogène phosphuré décom- posent l'acide sulfurique. L'acide sulfurique concentré et entouré de glace peut dis- soudre beaucoup de gaz acide sulfureux. L'acide sulfurique se distingue du sulfureux en ce qu'il n'est j)as odorant, en ce qu'il forme avec la baryte un sel insoluble dans un excès de son acide étendu, en ce que l'acide sulfureux précipite l'eau de chaux, tandis que l'acide sulfurique ne la précipite pas, etc. SUL 569 État, L'acide sulfiirique se trouve dans la nature , dans les envi- rons des volcans, et particulièrement dans des grottes où il distille des voûtes. Baldassari l'a trouvé près de Santa -Fiora, dans le voisinage de Sienne. M. Pictet en a observé dans une petite grotte, près d'Aix en Savoie. Enfin M. Leschenault a trouvé un lac d'acide suifurique dans l'intérieur du volcan du mont Idienne, situé dans la partie la plus orientale de l'ile de Java. Préparatio7i. \" Procédé. On a préparé pendant long-temps l'acide sui- furique exclusivement en distillant des sulfates de fer, de cuivre et de zinc. Comme ces sulfates étoient appelés vi- triols, on a donné le nom d'acide vitriolique à l'acide qu'on en reliroit. C'est par ce procédé qu'on prépare l'acide fu- mant de Nordhausen en Saxe, et il est d'autant plus con- venable de le décrire qu'il est lié à la préparation de l'acide suifurique anhydre. Nous en parlerons d'après M. Bussy. On dessèche du sulfate de fer pour le priver de son eau de cristallisation. On l'introduit dans une cornue de verre lutée, à laquelle on adapte une alonge , dont l'extrémité doit être effilée à la lampe. A cette alonge on adapte un ballon à pointe, et à celui-ci un ballon tubulé. On met de l'acide suifurique à 66' dans les deux récipiens et on dis- tille ensuite le sulfate de fer. De 2 kilogrammes de ce sel IVI. Bussy a obtenu assez d'acide anhydre pour convertir 760 grammes d'acide à GG° en 1 kilogramme d'acide suifurique très-fumant. En saturant l'acide ordinaire de vapeurs de l'acide anhydre, on obtient des cristaux transparens très- fumans, et un liquide dont la densité peut être de 1,907. Elle seroit plus grande , s'il ne contenoit pas d'acide sulfureux, car celui-ci diminue la densité de l'acide suifurique hydraté. Tous les sulfates décomposables par la chaleur donnent les mêmes produits que le sulfate de fer, c'est-à-dire, de l'acide sulfureux, de l'oxigènc et de l'acide anhydre. M. Bussy a obtenu l'acide suifurique anhydre de l'acide de Nordhausen de la manière suivante ; il a introduit ce 5i. 24 370 SUL dernier dans une cornue de verre tubulée , bouchée à l'émeri ; il a eflilé le bec de la cornue et l'a engagé dans un tube de verre long et étroit, bouché à l'une de ses extrémités et servant de récipient.. Le tube a été placé au milieu de la glace. L'acide a ensuite été chauffé légèrement ; puis on a élevé gra- duellement la température. L'acide de Nordhausen a bouilli, parce que l'acide anhydre s'est réduit en vapeur. Cette va- peur est venue se cristalliser dans le tube refroidi. Pour l'y conserver, il faut fermer à la lampe l'extrémité du tube qui est ouverte, autrement l'acide anhydre attireroit l'humidité de l'air. ■2.^ Procédé. Il paroit que c'est en Angleterre qu'on a préparé d'abord l'acide sulfurique hydraté, en faisant brûler un mélange de soufre et de nilre. On a opéré d'abord cette combustion dans des ballons de verre contenant un peu d'eau et communiquant les uns aux autres. Depuis une trentaine d'années environ on a opéré la combustion d'un mélange de go de soufre et de lo de nitre dans des chambres formées de lames de plomb, qui sont soudées les unes aux autres et attachées à une charpente ex- térieure par des bandes de plomb, soudées d'une part à ces lames et clouées de l'autre à cette charpente. Les cham- bres de plomb ont souvent de 9 à lo mètres de longueur et de largeur , et 5 à C mètres de hauteur. Elles sont éta- blies sur des parallélipipèdes en pierre, à environ 2 mètres au-dessus du sol et à peu près à la même distance des mu- railles et du toit. La chambre porte sur un des côtés une ouverture par la- quelle on peut pénétrer dans l'intérieur. Le sol doit en être incliné, afin que Tacide puisse s'écouler par un robinet placé dans la partie inférieure. On peut brûler le mélange de différentes manières. Il y a des chambres où le foyer est extérieur. Les vapeurs pro- duites par la combustion sont entraînées dans la chambre par le courant d'air qui s'y établit. 11 y en a d'autres où on place le mélange enflammé sur un chariot de fer, qu'on pousse ensuite dans la chambre. Enfin on peut brûler le soufre de la manière suivante : près de l'un des côtés de la chambre, et à quelq»«s décimètres de son fond, on dispose SUL 371 liorizonlalement une plaque en fonte, dont les bords sont relevés, sur un fourneau qui traverse le fond de la chambre, et dont la cheminée n'a aucune communication avec celle-ci. C'est sur cette plaque qu'on met le mélange; on l'y porte en ouvrant une trappe qui fait partie de la paroi latérale de la chambre et qui s'appuie inférieurement sur la plaque elle- même. Le mélange étant ainsi placé, la chambre fermée et son sol recouvert d'eau, on fait du feu dans le fourneau. Le mélange s'enflamme. Quand il est brûlé, ce qu'on peut aper- cevoir au moyen d'un carreau de verre adapté à la trappe, on lève celle-ci; on enlève le résidu de la combustion, qui consiste pour la plus grande partie en sulfate de potasse, et on le remplace par du mélange ; on renouvelle l'air dans la chambre, en ouvrant la porte et une soupape située sur le côté opposé à la trappe; on referme la trappe, la porte et la soupape, et on remet le feu dans le fourneau : on fait ainsi brûler de nouveaux mélanges jusqu'à ce que l'acide soit à environ 46° de l'aréomètre de Baume. Quand l'acide a ce degré de concentration , on le retire de la chambre en ouvrant le robinet dont nous avons parlé. Cet acide contient, 1.** de l'eau; 2° un peu d'acide sulfureux; 3." un peu d'acide nitri- que; 4«^ une très-petite quantité de sulfate de plomb, qui pro- vient de l'action de l'acide sulfurique sur l'oxide de plomb, produit par les vapeurs nitreuses , et 5.° une quantité notable de sulfate de protoxide de fer. Pour le rendre propre aux arts, on le porte dans des chaudières en plomb ou en platine ; on le fait chaufiFer jusqu'à ce qu'il marque 55" à l'aréomètre de Baume. On dégage beaucoup d'eau et tout l'acide sulfu- reux qu'il contenoit ; on l'introduit dans des cornues degrés, qu'on place sur des barres de fer dans un fourneau rond et assez grand pour en recevoir plusieurs en les rangeant circu- lairement ; on les recouvre de terre , de briques et de tessons , arrangés en forme de dôme ; on adapte au col de la cornue un récipient : et on distille. On est averti que l'acide est con- centré à 66°, lorsqu'il se produit un bruit semblable à une petite détonation au moment où l'acide qui distille tombe dans le récipient; arrivé à ce point, on brise le dôme du fourneau , on en retire la cornue et on verse l'acide dans des bouteilles de verre vert qu'on nomme dames- Jeanne, après 372 SUL lavoir sépare par décantation d'un dépôt , qui est principale- ment formé de sulfate de fer anhydre. Quant à la théorie de la formation de l'acide sulfurique hy- draté, voyez tome I.", page 209, L'acide sulfurique du commerce à 66° ne contient plus d'acide nitrique : mais il s'y trouve du sulfate de fer et des traces de sulfates de plomb et de potasse. Pour le purifier complètement, il faut le distiller dans des cornues de verre, qu'on place à feu nu dans un fourneau à réverbère ou dans du sable sur un fourneau à galère. On met dans les cornues des fils de platine , afin de prévenir les soubresauts. Usages. L'acide sulfurique est employé pour préparer presque tous les acides, pour convertir le chlorure de sodium en sulfate de soude, pour fabriquer l'alun et le sulfate de fer, pour faire le bleu de Saxe avec l'indigo , pour gonfler les peaux qu'on veut tanner, pour fabriquer l'éther hydratique , etc. (Ch.) SULFURIQUE (Hypo-) [Acide]. {Oiim.) Acide formé de soufre et d'oxigène, découvert en 18 19 par MM. Gay- Lussac et Welter. Composition. Proportions. Oxigène 5 Soufre 2 ou Acide sulfurique 1 proportion Acide sulfureux 1 — — Préparation. On met dans un flacon de Woulf de l'eau et du peroxide de manganèse très-divisé; on fait communiquer ce flacon avec un appareil propre à préparer du gaz acide sulfureux. Dès que cet acide arrive dans le flacon il réagit sur l'oxide mé- tallique, de manière qu'il le ramené à l'état de protoxide en même temps qu'il se convertit en acides sulfurique et hy- posulfurique qui sont neutralisés par le protoxide de manga- nèse. En versant dans la liqueur un excès de baryte, on pré- SUL ^7^ cipite ce dernier , ainsi que Tacide sulfurique, et l'on obtient une dissolution d'hyposultate de baryte , dans laquelle il suffit de diriger un courant de gaz carbonique pour en précipiter l'excès de base; en faisant évaporer la liqueur convenable- ment, elle donne de beaux cristaux d'hyposulfate de baryte. On en isole l'acide , en le faisant dissoudre dans l'eau et en en précipitant toute la baryte par la quantité d'acide sul- furique strictement nécessaire pour cela. Ou met ensuite la liqueur dans le vide sec, h la température de lo^ et l'on obtient l'acide hyposulfurique , dont il faut arrêter la con- centration , lorsque la densité du liquide a 1,347 ; car alors il commence à se réduire en acide sulfureux et sulfurique. Propriétés. L'acide obtenu par le procédé précédent, retient toujours beaucoup d'eau. 11 est incolore. Exposé à la chaleur, il se réduit en acides sulfurique et sulfureux, à moins qu'il ne soit très -étendu. A froid, le chlore, l'acide nitrique concentré, le sulfate rouge de manganèse , ne l'altèrent pas. Il dissout le zinc sans se décomposer. 11 y a un dégagement d'hydrogène. Il sature très -bien la baryte, la strontiane, la chaux, l'oxide de plomb, etc. (Ch.) SULIMÉ. ( lc}it]\yol. ) Nom que les Cosaques donnent à l'esturgeon. (H. C.) SULIN. {Conckyl.) Adanson (Sénég., p. 38. pi. 2) décrit et figure sous ce nom, parmi les lépas à coquille chambrée, une coquille que Gniclin a rapportée à sa patella porceUana, et qui est aujourd'hui le type du genre Crépidule de M. de Lamarck. Mais il faut remarquer que toutes les autres cita- tions de la P. porceUana de Gmelin ont rapport à une es- pèce de navicelle ; aussi cet auteur, que l'on critique tant, toutefois en suivant la plupart de ses indications, termine- t-il ses observations sur cette espèce par cette phrase : Nonne potius ad neritas amandanda; ce qui a été exécuté, en effet, par M. de Lamarck et par nous. (De B.) SULIO. {Ichthjol.) Nom espagnol de l'esturgeon. (H. C.) 574 SUL SULITRA. (Bot.) Ce genre de plantes légumineuses, fait par Médicus et Mœnch , ne paroit pas différent du lesserlia de M. De Candolle. (J.) SULLAC ou SNAK. (Mamm.) Ces dénominations tartares s'appliquent à Tantilope saïga. (Desm.) SULPHUR BOTTOM. (Mamm.) De Lacépède place ce nom parmi les synonymes de la baléinoptère jubarte. 11 dit qu'il est employé sur les côtes occidentales de l'Amérique méri- dionale pour désigner ce cétacé. (Desm.) SULTAN TERNATE. {Ichthfol.) Les colons hollandois de l'archipel des Indes donnent ce nom au baliste vieille. Voyez Baliste. ( H. C. ) SULTAN -ZAMBACH. (Bot.) C. Bauhin cite, d'après Clu- sius , ce nom d'un martagon dans Constantinople. (J.) SULTANE [Poule]. (Ornith.) Nom vulgaire du Talève. Voyez ce mot. (Desm.) SULUC. (Bot.) Nom turc, arabe et persan, cité par Acosta, Clusius, Daléchamps et Rumph , de Yherha vi^a des anciens, oxalis sensitiva. (J. ) SUM , SUN. ( Bot.) Noms égyptiens du vitex agnus castus, cités par Ruellius et Wentzel. (J.) SUM. {Ichthjyol.) Nom polonois du glanis ou mal. Voyez Silure. (H. C.) SUMAC; Rhus, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones polypétales, de la famille des téréhinlhacécs,, Juss. , et de la pentundrie Irigjnie , Linn. , qui présente les caractèris sui- vans : Calice monophylle, à cinq découpures persistantes; corolle de cinq pétales ovales; cinq étamines à filamens trés- courls ; un ovaire supère , arrondi, surmonté de trois styles très-courts, quelquefois nuls, et alors cliargé immédiatement de trois stigmates; un petit drupe souvent monosperme, con- tenant quelquefois trois graines osseuses. Les sumacs sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles al- ternes, simples ou ternées , ou ailées, et dont les fleurs sont disposées en grappes ou en panicule. On en connoit quatre- vingt et quelques espèces, la pUip.art exotiques à l'Europe. Toutes ces plantes contiennent un suc propre lactescent, de nature gommo-résineuse et plus ou moins acre. SUM 57S * Feuilles ailées. Sumac des corroveurs , vulgairement Roux ou Roure des coRROYEURS , Vinaigrier : Jlhus coriaria, Linn. , Spec. , Syy ; ,Duham. , Arbr. , nouv. éd. , 2 , p. 162 , t. 46. C'est un arbris- seau de dix à douze pieds de hauteur, dont les branches et îes rameaux sont étalés , revêtus d'une écorce velue. Ses feuilles sont ailées avec impaire, composées d'un grand nombre de folioles ovales , dentées , velues. Ses fleurs sont petites , verdàtres ou d'un blanc sale , disposées en grappes serrées à l'extrémité des rameaux ; leurs ovaires sont dépourvus de styles et immédiatement chargés de trois stigmates sessiles. Cette espèce croît naturellement dans les lieux secs et pier- reux du Midi de la France et de l'Europe ; on la trouve aussi dans le Levant. Les fruits du sumac sont astringens ; on les prcscrivoit au- trefois en médecine contre les cours de ventre et le scorbut: ils sont aujourd'hui tombés en désuétude. Ces fruits ont, d'ailleurs , une saveur acide et agréable , qui les faisoit em- ployer par les anciens pour assaisonner les viandes; et les Turcs , dit-on, les emploient encore de cette manière. Les anciens se servoient aussi des jeunes rameaux de cet arbris- seau, desséchés et réduits en poudre, pour tanner les cuirs , et maintenant on en fait encore usage, sous ce rapport, dans quelques parties de l'Espagne et de l'Italie, principalement pour préparer les peaux de chèvres dont on fabrique le maroquin noir. L'écorce des tiges teint en jaune, et celle des racines en brun. Cet arbrisseau n'est pas diflicile sur la nature du terrain : il vient dans les sols les plus arides ; mais il craint le froid , et les gelées un peu rigoureuses du climat de Paris le font souvent périr. Cependant les tiges sont commu- nément les seules frappées , et les racines que la gelée n'a pas atteintes , ne tardent pas à repousser de nouveaux re- jetons. Sumac de Virginie; Rhus tj-pkinum , Linn. , Spec, 379. C'est un arbrisseau de douze à quinze pieds de hauteur, dont la tige se divise , dans sa partie supérieure , en branches et en rameaux étalés, dont l'écorce , dans les jeunes rameaux surtout, est abondamment recouverte de poils courts, roussùtres, assez doux 376 SUM au toucher. Ses feuilles sont ailées avec impaire, composées de onze à quinze folioles oblongucs- lancéolées , vertes et gla- bres en- dessus , glauques et légèrement pubescentes en des- sous, trés-aiguës , dentées en scie, sessiles sur un pétiole com- mun très-pubescent. Ses fleurs sont rougeàtres ou jaunâtres, petites, nombreuses, disposées en une grappe droite, rameuse, paniculée, serrée, terminale, et dont toutes les ramifications sont velues ; il leur succède de petites baies presque cachées par les poils du calice , qui prennent plus d'accroissement après la floraison et deviennent rouges. Cette espèce est ori- ginaire de l'Amérique septentrionale , et on la cultive depuis assez long-temps , en France et dans toute l'Europe , pour l'ornement des jardins. Les vieux pieds produisent des reje- tons nombreux qui rendent cet arbrisseau facile à multiplier. Il n'est pas difficile sur la nature du terrain , et il vient assez bien partout, pourvu que le sol ne soit pas trop humide. Son feuillage prend, en automne, une teinte rouge, qui produit alors un joli elfet })ar le contraste que cela fait avec la ver- dure des autres arbres. Les fruits du sumac de Virginie ont les mêmes propriétés que celui de notre espèce d'Europe. Il découle des incisions faites à son écorce un suc lactesceat très-abondant, qui est de nature gommo-résineuse. Eu Amé- rique, cette écorce, séchée et réduite en poudre , est em- ployée pour le tannage des cuirs. Sumac gladre ; Rhus glabrum , Linn,,Spec. , 58o. Cette es- pèce ressemble à la précédente, quant au port; mais elle est facile à distinguer, parce que ses rameaux et ses feuilles sont glabres. Ses fleurs sont petites, verdàtres , nombreuses, rap- prochées de même au sommet des rameaux en une grappe serrée et paniculée. Ce sumac est originaire des Etats-Unis d'Amérique. On le cultive dans les jardins comme le précé- dent ; il se traite de même et a les mêmes propriétés. Sumac vernis; Rhus vernix , Linn. , Spec, 58o. Cet arbris- seau s'élève à la hauteur de douze à vingt pieds, en se divi- sant en branches et en rameaux étalés , glabres , garnis de feuilles ailées avec impaire, composées de neuf à treize fo- lioles ovales-oblongues , entières, glabres des deux côtés. Les fleurs sont d'un blanc verdâtre , très-petites , nombreuses , disposées en panicules lâches , placées dans les aisselles des SUxM 577 feuilles supérieures. Cette espèce croît au Japon ; elle fournit , dans ce pays» V^^ ^^^ incisions faites à Técorce, un suc laiteux qui se condense et se noircit à l'air , et dont les Japonois se servent, en le faisant dissoudre dans une huile particulière, pour faire un beau vernis. Ils retirent aussi de ses graines une huile concrète qu'ils emploient pour faire des chandelles. Sumac copal ; Rhus copallinum, Linn. , Spec, 58o. Ses ra- cines sont traçantes, et elles donnent naissance à plusieurs tiges ligneuses , hautes de huit à dix pieds, divisées en bran- ches et en rameaux légèrement pubescens, surtout dans leur jeunesse. Ses feuilles sont ailées avec impaire, composées de onze à quinze folioles ovales, très- entières , glabres et lui- santes en dessus, chargées de quelques poils en dessous, et portées sur un pétiole commun un peu ailé. Ses fleurs sont d'un jaune verdàtre , disposées en grappes droites et panicu- lées à l'extrémité des rameaux. Cette espèce croit dans les lieux secs et sablonneux de l'Amérique septentrionale. Il en découle un suc qui porte dans le commerce le nom de résine ou gomme copule d'Amérique. ''''■ Feuilles ternées. Sumac radicant; Rfeus radicans, Linn., Spec, 38i. Ses ra- cines sont ligneuses, traçantes; elles produisent des tiges di- visées en rameaux nombreux , flexueux , foibles et couchés dans leur jeunesse, s' élevant ensuite sur les arbres qui sont dans leur voisinage, et s'y attachant par le moyen de suçoirs presque en forme de racine , qu'ils enfoncent dans leur écorce. Ses feuilles sont alternes , longuement pétiolées , composées de trois folioles ovales, vertes, glabres et très- entières. Les fleurs sont dioïques, disposées en petites grappes courtes, d'un vert blanchâtre, et situées dans les aisselles des feuilles. Cet arbrisseau croit naturellement dans l'Amérique septentrionale. Transporté depuis long-temps en France , il est aujourd'hui parfaitement acclimaté dans les jardins, où il se multiplie avec la plus grande facilité. Sumac vénéneux; Rhus toxicodendron , Linn., Spec, 38 1. Cette espèce ne diffère de la précédente que par ses feuilles incisées, anguleuses et pubescentcs. Elle croît aussi dans l'Amé- rique septentrionale , et se cultive de même dans les jardins, S78 SUM en France et en d'autres contrées de l'Europe. Le nom donné à te sumac annonce quelles sont ses propriétés ; effectivement, plusieurs observations prouvent assez qu'il doit être mis au rang des plantes dangereuses; mais beaucoup d'autres végé- taux le sont incompai\iblement beaucoup plus que lui , et ses émanations paroisscnt , d'ailleurs , être plus véritablement nuisibles que lorsqu'il est pris à l'intérieur ; car , de cette dernière manière, ce n'est qu'à forte dose qu'il agit comme poison. Fontana, Gouan et Amoureux, ont constaté par des expériences les effets dangereux que peut produire le seul toucher de cette plante ; et ces effets , selon M. Van-Mons , pharmacien à Bruxelles, qui a aussi fait des expériences sur le même sujet , tiennent moins au suc gommo-résineux con- tenu dans ses feuilles et dans la partie corticale de ses tiges , qu'à un miasme particulier qui est exhalé par la plante , lorsqu'elle n"est pas directement frappée par les rayons du soleil, et que le même M. Van-Mons a reconnu être un gaz hydrogène carboné. Les effets ordinaires de ce gaz, lorsqu'on y est exposé, sont de déterminer la tuméfaction et l'inflam- mation plus ou moins considérable des paupières et même de tout le visage, une cuisson brûlante des mains, suivie de l'in- flammation de ces dernières parties, avec éruption de petites vésicules pleines de sérosité. Tous les individus ne sont pas d'ailleurs affectés de la même manière; il en est qui peu- vent toucher impunément à ce sumac, tandis que d'autres ne pourroient rester auprès sans en être plus ou moins désa- gréablement affectés : cela dépend de la susceptibilité parti- culière à chaque personne. Malgré les propriétés malfaisantes de ce sumac , cela n'a point empêché les médecins d'y chercher un remède contre certaines maladies qui avoient résisté à d'autres moyens. C'est ainsi que Dufresnoy , professeur de botanique et mé- decin à Valenciennes , n'a pas craint d'essayer son emploi , et il assure en avoir fait usage avec le plus grand succès pour la guérison de dartres qui jusque-là avoient paru rebelles , cl pour la cure de beaucoup de paralysies. La manière d'ad- ministrer ce sumac, est, selon Dufresnoy, de donner l'ex- trait de ses feuilles à la dose de quinze à vingt grains , qu'on répèle trois à quatre fois par jour, et, dont on augmente SUM 379 pro<^ressIvfment la quantité, de manière à porter celle-ci, dans l'espace de six semaines à deux mois, à un ou deux gros pour chaque fois, ce qui fait que les malades prennent alors, chaque jour, d'une demi-once à une once de l'extrait en ques- tion. Les feuilles peuvent aussi se donner en décoction , et alors on commence par un gros pour chaque dose. Au reste, il parolt qu'on peut employer indifTéreumient , dans tous ces cas, le sumac vénéneux ou le sumac radicant , ce dernier ayant absolument les mêmes propriétés que le premier, et plusieurs botanistes ne le considérant que comme une simple variété. Sumac luisant; Rlius lucidum, Linn. , Spec. , 082. C'est un arbrisseau qui s'élève à six ou dix pieds de hauteur, en se di- visant en rameaux étalés , glabres , striés , garnis de feuilles ,pétiolées , composées de trois folioles ovales - cunéiformes , glabres, luisantes et d'un vert foncé en dessus, plus paies en dessous ; les fleurs sont disposées en petites grappes placées dans les aisselles des feuilles supérieures , et au moins moitié plus courtes que les feuilles elles-mêmes. Les fruits sont de petites baies globuleuses , rougeàtres et très-glabres. Cet ar- brisseau croit naturellement au cap de Bonne-Espérance; on le cultive dans les jardins, et sous le climat de Paris on le rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. Sumac flexible; Rhus ■viminalc , "VVilld. , Spec, 1 , p. 1484. Cette espèce est un arbrisseau qui s'élève à six ou huit pieds de hauteur, en se divisant en rameaux grêles , flexibles , parfaitement glabres comme toute la plante, garnis de feuilles composées de trois folioles lancéolées ou le plus souvent li- néaires-lancéolées , luisantes et d'un vert assez foncé en dessus , plus pâles en dessous. Ses fleurs sont petites, d'un blanc ver- dàtre , disposées, dans les aisselles des feuilles supérieures et à l'extrémité des rameaux , en grappes peu fournies. Cette espèce est originaire du cap de Bonne-Espérance ; on la cultive au Jardin du Roi, à Paris, et on la rentre dans la serre pendant l'hiver. :;-f>.- Feuilles simples. Sumac fustet ; Klius cotinus , Linn. , Spec. , 583. Les tiges de cet arbrisseau sont droites, hautes de six à dix pieds , divi- S8o SU M sées en rameaux ëfalés , glabres comme toute la plante , garnis de feuilles ovales , d'un vert gai et luisantes en dessus , d'un vert blanchâtre en dessous. Ses fleurs sont petites , ver- dàtres, disposées au sommet des rameaux eu panicules très- rameuses, dont les divisions sont filiformes , et dont celles qui ne portent que des fleurs stériles s'alongent beaucoup après la floraison , et se chargent d'une grande quantité de poils garnis de nombreuses glandes rougeâtres, ce qui donne aux panicules l'aspect de grosses houpes de duvet. Les fruits sont de petits drupes presque cordiformes. Cette espèce croit naturellement dans les lieux secs, arides et découverts du Midi de la France et de l'Europe. Le fustet passoit autrefois pour avoir les mêmes propriétés médicinales que le sumac des corroyeurs ; mais il étoit peu ou point employé en médecine. Il y a dix-huit ans, lorsque la guerre maritime privoit le continent de quinquina , ou du moins lorsque celte dernière substance étoit devenue d'un prix excessif, le docteur Soldos , de Papa en Hongrie , proposa le fustet comme pouvant remplacer cette écorce exotique, et il remporta l'un des prix de cent ducats que l'empereur d'Autriche avoit fait proposer pour trouver des succédanées aux drogues étrangères les plus usitées en médecine. Le fustet est cultivé dans les jardins et les bosquets. Ses rameaux et ses feuilles sont employés, dans le Midi , pour le tannage des cuirs. Son bois , de couleur jaune et veiné de verdàtre , est assez dur, quoique peu compacte, et il prend bien le poli. Les ébénistes et les luthiefs l'emploient pour quelques-uns de leurs ouvrages. Il donne pour la teinture une couleur jaune -orangée qui sert pour teindre les draps, les étoffes et les maroquins , mais qui n'est pas solide lorsqu'elle est appliquée seule. ( L. D. ) SUMAC. (C/izm.) Les parties herbacées du sumac sont em- ployées en teinture : elles agissent comme le feroit un mé- lange d'acide gallique et d'un principe colorant jaune, c'est- à-dire , que les mordans ferrugineux forment avec lui du noir ou du gris, et les mordans alumineux des jaunes plus ou moins verdàlres. (Ch.) SUMAC- ACHIRA. {Bot.) Dans le Pérou le balisier, canna, est nommé achira. Une des espèces, canna iridijlora de la Flore SUIVI 381 du Pérou, dont la forme est plus agréable, reçoit pour cette raison le nom de sumac -achira. Elle est un des ornemens des jardins. (J. ) SUMAN. (Mamm.) Ce nom est, dit-on, employé à la Chine pour désigner un animal domestique, qui peut-être est un chat. (Desm. ) SUMIC-YCHHU. {Bot.) Nom cité par M. Kunth de son stipa eriostachja , dans les environs de Riobamba en Amé- rique. (J.) SUMIS, SÙMIZI. (Bot.) Noms arabes de la nigelle, nigella, selon Daléchamps. (J.) SUMIUM. (Bot.) Nom arabe du sium, plante ombellifère citée par Mentzel. (J.) SUMM^JR, CHAFUR. (Bot.) Forskal cite ces noms égyp- tiens de l'averon, avena falua , commun dans les champs de l'Egypte. (J.) SUMMAN. (Ichthjol.) Voyez Symman. (H. C. ) SUMMAN. {Ornith.) Nom arabe de la caille, tetrao coturnix , Linn. ( Ch. D. ) SUMMANA. {Ichthyol.) Voyez Symman. (H. C.) SUMMER-DUCK. (Ornith.) L'oiseau ainsi nommé par Ca- tesby, est le beau canard huppé de Buffon , anas sponsa , Lath. Le Sommer -rœtele est, en allemand, le rossignol de muraille. Le summer-teal est, en anglois . la sarcelle d'été, et le Sommer - Zaunkanig est , en allemand , le roitelet. (Ch. D.) SUMMINA. (Bot.) Voyez Scheiteregi. (J.) SU-MOMU. (Bot.) Voyez Si-MONU. (J.) SUMMOODRA CAUKY. (Ornith.) Nom du bec-en-ciseaux ou coupeur d'eau, rhjnchops nigra, à la côte de Madras. (Ch. d.) SUMPITT. (Ichthjol.) Un des noms de VAmphisile velitaris , qui est décrit à la page 27 du Supplément du tome II de ce Dictionnaire. (H. C.) SUMUQUE, Sumuca. (Entomoz. ?) Sous ce nom M. Bosc a établi un genre de vers aquatiques dont il regarde la sangsue des poissons comme en étant le ' Gscrtner altribuoit expressément à ce genre les Serratula glauca et spicata de Linné, et il ajoutoit que les Scr- ratula prœaUa, squarrosa et novehoracen&is du même botaniste paroissoient s'y rapporter aussi. Mais ces cinq espèces, très- hétérogènes, ont été plus exactement distribuées par Schre-^ ber, Willdenow , Michaux, en deux genres nommés Verno- nia et Liatris. Le nom de Suprago, étant ainsi resté sans emploi, nous a paru pouvoir être appliqué assez convenablement au genre ou sous-genre décrit dans le présent article. En effet , quoi- que Gaertner n'ait point indiqué l'étymologie de ce nom générique, nous croyons qu'il est dérivé du mot Sopragine , cité dans la table d'Adanson (p-'ig. 667) comme étant un nom italien de la laitue. La Serratula spicata de Linné ayant été comparée à la laitue par Dillen (qui la nommoit Cirsium tu- berosum lactucœ capitulis spicatis ) , Gœrtner, autorisé par" l'exemple des noms de Rhagadiolus ^ Scorzonera , etc., aura cru pouvoir latiniser le mot italien Sopragine, en lui donnant une terminaison analogue à celle des Tussilago , Filago, Me- dicago, etc. Si nos conjectures sont fondées, il en résulte que ce nom de Suprago s'appliquoit mieux à la Serratula spicata {Liatris, Willd.) qu'à la Serratula glauca [Vernonia, Willd.), quoique Gaertner l'ait appliqué à ces deux plantes. Ainsi l'em- ploi que nous faisons de ce nom pour désigner un genre ou sous-genrc principalement fondé sur la Serratula spicata , nous semble à l'abri de toute critique. Les Liatris et les Vernonia ayant été confondus ensemble par Linné dans son genre Serratula, et par Gaertner dans son genre Suprago , les botanistes pensent qu'ils sont immédiatement voisins, et L. C. Richard les réunissoit (avec le Tarchonan- thus) dans sa section des Liatridées. C'est une grave erreur •sur les afilinités, car les Liatris n'appartiennent point à la même 388 SUR tribu naturelle que les Vernonia : il sutlit pour s'en convaincre d'observer attentivement la structure du style et des stigma- tophores , qui , dans les Liatris , Suprago , Trilisa, etc. , est tout- à-fait différente de celle qui caractérise les Vernoniées , et absolument conforme à celle qui est propre aux Eupatoriées; il y a deux bourrelets stigmatiques d'un rouge sanguin, et qui n'occupent que le tiers inférieur des stigmatophores. ( H. Cass. ) SUR. (Bot.) Nom arabe d'un figuier semblable au syco- more, et dont les fruits, de la grosseur d'un œuf de pigeon et bons à manger, naissent sur le tronc de l'arbre; Forskal le nomme ficus sur. (J.) SURA. [Bot.) Suivant C. Bauhin {Pin., p. 609), ce nom est donné dans l'Inde à la noix du cocotier, dont on extrait l'eau intérieure avant qu'elle soit figée et consolidée. Ce suc, fermenté, produit une liqueur spiritueuse, agréable et très- recherchée, qui porte peut-être le même nom. Il dit aussi qu'on l'extrait des autres parties de l'arbre, en attachant des vases aux queues des feuilles et des spathes florifères, dont on retranche les sommités. Ce pahnier n'est pas le seul qui donne un pareil produit. C'est ainsi qu'on obtient le vin de palme et celui d'areng. ( J. ) SURDÉCOMPOSÉES [Feuilles]. [Bot.) Le pétiole commun est divisé en pétioles secondaires ; les pétioles secondaires sont divisés en pétioles tertiaires; exemples : feuille triternée de Yepimedium a.'paium , feuille tripennée du thaliclrum minus. (Mass.) SURE-SUGIRO, TSURU-SUGI. {Bot.) On donne ce nom dans le Japon, suivant Thunberg, à son orcJtis japonica , dont il a donné la description et la figure. (J. ) SUREAU : Sambucus , Linn. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, de la famille des caprijoliacées , Juss. , et de la penlandrie trigjnie , Linn., dont les principaux caractères sont les suivans : Un calice monophylle, très-petit, à cinq divi- sions; une corolle monopélale , en roue , à cinq lobes ; cinq étamines alternes avec les divisions du calice ; un ovaire in- fère, chargé de trois stigmates sessiles; une baie globuleuse à une seule loge contenant trois graines. Les sureaux sont des arbustes à feuilles opposées, ailées,. SUR 389 et à fleurs disposées en corvmbe ou en grappe. On en connoW huit espèces, dont trois sont indigènes de l'Europe , deux de l'Amérique septentrionale, une du Pérou, une de la Cochin- chine et une autre du Japon. Sureau hikble , vulgairement Hièble, Yèble, Petit sureau : Sambucus ehulus , Linn. , Spec. , 585; Ebulus, Blackw. , t. 488. Sa racine est blanchâtre , charnue , vivace, rampante ; elle donne naissance à des tiges herbacées, cannelées, annuelles, simples, hautes de trois à quatre pieds. Ses feuilles sont pé- tiolées , composées de sept à neuf folioles oblongues-lancéo- lées, dentées en scie, munies, à la base du pétiole, de sti- pules foliacées, dentées; les fleurs sont blanches, disposées, au sommet de la tige, en un large corymbe imitant une om- belle. Cette plante croit sur le bord des chemins , dans les lieux humides , en France , dans l'Europe entière et dans plusieurs contrées de l'Asie. L'odeur forte et désagréable que cette plante exhale fait que tous les bestiaux la rejettent. Ses propriétés médicinales sont les mêmes qu£ celles du sureau qui suit. Sureau NOIR , vulgairement Sureau, Sureau commun , grand Sureau : Sambucus nigra, Linn. , Spec,, 385 ; Sambu-cus , Dod. , Pempt. , 845. Sa tige est ligneusf? , haute de dix à quinze pieds et plus, divisée en rameaux droits, cylindriques, revêtus d'une écorce grisâtre. Ses feuilles sont pétiolées , composées de cinq à sept folioles lancéolées, dentées, aeuminées à l^ur sommet et presque toujours dépourvues de stipules. Les fleurs sont blanches, nombreuses, disposées, à l'extrémité des ra- meaux , en un large corymbe ombelliforme; elles ont une odeur forte, un peu nauséeuse. Cet arbrisseau croît en Eu- rope et dans une grande partie de l'Asie ; il est commun , en France, dans les haies et dans les buissons. On en contioît plusieurs variétés cultivées dans les j^irdins. Telles sont : le sureau à feuilles de persil ou à feuilles découpées , le sureau à feuilles panachées de blanc ou de jaune , et le sureau à fruits verts eu blancs. Le sureau noir est purgatif dans toutes ses parties ; il a été employé , sous ce rapport , dès la pins haute antiquité, et il paroit même avoir été bien plus en usage qu'il ne l'est de nos jours. Dans quelques provinces de rAUepiagne , les gens de 390 SUR la campagne mangent ses jeunes feuilles et ses fleurs en salade, et cela les purge doucement. Les baies et les graines peuvent produire le même effet; mais on préfère généralement à toutes ces parties l'écorce moyenne, ou le liber, que de cé- lèbres n'édecins ont conseillé comme un excellent remède dans l'hydropisie. La dessiccation modifie d'une manière re- marquable la propriété des fleurs; car, dans ce dernier état, elles n'agissent plus que comme sudorifiques, et c'est sous ce rapport qu'on en fait le plus d'usage , toutes les fois qu'on veut rappeler la transpiration supprimée ou provoquer la sueur, comme dans les catarrhes, les maladies cutanées , les rhumatismes chroniques, les exanthèmes , lorsque l'éruption est difficile ou a été répercutée, etc. Extérieurement, on emploie , comme résolutive et calmante , l'infusion de ces mêmes fleurs en lotions et fomentations, dans les inflamma- tions, l'érysipèle , etc. Le rob de sureau, sorte d'extrait qu'on prépare dans les pharmacies avec les baies du sureau noir, se prescrit encore quelquefois comme sudorifique , à petite dose , et comme purgatif, à dose plus élevée. Les marchands de vin emploient les fleurs de sureau pour communiquer au vin blanc ordinaire un faux goût de vin muscat. Quelques personnes font de m.ême infuser de ces fleurs dans le vinaigre pour lui donner un parfum agréable. Plusieurs espèces d'oiseaux se nourrissent de ses fruits en automne. Ces mêmes fruits , cuits dans le vinaigre , teignent le fil et les peaux en violet. En les faisant seulement fer- menter, on peut en retirer une sorte de boisson vineuse qui donne de l'eau-de-vie à la distillation. Le bois de sureau , quand il est vieux, devient assez dur, et il est propre à être employé pour certains ouvrages de tour ; il a la couleur du buis , mais il n'est pas aussi solide. En vidant les jeunes bran- ches de la moelle abondante dont elles sont remplies , les enfans en font des canonnières, des sarbacanes. Avec les tiges de trois à quatre ans on peut faire des échalas qui durent assez long-temps. Le sureau n'est pas difficile sur la nature du terrain; il croit ass«z bien partout, pourvu que le sol ne soit pas abso- lument aride ou marécageux. U se multiplie facilement de SUR 391 semences ; mais on le plante le plus souvent de boutures , parce qu'il reprend avec la plus grande facilité de cette ma- nière, et que souvent, dès la première année , ces boutures donnent des jets de quatre à cinq pieds. Cet arbrisseau est très-propre à faire des haies, qui offrent l'avantage de croître rapidement, de devenir avec le temps de très-bonnes dé- fenses et d'être peu exposées à la dent des bestiaux ; les mou- tons seuls en broutent quelquefois les feuilles. Le bel effet que produisent les fleurs du sureau fait employer cet arbris- seau à la décoration des jardins paysagers , mais il est bon de ne l'y placer qu'au milieu de massifs d'autres arbres , et jamais sur le devant des allées ou au-dessus des gazons, parce qu'il fait mieux de loin que de près, et parce qu'à la fin de l'été ses baies ont, lorsqu'elles tombent, l'inconvénient de ta^ cher le linge et les habits. Sureau du Canada ; Sambucus canadensis, Linn. , Spec, 385. Sa tige est cylindrique , divisée en rameaux glabres, ainsi que les pétioles; les feuilles sont pétiolées , composées de fo- lioles ovales -oblongu es , luisantes, glabres, excepté sur la nervure du milieu, qui est très-légèrement pubescf.nte, den- tées en scie, longuement et étroitement acuminées. Les fleurs sont blanches , inodores , disposées en une cime lâche. Cette espèce est originaire du Canada ; on la cultive dans les jardins. Sureau a grapfes : Sambucus racemosa , Linn., Spec, 586; Jacq. , Icon. rar., 1 , t. 5o. Sa tige est ligneuse; elle s'élève à huit ou dix pieds de hauteur , en se divisant en rameaux étalés, glabres; les feuilles sont pétiolées, composées de trois à sept folioles glabres, ovales-lancéolées, dentées en scie, ai- guës ; les fleurs sont d'un blanc jaunâtre , disposées, à l'extré- mité des jeunes rameaux, en grappes ovales, ramifiées et très-fournies. Les fruits sont de petites baies d'un rouge assez éclatant, qui restent assez long-temps sur l'arbre et qui pro- duisent un bel effet. Cet arbrisseau croit naturellement dans les lieux montagneux, en France et dans d'autres parties de l'Europe. Il a les mêmes propriétés que le sureau commun. On le plante fréquemment dans les jardins paysagers ; il se multiplie facilement de boutures et de semis. ( L. D.) SUREAU AQUATIQUE ou SUREAU D'EAU. {Bot.) Noms vulgaires de la viorne obier. ( L. D. ) ^^ SUR SUREAUTIER. (Bot.) Cet agaric , cité par Paulet, d'après Michéli, lui paroit être le même queVagaricus aromaticus de Scopoli, Le champignon de Michéli se mange en Toscane ; il croît sur les racines des peupliers et surtout sur celles du su- reau, presque toute Tannée, excepté l'hiver. 11 a la forme d'un entonnoir blanc. Plusieurs individus naissent d'une même racine, tantôt courte , tantôt très-longue. Le chapeau est sujet à se fendre en plusieurs parties ; sa substance est très-mince et sa surface déchiquetée. ( Lem.) SUREGADA. [Bot.) Aàr. Jwfis. , Enphorh., 60. Genre jus- qu'alors peu connu, de la famille des euphorbiacées , à fleurs dioïques, pourvues d'un calice à cinq folioles; point de co- rolle: dans les fleurs mâles, plusieurs étamincs; les filamens linéaires; les anthères ovales, dressées: dans les fleurs femelles, un ovaire surmonté de trois stigmates bifides; point de style. Le fruit est une capsule à trois coques souvent monospermes. Cette plante, découverte à Madras , est un arbre à feuilles alternes, glabres, veinées, très-entières, qui paroît avoir quelque affinité avec le gelonium. (Poir.) SURELLE ou surette. (Bot.) Un des noms vulgaires de l'oseille. M. Desvaux, dans sa Flore de l'Anjou, rapplique à l'oxalide, oralis. (J.) SURFACE DU GLOBE. (Min.) On a dit au mot Montagne, qu'il seroit plus convenable de réunir dans un même article toutes les considérations relatives aux inégalités de la surface du globe, dont les montagnes font une des parties principales. C'est donc sous ce point de vue général qu'on va considérer ici la surface du globe terrestre. Une première inégalité à noter, par rapport à la pla- nète que nous habitons , seroit celle de ses difïcrens diamètres. Cette inégalité résulte de ce que la terre, ainsi que les autres planètes, n'est pas un globe parfait, mais un sphéroïde com- primé dans le sens de son axe de rotation , et renflé sous son équateur. La différence entre l'axe terrestre et le diamètre de l'équa- teur a été différemment évaluée, suivant les bases adoptées pour la calculer. Les uns l'ont portée jusqu'au rapport entre les nombres 177 et 178, tandis que d'autres la réduisoient au rapport entre les nombres 334 £*• 355. Des calculs plus récens SUR 393 donnent pour limites à cette difiFéreiice la fraction 3-^ ou cette autre fraction ^ , et plus probablement , suivant M. Du Perreyr^. Le rayon moyen (celui qui va du centre du globe au 45/ degré de latitude ) ayant été trouvé d'environ 6067 ki- lomètres , il s'ensuit que la longueur du rayon de l'équateur surpasse de 102 à 104 kilomètres le rayon moyen; et qu'au contraire le demi- axe terrestre est plus court que le rayon moyen de la même quantité. Un point de la surface du globe pris à l'équateur, est donc d'environ 5o2 kilomètres plus éloi- gné du centre de la terre que ne l'est le pôle (au moins le pôle boréal; car on n'afïinne point que l'hémisphère opposé au nôtre soit parfaitement égal et semblable à celui- c^. On ne s'étendra pas davantage ici sur cette sorte d'inégalités. Celles qui font l'objet de cet article sont les inégalités su- perliciellcs du globe, c'est-à-dire les éminences et les creux dont la surface du globe est parsemée. Notre intention est d'offrir ici , sous un point de vue com- mun , des notions qui n'appartiennent pas en particulier aux montagnes, aux plaines ou aux vallées; mais à une idée gé- nérale, dont les termes essentiellement corrélatifs expriment différentes circonstances. Pour généraliser plus complètement, nous ne nous borne- rons pas même aux inégalités de la surface sèche et décou- verte du globe; nous exposerons aussi ce que l'on sait, et même ce qu'on suppose touchant les inégalités que la mer recouvre : en un mot, c'est la surface solide du globe que nous nous proposons de décrire en peu de mots, sous le rap- port de ses inégalités, abstraction faite des fluides proprement dits qui en couvrent une partie, aussi bien que des fluides élastiques qui en forment l'enveloppe générale. Nous diviserons cet article en trois sections, qui auront pour objet : 1." La hauteur des inégalités du globe et les phénomènes qui dépendent de cette circonstance. 2.° Les proportions entre les espaces plans et les espaces montueux, et la distribution de ces derniers sur la surface du globe. 5." Quelques considérations sur les matériaux dont les hau- ffyrs sont composées. %i SUR I. §. 1. Pour se faire une idée exacte du globe terraqué, il faut se représenter ce qui arriveroit si la mer s'élevoit au-dessus des plus hautes montagnes, ou si elle s'abaissoit au niveau de ses plus grandes profondeurs. Dans le premier cas, il est évident que toutes les inégalités de la surface du globe auroient disparu , sans être anéanties; le parfait niveau d'un liquide uniformément répandu les remplaceroit; si ce niveau étoit altéré, ce ne pourroit être que par les masses de glace accumulées vers les pôles, et par l'action temporaire des vents, des marées et des courans. Les plateaux qui occupent le centre des grands continens ne pourroient plus s'appeler que des bancs ou des hauts fonds ; les sommets des plus hautes montagnes seroient des récjfs ou des écueils; les vallées les plus basses et nos plaines inférieures appartiendroient aux abîmes de la mer. Toutes ces inégalités auroient dû changer de noms, mais sans changer de nature et de disposition. L'abaissement successif de la mer poussé à l'extrême, opé- reroit un changement analogue, quoiqu'en sens contraire, dans les noms , mais dans les noms seulement ; les hauts fonds deviendroient des plateaux , les écueils seroient des monta- gnes ; d'immenses vallées occuperoient la place des bassins des mers. Si l'on supposoit, enfin, que le niveau de l'océan universel se fût abaissé seulement de manière à laisser à découvert quelques plateaux, quelques montagnes, dont le pied seroit encore caché sous les eaux, le globe terraqué se montreroit tel que nous le voyons, c'est-à-dire, composé d'une partie liquide et d'une partie sèche; la partie sèche consistant en îles de toutes les grandeurs, de toutes les formes et plus ou moins élevées au-dessus de la mer. Si l'on croyoit nécessaire de distinguer les plus considérables de ces îles par un nom particulier, on pourroit leur donner celui de continent, mais sans attacher à ce nom , comme faisoient les anciens géographes, l'idée d'une continuité absolue entre les terres, et en reconnoissant , au contraire, que les mers seules sont continues et isolent les terres les unes des autres. Enfin, il SUR 395 resteroit encore, sous les eaux, des montagnes, des plaines et des vallées, semblables à celles de la partie sèche du globe. De l'abaissement plus ou moins grand du niveau del'Océaa universel dépend essentiellement la configuration des terres et des mers, leur étendue respective, l'élévation des unes et la profondeur des autres. Si la mer fût restée au-dessus de son niveau actuel, elle eût été plus profonde , les continens, ainsi que les iles eussent été moins grands et les montagnes eussent semblé moins élevées. Le contraire fût arrivé si les eaux de la mer se fussent abaissées au-dessous du niveau que nous leur voyons. Ce niveau (où l'Océan est fixé depuis un grand nombre de siècles), est-il tel qu'il y ait plus de profondeur d'eau au- dessous, que les montagnes n'ont de hauteur au-dessus; ou bien le contraire a-t-il lieu; ou bien, enfin, peut-on supposer que la mer ait sa surface vers la moitié de la pente intermé- diaire entre les deux extrêmes ? Il y a des autorités pour et contre ces diverses opinions; toutefois la dernière présente une assez grande probaliilité pour que nous croyions pouvoir l'adopter ici. Nous admet- trons donc que les plus grandes profondeurs de la mer égalent l'élévation des plus hautes montagnes terrestres. §. 2. Cette élévation au-dessus du niveau de la mer, autant qu'on la connoît jusqu'à présent avec certitude , ne dépasse pas 655 1 mètres et demi , qui est la hauteur du Chimborasso. On parle de montagnes plus élevées dans la chaîne des monts Himalaya au nord de l'Indostan: admettons qu'il y en ait de 7000 mètres dans cette chaîne; supposons même un instant qu'on vienne à découvrir, dans les parties encore inconnues du globe, par exemple, dans l'intérieur de l'Afrique, des sommets élevés de 7600 mètres, nombre qu'il faudra dou- bler dans notre hypothèse pour la plus grande profon- deur de la mer, on ne trouvera encore que i5 kilomètres de différence entre le point le plus élevé et le point le plus bas. Il suit de là que le rayon moyen de la terre, c'est-à-dire la distance moyenne du centre du globe à la surf;ice de l'O- céan, est 422 fois plus grand que la plus grande inégalité de niveau présumable à la surface de notre planète. D'autres planètes paroissent offrir des inégalités plus con- 396 SUR sidérables; soit relativement nu diamètre de ces planètes, soit même d'une manière absolue. Ainsi les observateurs parlent de montagnes hautes d'en- viron 43 kilomètres au-dessus de la surface de la planète Vénus, dont le rayon est de 606 kilomètres; ils annoncent en avoir vues de iG kilomètres sur Mercure, planète dont le diamètre n'est que les | de celui de la terre. La lune, mieux connue de nous que les autres corps célestes, à raison de sa proximité, a des montagnes élevées de 8 kilomètres au- dessus de la surface de ce satellite, et supérieures par con- séquent, en hauteur absolue, à toutes celles de la terre. Le rayon de la lune n'étant que les -^ de celui de la terre (ro^r;;)? il s'ensuit que de telles montagnes sont — du rayon lunaire^ tandis qu'elles ne seroient que 5-^ du rayon terrestre. Un géognoste allemand (M. Schubert, de Nuremberg) a prétendu tirer du petit nombre d'observations qu'on possède en ce genre, des résultats généraux qui annoncent une bril- lante imagination. Suivant lui, les fluides élastiques passent à l'état liquide et les liquides à l'état solide. L'époque de ce qu'il nomme la mort d'une planète est celle de sa solidi- fication absolue. C'est par cette raison, dit-il, que la lune qui est arrivée au terme de la caducité , n'a probablement ni mers, ni lacs; qu'elle n'a presque point d'atmosphère, mais qu'elle possède des montagnes si démesurément grandes, proportion gardée avec la grosseur de ce satellite. §. 3. Il appartient à la physique de faire connoitre avec détail les méthodes par lesquelles on détermine l'élévation des mon- tagnes à l'aide du baromètre. D'autres sciences s'occupent de la mesure des hauteurs parle nivellement ou parles opéra- lions trigonométriques. l^i sonde fournit aux marins le moyen de mesurer les profondeurs qui n'excèdent pas une certaine limite. §. 4. Il suffira de dire ici quelque chose de la manière dont les hauteurs elles profondeurs sont énontvées et de celles dont elles pourroient l'être. La plus rigoureuse seroit de partir du centre de la terre; mais pour ne pas employer d'aussi grands nombres, on a pris pour point de départ la surface de la mer, qu'on a considérée comme un niveau uniforme et constant, bien qu'il ne le soit pas entièrement. D'après cela . SUR 397 la surface de la mer est le zéro de l'échelle des hauteurs et des profondeurs. On les énonce en affectant celles-là du signe plus et celles-ci du signe moins. Mais, quelque mesure qu'on emploie dans cette énoncîa- tion , il importe que ce soit la nu'me pour la série ascendante et descendante. Cette attention est nécessaire pour faciliter la comparaison des termes de l'une avec ceux de l'autre. Il sera plus facile, par exemple, de comparer ensemble l'élévation de -f- 6879 ^^ mètres, 011 MM. de HKmboldt et Bonpland ont porté le baromètre près de la cime du Chim- borasso , et la profondeur de — 1426 ^ mètres, où le capi- taine Phips a fait descendre la sonde sans trouver le fond, que si, au lieu d'employer les mêmes mesures dans les deux cas, on énonçoit l'un en toises et l'autre en brasses. Il seroit même à conseiller d'employer comme unité de mesure, dans les hauteurs considérables, le décamètre ou même l'hectomètre de préférence au mètre. Ainsi, dans les exemples qu'on vient de rapporter, on di- roitmieux-t- 58 —^ heclomètres, et — 14 t^ hectomètres, ou si l'on croyoit avoir besoin d'une plus grande précision, ce dont il est permis de douter, -f- 687 ~~ décamètres, et — • 142 7^ décamètres. Des quantités ainsi exprimées sont bien plus faciles à re- tenir et à comparer entre elles. §. 5. Les inégalités du globe sont soumises , à raison de la diffé- rence des niveaux qu'elles atteignent, à l'influence de deux ordres de phénomènes , dépendant les uns de la pression exercée par les fluides ambians, les autres des divers états de la température. L'examen de ces causes et le calcul de leurs effets sont du domaine de la physique. II y a cependant une observation générale à faire, c'est qu'on est d'accord sur le sens dans lequel la pression va en croissant: car c'est aussi bien du haut en bas, au-dessous du niveau de la mer, qu'au-dessus. Mais les opinions ne s'ac- cordent pas de même touchant le sens où s'accroît la tempé- rature ; les uns, supposant à l'intérieur du globe une tempé- rature propre , appliquent la même règle générale à la tem- pérature qu'à la pression, et à la mer aussi bien qu'à la tterre; tandis que les autres, faisant dériver uniquement du 399 SUR soleil la chaleur de même que la lumière, placent le maxi- mum de température, toutes choses égales d'ailleurs, à la surface de la mer, en sorte que tout ce qui s'éloigne de ce niveau, soit en montant, soit en descendant, appartient, suivant eux, à une région graduellement plus froide. Celte question est d'une haute importance, mais nous ne faisons que l'indiquer ici. II. §. 1. Les surfaces planes occupent sur notre globe des es- paces beaucoup plus considérables que les surfaces mon- tueuses. La partie sèche de la terre n'a peut-être pas un cinquantième de sa superficie qui mérite le nom de mon- tagnes, si on en exclut, comme il est raisonnable de le faire, les terrains en pente douce, tous ceux, par exemple, qui ne font pas avec le plan de l'horizon un angle de lo degrés. Si tel est l'état actuel des terrains découverts , n'a-t-on pas lieu de penser que le fond de la mer est de niveau sur des espaces plus considérables encore ; le propre des grandes nappes d'eau étant d'aplanir les surfaces. D'ailleurs , les abîmes de la mer doivent tendre sans cesse à se combler, soit par les détritus de terrains supérieurs entraînés par les courans terrestres et marins , soit par les résidus des corps organisés. Les plaines de la partie sèche tendent à s'accroître et les vallées à s'exhausspr par les mêmes causes. Il y a lieu de penser que, dans les temps reculés, les inégalités du globe ont été plus considérables qu'elles ne sont de nos fours. En effet, parmi les causes qui ont produit ces inégalités, une seule agit encore, quoique à un degré bien moindre qu'autrefois : c'est l'action des f^ux souterrains. Mais elle ne suflit pas, à beaucoup près, pour contrebalancer les forces qui tendent sans cesse à l'aplanisscment. Au nombre de celles- ci on peut mettre la puissance que l'homme exerce sur la nature , en faisant disparoître successivement des lieux qu'il habite , les arbres antiques et les gazons qui préservoient les montagnes et les empêchoient de se dégrader. §• 2. Il y a des parties du globe plus montueuses que d'au- tres, et l'Europe occideittale en offre un exemple j mais les plus SUR 399 hautes sont-elles dans l'hémisphère austral plutôt que dans l'hémisphère boréal, à l'est de l'Atlantique plutôt qu'à l'ouest de cette même mer? voilà ce qu'on ne peut pas dire avec exactitude. Suivant M. Schroter, les plus hautes montagnes de notre globe seroient situées dans l'hémisphère austral , et il en est de même, ajoute-t-il, de la lune et des quatre pla- nètes dont nous pouvons observer la surface. Lorsqu'il écri- voit cela, on ignoroit encore la grande élévation des monts Himalaya, lesquels appartiennent à l'hémisphère boréal. C'est au reste une question d'une foible importance que celle de la région du globe où se trouvent les points les plus élevés, puisque cette élévation est toujours peu de chose en elle-même. Ce que l'on sait sans équivoque , et ce qui est plus cssen-. tiel , c'est que la partie sèche du globe est dans une propor- tion plus forte avec la partie liquide au nord qu'au sud de l'équateur, et à l'est qu'à l'ouest de l'Atlantique. L'hémisphère austral n'offre que l'extrémité des continens, lesquels se ter- minent de ce côté généralement en pointe, et de plus une multitude de petites îles; mais les grands espaces de terre ferme continue appartiennent à l'hémisphère boréal. Un fait très-connu, c'est que les inégalités visibles du globe sont disposées souvent en lignes ou bandes, qu'on désigne le plus ordinairement sous le nom de chaînes. On peut soupçonner par analogie qu'il en est de même des inégalités du fond de la mer, et que les îles qui forment des chapelets dans plu- sieurs parages, ne sont que les principaux sommets de ces chaînes sous-marines. Un géographe célèbre ( Philippe Buache) a fait de cette hypothèse la base d'un système ingénieux, qu'il a exposé d'abord dans les Mémoires de l'Académie des sciences , et ensuite dans son Atlas de géographie physique. III. La géologie, telle qu'on s'en occupe ordinairement, a pour objet à peu près unique la composition et la structure des terrains de la partie sèche du globe. On a entièrement négligé la géologie sous-marine, rébuté probablement par les difficul- tés que rencontre le genre de recherches qui s'y rapporte. Marsigli avoit entrepris un grand ouvrage, qu'il intituloit Histoire phjsique de la mer. On lui doit une bonne description 400 SUR du golfe de Lyon; mais ce qu'il a dit du bassin de la nier, se borne à quelques pages, dans lesquelles il s'est attaché principalement à déterminer la profondeur des dill'érens ni- A-eaux du fond de la Méditerranée dans cette partie. U paroît avoir jugé peu possible de connoître la nature des roches qui forment le véritable lit de la mer. Les mariniers, dil-il, trouvent presque toujours au lieu d'un fond de roche, un fond de fange, de sable, d'herbes pourries, de conglutina- tions de terre, de sable, de coquillages, enfin des incrus- tations de toute espèce, lesquelles probablement recouvrent le véritable fond et font prendre pour le naturel ce qui n'est qu'accidentel ; pour se faire mieux entendre , Mar- sigli compare le lit de la mer à un tonneau qui, ayant long- temps contenu du vin, semble être à son intérieur de lie et de tartre, bien qu'il soit de bois: il en conclut que le bas- sin de la mer est formé des mêmes pierres que nous voyons, dit -il, dans les cojiches de la tei're avec les mêmes inters- tices d'argile. Après cela, cet auteur ne parle plus que des couleurs des différentes substances qui forment le bassin de la mer; il n'en examine aucune minéraiogiquement. Une autre partie de la Méditerranée a été étudiée avec plus de soin : c'est le golfe Adri;;tique, grâce aux travaux de Donati , Ginanni, Bianchi. Olivi , Renieri , Brunnich , etc. Le fond de l'Adriatique, dit Donati, offre diflférens mar- bres brèches, des marbres lutnachelles, des pierres lenticu- laires; mais le véritaJ.dc lit du golfe est recouvert presque partout d'une croûte composée de testacés, de polypiers et de débris de crustacés mêlés avec du sable et de la terre. Cette croûte, qui va en augmentant d'épaisseur, exhausse successivement le fond de la mer. Dans cette croûte les corps marins sont rangés sans aucune régularité; ils sont, au contraire , répandus confusément. A la surface on en trouve encore de vivans, ou qui paroissent morts récemment; mais à la profondeur d'un pied ou même moins, ils se trouvent passés à l'état de marbre. L'abbé Olivi rapporte à peu près les mêmes faits. Il paroît constant, dit-il, que le lit du golfe Adriatique est entière- ment de roc calcaire; ce roc est à nu partout où le courant agit assez puissamment sur le fond pour enlever le limon; SUR 401 il parle en particulier de certaines masses calcaires, vulgai- rement nommées tegnue , qui s'élèvent, de loin en loin, au milieu d'un banc de vase, et il indique les parties de l'Adria- tique où l'on peut observer de ces masses. Le vulgaire les prend pour des ruines de villes que la mer auroit englouties. Un fond de calcaire solide commence à se faire remarquer vers Comachio, et sa largeur est d'environ cinq milles; il se prolonge de là vers le nord, en s'élargissant toujours jusqu'à rextrémité supérieure du golfe. La même nature de fond cal- caire, à nu et presque entièrement exempt de dépôts ter- reux et limoneux, occupe près de la moitié du golfe, du côté de la Dalmatie et de l'Istrie, et de l'anse du Carnero. Appli- quant ensuite ces connoissances sur la nature minéralogique du fond de la mer aux êtres organisés qui étoient l'objet im- médiat de ses recherches, Olivi dit avoir observé que, dans les fonds de roches calcaires, les animaux marins sont cou- verts de têts fort durs ; que , dans les fonds mêlés de calcaire et d'argile, il entre dans leur composition moins de calcaire et plus de gélatine; enfin, que les animaux qui habitent dans les fonds limoneux, abondent en matière animale, particu- lièrement en substance huileuse. Quant à ceux qui se trans- portent d'un fond à un autre, ils participent à ces différentes qualités. On voit par là , dit cet auteur , que la nature a placé les différentes espèces dans les circonstances qui leur étoient les plus favorables ; ou bien que les qualités des lieux se com- muniquent aux. êtres qui y vivent. C'est ce qui se reconnoît surtout avec évidence lorsque l'on compare les individus d'une même espèce trouvés dans des fonds différens : car il est fa- cile de reconnoître alors combien ils ont été modifiés par l'in- fluence locale. Une observation du même naturaliste, c'est que les dimensions des êtres marins sont proportionnées à l'étendue et à la profondeur des mers où ilsvivent ; soit que cela dépende de la tranquillité plus constante ou de la température plus égale, dont ils jouissent à de grandes profondeurs; soit qu'ils y trouvent plus facilement la quantité d'alimens nécessaire à un plus grand développement de toutes leurs parties. Le golfe Adriatique semble confirmer cette règle; car cette mer étroite, et dont la profondeur n'excède guère cent mètres, jî'a que des productions de foibles dimensions, à peu d'excep- 5i. 26 402 SUR lions prés. Ainsi un animal à coquille qui a vécu sur le sable ou dans la vase, a son têt moins dur, moins compacte, moins co- loré, moins opaque que Tanimal de la même espèce qui a vécu sur un fond de roche calcaire. Les individus d'une même espèce de vers mous et sans coquille seront aussi plus gros et plus charnus, s'ils ont vécu dans un fond limoneux que s'ils ont habité sur un fond calcaire ou sablonneux. Dans le sable les coquilles ont le têt plus mince et plus transparent que sur un fond de roche ou dans la vase. Les lithophytes des fonds pierreux sont moins élevés , moins branchus , moins onc- tueux que ceux de la même espèce qui ont crû sur les fonds argileux ou mixtes. Nous avons rapporté ces passages avec quelque détail, parce que nous les croyons propres à fixer l'attention des géologues sur la nature et l'étendue des avantages qu'ils peuvent espé- rer d'obtenir, en étudiant soigneusement la profondeur, la qualité et les productions du lit de la mer. Mais les vœux des naturalistes sur ce point seroient super- flus, s'ils n'étoient secondés par les marins. Or ceux-ci, comme Marsigli l'observoit déjà il y a un siècle, ne prennent guère d'intérêt aux recherches qui ne se rattachent pas à l'utilité de la navigation. 11 faudroit donc travailler à les con- vaincre (et la chose n'est pas difficile) qu'il y auroit non- seulement de la gloire, mais un avantage immédiat pour la marine, à seconder les recherches relatives à la géologie hy- drographique. C'est ce que nous essayâmes de faire, il y a quelques an- nées, dans des notes lues à notre Académie royale des sciences et à la Société géologique de Londres. Il seroit à souhaiter, disions-nous, que les personnes appe- lées à donner des instructions aux navigateurs, surtout k ceux à qui l'état confie des voyages de découvertes , n'ou- bliassent pas >ie leur recommander entre autres choses de recueillir tout ce que la sonde rapporte du fond de la mer, en notant soigneusement le jour et l'heure où la sonde au- roit été jetée. A la vérité, le plomb de sonde, tel qu'il est disposé ordi- nairement, ne peut se charger que d'un peu de terre, de sabie, de gravier, de coquiHes brisées et d'autres corps aussi SUR 4o5 menus et sans adhérence. C'est aussi tout ce qu'indiquent les journaux de navigation et les cartes ^ au plus ajoute -t- on quelque épilhète propre à désigner la couleur, le volume, la dureté ou la mollesse des matières dont il s'agit. Par exemple, on dit, en parlant du sable ou du gravier, s'il est gris, noir, blanc ou verdàtre; en parlant des coquilles, si elles sont vivantes, brisées ou pourries, etc. Mais puisque des indications aussi vagues sont jugées utiles par les marins , ne le seraient-elles pas davantage encore , si des échantillons soigneusement étiquetés permettoient de distin- guer 1^ sable en quarzeux , micacé, ferrugineux, calcaire, volcanique; les coquilles d'après les genres ou même les es- pèces; la vase par sa nature, soit argileuse, soit argilo- cal- caire, ou formée de débris d'animaux ou de végétaux. Si l'on ne pouvoit faire à bord les vérifications nécessaires, on s'en occuperoit à terre ; les échantillons seroicnt placés dans un dépôt où les navigateurs scroient à portée de les con- sulter, d'en prendre même communication. L'utilité d'une telle collection étant reconnue, on pourroit ne se plus borner à du sable, des coquilles ou de la vase; mais s'efforcer d'obtenir des fragmens des roches qui consti- tuent le véritable fond de la mer. Pour cela il faudroit faire à la sonde ordinaire quelques changemens qui missent cet instrument en état de pénétrer plus avant, et d'arracher au moins de petites portions des matières solides adhérentes au fond. Une sonde propre à remplir cette indication avoit été em- ployée par Meunier, lors des travaux de la rade de Cher- bourg; une autre a été imaginée et mise en usage par M. Beautemps -Beaupré. La sonde ainsi perfectionnée sera bien plus utile qu'elle ne l'est actuellement ; c'est l'avis de quelques oiiiciers instruits que nous avons consultés. Lorsqu'on sonde, nous ont-ils dit, pour savoir si l'on peut jeter l'ancre avec confiance, le fond dont il importe de connoître la qualité, est souvent placé plus bas que cette couche superficielle et meuble, la seule que la sonde actuelle puisse atteindre. Un fond d'une excellente tenue peut être placé sous une couche mince de gros galets que la sonde aura fait prendre pour un banc de roche, et, au contraire, des roches peuvent être 404 SUR masquées à la superficie par des matières adventices qui in- duiront en erreur. Nous finirons par une dernière considération, qui intéresse également la navigation et la géologie , et qui peut servir à confirmer ce qui vient d'être dit sur les services que ces deux sciences peuvent se rendre mutuellement , quelque éloi- gnées qu'elles semblent être l'une de l'autre. Les marins de nos jours ont senti la nécessité de connoitre la configuration des cAtes non-seulement en plan, mais aussi en relief. Or, la forme de ces reliefs dépend en grande partie de la nature minéralogique des différens parages : une côte granitique ne se présente pas sous le même aspect qu'une côte schisteuse ou bien de calcaire compacte; toutes trois différent extrê- mement des falaises de craie, ainsi que des dunes de sable. Enfin, les terrains volcanisés ont aussi des formes extérieures qui leur sont propres. Un temps viendra, on peut le présumer, où Ton ajoutera aux indications que doivent offrir les ouvrages à l'usage des navigateurs, celles de la nature minéralogique des différentes parties de côtes. Pour faire usage de ces indications, il suffira que les ma- rins sachent distinguer et nommer un petit nombre de ro- ches les plus communes, et qu'ils aient fait attention à la manière dont ces roches se présentent dans la nature. Une telle connoissance n'est ni longue, ni difficile à acquérir. Avec cette connoissance, avec les cartes minéralogiques dont nous avons parlé, et de bonnes sondes de fond, les naviga- teurs , étant en mer à quelque distance des côtes, pourront juger à rinspeclion des fragmens détachés par la sonde, dans quels parages ils se trouvent, parce que le fond de la mer est ordinairement de même nature que la côte la plus voi- sine. Nous prendrons, dans le Voyage du capitaine Krusenstern autour du monde, un exemple qui pourra jeter plus de jour sur ce que nous venons dé dire. Le vaisseau que mon- toit cet officier, longeoit la côte de la terre Sachalicn, dans la mer des Kouriles; les circonstances ne permettoient pas d'aller à terre. On apercevoit, dit M. de Krusenstern, d'a- bord des falaises blanches, qui paroissoient être de craie j ea- SUR 4o5 suite une ligne continue de rochers noirs, dont la niasse ëtoit parsemée de taches blanches. Ces rochers furent jugés granitiques. Il nous semble évident qu'on se fût assuré de la nature de ces différentes parties de cAtes , si l'on eût fait usage d'une sonde de fond ; puisque les moindres fragmens eussent surti pour cela. M. de Krusenstern eût donc pu indiquer sur sa carte que de tel point à tel autre la côte de Sachalien étoit de craie, et que plus loin elle étoit de granité, ou plutôt, comme la description qu'il donne de ces rochers noirs parse- més de taches bhmches, nous le fait penser, de roche tra- péenne superposée à la craie, comme elle l'est sur la côte nord- est de l'Irlande. On ne sauroit douter qu'une telle indication ne fût d'un grand prix pour les navigateurs qui pourroient se trouver dans les mêmes parages, et qui feroient usage des mêmes moyens. ( C. M. ) SURGOAH. {Ornilh.) Ce nom désigne un aigle chez les Kouriles. (Ch. D.) SURI. {Ornith.) Un des noms de l'autruche d'Amérique ou nandou , struthio rhea, Linn. (Ch. D.) SURIANE, Suriana. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des rosacées? de la décandrie pentagjnie de Linné, dont le caractère essen- tiel consiste dans un calice persistant , à cinq divisions pro- fondes; cinq pétales; dixétamines, dont quelques-unes avor- tent ; cinq ovaires supérieurs; cinq styles latéraux; autant de capsules monospermes , indéhiscentes. SuRiANE MARITIME : Suridna maritima , Linn. , Lamk. , III. gen,, tab. 38g ; Sloan. , Jam. , 2 , tab. 1 62 , Gg. 4 ; Pluken. , Almag. , tab. 241 , fig. 5. Arbrisseau de huit à neuf pieds, dont la tige est droite, épaisse, d'un brun foncé; ses rameaux sont cylin- driques , alternes , élancés, noueux par l'impression de l'at- tache des feuilles, pubescens, d'un gris cendré. Les feuilles sont éparses , sessiles, lancéolées , spatulées , longues d'un pouce an plus, entières, rétréciesà leur base , obtuses, un peu mucronées au sommet, presque glabres: ces feuilles sont très- caduques : les supérieures fasciculées , plus durables. Les fleurs sont axillaires , latérales , situées vers l'extrémité des rameaux, ^oG SUR au nombre de qualre ou cinq, presque en petites grappes, à l'extrémité d'un pédoncule commun , long d'environ un pouce. Le calice est à cinq folioles ovales-lancéolées , aiguës; la corolle jaune, de la longueur du calice ; les pétales sont ovales, obtus, rétrécis en onglet à leur base; les filamens plus courts que la corolle ; les anthères simples: les cinq ovaires presque ronds : autant de styles de la longueur des étamines , insérés sur !e côté intérieur des ovaires. Il leur succède cinq capsules mo- nospermes, à une seule loge indéhiscente. Cette plante croît dans l'Amérique méridionale et à Porto-Ricco. (Poir.) SURICATE ou SURIKATE, Suricata. (Mamm.) Genre de mammifères carnassiers digitigrades, que nous avons établi en 3806, et qui depuis a été nommé Ryzœna par Illiger. II ne comprend qu'une seule espèce, très -semblable par ses caractères extérieurs aux animaux du genre des Mangoustes, mais qui en diffère un peu par la conformation des dents. Sous ce rapport le suricate est intermédiaire d'une part aux civettes, mangoustes, genettes, paradoxures et surtout aux ictides, et de l'autre aux ratons et aux coatis. Il a trente-six dents en tout ; savoir : à la mâchoire supé- rieure, six incisives à tranchant simple, dont la seconde de chaque côté est un peu rentrée; deux canines assez fortes; deux fausses molaires coniques de chaque côté, dont la pre- mière est la plus petite ; une carnassière semblable à celle des mangoustes , en ce qu'elle a un talon ou tubercule in- terne très - développé , et deux tuberculeuses, dont la pre- mière a aussi un fort talon mousse du côté intérieur : à la mâchoire inférieure, six incisives biea rangées; deux cauines de la force et de la forme des supérieures; trois fausses mo- laires, dont les deux premières coniques et la troisième pourvue d'une pointe principale en avant et d'un talon in- terne divisé en petits tubercules; une carnassière construite sur le même plan , mais dont le tubercule antérieur est divisé en trois petits mamelons , son talon interne présentant trois ou quatre tubercules, et une tuberculeuse très-ressemblante à la carnassière pour la forme et les dimensions , si ce n'est que son tubercule antérieur est divisé en deux mamelons seulement. Le corps du suricate est alongé et placé sur des jambes SUR 407 médiocrement élevëes , qui sont terminées chacune par quatre doigts seulement, pourvus de griffes assez fortes. La tête res- semble assez à celle des mangoustes, mais le museau est plus pointu; les oreilles sont courtes et arrondies; les yeux sont médiocrement ouverts ; la langue est couverte de petites papilles cornées, comme celle des chats; près de l'anus existe une cavité ou poche très -semblable à celle qu'on observe dans les mangoustes ; enfin , la queue est un peu plus courte et surfout beaucoup plus grêle à sa base que celle de ces der- niers animaux. Le pelage se compose de poils assez roides et sur les plus apparens desquels les couleurs sont disposées par anneaux. Le SuRiCATE DU Cap ou Suricate viverrin : Suricatacapensis, Desm., Mamm. , n.° 33o , ou Viverra tetradactyla , Linn., Cmel., auquel il faut joindre, comme n'en différant pas spé- cifiquement, le Zenik du Cap, décrit et mal figuré par Son- nerai (Voy. aux Indes, pi. 42). C'est un animal dont le corps et la tête ensemble n'ont guère qu'un pied de longueur, et dont la queue est à peu prés aussi grande. Son pelage, sur les parties supérieures et latérales du corps, est d'un brun légèrement roussAtre et piqueté, qui résulte du mélange des couleurs noire , brune, jaunâtre et blanchâtre, qui sont dis- posées par anneaux sur les poils qui le composent; le nez, le tour des yeux et les oreilles, sont noirs; le chanfrein est brun ; les côtés de la ièie et le dessous sont blanchâtres ; la poitrine et le dessous du ventre tirent au jaunâtre ; la queue , généralement de la couleur du dos, a son extrémité noirâtre; les ongles, qui sont fort robustes, surtout aux pieds de de- vant , sont de couleur noire. Le suricate habite les environs du cap de Bonne-Espérance. On ne sait rien sur ses habitudes naturelles dans fétat de nature, et l'on présume seulement qu'elles doivent avoir de l'analogie avec celles des animaux les plus voisins, tels que sont les mangoustes. Deux individus seulement ont été observés en captivité : l'un , par Buffon (t. 1 3, pi. 7), était un animal très- vif, très-adroit, d'un caractère gai, qui aimoit beaucoup la chair et le lait, et refusoit les fruits, à moins qu'ils n'eussent été mâchés préalablement. Il étoit frileux et ne buvoit que de l'eau tiède, à laquelle il préféroit encore son urine. Sa voix 4o8 SUR étoit semblable à raboiement d'un jeune chien et quelque- fois au bruit d'une crécelle tournée rapidement. 11 avoit une disposition à gratter la terre, qui, jointe à la conformation de ses ongles, pourroit faire penser qu'il est fouisseur de sa nature. Le second, observé par M. F. Cuvier (Hist. nat. des mamm., 22/ liv.), lui a paru, sous le rapport de la dentition , plus rapproché des mammifères omnivores que les mangoustes, avec lesquelles on avoit d'abord placé son espèce. Il avoit l'o- dorat très-fin; ce qui se trouve en rapport avec l'alongement et la grande mobilité de son nez , qui a quelque analogie avec celui des coatis. Sa nourriture consistoit en chair et en lait, et il ne dédaignoit pas les fruits sucrés; il buvoit en lappant, et ne sembloit point souffrir de la lumière, quoiqu'il parût voir facilement dans l'obscurité. Ses habitudes avoiejit du rapport avec celles des chats; mais il paroissoit plus suscep- tible d'attachement que ne le sont ces animaux. (Desm.) SURIGHAHAS. (Bot.) Hermann dit qu'on nomme ainsi à Ceilan un arbre qui est ïhihiscus liliaceus de lànnaeus. ( J.) SURIN. (Bot.) Dans quelques cantons c'est le nom qu'on donne aux jeunes pommiers. (L. D.) SURINAM. {Iclithjol.) Nom spécifique d'une espèce d'Es- cr-AVE, d'un Pristipome, d'un Sfare et de I'Anablefs. Voyez ces mots. (H. C.) SURINAMSCHER AAL. (Ichthjol.) Nom allemand du Ca- RAPO. Voyez ce mot. (H. C.) SURIRELLE, Surirella. {Bot. zool.? micros.) Voyez l'atlas de ce Dictionnaire. En continuant avec zèle et persévérance ses observations microscopiques, M. le docteur Suriray découvrit, l'année dernière, en Août 1826, dans les eaux saumàtres , stagnantes et bourbeuses des environs du Havre, une produc- tion organisée , microscopique , extrêmement remarquable par l'élégance de sa forme symétrique, sa grande transpa^ rence et par son mode de reproduction. Cette production, examinée avec un grossissementde 400 fois, consiste en deux valves ou coques, parallèlement appliquées l'une contre l'autre, de forme ovoïde, plus pointues par l'un des bouts, planes, ou, peut-être, légèrement convexes, marquées dans leur milieu longitudinal d'une espèce de ra- chis, composé de quinze à dix-huit petites bosseleltes , vers SUR 40^ lesquelles viennent aboutir un nombre double de cAtes qui partent du bord des valves et qu'elles rendent comme créne- lées, à la manière de certaines coquilles. La couleur blanche et transparente comme du cristal, de ces valves, permet d'apercevoir entre elles une masse ovoïde, verte, occupant un peu plus que le tiers de leur longueur. Cette masse, composée d'un grand nombre de glo- bules, destinés à la reproduction de l'espèce, est naturelle- ment située comme dans la figure i ; mais il arrive souvent qu'elle se dérange (figure 2), ou qu'elle se déforme pour se dissoudre en globules reproducteurs (figure 5). On observe, en outre, des individus entièrement vides de leur pulviscule reproductrice et qui ne présentent que leurs deux valves fermées ou bâillantes , comme dans les figures 2 et 5. Certaines portions de cercle (figures 2,2 c), qui semblent se détacher du bord des valves, feroient soupçonner qu'une troisième pièce sert à constituer chaque individu de surireUa. La longueur réelle, mesurée au micromètre, est d'un dixième de millimètre. INageant autour des individus entièrement développés ( fig. i et 2), on aperçoit (figure 5) une quantité immense de corps reproducteurs verdàtres, qui, peu à peu, s'alongent , en passant successivement parles formes (figures 6,7, 8 et g), pour devenir enfin des individus parfaits. Les fragmens (figure 4) que l'on rencontre assez fréquem- ment, annoncent par leurs cassures que les valves de ce singulier être sont de nature calcaire. Après avoir examiné cette production , telle que je viens de la décrire, on se demande tout naturellement si elle est végétale ou animale P En ne considérant d'abord que la nature cassante et calcaire des valves, on se décideroit en faveur de l'animalité ; mais lorsqu'ensuite on s'assure que cet être, à quelque âge qu'on l'observe, est parfaitement inerte et simplement végétant; que, d'un autre côté, sa reproduc- tion est semblable à celle d'un végétal confervoïde, c'est-à- dire, réduite à des séminules ou corps reproducteurs verts, ^ on reste dans l'indécision, en attendant que de nouvelles observations viennent nous éclairer à cet égard. La surireUa peut être facilement étudiée : il suffit d'eu 4'° SUR avoir une petite quantité dans un bocal rempli d'eau douce, débouché et exposé à la lumière, pour qu'elle y multiplie sans cesse et d'une manière prodigieuse , au point de permettre qu'on en suive tous les développemens, depuis le simple glo- bule vert jusqu'à l'individu parfait. Sa pesanteur la précipite au fond du bocal dans lequel on la conserve , où , à l'œil nu , elle ressemble à de la cendre. Cette production ne pouvant être rapportée à aucune de celles connues dans la science, j'ai cru devoir en former un genre nouveau et le dédier à mon estimable compatriote le docteur Suriray , comme un foible témoignage de ma sincère amifié. Ce genre ne se compose encore que de la seule espèce surirelle sfriée, surireUa striafula. (Turp.) SUfvKERKAN. {Mamm.) Nom sous lequel Vicq-d'Azyr a décrit le mus talpintis de Pallas , ou spalax minor d'Erxleben. Il vient du fartare , Sucher-tskan, qui signifie rat aveugle. Voyez l'article Rat-sukerkan. (Desm.) SURMONÏO. {Bol.) Nom languedocien de la livêche de montagne. ( L. D.) SUKMOUSSE. {Bot.) Espèce de champignon du genre Aga- ricus. Voyez Eteignoir roux, tora. XV, pag. 440. (Lem.) SURMULET, Surmuletus. {Ichthyol.) Voyez Mulle. (H. C.) SURMULOT. {Mamm.) Nom employé par Buffon pour dé- signer l'espèce du rat gris domestique , la plus commune maintenant en France, et qui y a remplacé presque partout l'espèce du rat proprement dit ou rat noir. (Desm. ) SURMURINS. {Mamm.) Vicq-d'Azyr, dans son Anatomie comparée, qui fait partie de l'Encyclopédie, propose sous ce nom l'établissement d'une petite famille de rongeurs, corres- pondante au genre Ca^^'ia de Linné. (Desm.) SURNIE. {Ornith.) Ce nom, en latin surnia , est donné par M. Duméril , dans sa Zoologie analytique, page 35, à des chevêches, qui ont la queue longue ou étagée ; le corps alongé, et qu'on désignoit sous le nom de chouettes-épcr- vicrs ; telles sont les espèces appelées funèbre , sibérienne , etc. (Ch. D.) SURNO-FA. {Bot.) Voyez Sjo. (J.) SURO. {Bot.) Voyez Seru. (J.) sus A" SURO-SAGGI. (Ornith.) Nom d'un héron blant au Japon. (Ch. D.) SUROK ou SUGOR. (Manim.) Noms sibérien et tartare de la marmotte proprement dite. (Desai.) SURON. (Bot.) Nom donné, dans quelques provinces de France, à la racine tubéreuse de la terre -noix, bunium. (J.) SURPEAU ou EPIDERME. (Anat.) Voyez Système épider- MiguE. (H. C.) SURSU.(Orn/f/i.) La Chesnaye-des-Boisdit, d'après niisfoire générale des voyages, que les poules sont ainsi nommées dans le royaume d'Angola. ( Ch. D.) SURTURBRAND. (Min.) C'est un nom isîandois qui a passé dans quelques ouvrages François sans traduction , pour dési- gner un lignite ou bois bitumineux fossile, abondant et fort utile dans ce pays, comme combustible et même comme présentant des morceaux propres à être taillés et polis à la manière de l'ébène ou du jayet. Voyez Lignite. ( B.) SURUCUA. {Ornith.) Les Guaranis appellent ainsi le coii- roucou à ventre rouge, de BufTon , trogon curucui, Linn. (Ch. D.) SURUGEN. (Bot.) Voyez Kusam. (J.) SURUM. {Bot.) Mentzel cite ce nom arabe de la nigelle. (J.) SUS. [Bot.) Nom arabe de la réglisse, selon Daléchamps. (J.) SUS. {Mamm.) Nom grec et latin du porc. (Desm.) SUS. {Ornilh.) Ce nom hébreu a été traduit, tantôt par le mot grue, tantôt par le mot hirondelle. (Ch. D.) SUSAL. (Bot.) Voyez Symbulet. (J.) SUSANN, SUSEN. {Bot.) Voyez Sousan. (J.) SUSAR. {Bot.) Nom arabe du buis, selon Mentzel. (J. ) SUSARDA. {Ornith.) Belon cite ce mot comme une déno- mination italienne de la bergeronnette lavandière , motacitla albcL et cinerea, Linn. (Ch. D.) SUSEAU. {Bot.) C'est le nom du sureau dans quelques endroits. ( L. D. ) SUSERRE. {Ornith.) Un des noms vtilgaires de la grive draine, turdus viscii'orus , Linn. (Ch. D.) 4'2 sus SUSETE. (Mamm.) Nom polonois du zizel, variété du sper- mophile souslik. (Desm.) SUSLIK. (Mamm.) Voyez Sfermophile souslik. (Desm. ) SUSTILLE. {En^om.) Nous trouvons ce nom cité dans le Dictionnaire nouveau de Dcterville , comme employé par les Espagnols au Pérou pour désigner une sorte de chenille qui se nourrit des feuilles de l'acacia à fruit sucré, arbre sur le- quel elle se file, en commun avec d'autres de la même race, un tissu de soie très-Hn, qui peut être employé aux mêmes usages que le papier; il y est dit aussi que les indigènes font un grand cas de ces chenilles, qu'ils regardent comme un man- ger délicieux. (C. D.) SUSZCHE. ( Ichthjol. ) Chez les Lèches on appelle ainsi I'Anguille. (h. C.) SUTHERLANDIA. {Bol. ) Ce genre de Gmelin est le même que le halanopteris de Gœrtner ou heritiera d'Aiton et Will- denovv, ( J. ) SUTHERLANDIA. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, papilionacées , de la famille des légumi- neuses, de ladiadelphie décandrie deLinné, établi dans la nou- velle édition de VHortus Kcivensis , pour le colulea frulescens ^ Linn., fondé sur les caractères suivans : Un calice à cinq dents; la corolle papilionacée ; l'étendard privé de callosités, replié à ses bords, plus court que la carène ; les étamines dia- delphes; le style velu en dessous et vers son sommet; une gousse enflée et scarieuse. SuTHERLANDiA sous-ARBRissEAU : SutheHandia frutescens , Ait., Mort. Kew.^edit, no\>., 4, p. 827 ; Colulea frutescens , Linn. ; Mill. , le, 99 ; Breyn. , centur. 70, tab. 29; Bot. Magaz. ^ tab. 181. Arbrisseau fort élégant, rameux et blanchâtre, qui s'élève environ à deux ou trois pieds de haut, chargé de poils courts et blanchâtres à la partie supérieure de la tige et des rameaux, si abondans qu'il en paroît cotonneux et comme argenté. Ses feuilles sont pétiolées , alternes, ailées, cnmpo- sées de sept à huit paires de folioles, avec une impaire, pe- tites, ovales-oblongues , vertes et glabres en dessus, blanches et cotonneuses en dessous. Les fleurs sont très-belles, d'un rouge éclatant ; elles produisent un bel eff'ct par leur con- traste avec la blancheur des rameaux et des feuilles : elles SUY 4i3 sont disposées en grappes dans l'aisselle des feuilles supérieu- res , remarquables par leur carène beaucoup plus longue que l'étendard, et par l'extrême petitesse des ailes. Son fruit est une gousse membraneuse , diaphane , enllée et vésicu- leuse , uniloculaire , renfermant de petites semences réni- formes , attachées aux deux bords de la suture supérieure. Cette plante est originaire de l'Afrique. On la cultive dans fous les jardins comme une très-belle plante d'ornement. (POIR.) SUTORE. (Ichtlifol.) Un des noms suédois de la tanche. (H. C.) SUTOTACHOS. (Bof.) Voyez Helxine. (J.) SUTURALE. (Foss.) C'est le nom qu'on a quelquefois donné aux Spondylolithes. Voyez ce mot. (D. F.) SUTURE, Sutura. {Concliyl.) Terme de conchyliologie, indiquant le petit espace qui se voit, dans certaines coquilles bivalves, au-dessous de celui qui sépare les nymphes, et qui est formé par le bord interne de cette partie de la circon- férence des valves. On tire de sa considération assez peu de caractères, et encore ne sont-ils guère que spécifiques. Ce mot suture est aussi un terme technique de la termino- logie des coquilles univalves, et s'appliqiae au sillon de jonc- tion des tours de spire. Voyez CoNCHVLroLOGiE. (De B.) SUTURE, Sutura. (Conchyl.) C'est aussi le nom sous le- quel Megerle , dans son Système de classification des coquilles bivalves, a établi un genre avec les espèces de pernes rondes, peu ou point auriculées, très- nacrées , comme la P. sellairC; P. ephippium. Voyez Perne. (De B. ) SUTURES DU FRUIT. (BoL) Lignes qui indiquent la jonc- tion des valves dont la réunion compose le péricarpe. Ces lignes sont tantôt rentrantes (r/iodoJendrum) , tantôt proémi- nentes (noyer) , et même quelquefois forment des saillies qui s'étendent en ailes {evoiiymus lalifolius). (Mass.) SUVÉ. {Bot.) Nom provençal du liège, suher , cité par Ga- ridel. (J.) SUVEREOU. (Ichthjol.) A Marseille on appelle ainsi le maquereau bâtard. Voyez Caranx. (H. C.) SUYER. (Bot.) Un des anciens noms vulgaires du sureau, cité par Daléchamps, (J, ) 4J4 SU Y SUYGER. (Ichthj'ol.) Nom lioIlan; î E. La Synanthérotechnie est l'art d'étudier les Synanthérées. Voici les matières principales qui s'y rapportent. Chapitre I. Histoire de la Synanthérologie. Elle présente , suivant l'ordre chronologique, l'analyse critique et raisonnée des travaux de tous les botanistes qui se sont occup^^ de l'étude des Synanthérées. SYN 447 Chapitre H. Glossologie sjnanthérologique. C'est le vocabu- laire méthodique et systématique des termes techniques, subr stantifs et adjectifs, qu'il convient d'employer pour désigner toutes les parties de la fleur et de la calathide des Synan- thérées, ainsi que leurs diverses modifications, de manière à donner des idées justes sur leur nature et leurs rapports , et à introduire dans la description des genres l'ordre, l'uni- formité, l'exactitude. Chapitre III. Théorie des Genres de Synanthérées. i."Article. Établissement d'une règle pour la formation des genres. = Quoique cette règle doive être fondée sur la nature des choses, elle ne peut qu'être arbitraire et conventionnelle à bien des égards; et la meilleure qu'on puisse établir nous semble être celle-ci : Un genre de Synanthérées est tantôt une réunion de plusieurs espèces appartenant à la même tribu naturelle, et qui se ressemblent suffisamment par toutes les parties de la fleur et de la calathide; tantôt c'est une seule espèce qui diffère notablement de toutes les autres es- pèces de la même tribu par une ou plusieurs parties de la fleur ou de la calathide. Les mots suffisamment et notable- ment, employés dans l'énoncé de cette règle, peuvent être fort diversement interprétés et appliqués, suivant qu'on est plus disposé cà considérer les ressemblances ou à considérer les différences, et suivant le système qu'on adopte sur les avantages ou les inconvéniens delà multiplicité des genres. 2.*^ Article. Des avantages et des inconvéniens de la multipli- cité des genres. =La plupart des genres de Synanthérées étanî des groupes à peu près artificiels, quant à leurs limites, qu'oa peut étendre ou restreindre presque à son gré, et les deux sys- tèmes d'extension et de restriction ayant chacun des avantages et des inconvéniens, quel est celui qui mérite la préférence? En d'autres termes, quoique la multiplicité des genres ne soit pas exempte d'inconvéniens , n'est-eile pas plus avantageuse aux progrès de la science que le système contraire ? 3.* Article. Sur l'évaluation respective des différens carac- tères génériques. = D'après la règle établie dans l'article i.", tous les caractères notables de la fleur et de la calathide sont ou peuvent être des caractères génériques. L'observation prouve qu'il n'est pas un seul de ces caractères qui ne soit 448 SYN sujet à des exceptions, des variations, des anomalies, des ^perturbations; elle prouve aussi que telle partie de la fleur ou de la calathide qui fournit les meilleurs caractères dans certains groupes, perd tout-à-fait ses avantages dans d'autres groupes. Il est donc impossible de lîxer généralement pour tous les cas la valeur relative, la prééminence ou l'infério- rité, de chacune des parties et de chacun de ses caractères. 4.^ Article. De la ibrme des descriptions génériques. = Il résulte de la règle établie au 1.*^' article. que, dans l'ordre des Synanthérées , les descriptions génériques doivent offrir en ttbrégé le tableau complet des caractères notables de toutes les parties de la (leur et de la calathide. — Suivant quel ordre convient-il de disposer les divers traits de ce tableau ? Cet ordre, quel qu'il soit, doit être constamment uniforme ou presque uniforme, afin que toutes les descriptions géné- riques soient facilement comparables entre elles. — Il est très- utile d'indiquer et de faire remarquer , dans ce tableau gé- néral, les caractères vraiment essentiels ou différentiels, en les traçant en lettres italiques. — La description générique peut ou doit être tantôt dessinée à grands traits, tantôt plus ou moins détaillée, plus ou moins minutieuse, suivant les cas et les circonstances. Elle peut aussi, dans certains cas, né- gliger ou même exclure tout-à-fait quelques parties de la fleur ou de la calathide. — Quoi qu'on fasse, l'immutabilité des descriptions génériques sera toujoui's une chimère: car, étant conçues à priori, sous certains rapports, on a beau les réduire à l'expression la plus simple, la plus courte, la plus générale, l'introduction d'une espèce nouvelle peut forcer à supprimer ou à modifier quelqu'un des caractères, même de ceux qui avoient paru les plus essentiels ; et l'établissement d'un nouveau genre voisin peut entraîner d'autres change- mens en sens contraire. 5.* Article. Des Sous -genres. — La distinction entre les genres proprement dits et les sous-genres n'a aucun fonde- ment réel; elle est purement arbitraire, et ne dépend que du caprice des botanistes, qui élèvent au rang de genre ou abaissent au degré de sous -genre un groupe quelconque d'espèces, suivant leur fantaisie. Cette distinction au surplus seroit sans importance, et ne vaudroit pas la peine d'être SYN 449 sérieusement discutée, si l'on admettoit, comme nous, le prin- cipe fondé sur l'ordre naturel des idées, qui veut que le mot adjectif désignant l'espèce soit joint au nom du sous-genre, au lieu d'être joint au nom du genre, suivant l'usage abusi- vement adopté. Chapitre IV. Théorie des Tribus naturelles et de leurs sec- tions, dans Perdre des Synanthérées, 1 .*'" Article. Des organes propres à caractériser les tribus naturelles. = L'observation établit que, dans l'ordre des Sy- nanthérées, les tribus naturelles doivent être fondées sur let,. caractères des organes floraux, c'est-à-dire des parties de la llcur proprement dite, qui sont : i.° l'ovaire et ses acces- soires; 2.° le style, les stigniatophores, les stigmates, les col- lecteurs ; 5." les étamines; 4.° la corolle. — Le vrai type de l'ovaire étant souvent altéré dans les fleurs marginales, et quelquefois dans les fleurs centrales de la calathide, il doit être observé dans les fleurs intermédiaires. Le type du style n'existe sans altération que dans les fleurs hermaphrodites; et quand il n'y en a pas, il faut combiner la structure de cet organe dans la fleur femelle avec sa structure dans la fleur mâle. Le type de la corolle ne se trouve que dans les fleurs pourvues d'étamines parfaites, c'est-à-dire hermaphro- dites ou mâles. Ainsi, les fleurs hermaphrodites sont les seules qui puissent présenter, sans aucune altération , la réunion complète de tous les caractères de la tribu à laquelle elles appartiennent. 2.^ Article. Lois constitutives et fondamentales des tribus naturelles. = Une tribu naturelle de Synantlidrées est une réunion de plusieurs genres qui se ressemblent suffisamment par l'ovaire, par le style, par les étamines, et par la co- rolle; et qui diffèrent notablement de tous les autres genres sous un ou plusieurs de ces quatre rapports. — On ne peut assigner aux tribus naturelles que des caractères ordinaires ou habituels, très-souvent dcmcniis par des caractères insolites, qui forment des exceptions plus ou moins graves et plus ou moins nombreuses. — Les différences caractéristiques qui distinguent les tribus , se réduisent souvent à des nuances indécises, très-délicates, très-légères et très-minutieuses. — beaucoup de Synan^iérées offrent un mélange de caractères 5i. 39 aSô syn appartenant à plusieurs tribus différentes, en sorfe que f pour classer ces genres ambigus, il faut, en comparant et appréciant avec beaucoup de soin toutes leurs affinités, par- venir enfin à déterminer le rapport prépondérant. 3/ Article. Sur Févaluation relative des difiérens carac- tères des tribus. =r En général, c'est le style qui fournit aux tribus leurs caractères les plus importans. Cependant la préé- minence habituelle de cet organe ne se soutient pas toujours à la même hauteur, et tombe quelquefois tout-à-fait; et il est vrai de dire que l'importance ou la valeur de chacun des quatre organes caractéristiques s'élève ou s'abaisse suivant les différentes tribus. 4/ Ariicle. De la forme des descriptions de tribus. = La description caractéristique d'une tribu naturelle de Synan- îhérées doit offrir le tableau complet des caractères ordi- naires des quatre organes floraux, c'est-à-dire, de la structure que Vovaire, le stjle, les étamines et la corolle présentent le plus souvent dans cette tribu , et notamment dans les genres qu'on peut considérer comme les types les plus parfaits de ce groupe. 11 est utile de joindre à la suite de ce tableau quel- ques remarg^u^s sur la conformation habituelle delà calathide, du péricline, duclinanthe, etc. — L'exactitude et la brièveté, si désirables dans toute description caractéristique, ne peu- vent malheureusem.ent pas se trouver ici : l'exactitude, puis- que tous ces caractères étant sujets à des exceptions , sont par cela même inexacts en certains cas; la brièveté, puisque tous les caractères pouvant défaillir, non simultanément, mais alternativement, le caractère qui se trouve en défaut doit être suppléé par les antres, et qu'ainsi aucun d'eux ne peut être impunément négligé. 6.* Article. Du nombre des tribus. = L'ordre des Synan- îhérées forme un ensemble tellement lié qu'il est absolu- ïitent impossible d'y faire un petit nombre de grandes coupes jiaturelles , susceptibles d'être distinguées et caractérisées, et fju'on ne peut le diviser naturellement qu''tn une vingtaine de tribus. — Le système contraire seroit assurément bien plus commode et bien plus agréable pour les botanistes; de même qu'il leurseroit plus agréable et plus coMimode d'avoir toujours à leur disposition des caractères infaillibles, bieB SYN 45r iTianifestes, et de la plus grande simplicité. Mais lorsqu'ils exigent dans une méthode de classification naturelle des qua- lités absolument incompatibles avec ce genre de méthodes , ils oublient sans doute que nous n'avons pas le pouvoir de créer la nature comme nous voudrions qu'elle fût, mais le devoir de l'étudier telle qu'elle est. 6." Article. De la disposition des tribus. = Les vingt tribus naturelles, dont se compose l'ordre des Synanthérées , peu- vent être disposées en une ligne simple et droite, en une ligne simple et circulaire, ou en plusieurs lignes complexes, irrégulières, ramifiées, réticulées, etc. La série linéaire, simple et droite , exprime les affinités de chaque groupe avec celui qui le précède et avec celui qui le suit : mais elle ne peut indiquer ses affinités avec plusieurs autres groupes. Néanmoins cette disposition est (avec la suivante) la meil- leure et la plus naturelle de toutes celles qu'on peut ima- giner, parce que, si elle n'est pas entièrement conforme à la nature des objets extérieurs que nous étudions, elle est au moins parfaitement conforme à la nature de notre propre entendement qui les étudie. La disposition circulaire, que nous avons adoptée comme la plus convenable pour l'ordre des Synanthérées, ne diffère pas essentiellement de la pré- cédente, dont elle n'est qu'une modification applicable à certains cas; en effet, elle peut et doit être présentée aux yeux du lecteur sous la forme d'une série linéaire, simple et droite, en l'avertissant que les deux extrémités de la série étant occupées par des groupes qui ont beaucoup de rapports entre eux , cette série doit être considérée par la pensée comme courbée en cercle, ou comme rapprochant immé.iiatement ses deux extrémités. La disposition géogra- phique ou réticulaire, qui semble, au premier aperçu , très- philosophique, est repoussée par la vraie philosophie, parce que c'est une méthode contraire à la nature de notre enten- dement , qui est telle que nous ne pouvons comparer que deux objets à la fois, et que par conséquent les vrais rap- ports des choses, quoique réellement simultanés, ne peuvent être envisagés par nous que dans un ordre successif. 7." Article. Des sections de tribiis. = La plupart des tribus naturelles de Synanthérées peuvent être divisées et subdi- 4^2 SYN TÏsées naturellement en sections et en sous-sections. Ces divi-' aions ne doivent point s'opérer suivant un système générai et uniforme dans toutes les tribus; mais au contraire chacune d'elles doit être l'objet d'un système particulier de distribu- tion qui n'est point applicable aux autres , parce que les caractères propres à établir les sections ne sont pas , à beau- coup près, les mêmes dans toutes ces tribus. Chapitre V. Méthode de classification artificielle pour les Sfn.anthérées. La multiplicité des tribus naturelles, la com- plication de leurs caractères, la prolixité de leur signalement , la minutie et l'équivoque de ces caractères, toujours difficiles à observer et souA^cnt réduits à des nuances indécises, les nombreuses et graves exceptions qui les démentent, les hési- tations fréquentes de la classification, ne permettent pas d'approprier notre méthode naturelle à l'usage habituel dans la pratique ordinaire de la botanique. Une méthode de clas- sification purement artificielle est donc indispensable pour faire connoitre les noms à ceux qui ne se soucient guère de eonnoitre les choses. Seconde partiv'. Synanthéronomie» La Synanthéronomie a pour objet la connoissance générale, y.° des caractères, de l'organisation et des fonctions, qui ap- partiennent en commun à toutes les plantes (ou à la plu- part des plantes) de l'ordre des Synanthérées; 2.° des modi- tications que ces caractères, cette oiganisation et ces fonc- tions présentent dans chacune des tribus naturelles, et qui appartiennent en commun à la plupart des plantes de la tribu. Chapitre I. Analyse de la Fleur des Synanthcrécs. C'est l'examen de la structure et des fonctions de toutes les parties de cette ileur, considérées dans tous les âges, depuis leur naissance jusqu'à leur mort. 1."' Article. De l'Ovaire (ou du Fruit) et de ses acces- soires. = Les parties accessoires de Fovaii'e des Synanthérée» sont le pédicellule , l'aigrette, le plateau, le nectaire. 2.* Article. Du Style, des stigmatophores, des stigmates, des collecteurs. S\N 453 S.^ Article. Des Examines. 4.* Article. De la Corolle. Chapitre II. Analyse de la Calatliide des SYnanthérées. i.*' Article. Considérations générales sur l'Inflorescence, ou la disposition des fleurs, dans l'ordre des Synanlhérées, 2." Article. Composition de la Calatliide. 3.* Article. Du Clinanthe et de ses appendices. 4.* Article. Du Péricline. 5.* Article. De l'Involucre. 6.* Article. Du Capitule. = C'est un assemblage de plu- sieurs calathides groupées ensemble. (La structure de la racine, de la tige et des feuilles, considérée en général, n'ayant rien qui soit particulièrement propre à l'ordre des Synanthérées, elle ne mérite pas de faire le sujet d'un chapitre distinct, et il est inutile de s'en occuper dans la Synanthéronomie.) Chapitre III. Sur les différens modes de la Dissémination chez les Synanthérfdes , et sur les dispositions dont ils dépendent. Les autres fonctions ont pu et dû être traitées sous les titres des organes auxquels elles se rapportent : mais la dispersion des graines (ou plutôt des fruits) des Synanthérées ne dépend pas toujours uniquement de la structure du fruit et de l'ai- grette ; la disposition de plusieurs autres parties concourt souvent à l'exercice de cette fonction, qui présente beau- coup d'intérêt dans l'ordre des Synanthérées , soit à raison de la diversité de ses modes, soit par ses relations avec la géographie végétale, soit sous le rapport des causes finales. Cet important sujet, dont nous avons tracé une ébauche trés- imparfaite dans le Bulletin des sciences de 1821 (pag. 92), mérite donc d'être ici l'objet d'un chapitre particulier. Chapitre IV. Géographie sjnanthérologique. C'est l'étude de la distribution de l'ordre des Synanthérées, en général, et de chacune de ses tribus naturelles, en particulier, sur la surface du globe terrestre et sur ses différentes parties. ^- On peut suivre dans cette étude deux méthodes absolument inverses, selon qu'on prend pour base la division de l'ordre des synanthérées en tribus naturelles, ou celle de la surface terrestre en grandes régions naturelles , et qu'on subordonne silternativemeat l'une de ces considérations à l'autrÇj 454 SYN Chapitre V. Caractères des Irihus. Ce chapitre contient la description méthodique et complète des caractères ordinaire- ment propres à chacune des vingt tribus naturelles dont se compose l'ordre des Synanthérées. Chapitre VI. Tableau méthodique des tribus. Ce dernier cha- pitre présente la simple liste nominale de tous les genres ou sous-genres, méthodiquement classés dans les vingt tribus naturelles et dans leurs sections et sous-sections, avec les ca- ractères de ces divisions et subdivisions de tribus, et des re- marques, à la suite de chaque tribu, sur le mode de distri- bution qui lui convient particulièrement. Ce tableau général de la classification naturelle des genres de Tordre des Synan- thérées, peut être considéré comme le plan ou le canevas de la synanthérographie. Troisième partie. Synainthérocraphie. La Synanthérographie contient la description de tous les genres et de toutes les espèces appartenait à l'ordre des sy- nanthérées. La distribution des matières de cette dernière partie est exactement calquée sur le tableau méthodique des tribus, tracé dans le dernier chapitre de la Synanlhérono- mie , et dont la Synanthérographie n"est qu'un immense dé- veloppement. En terminant ce tableau synoptique Jes trois parties de la Synanthérologie , nous croyons pouvoir indiquer*à ceux qui désireroient connoitre à fond l'ensemble de nos travaux sur les Synanthérées, le recueil en deux volumes, que nous avons publié en 1826, sous le titre (VOpuscules phytologiques' : ils y trouveront le texte entier de tous nos principaux mémoires ou articles sur les Synanthérées, insérés sôil dans ce Diction- 1 Opuscules phytologiques , par M. lïcnri Cassini , Président à la Cour royale de Paris, etc. Premier recueil, contenant: i." une ébauche de la Sjnanlhérologie, 2." des mémoires ou articles de liotanitjue sur dif- férens sujets étrangers à la Synanthérologie ; précédé d'une table indi- cative de tous les mémoires et articles concernant la botanique, pu- bliés jusqu'à ce jour pai- l'auteur dans quelques journaux scientifiques et dans le Dictionnaire des sciences naturelles; 2 vol. in-S.°, avec 13 planches. Strasbourg et Paris j chez 1''. G. Levrault. SYN 455 naire, soit dans quelques journaux scientifiques, ei qui se rapportent à la Synanthérotechnie ou à la Synanlhéronomie , c'est-à-dire qui contiennent des études générales sur Tordre des Synanthérées , ou sur les tribus dont il se compose ; ils y trouveront aussi la liste complète et Tindication exacte de tous les autres mémoires ou articles moins importons, c'est.- à-dire de ceux qui, ayant pour objets des descriptions parli- culiéres de genres et d'espèces, se rapportent à la Synanthë- rographie. Un troisième et dernier volume sera incessanjmenf ajouté à ce recueil, pour offrir aux botanistes le complément définitif de tous nos travaux Synanthérologiques. (H. Cass.) SYNAPHÉE, Sjnaphca. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à ileurs incomplètes, delà famille des protéacées, de la létrandrie inonogj'nie de Linné, offrant pour caractère es- sentiel : Une corolle tubulée , presque en masque; la lèvre supérieure plus large; point de calice; trois anthères renfer- înées; riuférieure à deux lobes; un ovaire supérieur; le stigmate adhérent avec le filament supérieur stérile; une noix ovale. Ce genre a été établi par M. R. Brown : il renferme des arbrisseaux très -élevés, jusqu'alors peu connus, garnis de feuilles planes, éparses, élégamment réticulées, cunéiformes et lobées; les inférieures souvent entières; les pétioles dila- tés, presque en gaine à leur base; les épis axiliaires ou ter- minaux, simples ou rameux ; les fleurs alternes, sessiles, so- litaires, munies d'une seule bractée; la corolle jaune, ca- duque, à quatre divisions; les bractées concaves et persis- tantes. On y rapporte les espèces suivantes : SyNAFHÉK dilatée: Synaplica dilatata, Rob. Brown, Trans^ linn, , lo, p. i56, et Botan. run. of Terr. austr., 74, tab. 7. Arbrisseau dont les feuilles sont éparses, planes, dilatées au sommet, divisées en trois lobes incisés et dentés; les pétioles velus; les fleurs disposées en épis velus; le stigmate à deux cornes. Dans le sjnaphea favosa les feuilles sont oblongues, cunéiformes, glabres à leurs deux faces, entières ou à trois lobes; le stigmate à deux lobes. SvNAPHKE por.YMORrHE; Sjnapliea polymorpha, Rob. Brown, loc. cil. Cet arbrisseau a les feuilles de ses rameaux très-mé- 4ipcrement péliolées, divisées çn trois parties, canallcuiées, 456 SYN les lobes inférieurs presque sans divisions ou à trois lobes. Les fleurs sont disposées en épis simples , plus longs que les pédoncules; le stigmate est aigu. Le sjnaphea petiolaiis a les feuilles des rameaux presque de la longueur des pétioles, à trois divisions; les lobes plans, découpés, à trois lobes ou entiers; les épis rameux , alongés ; le stigmate aigu. Ces plantes croissent au cap de Bonne -Espérance. (Poir.) SYNAPHIA. (Bot.) Voyez Svncollesia. (Lem.) SYNAPSIUM (Bot.), Hemisynapsium , Brid. ; Micollée. Ce genre de mousses a été créé par Bridel pour placer deux espè- ces que R. Brown avoit considérées comme des pohlia ; mais s'en distinguant essentiellement par le péristome interne, qui adhère par sa moitié inférieure avec le péristome externe , et dont la moitié supérieure est divisée en seize cils alternes , avec autant de dents. L'urne ou la capsule est munie d'une apo- physe , comme dans les pohlia. Les espèces sont de jolies mousses, qui, à la forme près de l'urne ., ressemblent au Brjum et se rapprochent du Ptjchostomum par une certaine analogie entre leur péristome interne. Ces mousses sont rameuses, gar- nies de feuilles grandes, entières; les urnes sont longuement pédicellées; l'opercule est obtus et court ; les fleurs sont her- maphrodites ou monoïques : les mâles terminales, en forme de bpurgeon discoïde , remplies d'anthères nombreuses cylin- dracées , courtement pédicellées, entremêlées de paraphyses filiformes articulés. Ces mousses sont vivaces et végètent dans les endroits marécageux de Pile Melville. située dans la partie la plus septentrionale de l'Amérique. 1. JJ Hemisynapsium hryoides , Brid., Brjol. univ., p. 6o5 ; Pohlia bryoides, R. Brown, Hist, of pi. coll. in insiiL Mell.Sa tige est rameuse, tomenteuse dans le bas, garnie de feuilles ovales- lancéolées , acuminées , entières; les capsules sont oblongues-pyrilormes , pendantes, munies d'une apophyse obconique , courte, et d'un opercule conique. Les fleurs sont monoïques. 2. VHemisjnapsium û»-cfic(/m, Brid. , loc. cit.- Pohlia arctica, R. Brown , loc. cit. Sa tige , rameuse, totnenteuse inférieure- mcnt, porte des feuilles vertes, ovales-lancéolées, pointues, entières, recourbées; les capsules sont pendantes, oblongues- pyriformes , munies d'une apophyse courte et d'un opercule SYN h^i hémisphérique ; les fleurs sont hermaphrodites. Bridel rap- porte à cette espèce, et comme variété, le pohlia purpurascens de R. Brovvn , qui, d'après la simple phrase caractéristique donnée par cet auteur, n'en diffère que par ses feuilles pur- purines extrêmement pointues et par son opercule hémisphé- rique obtus. ( Lem.) SYNARTHRE, Synarlhrum. {Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons proposé récemment, appartient à l'ordre des Synanthérées , à notre tribu naturelle des Sénécionées, et à la section des Sénécionées- Prototypes , dans laquelle nous l'avons placé entre les deux genres Sclerobasis et Gyno.rys. (Voyez notre tableau des Sénécionées, tom. XLVIll, p. 448 et 455.) Voici les caractères génériques du Synarthrum. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore , andro- gyniflore ; couronne unisériée , liguliflore, féminiilore. Pcri- cline très-inférieur aux fleurs du disque, hémisphérique-cy- iindracé, subcampanulé , squamulé; vraies squames (environ inné nommoit Stœhelina gnaphaloides, est bien vraiment celle sur laquelle il avoit originairement fondé son ^enre Stœhelina; et, quoiqu'on en ait dit, les carac- 4^4 SYN tères génériques du Stœheuna, tracés par ce botaniste avec détail dans son Gênera planLarum, et en abrégé dans le Sjste- mn vegetahilium , sont fort exactement applicables à la pla'nte dontils'agit. Mais Linné, ennemi de la multiplicité des genres, associa bientôt à l'espèce primitive une plante qu'il nomma Stœhclina dubia , et qui n'étoit point du tout congénère; et il admit plus tard dans le même genre d'autres plantes égale- ment hétérogènes. Necker , dans ses Elementa lotanica , publiés en 1791 , di- vise le genre Stœhelina de Linné en deux, sous les titres de Stœhelina et Roccardia. Il attribue au Stœhelina le péricline ohinng, cylindrique, formé de squames imbriquées, les an- thères munies de queues à la base, le clinanthe courtement paléacé , les graines pourvues d'une aigrette rameuse, con- née à la base. Les caractères qu'il aèsigne au Roccardia sont le péricline turbiné, dont toutes les squames sont terminées par une petite membrane réiléchie, solitaire, imitant un rayon , les anthères munies de plusieurs soies à la base et au sommet, le clinanthe nu, les graines garnies de points sail- îans , et couronnées par une aigrette sessile , simple ou pi- leuse. Malgré les deux graves inexactitudes qui se trouvent dans cette dernière description caractéristique, il est bien évident ' que le genre Roccardia de Necker est fondé, comme le Syncarpka , sur \a Stœhelina gnaphaloides de Linné, et que le genre Stœhelina de Necker comprend la Stœhelina dubia et les autres espèces. Remarquons que l'auteur place le Roccar- dia immédiatement auprès du Gnaphalium, ce qui est assez conforme aux affinités. Thunberg et WiUdenow , qui ont attribué la Stœhelina gna- phaloides au genre Lejsera, ont assurément méconnu les ca- ractères génériques de cette plante; mais ils n'ont pas mal apprécié ses affinités naturelles. M. Poiret, en rapportant la même plante au genre Serratula, ne s'est conformé ni aux ca- ractères, ni aux affinités. 1 Cependant M. de Jussicu croit ( lom. XLV, pag. 5 14) que le Âoc rnrdia de Necker con-cspond au f'ernonia de Schreber : il n'a proba- blement pas remarqué c^s mots, Qua-d. Stœhelin. Linn., par lesquels Necker déclare positivement que son genre est fondé sur une espèce linnéenne de Stoshelina, SYN 46S Il est probable que M. De Candolle n'avoit pas remarqué la distinction générique anciennement proposée par Necker; car il n'en fait aucune mention dans ses deux Mémoires sur les Cinarocéphales , publiés en iSio ( Ann. du Mus., tom. 16, pag. i35 et 181 ) , où il reproduit précisément la même distinction, mais en nommant Sjncarpha le genre que Necker avoit nommé Roccardia, et en le caractérisant avec beaucoup plus d'exactitude. M. De Candolle convient que la Stœhelina gnaphaloides de Linné fut le type primitif du genre Stœhelina; et pourtant il se décide à donner le nouveau nom générique à cette espèce, en réservant l'ancien nom de Stœhelina pour les autres, parce qu'elles sont plus nombreuses, et parce qu'il suppose que c'est sur elles que Linné a établi le caractère générique. En conséquence, il attribue quatre espèces (dubia, Lohelii , fruti- cosa, arborescens) au genre Stœhelina, qu'il caractérise ainsi: « Involucre cylindrique, imbriqué, à folioles inermes , le « plus souvent colorées au sommet ; fleurons tous hermaphro- « dites; anthères munies de queues à la base; style bifide; « réceptacle paléacé ; aigrette rameuse. ^^ Le même auteur assigne au genre Syncarpha , fondé sur la Stœhelina gnapha- loides , les caractères suivans : « Involucre imbriqué, à écailles « nombreuses, lancéolées, ayant le sommet entier, subsca- « rieux, réfléchi; fleurons tous égaux, hermaphrodites; pail- « letles du réceptacle entières, soudées ensemble, et formant des « loges ouvertes par en haut, dans lesquelles les graines sont ^c nichées; aigrette longue, plumeuse. ^^ M. De Candolle classe le Sjncarpha dans sa section des Ci- narocéphales et dans sa sous-section des Carduacées, entre le Cjnara et le Carlowizia ; et il prétend que ce genre diffère de presque toutes les Cinarocéphales par la structure des paillettes du réceptacle , dont le caractère ne se retrouve , suivant lui, que dans le seul genre Carlowizia. L'autorité d'un botaniste tel que M. De Candolle est si im- posante, que lorsqu'on ose attaquer ses opinions, il faut être armé d'argumens aussi nombreux que solides. Cependant l'as- sociation du Sjncarpha avec les Cinarocéphales et les Cardua- cées nous paroît si évidemment contraire aux affinités natu- relles, que, pour la réfuter, nous croyons pouvoir nous 61. 3o 465 sy:n borner à faire remarquer la structure des stigmatophores munis de deux bourrelets stigmatiques bien manifestes. Au- cune vraie Cinarocéphale n'offre ce caractère , qui suiîiroit seul, indépendamment de beaucoup d'autres considérations, pour éloigner le Syncarpha de ce groupe, auquel il est tout- à-falt étranger. Au contraire , les caractères , les affinités , tout se réunit pour fixer le Syncarpha parmi les Inulées-Gna- phaliées. Ceux qui admettent le principe que , de deux noms géné- riques successivement imposés à la même plante par deux botanistes, le plus ancien doit toujours être préféré, sans avoir aucun égard à l'exactitude ou à l'inexactitude des des- criptions caractéristiques; ceux-là, dis-je, s'ils veulent être conséquens à eux- mêmes, doivent nécessairement rejeter le nom de Syncarpha , pour adopter de préférence relui de Roc- eardia. Nous, qui pensons au contraire qu'on n'est légitime inventeur d'un genre que lorsqu'on l'a décrit ou caractérisé avec une exactitude sinon parfaite au moins suffisante, nous n'hésitons pas à préférer le nom de Syncarpha. Mais nous croyons que M. De Candolle auroit dû appliquer ce nouveau nom générique à la Stœhelina duhia et aux autres espèces ana- logues, afin de conserver l'ancien nom de Stœhelina à l'es- pèce qui fut le vrai type originaire de ce genre. La violation du principe que nous invoquons est tout au plus excusable dans un cas pareil à celui des Erica et Calluna -. mais les es- pèces de Stœhelina n'étoient pas assez nombreuses pour auto- riser à s'écarter ici d'une règle très-importante, quoique fort négligée. Le motif qui paroît avoir principalement déterminé M. De Candolle, c'est qu'il a cru que le caractère assigné par Linné au genre Stœhelina avoit été fondé par lui sur l'espèce dubia , et qu'il n'étoit applicable qu'à cette espèce et à ses vraies congénères. Ces deux suppositions nous semblent erronées: la première est en contradiction avec ce que M. De Can- dolle reconnoît lui-même, que l'espèce gnaphaloides fut le type primitif du genre ; la seconde n'est pas plus exacte, car l'expression pappus ramosus, dont Linné s'est servi, n'exclut pas l'aigrette plumeuse ; elle indique seulement que les filets (plumeux ou pileux) de l'aigrette sont réunis par le bas en SYN 467 plusieurs faisceaux, ce qui les fait paroître rameux, comme dans la Carline. Or, si l'on observe attentivement l'aigrette de la Stœhelina gnaplialoides , on reconnoitra qu'elle offre ce caractère presque aussi manifestement que telle autre espèce admise sans difficulté par M. De Candolle dans le genre Stœhelina; car la greffe qui réunit à la base fous les filets de l'aigrette en une seule pièce annulaire, tubulense, se pro- longe par en haut très - inégalement et très - irrégulière- ment, de manière à former des faisceaux plus ou moins dis- tincts. Il eût donc été parfaitement convenable à tous égards de conserver le nom de Stœhelina à l'espèce dont il s'agit; et rien n'empéchoit M. De Candolle d'appliquer aux autres es- pèces le nom de Sjncarpha , qui signifie, dit- il, paillettes sou- dées. En effet , ce caractère, qu'il croit exclusivement propre à la Stœhelina gnaphaloides et au Carloivizia, se retrouve avec quelques modifications dans la plupart des Carlinées , et no- tamment dans les Stœhelina dubia , arhorescens , etc., puisque leur clinanthe porte des fîmbrilles laminées et entregreffées inférieuremcnt. Les appendices du clinanthe de la Stœhelina gnaphaloides ne sont point de vraies squamelles; ils ressem- blent beaucoup à ceux du Lepidocline, de VEdmondia , du Lejsera , etc. , et ne diffèrent pas autant qu'on peut le croire des cloisons formant les alvéoles de beaucoup de cli- nanthes. Les rapports qui existent entre le Syncarpha et le Chevreu- lia nous autorisent à signaler ici une faute d'impression qui se trouve dans notre article Chevreulia ( tom. VIII, p. 617, lign. 3), où on lit : aigrette de squamelles filiformes ; et où il fajt lire: aigrette de squamellules filiformes. On sait que, dans notre Glossologie synanthérologique , ces deux mots expri- ment deux choses fort différentes , quoique analogues sous certains rapports: les squamelles étant des appendices du cli- nanthe , tandis que les squamellules sont les pièces de l'aigrette. Nous pouvons profiter aussi de cette occasion pour indiquer à nos lecteurs une nouvelle espèce de Chevreulia , que nous avons vue dans l'herbier de M. Gaudichaud, et qui a été décou- verte par lui aux environs de Rio-Janeiro. Cette plante, qu'on pourroit nommer Cheyreulia lanceolata, et qui sera décrite 468 SYN par cet habile botaniste dans le cours de son bel ouvrage, dont la publication est commencée, difiere de notre Chevreu- lia stolonifera , principalement par ses feuilles étroites, lan- céolées, aiguës. (H. Cass.) SY]NCH1TE, Synchila. [Entom.) M. Heliwig a ainsi appelé un petit genre de coléoptères tétramérés, de la famille des planiformes, pour y placer en particulier le lycte du noyer. Voyez Lycte. (CD.) SYNCHRISIS. (Bot.) Mentzel cite ce nom grec du concom- bre sauvage, momordica elaterium. (J.) SYNCLIOPA. (Bot.) Voyez Stœchas. (J.) SYNCOLLESIA. {Bot.) Nées et Agardh ont fonné sous ce nom un genre remarquable par l'extrême simplicité des êtres qui le composent ; en effet , ce sont de simples fila- mens moniliformes articulés , dont les articulations se dés- unissent et forment de petites masses, dont les grains se gonflent, en produisant de nouveaux filamens , et ainsi de suite. Cette végétation est plutôt un développement conti- nuel, qui, comme l'observe Fries, rapproche le SjncoUesia des infusoires. Agardh définit ainsi ce genre : Globules très-petits , rassemblés sur des filamens rampans et réunis en gazon. Il avoit d'abord nommé ce genre Oyclohion ou Oyclobium ; Nées, Synaphia • Fries, Ciisosporium. On y rap- porte des espèces qui sont plutôt unies par convenance que par des caractères réels ; car plusieurs d'entre elles ont été placées dans le genre Confen'a de la famille des algues, et dans le Fumago de la famille des champignons. Agardh con- vient que probablement plusieurs des esptccs qu'il décrit se- ront sans doute, étant mieux connues, placées dans les genres Monilia, Fumago et Torula. Fries même renvoie le Syncollesia au Torula, dans la famille des champignons. Le SjncoLlesia , le Bjssocladium et le Mjycinema forment dans Agardh, Sjst. alg., p. 21, la première section de son ordre des algues confervoidées ; mais il les considère plutôt comme un degré intermédiaire entre les confervoidées et les cham- pignons. Cet auteur n'y rapporte avec certitude que la seule espèce suivante. Le SvNcoLLEsiA. MUCOROÏDE : Sjyncoll. mucoroidcs , Agardh , Sysf. , p. 52j Synaphia ou Sjncollesia mucoroides , Nées; Con- SYN 469 ferva mucoroides , Agardh , Act. Holm., 1814, pl. 8 , fig. i — 6; et in Spreng. , Anleit,, 2, pi. 1. En très-petits gazons plans, orbicuJaires , composés de filamens simples , rayonnans, ar- qués, articulés , à. articulations globuleuses. On le trouve, dans les temps humides, sur les boiseries des fenêtres. Agardh ramène avec doute à ce genre: 1." Le fuma go foliorum , Fers., que MM. Nestler et Mougeot ont découvert sur les feuilles des arbres dont les filamens sont anastomosés et forment des pellicules planes, vagues, et dont les articulations sont presque globuleuses. C'est le syn- collesia foliorum , Agardh. 2.° Le conferva melœna, Lyngb. , Tent. hjdr., pi. 67 [Syri' coUesia melœna, Agardh) , dont les filamens sont un peu ra- meux, entrelacés, très-courts, roides , droits, d'un noir foncé; les rameaux étalés , vagues, et les articulations ovales, deux fois plus larges que longues. On le trouve sur les bois pour- ris, en Danemarck. 3.° Enfin, le conferva minuta, Agardh , Synops., dont les fila- mens sont simples, menus , courbés, flexueux, formant par leur réunion des taches purpurines sur les boiseries des fenêtres. ( Lem. ) SYNDACTYLES. ( Ornith. ) Ce terme , qui indique une union entre les doigts, est appliqué par plusieurs naturalistes à des oiseaux d'ordres et de genres dilférens. Les syndactyles de M. Cuvier forment une division des passereaux, qui comr prend ceux chez lesquels le doigt externe , presque aussi long que celui du milieu, lui est uni jusqu'à l'avant-dernière arti- culation. Ce professeur n'en fait qu'une seule famille, comr posée des guêpiers , des momots , des martins-pécheurs ou al- cjons, des todiers et des calaos. Illiger restreint ses syndactyles au genre Jacamar , dont les deux doigts antérieurs sont unis presque jusqu'à l'extrémité. Chez M. Vieillot les syndactyles sont de l'ordre des nageurs, tribu des téléppodes , et ont les quatre doigfs engagés dans la même membrane. Cette famille comprend les genres Fregafe, Cormoran , Pélican , Fou, Phaé- Ipn et An'iinga. (Ch. D.) SYNECHOU. {Bot.) Nom égyptien de la renpncule , cité d'après Tabernsemontanus par Mentzel. (J. ) SYJNÉDRELLE , Synedrella. {Bot.) Ce genre de plantes ap- 470 SYN partient à l'ordre des Synanthérées, à la tribu naturelle des Hélianthées , et à notre section des Hélianthées-Coréopsidées. Voici ses caractères , tels que nous les avons observés sur des individus vivans , cultivés au Jardin du Roi. Calathide quasiradiée: disque pluriflore, régulariflore , an- drogyniflore; couronne subunisériée , liguliflore, féminitlore. Pérlcline oblong, à peu près égal aux fleurs, irrégulier, va- riable , ordinairement formé d'environ quatre squames iné- gales, subunisériées, appliquées, concaves, ovales, foliacées, plurinervées ; deux squames plus grandes , opposées entre elles, hispides en dehors, couvrant plus ou moins les bords des deux autres, qui sont aussi opposées entre elles, mais alternes avec les deux premières, un peu intérieures par rapport à elles, moins grandes, glabres, analogues aux squa- melles du clinanthe. Clinunlhe petit, plan, garni de squa- mellesà peu près égales aux fleurs, oblongues, planes, mem* braneuses , plurinervées, analogues aux deux squames inté- rieures du péricline. Fleurs du disque: Ovaire oblong, obcom- primé , glabre, muni d'une côte longitudinale très -saillante sur le milieu de la face interne, privé de bordure; aigrette continue avec l'ovaire , formée de deux squamellules oppo- sées , latérales, ordinairement égales, dressées, droites, très- longues, épaisses, triquètres, subulées , roides, cornées, spi- nescentes, barbellulées surles trois angles, à barbellules pili- formes. Corolle infundibuliforme , glabre, à quatre lobes très-courts. Fleurs de la couronne .- Ovaire obovale ou ellip- tique, obcomprimé, glabre, convexe en dehors, concave en dedans, muni sur ses deux arêtes latérales d'une large bor- dure confluente avec l'aigrette, laminée , cartilagineuse ou coriace, aliforme , profondément découpée en plusieurs la- nières distantes, longues, lancéolées ou subulées, barbellu- lées sur les bords ; aigrette absolument continue avec la bor- dure de l'ovaire , formée de deux squamellules opposées, latérales, à peu près égales, dressées, subulées, laminées, coriaces, épaisses, triquètres, corniformes , hispidules ou barbellulées sur les bords. Corolle glabre, à tube long et grêle, à languette un peu plus courte que le tube, large, peu régulière, souvent elliptique, binervée , bidentée au sommet. SYN 471 La calathide est peu radiée, presque discoïde , parce que les fleurs de la couronne ne sont guère plus longues que celles du disque; le disque est composé d'environ seize fleurs; la couronne en a ordinairement huit, disposées à peu pré» sur deux rangs; les deux grandes squames du péricline sont quelquefois un peu plus longues que les fleurs de la couronne; la partie centrale du clinanthe paroît quelquefois privée de squamelles; à l'époque de la maturité les fruits du disque ont la face interne tuberculée, et les deux squamellules de leur aigrette sont devenues divergentes ; la bordure des fruits de la couronne devient , en mûrissant, épaisse et subéreuse; les fruits du disque portent quelquefois une troisième squa- mellule d'aigrette, plus courte que les deux autres, et qui correspond à la côte saillante de leur face interne. Le genre Sjnedrella est voisin de YHeterospermum , et il semble avoir quelque aflinité, sous certains rapports, avec le Blainvillea et avec VOgiera. Ce genre ne possède jusqu'à pré- sent qu'une seule espèce: c'est la 5j'nedre//a nodi/iora, Gaertn., plante herbacée, annuelle, de l'Amérique méridionale, ra*- meuse , dichotome, à feuilles opposées, ovales , dentées en scie, à calathides axillaires, presque sessilcs , un peu agglo- mérées, à corolles jaunes. Cette plante, qui, d'après les notes de l'herbier de Surian, étoit nommée Ilucacou par les Caraïbes , fut rapportée par Vaillant à son genre CeraLocephalus , mal caractérisé et com- posé de vingt espèces plus ou moins hétérogènes. Dillen , dans son Hor!us elthamensis , attribua la même plante au genre Bidens; mais ensuite Linné la transféra dans le genre Verbesina , en la nommant Verbesina nodi/lora. Adanson , dans ses Familles des plantes, publiées en 1763 , a proposé un genre Ucacou (tom. 2, pag. i3i) ou Ukakou ( pag. 6i5), caractérisé ainsi : « Feuilles opposées, entières; « plusieurs fleurs axillaires et solitaires terminales ; enveloppe « simple, de cinq à sept feuilles larges; réceptacle à écailles « larges; calice (c'est-à-dire aigrette) de deux à trois soies « persistantes; corolle hermaphrodite à cinq dents; corolle «,< femelle à trois dents; deux stigmates dans toutes les fleurs. » Les espèces plus ou moins clairement indiquées par Adanson (pag. i5i et6i5) comme appartenant à son genre Ucacou, 47a SYN sont la Verhesina noàiflora de Linné, la Cotula spilanthus du même botaniste , notre Chatiahella stenoglossa ( tom. XLVI , pag. 4o5), la Bidens nodijlora de Linné, et les trois espèces composant le genre Melanihera. Ainsi, quoique ce genre XJcacou ait pour type la Verhesina nodijlora, et que par con- séquent il corresponde principalement au genre Synedrella , qui est bien plus moderne, il doit néanmoins être rejeté , parce qu'il n'est qu'un mélange confus de cinq genres dif- férens , et que d'ailleurs le nom générique à'Ucacou est beau- coup trop barbare pour pouvoir être adopté. (Voyez notre discussion sur la synonymie du genre JJcacou , tom. XXIX, pag. 489.) Gaertner, en 1791, a solidement établi le genre nommé par lui Synedrella, en le fondant uniquement sur la Verhesina nodijlora, Linn., et en le caractérisant ainsi: « Calice double; « l'extérieur formé de deux folioles ovales, aiguës, oppo- « sées, égales, chacune d'elles couvrant un fleuron femelle « ligule; l'intérieur formé de huit folioles égales , disposées « sur un seul rang ; réceptacle nu, entouré par le calice in- « térieur ; fleurons du disque androgyns ; ceux du rayon , ou « plutôt les extérieurs, femelles, à languettes entières ou « légèrement échancrées ; les uns et les autres fertiles; graines « dissemblables; aigrette de deux arêtes. '> Gaertner ajoute que le réceptacle est étroit , plan, et manifestement nu ; que le rayon est composé de deux fleurs extérieures, ayant des graines plus grandes, ovales, comprimées, planes, glabres, entourées d'une bordure membraneuse, dentée; que le dis- que est composé de plusieurs fleurs à graines cunéiformes- oblongues , comprimées, hérissées de points tuberculeux, privées de bordure; que les arêtes formant l'aigrette sont presque membraneuses, flexibles, inermes, dans les graines extérieures; subulées, piquantes, divergentes, presque aussi longues que la graine, dans les intérieures. Si l'on compare cette description de Gajrtner avec la nôtre, on verra que, sur quelques points, nous ne sommes pas d'ac- cord avec lui. La description caractéristique de ce genre, insérée par Richard dans le Synopsis de M. Persoon (tom. 2 , pag. 472 ), admet le réceptacle paléacé ; mais on y lit que le calice est ordinairement formé de deux folioles , et que les SYN 473 fleurs sont flosculeuses. Les caractères génériques tracés en abrégé par M. Kunth, dans ses Nova gênera et species plan- tariim ( toui. 4, pag. 246), nous paroissent plus exacts, ou du moins ils sont plus conformes à ceux qui résultent de nos propres observations. N'ayant plus désormais à insérer dans ce Dictionnaire au- cun article concernant les Coréopsidées, il est à propos d'a- jouter ici quelques descriptions, remarques ou observations, omises dans les articles précédens , et qui se rapportent à cette section naturelle. Kerneria ferulœfolia, H. Cass. [Coreopsis ferulœfolia , Jacq. , Hort. Sclianbr. , \o\. 3.) Tiges hautes de six pieds, dressées, simples, ramifiées seulement au sommet, épaisses, cylindri- ques, glauques, un peu rougeàtrcs; feuilles opposées, con- nées à la base, longues d'environ six pouces, larges d'envi- ron quatre pouces, un peu glauques ou d'un vert pâle, gla- briuscules, pétiolées, tripinnées, à divisions étroites, linéaires; calathides terminales, peu nombreuses, radiées, larges de quinze lignes, portées sur de longs pédoncules grêles; disque composé de fleurs nombreuses, régulières, hermaphrodites; couronne composée de cinq ou six fleurs unisériées, ligulées, neutres; péricline double : l'extérieur égal à l'intérieur, in- volucriforme, composé de squames bractéiformes nombreuses (environ vingt), irrégulièrement bi-trisériées , libres, dis- tancées, très - étalées , longues, étroites, linéaires, obtuses, foliacées, ciliées; le péricline intérieur, ou vrai péricline, à peu près égal aux fleurs du disque . formé de squames égales, unisériées, libres, appliquées, nblongnes-lancéolées , mem- braneuses, colorées; clinanthe planiuscule , garni de squa- melles inférieures aux fleurs, longues, étroites, linéaires, obtuses, membraneuses , colorées; fleurs de la couronne ayant un faux-ovaire semi-avorté, privé de style, et une corolle à tube court, à languette très-grande, très-large , concave, mul- tinervée; fruits du disque longs, étroits, linéaires - oblongs , obcomprimés , portant une aigrette de deux squamellules opposées, latérales, continues et très- adhérentes au fruit, courtes, épaisses, roides, subtriquètres , munies de quelques barbelles fortes , dirigées de haut en bas. Nous avons fait cette description sur un individu vivant, 474 SYN cultivé au Jardin du Roi. Il est évident, par la structure du fruit et de l'aigrette, que cette belle plante n'appartient pas l-'gitiniement au genre Coreopsis, mais bien au Kerneria (tom. XXIV , p. 597 ), si l'on admet , comme nous , une distinction générique ou sous -générique entre les Bidens à calathide in- couronnée et les Bidens à calathide radiée. Ceux qui rejettent cette distinction devront rapporter au genre Bidens cette fausse espèce de Coreopsis. Kerneria serrulata, H. Cass. (Bidens serrulala , Desf. , Tabl. de l'éc. de bot., 2." édit. , pag. i3o ; Coreopsis serrulata, Poir. , Encycl. , Suppl. ) Plante herbacée, entièrement glabre (à l'exception du péricline); tige haute d'environ trois pieds, dressée, très-rameuse, rougeàtre , un peu couverte de poudre glauque; feuilles inférieures opposées, pinnées ou quelquefois bipinnées, à pétiole embrassant, très-large, canaliculé, à fo- lioles presque sessiles , ovales, dentées en scie, très-varia- bles; feuilles supérieures alternes, à folioles étroites, pinna- tifides; calathides très-radiées, larges de près d'un pouce et demi, lâchement corymbées ou paniculées, solitaires au som- met de longs rameaux pédonculiformes ; corolles jaunes; dis- que composé de fleurs nombreuses, régulières, hermaphro- dites; couronne composée de cinq ou six fleurs unisériées , ligulécs, neutres; péricline pubescent , double : l'extérieur égal à l'intérieur, involucrifornie , composé de sept ou huit squames bractéiformes à peu près égales, unisériées, étalées , linéaires, foliacées; le péricline intérieur à peu près égal aux fleurs du disque, formé desquames unisériées, égales, appli- quées, obtusiuscules, submembraneuses; clinanthe plan, gar- ni de squamelles à peu près égales aux fleurs, étroites, li- néaires, obtuses, membraneuses; fleurs delà couronne ayant un faux- ovaire stérile, privé d'aigrette et de style, et une corolle à langtiette très-grande, très-large, elliptique; fruits du disque divergens et disposés en boule à l'époque de la ma- turité, longs, étroits, subtétragones ou subcylindracés, por- tant une aigrette de deux ou trois squamellules, absolument continues au fruit, épaisses, subtriquètres , armées de quel- ques barbelies aiguës, dirigées de haut en bas. Nous avons fait cette description sur des individus vivans, cultivés au Jardin du Roi. Cette espèce et la précédente étant SYN 475 les plus remarquables du genre ou sous-genre Kerneria, dont elles ojïrent le lype le plus parfait, nous regrettions de les avoir omises dans notre article Kernérie. M. Labillardière, dans son bel ouvrage intitulé Sertum aus- Iro-caledonicum , a décrit (pag. Z|4) sous le nom de Bidens le- nuifoUa, une plante qui nous semble mériter de constituer un genre ou sous-genre particulier, qu'on pourroit nommer Glossogyne ou Gynactis , à cause de ses languettes ou rayons femelles. En effet, ce genre, essentiellement caractérisé par une couronne de fleurs ligulées , vraiment femelles et fer- tiles , seroit suffisamment distinct du vrai Bidens , qui n'a point de couronne, et du Kerneria, qui a une couronne de fleurs ligulées, neutres et stériles. M. Labillardière ayant eu l'ex- trême complaisance de nous donner un échantillon de sa plante, nous avons reconnu l'exactitude des observations de cet ha- bile botaniste. Chaque calathide nous a oHert une couronne de plusieurs fleurs ligulées, ayant chacune un ovaire bien conformé, aigrette, et un style féminin à deux stigmato- phores. Le péricline nous a paru n'être point double, comme dans les vrais Bidens et les Kerneria , mais composé de squames uni-bisériées, presque égales, presque semblables, uniformes, homogènes. Le clinanthe, qui, à l'époque delà dissémination, est globuleux sur la figure (tab. 46 ) dessinée par M. Turpin , et que M. Labillardière dit être convexe , nous a paru plan sur notre échantillon, dont les calalhides n'étaient pas assez avancées en âge pour nous offrir le caractv?re figuré par le des- sinateur, et qui sans doute ne se manifeste qu'après la matu- rité des fruits. Le genre ou sous-gcnre Glossogjne se distingue- roit très -bien de notre ISarvalina , décrit dans ce Diction- naire (tom. XXXIV, pag. 335) sous le nom de JSeedhamia, qui a aussi une couronne liguliflore et féminiflore , mais qui diffère par l'aigrette caduque , elc. Le Voyage autour du monde par M. de Freycinet nous pré- sente dans la partie botanique (i."^" livraison , pi. 85) la figure d'une plante nommée par l'auteur, M. Gaudichaud, Bidens micrantlia, et dont la description n'est point encore publiée. Cette espèce, qui semble avoir quelques rapports avec celle de M. Labillardière, pourroit être rapportée au Glossogjne, si les fleurs de sa couronne sont femelles et fertiles, ou au 476 SYN Kerneria , si elles sont neutres et stériles. Cependant notijs pensons que, quelle que soit la nature de celte couronne, la plante dont il s'agit peut constituer , sous le nom de Cam- pylotheca, qui signifie étuis flexueux , ou de Dolichotheca, qui signifie longs étuis, un genre ou sous-genre sutlisamment dis- tinct du Giossogyne et du Kerneria, par ses fruits très-longs, étroits, linéaires, arqués ou flexueux, portant une aigrette extrêmement courte, formée de deux très-petites squamel- lules arquées en crochet et nues. Quoique le genre Phaëthusa de Gaertner n'appartienne point à la section des Hélianthées - Coréopsidées , nous nous permettons encore , en terminant cet article , d'avertir ici nos lecteurs que ce genre, attribué par nous (tom. XXXVIIJ, pag. 18) à la section des Hélianthées- Miilériées , doit être transféré dans celle des Hélianthées-Prototypes , immédiate- ment auprès du genre Verhesina, avec lequel il se confond très- probablement. En efi'et , ayant récemment observé la plante cultivée au Jardin sous le nom de Phaëthusa ameri- cana , GfErtn. , nous avons reconnu que cette plante est la Verhesina siegesbeckia de Michaux et de Willdenow; que la plupart de ses ovaires portent une aigrette de Verhesina, composée de deux squamellules inégales: que sur d'autres ovaires cette aigrette est réduite à une seule squamellule, et que sur quelques-uns elle est complètement avortée; qu'enfin cette plante ofifre exactement tous les caractères génériques et spécifiques attribués par Ga-rtner à sa Phaëthusa americana , si ce n'est que l'aigrette existe sur presque tous les ovaires de notre plante , et qu'elle est nulle sur tous ceux de la plante de Gaertner. Il est infiniment vraisemblable que cette diffé- rence unique n'est que le résultat d'un avortement acciden- tel de l'aigrette dans la plante de<î*rtner, que celte plante est de même espèce que la nôtre , et que le genre Phaëthusa doit être supprimé. (H. Cass. ) SYNGÉNÉSIE. (Bot.) Onzième classe du Système sexuel de Linné, dans laquelle sont comprises les plantes dont les étamines sont réunies par leurs anthères. De là plantes sjnr genèses. (Mass.) SYNGNATHE, Sjngnathus. (Icuthjol.) D'après les mots grecs (7t/i/ et >raâoç, qui indiquent une réunion des mâchoires, SYN 477 Artédi avoit ainsi appelé un genre nombreux de poissons , rapporté par M. Cuvier à son ordre des lophobranches , et partagé par lui en Hippocampes et en Syngnathes proprement dits. Ceux-ci peuvent être ainsi caractérisés: Squelette cartilagineux; catopes nuls ; corps très-alongé , très- mince et d'un diamètre presque égal dans toute son étendue; na- geoires impaires distinctes; bouche sans dents au bout d'un mu- seau tubuleux formé par le prolongement de l'ethmoide , du vomer, des tympaniques , des préopercules et des sous-opercules. 11 devient ainsi facile de séparer les Syngnathes des Hippo- campes , qui ont le tronc plus élevé que la queue et comprimé latéralement; des Coffres, des Diodons et des Tétrodons , qui ont des dents; des Ovoïdes et des Sphéroïdes, qui n'ont point de nageoires impaires. (Voyez ces différens noms de genres et Ostéodermes, nom de la famille à laquelle les Syn- gnathes sont rapportés par l'auteur de la Zoologie analy- tique. ) Les espèces de ce genre ont été partagées en plusieurs sections. §. 1. Des nageoires pectorales , une nageoire caudale y une nageoire anale et une dorsale. La Trompette de mer; Sjyngnathus typlile, Linnaeus. Corps prismatique, à six pans, revêtu de plaques d'un jaune ver- dàtre; tête aplatie, très-petite; museau fort alongé , presque cylindrique, un peu relevé par le bout: extrémité de la mâ- choire inférieure ferm;ops , S. conopseus. Car. Semblable au précédent , mais trois bandes jaunes à l'abdomen, et cuisses de derrière simples. (CD.) SYRPHIES. {Entom.) Tribu établie par M. Latreille dans l'ordre des Diptères et dans ce qu'il nomme la quatrième fa- mille , celle des athéricères. Cette tribu comprend, parmi les genres les plus connus, ceux dont les noms suivent: Cérie , RhINGIE , Vor.UCELLE, ÉrISTALE , SVRPHE , MlLÉSIE , CtC. , CH tout, trente-un genres. ( C. D.) SYRRHAPTES. ( Ornith. ) Ce nom générique a été donné par llliger au tetrao paradoxus , Gmel., et cet oiseau, qui vit dans les déserts de la Tartarie , a déjà été décrit au tome XXI de ce Dictionnaire, pages 122 etsuivans, sous le nom assez bizarre d'HÉTÉROCLiTE , auquel Syrrhapte seroit peut-être préférable; mais depuis l'impression de cet article, M. Tem- minck a publié, dans la 16." livraison des planches coloriées, et sous le n." 96 , une figure de cet oiseau faite sur un dessin corrigé par le profe«seur Fischer, de Moscou; et, instruit postérieurement par M. Lichtenstcin , directeur du Musée de Berlin, que cette figure et la description qui l'accompagnoit étoitnt inexactes, il a promis de donner une nouvelle figure, qui ser-iit numérotée Cjbhis, quand il auroit reçu des indi- viï'us en meilleur état que le premier, et, d'avance, il a rectifié sa description d'après les remarques faites par M. Lich- tenst<-in , traducteur d'un voyage de M. Eversmann. Les individus rapportés par ce voyageur portent, en lon- gueur totale, les deux filets exceptés, onze pouces six lignes: SYR 4gg la queue a Irois pouces six lignes, et les deux pennes intermé- diaires dépassent celle-ci de cinq pouces dans l'un des sujets et de trois pouces dans l'autre. La gorge est d'un orangé vif, ainsiquelajiartieantérieuredela tête et une raie derrière les yeux; la tache à la gorge est d'une nuance plus foncée à la partie inférieure et bordée par une bande marron ; la poi- trine au-dessous de cette bande et les petites couvertures des ailes sont d'un cendré jaunâtre plus foible que sur le dos. La bande noire du ventre s'étend plus sur la ligne moyenne que vers les côtés; la première rémige est noire sur toute l'étendue de la barbe extérieure; les suivantes sont d'un cen- dré blanchâtre à tiges noires , et d'un brun enfumé à la pointe, à partir de la sixième; les barbes intérieures sont bor- dées de blanc. Toutes les pennes caudales et leurs couver- tures sont très-étroites et terminées en pointes ou lils ; les couvertures inférieures et l'abdomen sont d'un blanc pur. On trouve dans le Dictionnaire classique d'histoire natu- relle, tom. 8, p. 182 , des observations fournies par M. De- lanoue , qui , ayant traversé après Pallas les déserfs habités par les hétéroclites, a remarqué que leur marche lente et même pénible en apparence, les oblige à de fréquentes alter- natives de repos; que leur vol est rapide, bruyant, direct et élevé, mais peu soutenu ; qu'ils ont une manière particulière de chercher sur le sable mouvant leur nourriture, qui con- siste en petites graines amenées par les vents , et qu'ils pren- nent un soin extrême de leur progéniture. Ce voyageur a plusieurs fois, pendant l'incubation, surpris la femelle, qui, malgré de vives inquiétudes, ne se décidoit qu'à la dernière extrémité à quitter son nid, lequel n'offroit pour tout duvet que quelques brins de graminées entourés de sable et étoit placé au milieu de pierres amassées sous un buisson. Ce nid contenoit quatre œufs d'un blanc roussâtre, tachetés de brun. La femelle, peu différente du mâle, se distingue surtout par la privation des longues pennes de la queue et des ailes. L'espèce est désignée par les Russes sous le nom de sadscha, et par les Kirguis sous celui de huldrak, que ces peuplades donnent aux jolies femmes. (Ch. D. ) SYRRHOPODON. {Bot.) Genre de la famille des mousses, «tabli par SchAvaegrichen et adopté par Bridel sous le nom 5oo SYR de Cleistostoma, avec quelques modifications. Bridel fait ob- server qu'il est un passage remarquable du TVeissia à VOrlho- Irichum qu'il représente très-'bieii dans les ludes orientales. Enfin, c'est, dit-il, VOr^hotric'ium privé du péristome externe. Nous suivrons ici l'opinion de Bridel. Ce genre offre un péristome simple , à seize dents cunéiformes, placées horizon- talement sur l'ouverture de la capsule . ainsi fermée en tout ou en partie; coiffe presque campanulée , glabre, fendue à la base; capsule régulière , privée d'anneau. Ces mousses ont le port des ^veissia , des ortlwlrichum et même des pterigjnandrum. Elles sont droites on pendantes, Un peu rameuses et délicates . à feuilles presque linéaires, tortillages, le plus souvent dentées en scie , à nervures fories, à surface granuleuse; les capsules sont droites, souvent cy- lindriques, longuement pédicellées , rarement sessiles. On observe que les flenrs sont monoïques: peut-être sont- elles aussi diojques? les mâles axillaires gemmiformes ; les femelles terminales ou dans l'aisselle des nouvelles pousses: elles con- tiennent six à dix organes génitaux mêlés avec quelques pa- raphyses filiformes très-fins. Toutes ces mousses croissent en touffes ou gazons sur les écnrces des arbres et le bois pourri, aux Indes orientales , dans les îles de l'océun Indien , et, à ce qu'il paroit , aux Antilles. B"idel partage ce genre en deux divisions si distinctes , qu'elles semblent être deux genres. La seconde représente le Sjrrlwpodon , Schwaeg. §. 1." Capsule presque sessile, entourée de feuilles; tige pendante. (Cleistostoma, Brid. ) 1. Le Cleistostoma ambigu: Cl, amhiguum , Brid., Bryol. i/mV. . I , ni. i54: Pferogonium ambigu uni , Hook. , Trans. linn. Lond. . vol. 9 , p. 3io, pi. 26 , fig, 14. Tige longue de six pouces et plus , <3énudée, débile, pendante, rameuse, pen- née; feuilles lâches, imbriquées, droites , mais ouvertes, obovales , enroulées par les bords à leur sommet, striées lors- qu'elles sont sèches; capsules globuleuses, sessiles à l'extré- mité des rameaux les plus courts. Cette mousse a été décou- SYR 5oi verte dans le Nëpal, région de l'Inde; elle vît sur les arbres, après lesquels ses tiges restent suspendues pendant long-temps. Cette division ne contient que cette seule espèce. ^. 2. Capsules longuement pédicellées ; tige droite. (Syrrhopodon, Schwœg. ) Cette division comprend cinq espèces , dont la connois- sance est due à Schwaegrichen , qui les a décrites et figurées dans ses Supplémens muscologiques. Nous indiquerons suc- cinctement les suivantes : 2. Le Cleistostoma alboi'aginatum , Brid.; Syrrhopodon alho' vaginatus, Schwaegr. , Suppl. 2 , p. 1 12 , pi. i3i. Tige simple ou divisée, ascendante ; feuilles un peu lâches, rejetées sur un côté, engainantes à la base, s'alongeant en façon de lan- guette , dentées et pellucides, capsule cylindrique , portée sur un pédicelle long de cinq à six lignes , droit , fauve , comme la capsule; coiffe campanulée plus courte que la cap- sule, de couleur baie, fendue par sa base plus élargie ; oper- cule munie d'un long bec. On observe sur les feuilles de cette mousse , ainsi que sur le Syrrhopodon Gœrtneri, Schwaeg. , des corpuscules particuliers, agrégés et anthéroides, d'après Schwa?grichen et Bridel. On observe aussi de pareils corpus- cules sur les orthotrichum , Linn. Cette mousse a été décou- verte par M. Gaudichaud dans l'ile Radack , aux Moluques. Elle forme sur les arbres et sur le bois pourri des touffes très- épaisses. On doit aussi aux recherches de M. Gaudichaud la connoissance du syrrhopodon involutus , Schw. , Suppl. 2, pi. i32. Ce naturaliste, qui faisait partie de l'expédition du ca- pitaine Freycinet , a recueilli cette mousse dans l'ile Rau-< ■wack, dans l'archipel Indien. 3. Le Cleistostomum de Taylor : Cleist. Taylori , Bridel ; Syrrhopodon Taylori, Schwaeg. , Suppl., loc. cit., pi. i32. Sa tige, presque simple, est garnie de feuilles denses , linéaires, un peu dentées, à bords enroulés, tortillées, presque secon- daires; capsule cylindrique, plus courte que la coiffe, qui est grande, contractée à la base; l'opercule est convexe , à bec droit. Cette mousse se trouve dans le Népal, en gazons sur l'écorce pourrie des arbres. I^e Sjrrhopodon ciliatus , Schwaeg. , est le type du genre 5os» SYR Trachymitrium , Bn'd. (voyez ce mot). Le sjrrhopodon incom- plet us , Schwœg. , paroît être une espèce du genre Hjmenos- tomum de R. Brovvn , qui n'est qu'un démembrement du Gym- nostomuw . Ce genre doit ses noms de Cleistostoma et de Syrrhopodon k la disposition des dents de son pérïstome. Le premier signifie, en grec, houche close, et le second , corn>ergent; ils rappellent la direction des dents vers le centre de l'ouverture. Nous terminerons cet article Syrrhopodon en indiquant au lecteur le travail sur ce genre par AV. S. Hooker et R. K. Greville, inséré dans le Journal des sciences d'Édinbourg, Ti.° 6, Octobre 1826, page 218. Ces auteurs considèrent ce genre d'une manière différente de Bridel. Ils le caractérisent ainsi : soie terminale; péristome à seize dents horizontales, unies à leur base par une membrane, ou libres, droites ou inclinées en dedans; coiffe lisse, grande, enveloppant la capsule, se fendant ensuite latéralement, et caduque. Onze espèces composent ce genre, selon les auteurs cités, dont plusieurs nouvelles. Le syrrh. ciliatus , Schwaeg. , en fait partie. Cet excellent travail ne paroit pas avoir été connu de Bridel , ni de Curt Sprengel ; le premier ne le cite pas, et le se- cond, dans son Sjstema vegetabilium , se borne à y rapporter cinq espèces de celles données par Schwaegrichen, auxquelles il associe le pterogonium ambiguum , Hook. , décrit ci-dessus. Voyez Cleistostoma ambigu. (Lem.) SYRÏALE. {Erpét.) Voyez Sirtale. (H. C.) SYRTIS. {Entom. ) Fabricius a employé ce nom dans son Systema rliyngotorum pour un genre d'insectes hémiptères qui comprend, en particulier , le cimex erosus de Linné et Vacanthia crassipes , figuré par Panzer, cah. 23, pi. 24 j de sa Faune d'Allemagne. (CD.) SYSTÈME. {Bot.) Voyez Théorie élémentaire. (Mass.) SYSTÈME ABSORBANT. {PhjsioL générale.) Voyez Sys- tème lymphatique, (h. c. ) SYSTÈME ARTÉRIEL. {Physiol. générale.) Voyez Système CIRCULATOIRE. (H, C.) SYSTEME CELLULAIRE, Tela cellularh , Systema telœ ceU lularis. (Pli ysiol. générale.) On donne ce nom à l'ensemble du tissu cellulaire chez les animaux, c'est-à-dire à celui de tous SYST-C 5o5 ïes tissus organiques qui est le plus généralement répandu , qui entoure tous les organes de l'économie , les unit et en même temps les isole les uns des autres, les pénètre et con- court à leur composition. Ce tissu , qu'il seroit peut-être plus convenable de nom- mer tissu celluleux , et que M. Chaussier appelle tissu lumi- neux , est un assemblage de lamelles, de filamens très-fins, mous, blanchâtres, extensibles, entrecroisés en une foule de sens différens, laissant dans leurs intervalles des aréoles, des vacuoles, des espèces de cellules nombreuses, irrégulières, qui communiquent toutes les unes avec les autres, et qui sont le siège d'une exhalation séreuse, dont le produit s'a- masse en plus ou moins grande quantité dans leur cavité , mais qu'il faut bien se garder de confondre avec la graisse , humeur produite par un tissu spécial, le tissu adipeux, dé- veloppé lui-même dans le tissu cellulaire. Malgré la profusion avec laquelle le tissu cellulaire est ré- pandu dans l'économie , les anatpmistes ne sont point d'ac- cord sur sa véritable structure et ne le considèrent point tous 60US le point de vue d'après lequel nous venons de le consi- dérer. Haller, par exemple, le compose de cellules distinctes, d'une forme et d'un volume déterminés, et résultant de l'en- trecroisement de lamelles multipliées. Bordeu , "Wolfi", F. Meckel, au contraire, le' regardent comme une substance simplement visqueuse , tenace , dépourvue de lames et de cellules. Ce qui paroît certain , c'est que ce tissu n'est doué d'une organisation bien distincte que dans les endroits où son épaisseur est considérable, tandis que dans ceux oii il ne forme qu'une couche mince , il semble inorganique. Quant aux cellules qu'il présente , il faut les considérer comme des vides ouverts de toutes parts, comme des espaces irréguliers, situés entre ses lames et ses fibres, et communi- quant les uns avec les autres d'un bout du corps à l'autre, à la manière des vacuoles d'une éponge. En conséquence de cette dernière particularité les liquides et les gaz pénètrent le tissu cellulaire avec la plus grande facilité. On voit tous les jours les bouchers le distendre avec de l'air, qu'ils y poussent à l'aide d'un soufilet et qui se répand «o4 SYST-C dans toutes les régions du corps des animaux soumis à cette opération. Il n'est point de chirurgien ou de vétérinaire qui n'ait eu occasion de remarquer que le même phénomène a lieu lors de Temphysème, c'est-à-dire dans les cas d'épanche- ment morbide de gaz dans le tissu dont il s'agit. Les anato- mistes, à l'aide d'injections artificielles, peuvent de même remplir, de proche en proche , toutes ses parties vides ; et les chirurgiens, lorsque, dans les cas d'ecchymoses, le sang s'infiltre et se dissémine dans les parties voisines du siège de la contusion , observent que ce liquide suit absolument la même marche. Le tissu cellulaire est donc partout continu à lui-même , et cette continuité est principalement sensible dans les grands vides qui séparent les organes les uns des autres. C'est ainsi que celui du cou, par exemple, communique par en haut avec celui de la tête, et inférieurement avec celui du thorax; que celui de cette dernière cavité se prolonge dans l'abdo- men et a des connexions marquées avec celui des membres supérieurs ; que celui de l'abdomen est lié à celui des mem- bres pelviens par le moyen des prolongemens qui traversent les arcades crurales, les anneaux inguinaux, les échancrures sciatiques, etc. Ce tissu constitue, en outre, pour chaque organe, une enveloppe qui lui est propre, qui varie en épaisseur et qui envoie des ramifications dçins son intérieur. Il forme des gaines autour des artères, des veines, des conduits excréteurs, des vaisseaux lymphatiques ; il unit , par une de leurs faces, la peau et les membranes muqueuses et séreuses aux parties environnantes ; il recouvre les muscles d'une couche fort épaisse, pénètre entre chacun de leurs faisceaux, entre cha- cune des fibres de ceux-ci, de manière à représenter une série de canaux emboîtés , se continuant les uns avec les autres, de la mêzne manière que l'enveloppe cellulaire propre aux différens organes se continue avec l'enveloppe générale du corps. Enfin , les glandes, leurs lobes, leurs lobules et les grains qui composent ceux-ci, sont de même isolés entre eux ou des parties voisines par des enveloppes du même genre, successivement de plus en plus petites. Le tissu cellulaire est pellucide, blanchâtre ou légèrement SYST-C 5o5 coloré en jaune. Il est très-extensible, et offre une force de résistance plus ou moins prononcée, suivant les régions du corps où on l'examine; il est aussi plus ou moins abondant, suivant les mêmes circonstances. Dans le canal vertébral, et surtout à l'intérieur, on n'observe presque point de tissu cellulaire, tandis que l'ex- térieur du crâne, et surtout le devant de la colonne ract)i- dienne, en offrent en quantité, A la tête, la face renferme en général beaucoup de tissu cellulaire, comme on peut s'en convaincre en examinant les orbites, les Joues. Toutes choses égales, d'ailleurs, vu les enveloppes qu'il fournit nécessairement à chaque organe , il doit exister en plus grande abondance là où il y a un plus grand nombre d'organes, comme au cou, par exemple, le long des vais- seaux et des muscles, dans l'aîne , dans l'aisselle, au creux du jarret , à la paume des mains et à la plante des pieds. On en observe encore une grande quantité à l'extérieur du thorax, autour des mamelles, et, dans l'intérieur de cette même cavité, entre les lames des médiastins. H n'y en a pas moins, soit dans l'inlériear de l'abdomen, soit dans l'épais- seur de ses parois. On peut dire qu'en général les organes qu'enveloppent des couches épaisses de tissu cellulaire, sont les organes les plus importans. Ce même tissu est aussi plus abondant dans les endroits qui permettent de grands mouvemens. Sous la peau il forme une couche universellement répan- due, si ce n'est aux endroits où s'implantent des muscles ou des aponévroses. Il est d'observation également que sa trame est plus serrée dans le trajet de la ligne médiane que partout ailleurs. Il est au contraire plus là* he dans les parties très-mobiles, très-sujettes à varier de forme et de volume, comme aux; paupières, au scrotum, au prépuce, aux grandes lèvres de la vulve. Il se condense de plus en plus dans les régions où la peau jie glisse point sur les parties spus-jacentes, comme au-devant du sternum, ai^ dos, à la paume des mains, à la plante des BoG SYST-C pieds , etc. II en est de même lorsqu'il double des mem- branes sans soutien, comme la membrane muqueuse de l'es- tomac, de l'intestin, des fosses nasales, delà vessie, etc. Celui qui couvre la face adhérente des membranes sé- reuses est généralement floconneux. Bichat et un certain nombre de savans ont examiné les propriétés chimiques du tissu cellulaire, et, sous ce rapport, lui ojît reconnu les propriétés suivantes: En le privant d'eau par la dessiccation , on le rend hygro- métrique , et on peut lui faire reprendre son premier aspect en le plongeant dans un fluide aqueux. Par l'action du calorique il se dessèche rapidement , se crispe, et finit par brûler en laissant fort peu de cendres. Il ne se fond dans l'eau qu'après une ébullition très-pro- longée. lise putréfie lentement, et ne se décompose entièrement qu'après une macération de plusieurs mois. Suivant Fourcroy, il est composé presque entièrement de gélatine; mais M. John y a rencontré, en outre, du phos- phate et du carbonate de chaux, et une petite quantité de fibrine. La nature intime du tissu cellulaire est encore assez peu connue. 11 reçoit évidemment des ramifications artérielles, et il donne naissance à des radicules veineuses; mais il ne paroît point entièrement vasculaire, comme Ruysch le suppo- soit. On y trouve des vaisseaux absorbans; mais il n'est point entièrement formé de vaisseaux blancs, comme le prétend Mascagni ; de cylindres tortueux, comme le veut Fontana; ou d'un épanouissement des nerfs , comme l'affirment quel- ques auteurs. Haller, Albinus, Prochaska et d'autres encore, pensent que les artères et les veines ne font que le traverser, et que les canaux qu'il renferme lui sont propres. Cette opi- nion paroit assez probable; mais, dans tous les cas, en ad- mettant même que ce tissu ne contienne ni vaisseaux ni nerfs réellement, il faut du moins reconnoitre que les premiers abandonnent un fluide dans ses aréoles; que ce fluide, très- ténu , les baigne, les imbibe, et est en si petite quantité , qu'il semble à Pétat de simple vapeur. L'extensibilité et la contractilité sont des propriétés très- SYST-C 5o7 prononcées dans le tissu cellulaire ; la sensibilité, au con- traire, y est assez obscure, et ne s'y développe guère que dans les cas d'inflammation. Il jouit d'une force de formation très-marquée, d'autre part; car il peut se former de toutes pièces et même se reproduire quand il a été détruit. Par sa souplesse et son extrême flexibilité il facilite le jeu et les mouvemens des différens organes qu'il entoure , ea même temps qu'il les sépare les uns des autres et qu'il est pourtant l'unique lien qui sert à les unir. C'est lui qui semble la première partie développée dans l'embryon, où il paroît d'abord liquide et très - abondant , pour diminuer postérieurement de proportion et acquérir de plus en plus , avec l'âge , de la consistance , en sorte que, chez les vieillards , il semble quelquefois comme fibreux. Il faut remarquer aussi que le tissu cellulaire est plus mou et plus abondant chez la femme que chez l'homme. (H. C.) SYSTÈME CIRCULATOIRE, Sjslema circulationis sanguinis, {PhysioL gêner.) Les zoologistes et les physiologistes désignent en général sous le nom de circulation, le mouvement pro- gressif et déterminé auquel sont assujettis, dans les vais- seaux qui les contiennent, les divers fluides qui entrent dans la composition des corps animés , comme le chyle , la lymphe , le sang, etc. ; mais on appelle ainsi plus spécialement encore le cours que suit le sang dans l'homme et dans les animaux des classes supérieures. Ainsi considérée, la circulation devient une fonction des plus importantes, par laquelle, chez l'homme en particulier, le sang parti du ventricule gauche du cœur, se répand dans toiit le corps par les artères, chemine dans le système ca- pillaire, passe dans les veines, revient au cœur, entre dans l'oreillette droite de cet organe, puis dans le ventricule cor- respondant, qui l'envoie à son tour dans l'artère pulmonaire, pour être distribué dans les poumons, d'où il sort par les veines pulmonaires, afin de se rendre dans l'oreillette et dans le ventricule gauches et en partir de nouveau. Tel est le mouvement entier de la circulation dans l'ani- mal le plus compliqué, et il est facile de reconnoitre que, dajis ce trajet, le sang décrit un double cercle, l'un dans les 5o8 SYST-C poumons, lequel est appelé petite circulation ;Vàutre dans tout ïe corps, et celui-ci est connu sous le nom de grande circu- lation. Le mouvement auquel ce même fluide est soumis dans les vaisseaux capillaires , porte, enlin, le nom de circulation ca- pillaire. Le cours du sang, tel que nous venons de l'indiquer, n'a été connu des anatomistes et des médecins qu'à une époque assez rapprochée de la nôtre. Le médecin anglois Harvée a, comme on le sait généralement , la gloire d'en avoir fait la découverte, d'en avoir présenté le premier une rigoureuse démonstration. La disposition anatomique des parties et les expériences physiologiques peuvent, au reste, servir à prouver que les choses se passent ainsi que nous l'avons indiqué. Les valvules Iricuspides etmitrales qui garnissent les orifices auriculo-ventriculaires du cœur, les valvules sigmoides qui sont à l'origine de l'aorte et de l'artère pulmonaire, ne per- mettent le cours du sang que dans la direction décrite. D'autre part, si l'on coupe transversalement une artère et tine veine , on voit par la première le sang jaillir du bout le plus voisin du cœur, tandis que, par la seconde, il s'écoule du bout opposé au cœur. Si, enfin , on applique une ligature sur ces vaisseaux, on voit l'artère se gonfler entre la ligature et le cœur , tandis que le contraire a lieu pour la veine. Les causes qui président à cette fonction, qui en déter- minent l'exercice, ne sont pas, à beaucoup près, aussi bien connues que les phénomènes qui la caractérisent. Les phy- siologistes ont long-temps et beaucoup discuté sur l'action du cœur, des artères, des veines, des systèmes capillaires, dans J'accompllssement de la circulation, et ce que l'on sait de plus clair sur ce sujet se rapporte aux corollaires suivans, dont l'expérience a démontré la vérité chez l'homme et les animaux mammifères. Les deux oreillettes se dilatent simultanément par l'écarte- ment de leurs parois et se remplissent de sang, auquel dans cet état elles offrent un libre accès, et sur lequel elles axer- cent peut-être même une action d'aspiration. SYST-C H Êta même temps que cette dilatation s'opère , les deux Ventricules se contractent , par suite du resserrement de leurs parois, et chassent dans l'aorte et dans l'artère pul- monaire le sang qui , par suite de l'abaissement des valvules tricuspides et mitrales, pendant son passage hors de l'oreil- lette, n'avoit pu, aussitôt son entrée, pénétrer dans ces vais- seaux. A cet état des ventricules succède la contraction des oreil- lettes, laquelle coïncide avec la dilatation des ventricules qui reçoivent le sang chassé par elles. Le mouvement où les oreillettes et les ventricules se dis- tendent, est nommé diastole; leur contraction, au contraire, s'appelle systole. La diastole des oreillettes coïncide constamment avec la systole des venfrîcules. et réciproquement. La diasJole est toujours plus long-temps à s'accomplir que la svsfole. Celle-ci est évidemment active ; on ne peut pas afErmer aussi positivement que la diastole le soit. A chaque contraction des cavités du cœur, celles-ci paroîs- sent se vider en entier du sang qu'elles contiennent. Telle est au moins l'opinion de Haller, quoique Weittbrecht, Fon- tana, Spallanzani , aient pensé absolument le contraire. Il paroît impossible d'estimer exactement la quantité de sang qui est envoyée dans les artères par le cœur à chaque contraction de ses cavités, quoiqu'on l'évalue assez générale- ment cà deux onces chez un homme bien conformé. La quantité de sang que projette le cœur, doit dépendre en effet de la quantité de fluide qui est versée dans les cavités de cet organe et de la force avec laquelle celui-ci se contracte. Or, ces deux conditions sont exposées aux plus grandes va- riétés. On ne peut non plus préciser l'espace de temps que met à s'accomplir le cercle circulatoire, ni dire à quelle époque une molécule qui s'échappe du cœur doit y revenir. Les différences données par les physiologistes dans cette évaluation sont extrêmes, puisque, suivant les uns, le sang qui part du cœur y revient en deux minutes; tandis que, suivant les autres, il lui faut vingt heures pour faire le trajet. 5io SYST-C Aussi s'accorde-t-on assez généralement aujourd'hui à aban- donner la solution d'une question aussi complexe. L'appréciation de la puissance impulsive du cœur est abso- lument dans le même cas. Cette puissance, en effet, échappe au calcul par les nombreuses variétés qui la caractérisent suivant les âges, les sexes, les idiosyncrasies, l'état de santé ou de maladie, de sommeil ou de veille, etc. Il n'y a donc rien d'étonnant que Borelli ait estimé la force du cœur à 180,000 livres, tandis que Reil ne l'a portée qu'à 5 ou 6 onces. Le sang circule dans les artères sous l'influence manifeste de la contraction des ventricules; aussi à chaque contraction de ceux-ci on voit les artères se dilater et éprouver une lé- gère locomotion, par suite du flot de sang qui est lancé dans leur cavité. Les artères ont en outre aussi, sur le cours du sang, une action propre et vitale, qui est plus que de l'élasticité et moins que de la contraction. C'est par le concours de ces deux causes réunies que le sang est poussé jusqu'aux extrémités des artères et dans les systèmes capillaires. Ces systèmes font le partage du sang en deux portions .- l'une qui passe dans les veines, l'autre qui est mise en œuvre dans les organes. C'est alors, et avec le secours de cette seconde portion, que s'opèrent les sécrétions, les exhalations et la nutrition, que se dégage la chaleur animale très-probablement. Enfin, les veines rapportent au centre la première portion du sang par un reste de l'action du cœur et des artères, par l'influence des systèmes capillaires, par une sorte d'action qui leur est propre. La circulation est d'une haute importance dans l'économie de l'homme et des animaux des classes supérieures; c'est par son moyen que les principes afsiniilables sont disiribués aux organes; c'est elle aussi qui préside à l'enlèvement des mo- lécules qui doivent être rejetces au dehors. La circulation ne s'opère point de la même manière dans le fœtus et dans l'homme qui a respiré. Les mammifères offrent une semblable particularité. SYST-G 5ii La circulation n'existe point dans les polypes et les ani- maux radiaires, chez lesquels le produit de l'absorption va immédiatement nourrir les organes. Cette fonction présente des particularités notables dans chacune des quatre grandes classes des animaux vertélirés-, particularités qui sont la plupart exposées à leur place dans le cours des articles généraux qui les concernent dans ce Dictionnaire, et sur lesquelles nous n'insisterons que peu ici. Dans les mammifères la circulation ressemble beaucoup à ce qu'elle est dans l'homme. Cependant parmi eux, comme les phoques plongent assez long-temps, plusieurs anatomistes, parmi lesquels il faut citer Kulm , Perrault , Parson et Por- tai, ont prétendu que le trou de Botal restoit ouvert chez eux comme chez les fœtus. Cette assertion n'est point fondée; MM, Cuvier et Lobstein ont remarqué que la communica- tion entre les oreillettes du cœur est totalement interceptée, et Schelhammer et Albers ont fait la même remarque, tant sur le phoque à ventre blanc que sur le phoque commun. Cependant un énorme sinus, que la veine cave abdominale présente aux environs du foie, doit les aider à plonger en leur rendant la respiration moins nécessaire au mouvement du sang, qui est d'ailleurs chez eux d'un noir foncé et ex- trêmement abondant. Les baleines et les autres cétacés sont absolument dans le même cas. Les systèmes de circulation des différens fluides sont les mêmes dans les oiseaux que dans les mammifères; mais chez eux les mouvemens de ces fluides sont plus rapides, parce que les organes sont plus vivement stimulés à cause de la grande étendue de la respiration. Le cœur, perpétuellement en action, ne se contracte que pour se dilater aussitôt, et chasse le sang avec une telle activité, qu'on a peine à comp- ter les pulsations des artères, surtout dans les petites es- pèces. Il n'en est point dans les reptiles comme dans l'homme, les mammifères et les oiseaux. Leur cœur est disposé de ma- nière qu'à chaque contraction il n'envoie dans le poumon qu'une portion du sang qu'il a reçu des diverses parties du corps, et que le reste de ce fluide retourae aux organes sans 5'» SYST-C avoir passé par le poumon et sans avoir léprouvé l'influence de la respiration. La circulation pulmonaire de ces animaux n'est donc qu'une fraction de la grande circulation , fraction plus ou moins forte selon les genres et produisant ainsi des effets plus ou moins marqués. Il résulte de là que l'action de l'oxigène sur le sang est moindre chez eux que dans les mammifères et que, si la quan- tité de respiration de ceux-ci, où tout le sang est obligé de passer par le poumon avant de retourner aux autres organes, est exprimée par l'unité, on ne pourra exprimer la quantité de respiration des reptiles que par une fraction de celte unité d'autant plus petite, que la portion de sang qui se rend dans le poumon à chaque contraction du cœur, sera moindre. De là aussi moins de force dans le mouvement, moins de finesse dans les sensations, moins de rapidité dans la diges- tion , moins de violence dans les passions chez les reptiles que chez les mammifères et surtout que chez les oiseaux ; de là , enfin, leur inertie, leur stupidité apparente, leurs habitudes communément paresseuses, la température froide de leur sang, l'engourdissement dans lequel ils passent généralement l'hiver; l'irritabilité manifeste que conserve leur chair long- temps encore après avoir été séparée du corps Je phénomène singulier de la continuation de la circulation pendant plu- sieurs jours, malgré la dilacération des poumons et la liga- ture de l'artère pulmonaire , comme le savant de Lacépède a eu occasion de le noter au sujet d'une tortue. La totalité du sang des poissons est chassée par le cœur dans les vaisseaux des branchies; alors c'est du sang noir, du sang veineux; mais lorsqu'il a été mis en contact avec leau, il de- vient rouge, artériel; il passe dans d'autres vaisseaux, qui se réunissent successivement en troncs plus gros, lesquels se rendent dans une grosse artère. Celle - ci est placée sous l'échiné; elle fait l'oflîce de cœur sans avoir cependant de ventricule à sa base, de sorte que les poissons ont une cir- culation simple dans laquelle le cœur n'est chargé que de pousser le sang noir dans le poumon. En conséquence le cœur n'a qu'un seul ventricule, une seule oreillette et une seule artère. SYST-D 5i5 En conséquence aussi , et surtout en vertu de leur mode de respiration, leur sang est froid. Dans tous les mollusques il y a une circulation complète, c'est-à-dire un système veineux qui se rend au cœur, et un système artériel qui en part; et le sang ou l'humeur circu- lante vient se mettre en contact, soit avec Fair dans une cavité pulmonaire, soit avec l'eau sur des feuillets membra- neux placés à l'intérieur ou à l'extérieur du corps, (H. C.) SYSTEME CUTANÉ. ( Phjsiol. génér. ) Voyez Tégumens. (H. C.) SYSTÈME DIGESTIF. {Ph^siol. génér.) On désigne par le mot de digestion une fonction en vertu de laquelle des subs- tances introduites dans des cavités intérieures du corps des animaux y éprouvent une altération particulière, et telle qu'elles se partagent en deux portions, l'une qui sert à la formation, à l'entretien, à l'accroissement du corps où s'o- père la digestion; l'autre, qui doit être rejetée au dehors comme inutile. La digestion ne commence à s'exercer véritablement qu'a- près la naissance, et est une fonction plus ou moins simple, plus ou moins compliquée, suivant les animaux dans lesquels on l'observe. (Voyez Animal.) Dans l'homme, en particulier, elle exige pour son accom- plissement le concours d'un nombre considérable d'organes différens. Elle nécessite l'action successive des /étires, des dents, des joues, des mâchoires et des muscles de ces diverses par- ties pour accomplir la trituration desalimens ; celle des glandes salivaires pour les réduire en une pâte humide; celle de la langue, du voile du palais, du pharynx, de l'œsophage, pour en opérer la déglutition; celle de l'estomac , pour les convertir en chyme; celle des intestins, du foie , du pancréas, de la rate, pour la séparation du chyle (voyez Bile, Chyle) 3 celle du rectum et de l'anus, pour déterminer la sortie des excrémens. Précédée du développement de deux sentimens qui nous font désirer de prendre des alimcns , la faim et la soif; de- vancée par l'exercice de deux sensations, la gustation et Vol- faction, qui nous avertissent des qualités intimes de ces ali- mens, qui nous mettent à même de les apprécier, deles juger, 5i. 33 5i4 SYST-D et par celui des organes de préhension, qui les placent dan* la bouche pour leur ingestion , la digestion se compose, chez nous, en effet de tous ces actes, qui semblent autant de fonctions isolées et distinctes , et commence véritablement à s'effectuer dès le moment où les alimens sont reçus dans la cavité de la bouche, par l'effet de l'écarlement des deux mâchoires. Or, cet écartement , qui, dans beaucoup de mammifères, se fait autant par l'élévation de la mâchoire d'en haut que par l'abaissement de celle d'en bas, est, chez l'homme, l'objet de discussions nombreuses, les un« , avec Winslow et notre estimable collègue à l'Académie royale de médecine, M. le docteur Ribes, niant l'élévation de la première et n'admet- tant comme réel que l'abaissement de la seconde; les autres, avecBoerhaave, Pringle, Ferrein, Alexandre Monro, M. Chaus- sier, et la plupart des modernes, croyant qu'une légère élé- vation de la mâchoire supérieure participe à l'ouverture de la bouche. Quoi qu'il en soit, une fois introduits dans la bouche et retenus dans cette cavité par les parois qui la circonscrivent, les alimens solides y sont divisés, triturés, broyés, par l'ac- tion des dents qui arment la mâchoire inférieure et qui vien- nent, par suite des mouvemens de cet os, frapper avec plus ou moins de force contre les dents de la supérieure. C'est dans l'action de ces instrumens de division, mis en exercice à la manière d'un marteau sur une enclume , par la «iisposition même de la mâchoire inférieure, qui représente à cet effet un levier coudé du troisième genre, que consiste le phénomène préparatoire et si important de la mastication, phénomène dans. lequel les dents et les mâchoires ne sont, à proprement parler, que des agens passifs et que contribuent activement à effectuer les muscles qui, comme les digastri- B SYSÏ-D Irécil et s'applique plus exactement sur ce qui reste d'aliuiens dans sa cavité. Quoi qu'il en soit, la nature de ce pliénoméne , l'explica- tion de ses causes immédiates, ont , de la part des médecins et des physiologistes de tous les siècles , donné lieu ;i une foule d'opinions , tour à tour adoptéc'S et abandonnées. C'est ainsi qu'Hippocrate, Galien et la plupart des anciens, d'après eux, regardoient la digestion stomacale comme une espèce de coction; que Pierre du Chastel et Van Helmont en faisoient une fermentation; que d'autres successivement l'at- tribuèrent à la putréfaction, à la trituration , à la macération , à la dissolution cliimiquf. Mais cette opération n'est ni mécanique, ni physique, ni chimique ; elle trouve son principe dans les lois de la vie; elle semble être, à proprement parler, et comme l'a dit M. Chaussier, une véritable dissolution vitale , laquelle est favo- risée d'ailleurs évidemment par le mélange avec les alimens d'une foule de fluides et d'humeurs qui viennent se rassem- Ller dans la cavité du viscère, soit qu'ils appartiennent à l'économie , ou qu'ils lui soient étrangers, et qui sont, d'une part, la salive, les larmes, les mucosités des tonsilles, des glandes buccales, pharyngiennes, etc., les produits exhalés de la bouche , du pharynx, de l'o-sophage et de l'estomac lui- même; et, de l'autre, les boissons et les sucs inhérens aux alimens. Ceux-ci sont donc pénétrés intimement par tous ces liqui- des, qui en écartent les molécules, les délaient , et trans- forment leurs principes dissociés en une combinaison nou- velle et spéciale, à peu près identiqiie, et à laquelle concou- rent efficacement la température du viscère, les mouvemens de péristole et les contractions péristaltiques qu'exercent ses parois, le soulèvement de la paroi antérieure de l'abdomen, réJévalion et l'abaissement alternatifs du diaphragme. Une fois, au reste, qu'en franchissant le pylore, le chyme est sorti de l'estomac pour passer dans le duodénum , qui se trouve distendu dans tous les sens et surtout transversale- ment, il ne peut plus relouruer vers le lieu d'où il est venu, par l'effet de la eonstriction du pylore. Là, pressé, condensé, par le péristole du duodénum, i! se mêle avec une certaine SYST-D 5)9 quantité de fluides muqueux et s'unit à la bile et au suc paa- créatique, qui arrivent à plein canal dans la cavité de l'intes- tin. La vésicul'e du iiel ellc-inême se vide alors. (Voyez Bile, Vksicvle.) Lorsque le mélange des aliinens et de ses divers fluides est bien opéré , le chyme, après avoir subi d'ailleurs l'influence des mouvemens de 1 organe et de sa température , n'est plus le même évidemment. Moins homogène que dans l'estomac , il est aussi plus ou moins coloré en jaune , surtout à partir de l'insertion du canal cholédoque; son odeur aigre , sa sa- veur acide, ont disparu, et il est parsemé de petits filameus blanchâtres, consisians , comme élastiques, placés à sa sur- face , et que M. Magcndie regarde comme du chjde brut, en même temps que, selon Marcet et M. Prout. il s'y fait un dé- Aeloppemeiit notable d'albumine. C'est dans le chycne, ainsi perfectionné et animalité , que les vaisseaux lactés vont puiser les matériaux à l'aide des- (juels ils fabriquent le chyle, qui doit, avec plus ou moins d'activité, être porté dans le torrent de la circulation , pour augmenîer la masse du sang et en renouveler les matériaux. L'absorption de cette humeur est très-manifeste dans le duo- dénum; mais à mesure que le chyme s'éloigne de cet in- testin, elle devient de moins en moins active, et le chyme se montre de plus en plus jaune et de plus en ])lus consis- tant. Ces changemens se manifestent très- évidemment déjà \crs l'iléon, c'esl-à-dire vers le tiers inférieur de rinfestiu grêle, spécialement dans les parties de cet intestin qui s'ap- prochent du cœcum. Ainsi, taji lis qu'à son origine rinlestin grêle donne naissance à une foule de vaisseaux chylifères, on n'en voit plus que quelques-uns, très-clairsemés et placés à de grandes distances les uns des autres , sur la région infé- rieure de cet intestin, et l'on cesse, pour ainsi dire , d'ea trouver sur les diverses parties du gros intestin. La perle que le chyme éprouve par l'effet de l'absorption du chyle, est en quelque sorte compensée par son mélange avec les mucosités et l'humeur plus ou moins liquide que fournissent les parois intestinales, et dontia quantité, d'après un calcul de Haller, peut être évaluée à sept ou huit livres par vingt-quatre heures. Ce mélange, se fait d'ailleurs pro-^ 520 SYST-D gressivement, car le chj^me chemine lentement depuis la fin du duodénum, à travers les circonvolutions multipliées du jéjunum et de l'iléon, jusque dans le cœcum, d'où il ne peut retourner dans l'intestin grêle, la valvule de Bauhin y met- tant obstacle, dans l'état de santé, par une disposition ana- tomique des plus curieuses. Cette progression de la pâte chymeuse est déterminée par le mouvement péristaltique du duodénum et par la contrac- tion des fibres circulaires de l'intestin grêle, laquelle, rétré- cissant la cavité de celui-ci de haut en bas , pousse dans ce sens et devant elle les madères qui y sont contenues , en même temps que les libres longitudinales, entrant aussi en action , diminuent d'ailleurs la longueur du trajet à parcourir, et que les mucosités et les fluides perspirés lubrifient et facili- tent les voies. En parcourant le long canal que représente l'intestin grêle, le chyme subit encore une autre modification que celles que nous avons déjà notées ; il se mélange avec divers pro- duits gazeux, qui, durant la chylification , se forment dans des proportions variées et se rassemblent dans les voies diges- tives en quantités plus ou moins considérables. Ces gaz , qui ont été examinés par Jurine, d'abord, et ensuite par MM. Magendie et Chevreul, ne sont que de l'acide carbonique, de l'azote et de l'hydrogène , et ne sont jamais combinés à de l'oxigène. Ils paroissent être le résultat d'une sécrétion par- ticulière, opérée à la surface de la membrane muqueuse. En pénétrant dans le cœcum, le chyme cesse d'être aussi mou , aussi diffluent, qu'il l'avoit été jusque-là. En y séjour- nant il se durcit et acquiert une félidité notable, en même temps que sa couleur devient plus foncée. Ces diverses mo- dific;Uions deviennent de plus en plus évidentes, à mesure que la masse , dépouillée de chyle et devenue excrémenti- tielle , se rapproche de l'anus. Dans le colon , déjà , elle forme une sorte de magma solide, ou se pelotonne et s'agglomère en boules plus ou moins volumineuses et plus ou moins ar- rondies, dernière disposition qui est due aux bosselures que présente à sa surface le gros intestin, c'est-à-dire le cœcum et le colon. C'est dans cette porti(?n des voies digestives encore que les SYST-E 521 excrëmens, dernier résidu de la pâte chymeuse, sont accom- pagnés de gaz , parmi lesquels on reconnoit, outre ceux que nous avons signalés plus haut , l'hydrogène carboné et l'hy- drogène sulfuré; mais on n'y trouve plus l'hydrogène pur, qui se rencontroit dans l'intestin grêle. Parvenus au rectum, les excrémens s'y accumulent comme dans un réservoir, le distendent et se rassemblent en une masse plus ou moins considérable. Par sa force de contrac- tion et par son élasticité , le sphincter de l'anus ferme cette ouverture, et met à leur sortie un obstacle qu'un acte delà volonté peut seul vaincre. L'excrétion stercorale, qu'on a proposé encore d'appeler défécation, est accompagnée de phénomènes que le physiolo- giste ne sauroit ignorer. Lorsque le besoin d'y satisfaire se manifeste , on contracte simultanément, à cet effet et par un véritable effort, le diaphragme et les muscles de l'abdomen , ce qui refoule vers le bassin les viscères de la cavité du ventre et les fait presser sur le rectum, en même temps que les muscles de la paroi inférieure de l'abdomen, lesreleveurs de l'anus et les ischio-coccygiens , fortement contractés, ré- sistent à cet effort et pressent en sens contraire. Alors la ré- sistance du sphincter ne tarde point à être surmontée , et l'ex- crément franchit l'anus. Tel est l'exposé simple et rapide ,' mais exact, des divers phénomènes qui, cfeez l'homme adulte, constituent la diges- tion proprement dite. Cette fonction offre des variétés assez notables, suivant les différens temps de la vie auxquels on l'examine , et surtout suivant les divers ordres d'animaux chez lesquels elle s'exécute. Nous sommes obligés, pour la pre- mière série de ces variétés, de renvoyer le lecteur aux traités spéciaux de physiologie ; les autres se trouvent naturelle- ment exposés dans divers volumes de ce Dictionnaire , et spécialement aux mots AniiMal, Bii.e , Chyle, Dents, Insectes, Oiseaux, Salive , Suc gastrique, Voile du palais, Zoologie, etc. (H. C.) SYSTÈME ÉPIDERMIOUE ou ÉPIDERMOÏDE. {PhjsioL génér.) Voyez Tégumens. (H. C.) SYSTÈME DE LA GÉNÉRATION. {Phjsiol. génér.) Voyez les articles Animal, Insectes, Laite, Mollusques, Œuf, Ovi- 5.2 SY$T-G PARES, Reproduction des poissons, Sperme, Tësticuie, Utérus, Vie, Vivipares, Verge, Végétaux, Zoologie et Zoophvte3. (H. C.) SYSTÈME GRAISSEUX. (Phjsiol. génér.) La graisse, si bien connue depuis les excellens travaux de MM. Chevr(Mil, lîérard et Théodore de Saussure , joue un rôle assez impor- tant dans réconoinie des animaux , pour que nous croyons devoir consacrer cet article au tissu qui est consacré à la conserver ; tissu qu'il ne faut point confondre avec le tissu cellulaire, et qui a été entrevu par Malpighi ; aperçu dans la moelle par Clopton Havers ; indiqué par Bergen, Mor- gagni et d'autres, et rejeté, au contraire, par Haller, et tout récemment encore par J. F. Meckel. W. Hunier, le premier , en a donné une description satisfaisante. Al. Monro en a publié une bonne figure, et Mascagni a fort bien représenté la disposition des vaisseaux sanguins qu'il reçoit. Ce tissu , comme on le voit par ce qui précède, a été un sujet de longues discussions, et son histoire n'a été totale- rient éclairée que dans ces dernières années, oîi mon ami, ffu le professeur Béclard , en a fait le sujet de recherches spéciales aussi ingénieuses qu'utiles. Le tissu adipeux sert de réservoir à la graisse et se pré- sente sous deux états différens : le tissu adipeux commun, et celui des os , qui prend le nom de tissu médullaire. C'est du premier seul qu'il s'agira ici. Jl se compose d'une multitude de vésicules ou d'utricules, r.ggIomérées et réunies en grains plus volumineux, qui, à leur tour, forment de petites masses arrondies, séparées par des sillons plus ou moins profonds. Ces masses ont un diamètre qui varie d'une ligne à six lignes. Les grains sont beaucoup plus petits, et les vésicules, qui ne se voient qu'au microscope, ont seulement un six- centième ou un huit-centième de pouce de diamèlre. Ces dernières ne communiquent point les unes avec les autres et forment autant de petits sacs sans ouvertures, à parois diaphanes et d'une étonnante ténuité. Lorsqu'on les incise, la graisse ne s'écoule que de celles qui ont été ou- vertes, et, pendant la vie, ce fluide n'obéit jjas à la jsrcs- \ SYST-G 5 5 .sion, ni aux lois de la pesanteur, comme la sérosité du tis.su cellulaire. L'assemblage de ces vésicules constitue le tissu adipeux, dont les formes sont excessivement variées, qui s'étend sous la peau en une couche membraneuse, qui représente des masses irrégulières dans les orbites, dans l'épaisseur des joues, autour des reins; qui pend, à Textérieur du péritoine et sur le bord libre des épiploons, en appendices pyriformcs et pé- diculées ; qui entoure certaines artères d'un réseau grais- seux, etc. Autant l'aspect du tissu adipeux offre de variétés, autant son abondance varie elle-même, suivant les régions du corps où on l'observe. Le panicule graisseux, qu'il forme à l'extérieur du corps au-dessous de la peau, est, par exemple, beaucoup plus épais à la paroi antérieure de l'abdomen et du thorax , au pubis, aux fesses et dans le creux de l'aisselle, que partout ailleurs. A l'intérieur, il est plus particulièrement accumulé dans l'excavation du bassin, dans les orbites, dans les grands in- terstices des muscles. Il représente, en général, la vingtième partie du poids total du corps: mais il peut faire beaucoup plus encore, et, quoique chez les sujets très -gros il semble s'être glissé à peu près partout, il est cependant certaines parties qu'il n'en- vahit jamais , même dans l'obésité la plus complète. Les paupières, le prépuce, le scrotum, la cavité du crâne , la surface des poumons, du foie, de la rate, de l'estomac, de l'utérus, par exemple, n'offrent de graisse dans aucun cas. I;es vaisseaux sanguins que reçoit le tissu adipeux, sont logés dans les intervalles des espèces de lobes que présente ce tissu; leurs rameaux se placent entre les granulations se- condaires, et leurs dernières ramifications rampent entre les vésicules elles-mêmes. Ils pénètrent dans ces différentes parties par un point peu étendu de leur surface, ce qui fait paroître chacune d'elles comme suspendue à un pédi- cule vasculaire. On n'a point encore aperçu de nerfs ni de vaisseaux lym- phatiques dans le tissu adipeux. 524 . SYST-L Un tissu cellulaire peu distinct paroît lier entre elles ses vésicules. Il devient plus apparent entre les granulations et très-dense autour des masses, où il est souvent remplacé par un appareil fibreux ou ligamenteux, très-régulièrement disposé, comme on le voit à la paume des mains et à la plante des pieds. En général, le tissu dont nous parlons est plus développé chez la femme que chez l'homme, et présente, suivant les diverses espèces d'animaux, une foule de variétés, qui se trouvent décrites dans les divers articles qui leur sont con- sacrés. Pendant la première moitié de son existence, le fœtus en est entièrement dépourvu ; mais depuis lors jusqu'au moment de la naissance, il se dépose de la graisse sous la peau, et ce n'est que plus tard qu'elle s'amasse successivement à l'in- térieur, mais de manière à ce que, à l'époque de la puberté, elle reste encore plus abondante à l'extérieur, et qu'on en trouve seulement dans la vieillesse autour de la base du cœur. Les grains adipeux sont disséminés et isolés dans le premier âge ; ils se rapprochent et s'agglomèrent ensuite. Les vésicules qui les constituent, sont plus nombreuses, mais non plus volumineuses, dans les individus surchargés de graisse; elles disparoissent quand le fluide qu'elles contenoient vient à être résorbé, et Ton n'en trouve plus de traces chez ceux qui sont morts dans le marasme. La graisse, dont on a fait l'histoire dans un article ex pro- fessa, est continuellement sécrétée et déposée dans les vési- cules du tissu adipeux , qui ne paroît point avoir d'autre Hsage que celui de sécréter ce fluide et de le contenir pen- dant un certain temps, en l'empêchant de se mêler à la sé- rosité du tissu cellulaire. Voyez Graisse. (H. C.) SYSTÈME LYMPHATIQUE ou ABSORBANT, Sjstema va- sorum Ijinpliaticorum. (Physiol. génér.) D'après le mot latin, absorbere (boire, humer), on appelle absorption une fonc- tion en vertu de laquelle les êtres organisés vivans attirent , dans des pores ou des vaisseaux particuliers, les fluides qui les environnent, ou ceux qui sont exhalés dans l'intérieur de leur économie, fonction d'une haute importance et qui SYST-L 525 offre des modifications bien prononcées, selon la nature de l'espèce d'être dans laquelle on l'observe; mais, en général, chez tous les animaux elle introduit, d'une part, dans le corps des matériaux puisés au dehors de lui et destinés à le réparer, tandis que de l'autre elle reprend dans toute l'or- ganisation les matériaux primitifs qui en ont fait partie pen- dant un certain temps, et les rejette au dehors. C'est donc l'absorption qui accomplit les deux mouvemens opposés de composition et de décomposition , d'assimilation et de désassimilation , qui constituent essentiellement la nu- trition. Chez les animaux les plus simples elle semble effectuer à elle seule celle-ci, qui se borne uniquement à l'exercice des deux actes que nous venons de signaler. Mais dans les êtres animés d'une classe supérieure, dans l'homme en particulier, l'absorption, tout en étant elle- même une fonction plus compliquée, ne concourt plus seule à l'accomplissement de la nutrition , qui résulte, chez eux, de l'exercice simultané de plusieurs fonctions, la digestion, la respiration , la circulation, la séci'élion , etc. Elle tend seu- lement à former le fluide spécialement nutritif, auquel les autres fonctions que nous venons de nommer, impriment aussi leur cachet. Le mécanisme immédiat de l'absorption échappe à nos sens, tant à cause de sa grande délicatesse, que de la peti- tesse des molécules sur lesquelles il trouve à s'exercer. On ne sauroit en pénétrer l'essence, qui se trouve dérobée peut- être pour toujours aux moyens d'investigation que nous avon» à notre disposition. Mais on ne peut douter qu'il ne soit placé sous l'influence immédiate de la vie et qu'il ne se rattache à aucune action physique ou chimique quelconque. C'est un de ces nombreux phénomènes que l'être animé présente, et qu'il n'est point donné aux sciences accessoires à la physio- logie, ni à la physiologie elle-même, d'expliquer. Les résultats cependant ne peuvent échapper à l'esprit ob- servateur, et l'on doit présenter comme tels les corollaires suivans, que l'expérience a sanctionnés. 1.° L'absorption exige, pour son accomplissement , la vie de l'animal. 5-^^' SYST-L 2." Elle est modifiée selon l'âge, l'état de santé ou de ma- ladie, les diverses conditions de l'existence, en un mot. 3," Elle ne peut être une simple imbibition mécanique; car le liquide absorbé est en même temps élaboré. 4." Elle ne peut être une action chimique générale, puis- qu'il n'y a aucun rapport chimique entre les matériaux ab- sorbés et la matière vivante qui en résulte. 5." Elle doit donc être classée , comme nous venons de l'annoncer, parmi ces actions organiques et vitales qui appar- tiennent exclusivement aux êtres vivans. En général , aussi , au moins chez l'homme , les diverses ab- sorptions se font par des vaisseaux dont les radicules pre- mières ont des oriiices tellement déiiés, qu'on ne peut les voir à l'œil nu. Les variations que présente la force absor- bante dans une foule de circonstances, ont fait supposer que ehacun de ces orifices est doué d'une sensibilité et d'une force contractile particulières, qu'il se dilate ou se resserre, absorbe ou repousse, suivant la manière dont il est affecté, les substances qui sont mises en contact avec lui. On suppose en outre que, pour absoi'ber, chaque suçoir de ces vaisseaux éprouve une sorte d'érection. Il parolt aussi qu'une fois absorbés, les fluides sont renfer- més immédiatement dans des vaisseaux de deux ordres , et îiominés lymphatiques et lactés, selon qu'ils sont destinés à conduire ou la lymphe ou le chyle. Pressés par les parois de ces' vaisseaux, qui se resserrent, les deux humeurs pré- citées cheminent des radicules vers les racines et de cel- les-ci vers les troncs , à la manière du sang veineux. Des valvules, qu'elles trouvent sur leur passage , s'opposent à leur marche en sens inverse , et les anastomoses fréquentes jies vaisseaux facilitent beaucoup leur circulation. Enfin , quelque soit l'endroit où ils aient été inhalés, tous les liquides absorbés se rendent dans le canal thoracique ou dans la grande veine lymphatique droite, après avoir toute- fois traversé un certain nombre d'organes d'apparence glan- duleuse, et nommes ganglions lymphatiques , et sont mêlés, dans les veines sous-clavières, avec le sang veineux. Quoi qu'il en soit, sous le rapport de ses agens, comme sous celui de son mécanisme, l'absorption est loin d'être une SYST-L 527 et îriHivisible dans le corps d'un même animal. Cette fonction pt^iit se partager en un certain nombre d'espèces plus ou moins tranchées, et dont les unes sont constanles , tandis que les autres ne s'accomplissent qu^ accidentellement. L'accomplis- sement des premières entre nécessairement dans le méca- nisme de la nutrition ; par elles, les matériaux recueillis sont élaborés de manière à pouvoir servir à former le sang. L'exer- cice des secondes nuit le plus souvent à l'économie ; il n'a aucune influence sur la matière absorbée. Les absorptions digestive et interstitielle sont des absorp- tions du premier genre. L'absorption de certains mcdicamcns appliqués à la surface du corps, rentre dans le second genre. Dans plusieurs des paragraphes suivans nous tâcherons de donner à nos lecteurs une idée précise de quelques-unes des espèces d'absorptions et de leurs agens. On nomme absorption digestive, l'espèce d'absorpUon qui se fait dans l'intestin grêle, où elle s'opère sur les alixnens et les boissons, après que ces substances étrangères ont subi l'action préalable de la digestion. C'est une des absorptions les plus évidentes , les plus faciles à concevoir; on en dis- tingue l'agent spécial, Vappareil chjlifère ; on en voit nette- ment le produit , le fluide appelé chjle. ( Voyez Système DIGESTIF.) Quelques physiologistes ont donné le nom d'absorption aé- rienne à l'absorption qui agit sur l'air à la surface interne du poumon , et qui puise dans ce fluide le principe exclusi- vement nécessaire pour la formation du sang artériel. Géné- ralement on fait de cette absorption une fonction spéciale sous le nom de Respiration. (Voyez ce mot et Sang.) Quoi qu'il en soit, cette espèce d'absorption est, avec celle qui s'opère dans les voies de la digestion sur le chyle , la seule qui porte dans le corps de l'homme et des animaux vertébrés en général des matériaux nutritifs puisés au dehors. Elles seules entretiennent ainsi les organes dans leur état d'intégrité et peuvent concourir à réparer les pertes jour- nalières que fait l'économie. Par suite de leur indispensable nécessité dans le système général de la nutrition, leur sus- pension entraine inévitablement une mort plus ou moins S28 SYST-L prochaine. Aussi s'exercent -elles constamment à toutes les époques et dans toutes les circonstances de la vie. L'absorption qui reprend dans tout organe du corps un certain nombre de matériaux, pour que son volume n'aug- mente point indéfiniment, et que la décomposition y con- tre-balance la composition, a été nommée absorption inters- titielle par Hunter. C'est cette absorption que d'autres ont nommée décomposante ou moléculaire, que Bichat a désignée par le nom de nutritive, et dont Buisson a fait son absorption organique. Elle s'exerce sur les molécules qui , dans le travail de la nutrition, abandonnent les organes et cèdent leur place à celles qui sont nouvellement introduites dans l'économie. Elle préside donc à la décomposition des tissus. Elle est d'ail- leurs aussi, comme les précédentes , dans une activité con- tinuelle. L'absorption interstitielle est démontrée évidemment par des faits et des expériences. Ayant nourri pendant quelque temps des animaux avec des alimens qui contenoient de la garance, Duhamel a observé que les os de ces animaux étoient teints en rouge, mais reprenoient à la longue leur couleur ordinaire , si l'on cessoit de joindre de la garance à leur nourriture. C'est aussi, bien certainement, cette espèce d'absorption qui creuse le canal médullaire des os longs, les sinus des os maxillaires, les cellules de l'ethmoide ; c'est elle qui use les racines des dents de lait au moment de la seconde denti- tion; qui , avec l'âge , fait disparoître le thymus, et semble atrophier les capsules surrénales. Cette absorption n'est point de la même nature dans cha- que organe, et, par suite, il y en a autant d'espèces qu'il y a de tissus distincts dans le corps. Une autre espèce d'absorption recueille tous les sucs versés à la surface des organes qui n'ont aucune issue au dehors; sucs dont la quantité augmenteroit ainsi indéfiniment, s'ils n'étoient repris à mesure qu'ils sont épanchés. Elle enlève aussi quelques principes aux fluides sécrétés excrémentitiels, et les dépouille ainsi de ce qu'ils peuvent contenir encore d'utile. C'est cette absorption , par conséquent , qui s'empare , a« SYST-L 529 besoin , de la sérosité du péritoine , des plèvres ou de l'a- rachnoïde, de la synovie qui lubrifie nos articulations, de la graisse qui s'accumule dans les intervalles de nos organes , de la moelle qui remplit les cavités de nos os, de la vapeur lymphatique que contient le tissu cellulaire. C'est elle aussi qui s'empare de quelques-uns des élémens des humeurs pers- pirées, cutanées ou muqueuses, du fluide lacrymal, de la salive, du suc pancréatique, de l'urine, de la bile, du lait, du sperme. C'est par elle que l'urine se colore et s'épaissit dans la vessie ; que la bile hépatique se change en bile cys- tique dans la vésicule du fiel, etc. Nous dirons ici, d'une manière générale, que , dans l'an- tiquité , lorsqu'on n'avoit encore aucune connoissance du système lymphatique , on regardoit les veines comme ses agens. Plus tard , c'est-à-dire après la découverte si impor- tante de ce système, et quand on eut reconnu que les vais- seaux lactés des intestins étoient les agens de l'absorption du chyle, on dit que les vaisseaux lymphatiques étoient les agens exclusifs de toutes les absorptions, et on pensa que les veines n'y contribuoient en rien. Aujourd'hui quelques physiolo- gistes distingués , sans se prononcer avec le plus grand nom- bre pour l'une ou l'autre de ces opinions, les embrassent toutes deux à la fois. Mais dans cette espèce d'absorption, comme dans l'absorp- tion interstitielle , ce n'est encore que sur des preuves néga- tives et par voie d'exclusion, en quelque sorte, qu'on peut regarder lesveines ou les vaisseaux lymphatiques comme char- gés de la fonction. Au moment même, en effet, où la ma- tière est absorbée , sa nature est changée : on ne peut donc jamais la reconnoître sûrement dans les vaisseaux où elle a été introduite ; ce seroit pourtant là la seule preuve vérita- blement irrécusable de son absorption. Quoi qu'il en soit du mécanisme immédiat de cette ab- sorption, lequel, comme celui de toutes les autres, échappe à nos sens , puisqu'il consiste en une action vitale qui se passe aux extrémités imperceptibles d'un tissu vasculaire de la plus grande délicatesse; quoi qu'il en soit de ses agens exclusifs, il est toujours certain que son produit, joint à celui de l'ab- sorption interstitielle, est la lymphe, laquelle, simultanément 5i. H 53o SYST-L avec le chyle , est déversée dans le sang veineux , qui repré- sente, ainsi alimenté par ces deux humeurs, tous les élémens que les absorbans ont saisis, et qui va, dans le poumon, les soumettre à l'action de l'air et se changer en sang artériel. Vabsorption cutanée est celle qu'exerce la peau sur les substances étrangères, tant solities que liquides et gazeuses, avec lesquelles cette membrane est mise en contact. Elle doit être mise au rang de celles qui ne se produisent qu'éventuel- lement dans l'économie de l'homme , dont l'accomplissement n'entre pas forcément, comme celui de l'absorption chyleuse, dans le système général de la nutrition , et qui peuvent tour à tour servir ou nuire. Comme les autres absorptions acci- dentelles aussi, elle laisse le plus souvent presque intactes ou au moins altère fort peu les matières qu'elle introduit dans l'organisme. Cette absorption ne sauroit être mise en doute. Une foule de faits différens en attestent l'existence , surtout chez l'homme , et Paracelse , dont il faut tant se défier à cause de l'exagé- ration qui caractérise son genre d'esprit, peut cependant en être cru quand il nous rapporte avoir soutenu des malades par l'usage des bains de lait ou de bouillon. Nous avons assez souvent occasion de vérifier cette assertion. Il n'est point de voyageur dans les contrées équatoriales qui ne sache que la soif est calmée , sous le ciel le plus ardent , par l'applica- tion de vêtemens mouillés sur le corps. Personne n'ignore non plus que le corps augmente un peu en poids à la suite d'un bain prolongé, et qu'alors, afin d'expulser l'eau qui a été surabondamment absorbée , la sécrétion de l'urine devient plus copieuse. Lorsqu'on séjourne long -temps dans l'air humide des ca- vernes ou dans une atmosphère chargée de brouillards, on peut se convaincre de même de l'inhalation de l'eau suspen- due dans le gaz ambiant, et Fontana , Gorter , Keil , pour- roient nous servir d'autorités, si nous avions besoin d'en citer pour un phénomène universellement reconnu. Il n'est point d'anatomiste non plus , qui ne puisse certi- fier avoir absorbé par la peau les miasmes putrides qui char- gent l'air corrompu des amphithéâtres de dissection. Les expé- riences de Bichat sont décisives à cet égard , et ont été di- SYST-L 33i rigées de manière à ce qu'on ne puisse, en aucune façon, admettre au nombre de leurs résultats l'influence de l'absorp- tion pulmonaire. Enfin , on ne peut se refuser à admettre l'absorption cu- tanée, quand on voit les tégumens communs du corps ouvrir une voie facile aux principes de contagion et faire pénétrer dans l'économie de nombreux germes de maladies; quand on voit les ganglions lymphatiques des aînés devenir plus volu- mineux après l'immersion prolongée des pieds dans l'eau; et surtout, quand on se rappelle que les médecins obtien- nent souvent des effets thérapeutiques très-marqués en appli- quant tel ou tel médicament sur la peau. On sait générale- ment, en effet, que les frictions mercurielles ont une grande influence contre la syphilis , que les onctions avec une pom- made chargée de quinquina sont toniques , que celles d'un mélange d'axonge de porc et d'opium sont sédatives, que l'application de la scllle ou du jalap , avec de la salive, sur le ventre, détermine des purgations, etc. Les expériences multipliées faites à l'hôpital de la Salpêtrière, par MM. Du- méril et Alibert , ont mis ce fait hors de doute. L'absorption cutanée est beaucoup plus active que partout ailleurs dans les endroits où la peau est mince et recouverte d'un épiderme humide. Elle est plus énergique chez les femmes et les enfans, que chez les hommes, les adultes et les vieillards. Durant le sommeil elle paroît aussi s'exercer avec plus de force. Elle a bien peu d'énergie chez les animaux dont le corps est couvert de poils, de plumes ou d'écaillés. Elle a lieu beaucoup plus facilement, au reste, lorsqu'on a préalablement frictionné l'épiderme. Il semble que , par cette opération , on soulève les petites écailles dont cette membrane protectrice paroît formée, et qu'on met ainsi à découvert les bouches inhalantes des vaisseaux lymphatiques tégumentaircs. L'absorption que les membranes muqueuses exercent sur les matières étrangères qui sont mises en contact avec elles, est remarquable par sa grande activité , abstraction faite du chyle dont elles s'emparent dans les intestins et de l'oxigène de l'air qu'elles paroissent pomper dans les bronches. (Voyez Système digestif et Respiration.) Les absorptions qui agissent 55a SYST - L sur CCS deux matériaux rentrent dans la classe des absorption» nutritives, et celle dont nous allons nous occuper peut être considérée comme éventuelle. Elle a , du reste, les plus grands rapports avec l'absorption cutanée. Très-souvent, en effet, à la surface même de l'intestin des molécules non chylijiées des alimens et des boissons sont ma- nifestement absorbées , de même que certaines substances non alimentaires qui se trouvent introduites dans les voies de la digestion. Souvent le liquide des lavemens est évacué par la voie de l'urine, ce qui ne sauroit avoir lieu sans une absorption préalable. Le savant professeur Chaussier . dans une expérience instructive, a prouvé que le gaz acide hydro- sullurique. poussé dans le rectum d'un animal, déterminoit proœptement une asphvxie mortelle, et de nombreuses ob- servations, rapportées par Huuter. Kaaw. Boerluave et Flan- drin, démontrent à quel point l'absorption est énergique sur la surface de cet intestin. Il en est de même de la membrane muqueuse qui tapisse les bronches, et qui devient ainsi une des voies les plus fré- quentes des contagions. C'est à l'absorption qu'elle exerce qu'il faut même souvent rapporter une partie des phénomènes qu'on attribue communément à l'absorption cutanée. La res- piration d'un air chargé du principe odorant de l'huile essen- tielle de térébenthine communique à l'urine l'odeur de la violette, par l'effet de l'inhalation des molécules voladies de cette sub-stance dans l'intérieur des voies aériennes. Les mias- mes émanés des matières animales en putréfaction sont ab- sorbés de même dans l'acte de la respiration . et communiquent la fétidité qui les caractérise aux gai qui s'échappent par l'anus. Les liquides même, par un semblable mécanisme, peuvent disparoitre dans les bronches après avoir été versés dans la cavité de ces conduits. M. Gohier l'a expérimenté sur des chevaux dont il avoit ouvert la trachée -artère, et tous les iours nous voyons les médecins conseiller avec succès l'inspiration de vapeurs chargées de principes médicamen- teux, qui passent par suite dans le torrent de la circulation. L'absorption cutanée et celle qui s'opère a la surface des membranes muqueuses, autrement que sur le chyle et l'oxi- geue de l'air atmo^hérique , sont deux espèces principales SYST-L 533 d''alsorptions accxdenlelles, qui peuvent avoirlieu danslecorps des animaux. Mais il en existe encore beaucoup d'autres du même genre, qui, pour n'être point aussi souvent mises en jeu, n'en méritent pas moins une grande attention. Presque toutes les parties du corps humain peuvent en offrir des exemples frappans. Nous nous bornerons aux suivans -. M. Magendie , après un grand nombre d'autres expérimen- tateurs , a démontré que des substances liqiiides, injectées dans la cavité des membranes séreuses ou dans les aréoles du tissu cellulaire, y étoient bientôt absorbées. C'est ce qu'avoit déjà prouvé Hunter, quand, après avoir poussé dans le pé- ritoine une solution d'indigo , il vit les vaisseaux lymphati- ques de l'abdomen être colorés en bleu, Flandrin a recueilli également des faits analogues. Mascagni a trouvé sur des animaux morts d'un épanchement de sang, dans le thorax ou l'abdomen , les vaisseaux lymphatiques du poumon et du péritoine gorgés de sang, comme il les a vus pleins de sé- rosité dans un cas d'hydropisie. M. Desgenettes a trouvé les vaisseaux absorbans du foie distendus par une lymphe amère, et ceux des reins par un fluide urineux, de même que Sœm- mering a reconnu du lait dans ceux de l'aisselle chez une femme qui nourrissoit. Il se passe des phénomènes analogues dans le parenchyme même des organes. Ayant introduit une concrétion calculeuse dans une plaie faite à un animal et dont la cicatrisation fut ensuite déter- minée , M. Chaussier a vu , avec le temps , le calcul être détruit et disparoitre par le simple effet de l'absorption. C'est encore par l'exercice de cette fonction que l'air qui distend tout le tissu cellulaire dans l'emphysème , se dissipe d'une manière invisible et par une voie qui paroît inconnue au premier coup d'oeil. MM. Achard , Chaussier, Nysten et quelques autres, ayant injecté dans les tissus intérieurs des organes divers gaz, comme du gaz oxigène et du gaz acide carbonique , ont observé le même phénomène. C'est de la même manière que disparoissent tous les épan- chemens qui peuvent survenir dans notre économie, par suite de la blessure ou de la rupture de quelque organe. 534 SYST-L C'est encore aînsî que, dans beaucoup de cas d'ictère, la bile retenue dans son réservoir est résorbée et va teindre les tégumens et l'urine en jaune. Les organes de l'absorption sont les mêmes dans les mam- mifères que dans l'homme. L'opacité, la teinte blanche des vaisseaux qui constituent le système chylifère des carnas- siers, les a fait découvrir chez ces animaux long-temps même avant qu'on en soupçonnât l'existence dans notre espèce. Au contraire, dans les Oiseaux, les Reptiles et les Pois- sons, qui tous sont dépourvus de ganglions lymphatiques, on a nié long-temps la présence du système des vaisseaux ab- sorbans. Dans ces derniers temps, MM. Duméril, Cuvier et Lauth , d'accord avec Hewson et MM. Tiedemann et Foh- mann , et contradictoirement à l'opinion émise récemment par M. Magendie, ont admis et démontré chez les oiseaux l'existence des vaisseaux lactés mésentériques , spécialement dans le pic- vert, le dindon, la poule, la cigogne, le héron, l'oie, le canard. M. Cuvier a pareillement parlé des lymphatiques dans les Reptiles et les Poissons, où tous ces vaisseaux se rendent à deux plexus , de chacun desquels part un petit canal qui verse dans les jugulaires la lymphe rassemblée dans tout le corps. (H. C.) FIN DU CINQUANTE-UNIÈME VOLUME". STRASBOURG , de l'imprimerie de F. G. Levrault, impr. du RoL