SCIENCES NATURELLES DANS lf.qup:l ON TRAITE MKTHODIQTï^MEKT DES DIIFJ^.aENS ÊTRES DE LA NATDRE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d"aPRÈS l'kTAT ACTUEL DE NOS C0NN0ISSAKCE3 , SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITÉ QU'eN I'EUVENT RETIRER LA MÉDECINE , l'aGRICULTURK, LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISllvS. Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi et des principales Ecoles de Paris. rdME CINQUAJSTE-CINQUTÈME TORTUE-TS. F. G. Levrault, Éditeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, N.'* 81, à PARIS. Le Normant, rue de Seine, N.° 8, à PARIS, 1828. LIBRARY OF 1685- IQ56 DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME LF. TORTUE = TS. Le nombre cP exemplaires prescrit par la loi a été déposé. Tous les exemplaires sont ret^êtus de la signature de r éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES DANS LEQUEL ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES , SOIT RELATIVEMENT A l' UTILITÉ ^u'eN PEUVENT RETIRER LA xMÉDECINE , l'aGRICULTURE , LE COMMERCÉ ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage desliné aux médecins, aux agriculteurs, aux commercans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt à connoître les productions de la nature, leurs caractères génériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Ecoles de Paris. TOME CINQUANTE-CINQUIÈME, F. G. Levrault, Editeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, N.** 81, à PARIS. Le Nokmant, rue de Seine, N.° 8, à PARIS. 1828. Liste des Auteurs par ordre de Matières Phjsifjiie générale. M. LACROIX, membre de rAcaddmie des Sciences et professeur au Collège de Fronce. ( L. ) Chimie. M. CliEVREUL, Membre de l'Académie des sciences, professeur au Collège royal de Charlemagne. (Ca.) Minéralogie et Géologie. W. .Alexano. BRONCNIART , membre de l'AcEdëmie royale des Sciences, professeur de Minéral.igle au Jardin du Roi. ( B. ) M. BROCHANT DE VILLIERS, membi de rAcadcm.e des Sciences. ( B. de V.) M. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( D. F.) Zoologie générale, Anatomie et Physiologie. M. G. CUVIER, membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof. an Jardin du Roi , etc. ( G. C. ou CV. ou C.) M. FLOURENS. (F.) Mammifères. M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardin du Roi. (G.) Oiseaux. M. DUMONT DE S.TK CROIX, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( Ch. D.) Reptiles et Poissons. M. DELACÉPÈDE, membre de l'Académie des Sciences , pTof. au Jardin du Roi. (L. L.) M, DUMÉRIL, membre de l'Académie des Sciences , professeur an Jardin du Roi et à l'École de médecine. ( C D. ) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H.C,) Insectes. M. llLMÉRIL, membre de rAcadémie des Botanique. M. DESFONTAINES, membre de l'Ac.-.démie des Sciences. (Dïsv. ) M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (J.) M. MÎRBEL, membre de l'Académie de;. Sciences, professeur à la Vacuité «les Sciences. ( B. M.) M. HElSKI CASSINI, associe libre de l'Aca- démie des Sciences, membre étranger de la Société Linnéenne de Londres. ( H. Cass. ) M. LEMAN , membre de la Société ph malique de Paris. (Lem ) M. LOISELEUR DESLONCCllAMl'S, Docteur en médecine , membre de plusieurs Sociétés savantes. ( L. D. ) M. MASSEY. (Miss.) M. POIRET, membre de plusieurs So savantes et littéraires , continuatei l'Encyclopédie botanique. (^Poir.) M. DE TUSSAC, membre Sociétés savantes, auteur de Antilles. (De T.) MM. DE HUMBOLDT et hAMOND donneront cfuelques .irticles sur les obje nouveaux qu'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dort ils se sont plus particnlièremeut occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse. M. PRÉVÔT a donné l'article Océ-tn; M. VALENCIENNES plusieurs articles d'Orn! thologie; M. DESPORTES l'article Pigeon domeHii/ue , et M. LESSON l'article P/ui'ier. M. F. CUVIER, membre de l'Académie des sciences, est chargé de la direction géné- rale de l'ouvrage, et il coopérera aux articles généraux de loolojie et » l'histoire des mammifères. (F. G. ) l'École de médecine ( C. 0. ) Cruslacés. yi. W. E. LEACll , membre de la Société roy. de Londres, Correspond, du Muséum d'his- toire naturelle de france. (W. E. L.) M. A. G. DESMAREST, membre titulaire de l'Académie royale de médecine, profes- s.-ur à l'école royale vétérinaire d'Alfort, meoibre cortespondanl de l'Académie des Mollusques , Vers el Zoophytes. M. DE BLAINVILLE, membre de l'Académie des Sciences, professeur à la Faculté des Sciences. ( De B. ) de plusieurs la Flore des Al. TURPIN, na l'cNécution des dess la gravure. hVMOND donneront quelques laliste , est chargé de ; et de la direction de DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOR 1 ORTUE , Testudo. ( Erjpét. ) On appelle de ce nom un genre de reptiles de l'ordre et de la famille des chéloniens, lequel renferme ceux des animaux du genre Testudo de Linnœus qui vivent habituellement sur la terre. On les reconnoît aux caractères suivans : Doigts immobiles , comme soudés , réunis en un moignon av' rondi ; carapace homiée , Soutenue par une charpente osseuse y toute solide et soudée au plastron par la plus grande partie de ses bords latéraux j jambes, ainsi que la tète, pouvant se retirer entièrement entre les boucliers; ongles gros et coniques, au nombre de cinq aux pieds de devant, de quatre à ceux de derrière. Les tortues n'ont point de dents : leurs mâchoires sont revêtues de corne comme celles des oiseaux 5 leur langue est courte, hérissée de filets charnus. Nous avons déjà fait connoitre tous les détails de leur organisation intérieure à nos articles Chéloniens et Reptiles; il seroit donc superflu de le» reproduire ici. Nous allons simplement exposer rapidement quelques faits nouvellement publiés (Février 1828) par MM. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et J. G. Martin , et ayant spé- cialement rapport à la disposition des organes urinaires et génitaux , ainsi que du cloaque. Ces zootomistes distingués ont encore trouvé en effet des points nouveaux d'organisation à noter après les travaux si 56. 1 2 TOR importans de Perrault, de Caldesi et de Gottwald , et de MM. Cuvier, Bojanus , Treviranus, Duméril , sur ces êtres qui sont placés en tête des animaux à sang froid. Ils ont exercé leur talent d'investigation sur un grand individu de la tortue indienne, et ils ont pu vérifier le résultat de leurs recherches sur les viscères d'une autre tortue , présumée être la couï. Suivant eux , la vessie de la tortue indienne est une poche d'une étendue considérable, à parois très-minces et si pro- fondément échancrée sur la ligne médiane que ses deux moi- tiés, réunies seulement dans une petite étendue, semblent deux poches distinctes. Le cloaque est composé de deux parties distinctes : dans l'une s'ouvrent la vessie, les deux uretères elles deux ovi- ductes; l'autre reçoit l'ouverture commune de la première et le rectum , et va déboucher à l'extérieur par un orifice placé sous la queue, véritable anus externe. La première partie du cloaque représente une poche par- faitement circonscrite. Son orifice commun, de même que celui du rectum, est entouré par un sphincter. Sa mem- brane muqueuse, molle et mince , est noire en devant, brune en arrière, et a quelque ressemblance avec la cho- rioïde de l'œil du bœuf. La membrane interne du cloaque commun est jaune; ses parties latérales sont tachetées de noir. Celle du rectum est rose. En outre, on observe, et les mêmes anatomistes nous l'apprennent, chez les tortues deux canaux qui mettent la cavité du péritoine en communication avec le corps caver- neux, tant du clitoris que du pénis. Le mâle a une verge simple et considérable, creusée seu- lement d'un sillon. La femelle produit des œufs revêtus d'une coque dure. Souvent le mâle peut être distingué à la concavité de son plastron; Les tortues terrestres n'ont besoin que de très-peu de nourriture et peuvent passer des mois entiers et même des années sans manger. Elles sont très-vivaces, puisqu'on eii a vu se mouvoir sans TOR 3 tête pendant plusieurs semaines , et elles vivent fort long- temps; car, en Sardaigne, Cetti en a vu une qui avoit l'âge de soixante ans, bien constaté, et qui ne paroissoit pas plus vieille que la plupart des individus de même espèce qu'on prenoit dans les campagnes. Elles ont beaucoup de force, puisque dans l'Inde et en Amérique, on a vu des enfans être portés par des tortues d'une grande taille. On les distinguera, du reste, très-aisément desEinYOEs, des Chélydes, des Chélydres et des Trionyx, qui ont les doigts mobiles , et des Chélonées , où ils sont soudés en une nageoire aplatie. (Voyez ces divers noms de genres et Ché- tONiENs , et Reptiles. ) Parmi elles , nous citerons spécialement les suivantes : La Tortue grecque; Testudo grœca , Linn. Carapace ovale et très -bombée dans toutes les parties de son disque et de son bord; plaques dorsales entourées de stries nombreuses et concentriques, bombées dans leur centre, qui est pointillé, grenu et un peu excavé au milieu ; première plaque verté- brale d'une figure pentagonale; les seconde, troisième et quatrième, hexagonales; la cinquième, tétragonale ; vingt- cinq plaques marginales, toutes oblongues et quadrilatères, profondément striées en travers dans une moitié et à peine striées en long dans l'autre moitié; plastron presque aussi long que la carapace, séparé en deux grandes portions par un sillon longitudinal et composé de douze plaques; dessus de la tête un peu convexe et recouvert par quelques grandes écailles; bec tronqué; narines rapprochées et non saillantes; mandibules foiblement dentées en scie sur leurs bords ; pieds antérieurs courts et robustes ; pieds postérieurs alongés, plus forts; queue courte , épaisse, un peu conique, munie d'une sorte de corne recourbée à son extrémité; peau des membres, du cou et de la queue, écailleuse. La carapace de la tortue grecque a ses écailles tachetées de noir et de jaune par de grandes marbrures; de plus, le centre des plaques du disque est relevé par une petite tache noire irrégulière. Le bord postérieur de cette même carapace offre , dans son milieu, une proéminence recourbée sur la queue. 4 TOR Toutes les plaques du plastron sont jaunes et présentent (ians leur milieu une grande tache noire. La peau du cou, quoique écailleuse, est très-làche, et se replie en capuchon derrière la tête au gré de l'animal. La tortue grecque est presque hémisphérique et générale- ment de petite taille, car elle ne dépasse Jamais dix pouces de longueur totale, et le grand diamètre de sa carapace ne s'étend guères au-delà de quatre à cinq pouces: aussi ce reptile ne pèse-t-il jamais plus de trois livres. Elle est assez commune dans toutes les parties méridionales de l'Europe et orne de ses dépouilles presque tous les cabi- DiCts d'histoire naturelle. On la rencontre plus particulière- ment dans les diverses contrées qui avoisinent la mer Médi- terranée , en Dalmatie , en Sardaigne , en Portugal , en Grèce , en Macédoine, sur les côtes de la Barbarie. On l'élève très- fréquemment en domesticité dans les jardins de l'Italie , plus rarement dans ceux de France et d'Allemagne. Elle y détruit une grande quantité d'insectes et de mollusques nuisibles. A l'état sauvage , elle se retire dans les bois et sur les terrains élevés, où elle se nourrit de racines, de fruits, d'insectes , de vers et de mollusques. Elle recherche surtout les escar- gots, dont elle brise la coquille calcaire avec ses fortes mâ- choires. Les Grecs connoissoient fort bien cette espèce de tortue, car Phidias la plaça aux pieds de sa Vénus, probablement comme le symbole de la douceur. Selon Targioni Tozzetti , professeur de médecine à Florence, elle croît très-lentement et peut vivre pendant quarante années et même bien au-delà. C'est elle que Cetti a observée , comme nous Pavons déjà dit, à l'âge de soixante ans. En Sardaigne , elle pond sur la fin de Juin. Ses œufs , blancs et gros comme ceux du pigeon , sont au nombre de quatre ou cinq seulement. Elle les dépose dans un trou et elle les recouvre de sable, lis éclosent dès la lin de Septembre. Au mois d'Octobre , elle s'enfonce à deux pieds environ sous la terre et ne reparoit qu'en Avril. Selon Shaw , elle hiverne aussi en Barbarie. Les mâles trottent quelquefois en faisant de petits bonds sur la terre; mais on ignore s'ils sont alors animés par la colère TOR 5 ©u par l'amour. Lorsque plusieurs d'entre eux se trouvent réunis dans uii même endroit , ils s'attaquent avec opiniâtreté, se battent à coups de tête et se mordent avec fureur. La chair de la tortue grecque passe pour dominer un bouil- lon préférable à celui que fournit celle de l'émyde bour- beuse; aussi les pharmaciens de Paris la font venir assez sou- vent de Barbarie par la voie de Marseille. Il paroit , du reste , qu'il est défendu aux Grecs et aux Turcs de se nourrir de cette chair. De Lacépède a rapporté à l'espèce de la tortue grecque des tortues terrestres du Japon , d'Amboine , de Ceilan , de l'île Bourbon, de l'île de l'Ascension et de la côte de Coro- mandel. Il croit aussi qu'elle existe dans plusieurs parties de l'Amérique. Peut-être vit-elle aussi en Egypte, car il faut trés-proba» blement regarder comme son analogue la zolhafœ de Forskal, qui est fort commune près d'Alep et vers le mont Liban , et que l'on vend dans les marchés du Kaire. Les Grecs s'en nourrissent à l'époque de leur carême, parce qu'ils la regar- dent comme une chair maigre. Ils mangent cuits ses œufs , qu'elle pond au nombre de trente ou de quarante , et ils boivent son sang cru. Indépendamment , la tortue grecque oËFre six à huit va- riétés, qui ont été fort bien indiquées par Schœpff et par Daudin. L'une n'a point d'échancrure apparente sur le devant de la carapace , et a le milieu de ses plaques dorsales poli et comme usé. Une autre a sa carapace sans échancrure en devant, plus large en arrière , avec des plaques vertébrales très-bombées et sans aréoles pointillées à leur centre. Une troisième offre des aréoles pointillées très-apparentes sur les plaques de la carapace. La quatrième présente ces mêmes aréoles , mais sans poin- tillé. La cinquième a toutes ses plaques vertébrales aplaties, avec des aréoles pointillées, verruqueuses , très distinctes. La sixième n'a que vingt-quatre plaques marginales. La septième n'en a que vingt-trois. 6 TOR La Tortue indienne ; Testudo îndica, Vosm. Carapace longue d'environ trois pieds, comprimée en avant et à bord anté- rieur se relevant au-dessus de la têle. Teinte générale d'un brun foncé ; queue terminée par une pointe cornée. Cette tortue , qu'on n'a eu que très-peu d'occasions d'ob- server , est la plus grande espèce du genre, car sa carapace atteint quelquefois la longueur de trois pieds. Perrault l'a décrite très au long et nous a laissé des détails utiles sur son anatomie. Schœff l'a figurée , et M. Duméril a démontré , dans ses cours, que l'on confond généralement dans les col- lections, sous le nom de testudo indica , plusieurs espèces semblables pour leur système de coloration , mais pouvant être caractérisées par la forme de leur carapace. Cette tortue fut apportée de la côte de Coromandel en Europe, selon Perrault, et elle a vécu plus d'un an à Paris, vers la fin du 17." siècle. Dans un cabinet hoUandois , Vos- maè'r a observé une carapace semblable à la sienne et qui venoit du cap de Bonne-Espérance. Peut-être la tortue indienne a-t-elle quelque analogie avec celles que Dampier a vues sur les îles Galapagos , qui y sont si communes que cinq ou six cents hommes , selon lui , pour- roient y vivre durant plusieurs mois sans autre sorte de pro- vision ; dont certains individus pèsent jusqu'à cent cinquante et deux cents livras, et qui ont la saveur du poulet le plus délicat. Peut-être aussi doivent-elles être confondues avec les tortues de terre qu'en 1692 et 1693 un autre voyageur, Lé- guât, a rencontrées à l'île Rodrigue, tortues qui pesoient environ cent livres, ce que l'astronome Lacaille a vérifié sur le même lieu en 1761 , et qui se rassembloient en trou- peaux de deux à trois mille individus, de manière à ce que leurs carapaces se touchoient et présentoient une espèce de pavé d'une centaine de pas d'étendue. La Tortue GÉoMÉTsiQUE; Testudo geometrica, Linn. Carapace noire, avec chacune de ses écailles régulièrement ornée de lignes jaunes en rayons partant d'un disque de même cou- leur. Plastron échancré en arrière , jaune , lavé de brunâtre au centre et ponctué de noir sur les bords. Cette espèce offre à peu près les mêmes dimensions que la iortue grecque . à laquelle elle ressemble d'ailleurs beaucoup» TOR 7 On la trouve en Asie et en Afrique , au cap de Bonne-Es- pérance , sur l'île de l'Ascension. Grew l'indique comme vivant à Madagascar. Séba en a reçu un individu du Brésil et un autre d'Amboine ; et Pison dit que dans le premier de ces deux pays elle porte le nom de jahoti ou sahuti. Selon Bruguière , elle pond de douze à quinze œufs, et Thunberg nous apprend que les Hottentols renferment leurs provisions de tabac dans sa boîte osseuse. Elle ofifre plusieurs variétés. La Tortue élégante; Testudo elegans, Schœpff. Carapace ex- traordinairement bombée, longue de moins de trois pouces, d'un bai foncé et luisant, à plaques rayonnées par des lignes, jaunes divergentes, à aréoles jaunes; vingt-trois plaques mar- ginales, presque quadrangulaires ; plastron légèrement dé- primé et divisé en douze plaques jaunes, tachées régulière- ment de brun ; tête, pieds et queue jaunâtres. Des Indes orientales. Elle paroît très-voisine d'une très-jolie tortue df terre df. Ma- dagascar, dont a parlé Commerson dans ses manuscrits. La ToRTOE couï, Testudo coui , Daudin. Carapace très- arrondie et très-convexe; des rayons jaunes sur un ou deux des côtés seulement des plaques écailleuses ; vingt -quatre plaques marginales ; teinte générale noire , tant sur le plastron que sur la carapace. Cette tortue a été observée d'abord par Daudin dans les galeries du Muséum d'histoire naturelle de Paris. On ignore de quel pays elle provient; mais elle semble devoir être confondue avec le testudo radiata de Shaw. Elle atteint la longueur de cinq à six pouces, La Tortue bordée; Testudo marginata , Schœpff. Carapace alongée et resserrée sur les flancs, à plaques marquées de stries fort saillantes, avec les aréoles lisses sur leurs bords et pointillées au centre; plastron à douze ou treize plaques. Celte tortue ressemble assez à la tortue grecque ; mais ses plaques dorsales sont brunes ou plutôt noires, avec leur milieu jaune, et les plaques marginales sont marquées obli- quement de noir et de jaune. Feu le comte de Lacépède a observé celte tortue vivante à Paris, et cependant on ne sait encore quelle est sy patrie. 8 TOR II est probable, cependant, qu'elle habite l'Amérique méri- dionale. Peut-être est -elle la même que ces sabutis dont les habitans de Para trouvent la chair exquise, et que la tortue hécate de Browne, qui paroit aussi la même que la terrapène de Dampier, fort commune sur l'ile des Pins, entre Cuba et le continent de l'Amérique, où les chasseurs qui l'ont prise, la marquent sur le dos et la laissent errer dans les bois, sûrs qu'ils sont de la retrouver à si peu de distance , qu'après un mois de chasse , chacun reconnoît la sienne ou les siennes, et les emporte à Cuba pour les vendre; car en ce lieu elle est estimée comme aliment. Suivant Delaborde, ancien médecin à Cayenne , dans toutes les contrées de l'Amérique méridionale où les tortues terrestres sont fort multipliées, on les chasse à l'aide de chiens, qui les cherchent à la piste; on les met vivantes dans une espèce de parc et on les tue au besoin. Ce fait paroît confirmer le précédent. Quoique assez rare dans les collections , elle offre plusieurs variétés distinctes. La Tortue a marqcetterie ; Testudo tahulata ,SchœpfT. Cara- pace oblongue, bossue, à plaques du disque rectangulaires, sillonnées, noires, avec des cercles jaunes ; vingt-trois plaques marginales, noires en haut et jaunes en bas. Taille d'un pied et plus. Thunberg regarde cette espèce comme habitant l'Afrique australe , où les Hottentotes suspendent à leur cou la carapace des jeunes individus. Séba et Gmelin lui assignent, au con- traire, l'Amérique méridionale pour patrie; opinion que Schœpff paroit adopter, quand il la croit identique au jaboti des Brésiliens, La Tortue aréolée ; Testudo areolata, Schœpff. Carapace oblongue, médiocrement convexe, avec desphiques presque »:arrées, élevées, profondémentsillonnées, creusées et hérissées à leur sommet. Elle a élé observée par Thunberg aux Indes , où elle par- vient à !a taille de trois à qtuitre pouces. La Tortue vermillon; Testudo puiillu, Linnasus. Plaques variées de noir, de vert, de blanc, de rouge et de jaune; iête surmontée d'un tubercule rouge. TOR 9 Elle est fort petite et habite le cap de Bonne-Espérance : suivant Kolbe, les orfraies sont très-avides de sa chair. On rapporte encore au genre des tortues terrestres quelques autres espèces peu importantes ou peu connues, comme les tortues lutéole de Daudin ; ponctulaire du même; cafre de Levaillant ; jouvencelle, dentelée, à fascies blanches, etc. (H. C.) TORTUE. (Ichlhyol.) Voyez Lutjan tortue et Anabas. (H. C.) TORTUE. (Entom.) Traduction du mot Cassida, nom d'un genre d'insectes coléoptères tétramérés phytophages. (C. D.) TORTUE [Grande, Petite]. {Entom,) Ce sont deux noms donnés par Geoffroy à deux espèces de papillons du sous- genre Vanesse. Tels sont le Papillon polychlore, n.°ii2, et le P. DE l'ortie, n.° 114, tom. XXXVII, pag. 412, de ce Dic- tionnaire. (C. D.) TORTUE DE BARTRAM. (Erpét.) Voyez Trionyx. (H. C.) TORTUE A BATTANS SOUDÉS. (Erpétol.) Voyez Émyde. (H, C.) TORTUE A BEC. (Erpétol.) Voyez Trionyx. (H. C.) TORTUE A BOITE D'AMBOINE. (Erpétol.) Voyez Émyde. (H. C.) TORTUE A BORDS EN SCIE. (Erpétol.) Voyez Émyde. (H.C.) TORTUE BOURBEUSE. (Erpétol.) Voyez Émyde. (H.C.) TORTUE CAOUANE. (Erpétol.) Voyez Chélonée. (H. C.) TORTUE CARET. (Erpétol.) Voyez Chélonée. (H. C.) TORTUE CASPIENNE. ( Erpe'^o/. ) Voyez Émyde. (H. C.) TORTUE A CASQUE. (Erpétol.) Voyez Émyde. (H. C.) TORTUE CÉPÉDIENNE. (Erpét.) Voyez Chélonée. (H. C.) TORTUE CORIACE. (Erpét.) Voyez Chélonée. (H. C.) TORTUE A CUIR. (Erpétol.) Voyez Chélonée. (H. C.) TORTUE DOUBLE -ÉPINE. (Erpétol.) Voyez Chblyde. (H.C.) TORTUE ÉCAILLEUSE. (Erpét.) Voyez Émyde. (H. C.) TORTUE ÉCRITE. (Erpét.) Voyez Émyde. (H. C.) TORTUE FÉROCE. (Erpét.) Voyez Trionyx. (H. C.) TORTUE FRANCHE. (Erpét.) Voyez Chélonée. (H. C.) TORTUE GOPHER. (Erpét.) Voyez Trionyx. (H. C.) 'o TOR TORTUE A GOUTTELETTES. (Erpétol.) Voyez Émyde. (H. C.) TORTUE JAUNE. (Erpét.) Voyez Émyde. (H. C.) TORTUE A LIGNES CONCENTRIQUES. (Erpétol.) Voyez Émyde. (H. C.) TORTUE LUTH. {Erpét.) Voyez Chélonée. (H. C.) TORTUE MATAMATA. (Erpét.) Voyez Chélyde. (H. C.) TORTUE NOIRATRE. (Erpét.) Voyez Émyde. (H. C.) TORTUE ODORANTE. (Erpét.) Voyez Émyde. (H. C. ) TORTUE PEINTE. (Erpét.) Voyez Émyde. (H. C. ) TORTUE RABOTEUSE. (Erpét.) Voyez Émyde. (H. C.) TORTUE ROUGEATRE. (Erpét.) Voyez Émyde. ( H. C. ) TORTUE ROUSSATRE. (Erpét.) Voyez Émyde. (H. C.) TORTUE SERPENTINE. (Erpét.) Voyez Émyde. (H. C.) TORTUE A TROIS CARÈNES. (Erpétol.) Voyez Émyde. (H. C.) TORTUE VERTE. (Erpét.) Voyez Chélonée. (H. C.) TORTUE VERTE. (Eniom. ) Voyez Casside verte. ( C. D.) TORTUES. (Erpét.) Voyez Chéloniens. (H. C.) TORTUES. (Fos5.) Dans son ouvrage sur les ossemens fos- siles, M. Cuvier annonce que le nombre des tortues vivantes est si considérable, qu'il est très- difficile de décider si une tortue fossile est ou non d'une espèce inconnue, et ces diffi- cultés l'ont obligé, dans plusieurs circonstances, à assigner seulement le sous-genre auquel appartenoient certains débris de ce genre, ce qui est déjà une circonstance assez impor- tante , puisqu'elle marque leur séjour et donne quelque pro- babililé sur l'origine du terrain qui les enveloppe, ou du moins sur l'existence ou la non -existence de quelque terre sèche dans le voisinage des eaux où ce terraiji se formoit. * Des os fossiles de Trlonyx. On en a trouvé abondamment des débris dans les plâtrlères des environs de Paris , avec ceux des palaeothériums, des ano- plothériums, des chéropotames et d'autres animaux ; mais les caractères spécifiques n'ont pu en être fixés. Les plàtrières d'Aix en contiennent également d'une es- pèce inconnue parmi les vivantes. Dans la commune de Bousac, département de la Gironde, TOR 11 îl y a des carrières d'une pierre analogue à la molasse de Suisse, qui, avec des os de palseolhérium , renferme des os d'une espèce qui diffère de celles qu'on connoît à l'état vi- vant, et qu'on retrouve dans l'Agénois et le Quercy , dans une pierre analogue à celle de Bousac. Les couches de gravier et d'argile de Hautevigne, dépar- tement de Lot-et-Garonne, contiennent des os de ce sous- genre , avec des débris d'une espèce voisine des anthraco- thériums. On trouve aussi dans les couches de gravier des environs de Castelnaudary , ainsi que dans celles des environs d'Avaray , près de Blois, des débris de ce sous -genre qui est aujour- d'hui étranger à l'Europe. JDes Emydes ou Tortues d'eau douce. Les carrières de Soleure offrent neuf ou dix bancs dans lesquels on trouve des coquilles marines, ainsi que des débris d'émydes. Ces débris ont suffi à M. Cuvier pour établir qu'il existe dans ces carrières des restes nombreux de deux grandes espèces inconnues; mais M. Hugi croit que les débris qu'il a trouvés appartiennent peut-être à vingt espèces différentes. Il n'y a peut-être pas d'exemple que dans un seul endroit il en existe un aussi grand nombre d'espèces à l'état vivant. Dans la forêt de Tilgate, au comté de Sussex , M. Mantell a trouvé, avec des débris de crocodiles, des restes d'émydes. On en a trouvé dans les molasses de la Dordogne et de la Suisse, qui proviennent d'espèces très-grandes. L'île de Sheppey, à l'embouchure de la Tamise, et dont la formation argileuse paroit être la suite et la continuation de l'argile plastique des environs de Paris, contient des restes d'émydes bien reconnoissables , qui sont mêlés avec des crus- tacés, des restes de crocodiles et des fruits fossiles. Dans lescarrièresdu village de Melsbrœck près de Bruxelles on a trouvé des carapaces qui paroissent appartenir évidem- ment à des érnydes, et non à des tortues franches, comme quelques auteurs l'ont annoncé. Dans le cabinet de M. Deluc , à Genève, il existe une em- preinte d'émyde qui a été trouvée dans les sables marneux de la province d'Asti. M. Bourdet l'a dessinée et décrite, et î2 TOR l'a nommée énvyde de Deluc. Elle a près die neuf pouces de longueur. On annonce qu'il a été découvert diverses autres tortues d'eau douce dans les terrains meubles , à os d'éléphans, comme dans le tuf calcaire de Burgtonna et dans le val d'Arno , près de Monte -Varchi. M. Karg assure qu'il y avoit dans la collection de M. La- vater, dans un schiste d'Œningen, une tortue où l'on croyoit trouver toutes les parties formées comme dans l'émyde com- mune d'Europe. Parkinson en cite des environs de Vérone, qu'il rapporte au genre Trionyx; mais M. Cuvier doute que le fragment du comté de Glocester, qu'il représente [Organ. rem., pi. 18, fig. 1), appartienne au genre des Tortues. Des Tortues de mer ou Chélonéès. On en a trouvé dans la montagne de Saint-Pierre de Maës- tricht avec des productions marines de beaucoup de sortes et avec les os d'un saurien gigantesque, qui ont rendu cette montagne célèbre en géologie. Camper avoit dit qu'il possédoit le dos entier d'une tortue de cette montagne, long de quatre pieds et large de seize pouces. (Trans. phil. pour 1786.) Il paroît certain qu'elles appartiennent à une espèce très- différente de toutes les chélonéès connues. Dans la montagne de Plattenberg, près de Claris, est une carrière d'ardoises riche en impressions de différens poissons, dans laquelle on a trouvé une tortue figurée dans l'ouvrage sur les Ossemens fossiles, pi. 14 , fig. 4? que M. Cuvier re- garde comme une tortue de mer. Dans les carrières de Mont près de Lunéville on a ren- contré des débris qui indiqueroient la carapace d'une tortue de mer de près de huit pieds de longueur. Des Tortues terrestres. En 1779 on trouva, à quatre ou cinq cents toises d'Aix, dans un rocher calcaréo -gypseux mêlé de grains de quarz roulé, des débris fossiles qui paroissent appartenir à des tor- tues terrestres. Ils ont sept pouces de hauteur sur une lar- TOR i3 geur de six. On en voit la figure dans l'ouvrage de M. Cu- yier ci-dessus cité, pi. i3, fig. 9 , 10 et 11. On a trouvé à l'Isle- de- France, sous des couches volcani- ques, dans un banc crayeux fort épais, desosde tortues qui ne diffèrent presque en rien de ceux de cette énorme tortue dite des Indes, que l'on apporte souvent de l'Isle-de-France. On en voit la figure dans l'ouvrage ci-dessus cité, pi. i5, fig. 17. Il existe aussi des débris de tortues dans le bassin de Puy-en-Velay , avec des coquilles d'eau douce et des os de quadrupèdes, et il y en a qui paroissent appartenir à des espèces marines, dans les marnes bleuâtres du Plaisantin, si abondantes en coquilles de mer et en ossemens de cétacés. (D. F.) TORTUES A BOITE. (Erpét.) Voyez Emyde. (H. C.) TORTUES D'EAU DOUCE. (Erpét.) Voyez Émyde. ( H. C.) TORTUES FRANCHES. {Erpét.) Voyez Chélonée. ( H. C. ) TORTUES A GUEULE. (Erpét.) Voyez Chélyde. (H C.) TORTUES MARINES. (Erpét.) Voyez Chélonée. (H. C.) TORTUES MOLLES. (Erpét.) Voyez Trionyx. (H. C.) TORTUES TERRESTRES. (Erpét.) Voyez Tortue. (H. C.) TORTUEUSE [Tige]. (Bo^) Courbée plusieurs fois en dif- férentes directions; exemples: cuscuta epithymum, bunias ca- Ule , etc. Lorsque la tige est courbée en zigzag avec régula- rité, on la dit flexueuse; exemple : astragalus gljcjyphjllos y etc. ( Mass. ) TORTULA. (Bot.) Genre de la famille des mousses, nom» mé aussi Barbula, parce qu'il se compose des genres Tortula et Barhula d'Hedwig, qu'on a réunis. Bridel emploie ce der- nier nom pour désigner ce genre. Nous le ferons connoître ici sous le nom de Tortula, en faisant observer que l'article Barbula, décrit dans ce Dictionnaire par M. Beauvois, n'est autre que le genre Syntrichia , lequel, à cette époque, faisoit en effet partie du genre Tortula. Four éviter cet emploi de deux noms différens, Schrank avoit proposé et fait usage de celui de mollia. Les caractères du tortula sont d'offrir : Un péristome sim- ple, composé de seize à trente-deux dents ou de cils en façon de barbe à l'entrée de l'ouverture de la capsule , réunis H TOR presque toujours à leur base par une membrane infiniment courte, filiformes et tordus tous ensemble en spirale; des capsules presque régulières, avec ou sans anneau, recou- vertes d'une coiffe cuculiforme ; des séminules rondes. Les fleurs sont monoïques ou dioïques; les mâles gemml- formes , axillairesou capituliformes et terminales , composées de six à vingt organes génitaux et plus, entremêlés de para- physes linéaires, articulés également. Les fleurs femelles sont terminales : elles contiennent six à dix-huit organes génitaux et des paraphyses comme ceux des fleurs mâles. Les mousses de ce genre forment une réunion très-natu- relle; on les rencontre en longs et larges gazons épais, d'une végétation vigoureuse : leurs tiges sont droites, courtes, sim- ples ou rameuses, garnies de feuilles lancéolées ou rétrécies, ordinairement marquées d'une nervure médiane; celles du sommet des rameaux forment une étoile. Les pédicelles sont longs et portent des capsules droites, alongées ou cylindri- ques, même un peu comprimées sur le côté; l'opercule est conique-subulé, un peu courbé. Le péristome est fragile et fugace. Les pédicelles et les feuilles desséchées sont souvent tortillés; les cils du péristome le sont toujours; de là le nom de tortula convient très -bien aux espèces que Linnaeus a connues et qui faisoient partie de ses genres Bryum etMnium. Ces mousses croissent sur les murs, sur les toits, sur la terre une. Elles se rencontrent communément dans les faubourgs et les environs des villes; elles sont plus rares dans les pays de montagnes et dans les Alpes. On les a observées par toute la terre , mais principalement dans les régions tempérées ; elles sont généralement vivaces. 11 faut en compter, d'après Bridel, quarante-huit espèces, mais un certain nombre d'autres , admises par les botanistes, forment les genres Desmatodon , Zygotrichia et Sjntrichia. §. 1. Tige simple on presque simple. \. Tortula roide : Tortula ri gida, Brid., Sp. musc; Hook. et Tayl. , Musc, brit., pi. 12; Barbula rigida , Brid., Bryol. Univ., 1 , pag. 628; Schuitz, Rec. gen. barb. , pi. 32 , fig. 1; Brjum rigidum, Engl. bot., pi. 180; Dillen., Mtfsc. ; pi. 49 •» TOR i5 fîg. 23. Tige fort courte , d'une à deux lignes; feuilles ovales- oblongues , obtuses, concaves, à bord infléchi, privées de nervures roides , étalées; pédicelles terminaux, solitaires, longs presque d'un pouce, rougeàtres , un peu flexueux ; capsules presque cylindriques , à dents du péristome tor- dues en façon de corde ; opercule conique, subulé, un peu courbé. Cette mousse est fort commune dans toute l'Europe, de- puis la Scandinavie jusqu'au fond de l'Italie : elle forme des gazons quelquefois assez étendus sur les murs , sur les mottes de terre, dans les champs incultes et même les plus secs, dans les cimetières, etc. Les dents tordues de son péristome offrent un caractère commun à beaucoup d'autres espèces, d'où le nom générique de tortula. Ces mêmes dents, longues, nombreuses et touffues, ont suggéré le nom de harhula, c'est- à-dire petite barbe. 2. Le Tortula des champs : Biyum agraria , Brid.; Tortula agraria, Schw. , Flor. ind. ; Tortula stellata , Hook. et Tayl. Musc, hrit., fîg. 12; Sow. , Engl, lot., pi. 2584; Barbula agra^ rîa , Hedw. , Musc, 3, pi. 6; Schultz , Recens, de barb., pi 32, fîg. 4; Brjyum, Dill., Musc, pi. 49, fîg. 36. Tige simple presque nulle; feuilles en forme de spatule lancéolée, roides fastigiées; pédicelle long presque d'un pouce; capsules droites cylindriques, d'un brun rougeàtre , comme les pédicelles opercule subulé. Cette mousse croît dans les champs plantés en cannes à sucre , ou sur les murailles, les rochers calcaires dans toutes les Antilles, à la Guadeloupe, en Virginie, en Pensylvanie et aussi en Ecosse, sur les bords des ruisseaux elle forme des gazons plus ou moins étendus. . 3. Le Tortula grêle : Tortula gracilis, Nob, ; Barhula gra cilis, Schwaegr., SuppL, 1 , part. 2 , pi. 34; Schultz, Receni>. pi. 32 , fîg. 3. Tige longue de six lignes, ascendante ou droite simple ou peu rameuse; feuilles ovales, acuminées, con caves , émarginées ; pédicelles longs presque de six lignes , d'un brun roux; capsules ovales , raccourcies, presque bossues à la base, brunes ; opercules coniques, un peu obtus et un peu courbés. Cette mousse forme des gazons épais et se rencontre dans les parties les plus tempérées de l'Europe, et fréquem- ment sur les terrains argilo - calcaires. Elle a été découverte »6 TOR dans les Hautes-Pyrénées par Bridel, et auprès d'Avignon par M. Requin. §. 2. Tige un peu rameuse. a) Feuilles droites, ouvertes ou étalées, jamais tordues. 4. Le ToRTDLA Dfe Funck; ToTtula Funcliana, Schultz, Rec.^ pi. 53, fig. 36. Tige grêle, simple lorsqu'elle est fertile, ra- meuse lorsqu'elle est stérile, longue de six lignes; feuilles droites, étalées, ovales ou ovales-lancéolées, concaves, pres- que carénées; pédicelles flexueux ; capsules oblongues, ar- quées; opercules subulés et longs. Elle croît dans les Alpes du Salzbourg, en gazons épais et serrés. h) Feuilles se tortillant par Teffet de la sécheresse. 5. Le ToRTDLA DES MURAILLES : ToHula muruHs , Hedw. < Hook. et Tayl., Musc, hrit., pi. 12; Sow., Engl. bot., pi. 2o33} Barbula muralis, Brid.; Mollia muralis , Schranck, Prim. Jlor. Salisb.; Bryum murale, Linn. ; Bryum, Dill. , Musc, pi. 45, fig. i5 ; Vaill. , Bot. paris. , pi. 24, fig. i5; Mich., Gen., pi. 69 , fig. 7; Buxb., cent. 1 , pi. 64, fig. 92. Tige de cinq lignes de long, rameuse; feuilles oblongues ou lancéolées, spatulées, terminées par un poil long et blanc; pédicelles solitaires, rarement géminés, de six à douze lignes de long, d'abord d'un jaune purpurin, puis noirs et un peu tordus; capsules oblongues ou un peu cylindriques, d'abord vertes, puis d'un brun roux, enfin noirâtres; opercules coniques, subulés ; coiffe cuculiforme et brunâtre. Cette mousse, infiniment com- mune, se rencontre partout sur les murs, les murailles, les pierres, où elle forme des gazons plus ou moins étendus et des petits coussinets. Elle est rarement terrestre : c'est de toutes les mousses la plus multipliée par toute la terre. Elle fleurit en automne et surtout au printemps. Elle offre beau- coup de variétés par cela même qu'elle végète sous des climats très-différens ; Bridel en décrit plusieurs dans sa Bryologie universelle. c) Feuilles repliées en dedans ou réfléchies. 6. Le ToRTULA A FEUILLES OBTUSES : Burbula obtusi/olîa, Schwaegr., Suppl., 1 , part. 1 , pi. 21 ; Schultz, Kecens., pi. Sa^ TOR 17 lig. i3 ; Funck, M oostasch. ,Tp. 20 , pi. i5. Ti2;e fort courte, un peu rameuse; feuilles oblongues, obtuses, droites et ouvertes pendant rhumidité, repliées en detlans et point tordues; pé- dicelles terminaux, de six à douze lignes de long, un peu tordus et d'un brun roux; capsules cylindriques; opercule subulé et court. Cette mousse croît en Suisse, au val de Bagnes, près Bonne, et dans les ravins argileux des environs* de Mayence. Elle forme des gazons vivaces. §. 3. Tiges rameuses et plus élevées ou étendues* a) Feuilles droites, étalées. 7. Le ToRTULA POINTU : Tortula acuta , Brid., Spec. musc; Sarbula acuta , Brid., Bryol. univ. , 1 , p. 554. Tiges droites, rameuses, cylindriques, pointues, réunies en faisceaux, hautes de six lignes environ; feuilles ovales-lancéolées, très-poin- tues , appliquées fortement sur la tige, lorsqu'elles sont sèches; les supérieures et celles du périchèze longiicment acuminées; pédicelles terminaux, longs à peine de six lignes, droits, pur- purins et tordus. Capsules ovales-oblongnes, droites, brunes; opercules coniques-subulés, droits, aussi longs que les cap- sules et d'un rouge foncé. Cette espèce fornie des touffes épaisses dans les lieux les plus arides: elle croit en Allemagne, en Suisse, en Italie, aux environs de Kome, b) Feuilles rélléchics. 8. Le Tortula trompeur : Tortula f al! ax , Brid., Sp. musc, 1, p. 255; Hook. et Tayl. , Musc. hrit. , pi. m; Sow., Engl, lot., pi. 1708 (et pi. 2829, Tortula imberbis); Burbulafallax , Hedw., Musc, frond. , 1, pi. 24; Schuitz, Recens., pi. 55, fig. 21 , A; Bryurn imberbe, Linn.; Dill. , Musc, pi. 48^ fig. /,6. Tige rameuse, de- six à dix-huit lignes de long, droite; feuilles larges à la base, lancéolées-linéaires, poinJues, carénées, ré- fléchies, se tortillant par l'efFet de la sécheresse, d'un vert jaunâtre ; feuilles périgoniales internes des fleurs mâles plus grandes et sans nervures; pédicelles solitaires à l'extrémité de la lige et des rameaux de l'année, droits, longs d'un pouce environ et purpurins; capsules oblongues, droites et d'un vert foncé d'abord, puis un peu obliques et brunes; oper- 65. 2 î8 TOR cule aussi long que la capsule, surmonté d'un bec oblique ; coiffe d'un brun roussàtre. Cette espèce se rencontre par toute la terre; elle se plaît dans les lieux glaiseux, sur les murs, dans les allées des jardins et des promenades, aux bords des torrens: elle fleurit en automne et fructifie au prin- temps suivant; elle forme des gazons vivaces. Bridel en in- dique cinq variétés, dont une de file Melville, située dans la région la plus boréale de l'Amérique. g. Le ToRTn.A safrané : Tortula croca, Brid.; Barhula pa- îudosa, Brid., Mant.; Schvva?gr. , Suppl. , i , pag. i, pi. 3o ; Schuitz, Recens., pi. 53, fîg. 19. ïige droite, longue d'un à trois pouces, grêle, rametise et fasiigiée ; feuilles denses, lancéolées, carénées, légèrement dentées ou comme rongées à leur extrémité, étalées et réfléchies, un peu tortillées lors- qu'elles sont sèches; pédicelies terminaux ou axilfaires dans les bran* lies , d'un pouce et p'us de long , tordus et d'un jaune roussàtre ; capsules droites, ovales-oblongues ou presque 03^- lindriques, d'abord jaunâtres, puis brimes; opercule long et couriié , d'abord d'un jaune safrané . puis d'un brun roux. Cette mousse se rencontre partout en Europe, dans les lieux inon- dés des montagnes et des Alpes , près des ruisseaux qui coulent dans les terrains calcaires. Elle forme des gazons. Quoique commune en beaucoup de lieux de l'Allemague, de la Suisse, de la Savoie , de la Carniole , ce n'est cependant que depuis 1802 qu'elle est connue : c'est à Bridel qu'on en doit la pre- mière découverte. c) Feuilles tortillées, mais non réfléchies. 10. I.e Tortula onguiculé: Tortula unguiculata, Bvid. , Sp.; Hook. et Tayl., Musc. Irit., pi. 14; Pal. Beauv., Mém. de la Soc. linn. de Paris, 1 , p. 6, fig. 1; Tortula mucronulata, Smith, Engl. lot., pi. 1299; Barhula unguiculata , Hedw., Musc, 1 , pi. 23; ejusd., Fund., 2, pi. 4, fîg. 20; Schuitz, Recens., pi. 32, fig. 12; Brjum unguiculatum, Linn.; Dill., Musc, pi. 48 , Ëg. 47. Tige droite , longue de six à douze lignes, d'abord simple, puis divisée au sommet en deux ou trois rameaux ; feuilles linéaires, lancéolées, carénées, un peu obtuses et inucronées, ouvertes, droites , mais lors de la sécheresse tor- dues et appliquées contre la tige: pédicelies solitaires, rare- TOR u) înent géminés , terminaux dans rembranchement des rameaux , longs de six lignes et plus, tordus, ronges dans le bas, vert- jaunàlres dans le haut: capsules oblongues ou presque cylin- driques, presque droites», d'abord vertes, puis brunes. Cette mousse est commune par toute l'Europe et se rencontre aussi dans l'Amérique septentrionale. Elle se plait dans les rhamps secs, sur les murailles de terre, dans les lieux herbeux; elle forme des gazons quelquefois assez étendus : elle est fort com- mune dans les villages qui environnent les villes. Elle varie beaucoup; Bridel en décrit six variétés, qui sont des espèces regardées comme distinctes par des bryologistes célèbres, tels que Hedvvig , Hoffmann , Schwaegrichen , Schultz. 11. Le ToRTULA ROULÉ : Tortulu convo'iLta f Brid., Sp. musc; Hook. et Tayl. , Musc. hrit. , pi. 12; Barhula convoluta, Hedw., Musc, pi. 32; Schultz, Recens., pi. 33, fig. 22; Sirehlotricum convolutum , Pal. Beauv., Mém. delà Soc. linn.de Paris, i,pl. 6, fig. 6 ; Brjum stellare , Dillcn., Musc, pi, 48 , fig. 44. Tige droite, simple ou divisée; feuilles lancéolées, carénées, tor- dues en spir;.'le lorsqu'elles sont sèches; feuilles du périchèze beaucoup plus grandes, obtuses, sans nervures, roulées de manière à former un cAne ; pédicelles terminaux ou axil- laires dans les embranchemens , longs de six à dix -huit lignes, roides, tordus lorsqu'ils sont secs; capsules droites, un peu arquées, à opercules subulés, un peu courbés. Cette mousse a le port de la précédente et est aussi commune par toute l'Europe, dans les champs incultes, les fossés, les bois arides, les bruyères, tous les lieux agrestts et sur les murs. Elle est vivace et forme des gazons épais. Près de cette espèce se range : Le Tortula revoluta , Schrad. , ou Barhula rcvoluta , Sch\vrFgr.5 SnppL, 1 , part. 1, pi. 52 , également commune en Europe et indiquée aux environs de Paris. Elle diffère essentielle- ment de la précédente par ses feuilles, dont le bord supé- rieur est roulé. 12. Le Tortula tortueux : Tortula tortuosa, Hedw. fils, in Weber et Mohr, Bcylr., 1 , pi. 4 ; Hîfok. et Tayl. , Musc, hrit., pi. 12; Sow. , Engl, bot., pi. 1708; BurbuUi torUiosa. .Schva-gr., SuppL, 1 , part. 1 , pi. 22; Schultz, Recens., pL 64, fig. 28; Mollia tortuosa , Schrank, Sjjicit.; Brjum. lortuosum , Linn. ; TOR Œder, Flor. Dan. , pi. 888; Brj'um cirrhatum, Dill., Musc, -pi. 48, fig. /|0. Tige droite, longue d'un pouce et plus, simple à la base, puis divisée en rameaux alongés, fastigiés; feuilles denses (ayant leur base lancéolée, très - délicates et blan- cliàfres) , fort longues, linéaires-sétacées, ondulées, un peu tortillées, avec l'extrémité dentée en scie, extrêmement fri- sées lorsqu'elles sont sèches et imitant des crins embrouillés; pedicelles terminaux, solitaires, droits, longs de douze à dix-huit lignes et d'un pourpre brun foncé; capsules droites, longues, cylindriques, d'un pourpre brun ; périslome à seize cils, réunis à la base par une membrane, puis contournés en spirale. Cette mousse est commune partout en Europe et se rencontre aussi dans l'Amérique septentrionale : elle se plaît dans les lieux montueux et calcaires, les champs et les bois sablonneux; elle forme des gazons épais. (Lem.) TORTULA. (Bot.) Ce genre de Roxburg, adopté par Will- denow , a été réuni depuis long -temps, par nous (Ann. du Mus. d'hist. nat., 7, 70) , au pri^a d'Adanson , dans la famille des verbénacées sous le nom de pnVa leptosiaclt^a, inscrit de même dans le Sjnopsis de M. Persoon , et dans le Supplément de M. Poiret. ( .T. ) TORULA. {Bot.) Genre de la famille des champignons, établi par Persoon et régularisé dans ses caractères parLink. Ce sont des champignons semblables à des moisissures, com- posés de filamens couchés, rameux, entrelacés, moniliformes, c'est-à-dire articulés, à articulations contiguës, globuleuses, noires, un peu translucides. Link ne rapporte dans ce genre que deux seules espèces; savoir: 1. Le ToRULA DES herbes: Torula herharum, Link, in. Willd., Spec, part. 1, p. 128; Pers. , Mj'col. europ., 1 , p. 21; Torula celtis, Bivona-Bern., Stirp. Sic, lig. 3 , pag. i5, pL 5 , fig. 6. Filamens formant des flocons fragiles, composant un thallus un peu épais, sur les tiges des herbes sèches, particulièrement sur les grandes, et sur les poutres. Il se présente en longues et larges plaques noires. Examiné au microscope, on voit qu'il est composé de flocons extrêmement denses, très-ra- meux, à articulations petites , se détachant facilement. 2. Le Torula délicat : Torula tenera, Link, loc.cit.; Pers., TOR 21 loc. cit.; Nées, Sjst., 2, p. 20, pi. 5 , fig. 69. Son thallus est mince, composé de filamens fragiles et noirs. On le trouve sur les rameaux tombés et sur les troncs des arbres coupés, en Allemagne , en Franconie, selon Nées, et prés de Leipzig, selon Kunze. Il ressemble cà l'espèce précédente, et n'en dif- fère que par sa ténuité, par sa couleur moins intense, et par ses articulations plus inégales, souvent plus larges que longues. M. Martius et Curt Sprengel rapportent à ce genre le lepra- riarubens, Achard; mais, comme le fait observer Link, cette plante, n'offrant point de filamens dans son tissu, ne peut être un torula. C. Sprengel donne comme des espèces de ce genre, le torula crocea , Mart. , et le conoplea ferruginca de Schweinitz , qu'on trouve sur les poutres, en Caroline. M. Persoon rapporte à ce genre le m onj'/ia antennala, Link, mais Link persiste à le maintenir dans le genre Monilia , à cause que ses articulations ne se détachent pas. Link, pour la même cause , range dans le Monilia les torula expansa et alha , Pers., Mycol. europ., 1 , p. 22, qui font précisément îe genre Hormiscium de Kunze et d'Ehrenberg. Link place encore dans le Monilia le torula hammonis d"Ehrenb. , quia été observé sur Varundo liammonis, près Bir-Haje, en Egypte. M. Persoon unit au Torula les antennaria pinophila et erico- phila de Nées et de Link; il en fait deux, variétés sous le nom de torula fuliginusa {Mjcol. europ., 1, pag. 21), Link persiste à conserver le genre Antennaria qu'il caractérise ainsi : Filamens couchés, rameux, entrelacés; sporanges con- tenant des spores moniliformes , peut-être détachés des ra- meaux (voyez Link , in Willd. , Spec. pi. , 6 , part, 1 , pag. 1 18 et 120). Les deux espèces qu'il admet sont celles-ci : U Antennaria ericopkila, Link, in Schrad., Journ., 2, p. 16^, fig. 27 ; ejusd. , in \Yilld,, Spec. , G , part. 1 , pag. 1 18 , dont le thallus, très- épais, formé de flocons d'un noir brunâtre, offre des sporanges de la grosseur de grains de millet, épars, globuleux. On la trouve en Portugal, sur les tiges de Verica arborea, qu'elle fuit périr par l'abondance avec laquelle elle s'y multiplie en plaques très -serrées. La seconde espèce est VAntetuiaria pinophila, Link, loc. cit.; Nées, Syst. , p. 27CJ, fig. 298 ; Monilia Picex, Funk, Schmidt, TOR Kunze. Le thallus est épais, noir, et les corpuscules sporangi- formes sont plus grands. On trouve cette espère sur les rameaux et les ieiàlles de diverses espèces de pins, et principalfment sur le pinub picea , L. , en Danemarck , en Alleiuagne, et je ne sache point en France, ainsi que le dit Link, qui cite Persoon à tort, n'ayant pas remarqué que ce dernier avoit r^^uni les deux espèces de ce genre. Pries fait encore obser- ver que son r-icodiuni vulgare n'est point Yantennaria, pino- phila, comme l'avance Link. Enfin, nous compléterons cet article en faisant observer que le torulafruc igena, Fers. , est maintenant son acrosporium fructigenum , type de l'OmiuM (voyez ce mot). On peut conilure de ce qui précède que le torula, réduit aux deux seules espèces de Link, est encore à peine difi'érent du monilia; car le caractère des articulations fixes ou qui se séparent, n'est pas un caractère qui ait été recherché dans le monilia , où Fanalogie semble indiquer qu'il doit exister. (Lem.) TORULEUX, NOUEUX. {Bot.) Renflé et contracté alter- nativement sans articulations; exemples : style du sparmannia africana , capsule du chelidonium majus , silique du sinapis alba , etc. (Mass.) TOSAGRIS. {Bot.) Ce genre de graminées, fait par Beau- vois, a été réuni au Podosœrnum de M. Desvaux. ( J.) TOSAR. {Conch.) Adanson (Sénég. , p. 229, pi. 17 , fig. 17) décrit et figure sous ce nom une petite coquille bivalve, dont Gmelin fait une espèce deTelline, T. scnegalensis ; mais il ne me paroîl pas certain que ce soit bien une espèce de ce genre, Adanson ne disant rien de la charnière. (DeB.) TOSUGl. {Bot.) Nom arabe de la scammonée, suivant Mentzel. (J.) TOTABONA. {Bot.) Lobel et Dodoè'ns nommoient ainsi une espèce d'anserine, cJreuopodà/m bonus henricus , différente de ia toute-bonne, espèce de sclarée. (J. ) TOTAC. ( Onii^fi.) Nom guaranis usité au Paraguay pour une espèce d'ibis. (Ch. D. et L. ) TOTANO. {Ornith.) Sous ce nom, suivant M. Cuvier, les Vénitiens connoissoient les barges et les chevaliers ; et il au- roit servi à Linné pour former son nom générique de tolanus exclusivement réservé à ces derniers. (Ch. D. et L. ) TOU 23 TOTANUS. (Ornith.) Voyez Chevalier. (Cn.D.et L.) TOTA-PIRI. (Bot.) Nom malabare du Lridiosanthes nervi- folia de Linnœus, cité par Burmarm. (J.) TOTiPALMES. {Omit'i.) M. Cuvier a réunî sous le nom de tolipalmes plusieurs oi;eanx de son 6." ordre des palmi- pèdes, tels que les genres Fclecanus , Anhmga et Phaeton. (Ch. D. et L.) TOTJl-NO-KI. {Bot.) An Japon ce nom est donné, sui- vant Thunberg, à un m.irronier, œsculus pavia, naturel dans l'Amt^rique septentrionale, et qui croît aussi dans l'île de Nisso. (J.) TOTOË. {Crust.) Nom que le grapse peint porte à Otaïti. Plusieurs espèces de cancer se nomment titi-ereti et lili-avoua- roii; le mot titi paroit être générique, et désigner un cancer en général. (Lesson. ) TOTOMBO. {Ichthyol.) Aux Indes , on donne ce nom aux poissons des genres Coffre, Diodon et Téirodon. Voyez ces mots. (H. C.) TOTOMBO. (Ccnchyl.) Nom vulgaire sous lequel Adanson (Sénég., p. 1 17 , pi. 8 , fig. 1 1 ) a décrit et ligure une très- petite coquille univalve , dont Gmelin a fait son buccinum pullus , que M. de Lamarck a l'angée sous la même dénomina- tion dans sa division des nasses. (DeB.) TOTOWE. {Ornith.) M. Vieillot donne cette dénomina- tion comme celle par laquelle les habitans d'Olaïti dési- gnent un petit échassier , qu'il dit être le chevalier aux ailes blanches. (Desm.) TOTTI. {Ornith.) Nom du tisserin du cap de Bonne- Espé- rance dans sa patrie. (Ch. D. et L. ) TOTTOVILLA. ( Ornith. )^om du cujelier, alauda arborea, en Italie et dans Olina. (Ch. D. et L.) TOUAOU. (Bot.) Aublet cite ce nom galibi de son genre Matayba, de la famille des sapindécs , qui est Yephielis de Schreber. (J. ) TOUBANO. {Ornith.) Nom du pélican en grec moderne. (Desm.) TOUCAN. (Mamm.) Voyez TucAN. (Desm.) TOUCAN, Ramphastos. {Omithol.) Genre d'oiseaux de l'Amérique méridionale , remarquables , au premier coup '^k TOU d'œil, par l'énorme volume de leur bec , par leur taille assez considérable, par leurs pieds, qui ont les doigts disposés comme ceux des perroquets, deux en avant et deux en arrière, et enfin par les belles couleuis de leur plumage, toujours dis- tribuées par grandes parties, limitées par des lignes droites. Les toucans ont été d'abord signalés par les voyageurs qui ont écrit peu de temps après la découverte de l'Amérique, c'est- à-dire dans les dernières années du i 5/ siècle et dans les pre- mières du iG.*" Ils sont désig-iés dans leurs ouvrages sous les noms brésiliens de toucan , touhan , tocan , tncana , aracari ; sous les dénominations mexicaines de xochilenacall et cochi-^ tenacatl, et enfin sous celle de tacataca , qui étoit en usage chez les Péruviens. Dans les premières méthodes d'ornitho- logie, celles rie Gesner, de Willuhgby et de Jonston, ils sont considérés comme des espèces de pies (pica hrasilica). Jons-' ton avoit imaginé pour eux les deux mots hipporhjnchos et hurjnclios; Klein les nommoit nasulus ; Mœhring , bucco ; Barrère, rostrata americana ; Linné, dans la sixième édition de son Systema nattirœ, les appeloit p/pmroni. Plus tard , Bris- son en fit un gcnire sous le nom de Toucan , Tucana , par lequel Marcgrave , Jean de Laët et Charlelon, avoient dé^ signé une de leurs espèces. De nos jours les naturels de la Guiane nomment haranonima les toucans, et grisgris les ara- caris. Enfin, les voyageurs modernes ontsouver.t fait mention de ces oiseaux sous les noms de gros-becs ou de lout^becs. Le genre Toucan , auquel Linné attacha ensuite la déno- mination de Raivphastos , est un des pUis naturels de la classe entière des oiseaux, et sans contredit le plus facile à distin- guer et à reconnoitre parmi tous ceux qui ont été admis; aussi a-t-il été adopté par tous les ornithologistes, depuis Brisson jusqu'à llliger, qui a cru devoir en séparer quelques espèces, parce qu'elles présentent en effet plusieurs carac- tères particuliers, quoique assez peu importans , pour en former un genre nouveau presque indiqué parBuffon, auquel il a donné le nom de Pteroglossus , et qui comprend seulement les oiseaux que les Brésiliens ;ippellent aracaris. Ce genre Ptéro;^dosse n'est considéré par M. G. Cuvier que comme une simple division du genre Toucan ; mais il a été admis par MM. Vieillot et Temminck, TOU 25 Tel est l'historique du genre Toucan. Les espèces qu'il ren- ferme , ont été bien décrites par divers auteurs, et notamment par Brisson , Buflbn , Levaillant et M. Vigors. Le premier de ces naturalistes adniettoit douze espèces (toucans et aracaris compris). Gmelin en comptoit seize dans la treizième édition du Sjstema naturœ , et selon M. Vigors [Zool. jotirn., n.° 8, p. 466 et suiv. ), le nombre des véritables toucans doit être réduit à dix, mais on peut admettre la onzième espèce, qu'il propose de distinguer sous le nom de ranipkastos arie.l, puis- que dans une note subséquente, publiée dans le même recueil scientifique, cet ornithologiste reconnoit que son R. ariel n'est qu'un jeune individu de l'espèce du toucan à gorge jaune du Brésil. Quant aux aracaris, on peut en porter le nombre à quatre espèces; ce qui en totalité élèveroit celui des oiseaux du grand genre Toucan à quatorze ou quinze. La taille des toucans est à peu près équivalente à celle des corbeaux , corneilles ou pies. Leur bec , deux fois et demie ou trois fois plus long que la tête, est aussi large que toute la face à sa base, de forme alongée , arqué vers le bout, tantôt avec une arêle vive supérieure , tantôt arrondi sur cette face, et les bords des mandibules sont assez peu réguliè- rement dentelés : son apparence est formidable, mais il n'est nullement robuste , comme on est disposé à le croire lors- qu'on ne fait que le voir sans le toucher : sa masse est com- posée d'une cellulosité osseuse extrêmement légère , sans quoi , comme le remarque M. G. Cuvier, ce bec auroit détruit tout l'équilibre du corps; la corne qui le revêt, est elle-même si mince qu'elle se dentelle irrégulièrement sur les bords par l'usage que l'oiseau en fait. Les narines sont frontales, ca- chées derrière la masse cornée qui engainelc front, ouvertes, ovoïdes, entièrement entourées par une membrane. La lan- gue, placée dans le bec comme dans un fourreau, est longue, étroite, aplatie et garnie de chaque côté de soies longues et serrées, qui la font ressembler à une plume, et que M. de Blainville compare aux papilles charnues qu'on voit sur la langue des mammifères. Les pieds sont courts , forts , ro- bustes , avec le tarse de la longueur du doigt externe, et les deux doigts antérieurs réunis jusqu'à la seconde articula- tion. Les ailes sont peu étendues, concaves, avec la penue s6 TOU bàfarde courte, et les troisième ef quatrième pennes ou ré- lnige> les plus longues de toutes. La queue, qui est assez longue, se compose de dix pennes, qui sont, dans certaines espèces ( les toucans) , si peu étagées , qu'on pourroit dire que cette queue est carrée, tandis qu'elles le sont fortement dans d'autres (les aracaris). La tête de ces oiseaux est arrondie et ne présente jamais de huppe ni d'aigrette de plumes alongées; les formes du corps sont assez épaisses; les plumes qui le couvrent sont lâches et ornées de couleurs souvent très-vives, mais toujours sans re- ilets métalliques, si ce ne sont les noires. Généralement le dos , le dessus des ailes et la queue , sont d'une couleur noire foncée; tandis que la gorge, la poitrine, le ventre, les cou- vertures supérieures et inférieures de la queue , offrent des plaques de jaune, d'orange, de rouge ou de vert, selon les es- pèces, mais toujours séparées nettement les unes des autres par des lignes droites, transversales et fort tranchées. Le bec, dont la surface est très-lisse, est tantôt noir, tantôt jaune, ou varié de ces deux couleurs. Ces couleurs, très-vives pendant la vie de l'oiseau , se ternissent après sa mort ; et il est rare de trou- ver un bec qui n'ait pas subi cette altération dans les toucans que renferment nos collections'. Les tarses, qui sont écus- sonnés , sont constamment noirs, ainsi que les pieds. Nous avqns vu que les naturels du Brésil et ceux de la Guiane distinguoient, parmi les oiseaux qui nous occupent, les toucans des aracaris. Buffon et M. Cuvier ont adopté cette séparation , mais pas comme assez importante pour faire admettre une séparation bien tranchée ; lUiger a été plus loin qu'eux , et a définitivement établi le genre des Ara- caris sous le nom de Pteroglossus. C'est ainsi que M. Tem- minck caractérise ce genre , qu'il admet dans son analyse d'un système général d'ornithologie : « Bec cellulaire , mince, « plus long que la tête , de la largeur et de la hauteur du « front , déprimé à sa base , voûté sans arête, courbé en fau- i Pour conserver les couleurs du bec des toucans, M. Walerson a récemment proposé de placer daps son intérieur une dissolution de gomme arabique, après avoir bien ueltojé la portion cellulaire, et de refermer celle-ci ensuite. TOU 27 « cille; bords des mandibules régulièrement dentelés; na- « rincs basales à la partie supérieure du front, percées dans « deux échancrures profondes à la surface du bec, orbicu- « laires, ouvertes; pieds médiocres; tarse de la longueur « du doigt externe; les deux doigts antérieurs unis jusqu'à « la seconde articulation. Ailes courtes, concaves; les quatre « premières rémiges inégalement éiagées ; la cinquième ou « sixième la plus longue. Queue longue, très-étagée. » On voit que les différences entre les deux groupes des toucans et des aracaris ccnsislcnt seulement , 1." en ce que le bec, très-grand et avec une arête vive supérieure chez les premiers, est plus court, plus solide et arrondi en dessus dans les seconds; 2.° en ce que les toucans ont la queue presque droite, tandis que les aracaris l'ont très-éiagée ; 5.° enfin, en ce que ces derniers sont généralement de plus petite taille que les premiers. Les toucaus vivent par petites troupes composées de six à huit individus, qui se tiennent sur les branches des som- mités des plus hauts arbres et y sont continuel.'ement en mouvement. Quoiqu'ayant les doigts disposés comme ceux dés perroquets et des pics , on ne les voit jamais grimper le long du tronc de ces mêmes arbres. Ils ne vont que rarement à terre, où ils marchent gauchement, ou plutôt sautillent avec les deux pieds à la fois. Leur vol est lourd , assez bruyant, mais plus rapide qu'on ne l'imagineroit , et il a toujours lieu en ligne droite et horizontalement. Ces oiseaux sont réfléchis, défians, et se laissent approcher assez difli.:ilement. Leur nourriture consiste en fruits et sur- tout en bananes, en insectes et en bourgeons ; mais ils y joi- gnent aussi la chair des jeunes oiseaux de toute sorte , qu'ils vont prendre dans leurs nids, même ceux de grosses espèces, telles que les aras et les caracaras. Ils attaquent aussi et détruisent les nids des fourmis, quoique constri'ils en terre et très-solides : pour les ouvrir, ils profitent du temps où la pluie en détrempé les parois et les rend plus faciles à entamer. Pour avaler leurs alimens , les toucans les jettent en l'air, comme le font les pélicans pour les poissons dont ils vivent , jus- qu'à ce qu'ils se présentent convenablement pour être engloutis. 28 xou Ces oiseaux font leur nid , comme les perroquets , dans des trous d'arbres creux, et chaque ponte ne se compose que de deux œufs. L'observation des mœurs d'un toucan élevé en captivité, a fourni à M. Vigors l'occasion de recueillir les particulari- tés suivantes. Ce toucan étoit nourri principalement d'œufs mêlés avec du pain, du riz ou des pommes de terre, ainsi que de fruits nouveaux ou secs. La chair paroissoit être fort de son goût, et lorsqu'un oiseau s'approchoit de lui, il hé- rissoit ses plumes et faisoit entendre un clapement particu- lier, qu'il produisoit avec son bec ; l'iris de ses yeux se dila- toit et on le voyoit faire des efforts pour s'élancer sur cette proie. Lorsqu'il prenoit ses alimens , il les saisissoit avec le tout du bec et les gardoit ainsi quelque temps en les palpant avec le bout de sa langue pennacée , puis il les avaloit brus- quement en donnant un mouvement singulier à son cou et à son gosier. Son naturel étoit doux et traitable , et il montroit une grande activité et une sorte de légèreté qu'on ne soupçonneroit pas dans un oiseau dont les formes sont si lourdes. 11 aimoit beaucoup à se baigner. Lorsqu'il avoit faim , il faisoit entendre un cri rauque et discordant, et dans aucun cas sa voix ne rappeloit le mot toucan .- ainsi on ne peut at- tribuer, comme on le fait pour beaucoup d'autres oiseaux, le nom qu'il reçoit des Indiens à l'expression de sa voix. • Lorsqu'il s'endormoit, il s'affaissoit sur les jambes, de façon à les recouvrir, ainsi que les pieds, par les plumes de son ventre, et, raccourcissant son cou , il tenoit son bec droit devant lui. Sa queue, qui se relevoit totalement et se cou- choit sur le dos, se mouvoit comme à charnière sur le crou- pion. Ce n'étoit que deux heures après s'être endormi que ce toucan plaçoit sou bec sur son dos et l'enfonçoit totale- ment dans les plumes de cette partie. §. 1." Toucans proprement dits. Le Toucan toco : Bamphaslos toco , Lath. , Gmel. ; Toucan DE Cayenne, appelé Toco, Buffon , PI. enlum., n." 82 , et i Quelques voyageurs ont rapporté que le mot toucan des Brési- liens signifie plume ^ et d'autres qu'il vient du cri de l'oiseau toucaraca. TOU ag Hist. naf. des oiseaux, (orne 7 , pag. 117. Le toco est le plus grand des oiseaux de ce genre. Son bec a plus de sept pouces de longueur totale, et sa tête et son corps, jusqu'au bout de la queue, ont ensemble environ douze pouces. Sa tête, le dessus de son cou, son dos, son croupion, sa queue, ses ailes , sa poitrine et son ventre , sont d'un noir foncé ; le tour de l'œil est rouge; la paupière bleue; le bec entouré de noir à la base , ensuite d'un jaune roussàtre sur la plus grande partie de sa longueur ; l'extrémité de la mandibule supérieure également noire. Le dessous du cou et la gorge sont d'un blanc mêlé d'un peu de jaune, et cette tache est bordée d'une ligne étroite, rouge, qui limite aussi le noir de la poitrine ; les couvertures supérieures de la queue sont blanches et les inférieures rouges ; les pieds sont noirs. M. Vieillot rapporte à cette espèce, comme variété, un oiseau qui habite le Paraguay et qui a été décrit par d'Azara sous le nom de tucano. 11 diffère du toco en ce que les cou- vertures supérieures de sa queue sont noires, comme le dos; en ce que la tête porte de chaque côté une ligne blanche, qui commence près du bec, passe sur l'œil et se termine par un contour sur le devant du cou; en ce que le tarse est vert en devant et blanc en arrière; enfin, en ce qu'il n'y a point de noir au bout du bec supérieur. Nous pensons que cet oiseau doit constituer une espèce particulière. Le Toucan a gorge jaune du Brésil: Ramphastos pectoralis , Shaw; Rampli. tucanus , Gmel. ; le Toucan a Gorge jaune de Cayenne , Buff. , PI. enl. 2 6<) , et le Toucan a gorge jaune du Brésil, pi. 307, Briss. , Ornith., tom. 4, pag. 419. Le toucan à gorge jaune du Brésil a un pied sept pouces neuf lignes de longueur depuis le bout du bec jusqu'à l'ex- trémité de la queue. La longueur la plus ordinaire de son bec est de quatre pouces et demi. Les parties supérieures de la tête et du cou sont d'un noir de velours; le dos. le crou- pion, les scapulaires, les couvertures supérieures des ailes, la poitrine, le ventre, les côtés et les jambes, sont d'un noir changeant en vert. Les joues, la gorge et la partie inférieure du cou, sont d'un bel orangé recette couleur est terminée dans le bas par une bande de couleur de soufre, et elle s'é- 5o TOU claircit sur les joues et les côtés du cou (jusqu'à passer au blanc dans quelques individus). Au haut de la poitrine est une bande transversale d'un rouge très -vif d'environ cinq| lignes de largeur. Les couvertures supérieures de la queue sont d'une couleur orangée, et les inférieures rouges. Les pennes des ailes sont d'un noir tirant sur le vert, au côté extérieur, et d'un noir mat intérieurement et sur toute leur face inférieure, et il en est de raîme des pennes caudales. Les yeux sont noirs, entourés d'une peau nue jaunâtre. La base du bec est entourée d'une ligne grise, et tout le reste est noir; les pieds sont couleur de plomb, et les ongles noirs. Les plumes de ce bel oiseau, surtout celles de la poitrine, étoient portées anciennement comme ornement, en façon de fourrure, et avoient un grand prix. BufTon , Shaw et M. Cuvier considèrent comme apparte- nant à cette même espèce l'oiseau suivant, qui est le Toucan A GORGE JAUNE DE Cayenne de Brisson, et le Ramphastos dico- lorus de Latham et de Gmelin. M. Vigors continue à le re- garder comme en étant spécifiqr.ement distinct. 11 est un peu plus petit que le précédent. Les parties supérieures de la tête , avec une bandelette qui borde la base du bec , le dessus du cou et du dos, les ailes, la queue et une large bande transversale sous le ventre, sont d'un noir foncé, avec des reflets verts; les joues et la gorge sont d'un beau jaune de soufre et la partie inférieure du dessous du cou est d'un orangé, qui la sépare du rouge brillant qu'on voit sur la poitrine et le haut du ventre; les couvertures du dessus et du dessous de la queue sont du même rouge très -vif; les plumes des jambes sont d'un noir brillant, changeant en vert; le bec a du noir à son origine, et cette couleur forme une bande assez étroite, mais plus large cependant sur la mandi- bule inférieure que sur la supérieure. La couleur de tout le reste de ce bec est d'un vert olivâtre qui (ire sisr le jaune près de la bande noire dont nous venons de parler; les bords des deux mandibules ont des denti lures peu apparentes, et sont lisérés de rouge. Enfin, les pieds t-t les ongles sont noirs. M. Vieillot cite, à l'occasion de ce dernier oiseau, le tucaï de d'Azara , lequel est plus grand, quoiqu':tyant le bec pro- portionnellement plus court. Il a une petite tache paillée TOU Si derrière les narines; le tour de l'œil est rouge; une plaque blanche se voit sur le milieu de la poitrine, avec de l'orangé dans son milieu ; une bande rouge termine la poitrine ; le ventre est noir, ainsi que toutes les parties supérieures du corps et de la tête; enHn, les couvertures supérieures et in- férieures de la queue sont rouges , et le bec est de couleur olivâtre, avec sa base noire. Sonnini a réuni cet oiseau à celui que nous venons de décrire en dernier lieu ( R. dicolorus , Gmel. ), comme n'en étant qu'une variété; mais ce rapprochement ne nous paroit pas parfaitement établi. Le Ramphastos ariel de M. Vigors n'est sans doute qu'une variété de l'espèce de toucan à gorge jaune du Brésil, en différant par la couleur de son bec , qui est noir , avec une bande jaune à sa base , et la base de l'arête bleue. Le Toucan a gorge blanche de Cavenne , Biiff. , PI. enl. , 262; le ToLCAN A GORGE BLANCHE ov Brésil , Briss. , Omith., tom. 4, pag. 3i3; Ramphastos etythrorhjiichos , Lath., Gmel. Sa longueur tot?.le, depuis le bout du bec jusqu'à l'extré- mité de la queue, est d'un pied neuf pouces, sur quoi son bec prend cinq pouces six lignes. II a les parties supérieures de la tête et du cou d'un noir de velours; le dos, la poi- trine, le ventre, les côtés et les jambes d'un noir ch:!ngeant en vert; les joues, la gorge et la partie inférieure du cou blanches; une bande large de ciuq lignes, transversc, d'un beau rouge, sépare le noir de la poitrir-e du blauc rlu bas du cou. Les couvertures supérieures de la queue sont d'une cou- leur jaune de soufre, et les inférieures à\m rouge pâle; les pennes des ailes sont en dessus d'un noir tirant sur le vert du côté extérieur, et d'un noir mat du côté intérieur; le dessous de ces plumes est en entier d'un noir mat. Il en est de même des plumes de la queue ; les yeux sont noirs et en- tourés d'une peau nue bleuâtre. Les couVurs du bec sont sujettes à varier. Dans la planche enluminée de Buffon la base est entourée d'une petite ligne noire très -étroite; la mandibule supérieure a le dessus d'un jaune paie et verdatre, ainsi qu'une large bordure de la même couleur près de la tête; une ligne noire transversale limite cette couleur paral- lèlement au bord du bec, et passe sur les deux mandibules, 32 TOU dont tout le reste est de couleur rouge. Les pieds sont plombés* Cet oiseau est appelé à Cayenne pinien-coin ou piegnen- coin, mot qui fend, dit-on, son cri. Le ToDCAN PISCIVORE : Rampaastos pisci^'orus , Lath., Gmel. ; le Toucan a gorge blanche du Brésil, Briss. , Ornith., t. 4» pag. 4i5; le ToocAN a gorge jaune du Brésil, femelle, BufT.; Toucan or hrasilianpye, Edwards, Glan., tab. 64. Sa longueur est d'un pied neuf pouces depuis le bout du bec jusqu'à l'ex- trémité de la queue; toutes les parties supérieures de la tétel et du dos, ainsi que les ailes et la queue, sont noires: les joues, la gorge et les parties inférieures du cou sont blanches 3 une bande rouge, large de cinq lignes, limite le blanc in- férieurement , etc. Tous ces caractères sont communs à cette espèce et à la précédente : mais ce qui distingue celle-ci, c'est que le croupion et les couvertures supérieures de la queue sont de couleur blanche , et que les inférieures sont d'un rouge pâle; que les yeux sont entourés d'une peau nue d'un vert jaunâtre; qu'ils ont la prunelle noire et l'iris de couleur noisette; que la mandibule supérieure est d'un jaune pâle ou verdàtre, excepté les bords, qui sont orangés et mar- qués de petites bandes transversales noirâtres, avec son bout, dans l'espace d'un pouce, d'un rouge vif et brillant; que la mandibule inférieure est d'un bleu assez clair vers son ori- gine et qui devient ensuite de plus en plus foncé, en appro- chant vers son extrémité, qui, comme celle de la mandibule supérieure, est d'un beau rouge vif et brillant : les Lords de cette pnrtie sont aussi marqués de petites bandes trans- versales noirâtres. Cette espèce est citée comme habitant le Brésil, la Guiane et le Mexique. LeToLCAN TOCARD : Rumphastos tocard, Vieill.,Nouv. Dict. d'hist. nat. , Tocard, Levai 11., Toucans, pi. g. Sa longui ur totale est de dix-huit à vingt-un pouces, sur quoi son bec en prend cinq et demi. Le bec est remarquable |)arre qu'il est arrondi latéralement , ainsi qu'en dessus, et qtje sa mandibule supé- rieure est partjgée de chaque côt^ et tliagonideiiient en deux parties, lune d'un brun verdàtre et l'autre jaune, par une ligne noire; la mandibule inférieure étant uniformément d'un brun verdàtre. Cet oiseau a toutes les parties supérieures de TOU 35 son plumage noires; la gorge et la partie inférieure du cou jusqu'à la poitrine , d'un blanc pur , que limite un collier d'un beau rouge, comme dans les deux espèces précédentes; les couvertures supérieures et inférieures des ailes rouges ; l'in- térieur du bec et la langue orangés. Il est de l'Amérique méridionale. Le Toi'CAN A VENTRE ROUGE : Rampliasfos picatus , Lath., Gmel.; leTouGAN, Briss. , Ornith. , tome 4, page 408; Buff. , Hist. des ois., tome 7, page 122. Sa longueur totale est à peu prés d'un pied huit pouces six lignes, sur quoi son bec a environ six pouces de long. II a la tête, la gorge, le cou, les parties supérieures du dos et les scapulaires d'un noir brillant et changeant en vert; la partie inférieure du dos, le croupion, les couvertures supérieures de la queue et celles du dessus des ailes, de la même couleur, mais tirant un peu sur le cendré; la poitrine d'un bel orangé; le ventre, les côtés, les jambes et les couvertures du dessous de la queue, d'un rouge très-vif; les couvertures du dessous des ailes noirâtres ; la queue , en dessus , ainsi que les barbes extérieures des pennes des ailes, d'un noir à reflets verts; le bec d'un jaunâtre nuancé de vert obscur, excepté le bout, qui est rougeàtre ; les pieds et les ongles noirs. M. Vieillot ajoute à cette description, que nous emprun- tons à Brisson, n'ayant pas eu occasion de voir cet oiseau par nous-même , que quelques individus ont l'iris bleu; le bec vert, avec un cercle noir et deux taches blanches près de sa base , et que d'autres l'ont vert , sans apparence de rouge, avec un cercle d'un vert jaunâtre près de la tête. On trouve cet oiseau au Brésil et au Pérou. Il fait, dit-on, entendre un cri que l'on peut rendre par le mot touraca. M. Vigors soupçonne que le toucan à ventre rouge pourroit appartenir à la division des aracaris ; mais il ne fait pas con- noître sur quels motifs il fonde cette Ojiinion. M. Swainson a décrit trois nouvelles espèces, que M. Vigors a admises, mais sur lesquelles nous ne pouvons, dans cet article, donner aucun détail; ce sont les R. carinatus , lllust. , page 46; Edwards, pi. 3^6; viteilinus , pi. 56, et ambiguus , pi. 168. Les espèces de toucans dont il nous reste à donner les Ô5. 3 34 TOU courtes descriptions, ne sont pas suffisamment caractérisées par les auteurs pour qu'on puisse dt-finitivement reconnoître leur existence, et d'ailleurs aucune d'elks n'est rtnfermée dans nos collections. Les indications que nous possédons à leur égard se réduisent le plus souvent à des notes frès-incom- plètes des anciens auteurs, et particulièrement de Fernandez. Le Toucan cochicat, Bufïon ; Kawphasios lorquatus , Lath., Gmel. Cet oiseau , qui est le cochitenacatl de Pernandez ou toucan à collier du Mexique de Brisson , a environ un pied six pouces de longueur, sur quoi sou bec prend sept pouces. Sa tête et la partie du cou qui en approche , sont noires ; une bande rouge entoure le cou, le bas de cette partie qui avoisine le corps, est noir en dessus et d'un jaune clair en dessous, cette dernière couleur étant variée de taches rouges et de lignes noires; le dos et le croupion sont noirs, ainsi que les ailes et la queue; la poitrine, le haut du ventrt^ et les c6tés sont verts; le bas- ventre et les couvertures infé- rieures de la queue sont rouges; les jambes pourpres; les yeux sont noirs, avec l'iris d'un jaune rougeàlre; la man- dibule supérieure est blanchâtre, et l'inférieure noire; les pieds sont d'un cendré verdàtre, et les ongles noirs. Il vit de poissons, du moins selon le rapport de Fernandez. Le Toucan hochicat -. Ramphastos pavoninus , Lath., Ginel.; le Xochitenacati , Fernandez : le Hochicat, Buffon, Ornilh., tome 7, page 126. Selon Brisson, qui le décrit sous le nom de toucan vert du Mexique, son bec a quatre pouces de long. Tout son corps est couvert de plumes vertes , parmi les- quelles sont cependant mêlées quelques plumes rouges et quelques autres qui brillent des couleurs du paon. Le bec est varié de noir et de jaune ; les pieds et les ongles sont noirs. On le trouve au Mexique, dont il habite les régions chaudes et maritimes : c'est probablement une espèce de la division des aracaris. §. 2. Les Aracarhs. L'Aracari vert : Ramphastos viridis , Lath., Gmel.; le Tou- can vert DE Cayenne, Buff., PI. enl. , 727 (le mâle) , 728 (la femelle); Tucana cajennensis 'viridis , Briss. Cet oiseau est un peu plus grand que le merle , mais de bien peu. Sa longueur TOU o5 totale est de quatorze pouces, sur quoi son bec prend trois pouces quatre lignes (celui de la femelle n'a que deux pouces huit lignes); sa queue, étagée, a quat'-e pouces deux lignes de longueur. 11 a la tête, la gorge et la partie inférieure du cou d'un noir foncé; le dessus du cou, le dos, les scapulaires, les couvertures du dessus des ailes d'un vert obscur; le crou- pion d'un rouge vif; le bas de la partie inférieure du cou, la poitrine, le ventre, les couvertures du dessous de la queue et bs côtés du corps, d'un jaune de soufre; les couvertures du dessous des ailes d'un blanc jaunâtre; les pennes alaires noirâtres et bordées en dehors d'un vert obscur, et en de- dans, d'un blanc jaunâtre ; la queue d'un vert obscur en dessus et d'un vert cendré inférieureinent ; les yeux entourés d'une peau nue et jaunâtre, avec la prunelle noire et l'iris jaune; le dessus de la mandibule supérieure jaune, avec les côtés rouges (la planche enluminée 727 représente les côtés bruns) , ou bien cette mandibule toute jaune avec un trait noir lon- gitudinal sur le milieu de chaque côté; l'inférieure noire, excepté sa base, qui est rouge (les planches enluminées 727 et 728 montrent cette base jaune); les dentelures du bec lé- gèrement bordées de blanc ; les pieds couleur de plomb et les ongles noirs. Dans la femelle, ce qui est noir dans le mâle, c'est-à-dire la tête, la gorge et le devant du cou, est d'une couleur brune approchant du marron. Cet oiseau est du Brésil. Buffon le considère comme n'étant qu'une variété du suivant. L'Aracari grigri : Ramphasfos aracari , Lath. , Gmel. ; le Grigri, Buff. , Hist. naf. des ois., tom. 7 , pag. 12C ; le Tou- can VERT nu Brésil, Tucana viridis , Briss., Ornith., tom. 4, pag. 426. 11 est un peu plus gros qu'un merle. Sa longueur totale , depuis le bout du bec jusqu'à l'extrémité de la queue, est de seize pouces huit lignes; son bec a quatre pouces deux lignes de longueur, et sa queue six pouces trois lignes. Il a la tête, la gorge et le cou noirs, et l'on voit sur chaque oreille une petite tache marron ; le dos, les scapulaires et les couvertures supérieures des ailes sont d'un vert obsoir; ■la partie postérieure du dos, le croupion et les couvertures supérieures de la queue, sont d'un rouge vif; la poitrine, S6 TOU le ventre et les cAtés du corps d'un jaune de soufre , et cette couleur est mêlée d'un peu de rouge vers le haut de la poi- trine ; une bande transversale, d'un beau rouge et de huit lignes de largeur, sur le ventre; les pennes de l'aile noirâtres en dessous, bordées extérieurement de vert obscur en dessus; la queue étagée, d'un vert obscur en dessus et d'un A^ert clair en des'. , p. i;.!, el iiouv. édit.. tnm. .-:, p. j85. «° TOU La tourbe ne contient pas de matière résineuse proprement dite, du moins l'alcool, non plus que le naphte, n'en tirent pas. Une chose très -remarquable est le manque absolu d'al- cali dans les cendres de la tourbe. Einhof a trouvé dans lo© parties de cendres de tourbe : Chaux 1 5 Argile 20 Oxide de fer 6 Silice 41 Chaux et acide phosphorique. i5 Sel commun et gypse 3. Les variétés qui donnent des cendres parfaitement blan- ches, ne contiennent pas d'oxide de fer. Une nouvelle analyse de tourbe, faite par Bergsma", offre un intérêt particulier, en ce qu'ici c'est la tourbe noire, qui ne contient aucun débris organisé visible, qui a été soumise à l'analyse. En voici le résultat : Eau 12,50 Matière ligneuse Ag^-t» Ulmine (de Vauquelin ) 12,00 Substance résineuse 3, 80 Substance analogue à la cire i,3o Oxide de fer 0,41; Silex 0,80 Gypse 4,5o Chaux et acide phosphorique 2,70 Perte 1,78 La tourbe ne contient donc pas de bitume , comme MM. Thaer, Einhof et Pfaff l'ont annoncé; pas d'acide libre, que l'on avoit pensé jusqu'ici tire de l'acide phosphorique. Ou le concluoit de ce que l'eau de tourbe teint en rouge le papier de tournesol. Bergsma constate ce lait, mais l'attribue à l'ulmine. L'ammoniaque n'y est pas contenue d'avance , mais s'y développe par la combustion. 1 Fiespunsio ad qucilionem , ttc-. Académie d« Crouingue, 1821 . p. 52. TOU 61 Cette tourbe, par la distillation sèche, a donné: Acide pyro-ligncux 25,00 Substance huileuse 8,1 5 Charbon 87,00 Sel et oxide 1 2,00 Gaz divers i5,7o Perte 2,1 5 100,00. Les analyses qu'on vient de rapporter, et l'observation, ne paroissent établir que la tourbe des marais , la véritable tourbe, celle qui n'est point recouverte et qui appartient à l'époque actuelle, ne contient pas en général de pyrites ou sulfures métalliques. Les exemples qu'on cite de tourbes pyriteuses, me pa- roissent tous fautifs, et s'appliquer plutôt à des lignites sois- sonnois terreux qu'à la tourbe proprement dite ' , cepen- dant nous verrons un exemple plus bas, à l'article de la Tourbe sous-marine, qui paroit offrir une réelle exception. Gisement. La tourbe des marais ne se trouve, comme son nom l'indique, que dans les terrains marécageux et humides qui sont encore ou qui ont été le fond d'étangs ou de lacs d'eau douce. Elle n'est jamais enfouie profondément, étant seulement recouverte quelquefois d'un métré au plus de terre végétale, de sable ou de tout autre terrain de transport. On a souvent remarqué que plus cette tourbe est épaisse, plus elle présente de qualité. Elle couvre assez souvent des terrains d'une étendue con- sidérable, lorsque ces terrains sont à peu près unis; car elle est constamment en couches presque horizontales. Ses cou- ches, tantôt homogènes, tantôt séparées par de minces assises i M. Kercrslciii, qui a publié une grande dissertation sur la tourbe, dans le 4.' volume de son ouvrage intitulé : Teuischland , geognostisck- geologisch dargestellt , dissertation dont on a extrait une partie de ce qui vient d'être rapporté, donne {$. 6, pag. 89 et suiv.) des exemples nombreux de tourbes vitrioliques ; mais ces exemples, dont plusieurs se rapportent évidemment aux ligniles, ont plutôt servi à me conCrmer dans l'opinion qu'il n'y a pas de pyrites dans les tourbes proprement dites, qu'à infirmer ma maniera de Toir à ce sujet. 02 TOU de limon, de coquilles fluviafiles et même de sables, attei- gnent souvent une épaisseur de dix mètres, comme on l'ob- serve dans quelques parties des tourbières de la Hollande. I-a tourbe se trouve aussi, mais rarement, en petits amas isolés, formés dans le fond de mares très-peu étendues. Caractères des terrains à tourbe. Les terrains à tourbe ou tourbières ont des caractères particuliers qui les font aisé- ment reconnoître. Ils ont une véritable élasticité, surtout quand ils sont hu- mides; en sorte qu'on fait remuer une grande étendue de ces terrains en frappant sur un de leurs points. Cette élas- ticité peut même aider à sauter, et c'est au moyen de cette singulière propriété que les Hollandois franchissent facile- ment des fossés de six mètres de large creusés dans les tour- bières. Les terrains à tourbe, en s'imprégnant d'eau, se gonflent et prennent alors une forme un peu convexe ; ils acquièrent souvent une certaine mollesse, qui ne permet pas d'y mar- cher sans y enfoncer. Ce n'est pas dans cet état qu'ils sont le plus dangereux; mais ils le deviennent réellement, et surtout pour l'étranger sans guide qui s'y engage indiscrètement , lorsqu'ils sont encore mous et recouverts d'une croûte mince de limon ou de tourbe desséchée qui leur donne l'apparence d'un sol ferme, mais qui se brise sous les pieds. L'élasticité et la mollesse des terrains à tourbe leur donnent deux propriétés assez remarquables: i.° celle de repousser les corps légers, tels que les pieux de bois que l'on veut y enfoncer; 2.^ celle d'absorber peu à peu les corps lourds, tels que les pierres et les instrumens de fer abandonnés à leur surface. Lorsque ces terrains sont à nu , qu'aucun terreau végétal ne les recouvre, ils ne sont point propres à la culture, il n'y croît que des plantes aquatiques trop dures pour servir de fourrage, tels que les laiches, les scirpes , les choins, etc. Les tourbières sont ordinairement couvertes d'eau ; mais il arrive aussi qu'elles recouvrent de l'eau et qu'elles nagent à sa surface : alors elles deviennent d'une élasticité encore plus remarquable. Lorsque ces masses de tourbe ne sont point liées au bord du bassin qu'elles recouvrent, elles flot- TOU G> têni librement à sa surface, et offrent le spectacle d'iles flot- tantes, qui sont souvent embellies par de nombreuses plantes aquatiques, et qui peuvent même soutenir des hommes et des animaux. Les tourbières se trouvent plus ordinairement dans les lieux bas , dans le fond des vallées dont la pente est peu ra- pide, que dans les petites vallées des hautes montagnes. Ce- pendant on en trouve aussi à la plus grande élévation que puisse atteindre la végétation. Le Brocken , la montagne la plus élevée du Harz, offre de la tourbe à peu de distance de son sommet. Les cols des Alpes et des Pyrénées présentent souvent des amas de tourbe d'une étendue toujours très-bor- née, comme l'est celle des lacs de ces montagnes. On con- noit de ces masses de tourbe isolées qui n"ont que dix à douze mètres de diamètre. On distingue dans une couche de tourbe des qualités dif- férentes: la tourbe la plus superficielle est lâche, et compo- sée de végétaux entrelacés à peine décomposés. Elle porte le nom de bousin ou de tourbe Jibreuse. A mesure que l'on s'en- fonce dans la couche, la tourbe devient plus compacte et plus noire, les végétaux qui la composent, sont beaucoup moins apparens, au point qu'ils sont à peine visibles dans les dernières assises : on l'appelle alors tourbe limoneuse. Les raisons de celte différence sont aisées à saisir. On conçoit que cette tourbe profonde, beaucoup plus ancienne que la première, a eu le temps de se former complètement, et que le poids de l'eau et de la tourbe qui la recouvre, lui a donné, en la comprimant, la compacité qu'on lui remarque. On voit souvent dans les marais a tourbe beaucoup de pe- tites buttes assez semblables à des taupinières. Ce sont en gé- néral des toufîes de mousses dont la végétation s'est comme agglomérée dans ces points par une cause que nous ne pou- vons encore assigner. Ce qu'on trouve dans la tourbe. Les tourbières renferment des substances assez variées. On peut classer sous deux points de vue différens les corps étrangers à sa nature que la tourbe renferme. Les uns sont des substances minérales qui s'y for- ment ou quiy ont été amenées, les autres, des débris de corps organisés ou d'objets de l'industrie humaine. €4 TOU Parmi les premiers sont les pyrites qu'on assure avoir été ob' servées dans certaines tourbes. Nous avons déjà parlé de la présence de ces corps dans les tourbes à l'occasion de leur composition, et nous avons élevé beaucoup de doutes sur la formation réelle des sulfures métalliques dans les tourbes. Il est prouvé que la plupart des tourbes nommées pjriteuseSf sont des lignites , que d'autres doivent leur sulfate de fer ai'/ touches de lignites sur lesquelles elles reposent, ou aux. r ■:> chargées de ce sel qui viennent d'ailleurs. Mais la substance minérale qu'on trouve dans les tourbes, et qui y a certainement été formée, c'est le phosphate de fer pulvérulent ou fer azuré qui enveloppe quelquefois les racines et tiges des végétaux qui composent ce combustible. Il y a bien peu de tourbières qui n'offrent cette substance. On y trouve encore, comme nous l'avons déjà indiqué, de petites couches de sable et de marne, que des alluvions pa- roissent y avoir transportés pendant leur formation. Parmi les débris organiques qu'on rencontre dans les tourbes, on doit remarquer des amas assez considérables de coquilles fluvia- tilcs dont les animaux ont été décomposés. Ces tourbes ré- pandent en brûlant une odeur désagréable. Quelques tour- bières contiennent des troncs d'arbres et même des arbres entiers, qui se sont conservés au point qu'ils peuvent servir non -seulement comme bois à brûler, mais encore comme bois de construction. On a trouvé de ces arbres dans les tourbières de Hollande et d'Irlande, dans celles de Kincardine et de Flanders en perthshire, et de Dalmally en Ecosse, etc. On a remarqué que ces arbres étoient ordinairement tous couchés dans le même sens; qu'ils étoient renversés auprès de leurs souches; que celles-ci étoient coupées à peu près à la même hauteur, et que dans beaucoup de cas on y re- connoissoit l'empreinte de la hache. Les tourbières renferment aussi des débris d'animaux , des têtes et des squelettes de bœufs, des bois de cerfs. Ceux des tourbières d'Ecosse sont d'une grandeur remarquable, et ont appartenu à une espèce qui n'existe plus actuellement. Enfin, on a trouvé dans la tourbe beaucoup de monumens de Pindustrie humaine, des armes, des outils de bûcherons TOU 65 et d'agriculture, des bois de construction , des chaussées cons- truites tantôt avec des fascines disposées en couches, comme celle que l'on a découverte dans les tourbières de Kincar- dine , tantôt avec des boules de terre cuite de la grosseur du poing , telle que celle qui a été trouvée dans les tourbières de Dieuze. On a remarqué que les objets enfouis dans la tourbe se conservoient très-bien, parce qu'ils sont enveloppés d'une matière astringente qui les abrite du contact de l'air sans pouvoir les dissoudre, et qui est molle, mais assez solide pour les mettre à l'abri de tout choc et de tout mouvement brusque qui pourroient les altérer. La tourbe paroît avoir aussi la faculté de conserver aux graines leur propriété germinative plus long- temps qu'elles ne l'auroient gardée dans toute autre circonstance. M. Taube, médecin à Zelle, rapporte que dans une cou^ che de lourbe du duché de Lunebourg , recouverte d'une masse de terre d'une épaisseur considérable, on trouve des pois, des vesces, des noisettes, et d'autres graines qui sont encore susceptibles de germer. Le fait n'est remarquable qu'à l'égard des noisettes, car on sait que les graines des légumi- neuses conservent pendant un très- long temps leur faculté germinative» Formation de la tourbe. Ces observations prouvent que la tourbe est d'une formation beaucoup plus moderne que celle des autres combustibles fossiles, et qu'elle s'est formée depuis l'existence des sociétés. Cependant on ne pourroit pas tirer, avec certitude, cette conclusion de ce qu'on a trouvé au fond des tourbières des produits de l'industrie humaine; car oa doit se rappeler qu'une des propriétés résultantes de la mol- lesse et de l'élasticité de la tourbe, c'est d'enfouir peu à peu les corps pesans abandonnés à sa surface. On n'a encore aucune donnée certaine sur la formation de la tourbe ; on ne sait pas précisément pourquoi certains marais en renferment et semblent même la renouveler quand ou l'enlève, tandis que d'autres, également remplis de vé- gétaux aquatiques, laissent pourrir ces végétaux sans avoir la puissance de les tranformer en tourbe. Cependant les observations de G. A. de Luc et de quelques 65. 5 e6 TOU géologues modernes jettent un grand jour sur cette question, et font espérer qu'elle sera bientôt résolue. Nous rapporterons les observations et l'opinion de G. A. de Luc sur la formation de la tourbe et sur les circonstances qui la modifient, parce qu'elles sont aussi ingénieuses que remarquables. Ce célèbre géologue, partant de l'observation faite, dans le Jura, sur les tourbes presque entièrement composées de feuilles d'arbres conifères, pense que les feuilles de ces ar- bres, en tombant sur un sol constamment mouillé par l'eau des sources , ont été les premiers élémens des tourbières ; que des plantes herbacées, en croissant et mourant sur le même sol , augmentent l'épaisseur du premier dépôt de fourbe; que les arbres couchés qu'on y voit, étoient ceux qui ont cru sur la tourbe même , lorsqu'elle a acquis une certaine épaisseur, mais qui n'y ont trouvé qu'une base peu solide. Les observations que cet homme de génie a faites sur les tourbières de Groningue et du pays de Brème, donnent aussi des lumières sur les causes qui concourent à la formation des tourbes. On distingue dans le pays de Brème trois sortes de sols , désignés par les noms de geest, moor et marsch , qui ont de l'influence sur la formation de la tourbe ou des rapports avec elle. La geest est le sol des bruyères , sablonneux, mêlé de frag- mens de silex pyromaque , de roches primordiales et même de succin. Il paroit recouvrir l'argile plastique, qu'on trouve aussi souvent au-dessous de la tourbe, et que de Luc a très- bien su distinguer du limon argileux des fleuves. Les moors sont les tourbières : les continentales sont renfer- mées dans l'intérieur de la geest, soit dans les vallons, soit sur les plateaux peu élevés; les littorales sont celles qui bordent la geest. Les }varschs sont les alongemens du terrain produits par les dépôts de la mer ou des rivières : ce sont des terrains hori- zontaux garantis des retours de la mer par différens moyens. Voici maintenant les rapports que la tourbe paroit avoir avec ces deux sortes de terrains meubles. j." Elle ne se forme jamais dans les fossés des marschs . TOU 67 quoiqu'ils renferment des eaux stagnanfes et qu'il y croisse beaucoup fie végétaux ; tandis qu'il s'en forme dans les geesls dans les mêmes circonstances. L'eau des marschs, qui ne forme pas de tourbe, est trouble et grisâtre; elle est souvent fétide, et l'air y est mal-sain. L'eau des tourbières ou moors est claire et couleur de café pâle; ni cette eau ni l'air des tourbières n'ont des qualités malfai- santes. L'eau des geests offre des caractères intermédiaires entre les deux précédentes. 2.° Dans son état de mollesse , la tourbe peut couler comme une pâte, et même cet écoulement peut s'opérer par l'inté- rieur de la masse de tourbe, lorsque sa surface, desséchée, devient fixe. C'est surtout après les grandes pluies que la tourbe, ramollie et gonflée coule, ainsi et vient quelquefois remplir des vallons où il n'y en avoît pas, ainsi qu'on l'a ob- servé en Angleterre; elle s'étend même quelquefois sous le limon plus récent des marschs, et paroît avoir coulé dans Je lit des fleuves, qui l'ont recouverte de leur limon. C'est aussi à cette propriété de couler et de s'étendre ainsi loin de son origine , que de Luc attribue la présence de la tourbe qui , entre Rotterdam et Delft , est dans la position la plus basse, comme placée, non pas sur la geest, mais sur la marsch , ou limon d'atterrissement , sur laquelle cependant il ne se forme jamais de tourbe. 5." La tourbe ne continue de s'accroître que dans les grandes masses pénétrées constamment d'eau ; mais dès qu'une partie de tourbière se trouve séparée de la tourbière conti- nentale par des coupures, la source de la tourbe semble tarie; les plantes qui croissent se dessèchent , se détruisent par l'ac- tion des météores atmosphériques et se convertissent en ter- reau ou terre végétale. 4.° Les arbres ne commencent jamais à croître dans les tourbes : il faut qu'ils aient pris leur première croissance dans le sable , et alors ils continuent à croître dans la tourbe. Quand, pour les planter, on ne peut atteindre le sable, on creuse de grands trous dans les tourbes, on les remplit de sable et on y plante l'arbre , qui, après avoir pris son pre- mier développement dans le sable, peut continuer à croître dans la tourbe. 68 TOU Les règles énoncées par M. d'Alberti, sur les circonstances qui doivent être réunies pour que les tourbes ;)uissent se for- mer, s'accordent très-bien avec les observations précédentes. Il dit que dans le paj^s qu'il a observé et dans les marais à tourbe du Wasserscheide , Siir le plateau élevé de la forêt Noire, il est nécessaire que le terrain inférieur soit de glaise ou de tout autre sol qui ne laisse pas passer l'eau ; mais qu'il ait néanmoins une disposition telle, pour, qu'étant constam- ment abreuvé d'humidité, cette eau s'y renouvelle sans cesse, mais peu à peu. Celte condition paroit être de rigueur. Or, tout terrain ou roche qui pourra la remplir sera propre à la formation de la tourbe, lorsque d'ailleurs les autres circons- tances qui doivent produire ou favoriser cette formation , se trouveront aussi réunies. Ainsi, quoique dans le Harz ce soit toujours sur le griiuite que se trouvent les tourbières , et jamais sur le schiste, il ne faut l'attribuer ni à la diflférence de nature de ces deux roches, ni à celle des plantes qui y croissent de piéférence ; mais très-probablement à la grande peruiéabilité du schiste par l'eau, en raison de sa structure feuilletée et des nombreuses fissures qui en résultent. Néanmoins il ne faut pas encore en conclure que ce soit la condition unique de la formation des tourbes : la nature calcaire, gypseuse ou argileuse des roches qui peuvent avoir de rinfluence sur la pureté de l'eau et sur ses propriétés, et celle des végétaux qui croissent sur ces différens sols et sous les différentes eaux, peuvent aussi s'opposer à la formation de la tourbe ou la favoriser. Ainsi on pense que , parmi les végétaux cryptogames, les conferves, le sphagnum palustre, les prêles et les chara, et parmi les autres végétaux, les erio- pkorum , le carex cespitosa, le schanus nigricans , plusieurs gra- minées à tiges rampantes et souterraines, contribuent effica- cement à la formation de la tourbe. Néanmoins on a vu aussi des tourbes presque entièrement composées de feuilles d'ar- bres (sur les bords de la Meuse au-dessous de Maëstricht), et même de feuilles sèches et aiguës des arbres conifères (dans le Jura), ainsi qu'on Fa dit plus haut, et nous allons citer des tourbes dans lesquelles il y a une assez grande abondance de plantes marines. La formation de la tourbe ne commence pas toujours au TOU 69 fond des eaux; elle semble avoir lieu quelquefois à sa sur- face, ou du moins s'y continuer : tel est le cas des singulières îles flottantes du district de Wakhusen , le long de la Hamme , iivière qui se jette dans la Wumme, et qui se joint au We- ser dans les environs de Brème. La tourbe qu'on appelle llancJie ou nouvelle , et qui n'est encore composée que de végétaux foiblement comprimés, est plus légère que l'eau ; elle se forme d'abord sur le sol des marais, et y tient par sa liaison avec toute la masse de tourbe; mais quand une pièce de cette tourbe est séparée du reste par les coupures qu'y font les fossés qu'on a creusés tout à l'entour, et qu'en hiver les eaux deviennent assez abondantes pour recouvrir cette pièce, elles la détachent du sol et la soulèvent; et alors, si l'eau est assez profonde, le plateau soulevé peut être transporté assez loin avec ses cultures, ses arbres et ses maisons. Aussi, pour les empêcher d'être transportées trop loin, est- on obligé de fixer ces îles, de les amarrer au rivage ou au sol, au moyen de longues pièces de bois qui traversent l'ile flottante, et qui sont enfoncées dans le sol sablonneux. D'autres naturalistes ont attribué la formation de la tourbe à la qualité de certaines eaux qui ont la propriété de tanner, pour ainsi dire , les végétaux , et de s'opposer ainsi à leur décomposition complète. Beaucoup de naturalistes pensent que les tourbes peuvent se reproduire après avoir été enlevées, et ne diffèrent que sur le temps nécessaire à cette nouvelle formation. M. de Luc pense qu'il faut environ trente ans en Hollande ; Ro- land de la Platière croyoit qu'il leur falloit cent ans. M. Van Marum di^t avoir vu quinze décimètres de tourbe se former en cinq ans au fond d'un bassin de son jardin. Il pense que 3e conferva rivularis est la plante indispensable à la formation de la tourbe, parce qu'elle ne se pourrit pas, et qu'elle en- traîne avec elle les autres plantes en tombant au fond de l'eau. M. Bosc admet que la tourbe se régénère dans le lieu d'où ou l'a enlevée, lorsque les circonstances lui sont favo- rables , c'est-à-dire lorsque l'eau n'est pas trop profonde , pour que les plantes aquatiques de toute espèce puissent y croître , et lorsque le nombre de ces plantes est augmenté par la formation artificielle d'îles flottantes, qui prennent un 70 TOU accroissement rapide , et finissent par s'enfoncer dans le ma- rais sur lequel elles llottoient. ' Les Hollandois ont grand soin , dit -on , de ménager la couche inférieure de tourbe qu'ils nomment tivo , parce qu'ils croient avoir observé qu'alors la tourbe se reforme au Lout d'un certain nombre d'années, ce qui n'arrive que ra- rement, ou plus diflicilement , lorsqu'on a mis à nu l'argile ou le sable sur lesquels la tourbe repose. On voit qu'on ne peut prendre encore aucun parti sur les questions que nous venons d'agiter. Les seules circonstances qui , de l'aveu de tous les observateurs , paroissent essen- tielles à la formation de la tourbe, c'est que le terrain soit constamment couvert d'eau lentement renouvelée, et qu'il ne soit jamais complètement desséché par le soleil. 2. Tourbes marines et sous- marines. Quoique nous réunissions ces deux sortes de tourbes sous le même titre, ce n'est cependant pas la même chose; mais leurs différences ne sont ni assez importantes, ni surtout assez faciles à limiter pour qu'on doive les considérer sépa- rément. Les tourbes marines sont celles qui sont composées ei> tout ou en partie de végétaux marins, et notamment de fucus. Les Hollandois la nomment darrj. Les tourbes sous- marines sont des amas de végétaux conservés à la manière des fourbes, et qui s'observent quelquefois au-dessous des eaux de la mer. Les premières sont souvent sur le sol terrestre, et semblent avoir été faites par la mer, lorsqu'elle couvroit ce sol. Les secondes ont été évidemment faites sur le continent, et ont coulé dans la mer. M. De CandoUe rapporte que, dans les dunes voisines de Scheveling près de la Haye , on trouve à un mètre sous le 1 Ne pouiTolt-on pas soupçonner que, dans beaucoup de cas, les eaux cliargt'i's des parties de tourbes broyées par l'exploitation dos masses c'a\;irounantes, sont venues déposer du liiuon de tourbe dans des fosses exploitées, et que des observateurs, trompés par cette circonstance, ont pris ce simple dépôt pour une formation nouvelle ? Il faut donc avoir recouis à dus obscrvatioris plus précises peur affirmer que les tourbes peuvent se reproduire TOU 71 sable un banc de tourbe qui a cette même dimension en épaisseur, qui brûle bien, et qui est en grande partie com- posée de lambeaux de fucus, et notamment de fucus digi- tatus. Elle renferme aussi des tronçons de bois noirs et comme charbonnés. Dans les dunes entre AIcmaer et Camp, en Nord-Hollande, M. De Candolle a observé sur les plages des blocs considé- rables de tourbe marine, assez semblable à celle de Sche- veling. M. de Buch cite deux exemples de tourbes renfermant des végétaux marins. L'un se présente dans les tourbières de Fehrbellin , à cinq milles de Berlin ; avec les plantes maréca- geuses se trouvent des feuilles de plantes marines, notam- ment d''ulva saccharina , de deux à trois mètres de longueur. L'autre est en Norwége , dans la presqu'île d'Œreland , non loin de Drontheim. Cette presqu'île consiste presque entiè- rement en un puissant lit de tourbe, dont la partie infé- rieure est en grande partie composée de végétaux marins, notamment de zostera marina à demi décomposé, tandis que les parties supérieures ne contiennent que des plantes de marais, et principalement le sphagnum palustre. ' Lps tourbes sous-marines portent ordinairement le nom de forêts sous -marines , et je les désigne aussi sous le nom plus précis de tourbes ligneuses, parce qu'elles renferment plus que les autres, une grande accumulation de végétaux ligneux, d'arbres même , et de toutes les plantes qui croissent dans les forêts. Il y en a d'assez nombreux exemples ; nous choisirons parmi eux, ceux qui ont été décrits par M. de la Fruglaye, par M. Correa, et par M. John Flea^in. Les tourbes ligneuses sont, comme on vient de le dire, composées de plantes terrestres, de plantes marécageuses, de" troncs et de rameaux d'arbres ; elles renferment souvent beau- coup de sable, et les débris des animaux de toutes sortes qui vivent dans les forêts. Ces végétaux y montrent souvent tous leurs caractères bo- I L. de Buch, Voyage en Norwége, tom. 1, pag. 4> 72 TOU taniques , et les bois même y conservent avec leur solidité jusqu'à la couleur et à l'éclat de leur écorce. C'est surtout très- sensible pour le bouleau et l'aune. Les fruits, les parties d'insectes, etc., qu'on y trouve, ne présentent ordinairement aucune différence avec les espèces connues; enfin, les bois tourbeux renferment de la potasse, suivant M. Hatchett, qui rapporte à cette occasion l'analyse qu'il a faite des bois tourbeux sous-marins de Sulton , sur la côte de Lincolnshire. La tourbe ligneuse, découverte par M. de la Fruglaye sur la côte deMorlaix, département du Finistère, et qu'il a dé- crite sous le nom de forêt sous-marine, est située sous une plage couverte de sable blanc, et terminée par des côtes éle- vées et granitiques. La mer la recouvre à toutes les marées et ne la découvre bien que dans les grandes marées, lorsque le sable blanc de cette plage a été enlevé par un mouvement favorable des eaux. On voit alors un sol noir, profondéu)ent sillonné, dans la structure duquel on peut remarquer plusieurs dépôts. Le premier est composé principalement de feuilles, parmi lesquelles on trouve des débris d'insectes. Sur cette couche sont renversés sans ordre des arbres entiers. La se- conde couche est composée de sable et de glaise grise .- elle renferme une grande quantité de tiges de plantes qui parois- sent être des végétaux aquatiques , et qui sont dans une situation verticale. Ce sol se prolonge d'une part très- avant dans la mer et se termine au roc vif, et de l'autre il paroit qu'il va gagner le pied des montagnes granitiques qui forment la côte; car M. de la Fruglaye , en fouillant tous les amas de sable et de galets qui précèdent cette côte, y a retrouvé la tourbe ligneuse sous-marine. 11 a reconnu le même terrain sur une éîendue de grève d'environ sept lieues. On a observé dans cette tourbe les débris organisés suivans: Parmi les insectes : des élytres d'hélops et de carabes. Parmi les végétaux : une branche de bouleau, avec son écorce encore revêtue de son épiderme argentéj Du bois (l'if bien reconnoissable; Une graine d'if devenue tendre, mais ayant encore sa forme ; Une noisette dont l'amande étoit réduite en poussière; TOU 73 Une graine parfaitement conservée du polfgonum îapathi- foliuni; Des portions encore bien caractérisées de Vhjpoxjlon glo- hitlare, Bull, {sphœria bjssiseda , Decand., FI. fr.), espèce de champignon dont les capsules noires ressemblent à de la gre- naille à tirer. Cette tourbe , renfermant des débris de corps organisés par- faitement semblables à ceux qui vivent actuellement à la surface du globe, est remarquable par sa position inférieure à la surface actuelle de la mer. Des végétaux de Tespèce de ceux qui la composent, n'auroient pas pu vivre dans la place oïl on les trouve actuellement. On sait cependant que , depuis les temps historiques les plus reculés, le niveau des mers en général ne paroit pas avoir changé et surtout s'être élevé. On sait aussi que la surface actuelle de la terre n'éprouve plus ni affaissement ni exhaussement que dans quelques cas particuliers et dont les causes sont appréciables. On sait enfin que les corps fossiles, enfouis dans des couches anciennes, pré- sentent généralement des différences qui les distinguent pour la plupart des corps qui vivent à présent. La tourbe de Mor- laix, celle de Lincoln, et toutes celles qui sont dans la même position , semblent offrir une exception aux règles qu'on a cru remarquer et qu'on vient de rappeler. 11 faut donc examiner si la position de cette tourbe n'entreroit pas dans un de ces cas particuliers d'affaissement, dont la cause peut être déterminée. Les seules causes d'affaissement que nous connoissions sont: 1.° les tremblemens de terre et autres phénomènes volcani- ques : cette cause n'est nullement applicable dans ce cas-ci; ■j.° les compression et diminution de volume, auxquelles sont sujets les terrains d'atterrissement , surtout lorsqu'ils sont com- poses de limon, d'argile, de sable et de débris de végétaux; et enfin, 3." cette propriété qu'ont les masses de tourbe de s'avancer en suivant les pentes du terrain à la manière des glaciers. Ces dernières causes paroissent pouvoir s'appliquer à la position de la forêt sous-marine de Morlaix. Il ne s"agit que d'examiner si cette tourbe ligneuse sous-marine est si- tuée à l'embouchure de quelque rivière ou grande vallée , ou au moins sous Tintluence du courant d'eau qui en sort ou qui en est sorti autrefois. Or, on voit qu'elle est placée 74 TOU dans la baie profonde de Morlaix et vers l'embouchure de la rivière qui s'y décharge. Le sol d'atterrissement de cette baie, d'abord meuble et spongieux, a pu être pendant long- temps élevé au-dessus du niveau de la mer; mais, lorsque le temps et la charge des végétaux qu'il portoit l'ont com- primé, il s'est affaissé, et la mer a dû le recouvrir. Ce chan- gement de niveau est certainement très-ancien; mais, à juger de son époque par la nature et les espèces des corps orga- nisés enfouis, il paroit être postérieur à la dernière révolu- tion qu'a subie la surface du globe et qui l'a mise dans l'état où nous la voyons. Une tourbe ligneuse ou forêt sous -marine de la baie de Frith of Tay, qui a été décrite par M. J. Flemin, offre une position encore plus remarquable , par rapport au niveau ac- tuel de la mer. Elle repose sur une argile grise, mêlée de mica qui renferme des grains de quarz. Cette argile est tra- versée de racines, qui sont comme tissées ensemble et qui sont changées en tourbe ou en pyrites. La masse principale de ces fourbes consiste en feuilles d'ar- bres, en racines, en troncs, en rameaux de bouleau et de noi- setier 5 et en tiges de plantes marécageuses. Tous les restes de végétaux qui sont couchés, sont déprimés; tous ceux qui ont conservé leur position verticale, ont aussi conservé leur forme. Le dépôt est plus dense dans sa partie inférieure et mélangé de matières terreuses. Mais il n'est recouvert par aucun dépôt d'alluvion , et sa surface supérieure est toujours à deux mètres au moins au-dessous du plus haut niveau.de la mer. Vers le rivage il paroit comme coupé par un lit d'argile rouge , de formation plus ancienne que l'argile grise inférieure. On peut conclure de la position actuelle des racines, que les arbres auxquels elles appartiennent, ont été de trois mè- tres au moins plus profonds que la plus haute mer, lorsque cette surface a été autrefois exposée aux inondations du flux. La surface du sol sous-marin auroit donc dû être autrefois, c'est-à-dire lorsqu'elle portoit cette forêt, de trois mètres plus haute que la surface actuelle de la mer, pour que les végétaux aient pu y croître et s'y développer. Il faut ad- mettre que le terrain s'est affaissé, et c'est l'hypothèse qui yaroit la plus vraisemblable. TOI] 75 Parmi les tourbes sous -marines on peut encore citer celles de Carrick-Fergus prés Belfast, en Irlande, dans lesquelles on a trouvé des noisettes parfaitement conbervées, dont le bois est ligneux , et dont l'amande, très -blanche, a acquis une dureté considérable. Lieux. La tourbe des marais est très-répandue sur la terre; mais on a remarqué qu'elle se trouvoit plus abondamment dans les pays du Nord que dans ceux du Midi. Parmi le nombre de tourbières exploitées, nous citerons: En France , 1.° celles de la vallée de la Somme entre Amiens et Abbeville : elles sont d'une étendue considérable 2° Celles des environs de Beauvais , notamment du côté de Bresle ; elles contribuent à faire fleurir les manufactures de cette ville. 3.° Celles de la rivière d'Essonne, entre Corbeil et Villeroi , à vingt kilomètres au midi de Paris. 4.° Celles des environs de Dieuze dans le département de la Meurthe, etc. En Hollande, les fameuses tourbières qui fournissent à ce pays presque tout le combustible qui lui est nécessaire. En Westphalie et dans le pays d'HANOVRE, les immenses tourbières qu'on trouve au milieu des landes et des bruyères. En Ecosse, i." celles de Kincardine et de Flanders dans le Perlhshire; nous en avons déjà parlé plus haut : la tourbe y est déposée sur une couche de glaise recouverte de bruyères. Les arbres qu'on y a trouvés couchés près de leurs souches, sont de gros chênes, des aunes, des sapins et des bouleaux. 2." Celles de Dalmally : les arbres qui se trouvent dans cette tourbe sont des arbres résineux; les habitans se servent de leurs éclats pour s'éclairer. Exploitation. Quoique Pexploitation de la tourbe paroisse devoir être une chose très -simple et très -facile, il y a ce- pendant des règles à suivre pour conduire ce travail avec économie, et pour surmonter les obstacles que présentent les eaux. On doit d'abord s'assurer, non -seulement de la présence de la tourbe , mais encore de sa qualité, de l'étendue et de la profondeur de la tourbière, des diverses qualités de tourbe qu'elle renferme, etc. C'est ce que Ton fait au moyen d'une sonde très-simple de cinq à six mètres de long. 7S TOU La fourbe s'extrait ou se moule en parallélipipèdes qui ont la forme d'une grande brique. On met d'abord à nu la tourbe, en enlevant avec une bêche le limon ou la terre végétale qui la recouvre. Quand elle est couverte d'eau, on met sa superficie à sec en creusant des canaux qui puissent donner un écoulement aux eaux, ou au moins en diminuer la hauteur, si on ne peut tout- à-fait s'en débarrasser. On doit toujours commencer l'exploitation par le fond de la vallée. On enlève ensuite à la bêche ordinaire la tourbe superfi- cielle et fibreuse; et comme elle est la moins estimée, on en forme de gros parallélipipèdes. La tourbe compacte se coupe en petits parallélipipèdes avec une bêche particulière, nommée loudiet dans le département de la Somme. Cette bêche a une oreille coupante pliée à angle droit sur le fer principal. Au moyen de cet instrument, on coupe la tourbe sur deux sens à la fois. Quand les fosses sont devenues trop profondes pour qu'on puisse en épuiser l'eau par des canaux, par des seaux ou par tout autre moyen économique, on ramasse la tourbe au fond de l'eau avec un instrument nommé drague. On obtient alors de la tourbe en bouillie, qui est moulée tantôt dans des moules semblables à ceux qui servent pour faire les briques, tantôt par le procédé qui va être décrit. On se sert aussi, pour exploiter la tourbe, d'une boite dont les bords inférieurs sont coupans : on l'enfonce dans la tourbe avec force et on enlève de grandes masses de ce com- bustible à la fois. Cet instrument a l'avantage d'enlever la tourbe sous l'eau. On a souvent trouvé plus utile, en Hollande, de mouler la tourbe, quel que soit l'état sous lequel on l'ait extraite. Cependant on ne peut mettre ce procédé en usage que sur la tourbe compacte, composée de végétaux entièrement dé- composés, et ne contenant aucune pierre. On extrait au louchet ou à la boîte la tourbe susceptible de s'exploiter ainsi : on la jette dans un baquet avec un peu d'eau; on la pétrit avec les pieds, et on la réduit en une bouillie que l'on répand sur le bord incliné et herbeux du canal d'ex- ploitation. On ajoute à cette bouillie celle que l'on retire TOU 77 du fond de l'eau avec la drague, et on la laisse s'égoutter et se raffermir; on la comprime alors avec des balles, de manière à la réduire en une eouche égale de vingt à vingt- cinq centimètres d'épaisseur. On trace sur cette couche raf- fermie des rectangles qui servent à diriger l'ouvrier qui doit la diviser en parallélipipèdes. On enlève alors une rangée de parallélipipèdes de tourbe sur deux, et on place cette rangée sur celle que l'on a lais- sée. Lorsque la rangée de dessus est sèche, on remet en dessus celle qui étoit dessous, et on n'enlève les tourbes que lorsque la dessiccation est complète. (Dejean.) Dîins toutes les méthodes d'exploitaàon il faut avoir soin de bien faire sécher les tourbes avant de les mettre en ma- gasin.C'est pourarriverfacilement à cette dessiccation prompte et complète, qu'on n'exploite guère les tourbes que pendant le printemps et l'été. Pour opérer cette dessiccation dans la méthode ordinaire d'exploitation, on transporte les tourbes sur un terrain sec, et on les dispose successivement, ou en petits tas de quinze à vingt-une tourbes, ou en pyramides de onze tourbes de base , ou en murailles d'une seule tourbe d'épaisseur sur près d'un mètre de hauteur. Dans tous ces arrangemens les tourbes sont toujours disposées à claire-voie. Les tourbes desséchées se mettent en pile, que l'on recouvre d'un toit de roseaux, pour les garantir de la pluie. 11 est même prudent de ne faire jamais de grands amas de tourbes, parce qu'ils risqueroient de s'échauffer et finiroient par s'en- flammer, si on n'y avoit pas ménagé des courans d'air suffi- sans. Usages. La tourbe sert principalement comme combustible : elle est presque exclusivement employée à cet usage dans les lieux où elle est abondante , et où. d'ailleurs, le bois et la houille manquent, tel est la Hollande. On trouve en gé- néral de grands avantages à exploiter la tourbe et à lui faire remplacer le bois, et même la houille, lorsque cela est pos- sible. M. Garnier a prouvé par des expériences scrupuleuse- ment faites , que la tourbe de Bresle, en Pic;irdie , pouvoit être substituée à la houille, avec un avantage économique très- marqué, dans le chauffage des machines à vapeur de Beauvais. 78 TOU Les meilleures qualités de tourbe sont la tourbe compacte et surtout la tourbe moulée : ce sont celles qui brûlent le moins vite et qui donnent en même temps le plus de cha- leur. Elles peuvent être employées aux mêmes usages que le bois dans les maisons et dans les manufactures. Elles s'al- lument avec un peu de dlfTiculté; mais une fois allumées, elles brûlent bien et complètement, sans avoir besoin d'être soufflées ni attisées. On cuit très-bien de la chaux, des bri- ques, de la tuile, avec de la tourbe, etc. On croît même qu'on cuit ces derniers matériaux plus également avec ce combustible qu'avec le bois. Pour augmenter le nombre des usages delà tourbe, on peut la réduire en charbon comme le bois; mais les avan- tages de cette opération ne sont pas encore parfaitement constatés. Il y a deux manières de carboniser la tourbe : 1.° Par suffocation et à la manière du charbon de bois, en en formant des meules. Cette méthode est la plus économique; mais elle a plusieurs inconvéniens. La tourbe prenant beau- coup de retraite en se carbonisant , la meule s'affaisse , s'ouvre, prend l'air, et il y a beaucoup de tourbe complè- tement brûlée. Le charbon que l'on obtient est friable et ne se conserve pas bien. 2." Par distillation dans des fourneaux, tantôt entièrement ouverts, tantôt fermés de manière à permettre de recueillir les produits de cette distillation. Dans les premiers, souvent une partie de la tourbe est réduite en braise, tandis que l'autre n'est pas entièrement carbonisée. Les seconds n'ont point cet inconvénient ; mais ils sont d'une construction dispendieuse, et comme il faut beaucoup de tourbe pour les chauffer, ils ne donnent guère que quarante parties de charbon pour cent parties de tourbe. On a voulu employer la tourbe en nature pour fondre le minerai de fer, et le charbon de tourbe pour affiner ce métaf; mais il paroit , d'après des essais très -nombreux, que ce combustible, employé seul ou même mêlé avec du charbon de bois, ne convient pas à cet usage. On a remarqué que la tourbe qui absorbe l'eau facilement, ne laisse plus passer ce liquide lorsqu'elle en est complète- ment imbibée. On a tiré parti de cette propriété en Suède TOU 79 et en Norwëge pour construire des digues imperméables à l'eau : on encaisse la tourbe bien sèche entre deux murailles de moellons. 11 paroît que la cendre de tourbe des marais, répandue sur certains terrains, en augmente la fertilité. Elle produit plus particulièrement cet effet sur les prairies, et surtout sur les terrains à tourbe : aussi a-t-on employé ce moyen pour rendre ces terrains à la culture. On brûle successive- ment les couches de tourbe fibreuse , et on recouvre la tourbe compacte d'une couche de terre propre à la culture des légumes. On ne peut bâtir sur la tourbe sans atteindre le fond des tourbières par de profondes fondations, ce qui est très-cher; ou sans établir sur la tourbe des cadres de fortes pièces de charpente destinés à porter le bâtiment qu'on veut y élever. D'après ce qui a élé dit plus haut, on voit que les marais à tourbe ne sont pas mal-sains, comme les autres pays maré- cageux. Comme ils gèlent rarement et qu'on ne peut sou- vent pénétrer d'aucune manière dans leur milieu, ils devien- nent le refuge habituel d'un grand nombre d'oiseaux d'eau. (B.) TOURBETTE. ( Bot. ) Nom françois donné par Bridel au genre Sphagnum , dont la plupart des espèces croissent dans les marécages tourbeux. (Lem.) TOURBILLON. {Phj^s.) Masse de fluide qui se meut cir- culairement. On voit beaucoup de tourbillons sur les ri- vières et sur la mer, surtout près des obstacles qui gênent les courans ou en changent la direction. Les tourbillons dans l'air occasionnent des Trombes. Voyez ce mot. (L. C.) TOURCO. (Ornith.) C'est la grive litorne , turdus piloris. (Ch. D. et L.) TOURD. {Ichthfol.) Nom spécifique d'un labre , décrit dans ce Dictionnaire, tome XXV, page 28. (H. C.) TOURDE. (Ornith.) Nom vulgaire des grives, suivant M. Vieillot. (Ch.D. et L.) TOURDO. {IchthfoL) Nom nicéen de plusieurs labres et crénilabres. (H. C.) TOURDO D'ARGO. {Ichthjol.) Voyez Merle. (H. C.) 8o TOU TOURDOU. ( Ornith. ) Nom usifé dans les environs de Nice, qui s'applique à la grive, tardas musicus ; a la basselte, tardas barbaricus; au mauvis, tardas iliacus , et à la litorne, tardas pilaris. Ce nom de tourdou, conservé dans cette par- tie de l'Italie, est l'ancien nom latin tardas j corrompu. (LcssoN.) TOURDOU BLU. {Ichthjol. ) Nom qu'emploient les pê- cheurs des environs de Nice pour désigner, suivant M. Risso, le labras cœraleus delà Méditerranée. (Lesson. ) TOURET. (Ornith.) C'est un des noms par lesquels la grive mauvis est vulgairement désignée, (Desm,) TOURETTE ; Turritis , Linn, {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones polypétales , de la famille des cracifères , Juss, , et de la tétradjnamie siliqaeuse, Linn,, qui présente les carac- tères suivans : Calice de quatre folioles lâches ; quatre pé- tales onguiculés, à limbe entier; six étamines , dont deux plus courtes; un ovaire supère ; une silique alongée, à deux loges, contenant chacune des graines nombreuses, disposées sur deux rangs. Les tourettes sont des plantes herbacées, à tiges droites , à feuilles simples et à fleurs disposées en grappes alongées. Les botanistes modernes n'en comptent plus que trois à quatre espèces; une douzaine d'autres ont été reportées dans d'au- tres genres et principalement dans les arabis. L'espèce sui- vante est indigène. TouRETTE glabre; TarrUis glalra, Linn., Sp. , gSo. Sa ra- cine est bisannuelle, alongée; elle produit une tige roide , haute d'un pied et demi à deux pieds; garnie à sa base de feuilles nombreuses, alongées, velues, surtout dans leur jeunesse, seulement dentées ou quelquefois presque pinna- tifides; celles de la tige sont sagittées, denii-embrassant«'3, glabres et d'une couleur glauque. Les fleurs sont blanches, disposées en une longue grappe terminale; il leur succède des siliques grêles, très-glabres, comprimées, marquées de petiles bosselures formées par les graines. Cette plante croît dans les lieux secs, pierreux ou sablonneux de la plus grande partie de l'Europe. ( L. D. ) TOURl. [Bot.) Nom donné par les Coussarts delà Guiane, suivant Aublet , à son genre Hoamiria. (J.) TOU 81 TOURIGO ou TURGO. (Mamm.) Dénominations par les- quelles on désigne en Languedoc les brebis qui ne sont pas aptes à la génération. (Desm.) TOURINA. {Bot.) Le maïs, importé cà Otaïti, a reçu ce nom des naturels, qui éprouvent la plus grande difficuitc à traduire dans leur langue les mots européens. (Lesson.) T0URL0UR0U.(Cru5/.) Nom général par lequel on désigne aux Antilles les crustacés décapodes brachyures , qui com- posent le genre Gécarcin. Voyez à l'article Malacostracés tome XXVIII, page 254, de ce Dictionnaire. (Desm.) TOURLOURY. (Bot.) Nom d'une espèce de palmier de la Guiane, nommé pilophora par Jacquin, et qui paroit être le maxicaria saccifera de Gaertner , remarquable par ses fleurs mâles et femelles, renfermées d'abord dans une grande spathe en forme de sac , et par son fruit composé de trois coques sphé- riques j dont l'enveloppe extérieure est crustacée , chargée de tubercules inégaux ; l'intérieure est cartilagineuse et cassante. M. Martius , qui donne une description plus complète du manicaria, dit que l'embryon est placé à la base de la graine : c'est peut-être la même plante que I'Urucuri du Brésil , cité par Pison et Marcgrave. Voyez ce mot. (J.) TOURMALINE. {Min.) Espèce de la famille des silicates, dont la nature chimique n'est pas encore bien connue, et que les analyses les plus récentes tendent à faire considérer comme un de ces genres, tels que ceux du pyroxène et du grenat, qui comprennent un certain nombre de substances de même formule , dans lesquelles les mêmes principes élec- tro-négatifs sont unis à des bases différentes , mais isomorphes entre elles. Guidé par de puissantes analogies, Hauy a con- fondu sous la dénomination commune de tourmaline , des minéraux que la diversité de leurs caractères extérieurs avoit fait séparer les uns des autres, et qui ont porté beaucoup de noms différens, comme ceux de schorl commun ou électrique, iVaplirizite, d''apjrite, de daourite, de rubellite , de sibérite et d'indicolite. Celui de ces minéraux qui a été le plus anciennement connu, est la tourmaline brune de l'île de Ceilan, apportée en Europe vers le milieu du seizième siècle , et qui frappa l'attention parla propriété singulière d'attirer les corps légers, 55. 6 82 TOU lorsqu'elle avoit été soumise à l'action de la chaleur; ce qui la fit appeler vulgairement tirecendres. 11 paroît que le nom de tourmaline , sous lequel elle fut connue des savans, n'est qu'une corruption de celui qu'on lui donne à Ceilan. Dans la suite on apporta du Brésil en Europe des tourmalines vertes, en prismes striés longitudinalement, que l'on rap- procha de celles de Ceilan par cela seul qu'elles partageoient leur vertu attractive, et bientôt on en découvrit en Tyrol, en Espagne et dans une multitude d'autres pays. Réunies d'abord par Rinmann et "NVallerius à l'ancienne famille des zéolithes, puis à celle des schorls par Rome de l'Isle, les tourmalines furent ensuite partagées par les minéralogistes modernes en quatre groupes principaux, considérés par eux comme autant d'espèces distinctes. Le premier groupe , com- posé de toutes les tourmalines noires et opaques, fut désigné par le nom de schorl commun; le second , formé de toutes les variétés vertes ou brunes, douées d'un certain degré de transparence, conserva le nom de tourmaline ; le troisième ou Vindicolite, comprit les variétés d'un bleu indigo de Suède, et le quatrième, ou la rubeltite , les variétés roses et vio- lettes de Sibérie. Depuis lors on s'est accordé assez générale- ment à réunir toutes ces tourmalines dans une même espèce, à l'exemple d'Haiiy; seulement la plupart des auteurs la par- tagent en plusieurs sous-espèces ou variétés principales, dans la vue de conserver quelques traces des anciennes distinc- tions ou de préparer celles que semblent devoir nécessiter un jour les résultats de l'analyse. Les tourmalines sont des . substances à cassure vitreuse , dures, fusibles avec plus ou moins de difficulté, très- élec- triques par la chaleur; elles se présentent toujours cristalli- sées, et le plus souvent disséminées en cristaux prismatiques ou cylindroides très-alongés dans les roches des terrains pri- mordiaux. Ces cristaux se réunissent quelquefois pour former des groupes plus ou moins réguliers, des parties isolées au milieu de la roche. Ils dérivent d'un rhomboïde obtus de i55° 26' et 46° 54'. Les clivages parallèles aux faces de ce rhomboïde sont peu sensibles et ne se montrent que dans certains cristaux opaques. On aperçoit dans quelques autres des joints surnuméraires parallèles à l'axe et passant par les TOU 83 arêtes culminantes de la forme primitive. La cassure est généralement raboteuse ou vitreuse et inégale, quelquefois articulée. I.eqr dureté est supérieure à celle du quarz et inférieure à celle delà topaze. I^eur pesanteur spécilique varie de 3 à 3,2 5. Elles sont tantôt opaques ou légèrement translucides, tantôt transparentes. Dans ce dernier cas , la transparence n'a sou- vent lieu que dans le sens perpendiculaire àTaxe des prismes, et elles paroissent opaques dans le sens parallèle à Taxe. Lorsqu'elles sont transparentes, elles possèdent à un foible degré la double réfraction, laquelle est toujours répulsive d'après les expériences de M. Biot. En outre, ce physicien a remarqué que les lames minces de tourmaline qui ne sont pas entièrement diaphanes, et que l'on a séparées d'un cristal prismatique en coupant celui-ci parallèlement à son axe, et par conséquent aussi parallèlement à l'axe de double ré- fraction . avoient la propriété de polariser entièrement les rayons lumineux qui les traversoient dans une direction per- pendiculaire. Aussi, lorsqu'on place deux pareilles lames de tourmaline l'une sur l'autre, de manière que leurs axes se croisent à angle droit, on trouve que la lumière ne passe plus à l'endroit du croisement , et qu'il y a opacité complète, parce que les rayons directs qui pénètrent dans la première lame de tourmaline, s'y polarisent et se présentent à la se- conde lame dans la position convenable pour être entière- ment absorbés par elle; mais l'opacité n'est complète qu'au- tant que les axes des deux lames sont exactement perpen- diculaires; elle diminue successivement, à mesure que l'on tourne l'une des deux lames sur l'autre : elle diminueroit aussi, lors même qu'on laisseroit les deux lames croisées à angle droit, si l'on intçrposoit entre elles une troisième lame d'une autre substance, douée aussi de la double réfraction, et pouvant par conséquent déranger le plan de polarisation des rayons directs qui traversent la première lame de tour- maline. Tel est le principe de l'appareil ingénieux, imaginé par M. Biot , pour reconnoitre si une substance qui ne s'offre qu'en lames minces , comme le mica , possède ou non la double réfraction. Les tourmalines qui sont transparentes dans tous les sens. 84 TOU présentent fréquemment le phénomène du dichroïsme; elles sont ordinairement d'une teinte presque noire, parallèlement à l'axe, et vertes, brunes ou rouges perpendiculairement à ce même axe. Les tourmalines s'électrisent vitreusemenl parle frottement et quelquefois par la simple pression entre les doigts; mais elles sont surtout remarquables par la propriété qu'elles ont de s'électriser fortement par l'action de la chaleur et de manifester l'une ou l'autre espèce d'électricité ou toutes les deux à la fois, suivant la manière dont le calorique se meut et se distribue dans leurintérieur. Cette vertu pyro-électrique dépend uniquement du changement de température de la pierre; elle ne se montre qu'entre certaines limites de cha- leur, qui paroissent être i5° et iSo" centig., et de plus elle ne se manifeste que pendant tout le temps que la température de la tourmaline s'élève ou s'abaisse. Si celle-ci demeure stationnaire, l'action électrique finit bientôt par disparoître. Quand une tourmaline a été chauffée également dans toutes ses parties, et qu'elle est devenue électrique, elle présente toujours vers les extrémités de son axe deux pôles contraires , l'un vitré et l'autre résineux. Les centres d'action de ces pôles sont situés à une petite distance des sommets , et la partie moyenne est sensiblement dans l'état naturel. Les fluides électriques qui se développent dans la tourmaline sont donc distribués à peu près comme le sont les fluides ma- gnétiques dans une aiguille aimantée. La tourmaline, étant un mauvais conducteur de Télectricité , ne prend ni ne cède en s'électrisant aucune particule de fluide aux corps envi- ronnans. La séparation des deux électricités a lieu dans chaque molécule; aussi, lorsqu'on casse une tourmaline pen- dant qu'elle manifeste la vertu polaire,, chaque fragment, quelque petit qu'il soit, a ses deux moitiés dans deux états opposés, comme la tourmaline entière. Si l'action électrique se développe par élévation de température, le pôle vitré se montre toujours à un même sommet dans chaque tourma- line, et le résineux à l'autre. Si, au contraire, elle est dé- veloppée par abaissement de température, les pôles se ren- versent, c'est-à-dire que l'extrémité qui est vitrée dans le premier cas , devient résineuse, et vice versa. Les prismes de TOU 85 tourmaline dans lesquels se développent ainsi des électricités contraires, dérogent à la loi de symétrie par une différence de configuration dans leurs sommets . qui n'offrent pas le même nombre de facettes, et, en général, le sommet qui en a le plus, est celui dans lequel réside le pôle vitré, lorsque la tourmaline est électrisée par refroidissement. Si, au lieu de chauffer ou de refroidir celle-ci également dans toutes ses parties, comme nous l'avons supposé précédemment, on la chauffe ou on la refroidit par une de ses extrémités seulement, alors la tourmaline ne manifeste, au moins pendant quelques instans, qu'une seule espèce d'électricité dans toute sa lon- gueur, et c'est toujours celle qui est propre au côté le plus chaud , c'est-à-dire celle que l'on y développeroit en chauffant la tourmaline uniformément: celle-ci reprend ses deux pôles aussitôt que la chaleur y est régulièrement répartie. Tels sont les faits principaux qui servent de base à la théorie des propriétés électriques des tourmalines. La plupart de ces faits sont connus depuis long-temps. Lémery passe pour êîre le premier auteur qui ait fait mention de la vertu pyro- élecfrique des tourmalines '. Il crut reconnoitre que la cha- leur communiquoit à ces pierres le pouvoir d'attirer et même de repousser dans certains cas les corps légers qu'on leur pré- sontoit, tels que des cendres, de la limaille de fer, etc. JEpinus, en lySG , publia dans les Mémoires de Berlin une Dissertation, dans laquelle il exposa, le premier, le phéno- mène de la polarité électrique des tourmalines, et chercha à établir la parfaite analogie de ces corps avec ceux qui possèdent le magnétisme polaire. Bientôt après, Wilson , physicien anglois-, reconnut, à l'aide d'expériences très-pré- cises, que le phénomène observé et décrit par ^pinus n'a- voit lieu que dans le cas où la tourmaline étoit également chauffée dans foute sa longueur, et que , lorsqu'on la chauffoif inégalement, elle ne monfroit qu'une seule espèce d'élec- tricité ■. Enfin Canton a trouvé que la tourmaline n'est élec- trique qu'autant que sa température s'élève ou s'abaisse, et que la polarité a lieu en sens contraire dans ces deux 1 Yojez les IMéiiioires de rAcadémie royale des sciences, année 17 i9' 2 Transaci. philosoph. , 1763, p. 436. u. TOU cas'. Ces faits imporfans, dont la plupart avaient été mai saisis ou exposés par les physiciens et les minéralogistes d'une manière peu exacte, ont été constatés par les travaux récens de M. Becquerel, qui a répété toutes les expériences, et observé la loi des phénomènes à l'aide de procédés nouveaux et susceptibles d'une grande précision. Quant aux propriétés chiuuques des tournialincs , elles sont sujettes à varier, en raison des bases différentes qui peuvent se remplacer mutuellement dans leur composition. On peut dire en général que les tourmalines sont fusibles au chalu- meau, mais quelquefois avec difficulté, en une scorie grise ou noirâtre, et qu'elles se dissolvent dans le borax, en donnant un verre incolore. Celles qui renferment de la lithine se boursouflent beaucoup, et éprouvent la plus grande dilïiculté à se fondre. On les avoit même regardées comme lout-à-fait infusibles, et delà le nom de tourmalines apjres qu'on leur donnoit anciennement : mais lorsqu'on opère sur de légères esquilles, sur des aiguilles très-minres, on parvient, quoique avec peine, à les fondre sur leurs bords. Les tourmalines qui renferment de la chaux se boursouflent considérablement aussi, mais elles fondent assez facilement en une scorie jau- nâtre et bulleuse. On reconnoit dans les tourmalines la pré- sence de l'acide borique à l'aide d'un procédé fort simple, qui a été mis en usage par M. Turner. 11 consiste à mêler à peu près à parties égales la poudre du minéral avec un flux composé d'une partie de lluorlte et de quatre et demie de bisulfate de potasse , et à la fondre au chalumeau sur le lil de platine. Au moment de la fusion la flamme prend une belle couleur verte , qu'elle perd aussitôt.. M. Seybert a re- connu la présence de l'acide borique dans les tourmalines verte, rouge et bleue du Massachusets , par un procédé à peu près semblable , mais un peu plus compliqué. 11 a traité à la chaleur rouge de la poudre de tourmaline avec trois fois son poids ôe potasse caustique. La masse calcinée fut ensuite traitée par l'acide muriatique , et évaporée; puis, ayant fait digérer de Falcool sur le résidu, il remarqua que ce liquide brùloit avec une belle flamme verte. ; Transact. philosoph. TOU 87 Co mp ositio n . Il est peu d'espèces minérales qui aient donné lieu à un plus grand nombre de recherches chimiques que la tourmaline, et néanmoins il reste encore de nombreuses incertitudes sur la véritable nature de celte substance. Un travail récent du docteur Gmelin , de Tubingen, a cependant avancé nos connois- sances sur ce sujet, en nous mettant sur la voie de recon- noître les différens principes qui entrent essentiellement dans sa composition'. Il résulte de ce travail qu'une grande partie des anciennes analyses que l'on a faites de ce minéral sont fautives; que dans plusieurs de ses variétés, les rouges et les vertes par exemple, la lithine a échappé aux chimistes, en même temps que l'acide borique, que M. Gmelin a ren- contré dans toutes les tourmalines en quantité notable. En comparant les nouvelles analyses que l'on doit à ce savant, soit entre elles, soit atec les analyses anciennes qui parois- sent mériter le plus de confiance, on est conduit à regarder la silice, l'acide borique, l'alumine, comme les principes les plus essentiels des tourmalines, et a considérer celles-ci comme des boro- silicates d'alumine et d'une base alcaline, qui est tantôt la potasse ou la soude, tantôt la lithine, quel- quefois la magnésie ou la chaux. Quant aux oxides de fer et de manganèse, ils font la fonction de principes colorans et entrent dans la composition de la substance en remplacement d'une certaine portion d'alumine. En adoptant celte manière de voir, onpourroit essayer de construire la formule minéralo- gique qui doit représenter d'une manière générale le groupe des tourmalines, si l'on pouvoit compter suffisamment sur l'exac- titude des résultats qui concernent la détermination de la quantité d'oxigène contenue dans l'aride borique, et celle de la quantité de base alcaline, dont l'oxigcne doit être pris pour unité, et qu'il est difficile d'apprécier rigoureusement, parce qu'elle est fort petite. Nous nous bornerons donc ù rapporter ici les principales analyses qui pourront contribuer un jour à fournir les élémens de ce calcul. 1 Jnnah of philos. , Juillet i82h ; et Annales de chimie et de plij- TOU H>-i H H H ^^^ == O O O o o c c c c c ,-<><,, 1 M , , "1 PSB Sll 13 Ig-'ll-l S|{ ||||£ - " = a 3 S a (t Q (t o o w. 1 i ? M ^ ? M M i 1 £• p n n "> n s O s ?s " " d ~. = ^ r 5 ^ t.'' " w '* s O a 5 n n 3 î- = S: ?„ : r 5- s s B o - S a - s" c en a. nn^ 1 c, 2 o tr O' -s fB. c n • V5 O » 2. ? : O 9 w : «t 2t -. o^ 4.N J.V ^ l^ l^- .u », LU .^ w» -J Lu LU M tO o o «o CO wa - ^ ui ^ ^ ojyi Silice. "t-'ta'lj t.«) » "b^i- ^a.M o ~fj U;^ O OîO - V5C0 0^oiwi = m4s».,JsOj,.b- ^0!-uJ^v Lu,-jN ^-. - I 1.-:^ 1 -- >,-o « 1 «- Acide bori que. 1 j;. C0Ot£)œC0 L^w Lot£)- 1 OJ4^i. lu4nljÎulu OJOJLM UJUjOjLU 1 a> 4., o « o X) - - N -1 -i . ^j^ 4n o; ui Mumine. 1 4n ^-^ O Cf. "oT "ji "- îi -N "t-t J tn UJO - - (D-JiCTîOOJO 1 . , JN 10 Cl^ C-.^T C^ '--1^1 «p ^- J--^l Oxilf ~o-' 2? î- '^ "' "os -~ "wj ^ "ce ~co ' CÎ o a^ eu u;^ - J>. o= o cr-. c-. 1 ï:?{,^^^\'c "Mi \ \ \l Ox.de de n, ang.inise. M IJ o *- CO - <^ W Nj— tiii"*"' lOo ^îOïii Potasse. ^^11^^ I-^ «1 »- M OJ M M 4S U. Il - -^ (7. O N co OJ _ k^ L . lllll-'ll i-vT 11^- Soude. IJIII^cll 1-^ li-O ' U> Lu ut V3 .£, -O it, 1 -:^ 1 M "Il MM Lithine. 4.- IV o «O ,,,,,i(JTOn CuLTiJs CO.O M M hb cb co -o^ «. -rM ^ Magnésie. *- enne ce nom de pays d'une espèce ou variété de palmier dattier. (J.) TOU 109 TOUROULTA. (Bol.) Voyez Robinsonia. (Poia.) TOUROU-TOUROU. {Bot.) Les Galibis de la Guiane nom- ment ainsi la plante dont Aublet a fait le genre Ji'ira, réuni depuis long-temps au Sterculia. Aublet le nomme en François touroulier : c'est le mahot cochon des Créoles de Saint-Do- mingue. ( J.) TOURRÉTIE, Turretia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées, irréguliéres, de la famille des bignoniées, de la didynamie angiospermie de Lin- naeus, offrant pour caractère essentiel: Un calice persistant, à deux lèvres; la supérieure plus étroiîe; l'inférieure plus large, à quatre crénelures peu marquées; une corolle en masque ; le tube resserré dans son milieu ; le limbe prolongé en une lèvre supérieure , courbée en capuchon; deux petites dents à la place de la lèvre inférieure; quatre étamines di- dynamesj un ovaire supérieur; un style; un stigmate simple; une capsule hérissée, à deux valves; une cloison centrale, prismatique, munie de deux ailes qui entrent dans les loges, les divisent en deux, et en forment quatre; les semences peu nombreuses , bordées à leur contour. Il existe de la confusion dans la dénomination de ce genre. Dombey, qui, le premier, l'avoit établi, lui avoit donné le nom de La Tourette {Turretia), naturaliste distingué de Lyon. L'Héritier l'a supprimé sans aucune nécessité, pour lui faire porterie nom de son propre créateur {Dombeya), On a eu la délicatesse de ne point admettre ce nouveau nom : c'éloit une justice. Mais, pour ne point priver les botanistes du plaisir de voir reparoître parmi les belles productions du règne végétal, le nom d'un botaniste célèbre, quia tant con- tribué par ses voyages à enrichir la science , le Dombeya a été appliqué à d'autres genres : d'abord à un arbre du Chili, par M. de Lamarck; ensuite à quelques espèces de penlapetes , dont Cavanilles a formé un nouveau genre , sous le nom de Dombeya. Je ne réj-éterai pas ici ce que j'ai si souvent re- proché à tous ces novateurs qui surchargent la science de noms nouveaux. TouRRÉriE hérissone': Turretia lappacea , Willd. , Spec.j Lamk., III. gen., tab. 627 ; Farg.de Bard., Act.acad. paris. , I7b4, pag. 2oo,tab. ij Dombeya lappacea, VHérit.,Stirp.noy., iio TOU I , tab. 17. Plante dont les tiges sont rampantes ou grimpantes, herbacées, fistuleuses, longues de trois ou quatre pieds, té- tragones, rameuses; les rameaux opposés, trés-ouverts. Le» feuilles sont péiiolées, opposées, ternées , à trois folioles glabres, ovales, aiguës, dentées en scie; les deux folioles la- térales quelquefois entières , plus souvent divisées en deux lobes; les pétioles, qui sont opposés aux feuilles, forment •une vrille rameuse, contournée. Les fleurs sont disposées en une grappe droite, simple, presque en épi, terminale, si- tuée dans la bifurcation des rameaux, dépourvue de feuilles; les fleurs inférieures médiocrement pédicellées et distantes; les supérieures sessiles , très-rapprochées. dont plusieurs plus grandes , stériles , toutes munies à leur base d'une petite bractée sétacée. Le calice est glabre, légèrement cilié sur sa carène; la corolle d'un pourpre violet; le tube à peine aussi long que le calice, resserré dans son milieu; deijx petites dents remplacent la lèvre inférieure; la supérieure esfpres- que de la longueur du tube, courbée en c;ipuchon à son sommet. L'ovaire est ovale, presque cylindrique, le style droit, terminé par un stigmate aigu; la capsiile ovale , oblon- gue , aiguè' , presque ligneuse, hérissée de pointes épineuses, courbées en crochet, à deux valves, à deux loges , chacune partagée en deux parles deux ailes d'une cloison prisaialique, centrale ; les semences peu nombreuses , ovales , comprimées, en cœur, bordées à leur contour. Cette plante croit au Pérou, où elle a été découverte par Dombey. (Poir.) TOURTEAU. (Crust.) Nom vulgaire d'un gros crabe des côtes de France, cancer pagurus. [Desm.) TOURTEREAU. {Ornith.) JNom des jeunes individus de l'espèce de la tourterelle. (Desm.) TOURTERELETTE. [^Ornith.) On désigne sous ce nom quel- ques petites espèces de pigeons de la division des tourterelles. Voyez Pigeon, tome XL, page 2y5. (Desm.) . TOURTERELLE. ( Ornith. ) Nom sous kquel sont générale- ment connus des oiseaux plus grêles dans leur forme que le& colombes ordinaires du genre Pigeon , CoLumba. Voyez ce mot. (Ch.D. et L.) TOURTERELLE. {lehthjol.) Un des noms vulgaires de la pastenague commune. Voyez Pastenague. (H. C.) fou tu TOURTERELLE. (Coiichyl.) Les conchyliologisfes du der- iaier siècle faisoient presque de ce nom un mot de genre pour les espèces de véritables stromhes, peut-être à cause de la douceur de leur coloration et de leur forme, et delà di- latation du bord droit en forme d'aile. Ainsi ils nommoient : Tourterelle a grande lèvre ailée, le Stromhus epider'mis , Linn. ; Tourterelle a lèvre ailée, épaisse, le S. canarium, Linn.; Tourterelle a lèvre épaisse, de la grande espèce , une va- riété du 5. canarium ; Tourterelle fasciée et a lèvre rentrante, le S. succinctus^ Linn.; Tourterelle grise, le S. epidromis, Linn. (DeB. ) TOURTERELLE DE MER. {Ornith.) Voyez Guillemot [Petit]. (Ch. D. etL.) TOURTOURELLE. (Ichthjol.) Voyez Tourterelle. (H. C.) TOURTOURO ou TOURDOULO. {Ornith.) Noms de la tourterelle en Languedoc. (Desm.) TOURTRAC. (Ornith.) L'une des dénominations vulgaires du traquet. (Desm.) TOURTRE. (Ornith.) Nom vulgaire, en Saintonge , de la tourterelle de France. ( Ch. D. et L. ) TOUS. (Entom.) C'est une des dénominations vulgaires de la tique des chiens. (Desm.) TOUSELLE. (Bot.) Nom donné dans quelques provinces du Midi au froment, triticum hjbernum • c'est le tousela des Languedociens, cité par Gouan. (J. ) TOUT, TUT. (B'ji.) Nom arabe du mûrier, selon Forskal et M. Delile. Le mûrier blanc est, tout heledy -, le mûrier noir est, tout cUamy. (J.) TOUTAbS. (Bot) La plante de Madagascar, donnée sous ce nom par Poivre , paroit être une espèce du Guatteria ou Cananga dans les anonées. (J.) TOUTE-BONNE. [Boi.) Nom vulgaire de la sclarée ou or- vale, salvia sclavea. Lobel et Dodoè'ns donnoient aussi le nom de tota hona au Bon-Henri, espèce d'anserine, chenopodium bonus Henricus. ( J. ) TOUTE- ÉPICE. (Bot.) Nom vulgaire du myrte piment et de la nigelle des champs. (L. D.) it2 TOU TOUTENAGUE. (Min.) Voyez Zinc. (B.) TOUTE -SAINE. (Bot.) Nom vulgaire du millepertius an- drosème. ( L. D.) TOUTE- VIVE. (Ornith.) Nom vulgaire, en Sologne, du proyer, emberiza miliaria. (Ch. D. et L. ) TOUTRAC. {Ornith.) Voyez Tourtrac. (Desm.) TOUYOU. {Ornith.) Ce mot loujou , et que l'on écrit sou- vent thuufou , a été abrégé de toujouyou ^ nom caraïbe des jabirus et transporté par erreur au nandu. Voyez, par con- séquent, les mots Jabiru, tom.XXIV, et Nandu, tom. XXXIV de ce Dictionnaire. (Ch. D. et L. ) TOÙYOUYOU. {Ornith.) Nom brésilien du grand jabiru^ mycleria americana , qui fréquente les bords des élangs , où il suit les bœufs, suivant le prince Maximilien de Neuwied. ( Lesson. ) TOVAIHE , Torarm. ( Bot. ) Genre de plantes dicotylé- dones, à [leurs complètes, polypétalées , régulières, de l'oc- tandrie monogjnie de Linnfeus, offrant pour caractère essen- tiel : Un calice à sept ou huit folioles; sept à huit pétales; un même nombre d'étamines, insérées sur un disque plan, heptagone, en étoile; un ovaire supérieur; un style; un stigmate pelté; une baie pulpeuse, à une seule loge ; les se- mences comprimées. TovAiRE pendante; Torana pendf//a, Flor. per. , 3, pag. yS, tab. 5o6. Cette plante a des tiges droites, cylindriques, ra- meuses, herbacées, très-glabres, hautes de trois pieds. Les rameaux sont étalés, anguleux vers leur sommet; les feuilles alternes, distantes, pétiolées, composées de trois folioles lan- céolées, longues de deux ou trois pouces, entières, légère- ment pubescentes, luisantes en dessus, veinées en dessous ; les pétioles longs de deux pouces; les stipules caduques, fort petites. Les fleurs sont éparses , pédiceilées, disposées en grappes simples, très-longues, terminales, un peu pendantes, chargées de bractées lancéolées, subulées. Le calice est d'un vert clair , a sept ou huit divisions : la corolle d'un blanc jau- nâtre , composée de sept ou huit pétales velus à leur base ; autant d'étamines; les blamens pubescens , insérés sur un disque verdatre . heptagone; l'ovaire supérieur, chargé d'un styie et d'un stigmate persistans. Les baies sont pendantes, TGV ii5 de la grosseur d'un pois, uniloculaircs, remplies d'une pulpe blanche et visqueuse. Cette plante croit au Pérou, sur le bord des fleuves. (Poir.) TOVARA. {Bot.) Voyez Tovaria. ( J. ) TOVARÉ. (Bot.) Nom du cajan, cajanus, dans la langue tamule, cité par Leschenault. Il est aussi noanné lova^'anga sur la côte de Coromande!. (J. ) TO VARIA. (Bot.) Plusieurs auteurs ont cherché à subdi- viser le genre Con^'allaria de Linnœus. Les espèces dont le calice est à six divisions profondes, constituent le genre Sa- tomenia de Heister, V aghera d\\.danson , Tovaria de Necker Poljgonasirum de Mœnch, Smilacina de M. Desfontaines. Il paroit qu'on adopte ce dernier , quoique celui d'Adarison soit plus ancien. Ce dernier auteur fait ailleurs, sous le nom de Tovara , un genre du polygonum virginicum , auquel il attribue un calice à quatre divisions; cinq étamines et deux styles. Voyez Tovaire. (J.) TOVIS DISZNO ou TOWISCH DISSNOO. (Mamm.) Nom du hérisson en Hongrie. (Desm.) TOV^OLOUMIBI. (Bot.) Nom caraïbe du melocMa tomen- tosa , cité dans l'Herbier de Surian. (J.) TOVOMITE , Tovomita. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des giittifères, de la poljandrie tétragynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice <à deux folioles; quatre pétales; des étamines nombreuses, insérées sur le réceptacle; les an- thères à deux loges; un ovaire supérieur, à quatre sillons; quatre stigmates; une pomme à quatre semences. TovoMiTE DELA Guiane; To^/omita guianensis , Aubl., Guian., 2, tab. 564. Arbre de moyenne grandeur, qui s'élève à la hauteur d'environ dix pieds sur un tronc d'un pied de dia- mètre, dont le bois est dur, compacte , Pintérieur rouge, l'aubier blanc, Pécorce rougeàtre , qui transsude une résine jaune, transparente, en larmes. Les feuilles sont opposées, pctiolées, ovales, vertes en dessus, blanchâtres en dessous, entières à leurs bords, acuminées , longues de trois ou quatre pouces, larges de deux, traversées par des nervures rougeâ- tres ; les pétioles plus courts que les feuilles. Les fleurs so,nt petites, disposées en corymbes terminaux, articulés, tricho- 55. 8 îi4 TOV ^ tomes; chaque division comprimée, munie de deux petites bractées, opposées. Le calice est composé de deux petites folioles vertes , glabres, concaves, arrondies. La corolle est verte, à quatre pétales concaves, aigus; les étamines nom- breuses, insérées sur le réceptacle ; les lîlaraens droits, pres- que égaux; les anthères à deux loges écartées, s'ouvrant en deux valves; l'ovaire supérieur, presque quadrangulaire , surmonté de quatre petits corps sessiles, qui sont autant de stigmates. Cette plante croit dans les grandes forêts de la Guiane. TovoMiTE A FRUITS PENDANS : Tovomita Jructipendula , Poir. ; Beauharnesia fructipendula, Ruiz et Pav.; Juss. , Ann. du Mus. d'hist. nat. de Paris, vol. 1 1 , p. 71. Arbrisseau de dix-huit ou vingt pieds de haut et plus. Son tronc se divise en rameaux opposés, étalés, articulés, un peu comprimés. Les feuilles sont pétiolées, opposées, lancéolées, luisantes, entières, el- liptiques , longues d'environ un pouce et demi , larges d'un demi-pouce. Les fleurs sont terminales , pédonculées , soli- taires , géminées ou ternées ; deux bractées ovales , lancéo- lées, caduques. Les deux folioles du calice sont ovales, con- caves, réfléchies et caduques; la corolle un peu jaune ; les pétales ovales ; les deux extérieurs opposés ; les deux inté- rieurs beaucoup plus larges ; les étamines nombreuses; les anthères presque sessiles, linéaires, à deux loges, répandant leur poussière par deux pores latéraux; l'ovaire en ovale ren- versé; quatre stigmates divergens. Le fruit est une pomme turbinée, pendante, couverte d'une écorce coriace, divisée en quatre loges par une cloison membraneuse , renfermant autant de semences jaunâtres. Cette plante croît dans les Andes du Pérou. Le genre Marialm de Vandelli, mentionné dans ses Plantes du Brésil, doit être rapporté, comme espèce, à celui-ci. (Poir.) TOVUS. {Mamm.) Nom rapporté par Erxleben, comme l'un de ceux que porte la loutre du Brésil à la Guiane. (Desm.) TOWACK. {Mamm.) C'est la dénomination groënlandoise du narwhal. (Desm.) TOWADA. (Bot.) Voyez Tiwada. (J.) TOX 113 TOXÉRITES. ( Conclijl. ) Nom sous lequel M. Rafinesque a éfabli , dans le Journal de physique , 1819 , ^o™- ^8 ,p.426' , un genre pour un fossile de la famille des orthocères, parce qu'il est courbé et que ses articulations sont diagonales : du reste, il est cylindracé , et le siphon est central et solide. L'espèce qui lui sert de type, et qu'il appelle T. truncata , a quatre pouces de long: elle est lisse; les deux bouts sont tronqués, et le siphon a ses côtes foibles et obliques. Elle a été trouvée auprès de Lexington , Amérique du Nord, (De B.) T0X1CARL\. {Bot.) Le nom de toxicaria macassariensis , ^pnel, est inscrit dans le Nomenclator botanicus de Steudel, comme un de ceux donnés à Vipo de Rumphius , de La- marck, Persoon , ou antiaris toxicaria, Leschenault. Voyez pour l'histoire de cet arbre vénéneux les articles de ce Dic- tionnaire, Antiare vénéneux, tom. 1, Suppl. , Hyfo et Upas. (Lem.) TOXICODENDRON. (Bot.) Ce genre de Tournefort a été réuni par Linnseus au sum^c , rhus, dont il diffère par le noyau de sa baie, qui est comprimé et non globuleux, et par ses feuilles ternées. On sait qu'il tire son nom du suc qu'il contient; lequel, reçu sur la peau, occasionne de l'en- flure et des cuissons très -vives. Thunberg a fait un autre Toxicodendrum , qui est \e Hyœnanche de Vahl, dans la famille des euphorbiacées. (J. ) TOXICODENDRUM. (Bof.) Voyez Hyœnanche. (Poir.) TOXIQUE, Toxicum. (Entom.) M. Latreille a nommé ainsi une espèce d'insecte coléoptère de la famille des lygophiles, voisin des sarrotries dont il a fait un genre, d'après des in- dividus recueillis par Riche dans les îles de l'océan Indien. (CD.) TOXITESIA. {Bot.) Voyez Tertana. (J.) TOXOPHORE. {Entom.) M. Meigen a établi sous ce nom un genre de diptères voisin des conops. ( C. D.) TOXOTE, Toxotus. {Entom.) M. Mégerle a réuni sous ce nom de genre quelques espèces de rhagies ou de stencores , coléoptères tétramérés xylophages. (C. D.) TOXOTÈS. {Ichthj^ol.) Voyez Archer, dans le Supplément du second volume de ce Dictionnaire. (H. C-) ue TOX TOXOTRÈME , Toxotrema. ( Conchjl. ) Nom sous lequel M. Rafinesque pense avoir établi un genre parmi les hélices pour deux espèces qu'il se borne à nommer T. globularis et T. complanata , parce qu'il a dit ( Journ. de physique , 1819. tom. 88 , p. 425 ) , qu'elles diffèrent , par la lèvre émarginée , du genre Chismatrome, qui difïeroit lui-même du genre Hélix par l'ouverture transverse, entière , courbée, semblable à une simple fente. (DeB. ) TOYCOU ou TOCOCO. (Ornith.) Noms du phénicoptère ou flammant à la Guiane. (Dksm.) TOZNENE. {Ornith.) Nom du perroquet amazone de la Jamaïque, suivant M. Vieillot. ( Ch. D. et L. ) TOZZETIA. [Bot.) M. Savi faisoit sous ce nom un genre du phalaris utriculata de Linnaeus. Plante graminée que Schreber reporte au genre Alopecurus. (J. ) TOZZIE; Tozzia, Linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones monopétales, de la famille des primulacées , selon M. de Jussieu , et de celle des rhinantées , d'après M. De Can- dolle. Ses principaux caractères sont, d'avoir : Un calice monophylle, tubulé, très- court, à cinq dents; une corolle monopétale , tubulée , à limbe divisé en cinq lobes , for- mant presque deux lèvres; quatre étamines didynames , à anthères arrondies, à deux lobes, dont l'un surmonté d'un petit filet soyeux ; un ovaire supère, à style filiforme , ter- miné par un stigmate en tête; une capsule globuleuse, à deux valves et à une seule loge monosperme. Ce genre ne contient qu'une seule espèce. TozziE DES Alpes : Tozzia alpina, Linn., Spec, 844; Jacq. , FI. Aust. , tab. i65. Sa racine est vivace , tubéreuse, recou- verte d'écaillés imbriquées; elle produit une tige foible , glabre, rameuse, garnie de feuilles ovales, dentées, oppo- sées, presque amplcxicaules. Ses fleurs sont jaunes, solitaires dans les aisselles des feuilles supérieures, et forment dans leur ensemble un épi lâche et terminal. Cette plante croît dans les bois des Alpes , des Pyrénées et des autres montagnes alpines de l'Europe. ( L. D.) TPlÂB. ( Ornith. ) Nom malais du phasianus ru/us de sir Raffies, Catal. méthod. d'une collection faite à Sumatra. (Lesson.) TRA 117 TRABÉCULINE. (Bol.) Nom françois, donné par Bridel au genre Zvgotrichia. Voyez ce mot. (Lem.) TRABISON-CURMASr. (Bot.) Voyez l'article Trapezunti- NUM. (J. ) TRACAL. (Omith.) Nom hybride, formé par Levaillant pour un oiseau tenant des traquets et de l'alouette, figuré planche lyi des Oiseaux d'Afrique. Voyez TRAycET. (Ch. D. et L.) TRACAS. (Ornith.) Ce nom, qui est donné dans plusieurs départemens de France au traquet, se trouve aussi sur la planche 191 des Oiseaux d'Afrique de Levaillant, et l'oiseau qu'il y désigne est présenté par cet auteur comme une espèce intermédiaire entre le motteux et les alouettes. (Ch. D.) TRACHEES. {Bot.) Tubes formés par des lames étroites , élastiques , roulées en tire-bourre. Voyez Tissu vasculaire. (Mass.) TRACHÉES ou VAISSEAUX A AIR. (Entom.) On nomme ainsi, dans les insectes, les canaux ou tuyaux déliés par les- quels l'air se distribue dans toutes leurs parties. Ce nom de Irachée leur a été donné par analogie ou par la comparaison que Ton a faite de leur usage avec celui de la Trachée-artère qui, dans les animaux à poumons, porte l'air de la bouche ou des narines dans les organes de la respiration. La présence des trachées, dans les insectes, est un des ca- ractères anatomiques des plus notables dans cette classe d'a- nimaux et qui la distingue de toutes les autres. Nous avons déjà parlé des trachées en traitant de la structure générale des insectes (tom. XXIII , pag. 460 et suiv. ) ; nous avons vu qu'elles aboutissent ou qu'elles proviennent des stigmates ou spiracules, sortes de boutonnières que l'on remarque sur les parties latérales de chacun des anneaux de l'abdomen et sur les bords du corselet. La structure de ces canaux esta peu prés la même, quelle que soit la forme qu'ils afifectent. On voit qu'ils sont consti- tués par une lame mince, cornée, élastique, roulée en spi- rale sur elle-même d'un bout à l'autre, de manière que, par une légère traction dans le sens de la longueur du tube , on le dévide ou on le déroule par cet effort, qui reproduit le tube dès le moment où le fil est abandonné à lui-même , en reprenant alors la forme d'un canal. n8 TRA Quand on dissèque les insectes sous l'eau , la présence de l'air dans le tube de la trachée lui donne un aspect argentin qui en fait suivre avec facilité les plus petites divisions. Lyon- net, dans la description et les figures qu'il a données de Ta- natoniie de la chenille du cossus, a représenté avec les plus grands détails la distribution des trachées dans cette larve. (CD.) TRACHÉLIDES. {Entom.) M, Latreille désigne sous ce nom la quatrième famille des insectes coléoptères hétéromérés, dont la tête est en cœur et comme portée sur une sorte de col; de là leur nom. 11 partage cette famille en six tribus, les lagriaires , les p3Tochroïdcs , les mordellones, les anthi- cides, les horiales et les cantharidies, divisions qui compren- nent, comme on peut le voir , nos trois prenlières familles du même sous-ordre ; savoir : les sténoptcres , les ornéphiles et les épispastiques. (C. D.) TRACHÉLIE, Trachelium. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des campanu lacées, de la pentandrie monogjmie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel: Un calice fort petit, per- sistant, à cinq dents; une corolle infundibuliforme; le tube grêle ; le limbe à cinq lobes ; cinq étaniines renfermées dans le tube; un ovaire inférieur: un style; trois stigmates; une capsule à trois loges polyspermes. Trachome bleue: Trachelium cœrulcum , Linn. fus , Siippl, , 145 ; Lamk., III. gen., tab. 126; Gœrtn., De fruct. , tab. 5i ; Moris. ,§. 5, tab. 6, fig. 02. Cette plante a une racine vivacc , tubéreuse et charnue. Ses tiges sont glabres, cylindriques, un peu anguleuses , rameuses à leur partie supérieure, hautes d'un pied et demi; les rameaux alternes, étalés, garnis de feuilles péfiolées, alternes, ovales, glabres, un peu lancéolées , longues d'environ deux pouces sur un de large , aiguës, irrégulièrement dentées en scie. Les fleurs sont dis- posées en beaux corymbes terminaux, épais, touffus, d'un bleu d'azur; les principales ramifications simples , alternes, terminées par autant de petits corymbes partiels, garnis de petites bractées linéaires, très-étroites, aiguës. Le calice est glabre, fort petit; la corolle bleue, quelquefois blanche; le t^be presque iiliforroe, très-long; le limbe court, à cinq TRA 119 lobes concaves; les étamines insérées à la base du tube de ia corolle; le style saillant; trois stigmates fort petits. Les capsules sont presque globuleuses, petites, à trois loges, s'ouvrant à la base par trois trous , renfermant des semences nombreuses, comprimées, elliptiques, glabres, luisantes. Cette plante croît aux lieux ombragés, dans le Levant, la Barbarie. Trachéme diffuse: Trachelium dijfustim , Linn. fils, Swpp/.; ■\ViIId. , Spec. , 1, pag. 926; Tbunb., Prodr, F/or, cap., 38. Cette espèce est remarquable par ses tiges très-ramcuscs ; les rameaux étalés et diffus, souvent courbés en dehors. Les feuilles sont linéaires, subalées. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. On y trouve encore le trachelium tenuifo- lium, Linn. fils, Suppl., 143 ; Thunb. , loc. cit. Cette espèce a ses tiges dressées et rameuses, garnies de feuilles alternes , menues, fort étroites, linéaires , hérissées de poils et ciliées à leurs bords. Trachéue a feuilles étroites : Traclieliiini angustifoUum . Schousb., Maroc, 1 , pag. 72. Ses tiges sont droites , glabres, très-simples, cylindriques, striées, hautes d'environ un pied; les feuilles alternes, sessiles, étroites, linéaires, entières, gla- bres , obtuses , longues d'un pouce , sur une ligne de large. Les fleurs sont disposées en un corymbe terminal, semblable à celui du trachelium cœruleum. Leur calice est petit, à cinq divisions; la corolle blanchâtre; le tube de la longueur du pédoncule et plus; le limbe à cinq découpures lancéolées, aiguës; le style une fois plus long que la corolle; le stigmate bifide, en massue. Celte plante croît aux lieux ombragés, dans les environs de Mogador. (Poir.) TRACHELIUM. [Bot.) Ce nom, donné primitivement par plusieurs anciens à quelques campanules , à des lohelia , à un phjleurna, est devenu celui d'un genre de Tourneforf, dans la même famille, lequel a été conservé. Voyez Traché- LIE. (J.) TRz\CHELUS. (Entow.) Jurine nomme ainsi un genre d'in- sectes hyménoptères de notre famille des uropristes, voisin des sirèces. Nous avons fait l'histoire critique du nom de trache- lus, tome XLIX , pag. 3i5 , de ce Dictionnaire. Il correspond au genre Cephus de M. Lalreille et de Fabricius et aux asiates 120 TFiA de Kliig dans sa Monographie des sîrèces. ( Voyez Jcs articles Urocère et Uropristes. ) Le même nom de Iracheliis a élé donné par M. Mégerle, de Vienne, à un petit genre de cJîaransons qui correspond à celui que M. Schœnherr a nommé Sjbines . n." a 43. (C. D.) TRACHICHTHE, Tmchichthjs. {Ichlhjol.) Shaw a donné ce nom à un genre de poissons osseux acanthoptérygiens , de la troisième tribu de la famille des Scombéroidcs. et rcconnois- sable aux caractères suivans : Une seule nageoire dorsale , courte, élevée et pointue; museau court et obtus; dents en velours ; dessus et dessous de la queue ar- més d'écaillés fortement carénées; d'autres écailles semblables for- mant une grosse dentelure entre les catopes et la nageoire anale; branchies à quatre rayons, dont les inférieures ont le bord âpre. Ce genre ne renferme qu'une espèce, c'est: Le trachiclitJiys australis de Shaw, qui paroit le même que VAmpliiprion carinalus de Schneider. (H. C.) TRACHICHTHYS. {Ichlhjol.) Voyez Trachk.hïke. (H. C) TRACHINE, Trachinus. (IchthyoL) Voyez Vive. (H. C. ) TRACHINOTE, Trachinolus. (ichthjot.) Feu de Lacépède a retiré, sous ce nom, des Scombres de Linnfcus, un genre de poissons reconnoissable aux caractères suivans : Des épines libres en avant de la première des deux nageoires du dos ; point de fausses nageoires au-dessus ni au-dessous de la- queue , dont les côtés sont relevés longiludinalenient en carène; deux aiguillons unis par une membrane au devant de la nageoire anale; corps généralement assez élevé et comprimé ; nageoires dor- sales et anale prolongées en pointe. Le genre Trachinote appartient à la famille des Atracto- soMEs de M. Duméril, et à celle des Scombéroïdes de M. Cu- vier. (Voyez ces mots.) A l'aide des caractères indiqués, on distinguera facilement les Trachinotes , des Scombres, des Thons, des Germons, des Scombéroïdes, des Scombéromorks , qui ont de fausses nageoi- res au-dessus et au-dessous de la queue; des Caranxomores , de^ Gastérostées , des Poi/lains, des Centronotes , des C/Esio- mores . des Atropus, des C^tsiONS , des Dorées, des Lkpisacan- THEs , des Céphalacanthes , qui n'ont qu'une seule nageoire dorsale; des Liches , qui n'ont point les nageoires du dos et TRA 121 de Taiius prolongées en pointe ; des Ciuaires , qui ont de petites épines lisses avant l'anus (voyez ces divers noms de genres, et Atf.actosomes , dans le Supplément du tome II de ce Dictionnaire). L'espèce la mieux connue dans ce genre est : La Trachinote faucheur : Trachinotus falcatus , Lacép. ; Scomher falcatus , Linn.; Scornhre hogd , Bonnaterre. Sur Ja nuque un piquant très-fort, couché horizontalement et dirigé vers le museau; écailles minces et adhérentes-, mâchoires sans dents; lèvre supérieure extensible; catopes plus lon^s que les nageoires pectorales. Ce poisson parvient à la longueur de dix-huit pouces en- viron. Tout son corps brille de l'éclat de l'argent; une teinte brune est étendue sur son dos, et une nuance jaunâtre pa- roit sur son front. Sa nageoire caudale est peinte de brun , de jaune et de glauque; ses catopes sont dorés en dehors. Il vit dans la mer d'Ai-abie, oîi Forskal l'a découvert. A Dsjidda on le nomme Hogel , et Dejmal a Loheia. M. Cuvier pense que les deux Acanthinions de Laccpède, c'est-à-dire les Chœtodon glaucus et rhomboïdes de Bloch . doivent être rapportés au genre Trachinote, auquel pour- roient bien appartenir aussi les C-f.sio.mores. (H. C. ) TRACHIURE. {Ichthyol.) Voyez Trichiure. (H. C.) TRACHMAS. {Ornith.) Ce nom est, suivant l'opinion de Gesner, le nom hébreu du rossignol, motacilla luscinia , Linn. (Ch. D.) TRACHODES. {Entoniol.) M. Germar et, par suite, M. Schœnherr, ont donné ce nom, tiré du grec tqv,^'jç, qui sig- nifie rude, a un petit genre de charansons qui comprend eu particulier le curculio hispidus. II est rangé dans la division des antennes brisées ( gonatocères ). Voyez, à la fin de l'article Rhinocères, l'extrait de l'ouvrage de M. Schœnherr. genre 252. (C D.) TRx\CHURE, Tracluiriis. {Iclit'nj'ol.) Nom spécifique d'un Caranx. (Voyez ce mot.) M. Rafinesque-Schmalfz a fait de ce mot le nom d'un genre particulier, auquel il rapporte trois poissons des mers de Sicile, qu'il nomme trachures alicicole, aigle et impé- rial. (H. C.) ^22 TRA TRACHUSE, Trachusa. (Entoin.) M. Jurine nomme ainsi Tin genre qu'il a établi parmi les andrènes, insectes hyménop- tères de la famille des mellites. Ce genre correspond à celui des anthophores de Fabriclus, aux dasypodes de M. Lalreilie. Nous citerons pour exemples les espèces du genre ABEir.r.E , que nous avons décrites sous les n."' j 9, 20 , 21, 22,29,46, 47,49- (CD.) TRACHYDE, Trachjs. (Enlom.) 'Nom d'un genre d'insec- tes établi par Fabricius pour y ranger quelques espèces de buprestes, coléoptères pcnfamérés de la famille des sternoxes ou thoraciques. Ce nom, tiré du grec, rpct^vç , qui signifie rude, dur, a été donné probablement pour indiquer la résistance que le corps de ces insectes présente lorsqu'on veut le traverser par une épingle, comme on le fait quand on veut les conserver dans les collections. On peut caractériser ainsi le genre Trachyde : Corps court , large, triangulaire: corselet sans pointes en arriére; antennes très-courtes. La figure que nous avons fait dessiner et que représente le n." 6 de la planche 8 de l'atlas de ce Diction- naire, peut mettre le lecteur à portée de suivre les particu- larités qui distinguent ce genre de tous ceux de la même fa- mille des sternoxes. En effet, les antennes, qui ne sont pas simples, mais en peigne, éloignent les trachydes des cébrions et des afopes; le corselet, qui n'est point muni de pointes prolongées en arrière , les sépare des taupins et des throsqucs ; enfin , la forme triangulaire du corps les distingue des bupres- tes , qui sont alongés ou beaucoup plus étendus en long qu'en travers. C'est en effet le principal caractère des trachj'dcs , dont les mœurs sont absolument les mêmes que celles des bu- prestes, qu'on nomme aussi richards, à cause des couleurs dorées et métalliques dont ils sont ordinairement ornés. La plupart des espèces rapportées à ce genre, sont étran- gères à l'Europe et appartiennent à l'Amérique méridionale. Trois petites espèces se rencontrent aux environs de Paris : ce sont : ]. Le Trachvdf. menu, Traclijs minuta. C'est l'espèce de richard que Geoffroy a décrite sous le n." 6 ; avec le nom de richard triangulaire onde , et que nous TRA >^5 avons fait nous-même figurer sur la planche 8 de l'atlas de ce Dictionnaire. Car. D'un brun cuivreux, avec des bandes ondulées , blan- châtres, sur les élytres. On le trouve sur les feuilles de l'orme et du coudrier. 2. Le Trachyde pyoîiée, T. pjgrnea. Olivier l'a figuré dans son ouvrage sur les Coléoptères , pi. 4 , fig. 54. Car. Il est d'un vert bronzé brillant , avec les élytres bleus. 3. Le Trachyde nain , T. nana. Car. Noir, brillant, poli; corselet triangulaire; ély 1res ponc- tués, comme tronqués, sans" taches. C'est une très-pelite espèce, qui atteint au plus la moitié delà grosseur du trachyde menu. On le trouve sur les ronces. (CD.) TRACHYLIA. (Bot.) Genre proposé par Pries dans la fa- mille des lichens et près des caljcium. 11 le caractérise ainsi: Apothéciumssessiles, enfoncés dans le thallus, ronds ou irré- guliers, plans, convexes, à surface raboteuse par la présence de sporidies ou thèqucs proéminentes; thallus crustacé, ad- hérent , un peu lépreux. Pries fait observer que les espèces ont le port des lecidea, mais qu'elles en diffèrent par les spo- ridies contenues dans un noyau solide, enfoncé, peu saillant et privé d'aucune enveloppe. Quelques espèces rappellent les opegrapha. M. Meyer ne croit pas devoir adopter le tracliylla ; il en distribue quelques espèces dans ses genres Lecidea et Patellaria. Ce genre a en effet beaucoup de rapport avec le Lecidea; le trachjlia lignaria, Pries, a été même décrit avant lui: c'est le lecidea lignaria, Ach., depuis placé dans le patellaria par (". Sprengel , Meyer. Le trachylia saxicola , Pries, est le lecidia lessulata, Plœrke , Meyer, Spreng. Le lecidea citrinella , var.^ , d'Acharius , est le frachylia flavo- Tirens de Pries; enfin, cet auteur donne une quatrième es- pèce, qui est le lecidea arihonioides , Ach. Ce genre , décrit par Pries dans les Mémoires de l'Académie de Stockholm, pour 1822, pag. sSi, a été modifié dans ses caractères génériques par lui-même, Sjst. orh. vcg. (Le.m.) ^24 TRA TRACHYLOMA. {Bot.) Britlel avoit pensé devoîr faire sous ce nom un genre dune mousse qu'il avoit laissée dans le Neckera, dont elle faisoit partie, et laquelle est le neckera planifolia , Hedvv. Ce genre n'a pas été admis. (I.em.) TRACHYMÈJNE , rrachjmenc {Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, à Heurs complètes, polypétalées , de la famille des ombellifères, de la pcntandrie digjnie de Linnaeus, dont le caractère essentiel consiste dans un involucre à plusieurs fo- lioles subulées ; cinq pétales entiers, ovales, lancéolés; cinq étamines plus longues que la corolle; un ovaire en coupe ; deux styles divergens ; le fruit tuberculeux , composé de deux semences. TrachymÈne INCISÉ : Traclijmcne incisa , Rudg. , Trans. linn., ]o, pag. 3oo, tab. 21 , fig. 2 ; Poir. , lU. gen. suppl., tab. gS? , i\g. 1. Cette plante a des tiges droites, glabres, dépourvius de feuilles, cylindriques, grêles, à peine rameuses. I.es feuilles sont toutes radicales, portées sur un long pétiole , glabres, presque ternécs ou à plusieurs divisions profondes, irrégulièrement incisées . aiguës au sommet. Les fleurs sont disposées en petites ombelles simples, terminales; les rayons courts, munis à leur base d'un involucre à plusieurs folioles presque sétacées , un peu plus longues que les rayons ; les pétales ovales, courbés en dedans, un peu aigus; les filamens plus longs que les pétales ; les anthères réniformes, à deux loges; l'ovaire inférieur, en forme de coupe, surmonté de deux styles divergens, persistans ; les stigmates simples. I-e fruit est partagé en deux semences à demi ovales, relevées en bosse, hérissées de tubercules. Cette plante croît dans la Nouvelle-Hollande, au port Jackson. (Poir.) TRACHYMIÏRIUM, Rudette. {Bot.) Genre de la famille des mousses, voisin du Cleistostoma (voyez Syrrhopodon) et du Crimmia, selon Bridel , son auteur. Il est caractérisé par le pé- risfome simple, à seize dents, adhérentes à la partie intérieure du bord de la capsule, lancéolées-linéaires, droites, rappro- chées en un cône par PelTet de l'humidité. La coiffe est cam- panulée, fendue à sa base, puis dimidiée et couverte de pe- tites soies qui lui donnent de la rudesse, d'où le caractère essentiel du genre, et son nom dérivé de deux mots grecs, qui signifient coiJ}'e rude. La capsule est égale et sans anneaux. TRA 125 Ce genre ne comprend qu'une espèce, selon Bridel. Le Trachymitrium cilié : Trachjmilrlum citiatum, Brid., Bryol. univ. , 1 , p. 169 ; Sjrrhopodon ciliatus , Schvvat-gr. , SiippL, 2 , page 114, pi. i3o; Meissia ciliata , Hook., Musc. exvt. , 2, pi. 171. Cette mousse forme des gazons épais, vivaces; ses tiges sont simples ou rameuses, garnies à leur base ou à leurs aisselles de petites radicules; feuilles les unes éparses , pres- que distiques ; les autres rassemblées en paquets épais aux extré- mités des rameaux , ligulées , un peu planes ou tordues, gar- nies sur leurs bords renflés et repliés , et sur leur nervure médiane et continue, de longs cils blancs pellucides; les pé- dicelles sont longs de trois à quatre lignes, droits, un peu tortillés et presque ferrugineux. Les capsules sont fauves, ovales, droites, rugueuses, lorsqu'elles sont desséchées, à opercules coniques surmontés d'un bec un peu arqué. Cette mousse, d'un port élégant, qui ressemble jusqu'à un certain point à celui des weissia , croît sur le bois pourri, qu'elle couvre de gazons épais, dans l'île de Ternate. (Lem.) TRACHYNOTIA. {Bot.) C'est ainsi que Michaux et M. De Candolle ont désigné le genre de graminées adopté par les botanistes sous le nom de Spartina, que Schreber lui donna en établissant le premier ce genre. (Lem.) TRACHYPHL^US. {Entom.) Nom donné par M. Germar à un genre d'insectes coléoptères rhinocères et adopté par M. Schœnherr, qui l'a placé parmi les gonatocères sous le n.^ioS. Tel est le curculio scabriculus des auteurs. ( C. D.) TRACHYPODIUM , Écaillette. (Bol.) Bridel s'éfoit pro- posé de donner ce nom au genre de mousses qu'il nomme Lepidopilum dans sa Bryologie universelle , et qui n'est plus exactement le même que le sous-genre Lepidopilum du même botaniste indiqué à l'article Pilotrichum de ce Dictionnaire; maintenant Bridel le caractérise ainsi : Péristome double, l'extérieur à seize dénis linéaires, droites; l'intérieur à seize cils alternes avec les dents, leur étant égales, et fendues au milieu à leur base ; coiffe en forme de mitre , entière, offrant à sa surface des écailles ou appendices qui la rendent rabo- teuse ; capsule régulière, sans anneau. Ce genre comprend trois espèces de mousses exotiques, à tiges rameuses, longues de deux à quatre pouces et à pédi- 126 TRA celles solitaires, placés latéralement sur la tige et ses divi- sions. 1. Le Lepidopilum subbinerve, Brid., Bryol. univ. , 2 , p. 268, décrit à l'article Pilotrichum sous le nom de Pilolrichum sca- brisetum, Brid. ; c'est le Neckera scahriseta , Schwaegr. , SuppL, 1, part. 2, page i53, fig. 82. Selon Bridel , cette mousse est caractérisée ainsi : Tige rampante , à rameaux presque simples, droits; feuilles distiques, ovales-lancéolées, inégales, concaves, dentées et presque sans nervures; pédicelle trés- rude; capsule cylindrique, un peu penchée. Cette espèce est indiquée à l'article Pilotiuchum : elle a été trouvée à la Guiane. Raddi a observé, sur les arbres à la montagne d'Estrella au Brésil, une variété à feuilles entières; c'est peut-être une espèce. 2. Le Lepidopilum binerve : Brid., loc. cit. , p. 26g; Hoo- leria scahrisela , Hook., Musc, exot., 2, pi. 42. Sa tige est pres- que droite, presque ailée, rameuse, avec les derniers ra- meaux comprimés; feuilles imbriquées, distiques, ovales, obtuses, marquées de deux nervures; pédicelles rudes; cap- sules presque droites. Cette mousse a été découverte aux en- virons d'Aripe dans les Andes, par MM. de Humboldt et Bon- pland. Elle croissoit sur les rochers humides dans une région tempérée , à quatre cent cinquante toises de hauteur. Il ne faut point la confondre avec l'espèce précédente , comme l'a fait Steudel. 3. Le Lepidopilum polytrichoides , Brid., est une troisième espèce, déjà décrite par les botanistes : c'est Vhypnum polytri- choides , Hedw. , et le Neckera polytrichoides , Schwœgr. , SuppL, qu'on trouve aux Antilles. Bridel fait remarquer que le lepidopilum diffère de son pilotrichum non-seulement par sa coiffe hérissée d'écaillés ou d'aspérités et par les dents internes du péristome, fendues à la base; mais aussi par le port, la capsule inclinée et le pédi- celle scabre. (Lem.) TRACHYPTÈRE, Trachypterus. (IcltthyoL) Gouan a donné ce nom à un genre de poissons osseux de la famille des pé- talosomes, parmi les holobranches thoraciques: on le recon- noît aux caractères suivans: Corps alongé , mince, en forme de lame) catopes thoraciques : TRA 1^7 nageoire anale nulle; dorsale très-longue et à ra)ons antérieurs dentelés en scie; ligne latérale armée d'épines ; dessous de la queue fortement dentelé en scie ; point de barbillons. On distinguera facilement les Trachvpières des Cépoles , qui ont une nageoire anale; des Bostrichies, des Bostrichoï- DEs et des T^nioïdes , qui ont des barbillons; des Lépidopes et des Gymnètres, qui n'ont que deux rayons aux catopes (voyez ces divers noms de genres et Pétalosomes). On ne connoît encore qu'une seule espèce de ce genre , c'est : Le Sabre, Trachjpterus tœnia , Schneider; Cepola trachjp- tera, Gmel. Nageoires rudes: ligne latérale droite, ëcail- leuse. Ce poisson fréquente le golfe Adriatique et le grand bas- sin de la Méditerranée. Il est argenté et parvient à la taille d'environ deux pieds. On n'estime point sa chair. (H. C.) TRACHYS. {Bot.) Genre de plantes monocotylédoncs, de la famille des graminées et de la triandrie digynie de Liu- naeus, établi par Persoon pour y placer le cenchrus mucrona- tus, Linn. Il le caractérise ainsi : Ëpis digilés ; rachis mem- braneux; fleurs unilatérales; balle calicinale bivalve, uni- flore; balle florale bivalve; trois étamines; ovaire supérieur muni de deux styles. Le Trachys mucronata (Fers., Synops. plant. , i, pag. 85) est une petite graminée annuelle, qui croît dans les lieux sablonneux aux Indes orientales. Willdenow la considère comme une espèce de panicum , et la décrit sous le nom de panicum squarrosuni, "Willd., Spec. , i , pag. 346. (Lem.) TRACHYS. (Entom.) Voyez ïrachyde. (Desm.) TRACHYSCÈLE, Trachjscelis. {Enlom.) M. Latreilie a ainsi appelé un genre d'insectes qu'il a cru devoir former en y réu- nissant quelques espèces de diapères qui se rencontrent sous les varecs du bord de la mer, mais dont les antennes ne sont pas plus longues que la tête. Ils appartiennent à la fa- mille des mycétobies, coléoptères du sous-ordre des héféro- mérés, que M. Latreilie range parmi les taxicornes. (C. D.) TRACHYSPERME, Trachyspermum. (Dot.) M. Rafinesque- Schmallz a jugé devoir établir sous ce nom un genre avec 128 TRA le menyanthes trachysperma , Mich., Fl.lor.amer. , qui diffère des genres Menyanthes et Villarsia par les pétales entiers et sans aucun cil, par son style presque nul, et par ses graines vésiculeuses et glabres. (Lem.) TRACHYTE. (Mm.) C'est une roche fort remarquable, lant par sa nature et sa texture que par les terrains qu'elle forme, et par son origine, qui indique l'action du feu sans fusion. Les caractères de composition, de structure et de gi- sement de cette roche ont été donnés à l'article Roches , tom. XLVI, p. ii5. Nous en parlons encore à l'article Théorie de LA STRUCTURE DE l'écorce DU GX.0EE et à l'article VoLCANs. Voyez ces mots. ( B. ) TRACHYTELLE, Trachjtella. {Bot,) Genre déplantes di- cotylédones; à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des dilléniacées , de la poljandrie monogjnie de Linnseus, of- frant pour caractère essentiel : Un calice persistant , à quatre ou cinq divisions profondes ; quatre ou cinq pétales ; un grand nombre d'étamines insérées sur le réceptacle ; un ou deux ovaires supérieurs surmontés d'un seul style; une ou deux baies renfermant plusieurs semences. Trachytelle actée : Traclvytella actœa, Dec, Syst. végét. , 1, page 410; Actœa aspera , Lour., Flor. Coch. , 1, page 4o5. Cette plante a une tige un peu ligneuse, grimpante, privée de vrilles et d'épines , chargée de rameaux nombreux. Ses i'euilles sont lancéolées, légèrement dentées en scie, alternes, rudes au toucher. Les fleurs sont blanches, axillaires, dis- posées en grappes, composées d'épis linéaires, interrompus. Leur calice est à quatre ou cinq divisions très - profondes ; les pétales en même nombre; les étamines au-delà de cin- quante, insérées sur le réceptacle; un ovaire supérieur, quelquefois deux; le style oblique. Le fruit est une baie supérieure, un peu sèche, en bosse, à une seule loge, ren- fermant plusieurs semences. Cette plante croit aux lieux in- cultes, en Chine, aux environs de Canton. Ses feuilles, à cause de leur aspérité, sont employées pour polir plusieurs ouvrages, particulièrement les vases d'élain. Trachytelle calugone : Trachjtella calUgonum, Dec, loc. cit.; CalUgonum asperum, Lour., FI. Coch., 1 , page 418. Ar- brisseau dont la tige est grimpante, très-longue, rameuse, TRA 129 sans épines et sans vrilles. Les feuilles sont alternes, glabres, ovales, entières, très-rudes. Les (leurs blanches, disposées eu grappes terminales, peu ramifiées. Le calice est à cinq di- visions profondes, d'un blanc verdàtre , étalées concavs, arrondies , rougeàtres au sommet ; la corolle manque souvent ; quelquefois elle offre quatre pétales concaves, arrondis, éta- les; les étamines nombreuses, insérées sur le réceptacle ; un stigmate sessile , obtus, à deux divisions profondes; une ou deux baies conniventes à leur base, à une seule lo^e ; les semences nombreuses. Cette plante croit dans les forêts à la Cochinchine. (Poir.) TRACTRAC. {Ornith.) Un des noms vulgaires du traquet, motacilla ruhicola, Linn., qu'on appelle aussi tractrec et tour- trac. ( Ch. D. ) TRADESCANTIA. (Bot.) Voyez Éphémérine. (Poir.) TRAEPIKKE. (Ornith.) Nom du pic noir, picus martius , Linn., en Norwége, où le petit épeiche est appelé trae-spec et trae-Uak. (Ch. D. ) TRAGACANTHA. (Bol.) Matthiole et Daléchamps citent sous ce nom la plante de laquelle découle la gomme adra- gante, gummi tragacantiium , mentionnée par Théophraste et par Dioscoride qui la nomme dacrjon. Cette plante , dont Tournefort faisoit un genre distinct, en y joignant quelques espèces, a été réunie avec elles à VAstragalus par Linnêeusj c'est maintenant Vastragalus tragacantha. (J.) TRAGANOS. (Bot.) Voyez Tragon. (J.) TRAGANTHES. (Bot.) Un ouvrage de M. Wallrofh , inti- tulé Schedulœ criticœ de planlis Florœ halensis selectis , nous pré- sente , dans une note sur le genre Artemisia (tome 1."^, page 4S6), un nouveau geisre, proposé par ce botaniste sous le nom de Traganthes , et qu'il caractérise ainsi : /< Réceptacle « resserré, nu; calice hexaphylle , oblong, simple, égal, « sexflore; fleurons hermaphrodites; pistil court; aigrette « sessile, scabre, égale aux fleurons; port de VArtemisia. » L'auteur fonde ce genre sur VArtemhia tennifoUa de Wilide- now, ou capilUfoliii de Lamarck , et il le rapporte à ce qu'il appelle la famille des eupatorinées. M. Gay , qui possède dans son herbier un échantillon de cette plante , ayant bien voulu nous permettre de l'observer, 55. 9 aôo TRA nous avons reconnu qu'elle appartenait à notre tribu natu- relle des eupatoriées, à la section des eupatoriées-prototypes , et au genre Mikania. C'est ce qui va être prouvé par la des- cription suivante. Mikania artemisioides , H. Cass. {Artemisia capillifolia , ham. y Encycl. ; Artemisia tenuifolia, Willd. , Spec. pi. ; Traganthes ^ Wallr. , Sched. crit.) L'échantillon sec que nous décrivons est une branche détachée, longue d'un pied, et qui paroît être herbacée; elle est cylindrique, striée, glabriuscule , un peu rougeâtre, garnie d'un bout à l'autre de feuilles et de petits rameaux; les feuilles de cette branche sont alternes, peu dis- tantes, sessiles, glabres, vertes, très-étroites ( plus larges à la base) , linéaires , bipinnées, c'est-à-dire divisées irrégulière- ment sur les deux côtés en lanières alternes, distantes, très- longues, filiformes, plus ou moins subdivisées elles-mêmes de la même manière : l'aisselle de chacune de ces feuilles donne naissance à un rameau simple, très-grêle, droit, très-légère- ment pubesccnt , dont la partie inférieure est garnie de feuilles, les unes alternes, les autres opposées, et dont la partie supérieure est l'axe d'une grappe de calathides ; chaque calathide , longue d'environ une ligne et un quart, est solitaire au sommet d'un pédoncule grêle, né sur le ra- meau dans l'aisselle d'une petite feuille, et muni de quelques bractées alternes, lancéolées, dont deux (quelquefois trois) opposées , très-inégales , squamiformes , nées très-près de la base du péricline , ressemblent à des squamules surnumé- raires ; la calathide est oblongue, et composée de six (quel- quefois cinq) fleurs régulières, hermaphrodites; le péricline est oblong , égal aux fleurs, formé de six (quelquefois cinq) squames complètement libres, à peu près égales, subunisé- riées , se recouvrant par les bords, appliquées, oblongues- lancéolées, aiguës au sommet, un peu concaves, foliacées, vertes, très-g!abrcs, à bords membraneux et rougeâtres ; le clinanthe est petit, plan, nu; les ovaires sont petits, ob- longs, amincis de haut en bas, glabres, probablement sub- pentagones, munis d'un petit bourrelet basilaire et d'un bourrelet apicilaire dilaté horizontalement; leur aigrette , d'un blanc sale et longue à peu près comme la corolle, est composée de squameiluies unisériées , contiguës, un peu co- TRA i3i hérentes ou entregreffées à la base, très-inégales, filiformes , barbellulées , souvent flexueuses , tortues , comme chiffonnées; les corolles sont blanchâtres, verdàtrcs ou jaunâtres , purpu- rines au sommet , glabres , infundibulées , à cinq divisions très- courtes , qui portent quelques grosses glandes sur leur face externe; les anthères sont incluses , libres ou presque libres , privées d'appendices basilaires, mais pourvues d'un appendice apicilaire ovale, membraneux ; le style porte deux stigmato- phores (d'eupatoriée) très-longs, exserts, ordinairement blan- châtres, linéaires inférieurement, filiformes supérieurement, La plante que nous venons de décrire diffère beaucoup sans doute des Mikania , par sa tige non volubile , par ses feuilles alternes , découpées en lanières filiformes, par ses ca- lathides disposées en grappe, enfin par tout son port qui est très-analogue à celui des Artemisia. Ajoutons que les an- thères sont incluses et libres, et que le périciine semble être accompagné de deux ou trois squamules surnuméraires, for- mées par des bractées nées à très-peu de distance de sa base, autour du sommet du pédoncule. Cependant il nous semble impossible de fonder sur cette plante un genre suffisamment distinct du Mikania. Nous ne pouvons donc point adopter le genre Tragan'Jies de M. Wallroth , malgré notre répugnance à placer parmi les Mikania une espèce aussi disparate, et malgré notre propension habituelle pour la multiplicité des genres. (H. Cass.) TRAGANTHES. (Bot.) Un des noms grecs anciens delà ma- tricaire, donné, selon Mentzel, à cause de son odeur forte, à gravi odore. ( J. ) TRAGE, TREICHE, TRUIE, TRAINE. {Ornith.) Noms vulgaires qui ont été donnés à la draine, espèce de grive. Voyez au mot Merle. (Desm.) TRAGÉLAPHE. (Mamm.) Les anciens désignoient sous le nom de iragelapJws (bouc -cerf) un ruminant, que Buffon a cru reconnoitre dans une variété du cerf ordinaire , qu'il fait connoître sous le nom de cerf des Ardennes. Il regardoit aussi le tragélaphe comme étant le même que Vhippelaphos (cheval -cerf) d'Aristote. Si cette supposition étoit vérifiée, le tragélaphe dont il est question dans cet article , seroit peut-être un cerf de l'Inde, voisin de l'axis, mais plus grand i32 TRA et non tacheté de blanc, que M. Cuvier a reçu de M. Du- vauce] . et décrit comme étant en effet l'hippélaphe d'Aris- tote. (Desim.) TRAGIE, Tragia. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, monoïqu» s , de la famille des eiiphorbia- cées . de la monoécie triandrie de Linnseus, offrant pour ca- ractère essentiel : Des fleurs mcnoiques: dans les mâles, un calice à trois divisions profondes; point de corolle; deux ou trois étamines; les filamens courts; dans les fleurs femelles, un calice à six . raremer;t à cinq ou huit divisions persistantes, quelquefois pinnaiifides ; un style à trois divisions ; trois stigmates; un fruii capsulaire, hispide, à trois coques presque globuleuses, bivalves, monosperines. Ce genre renferme des herbes ou des sous -arbrisseaux à tiges grimpantes ou volubiles. Les feuilles sont alternes, en- tières, déniées en scie ou lobées, rarement pinnntifides , pourvues de stipules. Les fleurs sont axillaires , disposées en grappes, au bas desquelles sont placées en très-petit nombre les fleurs femelles, portées sur de très-longs pédoncules; ceux des fleurs mâles beaucoup plus courts; toutes accompagnées d'une bractée étroite, simples ou à deux ou trois divisions. Presque toutes les espèces sont hérissées de poils. M. Adrien de Jussieu , dans son excellente Monographie des euphorbes, a séparé des Tragia plusieurs espèces, qu'il a renfermées dans un autre genre sous le nom de Microsta- clvys , qui en diffèrent par le calice, qui, dans les fleurs fe- melles, n'est qu'à trois divisions; le style à trois divisions réfléchies: une capsule prismatique, à trois coques mono- spermes. U en sera question à la tin de cet article. Tragie volubile: Tragia volubilis, Linn. , Spec; Lamk., III. gen., tab. 764, fig. 1 ; Funis urens, Rumph., Amb. , 5 , tab. 9. Cette plante a des tiges ligneuses, grimpantes, qui s'élèvent à sept ou huit pieds autour des arbres qu'elles rencontrent. Les rameaux sont alternes, pubescens , cylindriques ; les feuilles alternes , pétiolées, ovales ou oblongues, échancrées en cœur à leur base, rudes, un peu renversées , aiguës, dt-n- tées en scie, parsemées de quelques poils rares; les pétioles TRA i33 Irés-velus, munis de bractées caduques. Les fleurs sont mo- noïques, axillaires, réunies en un petit épi droit , solitaire, plus court que les feuilles. Ces épis sont verdàtres, charges de fleurs fort petites, ainsi que les bractées lancéolées: à la base de l'épi s'élève un pédoncule alongé, filiforme, chargé de la fleur femelle. Les capsules sont composées de trois co- ques globuleuses , de la grosseur d'un pois, hérissées de poils roides, piquans. Cette plante croit dans les deux Indes, à la Jamaïque et autres contrées chaudes de l'Amérique. On la cultive au Jardin du Roi. Tragie a involucre : Tragia involucrata , Linn., Spec; Jacq., Icon. rar., tab. 56 ; Burm., Zeyl. , tab. 91 ; Scliorigc- ram^ Rhéed., Malab., 2, tab. 3 9. Cette espèce est très-variable dans la forme de ses feuilles, dans son port; elle est facile à reconnoitre par les bractées qui accompagnent les fleurs fe- melles. Ses tiges sont droites, à peine grimpantes, presque simples, cylindriqiues, hispides , quelquefois glabres, longues de trois ou quatre pieds. Les feuilles sont également his- pides , alternes, pétiolées, lancéolées ou ovales- oblongues , acuminées, très-aiguës, dentées en scie ; les dentelures pro- fondes, inégales, aiguës; les pétioles très-courts aux feuilles supérieures, accompagnés de petites stipules caduques. Les fleurs sont axillaires: les mâles disposées en un épi court, grêle, droit, un peu cylindrique; les femelles solilaires, soutenues par un pédoncule simple, uniflore, environnées d'une bractée en forme d'involucre , divisé en cinq décou- pures finement pinnalKides, linéaires, obtuses. Le fruit est une capsule à trois coques arrondies , hispides, monospermes. Cette plante croît dans les Indes orientales. On la cultive au Jardin du Roi. Tragie hispipe; Tragia hispida, Willd. , .S^ec. , 4. P'ig. 320. Cette plante a des tiges hispides et grimpantes, garnies de feuilles médiocrement pétiolées, lancéolées, acuminées, échan- crées en cœur à leur base , entières ou munies d'une ou deux dents très-obtuses ; longues de deux pouces, hérissées de poils à leurs deux faces, particulièrement à '.inférieure, et à pétioles courts, très -velus. Les fleurs sont disposées en épis axillaires, pédoncules; le calice des Heurs femelles a cinq folioles presque pinnatifides, couvertes d'un grand nombre 354 TRÂ. de poils blancs et soyeux. Celte plante croît dans les Indes orientales. Tragie pkdonculée : Tragia pedunculala. Pal. Beauv. , FI. d'Oware et de Bénin, i , page 90, tab. 54. Celte plante a des tiges grimpantes , un peu ligneuses. Les feuilles sont al- ternes, pétiolées, oblongues, lancéolées, médiocrement pi- leuses, longues de trois ou quatre pouces, larges de deux, dentées en scie et ciliées à leurs bords; les stipules en forme d'écailles ovales, aiguës. Les fleurs sont disposées en épis longs et grêles, toutes pédonculées; les épis mâles axillaires, grêles, alongés, chargés de petites bractées, de chacune des- quelles sort une fleur pédicellée. Les fleurs femelles sont pla- cées à côté des mâles, solitaires ou géminées, soutenues par un pédoncule de la longueur des épis mâles, articulé vers le sommet: elles ont un style à trois stigmates. Les capsules sont hérissées. Cette plante croît dans les royaumes d'Oware et de Bénin, à Chama. Tragie a gros fruits : Tragia macrocarpos , "Willd., Spec; Tragia coràata, Mich., Flor. bor. amer., 2, page 176. Cette espèce a des tiges grimpantes et sarmenteuses , médiocre- ment hispldes, garnies de feuilles pétiolées, ovales, alternes, profondément échancrées en cœur à leur base, un peu élar- gies, dentées en scie à leur contour; les dentelures aiguës ; les capsules sont plus grandes que dans les autres espèces de ce genre, à trois coques, au moins de la grosseur d'un pois. Cette plante croît au Kentucky, dans l'Amérique sep- tentrionale. ''^* Tige droite , point grimpante. Tragie a feuilles de chataire : Tragia nepetœfolia, Y^illd., Spec; Cavan. , le. rar., 6, tab. SSj , fîg. 1. Cette plante est remarquable par la ressemblance de ses feuilles avec celles du nepcta cataria. Ses tiges s'élèvent peu : elles sont droites, hérissées de poils roides , nombreux, chargées de rameaux alternes, un peu étalés, garnis de feuilles pétiolées, alternes, ovales-oblongues, échancrées en cœur, un peu épaisses, ve- lues, dentées en scie. Les fleurs sont disposées, dans l'aisselle des feuilles, en épis grêles, alongés; les fleurs mâles en oc- rupent presque toute la longueur. Les fleurs femelles, très- TRA 155 peu nombreuses , sont presque solitaires à la base du même épi . munies de bractées. Cette plante croît à la Nouvelle-Espa-rne. Tragie mercuriei.le : Tras.ia mercurialis , Linn., Willd., Spec; Pluken., Aima g. ^ tab. 2o5 , fig. 4; Pee-cupameni , Rhéed., Malab,, 10, tab. 82. Cette espèce ressemble tcUeuient à une mercuriale, qu'on pourroit s'y tromper, à ne la juger que d'après son port. Ses tiges sont nombreuses, diffuses, striées, presque glabres: les feuilles pétiolées, alternes, gla- bres, ovales, en cœur, obtuses, dentées, tendres et vertes-, les pétioles grêles, un peu plus courts que les feuilles. Les fleurs sont disposées en grappes filiformes, axillairrs, plus longues que les feuilles, munies de bractées ovales, à dente- lures profondes, aiguës, quelquefois presque palmées. I,es fleurs mâles sont assez nombreuses , situées à la partie supé- rieure des épis. Les fleurs femelles en petit nombre, situées à la base des mêmes épis; les capsules petites, globuleuses, pubescentes et verdàtres. Cette plante croit à la -Jamaïque. Tragie cofORÉE : Tragia colorata , Poir. , Enc; Gagana seu valli-vara, Rhéed., Malah., 12, tab. 3o P Ses tiges se divisent en rameaux glabres, ligneux, cylindriques , dun brun foncé, garnis de feuilles alternes, lancéolées, médiocrement pétio- lées, longues de trois pouces et plus, larges d'un pouce, arrondies, presque tronquées, élargies vers leur partie supé- rieure, obtuses, épaisses, coriaces, échancrées à leur base, glabres, entières, un peu dentées en scie , marquées en dessous de nervures et de veines très-fines, souvent purpurines, et le bord couleur lie de vin : elles ont les pétioles très-courts. Les fleurs sont axillaires, disposées en grappes cylindriques, très-serrées, de moitié plus courtes que les feuilles. Cette plante croît dans les Indes orientales et à l'isle -de -France, où elle a été recueillie par Commerson. Tragie bbulante : Tragia urens , Linn., Pluken., Almag,, tab. 107, fig. 5. Cette plante a des tiges droites, rameuses, presque glabres; les rameaux sont alternes, légèrement pu- bescens , garnis de feuilles alternes, presque sessiles, parti- culièrement les supérieures, très-variables dans leur forme, linéaires ou ovales-lancéolées, parsemées de poils rares et piquans, dentées à leur contour, obtuses ou un peu aiguës. Les fleurs sont axillaires, disposées en épis très-grêles, près- 336 TRA que filiformes, ordinairement plus longs que les feuilles; les fleurs mâles fort petites, nombreuses, un peu verdàlres, à peine pédicellées; le calice est à trois divisions profondes, aiguës; les fleurs femelles sont solitaires, pédonculées, situées à la base de l'épi ; elles produisent une capsule à trois coques, de la grosseur d'un grain de poivre, d'un jaune verdàtre , médiocrement velues. Cette planle croît dans l'Auiérique septentrionale, la Caroline, la Nouvelle- Géorgie. Tragie EFFILÉE; Tragiu virgata, Poir. , Enc. ; Lamk. , ///. gen. , tab. 764, fîg. 2. Arbrisseau qui s'élève à la hauteur de six pieds et plus sur une tige droite, grêle, cylindrique, divisée en rameaux alternes , grêles, élancés, très- glabres ; les supérieurs opposés, quelquefois fascicules; les stipules courtes, membraneuses, terminées par un filet sétacé ; les feuilles sont alternes, médiocrement pétiolées, ovales, lan- céolées; les unes aiguës; d'autres obtuses, glabres, dentées, presque crénelées; les dentelures obtuses; les pétioles à peine longs d'une ligne. Les Heurs sont axillaires , disposées en grappes Ircs-grêles, plus longues que les feuilles. Le lieu natal de cette plante n'est pas connu : elle a été observée dans l'herbier de M. de Lamarck. Tragie a feuilles de chanvre : Tragia cannabina , Linn. fils, Suppl. , /|i5; Croton hastatum , Linn., Syst. veg.; Pluken., Al'vag., tab. 220, fig. 2; Croton urens, Sjst. veg.; Pluken., Phytogr., tab. 120, fig. 6. Deux plantes rangées d'abord parmi les croton, ont paru à Linné fils devoir être réunies et pla- cées parmi les tragia, comme ne formant qu'une seule es- pèce. Ses tiges sont droites , hispides , cylindriques ; les feuilles alternes, pétiolées , hispides, divisées, presque comme celles du chanvre, en trois découpures lancéolées, sinuées à leur contour; deux stipules courtes , lancéolées à la base de cha- que pétiole. Les fleurs femelles sont accompagnées d'un in- volucre à six folioles pectinées; le pédoncule est simple, la- téral, solitaire, uniflore , de la longueur des feuilles. Cette plante croît au Malabar. MycRosTACHYS, Adr. Juss. Mycrostachys chamelée: Mjycrostachj's chamœlea, Adr. Juss. , Eupkorb. , /^a i Tragia chamœlea, Linn., Burm., ZeyL , tab. TRA i37 25; Codiavanacii , Rhéeà. , Malah., 2, tab. 34. Ses racines sont fibreuses et noirâtres; elles produisent des tiges droites, glabres, divisées en longs rameaux redressés, ligneux, garnis de feuilles alternes, pétiolées , étroites, linéaires, entières ou légèrement dcnticulées, glabres, obtuses, longues de deux ou trois pouces, larges de trois ou quatre lignes; les pétioles longs d'environ un pouce. Les fleurs mâles sont réunies en un petit épi court, étroit, muni de petites bractées caduques. Les fleurs femelles placées les unes à l'insertion des rameaux sur les tiges; d'autres dans les aisselles des feuilles, à l'ex- trémité d'un pédoncule simple, filiforme, un peu plus long que le pétiole; la fleur dépourvue de bractées. Le fruit est composé de trois coques, hérissées de petites pointes épi- neuses, contenant chacune une semence oblongue, cendrée. Cette plante croit dans les Indes orientales, à Ceilan. Mycrostachys corniculée : Mjcrostachjs corniculata, Adr. Juss. , loc. cit.; Tragia corniculata, Vahl , Ed., 2, page 55. Cette plante a des tiges herbacées, droites, rameuses, char- gées de poils. Les feuilles sont alternes, ovales, acuminées, très-entières, quelquefois munies d'une ou deux dents vers leur base, traversées par des veines pubescentes. Les fleurs sont disposées en épis axillaires ; les capsules comprimées à leurs deux faces ; les valves armées de deux cornes. Cette plante croît à l'ile de la Trinité et à la Guiane. (Poir.) TRAGINA. ( Ichthfol. ) Nom sicilien de la vive. Voyez Trachine. (h. C.) TRAGION; Tragium, Spreng. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones polypétales, de la famille des ombellifères, Juss., et de la pentandrie digjnie du Système sexuel, dont les prin- cipaux caractères sont les suivans : Ombelles et ombellules n'ayant ni collerette générale, ni collerette partielle; calice très -court; corolle de cinq pétales presque égaux, un peu en cœur et légèrement recourbés à leur sommet; étamines au nombre de cinq, à anthères arrondies; l'ovaire infère, sur- monté de deux stigmates; fruit ovale - oblong , pubescent, dépourvu de côtes saillantes et composé de deux graines ap- pliquées l'une contre l'autre par leur face interne. Les tragions sont des plantes herbacées à feuilles compo- sées et à fleurs blanches ou rougeâtres disposées en ombelle. 358 TRA On en connoît six à huit espèces. Ce genre a été formé aux dépens des boucages (pimpinella). Tragion de Columna : Tragium Columnce , Spreng. , Syst. veg.y 1, p. 884; Pimpinella canescens , Lois., Not. , 47, t. 4. Toute cette plante est chargée de poils courts plus ou moins serrés, qui, lorsqu'ils sont abondans , lui donnent le même aspect que si elle étoit couverte d'une poussière glauque et même blanchâtre: ces poils sont très-serrés sur les fruits, et les rendent tout blancs. Sa racine est vivace ; elle produit une tige haute de six <à dix pouces, légèrement rameuse et presque nue, garnie à sa base de plusieurs feuilles ailées avec impaire, composées pour la plupart de cinq folioles cunéi- formes, découpées en un ou deux lobes et dentées à leur sommet. Ses fleurs sont blanches , disposées sur des ombelles , composées de quatre à sept rayons. Cette espèce croît dans les lieux secs et pierreux du midi de la France et dans d'au- tres contrées de l'Europe. Tragion étraxgeh : Tragium peregrimim , Spreng. , Sjst. veg., 3 , pag. 884; Pimpinella hispida, Lois., Not., 48. Cette espèce diffère d'une manière remarquable de la précédente: ses fo- lioles sont plus arrondies, beaucoup moins cunéiformes ; les poils courts dont elles sont couvertes , ainsi que la tige, ne les rendent ni glauques ni blanchâtres; elles restent d'un vert assez foncé. La racine , qui est annuelle ou peut-être bisan- nuelle , produit une tige haute d'un pied à un pied et demi, garnie de feuilles, dont les inférieures ont leurs folioles ar- rondies , tandis que les supérieures les ont linéaires. Les fleurs sont blanches, disposées en une ombelle composée de quinze à vingt rayons. Il leur succède des fruits hérissés de poils courts, roides, mais qui n'ont nullement l'aspect d'une pous- sière blanchâtre. Cette plante croît naturellement dans le midi de la France et de FEuropc. ( L. D.) TRAGIUM. {Bot.) Ce nom a été donné par des anciens à des plantes très - différentes : par Belli , suivant Clusius , à Vhjpericitm hircinum ; parDodoëns et Gcsner, à la fraxinelle, dicLamnus; à un hoiicaae , pimpinella , par Columna, qui le re- gardoit comme le tragium de Dioscoride, indiqué cependant comme semblable au lentisque. Avicenne , Hauwolf et Dalé- champs mentionnoient un second tragium. ou tragoceros de TRA i39 Dioscoride , que C Bauhin rapporte au stœchas , et qui pa- roit appartenir plutôt à un astragale (voyez SecudisI. Vephe- dra étoit aussi nommé fragium ])ar Gesner , et Dodoens dit encore que la vulvaire, chenopodittm vulvaria , est le Iragium Gcrmannrum ; c'est peut-être celui que les Égyptiens nomment soher, suivant Ruellius et Menizel. Adanson cite le nom tra- gion pour le pistachier et le salsifis , et plus récemment M. Sprcngel en a fait le nom générique d'une ombellifère. Voyez Tragiox, Tragos , Tragus. (J.) TRAGIUM. {Amorphoz.) Division établie par M. Oken (Manuel de zool. , tom. i , p. 76) parmi les éponges, pour les espèces dont le tissu estroide, comme les S. fasciculata (qu'il nomme T. hircinum), claihrus , solida, et avec doute les S. mcmbranosa et verrucosa. Voyez Éponge. (De B.) TRAGO-CAMELUS. {Mamm.) Pallas a donné ce nom spé- cifique, qui signilie houe - chameau . à l'antilope nyl-gaut, voulant sans doute exprimer que cette gazelle avoit de la ressemblance avec le chameau par la saillie assez considérable de son garrot. (Desm.) TRAGOCEROS. {Bot.) Genre déplantes dicotylédones, à fleurs composées, de l'ordre des radiées , de la syngénésie né- cessaire de Linn.Tpus, oflTrant pour caractère essentiel : Un calice presque campanule, à folioles peu nombreuses; des fleurs radiées; quelques fleurons dans le disque, mâles et ta- bulés; cinq ou six demi-fleurons femelles à la circonférence; les semences linéaires, comprimées, couronnées par la corolle persistante, un peu durcie, en lanière, aristée et bifide au sommet; un réceptacle plan, garni de paillettes. Tragoceros zinnioïde : Tragoceros zinnioides , Kunth , in Humb. et Bonpl. , Nov. gen., 4, page 2/(9, tab. 585. Plante herbacée , très-rameuse , haute d'un pied et demi ; les rameaux opposés, diffus, ascendans, pileux. Les feuilles sont opposées, médiocrement pétiolées ; les supérieures sessiles, ovales, lan- céolées ou oblongues, entières, à trois nervures, pileuses à leurs deux faces, longues d'environ un pouce, larges de quatre lignes et demi. Les fleurs sont solitaires à l'extrémité des rameaux , médiocrement pédonculées ; les plus jeunes presque sessiles, entourées de deux feuilles terminales. Leur involucre ou le calice commun est campanule, à cinq ou Mo TRA sept folioles imbriquées, oblongues, obtuses, un peu con- caves, trés-glabres; le réceptacle est fort petit, garni de pail- lettes linéaires -oblongues , de la longueur de la fleur mâle; six ou huit fleurons, tous mâles, sont dans le disque; cinq ou six demi -fleurons femelles à la circonférence, de couleur violette; les semences lisses, comprimées, linéaires, un peu pileuses, couronnées par la corolle. Cette plante croît aux lieux arides, dans le Mexique. (Potr.) TRAGOCEROS. (Bot.) Nom donné à l'anémone par Dios- coride , suivant Adanson (voyez aussi Tragium ). M. Kun'h emploie le même nom pour un de ses genres dans la famille des composées ou synanthérées. (J. ) TRAGOCERUS. {Enlom.) M. le comte Dejean a désigné sous ce nom , dans son Catalogue, pag. log, un genre de coléoptères de la famille des xylophages, voisin des callidies, qui ne comprend qu'une espèce nouvelle , qu'il a reçue de la Nouvelle-Hollande. (C. D.) TRAG0DEN03. (Ornith.) Ce nom grec est indiqué par Jonston comme un de ceux qui ont été appliqués au char- donneret. (Desm.) TRAGON. (Bot.) Rauwolf dit queRhasés, médecin arabe, nommoit ainsi la plante appelée f arc/ion, dans la Syrie, laquelle est la même que notre estragon , artemisia dracunculus. (Voyez ÏARcoN. ) Suivant Adanson , le tragon ou traganos de Diosco- ride est Vepliedra. ( J. ) TRAGON. {IcMijol.) Voyez Trygon. (H. C. ) TRAGONOTOS. {Bot.) Ruellius cite ce nom ancien du Ijclinis sjlvestris de Dioscoride, qui est le cucubalus behen ou quelque silène. (J. ) TRAGOPAN. (Ornith.) Mœhringa donné ce nom au huceros rhinocéros. (Ch. D. et L. ) TRAGOPOGONOIDES. (Bot.) Les plantes ainsi dénommées par Vaillant avoient été réunies par Linnaeus au salsifis, sous le nom de tragopogon picroides et Dalechampii. Scopoli a rétabli sous le nom d'Urospermum ce genre, quia été adopté, et qui diff"ère du Tragopogon surtout par son aigrette élevée sur un pivot. (J.) TRAGOPYRON. (Bot.) Un des noms anciens du sarrasin ou blé noir, cité par Parkinson. (J. ) TRA 141 TRÀGORCHIS. (Bot.) Ce nom, qui signifie orchis bouc, a été donné par Lobel et d'autres à Vorchis coriopliora, qui a une odeur forte, tenant du bouc et de la punaise. (J. ) TRAGORIGx\NUM. {Bot.) Ce nom a été donné, suivant C. Bauhin , par Clusius, au thymus maslicJiina et à une autre labiée, qui est peut-être le satureia capitata; par Peninius, auteur à peine connu, au sideritis scorpioides ; par Dalé- champs , au lithospermumfruticosum. Plus récemment Barrelier l'a appliqué au thjmus cephalotos. (J. ) TRAGOS. (Bot.) Deux plantes sont mentionnées sous ce nom par Dioscoride : la première est une granùnée , dont la graine, servant de nourriture, est comparée par lui à l'orge mondé {chondrus ou halica) ; l'autre, suivant Ruellius et Lobel, est ïu^'a marina ou raisin de mer, ephedra des bo- tanistes, nommé aussi tragus par Daléchamps; tragium par Gesner; tragon par Camerarius. Vojiez Tragium , Tragon, Tragus. (J.) TRAGOS. (Mamm.) C'est la dénomination grecque du bouc. (Desm.) TRAGOSELINUM. (Bot.) Tabernœmontanus donnoit au boucage , genre de plantes ombellifères , ce nom , que 'l'ourne- fort a adopté et auquel Linnaeus a substitué celui de Pimpi- nella , donné par Matthiole et beaucoup d'auteurs anciens. ( J.) TRAGOTROPHON. (Bot.) Nom grec ancien, cité par C. Bauhin, d'après Dodoëns et Fuchs, de Verjsimum céréale de Gesner, qui est le frumenlum sarracenicum de Matthiole, le sarrasin ou blé noir, poVygonum fagopyrum de Linnaeus. (J.) TRAGULUS. [Mamm.) Nom latin formé par Brisson pour désigner le genre des chevrotains. (Desm.) TRAGUM. {Bot.) Ce nom a été donné par Clusius a l'estra- gon ; par d'autres à diverses espèces de soude. (J.) TRAGUS. {Bot.) La trique, sedum album, étoit désignée sous ce nom par Cordus. Le même étoit donné par Dalé- champs à Vephedra. Haller l'a adopté pour un genre de gra- minées, auquel il devroit être conservé; mais Schreber lui a substitué celui de lappago , plus récent, adopté ensuite par "VVilldenow. C. Bauhin cite encore plusieurs tragus, nommés aussi tragum, qui sont des espèces de soude, dont l'une est le salsola tragus de LinnaBus. (J.) 142 TRA TRAGUS. (Mamm.) Nom latin du bouc , tiré du grec , tragos , et adopté par Klein pour tous les animaux du genre des Chèvres. (Desm.) TRAINASSE. (Bot.) Nom vulgaire de la renouée ordinaire, poljygonum aviculare^ qui dans quelques lieux esl aussi nom- mée tirasse etcentinode, suivant M. De Candolle. Une autre traînasse dans l'Anjou est l'arroche étalée, alriplex patula ^ citée par M. Desvaux. (J.) TRAINE. (Ornith.) C'est un des noms patois de la grive draine. Voyez au mot Merle. (Desm. ) TRAINE-BUISSON. (Ornith.) Nom vulgaire de la fauvette d'hiver qui se tient dans les haies. (Ch. D. et L. ) TRAINE-CHARRUE. {Ornith.) Dénomination vulgaire ap- pliquée au motteux. (Desm.) TRAIT. (Erpét.) Un des noms vulgcûres de l'orvet. (H. C.) TRALE. (Ornith.) Nom vulgaire de la grive mauvis, turdus iliacus. ( Ch. D. et L.) TRALLIANE , Tralliana. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la pentandrie monogjnie de Linnaeus , offrant pour caractère es- sentiel : Un calice persistant, à cinq divisions; cinq pétales réfléchis; cinq étamines; les anthères à deux loges; un ap- pendice intérieur, à dix crénelures ; un ovaire supérieur} un style; une baie à deux loges, à deux semences. Trali-Ianë GRIMPANTE; TralUuna scandens, Lour. , FI. Coch., 1, page igS. Cette plante pousse plusieurs tiges glabres, li- gneuses, très-longues, rameuses, dépourvues d'épines, grim- pantes; les rameaux nombreux, géniculés, garnis de feuilles alternes, en cœur, un peu arrondies, glabres à leurs deux faces, acuminées au sommet. Les fleurs sont d'un blanc ver- dàtre, disposées en grappes latérales, dicholomes, soutenues par un très-long pédoncule; elles ont le calice à cinq divisions courtes, arromiies; les pétales oblongs , ouverts, réfléchis en dehors, plus longs que le calice; un appendice intérieur grand , droit , à dix crénelures ; les filamens des étamines très-courts, insérés sur le réceptacle ; les anthères arrondies, à deux loges; l'ovaire presque rond, surmonté d'un style aussi long que les étamines. Le fruit est une baie presque globuleuse , à deux loges ^ à deux semences arrondies en de- TRA 143 hors , anguleuses à leur face intérieure. Cette plante est commune à la Cochinchine; elle s'entortille autour des ai-- bres et autres plantes qui l'avoisinent. (Poir.) TRAMBE. [Bot.) Adanson cite ce nom, d'après Pythagore, pour la marjolaine, origanum majorana. ( J. ) TRAMBLE. {IcIUhjoL) Voyez Tkemble. (H. C.) TRAMPALOS. (BoL) Voyez Traupalos. (J.) TRANCE, PLUET. (Bot.) Noms vulgaires du Irifolium agra- riuni dan^'Anjou, cités par M. Desvaux. (J.) TRANCHE. (Bot.) Un des noms vulgaires donnés dans l'Anjou au medicago falcata , suivant M. Desvaux. (J.) TRANCHOIR. ( îchthjol, ) Plusieurs navigateurs François on* ainsi appelé le chœtodon cornutus de Linnaeus, qui est un Hémochus. Voyez ce dernier mot. (H. C.) TRANFLÉ, TRIFOLET. (Bot.) Suivant M. Desvaux on nomme ainsi dans l'Anjou le trèfle rampant, trifolium repens. (J.) TRANGEBIN. (Bot.) Voyez Alhagi. (J.) TRANGSHIPA. (IchthjoL) Nom suédois de la Vipère de jiER. Voyez ce mot et Syngnathe. (H. C. ) TRANGSNARRE. {Ichth_yol.) Un des noms danois de la grande épinoche. Voyez Castré. (H. C.) TRANQUEBAR. {Ichthjol.) Nom spécifique d'un Aspido- PHOROÏDE et d'un Mlge. Voyez ces mots. (H. C.) TRANSCKIL. (Bot.) Voyez Tcngibyn. (J.) TRANSPARENTE. {Conchjl.) Nom sous lequel GeofiTroy, dans son petit Traité des coquillages des environs de Paris, a décrit la coquille dont Draparnaud a fait son genre Vitrine. (De B.) TRANSPIRATION. (BoL) Voyez Déperdition. (Mass.) TRANSVERSALES [Cloisons]. [Bot.) Elles s'étendent d'un côté à Pautre parallèlement à la base du fruit ; exemple : lé- gume du cassia Jistula , etc. Les valves sont également trans- versales lorsque leur suture est parallèle avec la base du pé- ricarpe ; exemple: anagaUis arvensis , hjosciamus, etc. (Mass.) TRANSVERSE [Embryon]. {Bot.) S'alongeant dans une di- rection parallèle au plan du hyle; exemples : asparagus uffi- cinalis , plantaginées, primulacées, beaucoup de boraginées, polemonium , etc. (Mass.) ï44 TRA TRAPA. (Bot.) Voyez Macre. ( Lem. ) TRA-PAPPA. (Ornith.) Ce nom, admis dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, sert à désigner, suivant M. Vieillot, le héron blanc à Otaïti et aux iles de la Société. Ce n'est pas tra-pappa, qui est un faux-nom, mais o-houtou. Ce héron étoit sacré dans la mythologie de ces peuples. (Ch.D.) TRAPAS. {Bot.) Voyez Thufflas, (J.) TRAPAZOROLA. (OrniLh.) Gesner a donné ce nom à un ©isean qu'on croit être le grèbe castagneux. (Ch. D. et L. ) TRAPELUS. (Erpét.) Voyez Changeant. (H. C.*) TRAPESUNTINUM , TRABISON-CURMASI. {Bot.) Noms anciens, donnés, suivant Clusius , au cerasus laurocerasus , parce qu'il avoit été apporté à Constantinople de ïrébisonde, ville sur les bords de la nier Noire, qui est l'ancien Trapesus, bâti parles Grecs. Belon l'avoit aussi oBservé dans la Grèce, sous le nom d'un arbre toujours vert de Trébisonde {trabison- curmasi) , portant des cerises. (J. ) TRAPÉZIFORME [Feuille]. {Bot.) Dont la lame a quatre côtés inégaux, non parallèles; exemples: adianthum trapezi- forme , populus nigra, etc. (Mass.) TRAPEZIUM. ( Conchjl.) Genre établi par Mégerle dans sa nouvelle distribution des coquilles bivalves, et qu'il définit ainsi : Coquille équivalve , inéquilatérale , trapézoïde , sou- vent alternativement anguleuse à une extrémité et oblique à l'autre; charnière presque à l'extrémité, formée de trois dents sur chaque valve, ou de six en tout, presque sans au- cune dent latérale. Cependant il partage les six espèces qu'il dit appartenir à ce genre en deux sections. La première , qui a trois dents latérales dans chaque valve, Trap. perfeetum , chama oblonga , Linn. , Gmel. , pag. 33o2 , n." lo ; Chemn. , Conch. , 7 , t. 5o , fig. 604 et ^o5 , qui est une cardile de Bru- guière , et la cjpricardia guinaica de M. de Lamarck. La seconde division du genre Trapezium de Mégerle , sans dents latérales, a pour type le pholas liians , Linn. , Gmel., p. 3217 , n." 17 , qui entre dans le genre Gastrochène de Spengler. (De B. ) TRAPP. {Min.) Nous avons regardé cette roche homogène comme une variété dure de la pierre à laquelle Dolomieu et f aujas ont donné le nom de Coricéenke, et nous l'avons TRA 145 décrit à cet article sous le nom de cornéenne trapp. Voyez ce mot. (B. ) TRAPPE-BOIS. {Ornith.) Nom vulgaire de la sittelle d'Eu- rope. (Ch. D. et L.) TRAPPITE. (Min.) Ce sont des roches à base de trapp ; elles ont été suffisamment décrites sous ce nom à l'article Roches. Voyez ce mot, tome XLVl , page io5. (B.) TRAQUET. {Ichthyol.) Un des noms vulgaires de la raie ronce. Voyez Raie. (H. C. ) TRAQUET, Saxicola. (Ornith.) Bechstein sépara le pre- mier du grand genre Motacilla de L.inné les traquels, qu'il nomma saxicola. Latham en avoit décrit les espèces sous les noms de sylvia et de turdus. M. Vieillot rétablit ce genre en en changeant le nom sans nécessité, et le nomma Motteux, Œnanthe. Le genre Traquet appartient à l'ordre des passereaux den- tirostres de M. Cuvier, et a son groupe des bec-fins; au 3.' ordre des insectivores de M. Temminck, et à la 20.'' famille des chanteurs ou des sylvains zygodactyles de M. Vieillot. Le genre Saxicola est aussi placé dans la famille des canori de l'ordre des ambulatores d'IUiger. Les caractères de ce genre sont : Un bec droit, grêle, à base un peu plus large que haute; à arête saillante, s'avan- çant sur le front; la pointe des deux mandibules en alêne, la supérieure sensiblement courbée; des poils à la base du bec ; narines basales latérales , ovoïdes , à moitié fermées par une membrane; pieds à tarse le plus souvent très-long; pre- mière rémige assez longue ; deuxième plus courte que les troisième et quatrième. Les traquets vivent dans l'ancien continent. Ce sont des oi- seaux qui fréquentent les lieux dénudés et pierreux, les grands chemins , les plaines arides et rocheuses , les sommets des montagnes. Ils sont vifs, méfians, et se nourrissent d'in- sectes qu'ils attrapent en courant. Leur chair acquiert une saveur délicieuse et devient tellement grasse en certaines sai- sons , qu'elle ne semble former qu'une pelote de graisse. La plupart des généralités concernant les traquets ayant été données au mot Becs-fins, tom. IV, pag. 263,et quelques espèces ayant été décrites sous ce nom, nous ne parlerons 55. i« Uê TRA dans cet article que de celles dont il n'a pas encore été fait mention , et entre autres du motteux , du stapazin , du tarier et du pâtre, communs dans nos climats; nous y ajouterons les descriptions des espèces nouvellement admises par les au- teurs. M. Temminck reconnoît : Le TRAyuET RIEUR : Saxicola cachinnans , Temm., i , p. 236j Merle a qdeue blanche, Cuv. , Règne anim. , i , p. 35 1 ; Tar- das leucurus , Lath. Noir, avec le croupion et la moitié de la queue blancs; les deux rectrices du milieu noires en partie; le bec et les pieds noirs. Habite le midi de l'Europe , et notamment les environs de Gibraltar. Le Traquet motteux : Saxicola œnatithe , Bechst. , Temm., i, p. 237; Enlum, 554, CuL-BLANc. Il est d'un gris cendré, et a le front, les sourcils et la gorge blancs; une tache noire sur les oreilles; les ailes bru- nes; la queue blanche, excepté les deux pennes du milieu, qui sont brunes et terminées de noir ; dessous du corps blanc. La femelle, d'un brun cendré, a le blanc de l'origine de la queue moins étendu. Cet oiseau habite les lieux montueux de toute l'Europe, vit d'insectes et niche dans des trous, par terre. Sa femelle pond six œufs verdàtres. Le Tkaquet stavazin : Saxicola stapazina , Temm., 1 , pag. 339; le Cul-blanc roux, BufF. D'un noir profond, excepté le sommet de la tête ; le crou- pion et les parties inférieures sont d'un blanc pur; la nuque et le haut du dos d'un blanc roussâtre ; la queue est blanche, lisérée de noir. La femelle a les sourcils blanchâtres, le de- vant du cou et la poitrine d'un blanc roussâtre , avec la bande noire qui termine la queue, plus large. Le stapazin habite le midi de l'Europe, et ne diffère point, suivant M. Bonelli, de l'espèce suivante. Le Traquet tarier : Saxicola riibetra, Bechst., Temm., 1 , p. 244; le Grand tarier ou Traquet, Buff., Enl. 678 , fig. 2. D'un brun noirâtre, chaque plume étant bordée de jaune roussâtre; une bande au-dessus des yeux; la gorge et un trait longitudinal sur les côtés du cou d'un blanc pur; le de- TRA 147 vant du cou et la poitrine d'un roux clair; la queue blanche, terminée de brun noirâtre. Longueur, près de cinq pouces. La femelle a du blanc jaunâtre, au lieu de blanc pur. Il habile toute l'Europe, et pond sept œufs verdàtres. Le Traquet PATRE : Saxicola ruhicola , Bechst., ïemm. , 1 , p. 2/,6; Enk 678, fîg. 1. Sa tête , sa gorge et sa queue sont d'un noir profond ; les côtés du cou, les épaules et le croupion sont d'un blanc pur; le dos et la nuque noirs, mais avec chaque plume bordée de rous- sàtre; la poitrine est rousse ; le dessous du corps blanc rous- sàtre. La femelle est brun noirâtre, à gorge noire, tachée de blanchâtre et de roussàtrc. Il habite toute l'Europe; est de passage; vit dans les plaines rocailleuses, comme dans les bruyères. Sa femelle pond six œufs d'un vert blanchâtre, tachés de roussàtre. M. Horsfield a décrit une espèce de Java sous le nom de TKAQt'ET FRUTIC01.E : Saxicola fr II ticola, Horsf. (Trans. linn., t. i3, p. 1 57); Déchu des Javanois. Cet oiseau a le corps noir; les scapulaires et le croupion blancs; la poitrine et le ventre variés de gris ferrugineux; rémiges externes légèrement gris rougeâtre. Traquet solitaire : Saxicola solit aria , Horsf. [Trans. linn., t. 1 5 , pL 236; Motacilla solitaria , Lewin , Birds ofNciV-Holl., pi. 16); Muscicapa solitaria, Lath., esp. 110. Ce traquet est d'un brun fauve en dessus, avec le front, la poitrine et le ventre d'un roux ferrugineux; la gorge blanchâtre ; l'iris couleur de noisette ; le bec et les pieds d'un fauve pâle. Longueur totale, six pouces et demi. Il habite les terrains pierreux des environs de Prospect- Hill et de Parramata, où on le nomme oiseau cataracte {ca- taract hird). Traquet de Jardiner; Saxicola Jardini (ibidem). D'un gris noirâtre, avec le ventre blanc ; les ailes et les rectrioes noires; la queue rayée de blanc, excepté aux deux pennes du milieu; une tache blanche à Pextréniité rie cha- cune des tectrices, les premières et les secondes rémiges en- tièrement noires ; les autres rayées de blanc ; les tectrices in- férieures blanches, variées de noir; le bec et les pieds noirs. Longueur totale, huit pouces et quelques ligues. 148 IRA Habite le port Uackson. Traquet MOINE; Saxicola monacha, Rupp. Cet oiseau , trouvé en Nubie par M. Ruppel , de Francfort, et dont le mâle est figuré dans les Planches coloriées de M. Temminck, n.° oSg, fig. 1 , est long de six pouces huit ou neuf lignes. Sa tête est couverte d'une sorte de calotte blanche, qui aboutit à la nuque; le ventre, l'abdomen, le croupion, sont d'un blanc pur, ainsi que la presque-totalité de la queue, dont les deux pennes centrales sont noires et bordées de brun. Le reste du plumage, le bec et les pieds, sont noirs. Traquet du désert ; Saxicola deserti , Rupp. , PL col. de Temm., pi. Sôg, fig. 2. Ce traquet, des déserts du nord de l'Afrique, a de la ressemblance avec les traquets stapazin et oreillard d'Europe, qui ont aussi été trouvés en Egypte, ainsi que le traquet leucomèle. Le mâle, long d'environ six pouces, a une large plaque noire sur les joues et le haut de la gorge ; un trait blanchâtre s'étend du dessus des yeux à la nuque; la tête et le dos sont d'un cendré Isabelle; la poitrine et les parties inférieures sont d'un blanc sale, et l'aile, à son inser- tion, est d'un blanc pur ; le croupion et le liséré des pennes alaires sont blanchâtres; le reste de Faile et la plus grande partie de la queue sont noirs. Traquet oreillard ; Saxicola aurila, Temm., pi. 267 , fig. 1. Cette espèce, qui a cinq pouces ou cinq pouces et demi de longueur, se trouve dans quelques provinces du midi de l'Eu- rope, en Egypte et au Sénégal; le mâle est d'un noir pro- fond dans l'espace entre le bec et l'oeil, le front, les yeux, les oreilles et les ailes; d'un blanc de lait au printemps sur la gorge, le devant du cou , les parties inférieures, la tête et le croupion, mais plus ou moins teint de roussâtre peu après la mue; la queue, blanche sur les trois quarts de sa lon- gueur, est noire vers le bout; les pennes du milieu sont noires, et l'extérieure n'a que sur sa moitié inférieure de la même teinte, qui est celle des pieds et du bec. La femelle adulte est d'un brun noirâtre sur les parties qui sont noires dans le mâle, et les pennes alaires sont finement lisérées de rous- sâtre. Traquet A queue noire ; Saxicola melanura, 'Temm. , pi. 267 , fi^. 2. M. Ruppel a trouvé en Arabie cette espèce, longue TRA 149 de cinq pouces six lignes, dont les parfies supérieures sont d'un cendré terne et les parties inférieures d'un cendré blan- châtre ; le bec et les pieds sont noirs. Traquet i.eucomële : Saxicola leucomela , Temm,, pi. 247, fig. 3; Motacilla leucomela, Pall.; Motadlla leucomela et mela- noleuca, Lath., dont M. Lichtenstein fait un double emploi sous le nom de saxicola lugens , n.° 364 de son Catalogue. Chez le mâle adulte, long de cinq pouces cinq ligne?, les côtés de la tête, le lorum et le devant du cou, sont noirs; le sommet de la tête, l'occiput et la nuque d'un blanc plus ou moins pur; le dos et les ailes d'un brun noirâtre-, les flancs d'un cendré foncé; le ventre et les plumes anales blancs; la queue est de cette dernière couleur depuis son origine jus- qu'aux deux tiers de sa longueur; le reste et les deux pennes du milieu sont noirs, ainsi que le bec et les pieds. On doit ajouter aux traquets les motacilla caprata de l'Enl. 2 35; fulicata, Enl. ]85 , fig. 1 ; philippensis , Enl. i85, fig. 2 ; leucothoa, Enl. 583, fig. 2, et quelques espèces de Levaillant , telles que l'imitateur, pi. 181 ; le familier, pi. i85; le mon- tagnard, pi. 184; et le fourmilier, pi. 186. (Ch. D. et L.) TRAQUET D'ANGLETERRE. {Ornitli.) C'est le gobe- mouche noir. (Desm.) TRAQUET BLANC. (Ornith.) C'est l'un des noms par les- quels on a désigné le bruant proyer. (Desm.) TRASGOBANE. {Erpét.) Un des noms de pays de I'Auphis- BÈNE. Voyez ce mot. (H. C.) TRASI. {Bot.) Matthiole et d'autres après lui design e.nt sous ce nom le cjperus esculentus , dont on mange les racines. (J.) TRASLE. (Ornith.) Le mauvis , espèce de grive, porte ce nom dans quelques cantons. (Desm.) TRASS. {Min.) C'est un nom technique qui vient du mot hollandois tiras (ciment), et qui est employé sur les rives du Rhin, entre Coblentz et Bonn, pour désigner une roche vol- canique assez friable, qui est une Pépérine (voyez ce mot), et qui entre dans la composition du morlicr dont on se sert dans les travaux hydrauliques d'Hollande. Onleconnoît aussi sous les noms de tuf, lufai ou pierre de tuf. On l'extrait prin- cipalement dans les environs d'Andernach. (B.) TRASSOÏTE. {Min.) M. Cordier a désigné sous ce nom une i5o TRA roche volcanique composée de cristaux souvent entremêlés de grains vitreux , les uns et les autres microscopiques, d'un volume très-inégal, non entrelacés, en partie terreux, très- foiblement adhérens, ou cimentés imperceptiblement par des substances étrangères. C'est une spodite crisfallifère altérée. Il donne comme synonyme de ce nom, ceux de tuf d'un gris cendré et de trass , etc. (B.) TRAST. {Ornifn.) Nom suédois du merle. (Ch. D. et L.) TRATRA-TRATKA. (Ma;/im.) Voyez Tré-tré-tré. (Desm.) TRATTENIKIA. (But.) Ce nom, donné par Willdenow à un genre qui l'a conservé et qui paroît. appartenir aux lé- rébintacées, avoit été aussi appliqué par Persoon au Marshal- lia de Schreber ou Phjteumop&is de Michaux, plante composée (J.) TRATTINICKIA. {Bot.) Ce genre, proposé par Weber et Mohr pour placer ïuha pa^'onia , Linn., avoit déjà été établi et nommé Zonaria par Draparnaud : nom qui a été adopté par Agardh , Link; c'est encore le pterigospermum de Donati , et enfin le Dictyota de Lamouroux. Voyez ce mot et Zona- ria. (F-ExM. ) TRAUMATE. (Min.) Nom donné par M. d'AuIiuisson au terrain que les géologues allemands désignent par celui de Grauwacke. Ces terrains sont généralement composés de roches que nous avons nommées Psammite, Phvllade, Anagé- NiTE. Voyez ces mots et l'article Théoime oe la struciure de l'écorce du globe. (B.) TRAUNSILE. {Ichthjol.) Voyez Sut. (H. C.) TRAUPALOS. {Bot.) C. Bauhin soupçonne que c'est à Y ohier , viburnum opulus, que doit être appliqué ce nom grec de Théophraste. Daléchamps l'écrit Irampalos. (J.) TRAUQUO-PEIRAU. {Bof.) Nom vulgaire en Provence de la herse, Irilulus lerrestris, cité par Garidcl. (J.) TRAUT. {Icluhyol.) Voyez Salmoipe. (H. C.) TRAVATES. {Phys.) Nom que les marins donnent fiux ou- ragans subits, aux grains, qui les assaillent quelquefois dans le golfe de Guinée. Voyez Vent. ( L. C.) TRAVERTIN. {Min.) Nom technologique employé en Italie, principalement dans les environs de Rome, pour dé- signer un calcaire concrétionné à texture presque compacte, TRE lOi qui couvre en grande partie la plaine entre Pvome et Tivoli , et qui est dû aux précipités tant anciens que inodcrnes de l'Anio ; il fournit une pierre de construction très-cstimée. Voyez dans l'article Chaux, a la suite de Calcaire concrélionné incrustant, tome VIII , page 281. (B.) TRAYE. (Ornith. ) Nom vulgaire de la grive draine, lurdus riscivorus. ( Ch. D. et L. ) TRE. (Ornith.) Nom javanois du glareola orienlalis de Leach. (Ch. D. et I.essox.) TREBI. [Bot.) Un des noms grecs de la sarriète, cité par Adanson. (J.) TRECHUS. {Entom.) MM. Bonclli et Clairville ont ainsi désigné un genre d'insectes coléoptères créophages , pour y ranger quelques espèces de carabes voisins des hcmbidions. ( C. D. ) TRÈFLE ; Trifoliiim, Linn. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones polypétales , de la famille des légumineuses , Juss. , et de la. diadelpliie décandrie , Linn., dont les principaux ca- ractères sont d'avoir: Un calice monophylle, tubulé, persis- tant et à cinq dents; une corolle papilionacée , souvent per- sis(ante sur les gousses, composée de quatre pétales irrégii- liers (quelquefois monopétale), dont le supérieur, réfléchi, est l'étendard ; deux latéraux, plus courts, forment les ailes, et un inférieur, encore plus court, est la carène; dix éta- mines , dont neuf ont leurs filamens réunis en un seul corps . et le dixième est séparé des autres; un ovaire supère, sur- monté d'un style subulé, ascendant, terminé par un stigmate simple; une gousse à peine plus longue que le calice, ne s'ouvrant pas naturellement et contenant une à quatre graines arrondies. Les trèfles sont des herbes à feuilles ternées , munies de stipules à la base de leur pétiole, et à fleurs rapprochées en tête ou en épi serré. On en connoît environ cent quarante es- pèces , parmi lesquelles une cinquantaine croissent naturelle- ment en France, et la plus grande partie des autres dans plusieurs parties de l'Europe ou dans les contrées de l'Asie et de l'x\frique les plus voisines de cette première partie du monde : jusqu'à présent on n'en a guère trouvé qu'une dou- zaine dans le nouveau continent. Nous nous bornerons à in- ï52^ TRE diquer les espèces les plus répandues et les plus usuelles. * Calices glahr-es. Trèfle rampant, vulgairement Triolet , Trifolium repens , Linn., Sp., 1080. Ses racines sont vivaces , traçantes; elles produisent des tiges couchées, rampantes, grêles, presque glabres, garnies de feuilles très-longuement pétiolées , com- posées de trois folioles en cœur renversé, finement denticu- lées. Ses fleurs sont bbnches ou rougeàtres, rapprochées en tête portée par un pédoncule au moins une fois plus long que le pétiole des feuilles ; les dents supérieures de leur calice sont plus longues que les inférieures. Le fruit est une gousse entièrement recouverte par le calice et contenant quatre graines. Cette plante est commune dans les prés et sur les bords des chemins, en France et dans le reste de l'Eu- rope : on la trouve aussi dans le nord de l'Afrique et dans l'Amérique septentrionale. Trèfle élégant; Trifolium elegans , Savi , FI. pis. , 2 , p. 161 , t. ], Jîg. 2. Sa racine est vivace; elle produit une tige haute d'un pied ou environ, ordinairement divisée dès sa base en rameaux redressés, garnis de feuilles alternes, pétiolées, très-glabres, composées de trois folioles ovales, finement den- ticulées. Ses fleurs sont purpurines, pédicellées, disposées en tête portée sur un pédoncule axillaire plus long que le pé- tiole des feuilles. Les dents du calice sont subulées, presque égales, et les gousses ne renferment qu'une à deux graines, rarement trois. Cette plante croit naturellement aux envi- rons de Paris , en Italie , en Barbarie , etc. Trèfle de Michéli : Trifolium Miclietianum , Savi , Fl.pis., 2, pag. 169; Lois., Not. 109. Cette espèce a beaucoup de rap- ports avec la précédente ; mais on l'en distingue, au pre- mier coup d'oeil, à ses feuilles plutôt cunéiformes qu'ovales ; à ses capitules qui ne sont formés que de vingt à trente fleurs , au lieu de l'être de quarante à cinquanîe et plus; à ce que ses fleurs sont moitié plus grandes; enfin, à ce qu'elles sont blanches, au lieu d'être d'un rouge clair. Ce trèfle croît dans les prés humides, en France et en Kalie. 11 se trouve, selon Vaillant, à Fontainebleau et à Palaiseau , dans les environs de Paris. TRE i55 Trèfle des Alpes, vulgairement Réglisse des Alpes; Trifo- lium alpinum, Linn., Sp, , 1080. Sa racine est longue, épaisse, vivace , blanche en dedans et d'une saveur douce ; elle pro- duit de son collet plusieurs feuilles presque toutes radi- cales, pétiolées , composées de trois folioles lancéolées- li- néaires, finement dentelées, très-glabres. Les fleurs sont pur- purines, quelquefois blanches, disposées en deux verticilles rapprochés et formant une tête lâche, portée sur une hampe foible, entièrement nue et longue de deux à cinq pouces. Les légumes ne contiennent que deux graines. Cette espèce croit dans les pâturages des Alpes, des Pyrénées et des autres montagnes alpines de l'Europe. Trèfle uniflore; Trifolium unijlorum , Linn., Sp,, in85. Sa racine est annuelle , alongée , presque simple; elle produit un grand nombre de feuilles radicales , portées sur des pé- tioles alongés, filiformes, et composées de trois folioles ovales- cunéiformes, finement dentelées et un peu velues. Les fleurs sont blanches ou purpurines, solitaires sur des pédoncules simples ou qui se divisent en trois pédicelles alors terminés chacun par une fleur. Cette espèce croît dans le midi de l'Europe et en Orient; elle a aussi été trouvée en France, aux environs de Marseille. ** Calices velus. TaiîFLE soDTERRAiK ; TrifoUum subtcrraneum , Linn., '^pec. , 1080. Sa racine, qui estannuelle, produit une tige rameuse, couchée sur la terre, longue de trois à six pouces, chargée, ainsi que les pétioles et les pédoncules, de longs poils blancs, et garnie de feuilles pétiolées, velues, dont les trois folioles ont la forme d'un cœur renversé. Les fleurs sont blanchâtres, rapprochées en petit nombre, formant une petite tête por- tée sur un pédoncule de longueur variable. Après la florai- son les pédoncules se recourbent vers la terre , y enfoncent leur extrémité supérieure, et les dents des calices enfouis deviennent dures et comme épineuses. Cette espèce singulière croît sur les bords des champs, dans les pâturages et sur les collines: on la trouve aux environs de Paris. Trèfle rouge: Trifolium ruhens , Linn., Spcc, 1081 ; Jacq. , F/, aust,, t. 385. Sa racine est vivace ; elle produit une tige i54 TRÉ droite, roide , glabre, ainsi que les feuilles , haule d'un pied à quinze pouces , garnie de feuilles brièvement pétiolées , composées de trois folioles oblongues, obtuses, finement den- telées; les stipules sont très-longues, ensiformes. Les fleurs sont d'un rouge pourpre , disposées et serrées en un épi alongé , cylindrique, terminal. Les dents du calice sont très- inégales ; l'inférieure, beaucoup plus longue que les autres , atteint presque la longueur de la corolle, qui est monopé- tale. Cette espèce croit dans les prés et sur les bords des bois, en France, en Suisse, en Italie et dans plusieurs autres par- ties de l'Europe. Trèfle DES prés; Trifolium pratense, Linn., Spec. , 1082. Sa racine est vivace; elle produit plusieurs tiges redressées , peu rameuses, glabres ou légèrement velues , garnies de feuilles dont les folioles sont ovales, entières ou à peine dentées. Ses fleurs sont d'un rouge pourpre, assez rarement blanches, resserrées en tête arrondie, munie à sa base de deux feuilles qui forment une sorte d'involucre : quatre des dents du calice sont égales entre elles, et l'inférieure, qui est plus grande que les autres, atteint à la moitié de la longueur de la corolle qui est monopétale. Celte plante est commune en France et dans plusieurs autres parties de l'Europe, dans les prés et les pâturages. Trèfle INCARNAT ; Trifolium incarnatum, Linn., Spec, 108 5. Sa racine, qui est annuelle , produit une tige droite, simple ou peu rameuse, velue , haute de huit à douze pouces, garnie de feuilles écartées, composées de trois folioles ovales ou en cœur renversé , dentelées au sommet. Les fleurs sont d'un rouge incarnat plus ou moins vif, disposées en épis termi- naux, alongés, dépourvus de feuilles à leur base. Les dents du calice sont égales entre elles, velues, sétacécs et plus courtes que la corolle qui est monopétale. Ce trèfle croit naturellement dans les prairies et les bois, en France, en Italie, en Suisse et dans plusieurs autres parties de l'Europe. On le cultive dans quelques cantons comme fourrage , sous le nom de farouclie ou de farouche. Trèfle a feuilles étroites ; Trifolium angustifolium , Linn. , Spec, io83. Sa racine, qui est annuelle, produit une tige droite, roide, simple ou rameuse à la base, un peu velue, TRE i5S îiaute de dix à douze pouces, garnie de feuilles dont les fo- lioles sont linéaires , aiguës, velues et très-entières. Les leurs sont purpurines, disposées en un épi serré, alongé et ter- minal. Les dents du calice sont sétacées , à peu près égales entre elles et presque aussi longues que lu corolle. Cette plante croît dans les lieux secs du midi de la France et dans plusieurs autres parties de TEurope. '"'*'''' Calices renflés ou vésiculeux. Trèfle écumeux: TrifoUum spumosuw ,Linn. , Spec, io85.Sa racine , qui est annuelle, produit une tige divisée dès sa base en rameaux glabres , couchés, longs de trois à six pouces, garnis de feuilles longuement péliolées , composées de trois folioles cunéiformes, glabres, denticulées, un peu échancrécs en cœur à leur sommet. Ses fleurs sont d'un pourpre clair; leur calice , qui est gliibre , se renfle après la floraison , et il est terminé par cinq dents sétacées, recourbées, presque égales à la longueur de la corolle. Cette espèce croit natu- rellement dans les pâturages et sur les bords des chemins , dans le midi de la France et de FEurope. TaÈFi.E fraisier; TrifoUum fragiferinn , Linn., Spec, 86. Sa racine est vivace ;■ elle produit plusieurs tiges étalées ou plus ou moins redressées, glabres, longues de trois à six pouces , garnies de feuilles pétiolées, composées de trois folioles cvales, échancrées en cœur à leur sommet, glabres et finement den- tées en scie. Les fleurs sont rougeàfres, disposées en tête ar- rondie; elles ont leurs calices renflés, velus, terminés par cinq dents droites et aiguës. Celle espèce croît sur les bords des chemins, dans les prairies sèches et sur les collines, en France et dans plusieurs autres parties de l'Flurope. >{->;-•;-+ ^(endafYl de la corolle Jcjelé cji Las après la floraison. Trèfle des campagnes ; TrifoUum agrariuw , Linn. , Sp, , i 0S7, Sa racine, qui est annuelle, produit une tige droite, légère- ment pubescente, haute de quatre à six jiouces , garnie dt feuilles brièvement pétiolées , composées de trois folioles ovales-oblongues, sessiles. Ses fleurs sont jaunes, disposées en têtes ovoïdes, portées sur des pédoncules oxillaircs ; les dents 156 Tj^j, de leur calice sont inégales. Cette espèce croît en France et dans d'autres parties de l'Europe , dans les champs, les prés et les bois. Trèfle brun; Trifolium spadiceum, Linn., Sp., 1087. Cette es- pèce a beaucoup de rapports avec la précédente ; mais elle en diffère par sa tige plus glabre , par ses folioles un p eu échancrées en cœur à leur sommet; par ses têtes de fleurs plus alongées; par les trois dents inférieures du calice, qui sont velues, et enfin, parce que ses fleurs prennent après la fécondation une teinte brunâtre et un peu ferrugineuse. Ce trèfle croît dans les prés secs des montagnes , en France et dans plusieurs autres parties de l'Europe. Quoique les fleurs de plusieurs espèces de trèfle aient une forme et des couleurs agréables, comme elles sont en général assez petites et peu élevées , on ne les plante point pour ser- vir à orner les plate- bandes des jardins fleuristes; mais elles contribuent souvent par leur éclat naturel à relever l'émail des gazons et des prairies, et, sous ce rapport, on doit tou- jours les multiplier dans les pièces de verdure des jardins paysagers. C'est moins, d'ailleurs, comme plantes pouvant servir à notre agrément que par rapport à l'utilité dont sont les trèfles employés à la nourriture des bestiaux, qu'ils pré- sentent un assez grand intérêt. Tous les bestiaux et les ani- maux herbivores en aiment en général les différentes espèces ; et, dans les pâturages naturels ou dans les bois où elles crois- sent spontanément , ces animaux les recherchent pour s'en nourrir. C'est d'après cela que depuis long-temps les hommes en cultivent quelques espèces , qui , comme pâture ou comme fourrage sec , donnent des produits plus ou moins considé- rables. Ces trèfles, que l'usage a fait préférer pour la culture , sont principalement le trèfle des prés, le trèfle incarnat, le trèfle rampant et celui des campagnes. Le trèfle des prés, auquel on donne aussi les noms de trèfle commun, de Irèjle rouge, est celui dont la culture est la plus étendue. Cette plante aime les terrains frais et qui ont du fond; elle réussit très -bien dans les terres argileuses conve- nablement amendées, et assez bien aussi dans les sablonneuses dont le fond n'est pas trop brûlant. Le plus ordinairement en sème ce trèfle au printemps avec les avoines et les orges, TRE i57 quelquefois aussi sur les blés en herbe. Plus rarement on le sème en automne. La récolte de trèfle n'est que fort peu de chose la première anuée, et il at même préférable de n'en pas faire du tout, afin de laisser profiter la plante. La seconde et la troisième année, lorsqu'on laisse subsister le trèfle jusque-là, on en fait deux à trois coupes, et même quatre à cinq, depuis le prin- temps jusqu'à l'automne, selon la fertilité du sol, et surfout lorsqu'il est susceptible d'être arrosé. Ce fourrage est le pre- mier qu'on puisse récolter, parce qu'il est plus hâtif que les autres. Il a d'ailleurs l'inconvénient de sécher plus difficile- ment que la luzerne et le sainfoin , surtout quand on n'a pas un temps sec et chaud après qu'il a été fauché. C'est le plus souvent pour remplacer l'année de jachère qu'on cultive le trèfle, et, sous ce rapport, c'est une des meilleures plantes qu'on puisse semer pour préparer la terre à produire de nouvelles récoltes de froment et d'autres céréales. Aucune culture ne coûte si peu de dépense, puis- que les frais qu'elle peut occasioner, sont payés par l'avoine, l'orge ou le blé, qu'on sème ordinairement avec le trèfle, et qu'à la seconde année celui-ci donne le produit de deux à trois coupes de fourrage en échange de la non-valeur de l'année de jachère. Soit vert, soit sec, le trèfle est une excellente nourriture pour les bestiaux ; il procure aux vaches et aux brebis un lait abondant et de bonne qualité ; mais il faut cependant prendre garde que ces animaux n'en mangent une trop grande quantité, surtout à l'état frais, parce que le goût qu'ils ont pour cette plante, fait que, lorsqu'on les laisse la paître en liberté, ils s'en gorgent souvent tant qu'ils peuvent, et se donnent des indigestions d'autant plus dangereuses, que la plante est plus aqueuse. Les chevaux sont moins sujets à ces accidens que les bœufs, les vaches et les moutons. Les cochons sont aussi très-friands du trèfle et même de ses racines: ses graines sont mangées par toutes sortes de volailles. Le trèfle incarnat est cultivé comme fourrage dans plusieurs départemens du Midi. Comme il est annuel, il ne produit qu'une seule récolte, mais qui est ordinairement très-abon- dante. Il n'exige aucune culture particulière. On le sème au 158 TRE printemps , lorsqu'on veut le couper on é(c , et en aufomTie, pour ie récolter au milieu du printemps. Dans ce dernier cas , on répand ordinairement sa graine sur les chaumes après la récolte, et on l'enterre en faisant passer deux à trois fois la herse. Tous les bestiaux aiment cette espèce au moins autant que le trèfle des prés. Le trèfle rampant est peu cultivé en France : ce n'est que dans quelques parties de l'Allemagne et de l'Angleterre qu'on en fait des cultures régulières pour servir au pâturage des moutons. Il ne donne, fauché, qu'un produit très-peu con- sidérable. Cette plante résiste bien d'ailleurs dans les terres sèches et légères, et elle peut venir aussi dans celles qui sont humides. Le trèfle des campagnes est annuel , et il ne donne , comme le trèfle incarnat, qu'une seule récolte. On le cultive prin- cipalement dans le Nord. (L. D.) TRÈFLE AIGRE. (L'oL) C'est une espèce d'oxalide. ( L.D. ) TRÈFLE AQUATIQUE, TRÈFLE D'EAU, TRÈl LE DES MARAIS. (Bot.) Noms vulgaires du ményanthe trifolié. (L.D.) TRÈFLE BITUMINEUX. (Bot.) C'est une espèce de pso- TaVier , psoralea lituminosa , Linn. (Lem.) TRÈFLE DE BOURGOGNE. (Bot.) C'est la luzerne cul- tivée. (L. D.) TREFLE DE CASTOR, TRÈFLE DE CHÈVRE. {Bot.) C'est le ményanthe. ( L. D. ) TRÈFLE CORNU. {BoL.) Nom vulgaire du lotier corniculé. (L.D.) TRÈFLE D'EAU. {Bot.) Nom vulgaire du menyantlies trifo- liata, qui aies feuilles ternées comme le trèfle, et croît dans les lieux humides et marécageux. (J.) TRÈFLE ÉPINEUX. {Bot.) C'est le fagonia cretica , Linn. Voyez Fa G ONE. (Lem.) TRÈFLE HÉMORROÏDAL. {BoL) C'est le lotier hérissé. (L.D.) TRÈFLE DES JARDINIEi'.S. (BoL ) C'est le cytise à feuilles sessiles. (L. D. ) TREFLE JAUNE. {Bot.) Nom vulgaire du lotier corniculé et de l'anthyllide vulnéraire; il est aussi celui de la surelle, oxalis stricta, Linn., dans l'Anjou. (L. D.) TUE 159 TRÈFLE JAUNE [Petit]. {Bot.) C'est la luzerne luppu- line. (L. D.) TRÈFLE DES MARAIS. {Bot.) Voyez Ményanthe. (Lem.) TRÈFLE MIELLÉ, TRÈFLE MUSQUÉ. {Bot.) Noms vul- gaires du mélilot bleu. ( L. D.) TRÈFLE A QUATRE FEUILLES. {Bot.) Nom vulgaire d'une espèce de lotier, lotus telraphjUus. (L. D.) TRÉFLIER. {Ornith.) C'est un des noms qu'a reçus le char- donneret. (Desm.) TREFOUL. {Bot.) Gouan cite ce nom languedocien du tri- folium repens. { J. ) TREGAM. {Bot.) Nom malabare du Jic us ampelos de Bur- mann. ( J. ) TREGGIA. {Ichthjol.) Un des noms italiens du ruban de mer. Voyez Cépole. (H. C.) TREGUEL. {Ornithol.) Nom chilien d'un vanneau armé. (Ch. D. etL.) 'JREICHE. {Ornith.) La draine, espèce de grive, reçoit ce nom dans quelques cantons. (Desm.) TREILLISSÉE. {Erpét.) Nom spécifique d'une Couleuvre, décrite dans ce Dictionnaire, tom. XI, pag. 208. (H. C.) TREISIA. {Bot.) M. Haworth a fait sous ce nom un genre de Veuphorhia loricata , lequel n'a pas été adopté. (J.) TREKAUTAD-KURRA. {Ichthjol.) Nom suédois du coffre lisse, ostracion triqiieter. Voyez Coffre. (H. C.) TRELUS , TRELUT et TURLUT. {Gmith.) Dénominations diverses qu'on dit se rapporter à l'alouette cujelier. (Desm.) TRF^MA. {Bot.) Voyez TaÉMOis. (J.) TRÉMA DE LA COCHINCHINE , Tréma cochinchinensis, (Bot.) Lour. , Flor. Cochinch., 2, pag. 689.- Arbrisseau de la Cochinchine , de la monoécie penlandrie de Linnaeus, dont I>oureiro a fait un genre particulier, auquel il a donné le nom de tréma, mot grec qui signifie ouverture , à cause de celles que présentent leurs petites noix, et qui offre pour ca- ractère essentiel : Des fleurs monoïques; dans les fleurs mâles et femelles un calice à cinq divisions; point de corolle; dans les mâles cinq élamines; dans les femelles un ovaire supé- rieur; point de style; deux stigmates; un drupe renfermant plusieurs petites noix perforées. i6o ÏRE Cet arbrisseau s'élève peu : ses tiges se divisent en rameaux alternes, ascendans, garnis de feuilles alternes, ovales-lan- céolées, tomenteuses, dentées en scie, terminées par une longue pointe. Les fleurs sont monoïques , disposées en grappes axillaires, pourvues d'un calice à cinq folioles lancéolées, ouvertes; il n'y a point de corolle; les mâles renferment cinq étamines plus longues que le calice , terminées par des anthères arrondies; dans les fleurs femelles, un ovaire ar- rondi, comprimé verticalement; point de style; deux stig- mates courts et velus. Le fruit est un drupe arrondi, de cou- leur jaune, un peu comprimé, renfermant de petites noix perforées. Cette plante croit dans les forêts de la Cochin- chine. ( Poir. ) TRÉMAÉ. (Bot.) Voyez Tremate. (J.) TRÉMAINE et TRÉMÈNE. (Bot.) Aux environs de Cou- tances on donne ces noms au trèfle cultivé. (Lem.) TREMANDRA. (Bot.) Voyez Trémandrie. (Lem.) TRÉMANDRÉES. (Bot.) M. R. Broxvn , dans ses Gen. Re- maris, annonce sous ce nom une famille nouvelle, voisine des polygalées et composée seulement de deux genres, le Tremandra, qu'il n'a pas encore publié, et le Tetratheca de MM. Smith et Lubillardière. Ce dernier genre , d'après le port et les descriptions, paroit devoir rentrer dans la famille des polygalées, à laquelle nous l'avons rapporté dans l'expo- sition de cette famille (Mém. du Mus., i , pageSSy), parce que nous lui trouvions beaucoup de conformité dans les ca- ractères. La différence consiste dans l'attache des étamines, deux à deux, sur l'onglet de chaque pétale, par des filets distincts, les anthères dites bi- ou quadriloculaires au lieu d'être uniloculaires , mais s'ouvrant également par un pore terminal. M. Brown ajoute à cette différence, dans ses tré- mandrées, le nombre d'ovules dans chaque loge, s'élevant de un à trois, tandis que M. Labillardière n'admet dans le Tetratheca qu'une graine, comme dans les polygalées. L'exis- tence d'un arille ou expansion du cordon ombilical sur l'om- bilic de la graine , propre à cette dernière famille et refusée aux trémandrées, suivant M. Brown, seroit un caractère distinctif plus important , qui mérite un nouvel examen. Mais pour le moment, ne connoissant pas le Tremandra , TRE iGi trouvant beaucoup d'analogie entre le Tetratheca et les poly- galées, nous les laisserons réunis, puisque les plantes ici mentionnées devront toujours être rapprochées, soit dans des familles voisines, soit dans des sections de la même. (J.) TREMANTHUS. {Bot.) Ce genre de M. Persoon est le même que le Strigilia de Cavanilles et le Foveolariœ de la Flore du Pérou, qui ont été plus récemment réunis au Styrax. (J.) TREMATE. {Bot.) Mom brésilien, cité par Marcgrave , du haccharis brasiiiana de Linnaeus ; il est nommé tremac par Pison. (J.) TRÉMATODES , Tremaloda. (Entoz.) Nom d'un ordre éta- bli par M. Rudolphi , parmi les entozoaires ou vers intesti- naux, pour les espèces qui ont le corps aplati ou subcylin- drique, mou , et qui sont pourvues de suçoirs. Il comprend les genres Amphistome, Distome, Monosto.me et Poi^ystome. Voyez ces différens mots et Vers intestinaux. (De B. ) TREMATODON, Trou-dent. {Bot.) Genre de la famille des mousses, voisin du Dicranum , dont la plupart de ses espèces ont fait partie. Ce genre , établi par Richard et adopté par les botanistes , est caractérisé par son péristome simple, <à seize dents linéaires, lancéolées et percées de trous, d'où il prend son nom , dérivé de deux mots grecs, qui signifient trou etdeiit. La coiffe est cuculiforme, et la capsule, penchée, à peine annulée, munie le plus souvent d'une espèce de corne ou apophyse linéaire, souvent bossue à sa base. Les mousses de ce genre ont un port qui leur est particu- lier ; leurs tiges, presque nulles, sont simples ; les feuilles denses, rassemblées, étroites, nerveuses; les pédicelles longs, terminaux; les capsules cylindriques, surmontées d'un oper- cule terminé par un bec long et très -mince. Ces mousses, qui se plaisent sur la terre et sur les rochers , ont les fleurs diojques et terminales: les mâles ont huit organes génitaux ou davantage; les femelles un plus petit nombre, quatre, avec des paraphyses peu nombreux, délicats, filiformes. Curt Sprengel en décrit six espèces, et Bridel en décrit trois, dont deux croissent en Europe et la troisième en Amérique. 1. Le Trematodon commun: Tremalodon vulgaris , Bridel, Bryol. univ., i , 386; Trematodon ainhiguus , Schwaegrichen , Funck, Moosfasc/i., pi. ly; T. longicoUum, Vill. , Cai.; Math., 55. ax i6^ TRE 38, fig. A — G; Dicranum amhiguum , Hedw. , Musc, frond. , 3 , pi. 36; Mnium setaceum , Linn.; Brjum setaceum, Strœm , N. H. Saelk , 2 , pag. 34, pi. 9 , n.° 4. Tige de six à douze lignes de longueur, simple, droite, fragile ; feuilles imbri- quées presque sur quatre rangées, élargies à la base, linéai- res-acuminées ou ovales-lancéolées, un peu étalées; les péri- chétiales plus grandes et terminées par une pointe courte; pédicelles longs d'un pouce environ , d'un vert jaunâtre , tor- tillés lorsqu'ils sont secs; capsule ovale, alongée, penchée, d'un jaune roussàtre, égalant son apophyse alongée en forme de col; opercule conique, rouge et jaune, surmonté d'un bec oblique, long. Cette mousse se trouve dans toutes les parties de l'Europe, excepté en Angleterre, dans les lieux humides et montueux des hautes et basses Alpes, dans les fossés des champs. Elle forme de petites touffes ou gazons sur la terre nue : elle fructifie en été. 2. Le Trematodon a col court : Trematodon hrevicolUs , Hornsch., ISeuebot. Zeit. , 2, pag. 88; Funck , Moostasch. , pi. 3 g. Tige fort courte , à peine de trois lignes ; feuilles ovales, acuminées, appliquées contre la tige ; les périché- tiales très-grandes , enroulées ; pédicelles de quatre à six lignes, droits, point tordus, d'un jaune pâle; capsule pres- que cylindrique, penchée, plus courte que son apophyse, qui est presque linéaire; opercule à base conique, terminé en un bec long et oblique. Celte mousse, que Schwapgrichen donne pour une variété de la précédente, se trouve dans les Alpes du Tyrol, près Kals , sur les rochers humides, dans le Valais et en Savoie. Elle forme de petits gazons ou coussinets très-jolis. 5. Le Trematodon a long col: Trematodon longicollis , Ri- chard, in Mich. , Flor. boréal, awer., 2, pag. 289; Schwaegr. , Suppl. , 2 , p. 68 , pi. 70 ; Cynontodium li-ematodon , Pal. Beauv. , Prod. œtheog., p. 62 ; Swarlzia longicollis , Poir., Encycl. bot. Tige de diux à cinq lignes, droite, simple; feuilles ovales à la base, puis subulées, sétacées et flexueuses dans la séche- resse ; les périchétiales très-longuement acuminées ; pédicelles longs de douze a dix-huit lignes et plus, droits, flexueux , lui- sans, d'un jaune pâle; capsules alongées, cylindriques, pen- chées, se terminant à la base en une apophyse deux ou trois TRE i63 fois plus longue , un peu rétrécie à sa base. Les dents du périsfome sont un peu soudées à leur base, lancéolées et percées chacune de six trous environ. Cette mousse a été dé- couverte par Michaux dans la Caroline ; elle forme des ga- zons sur la terre sab.'onneuse. Richard en a fait le type du genre. Elle offre une variété remarquable par ses feuilles su- bulées, sétacées et extrêmement crépues, et dont l'apophyse de la capsule est encore de beaucoup plus longue q^ue dans l'espèce ci-dessus. Elle a été découverte par M. Aubert du Petit-Thouars dans l'ile de Tristan d'Acunha. M. Arnott fait observer que le caractère d'avoir les dents du péristome perforées, se présente aussi dans quelques es- pèces de PVeissia et dans le Dicranum ; mars que rarement elles se fendent dans le TVeissia. L'apophyse de la capsule donneroit donc par sa présence le caractère essentiel du Tre- matodon , auquel M. Arnott joint celui d'avoir les seize dents du péristome également écartées, libres à leur sommet et quelquefois déchirées dans la vieillesse. Le Trematodon se rapproche de VOncopliorus , Bridel (voyez Porte-goître), qui est aussi un démembrement du Dicranum, et dont la capsule est remarquable également par l'espèce de gonflement ou de goitre qu'elle offre à sa base. Curt Sprengel rapporte au Trematodon le Sclerodontium de Schwaegrichen , fondé sur une mousse de la Nouvelle-Hol- lande , le Se/, pa/h'dum, Schwaegr., 5i/pp/., 2 , part. 2, pi. 124, qui est le Leucodon pallidus , Hook. , Musc, e.rot. , pi. 172. Enfin Rœhling (F/. Germ, , 3, p. 65) plaçoit dans le Trc' matodon le trichostomum fontinalùides , Hedw., devenu If type du genre Cinclidotus de Palisot-Beauvois et adopté par Bridel dans sa Bryologie universelle. (Lem.) TRÉMATOPNÉS. {Ichthyol.) iM. Duméril , d'après les mots grecs, TùTjuci, trou, et Trvéoç , qui respire, a ainsi appelé le premier ordre de ses poissons cartilagineux, lequel peut être ainsi caractérisé : Squelette cartilagineux ; branchies sans opercules ni membranes; respiration de l'eau s'opérant par des trous arrondis. Cet ordre ne renferme que deux familles, celle des Cyclos" TOMES et celle des Plagiostomes. Les genres qui composent la première sont apodes. i64 TRE Ceux qui entrent dans la seconde ont des catopes. Yoyei CycLosTOMEs et Plagiostomes. (H. C.) TREMBLANTE. {IclithroL) Voyez Trembleur. (H. C.) TREMBLE. (Bo^.) C'est une espèce de peuplier. ( L. D. ) TREMBLE. {IchthjoL) Un des noms vulgaires de la Tor- pille. Voyez ce mot. (H. C ) TREMBLEMENT DE TERRE. {Phjs.) Voyez Volcans. (L. C.) TREMBLEUR. (Mamm.) Le nom de trembleur, smia tré- pida, a été donné à un singe figuré par Edwards, et qui se rapporte au genre Sajou ou Sapajou. Voyez ce dernier mot. (Desm. ) TREMBLEUR ou ANGUILLE ÉLECTRIQUE. {Ichthjol.) Voyez Gymnonote et Malaptérure. (H. C.) TREMBLEYA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la décandrie monogynie du système de Linnseus , et de la famille des mé- lastomacées. Il a été établi par M. De CandoUe et caractérisé ainsi par lui : Calice tubuleux, tube ovale, rétréci à son extrémité; à cinq lobes un peu élargis dès la base, aristés ou oblongs; cinq pétales ovales; dix étamines; cinq anthères ovales-oblongues, terminées par un bec court et obtus, ayant un connectif prolongé en une ligule simple, presque en cœur ou spathulée ; cinq autres anthères ayant une ligule presque avortée ; stigmate ponctilbrme; capsule ovale, à cinq loges glabres. Ce genre est dédié aux Trembley , dont l'un , Abraham Trembley, a fait de savantes observations sur les polypes d'eau douce, et qui a montré un des premiers les limites du règne végétal : Jacob Trembley a fait connoitre d"excel- lens calculs sur le baromètre. Les espèces de trembleja croissent au Brésil ; ce sont des arbrisseaux ou des sous-arbrisseaux rameux, garnies de feuilles sessiles ou pétiolées , obiongues ou linéaires, très- entières, à une ou trois nervures. Les pédictlles sont axillaires ou terminaux, uni- à tritlores. Ce genre vse rapproche du lihexia par son calice urcéolé; mais il en diffère par sa corolle à cinq pétales. Martius'et Schreber, qui ont fait connoitre ces espèces, les ont même données pour des rhexia. TRE 165 Secf. i/* Jacobie. Calice turbiné , point ou à peine rétréci, à lobes subulés. Pétales ovales, mucronés. Connectif muni d'un appendice court. F leuj^s jaunes, solitaires. 1. Trembleya rosmarinoides , Decand., Prod. syst. ve?erses situations annoncent effectivement des plantes qui ne sauroieiit^e convenir, ainsi que le prouvera la citation suivante des espèces rapportées par Agardh. TRE 177 1. Le Trenlepohlia purpurea (Agardh, Sj'st. alg., pag. 56), dont les fîlamens sont dichotomes, purpurins, entrelacés, très-petits, fastigics, avec rarticulation terminale presque deux fois plus longue que large. Cette plante est donnée par Agardh pour le hjssus purpurea, Lightf. , et le confcrva pur- purea, Dillvv. , pi. 45. Elle forme des gazons sur les rochers prés de la mer, en Angleterre. 2. Le Trentepohlia aurea , Agardh; Amphiconium aureum , Nées, Curt Spreng. ; Byssus aurea, Linn. Il est décrit par beau- coup d'auteurs, et a servi de type à ce genre, comme nous TaTons dit. Ces petits filamens sont flexueux, rameux, à rameaux alongés, ouverts, un peu roides, avec le der- nier article deux fois plus long que large. Ils forment de petits gazons ou des touffes sur le bois humide et sur les pierres partout en Europe. Lyngbye en a fait une espèce d'ectocarpus, Hjdrop. Dan., pi. 44, M, N, n.° 692. Agardh rapporte ici comme variété le conferva ilicifolia, Sow. , Engl. lot., pi. i63g, qu'on trouve sur l'écorce du houx en An- gleterre. 3.° Le Trentepohlia pulchella , Agardh, a les filamens en touffe, rayonnans, purpurins, à rameaux roides, avec les articulations trois fois plus longues que larges, et les cap- sules en grappes. On le trouve dans les rivières : c'est le con- ftrva nana , Engl. bot., pi. 2585; le chantransia Hermanni , Desv.; le chant, nana, Moug. Agardh considère comme une variété très-distincte de cette espèce, le confer^a chaljhea, Rofh, Cat. , 5, tab. 8, fîg. 2; Dillvv., pi. gi , qui est le confer^a corymhifera, Engl. lot., pi. 1661, fig. 1, et Vectocarpus chalybeus, FI. Dan., pi. 1666, fig. 1 ; Lyngb., Hjdr. Dan. , pi. 44. 4. Le Trentepohlia œruginosa , Agardh , a les filamens di- vergens et en touffes de couleur de vert-de-gris ; les rameaux sont roides, et les articulations cinq fois plus longues que larges. On le trouve dans les rivières de la Suède. Martius rapportoit au Trentepohlia le lyssus joUthus , Linn., qui est le lepraria jolilha, Ach. ; le phytoconis jolithus , Bory; Y amphiconium rupesirc. Nées, Curt Spreag. , Syst. , 5, p. 544; mais Agardh fait de cette plante le type de son genre Chroo- 55. 1:^ 178 TRE lepus , qui a pour caractères : Filamens roides, presque so- lides, opaques, se réduisant en poussière, et toruleux. Ce genre renferme des espèces de lepraria , de byssus et de conferva des auteurs, lesquelles croissent sur les écorces et sur les pierres. (Lem.) TREŒRIM. ( Ichthjol. ) Sur plusieurs côtes boréales de l'Europe on appelle ainsi le sey , lorsqu'il a atteint l'âge de trois ans. Voyez Merlan. (H. C. ) TRÉPAN. (Aclinoz.) M. Bosc dit, dans le Nouveau Diction- naire d'histoire naturelle , que c'est le nom d'une espèce d'holothurie, dont ou fait grand cas en Chine comme ali- ment aphrodisiaque, et qu'on appelle aussi Boluté. (Desm.) TRÉPIZITE. (Min.) M. le diacre Diirr propose de nommer ainsi une stalactite siliceuse, à cassure raboteuse, qu'il a découverte près du village de Trepiz, aux environs de Froh- burg en Saxe. Ce minéral est accompagné de silex corné, de jaspe, de cornaline, de quarz ; il se trouve avec eux dans les cavités et les fissures d'un argilophyre (porphyre argileux), qui appartient, suivant l'auteur, au terrain de transition. (B.) TREPPOSA. [Bot.) Genre de la famille des algues, pro- posé par Link , No^'. p/i^s. Berol. , page 6, pour placer Vuha indica. Ce genre seroit caractérisé, d'après Link, par sa fronde membraneuse , percée et privée de fructification externe. (Lem.) TRERON. (Ornith.) Nom générique proposé par M. Vieillot, pour isoler les colombars que M. Cuvier a nommés vinago. lLe& colombars ont été décrits à l'article Pigeon. Voyez ce mot. (Ch. D. et L. ) TRES -BEAU. (Ichtliyol.) De Lacépède a donné ce nom spécifique à un poisson qu'il rapporte à son genre Caranx, et qui pourroit bien être le même que le scomberfasciatus de Blocli , qui est une Sériole. Voyez ce mot. (H. C.) TRES FOLHAS VERMELHAS , LARANGEIRADO MATO. [Bol.) Ces noms portugais sont donnés, dans la province des Mines au Brésil, à un arbre que M. de Saint-Hilaire a nommé evodia febrifuga, et qui dans la Dissertation de M. Adrien de Jussieu, sur les Rutacées , est reporté au genre Esenbeckia de M. Kunth. Son écorce, amère et astringente, est substituée dans le pays au quinquina, comme fébrifuge. Le trcs Folhas TRE 179 Irancas, du même lieu et employé aux mêmes usages, est le Ticorea febrifuga de M. de Saint-Hilaire. Ces deux genres ap- partiennent à la section des diosmécs, dans le groupe des Rutacées. (J.) TRÈS-GRAND. (IchLhjol.) Nom spécifique d'un squale de Linnœus. Voyez Pèlerin. ( H. C. ) TRÈS-LIBRAS. (Icluhjol.) A Iviça on appelle ainsi le Sia- CONOTE. Voyez ce mot. (H. C. ) TRÈS-VERTE. {Erpétol.) Un des noms de la Couleuvre jANTHiNE, décrite dans ce Dictionnaire, tome XI, pag. 182. (H. C.) TRESCALAN-ROUGE. {Bot.) Nom languedocien de la petite centaurée, cité par Gouan. Le trescalan jaouné est le millepertuis ordinaire. (J. ) TRËSOR. {Bot.) C'est une variété de poire. (L. D.) TRESSULE. (Bot.) Nom françois donné par Bridel au genre de mousses dit Syntrichia. Voyez ce mot. (Lem.) TRETORRKIZA. {Bot.) Reneaulnie , qui subdivisoit le Gen~ tiana en plusieurs genres , donnoit ce nom au gcntiana cru- ciata et à quelques autres, dont la corolle, sans poils à son ouverture, est divisée à son limbe en quatre lobes, sépares par des dents intermédiaires. Ce genre, adopté par Adansou et Delarbre, n'a pas été conservé. ( J.) TRÉTRÉTRÉTRÉ. {Mamm.) Sous ce nom madécasse , Flac- court , le premier historien de la grande et belle ile de Mada- gascar, encore si peu connue, mentionne, et aussi sous celui de tratratratra , un animal qui paroit avoir quelques rapports avec l'indri , indris hrevicaudatus , Geoff. , mais qui en diffère beaucoup par la taille. Voici ce qu'en dit Fiaccourt : « C'est « un animal grand comme un veau de deux ans, qui a la ^ tête ronde et une face d'homme ; les pieds de devant « comme ceux d'un singe et les pieds de derrière aussi : il « a le poil frisolé , la queue courte et les oreilles d'un homme. « On en a vu un auprès de l'étang de Lipomani. C'est un « animal fort solitaire , donc les gens du pays ont grand « peur, et s'enfuient de lui comme lui d'eux.» (Lesson. } TREUES, HÉRISSONNÉE. {Bot.) Noms vulgaires du cau- calis lalifolia dans l'Anjou , suivant M. Desvaux. (J.) TRÊVE. {Bot.) Aux environs de Pondichéry, suivant un iSo TRE Catalogue, on nomme ainsi un mélilot, qui paroît être l'es- pèce ordinaire. (J.) TRÉVIER, Trewia. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, de la poljandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à trois divisions profondes; point de corolle; un grand nombre d'éta- mines insérées sur le réceptacle; un ovaire inférieur; un style; un stigmate; une capsule trigone, turbinée, couronnée par le calice, à trois loges, à trois valves; autant de semences attachées à une cloison très -mince. Ce genre est le même que celui qui avoit été nommée Rott- lera par Willdenow , nom appliqué ensuite à un autre genre. (Voyez ROTTLERA.) Trévier A FLEURS NUES : Trcwia nudiflora, Linn. , Sp.; Lamk. , III. gen., tab. 466; Canschi , Rhéed., Hort. malab., i, tab. 42. Arbre du Malabar, dont les branches sont chargées de ra- meaux souples, glabres, cylindriques, garnis de feuilles al- ternes, éparses , pétiolées, très-grandes, larges, ovales, gla- bres, entières , arrondies à leur base, un peu acuminées au sommet. Les fleurs sont latérales , disposées le long des ra- meaux en épis ou plutôt en longues grappes pendantes ; chaque fleur pédicellée; les pédicelles glabres, simples, quelquefois bifides, uniflores. Le calice est glabre, fort petit, à trois folioles colorées, ovales, réfléchies; point de corolle; les éta- mines nombreuses, insérées sur le réceptacle, de la longueur du calice; les anthères simples; l'ovaire est inférieur, sur- monté d'un style simple , de la longueur des étamines ; le stig- mate entier. Le fruit est une capsule turbinée , à trois côtes, couronnée par le calice persistant, à trois valves, à trois loges; autant de semences convexes d'un côté, anguleuses de l'autre. Cette plante croît dans les terrains sablonneux, au Malabar et dans les Indes orientales. (Poir.) TREVIRAINA. {Bot.) Deux genres ont porté ce nom : l'un, le Trevirana, Roth, est le même que VHornemannia, Willd. ; et le second le Trevirana , Willd., est le Columnea coccinea. Voyez CoioMNÉE et Hornemannia. (Lem.) TREVOUXIA. {Bot.) Scopoli a substitué ce nom à celui du turia de Forskal, qui nous a paru devoir être réuni à Yan- guria de Plumier et Linnaeus, genre de Cucurbitacées. (J.) TRI 181 TREWIA. (Bot.) Voyez Trévie. (Lem.) TRÉZABAR. {Ichthjol.) Les voyageurs ont donné ce nom à un poisson qu'ils comparent au maquereau et que l'on trouve à la Côte-d'Or en Afrique. (H. C.) TRIACx^lNTHE. (JcJif?!.) Nom spécifique d'un Holocentre, décrit dans ce Dictionnaire, tom. XXI, p. 299. Voyez aussi T.ENIANOTE. (H. C.) TRIACHNÉ, Triachne. (Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons d'abord proposé dans le Bulletin des sciences de Janvier iSiy (pag. 11), et que nous avons ensuite plus am- plement décrit dans le Bulletin de Mars 1818 (pag. 48), ap- partient à Tordre des Synanthérées , à notre tribu naturelle des Nassauviées, et à la section des Nassauviées- Prototypes , dans laquelle nous l'avons placé entre le Triptilion et le Nas- sauvia. (Voyez notre tableau des Nassauviées, tom. XXXIV, p. 207 et 221.) Voici les caractères génériques du Triachne: Calathide incouronnée, radiatiforme, quinquéflore, labia- tiflore, androgyniflore. Péricline double : l'intérieur (ouvrai péricline) formé de cinq squames subunisériées, égales, ovales- mucronées , se recouvrant par les bords; l'extérieur formé d'environ trois squames un peu plus courtes, membraneuses, ovales -aiguës (qui peut-être ne sont que des bractées ou feuilles florales). Clinanthe petit, nu. Fruit obovoïde , muni de quelques côtes saillantes; aigrette très -longue, envelop- pant la corolle, caduque, composée de trois (rarement quatre ou cinq) squamellules libres, paléiformes, longues comme la corolle, larges, étrécies vers la base, oblongues, obovales, ou subspatulées , canaliculées , glabres, très- entières ou à peine denticulées sur les bords, épaisses et coriaces dans le milieu, minces et membraneuses sur les deux côtés, ayant la partie inférieure plus courte, plus étroite, presque li- néaire, la partie supérieure plus longue, plus large, pres- que elliptique , et le sommet obtusiuscule. Corolle à lèvre extérieure à peine tridentée au sommet, à lèvre intérieure paroissant indivise. Étamines ayant l'article anthérifère long, gros, strié, les loges et le connectif très -courts , les appen- dices apicilaires longs, entregreffés, les appendices basilaircs très -longs, membraneux. Style de Nassau viée. 18. TRI Nous ne connoissons qu'une seule espèce de ce genre. Triachné NAINE; Triachne pjgniœa , H. Cass. , Bull, de la soc. phil. , Mars 1818, p. 48. C'est une petite plante qui paroît un peu ligneuse , glabre sur toutes ses parties, hauîe de deux pouces, diffuse, ramassée en peloton, rameuse, à rameaux rapprochés en faisceau, entièrement couverte de feuilles; ces feuilles sont alternes, ou plutôt disposées en spirale , rappro- chées immédiatement, imbriquées, sessiles, semi - amplexi- caules, ovales-aiguës; leur partie inférieure est dentée-ciliée j la supérieure est mucronée, épaisse et recourbée; toutes ces feuilles sont coriaces et persistantes, mais elles sont vertes sur la partie supérieure de la plante , grises ou décolorées sur la partie inférieure ; les calathides sont sessiles au som- met des rameaux, où elles sont réunies en une sorte de ca- pitule, c'est-à-dire rapprochées les unes des autres, et sépa- rées seulement par quelques feuilles florales interposées, qui semblent se confondre avec les squames extérieures du péri- cline; les corolles paroissent être jaunes; les squamellules de l'aigrette sont un peu jaunâtres. Nous avons fait cette description spécifique, et celle des caractères génériques, sur un échantillon sec, de l'herbier de M. de Jussieu, où cette plante se trouvoit confondue avec le Perdicium recur^'atum , et où il étoit dit qu'elle A^e- noit du détroit de Magellan. Notre genre Triachne diffère du Triptilion par le péricline formé de cinq squames égales, unisériées, et accompagné d'en- viron trois squames formant une sorte de péricline extérieur, mais qui peuvent être considérées comme des bractées ou feuilles florales; il en diffère aussi par le clinanthe nu, par les squamellules de l'aigrette non frangées et nues, et par les calathides rassemblées en capitule. On ne doit pas non plus confondre le genre Triachne avec le Nassam'la, dont l'aigrefte est composée de quatre ou cinq squamellules très-étroites et linéaires d'un bout à l'autre, étrécies en pointe vers le sommet, et qui, vues à l'œil nu, ressemblent à des soies : ni avec le Masfigophorus, qui a le pé- ricline simple, c'est-à-dire, non accompagné de squames sur- numéraires formant une sorte de péricline extérieur, l'ai- grette composée de douze à quinze squamellules eriiregref- TRI i85 fées à la base, linéaires et frangées ou ciliées, les calathides solitaires; ni avec le Caloptilium , dont l'aigrette est plumeuse (pappus eleganter plumosus , Lag.); ni avec le Panargjrus , qui a aussi l'aigrette plumeuse; ni, enfin, avec le Polyachyrus , qui offre des caractères tout-à-fait diff'érens. De tous ces genres le Nassauvia est celui dont le Triaclme se rapproche le plus; car la seule différence essentielle qui les distingue résulte seulement de ce que les squamellules de l'aigrette sont très- étroites dans le Nassûai-ia et très- larges dans le Triaclme. L'affinité qui existe entre le Triachne et le Triptilion n'est pas moins évidente, surtout à l'égard de l'ai- grette. Ainsi , le Triachne est invariablement fixé entre le Triptilion et le Nassau^ia, comme une nuance intermédiaire, mais suffisamment distincte. Le nom de Triachne, composé de deux mots grecs, qui signifient trois paillettes, fait allusion à la structure de l'ai- grette. (H. Cass. ) TRIADELPHES [Étamines]. {Bot.) Plusieurs étamines réu- nies par les filets en trois corps ( androphores); exemple : hjypericum œgjptiacum, etc. (Mass.) TRIADENUM. {Bot.) M. Rafinesque-Schmaitz a établi sous ce nom un genre particulier sur Vh.ypericuin rirginicum , Linn. . parce que les filamens des étamines sont au nombre de neuf et disposés en trois groupes distincts, alternes, avec trois glandes obtuses, épaisses, convexes en dehors, concaves en dedans; de plus les corolles sont d'un rouge pâle, tandis que dans les espèces d'hepericum elles sont jaunes. (Lem.) TRIADICA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs incomplètes , de la famille des euphorbiacées , de la dioécie diandrie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs dioïques; un calice fort petit, campanule, à trois ou quatre divisions; point de corolle; dans les fieurs mâles deux étamines; les filamens plans, très-courts; les anthères à deux lobes, s'ouvrant latéralement; dans les fleurs femelles un ovaire supérieur; un style court, épais, terminé par trois stigmates droits, oblongs; une baie sèche, à trois lobes mo- nospermes. Triadica de i.a CocHiNCHiNE Triddica cochinchinensis ,houT.. Flor, Cocltui. , 2 , p. 749. Grand arbre, dont le tronc supporte 184 TRI des branches étendues, divisées en riimcaux glabres, étalés, nombreux. Les feuilles sont alternes , pétiolées, glabres , pres- que ovales, obtuses, entières; les pétioles longs et rougeâtres. Les fleurs sont dioïques , presque terminales, disposées, tant les mâles que les femelles, en une sorte de chaton ûlîforme, nu, alongé, qui supporte de petits paquets de fleurs sessiles. Leur calice est très-court, campanule, divisé en trois décou- pures profondes, ne renfermant que deux étamiues courtes; point de corolle; un ovaire presque globuleux, inférieur; le style court, terminé par trois stigmates droits, alongés. Le fruit est une petite baie sèche, arrondie, d'un brun ver- dâtre, à trois loges, à trois côtes, renfermant dans chaque loge une semence presque globuleuse. Cette plante croit dans les forêts de la Cochinchine. Triadica de la Chine ; Triadica chinensis, Lour. , loc. cit. Arbrisseau qui ressemble beaucoup au précédent par son port, sa grandeur , par la disposition de ses branches et de ses ra- meaux étalés : il en diffère par la forme de ses feuilles et par les divisions du calice au nombre de quatre. Les feuilles sont •pétiolées, alternes, arrondies, glabres, entières, acuminées. Les fleurs sont disposées, vers l'extrémité des rameaux, en grappes ou chatons filiformes. Les fleurs mâles ont leur calice divisé en quatre découpures droites , profondes; point de corolle: deux fliamens de la même longueur que les calices; les anthères, un peu arrondies, bilobées; dans les fleurs fe- melles un style avec un stigmate à trois divisions. Le fruit est une baie à trois loges; une semence arillée et arrondie dans chaque loge. Cette plante croît en Chine, aux environs de Canton, dans ks champs. (Poir.) TRl^NA. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones, de la famille des graminées, et delà triandrie cHgynie de Linnaeus, établi par MM. de Humboldt et Bonpiand. i>es caractères sont ceux-ci : Épillels biflores; l'une des fleurs est hermaphrodite, l'autre neutre, munie de trois arêtes; glumcs doubles; l'in- férieure munie d'une arête à sa base, laquelle adhère à la glume jusqu'à son milieu; deux écailles acuminées, muti- ques; trois étamines; deux styles à stigmates presque pluT meux ; caryopsis ou fruit libre, cnfern;é dans l'écaillé supé- rieure. TRI i85 Le TfiiyENA A GRAPPE : Tr'iœna racemosa , Humb. et Bonpi., FL œquin. , i , p. 179, pi. 61 ; Kunth , Sjnojjs. , 1 , p. 255. Son chaume est rameux , garni de feuilles linéaires planes; les épis sont terminaux, solitaires et formés d'épillets alternes, pédicellés, écartés et distiques. Cette plante a été recueillie dans les lieux cultivés et secs , entre Guanaxuato et Viilal- pando au Mexique, à la hauteur de mille soixante-dix toises. (Lem.) TRI^NOPHORE, Triœnop]ioiu.i. (Entoz.) Genre de vers intestinaux établi par M. Rudolphi d'abord sous la dénomina- tion de Tricuspidaria, ou Tricuspidaire, qui signifie la même chose, et qu'il a changée, parce qu'il y a wn genre de ce nom en botanique, pour un animal, qui avoit été regardé juir la plupart des helminfhologistes comme yne espèce de ténia, Urnianodosus, et par Zeder seul comme un bothriocéphale. Je n'ai jamais eu l'occasion de le voir, ^'oici la caractéristique de ce genre : Corps mou, très-alongé, déprimé et postérieu- rement subarticulé; ièie distincte; bouche à deux lèvres ho- rizontales, armées l'une et l'autre de deux aiguillons tricus- pides ou à trois pointes. On ne connoit encore qu'une seule espèce dans ce genre, qui appartient évidemment à l'ordre des cestoides de M. Ru- dolphi, mais qu'il est réellement fort diflicile de placer con- venablement dans mon système d'helminthologie. C'est : Le Truenophore nodcieux : T. nodulosus , Rud. , Sjmops., p. i35 5 n.° 1 ; Bremser, Icon., pi. 12 , fig. 4 — 6 ; Ta nia no- dulosa, Linn., Gmel. , p. 3072, n." 5o. Corps fort alongé , de deux pieds de long, sur une demi-ligne à une ligne de large, presque transparent, très-aplati , s'élargissant insensi- blement et se plissant ou se subarticulant à l'extrémité posté- rieure, qui est arrondie. I/organisation de ce ver est inconnue; mais elle ne peut beaucoup différer de celle des ligules ; aussi les espèces de crochets dont le renflement céphalique est armé, ne sont p;:s attachés à des lèvres, ce qui feroit supposer une bouche Nous voyons , en effet, d'après les belles ligures de Bremser, qu'il y a des espèces de fossettes très- peu profondes de chaque côté du renflement céphalique, et qu'en avant est une 186 TRI couronne de crochets incomplète. Les espèces d'anneaux du corps ont en dessus une sorte de pore ou de point obscur , comme dans les ligules. Il a été trouvé dans plusieurs poissons de genres diflTércns, mais constamment d'eau douce, comme dans le brochet, les deux perches fluviatiles , l'anguille, la carpe leucisque et la lote, soit dans le canal intestinal . soit dans de petits kistes développés à la superficie du foie. ( De B. ) TRI ANDRE [Fi.Eunl. (J5o^) A3rant trois étamines ; exemples: iris , ixia, etc. (Mass.) TRIANGEL. (IchthjoL) Un des noms allemands du cofTre c'i quatre piquans. Vo)^ez Coffre. (H. C.) TRIANGLE. (Erpét.) Nom spécifique d'une Couleuvre dé- crite dans ce Dictionnaire, tom. XI, pag. 191. (H. C.) TRIANGULAIRE [Feuille]. (Bot.) La lame a trois côtés rectilignes formant un triangle ; exemples : befula alha, che- nopodiiim iirhicum, atriplex horlensis, etc. (Mass.) TRIANGULAIRE. {IcUthjnl.) Nom spécifique d'un Coffre. Voyez ce mot. (H. C.) TRIANGULAIRE. {Conchjl.) On trouve quelquefois ce nom dans les anciens Catalogues de coquilles, pour désigner le buccinum Lulerosum , Linn., maintenant le cassis tuherosa , parce qu'en effet le vaste dépôt du bord columellaire lui donne une forme triangulaire. (De B.) TRIANGULAIRES. (Crust.) Ce nom a été donné par MM. Latreille et de Lamarck à une famille ou tribu de crustacés décapodes brachyures , dont le genre Maia est le type, et qui renferme encore ceux que nous avons décrits sous les noms de Jnachus , Parthenope, Mithrax, Doclée , Pactole, Macropode . etc. Voyez l'article Malacostr acés. (Desm.) TRIANGULAR FISH. {IchthjoL) Nom anglois du cojfre à perles ou d'une espèce voisine. Voyez Coffre. (H. C.) TRIANISITE, Trianisiles. [Actinoz.) Genre de corps orga- nisés fossiles, établi par M. Rafinesque à sa manière, c'es(-cà- dire en sorte qu'il est impossible de dire ce que c'est: il veut cependant que ce soit un genre ayant des affinités avec les méduses. Voici comme il le définit (Journ. de phys. , 181g , tom. 88, p. 428) : Corps flottant, divisé intérieurement en trois parties inégales; celle du milieu ayant une bouche ter- TRI 187 minale , entourée de deux faisceaux de tentacules. La seule espèce qui constitue ce genre et qu'il nomme T. Clijfbrdi , ayant le dosa pointe centrale, l'appendice du milieu étant Je plus long, a été découverte par M. J. Clifford dans une masse de pierre cristallisée , auprès de Lexington en Ken^ tucky, Amérique septentrionale. (De B. ) TRIANTHÈME, Trianthema. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des portulacées, de la décandrie digynie de Linns?us, offrant pour caractère essentiel: Un calice persistant, à cinq divisions profondes colorées intérieurement; point de corolle ; cinq , dix bu douze ctamincs; un ovaire supérieur émoussé, un ou deux styles; autant de stigmates simples; une capsule s'ouvrant transver- salement en deux loges; deux semences dans chaque loge, placées l'une au-dessus de l'autre. Ce genre présente, dans le port de plusieurs de ses es- pèces, quelques rapports avec les pourpiers : il en diffère par plusieurs parties de ses fleurs, particulièrement parle nombre des étamines et des styles, par le nombre des se- mences. Plusieurs de ces parties sont variables. Sauvage lui n donné le nom de Trianthema, composé de deux mots grecs qui signifient trois fleurs; indication très- peu constante. Trianthème a un seul styie : Trianiliema monoçjna , Linn., Spec; Lamk., III. gen. , tab. 575 , fig. i ; Pluken. , Aimas--, lab. 96, fig. 4. Plante herbacée, dont les tiges sont glabres, un peu pubescentes à leur partie supérieure, articulées, un peu cylindriques; les rameaux nombreux, étalés, com- primés, opposés . presque dichotomes. Les feuilles sont pres- que grasses, péliolées , opposées à chaque articulation, une des deux plus petite, ovales, obtuses, un peu arrondies, glabres, entières, rougeàtrcs à leurs bords; les f)étioles plus courts que les feuilles, munis de deux dents. Les fleurs sont sessiles , disposées en petites têtes axillaires. Le calice est glabre, à cinq folioles ovales, mucronées un peu au-des- sous du sommet, colorées en dedans; point de corolle; cinq étamines ; quelquefois dix ou douze, plus courtes que le calice, les anthères ovales, à deux loges; l'ovaire enveloppé par le calice à sa partie inférieure, émoussé au sommet, terminé par deux cornes; un seul style filiforme, hispide d'un côté, m TRI de la longueur de la corolle; une capsule à deux loges, à quatre semences. Celle plante croit à la Jamaïque et à Cu- raçao. On la cultive au Jardin du Roi. Trianthème cristalline: Trianthema crislallina, Vahl , Symh., 1 , pag. 5j; Papularia crislaUina , Forsk. , Flor. œgjpt. arah., p. 69. Petit arbrisseau dont les tiges sont cylindriques , en partie couchées, munies de petits mamelons transparcns, comme âanslc mesembrjantliemum crislallinum. Les feuilles sont opposées, médiocrement pétiolécs, ovales, un peu charnues, petites, longues d'environ trois lignes, chargées à leurs deux faces de petites vésicules cristallines; les pétioles courts, ailés a leur base, accompagnés de stipules membraneuses, lancéo- lées, conniventes. Les ileurs sont réunies en petits paquets sessiles, axillaires. Le calice est verdàtre, à cinq découpures mucronécs un peu au-dessous du sommet. Les éfamines sont au nombre de cinq, alternes avec les divisions du calice; les anthères ovales, rouges, à deux loges; l'ovaire presque cylin- drique , un peu épaissi à sa partie supérieure, creusé et comme tronqué au sommet; un seul style court, filiforme. Cette plante croît dans l'Arabie et dans les Indes orientales. Trianthème a cinq étamines : Trianthema pentandra, Linn., ManL, 70; Lamk., Illustr. gen. , tab. 576, fig. 2; Gœrtn., De fruct., tab. i28;Pluken., Almag.Aah. 120, fig. 3. Cette plante a des tiges herbacées, cylindriques, presque droites, ra- meuses, un peu rudes au toucher, hautes d'un pied et plus, articulées ; les rameaux fort courts , alternes ; les feuilles opposées, pétiolées, ovales, oblongues ou elliptiques, planes, charnues, entières, un peu obtuses, longues dun pouce; le pétiole long de six lignes, presque embrassant, membraneux à ses bords, élargi vers sa biise. Les fleurs sont presque ses- siles, réunies en petits paquets axillaires, verdàtres en dehors, souvent accompagnées de deux petites bractées. Le calice est campanule, de couleur purpurine à son intérieur, à cinq découpures droites , lancéolées , persistantes, mucronées un peu au-dessous de leur sommet; cinq étamines ; l4?s filamens sétacés, subulés, de la même longueur que le calice, sou- tenant des anthères droites, à deux loges. L'ovaire est rou- ^eàtre, très- obtus au sommet, surmonté de deux styles re- courbés, pubescens en dessus dans toute leur longueur; les TRI 185 stigmates simples. I.e fruit est une capsule ovale, obtuse , couronnée par deux cornes écartées, comprimées, à deux loges marquées d'un sillon longitudinal, s'ouvrant transver- salement , un peu au-dessus de sa base, en deux valves, la supérieure beaucoup plus longue; dans chaque loge deux semences arrondies, presque réniformes, ridées, noirâtres, lenticulaires. Cette plante croît dans l'Arabie, où elle porte le nom de rocama, Trianthème a dix examines : Trianthema decandra , Linn., Mant. , 70; Zaleia decandra, Burm., FI. ind., tab. 3i , fig. 3. Cette espèce a des rapports avec les rokeja, dont elle diffère par l'absence de la corolle , par ses capsules à deux loges : elle a le port d'un glinus. Ses tiges sont herbacées, diffuses; les rameaux étalés; les feuilles opposées, pétiolées, ellipti- ques, glabres et entières; les pétioles membraneux à leurs bords. Les fleurs sont axillaires, médiocrement pédicellées. Le calice est divisé en cinq folioles ovales, membraneuses à leurs bords, un peu mucronées au sommet; point de corolle; les étamines ordinairement au nombre de dix; les filamens capillaires, de la longueur du calice, soutenant des anthères arrondies. L'ovaire est émoussé au sommet, surmonté de deux styles filiformes, divergens, terminés par des stigmates obtus. Le fruit est une capsule à deux loges, «'ouvrant transversa- lement vers la base. Cette plante croit dans les Indes orien- tales. (POIR.) TRIAS. {Bot.) Suivant Adanson , Césalpin nommoit ainsi Yisopjyron de Dioscoride , qui est ïanemone hepatica, différent de Visopjrum de Linnaeus , appartenant cependant à la même famille. Adanson cite encore un trias de Dioscoride, qui est Vepimedium. (J. ) TRIATHÈRE, Triathera. (Bot.) Genre de plantes mono- cotylédones, à fleurs glumacées, de la famille des graminées , de \a Iriandrie digjnie de Linnaeus, établi par M. Desvaux, auquel il attribue pour caractère essentiel : Un calice bivalve, à deux fleurs, l'une fertile, ayant la valve inférieure de sa corolle trifide au sommet; l'autre stérile, très-courte, sur- montée de trois longues soies égales. Triathère a feuili.es de jonc : Triathera juncea, Desv. , Journ. bot. , 5, fig. 4; an Triathera juncea? Fui. Beauv.. Agrost.., 190 TRI 39, tab. g ,fîg, 4; Poir,, III. gen., Suppl. , lab. 910, lîg. 1. Cette plante a des feuilles réunies en touffes gazonneuses, très-fines, roulées à leurs bords. Les figes sont grêles, peu élevées, termi- nées par un épi droit, simple, un peu lâche; toutes les fleurs liiiiiatérales, fort petites, médiocrement pédicellées; les épil- lefs étroits, ovales, très- aigus. M. Desvaux exclut de cette plante le synonyme de Beauvois , sans doute comme espèce et non comme genre : au reste je ne connois pas la plante de M. DesA^aux, ni les motifs de celle exclusio.n. Celte plante croît à la Nouvelle-Espagne. (Poir.) TRIBx\CHIA. {Bot.) Genre de la famille des orchidées, et de la gyn^indrie moaandrie de Linnseus , établi par Lindley et placé près du genre Pleurothailis de Robert Brown. II est ca- ractérisé ainsi : Calice composé de sépales ouvertes, étalées, dont les extérieures sont adhérentes à une colonne terminée par deux cirrhes; sépales intérieures plus petites ; une lèvre postérieure, entière, onguiculée; anthère terminale, oper- culée. Le Tribachia pendula , Lindl. , Bot.reg., p. 963 ; Curt Spr. , Sjst. , 4, part. 2 , p. 3c6 et Sog. C'est la seule espèce de ce genre: elle croît dans la Sénégambic. Ses bulbes sont ovales et munies d'une seule feuille tachée de pourpre en dessous. Les fleurs sont verdàtres, munies de bradées; elles forment un épi à l'extrémité d'une hampe pendante. (Lem.) TRIBI. (Bof.) Nom donné dans Pile de Crète, suivant Belon, à la plante connue ailleurs sous celui de thjmhra. (J.) TRIBLEMMA. [Bot.) Robert Brown a donné ce nom à un genre de la famille des mélastomécs ou mélastomacées , qui, selon Martius, cité par M. De Candolle, est le même que le Bertolonia de Raddi, Mem. bras,, add. (1820), p. 5. Comme ce genre n'est pas celui indiqué dans ce Diction- naire au mol Bertolonia, tom. IV, pag. 8], nous allons le faire connoître ici. Le Bertolonia est caractérisé ainsi par M. De Candolle : Calice à tube campanule, et lobe du limbe obtus, souvent large, très-court, quelquefois soudé en un limbe entier; cinq pétales obovales ; étamines presque inégales; anthères ovales-obtuses, offrant un porc , atténuées à leur base , à peine ou point auriculées; ovaire point soyeux; capsule trigone , TRI 191 (rivaîve, à valve ayant le sommet presque en forme d'angle tronqué, et comme tranchée en travers un peu au-dessous de l'extrémité et formant ainsi une espèce d'opercule; graines scabres, triangulaires et cunéiformes. Ce genre contient trois espèces , herbacées , radicantes , qui croissent au Brésil. Leurs feuilles sont pétiolées, ovales en cœur, de cinq à onze nervures, et crénelées. I,es fleurs sont en cimes ou corymbes, et blanches ou pourpres. Les espèces ont été considérées comme des rhexia par MM. Bon- pland et Kunth. ]. Bertolonia njmphœifoUa , Raddi, Mem. Iras.; Decand., Prod. Sjst. veg., 5, p. 11 3. Tige rampante, courte, simple et glabre; feuilles pétiolées, en cœur, presque orbiculaires , ondulées , crénelées de neuf à onze nervures , presque gla- bres , blanchâtres en dessous; corymbes pédoncules; limbe du calice à peine rongé. Il est vivace et croît dans les bois des montagnes humides près de Rio-Janeiro , principalement sur le mont nommé Serra d'Estrella. Ses fleurs sont blanches, et ses feuilles ont à peu près quatre pouces de long. Cette plante paroît être le rhexia nymphœifolia . Kunth, ifi Bonpl. , Rhex., pi. 55. •2. Bertolonia oyata , Decand., l. c, p. ii5. Tige très-courte, velue, simple, rampante; feuilles pétiolées en cœur, ovales, à cinq nervures un peu ondulées, crénelées, presque glabres; fleurs en épis presque secondaires; limbe du calice à cinq lobes très -larges et très-obtus. 11 croit au Brésil : ses feuilles n'ont pas un pouce de long; ses fleurs sont petites et pour- pres. Le trihlemma nj'ir.pliœifolia , Mart. , paroît être la même plante. 3. Bertolonia leuzeana. Tiges sous - frutescentes courtes , simples, tétragones, ascendantes, mais un peu rampantes à la base; feuilles pétiolées, ovales-oblongues, pointues, glabres, ayant des dentelures aiguës et cinq nervures; corymbes ter- minaux; limbe du calice à cinq lobes obtus égaux au tube en longueur; pétales obliquement acuminés. 11 croît aux environs de la ville de Rio-Janeiro. Les fleurs sont rose. C'est le Rhexia leuzeana, Bonpl., Rhex., p. 144, pi. 64 et 55. (Lem.) TRIBLIDIUM. (Bo^) Genre de la famille des champignons, '9^ TRI établi parRebentisch pour le pezizahjsferiutn , Fers. Ce genre, adopté par Kuntz, Ehrenberg, Persoon, nVst pas admis par tous les botanistes. Pries le considère comme une simple tribu de son genre Cenangium, et d'autres auteurs le confondent avec le Phacidium, par exemple, Kuntz et Curt Sprengel. (Voyez à l'article Mycologie, tome XXXIII , page 671.) Ce genre appartient à la division des pézizoïdées : il est caractérisé par sa croûte extrêmement mince, sur laquelle sont des réceptacles distincts , orbiculaires, en forme de coupe, comme les peziza, charnus, membraneux, le plus souvent un peu comprimés, libres, d'abord clos, puis s'ou- vrant par des fentes qui partent du centre; surface externe un peu rugueuse. Les espèces de ce genre sont peu nom- breuses : sept, selon Pries, et quatre, d'après Persoon. Quel- ques-unes ont été décrites comme des espèces de peziza. Ces plantes ont les mêmes habitudes que les peziza : elles sont noires et se rencontrent sur les troncs et les branches des arbres. Ce genre diffère du Cenangium proprement dit par ses ré- ceptacles , qui s'ouvrent par plusieurs fentes , tandis que dans l'autre genre ils ne s'ouvrent que par un petit trou rond en- tier. Selon Persoon, les réceptacles des triblidiums s'ouvrent au sommet par une fei'.te longitudinale ou triangulaire. Ces espèces- là constituent le Clithris de Pries, division du genre Cenangium du même auteur. 1. Le Triblidium caliciforme : Triblidium caJjciforme , Rebent. , Ind. pi. Berol. , page 40 ; Pers. , Mjcolog. europ., 1 , page 333 , pi. 2, fig. 3 et 4 : Cjphelium scabrosum, Zach. ? Act. Vett., 181 5, page 266, pi. S, fig. 10; Peziza hjsterium , Pers., Syn. ; Cenangium caljciforme, Pries, Sjst. wjcol. Ré- ceptacles solitaires, quelquefois réunis, presque sessiles, glo- buleux, orbiculaires ou anguleux, noirs, opaques, offrant des rides qui les rendent rugueux et comme raboteux , s'ou- Yrant en plusieurs lanières, selon Pries, et par une seule fente oblongue ou triangulaire, selon Persoon. Cette espèce se rencontre dans les fentes des grosses écorces du chêne ; elle est vivace et forme le type de ce genre. Il y a encore : le tribl. quercinum, Pers., qui est le variolaria eorrugata, Bull. , et Vhjpoderma quercinum., Decand. ; le tribL TRI 195 piiieum , Pers. , autrefois son peziza abietis , qui est le cenangiuin (clithris) ferrugineum de Pries ; le tribl. crispum, qu'on trouve sur les écorces du sapin. Le genre Cenangium de Pries, qu'on pourroit considérer comme le même que le Trihlidium , corrigé et divisé ainsi qu'il est dit plus haut, d'après la forme de l'ouverture des ré- ceptacles, confient vingt- quatre espèces , qui sont décrites dans son Sfstema mjcologicum , 2 , page 287, auquel nous ren- voyons le lecteur. (Lem.) TRIEOLIOS, TRIPODION, TRIPHYLLOS. (BoL) Ces dif- férens noms grecs anciens sont donnés, suivant Ruellius, au lotus iirhana, lequel, selon Matthiole, cité par C. Bauhin, est le même que le mélilot ordinaire. (J.) TRIBULASTRUM.(Bof.) Le genre que Lippi nommoit ainsi dans sa Flore manuscrite de l'Egypte , est le JSlevrada de Linnaeus. (J. ) TRIBULE AQUATIQUE. {Bot.) Un des noms vulgaires de la macre flottante. ( L. D. ) TRIBULOIDES. {Bot.) La mâcre ou châtaigne d'eau, ainsi nommée par Tournefort, est le trapa de Linnaeus, reconnu dicotylédone et conséquemment reporté aux onagraires. (J.) TRIBULUS. {Bot.) Ce nom latin a été donné avec l'addi- tion d'un adjectif, à diverses plantes dont le fruit étoit épineux. Le tribulus aquaticus est la mâcre ou châtaigne d'eau , Irapa. On a donné le même nom au potanwgeton crispum, dont le feuillage est crispé. Le tribulus marinu s , cité par Daléchamps, est un crithrrmm ; le tribulus sylvestris est le caucalis grandi' Jlora. On a distingué sous le nom de tribulus terrestris, soit un trèfle a. fruit épineux, soit la Herse, genre de la famille des rutacées, auquel il a été conservé. ( J. ) TRIBULUS. {Conchjl. ) Genre de coquilles proposé par Klein {Ostrncol. , pag. 18) pour les espèces que nous ran- geons aujourd'hui, avec M. de Lamarck, dans le genre Ri- cinule. (De B.) TRIBUNUS. {Conch-yl.) Nom spécifique d'une espèce de cône, C. tribunus, Linn. (De B. ) TRICA. {Bot.) Nom grec ancien du geraniurn , cité par Ruellius et Mentzel. (J.) TRICAMARE [Fruit]. {Bot.) Composé de trois camares , 55. i5 ^94 TRI boîtes péricarpiennes, organisées comme le légnme; exemple .- veratrum album, etc. (Mass.) TRICARIQM. {Bot.) Loureiro a donné ce nom de genre à vn arbre des bois de la Cochinchine, qui appartient à la mo- noé.cie tétrandrie, et semble devoir rentrer dans la famille des eupliorhiacées , près de Vargjthamnia de P. Brownc, Swartz, Persoon. Ses caractères sont ceux-ci : Fleurs monoïques ; un calice à quatre folioles ovales dans les fleurs mâles, mais à quatre divisions dans les femelles; point de corolle; quatre glandes cl quatre ëtamines dans les fleurs mâles ; un ovaire supérieur portant un style à un stigmate sessiîe et découpé dans les fleurs femelles. Le fruit consiste en une baie presque ronde, à trois loges, contenant chacune une graine marquée de trois sillons. Le TricPTium cochînchinensc ( Lour. , Coch. , 2, pag. 681 ; Pers., Svnops., 2 , p. 55i ) est un arbre moyen, à feuilles al- ternes, petites, ovales, très-entières, glabres; à fleurs rouges, disposées en grappes longues et terminales. Ses fruits sont jaunes; ils sont agréables au goût et se mangent. (Lem.) TRICAUD ou BACHA DE MER. {Ichthj-oL) Noms vulgaires donnés par Commerson au triure bougainvillien de feu de La- cépède. Voyez Triure. (H. C.) TRICÉFHALE [Capsule]. (Bot.) Provenant d'un ovaire qui a trois sommets organiques ; exemple : huxus , etc. (Mass.) TRICERAJA. {Bot.) Genre de Willdenow, réuni par M. Kunth a son Lacepedea . dans la famille des hippocralicées. (3.) TRICERE, Tricera. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, monoïques, de la famille des euphorbia- eées , de la monoécie tétrandrie de Linnaeus , oïïVanf pour ca- ractère essentiel : LTn calice à quatre divisions; point de co- rolle : quatre étamints ; dans les fleurs femelles le calice à cinq folioles; trois styles persislans; une capsule à trois cor- nes, à trois coques; deux semences dans chaque coque. Ce genre a d.- tels rapports avec le buis, que M. Adr. de Jussicu, dans son Mémoire sur les euphorbiucées , est très- porté à l'y réunir : il t-n diffère par son port , par Ja forme de ses feuilles, par la disposition des fleurs. Le nom de tri- cera est composé de deux mots grecs, rpe/ç {trois), Kipctç (corftej, à cause de la capsule à trois cornes. TRI 195 Tricère lisse : Tricera lœvigata , Swartz , FZ. Ind. , occid. , 1, p. 333; Crantzia lœvigata, Vahl , Symh., 2, pag. gg. Ar- brisseau de deux ou trois pieds de haut. Sa tige est droite, chargée de rameaux glabres, cylindriques, cendrés, divisés en d'autres plus petits, tétragones. Les feuilles sont opposées, pétiolées, ovales, lancéolées, coriaces, longues d'environ un pouce, entières, un peu rétrécies à leur base, glabres, ai- guës, très-lisses à leurs deux faces, marquées en dessous de trois nervures latérales, confluentes, qui entourent les veines ; les veines et les nervures point apparentes en dessus. Les fleurs sont monoïques, disposées, dans l'aisselle des feuilles, en pe- tites grappes courtes; les fleurs mâles ordinairement au nom- bre de huit, toutes pédicellées; une seule fleur est femelle, sessile, solitaire, terminale. Cette plante croit à la Jamaïque et à l'île de Sainte-Croix, parmi d'autres arbustes. Tricère A FEUir.LEs DE CITRONNIER; Triccra citrifoUa, Willd., Spec, 4, pag. 538. Cet arbrisseau a le port d'un cafféier: il s'élève à la hauteur d'environ quinze pieds. Son tronc est re- vêtu d'une écorce d'un blanc cendré : son bois est dur et jaunâtre; ses rameaux nombreux , divisés en d'autres rameaux glabres, tétragones. Les feuilles sont opposées, médiocrement pétiolées, roid es, luisantes, longues d'environ quatre pouces sur deux pouces de large, glabres, assez semblables à celles de l'espèce précédente, ovales-oblongues, très-entières, acu- minées, veinées et nerveuses à leurs deux faces : elles ont trois nervures latérales, confluentes <à leur sommet. Les fleurs, privées de corolle, sont disposées en petites grappes latérales, longues d'un pouce, munies de très-petites bractées aiguës. Les fleurs mâles, au nombre de dix environ, de couleur blanche, ont le calice à quatre divisions ouvertes en roue; quatre filamens épais, un peu comprimés, presque linéaires, étalés, un peu ventrus au sommet, soutenant des anthères fort petites, recourbées; les fleurs femelles, solitaires et sessiles à l'extrémité des grappes, ont le calice composé de cinq folioles oblongues , aiguës ; l'ovaire oblong , à trois faces; trois styles persistans, de la longueur de l'ovaire; les stigmates linéaires, recourbés, traversés par un sillon lon- gitudinal. Le fruit est une capsule oblongue, à trois coques terminées par une pointe ; deux semences oblongues. Cette 196 TRI plante croît dans l'Amérique méridionale, aux environs de Caracas. Tricère a feuilles en cœur ; Tricera cordifulia, WiHd., Spec, loc. cit. Cette espèce est un arbuste divisé en rameaux cylin- driques, de couleur cendrée, subdivises en d'autres glabres, plus petits, légèrement tétragones, garnis de feuilles oppo- sées, pétiolées. t-lliptiques , longues dun demi -pouce, co- riaces, très-entières, obtuses, quelquefois un peu échancrées au sommet , g'abres, veinées à leurs deux faces, luisantes en dessus, plus pôles en dessous, un peu obtuses et en cœur à leur base. Les fleurs sont fasciculées, disposées en petites grappes sur les rameaux de Tannée précédente. Celte plante croît dans les Indes occidentidcs. (Poin.) TRICEROS. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , régulières, d" la pentandrie trigynie de Linnseus, offrant pour caractère essentiel : Un calice per- sistant, à cinq divisions très- profondes ; cinq pétales; cinq élamincs; les anthères à deux loges; un ovaire supérieur; trois styles courts ; les stigmates simples ; une baie à trois loges , à deux semences. Triceros de la Cochinchine: Triceros cocliînchinensis, Lour., FI. Coch., 1 , p. 25o. Arbre d'une médiocre grandeur, dont les branches se divisent eu rameaux alternes, glabres, étalés, garnis de feuilles alternes, pétiolées, deux fois ailées avec une impaire; les pinnules composées ordinairement de deux paires de folioles fermes, glabres, ovales, dentées, acuminées. Les fleurs sont situées à l'extrémité des rameaux , disposées en grappes lâches, presque paniculées ; le calice divisé profon- dément en cinq découpures étalées, aiguës; la corolle blanche, plus longue que le calice, composée de cinq pét.'les ouverts, oblongs; les étamines presque aussi longues que la corolle; les filamens capillaires; les anthères ovales, à deux loges. L'ovaire est arrondi, surmonté de trois styles courts, diver- gens, terminés p.ir des stigmates simples. Le fruit est une petite baie coriace, arrondie à sa partie inférieure, terminée par trois point» s en forme de cornes, divisée en trois loges renfermant deux semences arrondies, acuminées. Cette plante croît sur les montagnes, à la Cochinchine. (Foir.) TRlCHiETA. [Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à TRI Ï97 fleurs gîumacées, de la famille des graminéfs, de la triandrie digynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Des épil- lets à deux ou trois fleurs; les valves du calice aiguës, his- pides; la valve inférieure de la corolle hispide vers sa base, terminée au sommet par deux soies flexueuses et réfléchies; la supérieure bifide, à deux dents; l'ovaire accompagné d'é« cailles glabres, entières, lancéolées; le style bifide; les stig- mates plumeux; une semence. D'après les observations de Palisot de Beauvois, auteur de ce genre, cette plante a un rapport éloigné avec les bromus; elle se rapproche davantage du Trisrturium , avec lequel elle paroit avoir beaucoup d'affinité; mais la différence de son port, les piqnans dont les valves sont couvertes, la forme constantedes soies, toujours flexueuses et dans une situation presque horizontale, paroissent autant de caractères suffisans pour la formation de ce genre. Trich.eta ovale : Trichœta ovata, Pal. Beauv., AgTost.y 86, fab. 17, fig. 8; Bromus ovatus , Cavan. , le. rar, , 6, p. C7, tab. 591, fig. 2. Ses racines produisent plusieurs tiges fili- formes, hautes de huit à dix pouces, anguleuses à leur partie inférieure, à deux nœuds souvent violets, nues à leur partie supérieure. Les feuilles sont molles, très-velues, hérissées de poils blancs; les radicules longues d'un pouce et demi, les supérieures d'un demi-pouce; les gaines velues, striées, plus longues que les feuilles. Les fleurs sont réunies en un épi touffu, ovale, long d'environ huit à dix lignes; les épillets sont nombreux , comprimés , presque scssiles ; le calice a trois ou cinq fleurs, à deux valves presque égales, ovales, concaves, velues sur le dos, terminées par une soie courte; la corolle est glabre, plus longue que le calice, à deux valves, dont l'inférieure plus grande, oblongue, concave, terminée par deux soies et une arête deux fois plus longue que la corolle, et la valve supérieure plus courte, blan- châtre, hidentée au sommet: les trois filamens sont courts; les anthères ohlongues; l'ovaire est très-petit, à styles di- vergens. Cette plante croît en Espagne, sur les collines, dans le royaume de Valence. (Poir.) TRICHANDRUM. (Bot.) Necker sépare sous ce nom géné- rique les espèces d'elj'chrysum de Tournefort et VVilldenow, 198 TRI auxquelles il attribue deux soies à la base de chaque anthère. Ce genre n'est pas admis. (J.) TRICHANTHERA. (Bot.) Nom que M. Kunth propose de donner au ruellia gigantea de M. Bonpland , si l'on se décide à en faire un genre distingué du Ruellia par ses étamines débordant la corolle, ses anthères velues et les loges de sa capsule dispermes, (J.) TRICHARIA. (Bot.) Genre de plantes cryptogames , établi par M. Fée ; il paroît devoir appartenir à la famille des hy- poxylées, et l'auteur le place avec doute à la fin de la famille des lichens. Dans ce genre le thallus est membraneux, lisse, plan, étendu, presque arrondi ou sans limites déterminées, semblable à une pellicule sur laquelle sont épars des apo- théciums qui, dans leur premier âge, ressemblent à des ver- rues en forme de points. Ces verrues, enfoncées dans le thal- lus, sont nombreuses, solitaires, s'alongent en un cône dont le sommet, proéminent au-dessus du thallus, s'ouvre à sa pointe, et laisse sortir en peu de temps un filament roide, solide, alongé, épais à sa base, atténué à son extrémité et de couleur diverse, selon l'espèce. Les tricharia sont des cryp- togames qui croissent à Cayenne et à Saint-Domingue, à la surface supérieure des feuilles d'arbres : ils s'y présentent sous forme de taches ovales, grisâtres, de deux à six lignes de large, dont le thallus, translucide et poreux, n'adhère pas fortement à la feuille. Les verrues, étant développées, res- semblent à autant de petites bulbes surmontées d'une longue tige. J. Le Tricharia melanothrix , Fée, Ess. crjpt. exot., pi. 98 et 102, pi. 3 , fig. i8, ^, C. Il a son thallus d'un blanc gri- sâtre, jamais confluent, et les filamens des verrues noirs. On le trouve aux Antilles sur les feuilles de diverses espèces d'arbres. Le Tricharia leucotlirix, Fée, loc. cit., fig. 18, J5. Il a son thallus d'un blanc sale, quelquefois confluent; les filamens des verrues blancs, presque roides. Ce genre a quelque ressemblance avec certaines espèces de sphœria. ( Lem.) TRICHE. {Ornith.) INom vulgaire de la draine, turdus i>ïs- civorus. (Ch. D. et L.) TRI 199 TRICHECUS. (Mamm.) Nom latin du genre dont le morse forme le type. (Desm.) TRICHELOSTYLIS. (Bot.) M. Lestiboudois a réuni sous ce nom générique les espèces du genre Fimbrist^lis de Beauvois, qui ont trois stigmates et les graines triangulaires ; ce genre de la famille des souchets ou cypéracées, n'a point été admis. (Leji.) TRICHERA. (Bot.) Nom proposé par M. Schrader pour dé- signer, dans sa division du Scabiosa en plusieurs genres, celui qui renferme le scabiosa ar^ensis et quelques autres espèces. Cette division n'a pas été adoptée généralement. (J.) TRICHIA, CAPILLINE. [Bot.) Genre de la fanàlle des champignons, institué par Haller et adopté par les mycolo- gues. Persoon en a fixé le premier les caractères et a in- diqué les espèces de Haller qui dévoient seules y être rap- portées. Ces plantes sont caractérisées par leur fructification , qui consiste en de petits péridiums arrondis, ou oblongs, ou pyriformes, pédicellés oustipités, rarement sessiles, qui s'ou- vrent par le sommet en se déchirant en lambeaux et mettent au jour un amas d'abord compacte de filamens tortillés, qui prennent naissance à la base interne des péridiums et sur leur paroi, et offrent, épars à leur surface, une multitude de sporidies qui ressemblent à de la poussière. Ces fila- mens réunis ne tardent pas à se développer avec élasti- cité, lancent au loin la poussière séminifère , et tombent ensuite. Ces petits champignons, remarquables par leur forme élé- gante, ont une base membraneuse, blanchâtre, grisâtre ou brunâtre; sur cette base s'élève un grand nombre de pédi- cellés ou stipes, qui portent chacun un péridium dont la cou- leur varie, rouge, jaune, orangée, brune, noire, etc. , selon l'espèce et même selon l'âge de la plante. Les péridiums s'ouvrent irrégulièrement par leur sommet , et souvent leurs lambeaux restent attachés après les pédicellés. Ce genre a heaucoup de rapports avec les Arc^ria , Cribraria et Physa- rum de Persoon , qui diffèrent essentiellement entre eux par la manière dont les péridiums s'ouvrent ou plutôt se déchi- rent, pour laisser sortir la poussière séminifère. Ces genres réunis forment le Trichia de M. De Candolle et la base du 20O TRI Sphœrocarpus de Bulliard. Cette réunion n'a pas été admise^ et les genres de Persoon sont maintenus. Le genre Trichia proprement dit comprend une douzaine d'espèces, presque toutes d'Europe , et qui se plaisent sur le bois pourri, les vieilles souches et les vieux troncs d'ar- bres caverneux, les feuilles tombées. Les principales espèces ayant été indiquées à l'article Capilline de ce Dictionnaire, nous y renvoyons le lecteur. Nous avons cru devoir revenir sur ce genre pour donner quelques développemens qui nous ont paru nécessaires. Parmi les espèces décrites par Persoon et par Curt Sprengel, Sysf., 5, pag. 53o, s'en trouve une, le Trichia niiens, Persoon, qui est le Trichia chrjsosperma , Decand., ou Splœrocarpus chrjysospermus , Bull., dont Link a fait un genre Goniospora , n'en différant que par ses spo- ridies hexangulaires. Quelques espèces de licea , de nidularia, de cionium , de leocarpus, de dictjdium, de coniocyhe, de caly- cium, ont été placées à tort dans ce genre par quelques au- teurs. Les principales espèces étoient, avant Persoon, rap- portées dans les genres Mucor, Stemonitis , Sphœria, Chathrus el Lj'coperdoii. Voyez Spherocarpus. (Lem.) TRiCHIAS. (Ichtliyol.) A Kinkardine on appelle ainsi la sardine. Voyez Clupée. (H. C.) TRICHIE, Trichius. (£n 14 £10 TRI Trouvé par Goëze dans les gros intestins du cochon et du sanglier. Le Trichocépiiale nu rat : T. mûris, Linn. , Gmel. , p. 3o58 , n.° 4; Goëze, JSaturg. . p. 119 — 122 , tab. j , A , fîg. 1 — 5 ; cop. dans FEnc. méth. , pi. 33 , fig. G — • 10 ; T. nodosus, Rud. , /. cit., n.° 8. Corps d'un pouce de long, avec une partie capillaire assez longue , mais terminée par trois tubercules autour de la bouche. Cette espèce , trouvée par Goeze dans la partie moyenne de l'intestin , appartient- elle bien à ce genre? Il paroit ce- pendant que la terminaison de l'appareil généra,*eur est comme dans les trichocéphales , si la bouche est semblable à celle des ascarides. A cette section M. Rudolphi, dans son Sjnopsis, ajoute encore trois espèces douteuses, qu'il nomme, d'après l'ani- mal dans lequel chacune a été trouvée, T. lemuris , castoris et cameli, B. Espèce à tête armée. (Genre Sclerotrichobia, Rud.) Le T. DU LÉZABD : T. lacertœ, Linn., Gmel., page SoSg, n." 6 ; Tœn. spirillum , Pall., Nov. comment. Petr. , tab. 19 , page 449 — 452, tab. 10, fig. 6, et Brems. , îcon., tab. 1, fig. 20 — 1:2. Corps de deux pouces environ delong, rigide et d'une dureté presque cornée, plus épais et spire en arrière, atténué à la moitié antérieure et terminé par un disque aplc.fi, percé au milieu et hérissé d'aiguillons recourbés au nombre de dix à quinze. Cette espèce, trouvée par Pallas dans l'estomac du lacerLa apoda , ophisaurc ventral, ne diffère-t-elle pas assez des vé- ritables trichocéphales pour être établie en un genre parti- culier? (DeB.) TRICHOCÈRE, Trichocera. (Entom.) Nom donné par M. Meigen à un genre qu'il a établi parmi les tipules, insectes diptères de la famille des hydromyes, dont le principal ca- ractère est indiqué par le nom , qui signifie antennes velues. Ce sont de petites espèces qui vivent en société, et qui ne paroissent qu'en automne et au premier printemps. Voyez à l'article Tipule, les dernières espèces que nous avons in- diquées sous le nom d'hiver et du dégel. (C. D.) TRI ' ail TRICHOCEROS. (Bot.) Genre de plantes monocotylédo- iies, à fleurs incomplètes, de la famille des orchidées, de la gjnandrie diandrie de Linnaeus, offrant pour caractère essen- tiel: Un calice nul ; une corolle à six pétales presque égaux ; le sixième, ou la lèvre, barbu à sa base; la colonne des or- ganes sexuels pileuse, prolongée de chaque côté en deux filets antenniformes; une anthère terminale, operculée; le pollen distribué en deux paquets pédicellés. Trichoceros a petites fleurs: Trichoceros parvijlorus y Kunth , in Humb. et Bonpl., Nov'. gen. , i, pag^ SSy , tab. 76; Poir., ///. gen. , SuppL, tab. 989, Cg. 2. Ses racines sont simples, blanchâtres, cylindriques, munies de bulbes oblongues, qui acquièrent une couleur verdâtre. Les tiges sont glabres, cy- lindriques, presque longues d'un pied, garnies à leur base de feuilles glabres, planes, coriaces, oblongues, lancéolées, acuminées , longues de deux pouces, larges de six à sept li- gnes. Les fleurs sont pédicellécs , peu nombreuses , presque disposées en un épi terminal, accompagnées chacune d'une bractée membraneuse, ovale, acuminée, striée; elles ont la corolle étalée, jaunâtre par la dessiccation; les trois pétales extérieurs presque égaux, un peu plans, oblongs , aigus, à cinq nervures, longs de cinq lignes; les deux intérieurs la- téraux, semblables aux extérieurs, mais un peu plus petits; le sixième oblong , aigu , à sept nervures , cilié et couvert , prin- cipalement vers sa base, de poils violets; la colonne courte, garnie des mêmes poils, prolongée à son extrémité de deux pointes linéaires, pileuses, qui paroissent deux étamines sté- riles, une arlthère terminale, operculée; deux paquets de pollen ovales , portés sur un pédicelle commun , filiforme ; l'ovaire glabre , un peu plus long que la corolle. Cette plante croît dans les gorges des Andes de la Nouvelle-Grenade , le long des rives du fleuve Xayo. Trichockros antemnifère: Trichcceros aiitennifer, Kunth , /oc. cit.; Epidendrum antenniferum , Humb. et Bonpl., PL œquin,, ï, tab. 28. Plante élégante et parasite, ainsi que la précé- dente, à laquelle elle ressemble par ses racines. Ses bulbes sont glabres, ovales, comprimées; les tiges et les feuilles sont encore les mêmes. Ses fleurs sont pédicellées , au nom- bre de six H neuf, accompagnées de bractées de même forme. 212 TRI mais une fois plus grandes; la corolle est glabre, ouverte; elle offre cinq pétales oblongs, aigus, ponctués de violet en dedans; les trois pétales extérieurs un peu plus grands, verdàtres en dehors; le sixième pénale oblong, parsemé de points violets; la colonne est terminée par des pointes en forme d'antennes, arquées, divisées en anneaux blancs et glabres. Cette plante croit dans les contrées tempérées de la province de Quito , proche Cuença. (Poir.) TRICHOCERQUE, Trichocercus. (Infus.) Genre d'animaux (de cette réunion que Muller a désignée sous le nom d'in- fusoires, dans la supposition où il étoit, qu'ils se produisent dans les infusions animales ou végétales, et qui a été adoptée par tous les zoologistes) établi par M. de Lamarck pour un certain nombre d'espèces , que Muller rangeoit dans son genre Trichode. La définition qu'en donne M. de Lamarck, est celle-ci : Corps très-petit, ovale ou oblong, tronqué antérieurement; bouche rétractile, subulée ; queue fourchue, quelquefois articulée. Dans ses observations sur ce genre, le zoologiste françois dit que ces animaux ressemblent aux fnrcocerques par la manière dont leur queue est terminée; mais que leur bouche est manifeste et leur cavité alimentaire ébauchée. Le fait est, suivant des observations particulières que j'ai faites depuis deux ans sur les animaux appelés in- fusoires ou microscopiques, que la plupart des trichocerques de M. de Lamarck ne sont qu'autant d'aspects différens d'une même espèce fort voisine, si même elle en diffère, des roti- fères, et que bien certainement ce ne sont pas des polypes, mais bien de véritables animaux articulés, ayant un canal intestinal complet, un cœur, etc. Quoi qu'il en soit, en ce moment M. Bory de Saint-Vincent n'a laissé dans le genre Trichocerque de M. de Lamarck qu'une seule espèce; les autres constituent, pour lui, le genre Léiodine : distinction qui sera probablement adoptée, quand ces êtres auront été suffisamment étudiés. Les espèces dont M. de Lamarck a fait son genre Tricho- cerque, sont les suivantes; mais il auroit pu tout aussi bien y placer plusieurs de ses furculaires. Le Trichocerque vermiculaire : T. vermicularis; Cercaria vermicularis , Mull., Infus. , tab. 20, fig. 18 — 20 ; copié dans TRI 2i3 i'Eiic. mélh. , pi. 9 , fig. 3o — 02. Corps cylindrique, annelé ; trompe exsertile ; queue terminée par une double épine. Dans les ruisseaux où croit la lentille des marais. Le TaiCHOCEnQUE forte-pince : T.forcipata; Cerc. forcipata, Mull., Infos. , tab. 20, fig. 21 — 25 ; cop. dans TEnc. méth. , pi. 9, fig. 33 — 35. Corps cylindrique, rugueux; trompe en pince exsertile; queue à deux pointes. De l'eau des marais. Le T. BOURSE : T. crumena ; Cen. emmena, Mull,, Infos., tab. 20, fig. 4 — 6; cop. dans l'Enc. mélh., pi. 9, firr. jq^ 20 et 21. Corps ovale, raccourci, ridé, comme tronqué en avant et terminé par une queue assez longue , avec une double pointe à l'extrémité. De l'eau des marais. Le T. LONGUE- QUEUE : Trlclioda longicaitda, Mull., Infos., tab. 3i , fig. 8 — 10; cop. dans l'Enc. méth., pi. 16, fig. g et 10. Corps subcylindrique, tronqué et garni de cils en avant ; queue longue , crassiculée et terminée par deux soies. De l'eau des marais. Le ï. GOBELET : T. pocillum ; Trichoda pocillum , Mull. , Inf. , tab. 29, fig. g — 12; cop. dans l'Enc. méth., pi. i5, fig. 19 — 22. Corps oblong, tronqué et pourvu de cils en avant; queue composée de cinq articulations et à deux soies. De l'eau des marais. (DeB.) TRICHOCHLOA.(Bo^) Genre de plantesmonocotylédones, à fleurs glumacées , de la famille des graminées , de la Iriandrie digjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Un ca- lice bivalve, uniflore ; les valves très-petites, membraneuses, persistantes; la corolle beaucoup plus longue que le calice ; les valves nues à leur base; l'extérieure roulée inférieure- ment , prolongée en une longue arête non articulée; l'inté- rieure plus courte, plus étroite, aiguë; deux ou trois étami- nes ; la semence recouverte par la corolle. D'après M. De Candolle , les plantes renfermées dans ce genre sont remarquables par leur délicatesse. Leurs feuilles sont planes , étroites , ou roulées; ia panicule lâche , très-fine : les pédicelles capillaires; les fleurs très-petites. Ce getire dif- fère des agrostis principalement par une arête terminale; 2i4 TRI des stipa , par cette même arête non articulée à sa base, et par la petitesse des calices; des trichodium, par la corolle bi- valve; des miiidenhergia, par la corolle nue à sa base et non pileuse, par l'absence de l'arête. Trichochloa a semences menues; Trichochloa microsperma , Deiand., Catal. liort. Monsp. i5i. Cette plante a des chau- mes foibles , très-grêles, lisses, médiocrement ranieux , longs d'un à deux pieds, garnis de feuilles étroites, linéaires, ai- guës, un peu rudes; l'oiùfice de leur gaine garni d'une mem- brane saillante et déchi(juetéc ; les fleurs disposées en une panicule lâche; les rameaux et les épillets distans, étalés; les pédicelles sétacés , plus courts que l'arête; celle-ci plus longue que la fleur. Cette plante croit au Mexique. Trichochloa polypogon ; Trichochloa poljpogon , Decand., lac. cit. Celte espèce, qui se présente sous le port d'un agros- tis, a ses feuilles glauques et roulées; les pédicelles des épil- lets très-nombreux , très-rapprociiés , beaucoup plus longs que les fleurs; les arêtes plus longues que ces mêmes fleurs; les valves de la corolle point obtuses, mais terminées par des arêtes courtes, inégales, moins longues que les fleurs. Cette plante croit dans la Caroline. Trichochloa capillaire : Trichochloa capillaris , Dec. , loc. cit.; Stipa capillaris , Lanik. , III. gen. , n.° 790 ; Poir. , Encycl. ; Stipa sericea , Mich., Aov'. hot. amer., 1 , p. 54. J'avois déjà fait observer dans l'Encyclopédie que cette espèce me pa- roissoit pouvoir être séparée de ce genre. M. De Candolle la rapporte cependant à celui qu'il a établi sous le nom de Trichochloa : ses tiges sont droites, roides, glabres, cylin- driques ou un peu comprimées, hautes au moins d'un pied, presque point articulées, excepté à la base, où elles sont garnies de feuilles presque aussi longues que ces tiges, très- glabres, coriaces, étroites, subulées, roulées sur elles-mêmes en forme de jonc, toutes radicales , médiocrement vaginales. Les fleurs forment une panicule très-élégante, ample, étalée, d'un gris de lin; les pédoncules plus fins que des cheveux, longs, très-nombreux, touffus, à peine rameux; les valves calicinales très-courtes, en forme de deux petites écailles, très-serrées contre les valves de la corolle; celle-ci est très- petite, à deux valves aiguës, glabres, blanchâtres dans leur TRI 2i5 jeunesse; l'extérieure devient, à l'époque de la maturité, d'un brun noirâtre; elle se termine par une arête droite, glabre, très- fine , longue d'un pouce et plus. Cette plante croit dans l'Amérique septentrionale. (Poir.) TRICHOCLADE. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs incomplètes, dioïqucs, de la famille des urticées , de la dioécie monandrie de Linnaeus, offrant pour caractère es- sentiel : Des fleurs dioiques ; dans les mâles, une écaille pour calice; un pétale lancéolé et roulé; une étamine : dans les fleurs femelles, une seule écaille ; point de corolle; un ovaire surmonté d'un seul style ; une capsule monospernie , à une seule loge , à quatre valves. Willdenow, d'après Thunberg, avoit conservé à ce genre le nom de Dahlia, appliqué aujourd'hui à cette belle fleur composée , que l'on cultive dans tous les jardins, nom qui lui est resté, quoique Willdenow l'ait nommée Georgina: Persoon a donné à notre plante le nom de Trichoclade. Trichoclade chevejlu : Trichoaladus trin'Ua, Pers., Synops,. 2, page 597; Dahlia crinita, Thunb. , ISoi/. act. soc. nat. scrut. Hafn. , 2, page i55, tab. 4; Willd., Spec, l\, page 648. Arbrisseau chargé de rameaux alternes; les plus jeunes cou- verts d'un duvet ferrugineux, garnis de feuilles opposées, pétiolées , ovales, très- entières à leurs bords, glabres à leurs deux faces ; les pétioles hérissés de poils ferrugineux. Les fleurs sont dioïques , réunies en une tête terminale; il n'y a dans les mâles qu'une seule étamine, accompagnée d'un pétale lancéolé, roulé, et d'une écaille qui tient lieu de calice. On la retrouve dans les fleurs femelles; mais il n'y a point de corolle. Le fruit est une capsule à une seule loge monosperme , qui s'ouvre en quatre valves. Cette plante croît dans les forêts au cap de Bonne- Espérance. (Poir.) TRICHOCLINE, Trichocline. {Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Janvier 1817 (pag. i3), appartient à l'ordre des Synanthé- rées, à notre tribu naturelle des Mutisiécs, et à la section des Mutisiées - Gerbériées, dans laquelle nous l'avons placé entre le Pardisium et le Gerheria. (Voyez notre tableau des Mutisiées, tom. XXXIII , pag. 4C4 et 475.) 2)6 TRI Voici les caractères génériques du Tricliocline. Calathide radiée : disque mulliflore, labiatiflore, andro- gyniflore; couronne unisériée, biligulillore , féminiflore. Pé- ricline inférieur aux fleurs du disque, foruié de squames plurisériées, inégales (les extérieures plus longues), irrégu- lièrement disposées, appliquées, oblongues-aiguës, coriaces- foliacées. Clinanthe large, plan, hérissé de tiuibrilles nom- breuses , longues, inégales, filiformes, membraneuses, sou- vent entregreffées à la base et formant par leur réunion des lames plus ou moins larges. Fleurs du disque .- Ovaire cylin- dracé, strié, hérissé de papilles ou de g"os poils charnus, et muni d'un bourrelet apicilaire, dilaté horizontalement en forme d'anneau plat , dont la face supérieure porte l'aigrette ; aigrette t/ es- longue , composée de squamellules très- nom- breuses, muUisériéts, inégales, filiformes, droites, roides, barbellulées supérieurement, presque nues inférieuiement. Corolle à limbe plus ou moins profondément divisé en deux lèvres également longues : l'extérieure un peu plus large, courtement tridentée au sommet; l'intérieure profondément divisée (souvent jusqu'à sa base) en deux lanières linéaires. Etamines à filrts laminés, larges, hérissés de papilles; arti- cles anthérifères longs et grêles; loges longues, étroites; ap- pendices apicilaires très-longs, linéaires , aigus, coriaces, en- tregreffés ; appendices basilaires libres, très-longs, inégaux, subulés, membraneux, laciniés ou barbus, comme plumeux , non poUinifères. Style de Mutisiée. Fleurs de la couronne : Ovaire et aigrette comme dans les fleurs du disque. Corolle à tube cylindrique, grêle; languette extérieure oblongue , radiante, ferme, colorée, tomenteuse sur la face externe ou inférieure, glabre sur In face interne ou supérieure, tridentée au sommet; languette iiitérieure un peu plus courte et beau- coup plus étroite que l'extérieure, linéaire-subulée, presque filiforme, membraneuse, tortillée en vrille, ordinairement indivise, quelquefois divisée presque jusqii'à sa base en deux lanières. Cinq fausses -élamines rudimentaircs ou avortées, libres, linéaires- aiguës, membraneuses. Style à peu près comme dans les fleurs du disque. Nous ne connoissons qu'une seule espèce de ce genre. T?l1CH0CU>'e a coton blanc : Tricliocline incana , H. Cass. ; TRI 217 Doronicum incanum , Lam., Encycl. , tom. 2 , pag. 3i5 ; Ar- nica incana , Pers. , Syn. pi. , tom. 2, pag. 454. C'est une fort belle plante herbacée, privée de tige proprement dite; le collet de sa racine est enveloppé, ainsi que la base de ses feuillets, de beaucoup de poils longs, fins et soyeux; ses feuilles sont radicales, longues de trois à quatre pouces, vertes et lisses en dessus, couvertes en dessous d'un coton blanc; les unes linéaires-lancéolées, très-entières ; les autres lancéolées, ayant la partie inférieure étrécie, entière, péïio- liforme, et la partie supérieure pinnatifide, divisée sur cha- que côté en trois à cinq lobes courts, lancéolés, pointus-, les hampes, longues au moins deux fois comme les fouilles, sont cylindriques, couvertes d'un coton très-blanc, dénuées de bractées; chacune d'elles porte sur son sommet une belle calathide, dont la couronne est jaune-orangée en dessus, un peu cotonneuse et blanchâtre en dessous; le péricline est cotonneux et blanc en dehors. Cette plante, découverte en 17G7 aux environs de Monte- video par Commerson, fut décrite en 1786 par M. de La- marck, dans, l'Encyclopédie, d'après un échantillon de l'herbier de M. de Jussieu. L'auteur, qui ne pareil avoir soi- gneusement observé que les caractères spécifiques, ne dit rien des caractères génériques, si ce n'est que le péricline a ses écailles lancéolées, non imbriquées, mais disposées sur trois rangs, dont l'extérieur est formé par les plus longues. Il rapporte cette plante au genre Doronicum , en la plaçant immédiatement auprès de VArnica gerbera de Linné, qu'il nomme Doronicum aspleniifolium ; etil semble annoncer qu'elle a de l'affinité avec le Gorteria rigens , qu'il présume en con- séquence devoir appartenir au genre Doronicum , plutôt qu'au genre Gorieria. Ayant heureusement retrouvé, dans les herbiers de MINL de Jussieu et Desfontaines, les cohanlillons jadis recueillis par Commerson, nous avons analysé deux calalhides , et il est de- venu évident pour nous : 1.° que la plante en question n'a point d'aflinilé réelle avec le Gorteria rigens de Linné (Me- lanchrjsum rigens , H. Cass.) , qui est une Arctotidée, ni avec les vrais Doronicum et les vrais Arnica, qui sont des Séné- cionées ; 2.° qu'elle est très-analogue aux Gerberia, et qu'elle 2i8 TRI appartient comme eux à la tribu naturelle des Mutisiées ; 5." qu'elle peut constituer un genre suffisamment distinct du Gerleria, mais immédiatement voisin. Nous avons donné à ce genre le nom de Trichocline , formé de deux mots grecs, qui signifient lit chevelu, c'est-à-dire, clinanfhe hérissé de fimbrilles. Notre genre Trichocline diffère du Gerleria, décrit dans ce Dictionnaire (tom. XVIII, pag. 469), par son péricline infé- rieur aux fleurs du disque, irrégulier, dont les squames ex- térieures sont les plus longues; par son clinanthe hérissé de fimbrilles; par ses étamincs ayant le filet papille, et les ap- pendices hasilaires de l'anthère barbus ou plumeux ; enfin, par les corolles de sa couronne à languette intérieure ordi- nairement indivise. Remarquez que le genre Gerleria paroit être confiné dans l'Afrique australe , et que le Triclwcline habite l'Amérique méridionale. Nous avions supposé autrefois (tom. XXXIIl , pag. 475) que notre Trichocline se rapprochoit du Pardisium de Bur- mann par certains rapports, qui nous sembloient résulter de la description tracée par l'auteur de ce genre problématique: mais ayant examiné, en 1827, dans Thcrbier de M. Deles- sert, l'échantillon authentique du Pardisium capense de Bur- mann, nous avons reconnu que cette plante n'étoit autre chose que le Perdicium semi/losculare àe Linné, que Burmann avoit commis de graves erreurs dans sa description générique, et que son genre Pardisium devoit être définitivement sup- primé. C'est ce que nous démontrerons dans l'article Trixis. Ainsi, le Pardisium devant être effacé de notre tableau des Mutisiées (tom. XXXIIl, pag. 464), le Trichocline se trou- vera entre VIsotjpus et le Gerheria. Le Trichocline semble avoir quelque rapport avec VIsolj' pus, auquel M. Kunth attribue le clinanthe fimbrillé {recep- taculuni dense et hreviter pilosum) ; mais ce caractère est pro- bablement moins manifeste et moins notable dans VIsotjpus que dans le Trichocline , dont les fimbrilles sont grandes, les plus longues surpassant la hauteur des ovaires. Les anthères du Trichocline, ayant leurs appendices basilaires laciniés ou barbus, sont analogues à celles des Chœtanlhera; car. en ob- TRI -^'9 servant les anthères des Chœtanthera ciliata et spinulosa, nous avons remarqué que leurs appendices basilaires étoient élé- gamment plumeux. Les corolles du Trichocîine sont un peu variables : en effet, celles de la couronne ont la languette intérieure ordinairement indivise, mais quelquefois divisée presque jusqu'à sa base en deux lanières; et quant à celles du disque , nous avons remarqué des variations dans la pro- fondeur des deux incisions opposées qui séparent les deux lèvres, et de l'incision intermédiaire qui divise la lèvre in- térieure en deux parties. Le style des tleurs du disque est divisé au sommet en deux stigmatophores courts, arrondis, non divergens, parsemés en dehors de petits collecteurs pi- liformes. ( H. Cass. ) TRICHODACTYLE. {IclUhyol.) Nom spécifique d'un Mo- NocHiRE. Voyez ce mot. (H. C.) TRICHODE, Trichodium. [Bot.) Genre de plantes mono- cotylédones, à fleurs glumacées, de la famille des graminées, de la triandrie monogynie de Linnœus, dont le caractère es- sentiel consiste dans des fleurs réunies en une panicule com- posée , lâche, étalée; le calice à deux valves uniflores, plus longues que la corolle ; celle-ci est à une seule valve navi- culaire, entière, un peu obtuse, mutique; trois étamincs; deux styles; les stigmates velus. Les espèces renfermées dans ce genre offrent le port des agrostis parleurs petites fleurs disposées en panicule, et par la finesse des ramifications; mais elles en diffèrent par leurs fleurs, la corolle n'ayant qu'une valve au lieu de deux. Ce genre, établi par Michaux, tire son nom de deux mots grecs, ■3-p/^ , chet'eux, iîS'oç, forme , en forme de cheveux, à cause de la finesse des panicules. Trichode a fledks LACHES : Trichodiurti laxijloruin, MIch., Flor. bor. amer., i , page 42, tab. 8; Cornucopiœ hjemalis , Walth., Flor. Carol. , jS ; Asrostis laxijlora, Poir., Encycl., Suppl. Plante délicate et grêle dans toutes ses parties. Ses tiges sont glabres, droites, cylindriques, fort menues: arti- culées, garnies de feuilles gîabres, courtes, étroites, quel- quefois un peu roulées en dedans, aiguës, à peine de la lon- gueur des entre-nœuds; les gaines longues, étroites, cylindri- ques, un peu rudes au loucher, presque nues à l'orifice. TRI Les fleurs sont très-petites, réunies en une panicule lâche , terminale; les ramifications très-fines, presque sétacées, nues dans toute leur longueur, excepté vers leur sommet. Les ra- mifications inférieures sont presque verticillées , plus non;- hreuses; les autres plus lâches, divergentes, opposées. Lts épillets sont épars, sessiles ou à peine pédicellées; les valves calicinales presque égales, glabres, lancéolées, un peu aiguës, uniflores. La corolle n'a qu'une valve, glabre, lancéolée, sans arête, plus courte que le calice. Cette plante croit en Amérique, dans les près humides, depuis la baie d'Hudson jusque dans la Floride. Trichode renversé : Trichodium procunibens, Mich., /. c; Cornucopiœ perennans , Walth., loc. cit.; Agrostis cornucopiœ , Lamk., lll. gen. , n.° 814 ; Agrostis anomala, "VVilld. , Spec. , I , page 370. Cette espèce a dts tiges grêles, longues d'un pied et plus, glabres, cylindriques, articulées, garnies de feuilles élalées, planes, glabres, un peu plus grandes que celles de l'espèce précédente, plus longues que les entre- nœuds, très-aiguës ; les gaines glabres, cylindriques, striées, munies à leur orifice d'une petite touffe de poils blancs, très-fins. Les fleurs sont disposées en une panicule assez ample, oblongue, terminale; les ramifications lâches, inéga- lement ramifiées vers leur sommet ; les épillets petits , la plu- part pédicellés ; les pédicelles et les pédoncules un peu rudes; les valves calicinales linéaires, lancéolées, égales, très-aiguës, un peu hérissées sur leur carène; la corolle univalve, plus courte que le calice. Cette plante croit dans les terrains li- moneux, inondés pendant l'hiA'er, depuis les côtes maritimes de la Virginie jusque dans la Floride. (Poir.) TRICHODE, Trichoda. (Infus.) Nom sous lequel Muller a réuni toutes les espèces d'animaux qu'il a désignés par la dé- nomination généi'ale d'infusoires , dont le corps est pourvu, soit d'un côté soit d'un autre, de quelques appendices plus ou moins en forme de soie; en sorte qu'il a pu comprendre sous le même genre des êtres dont la forme paroît bien différente; ce qui a servi à M. de Lamarck , et depuis à M. Bory de Saint-Vincent, de raison pour former des divi- sions génériques assez nombreuses. Cependant M. de Lamarck y a réuni les licophris du même Muller. En vérité, toutes ces TRI 221 réunions ou divisions que quelques zoologistes modernes ont cru devoir faire dans les genres d'infusoires de Muller, et toujours d'après les figures et descriptions, sans observations positives, me semblent complètement indifférentes, jusqu'à ce que les objets qui en sont le sujet aient été étudiés de nouveau; ce qui est, il ne faut pas le cacher, d'une très- grande difficulté. Comme nous avons défini les différentes espèces de leu- cophres à leur article , il ne sera question ici que des véri- tables trichodes de M. de Lamarck , les espèces qu'il en a séparées ayant été indiquées aux mots Ratule, Trichocerque, Vaginicole, etc. Le Trichode grésil: T. grandinella, Mull. , Infus., lab. 25, fig. 1 — 5 ; Enc. méth., pi. i2,fig. i — 3. Corps sphérique, pellucide , garni de cils en dessus. Dans l'eau pure et les infusions végétales. Le T. comète : T. cometa, id. , ibid, , fig. 4 et 5 ; Enc. méth., ibid. , fig. 4 et 5. Corps sphérique, chevelu en avant, avec un globule attaché postérieurement. Dans l'eau très- pure. Le T. grenade: T. granata , id, , ibid., fig. 6 et 7 ; Enc, ibid., fig. 6 et 7. Corps sphérique, opaque au centre, che- velu à la circonférence. Dans les eaux où croît la lentille des marais. Le T. TOUPIE : T. trochus, id., ibid., fig. 8 et g ; Enc, ibid., fig. 8 et 9. Corps subpyriforme , pellucide, chevelu des deux côtés. Des mêmes eaux. Le T. TÊTARD : T. gyrinus, id. , ibid. , fig. 10 — i3 ; Enc, ihid. , fig. 10 — 12. Corps ovale, rond, cristallin, chevelu en avant. De l'eau de mer. Le T. SOLAIRE : T. solaris, id., ibid., fig. 16; Enc, ibid., fig. 16. Corps sphéroïde, chevelu à sa périphérie. Des infusions marines. Le T. BOMBÉ: T. bomba, id. , ibid., fig. 17 — 20; Enc, ibid., fig. 17 — 20. Corps ventru, changeant, avec des poils épars en avant. Des eaux de marais. 222 TRI Le Trichode palette : T. orhis , id., ih., fig. 2 i ; Enc, ib., f}g. 21. Corps suborbiculaire, émarginé et chevelu en avant. Des eaux douces. Le T. L'RNE : T. urnula , id. , ihid. , tah. 24, fig. 1 et 2 ; EiicycL, pi. J2, fig. 22 et sS. Corps urcéolaire, chevelu en avant. Des eaux où croît la lentille des marais. Le T. AMPHORE : T. diota, id. , ihid. , Cg. 3 et 4 ; Enc. , ibid., fig. 24 et 26. Corps urcéolaire, rétréci en avant et pourvu de cils sur les bords de chaque côté. Des mêmes eaux. Le T. HÉRISSÉ : T. horrida , id., ibid., fig. 5; Enc, ibid., fig. 26. Corps subconiqiie, un peu plus large en avant, tron- qué, obtus en arriére, à soies fléchies. De l'eau des moules. Le T. URINAL : T. urinarium, id., ibid., fig. 26; Enc, ibid., fig. 27. Corps ovale, oblong , avec un rostre très -court et garni de soies. Dans l'infusion de foin. Le ï. CROISSANT : T. scmiluna, id., ibid., fig. 7 et 8 ; Enc, ibid., fig. 28 et 29. Corps semi-orbiculaire , garni de cils en dessous à la partie antérieure. Dans l'infusion de lenticule. Le T. TEIGNE : T. tirkca, id., ihid., fig. 11 , 22 ; Enc, ihid., fig. 32 et 53. Corps claviforme, épaissi en arrière, garni de cils en avant. Dans l'infusion de foin. Le T. Noui : T. nigra , id., ibid., fig. i5 — i5 ; Enc, ibid., fig. 34 — 56. Corps ovale, comprimé, plus large et garni de cils en avant. De l'eau de mer. Le T. PDBÈRE : T. pubis, id., ibid., fig. 16 — 18; Encycl. , ibid., fig. 37 et 38; Corps ovale-oblong, gibbeux, déprimé antérieurement. Dans l'eau de marais. Le T. FLocow : T.Jloccus, id. , ibid., fig. 19 — 21; Enc, ibid., fig. 41 et 42. Corps membraneux, subconique en avant, avec trois papilles chevelues en arrière. Dans l'eau des fossés. TRI 223 Le Trichode échancré : T. sinuata , id. , ihid. , fig. 22 ; Enc. , ibid., fig. 45. Corps oblong. déprimé, garni de cils sur un côté, sinueux, obtus en arriére. Eaux de marais. Le T. HATIF : T. prœceps, id. , ibid., Cg. 25—25; Enc., ihid., fig. 44 et 45. Corps membraneux, subluniforme, avec une protubérance au milieu et chevelu sur le bord infé- rieur. Dans les mêmes eaux. Le T. Protée : T. Proteus , id. , ibid., lab. 26, fig. i_5: Enc. , pi. 10 , fig. 1 — 5. Corps ovale , obtus en arrière, avec un col alongé, rétractile, terminé par des cils. Dans l'eau de rivière. Le T. VERSATILE : T. versatilis, id. , ibid., fig. G — 10; Enc, ibid., fig. 6 — 10. Corps oblong, acuminé en arrière, avec un col rétractile, garni de cils au-dessous de son extrémité. Dans l'eau de mer. Le T. BOSSU : T. gibba, id., ihid., fig. 16 — 20; Enc, ihid., fig. 11 — i5. Corps oblong, obtus aux deux extrémités, gib- beux en dessus, concave en dessous et cilié en avant. Dans la même eau. Le T. BAILLANT : T. patens , id. , tab. 25 , fig. 1 et 2 ; Enc, ihid., fig. 21 et 22. Corps rond, alongé, avec une fossette garnie de cils sur ses bords à son extrémité antérieure. Dans l'eau de mer. Le T. FENDD : T. patula, id., tab. 26, fig. 3 — 5 ; Enc. , ihid., fig. 23 — 25. Corps subovale, ventru, canaliculé en avant, garni de cils au sommet et aux bords de la cannelure. Des infusions marines et dans l'eau de rivière gardée. (DeB.) TRICHODERMA. (Bot.) Genre de la famille des champi- gnons, établi par Persoon et voisin du Puccinia. Il renferme des champignons en forme de disques un peu charnus, se couvrant d'une poussière farineuse, abondante, et dont les bords sont un composé de filamens semblables au byssus. Ce genre comprend huit espèces dans le Synopsis de Persoon, qui toutes croissent en Europe, sur les rameaux et les troncs des arbres, quelquefois suf les planches et plus. rarement à terre. 224 TRI 1. Le Trichoderma fuligineux : Trichoderma JuUginoides , Vers. , Synops. ; Strongjlium fuliginoides , Link, m Diar. Sclirad., i8og. Presque globuleux, velu , blanchâtre; filamens fasci- cules, contenant une poussière rouge. Ce champignon a un pouce ou deux de large; il croit eu automne sur le tronc des sapins pourris. 11 ressemble au premier coup d'œil à de la suie; il est un peu mou et nullement cellulaire ni fibreux. Les filamens qui le composent partent d'une membrane : ils sont rayonnans et réunis en faisceaux qui composent une masse compacte, pulvéracce. Cette espèce a des affinités avec le reticularia Ij'coperdon , Bull.; Pries l'a placé même dans le Reticularia. Dittmar, Link, Sprengel, l'ont rapporté à leur Sfrongjlium fuliginoides, mais il paroît qu'il n'est pas certain que cela soit. (Voyez Strongylium. ) M. Desvaux a proposé de faire de la plante de Persoon un genre qu'il dé- signe par Mjcnnium. 2. Le Trichoderma rose: Trichoderma roieum , Fers., Sjn.^ pag. 201; Decand., FI. fr. , G, pag. i5; Trichoderma rosea, Hoffm. , Germ. , 2, pi. lo, fig. 1. En petits boutons convexes et oblongs , d'une à six lignes de diamètre, et de couleur rose. Poussière intérieure et filamens également de couleur rose. On trouve cette plante, en hiver et au printemps, entre l'écorce et le bois des rameaux du saule marsault, du trem- ble , etc. Elle forme des plaques d'un à deux pouces et alongées. Fries fait de cette plante son genre Hyphelia, qu'il carac- térise ainsi : Péridium étalé, difforme, très-fragile, composé d'un amas de fils subtiles et très-courts; sporidies lâchement entassées, sans mélanges de flocons; ces péridiums, placés sur un Ihallus, adhèrent au bois. Fries rapporte encore à ce genre les trichoderma nigrtscens et aureiim , Pers. Le même natura- liste {Syst, orh. veget. , 1. p. 14g) a observé que la plante que Link a prise pour le trichoderma roseum , Pers., et dont il a fait son genre Iricliothi cium , n'est point la même. (Voyez Trichothecium.) 5. Le Trichoderma a'erdoyant : Trichoderma viride , Pers., /. c; C. Spreng. , Svst., 5 , p. 555 ; Pyrenium lignorum vulgare , Tode , Fung. MerkL, 1, pag. 55, pi. 3, fig. 2g. Arrondi ou étalé, à poussière verte; partie filamenteuse blanchâtre et TRI :^25 fugace. Cette espèce croît, après les pluies, sur les rameaux tombés et sur les tiges des grandes herbes. Elle est très-molle et longue de deux à trois lignes. C'est le type du genre selon Link, Pries, Sprengel, etc. 4. Le Trichoderma tuberculeux ;- Trichoderma tuherciila' tum; Pers. , Ohs.mjcoU, 1, pag. 12, pi. 2, fig. 8. Il est blanc, presque orbiculaire , d'abord tomenteux, puis tuberculeux et à poussière grise. Ce champignon est fréquent dans les Lois ombragés sur la terre, particulièrement après les fortes pluies. Il est d'abord blanc, byssoïde , et devient un peu bleuâtre ensuite-, dans l'âge adulte il est extérieurement hé- rissé de tubercules oblongs , un peu comprimés. Quelques jours d'existence suffisent à cette plante ; elle se réduit en une poussière grise. Pries pense qu'elle mérite de faire un genre distinct par l'absence de thallus et par le péridium formé en entier de poils roides, et qui, dans sa maturité, ne se change pas en une pellicule continue. Ce trichoderma et le trichoderma lœ^e, Pers., sont donnés, par Curt Sprengel , pour le Trich. varium d'Ehrenberg , ce qui ne paroit pas devoir être. La plante d'Ehrenberg a une base ou thallus étalé rougeàtre , jaune ou blanchâtre, et des sporidies d'un blanc sale. On peut citer encore dans ce genre les Trich. glubosum et spadiceum, Albert et Schwein. , qui croissent dans la Caro- line , sur les rameaux morts et sur le bois pourri. Il y a aussi le Trich. candidum , Albert et Schwein., que Pries présume devoir appartenir à son genre Lachnobolus {Syst. orb, veget,, 1, p. 148). On trouve encore quelques espèces citées dans le ISomen- clator botanicus deSteudel, et entre autres le trichoderma œru- ginosum ^ Link, qui est le mucur lignifragus ^ Bull,, ou botrjlis lignifraga, Decand. En résumé, le genre Trichoderma est adopté par Link, Curt Sprengel et autres auteurs, mais réduit à un petit nom- bre d'espèces, et caractérisé ainsi : Flocons entrelacés, for- mant un thallus ou une base contenant des sporidies nom- breuses et agglomérées par tas. Le Trich. viride en est le type. (Lem.) TRICHODES. {Entom.) Fabricius a nomme ainsi, dans ses 55. i5 «26 TRI derniers ouvrages, un genre d'insectes coléoplères hétéro- mérés , de la famille des cylindroïdes , qui comprend les vé- ritables clairons de Geoffroy , auxquels ce nom convient réelle- ment, tel est celui dont nous avons donné la iii,'urc dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 17, n.° 5, tandis que le même Fabricius a donné le nom de cieîus au genre Ti'lus de la fa- mille des térédyles, parmi les pentamérés, telle est l'espèce que nous avons fait figurer sur la planche 8 , n." 5 bis. Voyez Clairon et Tiixe. ( C. D.) TRICHODESMA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopét.ilées, de la famille des borragi- Tiées, de \a pentandiie monogjnie de Linna?us, ayant pour ca- ractère essenti-1 • Un calice persistant, à cinq divisions pro- fo; des; une corolle presque en roue, nue à son orifice; le limbe à cinq lol'es subniés au .'iommet ; cinq ét^imines; les anthères saillantes, adhérentes par deux rangs de poils sur leur dos, avec des arêtes forses et subulécs; un ovaire à quatre lobes; un stigmate simple; quatre noix à demi enfoncées dans les cavités d'une colonne centrale à quatre ailes. Trichodesma des Indes t Tricliodesma indica , Rob. Ero\vn , ISoi'. HolL, 496; Lehm. , Afperif., 1 , pag. ig?; Borago indica, Linn., Spec. ; Pluken., Almag., tab. 76, fig. 3. Ses liges sont droites, rameuses et velues, à rameaux inférieurs opposés; les supérieurs alternes, presque dichotomes. Les feuilles sont sessiles, étroites, lancéolées, un peu obtuses, à demi em- brassantes, étalées, presque en cœur, longues de deux ou trois pouces, larges de six lignes, rudes en dessus; les infé- rieures opposées; les supérieures alternes; les fleurs soli- taires, axillaires , pédonculées; les pédoncules hispides, ré- fléchis; le calice est pileux, à cinq découpures droites, sa- gil tées, terminées à leur base par deux oreillettes aiguës ; la corolle d'un bleu pâle, de la longueur du calice; le tube à cinq angles, dilaté à sou orifice; le limbe à cinq lobes ovales, en cœur, acuminés, marqués de cinq taches couleur de rouille; les anthères sont subulées, rapprochées en pyra- mide; les quatre noix oblongues, obtuses, élargies à leur base, soudées à une colonne centrale, à quatre ailes. Cette plante croit dans les ludes orientales. Trichodesma de Ceilan : Tricuodesma. zejlanica, Lehm.j TRI 227 loà. cit.; Borago zeylanica , Linn., Spec. ; Jacq. , Icon, rar. , 2, tab. 3i4s Pliiken., Mant. , tab. 355, fig. Zf Cette espèce a sa tige droite, hispide , haute d'un pied et plus. Ses feuilles sont opposées sur la tige , alternes sur les rameaux, hispides et verruqueuses en dessus, A^elues et blanchâtres en dessous, médiocrement péliolées, lancéolées, aiguës, entières, lon- gues de deux ou trois pouces. Les fleurs sont disposées en grappes simples, latérales, terminales et feuillées; les pédon- cules velus, plus longs que les feuilles; le calice est blan- châtre, très-velu, point auriculé, à cinq divisions ovales, lancéolées, acuminées ; la corolle presque en roue, de la longueur du calice, blanchâtre-, le limbe très-étalé, à cinq lobes acuminés ; les quatre noix sont obtuses^ lisses, très- glabres, luisantes. Cette plante croit dans les Indes orien- tales. TfticHODEsMA d'Afrique: Trichodesma africana , Lehm. , loc. cit.; Bh-nco africana, Linn. , Spec; Isnard , Jet. par., 1718, tab. 11; Bo):"^o verrucosa, Forsk. , Flor. (^grpt' arab., /, i, Cetie plante est très-verruqueuse , hérissée de petits poils roides, qui la rendent rude au toucher. Sa tige est droite, haute d'environ un pied , un peu riimeuse. Les feuilles sont portées sur de longs pétioles, ovales, oblongues, aiguës, op- posées et verdàtres , longues de deux ou trois pouces, larges d'un pouce, parsemées à leur face supérieure de beaucoup de verrues blanches, chargées chacune d'un poil court. Les lleurs sont petites, inclinées, bleuâtres, jaunes dans l'inté- Tieur, avec cinq taches purpurines, réunies en grappes ou petits bouquets axillaires et terminaux ; le pédoncule esï velu, presque capillaire, long de trois ou quatre lignes; le calice est presque pentagone, à cinq découpures lancéolées, non auriculées, rabattues; la corolle en roue; le tube court; le limbe à cinq lobes ovales, acuminés, roulés en spirale au sommet; les quatre noix sont rudes, ovalfs, à rebords blancs, armés de piquans. Cette plante croît dans l'Ethiopie et au cap de Bonne-Espérance. (Poir.) TRICHOGAMILA. (Bot.) Ce genre de P Browne paroît devoir être réuni au C/ia/cas dans la famille des aurantiacées, dont il diffère seulement par le calice accompagné de deux écailles. ( J, ) 228 TRI TRICHOGASTER. {IchthjoL) Voyez Trtchopode. (H. C.) TRICHOGONUM. {Bot.) Palisot de Beauvois a donné ce nom au genre de la famille des algues que Bory de Saint- Vincent a nommé et décrit sous le nom de Lemanea (voyez ce mot). Ce genre, adopté par les botanistes, est le Vertebraria de Roucel, FI. du Calv. ( Lem. ) TRICHOLUS. {Entom.) M. Dejean , dans son Catalogue, cite ce nom de genre de M. Mégerle comme correspondant à celui de Polydrusus de M. (îermar. Voyez à la fin de l'ar- ticle Rhinockres, n.° 70. (C. D.) TRICHOMANES. {Bol.) Genre de la famille des fougères, très-remarquable par la structure de sa fruclification et la na- ture membraneuse de sa fronde, qui rappelle celles des hé- patiques. Il est caraclérisé par ses sores placés sur le bord de la fronde et non sur le dos. Chaque paquet ou sore est contenu dans un tégument ou indusium d'une seule pièce, semblable à un godet alongé ou à une petite clqt;]»,. Dans le centre est une columelle ou réceptacle sétjfjrme, qui se prolonge très au-delà des tégumens; autour de cette colu- melle sont fixées des capsules. Celles-ci sont sessiles, munies d'anneaux élastiques, et s'ouvrent transversalement. Les fougères qui composent ce genre se font remarquer par leur fronde délicate, membraneuse, à surface luisante, sans épidémie ni pores corticaux. On les rencontre princi- palement dans les pays compris entre les tropiques; une seule est indiquée en Europe, en Irlande, mais il est dou- teux qu'elle appartienne à ce genre. "Willdeiiow décrit trente- quatre espèces de trichomanes, et Curt Sprengel qiwranle- six. Ce genre, établi par Linnaeus, a élé adopté par les na- turalistes. Le genre Hj'mcnophjlluin , Smith , qui en diffère essentiellement par ses tégumens bivalves, a été établi à ses dépens et est aussi nombreux en espèces. L'on doit aussi à M. Bory de Saint-Vincent les genres Feea et Hjmenostacliys , fondés sur des espèces placées autrefois dans le trichomanes. 1. "^ Fronde sitîiple. 1. Le Trichomanes réniforme : Trich. reniformis , Forst. . Swartz, Willd. , Spec. p/., 5, p. 426 ; Schkuhr, Crjpt. , i3o, TRI .29 pl. 134. Fronde réniforme, très-entière, slipitée ; réceptacles ou tégurnens très- rapprochés , presque couiigus. Cette fou- gère, dont les frondes sont droites et solitaires, croît à la Nouvclle-Zéelande. 2. Le Tricho.vianes muscoïde : Trich. muscoides , Swartz, "Willd., Sp. pl., loc. cit.; Phyllitis , Sloan, , ,1am., 18, Hist. , pag. 74, pl. -jj , lig. 1. Fronde presque roncit' ou oblongue, courtement stipitée, en coin, irrégulièrement ou obscuré- ment lobée, incisée, à découpures obtuses, sinueuses. Cette espèce rampe sur les troncs d'arbres à la Jamaïque, ety forme des gazons qui, par retfet de la forme des frondes, imitent de la mousse. 2.* Frondes ailées. 3. Le Trichomanes frisé: Trich. crispum, Linn., Spec.pl., i56o; "VYilld., Sp.pL, loc. cit.; Poly podium, Plum., F/7., 67, pl. 86; Darea , Fetiv. , Fil., 102, pi. 111, fig. 8. Fronde ailée, à frondules oblongues , obtuses , ciliées sur les bords; celles du haut réunies par leur base. Cette jolie fougère se trouve à la Jamaïque, à la Martinique et dans les An- tilles. 4. Le Trichomanes fleuri : Trich. floribundum ; Trich. rhi- zophjlla, Swartz, Cavan., Prœl. bot.; Humb. et Kuiith, Sjn. pl. œquin., 1, p. 8g; Willd. , 5pec. , 5, p. 5o5. Frondes ailées, à frondules lancéolées et dentées; les supérieures décurrentes. Cette fougère croît dans les forêts épaisses de l'Amérique méridionale, sur les bords du Rio-lNegro, près San- Carlos. Sa racine fibreuse pousse plusieurs frondes de cinq à huit pouces de longueur sur deux de largeur. Ces frondes, stériles, ont trois à quatre pouces et sont portées sur des stipes de deux à trois pouces, l-e rachis de ces frondes se termine en une pointe de deux à trois pouces, nue, filiforme, et qui a la propriété de prendre racine en terre et de contribuer ainsi à multiplier la plante. Les frondes fertiles ont cinq pouces et plus de longueur ; leurs frondules, qui ont les bords dentés, à dents obtuses, offrent des sores sur presque toutes leurs dents. 23o TRI 3.* Frondes presque deux fois ailées ou hipinnalijides. 5. Le Trichomanes AirÉ : Trlch. alatum , Swartz, Flor. Ind. occid., 5, p. 1732 ; Willd., Sp. pL, loc. cit.; Filicula, Plum., Fil., 73 , pi. ?o , fig. D; Petiv. , Fil. , 74 , pi. 3 , fîg. i 4. Fronde ailée, à frondules oblongiies, acumiiiéjes, pinuatifides, à dé- coupures incisées, dentées, avec le bord cilié; rachis ctslipc ailés; réceptacles un peu saillans. Cette petite fougère est toute velue et pellucide. On la trouve dans les parties élevées des monta^^nes de la Jamaïque, sur les troncs d'arbres. 6. Le Trichomanes pyxidifere : Trich. pyxidiferum , Linn. , Sp. pi., ]56i; Willd., Sp.pl., 5, pag. 5o8 ; Filix pjxidifera, Plum., Fil,, 74, pi. 5o, fig. E; Darea , Peliv., Fil., 104, pi. i3. Fronde ovale-oblongue, ailée, à frondules obîongucs, obtuses, pinnatifidfs, décurrenfes, à découpures presque di- visées en trois parties pinnatifidcs, obtuses, avec l'extrémité entière denticulée; rachis et stipe ailés; tégumens axillaires, saillans et comme portés sur un petit pied. Cette fougère, petite et délicate, ressemble à ïhYmenophyUuin ihunbridgense, S\vartz. On la trouve à Saint-Domingue, à la Jamaïque et dans les autres îles des mêmes parages. C'est le trichomanes pedicellafum , Desv. , selon Curt Sprengel. 7. Le Trichomanes bilabié : Trich. hilaliatum, Nées; Curt Spreng. , Syst., 5 . p. i3o. Fronde ovale en cœur, deux fois ai- lée, à divisions décurrentes et découpures linéairrs, obtuses, entières, émarginécs au sommet; tégumens bilabiés. Cette fougère, remarquable par la forme des tégumens, a été dé- couverte à Java. C'est à cette division que Sprengel ramène Vhymenophyl. lum alatum de Smith {Engl. bot., pi. 1417). que cet auteur anglois avoit d'abord donné pour une variété de ïhjmeno- phjllum thunbridgense , dans son Flora britannica , 2, pag. 1 142, où il fait observer qu'on ne doit pas confondre cette fougère avec le Trich. pyxidiferum, Linn., comme l'a fait Hudson. Cet hjmen.^phyllum alatum, Smith (Trich. liyberni- cum, Spreng., Sjst., 6, p. i3o)se trouve près de Dublin en Irlande, et diffère de ïhjmenophjUum thunbridoense par les tégumens axillaires et privés de lèvres. TRÎ 25i 4. '•■ Frondes deux fois ailées, 8. Le Trichomanes mille - feuilles ; Trich. achilleœfolium , Bory, "VVilld., Sp. pL, 5, p. 5 12. Frondes deux fois ailées, à l'rondiiles décurrentes, pinnatifîdes, et découpures linéaires, obtuses, un peu émarginées ; rachis ailé. Cette fougère a ses frondes longues de trois à six pouces. Elles sont portées sur des slipes de deux à quatre pouces, cylindriques ou presque à deux tranchans; la colonne centrale filiforme, trois fois plus longue que les tégumcns. Cette fougère a été décou- verte aux iles Maurice et de Bourbon, par M. Bory de Saint- Vincent. 5. * Frondes trois fois ailées. 9. Le Trichomanes GRiiMPANT : Tric/i.scandens, Linn.;^!!^., Sp. pi., 5, p. 5j3; Adiantum, Sloan., Hist. Jam., 1, p. 96, pi. 58; Pluin. , Fil., 76, pi. g5; Darea, Pctiv. , Fil., 102, pi. 12 , fig. 5. Fronde trois fois ailée; frondules oblongues, pin- iialifides, à découpures linéaires, obtuses; stipe et rachis nus. Cette fougère se fait remarquer par sa tige, qui est une souche rampante, rameuse, qui s'enracine de distance en dis- lance, en poussant des touffes de frondes. On la trouve à Saint-Domingue. Les genres Dicksonia, Cheilanthes , Pteris , Dai>aîlia et Cœ- nopteris , contiennent quelques fougères qui ont été considé- rées comme des espèces de trichomanes par divers auteurs. Nous avons annoncé plus haut que les genres Feea et Hjyme- nostachjs avoient été établis, par M. Bory de Saint-Vincent, sur des fougères données avant lui pour des trichomanes. Le Feea. Ce genre se distingue essentiellement du Tricho- manes par ses tégumens ou involucrcs nus, libres, pédicellés, cyathiformcs, à bords entiers et disposés en épis distiques sur des hampes fort distinctes des frondes. Les capsules ont des pédicellés fort courts et sont fixées à une columelle longue et très-saillante hors de Finvolucre. Ce genre comprend trois jolies petites espèces à frondes pinnatifîdes, d'une consistance membraneuse, réticulaire. Ces fougères sont remarquables parla disposition de leur fructification, qui leur donne l'ap- parence des osmondacécs. Le trichomanes osmondoides , Foir., ■2Z2 TRI est une première espèce. M. Bory y joint le. Feea poiy- podium, qui croit à la Guadeloupe: il a les frondes pinna- tilides et longues de quatre à cinq pouces, sur douze à dix- huit lignes de largeur ; les pinnules sont ovales, linéaires ; les inférieures découpées. La fructification forme des épis de deux à trois pouces, nus, portés sur des hampes de trois à quatre pouces, qui partent d'entre les frondes stériles et s'é- lèvent au-dessus. M. Bory soupçonne que cette espèce est l'une des deux plantes que Rudge a figurées et nommées tri- chomanes elegans. Une troisième espèce est le Feea nana, Bory, Dict. class. , vol, 6 , p. 446. Elle a les frondes ailées, à fron- dules ovales, et les épis très -grêles. Les frondes ont deux pouces de Lauteur; les épis sont plus élevés. Cette fougère croît à la Guiane, où elle a été découverte par M. Poiteau. Le genre Hymenostachjs diffère du trichomanes par ses té- gumens ou involucres de même nature que la fronde, et fixés au bord des frondes fertiles sur la continuation de la ner- vure , dont la columelle est comme une prolongation , et qui, se bifurquant, concourt à former un urcéole dont une valve est plane. Uhj'menostachys diversifrons , Bory, seule espèce du genre, est une fougère très-élégante, découverte à la Guiane par M. Poiteau. Elle croit sur le terreau formé par les arbres pourris. Ses frondes stériles sont pinnatifides ; celles fertiles très- étroites , linéaires, plus longues, garnies sur les bords de tégumens pressés les uns contre les autres, de sorte à se présenter comme des épis comprimés , portés sur des stipes beaucoup plus longs. M. Rudge a figuré l'épi de cette espèce et une fronde stérile de VliYmenostachjys polypodium, et il en a fait son trichomanes elegans déjà cité. Cette erreur a été re- levée et prouvée par M. Bory de Saint-Vincent; ainsi cette espèce fausse doit être rayée dans Willdenow et dans Curt Sprengel. Ce dernier naturaliste pense avec raison que le trichomanes, le feea, Vhjmenostachjs et le didjmoglossum , Dev. , forment parmi les fougères une section parfaitement distincte, celles des hymenopoYllées , dont il fait même une famille qui éta- bliroit un passage entre les hépatiques et les fougères. Ces plantes se conviennent par le tissu de leur fronde, qui est composée d'un réseau semblable à celui des hépatiques et TRI 233 des mousses, et par les capsules fixées à un axe central ou columelle, qui est une prolongation des nervures de la fronde , et enveloppées d'un tégument entier ou bivalve. Sprengel place ce groupe après les fougères proprement dites et en fait un ordre distinct, comme M. Bory Tavoit proposé. (Lf.m.) TRICHOMATES. (Bot.) Nom donné par Palisot-Beauvois à la seconde section de la famille des algues , d'après sa clas- sification où il réunissoit toutes les espèces filamenteuses, ou simples, ou diversement ramifiées, entières, cloisonnées ou articulées , et remplies d'une substance pulvérulente que l'on soupçonne être les organes reproductifs. D'après cette définition, les trichomates représentent les algues articulées, autrefois désignées par confcrva. (Leji.) TRICHONEMA. {Bot.) Gawler a établi sous ce nom un genre particulier pour toutes les espèces d'IxiA (voyez ce mot), qui ont les filamens des étamines velus ou pubescens. Nous en citerons quelques espèces; mais ce genre, très-mé- diocre, devroit être supprimé. Trichonema a feuilles filiformes : Trichonema fdifolia , Gawl.; I xi a fdifolia , Redout. , Liliac, tab. 261, fig. 2. Cette plante a des tiges grêles, hautes de trois ou quatre pouces, striées, à demi cylindriques. Les feuilles sont de la longueur des tiges, quelquefois plus, glabres, droites, aiguës, fort menues: les Heurs solitaires, assez grandes, d'un jaune vif ou de couleur rougeàtre; les valves de la spathe sont lan- céolées, aiguës, une fois plus courtes que les fleurs ; le tube de la corolle est court; les divisions du limbe sont lancéolées, aiguës; les filamens velus à leur base; les stigmates arqués et bifides. Cette plante croît au cap de Bonne- Espérance. Trichonema a feuilles recourbées : Trichonema recurvifoUa, Gawl.; Ixia recur^ifolia, Redout., Lil. , 5, tab. 25 1, fig. 1. Cette plante a le port de Vixia bulhocodium. Ses tiges sopl simples ou un peu ramifiées, hautes d'un a quatre pouces, triangulaires, munies, sur deux de leurs angles, d'un rebord brun, membraneux, finement denticulé. Les feuilles sont très-étroites, radicales et caulinaires, beaucoup plus longues que les tiges , presque ensiformes; les extérieures fortement recourbées en dehors. Les fleurs sont terminales, solitaires, 254 TRI asser. jrrandes, d'un jaune verdàtre; la spathe a deux valves lancéolées, un peu obtuses; l'extérieure striée et ponctuée en brun; les divisions de la corolle sont lancéolées, aiguës, peu étalées; les filamens velus à leur base, et les trois stigmates divisés chacun en trois lanières filiformes, très- courtes. Cette plante croit au cap de Bonne -Espérance. (PoiR.) TRICHONOTE, Trichonotus. {Ichthyol.) M. Schneider a donné ce nom à un genre de poissons très-voisin de celui des callionymes et n'en différant que par l'existence d'une seule nageoire dorsale et plus de longueur dans le corps. Les deux premiers rayons de la nageoire dorsale sont prolongés en longues soies, et les branchies, dit-on, sont bien fendues. (Voyez Callionyme.) Ce genre ne renferme encore qu'une espèce, qui a été nommée par M. Schneider Trichonotus seligerus. (H. C.) TRICHOON. (Bot.) Genre de graminées, établi par Roth pour une espèce de roseau, Yarundo karla de Retzius, 0^5., 4, page 2 1 , qui a été séparé des roseaux à cause de son ovaire et de ses semences, seules pourvues de poils, qui n'existent ni sur le calice ni sur la corolle. Cette plante a des chaumes fort élevés , fistuleux , presque de la grosseur du petit doigt, garnis de feuilles très-longues, rudes au toucher, larges d'un travers de doigt. La panicule est au moins longue d'un pied, resserrée, presque unilaté- rale, inclinée; le rachis sillonné et anguleux ; les pédoncules à demi vcrticillés, alongés, point articulés, supportant, à l'extrémité de leurs divisions, des épillets épars ; le calice est uniflore, linéaire, à deux valves nues, striées, inégales, plus courtes que celles de la corolle, dont les valves sont linéaires, subulées, une fois plus grandes que le calice, striées, presque égales, roulées sur elles-mêmes. Cette plante croît dans les Indes orientales. (Poir.) TRICHOPHORE, rrichophorum. (Bot.) Genre établi par M. Persoon, de la famille des cjpéracées, de la Iriandrie mo- nogjnie de Linnaeus, qui tient le milieu entre les scirpus et les eriophorum , à peine distingué de ces derniers, dont les épillets sont presque ovales , composés d'écaillés imbriquées en tout sens ; les semence» enveloppées de soies capillaires TRI 235 très- longues, point lanugineuses, et qui restent souvent au nombre de six. II faut y rapporter les espèces suivantes. Trichoihore rayk : Trichophorum lineatum, Fers. , Synops. pi., \ , pag. 6g; Scirpus lineatus , Mich., Flor. lor. amer., i , pag. 32. Cette plante a, dans son port, de grands rapports avec le scirpus sjWaticus. Ses tiges sont droites, simples, gar- nies dans toute leur longueur de larges feuilles semblables à celles des graminées. Les fleurs sont disposées en panicules, dont les unes sont terminales, les autres latérales, situées dans l'aisselle des feuilles supérieures, composées d'épillets {ort petits, ovales, oblongs, munis d'écailles imbriquées, lan- céolées, roussàtres, dont le dos est relevé par une ligne sail- lante , verdàtre, en forme de carène. Cette plante croit dans ïa Carolim^. Trichofhork faux-sodchet : Trichophorum cjperinum, Pers., Syn. , loc. cit.; Eryophorum cjperinum, Linn. , Spec; "Walth., CaroL, 71; Pluken., Mant. , tab. 41g, fig. 5 ; Mich. , Flor. lor. amer. , loc. cif. Très- grande espèce, dont la tige s'élève fort haut et présente le port d'un souchct; elle est glabre, trian- gulaire, droite, feuillée : elle supporte à son extrémité une panicule très -ample, presque en ombelle, dont les princi- paux pédoncules sont plusieurs fois ramifiés; les épillets sont très- nombreux , ovales, pédicellés; les écailles imbriquées, un peu roussàtres; à la maturité des semences on y distingue des soies roussàtres : point lanugineuses , au nombre de six , un peu plus longues que l'épillet, mais plus courtes quand elles accompagnoient l'ovaire. Les feuilles sont grandes, alternes, graminiformes ; celles qui accompagnent la panicule, l'éga- lent presque en longueur. Cette plante cr-^it dans l'Amérique septentrionale, depuis la Virginie jusque dans la Géorgie. TftiCHorHORE DES Alpes : Trichophorum alpinum , Fers., Syn,, loc. cit.; Eriophorum alpinum, Linn., Spec; Flor. Dan,, 620; Eagl, bot,, tab. 3ii. Cette plante est petite : elle a presque l'aspect du carex dioica avant qu'elle soit en fructification. Ses tiges naissent en faisceau; elles sont droites, fort grêles, triangulaires, nues dans la plus grande partie de leur lon- gueur, longues de quatre ou six pouces, munies de quel- ques gaines fort courtes et pointues : les feuilles radicales sont fasciculées, trigones, filiformes, subulées , striées, près- 236 TRI que de la longueur des tiges. L'épi est fort petit, terminal, droit, peu garni de fleurs; les écailles son^lisses, roussàtres ou ferrugineuses; les soies qui accompagnent le fruit, sont très- blanches, ondulées, en très-petit nombre , point lanugineuses. Cette plante croit sur les montagnes alpines. Veriophorum hudsonianum de Michaux, loc. cil,, n'en est probablement qu'une variété, observée à la baie d'Hudson, proche le lac des Misfassins. (Poir.) TRICHOPHORUS. (Bot.) Nom proposé par Palisot-Beau- vois pour désigner les oscillaloirps de Vaucher. Ce nom a été adopté par M. Bonnemaison , qui établit ainsi le caractère de ce genre : Fronde gélatineuse, étendue, supportant ou renfermant presque en entier des filamens simples, tubu- leux, continus, obtus, à locules libres, horizontales. Voscil- latoria princeps, Vaucher, est donné par l'auteur comme le type du genre. Les trichophorus se trouvent dans les lieux inondés, les lieux humides , dans les eaux thermales , etc. , ce sont de petits filamens tubuleux, continus, d'un diamètre égal dans toute leur longueur, obtus, plus ou moins enveloppés dans une membrane gélatineuse, de consistance variable, ainsi que leur substance propre. Ces filamens y sont souvent rappro- chés par leur base et rayonnans vers la surface, qu'ils dépas- sent. Ils renferment dans leur intérieur des espèces de stries transversales très- minces, presque contiguës , qui ne sont autre chose que des locules annelées. Étant adhérentes aux parois, elles se cassent fréquemment en petits morceaux lais- sant des intervalles vides, et même s'échappent en entier du tube. Vaucher a cru que leur reproduction se faisoit par la fracture des filamens, fondé sur ce qu'il a rencontré des tubes complètement vides, qu'il regardoit comme des four- reaux et qu'il a vu des portions garnies en partie de leurs stries horizontales. Je suis plus porté à croire, ajoute M. Bonnemaison , que les locules seules renferment les germes des nouvelles plantes, etc. Depuis Vaucher, qui a fait connoitre avec détail diverses espèces, qu'on a répété ses observations, la plupart des na- turalistes sont encore indécis sur la vraie place qu'on doit leur assigner dans la série des êtres végétaux ou animaux. TRI 237 M. Bory, qui a nommé ce genre Oscillaria, fait remarquer que les filamenssont doués de mouveuiens variés, volontaires, souvent fort vifs, d'oscillations, de reptation et d'enlacement, à l'aide desquels ils se tissent en membranes phytoïdes où tous ces mouvemens cessent aussitôt. Ces observations tendent à faire regarder ces êtres comme participant à la fois des animaux et des végétaux , et c'est maintenant une question très-agitée, que celle de savoir dans lequel des deux règnes, végétal ou animal, on doit les ranger; les opinions sont partagées, et la question est encore indécise. Nous bornerons là notre article, en renvoyant le lecteur aux mots Némazoaires , Oscillaires, Psychodiaires et Thalassio- PHYTES. (LeM.) TRICHOPHYLLUM. {Bot. ) Genre de la famille des synan- thérées , de l'ordre des corymbifères , et de la sjngénésie polf- garnie superflue, établi par Nuttal et placé par lui auprès du genre Bccbera , Willd., et surtout du Tagetes, dont il se rap- proche infiniment. 11 est caractérisé ainsi : Calice oblong, cylindrique, formé de cinq à douze folioles, régulier; fleu- rons du pourtour oblongs; réceptacle nu; aigrette paléacée , formée de cinq à huit petiles pièces ou feuillets obtus. Nuttal rapporte à ce genre deux plantes herbacées à feuilles alternes ou opposées, palmées, pinnatifides, tomenteuses ou velues; et à. pédoncules uniflores , dichotomes et terminaux. 1. Le Trichophjllum lanatum , Nutt. , Gen. amer., pi. a, p. 167 ; Aclinella Lanata , Pursh , 2, p. 56"o ; Helenium lanatum , Curt Spreng. , Sjst. veg. , 3 , p. 674. C'est une herbe vivace entièrement et fortement laineuse ou tomenteuse; à feuilles alternes; celles de la tige presque palmées, ailées; celles des rameaux linéiiires et entières; pédoncules alongés, terminaux; fleurs d'un beau jaune, très-semblables à celles des tagètes. Cette plante croît à la source de la rivière Columbia , aux États-Unis. 2. Le Trichophyllum oppositifoUum , Nutt., /oc. cit.; Hele- nium oppositifolium , Curt Sprengel, loc. cit. C'est une herbe couchée et plus branchue que la précédente , moins velue et simplement canescente , ayant les poils plus courts. Ses feuilles sont opposées, toutes palmées et tritides, avec les segmens ligules, simples ou étalés, et subdivisés; les pédon- 238 TRI cules , guère plus longs que les feuilles, sont ordinairement dichotomes. Cette plante croît sur les montagnes nues et stériles , près du fort Mandan , sur les bords du Missouri. (Lem.) TRICHOPHYLLUM. (Boi.) Reneauhne , cité par Lînnœus, nommoit ainsi le leucoium autumnale. On trouve dans Césal- pin la mentioQ d'un autre Trichophjllum, qui est une petite plante marine, croissant sur les pierres et formant une simple chevelure sans tige : c'est peut-être celle qu'on appelle la mousse de Corse, /ucu5 helminthochorton, célèbre comme plante anti- vermineuse, commune dans la mer de Toscane , et consé- quemment très- connue de Césalpin , qui ajoute que c'est le Iryon thalassion de Dioscoride. (J. ) TRICHOPODE, Trichopodus. (Ichthjol.) On a ainsi appelé un genre de poissons de la famille des léiopomes et très- voisin de celui des osphronèmes, dont il ne diffère que par le défaut d'épines aux catopes en dehors du long brin. (Voyez OsPHRONÈME. ) M. Schneider a donné à ce genre le nom de irichogasler. Le Trichopode mentokmer : Trichopodus mentuin , Lacép. ; Trichogasterfasciatus ,SchneiàeT. Mâchoire inférieure avancée en manière de menton; nageoires pectorales courtes, larges et arrondies; nageoire caudale rcctiligne. Décrit par feu le comte de Lacépède, d'après un dessin trouvé dans les manuscrits de Commerson. Le Trichopode trichoptere : Trichopodus trichopterus , La- cép.; Labrus trichopterus , Linn. Rayons des -^ageoires pec- torales prolongés en très -longs filainens; une tache ronde, noire, à bord plus clair, de chaque côté sur le corps et la queue, qui sont ondes de brun et tachetés de noirâtre; na- geoires anale et caudale pointillées de blanc. Taille de trois pouces et demi. ' De la mer des Grandes Indes. (H. C. ) TRICHOPTERE. ( Ichthjol. ) Voyez a Particle Tricuopode. (H.C.) TRICHOPTERE, Trichoptera. (Entom.) Ce nom, qui si- gnifie ailes velues, a été donné par M. Meigen à un genre de petits diptères, insectes de la famille des hydroniyes, qui correspondent à ceux que M. Latreille a appelé psychod^es, TRI 259 iioni que Fabricius a adopté. Nous en avons donné la figure pi. 5i , n.^A. (CD.) TRICHOPTERIS de Curt Sprengel. {Bot.) Voyez Trichip- TERIS. (LeM.) TRICHOPTERIS. (Bot.) Necker avoit donné ce nom au knaulia papposa, qu'il distinguoit par l'aigrette de ses graines plumeuses et non composée seulement de poils, (J. ) TRICHOPUS. (Bot.) Gœrtuer décrit sous ce nom un fruit de Pile de Ceilan , où il est nommé bempul, et dont l'origine n'est pas connue. C'est une capsule recouverte par le calice persistant et adhérent, qui est triangulaire, à angles ailés , divisée intérieurement en trois loges dispermes, dont les graines, attachées aux cloisons, irrégiilières à leur surface, contiennent un périspfrme cartilagineux, au bas duquel est niché un embryon monocotylédone très-petit. Faute de con- noître le nombre et i'inseriiun des étamines, on est indécis pour reporter ce fruit aux narcissées, ou aux iridées, ou aux amomées. (J. ) TRICHOSANTHES. (Bot.) Voyez Anguinç. (Lem.) TRICHOSOME, Triclosoma. {Enloz.) Genre de vers intes- tinaux, de la famille des ascaridiens, établi par Zeder sous la dénomination de Capiilaria, que M. Rudolphi navoit pas adopté dans son Entozoorum sjitema , croyant que les es- pèces de capilla'res de Zeder pouvoient rester parmi les trichocéphales , et que dans son Synopsis il a rétabli, mais sous le nom de trirhosome, qui indique la finesse et la forme générale du corps de ces animaux. l,a caractéristique de ce genre est la suivante : Corps arrondi, élastique, très-fin en avant et s'accroissant d'une manière presque insensible d'a- vant en arrière, tandis que c'est presque subitenient dans les trichocéphales ; bouche ponciiforme ; organe inàle de la génération formé par un seul fil contenu dans une gaine. Ainsi, en comparant ces caractères avec ceux qui ont été rapportés à l'article Trichocéphale, il sera aisé de voir que ce sont deux genres bien rapprochés, et M. Rudolphi con- vient lui-même que le canal intestinal, les organes de la gé- nération dans les deux sexes et même les œufs, augmentés de chaque côté d'un nodule, tout est parfaitement semblable. M. Rudolphi place dans son genre Trichosome vingt- deux 24o TRI espèces, dont six certaines et seize douteuses : toutes du canal intestinal des oiseaux. Les principales sont : Le Trichosome du canard : T. anatis , Schrank, Vet. acad., N. Handl. , 1790, page 119, n.°5; Linguatula trichocephalus, ejusd., Samuel, page 282, n.° 5; Capillaria tumida, Zeder, JSaturg., page 61. tab. 1, fig. 8 et 9 ; Trichocephalus capil- laris , Rudolphi, Entoz. , t. 1 1 , part. 1 , page 86; Trichosoma hrevicolle, Sjnopsis. Corps d'un demi-pouce de long, obtus en arrière, terminé en avant par une partie plus étroite, en forme de cou et courbé dans le reste de son étendue. Dans le cœcum de plusieurs espèces de canards. Le T. OBTUS : T. ohLusum; T. tenais simum, Entoz., n.° 2, et "Wiedm., Archiv , 3, part. -j. , tab. 6. Corps de six à douze lignes de long, contourné dans le» deux sexes, très- obtus en arrière et insensiblement plus étroit dans la moitié anté- rieure. Trouvé par M. Rudolphi dans le cœeum d'un hibou (Strix huho , Linn.). Le T. i.oNGicoLLE, T. longicolla, Rudolphi, Sjnops. , p. i3, n.° 4> a été décrit sous le nom d'hamularia nodosa. (Voyez Hamulaire. ) Le ï. INFLÉCHI : 2\ inflexum, Rudolphi, Sjmops. ; Bremser, Icora. , tab. 1, fig. 12 — i5. Corps d'un pouce de long, très- fin, fortement infléchi, augmentant insensiblement de gros- seur d'avant en arrière; appendice filiforme du mâle très- long. Du canal intestinal du merle bleu. Le T. PLiQi'E : T. plica, Rudolphi, Synops.^ n° 6 , vient de la vessie urinaire d'un chien. Toutes les autres espèces existent dans la collection du Ca- binet de Vienne et prennent leur dénomination de l'animal dans lequel chacune a été trouvée, sans désignation de ca- ractères. (De B. ) TRICHOSPERMUM. {Bot.) Le genre Parthenium , dans la famille des corymbifères, avoit été décrit incomplètement par Linna?us , qui n'avoit pas remarqué que les deux borda latéraux amincis delà graine, se détachoient en partie sous forme d'appendices. Cavanilles, observant ce caractère dans le parthenium liysterophorus , en avoit fait son genre Argjro- TRI 241 thceta, et Ortega , pour la même raison, l'avoit séparé dans le même temps sous le nom de Villanova. D'une autre part Beauvois observant en Amérique le parthenium integrifuUum, dans lequel il vit les mêmes appendices, crut devoir le dis- tinguer, et en fit son Trichospermum. Il en résulte que les deux espèces de Partheniurn , seules connues, doivent conser- ver leur nom primitif, avec la réforme du caractère de Lin- nœus, et que les trois nouveaux genres ne peuvent être conservés. (J. ) TRICHOSPIRE, Tricliospira. {Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, à fleurs composées, de l'ordre des Jlosculeuses, de la syngénésie séparée de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice ou involucre commun nul; des fleurs agglomérées en verticilles, tubuleuses, hermaphrodites , sé- parées par des bractées; le tube des corolles grêle; leur limbe à cinq lobes ; cinq étamines syngénèses; les semences comprimées, surmontées de huit ou neuf arêtes, deux beau- coup plus longues, écartées, très-ouvertes. Trichospirb a feuilles de menthe : Trichospira menthoides , Kunth, in Humb. et Bonpl., JSoy. gen. , 4 , p. 28 , tab. 3 12. Plante ayant la tige renversée , rampante à sa partie inférieure , rameuse, cylindrique, cannelée, pubescente , lanugineuse; les rameaux alternes; les feuilles des tiges alternes, celles des rameaux opposées , sessiles, embrassantes, ovales, spatulées^ obtuses, à grosses dentelures, vertes et glabres en dessus, tomenteuses et blanchâtres en dessous, longues de près d'un pouce, larges de quatre ou cinq lignes. Les fleurs agglomé- rées , disposées par verticilles axillaires , distans, à demi globuleux, entourés de quelques bractées fort petites, dia- phanes, ovales, oblongues, qui tiennent lieu d'involucre ou de calice commun; les fleurs séparées par d'autres bractées linéaires, obtuses, presque planes, un peu membraneuses ^ glabres, scarieuses et pubescentes au sommet. La corolle est violette ; son tube grêle ; le limbe campanule, cà cinq lobes lan- céolés, recourbés; les anthères sont conniventes et saillantes. L'ovaire est glabre, comprimé en forme de coin, légèrement cilié , une fois plus long que la corolle; le style glabre , à deux stigmates étalés, pubescens : les semences sont glabres, com- primées, rudes et ciliées à leurs bords, brunes, munies de 5.';. 16 342 TRI trois côtes saillantes, couronnées par huit ou neuf arêtes , dont deux ])eaucoup plus longues, très- écartées, plus lon- gues que la corolle. Cette plante croit dans l'Amérique mé- ridionale, sur les bords du fleuve Apurés. (Poin.) TRICHOSPORE, Trichcsporum. {Bot.) Genre de plantes di- cotylédones à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières,' de la famille des bignoniées , de la didjnamie angiospermie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel : Un calice tubu- leux , à cinq divisions égales; une corolle tubuleuse, courbée; ]e tube dilaté à son orifice ; le limbe oblique , presque à deux lèvres; quatre étamines didynames avec le rudiment d'une cinquième; les anthères conniventes; un ovaire supérieur; un style; un stigmate creusé presque en entonnoir; une cap- sule très -longue, en forme de silique, à deux valves, pres- que à quatre luges ; les semences nombreuses, fort petites, munies à leurs deux extrémités d'une soie en forme de queue. Trichospore radicant; Trichosporum radicans , Blume, Flor. jav., fasc. 14, pag. 764. Cette plante a des tiges radicantes, des feuilles opposées, ovales ou ovales- oblongues , aiguës, quelquefois légèrement échancrécs en cœur à leur base, sans nervures, un peu pileuses. Les pédoncules sont axillaires et terminaux, chargés de deux fleurs de couleur écarlate en de- hors, d'un jaune de soufre en dedans, munies de deux brac- tées. On distingue, outre les quatre étamines, le rudiment d'un cinquième filament fort petit. Cette plante croit à Java et à Sumatra , dans les grandes forêts. TaicHosPOBE élégant; Trichosporum pulchruin, Blume, loc. cit. Cette belle espèce se trouve dans les mêmes lieux que la précédente : elle est pourvue d'une lige radicante. Ses feuilles sont opposées, lancéolées, glabres à leurs deux faces, arrondies à leur base, sans nervures sensibles. Les pédoncules sont axillaires et terminaux , réunis par fascicules , chargés de deux bractées chacun et d'une seule fleur d'une belle cou- leur écarlate. Cette plante, ainsi que la précédente , fleurit pendant toute l'année. (Poir.) TRICHOSPORIUM. (Bot.) Filamens floconneux, variables, cloisonnés; sporidies éparses, nues , enveloppées d'abord dans les flocons. Pries, auteur de ce genre de la famille des cham- TRI 243 pignons byssoïdes et de la tribu qu'il désigne parRacodiaccœ, y ramène des espèces de sporotrichum , et principalement celles qui croissent sur les pierres, les murs, les troncs d'arbres et dans lesquelles les sporidies ne sont pas d'abord voilées par les flocons. Ce genre auroit en cela de l'affinité avec le Sr.pe^ donium, Link, chez lequel les sporidies sont rassemblées ou accumulées au milieu des flocons des filamens ; mais ces deux genres diffèrent par plusieurs autres caractères. (Voyez Sepe- noNiUM.) Pries ne cite aucune espèce nominativement. (Lem*) TRICHOSTÈME, Trichoslema. [Bot.) Genre de plantes di- cotylédor^es, à fleurs complètes, monopétalf es , de la famille des labiées, de la didynamie gymnospermie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à deux lèvres, la supérieure plus grande, à trois découpures égales; l'infé- rieure à deux divisions aiguës; une corolle labiée ; le tube très-court; la lèvre supérieure courbée en faucille; l'inférieure à trois lobes; celui du milieu fort petit; quatre étamines très- ïongues , courbées , didynames ; un ovaire supérieur , à quatre lobes; un style; un stigmate bifide; quatre semences au fond du calice. Trichostème dichotome : Trichostema dichotoma, Linn. , Spec. ; WiUd., Spec, 3, pag. 170. Plante herbacée, dont les liges sont droites, presque cylindriques, pubescenfes, d'un brun rougeàtre, médiocrement rameuses, hautes d'environ huit ou dix pouces; les rameaux courts, opposés; les su- périeurs dichotomes. Les feuilles sont opposées, médiftcre- ment pétiolées , lancéolées ou linéaires, presque rhomhoï- dales, un peu pubescentes, entières, aiguës, longues d'un pouce et plus, rétrécies à leur base en un court pétiole. Les fleurs sont situées à l'extrémité des rameaux, supportées par des pédoncules axillaires , droits, opposés, filiformes, pu bes- cens, beaucoup plus longs que les feuilles, divisés vers leur sommet en quelques ramifications opposées ou alternes , courtes, uniflores, munies à leur insertion de petites brac- tées lancéolées. Le calice est petit, à peine pubescent, à deux lèvres inégales; la supérieure trifide, l'inférieure bifide, beau- coup plus courte. La corolle est petite, de couleur purpu- rine; les filamens des étamines très -longs , capillaires, re- icourbés; les anthères simples; les semences un peu arrondies. fl44 TRI renfermées dans le calice agrandi, ventru, connivent à ses bords, et tellement disposé que la lèvre inférieure devient supérieure. Cette plante croît dans la Caroline et la Vir- ginie. Trichostème en SPIRALE; Trichoslema spiralis , Lour. , Flor, Cochin., p. 461. Cette espèce a des tiges droites, herbacées, hautes d'environ quatre pieds, qnadrangulairt's , rameuses, un peu velues; It-s rameaux axillaires, opposés, très-ouverts, garnis de feuilles ovales, opposées, entières, tomenteuses , particulièrement a leur face inférieure, aiguës au sommet. Les fleurs sont terminales, disposées en épis axilhiircs, op- posés, alongés. Le calice est divisé en deux lèvres, la supé- rieure à trois divisions égales, l'inférieure bifide. Sa corolle est blanche ou un peu violette, à deux lèvres; la supérieure courbée en faucille, l'inférieure à trois lobes inégaux; les étauiines, plus longues que la corolle, ont les filamens roulés en spirale; les deux plus courts renfermés dans la corolle, le calice renferme quatre semences nues. Cette plante croît aux lieux incultes, dans la Cochinchine. Trichostème branchoe : Trichoslema brachiala, hinn. , Spec. ; Lamk., ni. gen., tab. 5i5; Dill. , Hort. Eltham. , tab. 285, fig. 569. Cette plante s'élève de huit à dix pouces ou d'un pied tt plus, sur une tige droite, rameuse, légèrement pu- bescente; les rameaux sont opposés, fort longs, très-ouverts, garnis de feuilles sessiles, opposées, ovales -lancéolées, légè- rement pubescentes à leurs deux faces, entières, obtuses, un peu rétrécies à leur base. Les fleurs sont situées au sommet de petits rameaux axillaires , opposés; elles sont pédicellées, au nombre de trois ou quatre, munies de petites bractées lancéolées, courtes, pubescentes, ainsi que les pédicelles. Le calice est un peu velu, à deux lèvres; la supérieure à trois découpures courtes, un peu obtuses; l'inférieure bifide, beaucoup plus courte; la corolle petite, de couleur purpu- rine; sa lèvre supérieure droite, un peu concave, à quatre lobes ovales, un peu arrondis; la lèvre inférieure plus lon- gue, pendante, presque linéaire, obtuse, très- entière; les étamines sont plus courtes que la corolle. Cette plante croît dans l'Amérique septentrionale. (Poir.) TRICHOSTEMMA. {Bot.) Voyez la description de ce genre, TRI 245 ou sous-genre, dans notre article Rudbeckiées , tom. XLVI, page 409. (H. Cass.) TRICHOSTOMUM, Ciliaire. (Bot.) Genre de plantes de la famille des mousses, établi par Hedwig. adopté par les- botanistes et considérablement réduit par Bridel. Il appar- tient à l'ordre des mousses à péristome simple , et se trouve voisin du Dicranum et du Cynoiontium. Il est caractérisé par son péristome simple, à seize dents, chacune divisée jusqu'à la base en deux , trois ou quatre branches ou jambes fili- formes; par sa coiffe cucculiforme; et par sa capsule presque régulière, un peu comprimée sur un côté, avec ou sans an- neau. Les fleurs sont monoïques; les mâles gemmiformes, axillaires dans les feuilles ou terminales; elles offrent un petit nombre d'anthères ou organes génitaux , privés de para- physes. Les fleurs mâles sont terminales; elles contiennent six organes génitaux et quelques paraphyses filiformes ré- gulièrement articulés. Les espèces de ce genre sont des mousses qui ont le port des dicranum, quelquefois ceux des tortula. Elles se rappro- chent des tortula par la forme de leurs capsules. Les feuilles sont munies d'une nervure le plus souvent continue jusqu'à la pointe; les tiges simples ou rameuses. Ces mousses se trou- vent partout; elles forment des touffes et des gazons vivaces sur la terre nue ou plus rarement sur le bois pourri. C'est d'après Bridel que nous présentons ce genre, et avant de passer à la description de quelques-unes des onze espèces qu'il y ramène, nous devons faire remarquer que le Tri- chostomum , tel qu'Hedwig l'avoit considéré, étoit beaucoup plus étendu , et que les naturalistes qui lui ont succédé , l'ont conside'rablement augmenté. Bridel, en le reformant, l'a divisé en plusieurs genres ; savoir : le Trichostomum , qui renferme les espèces qui ont servi de type au genre d'Hedwig ; le Racomitrium, VOlimitrium ,le Cinclidotus de Palisot-Beauvois, qu'il adopte; mais ces genres ne sont pas reconnus par tous les botanistes. Le Cawpjlcpus et le Ceratodon du même auteur comprennent aussi des Trichostomum de divers botanistes. Les espèces de ces divers genres ont été pour la plupart considérées comme des dicranum, quelques-unes comme des tortula. ou barbula, des hjpnum, des didjmodon, cjnodon et 246 TRI coscynodon. Linnœus avoit placé dans son genre Bryum\es es- pèces qu'il a coiinues : ce que Dillenius, Haller , Schreber ^ avoient fait aussi pour les mêmes plantes. Les espèces présentées par Bridcl sont divisées en deux groupes, §. 1." Tige simple. 1. Le Trichostomum tordu : Tricliostomum tortile, Schwsegr., SuppL, 1, i/" part. , pi. 35;Funck, Mocst., Tp\. i6; Dicranum tortile , Web. et Mohr, Bot. Taschenh. , pi. j , fig. 12 et i5; Mnium tortile, Gmel., Syst. , 2, page iS^S. Tige simple, droite 5 un peu flexueuse , longue d'up pouce environ ; feuilles éparses, lancéolées, subulées, élargies à leur base, tordues dans leur partie supérieure et rejetées un peu du même côté; pédicelles terminaux, solitaires, droits, tlexueux, tor- dus lorsqu'ils sont secs, longs de six à douze lignes ; capsules droites, alongées, cylindriques, rarement oblongues-ovales , d'un brun jaunâtre ; opercules coniques , prolongés en un bec obtus ; coiffe dimidiée , subulée. Cette espèce est com-^ mune dans l'Europe septentrionale, excepté en Angleterre et au-delà des Alpes : elles forment des gazons sur la terre nue. 2. Le Trichostomum talé: Trichostomum pallidum, Hedw. , Musc, frond. , 1 , page 7), pi. 27 ; Schkuhr, Deutsch. Moose, pi. 35 ; Funck , Moostasch., pi. 16; Dicranum pallidum , Web, et Mohr; Brjum pallidum, Schreb. , Gmel.; Bryum acaulon, Dill. , Musc, pi. 4g, fig. 57. Tige longue de trois lignes, droite, simple; feuilles subulées, capillaires ; pédicelles droits, longs d'un à deux pouces, pâles; capsules droites, un peu cylindriques, d'un jaune vif, offrant à la base l'apparence d'une apophyse. Cette espèce forme à terre des gazons re- marquables par la quantité et la couleur des pédicelles qui les couvrent. On la trouve dans les bois sablonneux en Alle- magne, en France, en Suisse, et aux États-Unis danslaVir-. ginie et dans la Caroline. C'est à cette division qu'appartient le Irichost. come Macrodon de Walker- Arnott a pour type le trichosto- mum leucoloma , Schwsegr. (Voyez Walkeria.) Le Drjptodon , Bridel, caractérisé par les dents de son pé- ristome, inégalement bifide et comme lacéré à son extré- mité, se trouve fondé également sur des mousses des genres Dicranum et Trichostomum , entre autres le trichostomum fu- nale, Schwaegr. , et le dicranum pulvinatum , Bridel , Pal. Beauv, (voyez Bifurqué). Mousse commune, qui est le Bryum pul- vinatum, LinrK, dont les caractères sont tellement ambigus, qu'on en a fait un Fissidens ou un Leersia avec Hedwig ; un Grimmia , avec Hooker et Taylor ; un Trichostomum, avec Weber et Mohr ; un Encaljpta , avec Sibthorp ; un Brjum, avec Linnaeus. Ehrhart en avoit fait son genre Afzelia. Le Dryptodon de Bridel {Brjol. univ., page 191) a été re- tiré par lui de son Campylopus (voyez Tordpied), avec lequel il n'en faisoit qu'un. Il est voisin du Racomitrium du même auteur, et comprend environ dix -^ sept espèces. (Lem.) TRICHOTHECIUM, (Bot.) Genre de la famille des cham. pignons, établi par Link, et très -voisin du Sporotrichum , dont il diffère par ses sporidies didymes. Link le caractérise ainsi : Flocons ou filamens entrelacés, tous cloisonnés; spo- ridies nues (sans appendicules), didymes ou divisées par une cloison. Link rapportoit à ce genre les trichoderma roseum et tuler-^ culatum, Pers, ; mais il n'y rapporte plus qu'unç seule espèce, que voici : TRI .49 1. Le Trichothécium rose: Trichothecium roseum, Link, in Willd. , Sp.pL, 6" , part. 1 , page 28 ; Ejusd., Obs., 1 , p. 16 , fig. 27 ; Nées, Fung., page 46 , fig. 47. Thallus un peu épais, limité; flocons entrelacés, denses ; sporidies oblongues, roses. Cette plante forme des boutons d'une ligne de hauteur sur deux de large, quelquefois plus grands et contigus, de cou- leur d'abord blanche , puis rose. Ces boutons , dans l'âge adulte, forment par leur réunion des plaques larges, assez épaisses. Le trichothecium rose est indiqué par Link sur les plantes mortes, sur le bois et les poutres pourris, sur les excrémens desséchés de divers animaux, sur le fumier, par- tout en Europe, en Portugal, en France et en Allemagne. Mais cette plante n'est pas aussi répandue, et nous devons faire remarquer ici que Link donne sa plante pour le tri- choderma roseum , Pers. ; ce qui n'est pas, et il suffit, pour s'en assurer, de comparer les caractères génériques et spé- cifiques des deux plantes. (Voyez Trichoderma.) La plante de Link se trouve en Portugal. Le genre Trichothecium a été adopté par Pries ; il a été ad- mis encore par Curt Sprengel. Ces deux auteurs ont conservé les caractères donnés par Link. Sprengel présente cependant un genre bien autrement composé et qui comprend des es- pèces de genres très-différens. Ainsi, après avoir admis le trichoderma roseum, Link, il rapporte à ce genre le Bactri- dium de Nées, Kunze , quelques espèces de botrjtis , le polj- Irincium de Kunze, et le maçrotrichum heterospermum de Gre- ville, Edinh. philos, journ, , 3, page 64 , pi. 1. (Lem.) TRICHOTOME. (BoL) Divisé et subdivisé par trifurcations; exemples : tige du mirabilis jalappa , pétiole de ïepimedium alpinum, etc. (Mass.) TRICHURE, Trichurus. (Entoz.) Nom sous lequel AVagler, ayant pris l'extrémité antérieure pour la postérieure , avoit éta- bli le genre de vers intestinaux connu aujourd'hui sous la déno- mination plus convenable deTRicHosoMA. Voyez ce mot. (De B.) TRICLASITE. {Min.) Cette substance, dont on doit la découverte à Walmann, a été décrite pour la première fois par le professeur Hausmann dans le tome 4 des Éphémérides du baron de MoU , pag. 396. Ce savant lui a donné le nom de triklasit, parce qu'tjUe se clive, sçlon lui, dans trois sens diffé- 2Sà TRI rens , propriété qui lui est commune avec une multitude d'autres minéraux. De son côté, M. Hisinger, qui en a fait l'analyse, l'a désignée sous la dénomination defahlunite , tirée du lieu où elle se trouve; mais ce chimiste paroît avoir réuni sous ce nom dcuxsubstancesde natures diverses : d'une part, celle qu'il appelle /aJi/«ni/e tendre, et qui est la véritable tri- clasite d'Hausmann; de l'autre, celle qu'il décrit comme fah- lunite dure, et qui se rapproche beaucoup de la cordiérite par sa composition. La triclasite est un minéral d'un brun rougeâtre ou d'un vert-olive plus ou moins foncé, tendre, fusible, donnant de l'eau par la calcination. Elle se présente tantôt en cristaux prismatiques, dont les bords sont fréquemment arrondis, tantôt en masses amorphes , compactes, cà cassure écailleuse, inégale et luisante. Sa dureté est supérieure à celle de la phosphorite et infé- rieure à celle du felspath adulaire. Sa pesanteur spécifique varie de 2,61 à 2,66. (Hisinger.) Chauffée dans le tube de verre, elle dégage de l'eau en assez grande quantité; sur le charbon elle blanchit et fond sur les bords en un verre blanc et buUeux; avec le borax elle se dissout lentement en un verre légèrement coloré par le fer. La détermination de cette espèce , sous les rapports cristal- lographique et chimique, laisse encore beaucoup à désirer. Suivant Haiiy, ses formes cristallines dériveroient d'un prisme oblique , rhomboïdal , dans lequel l'incidence de M sur M seroit de 109° 28', et celle de P sur M de 99° 24'. MM. Haus- mann et Leonhard les font dériver d'un prisme droit rhom- boïdal d'environ 110°; et M. Brooke adopte, pour leur forme primitive, un prisme hexaèdre régulier; il présume même qu'il pourroit y avoir identité entre la triclasite et le minéral du Groenland auquel on a donné le nom de gieseckite. D'Erik -Matts, près Fahlun.. Comp osition = AS -+- 5 Aq ? Silice. Alu- mine. Protox. de fer. Ma- gnésie. Eau. 46,79 .6,73 5,01 ^,97 i5,5o TRI 25i Variétés. j. Triclasite cristallisée. En prismes irrëgulicrs, ordinaire- ment à six pans , quelquefois à huit et même à dix , dont les bords sont arrondis, en sorte que les cristaux ont Tair d'a- voir été fondus. Us offrent dans le sens longitudinal une cas- sure lamelleuse, assez éclatante. Ces cristaux sont opaques, ou seulement translucides dans leurs bords les plus amincis. Dans la mine de cuivre de Fahlun, au lieu nommé Terra- is ova, avec la galène et le cuivre pyriteux, 2. Triclasite massive. En masses bacillaires ou réniformes, à cassure écailleuse ou conchoïde , semblables pour l'aspect à certaines variétés de serpentine. A Fahlun, et principalement dans les mines de Lovise et d'Erik-Matts, où elle est dissé- minée dans un schiste talqueux ou chloritique. Gisement. La triclasite est jusqu'à présent une substance rare, qui n'a encore été trouvée que dans une seule localité (la mine de cuivre de Fahlun, en Suède) ; elle y est disséminée dans des roches schisteuses et au milieu de minerais qui pa- roissent appartenir au terrain de micaschiste. (Delafosse.) ÏRICLINIUM. (fiof. ) Genre de plantes dicotylédones, à Heurs polygames, de la famille des araliacées , de la polyga- mie monoécie de Linnaeus, rapproché des Panax, offrant pour caractères essentiels : Des fleurs polygames; dans les fleurs hermaphrodites un calice adhérent, à trois dents; cinq pé- tales réfléchis en dedans; cinq étamines recourbées; un ovaire globuleux, hérissé; deux styles très-longs, recourbés; un fruit à deux loges , à deux semences , couronné par le calice , hérissé desoies recourbées; la fleur femelle semblable à l'her- maphrodife, mais sans étamine; la fleur mâle privée d'ovaire; le calice urcéolé, à cinq divisions; les ombelles simples, mu- nies d'un involucre. Triclinium odorant : Triclinium odoratum , Kafin., Flor. Ludoi'., pag. 80; Panax, Robin, Itin., p. 469. Ses tiges sont lisses, anguleuses, longues de douze à dix-huit pouces , pur- purines vers leur base, munies de quelques branches dis- tantes, diffuses. Les feuilles sont longuement pétiolées, gla- bres, à trois folioles oblongues, inégalement dentées, lobées à leur somnîet; les radicales presque palmées; les folioles n52 TRI latérales partagées en deux -, les pétioles en gaîne à lenr in- sertion ; les fleurs sont toutes pédonculées, disposées en pe- tites ombelles latérales ou terminales; les hermaphrodites peu nombreuses , les corolles verdàtres , répandant une odeur approchant de celle du réséda odorant. Cette plante a été dé- couverte , dans les bois de la Louisiane , par M. Robin. (Poir.) TRICLINIUM. (Bot.) Genre de la famille des champignons, proposé par M. Fée , qui le caractérise ainsi : Chapeau pres- que membraneux, imbriqué, divisé en lobes, crénelé, et dont la substance est formée de trois couches: la première supérieure, lisse, à tissu serré, cartilaginéo - membraneuse ; la seconde, ou moyenne, formée de globules ou filamens velus, colorés; la troisième, ou l'inférieure, est un tissu bys- so'ide , à filamens disposés en réseau. M. Fée rapproche ce genre de ÏHfpochnus de Fries. Il en décrit une seule espèce. Le Tricunium des quinquina; Triclinium cinclionoruin, Fée, Essai sur les crypt. exot. , p. 148 , pi. 33, fig. 4. Thallus im- briqué, à lobes épais, crénelé et digité, d'un gris brunâtre, lisse ; partie moyenne d'un rouge vif ; partie inférieure hlanche. Cette espèce se trouve au Pérou, sur le tronc et les rameaux du cinchona lancifolia. Elle forme sur l'épiderme de grandes plaques qui ressemblent à des croûtes. Sa partie moyenne perd avec làge sa couleur rouge-cochenille et de- vient orangée. Cette partie est sans doute celle qui contient les sporidies ou séminules. M. Fée , dans les figures qu'il donne de cette plante , grossie dans ses détails, représente la partie rouge contenant des parties noires, punctiformes , qui sont sans doute les séminules. On voit aussi par ses figures que les lobes offrent sur les bords des parties des tubercules ou petits amas de la matière rouge, qui s'est fait jour en dé- chirant la partie supérieure : le thallus est velu en dessous. Cette plante pourroit être considérée comme formée d';in thallus simple , contenant des amas de sporidies entremêlés de filamens, et qui se font jour en déchirant le thallus par suite de leur gonflement. ( Lem. ) TRICLIS. {Bot.) Ce genre, établi par Haller, se composoit des genres Polycarpum et Pharnaceum , Linn. (Lem.) TRICO LIE, ' Tricolia. (Conchj^l.) Genre de coquilles établi TRI 253 par M. Risso dans «on Hist. nat. de Nice, tome 4, pag. 122 , pour de véritables espèces de phasianelles de M. de Lamarck et de tous les conchyliologistes modernes, et entre autres, pour la P. pourprée, P. puLirs, turho puUus, Linn. , et la P. de Vieux, P. Vieuxii de M. Payraudeau , qui sont l'une et l'autre delà Méditerranée. Voyez Phasianelle et Turbo. (De P..) TRICOLIE. (Fo5S. ) M. Risso annonce qu'aux envi.oi.'^ 'le Nice on trouve à l'état subfossile une espèce de ce î:çenre qu'il a formé, qui vit dans la Méditerranée, et à laquelle il a donné le nom de tricolie de Nice, tricolia niceensis. Cette co- quille a six lignes de longueur. (D. F.) TRICOLOR. [Ichtlijol.) Nom spécifique d'un Kolacanthe. Voyez ce mot. (H. C.) TRICOLORE. ( Ornith.) Plusieurs oiseaux ont reçu ce nom spécifique, entre autres un tangara, un maraii , etc. (Ch. D. et L.) TRICONDYLE. {Entom.) Genre d'insectes coléoptères créo- phages, qui ont été séparés des cicindèles par M. Latreille , et qui se trouvent dans les îles de l'Archipel indien. ( Desm. ) TRICONDYLUS. {Bot.) M. Salisbury avoit fait sous ce nom le même genre que le Lomatia de M. R. Brown dans les protéacées. (J. ) TRICOPHORE. (Orn/Z/i.) M. Temminck a établi le genre Tricophore, Tricophorus, ou autrement Crinon , pour rece- voir des oiseaux africains voisins i\es langrayens, qu'il carac- térise ainsi : Bec court , en cône alongé , comprimé à la poinf e , un peu dilaté ou élargi à sa base; mandibule supérieure flé- chie vers Pextrémité, qui est un peu échancrée; base du bec garnie de très-fortes et longues soies ; narines un peu éloi- gnées de la base du bec, ovoïdes, ouvertes, point cachées par les soies de la base. Pieds courts ; tarse plus court que le doigt du milieu ; les doigts latéraux inégaux; l'externe uni jusqu'à la seconde articulation , l'interne uni à sa base. Ailes médiocres ; les trois premières rémiges étagées ; les quatrième , cinquième et sixième , les plus longues. Ce genre est entièrement africain. M. Temminck en con- noit cinq espèces qui vivent sur les côtes de Guinée. Leurs mœurs et leurs habitudes sont complètement ignorées. Elles paroissent devoir être placées parmi l€& pie-grièches. i54 TRI Crinon barbu; Tricophorus harbalus, Temm., pi. 88 (mâle). A plumage généralement vert-olivâtre ; à plumes de la gorge lâches, redressées et jaunes. D'entre les plumes du front sor-» tent des crins longs et roides , formant une sorte de crinière peu fournie, qui retombe sur le derrière du cou: longueur' totale, huit pouces. Habite les alentours de Sierra-Leone» (Ch. D. etL.) TRICOQUE [Fruit]. (Bot.) Composé de trois coques, loges closes qui se séparent les unes des autres à la maturité 3 exemples : euphorbe, ricin, capucine, etc. (Mass.) TRICORNE. (Mamm.) Olails magnus a désigné la renne par cette dénomination. (Desm. ) TRICORYNE ou TRYCORYNE. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des as-- pliodélées, de ïhexandrie monogjnie de I.innœus, offrant pour caractère essentiel : Une corolle à six pétales égaux, étalés, caducs; point de calice; six étamines; les tîlamens hérissés de poils en pinceau; un ovaire supérieur, à trois lobes; deux ovules dans chaque lobe; un style; un stigmate simple; trois capsules en massue, univalves, monospermes. Ce genre, établi par M. Rob. Brown, a des rapports avec les anthericum. Il renferme des plantes herbacées, à racines fibreuses, souvent vivaces. Les feuilles sont étroites, assez Semblables à celles des graminées; les tiges munies d'une sti- pule à la base des rameaux. Ees fleurs sont jaunes, droites, disposées en ombelles; les pédicelles articulés avec la corolle; les pétales se roulent en spirale avant leur chute; les anthères sont attachées aux lilamens par l'échancrure de leur base 5 les capsules souvent solitaires ou deux par l'avortement de la troisième. Tricoryne simple : Tricoryne simple.r , Rob. Brown , Noi'. HolL, 1 , p. 278. Plante herbacée, à tige entière. Les feuilles sont planes, alternes, un peu rudes à leurs bords; les fleurs réunies, au nombre de dix ou seize, en une ombelle solitaire, terminale, munie d'un involucre court; les pédicelles trois fois plus longs que Tinvolucre. Le tricoryne elatior, R. Brown, loc. cit., est pourvu d'une tige cylindrique, feuillée, très- lisse, divisée en rameaux lisses, paniculés, anguleux, striés. Les feuilles sont planes, glabres, alternes; les fleurs, au nom- TRI 255 Lre de cinq ou sept , réunies en ombelles. Ces plantes croissent à la Nouvelle-Hollande, ainsi que les suivantes. Tricoryne scabre; Tricoryne scalra, Rob. Brown , loc. cit. Celte espèce est pourvue d'une tige herbacée, hispide , feuil- léc, cylindrique et rameuse. Les rameaux forment, par leur disposition, une sorte de panicule : ils sont rudes, anguleux, «triés. Les feuilles sont planes, denticulées à leurs bords; les fleurs, au nombre de cinq à sept, sont réunies en ombelles. Le tricoryne tinellcL a une tige lisse, filiforme, cylindrique, di- chotome, dépourvue de feuilles, munie de stipules. Les fleurs sont au nombre de deux ou trois, en forme d'ombelle. Dans le tricoryne anceps la tige est très-rameuse, lisse, nue, angu- leuse, garnie de stipules au lieu de feuilles; les rameaux à deux angles opposés : les ombelles ne contiennent qu'un très- petit nombre de feuilles. (Poir.) TRICOT. (Conchj'l.) Nom marchand d'une espèce de cône, conus mercator , Linn. (De B.) TRICOTE. ( Conchyl. ) Nom spécifique d'une espèce du genre Casque, C, cornuta. (De B. ) TRICOTEE. {Conchjl.) Nom marchand de quelques es- pèces de Venus, qui ont des stries verticales, coupées par d'autres stries transverses, ce qui leur donne un peu l'aspect d'une étoffe tricotée, comme la venus purpurea, Linn., et sur- tout la V.fimhriata, Linn., type aujourd'hui du genre Cor- beille de M. Cuvier. Voyez ce mot. (De B.) TRICRATUS. {Bot.) Nom donné par l'Héritier au genre Ahronia, de la famille des nyctaginées. (J.) TRICTRAC. {Ornifh.) Nom vulgaire de la draine, turdus viscivorus , suivant M. Vieillot. Ce nom rappelle son cri. (Ch. D. et L.) TRICUSPIDAIRE, Tricuspidaria. (Entez.) Nom donné par M. Rudolphi à un genre de vers intestinaux, établi avec le ténia noduleux , T. nodulosa , Linn., mais que depuis il a préféré remplacer par la dénomination de Iricenophore , qui a presque la même signification en grec, parce qu'il y a déjà un genre de plantes sous le nom de Tricuspidaire. Voyez TRf.F.NOPHORE. (De B.) TRICUSPIDAIRE PENDANTE {Bot.)-. Tricuspidaria depen- dens, Ruiz et Pav. , Sjst. veg.Jlor.per. , us, et Prodr,, tab. 56; 256 TRI Tricuspis dependens, Pers. , Sjmops. , ■?., pag. g; vulgairement Patagua , non Crinodendrùm patagua. Arbre peu connu , de la polyandrie trigjnie de Linnaeus, qui croît dans les grandes forêts, aux lieux inondés, dans le royaume du Chili, et qui s'élève à la hauteur d'environ vingt-cinq pieds. Ses feuilles sont ovales, alongées, dentées en scie. Les fleurs sont com- posées d'un calice à cinq dents ; la corolle à cinq pétales ter* min^s par trois pointes ; un appendice en anneau à dix faces; quinze étamines placées entre l'ovaire et l'anneau ; les anthères percées de deux trous; un style; une capsule à trois loges, à trois valves ; les valves séparées par une cloison ; les semences peu nombreuses. Le bois de cet arbre est employé au Cliili à plusieurs usages économiques. (PoiR.y TRICUSPIS {Bot.), Pal. Beauv., ^gro5t., pag. 77 , tab. i5, £g. 10. Genre de plantes monocotylédones, à fleurs glumacées, de la famille des graminées , de la triandrie digjnie, établi par M. de Beauvois pour une espèce de poa d'Amérique {poa cœ- rulescens, Mich.), et une seconde de la Caroline, qui toutes deux me sont inconnues. Il paroît qu'il faut y rapporter le IVindsoria de Nuttal. Le caractère sur lequel ce genre est fondé, consiste dans un calice à deux valves naviculaires , con- tenant cinq à sept fleurs; la valve inférieure de la corolle terminée par deux dents, mucronée au milieu du sommet; la supérieure tronquée, un peu échancrée; les écailles un peu frangées et tronquées; trois étamines ; le style bifide; une semence surmontée de deux cornes. (Poir.) TRICYCLA. {Bot.) Ce genre, établi par Cavanilles, est le même que le Buginvillea de Commerson. Voyez Bougainvil- LÉE. { PoiR.) TR1DACINE,TRIDAX. {Bot.) Adanson cite ces noms grecs, d'après Théophraste , pour la laitue. Linnaeus a adopté le der- nier pour un de ses genres de la famille des corymbifères. (J.) TRTDACNE, Tridacna. {Malacoz.) Genre d'animaux mol- lusques bivalves, lamellibranches , établi d'abord sur le têt seulement par Bruguière et adopté par tous les zoologistes pour les espèces de coquilles les plus gigantesques que l'on connoisse parmi les bivalves, au point qu'elles sont souvent désignées sous le nom de bénitier, parce qu'elles sont quel- TRI 257 quefoîs employées à cet usage dans les églises. C'est même , à ce qu'il paroît, à l'énorme taille que ces coquillages peu- vent atteindre, qu'est due la dénomination générique que leur a donnée Bruguiére, et que Pline ( liv. 32 , chap. 6 ) rapporte comme employée par le nonienclaieur d'un Romain prodigue , pour désigner certaines huîtres qui ne peuvent être mangées qu'en trois bouchées, et qui cependant étoient des mers d'Italie. C'étoit sans doute l'huitre pied-de-cheval, qui est en effet souvent assez grande pour ne pas pouvoir être mangée sans être coupée en plusieurs bouchées, et non pas nos tridacnes actuelles, qui ne se trouvent que dans les mers de l'Inde. Il seroit plus facile d'admettre que c'est bien d'elles qu'il est question dans les historiens d'Alexandre , lorsqu'ils parlent , suivant le même Plin^e , d'huîtres de la mer des Indes qui ont plus d'un pied de long. Quoi qu'il en soit , le genre Tridacne ^ qui a pour type le c'iamagigas , Linn. , a encore pu être mieux caractérisé par M. Cuvicr et par moi, depuis que MM. Quoy et Gaimard en ont rapporté plusieurs individus dans l'esprit de vin. Voici la caractéristique de ce genre: Corps assez épais, enveloppé dans un manteau, dont les bords , renflés et lobés, sont adhérens et réunis dans toute leur circonférence , de manière à n'ofl'rir que trois ouver- tures; l'une, en bas et en avant, pour la sortie du pied, et les deux autres, en haut et en arrière, servant d'orifices in- crémentitiel et excrémentitiel. Deux paires d'appendices buc- caux presque filiformes; bouche très-petite: branchies alon- gées , étroites, la paire externe beaucoup plus que l'interne, et réunies entre elles dans presque toute leur longueur; ua très-gros muscle adducteur unique, presque dorsal, réuni à un muscle rétracteur du pied encore plus gros; une masse musculaire abdominale considérable, donnant issue, comme d'un calice, à un gros faisceau de fibres musculaires, bys- soides. Coquille épaisse, solide, assez grossière, régulière, triangulaire, équivalve , inéquilatérale, à sommets peu pro- noncés, avec une grande échaucrure en avant d'eux; char- nière dissemblable, toute entière, eu arrière de ceux-ci; une dent lamelleuse postcardinale et deux dents latérales écartées dans la valve gauche, correspondantes à deux dents lamelleuscs postcardinales et à une dent latérale écartée suc 55, 17 258 TRI la valve droite; ligament postérieur alongé sur le petit côté; une grande impression musculaire, subbifide, submédiane et presque marginale, inférieure, se continuant en avant et en arrière en une ligule pallcale très-large et très-profonde. Dans cette caractéristique j'ai considéré l'animal à part de la coquille ; je dois maintenant le considérer en rapport avec elle. Si c'étoit comme dans les bivalves ordinaires, le dos de l'animal correspondroit au dos de la coquille (placée dans l'état normal, le sommet en haut); sa bouche seroit à l'extrémité du cnfé opposé au ligament; l'anus, et par conséquent les orifices incrémenlitiel et excrémentitiel, seroicnt à l'autre extrémité, et enfin ,1a masse abdominale et son faisceau byssoïde seroient en bas, vers le bord plissé des valves, et surtout en avant. Mais au contraire , il semble que tout le corps , ou mieux peut- être le muscle adducteur, ait pirouetté sur un axe qui tra- verseroit lesnatèces, et fait une rotation d'environ une demi- circonférence. Il en est résulté que le ventre a passé en haut avant les sommets: la bouche et ses appendices sont au con- traire en arrière ; l'orifice excrémentitiel ou anal est devenu inférieur, mais toujours en contact avec le muscle adduc- teur, et enfin le grand orifice incrémenlitiel est resté en des- sous , mais il est devenu antérieur ou placé avant les crochets. Il semble donc, comme l'a dit M. Cuvier , que la masse des viscères ait abandonné le côté court ou postérieur de la co- quille , pour passer dans le côté long ou antérieur. Il en est aussi résulté que la masse abdominale byssoïde a pu passer par l'échancrure de la lunule, au lieu de le faire par celle des bords abdominaux, comme cela se voit, par exemple , dans les arches de Noë. Le reste de l'organisation des tridacnes ne m'a, du reste, offert rien de particulier , que ce que j'ai fait entrer dans la' caractéristique du genre. Ces animaux vivent fixés, au moyen de leur masse byssoïde, aux rochers qui bordent les rivages ; mais il paroît que cela n'a pas toujours lieu, et surtout que cela n'est pas quand ils sont arrivés à une grande taille et par conséquent à un âge avancé: en effet, j'ai fait la remarque que , dans les jeunes individus, l'ouverture de la lunule est proportionnellement plus grande que lorsqu'ils sont d'une taille moyenne; et qu'à TRI sSg mesure qu'ils deviennent plus grands, la lunule se denticule d'abord , se rétrécit peu à peu et finit par disparoitre complè- tement. Les bords delà coquille alors se touchent bien exac- tement partout : il faut donc croire que la niasse byssoïde ne sort plus en dehors, que l'aninial a ces>é d'adhérer et est resté soutenu par les rochers. Je le suppose d'autant plus vo- lontiers, qu'un grand individu de la collection de Nantes, et qui n'a fort heureusement pas été nettoyé, est couvert de beaucoup de corps marins, et notamment de madrépores assez considérables. Il se pourroit même que toutes les espèces n'eus- sent pas la lunule ouverte; car je me rappelle avoir vu chez un marchand un tridacne d'un pied au plus de long, qui n'en avoit aucune trace. Cela établiroit très-bien le passage aux hippopes, qui ne diffèrent réellement que par la plénitude constante de cette lunule. M. de Lamarck. caractérise six espèces de tridacnes, toutes de l'océan Indien , et qui toutes étoient confondues par Linné et Gmelin sous le nom de chama gigas; mais que Bruguière avoit déjà fait figurer à part dans les planches de l'Encyclo- pédie. Sont- elles bien réellement toutes distinctes? c'est ce que je ne voudrois pas assurer. La Tridacne gigantesque : T. glgas ; Chama gîgas, Linn., GmeL, p. 3299 , n.° 2 ; Enc. méth. , pi. 235 , fig. 1. Coquille très-grande, subtrigone, alongée, festonnée largement sur ses bords par un petit nombre de grandes côtes, hérissées d'é- cailles courtes, serrées et arquées, sans stries dans les inters- tices. Couleur toute blanche. C'est cette coquille qui, de toutes celles qui sont connues aujourd'hui , atteint la plus grande taille : elle est d'un tissu dense et fort serré, et l'on dit qu'il y en a qui pèsent jusqu'à cinq cents livres et qui ont jusqu'à cinq pieds de long. La plus pesante qui soit au Muséum , ne pèse pas plus de cent cinquante livres. Les valves qui forment les bénitiers de Saint-Sulpice , furent données à François I."^ par la république de Venise. On en connoît encore de plus grandes. On rapporte qu'il en existe dans l'Inde de si grandes et de si pesantes, que plus de cent personnes peuvent faire leur repas de la chair d'un tridacne gigantesque ; ce qui est. 26o TRI probablement fort exagéré, et, sans doute, appuyé sur la pesanteur des valves, telle, qu'il faut, dit-on, plus de quatre hommes pour en soulever une. On sait, d'après Péron et Lesueur, que l'adhérence des tridacnes aux rochers , au moyen de leur masse abdominale byssoïde, est extrêmement forte, et qu'il faut employer des maillets et des ciseaux pour la détruire. Forster rapporte qu'on en fait une grande consommation dans les Moluques, et que, pour les enlever, on enfonce un bâton entre leurs valves quand elles sont ouvertes : en se refermant , elles le saisissent fortement, et ainsi on les arrache. La Tridacne alongée : T. elongata, Lamk. , /. c, p. loS , n." 2 ; Gualt. , Test. , tab. 92 , fig. F. Coquille ovale-oblongue , un peu prolongée en avant, avec des côtes hérissées d'écaillés imbriquées, nombreuses, un peu élevées et séparées par des interstices plus ou moins striés verticalement; ouverture de la lunule très -grande. Couleur blanchâtre, quelquefois d'un blanc jaunâtre. Cette espèce , dont on ignore au juste la patrie , mais qui probablement vient de l'océan Indien, ne diffère bien évi- demment de la précédente que parce que les intervalles des côtes sont plus ou moins striées du sommet vers le bord. L'é- tendue et la profondeur de ces stries sert à M. de Lamarck pour établir trois variétés : dans la première , qui est blan- châtre, ces stries sont presque effacées; dans la seconde, qui est d'un blanc jaunâtre, les stries sont bien marquées dans toute la hauteur de la coquille, et c'est celle que re- présente la ligure citée de Gualtieri; enfin, dans la troi- sième , les stries ne sont marquées que vers le sommet : elle est également blanchâtre. La T. FAÎTIÈRE : T. squamosa, id. , ibid., n.° 3 ; Enc. méth., pi. 235, fig. 4, et pi. 236, fig. 1, a, b; vulgairement la Faîtière, la Tuilée. Coquille ovale, à côtes écailleuses ; les écailles grandes, relevées, un peu concaves en dessus et assez distantes ; lunule petite , à bords crénelés en dedans. Couleur blanche, un peu rougeàtre dans le jeune âge. De l'océan Indien. La T. SAFRANÉE : T. cTocca , id., ibid., n.°4; Encycl. méth., pi. 235, fig. 2, et Gualt., Test., tab. 92, fig. A. Coquille TRI 261 ovale, assez courte, à côtes étroites, avec des écailles im- briquées, nombreuses, serrées, et la plupart très- courtes ; lunule grande. Couleur orangée, surtout vers le bord ; mais quelquefois presque blanchâtre, comme dans celle figurée par Gualtieri. Cette espèce paroît être toujours de taille médiocre ou même petite. Elle vi-ent aussi de l'océan Indien. La Tkidacne mutique; T. mutica, id. , ib. , n." 5. Grande co- quille ovale , ventrue , à côtes lisses , si ce n'est vers les bords, où il y a des écailles tout-à-fait couchées; à interstices striés verticalement; ouverture de la lunule petite, à bords in- ternes presque point crénelés. De Tocéan des grandes Indes. La ï. sERRiFÈRE : T. scrrifera , id., ibid., n." 6; Enc. méth. , pi. 255, fig. 5. Coquille ovale, ventrue, à côtes striées , ver- ticales , nues ou sans écailles, si ce n'est la première du côté de la lunule , qui est garnie d'une rangée de petites écailles voûtées, disposées en dents de scie; ouverture de la lunule fort petite. Couleur toute blanche. Cette coquille, rare dans les collections et dont la lon- gueur est de cent trente-sept millimètres, vient probable- ment de l'océan Indien; mais cela n'est pas certain. (De B.) TRIDACNE. {Foss.) M. Risso annonce que dans les terrains tertiaires des environs de Nice on trouve le tridacne gigan- tesque à l'état fossile. Risso, Hist. nat. des princip. product. de l'Europe méridionale, page 028. ( D. F.) TRIDACTYLE, Tridactjius. (Enfom.) Olivier a établi ce genre d'insectes orthoptères dans la famille des grylluides, pour y ranger primitivement une espèce fort remarquable, d'abord par le nombre des trois articles aux tarses, et ensuite parce que les jambes ou tibias postérieurs forment deux cro- chets , qui , joints aux tarses , semblent composer trois doigts , d'où le nom de rûiS'a^TuXoç, tripollicaris, qui a trois dpigts. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre sous le n.° 8 de la planche 26 de l'atlas de ce Dictionnaire, avec la jambe postérieure vue séparément. Nous caractérisons ainsi ce genre: Antennes courtes, en fil; pattes de devant simple*; tarses postérieurs garnis d'appendices crochus en forme de doigts. L'espèce que nous avons fait figurer éloit très -petite , 2^2 TRI comme on peut le voir par le trait qui indique sa longueur et que nous avons fait placer à côté. Elle avoit été rapportée d'Afrique. (CD.) TRIDACTYLE. (Ichthjol.) De Lacépède a nommé blennie tridactjle, le poisson que nous avons décrit, tom. XLIV, pag. 449, sous le nom de Ramceps llennioïde. (H. C) TRIDACTYLE, Tridactjdus. {Ornith.) Sous ce nom feu de Lacépède avoit proposé un genre d'oiseaux gallinacés , qui n'a point été adopté sous ce nom. Voyez Turnix. (Ch. D. et L.) TRIDACTYLES ou TRIMÉRÉS. (Entom.) Nous avons ainsi nommé les insectes coléoptères qui n'ont que trois articles aux tarses et qui ne forment qu'une seule famille. M. La- treille les a nommés d'abord tridigités, puis il les a appelés, comme nous 5 Trimérés. mais en retirant l'accent au dernier e. (CD.) TRIDACTYLES. {Ornith.) On a employé ce mot pour dé- signer des tribus d'oiseaux qui n'ont que trois doigts. M. de Lacépède a réuni sous ce nom des oiseaux dont M. Tem- minck a fait son genre Hemipodius , et qui comprend les tur- nix et les sirrhaptes. ( Ch. D. et L. ) TRIDACTYLITES. (Bot.) Nom donné par J. Bauliin à une saxifrage, qui est le saxifraga tridacijliies de Linnasus. (J. ) TRIDACTYLON. (Bot.) Voyez Lecristicum. (J.) TRIDAX. {Bot.) Voici ce que M. Robert Brown nous ap- prend sur ce genre, dans ses Observations sur les Compo- sées, publiées, en 1817, dans le douzième volume des Transac- tions de la Société Linnéenne (pag. io3): « Le genre Tridax fut d'abord établi par Linné, dans l'Hor- <, tus CliJJ'ortianus , sur un échantillon trouvé alaVera-Crux par « Houston, et envoyé à Clifford par Miller. Linné n'a point .< eu cet échantillon dans sa collection; il existe dans l'her- « bier de Clifford , que possède aujourd'hui Sir Joseph Banks, « et c'est le seul monument authentique du genre. J'ai exa- « miné cet échantillon, et je lui trouve l'aigrette non pas « sétacée, comme Linné l'a décrite, mais distinctement plu- ^< meuse. Il n'y a donc aucune différence entre le Tridax de « Linné et le Balbisia de "W'illdenow; et en comparant le « Tridax procumbens avec le Balhisia elongata,yai pu me cojl- a vaincre que ces denx plantes sont semblables. *^ TRI 2Ç5 M. Brovvn paroît en conclure que le nom de Ballisia doit être supprimé. Nous pensons au contraire que c'est le nom de Tridax qui doit subir la suppression , parce que le genre établi sous ce nom par Linné étoit si mal caractérisé , qu'il eût été impossible de le reconnoître sans recourir à récliantilloii authentique, comme a fait M. Brown. C'est Willdenow qui le premier a fait connoître ce genre aux botanistes, en le caractérisant exactement, sous le nom de Balbisia y et par conséquent il doit être considéré comme son véritable au- teur, et le nom de Balbisia doit prévaloir, quoique celui de Tridax ait été publié soixante-six ans auparavant. (Voyez. le Journal de physique de Juin 1818 , pag. 416.) Le genre dont il s'agit , imparfaitement décrit dans ce Dic- tionnaire sous le nom de Balbisia (tom. III, Suppl., p. 169), appartient a notre section des Hélianthées - Pléléniées. Cette première section de la tribu des Hélianthées est une de celles dont nous n'avons point encore exposé le tableau méthodique. Il faut donc l'insérer ici, car l'occasion qui se présente ne se reproduira plus. Première Section. HÉLiANTH]éES-HÉr.ÉNiÉES (I^elianthece-Helenieœ) . Caractères ordinaires : Ovaire ordinairement à peu prèj cy- lindracé, souvent velu , muni de plusieurs côtes ou arêtes qui divisent sa surface en autant de bandes longitudinales; aigrette composée de squamcllules paléiforuies pu laminées, membraneuses, scarieuses , ou quelquefois filiformes -lami- nées et barbées. I. Héléniées vraies. Calathide radiée, à couronne ordinai- rement féminiflore, quelquefois neutrillore; dinanthe ordi- nairement nu, rarement alvéolé ou limbrillé. 1. '"' ScHKUHRiA. = Pectidis sp. Lam. ( 1792) — Orteg. — Cavan. — Schkuhria. Koth ( 1797 ). (non Mœnch) — H. Cass, Dict. V. 48. p. 87 — Tetracarpum. Mœnch ( 1802). 2. t Trichophyllum. — TrichophjUurn. Nutt. (1818) — He- Unii sp. Spreng. ( 1826). 3. t Eriophyi.lcm. — Eriophjlluin. Lag. (1816) — If. Cas5. Dict. y. i5. p. 195 — Helenii sp. Spreng. (î^iC). 264 TRI 4. t AcHVROPAPPUs. = Cliamœsteplianum. Willd. ( 1807. non sufïicienter) — Ach^ropappus. Kiinth (1820. benè). 6. t Bahia. = Bahia. L;ig. ( i 8 1 ^O. 6. * AcriNEA. = Actinea. Juss. ( )8o3) — H. Cass. ( 1816) Dicl. V. 1. sijppl. p. 5i. Dict. (hic) — Actinella. Pers. (1807) — JNutt. (]8i8}. 7. t DrGALDiA. = Aclineœ sp. Kunth (1820) — Dugaldia.U. Cass. Dicf. (hic). 8. * Helenium. = Corcnœ solis sp. Tourn. (1700) — Hele- niaslrum. Vaill. (1720) — Helenia seu Helenium. Lin. (1737) — Gaertn. (1791) — Kunth ( 1820) — H. Cass, (1821) Dict. V. 20. p. 548 — Brassavola. Adans. ( 1763 ) — Helenii sp. Spreng. ( 1826). 9. ''" Tetrodus. = Helenium quadridentatum. Labiil. (1792) — Telrodus. H. Cass. Dict. (hic). 10. t Leptopoda. ^= An? Galardia fimbriata. Mich. (1800) — Leptopoda. Nutt. (1818) — H. Cass. Dict. v. 26. p. 79. 1 1 . t Balduina. = Balduina. Nutt. (1818). 12. * Gaillardia. = Gaillardia. Fougeroux (1 786) — H. Cass. ( 1S20) Dict. V. i8. p. 17 — Calonnea. Buchoz (1786) — Ga- lardia. Lam. ( 1786) — Nutt. ( i8j8) — Virgilia. Lhérit. — Galardiœ sp. Mich. (i8o3) — Pursh ( 1814) — Rafiri. (1817). _ II. Galinsogées. Calathide radiée, à couronne féminiflore, clinanthe garni de vraies squamelles. i3. t Sabazia. == Eclipta humilis. Kunth ( 1820 ) — Sabazia. H. Cass. (1827) Dict. v. 46. p. Z|8o. i4' t Selloa. = Selloa. Kunlh (1820). (non Spreng.) — Ff c* qu'on a cité sous le nom de trigla evolans. La Trigle ponctuée; Trigla punctata , Bloch. Nageoires pec- torales longues et accompagnées de trois rayons libres; na- geoire caudale arrondie; dos d'un rouge clair; ventre d'un beau jaune; flancs et dos parsemés de taches rondes, petites et d"un rouge foncé; nageoires du dos et de l'anus d'une teinte de lilas et tachetées de même; nageoire de la queue bleue à sa base et jaune à son extrémité ; nageoires pecto- rales semblables pour les teintes à celle-ci. Cette trigle, des mêmes mers que la précédente, a été dessinée par Plumier. L'ivROGNE DE MER : Trigla lastoviza, Lacép.; Trigla adria- lica, Linnœus ; Trigla lineata, Brunnich; Imbriaco, Bloch (554). Nageoires pectorales longues et accompagnées de trois rayons libres; ligne latérale garnie d'aiguillons à deux pointes ; écailles du corps disposées en rangées transversales,- 288 TRI dos rouge, avec des bandes, ou couleur de sang, ou noirâtres; ventre blanciiàtrc; nageoire anale et catopes blancs, et quel- quefois noirs au sommet; nuque , dessus des yeux et oper- cules, armés d'aiguillons. Ce poisson , de la même faille que la Caroline, habite dans l'océan du Nord , dans la Méditerranée et dans le golfe Adriatique. Sa chair est dure et peu estimée. C'est sa brillante couleur rouge qui l'a fait appeler en Lan- guedoc, imhriaco ou ivrogne. Sur les bords de la mer Adria- tique, on le nomme lastoviza. La TniGLE pin; Trigla pini , Bloch. Nageoire de la queue en croissant; des lames ou feuilles minces et étroites atta- chées le long de la ligne latérale et semblables à des feuilles de pin ; museau un peu échancré et terminé par six ou huit aiguillons; un piquant au -dessus de chaque œil. La teinte générale de ce poisson est rougeàlre; son ventre est d'un jaune lavé; ses catopes sont rouges; ses autres na- geoires bleuâtres. Bloch a reçu ce poisson sans aucune indication de patrie. L'individu qu'il a décrit et fait dessiner, avoit un peu plus de six pouces de longueur. La Cavillonne : Trigla cavillonna, Lacép.; MiiUus asperus. Rondelet. Deux rayons libres seulement auprès de chaque nageoire pectorale; nageoire caudale lancéolée; un piquant au-dessus de chaque œil; corps court, arrondi, gros vers la tête et terminé en pointe ; écailles dentelées et très-rudes ; corps d'un très-beau rouge ; nageoires pectorales d'un vert noirâtre en dessous et blanches en dessus. Ce poisson est de la mer Méditerranée : il a la longueur du doigt et la figure d'une cheville, en languedocien caville. Sa chair est dure et peu sapide. ( H. C. ) TRI G LE AILÉE. {Ichthjol.) Voyez Dactyloptère. (H. C.) TPJGLE A BANDES. (Ichtli.) Voyez DACTyr-oPTÈRE. (H. C.) TRTGLE CHABRONTÈRE. [Ichlhjol.) Voyez Malarmat. (H. C.) TRIGLE MALARMAT. ( Ichthyol. ) Voyez Malarmat. (H. C.) TRIGLE VOLANTE. (/c/i%o/.) VoyezDACTyLOPTÈRE.(H. C.) TRI 289 TRIGLIA. (Iclithjoï.) Nom italien du rouget, mullus lar- latus de Linnaeus. (H. C.) TRIGLOCHIN. {Bot.) Voyez Troscart. (Lem.) THIGLOSSUM. {Bot.) Genre déplantes monocotylédones , de la famille des graminées et de la triandrie monogynie de Linnœus; voisin du Ludolfia de Willdenow. Les fleurs sont hermaphrodites; elles forment des épillets multitlores, ayant 1." une glume bivalve de moitié de la longueur des épillets, qui sont composés de huit à dix fleurs , ayant chacune cinq valves, dont deux externes inégales, desquelles l'extérieure a un pouce de long, et trois internes; 2.° trois étamines et trois stigmates sessiles et plumeux. Ce genre, établi par F. Fischer, comprend une seule espèce : le triglossum bambusi- num , qui est semblable à un bambou et s'élève à la hauteur de trois à cinq pieds; ses branches sont horizontales et ter- minées par un épillet rude, cassant, linéaire, multiflore , d'un vert glauque, long de deux pouces, sortant un peu au-delà de la gaine des feuilles; les épillets offrent huit ou dix fleurs alternes, serrées autour d'un axe commun. Cette plante a fleuri pour la première fois en 1811 , au jardin du prince Razoumowski , à Gorenki. Fischer n'indique point son lieu natal: elle se rapproche beaucoup du remirea maritime, Aublet, qui croît à la Guiane et à Cayenne. (Lem.) TRIGO. {Bot.) Nom portugais du blé trémois, triticum œs- fiVwm, cité par Vandelli. (J. ) ÏRIGONA. ( Conchjl. ) Nom sous lequel M. Mégerle, dans son Nouveau système de conchyliologie , a établi comme genre distinct les espèces de venus de Linné {Cjythérées de M. de Lamarck), qui se rapprochent plus ou moins de la venus tumescens , Linn., et de la venus radiata, Linn., Gmel. , et qui constituent la première division des espèces de venus dans le Manuel de malacologie de M. de Blainville. Voyez Vénus. (De B.) TRIGONE. {Bot.) A trois côtés, en prisme à trois facettes; exemples : tige du scirpus sjlvaticus , du lobelia triquetra ; feuilles du butomus ; pédoncule de Valisma plantago ; style du lilium bulbiferum; stigmate du tulipa syli'estris ; fruit (carcé- rule) du polygonum fagopjrum : capsule de Viris pseudo-acorus; drupe du cocos nucifera; placentaire du polemonium cœruleum, 55. 19 290 TRI etc. On emploie souvent indifféremment les termes trlgone , triangulaire , triquètre, trilatéral. (Mass.) TRIGONE, Trigona. (Enlom.) M. Latreille a donné ce nom à un nouveau genre qu'il a formé de quelques espèces d'abeilles. (Desm.) TRIGONE. (IchthjoL) Nom spéciiique d'un Coffre. Voyez ce mot. (H. C. ) TRIGONELLA STRIATA. (Foss.) C'est le nom qu'on a quelquefois donné aux trilobiles. (D. F.) TRIGONELLE; Trigonella, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones polypétales , de la famille des légumineuses , Juss. , et delà diadelphie décandrie, Linn., dont les principaux caractères sont d'avoir: un calice monophylle , campanule, partagé jusqu'"à moitié en cinq découpures presque égales; une corolle papilionacée, ayant l'étendard et les ailes un peu ouverts, représentant une fleur à trois pétales presque égaux, dont le centre paroît occupé par la carène, beaucoup plus courte que les autres parties; dix étamines, dont neuf réu- nies en un seul corps ; un ovaire ovale-oblong , à style simple , relevé, terminé par un stigmate simple; une gousse oblongue, comprimée ou cylindrique , contenant plusieurs graines ar- rondies. Les trigonelles sont des plantes herbacées, à feuilles alternes, accompagnées de petites stipules et composées de trois folioles souvent cunéiformes; leurs fleurs sont axillaires, rarement solitaires , le plus souvent disposées en tête ou en grappe. On en connoît maintenant une quarantaine d'espèces , dont dix sont indigènes de l'Europe. Toutes les autres sont exotiques. Trigonelle FÉiVU-GREc , Vulgairement Fbnugrec , Sénégré ; Trigonella fienum grœcum , Linn., Sp. , iog5. Sa racine est antiuelle, menue, pivotante; elle produit une tige droite, plus ou moins rameuse, légèrement velue, haute de huit à dix pouces, garnie de feuilles brièvement pétiolées , compo- sées de trois folioles ovales-oblongues , crénelées en leurs bords. Ses fleurs sont d'un jaune pâle, presque sessiles, soli- taires ou géminées dans les aisselles des feuilles. Il leur suc- cède ries gousses longues , un peu aplaties, un peu courbées en arc, terminées par une Longue pointe, et contenant plu- sieurs graines presque rhomboïdales, échancrées, jaunâtres. TRI 29, ayant une odeur un peu forte. Celte plante croît dans le midi de la France et de l'Europe. Ses graines étoient autrefois em- ployées en médecine comme mucilagineuses et émollientes ; aujourd'hui elles ne sont plus guèrcs usitées. TniGONEr.LE DE Montpellier; Trigoiiella monspeliaca , Linn... Sp. , logS. Cette espèce est annuelle, de même que la précé- dente; ses tiges sont longues de six à huit pouces, nombreuses, couchées, gariiicsde feuilles composées de trois folioles ovales- cunéiformes, denticulécs en leur bord supérieur , pubescentes, ainsi que les tiges et les calices. Ses fleurs sont petites, jaunes, disposées, au nombre de six à dix, sur des pédoncules axil- laires très- courts. Cette trigonelle croît sur les bords des champs, dans le midi de la France et dans les contrées méri- dionales de l'Europe. Trigonelle hykride; Trigonella hyhrida, Pour. , Chlor. Narh., dans les Mém. de l'Acad. de Toulouse, 3, p. 33i. Sa racine est vivace , dure, presque ligneuse: elle produit plusieurs tiges couchées inférieurement , ensuite redressées, longues de huit pouces à un pied, garnies de feuilles à trois folioles ovales , rétrécies en coin à leur base. Ces feuilles sont munies à la base de leur pétiole de deux stipules assez grandes , à demi sagittées et dentées. Les fleurs sont jaunes, portées, au nombre de trois à quatre , au sommet d'un pédoncule axiilaire plus long que le pétiole. Les gousses sont comprimées , oblon- gues et un peu arquées; elles contiennent une à trois graines. Cette plante a été trouvée en France par Pourret, dans les montagnes des Corbières. (L. D.) TRIGONELLITE. ÇFoss.) On trouve, dans des couches plus anciennes que la craie, des corps qui n'ont presque qu'une ligne d'épaisseur sur trois pouces environ de largeur et dix- huit lignes de longueur : ils sont convexes d'un côté et con- caves de l'autre, et s'amincissent sur leurs bords; ils parois- sent être composés de deux pièces sans charnière , qui se divisent en ligne droite dans la longueur du corps, et cha- cune des pièces a une forme qui se rapproche un peu de la vaive d'une venus. Le côté convexe est couvert de petits points enfoncés, qui deviennent encore plus petits en ap- prochant des bords. Le côté concave est couvert de stries transverses ; comme certaines coquilles bivalves en portent 292 TRI extérieurement, et qui proviennent de leurs accroissemens. Parkinson a donné le nom générique de Irigonellites à ces corps, et celui de T. lata, a l'espèce qu'il a figurée : Park., Org. rem. , tome 5 , tab. 1 3 , fig. g et ij ; ejusd. Introd. to ihe study offoss., pi. 8, iig. 2g. On voit aussi une figure de ces corps dans l'ouvrage de Knorr, sur la Pétrification, pi. 177, fig. 5 et 6 , et dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. des Fossiles. On trouve de ces singuliers corps fossiles dans le département de la Haute-Marne et dans une couche à oolithes brunes à Dancevoir-sur-Aube , avec des térébra- tules et des bclemnites : ils sont quelquefois couverts de ser- pules ou vermiculaires. Les points enfoncés dont ils sont couverts, indiqueroient assez qu'ils étoient intérieurs; quelques savans croient que ces corps sont des palais de poissons. (D. F.) TRIGONIA. {Bol.) Voyez Trigonier. (Lem.) TRIGONIE, Trigonia. (Concliyl.) Genre remarquable de coquilles bivalves de la famille des cames, établi d'abord par Bruguiére sur des espèces fossiles que l'on trouve communé- ment dans des terrains de sédiment assez inférieur de notre Europe, et ensuite rectifié et complété par M. de Lamarck , d'après l'examen d'un petit nombre d'individus d'une espèce vivant dans les mers de la Nouvelle-Hollande, et dont le pre- mier fut rapporté par MM. Péron et Lesueur, de l'expédi- tion du capitaine Baudin. I-es caractères de ce genre peuvent être exprimés ainsi : Coquille subtrigone ou suborbiculaire , épaisse, régulière, équivalve , inéquilatérale , à sommets peu proéminens, peu recourbés et antéro-dorsaux; charnière com- plexe, dorsale, dissemblable; deux grosses dents oblongues, fortement crénelées , jointes anguleusement sous le sommet de la valve droite , pénétrant dans deux excavations profondes, également crénelées , de la valve gauche ; ligament extérieur; deux impressions musculaires distinctes, non réunies par une ligule palléale. Qn ne connoît pas encore l'animal de ce genre intéressant pour les géologues comme pour les zoologistes; mais il est cer- tain qu'il ne doit pas tarder à l'être , MM. Quoy et Gaimard venant tout récemment de découvrir un individu complet de l'espèce delà Nouvelle-Hollande, c'est-à-dire la coquille et TRI 293 l'animal. En attendant il est assez difficile d'assurer positive- ment les rapports de ce genre. M. de Lamarck, en considé- rant la disposition du système d'engrenage des trigonies, en a fait une petite famille particulière, dans laquelle il place une véritable unio , dont il a fait son genre Casfalie; il la met entre sa famille des arches, terminée par le genre Nucule , et celle des naïades, qui comprend les unios et les anodontes. M. Cuvier en fait le dernier genre de sa première famille, à laquelle il donne le nom d'ostracés, et le place aussi immé- diatement après les nucules. J'en fais un genre de ma famille des camacés à coquilles régulières, auprès des isocardes ; et enfin M. de Roissy, dés 1801 , plaçoit ce genre entre les tri- dacnes et les arches. On ne sait absolument rien sur la manière de vivre des trigonies, et on les suppose des animaux pélagiens : il me semble plutôt qu'elles doivent être rivicoles , puisqu'on les trouve fos- siles surtout dans des argiles endurcies qui ont dû être molles. Les espèces de trigonies se divisent tout naturellement en deux sections , d'après leur forme générale triangulaire ou suborbiculaire et le développement du corselet. La seule es- pèce vivante connue , qui appartient à cette dernière section , est La Trigonie pectinée : Trigonia pectinata , de Lamk. , Anim. sans vert. , tom. 6 , 1.'* part. , pag. 63; T. margaritacea, Ann. du Mus. , 4, pag. 355 , pi. 67 , fig. 2 ; atlas de ce Diction. , pi. 70, fig. ]. Coquille suborbiculaire , subéquilalérale, rayon- née du sommet à la circonférence , pourvue de côtes peu nom- breuses, élevées et tuberculeuses, de manière à plisser le bord : couleur d'un brun verdâtre, uniforme à l'extérieur et d'une belle nacre intérieurement. Cette coquille, extrêmement précieuse, puisqu'elle est en- core unique dans la collection du Muséum , et dans celle de sa Faculté des sciences, a on peu plus de deux pouces dans la plus grande dimension , qui est sa hauteur. Elle a un peu l'apparence d'une bucarde ; ses valves sont fortement engrenées par la disposition des dents de la charnière , et elles sont garnies de vingt-deux côtes très - distantes et tuberculeuses dans leur longueur. Elle a été trouvée morte et vide sur le rivage des îles King, 294 TRI Maria et des Kanguroos, autour de la terre de Diémen. (DeB. ) TRIGONIE, Trigonia. (Conchjl.) C'est la dénomination que M. Schumacher emploie pour désigner le même groupe de coquilles, dans son ISouyeau système de conchyliologie, que celui que Mégerle avoit nommé Ti-.igona. Voyez ce mot. (De B.) TRIGONIE. (Foss.) Les coquilles de ce genre se présentent à l'état fossile dans les couches inférieures de la craie et dans d'autres qui sont plus anciennes ; mais on n'en a jamais rencontré dans celles qui sont plus nouvelles. Trigonie scabre : Trigonia scahra, Lamk., Anim. sans vert. , tome 6, i.""*^ part. , page Go, n.° 2; Encycl., pi. 207, lig. 1 ; Tvisonia spinosa? Sow., AJin. conch., pi. 86. Coquille ovale- îrigone, à bord postérieur alongé; couverte de dix -huit à vingt côtes, garnies de petits tubercules. T,ongiieur. deux pouces. Fossile de Saint- Paul- trois- châteaux , déparlement de la Drôme, et de la montagne Sainte - Catherine , près de Rouen. On trouve à Mirambcau , à Néhou , département de la Manche, et à Blackdown, en Angleterre, dans de« couches crayeuses, des débris de coquilles qui ont beaucoup de rap- ports avec cette espèce. Trigonie crénelée; Trigonia crenulafn . Lamk., loc. cit., ïi.° 3. Coquille ovale-trigone, à bord postérieur alongé , cou- verte de côtes crénelées obliquement : elle est plus petite que la précédente , dont elle est voisine. Fossile de Cazonlier . près du Mans. Trigome rude : Trigouia aspera , Lamk., loc. cit., n." 4; ?^nf:ycl., pi. 237, fig. 4. Coquille ovale-trigone, déprimée, à bord postérieur alongé, couverte de côtes, à tubercules peu serrés, inégaux, presque pointus. Le corselet offre deux iignes longitudinales, un peu scabres , sur chaque valve. ÏRiGOME DÉDALE : Trigoniu dœdaha, Lamk. , loc. cit., n.° 6 ; Sow., loc. cit., pi. 88 ; Park., Ors;' rem., tom. 3, tab. 12, fig. 6. Coquille ovale- rhomboïde , subanguleuse, un peu dépri- mée, couverte à son bord postérieur de tubercules plus gros que ceux qui se trouvent sur le bord antérieur. Longueur, trois pouces. Fossile de Coulaines, près du Mans, dans le sable verl. TRI 295 Trigonie xonuLEUSE : Trigonia nodulosa, Lamk., loc. cit., n." 6; Encycl. , pi. 207, fig. 2; Trigonia clai>ellata? Sow. , loc. cit. , pi. 87 ; Park. , loc. cit, , pi. 12 , fig. 5. Coquille ovale- Irlgone, à bord postérieur alongé et comprimé, couverte de rangées de gros tubercules , et portant trois carènes sur chaque valve du côté de la lunule. Longueur, quelquefois plus de quatre pouces. M. de Lamarck annonce qu'on trouve ces coquilles fossiles à Courtagnon : mais il y a lieu de croire que c'est une erreur. On en trouve au Havre, à Gunders- hofen, et à Radipole , près de Weymouth. I,a figure citée de l'Encyclopédie ne ressemble pas parfaitement à celle de Ja trigonia clavellata de Sow. , et c'est celle-ci qu'on trouve aux endroits cités ci- dessus. Je possède une coquille de cette espèce, qui est très- remarquable par la longueur de son bord postérieur et par les tubercules élevés et pointus dont elle est couverte : elle a été trouvée à \Veymo\ilh. On trouve à Glotz, prés de Lizicux, dans une couche quarzeuse, des trigonies qui ont de très-grands rapports avec la trigonia nodulosa: elles sont accompagnées de cucullées et de coquilles univalves, qui ont de très-grands rapports avec des cérites. Trigonie navire : Trigonia nai^is^ I,amk. , loc. cit., n." 7 ; Encycl., pi. 237, fig. 3; Knorr, Petref. , pi. 175, fig. 1. Co- quille ovale-trigone , à bord postérieur alongé et comprimé. Chaque valve porte sept côtes longitudinales, noduleuses. Le bord antérieur est aplati et côtelé transversalement. Lon- gueur, deux pouces. Fossile de Gundershofen et de Haguenau. Triconie a côtes : Trigonia costata , Lamk,, loc. cit., n." 8-, Encycl., pi, 258, fig. 1 -. Knorr, loc. cit., tab. 176, fig. 3; Sow., loc. cit., tab. 85. Coquille ovale -anguleuse, trigone, rouverte de côtes transverses, lisses, à côté postérieur très- large et couvert de côtes longitudinales, dont trois sur chaque valve sont plus grosses que les autres. Longueur, quelquefois trois pouces. Fossile des Vaches- noires près de Honfleur , dans la marne grise, de Little Sudbiiry en Wilts et Oxford , en Angleterre, dans Foolilhe inférieure. Trigonie sillonnaire : Trigonia sulcataria, Lamk. , loc. cit., n.°9. Coquille trigone , cunéiforme , à bord postérieur alongé et comprimé, et couvert de sillons longitudinaux. L'autre partie de chaque valve porte quinze à dix-liuit côtes tran.*- 296 TRI verses. La lunule est couverte de stries transverses. Longueur, un pouce. On trouve cette espèce à Coulaines, près du Mans, et les valves sont toujours séparées. Trigonie sinueuse ; Trigonia sinuosa , Lamk. , loc, cit. , n." 20. Coquille ovale-anguleuse, trigone, à lunule lisse, couverte de côtes qui sont transverses du côté antérieur, et qui . après s'être abaissées et être devenues plus grosses vers le milieu de chaque valve, se relèvent pour se terminer contre la ca- rène de la lunule. Longueur, deux pouces. On ignore où cette espèce a été trouvée Trigonie ridée : Trigonia rugosa , Lamk., loc. cit., n.° ii : Park., loc. cit., tome 5, lab. 12, fig. ii. Coquille ovale -tri- gone, déprimée, subanguleuse, couverte du côté de la lu- nule de côtes longitudinales, rugueuses, et de côtes trans- verses sur le reste de la coquille. Fossile des environs de Caen , dans la couche à polypiers et dans celle à oolithcs brunes. Nous croyons que celte coquille n'est qu'une variété de la T. coslata. Trigonie flexuf.use; Trigoniajlexuosa , Lamk. , foc. cit., n.° 1 2, Coquille alongée, ovale, anguleuse, à côté postérieur cou- vert de côtes transverses, qui deviennent anguleuses et si- nueuses du côté antérieur. Fossile du coteau de Gazonfier. M. de Lamarck avoit rangé {loc. cit.) dans le genre Trigonie une coquille que nous possédons et qu'il avoit nommée tri- gonia crassalina ; mais nous avons cru reconnoilre qu'elle étoit du genre Crassine. Il en est de nièuie de la trigonia cardissoides , dont la char- nière diffère essentiellement de celle des trigonies. (Voyez au mot Ohs. ) Trigonia e.rcentrica, Sow. , loc. cit., tab. 208, fig. 1 et 2 ; Park., ^c. ciY. , tome 5 , page 176, tab. 12, fig. 5. Coquille ovale-transverse, couverte de côles transversales, à bord postérieur alongé; à bord antérieur arrondi, sur lequel se trouvent des rides obliques. Longueur, vingt lignes. Fossile de Blackdown et de Heniburyfort en Devonshire. On trouve une variété de cette espèce aux environs de Nice, dans le sable vert. On rencontre aux environs de Boulogne-sur-mer, dans une couche qui contient des cailloux roulés et qui paroît avoir du rapport avec celle du sable vert de CouLiiries près TRI 297 du Mans, des Irigonies qui ne diffèrent de l;i frig. excentrica que parce que les rides dont elles sont couvertes sont un peu sinueuses. Trigonia affinis. Sow. , loc. cit., même pi., fig. 3. Coquille transverse, ovale, bossue, dont le bord antérieur est cou- vert de côtes transverses et abord postérieur uni. Longueur, plus de deux pouces. On ne sait où cette espèce a été trouvée. Trigonia alœformis, Sow., loc. cit., tab. 21 5; Park. , /. c, , tome 3, tab. 12 , fig. 9. Coquille en forme d'aile, à bord postérieur très-alongé, tronqué, comprimé et couvert de lé- gères stries transverses ; à bord antérieur portant vingt à vingt- cinq côtes transversales, arrondies et crénelées. Longueur, dix-huit à vingt lignes. Fossile de Parkham eu Sussex, dans le sable vert. On trouve aux environs d'Auxerreet dans le Jura des moules intérieurs de trigonies qui paroissent se rapprocher de la forme de cette espèce. On trouve aux en- virons de Chimay des coquilles qui ont de très grands rap- ports avec la T. alœformis, dont elles ne sont probablement qu'une variété. La lunule porte de petites côtes transverses, et entre cette dernière et une carène d'oîi partent les grosses côtes vers le bord postérieur, il se trouve des stries un peu obliques, très -marquées. Trigonia striata, Sow., loc, cit., tab. aSy, fig. 1 , 2 et 3. Coquille triangulaire, obtuse, convexe , oblique, portant des côtes crénelées, qui s'étendent depuis le milieu jusqu'au bord antérieur. Le bord postérieur est couvert de stries obliques. Longueur, dix-huit lignes. Fossile de Dundry en Angleterre. Trigonia duplicata, Sow., loc. cit., même pi., fig. 4 et 5. Coquille oblongue-transverse , couverte de rangées de petits tubercules, qui sont ondulées. Du côté de la lunule se trou- vent de petites stries obliques. Longueur , quinze lignes. Fossile des Mouliers près de Caen, dans la couche à oolithes brunes, et de Little Sudbury en Angleîerre. Trigonia pennata ., So\v. , loc. cit., même pi., fig. C. Co- quille oblongue-transverse, couverte décotes concentriques et portant au bord postérieur des stries tuberculces. Longueur, huit lignes. Fossile de Teignmouth en Angleîerre. Trigonia gihbosa, Sow., loc. cit., pî. 235 et 206. Coquille t)blongue- transverse, bossue, couverte de stries concentri- ^98 TRI ques ou de sillons irrëguliers; à bord postérieur plan et séparé par une carène longitudinale. Certains individus por- tent des côtes noduleuses. Longueur, deux pouces. Coquille de Tisbury en Wiltshire. Trigonia elongata , Sow. , loc. cit., pi. 401 , fig. 1 , i et 5. r*Jous regardons cette coquille comme une variété de la tri- gonia coslata. Fossile des environs de Weymouth. Trigonia nodosa , Sow. , loc. cit. , tab. 607 , fig. 1 . Nous regardons cette coquille comme une variété de la trigonia dœdalea. Fossile de Hythe en Angleterre, dans le sable vert. Trigonia imbricata, Sow., loc. cit., même pi., fig. 2 et 3. Coquille oblongue, transverse, déprimée, à bord antérieur arrondi, sur lequel se trouvent cinq à six côtes imbriquées , €t à bord postérieur tronqué et ridé transversalement. Lon- gueur, une ligne et demie. Fossile d'Ancliffe en Angleterre. Trigonia cuspidala, Sow., loc. cit., même pi., fig. 4 et 5. Co- quille ovale, déprimée, couverte de rides concentriques, à bord postérieur tronqué et oij il se trouve deux pointes. Longueur, deux lignes. Fossile d'Ancliffe, dans Foolithe. Trigonia angulata , Sow., loc. cit., tab. 5o8 , fig. 1. Nous croyons que cette coquille se rapporte beaucoup à celles qu'on trouve aux environs de Chimay , dont nous avons parlé ci- dessus et que nous regardons comme une variété de la T. alcrfnrnùs. Fossile de Brewham , près de Nunncy en Angleterre. Trigonia pullus, Sow., loc. cit., même pi., fig. 2 et 3. Co- quille triangulaire-ovale, couverte de côtes lisses et trans- verses. Le bord postérieur est tronqué et couvert de stries longitudinales. La lunule est large et couverte de stries trans- verscs. Longueur, trois lignes. Fossile d'Ancliflfe. Cette espèce paroît avoir les plus grands rapports avec la trigonia coslata, dont elle n'est peut-être qu'une variété ou un individu dans le jeune âge. ( D. F.) TRIGONIER, Trigonia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des malpighiacées , de la décandrie monogjnie de LinnEeus. offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions , les deux supérieures plus profondes; cinq pétales inégaux, le supé- rieur dressé, muni d'une fossette à sa base; les deux latéraux Réfléchis, les deux intérieurs rapprochés, en forme de carène: TRI 299 dix clamincs, quelques-unes stériles; les fîlarnens réunis en gaine à leur base; un ovaire supérieur; un style; un stig- mate en tête; une capsule en forme de siliquc, trigone , à trois loges, h trois valves tomenteuses en dedans, s'ouvrant à leurs bords ; plusieurs semences, enveloppées d'un long duvet lanugineux, attachées à un réceptacle central, trigone, tomenteux. Trigonier VEf.u : Trigonia villosa . Auh!., Guian., 2, tab. iSg; Lamk. , III. gen. , tab. 347. Arbrisseau divisé en ra- meaux cylindriques, sarmenteux, glabres à leur partie infé- rieure, velus vers leur sommet , avec des poils roussàtres. I,c bois est dur; les feuilles sont opposées, pétiolées, ovales, lon- gues d'environ trois pouces, un peu rétrécies à leur base , mii- cronées au sommet, un peu roulées à leurs bords, glabres en dessus, mais velues et roussàtres le long de leur principale nervure, tomenteuses et blanchâtres en dessous. Les fleurs sont pédicellées , opposées ou alternes, disposées en une pa- nicule terminale, composée de grappes simples, très-ouvertes; les pédicelles tomenteux, jaunâlres, accompagnés de deux bractées sétacées. Le calice est turbiné, partagé en cinq dé- coupures ovales, aiguës, tomenteuses en dehors; la corolle petite, blanchâtre, à cinq pétales inégaux; le supérieur plus grand, plus élargi, en bosse à sa base; les filamens, réunis à leur base, sont divisés ensuite en deux paquets égaux, ayant chacun trois anthères fertiles sur deux stériles. L'ovaire est ovale, aigu , pubescent: il lui succède une capsule longue de deux ou trois pouces, à trois faces, à trois valves, à trois loges, contenant des semences ovales-arrondies, environnées d'un long duvet épais, tomenteux. Cet arbrisseau croit dans l'ile de Cayennç. Trigonier a feuili.es lisses ; Trigonia lœvis , Aubl. , Guian. , j, tab. i5o. Arbrisseau grimpant, dont les branches sont grêles et s'entortillent aux arbres voisins. Ses tiges sont gla- bres , cylindriques, chargés inférieurement de points très- nombreux et saillans, un peu velus, comprimés, presque té- tragones à leur partie supérieure. Les feuilles sont pétiolées, opposées, ovales-oblongues, très-entières , un peu aiguè's , lon- gues de deux ou trois pouces, glabres à leurs deux faces, ex- cepté sur leur principale nervure, luisantes en dessus, plus pâles en dessous; les pétioles un peu velus, longs d'un demi- 3oo TRI pouce. I-es fleurs sont disposées, à rextrémité des rameaux, en une panicule étalée , composée de grappes simples , oppo- sées; les inférieures axillaires , latérales; chaque fleur pédicel- lée , quelquefois géminée , munie à la base du pédicelle d'une petite bractée courte, en forme d'écaillé. Le calice est d'un vert cendré, à cinq découpures lancéolées; la corolle blanche, une fois plus petite que celle de l'espèce précédente. Le fiuit est une capsule à trois côtes, longue d'un pouce, verdàtre, rude au toucher, à trois valves, à trois loges renfermant des semences brunes, arrondies, enveloppées d'un duvet très-doux et blanchâtre. Cette plante croît dans la Guianc , sur le bord des ruisseaux. Trigonier soyeux; Trigonia sericea, Kunth , in Humb. et Bonpl. , Nov.gen., 5, pag. ^l\\. Arbrisseau grimpant; ses ra- meaux sont presque à six angles , tomenleux et blanchâtres. Les feuilles sont opposées, pétiolées, ovales, aiguës, presque cuspidées, entières, un peu coriaces, glabres, vertes et lui- santes en dessus, d'un blanc argenté , soyeuses et tomenteuscs en dessous, longues de quatre ou six pouces, larges d'envi- ron trois pouces; les pétioles dilatés à leur base, munis de chaque côté d'une stipTile ovale -lancéolée. Les fleurs sont pédicellées, fasciculées à la base des rameaux, d'un blanc verdàtre, réunies en panicules feuillées, à ramifications oppo- sées , très-étalées , tomenteuses et blanchâtres ; les bractées linéaires, aiguës, presque de la longueur des pédicelles. Le calice est d'un blanc tomenteux, glabre et coloré en dedans, à cinq découpures oblongues, un peu aiguës, les deux inté- rieures plus petites; cinq pétales blanchâtres, concaves, ca- duques; le supérieur ovale , élargi et en bosse à sa base , \c& deux latéraux plus étroits; une capsule ovale, trigone, to- menteuse et soyeuse, longue de deux pouces et plus, à trois valves, à trois loges polyspermes. Cette plante croit dans l'Amérique méridionale, dans les Andes de Quindiu. (Poir.) TRIGONIME, Trigonirna. {ConchjL) Genre de coquilles établi par M. Rafinesque (Journ. de phys. , 1819, tome 88, page 426) sous cette caractéristique : Coquille univalve , multiloculalre, elliptique, déprimée, solide; base à cavité divisée en quatre par trois demi-cloisons divergentes et dé- currentes. Ce genre, qui semble avoir quelque chose de TRI 5o, celui que M. d'Orbigny a nommé Caprine, ne contient que deux' espèces , que M. Rafincsque nomme, T. nucularis et T. amygdaloides , toutes deux fossiles, et, probablement , de l'Amérique septentrionale. (De B. ) TKlGONiON, TRIXALIS. {Bot.) Noms grecs anciens de la verveine, suivant Ruellius et Mentzel. (J.) TRIGONIS. (Bot.) Ce genre de Jacquin a été réuni au Cwp«nia de Plumier et de Linna?us. (J.) TRTGONOBATE, Trigonobatus. {IcJithjol.) M. de Blainville a séparé, sous ce nom, du grand genre des Raies de Lin- na;us, un genre spécial, auquel la pastenague sert de type. Voyez Pastenague. (H. C.) TRIGONOCÉPHALE , Trigonocephalus. ( Erpét. ) Les erpé- tologistes modernes, et en particulier MM. Oppel, G. Cu- vier, Duméril, ont ainsi appelé un genre de reptiles ophi- diens, de la famille des hétérodermcs , séparé de ceux des vipères de Daudin et des couleuvres de Linnseus, et recon- noissab'e aux caractères suivans : Des écailles sur le dos et sur les Jlancs; des plaques plus éten- dues, entières sous le ventre et divisées en deux sous la queue; des fossettes creusées derrière les narines; des crochets à venin; queue arrondie, sans grelots, et terminée par un petit aiguillon corné ; occiput fort élargi par l'écartement des mâchoires. On distingue sans peine les Trigonocéphales des Éaix, des ScYTALEs, des Boa, des Couleuvres, des Erfétons, qui n'ont point de crochets à venin; des Platures, dont l'extrémité de la queue est aplatie; des Naja , dont le cou est élargi en disque; des Élafs , dont l'occiput n'est point dilaté; des Vi- pères, qui n'ont point de fossettes derrière les narines; des Crotales, dont la queue est terminée par des grelots; des Cécilies , des Amphisbènes, des Acrochordes, des Hydrophides, où la peau offre la même apparence en dessus et en dessous du corps. (Voyez ces divers noms de genres, et Erpétologie , Hl^.TÉRODERMES, HOMODER.MES, OpHIDIENS. ) Parmi les espèces qui composent ce genre, nous citerons: Le Trigonocéphale jaune. Vipère fer -de-lance- ou Vipère JAUNE DES Antilles: Trigonocephalus lanceolatus ; Vipera lan^ ceolata, Daudin; Coluher Megœra , Schn. Tête large, aplatie, presque triangulaire, couverte d'écaillés pareilles à celles TRI du dos, mais plus petites ; museau déprimé, coupé carré- ment et terminé par une écaille verticale, quadrilatère, qui borde la mâchoire supérieure au centre et est échancrée dans sa partie postérieure de manière à laisser passage à la langue, sans que la bouche soit ouverte; yeux revêtus chacun en dessus d'une large plaque; gueule singulièrement grande , fendue jusqu'au-dessous des yeux et pouvant s'ouvrir sous un angle de 85°; mâchoire garnie de dents petites, blanches, aiguës, crochues, fixes et solides; crochets à venin blancs, lisses, demi- diaphanes, longs souvent de douze à quinze lignes; queue amincie et conique, terminée par un onglet corné, long de deux à quatre lignes; écailles du dos rhom- boïdales ou obscurément hexagonales, imbriquées, carénées et disposées en rangs obliques; lames sous -abdominales im- briquées, blanches, demi-transparentes, lisses, nacrées, au nombre de deux cent vingt, deux cent vingt-huit, deux cent vingt-neuf, deux cent trente et même deux cent quarante; demi-plaques sous-caudales de même nature , mais invaria- blement au nombre de soixante-quatre paires. Ce serpent atteint communément la taille de cinq à six pieds, et peut la dépasser. Le chef d'escadron Moreau de Jonnès , auquel nous devons une histoire fort intéressante de cet animal, rapporte en effet, qu'en 1808, le capitaine Henri Desfourneaux tua, sur le morne Colomb , un trigono- céphale fer-de-lance qui avoit sept pieds six pouces six lignes de longueur. Le P. Dutertre assure que de son temps on rencontroit souvent des individus de cette espèce de rep- tiles, longs de sept à huit pieds et gros comme la jambe. Le F. Labat en a vu un long de près de neuf pieds; mais il est douteux, comme l'avance un voyageur qui a récemment visité la Martinique, qu'il s'en trouve qui aient douze pouces de diamètre et une longueur de vingt- cinq pieds. Le trigonoccphale fer-de-lance varie autant pour les cou- leurs que pour la taille. Certains individus sont d'un jaune .'lurore, tandis que d'autres sont maculés de brun jaune sur un fond de la teinte de l'orpin ; il en existe aussi de bruns, de noirâtres, de noirs et de tigrés , dit M. Moreau de Jonnès ; quelques-uns sont tachetés de toutes ces nuances et ont les ilancs teints d'un rouge vif et brillaiit: i^hisieurs, mais non TRI 3o3 pas tous, présentent un trait noir qui s'étend depuis l'œil jusque vers la partie antérieure de la tête. Ce reptile est d'une effroyable fécondité. Le savant officier que nous venons de citer a toujours rencontré de cinquante à soixante petits dans le corps des femelles qu'il a eu occa- sion d'ouvrir, et, au moment de leur naissance, ces petits sont tout formés, très- agiles, disposés à mordre et longs de huit à dix pouces. La patrie du trigonocéphale fer- de -lance est très -circons- crite : elle ne s'étend pas même à tout l'archipel des An- tilles, car il est étranger à la plupart des îles qui le consti- tuent : par une singularité aussi remarquable qu'heureuse, mais inexplicable, il est confiné dans les seules iles de la Martinique, de Sainte-Lucie et de Bécouia, et rien ne prouve qu'il soit, ainsi qu'on l'a prétendu , commun sur le continent américain. Cependant une tradition des indigènes veut qu'il ait été introduit à la Martinique par les Arronages , peuplade qui habiloit les embouchures de l'Orénoque, et qui , poussée par des sentimens de haine et de vengeance contre les Ca- raïbes de cette île, leur fit ce funeste présent, et lâcha dans leurs forêts le serpent dont il s'agit et qui avoit été apporté dans des couis ou calebasses. Mais , d'autre part , suivant une seconde opinion populaire dans le pays, le trigonocé- phale est aborigène de la Martinique, et ne peut vivre ail- leurs, pas même à la Guadeloupe. Quelques-uns pensent en- core différemment, et expliquent le phénomène par l'exis- tence du serpent tête-de-chien, qu'on croit être un boa, et qui, commun à la Dominique et à Saint-Vincent, a délivré ces iles du trigonocéphale , que la couleuvre couresse , dont nous avons parlé ailleurs (tom. XI, pag. 196), combat pa- reillement avec avantage, assûre-t-on. Quoi qu'il en soit, le serpent fer-de-lance est aujourd'hui très-multiplié à Sainte-Lucie et à la Martinique, où l'on ne moissonne pas un champ de cannes à sucre, sans en trouver soixante ou quatre-vingts. Il peuple les marais, les cultures, les forêts, le bord des rivières et le sommet des montagnes, depuis le niveau de la mer jusqu'à la région des nuages. On les voit ramper dans la vase d'où s'élèvent les palétuviers; lutter contre le courant des torrens qui les entraînent à la mer, se ba- Bo4 TRI lancer aux branches des arbres des forêts, à plus de cenJ pieds au-dessus du sol. En arrivant sur l'orle du cratère de la montagne pelée qui domine la ville de Saint- Pierre de la Martinique de plus de cinq mille pieds, M. Moreau de Jonnès trouva un trigonocéphale d'autant plus redoutable, dit-il, pour ses compagnons et pour lui, qu'une lassitude ex- trême enchaînoit tous leurs mouvemens. Huit jours aupara- vant, au pied de cette même montagne, un pêcheur, en s'élançant de sa pirogue sur les galets volcaniques du rivage, avoit été atteint par un pareil reptile, caché entre les basaltes , et aucun effort n'avoit pu lui sauver la vie. Rarement on rencontre les serpens dont il s'agit dans les villes, à moins qu'ils n'y aient été apportés avec du fourrage vert : ils ne paroissent pourtant pas craindre les lieux ha- bités; ils s'en approchent même souvent , surtout pendant la nuit, et chaque année on en tue un grand nombre dans les ouvrages extérieurs du Fort-Bourbon de la Martinique et du fort la Luzerne de Sainte-Lucie. Il n'est pas extraordi- naire d'en trouver même dans le corps de place de ces for- teresses. A la campagne, ils pénétrent assez fréquemment jusque dans l'intérieur des maisons, quand elles sont envi- ronnées de buissons et de hautes herbes, et ils paroissent préférer les cases des Nègres. Mais c'est surtout dans les plantations de cannes à sucre , dans les fourrés épais formés par ces grandes graminées, que les trigonocéphales trouvent un asyle, se cachant sous les débris des longues feuilles dont la terre est jonchée, et se nourrissant pi'incipalement de lézards, de petits oiseaux et surtout de rats, que les Européens ont introduits avec eux dans les colonies et qui y ont multiplié d'une manière effrayante. Les poulaillers, les volières, les attirent aussi; souvent encore ils s'embusquent dans les plantes parasites, dans les lianes qui entourent les arbres des forêts tombés de vétusté, ou bien ils demeurent tapis dans les nids des oiseaux dont ils ont dévoré les œufs ou les petits , dans les trous des rats et des tourlouroux , sous le toit des cases à bagasses , ainsi que sous celui des ajoupas de feuillage, dont se servent les chasseurs et les bergers. TRI 3o5 Ces reptiles sont d'une activité et d'une vivacité de mou- vemens vraiment effrayantes. Un instinct féroce les porte à se jeter impétueusement sur les passans, soit en débandant les ressorts que forme leur corps roulé ea cercles concen- triques et superposés, et en s'élançant ainsi comme un trait lancé avec force parla corde d'un archer vigoureux , soit en les poursuivant par une suite d'élans rapides et multi- pliés, soit même en grimpant après eux sur les arbres ou en les menaçant dans une position verticale, dressés sur leur queue et égalant alors l'homme en hauteur. Les suites de la piqûre des serpens fer-de-lance sont ter- Vibles en général, mais varient beaucoup selon une foule de circonstances. La tuméfaction de la partie, qui devient bien- tôt livide et gangreneuse, des nausées , des convulsions, de la cardialgie et une somnolence invincible , tels sont , dit M. Moreau de Jonnès , les symptômes ordinaires de l'action de leur venin , qui entraîne la mort au bout de quelques heures ou tout au plus de quelques jours, ou qui cause au moins pour plusieurs années des vertiges , de l'irritation de poitrine, des paralysies plus ou moins étendues , un ulcère phagédénique de mauvaise nature, etc. Il n'est donc nullement étonnant que le trigonocéphale soit en horreur, non -seulement à l'homme, mais encore aux animaux. Le cheval frémit en sa présence et se cabre pour s'éloigner ; les rats des cultures fuient à son approche en poussant des cris d'effroi; les oiseaux surtout, auxquels il fait une guerre acharnée, manifestent l'aversion qu'il leur inspire par des clameurs répétées, et le cici (loxia indicator), en le poursuivant de ses cris, indique souvent à l'homme le lieu de sa retraite. Les races africaines , qui forment une grande partie de la population de la Martinique, gardent constamment certains organes de ce reptile pour figurer parmi les talismans con- servateurs ou nuisibles, qui sont désignée parle nom caraïbe de piailles, parmi les matériaux de ces conjurations magiques entreprises par les Nègres adonnés aux sortilèges. C'est d'ailleurs une opinion reçue généralement chez ces malheureux ignorans, que les trigonocéphales sont en>'oyés, comme jadis les sujets du Vieux de la Montagne, pour tuer ^5, aa 3o6 TRI la personne qui leur est désignée. On leur prête la faculté de charmer par le seul effet de leur regard et d'enchaîner, par une sorte de puissance magnétique, leur victime vouée à la mort, qu'elle voit, qu'elle redoute et qu'elle ne peut fuir, faculté dont, au reste, nous avons déjà eu occasion de parler. ( Voyez Serpens.) Quoi qu'il en soit, la gravité des accidens déterminés par la piqûre du trigonocéphale varie , comme celle de la pi- qûre de tout autre serpent venimeux , suivant l'état de santé du sujet mordu, suivant sa force, suivant ses affections mo- rales, suivant la profondeur et le nombre des blessures, suivant le temps depuis lequel l'animal n'a pas trouvé oc- casion de faire usage de ses crochets, et, par conséquent, suivant la quantité de venin qui a pénétré dans l'économie. Mais dans tous les cas possibles les secours de l'art sont indispensables. Malheureusement jusqu'à présent le mode de traitement a constamment été basé sur la routine et l'em- pirisme les plus aveugles, et le nombre prodigieux des re- mèdes vantés et recommandés tour à tour, prouve tout à la fois, et l'incertitude des moyens et leur insuffisance. Anciennement , lors de l'origine de la colonie , on avoit recours aux scarifications et à l'application des ventouses, que quelques praticiens préconisent aujourd'hui contre la morsure de la Vipère (voyez ce mot). On couvroit ensuite la plaie d'un emplâtre de thériaque , et l'on administroit cet électuaire à l'intérieur. A défaut de thériaque, on broyoit la tête de l'animal et on l'appliquoit topiquement sur la plaie. On s'est servi aussi pendant long-temps d'une poudre faite avec des cœurs et des rates de serpens desséchés. Mais on oublia cette poudre pour plumer le croupion d'un poulet, qu'on appliquoit sur la plaie, et qui, attirant à lui le venin, uiouroit dans le cours même de l'opération. Les embrocations d'huile chaude ont aussi trouvé des par- tisans, de même que les onctions avec un oléo-mellitum de chaux vive ou avec un mélange de cendres de sarment et d'huile rosat. On a aussi recommandé de placer sur la piqûre des feuilles pilées de tabac vert , de moutarde des îles ( cleome penta- TRI 5o7 phylla), de mouron, de bétoine, de thym des savanes {tur- ncra montana) , de liane brûlante [tragia volubilis) , de l'herbe à serpens (petiveria alliacea) , des agoumans des bois (phjlo- lacca decandra) , de Reuri- noUl (eupatorium macrophyllum) , et des euphorbia pilulifera , parviflora et graminea. On n'a point négligé néanmoins les remèdes conseillés en Europe contre la morsure de la vipère, l'eau de Luce, l'ammoniaque liquide , l'opium , les préparafions arsenicales. Enfin, layapana {eupatorium ayapana) et la liane à savo- nette {feuillea nandhiroba) , ont été vantés ici comme le guaco et les aristolochia anguicida et fragrantissima l'ont élé sur le continent contre les piqûres des redoutables crotales. Mais aucun de ces médicamens ne paroît avoir un effet certain, et le traitement que nous recommandons dans nos articles Crotale, Naja et Vipère, est le seul qui mérite quelque confiance. Après avoir examiné avec soin le crotalus mutus de Lin- nœus, dont nous avons parlé à l'article Lachésis, M. Cuvler s'est convaincu que ce serpent a des plaques sous -caudales doubles, excepté vers le petit bout de la queue, où il existe des écailles en dessous comme en dessus, et qu'il faut le rapporter au genre Trigonocéphale. Il le nomme trigonocéphale à losanges. Il fait rentrer aussi dans ce genre la vipera alrox du Musée du prince Adolphe-Frédéric (2, 22, 2 ) , et le trimérésure vert de Lacépède. (H. C. ) TRIGONOCÉPHALE A LOSANGES. {Erpét.) Voyez La- chésis. (H. C.) TRIGONOCÉPHALE VERT. {Erpét.) Voyez Trimérésure. (H. C.) TRIGONO-KRACTI. {Omith.) M. Vieillot dit que les Grecs modernes donnent ce nom, qui signifie conducteur de tourte- relles, au coucou, parce qu'à l'époque où le coucou arrive dans l'Archipel, les tourterelles ne tardent pas à paroitre, (Ch. D. et L.) TRIGONOS. {Bot.) Suivant Ruellius et Mentzel ce nom grec est un de ceux qui sont rapportés au medion de Diosco- ride, qu'ils disent être aussi le trifolium odoratum, nom appli- qué au mélilot; mais celui-ci a les fleurs jaunes et le medion 3o5 TRI les a rouges, suivant Dioscoridc. On a, peut-être avec plus de raison, assimilé au medion une campanule de jardins, campaniila médium des botanistes. ( J.) TRIGUÈRE, Triguera. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des solanées , de la pentandrie monogjnie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel: Un calice persistant, à cinq divisions; une corolle campanulée, irrégulière; le tube court; l'orifice dilaté en un limbe ventru, plissé, presque à deux lèvres, à cinq lobes inégaux; les deux supérieurs un peu réfléchis; cinq étamines réunies en un urcéole <à cinq dents; les an- thères sagittées , rapprochées en cône; un ovaire supérieur; un style; un stigmate en têle; une baie sèche, globuleuse, à quatre loges; deux semences dans chaque loge. TiUGiJÈRE MUSQUÉE : Triguera ambrosiacu , Cavan., Diss., 2; Append. , 2 , tab. A; Lamk. , lll. gen. , tab. 1 14. Ses racines sont petites, fort simples, courtes, cylindriques, munies de quel- ques libres; elles produisent une tige herbacée, anguleuse, haute d'environ un pied, glabre, fistuleuse, divisée en quel- ques rameaux rares. Les feuilles sont alternes, presque ses- siles, ovales -oblongues, presque spatulées, courantes et ré- trécies en pétiole vers leur base, légèrement velues, obtuses, dentées en scie. Les fleurs sont pédonculées, presque axil- laires, un peu inclinées. Le pédoncule se bifurque presque dès sa base, et porte deux fleurs. Le calice est velu , presque lanugineux, campanule, à cinq découpures droites, aiguës; la corolle d'un pourpre violet; le tube un peu noirâtre à son orifice; le limbe à cinq lobes arrondis, un peu crénelé^ , inégaux, terminés par une petite pointe. Le fruit est un drupe ou une baie sèche, globuleuse, à quatre lobes; les se- mences sont noirâtres , luisantes , un peu granulées. Cette plante répand une odeur de musc fort douce. Elle croît en Espagne , aux environs de Cordoue, dans les terrains argileux. Elle passe pour émolliente, anodine et narcotique. On en retire une huile essentielle d'une odeur assez agréable. Triguère inodore; Triguera inodora, Cavan. , Diss. , 2 , App. , 3. Cette plante est glabre sur toutes ses parties. Ses racines sont simples, garnies de quelques chevelus; ses tiges droites, hautes de six ou huit pouces, un peu anguleuses, médiocre- TRI Soç) ment rameuses; les feuilles alternes, sessiles , lisses, ovales- Jancéolées, glabres, entières, très -peu couran(es sur le pé- tiole. Les fleurs sont dans la même disposition que dans l'es- pèce précédente, mais elles sont plus belles et pendantes. Les pédoncules et les calices sont glabres; le tube de la corolle est très-court; son orifice d'un violet clair, qui se prolonge en cinq rayons sur un fond d'un blanc jaunâtre ou un peu violet; les lobes sont très-entiers, point échancrés ni acuminés; l'ur- céole, fort grand et membraneux, couvre presque l'ovaire en totalité. Cette plante croit en Espagne , dans une grande partie de l'Andalousie. ( Poir. ) TRIGULA. (Bof.) Plante de la famille des rubiacées , dont Noronha avoit fait un genre sous ce nom. M. De Candolle croit y reconnoître une espèce de clemafis ; c'est son clematis noronhiana , Decand. , Sjst. nai.. i, p. i 5i . Elle croit à Java. (Lem.) TRIGYNE [Fleur]. {Bot.) Ayant trois pistils; exemple : delphinium elaiuin, etc. (Mass.) TRIJASSE. (Ornilh.) Selon M. Vieillot, ce nom est uu de ceux qu'on donne vulgairement au gros-bec. (Desm.) TRIJUGUÉE [Fei:ille]. {Bot.) Le pétiole commun portr trois paires de folioles; exemples: orohus tuberosus , vicia la- fh^roides, etc. (Mas<.) TRIKKOS. {Ornilh.) Ce nom grec est l'un de ceux qui ont été appliqués au roitelet. (Des.m.) TRI L ATO. (Orm7/i.) Nom grec moderne du troglodyte, troglodytes europœus , Leach. (Cit. D. et L. ) TRILEPISIUM {Bot.); Petit-Thouars , Kc, gen. Madag. , jiag. 2 2. Genre indiqué par M. du Petit-Thouars, à fleurs in- complètes, de la famille des rosacées, de l'icosanirie -polygyvie de Linnaeus, qui renferme des arbustes dont les rameaux sont grêles et nombreux; les feuilles alternes, lancéolées, envelop- pées dans leur Jeunesse par des sti])ules caduques. Son carac- tère essentiel consiste dans un calice inférieur épais, à cinq di- visions au sommet; point de corolle : des étamines nombreuses, placées sur le calice en plusieurs rangs; les fîlamens grêles; un tube intérieur terminé par trois bnières, placé entre les étamines et le pistil; un ovaire monosperme, siîué dans le fond du calice, surmonté d'un style bifide, plus long a^wf !e 3io TRI tube; deux stigmales tomenteux. Le fruit n'a point été ob- servé. Cette plante croit à l'île de Madagascar. (Poir.) TRILISE , Trilisa. { Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Septembre ï8i8 (page 140), appartient à l'ordre des Synanthérées , à notre tribu naturelle des Eupatoriées , et à la section des Eupaforiées-Liatridées, dans laquelle nous l'avons placé entre les deux genres Carphephorus et Suprago. ( Voyez notre ta- bleau des Eupatoriées, tom. XXVI, pag. 228 et 234.) Le Trilisa odoratissima, qui est le type de ce genre, nous a offert les caractères génériques suivans : Calathide incouronnée, équaliflore, pluriflore , régulari- flore, androgyniflore. Péricline très-inférieur aux fleurs, sub- hémisphérique , formé de squames bi-trisériées , irrégulière- ment et lâchement imbriquées, ovales, foliacées, parsemées de glandes ; les squames intérieures plus longues et plus larges que les extérieures. Clinanthe nu. Ovaires épaissis de bas en haut, parsemés de glandes, et munis de dix côtes saillantes hérissées de poils ; aigrette composée de squamellules fili- formes, épaisses, très -hérissées de barbellules fortes et coni- ques. Corolles (purpurines) parsemées de glandes. Styles d'Eupatoriée. Cette description générique est faite sur un échantillon sec que nous avons observé dans l'herbier de M. de Jussieu , et qui nous semble appartenir au Liatris odoratissima : il avoit la tige droite; les feuilles alternes, sessiles, petites, ovales, entières, glabres; les calathides disposées en pani- cule terminale , et composées de fleurs peu nombreuses; les ovaires noirâtres et à côtes blanches. Nous pensons qu'on doit rapporter au genre Trilisa les deux espèces suivantes, qui sont des plantes de l'Amérique septentrionale, à tige herbacée , à racine vivace, à calathides paniculées ou corymbées. Thilise TRÈ3-onoRANTE : TriUsa odoralissima , H. Cass. ; Lia- Iris odoratissima , Willd. On attribue à cette espèce la tige simple, glabre; les feuilles oblongues, très-entières, glabres, celles de la tige embrassantes; la panicule corymbée, étalée; les squames du péricline lancéolées, obtuses. Triuse paniculée : Trilisa paniculata, H. Cass. ; Liatris pani- TRI 3ii eulata, "Willd. Celle-ci paroît différer de la précédente par sa tige garnie de poils visqueux , par ses feuilles lancéo- lées oblongues , nerveuses, et par sa panicule resserrée: la couleur de ses fleurs varie, dit - on , du rouge au blanc. Les espèces admises par les botanistes dans le genre Liatris ont été distribuées par nous en trois genres ou sous-genres, distingués principalement par la structure de l'aigrette : le premier, nommé Liatris, ayant pour type le Liatris squar- rosa, a l'aigrette barbée, c'est-à-dire longuement plumeuse; le second, nommé Suprago , ayant pour type le Liatris spi- cata, a l'aigrette barbellée , c'est-à-dire cillée ou courtement plumeuse; le troisième, nommé Trilisa, ajant pour type le Liatris odoratissima, a l'aigrette barbellulée, c'est-à-dire den- tée , mais point du tout plumeuse. (Voyez nos articles Lia- tris et SUPRAGE. ) Le Trilisa a la plus grande affinité avec le Carphephorut (tom. VII, pag. 148), qui n'en diffère que par son clinanthe squaraellifère ; et nous avons observé sur le Trilisa odoratis- sima que le clinanthe portoit accidentellement quelques squamelles. (H. Cass. ) TRILIX. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypéfalées , de la polyandrie polygynie de Lin- nasus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à trois folioles; trois pétales très-courts; des étamines nom- breuses, insérées sur le réceptacle; un ovaire supérieur; un style ; un stigmate simple ; une baie presque pentagone , à cinq loges, recouverte par le calice; les semences nombreu- ses, fort petites. Trilix jaune: Trilixluteay Linn., Manf., 247; Willd., 5pec., 2, pag. 1129. Arbrisseau qui s'élève à la nauteur de dix ou douze pieds sur une tige droite, chargée de rameaux nom- breux, cylindriques, un peu rudes au toucher; les feuilles sont alternes, pétiolées, presque peltées, pubescentes, ovales, en cœur à leur base, veinées , dentées en scie, acuminées ; les pétioles glabres et cylindriques ; les pédoncules très-sou- vent terminaux , chargés de pédicelles alternes, cylindriques, pubescens , à une seule fleur, qui paroît entièrement jaune par la couleur et le grand nombre des étamines qui les recouvrent. Le calice e^t composé de trois folioles planes» 312 TRI ovales, aiguës, très-ouvertes, persistantes; ]a corolle à trois pétales lancéolés , aigus, plus courts que le calice ; les filamens des étamines sont capillaires, aussi longs que la corolle; les anthères fort petites, arrondies, à deux loges. L'ovaire est à cinq côtes; le style cylindrique; le stigmate simple; le fruit, une baie à cinq loges polyspermcs. Cette plante croit en Amérique, dans les environs de Carlhagène. (Poir.) TRILL-FISCH. (Ichthjol.) Voyez à l'article Zitter-Aal. (H. C.) TRILUUM. {Bot.) Nom latin de la Parisiole. Voyez ce mot. (PoiR.) TKILLROCH. [Iclilhyol.) Voyez Stompvisch , t. LI , p. 77. (H. C.) TRILOBÉ. (Ichthjol.) Nom spécifique d'un Labre, décrit dans ce Dictionnaire, tom.XXV, p. 34. (Voyez aussi Chéiunê et SCARE. ) Nous avons aussi décrit un Lutjan trilobé à la page 573 du tomeXXVlL (H. C.) TRILOBITE. {Foss.) Knorr, Brunnich et Blumenbach, ont donné ce nom à une famille de crustacés, dont on ne ren- contre les restes que dans les très -anciennes couches. Dans l'Histoire naturelle des crustacés fossiles M. Brongniart a assigné à cette famille les caractères suivans : Leur corps est divisé en trois parties plus ou moins distinctes; l'anté- rieure, appelée le bouclier (tête, Walch , etc.), paroit offrir îa réunion de ce qu'on appelle généralement dans les insectes îa tête et le corselet; la partie moyenne du corps, divisée par des articulations transversales très- distinctes, peut être considérée, comme l'aMomen. ou tronc de Walch, Brunnich, Wahlenberg, ou réunion du ventre et du dos-, la partie postérieure, souvent séparée nettement de la moyenne , quel- quefois aussi se confondant avec elle, divisée par articula- tions ou plis transversaux moins prononcés, porte le nom de post-abdomen. Tous les naturalistes l'ont appelée queue, par analogie avec la partie à laquelle on donne ce nom. A l'ex- trémité de cette prolongation de Pabdomen on voit dans plusieurs espèces un appendice coriace ou crustacé et alongé, soit sans articulations, comme dans les limules, soit composé de plusieurs feuilles disposées en éventail, comme les écre- TRI 3.3 visses. Celte partie appendiculaire porte le nom de queue. Ces deux abdomens sont divisés longitudinalement dans tous les triiobites, par deux sillons profonds, en trois parties ou lobes longitudinaux, d'inëgale granrleur : celui du inilitu est généralement le plus étroit; les latéraux, plus larges, s'étendent même quelquefois sous forme d'expansions pres- que membraneuses, qui semblent être soutenues par des côtes ou appendices durs et cordiformes , partant de Tab- domen et du post-abdomen. On appelle Jlancs , ces lobes ou parties latérales, qui sont le caractère essentiel des triiobites ; ils ne manquent dans aucune espèce et ne se voient avec celte netteté dans aucun animal vivant connu. Le bouclier est toujours divisé en trois parties plus ou moins distinctes, qu'on appelle front , et deux latérales, aux- quelles Walch a donné le nom de joues. On remarque sur le front ou partie moyenne du bouclier deux ou plusieurs tubercules, et souvent, sur les parties la- térales ou joues, deux autres tubercules saillans, très-dilTé- rens des premiers et qui ont été assimilés à des yeux. La ressemblance de position, de forme générale, de struc- ture réticulaire entre ces parties et les yeux à réseau des insectes, et notamment des crustacés, dont quelques espèces les ont très-saillans, n"ont laissé à M. Brongniart aucun doute sur l'analogie entre ces tubercules et les yeux. Les articulations de l'abdomen et du post-abdomen sont quelquefois prolongées latéralement en appendices saillans. Tantôt la queue n'existe pas, tantôt elle est formée d'uiic membrane qui se termine en pointe , ou d'un appendice crustacé en forme d'alêne. Enfin, on n"a jamais vu dans les triiobites ni antennes ni pattes. Les triiobites sont tous des animaux marins. Leur associa- tion constante dans les mêmes roches, avec des coquilles et autres productions marines, ne laisse aucun doute sur ce point. Il paroit qu'ils étoient susceptibles de se multiplier prodigieusement, puisque cerlalus calcaires eu paroissent en- tièrement composés. Plusieurs d'entre eux avoient la faculté de se confi'acter en boule à la manière des sphéromes : mais cette faculté paroit restreinte au genre Calymène, et peut-être aussi à quelques 3'4 TRI espèces incertaines du genre Asaphe. Les autres se présentent toujours étendus, plies ou brisés; mais jamais contractés. Les naturalistes ont eu des opinions extrêmement variées sur les rapports des trilobites avec les animaux connus. J. G. Lehmann , Klein, Luyd et Woltersdorf, les ont regardés comme des coquilles à trois lobes. MM. Schlotheim et Lalreille les ont rapprochés des phyllidies et des oscahrions. Linné, Mortimer, Wilkens, Brunnich et Blumenbach, les ont re- gardés comme voisins des limules , des apus et des branchipes. M. Wahlenberg a principalement insisté sur la ressemblance de ce dernier crustacé avec les trilobites. M. Brongniart pense que, si ces animaux offrent quelques caractères d'analogie avec d'autres que nous connoissons , c'est avec les crustacés de l'ordre des gymnobranches; mais qu'ils diffèrent cependant de tous les genres de cette division par des caractères assez prononcés pour qu'on ne puisse les rapporter à aucun de ces genres, ni même à aucune des sections de cet ordre. M. Brongniart a divisé cette famille en cinq genres; savoir: les Calymènes, les Asaphes, les Ogygies, les Paradoxides et les Agnostes. Ayant déjà été fait des articles des Ogygies et des Para- doxides dans ce Dictionnaire, nous allons seulement traiter ici des Agnostes, des Asaphes et des Calymènes. Agnoste. Corps ellipsoïde, hémi -cylindrique ; houclier et Jlancs hordes, à hords un peu relevés; lohe moyen ne présentant que deux divi^^ sions transversales d'' une seule pièce chacune ; deux tubercules glan- duleux à la partie antérieure du corps. Agnoste pisiforme : Agnostus pisiformis , Brongn. , loc. cit., page 38 , pi. 4, fig« 4 ; Entomostracites pisi/ormis , Vahl, n." i4» lab. 1 , fig. 5. Il est à peu près de la grosseur d'un pois et re- présente une ellipse tronquée. Le corps de l'animal ressemble à celui d'une casside ou d'un chermès; le lobe moyen est demi-cylincirique , divisé transversalement en deux parties; le corselet porle près de la section transversale un petit tu- bercule arrondi. Cette partie a ses imgles antérieurs comme tronqués, pour recevoir deux tubercules ou hémisphères ocu- TRI 3i5 Hformes; la partie postérieure du lobe moyen est lisse; Je limbe entoure par un large bord le lobe moyen. 11 semble avoir été corné à la manière des élytres des cassides, et pré- sente un petit rebord en gouttière. Le corps est très-luisant et paroît avoir eu beaucoup de consistance; le limbe est très-finement chagriné et moins épais. M. Brongniart dit que les notions sur ce petit corps sont si peu nombreuses qu'on ne sait à quelle classe des règnes organiques le rapporter, On le trouve en quantité innombrable et formant presque la masse de la pierre, dans un calcaire noirâtre ou brunâtre, solide et sublamellaire , fétide , à Heltris en Suède et à Kin- nekulle en Westrogothie. Ces petits corps varient en dimen- sions, depuis la grosseur d'un grain de moutarde jusqu'à celle d'un pois; mais "NVahlenberg fait observer comme une chose très-remarquable, que les individus d'un même banc de pierre sont tous de la même taille, et qu'ils sont si nombreux qu'ils donnent à cette pierre calcaire l'apparence d'une oolithe. ASAPHE. Corps large et assez plat; lohe moyen saillant et très- distinct ; flancs ou lobes latéraux ayant chacun le double de la largeur du lobe mojen; expansions suhmembraneuses dépassant les arcs des lobes latéraux; bouclier demi-circulaire , portant deux tuber- cules oculiformes réticulés; abdomen divisé en huit ou douze ar- ticles, AsAPHE coRNiGÈRE : Asaphus cornigerus , Brongn., loc. cit., pi. 2 , fig. 1 , et pi. 4 , fig. 1 G ; Trilobites cornigerus , Schlot- heim , in Leonhard, Taschenbuch , etc. , vol. 4 , tab. i, fig. i ; ejusd., Petrefactenkunde, 1820, page 38i , n.° i; Entomostra- cites expansus, Wahlenberg , Act. soc. reg. Se. Ups., vol. 8, n." 1. Crustacé à bouclier arrondi, convexe, lisse, à grands yeux subpédonculés, ayant huit articulations à l'abdomen, et à queue longue , dont on aperçoit difficilement les articula- tions. Le bouclier est sans tubercules ni plis. Sa surface est lisse, et sa division en trois lobes est presque insensible; les protu- bérances oculiformes sont cylindriques, très-saillantes, et M. Schlo .heim les a comparées à des tentacules ou eoroes. Lon- 5iS TRI gueur , trois pouces environ. Fossile de Koschelcwa, près de Saint-Pétersbourg, et de Revel, près de Metnel. AsAPHE DE BucH : Asophits BucliH , Brongn., loc.cit., pi. 2, fîg. 2; Parkinson , Organ. rem., vol. 3, planch. 17, lîg. ]3. La forme de cette espèce est celle d'un œuf. La tête est du côté du gros bout; le lobe moyen du bouclier se termine en pointe antérieurement et paroît marqué de quelques tuber- culçs ; les lobes laféraux ou joues sont triangulaires; les tu- bercules oculiformes sont situés dans l'angle antérieur; les arcs costaux des lobes latéraux du dos sont doubles; ceux de l'abdomen caudal le sont moins sensiblement. Cette espèce varie beaucoup de grandeur. On en voit qui ont trois pouces et demi de longueur sur près de trois pouces de largeur. Fossile de Dynevors-Parc dans le pays de Galles et d'Eger en Norvvége. AsAPHE DE HaIjSMann; Asoplius Hausmanni , Brongn,, loc. cit. , pi. 2 , fig. 3. On ne connoît qu'une queue de cette es- pèce, qui est très-différente de celle des autres trilobites. Sa forme générale est celle de la moitié d'une ellipse. Son lobe moyen représente un cône très-eflilé; les arcs costaux des lobes latéraux paroissent simples, et elle est couverte de petits points élevés, épars et peu serrés. Cette partie d'asaphe est dans «n calcaire homogène compacte noirâtre , qui se trouve dans la collection de M. de Drée, mais dont Poriginc n'est pas connue. Le cabinet minéralogique particulier du Roi ren- fermoit deux post- abdomens de cette espèce, et dont l'un , privé de sa peau , laisoit voir que les arcs osseux des lobes latéraux étoient doubles, comme dans les autres trilobites. Ces fossiles viennent des environs de Prague. AsAPHE CAUDIGÇRE : Asophus caudatus, Brongn., loc. cit., p]. 2, fig. 4; Trilobus caudatus, Briinnich , i?i Kiœh. Selsh. Skrivt. nje Salin., 1, 1781 , page Sga, n." 3. Crustacé à bou- clier arrondi par devant et très-échancré par derrière, ayant un prolongement à son lobe moyen et les yeux élevés , coni- ques, tronqués et très -distinctement réticulés comme ceux des limules. Le post -abdomen se prolonge en une queue membraneuse, pointue. L-ongueiir, deux pouces. Fossile de Dudley en Angleterre. AsA}'HE LARGE QC'EDE : Asophus luticauda , Brongn., loc, cit., TRI 5i7 pi. 5 , Cg. 8 ; Entomostracites caudalus, Wahlenberg , n." 4, tab. 11, fig. 5 ; Entomostracites laticauda , ejusd., n.° 3, lab. 1 1 , fig. 7 et 8. Crustacé à bouclier tronqué, ayant les yeux placés vers les côtés de la tête, qui est très-convcxc. La queue est presque orbiculaire, et le limbe est très-large, plan , très- entier, marqué de plis superficiels rayonnans. Longueur, trois pouces environ. Fossile de l'Osmundberg en Dalccarlie , dans un calcaire blanc. Calymène. Corps contractile, en sphère presque hénii-cjlindrique ; bouclier portant plusieurs tubercules ou plis; deux tubercules scutifurmes réticulés; abdomen et post-abdomen à bords entiers; L'abdomen divisé en douze ou quatorze articles ; point de queue prolongée. Calymène de Blumenbach: Calymene Blumenbachii , Brongn., loc. cit., pi. i , Cg. 1 ; Foss. de Dudlcy, Littleton , Transact. philos., ann. lySo, tab. 46 et 48 ; Trilobite , Knorr, tab. 4, SuppL, pi. 9 , y, fig. 1 à 5; Entomostracites tuberculatus , Wahl. , n." 6 ; Trilobites paradoxus ? Schloth. , Petrefactenhmde , 3820, page 38, n.° 2. Crustacé à bouclier arrondi, portant six tubercules très- distincts, ayant des yeux élevés sur les joues et dont le corps est tuberculeux. 11 y a quatorze arti- culations au dos. Longueur, vingt lignes. Fossile de Dudley. M. Brongniart croit pouvoir rapporter à cette espèce des in- dividus trouvés près de Lebanon , dans la province de l'Ohio , et dans le canton de Genessée , dans l'état de New- York. Calymène de Tristan : Calymene Tristani , Brongn., lue. cit., pi. 1 , fig. 2; Tristan, Journ. des mines , vol. 23, page 21. Le chaperon ou lèvre supérieure de ce crustacé est en forme de voûte ou de gouttière renversée. Ses joues sont très- grosses et laissent entre elles et le front un sillon profond ; elles portent à leur extrémité les yeux, qui semblent avoir été très-saillans. Le front est marqué de trois gros plis obli- ques, arrondis à leur crête ; le dos est composé de quatorze articulations; la queue est très-grande et ses parties latérales paroissent susceptibles d'une grande extension; l'aplatissement, en forme de lames , des côtes de l'abdomen et la bifurcation de celles de la queue, sont très-sensibles; la surface du têt est chagrinée. Quelques-uns de ces animaux ont jusqu'à quatre 3i8 TRI pouces et demi de longueur. On en trouve dans des roches de schiste argileux à la Hunaudière , prés de Nantes; aux environs du Mans et de Falaise , dans un phyllade pailleté; à Sionville et dans beaucoup d'autres endroits aux environs de Valognes et de Cherbourg. M. Brongniart soupçonne qu'il s'en trouve dans les ardoises d'Angers. Calymène variolaire; Caiymene varialaris, Brong. , loc. cit., pi. 1 , fig. 5 ; Park. , loc. cit., tab. 17 , fig. 16. Le chaperon semble divisé en trois masses hémisphériques : celle du mi- lieu est la plus grosse; elle ne présente pas les six tuber- cules des espèces précédentes. Les extérieures font voir sur leur angle extérieur une sorte d'appendice, qui se prolonge sur les côtés de l'abdomen jusque vers la sixième articulation. Ces parties sont couvertes de petits grains ou boutons nom- breux et qui sont percés d'un petit trou à leur sommet, à la manière des tubercules des cidarifes. L'abdomen est composé de douze ou treize anneaux; la queue est petite, et du reste ce trilobite a beaucoup de rapports avec le C. Blumenbachii, Longueur, près de deux pouces. Fossile de Dudiey. Calymène macrophthalme; Caljmene macropitthalma , Brong., loc. cit., pi. 1 , fig. 4 et 5. Cette espère est remarquable par la grosseur et la saillie des protubérances, qu'on considère comme les yeux, et par le prolongement de la partie anté- rieure du bouclier. Le lobe moyen de ce dernier est marqué sur ses côtés de trois plis obliques; le dos porte douze à treize articulations; la queue est courte et pointue, efe n'offre aucune expansion. Longueur, vingt lignes environ. Fossile des États-Unis de l'Amérique; de la Hunaudière ? de Stargard dans le Mecklembourg et de Coal-Brook-Dale ea Shropshire. (D. F.) TRILOBOS. (Conchjl.) Nom sous lequel Klein (Ostracol. method., page 172) a établi un genre avec les espèces de térébratules striées, non percées an sommet et dont le bord strié est divisé en trois lobes; ca qui me paroit répondre assez bien au genre Spirifère de Sowerby. Voyez ce mot. (De B.) TRILOCULINE. (Foss.) Dans le tableau méthodique de la classe des céphalopodes, M. d'Orbigny a donné ce nom géné- rique a Tespèce de miliole que M. de Lamarck a nommée TRI 3,^ tniliola trigonula , et dont il a été traité dans le tome XXXI de ce Dictionnaire , pag. 68. Ce naturaliste annonce qu'il en existe, i.° une autre espèce à Dax , à laquelle il a donné le nom de triloc. affinis, mais qui n'est peut-être qu'une variété de la précédente; i^." une autre dans les pierres de Pauliac (Gironde), qu'il a appelée triLoc. angularis ; 3." une autre, aux environs de Dax, de Bordeaux et de Soissons , qu'il a nommée triloc. injlata ; 4.° aux environs de Valognes, une es- pèce à laquelle il a donné le nom de iriloc. strigilla; 5.° une autre aux environs de Bordeaux, de Dax, de Soissons et de Castelarquato , son triloc. oblonga; 6.° une autre aux environs de Paris, à laquelle il a donné le nom de triloc. deformis ; 7.° une autre aux mêmes endroits, qu'il a désignée sous le nom de Iriloc. tricostata ; 8." une autre aux environs de Dax, son triloc. cjylindrica ; 9.° une autre au même lieu, qu'il a nommée triloc. reversa; 10.° une autre à Castelarquato , son triloc. Brongniartii, qui vit aux Antilles. (D. F.) TRILOPHUS. (Bof.) Ce genre, établi par Fischer, étant fondé sur une espèce de menispermum, n'a pas été admis. (Lem.) TRILOPUS. (Bot.) Ce genre de Mitchell est le même au- quel Gronovius a donné le nom de hamamelis, adopté par Linnaeus , dont M. R. Brown fait le type de sa nouvelle fa- mille des hamamélidées, peu différente de celle des cerco- dines. (J.) TRIMACHION. (Bot.) Un des noms grecs anciens de la prêle, e'iuise'um , suivant Ruellius et Mentzel. (J.) TRIMACULATED VVRASSE. (Ichthjol.) Nom anglois du lalre triple-tache. Voyez Trivle -tache. (H. C.) TRIMACULÉ. {Ichthjol.) Voyez à l'article Triple -tache. (H. C.) TRIMATIUM. (Bot.) Voyez Trymatium. (Lem.) TRIMENION. (Bot.) Un des noms grecs du blé, triticum , cités par AHanson. (J.) TRI MER ANTHES. [Bot.) Voyez la description de ce sous- genre, dans notre article Sigesbeckie, tome XLIX, page 11 5. (H. Cas,3.) TRIMERÉS. (Enfom.) Cette expression, empruntée du grec, Tûê/ç et /xsùoç, mots qui signifient trois parties ou trois diyi' 320 TRI sions, a été employée par nous pour iiitliquer en même temps un sous-ordre et une famille de la classe des insectes coléop- tères, qui n'ont que trois arlicles à chacun des tarses. Cette division a été reconnue par Geoffroy, mais il em- ployoit, pour la faire connoître , une phrase trop longue: c'est pourquoi nous avons préféré le mot univoque qui a été adopté par tous les entomologistes de ces derniers temps, avec cette différence que, suivant l'erreur dans laquelle est tombé M. Latreille, ils ont fait de ces noms de sous-ordres, que nous avions adjectivés , des substantifs qui ne signifient rien, comme il est facile de le reconnoifre pour peu qu'on veuille y réfléchir. Kous avons donné pour synonyme au mot trimérés , ce- lui de tridactfles , afin que le nom de la famille pût être traduit en latin et qu'il fût double, comme nous l'avions fait dans toutes les autres familles; il faut le supprimer, car l'expression est fausse: elle indiqueroii que ces insectes ont trois doigts, qu'ils seroient tridigités, ce qui donneroit une idée erronnée ; le tarse étant formé de trois phalanges ou articles, outre les crochets qui le terminent, mais qui ne comptent jamais dans les différens sous-ordres que l'on nomme pentamérés, hétéromérés, létramérés et dlmérés. Les coléoptères, dont les genres se trouvent rapprochés d'après cette première considération des trois articles aux tarses, n'ont pas entre eux une très-grande analogie pour les formes et pour les moeurs, lisse rapportent à trois groupes: le- premier comprend les genres dont les espèces ont les antennes courtes et se nourrissent d'insectes mous, de pucerons et au- tres; les seconds ont les antennes plus longues que le corselet et se trouvent dans les champignons. Les petits coléoptères du troisième groupe sont remarquables par la manière dont leurs élytres sont comme tronqués à leur extrémité. Nous les avons fait représenter sur les planches 21 et :a2 de l'atlas de ce Dictionnaire. Le tableau synoptique que nous allons offrir au lecteur, donnera une idée e^iacte des caractères essentiels qui dis- tinguent les huit genres qui composent cette famille. TRI • 521 Quatrième et dernier sous-ordre des insectes eoi-éoPiÈREs. Famille des Trimérés ou Tridactyles. Caractères : Trois articles à tous les tarses. Iplus courtes que le corselet ( lisses. . . i. Coccikelle. et en masse; à élytres j velus ... 2. Scymke. plus Ion- i (courbes. 3. Euworphe. eues- tarses I t>i lobé ; jambes <, .. , ., gucs, idibCi; ; j 1 droites . 4. LlNDOMYQUE- a avant-der- J . , , r- »^ , nier article ' "'"'I' ' ^"'■*^""^'' ^'^*' Dasycere. ialongés ; . . 6. I'.'Élaphe. courts; anten-j égaux .. 7. Chekkie. nés à articles [inégaux. 8. Clavigère. Mais comme à l'époque où nous avons publié les premiers volumes de ce Dictionnaire , q. elqucs-uns de ces genres n'é- toient point encore établis, nous profiterons de la circons- tance pour faire connoître ici deux genres .-"ont nous n'avions pas parlé et qui sont ceux du Ciavigere et de I'Ecmorphe. Nous avons décrit les espèces du genre Scymne à l'article Coc- cinelle. y^> Le genre Clavigère, établi par Preysler et figuré parmi ses Insectes de Bohème , n." 65 , pi. 5 , lig. 5 a Z», et par Panzer, dans sa Faune d'Allemagne , cahier 5g , n.° 5 , a été d'abord regardé comme une nymphe, et nous -même avions cru , en trouvant le premier individu vivant dans une fourmilière, que c'étoit ou un hémiptère voisin des acanthies, ou un brachélytre voisin des anthophages. L'espèce que nous avons fait figurer planche 22, n.° 5, sous le nom de longicorne, est fort remarquable par le petit nom- bre des articles qui constituent les antennes; car il n'y en a que six , dont la forme est très-bizarre , comme on peut le voir sur la figure 6 a. On ne peut pas distinguer dans cet insecte, qui a au plus une ligné de longueur, la forme des mandibules et des autres parties delà bouche. Les tarses n'ont qu'un seul crochet, par lequel ils se terminent. Le genre EuiMOrphe, Eumorphus , a été constitué par M. "Weber, dans ses Ohservationes entomologicœ , pag, 5i et 69, pour y placer un insecte rapporté de Sumatra par Daidorf. la couleur en étoit très - brillante et la forme singulière. Ce nom d'eumorphe, tiré du grec sufji.op(poç, signifie en effet 55. 21 32. TRI de belle forme, formosus. Fabricius avoit d'abord regardé ces insectes, avec lUiger, comme des érotyles, dont ils dif- fèrent par le nombre des articles aux tarses. Les antennes sont en fil, terminées par une masse de trois articles, l'ensemble étant de onze, dont le second très-court. Le corps est ovale, alongé, dilaté, rebordé dans la région des élytres ; la tête est engagée dans le corselet, qui est carré, mais à angles arrondis; les pattes sont longues, à cuisses et jambes courbées. Nous avons fait figurer avec soin tous ces détails sur la planche 2 1 de latlas de ce Dictionnaire , fig. 3 , a , t , c , d'après la principale espèce, qui est L'EuMORPHE DE Sumatra; Eumorphus Sumatrœ, Weber. C'est Yerotjlus quadriguttatus d'illiger, Veumorphus immar- ginatus de Fabricius. Car. D'un noir rougeâtre ; les élytres sont bossus et portent chacun deux points arrondis jaunes. (C. D.) TRIMÉRÉSURE, T rimer esurus. {Erpét.) Feu de Lacépède a donné ce nom à un genre de reptiles ophidiens, de la fa- mille des hélérodermes , très -voisin de ceux des vipères et des trigonocéphales, et reconnoissable aux caractères sui- vans : Des crochets à venin; des plaques entières sous le ventre; de petites plaques rangées par paires auprès de l'anus sous la queue, vers le milieu de celle-ci des plaques un peu plus grandes, dispo- sées par paires aussi; vers son extrémité de nouvelles paires de petites plaques. C'est à cause de cette division des plaques sous -caudales en trois ordres que le nom de trimérésure a été imposé à ce genre {Toifxspnç , Iripartitus ; oupa, cauda.) Il renferme deux espèces. Le Trimérésure petite tête ; Trimeresurus leptocephalus , Lacép. Ecailles du dos striées; les autres lisses; queue très- déliée; cent quatre-vingt-sept plaques abdominales; quarante- deux paires de plaques sous- caudales; neuf grandes lames sur la tête. Ce reptile atteint la taille de plusieurs pieds (cent vingt- trois à cent quali-e-vingt-cinq centimètres). 11 est d'une couleur sombre et uniforme. TRI 325 II a été rapporté de la Nouvelle -Hollande. Le TniMÉRÉsuRE vert; Trimeresurus viridis, Lacép. Écailles de la tête pareilles à celles du dos ; cent soixante- cinq plaques sous -abdominales; soixante -onze paires de petites plaques; trois grandes plaques, et enfin, une paire de petites plaque» sous la queue. Deux individus de cette espèce, d'un vert uniforme, ont été envoyés par le capitaine Baudin, lors de son séjour à la Nouvelle - Hollande. Le plus grand avoit environ vingt- neuf ponces. M. Cuvier rapporte le trimérésure vert aux TrigonocÉ" phalfs. Voyez ce mot. (H. C.) TRIMERIA. (Bote) Ce genre de M. Salisbury , dans la fa- mille des iridées, doit être réuni au cipura d'Aublet. (J.) TRIMEZIA. (Bot.) Voyez Cipure. (Poih. ) TRIMODES. {Entow.) M. Mégerle. et par suite M. le comte Dejean, dans son Catalogue, désignent sous ce nom de genre tine espèce de coléoptère stéréocère , voisin des anthrènes et des dermestes, dont M. Latreille a constitué le genre Tro" goderme , et qu'il a placé dans sa tribu des dermestins, fa- mille des clavicornes ; tel est Vanthrenus hirlus de Fabricius. (CD.) TRIMORPHÉE, Trimorrhœa. (Bot. ) Ce genre de plantes^ que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Sep- tembre 1817 (page iSy), appartient à l'ordre des Synanthé- tées , à notre tribu naturelle des Astérées , à la section des Astérées-Prototypes , et à la sous-section des Erîgérées, dans laquelle nous Pavons placé entre les deux genres Laennecia et Erigeron. (Voyez notre tableau des ^\stérées , tome XXXVII , p. 462 et 482.) Le Trimorphcea vulgaris , qui est le type de ce genre , nous a offert les caractères génériques suivans* Calathide bicouronnée, discoïde-radiée < disque pluriflore, régulariflcre ^ androgyniflore; couronne intérieure non ra- diante, plurisériée, tubuliflore , féminiflore; couronne exté- rieure radiante, irrégulièrement bisériée, li^uliflore, fémi^ niflore. Péricline cylindracé , égal aux fleurs du disque , for» mé de squames plurisériées, inégales, imbriquées, linéaires- aiguës, foliacées. Clinanthe nu, plan, alvéolé, à cloisons sm tri peu élevées, charnues. Ovaires oblongs, comprimés, hispides; aigrette composée de squamellules filiformes, barbellulées. Corolles du disque régulières. Corolles de la couronne inté- rieure tubuleuses, trés-courles , comme tronquées ou à limbe avorté. Corolles de la couronne extérieure à languette étroite , linéaire. Trimorphée commune : "Trimorplicca vulgaris , H. Cass. , Optisc. phjtol. , tom. 2 , pag. 253 ; Erigeron acre, Linn. , Sp. pi. , pag- 1211 ; Erigeron vulgare , Linn. , FI. lapp. , pag. 5o8. C'est une plante herbacée, à racine vivace (bisannuelle selon Smith) , un peu ligneuse, rameuse; sa tige, haute d'environ un pied , est dressée, ferme, rameuse, feuillée , cylindrique , striée , poilue, scabre, rougeâtre ; les feuilles caulinaires sont épar- ses, sessiles, oblongues - lancéolées , un peu scabres, ordinai- rement très- entières; les radicales sont pétiolées, obovales, dentées en scie; les calathides sont à peu près paniculées, dis- tantes , plus ou moins nombreuses, assez grosses, ordinaire- ment solitaires au sommet de rameaux pédonculiformes al- ternes, garnis de petites feuilles; le péricline est hérissé de poils; la couronne extérieure est bleue ou purpurine ; le disque est jaune. Cette plante est commune en Europe, où on la trouve dans les lieux arides , et où elle fleurit en Juin , Juillet et Août. Cette espèce n'est pas la seule qui appartienne au genre Trimorphœa ; car nous avons observé deux plantes, cultivées au Jardin du Roi, sous les noms ù'Erigeron Villarsii et de Co- nyza paniculata , et qui nous ont offert les mêmes caractères génériques que le Trimorphœa vulgaris. Notre genre Trimorphœa se distingue du vrai genre Erigeron en ce que sa calathide est discoïde-radiée , à peu près comme celles des Chaptalia, Leria , etc.; c'est-à-dire qu'il y a deux couronnes fémiuitlores , l'une extérieure liguliflore et ra- diante, l'autre intérieure tubuliflore et non radiante. Le Tri- morphœa se trouve ainsi exactement intermédiaire entre les Laennecia et Dimorphanthes , qui n'ont que la couronne tubuli- flore, et les Erigeron, Munjchia, Podocoma , Stenactis , Phala- croloma , qui n'ont que la couronne liguliflore. Gœrtner , qui paroît avoir décrit les caractères du genre Erigeron sur le seul Erigeron acre de Linné , avoit remarqué TRI 3a5 comme nous les deux sortes de fleurs femelles, qu'il désigne ainsi : Flosculi radii ferai nei , partim tuhulosi filiformes , et parlim Ugulati angusti lineares. Mais ce caractère fort remarquable ne se retrouve point dans la plupart des autres Erzgcron, notam- ment dans le canadense , que nous considérons comme le type du vrai genre Erigeron. Le nom de Trimorphœa signifie trois formes , et fait allusion aux trois sortes de fleurs (régulières, tubuleuses , ligulées) , dont se compose la calathide. Le nom de Trimorpha , que nous avions d'abord adopté , était un adjectif et a dû être mo- difié. (H. Cass.) TRINACTE. (Bot.) C'est sous ce nom que Gaertncr men- tionne le Jnngia de Linnaeus fils, genre de plantes composées. (J.) TRINCAVIT. ( Ichthjol.) Fr. de Laroche nous apprend que ce nom est celui de Vappàt de vase chez les Catalans. Voyez Ammodyte, à la p. iG dans le Supplément du tome II de ce Dictionnaire. (H. C.) TRINCHOUiN DAU VAR. ( Ichlhjol. ) Les pêcheurs de Nice appellent ainsi l'anchois. Voyez Eis^graule. (H. C. ) TRINCIATELLA. {Bot,) C.Bauhin croit que la plante nom- mée ainsi par Canierarius est le hyoseris radiata, plante chi- coracée. Adanson réunit sous ce nom VHedfpnois de Tourne fort et VHjoseris de Linnœus, comme a fait ce dernier. Ce- pendant les deux genres paroissent devoir être distingués. (J.) TRINEJHETO ou BARBOTO. (Crust.) Ces noms, selon l'abbé de Sauvages, sont employés en Languedoc pour dési- gner les cloportes. (Desm.) TRINERVP^E [Feuille]. (Bot.) Trois nervures longitudi- nales partent de sa base; exemple : saponaria ojficinalis , etc. Lorsque deux nervures latérales partent de la nervure mi- toyenne un peu au-dessus de sa naissance, la feuille est dite triplinervée ; exemple: metastoma multijlora , etc. On trouve quelquefois sur la même plante des feuilles trinervées et des feuilles triplinervées. ( Mass. ) TRINEURA. (Entom.) Nom d'un genre d'insectes diptères, formé par M. Meigen, et qui correspond à celui que M. La- treille a établi sous celui de Phore. (Desm.) TKINGA. {Ornith.) Les tringa sont des oi.spaux cchassicrs U6 TRI Jongirostres de la méthode de M. Cnvier, de la famille des élonomes, de la (ribu des tétradactyles des grallatores de M. Vieillot; du i3/ ordre gralles de M. Temminck. Linné, en établissant ce genre, en fit le dépôt d'une foule d'oiseaux qui vivent sur les rivages de presque toutes les contrées mari- times du globe, et qui ne se ressemblent que par des carac- tères généraux, bien que distincts par beaucoup de nuances. lUiger, dans son Prodrome des mammifères et des oiseaux, tenta le premier d'établir des divisions dans le genre Tringa, et le partagea en plusieurs autres genres, qu'il nomma Eure- netes, Aditis , Tringa et Strepsilas. Ce dernier genre seul a été admis. La plupart des auteurs modernes n'ont point reconnu le genre Iringa. C'est ainsi que M. Cnvier en a réparti les es- pèces dans les genres Calidris, Pelidna , Macheles, Lobipes ^ Totanus et Strepsilas. M. Temminck divise le genre Bécasseau , Tringa, çn deux sections. La première, dont les doigts antérieurs sont entière- ment divisés, comprend les alouettes de mer elles bécas- seaux. La seconde , dont le doigt du milieu est uni à l'exté- rieur jusqu'à la première articulation , n'a que le combat- tant. Les tringa ont, d'après M. Temminck, nu bec médiocre, très-long , très-foiblement arqué , droit ou peu fléchi 4 la pointe, mou et flexible dans toute sa longueur, comprimé à la base, déprimé, dilaté et oblus à la pointe. Les narines sont latérales, cuniques, percées dans la membrane qui rer couvre le sillon nasal dans toute sa longueur. Les pieds, grêles, nus au-dessus du genou, ont trois doigts devant et un derrière; les doigts antérieurs sont entièrement divisés dans le plus petit nombre ; le doigt du milieu et l'extérieur sont réunis par une membrane; le doigt de derrière est articulé sur le tarse. Les ailes, qui sont médiocres, ont leur première rémige la plus longue de toutes. Tels sont les caractères assignés aux oiseaux conservés sous le nom de tringa par M. Temminck : il y ajoute quelques caractères généraux de mœurs, qui sont à peu près ceux-ci: Les tringa voyagent en petites troupes et nichent plusieurs «ensemble dans un même lieu; ils habitent les bords des ma- TRI 3*7 récages, des lacs, des rivières, des étangs saumAtres , les ri- vages des mers, où ils cherchent dans le limon et dans les ulvacées, les crustacés, les petits mollusques, les petits vers, qui forment leur pâture. Leur mue a lieu deux fois l'année. Le plumage d'hiver est très-différent de celui de l'été. La plupart des espèces qui devroient composer ce genre , ont déjà été décrites dans ce Dictionnaire sous plusieurs noms génériques très-différens , de sorte qu'il seroit fasti- dieux d'y revenir: nous nous bornerons à nous demander si le genre Tringa n'est pas dans ce moment un hors-d'œuvre embarrassant , une cause sans cesse renaissante d'erreurs de synonymie ; s'il ne seroit pas plus sage , à l'exemple de M. Cuvier, de le rejeter tout à-fait? Les alouettes de mer ou tringa suharquata , Temm". ; T. varia- hilis , Meyer , sont décrites au mot Pélidne , Pelidna , tome XXXVIII , p, 3i5 ; le tringa plat-yrhyncha , Temm., dont M. Cuvier a fait son genre Falcinellus , sur un individu dont les doigts de derrière avoient été rongés, doit rester parmi les tringa grisea , calidiis , canutus , arenaria, pélidnes qui sont des Maubèches (voyez ce mot , tome XXIX, p.35i) ; le tringa pugnax , ou le combattant, est le type du genre Machetes de M. Cuvier, déjà nommé philomaclius par Mœhring (voyez Combattant et MAUBgcHE). Le tringa lobata est un Phalarope (voyez ce mot, tome XXXIX, p. 422). Le tringa hyperborea est un lobipède. Le tringa interpres est le type du genre Tourne-piebre , Strepsilas (voyez ce mot). Enlin, les autres tringa sont des che- valiers, lotanus. (Less.) TRINGA. {Conchjl.) Nom spécifique dans Linn. , Gmel., p. 3449? n-° 44» d'une petite espèce de coquilles, le bigni, Adans. , Sénég. , p. i35, pi. 9, qu'il rapporte aux volutes sous le nom de voluta tringa^ mais qui est plutôt un véritable fuseau. (De B.) TRINHITUILI. (Erpétol.) Quelques auteurs ont donné ce nom à un serpent de l'Amérique dont la queue est fort poin- tue. Il m'est impossible, avec aussi peu de renseignemens, de déterminer à quelle espèce il appartient. (H. C.) TRINIA. {Bot.) M. Hoffmann a séparé sous ce nom géné- rique le pimpinella dioica, qui avoit été nommé antérieure- 328 TRI ment spielmannia par Cusson , etapme/ZaparMœnch. Ce genre n'a pas été adopté. (J. ) TRINIL GUNG. {Ornith.) Les Javanois nomment ainsi, suivant M. Horstield , le totanus acuminatus du même auteur. (Ch. D. et L.) TRINITAIRE AQUATIQUE. (Bot.) Un des anciens noms Tulgaires d'une espèce de lenticule, lemma trisulca. (Lem.) TRINITAS. {Bot.) Matthiole, Cordus et d'autres, nom- moient ainsi l'hépatique des jardins, anémone hepatica , a feuilles trilobées, qui étoit ïheiba trinitatis de Gesner et de Daléchamps. (J.) TRINTANELLE. (Bot.) Le sain-bois, daphne gnidium , est ainsi nommé d;ins le Languedoc, selon Gouan. (J.) TRIODÊX. {Bot.) M. RaKnesque-Schmaltz a placé dans ce genre les carex ou Jaiches , qui oifrent des styles triHdes à trois stigmates et des utricules souvent trigones, à deux ou trois dents. ( Lem.) TRIODIE. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones à fleurs glumacées , de la famille des graminées , de la triandrie digjnie de Linnapus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à plusieurs fleurs, à deux valves presque égales; la'valve ex- térieure de la corolle à trois dents presque d'égale longueur; celle du milieu en forme d'arête ; trois étamines ; deux styles; deux écailles à la base de l'ovaire; une semence libre. TmoDiF. MicNONE ; Triodia pulchella , Kunth, in Humb. et Bonpl. , Noi'. gen. , i, pag. i55, tab. 47. Cette plante a des racines fibreuses, qui produisent des rejets rampans , alongés , prolifères, d'où s'élèvent des chaumes droits, fascicules, nus, sans nœuds, anguleux, un peu rudes, filiformes, longs d'en- viron deux pouces, munis à leur base d'une touffe de feuilles planes, roides, linéaires, subulées, un peu rudes; les gaines ciliées en dehors et à leur orifice. La panicule est très-grêle , composée de quelques épillets alternes, pédicellés , conte- nant chacun six à sept fleurs. Les valves calicinales sont gla- bres, blanchâtres, lancéolées, acuminées, de la longueur de l'épillet; celles de la corolle inégales; l'inférieure est concave, alongée, à trois nervures . chargée vers sa base de poils blancs, lanugineux, bifide au sommet, avec une arête droite, inter- médiaire, rude, membraneuse à sa base; la valve inférieure TRI 329 un peu plus courte, tronquée au sommet, denticulée, ciliée sur le dos , pileuse à sa base ; la semence alongée , obtuse , tronquée obliquement à sa base. Cette plante croit aux lieux secs et découverts dans le Mexique. Triodie fausse-avoine; Triodia avenacea , Kunth . loc. cit., tab. 48. Ceite plante est traçante ; elle diffère de la précé- dente par ses tiges plus longiies, munies de deux ou trois nœuds, glabres, anguleuses, longues de quatre à cinq pouces, peu fasciculées. Les feuilles sont planes, linéaires, glabres ou un peu pileuses, rudes à leurs bords ; les gaines ciliées à leur orifice. La panicule est simple, resserrée, longue d'un pouce; \es rameaux alternes, pileux, ainsi que lerachis: les épillcts sont oblongs, composés de cinq ou sept fleurs; les v<\lves du calice purpurines, lancéolées, rudes sur le dos, un peu plus courtes que Fépillet; celles de la corolle chargées de poils blancs à leur base et à leurs bords; l'inférieure est une fois plus longue, purpurine, à trois nervures, bifide , aristée; la valve supérieure oblongue, aiguë, sans nervures, réfléchie à ses bords. Cette plante croît dans les vallées du Mexique. TniODiE piquante; Triodia piingens , Robert Brown , Nos-: HolL, 1, pag. 181. Les feuilles, dans cette espèce, sont rou- lées, étalées et piquantes ; les gaines des feuilles inférieures visqueuses. La panicule est resserrée, droite, composée de rameaux alternes, presque simples; les épillets sont lancéolés, garnis d'environ six fleurs; la valve extérieure du calice est lanugineuse en ses bords et jusque vers le milieu de sa carène. Cette plante croit à la Nouvelle-Hollande. Le triodia pro- cera a des feuilles roulées, un peu lâches, soyeuses et bar- bues cà l'orifice-de leur gaine ; la panicule étalée; ses rameaux en épis sont sans ramifications ; les épillets médiocrement pé- dicellés, à trois ou quatre fleurs; les glumes un peu scabrcs; la valve extérieure du calice est très-glabre sur sa carène, moins glabre à son bord. Triodie a petites fleurs : Triodia par^-ijlora , Rob. Brown , L c. Cette plante a des feuilles lâches, roulées sur elles-mêmes; leur gaine est déchiquetée à son orifice ; la panicule oblongue , étalée, à ramifications simples, en épis; les épillets sont li- néaires, presque à six fleurs ; les glumes rudes; la valve exté- rieure du calice est nue sur la carène . pubescente en ses bords. 356 TRI Dans le triod. microstachia les feuilles sont roulées , barbues à l'o- rifice de leur gaine; la panicule oblongue , un peu serrée ; les rameaux sont simples, en épis fort petits; les épillets à trois fleurs; la valve extérieure du calice est obtuse, à trois dents courtes ; la carène et les bords sont glabres. Le triodia amhigua a le port d'un poa. Ses feuilles sont roulées, déchiquetées à leur orifice; la panicule est étalée, à rameaux disposés par verticilles, simples, en épis; les épillets sont presque sessiles, linéaires, à huit ou dix fleurs, dont la valve extérieure du calice est soyeuse à ses bords; l'intérieure ciliée. Dans le triodia irritons les feuilles sont étalées, roides , piquantes, roulées; la panicule serrée; les épillets imbriqués, lancéolés; la valve extérieure du calice est velue à sa base. Toutes ces plantes croissent à la Nouvelle -Hollande. (Poir.) TRIODON. (Bot.) Richard avoit séparé sous ce nom géné- rique le schœnus setaceus de Bergius. ( J. ) TRIODOPSIDE, Triodopsis. (ConchjL) Nom employé par M. Rafinesque dans le Journal de phys. , tome 88, page 425, pour désigner un genre qu'il établit parmi les hélices, pour plusieurs espèces non désignées, qui sont fortement ombili- quées et dont l'ouverture, rétrécie par trois dents, une sur chaque lèvre et l'autre sur la spire , est bordée par des lèvres épaissies. (DeB.) TRIŒNOPHORE. (Entoz.) Voyez Tri^nophore. (De B.) TRTOJHO ou TRIJSEJHO. (Mamm.) Nom languedocien de la truie, dans le Dictionnaire languedocien. (Desm.) TRIOLET. [Bot.) Nom vulgaire, dans les provinces méri- dionales, du trèfle cultivé, qui est le /rem même des Flamands, le mentonnetsi de quelques autres lieux, suivant l'auteur du Dictionnaire économique ; c'est aussi le trioulet des Provençaux. On nomme aussi triolet, la luzerne lupuline. (J. ) TRIONUM. (Bot.) La plante ainsi nommée parThéophraste, suivant Daléchamps, paroit être une espèce d'hibiscus , diffé- rente, selon C. Bauhin, de celle qu'il nommoit alcea vesi- caria, dont Linna'us avoit fait d'abord son trionum dansVHort. Clijf,, et ensuite son hibiscus trionum. (J.) TRIONYX, Trionyx. [Erpét.) M. Geoffroy Saint-Hilaire a donné ce nom à un genre de reptiles de la famille et de l'ordre des chéloniens, reconnoissable aux caractères suivans i TRI 55, Carapace et plastron non entièrement soutenus par des os et couverts d'une peau molle; pieds palmés sans être alongés; trois des doigts seulement à chaque pied pourvus d'ongles; lèvres char- nues ; nez prolongé en une petite trompe; queue courte et percée par l'anus à son extrémité. Dans les trionyx, qu'on appelle aussi tortues molles, les côtes n'atteignent point les bords de la carapace et ne sont réunies entre elles que dans une portion de leur longueur; les os analogues aux côtes sternales étant remplacés par un simple cartilage; les pièces sternales du plastron, en partie dentelées, comme dans les chélonées, ne remplissent point (oute la face inférieure du corps. On distinguera donc facilement les Trionyx, qui vivent dans l'eau douce, des Chélydres, qui ont la queue très- longue; des Chélonées et des Tortues, dont les doigts sont immobiles ; des Emydes , qui ont quatre ongles au moins aux pieds de derrière. (Voyez ces divers noms de genres et Ché- iONIENS. ) Parmi les espèces de ce genre nous signalerons : Le Tyrsé ou Tortue molle du Nil : Trionjx œgyptiacus ^ Geoffr. ; Testudo triunguis , Forsk. et Gmel. Carapace ovale, presque orbiculaire, carénée en long sur le dos, sans plaques écailleuses ni échancrure , coriace, striée, rude au toucher, convexe, plus aplatie et plus rugueuse en devant, plus étroite, élargie et plus lisse en arrière; plastron plat, lisse, blanchâtre, sans écailles ni échancrures , en grande partie cartilagineux; tête lisse, déprimée, petite; pieds courts, pal- més, à cinq doigts, dont trois seulement ont des ongles. Ce chélonien atteint quelquefois la taille de trois pieds, et est d'un vert moucheté de blanc. Il habite le Nil, et il dévore les petits crocodiles au moment où ils sortent de l'œuf, en sorte que par là il rend à l'Egypte plus de services que la mangouste. Il paroit avoir été décrit aussi comme fréquentant les eaux de l'Euphrate. ( Olivier, Voyag. , pi. 41. ) La Tortue molle d'Amérique ou Tortue féroce : Trionjyx ferox, N. ; Testudo ferox , Gmel. Des tubercules lisses, ob- longs et nombreux sur le devant et le derrière de la carapace; plastron de deux ou trois pouces plus long en devant que TRI la carapace; tête déprimée, triangulaire; membres courts et robiisfes; ongles for(s et crochus. Ce reptile parvient à la taille de deux à trois pieds, et peut peser de vingt à quarante livres. 11 est, en dessus, d'un bru- nâtre foncé, légèrement teint de verdàtre; tout le dessous de son corps est d'un blanchâtre uniforme et sans taches. Il habite les rivières de la Caroline , de la Géorgie, de la Floride et de la Guiane, où il se tient en embuscade sous les racines des joncs et des végétaux hydrophiles pour saisir les oiseaux, les jeunes caïmans , etc., dont, à son tour, il de- vient la proie, lorsqu'ils ont acquis tout leur développe- ment. 11 est surfout commun dans les rivières de Savannah et d'AIatamaha. Farouche et robuste, il se défend avec courage, se re- dresse sur ses pieds, s'élance sur son ennemi et le mord avec violence. Sa chair est excellente à manger, quoiqu'indigeste et laxa- tive, à cause de la grande quantité de graisse dont elle est chargée. Il a été décrit par BarJram sous le nom de tortue à écailles douces, et par Pennant sous celui de lestudo ferox. Seulement le dessinateur du premier a donné par mégarde deux ongles de trop à chaque pied. (H. C.) TRIOPTÈRE, Triopferis. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, cà fleurs complètes, polypétalées , de la famille des malpighiacées , de la decandrie Irigjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Un calice persistant, glanduleux en dehors, cà cinq divisions profondes; cinq pétales onguiculés, arrondis ; dix filamens réunis à leur base ; un ovaire supé- rieur à trois lobes; trois styles ; trois capsules indéhiscentes, à une seule loge monosperme; chaque capsule munie de trois ailes membraneuses; deux supérieures, une inférieure. Plusieurs auteurs ont réuni au Triopteris les genres liirœa et Tetrapteris. Nous avons déjà parlé du dernier. Quant à ÏHirœa, comme il n'a point été mentionné, nous le place- rons à la lin de cet article. Thiopière de la Jamaïque: Triopferis janiaicensis , Linn., .Spec; Gaertn. , De fruct. , tab. 116. Arbrisseau à tiges grim- pantes, très-hautes; ses rameaux sont souples, très-gréles , cy- TRI 333 lindrlques, glabres, opposés, sarmenfeux, garnis de feuilles opposées, pétiolées, oblongues , lancéolées, d'un vert gai, glabres à leurs deux faces, entières, aiguës, longues de quatre ou six pouces, larges d'environ un pouce; les pétioles très- courts. Les fleurs sont disposées à l'extrémité des rameaux en grappes lâches, paniculées, axillaircs. Le calice est court, à cinq divisions profondes; la corolle bleue, avec les pétales mu- nis de longs onglets. Le fruit est composé de trois capsules pres- que globuleuses, coriaces; chacune d'elles est garnie de trois ailes membraneuses; les deux latérales corifluentes, rétréciesà leur partie inférieure en une lanière oblongue , très-écartées, ovales-oblongues à leur partie supérieure ; l'aile du milieu est presque trois fois plus courte, fort étroite, linéaire, oblon- gue; les semences sont d'un brun rouge;Ure, presque globu- leuses. Cette plante croît le long des haies, à la Jamaïque et dans la Nouvelle-Espagne. On la cultive au Jardin du Roi. Trioptère roide; Triopteris rigida , Swartz, Flor. Ind. occid., 2 , pag. 8Scj. Ses tiges sont ligneuses , sarmenteuses et grim- pantes ; les rameaux opposés, divergens , roides . glabres, aIongés,un peu comprimés au sommet. Les feuilles sont pé- tiolées, opposées, arrondies ou un peu ovales , coriaces, lui- santes, glabres, entières, aiguè's, bordées, élégamment tra- versées par des lignes régulières et verdàtres. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires , rameuses; les ramifications simples, opposées, étalées, formant par leur ensemble une ample panicule. Le calice est fort petit, portant à sa base ex- térieure deux petites glandes verdàtres , sessiles. La corolle est bleue; les pétales un peu arrondis, élargis, ondulés; trois styles courts ; trois capsules monospermes , garnies de trois ailes oblongues, une plus grande que les autres, souvent une quatrième fort petite. Cette plante croît sur les montagnes, parmi les broussailles, à la Nouvelle-Espagne. Trioptère lingulée; Triopteris lingulata, Poir. , Encycl., 8, pag. io/|. Cette espèce a des rameaux sarmenteux, alongés , cylindriques; les feuilles sont opposées, pétiolées, épaisses, coriaces, étroites, linéaires, oblongues, en forme de langue, très-obtuses, glabres, entières, luisantes en dessus , longues de trois pouces, larges d'un demi-pouce : les feuilles supé- rieures une fois plus courtes et plus larges , presque ovales. 334 TRI entières ou échancrées au sommet ; les pétioles très-courls. Les fleurs forment une panicule terminale ; les ramiBcations sont roides, droites, axillaires , presque simples, opposées, diver- gentes, articulées vers le milieu; deux petites dents aiguës sont aux articulations. La corolle est petite, un peu jaunâtre ; le fruit muni de trois ailes membraneuses, verdàtres , ovales, obtuses, la troisième un peu plus courte. Cette plante croît à l'île de Saint-Domingue. Trioptère ovaLe : Triopteris ovata , Cavan. , Dissert., 9, tab. 269 ; Lamk. , lU. gen., tab. 382. Les rameaux sont gla- bres, opposés, articulés; les feuilles ovales, presque en cœur, glabres, entières, les unes obtuses, d'autres aiguës; les pé- tioles quatre fois plus courts que les feuilles, munis de deux glandes vers leur sommet , accompagnées à leur base de deux stipules très-courtes, semblables à deux petites dents aiguës. Les fleurs sont disposées , à l'extrémité des rameaux , en une panicule étalée. Ses ramifications sont opposées ; à la base des divisions sont placées de petites bractées semblables aux sti- pules. Le calice est fort petit , à cinq découpures ovales; la corolle jaune, à cinq pétales orbiculaires , frangés, onguicu- lées ; les trois capsules sont munies chacune de trois ailes pres- que égales, dont deux divergentes, lancéolées, obtuses, la troi- sième pendante. Cette plante croît à l'ile de Saint-Domingue. Trioptère du Brésil; Triopteris hrasilien&is, Poir. , EncycL, loc. cit. Cette plante a des rameaux glabres, cylindriques, d'un vert cendré. Les feuilles sont opposées, pétiolées, fer- mes, glabres, ovales - lancéolées, très- entières, longues de deux ou quatre pouces, larges d'un pouce et demi, glabres, plus ou moins aiguës, luisantes en dessus, un peu roussâtres en dessous, veinées, réticulées. Les fleurs sont disposées, vers l'extrémité des rameaux, en grappes courtes, axillaires, rap- prochées, presque fasciculées ; les ramifications pubescentes, courtes, munies de folioles ou bractées ovales, un peu ar- rondies; les pédicelles filiformes, pubescens; le calice est fort petit; la corolle un peu plus longue que le calice, d'un blanc jaunâtre, à pétales arrondis , onguiculés; les capsules sont mu- nies de trois grandes ailes ovales, comme tronquées à leur bord intérieur, la troisième plus petite, membraneuse, striée. Cette plante a été recueillie au Brésil par Commerson. TRI 335 TaioPTiRE DES Inde3 : Triopteris indica, Willd., Spec, 2, pag. 7/,4: Roxb. , Corom., tab. 260. Cet arbrisseau a ses ra- meaux garnis de feuilles opposées, pétiolées, ovales, un peu arrondies, légèrement échancrées en cœur à leur base, gla- bres à leurs deux faces, entières, acuminf^es, longues d'envi- ron quatre pouces; les pétioles pubescens, dépourvus de glandes; les feuilles également pubescentes dans leur jeunesse* Les fleurs sont disposées en une panicule roide , droite, ter- minale, composée de grappes partielles; les ramifications op- posées; les pédoncules, les pédicelles et les calices pubescens. Les fruits sont munis de trois ailes membraneuses, glabres, obtuses, égales, veinées. Cette plante croît dans ks Indes orientales. * HlR^A. J'ai dit plus haut que ce genre avoit été, par plusieurs auteurs, réuni au précédent; d'autres ont cru devoir l'en sé- parer. En voici les principaux caractères : Un calice persistant, hémisphérique, à cinq divisions profondes, glanduleuses en dehors; cinq pétales onguiculés, presque orbiculaires ; dix étamines; les filamens connivens à leur base; un ovaire à trois loges; un ovule pendant dans chaque loge ; trois styles; les stigmates tronqués; trois capsules indéhiscentes, réunie» à un axe central, ailées en crête sur le dos, entourées d'une large membrane mince , orbiculaire , échancrée à ses deux extrémités. HiR«A INCLINÉ : Hirœa reclinata, Willd., Spec, 2 , p. 743; Jacq. , Amer., tab. 176, fig. 42 ; Triopteris hirœa , Gœrtn. , De fruct. , tab. 116. Arbrisseau d'environ quinze pieds de haut. Ses rameaux sont glabres, alongés, souples et rabattus, se sou- tenant sur les arbres qui les avoisinent, revêtus d'une écorce cendrée, garnis de feuilles ovales, un peu oblongues, obtuses à leurs deux extrémités, glabres, entières, garnies de quel- ques poils mous, couchés, à peine sensibles, longues de troi* ou six pouces, et garnies de deux stipules droites, soyeuses. Les fleurssont disposées en une panicule touffue, très-rameuse, munie de bractées courtes, presque ovales; les pédicelles sont longs d'un pouce, uniflores; le calice est à cinq divisions pla- nes, ovales, obtuses; la corolle jaune , large d'environ un pouce; 536 TRI les pétales concaves, arrondis, très-ouverfs . pourvus de longs onglets; les filamens subulés, plus longs que le calice; les an- thères droites, arrondies; l'ovaire est velu , et offre trois styles subulés, de la longueur des étamines. Le fruit consiste en trois capsules arrondies, munies de trois ailes; les deux latérales sont plus grandes, réirécies à leur base , arrondies à leur partie supérieure; celle du milieu oblongue, plus étroite , un peu si- nuée; les semences sont d'un brun rougeàtre , un peu globuleu- ses, un peu courbées en bec au sommet. Cette plante croît aux environs deCarthagène, en Amérique, dans les grandes forêts. HiRyEA A FEUiM.Es OVALES ; Hirœa o\'atifulia, Kunth , in Humb. et Bonpl. , No^>. gen. , 5, p. 170. Cette plante a des rameaux glabres, cylindriques, de couleur brune , pubescens dans leur jeunesse. Les feuilles sont opposées, pétiolées, ovales, acu- minées, arrondies à leur base, entières, veinées, réticulées, glabres, d'un vert gai et luisant en dessus, longues de trois pouces et demi , larges de deux; les pétioles courts , pu- bescens; les panicules solitaires, axillaires , simples, oppo- sées; les ramifications glabres, étalées, opposées. Les fruits sont portés sur des pédicelles glabres, filiformes, articulés au-dessus de leur base , composés de trois capsules presque égales, oblongues, ailées sur leur dos, entourées d'une large membrane diaphane, à deux lobes au sommet, un peu crénelée à ses bords , large d'un pouce ; ils ont une aile dorsale étroite , arrondie. Cette plante croit dans l'Amérique, proche Cu- mana, aux lieux ombrages. HiR.EA odorant: Hirœa odorata , "VVilld., Spec, 2, p. 743, Cette plante a des rameaux garnis de feuilles opposées, ovales , entières à leurs bords, glabres, aiguës, veinées, d'un vert foncé en dessus, couvertes en dessous d'un duvet tomenteux et jaunâtre. Les fleurs forment une panicule touffue, termi- nale, foliacée, composée de grappes nombreuses, sortant de l'aisselle des feuilles supérieures; les pédoncules et les pédi- celles pubescens. Cette plante croît dans la Guinée. (Poir. ) TRIORCHES ou TRIORKES. (Ornith.) Charleton cite ce nom grec, suivant M. Vieillot, comme appartenant à une buse. (Ch.D. et L.) TRIORCHIS. {Bot.) C. Bauhin nommoit ainsi, soit Vophrjs monorchis de Linnaeus , soit Vophrys spiralis du même auteur. TRI 33; qui est le neutiia des modernes. Le même nom a été donné , par Daléchamps, à Vophrjs inseclifera , et par Fuchsius, à l'or- cliis morio. (J. } TRIOSTE, Triosteum. (Bot.) Genre de plantes dicotylédo- nes, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des ca- trifoliées , de la penfandrie monogjnie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, cà cinq divisions; une corolle à peine plus longue que le calice, tubulée; le limbe à cinq lobes inégaux; un ovaire enveloppé parla partie inférieure du calice; un style; une baie couronnée par les divisions du calice, à trois loges, à trois semences. Trioste perfomk : Triosteum perfoliatum , Linn., Lamk., lU, gen. , tab. i 5o ; Dill. , Hort. elth. , tab. 296 , fig. SyS. Cette plante a des racines composées de fibres dures, torses, épaisses, charnues : elles produisent plusieurs tiges fortes, presque li- gneuses, hautes d'un ou deux pieds , striées , légèrement pu- bescentes. Les feuilles sont sessiles, opposées, conniventes à leur base, ovales, lancéolées, glabres, acuminées, entières, très-aiguës, rétrécies un peu au-dessus de leur base en deux larges échancrures opposées. Les fleurs sont réi:nies presque en verticilles axillaires , très-rapprochés. Le calice est glabre, divisé à son limbe en cinq découpures linéaires -lancéolées, étroites, oblongues , persistantes , munies de bractées lancéo- lées, assez semblables aux découpures du calice. La corolle est petite , tubuleuse , d'un pourpre foncé , à peine plus longue que le calice; le limbe divisé en cinq lobes courts, obtus. Le fruit est une baie ovale, un peu globuleuse, jaunâtre, pulpeuse, couronnée par les longues découpures du calice, à trois loges, à trois semences osseuses, striées. Cette plante croît dans la Virginie, la Caroline, au milieu des bois. Trioste a feuilles étroites : Triosteum angustifulium, Linn.. Spcc. ; Pluken., Almag., tab. 104, fig. 2. Cette plante a beau- coup de rapports avec la précédente; mais ses fleurs sont so- litaires et non verticillées; ses feuilles plus longues et plus étroites. Ses tiges sont droites, herbacées, hautes d'environ un pied, velues, quadrangulaires ; les feuilles sessiles, oppo- sées, alongées, ovales-lancéolées, étroites, médiocrement con- niventes à leur base, entières, aiguës au sommet. Les fleurs sont jaunes, pédicellées, opposées, solitaires, axillaires. Cette 55, 22 538 TRI plante croît dans la Virginie. Sa racine et celle de l'espèce précédente passent pour émétiques. Le docteur Tinkar est le premier qui les ait mises en usage, ce qui a fait donner à cette plante , par plusieurs habitans de l'Amérique septentrio- nale, le nom d'herbe sauvage du docteur ïinkar. Trioste a trois fleurs : Triosteum trijlorum , Vahl, Symh., 3, pag. 37; Willd., Spec, 1, pag. 991. Cette espèce a des tiges droites, simples, hautes d'environ un pied et demi, lé- gèrement pubescentes. Les feuilles sont opposées, pétiolées , très -ouvertes, lancéolées, fort étroites, longues de deux ou trois pouces, entières, rétrécies vers leur sommet, glabres en dessus, blanchâtres et tomenteuses en dessous; les pétioles courts, pubescens , accompagnés de stipules appliquées contre les tiges, élargies à leur base, subulées au sommet, plus longues que les pétioles. Les fleurs sont placées dans l'aisselle des feuilles sur des pédoncules solitaires, droits, opposés, pubescens, terminés par trois fleurs; deux bractées subulées un peu plus courtes que le calice. Celui-ci se divise à son limbe en cinq découpures subulées, longues d'environ un demi-pouce. Le fruit est glabre , oblong , un peu plus long que les découpures du calice qui le couronnent. On croit cette plante originaire de l'île de Madagascar. (Poir.) TRIOSTEOSPERMUM. {Bot.) Linnaeus a abrégé ce nom d'un genre de Dillenius, en le nommant Triosteum. (J.) TRIOSTEUM. {Bot.) Voyez Trioste. (Lem.) TRIOULÉ. {Bot.) Un des noms vulgaires du trèfle. (L.D.) TRIPAM. {Bot.) Ce nom est donné, dans l'Inde, à un champignon délicieux. Paulet présume que le tripam ou bou- din noir des Indiens est analogue à son champignon masqué ou Mascarille. Voyez ce mot. (Lem.) TRIPAN. {Aclinoz.) C'est le nom d'une espèce d'holothu- rie, dont les Chinois font un grand usage comme aphrodi- siaque. (Desm.) TRIPAHTIPLE [Placentaire]. {Bot.) Divisible par la déhis- cence en trois portions séminifères qui restent fixées à la marge des cloisons; exemples : li!ium,kaireuteria, etc. (Mass.) TRIPEDILON. {Bot.) Voyez Phvlloihares. (J.) TRIPE-MADAME. {Bot.) Nom vulgaire de l'orpin blanc. (L.D.) TRI 539 TRIPENNÉE [Feuille]. (Bot.) Le pétiole commun porte latéralement des pétioles secondaires, et ceux-ci portent de même latéralement des pétioles tertiaires , sur les côtés des- quels les folioles sont attachées; exemple: thalictrum minus , etc. (Mass.) TRIPETALON. (IchthfoL) Nom spécifique d'un Holocentre décrit dans ce Dictionnaire , tom. XXI , p. 294, (H. C.) TRIPHALITES, TRIUMPHALITES. (Bof.) Voyez Theske. (J.) TRIPHANE. (Min.) Ce minéral étoit connu anciennement sous les noms de schorl spatheux et de zéolitlie de Suède. D'An- drada est le premier minéralogiste qui l'ait décrit comme une espèce particulière; il le nomma spodumène , qui veut dire couvert de cendres, parce que, l'ayant chauffé dans un creuset, il trouva qu'il se délitoiten parcelles d'un gris foncé, dont l'aspect étoit celui de la cendre. Haiiy préféra une dé- nomination déduite de la structure du minéral; et le nom de triphane, qu'il lui a imposé et qui a été adopté par la plupart des minéralogistes , fait allusion à la propriété dont jouit cette substance, d'offrir dans trois sens différens des clivages qui ont à peu près le même degré de netteté. Le triphane ' est un minéral verdàtre , dont l'éclat tire sur le nacré et dont la structure est lamelleuse. Son clivage mul- tiple conduit à deux formes primitives différentes , mais par- faitement compatibles Pune avec l'autre; savoir: un octaèdre rectangulaire, dont quatre faces MM, placées verticalement, font entre elles deux angles de 100° et de 80°, tandis que l'incidence de F sur P est de 146° (Hauy) ; et un prisme droit rhomboïdal , dont les pans sont donnés par les faces M de l'octaèdre précédent. Suivant M. Brookc , ce prisme aaroit des valeurs d'angles qui différeroient sensiblement de celles qu'Haiiy lui assignoit ; elles seroient de gS" et 87". De plus, le prisme seroit divisible dans le sens des diagonales de sa base, mais aucun clivage bien distinct n'indiqueroit si cette base est droite ou oblique. Le triphane est facile à briser. Sa cassure transversale est raboteuse et inégale; sa dureté est supérieure à celle de l'a- i Pritmatischer Triphan-Spath , Mohs. 340 TRI patife et inférieure à celle du quarz. Sa pesanteur spécifique est de 3,170. Soumis à l'action du feu dans le matras , il donne un peu d'eau, et devient plus trouble et plus blanc qu'auparavant. Chauffé sur le charbon, il se boursoufle et fond ensuite en un verre incolore et presque transparent. Compi LS^ 3AS*. Berz. ^ c ^ ^ 1 3 'S 0 64,40 24,40 0 5 3,0 2,2 63, ^o 29,40 0 0 0,75 3,00 67,50 27,00 0 0 0,63 3,00 66,40 25,3o 8,85 0 0 1,45 63,5o 23,5o 0 6 .,75 2,5o D'Utôn en Suède.. .. 64,40 24,40 o 5 3,o 2,2 Vauquelin. Ihid. 63, ^o 29,40 o o 0,75 3,00 Hisingcr. Ibid. 67,50 27,00 o o 0,63 3,00 Berzelius. Ihid. 66,40 25, 3o 8,85 o o 1,45 Arfwedson. Du Tyrol 63,5o 23,5o o 6 1,75 2,5o Vogel. Si l'on compare les résultats de ces analyses avec celui que le docteur Barker a obtenu pour la killinite, substance qui a la plus grande analogie d'aspect avec le triphane , on sera porté à croire qu'elle n'est qu'une simple variété de l'espèce que nous décrivons ici. (Voyez Killinite.) Le triphane ne s'est pas encore présenté sous des formes régulières dans la nature; il est toujours en petites masses la- mellaires ou en prismes plus ou moins alongés , irréguliers et non terminés, disséminés dans des roches granitiques. Ses lames sont ordinairement brillantes et translucides. Sa couleur est toujours verdâtre , avec un éclat légèrement perlé; mais ses teintes varient du vert -blanchâtre pâle au vert jaunâtre et au vert pur. Le triphane appartient exclusivement aux terrains primor- diaux cristallisés, et se rencontre toujours disséminé dans les roches les plus anciennes de ces terrains et presque unique- ment dans le granité. Les substances qui l'accompagnent le plus constamment, sont le quarz, le felspath blanc , le pétalite, le mica , les tourmalines noires , bleues et violettes , la topaze , le fer oxidulé et l'étain oxidé. Celui de la mine d'Uton , en Sudermanie , est le plus anciennement connu : il a pour TRI 341 gangue un granité dont le felspath est d'un rouge de chair, et qui contient en même temps de la pétalite et des tourma- lines. Le triphane a été trouvé depuis à Fahltigel , près de Sterzing en Tyrol , dans une roche composée de felspath la- minaire blanc , de mica nacré , d'un peu de quarz et de tour- malines. Cette variété est d'un vert grisâtre et ressemble beau- coup au triphane d'Uton. On l'avoit prise d'abord pour un pyroxène diopside ; mais M. Léonhard nous a fait connoître sa véritable nature. On trouve aussi du triphane d'un vert pâle dans un granité, à Killiney, près de Dublin en Irlande; il y accompagne la substance nommée HUinite, et *qui n'en est probablement qu'une simple variété. On cite encore le triphane à Peteshead en Ecosse. Enfin le même minéral se trouve encore au Groenland et dans plusieurs localités des Etats-Unis d'Amérique; principalement à Goshen , dans le Massachusets , dans le granité qui contient les topazes et les tourmalines vertes et rouges. (Delafosse. ) TRIPHAQUE, Triphaca. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs incomplètes, monopétalées, monoïques, de la monoécie polyandrie de Linnasus, offrant* pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques, disposées en cime; les mâles et les femelles réunies sur la même cime ; dans les fleurs mâles point de calice ; une corolle monopétale, à cinq divisions conniventes ,. rapprochées en ovale; environ quinze étamines libres, insérées sur un réceptacle pédoncule; les anthères ar- rondies, à deux lobes; dans les fleurs feraellts point de calice; une corolle campanulée, à cinq découpures ouvertf.'s , torses, réfléchies; un ovaire à trois lobes, ayant pour réceptacle un pédoncule concave, à plusieurs divisions; un style tortueux; un stigmate obtus, à trois divisions; tiois gousses ventrues, tomenteuses, renfermant quatre ou cinq semences. Triphaque d'Afrique; Triphaca africana.Lour. , Flor. Coeh., p. 708. Arbre très- fort, dont le tronc est gros, court, épais, muni de branches et de rameaux très-élalés. Les feuilles sont éparses , pétiolées, un peu arrondies, échancrées en cœur, glabres à leurs deux faces, entières, acuminées; les pétioles très-longs. Les fleurs sont jaunes , situées vers l'extrémité des rameaux, disposées en cimes latérales, composées de fleurs mâles et de fleurs femelles, séparées, dépourvues de coi-'-^e. 342 TRI La corolle monopétale a cinq découpures conniventes dans la fleur mâle , campanulées et ouvertes dans la fleur femelle ; on compte environ quinze étamines libres. Les fruits sont pé- doncules, composés de trois gousses tomenteuses, ventrues, longues de trois pouces, larges de deux dans leur milieu , con- tenant chacune quatre ou cinq semences. Cette plante croit sur la cô(e orientale de l'Afrique. (Poir.) TRIPHASIA. (Bot,) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des auranliacées , de ïhexandrie mono^ynie de Linnaeus, ofi'rant pour caractère essentiel: Un calice persistant, trifide , fort petit; trois pé- tales; cinq ou six étamines insérées entre les pétales et le disque; les filamens libres; un ovaire supérieur, placé sur un disque, à trois ou quatre loges; un ovule pendant, atta- ché au sommet de chaque loge; un style épais; le stigmate déprimé, à trois sillons; une baie à trois loges monospermes. Loureiro pense que la plante dont il est ici question est la même que le citrus trifoliata de Linné, qui, probable^ ment, ne l'a rangée parmi les citrus que parce qu'il n'aura pas vu les fleurs. Willdenow, dans une note qu'il a insérée à ce sujet dans l'ouvrage de Loureiro, n'est point de cet avis: il regarde cette plante comme devant appartenir au limonia trifoliata de Linné, au moins comme variété. Cette observa- tion a été adoptée par plusieurs auteurs, et cette plante con- servée comme genre. Pour mettre le lecteur à portée d'en juger, voici la description que Loureiro nous a donnée de sa plante. (Voyez LmoNEtuER,) Trjphasie oranger : Triphasia aurantia, Lour., F/or. Coch., 189; Limonia trifoliata, Linn, , Mant., an varietas? Arbris- seau d'environ cinq pieds, chargé de plusieurs rameaux al- ternes, tortueux, étalés, armés d'épines droites, axillaires, très- aiguës, plus courtes que les feuilles; celles-ci sont ter- nées, composées de trois petites folioles planes, ovales, échan- crées au sommet, d'un vert foncé, odorantes, glabres à leurs deux faces. Les fleurs sont blanches , solitaires , situées dans l'aisselle des feuifles. Leur calice est court, persistant , à trois dents; trois pétales oblongs, courbés à leur partie inférieure, un peu réfléchis en dehors à leur partie supérieure, réunis en un tube droit; cinq étamines; les filamens plans, subu- TRI 343 lés, plus courts que la corolle, adliérens au réceptacle, ter- minés par des anthères ovales; un ovaire supérieur, ovale, oblong, surmonté d'un style épais, plus long que les étauii- nes, terminé par un stigmate obtus et trigone. Le fruit est une baie rouge, ovale, semblable à un grain de café, mais une fois plus petite, a une seule loge, revêtue d'une écorce très-mince, remplie d'une pulpe douce , visqueuse, inodore, bonne à manger, renfermant une semence ovale. Cet arbris- seau croît à la Chine et à la Cochinchine. On l'y cultive à cause de son élégance et de son odeur agréable. Ses rameaux sont souples, susceptibles de prendre la forme qu'on veut leur donner. (Poir.) TRIPHLE. (Ichthyol.) Voyez Trompette et Syngnathe. (H. C.) TRIPHORA. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des orchidées^ de la gj- nandrie diandrie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel: Une corolle à cinq pétales distincts, égaux, connivens, privés de glandes; le pétale inférieur ou la lèvre onguiculée, en ca- puchon; la colonne sexuelle plane, spatulée , non ailée; le pollen farineux. Trifhora pendant : Tripliora pendula, Nutt. , Amer., 2, p. 192; Areth usa pendula , Willd. , Spec; Arethusa parvijlora, Mich., 2, pag. 160; Pluken. , Alan/., tab. 348, fig. 6. Cette plante a des tiges simples, hautes de quatre ou cinq pouces, garnies de trois ou quatre feuilles sessiles, alternes, presque embrassantes, distantes, petites, ovales, un peu aiguës. Les fleurs sont pendantes avant leur épanouissement, situées à l'extrémité des tiges, au nombre de trois ou quatre au plus, alternes, pédonculées; les pédoncules très -longs, inégaux, presque filiformes, munis à leur base d'une bractée assez sem- blable aux feuilles. La corolle est petite, d'un pourpre pâle; ses divisions sont un peu aiguës. Cette plante croît dans PAmé- rique septentrionale , au Kentucky , dans les lieux ombragés. Trifhora GENTIANE : Triphora genlianoides , Nutt., loc, cit.; Arethusa genlianoides, Swartz , ¥1. Ind. occid., 3, pag. i456. Dans cette espèce les racines sont tubéreuses; les tiges hautes de quatre ou dix pouces, glabres, droites, simples, purpu- rines, garnies de feuilles en gaine, concaves, arrondies, très- courtes, 544 TRI terminales, pëdonculées , presque réunies en corymbc, au nombre de six à douze, alternes, éparses; les pédoncules simples, rougeàtres, lâches , filiformes, accompagnés de brac- tées ovales, acuminées. La corolle est droite, presque fer- mée, à trois pétales extérieurs lancéolés, d'un brun pourpre; deux intérieurs de moitié plus courts, et un inférieur à trois lobes entiers; le lobe du milieu est arrondi, plissé à ses bords. La capsule est oblongue , trigone , pédonculée , renfermant des semences blanchâtres, très-menues. Cette plante croit à la Jamaïque, à l'ombre dans les bois. (Poir.) TRIPHORE , Triphora, [Conchj-l.) Subdivision générique proposée par M. Deshayes pour quelques petites coquilles du genre Cérite , qui sont toujours sénestres , et dont le bord droit, en s'avançant vers la columelle, partage l'ou- verture en trois orifices distincts; un médian, le plus grand et tubiforme ; un antérieur, pour Péchancrure ordinaire des cérifes, et un troisième, postérieur, pour le sinus qu'on re- marque dans plusieurs autres espèces de ce genre. Je connois déjcà trois espèces de ce genre, et toutes trois sont remarquables en ce que d'abord elles sont très-petites, qu'elles sont très-sensiblement renflées au milieu et qu'elles sont ornées de tubercules arrondis en forme de petites perles, constituant des séries décurrentes. Je ne pourrai caractériser celles de la collection de M. Deshayes; mais je le ferai aisément pour une espèce sensible- ment plus grande , qui m'a été confiée par M. le colonel Mathieu , et que je nommerai Triphore peri.é ; T. gemmatuin , atlas de ce Dictionnaire, pi. 20, fig. 5. Très -petite coquille (six lignes de long) , à spire élevée, pointue, un peu renflée avant l'ouverture , or- née de trois séries décurrentes de tubercules perlés, dont l'antérieur est le plus grand, sur tous les tours de spire , si ce n'est sur le dernier, qui en a cinq. Couleur de corne plus ou moins rousse ; l'intervalle des tubercules de la grande sé- rie d'un rouge pourpré. Des mers de l'I.sle-de-Franrc. (Dt. B.) TRIPHRAGMIUM. (Bof.) Genre établi par Link dans la fa- mille des champignons, très-voisin du Puccinia et mêmefundé sur une de ses espèces , le puccinia ulmariœ ^ Dec. TRI 5a5 Dans ce genre, les sporidies sont presque globuleuses, pé- dicellées et divisées en trois par une cloison longitudinale et une autre transversale. Elles naissent sous l'épidernie des plantes vivantes, d'où elles sortent après son déchirement. Le Triphragmiitm ulmariœ, Link, ira Willd., Sp. pL, vol. 6, part. 2 , pag. 84; Puccinia ulmariœ, Dec, II. fr. , pag. ^iG. II forme sur les feuilles de l'ulmaire {spirœa ulmaria, Linn.) des taches composées de petits amas presque ronds, recouverts par l'épiderme, qui bientôt se détruit; puis étalés et compo- sés de sporidies brunes, courtement pédicellées. Ce genre diffère du Puccinia par ses sporidies à trois loges. Dans le Puccinia, les sporidies sont uniloculaires ou bilocu- laires. Le Triphragmium a une affinité plus grande avec le Phrag- midium, Link, ou Aregma , Pries, aussi démembré du Pucci- nia; mais les sporidies du Phragmidium sont cylindriques et simplement divisées par des cloisons transversales, au nombre de trois et plus. (Lem.) TRIPHYLLOÏDES. (Bot.) l'ontedera et Mœnch ont sépare du trèfle, sous ce nom générique, le Irifolium pratense , dis- tinct de ses congénères par sa corolle monopétale formant une exception remarquable dans le genre ou dans la famille ries légumineuses; mais ce genre n'a pas été admis. ( J. ) TRIPHYLLOS. (Bot.) Voyez Tribomos. (J.) TRIPHYLLUS. {Entom.) M. Mégerle désigne sous ce nom de genre quelques espèces de mycétophages , insectes coléop- tères de la famille des omaloides. (C. D.) TRIPINiNARIA, TRIPINNA. {Bo!.) C.cnre de plantes di- cotylédones, à fleurs complètes, mnnopétalées, irrégulières, de la didjnamie angiospermie de Linnaeus, offrant pour ca- ractère essentiel : Un calice persistant, en coupe, à cinq cré- nelures; une corolle presque campanulée, à cinq lobes ovales, velus, ondulés; le supérieur plus gratid ; quatre étamines didynames ; un ovaire supérieur ; un style; le stigmate bifide, aigu; une baie charnue, à une loge monospernie. Tripinnaria a trois ailes: Tripinnaria liipinnata, Lour. , F/. Coch, , 2, p. 477; suhtripinnata , Pers. , ^jn., 2, pag. 175. Grand arbre, dont les branches et les rameaux sont étalés, garnis de feuilles trois fois ailées, avec une impaire plus 346 TRI grande; les folioles glabres, ovales, entières, acuminées. Les fleurs sont d'un jaune rougeàtre, disposées en grappfes réunies en une sorte de corymbe terminal. Cette plante croît sur les montagnes, à la Cochinchine. (Poir.) TRIPLARIS. ( Bot. ) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs incomplètes, de la famille des poljgonées , delà triandrie trigynie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Un grand calice persistant, tubulé à sa base, divisé à son limbe en trois lobes; point de corolle; trois étamines; les anthères linéaires; un ovaire supérieur; trois styles; trois stigmates velus; une noix monosperme, à trois faces, enveloppée par le calice. Les auteurs sont peu d'accord sur le caractère de ce genre, Linné le décrit, d'après Lœfling, comme renfermant des plantes hermaphrodites, à trois étamines. Aublet, qui a ob- servé le même genre dans la Guiane, en fait mention comme d'un arbre dont les fleurs lui ont paru dioïques, et les éta- mines au nombre de douze. Jacquin n'en a parlé, dans ses plantes de l'Amérique, que par ressouvenir. Il a donné la figure du fruit parfaitement semblable à celle publiée par Aublet. Depuis, "W'illdenow a présenté une description com- muniquée par Bredemeyer, d'après laquelle cette plante a des fleurs dioïques; un calice à trois divisions profondes ; une corolle à trois pétales (un calice à six divisions) dans les fleurs mâles; neuf étamines; dans les fleurs femelles un calice comme dans les mâles; trois styles; une capsule monosperme, à trois valves. D'après ces observations nous nous bornerons à faire connoitre celte plante telle qu'elle a été décrite par Aublet. Triflaris p'Amérique : Triplaris americana , Linn. , SuppL itin., 256; Aubl., Guian. , 2, tab. 347; Lamk. , IlL, 826; "Willd. , Spec, 4, p. 42; Triplaris pjyramidalis, Jacq. , Stirp. Amer. , tab. i 73 , fig. 5 ; Roxb. , Diss. pi. rar. Surin. , .'» , tab. 3. Arbre qui s'élève à la hauteur de quarante pieds et plus: son tronc a de huit à dix pouces de diamètre, revêtu d'une écorce lisse, roussâtre , marquée par intervalles d'un cercle annulaire. Son bois est blanchâtre; les branches longues, éparses, chargées, vers leur extrémité, de rameaux inclinés. Les feuilles sont alternes, pétiolées, très-grandes, ovales-ob- TRI 347 longues, vertes, molles, glabres à leurs deux faces, entières, acuminées, longues d'environ neuf pouces sur quatre de larrre. Ces feuilles, avant leur développement, sont renfer- mées dans une stipule velue, qui laisse, après sa chute, l'im- pression de son attache. Les fleurs sont petites, sessiles , dis- posées en épis solitaires, axillaires, sessiles. Le calice est partagé en six découpures profondes, concaves, velues; il n'y a point de corolle; douze étamines ; les filamens plus longs que le calice. Le fruit, dans la fleur femelle, est une noix à trois côtes, monosperme, couronnée par les trois grandes divisions du calice. Aublet n'a pu observer dans les fleurs femelles que le fruit. Bredenieyer dit que l'ovaire est supérieur , trigone, renfermé de trois styles courts; les stigmates plans, plus courts que le calice, ridés à leur bord intérieur. Cette plante croît à l'île de Cayenne et dans les forêts aux environs de Carthagène. Les jeunes rameaux sont fistuleux et servent de retraite à un grand nombre de petites fourmis rousses, qui , en brisant ces rameaux, se répandent sur le corps humain et y font des morsures très -douloureuses. Les Galibis nomment cet arbre sapahuca apolli. ( Poia. ) TRIPLASIS. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones , à fleurs glumacées , de la famille des graminées , de la triandric digjnie de Linnaeus, établi, par Palisot de Beauvois pour une plante d'Amérique dont le caractère consiste dans un calice à deux valves membraneuses, aiguës, renfermant quatre fleurs pédicellées; la supérieure stérile; les valves de la corolle iné- gales; l'inférieure bitide, profondement incisée, à deux dé- coupures : dans leur milieu une très-longue soie , produite par le prolongement de la nervure dorsale; la valve supérieure entière, pileuse en dehors et réfléchie. Les fleurs sont dis- posées en une panicule grêle, presque en épi; les rameaux simples, alternes, presque sétacés, terminés par un épillet ovale. Cette plante a été découverte dans les Etats-Unis de l'Amérique par M. Delille. (Poir.) TRIPLx\X. ( Entom. ) Nom donné par Herbst et par Pay- kull à un genre de coléoptères , séparé des ips ou des éro- tyles. La plupart correspondent aux tritomes de Fabricius. (C. D.) 348 TRI TRIPLE-RANG. (Erpét.) Nom spécifique d'une Couleuvre décrite dans ce Dictionnaire, lom. XI, p. 208. (H. C. ) TRIPLE-TACHE. [Ichlhjol.) Nom spécifique d'un Labre, décrit dans ce Dictionnaire, tom. XXV, p. 24. (H. C.) TRIPLIMA. (Bot.) M. Rafinesque-Schmaitz a placé dans ce genre les espèces de carex ou laiches, qui ont les styles bi- lides, à trois stigmates, et dont l'utricule est entier et sans dents, ( Lem.) TRIPLITE. (Min.) M. Hausmann désigne par ce nom le phosphate de fer et de manganèse des environs de Limoges. Voyez Manganèse phosthaike. (B.) TRIPLOCENTRE, Tnploccntron. [Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons déjà indiqué dans ce Dictionnaire (tom. XLl V, pag. 38), appartient à Tordre des Synanthérées, à la tribu naturelle des Centauriées, à la section des Centauriées- Pro- totypes , à la sous-section des Calcitrapées, et au groupe des Calcltrapées vraies , dans lequel nous l'avons placé entre les deux genres Vcrutina et Calcitrapa. (V^oyez notre tableau des Centauriées, tom. L, pag. 247.) Voici les caractères du genre Triplocenlron , tels que nous les avons observés sur les deux espèces que nous lui attri- buons. Calathide discoïde : disque multiflore, obringentiflore , an- drogyniflore; couronne unisériée, inampliatiflore, neutriflore (quelquefois nulle?). Péricline ovoide, très -inférieur aux fleurs, formé de squames régulièrement imbriquées, interdi- latées, appliquées, coriaces; les intermédiaires ovales, pres- que orbiculaires, surmontées d'un grand appendice très-étalé, non décurrent, long, corné, roide, spiniforme, élargi et la- miné inférieurement , étréci et cylindracé supérieurement, bordé à sa base de quatre ou six épines subulées, et portant en outre deux épines situées à une distance notable de la base, c'est-à-dire au sommet de la partie inférieure laminée. Clinanthe plan, épais, charnu, garni de fimbriiles nom- breuses, libres, longues, inégales, filiformes. Fleurs du disque: Ovaire oblong, comprimé, pubescent , portant une belle ai- grette normale, parfaite, avec une petite aigrette intérieure. Corolle (jaune) obringente, parsemée de glandes. Etamines à filets longuement papilles ou courtemenl poilus; appen- TRI 549 dices apicilaîres des anthères aigus. Sfyle à deux stigmato- phores courts, entregreffés inférieurement. Fleurs de la cou- ronne: Faux-ovaire grêle, glabre, inaigrettë. Corolle courte, à tube grêle, à limbe non amplifié, divisé en trois, quatre ou cinq lanières à peu près égales, oblongues-lancéolées. Triplocenïre de Maite : Triplocentron melitense , H. Cass. ; Centaurea melitensis , Linn., Sp. pi. , p. 1297. C'est une plante herbacée, annuelle, dont la tige, haute d'environ un pied, est cannelée, pubescente, divisée en rameaux très-épars; ses feuilles sont décurrentes, oblongues, d'un vert un peu blan- châtre, profondément dentées ou pinnatiiides, à divisions distantes et pointues; les calalhides , composées de fleurs jaunes, et accompagnées <à leur base de deux ou trois brac- tées, sont terminales et latérales, sessiles, solitaires, non agglomérées. On trouve cette plante, ainsi que la suivante, dans nos départemens méridionaux. TniPLOCENTRE DE LA PouiLtE : Tviplocentron apulum, H. Cass.; Centaurea apula, Lam. , Encycl., tom. 1 , pag. 674. Cette se- conde espèce, très-analogue à la précédente, avec laquelle elle paroit avoir été souvent confondue, s'en distingue prin- cipalement par ses feuilles supérieures entières, et par ses feuilles inférieures pinnatiiides, à lobes obtus, dont le ter- minal est beaucoup plus grand que les autres; ajoutons que les calathides sont souvent agglomérées deux ou trois en- semble, et que les squames intérieures de leur péricline sont linéaires, pointues, et non terminées par un appendice mem- braneux. Notre genre ou sous -genre Triplocentron se distingue des genres ou sous -genres voisins, en ce que l'appendice des squames intermédiaires du péricline est muni à sa base de plusieurs épines, et qu'il porte en outre deux autres épines latérales, situées à une distance notable de sa base. Le nom de Triplocentron , qui signifie triple aiguillon, fait allusion à l'appendice piquant en trois endroits, savoir à sa base, à son sommet, et sur un point intermédiaire. Nous profitons de l'occasion qui se présente pour décrire ici complètement les caractères des deux genres ou sous-genres Mesocentron et Hjmenocentron. Mesocentron, h. Cass. {Centaurea eriophora, Linn.) Cala- 35o TRI thide discoïde : disque pluriflore, obringentiflore , androgy- niflore; couronne unisériée, inamplialiflore, neutriflore. Pé- ricline ovoïde, inférieur aux fleurs, formé de squames régu- lièrement imbriquées, interdilatées, appliquées, coriaces; les intermédiaires, ovales , surmontées d'un appendice très long, très-étalé, non décurrent, droit, très-roide, épais, scarieux, à partie inférieure élargie, laminée, sublancéolée, garnie d'épines distantes, situées au-dessus de sa base, sur les deux côtés, à partie supérieure étroite, cylindrique, subulée , spi- niforme, très-piquante. Clinanthe épais, charnu, plan, garni de fimbrilles très-nombreuses, libres, longues, inégales, fili- formes. Fleurs du disque : Ovaire un peu pubescent, portant une grande et belle aigrette double : l'extérieure plus grande, composée de squamellules très-nombreuses, multisériées, ré- gulièrement imbriquées , graduellement étagées , laminées , linéaires, obtuses, dont les extérieures sont courtes, larges, à peine barbellulées , et les intérieures longues, étroites, barbellées sur les bords; l'aigrette intérieure grande, com- posée de squamellules unisériées, contiguës, égales, paléi- formes , linéaires - spatulées, flabelliformes , à partie supé- rieure élargie et découpée sur les bords en lanières filifor- mes, épaissies au sommet. Corolle (jaune) très- obringente. Étamines à filets pajiillés ; appendices apicilaires des anthères très-longs, un peu aigus. Style a deux stigmatophores courts, entregreffés. Fleurs de la couronne : Faux -ovaire grêle, pu- bescent, portant une aigrette analogue à l'aigrette intérieure des ovaires du disque. Corolle grêle, à trois, quatre ou cinq lanières longues, étroites, un peu inégales. Ce genre ou sons-genre, inlerposé entre le Cnicus et le Ve- rutiaa, est principalement caractérisé par l'appendice des squames intermédiaires du péricline, muni de plusieurs épi- nes sur les deux côtés de sa moitié inférieure, à l'exceptiou de la base , qui en est absolument dépourvue. Les épines latérales occupent donc une partie moyenne entre la base et le sommet , ce que nous avons voulu exprimer par le nom de Mesocentron, qui signifie rnrf/e« pi^uawt. L'aigreile de ce genre est très- remarquable , et el'e offre le plus beau tyj}e de l'aigrette normale et parfaite des Centauriées-Proto- types. TRI SSi Hymenocentron, U. Cass. (Centaurea diluta, Ait.) Calathide Irès-radiée : disque niultiflore, siibrégularitlure . androgyni- flore; couronne unisériée, ampliatlttore , neulriflore. Péri- cline Irès-in férié ur aux fleurs du disque, ovoide , formé de squames régulièrement imbriquées, inierdilatées, appliquées, coriaces ; les intermédiaires ovales , arrondies au sommet , surmontées d'un appendice décurrent, large, arrondi, con- cave, scarieux, ayant le milieu épaissi, presque opaque, les deux cAtés minces, membraneux, presque diaphanes, irré- gulièrement lacérés, et le soii:met échancré, produisant du fond de J'échancrure un filet épais, roide, spiiiiforme (lor»g sur les squames extérieures court sur les intermédiaires, nul sur les intérieures). Ciinanthe épais, charnu, plan, garni de fimbrilles nombreuses, libres, longues, inégales, filifor- mes-laminées. Fleurs du disque : Ovaire coniprimé, pubcs- cent, portant une grande et belle aigrette normale, jiarfaite, avec une p( tile aigrette intérieure. Corolle (purpurine) un peu obringenîe. Étamines à filets courtement pcilus; appen- dices apicilaires des anthères longs, aigus. Style à deux stig- matophores longs et entregrefï'és. Fleurs delà couronne : Faux- ovaire glabre, inaigretté. Corolle (purpurine) extracrescenle, à tube long, à limbe liguliforme ou palmatiforme, élargi de bas en haut, divisé en cinq lanières inégales par autant d'in- cisions, dont l'intérieure, beaucoup plus profonde, descend jusqu'à la base du limbe. Ce genre ou sous -genre, interposé entre VAcrocenlron et le Crocodilium, est principalement caractérisé par la struc- ture de l'appendice des squames intermédiaires du péricline. Le nom d'Hj'menocenlron exprime que cet appendice est une membrane terminée par un aiguillon. (H. Cass.) TRIPLOCOMA. {Bol.) Bachelot de Lapylaie avoit proposé de nommer ainsi , et Bridel, Stylocomium ou Slylofrichum , le genre de mousses établi par Hooker sous le nom de Dawsonia (vojez ce mot), qui a été adopté comme plus ancien. (Lem.) TRIPODION. {Bot.) Voyez Tribouos. (J.) TRfPOGON. {Bot.) Ce genre de MM. Rœmer et Schulze est le même que le triathera de Roth, dans les graminées, (J.) 352 TRI TRIPOLI'. (Min.) On ne sait pas précisément d'où vient ce nom , ni qui l'a donné le premier aux pierres qui le por- tent. Il est présumable, comme l'a pensé Buffon , que c'est le nom du lieu d'où la pierre a é(é apportée , conservé à cette pierre par les artisans qui l'ont employée , et trans- porté par eux aux matières pierreuses qui lui ressembloient , et surtout à celles qui pouvoieut être appliquées aux mêmes usages. C'est donc un nom primitivement technique, par le- quel on n'a point eu la prétention de désigner une espèce minérale, et qui n'a acquis ce sens que quand les minéralo- gistes s'en sont emparés. Il faut donc dans ce cas oublier son emploi , pour ne faire attention qu'à ses caractères minéralogiques et à sa composi- tion. Nous chercherons ensuite à faire coïncider cette déter- mination avec les différentes sortes de pierres auxquelles on donne dans le commerce le nom de tripoli. Le tripoli est une roche homogène , d'aspect terreux, âpre au toucher, assez dure pour rayer le verre, et presque en- tièrement composée de silice. Sa texture est fine, lâche, même poreuse; sa poussière est très-dure. Le tripoli ne fait point pâte avec l'eau , et ne se délaie même pas dans ce liquide; il est infusible au chalumeau. La plupart des tripolis ont la structure schistoïde, d'autres l'ont massive; leurs cou- leurs varient entre le gris clair, le rougeàtre, le rosâtre, le jaune rougeàtre, le jaune et même le cendré. Ils sont presque toujours friables, ou plutôt pulvérulens'. Quelques-uns sont très-légers, et happent fortement à la langue. Bucholz a donné la composition d'un tripoli comme il suit : De Ronneburg. De Biilin. Silice 81 79 Alumine .... i,5o 1 Fer oxidé. ... 8 4 Acide sulfurique 8.45 o Eau 4,55 14 Perte, chaux, etc. i,5o 2. i Trippel ou Tripol , WtRH. — Quarz aluniinifère tripoléen , et Therniantide tripoléenne, Hauy. 2 Parmi les tripolis qui fout partie de la collection envo;>ée de Frej- TRI 353 Ces analyses, malgré la différence de leur résultat, indi- quent une pierre essentiellement siliceuse, mêlée de diffé- rentes substances étrangères à sa composition. Ce n'est donc point une pierre dont la composition soit constante et définie et qui puisse cristalliser; nous l'avons placée parmi les roches d'apparence homogène, d'aspect terreux, mais plus dures que le verre. Variétés, gisement et lieux. On peut distinguer deux sortes de formations dans les diverses Variétés de tripolis. Les uns semblent être des argiles sablonneuses ou des schistes argileux fortement chauffes par les feux naturels des volcans c«u des houillères enflammées; les autres paroissent avoir été pro- duits par l'eau et n'être qu'un sédiment très-fin de silice; ceux-ci se rapprochent des grès. Nous allons citer quelques exemples de tripolis de ces deux origines. Le tripoli de Poligné, près de Rennes en Bretagne, est rouge de différentes teintes ; quelques parties sont fusibles. On trouve des troncs d'arbres changés en tripoli , au milieu de ses cou- ches , qui sont recouvertes de couches de grés inclinées. Il est difficile de rien prononcer sur l'origine de ce tripoli, qui pourroit cependant être dû à l'action du feu d'une houillère embrasée. Le tripoli de Montelimart se trouve épars au milieu des cailloux roulés et des fragmens de basaltes. 11 est plus dur et plus rude que les autres. On en trouve des variétés semblables à celle de Montelimart, en fragmens roulés, près de Moratet de Genève. Le tripoli de Venise est le plus estimé; il vient de l'ile de Corfou : il est schisteux et d'un rouge jaunâtre. Saussure a remarqué dans ce tripoli et dans les deux précédens , une multitude de petits pores cylindriques. C'est dans celui de Montelimart que ces pores sont les plus sensibles et les plus réguliers. On trouve encore du tripoli à Menât, près de Riom ( Puy- terg au Conseil des ruines de France, il y en a deux échantillons, qui font une assez vive effervescence avec l'acide nitrique. Il est probable que ce sont des tripolis de cette nature qui fondent par un feu violent, comme le dit M. Rcus'i. 55. 25 354 TRI de-Dôme); il y est en couches qui paroissent avoir été autre- fois des schistes que l'action du feu a changés en tripoli. — • A Valckeghem, près d'Oudenarde ( Escaut). — En Toscane, dans les carrières de calcédoine de Volterra; il est tellement situé, ditCoUini, qu'il semble être un résultat de la décom- positio!! de ces calcédoines. — En Saxe, à Postchappel ; il est en couches dans une montagne qui contient de la houille. (Brochant.) Quelques tripolis paroisstnt plus légers, plus fins et plus friables que les autres; on les désigne quelquefois sous le nom de ferre powrn'e. Telle est la terre pourrie d'Angleterre, qui est très-estimée pour polir. Elle est d'un gris cendré, et se trouve en couches épaisses sur la chaux carbonatée compacte, près de Bakewell en Derbyshire. Je crois qu'on doit rapporter à cette variété le schiste à polir de Wcrner, qui est d'un blanc jaunâtre, feuilleté, très- léger; il happe fortement à la langue, ne fait aucune effer- vescence avec l'acide nitrique et durcit un peu au feu le plus violent sans y fondre. Ce tripoli vient de Billin en Bohème; il y est en couches minces , et passe insensiblement au silex résinite. (Reuss.) Les minéraux nommés argiles légères des monts Coirons , dé- partement de l'Ardèche, et ceux de Santa-Fiora , dans le Siennois , sont très- voisins de cette variété de tripoli, si même ils ne doivent pas y être rapportés. Ce tripoli appartient évidemment aux montagnes de sédi- ment. Nous avons dit que certains échantillons paroissoient avoir une origine ignée , et que d'autres sembloient avoir une origine aqueuse. On trouve en effet cette pierre tantôt dans des montagnes volcaniques ou dans des terrains qui ren- ferment des mines de houille en combustion, tantôt dans des terrains d'alluvion sur lesquels le feu ne paroit avoir eu au- cune action. On voit dans le commerce des morceaux de tri- poli dont une partie est devenue rouge , tandis que l'autre est restée noire. Usages. Le tripoli sert à polir les pierres et les métaux. Il faut qu'il soit fin et homogène. On l'emploie à l'eau avec du bois et de l'élain. Il sert souvent à donner la dernière façon aux substances à polir. Le tripoli, en s'usant par le frotte- Tîll 355 ment sur le bois on sur l'étain, y acquiert une finesse qui le rend propre à donner aux surfaces de quelques corps le poli le plus éclatant. (B.) TRIPOLIUM. (Bot.) La plante la plus connue sous ce nom est V aster Irip'dlium. Cependant Sérapion , cité par C. Bauhin , croyoit que le turbith , convolvulus turpeihum , étoit le tripo- lium de Dioscoride, que d'une autre part Columna assimiloit à la dentelaire, plumlago europœa. (J.) TRI PS. (Entom.) Voyez Thrips. (Desm.) TRIFSAC, Tripsacum. (Bot.) Genre de plantes monocoty- lédones, à fleurs glumacées , de la famille des graminées, de la monoécie triandrie de Linnœus, offrant pour caractère es- sentiel : Des fleurs monoïques ; dans les mâles un calice à deux valves, à quatre fleurs; trois étamines : dans les femelles, le calice à deux ou quatre divisions perforées ou bâillantes à leur base, à une seule fleur; la corolle à deux valves mem- braneuses; deux styles; les semences renfermées dans la bulbe calicinale durcie, presque osseuse. Plusieurs espèces de tripsacum ont été réunies à d'autres genres, tels qu'aux Colladda , aux Isch^emum, etc. (Voyez ces mots.) Tripsac digité : Tripsacum digitatum-, Linn., Spec; Lamk. . ///. gen, , tab. ySo, fig. i ; Pluken., Almag,, tab. 190, fig, 2. Cette belle graminée , dont les racines sont dures, épaisses, très -grosses, produisent des tiges droites, fermes, épaisses, presque cylindriques, hautes de trois ou quatre pieds, arti- culées , rameuses à leur partie supérieure ; les articulations sont distantes, en anneau rentrant; les rameaux axillaires , élancés. Les feuilles sont larges, très- longues, presque ensi- formes, striées, rudes à leur face intérieure et à leurs bords, longues de deux ou trois pieds, traversées par une longue et grosse nervure. Leur gaine est lisse, serrée, striée; l'orifice nu. Chaque rameau est terminé par un, deux ou trois épis sessiles , en forme de digitations, longs de huit à dix pouces , même d'un pied , composé de fleurs de deux sortes, de huit à douze fleurs femelles à la partie in- férieure de Fépi , placées alternativement dans un rachis très-dur, un peu flexueux, articulé. La balle calicinale, bi- valve, aiguë, luisante, jaunâtre, très- épaisse, devient très- 356 TRI dure, presque osseuse, enfoncée dans le rachis et persistante avec la semence. La partie supérieure et la plus longue des épis est occupée par des fleurs mâles, sessiles , alternes sur deux rangs, fort serrées, d'un vert foncé ou légèapnent purpu- rines; la portion du rachis plus grcle , plus'îexueuse que celle des fleurs femelles. Cette plante croît en Amérique, dans la Virginie, la Caroline et chez les Illinois. On la cultive au Jardin du Roi. Tripsac a un seul épi ; Tripsacum monostachj'on , Willd. , Hort. beroL, i , tab. i. Cette espèce a des tiges droites, gla- bres, cylindriques, environnées à leur base d'un bourrelet en forme d'anneau : elles portent à leur sommet un épi soli- taire, composé de fleurs mâles et de fleurs femelles. Les pre- mières occupent la partie supérieure de l'épi, les autres la partie femelle inférieure. Cette plante croît dans la Caroline méridionale. Tripsac cylindrique : Tripsacum cjlindricum, Mich., Flor. hor.amer., i, pag. 60 ; A'Villd., Spec, 4, p. 202. Cette plante a des chaumes garnis de feuilles alternes, étroites, alongées. Chaque tige se termine par un épi solitaire, droit, cylin- drique, composé de fleurs sessiles, toutes hermaphrodites. Le rachis se divise, comme celui du Iripsacum dactyloides, en articulations qui se séparent au moindre effort. Cette plante croit a la Floride, dans les plaines sablonneuses. (PoiR.) TRITTERE. (Bot.) Ayant trois angles amincis en lame (aile); exemples .- capsule du bégonia obliqua, du dioscorea satina, etc.; fruit (carcérule) du rheum , du polygonum emar- ^inatum , etc.; graine du moringa , du pterospermum , etc. (Mass. ) TRIPÏÈRE, Triptera. (Malacoz.) Genre d'animaux mollus- ques , établi par MM. Quoy et Gaimard dans la Zoologie du voyage de l'Uranie, page 416, pour un très -petit animal, figui'é dans l'atlas zoologique de cet ouvrage, pi. 66, fig. 6, et qu'ils définissent ainsi : Corps ovale et terminé en avant par trois lobes charnus. La seule espèce que MM. Quoy et Gaimard ont vue, à ce qu'ils en conviennent, même fort incomplètement, porte le nom de Triptère rose, Triptera rosea. Il nous semble fort probable que c'est une espèce de iobaire de la famille des acères. (De B.) TRI 357 TRIPTERELLE, Tripterella. (BoL.) Genre de plantes mo- nocotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des bro- méliacées, àe la. triandrie monogjnie de Linnseus, offrant pour caractère essentiel: Un calice (ou corolle) tubuleux, divisé en six dents à son limbe; point de corolle; trois étaniines placées sous les divisions du calice ; les anthères à deux lobes écartés; un ovaire inférieur; un style triangulaire; trois stig» mates courts; une capsule membraneuse, à trois côtés, à trois angles, à trois loges polyspermes. Triptehelle capitée; Tripterella capitata, Mich., Flor. bor. amer., 1, page 19, tab. 3. Petite plante herbacée, très-re- lîiarquable par lu délicatesse de toutes ses parties. Ses racines sont courtes, composées de fibres sétacées, un peu rameuses. Elles produisent une tige droite, simple, sétacée , glabre, haute de trois ou cinq pouces, garnie à sa base de trois ou quatre petites feuilles un peu vaginales, imbriquées, et dans sa longueur de quelques autres alternes, éparses, sessiles , distantes, très-courtes, de même forme , subulées , glabres, entières , à peine longues de deux lignes. Les fleurs sont sessiles, fort petites, réunies à l'extrémité des tiges en un petit paquet formant une tête un peu arrondie, accompagnée souvent d'une ou de deux petites folioles ou bractées plus courtes que le calice. Celui-ci est glabre, droit, tubuleux, légèrement anguleux, muni sur ses trois angles d'une aile droite; le limbe court, à six dents fort petites; les filamens sont très-courts, renfermés dans le calice avec les anthères. L'ovaire est inférieur, surmonté d'un style à trois angles, de la longueur des éfamines; il offre trois stigmates courts, épais, obtus. Le fruit est une capsule membraneuse, à irois cAtés, à trois loges, renfermant plusieurs semences oblongues, cylindriques, un peu striées, attc^chées latéralement au som- met de l'axe. Cette plante croît à Cayenne et dans la Caro- line, dans les terrains humides. (Poir.) Il sera difficile de séparer ce genre de Michaux du Biirman- nia de Linnœus, qui, examiné de nouveau, a comme lui l'ovaire adhérent au calice. On doit lui réunir également le maburnia de M. du Petit-Thouars , qui a aussi, comme lui, six étamincs, tandis que Michaux n'en attribue que trois à son genre. Ces plantes doivent être examinées de nouveau , 358 TRI surtout si, comme on le présume, elles sont des types d'une nouvelle famille, difiFérente des broméliacées. (J. ) TRIPTÈRES [Rochers]. (Conchj^l.) Nom d'une division des murex, tiré du nombre des varices qui hérissent la coquille. Voyez RocHEa. (De B. ) TRIPTÉRONOTE , Tripteronotus. (TchthjoL) Feu de Lacé- pède a donné ce nom à un genre de poissons osseux holo- branches, de l'ordre des abdominaux et de la famille des cylindrosomes, lequel offre les caractères suivans : Corps arrondi , cylindrique; mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure et terminée par une prolongation pointue; trois nageoires dorsales et une nageoire anale, toutes les quatre trian- gulaires et à peu près de la même grandeur. Ce genre ne renferme qu'une espèce. Le Triptéronote hautin ; Tripteronotus hautin, Lacép. Tête dépourvue de petites écailles ; nageoire caudale grande et fourchue; œil gros; museau très-long, menu, pointu, noir et mou ; bouche étroite. Rondelet a figuré ce poisson, dont il avoit vu un individu à Anvers, sous le nom de hautin ou houting, et par erreur probablement il lui a donné trois nageoires dorsales. M. Cu- vier ne doute point qu'il ne soit le même que le poisson de la mer du Nord, appelé par Schœneveld albula nohilis ; par Artédi, Bloch et Linnaeus , lavaret , et parce dernier, enfin, salmo oxjyrhjnchus, (H. C. ) TRIPTEROSPERMUM. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des gentianées , de la penlandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice tubuleux , à cinq divi- sions ; une corolle monopétale, tubuleuse ; le limbe à cinq lobes; cinq étamines non saillantes; les anthères sagittées; un ovaire supérieur , pédicellé , entouré à sa base d'un urcéole court; un style filiforme; un stigmate bifide et roulé; une baie charnue , à une loge polyspernie ; les semences en crête , attachées à trois faces internes de la baie; la radicule excen- trique. Tripterospermdm a trois nervures ; Tripterospermum triner- vum , Blume, Flor. jav. ^ fasc. i4 , pag. 849. Plante herbacée, dont la tige est grimpante, garnie de feuilles opposées, ovales, TRI 359 glabres à leurs faces, entières, aiguës au sommet, traversées par trois nervures. Les fleurs sont placées dans l'aisselle des feuilles, portées sur des pédoncules chargés d'une seule fleur; deux bractées situées vers le milieu du pédoncule. Cette plante croit à Salak, dans l'ile de Java, sur les montagnes, dans les grandes forêts : elle fleurit toute Tannée. (Poir.) TRIPTILION. (Bot.) Voyez notre article Nassau viées, tome XXXIV, pag. 207 et 219. (H. Cass.) TRIQUEMADAME. (Bot.) Ce nom est donné à des plantes grasses dont le genre ancien, fait par Tonrncfort , étoit le Sedum , en françois la joubarbe. Linnaeus l'a séparé en deux. Son semjpervivum réunit les vraies joubarbes, dont lesétamines sont en nombre égal à celui des pétales. Les espèces dans les- quelles ce nombre est double, constituent son genre Sedum, auquel on a appliqué le nom françois trique, en abrégeant le premier nom, écrit aussi dans quelques livres tripemadame. (J.) TRIQUÈTRE. (Conchjl.) Genre de coquilles bivalves, établi par Klein {Ostracol. method., pag. i35) pour les coquilles bi- valves qui, de chaque côté du sommet, sont pourvues d'es- pèces d'auricules obliques; ce qui leur donne une forme triangulaire. La coquille qu'il cite pour type , copiée de Lister, tab. 160, fig. 6, me semble être l'espèce d'anodonte dont le docteur Leach a fait son genre Dipsade. (De B. ) TRIQUETRE, Triquetra. {Malacoz.) Subdivision générique proposée par M. de Blainville pour placer les espèces de venus, Linn. , qui sont triquètrcs, cunéiformes, épaisses, solides, striées longitudinalement , denticulées sur les bords, dont les bords du corselet sont carénés, qui n'ont que deux grosses dents obliques à la charnière et dont les tubes de l'animal sont fort courts et distincts ; espèces qiii , réellement, diffèrent d'une manière notable des autres venus. Aussi M. Schumacher, dans son Nouveau .système de conchyliologie, en fait-il un genre sous le nom d'Anomalocarde. Son type est la venus crénulaire , venus Jle.ruosa, Voyez Vénus. (De B. ) TRIRAPHIS. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones , à fleurs glumacées, de la famille des gramirac'es, de la polygamie monoécie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs polygames; deux valves calicinales égales, mutiques, 56o TRI à plusieurs fleurs : les fleurs inférieures de chaque ëpillet sont hermaphrodites; les autres sont mâles ou neutres; la valve extérieure de la corolle à trois arêtes droites, l'inté- rieure mutique; deux écailks à la base de l'ovaire; trois étamines; deux styles. TfiiRAPHis PIQUANT; Triraphis pungens, Rob. Brown, Noc. BolL, 1 , pag. i85. Cette plante a des tiges garnies de feuilles roides, roulées, étalées, terminées par une panicule diffuse. La valve extérieure du calice est coriace , légèrement pubes- cente; la valve extérieure de la corolle munie de trois arêtes égales; l'intermédiaire simple. Dans le triraphis mollis, Rob. Brown, loc. cit., la panicule est resserrée ; la valve extérieure du calice hérissée de poils étalés: celle de la corolle terminée par trois arêtes; celle du milieu munie de deux petites dé- coupures sétacées, aiguës. Ces plantes croissent sur la côte de la Nouvelle-Hollande. (PoiR.) TRIS. (Ornith.) Nom polonois de la grive mauvis. (Ch. D. et L.) - TRISANTHUS. ( Bol. ) Ce genre d'ombelliféres , fait par Loureiro à la Cochinchine, est, selon lui, la même plante qve le pes equinus de Rumph {Amb., 5, t. 69 ), indiqué par Linnaeus comme synonyme de son hjdrocot-yle asialica, d'oili il résulteroit que le trisanthus appartiendroit à la même es- pèce. Cependant Loureiro le regarde comme très-différent , et dit que sa plante est apétale et munie d'un calice à cinq petites divisions. Mais il a pu prendre ici les pétales pour un calice, en oubliant que l'hydrocotjle a un limbe du calice entier et à peine visible, lequel avoit échappé à sa vue. D'ail- leurs on possède dans Therbier du Jardin du Roi un échan- tillon de son trisanthus, qui est certainement un hydrocotjle , différent seulement de ïhjdrocotjle asiatica par ses feuilles plus demi-orbiculaires que réniformes, ce qui le rapproche- roit de ['hydrocotyle lunata de M. de Lamarck. (J.) TRISCALE. (Erpétol.) Nom spécifique d'une Couleuvre, décrite d;ins ce Dictionnaire , tom. XI , p. igS. (H. C.) TRISÉTAIRE, Trisetum, Trisetaria. {Bot.) Gçnre de plantes monocotylédones . à fleurs glumacées , de la famille des gra- minées, de la triandrie digjnie de Linnaeus, offrant pour ca^ ractère essentiel : Une balle calicinale à deux valves acumif TRI 56, liées, renfermant deux, trois ou cinq fleurs; les valves co- rollaires de la longueur du calice; l'extérieure échancrée, surmontée de deux arêtes, avec une troisième dorsale, droite, plus longue que les autres , point contournée; trois élaminesj deux styles ; les épillets comprimés. Ce genre, comme on le voit, n'est qu'un démembrement de celui des Avoines {Avena) , auquel il pourroit être réuni comme une subdivision, n'offrant de différence essentielle que dans les trois arêtes de la valve extérieure de la corolle , dont les deux latérales ne sont quelquefois que deux dents ou deux soies qui accompagnent celle du milieu. Le genre d''Anlhonia de M. De CandoUe doit être réuni à celui-ci. Trisétaire de Forskal : Triselum Forskalii, Pers. ; Triselaria, Forsk. , Flor. cpgyipt. arah., pag. 27. Plante herbacée, à tiges droites, cylindriques, rameuses dès leur base, hautes d'envi- ron un pied. Les feuilles sont courtes, linéaires, longues de trois pouces, velues, ainsi que leur gaine. Les fleurs sont disposées en une panicule serrée, terminale, longue de six ou sept pouces. Leur calice ne renferme que deux fleurs. Ses valves sont glabres , linéaires, aiguës, l'une un peu plus courte, l'autre plus longue que la corolle; celle-ci est composée de deux valves linéaires , aiguës; l'extérieure terminée par trois arêtes inégales , deux plus courtes, plus flnes, celle du mi- lieu trois fois plus longue; les deux styles sont nus; les stig- mates simples. La semence est nue. Cette plante croît en Egypte, dans les environs d'Alexandrie, Trtsétaire LUISANTE : Trisetiim nitidtnn, Pers.; Avena nitida, Desf. , Flor. atlant. , 1 , p. 102, tab. 5i, fig. 2. 'Cette espèce a des racines capillaires, pubescentes , fasciculées : elles pro- duisent des tiges droites, hautes d'un pied et plus, glabres, filiformes, nues à leur partie supérieure, à peine rameuses. Les feuilles sont molles , pubescentes, larges d'environ une ligne. La panicule est resserrée en un épi alongé dont le rachis est pubescent; les rameaux sont courts; les épillets un peu lanugineux, d'un jaune pâle; les valves calicinales presque égales, aiguës, lancéolées, scarieuses au sommet, ciliées sur le dos, renfermant trois ou quatre fleurs; les deux latérales sessiles; la valve extérieure de la corolle est concave, ob- longue, aiguë, terminée par deux pointes en forme d'arête, 362 TRI outre une aréte dorsale plus longue, droite, très-fine ; la valve intérieure blanche, subulée; les deux fleurs centrales sont légèrement pédicellées, plus petites. Cette plante croît dans le sable, aux environs de Mascar en Barbarie, où elle a été découverte par M. Desfontaines. Trisétaire a petites fleurs : Triselum parviflorum , Fers.; Avena parvijlora , Desf., loc. cit., tab. 32 ; Festuca soge/um, Savi, Flor. pis., 1 , pag. ii6 , tab. i, fig. i. Le port, la petitesse de ses fleurs, donnent à cette plante l'aspect d'un agrostis. Ses tiges sont droites, filiformes, hautes d'environ un pied, quel- quefois rameuses à leur base. Les feuilles sont étroites, pu- bescentes : les fleurs nombreuses, jaunâtres, fort petites, réunies en une panicule étalée, alongée. Le calice renferme deux ou trois fleurs; ses valves sont inégales, concaves, ai- guës; la plus grande de la longueur de l'épillet; les valves de la corolle aiguës; l'extérieure a deux pointes, avec une arête droite, courte, sétacée, placée dans le milieu d'une petite échancrure. Cette plante a été également découverte par M. Desfontaines sur les côtes de Barbarie. Trisétaire dessables : Trisetum arenarium^ Pers. ; Triseta- Tium arenarium , Labill. , Dec, Sjn., fasc. 5, tab. 7. Cette espèce a des tiges droites, cylindriques, hautes d'un pied. Ses feuilles sont, à leurs deux faces, hérissées, surtout les infé- rieures, de poils très-courts ; la panicule est resserrée, alon- gée en forme d'épi , longue de quatre on six pouces. Le calice, plus long que la corolle, renferme une ou deux fleurs : les valves sont égales, transparentes, striées à leur base, sur le dos; la valve extérieure de la corolle est terminée par deux filets, portant de plus une arête dorsale droite, un peu torse; la valve intérieure plus courte , terminée par deux pointes sétacées; une soie pileuse solitaire est a la base de la fleur supérieure, soutenant quelquefois le rudiment d'une fleur avortée. Cette plante croît dans le sable, aux environs de Damas, où elle a été découverte par M. Labillardière. Trisétaire a fleurs vertes : Trisetum viride , Pers.; Avena viridis, Kunth, in Humb. et Bonpl. , Nov. gen,, 1 , pag. 147. Ses tiges sont glabres , droites , simples, hautes de trois pieds ; ses feuilles planes, glabres en dehors, pileuses en dedans, rudes à leurs bords et sur leur gaine ; sou orifice est muni TRI 365 d'une languette oblongue. La panicule est rameuse, presque verticillée , étalée, un peu unilatérale, longue de neuf ou dix pouces , un peu inclinée au sommet ; les ramifications et le rachis sont rudes; les épillets à trois fleurs fertiles-, les valves du calice presque égales, vertus, linéaires, subulées , rudes sur le dos; les valves de la corolle inégales: l'infé- rieure est verdàtre, concave, lancéolée, à quatre dents su- bulées, aristée sur le dos; la valve supérieure plus courte, à deux dents subulées avec une arête rude, torse, plus longue que les valves. Cette plante croît dans la plaine éle- vée de Mexico. Trisétaibe alongé : Trisetum elongatum , Pers. ; Avena elon- gata, Kunth , loc. cit. Ses liges sont glabres , hautes d'un pied ; les feuilles glabres, rudes sur leurs bords; une panicule serrée, longue de trois pouces; les ramifications courtes, rudes et pubescentes; les épillets alongés, à deux fleurs, sou- vent l'une avorte; les valves calicinales glabres, vertes, ru- des sur le dos, terminées par une arête très-courte; celles de la corolle bifides au sommet, à deux dents; une arête dor- sale, rude, droite, plus longue que les valves. Cette plante croit proche la ville de Mexico, sur les rochers. (Poir.) TRISETUM. (Bot.) Voyez Trisétaire. (Lem.) TRISIOLIA. {Bot.) M. Rafinesque fait sous ce nom un genre de Vuniola paniculata de Linnaeus. (J.) TRISIS. [Conchfl.) Nom sous lequel M. Oken (Manuel de zoologie, tom. i , pag. 236) a formé un genre avec l'arche bistournée, A. tortuosa , Linn., sans doute à cause de la ma- nière fort singulière dont elle semble tordue une fois sur elle- même. C'est cependant une véritable Arche. Voyez ce mot. (DeB.) TRISOPTÈRE, Trisopterus. {Ichth.) M. Rafinesque-Schmaltz a donné ce nom à un genre de poissons voisin des gades et qui ne contient qu'une seule espèce, le trisoptère fascie. C'est un poisson de la mer de Sicile, d'un jaune doré, rayé de bleu transversalement et ayant une queue fourchue. (H. C.) TRISPLANCHNIQUE. {Anat. comp.) On donne le nom de nerf trisplanchnique , ou grand sympathique, ou intercostal, à une série de cordons nerveux et de ganglions du même 364 TRI genre, propres aux animaux vertébrés et étendus depuis la tête jusqu'au bassin. Ces cordons et ces ganglions nerveux constituent un sys- tème a part, qui paroît avoir pour usage de présider à l'accomplisement des fonctions végétatives. Dans les Poissons, ce système nerveux ne consiste qu'en un filet trés-fîn et en un petit nombre de ganglions, qui manquent même parfois. Dans les Reptiles, outre ces filets et ces ganglions, qui sont plus distincts, il reçoit dans sa composition des filets de communication avec les nerfs intervertébraux et communique avec le nerf pneymo-gastrique au moment où celui-ci tra- verse les parois du crâne. Dans les Oiseaux, il a également des rapports avec ce der- nier nerf, au même point, et avec le glosso-pharyngien , de même qu'avec les nerfs des cinquième et sixième paires. Au cou, il semble interrompu, parce qu'il est là contenu dans le canal vertébral : dans le thorax il est très- distinct et ganglionnaire ; îl se prolonge jusqu'aux vertèbres uropy- giales. Dans les Mammifères et dans I'Homme, le système des gan- glions met en communication les uns avec les autres, tous les nerfs du corps sans exception. Dans notre espèce il se compose de chaque côté: ].° Du ganglion ophthalinique ou lenticulaire , qui commu- nique avec le nerf nasal de lophthalmique et avec le nerf moteur oculaire externe, et qui fournit les nerfs ciliaires , partagés en deux faisceaux et destinés à de nouvelles com- munications et à l'intérieur de l'œil. 2." Du ganglion ou cercle ciliaire , espèce d'anneau grisâtre , situé entre la choroïde, l'iris et la sclérotique. 5." Du ganglion de MecleL ou sphéno-palatin , qui envoie des filets dans les fosses nasales, au palais, vers le pharynx, autour des carotides, dans l'aqueduc de Fallope et dans la caisse du tympan. 4.** Du ganglion caverneux , logé dans le sinus de la dure- mère, dont il porte le nom. 5.° Du ganglion naso-palatin , que j'ai découvert dans le trou palatin antérieur, et qu'il ne faut point confondre avec TRI 365 un nerf et un organe spécial, décrits par M. Jacobson , de Copenhague. G." Du ganglion sous-maxillaire. j.° Des trois ganglions cervicaux, d'où naissent une multi- tude de nerfs importans, et entre autres les nerfs cardiaques, destinés au cœur. 8.° Du ganglion cardiaque ^ point de réunion de ces der- niers. 9.° Des dix ganglions thoraciques , d'où proviennent les nerfs splanchniques et tous les plexus nerveux qui accom- pagnent les artères du bas-ventre et de la poitrine dans leur trajet. io.° Des cinq ganglions lombaires et de leurs filets. 11.° Des trois ou quatre ganglions sacrés et de leurs filets consacrés aux organes contenus dans le bassin. MM. Meckel et Weber ont fait remarquer que le système nerveux dont il s'agit est d'autant moins prononcé, que les animaux où on l'examine sont plus éloignés de l'homme. (H.C.) TRISSAGO. {Bot.) Voyez Trixago. (J.) TRISTAN. (Entom.) Geoffroy a décrit sous ce nom une espèce de papillon de jour sous le n.° 14: il appartient à la division des satyres, au genre Hipparchia de Fabricius. Voyez le n.° 73, p. 400, au mot Papilion , tom. XXXVII. (CD.) TRISTANIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des mjyrtées, de la pol-yadelphie monogynie de Linna'us, offrant pour caractère essentiel -. Un calice à cinq divisions; cinq pétales; les éta- mines réunies en plusieurs faisceaux , à peine plus longues que les pétales; un ovaire inférieur; un style; un stigmate; une capsule à trois loges , à demi saillante hors du calice , dont le tube est turbiné et pédicellé; les semences nom- breuses. Tristania. a feuilles de NERiUM : Tristauia neriifolia, Rob. Brown, Hort. Keiv., edit. nov.; Alelaleuca neriifolia, Bot. Mag., tab. io58;Poir., Enc. , Suppl.; Melaleuca salificifolia , Andr., Bot. Rep., tab. 485. Arbrisseau glabre sur toutes ses parties. Ses tiges se divisent en rameaux comprimés, un peu ailés par la décurrence du pétiole. Les feuilles sont opposées , lé- 266 TKI gèrcment pétiolées, assez semblables à celles du laurier rose , lancéolées, entières, très-aiguës, ponctuées et d'un vert blan- châtre en dessous, traversées par une seule nervure. Les pédon- cules sont axillaires, bi- ou trichotomes; chaque branche est terminée par trois ou quatre fleurs pédicellées. Le calice est glabre, épais, campanule, à cinq découpures ovales, obtuses, un peu blanchâtres et membraneuses à leurs bords, quelque- fois rougeâtres au sommet et dans l'échancrure; la corolle jaune, une fois plus longue que le calice, à pétales ovales, obtus, un peu onguiculés, concaves, alternes avec les divi- sions du calice ; les étamines sont au nombre de seize à vingt, distribuées en quatre paquets, insérées à l'orifice du calice; les filamens rapprochés seulement à leur base , mais l'un d'eux plus long que les autres, de la longueur de la corolle; les anthères globuleuses, à deux loges; l'ovaire, charnu, inséré au fond du calice, offre un style droit, épais, recourbé à son sommet, de la longueur des étamines, et un stigmate ob- tus. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande. Tristania a feuilles de laurier : Tristania laurina , Rob. Brown , loc. cit.; Melaleuca Laurina, Smith, Act. soc. Linn. Lond. , 3, pag. 276. Cet arbrisseau ressemble, par son port, au daphne laureola. Ses feuilles sont alternes , lancéolées, en ovale renversé , traversées par une seule nervure. Les pé- doncules sont axillaires, dichotomes, pubescens, très-res- semblans, par leur inflorescence et la fructification, au Me- laleuca suaveolens ; mais ce dernier, d'après M. Smith, a ses feuilles elliptiques et plus larges. Cette plante croît à la Nou- velle-Hollande. M. Rob. Brown y ajoute la suivante du même pays, tristania conferta , à feuilles lancéolées, elliptiques, ai- guës, alternes, ramassées à l'extrémité des branches. Les di- visions du calice sont foliacées, aiguës. (Poir.) TRISTE. (Erpét.) Nom spécifique d'une Couleuvre décrite dans ce Dictionnaire, tom. XI, p. 198. (H. C. ) TRISTECA. ( Bot. ) Palisot de Beauvois avoit donné ce nom au genre de Lycopodiacées qui est adopté sous celui de Psilotum , que Swarfz lui avoit fixé avant. (Lem.) TRISTEGIS. (Bot.) Ce genre de graminées, établi par Nées, est le même que le Melinis de Palisot -Beauvois et le Suaresia de Schranck. Il est fondé sur une plante du Brésil , qui TRI 367 est le melinîs minutijlora , Pal. Beauv. , le tristegis glahinosa, ISées , et le suaresia picta de Schranck. Le genre Menilis, voisin du Panicum, est caractérisé ainsi: Fleur en panicuie ; une des valves du calice infiniment plus petite, l'autre émarginée, mucronée ; corolle ovale, trivalve, striée ; troisième valve marginée , ayant sur le dos une longue arête; graine close dans la corolle. (Lem.) TRISTELLATEIA (Bot.), Pet. Thouars, Noy. gen. Madag., pag. 14. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des malpighiacées , de la décan- drie monogynie de Linnaeus, dont le caractère essentiel con- siste dans un calice ^ cinq divisions; cinq pétales onguiculés, courbés en dedans; dix étamines; les alternes plus petites; un ovaire marqué de trois pores glanduleux; un style courbé, de la longueur des étamines; trois capsules couronnées par six appendices plans , produits par les pores du calice; trois autres centrales; une semence; l'embryon roulé, dépourvu de périsperme. Ce genre a été établi pour un arbrisseau élégant de l'île de Madagascar, à tige grimpante, garni de feuilles entières; les inférieures verticillées, quaternées; les supérieures oppo- sées, glanduleuses à leur base ; les fleurs jaunes, disposées en grappes. ( Poir.) TRISTEMME, Tristemma. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des melastomées, de la décandrie monogjnie de Linna'us, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à cinq divi- sions, cinq pétales onguiculés; dix étamines; un ovaire infé- rieur; un style; une baie ovale, comprimée, presque angu- leuse, à cinq loges, libre à son sommet, recouverte par le calice. Tristemme de l'isle MAURICE ^ TrisUmma mauritîana, Poir., Enc, et m. gen., Suppl., tab. gSG; Juss., Gen., 829; Vent., Ckoix de plantes, tab. 35. Plante très -voisine des mélas- tomes, dont les tiges sont herbacées, quadrangulaires; les feuilles opposées, pétiolées, ovales, à nervures saillantes, longitudinales. Les fleurs sont disposées dans l'aisselle supé- rieure des feuilles, munies, pour chaque fleur, de bractées imbriquées, les extérieures plys grandes. Le calice est cam- 568 TRI panulé, divisé à son limbe en cinq découpures, garni exté- rieurement, proche le limbe, d'une double couronne mem- braneuse et ciliée, persistante sur le fruit avec les divisions du calice ; la corolle composée de cinq pétales onguiculés. Le fruit est une baie ovale, un peu anguleuse, comprimée par les bractées, environnée, presque jusqu'à son sommet, par la partie inférieure du calice, qui fait corps avec elle et dont les découpures du limbe, ainsi que la double mem- brane, persistent avec lui et forment comme une triple cou- ronne; cinq loges pulpeuses. Cette plante a été recueillie à l'ile Maurice, par Commerson. Tristemme HÉRISSÉE; Tvistemma hirtum^ Pal. Beauv. , Flor. d'Oware et Bénin, i , tab. 67. Cette plante est très-voisine de la précédente et n'en est peut-être qu'une variété. Elle en diffère par ses fleurs constamment terminales et non axil- laires; par ses feuilles plus ovales, moins alongées, marquées de cinq nervures, velues à leurs deux faces; par les tiges et les bractées très-hérissées de poils portés sur un petit tuber- cule saillant, très- apparent. Cette plante croit en Afrique, à l'ile du Prince, et dans les royaumes d'Oware et de Bénin. (Poiif.) TRISTICHA. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones , présumé de la famille des joncs , et de la monandrie trigynie de Linnaeus. Ses caractères sont ceux-ci: Calice à trois folio- les ; une étamine; un ovaire simple ; trois styles ; capsule tri- valve à une loge contenant plusieurs semences fixées aux parois des valves. Ce genre comprend trois petites espèces exotiques , qui croissent dans les marécages ; là elles ressemblent à des mousses ou à des petits lycopodes, avec lesquels même elles ont été confondues. 1." Le Tristicha trifaria, Gurt Spreng. , Sjst. 1, p. 22, a ses feuilles teriîées , linéaires, oblongues, obtuses, et se ren- contre dans les eaux à Madagascar et dans Pile Mascareigne. 2." Le Tristicha alternifolia , du Petit-Thouars ; C. Spreng., Sjst. 1 , p. 22, a ses feuilles alternes, linéaires, lancéolées, un peu pointues et les fleurs presque ternées : il croit dans le§ eaux à Madagascar. La première de ces deux espèces avoit été observée par TRI 36^ Bory de Saint-Vincent, qui, n'en ayant pas vu la fructiCca- tion et la fleur, en avoit fait un genre sous le nom de Dufourea. C'est à M. du Petit-Thouars , que l'on doit la descrip- tion de la floraison de ce trislicha et la coiinoissance de la seconde espèce. Le Tristicha hjpnoides , Bon, est une troisième espèce, décrite par Curt Sprcngel, Sfst,, vol. 4 , part. 2 , page 10, C'est une petite plante à tige très-courte, rameuse, à feuilles petites, éparses, ovales, triangulaires; à pédoncules termi- naux, accompagnés de deux spathes: elle ressemble à une mousse et croît au Brésil. (Le.\î.) TRISTICHIS. {Bot.) Ehrhard a donnéce nom générique au tneesia longiseta d'Hedwig, ou mnium triquetrum , Linn, , dont Wcber et Mohr ont fait leur diplocomium longiselum. Voyez DlPLOCOMlUM et TiMMIA. ( Lëm. ) TRISTOME, Tristoma. (Entornoz.) Dénomination employée par M. Cuvier pour désigner le genre que M. Bosc avoit établi sous le nom de Capsule, que nous croyons préférable , parce qu'il ne peut induire en erreur, comme celui de Tris- tome , qui peut signifier trois bouches, disposition qui n'existe dans aucun animal connu. Nous profiterons cependant de l'occasion pour rectifier ou compléter ce que M. Bosc a dit du Capsule, qu'il ne connoissoit, à ce qu'il paroît, que d'a- près la figufe et la description données par Lamartinîère (Voyage de Lapeyrouse, tome 4, pi. 20, n."^ 4 et 5 ), M. Bosc a décrit ce genre dans le Nouveau Bulletin par la société philomatique, et l'a caractérisé ainsi : Corps crustacé et con- vexe en dessus, membraneux et plat en dessous , avec trois disques , dont deux égaux à la partie antérieure et le troi- sième , plus grand , à la partie postérieure ; bouche en forme de trompe entre les deux disques antérieurs. 11 nomme l'es- pèce qui lui sert de type , Le Capsvle DE Lamartinîère , C. Martini eri. lia, dit-il, la forme d'un coeur; son diamètre est de trois centimètres : sa couleur est d'un blanc sale, avec des séries de petites taches rougeâtres; son disque postérieur a tin mamelon central , d'où partent sept rayons. 11 se fixe sur le corps des poissons au moyen de ses trois disques. Lamartinière l'a trouvé sur un diodon, près Nootka-Sound. 55. 24 570 TRI M. Cuvier (Règne animal , tom. 4 , pag. 42 , pi. i5 , fig. 10) a figuré une seconde espèce de ce genre, qu'il nomme Tris- toma coccineum, mais, suivant nous, il l'a décrite à l'envers ; car il regarde le grand disque ou suçoir, qui est, dit-il, car- tilagineux et ne tient au corps que par un court pédicelle, comme placé sous l'extrémité antérieure, et les deux petits comme situés sous la postérieure. Du reste, il ne parle pas de bouche, et se borne à ajouter que dans le parenchyme de son corps rampe un vaisseau ramifié , dont la nature lui paroît difficile à déterminer. Cette espèce, d'un pouce et plus de large, colorée en rouge vif. a été trouvée attachée aux branchies de plusieurs poissons de la Méditerranée, tels que la mole, T. mota, le xiphias, etc. Bremser en a donné une très-bonne figure, Icônes , tab. 25. fig. 12 et i5. (DeB.) ÏRISTOME, Tristoma. (Conch^yl.) Nom sous lequel M. Des- haies avoit établi le petit genre de cérites qu'il a nommé depuis Triphore, probablement parce que M. Cuvier avoit employé la même dénomination pour un genre d'animaux tout différens. Voyez Triphore. (De B.) TRISULES. {Chim.) Nom que l'on a donné aux sels doubles, c'est-a-dire à ceux qui résultent de la combinaison de deux sels. (Ch.) TRITERNÉE [ Feuille ]. (Bot.) Le pétiole commun se di- yise en trois pétioles secondaires, qui se subdivisent chacun en trois pétioles tertiaires, et chaque pétiole tertiaire porte trois folioles ; exemples : epimedium aipinum , actea spicata , etc. (Mass.) TRITICITE. {Min.) Nom donné au cuivre sulfuré spicî- forme de Frankenberg, en Hesse, parce qu'il offre la forme d'un épi de blé. Voyez Clivre. (B.) TRITICO-SPELTUM. {Bot.) Voyez Gymnocrithon. ( J.) TRITICUM. {Bot.) Nom latin du genre Froment. (L.D.) TRITOMA. {Bot.) Ce genre de Curtis a été réuni au Velt- he'imia de Gleditsch , dans la famille des asphodélées. (J.) TRITOME. {Ëntom.) Geoffroy avoit désigné sous ce nom un genre de coléoptères dont il a donné la figure tome 1 , pi. 6, fig. 2 , qu'il nommoit ainsi parce qu'il le regardoit seul avec les coccinelles ^ comme n'ayant que trois articles aux TRI 37X tarses. Fabricius a adopté ce genre sous ce nom , quoiqu'il lui ait reconnu cinq articles à lous les tarses. Il a rapproché de l'espèce principale, qu'il nomme bipustuLée, qui est noire, avec une tache latérale rouge sur chaque éîytre, plusieurs espèces étrangères. M. Dejean, dans son Catalogiie, adopte ce genre; il le place parmi les trimérés, après les érotyles. (C. D. ) TRITON, Triton. {Erpét.) Laurenti, le prciiiier, et beau- coup de naturalistes après lui , ont ainsi appelé un genre de reptiles batraciens de la famille des urodèles, reconnois- sable aux caractères suivans : Corps alongé et terminé par une queue comprimée ; quatre pat- tes ; point de branchies à l'état adulte; cœur à une seule oreillette. On dislingue donc faciLement les Tritons ou Salamandres AQUATIQUES dcs Salamandres proprement dites ou terrestres, qui ont la queue arrondie; des Protées , qui ont des bran- chies pendant toute leur vie; des Sirènes, qiii n'ont que deux pattes ; des Lézarrs , qui ont un cœur à deux oreillettes. (Voyez ces divers noms de genres, Batracjens et Urodeles. ) Parmi les espèces de ce genre, qui passent presque toute leur vie dans l'eau , qu'une force étonnante de reproduction et les expériences de Spallanzani ont rendues célèbres , qui repoussent plusieurs fois de suite If même membre, quand on le leur coupe , et cela avec tous ses os, ses muscles , ses vaisseaux , etc. ; qui peuvent être prises dans la glace et y séjourner assez long-temps sans périr; dont les œufs sont fé- condés par la laite du mâle, répandue dans l'eau, et sorterjt en longs chapelets: dont les petits conservent des branchies pendant un temps variable; dont les couleurs changent avec l'âge, le sexe, la saison , nous citerons les suivantes. Le Triton marbré : Triton marmoratus ; Triton Gesneri , Lau- renti; Salamandra marmorata , Latreille; Lacerta salamandra lacustris , Gmel. Peau chagrinée, d'un vert pâle en dessus, avec de grandes taches irrégulières brunes; brune, pointillé» de blanc, en dessous. Ce batracien atteint la taille de huit à neuf pouces. Il ha- bite surtout les contrées méridionales de la France , les en* \'irons de Montpellier, ceux de Fontainebleau, etc. Il vit ha- bituellement dans l'eau ; mais il en sort quelquefois le soir , lorsque le temps est chaud et orageux. Son accouplement 373 TRI dure plusieurs jours, ainsi qu'il conste des observations de Dufay, de Demours et de Spallanzani. Il répand une odeur assez fétide, et passe l'hiver dans les trous des arbres pourris. Le Triton crête : Triton cristatus; Triton carnifex et Triton americanus , Laurenti; Salamandra cristata , Latreille; Sala- mandra pruinata , Schneider ; Salamandra americana , Séba. Peau chagrinée , brune en dessus, à taches rondes, noirâtres, fauve en dessous, tachetée de même ; côtés pointillés de blanc; une crête découpée en dentelures aiguës sur la queue du mâle. Il est très-commun en France , surtout autour de Paris, dans les marais, les fontaines et les eaux stagnantes. Il par- vient à la taille de sept à huit pouces , et n'est ni venimeux , ni méchant. M. Latreille dit qu'on l'a trouvé en Amérique, et Séba l'indique au cap de Bonne-Espérance, en Afrique. Le Triton PONCTUÉ : Triton punctatus ; Salamandra punctata, Latreille. Peau lisse , d'un brun clair en dessus ; pâle ou rouge en dessous , avec des taches noires et rondes partout; des raies noires sur la tête ; une crête festonnée chez le mâle. Commun aux environs de Paris et dans diverses autres contrées de l'Europe. Taille de trois à quatre pouces. Le Triton palmipède: Triton palmatu$- Salamandra palmata, Schneider; Salamandra palmipcs , Daudin. Dos brun; dessus de la tète vermiculé de brun et de noirâtre; flancs plus clairs , à taches rondes, noirâtres; ventre sans taches; trois petites crêtes sur le dos du mâle ; doigts dilatés et palmés ; queue terminée par un petit filet. Ce triton atteint la taille de quatre à cinq pouces. On le trouve à Meudon, près de Paris , dans les environs de Beau- vais, etc. Le TaiTON gigantesque : Triton giganteus ; Salamandra gi- gantea, Barton. D'un brun noirâtre : taille de quinze à dix- huit pouces. Il habite dans les rivières de l'intérieur et dans les grands lacs de l'Amérique septentrionale. On trouve encore en Amérique des animaux semblables à des larves de salamandres, et qui paroissent indiquer l'exis- tence de quelques autres grandes espèces dans ce genre. TRI 573 Tel est l'axolotl des Mexicains. Il existe encore quelques autres tritons, mais qui ont be~ soin d'être mieux déterminés qu'ils ne le sont. (H. C. ) TRITON, Tritonium. (Conch-yl.) Genre établi par M. de La- marck dans la nouvelle édition de son Système des animaux sans vertèbres, tome 5, page J77, pour un certain nombre de coquilles univalves du genre Murex de Linnaeus, et qui peut être caractérisé ainsi : Animal des murex ; coquille ovale , à spire médiocre, le plus ordinairement rugueuse, garnie de Lourrelels rares , épars ou ne formant jamais de rangées lon- gitudinales; ouverture subovale, alongée, terminée par un canal droit, court et ouvert; le bord columellaire moins ex- cavé que le droit et couvert par une callosité ; opercule corné, ovale, arrondi, assez grand , à élémens squameux. D'après ces caractères, il est évident que ce genre ne diffère de ceux des Murex et des Ranelles que parce que les bourrelets, provenant de l'épaississement du bord droit, sont peu nombreux et épars sur la coquille, tandis que dans les Murex et dans les Ranelles ils forment constamment des rangées longitudinales, qu'ils ne soient qu'au nombre de deux , un de chaque côté, comme dans celles-ci , ou qu'ils soient au moins au nombre de trois, comme dans ceux-là. Cette disposition des bourrelets tient sans doute à ce que l'ani- mal a ses intermittences d'accroissement beaucoup plus loU'- gués que dans les ranelles, et surtout que dans les murex. Un autre caractère qui distingue les bourrelets des tritons, c'est qu'ils ne sont presque jamais épineux. On trouve les tritons, dont les mœurs et les habitudes sont sans doute semblables à celles des murex, dans toutes les mers, mais surtout dans celles des pays chauds. On en con- noit déjà à l'état vivant près d'une quarantaine d'espèces. Le Triton émaillé : T. varie gatum; Murex Tritonis, Linn. , Gmel., page 354g , n.° 89 ; Enc. méth., pi. 421 , lig. 2 , a, b ; vulgairement la Trompejte mabine ou la Conque de Triton. Très-grande coquille , quelquefois de quinze à seize pouces de long, conique, alongée, assez ventrue en avant, cerclée de côtes lisses , très- obtuses , un peu plissée ou crépue le long de la suture; ouverture terminée par un canal court, ascendant, avec un pli à l'origine du bord <'nîumt'!î.'iir''. 374 TRI Couleurs vives , agréablement émaillëes de blanc, de rouge et de fdiive. Cette belle coquille, qui n'est pas rare dans les collections , habite les mers de l'Inde, Le Triton nodifère : T. nodiferum , de Lamk., Anim. sans vert., tom.y, p. 179, n.° 2; Martini, Conchjl. , 4, tab. 106, fig, 1284 et 1285. Coquille assez grande, conique, ovale, très-ventrue 5 comme raccourcie, à tours de spire c'^rclés de nodosités et subanguleux à leur partie postérieure ; colu- melle avec deux plis postérieurement et rugueuse à sa partie antérieure. Couleur variée de blanc et de roussâtre. Des taches noires ou d'un rouge brun en dedans du bord droit. De la Méditerranée et de l'océan Atlantique. Le Triton austral : T. australe, Chemn., Conch. , 11, tab. 194, fig. 1867 et 1868. Coquille de six pouces de long, co- nique, ovale, ventrue antérieurement, striée et cerclée dans la décurrence de la spire, avec des stries d'accroissement très-fines; tours de spire hérissés de deux séries de tuber- cules; un seul pli postérieur à la columelle , qui est ru- gueuse en avant. Couleur nuée de blanc et de rose violacé, peinte de taches roussâtres. Ouverture très- blanche, avec des taches d'un brun roux , ayant chacune deux petites dents blanches à la partie interne du bord droit. Des mers de la Nouvelle- Hollande, près Botany-Bay. Le T. TUBERCULEUX : T. Lampas; Murex Lampas , Linn. , Gmel., page 5532 , n." 26 ; Enc. méth., pi. 420 , fig. 3, a, h; vulgai- rement la Culotte suisse. Coquille quelquefois fort grande, conique, ovale, ventrue en avant , striée et granuleuse dans la décurrence de la spire, hérissée de tubercules très-élevés, surtout sur le dernier tour; ouverture prolongée en un canal assrz court, contournée avec la columelle rugueuse , et le limbe interne du bord droit denté. Couleur d'un fauve roussâtre. Des mers de l'Inde. Le T. sCROBicuLB : T. scroliculator ; Murex scrohicutator , Linn., Gmel,, page 3535 , n." 56; Enc. méth., pi. 414, fig. 1 , a, b; vulgairement la Patte-de-lièvre. Coquille de trois à quatre pouces de lon^ , sublurriculée , ventrue en avant, assez lisse, avec des bourrelets noueux et accompagnes de chaque côté d'iine rangée de fossettes ; ouverture dilatée; avec TRI 57* la columelle et le limbe interne du bord droit fortement dentés. Couleur variée de fauve et de roux. De la Méditerranée. Le TaiTON ridé : T. Spengleri; Murex Spengleri, Chemn. , Conch.\ 5i, tab. igi, fig. 'SSg et 1840. Coquille de quatre à cinq pouces de long, épaisse, ovale-oblongue, ventrue, à tours de spire garnis de tubercules noueux et striés dans leur loar gueur; ouverture ample, avec un canal court et droit; le bord droit fortement sillonné en dedans et se dilatanf avec l'âge. Couleur d'un blanc jaunâtre , avec les sillons qui sépa- rent les stries rugueuses d'un brun rougeàtre. Cette espèce, qui vient des mers de la Nouvelle-Hollande, est rare dans les collections. Le T. FRONCÉ: T. corrugatum , de Lamk. , loc. cit., p. 182, n." 7; Enc. méth., pi. 416, fig. 3, a, b. Coquille d'environ quatre pouces de long, fusiforme, turriculée , hérissée de rugosités élevées et très-noduleuses, séparées par des inters«< tices striés; spire courte et obtuse; ouverture petite, avec le bord droit épais, fortement denté à l'intérieur et sillonné ; le canal subascendant. Couleur blanche sous un drap marin d'un brun fauve, imitant un duvet épais et serré. De la Méditerranée, dans le golfe d'Ajaccio , d'après M. Payraudeau. Le T. CERCLÉ : T. succinctum, id., ibid. , n," 8; Enc. méth., pi. 416 , fig. 2. Coquille fusiforme, turriculée, ventrue, cer- clée de rugosités élevées, striées en travers ; tours de spire un peu anguleux et aplatis en dessus; ouverture dilatée et dentée sur le bord droit. Couleur blanche ou d'un fauve roussâtre en dehors, avec des taches noircis sur le limbe in- tei-ne du bord droit. Des mers de la Nouvelle- Hollande. Le T. BOUCHE SANGUINE : T. pilcarc; Murex pileare, Linn., Gmeî., page 3534, n.° 3i ; Enc. méth., pi. 4i5, fig. 4» «, ft. Coquille d'environ quatre pouces de long, fusiforme, turri- culée, à tours de spire convexes, tordus, noueux à leur partie supérieure, treillissés par des stries d'accroissement, coupant à angle droit des sillons décurrens ; ouverture lon- gitudinale, avec un canal ascendant. Couleur variée de blanc et de roux en dehors. La gorge d'un rouge de sang. 576 TRI De Tocëan des Antilles. Le Triton baignoire : T. lotorium; Murex lotorium , Linn., Gmel., p. 5533, n.° 3o; Triton distortum, Enc. méth. , pi. 41 5 , iig. 3; vulgairement le Rhinocéros ou la Gueule-de-lion , ou même la Baignoire. Coquille assez grande, quelquefois de cinq pouces de long, épaisse, fusiforme, turriculée , un peu tordue et recourbée à son extrémité antérieure; à tours de spire anguleux, très-tuberculeux et striés dans leur décur- rence ; ouverture trigone, alongée , dentée en dedans du bord droit. Couleur d'un brun rougeâlre en dehors, blanche en dedans. De l'océan des grandes Indes. Le T. TRIANGULAIRE : T. fémorale; Murex fémorale, Linn., Gmel., page 3533,n.°28;T. lotorium , Enc. méth. , pi 41 5 , fîg. 5 ; vulgairement le Dragon. Coquille de trois à quatre pouces de long, fusiforme, frigone, à tours de spire striés et sillonnés, rugueux, anguleux en dessus; le dernier triangu- laire et pourvu sur son angle d'un tubercule assez grand ; ouverture trigone, avec un canal grêle, droit et assez long. Couleur d'un fauve roussàtre en dehors, blanche en dedans. De l'océan des Antiltes. Le T. POIRE : T. pjrum.; Murex pyruni, Linn., Gmel., page 3534, n." 35; Martini, Conchyl. , 3, tab. 112, Iig. 1041 -^ 1043. Coquille médiocre, épaisse, subpyriforme , ventrue j à spire conique, courte, éJagée, composée de tours angu- leux en arrière, tuberculiféres , sillonnés et striés; bord droit denté, comme atténué et contourné. Couleur d'un jaune roussàtre en dehors, jaune en dedans. De l'océan des Indes orientales. Le T. CYNOCÉPHALE : T. cjnocephalum , de Lamk., loc. cit., page 184 , n.° i3 ; Enc. mélh. , pi. 422 , fîg. 3. Coquille mé- diocre , ovale , oblongue , ventrue , sillonnée et strié ; à tours de spire un peu anguleux en dessus , aplatis en arrière , cou- verts de petits tubercules nombreux et noduliforu'es ; ouver- ture fortement dentée sur le bord droit et prolo; gée eu un canal subascendant. Patrie inconnue. Le T. A GOUTTIÈRE : T. tripus ; Murex Irif'S , Chemn., Çonch. , II, tab. igS, fig. ib58 et 1859. Coquille de trois TRI 377 pouces de long, ovale, oblongtie, subtrigone , à (ours de spire anguleux en dessus, canaliculés vers la suture, sillon- nés, striés et muriqués. Couleur d'un blanc jaunâtre. Patrie inconnue. Le Triton canalifère : T. canaliferum ; Murex caiidatus y Linn., Gmel., p. 3535, n." 34 ; Chemn., Conch., 3 , tab. 112, fi". 1045 — 1047. Assez petite coquille mince, subpyriforme, à spire courte, à tours bien arrondis, sillonnés dans leur dé- currence, plissés et noduleux en travers, avec un canal à la suture; ouverture arrondie, ovale, avec un canal grêle et le bord droit légèrement denté. Patrie inconnue. Le T. MASSE RÉTUSE : T. relusum, de Lanik., loc. cit., n." 16; Martini, Conch., 3, tab. 67, fig. 746 et 746. Coquille sub- claviforme, ventrue, globuleuse, à spire très-courte ou ré- tuse, sillonnée dans sa décurrence, avec des tubercules en dessus; ouverture ovale, alongée , prolongée en un canal droit et très -grêle; le bord droit fortement denté à Tinté- rieur. Couleur blanche. Patrie inconnue. Le T. MASSE TORSE : T. clavator ; Murex clavatoT , Chemn., Conch., 3, tab. 112, fig. 1048 et 104g. Coquille assez petite, ovale , ventrue, à spire courte, composée de tours anguleux et tuberculeux en dessus, sillonnés dans leur décurrence, striés en travers; ouverture jaunâtre, pourvue d'un canal assez long et tordu, avec le bord droit, sillonné en dedans. Couleur variée de blanc et de jaune. De l'océan des grandes Indes? Le T. DOS KOUEUK : T. tuberosum, de Làmk. , ihid. , n." i8 j Martini, Conca. , 5, tab. 112, fig. io5o et 1031. Coquille ovale, à ventre grand, noueux, anguleux en dessus, avec un tubercule dorsal, grand et comprimé, et les tours de spire également anguleux et tuberculeux; rolumelle calleuse et très-blanche ; bord droit jaune dans k- fond , denté et blanc en dedans. Couleur extérieure rougeàtre. Des grandes Indes. Le T. GUÊPE DE MER : T. lespaceum , id., ihid., n." 19. Petite coquille oblongue , subventrue au milieu , sillonnée et striée, à tours de spire anguleux en dessus et garnis de tubercules 378 TRI Boueux; canal assez court, courbé et un peu aplati. Couleur d'un cendré bleuâtre. Patrie inconnue. Le TritoN' chlorostome : T. chlorostoma , id. , ilid. , n.° 20. Coquille de deux pouces de long , subturriculée , assez épaisse , sillonnée et striée , très-muriquée , avec ses tours de spire convexes, anguleux et très-tuberculeux sur leur angle; canal assez court et tordu; columelle rugueuse; bord droit denté. Couleur d'un gris bleuâtre , peint de taches variées. Ouver- ture jaune. De l'océan des Antilles. Le T. GRIMAÇANT : T. anus ; Murex anus, Linn., Grael. , page 3536, n," 38;Enc. méth,, pi. 4i5, Cg. 3 , a, t; vulgairement la Grimace ramassée. Coquille ovale, gibbeuse, ventrue, dif- forme, plane en dessous, très-noduleuse et subcancellée en dessus: ouverture rétrécie , grimaçante , tortueuse, irrégu- lière, fortement dentée au bord droit; canal court et re- courbé. Couleur blanche, maculée de roux. De l'océan des grandes Indes. Le T. GAUFRÉ : T. clathraturti, de Lamk. , loc. cit., n.''22; Enc. méth., pi. 41 5, fig. 4, a, fe; vulgairement la Grimace GAUFRÉE. Coquille fusiforme , turriculée , difforme , à dos gibbeux, à peine noduleux, gaufrée ou fortement réticulée, à canal assez alongé; ouverture comme dans la précédente. Des mers de l'Amérique méridionale. Le T. sUBorsiORs : T. subdistortum , id. , ihid. , n.° 2 3; vuH gairement la Fausse grimace. Coquille médiocre, ovale, co- nique, un peu difforme; noduleuse , sillonnée dans la dé- currence de la spire; ouverture obovale , à canal court, la columelle lisse au milieu. Couleur d'un fauve roussàtre , avec un cercle blanc sur le dernier tour. Des mers de la Nouvelle -Hollande. Le T. TREiLLissÉ ; T. cancellatum , Encycl. méthod., pi. 4^5, fig. 1. Coquille assez mince, légère, ovale, conique, ven- true, éminemment treillissée, à tours de spire très-convexes, pourvus de varices rares ; ouverture blanche, avec un pli transverse à l'origine de la columelle , et le bord droit très- lisse et très-simple. Couleur blanchâtre. Des mers de l'Amérique méridionale. TRI 579 Le Triton tour-tachetée : T. rnaculosum; Murex maeulosusy Linn. , Gmel. , page 3548, n.^79; Enc. mëth., pi. 416, H- i, a, b, et p\. 420 , fig. 3. Coquille épaisse, solide, turri- culée , treiUissée par des stries : ouverture étroite ; canal court, un peu relevé; columelle lisse au nnl.eu ; bord droit, crénelé et sillonné en dedans. Couleur blanche, tachetée de jaune et de roux. Des mers des Indes orientales. Le T. nié: T. clandestinum; Mur. clandestinum , Chemn. , Conch.', 11 , tab. 193, fig. i856 et 1867; EncycL méth., pi. 433, fig. 1. Coquille médiocre , obtuse, oblongue , sillonnée très-élégamment dans la décurrence de la spire , qui ( st ren- flée et obtuse, avec les interstices des sillons très- finement striés en travers; tours convexes; ouverture ovale, arrondie; canal assez court et ascendant : couleur fauve en dehors; une série de petites dents d'un rouge brun à la marge interne du bord droit. Des mers de l'Isle-de-France. Le T. rouget: T. ruhecula; Mur. ruhecula , Linn., Gmel. , p. 5535, n.''55; EncycL méth., pL4i3, H- 2, a, h. Assez petite coquille, épaisse , ovale, oblongue, avec des sillons gra- nuleux, décurrens; spire obtuse; ouverture dentée au bord droit, à canal assez court: couleur rouge-orangée, avec une lone blanche sur le dernier tour • la columelle striée de blanc* Des mers équatoriales ? Le T. cuTACÉ : T. cutaceum; Mur. cutaceus , Linn. , Gmel. , p. 5533, n.OsgiEncycl. méth., pi. 4^4, fig- 2, a, h. Coquille médiocre , ovale , ventrue , déprimée , à spire un peu saillante et subconique; cercles aplatis en arrière et anguleux, tuber- culeux en dessus; ouverture ovalaire, à bord droit garni en dedans de grosses dents obtuses et à columelle lisse , avec un pli en arrière; canal court, déprimé et ouvert: couleur d'un fauve roussâtre en dehors. De l'océan Atlantique et de la Méditerranée, autour de la Corse, d'après M. Payraudeau, Le T. RÉTUs: T. dolarium; Mur. dolarium, Linn. , Gmel. , p. 3552 , n.° 96 ; T. cutaceum , Encycl. méth. , pi. 422 , fig. 1 , a, b, et pi. 441, fig. 2, a, b. Coquille ovale, ventrue, mince, avec une seule varice marginale; spire courte-, rétuse au o8o TRI sommet ou comme tronquée; tours plans en arrière, angu- leux en dessus, cerclés de petites côtes décurrentes, striés en travers et noduleux ; canal court et ombiliqué : couleur rous- sàtre. Patrie inconnue. Le Triton annelé : T. tranqueharicum , Lamk. , ih,, n." 5o ; Encycl. méthod. , pi. 422 , iig. 6. Coquille assez petite , ovale , ventrue, élégamment cerclée par de petites côtes assez sail- lantes , striées en travers et séparées par un sillon ; spire contabulée , subaiguë ; ouverture ovale ; bord droit épais , crénelé et sillonné; coliimelle rugueuse; canal court: cou- leur d'an rouge fauve en dehors. De l'océan Indien , sur les côtes de Malabar. Le T. BUCCiNÉ : T. undosum ; Buccinum undosum , Linn. , Gmel. , p. 0490 , n.° 84 ; Bucc. affine , Gmel. , pag. 3490 , n." 85 ; Encycl. méthod. , pi. 4-22 , Iig. 5 , a, b. Coquille ovale , ai- guë, assez épaisse, très- élégamment cerclée de cordelettes fort serrées et lisses; le dernier tour avec des plis longitudi- naux plus épais ; le bord droit sillonné en dedans; canal très- court : couleur noire ou rouge sur les cordelettes , blanche dans les intervalles. M. Risso, dans son ouvrage récemment publié sur l'Histoire naturelle des environs de Nice , définit deux coquilles comme appartenant à ce genre; mais, à en juger par sa caractéris- tique des tritons et par ses descriptions, il est assez douteux que ce soient de véritables tritons. Ce sont : Le T. DE LA MÉDITERRANÉE; T. medHerraneum , Risso , loc. cit. , tom. 4, pag. 2o3. Coquille très-lisse, très-luisante, translu- cide , ù sept tours de spire , à stries inégales ; bord droit denté en dedans, et le gauche pourvu en avant et en arrière de lamelles élevées et distinctes: couleur blanche, tachée de brun ferrugineux. Le ï. SILLONNÉ; T. sulcafiim, Risso, loc. cit., p. aoZi, n." 627. Coquille très-lisse, fort luisante, presque translucide, à onze tours de spire sculptés de lignes longitudinales, distantes, doubles ou triples, et à droite ornés de sillons longitudinaux, inégaux, et d'une élévation sur la suture, avec des tubercules transverses et convexes; ouverture dentée à droite et sillon- TRI 38i née à gauche : couleur d'un blanc d'émail, peinte de taches courbées d'un jaune ferrugineux. Cette coquille, de sept à huit pouces de long, décrite par M. Risso, se trouve, suivant lui, dans les régions profondes de la mer des environs de Nice. D'après les figures qu'il cite, il est vrai avec un point de doute, elle auroit beaucoup de rapports avec le T. émaillé de M. de Lamarck , à l'occasion duquel celui-ci cite la figure yl de la planche 48 de Gualteri , celle de Bonuani, n.° 3 , 188 , et enfin l'Encycl. méth. , pi. 42, fig. 2. Mais devons-nous avoir une entière confiance aux observations de M. Risso ? en vérité, à ce sujet, je ne le crois pas. Gmelin dit cependant aussi que son murex Tritonis se trouve dans la Méditerranée. (DeB.) TRITON. (Fo5s.) Ce n'est que dans les couches plus nou- velles que la craie que, jusqu'à présent, on a rencontré des espèces de ce genre à l'état fossile. Triton gaufré : Triton clatliratum, Lamk. , Anim. sans vert. , tome 7, pag. 676, n.° 1 ; Murex cancellinus, Ann. du Mus. Il paroît que c'est l'analogue de l'espèce à laquelle on a donné le nom vulgaire de grimace blanche, qui vit dans l'océan Aus- tral, M. de Lamarck annonce que cette espèce se trouve à Grignon , département de Seine-et-Oise ; mais nous ne l'y avons jamais rencontrée , et nous n'avons vu personne qui nous ait dit l'y avoir trouvée. Triton tête-de-vipère : Triton viperinum, Lamk., lac. cit. , n." 2 ; Vélins du Mus., n.° 5, fig. 3 ; Murex viperinus , Ann., vol. 2 , pag. 226, n.° 14. Coquille turriculée , couverte de stries inégales entre elles et un peu granulées , qui suivent les tours et qui sont coupées par des côtes longitudinales; le bord droit est denté intérieurement: longueur, dix lignes. Fossile de Grignon et de Hauteville, département de la Manche. Triton nodulaire : Triton nodularium , Lamk., loc. cit., n." 3 ; Vélins du Mus. , n.° 5 , fig. 3 , et n." 9 , fig. 9 ; Murex nodularius, Ann., ibid. , n." i5. Coquille ovale, couverte de stries noduleuses, qui suivent les tours et dont le bord droit est denté à l'intérieur. Quelques-unes des coquilles de cette espèce ont quatorze lignes de longueur; mais plus commu- nément elles n'ont que dix lignes. Fossile de Grignon et de Hauteville. 58. TRI Cette espèce varie beaucoup dans la forme des stries et des nœuds dont elle est couverte. Triton tête-de-codleuvre : Triton colubrinum, Vélins du Mus., n." 4, fîg. 10; Murex coluhinus , Lamk. , Ann. , ibid. , n.° 10. Coquille fusiforme , portant des bourrelets rares et une rangée de tubercules très-peu élevés sur le milieu de chaque tour de spire ; la finesse de ses stries transverses lui donne beaucoup d'élégance : le bord droit est denté intérieu- rement ; longueur, seize lignes. Fossile de Chaumont? dé- partement de rOise. Cette espèce, qui n'est peut-être qu'une variété du triton viperinum , paroît avoir beaucoup de rap- ports avec le murex gjrinoid.es, Brocc. , Conch. foss. suhapp. , pi. 9, fig. g, et qu'on trouve dans le Plaisantin. Triton? mignon; Triton? pulchellum jVef. Coquille alongée , couverte de stries longitudinales et d'autres qui sont trans- verses, à queue courte et un peu retroussée; les bourrelets sont minces et ailés ; le bord droit est denté intérieurement, et au haut de l'ouverture il se trouve, sur ce bord droite une échancrure ronde et creusée profondément: longueur, cinq lignes. Fossile de Thorigné , près d'Angers. Triton TONNE: Triton doU are ; Murex doUare , Brocc, /, c. , p. SgS; Murex doliaris , Brong. , Mém. sur les terrains du Vi- ccntin, pag. 67 , pi. 6, fig. 5. Coquille gonflée, portant des stries noduleuses et profondes qui suivent les tours; à tours arrondis, aspire alongée, à ouverture dentée et à queue un peu retroussée : longueur, deux pouces. Fossile du Plaisantin, de Baniul-les-Aspres, des environs de Pise , de Sienne et de Léognan. (De Basterot.) Triton froncé ; Triton corrugatum , Lamk. , Animaux sans vertèbres. On trouve dans le Plaisantin et aux environs de Bordeaux des coquilles fossiles qui ne diflfèrent de Fespèce de ce nom, qui se trouve à l'état vivant, que parce que, dans ces dernières , Fintervalle qui se trouve entre les grosses stries , est garni de plusieurs stries fines, dont le nombre varie de deux à six; tandis que dans les fossiles il ne se trouve qu'une strie fine. Cette légère différence ne doit point empêcher de regarder ces coquilles comme des analogues de la même espèce. M. Brocchi annonce que dans le Plaisantin on trouve, m TRI 383 l'état fossile, le Iriton variegalum , qui vit dans les mers d'Asie j le triton lampas, qui habite les mers de l'Inde, et le triton pileare, qui habite l'océan des Antilles. Triton bossu: Triton distortum,Tieï.: Murex distortus, Brocc. , /oc. cif., p. 599 , tab. 9,fig. 8. Coquille alongée , variqueuse , couverte de côtes longitudinales et de stries transverses, noduleuses ; l'intervalle entre ces dernières est rempli par des stries plus fines; l'ouverture est dentée et la queue est retroussée: longueur, quelquefois plus de deux pouces et demi. Fossile du Plaisantin, de Bologne et de Castellonuovo d'Asti. Triton de la Méditerranée; Triton mediterraneum , Rîsso , Hist. naf. des princ. product. de l'Europ. mérid., tome 4, pag. 2o3. Coquille lisse, luisante, translucide, d'un beau blanc, tachée de brun ferrugineux, à sept tours de spire, couverte de lignes longitudinales inégales; le bord droit est denté intérieurement : longueur , un pouce et demi. Cette espèce vit dans les environs de Nice et s'y trouve à l'état subfossile. ( D. F. ) TRITONE. ( Coracly'/. ) M.Schumacher, dans son nouveau Système de conchyliologie, donne ce nom au genre Buccin de M. de Lamarck. (DeB.) TRITONIE, Tritonia. {Bot.) Genre de plantes monoco- tylédones , à fleurs incomplètes, dt la famille des iridées , de la triandrie monogj'nie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Une spathe bivalve, scarieuse; l'orifice de la co- rolle turbiné; le limbe divisé en six découpures onguiculées; trois étamines ; les fîlamens courbés; un ovaire inférieur; un style; trois stigmates ouverts et recourbés; une capsule ovale, arrondie, à trois loges, renfermant plusieurs semences glo- buleuses. L'étendue des genres Jxia et Gladiolus ont déterminé plu- sieurs botanistes à essayer d'en retrancher plusieurs espèces pour en former des genres particuliers; mais la plupart ne peuvent être considérés que comme des genres factices ou des subdivisions , qui ne portent guère que sur les formes variables de la corolle. Les limites de ces dilférens genres sont d'ailleurs encore très-difficiles à déterminer , et l'on con- çoit qu'il doit y entrer beaucoup d'arbitraire. Quoi qu'il en 384 TRI soif, voici quelques-unes des espèces à rapporler à celui-ci, prises ti\nt parmi les ixia que parmi les gladiolus. Tritome crépde : Tritonia crispa, Bot. Magaz. , tab. 678: Gladiolus crispu s , Andr., Bot. Rep. , tab. 112. Belle espèce , dont la tige est haute de deux pieds, droite, cylindrique, garnie d'une ou deux feuilles et terminée par deux épis. Les feuilles sont lancéolées, ondulées, crénelées, fort longues. L'épi est unilatéral, garni de fleurs droites, nombreuses, accom- pagnées d'écaillés ou bractées obtuses , à bord rouge , scarieux y denticulé; le tube de la corolle filiforme, une fois plus long que le limbe. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. Tritonie transparente: Tritonia fenestrata , Ait., Hort. Kov., edit. aov.; Bot. Magaz., tab. 704 ; Ixia fenestrata, Jacq. , Coll., 3, tab. 270, et le. rar,, 2, tab. 28g. Cette plante a une tige très-simple, quelquefois pourvue d'un seul rameau , dressée à sa piirtie inférieure, puis courbée horizontalement au-dessus de la feuille. Les feuilles sont en lame d'épée, médiocrement redressées, longues d'un demi -pied, aiguës au sommet; les feuilles supérieures plus courtes. Les fleurs sont au nombre de sept, distantes, unilatérales, d'un rouge de carmin foncé; elles ont les spathes scarieuses à leurs bords; le tube pâle; une tache jaunâtre , linéaire à la base de ses divisions; celles- ci sont diaphanes à leurs bords; l'ovaire est ovale et trigone. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. Tritonie d'un rouge vif : Tritonia miniata, Ait. , Hort. Kew.; Bot. Magaz., tab. 609; Jxia miniata, Jacq., Hort. Schanhr., i , tab. 24. Cette belle espèce est remarquable par les couleurs variées qui décorent agréablement sa corolle et qui donnent lieu à un grand nombre de variétés. Sa tige est simple; ses feuilles sont ensiformes, presque aussi hautes que les tiges, aiguës, longues de quatre ou six pouces; les spathes environ au nombre de six, unilatérales, plus courtes que le tube de la corolle , longues de trois lignes ; l'extérieure est concave , en carène, verdàtre h sa base, membraneuse à sa partie supé- rieure, fendue à l'époque de la floraison ; la corolle , couverte de taches très-variables, a le tube étroit et les divisions du limbe ovales, légèrement échancrées, avec les trois extérieures marquées à leur base d'une ligne courte , jaunâtre. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. (Pom.) TRI 585 TRlTONIE, Tiitonia. (Malacoz.) Genre de malacozoaires de la famille des dicères , dans l'ordre des polybranches, établi par M. G. Cuvier (Annal, du Mus., toin. i , pi. 3i , fig. i et 2) pour des animaux qui se trouvent sur nos côtes et que Gmelia a placés dans le genre Doris. Les caractères qi.e nous avons assignés à ce genre , sont les suivans : Corps limaciforme , bombé en dessus dans les deux sens, plat et pourvu d'un large disque musculaire, propre à ramper, en dessous; une paire de tentacules supérieurs, rétractiles dans une sorte d'é- tui ; une grande lèvre ou voile circulaire frontal; bouche armée de deux grandes dents latérales , tranchantes etdenti- culées sur leur bord ; branchies en forme de panaches ou d'ar- buscules rangées symétriquement de chaque côté du dos. D'après celte caractéristique il est évident que ce genre ne diffère que très-peu des scyllées, si ce n'est p(?ut-être parla forme générale. Le corps des tritonies est en effet tout-à-fait semblable à celui des doris. Sa forme est ovale, plus ou moins alongée, un peu plus obtuse en avant qu'en arrrière , folle- ment bombée en dessus et tout-à-fait plane inférieurement; les flancs sont assez plats, élevés, bordés en dessous par une sorte de bourrelet qui constitue le rebord du pied , et en dessus par la série de branchies qui les sépare du dos proprement dit. A sa partie antérieure sont deux cavités arrondies, des espèces de calices d'où sortent des tentacules, qui ont la forme de panaches, composés de quatre à cinq folioles découpées comme des feuilles de fougère. Les yeux sont probablement à leur base. Les deux flancs sont lisses : celui du côté droit présente deux tubercules percés , qui le partagent en trois parties à peu près égales; le plus antérieur, ou le plus grand, sert d'orifice aux organes de la génération , et le plus posté- rieur, qui est le plus petit, est percé par l'anus. L'organisation des tritonies rappelle encore mieux peut- être celle des scyllées que la forme extérieure. Les tentacules sont cependant plus compliqués , puisque ce sont presque des espèces de branchies; tandis que, dans les scyllées, ce sont de simples petits appendices coniques, surmontant une sorte d'étui. Les yeux sont aussi très-probablement fort petits et ses- siles. 55, 25 386 TRI Quant a la peau , en général , elle est également peu ou point tuberculeuse. L'appareil locomoteur diffère principalement en ce que, dans les scyllées , la grande compression du corps a fait que le pied est fort étroit : il est en outre canaliculé : mais dans les tritonies c'est un grand disque ovale, contractile, teut-và-fait semblable à celui des limaces et surtout des doris. L'appareil delà digestion n'offre de différences un peu con- sidérables que dans un développement plus grand de la lèvre supérieure dans les tritonies, que dans les scyllées : c'est en effet un large voile ou segment de cercle mince, dentelé sur les bords, entre lequel eJ le bord antérieur du pied est la bouche, formée par une fente longitudinale, comprise entre deux lèvres charnues et saillantes. I-a masse buccale est très- considérable; elle est composée des dents, de leurs muscles et du renflement lingual. Les dents ne peuvent être mieuxcom- parées qu'aux branches des forces avec lesquelles on tond les moutons : elles sont en effet longues, étroites, un peu arquées et denticulées sur leur bord interne; leur substance est cornée : le muscle qui les écarte , se porte transversale- ment de la base de l'une à la base de l'autre, et celui qui les rapproche forme un vaste anneau de fibres circulaires qui compose la plus grande partie de la masse buccale. La langue, qui occupe la partie inférieure et postérieure de la cavité buccale, est garnie de crochets aigus et recourbés en arrière; l'œsophage qui en naît, comme à l'ordinaire, à la partie supérieure de la masse buccale, est membraneux , ridé longitudinalement ; il est accompagné dans sa longueur par les glandes salivaires, qui sont très-longues, très-lobées , et dont les canaux excréteurs, après avoir traversé l'anneau nerveux, vont s'ouvrir à la partie supérieure de l'arrière- bouche. L'estomac est membraneux et n'est qu'une simple dilatation de l'œsophage ; il est presque entièrement caché par le foie , qui est assez petit. L'intestin qui sort de l'esto- mac , forme un arc en avant du péricarde, et va se terminer au tubercule anal. Le système circulatoire se compose de six grosses veines , trois de chaque côté, aboutissant dans deux gros vaisseaux TRI 387 latéraux qui s'étendent de chaque c6té du corps , en four- nissant un rameau pour chaque branchie. Celles-ci forment, comme il a été dit plus haut, une ran- gée serrée de chaque c6té , depuis les tentacules jusqu'à l'ex- trémité postérieure , où celle d'un côté se réunit à Tautre : chacune d'elles constitue par ses divisions uLe sorte de panache. De chacun de ces panaches naît un petit vaisseau efférent, qui se termine dans quatre veines branchiales, deux de cha- que cAfé, une en avant, l'autre en arrière : elles aboutissent à l'extrémité de l'oreillette du cœur, qui est placé transver- salement au tiers postérieur du corps. De son ventricule, à peu près triangulaire, sort un gi-os tronc artériel, qui se sub- divise presque aussitôt en trois branches, une pour l'ovaire, une pour l'estomac et le foie, enfin la troisième pour la masse buccale et pour le pied. L'appareil générateur n'offre rien de bien particulier. L'o- vaire occupe , avec le foie, la partie postérieure du corps • l'oviducte, qui en sort d'abord fort mince, devient ensuite fort gros, s'amincit de nouveau et vient, comme à l'ordinaire , • se mettre en connexion intime avec le testicule , qu'il traverse. Celui-ci est considérable et placé des deux côtés de l'œsophage ; sa forme est irrégulièrement arrondie. L'organe excitateur est cylindrique, fort long , et fait beaucoup de replis : il peut sortir par un orifice arrondi, percé à la partie antérieure du tubercule de la génération, en avant d'un autre grand orifice semi-lunaire, terminaison de l'oviducte. Le système nerveux n'offre non plus rien de bien remar- quable. Le cerveau est composé de deux paires de ganglions placés en travers sur la racine de l'œsophage et réunis en dessous par un cordon transverse: les deux intermédiaires, plus grands et oblongs, fournissent des nerfs au voile frontal, aux tentacules, à fœil et aux mâchoires; les deux latéraux à toute l'enveloppe en général. Les tritonies, dont ou connoit fort peu les mœurs, qui, au reste ne doivent guère différer de celles des Doris et genres voisins, se trouvent, comme elles, sur les rivages delà mer, dans les lieux où les rochers sont couverts de fucus : elles y rampent sans doute, à la manière des limaces, au moyen de 388 TRI leur ; vit à Capestan, près de Beziers, une colonne assez noire, « qui descendoit de la nue jusqu'à ierre, et diminuoit tou- r( jours de largeur en approchant de la terre, où elle se ter- « minoit en pointe. L'air étoit calme à Beziers et on y avoit « entendu auparavant quelques coups de tonnerre. A Capes- « tan le vent fut violent, le ciel s'obscurcit d'une manière 412 TRO « extraordinaire. La colonne étoit d'une couleur cendrée et « obéissoit au vent, quisouffloit de l'ouest. Elle arracha quan- « tité de rejetons d'olivier, déracina les arbres et jusqu'à un « gros noyer, qu'elle transporta à quarante ou cinquante pas, « marquant son chemin sur une large trace bien battue où « trois carosses de front auroieni passé. 11 parut une autre « colonne de la même figure, mais elle se joignit bientôt à « la première, et après que le tout eut disparu, il tomba a une grande quantité de grêle. » {Histoire de l'Académie, année 1727.) L'historien de l'Académie des sciences croit que ce phéno- mène et celui qu'on nomme trombe marine, ne font qu'un seul et même. L'air étant calme à Beziers , qui est très-près de Capeslan , il est bien évident que cette trombe est arrivée dans un temps calme, ou quand il souffloit un léger vent de l'ouest et que celui qui fut violent à Capestan n'étoit que le tour- billon de la trombe, qui enlevoit les arbres et les transporta à quarante ou cinquante pas. Les tempêtes ordinaires ren- versent les arbres, mais ne les transportent pas. « Le 2 Novembre 1729, vers huit heures du matin, on ^ (Histoire de l'Académie, année i74i') « Dans la même année Dampierre observa sur la mer Pa- « cifîque une trombe qui s'élevoit à la hauteur de six à sept -:< toises. Elle étoit accompagnée d'un vent très-impétueux , « sans qu'on observât aucun nuage.» {Idem.) Comme nous croyons qu'une trombe est un tourbillon as- pirant, qui a besoin du calme pour s'établir et dont l'effet cesseroit s'il arrivoit un vent impétueux, nous présumons que celui dont parle Dampierre n'étoit que celui de la trombe. « En i7i'i2 on observa sur le lac de Genève, à la distance « d'environ trois mille pieds du rivage , une trombe qui pa- « roissoit avoir seize ou dix-huit toises d'étendue. La vapeur '.< basse qu'elle formoit s'élevoit par de grands sauts. Après « avoir paru pendant une demi -heure, elle se changea en « une colonne droite et assez haute. Elle se porta ensuite jus- « qu'au continent, où elle parcourut cinquante ou soixante « pas, et ensuite elle se dissipa en un moment. ^^ [Dictionnaire de physique de Sigaud.) L'auteur dit que, lorsque ces colonnes changent de place, on ne peut guère soupçonner qu'un feu souterrain concourt à leur production. a Le 2.4 Juin lySo on observa en Hollande une trombe « qui se forma dans un temps d'orage, lorsque le tonnerre « grondoit. Entre autres dégâts qu'elle fit, elle enleva le toit 414 TRO « d'une maison , elle transporta un bœuf, une genîsse et un « bouc d'un champ dans un autre; elle enleva une barque « qui étoit dans un fossé et la porta sur la terre. » (Idem.) « Le 24 Juin 1754, à deux heures après midi, dans le « voisinage de Harlem, une trombe éleva Teau à la hauteur « de cinquante à soixante pieds; elle tomba ensuite sur des « maisons auprès de Paul -Longe : elle en écrasa le toit, en « brisa les fenêtres, et tout ce dommage fut fait dans l'espace « d'une minute. » (TUem. ) « Muschembrœck a vu une trombe de mer qui passoit par- « dessus la ville de Leyden; elle déracina et jeta fort loin « de gros tilleuls qui avoient plus de cent ans, etc. » {Essai.^ de physique, pag. 777, tom. 2.) Ce physicien dit qu'on ne sauroit examiner les trombes de mer avec toute l'exactitude requise, attendu le danger au- quel les marins savent qu'ils sont exposés, s'ils en appro- choient; mais il ajoute : .< qu'on n'a pas laissé d'observer « qu'elles sont creuses en dedans et sans eau , parce que la « force centrifuge pousse hors du centre les parties internes. « Plusieurs parties aqueuses se détachent de la circonférence « et forment la pluie qui tombe autour du tourbillon. Cette « colonne ne tombe pas toujours en bas, mais elle est quel- « quefois comme suspendue obliquement à la nuée , et flotte « au-dessus de la mer ou de la terre ferme. Dans lèpre- « mier cas il s'élève de la mer une autre j^etite colonne qui « va à la rencontre de la supérieure. » Cet auteur assigne pour cause aux trombes l'action de deux vents soufflant directement l'un contre l'autre, et venant à rencontrer des nuées, « ils les poussent, dit -il, l'une vers « l'autre et les compriment , ce qui fait qu'elles se convertis- « sent en eau. Si ces vents continuent d'avancer, ils font « tourner avec rapidité les nuées, qu'ils compriment. Une « partie de la nuée condensée tombe par son propre poids « de l'air en bas et prend la figure d'une colonne tantôt co- « nique, tantôt cylindrique; mais elle tient toujours en haut « par sa base à l'autre partie de la nuée, tandis que la pointe « regarde en bas.» {Idem, pag. 776,) Il est fâcheux qu'un aussi grand physicien que Muschem- brœck n'ait pas été à portée de voir beaucoup de trombes. TRO /.i5 ou de consulter ce qui avoit déjà été dit à leur sujet, il au- roit vu qu'un grand nombre arrivent sans nuages et que toutes sont arrivéï^s sans vent ou dans un temps où régnoit un vent foible, excepté dans toute l'étendue de la îroinbe, où il est souvent impétueux et toujours tourbillonnant. Il suppose des vents qui compriment les nuées ef qui les convertissent en eau ; mais il y a peut-être loin de cette sup- position à ce qui se passe alors. Eu effet, s'il en étoit ainsi, toutes les trombes lâcheroient de l'eau et c'est ce qui n'arrive pas, puisque celles qui ont Heu sur les terres n'enlèvent que des corps qu'elles relâchent, et non de l'eau. i nomène fut suivi d'une forte grêle. » (Mémoires deV Acadé- mie des sciences, année 1764.) Il est bien difficile de savoir ce que devint l'eau pompée par le nuage. Peut-on penser qu'elle se transforma en grêle? « Le 17 Mai 1775, le capitaine Cook rencontra six trombes f< sur le canal de la Reine Charlotte, à quatre heures après K midi, avec un bon vent de l'ouest quart sud-oues^ et un « temps clair. Le vent s'éteignit tout à coup, et il y eut « calme. Des nuages épais obscurcirent subitement le cieL f< Bientôt après ils aperçurent six trombes. L'une d'elles passa ff à cinquante verges du vaisseau, sans produire sur lui au- r< cun effet. Sa base avoit environ cinquante à soixaule pieds. 4i6 TRO « c'est-à-dire que la mer dans cet espace éfoit fort agitée, « et jetoit de l'écume à une grande hauteur. Sur cette base « il se formoit un tube ou colonne ronde , par où l'eau ou « l'air, ou tous deux ensemble, étoient portés en jet spiral « au haut des nuages. Elle éloit jaune et brillante quand le « soleilVéclairoit, et sa largeur s'accroissolt un peu vers l'ex- « trémité supérieure. Quelques personnes dirent avoir vu un « oiseau dans l'une des trombes, et qui, en montant, étoit « entraîné de force et tournoit comme le balancier d'un « tourne-broche. Pendant la durée de ces trombes il y avoit « de temps à autre de petites bouffées de vent de tous les « points du compas , et quelques légères ondées de pluie, qui « tomboient ordinairement en larges gouttes. A mesure que « les nuages s'approchoient du vaisseau, la mer étoit plus cou- « verte de petites vagues brisées, accompagnées quelquefois « de grêle, et les brouillards étoient extrêmement noirs. Le « temps continua à être ainsi épais et brumeux, quelques « heures après, avec de petites brises variables; enfin, lèvent « se fixa dans son ancien rhumb , et le ciel reprit sa première « sérénité. « Quelques-unes de ces trombes sembloient être station- ne naires, d'autres fois elles paroissoient avoir un mouvement « de progression vif, mais inégal et toujours en ligne courbe, « tantôt d'un côté, tantôt d'un autre. D'après le mouvement « d'ascension de l'oiseau, et d'après plusieurs circonstances, « il est clair que des tourbillons produisoient ces trombes, « que l'eau y étoit portée avec violence vers le haut, et « qu'elles ne descendoient pas des nuages, ainsi qu'on l'a « prétendu dans la suite. Elles se manifestent d'abord par la « violente agitation et l'élévation deTeau; un instant aprèsvous « voyez une colonne ronde ou tube qui se détache des nuages « placés au-dessus, et qui, en apparence, descend jusqu'à ce « qu'elle joigne au-dessous l'eau agitée : je dis en apparence, « parce que je crois que cette descente n'est pas réelle, mais a que l'eau agitée, qui est au-dessous, a déjà formé le tube K et qu'il monte trop petit ou trop mince pour être d'abord (t aperçu. Quand ce tube est fait, ou qu'il devient visible, « son diamètre apparent augmente et il prend assez de gran- « deur. Il diminue ensuite , et enfin il se brise ou devient in- TRO 417 « visible vers la partie inférieure. Bientôt après, la mer, au « bas, reprend son état naturel, les nuages attirent peu à « peu le tube jusqu'à ce qu'il soit entièrement dissipe. Quand « la dernière trombe s'évanouit, il y eut un éclair sans ex- « plosion : elles durèrent environ trois quarts d'heure. » ( Vojagedans l'hémisphère austral, tom. 1 , p. 363 et suiv.) Il est bien remarquable que le vent, quisouffloit assez fort avant l'apparition des trombes, s'éteignit tout à coup , et que le calme survint quand elles parurent. Le ciel étant clair auparavant et ayant repris sa sérénité quand elles eurent disparu, on peut soupçonner que les nuages, les brouillards épais et les légères ondées de pluie qui tnuiboient en larges gouttes, n'étoient que l'eau de la mer enlevée, divi&ée et re- jetée par les trombes. « Le 19 Avril lyyS, vers deux heures après midi, on vit « à Corbessan un nuage qui paroissoit chargé de pluie. « Tout à coup le ciel s'obscurcit; il s'éleva une tempête, « accompagnée de sifïlemens et d'un bruit affreux. La pous- « sière étoit si épaisse qu'on ne distinguoit plus les objets. « La tempête dura huit minutes, et le ciel reprit toute sa « sérénité. Un gros marronier, que deux hommes pouvoient « à peine embrasser, fut enlevé et jeté à quelque distance. « La cime de cet arbre, ainsi que quelques fragmens d'une « statue, furent portés à un demi-quart de lieue de dis- « tance. Les champs, bordés de quelques haies, étoient cou- « verts de branchages, quoique ces haies n'eussent rien souf- « fert de ce tourbillon, qui parcourut environ trois cents « toises. Il ne fut accompagné ni suivi d'aucune pluie. » (Mémoire de l'Académie de Toulouse, tome 2.) Après cette trombe le ciel ayant repris foufe sa sérénité, on doit croire qu'il étoit serein quand elle arriva, et on peut encore soupçonner que ce qu'on prit pour un nuage, n'étoit que le tourbillon de la poussière, qui étoit si épaisse qu'on ne distinguoit plus les objets. Dans le Journal de physique du mois de Novembre 1780 on trouve la description d'une trombe affreuse , qui se montra sur les cinq heures du soir, auprès de Carcassonne. Elle obéissoit lentement au vent; elle prit naissance sur les bords de l'Aude , et là , seulement , on essuya une averse 55. 27 4i8 TllO d'eau, comme on n'en avoit pas eu d'exemple; elle lan- rolt à une très-grande hauteur des jets de sable; elle dé- couvrit quatre-vingts maisons, et dispersa dans la campagne des gerbes de blé, qu'elle avoit enlevées des granges; elle arracha de gros frênes, dont les plus grosses branches furent lancées à vingt toises de distance, en sens contraire à la marche du météore. Les portes, les fenêtres, les meubles d'un châ- teau, furent brisés; le milieu d'une chambre fut dépavé, sans que des tas de fayence qui s'y trou voient fussent dérangés; le cadre d'un miroir, appuyé sur une cheminée, fut brisé et les éclats portés sur des chaises, et la glace, restée en place, ne fut point endommagée; elle enleva des pierres qui pesoient six livres, et les porta sur des toits. Un gros arbre fut enlevé par le tourbillon et porté sur une mai- son , etc. Les trombes qui ont lieu sur la terre ne lancent ordinai- rement pas de l'eau ; mais l'averse sans exemple que celle- ci répandit sur les bords de l'Aude, où elle avoit pris nais- sance , provint sans doute de l'eau qu'elle avoit enlevée à la rivière , au-dessus de laquelle elle avoit passé. Dans le même Journal du mois d'Avril 1782 on trouve la description de plusieurs trombes qui, toutes, ont enlevé de terre des corps très-pesans. « Le 12 Juillet 1782 , à six heures quarante -cinq minutes « du matin, près de l'ile de Cuba , à six lieues au large, le « temps beau et fort chaud , vent foible et incertain, l'hori- « zon brumeux, mais le ciel sans nuages, une trombe s'éleva « près du vaisseau le Northumberland. Pendant que le vais- « seau parcourut l'espace d'un quart de lieue, en s'appro- « chant fortement de cette trombe , elle augmenta consi- « dérablement. Alors la base paroissoit occuper l'espace de ,( quatre toises; le bas de la colonne (ou siphon), quatre « pieds; son milieu, dix pieds, et la partie supérieure, en « s' élargissant, formoit le nuage : elle étoit chassée par un « petit vent de nord- est. On tira dessus plusieurs coups de ,< canon à boulet qui interrompirent le cours de l'eau de « la mer, qui s'élevoit par tournoiement rapide, et elle se « sépara de sa base. « L'agitation intestine paroissoit se faire de bas en haut TRO 419 ^ avec régularité, et acheva, en se dissipant entièrement, de « former le nuage, qui couvrit tout Thorizon. Ensuite le ton- « nerre qui avoit commencé à gronder, devint plus fort, « et tomba sur un vaisseau qui faisoit partie de l'escadre. « Immédiatement après, l'air se refroidit sensiblement par « l'abondance de la pluie qui tomba pendant plus d'une « heure. Ce phénomène dura environ trois quarts d'heure. «* ^Dictionnaire d'histoire naturelle, tome 22, page 421.) « Le i5 Juin lySS on remarqua à quatre lieues de Nar- « bonne une trombe qui dévasta le teiritoire d"Esclade. « La nuit qui précéda ce terrible météore, fut très -belle. « Le lever du soleil ne fut obscurci d'aucun nuage. L'air « éfoit calme et pur. A six heures et demie du matin la « chaleur devint très-piquanle et augmenta jusque vers les « sept heures, qu'elle fut excessive. Alors parut vers le « côté de l'ouest un petit nuage, qui grossit peu à peu. Il « s'étendit au point que dans l'espace d'une heure il cou- « vrit tout l'horizon. Le thermomètre de Réaumur marquoit « 29", et le baromètre 27 pouces 11 lignes, par un vent « d'ouest très-foible. Tel fut l'état de l'atmosphère jusqu'à « deux heures après midi. A cette époque il se forma, du « côté de l'ouest, une espèce de colonne fumeuse , bruyante « et d'une hauteur énorme, qui passa entre Esclade et Mont- « brun. Dans sa marche elle enleva la terre, le gravier, « déracina les arbres et ravagea tout ce qui se trouva sur « sa route. Cette tempête dura l'espace de cinq minutes. A « une lieue et demie d'Esclade elle parut stationnaire pen- « dant cinq minutes; elle revint sur ses pas. Le bruit qu'elle « faisoit ressembigit au roulement continuel du tonnerre. « Elle fondit sur Esclade , où il tomba une quantité de grêle « épouvantable. A cette grêle succéda une pluie si abon- ose, de rouge, de vert et de blanc, et radiée en dessous de lignes rouges en zigzag. De l'océan Indien. Le T. GRENU; T. granosus , de Lamk. , ibid., p. 20, n." 32. TRO 45i Coquille orbiculo - conique , aiguë au sommet, à tours de spire un peu convexes et élégamment ciselés de cercles for- més de granulations très-serrées : couleur d'un gris verdàtre , variée de taches flammulées roses et rouges. Cette espèce, dont on ignore la patrie, paroît fort rap- prochée de la précédente, dont elle ne diffère que parce que son cône est bien plus surbaissé, légèrement renflé vers son mi- lieu , et que ses granulations sont plus fines et plus régulières. Le Troql'E sqlarreux; T. squarrosus , id., ibid. , n.° 33. Co- quille orbiculo-conique, squarreuse , avec des tubercules ou nodosités au bord des tours de spire et des stries décurrentes, granuleuses; face inférieure sillonnée concentriqueuient, avec un faux ombilic, et la base du bord droit crénelée et sillon- née en dessous : couleur cendrée, variée de rouge, de vert et de brun. Patrie inconnue. Le T. ÉPAISSI : T. incrassatus , id., ihid., n." 04; an Chemn., Conch., 5, t. 169, fig. i63i;? Coquille orbiculo-conique, très- épaisse, à sommet obtus; les tours de spire traversés de sillons larges et noduliféres ; le dernier obtusément anguleux ; face inférieure piano - convexe ; bord droit fortement denté et sillonné en dessous à sa base : couleur cendrée , variée de vert et de rouge. Patrie inconnue. Le T. FLAMMULÉ; T. flûmmulatus , id. , ibid., n.° 35. Coquille conique, pyramidale, aiguë au sommet, à tours de spire ornés de sillons décurrens, granuleux, le dernier subdilaté; face inférieure sillonnée concentriquement , comme le bord de l'ouverture ; bord droit très-épais: couleur blanche, ornée de taches rouges longitudinales, ondées. Cette espèce, très-voisine de la précédente, vient des mers de Saint-Domingue. Le T. ÉLANCÉ; T. elatus , id., ibid., n.° 36. Coquille comco- turriculée , élancée, à sommet aigu, à tours de spire con- vexes; le dernier à peine anguleux, avec des stries décur- rentes , granulifères ; face inférieure piano -convexe; colu- melle dentifère ; le bord droit lisse en dessous : couleur blanche, variée de taches longitudiftales d'un rouge intense. Patrie inconnue. 452 TRO Le Troque marbré : T. marmoratus , id. , il. , n." 3j ; Chemn. , Conch., 5, t. 167, fîg. 1606 et 1607. Coquille conique, pyra- midale, à axe fort incliné; tours de spire convexes au mi- lieu et garnis de tubercules à leur bord inférieur; face in- férieure piano-convexe; ouverture dilatée : couleur blanche, marbrée de rouge et de vert en dessus, et de rouge en des- sous. De l'océan Indien. Le T. PAPULEux : T. mauritianus, Llnn. ,'Gmel. , p. 3582, n.° 99; Chemn., Conch., 5, t. i63, fig. 1647 ^^ 1648. Co- quille conique, pyramidale, couverte à la base des tours de spire de tubercules papilleux tombans; face inférieure pla- nulée, striée concentriquement; columelle arquée, mais fort courte; un double sinus au bord droit : couleur variée de rouge, de vert et de blanc. Le T. IMBRIQUÉ : T. iiubricatus , Linn., Gmel., pag. 358 1 , n.° 93 ; Chemn. , Conch. , 5 , t. 1 62 , fîg. 1 53 1 ; Encycl. méth. , pi. 445, fig. 4, a, b. Coquille conico-pyramidale , atours de spire comme imbriqués, ou plus larges à leur bord inférieur, avec des côtes obliques, saillantes à leur bord; face inférieure piano-concave et rugueuse concentriquement: couleur blan- châtre. De la mer des Antilles. Le T. TnisÉRiAL; T. triserialis , de Lamk. , ihid. , n.° 40. Co- quille conico-turriculée , à tours de spire convexes et garnis de trois lignes décurrentes de tubercules aigus, ascendans; face inférieure planulée , striée concentriquement; articula- tion de la columelle fort courte : couleur d'un fauve gri- sâtre. Patrie inconnue. Le T. CRÉNELÉ; T. crenulatus , id. , ihid., n." 41. Coquille orbiculo-conique, lisse, aiguë au sommet, à tours de spire plans, crénelés à la suture et à la circonférence; face infé- rieure plane, striée concentriquement; le bord droit avec un sinus à son origine : couleur marbrée de blanc, de fauve et de verdàtre. Patrie inconnue. Le T. ASPÉRULE ; T. asperulus , id., ihid., a." 42. Coquille orbiculo-conique; aiguë au sommet, à tours de spire planes , TRO A53 tuberculeux à leur bord inférieur et hérissés de granulations; face inférieure plane; columelle courte, creusée en canal; bord droit crénelé : couleur d'un fauve violacé. Des mers de Saint-Domingue. Le Troque aigu; T. acutus , id. ibid., n° 45. Coquille orbi- culo-conique, très-aiguë au sommet, dilatée ef tranchante à la base ; tours de spire garnis de granulations en stries décur- rentes et crénelées à leur bord inférieur ; face inférieure plane : couleur d'un fauve verdàtre. Patrie inconnuci Le T. CONCAVE : T. concavus , Linn. , Gmel., pag. 3670, n." 21 ; Chemn., Conch., 5, tab. i 68 , fig. 1620 et 1621 ; vul- gairement I'Entonnoir. Coquille orbiculo-conoïde, assez ob- tuse au sommet, plissée obliquement dans sa longueur; face inférieure concave, subinfundibuliforme , sillonnée concen- triquement , avec une excavation tournante , simulant un ombilic ; columelle courte : couleur verte et d'un rouge violacé. Des mers de l'Inde. Le T. RAYÉ; T. lineatus, de Lamk. , loc. cit., n.°45. Coquille orbiculo-conique, à tours de spire planulés et striés dans sa décurrence : couleur d'un rose violacé, avec de nombreuses et très-fines lignes obliques , rouges , en dessus ; radiée de lignes rouges en dessous; le centre blanc ; l'ouverture non nacrée. Des mers de la Nouvelle-Hollande. Le T. MARGiNB : T. ziz^phinus , Linn., Gmel., pag. oSyg, n." 80 ; Chemn., Conch., 5 , t. 166 , fig. 1692 — ii>g4. Coquille orbiculo-conique, aiguë au sommet, à tours de spire plans, lisses, rebordés inférieuremenl par un bourrelet épais ; ouver- ture dilatée, subtétragone : couleur d'un fauve jaunâtre, avec une bande articulée de blanc et de rouge orangé ou violàtre sur le bourrelet. Cette jolie coquille est de l'océan d'Europe, de la Manche et de la Méditerranée, où elle est commune. Le T. coNULOÏDE : T. conuloides , de Lamk., loc. cit., n.° 47; Chemn., Conch., 5, t. 166, fig. iSgo et 1691. Coquille assez petite, conique, dilatée à sa base, lisse, à tours de spire plats, relevés de quatre cordons décurrens, dont le marginal est le plus gros; ouverture comme dans l'espèce précédente: 454 TRO couleur fauve, ornée de flammules rousses ou jaunâtres. Des mêmes mers que la précédente, dont elle est au moins fort lapprochée. Le Troque petit-cône: T. conulus, Linn., Gmel. , p. 3679, n.° 79; Chemn., Conchyl., 5, t. iC6, fig. i588. Coquille co- nique et dilatée à sa base, lisse, luisante, à tours de spire assez plans, marginés, les supérieurs granulés; face inférieure comme dans les deux précédentes : couleur j^iune rougcàtre. variée de taches fauves éparses. Des mêmes mers que les deux précédentes. Le T. PAVOT : T. jujuhinus, Linn. , Gmel., p. 5370 , n.° 19; Chcmn. , Conch. , 5 , t. 1 67 , fig. 1612 et 1 6 1 3 : vulgairement le Pavot. Coquille conique-aiguë, à tours de spire concaves au milieu, élevés au bord inférieur et marqués de stries gra- nuleuses, décurrentes : couleur rouge sur les derniers fours, noirâtre sur les autres, avec des taches blanches, oblongues. Des mers de risle-de-Francc. Le T. DE Java; T. javanicus , de Lamk., /oc. cit., n° 5o. Coquille assez petite, conique, à tours de spire planulés, anguleux et élevés à leur bord inférieur, sillonnés dans leur décurrence; face inférieure plane, avec des stries concen- triques et un ombilic ouvert; un sinus à l'origine du bord droit : couleur d'un roux rougeâtre en dessus, des lignes con- centriques rousses en dessous. Des mers de Java. Le T. ANNELÉ : T. annulatiis, Mart. , Conch., 1, tab. 55; Chcmn. , Conch., 10, tab. i65, fig. i58i et 1682. Coquille assez petite, orbiculo-conique , très-oblique, aiguë au sommet, à iours de spire convexes, sillonnés et granulés dans leur dé- currence; face inférieiire convexe, non ombiliquée : couleur d'un jaune pâle, avec la suture et la périphérie annelécs de violet; centre violet; ouverture nacrée. Des mers de la Nouvelle-Zélande. Le T. CERCLÉ: T. doliarius , Chemn., Conch,, 10, tab. i65, fig. 1679 ^t >58o; Enc. niélh., pi. 445, fig. 1, a, h. Coquille orbiculo-conique, très-oblique, aiguë au sommet, ceinturée; face inférieure piano-convexe, non ombiliquée, ouverture dilatée .argentée : couleur d'un fauve ronssâtre, avec les cor- dons blancs. TRO 455 Des mers de la Nouvelle-Zélande, Le Troque granulé : T. granulatus , Born , Mus., lab. 12, fi", q et 10 ; r. tenais, Montagu ; T. papillosiis, Maton et Ra- kett ; T.fragilis, Dorset. , Cat. , et Donovan. Coquille orbi- culo-conique, très-oblique, dilatée à la base, fort aiguë au sommet, avec des stries dëcurrentes, alternativement plus grosses et granuleuses, et les sutures margintes ; face infé- rieure convexe, striée et ponctuée concentriquement, non ombiliquée; ouverture dilatée: couleur grise. Des côtes d'Angleterre et de la Méditerranée où il est fort commun. Le 7". GRENADE : T. granatum , Linn., Gmel. , pag, 3584, n." 108; Chemn., Conch., 5 , t. 170, Cg. 1664 et i655; vul- gairement la, Pomme de grenade. Coquille ventrue- conique, Irès-oblique, aiguë au sommet , à tours despire convexes, avec des stries granuleuses, décurrentes, très-égales; face in- férieure convexe et imperforée : couleur variée de lignes longitudinales flexueuses, alternativement blanches et rousses; ouverture nacrée. Coquille précieuse des mers de la Nouvelle-Zélande. Le T. PORTE- COLLIER : T. moniliferus, de Lamk. , loc. cit., page 26, n." 55; Enc. méth., pi. 445, fig. 2, a, h. Coquille orbiculo-conique, dilatée à sa base, à tours de spire con- vexes, entourés dans leur milieu par une série de tubercules moniliformes et denticulés à leur bord inférieur; face infé- rieure piano-convexe, semi- ombiliquée ; ouverture très- di- latée et nacrée. Couleur blanche. Assez petite coquille très-rare et très-rcchcrchée , dont on ignore la patrie. Le T. IRIS : T. iris, Linn., Gmel., page 358o, n.° 8G ; Chemn., Conch., 5, tab. 161, fig. i522 et }525; vulgaire- ment la Cantharide. Coquille obliquement conique, glabre, à tours de spire un peu convexes, le dernier subcaréné; ou- verture très - dilatée , sans traces d'ombilic. Couleur d'un gris violacé, peint de linéoles longitudinales onduleuses rou- geàtres, cachant un nacré d'un beau vert irisaiit. Charmante petite coquille des mers de la Nouvelle -Hol- lande, type du genre Irisodonte. ■ Le T. ORNÉ ; T. ornatus , de Lamk., loc. cit., n.° 57. Petite 456 TRO coquille obliquement conique, dilatée à la base, à tours <îe spire convexes, striés et granuleux, suivant leur décurrence; face inférieure subconvexe, iinperforée ; ouverture dilatée. Couleur blanchâtre, ornée de lignes longitudinales d'un roux orangé. Cette coquille, dont on ignore ia patrie, n'a que six lignes de hauteur. Le Troque BicERCLB : T. hicingulatus , id. ib. , n." 58. Petite coquille conique , oblique , dilatée à la base , à tours de spire bicerclés au milieu , chaque cercle strié, et striés eux mêmes suivant leur décurrence; face inférieure comme dans la pré- cédente. Couleur rougeâtre , subflammulée. Des mers de la Martinique. Le T. CAi.LiFÈRE; T. calliferiis, id. ihid., n.° 39. Assez petite coquille orbiculo-convexe, sillonnée dans la décurrence de la spire; très-finement striée dans le sens opposé; face in- férieure piano- convexe , avec un ombilic en partie modifié par une callosité claviforme ; columelle tronquée à sa termi- naison. Couleur blanchâtre, peinte de taches oblongues d'un brun noirâtre. Patrie inconnue. Le T. oMBiLicAiRE : î'. umhiUcaris, Linn., GmeL, p. 55G8, n.° 14; Chemn., Conch. , 5, tab. 171, fig. 1G66. Petite co- quille orbiculaire, à cône pointu , peu élevé; les tours de spire convexes, striés suivant leur décurrence ; ombilic ou- vert, spiral; ouverture dilatée, nacrée à l'intérieur. Cou- leur cendrée, olivâtre. De la Méditerranée. Le T. ONDB : T. undalus , de Lamk. , loc. cit. , n.° 61 ; Afo- nodonta uridata, Enc. méth., pi. 447, fig. 5, a, b. Coquille orbiculo-convexe, à stries granuleuses, décurrentes; face in- férieure piano-convexe, percée à son centre par une fossette ombiliciformc , crénelée; columelle tronquée; bord droit crénelé. Couleur d'un roussâtre doré, avec des lignes longi- tudinales étroites, flexueuses, bleues. Patrie inconnue. Le T. DE Pharaon : T. Pluiraonis, Linn., Gmel., p. ZSCj , r.° 6 ; Chemn., Conch., 5, t. 171, fig. 1672 et 1673; Mono' douta Pharaonis , Enc. méth., pi. 447, fig. 7, a, b; vulgai- TRO 457 rement le Boiton de camisole ou le Turban de Pharaon. Coquille orbiculo-couoïde, ornée de cercles formés de gra- nulations serrées et égales; face inférieure piano -convexe, ombiliquée; ombilic, columelle et bord droit crénelés, celui- ci avec une petite dent à l'extrémité de la columelle. Cou- leur rouge, avec des séries décurrentes de petites taches, alternativement noires et blanches. Jolie coquille de la mer Rouge et de la Méditerranée. Le Troqoe sagittifére; T. sagittiferus , Lamk. , l. c, n.° 65. Coquille orbiculo-conoïdc , à tours convexes , lisses ; face in- férieure imperforée ; bord droit sinué. Couleur d'un jaune verdâtre, fasciée de taches oblongues, sagittées , noires, en séries décurrentes. Patrie inconnue. Le T. rouge-pale : T. carneolus, id., ib,, n.° 64 ; (^^ Chemn., Conch., 5, tab. 171, fig. 1682 P Petite coquille orbiculaire, convexe, lisse, à spire très-courte, ombiliquée à sa face in- férieure. Couleur de chair ou d'un jaune rougcàtre, diverse- ment fasciée et maculée. Patrie inconnue. Le T. CINÉRAIRE : T. cinerarius , Linn., Gmel. , page 3568, n." 12; Chemn., Conch., 5, tab. 171, fig. i685. Petite co- quille orbiculo-convexe, obtuse au sommet; ombilic ouvert et étroit; ouverture dilatée. Couleur cendrée, avec des stries longitudinales, flexueuses, radiées, d'un rouge violacé. De toutes les mers d'Europe, où elle est commune. Le T. ExcAvÉ; T. excavatus, de Lamk., loc. cit., n." SG. Coquille conoïde , à tours de spire subrenflés, striés; face inférieure excavée , ayant au centre un ombilic étroit, en partie caché. Couleur d'un cendré verdâtre. Patrie inconnue. Le T. nain; t. nanus , id. , ihid., n.° C'j. Petite coquille or- biculaire, subconique, très- carénée à la circonférence, à tours de spire planulés ; face inférieure plane, sillonnée concentriquement , non ombiliquée. Couleur d'uu cendré verdâtre, avec des lignes longitudinales brunes, radiées; le bord droit rayé de brun en dedans. Des mers de la Nouvelle- Hollande. Le T. PYRAMIDE; T. pyramidatus p id., ihid.. n." 68. Coquille 458 TRO petite, pyramiflée, oblique, à tours de spire plans, cor- donnés au bord inférieur et striés avec granulation dans la décurrence. Couleur blanche, ornée de flammules bleues; avec les cordons rouges en dessus et des lignes roses , con- centriques en dessous. Le Troque pygmée: T. erjLliroleucos, Linn. , Ginel.,p. 358 i, n.° 91 ; Chemn., Conch. , 5, t. 161, lig. 1629 , a, b ; T. striattis, Montagu , Test, brit., p. 298 ; T. conicus, Donovan , British Shells, t. i55, fîg. 1. Très- petite coquille oblique, conique, aiguë, à tours de spire un peu convexes, marginés inférieu- rement, striés dans la décurrence; face inférieure un peu convexe, non ombiliquée. Couleur variée de blanc et de rose ; le sommet rouge. Des côtes de Maroc. Le T. CENDRÉ : T. cinereus, Da Costa, Brit. conch., p. 42, t. 3, fig. 9 et 10; Donovan, British Shells, tab. ]55, fîg. 2. Coquille de la grosseur d'une aveline, pyramidale, à fours de spire plans, distincts, couverts de stries nombreuses, saillantes; ombilic ouvert. Couleur cendrée, ornée de lignes obliques d'un noir pourpré. Des côtes d'Angleterre. Le T. i.iNÉoLÉ : T. lincatus, Da Costa, ibid., page 43, tab. 5, fig. 11 et 12. Coquille petite, subconique, à spire plus obtuse, à ombilic moins ouvert, à tours de spire plus con- vexes, moins striés et à ombilic moins ouvert que dans l'es- pèce précédente. Couleur blanchâtre, jaunâtre ou cendrée, avec des lignes parallèles brunes. Des côtes d'Angleterre. Le T. OMBiLiQUÉ; T. umhilicatus , id. , ibid., t. 3 , fig. 7 et 8. Coquille de la grosseur d'un grain de raisin, déprimée, à tours de spire contigus, difficiles à distinguer, substriés; om- bilic complet. Couleur blanchâtre , avec des bandes obliques d'un rouge cendré. Ces trois espèces diffèrent- elles réellement du T. cinera- rius ? Le T. DE Laugier ; T. Laugieri , Payraud., Corse, p. 126, pi. 6 , fig. 3 et 4. Coquille petite (six lignes) , lisse, luisante, non ombiliquée , de forme conique , un peu dilalée à la base , formée de six à sept fours de spire assez aplatis, marginés TRO 439 au-dessus de la sultire et très-finement striés dans leur décur- rence par les supérieurs : couleur variable, mais ordinaire- ment d'un brun olivâtre, ornée de flammules longitudinales en zigzag, d'un bleu d'aigue-marine. Très-commune sur toutes les plages de l'île de Corse. Le Tboque de Maton : T. Matonii, id. , ib. , fig. 5 et 6. Petite coquille conico-pyramidale, non-ombiliquée, de sept tours de spire aplatis, striés finement dans leur décurrence, avec un bourrelet au-dessus de la suture : couleur variable, mais or- dinairement peinte de taches longitudinales, anguleuses, blanches et brunes , ou rouges , et constamment rouge de corail au sommet. Très-commune sur toutes les côtes de la Corse. N'est-ce pas le T. exiguus des auteurs anglois ? Le T. d'Adanson ; T. Adansonii, id. , ibid. , fig. 7 et 8. Petite coquille luisante, orbiculo-conique , étroitement ombiliquée, fi spire courte, composée de cinq tours convexes, dont le der- nier est renflé, et striés dans leur décurrence: couleur d'un jaune doré, variée de taches longitudinales obliques, brunes et blanches, larges au bord supérieur de chaque tour et sur le milieu du dernier. Rare dans les golfes d'Ajaccio. Le T. deRackett; T. Radetli , id. , ihid. , fig. 9 et 10. Très- petite coquille ( trois lignes) , fort rapprochée de la précé- dente, mais dont la spire est plus alongée , plus obtuse, et dontla cojileur, d'un blanc olivâtre , est coupée agréablement par une bande blanrhe, tachetée de roussàtre, décurrente le long de la suture ; son ouverture est aussi un peu plus étroite. Du golfe de Valieno, où elle est fort rare. Le T. DE Fermon; T. Fermonii, id. , ihid.. fig. 11 et 1 2. Petite coquille (sept lignes) , un peu déprimée, orbiculaire, large- ment et profondément ombiliquée, à cinq tours de spire très- convexes, striés sur leur décurrence par de très-petites côtes et séparés par une suture très-profonde: couleur brune ou roussàtre , ornée de points noirs , roses et blancs sur les côtes , avec de larges taches à la partie supérieure des tours. Le T. deRoissy; T. lioissyi, id. , ibid., fig. i5 et iZ,- Pelife coquille (cinq lignes) orbiculaire, très-déprimce, largement et profondément ombiliquée, formée de quatre à cinq tours 46o TRO de spire convexes , striés dans leur dëcurrence : de couleur brune ou cendrée, ornée de petites taches blanches peu nom- breuses. De diffërens endroits de la Corse, mais toujours rare. Le TaoyuE ponctlé: T. punctulatus , Linn. , Gmel., p. 358 1, n.°92; Fav., 2, 375,pl. ) :2 , fig. I. Coquille très-lisse, luisante, composée d'onze tours de spire striés de petites lignes décur- rentes, avec une large ligne arrondie, élevée sur la suture; de couleur jaune safran , tachée de fauve ferrugineux. Le T. lucide; T. lucidus, Risso, Nice, tom. 4, p. 126. Co- quille très-lisse, luisante, de huit tours de spire marqués de stries sur les premiers, de lignes élevées sur l'inférieur et le quatrième, de lignes très-fines sur le second et le troisième; une ligne étroite , élevée , à la suture des cinq premiers : couleur de cannelle. Le T. BICOLORE; T. bicolor, id. , ilid. Coquille opaque, lui- sante , composée de sept tours de spire ornés de lignes longitudinales, élevées, tuberculées: couleur variée de blanc et de rouge-corail. Le T. VIOLET; T. violaceus, id. , ilid. Coquille très-lisse, très- luisante, composée de neuf tours de spire ornés de stries dé- currentes très -fines, avec une ligne élevée, convexe à la suture ; couleur violette. LeT. TaicoLORE ; T. tricolor , id.,ibid. Coquille épaisse, com- posée de huit tours de spire ornés de lignes longitudinales tu- berculeuses, et d'une ligne très-large, convexe, mamelonnée à leur base : couleur variée de blanc, de rouge et de bru- nâtre. Le T. TACHETÉ; T. maculatus , id, , ibid. Coquille un peu épaisse, lisse, formée de six tours de spire ornés de lignes imprimées, égales ; le dernier tour avec un rebord brusque- ment élevé: couleur d'un noir pourpré, tacheté de blanc. Le T. TUKERCOLÉ; T. tuberculatus, id. , ibid. Coquille épaisse, opaque, à sept tours de spire ornés de côtes transversales larges, courbées, sculptées de lignes élevées, avec les inters- tices garnis de petites lignes : couleur de chair. C'est probablement le T. magus mal défini. Le T. LiNÉOLÉ; T. lineolalus , id. , ibid. Coquille très-lisse, très luisante , un peu épaisse, vitrée, avec les tours de spire TRO 461 ëlevés brusquement à la base: couleur blanche, ondulée de lignes d'un vert fauve. Le TnoQUE de Renieri ; T. Renierius, id.,ihid. Coquille lisse , luisante, épaisse, à tours de spire relevés de lignes inégales, niamelonnées , larges et égales sur la suture, avec les inters- tices profonds: couleur d'un blanc pourpré, marquée de li- gnes transverses noires. Le T. vulgaire; T. vulgaris, id. , ihid. Coquille lisse, peu épaisse , composée de neuf tours de spire sculptés de lignes longitudinales, tuberculées , plus larges et plus convexes sur la suture: couleur d'un blanc pourpré taché de noir, rou- geâtre au sommet. Le T. MINCE; T. tenais, id. , ihid. Coquille lisse, luisante, translucide, à neuf tours de spire sillonnés longitudinalement et crénelés obliquement , munis à gauche de deux lignes ma- melonnées seulement, tandis qu'elles le sont toutes à droite: couleur de chair , variée de pourpre et de violàtre. Le T. DE Ddméril ; T. Dumerilii , id. , ihid. Coquille lisse, luisante, à neuf tours de spire sillonnés longitudinalement et crénelés obliquement en travers : couleur d'un bleu noir, variée de glauque. Le T. ONDULÉ; T. undulatus , id., itjti. Coquille lisse, épaisse, opaque, de cinq tours de spire brusquement élevés , sculptés de lignes courbes, à côté inférieur tubercule : couleur d'un brun jaunâtre. Le T. MiLiAiRE : T. miliaris , id. , ihid.; Brocchi , 2555, V. 6, 1. Coquille lisse , opaque, à sept tours de spire conca- ves, élevés et mamelonnés à gauche, marqués de petits sillons longitudinaux égaux. Ces quatorze dernières espèces, des environs de Nice , sui- vant M. Risso, sont-elles ou non toutes différentes de celles que l'on connoissoit déjà ? C'est ce qu'il est impossible d'assurer : toutes les descriptions caractéristiques données par lui , sont incomplètes ou difficiles à comprendre; par exemple, il ne parle jamais de la forme de la coquille, ni si elle est ombi- liquée ou non. Ce qui est au moins fort remarquable , c'est que M. Risso, qui trouve tant d'espèces nouvelles, ne trouve pas les T. magus , granulaLus , conuLoides , umhilicaris , que MM. de Lamarck et Payraudeau décrivent dans la Méditerranée. 462 TRO Aussi ne serois-je pas étonné que ses T. tuberculatus , hicolor vt tricolor, ne fussent les trois premières espèces mal défi- nies. Le Troqle renflé; T.tumidus, Montagu, Test. trif. ,p.28o, t. lo, fig. 4. Petite coquille (trois à quatre lignes), ombili- quée, subconique, à base circulaire, composée de quatre à cinq tours tout-à-fait plats au milieu, anguleux un peu au- dessous de la suture et finement striés dans leur décurrence : couleur d'un jaune cendré ou d'un brun pourpre, avec quel- ques points bruns sur les angles. Des côtes d'Angleterre et de France , dans la Manche. Le T. brun; t. fuscus , Walter , Test. min. rar. , fig. 58. Très-petite coquille ombiliquée, marginée, à cinq tours de spire et à ouverture arrondie. Commun à Sandwich en Angleterre, et peut-être le jeune tige du précédent. Le T. PETIT : T. exiguus , Pulfeney , Hutch. , Dorsetsh. , p. 44 , t. 21, fig. 4; T' conulus , Da Costa, Brit. conch. , p. 40, t. 3 , tig. 4; et Donovan , Brit. Shells, t. 8 , fig. 2. Petite coquille imperforée, conique, composée de six tours despire striés dans leur décurrence , avec quatre ou cinq lignes plus grosses et crénelées : couleur pourpre ou d'un brun cendré, avec le sommet toujours rouge. Des côtes d'Angleterre et de France, dans la Manche. Outre ces différentes espèces, que je trouve indiquées dans les auteurs qui, depuis l'ouvrage de M. de Lamarck , ont décrit et figuré les espèces de troques des mers d'Europe, il y en a encore un très-grand nombre caractérisées et dénom- mées par Gmelin , et qui n'ont pas été reprises par M. de Lamarck, probablement parce qu'il ne les possédoit pas dans sa collection. 11 en est cependant quelques-unes de nos mers et qui très-probablement font double emploi ; mais c'est ce (|u"il est fort difficile d'affirmer, parce que les descriptions et .souvent les figures sont trop incomplètes pour pouvoir en faire une comparaison utile. Gmelin partage les espèces de troques, parmi lesquelles il confond les monodontes, en trois > celions. TRO 46 J "*" Espèces omhlliquées. Le Troque muriquk: T. muricatus, Linii. , Gmel., p. 5568 , n." 9; Giialt. , Test., tab. C4 , fig. H. Coquille de la grosseur d'une noisette , subouibiliquée , ovale , hérissée de tuber- cules. De la Méditerranée. Le T. scABRE ; T. scaber , id. , ilid. , il." 10. Coquille sub- ovale, avec des sillons alternes plus gros et moniliformes : couleur noirâtre en dehors, jaunâtre à l'ouverture. Le T. VARIÉ; T. varias , id. , ibid. , n.° 1 1. Coquille convexe, obliquement ombiliqnée, avec les tours de spire submar- ginés : couleur pâle, avec des bandes cendrées. De la Méditerranée. Le T. DiVARiycÉ ; T. divaricalus , Oth. Fabr. , Faim. Groenl., p. 392, n." 589. Coquille subombiliquée , ovale, avec le pre- mier tour de spire écarté: de couleur verdàtre , fasciée de points sanguins. Des mers du Groenland et de la Méditerranée. Le T. CÔNE: T. conus , Linn. , Gmel., pag. SôGg, n.° 17 ; Chemn. , Conc/i.,5, t. 167, fig. 1610. Coquille conique, om- biliquée ; les tours de spire arrondis , cerclés de stries dé- currentes de tubercules moniliformes: couleur blanche, ma- culée de rouge. Des mers de l'Inde. Le T. ÉPINEUX : T. spinosus , id, , p. 35-0, n.° 18 ; Chemn., Concli., 5 , t. 167, fig. 1611. Coquille médiane de neuf tours de spire, garnis supérieurement d'une série décurrcnte d'é- pines et d'un triple rang de nodules : couleur noirâtre et violàtre, avec une bande linéée de blanc et de noir. Patrie inconnue. Le T. alvear: T. alveare , id.,ib., n.° 20; Chemn., Conch., 5, t. 168, fig. 1619. Coquille conique, fortement ombiliqnée; la columelle crénelée, à tours de spire garnis de séries décur- rentes de granules plus gros sur les sutures: couleur blanche ou verdàtre, avec des séries de points enchaînés. De l'Inde. Le T. PRINTANNIER : T. veniwi, /i. , p. 3571, n.° 22 ; Chemn., Conch., 5, t. 169 , fig. 1625 et 1626. Coquille garnie de se- 464 TRO ries de granules et de nœuds, de couleur vcrdàlre , blan- chàlre, avec des points noirs vers le sommet. De l'Inde. Le Troque conspf.rsé : T. conspersus , id. , ibid.,. n." i'3 ; Cliemn. , CoracJ/. , 5 , t. 1 6g , fig. 1627. Coquille garnie de séries de nodules et de granules, et variée de taches blanches , ver- dàtres et roussâtres sur le corps, de noir et de rouge au som- met, de rouge sur un fond blanc à la base. De rinde. Le T. tente: T. tcntorium , id. , ib., n." 24; Chemn. , Conch., 5, t. 16g, fig. 1628. Coquille très-ombiliquée, plissée et rugueuse, à tours de spire noduleux en dessus et marqués de points en- chaînés au milieu: couleur verdàtre, hyaline sous l'épiderme. De l'Inde. LeT. ochroleuque: T. ocliroleucos , ii. , ii. , n.° 25; Chemn., Conch., 5, t. 169, lig. 1629. Coquille striée et crénelée obli- quement dans la décurrence de la spire, à base plane : de couleur blanche, avec des gouttes sanguines. De rinde. Le T. étoile: T. stellatus, id.,ibid., n." 26; Chemn. , Conch.. 5, t. 1C9, fîg. i65o. Coquille rugueuse, plissée , radiée d'é- pines sur le bord de son dernier tour: les autres garnis de points enchaînés de couleur verdàtre. De rinde. Le T. DE Spengi.er : T. Spengleri, id. , ibid. , n.° 27 ; Chemn., Conch., 5, i. 169, fîg. ]63i. Coquille cerclée d'un grand nombre de séries de nodules et de grains; d'un blanc rous- sàtre, ondée de rouge en dessus, lisse en dessous. Le T. A côtes: t. costatus,- id. , ibid., n.° 28; Chemn., Conch., 5, t. 169, fig. 1655 et 1654. Coquille à tours de spire pourvus supérieurement de nodosités oblongues et de points élevés, enchaînés; de couleur blanche, ayec les sillons inter- médiaires pourprés. Le T. INÉGAL : T. inœqualis , id. , p. 3672 , n." 29 ; Chemn. , Conch., S , t. 170, fig. iC35 et 1 636. Coquille conique , à base plate, ombiliquée ; les tours de spire garnis de séries nom- breuses de nodosités , dont les terminales sont tuberculeuses : couleur ordinairement radiée de rose , et nuée de vert et de roux. TRO 465 I.e Troque royal: T. regius, id., ihid., n." 5o. Coquille co- nique, à base plate, avec un ombilic iufundibuliforme , hé- rissée de nombreuses séries de nodosités grosses sur les bords: couleur blanche, variée de rose. I,e T. vERRuguEUx : T. verrucosus , id. , ihid, n." Z\ ; Chemn., Conch., 5, t. 170, fig. i658. Coquille conique, fortement om- biliquée, noduleuse sur le bord de ses tours de spire : de cou- leur blanche, radiée de pourpre. Le T. "CYLINDRIQUE : T. cjUiidricus , id. , ihid., n." 3v; ; Chemn., Conch., 5, tab. 170, fig. 1639, ^5 ^'' Coquille mé- diocre, cylindrique, à tours de spire convexes, striés et cré- nelés dans la décurrence ; l'ombilic subcrénelé. Couleur bru- nâtre. Le T. RAYONNÉ : T. radiatus , id., ibid, , n.° 53; Chemn., ihid., fig. 1640. Coquille pyramidale, à ombilic subinfundi- buliforme: les tours de spire avec des points enchaînés, ra- diés de rouge. De l'Amérique méridionale. Le T. VERT : T. viridis, id. , ibid., n.* 54; Chemn., ibid. , fig. 1643 et 1644. Coquille médiane, à ombilic infundibuli- forme, avec des rangées décurrentes de nodosités, au nombre de cinq sur le dernier et de quatre sur l'avant-dernier tour. Couleur verte. Le T. RUSTIQUE : T. riisticus, id. , ibid., n.° 35; Chemn., ibid., lig. 1645 et 1646. Coquille pyramidale, obtuse, de couleur brun -noirâtre. De la Chine. Le T. très-noir: T. nigerrimus, id. , ihid., n." 56; Chemn., ihid., fig. 1647. Coquille à tours de spire aplatis, striés dans la décurrence; la columelle unidentée. Couleur très- noire. Des mers de la Chine. Le T. FANULE : T. fanulum , id. , p. SSyS, n.° oj ; Chemn., ihid., fig. 1648 et 1649. Coquille à tours de spire plissés, tu- berculeux, séparés par un sillon rugueux. Couleur d'un blanc roussàtre. Des mers de Fernambouc. Le T. ÉLANCÉ : T. strigosus , id. , ibid., n.° 33; Chemn,, ihid., fig. i65.o. Coquille petite, pyramidale, à tours de spire assez plats, striés dans la décurrence et un peu renflés 55. 3o 4Ô6 TRO vers la suture. Couleur d'un blanc ferrugineux , variée de rouge sanguin. Du rivage de Maroc. Le Troque pyramide: T. pjramis , id., ib. , n.° Sg; Chemn. , ibid., fig. i652. Coquille assez petite, pyramidale, striée entre deux rangs de nodules, qui bordent les tours. Couleur maculée et nuée de fauve. Le T. DU Cap : T. capensis , id., ibid., u.° 40; Chemn., ibid., tab. 171 , fig. 1661 et 1662. Coquille déprimée, con- vexe à la base. Couleur variée de blanc et de fauve , avec un anneau écarlate submaculé. Des mers du cap de Bonne- Espérance. Le T. DÉPRIMÉ: T. depressiis, id., ilid., n.° 42 ; Chemn., Conch.,ibid. , fig. 1 C68. Coquille médiane , déprimée, à tours de spire avec un cercle de points moniliformes. Couleur blanche, radiée de rougeàtre, avec le sommet rouge. Le T. LISSE : T. lœvigatus, id. , ibid., n.° 40; Chemn., ibid., fig. 1670. Coquille subconvexe à la base, avec un ombilic infundibuliforme; tours de spire lisses ou à peine striés dans leur décurrence. Couleur d'un brun clair. Le T. DU Groenland : T. groenlandicus, id., p. 5674 , n.° 44 } Chemn. , ib. , fig. 1 67 1 . Coquille convexe à sa base , pellucîde , à tours despire convexes, très-finement striés dans leur dé- currence; ouverture suborbiculaire. Couleur incarnate. Des rivages du Groenland. Le T. ROSE : T. roseus, id. , ibid, n.° 46 ; Chemn., ibid., fig. 1675. Coquille très-petite, convexe, sillonnée, à ombilic très-petit, de couleur rose. Le ï. PATHOLE : T. patholatus, id. , ibid., n.°4C ; Chemn. , ih. , fig. 1676. Très-petite coquille déprimée, maculée de blanc. Le T. viRiDULE : T. viridulus, id. , ibid., n.° 47; Chemn., ibid., fig. 1677. Columelle médiocre, à tours de spire con- vexes, pourvus d'un cercle de grains moniliformes; colu- melle dentée. Couleur verdàtrc , radiée de blanc. Le T. URBAIN : T. urhanus , id., ibid., n.° 48; Chemn., ibid., fig. 1679. Coquille convexe, couverte de granulations sur plusieurs rangs ; ombilic denticulé ; ouverture crénelée ; granules en partie rouges et en partie blancs. Le T. DE Guinée : T. giiineensis, id., ib. , n." 49; Chemn., TRO 467 ihid., fîg. 1680. Coquille couverte de granulations et de no- dosités sur plusieurs rangs; ombilic denté; ouverture créne- lée. Couleur nuée de brun et de bleu. Des côtes de Guinée. I.e Troque noi'eux : T. nodulus , id. , ibid., n-^So; Chemn.. ibid,, fig. 1681. Coquille couverte de cercles de grains mo- n informes sur plusieurs rangs; ombilic denté; ouverture cré- nelée. Couleur cendrée. Le T. CODLEUR DE CHAIR : T. camcus , iJ. , ibid., n.° 5i ; Chemn., ihid., lig. 1682. Coquille déprimée , à ombilic ample, unidenté; couverte de séries décurrentes de granules monili- formes. Couleur de chair. Le T. TEssEf,LÉ : T. tessellatus , id. , ihid., n." 62; Chemn., ihid., fig. iG83. Coquille à tours de spire serrés, striés dans leur décurrence et marqués de taches carrées par stries nombreuses. Commun dans la Méditerranée. Le T. SAFRAN: T. croceus, id. . ibid., n.° 53; Chemn., Conch. , ibid., fig. 1684. Coquille convexe, composée de tours de spire convexes, de couleur ventre de biche, les premiers safranés. Des rivages de l'Afrique , proche Maroc. Le T. OKLiQiJE : T. ohliquatus , id., p. oôyS , n." 5^ : Chemn., ihid., fig. ]685. Coquille convexe, déprimée, composée de tours convexes, variée de rayons obliques, subviolacés. De la Méditerranée. Le T. A BANDES : T. vittatus , id. , ihid., ii." 55 ; Chemn., Conch., ihid.,ûg. 1687. Coquille convexe, de couleur fauve, avec une bande variée de rouge et de blanc à la partie su- périeure des tours de spire. Le T. INFUNDIBULIFORME : T. infundihuUformis , id. , ibid., n.° 58; Chemn., ibid., tab. 178 , fig. 1706 et 1707. Coquille déprimée en un grand ombilic crénelé; les tours de spire subaplatis, striés et granulés suivant la décurrence de la spire. Couleur ventre de biche. Le T. ARÉOLE : T. areola, id. , ibid., n." 61 : Chemn., ibid., fig. 1710 et 17 M. Coquille convexe; ombilic crénelé; tours de l^pire striés dans leur décurrence. Couleur blanche, va- riée de taches carrées rougeàtres. 468 TR O Le Troque plane: T. planus , id., p. ôijG, n.°64; Chemn/, Conch., t. 174, fig. 1721 et 1722. Coquille déprimée, obscu- rément côtelée; tours de spire plissés ; ombilic perforé. Cou- leur Jaunâtre. Le T. BLANCHATRE : T. albidus , id., ihid,, n.° 65; de Born , Mus. Vind. test,, t. i 1 , fig. ig et 20. Coquille conique ; tours de spire canaliculés proche la suture. Couleur blanche, avec des bandes obliques et brunes. Le T. BRUN : T. fuscatus, id. , ibid. , n.° 66 ; de Born , ihid. , t. 12 , tig. i et 2. Coquille conique, à tours de spire arron- dis, l'ombilic cylindrique. Couleur d'un vert cendré, maculée de brun. Le T. FASCiÉ : T. fasciatus , id., ibid. , n.° 67 ; de Born, ibid. , fig. 3 et 4. Coquille conique, lisse; les tours de spire arron- dis, un peu aplatis vers la suture. Couleur blanche, rayée de rose et de brun. Le T. coRALLiN : T. coralUniis, id. , ibid., ii.° 68 ; le Fujet, Adanson, Sénég. , t. 1 2 , fig. 4- Coquille conique, subombi- liquée, à tours de spire arrondis; le dernier a quinze rangs, le précédent a six rangs de tubercules. Couleur rouge, ponctuée de blanc, sur une ligne décurrente. Cette espèce, fort voisine du bouton -de- camisole vit aux îles de la Magdeleine, sur la côte occidentale d'Afrique. Le T. SARI : T. sari, Adans. , Sénég., page 184, tab. 12 , fig. 5. Très-petite coquille (deux lignes), composée de six tours de spire peu renflés et sillonnés suivant leur décurrence , non ombiliquée, avec une dent à l'extrémité de la colu- melle. Couleur cendrée -noire, grise ou brune , verte ou rouge, marbrée de blanc. Très -commun sur les rochers de Tile de Corée. Le T. LONiER : T. griseu s, Liun., Gmel. , p. 5676, n.° 6g , et par un double emploi, le T.afer, id., p. 3677, n.° 74: Adans., Sénég., ta^b. 12, fig. 6. Coquille de six lignes de diamètre, fort voisine de la précédente, mais ombiliquée. De couleur grise ou brune, marbrée de taches blanches. Bruguière réunit cette espèce, qui est du Sénégal, au T. iimbilicaris , et probablement avec raison. Le T. NOUVEAU : T. novus , id. , p. 3677, n.° 71 ; Chermi., tome 9, tab. ii3 , fig. g7o. Coquille pyramidale, à. base apla- TRO 469 tie, à tours de spire arrondis, contraires, trois avec quatre rangs de tubercules, le quatrième beaucoup plus grand et distant. Le Troqle néritoïde : T. neriloideus , id., ihid. , n." 12^. d'après Othon Fabricius, Fatin. Groenl. , n.° 09 1. Très-petitç coquille ( deux lignes) , subovale, convexe, déprimée, lisse': de couleur rougeàlre. Des rivages du Groenland. Le T. PERLÉ : T. perlatus, id. , ihid., n." 128; Ka?mm., Cab. Rudolst., page i65,tab. i5,fig. î. Petite coquille dé- primée, à tours de spire convexes, inégalement côtelés par des points élevés : de couleur rougeàtre. ''* Espèces non omhiliquées. Le T. STRIÉ : T. striatus , id., page oSyg , n.° 78 ; Chemn. , Conch., 5, tab. 16-2, fig. 1627 et i528. Coquille fort petite, conique; le dernier tour subanguleux ; ouverture subovale, de couleur blanche, avec des lignes obliques noires. De la Méditerranée. Le T. ROSTRE : T. rostralus, id. , p. 358o, n." 87; Chemn., ib., fab. 161, Cg. i524 et 1625. Coquille d'un pouce de haut, translucide, pyramidale, à sept tours de spire, pellucide, striée en travers, variée de blanc et de rouge; le sommet vert. De l'océan Austral. Le T. NOTÉ : T. notatus , id., p. 558i, n.° 88;Schrœt. , Einl. in Conch., 1, page 682 , t. 3, fig. i/|. Coquille treillissée , sil- lonnée en dedans d"un beau rouge au sommet. De l'océan Austral ? Le T. ÉLÉGANT! r. elegans, id. , ibid., n." 89; Zorn, Na- turf. , 7 , page 167 , t. 2 , fig. D, 1 et 2. Coquille pyramidale, striée, brunâtre, purpurescente. De l'océan Austral. Le T. A BOUCHE NOIRE : T. melanostoma , id. , ibid., n." 90. Coquille assez petite, obtuse, pyramidale, verdàtre, macu- lée en dehors, très- noire à l'ouverture. De l'océan Austral. Le T. AMÉRICAIN : T. americanus , id., ib. , n.^ 9/1; Chemn., ibid., t. 162, iig. i534 et i555. Coquille médiocre, formée de six tours de spire, sillonnée dans sa longueur; tours de 47° TRO spire striés dans la décurrence; lèvre denliculée. Couleur d'un blanc ferrugineux. De l'Amérique méridionale. Le Troque pourpre : T. purpureus , id. , pag. 5582 , n." 96 ; Chemn. , ibid. , fig. i638 et lôSg. Coquille médiane; les tours despire couverts de séries décurrentes de très-petits granules moniliformes ; ouverture snborbiculaire. Couleur pourpre. Le T. NODULEUX : T. nodulosus, id.„ ibid., n,° 98; Chemn., ibid., t. i63, fig. 1645 et 1646. Coquille à base convexe, à tours de spire tubercules sur deux rangs ; au dernier les deux lèvres bordées. Couleur brunâtre. De l'océan Austral. Le T. FENESTRÉ : T. fcnesLratus , id., ibid., n." 100 ; Chemn., ib., fig. 1649 ^t i55o. Coquille médiane, pyramidale ; les tours de spire côtelés longitudinalement et garnis de stries décur- rentes de granules moniliformes, de couleur verte, sur un fond blanc ; columelle un peu courbe, avec une dent excavée. Cette espèce, qui vient de l'océan Indien, doit passer dans les monodontes. Le T. HÉLiciNE : T. helicinus, id. , p. 5585 , n.° 101; Chemn., t. 164, fig. i56o. Coquille solide, convexe sur les deux côtés, à spire lisse; les deux derniers tours obliquement côtelés et excavés au milieu; ouverture scmi- lunaire. Cette coquille, de l'Amérique méridionale , n'est-elle pas le type du genre Hélicine de M. de Lamarck ? Le T. LUGUBRE : T. lugubris, id. , ibid., n.° 104 ; Chemn., t. 1 65 , fig. 1 57 1 . Petite coquille , subconvexe à sa base , com- posée de cinq tours de spire, sillonnés et garnis de séries de granules moniliformes, alternativement blancs et noirs. Cou- leur noire. De l'océan Austral. Le T. RunE : T. asper , id. , ihid., n.° io5; Chemn., t. 166, fig. i58o. Coquille médiane, obtuse; les tours de spire ar- rondis et garnis de lignes décurrentes, tuberculeuses, nom- breuses; columelle dentée; ouverture semi-lunaire. Couleur cendrée ou testacée. Le T. ciTRiN : T. citrinus , id., pag. 5584, n»" 107; Knorr, Vergn., 1, tab, 10, fig. 7. Coquille conique, convexe, de couleur citron, peinte de lignes angulaires noires. TRO 471 De l'Asie. Le Troque safrané: T.crocatus , id. , ihid. , u." 109 ; deBorn . Mus, Vind., t. 12, fig. 11 et l■^. Coquille conique, lisse, à tours de spire arrondis et séparés par un sillon. Couleur blanche, avec le sommet safrané. Le T. PANTHÉRiN : T. pantherinus , id. , ibid. , n° 111 ; le Kachin, Adans. , Sénég. , 1, t. 12, fig. g. Coquille convexe , à tours de spire garnis d'un double rang de tubercules; le second plissé et caréné. Couleur blanche , maculée de brun et de fauve. Du Sénégal. Le T. GRÊLE : T. grandinatus, id. , page 3585, n." 126; Chemn. , Conch., 10, page 291, t. 169, fig. 1639. Coquille couverte de globules enchaînés, à base convexe, striée et granulée concentriquement ; lèvre droite double et dentée. De File de Palmerston. Le T. inégal: T. inœqualis, id., n.° 127; Martin., Univ. Conch. , 1, t. 5i. Coquille déprimée, à tours de spire cou- ronnés d'épines et d'un double rang de points éminens. Cou- leur variée en dessous de cercles ponctués de blanc. Des îles des Amis. Le T. tigre: T.tigris ,id., j7»., n." 1 28 ; Martin., UaiV. Conch., 2, t. y S. Coquille subovale, grise, vergetée de rouge et striée transversalement de blanc. De la Nouvelle - Zélande. Le T. POINTILLÉ: T. pulLigo , id., ib. , n.° 101 ; Martin., Univ. Conch., 2, t. 76. Coquille conique, brune, striée obliquement de noir. Du détroit du roi George à la Nouvelle- Hollande. '^^'^ Espèces turriculées avec la columelle saillante. Le T. PERVERS : T. pervcrsus, id., page 3586, n." 114. Co- quille lisse, petite, presque cornée, sénestre, imperforée; tours de spire cylindriques, avec une double série de points excavés ; ouverture carrée. De la Méditerranée. Le T. NAIN : T. pusilius, id. , ibid., n.° ii5; Chemn., ibid., t. ii5 , lig. 966. Très-petite coquille à base plate, sénestre; les tours de spire finement treillissésj ouverture comprimée. 472 TRO Dans les sables des rivages de l'Inde. Le Troque ondulé: T. undulatus , id. , pag. 3586 , n.° i 16 Cheiiin. , ibid., fig. 967. Très- petite coquille sénestre, à base plate, avec des côtes longitudinales croisant des stries décur rentes; ouverture semi-lunaire. Des sables de l'Inde. Le T. VENTRU : r. veniricosus , id. , ibid., n." 117; Chemn. ibid., fig. f)68. Très-petite coquille sénestre, lisse à la base cancellée du reste; les premiers tours ventrus, renllés; on verture subovale. Des sables de la mer des Indes. Le T. ANNELÉ : I'. annulât u s , id. , page 5587, n.° 118 Chemn. , ibid., fig. 969. Coquille sénestre , côtelée ; ouverture subtétragone; tours de spire au nombre de douze à quinze. Des sables de la mer des Indes. Le T. l'ONCTUB : T. punctatus, id. , ibid., n." 120. Très-peti(e coquille imperforée, à tours de spire ornés d'une triple série de points proéminens. Couleur ferrugineuse. De l'Europe australe et d'Afrique. Le T. sTRiATELLE : T. striaUllus , id., ibid. , n.° 121. Coquille subulée, imperforée, avec des stries longitudinales paral- lèles, obliques. Couleur blanche; le sommet violet. De la Méditerranée. Quant au T. horterisis , c'est un hélice, H. Irochoides. Les T. flumineus etfragiits sont, sans doute, des paludincs. Le T. felescopium est une cérite pour M. de Lamarck, type du genre Télescope. I-e T. dolabrator est le type du genre Pyramidelle. Un premier renvoi fait de l'article Cadran à l'article Tou- TiM, et un second de celui-ci à l'article Troque, ont pu faire penser que la description des coquilles appelées cadrans, de- vroit prendre place dans ce dernier. On ne l'y trouve pas néanmoins, parce que cet article a été traité sous son nom latin Solarium, auquel nous renvoyons. (De B.) TROQUE. {Foss.) On trouve des espèces du genre Toupie ou Troque dans les couches plus anciennes que la craie , dans celles de celte substance et dans celles qui sont plus nou- velles. Il paroît que c'est dans ces dernières qu'elles se trouvent le plus communément et qu'elles sont très-rares dans la craie. Troque crénulaire ; Trochus cretiularis , Lamk. , Ann. du TRO 473 Mus., tom. 7, pi. i5, fig. 5. Coquille pyramidale, sans om- bilic, portant à la partie inférieure de chaque tour une ran- gée de tubercules obliques, et au-dessus un petit étrangle- ment granuleux. La face inférieure de la coquille présente des stries circulaires , concentriques, au nombre de six ou sept. La columelle est tronquée. Longueur, un pouce. Fos- sile de Grignon , département de Seine-et-Oise , et des couches du calcaire grossier des environs de l'aris. Cette espèce se trouve à Hauteville , département de la Manche; mais elle y est un peu plus petite et porte constamment au haut de chaque tour une cordelette qui ne se trouve pas sur les in- dividus de Grignon. Le troque crénulaire a les plus grands rapports avec le trochus mauritianus de Gmelin. Troque thiare, Trochus thiara , Defr. Cette espèce diffère de celle ci -dessus, en ce qu'elle est un peu renflée et en ce que chacun des tours de sa spire est garni, vers sa partie in- férieure, d'une et quelquefois de deux rangées de petits tu- bercules; le reste du tour est lisse. Longueur, quelquefois un pouce et demi. On trouve cette espèce à Monlebourg et a Orglandcs, département de la Manche. Troque de Brander; Trochus Branderi , Def. Cette espèce diffère seulement du trochus elongatus, en ce qu'elle est plus conique, et que sur chaque tour de la spire il se trouve trois rangées de petits tubercules et une rangée de plus gros à sa partie supérieure contre la suture. J'ai reçu cette espèce de M. de Gerville , qui l'a trouvée dans le département de la Manche, mais je ne sais dans quel endroit. Elle paroît assez différente de celles ci-dessus, pour croire qu'elle n'en est pas une simple variété. Thoque ns Hautevii-le; Trochus alta^illensis ,DeL Cette es- pèce, qui a été trouvée à Hauteville, paroit être encore dif- férente des précédentes. Elle est moins élevée, quoiqu'aussi grosse , et ses tours sont couverts de deux rangées de tuber- cules assez gros. Il semble qu'elle a des rapports avec le T. luca- fianus, dont il sera parlé ci-après. Troque variable; Trochus variabilis , Def. Cette espèce est encore plus évasée à sa base que les précédentes, et ses tours sont garnis, vers leur partie supérieure, de très-petites côtes obliques , et à la partie inférieure , de tubercules qui s'avancent 474 TRO et forment des crénelures. Hauteur, un pouce; diamètre à la base, un pouce. Fossile du département de la Manche, Hauteville? Troque écailleux; Trochus squamosus ,Dq(. Coquille en cône surbaissé; la partie inférieure de chaque tour est garnie d'une rangée de petits godets écailleux; au-dessus il se trouve deux ou trois autres rangées de petits tubercules, entre lesquelles il existe des stries fines qui suivent les tours. La face infé- rieure de la coquille présente neuf à dix stries circulaires granuleuses. La columelle n'est pas tronquée comme dans toutes les espèces qui précèdent. Troque porte-collier : Trochus moniLifer , Lamk. , loc. cit.; Trochus nodulosus , Brand., loc. cit., p. jo, tab. i ,*Gg. 6; Troclius monilifer, Sow. , Min. conch., pi. 367. Coquille co- nique, un peu renflée, sans ombilic, couverte sur chaque tour de quatre rangées de petites perles; à columelle arquée, tronquée, couverte sur le bord de l'ouverture. On voit à la base de la coquille huit rangées circulaires et concentriques de petits grains et de fines stries rayonnantes qui la traver- sent.-Hauteur , un pouce. Fossile de Hampshire en Angle- terre, de Louvres et de Lachapelle , département de Seine- et-Oise, et de Befz, département de l'Oise, dans le grès marin supérieur. On trouve à Dax et en Touraine de petits trochus qui n'ont que cinq à six lignes de hauteur et qui sont couverts de petits cordons un peu perlés. Ces coquilles ont quelques rapports avec l'espèce que nous venons de décrire. Troque enflé: Trochus tarchjdulus , Brocchi , page 555, pi. 5, fig. 16; de Bast., Mém. géol. sur les env. de Bordeaux , pag. 55, pi. 1 , fig. 20. Coquille non ombiliquée, conique, un peu renflée, couverte de légères stries transverses; à tours un peu convexes et dont le dernier a la base est arrondi. Longueur, six lignes. Fossile d'Italie. M. de Basterot doute que la coquille qu'on trouve à Méri- gnac, et dont il a donné la figure, soit la même que celle d'Italie. Nous en doutons aussi, et nous croyons que la figure qu'il a donnée,- et qui ne ressemble pas fout-à-fait à celle de M. Brocchi, se rapporteroit plutôt aux coquilles de Uax et de la Touraine, dont nous avons parlé ci -dessus. Troque faux-conulo'ide; Trochus pseudo-conuloides , Deh'. TRO 475 Cette espèce a de très-grands rapports avec le irochus conu- loides qui vit dans la Méditerranée. Chaque tour porte six à sept cordons qui suivent sa décurrence. Fossile de la Touraine et de Dax. Je possède une coquille qui a été trouvée dans la couche de marne grise , près du Havre , et qui paroit iden- tique avec celles de la Touraine. TnoQUE SILLONNÉ; Troclius sulcalus, Lanik., loc. cit., tom. 7 , pi. i5, iig. 6. Coquille conique, sans ombilic, élégamment sillonnée dans le sens de ses tours, qui sont aplatis. La base de chacun d'eux est un peu élevée et bien séparée du sommet du four suivant par sa saillie. Hauteur, six à sept lignes. Fos- sile de Grignon, de Thorigné, d'Abbécourt, département do l'Oise, et de Hauteville. Ces coquilles sont très- fragile s, et presque toutes portent des couleurs fauves, distribuées par bandes irrégulières du sommet à la base; elles ont beaucoup de ressemblance avec le troclius granulatus , de Born , et avec le trochus conuliis. Cette espèce présente quelques variétés, parmi lesquelles on peut ranger le trochus alligatus, Lamk. , toc. cit. On trouve dans le Piémont des coquilles un peu plus petites que celles ci-dessus, trouvées à Grignon, mais qui leur ressemblent beaucoup; elles se rapportent aussi au troclius targidulus. Trochus cingidatus , Brocc. , loc. cit. , pi. 5 , fig. i5. Coquille conique, sans ombilic, dont chaque tour est couvert de huit cordons égaux et d'un plus gros , qui se trouve placé infé- rieurement. Hauteur, huit à dix lignes. Fossile du Plaisantin et des environs de Nice. Cette espèce a beaucoup d'analogie avec celle qui précède immédiatement. On trouve à Tho- rigné, près d'Angers, des coquilles qui en ont beaucoup aussi avec cette espèce. TaoyuE de Férussac; Trochus Audebardi , de Bast., loc. cit.. pag. 56, pi. 4, fig. 11. Coquille conique, sans ombilic , à tours concaves, finement striés vers le milieu, portant une rangée de perles à sa partie supérieure et un assez gros cor- don cà Pinférieure. Hauteur, sept lignes. Fossile de Léognan, Cette espèce a beaucoup de rapports avec le trochus duplica- tus , Sovv. , loc. cit. , pi. ] 8 1 , fig. 5 , qu'on trouve a Little Sod- bury en Angleterre. Il existe aux environs de Caen et de Bayeux, dans la couche à oolithes brunes, et aux environs 47^ TRO du Havre, dans des couches plus anciennes que la craie, des CKLiquillcs qui ne diffèrent du T. Audebardi que parce que les deux cordons près de la suture sont un peu crénelés. Troque obné; Trochiis ornatus , Lamk. , loc, cit. Coquille conique, sans ombilic, couverte, dans la partie supérieure de chaque tour, de petites côtes obliques, et dont l'infé- rieure porte un cordon de petits tubercules. La patrie de cette espèce a été inconnue à M. de Lamarck. En général, les descriptions sans figures représentent si foiblement les objets, qu'on est exposé à faire de doubles emplois. C'est ce que nous craignons ici, pensant que cette description pourroit convenir au T. variabilis , ci-dessus décrit. ïnoQUE suBCÀRÉNit; Tiochus subcarinatus , Lamk., Vélins du Mus. , n." 1 5 , fig. 3 , 4 et 5 ; loc. cit. , tom. 7 , pi. 1 5 , fig. 7. Coquille en cône surbaissé, un peu oujbiliquée, à tours lisses, et carénée à son bord inférieur. Hauteur, quatre lignes. Fos- sile de Grignon et de Pont-Chartrain. Cette espèce ressemble un peu à Vhetix elegans , Drap. Troque bicaréné; Trochus bicarinatus , Lamk. , loc. cit. Co- quille conique, sans ombilic, à tours lisses, et portant deux carènes élevées, l'une à la base du tour et l'autre près de sa partie supérieure. Hauteur , trois lignes. Fossile des environs de Longjumeau , département de Seine-et-Oise. Troque agglutinant : Trochus agglutinans , Lamk., loc. cit., pi. i5, fig. 8; Trochus umbilicaris , Brand. , l. c. , fig. 4 ^t 5. Coquille en cône très-surbaissé, pointue au sommet, dilatée à sa base, à bord tranchant, avec des angles et des sinus ir- réguliers. La face inférieure est aplatie, ombiliquée, et son ouverture est très-déprimée. L'ombilic est en partie recou- vert et plissé intérieurement. Hauteur, huit lignes; largeur de la base, dix-neuf ligwes. Fossile de Grignon. Cette espèce couvre sa suture de petites coquilles, tant univalves que bi- valves, et nous n'en avons jamais vu à Grignon qui y aient agglutiné d'autres corps. Il n'en est pas de même de celles de certaines autres localités , comme nous le verrons ci- après. M. de I,amarck annonçant [loc. cit.) que l'espèce ci-dessus est une variété de médiocre grandeur de la fripière ordinaire, qui vit dans les mers de l'Amérique méridionale, nous nous TRO 477 appuyons sur celle autorité pour ne regarder que comme des variétés celles ci-après , qu'on trouve dans difTérentes localités. On trouve à Euilly, département de l'Oise, des troques de celle espèce qui n'agglutinent que des coquilles et qui ont près de deux pouces d'élévation , sur une largeur pareille à la base. Les plis qui se trouvent sur celte dernière , sont traversés par de petites stries obliques. Trochus aggliitinans de la Touraine. Celte variété n'agglu- tine que des coquilles ou des débris de coquilles; mais elle est plus épaisse que celle de Grignon , et sa base est couverte de stries obliques et interrompues. On trouve dans la Tou- raine des coquilles de cette espèce qui ont quelquefois cinq ou six pouces de diamètre à la base. Trochus agglutinans du Plaisantin , du Piémont et de la Toscane (Brocchi). Cette variété, un peu plus grande que celle de Grignon, s'approprie des coquilles et des morceaux de pierres; elle est couverte , tant en dessus qu'en dessous, de slrics granuleuses : quelques individus sont ombiliqués et d'autres ne le sont pas. Il est douteux qu'on doive rapporter à cette dernière va- riété des coquilles de celte espèce qu'on trouve dans le Plai- santin, et dont quelques-unes ont jusqu'à deux pouces et demi d'élévation , sur près de quatre pouces de diamètre à la base. Elles ne soudent à leur têt que de petits débris de coquilles, et il s'en trouve un plus grand nombre dans les premiers tours de la spire que dans les autres. Les tours sont couverts de stries obliques et interrompues, et la base, qui n'est pas ombiliquée , est très-concave. Dans le jeune âge , cette dernière est striée comme le dessus ; mais je possède un grand individu où ces stries n'existent pas. On trouve aux environs de Bordeaux des coquilles qui paroissent avoir une grande ressemblance avec celte dernière variété. Elle se rapporte au T. infundibulum , Brocc. , loc, cit., p. 352 , tab. 5 , lig. 17 , et au 7'. bcneUiœ? Sovv., loc. cit., tab. 98, et Brong. , loc. cit., lab. 6, tig. 5. Trochus agglutinans de Castelcomberto , dans le Vicentin ; T. annulans, Brong., terrains du Vicentin, pag. Sy , pi. 4, iig. 1. Celte variété n'est pas ombiliquée, mais elle paroit avoir beaucoup de rapporis avec celle de Bordeaux. 478 TRO On trouve à Betz et à Acy , département de l'Oise, des coquilles que je regarde aussi comme des variétés du T. agglidinans. Elles ont un demi -pouce d'élévation , sur un pouce de diamètre à la base ; leur ombilic est ridé inté- rieurement: on voit aux premiers tours du sommet des traces qui indiquent que des débris de coquilles y ont été attachés; mais il ne s'en trouve aucune sur les derniers tours. I,e dessus de la coquille est à peu prés lisse ou quelquefois cou- vert de stries obliques, interrompues; la base est striée cir- culairemcnt autour de l'ombilic et près du bord. Cette va- riété se rencontre dans des couches de sable quarzeux. Troque élargi : Trochus patulus, Brocc. , loc. cit., p. 35C , tab. 5, fig. 19; Knorr , Pelre/., tab. 35, fig. ig P Coquille co- nique , à tours arrondis, plus ou moins tubercules à leur partie supérieure et couverts de stries qui les suivent; à ou- verture élargie et calleuse et à ombilic à demi fermé. Hau- teur, six lignes; diamètre de la base, dix lignes. Fossile du Plaisantin et de Bologne. On trouve à Hauteville des co- quilles non tuberculécs, qui n'ont que quatre lignes de dia- mètre à la base , et qui ont de très-grauds rapports avec cette espèce. Dans son Mémoire géologique sur les environs de Bor- deaux , M. de Basterot annonce que le T. patulus se trouve non loin de Bordeaux, de Turin et de Dax , et qu'il est sans ombilic. Dans le Mémoire sur les terrains du Vicentin, M. Bron- gniart a signalé, sous le nom de turbo Amcdei, des coquilles sans ombilic des environs de Turin , qui sont les mêmes que celles des environs de Bordeaux , et il en a donné la figure pi. 6, fig. 2. 11 semble qu'il n'y ait d'autre différence essen- tielle entre les coquilles du Plaisantin et celles des environs de Turin et de Bordeaux, que le défaut d'ombilic dans ces dernières; et cette différence n'étant pas un caractère gé- nérique, il en résulte que des espèces ou variétés dépendant du même genre , se trouveroicnt placées dans deux genres différens. On trouve aussi de ces coquilles dans la Touraine. Troque sorcier ; Trochus sagus, Def. On trouve aux envi- rons d'Angers des coquilles auxquelles on auroit dû peut-être conserver le nom de trochus magus, car elles ne diffèrent de TRO 479 ces dernières, qu'on trouve à l'état frais dans la Manche, que parce qu'elles sont plus petites; comme elles, elles sont extrêmement variées dans la forme des tubercules ou des côtes dont elles sont couvertes: les unes portent, au milieu du dernier tour, des côtes ou plutôt des tubercules écartés j d'autres ont des côtes longitudinales, serrées et traversées par des stries qui suivent les tours ; au bas de chaque tour il se trouve un sillon formé par des points enfoncés. Ces co- quilles ne sont pas communes et sont très-jolies. Troque DE Bosc; Trochus boscianus , Brong. , Vicent. , p. 56, pi. 2, fig. 11. Coquille conique, à tours concaves , chargés de stries, qui les suivent, et portant près de la suture deux rangées de tubercules saillans. Longueur, un pouce. Fossile de Castelcomberto et de Dax P Troque de Basterot ; Trochus Basferoti , Brong., Mém. sur les terrains des envir. de Paris , pi. 5, fig. 3. Cette espèce se rapproche beaucoup du T. punctatus , Sow. Les tours sont couverts de stries, qui les suivent, et sont nettement séparés par un sillon profond et par un cordonnet à plis obliques. Longueur, neuf lignes. Fossile de la craie des environs de Paris, et qui est très -rare. Trochus gurgitis , Brong., Paris, pi. g, fig. 7. Coquille co- nique, à tours bien distincts et sillonnés dans le sens de leur accroissement. Longueur, un pouce. Fossile de la craie chlo- rilée de la perte du Rhône. Trochus? Rhodani , Brong., loc. cit., même pi., fig. 8. Co- quille en cône surbaissé, couverte de stries, qui suivent les tours. La base de la coquille est carénée à son bord et striée circulairement. Fossile du même lieu. On trouve dans la montagne Sainte-Catherine de Rouen des moules qui parois- sent appartenir à cette espèce et qui ont plus de trois pouces de diamètre à leur base. Trochus? cirroides, Brong., loc, cit., même pi. fig. g. On trouve au Havre, à Rouen et àBrighton, dans la craie chlo- ritée , des moules intérieurs, avec des rangées de protubé- rances, tant en dessus qu'en dessous, et qui paroissent dé- pendre du genre Trochus ; mais on ne sait au juste quelle forme le têt pouvoit avoir. Diamètre, un pouce et demi. Troque oriflamme ; Trochus labarum , de Bast. , /. c. , pi. 1 , 48o TRO fig. 23. M. de Baslerot trouve que cette espèce a beaucoup de rapports avec le T. cingulatus ; mais sa spire est plus éle- vée, et les bandes colorées dont elle est ornée, sufiisent pour la distinguer. Nous trouvons qu'elle a aussi des rapports avec le T. Basteroti. Fossile de Dax. . Troque de Buckland ; Trochus BucUandi , de Bast. , loc. cit., pi. 1 , iig. 2 1. Coquille conique, un peu lisse, à base striée, à ouverture quadrangulaire : longueur, cinq lignes. Fossile deSaucats, dans le banc supérieur au calcaire d'eau douce. Troque de Lucas; Trochus lucasianus , Brong. , Vicent. , pi. 2, fig. 6. Coquille conique, un peu renflée; chacun des tours est garni de deux rangées de tubercules alongés ; la base est couverte de stries circulaires , et la colunielle est tronquée: hauteur, un pouce et demi. Fossile de Castel- comberto. Troque caréné: Trochus carinalus , Borson , Orittog. Piem. , p. 84, n.° 9 , tab. 2, fig. 2 ; Brong., Vicent., pi. 4, fig. 5. Coquille oblique-conique, à tours plans et carénés près de la suture, couverte de rugosités obliques; à ouverture large et à bord calleux, qui s'étend sur la base. Hauteur, dix lignes; largeur de la base , huit lignes. Fossile de la montagne de Turin. M. Brongniart annonce que cette espèce est voisine du T. patulus de Brocchi. Trochus mJliaris, Brocc, loc, cit., pag.553, pi. 6, fig. 1 ; an Trochus similis? Sow. , tab. loi, fig. 2. Coquille conique, sans ombilic, à tours un peu convexes, coiiverte de stries granulées, dont les deux dernières sont plus élevées que les autres. Hauteur, cinq lignes; largeur de la base, quatre lignes. Fossile d'Italie et des environs de INice ( Risso). On trouve des coquilles à peu près semblables à Thorigné, près d'Angers. Je possède une coquille de Léognan , qui paroit appartenir à cette espèce, mais elle n'a que deux lignes de hauteur. Trochus crenulatus, Brocc. , loc. cit., pag. 554 , pi. 6 , fig. 2. Cette espèce a de très-grands rapports avec celle qui précède immédiatement; mais ses tours sont plus aplatis. 11 est pos- sible qu'elle n'en soit qu'une variété ou que cette différence dépende du sexe. Fossile de l'île d'ischia , des environs de ]Sice j de Thorigné et de Saint-Clément, près d'Angers» A TRO 481 la grandeur près, ces deux dernières espèces ont des rapports avec le T. monilifer. Trochus vorticosus, Brocc. , loc. cit., pi. 5, fig. 14. Coquille en cône surbaissé , à tours concaves au milieu et noduleux à leur partie supérieure ; le bord delà base est très-anguleux; l'ouverture quadrangulaire, et l'ombilic extrêmement large et profond. Hauteur, huit lignes; largeur de la base, plus d'un pouce- Fossile de la vallée d'Andone et du Piémont. Cette espèce a beaucoup de rapports avec les cadrans. M. Brocchi annonce , dans son ouvrage ci -dessus cité, qu'on trouve à l'état fossile, dans l'Italie, le T. granulatus ^ Born , qui vit dans la mer Adriatique; le T. ohliquatus, Linn., qui habite la Méditerranée; le 7'. cinerarius , Linn., qui vit dans les mêmes lieux et dans la Norwége ; le T. magus , Linn. , 'qui vit sur les côtes de la Manche, et le T. solaris , Linn., qui vit dans les mers de l'Amérique méridionale. Trochus elongatus , Sow. , loc. cit. , pi. igB , fig. 2 , 3 et 4. Coquille conique , à tours excavés au milieu et couverts de stries qui les suivent. La partie inférieure de chacun d'eux est garnie de petits créneaux un peu obliques, d'oii il part, et surtout dans les tours supérieurs , de petites côtes qui vont de gauche à droite et viennent se terminer insensiblement au milieu du tour; la base est couverte de fines stries circu- laires. Hauteur, plus d'un pouce et demi; diamètre de la base, quatorze lignes. Fossile de Dundry, près de Bristol, et des environs de Caen et de Bayeux , dans i'oolithe inférieure. Nous regardons comme des variétés de la même espèce le T. abbreviatus et le T. punctatus , qui se trouvent figurés dans la même planche. Ces coquilles portant une entaille au bord droit , sur la partie inférieure des tours, nous avons cru devoir les ranger dans le genre Fleurotomaire. ( Voyez ce mot , tome XLI , p. 38i.) Trochus anglicus, Sow., l. c, tab. 142. Coquille conique, portant une rangée de tubercules à la partie inférieure de chaque tour, et une autre vers la partie supérieure. Le mi- lieu est couvert de stries, qui suivent les tours; la base est striée circulairement. Nous croyons que cette espèce doit porter une entaille , comme celle ci-dessus. Hauteur ; deux 55. 5k 482 TRO pouces et demi. Fossile du lias bleu des environs de Yeovil et d'autres endroits, en Angleterre. Trochus lœi>igatus ,Sow., loc. cit., tab. 181 , fig. i. Coquille conique, presque lisse, à tours plats, à base convexe, striée circulairement, dont le bord est un peu obtus, et à ouver- ture rhomboidale. Hauteur, dix lignes. Fossile de Holiwels en Angleterre. Trochus concavus , Sow. , loc. cit., tab. 272, fig. 1. Cette espèce ne paroît différer de la précédente que parce que les tours sont concaves au milieu. Fossile de Suffolk. en Angleterre. Trochus reticulatus , Sow. , loc. cit., même pi., fig. 2. Co- quille conique, à surface réticulée, à tours bicarinés, à base convexe, striée circulairement. Hauteur, quinze lignes; dia- mètre de la base, seize lignes. Fossile des environs de Wey- mouth et d'Oxford, dans les couches anciennes. ^ Trochus imbricatus, Sow., même pi., fig. 3 et 4. Coquille pyramidale, couverte de stries qui suivent les tours, et d'autres qui les coupent; à tours anguleux, imbriqués et plats. Longueur, treize lignes; largeur, huit lignes. Fossile de Cheltenham , dans la glaise. Trochus Gibsi, Sow., loc. cit., pi. 278, fig. 1. Coquille en cône surbaissé, ombiliquée, à tours plats, à base carénée, convexe et réticulée , à ouverture rhomboidale. Hauteur, six lignes; diamètre de la base, dix lignes. Fossile de Folkstone , en Angleterre, dans une argile mêlée de sable. Trochus extensus , So\v. , même pi., fig. 2 et 3. Coquille à cbne surbaissé, à sommet rugueux, couverte de stries obli- ques, à base convexe , lisse, étendue, et dont les bords sont ondulés, à ouverture oblongue et à ombilic non plissé. Fos- sile de Highgate et de l'île deSheppy en Angleterre. Il paroît que cette espèce auroit des rapports avec le trochus henettiœ , dont il a été question ci -dessus. Troque tubéreux ; Trochus tuberosus , Rîsso , Hist. nat. des princip. product. de l'Europe mérid., lom. 4? P'^g- i3i. Co- quille conique, rude, sculptée de lignes longitudinales et de tubtrcules subpyramidaux, disposés en travers. Longueur, dix -sept lignes. Fossile de la vallée de Contes, près de Nice, dans le calcaire grossier. Troque de Sowerby ; Trochus sowerlianus , Risso , loc. cit.. TRO 48S page i3i. Coquille à tours de spire renflés, sculptés par des lignes longitudinales; suture profonde et creusée. Longueur, onze lignes. Fossile des environs de Nice. Troque Basterotin : Trochus baslerotiaus ; Trochus Basteroli, Risso, loc. cit., page i3i. Coquille parfaitement lisse et lui- sante, à sept tours de spire plans, dont la suture est très- profonde. Longueur, neuf ligues. Fossile de la marne clilo- ritée de Brans, près de Nice. M. Brongniart ay^int déjà donné le nom de Iroclius Baste- roti à une espèce ci-dessus décrite, nous avons cru devoir changer le nom de celle-ci, donné par M. Risso. Cet auteur annonce, dans l'ouvrage ci- dessus cité, qu'il a trouvé aux environs de Nice, à l'état subfossile , le trochus vulgaris , le trochus tenuis , le trochus Dumerili et le trochus undulatus , qui vivent dans la mer aux environs de Nice. TnoQUE DE Jenny; Trochus Jennji, Def. Cette espèce, qu'on trouve dans la Touraine, a de très -grands rapports avec le trochus Pharaonis, qui vit dans la mer Rouge et dans la Mé- diterranée; mais elle est moins grande. Les perles dont elle est couverte sont un peu plus grosses, et leurs rangées moins nombreuses : elle ne porte pas , dans l'intérieur du bord droit, une dent, comme celle qui nVst pas fossile, et l'om- bilic de celle qui est fossile est garni de petites pointes. Il paroit que les animaux de ces coquilles travailloient sur des plans différens , car j'en possède deux échantillons, sur l'un desquels les perles sont d'une grosseur égale, et sur l'autre il se trouve alternativement une rangée de perles plus giosses et une rangée de moins grosses. Dans le tome XXXII de ce Dictionnaire j'ai donné, p. 475, sous la dénomination de monodonta haccata , la description d'une espèce qui n'est autre chose qu'une variété du T. Jennyi. Troqce PERDU; Trochus deperditus , Def. Coquille en c6nc surbaissé et dilatée à sa base : elle est couverte de c6tes qui descendent du sommet jusqu'à cette dernière; mais qui se relèvent un peu sur la suture; elle n'est point ombiliquée, et le bord est en carène très-aiguë. Hauteur, six lignes; dia- mètre de la base, huit lignes. Fossile de Vaucelles, près de Bayeux, dans lu couche à oolitbes brunea. 484 TRO Troque crt^ipu ; Trochus crispas, Def. Coquille conique, sans oii.bilic, dont les tours sont couverts de côtes rabo- teuses, qui descendent du sommet et qui sont obliques. Le milieu de chaque tour est garni de deux rangées de petites pointes^ et il s'en trouve une troisième contre la suture. La base est striée circulaircment , et porte de petites côtes. Hau- teur, sept lignes. Fossile des environs de Dijon, de Nevers et de CharoUes, dans les anciennes couches. On en trouve à Mende qui ne portent, à la partie inférieure de chaque tour, qu'une rangée de tubercules. 11 n'est pas très- certain que cette espèce ne doive pas entrer dans le genre Turbo. Troque SIMPLE ; Trochus siniplex , Def. Coquille conique, sans ombilic , à tours un peu convexes et très-unis. La co- lumelle est tronquée. Hauteur, six lignes. Fossile des envi- rons de Baycux , dans la couche à oolithes brunes. Troque d'Amélie ; Trochus amelianus , Def. Coquille sans ombilic, à ouverture quadrangulaire , et couverte de rangées de petites perles. Le milieu de chaque tour est aplati, et il se trouve une rampe contre la suture. Hauteur, quatre lignes. Fossile de Thorigné. Troque? enchaîné ; Trochus? catenatus , Def. Coquille en cône surbaissé, couverte de stries qui suivent les tours sur quelques individus : elles sont couvertes de petites perles, et sur d'autres il ne s'en trouve qu'à la partie supérieure , près de la suture. L'ouverture n'est pas quadrangulaire et le bord à la base est très- arrondi. Hauteur, cinq lignes; dia- mètre , quatre lignes. Fossile de Thorigné. Cette espèce dé- pend peut-être du genre Turbo. Troqce retroussé; Trochus succinctus , Def. Coquille en cône surbaissé, sans ombilic, couverte de fortes stries, qui suivent les tours. Leur partie inférieure est garnie d'un bourrelet , qui se retrousse et qui fait paroitre le milieu excavé. La base est couverte de stries circulaires, écailleuses. Hauteur, six lignes; diamètre de la base, six lignes et demie. Fossile de la couche à oolithes blanches, près de Caen ? Dans le tome VI, page iSy, de ce Dictionnaire, ayant été fait renvoi, au mot Cadran, pour traiter de ce genre à l'article Toupie, et de celui-ci à Troque, nous allons parler ici dçs espèces que nous connoissons à l'état fossile ; qu'on TRO 485 n'a rencontrées que dans la craie lufau et dans les couches plus nouvelles que cette substance. Cadran évasé : Solarium patulum, Lamk., Vélins du Mus., n." i5, fig. g; Ann. du Mus., vol. 4, page 53, n.° 1, et vol. 8, pi. 35, fig. 3; Sow. , Min, conch., pi. n : Encycl. , pi. 446 , fig. 4. Coquille orbicuhiire , convexe , à tours aplatis, très-finement striés et formant en leur bord une carène en spirale, légèrement crénelée, à ombilic très- ouvert. Hau- teur, cinq lignes; diamètre de la base, sept lignes. Fossile de Grignon , de Parnes, département de l'Oise, et de High- gate en Angleterre. Cadran sutONNÉ; Solarium sulcatum, Lamk., loc. cit., n.° 2. Cette espèce est à peu près de la grandeur de celle qui pré- cède. Ses tours de spire sont lisses en dessus; ses bords ne sont pas carénés, mais garnis de deux sillons ou de deux petits bourrelets contigus. La face inférieure de la coquille est lisse, avec des sillons rayonnans. L'ombilic est de grandeur mé- diocre , à bords crénelés et concaves en dessous. Fossile de Grignon. Cette coquille n'est peut- être qu'une variété de l'espèce qui précède. Cadran canamculé : Solarium canaliculatum , Lamk. , l. c, n.° 3 ; Turbo, Brand. , loc. cit., fig. 7 et 8. Coquille convexe, chargée en dessus et en dessous de sillons ou cordonnets contigus, granuleux, inégaux et transverses. L'ombilic est assez grand, infundibuliforme , crénelé et canaliculé sur le côté interne de chaque tour. Diamètre, six lignes. Fossile de Grignon, de Betz, d'Acy, de Haufeville et de Gilocourt, département de l'Oise , mais avec quelques modifications de formes dans ces différentes localités. Cadran plissé : Solarium plicatum, Lamk., loc. cit., n.° 4; Vélins du Mus. , n.° 1 5 , fig. 7 ; Ann. du Mus. , vol. 8 , pi. 35 ; fig. 1. Coquille convexe-déprimée, rugueuse, à ombilic mé- diocre, crénelé par de gros plis. Cette espèce a de très-grands rapports avec le so/an'um canaliculatum, et comme on les trouve ensemble , je penserois que la différence constante qui existe entre elles, pourroit provenir de la différence des sexes, s'il étoit reconnu que les sexes ne soient pas réunis dans chacun des individus. On trouve aussi cette espèce en Touraine. Cadran a gouttière : Solarium spiralum , Lamk. , loc. cit. , 486 TRO n.° 5; Vélins, n.° i5, fig. 8j Ann. du Mus., vol. 8, pi. 35, fig. j (mauvaise). Coquille conique, lisse, à tours bien dis- tingués les uns des autres par une rampe un peu en gouttière, qui forme leur bord supérieur. Ce bord est légèrement cré- ni lé. L'ombilic est crénelé sur le bord et granuleux intérieu- rement. Diamètre, trois lignes. Fossile de Grignon et d'Or^ glandes, département de la Manche. Cadran corne-d'ammon : Solarium ammonites , Lamk., loc, cit., n.° 6; Vélins, n.° i 5 , fig. ii ; Ann. du Mus., vol. 8 , pi. 35, fig. 5 (mauvaise). Coquille discoïde, déprimée, ayant sur chaque tour trois cordonnets contigus , sillonnés presque verticalement, ce qui les fait paroître crénelés. L'ombilic est évasé, crénelé, et offre latéralement un ambulacre en spirale, qui domine régulièrement dans sa largeur jusqu'au centre. Diamètre , trois lignes. Fossile de Grignon et d'Or- glandes. Cadran petit plat : Solarium patellatum, Lamk., loc. cit., n.° 7 ; Vélins, n." 47, fig. 2. Coquille déprimée, discoïde, carénée sur les bords, à spire presque plane, à tours lisses, un peu marginés, à ombilic fort évasé, légèrement crénelé en son bord. L'ouverture de la coquille est fort petite. Dia- mètre, trois lignes. Fossile de Grignon. Cadran disjoint : Solarium disjunctum, Lamk., loc. cit., n.° 8 ; Vélins, n.° j5 , fig. 12 ; Ann. du Mus., vol. 8, pi. 55 , fig. 4. Coquille discoïde , comme un planorbe , plane du côté de hi spire, très- convexe en dessous, carénée dans son pourtour, h=^€ , sans granulations, sans stries transverses, et dont le dernier tour enveloppe tous les autres. 11 se disjoint ensuite presque comme dans les spirules. Le côté inférieur présente un ombilic à bord voûté , tranchant, denté en scie. Diamètre, quatre lignes. Fossile de Grignon, où il est commun. Cadran a deux faces : Solarium bifrons, Lamk., loc. cit. , n.** 9; Vélins, n." 16, fig. 2; Ann. du Mus., vol. 8, pi. 55, fig. 6. Coquille discoïde, plus obtuse que carénée dans son pourtour, lisse, plans du côté de la spire, dont le sommet est enfoncé et offre un léger aplatissement de l'autre côté. Le dernier tour enveloppe tous les autres. Les deux ombilics liont presque sans profondeur et bordés de petites dents ai- TRO 487 guè's. Diamètre , cinq lignes. Fossile de Hautcville et de Grignon. Cadran de Laon ; Solarium laudunensis ,Def. Cette coquille diffère de la précédente, dont elle n'est peut-être qu'une variété modi6ée par les localités, en ce que son sommet n'est point enfoncé. Son pourtour est arrondi. La spire est appa- rente et l'ombilic n'est pas denté. Fossile de Laon. Cadran a trois carènes; Solarium tricarinatum , Defr. Co- quille déprimée, lisse, luisante, oinbiliquée , portant troÏA petites carènes sur chaque tour. L'ombilic est petit et n'est point crénelé. Diamètre, trois lignes. Fossile- de Monneville, département de l'Oise. Cadran? hétéroclite; Solarium Pheteroclitum, Def. Coquille déprimée, ombîliquée, et dont le pourtour est caréné. Le milieu des tours est excavé, et la base est un peu bombée. L'ombilic est profond et presque pas crénelé. L'ouverture est ronde et la surface de la coquille est un peu raboteuse. Dia- mètre, cinq lignes. Fossile de Gand. Cadran carocollé : Solarium carocollatum , Lam. , Anîm. sans vert., tome 7, page 6 , n." 7 ; de Bast., /oc. cit., p. 34, pi. 1, fig. 12. Coquille conoïde - orbiculaire , couverte de stries granulées, qui suivent les tours, et d'autres moins marquées, qui les traversent. Le pourtour est anguleux et garni de deux cordons, dont l'un forme le bord et l'autre est contigu en dessous. Un sillon profond se trouve à peu de distance du bord intérieur de l'ombilic, qui porte des Cré- neaux bien marqués. Diamètre , quinze lignes. Fossile de Léo- gnan et de Dax. Cadran mille-grains : Solarium millegranum, Lamk. , Anîm. sans vert. , tome 7, page 6, n.° 8. Coquille convexe -orbicu- laire , comprimée dans son contour, où il se trouve une ca- rène très- mince, rude, couverte de stries granulées, qui suivent les tours, à base convexe, à ombilic évasé et crénelé. Diamètre, onze lignes. Fossile du Plaisantin et de la Coron- cine. Nous serions disposé à regarder cette espèce comme une variété du solarium canaliculatum , et il paroît que Mu Brocchi a eu le premier cette idée, car il lui a donné ce nom et l'a rapporté à la même espèce. Solarium pseudo - perspectivus , Brocc. , loc, cit., page SSg , 488 TRO fab. 5, fîg. 18. Coquille convexe, à tours lisses, mais dont les bords de la suture sont marqués par deux cordons granu- leux ; la base ressemble à celle du cadran carocoUé ; l'om- bilic est peu ouvert, et près de son bord intérieur il se trouve un sillon comme sur cette espèce , dont celui-ci pourroit être une variété. Diamètre, quatorze lignes. Fossile de la Tos- cane, des environs de Sienne, du Plaisantin, de Magnan , près de Nice, et de Bologne. Cette espèce a beaucoup de rapport avec le solarium hjbridum ? qui vit dans la Méditer- ranée, mais qui est moins grand. Cadran élégajstt ; Solarium elegans , Def. Nous ne possédons qu'un individu de cette sorte de coquille et un autre de celle qui suit, et nous ne sommes pas certains s'ils constituent des espèces, ou s'ils ne sont que des variétés de Tune des espèces que nous avons déjà décrites. Celui que nous avons nommé solarium elegans n'a que six lignes de diamètre : c'est une co- quille convexe, couverte en dessus de stries perlées, qui sui- vent les tours. Un cordon qui règne au pourtour est très-- agréablement strié. La base est couverte de stries perlées et de sillons rayonnans. L'ombilic est crénelé. Ce fossile a été rapporté de Rome par M. Cuvier. Cadran aplati; Solarium complanatum , Def. Coquille dé- primée, à tours aplatis et un peu excavés, formant en leur bord une légère carène en spirale, un peu crénelée et ac- compagnée de légères stries qui la suivent. Le pourtour est tranchant. La base est un peu bombée, et l'ombilic accom- pagné d'un sillon , comme celui du S. carocolatum , et crénelé. Diamètre, dix lignes. Fossile du Plaisantin. On trouve dans la craie tufau , près de Tours, des moules intérieurs et extérieurs de cadrans, qui ont plus de deux pouces de diamètre. Leur surface supérieure et inférieure étoit garnie de petites éminences , comme celle du cadran gra- nulé ; mais le têt n'existe plus, et on ne sait à quelle espèce les rapporter. Cadran de Brander ; Solarium hranderianum , Risso, l. c. , page i38,n.° 345. Coquille lisse, luisante , opaque, blanche, à huit tours de spire sculptés de lignes inégales, les trois supérieurs simples et lisses. Longueur, cinq lignes. Fossile de la Trinité, près de Nice. TRO 489 Cadhan oenticOlÉ : Solarium denUculafum, Risso, loc. cit.^ même pagt^ n.° 346, Coquille lisse, luisante, translucide, d'un blanc d'ivoire, à cinq tours de spire sculptés de petites stries ondulées, transverses, et de deux lignfs élevées, iné- gales; celle du centre est mamelonnée; l'externe est denti- culée. Longueur , cinq lignes. Fossile de la Trinité et de Saint-Jean , prés de Nice. Cadran caréné : Solarium carinafum, Risso, loc. cit., même page, n.° 047. Coquille opaque, lisse, luisante, d'un beau blanc, dont le sommet est de couleur de chair, composée de huit tours de spire, sculptés de petites stries obliques, inégales, avec la carène centrale élevée en spirale. Longueur, cinq lignes. Fossile de la Trinité. Solarium umhrosum, Brong. , Vicent. , pi. 2, fig. 12. Co- quille convexe -déprimée, striée, dont les tours, près de la suture, sont ornés d'une strie granulée et dont l'ombilic est crénelé. M. Brongniart annonce qu'il a beaucoup de ressem- blance avec le solarium plicatum , Lamarck; mais que les stries qui sont entre les lignes élevées qui bordent les tours de spire , sont lisses au lieu d'être crénelées, comme dans ce dernier. Nous pensons que cette coquille pourroit être une variété du solarium pseudo-perspectivus. Fossile de Rouen. Solarium discoideum, Sow. , loc. cit., pi. 11. Coquille dis- coïde, finement carénée à son bord extérieur, à ombilic ridé transversalement et à ouverture elliptique. Diamètre, huit lignes. Fossile du Hampshire. Solarium conoideum , Sow. , l. , c, même pi. Coquille coni- que, lisse, à ouverture quadrangulaire , à ombilic profond et étroit. Diamètre, cinq lignes. Fossile de Portland. (D. F.) TROSCART; Triglochin, Linn. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones , de la famille des joncées, Juss. , et de Vkexandrie trigynie , Linn. , qui présente pour caractères : Un calice de six folioles ovales, presque égales; les intérieures un peu pétaloïdes; point de corolle; six étamines à filamens plus courts que le calice; un ovaire oblong, surmonté de trois ou de six stigmates sessiles , plumeux; trois à six capsules con- niventes, à une seule 'loge s'ouvrant par la base et ne conte- nant qu'une graine. Les troscarts sont des herbes à feuilles linéaires gramini^ 49° TRO formes et à fleurs disposées en épi terminal. On en connoit une douzaine d'espèces, dont quatre croissent naturellement en France et en Europe. Troscart'des marais: Triglochin palustre , Linn., Sp., /i8>; Lamk., Illust., t. 270, fig. 1. Sa racine, qui est bisannuelle ou peut-être vivace , produit plusieurs feuilles linéaires, étroites, longues, un peu charnues. Du milieu de ces feuilles s'élève une hampe droite j cylindrique, grêle, nue, haute d'un pied ou un peu plus, terminée par un épi de fleurs jau- nâtres , presque sessiles dans leur jeunesse. Cet épi est d'abord serré; mais, à mesure que la floraison s'avance, il s'alonge beaucoup ; les fleurs deviennent plus distantes et distincte- ment pédicellées : il succède à celles-ci trois capsules linéaires, redressées, connées, ne paroissant en former qu'une seule , et plus longues que le calice. Cette espèce est commune dans les prairies humides et marécageuses de la France et des autres parties de l'Europe ; on la trouve aussi en Asie et dans l'Amérique septentrionale. Troscart maritime : Triglochin maritimum , Linn. , Sp. , 482 ; Lamk., Illust., t. 2-jo, fig. 2. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédenle; mais elle en diffère par ses feuilles et ses hampes plus élevées, et surtout par son fruit plus court, plus arrondi, formé de six capsules. Elle croit dans les marais des bords de la mer ou dans les prairies salées, en France, dans d'autres parties de l'Europe et dans l'Amérique septen- trionale. Troscart de Barrelier ; Triglochin Barrelieri , Lois., Flor. gall. , 726. Sa racine est vivace, un peu bulbeuse, recouverte de fibres filamenteuses; elle produit plusieurs feuilles li- néaires, un peu comprimées, presque cylindriques. La hampe est nue, haute de deux à quatre pouces, terminée par un épi de fleurs qui occupe à peu près le tiers de sa longueur. Le fruit est composé de trois capsules. Cette espèce croit na- turellement sur les bords de la mer, dans plusieurs parties de la France , en Corse , en Sicile et dans le nord de l'Afrique. (L.D.) TROSQUE. {Entom,) Voyez Throsque. (CD.) TROSTEL. (Ornith.) Nom suisse du mauvis, turdus pilaris, suivant M. Vieillot. (Ch. D. et L. ) TRO 49^ TROTTA. (Ichth^ol.) Nom italien de la truite. (H. C.) TROTTE-CHEMIN. (Ornith.) Nom vulgaire, dans le Ro- morantin , du traquet qui se perche sur les mottes des grandes routes , saxicola œnanthe. (Ch. D. et L. ) TROUCCO. {Ichthyol.) A Nice on appelle ainsi la truite et la truite saumonée. (H. C.) TROUCHOLI. {Ic'atkyol.) Un des noms de la fiatole , selon Rondelet. Voyez Stromatée. (H. C.) TROUCIE. (Ichthyol,) Synonyme de poisson Saint-Pierre. Voyez Dorée. (H. C. ) TROUDENT. (Bot.) Nom françois donné par Bridel au genre Trematodon. ( Lem. ) TROUEIE. (Iclithjol.) Un des noms que dans quelques- unes de nos provinces méridionales on donne au poisson Saint-Pierre. Voyez Dorée. (H. C.) TROUGNE, VERZELLE. (Bot.) Noms vulgaires du troène dans l'Anjou , cités dans la Flore de l'Anjou de M. Desvaux. (J.) TROUMBETTA. (Ichthjol.) Nom nicéen du Sdmpitt. Voyez ce mot. (H. C.) TROUPIALE, Icierus. (Ornilh,) Brisson a proposé sous ce nom de séparer un grand nombre d'oiseaux qui vivent réunis en troupes, d'où leur vient leur nom de troupiale, et de les isoler du genre Loriot, Oriolus , dans lequel Linné les avoit tous placés. Les principes de Brisson furent long-temps dédaignés , et les troupiales maintenus avec les loriots ou par suite démembrés par les naturalistes modernes avec des principes très- différens. Tout porte à croire que le genre Troupiale, Icterus, demeurera seul dans la science, et que les genres qu'on en a démembrés resteront comme de simples coupes artificielles, utiles pour grouper les espèces selon leurs rapports. Le genre Troupiale peut être ainsi caractérisé : Bec plus long que la tête , ou de la longueur de la tête , droit ou légèrement recourbé, disposé en cône alongé, pointu, un peu comprimé, sans arête distincte, dont la base s'avance dans les plumes du front, à surface arrondie ou anguleuse, à pointe très-entière, très -acérée; à bords des mandibules fléchis en dedans. Les narines sont basilaires, ouvertes dans le sens longitudinal, et '492 TRO recouvertes par un rudiment de nature cornée. Les pieds sont médiocres, avec le tarse aussi long ou plus long que le doigt du milieu ; les doigts latéraux sont à peu près égaux , l'externe est soudé a sa base et l'interne est divisé. Les ailes sont grandes ; les deux premières rémiges un peu moins longues que la troi- sième et la quatrième , qui dépassent toutes les autres. Tels sont les caractères généraux, assignés aux espèces de ce genre par M. Temminck. M. Cuvier a fait des troupiales une famille qu'il nomme les Cassiques , Cassicus. Il leur donne pour attribut général d'avoir : Un grand bec conique, gros à la base, singulière- ment aiguisé en pointe ; de petites narines rondes percées sur ses côtés; la commissure des mandibules en ligne brisée, ou formant un angle comme dans les étourneaux. Ce sont , dit M. Cuvier, des oiseaux d'Amérique, de mœurs assez sembla- bles à celles de nos étourneaux, vivant comme eux en troupes, consiruisant souvent leurs nids les uns près des autres , et y mettant quelquefois beaucoup d'art. Ils vivent d'insectes et de grains, et leurs troupes nombreuses font de grands ravages dans les champs cultivés. On dit leur chair mauvaise. M. Cu- virr divise les troupiales ainsi qu'il suit : i .° les Cassiques pro- prement dits , Cassicus , qui ont la base du bec remontant sur le front et y entamant les plumes par une large échan- crure demi-circulaire: cette coupe renferme les plus grandes espèces; 2." les Troupiales, Icterus, dont le bec n'entame les plumes du front que par une échancrure aiguë, et dont le bec e&i arqué sur sa longueur; 3." les Carouges, Xanthomus , qui ne diffèrent des tioupiales que parce que leur bec est parfaitement droit ; 4.° enfin , M. Cuvier y joint les Pit-pits, sous le nom deDacnis, qui représentent en petit les carouges par leur bec conique et aigu , et qui les unissent aux figuiers. Le type de ces dacnis est en effet le figuier de Cayenne , mo- tacilla, cayennensis, Gmel., Enl. 669. Dès 1800, Daudin, dans son Traité élémentaire d'ornitho- logie, avoit divisé les troupiales en Quiscales ou étourneaux- mainates, puis en deux genres, les Cassiques, Cassicus, et les Troupiales, Icterus. Mais cet auteur, méconnoissant les distributions géographiques, a réuni à ce dernier genre un grand nombre de Tisserins, Ploceus, et rendu impossible une TRO 495 démarcation avec les friiigllles. Daudin divisa les troupiales en deux sections : la première comprenoit les carouges, et la se- conde les vraies troupiales, en y entassant toutes sortes d'oi- seaux et jusqu'à un drongo. M. Temminck n'a reconnu dans son Gênera que le genre Icterus, qu'il a placé entre les loriots et les étourneaux. Il n'en est pas de même de M. Vieillot. Ce dernier, en établis- sant sa onzième famille ou les Tisserands, Texlores, y rangea les genres Loriot, Malimbe, Icterie et les Troupiales , qu'il di- visa ainsi qu'il suit : i." Carouge , Pendulinus : bec un peu grêle, arrondi, longicône , entier, un peu fléchi, à bords inclinés en dedans , un peu épais ou aigu à l'extrémité , à man- dibule supérieure prolongée en pointe dans les plumes du front. Il y adopta deux sections, et prit pour types Voriolus spurius fcemina etVoriolusferrugineus de Gmelin. 2.° Baltimore, Vphantes : bec droit, polyèdre, entier, un peu grêle, acu- miné , à mandibule supérieure prolongée en pointe dans les plumes du front; types, le baltimore blanc de Buffon et Voriolus spuius mâle de Gmelin et de Latham. 3.° Troupiale, Agelaïus : bec épais à la base, convexe en dessus, entier, ro- buste, longicône, droit, à bords droits ou fléchis en dedans, acuminé; mandibule supérieure prolongée en pointe sur le front, quelquefois concave à la base, près du capistrum. li reconnoît trois sections, qui ont pour type le troupiale com- mandeur, le troupiale de Cayenne et le cap-more; ce dernier est un tisserin de M. Cuvier. 4«° Cassiqu'e , Cassicus : à bec plus long que la tête, droit, entier, longicône, convexe en dessus, robuste , pointu , à mandibule supérieure à base gib- beuse, prolongée et arrondie dans les plumes du front. Le type de ce dernier genre est le cassique huppé de Buffon. 5." Enfin, M. Vieillot admet encore le genre Malimbe, Sjco- hius : à bec fort, longicône, convexe en dessus, un peu com- primé par les côtés, entier, courbé vers le bout, à mandi- bule inférieure dont les bords sont fléchis en dedans, à ailes pourvues de pennes bâtardes. Le type est le malimbe huppé des oiseaux chanteurs de M. Vieillot. M. Vigors, dans un mémoire inséré dans le tome 2 du Zoo' logical Journal, page 182, a passé en revue toutes les esj^'éces du genre Icterus , et il admet les cinq divisions suivantes, dans 494 TRO lesquelles il classe les espèces les mieux connues : i.° Leïslesi bec droit, anguleux à la base; queue égale; 2.°Cassicus , Daud. : bec droit, arrondi à la base; queue presque égale; 3." Quis^ calus, Vieill. : bec épais, courbé, anguleux à la base; queue étagée , cymbiforme; 4.° Iclerus, Cuv. : bec courbé, grêle, anguleux à la base: queue étagée, arrondie r 5.° XanLliorniis, Cuv. : bec grêle, droit, anguleux ; queue à peu près arrondie. Les troupiales appartiennent au quatrième ordre de la mé- thode de Brisson , à la classe 11 , picœ , première tribu du Système de la nature de Linné; au dixième ordre de la classe des passereaux de l'arrangement proposé par M. de Lacépède; àla dixième famille, gregarii, de l'ordre des ambulatores d'Uli- ger ; aux passereaux cônirostres de M, Cuvier ; à la famille des tisserands, de l'ordre des sylvains deM. Vieillot ; à l'ordre deuxième des omnivores de M. Temminck; à l'ordre des m- sessores, àla tribu des cônirostres. à la famille des sturnidées, à la sous-famille des icterina , de M. Vigors. Démembré du grand genre Oriolus de Linné, le genre Trou- piale , IcteTiix, est parfaitement caractérisé par ses mœurs, la forme de son bec et sa patrie. Les loriots, voisins des merles, sont exclusivement propres à l'ancien monde, et les trou- piales alliés aux étourneaux, dont ils ont la manière de vivre, sont exclusivement propres au nouveau monde, excepté une espèce, que nous avons découverte à la Nouvelle-Zélande et qui a tous les caractères des carouges de l'Amérique du sud. Plusieurs espèces de l'ancien monde, réunies parmi eux , ne doivent point appartenir à ce genre, et c'est ainsi que le cap- more et plusieurs autres, admis parmi les troupiales par M. Vieillot, doivent êfre rejetés parmi les tisserins, les frin- gilles et même les étourneaux. Les troupiales ont les habitudes des étourneaux : ils se réunissent par troupes considérables, qui aiment s'abattre dans les champs ensemencés ou au milieu des prairies fraîches et humides. On dit que plusieurs espèces se retirent dans les roseaux pour y passer la nuit. Les cassiques vivent dans les grandes forêts de la Guiane et du Brésil, tandis que les trou- piales et les carouges ne sont nulle part plus abondans qu'au Paraguay et au Chili. Les colons espagnols de Buénos-Ayres, comme ceux du Chili , les nomment lordos. Ces oiseaux sont TRO 495 vifs, défians, volent assez bien et long-temps; leur chant est une sorte de sifflement. Lorsqu'ils marchent, ils tiennent le corps presque droit. Ils n'aiment point se percher sur les arbres , au dire de d'Azara , qui ajoute qu'ils ne mangent point de fruits, mais qu'ils recherchent les insectes et les graines. Plusieurs espèces de ce genre vivent toutefois soli- taires ou par paires, et plusieurs autres émigrent et changent de pays chaque année. Les plus grandes erreurs régnent dans la synonymie des divers troupiales : des âges, des sexes différens ont été érigés en espèces, de sorte qu'il est fort difficile d'en établir les différences spécifiques. Presque tous ont du noir et du jaune, on du noir et de l'orangé, et quelques-uns du noir et du rouge. Sous ce rapport ces oiseaux ont une ressem- blance générale fort remarquable. Quelques espèces, enfin, sont entièrement noires, et d'autres olives. Les cassiques sont les plus grands indiviflus de la famille. On a écrit diverse- ment leur nom. Brisson , Lacépède etDaudin l'ortographioient comme cacique , mais ce nom vient indubitablement de cas- sidis, par rapport au demi-casque corné qui forme la base de la mandibule supérieure et qui entaille les plumes du front. Nous ne décrirons point les cassiques , parce que l'on en trou- vera l'histoire aux mots Cacique et Cassique, au tome VII de ce Dictionnaire. Nous ne mentionnerons que les espèces plus particulièrement nommées carouges , troupiales et quiscales. Le genre Icterns de Daudin , qui renferme les deux sous- genres Ictcrus et Xanthornus de M. Cuvier , et Leïstes de M. Vi- gors, embrasse toutes les espèces qui nous restent à passer en revue. Les quiscales semblent être le chaînon qui lie les cas- siques aux troupiales. §. 1." Quiscales , Quiscalus, Vieillot. Les oiseaux de cette division ont le bec robuste, un peu recourbé, à artle convexe; la base de la mandibule supé- rieure anguleuse et étroite; les narines ovalaires à demi re- couvertes par une membrane ; les ailes arrondies ; les pre- mière et cinquième rémiges égales; les deuxième, troisième et quatrième presque égales et très-longues; la queue égale, anguleuse à sa pointe, cymbiforme 5 les pieds robustes. Les 49^ TRO auteurs décrivent deux espèces de ce sous-genre, et M. Cu- vier les regarde , l'une et Tautre, comme identiques et comme ne différant point de Voriolus dominicensis , Enl., 5, fig. i. Le gracula quiscala, Linn., spec. 7; pica jamaicensis, Briss. ; piirple grakle,Venn.; Wils. , Am. ornitli., 5 , 44 -, pi. 21, fig. 4; la pie de la Jamaïque, BuflF. , t. 3 , p. 97. D'un noir violet, à queue arrondie. Long de treize pouces et demi. Le bec et les pieds sont noirs; l'iris blanc; la queue longue et étagée , cu- néiforme et pourprée , ainsi que les ailes : les couleurs de la femelle sont ternes. Ce troupiale habile l'Amérique septentrionale jusqu'à la Nouvelle- Espagne et à la Jamaïque. Il change de climat sui- vant les saisons. On dit qu'il chante très-agréablement, et que la femelle fait son nid dans les arbres et y dépose cinq à six œufs bleuâtres , tachés de stries noires. Sa nourriture consiste en riz, orge, avoine, froment et autres céréales, et parfois il ne dédaigne point les graines de la zizania, ni celles du maïs. Le Gracula barita, Linn., sp. 4 ; Monedula Iota nigra, Sloan., Jam., 2, p. 299 , pi. 267 , fig. 2 ; Lath., pi. 18, sp. 5. Grisâtre ; les épaules bleues; les rémiges vertes en dehors. Bec court, cultriforme, noirâtre, nu à la base, blanchâtre en dessous; queue arrondie. Cet oiseau habite les îles Antilles et une partie de l'Amérique méridionale, où il vit d'insectes et de graines, et selon Solander, des fruits du bananier, qu'il ravage. Daudin a décrit parmi les quiscales plusieurs oiseaux appar- tenant à d'autres genres. §. 2. TroupialeSj Icferus. Bec grêle , alongé , droit ou recourbé; narines ovalaires , à demi couvertes par une membrane; ailes arrondies; se- conde, troisième, quatrième et cinquième rémiges presque égales, très-longues. Queue étagée, arrondie ou égale; pieds robustes ou médiocres. Les vrais troupidles se distinguent donc des carouges par leur bec grêle et courbé, et des leïstes , qui ont un bec co- nique et court . ce qui les fait servir de chaînon avec les tis- serins; et des darnis , dont le bec est celui d'un syWia, mais dont la commissure oblique les rapproche des étourneaux, et surtout des troupiaks. TRO 497 M. Cuvier admet dans les icterus, les oriolus varias, Enl. , 607, fig. 1 ; cajanus , Enl. , 555 , fig. 2; capensis ^ Enl., 607 , fig. 2 ; dominicensis , Enl., 5 , fig. 1 ; les autres troupiales sont pour lui des xanthornus ou carouges. M. Vigors, au contraire, ne place dans les icterus que les oriolus bonana , Liiin», Ënl. , 655 , fig. 1 ; chysocephalus, Linn.; c aj anensis , Linn. , Enl., 555, fig. 2; il place les autres soit parmi les xanthornus ou parmi les leïstes. Si nous cherchions à faire concorder les principes de M. Vieillot , ce scroit encore bien pis. Nous croyons plus prudent, dans l'état actuel des choses, de dé- crire les espèces connues sous le nom général d'icterus, et de les réunir toutes. Trocpiai.e bonana -.Icterus honana,'Daud.;\e Carouge, Briss. , .pl. 12 , fig. 2 ; Buffon, Enl. , 555 , fig. 1 ; Icterus minor, Sloane , Jam., tab. 257, 1 ; Bonana bird , Browne , Jam., p. 477 ; Orio- lus bonana, Linn. ; Icterus bonana et Icterus nidipendulus , Daud., t. 2 , p. 332. Le carouge vulgaire est un peu plus gros que le pinson des Ardennes: il a sept pouces de longueur totale. Son bec est noir; son plumage d'un marron foncé, avec la partie supé- rieure du dos d'un très-beau noir, ainsi que les grandes cou- vertures, les pennes alaires et les caudales. Les ailes ont onze pouces d'envergure, et atteignent les deux tiers de la queue. Les pieds et,les.ongles sont noirâtres. Le carouge habite les îles Antilles , et surtout la Martinique , Saint-Domingue et une partie du continent de l'Amérique mé- ridionale. Il façonne son nid avec des fibres de plantes sèches, qu'il entrelace et qu'il attache sous les feuilles des bananiers, d'où son nom lui est venu. La forme du nid imite , dit-on , un segment de globe creux, séparé en quatre portions égales. Daudin a décrit , sous le nom d'icterus nidipendulus , Voriolus nidipendulus de Gmelin , ou icterus minor nidum suspendens de Sloane, tab. 268, fig. 3, qui ne paroît être qu'une légère variété de l'espèce précédente. Cet oiseau, en effet, est de la taille et a les formes du carouge. Son plumage est d'un bruiï rougeâtre ; la poitrine, l'abdomen et les côtés du cou , sont d'un ferrugineux testacé , avec une ligne noire dans le mi- lieu ; les ailes sont variées de blanc. Ce carouge habite également les forêts de la Jamaïque. Son 55. 32 498 TRO chant est, dit-on , agréable, et la femelle suspend son nid aux branches des plus grands arbres. Troupiale coiffe-jaune : Iclerus icterocephalus , Daudin , t. 2 , p. 357; Oriolus icterocephalus , Linn.; Carouge de Cayenne , Buff. , Enl. , 543; Brisson , pi. 12, fig. 4; Yellow headed-star' ling, Edwards, pi. 525 ; Gold-headed-oriole , Latham , Sp. , 2, t. 2, p. 442. La coifFe-jaune a sept pouces de longueur ; le bec brun -, le plumage entièrement noir, avec la tête, le haut et le de- vant du cou, d'un jaune d'or. Les pieds sont noirâtres, et la queue est légèrement arrondie. C'est un oiseau très-commun à la Guiane, et qui est souvent envoyé de Cayenne dans les collections. Troupiale varié : Icterus varias, Daudin, t. 2, pag. 534 j Oriolus varias, Gmelin; Oriolus castaneus , Lath. ; le Carouge PE Cayenne, Buff., Enl. , 607, fig. 1 et 2 , et 569 ; Chesnut and blach oriole , Lath. ; Orchard oriole ou Oriolus mutatus , "VVilson, Amer. Ornith., t. 1, p. 64, pi. 4, fig. 1, 2 , 3 et 4 ; Oriolas spurius, Linn.; Oriolus capensis , Linn.; Turdus ater , Gmel. ; Merle A gorge noire de Saint-Domingue, Enl., ôSg; Yphantes solitaria ,Vie\\\. (mâle adulte), et Pendulinus nigri- eollis , Vieill. (jeune ou femelle). Peu d'espèces, parmi les troupiales , ont une synonymie plus embrouillée que celle-ci. Les variétés qu'elle présente dans son plumage et suivant les âges et les sexes, ont porté à en créer deux ou trois purement nominales. Cet oiseau a environ six pouces de longueur totale ; son bec est bleuâtre ; son plumage noir; le bas du dos, le croupion et le dessous du corps , sont d'un marron ferrugineux. Les pennes secondaires sont bordées de blanc. Les pieds sont bleuâtres. Le carouge varié habite Cayenne et les États-Unis, où il est très-commun. Daudin regarde le baltimore bâtard de Catesby, pi. 4g, comme identique avec cette espèce. Le chesnut and black oriole de Latham, dont la tête et le haut du cou sont variés de noirâtre et de verdâtre , la gorge et le devant du cou noirs, la poitrine marron, l'abdomen jaunâtre, les pennes des ailes et de la queue noirâtres, bor- dées de blanc , paroît être le jeune non encore en plumage complet. TRO 499 laouPiALE cul-jaune: Icterus xanthornus , Daud. , tom. 2, ]). 384; Oriolus mexicanus, Linn.; Oriolus xanthornus , Guiel.; le Carouge du Mexique ou Petit cul-jaune, B-iff. , En]., 5 , fîg. 1 ; Brisson , t. 2 , pi. 1 1 , fig. 2 ; Lesser bnnana bird , Edw., pi. 243 ; Shaw, Mise, pi. 240 ; Ajoquantotoll , Séba, t. 2 , pi. 96, fig. 5; Agelaius xanthornus, Vieill. , JNouveau Dict. d'hist. nat., t. 34 , p. 543. Cet oiseau a sept pouces et demi de longueur totale. Son bec est noirâtre: son plumage jaune; sa gorge et toutes ses pennes de couleur noire; les couvertures de ses ailes noires; quelques-unes bordées de blanc ; les pennes alaires bordées de blanc à leur base et à leur partie interne. Les pieds sont noirâtres. Ce troupiale habite la Jamaïque et aussi le Mexique et la Guiane. Montbeillard dit que le mâle chante à peu près comme le loriot, et que son cri est aussi pénétrant que celui delà pie. Cet oiseau suspend son nid, en forme de bourse, à l'extré- mité des branches, surtout de celles qui sont longues , dé- pourvues de rameaux , et qui sont penchées vers les rivières. Chaque nid est, dit-on, séparé par autant de cloisons qu'il y a de nichées. Ce troupiale est rusé, difficile à surprendre et un peu plus gros qu'une alouette. Troupiale nE Saint-Domingue : Icterus dominicensis , Daud., 1. 2 , p. 335; Oriolus dominicensis , Linn.; Carouge de Saint- Domingue , Buff. , Enl. , 5 , fig. 2 ; Brisson , t. 2 , pi. 12, fîg. 5. Montbeillard pensoit que cette espèce étoit la femelle de Vicferus xanthornus. Ce troupiale est long d'environ huit pouces* Son bec est noir, et son plumage est presque en entier de cette couleur. La partie inférieure du dos, le ventre, les flancs, le croupion, les plumes anales, tibiales, et les petites couvertures des ailes, sont d'un jaune doré très-vif. Les ailes ont un pied six lignes d'envergure et dépassent le tiers de la queue, qui est étagée et longue de trois pouces six lignes. Les pieds sont noirs , ainsi que les ongles. Ce troupiale habite le Mexique, la Jamaïque et Saint-Do- mingue. Il suspend son nid aux branches des arbres, en lui donnant la forme d'une bourse. Carouge chrysoptère ; Xanthornus chrysopterus , Vigors . 5oo TRO Zool, Journ. , cah. d.° 6, p. igo , pi. 9, Suppl. Noir; une huppe sur la tête ; les épaules et le croupion d'un jaune doré. Cet oiseau a les plumes du front et du vertex un peu alon- gées et formant une petite huppe. Les rémiges et les rec- trices sont fauves en dessous; le bec est pâle; les pieds sont noirs. Le corps a six pouces six lignes de longueur, et la queue trois pouces six lignes. Il habite le Brésil. Troupiale a tète orangée: Icterus xanthoceplialus , Ch. Bo- naparte, Journ. of ihe Acad. of nat. hist. of Pliiladelphia , t. 6 , pag. 222; Oriolus icterocephalus, Say, Major Long' s Expedit. Cet oiseau est noir ; la tête et le cou sont de couleur orangée ; une tache blanche occupe l'aile. La femelle et le jeune sont d'un brun noir, sans tache à l'aile; la gorge est blanchâtre; une tache jaune arrondie occupe la poitrine. Sa longueur totale est de dix pouces six lignes. Il habite les régions occidentales de l'Amérique septentrio- nale et aussi les côtes de l'Amérique du sud. Cet oiseau diffère du troupiale coiffe-jaune, avec lequel on l'avoit confondu. Troupiale jamacai : Icterus jamacaii, Daud., t. 2, p. 535 ; Oriolus jamacaii, Gmel. , Salerne, pi. 6, 6g. 5; Carouge du Brésil, Buff. Ce troupiale a dix pouces de longueur totale; le plumage jaune; la tête, le devant du cou, les pennes alaires et cau- dales, noirs; une bande noire sur le dos ; une tache blanche sur les couvertures des ailes; les pieds noirs. On le dit du Brésil, et on ajoute que la femelle attache son nid sous une feuille de bananier. Troupiale de Cayenne : Icterus cayennensis, Daud., tom. 2, p. 356; Oriolus cayennensis , Linn. ; Carouge de Cayenne , Briss. , tom. 2 , pag. 1 23 , Spec, , 26 , t. 9 , fîg. 2 ; Carouge de l'île Saint-Thomas, Buffon, Enl. , 555, fig. 2; Yellow winged pye, Edwards, pi. 322 ; Agelaius chrjsopterus, Vieillot , Nouv. Dict. dhist. nat. , t. 34, p. 559. Ce troupiale a huit pouces de longueur totale ; le bec noir et le plumage d'un noir profond, excepté les petites couver- tures des ailes, qui sont d'un jaune pur, et celles de des- sous, qui sont variées de noir et de jaune. Il a treize pouces d'envergure; la queue alongée, un peu étagée ; les pieds et les ongles noirâtres. TRO Soi Cet oiseau habite le Paraguay, Cayenne , les Antilles, et surtout l'ile Saint-Thomas. M, Vieillot dit que la femelle a le dessus et les côtés de la tête noirâtres; les sourcils d'une teinte plus claire; le dos d'un brun foncé; les-plumes des autres parties noires et bordées de roussâtre. Le jeune mâle lui ressemble pendant sa première année. Troupiai.e a tête dorée : Icterus chrysocephalus, Daud. , t. 2, p. 336; Oiiolus chrj'socephalus , Linn. ; Gracula chrjsoptera , Merrem ; le Cacique a tête jadne d'Amérique, Briss., Suppl., pi. 2, 6g. 2; Gold-headed-oriole , Luth. On dit ce troupiale de la grosseur d'une alouette; ayant huit pouces de longueur ; le bec noir, ainsi que le plumage ; mais avec le sommet de la tête, les épaules, le croupion et les jambes, d'un jaune un peu doré. La queue est alongée et étagée ; les pieds sont bruns. Cet oiseau habile l'Amérique méridionale. Troupiale tacheté : Icterus melancliolicus , Daud. , t. 2, p. 337; Oriolus melancholicus , Linn.; Carouge tacheté , Brisson, Fringilla e/usco et nigro varia, Klein; le Schomburger ,^d\v. , pi. 85 ; Troupiale tacheté de Cayenne , Buff. , Enl. , 448 , fig. 2 (la femelle et variété). Ce troupiale est de la grosseur d'une alouette et a environ six pouces de longueur; son plumage est gris, pointillé de noir; les yeux sont traversés par une bande blanche; les joues et le devant du cou sont de couleur noire, qui se termine en pointe sur la poitrine. Les pieds sont noirâtres. Sa patrie est le Mexique. Daudin décrit comme variété de cette espèce un oiseau qui est brun-noirâtre, ayant les plumes de la partie supérieure du corps bordées de jaune; celles de la partie inférieure, ainsi que les ailes et la queue, bordées de fauve, avec une bande blanche sur les yeux et sur la gorgf" ; les joues jaunes; le bec grisâtre ; les pieds rougeâtres. Troupiale olive delà Louisiane : Icterus Jla^'escens , Daud., t. 2, p. 53ii ; Oriolus capensis, Linn.; Cakovge du cap deBonne- EspÉRANCE, Briss., Enl., 607, fig. 2. Cet oiseau, décrit comme espèce, n'est que la femelle de Voriolus spuj'ius de Linné, Victerusvarius de Daudin et Vicferus mutatus de Wilson. Il est de la Louisiane , et non du Cap. 5o3 TRO Sans doute qu'il faut lui adjoindre le carouge verdàtre , icterus virescens, de Daudin (t. 2, p. 35c)), oriolus viridis de Linné , jelloiv - throated-oriole de Pcnnant, qu'on dit de la baie d'Hudson. Troupiale commun : Icterus vulgaris , Daud., i. 2 . p. 540; Oriolus icterus, Linn.; Coracias xanthornus , Scopoli ; l'ellow and black pje, Catesby , pi. 5 ; BufF., Enl. , Sou; Banana-bird from Jamaica, Albin , 2 , pi. 40. Ce troupiale est à peu près de la taille du merle : sa lon- gueur est de neuf pouces six lignes environ ; le bec est noi- râtre, avec la base de la mandibule inférieure blanchâtre, l'iris est d'un jaune clair ; la tête et le dos sont d'un beau noir, ainsi que les plumes de la gorge et du devant du cou , qui sont longues, étroites et prolongées en pointe sur le devant de la poitrine. Les flancs et le croupion sont dun jaune-orangé vif; les grandes plumes sous-alaires internes sont blanches; les moyennes sont noires, et les petites d'un jaune orangé. Les pennes alaires sont noires; les moyennes sont blanches; les tarses plombés. La femelle est un peu moins colorée, et les jeunes ont le bec gris-blanc. Ce troupiale vit en troupes considérables dans l'Amérique mérifiionale et surtout aux Antilles. 11 recherche pour sa nourriture les insectes, les petits fruits, et a des mœurs confiantes et faciles à apprivoiser. La femelle construit un nid cylindrique, très -régulier , formé de filamens d'écorces, qu'elle suspend aux branches des arbres, et comme les trou- piales aiment a se réunir, il en résulte des centaines de nids ainsi symétriquement rangés, et qui donnent un aspect sin- gulier aux branches qui les supportent, dans les forêts. Troupiale costotol : Icterus costototl, Daudin, t. 2 , p. 341 ; Oriolus Noi'œ Hispaniœ , Gmel.; Troupiale de la Nouvelle- Espagne, Brisson ; Alcolchichi , Séba ; Xochitototl et Coztolotl, Ray , Syn, Daudin décrit ainsi cette espèce : C'est un oiseau de la (aille de rétourneau commun. 11 a de longueur neuf pouces; son bec est noirâtre ; son plumage est d'un beau jaune un peu safrané en dehors et noirâtre à la base des plumes; le dessus du corps est d'un jaunâtre terne, avec la gorge, les ailes et la queue noires, excepté les grandes couvertures susalaires, ÏRO 5o5 qui sont termmées de jaunâtre; les pieds et les ongles sont noirs. La femelle a son plumage moins vif en couleur. La teinte jaune surtout est ternie, et le bout de quelques plumes sus- alaires est de couleur blanche. Les jeunes diffèrent des adultes en ce qu'ils ont leur livrée mélangée de noirâtre sale et le bec un peu jaunâtre. Le troupiale habite l'Amérique méridionale , et se trouve rarement à Cayenne. Troupiale arc en queue : Icterus annulatus , Daudin , t. 2 , page 542; Oriolus annulatus, Gmel. j VOcotzinitzcan de Séba , pL6i,fig. 3? Cette espèce ne sera mentionnée ici que pour mémoire, et la description sera transcrite d'après celle de Daudin. Ce troupiale a , dit- on, la taille d'un pigeon biset: ce qui doit déjà porter à croire que c'est indubitablement un cassi- que. Son bec est jaune; son plumage est aussi jaune; la tête et le cou sont noirs; quelques plumes des ailes et leurs pennes sont noires, bordées de jaune en dehors; la queue est jaune, traversée par une bande noire, arquée, dont la courbure est tournée du côté du corps; les pieds sont gris. Tout porte à croire que cet oiseau , admis par Daudin sur l'autorité plus que suspecte de Séba, n'est point un trou- piale : on le dit du Brésil. Troupiale du Brésil : Icterus brasiliensis , Daudin, tom. 2, p. 343 ; Oriolus Irasiliensis, Gmel., Lath.; Muscicapa e fusco et luteo varia ) Sloane , Jam. , pag^ Sog ? Cette espèce est douteuse , et Daudin la décrit en ces termes : Longueur, quatre pouces; plumage jaune; poitrine tachetée de brunâtre; tête et dos bruns, tachetés de noir; abdomen blanc; pennes alaires et caudales d'un noir bru- nâtre, terminées de blanc; pieds noirs. Cet oiseau existe au Brésil, et Daudin doute si on doit lui rapporter le gobe- mouche de la Jamaïque de Sloane. Troupiale japacani : Icterus japacani, Daudin, tome 2, page 045 ; Japacani, Ray; Oriolus japacani, Linn, Ce troupiale est, dit-on, long de huit pouces; son bec est noir; son iris de couleur d'or; sa tête noirâtre; son plu- mage varié de brun et de noir en dessus , de blanc et de 5o4 TRO jaune en dessous, avec des lignes transversales noirâtres. La queue est noirâtre et les pieds sont d'un brun obscur. Il se trouve au Brésil. Troupiai.e tocoun : Icferus griseus, Daudin, lome 2. page 344; Oriolus griseus , Gmel. ; Oriolus cinereus , Lath. ; Ococo- im , Fernandez ; le Troupiale cendré, Brisson. Cette espèce est très- douteuse : on la dit de la taille de l'étourneau commun, et ayant un plumage varié de noir et de jaune, avec le dos, les plumes des jambes et Tahdomen cendrés; elle vivroit dans les l'orêts de la Nouvelle-Espagne; c'est sans doute un jeune âge. Troupiale commandeur : Icterus phceniceus , Daudin, t. 2, page 344; Oriolus phaniceus , Linné, Lath.; Agelaius phani- ceus, Vieill, ; Troupiale aux ailes rouges, BufT. , Enl. , 402; Acolchichi, Ray; Ked-winged-starling ^ Catesby, t. 1, pag. 1 3. Le commandeur est un peu plus pefit que l'étourneau commun : il a neuf pouces de longueur totale; sou bec est noir; l'iris est blanc; le plumage est d'un beau noir luisant, avec les petites couvertures des ailes d'un rouge vif, bor- dées d'une teinte un peu cramoisie, en formant sur le haut de l'aile une plaque transversale, longue de deux pouces au plus , sur une largeur de dix lignes; la queue est un peu arrondie à son extrémité; les tarses sont noirs. La femelle est un peu plus petite, et n'a que huit pouces de longueur. Son plumage est d'un noir sombre , avec la bande humérale moins large et moins rouge. Les jeunes ont le bec noirâtre, avec la base de la mandi- bule inférieure d'un gris pâle et le plumage assez semblable à celui de la femelle. Le commandeur vit par troupes considérables dans l'Amé- rique septentrionale. 11 ne fréquente la Louisiane qu'en hi- ver, et se rend en Virginie et dans la Caroline à l'époque de la ponte, Les dégâts que cet oiseau occasionne dans les champs de maïs ou de blé, l'ont rendu le fléau de quelques provinces américaines; aussi dans certains cantons lui a-t-on donné le nom de maize thicf, ou voleur de mais, tandis que dans d'autres il est connu sous celui de swamp-black-bird ou oiseau noir des marais. Les commandeurs recherchent le mais au moment où les germes se développent, et en arra- TRO 5o5 chent les semences de terre. Ils en sont friands aussi lors- qu'il est sur le point de mûrir et que le grain est encore tendre et aqueux. Leurs ravages et leur maraude exigè- rent des colons des mesures violentes contre leurs essaims rapaces, et long-temps leur tête fut mise à prix. 11 paroît que les agriculteurs trouvèrent un moyen expédilif de les faire périr, en trempant les grains de maïs dans une décoc- tion d'ellébore, et celte substance leur occasionnoit des ver- tiges qui les faisoient mourir. Les commandeurs étoient très- recherchés par le luxe des modes, lorsque les François possédoient les Louisianes. Le goûl des parures avec les épaulettes rutilantes des comman- deurs seulement, devint un engouement général et l'objet d'un grand commerce. Les sauvages de l'Amérique, les pre- miers, se faisoient des parures avec ces plumes rouges, et il paroît que vers 1770 M. Lebeau , médecin à la Louisiane, ras- sembla dans un seul hiver environ quarante mille moignons, qu'il expédia en France par La Roclielle , et qui se vendirent pour fiiire des garnitures de robes, de même qu'aujourd'hui le cygne a pris faveur. La Rochelle devint ainsi l'entrepôt de ce genre de commerce, et l'on trouve dans Daudin, qu'en 1776 le prix d'un millier d'épaulettes de commandeurs étoil de dix-huit francs en province et de douze à Paris. Ce nom de commandeur vient du nom espagnol de commandador . parce que les conquérans de l'Amérique comparèrent la pla- que rouge de feu qui tranche sur le plumage noir de cet oiseau, à la plaque des chevaliers de Calatrava. Ces oiseaux semblent articuler la syllabe houi]<: lorsqu'ils sont inquiétés ou dérangés dans le champ où leur bande maraude. Leur vol est rapide, et tous les individus aiment à voler les uns près des autres où à se serrer très -près. M. Vieillot dit que leur ramage est sonore, et qu'ils se réunis- sent volontiers en grand nombre sur le même arbre. Ils se tiennent de préférence sur le bord des ruisseaux, dans les roseaux, où ils placent leurs mds. Les femelles les façonnent avec des paquets d'herbes liés ensemble, recouverts par une sorte de toit et tapissés en dedans par des herbes plus molles. Elles y déposent cinq ou six œufs d'un gris blanc, parsemé de taches noires , irrégulières . et chaque année la ponte est double. 5oS TRO Le commandeur habite toute l'Amérique septentrionale . depuis le Mexique jusqu'à la Nouvelle-Ecosse, et passe l'hiver aux Etats-Unis. Il émigré suivant les saisons dans chaque État , et il paroît que souvent les mâles arrivent dans une contrée avant les femelles. Troupiale américain : Icterus americanus , Daudin , t. 2 , page 345; Oriolus americanus et guianensis , Gmel. ; Troupjale deCayenne, Buff. , pi. 236, fig. 2 (mâle), et Troupiale de la GuiANE, Buff., pi. 536 (fem.) ; Brisson , tom. 2 , pi. 11, fig. 2 ; Agelaius mUitaris , Vieill. , Nouv. Dict. d'hist. nat. , tome 34, page 554; Tanagra mililaris , Lath. Ce troupiale a sept pouces de longueur totale. Son bec est d'un brun noirâtre; son plumage d'un noir sombre; la gorge, le devant du cou , la poitrine et le poignet des ailes sont d'un rouge vermillon très-vif; les pieds et les ongles sont bruns. La femelle a les plumes du dos et les ailes d'un brun peu foncé et bordées de gris. Le rouge du dessous du corps est beaucoup moins vif. Les jeunes ont le bec un peu cendré au-dessous et à sa base, avec les plumes du dessus du corps brunes, bordées de gris sale, et le dessous du corps d'un rouge terne , mélangé de grisâtre. Daudin regarde comme étant une variété de cette espèce. Je mochng bird of Guiana de Bancroft, décrit page 177 de son Histoire de la Guiane. M. Vieillot, dans son article Troupiale du Nouveau Dic- tionnaire d'histoire naturelle, fait deux espèces, qu'il nomme troupiale rouge et noir , et troupiale de la Guiane. On dit que le chant de ces oiseaux est fort agréable; ils donnent à leur nid , qu'ils suspendent aux branches des ar- bres, une forme longue et pyramidale. Ils sont très-communs dans toute l'Amérique chaude et tempérée, depuis Cayenne jusqu'au Paraguay. Les habitans de Cayenne le nomment Saintongeois ou ventre rouge, parce que tous les habitans de cette province ont constamment l'usage de leurs pères , et qu'ils tiennent des Ro- mains, de porter des vestes rouges, ce qui a propagé ce pro- -verbe vulgaire, né au milieu des troubles et des guerres de TRO 5o7 religion : ventre rouge ou Saintongeois , traître à son Dieu et à son roi. Ce troupialese tient dansles marais et les prairies humides, et affectionne les broussailles et les joncs. ÏROUPIALE Gasquet : Icterus Gasquetii ; Xanthornus Gasquet, Quoy et Gaimard , Zool. de l'Uranie, pi. 24; Leïstes Suchii , Vig., Zool. Journ., t. 2 , p. 182, pi. suppl. Cet oiseau est très-voisin du troupiale tricolore de M. Vieillot. Ce qui l'en distingue de prime abord, c'est une bande jaune sur le croupion ; sa tcle est d'un brun tirant sur le noirâtre, tandis que le cou , la poitrine , le dos , les ailes et la queue , ■sont d'un brun plus clair ; les pennes alaires sont grises ea dessous; un jaune élégant colore le dessous du pli de l'aile et le ventre, et tranche sur le croupion par une large bande avec la couleur brune; les pieds sont rougeàtres; le bec est noir, robuste et forme un angle aigu entre les plumes du front : il a treize lignes de longueur, et les dimensions totales de l'oiseau sont de huit pouces neuf lignes. Ce troupiale habite les rives du Rio de la Plala et fré- quente les prairies : il ne vit point en grandes troupes; mais. seulement par petites réunions d'individus. MM. Quoy et Gai- mard observèrent des variétés, d'âge, probablement, n'ayant que du jaune sur le ventre. Troupiale rolce: Icterus ruber, Daud., t. 2 , p. 546; Oriolus ruber, Gmel.; Age'aius ruber, Vieill.; Sonnerat, p. i i3 , pi. 68. Cet oiseau n'est point un troupiale. On le dit de la taille d'un merle, ayant le bec noirâtre et l'iris d'un rouge de feu. Le plumage est lui-même d'un rouge de cinabre, ainsi que l'abdomen; les pennes alaires et caudales sont d'un noir de velours. Sa pairie seroit antique dans l'ile de Panay, l'une des Moluques. Tout porte à croire que cet oiseau est le gobe- mouche vermillon, muscicapa miniata , figuré par M. Tem- minck, pi. 1 56. Nous ne mentionnerons point non plus le troupiale jaune. icterus tla\>us de Sonnerat, pi. 69 de son Voyage à la Nouvelle- Guinée, et qui paroît devoir être un tisserin. Troupiale du Mexique : Icterus rnexicanus , Daud., t. 2-, p. 347 ; Oriolus rnexicanus , L. ; Troupiale jaune a calotte noire, Buff., EnL 553 (mâle). 5o8 TRO Cet oiseau est à peu près de la grosseur d'un merle. Son bec est noir ; le tour de l'orbite est nu ; la tête , excepté l'oc- ciput, le cou et tout le dessous du corps, sont d'un jaune citron fort agréable. Le sommet de la tête est noir, et cette couleur forme une sorte de calotte. Le dessus du corps et les rectrices sont également noirs. Les petites couvertures moyennes et quelques rémiges sont légèrement bordées de blanc jaunâtre. Les pieds sont noirs, ainsi que les ongles. Les femelles ou les jeunes ont le bec, les pieds et les ongles jaunâtres, avec la même distribution des couleurs sur le plu- mage. Le sommet de la tête et le dessus du corps sont d'un brun noirâtre, et les pennes alaires et les. rectrices sont brunes. Ce troupiale habite l'Amérique, chaude et n'est pas rare au Brésil et à la Guiane. Troupiale BALTIMORE : Ictcrus bdltimore , Daud., t. 2, p. 348, pi. 25; Oriolus baltiinore et spurius , Gmel. ; Baltimore bird , Cat,, Car., t. i , pi. 48; Arct. zooL, t. 2 , pi. 12 ; Wils., Am. ornith., t. 1 , p. 23 , pi. ] , fig. 3 ; pi. 53 , lig. 4 ; Buff. , EnL SoS, fig. 1 ; Baltimore bâtard , Buff., EnL 5o6 , fig. 2 ; Cat. , t. 1 , pL 49. Cet oiseau est un peu plus gros qu'un moineau. Sa lon- gueur totale est de sept pouces. Son bec est de couleur plom- bée noirâtre ; la tête, le cou et le manteau sont d'un beau noir foncé. La moitié inférieure du dos est d'un oran<^é un peu verdàtre ; la poitrine , tout le dessous du corps et le haut des ailes sont d'une belle teinte orangée. Les couvertures des ailes sont noires, bordées d'orangé en dehors, et les pennes secondaires sont noires , bordées de blanc en dehors ; les grandes pennes sont d'un brun noirâtre. La queue est d'un jaune vif, surtout en dessous, avec la base et les deux pennes de dessus noires; les pieds et les ongles sont noirâtres. La femelle est moins bien colorée , et n'a point d'orange et de blanc sur les ailes. Le baltimore bâtard des auteurs n'est que le jeune âge de ce troupiale. Le noir du plumage des adultes est remplacé par du brun. La tête des jeunes est variée de taches jaunes, et le dessous du corps est d'un jaune pâle. Ce troupiale habite une grande partie de l'Amérique sep- TRO 5o9 tcntrionale. Il émigré annuellement, suivant les saisons, en s'avançant vers le Midi dans l'hiver et revenant au Nord dans l'été. C'est à cette époque que cet oiseau arrive à la Caro- line. Il y niche sur les rameaux des grands arbres et y sus- pend son nid à la manière des loriots d'Europe. La femelle pond quatre œufs blancs, tachetés de roux. Troupiai.e bruantin : Icterus emberizoides , Bosc, m Daud. , t. 2, p. 35o; Oriolus fuscus , Gmel. ; Headed oriole , Penn. ; Troupiaie de la Caroline, Buff. , Enl. 606, fig. 2? Probablement que cet oiseau, très- voisin de Vemberizaorj- zivora, aura besoin d'être étudié de nouveau; car, par son faciès, il rappelle plutôt une femelle ou jeune âge, qu'une espèce nette et distincte. Buffon pensoit que c'étoitla femelle du troupiaie noir, et M. Bosc s'est assuré du contraire. Il est ainsi décrit: Longueur totale, six pouces et demi. Son bec est court, très- épais, noir, à iris grisâtre. Sa tête est d'un brun de suie, un peu ferrugineux. Le derrière du cou et de la poi- trine sont d'un noir-violàlrc brillant. Le dos , les couvertures des ailes , le ventre , les plumes uropygiales et anales sont d'un noir-bleuâtre brillant. Toutes les pennes sont noires, un peu bleuâtres sur leur bord exléi'ieur. La queue est peu fourchue; les pieds et les ongles sont noirs. La femelle est d'un gris-brun uniforme, avec le menton blanchâtre. Ce troupiaie habite l'Amérique septentrionale; il paroîten Décembre dans la Caroline et en part en Mars. Il vit par troupes nombreuses, et fréquente de préférence les lieux aquatiques. Son bec le rapproche beaucoup des bruans, et peut-être est-ce dans ce genre qu'il devroit être placé? Troupiale noir : Icterus niger , Daud., t. 2, p. 35 1; Oriolus niger , Gmel.; Petit troupiale noir, Buff.; Ploceus , Cuv. Daudin rapporte que cet oiseau n'est pas plus long que le gros-bec d'Europe; que son bec est noir, son iris brun rou- geàtre; son plumage noir luisant, à reflets violets; sa queue foiblement fourchue, et que ses pieds sont noirs. Le troupiale noir vit dans toute la Guiane par troupes con- sidérables , qui recherchent les baies, les graines et même les petits insectes. fîio TRO Troupiai.e ferrugineux : Iclerus. ferrugineus , Daud. , t. 2, p. 55i ; Oriolus ferrugineus, Gmel.; Kusty oriole, Penn. Cette espèce est loin d'être authentique. On la décrit ainsi : Longueur, sept ou huit pouces ; bec brunâtre; plumage noir; reflets purpurins sur la tête et sur le haut du cou. Une tache noire allant des ye^ux à la nuque. Abdomen obscur; ailes et queue d'un vert luisant, avec les pennes bordées de ferru- {^ineux. Les pieds sont obscurs. Elle habite l'Amérique septentrionale et émigré annuelle- ment, suivant les saisons. Troupialesiffleur deSaint-Domingue: Icterus tindis, Daud., t. i> , p. 352; Oriolus viridis , Lalh.; Oriolus virens , Gmel.; Petit Baltimore vert, Briss. , t. 2, pi. 10 , fig. 2 ; Buff. , Enl. 236, fig. 1. Ce troupiale est nommé siffleur à Saint-Domingue , sa patrie , parce que son chant est tine &orte de sifflement; il a la taille du pinson commun et environ six pouces de longueur totale ; le bec de couleur de corne; la tête , la gorge , le cou et le haut du dos d'un brun olivâtre ; la pcitrine de la même couleur, avec une teinte de roux; le bas du dos, le ventre et les flancs d'un vert olive ; le bord dé l'aile jaune ; les grandes couvertures sus-alaires brunes, bordées de jaunâtre; les pennes des ailes brunes,, bordées d'olivâtre en dehors, de blanchâtre en de- dans; la queue olivâtre, rembrunie en dessus; les pieds et les ongles noirs. Trocfiale 01.1VE DE Cavenne : Icterus olivaceus, Daud., t. 2, p. 352; Oriolus olivaceus, Gmel.; Buff. , Enl. 606, fig. 2. Ce troupiale habite Cayenne et le midi des États-Unis; il a environ six pouces de longueur totale. Son bec est noir; sa tête, sa gorge, le devant de son cou et sa poitrine son^ d'un hrun mordoré, plus ibncé sur la gorge et tirant à l'orangé sur la poitrine, où le mordoré se confond avec la couleur olivâtre du dessous du corps; cette teinte , mais plus sombre, est celle de la partie postérieure du cou , du dessus du dos, de la queue et des plumes des ailes les plus voisines du corps; les pennes de l'aile et quelques grandes couvertures noires sont bordées de blanc en dehors ; les pieds et les ongles sont noirs. Troupiale châtain : Icterus castaneus , Daud., t. 2 , p. 355: Baltimore solitaire , Vieill. TRO 5m '■ Cette espèce, queDaudin a décrite comme nouvelle et que M. Vieillot dit être le mâle , à l'âge de trois ans , du carouge à gorge noire, se rapproche beaucoup de la précédente, dont elle a aussi la taille. Elle a le bec noir; la tête, le cou et le manteau d'un beau noir mat; la gorge, la poitrine, le ventre, les plumes dorsales, uropygiales et anales d'un marron luisant ; l'abdomen et les plumes des jambes noirâtres; les ailes et la queue noires; les grandes couvertures sus-alaires terminées de blanc et for- mant une bande transversale; les pieds et les ongles noirs. Cet oiseau donne à son nid une forme en demi-sphère : il le compose de racines sèches et fibreuses, et le suspend aux branches des arbres, qu'un grand nombre d'individus choi- sissent pour établir leur demeure. Troupiale AcriTiPENNE : Ictcrus caudacutus, Daud., t. 2,pag. 552; Oriolus caudacutus, Gmel. ; Sharp tailed orioîe , Lath. , pi. 6, p. 17; Emberiza oryzivora , Linn., Lath.; Wils., Orn. , t. 2, p. 48 , pi. 12, lig. 1 et 2 ; I'Ortolan de la Caroline, Briss. , t. 3 , pi. i5, fîg. 3; I'Agripenne ou I'Ortolan de riz, Enl. , 388, fig. 1 ; Red-bird, Edw. , pl. 291 , Suppl. La plupart des auteurs rangent cet oiseau parmi les bruans; aussi ne le plaçons-nous à la suite des troupiales que pour indiquer qu'il forme le passage du genre Icterus au genre Emberiza. Ce chaînon intermédiaire compose le genre Leïstes de M. Vigors ; on doit y joindre encore le tanagra bonariensis deCmelin, figuré parBufibn sous le nom de tangavio , pl. 710. Enfin , c'est encore sur les limites des troupiales , des tisse- rins et des fringilles que viendra se placer lefringilla pecoris de Gmelin , ou emberiza pecoris deWilson, dont Brisson avoit fait son pmsoM de Virginie, etqueBuff'on a décrit sous le nom de brunet et a figuré sous celui de troupiale de la Caroline, Enl., 606 , fig. 1. Parmi les espèces admises par M. Vieillot ou décrites d'après d'Azara , et qui appartiennent aux vrais troupiales, nous ci- terons les suivantes. Le Troupiale chopi : Icterus chopi ; Agelaius chopi, Vieil!., Dict., t. 34 , p. 537. M. d'Azara ayant classé cet oiseau parmi les troupiales, je me conforme à la décision de ce savant naturaliste, en le plaçant ici. Le chopi est, dit-il, d'un naturel peu farouche; 5i2 TRO mais plein de finesse et de ruse; quoiqu'il pénètre dans les cours, les salles, les galeries des habitations, il sait éviter les pièges et y tombe rarement. Son vol est rapide, mais souvent interrompu ; il attaque quelque oiseau que ce soit, le poursuit avec acharnement, se cramponne sur son dos et le frappe à grands coups de bec. Si un oiseau de proie, tel que le chimango ou le caracara, ainsi attaqué, se pose pour se dé- livrer de son ennemi, celui-ci se place à neuf ou dix pieds de distance et fait quelques mouvemens d'un air distrait, comme pour donner à entendre que ce sont des signes de paix; mais si le caracara se fie à ces apparences, détourne la tête pour regarder d'un autre côté, le malin chopi recom- mence tout à coup ses insultes et ses attaques, et parvient ainsi à, chasser au loin tout ce qui Tincommode. Il reconnoît à une grande dislance ses ennemis à leur physionomie et même à leur ombre. 11 avertit du danger par un sifflement toute la gent volatile , qui , à ce signal , s'échappe et se cache , tandis que le courageux chopi ne fuit, ni ne craint: il se prépare au combat pour chanter bientôt sa victoire, et ce chant de triomphe commence par l'expression du nom même de l'oiseau et continue par un sifflement gracieux et varié. C'est un des premiers oiseaux qui se font entendre au lever de l'aurore , et on l'entend accompagner de sa voix le son des cloches ou tout autre bruit. On le voit alors souvent perché sur les girouettes et les toits , d"où il part pour vi- siter .les campagnes et les habitations. Il place son nid dans les trous des murailles, des rochers et des arbres, ou sous le toit des maisons; quelquefois sur les branches épaisses, hautes et déliées des orangers ou des arbres touffus. Ce nid est tou- jours construit de bûchettes ou de petites pailles en dehors, de plumes douces, de filamens et d'autres matières sembla- bles mal arrangées et en petite quantité en dedans. La ponte, qui a lieu en Novembre et qui ne se renouvelle point, est composée de quatre œufs blancs; les petits sont nourris de sauterelles et d'autres insectes. Le père et la mère les ali- mentent même en cage, quoique nouvellement privés de leur liberté. Le chopi a neuf pouces et demi de longueur to- tale ; le tarse écailleux et rude; la queue étagée; les plumes de la tête et du cou étroites, pointues, uu peu longues. TRO 6i3 rudes, formant, par leurs bords relevés, une espèce de pe- tite cavité ou de gouttière, mais tellement appliquées hs unes sur les autres que la tête reste plate dessus et est très- rétrécie sur les côtés. Le plumage , le bec et le tarse sont d'un noir profond, sans aucun reflet; l'iris est d'un brun clair : la première livrée des jeunes offre un mélange de hrun , de roux et de bleuâtre sur tout le corps , du rougeâtre sur les couvertures supérieures et les pennes inférieures deS ailes ; du noirâtre sur les autres pennes et sur la queue, avec des bordures rougeàtres. Parmi ceux-ci on reconnoitles sexes en ce que les mâles ont plus de rougeâtre sur les couvertures supérieures de l'aile et les femelles plus de noir. Leur première mue dure pendant six ou sept mois; elle commence deux mois après leur naissance, époque à laquelle il leur tombe quelques plumes , qui sont remplacées par d'autres plus noires, et cela continue jusqu'à ce que leur plumage devienne et reste entièrement noir, avec des reflets violets; mais ils con- servent, sous l'aile, une tache de couleur tabac d'Espagne: dans cet état ils n'ont que huit pouces de longueur totale et n'ont qu'un cri de rappel , lorsqu'ils se rassemblent en troupes séparées des vieux. Ce n'est qu'à un an que leur chant com- mence à prendre de la régularité , et ce n'est qu'à deux ans que leur plumage est parfait, que leur bec s'alonge , que leur face se rétrécit, que la tête et le cou se recouvrent de plumes longues, étroites, serrées les unes contre les autres, et repliées en gouttière ; les reflets se perdent, des modifica- tions varient le chant, et l'instinct acquiert plus de finesse. Le Thoupiale chrysoptère : Icterus chrysoplerus ; Agelaius chrysopferus, Vieill» ; Oriolus cayanensis, Lath. Cette espèce se trouve dans toutes les grandes iles Antilles, à Cayenne, à l'île Saint-Thomas et au Paraguay. Le mâle est totalement noir, à Pexception des couvertures supérieures et inférieures des ailes, qui sont d'un beau jaune; l'iris est de cette couleur; la queue arrondie à son extrémité ; le bec et les pieds sont noirs. Longueur totale, six pouces et demi à sept pouces. La femelle a le dessus et les côtés de la tête noirâtres; les sourcils d'une teinte plus claire; le dos d'un brun foncé; les plumes des autres parties supérieures et des inférieures, noires, et bordées de roussâtre ; mais sur les der- 65, 33 5.4 TRO nières les bordures sont plus étroites et d'une nuance plus foible; son aile est pareille à celle du mâle. Le jeune mâle lui ressemble pendant sa première année. Le Troupiale des bois noir et codronné ; Icterus duhius . Vieill. M. Vieillot a décrit cet oiseau en ces termes: Il n'est pas certain que cet oiseau, décrit par M. d'Azara, sous le nom de tordo de bosque coronado y negro, soit un vé- ritable troupiale. Il a le bec presque droit et comprimé sur les côtés; la langue assez grosse, triangulaire et pointue; les narines circulaires^ la queue cunéiforme; sept pouces de longueur totale ; une belle calotte couleur de feu sur la tête; les couvertures inférieures de l'aile et une partie des supérieures, d'un très-beau blanc; le reste du plumage d'un noir à reflets bleus; le tarse noirâtre; le bec noir en des- sus et a sa pointe, d'un bleu céleste clair en dessous; l'iris d'un brun foncé. Un autre individu , que M. d'Azara re- garde comme un jeune en mue qui quittoit son premier plumage, vraisemblablement roussàtre, pour prendre celui des adultes, avoit des taches longues et rousses sur la ca- lotte rouge de la tête; le reste de la tête, la gorge et le cou en entier noirs; les ailes et leurs couvertures mélan- gées de noirâtre, de roux, de noir et de roussàtre; les côtés du corps et de la queue plus ou moins noirs, plus ou moins roux. Le Troupiale erun-rougeatre : Icterus hadius; Agelaius ha- dius , Vielll. Cet oiseau est rare au Paraguay et à la rivière de la Plata. M. d'Azara l'a rencontré seul et quelquefois par paires: il a sept pouces de longueur totale ; une petite tache noire entre la narine et l'oeil; la tête, le cou , le dessous du corps et les couvertures inférieures des ailes bruns et à reflets bleuâtres; le corps en dessus et les petites couvertures supérieures des ailes d'un brun foncé; les moyennes et grandes couvertures bordées de rougeâtre sur un fond noirâtre, qui est la couleur de la queue; les pennes alaires avec leur tige et leur extrémité noirâtres, et le reste rougeâtre; le bec noir, le tarse noirâtre, et l'iris roux. C'est le tordo pardo roxiso de M. d'Azara. Troupiale a calotte rousse ; Icterus ruficapillus ; Agelaius ruficapillus , Vieill. TRO 5iS M. d'Azara , qui l'appelle tordo corona de canela, n'a vu , ^u Paraguay, que dix individus de celte espèce. Ils avoient été pris par les naturels dans un marais. Cet oiseau a sept pouces deux lignes de longueur totale ; le dessus de la tête , la gorge et la moitié de la partie antérieure du cou, d'une belle couleur rousse de tabac d'Espagne ; tout le reste est d'un noir profond. Cette espèce se trouve aussi à Cayenne et au Brésil. TftotiprALE DE CarthagÈne ; Oriolus caiihaginensis , Lath. Cette espèce est certainement frès-douteuse. M. Vieillot l'a admise , et nous reproduisons sa description. Scopoli {Ann. hist. nat. , tom. i , p. 40) a décrit cet oiseau dans la ménagerie de l'empereur d'Allemagne, et lui a donné le nom latin de coracias carthaginensis , parce qu'il a été en- voyé de Carthagène d'Amérique. Sa taille est celle du loriot. 11 a le bec et la tête noirs ; la poitrine , le ventre et le crou- pion jaunes; les ailes et la queue rousses , tachetées de noir; une strie blanche naît à l'origine de la mandibule supérieure et s'étend sur les côtés de la tête jusqu'à la nuque ; le dos est varié de roux et de brun. Ce troupiale est criard et d'un caractère inquiet. Troupiale dragon : Icterus virescens ; Agelaius virescens , Vieillot. II se trouve au Paraguay et à Buénos-Ayres. Le nom de dra^ gon a été imposé à cette espèce par M. d'Azara à cause de sa couleur. II a huit pouces sept lignes de longueur totale ; la iète noirâtre; le devant du cou brun (quelques individus ont du jaune au haut de la gorge ) ; la poitrine , le haut du ventre et les couvertures des ailes , à l'exception des grandes, jaunes; tout le reste du plumage d'un brun noirâtre, lavé de ver- dàtre sur le croupion ; le bec brun foncé, et le tarse noir. Troupiale a épaulettes rousses : Icterus pjrrhopterus ; Age- laius pyrrhopterus , Vieill. M. d'Azara, qui, le premier, a décrit ce troupiale, sous le jnom de tordo negro cohijas de canela , s'exprime ainsi à soa 3ujet: « C'est un oiseau vigoureux; il marche quelquefois sur la terre ; il vole avec force et il est défiant ; son œil est petit; sa tête, rétrécie en devant; les plumes qui la recou- vrent sont serrées l'une contre l'autre. Cependant je pense SiG TRO qu'il doit être séparé des troupiales , à cause de sa queue plus longue et fortement étagée, de son vol, de ses jambes, de ses pieds et de ses doigts plus courts; de son corps plus délié, de la quatrième penne de l'aile plus longue que les autres; du bee plus effilé, aminci et sans enfoncement à »a base; enfin à cause de la couleur rousse de l'iris. Ces différences sont- elles assez essentielles pour l'éloigner de ce genre? Au reste, on le voit en petites troupes, et on ne remarque point de dissemblance entre les sexes. Ces oiseaux ne s'éloignent pas de la lisière des bois et des halliers; ils ne fréquentent jamais les lieux aquatiques, ni les bois: ils ne mangent point de grains et ne vivent que d'insectes. Ils construisent leur nid à la pointe des branches longues d'une palme, entrelacent et arrangent des brins de paille déliée , qu'ils fortifient avec des feuilles : les liens qui les attachent et le poids du nid, font plier un peu les feuilles, de sorte que le berceau est abrité de tous côtés et qu'il est couvert en dessus par la branche elle-même. Il n'est point garni en dedans , et , quoique tissu en forme de bourse sus- pendue, il est si court que son fond ne dépasse pas les feuilles. La ponte est de trois œufs. » Cette espèce a huit pouces et un tiers de longueur totale; la queue composée de douze pennes étagées , dont l'exté- rieure est plus courte de onze lignes que les quatre intermé- diaires ; les nai'ines assez larges , placées très-près des plumes du front e( recouvertes par une petite membrane à leur par- tie supérieure ; la langue étroite , longue , dure et comme usée à sa pointe ; le tarse robuste et long de onze lignes ; tout le plu- mage, le bec et les pieds d'un noir profond, à l'exception d'une tache d'un roux vif ou de couleur de tabac d'Espagne, large de six lignes, qui est au milieu des couvertures supérieures de l'aile. Le mâle , la femelle et le jeune, se ressemblent. Troupiale GuiRAHURO : Icterus.,..; Agelaius suirahuro ,VieUl. Le nom imposé a cet oiseau est du langage des Guaranis , et veut dire oiseau noir et fâcheux ; mais, dit M. d'Azara, au- cune de ces qualifications ne convient à l'oiseau de cet article: cependant il le décrit sous ce nom. D'autres l'appellent gui- rahu hannado , parce qu'il vil dans b-s lieux humides; et quel- ques-uns dragon,, k cause de sa couleur. Il est assez commun TRO 5 17 au Paraguay, dans le voisinage des eaux stagnantes: on le trouve aussi à la rivière de la Plata. Il se rassemble par petites troupes; il se perche sur les arbres et sur les plantes aqua- tiques. Cette espèce construit son nid dans les joncs, l'attache à deux petits rameaux qui font la fourche, de sorte qu'il paroît comme suspendu à cette fourche : il est petit, profond, formé de pailles menues , sans aucune garniture intérieure, et élevé de trois palmes au dessus de la terre. La ponte est de trois œufs blancs et tachés de roux. Ce troupiale a neuf pouces un quart de longueur totale; la tête et le devant du cou noirâ- tres ; le derrière de la tête , le haut du dos , les pennes et les grandes couvertures supérieures des ailes d'un brun foncé et lavé foiblement de jaune ; les couvertures supérieures de la queue de la même teinte et bordées de jaune; le reste du plumage d'un jaune pur; l'iris châtain; le bec et les pieds noirs. Sonnini rapporte cet oiseau au carouge de Saint-Do- mingue; mais c'est de sa part une méprise. 11 a cependant, dans son genre de vie, une grande similitude avec le troupiale commandeur. Ici se termine la série des espèces de troupiales admises ^ans les auteurs. Nous en connoissons encore quelques-unes de nouvelles, d'autres qui auroient besoin d'une complète révision ; des genres nouvellement proposés encore par M. Swainson ; mais comme le genre Icterus réclame une étude spéciale, et doit faire l'objet d'une monographie avec figures, que nous préparons, nous nous bornerons à rapporter l'état actuel de la science et les opinions des auteurs sur ce genre éminemment rempli de confusion. (Ch. D. et Lesson. ) TROUPIE. {Ichthjol.) Voyez Troupille. (H. C.) TROUPILLE. {Ichthjol.) Un des noms marseillois de la Torpille. Voyez ce mot. (H. C.) TROUSSE-COL. ( Omith. ) Nom vulgaire du toTCol,yunx torquilla. ( Ch. D. et L.) TROUT. {Ichthj^ol.) Nom anglois de la Truite. Voyez ce mot. (H. C.) TROUTE. {Ichthyol.) Un des noms de province de la Truite. Voyez ce mot. (H. C.) TROUTOEN. (Ichthj^oL) Aux Indes orientales les Hollan- 5ié TRO dois donnent ce nom au hérisson de mer. Voyez Diodon. (H. C.) TROVISEO. (Bot.) Le sain-bois, daplme gnidium , est ainsi nommé en Portugal, selon Vandelli. (J.) TROX. (Entom.) Nom donné p;ir Fabriciusà un petit genre d'insectes coléoptères pentamérés , de la famille des lamelli- cornes ou pétalocéres, confondus auparavant avec les scara- bées. Ce nom de trox , emprunté du grec rpc-'Ç d'Aristote, in- diquoit un charanson , au moins les auteurs l'ont traduit en latin par gurgulio. Il vient probablement du verbe rp^'j^fe , je mange, je ronge. Il paroit que Fabricius Ta pris au hasard , car il n'indique aucune parlicularité de mœurs. Voici comment nous caractérisons ce genre peu nombreux en espèces : Tête engagée dans le corselet et cachée en des- sous par la première paire de hanches; chaperon très-court, ne couvrant pas la base des antennes, qui est velue ou dont les premiers articles sont hérissés de poils roidcs; élytres sou- vent soudés; pas d'ailes. On peut voir, par l'analyse et à l'aide du tableau synop- tique que nous avons fait insérer à la fin de l'article pétalo- céres, comment en effet ce genre se distingue de tous ceux de la même famille; car, à l'exception du genre Scarabée pro^ prement dit, qui a le chaperon extrêmement court , tous, tels que les bousiers, les hannetons et les genres voisins, ont celte partie du front extrêmement développée. Or, les sca- rabées n'ont pas les premiers articles des antennes épineux. On n'a point encore fait connoitre les larves des trox. 11 est probable que leurs mœurs sont analogues à celles des in- sectes parfaits, que l'on trouve datis les lieux sablonneux or- dinairement autour des charognes ou des parties animales desséchées , qu'ils rongent à la manière des boucliers ou silphes. Leurs élytres sont coriaces. On a peine à concevoir com- ment ces insectes privés d'ailes peuvent subvenir à leur subsistance, puisqu'ils se nourrissent de matières animales. Lorsqu'on les saisit , ils font entendre un petit murmure plus ou moins rapide, qui dépend, ainsi que nous nous en sommes souvent assurés, du frottement de la totalité de TRO 5i9 l'abdomen, et probablement de son extrémité libre et de ses bords contre les élytres soudés qui font l'office d'une voûte sonore ou vibratile. Nous avons fait figurer une espèce de cegenresurla planche 4 de l'atlas de ce Dictionnaire, sous le n.° g; c'est 1. Le Trox hérisse, Trox liispidus. Car. Corselet peu inégal; élytres striés, à points saillans dans les stries, séparés par des faisceaux de poils. On le trouve assez communément dans les lieux sablonneux des environs de Paris, avec le suivant, dont il n'est peut-être qu'une variété de sexe. 2. Le Trox des sables, Trox sabulosus. Car. Corselet inégal; élytres striés, à lignes enfoncées, rugueuses. 3. Le Trox du gravier, Trox arenarius. Car. Corselet sillonné en long; élytres striés. C'est une très-petite espèce , moitié moins grosse que la pré- cédente , n'ayant guère qu'une ligne et demie de longueur, avec des poils roussàtres sur les élytres et le corselet. Ces trois espèces ne sont pas rares aux environs de Paris. (C. D. ) TROXIMON. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones de la classe des synanthérées ou composées , famille des chicoracées, et de la syngénésie égale de Linnaeus, voisin des salsifis {tra- gopogon). 11 est caractérisé ainsi : Calice ou involucre oblong , conique, simple ou formé d'écaillés imbriquées; réceptacle pointillé; aigrette sessile , poilue. ( Dans les iragopogon l'ai- grette est stipilée et plumeuse.) Ce genre, établi par Gaertner , comprenoit le Iragopogon àandelion, Linn. Il a été depuis adopté par Fersoon , qui y ramène les tragopogon virginicum , Linn. ; dandelion, Linn., et lanatum, Linn. Pursh et Nuttal décrivent deux autres espè- ces de ce genre : ce sont les troximum glaucum et marginatum ou cuspidatum (Nutt. , PL. JSorth Amer., :2, p. 127), qui crois- sent dans l'Amérique du Nord. Rafinesque-Schmaltz pense que les espèces acaules doivent faire un genre . qu'il nomme Agoseris, mais qui n'est point adopté. Curt Sprengel ne con- serve dans ce genre que les troximon glaucum et marginatum ^ Pursh : il renvoie les espèces indiquées par Persoon , aux genres Scor-ojiera et Krigia. (Lem.) 320 TRU TRUBLE. ( Ornith. ) Belon donne ce nom comme étant usité de son temps pour désigner la spatule blanche, p/flfa/eo europœa. (Ch.D. et L. ) TRUCTA, TRUTTA. {lehlliyol.) Noms latins de la Truite, Voyez ce mot. (H. C. ) TRUELLE VERNIE ou A RAMONEUR. {Bot.) Nom sous lequel Paulet (Traité des champ., 2 , pag. 91 , pi. 10 , tig. i ) a décrit le boletus obliquatus , Bull., qui est le Polyporus lac-' eakus , Pers. , décrit dans ce Dictionnaire à l'article Polyporcs, sous le n." i3. ( Lem. ) TRUELLUM. {Bot.) Le genre, fait sous ce nom par Hout- tuyn , est rapporté avec doute par WilIdeno%v au polygonum perfoliatutn de Burmann. (J.) TRUEN. {Ornith.) Synonyme de stercoraire à grande queue. (Desm.) TRUFFE, Tuber. {Bot.) Genre de plantes cryptogames de la famille des champignons et de l'ordre des lycoperdacées ou angiogastre, très -remarquable par sa forme, sa structure et la manière de végéter de ses espèces , qui ne vivent que sous terre. Ces champignons sont caractérisés par leur forme arron- die, tuberculeuse ou lobée; par leur surface tantôt lisse, tan- tôt hérissée de rugosités arrondies ou d'aspérités pyramidales; parleur substance, qui est un tissu presque homogène à Fœil nu, mais formé de ramifications ou d'espèces de tiges ou de rameaux sur lesquels sont des vésicules {cellules, Adans.;pe- ridium ou sporanges, Link, Fries, etc.) pédicellées, presque glo-^ buleuses, contenant deux à quatre petits globules (sporidies, séminules ) entremêlés de quelques grains verruqueux, qui paroissent être des globules non développés, avortés. Michéli, le premier, a entrevu l'organisation des truffes: il a fait re- marquer les vésicules, les globules qu'elles contiennent, ainsi que la présence des grains verruqueux (Mich., Gen., pi. 102). Ces premières données ont servi à Adanson pour caractériser le genre Truffe , mais ce naturaliste n'en connoissoit pas en- core la vraie structure. Link, dans ces derniers temps, et Fries Font mieux définie. C'est à M. Turpin qu'on doit enfin une connoissance juste de la structure des truffes, et cet ob-r servateup a reconnu qu'elles ne sont qu'un tissu de vésicule^ TRU 521 qui, en se développant, contiennent de petites truffes ou truffinelles. Ces vésicules fertiles se trouvent au milieu d'au- tres qui sont avortées ou rudimentaires , de formes variées, oblongues, alongées, très -longues , et qui foraient îa subs- tance de la truffe. (Voyez l'atlas de ce Dictionnaire, cah. n.° 53.) Ce sont ces vésicules rudimentaires qui ont sans doute été prises pour des pédicelles. Les truffes, lors de leur maturité parfaite, ne se réduisent point en poussière, comme les lycoperdons, avec lesquels Linnasus les avoit réunis; cette propriété leur devenant inu- tile, habitant sous terre; elles se réduisent au contraire en une espèce de gelée ou de bouillie. Les truffes sont peu nombreuses en espèces; leur grandeur varie communément d'un à deux ou trois pouces de dia- mètre. Elles se rencontrent principalement dans les régions tempérées de la terre, et croissent sous terre, près de sa sur- face. Elles vivent long- temps et se multiplient en se décom- posant. L'odeur parfumée qu'elles exhalent , les a fait recher- cher de tous les temps et par tous les peuples; cette odeur même sert à les déceler dans les lieux où elles croissent. On peut diviser les espèces en deux sections, selon que leur surface est chagrinée ou lisse. 1."^ Surface scabre, hérissée d'aspérités ou de pointes, (Truffes proprement dites; Tuber , Mich.j Adaris.) 1. La Truffe comestible ou Truffe noire : Tuber cibarium, Sibth., Bull., Champ. , pi. 356; Fers., Sjnops., 126, et Champ, comest. , pi. 3 56 ; Turp. , atlas de ce Dictionnaire , cah. n.° 6 3, pi. !.'■'"; Pries, Sjst. rnjcol. , 2, p. 290; Nées, Syst. , fîg. 147; Sow., Engl. fung., pi. 3oc); Ljcoperdon tuber, Linn.; Tubera^ Matth., Comment., 34 1, Icon.; Lobel , Icon., 2276; J. Bauh., Hist.; Tuber brumale, Mich. , Gen. , pi. 102; Lycoperdon gulo- sorum, Scop. ; Truffe noire ou d'hiver , Paul., Tr. des champ., 2, pag. 435, pi. 198, fig. 5 et 6 ; Tuber, Pline; Hjdnum, Théophr., Dioscor. , etc. Arrondie, noire ou grise à l'exté- rieur, privée de toute espèce de racine, ayant la surface hérissée de petites éminences arrondies, quelquefois pyrami- dales , à quatre faces. La chair est blanche, grisâtre ou nox- 522 TRU ràtre, avtc des marbrures noires ou brunes. Cette espèce est la truffe par excellence, si recherchée par son odeur péné- tr;inte et parfumée, et par sa saveur agréable, qui en fait les délices des gourmets ; c'est l'assaisonnement le plus estimé par les gastronomes; aussi a-t-elle été célèbre dans tous les temps, et beaucoup d'auteurs ont-ils écrit sur son sujet : c'est ce dont nous allons donner un court aperçu. Les truffes se rencontrent en Europe, spécialement dans les régions tempérées et australes, en Afrique, en Asie et même dans l'Amérique septentrionale. Dans certaines con- trées, comme le Piémont, et le Périgord en France, elles se trouvent avec une abondance étonnante; elles se plaisent dans les terrains argileux, mêlés de sable, légers, humides, graveleux, et, quoique souterraines, elles végètent assez près de la surface de la terre, à trois ou six pouces de profon- deur. On observe que le terrain où elles abondent offre cer- taines gerçures, qu'il rend, lorsqu'on le frappe, un bruit sourd, et que sa surface présente un exhaussement, dû au grossissement des truffes. On remarque que plus les trufifes sont nombreuses dans nue trufîière , plus elles sont grosses. L'odeur qu'elles répandent est à peine sensible hors de terre , si ce n'est près de su surface. Elles ont ordinairement le vo- lume d'un œuf, mais on en trouve de dimension plus petite: elles sont aussi quelquefois plus grosses, et Haller en cite du poids de quatorze livres. C'est parliculièrement dans les forêts de chênes et de châtaigniers qu'on observe en France des truf- fières, c'est-à-dire les lieux où croissent les truffes. Cette re- cherche, qui seroit très- difficile , les truffes étant souter- raines, est des plus aisées par suite de l'avidité extrême que les cochons ont pour cette tubérosité végétale, qu'ils décou- vrent promptement; c'est un moyen très-usité pour récolter les truffes. (On dresse encore des chiens à cette recherche , qui a lieu a fentrée de l'hiver et pendant Fbiver, c'est-à- dire du mois d'Octobre au mois de Janvier, époque où les truffes sont mûres ou de meilleure qualité.) Pendant cette récolte il faut la plus grande surveillance, car l'avidité des cochons pour les truffes est telle qu'ils n'ont point besoin d'autre stimulant pour bouleverser le terrain, déterrer et abimer les truffes, qu'il faut avoir soin de recueillir en- TRU 523 iières et débarrassées de la terre qui les enveloppe. Le même inconvénient n'a pas lieu avec les chiens: ceux-ci, plus dociles, peuvent être dressés à cette recherche. Leur secours est employé, en Piémont, comme il est dit dans le poè'me sur les truffes de Vigo , et dans le Hampshire en An- gleterre (Sow. , Engl. fung.). L'habitude peut faire connoitre les lieux où croissent les truffes; quelquefois aussi, comme elles sont la proie de diverses larves d'insectes, aperçoit-on à la surface de la truffière ces mêmes insectes parfaits voltiger-, c'est encore un moyen de découvrir les truffes. L'un de ces insectes, parasite, est en France, dans la Bourgogne et dans le Périgord , une espèce de tipule fort petite, qui pullule extrêmement. De Borch a observé en Piémont une espèce de mouche à yeux rouges, dont la larve vit aux dépens des truffes. On remarque encore que lorsque les truffes prennent leur développement, elles soulèvent la terre, circonstance qui peut être aussi un indice pour les découvrir, quand elles sont en familles. Quand les truffes ont acquis le degré de maturité conve- nable , elles se gercent, se fendent et se convertissent en bouillie, et de leurs débris naissent de nouvelles truffes. Plusieurs agriculteurs et quelques botanistes ont cherché à multiplier les truffes en les transportant et les semant pour ainsi dire dans des truffières artificielles ou lieux préparés à cet effet. Leurs efforts n'ont pas été sans quelques succès, mais ce genre de multiplication n'a pas eu de suite : il n'a été qu'une expérience qui prouve la possibilité de la chose. Les truffes présentent un certain nombre de variétés, mais il est probable que plusieurs espèces sont confondues sous le nom de truffe comestible. Un travail spécial sur ces plantes est encore à désirer. Les variétés principales sont celles-ci, d'après Bulliard : 1." La truffe noire, qui est noire en dehors, noirâtre en dedans, avec des lignes rousses disposées en réseau. 2." La truffe grise, qui est d'abord blanchâtre, puis d'un brun cendré. 3." La truffe violeltc, dont la couleur est d'un noir violet. 4.° La truffe à l'ail. Bulliard cite cette truffe comme une variété de la truffe comestible, mais elle en paroit distincte: 5M TRU elle est presque cendrée et répand l'odeur de l'ail (voyez ci- après l'espèce 3, truffe grise). U est possible que ces va- riétés soient quelquefois des âges différens delà même plante, c'est ce que les observations de Paulet tendent à faire croire. Selon ce médecin, il faut une année entière à la truffe pour se former, et elle présente trois états principaux, qui offrent autant d'aspects différens. Dans le premier état, c'est-à-dire à la fin de l'hiver ou au printemps , ces truffes ne sont en- core que des tubercules rougeàtresou violets, grands comme des pois : ces pois grossissent peu à peu et deviennent à peu près comme des noix , en soutenant leur couleur pourpre- foncée jusqu'au mois de Juin; la chair est alors très-blanche. Dans le deuxième état, c'est-à-dire en été, la surface de la truffe est déjà noire et chagrinée; mais sa chair est encore très-blanche et à peine ses lignes grises marquent-elles, c'est ce qu'on appelle en Italie trujj'e d'été, et en France truffe Hanche, qu'on vend à la foire de Beaucaire , pendant le mois de Jiiillet, coupée en tranches fines; elle est alors un peu in- digeste et sans parfum. Dans le troisième état , c'est-à-dire vers la fin de l'automne et au commencement de l'hiver, la truffe est en maturité; alors sa surface est très-noire et chagrinée, sa substance mar- brée ou marquée par des lignes d'un gris très-foncé, son par- fum décidé, et elle est très-bonne à manger; c'est ce qu'on appelle truffe noire, truffe d'/uVer ou truffe ordinaire. Cet état de maturité est bientôt suivi d'une sorte de dissolution delà substance interne de la plante, qui tombe en bouillie et jette ses semences , lesquelles donnent bientôt lieu à ces grains tuberculeux, gros comme des pois, dont on a parlé. (Paul., Tr. des champ., a, p. 456.) La truffe est un aliment dont on ne doit faire qu'un usage modéré: elle est très- écliauffante et aphrodisiaque; elle ne convient pas à tous les tempéramens : elle est contraire aux personnes bilieuses et nerveuses, à celles dont l'estomac est foible. Les estomacs vigoureux peuvent seuls en faire un usage habituel, étant d'une difficile digestion. On apprête les truffes de différentes manières, selon les pays. La meilleure manière de les manger et d'en mieux sa- vourer le parfum est, au dire des gourmets les plus raffinés, TRU 525 de les taire cuire sous la cendre et de les manger sans aucun autre apprêt. En Piémont on les mange toutes crues, en sa- lade, ou sur la polenta avec la bécassine, etc. L'emploi le plus fréquent des truffes est d'entrer dans l'assaisonnement de divers mets. Chacun sait que chez nous les truffes sont très en usage dans la charcuterie, la composition des pâtés les plus estimés et les volailles farcies. On mange encore les truffes cuites au vin de Champagne, en potage, en ragoûts gras et maigres; on en fait des crèmes. Plus les truffessont mûres et plus elles sont agréables au goût. Il y a encore cette remarque à faire, que celle de tel ou tel terroir est préférable à celle de lel ou tel autre. En France , les truffes du Périgord ont une célé- brité non contestée et qui les fait rechercher par les plus friands amateurs. Paulet donne Pindication de quelques pro- cédés particuliers de cuisine pour leur apprêt, et que voici. 1.° Truffes à la maréchale. Ce sont de grosses truffes bien brossées et lavées, assaisonnées chacune d'une pincée de sel et de gros poivre, enveloppées dans plusieurs morceaux de papier et placées dans une petite marmite couverte de cen- dres chaudes, où on les laisse une heure. On les sert en cet état. 2." Truffes à la Périgord. Elles sont bouillies entières dans du vin, ou bien cuites d'abord sous la cendre et fricassées après. 3." Truffes à l'italienne. Ce sont des truffes coupées par tranches, mêlées avec un peu d'huile, du sel, du poivre, du persil, des ciboules et des échalottes, avec deux gousses d'ail, piquées d'un clou de girofle. On laisse mariner un pyeu le tout, on le met ensuite quelque temps sur la cendre chaude; on égoutte après et on ajoute du bouillon ou du vin blanc, une croûte de pain beurré et manié dans la farine; on fait bouillir le tout, on dégraisse, et l'on sert avec du jus de citron, etc. 4.° Truffes en pâte. Ce sont des truffes arrangées dans un morceau de pâte brisée. On couvre les truffes avec quelques bardes de lard , on ferme la tourte et on la fait cuire au four l'espace d'une heure. Les truffes peuvent se conserver en les mettant dans une glacière , et encore en les enveloppant de graisse. Il est des 626 TRU contrées où on les fait dessécher pour les vendre et s'en ser- vir dans les saisons où elles manquent. En général, on remarque que les huileux et les corps gras rendent les truffes non-seulement bonnes à manger, mais plus aisées à digérer. Apres l'huile, le via est l'ingrédient qui lui convient le mieux ; et lorsque ces deux substances sont mariées ensemble, ajoute Paulet, l'assaisonnement est parfait. Ainsi, dit-il, pour faire un bon ragoût de truffes, après les avoir lavées et bien brossées, pour enlever toute la terre, on les fait tremper dans l'eau, ou, ce qui est mieux, dans l'huile ; on les coupe ensuite par tranches et on les met sur le plat, avec de l'huile ou du beurre, un peu de vin, du sel et du gros poivre. Il y en a qui ajoutent des anchois et des petits oignons; c'est l'affaire d'une demi -heure de cuis- son. On fait une liaison avec des jaunes d'œufs. On composoit autrefois un sirop de truffes : il étoit formé de truffes, de mélisse et de chardon bénit, bouillis dans de Teau avec du sucre: on ajoutoit à la décoction un gros d'eau distillée de miel, et demi- once d'esprit de vin par chaque livre de liqueur, et le tout éloit aromatisé avec un peu d'eau rose et de musc. Ce sirop s'administroit, dans les cas de foi- blesse, à la dose de deux onces et chaud. L'usage des truffes est répandu par toute la terre, et il existoit chez les anciens Grecs et chez les Romains : elles sont comprises dans les hjdnon ou hydnum des Grecs. Ce nom dé- rive des mots vJ'vov ou oi^vov, dont le premier signifie pluies et le second tumeur ou tulérositë. En effet c'étoit dans les temps de pluies qu'on faisoit la récolte des truffes; leur forme tubéreuse explique sa seconde dénomination. 11 est des au- teurs qui prétendent que notre truffe noire n'a pas été con- nue des anciens et qu'ils ne possédoient que les truffes blanches. Pline donne ses tubera pour des plantes tubéreuses qui crois- sent sous terre et qui n'ont ni racine, ni tige, ni feuilles, ni fleurs, ce qu'il regarde comme la chose la plus étonnante dans la nature, et que cependant ces plantes se multiplient d'elles-mêmes. 11 rapporte que les habitans de Mitylène ré- coltoient les truffes que les torrens d'eau leur apportoient de Thiara, pays où elles abondoient, et qu'ils les semoient dans leur territoire, où il n'y en avoit point d'autres. Ce fait TRU 527 seul prouverolt que les anciens attachoient un grand prix aux truffes, puisqu'elles étoient un objet de culture et de soin. En effet, les anciens mangeoient les truffes cuites ou crues, préparées de diverses manières, et alors, comme à présent, on reconnoissoit que leur usage fréquent nuisoit à la santé. On leur altribuoit les qualités pernicieuses d'occasioner l'a- poplexie et la paralysie , et cependant il paroit qu'elles étoient fort recherchées et que celles d'Espagne jouissoient d'une certaine célébrité, et ceci nous mène à rappeler , d'après Pline, que le préteur Licinius , étant à Carthagène en Es- pagne, ayant porté la dent sur une truffe, y sentit de la ré- sistance et y trouva un denier romain. Cet accident n'a rien d'étonnant par lui-même, car on observe souvent que les champignons enveloppent et couvrent pendant leur croissance des corps étrangers, comme des pierres, des feuilles, des tiges et des plantes. La présence d'une pièce de monnaie a pu paroître un prodige à une époque où les phénomènes de la végétation n'étoicnt point connus. On trouve dans Apicius (De arte coquinaria) une manière de préparer les truffes qui n'est pas en usage de nos jours. Après les avoir fait cuire dans l'eau, on les traversoit d'un petit bâton et on les présentoit un instant devant le feu; on les préparoit ensuite avec de Fhuile, un peu de jus de viande , du chervi , du vin, du poivre et du miel, dans des propor- tions convenables. Lorsque la sauce étoit bouillante , on fai- soit une liaison avec un peu de farine et on servoit. Platine, autre auteur ancien, dit qu'on lave les truffes dans du vin, qu'on les fait cuire ensuite sous la cendre et qu'on les sert chaudes, saupoudrées de poivre et de sel. Les truffes étoient tellement recherchées par les anciens, que les Athéniens accordèrent le droit de bourgeoisie aux enfans de Chérips , parce que leur père avoit inventé une nouvelle sorte de ragoût aux truffes. 2.''' Trilles dont la surface est lisse. 2. La Trlffe musquée: Tuber moschaturn , Bull., Champ., p. 79, pi. 479; Pers., Sjn. ,127; Decand., FI. fr. , 2 , p. 279; Pries, Syst. mjcoL, 2, pag. 291. Presque ronde, ou un peu alongéc, sans racines, d'un brun noirâtre en dehors comme 628 TRU en dedans, surface entièrement lisse, lorsque la plante est fraîche; mais par la sécheresse elle se plisse et devient rabo- teuse. Bulliard, qui nous a fait connoitre le premier cette espèce, a remarqué que sa chair est d'abord mollasse et qu'elle répand une forte odeur de musc. 11 ajoute qu'on la trouve dans les mêmes parties de la France que la truffe co- mestible et qu'elle sert aussi d'aliment. Elle croît également sous terre. 3. La Truffe grise : Tuher griseum, Pers. , Sj'nops., p. 127 ; Decand. , FI. fr., 2 , p. 279; Truffe grise, de Borch, Lettr. sur les truffes du Piémont, p. 7, pi. 1 et 2; Truffe a l'ail ou BLONDE, Paul., Trait, des champ., 2, p. 464, pi. 197, fig. 1 et 2 ; vulgairement Truffe blanche du Piémont. Arrondie irrégulièrement, molle, grise, roussâtre ou jaunâtre, à sur- face lisse , unie; substance homogène un peu ferme, d'une couleur semblable à celle de l'extérieur, sans aucune mar* brure, ni veines. Cette truffe exhale une odeur qui tient de celle de l'ail. Elle parvient à une grosseur de quatre à cinq pouces de diamètre et au poids de douze onces. Paulet fait observer que cette truffe a la chair fine et délicate; qu'on la trouve dans quelques cantons de la France méridionale, mais que le Piémont paroit le pays le plus propre à la pro- duire. Elle est en pleine maturité à la fin de l'automne. Elle est très-estimée et très-recherchée pour l'usage; la mangeant crue ou cuite elle n'incommode pas : on l'apprête comme la truffe noire ou comestible. La meilleure manière de con- server fraîches les truffes à l'ail, consiste aies mettre dans du sablon lin et à les renfermer dans une vessie ou une peau mouillée. Paulet en a reçu dans cet état du Piémont , qui étoient aussi fraîches que si on venoit de les recueillir. M. De Candolle fait observer que la truffe grise se dislingue de toutes les autres par son odeur d'ail , et qu'elle est spécialement destinée à servir de condiment aux matières végétales. (Dec., Essai , p. 32 1 ). Paulet pense que les truffes appelées hianchetta en Piémont sont les mêmes , mais avortées ou plus petites. Parmentier décrit une variété de ces truffes qu'il nomme truffe blanche {hianchetta) ; une variété rouge (rosselta des Italiens), laquelle a une odeur d'ail vive et pénétrante , qu'on trouve mêlée TRU 5:^9 dans les fruffiéres noires, surtout dans celles qui viennent à l'ombre des ormes : elle a une saveur plus délicate et plus durable, se conserve aussi plus long-temps; son parenchyme intérieur est rougeâtre et sa peau est couleur de lie de vin rouge. Cette description de Parmentier semble indiquer une espèce distincte. Il est à croire que plusieurs espèces, qui n'ont de commun que l'odeur d'ail , sont confondues ici. D'après de Borch, la truffe grise se trouve en Piémont, dans l'Astesan et dans d'autres provinces, elle préfère un terrain qui abonde en coquilles répandues sur le sol. Nous ajouterons que Paulet pense que la truffe à l'ail a été connue des anciens, et que c'est Yhydnon que Dioscoride a décrit et dont la couleur étoit jaunâtre. 4* I«i Truffe blanc i>e neige: Tuber nweuw.^ Desf. , Flor. atlant. , p. 436; Pries, Sjst. mycoL, 2, p. 292; Terfez Africa- norurn , Léon d'Afr. , liv. g; Tuberis gênera, J. Bauh., Hist. , XL , ch. 81 ; Truffe blanche dite Terfex ou Fécule de terre. Glo- buleuse ou pyriforme, à surface lisse, entièrement blanche en dehors comme en dedans. Cette truffe, dont la grosseur varie entre celle d'une noix et celle d'une orange, se ren- contre sous terre; elle croît avec abondance sur la côte de Barbarie , dans les sables des déserts, dans ceux les plus brûlans de la Numidie, aux environs de la ville de Sela , où Pindique Léon d^Afrique , qui lui donne le nom de lamha et celui de terfex, qu'on fait dériver du latin terrœ/ex, fécule de terre. Elle est extrêmement recherchée en Afrique, et se mange cuite dans Peau et le lait. C'est un manger, dit-on, délicieux et en grande estime : on en prépare , avec des prunes et autres ingrédiens, un mets des plus délicats. Paulet indique cette même plante en Amérique; mais il est à croire que c'est une espèce différente. Cette truffe paroît être celle indiquée par Avicenne sous les noms arabes de tarner et de hema. Daléchamps y rapportoit le mison d'Athénée ou mison de Pline, qu'on trouvoit dans la Cyrénaïque. Enfin , il est des auteurs qui avancent que c'est la truffe dont les anciens Grecs étoient si friands. 5. La Truffe rousse : Tuber rufum , Poil. , Pi. nov., p. 33; Fries, toc. cit., p. 292. Globuleuse, presque lisse, intérieu- rement d'un blanc sale d'abord , puis roussâtre , avec des 65. 34 53o . TRU veines blanches. Cette espèce croît dans les vignes et les bois montueux près Vérone et se recueille en automne. Son odeur et sa saveur sont des plus suaves, et la font rechercher. Elle n'est pas plus grosse qu'une noix. Nous n'avons décrit ici que les espèces principales et les plus répandues du genre Truffe. Il en est plusieurs autres qui, quoique étrangères , auroient mérité d'être signalées, si elles étoient mieux connues botaniquement. Telles sont la truffe de l'Arabie déserte, mentionnée par Olivier [Vojage en Perse), qu'on l'echerche beaucoup, quoique d'un goût très-différent de celui des autres truffes. Sa surface est inégale et grisâtre; sa chair est blanchâtre. On en cite encore des espèces pro- pres à l'Amérique septentrionale , qui ne sont pas sans in- térêt. Mais, comme nous l'avons déjà dit, un travail parti- culier, une bonne monographie du genre Tuber est encore à désirer, et, à ce propos, nous achèverons cet article par les remarques suivantes. Nous avons présenté le genre Tuber tel que l'ont établi Persoon, Pries, et qui contiennent les es- pèces entièrement privées de racines, ce qui en exclut plu- sieurs champignons, savoir: 1.° La Truffe blanche ou Tuber album de BuUiard , et le Tuber virens, Albert etSchAveinitz, qui sont devenus les types du genre Rhizopogon, Pries (voyez ce mot). 2." La Truffe parasite, ou Tuber parasiticum , Bull. Elle s'éloigne beaucoup du genre Tuber et est maintenant une es- pèce de Rhizoctonia (voyez ce mot). Quelques autres espèces de tuber des auteurs sont ramenées aussi au même genre, de même qu'au Scleroderraa. 3.° La Truffe de cerf de Paulet n'est pas une truffe, mais une espèce du scleroderma, que nous avons déjà décrite à cet article et que Persoon , dans son Traité des champi- gnons comestibles, a proposé de nommer hjpogeum. Nées et Schlechtendal ont fait récemment de cette espèce leur ela- phomyces. 4.° La Truffe de Brandebourg de Paulet est une espèce dont Mentzel a donné une figure {PugiL, pi. 6), et qu'il nomme tubera subterranea ; Pries l'a donnée pour son rhizo- pogon luteolus ; mais nous avons fait voir à l'article Rhizo- FOGON qu'elle ne peut être différente, Paulet la donne pour TRU 65i le ly'coperdon sulterraneum , Gleditsch , Met. fung. , pag. i56. 5." La Truffe a champignons est un synonyme de pierre à champignons dans le Traité de Paulet. 6." La TnuFFE du chou et la Truffe en rein de Brande- bourg. Paulet donne ces noms au lycoperdon minimum, Murr, qui est le sclerotium semen, Tode. (Voyez à l'article Sclero- TiuM, tomeXLVIII, p. 169.) 7.° La Truffe vesse-lolp ou Fausse truffe de cerf, de Paulet, Traité, 2, p. 443. Cet auteur groupe sous ces noms les lyco- perdons ou vesse-loups figurés dans Vaillant {Bot. par., pi. 16, fig. 5 — 8), qui représentent 1.° le Ijcoperdon proleus eepe- forme, Bull., ou pratense, Pers.; 2." le Ij'coperdon verrucosum, Bull., ou scleroderma verrucosum , Pers. (LEii.) TRUFFE. [Bot.) Ce nom , qui appartient à une production végétale souterraine, rapportée à la famille des champignons, a été aussi donné, dans les provinces méridionales de la France, à la pomme de terre, solantim tuberosum (voyez Cartofle), qui est le trufa de terra des Languedociens , selon Gouan ; dans le même pays on nomme trufa mande le santolina chamœcj- parj'ssus. (J.) TRUFFE D'EAU. {Bot. ) Un des noms vulgaires de la mâcre flottante. (L. D. ) TRUFFE ROUGE. {Bot.) Nom vulgaire d'une variété de pomme de terre. (L. D. ) TRUFFELLE. {Bot.) C'est un des noms yulgaires de la pomme de terre. ( L. D.) TRUFFLAS, CORNUELAS , SALIGOS , TRAPAS. {Bot.) Noms divers anciens, cités par Mentzel, donnés dans diverses provinces à la màcre ou châtaigne d'eau , trihulus aquaticus de Pline, trapa de Linnœus. (J.) TRUFFONS. {Bot.) Paulet donne ce nom à un groupe de champignons qui appartient notamment au Clavaria. Ces champignons sont noirs, comme hrûlés, rudes au toucher; leur substance est sèche, ferme, quoique cassante, et leur saveur un peu celle de la truffe , à laquelle ils ressemblent aussi par leurs caractères énoncés plus haut, d'où leur nom de truffons. Ces plantes sont rameuses, digitées. Paulet en fait une seule famille et les désigne aussi par clavaires- truf- fons ; il les distingue en deux groupes: savoir: 532 TRU I. Les Clavatres-truffons de terre, dont les espèces crois- sent sur la terre; il y en a deux, savoir: 1." Le gland de terre, qui est le clavaria atropurpurea de Batsch. 2.** La hingue-de-serpent ou clavaria ophioglossoides , Linn. (Voyez Geoglossum.) II. Les Cr.AVAiREs-TRUFFONs PARASITES , ainsi nommées parce qu'elles croissent sur d'autres plantes ou sur d'autres corps. Paulet en compte sept espèces: 1.° L'ergot du seigle, sclerol. spermadia. 2.° La clavaire des insectes (c/a»'. soiolifera, Willd.), parce qu'elle croît sur certains insectes morts. 3.° L'hypoxylon à sommités blanches, ou clavaria hypoxy- lon, Linn. ; sphœria hjpoxj'lon , Fers. 4.° Les petites cornes -de-cerf, qui forment une autre es- pèce, voisine de la précédente. 5." L'hypoxylon à grains, ou clavaria digitata, Linn., et sp]iœria digitata, Fers. 6." L'hypoxylon doigtier , qui est très -voisin du précé- dent. 7." La médiastinc, ou rhizomorpha sulcorticalis , Fersoon. (Lem.) TRUFLIER. (Bot.) On donne ce nom au troène , aux envi- rons de Boulogne. (Lem.) TRUIE. {Mamm.) C'est la femelle du porc domestique. Vovez Cochon. (Desm.) TRUIE. (Ornith.) Salerne dit qu'on nomme ainsi, dans quelques cantons de la France , la grive draine. ( Ch. D, et L.) TRUIE DE MER. (IchtlLyol.) Voyez Scorpène. (H. C.) TRUITE, Salmo. {IchthyoL) Dans le genre Salmone , en latin Salmo, Artédi , Linnaeus, Lacépède et la plupart des ichthyolr>gistes avoient rassemblé une immense quantité de poissons , que pour la facilité de l'étude on a récemment partagé en un certain nombre d'autres genres. Parmi ceux-ci, M. G. Cuvier a réservé le nom de Truites ou de Saumons proprement dits à celui dont les espèces pré- sentent les caractères suivans : Squelette osseux ; catopes abdominaux ; branchies complètes ; deux nageoires dorsales , la seconde petite et adipeuse , c^est-à- TRU Bi% dire formée simplement à'' une peau remplie de graisse et non sou- tenue par des rayons , la première placée au-devant des catopes ; une rangée de dents pointues aux os maxillaires , aux intermaxil* laires , aux palatins et aux mandibulaircs , et deux rangées au vomer, sur la langue et sur les pharyngiens , ce qui fait que ce sont les plus complètement dentés de tous les poissons; bouche à Vextrémilé du museau; écailles visibles; ni barbillons, ni piquans aux opercules; plus de quatre rayons à la membrane branchiale; ventre arrondi. On dislingue par conséquent sans peine les Truites, qui appartiennent à la famille des Dermoptères de M. Duméril et à celle des Salmones de M. Cuvier, des Serrasalmes , des Haiis et des Piaboques , qui ont le ventre caréné et dentelé en scie; des Tétragonoptères , des Hydrocins, des Curimates , des Anostomes et des Citharines, qui n'ont que quatre rayons à la membrane des branchies; des Aulopes, qui ont les ca- topes presque thoraciques; des Osmères et des Sacres, dont lu première nageoire dorsale est située derrière les catopes; des Corégo^es, qui n'ont point de dents sur la langue, et des Argentines, qui en sont dépourvues aux mâchoires. (Voyez ces divers noms de genres, et Dermoftères.) Tous les poissons de ce genre sont carnassiers et vivent la plupart du temps dans les eaux douces; ils recherchent, en* général, les plus pures et les plus vives, celles qui coulent sur un fond de sable ou qui s'échappent en cascades au mi- lieu des rochers. Ils nagent avec la plus grande facilité et luttent avec avantage contre les courans les plus rapides; ils ont la faculté de s'élancer hors de l'eau et de s'élever par des sauts prodigieux, soit dans l'air, soit dans l'eau même, afin de remonter les cataractes. Tous aussi ont de nombreux cœcums , et une vessie nata- toire qui s'étend d'un bout de l'abdomen à l'autre, et commu- nique dans le haut avec l'œsophage; leur estomac , étroit et long, fait un repli ; leurs rayons branchiaux sont au nombre de dix ou environ , et assez habituellement leur corps est tacheté. Parmi eux, les espèces les plus connues et les plus utiles sont les suivantes : Le Saumon, Salmo salar , Linnœus; Salmo nobilis, Schone- 534 TRU veldt ; Salmo vulgaris , Aldrovandi. Nageoire caudale four- chue ; écailles de moyenne grandeur et faciles a détacher f bouche *très-fendue ; yeux petits; mâchoire supérieure plus avancée que celle d'en bas; ligne latérale droite; front, nuque, joues et dos noirs; flancs bleuâtres ou verdâtres ventre argenté sur les côtés et d'un rouge jaune au milieu nageoires pectorales jaunes à la base et bleuâtres à l'extré- mité; catopes et nageoire aitale d'un jaune doré; la première dorsale grise et tachetée, l'adipeuse noire, et la caudale bleuâ tre; de grandes taches noires , irrégulières, passagères, sur la tête, les côtés et le dos. Ces taches sont plus grandes et plus clair-semées sur la femelle que sur le mâle, qui porte d'ailleurs vulgairement le nom de bécard , parce que sa mâchoire inférieure finit en crochet. Le saumon a(«teint la taille de quatre à cinq et même six pieds. Son poids le plus ordinaire pour les individus qu'on expose en vente dans nos marchés , est de douze à quinze livres. Sa chair est très-rouge et chargée de graisse. Il se nourrit de vers , d'insectes et de petits poissons. Il se plaît dans presque toutes les mers du nord de l'Eu- rope, de l'Asie et de l'Amérique. Il est commun sur les côtes 1 occidentales de la France, sur les rivages de la Grande- Bretagne, sur ceux que baignent la Baltique et la Caspienne, et particulièrement dans le golfe de Riga ; ou le trouve aussi au Spitzberg , au Groenland, dont il redoute cependant les contrées septentrionales , selon Othon Fabricius , dans la Nouvelle-Hollande , au fond de la Manche de Tartarie , au Kamtschatka , etc. Il affectionne partout le voisinage des grands fleuves et des rivières, dont il habite les eaux douces et rapides pendant une très-grande partie de l'année, dont il remonte le cours à des distances fort considérables, et des- quels il passe parfois dans des lacs intérieurs. 11 ne paroît point habiter la mer Méditerranée. Inconnu à Aristote , il a été signalé par Pline; mais celui-ci ne Ta cité que comme pris parfois dans les Gaules. On ne l'a point observé non plus dans le lac de Genève , probablement , comme l'a remarqué dès 1788 le professeur Pictet, parce qu'ii nç fréquente point les eaux de la Méditerranée. TRU S35 Son genre de vie est des plus remarquables : il naît dans l'eau douce; il croit dans la mer ; pendant l'hiver il se ré- fugie dans rOcéan ; il passe la belle saison dans les fleuves et remonte vers leur source. Il parcourt avec facilité toute l'étendue des plus longs de ceux-ci. Par l'Elbe , il parvient jusqu'en Bohème ; par le Rhin, il arrive en Suisse ; par le Maragnon , qui a à peu près 800 lieues de cours, il atteint les hautes Cordillères de l'Amérique méridionale; par la Loire, il remonte jusqu'aux environs du Puy dans l'ancien Vélay : chose remarquable , je l'ai vu prendre dans la Cure, rivière de Bourgogne, qui passe auprès de Vermanton , et il ne pouvoit y être arrivé que par l'Yonne en passant par la Seine , et cependant on n'en prend jamais à Paris , situé sur celle-ci , beaucoup au- dessous de l'embouchure de l'Yonne. On assure aussi qu'il n'est ni effrayé ni rebuté par une grande étendue de trajet souterrain , et l'on a prétendu avoir retrouvé dans la mer Caspienne des saumons du golfe Persique , qu'on avoit re- connus aux anneaux d'or ou d'argent que de riches habitans des rives de ce golfe leur avoient attachés. En France et dans les autres contrées tempérées, c'est vers la fin de l'hiver que les saumons quittent la mer , leur patrie adoptive ; dans les régions plus septentrionales, ils entrent» dans les fleuves au moment où les glaces commencent à fondre sur les bords de l'Océan , qu'ils abandonnent annuellement avec le reflux, et favorisés quelquefois par un vent que dans plusieurs pays on connoit sous le nom de vent du saumon. Plutôt une rivière est débarrassée des glaces, plutôt ils y entrent , et ils y arrivent en quantité d'autant plus grande que le vent et la marée sont plus forts, quoique néanmoins ils soient presque toujours poussés par la Nature à entrer dans celles où ils ont pris naissance , ce que démontre suffi- samment une expérience de Deslandes, qui, ayant acheté douze saumon^ des pêcheurs de Chateaulin , leur mit un an- neau de cuivre à la queue et les rendit à la liberté. L'année suivante cinq, la seconde trois, et la troisième trois de ce$ poissons furent repris. Une force invisible leur trace donc la route qu'ils ont à suivre, les ramène exactement aux lieux de leur berceau, et tous, rassemblés sans tumulte, en suivent 536 TRU les lois avec une sorte de respect. C'est ainsi qu'on voit cha- que printemps les hirondelles retrouver leur nid de l'année précédente. En remontant les fleuves, les saumons sont réunis en grand nombre, en bancs énormes, en corps d'armée, qui semblent s'élancer du sein des mers pour envahir l'empire des eaux douces, en longues bandes disposées toujours sur deux rangées qui forment les côtés d'un triangle dont le sommet est occupé par la plus grosse femelle, qui ouvre la marche, tandis que les plus jeunes ou les plus petits mâles sont à l'arrière-garde. Si cet ordre est interrompu par une cause quelconque, il se rétablit aussitôt que possible, et telle est f .rfois la multi- tude des individus qui voyagent de cette sorte ensemble qu'ils peuvent déchirer les filets les plus forts et échapper ainsi à la main des pécheurs. Ces troupes nagent ordinairement avec grand bruit, au milieu du fleuve et près de la surface de l'eau, lentement et en se jouant si la température de l'atmosphère est douce, si l'éclat du soUil est tempéré, tandis qu'elles se rapprochent du fond lorsque la tempête menace, que le soleil lance des rayons ardens et que l'air est brûlant. Les bruits violens, tels que le son des cloches ou celui du ''canon , les corps qui flottent sur l'eau , surtout s'ils ont des couleurs vives et si leur surface est luisante , effraient ces bandes voyageuses , les détournent souvent de leur direc- tion , et les forcent à suspendre leur course ou à retourner vers la mer. Elles évitent en outre les rivières dont l'embouchure est garnie d'édifices , et recherchent celles dont les rives sont ombragées par des arbres. Quand une digue ou une cascade s'oppose à la marche des saumons, ces poissons font les plus grands efl'orts pour s'élan- cer par- dessus. Des cataractes élevées ne sont même pas pour eux un obstacle insurmontable, et ils trouvent, pour les franchir, un secours efficace dans la vigueur des muscles qui forment la masse de leur forte queue. L'un des côtés appuyé sur de grosses pierres, ils rapprochent de leur bouche l'extrémité de celle-ci, la pincent avec les dents, la disposent comme un ressort fortement tendu , débandent avec une TRU 537 rapidité inconcevable l'arc qu'ils forment ainsi , frappent l'eau avec violence, parviennent, comme Va surtout ob- servé Twiss à la pêcherie de ballyshanon, en Irlande, à une hauteur de douze à quinze pieds dans l'atmosphère, et vont tomber au-delà de l'obstacle qui les arrêtoit. Si quelque danger paroit les menarer , s'ils veulent échapper à un piège, la vitesse, la rapidité de leur natation deviennent telles que l'œil a peine à les suivre, en sorte que l'évaluation du chemin qu'ils peuvent parcourir , lixce par Giesler à un mille pour vingt-quatre heures, est évidem- ment au-dessous de la vérité. Comment, en allant si lente- ment , pourroient-ils remonter , en trois mois, contre un courant des plus rapides , à 800 lieues de l'embouchure du Maragnon , et en un mois ou deux tout au plus à cent milles de celles du Rhin ou de la Loire , dont ils se plaisent à fréquenter les sources? L'expérience d'ailleurs a prouvé que dans les lacs tranquilles ils se portent en une heure à huit ou dix lieues de distance et peuvent franchir environ vingt- quatre pieds par seconde , ce qui donneroit 86,400 pieds par heure et leur supposeroit la faculté de faire en quel- ques semaines le tour de la terre. Au reste , sans qu'il soit possible d'apprécier la voie in- connue par laquelle la Puissance créatrice force les hordes innombrables , les légions serrées de ces agiles citoyens des eaux à des émigrations annuelles et régulières , c'est vers la fin de l'automne, qu'épuisés, maigres et foibles, ils re- descendent vers la mer , pour y chercher leurs antiques et profondes retraites, jusqu'au temps prochain de leurs amours. C'est en effet le besoin de frayer qui paroit les forcer à s'engager dans les fleuves. Les femelles qui habitent le sein de ceux-ci à l'époque oîi leurs ovaires ont acquis tout leur développement , cherchent un endroit commode pour la ponte et plutôt dans les petits ruisseaux que dans les grandes rivières, choisissant de préférence un courant peu rapide et un fond de sable et de gravier. On assure que dans plusieurs contrées de l'Ecosse , non contentes d'avoir élu un lieu convenable pour déposer leurs œufs, ces mères prévoyantes cherchent encore à le disposer le plus favorablement possible , en y creusant un trou alongé, 558 TRU profond de quinze à dix-huit pouces, que l'on nomme /ra^cre, dans lequel elles se déchargent de leur fardeau et qu'elles recouvrent ensuite de sable avec leur queue. Ce fait est avéré pour plusieurs autres pays, et le docteur Grant , qui le confirme dans les Mémoires de Stockholm , ajoute même qu'en préparant ainsi le berceau de leur postérité, elles s'a- gitent avec tant de force qti'clles usent leurs catopes , et se frottent si vivement contre le terrain qu'elles en détachent avec violence les petites pierres. Lorsque les œufs ont'été abandonnés par la femelle dans la frayère, le mâle vient ^les y féconder en les arrosant de sa laitance, opération qui a lieu ordinairement pendant la nuit, ou par un temps de brouillard épais, et à la suite de laquelle ils se développent plus ou moins vite , suivant la tempéra- ture du climat, la chaleur de la saison et une foule d'autres circonstances extérieures. Leur nombre , d'ailleurs, étonne l'imagination , puisqu'on en a compté 27,85o dans une seule femelle du poids de vingt livres. Les jeunes saumons grandissent rapidement et parviennent en assez peu de temps à la taille de qtiatre à cinq pouces. Lorsqu'ils ont atteint celle d'un pied à peu près , ils se trouvent avoir assez de force pour abandonner le haut des rivières et gagner la mer , qu'ils quittent à son tour lors- qu'ils sont longs de dix-huit pouces, c'est-à-dire vers le com- mencement de l'été , et plus tard que les vieux individus de leur espèce. A deux ans ils pèsent déjà de six à huit livres, et à cinq ou six ans ils n'en pèsent que dix ou douze. D'après ces données, on pourroit facilement juger de l'âge avancé de ceux qu'on pêche en Ecosse et en Suède, et qui, de la taille de six pieds , ne pèsent pas moins de quatre- vingts à cent livres. Ces poissons sont très-recherchés des pêcheurs , car leur chair, grasse , savoureuse , nourrissante, est fort estimée des gourmets, à l'œil desquels elle se recommande d'ailleurs par sa belle teinte rougeàtre. Sa délicatesse n'est cependant point la même dans toutes les eaux; en Ecosse, par exemple, le saumon de la Dée est plus gras que celui des rivières moins septentrionales du même pays, et en Allemagne on pré- fère les saumons du Rhin et du Weser à ceux de l'Elbe, de TRU 539 même que ceux que l'on prend dans la "VVarfa , la Netze et le Kuddow , à ceux que l'on trouve dans TOder. Dans beaucoup de pays du Nord la pêche du saumon est une branche d'industrie des plus productives et des plus im- portantes. Chaque année elle fournit une masse considérable d'alimens qui va porter la joie et l'abondance dans les tristes demeures des nations byperboréennes , et contribue dans les autres contrées au luxe de la table des grands et des puis- sans du temps, de même qu'elle met les habitans du fond des continens , les laboureurs au coin de leur foyer , les vignerons sous leur treille , à même de participer à un genre de nourriture que la Nature prépare loin d'eux et au fond d'abîmes pour ainsi dire impénétrables. Telle est, en effet, l'abondance de ces poissons, qu'à Berg- hen , par exemple , il n'est pas extraordinaire de voir les pêcheurs apporter jusqu'à deux mille saumons dans un seul jour. On lit aussi dans la Relation du voyage de Lapeyrouse, qu'auprès de la baie de Castrics , sur la côte orientale de la Tartarie , il fut pris dans un seul jour du mois de Juillet un nombi-e égal de ces poissons, et il est des pays où l'on en pêche plus de 200,000 par an. Pennant raconte entre autres, qu'en Norwége un seul coup de filet en fournit parfois plus de trois cents, et dans la Tweed, rivière de la Grande- Bretagne, il en amène plus de sept cents. En 1760, dans la Ribble , un seul coup de filet également mit au pouvoir des pêcheurs 35oo saumons déjà d'une assez grande taille. On a recours, pour s'emparer de ces poissons, à presque toutes les manières de pêcher. Non-seulement on les attaque avec des foènnes, des hameçons et des filets de plusieurs es- pèces, que la main de l'homme dirige et met en jeu ; mais encore on les rend captifs à l'aide d'engins placés à de- meure , de pièges où ils entrent facilement et d'où ils ne peuvent sortir. A Chàteaulin , près de Brest, il existe une pêcherie con- sidérable de saumons. Là , la rivière d'Auzon est barrée par un double rang de pieux qui forment une espèce de chaussée sur laquelle on peut passer, qui sont assez rapprochés les uns des autres, et que des boucles de fer assujettissent, tant au-dessus qu'au-dessous de l'eau. A gauche, en remon- 540 TRU lantla rivière, est un coffi-e en grillage de quinze pieds de face, et tellement disposé que le courant s'y porte de lui- mérne. Au milieu de ce coffre, et presque à fleur d'eau, est un trou de dix-huit à vingt pouces de diamètre, envi- ronné de lames de fer-blanc triangulaires, un peu recourbées et mobiles à charnière , tellement qu'elles sont disposées à peu prés comme les fils de fer aux ouvertures des souricières. Conduit par le courant vers le coffre, le saumon y pénètre sans peine, en écartant les lames de fer-blanc qui lui dis- putent le passage et dont les bases bordent le trou , et par où il lui est désormais impossible de s'échapper. Il ne sort donc du coffre que pour se jeter dans un réservoir qu'on lui a ménagé, et d'où on le retire facilement au moyen d'un filet fixé au bout d'une perche. Quand la bande est peu nombreuse, tous les individus qui la composent se rendent dans le coffre, et de celui-ci dans le réservoir, sans monter au-delà dans l'Auzon. Lorsqu'au contraire le banc est formé d'une masse serrée de saumons, les femelles entraînent les mâles à travers les pieux, en sorte que presque tous échapperoient sans la précaution qu'ont les pêcheurs de se tenir dans de petits bateaux plats le long de la chaussée, et de tendre des filets dont les mailles sont ex- trêmement serrées. C'est vers le mois d'Octobre que la pêche s'ouvre en ce lieu, et elle devient de plus en plus abondante jusqu'à la fin de Janvier, pour continuer encore durant les mois de Fé- vrier, Mars et Avril, puis diminuer graduellement en Mai et Juin, et cesser entièrement à la lin de Juillet. Il existe des pêcheries analogues à celle de Chàteaulin dans beaucoup d'autres rivières, et, selon Twiss , ces sortes de parcs portent le nom de TVeir à Ballyshannon , dans la partie occidentale du nord de l'Irlande. On en voit aussi de fort belles auprès de Dessau, dans la Milde, qui se jette dans l'Elbe; et celle de Pont-du-Chàteau sur l'Allier est d'une grande célébrité. Dans certaines rivières, dans la Stolpe et dans le Wipper, en particulier, on construit !es écluses dont les pieux sont placés très -près les uns des autres. Les saumons s'élancent par-dessus cet obstacle; mais ils trouvent au-delà une rangée TRU 541 de pieux plus élevés que les premiers, el ils ne peuvent plus ni avancer, ni reculer. Selon Jean-Chrétien Fabricius, les pécheurs de Norwëge, pour prendre des saumons, barrent, à peu de distance de la mer, l'embouchure des fleuves où se trouvent des hauts fonds semés de rochers sur lesquels les flots se brisent avec fracas. La pêcherie de Falckenberg , exécutée d'après ce principe, rapporte 5o thalers au gouvernement, qui l'af- ferme. A une demi -lieue d'Eger, les saumons se réunissent en foule auprès d'une chute d'eau peu élevée, mais forte et ëcumeuse : ils cherchent à la franchir en sautant, ce que ra- rement ils réussissent à faire, car la force de l'eau les repousse, et c'est alors qu'on les prend , en suspendant sous la chute une large caisse de pièces de bois entrelacées, dans laquelle ils fombcnt et d'oîi on les retire avec un croc : c'étoit autrefois une des plus considérables pêcheries de la Norwége ; elle rapportoit annuellement près de 1200 rixdalers : aujourd'hui on n'en retire plus que 700 ou 800, parce que les saumons y sont moins abondans; ce que Ton attribue à l'usage des nombreux filets qui les prennent avant qu'ils soient arrivés à la chute. Presque tous ceux que l'on y pêche sont portés à Kœnigsberg. On s'empare aussi des saumons avec des filets de diverses sortes, tels quel'étente, le tramail, la senne, dont les mailles doivent avoir quatre à cinq pouces de largeur, et être faites avec des ficelles au moins aussi grosses qu'une plume à écrire. On les pêche souvent encore au feu durant la nuit, ou bien on les attire dans des nasses faites avec des branches de sapin. La ligne n'est point non plus un moyen à négliger, surtout si l'on a soin d'amorcer les hameçons avec des petits poissons, des vers, des insectes et spécialement des libellules. Le harpon ou le trident est également en usage dans certains lieux pour la pêche dont nous parlons. Les saumons n'ont point la vie dure : ils meurent promp- fcment, non-seulement quand on les tire hors de l'eau, mais même lorsqu'on les enferme dans des réservoirs dont l'eau n'est pas courante , ou dans des huches qui ne sont point placées au milieu des rivières. La quantité de poissons de cette espèce que l'on prend à 642 TRU chaque pêcherie est tellement considérable, qu'on est obligé d'en saler, d'en sécher, d'en mariner, d'en fumer, pour les conserver et les envoyer au loin , et cela par des procédés qui varient avec les divers pays. En général, cependant, lorsqu'on veut saler le saumon, on le vide, on le coupe par tranches, on lave celles-ci dans l'eau, on les met pendant un temps plus ou moins long macérer dans une saumure, on les en retire, on les fait égoutter, puis on les stratifié dans des barils alternativement avec des couches d'un sel bien pur. Si on le destine à être fumé, on le fend dans le sens de sa longueur, on le vide, on lui enlève la colonne épinière, on le fait macérer pendant quelques jours dans une saumure, et, en le suspendant par la queue à des perches, on l'expose à la fumée dans un hangar disposé exprès pour cette opé- ration, à laquelle on consacre de préférence le bois du hêtre. Ce n'est guère qu'en Amérique , en Laponie et dans le Kamtschatka qu'on soumet le saumon à la dessiccation, et pour cela on l'expose à l'air après un court séjour dans une saumure concentrée. La meilleure façon de préparer le saumon que l'on veut garder, est de le mariner; mais elle est plus coûteuse que les autres et elle le conserve moins long- temps. Elle consiste, après l'avoir vidé et bien lavé, à le couper en tranches que l'on fait cuire sur le gril, dans un four ou dans de l'eau salée, que Ton place dans de petits barils, couche par couche, avec des feuilles de laurier, de thym, de romarin, de sauge, de menthe , et que l'on couvre avec du vinaigre salé que l'on a fait bouillir sur du poivre, de la cannelle, des clous de girofle et d'autres aro^mates. Si, au bout d'un mois, on retire le poisson de la mari- nade, que l'on le mette à sec dans des vases de grès, qu'on le recouvre de saindoux, de beurre ou d'huile d'olives, on le conserve bon à manger bien plus long-temps et bien plus sûrement. Du reste, la chair du saumon, quoique d"une excellente saveur, est Lourde et de difficile digestion. Elle n'est pas, d'ailleurs, également bonne dans tous les pays et dans toutes les saisons, et la nature des eaux influe beaucoup sur ses TRU 545 qualités. Généralement, elle doit être recherchée de pré- férence au printemps, un peu avant le frai. Les morceaux que l'on estime le plus dans ce poisson, sont la hure d'abord , et le ventre ensuite. L'Ilt.anken : Salmo illanca , Wartmann ; Salmo illanken, Bloch. Tête grande; mâchoire inférieure terminée par une sorte de crochet; des taches noires, alongées, inégales et peu faciles à distinguer; ca topes, nageoires pectorales et nageoire anale grisâtres ; nageoire adipeuse variée de noir et de gris; caudale bordée de nuir. Ce poisson , qui pèse souvent plus de 40 à 46 livres, a été regardé par beaucoup de naturalistes comme une variété du saumon ordinaire. Il passe l'hiver dans le lac de Constance, comme celui-ci dans la mer, et ne quitte jamais l'eau douce; car il ne sauroit franchir la grande cascade de Schaffhouse, qui barre le Rhin inférieur, en sorte que le lac est l'Océan pour lui, ainsi que l'a observé le médecin Wartmann, de Saint-Gai. Il remonte au printemps dans les rivières qui se jettent dans son sein, et entre dans le Rhin supérieur, qu'il déserte vers la fin de l'automne. Il va jusqu'à Feldkirch, où il pénètre dans la rivière d'IU, qui lui a donné son nom et où il aime à frayer, et il parvient quelquefois jusqu'à Coire et à Rheinwald. Quoiqu'il ponde une immense quantité d'œufs, il multiplie peu , parce que son frai est dévoré par les anguilles , les lottes, les brochets et les oiseaux d'eau. Il vit de vers, d'insectes et de petits poissons. Sa chair est rouge, savoureuse et de facile digestion. On le pêche dans le Rhin supérieur, en construisant, de chaque côté du fleuve, une cloison transversale composée de bois entrelacés, qu'on assujettit avec des pieux, et qui laisse, entre elle et son opposite, un intervalle étroit où l'on place un verveux solidement tissu. La Truite ScHiEFi-EaMiJ[.LER ; Salmo Schieff'ermulleri , Linn. , Gmel. Mâchoire inférieure plus alongée que la supérieure; nageoire caudale fourchue; dos brun; joues, gorge, oper- cules, flancs et ventre argentés; ligne latérale noire; na- geoires bleuâtres; des taches noires en forme de petits croisr sans ; écailles peu adhérentes. 544 TRU Ce poisson pèse de 6 à 8 livres. II vit dans la Baltique et dans plusieurs lacs de l'Autriche, où on le prend dans le mois de Mai, d'où lui viennent ses noms allemands de May- ferche et de Mayforelle. Il a été dédié par Bloch à Schieffer- muller, de Lintz. Sa chair est très- estimée. La TauiTE ériox ; Salmo eriox , Linn. Nageoire caudale à peine échancrée; des taches grises. Elle habite l'océan d'Europe et remonte durant la belle saison dans les fleuves qui s'y jettent. Elle n'est encore qu'imparfaitement connue. La Truite saumonée : Salmo triitta, Linn.; Salmo trutta-salar, Lacép. ; Trutta salmonata, 'W'illughby. Nageoire caudale en croissant; des taches noires sur la tête, le dos et les côtés; tête petite, cunéiforme. Cette espèce parvient à une grandeur considérable et pèse quelquefois 8 à lo livres. Elle habite dans un très-grand nombre de contrées; mais on la trouve principalement dans les lacs des hautes mon- tagnes et dans les rivières froides qui en sortent ou qui s'y jettent. Les ruisseaux d'eau claire qui se jettent immédiate- ment dans la mer sont les eaux où l'on pêche les meilleurs individus de cette espèce, dont la chair est rougeàtre et d'une saveur délicieuse. Ce n'est que vers le nîilieu du printemps qu'elle quitte la mer. Dès le 5." siècle, dans son poëme de la Moselle, le consul Ausonne en a parlé sous le nom de f aria. On la pêche au filet, à la nasse et aux lignes de fond; on la sale , on la fume, on la marine comme le saumon. La Truite commune : Salmo fario , Linn.; Salmo trutta, Lacép. Nageoire caudale peu échancrée; des taches rouges, rondes et renfermées dans un cercle plus clair sur les côtés; nageoire adipeuse immaculée; des taches brunes sur le dos; une grande tache sur l'opercule, teinte générale grisâtre, avec des reflets d'or et d'argent; côtés de la tête et flancs d'un jaune doré mêlé de vert; pectorales d'un brun nuancé de violet; catopes et nageoire caudale dorés; nageoire anale variée d'or, de pourpre et de gris de perle. TRU 54S Ce poisson e&t commun dans tous les ruisseaux dont l'onde est claire et vive; on le trouve dans presque toutes les con- trées du globe , et particulièrement au sein dis lacs élevés , tels que ceux du Léman, de Neufchàtel, de Joux , des Pyré- nées, de l'Auvergne, de l'Ecosse, II parvient à la taille de douze à quinze pouces, et pèse de douze à treize onces le plus communément, quoique, suivant Noël de la Morinièrc , il pèse parfois quatre ou six livres ; que Bloch ait parlé d'une truite prise en Saxe qui en pesait huit, et que l'ancien évêque dUzès ait écrit au comte de Lacépéde que le Gardon fournissoit des truites du poids de dix-huit livres. Il est fort rare dans la Seine. Ses œufs sont de la grosseur d'un pois et d'une teinte oran- gée. On le pêche à la ligne, à la truble, à la louve ou à la nasse, le plus habituellement. Dans l'Arnon, auprès de Ge- nève, on le harponne avec un trident, lorsqu'il remonte contre une chute d'eau produite par une digue. On le marine comme le saumon , on le sale comme le ha- reng. Sa chair est blanche, tendre, sapide, plus facile à digérer que celle du saumon. La Truite brune; Salmo fario-sjlvaticus , Bloch, 24. Tête et ventre gros; dos arrondi, d'un brun noir, avec des taches violettes; flancs jaunâtres, avec des taches rouges entourées de blanc et renfermées dans un second cercle brunâtre; ca- topes et nageoires anale et caudale mélangées de jaune. Sa chair est très-délicate et rouge lorsqu'elle est cuite. On la trouve dans plusieurs des rivières qui se jettent dans la Baltique, ou dans la mer qui baigne les côtes de la Nor- wége. La Truite de montagne , ou Bergforelle ; Salmo alpinus , Linn. Nageoire caudale à peine échancrée ; taches et points petits, noirs, rouges, argentins, sans bordure; dos verdàtre; ventre blanc. On la trouve dans les eaux de nos hautes montagnes, jus- qu'au pied des neiges perpétuelles, au mont Cenis , par exemple. Elle est fort commune dans les lacs de la partie 55. 35 346 TRU la plus ëîevée de la Laponiej c'esl même presque le seul poisson que nourrissent ceux d'Yngen et de Wettern. Elle fréquente également le pays de Galles, la Suède, la Suisse, l'Allemagne méridionale. Sa chair est rouge et des plus délicates. Le Huche ; Salino Jiucho , Linn. Mâchoire supérieure un peu plus avancée que l'inférieure; des taches brunes, pe- tites et rondes sur le corps, la queue et toutes les nageoires, excepté les pectorales. On assure que ce poisson acquiert la taille de six pieds et le poids de soixante livres. 11 habite le Danube et les grands lacs de la Bavière et de l'Autriche, ainsi que beaucoup de fleuves de la Russie et de la Sibérie. Sa chair est moins délicate que celle de la truite et de la truite saumonée. Elle est blanche. L'Ombre chevalier; Salmo umhla , Linn. Point de taches sur le corps. Ce poisson , dont la chair est grasse et analogue à celle de l'anguille, habite le lac de Genève. On compte encore, dans le genre Truite, plusieurs espèces moins importantes , comme la Salveline , le Goëden, le Rille, etc. (H. C.) TRUITÉE. {Conchjl.) Nom marchand d'une coquille du genre Porcelaine, le cjprcealynx. (Desm.) TRUKAWKA. (Ornilh.) Une des dénominations polonoises de la tourterelle. (Desm.) TRULE. ( Ornith.) Nom javanois du charadrius pluvialis de Linné. (Ch. D. et L. ) TRUMBLURE. {Mamm.) De Lacépède donne ce nom sué- dois comme un de ceux qui désignent le marsouin. (Desm.) TRUMBOTTO. (Orn.) Nom italien du butor. (Cn.D.etL.) TRUMETER. {Ichthyol.) Un des noms allemands du syn- gnathe trompette. Voyez Syngnathe. (H. C.) TRUMPET. {Ichthyoh) Un des noms anglois de la bécasse de mer (voyez Centrisque), et de Vaulostome chinois. Voyez Aui,os- roME. (H. C.) ÏRUMPO. (Mamm.) Nom spécifique d'un cétacé du genre Cachalot. (Desm. ) TRUNA-MALAM. {Bot.) Voyez Suda-malam. (J.) TRU 547 TRUNCATULINE. (Foss.) Voyez Tronc atultne. (D. F.) TRUNCILLA. {Conch.) Nom d'un des genres qui ont été établis par M. Rafinesque pour subdiviser celui des Unios. Voyez ce mot. (Desm. ) TRUNCK-FISH. {îchlhjoL) A la Jamaïque on appelle ainsi le coffre lisse, osïracioa triqueter, Linn. Voyez Coffre. (H. C.) TRUNGIBYN, TIRIUM-JABYN. {Bot.) C'est sous ce nom que le voyageur Linscot, cilé dans le Recueil des voyages par Théodore Debry, faisoif mention , en i 698 , d'une manne de couleur rose ou rouge, recueillie en Perse sur les fleurs et feuilles d'un végétal, ou, selon quelques-uns, sur ses tiges, sous la forme et le volume d'une graine de chan- vre, employée dans le pays comme purgative. Il parle, dans le même article, d'une autre manne, recueillie dans le pays des Usbecks , partie de la Tarlarie la plus voisine de là Perse , et transmise dans ce royaume , ainsi que dans l'Arabie. Les Persans la nomment xercast ou xerlest, c'est-à-dire lait des arbres, et suivant Linscot c'est une espèce de rosée tom- bant sur les feuilles des arbres, sur lesquelles elle reste en se durcissant. On la conserve dans des bocaux sous forme de fragmens semblables à des dragées d'amandes. Sa saveur est douce et sa vertu également purgative. Rauwolf, qui voyageoit dans les mêmes lieux, en 1674, cite un végétal nommé agul et algul, sur le feuillage duquel on recueilloit dans la Perse une manne nommée par les Arabes ti-unschibin , ihereniahin , trunscibal et trungibin. Cette citation est rappelée par Grono- vius dans son Flora orientalis , fait sur les manuscrits et l'her- bier de Rauwolf, conservés dans la bibliothèque publique de . Leyde , dans lesquels on trouve encore que Vagul ou X algul est nommé teremalim ou trunguhil. Si d'une autre part on ouvre la Flore d'Egypte de Forskal, on y voit que Vagul des Arabes est Vhedysarum alhagide Linnœus, rétabli comme genre distinctpar Adanson , sous le nom d'Alhagi, adopté antérieurement par Tournefort , et donné primitivement par les Maures, suivant Rauwolf et Gronovius. Le trungihit et le trungibjn sont donc identiques avec Valhagi , et l'on est porté à croire que le xercast est le même produit sous différentes formes. Voyez Terniabin. (J.) TRUNGIUM , TURINGENS, BEDARING. {Bot,) Noms 'hb tru arabes de la mélisse, cités par Daléchamps et Mentzel , qui ajoute celui de lorongil ou herbu cidrera, tiré d'une citation espagnole de Tabernapinontanus. (J.) TRUO. {Ornith.) Nom du pélican , pelecanus onocrotalus , à Rome. (Ch.D. et L.) TRUXALE, Truxalis. (Entow.) Nom donné par Fabricius à un genre d'insectes orthoptères de la famille des saute- relles ou des grylloïdes , ou à pattes postérieures plus longues que les autres, caractérisés essentiellement par la forme sin- gulière de leurs antennes, qui sont comprimées en prisme ou en fuseau aplati , rapprochées à leur base et insérées au- dessus des yeux et sur les parties latérales d'une tête pro- longée en pyramide. Ce nom de Truxalis, employé par Pline, liv. 29, chap. 6. pour désigner une sorte de sauterelle, paroît avoir été em- prunté du grec rp^'f «AA/cTêç, par lequel Aristote semble in- diquer un genre de vers. Ce genre est peu nombreux en espèces; deux seulement ont été observées en Europe. Nous en avons fait figurer une sur la planche 24, n° 3, vue de profil, avec la tête et les ailes étendues, figurées au trait : c'est 1. Le Tri;xale nasu, Truxalis nasuta. C'est une grande espèce , qui atteint jusqu'à deux pouces et demi de longueur : on la trouve dans le midi de la France, en Espagne, en Italie, en Afrique, dans les lieux les plus chauds et les mieux exposés au soleil. Car. Vert, à pattes rougeàtres, surtout sur les cuisses; les élytres sont plus longs que l'abdomen. 2. Le Trcxale de Hongrie, Truxalis hungarica. Cette espèce ne diffère de la précédente que par la couleur, qui est plus pâle. On connoît plusieurs autres espèces, qui proviennent de la Chine, de la Nouvelle-Hollande, de l'Asie. On ne sait rien sur leurs mœurs. (C. D.) TRYBA-JAPAN. {Bot.) Nom du juslicia infundibuliformis a Java, suivant Burmann. (J.) TRYBLIDIUM. {Bot.) Voyez Triblidium. (Lem.) TRYGIS. {Bot.) Suivant Mentzel, c'est de ce nom grec qu'est dérivé le nom tragus , appliqué kVephedra. (J.) TRY 549 TRYGON. ([chlhfol.) Les anciens Grecs nommoient !a pas- lenague Tùvyuv -, et quelquefois r^àyccv. Voyez PastUnague. (U.C.) TRYGON, TRYGOS et TRYGONA. {Ornith.) Ces noms , en grec moderne, ont été donnés à la tourterelle, columha turtur , Linn. (Ch. D. et L. ) TRYGONOBATE. (Ichthjol.) Voyez Trigonoeate. (H. C.) TRYGÏAS. {Ornith.) Ce nom est ciîé par Gesner comme l'une des dénominations grecques du bécasseau. (Desm.) TRYMATIUM. (Bot.) Frœlich avoit fait sous ce nom un genre d'une mousse décrite et nommée TVeissia i-erticilla'a par Schwgegrichen , et Coscinodon verLiciliatits par Bridel. Le Tryinatiuin rf^présente le genre Coscinodon. Voyez Percii.ette, fom. XXXVIII, p. 42'-^, n." 3. (Lem.) TRYPÉTHÉLIACÉES , Trjpetheliaceœ. (But.) Pries forme sous ce nom, et dans la famille des lichens, une tribu qui comprend les genres dont le thallus, horizontal ou vertical, crustacé , adhérent, offre des verrues {excipula, Pries), for- mées par la croûte elle-même et percées d'une petite ouver- ture. Pries ajoute que la partie de la croûte qui constitue ces verrues, est une couche médullaire qui forme la surface du thallus. Pries rapporte k cette tribu les genres Trjpetheliuni , Spreng. ; Astrothelium , Eschw. ; Porodothium, Pries [Porothe- liiim , Eschw.), et Segestria, Pries. Eschweiller réunit sous le nom de trjpéthéliacées des genres de lichens dont le thal- lus est crustacé et dont les apothéciums, variables dans leur figure, sont plongés ou contenus dans des verrues formées par la substance médullaire du thallus. Les genres qui s'y rapportent sont ceux-ci : Arthonia, Achar. ; Porolhelium , Eschw.; Medusula , Eschw.; Ophihalmidium , Lînk; Trype- iheliiim , Spreng.; Astrothelium , Eschw.; Gljphis, Ach.; Chio- decton , Ach.; et Conioloma, Flœrke. (Lbm.) TRYPETHELIUM. {Bot.) Genre de la famille des lichens, établi par Sprcngel , reconnu par Acharius, et adopté par les licbénographes. Acharius Pavoit d'abord nommé Bathe^ îium. Ce genre est voisin du Glyphis. Selon Acharius, il ofifre pour caractères génériques: Un thallus (ou réceptacle uni- versel, Ach.) crustacé, cartilagineux, plan, étalé, adhé- rent par sa surface inférieure et uniforme; des verrues (ou 55o TRY réceptacles partiels, Ach.; apothecia, Fée) colorées, formées par le thallus lui-même et contenant chacune un ou plusieurs apothéciums ou thalames, cachés dans l'intérieur et envelop- pés d'un périthécium simple, épais, noir, qui s'ouvre au sommet par un ostiole ou petite bouche saillante au-dessus de la verrue; chaque apothécium renferme un noyau globu- leux et celIuHforme. Ces caractères, donnés par Acharius dans son Synopsis tichenum , ont été modiliés un peu par Eschweiller, par M. Fée, par Fries ( Syst. orh. veg.) , par Mcyer, qui éta- blit son caractère en d'autres termes; et enfin par Curt Sprengel , qui adopte la définition de Meyer. Cependant ce genre conserve essentiellement les caractères donnés par Acha- rius. Fries les présente avec cette simplicité : Noyau gélati- neux , enfoncé dans une verrue hélérogène , munie d'une ou- verture simple, et contenant plusieurs périthéciums distincts. Meyer et Sprengel expriment les caractères du genre : Spo- rocarpes (apot/iccia, Eschw.) presque globuleux ou pyriformes; sporanges (pen'f/iecfa) proprement dits carbonacés, munis d'une papille ou d'une petite bouche cachée dans une verrue ; spores (ou séminules) contenues dans des noyaux gélatineux. Ce genre comprend des espèces toutes exotiques et qui se rencontrent fréquemment sur les écorces oHicinales, comme le quinquina , la cascarille : elles y forment des croûtes diver- sement colorées. 3. Le Trypethelium de Sprengel: Trypeth. Sprengelii, Ach., Lich. «fijV., p. 3o6; Synops., 104; Fée, Ess. sur les crypt. , p. 65, tab. 1 , fig. 18 , a; C. Spreng. , Sj^sf. , 5, p. 248 ; ï'rjp. eZufen'a , Spreng. , Anleit., 3 , p. 35o, pi. 10 , Cg. gS. Thallus crustacé, d'un jaune très-pàlc, étalé; verrues hémisphériques, glabres, un peu luisantes, d'un brun ferrugineux en dehors, et d'un TOUX fauve en dedans. Cette espèce s'observe sur les écorces de la cascarille, du quassia , de l'angusture, et aussi du Bon- plandia trifoliala. M. Fée fait observer que la couleur de la croûte passe du brun au jaune cannelle, mais que la couleur de l'intérieur est constamment d'un roux-fauve intense. P'ries remarque que les verrues sont extrêmement multipliées, glabres. 2. Le Trvpethei-ium VARIOLE : Trypeth. variolosum , Ach., Sjn., p. io4;Fée, Ess. sur les crypt., p. 66- C. Spreng. , L c. Thallus TRY 55i crustacé , un peu rugueux, gris, un peu verdâtre ; verrues convexes ou presque coniques, de la couleur de la croûte, d'un gris brunâtre en dedans; ostioles rassemblées au som- met de la verrue. On trouve cette espèce sur les écorces C.n quinquina jaune {cinch. lancifolia, Mutis). Acharius fait re- marquer qu'on distingue aisément ce tripethelium des autres par les verrues recouvertes par la croûte cartilagineuse. 3. Le Trypethelium épais; Trjpelh. crassum , Fée, Essai sur les crypt. , p. 66 , pi. 19, fig. 6. Thalhis d'une couleur olive , jaunâtre, inégal, composé à Tintérieur de tubercules d'un blanc farineux; verrues épaisses, enflées, irrégulièrement ar- rondies, de même couleur que le fond; ostioles très-gros, noirs et luisans; les apothéciums ou thalames sont au nombre d'un à douze dans chaque verrue. On trouve cette espèce sur les écorces de la cascarille, croton cascarilla, Liun. 4. Le ÏRYrETHELicjM cHioDECTONOÏDE ; Trypethel. cliiodecto- noides. Fée, l. c, p. 67, pi. 19, fig. 4. Thallus ou croûte blanche, farineuse, étalée; verrues arrondies, difformes, éparses, recouvertes par un cartilage, blanches à l'intérieur; apothéciums ou thalames d'un fauve pâle; ostioles écartés, presque bruns. Cette espèce a été observée en grandes plaques sur récorce du quinquina jaune [cinch. lancifolia , Mutis). Sprengel rapporte ici le trypeth. porosum d'Acharius, qui en' est peut-être distinct et que Fries doute devoir rester dans le genre. 5. Le Trypethelium caché; Trjpeth. clandeàlinum, Fée, /. c. , p. 68 , pi. iB , fig. 4. Thallus de couleur olive pâle , membra- neux-cartilagineux , étalé , sans limite ; verrues écartées, pres- que globuleuses, de même couleur; thalames ovales, enfon- cés, noirs à l'intérieur; ostioles noirs et réunis. Cette espèce forme sur Fécorce du quinquina jaune des plaques étendues et souvent très -grandes. Acharius a décrit huit espèces de ce genre dans son Synopsis , et parmi elles ne figurent plus ses trjpeth. cicatricosum , favu- losum et labjrinbhiformis , qu'il a renvoyés au Glj'phis ; ni ses Irypelh. paradoxum et pulcherrinium , qu'il plaça au Chiodepton. Dans celles qu'il conserve sont les Iripetli, anomalum et conglo- hatum , dont Eschweiller a fait son genre Porothelium et Meyer son Mj'coporum , adopté par Curt Sprengel, mais qui ne com- 552 TRY prend que le trypetlielium anomalum. (Voyez PoROTHFxitiM.) On doit à M. Fée la connoissance de huit espèces nou- velles; Pries cite cependant un trypeth. superbam qui diffère des autres espèces par ses verrues uniloculaires; le Irypeth. priiinosum, dont les verrues sont jaunes et pulvérulentes, et un trj'peth. porosum , qui ne doit pas être celui d'Acharius (voyez Pries, Syst. orh. veget. , pag. 36) ). Observons encore qu"EschweiIler place dans son genre Aslrothelium le trjpelh. lageniferum , Achar. , et même le trjpeth. variolosum , Achar. , décrit plus haut. Cependant, malgré ces mutations, ce genre contient environ seize à dix -huit espèces. Le Irjpetheliuiii a donné naissance à la tribu des Trypéthéliacées (voyez ce mot), dans la famille des lichens. (Lem.) TRYPHERA. {Bot.) Genre de plantes dicof}lédones , à fleurs incomplètes, de la famille des amaranthacées, de la dé- candrie peiitagynie de Linnaeus , offrant pour caractère essen- tiel : Un calice en forme de corolle, à cinq folioles; les deux intérieures plus petites; point de corolle; huit étamines ; quelquefois neuf ou dix hypogynes ; les anthères à deux lobes ; un ovaire contenu dans le calice , surmonté de cinq styles subulés ; une capsule membraneuse , à cinq faces , à cinq loges polyspermes; le calice converti en péricarpe. TftyPHERA COUCHÉ; Tiyphera prostrflta, Bliinie, Flor. jai'., fasc. 11, p. 549. Plante blanchâtre et tomenteuse sur toutes ses parties. Ses tiges sont noueuses, couchées et ligneuses; les feuilles ternées , verlicillées, en ovale renversé. Les fleurs sont réunies en petites têtes latérales et terminales, placées entre les feuilles. Le fruit est une capsule à cinq loges , et dans chaque loge plusieurs semences attachées par un cordon di- laté, en forme de sac, avec un appendice , munies d'un péri- sperme farineux ; l'embryon circulaire et courbé; la radicule centripète. Cette plante croît à Pile de Java, aux lieux hu- mides et sur le bord des champs proche Pamanukan, dans la province de Kravvang. Elle fleurit depuis le mois de Sep- tembre jusqu'en Décembre. (Poir.) TRYPOXYLON. {Enrom.) Nom donné par M. Latreille à un genre d'insectes hyménoptères de notre famille des fouis- seurs ou oryctères, pour j^ ranger quelques espèces de sphèges dont Pabdomen n'est pas supporté par un long pédicule. TSA 553 Le caractère distinctif de ce genre , dont nous avons donné la figure sur la planche 53, n.° 6, de l'atlas de ce Diction- naire, peut être exprimé ainsi : Abdomen à pédicule peu alongé, arrondi, plus large au milieu; tête élargie, à col étroit, mais court, à yeux échancrés. Le nom de trypoxylon est tiré de deux mois grecs Tpi/Trst«, je perce, et de ^vXov , le bois. M. Jurine a nommé Apius le genre Trypoxylon , et il en a donné une figure planche g, n.° 8, de son ouvrage sur les hyménoptères. Fabricius a adopté le genre et le nom de Try- poxylon. L'espèce que nous avons fait figurer est la mieux connue: c'est 1. Le Trypoxylon potier, T. fgulus. Car. Noir luisant; ailes plus courtes que l'abdomen, à extré- mité noirâtre; à bords des anneaux du ventre et lèvre cou- verts d'un duvet grisâtre. Cette espèce a les mœurs des sphèges : elle se construit en terre une sorte de nid , que nous avons fait représenter sous le n.° 7 ; c'est une petite masse globuleuse, dans l'intérieur de laquelle elle dépose une araignée paralysée avec un œuf, dontiléclora une larve qui se nourrira du corps de l'araignée- Cet insecte n'est pas rare aux environs de Paris. ( C. D.) TRZNADEL. (Or«.) Nom du bruant, en polonois. (Desm.) TSAGRA. {Ornith.) Nom africain devenu spécifique pour une espèce de pie-griéche appartenant au genre Malaconoius des auteurs anglois. (Ch. D. et L. ) TSAH. {Mamrn.) Nom africain et de l'idiome maiidara du ba^uf domestique. (Lesscn.) TSALTSALYA. [Entom.) Suivant Bruce, ce nom est em- ployé en Abyssinie pour désigner un insecte qui tourmente les animaux domestiques, comme le font chez nous les taons ou les pangonies de M. Latreille. ( Desm. ) TSAMPACA-CALAC. (Bot.) D'après Iherbier de Linufeus, ce nom malabare est celui du magnolia pumila , Andrews, suivant M. De CandoUe. Rottler s'étoit proposé d'en faire un genre distinct sous le nom de Gwillimia. ( Lem.) TSANGOU-MANGHITS. {Bot.) Flaccourt cite sous ce nom une fougère de Madagascar qui exhale une odeur suave, 554 TSC et qu'il compare pour la forme de ses frondes longues et étroites , à une scolopendre. Les femmes malgaches en forment des couronnes et des guirlandes. (J.) TSCHAGOU. [Ornith.) Nom samoïède de Vanas ruficollis. (Ch. D. et L.) TSCHAKWOI. (Ornith.) Les Ostiaques donnent ce nom à Vanas ruficollis. ( Ch. D. et L.) TSCHAMA. (Mamm.) Nom du poulain ou jeune cheval chez les Tschérémisses. Les Tartares sirjanices nomment le même animal tschan. (Desm.) TSCHAR. ( Ichthyol. ) Nom russe du corégone nez de De Lacépède. Voyez Corkgone. (H. C.) TSCHAR. (Mamni.) Désignation d'un petit rongeur chez les Tartares morduans. (Desm.) TSCHASCHEA et AHSINGES. (Afamm.) LesKamtchadales nomment ainsi leurs chiens, dont ils font un grand usage pour tirer leurs traîneaux. (Desm.) TSCHATAK. (Mamm.) Les Tongouses désignent le glouton par ce nom. (Desm.) TSCHAUKA. {Ornith.) Nom turc du choucas, cor^'us mo- nedula. (Ch. D. et L. ) TSCHECHA. (Jchthj'ol.) En Russie on appelle ainsi le Ziege des Prussiens. Voyez ce mot. (H. C.) TSCHEGRAVA. ( Ornith. ) Nom spécifique d'une sterne. (Ch. D. et L. ) TSCHEKOU. (Ichthjol.) Voyez Tschecha. (H. C.) TSCHELATA. (OrmVJ;.) Les Kamlschadales appellent ainsi le starique. (Cn. D. et L. ) TSCHENCKE-UTAN. {Bot.) Rumph {Herb. Amh., 5, 211, t. i35) cite ce nom malais de son carjophjLlasler , qui est l'antherura rulraàe Loureiro, regardé par Willdenow comme congénère du psycliolria , dans la famille des rubiacées. (J.) TSCHET-BÉ. {Ornith.) Voyez Baxara , tom. IV, pag. 56, Suppl. (Desm.) TSCHETTI. {Bot.) Nom donné, dans le royaume de Dar- tour , à une espèce de piment, capsicum , dont on fait une grande consommation dans ce royaume d'Afrique. (Lem.) TSCHIAMA. ( Mamm.) Nom employé par les Tartares mor- duans pour désigner la marte. (Desm.) TSE 555 TSCHIGITAI ou CZIGITHAI. {Mamm.) Voyez, à Tarticle Cheval, l'histoire du dziggelai. (Desm.) TSCHIKUTTS. [Mamm.) Nom du lagomys pika chez ies Koriaques. (Desm.) ÏSCHILI. {Bof.) C'est sous ce nom, mentionné par Avi- cenne, que Rumph cite le piment, capsicum annuuni , qu'il dit être le tschili ou laut-tschile des Malais; mais il doute si la plante d'Avicenne et celle des Malais sont la même. (J.) TSCHIR. (Ichthjol.) Voyez Tschar. (H. C.) TSCHISS et DAAS-KYHLA. {Mamnu) Dénominations ya- koutes du lagomjs pika. La seconde signifie vieillard. (Desm.) TSCHO. {Bot.) Ce nom chinois est donné, selon Rumph, à son buglossum littoreum {Amb. , 4, 116, t. 54), qui, d'après sa description , paroit bien appartenir à la famille dos bor- raginées , et, peut-être, au genre Cordia , par la structure de son fruit. A Banda il est nommé tutukeka , et moral ou mokal à Amboine. Le même auteur cite un autre moral, qui est son buglossum lanuginosum, t. 55 ; Tournrfortia argenlea de Linnaeus fils. (J.) TSCHŒBA. {Bot.) Voyez Socka. (J.) TSCHORNA. ( Mamm. ) Nom de la mangouste d'Egypte, suivant Denham, dans l'empire de Bornou. (Lesson.) TSCHORTAN. {Iclithyol.) Nom tarîare du brochet. Voyez ÉsocE. (H. C.) TSCHUBHUKU. {Mamm.) Nom de Targiiii chez les Yakoutes. Voyez Mouton. (Desm.) TSCHUCK. {Icklhjol.) Un des noms russes du brochet. Voyez ScHEscHUK et ÉsocE. (H. C.) TSCHUNI. {Mamm.) Nom du poulain ou jeune cheval, employé parles Wotiaques. (Desm.) TSCHUTSCHIS. {Omitli.) On désigne ainsi , dans la langue des Esquimaux , une espèce de motacille. (Ch. D. etL.) TSCHUW. {Ichthyoi.) Voyez TscutCK. (H. C. ) TSEM-CAN. {Bot.) Voyez Camchain. (J.) TSEFERKE-GOMBA. {But.) Nom du champignon de couche , agaricus edulis , Bull., en Hongrie. ( Lem. ) TSE-TAU. {Bot.) Dans le petit Recueil des voyages il est fait mention d'un arbre de ce nom, qui croit à la Chine, et dont le bois, d'un rouge noirâtre , parsemé de belles veines 556 TSE noires, Ta fait nommer bois rose. On l'emploie beaucoup pour les ouvrages de menuiserie, et les meubles qu'on en fait sont très- estimés et vendus plus cher que les meubles vernissés. (J. ) TSE-TSE. {Bot.) Dans le petit Recueil des voyages il est fait mention d'un arbre de ce nom à la Chine, s'élevant à la hauteur d'un petit noyer, ou plutôt de son fruit, qui est de la grosseur d'une pomme, et que l'on trouve dans pres- que toutes les parties de cet empire. Sa substance est d'abord un peu aqueuse, et lorsqu'il commence à sécher, il se couvre d'une croûte sucrée. I,es Portugais de Macao lui don- nent le nom de figue, parce qu'en séchant il devient doux comme nos figues. Ces indications et quelques autres semblent prouver que l'arbre dont il est ici question, est le papayer, carica de Linnœus, qui croit dans plusieurs lieux de l'Inde et dont le fruit, bon à manger, rtçoit aussi le nom de figue dans plusieurs colonies. (J.) TSEYRAIN , TSEIRAN ou AKU de Kaempfer. {Manim.) Voyez à l'article Antilope, tom. Il , pag. 220, de ce Diction- naire. (Desm.) TSHOUSA. (Ichthyol.) Voyez Siouiuak. (H. G.) TSIA. {Bot.) Voyez Ta. (J.) TSIADA. {Bot.) Un des noms de Voldenlandia umhcllata à Ceilan , suivant Hermann et Linnaeus. (J.) TSIANA. {Bot.) Voyez Tsjana-kua. (J.) TSIAWEL. {Bot.) Nom de Vacacia cœsia dans l'Ile de Ceilan, suivant Linnaeus et Willdenow. (J.) TSICHU. {Bot.) Voyez Tsjiu. (J.) TSIEDA-MARAM. {Bot.) Voyez l'article Tsjuda -maram. ( Lem. ) TSIE-MULLI. {Bot.) Le harleria prionitis est ainsi nommé à Ceilan , suivant Hermann et Linnaeus. Voyez Tsjeni- mllla. (J.) TSIERU-VALLI-PANNA. {Bot.) Rfiéede, Hort. Malah. , figure sous ce nom deux fougères de l'Inde, qui sont deux espèces dljjdroglossum , Willd. ; l'une, le tsieru-valli-panna ou waropoli de Rhéede , Malah., 12, pag. 65, pi. 33, est la fronde fertile de ïliydroglossum pinnatijidum , Willd., et la seconde, le tsieru-valli-panna altéra, Rhéed., .'. c. , pi. 34, est TSI 557 ia fronde stérile de Vhjdroglossum scandens, "WiWd. , et Vophio- glossum scandens, Linn. (Lem.) TSIETTIA. {Bot.) Voyez Tsjetti-mandaru. (J.) TSIKO ou TSCHIKOO. {Mamm.) Ces noms hongrois sont rapportés par Erxleben comme désignant les poulains ou jeunes chevaux. ( Desm.) TSIKU. (Bot.) Voyez Take. (J.) TSIKUBE, TSIKUSITS. {Bot.) Noms japonois de Vandro- pogon poljdactjlon de Linnœus, que Thunberg rapporte au genre Saccharum , en l'accompagnant d'une longue descrip- tion, dans laquelle il parle de la longueur extrême de ses épillets, qui est un des caractères du Saccharum. (J. ) TSIKURA-SIBA. {Bot.) Voyez Nagi. (J.) TSIMAMASCO. {Bot.) Rochon cite sous ce nom une liane de Madagascar, dont la fleur, semblable à celle du jasmin, est d'un rouge vif : ce pourroit être une apocinée. (J.) TSIMANDATS.. {Bot.) Herbe de Madagascar, citée par Flaccourt comme antivénérienne, et que Vaillant croit être une conyze. Il nomme tsimandan , un arbre dont il dit la feuille souveraine pour les maux de cœur et les maladies contagieuses, sans autre indication. (J. ) TSINGALA. {Entom.) Sous le nom de tsingalahala anranou , Flaccourt indique une espèce de scorpion qui vit dans les marais et les eaux croupies , et qui fait périr les zèbres, lors- qu'ils vont se désaltérer. Son nom veut dire , en langue mal- gache , scorpion aquatique. (Lesson. ) ÏSIO. {Bot.) Voyez Sjiro-oo. (J. ) TSIOHEI. {Ornith.) Espèce de souï-manga des Indes figuré par Séba et inconnu. ( Ch. D. et L. ) TSIOUTSIOU. {Bot.) Herbe de Madagascar, citée par Flac- court, que Vaillant croit être un souci, calendula. (J.) TSISA. {Bot.) Voyez Kio. (J.) TSISU. {Bot.) Un des noms japonois du chenopodium sco- paria, cité par Thunberg, qui dit que cette plante fournit un médicament remarquable , sans indiquer sa propriété. (J.) TSITSIHI. (A/amm.) Flaccourt (Hist. de Madagascar, p. 164 ) mentionne sous ce nom une espèce d'écureuil gris, qui se cache dans des trous d'arbres, et qui n'est ni belle ni bonne 558 TSI à apprivoiser, selon ses propres expressions. Cet animal pareil (•tre une variété du sciurus madagascariensis de Shavv. ( Less.) TSITTI-PULLU. (JSof. ) Nom malabare du coracan , cjno- siirtis coracanus , Linn. , selon Rhéede. ( Lem. ) TSI-XU. {Bot.) Nom chinois synonyme de Tsichu. Voyez ce mot et Tsjiu. (Lem.) TSJABE. ( Bot.) Nom malais, cité par Rumph , du piper longum , qui, selon lui, est nommé à Java tabe , tsabe ; et à Amboiiie , ammo. (J. ) TSJACARBEBE. (Bot.) Nom malais, cité par Rumph, du cotjiedon laciniala de Linnaeus, maintenant crassui>ia laciniata. Burmann dit qu'on le nomme à Java tsjahlier-hcbu. (J.) TSJADA-BANGI. (Bot.) Nom brame du chanvre ordi- naire, cité par Rhéede. (J.) TSJADAEN. [Bot.) Nom malabare , cité par Rhéede, d'une plante qu'il rapporte au leonurus des botanistes : c'est le tsjala des Brames. ( J. ) TSJAGERI-NLJREN. {Bot.) Nom malabare, suivant Lin- Jiasus et Burmann, du dioscorea triphylla. (J. ) TSJAKA-MARAM {Bot.) Voyez Pilau. (J.) TSJAKELA. {Bot.) Nom malabare d'un figuier, nommé pour cette raison ^cus tsjakela par Burmann. (J.) TSJAKKER-BEBU. {Bot.) Voyez Tsjacarbebe. ( J. ) TSJAI,0. {Bot.) Voyez Tsjadaen. (J.) TSJAMA-PULLU. {Bot.) Linnœus avoit cité ce nom ma- labare d'une plante graminée comme synonyme , soit de son panicum patens , soit de son poa lenella. Willdenow l'a re- tranché dans ces deux plantes, et ne l'a ajouté à aucune autre, parce que la figure et la description sont trop in- complètes. ( J. ) TSJAMPADAHA. {Bot.) Voyez Chambasal. ( J. ) TSJAMPAKA-LAUT. {Bot.) Nom du champac , Michelia cltampaca de LinucDus, dans l'île de Java. 11 est aussi nommé tjampakka, suivant M. Blume, qui dit encore que le tjam- pakka- gondok-utan est son capparis cailosa. Le tsjam-poelang du même lieu est le calophjlluni inophj'llum du même auteur, suivant Burmann. (J. ) TSJx\MPE. {Bot.) Nom de Vtn^^aria odorata à Java , suivant Pi.umph. (J. ) TSJ 559 TSJAM-FOELANG (Bot.) Voyez Ponna et Tsampaka-laut. (J.) TSJANA-KUA. ( Bot, ) La plante qui porte ce nom mala- bare, cité par Rhéede, avoit été rapportée par Linna?us à son costus arabicas. M. Smith l'a distingué sous le nom de costus speciosus : c'étoit le banksia speciosa de Kœnig, le tsiana de Gmelin. (J.) TSJANGA-PUSPx\M. (Bot.) Rhéede cite ce nom malabare du gratiola rotundifolia de Linna?us, auquel il faut, peut- être, rapporter la gratiola integrifolia de Roxburg. (J. ) TSJA-PANGAM. {Bot.) Nom malabare, mtationné par Rhéede, du bois de sapan, cœsaîpina sapan. Voyez Patagui. (J.) TSJAUK. {Conch.) Ce nom malais est rapporté à la lur- binelle poire. (Desm.) TSJAWEL. [Bot.) Un des noms donnés dans l'Ile de Ceilan , suivant Hcrmann , au mimosa cœsia de Linnœus; acacia cœsia. de Willdenow. (J.) TSJELA. {Bot.) La plante citée par Rhéede sous ce nom malabare, est, selon Linnaeus, une variété de son ficus in- dica. (J.) TSJELl. {Bot.) Nom malabare, cité par Rhéede, d'unscirpe , scirpus articulatus, (J. ) TSJEM-CUMULU. {Bot.) Nom malabare, cîté par Rhéede, de Vœginetia de Linnœus et Roxburg, détaché de Vorobanche. (J.) TSJEM-TANI. {Bot.) Nom malabare, cité par Rhéede et adopté par Adanson , du rumphia amboinensis , genre de la famille des térébintacées. (J. ) TSJENCKE, TSJANCKE. {Bot.) Nom malais du giroflier, carjophyllus, cité par Runiph , qui ajoute que les Pottiigais de rinde l'écrivent chanqiie. (J.) TSJENDANA. {Bot.) Nom malais du bois de santal, san- dalum. de Rumph , santalum des bolanisles. (J.) ÏSJENI-MULLA. {Bot.) L'arbrisseau ainsi nommé au Ma- labar , suivant Rhéede , et regardé par lui comme un jasmin, ne peut appartenir à ce genre, puisqu'il lui attribue cinq étamines, peut-être réduites à quatre, si Ton suppose que le style aura été pris pour une étamine. On ne peut déter- S6o TSJ miner s'il est congénère du Tsie-mclli (voyez ce mol) de i'iie de Ceilan, harleria prionilis , parce qu'on ne connoît pas son fruit. Il est au moins certain que ce ne peut être la même plante, puisqu'il est dépourvu d'épines, et que ce harleria en est Iiérissé. (J.) TSJERA PU-PAL- VALU. {Bot.) Nom malabare de Vechites carj'ophjllata, Roxburg. ( Lem. ) TSJERE-MARA. {Bot.) Nom malabare du croton varie gatum , qui est le codiaum de Piumph ; le quelastro des Brames. (J.) TSJERIA-BELUTTA-ADECA-MANSJEN. {Bot.) Nom ma- labare, cité par Rhéede, du celosia argentea. (J.) TSJERlA-CAMETTl-VALLl. {Bot.) L'arbre ou arbrisseau que Rhéede cite sons ce nom malabare , présente les carac- tères d'une plante légumineuse , à gousse plate et monosperme, comme celle du dalhergia, avec lequel ce végétal, dont ce- pendant les feuilles sont teriiées, paroît avoir de l'affinité : c'est le ura-valli des Brames, (J.) TSJERIA-CATTU-NAREGAM. {Bot.) Nom malabare du limonellier acide, limonia acidissima, Linn. (Lem.) TSJERIA-CIT-AMBEL. {Bot.) Nom malabare d'une espèce de nymphœa. ( Lem. ) TSJERL\-KUREN-PULLU. {Bot.) Nom malabare, cité par Rhéede, du saccharum spicatum de Linnasus. (J. ) TSJERIA-MANGA-NARI. (Bûf. ) La plante portant, sui- vant Rhéede , ce nom malabare , est reportée par Linnaeus à son gratiola virginica , mais distinguée par M. de Lamarck. sous le nom de gratiola chamœdrifolia. C'est le gratiola trijida de Willdenow. (J.) TSJERIA-NARINAM-PULLI. {Bot.) M. de Lamarck appli- que ce nom malabare, cité par Rhéede, à son bégonia ma- laharica. (J.) TSJERIA-NINOURI. (Bof.) Nom malabare, cité par Rhéede, d'une espèce de phjllanihus. (J. ) TSJEFJA-ONAPU. {Bot.) Nom malabare d'une variété de V impatiens fasciculata de M. de Lamarck et de Willdenow, espèce de balsamine. (J. ) TSJERIA-SAMSTRAVADI. {Bot.) Nom malabare de Veu- genia acutangula de Linnœus , qui fait maintenant partie du genre Stravadium. (J.) TSJ 56i TSJERIAM-COTTAM. (Bot.) Le petit arbre de ce nom au Malabar, cité par Rhéede , n'est point rapporté à un genre connu. Suivant sa description, il paroit avoir un calice à cinq divisions, sans corolle; cinq étamines ; un seul style et une petite baie monosperme. Sa gravure présente un port semblable à celui du cansjera {tsjerou - cansjeram , Rhéede), dans la famille des thymélées, qui diffère seulement parce qu'il n'a que quatre divisions au calice et quatre étamines. Voyez Païtara. (J.) TSJEROEA-CITAMBEL. (Bof.) Nom malabare d'une plante aquatique, congénère et très-voisine du villarsia indica , qui est le nedel-ambel du Malabar. ( J. ) TSJEROU-BECKA-MARAVARA. (Bot.) La plante nommée ainsi au Malabar, suivant Rhéede, est un angrec, epidendrum , non rapporté aux espèces connues. (J.) TSJEROU -CANSJERAM, TSJEROU- CANIRAM. (Bot.) Nomsmalabares, cités par Rhéede, de l'arbrisseau dont nous avons fait le genre cansjera dans la famille des thymélées. (J.) TSJEROU-KADALL (Bot.) Rhéede cite ce nom malabare d'un mélastome à feuilles trinervées , non mentionné par les auteurs modernes. (J.) TSJEROU-KANDEL. (Bot.) Nom malabare d'un manglier, rhizophora Icandel de Linnaeus. ( J. ) TSJEROU-KANNELL (Bot.) Voyez Bois fragile. (J.) TSJEROU-KARA. (Bot.) Ce nom malabare , cité par Rhéede, est celui d'un arbrisseau que M. de Lamarck regarde comme une variété de son canthium parvijlorum , de la famille des rubiacées. (J.) TSJEROU-KATOU-NAREGAM. {Bot.) Nom malabare du limonia acidissima de Linnaeus. (J. ) TSJEROU-MAN-MARAVARA. {Bot.) Linnaeus rapporte à son epidendrum tenuifolium la plante citée par Rhéede sous ce nom malabare. (J.) TSJEROU -MEER-ALOU. {Bot.) Voyez Paray. (J.) T3JER0U-PANEL. {Bot.) Rhéede cite ce nom malabare d'un petit arbre de la famille des anonées, que M. Dunal nomme guatteria. semjperyirens , et qui est ïunona ceratoides de Roxburg. (J.) 55. 56 562 TSJ TSJEROU-PONNA. {Bot.) Nom malabare du cahpJijUum calaha. Voyez Calaba. (J.) TSJEROU-PONNAGAM. (Bof.) Voyez Davo-benissa. (J.) TSJEKOUTEKA. [Bot.) Plante malabare, cifée parRhécde, qui i^aroit être une espèce de taligala, dans la famille des verbénacées. (J.) TSJERRI. (Bot.) Voyez Cabecca. (J.) TSJERU-CANSJAVA. {Bot.) La plante qui porte ce nom malabare , cité par Rhéede, est , selon Burmann , le chanvre ordinaire. (J.) TSJERU-JONGANAM-PULLU. (Bot.) Voldenlandia pani- culata porte ce nom au Malabar, suivant Burmann. Le tsjeru- talu-dama paroît être une plante congénère. ( J.) TSJERU-KATIJ-VALLI-KANIRAM. (Bot.) Nom malabare d'un arbre ou arbrisseau congénère du vomiquier, strychnos > et non rapporté aux espèces connues. ( J. ) TSJERU-KIRGANELI. {Bot.) Nom malabare, cité par Rhéede, du phyllanthus urinaria. (J.) TSJERU-KOTSIJELLERI-PULLU. {Bot.) Nom malabare, cité par Rhéede, que Linnasus reporte à son eriocaulon se- taceum. { J. ) TSJERU-PARUA. {Bot.) Nom malabare du sida acuta de Burmann, cité par Rhéede. (J. ) TSJERU-TALU-DAMA. {Bot.) Voyez Tsjeru -jonganam- FULLU. (J. ) TSJERU-TARDAWEL. {Bot.) Nom malabare du justicia procumbens , suivant Burmann. (J.) TSJERU-TSJUREL. {Bot.) Sous ce nom malabare Rhéede désigne le rotang, calamus rotang de Linnaeus , qui est le vête des Brames. 11 cite comme seconde espèce, à feuilles plus grandes, le katu - tsjurcl du Malabar ou rana-vete des Brames, qui est certainement congénère. C'est sur son té- moignage qu'on cite ici comme troisième espèce \e perim-tsju- Tel du Malabar ou vodi-vele des Brames, dont la figure qu'il donne est trop incomplète pour faire reconnoitre l'affinité. (J-) TSJERU-UREN. {Bot.) Le meiochia corcliorifolia de Lin- noBus est la plante que Rhéede cite sous ce nom malabare, (J.) TSJ 565 TSJERU-VALLEL. {Bot.) Nom malabarc de Vhydrolea zcy- lanica. ( J. ) TSJERU-VALLI-PANNA. {Bot.) Linnaeus rapporte à son ophioglossum. scandens la plante citée sous ce nom malabare par Khéede. Voyez Hvdrogi.ossum. (J.) TSJERU-VELA. (Bot.) Nom malabare, cité par Rhéede , du cleome monophjlla de Linna?us. (J.) TSJETTI-MANDARU. {Bot.) Nom malabare de la poincil- lade , poinciana pulcherrima ; c'est le tsietUa des Brames. (J.) TSJETTI-rU. {Bot.) La plante mentionnée sous ce nom malabare par Rhéede est le chrj'santhemum indicum, devenu depuis quelque temps l'ornement de nos jardins à la fin de l'automne. (J.) TSJETTI-PULLU. {Bot.) Le coracan des Indes, eleusine coracana, est ainsi nommé au Malabar. (J. ) TSJINA-PANOSOA. {Bot.) Voyez Parangi-jaca. (J.) TSJIN-KIN. {Bot.) Rumph cite le lagerstramia sous ce nom chinois, qui a été adopté par Adanson pour désigner ce genre, rangé par lui dans les malvacées, mais appartenant plutôt aux lythraires ou salicariées, ( J. ) TSJIREGAM-MULLA. {Bot.) Nom malabare du nyctanthes undulala de Linnaeus; jasminum undulatum de A'Villdenovv, maintenant mogor/um undulatum de M. de Lamarck. (J.) TSJIU, TSJ AS. {Bot.) Noms chinois, cités par Rumph, de son arbor vernicis {Amb,, 2, 269, t. 86); terminalia vernix de MM. de Lamarck et Willdeno\Ar ; Caju-sanga des Malais (voyez ce mot). Rumph le cite comme un des arbres qui four- nissent un bon vernis, et dit que ce vernis est aussi nommé cie ou tschat. Il est nommé tsi-chu dans le petit Recueil des voyages et mentionné sous ce nom par M. de Lamarck. Voyez B\DAAiiER a vernis et Tong-chu. (J.) TSJOCATTI. {Bot.) Petit arbre du Malabar, mentionné par Rhéede, que Gaertner cite comme synonyme de son mee- sia serrata, et dont le port, d'après la gravure, approche de celui d'un tetraccra : c'est le TVatkera de Ceilan et le valer- mani des Brames. (J. ) TSJOLAP-PULLU. [Bot.) Rhéede cite ce nom malabare d'une cypéracée, qui est le schcenus paniculatus de Burmann. (J.) 564 TSJ TSJONCOR. (Bot.) Voyez Contsior. (J.) TSJONG-FIDU. (Bot.) Voyez Corallaria. (J.) TSJORI-VALLI. [Bot.) Nom malabare du cissus carnosa, cité par Rhéede : c'est le cerberi-valli des Brames. (J.) TSJORJO-SO. (Bot.) M. Thunberg cite ce nom japonois de son arnica pnlmata. (J. ) TSJORRO. [Bot.) On nomme ainsi à Ternate, suivant Rumph , son caprificus amboinensis , qui est le haluol d'Am- boine, espèce de figuier, qu'il dit voisin du ficus bengalensis. TSJOSEN-SO. (Bot.) Suivant Thunberg, l'œillet d'Inde, tagetes^ est ainsi nommé au Japon. (J. ) TSJOSIGUSA. (Bot.) Thunberg cite ce nom japonois de son salvia japonica. (J,) TSJOTTI. [Bot.) Nom malabare d'une variété du croton castaneifolium , selon Burmann. (J.) TSJOVANA-AMELPODI. {Bot.) Rhéede cite ce nom mala- bare de Yophioxj'lum serpentinum, genre de la famille des apocinées, dont la racine est regardée comme un antidote contre les morsures des serpens. ( J. ) TSJOVANA-ARELI. (Bot.) Nom malabare du nerium odo- rum de Willdenow, espèce de laurosc. ( J.) TSJOVANNA-MANELLI. (Bot.) Cette plante malabare, dont Adanson fait son genre Dama -pana , paroit être un indigofera , ou devoir en être rapprochée. (J.) TSJOVIGUSA. {Bot.) Nom japonois d'une sauge , sahia japonica , Thunb. ( Lem. ) TSJUDAN-TSJERA. (Bot.) Nom malabare de Vhotlonia indica, cité par Rhéede. (J. ) TSJUDE-MARAM. {Bot.) Voyez Porvati-fou. (J.) TSJURIA-CRANTI. {Bot.) Uipomœa quamoclit est ainsi nommé au Malabar. (J. ) TSKAN. {Mamm.) Ce nom tartare désigne une petite es- pèce de rongeur. ( Desm. ) TSKE-URI, TSUKE-URI. {Bot.) Espèce de concombre du Japon, nommé aussi konomon, suivant Kasmpfer, lequel est le cuciimis conomon de Thunberg, qui dit qu'on remplit son fruit des résidus de la bière de Japon, faite avec le riz, et qu'on vend ce mélange comme assaisonnement , apporté même en Europe paries HoUandois. (J. ) TSU 565^ TSODOR. (Mamm.) Nom des chevaux entiers en hongrois, d'après Erxleben. (Desm.) TSONS. (Bot.) Voyez Kuro-Tsons. (J.) TSORI-TSORI. (Bot.) Celsius cite sous ce nom le lentis- que, qui croît dans la Judée. (J.) TSOUGHES. (Bot.) Nom de la moutarde , sinapis, a Ma- dagascar, suivant Flaccourt, qui dit que les habitans ne l'em- ploient pas comme assaisonnement. (J. ) TSOWA, TSWA. (Bot.) La plante citée par Kaempfer sous ce nom japonois, est, suivant Thunberg, le tussilago japo- nica, dont la racine amère est regardée comme un contre- poison au Japon. (J. ) TSTA-MONGIRA. (Bot.) Ksempfer, Aman., p. 887, figure sous ce nom japonois une fougère qui est le pteris piloselloides, Linn., retrouvé au Japon par Thunberg, qui croit encore à Ceilan et sur la côte malabare. Thunberg nous instruit que ce nom de tsta-mongira répond à lierre rampant. Cette fou- gère le doit sans doute à sa racine longue , qui rampe sur le tronc des arbres et sur les rochers, et à la forme ovale de ses frondes stériles. On la nomme aussi 151 marne, ce qui si- gnifie _/èVe des pierres. (Lem.) TSTOME. (Bot.) Un des noms japonois de l'aigremoine, cité par Thunberg. (J. ) TSUBAKKI. {Bot.) Nom japonois du cameLliajaponica, cite par Kaempfer et adopté par Adanson. ( J. ) TSUBANNA. {Bot.) Kaempfer cite ce nom japonois du saccharum spicatum de Linnœus, que Thunberg dit être com- mun dans les lieux humides de l'ile Nipon. (J.) TSUBOGUSA. {Bot.) Voyez Kakidoro. ( J. ) TSUGE. {Bot.) Voyez Ojo. (J.) TSUGUMI-GUSA. {Bol.) Voyez Tampopo. fJ.) TSUGUSA, SKIGUSA. (Bo^) Kœmpfer cite ces noms ja- ponois de la commeline ordinaire , que Thunberg dit être employée au Japon pour faire de l'outre-mer. Pour cela on mêle sa fleur avec la farine de riz, que l'on humecte; on plonge ensuite dans son suc exprimé un carton à plusieurs reprises, en le laissant sécher chaque fois jusqu'à ce qu'il soit bien chargé du principe colorant. (J. ) TSUKE-URI. {Bot.) Voyez Tske-uhi. (J.) 566 TSW TSUKUSUKUTS. (Bot.) Nom japonoîs de la piêle ou queue de cheval, equisetum arveme , cité par Thunberg. (J.) TSULANG. {Bot.) Nom malais d'un gattilier, vitex pinnata , Linn. ( Lem. ) TSUMAME. (Bot.) Nom japonois de la balsamine, cité par Thunberg. (J.) TSUNG-XI. (Bot.) Nom de Tognon , en Chine. (Lem.) TSURI. {Oniitk.) Suivant Sonnini , ce nom est donné, au Japon, à une espèce du genre Ardea. (Ch. D. et L.) TSUKU-ITSIGO. {Bot.) Nom japonois, donné au ruhus mo- luccanus de Linnœus , suivant Thunberg. (J.) TSURU-SUGI. {Bot.) Voyez SuRE-suGiao. (J.) TSUSIKUSA. {Bot.) Nom japonois de Taveron , avenafatua, suivant Thunberg. (J. ) TSU-SU etTU-TO. {Bot.) Noms chinois d'une mélisse que Loureiro et Tiiunberg jugent être le melissa cretica , Linn. On la mange en Chine et en Cochinchine. (Lem.) TSUTJU-CRAWAN. {Ornith.) M. Vieillot cite ce double nom comme appartenant au merle ochrocéphale de Java , turdus ocrocephalus , Gmel. , figuré pi. i56 de M. Temminck. L'étymologie maloise ou javanoise de ce nom nous paroît douteuse. (Ch. D. et L. ) TSU-TSAOdes Chinois et TU-THAO des Cochinchinois. ( Bot. ) Noms de la buglosse officinale , anchusa ojficinalis , Linn. ( Lem. ) TSUTSUSI, TEKI-TSJOCKU, TOKEN. {Bot.) Ksempfer et Thunberg citent ces noms japonois de ïazalea indica , auquel Adanson a conservé le premier. (J. ) TSWA. {Bot.) Voyez Tsowa. (J.) FIN DU CINQUANTE-CINQUIEME VOLUME. STRASBOURG, de l'imprimerie de F. G. Levrault, impr. du Roi. m mÈmMmM^&^mëi^Ëmm OUVRAGES NOUVEAUX Que Von trouve chez les mêmes libraires à Strasbourg et à Par •nrrnr w^ ■ m DESCRIPTION GEOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE DE LA TURQUIE D'EUROPE, p^tr ordre al pV.abétiquc, pour suivre les opérations de la guerre aclucllc; in-8." CONSIDÉRATIONS GENERALES SUR L'ANATOMIE COi^IPARÉE DES ANIMAUX ARTICULES, auxquelles on a joiul l'anatomie dcscriplive (lu Mdoloviha vulgaris (han- neton), comme excmplii