FAN Mu V1 AAUTE = 2 IC | TR 1 il} 4  AN AE =. /1 A =# 2 = 7 } A à << RY mn 4  NA CT AA NE WWr=Ns NR,., e PNE NZ ES, LOS NN VAR A UE, XX" 1 L LD 0 PAZ _ DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE. TOME PREMIER DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, Qui concerne les Teftacées ou les Coquillages de Mer , de Terre & d’Eau-douce. Avec la Nomenclature ; la Zoomorphofe , & les différens [yflémes des plufieurs célébres Naturalifles anciens & modernes. Ouvrage qui renferme la defcription détaillée des figures des Coquilles , l'explication des termes uftés, les pro- prictés de plufieurs, & les notes en partie des endroits où elles fe trouvent. : Par M. l'Abbé FAVART D'HERBIGNY. TOMEYPREMIER UR MUR PA LH } {) | or le DR: PO PARIS, Chez BLEUET,, Libraire, fur le Pont $. Michel. Le 7; MAD NC Cut EURE Ve Avec Approbation, & Privilege du Roi. . h = Division Of Mat NÉE NeCHonai Lib. v4 A Pi, MAO NAS EI G:N: EUR PB CC MM UE DE LA TOUR D'AUVERGNE. MONSEIGNEUR, L'Histoire NATURELLE doit en gené- ‘ral fes progrès à ceux qui travaillent à Papprofondir dans fes différentes parties, a 11} vi É P4 TRE. ainfe qu'aux amateurs qui forment des cabinets. Le vôtre qui brille par Pa- bondance des curiofités rares & pré- cieufes , eft non - feulement le motif qui m'engage à vous confacrer un Ouvrage de la même nature , ou qui concerne la connoiffance de la Conchyliologie ; mais encore & trouver ur appui qui puiffe me fervir d’émulation pour célé- brer les merveilles de la création. Le Diéionnaire , que j'ai l'honneur de vous préfenter , peut établir une nomenclature conflante , ft on veut confidérer qu'elle eft appuyée de plu- fieurs fcavans Naturalifies , & affer- nie par des définitions exactes d'après les objets. IT n’eft au refte que Pau- ÉPITRE. vij noce pour parvenir à un traité ana- logue aux lumières que l'on a acquifes jufqu’aujourd’'hui en ce genre, & pour réunir les fuffrages des Conchyliolo- giftes par le plan fyflématique que Je leur propofe. Si j'ai l’heureux avan- rage de mériter le vôtre , cette appro- bation ne peut que lui procurer un fuc- cès glorieux avec le fecours des riches matériaux qui en feront le fondement. Agréez cette offrande comme un fot- ble témoignage de la bienveillance dont vous mhonorez , & m'uniffant avec ceux qui ont le bonheur de vous con- noître , & que vous accueillez favora- blement en vrai Proteéteur des Arts & des Sciences ; je ne peux m'empêcher a 1v viij ÉPITRE de deceler au travers de votre modefhe ; les rares qualités du cœur & de lefprit qui vous accompagnent naturellement dans vos aë&ions. Je fuis avec refpe&, MoNSEIGNEUR; Votre très-humble & très-obéiflant fervireur FAVART D'HERBIGNY, Chanoine de l’Eghfe de Reims. DR RE ne ns NES RE NE PSM rie Hi Le Et A re ES SC US PRÉLIMINAIRE. E toutes les merveilles que nous pré- fente l'Hiftoire Naturelle parmi les productions animées de la mer, il n'y ena point qui femblent plus exciter l’'admira- tion , réjouir la vue , & piquer davantage la curiofité , que pee auxquelles Le Créateur a donné , comme-par une prédileétion par- ticulière une enveloppe dure , précieufe , ornée des plus belles couleurs ; ce font les animaux teftacées , que les Naturaliftes ap: pellent coquillages. Ces êtres finguliers font d'autant plus précieux , que LS différentes furfaces de leurs coquilles femblent , pour ainfl dire , former la palette de FT Me ; où toutes Le nuances furprenantes, coloriées de diverfes manières , fe mélangent , & fe réuniflent avec une MED permanente dans l’aflemblage d’une multitude d'objets ; que-le plus grand nombre font enfevelis dans le fond des mers , comme des tréfors * I FSECNO CRIE fouvent impénétrables, & dans lefquels ils demeureroient dans l'oubli & le néant fans les travaux des Naturaliftes : excités par le defir de connoître la fcience & l’étendue de la nature, ainf que l’immenfité de fon prin- cipe , 1ls ne peuvent l’étudier de trop près. & élever leur efprit pour en contempler & en adorer l’auteur. Tout annonce fa gloire & l'ouvrage de fes mains , enforte que l’u- nivets offre différens fpettacles, qui peuvent fixer chacun ou féparément l'œil du philo- fophe, & fatter fon goût dans tous Les objets infnis que l’on y découvre. Les uns tranfportent leur génie au-deflus de la région de l'air pour lire dans le firma- ment; y combiner les divers mouvemens des aftres ; diftinguer les globes planétaires , qui font fous l’empire du foleil , d’avec les étoi- les fixes, qui forment d’autres foleils , quoi- qu'elles ne nous paroiïffent que des points ou des atomes lumineux : l’Aftronôme y cherche de nouvelles conftellations , de nou- veaux fatellites , attend conftamment l’arri- vée de quelques comètes, d’un long voyage dans la voûte célefte ; & fixe avec une pré- cifion étonnante toutes les minutes d’une échipfe. Les autres en parcourant & mefurant le diamètre de la terre , s’arrètent de temps: en temps pour jetter les yeux dans ces creu- PRÉLIMINAIRE. x} fes vallées, dont ils toifent la profondeur par l'élévation d’un enchainement de montagnes intermédiaires , & dont les fommets fem- blent fe confondre avec les nues. Ce fpeta- cle leur fait pareillement admirer les finuo- firés des eaux qui arrofent de toute part les différentes contrées , & dont les lits , plus ou moins profonds , élargis ou rétrécis , for- ment les fleuves , les rivières , les lacs , les étangs & les ruiffeaux ; lefquels pour la plu- part vont fe décharger dans la mer. Element fublime , qui nous annonce la majefté di- vine ! Vous fufpendez quelquefois dans le roulis de vos vagues le négociant avide & le plus hardi, pour le contraindre de donner reliche à fes calculs d’intérèts, afin de lui donner le temps de découvrir vos îles épar- fes , vos écueils, & qui à l’afpe& de vos abimes , & par le bruit grondeur des tem- pères , eft obligé de rendre hommage à vos caprices. Le véritable Naturalifte contemple bien différemment votre vafte empire , & fe trouve principalement faifi d’effroi & ._d’étonnement , lorfque vos eaux s'élèvent & fe précipitent dans vos révolutions réglées , & méfurées comme des torrens de quadru- pèdes du haut des montagnes, pour venir Jancer vos flots en fi peu d’efpaces contre les jertces & vos limites. Naturaliftes zèlés , ex- pliquez-nous ce phénomène ? Xi) D: r:5S-C OURS Le cultivateur de là Botanique aime mieux marcher dans les grandes plaines entre-cou- pées de vallons & de collines pour y confi- dérer les arbres, les arbriffleaux , & y cueil- lir à chaque pas, les herbes , les fleurs , les ti , & les différentes plantes utiles à la anté. Le Chymifte trouve dans la Minéralogie des fecours importans pour fes fçavantes opé- rations, par le détail infini des différens group- pes métalliques, & ne craint point d’aller fouiller dans les entrailles de la terre, y chercher les minières impénétrables à la lu- mière, & dans lefquelles on ne parvient que par le moyen des cordages & des cabeftans : mais 1l fort victorieux de ces fombres fou- terrains , lorfqu'il emporte avec lui les ef- quilles des précieux métaux, avec tous leurs mélanges & leurs accefloires. Le Chymifte ne néolige point les demi-méraux , comme l’antimoine , le mercure , le bifmuth , le zinc , la bleude , la manganaife & l’arfenic ; 1l fait les transformer en une matière ductile avec le fecours des acides , des bitumes, des foufres , &c. & tranfporter le phlogitti- que des métaux, (qui eft cette fubftance in- flammable, & le foufre-principe } dans d’au- tres métaux; enforte qu'il abforbe , réduit, fixe , & révivifie le métal à fon gré. Le cu- PRÉLIMINAIRE. x1i) rieux Minéralogifte ne fe borne point à la théorie ; il n’épargne pas plus fes peines , quoiqu'il fe contente de former des differta- tions utiles pour les mêmes expériences ou les mêmes opérations, & collige avec foin tous les métaux avec leurs quartzs criftalli- {és à facettes triangulaires , tétragones , oc- taëdres , ou cubiques, ou couchés fur des fpaths vitreux , calcaires & avec des parties hétérozènes , qui forment des diverfirés Les plus intéreflantes. Les partifans des fofliles , & des pétrifica- tions , travaillent avec ardeur à trouver l’o- rigine , la nature , & les caufes de la tranf- mutation des corps maritimes dans les mon- tagnes & les terres de tous les pays , & où ils ont acquis par la fucceflion des temps la matière lapidifique ; mais 1l eft à préfumer qu’il faudroit un fecond déluge pour rame- ner dans tous les cantons de l’univers les analogues marins vivans, qui font enfevelis, ou fixés par leur poids dans les goufres im- _pénétrables de la mer , tels que les montf- trueufes cornes d’Ammon , & les grandes turbinites ou vis de Courtagnon près Reims. Les pierres, dont les efpeces font innom- brables, préfentent un champ précieux , reme . . . L 1 pli de mañles filicieufes , dont la confiftance xiv AT SC CLONE RS plus ou moins dure, brillante , diaphane ou opaque , les couleurs diverfes & les figures renferment les richeffes de la nature, & que l’on acquiert , ou à grand prix, ou par les plus grands travaux. On a vu des Naturalif- tes efcarper les montagnes de la Suiffe , des Alpes & des Pyrénées, pour découvrir les grottes & les cavernes qui font tapiflées de cryftaux durs & éclatans , & qui n'ont pas plurôc franchis les pas les plus fcabreux , & ouverts à d’horribles précipices , qu'ils ap- perçoivent un inftant après menacer leur tête d’un monceau énorme, ou portion de rocher , comme fufpendue, & prète à tom- ber , pour leur fervir de maufolée éternel. Plufeurs philofophes préférent les êtres organifés - animés , qui font répandus fur toute la furface de la terre , qui fe trouvent dans l’eau, & habitent la région de l’air. Les quadrupèdes , les oifeaux , les amphibies, les reptiles , les infectes, & les poiffons , forment autant de mondes que l’on peut dif- tribuer par états , par provinces, pour ainfi parler, & capable de fournir toutes, une étude particulière & propre à un enchaine- ment de diflertations. Les variétés furpre- nantes que l’on rencontre dans la contem- plation de tous ces objers, fous mille afpects divers , charment , préviennent & comblent PRÉLIMINAIRE. XV les defirs des Naturaliftes. C’eft dans ces fources inépuifables que les anciens Philo- fophes ont acquis toutes les connoiffances qu'ils nous ont tranfmifes , & dans lefquel- les les célèbres Académiciens de nos jours ont trouvé une matière la plus ample pour étaler leur génie , leur favoir , étendre leur fiyle , & gagner les fuffrages des amateurs ou des curieux ; tels que les Harder, Heyde, Lifter, Swammerdam , Needham , Mery, Klein, Linnæus, principalement Meffieurs de Buffon , d’Aubenton & Brifion. Il ne falloit pas moins qu'un Réaumur pour entrepren- dre le détail minutieux & prodigieux des infeétes ; avec quelle adrefle, & encore plus de patience , n’a-t-1l pas remué , avec ordre & fi conftamment tous ces petits peuples innombrables , parmi lefquels on compre d’autres mondes de pigmées de la nature , dont la multitude infenfible à nos yeux ne paroït qu’à la faveur des obfervations mi- crofcopiques ; enforte que dans une feule goutte d’eau croupie ou diftingue des infec- tes infinis , dans lefquels on ne peut fe dif- penfer d'admettre les organes , & le mécha- nifme qui fe trouve dans les animaux fen- fibles, C’eft premièrement à Ariftote, & enfuite à Artedi, auxquels on doit le plus la con- xv) Pi CDDRS noiffance de lIchthyologie ou des poiffons ; dont le fyftème méthodique confifte dans leur manière de nager , la figure , le nombre & l’extenfion des nageoires , leurs peaux , liffes ou écailleufes, & dans leur forme in- finie, depuis un pouce de longueur , par gra- dation , jufqu’à des volumes énormes qu’on appelle plagiures ou céracées. C’eft cette par- ue immenfe dans l’Hiftoire Naturelle , qui eft la moins perfectionnée , par les grandes difficultés qui fe rencontrent de pouvoir re- connoître ces êtres, en quelque facon flui- des par leurs mouvemens , & qui habitent le plus fouvent un élément impraticable , comme celui de la mer en général. On ne fait fi on doit ajouter foi à tous les récits des voyageurs , qui nous ont peint des monftres marins les plus extraordinaires, quoiqu'il eft certain qu'il y en a un grand nombre , qui font encore inconnus aux hommes. Il n’y a point de monument aflez durable que l’on ne doive ériger en faveur des auteurs qui entreprendront avec fuccès l'Hiftoire géné- rale des poiflons , dont la fuite nous amè- ne naturellement à celles des cruftacées & des teftacées. Les couvertures folides que nous procurent ces derniers , en traçant les images des animaux qui y font losés, offrent un autre fpectacle raviflant & aflez intéref- {ant , pour ofer l’expofer aux yeux des cu- TICUX , PRÉLIMINAIRE. xVi] rieux & des Conchyliologues indulgens , & qui peut ouvrir une carrière facile pour la parfaite connoiffance des individus refta- cées. Dans cette vafte étendue de l’Hiftoire Na- turelle , les anciens philofophes grecs & latins, comme Ariftote , Pline, Macrobe, Diofcoride, Athénée, Élien, Belon, ont ran- gé les coquillages à la fuite des poiffons , & les ont appellés pifces exangues aquatici , les poiflons qui n’ont point de fang ; parce que le plus grand nombre fe trouvent dans la mer ou dans l’eau. Les auteurs qui ont fuccédé à ces Natu- raliftes; favoir, Rondelet , Aldrovande , Gefner , Jonfton & d’autres, les ont nommé teftacées, c’eft-à-dire, des animaux couverts d’un teft, ou d’une matière pierreufe , féche comme la brique , & dont les pores font in- fenfibles. La nature & la fubftance du teft ou de la coquille de ces animaux différent de l'écail- le ou de l’efpece de croute qui enveloppe la chair des animaux cruftacées, comme celle des crabes , des écrevifles , des différentes fquilles , des étoiles marines & des ouïfins , en ce que la couverture, principalement de Tome I, xviÿ DrIsSsCOTRS ces derniers , eft tantôt fléxible , très poreu- fe, tantôt formée de petites pièces fpongieu- fes , & réunies par autant de membranes, qui leur fervent de cartilages. L'expérience prouve d’ailleurs cette Mécedes , quoique plufñeurs aient admis les ourfins dans la claffe des teftacées, | Le teft des coquillages éteint prefque le feu , fe confume & fe calcine lentement avec peu de fumée, fans produire de flammes, mais la défunion & la diffolution des parties fe font le plus fouvent avec bruit & par éclat: ce qui eft occafionné autant par la grande féchereffe de la coquille, qui ne fournit point de fubftance pour happer le feu que par les effets du fel marin , & par les échappemens des volumes d’air , qui font concentrés dans les vuides & les pores de la coquille. L’écaille des cruftacées produit des effets bien différens, puifqu’elle rend d’abord dans le feu des vapeurs grafles, dont on apperçoit la fermentation extérieure par des bulles ou des bouillons actifs, & une fumée épaifle, ui faififfent les Aammes , en répandant un gout femblable à une efpece de chair brülée. On peut conclure d’après ce réfulrat & cette experience , aue les cruftacées doivent com- pofer une partie féparée dans le regne ani- PRÉLIMINAIRE. x1X mal , non - feulement par le nombre & la différence de leurs efpeces , mais encore parce que ces fortes d’animaux font pourvus de plufieurs parties externes , qui leur fervent dans leurs mouvemens progreflifs & rétro- ceflifs , ainfi que pour leurs fens & leurs befoins. Les crabes & les fquilles ont des pattes, des cornes, des yeux, une queue, des dents , qui ont la même fubftance que leurs écailles. Les ourfins ne font point munis à la vé- cité de toutes ces parties diftinctes ; mais ils en fo*c dédommagés par une multitude de piéces femblables à des doigts , des pointes, ou à de fines épines , qui adhérent par au- tant de cartilages fur des mammelons , & qu'ils mettent en ufage , comme autant de pattes mouvantes dans leurs diverfes évolu- tions , foit dans l’eau , foit dans le fable de la mer. Les cruftacées ftellaires ou les étoiles ma- rines, qui font compofées d’une croute aflez femblable à celle des ourfins , ont aufli un grand nombre de pointes que l'on diftingue dans leurs rayons , avec lefauelles elles chan- gent d'endroits, & fe fxent à différens corps: mais les ourfins font les efpeces qui paroif- fenr avoir le plus d’analogie avec les ant- bij xx WirsLous.sS maux teftacées, fur-tout quand ils font dé- pourvus de leurs pointes , tant grandes que petites , parce qu’elles font toutes les mêmes fonctions. On peut encore remarquer que la chair des ourfins differe entiérement de celle des teftacées ; elle adhére & fe trouve mème collée contre les parois intérieures de leurs écailles, de manière que pour la man- ger , on eft obligé de la cerner & de la ra- uffer ; c’eft pourquoi on pourroit dire que l’écaille eft à l’ourfin , ce que la membrane interne ( que M. Adanfon appelle le man- teau } eft à l’animal teftacce. A On doit donc confidérer les ourfins, avec plufieurs Naturaliftes , comme des crufta- cées , qui ne peuvent être admis par con- féquent dans ce Dictionnaire. Le nombre des teftacées eft devenu d’ailleurs par gra- dation affez confidérable jufqu’aujourd’hui , par les nouvelles recherches , & les heureu- fes découvertes , qu'il eft inutile d’y compli- quer un genre ‘d'animaux, que l’on ne peut regarder que comme celui qui conduit à l’é- chelon des coquiilages. Un ouvrage de cette nature , par ordre alphabétique , pourroit peut - tre encourir quelques contradictions de la part des per- fonnes , qui n'ont qu'une foible théorie de 4 PRÉLIMINAIRE. | xx) la connoiffance de la Conchyliologie , & qui veulent même ignorer lexiftence de ces êtres admirables ; ou s’ils daignent y jetter un coup d'œil vague ce n " que pour les obfcurcir de leurs idées , fans avoir de re- connoiflance pour les Écilites que tous ces objets leur préfentent généreufement , afin de les bien connoitre. On peut dire que les abfurdités de ces contradicteurs ne font en- fantées que par l'envie de vouloir éblouir par. des fophifmes , & donner effor à leur génie, au Heu d’inftruire par des connoiffan- ces. Si ; j'ai des contrariétés à efluyer dans ce parti, j'en entrevois un autre qui pourra mieux interpréter mes motifs, | Les connoiffances de l’'Hiftoire Naturelle , forment tous les jours de nouveaux progrès dans fes trois régnes ; favoir , les animaux , les vécétaux & lésinnees s & on doit en efpérer davantage dans les Lérivaine , qui en adoptent ou en approfondiffent l’une d “elles, que de la part de ceux qui veulent embraf fer tout le fyftème naturel en abréoé. Il ar- rive alors que prefque des genres entiers ne trouvent plus de place dans le concours d’une .infinité d'objets ; que l’onne cotoye l2 nature que pour léemiétret , & toujours avec une malheureufe manie de vouloir nous faire voir , comme de nouvelles chofes, ce qui Ha lij xx1j DrsceuRrs fe paffe tous les jours devant nos yeux, par le moyen des périphrafes, & les fubtilités d’un argument. On admire quelquefois dans cès auteurs un ftyle féduifant, de petits enthoufiafmes occafonnés par les apparences de prodiges ou d’efpeces de phénomenes , qui fecouent l'imagination & émerveillent le lecteur. Quoique ce foit le moyen d’acque- rir une certaine célébrité , 1l devient néan- moins fouvent l’écueil des connoiffances, IL arrive aufli que la crainte de rencontrer des obftacles, & de ne pouvoir réfoudre de nou- velles difficultés , nous fait abandonner l’é- tude de plufeurs connoiffances ; quelquefois même une certaine inclination économique , afin d’éluder les frais néceflaires pour rame- ner, fous les yeux, les matériaux propres aux. démonftrations , détermine à fe tranfporter dans les chemins les plus frayés. On a pour lors recours à l’art , pour donner une nou- velle forme aux objets que l’on veut traiter, en faifant un ample apologie du premier objet qui fe rencontre, & en imitant l’éner- gie des Poëtes , dont le talent eft de favoir convoquer toutes les Divinités Païennes pour peindre une prairie : c’eft quelquefois ce qui arrive, quand on veut acquérir les Sciences. par la feule voie de la Littérature. Les curiofités de la mature font éloquen- PRÉLIMINAIRE. XX) tés pat elles - mêmes & aflez parhétiques ; par conféquent, il n’eft queftion que de les rendre dans cette belle vérité avec laquelle elles fe préfentent : c’eft le moyen de trou- ver la jufte carrière, qui doit fervir de guide pour peindre les objets fans fard , aux yeux de ceux qui ne font point à portée de les connoître , & que nous voulons inftruire. Elevé fous les yeux de feu J’Abbé Favart, mononcle, Archidiacre de l’Eglife de Reims ; je commençois à participer avec lui le gout qu'il avoit pour l’Hiftoire Naturelle, & à examiner avec un certain raviflement , fut- tout une collection de coquilles qui lui ont été fournies par Gerfain * dont on connoït les catalogues ; deforte qu’une inclination décidée pour ce genre de curiolté , s’eft ac- * Gerfain étoit un marchand de tableaux très re- nommé, demeurant fur le Pont Notre-Dame , qui ven- doit aufli beaucoup de curiofités d'Hiftoire Naturelle. On a fous fon nom plufeurs catalogues de différentes colle&tions confidérables : fcavoir celui de feu M. Bon- nier de la Moffon , imprimé en 1744, le catalogue de M. Quentin de l'Orangere de la même année, celui de M. le Chevalier de la Roque en 1745, & celui de 1736. Son enfeigne , appellé l'enfeigne qui repréfente la boutique de ce Marchand a été peint par Vatteau, & gravé par Aveline. Ce tableau a paffé dans la collec- tion de feu M. de Julienne, biv Suiv MDI SICOUR S crue jufqu'au dégré que ce n’eft en grandè artie qu’à la faveur d'une fuite affez con- fidérable de coquillages , que j'ai taché de me rendre utile pour la connoiffance de la Conchyhologie , en décrivant les objets à la main. Le plan que j'ai formé pour un traité qui comprenne une Hiftoire générale des ceftacées connus jufqu'à nos jours, avec des figures gravées , qui les repréfenteront fous différentes faces, & dans leurs plus beaux volumes , m'a engagé à produire par avance un Dictionnäire , dont voici les motifs. : 1 De parvenir à fixer une n’omenclature pour tous les genres de coquillages , les ef- peces & beaucoup de variétés. On fait que le plus grand nombre des noms génériques , font é ablis par les anciens philofophes, & confirmé par les modernes ; favoir Le Zépas, l'oreille de mer , le naurile , le limacon , le rocher ou rurex ; la pourpre , la conque de Ténus ou la porcelaine, & le cylindre pour les coquillages univalves. Les noms sénériques , connus des anciens , pour ce qui concerne les bivalves font , l’Auitre , le peigne , la came ; la moule ; la celline , la conque lor- PRÉLIMINAIRE. XXY gue ; le folen ou manche de couteau. Les glands de mer & les pouce-pieds , dont ils font men- tion , concernent les plurivalves ou les mul- tivalves, Les anciens Naturaliftes ont encore don- né différentes dénominations à plufieurs ef- peces de coquillages ; favoir , l’olearia ; le limacon échinophore , le nombril , le limacon ombiliqué ; le rocher ou murex coracoïde , le murex de marbre , celui qui eft sriangulaire , couleur de lait, le conchylium , la grande ‘turbinée , ou la conque de Triton à tubercules de la Méditerranée , l’apporrhais d’Ariflote , les seffarodaëtyle & pentedaëtyle : V'huître fcandebec ou brule-bec, le fpondyle ou le pied d’äâne ; autrement la garde-robe des Grecs , la mere-perle ; la came trachée , la glycymeride de Pline, la piperone ou biverone , autrement la clouiffe , la palourde ou la came péloride , la rhomboïde , la galade d’Ariflote , l’imbri- cata de Pline ou la ruilée , autrement la sric- dane des Arabes , la coquille de Saint-Jacques, la coraline ; la pinne marine , le jambonneau, . :&c. Les différens noms des teftacées fe font multipliés par gradation avec les objets, ou à mefure que l’on à découvert de nouveaux coquillages , dont le plus grand nombre font analogues à leur forme , & font devenus d'une convention aflez générale pour les dé- . figner & les mettre en ufage. XXV] Dôris Cros Afin que l’on fe m’accufe point de m'é- tre érigé en nomenclateur perfonnel, ou que j'a1 voulu faire de nouvelles dénominations ; je n’airapporté que celles que j’ai puifées dans es auteurs qui font au nombre des plus cé- lébres Naturaliftes. 1°. Rondeler, médecin de Montpellier , & Aldrovande , qui nous retracent en latin les fentimens des anciens, & dont on doit regarder les ouvrages comme très favans. J’aurois pu y fuppléer Gefner & Jonfton ; mais comme ils rapnortent les me- mes objets ; j’ai préfumé qu'il étoit inutile de multiplier les auteurs , afin d'éviter les ré- pétitions. 2°. Rumphius,que l’on doit regar- der comme le nomenclateur le plus reçu en Hollande , en Flandres , en Allemagne, & dans plufeurs autres nations ; & que les amateurs peuvent confulter & confiderer comme le patron de la Conchyliologie , s’il eft permis de s'exprimer ainfi, c’eft pourquoi j'ai penfé qu'il ne falloit rien négliger pour faire entendre cet auteur conchylholosifte : je ne me fuis pas contenté d’ailleurs de citer & de traduire fes noms latins ; mais j'ai jugé à propos mème d'interpréter (1) les (x) Cette interprétation hollandoife eft confirmée par le fieur Dumez, marchand natutalifte , auquel cette langue nationale eft familière. Il eft renommé.à Pa- is, pour connoître la valeur intrinfeque des coquilles. PRÉLIMINAIRE. XXVi dénominations hollandoifes , pour la com- modité de ceux qui fouhaiteront entrer en négociation avec les curieux & les marchands hollandois. 3°. Quoique M. d’Argenville ne fe foit pas attaché à la nomenclature , n1à faire des defcriptions bien circonftanciées , il ne laiffe pas ñéanmoins de donner des noms reçus en général, & qui font cités dans le courant de cet ouvrage (21). Les catalogues différens, formés pour les ventes de plufieurs cabinets très célébres ; favoir , entr’autres pour celles de feu Me Dubois-Jourdain , de M. Dezalier d'Argenville , de M. Boucher, & principalement celui de M. Davila , an- noncent une certaine convention dans les noms que l’on a donné aux coquillages , & qui deviennent néceflaires pour fe recon- noître au milieu d’un fi grand nombre d'objets. Mais afin de ne point omettre une infi- nité de coquillages, qui n’ont point encore leurs dénominations ; j'ai défigné à ces for- tes d’efpeces le terme de la clafle, & celui du genre auquel elies doivent appartenir, \ (2) Les trois premiers catalogues mentionnés font de M. Remy, qui fe charge ordinairement de ces for * es de vente. à XxVii) DIS COURS avec les caracteres, les différences, & même les divers jeux de nature, qui les diftinguent les unes des autres, & dont elles peuvent être les variétés : ce qui arrive, foit dans la forme ou la figure des coquilles , & dans le détail de leurs parties ; foit dans la diverfité de leurs couleurs. Enfuite pour parvenir àren- dre cette nomenclature moins arbitraire, & obvier aux difhcultés qui pourroient la cou- vrir de nuages ; je me fuis déterminé à com- pofer une définition fatine propre à tous les articles des genres & des efpeces, qui forment l'extrait ou l’analyfe de toutes les defcriptions détaillées avec les termes ufitès, & qui font expliqués dans ce Diionnaire. De plus afin de donner une idée générale de la connotflan- ce de la Conchyliologie , aux perfonnes qui ne voudrout point entrer dans tout le détail des defcriptions , malgré la précifion que j'ai tache de leur donner, & qui leur paroï- tront peut-être ennuyeufes à caufe d’une cer- taine monotomie inévitable ; mais qui font néceffaires pour ceux qui veulent faire ac- quifition des objets ; j’ai taché de former dans chaque genre, un tableau qui renferme les étymologies des noms , les dénominations étrangéres , la figure en général des différen- es coquilles qui le compofent , avec leurs caraéteres diftinctifs & fpécifiques , & leurs comparaifons avec les genres accefloires. PRÉLIMINAIRE. XXiX C’eft pourquoi on verra en quoi différe le genre des buccins d'avec celuides rochers , les rouleaux d’avec les cornets , les peignes d’avec les huîtres , les cames d’avec les conques fai- ces en cœurs & les rellines : cette defcriprion des genres peut également fervir d’exten- fion , pour donner une idée de toutes les efpeces de coquillages , & les variétés inf- nies que s’y rencontrent par leurs difiéren- ces , dans leurs groffeurs, dans les tubercu- les , les ftries, dans le nombre des fpires ; par leurs diverfes couleurs & les accidens qui arrivent dans le détail de leurs par- ties, Quelques amateurs auroient defiré des figures gravées, au moins pour tous les gen- res de coquillages; mais il auroit fallu aban- donner le but de faire un Dictionnaire por- catif , qui n’eft pas fufceprible de planches, & auxquelles les defcriptions peuvent fup- pléer, en les comparant avecles coquillages, qui font repréfentés dans plufieurs auteurs, avec les lettres & les numéros qui les defi- gnent dans chaque table; favoir , dans Rum- phius , M. d'Argenville , & dans Gualrieri : quoique la correction du deflin ne foit pas aufli-bien obfervée dans ce dernier , on fai- fit néanmoins la vérité des objets pour le plus grand nombre , par une certaine nette- XXX Dir S'C'OV\R:-S té, l'effet brillant d’un clair obfcur , ou par des coups de lumiere larges , ménagés avec art, & qui fauve à l'imagination un certain em- barras , caufé pour l'ordinaire , par les effets d’un burin trop compliqué , & par un trop grand nombre de figures. On ne peut per- mertre ce défaut, qu’à ceux qui veulent rem- plir des planches, & dont la néceflité de recourir à un art économiqne , les engage à couvrir les lacunes en rangeant les coquilles dans toutes fortes de poftures. ' FE La zoomorphofe ou les defcriprions des animaux teftacées que nous devons aux fi- deles obfervations de plufeurs auteurs , peuvent fervir d’enfeignemens pour les co- quillages qui compofent chaque genre. Les anciens Naturaliftes ont écrit fur l’effence & la nature de teftacées, ont fait mention de leur génération , de leur nourriture , & de leurs propriétés; mais ils n’ont prefque point parlé de leurs individus ou des animaux fé- arés de leurs coquilles, foit à caufe des obftacles qu’ils ont rencontrés pour diftinguer leurs différentes parties , & failir le méca- nifme qui les fait agir & mouvoir , foit par les difficultés d’avoir les objets fous les yeux. . PRÉLIMINAIRE. xxx) Parmi les Naturaliftes plus récens, Aldro- vande eft celui qui s’eft le plus étendu fur l'hiftoire des coquillages , en épuifant, pour ainfi dire , la matiere qu'il traitoit ; favoir, de leurs différentes étymologies , plus ou moins équivoques , ou bien établies où équi- valentes, de la différence qui fe rencontre dans leurs genres , leurs efpeces & leurs f- gures ; des endroits où on les trouve, de leurs accouplemens , de leur formation, & de la maniere dont ils font engendrés , des alimens dont ils fe nourriflent , de leurs ‘noms avec leurs épichetes ; de lantipathie que ces coquillages ont avec d’autres ani- maux, & des ennemis qu’ils ont à craindre ; de ceux dont les Poëtes ont fait mention. des efpeces qui peuvent fervir de comparaifons & de fymbole dans la morale ; de celles qui font ufitées dans les proverbes, & même des coquillages qui peuvent entrer dans une énigme , & s’ingérer dans une épigramme ; de leurs différens ufages dans le manger , & de leurs propriétés dans la Médecine. La plupart des anciens Naturaliftes ont pris plaifir à décrire la manœuvre furpre- nante de l'animal qui réfide dans le nau- tile papyracé , c’eft-à-dire , de fa maniere de voguer fur la mer. Quelques-uns font men- tion des animaux , de plufeurs Himaçons ter- Xxx1} Discours reftres & maritimes ; mais fur-tout d’uüné efpece finguliere qui fe trouve dans la Sar- matie. Les defcriptions qu'ils ont faites de plu- fieurs bivalves, font fi imparfaites & mé- connoiffables , que je me fuis contenté de confulter & de rapporter celles de nos plus célébres Naturaliftes modernes ; favoir , les obfervations de M. de Réaumur , de Néed- ham , & celles qui fe trouvent dans plufeurs Mémoires de l’Académie des Sciences, les exactes & mèmes fcrupuleufes defcriptions de M. Adanfon, que nous devons à fes re- cherches dans la haute Guinée , fur-tout dans le Sénégal en Afrique, que l’on peut regar- der comme des découvertes très utiles pour la connoiffance des animaux teftacées , & dont les particularités & les remarques cu- rieufes peuvent fervir de guide & de com- paraifons pour tous les autres coquillages , qui font du mème genre & de ia même ef- pece que ceux du Sénégal. On peut faire ce rapport , par exemple, avec la defcription de l'animal , qui habite la coquille que M. ÂAdanfon appelle le figaret ; pour avoir une parfaite idée de celui qui réfide dans le co- quillage nomme l'oreille de Vénus , ou l’o- reille de mer fans trous ; celle de l’yer pour indiquer celui qui fe trouve dans plufeurs gondoles PRÉLIMINAIRE. xxxi) gondoles mammillaires ; fur-tout dans l’ef- pece que l’on appelle le prépuce ; l'animal du Jamar pour les animaux logés dans les cor- nets ; celui du popel pour les vis tuberculeu- Jes , & mêmes des vis - chenilles ; celui du foffar pour les natices ; celui du dunar pour les nérices ; l'animal du ga/far pour l’huître Jans charniere bien apparente , du /ulat pour quelques moules boflues , & même pour le jambonneau ; celui de la clouiffe pour les ca- mes rondes ; & l'animal du ragal pour re- préfenter celui qui fe trouve en général dans les /olenes ou les zzanches de couteau , & ainfi des autres. La Zoomorphofe de M.d’Argenville, que j'ai citée dans les différens genres , donnent des inftructions d’autant moins équivoques fur la ftructure des animaux teftacées , que cet auteur a obfervé un grand nombre d’ef- peces qui fe trouvent fur les côtes de France; & qu'il en 2 fait deïliner à Pondichéry , au cap de Bonne-Efpérance , à Saint-Domingue en Amérique , & dans les différens ports de l'Europe. Comme l’ordre méthodique , qui doit régner dans les collections , eft ce qui inté- refle le plus fouvent un Naturalifte ; fur- tout quand 1l eft obfervé de maniere que Tome I, C Sxxiv | Discours Fon peut reconnoitre& fuivre des yeux, d’ ane façon diftinéte & parlante , les diverfes gra- dations de la nature par les divifions qu’el- les exigent; c’eft-a-dire, par clafles , gen- res , efpeces & variétés de l’efpece; j'ai penfé. evair raffembler & analyfer , dans un petit nombre de volumes portatifs, blufieurs {yfte- mes méthodiques des plus célébres Conchy- liologiftes de nos jours , en faveur de ceux qui fouhaiteront les connoitre avant de faire acquifition des auteurs, dont les volumes font difpendieux , confidérables , fouvent aTez rares, qui renferment pour la ne toutes les parties de l’Hiftoire Naturelle, dont l’on eit quelquefois contraint de 2058 emplette , ne feroit-ce que pour lufage d’une feule de fes parties. Le fond de ces fyftèmes fe iront aux mots coquilles & co- quillages , ainfi qu'aux termes univalves, bivalves & mulrivalves , & à tous ceux qui portent les noms des genres comme /épas , buccins ; rochers , huîtres ; peignes , cames , &cc. & à la fuite defquels les auteurs font énumérés de maniere à connoître les four- ces, qui ont procuré la connoiflance de la Conchyliologie. Il auroit été peut- ètre à de- firer que j'eufle été à portée de citer un plus grand nombre d'auteurs ; mais lorfqu’on voudra confidérer que j'ai évité à groflir des volumes , à les augmenter en nombre , & PRÉLIMINAIRE. xxxv ue j'ai craint d’ailleurs de devenir plagiaire en multipliant les preuves ; on pourra pré fumer que je ne les ai rapporté , que pour raffurer en partie ceux qui ont toujours ure fage précaution de vouloir refter dans le doute de peur de tomber dans l'erreur. Quoique Rondelet & Aldrovande ne nous aient rien tracé , pour former une méthode bien raifonnée dans la partie des animaux teftacées ; on verra néanmoins volontiers les fentimens de ces auteurs , qui nous re- tracent ceux des anciens fur la nature & les propriétés des coquillages ; favoir, Ariftote, Galien , Athénée, Oppian , Elian, Pline , Belon. On peut remarquer cependant dans Rondelet & Aldrovande, que la partie des animaux , qui comprend les coquillages , eft amenée par la gradation des poiffons de mer -aux poiffons mous, qui ont des doigts comme la feche , la calmar , pour pañler au genre des cruftacées , qui fe termine par celui des ourfins , & à la fuite defquels commence le livre des teftacées. Afin que le lecteur puifle {e tranfporter aifément chez ces bons au- teurs , j'ai pris la précaution de défigner les articles & les pages , dans les citations que j'ai cru devoir interpréter & traduire pour être entendu plus facilement. On fait que nous n'avons qu'une traduétion très Impare c ij œxxvj A4D:I.5 COURS faite de Rondelet & fort tronquée , & que l’on n’a pas encore été tenté de mettre en fran- çois les onze volumes du favant Aldrovan- de. A la fuite de ces auteurs paroiffent les {yftèmes de plufeurs Conchyliologiftes plus rapprochés de nos jours ; favoir, celui de Rumphius , qui a formé un arrangement fimple , peu divifé , & cependant affez mé- thodique. On ne doit pas reprocher à cet auteur d’avoir admis les cafques dans le genre des globofées ou des conques fphéri- ques, puifque la plüpart y ont droit à caufe de leurs formes arrondies, & que l’on ap- pelle pour cette raifon cafques-tonnes. J'ai tâché , au refte, de plutot recueillir dans les ouvrages des Naturaliftes , ce qui peut être convenable , qu’à chercher fcrupuleufement les défauts que l’on croit fouvent y trouver. De toutes les méthodes que les Conchy- liolooiftes modernes ont obfervées , 1l ne paroït point y en avoir de plus fyftémati- ques que celle de Gualrieri dans fon index zeflarum & Conchyliorum, par la muluipli- cité des claffes , des parties, des divifions , des fetions & des genres. Quelle obliga- tion n'auroit-on pas à ce Naturalifte, s’il avoit adopté une méthode moins compli- quée , c’eft-à-dire , plus fimple & plus con- forme à celle des modernes , fans s'attacher PRÉLIMINAIRE. XXxvi] tfop particulierement aux fyftèmes de Lan- gius & de Tournefort ; d'autant plus que ce dernier ne l’avoit pas encore jugé aflez exact pour être mis au jour. On peut néanmoins confidérer les définitions latines de ce Con- chyliologifte Florentin , comme très utiles & aflez circonftanciées. J'ai été contraint d'interpréter & d’expliquer en François les noms des genres & des efpeces , pour éviter la peine aux amateurs de réfoudre le fyftème de cet auteur. L'ordre & la méthode qu'a fuivi M. d’Ar: genville , dans fon Traité de la Conchyliolo- gie , ont ouvert une carriere plus facile que celle de fes prédéceffeurs pour parvenir à établir un fyftème plus DS , par la diftribution des claffes, des genres, & des efpeces. Cet auteur a formé dans chaque famille une énumération latine & françoife des efpeces, pour faire connoître les variétés ; il s’eft contenté d’une courte defcription , tranfportée à part, pour indiquer les objets figurés (1) , & que j'ai citée dans toutes les _— (1) M. de Bure, pere , Libraire , quai des Auguf= tins, a propofé par foufcription ,il ya environ deuxans ; une nouvelle édition du Traité de la Conchyliologie de M. d’Argenville , qui devoit paroître dans le mois de Septembre 1773. Il y a plus d'un an que ce terme ci) Kxxvu] .X D\A SE O ViR À efpeces dont il fait mention, ainfi que lé fentiment de l’auteur dans chaque genre ; fon fyftème eft analyfé aux mots coquille & coquillages. J'ai penfé prévenir le defir des Conchyliologiftes , en développant la mé- thode de M. Adanfon , & toute fa nomen- clature particulière qu’il a confacrée à fes coquillages du Sénégal , & dont tout le fyfté- me eft formé par les comparaifons & Les dif férens rapports que les animaux teftacées ont avec leurs coquilles. Quelques-uns trouveront peut - être un motif de furprife de voir en lice , avec les auteurs les plus célébres, le catalogue de M. Davila ; mais lorfqu'on examinera avec at- tention la maniere avec laquelle il eft traité, l'ordre & la méthode qu’on y à fuivis; on fera moins étonné de favoir que ce catalo- gue , que nous devons aux lumieres de M. P'Abbé Duguat (1), peut être regarde , com- écoulé , fans qu'elle ait vu le jour. Au refte, on doit s'attendre, fuivant le Profpeëtus, à un ouvrage d’autant plus parfait, qu'il fera corrigé & augmenté par les fieurs de Favanne, pere & fils. (x) Quoique M. Davilaannonce dans fon avertifle- ment, que c'eft à M. de Romé-de-l'Tfle qu'il doit le tra< vail de fon catalogue ; ce Naturalifte éclaîré ne con- tefte point que c'eft M. l'Abbé Duguat, qui eft l’au- teur du premier volume. side PRÉLITMINAIRE. xxxx me l'ouvrage qui pourroit fervir de guide & de regle pour parvenir à une méthode plus parfaite que toutes celles que nous avons eues jufqu’a-préfent ; 1] m'a paru que l’on y a beaucoup appauvrit le genre des buccins pour enrichir celui des rochers. Cette tranf- mutation a été occafionnée par l’illufion des tubercules, & pour avoir abandonné les par- ties éflentielles ou les caraéteres dominans de la coquille. 1 V. Les amateurs doivent defirer naturelle- ment de connoître les endroits & les pays où fe trouvent les coquillages. Quoiqu'il foit prefque moralement nnpoflible de-fpécifier a tous, le climat &le lieu où 1ls fe pèchent, & que d’ailleurs 11 y a un grand nombre d’'efpeces, qui fe rencontrent être les mèmes dans les différentes mers; j'ai taché cepen- . dant de défigner au moins les: coquilles orientales d’avec celles qui font occidenta- les. L’œil & l'habitude du connoifleur fuff- fent fouvent pour faire cette diftinction , autant par les comparaifons que l’on peut juger par le poids ; la’ nature, l'éclat , le [ui- fant , les couleurs & la figure des coquilles’, que ‘par les indications & Îa tradition des obfervateurs qui les ont fait pêcher , ou des perfonnes verfées dans la Conchylologie ; C 1V sl DYTECOUTRS qui nous les ont procurées. C’eft tout ce qué l'on peut exiger , puifque les mers des qua- tre parties du monde renferment dans leurs feins une infinité de coquillages. Les ama- teurs , qui forment des colleétions , diftin- guent parfaitement, par exemple, les /épas des côtes Magellaniques , d’avec ceux des mers de l’Europe, & d’autres efpeces de l’Amérique, d'avec les /épas des Indes Orien- tales, comme le bouclier d’écaille de tortue , le rubis , le parafol chinois ; deforte mème que la plüpart des teftacées font défignés à préfent par le lieu & le climat d’où ils vien- nent. On fait que les rochers ou murex à pattes , que l’on appelle araignées , fe trou- vent dans les mers de l'Inde , fur-tout dans Jes ifles de Java , où les Hollandois font à portée de les tirer , ainfi que les grands cor- nets tigrés , & d’autres coquillages. Les Con- chyliologiftes difcernent au premier afpett les moules d’ Alger , de Guinée , de Magel- lan , & des îles Malouines , d’avec celles de la Méditerranée ; les peignes du mont Saint- Michel ; d'avec les peignes du Nord , &c. Les coquillages , qui ne font point mariti- m?s, qui font au contraire terreftres ou d’eau douce , font fpécifiés de maniere qu’on ne pourra point les confondre. Le petit traité fommaire des coquilles , tant fluviatiles que celles qui fe trouvent en terre aux environs QE Vi: PRÉLIMINAIRE. xlj de Paris, compofé par M. Géoffroy , m'a été très favorable pour faire connoître ces for- tes de teftacées en partie. Il auroit été à de- fier qu'un fi bon Naturalifte nous eüt laiffé un ouvrage plus confidérable fur l’hiftoire des coquillages. Y: Les propriétés, que lon doit rechercher dans les connoiflances , m'ont engagé à ne point omettre celles que l’on attribue aux teftacées. Il y en a un grand nombre qui font la nourriture des peuples dans plufeurs na- tions , & qui forment les délices des tables. Macrobe rapporte qu’on en fervoit plufieurs efpeces dans les feftins que Lentulus don- noit aux Prètres du Dieu Mars, ou pour célébrer quelques Divinités. Les anciens avoient la maniere d’engraiffer les limaçons & de les rendre meilleurs. Diofcoride fait mention dès propriétés qu’ils ont en méde- cine. Il y en a qui fervent de monnoie prin- cipalement dans la Guinée. On en fait en- trer dans la bijouterie, fur-tout la nacre avec laquelle on fait des tabatieres , on orne des meubles en marqueterie , & des évantails. Les coquilles s’infinuent mème dans les or- nemens & les parures des femmes dans dif- férens pays, comme les bracelets, les co- liers , & les pendans d'oreilles. Les buccins, xlij DrFébrES les rrurex , & d’autres coquillages univalves rendent une liqueur pourpre, qui étoit con- nue des Sénateurs Romains, & avec laquelle on teionoit leurs vêrtemens. Les moules ; principalement les pinnes- marines ; fourniffent une efpece de foie ap- pellée 3yfus , dont on fair des gands, des bas, & même des étoffes que les Panes met- tent quelquefois en ufage, parce que ces for- tes d'ouvrages ont peu d'éclat malgré l’ex- trème finefle avec laquelle on file ce byffus. Les anciens tiroient des coquillages une in- finité de remedes & d’antidotes pour beau- coup de maladies. On les prépare fur-tout en poudre , quand les coquilles font calci- _nées : elle fert pour les maladies de la peau & les cicatrices des yeux ; on en fait des onguents pour les tumeurs, les loupes , & pour guérir les ulceres. On forme aufli avec cette poudre des opiates , où elle s’infufe en liqueur pour les maladies de l’urétre , & les défluxions de l’eftomac. Plufieurs favent que les coquilles en général font réfoluti- ves , & ont une vertu alkaline &c falée , qui peut diffoudre l’acrimonie des humeurs, & prévenir les terribles fuites de l’hydropho- bie. Les coquillages ont beaucoup d’autres propriétés, dont la Pharmacie ancienne fai- foit plus d’ufage que celie d'aujourd'hui. à PRÉLIMINAIRE xli VI Perfonne ne contefte qu’il eft difficile de $’ exprimer dans les matieres que l’on traite, fans avoir recours à des termes confacrés à l'ufage ; c’eft pourquoi je les ai expliqués dans le courant de l’ordre alphabéc: tique, a ainf que ceux dont M. Adanfon s’eft fervis , au- tant pour démontrer les différentes parties des animaux teftacées , que pose décrire cel- les de la coquille : mais afin de ne point en courir les contradictions que plufieurs Gb. chyliologiftes ont efluyées pour avoir em ploye des termes impropres dans les Ron qu'ils ont eu de fe faire entendre plus claï- rement ; j'ai taché de ne choifir que les ex- preflions qui m'ont paru avoir le plus d’analogie avec les teftacces. Les coquillages font compofés de deux parties capitales , qui ont toutes les deuxune fubftance & des furfaces bien différentes ; favoir , une couverture dure , inanimée ou PERRET d'elle-même fique l’on nomme co- quille , & une partie molle , fléxible & ani- mcée , qui €ft l’animal. Mais privez cet ani- mal de fon enveloppe ou de fon teft, & fé- parez le mufcle qui l’y tient Hebe ,il ne vous reftera qu'une irafle confufe de chair xliv DrSEevUv:R SE mucilagineufe , glaireufe , & qui fe fond er grande partie en eau : invitez & aiguillonez ce propriétaire à fortir de fa maifon , 1l fe retirera aufli - tôt dans fes fecretes volutes; (avantage que n’ont pas les coquillages bi- valves ; quand on fépare leurs battans ) tirez cet animal de force , vous le tuez , & toutes fes parties coriaces, bouleverfées, ne laiffent plus rien pour le démonftrateur. Il faut donc faifir ce teftacée dans fa marche , & profiter des inftans qu’il vous accorde au hafard pour étudier tous les refforts qui le font agir, & que la nature [ui a accordés, ainfi qu’à tous les êtres animés , pour fe mouvoir & pren- dre fes alimens. Que pouvons-nous donc efpérer de l’hif- toire des coquillages ? C’eft la confervation de leurs coquilles, dont les différentes fur- faces, & les diverfes figures peuvent démon- trer les variétés extraordinaires , qui exiftent dans ces fortes d'animaux ; de confulter fur- tout la nature, quand nous avons des occa- fions favorables pour la contempler attenti- vement, Il n’eft point de pays qui ne préfen- rent tous les jours des circonftances & des moyens pour jetter les yeux fur différens coquillages; les Zimaçons terreftres ne fe ren- contrent que trop fouvent dans les jardins & ailleurs; les Auitres , les moules , les cames, PRÉLIMINAIRE. xlv fes rellines , font les genres que nous fom- mes plus ou moins à portée de connoître & d’avoir fous les yeux. C'eft donc une malheureufe néceflité d’a- bandonner totalement le projet de vouloir former des colleétions de coquillages avec leurs animaux , en attendant que l’on puifle trouver l’admirable fecret , qui nous procu- reroit un fi grand avantage. Mais afin de ne point abandonner la connoiflance de ces êtres, on peut fe contenter de toutes: les def- criptions , & des favantes obfervations de plufieurs Naturaliftes , & nous en rapporter aux différens deflins tracés par le burin ; ne point négliger de raflembler les coquilles pour former les comparaifons , & les diffé- rens rapports qu’elles ont entr’elles, cher- cher les fimilitudes , rapprocher les accef- foires , & trouver le moyen & la voie cer- taine , pour faire juger du genre des ani- maux qui les habitent. Il eft facile de détruire un préjugé, lorf- qu'on peut fe convaincre foi-même par la préfence des objets , c’eft-à-dire , par le taét & les yeux : ce n’eft point ordinairement de la part des Naturaliftes , qui ont ce fecours par le moyen des collections, qu’il prendra {on origine : ils ont beau fouiller dans les xlvj LD Se CON RE | fecrets les plus cachés de la nature ; ce font toujours fur des furfaces qu'ils forment des rafonnemens , & qu'ils tirent des confé+ quences. Enlevez la peau aux quadrupedes , privez les oifeaux de leurs plumes, fuppri- mez aux papillons leurs aîles, & féparez les teftacées d'avec leurs coquilles , quel parti tirer de ce défordre, & quelle reffource refte- ra-t:1l à l’obfervateur dans une collsétion ; fur-tout à l'égard des coquillages qui ne peu- vent être confervés comme les autres ani- maux ; veut-on les defécher ou les contenir dans l’efprit de vin, ils prennent une figure méconnoïiffable , & privée de tous leurs ca- racteres : ce feroit envain de tenter de les garder dans la coquille , avec l’aide du fel marin , puiiqu'ils s’y corromproient en peu de temps. | Un cabinet , qui réunit fous les yeux une ample collection de coquilles connues juf- qu'a nos jours, doit donc former des am- phirheîtres , où elles feront rafflemblées & arrangées avec un ordre méthodique & rai- fonné , dans lequel le Naturalifte impartial découvrira plutôt une occafion généreufe pour s’inftruire que propre à amufer , lorf- que fes yeux parcoureront lentement & avec attention les différentes gradations des ob- e) e . ‘jets : ce {era le moyen de diftinguer les claf- 0: PRPETMPN AIRE. VEN fes , les genres , les efpeces qui régneront dans ce riche magafin de la nature, & en- core plus lorfqu'il voudra entrer dans un plus orand détail pour y connoïtre les varié- tés. Mais gardons-nous de gater la belle in- celligence , qui doit faire l'admiration du connoiïffeur, en introauifant des arrangemens puerils, des fymmétries de couleurs, qui re font permis qu’à des fleuriftes , néceflaires aux manufacturiers d’étoffe , & à des cbé- niftes : banniffons aufli de ces collections fé- rieufes , ces parterres & ces rocailles , dont le mauvais goût n’a que trop donné d’occa- fions pour traiter la connoiffance de la Con- chyliologie de paffion d’imufement. Un Na- turalifte veut-il connoître l'utilité ou lufage des différentes parties dont le teftacée eft compofé, 1] appercevra, dans une huftre ad- hérente à une portion déocher, que les pointes dent elle eft armée, lui fervent à s’y cramponner , à fe fixer, & à réfifter par con- féquent à la fureur des vents & des vagues de la mer ; veur-il fixer fon attention & exa- miner de plus près , il découvrira une char- nière , dont les diverfes denticules , qui fe logent dans des cavités ou des efpeces d’al- . véoles correfpondans , procurent à cette hut- tre un jeu égal dans le mouvement de fes écailles , & que le ligament noirâtre & car- tilagineux qui réfide au milieu, les empè- xlvii Dis GOouU.RSs che de fe féparer tout-à-fait l’une de l’au= tre ; veut-il jetter les yeux fur ce /épas , il verra une efpece de calotte folide , qui cou- vre entierement l'animal, & le rend impre- nable fur le roc; fouhaite-t-il détailler les tubercules & les protubérances d’un murex , il pourra conclure que ce font autant d’ar- mes qui le préfervent de fes ennemis , des frottemens qui blefferoit l'individu , & qui lui fervent même à fe cramponer dans fes prosreflions , & ainfi des autres. Veut-on y trouver des avantages propres pour les arts ? lorfévre , le fculpreur & le peintre y puis feront des modeles admirables. Si je ne crai- gnois d’ennuyet le leéteur , j’entrerois dans un détail où la matiere eft immenfe & ca- _ pable pour faire des differtations infinies, L'ordre, Le 4 déterminer la véritable méthode , devi®dra un fyftème difficile & embarraffant pour y reconnoïître la différence des genres , & le rapport des efpeces , lorf- qu’on s’arrèrera à chaque pas dans les menus détails qui fe rencontrent, fait dans la co- quille, foit dans l'animal. Quelle route doit donc prendre le Conchyliologifte ? C’eft de s'attacher aux différentes parties effentielles, à la ftructure des différens coquillages , les claffifier par la figure & le nombre de leurs piéces, différencier les genres, & former des | = chainons ue PORC IN TNN À DRE. , Aaltt chaînons avec lés efpeces. C’eft le vérirable moyen pour qu'une nombreufe collection né faffe plus qu'ün tableau d’une belle or- donnancé , où l'enfémblé n'émpèche point le déraïl de toutes les parties qu’il répréfente, & laïlle toujours à l’obfervateur dés moyens évidens pour meubler fa mémoiré, fatisfaire fa curiofité , donner des principes à fes ar- gumens & à fes raifonnemens , & enfin ad- iirér la richeflé , l’extenfion dés êtres, & encore plus la touté-puiflance de Dieu. Le Naturalifte fera toujours favorable & indul- gent pour les imperfections d’un fyftème, lorfqu'il n’y trouvera que celles qui fe ren- contient dans la pratique des autres connoif fances ; comme celles de la Botanique , de l’'Ornithologie , de la Zoologie , & d’autres dont les diftributions méthodiques font en- core moins fyftémariques. . | Avant de pénétrer dans le cabinet, qui _ rénfeïme ces tréfors , & de donner une idée où l’analyfe d’un plan fyftématique que je propole aux Conchylologiftes, & qui eft réfervé pour un Traité Hiftorique de tous les coquillages connus ; il eft à propos de convenir des termes déja ufités pour défi- gner les parties des coquilles : ourre les deux capitales dont jai parlé , il y en à plufieurs autres que je vais expliquer en abregé. Tome I. 1 DITS TE LOT RCE J'adopte par avance le fyftème . générale- ment reçu, qui admet trois clafles dans toute la gente teftacée ; favoir , la pre- _miere , qui comprend les coquillages uni- valves ou d’une feule piéce ; la feconde, les bivalves ou qui font compofés de deux iéces, & la troifiéme claffe qui renferme Fe multivalves , c’eft-à-dire , ceux qui ont plus de deux piéces. Les claffes font com- pofées par les genres ; les genres par les _efpeces , & les efpeces ont à leur fuite un _grand nombre de variétés. On pourroit for- mer une quatrieme clafle , qui concerne- roit tous les tuyaux & les vermifleaux de mer , que l’on peut regarder pour la plu- art comme des vers & des efpeces de fco- RP pe teftacées. Ces fortes de coquilla- ges femblent avec raifon interrompre le cours d’une méthode, & paroiffent devoir ne trouver d’autres rangs que celui qui doit nous tracer la voie pour arriver par grada- tion aux cafes des Polypiers & des Madre- pores. | Les différentes parties que l’on doit dif- tinguer dans les coquilles univalves font , la volure qui eft compofée de plufieurs /pi- res ; l'ouverture par laquelle l’animal fort ; la Zévre qui borde cette ouverture ; la colu- nelle intérieure qui fert d’axe ou de pivot ——————— PRÉLIMINAIRE. Ij our recevoir toutes les circonvolutions de Ë coquille ; la columelle extérieure qui n’en eft qu'une portion , & qui devient parallele à la lévre , & que plufieurs confiderent comme la lévre gauche , ce qui arrive quel- quefois dans certaines efpeces où ce füt ex- térieur eft pourvu d’une efpece de feconde lévre ; le canal vers lequel fort la tête de l'animal, & qui lui fert à loger une membrane deftinée pour prendre & pomper l’eau de la mer ; la véritable bafe des coquillages eft le plan qui paroît n'être point encore dé- terminé , & qui a occafionné beaucoup de differtations , dont les conféquences ne peuvent être adoptées que par la comparai- fon que l’on a faite des teftacées avec les bipedes, en bouleverfant les coquillages , afin de les repréfenter la têce en haut, & la queue de l’animal , qu'on appelle aufli le pied , & qui remplit intérieurement le fommet de la coquille, en bas. Cette pof- tion finguliere, qui femble former un pro- bième difficile à réfoudre , n’eft Perarl née que parce qu'on s'écarte de la vérité de la nature. Vous cherchez bien loin cette bafe , tandis qu’elle fe trouve pofiti- vement fur le dos de l’animal. Il fufit d’e- xaminer le teflacte dans fa marche fur un plan horizontal , qui eft celui que l’on doit admettre comme le plus naturel , pour être d ij ij 2aD:rsCcoursS convaiicu de la véritable poftion de la co+ quille, enforte que le côté de l'ouverture forme cette bafe , & occafñonne à cette co- quiile une attitude plus ou moins inclinée , fuivant l'élevation & le poids de la volute , & qui varie dans lés ondulations, occafion- nées par lés mouvemens rétroceffifs & pro- grefhfs du teflacée. La bafe des coquilles varie auffi fuivant la poñtion & la forme de leurs ouvertures. Les /épas , les fabots , & le plus grand nombre des limaçons , re- préfentent dans leurs marches des cônes ambulans, Veut-on fixer ces teftacées à un plafond ; le fommet de la coquille fe trou- vera.en bas, ainfi que la plupart des coquil- lages. | 4 L'expérience, que l’on eft à portée de faire du mouvement progreflif de l’efcargot. où du lHimaçon terreftre commun , démontre que fa tête fort la premiere, qu'enfuite pa- roiflent les cornes ; que le corps &-la pla- que ne fe produifent au-dehors qu'en dé- tail ou par gradation avec une certaine mé- fance , &'que l’animalne dégage fa queue des fpires de la volute qu'après qu'il croit n'avoif plus rien à craïndre ; 1l arrive-mème fouvent que ce limaçon prend fa nourriture fur quelques plantes , tandis que la. queue. ou le pied refte immicbile dans les contours de PRÉLIMINAIRE. lij fa volute , enforte que l’on peut dire alors que cette queue eften haut , &que latère eft en bas. On doit obferver & conclure que les teftacées font des animaux rampants , qui ont pour bafe le milieu du corps ou leurs paies ; que les deux extrémités, qui font a tête & la queue, fe trouvent fur le même plan, ainfi que la limace & le ver terreftre. Les parties , qui caractérifent les coquil- les des bivalves , confiftent dans la forme & la figure des deux pièces dont elles font compofces ; dans la forme de la charniere & du ligament, ou de la jonction des bat- tans , qu'on appelle ginglyme. Les teftacées ont encore en général plu- fieurs parties qui les diftinguent les uns des autres ; favoir , 1°. l’opercule , qui eft attaché à l'animal dans un certain nombre de co- quilles univalves , & qui lui fert pour fermer plus ou moins fon ouverture, On verra leurs différentes efpeces an mot oper- cule : 2°, Les cannelures & les ftries qui travérfent les coquilles, foit en longueur , foit en largeur, & quelquefois de ces deux manieres , & qu'on appelle alors ftries en treullis. La longueur dans les coquilles unival- ves, s'étend depuis les fpires jufqu'au canal, & la:largeur comprend le fens oppofe. La Fr Slfse | ah Liv DT CO RS longueur des bivalves | commence depuis les fommets fitués fur la charniere , pour finir jufqu'au point direct dans la circonfe- rence des battans, & la largeur forme l’é- tendue d’une partie latérale à l’autre. Les tubercules , les boffes , & les diverfes pro- tubérances , font des faillies qui chargent plus où moins les furfaces des coquilles , tandis qu’il y en a qui font très unies. On se narque aufli dans plufieurs univalves un trou exterieur , qui eft fitué près de l’ouver- ture, ou vers l’extrémité du canal que l’on appelle ombilic. De toutes ces différentes parties qui compofent les coquilles , & qui contribuent toutes à leurs variétés : on peut tirer, comme autant d’argumens, qui peu- vent fervir à faire connoitre & à démon- trer les animaux qui les habitent. La con- figuration extérieure & intérieure de ces coquilles peut faire juger que leurs indivi- dus rempliffent les concavités qui font oc- cafionnées par les tubercules , les fillons , les cannelures & les ftries plus ou moins arti- culées , foit au-dehors foit au-dedans ; que le prolongement de la queue des teftacées dépend de l’élevation , & du nombre des fpites, qui varient beaucoup dans un même genre. La figure & les diverfes extenfions de cette queue , méritent d’autant plus les obfervaions des Naturaliftes, qu’elle an- “PRÉLIMINAIRE! lv foncé & fuit l’érendue & la: forme des fpi- res à fon tour; & qu’elle occafionne une diverfité extraordinaire dans les volutes des coquillages. C'eft pourquoi on peut. con- élure ‘que fi le fommer de cette volute eft pointu , que la queue qui y réfide: eft ai- gué , & que fi au contraire ce fommet eft "obtus ou en formé de bouton ( comime dans les gondoles mammillairés') que certe extré- mité de la queue eft également obtufe.: La groffeur ou les différens volumes des co- quilles , ainfi que leur renflement ou leur forme efhlée , leur longueur ; largeur | & principalement leurs:concavités ;: peuvent faire juger de la diverfité des-animaux qui les habitent. D 4? | 5 Enfin, ce qui varié davantage dns les furfaces des coquillages ; ce ‘font encore les couleurs, dont la diverfité furprenante forme , tantôt des bandes , plus où moins larges , que l’on appelle Paféies > quand elles font tranfverfales , des cercles , des lignes , & fouvent des points en compar- timens ; tantôt des flammes , des cha- marures , des enthaïînerhens de filets co- loriés & fymmétrifés, & des bigarrures inf- nies, que l'œil d’un connoiffeur faifit dans le moindre détail. C’eft ce que l’on peut remarquer , par exemple , dans les coquil- Tome LI. e / fvj DISCOURS PRÉLIMINAIRE. les , qui portent les noms d'amiraux , & dont les variétés dépendent d’une ou de plufeurs rangées de a ponctuées. Un amateur éclairé ne laifle rien échapper , & trouve avec raifon des différences infiniés dans les êtres teftacées ; tandis que les per- fonnes qui ne les voient qu'avec indiffc= rence, s'imaginent qué tous les coquilla- ges univalves font des efcargots , & que toutes les bivalves font des huïtres ou des moules. On peut néanmoins avouer; qu'il ne faut pas être bien verfé dans la con- noiffance de la Conchÿliologie , pour dif- tinguer un /épas d'avecun buccir ; un murex d'avec une porcelaine ; une télline d'avec une pelerine ; &C ainf de tous les genres ; ‘mais auffi quelle diverfité de couvertures pour loger des animaux qui paroiffent peu différer Les uns des autres ; SE — e, A IN)AL Fi SE D'ux plan fyftématique pour l’ordre méthodique que l’on peut obferver dans la partie de l'Hiftoire Naturelle qui concerne les Teftacées, fimple- ment quant aux genres. Les Coquillages peuvent être amenés par l’ordre des Poiffons, pour par- venir à celui des Cruftacées, &:des _ Cruftacées aux Animaux à coquille dure. ON doit diftinguer en général les Tefta- cées de trois manieres; favoir, ceux de mer, ceux de terre & ceux d'eau douce. a ne 0e ppqui qe À ni Les Coquillages de mer. Les Coquillages de mer fe divifent or: dinairement en trois clafles ; favoir , les Univalves , les Bivalves & les Multivalves ; on peut en ajouter une quatrieme qui comprend tous les Tuyaux & les Vermifleaux. € 1) Ivii) A N-A-L-Y.S.E. ae PREMIERE CLASSE. Les Coquillages univalves ou d'une: feule piece. Les Coquillages univalves peuvent être -: -compofés de douze genres princi- - ‘paux, qui feront fou-divifés en géné- ral par d’autres genres fubalternes, & qui formeéront chacun autant de fe&tions avec les efpeces dominantes ; ainfi que ces efpeces renfermeront le nombre des variétés. PREMIER GENRE. : Les LÉPAS. OP AITIE LL ES: Sétioh 1. Les épis fimples’ou à bafe en tiere. Settion 2. Les lépas percés au Lu Section 3. Les lépas à à bafe dentelée. Seition 4: Les lépas chambrés. | crus 5: Les lépas à fommet contourné où ie 5 5 appendice, ds "8 EC O'N°D GENRE. Les OREILLES MARINES. Ge I. Les TT AA de mer dé nacre & à . “trous. Œ N A'LYSE. lix Seélion 2. Les oreilles de iner non nacrées & fans trous. FHWOISTEME GENRE, EG N'AUTTLES: Section 1. Les nautiles de nacre ou épais à cloifons. Seélion 2. Les cornes PRE ou les Am- monies , & les nautiloïdes. Section 3. Les nautiles minces non chambrés ou papyracés. QUATRIEME GENRE. Les LIMACÇONS. Seëtion 1. Les limaçons dont l’ouverture eft ronde ou prefque ronde. Seilion 1. Les nerites ou les limaçons dont Pouverture eft ceintréeou de- mi-ronde. Section 3. Les natices ou Les limaçons dont l'ouverture eft demi- ronde,avec en ombikic. S eétion 4. Limaçons dont l’ouverture eft ova- Je ou comprimée , appellés f2- bots, € tj Îx - ANALYSE. CINQUIEME GENRE; Les V'15s. Seëlion 1. Les vis unies. Seélion 1. Les vis ftriées. Section s. Les vis tuberculeufes. SIXIEME GENRE. Les BUCCINS. Section 1. Les D. dont l'ouverture eft entiere ou fans interruption. Section 2. Les buccins fans canal, mais dont l'ouverture eft pourvue d’une échancrure. Seilion 3. Les buccins pourvus d’un petit ca- __ nal retroufé. Section 4. Les buccins qui ont un canal | moyennement allongé. du s. Les buccins à long canal droit où | fort allongé. SEPT ÉEME GENRE. Les ROCHERS ou Murex. Section 1. Les rochers fans canal , mais avec une échancrure , à columelle droite dentée ou non dentée. Section 2. Les rochers demi-aîlés ou à levre médiocrement aîlée & fouvent ANALYSE. Ixj £ 3! avec plufieurs échancrures. Seétion 3. Les rochers à grande levre aîlée. Seétion 4, Les rochers aîïlés à pattes, appellés en général les araignées. EH GiTUEME GE N R E.. Les POURPRES. Section 1. Les pourpres pourvus d’un large canal , appellées en général pourpres à feuillages ou ra- meules. | Seclion 2. Les pourpres avec un canal très Ê long & étroit. NEUVIEME GENRE. Les CASQUES. . Section 1. Les cafques ronds. Seition 1. Les cafques triangulaires. Seétion 3. Les cafques-tonnes. ; Seilion 4. Les petits cafques ou les cafquil- lons , autrement les cafques frangés. DIXIEME GENRE. Les TONNES ou CONQUES SPHÉRIQUES autrement les GLOBOSÉES. Seëion 1. Les tonnes dont l'ouverture eft entiere ou non interrompue & e iv fi) ANA LAS FE. fans volute extérieure, appellés noix de mer. Seétion 2. Les gondoles mammillaires qui font des tonnes ss d’une | échancrure. Settion 3. Les tonnes avec un canal ouvert, affez allonge, qu’on peut appel. ler en général les ficoïdes. Seëi ion 4. Lestonnes tuberculeufes & ftrices. ONZIEME GENRE. Les PORCELAINES. Seition 1. Les porcelaines alloggées. Seition 2. Les porcelaines voütées ou ovoï- kr des. Seëtion 3. Les porcelaines de la petite ef- ece. Section 4. Les porcelaines dépourvues de dents d’un côté ou n'en ayant ‘point. D'OUZIEME GENRE. Les VF OLUTES. Seition 1. Les volures échancrées ou les olives. Seftion.1. Les vélutes cylindriques ou les rouleaux proprementdits. Scition 3. Les volutes parfaitesoules volutes | coniques 2ppellées cornets. ANALYSE. Ixiij SECONDE CLASSE. : Les Bivalves ou les Coquillages de deux pieces. Les Bivalves renferment neuf genres . principaux, non compris les genres inférieurs, divifés par les fections. PREMÉER GENRE Les HUITRES. Seétion 1. Les huiïtres plates, unies ou écailleufes. | Section 2. Les huîtres crètées ou avec des bras. Seëlion 3. Les huîtres feuilletées. Section 4. Les huîtres à charniere entiere, : à talon, à oreillons, à ftries lon- gitudinales , hériffces de poin- tes; nommées en général, hui- tres épineufes ou fpondyles. PEUX EN EN G'EN.R E Les PEIGNES. Seilion 1. Les peignes convexes des deux | côtés, à oretllons prefque écaux. Seélion 1. Les peignes à valve fupérieure plate & inférieure convexe, appellés pélerines, Lriv EAN: A EM À. Section-3. Les peignes avec un oteillon échancré en-deflous & beau- coup plus faillant que l’autre, ou les peignes à oreillons inc- gaux, nommés péroncles. 4. Les peignes fans oreïllons. TROISIEME GENRE. Les CONQUES faites en CŒURS. . Seëtion 1. Les cœurs proprement dits. Section 1. Les cœurs de bœuf ou boucardes, Seilion 3. Les cœurs allongés. Seélion 4. Les cœurs en arche de Noé, ou à carenne. Seélion $. Les cœurs chargés de lames en maniere de fatieres ou de tui- les , appellés tuiles. CO A OR EE NLE GENRE Les CAMES. Section 1. Les Cames bombées ou très-con- vexes, dont les côtés font un peu ou médiocrement inégaux, appellées palourdes. Section 2. Les.cames, dont les côtés font Cgaux , ou les cames propre- ment dites. RAA D Seilion 3. Les cames , dont les côtés font égaux, mais avec un pli latéral, ANALYSE. Ixv à la maniere des tellines épau- lées. Seclion 4. Les cames , dont les côtés font très-inégaux. CINQUIEME GENRE. Les TELLINES. Seétion x. Les tellines fermées & quelque- fois finueufes d’un côté. Seclion 1. Les tellines épaulées , plus ou moins béantes à l’une des ex- trémités. Seclion 3. Les tellines béantes aux deux extrémités. SEXLEMAÆ GENRE: Les MOULES. Seëlion 1. Les moules proprement dites. Section 1. Les moules boflues. Seclion 3. Les moules cylindriques ou les dattes. 'CEPTIEME GENRE Les PINNES MARINES, ou les JAMBONNEAUX. Seëlion 1. Les pinnes marines de la grande efpece, garnies de lames ou de tuyaux. Ivj : ARAEYSÉ Seition 1. Les petits jambonneaux papyra- cés unis , ou un peu tuilés. HUITIEME GENRE. Les ANOMIES , ou les TÉRÉBRATULES, appellées CoQs & POULES. Section 1. Les anomies unies. Seétion 2. Les anomies ftrites. Section 3. Les anomies aîlées. NEUVIÈME ET DERNIER GENRE. Les MANCHES DE COUTE AUX , ou les Solenes. Seélion 1. Les manches de couteaux droits. Seëlion 2. Les manches de - couteaux ‘cour- bes. TROISIEME CLASSE. Les Coquillages multivalves ou plurivalves. Les Multivalves comprennent quatre genres eflentiels. PREMIER GENRE. Les PHOLADES. Sefion 1. Les pholades quintivalves. Section 2. Les pholades fexti valves. ANALYSE. Avi) NÉUMEEME GENRE Les GLANDS de MER. Seition 1. Les glands de mer de Ja grande efpece, en forme de DE Seélion 1. Les glands de mer de la petite elpece. TROISIEME GENRE. Les CONQUEIS) AN ATAFÈRES. Les poutfepieds. QUATRAEME PUR à Les OSCABRIONS. | QUATRIEME CLASSE, Les Tuyaux & les Vermiffleaux. Les Tuyaux &: les Vermifleaux font -" des Coquillages qui femblént termi- ner l’ordre des T'eftacées autant par la figure de ieurs coquilles, qui n'ont : point d’ analogie avec les autres, que par lesañnimaux qui les habitent ; mais ils peuvent conduire par gradation avec les BIOUPRSS de Vermifleaux, Ixvi AN AILITES aux mafles pierreufes qui renferment des efpeces de Polypes. n PREMIER GENRE Les TUYAUX de MER. Section 1. Les tuyaux ifolés, droits & cy< lindriques. Section 2. Les tuyaux courbes & ifolés. DEUXIEME GENRE. Les VERMICULAIRES. .… On peut obferver la mème méthode avec les genres & les efpéces de Coquillages d'eau douce & terreftres. J'aurois fouhaité propo- fer aux Conchyliologiftes un fyftème plus étendu, avec l’énumération des efpeces; mais le plan que j'ai formé, (comme je l’ai an- noncé dans le Difcours Préliminaire ) eft def- tiné pour une Hiftoire Générale des Coquil- ages, avec d'autant plus de raifon, qu'il n’auroit pas trouvé place dans un petit for- mat, & qu'il n’auroit pu y être inféré que d’une maniere très-imparfaite, & dont cette Analyfe n’eft qu’une légere idée, pour pref- -fentic les fuffrages ou la critique des Natu- raliftes. | : DICTIONNAIRE 2 n LRU EE PTE # nr A il < SR, — = JL. 0 z { ’ { Yi ni 1" ce NL F6 ER —— PRET EE + DICTIONNAIRE DES TESBACEEZS: ABE BER. M. Adanfon, membre de l'académie royale des fciences , dans fon Hiftoire NE] naturelle des coquillages du Sénégal , I donne ce nom à une coquille bivalve , du genre qu’il appelle le jambonneau. Elle eft fort petite, & n’a jamais plus de quatorze lignes de longueur fur une largeur une fois moindre. Cette co- quille eft, comme celle dela premiere efpece , nommée le lulat , extrêmement renflée, & fouvent de maniere ue fa profondeur furpaffe de beaucoup fa largeur. Son ons eft pointu : intérieurement , il femble replié Jégerement auprès de la charniere , où il forme une “petite poche. Chaque battant porte environ cinquante cannelures - marquées profondément , non-feulement fur la furface, mais encore fur le périofte. Elles s'étendent de lonz Tome L, 2 À DH eur , depuis le fommet , jufqu’à l'extrémité oppofée. as bords font ornés tout autour d’un nombre de petites dents, pareil à celui des cannelures extérienres. Au-deflus du repli interne du fommet dans chaque battant , la charniere paroït formée de quatre dents prefqu'imperceptibles. Lorfqu'on enleve l’épiderme fauve de la coquille, eile paroît au-dehors d'un violet ou d'un ponceau éclatant : quelquefois ces deux couleurs font agréablement mélangés de brun & de verd. Le blanc eft ordinairement la couleur qui regne au-dedans: quelquefois il fe confond avec un violet obfcur. Cette feconde efpece de jambonneau fe trouve fré- quemment autour des rochers de l'ile de Gorée. Lister, Hüift. conchyl. tab. 356. n. 193. Mufculus purpureus crafsè fériatus. Ejufdem , ibid. n. 194. Mufculus parvus fubfufcus , capillaceis firiis donatus. M. d'Arcenvizze, pag. 327. pl. 25. fig. H. Muf- culus caruleus in infimä-parte ffriatus , admodum rarus. Ejufdem ; petite moule d'une rareté infinie, par rapport à fa couleur parfaite de bleu célefte ; on pour- roit la dire unique : il paroît dans le bas quelques raies jàunes par étages. Kzern, Vent. pag. 128. fpec. 4. tab. 9. fig. 24. Mufculus acutus purpureus , crafse ffriatus, pinne fimi- dis ; LisTErr. ACCIDENT ; terme mis en ufage par les Conchy- liologiftes , pour exprimer les différens jeux de nature qui fe rencontrent quelquefois fur les coquillages par des diverfes figures, qui repréfentent tantôt des lettres de l'alphabet ou des efpeces de caraéteres , & tantôt des traits réguliers & divers defleins, comme il arrive prin- cipalement auxunivalves, appellées volutes échancrées ou olives, & à plufieurs bivalves du genre des cames. . ADHÉRENCE ou ADHÉSION ; terme de con- chyliologie, qui exprime la jonétion d’un corps étran- ger , collé naturellement fur une coquille, comme il arrive fur les huitres & fur les moules , que l'on trouve Dsl A 17 À chargées de glands de mer , de vermiculaires , & d’au- tres coquillages. Ces fortes d'adhéfions fe rencontrent aufli fur plufieurs univalves , principalement fur le corps d’un limaçon de l'Amérique du genre des fabots, appellé la conchyliologie ou plutôt la conchyliophore ou la fripiere. AGANON ; nom que les Grecs donnoient commu- nément , fuivant Rondelet, à un coquillage bivalve du genre des cœurs , que ce naturalifte nomme en latin concha imbricata. Les Conchyliologiftes lui ont con- fervé la même dénomination, en l’appellant la tuilée ou la faitiere. En Arabie on lui donne le nom de rric- danas , ainfi que dans l'Inde. Voyez le mot TuILÉE. AGARON ; M. Adanfon appelle ainfi une coquille univalve du genre de la porcelaine. Elle refflemble affez à l'efpece que cet auteur nomme le girol ; fa coquille eft beaucoup moins épaifle ; elle a environ quinze lignes de longueur , & une fois & demie moins de largeur. L'ouverture eft aufli plus évafée ; à peine deux fois plus longue que le fommer. Sa longueur eft feulement tri- ple de fa largeur. La lévre droite eft un peu plus aigué , & beaucoup plus mince que dans celle du girol. La lévre gauche eft unie & fans dents, & les quatre ou cinq plis de fa partie fupérieure font fort rapprochés , & forment un cordon aflez relevé. Cette coquille varie beaucoup dans fes couleurs. Son fond eft blanc ou gris, quelquefois fans mélange , & quelquefois coupé par une ou deux bandes jaunes ou de couleur agathe marbrée de brun. Son intérieur eft ordinairement brun , comme les plis de la lévre gauche ; & quelquefois ce brun tire fur le violet. Boxaxxr, Ricr.pag.265.cl.3.n.369. Turbo bra- filienfis lavi & nitidé fuperficie , acutus, binis zonis mu- frelinis tranfverfim duëtis fupra colorem cinereum cum albo mixtum. Lister, Hift. conchyl. pag. 729. fig. 17. Rhombu parvus, tenuis, rictu patente ;ipfà colurmnell@ fufcä, clavi- culä produëtiore acuté. À i} AT À Kreker, Muf. pag.470.n. 363. Turbo brafilienfis ; lavi & nitidä fuperficte, &c. ut fupra , Bon 4x1. Perrver , Gazoph. vol. 2. cat. $78 tab. 59. fig. 8 Cylindrus brafilienfss albus falciatus. Ejufdem , ibid. cat. 242. tab. 69. fig. 3. Cylindrus maderafpatanus , minor, albus , ore patulo. Barrezirr, Îcon. pag. 132. tab. 1322. fig. 17. Srrombus labro exteriore craflo & veluti pulvinato. Laxcius , Meth. pag. 17. Cochlea cylindroïdea , mucronata , levis. TA Kz#r1N,Tent.pag. 38.fpec.7.Terebellum fafciatum zonis mufhelinis colore f[uper albo : Bon 4xKt. Ejufdem , pag. 77. fpec. 10. Daétylus teffellatus ; ErsTrri. Ejufdem , pag. 78. fpec. 18. Daéfylus jafpi-furs, AGATHE ou PORCELAINE D'AGATFE, Voyez PORCELAINE d'AGATHE. AGATINE ; nom que lon donne en Hollande, uivant Rumphius, à une coquille bivalve du genre des buccins ; c’eft l'efpece que les Conchyliologiites fran- çois nomment la tulipe. Woyez Tuzire. AJAR ; nom donné par M. Adanfon à une coquille bivalve du genre de la came. À ne confidérer, dit l'au- teur , que lépaifleur , la forme renflée , & les canne- dures longitudinales de l'ajar, on prendroit moins fa coquille pour une came que pour un pétoncle : mais on eft bientôt détrompé lorfqu’on a vu l’animal , qui ne differe point de celui de la premiere efpece nommée Ja clouïffe. Elle n’a qu'un pouce de largeur fur une lon- -gueur un peu moindre, & qui ne furpañle gueres fa profondeur. Elle porte fur chaque battant vingt-cinq à vingt-fix grofles cannelures quarrées, quelquefois Lifles & quelquefois légerement ridées qui , au lieu de la tra -verfer , s'étendent de longueur. Le ligament & les fommets font affez femblables à ceux de la clouiffe : mais la petite cavité en forme de cœur n’eft pas fenfiblement creufée. La charniere n’a qu'une dent dans Le battant droir ; & deux dans le gauche, -. À 1 G | $ Chaque battant eft creufé intérieurement , autour de fes bords, de vingt-cinq ou vingt-fix canaux , terminés par autant de crénelures profondes qui répondent aux vingt-fix cannelures élevées fur fa furface extérieure. Les petits canaux s'étendent jufqu’à deux, ou deux li- gnes & demie, au-dedans. La coquille intérieurement eft blanche fur les bords, & tire un peu fur le rouge vers le milieu. Extérieurement fon fond eft brun, tirant fur le rouge, & mélé de quelques lignes blanches. ” On la trouve communément dans les fables de l’em- bouchure du Niger pendant le mois de Mai. Boxaxxr, Ricr. pag. 11. cl. 2.n. 98. Concha Nux marina diéfa , tarentino in mari @ alibi frequens , ffriis valdè fpiffis & rotundatis , colôre albo, fulyis & rufis vraculis notato. Laxçrvs, Meth. pag. 60. Concha cordiformis aqui- latera , umbone cardinum unito ffriata. GuazrTrert, tab. 71. litt. J. Concha cordiformis aqui- latera | umbone cardinum unito , parva, ffriata , fubal- bida , fulvis lineis maculata & circumdata. Ejufdem, ibid. litt. L. Concha cordiformis aguilatera, umbone cardinum unito , ffriata ffrus craffioribus , sandida , maculis & lineis fulvis referta & circumdata. Ejuidem , tab. 83. litt. D, Concha cordiformis in- aguilatera ftris craffis elatis , raris , liners tranfverfim fignatis diffinéta , colore rubiginofo depiéa. 1 - AIGRETTE ; nom que plufeurs donnent à des coquilles bivalves du genre des moules, appelées pin- nes marines , jambons & jambonneaux. Voyez PIRNE MARINE. | Les Conchyliologiftes donnent auffi le nom d’ai- grette à deux coquilles univalves du genre des rochers; favoir , l'aigrette blanche & celle qui eft brune. Voyez ces mots. AIGRETTE BLANCHE. Murex candidus , ponderofus , pyriformis ; oëto fpiris fupra depreffis , tu- berculis acutis & ficut plicatis , coronatis conffans ; férits afperis ; cranfverfis ; &-undulatis ffriatus ; quatuor üj 6 A 1 G aliis fériis fpiffioribus tuberofis & imbricatis in corpore #munitus, apertur& longé 5 labro denticulato ; columell4 craf] à quinque rugis inftruété ; canali brevi umbilicato. Coquille univalve du genre des rochers à canal court. Elle eft épaifle , auffi pefante que le marbre dont elle a par-tout lablancheur, & à ftries circulaires, inégales & onduleufes. La forme de ce murex eft renflée & évui- dée comme une poire ; la volute élevée en pyramide eft compofée de huit fpires applaties en-deflus , armées & couronnées de tubercules aigus en forme de poin- tes pliées : vers l’autre extrêmité , ou les deux tiers du corps de la coquille , fe trouvent quatre grofles ftries relevées de pointes fortes & entrouvertes en maniere . de tuiles. L'ouverture ft allongée , aflez large , avec une lévre dentelée ou comine feftonnée. La columelle, qui eft épaifle , s’'épanche au-dehors ;, montre quatre ou cinq dents en forme de rides, & fe termine par un canal court & ombiliqué vers fon extrèmite. L’aigrette blanche , murex , peut avoir depuis trois JG quatre pouces de longueur, fur un tiers de moins de largeur. On trouve quelquefois {ur ce teftacée, un joli madre- pore ou polypier étoilé nommé aftroïte, qui y eft quel- quefois fi bien adhérent qu'on ne peut le féparer de la coquille. Ce murex fe trouve dans lesmers de l'Amérique. . AIGRETTE BRUNE. Murex ffriatus, canalicula- tus , in primis fpiris aculeis plicatis & recurvis. arma- tus ; formä brevi, rotundé& ; canali parvo, aperto , paulu- dim recurvo & umbilicato diffinétus ; extus colore caffa- neo nebulatus , intüs [ubalbido. Coquille univalve, du enre des rochers à canal court & un peu recourbé, . Elle eft d’une forme ramañlée & arrondie ; toute fa fur- face extérieure eft a ftries circulaires , brunes ou marron, avec des cannelures alternatives moiïns foncées en çou- leur : vers le milieu du corps de la coquille , on remar- ueune ftrie dominante ou plus faillante que les autres. Ta volute eft compofée de fix fpires, dont les deux ou trois premieres font efpacées, ni concaves, ni conve- zes, & armées d’épines creufes , ou comme pliées & À 1 G | 7 recourbées en arriere ; les trois autres fpires , qui for- ment le fommet, ou terminent la clavicule, font ren- trantes & tuberculeufes : lextrêmité oppofée n’eft gar- nie que d’une feule rangée de pointes. L'ouverture eft oblongue ou de la figure d’une ellipfe fort allongée ;. bordée d’un côté d’une lévre léserement dentelée , & de l'autre côté d’une columelle unie , baveufe , & d’une couleur blanchâtre, ainfi que toute la furface intérieure de la coquille. Cette lévre & cette columelle fe termi- nent par un gros canal court, médiocrement retrouffé & ombiliqué : ce murex peut avoir deux pouces de lon- gueur fur un & demi de largeur. Rumpx:us, tab. 24 n. 4. Holl. Getakte baftaert- foort Van-Bedde Teyk. Le faux - coutil branchu ou cpineux. Guaztrert, tab. 31.litt. F. Cochlea canaliculata , extrorsüm incurvata ; Vulgaris ; ffriata, muricata , muricibus plicatis , umbilicata , caflaneo colore notata. AIGUILLE ; nom que les Conchyliologiftes don- nent à plufieurs coquilles univalves, du genre des vis, dont la figure eft très aiguë, & effilée; favoir Pai- guille à coudre, ou la tarriere, l'aiguille dite la vis à tambour ; les efpêces que Rumphins appelle l'aiguille dentée , l'aiguille d'acier, laigaille blanche à queue ou la buire , l'aiguifle grenue à queue , & l'aiguille tref- fée. Voyez ces mots. AIGUILLE A COUDRE, ou TARRIERE. Voy.. Ïe mot TARRIERE. AIGUILLE BLANCHE A QUEUE. Srrombus caudatus albus. FE RÈSS Rumrnrus nomme ainfi une efpece toute blanche que lon nomme en France la buire. Voyez BuIRE. AIGUILLE D’ACIER. Srrombus tranfverfim € ir longum ffriatus ; forma exiou4, anguftä , decem vel un- decim fpiris planis & in mucrone acutiffiimo prominen. thus conftans : Strombus chalybeus Rumphii di&us. C'eft une petite vis d’un pouce de longueur, d’une forme étroite, eflée, compofée de dix ou SR fpires 1 8 A TG comprimées , peu détachées les unes des autres, & fur lefquelles on diftingue des firies longitudinales & tranfverfales. Rumprxivs , tab 30. litt I. Srrombus chalybeus. Holl. Zevyl naalde , laiguiile de voile. AIGUÏLLE DENTÉE. Srrombus dentatus. Rum- phius nomme ainfi une vis qu’il appelle auff la licorne. Voyez Licorne de Rumphius. AIGUILLE GRENUE A QUEUE. Srrombus ffriis afperis firiatus , canalr roftrato ; Strombus granulatus caudatus Rurpmrr. C'eft une efpece dont les ftries longitudinales & tranfverfales rendent fa furface rabo- teufe, &.abforbent les fpires en partie, principale- ment vers le fommet : l’extrêmité oppofée forme un petit canal recourbée en maniere de bec comme a la vis appellée labuire. | Rumpaivs, tab. 30 ,litt. L Srrombus granulatus caudatus ; la vis grenue à queue. Æo!l. gesranuieerde tuytje of knobbelpen ; le petit cornet granuleux , ou fa vis noueufe, ou raboteufe. AIGUILLE TRESSÉE. Srrombus tenuis & acutif- fimus ; viginti quatuor fpiris veluti cancellatis vel de- cuffatis conffans. Cette efpece, dont la forme eft très effilée & très aiguë, eft compofée de vingt-quatre ou vingt-cinq fpires garnies en partie ou couronnées par des ftries croifées en treillis ou de maniere à imiter une efpece de petite trefle : cette vis porte deux pouces de longueur fur deuxlignes & demie de largeur. Ruwpnivs, tab. 30, litt. H. Srrombus nonus, five granulatus. Holl. Gegranuleerde, of gekorlde-naalde ; l'aiguille grenue ou treffée. _ AIGUILELETTE. Cochlea terreftris , teffä alba, fragili, acuta , fpiris fex. Ceft une petite vis terreftre que M. Geoffroi nomme ainfi dans fon traité des co- quilles des environs de Paris, pag. 59. Cette petite coquille eft longue , mince & fine comme une ai- guille ; ce qui lui a fait donner le nom qu'elle porte. Hiie cft blanche, fragile, délicate, & elle décrit fix ANR 0 9 tours de fpirale. On la trouve fur les vieux murs entre les moufles ; il eft rare de la rencontrer avec l'animal qu’elle contient ; prefque toujours elle eft blanche. AILE ; terme ufité par les Conchyliologiftes, pour exprimer l’extenfion de la lévre d’une coquille , c’eft-ä- dire, lorfqu’elle déborde louverture , en s'étendant en longueur & en largeur beaucoup plus que la lévre des autres coquillages univalves. Quoique plufieurs anciens Naturaliftes fe foient fervis de l'expreflion latine , ”u- rex auritus, qui fignifie rocher à oreille , il ne faut ce- peñdant point confondre ce mot avec celui d’aile. Les efpeces de coquilles, auxquelles on donne le nom d’aile , font l'aile d'ange, l’aile de chauve-fouris, Paile de moulin à vent, l’aile de papillon & l'aile large. AILE D'ANGE , ou ROCHER A LÉVRE TRÈS ÉLEVÉE. Murex cralfés ffriis paulèm excavatis & un- dofis ffriarus 3 decem fpiris tuberofis (praciput in primë foiré) validis extuberantiis inftruëtis ,conftans ; apertur& longifimé , labro friffo maximè alato , vel extrorsim valdè expanfo , in alto mncrone elato , infra duplicr- terfulcato inffgnitus ; canali fatis elongato , fed valde tortuofo ; magnis maculis rufefcentibus , fufcis & ful- vis, in fundo ex albedine carneä & virefcente vartega- tus ; in raris & pulcherrimis fpeciebus , coloribus ex rofeis & achates fplendidiffime purpurafcens. Coquille univalve du genre des rochers, ou murex ailés fans pa- tes, & à canal moyennement allongé. Elle doit cette dénomination à la vafte étendue, & à l'élévation de fa lévre qui furpañle celle de fon fommet, & qui femble imiter aflez bien une aile d’ange , telle que les pein- tres la repréfentent. Toute la furface extérieure de ce murex eft chargée de grofles ftries onduleufes , tranfverfales & peu pro- fondes, marbrées de grandes & petites taches rouflà- tres, brunes & fauves, fur un fond couleur de chair nué de verd plus ou moins, ou fur un fond blanchâtre. La volute élevée en pyramide eft compofte de dix fpires tuberculeufes , dont la premiere, qui les fépare 10 Æ EE | du corps de [a coquille, eft garnie de quatre où cinq protubérances , applaties & larges à leurs bafes; lou- verture eft très allongée , montrant l'intérieur de la lé- vre ailée, à laquelle on remarque d’ailleurs deux lége- res échancrures vers le bas, tandis qu’elle fe termine dans le haut par une efpece de doigt : la columelle eft unie & nuée de couleur de chair, jaune & aurore avec melange , ainfi que toute la furface intérieure; cette columelle fe prolonge en un canal affez long , tor- tueux, entrouvert, mince & un peu retroufle. Le mu- rex à aile d’ange fe trouve dans les mers de l'Améri- ie ; fa longueur peut avoir jufqu’à cinq pouces furtrois e largeur , en comprenant toute l’extenfion de la lévre. Ru wPHivs,tab. 37, n.$. Kemp-haantje; le petit ‘ Coq de Kempen. GuaztTrert, tab. 22, lit. M. Murex ffriatus, & fims briatus , (frits papillofis latis & raris ; aure extrorsèm ed plaufum expanfaä , cum appendice in longum pro- dut, mucrone muricato , fubalbidus , maculis pur- purafcentibus notatus. Les Conchyliologiftes diftin- guent les murex à aïle d'ange de l'Amérique méridio- nale, qui ne parviennent point à un fi grand volume; mais dont la forme eft élégante, avec une furface exte- ricure luifante, nuée de couleur de rofe, agathe & violet - clair avec plus où moins de mêlange ; ces snêmes efpeces font quelquefois marbrées de couleur rouge de laque lilas, & fanguine. AILE DE CHAUVE - SOURIS ; nom que l’on donne à une coquille univalve, du genre des rochers, 2 Iévre ailée garnie de pattes. Les Conchyliologiftes diftinguent l'aile de chauve-fouris mâle d’avec l’efpece femelle. Ces coquilles font aufli connues fous les noms de hallebarde & de pattes d’oie. AILE DE CHAUVE-SOURIS, mâle. Murex pen- tadaitylus ,vel teffarodaëtylus , vel labro alato quinque vel quatuor daétylis acutis armato diffinétus; novem fpiris exertis & tuberofis ; colore ex fulvo cinereo rebu- latus, Ce murex eft de l’efpece que l’on nomme arai- A à Æ 11 gnée ; fa coquille eft de la petite forme, avec une cla- vicule élevée, compofée de neuf fpires convexes, gar- nies d’une rangée de tubercules : a lèvre, qui s’écarte en forme d’aile, eft partagée en quatre ou cinq doists ; ambitu fimbriaco & foliaceo A M B 19 diffinéta , colore caffaneo. Nom donné dans le catalogue fyftématique de M. Daviza, p.345. art.791,àune co- quille bivalve du genre que ce Conchyologifte appelle cames à bafes ovales irrégulieres.Celle-ci eft de couleur maron, de la forme d’une amande, revêtue encore de fa coque , dont la furface intérieure préfente un réfeau granuleux , fur laquelle on remarque d’efpace en ef- pace des ftries ou fuites longitudinales de grains plus élevés que les autres , & d’où naïffent de petites feuilles flexibles ou des efpeces de franges. | AMANDE ROTIE. Concha cordiformis carin& anguftà , in ginglymo ex utraque parte denticulata , firiis granulatis in longum dudfis leviter reticulata > coloribus ex fulvo rufefcentibus vel ex fufco nigrefcenti- . bus nebulata. Nom que l’on donne en Hollande, felon M. Davila, à une coquille bivalve , du genre des cames cœurs à carène ou en arche de Noé. Cette efpece a Ja forme d’une amande dépouillée de fa coque ; fa ca- rene , qui eft étroite, & égale prefque la longueur des battans, porte la charniere ou le ginglyme qui les réunit dans fon milieu. Ce ginglyme eft formé d’un ligament extérieur qui couvre toute la carène, & d’une rangée de denticules dans les deux valves, lefquelles s’entrejoi- _$nent parfaitement. Cette petite conque,ou came cœur én arche, montre fur fes valves un réfeau granuleux très fin , de couleur brun-noirâtre ou fauve-roux, à l’excep- tion de deux petites bandes longitudinales blanches qui s'étendent depuis les fommets jufqu'à la circonfé- rence des battans. On trouve cette bivalve dans les mers des grandes Indes ; fa largeur peut avoir feize lignes, fur neuf ou dix lignes de longueur. AMBISI,; c'eft une efpece de coquillage qui fetrouve après la marée, au pied des arbres du côté de l'ile de Loanda en Afrique, qui fait face au continent. Les Négres le nomment ambiziomatare, c’eft-à-dire, poif- fon de rocher. Il eft large comme la main, & bon à manger ; on fait d'excellente chaux de fes coquilles en des brilant : elles férvént auffi à tanner Te de 1] 20 À M I bœufs dont les habitans font leurs fenselles de fouliers. Lopes leur trouve je ne fais quelle reffemblance avec l'arbre appellé manghi. AMETHIS ou ONIX. Voyez Oxrx. : AMIRAL ; nom que les Conchyliologiftes hollan- dois & françois donnent à pluñeurs coquilles unival- ves du genre des cornets ou volutes coniques , parce ue l'éclat de leurs couleurs, le bel émail, la belle Fa de leurs coquilles, ainfi que leur rareté même dans les Indes orientales où elles fe pêchent, les ren- dent aflez recommandables pour leur donner par ex- cellence le titre de celui qui comimande fur la mer. Les efpeces, que l’on diftingue , fe nomment le grand amiral, ou fimplement l'amiral ; l'amiral à plufieurs bandes; l’amiral d'Orange, l'amiral d'Angleterre, l’a- miral mafque, l'amiral à réfeau, l'amiral grenu, l’a- miral de Surinam , l'amiral de Guinée, & l’extra-amiral ou l'aniral cedo nulli. Les autres variétés, qui appro: chent le plus des amiraux, font les efpeces appellées vice-amiraux , & les faux amiraux. Woyez ces noms. AMIRAL , autrement GRAND AMIRAL. Po- lua conoïdes oéto fpiris in acumine finitis conffans à maculis, lineis, puncris, aureis & ex fufco rubeften- tibus , guttis albis lucide & eleganter interruptis & af- perfis exornata, variegata & ficur intensè depicta ; tribus fafciis croceis & latis infigrita , cujus media unä 7on4 zirerpunéta : Archithalaffus major diéta. La furface ex- térieure de ce cornet préfente un compartiment admi- rable de taches, de marbrures & de différens traits cir- culaires de couleur d’or & rouge-brun, parfemés de Jarmes blanches & luifantes , lequel compartiment eft interrompu par trois larges fafcies plus ou moins jau- nes, dont la premiere occupe l'extrémité du corps de la coquille vers la volute ; la feconde , l’autre extré- mité ; & la troifieme , le milieu: celle-ci eft partagée en deux , ou interrompue par une petite zone ou une bandelette ponétuée qui raffemble dans fa petite pro- portion Les mêmes marbrures& les mêmes couleurs du: | HE ENT 2i fond de la coquille : la volute eft compofée de huit fpires, dont les premieres font un peu concaves , ta- chetées & marbrées d’une maniere plus large que le refte de la furface: les autres fpires, qui terminent la clavicule, font comprimées dans leurs plans obliques, ou quelquefois un peu convexes ; le fommet eft plus fouvent d’un rouge-pâle. L’amiral ou le grand amiral peut avoir depuis un pouce & demi de longueur juf- qu’à plus de deux pouces. M d’'Arcenvirze, pl. 12. lett. N. pag. 239. Nous voici au grand amiral , qui ne différe du vice-amiral, fui- vantle fentiment de plufieurs naturaliftes, que parune ligne ponétuée qui fe trouve au milieu de lagrande faf- cie jaune ; le compartiment de la robe & de la tête de lamiral eft infiniment au-deflus de celui du vice-amiral. AMIRAL À DEUX ou PLUSIEURS BANDES. Archithalaffus in mediä & majori fafcià duabus, vel plu- rimis zonis interpunitis praditus. Ce cornet ne diftére de lamiral qu'en ce que la fafcie jaune du milieu eft or- née de deux ou trois bandelettesponétuées, au lieu d’une. Il arrive quelquefois que ces petites zones coloriées fe rencontrent auf dans les deux autres fafcies de la co- quille vers les deux autres extrêmités, principalement vers le canal. Toutes ces variétés rendent encore ces amiraux plus diftingués que les autres. M.d’'ArcEenvILzzE, Append. pl, 1. lerr. O.pag. 386 Cet amiral expofe deux cordons dans la même fafcie du milieu, & deux autres dans la fafcie d’en-bas ; c’eft en quoi il différe du grand amiral qui ne doit avoir qu'un cordon : c'eft toujours le même compartiment , la même tête, les mêmes couleurs. Le même auteur, Append. pl, x. lert. pag. 386. Cet amiral différe encore des autres, en ce que ces deux cordons font féparés dans deux fafcies écartées lune de l’autre; l’une fe trouve vers le haut , l’autre vers le milieu : il y a encore un petit cordon dans la fafcie d’en-bas. La volute ou tête eft un peu plus longue dans certe derniere efpece que dans la précédente. B iij 22 À M I AMIRAL A RÉSEAU. Archithalaflus lineis cancel Jacis in fafié fuperiore reticulatus. Celui-ci , qui eft une variété du grand amiral, n’en differe que par une zone affez large qui fuit ou environne la fafcie jaune du côté de la volute, laquelle fe diftingue par un petit com- artiment formé de lignes très fines de couleur rouge- ee croifées en deux fens, ou en maniere de treillis ou de réfeau. Cetamiral, dont la volute eft régulierement tachetée de blanc fur un fond jaune marbré de brun- rouge , montre vers l'extrémité oppofée une feconde ligne ponctuée ; mais moins articulée que celle du mi- lieu. Cet amiral porte feize lignes de longueur , & plus. AMIRAL D’'ANGLETERRE. Voluta conoïdes no- vem fpiris convexis compofita , ffriis rotundis & pau- difper afperis circumdata ; coloribus rofeis, aureis & al- idis yariegata ; un& fufcié coloribus rubris & ex fufco rubefcentibus flammatà infignis : Archithalafff Anglie nomine donata. Toute la furface extérieure de cet ami- ral eft à ftries circulaires arrondies & un peu raboteufes; nuée & marbrée de couleur de rofe & aurore mêlée de blanc, interrompue vers le milieu de la coquille par une zone irréguliere marquetée & flammée de rouge & de brun-rouge. La volute, qui eft élégante, eft com- pofce de neuf fpires convexes tachetées & bariolées à peu près comme la coquille ; l'ouverture de ce cornet eft étroite & montre une furface intérieure, nuée de cou- leur de rofe. Cet amiral, quife trouve dans les Indes oc- cidentales , peutavoir jufqu’à deux pouces de longueur. AMIRAL DE GUINÉE. Archithalaflus Guines. C’eft une efpece que M. d'Argenville a fait repréfenter dans l’appendice de fa Conchyliologie, pl. 1./err. Q. pag. 386. C'eft un cornet , dit l'auteur, appellé en France & en Angleterre l'amiral de Guinée. Il na, à proprement parler, que trois fafcies fur fa robe , dont le fond eft couleur de noifette ou de paille ; celle de la bande du milieu eft agathe avec des zigzags aurores : la tête a fept étages relevés & bariolés de taches aga thes & brunes ; le fommet eft de même. À M I 23 _AMIRAL DE SURINAM. Archirhalafus Surinamr. Ceiui ci eft auf repréfenté dans la Conchyliolegie de M. d'ArGENvILzzE, pl. 1. lett. R. On voit, dit cet auteur, fur le cornet appellé l’amiral de Surinam, trois bandes bariolées de taches blanches irréoulieres : le fond eft marron-clair ; & dans la fafcie vers le bas, il regneun.. cordon de points blancs & bruns, lequel dénote un ami- ral : la tête en pyramide eft femée de ferpentaux blancs & de relief fur un fond maron; vers le fommet eft un rang de tubercules, & la pointe eft couleur de chair. AMIRAL D'ORANGE. Voluta conoides minutif- fimis ffrüs tranfverfim ftriata | oëfodecim lineis vel exiguis gonis ex fufco colore rubefcente interpunëtis , & tribus fafcris latis , aurers circumfcripta 6 elegantif- Jimè depiéta : novem fpiris claviculata. Archithalafus arauficanus appellata. Ce cornet, qui eft très diftin- gué pr les autres amiraux, EE fur le corps de fa coquille, non-feulement deux ou trois larges fafcies de couleur orangée , mais encore dix{ept ou dix-huit bandelettes tachetées de rouge-brun. On re- marque fur route la furface extérieure de cetamiral des ftries fines, circulaires, plus ou moins prononcées & quelquefois peu fenfibles dans certaines efpeces : la volute eft compofée de neuf fpires élevées, ornées de plufieurs cercles tachetés de couleur rembrunie. RumpPnivs,tab. 34. litt. À. Archithalaflus araufr- canus. Holl. Oranjen Admiraal. M. d'Arcenvizzr, Append.pl. 1.lett. I. pag. 385. L’amiral d'Orange eft nommé ainfi,parce qu’il fe trouve dans fon pourtour plufieurs parties jaunes fur un fond bleu mêlé de couleur de rofe, avec dix-fept à dix-huit petits cercles qui ont des marques brunes , jaunes & blanches : la tête en pyramide eft de même couleur avec fix cercles faifant réfeau , & tachetés de noir , ac- compagnés d’une doubleligne jaunâtre , avec un bouton au fommet de couleur jaune. AMIRAL MASQUÉ ou VICE-AMIRAL MAS- QUÉ. Voyez VIcE-AMIRAL MASQUÉ. ge. iv 24 A M P AMIRAL PAR EXCELLENCE, ou EXTRA- AMIRAL. Archithalaffus cedo nulli, vel Archithalaffus nec plus ultra. Cet amiral, qui ne paroît être connu uen Hollande , fuivant M. d’Argenville, ef. figuré dns l’'appendice de la Conchyliologie de cet auteur, pl. 1. leir. H. pag. 385. C’eft un grand cornet, dont la robe jaunatre eft féparée par quatre bandes ou faf- ciés, dont celle d’en-bas & celle du milieu font com- parties de différentes marbrures blanches & irrégulie- tes : les deux autres font remplies, l’une de quatre cor- delettes à points blancs, & celle d’en-bas n’en a que trois toutes réunies. La clavicule ou pyramide com- mence par une fafcie compartie à figures blanches ir- régulieres , pareilles à la fafcie du milieu : au-deffus, ce font huit cordons arrondis & bariolés de taches blanches , fe terminant à un bouton de même couleur. On ne peut voir une coquille d’un plus bel afpect & d’une forme plus élégante. AMMONIES. Tubuli concamerati in volutä com-= planatä intorti, Ammonia vel Ammonis cornua ap= . pellaei. Ce font de petits coquillages univalves du genre des tuyaux contournés & à cloifons ou chambrés, & qui reflemblent à cet égard à des efpeces de petits nautiles. Leur forme roulée en fpirale plate les a fait appeller en Hollande cornets de poftillon , & par plufieurs natu- raliftes cornes d’Ammon ou Ammonies , parce que ces fortes de coquilles donnent l’idée de la corne que lon a attribuée à Jupiter-Ammon. Voyez CoRNE D’AMMON. AMPHIBIE ou AMBRÉE. Cochlea , teff membra- raced , fubflavä , oblongä , mucrone obtufo, anfraëtibus tribus. C'eft un petit coquillage d’eau douce de neuf li- gnes de longueur fur quatre & demie de largeur , mens tionné dans le traité de M. Geoffroi, pag. 61. Lesdi- menfons, que nous donnons, dit l’auteur, font prifes fur un des plus grands ; il y en a de beaucoup plus petits. Sa coquille eft mince, délicate, tranfparente , d’une cou- leur très jaune & ambrée,quand on en a tiré l’animal qui KE N À 2$ eft noirâtre : on y apperçoit de petites ftries obliques , parallèles les unes aux autres : elle forme feulement trois trous de fpirale , dont le premier eft très ample, le fecond moyen , & celui d’en-haut fort petit ; ce qui fait que la pointe de cette coquille eft obtufe , & que fon ouverture eft large. Cette coquille eft amphibie ; on la trouve dans les étangs & les ruiffeaux ; mais fort fouvent elle en fort, & grimpe fur les plantes voifines de l’eau , elle eft très commune. Lranzæus, Syft. nat. pag. 776. Helix , teflä imper- foratà , flava , apertura ovara ; vulgo putris. SraumerDAm,Bibl.Nat.t.1.p.155.tab. 8. fig. 4. Cochlea , figure ovalis. Lister, Angl. 140. tab. 2. fig. 24. Buccinum fub- avum , pellucidum , trium fpirarum. Idem, Hift. conchyl. tab. 123. fig. 23. Buccinum [ub- flavum , pellucidum , trium orbium. Boxaxwr, Ricr.pag. 119.fi9. 54. PrerTiver , Muf.n. 808. Buccinum fluviatile noftras, teffé prarenui , fragili. M. d'ARGENvVILLE , tab. 27. n. 6. fig. ultim. ANADARA ; nom malabare donné par M. Adanfon à une coquille bivalve , du genre qu'il appelle pé- roncle. Celle-ci differe de l’efpece nommée le robet, en ce qu'elle a près de deux pouces de largeur & moitié moins de longueur ; fes extrémités font quelquefois arrondies, quelquefois coupées ou tronquées oblique- ment avec une petite crénelure. Elle a environ trente- cinq cannelures longitudinales , qui paroiffent quel- quefois divifées en deux par la moitié & traverfées par uu grand nombre de petits filets extrêmement fins : ces cannelures font tantôt rondes , tantôt applaties. Les battans font ornés intérieurement fur les bords d'un pareil nombre de fillons & de cannelures, au-delà defquelles on voit les veftiges d’un grand nombre de fillons très fins qui s'étendent jufqu’au fommet. Lacharniere eft compofée de cinquante-fix à foixante dents dans chaque battant. Le périofte, qui recouvre . 26 ME IN CO cette coquille eft brun, affez épais , & trés velu. La blancheur eft fa couleur , tant au-dehors qu’au-dedans. On voit cette coquille aflez rarement dans les fables de l'embouchure du Niger. Cozumna, Purp. pag. 20 & 21. cap. 11. Conchæ cAUAëT lo yryyAuuos. Boxaxxr, Rict. pag: 108. cl. 2. n. 73. Concha fre- quentiffime vifa in littore Centum-cellarum ; & aliis ade jacentibus Etrurie : parte convexä ffriis excavata : ex albo fulphureo in uno latere, & ex eodem aliguantulèm nigricans ; ubi teffe conjunguntur denticulis frequenti- bus 1n line reëtä difpofitis ornata. Ejufdem , pag. 108. claff. 2. n. 74. Concha indica non diffimilis à fuperiori , nifi folo Labro ën alteré parte magis extenfo , ut plurimum alba , interdèm ex albo nigrefcens. Lrsrer , Hift. conchyl. tab. 236. fig. 70. Peétuneu- lus albus , craflus | profundè fulcatus , edulis concha Jamaïcenfis. Rumpnivs , Muf. tab. 44. fig. J. Pecfen virgineus , Malaïcenfibus Bia Anadara. Laxcius, Meth. pag. 71. Concha rhomboïdalis ffriata , parèm vel mediocriter tantùm elongata , infigni- cer ventricofa,in extimä interné oré notabiliter crenata, umbone cardinis tantm deduëto. Szo4nr , Jamaiï. vol. 2. tab. 241. fig. 14. 15 & 16. Peëtunculus major polyginglymus hirfutus. GuALTIERI , tab. 87. litt. B. Concha rhomboïdalis ffriata ftriüis craffis rotundis , candida. Ejufdem, ibid, litt. C. Concha rhomboïdalis ftriis latis xotata , candida , @ veluti cuticulä quâädam rufä veftita. Kzr1x,Tent.pag.141.n.$. Anomalocardia effufa, qua concha movrerleyiyyauues alia ferè femictrcularis , alba craffa , profundè fulcata , edulis , margine irregula- riter undofo ; RumPuxrt1. ANATIFERES ou CONQUES ANATIFERES. Voyez CoNquEs ANATIFERES. ANCYLE, Ancylus ; nom que M. Geoffroy donne A NE 27 à un coquillage d’eau douce du genre des lepas. Il aun caractere fort approchant de celui du planorbe. Il n’a pareillement que deux tentacules , & fes yeux font pla- cés à leur bafe du côté intérieur. Mais ce qui diftingue ce genre de celui des planorbes & de tous les autres, c'eft la forme de fa coquille. Cette coquille faite comme un petit entonnoir plat & allongé, ou comme une pe- tte nacelle, n’a aucunes fpirales ; elle eft concave d’un côté , convexe en-deflus, & c’eft fous cette concavité qu'eft renfermé l'animal, défendu par fa coquille, qu'il tient ordinairement appliquée contre les tiges des joncs. La pointe ,qui forme le fommet de la coquille en-defius, eft un peu recourbée de côté; & elle n’occupe pas pré- cifément le milieu de la coquille. On trouve dans la mer beaucoup de coquilles de cette forme connues fous le nom de patelles, ou fous celui de lepas. Mais comme leurs animaux différent un peu du nôtre par quelques caracteres ; on a donné à celui-ci un nom différent qui eft ancylus, du mot grec æyxix , qui fignifie con- vexe, à caufe de la forme de fa coquille. M. Geoffroy n'en a connu qu'une feule efpece de ce genre. La coquille de l’ancyle n’a qu’une ligne & demie de largeur. Elle eft mince , tranfparente & très fragile. Sa pointe en-deflus eft aiguë &c un peu recourbée. Ce petit animal fe trouve dans les rivieres, attaché aux tiges de jonc; & c’eft ainfi que M. d'Argenville, à la planche 27, de la premiere partie de fa Conchyliolo- gie, l’a fait repréfenter , fig. 1. Lixxzæus, Faun. fuec. 1293. Patella , teffâ meme braneä ovali , mucrone reflexo. - Linnzaus, Syft. nat. p.783, n.672. Pacella , teflä integerrimä , ovali, membraneä , vertice mucronato re- flexo ; vuled lacuffris. Lrsrrr. Anpgl. pag. 151. tab. 2. fig. 32. Patella fluviatilis fufca , vertice mucronato infiexo. GuazTrerr, tab. 4. fig. AA. Parella fluviatilis mi- nor candida, vertice mucronato, incurvo ore vvalr. . ANE RAYÉE ou ZEBRE. Buccinum rotundum , 23 AN © ventricofum , oo fpiris convexis & exertis ; apice obtufo ; aperturâ nagné incegrä vel fimplici, infieni- cum ; maculis vel potiës vittis fufceis vel ex fufco colore rubefcentibus & albidis, undulatis , alternatim per lon- gitudinem , regulariter exornatum ; afini radiati vel ebre nomine preditum. Nom donné à une coquille univalve, du genre des buccins , à caufe que les ban- delettes longitudinales & onduleufes , alternatives , blanches, brunes ou rouge-brun , dont toute la furface xtérieure de cette coquille eft ornée, donne l'idée d’un âne fauvage du cap de Bonne-Efpérance, appellé le zébre. Ce buccin eft en général d’une forme renflée & arrondie, compofe de Quit fpires élevées & con- vexes, principalement dans les premieres , tandis que les dernieres , qui terminent la clavicule , forment un fommet obtus à la maniere des limaçons. L'ouverture eft {pacieufe , fimple & entiere ; c’'eft-àdire , fans canal & fans échancrure, ou non interrompue. La furface intérieure eft très-unie , & d’une blancheur azurée. Ce buccin ne doit l'évidence de fes couleurs qu'à la fup- preffion d’un drap marin, affez léger de couleur feuille morte. On le trouve dans les mers de l'Amérique mé- ridionale, ainfi que dans l'Inde fur la côte de Coro- mandel. Ï| peut avoir jufqu’à cinq pouces & plus de longueur fur environ moitié moins de largeur. | M.d'Arcrnvi1zr, Append. pl. 2.lert. L.Ce buccin eft de la grande taille approchant de celui qu'on nomme le buccin de l'ile de Caïenne. Le fond en eft blanc ; &:fa robe eft en partie couverte de zigzags aflez lar- ges, de couleur brun-rouge : fa clavicule a fix étages bariolés dans le goût de la robe , & féparés par de pe- tits cercles blancs , avec un fommet jaune. Le dedans eft à l’ordinaire blanc & très poli , avec une bouche très évafée. Plufeurs appellent ce buccin l'âne rayé. ANOMIE ou TÉRÉBRATULE. Concha bivalyis in apice roffrato valve inferioris perterebrata , levis vel 2 longum ftriata , albida pellucida , fragilis , aliquando aurita; ginglymo & apophyfi fingulari incès diffinita ; 4 NN © 29 Aromia vel Terebratula dia. Coquille bivalve qui compofe un genre par la variété de fes efpeces, quoi- que plufieurs l’admettent dans le genre des huitres ou des moules. On appelle en général ces bivalves anomies à caufe de l’inégalité de leurs battans ou térébratules, parce que le fommet de la valve inférieure qui eft plus ou moins recourbe fur celui de la valve fupérieure, eft percé d’un petit trou comme fi on avoit perforé. La coquille des anomies eft ordinairement mince, fragile, prefque tranfparente , fouvent unie & quelquefois ftriée en longueur. I] y en a même qui font pourvues de deux petits oreillons latéraux. Quelques Conchylio- logiftes les nomment coqs & poules ou poulettes. Les efpeces que l’on diftingue font, l’anomie à bec de perroquet , les anomies de Mahon, l’anomie magella— nique , l’anomie ftriée de la petite efpece , & l’anomie {carabée. ANOMIE A BEC DE PERROQUET. Aromia apice maxime recurvo & rofîrato ; f?ris minutiffimis per longitudinem ftriata ; ex colore viridi-nigrefcente nebu= Lara. Cette efpece eft ainfi appellée à caufe que le fom- met de la valve inférieure fe prolonge & fe recourbe confidérablement fur celui de la valve fupérieure en maniere de bec de perroquet. La furface extérieure de cette bivalve eft à ftries longitudinales très déliées, & nuée de couleur verd-noirâtre : la charniere eft coi- pofée dans la valve inférieure de deux petits crochets compris dans des replis correfpondans de la valve fu- périeure, & vers le haut de laquelle paroiffent deux petites apophyfes internes. Cette anomie fe trouve dans les mers des Indes. | M.d'ArcEenvizze,pl.23. lert. O, p.199. Ceft la coquille nommée aremia, ou le coq & la poule : fa cou- leur eft toute brune. Cet auteur a rangé cette bivalve avec les moules. M. Davrza, Cat.pl. 19. lert. A, p.311. art. 692. Une anomie des Indes verd-noirâtre , a ftries longi- sudinales srès fines , à avance de la valve inférieure fur 30 À 4N 0 la fupérieure, en bec de perroquet, ce quiluien a fait donner le nom; à trou triangulaire formant le deffous de ce bec; à charniere compof£e dans la valve infé- rieure de deux petits crochets qu’embraflent des finus correfpondans de la valve fupérieure , & à deux appen- dices intérieures fixées vers le haut de celle-ci. | ANOMIE DE MAHON UNIE. Anomia minori- ca ,lavis ,convexa in ambitu depref[a ,ex albedine fatis pellucidà & aliquando virefcente. Celle-ci eft liffe , d’une blancheur affez tranfparente, & tirant quelquefois fur le verd d’eau. Sa forme eft très bombée dans certaines efpeces, principalement du côté de la valve inférieure, & qui eft par conféquent très concave en-dedans Le prolongement de fon fommet, fur celui de la valve fupé- rieure , forme un becpercé à jour d’un trourond, La cit- conférence des battans fe termine d’une maniere appla- tie en deux ou trois reprifes. La charniere eft compofée à peu près comme celle de l’anomie à bec de perroquet, c'eft-2dire, par deux appendices logées dans des rainurés correfpondantes , & d’une apophyfe faillante en forme de languette fituée vers le haut du fommet interne de ka valve fupérieure. L’anomie unie de Mahon , porte au plus feize lignes de longueur fur un pouce de Hargeur. M. d'ArGEnviLze, Aprend. pl. 3. lert. E. p. 393. C’eft une bivalve nommée le coq & la poule, & en la- tin, concha rarior anomia vertice roffrato. Elle eft fort diflérente de celle que plufieurs appellent le bec de perroquet; celle ci eft grisätre tirant fur le verd, & on- dée de quelques plis imperceptibles. Une des valves eft toujours interpofée fur l’autre avec un petit bouton fail- Jant, & percé fur la valve inférieure. Il eft à obferver qu'il part de fa charniere en-dedans , une petite langue blanche un peu tortillée. s M: Daviza, Car. pl. 10. lett. C. art. 684. p. 317. L’anomie life de Mahon eft blanche, tirant fur le verd d'eau, papyracée, à avance de Îa valve inférieure fur la fupérieure moins faillante que celle de Panomie à bec de perroquet, à trou rond formant le deffus de 4 N 9 34 cette avance, à large applatiflement longitudmal dans le milieu de la même valve, mais peu prononcé fur-rout vers le bas , à charniere & à appendice comme dans lefpece à bec de perroquet. ANOMIE MAGELLANIQUE STRIÉE. Anomie magellanica in longum :ffriata , apice valve inferioris valdè perforato , & paulifper roftrato , & un& coffä latä ejufdem valve in medio prominente infignis & difiin&a; ceffä papyraced, , colore fubalbido & cinsreo. Cette ef- ece eft garnie de ftries longitudinales bien articulées. La valve inférieure, qui déborde la fupérieure vers la charniere, prolonge fon fommet en faifant peu le bec, mais elle eft percée à cette extrêmité d’un grand trou rond dans lequel réfide le ligament. Cette valve infé- rieure eft remarquable par une large côte longitudi- nale qui s’éleve dans fon milieu en maniere de carène, tandis que cette forme fe trouve en creux dans le mi- lieu de la valve fupérieure. Cette anomie fe trouve dans les îles de Magellan. Sa coquille eft très mince, gri- fâtre ou blanchâtre. M. Daviza, pl. 20. lett. À, p. 312. arr. 696. Une grande anomie toute blanche que l’on trouve fur les pa- rages voifins du détroit de Magellan, à ftries longitu- dinales, percée au fommet d’un trou rond , & fort rand ; à large élévation longitudinale en forme de ca- rène dans le milieu de la valve inférieure, à charaiere peu différente de celle de l’efpece lifle de Mahon, mais montrant deux appendices latérales longues & étroites, partant du fommet de la valve fupérieure , s’étendanr versle milieu de la même valve, où elles font aflujetties de nouveau par deux petits ligamens pour fe recourber enfuite vers la tête d'une façon finguliere. Elle porte un pouce dix lignes de longueur fur un pouce & demi de largeur. ANOMIE SCARABÉE ou ANOMIE AILÉE DE MAHON. Anomia Mahonis alata vel [carabar for- mis , vel aurita, minutiffimis ffriis cranfverfim ffriate > valyä inferiore convexé, [uperiore plané; extremitaie 32 A NO acuté & perforat ; teffä pellucidé ex colore livido fla- vefcente infignis. C’eft une efpece tranfparente, d’un jaune blond, à ftries circulaires prefqu'imperceptibles, à valve inférieure fort concave, & fupérieure plate, dé- bordant la valve inférieure dans un grand triangle cur- vilique en forme de lampe du côté de la tête, à petite queue forée, & garnie de deux efpeces de petites ailes latérales. Cette anomie n’a que le diametre d’un gros pois. M. Davrza,Cat. [yff.p. 312. art. 699.p.1. 20. lerr. D. ANOMIE SANS STRIES ET A TUYAUX LATÉRAUX. Anomia levis, tubulis ex utroque latere inftrutta. Cette efpece, qui eft beaucoup plus petite que l'anomie fcarabée ftriée, eft unie ou dépourvue de ftries, & en differe aufli en ce que la valve inférieure en eft moins concave, & qu’au lieu de deux ailes, on y voit deux tuyaux latéraux à peu près égaux, & fem- blable à celui du milieu qui forme la queue. M. Davrza, Cat. fyf#. p.313. pl. 20. lert. E e. ANOMIE STRIÉE DE LA MÉDITERRANÉE. ÆAnomia fubalbid: per longitudinem ffriata, oblonga, 2n apice paulifper recurvo perterebrata , ex mari medi- terraneo. Cette anomie ou térébratule eft blanchitre d’une forme allongée, ovale & peu convexe, chargée de ftries longitudinales fixes & régulieres. Le fommet de la valve inférieure eft percé d'un trou rond , d’une forme peu recourbée en bec. La charniere eft compo- fée de deux denticules de la valve inférieure logées dans les finuofités correfpondantes de la valve fupérieure , & montre dans cette derniere une appendice aflez large & trés faillante, échancrée à fon extrémité ou vers le mi- lieu, de maniere à occafonner deux crochets aigus de chaque côté. Cette efpece d’anomie, qui fe trouve dans la mer méditerranée , porte ordinairement neuf lignes de longueur fur fix & demie de largeur. Guazrtrert, tab. 96. litt. B. Terebratula oblenga, nonnihil aurita, ffriata,fragilis , pellucida, duabus lineis faperimpofitis veluti laminis compaita & circumdata : margige RS EN A margine interno minuriffimè dentato , ex fufco albicans. . ANOMIE STRIÉE DE LA MÉDITERRANÉE À PETITS OREIÏLLONS. Aromia ffriis cancella- tis ffriata | apice perforato & ex utroque latere pau- lim aurito ; formä latä & depref[ä ; ex mari medirer- raneo, Cette térébratule , qui a plus de largeur que de longueur , differe des autres efpeces fe forme ap- plaie. Touie fa furface extérieure eft blanchâtre , à itries longitudinales & tranfverfales très déliées. Vers Je | on apperçoit deux petits oreillons laté- raux. La charniere ne differe de la précédente , ou de Panomie ftriée de la Méditerranée ovale ou allongée, que par une languette creufée en forme de goutuere,. qui tient au fommet & au milieu de la valve fupérieure. Guazrieri, tab. 96. litt. À. Terebratula minuriffime ffriata, depreffa , fubalbida , intüs [cobinata. M. Daviza, pl. 20. lett. G. pag. 313. art. 699. ANTALE. RER vel tubulus marinus levis , aliquando tranfverfim Fugolis , in apicem definens , modicè arcuatim incurvatus , ex utrâque extremitale apertus; candidus , & in Jummitate amplius vel minès rofeus , vel us ; dens canis vel elephantis dittus. Coquille univalve qui forme un genre avec la dentile parmi les tuyaux de mer. L’antale, qui eft folitaire , différe de la dentale en ce qu'il eft brdinairement uni, ou légerement ridé en travers, & qu'il eft moins gros, moins long, & dépourvu de One longitudinales. Sa figure repréfente un cône prolongé, courbé lége- Et en maniere de dent de chien ou d'éléphant , avec une extrémité large , percée d’un trou rond qui regne dans toute Ja longueur du tuyau , fe terminant par gradation en une pointe peu aigué , & ouvert d'une maniere plus ou moins fenfible. Les tes font blancs & couleur de rofe ou jaunâtres vers l’extrémité poin- tue. Ïls ne paflent guere un pouce & demi de lon- gueur, fur trois lignes de diamétre du côté du gros bout, PRE ces Gr de tuyaux ont un grand rapport avec les dentales , voyez lé : mot DENTALE. Tome I. 34 EN Ruapxius,tab. 41. n. $. Ho/!. Hoorn-flang ; ie ferpent coquille. | Guazriert, tab. 10. litt. E. Tubulus marinus regula- riter intortus , arcuatim incurvatus , & verfus unam ex- tremnitatem acuminatus , dentalis diétus ; lavis,candidus. Ejafdem , ibid. litt. F. Tubulus marinus regulariter intortus , dentalis , nonnullis ffriis circularibus levirer diffinétus ; colore rofeo fplendens. M. d'ArcEenvizze, pl. 3. lett. K K. pag. 196 Ce font des petits tuyaux faits en croiflant, & tout unis. Les uns font blancs, les autres rougeätres, bien moins épais que les dentales. Le même auteur , dans l’appendice qui traite de la zoomorphofe , dit qu'on ne trouve l’antale que rare- ment dans la pläpart des ports de mer; qu'il eft préfumé avoit la mème conftruction , & les mêmes habitudes que le dentale. L’antale eft d’ailleurs moins gros ; & c’eit la feule différence qu'on peut y trouver. ANTI-BARIELET. Cochleu, tefta [ubcylindraceë , obtufa , labro albo reflexo , ore quadridentato > fpiris oëto finiffrorfis. Nom donné à un petit coquillage ter- reftre du genre des limaçons , qui eft une variété de Pefpece appellée le bariller. M. Geofroy , qui en fait mention dans fon petit traité, pag. 46, dit que cette coquille porte trois lignes & demie de longueur , fur une ligne trois quarts de largeur. Elle eft de couleur jaunârre , & {on teft eft affez dur & liffe. Elle eft pref- que ER es , & le haut{e termine en pointe très moufle , & à peu près comme le grand barillet auquel il refemble beaucoup. Cette coquille décrit huit tours de fpirale. Sa bouche ovale eft peu étranglée, a un rebord blanc aflez épais, & de plus dans fon ouverture quatre replis on dents blanches, dont une en haut, au à droite près l’une de l’autre , & une plus groffe à gauche, en regardant l'ouverture de face & la pointe en haut. On trouve cette coquille au pied des murs & des vieux arbres , dans la mouffle & fur les pierres. Comme elle xeflemble au barillet , & que fes volutes font tournées A P A dans un fens contraire, ou de droit à gauche, nous l'avons appellé l’anti-bariller. ANTI-NOMPAREILLE. Cochlea , ref cinered , acutà , flriatà , aperturä quinguedentarà , labro reflexo, fpiris novem. Coquille univalve terreftre du genre des buccins , qué M. Geoffroy nomme ainfi, pag. 55. Elle eft de couleur cendrée , & de forme allongée , aigué par le bout. Elle a des firies fines longitudinales. Le bas de la coquille fe refferre un peu : elle décrit neuf tours de fpirale. Sa bouche ovale a cinq replis ou dents, trois en haut & deux en bas. On trouve cette coquille au pied des murs, & dans les bois parmi la moufle. On la nomme l’anti-nompa- reille, parce qu'elle reffemble tout-2-fait à la nompa- reille ,n’en fran: qu’en ce que fes volutes fontrour- nées, fuivant le fens ordinaire aux autres coquilles, c'eft-3-dire de gauche à droite : au lieu que celles de la nompareille vont dans un fens oppofé ou de droit à gauche. Sa longueur a cinq lignes fur une ligne un quart de largeur. M. d'ARGENVILLE , pl. 28.n. 17. pag. 340. C’eft un coquillage terreftre de couleur de chataigne, à fix fpi- rales, avec une ouverture tout-à-fait ovale, & du dou- ble d’étendue des autres de cette efpece. Ce buccim terreftre habite les rochers , & fe nomme l’anti-nom- reille. APAN. Coquillage bivalve qi forme la cinquieme efpece du genre que M. Adanfon appelle le jambon- neau, en latin perna ; celle-ci eft la plus grande que l’auteur ait obfervée au Sénégal. L'animal ne differe de celui du lulat , qu'en ce que fon manteau a environ trente crénelures fort larges au lieu de filets. Sa coquille a fept pouces de longueur, & deux tiers moins de largeur ; elle eft fi applatie que fa largeur fur- pañle plus d’une fois fon épaifleur. Sa forme imite affez celle d’un jambon, ayant le dos prefque droit , l'extré- mité fupérieure fort large & arrondie , & le ventre un peu concave vers le fomumet ; qui diminue nb 1] 36 k MR À ment en pointe, pour former une efpece de manche. Sa fubitance eft fort mince, aufli fragile que du ver:e, & aflez femblable à celle de la corne , dont elle em- prunte la couleur & la tranfparence. Intérieurementelle eft polie & luifante , mais au-dehors fa furface eft hé- riflée vers l'extrémité d'un grand nombre de pointes pliées en cornets ou en tuyaux cylindriques fort min- ces , de même nature que la coquille , longs de quatre 2 cinq lignes, & relevés en angle de quarante-cinq de- rés. Ces pointes en tuyaux doivent leur origine aux crénelures du manteau de Panimal; & quoiqu’ellés pa- roiflent fans ordre, on diftingue cependant fur le refte de la coquille les veftiges des premieres qui ont été ufées & brifées : on voit qu'elles étoient difpofées fur quinze ou vingt rangs paralleles à la longueur de la . coquille. Le ligament , qui attache les deux battans , s'étend depuis le fommer, jufqu'au trois quarts de leur longueur vers l'extrémité fuperieure. On ne diftingue aucune dent à la charniere. Les Négres font la pêche de ce coquillage autour des caps Bernard & Dakar , où il fe trouve en grande quantité à trois brafles de profon- deur. Sa chair eft bonne, furtout lorfqu’elle eft cuite & apprètée. Elle eft fort goûitée des Européens & des naturels du pays. | APORRHAIS. C'eft le nom que Rondelet donne, d'après Ariftote & Gaza, à une coquille univalve du genre des rochers ailés à pattes, appellés araignées : laporrhais ne paroît point différer de l’hepradac- tyle de Pline; il eft confidéré par Rondelet comme un murex, fuivant le fentiment de Gaza, à caufe de fes Jongues pointes aiguës : il s'attache aux rochers à la maniere des natices & des lepas. Woyez ARAIGNÉE HEPTADACTYLE. ARAIGNÉE. Murex canali recurvo in digito oc- currente ; craffis fafciis convexis & ffrits tranfverfrs in corpore circumdatus , labro maximè expanfo vel alato, piuribus digitis vel obtufis 6 in canali apertis, vel [o- A Ph, À 17 lidè fpiffis ampliès vel minès in mucrone elongatis & ficut corvi-roffratis | femper incurvatis , armato , diffinc- tus ; magnâ aperturâ, voluté pyramidatd : extus co- loribus caftaneis, flavis, fulvis ex fufco rubefcenribus variegatus , intès carneis ,aurets , rofeis & purpuraf- centibus depius. Coquille univalve du genre des ro- chers, ou murex aïlés à pattes & à canal recourbé , que lon compte le plus fouvent avec ces faillies appellées auf doigts ; elle eft ainfi nommée à caufe de fa ref- femblance avec une efpece de cancre que l'on appelle araignée de mer. Les Conchyliologiftes diftinguent, dans le nombre des efpeces , lesmäles d’avec les femel- les, quant à ia coquille. Le caractere fpécifique des arai- gnées murex eftd’avoirune lévre très étendue en forme d’aile , armée de groffes pointes en forme de doigts ou de pattes, tantôt obtufes & ouvertes en canal , tantôt maflives , finiffant en pointes & en bec de corbeau: ces . pattes forment Le plus fouvent le crochet , fe prolon- gent & s'écartent plus ou moins de chaque côté de la co- quille.La premiere s’éleve toujours au deffus du fommer, tandis que ce!le de l'extrémité oppofée forme le canal de la coquille, comme on vient de le dire; les autres font plus ou moins longues & recourbées , mais en ob- fervant des diftances aflez égales, Ces pattes font plus allongées dans les mâles , plus ou moins maflives & toujours aiguës ; au lieu qu'elles font plus larges, plus courtes, obtufes , & creufes dans les femelles. Les murex araignées ont fouvent leurs coquilles épaifles & quelquefois minces fuivant les efpeces ; ces dernieres ont quelquefois la lévre dépourvue de pattes ou n’en porte que de très courtes. Le corps, qui eft ordinaire- ment à ftries tranfverfales alternatives avec de grofles fafcies élevées , eft oblong & un peu en forme de poire ; la volute élevée en pyramide eft compofce de neuf, de dix ou de onze fpires applaties en- deffus, concaves & de vive-arrête ou couronnées de tubercu- les: il y a des efpeces dans lefquelles cette volute eft obtufe ou comme tronquée. L'ouverture des araignées Cii 38 A7. AÀ teftacées eft d'abord fort grande ; mais elle fe retrécit -confidérablement en dedans ; elle montre des dente+ Jures de chaque côté dans plufeurs, au lieu que cette furface intérieure eft unie dans d’autres; elle eft ordi- nairement teinte d'une belle gouleur aurore, de rofe, de chair ou de pourpre. La furface extérieure , qui ef plus ou moins chargée de gros tubercules , outre les goes fafcies, eft marbrée de couleur rouffe , marron, uve , jaune, de rouge-brun mêlé de blanc de diverfes nuances ,felon les efpeces. Les variétés, qui fe rencon- trent dans ces fortes de rochers aïlés, fe nomment arai- gnées mâles & femelles, ou hendécadaétyles, ou hep= tadaétyles, ou pentadaétyles, ou teffarodaétyles , les fcorpions la millepede , & lesracines debryone. Voyez ces mots. | RUMPHIUS , tab. 35, qui a rangé les araignées teftacées parmi les efpeces qu'il nomme cochlea alata, diftingue les mâles d'avec les femelles. ARAIGNÉE FEMELLE. Murex labro alato dipitis obtufis , brevibus , apertis inftruëto , teflâätenui, craffis fafciis tuberofis & eminentibus diftinétus : Aranea , vel harpago femina diétus. Cette efpece, dont les-pattés font ouvertes, courtes, obtufes & larges, a ordinaire ment fa coquille plus mince ou moins épaiffe que celle des araignées mâles, fur-tout dans l'étendue de lalévre. Toute la furface extérieure des araignées femelles eft chargée de quatre ou cinq groffes fafcies convexes & tuberculeufes , ornée de diverfes marbrures de couleur brune fauve-roux mêlé de blanc : la furface intérieure eft couleur de chair, quelquefois dentelée fur un fond ponceau ou aurore, & quelquefois liffe fuivant les ef- eces. Les variétés, qui fe rencontrent dans les arai- gnées femelles fe diftinguent par le nombre de leurs pattes ; fçavoir l'hexadaëtyle, lheptadaétyle , la pen- tadaétyle , l'hendécadactyle ou la millepede & la teffa- rodaétyle ou laile de chauve-fouris femelle, &les arai- gnées femelles fans pattes. Voyez ces mots. ARAIGNÉE FEMELLE PENTADACTYLE ou À R A 39 CROCHET DE CHALOUPE ou GRIFFE DE DIABLESSE. Hurpago femina, feu murex alatus quin- que digiris arcuatimelongatis , apertis & obtufrs in labro valde expanfo inftruëus ; quatuor fafciis eminentibus & ffris tranfverfis circumdatus ; ex coloribus fulvidis & ex fufco rubefcentibus per longitudinem undatim variegatuss intus colore ex aureo rubefcente & carneo depittus. Cette efpece eftainfi appellée à caufe de falévre ailée, garnie de cinq pattes aflez longues courbées en arc, ouvertes & obtufes ; toute la furface extérieure de ce murex eft à ftries tranfverfales, interpolées de quatre larges fafcies élevées fur le corps de la coquille , ornée & marbrée de taches longitudinales, ondée de couleur jaune - fauve & brun-rouge fur un fond blanchâtre. On diftingue, vers les extrêmités des pattes, deux lignes paralleles , brunes & noirâtres. La furface intérieure eft en parti unie , d'une belle couleur orangée mélée de rouge &en partie ftriée, principalement dans le fond de l'ouverture, ou dentelée fur un fond pourpré. La volute, faire en py- ramide, eft compofée de huit fpires, dont les deux premieres s’élevent en doucine, & les autres font ap- platies en-deflus & de vive-arrête. L’araignée femelle pentadaétyle peut avoir depuis quatre ou cinq pouces de longueur jufqu’a fept. On trouve cette coquille dans les mers des Indes orientiles. RumPxivs,tab.3s. lit. BB. Harpagofemina. Holl. Bootshaak of duyvels-klaauw wyfje; le crochet de chaloupe , ou la griffe de diablefie. GUAITIERI , tab. 36. litt. À. Aporrhais , ex uno tantüm latere infigniter crifpata, ffriata , tuberofa , ex albido & futyido variegata. ._ARAIGNÉE FEMELLE HEPTADACTYLE. Harpago femina , vel murex alatus feptem digitis fatis Brevibus , incurvatis , @ in canali apertis in labro alato munitus 3 ftriis tranfverfis inaqualibus & valdë tubero- {is in corpore ffriatus ; colore caftaneo & obfcurè rubef- cente in fundo fubalbido nebulatus & variegatus ; aver- ur magné lucidâ Levi colore carneo nebularä. C'eft C iv 40 A R A une efpece dont la lévre aïlée eft munie de fept pattes ouvertes en maniere de canal ou de gouttiere aflez courtes & recourbées ; elles bordent régulierement la lévre, en commençant vers le fommet de la volute & en fe diftribuant avec des diftances à peu près égales jufqu'à l'autre extrèmité. Le corps de ce murex eft chargé de ftries tranfverfales onduleufes , inégales , & de pluñeurs gros tubercules creufés en dedans. La vo- lute eft compofce de fpires femblables à celles de Pa- raignée femelle pentadactyle ou à cinq pattes. Toute cette furface extérieure eft nuée & marbrée de couleur marron & d’un rouge rembruni fur un fond blanchâ- tre. La furface intérieure eft unie, luifante, & de cou- leur de chair. Ce murex peut avoir quatre pouces & demi de longueur fur prés de trois de largeur. . RumPxivs,tab. 35. lett. E. Cornuta, feu heptada- &ylus Plinii. La cornue ou l'heptadaétyle de Pline. Hoil. Gepickte-krabbe : la crabe tachetée. GUALTIERI, tab. 36.litt.À. Aporrhais ex unotan- tm latere crifpata , & unguleta , flrita , & tuberofa, mapgis anguÿra , fubalbida, eruginofo colore infeita: ARAIGNÉE FEMELLE HEXADACTYLE, ou SCORPION FEMELLE 2 fix pattes. Voyez Scor- PION FEMELLE: ARAIGNÉE FEMELLE HENDECADACTYLE, ou ARAIGNÉE à onze pattes, dite MILLEPEDE. ARAIGNÉE FEMELLE TESSARODACTYLE, où ARAIGNÉE FEMELLE à quatre doigts ou pattes, autrement appellée CHAUVE-SOURIS FEMELLE. Voyez ces mots. ARAIGNÉE FEMELLE fans pattes. Hurpago fe- mina dipitis deffituta, vel murex alatus >; labro ex- panfo tenui & fragili, canali in digito tortuofo & aperto mediocriter elongato ; ffrüs tranfverfis , inagualibus , convexis , & tuberoffs, quatuor extuberantiis in corpore prominentibus infignis & diflinitus ; maculis caftaneis & ex fufco rubefcentibus in longum depiitus. Ce murex ailé, que l’on peut appeller faufle araignée, eft remar- A R A AT quable par une lévre ailée , étendue & mince, mere & qui s'éleve jufqu’à la feconde ou la troifieme fpire de la volute : cette volute ne différe de celle des au- tres araignées femelles qu'en ce que fes huit fpires font plus articulées & plus détachées les unes des au- tres. Toute la furface extérieure de cette coquille eft à ftries tranfverfales , inégales , tuberculeufes , avec trois ou quatre protubérances fur le haut du corps; elle eft bariolée de taches longitudinales de couleur marron & rouge-brun fur un fond blanc. L'ouverture, qui eft fpacieufe, montre une furface intérieure & une columelle luifante , claire «d’un blanc teint léce- rement de couleur de chair. Le canal de la coquille, que l’on compte au nombre des pattes dans les autres araignées , eft aflez long , tortueux , & entr'ouvert. Ceite belle coquille eft orientale , légere, & d’une belle forme ; elle peutavoir jufqu’a cinq pouces de lon: gueur fur trois de largeur. Les Conchyliologiftes diftinguent quelques variétés parmi les araignées femelles dépourvues de pattes: fçavoir les efpeces appellées le pilon, la racine de bryone , & la petite araignée femelle papyracée. Woyez cesnoms. : ARAIGNÉE FEMELLE SANS PATES PAPY- RACÉE. Harpago femina papyracea, feu murex adatus, teftä tenu fatis pellucida, friis, & fafcirs convexis, tuberofis , alternatim difpofitis 3 labro valdè expanfo vel alato , in margine finuofo , intès leviter denticu- lato.: oëto fpiris paulifper concavis & exiguis tuber- culis coronatis, infienitus © diftinétus 3 canali paulim produëto , fed faris recurvo ; toto colore flavo , quibuf- dam maculis rubefcentibus depiétus. La coquille de celle- cieft fort mince, & aflez tranfparente, d'un jaune tirant fur la couleur d’ambre, & parfemé de quelques taches rougeâtres. Toute la furface extérieure du corps eft garnie de ftries tranfverfales , & de fafcies en relief al- ternatives & tuberculeufes. La lévre, étendue en forme d’aile , prend fon origine vers le haut de ja clavicule; 42 À R A & s'écarte en largeur en formant quelques finuofités & en {e repliant un peu au-dehors; elle eft dentelée in- térieurement fur un fond aurore , ainfi que la colu- melle extérieure. La volute eft compofee de fept ou huit fpires un peu concaves, de vive arrête, & cou- ronnées de petits tubercules danslespreiieres ; le canal eft peu allongé , mais aflez retrouflé. Ce joli rurex ne pañle guere deux pouces de longueur fur quinzelignes de largeur ; il provient des mers des Indes orientales. ARAIGNÉE MALE, dite GRANDE ARAIGNÉE MALE HEXADACTYLE, ou GRIFFE DU DIA- BLE. Harpago mas hexadaëtylus , vel murex alatus , labro expanfo , fex validis digitis aduncis vel in mu- cronibus incurvatis armato , ffriis tranfverfts , 6 faf- cüs prominentibus tuberofis , alternatim difpofitis , diffinétus ; teffà crafsä & ponderosä ; aperturé fpatio[ä ex utroque latere leviter denticulatä , & ex aureo ru- belcente depiétä ; extàs coloribus ex fulvo rubefcentibus & caffaneis variegatus. C'eft une grande efpece dont la lévre ailée eft armée de fix pattes fortes , plus ou moins maflives , crochues ou recourbées en pointes : fçavoir , une qui s'éleve quelquefois de plus de trois pouces De lotus de la clavicule, & deux autres laté- rales en forme de crochets ; la quatrieme patte, qui oc- cupe environ le milieu de la levre, eft moins prolon- gée que les autres; la cinquieme & la fixieme termi- nent la coquille & le. canal, l’une à droite, & l’au- tre à gauche , en formant une extrèmité fourchue de maniere à imiter les cornes d’un bélier : c’eft pourquoi plufieurs Conchyliologiftes diftinguent ce #urex parle nom de bélier. Tout le corps de la coquille eft chargé de fries circulaires interpolées alternativement de faf- cies en relief tuberculeufes , lefquelles fe perpetuent jufque fur les fpires de la volute qui différent peu d’ail- leurs de celles des araignées femelles. Toute la furface extérieure de ce murex elt marbrée de couleur marron & fauve-roux fur un fond blanchâtre. L'ouverture , qui 3 l'entrée eft extrèmement grande, eft garnie des deux À K A 43 côtés de denticules aurores & ponceau. La coquille de la grande araignée eft épaifle, pefante , & porte jufqw'à neuf ou dix pouces de longueur fur fix de largeur, en comprenant l’extenfion des pattes. Elle fe trouve dans les mers des grandes Indes, RumpPaius tab. 35. litt. À. Harpago mas, l'arai- gnée mâle. Ho/{. Boots-haak , of Duyvels klaauw man- netje ; le crochet de bateau ou de chaloupe , ou la griffe du diable. GUALTIERI, tab. 35.litt. À. Aporrhais,ex utroque latere infigriter ungulata , feu fenis appendicibus cana+ liculatis decorata , ftriata, tuberofa, ex albido & fufco maculata . intàs rofea. ARAIGNÉE MALE HEPTADACTYLE. Har- pago mas hepradaëtylus, vel murex alarus , feptem di- gris longis , acutis & incurvatis in labro expanfo dif- pofitis diffinétus ; diverfis ftriis tranfverfim ftriatus & tuberculis inftruétus ; octo fpiris exortis concavis & in acumine definenribus claviculatus ; colore fufco & ru- befcente forinfecus in fundo fubalbido maculatus ; in- crinfechs colore carneo lucide fplendens. Celle-ci eft à lévre ailée très épaifle , garnie de fept pattes longues , aigués & recourbées. La volute eft compofée de huit fpires élevées, un peu concaves & formant une cla- vicule aiguë. Toute la furface extérieure de cette co- quille eft chargée de différentes ftries inégales & de tubercules, ornée & tachetée de couleur roufflatre fur un fond plus ou moins blanc. L'ouverture préfente une furface intérieure luifante & d'une belle couleur de chair. La columelle extérieure, qui eft également polie, s'étend en maniere de bavure du teft jufque fur une partie de la volute, Ce rocher à fept pattes porte or- dinairement quatre pouces & demi de long fur trois de large. RumPHivs, tab.33,.litt. F.Cornura,feu Heptadac tylus Plinu. Holl. Geele krabbe ; la crabe jaune. GUALTIERI ,tab. 35.litt. C. Aporrhais, ex uno tan= sèm latere infigniter crifpata, & ungulata, ftriata, tube- 44 A K À rofa , ex rubiginofo & albe colore diverfimodt no tata , Intès candida. F4 M. d'ARSENVILLE , pl. 14.lett. F.Cette araignée prélente une figure fort finguliere , garnie de pieds ou de doigts fort longs & crochus. Sa queue, ainfi que fa clavicule, eft pointue; on la nomme lambis. Il y a une variété de l'heptadaétyle mâle , dont les paîtes font beaucoup plus longues & plus minces, ayant ju{qu'a quinze ou feize lignes d’étendue , d’une forme ae allongée , avec une lévre moins épaifle, & dont e tubercule dominant eft beaucoup plus faillant que celui des autres efpeces. ARAPEDE ; c’eft le nom que l’on donne en Pro- vence aux coquillages univalves du genre des Iepas. Voyez Lepas. ARCHE DE NOÉ. Concha cordiformis , lata, in uno latere , ventricofa , & in altero ungulatim elon- gata, ffriis in longum duétis | inaqualibus , afperis & aliguando reticulatis ffriata ; carin4 depreffä , longä, cardine innumeris denticulis ex utrâque parte munità, Enfignis ; vel toro colore fufco rebulata , vel maculis & lineis angulofis, purpurafcentibus variegata : Archa Noëmi appellata. Nom donné fpécialement à une co- quille bivalve du genre des cœurs à carène. Celle-ci, qui a la forme d’une arche, donne l’idée d’un vaifleau, ou plutôt d’une barque affez femblable, ou telle que les peintres la FA re pour être la figure de celle de Noë. Cette-coquille eft très ventrue d’un côté , & arrondie vers les flancs des valves, tandis qu'elle fe prolonge en angle faillant à l’autre extrémité. Le plan applati, qui fépare & éloigne les fommets des battans, forme un grand lofange couvert d’une pellicule brune & carulagineufe qui tient lieu de ligament. C’eft au milieu de ce lofange que l’on nomme carène, où eft fituée la charniere, laquelle eft compofée d’une infinité de denticules qui bordent toute l'étendue des deux valves , & qui s'entrejoignent avec juftefle réciproque- ment. Lorfque cette coquille bivalve eft dépouillée #, À € 45 d'une efpece de drap marin fongueux , velu, & comme feuilleté dans fon pourtour , d’une couleur rembrunie; on découvre alors toutes les ftries longitudinales , ra- boteufes, inégales & quelquefois réticulées , dont la furface extérieure eft plus ou moins garnie , ainfi que {2 couleur brune ou marron, avec des différens chevrons pourprés mêlés de blanc. Comme les battans de l'arche de Noé ne fe joignent point vers le milieu de leur circonférence , cette bivalve devient béante ou entrou- verte , à moins qu’elle ne conferve fon drap marin qui acheve de fermer la coquille par fon prolongement. Toute fa furface intérieure eft unie , brune d’un côté, & blanc fale de l'autre. Le cœur en arche de Noé, fpécialement dit, a fes variétés par fa forme plus ou moins arrondie, allongée, par l'étendue de fa carène & par fes diverfes couleurs. Elle fe trouve dans les mers de l'Amérique méridio- nale & feptentrionale. Roxprzer de teftaceis, lib. I. p. 27.Concha rhom- Bordes, Cet auteur rapporte que l’on appelle cette bi- valve à Venife muffolo , en grec vulgaire calognone. Ce naturalifte la confidere comme une moule ftriée, parce que fa coquille reffemble à celles des moules de mer, gone foit plus épaiffe & plus dure. D'ailleurs, it Rondelet, le côté du ligament ,ou qui réunit les val- ves, eft prefque droit comme dans les moules, tandis que l’autre extrêmité eft arrondie. C'eft cette partie prefque droite, fi l’on en excepte les fommets de la coquille qui fe prolonge en angle, qui l’a fait appeller la conque rhomboïde, parce qu’elle a la figure d’un rhombe. De Pangle des fommets partent des firies fines dont les unes font droites & les autres obliques. Toute la couleur de la coquille eft noirâtre , & ke chair eft dure en comparaifon de celle des autres moules. Mufçu- lum ftriatum reétè dici puro, ait Rondeletius , gzod teffa fit mufculorum marinorum téfta fimilis, [ed friffiore & firmiore : prarerea pars, qué coharent teffa , reéta eff fere velurs in mufcalis, alteré parte rotundé ; reéia ferè 46 A R G inquam , ait Rondeletius, dempto teftarum capite , quod in angulum fatis prominet ,ut figuram rhomboiïdem Jatis aptè tota tefta reprefentet ,unde concham rhombot- dem propriè appellari polfe putem. Ab angulo capitis teflarum , ducuntur parvæ ffria , alia reëta , aliz obli- qua. Tefta concha nigricat. Dura eft admodum caro, fi cum aliis mufeulis comparetur. AzprovanDus, de teftaceis, lib. 3. pag. 513. Mufculus MATTHIOLI. GUALTIERI , tab. 87. lett. A. Concha rhomboïdalis elongata , naviculam exprimens diverfimode , denfiffimè ffriata ,& cancellata , ex albido fulvida , maculis fufcis ctrcumduta , puncata , & notata. RumPHivs, tab. 44. lit. p. Holl. Regte Noachs ark ; la véritable arche de Noé. M.d'ARGENVILLE, pl. 23. lert,. G. Cette coquille eft l'arche de Noé qui préfente une efpece de cœur oblong dans la partie de fa carène.Sa charniere eft à dents fines comme une lime; & les ftries, qu'on voit fur fa robe , forment un ouvrage chagriné de couleur brune fur un fond blanc : plus elles s’approchent de fa carène , lus elles font creufes. ARGUS. Les Conchyliologiftes donnent le nom d'argus à plufeurs coquilles univalves du genre des porcelaines, lorfque la furface eft parfemée de petites taches rondes vuides en dedans, ou qui repréfentent des yeux. Ils diftinguent le grand & le petit argus, ce- lui à mille yeux, le faux argus, & l’argus fafcié qui eft un buccin. Woyez ces efpeces. ARGUS À MILLE YEUX. Porcellana ovata , ventrofa , magné fpecie; innumeris maculis rotundis, fubalbidis , in fundo caftaneo fparlim depiétis | infs- gnis; aperturé finuosé & anguffä ex utroque latere densè dentatä. Coquille univalve du genre des porcelaines, ainfi appellée à caufe que coute fa furface extérieure eft ornée d’un grand nombre de petites taches blanches & rondes fur un fond brun ou châtain, & interrompues par une trace fauve qui parcourt touce la longueur du À R G 47 dos de la coquille. Cette porcelaine eft très-polie, lui- - fante, d’une forme ovoide & ventrue. L'ouverture ett finueufe, bordée de chaque côté d’une quarantaine de denticules brunes, ferrées, & détachées fur un fond cen:- dré. L'argus à mille yeux eft pourvue d’une voiute ex- térieure; mais dont les fpires font peu articulées. L’'é- chancrure de lextrêmité oppofée eft très profonde, & la furface intérieure eft teinte de couleur violette. Cette porcelaine , qui eft mince & légere, peut avoir trois pouces & demi de longueur fur deux de largeur, . ARGUS dit GRAND ARGUS. Porcellana oblonga paulifper volurata, tribus vel quatuor fafciis latis & fufcis leviter circumfcripta , innumeris diverffs circulis ex fufco rubefcentibus in fundo fulvo-livido de- piétis exornata; bafi duabus magnis maculis fujcis ex utrâque parte notata. Ceft une porcelaine d’une forme allongée dont tout le dos & les côtés font ornés d’un grand nombre de ronds ou de petits cercles de divers diamètres , de couleur canelle ou brun-rouge, parfe- més au hazard fur un fond fauve-clair. On diftinge au travers de toutes ces taches trois ou quatre larges fafcies qui font ordinairement plus articulées fur les ef- peces qui ne font point encore parvenues à leur der- niere période de groffeur. La bafe , ou le plan du côté de l’ouverture,montre deux grandes taches brunes : cette ouverture eft aflez droite, garnie des deux côtés de trente-cinq ou trente-fix denticules de couleur canelle. Les deux extrémités échancrées de cette porcelaine font couleur de chair , forment un peu le bourrelet, & montrent du côté de la clavicule une petite volure dont les fpires font plus ou moins apparentes. Le grand ar- gus porcelaine fe trouve dans les mers des grandes In- des. Sa longueur peut avoir jufqu'à trois pouces & demi fur un peu plus de moitié de largeur. RoumpPnivs,tab. 38. litt. D. 4rous. Holl. Dubbelde argus ; le double arous. GUALTIERT, tab. 16. litt. T. Porcellana fpiralis , Lévis ; vblon, a ,bifafciata ,rima coloris rubigimofs , ven 43 A R G tre quatuor magris fufcis maculis diffinéto , in dorfo fubalbido , crebris circulis fufcis infignita. M. d'Arcenvizre, pl. 18.7. 170. let. D. Cette porcelaine eft le grand argus, d’une forme longue, avec un fond jaunâtre , & trois fafcies brunes marquées légérement. Son corps eft tout femé de petits ronds bruns, vuides en dedans, qui repréfentent les yeux d'argus. ARGUS dit FAUX ARGUS. Porcellana oblon- ga, plurimis maculis rotundis ex albido cinereo fparfint punitata ; lineä 13 medio dorfo per longirudinem depiita infignis ; pfeudo-argus appellata. Cetie porcelaine eft oblongue, ornée fur fa furface extérieure, principale- ment fur les côtés, de taches rondes, blanches & cen- drées , plus grandes que celles de l’argus à mille yeux, & dont quelques-unes font ponétuées d’une petite ta- che brune dans leur milieu. Toutes ces taches rondes font parfemées au hazard, & d’une maniere rare fur un fond brun cendré, & un peu olivâtre ou fauve, in- terrompues par une trace longitudinale livide, qui parcourt le milieu du dos de la coquille. La bafe de cette porcelaine eft convexe , de couleur cendrée & fauve-clair. L'ouverture en forme de fente , qui occupe le milieu , eft bordée de denticules brunes des deux cô- tés. Sa clavicuie forme un petit fommet pyramidal , avec des fpires peu prononcées. On trouve cette ef- pece de porcelaine dans les mers de l'Amérique & dans Ja Méditerranée. Sa longueur peut avoir jufqu’à trois ouces & demi fur près de deux pouces de largeur. ARGUS , dit PETIT ARGUS. Porcellara mi- nor ex utrogue Latere fimbriata , oblonga , maculis al- bis in fundo flavido punétata ; bafÿ albida. C’eft une petite porcelaine oblongue, aflez légere , parfemée fur le dos de taches rondes & blanches fur un fond jau- nâtre. La bafe de la coquille eft toute blanche ,ainfi que les extrémités échancrées , &c les flancs qui forment un bourrelet. L'ouverture eft étroite , dentelée réguliere- ment, & un peu raboteufe d'un côté. Cette FRE | | laine A R G 49 laine à tout au plus un pouce de longueur fur moitié moins de largeur. GUALTIERI, tab. 15. litt. X. Porcellana fimbriata ventre albido, dorfo fubfufco, & candidis innumeris punitulis fignato , altero latere inequaliter tuberofo. M. d'ARGENVILLE, pl. 18. lert. X. Les yeux du (petit argus formés par des petits ronds blancs, fur un fond aurore , diffèrent de ceux du grand argus. ARGUS FASCIÉE. Buccinum ventricofum , Las turn , paulifper depreffum , minutiffimè tranfverfim ftri- atum , fex fpiris convexis conftans ; decem vel duode- cim , © aliquando amplius , zonis fufcis & ex atro-pur- purafcentibus regulariter circum/criptum in fundo ex fuf- co-rubefcente , in quibufdam parvulis tuberculis rotun- dis , © eminentibus oculorum ad inffar , inftruckis ; in uno latere fimbriatum vel coftatum; magna aperturé ; labro dentato arcuatim expanfo ; canali brevi, [ulcato & paulüm recurvo , diffinétum 3 Argus fafciatus appella- tum. Coquille univalve du genre des buccins à canal court, échancré, d’une forme large , ventrue , quoi- qu'un peu comprimée , avec une volute affez élevée, compofée de fix fpires bombées. Toute la furface ex- térieure de ce buccin eft à ftries tranfverfales, extré- mement fines, trés fenfibles, ornée de dix ou douze bandelettes, (& quelquefois plus) brunes & pourpre- noirâtre, dont la plüpart font garnies de petits tuber- cules ronds & élévés comme des yeux. Toutes ces ban- delettes plus ou moins tuberculeufes font tranfverfales , paralelles, & arrangées réguliérement ou à des diftan- ces égales fur un fond brun-rouge. Lorfque tous ces petits tubercules ronds font dépourvus de couleur, ils forment autant d’yeux blanchâtres. Ce buccin eft auffi remarquable par un bourrelet latéral qui continue quelquefois jufqu’à la feconde fpire. Son ouverture eft grande avec une lévre dentelée en dedans, comme fef- tonnée fur le bord, & une columelle unie , lefquelles fe terminent par un canal court, échancré & un peu xecourbé. La furface intérieure de la coquille eft blan- Tome L ‘D Fe ' (Le) À R G châtre. Ce buccin varie beaucoup par fon volume; & lorfqu’il pafle la moyenne forme, fes fpires font dé= nuces de couleur ainfi qu'une partie des bandelettes tu- berculeufes ; c’eft-a-dire, qu'il peut avoir depuis un pouce & demi de longueur jufqu’a plus de trois, fur un tiers moins de largeur ; à en juger par les efpeces qui font dans la colleétion de l’auteur. On diftingue une autre éfpece de buccin appellée largus fafcié, dont les bandelettes font en relief, ARGUS FASCIÉ A BANDELETTES TU- BERCULEUSES ET CONVEXES. Buccinum ro- tundum , canal medivocriter elongato ; tranfverfim ffria- tum & canaliculatum ; duodecim parvis fafciis conve- xis , parallelis, fufcis , flavis, partim nigricantibus'; suberofis & undofis in fundo fulvrdo livido difiinitum ; in uno Latere coflatum ; fex fpiris convexis ; labro fi- nuofo , intàs fimbriato & replicaro. C’eft un buccin peu ordinaire , d'une forme arrondie, chargé de ftries fines , & de cannelures circulaires, dont celles qui font convexes ou en relief, font autant de petites faf- cies fauves, brunes & en partie noirâtres, onduleufes & tuberculeufes, que l’on peut compter jufqu’au nom- bre de douze, en comprenant les fafcies des premieres fpires. Ce buccin, dont le fond eft fauve-clair ou d’une couleur livide, porte une côte latérale qui part de la feconde fpire pour tomber & s’'anéantir dans la colu- melle extérieure. L'ouverture eft affez grande , bordée d’une lévre ceintrée, finueufe & rentrante en formant un bourrelet. Le fut extérieur eft dentelé dans toute fa longueur , & fe termine ainfi que la lévre par un ca- nal ouvert médiocrement allongé. La furface intérieure eft blanchätre. Ce buccin argus, tel que l’auteur le le poffede, porte deux pouces de longueur fur quinze lignes de largeur. : | _ ARLEQUINE. Porcellana ovata , lineis vel poriäs, flis ex fufco mediocricer rubefcentibus ubique & in om- ra fenfu per feriem catenatis; innumeris maculis caf- tavers , lividis, ceruleis , cinereis, lucidè & regulariter >... À si efformantibus , exornata © eleganter depiifa ; in uträ- que extremitate [ulcatä duabus maculis fubnigris no- tata ; 1/5 complanaté ex albido Liwido ; in utroque La- tere aliis maculis, rorundis , vel ficut tigrinis fignaca veftis arlequine norine donata. Coquille univalve trés diftinguce dans le genre des porcelaines; elle eft d'une figure ovoïde & très voñtée. On l'appelle l’arlequine à caufe que toute fa furface extérieure eft ornée d'un grand nombre de petites cafes on de taches à peu près rondes, ettogones & triangulaires , nuées de couleur maron , cendrée & azurée, occafionnées par une fuite & un enchaînement de filets déliés de couleur canelle ou brun rougeâtre ,avec une ou deux larges fafcies plus où moins diftinctes. Les côtés ou les flancs de cette porcelaine font tigrés de taches rondes, d’un beau noir fur un fond fauve-clair ou livide , qui eft la cou- leur de la bafe de cette coquille. Cette bafe eft appla- tie avec une ouverture prefque droite, dont la lévre & la columelle extérieure font garnies chacune de vingt-fept denticules rouge-bruns. Les deux extrémités échancrées font marquées de deux taches noirâtres. Cette porcelaine, qui préfente un émail très luifant , porte ordinairement un pouce neuf lignes de longueur fur treize lignes de largeur. Celle que l’auteur vient de décrire, d’après celle qu'il poffede , porte deux pou- ces & demi de longueur fur moitié moins de largeur. On la trouve dans les mers de l'Amérique méridionale & dans les Indes orientales. ARLEQUINE dite FAUSSE ARLEQUINE. Por- cellana ovata innumeris maculis cum lineis interruptis in longum duéfis, fulvis & fufeis in fundo ex albido & colore cinerco virefcente dense depiéta ; lineä fubalbid& per longitudinem in medio dorfo fignata 3 in lateribus maculis nigris & tigrinis notata ; bai complanata ; pleudo -veftis arlequine nomine donata. Cette porce- jaine, qui a la même forme que celle de la véritable ar- lequine, mais qui varie beaucoup par fes différens vo- lumes, en differe en ce que toutes les cafes ou le grand Di) s? A KR k nombre de taches ne font féparés & occafionnés que par des traits courts, interrompus, en forme de ha- chures, brunes & fauves , longitudinales, que l’on diftingue plus ou moins fur un fond gris - cendré & verd-céladon. Les côtés de cette porcelaine font tigres de noir fur un fond livide ou couleur de chair, dans certaines efpeces; & marquetées de taches rondes de diverfes couleurs , dans d’autres. La bafe ou le plan du côté de l'ouverture eft applati, blanchätre ou fauve- clair. On diftingue fur le dos de la faufle arlequine une trace longitudinale blanchâtre ou moins foncée en cou- leur que le refte de la furface. Rumpxivs, tab. 38. litt. M. Porcellana licterata feu arabica : Holl. Letter - hoorntje , of arabifch hoorntje, en arabifch lettres; la porcelaine à carac- teres , ou l’arabique , ou l'écriture arabique. GuazTiexi, tab. 16.litt.V. Porcellana fpiralis, lavis cinerea , ponderofa , laterious maculis nigricantibus do- natis , in dorfo lireä fubalbidä divifo , caracteribus & lineis quibufdam fulvis eleganter & densè depiita. M.d’Arcenvizze, Append.pl.2. lett. I. pag. 391. On croit voir, dans le compartiment de la robe de cette porcelaine quantité de petitestaches rondes, qui imitent lhabit d’arlequin dont elle a pris le nom. Ce compar- timent eft un affemblage de petites piéces ferrées l’une contre l’autre , d’une couleur d'un gris-bleu , fur ua fond travaillé en lignes droites , de couleur brun-rouge, & au milieu eft une barre un peu large qui tombe du haut en bas, de couleur gris-bleu. Sa bouche & fes extrémités n'ont rien de fingulier. | ARMILLA ; nom que les Efpagnols donnent, fui- vant Belon, à une coquille bivalve du genre des cames. C'eft l'efpece que M. Adanfon appelle la clouiffe. Voyez Czroursse. ARROSOIR ou PINCEAU DE MER. Tubulus marinus glandifer | criffatus & nodofus; feutubulus rec- tus , leviter intortus , nodofus , capite convexo, glandis anftar , irnumerts exiguis foraminious pervus cribrato 3 PA RU R s3 infinitis tubulis capillaribus adharentibus criflulam effor- mantibus in bafi circumdato , infignitus, candidus, & in un extremitate apertus. Nom donné à une coquille du genre des tuyaux de mer, dont la couleur eft toute blar- che. Sa forme eft droite quoiqu'un peu tortueufe, remar- quable par une extrémité ou une tête arrondie, & con- vexe comme un gland, percée à jour par une infinité de petits trous , couronnée à fa bafe d’une efpece de crête ou de fraife faillante & platte qui, en la confidé- rant de près, eft formée par un affemblage d’un grand nombre de tuyaux capillaires , accolés & attachés les uns contre les autres, comme autant de rayons qui partent de la circonférence du gland. C'’eft au-deflous de cette fraife que le gros tuyau prend fon origine en diminuant de groffeur jufqu’à l’extrémité ouverte , & en formant une furface un peu raboteufe , & des efpe- ces de nœuds à diverfes reprifes. L'ouverture de l’ar- rofoir regne dans toute la longueur. du tuyau, jufque dans l'intérieur de la tête ou du gland. Ceite coquille, qui eft très diftinguée parmi les tuyaux de mer , nous vient de l'île d'Amboine , une des Moluques en Afie, dans l'Océan oriental. Sa longueur peut avoir depuis trois ou quatre pouces jufqu'à fix ou fept , fur un pouce, ou quinze ou feize lignes , de diametre dans l’ex- tenfion de la fraife. Rumpruarvs,tab. 41. n. 7. Holl. Venus fchacht; le tuyau de Vénus. GUALTIERI , tab. ro. litt. M. Tubulus marinus regulariter intortus radiciformis , perfonatus ,capite con- vexo , criffato , foraminibus minimis pervio, candidiffs- .mus & rariffimus. M. d'ARGENVILLE, pl. 3.lett.G.p. 195.Ce tuyau eft appellé le pinceau de mer; en effet, fa tête eft gar- nie d’une fraife, & d'un gland percé de petits trous, remplis d'une infinité de filets , qui reffemblent aflez aux poils d'un pinceau. Sitôt que ce poiflon teftacée eft hors de l’eau , tous fes filets tombent; &, vous voyez alors un tuyau blanc, mince & creux , qui va en dimi ï D ii) ç4 M RE T nuant jufqu'à l’autre extrémité, formant quelques replis d'efpace en efpace. Comme il eft percé dans le gros bout d’une infinité de trous ; il peut fort bien s’appel- ler l’arrofoir , & non pas comme quelques-uns ont voulu le brandon d'amour ; qui peut fignifier à peu prés la même chofe que le terme hollandois , Venus-fthacht. ARTIMON ENTORTILLÉ , où VOILE ROULÉE , autrement FUSEAU AILÉ. Bucci- num canali brevi , leviter truncuto & recurvo ; novem fpiris , plurimis coffis coronatis , vel in longum canali- culatis ; labroalato in ambitu finuofo & duplicirer fulcato diffinétum ; colore rufo & candido nebulatum , & paulif per fafciatum , fufs alati nomine aliquando donatum. Coquille univalve du genre des ailés de l’efpece des faux-fufeaux. Sa forme eft fort allongée avec une vo- lute étroite, très élevée , compofée de neuf fpires réu- nies les unes aux autres, par une efpece de moulure, & garnies d’une infinité de côtes ou de cannelures lon- gitudinales, qui s’allongent quelquefois jufque fur le corps de la coquille du côté de l'ouverture : cette ou- verture eft longue , étroite, avec une lévre étendue en aile un peu rentrante, dentelée légérement en-dedans, finueufe ou inégale dans fon bord, & doublement fi- nueufe. La columelle extérieure eft élevée en boffe, prefque droite, très unie , & fe termine par un canal court, un peu recourbé & échancré. Toute la furface extérieure de cette coquille eft d’un blanc nué de fauve roux , principalement fur le corps ou le dos qui porte quelques tubercules en forme de boffes , & fur lequel on diftingue quelques fafcies étroites. La furface inté- rieure eft d’un blanc très beau. Ce fufeau ailé vient des grandes Indes ; fa longueur peut avoir depuis deux pouces jufqu’a trois & demi au plus, fur deux tiers moins de largeur. RumPHIus , tab. 36.littt O. Eprdromis ; Hoil. Opgerolde-bezaantie ; le petit mât de mifaine roulé ou entortillé. M. d'ARGENVILLE, pl. 9. p.24. dett. F. Ce buccin, V. 24): 04 S$ de couleur fauve, fe diftingue des autres par une cla- vicule très longue, à neuf étages , & par une lévre ailée. L’artimon entortillé, ou le fufeau ailé, varie dans fon efpece par lépaiffeur de fa lèvre ; mais principalement dans fes fpires qui font quelquefois unies , mais elles portent toujours un cordon faillant qui fuit la ligne fpirale. ARVAN ; nom que M. Adanfon donne à une co- quille univalve du genre de la vis, en latin serebra , dont celle-ci forme la quatrieme efpece ; elle a plus la forme de vis que celles appellées le miran , le rafel & le nifatt On peut regarder la coquille de l’arvan comme un cône arrondi à fa bafe , & qui s’allonge & diminue également jufqu’au fommet , où il fe termine en une pointe très fine. La longueur des plus grandes ne pañle pas treize lignes : elle eft quadruple de leur largeur qui n'a que trois lignes un quart. Elle eft compofée de douze ou treize fpires exacte- ment plates ou fans renflement , de maniere qu’elles ne paroïfent diftinguées que par un petit fillon qui les fépare les unes des autres. Ces fpires font toutes cou- pées par un grand nombre de fillons fort légers, qui fuivent la longueur de la coquille Ce font autant de termes & de marques de fon accroiflement. L'ouver- ture eft à peu près femblable à celle du miran; mais deux fois & demie plus courte que le fommet. L’e- chancrure fupérieure eft large & peu profonde. Sa lévre gauche n’a qu'un pli léger. Le fond de la couleur de cette coquille eft blanc-fale, qui devient agathe dans la moitié fupérieure de chaque fpire. Il n’y a pas de coquillage plus commun fur la côte fabloneufe du Cap-verd que cette vis. LisTERr , Hift. conchyl. tab. 837. fig. 64. Bucci- num dentatum claviculé longiffimä , ffriis densè radia- tum. RumPxivs ,Muf. pag. 100.art. 10, tab. 30. fig. J. Strombus decimus chalybaus. D iv 56 A :S PETIVER, Gazoph. vol. 2. cat. 261. tab. 75. fig. 6 Unicornu indicum minus , orbibus ffriais. Lancivs ,Meth. pag.45. Turbo apertus, canalicu- latus , reétiroftrus , ffriatus. KLEIN, Tent. pag. 27.fpec. 1.B. n. 1.b. Srrombus acularis; afper; chalybea, fprris fulcatis , ex ceruleo cha- lybeis , aliquando albis ,nigredine afperfa ; RUMPHIT. Ejufdem , ibid. pag. 28. fis. B. n. 6. Srrombus acu- laris ; afper ; firhunculus , fuper fpiris convexis perpen- diculariter dense ffriatus ; LISTERI. ASTRO-LEPAS. Lepas depreff[a , feptem vel decem coffis e vertice vel centro in totidem aculeis extra circum- ferentiam produétis radiata ; albido & nigro maculata : Affro-lepas appellata. Coquille univalve du genre des lepas ou patelles d’une forme comprimée, chargée de côtes que l’on peut compter depuis fept, neuf ou dix, jufqu'à douze qui partent du fommet ou du centre de la coquille, pour fe diftribuer & s’allonger au-delà de fa circonférence , comme autant de pointes en forme de rayons. Toutes ces côtes {ont concaves en-deffous, & inégales d’une maniere alternative dans quelques efpe- ces. Toute la furface extérieure ou le côté convexe eft mêlé de noir & de blanc. L'intérieur eft ordinairement d’une blancheur azurée. Les aftro-lepas varient par le nombre deleurs rayons; ceux qui n’en ont que fept, for- ment une étoile aflez diftinéte dans le fommet, & ne paflent guere un pouce de diamétre , tandis que les efpeces noires à longues pointes ont jufqu’à près de deux pouces de longueur , ou dans le grand diamétre. Ces lepas viennent des Indes. RumpPxivs, tab. 40. litt. B. Lopas feu Lepas , & patella ; Holl. Lampje ; le lamperon. Ejufdem, ibid. litt. K. Werruca teftitudinaria. La ver- rue de tortue ; Holl. Schilpads - luys , of Schilpad-pok. GUALTIERI, tab. 9.litt.I. M. O. Parella limbo Laci- nzato , feptem profundis & craffis ffrits radiata | albida ex nigro maculata , intäs in centro maculä piceä infeéta. M. d'ARGENVILLE, pl. 2. lerr. M. pag. 188. Un Air. JA s7 lepas partagé en fept côtes, partant du fommet & for- mant, à l'extrémité de fon contour, une étoile fur un fond Mic . imêlé de taches noires. * ATTACHES des mufcles dans les animaux teftacces; ce font les endroits des coquilles où les mufcles du corps de l’animal s’attachent, & que l'on reconnoît par des taches enfoncées dans rep des battans des coquillages bivalves. Voyez Muscre. AVAGNON où LAVIGNON : 5 nom que lon donne dans le pays d’Aunis, & dans le Poitou à des coquillages bivalves du genre des tellines. Voyez LAVIGNON. AVELINE. Buccinumterreftre , parvum , depreffim , Jeptem fpiris in acumine definentibus confins ; labio fimbriato , aperturä anguffa abfque canali , & urrinque fingulariter dentatä; colore fufco & maculis fuftis depic- tum & nebulatum. Coquille univalve terreftre du genre des buccins , ainfi appellée à caufe de fa forme. Elle eft applatie , affez large , compofée de fept fpires peu diftinétes , en parties pr comme le refte de la co- quille & légerement ridées. L'ouverture, qui eft fingu- liere, “HERO: en partie fermce par des derrs qui éma- nent ide la columelle & de la lévre. Cette lévre eft ceintrée & repliée en-dehors en formant un bourreler. Toute la furface extérieure de ce petit buccin eft nuée de couleur fauve & marbrée de taches brunes. Quelques Conchyliologiftes nomment cette coquille, la gueule de loup, a caufe de fon ouverture, & donnent le nom d’aveline à un autre petit buccin plus connu fous la dénomination de la petite oreille de Midas. Le buccin terreftre , appellé l’aveline , fe trouve dans Pile d'Amboine. Il porte quinze lignes da longueur fur neuf de largeur. GuazTirrt, litt. H. tab. 4. Turbo terreftris infigni- ter ventricofus , umbilicatus ore anguffo oblongo utrinque dentato , colore fubflavo , & maculis fufcis nebulatus , & variegatus , ex montibus Amboine. pins , tab, 27. litt, |, Cochlea ie La 55 A UM coquille de pluie. Holl. Toovenaar, of toover flekk ; la forciere ou le limaçon enforcelé. | M. d'Arcenvriee , pl. 9. lite. T. C’eft un buccin d’un très beau poli & bariolé de brun : il ne fe diftin- gue que par fa bouche d’une forme finguliere , & qui eft garnie de dents des deux côtés. AUMUSSE. Voluta conoïdes oëto fpiris paulifper concavis , minutiffime & leviter ffriatis , mediocriter exertis compofita ; formé latä , teffâ tenui, colore fla- vido rufefcente depitta, & uné fafciä diffinéta. Coquille univalve du genre des cornets ou volutes coniques , dont la forme eft large, compofée de huit fpires un peu concaves , légerement ftriées, & médiocrement élevées. Ce cornet a la coquille mince ; toute fa furface exté- rieure eft nuée & bariolée de couleur jaune-roux , ta- chetée fur la volute de blanc , ainfi que dans une large fafcie qui traverfe le milieu de la coquille. On remar- que, vers fon extrémité oppofee au (et , des ftries obliques ; ouverture eft étroite avec une lévre mince & tranchante. Le cornet, appellé laumuñle, parvient quelquefois à un très gros volume , c’eft-a-dire qu'il peut avoir jufqu’à quatre pouces de longueur au moins fur un pouce & demi de largeur. RumPHIVS , tab. 31. n. $. Holl. Groote olyve- band toot ; le cornet olivâtre à grande bande. GUALTIERI, tab. 21. Mitt. E. Cochlea conoïdea , maximé , umbonatä , in acumen obtufum ffriatum defi- nens ; rubiginofo colore diverfimode notata ; in medio fafciä circumdata , ambone ex albido & fufco radiatim maiulato. $9 Le ne eee De CS D ATE Bayer ; nom que M. Adanfon donne à une coquille bivalve , qui eft la quatrierne efpece . de lhui- tre. Sa coquille eft prefque aufli épaifle que celle du garin , mais fort applati & prefque ronde ; fouvent même fa largeur , qui eft de trois pouces , excede d’une quatrieme partie fa longueur , prife du fommet à Pex- trémité oppofte. Une quinzaine de groffes cannelures triangulatres, & garnies ordinairement de pointes ap- platies en forme de crête fouvent rameufes , prennent naiflance du fommet qui eft pointu, & vont fe répan- dre , comme autant de rayons, fur fa circonférence. Il n’y a de différence entre le battant fupérieur & l'inféricur, qu'en ce que le premier ne fait point de creux intérieurement vers le fommet ; d’ailleurs ils ont Ja même épaifleur ,& chacun quinze dents triangulaires en zigzags, qui font l'alternative avec les quinze can- nelures. Au dehors cette coquille eft couleur de rofe ; elle eft blanche au dedans, & bordée d’un pourpre foncé. La tache livide, qui défigne le lieu de Pattache du muf- cle, eft placée beaucoup au-deffus du milieu de la lon- gueur des battans & vers leur droite. M. Adanfon à obfervé la coquille du bajet autourdes îles de la Magdelaine , où elle n’eft pas fort commune. Elle s'attache aux rochers par le battant inférieur. RumPHIvs,Muf. pag. 156. art. $. tab. 47. fig. C. Offreum plicatum mayjus. Lancius, Meth. pag. 82. Ofreum ffriatum firiis peculiaribus. KLEIN, TVent.pag. 125.fpec. O.n. 3. Offreum plica- tum majus,teftà craffà, nlicis laciniatis, [eu clavatim mu ricatus : mufcofa& falfilaginola,intès alba, limbo nigro. BANDE ou BANDELETTE ; terme de Conchy- hologie , qui exprime les cercles plus ou moins colo- 60 B A R riés qui environnent la furface d’une coquille : il eft fynonyme à ceux de fafcie & de zone. Les Conchy- liologiftes difent un amiral à deux ou trois bandes. = BARILLET ; nom donné à deux petits coquiilages terreftres du genre des limaçons , à caufe de leur for- me. M. Geoffroi, dansfon traité des coquilles , diftin- ue le grand barillet d’avec le petit bariller. BARILLET , dit GRAND BARILLET. Co- ehlea teffä fubcylindraceä obtufa, labro albo rejlexo, fpiris oéto. La couleur de ce limaçon terreftre tire fur le fauve, & eft un peu tranfparente. Sa figure eft à peu près cylindrique , comme celle d’un petit tonneau ou baril , ce qui l’a fait appeller barillet, fes volutes formant comme les cercles d’un baril. Son fommet ne fe termine pas en pointe ; mais il eft mouffe , obtus & arrondi. On compté huit volutes fur cette coquille, & même prefque neuf ; fon ouverture eft ovale avec des rebords fn de lévres de couleur blanche, & une arrète,de même couleur, formée en feuillet, au milieu de l'ouverture. On la trouve parmi les moufles humides, &z fous les pierres, dans Les jardins & dans lescampagnes. Cette coquille terreftre telle que M. Geofroi en fait mention, pag. $6 , a deux lignes & demie de longueur. BARILLET , dit PETIT BARILLET. Cochlea teffà fubcylindraceä obtifà , labro albo reflexo , fpiris fex. Cette coquille, qui eft une varieté du grand ba- rillet, eft également mentionné par M. Geoffroi , pag. 59, & n’en difiére que parce qu'elle n’a que fix fpires , & qu’elle eft plus petite de plus de moitié, On la trouve dans les mêmes endroits que le grand barillet. Lixxzæus, Faun. fuec. 1301. Cochlea, teft& fub- pellucidä , fpiris fex dextrorfis , fubcylindracea obtufa. Lianzævs, Syft. nat. edit. 10. pag. 767. n. 568. Turbo, tefta turrita, obtufa , pellucida | anfraétibus Jecundis, apertura edentula ; vuleo mufcorum. Lister, Angl. 121. tab. 2. fig. 6. Buccinum exi. guum,flavum, mucrone obtufo , feu cylindraceum. M. d'Arcenvizze, Conchyl. append. pl.9. fige 114 RS: [a Rien n’eft fi petit que la figure du limaçon nommé ba- rillet ; fa couleur eft aurore , ainfi que fa fpirale tra- verfée par cinq cordelettes relevées du fond ; fa bouche eft contournée, d'où fa tête, garnie de cornes fort cour- tes , fort médiocrement. BARNAQUE ou BERNACLE, en Bretagne BER- NACHE. C'eft une eipece d’oifeau marin , que l'on prétend croître & fortir de la conque anatifere , dont l'étymologie lui eft venue pour cette raïfon , de deux mots latins, anas canard, & ferre , porter ; c’eft-à- dire , une coquille qui porte un canard. C’eft de-la que plufieurs auteurs ont fait une hiftoire peu probable, & dont on fait encore aujourd’hui le récit en divers endroits; c’eft même une tradition aflez répandue fur les côtes de France pour la rappeller. Les barnaques, ou bernaches, font leurs nids dans des amas de diverfes coquilles & dans les plantes ma- rines qui s’attachent ordinairement aux vieux bois des vaifleaux ; on dit qu’elles tirent leur origine aufli de l'écume de la mer; d’autres affurent qu’elles fortent des coquilles, & s’attachent aux arbres. Rien n’eft plus vrai, dit M. d’Argenville, qu'il y a des poiflons dans ces fortes de coquilles ; mais il eft faux que des oifeaux marins ou les barnaques y croif fent naturellement , & que ce poiffon fécondé par l’ar- deur du foleil fe change en oifeau. Les barnaques, font leurs nids dans les coquil- lages ; prêts à pondre, ils béquetrent les poiffons qui font renfermés , ils les obligent de fortir, & met- tent leurs œufs à leur place. Quand les petits font aflez forts , ils rompent leurs prifons pour prendre le vol. Il pourroit aufli arriver que, comme la conque anatifere s’ouvre dans la mer, elle laifle entrer l'œuf de la barnaque qui eft très petit , molafle , & environné d'un mucilage par lequel il fe colle aux différens corps qu'il rencontre : cet œuf ainfi attaché au poiflon de fa conque anatifere en tire fa nourriture (en vrai para- fire ) ainfi que de l'eau de la mer. G2 DR UE Plufieurs naturaliftes ont confidéré la barnaque comme une efpece d’huitre ou de moule qui fe trouve principalement dans les îles qui font à occident d'E- coile : c'eft pourquoi Boyer appelle la barnaque, Poie d'Ecoffe, qui eft un autre oifeau que la macreufe. Ces fortes d’oifeaux aquatiques,extrémement communs dans les parties feptentrionales de l'Angleterre & de E- cofle, ont fourni à un auteur la matiee d’une fable. Il prétend que ces oifeaux font produits de la coque d’un fruit, qui venant à tomber dans la mer , s'ouvre & laifle fortir les jeunes barnaques. On lit auffi dans l’hiftoire générale des voyages , que lorfque les bâtimens an- glois furent de retour au port de Londres , après le troifieme voyage des marchands de cette nation , on trouva les quiiles toutes couvertes de certains coquil- lages longs de deux pouces, & affez gros pour y faire eatrer le petit doigr. L'auteur du voyage dit que c'eft de !afubftance glaireufe qui fe trouve dans ces coquil- les, que fe forment les barnaques : il ajoute que les vaiffleaux, qui viennent d'Irlande, ont aufli quelquefois à leurs quilles des coquillages de la même efpece qui g'ont qu'un quart de la longueur des précédens, & de de lafubftance glaireufe qui fort de leurs coquilles, ont formés les barnaques qu’on voit en Angleterre. BARNET. M. Adanfon appelle ainf un coquillage operculé du genre du buccin, dont celui-ci eft la pre- miere éfpece Sa coquille eft petite, épaiffle & figurée comme un ovoide obtus à fon extrêmité fupérieure, & fort pointue au fommet; elle ne pañle guere fix lignes en longueur, fa largeureft une fois & untiers moindre. Lesonze fpires, qui la coimpofent, font lifles, polies, applaties, excepté la premiere, fort ferrées & peu di- finguéesles unes d’avecles autres. Le fommet a moitié plus de longueur que de largeur, & moitié plus de longueur que la premiere fpire. | L'ouverture eft elliptique , aiguë par le bas, où elle forme un canal étroit avec une légere échancrure , arrondie par le haut, & une fois & demie plus longue B A R 63 que large. De fon extrémité fupérieure fort un canal court, évafe & coupé fur le dos de la coquille par une échancrure qui a plus de profondeur que de largeur. Sa lévre droite eft obtufe & fort épaifle , quoique fans bordure , peu évafée , prefque droite, & garnie inté- rieurement de huit petites dents artondies. La lévre gauche eft arrondie, courbée au milieu en portion de cercle, couverte d'une petite plaque luifante, unie, fans bourrelet , & comme légerement ridée au-dehors vers fon extrémité fupérieure. Toute la furface extérieure de la coquille du barnet eft recouverte d’un périofte membraneux, rouffètre, fi mince & fi tranfparent qu’on voit parfaitement fes couleurs au travers. Son fond eft blanc-fauve , ou brun, fans aucun mêlange dans quelques-unes; mais il eft ordinaire à la pläpart d’être brunes, tâchetées de points ronds & blancs, difpofés regulierement en quincon- ce , ou bien d’être blanches, veinées ou couvertes d’un réfeau brun-rougeûtre. L'âge & le fexe du barnet caufent quelques variétés dans la forme de fa coquille. M. Adanfon à remarqué que les plus jeunes ont proportionnellement moins de longueur, moins d'épaifleur & moins de fpires ; que l'extrémité fupérieure eft moins obtufe; le canal de l'ouverture plus allongé, prefque fans échancrure ; enfin ae ont la lévre droite fort mince , tranchante & ans dents. Quelques-unes des vicilles ont aufli la plû- part de ces caracteres ; ce font les femelles. Mais il y à une autre particularité qui eft coim- mune prefque à toutes les vieilles coquilles, foit mâles ou femelies ; c’eft que lorfqu’elles ont atteint le nombre d’onze fpires , elles fe caflent par l'extrémité du fom- met , de maniere qu'il ne refte que les ver à cinq {pires d'en-haut ou de fa bafe. M. Adanfon en a fait repréfenter une efpece à la p/. 10. dans cet état. Ce n'eft pas ici le lieu d'examiner , dit l’auteur, par quels moyens. l'animal exécute cette fépararion dans une coquille auf dure & auf épaifle que left 64 BP A KR celle-ci dans fa vieillefle. Il fui: de favoir que les fix fpires du fommet fe détachent dans la plus grande partie , auflitôt après qu’elles font parvenues à leur pé- riode de grandeur , & qu'il y en a fort peu dans lef- quelles la féparation prévienne ce terme. Cette propriété de cafler fa coquille à un certain âge, & dans certaines circonftances, n’eft pas bornée à ce feul coquillage; on la obfervée dans une efpece de limaçon terreftre du Languedoc , dont Lifter a donné la figure dans fa Conchyliolosie , & l’on verra qu'elle leur eft commune avec un autre coquillage marin nommé le popel. C’eft autour de cette coquille, fur-tout de la variété dont la couleur eft blanche vei- née de brun , que fe forme une petite efpece de mille. pore à mammelons. Cette millepore la défigure telle- ment qu'on ne peut en reconnoitre la forme & les contours, qu'en la dépouillant entierement. Comme elle eft habitée ordinairement par un petit crabe de Jefpece de ceux que l’on appelle foldat , ou bernard lhermite; cet animal en prolonge l’ouverture en fpi- rale, à peu-près comme auroit fait le limaçon vivant, dans toute l'épaifleur de la millepore qui eft de près d’une ligne. Cette coquille, ainfi incruftée & recou- verte de la millepore , emprunte la figure d’un ovoide obtus à fes extrêmités, long de quatre à fix lignes, fur trois à quatre lignes de largeur. Sa couleur eft noirä- tre au dehors; mais lorfqu'elle a roulé quelque temps fur le rivage, fesmammelons en s’ufant, prennentune couleur blanche , femblable à celle qui regne dans fon intérieur. Lifter a figuré une de ces coquilles dans ce dernier état au bas de la planche $8$ , de fa Conchy- Hologie. L'animal du barnet a la tête petite, cylin- drique, de longueur & de largeur à peu près égales, & légérement échancrée à fon extrémité. Les cornes font prefque cylindriques, obtufes au fommet, & de moitué plus longues que la tête, fur les côtés de la- uelle elles font placées vers fon extrémité antérieure. les ont quatre à cinq fois plus de longueur que de largeur B A R 6$ Jargeur, & font renflées médiocrement à leur origine. Les yeux font deux petits points noirs peu faillans, placés à la racine même des cornes, fur le renflement qui eft à leur côté extérieur. La bouche paroît comme un petit trou rond , percé au-d flous de la rête vers le milieu de fa longueur , d'où fort continuellement une trompe cylindrique, de longueur prefque égale à celle des cornes, & qui paroît divifée à fon extrémité en deux petites lévres , au milieu defquelles on apperçoit une petite ouverture ronde. | Le manteau eft une membrane fort mince, qui s'é- tend fur la furface intérieure de la coquille, & fe re- plie en un tuyau cylindrique, qui fort d’une longueur égale à la cinquieme partie de la coquille , par une échancrure , en fe couchant un peu fur la gauche. Le pied eft petit, de figure elliptique, arrondi à fon extrémité antérieure, qui efttraverfé par un fillon pro- fond , accompagné d'un autre filon fort court & lon- gitudinal ; l’autre extrémité eft pointue. Sa longueur eit quadruple de fa largeur , & une fois moindre que celle de la coquille. À la racine du pied vers le milieu de fa longueur , eft attaché un opercule cartilagineux, de figure elliptique , près de deux fois plus long que Jarge , & environ quaire fois plus court que la coquille. Tout le corps de l’animal, vu en-deflus , eft d’un blanc pâle , racheté de petits points elliptiques & rougeñtres; regardé en deflous , il paroît d’un blanc fale, fans au- cune tache. Ses cornes font rougeitres au milieu, & cendrée ou blanc-fale aux extrémités. On voit par cette defcription que le genre du buccin ne différe de la pourpre que par la figure des cornes, par la fituation des yeux qui font à leur bafe, & par la Jangue ou trompe qui fortcontinuellement de fa bouche. M. Adanfon n’a point obfervé de coquillage auffi abondant que left celui-ci dans la pointe méridionale de l'île de Gorée. Lrsrer , Hift. conchyl. tab. 929. fig. 24. Buccinum barbadenfe. Tome I, E 66 » & © | Kzs1N, Tent. pag. 53. fpec. 7. Epidromus ocu- latus. BATTANS ou VALVES DE COQUILLAGES. Ce font les écailles ou les pieces qui forment les gen- res & les efpeces que l'on nomme bivalves & multi- valves ; comme les huîtres, les moules, les cames, les conques anatiferes , &c. Voyez les mots BIVALVES &c MuiTIVALVES. BEC. Terme de Conchyliologie qui exprime dans les coquilles univalves l’extrêmité oppofce au femme, ou le canal lorfqu'il eft petit, mince, ou recourbé en forme de bec, comme il arrive dans les efpeces ap- pellées la brive , la grimace & d'autres. Le terme de bec eft quelquefois aufhi employé pour les fommets des bivalves, lorfqu'ils forment le crochet, comme dansles anomies, les cames-cœurs, les tellines ,les moules, &c. BECASSE ou TETE DE BECASSE. Nom donné à pluñeurs coquillages univalves , du genre des pour- pres, à caufe de leur forme. Les Conchyliologiftes diftinguent les efpeces qu'ils nomment la bécaffe pro- prement dite ou la tête de bécafle, la grande bécaffe épineufe, la petite bécafle épineufe ou la bécafline, & plufieurs variétés que l’on nomme chaufles - trapes. Voyez ces efpeces. BECASSE , die GRANDE BECASSE ÉPI- NEUSE. Purpura magna fpinofa, feu purpura tranf- verfim canaliculata & ffriata; in fpiris , in corpore fubrotundo , & in canali roftrato , maxime elongato cenut , longiffimis aculeis vel fpinis , per feriem & lon- gitudinem , in triplict vel quadruplict ordine repula- riter armata & fingulariter inffruéta.; aperturä ellip- ticâ, & colore fubalbido. Coquille univalve du genre des pourpres à long canal. Son corps eft arrondi, garni de cannelures & de ftries tranfverfales , interrompues par trois côtes longitudinales, armées de pointes ou de longues épines déliées, femblables à des arêtes les plus aiguës, lefquelles fe prolongent, ou continuent de garnir un canal très long & mince, en fe diftribuans B:.E.6 67 de chaque côté en compartiment de peigne jufqu’à fon extrémité. Ce canal eft allongé comme un tuyau & même comine le bec d’une bécafle. L'ouverture de cette pourpre, qui eft elliptique, eft bordée d'un côté d’une lévre dentelée, & de l’autre d’une columelle extérieure unie, qui forme une feconde lévre paralelle à la pre- miere. Cette coquille finguliere eft totalement blan- châtre ; elle peut avoir jufqu’à plus de fix pouces d longueur. On la trouve dans les mers des Indes. Rumpruivs, tab. 16. n. 3. Species tribuli. Efpece de chauffe-trape. Holl. Dubbelde getakte fpinne-kop; Paraignée à double rangée de pointes. Guazriert, tab. 31. litt. À. À. Purpura reéro- Jfra , mucronata , ftriata, & muricata aculeis acu- ts sectis , nonnullifque incurvis, canaliculo longif- Jfémo fimiliter muricato , fubalbida. Ejufdem , ibid. Îitt. B. Purpura reétiroftra, friata, mucronata, muricata aculeis fpiffioribus acutis , lon- gts, reélis, nonnullis incurvis , canaliculo longiffimo fimiliter , infigniter muricato : nam in hac purpurä fep- term funt aculeorum ordines , ita ut difficillimum fit eos omnes , prouti funt, exaéfiffimé delineare tota ef fub- albida. M. d'Arcenrrrze , pl. 16.lett. A. Cette pourpre eft extrêmement belle, Sa couleur eft jaunâtre, & fa queue très longue, garnie de grandes pointes, donton diftingue quatre rangées entre deux. Son corps can- nelé & fa clavicule font élevés & garnis de longues pointes qui fuivent les rangées de fa queue. On l'ap- pelle la grande bécafle épineufe. BECASSE, dite TETE DE BECASSE. Pur pura canalr longo roffrato ; feptem foiris convexis cla- viculata ; tribus coffis fimbriatis , inffruéta ; ftriis tranf- verfis tuberofis inequalirer ffriata , coloribus ex fulvo & fufco purpurafcentibus , nigricantibufque maculata , variegata © lineata ; in aperturâ ellipricé vel maximè : ovatà coloribus rofeis & carneis lucidè fplendens : caput Jeopalacis dia. Cette pourpre repréfente aflez bien E ij 63 BE. € dans fa forme une tête de bécafle. Son corps arrondi, ainfi que fa clavicule qui eft compofée de fept fpires convexes ou bombées, font garnis de trois côtes lon- itudinales frangées , difpofees à égale diftance, char- gées de ftries tranfverfales , inégales , & rehauflées de trois rangées de petits tubercules. L'ouverture eft d'une figure elliptique avec une lévre tranchante & une co- lumelle extérieure parallele en formant une feconde lévre ; ce qui donne à cette ouverture la figure d’une efpece d’entonnoir. Sa furface intérieure eft unie, luifante , & nuée de couleur de chair & de rofe. Cette columelle & cette lévre fe prolongent confidérable- ment pour former un canal mince, droit, entr'ouvert & chargé de petites pointes peu faillantes. Toute la furface extérieure de cette pourpre eft tachetée , mar- brée & rayée de fauve & de brun pourpré & noirâtre fur un fond couleur de chair. Sa longueur peut avoir jufqu’a plus de trois pouces. Cette coquille varie beau- coup par le volume du corps, ainfi que par la longueur de fon canal. Rumruius, tab. 26. litt. F. Hauffellum ; Holl. Scheppertje, fnippe-kop ;un épuifoir ou un inftrument pour vuider l’eau , ou la tête de bécaffe. M. d'Arcenvizze, pl. 16./lett. B. pag. 257. Cette pourpre fe nomme la bécafle à caufe de fa figure. Le fond de fa robe eft fauve , rayé de lignes & de taches brunes & grifes ; elle eft couverte de rides, de canne- lures raboteufes, & de tubercules , avec une clavicule aflez élevée, & une queue extrêmement longue & can- nelée. Sa bouche paroît bordée d’un liferé couleur de chair. BECASSINE ou PETITE BECASSE ÉPINEUSE. Purpura canal: longo , roftrato , bifido , & recurvo ; in tribus coftis aculeis armata ; feptem fpiris exertis volutata 3 ftriis tranfverfis tuberofis ftriata ; colore fulvo livido vel fubpurpureo nebulata. Cette pourpre, qui eft une variété de l'efpece appellée la chauffe-trape, porte une volute élevée en pyramide, compofée de fept fpi- , 18 20 D 4 69 res bombées , garnies ainfi que le corps de [a coquille de trois côtes longitudinales , armées d’épines moyen- nement longues, & en petit nombre qui s'étendent jufqu'à garnir également le canal qui eit aflez long, mince, Force tdourbé à fon extéue Taile la furface extérieure de la bécafline coquille eft à ftries circulaires relevées régulierement de petits tubercules ; fa couleur eft fauve-clair , ou tirant un peu fur la pour- pre. La columelle extérieure & la lévre forment une ouverture ovale. Cette pourpre , qui fe trouve dans les mers de l'Amérique, a depuis deux pouces jufqu’à deux ouces & demi de longueur fur moitié moins de largeur. BEC DE CANARD. Tellina ex utrâque parte pa- tens , folenis ad inftar | apophyft latâ & complanatä znteriore diflinéfa ; colore cinereo depiéta , ex mari me- diterraneo. Coquille bivalve du genre des tellines béantes, ainfi appellée à caufe que fes côtés font arron- dies en bec de canard. Les fommers font contournées de maniere à ne pouvoir fe joindre. L'intérieur des battans eft en partie rempli d’une excroiffance platte & d’une fubftance extrêmement dure & pierreufe. Lorfque Ja furface extérieure de cette telline eft dépouillée d’un drap marin noirâtre , & qu’elle eft polie, elle devient d'un gris- cendré, & veiné de couleur plus foncée. Sa charniere eft cmpofée dans les deux valves d’une lame tranfverfale applatie , terminée par une petite dent dans lune , & par une cavité correfpondante dans l’autre valve. Cette telline , qui eft épaifle & pefante, fe trouve dans la mer méditerranée; elle peut avoir juf- qu'a près de deux pouces de largeur fur fept à huit li- gnes de hauteur. RumpHivs, tab. 45. litt. P. Roffrum anatis ter- ium. Holl. Deerde einde-bek ; la troifieme efpece de bec de canard. Ce Conchyliologifte donne le nom de bec de canard à deux autres efpeces de tellines ; fa- voir, à celle de nos mers que les anciens appellent la glycyméride, & à une variété de la troifieme efpece de l'auteur. Lire, O. E iij 70 B EN BEC DE PERROQUET ou ANOMIE A BEC DE PERROQUET. Poyez AxoMre. BÉNITIER ; nom que les Conchyliologiftes don- nent à deux coquilles bivalves différentes ; fçavoir, le bénitier peigne ou le petit bénitier, & le grand bénitier du genre des cœurs tuilés. Voyez ces ef- eces. BÉNITIER, dit GRAND BÉNITIER. Concha imbricata , maximä fpecie ; imbricibus breviffimis , vel potids ffriis fquammofis , undulatis , in [ex coffis la- tioribus & totidem fpatiis profundè alternatim excava- ers exafperata ; teffé valde crafsä, femi-margaritiferä, ex duritie, pondere, & albedine marmoris , diftinéa ; entüs lucide fplendens : aqua [acre vafculum fpariofiff- mum , necnon mertto appellata. Coquille bivalve, du genre des cœurs tuilés, qui parvient par gradation à un . volume très confidérable. Toute fa furface extérieure préfente fix larges côtes longitudinales, & autant d’ef- paces ou de cannelures proportionnées, profondes, & alternatives ; chargées de tuiles très courtes qui ref- femblent plutôt à des ftries lamelleufes , écailleufes ou couchées les unes fur les autres, & onduleufes , lef- quelles deviennent plus faillantes à mefure qu’elles ap- rochent de la circonférence des battans. Cette co- qe , qui eft le plus fouvent extrêmement épaile , ‘une fubftance demi-nacrée, a la blancheur du marbre dont elle égale aufli le poids & la dureté. La grande épaifleur de fes valves é trouve principalement vers Jes approches de leurs fommets. La charniere eft com- pofée d'une grofle dent dans l'un des battans, & de deux dans l’autre , lefquels fe logent dans leurs cavités correfpondantes. Cette conque bivalve eft appeilée le bénitier depuis que fes battans fervent pour cet ufage dans l'églife de faint Sulpice de Paris. On rapporte que cette grande coquille a été envoyée autrefois à François premier , roi de France, par la république : de Venife. Le grand bénitier peut avoir depuis fept ou huit > E: N > 1 pouces de largeur jufqu’à plus de trois pieds. Celle que lauteur poflede, pefe près de deux cens livres ; fon étendue depuis la partie latérale à l’autre ,oufa largeur, a trois pieds moins un pouce, fur un pied & neuf pouces de longueur, c’eft-a-dire, depuis les fommets jufqu'au point direét de la circonférence des valves. Ces fortes de grandes tuilées fe trouvent dans les mers des Indes orientales. AzprovanDus, de Teftaceis, pag. 446. Tricda- cnes ; la conque tricdane. Ce naturalifte, qui fait men- tion de cette grande tuilée , rapporte que fa coquille a un pied de longueur , qu'elle eft ondée & rude au toucher comme celle de Rondelet ; mais que fon poids eft fi confidérable quand fes valves font raffemblées , que cette conque pefe quinze livres, ( poids de pharma- cie); C'eft vers le côté où ces valves fe réuniffent, qu’el- les ont chacune deux doigts d’épaifleur en travers. La furface intérieure eft blanche & unie. Aldrovandus ajoute que cette coquille lui a été apportée de la mer rouge. Nos veram hic concham tricdacnen reprafentare exteriùs & interits putamus , ait Aldrovandus. Ef enim hec pedalis longitudinis , teffa undata, & fcabra, ut Rondeletii, féd magni ponderis : pendet enim ejus utraque teffa quindecim libras medicas ; eo loco quo fibz invicem conneëtuntur jingule duos digitos per tranfver- Jum crafle ; intus candicant & glabre funt. Allata mihi eff ex mari rubro. Voyez les mots TuiLéE & TRICDAXE. BÉNITIER PEIGNE ou PETIT BÉNITIER. Pecten utrâque parte aqualiter auritus ; valvä fupe- riore complanatà, inferiore extus maximè convexà , ire tüs profundè excavatà , infignis 3 leviter per longitudr- ner ffriatus ; extès colore caffaneo & fufco , intüs al- bido & fulvo nébulatus. La valve fupérieure de cette efpece eft plate, & un peu enfoncée en-deflus, char- gée de ftries applaties qui deviennent plus articulées & plus larges à mefure qu’elies s'étendent vers le pourtour du battant. La valve inférieure au contraire eft très E iv 72 B I G: concave, & par conféquent très convexe au-dehors : les fillons extérieurs, que l’on y diftingue, annoncent les cannelures internes, arrangées parallelement deux par deux, obfervant des diftances égales qui occupent un double efpace entrelles. Cette contre-partie eft de couleur marron & blanchâtre vers le fomimet; la valve fupérieure eft beaucoup plus foncée en couleur. La furface intérieure eft d’un blanc fali mêlé de fauve. Le ligament eft noirâtre, d’une forme triangulaire & fitué au milieu de la charniere. Cette charniere eft compo- fée de deux efpeces de moulures allongées, latérales fur les oreillons, réciproques dans les deux valves, lefqueiles fe logent dans les rainures correfpondantes. La forme de ce peigne , ainfi que la profondeur de fa valve inférieure, lui ont fait donner le nom de béni- tier : c’elt pourquoi l’on pourroit s’en fervir dans les maifons pour ce pieux ufage. Cette bivalve fe trouve dans les mers de l'Amérique, & porie ordinairement deux pouces de diametre. Le bénitier peigne ou le petit bénitier a fes variétés. Les uns font marbrés fur la convexité de la valve infé- rieure, tandis que d’autres font bruns & quelquefois blanchätres. Les Conchyliologiftes diftinguent auf une autre efpece qui tient du peigne que l'on appelle la fole en bénitier. Voyez SOLE EN BÉNITIER. BERDIN ou BERLIN ; nom que l’on donne en Normandie, aux coquillages du genre des lépas ou atelles. Vovez Leras. BEVERASA où PEVERAZA. On nomme ainfi à Venife , fuivant Belon, une coquille bivalve du genre des cames. Rondelet rapporte que les Vénitiens lui donnent aufli le nom de biverone. Voyez ce mot. BEZOARD ou CASQUE BEZOARD. Poyez Casoue BEzOARD. NP. BIGNI ; nom donné par M. Adanfon à une coquiile operculée du genre des pourpres à canal évafé. Elle ’a que fix lignes de longueur fur une largeur une fois moindre. $es fpires font peu renflées. Son ouverture : Al TRS : AND 73 eft fort évafée , une fois feulement plus longue que large. La lévre droite eft médiocrement épaifle, gar- nie au -dedans de douze ou quinze dents fort petites. La lévre gauche eft fimple, arrondie, fans plaque , fans dents & fans bourrelét. Sa couleur varie à l'infini. Son fond eft ordinairement blanc, & tout couvert de petites lignes longitudinales , ondées , qui font brunes dans quelques-unes, & fauves dans d’autres : quelque- fois il eft marbré de rouge-brun & de jaune , ou coupé par une petite bande blanche, ponêtuée de brun ou de rouge-brun, qui tourne fur les fpires. Au-dedans elle eft parfaitement blanche. Elle fe trouve en grande quantité dans les rochers de lile de Gorée. Lister, Hift. conchyl. tab. 827. fig. 49. Baccinum barbadenfe. Guaztrert, Ind. pag. & tab. 43. fig. B. Buccinum parvum , pruniforme., acuminatum , lave, ex carneo & albido obfcuré punétatum. Kzerx, Tent. pag. $o. fpec. 2. n. 4. Lagena ore longo angufto | rhrvgiè pitta & dentata. BIGOURNEAU; nom que Belon donne à des co- quillages univalves du genre des limaçons à bouche ceintrée ou des nérites. BILLE D'IVOIRE. Chama æquilatera , rotunda , convexa , uno latere finuvfo diflinéta ; fublard cuticul& tranfverfim ffriata, levis & lucide candefcens. Les ‘Conchyliologiftes nomment ainfi une coquille bivalve du genre des cames , à caufe de fa convexité & de fa forme prefque fphérique. La furface extérieure de fes valvés eft garnie d’un épiderme ou d’un drap marin très mince, formé de ftries tranfverfales, de vive ar- rête , & d'autant plus facile à fupprimer qu'il tient a la coquille. Lorfque cet épiderme ftrié eft enlevé, on découvre une couleur totalement blanche, & à laquelle on ajoute un poli luifant avec le fecours de l’art. Ses valves font épaifles, & font remarquables par un re- li du teft, ou par une double finuofité latérale en forme d’ellipfe, du côté du jigament : la partie laié- T4 Brie rale oppofée montre une cavité en forme de cœur, au- deflus de laquelle fe trouve les fommets des battans. La charniere eft compofée de deux dents réciproques dans les deux battans, qui s’enclavent dans leurs alvéo- es correfpondans. Cette came, qui fe trouve danses mers de l'Amérique , porte jufqu'à un pouce & demi de diametre. Quelques-uns la nomment aufi la came boflue , & d’autres la jamaïque. M. d'Arcenvizze, pl. 21. /ert. N. pag. 287. On appelle cette came, qui eft toute blanche, la jamaïque : on remarque fon épaifleur confidérable, & dans fa partie gauche un pli ou reprife de matiere qu'on trouve deffus & deflous avec une petite cavité de Pautre côte formant un cœur vers la charniere qui eft faite en bec. BISTOURNÉE ou HUITRE BISTOURNÉE. Offreum tortuofum ex albido & fulvo nebulatum ; valvis elongatis diverfimode contortis hiantibus , per longitu- dinem ffriatis , infigne. On appelle cette huitre en France la biftournée, à caufe que fes valves allongées font contournées l’une fur l’autre d’une maniere torfe, comme pour fe joindre fans cependant fe fermer exac- tement. Sa forme bizarre & finguliere préfente prin- cipalement deux plans , lun triangulaire, & l’autre prolongé en demi-cœur ; ces deux faces font prefque planes , formant une équerre dans la valve fupérieure, convexes dans l'inférieure , avec des ftries longitudina- les, partant du fommet. La charniere eft formée d’un grand nombre de petites hachures ou entailles, ré- gnant dans prefque toute l’étendue du fommet de cha- que valve. Cette huitre, qui nous vient des mers des Indes, peut avoir jufqu'à quatre pouces de largeur fur un pouce & demi de hauteur , vers les fommets. On la nomme en Hollande le devidoir. Rumr#ius, tab. 47. litt. K. Offreum tortuofum ; Hoil. Gedra-ayde oefter , of kromme Noachs ark ; Phuitre tortillée ou biftournée, ou l'arche de Noé tortueufe. D'ALTE 7$ Guazrterr; tab. 406. litt. B. Concha rrifidos , co- dore ex fufco terreo infeëta j cujus prima fuperficies pla- na ,"@ rugis & firits invicem interfeëfis exafperata , criangulum fcalenum , uno latere produëto ; conffituit ; fecunda partim convexa , partim plana hemi-ellipticam ferè reprafentat in qué cardo axem inequaliter dividit, € ab eodem cardine , ranquam à centro ad perimetrum ffrie minutiffima excurrentes , ab aliis ffriis fubriliort- bus hemi-ellipticis concentricis decuflantur ; tertia pariter hemi-ellipricam ferè reprafentat , fed contortaw , finuo- Jam, ffriaque eo modo, ut fuprà , ad perimetrum ex- tenduntur. M. d'ArGEnvIzLE , pl. 19. pag. 278. C’eft l'hui- tre nommé , offreum tortuofum feu plicatum mayjus ore hianti. Ce teftacée eft fingulier dans fes valves, qui ne font jamais jointes exaétement , la couleur en eft d'un ris fale, rayé & ondé. BITOU ; M. Adanfon nomme ainfi un petit coquil- lage univalve du genre du pucelage. Cette efpece , que les Négres nomment aufli bitou, differe fi peu de celle qu'on appelle pou de mer fur les côtes de France , qu'il feroit tenté de la regarder comme variété de la même efpece. Car quoique celle du Sénégal foit d’une blancheur comparable à celle du lait ou de la neige, elle à la forme & le nombre des cannelures de celle de Europe. Et M. Adanfon ne croit pas que la couleur gris-de-lis, & les taches brunes qu'on remarque fou- vent fur le pou de mer, ni que fa taille qui eft pref- qu'une fois plus grande , foient feules fufhfantes pour le diftinguer du bitou du Sénégal. La coquille du bitou n’a guere plus de quatre lignes de longueur fur trois de largeur, & à peu prés autant de profondeur : elle eft arrondie comme un petit œuf. Il n’y paroît point de fommet : on ne découvre à l'ex- térieur d'autre tour de fpirale que celui qui forme toute la coquille, & qui renferme les deux autres &c les cache dans fon intérieur. Son ouverture eft pref- que droite & beaucoup plus large que les deux efpeces 76 BE T nommées le majet & le lupon. Elle a environ fix fois plus de longueur que de largeur dans l'endroit où elle eft plus évafée. Ÿ La lévre droite eft une fois moins large que la gau- che. Elles font relevées toutes deux de plufieurs canne- lures dont le nombre varie depuis quinze jufqu’à trente. Ces cannelures font à peu près égales, & font le tour de la coquille en s'étendant tranfverfalement. Un lé- ger fillon les coupe toutes en deux parties égales en paffant par le milieu du dos. Le plan, formé par les deux lévres, eft fort convexe. Sa couleur eft ordinai- rement d’un beau blanc de neige, & quelquefois cou- leur de chair extrêmement pâle. Celle de l'Europe eft communément gris de lin, & marquée fur le dos de trois taches brunes, qui fouvent font divifées par la moitié. Quelques-unes, tant de celles que l’auteur a ob- fervées au Sénégal , que de celles qui vivent fur nos côtes de POcéan, n'ont point de fillon ou d’enfoncement au milieu du dos; & l’on voit quelquefois dans les unes & les autres, fur le bord extérieur de la lévre droite de leur ouverture , un léger renflement qui imite le bourrelet. Le petit animal, qui habite cette coquille, eft peu différent de celui du lupon & du majet. Ses cornes & fon pied font proportionnellement beaucoup plus longs. Celui-ci furpañle de moitié la longueur de la coquille. Le manteau eft d’un blanc prefqu'aufh clair que celui de la coquille qu’il recouvre en entier.Comme il eft fort mince & qu'il s'applique exactement fur fes cannelures , elles le font paroïtre couvert de petites éminences ou de tubercules quoiqu'il foit parfaitement life. On trouve ce petit coquillage aflez fréquemment fur les rochers de l'ile de Corée & du cap Manuel. LisTER , Hift. conchyl. tab. 706. fig. 56. Concha Veneris ffriata , cui furmmo dorfo finuato fufca macule, jamaïcenfis & barbadenfis. : Ejufdem , tab, 707. fig. 57. Concha Veneris exigua ; B EE V 77 ffriata , leviter admodèm rufiféens , cur fummo dorfo integro macule rufejcentes ; Anglica. RumPpHius,Muf. pag. 118. art. 15. tab. 39. fig. P. Porcellana , pediculus. M. d'ARGENVILILE , Hift. conchyl. pag. 310. pl. 21. fig. 4. Porcelaine appellée le pou de mer, rayée & rachetée. GUALTIERI , tab. 14. litt. O. Porcellana vulgaris, parva , globofa , ffriata, candida ; dorfo finuato. BIVALVES ou COQUILLAGES BIVALVES, en Grec diSupa » feu conche bivalves , vel duabus reffis compoite : C’eft-àrdire les coquillages qui font com- pofés de deux écailles, de deux pieces , de deux bat- tans ou de deux valves, jointes enfemble par un liga- ment ou une efpece de nerf ou cartilage, & une char- niere qui leur fervent pour s'ouvrir & fe fermer à leur volonté.Les Conchyliologiftes en général diftinguent la feconde claffe des reftacées qui compofent plufieurs gen- res par les efpeces différentes & les variétés; fçavoir les genres que l’on appelle les huitres , les peignes, les ca- mes, les cœurs, les moules & les tellines, Foy. ces morts. RonNDELET , de teftaceis , lib. 1. pag. 10 , paroït confidérer comme des coquillages bivalves , ceux dont les animaux font tellement renfermés de tous les côtés par leurs écailles qu'il n’eft pas poflble de les apper- cevoir comme les huîtres, les tellines & les peignes. Il y a d’autres coquillages, ajoute ce naturalifte, qui font feulement à couvert d’un côté par leurs écailles, tandis que l’autre eft caché par le rocher auquel ils font attachés, comme le lépas & l'oreille de mer. Quoi- que Rondelet ait commencé la clafle des bivalves par ces deux genres de coquillages, il ne paroît pas qu'il les ait regardés commetels, puifau’il ajoute après, que les uns n'ont qu'une coquille comme le lépas, & que les autres ont deux écailles , fçavoir les moules. 4/ia undique circumteguntur, ut interioris corporis nthil cerni poffit, ue oftrea,telline, pettines. Alia alterä tanthm parte téflam habent , alters parti tefta loco eff [copuli pars cui 78 D' v heret.. . Alia conchä unicä conffant , ut lepades; alïa duabus , ut maituli. Roxpezer fait mention des bivalves avant les uni- valves dans l'ordre fuivant, qui font les tellines , les cames , les peignes & les conques ; ces dernieres ren- ferment les cœurs, comme la tuilée, le cœur épineux de la Méditerranée, les arches de Noé ou les rhom- boides , les glands de mer, les huîtres , les fo/enes , les moules, les dails, les pholades & les pinnes marines. Azprovranpus , de Teftaceis , lib. 3. pag. 232. Bivalve appello, quod gemina teffa continetur ; bivalvis generis pars clufilis eft , ut peëtunculi & mituli ; ejuf- modi namque omnia parte alter ligatä , altera folutà conffant ut concludi poffint & aperiri. Ce naturalifte fait mention des coquillages bivalves après les genres turbinés , comme les limaçons , les fabots, &c. en commençant par l’huître mere- perle comme par une efpece de prédileétion fur toutes les au- tres teftacées bivalves, ainfi qu'il s'explique à la pag, 17« De conchyliis dichyris five bivalvibus. {nrer brvalvra , -five ut philofophus vocat , diSvsa | de quibus nunc fcri- bendum eff , ita poffulante ordine, concharum genus ca- teris preferendum videtur. Non enim concha nomen uni- verfaliter pro omnibus teffatis nunc accipimus , [ed pro is potiffimim , que inter ea duabus teftis , tifque levi- bus pradite exiffunt. Ille jure omni merito cateris pra- ferentur , qua margaritas ferunt ; margaririfera indè nuncupata. Les bivalves, ou les coquillages qui font la fuite des meres-perles,font les conques ou les cœurs nommés la tuilée, les cœurs épineux de la Méditer- ranée , les conques allongées , les corallines, les con- ques ridées , les rhomboïdes ; les conques légeres, celles qui font fafciées , celles dont le teft eft mince (ce font les huîtres appellées hirondelles ) les cames, les huîtres, les peignes, les moules, les tellines, les glands de mer, les. pholades , les folenes, les pinnes marines & les conques anatiferes. Tovaxzrorr , fuivant Gualtieri, a rangé les bi Dir 79 valves dans la feconde clafle de fa Conchyliologie ; il les définit ainfi : Teffacea ditoma femper ex duabus reffis ad cardinem , articulatis compinguntur , vel aréfe undique clauduntur vel utrinque hiant ; undè in duas familias dividi poflunt. Familia prima teftaceorum ditomorum que aréfè clau- duntur, fcilicet, concha , conchula , peëten, petfunculus , offrèeum, mytulus, pholas, pinna, perna. Familia fecunda teflaceorum dicomorum qua femper hiant aut teffas habenr apertas , [cilicet chama & folen. La premiere famille des teftacées, à deuxouvertures qui fe ferment exaétement , font la conque , la petite conque , le peigne , lhuître , la moule, la pholade, la pinne , & le jambonneau. La feconde famille, dont les valves font toujours béantes ou entrouvertes, font la came , & le folen ou manche de couteau. Rumpxivs appelle les bivalves , conche bivalyie ; en langue hollandoife doubletten ; favoir les cames unies & les cames rudes , les peignes & les pétoncles, les tellines , les folenes bivalves (parce que ce Con- chyliologifte donne le nom de folen à plufieurs co- quilles univalves du genre des tuyaux de mer) les moules, les pinnes marines & tes huitres. Chama leves 6 chama afperæ, peitines & pe&unculi, celine, folenss bivalvit , mufculi ; pinne & offrea. M. d'ArGrnv1zzE à formé la feconde clafle de fa conchyliologie avec les bivalves qui renferment les fix familles fuivantes : favoir , les huîtres, les cames , les moules , les cœurs, les peignes & les manches de cou- teau. Voici comment cet auteur explique fon fyféme des bivalves. La premiere famille eft celle des huîtres, nommée en latin offrea , dont la variété eft infiniment agréable ; fouvent garnies de pointes ou de parties émouflées, elles repréfentent le hériflon & le gâteau feuilleté ; d’autres ont des excroiflances & des parties en zigzags, imitant l'oreille de cochon ou la crête d’un cog; d’au- tres font adhérentes à des rochers , à des cailloux, à So A DE EL. des madrepores : ce font cependant des huîtres. Il faut remarquer que l’huître a très fouvent la valve fupé- rieure plus plate & plus petite que linférieure. Lorfque la coquille eft plus élevée dans fon mi- lieu, & qu'elle eft convexe dans fes deux parties prefque égales, elle appartient à la feconde famille des bivalves appellée en latin chama, en françois cames. L'auteur les diftingue encore des huîtres, en ce qu’elles font plus unies dans leur fuperficie, & fouvent peu exac- tes dans la fermeture de leurs écailles; ce que les na- turaliftes appellent ore patulo & hianre. La troifieme famille comprend les coquilles faites en moules , mufculi , qui font très connues. Celles qui- font égales dans leurs extrêmités, font appellées tel- lines ou tenilles qui en font une efpece ; & celles qui s’allongent extrêmement par un des bouts, & qui fe nomment en latin, pinna marina, laigrette en fran- çois ou le jambon, forment une autre efpece. Dans la quatrieme famille ,on trouve les cœurs, ap- llés en latin cordi-formes. Leur caractere eflentiel eft d’être d’une figure ronde & élevée, de n’avoir point d'oreilles comme les peignes, & de repréfenter tou- jours foit de face, foit de côté, la forme d'un cœur quelquefois allongé & triangulaire. Les ftries accom- pagnent cette famille & celle des peignes qui fuir. La cinquieme famille contient les coquilles appel- lées peignes ou pétoncles, repréfentant des coquilles de faint Jacques ou de faint Michel , nommées en latin peitines. C’eft peut-être pour la variété & la beauté des couleurs une des plus agréables familles que nous pof- fédions , dit M d’Argenville, fur-tout l’efpece nommée le manteau ducal. Il y en a qui ont deux oreilles, d’au- tres n'en ont qu'une ; d’autres enfin n’en ont prefque point. Les uns font cannelés , d’autres font chargés de pointes , comme la ratifloire & la rape. Le caractere effentiel des peignes eft d’avoir des oreilles, de n’être attachées que par un tendon, & que leur valve cu tieure foit un peu applatie , quoique linférieure 4 creufe | DRE St treufe. Les ftries ne fervent qu'à leur donner diffé rentes dénominations. Les manches de couteau, appellés en latin folenes, & dans quelques ports de mer couteliers, compofent la fixieme & derniere famille des bivalves : leur figure, qui refflemble à un manche de couteau, eft toujours la même & très aifée à reconnoître. M. Anansox divife fes conques bivalves en trois failles, qui forment fept genres. Dans la premiere, on voit les coquillages qui ont les deux lobes du manteau féparés dans tout leur con- tour ; ce qui compofe le genre de l’huicre. La feconde famille réunit ceux dont les deux lobes du manteau forment trois ouvertures fans aucun tuyau, tels font les deux genres nommés le jataron & le jambon- neau. Dans la troifieme fe rangent ceux dont les lobes du manteau forment trois ouvertures, dont deux pren- nent a figure d’un tuyau affez long: favoir, les quatre genres appellés la came , la telline, le fourdon & le folen. Foyez ces mots. M. Daviza, qui a fuivi dans fon catalogue fyf- tématique la méthode de M. d'Argenville, avec quel- ques changemens dans le tranfport des familles , dit que les bivalves font des coquilles compofées de deux pieces nommées valves ou battans, & où l’on ne re- marque aucun repli fenfible qu'on puifle regarder comme des fpires. CeConchyliologifte les divife en fix familles , lefquelles compofent chacune plufieurs gen- res par des différences qui ont rapport à leurs coquilles. Les fix familles bivalves font les huîtres, les peignes, les cames, les cœurs, les tellines & les moules. BIVERONE ou PIPERONE. On nomme ainfi à Venife une coquille bivalve du genre des cames, à caufe que l'animal qui l’habite ef fi falé , que les an- ciens naturaliftes l’appelloient la came poivrée, chama ptperata ; les Italiens difent, peverazu vel beverafz. On a nomme arfesrs fur les côtes de Gênes, & la Tome I. ol 82 BE clouiffe à Marfeille. M. Adanfon lui a confervé cette derniere dénomination. RonDrzer , de teftaceis, lib. 1. pag. 26. Conchula rugara 3 la petite conque ridée. Ce naturalifte dit que ce ne font point des traces ou des ftries longitudinales que l’on peut remarquer fur cette petite conque, mais plutôt des efpeces de rides tranfverfales parfemées au ha- zard , dont certaines font imparfaites ou peu articulées, & qui ceflent même vers le milieu des valves. Ces val- ves ne font ni bombées ni élevées vers le dos, ni ftriées toutes de la même maniere, mais elles font compri- mées : elles font de diverfes couleurs , d’un blanc cen- dré, & un peu plombées. Les bords des battans font épais & fi étroitement ferrés, qu'on ne peut les ouvrir ’avec beaucoup de peine, de maniere même qu’il eft plus facile de les rompre ; ce qui eft oppofé en général a la nature des cames béantes. De-la on peut conclure que ceux qui prennent la petite conque ridée pour la came péloride, font dans l'erreur. Cette came reçoit un peu de fable par la fente d’un côté & pompe l’eau de la mer dans le même endroit, par un trou arrondi & finueux dans fon pourtour. Nox ab imo ad f[ummum lineas diftas habet hac conchula , fed à latere ad latus multas veluti rugas fparfim © fine ordine , quarum quadam imperfecte funt , & in mediam teftarum defi- nunt. Tefte non funt tumide & in dorlumelata , quem- admodèm ftriate omnes , fed depreffa ; colore vario, funt enim ex albo cinieree , & rad lividurn accedentes. Labra teffarum craf[a funt, & ram arétè connexa , ut fine vi non aperiantur,. facilifque rumpantur tefle , quam patefa- ciant ; quod à chamdrum natur@ prorsès alienum eff, Quarum tefta hiant. Undè eos errare conffat ;qui hanc con- chulam pro chamä peloride exhibent. Hac concha urena modicum recipie per lateris rimam, aquam Jugit ore quoë zllic fitum eff , rotundum & in ambitu finuofum. Iffas conchas V'eneti biveronos fivepiperonos vocant , Maffs- lienfes clouiffas, Ligures arfellas.Voy.lemot Croursse. BIVET.-M. Apanson appelle ainfi un coquillage BEL 83 operculé du genre des pourpres à canal médiocre non échancré. La coquille du bivet reflemble beaucoup à celle du folat, mais elle a un pouce un quart de lon- gueur & moitié moins de largeur. Ses fpires ne font point éragées, mais renflées & arrondies. Leurs côtes font plus relevées , rarement armées de pointes & cou- pées par des filets plus fenfibles. Ces filets font au nombre de douze à vingt-quatre dans la premiere fpire, & de quatre à huit feulement dans les autres. L'ouverture eft pointue en bas comme en hant, &un tiers plus longue que le fommet. La lévre droite eft creufée fur les bords de douze petits fillons , après lef- quels s'étendent jufqu’au dedans de la coquille un pa- reil nombre de dents ou de filets qui font l'alterna- tive avec eux. La lévre gauche n’a point de lame fur fa fusface , & elle porte depuis fon milieu jufqu’à fon extrémité fupérieure , trois grofles dents qui tournent en dedans : l’autre moitié eft occupée par les rides ou les filets de la premiere fpire. Le bourrelet commence à paroître un peu au-deffus de fon milieu. Cette co- quille eft blanche ou grife , environnée de deux ou trois bandes brunes qui tournent avec les fpires. Elle fe voit en grande quantité avec le folat autour des ro- chers du cap Bernard. GuaztTrert , tab. 48. litt. B C. Buccinum mayjus canaliculatum, roffratum, ore labiofo , craffum 3 ftrits , & plicaturis , feu coftulis erminentibus rugofum , ele- ganriffime cancellatum & exafperatum , candidum, ali- uando ex fufco lineatum. BLATIN. Nom donné par M. Ap4xsox,aun petit coquillage operculé du genre des pourpres à canal évafé. Sa coquille a rarement plus de fept lignes de longueur. Sa largeur eft une fois moindre. Êlle na que huit fpires qui font peu renflées, fort ferrées & chagrinées par un grand nombre de tubercules aflez gros , écartés & difpofés fur plufieurs rangs qui tour- nent avec elles. On en compte cinq à fix fur la pre- miere fpire. La longueur de l'ouverture Se tout- «1 84 B'E % à-fait triple de fa largeur. La lévre droite eft mince & fans dents dans quelques-unes , dans d’autres elle eft fort épaifle , ornée au dedans de cinq dents aflez grofles & arrondies. Le fond de fa couleur eft un peu foncé, tirant fur le violet ou fur le noir. Dans quelques-unes la premiere fpire eft entourée de deux petites lignes blanchâtres peu fenfbles. Elle n’a point de périoïîte a parent, non plus que les efpeces appellées le fuga, le filus & le lofet. Ce coquillage fe trouve dans les rochers des îles de Gréce & de la Magdelaine. BLATTE DE BYZANTIUM. Blarta Byzantium vel Blatta Byzantia. C'eft ainfi que les apothicaires appelloient l'opercule ou le couvercle d’une coquille du genre des pourpres dont ils faifoient ufage dans la pharmacie, fuivant le rapport de plufieurs anciens na- turaliftes , qui nommoient cet opercule l’ongle aro- . matique. Queiques-uns le regardent comme l’opercule du buccin , auquel on a donné le nom de feuille de law- xier. On le nommeblatte, de Byzantium , pays de l’A- frique , où on teignoit de cette couleur pourpre, qui tire fon étymologie du mot grec érérscc ,ou éxérswr, qui fignifie pourpre; d’où vient que plufieurs auteurs latins difent color blatteus. Cet opercule, qui eft d’une fut- ftance cornée & cartilagineufe , paroîït être celui d’une coquille du genre des pourpres épineufes que les Con- chyliologiftes modernes appellent la maflue d'Her- cule. Les anciens le confiderent comme l’opercule du conchylium. Voyez les mots CoxcHyzium & Oxcs AROMATIQUE. BOBI. M. Apaxson donne ce nom à un coquillage univalve , du genre de la porcelaine. Sa coquille eft ovoide , obtufe aux deux extrèmités. Son grand dia- mètre a un pouce au plus de longueur, & furpañle de moitié le petit diametre. Elle n’a que quatre tours de fpirale , dont le premier fait toute la coquille ; les trois autres font peu apparens, & forment un fommet ordi- _nairement applati, & quelquefois creufé comme un BB 8$ petit nombril. L'ouverture eft courbée en forme de croiffant égal à la longueur de la coquille, à laquelle elle eft parallèle. Elle refflemble à une longue fente qui a cinq fois plus de longueur que de largeur. Sa partie fupérieure forme un canal étroit & profondé- ment échancré. On voit encore dans fa partie infé- rieure une efpece de canal, mais infiniment plus petit & femblable à un léger fillon. La lévre droite eft bordée au dedans & dans toute fa longueur de douze à quinze dents fort petites & peu fenfibles dans la plépart. Huit dents un peu plus grandes s'étendent depuis la partie fapérieure de la lévre gauche jufque un peu au-deflous du milieu de fa longueur. La couleur varie beaucoup dans les coquilles de cette efpece. Les unes font blanches ; les autres font tigrées de petites taches rouges ; d’autres font rayées de quinze à vingt lignes très étroites, qui les traverfent circu- lairement : ces lignes font jaunes dans les unes , & rouges dans les autres. L'animal de cette quatrieme efpece de porcelaine a le manteau un peu plus ample que celui du narel & de Pégouen ; il recouvre les trois quarts de la coquille. Son tuyau en fort aufli très peu, & eft plus court que la tête. Cette coquille fe voit fréquemment fur les côtes du Cap-verd , & dans les rochers de l'île de Gorée. BonNANNI , Ricr. pag. 144. Wenerea alba fafcicu- lis tranfverfis aureis virtata. * LISTER, Hit. conchyl.tab. 803. fig. 9. Buccinum perficum parvum , fafciis rufis dense denëtum. KIRKER , Muf. pag. 463. n. 238. Wenerea alba, &c. ficut BON ANNI. GUALTIERT, tab. 28. litt. B. Cochlea longa , pyri- formis , intorta & fulcata , umbone quafi complanato , dabio interno leviter fimbriato , candida , aliquando car- neo colore neoulata , lineis croceis densè circumdata. Ejufdem, lit. C. D.E, Cochlea longa , pyriformis, ntorta, © fulcata, fublivida , punéis croceis . vel rufis densè confperfa. F ii; 86 D oO 1! BOIS DE CERF ou POURPRE A BOIS DE CERF. Voyez POURPRE , &c. | BOIS VEINÉ. Murex canali brevi truncato , fex vel feptem fpiris tuberofis conftans ; lineis , maculis ex fafco rubefcentibus ; alternatim fafciatis ; in fundo car- neo vel livido depictus , & diverfimodè venofus ; ma- gn& aperturà longä , columellä rugatä infignis ; colore ex aureo & carneo lucide intüs nitens. Coquille uni- valve du genre des rochers à canal court & échancré; ainfi appellée à caufe que fa furface extérieure eft or: née & veinée de taches , de lignes interrompues, où de traits de diverfes fens de couleur brun-rouge , fur un fond couleur de chair ou livide , en formant deux ou trois larges fafcies alternatives. Ce rocher , qui eft une efpece approchante des murex appellés la foudre & la mufique, a fa coquille épaifle & pelante , avec une volute compofée de fix ou fept fpires dont les cinq pre- mieres font tuberculeufes, principalement fur le corps de la coquille, lequel eft garni de huit ou neuf protu- bérances quife prolongent en côte. Les trois autres fpi- res, qui terminent la clavicule, forment un fommet uni & obtus. L'ouverture eft grande , allongée , bordée d’une lévre moyennement épaifle , & d’une columelle den- telée par cinq rides dominantes. Toute cette furface intérieure eft luifante d’uné belle couleur de chair & aurore. Le canal ne forme qu’une écrancrure bien ar - ticulée , & un bourtelet extérieur oblique. Le rocher, appellé le bois veiné, varie beaucoup par fes différens traits & fes taches, ainfi que par l'éléva- tion des tubercules qui environnent le haut du corps de la coquille ou la premiere fpire, & qui ne forment dans certaines efpeces que des côtes longitudinales , comme dans les mufiques. Ce r#urex fe trouve dans les mets des Indes. Sa longueur porte ordinairement trois ouces & demi, fur deux de largeur. On le nomme en Hollande la mufique batarde ou la faufle mufique. M. d'ARGENvILLE , pl. 14 lert. D, pag 250. Ce rocher s'appelle le bois veiné dont les côtes font arroz- FOR. ); 87 dies, fe terminant en pointes vers le haut ; fa couleur imite celle du bois veiné. hr BOLIN ; nom que M. Adanfon donne à un coquil- lage operculé du genre des pourpres à canal très long. L'animal du bolin reffemble parfaitement à celui du firat , à cela près que fon manteau eft bordé de deux longs filets fur la droite , & fort étendu fur la gauche. Sa coquille approche aufli beaucoup de la fienne ; elle eft un peu plus épaifle, & repréfente aflez bien une maïue ou un fufeau à tête courte & ronde. Sa longueur eft de quatre à huit pouces, & double de fa largeur. Elle eft compofée de huit à neuf fpires renflées, arrondies , bien diflinguées , & relevées de fix à fept grofles côtes à peu près égales , comme repliées de droite à gauche , & obliquement couchées fur fa lon- ueur. Ces côtes font traverfées comme toute la co- quille , par un grand nombre de filets , & armées feu- Jement fur la premiere fpire de quatorze dents difpo- fées fur deux rangs qui tournent vers fon milieu. Ces dents ont depuis un demi-pouce jufqu’à un pouce de longueur dans les coquilles de quatre pouces ; & dans celles de huit , elles ont un à deux pouces. Elles font côurbées fur le côté, de maniere qu'elles remontentun peu en haut en divergeant, & toutes creufées d’un pro- fond fillon fur leur convexité. Le fommet eft une fois plus large que long, & prefqu’une fois plus court que l'ouverture fans fon canal, L'ouverture eft un tiers plus courte que fon canal, qui eft à peu près cylindrique , & trois fois plus long que large à fa naïffance. Îl porte communément quinze à dix-huit épines horizontales, affez droites, & une ou deux fois plus petites que celles des fpires. La lévre droite reffemble à celle du firat, mais elle n'a point de crête dans fa partie fupérieure. La lévre gauche fe fait remarquer par la figure & la grandeur de la plaque luifante qui la recouvre. Cette plaque fe re- leve & fe préfente , vis-à-vis l’ouverture, comme une lame aflez mince , ondée dans fon milieu, & une fois F iv 83 Bb oO € plus longue que large. Cette coquille eft bfanche où jaune, ou fauve au-dehors , & couleur de rofe au-dedans. Elle eft affez commune aux îles de la Magdelaine. ne faut pas la confondre avec celle de la méditerranée , ue Rondelet a décrite de Teffaceis pag. 45. ( dit M. danfon } & que les Vénitiens appellent opuella , &c les Génois roncera. Elle en approche beaucoup à la vérité, & même aflez pour qu'on ne puifle la diftin- guer au premier abord, comme il eft arrivé à la plupart des auteurs qui n’en ont fait qu'une efpece. Cepen- dant lorfqu’on l’examine de près , on voit qu’elle en différe à plufieurs égards. 1°. Ses côtes font peu éle- vées & prefqu'infenfibles. 1°. Outre les deux rangs d’épines de la premiere fpire , elle a encore un rang qui tourne fur les autres. 3°. Ces épines font plus cour tes & moins courbes. 4°. Le fommet eft moins renfé , de moitié feulement plus large que long, & de moitié plus court que l’ouverture. $°. Celle-ci eft aufli longue que fon canal, 6°. La lévre droite n’a point de bourre- let, & elle porte trente petits filets fur fon bord in- terne. 7°. Enfin la lévre gauche à huit où dix petites dents fur fa partie fupérieure , & fa plaque eft moins large & prefque droite. Cozumx A, Aquat. pag. 60 & 82. Purpura major pelagia exotica corniculata. Boxaxni, Ricr. pag. 153. cl. 3. n. 283. Purpæ 4 africana cœteris ventricofior & mucronibus aduncis mu- nita , parte internâ rofeo fulgens colore , externé verd vel albo unicolor , vel flavo tyrio ac luteo multicolor. LISTER , Hift. conchyl. tab. 901. fig. 21. Buccinum ampullaceur: roffratum , majus, muricibus longiffimis znffruëtim ad feros pares in infimo orbe primo. Rumpxivs , Muf. pag. 86. tab. 26. fig. $. Hau- ftellum lonpiroftrum fpinolum : ventre & rojtre ragofis, fpinis raris aduncis & magnis , trocho obtufo. Krrker , Muf. pag. 468.n. 284. Purpura africana &c. ut BONANNI. LancGius, Meth. pag. 25. Purpura re&rroftre , B :O N 88 major , aculeis longis , validis & incurvis armata ; al- bida , aliquand) rufefcens. KzEIN , Tent. pag. 63. fpec. 2. n. 3. Hauffellum muricatum feu dentatum ; longiroffrum , [pinofum ; ventre & roffro rugafis : [pénis raris aduncis & magnis , trocho obtufo. k BONNET CHINOIS. Lepas concamerata , bafr rotundä , He unbonato ; conum latum efformans ; fériis in longum duélis inequaliter ffriata ; [ubaibida » mitelle fr nef fs nomine donata. Coquille univalve du genre des] lépas chambres , ainfi appeliée à caufe de fa forme. Celui-ci, qui eft eee blanchître . a la fioure a un cône Fr. ou large, & fort arrondi à fa bee & peu élevé; on diftingue même fur ce lépas une trace fpirale plus ou moins articulée, & terminée par un fommet qui forme un petit Boon Toute cette furface extérieure eft chargée de ftries longitudinales inégales. L'intérieur de cette coquille eft uni, luifant & remar- quable par une lame qui part du centre ou du fond, pour s'étendre jufqu'à un des points du bord du lépas en décrivant une portion de fpire , & en formant une cloifon. Cette efpece provient dés mers des Indes, & porte neuf ou dix lignes de diamétre. M. d'ARGENTILLE , pl. 2. lett. F. pag. 188. C'eft un petit lépas q qui imite par fa fgure un bonnet chinois: il eft extrêmement poli en- dedans y avec une pointe faillante, & repliée dans fon fomimet intérieur. Le lépas chambré , dit bonnet chinois, a une variété dans fon efpece qui eft très mince ou papyracée, tran fparente, unie en-dehors & en-dedans d’une forme com- primée avec un petit fommet peu faillant. Ce petit lé pas, qui eft tres fragile & léger , porte cinq ou fix lignes de diaméire. BONNET DE DRAGON. Coquille univalve du genre des lépas en cabochon, ainfi appellée à à caufe de fa figure & de fon fommet, RAT de maniere à don- ner ridée d’un bonnet de dragon. On diftingue celui de la grande efpece à bafe large , & le bonnet de dra- gon couleur de rofe. 90 B O N | BONNET DE DRAGON A BASE LARGE. Lepas vertice intorto , per longitudinem leviter ffriata , vel textili marino villofo ex colore fufco virefcente con- cecta ; baft latä in cavitate profuhdä , nitore lucido can- defcens ; extès fubalbida ; dracoris pileum .appellata. Ce lépas dant la bafe eft large , montre des ftries ion- gitudinales , ordinairement peu articulées , lorfqu'il eft dépouillé d’un épiderme ou d’un drap marin velu, qui regne fur toute fa furface extérieure, & déborde la co- quille. Ce lépas eft plus ou moins blanc excepté vers le fommet contourné, qui eft quelquefois fauve-clair. Sa furface intérieure eft profonde , très unie & d’un blanc très luifant. Son grand diamétre peut avoir juf- qu'à plus d’un pouce & Eee GUALTIERI , tab. 9. litt,. W. Patella vertice intor- to , major, toto dorfa ferico fufco 1ndumento ad margi- nem ufque conteéta & villofa , intès cavitate acutà , intortä , infignita ; ex albo purpureo colore maculata. M. d'ARGENVILLE, append. pl. 1, lett. À. pag. 383. Ce lépas eft appellé bonnet de dragon. L'inté- rieur eft très luifant & d’une couleur de chair admira- ble : l'extérieur eft d’un grès raboteux , & un peu den- telé dans fon pourtour, & fe termine a un bec qui imite parfaitement le bonnet de dragon. BONNET DE DRAGON COULEUR DE ROSE. Lepas apice acuto intorto , bas ferè & inaquali- ter rotundà ; in longum leviter & undatim ffriata , tranf- verfim rugofa vel textili marino villofo induita ; extus ex colore rofeo & albido depicta ; intàs iifdem coloribus lucidè fplendens. Ce lépas en cabochon différe du pré- cédent par fon ouverture & fa bafe beaucoup moins Jarge. Son pourtour eft d’ailleurs plus arrondi, quoi- que d'une maniere inégale ou finueufe , & beaucoup moins étendu. Toute fa furface extérieure, dont les ftries longitudinales font onduleufes & interrompues par des grofles rides tranfverfales , eft nuée de blanc & de couleur de rofe. La furface intérieure eft unie, lui- faute, & brille des mêmes couleurs, mais plus vives. B O N OL Ce cabochon eft d’une forme aflez élevée, c'eft-2-dire qu’il peut avoir quinze ou feize lignes de longueur , fur unc largeur à peu près égale dans fon grand diamétre. Ce lépas en cabochon fe trouve dans lle de Chypre. M. d'ARGENVIZLLE , pl. 2. letr. R. pag. 188. Ce cabochon à fa pointe faite comme un bonnet de dra- gon. L'intérieur eft d’une couleur de chair très vive & très luifante. BONNET DE FOU ou DE MOMUS. Nom que plufeurs Conchyliologiftes donnent à une co- quille bivalve du genre des cœurs de bœufs ou des bou- cardes, ainfi appellée à eaufe de la figure de leurs valves confidérées féparément. C'eft l’efpece que l’on nomme lus fouvent le cœur de bœuf voluté. Voyez ces mots. BONNET DE POLOGNE. Concha fpharica caf- fidiformis , [ex parvis fpiris volutata; formé longä & ventricofa ; ftriis undulatis in longum duëtis ftriata ; tranfverfim , leviter & rard canaliculata : aperturé an- gufta vel rimulä longä ex utrâque parte dentaté ; labro fmbriato ; canali brevi, recurvo , & profundè fulcato, infignita ; maculis ex fufco rubefcentibus & purpuraf- centibus in fundo fulvo & carneo , ampliès vel minès per feriem difpofitis depita © circuinferipta ; in omni bafi coloribus flavis & carneis lucidè tinéta ; umbili- cata. Coquille univalve du genre des cafques - tonnes. Cette efpece!, dont la forme eft arrondie & allongée, porte une petite volute compofée de fix fpires com- primées , excepté les dernieres qui s’élevent pour for- mer un petit fommet aigu. Toute la furface extérieure du dos & des flancs de cette tonne eft à ftries longitu- dinales onduleufes très prononcées , interrompues de plufieurs cannelures tranfverfales peu profondes, & en petit nombre, ornée de taches brun-rouge , ou rouge obfcur pourpré plus ou moins arrangées par zones fur un fond fauve & couleur de chair. Rien ne reffemble plus à l'ouverture des porcelaines que celle de ce caf- que. Elle eft longue, étroite, en forme de fente, & borde d’un côté par une lévre en bourrelet, marquetée 92 EF ON : eu-dehors de taches noirâtres, & gatnies en-dedans d’une vingtaine de denticules; celles qui fe trouvent paralleles, & garniffent également la columelle, font en plus grand nombre & beaucoup plus longues. Cetré columelle s'étend fur la coquille en‘formant une large bavure épaifle, unie, Inifante , Jaune & couleur de chair, ainfi que la lévre. Ce cafque fe termine comme les autres efpeces, c’eft-àdire , par un canal court re- trouffé & profondément échancré; il recouvre en par- tie un ombiiic tres apparent. Il porte au moins juf- qu'a deux pouces & demi de longueur fur un pouce neuf lignes de largeur. Cette coquille fe trouve dans File de France, dans les mers de l'Amérique & dans les Indes orientales. RuUMPHIUS, tab. 23.n. 3.Caffis afpera. GUALTIERI , tab. 39. litt. C. Cochlea caffidifor- mis umbilicata , per longitudinem ftriata , & nonnul- &s alus ftriis rarioribus circumdata , labio externo ex albido & rubiginofo colore teffellatim difinéto , ex fufco nebulata , aliquibus maculis ejufdem coloris aliquandd rotata. BOSON. Coquillage operculé que M. Adanfon a range dans le genre qu'il nomme la toupie, en latin trochus. Sa coquille à dix lignes de ne , deux tiers moins de largeur, & huit fpires aflez renflées , arrondies, & dont la grandeur diminue proportionnel- lement. Elles font grofliérement chagrinées par des petits boutons égaux & rangés fur plufieurs lignes qui tournent avec elles. On en compte dix rangs fur la premiere {pire , cinq fur la feconde, quatre fur la troi- fieme ; & beaucoup moins fur les autres. La longueur du fommet furpaffe un peu celle de Ia premiere fpire. La lévre droite de l'ouverture eft un peu ondée fur les bords. La gauche eft étroite, un peu arrondie , & laïfle un petit ombilic à côté d’elle. Cette coquille eft grife ou plombée. Ses boutons font ordinairement blancs, auffi bien que le contour de l’ou- verture, dont le fond tire fur le roux. |. : DU. 93 Le bofon fe voit autour de l'ile de Gorée, mais beaucoup plus rarement que la coquille du marnar. Lister , Hift. conchyl. tab. 30. fig. 28. Buccinum fublividum , fériis nodofis , & interdum muricatis exaf- PETALUM Ejufdem , tab. 584. fig. 41. Cochlea rufefcens ffriis nodoffs exafperata : jamarcenfrs. PETIVER, Gazoph. vol. 2. cat. $ 64. tab. 70. fig. 11. Cochlea jamaïcenfrs verruculata. GUALTIERI, tab. 45. fig. E. Buccinum parvum, integrum , ore obliguo , mucrone gradatim acuminato, umbilicatum, densè granulatum , ex albido & livido colore depiéfum. KZzEIN, Tent. pag. 43. fpec. 2. n. 4. Saccus ore integro : rufefcens , ffriara, nodofa , granulata. BOSSUE ou BOSSUE PORCELAINE. Porcel- lana minor in medio dor/o gibéofa , ex utrâque extremi- tate umbonata, & colore rofeo notata 3 tora alba. Cette porcelaine , qui tire fur la petite efpece , eft appellée la boflue à SL d’une éminence en forme d’anneau qui environne le milieu de ja coquille jufqu'à fa bafe. Toute fa couleur eft blanche, excepté vers les extré- mités des lévres qui font couleur de rofe, & au-deflus defquelles fe trouvent deux petits boutons en forme de petits mammelons. L'ouverture, qui eft un peuceintrée, eft bordée d’une lévre dentelée, tandis que la colu- melle extérieure paralelle eft unie. Cette coquille porte tout au plus un pouce de longueur fur un tiers de moins de largeur. RoumPpHiIvs , tab. 38. lire. H. Gibba ; Holl. Witte jamboezer, en hoog-rug ; la boflue blanche ou le dos élevé. GUALTIERI, tab, 16. litt. F. Porcellana fpiralis, lævis , candida , dorfo acuto annulato , ad utrumque ca- put , veluti fingule verruce , labio altero rugolo. M.d'ARGENVILLE, pl. 18. ler. M. C'eft la bof- fue avec deux boutons & deux ouvertures bordées de couleur de rofe. | 94 Bb © © | BOSSUE SANS DENT. Porcellana minor oblonga, levis , vel candida, vel ex colore carneo flavefcens ; aperturâ anguftà & edentul& infisnis. C'eft une petite porcelaine très allongée, applatie, boflue vers le mi- lieu par une éminence en forme d’anneau, & arrondie aux deux extrêmités fans montrer d'échancrure bien fenfible. L'ouverture eft étroite & dépourvue de dents des deux côtés. On diftingue deux efpeces de boflues fans dents qui fe trouvent également dans les mers de l'Amérique ; favoir , celle qui eft toute blanche, & une autre nuée de jaune & de couleur de chair dont la forme eft plus allongée. Ces deux petites porcelaines font unies & luifantes , & peuvent avoir un pouce de longueur. GUALTIERI , tab. 15. n. 3. Porcellana integra , oblonga , anguff4, utroque latere fe colligens : & in medio dorfi anrulo circumfcripta , candida. M. d'ARGENVILLE , pl. 18. lit. Q. pag. 271. C’eft une autre porcelaine toute blanche & boflue, qui diHere de l’autre efpece de boflue, fur-tout par fa bouche. BOUCARDE ou CŒUR DE BŒUF. Voyez Cœur DE Bœur. BOUCHE. Terme de Conchyliologie qui exprime en général la grande ouverture des coquilles par la- uelle animal fort pour refpirer , marcher & prendre És alimens. Mais le terme d'ouverture paroit mieux convenir, ainfi que M. Adanfon l’a fort bien obfervé, parce que l'animal teftacée a fa bouche particuliere. Voyez OUVERTURE. BOUCHE DES ANIMAUX TESTACÉES. M. Adanfon, entend par cette expreflion, celle des poif {ons qui concerne tous les coquillages univalves & oper- culés que l’auteur appelle généralement limaçons, ainfi que la bouche des coquillages bivalves & multivalves qu'il comprend fous le nom générique de conque. La bouche eft fort petite dans ces coquillages ünivalves & operculés ou limaçons, & placée au-deffous de la tête 5 0 95 {comme dans le coret) ou à fon extrémité antérieure, favoir dans l’efpece nommée le libot. Elle paroïît com- me un petit fon dont la forme varie fuivant les efpe- ces. Dans les unes ce fillon eft longitudinal ou paral- lele à la longueur de la tête {comme au popel) ; dans les autres il eft en partie longitudinal, en partie tranf- ver{al, ainfi qu'au bulin. On peut appeller du nom de lévres, dit M. Adanfon, les bords de la bouche qui forment ce filon : elles font ordinairement fort petites. La bouche des conques eft incomparablement plus grande que celle des coquillages univalves ou des lima- cons. Elle fe trouve placée dans la partie la plus bafle de la coquille vers le côté gauche de {a charniere. Tout ce que l’on y peut diftinguer, ce font quatre efpeces de lévres femblables à autant de feuillets charnus , ex- trêmement minces , qui bordent une ouverture qui aboutit à l’eftomac par un œfophage fort court. Ces lé- vres font divifées par le haut, & réunies quelquefois par en bas: elles s’agitent continuellement lorfque l’a- nimal ouvre fa coquille, & obligent par ce mouvement Veau de pañler dans l'ouverture qui lui fert de bouche. Leur tiflu paroît confifter en un nombre infini de fibres tranfverfales «extrêmement ferrées. BOUCHE A DROITE ou CONTRE-UNIQUE, Voyez CONTRE-UNIQUE. | BOUCHE D'ARGENT. Cochlea lunaris umbih- cata vel non umbilicata , ffriss craffis , tranfverfis , ve- luti sotidem funiculis profunde ffriata ; magnis & par- vis maculis fufcis vel rubiginofis in furdo ex livido we- refcente fercatim & diverfimode depréta. Intàs coloribus margariciferis © -argenteis lucidè fplendens ; os argen- teur appellara. Quoique Ton puifle appeller ‘bou- che d'argent ‘en ‘général tous les limaçons à bouche ronde qui brillent dans leur furface intérieure d’une belle nacre argentine; cette dénomimation eft néam- moins réfervée principalement pour une ; clypeus tefludinarius dita. C’eft un des plus beaux lépas que l’on connoïffe. Toute fa furface extérieure préfente plufieurs marbrures rougeâtres entremélées de nacre qui imitent les cou- leurs , les compartimens & la tranfparence d'une lame d’écaille de tortue de mer. Sa forme eft comprimée ; & fa bafe , qui eft ovale, entiere ou fans excédence, donne à ce lépas la figure d’un bouclier. Ce n’eft qu’à la fuppreflion de ces ftries que ce lépas doit fon poli lui- fant en participant de la nacre qui brille dans l'intérieur. Il provient des mers des Indes orientales. Son grand diamêtre peut avoir jufqu’à deux pouces & demi. GUALTIERI , tab. 8. litre. B. Parella limbo in- tegro , levis; pullo , fanguineo , & fubalbido colore genfè maculata , & nebulata , marmoris alicujus mix- tum colorem, & nitorem referens ; intàs propè bafim obfcurè ffriata & argenteo colore fplendens. M.d'ARGENVILLE, pl. 2. pag. 189. Voicile plus beau lépas. Sa grandeur, la nacre de fon intérieur, la beauté de fes taches rouges qui forment un comparti- ment imitant lécaille de tortue, le diftinguent infini- ment des autres. C’eft d’où il a pris le nom de bouclier d’ecaille de tortue. BOUCLIER D'ÉCAILLE DE TORTUE RA- DIÉ ou À BANDES. Lepas depreffa . bal integrä & mn 102 B © v ovata , maculis vividis rubefcentibus radiatim difpofitis in undectm ordinibus ufque ad ctrcumferentiam elesan- ter depiéta ; clyper tefludinarit radiati nomine donara, Ce lépas, qui ef luifant & poli , fe diftingue par onze rayons ou bandes longitudinales formées par des ta- chesd’un rouge vifd’écaille de tortue de mer, qui par- tent du fommet pour fe répandre en s’élargiffant juf- ue vers la circonférence ou la bafe de la coquille, de un fond jouant une nacre blanchâtre. Ce lépas, dont la forme eft comprimée & ovale, montre dans la concavité de fa furface intérieure une belle nacre ar- gentine. Il fe trouve dans lés mers des Indes orientales. Sa longueur peut avoir jufqu’à trois pouces fur deux pouces & demi de largeur. RuuPHivs, tab. 40. litt. À. Lopas five lepas, lampas € patella . Holl. Lampje, of fchotletje; lape- tite lampe , ou la petite écuclle. > BOUCLIER , dit PETIT BOUCLIER D'E- CAILLE DE TORTUE PAPYRACÉE. Lepas, teffä tenu vel papyraceà, peilucidä, férus rericulatis vel cancellatis inffruéta , maculis diverfis 6 radis rubicundis exornata ; intès colore argenteo fplendens. La coquille de ce lépas eft mince, fragile , tranf- parente & comme papyracée , garnie de ftries lon- gitudinales partant du fommet , & interrompues par d’autres ftries tranfverfales très déliées & fort ferrées, de maniere à rendre cette furface extérieure comme réticulée ou en treillis. Elle eft ornée de taches & de différens rayons rougeatres ou de couleur d’écaille de tortue fur un fond blañc demi-nacré. La furface inté- « rieure eft très luifante & brille d’une nacre argentine. Ce lépas porte tout au plus un pouce & demi de lon- ueur fur quatorze lignes de largeur. BOUCLIER dit PETIT BOUCLIER STRIÉ ET RADIÉ. Lepas depreffa , bafi ovatä, integré , ffriis parvis inequalibus in longum ffriata , coloribus chermefinis & flavis densè radiata. Ce lépas eft d'une figure ovale , comprimée ; chargé de ftries fines lon- 5 © Ÿ 103 gitudinales partant d'un petit fommet en forine de bec, orné d'un grand nombre de rayons cramoifis & jaunes, . La furface intérieure eft unie, luifante, & d’une nacre légere , purpurine. Ce lépas, en forme de petit bou- clier , a quinze ou feize lignes de longueur fur onze de Jargeur. £ BOUÉE, ou LA VIS BOUÉE. Nom que lon donne en Hollande à une coquille univalve du genre des vis : c’eft l’efpece que l’on appelle en France le télefcope. Voyez le mot TÉLFSCOPE. BOURDIN. C’eft le nom que Belon a donné à un genre de coquilles univalves, connu aujourd'hui fous celui d'oreille de mer ou d’ormier. Voyez OREILLE DE Mer. BOURSE ou GIBECIERE. Pecten ex uträque parte fatis aqualiter auritus , duabus valuis elongatis E depreffis confians , valvä [uperiore albidä colore fulvo & ex fufco rubelcente maculatä | quatuordecim craffis coffis ftriatis inftruitä , inferiore valvä totaliter fubal- bidé & aqualirer coffatà diffirétus. Coquilie bivalve du genre des peignes à deux oreillons égaux. Elle eft compofée de deux valves allongées , applaties ou peu convexes, chargées de quatorze grofles côtes longi- tudinales & autant de cannelures profondes , garnies de ftries fines tranfverfales. La valve fupérieure eft ta- chetée de fauve & de brun-rouge fur un fond bian- châtre , tandis que la valve inférieure eft toute blanche. L’étendue des battans de ce peigne dans fa circonfé- rence, & le grand retréciffement des côtés au-deffous des oreillons , donnent à cette coquille une certaine reflemblance avec une bourfe ou avec une efpece de gibeciere dont elle porte aufli ie nom. Quelques-uns Ja nomment le manteau ducal blanc, Ce peigne fe trouve dans les mers des Indes. M. d'ARGENVILLE , pl. 14. lett. D. pag. 304. Ce peigne efta grandes ftries partant de fon fommet : elles font bariolées de taches brunes. Ses oreilles, qui font égales, font marbrées de même ; mais fa valve infe- seure eft toute blanche, G iv 104 B O ÙÜ BOUTON DE COQUILLE. Umbo. C'eft une excédence plus ou moins arrondie ou obtufe, qui forme lœil ou le point central de la volute des coquilies uni- valves, en terminant la clavicule ou le fommet; comme il arrive aux efpeces que les Conchyliologiftes appel- lent la couronne d'Ethiopie , le prépuce, la cuiller & d’autres gondoles mammillaires. On peut aufli enten- dre par le mot bouton, les mammelons & les tuber- cules arrondies qui fe rencontrent fur certaines co- quilles. | BOUTON DE CAMISOLLE. Trochus umbli- catus, ventricofus , fex fpiris convexis conflans ; ftriis granofis tranfverfis undique circumdatus,fcilicet in un& ftriâ globulos corallinos efformantibus , alternatim cum. aliâ ftriâ globulis nigris & albidis viciffim per feriem 6 ficut intenfe interpofiris inftrutä ; & fic eleganter , gra- datim ufque ad verticem hac ffrie perveniunt : bafi ru- gofä, columellä dentibus craffis munitä, dentato & labro intùs diffinétus ; interioris thoracis globofus diffus. Co- quille univalve du genre des fabots qu'on ne peut trop admirer lorfque l'on veut examiner la regularité & le compartiment de cesftries circulaires, ganuieufes, qui - ornent toute fa furface extérieure. Ce petit {abot, dont la forme eft renflée, eft compofé de fix fpires convexes moyennement élevées, environnées par-tout de petits grains arrangés fur des ftries avec un ordre furpre- nant: favoir , une ftrie dont les grains font entiere- ment de couleur pourpre ou d’un rouge de corail, al- ternative avec un autre ftrie formée de grains noirs interpofés de grains blancs tour à tour avec fymmétrie, lefquelles firies continuent & tournent avec le même ordre & en diminuant par gradation jufqu’au fommet. Lesftries granuleufes, qui couvrent en partie la bafe de ce limaçon, font plus petites que celles des deux -premieresfpires. Son ouverture eft comprimée, & de- vient finguliere par une apophyfe dentée qui fort de lombilic ; par un fût extérieur ridé ou une portion de fa bafe , ainfi que par une dent qui émane intérieu- 2 RER PR 10$ rement du haut de la lévre. La furface intérieure eft dentelée & nacrée. Lorfque le bouton de camifole n'eft point encore parvenu à un certain période de grofleur , le plus grand nombre de ftries bi prefque toutes de couleur de corail. Cette jolie coquille fe trouve dans la mer du Bréfil & dans la mer rouge. Les pêcheurs la nom- ment la coquille de Pharaon. Elle peut avoir jufquw’à huit ou neuf lignes de longueur fur prefque autant de diamètre à fa bafe. Guartierr , tab. 63. litt. B. Cochlea trochiformis , Bafi umbilicaré & infigniter dentaté & rugosä ; in dorfo minutiffimis globulis per feriem difpofitis undequaque circumdatus , guarum una linea purpureum colcrem offentat ; in altera line& globulus unus eft nigerrimus, alrer candidiffimus , & fic alternatim iffa linea ad api- cem ufque mucronis elegantiffimè procedurt. M. d'ARGENVILLE , pl. 8. lert. L. Q. Ce petit fabot eft appellé le bouton de camifolle, auquel il ref femble aflez. Ce font de petites cordelettes d’un beau rouge mélé de points noirs. BOUTON DE LA CHINE. Trochus , baf & aperturä depreflä , latä rotund& ; fertem fpiris in cono exertis & oblique complanatis diflinétus ; maculis , vit- tis © flammis rubris viridefcentibus & chermefinis per longitudinem & oblique in fundo albo depictus ; inrès reflä margaritiferé lucide nitens. Coquille univalve du genre des limaçons à bouche applatie , ou des fabots de l’efpece appellée cul-de-lampe. Celui-ci , dont la f- gure repréfente un cône aflez régulier , eft compofé de fept fpires élevées , unies & comprimées dans leurs plans obliques , & dont les premieres font peu déta- chées les unes des autres. La coquille de ce fabot eft d'une fubftance de nacre femblable à celle du burgau , recouverte d’une croute plâtreufe , dont toute la fupet- ficie eft ornée de taches longitudinales & obliques en forme de rubans & de flimmes de couleur verdâtre, mêlée de rouge & de cramoifi fur un fond blanc & 1c6 B O0 Y teint en partie de ces mêmes couleurs. La bafe de ce li: maçon eft large , ronde , prefque de vive-arrête dans fa circonférence , & au centte de laquelle fe trouve l’om- bilic. L'ouverture eft étroite & comprimée ainf que Ja lévre, & tout le refte de cette furface qui eft tache- tée de rouge-carmin & de verd fur un fond blanc. Ce beau limaçon porte ordinairement deux pouces de haut fur prefque autant de diaméire à fa bafe ; il vient des mets des grandes Indes. GUALTIERI , tab. 61. litt. E. Trochus ore anguffo & horizontaliter compreffo , papillis minoribus undique ctnélus ex candido , & chermefino colore radiatim & al- ternatim depifus. M. d'ARGENVILLE , pl. 8. lert. C. pag. 216. Ce fabot eft à fond blanc, bariolé de rouge & de brun: il s'éieve de fept étages peu faillans, & fe nomme le bouton de la Chine. BOUTON , di GROS BOUTON DE LA CHINE. Trochus bafi latä , rotundä , & depref[a j fex fpiris oblique comnlanatis, maculis & vittis amaranthi- nis & virefcentibus in fundo albido depidis infignis ;teft& crafä, ponderosä , & colore margaritifero intès nitente. Coquille univalve du genre des fabots, que l’on nomme a. culs de-lampe. Elle eft épaifle, pefante, com- pofée de fix fpires comprimées obliquement , d'une fubftance de nacre recouverte d’une croute ornée de taches & de larges bandes longitudinales , de couleur amaranthe , mêlée de verd fur un fond blanc, dont les nuances fe répandent jufque fur la bafe de ce limaçon. Cette bafe eft large, arrondie applatie, & au milieu de laquelle fe trouve une efpece d'ombilic. Cette coquille , faite en cône, ne laifle pas de varier par le nombre de fes fpires , leurs différens volumes & leurs couleurs; il y en a qui font compofées de huit fpires élevées en doucine, c’eftà-dire, moitié concaves & moitié convexes, & dont les dernieres vers le fommet font tuberculeufes. Lorfqu'on fupprime la furface co- loriée, on parvient à metire en évidence une belle na- B © ÙU ro? cre femblable 2 celle du burgau des Indes, & que l’on voit briller dans l'ouverture de [a coquille. Sa longueur peut avoir jufqu'a près de cinq pouces fur prefqu’au- tant de diamètre à fa bafe. RumPHxivs, tab.21.litt. À. Trochus primus , five maculofus : Holl. Geulakte tol ; le fabot maculé ow tacheté. GuALTIERT, tab. $9 litt. C. Trochus ore angæfto € horizontaliter compreffo 3 idem in fpirarum commif- Juris fulcatus , ex albido flavefcens, fufcis maculis undatim fignatus. Ejufdem, litt. A. Trochus ore arguffo & horizonta- liter compreflo , umbilicatus, maximus, ex politur& margaritarum nitorem lucide referens BOUTON TERRESTRE. Cochlea , teffä utrin- que convexä , fubtès concava, ffriata , cornea , lineis cranfverfis ferrugineis , quinque fpiris rorundis. Ceft un petit coquillage de deux lignes de diamètre , du genre des limaçons, mentionné dans le traité des co- quilles de M. Geoffroy, pag. 40. Cette petite coquille eft trés jolie. Sa forme eft afez applatie en deflus ; en- deflous elle eft plus convexe vers fes bords, avec un enfoncement tres confidérable 3 Pombilic ; ce qui la rend concave. Sa couleur eft pâle, femblable à celle de la corne , mais elle eft toute parfemée de taches tranfverfes rougeâtres , prefqu’à égale diftance les unes des autres ; de plus toute la coquille eft chargée de ftries fines tranfverfes. Ces ftries & ces taches font ref- fembler cette coquille à un bouton joliment travaillé. On la trouve avec les précédentes , nommées la tranf parente & la grande firiée , dans la moufle & fous les pierres humides. M. d'ARGENVILLE , part. 2. pl. 9. n. 10. On nomme ce teftacée le bouton ; il a quatre tours de fpirale avec un ombilic , ainfi que lélégante ftriée dont il a aufli [a couleur. s BRANDON D’AMOUR ou ARROSOIR. Foy. ÂRROSOIR. 108 B'R+'O BRILLANTE. Cochlea , tefta fulva , nitida, acu- ta , quinque fpiris. Coquille univalve terreftre que Me coffroy a rangé dans le genre des limaçons à co- quille allongée dont la volute eft tournée à droite, Elle approche de l’efpece appellée le grain d’avoine pour la couleur, fi ce n’eft qu’elle eft plus pâle. Elle eftliffe & brillante, & ne décrit que cing fpirales ; en quoi il eft fort aifé de la diftinguer du grain d'orge. Son ou- verture eft ovale, & bordée d’une lévre blanchître ; mais peu marquée. Elle fe trouve dans les moufles aquatiques au bord de l’eau; mais toujours fur terre, car fi elle tombe dans l’eau elle périt. LISTER, Angl. pag. 122. tab. 2. fig. 7. Buccinum exiguum , aiinque anfracfuum | mucrone acuto. BROCARD DE SOIE. Rhombus , vel voluta cy- lindracea tribus fpiris concavis , depreffis & tuberculis coronatis , vertice paulifper exerto in voluté conftuns 3 tefà tenui in medio ventricosä & magnä apertur& lon- £g&, diftinita ; magnis & parvis maculis , ciffaneis , ex fufco colore rubefcentibus & purpurafcentibus fplen- didè exornata , depiéta & variegata ; textilis ferici no- mine pradita. Coquille univalve du genre des rouleaux ou des volutes cylindriques, ainfi appellée à caufe que toute fa furface extérieure eft ornce de grandes êc de petites taches de couleur marron, brun-rouge & pourprée, fur un fond couleur de chair & lilas, de ma- niere à donner une idée d’une étoffe de foie fort riche. La forme de ce rouleau eft allongée, cylindrique, quoique renflée dans fon milieu à caufe de fa lévre évafée. La volute, qui eft comprimée, eft compofée de trois fpires concaves, couronnées de tubercules & de plufieurs autres qui forment un petit fommet aigu. La coquille eftlégere, mince , fragile, avec une ouverture fpatieufe auf longue que la coquille, bordée d’une lévre tranchante, & d’une columelle auffi unie , & or- née des mêmes taches que celles qui regnent fur le refte de la coquille. | Le brocard de foie varie par fes différens volumes B K& U 109 ainfi que par les variétés de fes taches, qui forment même quelquefois de larges fafcies. Ce rouleau, qui nous vient de l’Inde orientale, porte au moins trois pouces de longueur fur moitié moins de largeur. RumpPxius, tab. 31. litt. G. Nubecula ; les petites nuées. Holl. Wolkje, of achaate kroon-bak ; les pe- tits nuages ou le baquet d'agathe couronné. | GUALTIERI , tab. 26. litt. E. Cochlea longa pyri- formis, intorta , integra, mucronata , bafi muricata, ex fufco maculata, & vermiculata. - M. d'ARGENVILLE ,pl. 13.lettr. A. pag. 242. Ce cornet s'appelle le brocard de foie qu’il imite par fa bigarrure brune fur un fond blanc. BRULÉE ou POURPRE BRULÉE. Purpura criangularis ramofa , foliis laciniatis , crifpatis nigri- cantibus vel quafi carbunculatis , in tribus ordinibus per longitudinem difpofitis , inftruéta; claviculà exertä , aperturâ parvä ovatä , pulchro colore rofeo in ambiru änteriore citrcumdat& , 6 canali lato , depreffo , paulif- per recurvo , & in longum mediocriter produéto diffinéfa; intùs candore laëteo fplendens. Coquille univalve du gene des pourpres rameufes triangulaires , dont la fur- ace extérieure eft à ftries tranfverfales, inégales, on- dulenfes & d’un noir de fuie fur un fond blanc, lef- quelles fe terminent à trois diftances égales par trois rangées longitudinales de feuillages encore plus foncés en couleur ou d’un noir pourpré , déchiquetés, frifés, tantôt élevés tantôt recourbés en arriere , & quelquefois rabartus ; tous ces feuillages parcourent toute la lons gueur de la coquille avec fymmétrie jufqu’au fommer, avec autant de boffes intermédiaires ou fituées entre les trois rangées de ces feuilles, & qui fe perpétuent éga- Jement fur les fix ou fept fpires de la voluce. L’ouver- ture eft petite, ovale ; bordée en-dedans de couleur de rofe, & dont la furface intérieure eft d’un blanc de laie très beau. Le canal, qui eft médiocrement allongé, eft comprimé, entrouvert, &un peu recourbé à fa ter- minaifon, L:s pourpres rameufes brôlées viennent des 170 Dr EC'NU | mers des Indes orientales, & peuvent avoir avoir at moins deux pouces & demi de longueur fur un pouce neuf lignes de largeur plus ou moins fuivant lexten- fion des feuillages. RUMPHIVS , tab. 26. n. 2. Species muricis ramofr. Holl. Dubbelde brand-hoorntje ; la double brülée. GUALTI£ERI, tab. 37. lit. G. HL I. L. Parpura curviroftra , craffa, labio fimbriato , laminis in folia senuiffime laciniata, foliis endivie laciniate, & crifpate fémilia expanfis, & effufis , atro purpureo colore in- fer. M. d'ARGENVILLE , pl. 16. lerr. H. Cette pour- pre eft prefque toute noire , avec des branchages ex- trèmement dentelés : on l’appelle la brülée. En-dedans elle eft d’une blancheur à éblouir , avec une des lévres de fa bouche de couleur de rofe. La brûlée à principalement une variété dans fon ef- pece dont la lévre eft dépourvue de feuilles déchique- tées, tranchante, rentrante, & fort mince. L’ouver- ture, qui eft plus grande que celle de la précédente , v’eft ornée de couleur de rofe que fur une partie de la columelle extérieure. Le refte de la coquille refflemblé d’ailleurs à la premiere efpece avec l'exception qu'elle eft moins épaille, BRUNETTE. C’eft le nom que l’on donne en Hol- Jande à plufieurs coquilles univalves du genre des por- celaines , des olives ou volutes échancrées , & des rou- leaux ; mais on donne plus fpécialement la dénomina- tion de brunette à deux ou trois volutes cylindriques, à caufe de leur couleur brune, favoir, la brunette à clavicule élevée , ou la véritable brunette de Rumphius, la brunette à clavicule comprimée, & la petite bru- nette caïilloteufe. Woyez ces mots. BRUNETTE A CLAVICULE ÉLEVÉE. Rhom- bus, vel voluca cylindracea minutiffimis firiis rericulata; fex vel feptem fpiris oblique complanatis & arice acuto diflinéta ; magnis maculis caflaneis vel ex fufco colore rubefcentibus in longum duëtis , filis diverfimodè cate- 0 OR BH & YU 115 ñatis vel adherentibus in fundo albo undiout & elegan- cer depicta ; nigelle nomine donata. Coauille univalre du genre des rouleaux dont la forme eft allongée & élégante. Toute fa furface extérieure eft garnie de ftries tranfverfales & longitudinales très ferrées, qui forment un réfeau très fin & léger ; elle eft ornée de grandes taches longitudinales de couleur marron-vif ou brun-rouge enlaflées dans des filamens de même couleur , & comme reticulés fur un fond blanc. Gette coquille eft aflez mince , d’un émail fin & luifant. Sa volute , qui eft élevée , eft compofée de fix ou fept fpi- res comprimées dans leurs plans obliques , & dont les dernieres forment un fommet aigu. La lévre eft tran- chante , évafée vers le bas, & rentrante vers la clavi- cule ; ce qui occafionne une ouverture plus étroite vers cette partie que vers l’extrêmité oppofée. La bru- nette à clavicule élevée porte depuis deux pouces & demi de longueur jufqu’à près de quatre. On trouve ce rouleau dans {és mers des Indes orientales. RumPHIUS , tab. 33. n. 3. Nigella vera. Holl Opregte bruynet ; la véritable brunette. GUALTIERI, tab. 25. litt. Z. Cochlea longa pyri- formis vulgaris, minutiffimè firiata, major candidif- fima, ex rubro fufeo maculata & rericulata. M. d'ARGENVILLE, pl. 13. lerr. G. pag. 242. C'eft un fort beau cornet marbré de grandes taches brunes : ce qui le fait nomimner brunette chez les Hoi- Jandois. BRUNETTE A CLAVICULE OBTUSE. Rkom- bus, vel voluta cylindracea quinque fpiris paulèm exer- tis & apice obtufo diflinéta ; ex colore fufco vel caftaneo _diverfimodè maculata & rericulata : teflä craf[ä , pon- derosä ,& formé brevi infignis. C’eft un rouleau dont la volute eft peu élevée, compofée de cinq fpires, & terminée par un fommet obtus avec un point rougeitre eu pourpré dans fon centre. Cette coquille eft épaiffe, pefante, d'une forme ramaflée, & aflez fujette à mon- er des éxcroiffances ou des reprifes du teft. Toute f- Y12 B My furface extérieure préfente un large réfean formé de diverfes taches brunes ou marron , en partie obliques & quelquefois longitudinales , mais fans faire des trat- nées comme fur la brunette à la clavicule élevée. Ces taches font d’ailleurs moins grandes & moins régulie- res ; les filamens, qui les raffembient, n’en font point aufli déliés. Ce rouleau fe pêche dans les grandes In- des; & {a longueur porte au plus trois pouces. RUMPHIUS, tab. 33. n. 4. Nigella. Holl. Loot bruynet ; la brunette. BRUNETTE dir PETITE BRUNETTE CAIL- LOTEUSE. Rhombus ,vel voluta cylindracea quin- que fpiris paulifper exertis & apice obtufo ; maculis al- bis parvis , plerifque elongatis in fundo ex fufco co- lore nigricante defcriptis , elegantiffimè & lucide de- piéfa ; nigella minor pennata diéfa. Cette jolie coquille du genre des rouleaux, qui n’eft mentionnée dans aucun auteur , eft très intéreffante par la netteté de fon com- partiment colorié. Toute fa furface extérieure préfente un grand nombre de taches d'un blanc pur, dont les unes font petites & les autres allongées qui fe déta- chent fur un fond brun noirâtre de maniere à imiter les plumes tachetées de la caille ou d'un oifeau. La vo- lute eft compofée de cinq fpires peu élevées, & ter- minée par un fommet obtus. L'ouverture, qui rappro- che cette coquille du genre des cornets , eft étroite & avec une lévre tranchante liferée de noir en-dedans. Celle qui eft dans la colleétion de l'auteur, a un pouce neuf lignes de longuèur. BUCCIN. Buccinum , vel concha univalvis tuba- formis, reflâ corporis ventrosâ , rotundé ; volutä fa- piffénè exertâ; magnä aperturê vel fubrotundä » vel ovaté , fepiès laté, & aliquando forma érregulari & faepè integré 3 labro fimbriato, femper arcuatim ex- panfo , vel dentato, vel acuto canali brevi recurvo vel fulcato vel mediocriter extrorsim produéto , five maxi- rè prolongato , ampliis vel mins diflinéta. Nom que Yon donne à des coquillages univalves qui compofent UR B ÜU © 13 ün genre par le nombre & ia variété de fes efpeces. Le mot buccin, qui eft fynonyme 2 celui de trompe ou de trompette , a été donné à ces fortes de coquilles, parce qu’elles reflemblent en quelque forte à une efpece de Cornet mufical (44 fimilicudinem buccini quo fonus edi- tur ) : il y a effectivement des buccins qui fervent en- core aujourd'hui aux habitans de plufeurs îles comme d'un cor pour fe faire entendre de loin , en fuppri- mant le fommet ou la pointe de la coquille pour for- mer une embouchure. Le caractere générique & fpécifique des buccins eft d'approcher beaucoup du genre des murex ou rochers, & de n'être pas éloignés quelquefois de celui des vis. Les buccins en général ne font point chargés de poin= tes & de clous comme les rochers , dont ils different par le corps de la coquille qui eft toujours plus renflé, plus arrondi, & par conféquent par une ouverture moins allongée , plus large & le plus fouvent de la forme d'une ellipfe plus ou moins réguliere. Cette ouver- ture eft le plus fouvent bordée par une lévre ceintrée , fouvent repliée en bourrelet, dentelée & finueufe en- dedans ; tantôt plus ou moins épaifle ou tranchante, tantôt feftonnée fur le bord ou garnie de denticules dans toute fon étendue. La columelle extérieure , paral- lele à cette lévre , eft quelquefois unie, fouvent char- gée de rides ou de diverfes dents; elle fe réunit quel- quefois avec la lévte fans être interrompue ni par un canal ni par aucune échancrure, ce qui rend louver- ture entiere : mais cette columelle & cette lévre fe ter- minent fouvent foit par un canal court & retrouflé en bec, ou moyennement allongé, & quelquefois très prolongé en-dehors comme dans les coquilles que l’on nomme le fufeau, la quenouille ; ou moins long , comme dans les trompes marines, les cordelieres, le tapis de Perfe, & cela par gradation jufqu’à ne laiffer aufli qu'une fimple échancrure , comme on le voit dans les buccins nommés la tiare , la mire, les mina= pets. | Tome I, _H 114 NE ( : : Les buccins font pourvus d’une volute à faquelle on peut compter depuis cinq fpires jufqu'à dix ou onze. Ces fpires s'élevent fouvent en pyramide d'une maniere torfe ; elles font le plus fouvent bom- bées ou plus ou moins convexes, quelquefois appla- ties en-deffus ou différemment comprimées ou de vive arrête. La furface extérieure des buccins eft aflez fou- vent garnie de diverfes cannelures & de ftries circu- laires , quelquefois tuberculeufe ou en treillis. Ces for- tes de coquillages univalves préfentent des variétés in- finies, autant par leurs différentes formes que par les diverfes couleurs dont ils font ornés. Les uns font très ventrus , ramaflés, ou d’une forme comprimée ou triangulaire; les autres font-allongés ou effilés dans plufieurs gradations. Les couleurs jaunâtre , rouffe-fauve , marron, rouge- brun & pourpre , font celles qui dominent en général fur la furface des buccins ; elles forment tantôt des mar- brures & des taches en tous fens, tantôt des comparti- mens qui imitent le plumage des oifeaux , des lignes , des zones & des fafcies. Le genre des buccins eft com- pofé d’un fi grand nombre d’efpeces, qu'il yen a de- puis deux lignes de longueur par gradation, jufqw’a celle de plus d’un pied & demi, & auxquelles les natu- raliftes ont donné différentes dénominations qui ont le plus de rapport avec leurs figures & leurs couleurs, {avoir principalement les buccins que l’on nomme le fufeau & fes variétés, l’argus fafcié, le buccin feuilleté, la gaufre , la grimace , la gouttiere, le buccin crénelé ; les conques-de Tritons ou les trompes marines , les tu- lipes, les cordelieres, la robe & le tapis de Perfe, ls buccin du nord, les buccins triangulaires , le buc- cia tors.ou tordu; les tiares, les mitres , les minarets, les oreilles de Midas , l’âne rayé-ou le zébre, la per; drix rouge, les crapauds &r les buccins armés, le hauffe- queue , la culotte de Suiffe , le buccin épineux, les buc- cins à côtes de melon , le buccin filet, les buccins à 1évre déchiquetée , le buccin ambré , le buccin ondé, 7.) BOUT Ité fes buccins en vis, ou vis-buccins, les buccins terreftres & les efpeces fluviatiles. RonDezerT,de Teftuceis , lib. 3. pag. 81. diftingue deux efpeces de buccin; favoir celui qui fert de cor, lorfque fon extrémité tronquée forme une ouverture , & le petit buccin ftrié ; la premiere efpece eft celle que les Conchyliologiftes appellent la conque de Triton de PAmérique , & la feconde eft un cafque-tonne cannelé: Buccinum,minor concha ad fimilitudinem ejus buccini quo Jonus editur , unde & caufa nominis , rotunditate oris in margine. ALDROVANDUS , de Teflaceis , lib. 3. pag. 325% & fegg. fait mention de huit efpeces de buccins , favoir la grande efpece de Rondelet, (car fuivant ce naturalifte |, Rondeiet a pris le grand buccin de Pline pour le petit). Cœterum Rondeletius pro minor apud Plinium legit major. Buccinum 7oographi , le buccin de zoographe. Alja fpecies buccinæ , buccina peregrina, colore &5 duritre ferè marmoris æmula circulis rofas amulantibus ; le buccin étranger de couleur de marbre dont il a aufi prefque la dureté avec des ornemens fem:- blables à des rofes; c’eft l’efpéce que les Conchyliolo- pires appellent le gros navet de la Chine, & fur laquelle es habitans du pays gravent différens deffeins. Bucci- num parvum 6 ffristum Rondeletii ; le petit buccin de Rondelet & celui qui eft ftrié. Buccina ftriata 700- graphi , buccini paris genus zoographi ; le buccin ftrié de zoographe , & celui qui eft de la petite efpece du même auteur : & buccina parya auétoris , & le petit buccin d'Aldrovandus. : RumPHIUS à fait repréfenter vingt-quatre ef- eces de buccins , tab. 28. € 29. qu'il nomme en général buccina; en langue hollandoïfe, kink-hoorens, of tritons -hoorens ; les coqueluches, ou les trompes marines, ou les conques de Tritons; favoir, Buccinum aruanum ; le buccin d’Aru ; Holl. Kink-horn van tey- Jande Aru; la conque de Triton de l’île d’Atu. Bucci- aum Tritonis, feu magnus turbo; la trompe 5 Triton ou 116 5. D 0 la grande turbinée; Holl. Kink-hoorn tritons hoorn ; 14 coqueluche , ou la conque de Triton. Buccinum tube- rojum ; le buccin à tubercules; Holl. Geknobbelde kink hoorn, of dubbelde olykoek, ook gebulte oiy- koek ; la coqueluche à nœuds, ou le double gâteau cuit à l'huile, ou le gâteau cuit à l’huile boflué. Bucci- num tuberojum rufum; Holl. Rood geknobbelde kink hoorn, of enkelde oley-koek ; la coqueluche rouge, noueule, ou le gâteau fimple cuit à l'huile : on appelle en France ces deux dernieres efpeces la culotte de Suiffe , qui ne different que par leurs diverfes grof- feurs. Buccinum Tritonis ; cette efpece, qui eft la conque de Triton proprement dite, eft repréfentée avec le petit crabe appellé le foldat ou bernard lhermite. #feudo-purpura ; la faufle pourpre; Holl. Baftaard put- per , flek ; le limaçon pourpre bâtard. Fufus; le fu- feau; Holl. De fpil of tabaks-pyp ; le fufeau , ou la pipe à tabac. Fufus brevis ; le fufeau court; Hoil. Strompe fpil. Buccinum pilofum primum five craffum ; le buccin velu de la premiere efpece ou épais ; Hoil. Haayrige dik-lipje, of baard-mannetje; la petite lévre épaifle velue, ou le petit barbu, ou la jeune barbe. Mitra papalis ; Holi. Pauze-kroorn ; la tiare ou la cou- tonne papale. Mirra epifcopi ; Holl. Bifflchops myter , of oranje-pen; la mitre ou la plume d'orange. Turris babylonica ; Holl. Babylonifche too-ren of pyramide ; la tour de Babel ou la pyramide. Buccinum granula- tum rotundum ; le buccin grenu arrondi ; Holl. Ryf- tenbry Hoorn ; le buccin à grains de riz. Buccinum aculeatum ; le buccin épineux ; Holl. Diftel hoorïntje; le petit buccin chardon. Buccinum undofum ; le buccin ondé ; Holl. Zee-golf hoorntje ; le petit baccin du golfe de mer. Buccinum lineatum ; ‘le buccin rayé. Holl. Geftreepte hoorn ; le buccin rayé. Digitellus ; Hall. Vingerrje ; le petit doigt, Tzrricula; Holl. Too- rentje; la tourelle, es France le minaret.) Turriculaæ plicata ; la tourelle pliffée; Holl. Geplooÿyde too- renije. Turricula filis cinéla ; la tourelle à filers ; Holls M Ur: C 117 Toorentje met draadjes. Turricula granulata ; la tou- relle grenue ; Holl. Staaten vlay-pen ; le pavilino des états. Buccinum fcalare ; Vefcalier ; Holi. Her wentel- trap-je ; le petit efcalier, (ceft la faufle fca/ata ). Buccinum fprrale; Holl. Gerimpel de hoorn ; Le buccin ridé Buccinum foliorum ; Holl. Blad hoorn ; le buccin feuille. GUALTIERI a fait repréfenter un grand nombre de buccins, parmi lefquels fe trouvent plufieurs con- ques fphériques ou tonnes, & des rochers. Ce Conchy- lologifte a rangé ces fortes de coquilles dans la troifiéme claffe des teftacées qu’il appelle en général limaçons de mer. Les buccins, dit Gualtieri , forment un genre de teftacées à fpirale fimple, dont l'ouverture eft plus ronde que celle des murex, & dont la coquille eft plus longue : buccinum , teflacei fimpliciter fpiralis genus eff, guod os rotundius habet quam murex ; cochleam ver longiorem. Ce Conchyliologifte ajoute que les buccins font des limaçons de mer remarquables par une ou- verture qui fe prolonge avec une pointe, & dont la premiere fpire eft confidérablement renflée. Il les divife en deux feétions ; favoir, les petits &les grands buccins: buccina parva & majora. 19 Les petits buccins com- pofent fix genres ; favoir : Buccinum parvum pruni- forme acuminatum ; le petit buccin en forme de prune avec un fommet aigu. Buccinum parvum pruniforme canaliculatum ; le petit buccin en forme de prune & pourvu d’un canal Buccinum parvum fulcatum ; le petit buccin échancré ou avec un filon. Buccinum parvum fulcatum 6 canaliculatum ; le petit buccin échancré & à canal. Buccinum parvum intesrum ore perpendiculart ; le petit buccin entier à bouche droite ou perpendiculaire. Denique buccinum parvum inte- grum ore oblique ; enfin le petit buccin entier, dont l'ouverture eft oblique ou inclinée. Les buccins de la grande efpece comprennent qua- tre genres. Ce font ceux, dit Gualtieri, qui ont une bouche plus ouverte & affez prolongée en pointe : byç- ii] 118 D D.0 cina majora funt buccina ore magis aperto € mucrone admodim elongato : [cilicet : Buccinummayus canaliculas tum roftratum ore labiofo ; le grand buccin à canal en forme de bec & avec une bouche munie d’une groffe lévre. Buccinum mayjus canaliculatum roftratum , ore la- biofo fimbriatum ; le grand buccin à canal en forme de bec & frangé avec une ouverture garnie d’une groffe lévre. Buccinum majus canaliculatim & fulcatum ; le grand buccin à canal & échancré. M. d'ARGENVILLE , qui a rangé les buccins dans la troifieme famille des coquilles univalves, dit que le buccin eft une coquille faite en forme de trompette, le ventre étendu, la bouche allongée , la queue longue & détachée du corps, quelquefois courte avec un bec recourbé , & une clavicule fouvent élevée, quelquefois applatie & par étages quarrés. Buccinum ef concha univalvis tubæformis , ventre extenfo , ore lato 6 elongato, caudä longé & diflinétä , brevi ; claviculé in longum ereéla , minis erela , contabulata , roftro recurvo. Le caraétere générique des buccins, dit M. d’Ar- genville peut varier : le plus ordinaire eft d’être fait en trompette avec une grande queue & un ventre un peu gros dans le milieu; mais comme il y a des buc- cins qui n'ont point cette grande queue, on a recours à la bouche, qui devient alors la partie effentielle, énérique & déterminante : cette bouche doit être large, très allongée, & peu garnie de dents. Le buccin differe de la pourpre, dit M. d’Argen- ville , en ce qu'il a la bouche ovale ou très allongée, & la tête élevée, au lieu que la pourpre a la bouche ronde & la tête un peu applatie : la queue des pour- pres eft ordinairement cannelée, plus courte & plus recourbée que celle des buccins. Ce teftacée differe du murex par une queue plus allongée, par une robe plus unie, & par une bouche plus large & peu garnie de dents. Le murex au contraire a la bouche plus allon- gée , garnie de dents & le corps ordinairement cou- vert de pointes ou de boutons. Il eft encore plus aifé B Ur CE 119 de diftinguer le buccin d'avec la vis dont la figure eft beaucoup plus menue & plus allongée que celle des buccins, outre que les vis ont la bouche applatie , & qu'elles ont rarement de queue. Le caractere fpécifi- que le plus fingulier parmi les buccins eft d’avoir, contre l'ordinaire , la bouche tournée de droit à gau- che : ce qui fait une efpece appellée l'unique ou la fans parelile. M. d’Argenville fait mention de fix ef- peces de buccins avec leurs variétés, parmi lefquelles font comprifes celles qui font repréfentées aux p£. 5. & 10. au nombre de trente-cinq. 10 Le buccin à queue longue & détachée, dont la bouche eft allon- gce, & la clavicule a fept étages applatis ; buccinum cauaa longä & diflinétä, ore elongato, claviculä fep- tem contabulationibus complanatis inftru&ä. Le grand fufeau blanc, étagé & plein deboffes ; magnus fufus albi- dus, contabulatus & tuberofus. Le petit fufeau cannelé; parvus füfus canaliculatus. Le grand fufeau, dont les lévres font rebordées & dentelées; magnus fufus labro duplicato & dentato. La tour de Babel ; rurris baby- lonica. Celle qui eft rachetée de points rouges ; ma- culis rubris infignita. Le tapis de Perfe ; veflis perfica. Le buccin rayé de taches larges & brunes tirant fur le noir : buccinum radiatum , maculis latis ex rufo nigri- cantibus. Le buccin fafcié & ondé de tous côtés, le fñt dentelé ; buccinum ex utroque latere fafciatum € 1n- dulatum , columellä dentatä. Celui qui eft épais, dont les tubérofités font longues & tachetés ; craflum, tu- beribus oblongis & maculofrs infignitum. À taches bru- nes & bleues ; maculis fufcis 6 cæruleis depi&um. En forme de bouteille, à ftries, & tacheté de brun fur un fond blanc; ampullaceum , firiatum , & maculis rufis fundamentaliter albidum. L’efpece dont le fommet eft étagé en oreiller ; clavicul& contabulurä feu pulvinaté. À fries, remarquable par trois excroiffances pleines de boffes ; fériatum , tribus eminentirs tubercfis infigni- tum. Celui qui eft à côtes & à fries ; buccinum cofla- tum © flrratum. | Hiv 129 D U € 2°. Le buccin à queue courte , aveé une bouche large ; buccinum caudä brevi , ore expanfo. Celui qui eft garni de poils , dont parle Rumphius ; pilo- Jum 6 hirfutum Rumphii. L'oreille de Midas brute, dont le fût eft à dents; auris Mide craffa , columellé dentatä. L’oreille de Midas découverte de couleur d’a- gathe; auris Mide , colore achate. De couleur cendrée, dont la bouche eft étendue ; buccinum cinereum , ore expanfo. Celui qui eft tacheté & entouré de lignes; maculofum , lineis cintum. Le buccin ondé & tout couvert de ftries, à queue recourbée ; buccinum un- dofum &: flriatum , caudä recurvé. Celui qui eft cou- vert de boutons rangés en compartiment , avec une lévre dentelée ; tuberculis in ordinem difpofiris cooper- tum , labro dentato. Celui dont le corps eft applati, ombiliqué, lalévre & le fût dentés ; depreflum , umbi- licatum , labro & columella dentatis. Le buccin jaune & ombiliqué ; flavidum & umbilicatum. À bec tout uni; roftratum , leve. Aïlé, & couvert de lignes ponétuées; alatum & punéfuatum. Couvert de boutons, remarqua- ble par deux côtes faillantes ; twberofum, duabus coflis falientibus infignitum. Brut , cannelé à côtes avec une lévre épaiffe & la bouche ovale ; a/perum, canaliculatum 6 coflatum , labro craffo , ore ovali. Rempli de bernard l'hermite , & le fommet couvert de glands ; afperum , cancello plenum , claviculä balanis cooperta. 3°. Le buccin dont le fommet s’éleve confidéra- blement, & dont la bouche forme une queue : bxcci- num , claviculà in longum exertä , ore in caudam de- finente, Le minaret, dont le fût eft garni de denis; surris finenfis columellä dentatä. Celui qui eft étroit & diminuant par les deux bouts ; argu/fla undique diminuta. Entouré de zones rouges & blanches ; faf- cits rubris & albidis circumdata. La tiare, dont la bou- che eft garnie de dents; mitra papalis, claviculä 6 Zabro dentatis. L'épifcopale ou mitreappellée laplume; epifcopalis feu penna. Le buccin fauve, dont le füt eft denté. Celui qui eft rayé de zones brunes & jaunes ; : 108 USE € 121 Fafcis fufcis & favidis decoratum. Coupé de lignes & de points rouges ; lines rubris & punêus flriatum. Le buccin de la grande efpece ; magnum Tritonis. Celui qui eft à lévre étendue , dont le fommet eft coupé en cymaife; labro expan(o, annulis cymatiam referenuibuse À ftries & à côtes garnies de petits piquants , dont fa robe eft entourée ; f/riatum coftis aculeatis circumda- tum. Chagriné , avec des tubercules longs & efpa- cés. Le buccin à côtes de melon, ftrié & fauve ; cof- tis melonis donatum , firiatum & fulvum. Celui qui eft chargé de tubercules en forme de boffages ; subereulis onuflum , eminentiæformis. Jaune , ftrié , à longue queue à quatre étages ; fulvum , firiatum , caudé longä quatuor contabularionibus inftru&4. Tacheté , dont le fommet eft rayé irrégulierement & la pointe rouge ; maculofum , clavicula irregulariter firiat& , apice rubro 4°. Le buccin dont le fommet eft moins élevé &le bec recourbé ; buctinum , claviculé minks ereftä, rof- tro recurvo. Celui qui eft brut , appellé la culotte de Suiffe ; afperum , braccæ Helvetiorum diéfum. La gri- mace, dont la bouche & le füt font garnis de dents ; diflortio , columellä & labro firiatis. Dont la lévre s'é- tend deffus le corps ; margine oris fupra tabulam elato. Une variété , dont lalévre eft moins évafée ; labio mins elato. Dont le corps eft moins raboteux ; minës tube- rofum. Le buccin brut, garni de tuyaux qui s’élévent tout autour ; afperum, tubulis circulatim elatis dona- tum. Celui qui eft plein de boffes, avec une bouche dentée & large, le bec long, recourbé & cannelé ; tuberofum , ore dentato € lato , roftro longo , canalicu- lato, & recurvo. Jaune , plein de boutons, à ftries, la bouche dentée, dont la clavicule eft très applatie ; flavidum , tuberofum , firiatuim, columellä & labro ffriatis, claviculä depreffä. Facié à tubercules, la bou- che dentelée ; tuberculis fafciatum , ore dentato. Dont la clavicule eft élevée , & la bouche rouge ; clavicul& exerté , ore rubro. À ftries, garni de tubercules oblongs; firiatum , tuberibus oblongis infignitrum. Celui de cou- 122 B. UC leur orangée & blanche ; colore aureo albidoque. A ftries fauves , jaunes, & blanches ; /friis fulyis , flavidis 6 al- bidis cinétum. s°. L'unique, dont la bouche eft tournée de droit à gauche : waicum , ore à dexter& ad finifiram inclinato. 6”. Le buccin uni fans queue, avec une bouche garnie de dents des deux côtés ; planum abfque cauda , ore undi. que dentato. Celui qui eft raboteux, avec une bouche très finguliere ; suberofum , ore admodim peculiari. Le buccin raboteux avec une bouche longue de couleur rouge ; buccinum tuberof[um , ore oblongo rubroque. M. d'ARGENVILLE , dans l’appendice qui traite de la zoomorphofe , pag. 41. donne l’idée de l'animal du buccin qui réfide dans deux efpeces. La premiere, qui a été caflée pour en mieux découvrir l'intérieur , montre un long tuyau qui n’eft autre chofe quela trompe de laninal, avec laquelle il fouille le limon, & pompe l'eau de la mer. C’eft aufli par ce mêfhe canal qu'il laïfle écouler la liqueur pourpre, qui eft aufli utile que celle que fourniflent la pourpre & le murex. Ce canal fert d’in- teftin, & eft terminé en croiffant , qui forme une tête garnie de fes deux cornes renflées à leur orifice , avec deux yeux placés à la racine des mêmes cornes. La bouche paroït au milieu de la tête dans un petit trou rond , d'ou fort une autre trompe de figure ronde qui lui tient lieu de langue : elle eft percée, & c’eft par ce moyen que ce buccin attire à lui les alimens néceffai- res. Son manteler eft fort mince , s'étend fur la furface de la coquiile , & fe replie à l'ordinaire par un tuyau qui panche à gauche. L’opercule ovale, qui fe trouve au bout de la plaque charnue fur laquelle il rampe , lui fert de cloifon quand il veut fe refermer, Le buccin ne differe de la pourpre que par la figure de fes cornes, par fes yeux qui font placés à leur extré- mité , & par la trompe dont on vient de parler. Son mucilage intérieur eft jaunâtre & tacheté de marques noires. La coquille eft verdatre , avec des bandelettes chargées de points blancs qui forment une pyramide EE Ce 123 affez réguliere & très variée. Ce teftacée par fon mou- _vement peut {e comparer à celui des limaçons qui ont un grand empatement. Il a aufli comme eux une chair blanchâtre & glaireufe. Quelques buccins font à queue {tel que celui appellé le buccin en fufeau , nommé la tour de Babel blanche , après la fupprefion de fon épi- derme ) & dont il eft queftiof ici. Ceft toujours le même animal, à la différence de cette longue trompe qui lui tient lieu de langue ; ce canal eft appellé #rar- chialis, & perce les coquilles, felon Pline , Rondelet, & Columna qui réfute Lifter. Comme ce canäl eft percé, c’eft plutôt un réceptacle pour recevoir l’eau & Fair, les rejetter & faciliter le mouvement des ouïes. La coquille de ce buccin à queue ou à canal eft d'un blanc couvert d’un épiderme brun ; tout fon corps eft femé de ftries affez profondes qui le coupent en travers , & laiffent entrelles de petits intervalles légérement fillon- nés. Aucun animal ne fort plus de fa coquille que ce buccin. Son mantelet blanc , femé de points noirs, dé- borde & furpafle confidérablement la pointe de fa co- quille, de maniere qu'il forme des replis & des ondu- lations. Au milieu de ce mantelet fort un corps rond, qui va fe joindre fur une côte blanche, renflée & allon- gée des deux côtés ; ce qui forme la plaque ou le pied de l’animal , par le moyen duquel il rampe. À l’une de fes extrémités eft la tête dont les yeux font petits, les cornes minces, courtes & très déliées, le mufeau gros, renflé & aflez long , au bout duquel on découvre une partie de la bouche. L’opercule , qui eft à l'extrémité oppofé , eft allongé & pointu , chargé de rayons, dont le principal part du bord fupérieur. Cet animal a un mérite particulier : au lieu de ram- per comme les teftacées de fon efpece, fur toute l'é- tendue de fa bafe, il ne s'appuie ordinairement que fur fa moitié inférieure ; celle de deffus eft en l’air, & ne touche point à terre : ainfi tout le poids de fa coquille ne porte que fur un point qui, vu l'étendue & la pefan- teur de fa maffe, n’eft pas fuffifant pour le foutenir tou- 24 B vw © jours dans un jufte équilibre. Cette circonftance lerend fujet à verfer ; mais il ne paroît pas que les froiffemens, qu'il éprouve dans fa marche, l’étonnent : au lieu de l'obliger de rentrer dans fa coquille, il reprend fa pre- miere attitude pour la continuer. M. Adanfon a range les buccins dans le troifieme genre qu'il appelle coquillages operculés. Cet auteur, pour ne point s'écarter de l'application que les anciens ont faite du nom générique de buccin à pluleurs efpe- ces de coquillages, qui ont une grande affinité avec les pourpres ,*à cru devoir tranfporter ce nom à ceux du Sénégal, dont il fait mention , comme ayant avec le buccin beaucoup plus de rapport que tous Îes autres co- quillages qui font parvenus à fa connoiffance ; fçavoir, ceux auxquels il a donne les noms de barnet,, jol, nifot, rac, funon , foni & dip. Woyez ces mots. À l'égard de la génération du buccin , on lit dans Aldrovandus que, felon le rapport d’Ariftote, les buc- cins rendent une liqueur vifqueufe , buccrnis quogue favificare more eff ; & Martin Lifter ajoute qu’on les voit fouvent, fur la fin de juin & de l'été, fe retirer le matin fur des rochers arides pour s’accoupler ; ec buc- cina junio ineunte , poff afäs receffum , in ficco fcopulo tempore matutino in coïtu frequenter obfervavimus. Cet auteur appellent buccina lirtoralia les buccins qui ha- bitent les rives ; & Columella les noitiment les buccins de berger, buccina paftoralia. Belon parle d’un buccin qui n’excede pas la groffeur du petit doigt, dont l'intérieur de la coquille eft de couleur de lait ; le dehors tire fur le jaune. Cette co- quille devient quelquefois fort grande , puifque vers Cartuja , petite île de Delos, on a trouvé ces coquilles de buccins & de pourpres , capables de contenir dix cotyles, mefure attique de neuf onces d'Italie. ; Le même auteur nous apprend que les buccins fe trouvent parmi les rochers; ils ne paroiffent point dans les premiers jours de la canicule; ils vivent environ fix ans ; ils {e raffemblent tous dans un même lieu comme LAS fs AS, 5: 12$ un effaim de mouches : ils font des œufs longs & blancs, & fi bien difpofés , qu'ils reflemblent à des rayons de miel. Les buccins s’arrangent fur la pierre où ils ont dépofé leurs œufs; ils y font fi bien joints enfemble & fi englutinés, que rien ne peut les faire tomber : ils font plus durs que les pourpres, & fuivant les lieux ils font plus où mois gros. M. De Réaumur fait mention de l'animal qui réfide dans les buccins; favoir celui de la premiere efpece de de M. d'Argenville qui eft remarquable, comme on vient de le dire, par une trompe qu'il porte à l'extré- mité de la tête, qui lui fert à fouiller le limon & à pom- per l'eau de la mer : c’eft par ce canal qu’il laïffe écou- ler la liqueur purpurine employée par les anciens, ainfi que celle de la pourpre pour teindre en Es Le ré- fervoir de cette liqueur eft dans un petit vaifleau à côte du collier de l'animal. Ce vaiffeau ne contient qu'une bonne goutte d’un fluide un peu jaunâtre , qui pale à la couleur de pourpre , après qu’elle a été expofée Pair un certain temps. La trompe du buccin n'étant point armée de dents à fon extrémité ainfi que celle de la pourpre, il ne perce point comme elle les coquillages : Fanimal a, outre cette trompe, une bouche & une autre efpece de petite trompe qui lui fert de langue. C’eft par ce moyen qu'il attire à lui les alimens néceffaires : lopercule , attaché à la plaque charnue fur laquelle il rampe , lui fert de cloifon pour fe renfermer. Il y a encore une autre efpece de buccin fur les cô- tes d'Angleterre, qui fournit lapourpre. Cette propriété a été découverte il y a environ foixante-dix ans par la fociété royale de Londres. M. de Réaumur en a trouvé une autre fur les côtes de Poitou qui donne auffi cette couleur. Cette efpece eft apparemment une de celles que Pline a décrites. Les buccins de Poitou , qui donnent la pourpre, fe trouvent ordinairement affemblés autour de certaines pierres ou fables, couverts de grains ovales, longs de irois lignes & larges d'un peu plus d'une ligne, pleins 126 Bb U: C d’une liqueur blanche un peu jaunâtre , affez femblable à celle qui fe tire des buccins même , & qui après quel- ques changemens , prend la couleur pourpre. Par les expériences de M. de Réaumur, ces grains écrafés fur un linge blanc ne font d’abord que le jaunir prefqu’im- perceptiblement ; mais en trois ou quatre minutes , ils lui donnent un très beau rouge de pourpre, pourvu cependant que ce linge foit expofé au grand air : car, {ce qui eft bien digne de remarque, & fait bien voir de uelle extrême délicatefle eft la génération de cette couleur ,) l'air d'une chambre, dont même les fenêtres feroient ouvertes , ne fufhroit point : la teinture de ces grains s’affoiblit un peu par un grand nombre de blan- chiffages. M. de Réaumur a reconnu, par quelques expérien- ces, que l'effet de l'air fur la liqueur des grains con- fifte , non en ce qu'il lui enleve quelques-unes de fes particules , ni en ce qu'il lui en donne de nouvelles, mais fimplement en ce qu'il agite & change l’arrange- ment des parties qui la compofent. Nous avons dans [a cochenille une très belle couleur rouge , mais qui n'eft bonne que pour la laine. Le carthame donne le ponceau & le cramoifi ; mais ce n’eft qu'à la foie : peut-être , dit M. de Fontenelle, les grains de M. de Réaumur nous fourniront-ils le beau rouge pour ia toile. M. de Réaumur n’a pas manqué de comparer fa nouvelle pourpre avec celle qui fe tire de fes buccins du Poitou. Les buccins ont à leur collier un petit ré- fervoir appellé improprement veine par les anciens, qui ne contient qu'une bonne goutte de liqueur un peu jaunûtre : les linges, qui en font teints , expofés à une médiocre chaleur du foleil, prennent d'abord une cou- leur verdâtre , enfuite une couleur de citron, un verd plus clair & puis plus foncé ; de-lale violer, & enfin un beau pourpre; cela fe fait en peu d'heures. Mais fi la chaleur du foleil eft fort vive , les changemens prélimi- naires ne s'apperçoivent point , & le beau pourpre pa- roi tout d'un coup. Un grand feu fait le même effet, D 'Y E 127 à-cela près qu'il le fait un peu lentement, & ne produit pas une couleur fi parfaite : fans doute la chaleur du {oleil, beaucoup plus fubtile que celle du feu de bois, eft plus propre à agiter les plus fines particules de la liqueur. Le grand air agit aufh, quoique moins vite, fur la liqueur des buccins, fur-tout fi elle eft détrempée dans beaucoup d’eau ; d’où M. de Réaumur conjeéture avec aflez d'apparence que la liqueur des buccins & celle des grains font à peu près de même nature, excepté que celle des grains eft plus aqueufe. Eiles différent encore par le goût : celle des grains eftfalée, & celle des buc- cins extrêmement poivrée & piquante, peut-être parce qu'elle a moins d’eau. Si on vouloit les employer dans la teinture , celle des grains feroit d’un ufage plus commode & coute- roit moins , parce qu'il eft aife de la tirer d’une grande quantité de grains qu'on écraferoit à la fois : au lieu que pour avoir celle des buccins, il faut ouvrir le ré- fervoir de chaque buccin en particulier , ce qui de- mande beaucoup de tems : ou fi pour expédier on écrafe Jes plus petits de ces coquillages , on gate la couleur par le mêlange (des différentes matieres que fournit l'animal. La chymie indiqueroit peut-être des moyens qui feroient paroître la couleur plus vite & plus belle, & qui la rendroit plustenace. M. de Réaumur a prouvé que le fublimé corrofif produit cet effet fur la liqueur des buccins ; mais la pratique, & fur-tout un principe qui viendroit à faire partie d’un métier, demanderoient beaucoup d’obfervations & des vues nouvelles. M. d'Avila, dans fon catalogue fyftématique , a rangé les buccins dans la fixieme famille des coquilles uni- valves. Ce Conchyliologifte dit que les buccins fonc des coquilles contournées en volute , à plufieurs fpi- rales , dont la plus baffe eft plus grande que les au- tres, ce qui les rend grofles par le milieu. Elles font ordinairement dépourvues de pointes & de tubercules, & ont toutes une grande bouche oblongue qui eft ou gutiere ou échancrée où terminée par une queue plus 128 B:, UC ou inoins longue, ce qui détermine à les divifer er quatre genres , favoir : | 1°. Les buccins à bouche entiere dépourvue de queue ,comme les efpeces appellées l'oreille de Midas, la perdrix rouge , le zébre ou l'âne rayé, & la müre de haies. 2°. Les buccins à bouche échancrée ‘dépourvue de queue : favoir, le pavillon d'orange, la licorne, les tiares , les mitres & les minarets. 3°. Les buccins à bouche garnie d’une queue peu longue , comme l’argus fafcié, le cabeftan , le buccin feuilleté, la gaufre , la bouche de lait, les trompes marines, la tulipe , les cordelieres, le tapis de Perle, l'unique, & la rave ou le marbre. 4°. Les buccins à bouche garnie d’une longue queue: favoir, les fufeaux, la quenouille & la tour de Babel. BUCCIN A COTES DE MELON. Nom donné à plufeurs buccins à clavicule élevée & d’une forme étroite à caufe que toutes les fpires font garnies régu- lierement de côtes iongitudinales de maniere à imiter celles des melons. On diftingue principalement deux efpeces : favoir, le buccin à côtes de melon à canal court & retrouflé, & celui dont le canal eft allongé. BUCCIN A COTES DE MELON ET A CA- NAL ALLONGÉ, ou FAUX FUSEAU A CO- TES DE MELON. Buccinum , formé angufté & exert@ , otto vel novem fpiris , undique coffis regula- riter difpofitis , conffans ; ffriis transverfis 6 totidem canaliculis undofis circumdatum ; colore fulvo flavef- cente depiitum : aperturä parvé , ellipticä 3 labio fim- briato intus leviter dentato ; columell& quatuor rugis munit& , & canali craffo , reëfo , aperto , admodüm ir longum produëto infisnitum : buccinum coffis melonis donatum, vel pfeudo-fufus ftriatus 6 coflatus dittum.Ce buccin , dont la figure eft étroite & élevée , eft compofé de huit ou neuf fpires garnies régulierement de côtes arrondies, faillantes & ME TE Toute fa furface extérieure eft à ftries tranfverfales avec autant dar nelures » DC 129 nelures alternatives plus efpacées qui fuivent les ondes des côtes, nuée par-tout de couleur fauve tirant fur le jaune. L'ouverture de ce buccin eft petite , formant une ellipfe allongée , avec une ouverture légerement dentelée en dedans , en bourrelet en dehors , & une columelle extérieure parallele garnie de quatre rides lé- geres. Cette ouverture, cette lévre &ce füt fe terminent par un gros canal affez long, entr'ouvert & à l’extrêémi- té duquel fe trouve au moins une trace d’ombilic. La furface intérieure eft d’un jaune pâle ou beurré. Ce buccin , que l’on. peut ranger au nombre des faux fu- feaux , peut avoir depuis deux pouces & demi de lon- gueur jufqu'à trois pouces. On le trouve dans les mers de l'Amérique, fur-tout dans celles des îles Antilles. GuazTrert, tab. $2.litt. P. Scrombus canalicula- us , roffratus , ore angulofo , firiatus , rugofus , ex albido cinereus. | . M. d'ARGENVILLE, pl. 9. lert. S. pag. 1215. Ce buccin eft à côtes de melon rayées & de couleur fauve tirant fur le cendré. BUCCIN A COTES DE MELON ET A PFE- TIT CANAL RETROUSSÉ. Buccinum anguflum in acumine elatum , oëto fpiris undulatim coftatis , tranfverfim firiatis & canaliculatis compofitum ; rarvä aperturé ellipticä, columellä Levi, & canali brevi re- curvo vel paulifper extrorsèm produéto difintum ; ma- culis ex fufco rubefcentibus vel rubris in fundo flave[- cente per longitudinem & feriem depittum. Ce buccin eft compofé de huit fpires élevées , un peu convexes, dont la premiere qui forme le corps de la coquille n’a wun volume proportionné à la gradation des autres fire, chargées ou couronnées de côtes moyenne- ment faillantes , onduleufes , ainfi que les ftries & les cannelures tranfverfales : toutes ces côtes font d’une couleur brun-rouge ou ponceau fur un fond plus ou moins jaune. L'ouverture de ce buccin eft petite, d’une forme elliptique , bordée d’une lévre légerement den- gelée fur le bord & finueufe en dedans, & d’une colu- Tome I, 130 D40 6 melle unie , lefquelles fe prolongent un peu pout former un petit canal ouvert & un peu retrouffé. Ce joli buccin porte au moins un pouce & demi de lon- ueur. | BUCCIN A FILET ou RAYÉ. Buccinum parvum , rotundum , feptem fpiris couvexis , in ultimis coflaris , conflans ; lineis undique parallelis ex fufco partim ru- befcentibus , partim nigricantibus in fundo albido 6 rufo colore maculato eleganter depittum & circumfcrip- tum ; magné aperturä ; labio arcuatim expanfo, infra in margine denticularo ; columellä Levi, & canali jul- cato non prominente diflinétum : buccinum linectum appellatum. Cette coquille univalve, du gente des buc- cins à canal échancré fans prolongement , eft d’une forme arrondie, compofé de fept fpires bombées , dont les trois premieres font unies & luifantes ; les quatre dernieres , qui terminent la clavicule, font couronnées de petites côtes. Toute la furface extérieure de ce buccin eft cerclée régulierement de lignes paralleles en partie brun-rouge & eñ partie noirâtre, lefquelles fe diftinguent par-tout fans interruption, fur un fond blanc avec de grandes taches roufles. L'ouverture eft fpacieufe , remarquable par une lévre étendue en por- tion de cercle , & dentelée dans fon bord vers le canal. La columelle eft unie & montre une denticule fupé- rieure, ainfi qu'une portion lamelleufe formant une feconde lévre. Cette ouverture ne forme pour tout canal qu'une fimple échancrure bien articulée. Ce buc- cin, qui eft d’une forme proportionnée , porte un pouce & demi de longueur fur environ moitié moins de largeur. RomPnrvs, tab. 20. litt. P. Buccinum lineatum. Holl. Geftreepte hoorn ; le buccin rayé ou à filet. BUCCIN À GRAINS DE RIZ ou À LÉVRE DECHIQUETÉE. Buccinuim parvum rotundum , oëto fpiris convexis in acumine rofeo definentibus compo- fitum ; unique parvis tuberibus rorundis vel potils pa- plis per feriem difpofitis ircumdatum ; raris maculis B U G 131 rufis in fundo fubalbido exornatum 3 magné aperturé , abio in margine dentato ; & canali non producto , [ed valde fulcato infignitum. C'eft un joli buccin arrondi, ventru, dont la figure refflemble à celle du buccin rayé ou à filets. Il eft garni fur toute fa furface exté- rieure de petits tubercules en forme de mammelons & de grains arrangés fur une vingtaine de zones qui montrent un compartiment aflez régulier. Ce buccin eft compofé de huit fpires bombées qui fe terminent par un fommet aigu couleur de rofe. On ne remarque {ur cette {urface extérieure qu'une grande tache rouffe qui domine fur un fond blanchätre. L'ouverture eft grande, en partie ronde & elliptique, bordée d’une lévre ceintrée , évafée & dentelée dans fon bord de dents aiguës & faillantes. Le füt eft uni , fimple & ceiniré. Le canal n’eft déterminé que par une forte échancrure. Cette coquille porte au moins un pouce neuf lignes de haut fur dix lignes de largeur. Rumpnivs,tab. 29. litt. M. Buccinum granula- zum rotundum. Holl. Ryftenbry -hoorn ; le buccin à grains de riz. GUALTIERI , tab. 29. litt. M. Buccinum parvum fulcatum , & canaliculatum , papillis rotundis per [e- riem difpofitis undique , & elegantiffimè refertum , ali- guandd candidum , aliquando ex candido & fufco in- feitum. M. d'ARGENVILLE , pl. 9. lete. I. pap. 214. Ce buccin eft tout chargé de tubérofités qui forment un compartiment ; fa taille eft médiocre , & fa couleur eft en partie fauve, en partie blanche. On remarque des dentelures aux lévres de fa bouche, & un peu de cou- leur de rofe à l'extrémité de la clavicule. BUCCIN AMBRÉ ou COULEUR D’AMBRE. Buccinum coffatum , vel feptem fpiris tuberofis com- pofitum >; duabus lineis parallelis fubrubris undique refertis in fundo ex flavo fuccineo depiétum. Form& exertà , teffé crafsä 6 ponderosä ; aperturâ parvé , dabio & columellé lavi ; canal: ba: © in len- ÿ 152 B'UC gum paulifper produëto diftinétum. Cette coquille uni- valve, du genre des buccins allongés & à canal court, eft ainfi appellée à caufe de fa couleur qui imite celle de l'ambre jaune ; elle eft traverfée par une double ligne parallele rougeâtre ou de couleur aurore qui fe répétent à égale diftance fur toute la furface de ce buccin. Sa forme eft allongée avec une clavicule élevée compofée de fept fpires couronnées de tubercules oblongs & arrondis, ou de côtes ondées. Cette co- quille eft épaifle , pefante ; l'ouverture eft petite , un peu allongée & bordée d'une lévre & d’une columelle unies qui fe terminent par un canal un peu allongé & ombiliqué. Elle fe trouve dans les mers des Indes orientales. Sa longueur porte ordinairement deux pou- ces quatre lignes fur moitié moins de largeur. BUCCIN CRÉNELÉ. Buccinum , canali brevi in tegro , fex fpiris latis & contabulatis , exiguis larminis undofis 6 mucronibus concavis vel plicatis , plerifque aduncis 6 roffratis vel ungues efformantibus diver/t- mode inffruëlis conflans ; colore fufco & duabus fafciis flavis depiëfum. Cette coquille approche aflez du buc- cin que lon nomme la petite cordeliere fans cordon; mais en différe néanmoins à plufieurs égards. Sa cou- leur eft brune , fafciée fur le corps de la coquille de deux zones jaunes, dont la plus élevée tourne avec toutes les fpires de la clavicule. Ces fpires font au nombre de fix , étagées & applaties en-deflus , garnies de petites lames onduleufes, prefque perpendiculaires _à leur plan , & bordées chacune d’une fuite d'ongles ou de ferres en forme de crénelures , dont les pre- mieres font creufées en bec de perroquet. Ce buccin fe trouve dans le golfe du Mexique. M. d'Aviza , Car. fyft. pl. 9. let. A. pag. 146. arts 202: BUCCIN DE LA MER ROUGE, ou PETIT BUCCIN RAYÉ A LÉVRE ÉCHANCRÉE. Buc- cinum parvum , octo fpiris exipuis & convexis corpore oblongo circa primam fpiram tuberofo ; colore livido , D , G 133 & quinaue vel [ex lineis undoffs , interruptis, nigrican- tibus depictum ; aperturé lorgaä , labro fer alato du- pliciter fulcato , columellà reëlä lavi & canali brevz truncato infsgnitum : intus coloribus citrinis & aureis partim nebulatum. On nomme ainf en Hollande une coquille univalve dont la furface extérieure eft d'une couleur blanchâtre ou livide, ornée de cinq ou fix li- gnes noirâtres, onduleufes & interrompues. La vo- lute eft élégante , compofee de huit petites fpires bom- bées dont la premiere , qui forme la partie fupérieure du corps de la coquille , eft garnie de tubercules. Sa forme eft allongée ainfi que l'ouverture. La lévre eft un peu étendue en forme d’aile, quoique rentrante & avec deux échancrures articulées dans fes deux extrè- inités. Le fût eft uni , droit, & ne forme pour tout canal qu’une fimple échancrure. La furface intérieure de cette coquille eft nuée de couleur citron & orangée. Sa longueur porte ordinairement un pouce fept ou huit lignes fur neuf lignes de largeur. BUCCIN DU NORD. Buccinum roturdum , ven- tricofum , ftriis cancellatis minutiffime reticulatum : feptem f[piris convexis in apice acuto definentibus , co- lore flavido vel ex fulvo virefcente nebulatum ; aper- tur& magnê , labro fpiffo arcuatim expanfo , & canali brevi'aperto diffinétum. Ce buccin eft d’une forme ar- rondie & ventrue, garni de ftries longitudinales & traniverfales , fines & ferrées qui forment un réfeau en treillis. La volute eft compofée de fept fpires bom- bées , dont les dernieres fe terminent par un fommet aigu. L'ouverture de ce buccin eft fpacieufe , avec une lévre évafée , en formant une portion de cercle & épaifle dans fon bord. La columelle eft unie, blanchâtre, & s'épanche fur la coquille en forme de bavure du teft. Ce buccin porte au moins quatre pouces & demi de longueur fur deux & demi de largeur. Il provient des mers du Nord, vers les côtes feptentrionales de l’A- mérique , appellées le Groenland. BUCCIN ÉPINEUX ou PETIT BUCCIN ÉPI- Ï 1; 134 B U de NEUX. Buccinum parvum, novem fpiris convexis ele- ganter exertis & coflatis , firiis tranfverfis afperis vel aculeis infiruékis compofitum , apice acutiffimo , aper- turé admodüm parvé, & canali brevi fulcato & recurvo diflinéfum ; colore fulvo & [ubalbido variegaturm : buc- cinum aculeatum dicfum. C'eft un petit buccin d'une forme effilée , arrondie , compofé de neuf fpires, dont la gradation élégante forme un fommet aigu ; toutes ces fpires, qui font convexes, font chargées de petites côtes & de ftries circulaires de vive ar- rête , hériflées de pointes principalement fur ces côtes. L'ouverture eft peu large, oblongue , bordée d'une lévre dentelée & d’une columelle unie, lefquelles fe terminent par un petit canal très court, échancré & retrouflé Ce joli buccin ne pale guere feize lignes de lonp, fur fix ou fept lignes de large : toute fa furface ex- térieure eft marbrée de fauve & de couleur blanchäire. RumPxirvs, tab. 219. /litt. N. Buccinum aculeatum s le buccin épineux ; Holl. Diftel hoorntje ; le petit chardon. GUALTIERI, tab. s 1. litt. 6. Buccinum mayjus canali- culatur 6 fulcatum, ffriatum, coffulis minutiffime muri- catis afperum € divifum , terreo fulvido colore deprétum. M. d'ARGENVILLE , pl. 9. lett. O. pag. 225. Ce buccin fe diftingue par des pointes & des lignes tranf- verfales qui garniflent les côtes dont fa robe eft coupée. BUCCIN FEUILLETÉ DE MAGELLAN. Buc- cinum rotundum , ventricofum , ftriis tranfverfis ftria- um, coffis in laminis foliaceis & promireïtibus & in longum duëfis inftruëlum : [ex vel feprem fpiris conve- xis : magnà apertur@ vel fubrotunda vel ovat& , co- lumellä levi , 6 canali brevi , recurvo & umbilicato anfienitum : extüs colore fubalbido & fulyvo nebula- tum 3 intüs ex fufco purpurafcente tinéum : huccinum foliaceum mugellanicum nominarum. Ce buccin fingu- lier eft à ftries circulaires , interrompues & chargées de côtes longitudinales de vive arrête & élevées en James faillantes & minces , repréfentant de iongues D 'U € 135 feuilles ordinairement inclinées vers la lévre. Ce buc- cin , dont le teft eft mince , eft compofé de fix ou fept fpires bombées, dont le corps de la coquille qui eft la premiere , eft très renflé ou ventru. L'ouverture eft grande, d’une forme prefque ronde ou ovale, avec une lévre tranchante ou lamelleufe , & une coluinelle unie , lefquelles ne forment qu'un petit canal court, retrouflé , ombiliqué & creufé en gouttiere. Le buccin feuillet eft ordinairement blanchitre, nué légerement de fauve ou de couleur gris de lin. La farface intérieure eft d’un brun-pourpré. On trouve ce buccin dans les parages de l'ile de Magellan. Sa lon- gueur porte depuis un pouce & demi jufqu’à plus de trois pouces , fur environ un tiers de moins de largeur. M. Daviza , pl 10. lerr. B. pag. 144. art. 194. Le buccin magellanique eft blanc, nué de gris de lin, à fept orbes renflés , chargé de côtes longitudinales en vive arrête & papyracées, repréfentant de longues feuil- les inclinées vers la lévre extérieure , à bouche prefque ovale , à petite queue recourbée, creufée en gouttiere & ombiliquée. BUCCIN FEUILLETÉ PAPYRACÉE. Buccinum foliaceum magellanicum , minori fpecie , valdè ventri- cofum ; feptem fpiris rotundis in acumine gradatim & regulariter definentibus volutatum x vigenri lamellis pa- pyraceis & foliaceis perpendicularicer inffruétum ; teftà tenur & fragili diffinélum ; candore niveo intès & exris undique praditum Ce buccin dont la coquille eft mince & fragile, eft d’une forme très ventrue , com- pofé de fept fpires arrondies, lefquelles fe terminent par un fommet aigu , amené par une gradation admi- rable, & de maniere à retracer celle de la /ca/ara ou à en approcher beaucoup. Son corps arrondi eft garni LE] - k L . LL o d'une vingtaine de lames longitudinales faillantes & minces comme le papier, & tombant direétement en lignes perpendiculaires. Ces lames ou plutôt ces feuil- lages, unis & non interrompus , fe perpétuent par de- grés ou en diminuant jufqu'au fommet , & font arran- ne 136 B 'U:6 gés avec plus d'ordre ou plus de fymmétrie que dans les autres efpeces. Ce joli buccin eft léger , avec une ou- verture prefque ronde , une lévre Jamelleufe, un fût uni, & un petit canal ouvert & retrouflé. Cette efpece, que l’auteur décrit d’après celle qui fe trouve dans fa collection, a un pouce neuf lignes de longueur , fur uatorze lignes de largeur. BUCCIN FLUVIATILE. Baccinum fluviatile [eu aqua dulcis. Le buccin fluviatile comprend les efpeces qui fe trouvent dans les fleuves, les rivieres, les lacs, les étangs & les ruifleaux. Les naturaliftes obfervent la même méthode à l'égard de ces fortes de coquillages que pour ceux de mer, & dont les efpeces exotiques font toujours les plus recherchées ; favoir, les buccins d’eau douce des Indes orientales & occidentales, celui de Miffifipi en Amérique, & les tiares fluviatiles. Les autres, que l’on connoît, fe trouvent dans les foffés de Genève, dans la Loire, la Seine, la Marne, & les au- tres rivieres ou fleuves. Le caractere diftinétif des buccins d’eau douce eft d'avoir le fommet aigu, le corps de la coquille ren- fé, de montrer une ouverture fpacieufe, & d’avoir une forme allongée qui les diftingue des tonnes. Les buc- cins fluviatiles font ordinairement blanchâtres , fauves, terrafiés , & quelquefois plus foncés en couleur, ver- dâtres & même noirs. Ces fortes de teftacées ont Le plus fouventune coquille mince, fragile & affez tranfparente. GUALTIERI à fait repréfenter plufieurs buccins Auviatiles ou d’eau douce , parmi lefquels on diftingue celui qui eft fafcié , le buccin fluviatile des Indes à zigzags , l’efpece ventrue des foflés de Genève, le buccin de la riviere de Guadalaviar en Efpagne , &c. M. d'ARGENVILLE fait mention de fept efpeces de buccins fluviatiies repréfentées 4 a planche 27. n. 6. & Jfuiv. Le premier a été pris dans le Rhône : on y remarque quatre révolutions : fa figure eft extrêmement ointue , la boiche grande , & d'une couleur verte. Le fecond, qui eftrougeâtre, vient de la Marne, ain b ÜU € 137 que le fuivant dont la forme eft finguliere. On le voit auf pointu par en haut qu'il eft large dans la partie d'en bas , laquelle occupe prefque toute fa fuperficie : fa bouche eft extrêmement grande , de forme ovale, & tout fon corps eft cannelé légérement. Le quatrieme buccin vient de la Seine : il eft beau- coup plus petit que les précédens, & fa fingularité confifte dans fes fpirales. Le cinquieme eft rougeâtre , & plus ramaffé dans un pareil nombre de fpirales, dont la derniere eft ter- minée par une bouche faillante & toute ronde, qui a ordinairement fon opercule : il vient de la riviere d'Huires. La fixieme & la feptieme efpece font ceux que l’on nomme la tiare & l’amphibie. M. d'ARGENVILLE a fait repréfenter dans fon ap- pendice qui traite de la zoomorphofe deux autres buc- cins fluviatiles qui ont été pêchés dans les rivieres de Marne & des Gobelins ; p/. 8. n. n. s. Le premier, dont la bouche eft ronde, a quatre tours dans la clavicule fans compter l'œil de fa volute. Sa vraie grandeur eft entre les deux grands buccins. Sa bouche prefque ronde cft fermée par un opercule de même forme tenant à fon corps & formant une plaque. Sa tête eft garnie de deux cornes pointues , & de deux points noirs qui lui fervent d’yeux. / Le fecond buccin , d’une forme plus allongée ,:a la bouche de la même figure , & fa partie inférieure eft beaucoup plus longue que les autres contours qui tournent jufqu’a la pointe. Son corps, fa bouche , fes yeux, fa bave & fon opercule font faits à l'ordinaire ; mais fes cornes font plus courtes. M. GEOFFROY, dans fon traité des coquilles flu- viatiles & terreftres, a trouvé trois efpeces de buccins aquatiques aux environs de Paris :favoir , celui qu'il ap- pelle le grand buccin & le petit buccin ; le buccin ven- tru ou le radis. Ils ne vivent que dans l'eau, & périf- fent quelque temps après qu'on les en a tirés, 138 B U :C Les animaux, que renferment ces coquilles, reffem blent beaucoup aux limas ; mais ils en different par des caracteres bien eflentiels. Au lieu que les limas ont quatre tentacules ou efpeces de cornes à la tête, les buccins n’en ont que deux ; encore different - ils de ceux des limaçons par leur forme : ils ne font point arrondis comme les leurs; au contraire, ils font lar- ges & applatis prefque comme les oreilles des qua- drupedes : on diroit que cet animal a deux petites oreilles à fa tête. Une autre différence, c’eft que les yeux du buccin ne font point pofés à l'extrémité des cornes, comme dans les limaçons; mais au bas vers leur bafe, & du côté intérieur de cette bafe. Si ce font dans les uns & les autres de véritables yeux, comme on peut le croire, le limas, dont les yeux font élevés fur des efpeces de colonnes, doit mieux voir que le buccin, qui porte fes yeux à la bafe de fes tentacules, & qui, les ayant placés à la partie inférieure , doit en- core être gêné par cette pofition : fes tentacules doivent fouvent lui cacher la vue des objets. Les buccins font hermaphrodites, comme les limaçons ; mais leur ac- couplement ne s'exécute pas de mème. Lorfqu'ils ne font que deux, laccouplement n’eft point double , un feul fait l'office de mâle, & l’autre celui de femelle , ce v vient de la pofition de leurs parties, qui rend le double accouplement impoflible : mais s'il en fur- vient un troifieme , alors il faifit celui des deux qui fait avec le premier l'office de mâle, s’accouple avec lui, & fait le même office; en forte que celui du milieu exerce l’aétion de mâle & de femelle ; mais avec deux buccins différens. Quelquefois on en voit dans les ruif- feaux des bandes confidérables ainfi accouplés, dont tous font l'office de mâle & de femelle avec deux de leurs voifins; tandis que les deux derniers qui font aux deux extrèmités de ce chapelet, moins fortunés que les autres , n’agiflent que comme mäle ou comme fe- melle feulement. Les coquilles des buccins font toutes formées en fpi- rale & allongées. | | h' VU © 139 BUCCIN FLUVIATILE DE MISSISSIPI. Buc- cinum fluviatile , formé oblongä:; aperturé angufté & ft- nuosà ; tegumento virefcente infigritum. Cette efpece, que l’on trouve dans le fleuve Mififfipi dans la Loui- fiane en Amérique, eft de couleur verdâtre lorfque fa coquille conferve encore fon épiderme : mais qui montre une couleur gris-de-lin , lorfawil en eft de- pouillé. Sa forme eft oblongue avec une ouverture étroite & finueufe. BUCCIN FLUVIATILE DES INDES. Buccz- num fuviatile indicum , [ex fpiris convexis compoff- tum ; maculis fufcis undofis in fundo fubalbido per lon- gitudinem ducfis depiéfum , magné apertur& integrä teffâ renui. La coquille de ce buccin eft compofée de fix fpires convexes , ornée fur fa furface extérieure de bandes longitudinales, onduleufes, brunes & quelque- fois mélées de couleur pourprée,lefquelles s’'effacent vers le fommet qui eft blanchâtre ainfi que le fond. Ce buc- cin , dont le teft eft mince & fragile , a une ouverture fpacieufe & entiere ou fans interruption. Sa longueur peut avoir jufqu'à feize lignes fur moitié moins de largeur. GuaztTrert, tab. $. litt. N. Buccinum flu- viatile candidum , ex rufo undatim depi&tum , [ex fpi- rarum. BUCCIN FLUVIATILE ou D'EAU DOUCE DES FOSSÉS DE GENËÊVE. Buccinum fluviatile , teffä tenui & fragili, formé oklongé , ventricosé ; fex Jpiris exertis parüm convexis in apice acuto definentibus compofitum ; colore corneo pellucido , aperturä fpatiosé, elongatä . incegrä, & labio expanfo diffinffum. Ce buc- cén eft d’une forme allongée & très ventrue dans le corps de la coquille compofée de fix fpires très élevées, peu bombées , lefquelles s'efilent confiderablement pour former un fommet aigu. Cette coquille eft lé- gere, très mince, d’une couleur blanc-fale ou de corn dont elle à aufli la tranfparence. L'ouverture eft fpa- cieufe ; oblongue , entiere, & avec une lévre évafée & 140 BB Æ G tranchante. Elle peut avoir jufqu’à deux pouces de lon- gueur fur fept lignes de largeur. à Les Conchyliologiftes diftinguent une variété de cette efpece qui ne differe de ce buccin que par fa forme plus petite, moins renflée, & dont la coquille eft encore plus mince, & même papyracée. On trouve ces fortes de buccins dans les foflés de Genêve, ainfi que dans d’autres endroits; comme dans les ruifleaux, les étangs des environs de Paris & ailleurs. ALDROVANDUS , pag. 359. n. 3. Turbo lapideus , glaber & levis , in ftagnis desens. Guaztrerr, tab. $.litt.L Buccinum fluviatile , tef- tâ tenuifimä, & fragiliffimä, prima fpira notabiliter ventricofa & elongata , in mucronem aculeatum ffatim definens, fubflavum , pellucidum. : Ejufdem, lict. L. Buccinum fluviatile, idem majus , labio interno repando. M. GEQFFROY , pag. 72. Burcinum, teffä oblongä fufcé , anfraitibus fenis. Ce naturalifte appelle cette coquille le grand buccin. C’eft felon lui une des plus grandes efpeces parmi les aquatiques des environs de Paris. Sa couleur eft brune, És noirètre , quelque- fois claire, tranfparente & ambrée ; mais toujours d’une feule couleur. Sa forme allongée lui a fait don- ner Le nom de buccin , parce qu’elle reffemble aux con- ques marines qui, fuivant la fable, fervoient de trom- pettes aux T ritons. Elle décrit fix tours de fpirale, dont le premier forme un ventre aflez gros. Les autres vont en diminuant confidérablement , & forme une pointe allongée & très aiguë. Toute la coquille a des firies longitudinales peu fenfibles, & de plus, chaque tour de fpirale a fouvent une raie longitudinale blanchätre qui la traverfe de haut en bas, & qui femble faire la divifion d’un tour à l’autre. Cette coquille eft très com- mune dans les ruiffeaux & les étangs. Elle porte qua- torze lignes de long {ur cinq de large. M. Grorrroy fait une différence du grand buc- ein d’eau douce , d'avec celui qu'il appelle Le petit buccin BU JAI BUCCIN FLUVIATILE dit PETIT BUCCIN. Buccinum fluviarile , teflä longä, anfraëtibus quinque. Cette efpece approche beaucoup de la précédente ou du grand buccin. Elle a trois lignes trois quarts de longueur fur une ligne deux tiers de largeur; mais ou tre qu'elle eft plus petite de quatre ou cinq fois, elle a encore plufieurs différences fenfibles. 1°. Elle n’a conftamment que cinq tours de fpirale, au lieu de fix que marque Lifter ; ce qui a pu induire en erreur M. Linnæus, qui l’a confondue avec le grand buccin. 2°. Sa coquille eft moins fragile & moins mince que celle du grand buccin. 3°. Elle eft moins allongée à pro- portion , & fa pointe eft moins aigué; au contraire , le bas eft moins large, & fa bouche, par conféquent , moins grande que dans la précédente. Ces différences fufñfent pour prouver que ce buccin n’eft pas le même que le grand. On le trouve communément dans les ruifleaux & les étangs. L1isTER, Angl. 139. tab. 2. fig. 22. Buccinum mi- nus , fufcum , fex fpirarum , ore anguffiore. PETIVER, Muf. 82. n. 306. Buccinum fluvratile noffras , oblongum, minus. BUCCIN FLUVIATILE D’'ESPAGNE, DE LA RIVIERE GUADALAVIAR. Buccinum fluviarile, fep- tem fpiris rotundis & convexis , minutiffimè per longi- tudinem ffriatis | compofitum , fubalbidum , paulifper umbilicatum; apertur& [atis parvä & labro tenut ,integro, diffinétum. Celui-ci eft compofé de fept fpires arron- dies., bombées, fur lefquelles on peut diftinguer des ftries longitudinales peu fenfibles. Toute fa couleur eft plus ou moins blanche. Sa coquille eft même affez tranfparente. Son ouverture eft affez petite, & fa lé- vie eft tranchante & entiere. On trouve ce buccin dans la riviere de Guadalaviar, au-deflous de Valence en Efpagne. Il eft un peu ombiliqué. GUALTIERT, tab. $. litt. s5. Buccinum fluvratile, aliquantulèm umoilicaturm , minutiffime firiatum , candidum, | 142 bo € BUCCIN FLUVIATILE FASCIÉ. Buccinum flu- “wiatile, [ex fpiris rotundis & convexis volutatum ; [ub- albidum vel colore purpurafcente nebulatum , & tribus faf° ciis fufcis vel fubrubris parallelis circumfcriptum. Ce buccin eft compolé de fix fpires arrondies , & fort bom- bées , orné fur le corps de la coquille de trois zones brunes ou rouge-brun qui s’effacent à mefure qu'elles parviennent fur les autres fpires. Le fond de ce buc- cin ne laifle pas de varier; tantôt il eft blanchître, tantôt d’une couleur pourprée : il ne doit l'évidence de fes fafcies & de fes couleurs qu’à la fuppreflion d’un léger épiderme verd-feuille- morte. L'ouverture eft grande avec une lévre tranchante & entiere. Sa lon- as porte jufqu’à un pouce neuf lignes de longueur, ur quatorze lignes de largeur. | GUALTIERI, tab. $. litt. M. Buccinum fluviatile craflum, fex fpiris finicum , lave , albidum ; tribus faferis fubrubris per dorfum excurrentibus notatum. BUCCIN FLUVIATILE VENTRU, ou RA- DIS FLUVIATILE. Buccinum fluviarile , teffä dia- phanä, mucrone acuto breviffimo , aperturé ampliffimä, anfraëtibus quatuor. Coquille mentionnée par M. Geoffroy , pag. 79. Elle eft tranfparente & aflez fra- ile Ce buccin décrit quatre tours de fpirale, dont le Rec eft prodigieufement gros & large, & forme comme un ventre; ce qui rend l'ouverture de la co- quille très grande : les trois autres font très petits, & font une petite pointe aiguë, qui paroît comme entée fur ce gros ventre. Les lévres de l'ouverture font un peu réfléchies en-dehors. C’eft dans l’eau qu'ontrouve ce buccin avec les précédens ; il eft un peu moins commun. LiNNÆUS , Faun. fuec. 1315. Cochlea teffä dia- phanä, anfraitibus quatuor , mucrone acuto breviffimo, aperturâ acutiffimd. ; LINNÆUS , Syft. nat. édit. 10. pag. 774. n. 617. Helrx , ceffä imperforatä, ovatä , obtusä , fpirâ acutä Breviffimä , apertur& ampliatä ; vulgd auricularta. LISTER, Ang. 139. tab. 2, fig. 23. Buccinum pel- B. U € 143 duciduim , flavum , quatuor fpirarum , mucrone ampli Jimo , reffe aperturä omnium maximä. Idem, Hift. conchyl. tab. 113. fig. 32. Buccinum Subflavum , pellucidum , quatuor orbium , ore amplif- fimo , mucrone acuto. | Idem, Exercit. pag. $4. Buccinum fluviatile , pellu- cidum , fubflavum , quatuor fpirarum , mucrone acuto, teffa aperturé patentiffimé. PETIvVER, Muf. 83. n. 807. Buccinum fluviarile aoffras , breve, ore patulo. M.d Arcrxvizze,Conch part. I. tab. 27.n.7.fo. 4. BUCCIN ONDÉ. Buccinum parvum vercrico- Sum , ex fpiris convexis , coffis , & ftriis tranjverfis undofis fufcis vel rubefcentibus & totidem canaliculis croceis alternatim difpofitis infignitum >; aperturä oblon- _gÂ, labio fpiflo & dentato , canali brevi leviter fulcaro diffinétum. Ce buccin eft d’une forme renflée ; le corps de la coquille eft à côtes longitudinales, & à firies tranfverfales onduleufes , brunes ou brun-rouge, avec autant de cannelures alternatives jaune-fouci ; lef- quelles ftries parcourent également les cinq fpires con- vexes de la clavicule. L'ouverture eft allongée avec une lévre épaifle, dentelée & liferée de couleur oran- ce ainf qu'une partie de la columelle extérieure qui à termine par un canal court & un peu échancré. La furface intérieure de ce joli buccin eft d’un beau blanc. Il porte ordinairement quinze ou feize lignes de ion- gueur fur dix lignes de largeur. Lorfque ce buccin à côtes & à ftries ondées parvient à un plus grand volume, c’eft-àdire, Fe a près d’un pouce & demi de longueur , fes ftries font rougeâtres fur un fond couleur d’ambre jaune. Rumrnrus, tab. 29. lit. O. Buccinum undofum, le buccin ondé ; Hoil. Zée golf hoorntje ; le petit buccin du golfe, M. d'Arcenvizze, pl. 9. lett. N. pag. 1125. Ce buccin eft chargé de grandes ftries en forme d'ondes, de couleur brune ; avec une petite queue recourbée. 144 Bb Ar BUCCIN TERRESTRE. Buccinum terreftre. Le buccin terreftre renferme ou comprend tous ceux que Yon trouve en général dans les forêts , aux pieds des grands arbres, F les bruyeres, parmi les ruines des bâtimens, & dans les vieux murs ; les efpeces con- nues dans le pays, & les exotiques font entr'autres, les buccins appeliés l'unique & la contr-unique ou la bouche à gauche , le pavillon du prince, l’aveline ou la gueule de loup, les rubans vis-buccins , &c. M. d'ARGENVILLE a fait repréfenter huit efpeces de buccins terreftres, pl. 28. depuis le numéro 15. juf qu’au numéro 21; favoir , le grain d'orge, le grain d’a- voine, l’anti-nompareille : trois autres efpeces qui font des variétés de ces fortes de vis-buccins ; la quatrieme eft renflée dans fon milieu. Il refflemble, dit M. d’'Ar- genville , à un petit fabot à fept fpirales. On le trouve dans la mouffe au pied des arbres. La huitieme efpece vient de l'ile de Caïenne. Il s’accouple, il eft andro- gyne , & il pait l'herbe comme les limaçons. Son corps eft affez varié de couleurs , tirant fur l’agathe. Sa bou- che très évafée eft bordée d’un bourrelet couleur de chair. Les buccins terreftres, que M. d'Argenville rapporte avoir fouvent obfervés , n’ont point d’opercule ; ils fe forment par l'abondance de leur bave ; & ils font (ortir de leur bouche, comme les limaçons ,une longuetête, avec deux grandescornes & deux plus petites au-deffous. Leur marche fe fait de même, par le moyen d’une mem- brane baveufe. Après en avoir ab environ cin- quante dans de vieux murs de jardins, dit M. d'Argen- ville, j'en pris autant dans un bois fous des bruyeres , & dans des mouffes qui font au pied des grands arbres. Il y en avoit de plus longs, d’autres plus ramañés ; les uns avoient la bouche à droite, les autres agauche. Après les avoir mis tous fur une feuille de papier, ils montrerent alors leur tête garnie de cornes : & la plu- part étoient liés enfemble par la partie d'en bas.Il n'y a point d’obftacle que l'auteur n'ait oppofé à la A à s e B U C 14$ de ces petits animaux qui vont affez vite. Ils les ont tous furmontés , & fe font attachés principalement aux fruits. Il s’en trouva les trois quarts morts le lendemain matin, après s'être vuidés d’un peu de terre entortillée. Leur corps deflous la coquille eft contourné en autant de plis ue la coquille même. BUCCIN TORS ou TORDU. Buccinum an- guffum , longum , oéto fpiris exertis partim convexis & partim gibbofis , undiqué ftriis cancellatis & granofis , tribus coffis 1n criplici ordine , gradatim difpofitis & cur- rentibus , inftruëhis , confians ; coloribus ex fulvo fla- vefcentibus & parvis maculis ferè quadratis per [eries interpofitis elepantiffime depiétum ; teftà crafsä, ponde- rosà, apertura parvé , ellipticä ; labro fimbriato , fpiflo , dentato ; columellä lavi , & leviter denticulatä lamel- lofä ; & canali brevi , fulcato , recurvo , & aperto dif- sinétum. Ce buccin, dont la forme eft étroite & allon- gée , eft compofé de huit fpires irrégulieres , en par- tie convexes , & en partie boflues , garnies par-tout de ftries longitudinales & tranfverfales qui forment dans leurs rencontres un treillis ou un réfeau granuleux ; interpofces de plus chacune de trois côtes en forme de tubercules , qui les parcourent en trois temps jufqu’au fommet. Toute la furface extérieure de ce buccin eft marquetée de jaune-fauve & de petites taches à peu- près quarrées de couleur brun-rouge, arrangées par zones d’une maniere élégante quoique rare. Cette co- quille eft épaifle, pefante , pourvue d’une petite ouvet- ture elliptique, bordée d’un côté d’une lévre épaiffe re- pliée un peu en-dehors avec un fort bourrelet, & den- telée vers fon bord intérieur ; & d’un autre côté d’une _columelle extérieure unie & en partie dentelée ; elle s’éleve en formant une feconde lévre qui devient pa- rallele à la premiere. Cette lévre & cette columelle fe terminent par un très petit canal ouvert, échancré & retrouflé. On appelle cette coquille le buccin tors, à .caufe de fa forme qui femble avoir été tordue de force. Celui qui eft dans la colleétion de l’auteur , porte deux Tome I, 146 B U © pouces neuf lignes de longueur fur huit ou neuf lignes de largeur. Il vient des mers des Indes orientales. RvUMPHIUS , tab. 49. lit. G. Holl. Gevoorende lek hoorn ; le buccin tordu, tacheté. BUCCINS TRIANGULAIRES. Nom que lon donne en général à plufieurs efpeces, dont la figure eft O L comprimée également dans fes trois plans , comme il arrive aux efpeces que les Conchyliologiftes appellent Je rhinocéros, ou la vache, ou le chameau, le dragon & la tête de bœuf ; mais ils donnent le nom de buccin triangulaire à une efpece proprement dite , & dont les autres peuvent être regardées comme des variétés, Voyez BucciN TRIANGULAIRE proprement dit. BUCCIN TRIANGULAIRE proprement dit. Buccinum tuberolum ; parvis & craffis ftris tranfver… fim ffriatum ; feptem fpiris angulofis , contabulatis , & coffis valdè prominentibus in triangulo interpofitis diffin- um ; forma oblongä , aperturä ovatä ; labro fpiffo , fimbriato , depreffo , ints replicato , coffato & intès finuofo ; canali [arts in longum produëto & maxime re- curvo infignitum ; colore fulvo rufefcente undique de- pi&um. Ce buccin eft d’une forme allongée , applatie fur les côtés & à fa bafe , ou du côté de l'ouverture ; ce qui donne à cette coquille une forme triangulaire. Toute fa furface extérieure eft chargée de grofles & de petites ftries tranfverfales tuberculeufes , avec deux côtes latérales & une protubérance dominante fur le dos , qui fe perpétuent & font interpofées d’une ma- niere triangulaire fur les premieres fpires de la volute. Cette volute eft élevée ; les fept fpires , qui la com- pofent , font garnies d’ailleurs de petits tubercules , étagés ou applatis en - deflus , & angulaires. L’ouver- ture repréfente une figure ovale allongée , avec une . grofle lévre formant un large bourrelet comprimé, replié & finueux en-dedans ; la columelle extérieure eft fimple , & fe HQE avec cette lévre pour former un canal entr'ouvert aflez {aillant & fort retrouflé. Toute le couleur de ce buccin eft nuée de fauve & de roux; « sata té. B U I 147 les tubercules , ou les efpeces de côtes tranfverfaies, qui garniflent les côtes longitudinales, font blanchätres , ainfi que la furface intérieure de la coquille : elle peut avoir depuis trois pouces de longueur jufqu'à plus de cinq. fur un peu plus de moitié de largeur. On la trouve dans les mers de l'Amérique feptentrionale & méridionale , ou dans celles des Indes occidentales. GUALTIERI , tab. 50. litt. C. Buccinum majus , canaliculatum , roffratim , ore labiofo , fimbrictum , depreflum , triangulare, labio externo infigniter crifpato, fêriatum , coffulis [atis eminentibus , aliquandd papil- dofis circumdatum, ex fufco lucido colore frlendens. BUIRE ou CHENILLE BLANCHE. Voyez CHENILLE BLANCHE. BÜLIN. Bulinus Nom que M. Adanfon donne à un genre de coquillage univalve d’eau douce qui vit communément fur la lentille de marais, & fur le Lemna, dans les marais & les étangs de Podor. Cette dénomination peut lui convenir, parce que l’animai pendant fa vie nâge prefque continuellement à fleur d’eau, & qu'après fa mort, la coquille flotte comme une petite bulle d’air tranfparente. L'auteur n’en a obfervé qu'une efpece de ce genre, & elle n’eft figurée ni décrite nulle part. Sa coquille eft très petite, ayant à peine une ligne & un tiers de longueur , fur une largeur prefqu'une fois moindre , c’eft-à-dire , d'environ trois quarts de ligne. Elle eft ovoïde, arrondie dans fon contour, obtufe à fa bafe, pointue au fommet, & tournée en quatre ou cinq fpirales qui vont en defcendant fort obliquement de gauche à droite. Les fpires font fi renflées , qu'aux endroits de leur jonétion , elles paroiffent laïffer un profond fillon entrelles. Un grand nombre de rides très fines & fort ferrées, s'étendent de longueur fur toute la furface de cette co- quille, qui eft luifante, extrêmement mince & tranf- parente. Son ouverture fe trouve à gauche , comme dans les r48 BU "'# coquilles qu’on appelle uniques ou à bouches retour- nées. Elle reprefente une ellipfe verticale , obtufe dans fa partie fupérieure, & aiguë dans l’inférieure. Son grand diamettre furpafle une fois le petit dia- mètre , & égale la longueur du fommet. Ses bords font fimples, tranchans, & interrompus à la rencontre de la premiere fpire , qui forme la partie inférieure de l'ouverture. Cette coquille eft de couleur fauve , quel- quefois pointiilée de noir vers l'ouverture. La tête de l'animal eft demi-cylindrique , convexe en deflus, applatie en deflous, & bordée tout autour d’une large membrane qui eft légérement échancrée à fon extrémité. Au deflus de la tête, vers fon ex- trémité antérieure eft placée l'ouverture de la bouche, qui par la réunion des lévres, repréfente un marteau à deux têtes. Le fond de la bouche eft rempli par deux mâchoires qui ne différent pas fenfiblement de celles du kambeul , dont la grandeur n’a pas permis de faire un détail plus circonftancié. Au milieu de la tête font placées deux cornes une fois plus longues qu’elle. Elles font aflez exaétement cylindriques , capables de peu de contraétion, & por- tent à leur origine & par derriere une appendice mem- braneufe en forme de croiflant, dont la convexité eft tournée vers la coquille. Les deux petits points noirs, qui font les yeux, font placés dans l'angle intérieur qui forment les cornes en fortant de la tête. Le pied'eft d’une figure elliptique, obtus à fon extrémité antérieure , & pointu à l’extré- mité oppofée. Son grand diamétre eft triple du petit diamètre , & prefque égal à la longueur de la coquille dans fa plus grande largeur; il eft un peu plus étroit que la tête. ‘ Le manteau eft une membrane affez fine qui tapifle tout l’intérieur de la coquille, fans frtir au-delà des bords de fon ouverture. Là, elle fe replie fur la gau- che de l'animal pour former un petit trou rond au- quel répond l'anus, Les excrémens font ronds & ver: BUT 149 fmiculés : tout le corps de l'animal eft d'un gris cendré. Cet animal a cela de fingulier , qu'il nâge prefque continuellement à fleur d’eau , le pied retourné en deffus , & la coquille pendante en bas. Pour prendre cette attitude , il monte fur la premiere herbe qu'il rencontre , & quand il eft arrivé à la hauteur de l'eau, il glifle fon pied au-deflus de la furface en retournant en même temps fon corps. Alors fa coquille, qui pend enbas , lui fert de left; & fon pied, qui fait au-deflus comme une goutte de cire fur laquelle l’eau n’a point de prife, fert à le faire avancer par fes ondulations, & à le promener par-tout en nâgeant fur le dos. On le trouve rarement dans une autre pofition , & c’eft pour cela que la furface de leau en paroïît fouvent toute couverte. M. Adanfon a vu exécuter la même ma- nœuvre , mais moins fréquemment , au petit Co- quillage du même genre, qui fe trouve aux environs de Paris, & que l’on nomme communément la mem- braneufe. Ce petit coquillage ne fe voit que depuis le mois de Septembre jufqu’à celui de Janvier , dans les maré- cages formés par l’eau de la pluie qui tombent en Juin, Juillet, Août & Septembre. Ces marais font defléchés pendant cinq à fix mois, & pour ainfi dire brulés par le foleil le plus cuifant : les coquillages difparoiffent alors, on ne trouve fur la terre que des coquilles aban- données par leurs animaux que la féchereffe à fait pé- tir. Cependant on en voit reparoître de femblables tous les ans pendant la faifon pluvieufe. L'auteur a re- marqué que plus l’année a été chaude, plus ils étoient abondans & à un tel point, qu’un coup de main en enlevoit plufieurs milliers. Comment expliquer cette merveilleufe réproduétion ? Comment des œufs aufli délicats & aufli petits que ceux que doivent produire Me animaux, peuvent-ils refter dans un terrein aufli aride fans fe deffécher entierement? Comment ces animaux eux-mêmes, s’il eft vrai qu'ils fe cachent dans K ij 59 B ‘U € le fein de laterre, peuvent-ils réfifter pendant cinq à fix mois aux ardeurs du foleil > BULLE AQUATIQUE. Planorbis, tefla fragih, pellucida , globofa , anfratfibus quatuor finiftrofis. C'eft un petit coquillage d’eau douce de deux lignes de longueur fur une ligne & demie de largeur, men- tionné dans le traité de M. Geoffroy , pag. 102. La forme de cette efpece ne s'éloigne point des planorbes : elle reffemble à un petit œuf. Ses fpirales font au nombre de quatre; mais ceile d’en bas, beau- coup plus grofle , fair prefque à elle feule le corps de la coquille. Les trois autres , pofees fur cette premiere, font très petites. Le teft de cette coquille eft mince & tran{parent ; il paroïît noirâtre quand l’animal eft vi- vant à caufe de la couleur noire de fon corps. Une autre fingularité de cette coquille, c’eft qu’elle eft du nombre des uniques, ou de celles dont les fpirales font tournées dans un fens contraire à celui des autres coquilles ; c’'eft-à-dire, de droite à gauche. Lor{que l'animal eft vivant, en marchant, il fait fortir de fa coquille une membrane ou pellicule dentelée par les bords, qui couvre les trois quarts de cette coquille. On l'a appellée la bulle , à caufe de fa forme arrondie & de fa tranfparence, qui la fait reflembler à une bulle d'eau. Elle varie pour la grandeur : il y en a qui font plus groffes que les autres QE du double. On trouve ce coquillage dans les ruifleaux & les mares des environs de Paris. LisTER, Conchyl. tab. 134. fig. 24. Buccinum flu- viatile à dexträ finiftro[um rortile, criumque orbium , five neritodes. LISTER, Angl. 142. tab. 2. fig. 25. Buccinum exi. guum , trium fpirarum & finifirä in dexteram convo- lutatum. M. ADANSON, pag. ç. Le Bulin. BULLE d'EAU , ou NOIX DE MER BLAN- CHE ET STRIÉE. Concha fphærica ,velnux marina, formé ovaté, candida , pellucida., parvis ftriis tranf- D de mr B UV: EL 161 verfis ffriata ; magnä aperturé 6 labro maxime arcua- tim expanfo diftinéfa : bullæ aquæ nomine donata. C'eft une jolie coquille univalve du genre des conques fphé- riques ou des tonnes , de l’efpece que l'on nomme noix de mer; elle éft toute blanche, mince & tranf- parente, garnie de flries circulaires affez fines. Certe noix de mer différe encore des autres efpeces par l'ex- tenfion de fa lévre qui décrit un demi-cercle & dé borde les deux extrémités du corps de la coquille. Toute fa clavicule ne confifte qu’en un léger enfon- cement au milieu duquel fe trouve un, petit trou en maniere d’ombilic prefque femblable au véritable ombilic qui eft à l'extrémité oppofée. Quelques-uns mettent cette coquille au nombre des petites gondo- les, dont elle a aufli la figure. Sa longueur porte or- dinairement quinze lignes fur onze de largeur ; on la trouve fur la côte orientale de Sicile & dans la mer des Indes. G£ALTIERI, tab. 13. lit. G. G. Nux marina denfiffime , & minutiffime tranfverfim firiata, globofa , ore æquali [atis patulo , candidiffima. M. d'ARGENVILLE, pl. 17. lett. Q. La gondole extrêmement légere & d’un gris fale, avec une bou- che très évafée par les deux bouts. On pourroit l’ap- peller la gondole papyracée. BONANNI l'appelle la noix de mer. BULLE D'EAU PAPYRACÉE ou PROPRE- MENT DITE. Nux marina, levis , tenuis vel pa- pyracea, fragilis & pellucida , formé ovaté ; ex colore fubalbido & corneo viridefcens. Cette efpece , qui a tout au plus neuflignes de longueur fur fx de largeur, eft extrémement légere , mince & tranfparente, pref- que comme le verre; de maniere que l’on diftingue les circonvolutions au travers de la coquille. Sa forme eft ovale ou oblongue avec un petit trou qui tient lieu de volute. Toute la couleur de la petite bulle d’eau papyracée tire fur la corne & le verd. GwALTIERI , tab. 13. lit. D. D. de marina 1v 152 RU UE umbilicata minutiffimè per longitudinem ffriata, fab- zotunda, ore admodüm patulo, tenuts, fragilis, candida. BUREZ. Nom que l’or donne dans le Languedoc, fuivant Rondelet, à un coquillage univalve du genre des pourpres. On le nomme à Gênes roncera , a Ve- nife ognella. C’eft l'efpece que les Conchyliologiftes appellent la maflue d'Hercuie. BURGAU. Cochl:a marina lunaris umbilicata vel non umbilicata, tuberofa vel non tuberofa , friata vel non firiata, rard imbricata ; tegumento varits coloribus depi&lo conteëla ; fubflantiä margaritiferä , omnibus coloribus arcs cœleflis lucidè , mins vel amplids intüs nitente , infignita ; magnä aperturé rotundä , 6 co- lumellé crafsé & aliquando finuosé diflin&a. Coquille univalve du genre des limaçons à bouche ronde, dont la fubftance nacrée qui brille toujours en dedans eft recouverte par une croûte ou un teft différemment co- lorié que l'on fupprime quelquefois pour mettre la nacre en évidence. Quoique lon puiffe confidérer tous les efcargots de mer de nacre comme des burgaux, &c qui varient autant par leurs diverfes couleurs, que par leur groffeur, depuis un pouce de diametre à l’ou- verture par gradation jufqu’a fept ou huit pouces; on ne donne néanmoins d’une maniere fpéciale le nom de burgau qu’à un certain nombre, favoir l’olearia , ou le grand burgau des anciens qui fervoit à puifer l'huile, les différentes peaux de ferpent, le gros perroquet ou le pot verd, la princefle , le burgau tuilé ou épi- neux , les burgaux noirs de l'Amérique appellés la veuve, celle qui eft perlée, & le petit deuil ou la pie. Voyez ces mots. Le P. Du TERTRE, dans fon Hiftoire des îles Antilles, rapporte y avoir trouvé ces dernieres efpeces qui peuvent fe réduire à deux burgaux. L'un, dit ce voyageur , Croît quelquefois jufqu'à la groffeur du poing ; mais ordinairement , il n'en excede pas la moitié : les ouvriers en nacre nomme celui-ci burgau- dine , il eft plus eftimé que celle des perles. Le de- sis gite LS à di bed tbmter note 20 A das ct dise ét ttes at ct "à ei B U & 153 hors de cette coquille eft gris, brun, noir & blanc; & quand on lui a enlevé le drap marin , elle montre une nacre argentine entrelacée de taches d’un noir luifant, d’un verd gris, & d’une grifaille fi luftrée , que tout Vartifice d’un émailleur ne peut en approcher. Le poif- fon , qui eft dans cette coquille , a un opercule rond, noir & mince comme une feuille de papier, mais qui eft plus dur & plus fort que de la corne, & avec le- quel il a l’adrefle d'en boucher fi bien louverture, que l’on ne peut le tirer dehors ni lui faire aucun dom- mage fans rompre fa coquille : mais quand il eft cuit, on l'en tire aifément ; avant que de le manger, on en Ôte un certain inteftin amer , que l’on dit être fiévreux. C'eft une mauvaife nourriture dont ufent les perfonnes peu à leur aife. L'autre burgau eft plus petit & plus eftimé , parce qu'il eft plus délicatement travaillé que le premier. Le P. du Tertre dit qu'il eft plat par le deflous, qu’il a une petite ouverture ronde, dentelée, qui va depuis le milieu jufqu'au fommet de la coquille, en tournant en fpirale à la maniere des limaçons. Quoi- que cette coquille foit de la largeur d’un écu , elle n’a qu'un pouce de hauteur. Ce burgau , qui eft coloré de verd au deflus de la nacre, eft fi artiftement gravé, vil ef le plus eftimé de ceux qui viennent des îles. BURGAU PERLÉ. Cochlea lunaris margaritifera 3 coloribus aureis & nigris diverfimodè maculata. Cette efpece doit fon éclat à la fuppreffion d’une partie de fon teft, dont la furface extérieure eft nuée de couleur orangée , de noir , & de nuances rougeûtres , lefquelles couleurs varient fuivant que l’on a plus ou moins atteint à la nacre. BURGAU TUILÉ ou ÉPINEUX. Cochlea luna ris margaritifera imbricata , vel aculeis concavis & plica= tis in duobus vel tribus ordinibus difpofitis in corpore inftruéta ; ftriis & canaliculis tranfverfis ffriata ; colore viridi terreo extüs nebulata ; intàs coloribus variis mar- garitiferis lucide fplendens. Ce limaçon , dont la forme eft ramaflée & très ventrue, porte fur le corps deux F4 BY 15 où trois rangées de pointes creufées fur les côtés en maniere de tuiles, qui diminuent de grandeur à me- fure qu'elles parviennent à la troifieme pire. Toute la furface extérieure eft à ftries tranfverfales avec des can- nelures alternatives, inégales , au travers lefquelles on diftingue d’autres ftries longitudinales très fines & peu fenfibles. Toute la furface extérieure de ce burgau eft d'un verd terrafle ou olivâtre. Sa coquille eft mince, légere, & montre dans fon ouverture, qui eft fpacieufe, une belle nacre changeante & très vive, laquelle brille également au-dehors, lorfque ce burgau eft dépouillé de fa croute verte. Il vient de la Chine. M. Davrza, cat. [yft. pl. s. lett. . BYSSUS. C’eft une touffe de filaens qui fort des valves des moules , des pinnes marines & des jambon- neaux , par le côté & vers le milieu où la coquille s'en- rouvre. Ces filamens fervent à ces bivalves pour s’at- tacher & fe fixer aux corps où elles veulent s'arrêter : de maniere que pour les en détacher , il faut brifer cette houppe. Le 4yffus des pinnes marines l'emporte de beaucoup par le nombre des filamens & la A fur celui des moules. Rondelet rapporte que les fils du Byff2s des pinnes marines, font par rapport à ceux des moules, ce qu’eft le plus fin lin par rapport à l’étoupe. M. de Réaumur dit que les fils des pinnes marines ne font guere moins fins & moins beaux que les brins de foie filés par les vers : aufli les fils des moules ne {ont-ils employés à aucun ufage. Les anciens diftinguoient deux fortes de byflus : celui de l'Elide & celui de Judée qui étoit le plus beau. Le 5yfus eft une matiere propre à l’ourdiflage , & il étoit en ufage dans un temps plus reculé, puifqu’on pré- tend que le mauvais riche en étoit revêtu , & qu'on s’en fervoit pour les habits facerdotaux ; mais comme les anciens ont confondu les cotons, les oùates, en un mot , tout ce qui fe filoit, & étoit plus précieux que la laine , il n’eft pas néanmoins aifé d’aflurer au jufte ce que c'étoit, & s'ils le tiroient de la pinne marine, DT. 9 155$ Ariftote appelloit la pinne marine la coquille porte- foie , & regardoit le byffus propre à être filé. On pour- roit préfumer que cette foie a été mife en ufage pour les habits des hommes riches dans un temps où la foie n’étoit pas connue , & que les anciens ne l’ont nommée byffus, qu'à caufe de fa reffemblance avec le 2yf]us même dont ils filoient des étoffes : ce qu’il y a de certain c'eft que le byffus de la pinne marine, quoique filé groflie- rement, paroit beaucoup plus beau que la laine , & ap- roche de la foie. On en fait encore à Palerme des étoffes & diverfes autres ouvrages tricotés , comme des bas , des gants & d’autres qui feroient plus précieux, fi la foie étoit moins connue. Pour filer le byflus , dont les filamens font bruns, déliés , longs de fix pouces ; on le laiffe quelques jours dans une cave afin de l’amollir & de l'humeëter ; puis on le peigne pour en féparer la bourre & les autres ordures : on le file enfuite comme de la foie. Si on con- fidere les filamens du byffus au microfcope , ils paroif- fent creux ; quand on les brûle , ils rendent une odeur urineufe comme la foie. 156 D 2 à >“ | C- À B CARESTAN. Buccinum parvum , quinque fpiris elatis contabulatis ; tribus ffriis albis , craffis , rotundis parallelis & duobus canoliculis ex albido cinereo alter= natim inffruëtis compofitum ; apicè acuto ; magnä aper- zur& intus ex fufco-rubefcente deprélà , & canali brevi , aperto & paulifper recurvo infignitum. Nom donné à une coquille univalve du genre des buccinsà petit canal retrouflé , à caufe de fa forme. Celui-ci , qui eft d’une forme élégante & finguliere , eft compoféde cing fpires élevées, étagées ou applaties en-deflus, garnies de trois groffes ftries blanches, arrondies, paralleles , & de deux cannelures alternatives, cendrées, lefquelles parcourent toute la volute dans le même ordre , de maniere que ces ftries fe réduifent à deux dans les révolutions de Ja troifieme & de la quatrieme fpire. Cette volute fe termine par un fommet aigu. L'ouverture de ce buccin eft fpacieufe avec une lévre ceintrée, liferée de blanc, & nuée de couleur rouge-brun en dedans. La columelle eft unie, & ne forme à fon extrémité qu'un petit canal court, entr'ouvert & un peu recourbé. Cette jolie coquille, telle que l’auteur la pofléde , porte un peu plus d’un pouce de longueur fur, huit lignes de largeur. On le trouve dans l'Amérique méridionale , vers le detroit de Magellan. M. Daviza, Cat. fyff. pl. 8. ler. V. pag. 143. art. 192. CABOCHON ‘ou LÉPAS EN CABOCHON. On nomme ainfi plufieurs coquilles du genre des lépas ou patelles , à caufe de leur figure femblable à une ef- ece de bonnet en coqueluchon dont les Conchyliolo- giftes diftinguent plufieurs efpeces : fçavoir , les cabo- chons à fommet recourbé, appellés bonnets de dragon; le cabochon à languette , le cabochon chambré ou le toit chinois , & le bonnet de matelot. Te 7 ECS. am Line in me PT. L'A à 157 CABOCHON A LANGUETTE. Lepas toræ candida , rugofa , gibbofa , ftriis undulatis & reticulatis inaqualiter ftriata ; bafi finuosä fubrotundé & fylo in- zerno à centro cavitatis extrorsèm produtto infignis. Ce lépas eft tout blanc en dehors comme en dedans, d'une forme peu élevée, finueufe & prefque ronde à fa bafe. Toute fa convexité eft raboteule par fes bofles, fes ri- des, ainfi que par fes ftries circulaires & obliques qui repréfententune efpece de réfeau. Une appendice très faillante , ou une lame tortillée , & quelquefois bifour- chue , fort du centre de la concavité en maniere de Janguette , qui fingularife cette coquille ; elle peut avoir jufqu’à près d’un pouce & demi de diamètre. Rumrnius, tab. 40. litt. P. Q. Seprima fpectes concha univalyia. Guazrrerr, tab. 9. litt, Z. Patella vertice intorto , bafi irregulari, inaqualiter ftriata , fulcata , & veluts lamellis compaëta , 2x albido cinerea ; in cujus cavitate canaliculus bicornis perpendiculariter adnafcitur , can- didus & fragilis. | M. d'Arcenvizze ,pl. 2. letr. K. C'eft un lépas blanc appellé le cabochon ; il eft tout contrefait en dehors, & il a en dedans une efpece de chambre, avec une langue ou une pointe qui s’élargit à mefure qu’elle fort de fon fond. CABOCHON FEUILLETÉ , ou TOIT CHI NOIS. Voyez Torr Cirois. CADRAN , ou ESCALIER. Cochlea marina for- mê deprefsä € rotundä , feptem fpiris parüm convexis in longum paulifper ffriatis ; fed duplici funiculo ve duabus parvis zonis plerifque convexis , maculrs ca/ta- neis quadratis ferè & albidis per feriem & alternatim dife pofitis , eleganter depiitis aliundè infignita ; bafi & aperturé horizontaliter complanatä , alrero duplici fu- nicrlo , vel 7onû ex fufco rubefcente notatä, fignaté, & ficut intense lineatä , diffinéta ; ampliffimo umbi- lico & profundo , in quo omnes [pire gradatim enume- rantur , fpecialiter pradita 3 folarii feu [cale nomine de- 158 GA ND nata. Coquille univalve du genre des fabots ou des limaçons à bouche applatie : c’eft l’efpece qu'on ap- pelle en nb -29 CM la rofette d’épinette, & en Hol- lande la perfpective. Ce limaçon eft d'une forme com- rimée , très ronde , & applatie à fa bafe. Les fept ES , dont fa volute eft compofée , font remarquables par la régularité de fes deux cordons paralleles en re- lief, marquetés de taches marron, ou brun-rouge & blanches alternatives, & qui deviennent ridés ou gra- nuleux à mefure qu'ils parviennent au fommet ; ce qui eft occafionné par les ftries longitudinales que l’on diftingue fur cette coquille. Le plan du côté de l'ou- verture, qui neft pas moins admirable , préfente un ombilic concentrique, aflez grand & aflez profond pour découvrir diftinétement toutes les fpires intérieus res qui font dentelées, & diminuent par gradation jufqu'à l'œil de la volute ; ce qui donne une idée par- faite d’un efcalier tourné en fpirale. Un double cordon circulaire & en relief, qui part de la lévre , alternati- vement marqueté de points, & de petites lignes, & de diverfes taches marron, jaunâtres, & qui regne fur la circonférence de cette bafe , fait aufli refflembler ce limaçon à une efpece de cadran. Ses variétés ne confiftent que par fa forme plus ou moins comprimée , & par la diverfité des bandelettes qui ne repréfentent dans certaines efpeces que des marbru- res roufles & jaunâtres. On remarque dans les jeunes efpeces, outre les deux petites zones , un liferé blanc fu- périeur qui parcourt toute la fpirale extérieure. Les fabots ,appellés le cadran ou lefcalier , fe trouvent dans les mers des Indes orientales , dans les îles proche de Batavia. Son diamètre porte depuis un pouce jufqu'à deux pouces & demi. Rompnivs, tab. 27. litt. L. Cochiea umbilicata. Holl. Perfpeétiv-hoorn ; la perfpective. Guairtrert, tab. 45. litt. D. D. Cochlea marina depreffa, tranfverfim minutiflimè ffriata , bafi totaliter complanata , umbilico amplifimo & profundiffimo , C A G 159 in quo fpire omnes margine denticulato proportiona: liter decrefcentes ufque ad ultimum confpiciuntur ; le- neis candidis & notulis , caffaneis aliquando crocet coloris feriatim difpofitis elegantiffimt fignata & alrer- natim lineata. M. d'Arcenvizze, pl. 8. lett. M. pag. 217. Ceft un des plus beaux fabots applatis, nommé le cadran ou l'efcalier. Rien n’eft mieux travaillé que l’enfoncement de la vis de l'efcalier ; & les diverfes couleurs , qui s'y voient , le diftinguent parfaitement : le deffus de fa vo- lute eft bordé d’un liferé blanc, fur un fond brun. CAFFÉ AU LAIT. Porcellana oblonga lavis & lucida, aliguandd paulifper volutata , quatuor fafcits lais ex colore caffaneo rubefcentibus , & tribus alus fafciis alternatim difpofitis ex albedine la&leä flaveÿ- centibus exornata 3 bafr aliquandÔ nigricante infignis. Coquille univalve du genre des porcelaines allongées. Elle eft très unie , luifante , avec une clavicule un peu concave & quelquefois volutée : tout le dos eft ornée de quatre fafcies fort larges de couleur marron-clair & roufsâtre , avec trois autres fafcies alternatives d'un blanc laiteux & jaune livide ; dont les nuances ont fait nommer cette porcelaine le caffé au lait. Toute fa bafe ainfi que les denticules , qui bordent louverture , font de couleur marron-vif , ou noirâtres. Cette porcelaine varie par fes couleurs plus ou moins foncées, ainfi que par la légereté de fon teft qui eft aflez épais dans cer- taines efpeces, & fort mince dans d’autres. Elle peut avoir depuis deux pouces de longueur jufqu'a trois fur moitié moins de largeur. Roumpuivs, tab. 38. litt. 1. Ta/pa; la taupe. Holl, Mol. | Guazrrertr, tab, 16. litt. M. Porcellana fpiralis, levis , ventre & dorfo fubcroceo , duabus fafciis albis depicta. CAGAROL ou SCARAGOL. On appelle ainfi en Provence & en Efpagne, fuivant Rondelet, une coquille univalve du genre des limaçons , à bouche 160 CHA LE ronde , qui eft le burgau à tubercules , dont on ap= pelle l'opercule le nombril de Vénus ou la féve ma- rine. Ce naturalifte , qui en fait mention , de reflaceis , lib. 2. pag. 98 , dit que ce limaçon eft nommé caga- tolle, à caufe de fa refflemblance avec l’efcargot ou le limaçon terreftre. Cette coquille eft contournée, aflez longue , avec une furface inégale & rude au toucher, à caufe de fes cifelures , & plus épaifle que celle des limaçons de terre ; fa furface intérieure eft unie. L'o- percule eft rond, épais & fans être rude en-deflus : c’eft ce côte qui montré une efpece de volute ou de clavi- cule à la maniere des limaçons. Le plan interne, qui touche à la chair , eft rouge, inégal & tuberculeux ; & les parties de l’animal n’ont point de différence avec celle de l’efcargot terreftre. Sa chair eft dure, & de mauvaife digeftion ; elle produit un chyle âcre, & ex- cite à l'amour; elle eft meilleure étant bouillie. Lorf- que la coquille a éte infufce & difoute dans le vinaigre ou qu'on l’a dépouillée de fon drap marin ou de Ja pre- miere couche de fon teft, on met au jour une nacre brillante qui a tout l'éclat de la perle : 4 noffris Pro- vincialibus & Hifpanis fcaragol , vel cagarolo de mar nominatur , quod ad cochlearum terrefirium quas caga- roles vocant , formam accedat. Tefta eff turbinata, & fatis longa, calaturis inequalis & fcabra , fpiffior quàm in cochleis terreftribus , intüs lævis. Operculum fpiÎum eff, rotundum , fuperiore parte non afperum , in qué voluta exprefsa eff vel figura turbinis cochleæ claviculatim intorti. Intis , quà fcilicet parte carnem éochles contingit , tuberofum eft , & inaquale , rubri co- doris. Partibus internis hec cochlea à terreftribus non differt. Carne eff duré , & ad concoquendum difficili. Succum falfum gignit, venerem exffimulat. Elixa me- dior eff. Tefta in aceto macerata, fuperiore velutt cute vel cruff& fpoliatur , redditurque cochles margaritifere modo fplendens , nitida & unionis modo colorata. CALAGNONE ou CALOGNONE. C'eft ainf : que CA € 16€ que les Grecs nommoient en terme vulgaire une co- quille bivalve que les latins appellent concha rhomboï= des , en françois la rhomboïde ou la coquille faite en lo- fange. SuivantRondelet, c'eft l’efpece à laquelleles Vé- nitiens donnent le nom de mouflolo ou mufolo. M. Adanfon lui a confervé la même dénomination en l’ap-. pellant la muflole. C’eft auffi la bivalve que le plus grand nombre des Conchyliologiftes nomment larche de Noé. Voyez les mots Mussoze & ArcHE De Nof. CALCINELLE. Nom que M. Adanfon donne à un coquillage bivalve du genre de la came. Sa coquille a environ un pouce & demide largeur & moitié moinsde longueur. Elle eft fort mince & beaucoup plus applatie que les autres efpeces de ce genre : car fa longueur fur- pale plus de deux fois fa profondeur. Son fommet eft peu fenfible. La charniere & le ligament reflemblent à ceux des deux efpeces qui précédent : fçavoir , Le fatan & le lifor. . Pendant que l'animal eft vivant, fa coquille eft bleuä- tre, ou d'un blanc violet qui devient blanc de neige, lorfqu’elle eft reftée, après fa mort, ou dansle limon, ou expofée fur le rivage. Ce coquillage fe plaît dans les fables vafeux du Niger. Brzon,Aquat. pag. 404. Piperata,chama Latinis, Venetis beveraza , vel biveronus , vel peveraza , chalene, vel chalcene, chalcinella , vel chalcera Anconitanis & Ravenatibus. GEsnEr, Âquat. pag. 323. Piperata chama , à genere lavium. ALDROVANDUS, pag. 471. De teftaceis Chama piperata. PLANcCuS, Conchyl. pag. 31. Tellina vilior , com- planata , fubrotunda , teflä ex albo violacel , fafciatä, & fragili: ex cefenatico portu. CAME. Chama vel concha bivalvis, valyis aqualibus amplis vel mins convexis conffans ; levis vel rugofa; diverfis fériis , tranfverfis, in longum duëtis , vel can- gellatis , vel rericulatis , aliquandd lamellofis , vel im: Tome I, 362 C À M bricatis , frrata ; aquilatera vel inaquilatera , & cars dine diverfimodèe dentato difintfa. Coquille bivalve qui peut former plufieurs genres par le nombre & les variétés des efpeces. Les anciens naturaliftes grecs & Jatins prétendent que la came tire fon étymologie du mot grec Xi c'eft-à-dire AS Ts LEHNHEVA à 1d eft ab hiando , conche hiatule ; ou de xx & de xäcua , id eff ofcitatio vel hiatus , parce que les anciens naturaliftes & quelques modernes connoifloient certaines efpeces de cames qui tiennent leurs valves béantes ou entrou- vertes plus long-temps que les huitres, ou plutôt parce qu'ils mettoient au rang des cames plufeurs tellines dont les battans font ordinairement entr'ouverts. Selon Belon , on appelle les cames en France flammes ouflammettes: celles qui fetrouventdansle païs d’Aunis, fe nomment avagnons ou lavignons ; & on donne lenom de palourde à plufieurs efpeces des côtes de France. Le caractere générique & difinétif des cames eft d’avoir les deux valves conftamment égales (ce qui n’ar- rive point dans les huitres); & de différer en général des peignes , en ce que les cames n'ont jamais d’o- reillons : mais auffi elles approchent tellement du genre des tellines & de celui des conques faites en cœur, qu'il eft affez facile de les confondre enfemble par la grande fimilitude & par une efpece d’affinité que ces fortes de bivalves ont entrelles , au moins à plufieurs égards : c’eft pourquoi les Conchyliologiftes ont re- cours, tant à la figure de la coquille qu’à la pofition de la charniere , pour déterminer , autant qu'il eft poflible , le genre diftinétif des cames. Celles dont la charniere & le fommet des battans occupent prefque le milieu de la coquiile qui eft pour l'ordinaire d’une forme affez ronde , & plus épaifle que les autres , compofent le genre des cames proprement dites : les autres fe dif- tinguent par la régularité ou lirrégularité du pourtour des valves & des côtés : ce qui détermine les genres & les efpeces dont les figures plus ou moins allongées les font approcher des tellines & admettre parmielles, & € A M 168 dont les différens plans latéraux plus ou moins finueux, unis, tronqués ou en forme de cœur , les amenent par gradation à la pointe de ce dernier genre. Les cames préfentent un grand nombre de variétés par leurs ftries différentes & leurs diverfes couleurs. Les unes font plus ou moins unies, liffes & luifantes; les autres montrent fur la furface des deux battans des ftries tran{verfales ou longitudinales, fouvent avec la rencontre de toutes les deux ; ce qui forme diffé- rens réfeaux, en treillis, granuleux , & imite même uelquefois une efpece d'ouvrage tricoté ; ces ftries Fu tantôt lamelleufes, élevées en vive arrête & on- duleufes , & tantôt garnies de petites tuiles ou de petites pointes courbées. On fupplée quelquefois un peu d’art à la nature, en fupprimant les ftries des cames pour les rendre lui= fantes , & encore plus pour parvenir par ce moyen à Ja découverte des diverfes couleurs qui font emprein- tes dans l'épaifleur de la coquille. Les couleurs des cames offrent aux yeux les variétés les plus agréables , autant par la diverfité de leurs nuan- ces que par les différens deflins qui fe rencontrent fur Jeurs valves : les unes font d’un jaune fafrané & orangé citron, avec des cercles de couleur de rofe ; les au- tres font flammées de rouge de couleur pourpre, ra- diées de couleur canelle , de brun, ou de gris de lin. Les cames font le plus fouvent blanches ,interrompues & ornées tantôt par des fafcies coloriées , tantôt par des efpeces de chevrons détachés ou raffemblés en ma- niere de points d’'Hongrie. Ces divers deflins varient tellement fur plufieurs cames, qu’ils imitent quelque- fois des caratteres ou des écritures chinoifes ou hé- braïques. Il ÿ a des cames ornées de rayons qui par- tent des fommets des battans pour fe répandre réou« lierement jufque fur leur circonférence: ces rayons ne font uen formés que par des taches interrom- pues, comme fur les efpeces que l’on appelle la came uitée, & la came cedo nulli, L 1j 164 C A M La charniere des cames eft en général compofée de trois dents réciproques dans les deux valves, qui fe logent dans leurs alvéoles correfpondans ; lefquelles dents varient en groffeur & en faillie droite ou cour- bée , fuivant que la figure des cames approche le plus du genre des cœurs ou qu'elle s’en éloigne en ten- dant à celui des tellines. Elles font ordinairement plus fortes dans les premieres , & toujours plus petites dans les dernieres. Le ligament , qui forme une efpece de cartilage ou de nerf extérieur, brun ou couleur de corne , eft fitué à côté des fommets des valves & vers lapartie la plus éten- due. Les cames, connues en général des Conchyliologi- ftes , font la tricotée , la corbeille , la came truitée , les cames rayonnées , la came d'Angleterre , la came- feuille , la cedo nulli, le rayon de miel de Rumphius, la jamaïque &r la bille d'ivoire, les cames fafrances, les américaines ftriées ou polies , les cames furies , les cames à points d'Hongrie , celles à réfeaux , éventail des Mennonites , l’orphéline , les cames bombées, la came guillochée , la langue de chat de Rumphius ou la chagrinée, les écritures chinoifes, les différentes nattes de jonc, les cames tronquées , & les cames épaulées ; les cames tronquéesfe rangent dans le genre des cœurs ou des cames-cœurs. RonNDrzeT, de teftaceis , Lib. 1. pag. 20. fait men- tion de plufeurs efpeces de cames qu’il femble diftin- guer des autres qu'il appeïle conques ; quoique ces dernieres foient aufli d’autres cames interrompues par d’autres bivalves , comme des peignes & des huitres. Ce naturalifte paroît vraifemblablement les divifer ; premierement en cames rudes & en cames royales, comme les plus unies ; & en fecond lieu en cames épaïffes , grandes & petites , qui femblent être les mê- mes que celles qui font polies, ditRondeler, fçavoir, les efpeces que Pline nomme la came trachée, la cameleia des Grecs & la came péloride. Privre Loco chama in afperas & regias drviduntur ; videnturque laves pre COUR M 165 regis accipi. Pofferiore in craflzs parvas, @ craffas magnas que cum lavibus eadem effe videntur. À Plinio fpecies ha numerantur , chame-trachea | chameleos ; chama pelorides | & chame glycymerides fubyicientur. De ce fyftême on peut compter dix efpeces de cames dans Rondelet ; favoir, la came polie ou la chameleia des Grecs, chama levis ; la came péloride ou la palourde de la Saintonge, chama peloris; la came glycymeride, chama glycymeris ; la came rude oula came trachée, chama afpera ; la came noire ou celle d'Elien , chama nipra; la came ridée ou la clouiffe de Marfeille , chama rupata ; la petite conque variée ou la pelorde, conchula varta ; la galade ou la noire, concha galas & concha nigra ; la came fafciée ou la vétade, concha fafciata à & la came épaiffe , concha craffa tefta. ALDROVANDUS, de teffaceis, l:h. 3. fait men- tion de quatorze efpeces de cames fous le nom géne- tique de conque , repréfentées pag. 462 & 463 ; fa- voir , la fafciée de Rondelet, concha fafciata Rondele- ti ; la premiere"efpece fafciée d’Aldrovaadus, con- cha fafciata auétoris prima, (cette efpece eft la vétade}. La fafciée de la feconde efpece du même, ainfi que les trois fuivantes. La conque ou la came épaifle de Ron- delet , concha crafla teta Rondelerii. Les fept cames tfuivantes , dit Adrovandus, different entr'elles parleurs fafcies, qui font plus larges & plus rares dans les unes, tandis qu’elles varient en nombre dans les autres, juf- qu’à n’avoir qu'une feule fafcie ; differunt ratione fafcia- rum que in illis rariores , @ lariores funt j1r lus plures, unicé tantüm lineä conftantes. Les autres bivalves,qu’Aldrovandus confidere comme des cames, confftent premierement dans les efpeces unies ; favoir , la chameleia de Rondelet , avec quatre variétés , dont la couleur eft blanche ; chameleia Ron- delerit ,-& chamaelearum albarum quatuor differentia. La premiere efpece eft blanche ainfi que les deux fui- vantes; elle a cinq fafcies avec des efpeces de fries trés fines, Celle qui fuit eft tranfparente, & + ftries plus ii} 166 1 ER RATE grandes ; ces ftries font plus diftinétes dans fa troifieme efpece ; celles de la quattieme efpece font feulement longitudinales. Addo, inquit Aldrov:ndus, alias aliquot fpecies ; inter quas priores candida funt , ac inter eas prior quinque habet fafcias , minuriffimas alias quafdam ftrias. Altera diaphana eff, majorefque habet ftrias. Eaderm in tertiä magis funt evidentes. In quarta ffrie zlle non funt tranfverfales , fed per longitudinem. En- fuite la came noire unie, & celle qui tire fur la cou- leur fauve, chana nigra levis & aftera fubflava. Tou- tes les autres efpeces, qui font repréfentées à la même page 470, font des cames de la petite efpece, dont les unes font 2 ftries tranfverfales, & les autres à ftries lon- gitudinales que ce naturalifte appelle en général, cka- mule exigua. Les efpeces fuivantes font la piperone ou la biverone de Belon , charna piperata Belonii; la came noire ou la glycymeride du même , chama glycy- meris ejufdem, (c'elt la came d’Elien ou la glycyméride des anciens) ; la came noire de Rondelet, chama nigra Rondelerii ; la glycymeride du mêmé & celle d’un au- tre auteur beaucoup plus grande, chama glycymeris Rondeletii & altera alterius auétoris major ; la peloride de Rondelet ou la palourde , chama peloris Rondele- tu; celle de Belon , chamu peloris Bellonit ; la came ridée,appellée communément pavarazzo oula poivrée, concha rugata pavarazzo ; la came rude ou âpre au toucher de Belon , chama afpera Bellonii ; celle de Rondelet , chama afpera Rondelerii ; la ridée de Belon ou la rude, corcha rugata Bellonii feu chama afpera, (cette efpece paroît être la came tuilée que les Con- chyliologiftes nomment la guillochée) : enfin trois pe- tites cames que l’auteur appelle les ftrices, churza ffriara. Rumpuivs adivifé les cames en trois genres ; elles font repréfentées , tab. 41 & 43. favoir, les conques bivalves ou les doublettes (en langue Hollandoife, dou- bletten ) ; les cames rudes ou les cames trachées, & les cames unies. 1°. Les doublettes , font la came entou- yée de cercles, chama cércnata ; Holl. Schulpen met CA . M 167 twu oogen ; la doublette aux deux yeux. La came ai- longée à caraéteres, chama literata oblonga; Hoï. Jang agtige letter fchulp, ftrik-doublet , of japanfche matje ; la came à caracteres, allongée , ou la doublette à traits enlacés ou croifés, ou la petite natte japonoife, en France , écriture chinoife. La came ronde à ca- racteres, chama litterata rotunda ; Holl. Ronde letter fchulp , of baftaard ftrik doublet ; la came ronde à ca- racteres ou l’écriture bâtarde doublette, en France , le point d'Hongrie. La came peigne, chama peétinata ; Holl. kam-doublet. La came rude ou âpre au toucher comme la lime, chama fcobinata ; Holl. Gefchobde doublet ; la doublette écaillée. Favus, le rayon de miel; Holl. Waa-fol-yzer , of lip doublet; le gauffrier ou la double-lévre, (c'eft la corbeille orientale ). La lan- gue de tigre, lingua tigerina; Holl. Tygers tong. La came grenue, chama granofa ; Holl. Gekorlde dou- blet. La petite came à caracteres de l’île de Ceylan; Holl. Xulaneefche letter-fchulpje. Une variété de cette derniere dite tour-de-bra ; Holl. Xulaneefche letter , of tour-de-bra. La coquille de Vénus dentelée; Holl. Getande Venus doublet. 2°. Les cames rudes ou les cames trachées, chamæ afperæ , five chama trachea | comprenant les efpeces fuivantes : Chama fquammata , la came écailleufe ; Hoil. Nagelfculp, krouwer, vader Noafchs-fchulp; la co- quille onglée ou chargée d'ongles, le gratoir ou la coquille du pere Noë. Chama afpera & obtufa , chama noachina , la came âpre & obtufe , ou la came de Noé; Holl. Vader Noachs fchulp ; (c’eft la tuilée ou la faitiere ). Chama ffriata , la ftriée ; Holl. Paarde-voetje en perfpeétive doublet, le petit pied de cheval ou la perfpeétive doublette ; (en France, le chou ou la feuille de chou). Tefa, le teft; Holl. Scherfje ; le petit teft ou le tuileau. Cartiffa ; Holl. Hertje, en Vénus hertje; le petit cœur, ou celui de Vénus. Quadrans, Holl. quadrantje ; le quart de coquille. 3°* Les cames unies , chame laves, fopates le troi- | iv. 168 C A M fieme gente : favoir ; Chama levis, glycymeris indicai Ja came unie ou la glycyméride de l'Inde ; Holl. Glade gaper , of japanfche fpeel-doublet ; la came béante unie ou la came à jouer du Japon. Chama lutaria & coaxans, la came boueufe ou qui fe plaît dans la boue, & qui croace comme la grenouille; Hoïl. Quakker. Chama virgata , la came rayée ou comme fufigée, {c'eft l'efpece appellée auffi la gourgandine). Chama _optica , la perfpeétive ou la came à zigzags; Holl. perfpeétiefje, of griekfe à doublet ; la petite per- fpective ou l'alpha grec. GuazTrert fait mention de plufeurs genres de cames qu’il a fait repréfenter avec d’autres bivalves , qu'il diftingue par la régularité & lirrégularité des valves dans leur pourtour, mais principalement par leurs côtés : c’eft pourquoi l’auteur nomment les cames dont les côtés font égaux, chame aquilatera ; & chama inaquilatera , celles dont les côtés font inégaux. M.d’'Arcenvizzr a formé fa feconde famille des bivalves par les cames. La came, dit ce Conchyliolo- gifte, eft une coquille fouvent unie , quelquefois rabo- teufe, dont les deux coquilles font également elevées; & la bouche ouverte & béante. Chara eft concha bi- valyis , levis , aliquantulum rugofa , fpinofa , valyis agualibus elatis, convexis ore patulo & hianti. On donne, dit M. d’Argenville , différens noms fran çois aux cames : on les appelle, felon Belon, flammes ou flammettés, à caufe de leur goût de poivre qui en- flamme la bouche. En Poitou & dans le pays d'Aunis, on les appelle avagnon; d’autres les nomment pelour- des ou palourdes, qui ne laiffent pas cependant d’avoir différentes efpeces. On n’a pu mieux rendre en fran- çois, dit l'auteur, le mot de chama que par celui de came ; ona retranché l’4 pour le rendre plus doux dans notre langue ; de même qu’en parlant des figures gra- vées, on dit camée , qui devroit s’écrire chamée; ces deux mots étant dérivés du grec. Le mot de cameée vient fürement , ajoute M. d'Argenville, de la coquille CN A" M 169 appellée chama , parce que les anciens fe fervoient d’un morceau de cette coquille amincie pour y graver deflus des figures. Les fonds fe peignoient en bleu ; & fouvent les cheveux & les habillemens des figures, pein- tes de différentes couleurs, simprimoient facilement deffus, fuivant la propriété du coquillage. Camée ou camayeu fe difent en grec movcxpaque Les cames font fouvent mêlées avec les huitres : c’eft Peffet de leur refflemblance, quoique leurs parties ef- fentielles dénotent fuffifamment la différence de leur genre. Elles font ordinairement unies dans leur fuper- ficie : on en trouve rarement de raboteufes & de gar- nies de pointes. Les cames font plus élevées que les huitres, & convexes dans leurs deux coquilles qui font aflez égales ; elles s’attachent peu comme les huitres aux autres corps , & on les voit fouvent fur le rivage Ja bouche béante , c’eft-adire, entr’ouverte, ore patulo 6 hiant Il faut encore, dit M. d'Argenville , diftinguer la came de deux autres genres de coquilles bivalves avec lefqueiles elle eft quelquefois confondue ; l’une eft la telline , efpece de moule, & l’autre eft le peigne. La came eft plus ronde & plus épaiffe que la telline , dont la figure eft ordinairement un peu longuette. Ce tef- tacée a fes ftries ou rayures tranfverfales , ferrées & profondes, au lieu que les peignes ont leurs ftries droites, peu profondes, & qui partent de leur fommet : la came eft rarement élevée dans le fien prefque toujours applati , au lieu que le peigne a le fommet extrème- ment élevé & garni d'oreilles. , M. d'Argenville diftingue cinq efpeces de cames avec leurs variétés dont plufieurs font repréfentées à la plan- che 11, favoir, 1°. la came oblongue , plate, dont les ftries fonttranfverfales,chama oblonga, plana, tranfversè Jfiriata : l'écriture arabique ou chinoife , chama litrerata : celle qui a des taches brunes, cum maculis fufcis : la marquetée de verges, vzrgata ; la came qui a fes ftries en travers, chama tranfversé ftriata. 2°. La came oblon- 170 EVA OM gue élevée dont les ftries partent du fommet, chame oblonga elata , ad apice fériata : la cendrée, cinerea : Ja came violette, amet hiffina : celle qui eft jaune, flava : Ja rougeâtre, fubrubra : ia came découverte & unie, fpoliata & levis : & la came bariolée | caama varie- gata. 3°. La came de forme ronde , & dont les côtés font égaux, chama aquilateralis : la noix de met, nux mari- na : la lime, fcobinata : la came grenue , grano/fa : la came faite en réfeau ,rericulata : faite en claie, cratitia : celle qui fert à mettre les couleurs des peintres, corcha piétorum : la came chagrinée , cancellata : celle qui eft faite en treillis, c/athrata : la ridée de Rondelet, rra- chea , id eff, rugata Rondelerii : la caftagnette , caffa- nea : le zigzag de Rurmphius, optica Rumphir : la came couverte de points rouges fur un fond jaune , chama punétuata , ex rubro fubflavogue colore : la came avec des fafcies rouges, & fon épiderme marin, churea faf- cts rubris , cum panno marino : celle qui eft mince & jaunâtre, tenuts & fubflavida : Vorpheline moitié blan- che, moitié couleur de marron, orphana diéta, par- im albida , partim caffanea : la came violette & faf- ciée, amethiffina fafciata; celle qui eft blanche , épaiflé avec un pli venant de la Jamaique, a/bida , craffa , plicata ex Jamaïca : la galade de Rondelet, à caufe de fa couleur de lait, galades Rondeleri : la pelourde de Belon ou la palourde , pelorides Bellonxi : la noire ou la glycymeride d’Elien , g/ycymeris Ælia- ni : la came-trachée ou la rude, chama trachea : la poi- vrée , piperata : la lëgere ou la chameleia : Vefpece que Rumphius nomme en latin, dinpua tigerina, & la came mince à réfeau , cenuis , albida, & reticulata. 4°. La came de Vénus à côtés inégaux, chama venerea ina- quilateralis : la came violette tronquée, formant un ovale concave, chama amethiftina , mutilata, cum ovali concavo : la coquille de Vénus occidentale avec fes pointes , concha Weneris occidentalis, cum fpinis : Pefpece orientale fans pointes & avec des rides, con- cha Veneris orientalis plicata abjque fpinis : celle qui C A M ASE eft blanche, rayée , formant un ovale violet , a//ida , radiata , cum ovali amethiffino : la couleur de cendre, cum ovali cinereo : la brune , ffca, & l’'efpece tronquée, dont les ftries partent du fommet, chama murilaræ ab apice ffriata : Ja came brune à îtries tranfverfales , fufca tranfversè ffriata : la bariolée & couleur d’agathe, variegata colore achate : la vieille ridée garnie de poin- tes, anus rugofa , feu vetula cum aculeis : la grande came violette en-dedans venant de l’île Ronde ( les co- liers de paix de canada en font faits), chama major, utus amethiffina , @ infula Ronde, torquibus pacis conficiendis idonea : la même dépouillée, blanche def- fus & en-dedans, avec des ondes violettes, eadem fpo- liara , albida inrès & extès cum undis amethiffinis : la grande came grife , en-dedans couleur de rofe & ar- gent venant du Canada, major cinerea , intüs rofea & argentea , ex Canadenfi provinciä : la même décou- verte couleur de rofe deflus & en-dedans, ezdem fpo- liata, intès & extàs rofea : la grande came grife, blanche en-dedans , venant du Sénégal, major cinerea , albida intus ex regione Senegal. $°. La came à ftries tranfverfales placées différemment, chama ffriis di- verfimodè exaratis : enfin, la came blanche & un peu tachetée, albida , paulifper maculata. Le même au- teur dans l’appendice qui traite de la zoomorpholfe , page $0 , dit que la came , dont la charniere eft dansle milieu , a deux ligamens ou tendons qui l’attachent à fes deux valves bien différentes en cela de la moule qui en a quatre. Sa coquille en général eft aufli plus mince, plus renflée que celle de la moule, dont la charniere eft à l'une de fes extrémités. Sa fuperficie eft couverte de lignes tranfverfales qui diminuent en approchant du fommet ; quelquefois ces lignes font longitudinales , & partent du fommet. Les pêcheurs diftinguent dans l’océan fix fortes de cames : la premiere eft cendrée ou blanche , jaune & rouge , avec quelques cercles qui fe détachent du fond : elle eft fort polie & d’une petite forme, La {econde 72 CA M plus renflée a des ftries profondes, & reffemble à {a concha rugofa de Rondelet. La troifieme came eft fort grande de couleur brune, couverte d’un limon qui étant ôté laifle voir une jolie marbrure fur un fond blanc. Les habitans des côtes de la mer mangent des cames de la quatfieme efpece nommée avagnon ou lavignon. Les deux autres cames font les efpeces con- nues dans nos ports fous les noms de palourde & de patagau. Les cames fe plaifent dans les fonds vafeux dans lef- quels elles fe cachent & s’enfeveliffent : elles fondent le terrein à droite & à gauche, & à force de mouve- ment , elles s'y enfoncent, en repliant la jambe fous la valve qui touche à terre. Si cette opération , qui la fait pénétrer un peu avant dans la petite foffe qu’elles ont creufées , ne fuffir pas, elles font incliner le côté de la coquille qui lui répond, & la dreffent fur le tran- chant des valves : la jambe n’y peut parvenir qu’à force de s’'enfoncer & de tirer à foi fa maïfon. Un quart- d'heure fuffit à peine à cette opération ; il leur faut enfuite peu de temps par leur propre poids pour fe cacher entierement. Il y a tant d’efpeces de cames, qu'il eft difficile de les diftinguer toutes ; les unes font fi légeres qu’elles peuvent être brifées par la compreffion du doigt; les autres font fi dures, qu’il ne faut rien moins que des pierres pour les mettre en pieces. Il yen a, dir Elien, de grandes & de petites, dont les unes ont’ la coquille très noire, d’autres de couleur argentée. Comme ces coquillages différent entr'eux pour la couleur, ils ha- bitent aufli diférens endroits. On trouve les unes {ur le rivage, dans la fange ou dans le fable : quelques- unes fous la moufle ; d’autres parmi les pierres, & fortement attachées aux rochers. Dans l'été, lorfque la moifflon commence, dit Ruyfch , on les voit nâger en troupes fur la mer d'Iftrie, & fe porter légérement fur les eaux. Quand la mer eft tranquille & que ces coquillages ont un vent favorable, ils baiflent une de EM leurs coquilles, & élévent l’autre. Celle-ci leur fert de voile , & l’autre de navire. Quand les cames fentent un navire qui approche d'elles, ou fi elles fe trouvent attaquées de quelque gros poiflon qui veuille en faire fa proie; leurs coquilles fe referment aufh-tôt, & cette petite flotte difparoït en fe plongeant au fond des eaux. Dans tout autre temps, elles font fi pefantes qu'elles ne peuvent pas nâger. M. Adanfon diftingue vingt & une efpeces de cames qu'il a rangées dans la troifieme famille des conques bi- vales, dont elle forme le quatrieme genre; favoir, la clouiffe , l’ajar , le codok, le cotan, le dofin, le gordet, le pitar , le felan, le poron, le pirel, le lunot , le pe- gon, le funet, le tofar, le jouret, le lifor, le fatan, la calcinelle, le vagal , le gatan & le mutel. Voyez ces mots. Les coquillages, que les anciens ont appellés du nom de cames, dit M. Adanfon , font aflez faciles à recon- noître par leurs figures & leurs defcriptions. Ils en ont fait plufieurs genres à raifon de la forme plus ou moins allongée de leur coquille & de la rudefie, ou du poli de leur furface. Mais l’auteur croit que, fans avoir égard à ce dernier point, on peut les divifer en ron- des , en ovales régulieres, & en ovales irrégulieres. M. Adanfon entend par ces dernieres, celles dont un des bords de la coquille eft ondé ou comme replié. Les premieres font les vraies cames : on appelle les fecondes, palourdes; &lavignons, les troifiemes. Toutes . ont les deux pieces égales & parfaitement femblables : il y en a de minces & d’épaifles, de renflées & de plates, de rudes & de liffes, indiftinétement dans cha- cune des trois formes fous lefquelles l’auteur les con= fidere. Il eft commun à toutes de vivre enfoncées de quelques pouces dans les fables, & elles s’y enfoncent é’autant plus que leurs trachées ont plus de longueur. M. Davila dans fon catalogue {yftématique , dit que les cames ditierent des huitres par luniformité con- ftante de leurs deux valves égales ; & des peignes en 174 d Gi AS M ce qu’elles n’ont point d'oreilles. Leurs caraéteres gé- néraux font d’avoir les deux valves égales, convexes & parfaitement femblables. Ce Conchyliologifte divife les cames d’après Le contour commun des bafes de leurs valves en quatre genres, favoir, 1“. Les cames à bafes rondes régulieres qui font les vraies cames , comme les efpeces nommées la furie , le point d'Hongrie , l’éven- tail des Mennonites, les efpeces bombées & radiées, les cames à réfeaux, la clouiffe & le pitar de M. Adanfon. 2°. Les cames à bafes rondes irrégulieres par quel- que pli ou finuofité ; favoir, le rayon de miel , la jamaï- que , la bille d'ivoire, l'abricot , la guillochée , les cames fafranées, &c. 3°. Les cames à bafes ovales régulieres, appellées vulgairement palourdes, comme la tricotée, la cor- beille , la came cedo nulli, la came truitée , le zigzag, la came feuille ou l’amande, la came à jouer du Ja pon, les cames radiées ou rayonnées , la luifante, &c. 4°. Les cames à bafes ovales irrégulieres, dont un des bords eft ondé & comme replié , nommées lavi- gnons; favoir, les camesà caracteres, la cralte de jonc , les camesde Magellan, la chagrinée , la langue de chat, &c. CAME A CARACTERES. Chama litterata. Rum- phius nomme ainfi plufeurs efpeces de cames ap- pellées l'écriture chinoife , le point d'Hongrie , & l'efpece proprement dite. Voyez ces mots. CAMÉ À CARACTERES SPÉCIALEMENT DITE. Chama æquilatera fubrotunda , convexa ; mi- nutiffime & tranfverfim ftriata , in fundo albido & fla- vefcente lineis maculis angulofis fufcis & fubrubris veluti litteras efformantibus depiéta : chama litterata fpecificè dia. Cette came eft à côtés à peu près égaux , bom- bée & affez arrondie, à ftries fines tranfverfales plus prononcées vers le pourtour des battans & du petit côté, ou de la partie latérale qui tend à former un cœur, que fur le refte de la coquille. Toute la furface extérieure ef ornée de taches & de différens traits an= ® #. M 17$ gulaires de couleur brun-rouge fur un fond blanc-jau- nâtre , fauve clair , & dont la pläpart femblent imiter certains caracteres, La furface intérieure eft blanchâtre & légérement teinte de couleur rougeâtre. La char- niere eft compoiée de trois dents dans l'une des valves, & de deux dans lautre , lefquelles s’enclavent dans les alvéoles correfpondans. GuUALTIERI , tab. 82. lett. G. Concha valvis aqua- dibus inaquilatera , notabilirer umbonata , & refta incur- vata, fubrotunda , vulgaris , tranfverfim ffriata , can- didiffima , punéis [eu notulis rufs virgulata & fignata. CAME A JOUER DU JAPON. Chama levis , inequilatera convexa , albida & quibufdam maculis ful- vis vel purpurafcentibus rard depiéta ; intùs vartis piétu= ris elaborata ; chama luforia Japenia diéta. Cette came eft unie, d’une forme très bombée , à côtés inégaux. Sa couleur eft blanchâtre avec quelques taches rares, fauves ou gris de lin. Cette bivalve n’eft principalement re- marquable que dans l’intérieur de fes valves , qui font peintes de deux manieres différentes, & qui repréfen- tent diverfes figures japonoifes ou d’autres deffeins. On appelle cette coquille la came à jouer du Japon, parce que les Indiens, les Chinois & les Japonois s’en fer- vent pour certains jeux , dans lefquels il s’agit entr'au- tres de les apprécier avec la plus grande viteffe : toutes les vaives d'un grand nombre de cames différemment peintes font entremélées & confondues à deffein pour mieux exercer & embarrafler les joueurs. Cette efpece de glycymeride porte ordinairement deux pouces & demi de largeur fur quelques lignes de moins de lon- gueur. RuMPHIUS , tab. 43. litt. G. Chama levis , gly- cymeris indica. Holl. Gladde gaper , of japanfche fpeel doublet ; la came béante unie , ou la came à jouer du Japon. CÂME À RESEAUX. On appelle ainfiles efpeces dont les ftries longitudinales & tranfverfales forment par leurs rencontres une efpece de réfeau , comme il r76 C A M arrive aux cames que les Conchyliologiftes nomment la tricotée , la corbeille orientale & le réfeau blanc. CAME CHAGRINÉE ou CHAGRIN. C’eft une - efpece dont la furface raboteufe la fait appeller par Rumphius la langue de chat. Voyez Lançue DE CHAT. CAME COUPÉE. Chama inaquilatera , levis , ali- quando plurimis rugis circumduta, tenuis , fragilis , la- tere truncato, finuofo , hianti & paulifper per longitudi- ner ftriato diffinéta : tota candida. Cette éfpece, qui eft du genre des cames tronquées, eft toute blanche en- dehors comme en dedans, mince, fragile , unie , & quelquefois avec quelques rides tranfverfales. La partie latérale tronquée , qui repréfente un cœur allongé, eft plus applatie que dans lesgautres efpeces de ce genre ; elle eft relevée dans fon contour d’un pli en vive arrête, garnie de ftries fines longitudinales & onduleufes peu articulées , & entr'ouverte dans fon milieu ou béante : ce qui arrive principalement dans les grandes efpeces, quoique la coquille fe ferme exaétement dans le refte de fa circonférence. Cette came, qui fe trouve dans les mers des Indes , varie dans fon volume ; celle qui fe trouve dans la colleétion de l’auteur , porte, contre l’or- dinaire des autres , trois pouces neuf lignes de largeur fur deux pouces huit lignes de longueur. GUALTIERI , tab. 8$.litt. E. Chama inaquilatera levis , altero latere finuato , triangularis , pellucida , fragilis , nitidiffime candida. CAME COUPÉE EN BEC DE FLUTE. Chama anequilatera , ftrits reciculatis , minutifffme firiata ; la- tere truncato in ambitu parvis aculeis armato , diffinéta : ceffé tenui & fragili ; ex colore albido , & violaceo leviter depiéta. Cette came , qui eft une variété de l’ef- pece appellée la came coupée, ne parvient point à la grandeur de cette derniere. Toute fa furface extérieure eft nuée de blanc & de violet clair, garnie de ftriesfines longitudinales & tranfverfales qui forment un réfeau léger. Le côté tronqué forme un cœur de vive PR | ans : C A M 177 dans fon contour , & chargé ,vers l’angle ou l'extrémité aiguë , de petites pointes creufes, qui fontles réfultats ou les terminaifons de ftries tranfverfales. La furface intérieure de cette petite came, qui eft mince, fragile, & légere , eft unie & nuée de blanc & violet comme en dehors, mais d’une teinte plus vive. La charniere eft compofée de quatre denticules dans l’une des valves, & de trois dans l’autre valve , lefquelles s’enclavent dans les alvéoles correfpondants des deux valves. Cette jolie came tronquée a ordinairement environ deux pouces de largeur fur quatorze lignes de longueur. Rumpnivs, tab. 43. lit. F. Quadrans : Hoïl. Qua- drantje ; le petit cadran. M. d'Arcenvizze, pl. 21. lett. L. pag. 287. C'eft une fort belle came violette & blanche toute rayée fur fa fuperficie , dont la figure paroît tronquée : elle fe dif tingue dans l’efpece des concha Veneris. CAME D’'ANGLETERRE,. Chama inaquilatera , lavis , maculis ex cinereo colore & cæruleo leviter rubef= centibus , radiata , fafciata , regulariter & elegantiffimè depitta , in fundo livido & carneo 3 intùs nitore latteo & flavefcente lucidè fplendens. Cette bivalve, qui tend au genre des tellines, eft unie, à côtés très inégaux ; d’un teft gras, & de la même fubftance que celui des cames radiées de la Méditerranée. Toute à furface extérieure eft ornée d’un compartiment de taches longuettes & à peu près quarrées de couleur cendrée, bleuâtre & gris de lin qui MR des fafcies & des rayons fur un fond livide , couleur de chair ou cendré. Le ligament eft ex- térieur , allongé, & de couleur fauve. La charniere, qui eft fituée au-deffous des fommets des valves, eft formée par trois dents plattes, proches l’une de l’autre , réci- proques dans les deux battans , lefquelles s'engrai- nent dans leurs cavités correfpondantes. La furface in- térieure de cette came eft luifante, d’une blancheur de lait qui devient jaunâtre dans la concavité des battans. Elle peut avoir depuis trois pouces jufqu’à plus de qua. tre de largeur fur près d’un tiers de moins de longueur, Tome I, 178 C A M CAME DES RUISSEAUX. Chama fluviarilis, glo- Bofa , glabra , cornei coloris , fulco tranfverfo. C’eft une petite efpece d’eau douce, qui peut avoir jufqu'à huit lignes de largeur , mentionnée dans le traité des co-. quilles de M. Geoffroy, pag. 134. Cette petite came varie beaucoup pour la grandeur. Elle eft lifle en-dehors, & facouleur eft pâle, un peu jaunâtre , prefque comme celle de la corne. Si on prend ce coquillage vivant, & u'on le mette dans un bocal plein d’eau , il fait bientôt Ércir d’un côté de fa coquille un pied un peu allongé ; & de l’autre, deux fiphons dont les bords font unis , & dont les cavités fe réuniffent enfemble. C’eft par ces fiphons qu’on lui voit afpirer & rejetter l'eau , avec laquelle il attire quelques brins de mouffe , ou de petites plantes aquatiques qui lui fervent de nour- riture. Mais une autre particularité, c'eft que fouvent dans un même bocal , on le voit accoucher d’autres pe- tits coquillages vivans. Ainfi cette came eft vivipare. Sion ne les deux battans de la coquille, on apper- çoit à leur charniere deux petites dents. Les deux bat- tans de la coquille font égaux , élevés, renflés & arron- dis. On trouve très communément cet animal dans la riviere des Gobelins, & dans les ruiffeaux des environs de Paris. Lister, Angl. 150. tab. 2. fig. 31. Mufculus exi- guus , pifi magnitudine, rotundus , fubflavus , ipfis val- yarum oris albidis. CAME-FEUILLE ou AMANDE. Chama ad- modèm aquilarera , ffriis granulatis , plerifque bifidis , obliquè partim , @ in longum duéfis,, ffriata ; coloribus fubalbidis , croceis , & fulvis variegata; intùs candicans. Les Conchyliologiftes nomment ainfi une efpece dont les ftries longitudinales & en partie obliques, ainfi que fa forme , lui donnent affez de refflemblance avec une feuille d’arbre : ces ftries font très prononcées , granu- leufes , & on peut remarquer que celles qui font obli- ques, vers le côté finueux , fe trouvent quelquefois bi- fourchues. La furface extérieure de certe came eft ordi C A M 179 hairement marbrée de fauve, de jaune fouci fur un fond blanchître. La furface intérieure eft blanche. La charniere eft compofée de quatre denticules dans cha- que valve , lefquelles fe logent dans leurs alvéoles cot- refpondants. La came feuille ou amande fe trouve dans la mer du Bréfil, pays de PAmérique méridionale. Elle varie dans fes différens volumes, depuis un pouce de largeur jufqu’à un pouce huit ou neuf lignes : ces der- nieres ou les plus avancées en âge ont leurs valves très épaifles & pefantes, tandis que les autres font pluslé- pe à proportion ; les jeunes font quelquefois d'une eule couleur, blanchâtres ou jaunâtres. Guazriert , tab. 75.litt. À. Concha pectiniformis aquilatera , ffriata ftriis granulatis , aliquando bifidis , albida , aliquibus maculis f[ubrubris punifata. M. d'ARGENVILLE , pl. 31. lert. P. pag. 187. Cette came eft tres petite & barlongue , de couleur blanchä- tre mêlée de petites taches rouges ; tout fon mérite confifte dans fes ftries pofées, partie de travers & par- tie droites. CAMES FLUVIATILES ou D'EAU DOUCE. Chama fluviatiles. On appelle en général cames fluvia- tiles toutes les efpeces que l’on trouve dans les fleuves, les rivieres , les étangs & les ruiffeaux. M. d'ArcEnvILLE en fait mention de quatre efpe- ces repréfentées à la planche 17. favoir, la premiere qui eft blanche , que l’on trouve dans la Seine. La feconde vient de la Marne ; elle eft à peu près de la même cou- leur, avec quelques petites taches rouges & vertes. On doit à la Loire la troifieme efpece , qui eft plus grande & plus épaiffe que les autres ; fa couleur extérieure eft minime , elle eft nacrée en-dedans. La quatrieme came, qui a été pêchée dans la riviere des Gobelins, eft ex- trèmement petite & toute grife (c’eft celle que M. Geoffroy appelle la came des ruifleaux.) Voyez Came DES RUISSEAUX. M. d'Ancenvrzize , dans fon appendice qui traite de la zoomorphofe , pl. 8. n. 10. & 9. décrit deux au Mij 159 C A M tres efpeces de cames fluviatiles. La premiere montre deux petits tuyaux qui ne font point bordés de franges & de poils, comme font les cames de mer : c’eft par ces deux tuyaux qui fe rejoignent en-dedans , qu'elle refpire, qu’elle prend fon eau , qu’elle la rejette pour en recevoir de nouvelle. On voit à l’autre extrémité une jambe ou plaque longue & blanche , avec laquelle cette came tâte le cerrein dans fon mouvement pro- grefnif. L'autre came , qui eft beaucoup plus petite , ne fait paroïître qu'une jambe blanche fans tuyau. Ces deux cames ont été pêchées dans la Marne. … Outre ces efpeces, on diftingue une autre came exo- tique, que l’on range , ainfi que bien d’autres bivalves d’eau, parmi les moules , & qui fe trouve dansle fleuve de Mififipi. Voy. MouLe FLUVIATILEDE Mississrpr. CAME PHOLADE. Martin Lifter nomme ainf une efpece de telline des côtes de France ,dont la forme eft peu allongée & affez bombée. Elle eft de couleur fauve peu foncée & blanc-fale. CAME RADIÉE. Chama inaquilatera , latere trun- cato , parvé fpecie , in longum minutiffimèe ffriata , in ambitu valyarum denticulata ; ex coloribus albidis & violaceis vel ex fufco rufefcente radiata. Quoique lon puifle confidérer en général toutes les cames ornées de rayons, comme des cames radiées , on appelle néan- moins came radiée, une petite efpece qui fe trouve dans les mers de l'Amérique , dont la furface extérieure eft rayonnée de couleur violette & de blanc , & quel- quefois de couleur canelle ou fouci. Cette came eft tronquée d'un côté , avec des ftries longitudinales très fines , qui couvrent toute fa furface extérieure. Elle eft régulierement dentelée dans la circonférence de fes valves. En dedans fa couleur eft en partie blanche & en partie violette ; les plus grandes efpeces ont un pouce d’étendue. Guazrreri,tab.88.litt. ©. Tellinainaquilatera, la- vis , ex fufco , & fubalbido radiata ; intüs purpurafcens. C A M 187 * Ejufdem , tab. 80. tt. D. Te//ina inaquilatera , altero _datere truncato , angufto , & ffriato, margine interno dentato , candida , intès purpurafcens. M. d’Arcenvirze, pl. 22. lett. L. Cette coquille paroît tronquée dans fa figure, & toute rayée de blanc & de violet. CAME RADIÉE BOMBÉE. Chama aguilatera valdè convexa, levis & lucida , maculis fufcis vel caf- taneis & fubalbidis radiata ; intàs celore albo & vio- laceo depiéta. Cette efpece eft remarquable par fa forme très bombée & également tronquée de deux côtés un peu en forme de cœur. Toute fa furface ex- térieure eft lifle , luifante , rayonnée de blanc & de couleur brune ou marron, & fafciée de nuance plus foncée vers la circonférence des valves. Le ligament de cette came eft court, & fitué vers les fommets. La charniere eft compofée de quatre dents réciproques dans les deux battans: fçavoir , de deux petites qui oc- cupent le milieu , & de deux autres latérales qui fe logent dans leurs alvéoles correfpondants. La furface intérieure eft blanche & nuée de couleur violette fur les côtés. Cette came, qui varie par fes rayons plus ou moins vifs & détachés du fond de la coquille, a ordi- nairement quinze ou feize lignes de longueur fur au- tant de largeur. GUALTIERI, tab. 71. litt. C. Concha valvis aqua- libus aquilatera, notabiliter umbonata , fubrotunda, vulgaris , levis ; fubalbida , lineis fufcis circumdata , _& radiata, intès purpurafcens. CAME RADIÉE, dite cepo-NuLzI. Chama ine= quilatera , fubrotunda , valdè convexa, ffriis raris com- _ planatis , tranfverfir ffriata ; plurimis radiis & maculis ex fufco purpurafcentibus in fundo carneo 6 croceo ficut intensè depiéla ; & ejufdem colore croceo & aureo bi fafciata ufque in omni ambitu circumferentie ; cedo= nulli vel omnibus impar di&ta. C'eft une came fort diftinguée par la diverfité & la diftribution réguliere de fes couleurs ; elle eft compofée de deux valves éga- M iij 182 C A M les , tres convexes, environnées de ftries larges , rare$ & applaties , ornées de deux, trois ou quatre larges rayons formés de taches longues , quelquefois quar- rées de couleur fauve , marron & brun pourpré, qui dominent fur d’autres rayes moins foncées : tous ces rayons fe détachent fur un fond couleur de chair & jaunâtre , & font interrompus par deux larges fafcies jaunes & aurores, dont les nuances deviennent très: vives en couleur fur les côtés & dans toute la circon- férence des battans. La furface intérieure eft blanche, un peu raboteufe, de couleur fouci dans fon pourtour, avec deux larges cavités latérales qui défignent les en-. droits des attaches de l'animal. La charniere eft très articulée , compofée de trois dents dans chaque bat- tant : fçavoir de deux fort proches l’une de l’autre , &: une latérale , lefquelles s’enclavent dans leurs alvéoles. correfpondans. Le ligament , qui eft fitué extérieure- menta côté desfommets , eft fort , moyennement allon-. gé & de couleur de corne. Cette came fe trouve dans. les mers des Indes orientales. Sa longeur porte un pouce huit lignes fur deux pouces de largeur. CAME SAFRANÉE. Chama fihrotunda admodèm. aguilatera , ex urrogue latere finuofa & ficut plicata , ftrits tranfverfis vel potits rugis lamellafis infruéta , diverfis coloribus flavis & croceis ubique amplits vel minds depicta & aliquando fafciata. Cette came eft pref que ronde & à côtés à peu près égaux, d’une forme. quelquefois convexe & quelquefois comprimée ; elle. eft de l'efpece épaulée ou avec des plis latéraux. Toute. la furface extérieure de fes battans eft chargée de ftries tranfverfales , de vive-arrête ou lamelleufes en forme. de rides ; nuée de couleur jaune-fafran plus ou moins vive ou foncée , dont les diverfes nuances forment, quelquefois des fafcies. Le dedans. de cette came, qui eft fouvent raboteux & d’un jaune mat, lui a fait don- ner le nom de l’abricot. Le ligament eft allongé & fitué dans l’épaifleur des valves. La charniere eft compofée. de tiois dents dans chaque battant : fçavoir , une qui € À M 183 eft fituée deffous les fommets ; & deux autres latérales fort éloignées ,lefquelles fe logent dans les cavités cor- refpondantes des deux valves. La came fafranée varie dans fon efpece , non-feu- lement par fes couleurs jaunes de diverfes nuances, mais encore par fa coquille plus ou moins mince où épaïfle ; c’eft cette derniere qui eft fufceptible d’un beau poli, lorfqu’elle eft dépouillée de fes ftries. GtALTIERI, tab. 88.-itt. B. Concha valvis aquas libus inaquilatera , mediocriter vel leviter umbonata, & oblique incurvata , fubrotunda , utrinque in cardine finuofa , aliquibus ffriis tranfverfis aliquantulèm elatis circumdata , albida. CAME TRONQUÉE. Chama latere truncato vel chama cordiformis. Terme de conchyliologie, qui exprime en général toutes les efpeces de cames dont les valves ne font point prolongées d'un côté comme de l’autre, de maniere qu’elles font comme tronquées vers cette partie latérale qui forme une efpece de cœur, lorfque les valves font réunies ou que la co- quille eft fermée. Les cames tronquées, autrement ap- pellées cames-cœurs , fe diftinguent des cœurs pro- prement dits, en ce que la forme de cœur r'eft re- prefentée ghe dans le côte coupé qui eft de vive-ar- rête dans fon pourtour ; au lieu que les conques en cœur repréfentent cette figure des deux côtés & dans tout le plan longitudinal. Les cames-cœurs ou tron- quées font la came coupée fpécialement dité, l’efpece en bec de flute , la came-cœur radiée , les conques de Vénus à pointes & fans pointes , la gourgandine & la fauffe gourgandine , la créole, la vieille ridée , lagrande & la petite levantine, les tuilées ou faitieres , le chou ou la feuille de chou, & d’autres bivalves qui forment infenfiblement le genre des cœurs. CAME TRUITÉE. Chama inaquilatera , levis , düabus valvis fpiffis conftans ; maculis fulvis & pur purafcentibus , quadratis & undofis in fundo carneo & albido undique teffellatim depiéta & radiata ; intüs can- M iv 184 C A M defcens ; chama truttata didta. Cette came eft com-= pofée de deux valves épaïfles, pefantes, unies , d’une fubftance grafle ou comme favoneufe au toucher, quoi- que compacte. Toute fa furface extérieure eft ornée de taches fauves, gris-de-lin & pourprées , de forme à peu près quarrée , & de flammes onduleufes , dont les plus foncées en couleur forment plufieurs rayons, fur un fond couleur de chair dans les petites efpeces, & blanchâtre dans les grandes ; la furface intérieure des battans eft peu unie & blanchâtre ; la charniere eft for- mée de trois dents réciproques dans les deux valves , fe logeant dans leurs alvéoles correfpondants. La came truitée fe trouve principalement dans la mer du Bréfil, & peut avoir jufqu’à trois pouces de largeur fur fept ou huit lignes de moins de largeur. GUALTIERI, tab.86. litt. Ï. Chama inequilatera , lavis , albida, maculis quadratis obfcurè fulvidis tef- fellatim fignata, punétata & radiata. M. d'ArcenvIzze, pl. 21./ert. H. Son fond cou- leur d’agathe claire eft truité ou bariolé de taches d'un brun adouci , formant une efpece de compartiment. CAME TRUITÉE DE LA MÉDITERRANÉE. Chama inaquilatera lavis , fepè paulifper rugis circum- data , maculis teffellatis rubefcentibus ex colore fulvo de- picta, radiata , & faftiata ; teffà fpifsâ & ponderosé; chama truttata ex muri mediterraneo. Cette came dif- fére de la came truitée du Bréfil par le nombre & la figure de fes rayons, ainfi que par fes taches à peu près quarrées, de couleur rougeätre & en petit nombre. Tous ces rayons font de couleur fauve & canelle, & font fouvent interrompus par autant de fafcies. On diftingue fur cette came plufeursrides tranfverfales qui n’empêchent point fon poli & fon luifant. La furface in- térieure eft jaunâtre vers le milieu de la concavité des valves , & blanchâtre dans le refte. Cette bivalve a fes variétés, en ne formant dans certaines efpeces que des rayons, fans avoir ni taches ni fafcies , & par fes difiérens volumes. Sa longueur peut avoir depuis deux CE 4. M 186 pouces jufqu'à plus de trois fur un quart de plus de largeur. On trouve cette forte de came fur plufeurs parages de la méditerranée. GUALTIERI, tab. 86.litt. À. Chama inaquilatera rugis tranfverfis circumdata , ex rubro & albo tenuiter & lLucidè lineatà , & radiata , intüs candida. CAME VIOLETTE. Nom que plufeurs donnent à une telline convexe, radiée & fafciée. Voyez TEL- LINE VIOLETTE RADIÉE & STRIÉE. CANNELURES. Terme de Conchyliologie, qui exprime les cavités régulieres qui fe rencontrent fur les furfaces des coquillages, foit d’une maniere longi- tudisale, foit tranfverfale. CARENE. Les Conchyliologiftes mettent cette ex- preflion en ufage pour fignifier le fond applati d’une coquille , tel que celui des nautiles. On s’en fert auffi pour exprimer les applatiflèmens qui fe rencontrent fur la charniere de plufeurs bivalves appellées arches de Noé. CARDINALE. Buccinum oblongum , rotundum , Jeptem fpiris exertis compofitum , ffriis tranfverfis , reticulatis , minutiffimè ffriatum , variis maculis ple- rifque quadratis & punétis rufis € fulvis in fundo Jfubalbido per feriem difpofitis depiélum ; aperturä oblongä & angulos& , columellä rugos& & canali brevi truncuto diffinttum. Coquille univalve du genre des buccins , qui eft une variété de l’efpece appellée la tiare. La cardinale eft arrondie, d'une forme plus ven- true & moins allongée , compofée de fept fpires éle- vées & terminées par un fommet aigu. Toute fa fur- face extérieure eft à ftries fines, tranfverfales & réti- culées , ornée de différentes taches fauves & rouge- brun, dont les unes forment des quarrés , & d’autres des points, arrangés par zones, dr un fond blan- châtre. L'ouverture eft oblongue, évafée vers le canal, angulaire à l’autre extrémité , bordée d’une lévre tran- chante & légérement dentelée, fur-tout dans l’efpece dont le teft eft épais. La columelle eft garnie de cinq 156 Er AR rides obliques, & terminée par un petit canal fort échans cré. La furface intérieure eft blanche & jaunätre. GuALTIERI, tab. $ 3 ,lafeconde lettre G. Ssrombus fulcatus , vulgaris , levis, candidiffimus , maculis cro- ceis fertatim difpofitis circumdarus , & lucide notatus. CARTE GÉOGRAPHIQUE. Porcellana ovata , Maxime convexa , lineis rufis interruptis diverfimode difpofitis varias lacunas efformantibus eleganter & ficut antensè depiéta ; duétu livido & finuofo per longitu- dinem defcripto infignita; in baff & extremitaribus ful- catis ex rofeo & carneo colore lucidè nebulata; aper- tur& anguflé ex utroque latere , dentibus aureis vel croceis inftruëété ; tabuls geographice nomine donata. Co- uille univalve du genre des porcelaines, ainfinommée à caufe que toute fa furface convexe eft ornée detraits interrompus , arrangés de plufieurs manieres, de cou- leur roufle , formant des taches moins foncées en cou- leur ou des efpeces de lacunes parfemées au hazard, & traverfées vers le milieu dela coquille par une large traînée longitudinale , onduleufe, & dont les différen- tes finuofités femblent imiter celles d’un fleuve, & même celles de la mer, lefquelles contribuent aufli à donner à cette porcelaine la dénomination de la carte géographique. Sa forme eft ovoïde , très voutée avec une bafe luifante , d’une belle couleur de chair , qui devient couleur de rofe vers les flancs & les échan- crures des deux extrêmités. L'ouverture, en forme de fente , eft étroite , prefque droite, & garnie des deux côtés d’une trentaine de denticules aurore ou fouci. Plufeurs appellent aufli cette porcelaine, la mappe- monde. Elle peut avoir jufquw’à près de trois pouces de longueur far un tiers moins de largeur. On la trouve dans les mers des Indes, Rumpruius, tab. 38.lett. B: Porcellana monto/fa. Ho!l. Bergagtige klip-kous, of kaap ; la porcelaine montagneufe. M. d'ARGENVILLE , pl. 18. lett. B. p.170. Cette porcelaine eff la carte géographique, repréfentée fur fa: 4CF AR 187 robe brune, par une grande traînéeblanche qui imite les finuofités de la mer. Lesautres tachesblanches,repandues, fur les côtés, donnent l’idée des lacs du globe terreftre.. CARTHAGENE ou BOSSUE DE CARTHA- GENE. Porcellana gibhofa maculis undofis ex fulvo: virefcentibus in fundo livido punitata >; lineä nigri- cante & interruptä per longitudinem duété infignis ; teffa: ponderosä, bafr ferè complanatä , & aperturä finuosä.ex fufco dentat infignis. Cette porcelaine eft d’une forme: ramaflée , & boflue , ornée {ur toute fa convexité de taches onduleufes , fauves & olivâtres, fur un fond li- vide ou couleur de paille. On remarque vers le miliew du dos de la coquille une trace longitudinale noirà- tré, mêlée de bleu , formée de lignes interrompues.Sa bafe eft comprimée avec une ouverture finueufe & garnie des deux côtés de denticules brunes. Le côté de la clavicule montre une échancrure beaucoup plus pro: fonde que celle de l'extrémité oppofée. La carthagène ou la porcelaine boflue de Carthagêne porte un pouce & demi de longueur fur quatorze lignes de largeur. RUMPHIUS ,tab. 39. lit. S. Holl. Carthageenfche Klip-hoor ; la porcelaine de Carthagêne. CASQUE. Cafés vel concha caffidiformis, univalyis, rotunda , ventrola , fepè umbilicata , diverfimodë \tu= Beroja , ffriara , & canaliculata ; canali brevi , obliquo, recurvo , & maximè fulcaro ; aperturä vel anguftä:, longä , vel fpatiosä, fapiffimè ex urroque latere den- tatä porcellane ad inffar ; labro fimbriato , fpiflo, & columell& rugos& diffinéta. Coquille univalve qui peut former un genre par le nombre & les variétés de fes ef peces. On a donné le nom de cafque à ces fortes de coquilles à caufe de leur refflemblance avec une armure qui fert à couvrir & à garantir la tête des guerriers , que lon nomme cafque. Les Conchyliologiftes rangent les cafques à tuber- cules parmi les rochers où murex, & les autres qui font ftriés, cannelés ou liffes avec les conques fphéri- ques; Cet pourquoi on peut appeller ces dernieres, :38 CAS cafques-tonnes. Le caraétere générique & fpécifique des cafques eft d’avoir une forme arrondie ventrue, le dos voûté, tandis que le côté oppofé ou celui de l'ouverture eft fouvent applati. Cette ouverture forme une fente longitudinale plus ou moins ouverte, pref- ue femblable à celle des porcelaines , bordée le plus ouvent d’une grofle lévre en bourrelet, & dentelée dans toute fon étendue. La columelle extérieure,qui eft parallele , eft également garnie de dents moins groffes, mais plus nombreufes, plus longues, & en forme de rides tranfverfales : cette columelle extérieure occupe quelquefois un plan fpatieux en formant une éminence en maniere de bavure plus ou moins épaifle; elle fe termine fouvent par une côte longitudinale ou un bour- relet qui devient aufli parallele À la lévre droite, der- riere lequel fe trouve un long tubercule ou un cordon fortant de l'ombilic, pour fe rendre & s’anéantir dans les fpires de la volute, ce qui arrive dans les cafques triangulaires de l'Amérique , d’une maniere plus fenfi- ble que dans les cafques-tonnes. La volute des'cafques en général eft compofée de fpires très larges, & comprimées, fouvent garnies & interpofées de diverfes côtes, de tubercules oblongs , & de plufeurs replis plus ou moins faillans. Le centre de cette volute fe termine ordinairement par un petit fommet aigu. L’extrêmité oppofée ou le canal de la coquille eft fort court, très retrouflé, & avec une échancrure très profonde. C’eft derriere ce canal que fe trouve lombilic, ou au moins une finuofité qui en tient lieu. Les Conchyliologiftes diftinguent un grand nom- bre de cafques , les uns font ronds à groffes ftries tranf- verfales, & chargés de tubercules en forme de verrues; les autres font comme pliffés, reticulés, raboteux & avec des protubéränces dominantes qui leur donnent une forme triangulaire. Il y a des cafques de toutes les différentes groffeurs, par gradation depuis la propor- tion d’une tête humaine jufqu’à celle d’une noix muf- 448 - 189 cade. Ces fortes de coquilles ne varient pas moins par les différentes couleurs, les diverfes taches & les mar- -brures dont elles font ornées. Les efpeces connues en général , font les cafques triangulaires, les cafques ronds, la tête de bœuf, les cafques marbrés , le cafque bézoard, celui à cordon ou en baudrier, le cafque paré ou truité, le cafque-plume , le cafque tricoté, celui qui eft rayé , le cafque couronné, le cafque à tuber- cules rares , les cafques rouges ou les turbans , le bon- net de Pologne, les petits cafques ou cafquillons fran és ou bordés , & d’autres cafques-tonnes, &c. Rumpbhius diftingue trois genres de cafques, favoir : les efpeces à tubercules, cuffiaes tuberofe ; ceux qui font chargés de verrues , caffides verrucofe ; & les caf- ques unis & de couleur cendrée, caffides leaves cinerea. 1°. Les cafques à tubercules font ceux que ce Con- chyliologifte hollandois nomme , caffis tuberofa five cornuta ; le cafque à tubercules cornu; Holil. Ge- hoornde ftrom-hoed , of offe kop ; le cafque à pointes ou à cornes, ou la tête de bœuf. ca/fs rubra , le caîque rouge ; Holl. Roode ftorm-hoed. Caffs pennara , le cafque plume ; Holl. Gevederde ftrom-hoed. Caffis afpera , le cafque épineux ou le cafque rude au tou- cher ; Holl. fteekelige kasket ; le cafque tricoté. 2°. Les cafques à verrues , qui font repréfentés à la table 24, font des coquilles uuivalves du genre des murex & des buccins pour la plüpart. Les numéros :, 3 & 4, figurent les efpeces appellées le coutil à lit de plume ou le lard : le coutil uni ou le lard fans clouds, & le coutil épineux ou laigrette brune. Voyez ces mots, Le troifieme genre des cafques que Rumphius ap- pelle les cafques unis & cendrés font ceux qu’il nomme, caffis cinerea levis vulguris , le cafque commun uni & cendré ; Holl. Gemeene bezoard hoorn, of gemeene grauwe kasket; le bézoard commun ou le cafque gris commun. A;e /a , le petit parterre ; Holl. Beddetje , of kleyne geulakte bezoar-hoorn ; le petit lit de par- terre ou le petit bézoard racheté. Caÿfis cinerea davis 190 CU 15 certia , Ve cafque cendré & uni de la troifieme efpece 3 “Holl. Bauykje, le petit cafque ventru. Cafés fimbriata fértata , le cafque frangéftrié ; Holl. Geftreepte zoomt- je ; le petit caîfque bordé, rayé. Caffis fimbriata levis , le cafque frange uni ; Holil. gladde zoomtje ; le petit cafque bordé ou frangé uni; Holl. Een foort-van de geulakte bezoar hoorn. Une autre efpece de cafque bezoard tacheté; c’eft le cafque pavé; Holl. Geftreepre bezoar - hoorn. Le cafque bezoard rayé ou à bandes; Holl. Wilde bezoar-hoorn ; le cafque bézoard fauvage ou bâtard, ou le faux cafque bezoard (celui-ci eft al- longé & tacheté) ; Holl. Dwars geftreepte bezoar- hooïn, le cafque bezoard rayé en travers. Species caf- - fidis cinereæ Levis tertia , uni dela troifieme efpece ; fed profundiàs fulcata , un cafque cendré uni de la troifieme efpece, mais avec des fillons plus profonds. Rumphius nomme les quatre dernieres efpeces , /pe- cies fimbriata caffidis , les cafques bordés ou frangés. CASQUE A BANDES LONGITUDINALES ou CASQUE RAYÉ. Caffis levis , quinque fpiris re- ciculatis & plurimis coftis in modo triangulart interpo- fitis conflans; in fundo albido vittis rufis per longitu- dinem exornata ; aperturé longä irregulari, labro fim- ériato intès dentato & columell& rugosê diffinéta umbi- licata. Ce cafque eft d’une forme ovoïde, uni, com- pofé de cinq fpires réticulées & garnies de plufieurs côtes longitudinales interpofées par gradation d'une maniere triangulaire. Toute la convexité de cette co- quille eft blanche & ornée de bandes longitudinales roufles ou jaunâtres. Ce cafque eft aufli remarquable par une autre côte longitudinale qui s'étend depuis l’in- térieur de lombilic jufqu’à la premiere fpire de la vo- lute. L'ouverture eft allongée , irréguliere, avec une lévre en bourrelet, finueufe en-dehors , & dentelée en-dedans. La columelle eft ridée & granuleufe vers le canal , & s'étend en formant une feconde lévre, der- riere laquelle fe trouve l’ombilic. L'intérieur de cette ; labio tenui & fimplici, & canali aperto in longum valdè produéto diflinétus > clavus rotundus diffus. Coquille univalve du genre des rochers ou murex, ainfi appellée, à caufe de fa forme; elle eft arrondie comme une petite poire, avecune volute finguliere compofée de fix fpires, dont les deux premieres font tuberculeufes, & les autres s'élévent en maniere de vis ou de tire-bourre. Sa fur- face intérieure eft remarquable par quatre ou cinq rangées circulaires de points & de petites lignes rou- geatres fur un fond blanchâtre nué de roux. L'ouverture eft allongée avec une lévre mince, tranchante , & une columelle garnie de trois rides, qui fe terminent par un canal fort long, ouvert & tortueux. La furface in- térieure eft d’un beau blanc. Cette jolie coquille eft aflez épaifle & aflez pefante. Sa longueur peut avoir au moins un pouce & demi. CLOU DE PORTE. Murex ftris parvis tran- verfim ftriatus , forma valde ventrosä , [ex fpiris, in primis latis & complanatis , apice obtufo & paulifper exerto diflinéus ; plurimis tuberculis in duabus ordi- nibus difpofitis, circumdatus ; maculis rufis & purpu- rafcentibus raris in fundo fubalbido fparfim depi&lus ; aperturà. feré rotundä , profundä ; columellä exteriore lamellosä , labro arcuarim expanfo intus firiato, & canali tenui aperto , paululèm recurvo 6 tortuofo , Tome I. + 216 CULT 4 | in longum valde prominente , inffgnitus ; elavus ma- ximè capitatus appellatus. Ce murex eft d’une forme large, ventrue, & arrondie , compofé de fix fpires, dont les trois premieres font étendues , très compri- mées, & les autres élevées pour former un petit {om- met obtus. Toute la furface extérieure de cette co- quille eft à ftries tranfverfales un peu onduleufes & ailez fines. Sa couleur eft blanchâtre, parfemée au ha- fard de taches rares , roufles & pourprées. Outre les ftries dont cette coquille eft environnée , elle devient aufli remarquable par deux rangées de tubercules ; fa- voir, ceux qui garniflent la premiere fpire , lefquels font applatis, de vive arrête, & en forme de feftons, & une feconde rangée inférieure dont les tubercules font rares & en forme de boflettes. L'ouverture eft prefque ronde, très profonde , avec une lévre traän- chante, étendue en portion de cercle , & ftriée en- dedans : la columelle extérieure parallele eft lamel- leufe avec une feule dent; cette lévre & cette colu- melle fe prolongent en un long canal , menu, étroit, entrouvert, un peu tortueux, & recourbé. Cette ef- pece, que l’auteur décrit d'après celle qui eft dans fa colleétion, porte plus de trois pouces de longueur fur un pouce neuf lignes de largeur. CODOK. Nom que M. Adanfon donne à une co- quille univalve du genre de Ja came. Sa coquille eft plus. mince & plus applatie que celle de lefpece ap- pellé la clonifle & l’ajar , large de plus de deux pou- ces, un peu moins longue & une fois & demie moins profonde. Un:réfeau aflez fin, formé par environ cent cannelures longitudinales, & autant de tranfverfales plus petites, qui les coupent à angles droits, couvre toute la furface extérieure. Les mailles de ce réfeau font d'autant plus grandes & mieux marquées, qu’elles apptochent. davantage des bords de la coquille, qui font unis , fans dents & fans cannelures au-dedans. Les fommets, qui fe touchent à peu de chofe près comme les précédens, fonr. placés prefqu'au milieu de la laë= L C0 ‘D ‘227 geur de la coquille , & accompagnés au-deffous d’une cavité en forme de cœùr, très profonde, mais fort petite. La charniere à trois dents dans le battant droit, & deux dans le gauche. Cette coquille ft d’un beau blanc au-dehors, jaune fouffré au-dedans, avec un bord couleur de chair auprès de la charniere. Le codok fe voit affez rarement entre le Cap-Manuel & Je Cap-Verd. BonAnNnr, Ricr. pag. 108. claff. 2. n. 69. Con- cha pardm excavata, 6 quafi perfe&lè circino rotun- data ; in utrâque parte albefcens , in externê minu- tiffemis flrigibus a centro ad marginem produëkis , aliis dineolis in tranfverfum incifis corrugata ; ab oceanv occidentali in lucem edita , mirum nature artificium oflendens. LisTER, Hift. conchyl. tab. 337. fig, 174. Pec- sunculus magrus , planus, orbiculuris , feré rufefcens , capillaribus ftrüs quafi cancellatis confpicuus 3 barba- denfis € jamaïcenfis. RumPHIus, tab. 42. fig. H. Chama lutaria, feu coaxans malaicenfibus. M. d'ARGENvVIzLE, pl. 14. fig. F. Chama reti- culata : une came dont le fommet eft plus élevé que les autres, &les ftries moins profondes : toute fa robe forme un vrai réfeau blanc. GUALTIERI , tab. 77. Concha marina, valvis: æqualibus æquilatera , mediocriter vel leviter umbo- nata , 6 obliquè incurvata, fubrotunda , complanata, fêrits. cancellatis elegantiffime fignata, candida. KLEIN, tent. pag 153. fpec. 3. n. 2. Chamelez lævis, Jive circinis umbratilibus , taëlu leviffimis : que chama lutaria, five coaxans : bia codok, à plaufu [o- noro ita dia, fubrotunda, palmaris , levis, lurofi coloris , in quo latet nonnumquam lapillus rotundus, argenteus , aliquandd tuberculofus ; RUMPHIT. Ejufdem, pag. 160. fpec. $. Tellina granulata, magna, plana, orbicularis, ferè rubefcens , capillaribus friis quafi cancellata 6 afpera , jamaïcenfis ; LISTERT, 1] 228 C.G.U CŒUR ou CONQUE FAIÎTE EN CŒUR. Concha bivalvis inæquilatera , cordiformis |, maxime convexa , ffriis & canaliculis profundè excavatis in longum duëis firiata ; fpinis aliquandd imbricibus 6 lamellis hirfuta & infiruéta ; apicibus valvarum recur- vis & quaff roflratis : cardine , dentibus fæpiès aduncis & diflinék prominentibus armato, infignis. Coquillage bivalve, qui compofe un genre par le nombre de fes efpeces & de fes variétés. Le caractere générique & fpecifique des cœurs eft d’en avoir au moins la forme fur un plan latéral, ou fur l’une des faces de la co- quille. Il y a des efpeces dont les valves réunies repréfen- tent exactement un cœur deffus comme deflous, tels font celui de Vénus & le cœur en bateau ; & d’autres efpeces dont la figure du cœur n’eft formée que du côté tronqué quand la coquille eft fermée comme les con- ques deVénus ou les cames-cœurs. Îl y a des conques qui repréfentent , fur leurs plans latéraux dans la réu- nion des battans , la forme d’un cœur moins réoulier, que l’on appelle arches de No. Les conques en cœur font compofées de deux val- ves très bombées ou plus convexes que celles des ca- es; chargées de côtes, de ftries & de cannelures longitudinales comme les peignes : rareinent les cœurs font unis , & fouvent au contraire hériflés de pointes, couverts de lames, & chargé de tuiles courbes ou d’ef- peces de faitieres. C’eft pourquoi ces fortes de bival- ves reflemblent en partie à des peignes fans oreillons; mais elles tendent encore plus au genre des cames, avec lefquelles eiles ont une affinité particuliere par leur contour , leur diamètre , ainfi que par la char- niere, dont les dents font à la vérité très articulées, plus crochues & faillantes. Les fommets des valves des cœurs font aufli plus recourbés en bec que ceux des cames. Les cœurs ne laiflent pas d’avoir un grand nombre de variétés dans leurs efpeces , autant par la diverfité 6e. Ù 229 de leurs ftries, que par leur forme plus ou moins bom- bée , & par l’etendue de leurs battans, foit en largeur foit en longueur ; c'eft pourquoi les Conchyliolociftes nomment les cœurs, dont les battans ont plus d’éléva- tion que de largeur , cœurs allongés , & les efpeces dont la forme eft plus comprimée , avec la figure laté- rale tronquée moins reffemblante à un cœur , cames cœurs. Le genre des cœurs eft parmi les bivalves celui qui paroît être le moins orné de couleurs. Leurs valves font le plus fouvent blanchâtres , y ait des efpe- ces qui en font pourvues de différentes manieres , . comme le cœur de pigeon, le cœur à ftries interrom- pues ou le cœur jaune , le chou ou la feuille de chou, plufieurs cœurs allongés, & quelques efpeces à care- ne ou en arche de Noé, &c. Les autres efpeces s'appellent le cœur de Vénus ; celui en bateau, la conque exotique, les cœurs trian- gulaires ; celui en foufflet, la fraife , les cœurs de bœuf ou boucardes , les cœurs épineux , le cœur de bœuf tuilé , la boucarde volutée ,le maron épineux, les con- ques de Vénus , ou cames cœurs tronquées , la came cœur coupée en bec de flute , la levantine, les tuilées, &c. RonNDELET , de Teffaceis , lib. 1. pag. 19. donne fpécialement le nom de conque à plufieurs bivalves du genre des cœurs ; favoir , concha imbricata , la tuilée ; -concha ffriate , les conques ftriées, comme la boucarde fafciée de la Méditerranée & le cœur allongé ; concha echinophora , la conque échinophore ou armée de pointes comme lourbn ou la boucarde épineufe ; & concha longe ; ces dernieres font des pholades. ALzDROVANDUS, de Teflacers, lib. 3. pag. 448. appelle en général les conques faites en cœur, con- che ffriate , les conches ftriées ; conche echinate , & conche imbricate , les conques échinophores & les tuilées. Les ftriées renferment quinze efpeces; favoir, celle de Rondelet, concha RE concha ii} #30 |: CG :U ffrrata au&oris , Vefpece d’Aldrovandus; concha ffriara zvographi rotunda , la conque ftriée de zoographe , qui eft d’une forme arrondie ; iffiufmodi concham à figuré quam habet cum bucardio lapide , bucardiam zominare foleo , ait Aldrovandus ; aut concha ffriata noffra , concha ffriata rotunda , alia cum tubulis , concha ffriata noffra prima. Une variété de la conque ronde de zoographe , que l’auteur appelle la boucarde, à caufe de fa reilemblance avec la boucardite ou ef- pece pétrifiée ; une autre conque ftriée d’Aldrovandus : celle qui eft ronde , une autre chargée de tuyaux; la conque ftriée de la Méditerranée de la premiere efpece. Concha candida unica fafcià caffanet coloris , celle qui qui eft blanche avec une feule fafcie de couleur mar- ton; concha ffriata noftra fecunda; cette efpece, ainfi que la précédente , font des boucardes de la Méditerranée. Concha nivea ftriata , la conque ftriée d’un blanc de neige ; Concha ffriata quadruplici faftiä caftanet coloris, la conque ftriée à quatre fafcies de couleur marron; (toutes ces cames cœurs de la Méditerranée ne diffèrent que par leurs nuances, en formant plus ou moins de afcies, & non par leurs efpeces.) Concha ffriata peitini- formis ; la conque ftriée en forme de peigne. Conche ftriata tres aliz cum animali fuo trois autres conques ftriées repréfentées avec l'animal. Aldrovandus fait auf mention de piufieurs autres boucardes , qui font Îles efpeces épineufes qu'il nomme les conques échino- pores , concha echinate. Rumphius nomme les cœurs, chame afpere, five chametrachez ; les cames rudes ou les cames trachées, lefquelles font reprélentées avec d’autres cames, 148. 43. & 44. favoir, Carciffa ; Holl. Hertje, en Vénus hertje; le petit cœur ou le petit cœur de Vénus. Chama fquammata , la came écailleufe ; Holl. Nagel fchulp , krouwer , vader Noachs-fchulp; la coquille onglée ou chargée d'ongles, ou propre pour gratter, ou la coquille du pere Noë, (c’eft la tuilée à grandes faitieres.) Chama firiata ; Holl. Paarde voetje , en perfpettive doublet, EE & LU 231 le petit pied de cheval, ou la perfpeétive bivalve. CAa- ma afpera & obtufa , chama noachina , la came rude & obtufe ou la came de Noé ; Holl. vader noachs- fchulp. Quadrans ; Holl. ‘Quadrantje ; le quartier où le quart de coquille. Les autres efpeces, qui font re- SRE dans cette planche , font des cames, excepté une came cœur appellée la gourgandine, que Rum- phius nomme chama virgata. Les cœurs, repréfentés à la planche furvante, font entremélés avec plufeurs peignes , excepté ces efpeces : Fragum; Holl. Aarde- bezye , of roode aardbey doublet; la fraife. Fragum album , la fraife blanche ; Holl. Witte aardbey, ook witte of geele aarbey doublet; la fraife blanche ou jaune. Fragum alterum3; Holl. Dubbeld Vénus hartje ; le double cœur de Vénus (en France) le cœur trian- gulaire ou le foufflet. Pecten virgineus , le peigne de vierge; Holl. Maagde-bloem , en baftaard ark ; la fleut de vierge ou la faufle arche de Noé. Peéten granofus , pecten Jaxatuis , le peigne grenu ou de rocher ; Holl. Tuueerde foort baftuard ark ; la feconde efpece d’ar- che de Noé bâtarde. Holl. Vierde foort van baftaard ark , billetjes ; la quatrieme fauffe arche de Noé ou les petites fefles. Peiten bullatus ; Holl. Vyfde foort van baftaard ark ; la cinquieme efpece d’arche de Noë bä- tarde. Enfin celle que Rumphius appelle en langue Hollandoife , Regte Noachs ark; la véritable arche de Noë. 6 Gualtieri nomme en général les cœurs , concha cor- diformes inequilatere umbone cardinum unito ; favoir, les cœurs de Vénus , les différentes fraifes que ce Con- chyliologifte a rangées àla fuite des pinnes marines, le cœur voluié ; plufeurs efpeces de la Méditerranée, ainfi que les cœurs épineux, la conque exotique. Les conques de Vénus forment un autre genre après les peignes & plufieurs cames , & d’autres efpeces qui font difperfées dans d’autres famiiles. M. d'Argenville a-compofé fa quatrieme famille des bivalves avec les cœurs qu'il appelle aufhi en général 1v 232 ANA : PRES © boucardes ; bucardia feu cordiformes , [unt concha bë- valyia vel bivalves , globofa, elata , canaliculate , inauritæ , fpinofe , vel imbricate. Les boucardes ou les cœurs font des coquilles bivalves de forme ronde, élevées, cannelées , fans oreilles , garnies de pointes , fouvent en forme de tuiles creufes. On doit à ce celebre Conchyliologifte , le nouveau genre des cœurs; c’eft, dit l’auteur, une famille qui marche pour la premiere fois fans compagnie; on la joint ordinairement avec les peignes ; il ne faut pour cela qu'y ajouter une épithète, en lappellant concha echinata peütiniformis , ce qui confond le cœur de bœuf avec les peignes & les ourfins. Sans parler des ftries & des cannelures, dont les cœurs & les peignes font également couvert , les oreilles qui accompagnent les peignes, font leur vrai caraétere. Celui des cœurs eft leur figure ronde & élevée qui repréfente, quand les deux coquilles font jointes, la vraie forme d'un cœur foit de face , foit de côté , foit en-deflus , foit en-deflous. C'eft de là que ce coquillage a pris fon nom. M. d'Aroenville diftingue fept efpeces de cœur dont le plus grand nombre ont leurs variétés. 1°. Le cœur de bœuf de forme ronde, bucardium globofum ; celui qui eft jaunâtre & cannelé, flavidum & canaliculatum ; le cœur chargé de pointes, gris cen- dté, cinereum & fpinofum ; le cœur blanc & cannelé, bucardium albidum & canalicularum ; en forme de tuile nommé ainfi par Rumphius , cartifa Rumphit ditlum ; le cœur épais, le bout de la charniere féparé, craffum umbone carainum diduëto, & celui qui eft joint, wm- bone cardinum uniro; le cœur allongé en forme d’arche appellé la corbeille, elongatum archa Noëmi fimile corbula dictum. “4 2°. Le cœur triangulaire, bucardium triangulare } celui à refeau & tacheté, rericulatum & maculofum ; lefpece nommée la fraife marquée de points rouges, fragum punitis rubris noterum 3 la fraife blanche à | LA à ADP 233 firies , & dentelée dans fon pourtour, fragum albr- dum , ffriatum in ambitu denticulatum ; le cœur ba- riolé & ftrié, variegatum & ffriatum ; bariolé & can- nelé, variegatum © canaliculatum ; fait en gondole & à ftries, buélatum & ffriatum. 3°. Le cœur de l'homme, autrement celui de Vé- nus, cor hominis feu Veneris ; celui qui eft marqué de points couleur de rofe, & dentelé dans fon pour- tour, puncéis rofeis infignitum , in circuitu denticula- tum : le cœur en bateau ou à bourrelet, tout blanc, & celui qui eft petit & couleur de rofe , cor navic:ila- forme , vel circuliforme , toturme album , & corculum ro= Jeum exieuum. 4°. Le cœur fait en tuile creufe, bucardium imbrica- tum ; l'efpece chargée de grofles côtes , ou lames jau- nes très fail'antes , magnis laminis & flavidis muni- tum ; chargée de côtes moins élevées, compref[um ; le cœur tuilé ou la faitiere à fond couleur de chair, chargé de lames blanches, & très détachées du corps, fundo rofeo , laminis albis diffinétis infignitum ; la feuille de chou tachetée de rouge, diéfuin folium braf- Jice maculis rubris decoratur. s”. L’arche de Noé ou la rhomboïde , arcka Noëmi , alias rhomboïdes ; celle qui eft blanche & fauve, a/- bida & fubflava ; bariolée , variegata. 6°. La conque étrangere dent les bords font élevés en pointes , qui formenten-dedans des canaux, blanche & mince , au rapport de Fabius Columna : Coxcha exo- tica , margine in mucronem emiflo , intès fiftulofa , tota candida & tenuis Fasir COLUMN Æ. 7°. Le coq & poule de mer, aromia vertice roftrato, LATINA » M. d'ARGENVILLE , dans l'appendice qui traite de la zoomotphofe , pag. $$. pl. 6. lerr. C. D. donne la defcription de l’animal qui réfide dans deux conques faites en cœurs, favoir, celui d’une efpece de bou- carde de nos mers à fommets volutés, & d’une came cœur. La premiere efpece , dit l’auteur , qui eft épaifle 234 C'ŒETU & affez étendue, a une robe couverte de cannelures profondes, qui, partant de la charniere, vont fe per- dre fur le contour de la coquille. La feconde, de moitié plus petite , eft plus mince & moins pefante que la premiere , mais de la même cou- leur. Ses ftries font couvertes de petites éminences raboteufes. Ce teftacée eft repréfenté & pofé de front pour diftinguer mieux le petit corps épineux d'ou for- tent les deux tuyaux avec leurs poils. Le teftacée de la feconde efpece ou de la came-cœur aune manœuvre des plus fingulieres. Du côté le plus étendu de fa coquille, & qui porte la charniere, il al- Jonge un corps prefque triangulaire , compofé de deux tuyaux féparés & plats , qui deviennent cylindriques, 2. Peau de la mer entre par le bout inférieur & ort par le fupérieur. Lorfqu’il fe retire de lui-même ou qu'il entend quelque bruit, il porte l’eau à un pied de diftance. Ces tuyaux font chargés d’un nombre in- fini de petits poils qui bordent l'orifice de fa bouche formée de la réunion d’un cordon de fes poils , dont la couleur eft d’un jaune doré & d’une figure un peu hé- riflée. Il retire fes cornes, quand il veut vuider fes ex- crémens avec fon eau , & s’en remplir de nouvelle. Lorfqu'il veut changer de demeure , il fait fortir de Pavant de fa coquille & de deffous fon corps un nou- veau membre; c’eft une vraie jambe, d’une longueur aflez confidérable, & dont la pointe effilée cherche toujours un point d’apui , où elle fe colle d’abord & s’y fixe de maniere que toute la maffe de ce teftacée remue de fa place environ deux pouces de long. Sitôt qu'il veut continuer fa marche, il recommence cette ma- œuvre : s’il fe rencontre en fon chemin des obftacles, il retourne fur lui-même ; ce qui en ramaffe la pointe fur lavant de fa coquille : l'animal alors vient de forme hémifphérique. Les parois & les bords de la coquille, fous lefquels fe gliffe cette partie, font garnis intérieu- rement de deux membranes minces & aflez dures, qui débordent les deux valves d'environ une ligne, & qui C GG ÙU 235 ne changent jamais de fituation , foit que la jambe forte ou fe referme dans fon étui. Mais fitôt que le corps épineux & la bouche fe retirent , cette membrane ren- tre exactement , & tout fe ferme ; quelquefois même, mais accidentalement , il fait fortir à l'avant de fa co- quille des jambes plus courtes. M. Davrza, Car. fyff. pag. 348. a rangé les cœurs dans la quatrieme famille des coquilles bivalves ; elles ne different, dit ce Conchyliologifte, des cames qu’en ce que leurs deux faces latérales, ou tout au moins Fune de ces faces repréfentent aflez exactement la fi- gure d'un cœur. Il divife les cœurs en trois genres, favoir : 1°. Ceux dont les faces latérales repréfentent tou- tes deux à la fois, quand la coquille eft fermée, des cœurs, & dont les fommets font fort près l’un de lau- tre : on les peut nommer cœurs proprement dits ; favoir , les efpeces appellées le cœur de Vénus, celui en bateau , la conque exotique, le cœur de bœuf tuilé, la fraife rouge , la fraife blanche , le cœur en foufflet ou triangulaire , le cœur de pigeon , les cœurs allonges, les cœurs de bœuf ou boucardes de la Méditerranée, les efpeces épineufes & le marron épineux. : 2°. Le genre des cœurs dont les faces latérales re- préfentent toutes deux à la fois, quand la coquille eft fermée, des cœurs bien formés, & dont les fommets fort écartés l’un de l’autre laiffent entreux un efpace thombe , ou lofange nommé carène, lequel genre comprend les cœurs en arche, & toutes fes variétés. 3°. Le genre des cœurs dont une feule des faces la- térales repréfente bien un cœur , lorfque la coquille eft fermée, & que l’on diftingue par les noms de ca- mes tronquées ou de conques de Vénus; favoir, la came coupée , proprement dite , la fcie , lacame coupée en bec de flute, les cames-cœurs radiées , la conque de Vénus à pointes , l'efpece fans pointes ou la créole , Ja gourgandine , la vieille ridée , la conque de Vénus orientale , la lévantine, la feuille de chou, & Les tujilées. 236 CU CŒUR ALLONGÉ. Nom générique, qui con- vient à toutes les efpeces, dont le prolongement des battans , depuis leurs fommets ou la charniere, jufqu’aux bords oppofés de la coquille , furpafle beaucoup Fé- tendue des valves en largeur ; ce qui occafonne fur une ou les deux faces latérales , la forme d’un cœur plus ou moins oblong, comme il arrive aufhi dans les con- ques de Vénus, & d’autres efpeces d’une forme plus oblongue ; favoir le cœur-allongé de l'Amérique à pe- tites tuiles , dite l’arc-en-ciel , le cœur allongé à coque mince , le grand cœur-allongé de la Méditerranée , & je cœur-allongé a grofles ftries raboteufes. Voyez ces efpeces. £ CŒUR - ALLONGE A COQUE MINCE. Conch2 cordiformis oblonga , tenuis & fragilis , maxime convexa >; coloribus albidis , citrinis , croceis & rubef- eentibus nebulata ; friis parèm diftinétis leviter per lon- g'tudinem ftriata ; in ambitu valvarum denticulata & pulchro colore aureo intrinfecus depiéta. Cette conque eft d’une forme oblongue & très bombée vers les foim- mets , & d'une grande fragilité à caufe que fa coquille eft fort mince , légere & d’une confiftance peu com- pate. Toute fa furface extérieure eft nuée de blanc & de couleur citron fur le dos des valves , dont les nuances deviennent plus foncées à mefure qu’elles ga- gnent la circonférence des battans. Les fommets font d’un jaune fafrané , mêlé de rouge fanguin , qui s'étend fur tout le plan latéral qui repréfente plus exaétement un cœur allongé. Les ftries, que l’on diftingue fur cette bivalve , ne deviennent bien fenfibles que vers fes bords , & occafionnent une dentelure très fine dans fon pourtour. La furface intérieure eft entiérement nuée d’une belle couleur dorée ou fafran. La charniere eft compofée de trois dents dans chaque valve, difpo- fées en trois temps ; favoir, une deflous les fommets & deux latérales , lefquelles s'enclavent dans les alvéo- les correfpondans de chaque battant. Cette came cœur que plufeurs appellent la poulette (nom que l’on donne LUE TU 237 plus fpécialement aux anomies,) porte tout au plus deux _ pouces & demi de longueur , fur près de deux pouces de largeur; elle fe trouve dans les mers des Indes oc- cidentales. | CŒUR ALLONGÉ A COQUE MINCE, UNIE ou SANS STRIES. Concha cord:formis oblonga vuldë sonvexa , teffé ténui & fragiliffimé ; quibufdam rugis tranfverfis circumdata ; colore citrino & albo depriéta ; lavis , lucida & ffriis deftitura. Cette conque , qui eft une variété de l’efpece précédente , ne parvient point à un fi grand volume. Elle en difiére principalement par fa furface extérieure dépourvue de ftries, fur la- quelle on diftingue néanmoins quelques rides tranfver- fales légeres , vers le pourtour des valves , qui eft orné d’un large liferé de couleur citron ; tout le refte et d’un blanc luifant légerement teint de jaune. Le dedans de cette conque eft jaune & blanchätre. CŒUR ALLONGÉ A GROSSES STRIES RABOTEUSES. Concha coraiformis oblonga , crafsé, pondersfa, ffriis latis, fpiffis , plerifque afperis vel qua, annulis cancellatim inffructis per longitudinem fériate, colore albido , & flavo depita & fafciata. Cette bivalve eft très bombée vers le dos, & comprimée vers fon pourtour , chargée de grofles ftries larges, en forme de côtes , plus petites dans les plans latéraux, qui re- préfentent des cœurs allongés , mais rudes au toucher, & garnies de petits anneaux arrangés en forme de treii- lis ou de petites pointes dans certaines efpeces. Toute la couleur extérieure de cette came-cœur allongée eft tachetée & fafciée de jaune fur un fond blanchätre. La furface intérieure eft unie , & dentelée dans toute {a circonférence, pat autant de dents qu'il y a de ftries, lefquelles font très faillantes. La charniere eft compo- fée de trois dents dans chaque battant ; favoir , une f- tuée deflous les fommers & deux latérales , isfquel- les fe logent dans leurs alvéoles correfpondans. Certe coquille eft compofée de valves épaifles & fort pefan- tes. Le ligament , qui eft firué à côté des fommets, ef 235 C & U extérieur, court & noirâtre. Ce cœur allongé peut avoir jufqu'2 plus de deux pouces & demi de longueur , fur fept ou huit lignes moins de largeur. GUALTIERI , tab. 83. litt. F. Concha cordiformis enaquilatera , friis granulatis cancellatim fipnata ; ffrie verd profundiores , & magis confpicua à parte anteriore umbonis incipientes , per dorsèm circulariter excurrunt , & ad umbonem pofticum terminant : alie verd ffrie mi- aores à fummitate ejufdem umbonis ad marginem con- currunt ; craf[a eff & ponderofa , fubalbida , inrerno ar- ticulationis cardine croceo. CŒUR ALLONGÉ A STRIES DE VIVE- ARRETE. Concha cordiformis oblonga,ftriis per longi- tudinem angulatim incifis ffriata ; colore rofeo & flavo 2n fundo albo variegata. Cette efpece , qui a la même forme que le cœur à groffes ftries, en diffère à plu- fieurs égards. Ses valves font aflez minces, beau- coup moins bombées, à côtes ou à ftries longitu- dinales de vive-arrête , ou comme coupées en angle dans toute leur étendue ; celles qui fe rencontrent dans les faces latérales faites en cœur oblong , font char- .gées de petites tuiles rares & moufles. Toute la furface extérieure de cette bivalve eft marbrée de jaune & de couleur de rofe fur un fond blanc. La furface intérieure, Ja charniere & les dentelures de la circonférence des battans , reflemblent au cœur allongé à groffes ftries : faboteufes , dont celui-ci eft une variété. Sa longueur peut avoir au moins deux pouces & demi , fur fix li- gnes moins de largeur. CŒUR ALLONGÉ A PETITES TUILES. Concha cordiformis oblonga , férits in longum duitis , paululbm imbricatis , ffriata ; variis coloribus croceis ; flavidis & purpurafcentibus prefertim in ambitu valva- rum depicta. Cette bivalve, que plufeurs Conchylio- logiftes nomment l'arc-en-ciel à caufe des rayons vio- lets & citrons, qui fe trouvent fur les fommets & au- dedans de la coquille , eft à ftries longitudinales gar- nies de petites pointes creufes en forme de petites C & ÙU 239 tuiles , principalement vers le pourtour des battans, -& fur les plans latéraux qui repréfentent un cœur ai- Iongé. C’eft principalement vers les contours des val- ves, & fur les faces latérales, que cette conque eft ornée & nuée de couleur fouci jaune & rouge pourpre , tan- dis que le refte de la furface eft blanchätre ou légere- ment teinte de ces mêmes couleurs. La furface inté- rieure eft blanchâtre dans la concavité de fes valves; mais elle eft liferée fur fes bords de couleur pourpre ét fafran , & dentelée régulierement. La charniere eft compofée de trois dents dans chaque battant; favoir , une au-deflous des fommets, & deux latérales, qui s’enclavent réciproquement dans leurs alvéoles corref- pondans. Le ligament, qui touche les fommets vers le petit côté fait en cœur, eft court, brun & extérieur. Le | cœur allongé à petites tuiles ou l’arc-en-ciel fe trouve en Amérique dans les mers des îles Antilles. Sa 1on- gueur porté tout au plus deux pouces fur cinq lignes moins de largeur. CŒUR ALLONGÉ DE LA MEDITERRA- NEÉ. Concha cordiformis oblonga, valdè convexa , apice valvarum roftrato vel recurvo , canaliculis & ffriis rotundis per longitudinem partim inffruéta , in plane laterali cordiformi , levis & mediocriter chlique rugo= Ja ; colore fubalbido & rufo leviter depita 6 fafcia- ca ; ex mari mediterraneo. Cette bivalve ,qui peut avoir depuis deux pouces de longueur jufqu’à plus de quatre, eft extrêmement bombée & remarquable par fes fommets recourbés vers le petit côté fait en cœur. Sa furfaceex- térieure convexe eft à ftries longitudinales arrondies, avec autant de cannelures plus étroites, tandis que la grande face latérale en forme de cœur eft unie avec Anne rides légeres & obliques. C'eft à côté des ommets & vérs ce plan que fe trouve le ligament qui eft très coutt & aflez faiant. Quoique la furface ex- térieure de cette conque ne foit pas ornée de couleurs bien intéreflantes , n'était fimplement nuée que de couleur légère, roufiâtre & blanchâtre, qui formie 240 CC BU quelques fafcies ; fa forme n’en eft pas moins agréable ar Ja régularité de fes ftries & de {es dentelures, que. par l'étendue & les juftes proportions de fes valves. RonDezeT , de Teftaceis, lib. 1. pag. 22. Concha ffriata cateris longior eff , ovi figura , teftis multèm cavis , canaliculis parkm profundis , aliquot liners per tranfversum duëis. CŒUR DE BŒUF , ou BOUCARDE. Concha cordiformis aquilatera maxime convexa ; crajfis ftrus rotcundis , aliquando fpinofis , vel tuberofis , vel um- bricatis , per longitudinem infiruéta , formä brevi, latä, & apicibus valvarum roftraris vel recurvis diffinéta Le caractere fpécifique des cœurs de bœuf ou des bou- cardes eft d’avoir une forme courte, large, ramaflée, d’être compofée de deux valves très bombées, chargées de grofles ftries longitudinales, traverfées quelquefois de quelques rides, ou plus ou moinshériflées de pointes, de tubercules & de tuiles creufes & faillantes ; d’avoirles fommets des valves recourbées en becde corbin, & quel- quefois écartés l’un de l'autre en fens contraire : fça- voir, les cœurs de bœufs ou les boucardes à grofles ftries de la Méditerranée , les efpêces épineufes, & le cœur de bœuf tuilé. CŒUR DE BŒUF ou BOUCARDE A GROS: SES STRIES. Concha cordiformis vel bucardium ffris craffis rotundis , leviter reticulatis , aliquando tuberculofis , ffriatum ; teftis [piles , ponderofis , latis, Brevibus & valdë convexis conffans ; ex coloribus albi- dis , caffaneis, fufcis , fulvis, rubefcentibus ampliès vel minùs nebulatum ; ex mari mediterraneo. Cette bi- valve eft compofée de deux valves épaifles, pefantes , courtes ou ramaflées , larges, très convexes en dehors, & par conféquent très concaves au dedans : elles font garniées de grofles ftries ou de côtes longitudinales in- terpofées de larges cannelures , dans lefquelles on dif- tingue plus facilement desftries tranfverfales très fines, . onduleufes & en forme de rides. Ces grofles ftries en forme de côtes fe terminent dans certaines efpeces vers - EE & U 241 _eÿs la partie latérale qui repréfente ie cœur le moins étendu par des tubercules finguliers ou des efpeces de tuiles. La furface extérieure de cette boucarde eft ordinairement fafciée & rayée de blanc de couleur Æauve, marron-brun, roufsâire, de maniere que toutes ces nuances varient plus ou moins dans toutes les ef peces; il y en a même de toutes blanches ou tout-à-fait brunes. La furface intérieure de toures ces fortes de boucardes eft ordinairement dénuée de couleur blan- châtre. On remarque . dans la circonférence des bat- tans , une double dentelure qui s’engraine parfaitement dans la jonétion des deux valves. La charniere eft forte ou très articulée , compolée de quatre dents dans cha- que battant : favoir , de deux fituées fous les fommets, &c: de deux autres latérales, lefquelles s'enclavent récipro- quement dans leurs alvéoles correfpondans. On trouve ces fortes de bivalves fur les côtes de France dans la Mé: diterrance , & dans la mer adriatique. Ronpezet,de Tejfaceis, lib 1. p.21. fait mention de plufieurs efpeces de cœurs de bœufs ou de bou- cardes de la Méditerranée à groffes ftries , que l’on ap- pelle en Italie capa tonda , à caufe de leur arrondifle- ment. Elles font compofées, dit Rondelet, de deux valves très concaves & aflez élevées vers le dos ou con- vexes pour leur donner une figure arrondie : elles font unies au dedans ; mais zu dehors elles font ftriées comme les peignes , & dentelées dans le pourtour. Leurs valves , qui font réunies par les attaches que l’on appelle ginglyme, font tantôt blanches & tantôt noi ratres ou fauves. La chair de ce coquillage eft dure & difficile à digérer, quoique fa fubftance foit laxative. Les écailles de ces Pres de coquilles calcinées for- ment une cendre qui a la propriété de nettoyer les dents. Concha ftriate, ab lralis capa-tonda vocantur, à rotunditate; duabus enim teffis conffant mulcèm ca- vis , @ in dorfum multèm elatis , ut ad rotundam figu= ram plurimäm accedant : intùs leaves funt , foris ffrrara peëlinum modo , in ambitu ferrate, Harum alia [uns © Tome, as 242 CET alba, alia nigricant, alie flavefcurt , per ginglymum colligantur : utriufque enim teffe apophyfes fefe invi- cem fubeuntes conjunguntur : caro dura eff difficilifque concoëu j jus ex e& alvum folvit. Ex conchä häc cateris huyufte fpeciei, uffis , & in cinerem redaëtis dentifricia optima conficiuntur. RonDELET , rapporte une autre efpece qui eft une variété de la premiere , & dont elle ne différe que par plufeurs ftries tranfverfales, & quelques traits plus larges en maniere de fafcies. Sa couleur eft roufle; c'eft pourquoi , dit ce naturalifte, on peut l’appeller la conque ftriée , fafciée de couleur roufle. A/rera concha ffriata priori fimilis eft, nif; quod illa aliquot lineas tantim ad latus à latere per ftriarum tranfversum duc- tas habet ; hac non lineas fimplices , [ed virgas latas ficuti fafcias , per tranfversum duëtas habet : eff etiam rufa , unde concha ffriata, fafciata & rufa dici porelt. AzprovANDUS , de Teffucers , lib. 3%. pag. 249. outre les efpeces de Rondelet, fait mention de plu- fieurs autres variétés qu'il nomme : Concha candida unic fafciä caftanei coloris , & concha ffriata gua- druplici fafcià caftaner coloris ; la conque blanche avec une fafcie de couleur marron, & l’efpece ftriée avec quatre fafcies de la même couleur. | GuaztTieri , tab. 71. lit. M. Concha cordiformis eguilatera , umbone cardinum unito , ftrirs cralfis , pro- fundis latis donata, fubalbida , fafcis fufcis diverjs- mode circumdata. CŒUR DE BŒUF ÉPINEUX ou BOUCARDE ÉPINEUSE, Concha cordiformis feu bucardium valdè convexum , viginte [ris craffis velpotiäs coffis in longurn duétis,aculers, acutis, plerifque aduncis & tuberculis fpar- Gm inffruétis , 1rfgnitum & armatum ; colore [ubfulvo & fubalbido nebuletum. Cette boucarde eft compolte de deux valves extrémement bombées, garnies chacune d’une vingtaine de groffesftries longitudinales ou de cô- tes bériflées de pointes inégales , dons lespluslongues fe C Œ U 243 trouvent vers la face latérale qui repréfente le mieux ua cœur , tandis que la partie oppofée eft garnie d'é- pines moins faillances , & qui dégénerent en efpece de tubercules , à mefure qu'elles gagnent le centre du plan fait en cœur. Les autres pointes, qui fe rencontrent {ur cette bivalve, forment le crochet. Il eft à propos d’obferver qu'il eft prefque impoflible d'avoir cetre coquille avec toutes fes pointes , étant foiblement attachées à leurs bafes. La boucarde épineufe eft nuée de couleur fauve & de blanc fale. On la trouve dans la mer méditerranée. Les Conchyliolosiftes diftinguent une autre efpece de boucarde épineufe , dont les pointes font en plus rand nombre, que lon nomme fimplement le cœur cpineux. Voyez Cœur ÉPINEUX. Roxprezrr, de Teftaceis, lib. 1. pag. 22. Echina- tam concham ab afperitate vocamus , ficut acWleatam ab aculeis vocare poflumus . . . Hac concha peëtini fi- milis eff, teftis admodèm concavis , flriatis , in ambitu encifis : in ftriss five exochis eminent aculei frequentes , éncurvi, certis intervallis à fefe disfiti, que fi vi aur ali& ratione exciderint , vefhigium fui relinguunt. Nous ap- pellons, dit Rondelet, cette coquille, la conque échi- nophore , ou armée de pointes comme les ourfins , ou la piquante, à caufe de fes épines." Elle refflemble à un peigne par fes écailles aflez concaves, fes ftries, & {on pourtour découpé. Le grand nombre d’épines, qui fe rencontrent fur les ftries ou les éminences, font le crochet , & laïflent dans certaines diftances à leur défaut leurs traces, foit que ces épines foient tom- bées par quelque caufe inconnue, ou qu'on les ait enlevées exprès. | AzrprorAnDus, de Teftaceis , lib. 3. pag. 451 & 452. Concha echinata noffra, concha echinata feu ffriata, concha echinata zoographi. Ce naturalifte penfe que cette derniere ne fe trouve ni dans la mer adriatique, ui dans la méditerranée, mais dans l’océan oriental. GuUALTIERI, tab. 72. lite. À. Concha cordiformis Qi 244 CG Œ € aguilatera , umbone unito, firiata, ftriis latis canali- culatis muricata aculeis longis , & acutis aliquandd re- curvis in fummitate ffriarum pofitis , ulbida ,& parvis maculis luteis obfcure fafciata. M.d'ARGENVILLE , pl.13.pag.298.lett. B.C'eft un très beau cœur de bœuf de couleur cendrée , garni de longs piquants placés fur chacune de fes cannelures. CŒUR DE EŒUF TUILÉ ou BOUCARDE TUILÉE. Bucardium imbricatum , vel innimeris parvis imbrictbus elatis in tricenis ordinibus , regulariter & in longum difpofitis , armatum; formä.maximè convexä vel quafi rotundä, colcre carneo , rofeo , purpurafcente, & fubalbido , extùs maculatum , intrinfecùs ex rubro rofeo 6 coccinato lucide depiétum. Cette bivalve , qui et prefque ronde par l'élévation & la convexité de fesbar- tans , porte trente ou trente-cinq ftries longitudinales , ferrées, chargées dans toute leur étendue, & à égales dif- tances, de pointes larges , creufes d’un côté en forme de faitieres ou de petites tuiles courbes, dont les plus éle- vées. fe trouvent vers le côté qui repréfente le cœur le plus grand ; elles font tachetées en plufieurs endroits de couleur de chair ou rouge-pale & pourpré fur un fond blanc fale. La furface intérieure eft unie & mon- tre une très belle couleur de rofe & ponceau principa- lement deffous les fommets : la circonférence des deux valves eft garnie de denticules qui s’engrainent par- faitement dans leurs jonétions. La charniere eft com- pofée de quatre dents réciproques dans les deux bat- tans : fcavoir , de deux fituées fous Les fommets, dont une eft faillante , formant un crochet aigu , & deux la- térales, lefquelles s’enclavent mutuellement dans leurs alvéoles correfpondans. Cette conque faite en cœur fe trouve en Amérique dans les îles Antilles, mais on pêche les plus belles efpeces dans celles de la Jamaï- que elles portent au moins deux pouces de longueur ur quelques lignes de moins de largeur. | RUMPHIUS , tab 48. num. 9. Ho!ll. Zeldzame _nagel {chulp ; la coquille onglée de la rare efpece. L Gi 6; 24$ M. d'ARGENVILLE , pl. 23. lettr. M. pag. 298. Ce cœur de bœufn’eft point garni de pointes , mais ce petites parties plates, creufes & repliées, formant des. efpeces de tuiles , d’où il a pris le nom de cœur de bœuf tuilé. Sa couleur eft un blanc fale, mêlé de taches jau= nes & rouges. CŒUR DE BŒUF VOLUTÉ ou BOUCARDE proprement dite. Concha cordiformis vel bucardium fpecificè diclum , maximè convexum & irregulariter ro- tundum ; apicibus valvarum inter fe difiifis & fingu- lariter contortis, diffinétum ; coloribus fulvis & rufef= centibus , fafciatim © ohfcurè nebulatum. Cette conque bivalve eft d’une forme particuliere , ou qui ne reflemble à aucune autre, fur-tout vers la charmiere , d’où par- tent des rides circulaires pour fe répandre versla circon- férence des battans d’une maniere plus ou moins pro- norc:e. Les fommets s’éloignent l’un de l’autre en fe recou bant en deflous en fens contraire pour former chacun une efpece de volute. Cette conque, qui eft extrêmement bombée dans toutes fes faces , eft ornée de larges fafcies de couleur obfcure , fauve & roufsä- tre , ordinairement peu diftinguées les unes des autress Le ligament eft convexe , extérieur, court , & forme le plan qui peut fervir de bafe à la coquille, comme l'endroit où elle fe tient dreffée. La charniere eftcom- pofée dans l’une des valves de trois dents larges, & de deux dans l’autre, lefquelles s'adaptent réciproquement. dans leurs alvéoles correfpondans. On trouve ces bou- cardes dans la mer méditerranée, & dans les parages de la ‘baffle Normandie & de la Bretagne, comme à Grandville & à Saint-Malo. Lesvermiffeaux fe plaifent à fe fixer au-dedans & au dehors de ce teftacée. RUMPHIUS, tab. 48. num. 10. Holl. Dubbelde zots-kap ; le double bonnet de fou. GUALTIERI , tab. 71. litt. E. Concha cordiformis aquilatera , umbone cardinum diduëto , levis , fubal=, . bida , & nonnullis lineis fufcis, à cardine per dorfum crculariter excurrentibus fignata. ‘ Q ii 246 Er Œ:.Ù CŒUR DE L'HOMME. Nom que M. d’Argen- ville donne à une efpece qu'il appelle aufi le cœur de Vénus. On le nomme auffi en Amérique le cœur de l’homme, & on lui donne en France la dénomi- nation de cœur de pigeon. CŒUR DE PIGECN. Concha cordiformis brevis & convexa , regulariter in longum ffriata; maculis vio- laceis & amaranthinis in fundo albo variegata ; cordis columbint nomine donata. Cette bivalve en forme de cœur a le volume de celui d’un pigeon dans fes con- tours ramaflés & bombés. Toute fa furface extérieure eft à ftries longitudinales bien articulées & régulieres, marbrée & flambée de couleur violette & amaranthe fur un fond blanc. La face latérale tronquée repréfente un cœur exaét ou bien proportionné , de vive-arrête dans fon contour , ainfi que dans le milieu qui eft con- vexe. La furface intérieure eft unie , nuée de blanc & de jaune , avec quelques taches violettes. Toute la circonférence des battans eft dentelée. La charniere éft formée de trois dents dans l’une & l’autre valve qui fe logent dans leurs alvéoles réciproques. Elle fe trouve dans les mers de l'Amérique méridionale. CŒUR DE VÉNUS. Concha cordiformis , in corde integro ficut intensè delineata ; formé depref[à & pecu- liari ; ambitu ferrato infignis ; fragilis, fubalbida, pel- lucida , & paulifper in un& parte ftriata , & convexa 3 cordis Veneris nomine predira. Cette bivalve eft fin- guliere dans fon efpece , fragile , blanchâtre, d’une forme applatie, & prefque tranfparente ; elle eft com- pofée de deux valves latérales, lefquelles repréfentent féparement la moitié d’un cœur ; & dont la réunion forme un cœur aufli exaét que s’il avoit été defliné ex- prés. Il eft néanmoins feftonné dans fon pourtour; mais d’une maniere fi élégante que les dentelures lui ajoutent plutôt une certaine grace dans fon contour, qu’elles ne lui en ôtent. Les quinze ou fcize firies longitudinales légeres & un peu granuleufes, que l’on #marque principalement fur Le plan le plus convexe; EC & UV 247 décrivent dans leurs traces courbes autant de cœurs qui diminuent à mefure que ces ftries parviennent au centre _ de la coquille vers le côté & le milieu de la charniere. Le deflous de ce cœur eft fort comprimé , en partie uni, & garni de fillons légers qui fuivent le même plan. Les fommets des battans fe croifent, & font même un peu contournés. La charniere eft compofée de trois petites dents dans chaque valve, & qui fe rapportent exactement dans leurs cavités réciproques. Cette jolie coquille fe trouve dans lés mers des Indes orientales. Son grand diamètre peut avoir au plus deux pouces fur fix lignes de moins dans le petit diamètre. RumPxivs, tab.43.litt E.Cartiflu ;Holl. Hertje, en Vénus hertje; le petit cœur de Vénus. Guazrirert, tab. 84. litt. B. C. D. Concha cordi- formis inaquilatera , fragilis, pellucida velutiex chart cormpatfa, und parte comprefsä , alterä in aciem tantil= lum affurgente ; ffriis granulatis , & margine ferrato diffinéta ; aliquandd nonnulle ftria à cardine ad mar- ginem excurrunt, albida. M. d'ARGENVILLE ,pl. 23. lett. I. pag. 299. C'eft le vrai cœur de l’homme ou de Vénus. Son fond eft blanc , avec des raies très légeres, qui fuivent fon con- tour : ce cœur eft fendu dans Le milieu , dentelé par= tout, & joliment moucheté de couleur de rofe. CŒUR DE VÉNUS EN BATEAU. Concha cor- diformis integra velexaëtè in ambitu delineata ; in parte fuperiore , concava , & margine elato circumdata ; in qu concavitate ficut naviculä cor aliud confpicitur, fed ffriatum ; in alterë parte lavis & convexa ; albida ; cor Veneris in naviculä meritd dicitur. Cette efpece, qui eft une variété du cœur de Vénus, eft ainfi nommée, parce qu’elle eft environnée d’un bourreletmince & très élevé , de maniere à repréfenter ce cœur comme en- foncé dans un petit bateau. Le refte de fa configuration eft à peu près la même que celle du vrai cœur de Vénus, excepté que fon contour n’eft prefque point dentelé. Le deflous de cette conque ef conveex & uni, tandis Q iv 2438 C & ÙU are, que le cœur , qui fe trouve dans le plan concave , eff ftrié. Les fommets font aufli un peu plus contournés que ceux du cœur de Vénus ; mais la charniere ef la même. Le cœur en bateau peut avoir un pouce quatre ou cinq lignes de longueur , fur trois ou quatre lignes de moins de largeur. M. d'ARGENVILLE , pl. 23. let. P. C’eft un petit cœur tout blanc , rayé & vouté par-deflous : un bour- relet relevé l’environne de tous côtés; ce qui le fait nommer le cœur en bateau. : CŒUR EN ARCHE DE NOÉ ou CŒUR A CARENNE. Concha cordiformis , & rhomboïdes ; ven- trofa ; apicibus valvarum diduitis intervallo compla- nato, carine dd inffar , & in rhombo acuto ex uträâque parte elongato ; innumeris exiguis dentibus in cardine , inftruéa. Le caraétere fpécifique des cœurs en arche eft de former , quand les valves font réunies , un cœur des deux côtés, d’avoir les fommets écartés lun de l'autre par un intervalle qui repréfente une plate-for- me rhombe ou une lofange fort aiguë aux deux extré- mités , que les Conchyliologiftes nomment carene. Ces lofanges ou carenes font plus ou moins allon- gées , larges, ou étroites ; la charniere ; qui en occupe le milieu, eft compofée de chaque côte d’un ratelier d’une infinité de denticules qui s’engrainent dans les efpaces réciproques. Les cœurs en arche de Noé font ordinairement à ftries longitudinales , & dentelés dans la circonférence de leurs valves. Les Conchyliologiftes diftinguent la véritable arche de Noé d’avec les autres efpeces qui En font les variétés, & que l’on nomme en Hollande fauffesarchesde Noë: favoir, amande rôtie, le coqueluchon de moine , les cœurs en amhe à ca- rene large , celui de la Jamaïque , les cœurs en ar- che à carène étroite & allongée, la corbeille, les cœurs en arche de l'Amérique , & le cœur papyracé à carene étroite. Ces fortes de bivalves font en général les efpeces que les anciens naturaliftes appelloient conchkæ rhomboiïaes , les rhomboides ou coquilles à lofanges. C Œ U 249 CŒUR EN ARCHE DE NOÉ A CARENE LARGE. Concha cordiformis & rhomboïdalis , flriis afperis in lorgum défis ftriata 3 colore fubaloido & Jubflave. Cette efpece , dont les fommets font très écartés l’un de l’autre & recourvés en bec, eft garnie de vingt-cinq ftries longitudinales , traverfées par de petits anneaux qui les rendent âpres au toucher. La carene en lofange eft large , peu allongée , en an- gles, & couverte d’un drap marin noirâtre & cartila- gineux, que l’on peut regarder comme tenant lieu de ligament. Toute la couleur extérieure & intérieure de cette conque eft blänchatre ; elle fe trouve dans les mers de l'Amérique. GUALTIERI , tab. 87. litt. A. Concha rhomboë- dalis ffriata, altero latere firiis imbricatis donato; fubaibido. M. d'ARGENVILLE, append. pl. 3. lett. H. pag. 394. C'eft un cœur ou oucardium des plus extraordi- naïires. Il eft tout couvert de cordelettes en relief cou- pées par de petites lignes. L’intervalle des deux parties inférieures des valves qui fe terminent en bec, eft noir & plat, imitant affez bien Les arches de Noé. CŒUR EN ARCHE DE NOÉ A CARENE LARGE DE LA JAMAIÏQUE. Concha cordiformis & rhombordalis, craffa , ponaero/a, ffriis raris, fpiffis latis & depreffis per longitudinem ftriata tota alba ; cariné latà diffinéta. Celui-ci eft tout blanc , lorfqw’il eft dépouillé de fon épiderme marin, compofé de deux valves épaifles, pefantes & chargées de grofles ftries longitudinales en petit nombre, larges & applaties. Le pourtour intérieur des battans eft garni d’autant _ de larges dents profondément découpées. Les rate- liers , qui compofent la charniere , font compofés de denticules plus grandes ou plus faillantes que celles qui fe rencontrent dans les autres cœurs en arche, de maniere qu’elles font comme lamelleufes. On pê- che cette efpece dans les parages de la Jamaïque. GUALTIERI , tab, 87. Lit. D. Concha rhombot- 2ç0 € Œ U dalis , frais latis rotata , candida @ veluti cuticul@ guädam rufa , veflita. NT, CŒUR EN ARCHE DE NOÉ A CARENE OBLONGUE. Concha cordiformis & rhombordalis férüs rotundis & canaliculis profundis & minutifimè reticulatis inftructa ; carinä parèm latä [ed elongatä , énfignis 3 in ambitu interiore valvarum ferrata. Cette efpece eft blanchäâtre, garnie de vingt-cinq ou vingt- fix ftries arrondies, & autant de cannelures profondes fur lefquelles on peut diftinguer d’autres ftries tranf- verfales très fines qui forment un joli réfeau. La plate- forme rhombe ou la carene eft peu large , mais al- longée & couverte de fon ligament noirâtre. La char- niere eft compofée d’un grand nombre de denticules fines & ferrées , lefquelles s’engrainent parfaitement dans la jonétion des battans. L'intérieur de cette co- quille eft nué de blanc, & de couleur jaunâtre. La circonférence eft dentelée & comme feftonnée. Cette fauffe arche de Noë fe trouve dans les mers de lAmé- rique. RUMPHIUS, tab. 44. litt. L Peélen virgineus. Holl. Maagdebloem, en baftaard ark ; la fleur de vierge ou la faufle arche de Noé. GUALTIERI, tab. 87. litt. BR. Concha rhomboï- dalis , ffriata flris craflis rotundis , candida. CŒUR EN ARCHE DE NOÉ A CARENE ÉTROITE. Corcha cordiformis & rhomboïdalis;carinä anguflä & maximè prolongatä à ftrits & canaliculis per longitudinem munita. Ce cœur en arche différe des autres cfpeces par fon étendue en largeur. Toute fa furface extérieure, quieft blanche versle pourtour des battans, & de couleur fauve vers les fommets , porte trente-cinq ftries longitudinales doubles ou bifourchues dans cer- tains endroits & autant de cannelures profondes. Sa furface intérieure eft blanche & un peu jaunâtre dans la partie la plus concave , & les bords des valves font garnis de dents applatis. L’efpece , qui eft dans la col- jeétion de l'auteur, a trois pouces & demi de largeur Ge U 21 fur deux pouces trois lignes de longueur. La carcne a deux pouces & demi de long fur fept lignes de large vers les fommets. CŒUR EN ARCHE DE NOÉ PAPYRACÉ ET À CARENE ÉTROITE. Concha cordiformis & rhom- boïdalis , teffé tenut & ficut papyraceä: parvis firüs an longum ffriata ; carin@ anguflàâ & nigricante diffinéfa ; toto colore laéteo fplendens. Cette efpece eft large, un peu compriméer dans fes battans , légere & fort mince. Elle eft à ftries longitudinales très fines, ferrées, mais bien diftinétes. Les valves font béantes en partie , ou vers le milieu de leur circonférence. La carene eft étroite , allongée & couverte d’un ligament noirâtre. CŒUR EN ARCHE DE NOÉ VELU. Concha cordiformis & rhomboïdalis tegumento villofo , fufco gel caffaneo induta ; cariné anguffä , & apicibus valva- rum paululüm diduéfis , diffinéta. Cette bivalve rhom- boïde eft garnie fur fes ftries longitudinales d’un épi- derme velu ouhériffé de poils bruns ou de couleur marron, principalement vers le pourtour des valves ui fe joignent exactement. Les fommets de cette Autre arche font peu écartés l’un & l’autre ; c’eft pour quoi la carene eft étroite , mais allongée & concave. La charniere eft remarquable par fes denticules iné- gales , qui font beaucoup plus grandes vers les deux extrémités latérales de la coquille que dans le milieu des rateliers. GuALTIERI, tab. où. litt. F. Mufculus minurif- fimè ffriatus , ex fubrufo obfcurè coloratus , ad margi- nem byflo donatus. | CŒUR EN SOUFFLET ou TRIANGULAIRE. Concha cordiformis triangularis ; candida ; triplict plano diffinéta, [cilicet parte inferiore complanatä G [u- periore elatä , in aciem promirente , ita ut trigonum paribus lateribus efformet. Cette coquille bivalve préfente trois faces : fcavoir , le deffous qui eft applati, & les deux parties latérales réunies & élevées au mi- lieu en vive-arrête , de maniere à donner à cette bi- age C Œ U valve une forme triangulaire à fes trois faces. Les ftries , que l'an remarque fur cette finguliere coquille, font comme ficelées & interpofées par des cannelures lègeres, picotées & plus ou moins tuberculeufes. RumPHIus , tab. 44. litt. H. Fragum, la fraife. Ho!i. Dubbeld Venus haïtje ; le double cœur-de Vénus. GUALTIERI, tab. 83. litt. C. Concha cordiformis msquilatera , thorace fatis prominente , © in acumen _erecto, primis ffriis rotundis elatis , alteris lateribus . émbricatis , dorfo magis compreffo , & ffrüs parvis ve- lurr liners fignaco ; dentata, candida. CŒUR EPINEUX. Concha cordiformis fpinofa vel bucardium innumeris aculeis acutifsimis , quibufdam recurvis & obtufis , in tricenis vel _gmpliüs ffris in _dongum duéfis , armatum 3 colore ex fulvo & rufo ne- bulatum. Nom que les Conchyliologiftes donnent à une variété de la boucarde épineufe. Toute fa furface extérieure porte jufqu’à trente cinq ftries longitudi- nales hériflées de pointes très aiguës, courbées en crochets pour la plüpart, & qui dégénerent en tuber- cules obtus ou en efpece de tuiles fur-tout dans la face latérale qui repréfente le cœur le plusconvexe , mais le moins grand. Les cannelures interpofées font très pro- fondes, & fe terminent dans la circonférence des val- ves par autant de denticules intérieures qui s'engrai- nent avec celles qui forment la terminaïfon des ftries épineufes. La charniere eft compofée de cinq dents dans l’une des valves, & de deux dans l’autre, lefquelles s’enclavent dans leurs alvéoles correfpondans. Cette boucarde , qui eft arrondie par la grande convexité de {es battans, eft nuée de fauve roux. CŒUR JANUS ou CŒUR À DEUX FACES ou A STRIES INTERROMPUES. Concha cordr- formis ; form& brevi & fubrotundä ; biformis , id eff, ftriis in longum duétis in dimidi& parte, & tranfverfis in alterâ dimidiâ unsfcujufque ‘valve , fingulariter ftriata ; coloribus rubris, rofeis, croceis ,& albidis per €. E VU 263 longitudinem variepata & lucidè depiéta. Cette conque faire en cœur , qui eft peu connue jufqu'aujourd’hui, eft appellée en Hollande lorient & l’occident , ou l'eft & l’oueft , en langue hollandoife ooft en weft. Quel- ques-uns nomment cette bivalve le double hémifphe- re; elle eft aufli admirable par fa belle forme & fes jolies couleurs , que par la fingularité & les diverfes di- ftributionsde fes ftries, dont lesunes font longitudina- les & les autres tranfverfales , en prenant chacune des plans difiérens & féparés fur la même valve ; c'eft pourquoi on peut appeller cette coquille la came cœur à ftries interrompues , ou la Janus. Sa forme eft très bombée , ramaflée & bien proportionnée dans fon en- femble. Des fommets qui fe touchent l’un contre lau- tre, on commence à appercevoir d’un côté des ftries longitudinales , fines , regulieres & aflez ferrées , qui deviennent bien articulées , à mefure qu’elles ga- gnent la convexité de chaque battant, & qu’elles par- viennent à leur circonférence. Ces ftries longitudi- nales ne commencent que vers le planlatéral en partie qui repréfente le cœur ie plus grand , pour n’occuper que la moitié de la coquille, en s’effaçant pour faire place à d’autres ftries tranfverfales moins ferrées & de vive-arrête, qui occupent de même la contre-partie ou l’autre moitié de chaque battant, qui eft Le côté le plus convexe , mais dont le plan latéral repréfente le cœur le moins étendu. La face latérale , qui forme le cœur le plus grand ,.eft convexe ou renflée dans la plus grande partie de fon centre, &; ume, c'eit-à- dire, dépourvue de ftries longitudinales dont ce cœur eft environné ; Jr one apperçoive dans ce milieu des rides fines , ferrées & obliques. Toute la furface ex- rieure de cette conque eft marbrée & flammée de cou- leur de rofe, mélée de couleur aurore & de rouge plus ou moins vif : la couleur blanche ne devient fen- fible que vers les fommets de la coquille. Les con- tours des battans font garnis de petites dents ferrées, trés fines & répulieres, fenfbles au dehors , lefquelles 264 OA. € OS Sentrejoignent parfaitement dans leurs jonétions. La furface intérieure eft unie , d’une blancheur quidevient teinte de couleur de rofe & de jaune dans la plus grande concavité des valves , avec une trace fanguine & carmin deflous les fommets ou vers la charniere. Cette charniere eft compofée de quatre dents dans un des battans , & de trois dans l'autre , lefquelles s'engrainent dans leurs alvéoles correfpondans. Le li- gament, qui eft extérieur, forme un cartilage brun, aflez court, fitué vers les fommets & du côté du cœur le plus fpacieux. Cette bivalve porte près d’un pouce & demi de longueur fur prefque autant de largeur, & de treize lignes de convexité. CŒUR , QUANT A L'ANIMAL TESTACÉE. M. Adanfon a apperçu un cœur dans les coquiilages, principalement dans les univalves qu’il nomme en gé- néral limaçons. Quoique le cœur , fuivantce naturalifte, foit réputé comme une partie interne , il croit cepen- dant qu’il eft à propos de faire remarquer qu'il eft tou- jours placé vers la furface du corps des coquillages univalves & operculés, dans le fond de la cavité qui forme le manteau. On le trouve à droite dans le co- quillage que cet auteur appelle le bulin & le coret, (le premier eft une efpece de vis-buccin , & le fecond un planorbe) par une fuite néceffaire du contour de Jeur corps de gauche à droite, au contraire des autres Timaçons qui l'ont à gauche. Le cœur a un mouvement trés fenfible, par lequel il monte & defcend alterna- tivement! Il w’eft pas auffi facile , ajoute M. Adanfon , d’ap- percevoir le cœur des coquillages bivalves qu'il nomme en général conques. Il eft caché dans l’intérieur de leur corps fous le ventricule. Willis affure avoir apperçu dans celui de lhuitre le mouvement de fyftole & celui de diaftole. COIFFE DE LINGE. Nom que l’on donne en Hollande, fuivant Rumphius, à des coquilles univalves “appellées nautiles papyracées. | ED. 265 COL DES ANIMAUX TESTACÉES. C'eft une partie plus ou moins longue qui fupporte la tête, & s'éloigne du refte du corps, comme il arrive dans les coquillages univalves. Le col eft inconnu dans les tef- tacées bivalves. COLIQUE ou PUCELAGE. Nom que l’on donne à plufieurs coquilles univalves du genre des porce- laines, à caufe qu'on leur attribue la vertu d’appaifer les douleurs de la colique. Voyez les mots Kauris & PuceLacGe. COLUMELLE. Terme ufité dans la connoiïffance de la Conchyliologie pour exprimer la colomne, l'aif- fieu ou l’axe intérieur des coquilles univalves que l’on appelle aufli le für. C'eft autour de la columelle qui regne dans la longueur intérieure des teftacées unival- ves que tournent toutes leurs circonvolutions en fpi- rale. Cette columelle ne fe découvre plus ou moins que par l'ouverture de la coquille qui fait voir fi elie eft unie ou dentelée, ainfi que par le canal dont elle fait la plus forte partie. CONCAMÉRATIONS. Les Conchyliologiftes ap- pellent ainfi toutes les cloifons ou les féparations vou- tées qui fe rencontrent dans l’intérieur des coquilles univalves que l’on nomme nautiles de nacre , ou épais ou à cloifons, & corne d'Ammon. CONCHA, CONQUE. On fe fert quelquefois du mot latin concha , au lieu de fa fignification ER pour exprimer plufieurs efpeces de coquilles; fçavoir, la concha exotica , laconcha Weneris , la concha perfica , concha anomia. Les anciens naturaliftes entendoient par le mot concha, les coquilles creufes, comme plufeurs co- quilles du genre des tonnes ou conques fphériques & plufieurs bivalves du genre des cœurs ; quoique le mot latin concha, fignifie en général coquille , comme le terme cochlea fignifie limaçon. : CONCHO LEPAS. Lepas valveformis , apide £çG C O N recurvo , fériis crasffs , afperis , papillofis, & leviterre- täculatis per longitudinem ftriata ; bafi ovatä; ex colore fulvo rufefcers. Coquile univalve du genre des lépas ou patelles , ainfi appellée, parce qu'on prendroit cette efpece pour la contre-partie d’une coquille bi- valve , à caufe de fa configuration , principalement fi on la confidére, quant à fon intérieur qui reflemble à une valve de came qui feroit deftituée de charniere. Ce lépas eft de couleur fauve, chargé de groffes ftries longitudinales, raboteufes ou garnies de mam- melons , traverfées par d’autres ftries plus petites, en maniere de réfeau. La bafe de ce lépas fingulier eft ovale , & fon fommet fe recourbe fur l’un des côtés de la coquille. M. d'ARGENVILLE, pl.2.lert. D. pag. 188. C'eft un lépas des plus finguliers. Son fommet, ou œil, fe recourbe, & va fe terminer près d’un de fes bords ; ce qui forme une efpece de peigne à ftries profondes & noueufes. La feconde fingularité eft d’avoir la moitié de fes bords prefque unie, pendant que l’autre eft den- telée. On prendroit ce lépas pour une moitié de bi- valve, & il n'y a que le manque de charniere qui puifle convaincre qu'il dépend de la famille des patelles. Les auteurs le nomment concho-lepas. CONCHYLIOLOGIE. C'eft la fcience qui traite en général des animaux teftacées ou couverts d’un teft que l’on nomme coquille, ou la connoiffance des co- quillages de mer, de terre & d’eau douce. Le nom de Conchyliologie eft derivé de deux mots grecs «yxver concha | & ny fermo. CONCHYLIOPHORE ou CONCHYLIOLO- GIE. On appelle la Conchyliologie en Amérique un coquillage univalve du genre des fabots , à caufe que fes fpires font chargées de diverfes coquilles qui fe fixent fur fon ceft ; c'eft pourquoi , fuivant l’obferva- tion de quelques naturaliftes , on doit plutôt nommer cette efpece la conchyliophore; elle eft plus connue en | France MN 267 France fous la dénomination de la fripiere. Voyez Fri PIERE- CONCHYLIUM. Nom latin que les anciens na= turaliftes donnoient aux efpeces de coquillages qu'ils appelloient coch'ee & concha ; mais principalement à un coquillage operculé qui fournit la liqueur pourpre dont ils faifoient ufage pour teindre certaines étoftes. Horace entendoit le mot conchylium en ce fens , lorf- qu'il difoit que fon goût ne s'éloignoit pas de celui des fénateurs romains , Aorum ego non fugiam con- chylia. Pline diftinguoit le conchylium des autres e[- peces de pourpres, en difant: Conchylia & purpuras omnis ora atterit. C'eft aufli à caufe de fa liqueur pur- purine que plufeurs naturaliftes ont donné au con- chylium le nom de murex par excellence, dit Aldro- vandus : Undè veftis tintta murice conchyliata dicitur. RonDEzer, de Teffaceis, lib. 1. pag. 83 , fait mens tion du conchylium qui refflemble à un murex, que les Conchyliologiftes modernes appellent lambis non-aîlé à lévre mince, & que plufeurs confidérent à tort comme de jeunes lambis aïîlés. Ce naturalifte rapporte que les Latins mettoient cette coquille au nombre des tur- binées, ainfi que Pline la rangeoit avec les pourpres les plus diftinguées. 1e philofophes , les poëtes & les hiftoriens ont fait du conchylium des defcriptions très ornées, en di- fant que non-feulement ce coquillage réjouifloit la vue _ par l'éclat de fes couleurs, mais encore qu’intérieure- ment il renfermoit une liqueur précieufe qui eft La pourpre. Îl paroît, fuivant Rondelet, que Pline & d’autres auteurs ont varié fur la nature du conchylium : ils prétendent que c’eft un nom tel quel , dont il faut encore rechercher le principe; mais ils conviennent que le conchylium eft un coquillage operculé qui donne Ja liqueur pourpre. C'eft cet opercule que les apos thicaires appellent 6lattas byrantias, qui eft aufli le nom propre de l’opercule de la pourpre. Diofcoride l'appelle iv£ , en latin unguis , ongle: Tome I. 258 G ON Sérapion le nomme athfarateb, c’eft-idire, ungrl4 aromatica , l'ongle aromatique, parce qu'on s’en fer- voit dans la pharmacie. Joyez les mots LaMB1s xonN AILÉ, A LEVRE MINCE, ET OPERCULE. . CONQUE. Nom générique, que les Conchyliolo- iftes donnent fpécialement, ainfi que le terme latin concha ; a flufieurs coquilles ; favoir, la conque de Triton , la conque perfique , celle de Vénus, les con- ques fphétiques ou tonnes, les conques faites en cœur ou les cœurs, les conques anatiferes, &c. CONQUE DE TRITON ou TROMPE MA- RINE proprement dite. Coquille univalve du genré des buccins, dont les Conchyliologiftes diftinguent plu- fieurs efpeces, favoir : les conques de Triton des In- des, celles de l'Amérique, & les efpeces de la Méditer- ranée. CONQUE DE TRITON DES INDES. Buc- cirum majus , rotundum , ffrus inequalibus, & cana- liculis latis alternatim , & ficut fafciis convexis ele- ganter difpofitis , ffriatum & canaliculatum ; novem vel decem vel etiam undecim fpiris elatis , convexis , cum pluribus coftis lamellofis gradatim difpofitis | con- flans & diffinéum >; maculis ex fufco rubefcentibus , auréis, carneis, undulatis & ficut pennatis fafciatim & elegantiffimè depiétum ; aperturä fpatiosä , labro ar- cuatim expanfo , fimbriato , dentibus validis armato ; columell& rugosä & canali aperto paulèm elonsato , énfignitum : buccinum Tritonis appellatum. Le caractere f: écifique de cette coquille du genre des buccins eft ë avoir une grande forme arrondie , allongée, de por- ter une clavicule confidérable , compofée depuis le nombre de huit ou neuf fpires jufqu’a onze, élevées, bombées, garnies de différentes ftries circulaires, & de larges cannelures inégales, alternatives, en forme de fafcies en relief; mais qui font mieux prononcées fur le corps de la coquille. Toutes ces ftries & ces can- nelures Done interpofées par des tubercules longitudi- naux ou des côtes faillantes , terminées par une lame 4 Ce. O9 N: 1480 Jatérale , lefquelles parcourent dans des diftances éga- les , éloignées, & par gradation toute la clavicule juf- qu'au fommet, en lui donnant une figure comme tor- tueufe dans toute fon étendue , & fans nuire à l’élé- gance qui regne dans l’enfemble de cette pyramide. Toute la furface extérieure de ce buccin eft tacherée par zones ou par fafcies de couleur brun-rouge, jaune, aurore, d’une maniere onduleufe , & imitant le plu- mage des oifeaux, fur un fond couleur de chair plus ou moins vive ou livide. L'ouverture de cette conque, eft fpacieufe , offrant aux yeux une furface intérieure luifante , prefque chatognante , & nuée d’une couleur aurore la plus belle. La lévre, qui eft arquée , épaifle, en bourrelet, eft munie de grofles dents arrangées par paires, & difpofées fur deux rangées dans certaines efpeces. La columelle extérieure eft chargée de gran- des rides circulaires, blanches & détachées fur un fond pourpre noirâtre. Cette lévre & cette columelle fe terminent par un canal ouvert , & un peu allongé. Ce buccin varie beaucoup, autant par fes différentes groffeurs, que par fes nuances & la diftribution de fes taches. Il peut avoir depuis huit pouces jufqu'à près d'un pied & demi de longueur. Lorfque les conques de Triton des Indes ne font point encore parvenues à leur période de groffeur ; la lévre eft un peu ren- trante , au lieu que celle des grandes efpeces ont cette lévre plus évafée. RumpHius ,tab. 28. litt. B. Buccinum Tritonis, feu turbo magnus. Holl. Kink hoorn, Tritons hoorn; Ja coqueluche , ou la conque de Triton. GUALTIERI , tab. 48. litt. À. Buccinum majus , ca naliculatum , roffratum , ore labiofo , ffriatum , tubero- fum ,laminis fibi invicem impofitis , coagmentatum , & coffis quibufdam conjunétum, fimbriis tuberofis munitum; maculis & caffaneis alternatim depiéfum ,intùs rofeum. CONQUE DE TRITON DE L'AMÉRIQUE. Buccinum majus rotundum , firiis & canaliculis cin= Gum; decem fpiris exersis , convexis , in longum quis ge * 260 CG. SN bufdam coffis infirucfis compofitum : innumeris macus lis caffaneis , fufcis, fulvis & rufis per feriem difpo/r- tis ; undose & fafciatim in fundo fubalbido eleganter depictum ; aperturä magnä , columellä valde rugosä , labro finuofo duodecim latis dentibus munito, & canal: aperto , brevi diffinfum ; buccinum Tritonis americanum. Ce grand buccin differe peu par la forme de la con- ue de Triton orientale. Ses ftries & fes cannelures ass moins régulieres & moins variées. Le corps de cette conque , qui eft arrondi & ventru , porte une clavicule très élevée , formée de dix fpires convexes, garnies chacune de deux tubercules longitudinaux peu faillans , en forme de côtes , & terminées par un fom- met couleur de rofe. Toute la furface extérieure de la coquille eft ornée d’un grand nombre de taches régu- lieres , onduleufes, de couleur marron , brunes, fau- ves & roufles, qui forment des fafcies bien diftinétes fur un fond blanchâtre. L'ouverture eft grande, pro- fonde , avec une columelle chargée de rides blanches en maniere de ftries fur un fond noirâtre : la lévre, qui eft parallele, eft finueufe & garnie en-dedans d’une douzaine de dents brunes, larges & quelquefois ai- guës ; la furface intérieure eft blanchâtre, quelquefois azurée ou couleur de chair. La conque de Triton de FPAmérique a plufieurs variétés dans fon efpece par la différence de fes taches qui forment quelquefois des bandes fongitudinales de diverfes couleurs, ainfi que par fes différens volumes depuis fept ou huit pouces jufqu’à quinze ou feize. Le canal eft court, obtus & couvert. | - CONQUE DE TRITON DE LA MÉDITER- RANÉE. Buccinum ftriis & parvis tuberculis innume- ris cancellatim difpofitis undiquè & regulariter ftriatum ; oéto fpiris exertis valdè convexis, duabus coffulis ex utroque latere in unäâquâque impofitis | compofitum & znfigne: colore albido & magnis maculis fulvis depiétum : aperturâ ferè rotundé , labro fimbriato , finuofo, €. diverfimode déntato ; columellä leviter rugosé , & ca= GO NN 261 mali admodüm produéto , paulifper tortuofo & recurvo ; buccinum Tritonis cancellatum ex mari mediterraneo. C'eft un très beau buccin blanchâtre , nuë de grandes taches fauves, compofé de huit fpires élevées, arron- dies ou très bombées , garnies chacune de deux bour- relets latéraux & longitudinaux. Toute la furface exté- rieure de’ cette conque eft couverte de ftries longitu- dinales & tranfverfales , dont les plus éminentes for- ment un treillis garni de petits tubercules ou de mam- melons dans tous les angles où ces ftries fe croifent. L'ouverture , qui eft prefque ronde , préfente une lévre épaifle , en boutrelet au-dehors, tranchante , fefton- née , finueufe ou concave dans le milieu de fon bord, & dentelée vers l’intérieur de la coquille. La columelle eft un peu ridée & dentée vers le canal. Ce canal eft un peu allongé , tortueux & légérement retrouflé. Cette belle coquille eft mince, affez fragile , & fa fur- face intérieure eft blanche. Elle peut avoir jufqu’à fix pouces & demi de longueur ; on la trouve dans la mer méditerranée. RonpezeT, de Teftaceis, pag. 88. lib. 2. Turbo magnus , la grande turbinée. Ce naturalifte met ce coquillage à la tête des efpeces turbinées à caufe de fa grandeur & du nombre de fes révolutions. Cette co- quille eft blanche , dit l’auteur, rude & raboteufe à caufe de fes ftries & de fes tubercules, ainfi que fa lé- _vre qui eft épaifle : elle a une ouverture ronde, & une fente par laquelle fortent les excrémens de lanimal. Primum turbinem propofuimus longum & magnum ,, multifque voluminibus conftantem , pro corporis eraffi- tudine , margine fpiflo & afpero , teffà albä lineis tu- berculifque multis ; fcabra & afpera. Foramen habee rotundum & rimam qué exernuntur excrementa. AzprovanDpus , de Teftaceis, lib. 3. pag. 340. Turben magnus RON DELETII. … Rumpxius, tab. 49. lit. 1. Oly-koek hoorn; le gâteau à l'huile. …, GyAzTIERI, tab. $o. litt. A. Buccinum majus , K ii 262 VON canaliculatum ; roffratum , ore labiofo , fimbriatunrs _ffriatum férüs papillofis | cancellatis ; coflul& in uné- guäque fpirä eminente colligatum , ex albido fubcinereum. CONQUE ou TASSE DE NEPTUNE. Foyez Tasse DE NEPTUNE. CONQUE DE VÉNUS DES ANCIENS NA- TURALISTES. Concha venerea veterum. Pline , Macrobe, Diofcoride , Belon ; Rondélet , Aldrovan- dus, & plufieurs autres ; ont donné le nom de conque .de Vénus à toutes les coquilles univalves du genre des porcelaines. Woyez PORCELAINE. CONQUE DE VÉNUS DES MODERNES. Concha venerea recentiorum. Les Conchyliologiftes nomment ainfi plufieurs bivalves du genre des cœurs, que l’on nomme aufli cames-cœurs tronquées. C’eft la face latérale tronquée de ces fortes de coquilles, qui leur à fait donner le nom de conque de Vénus; à f;- militudine pudendi mulieris. Les Conchyliologiftes difent également la concha Veneris , au lieu de fa figni- fication francoife; ils en diftinguent plufieurs efpeces, favoir , la conque de Vénus occidentale avec des poin- tes, la conque de Vénus orientale, la conque de Vé- nus fans pointes ou la créole, la gourgandine, les faufles gourgandines, & la vieille ridée. Voyez ces mots. | CONQUE DE VÉNUS A POINTES. Chama cordiformis ,' latere truncato convéxo, colore rofeo, vel violaceo ;: & plurimis aculeis acutis , paulifpér re- curvis armato ; infignita 3 ftriis tranverfis lamellofis :, profundis, albilis & purpurafcentibus diffinéta ; con- cha Weneris armata occidentalis appellata. Coquille bivalve.du genre des cames-cœuts tronquées : fa forme eft ramaflée & bombée, avec une furface extérieure .chargée:de ftries tranfverfales,/faillantes & lamelleufes, nuées de lilas, de violet, & de‘blanc, terminées dans le contour de la partie latérale tronquée, ou qui re- préfente une efpece de cœur par de longues pointes .inégales, aiguës & courbes. Ce plan latéral tronqué PR RE 6 D 263 éft de coulèur de rofe, mais plus fouvent d'une cou leur violette plus foncée que le refte de Ia furface de la coquille. Le ligament, qui contient les valves , eft fitué vers les fommets au milieu de cette partie. La charniere eft compofée de trois denticules réciproques dans les deux valves qui fe logent dans leurs alvéoles correfpondans. Cette bivalve fe trouve dans les mers de PAmérique , fur-tout dans l'île de Saint Domingue. Elle peut avoir tout au plus un pouce & demi de lon- gueur fur prefque autant de largeur. _ RumpHius, tab. 48. n. 4. Opregre Vénus fchulp met haayr ; la véritable coquille de Vénus avec fes pointes. | {4 GuazTrert, tab. 76. litt. D. Chama aquilatera , tranfver/im rrofunde veluti per Lamellas ftriata , foffulä cordiformi magis confpicua , ibique lateraliter enfieni- ter aculeis acutis & validis muricata , fubalbida. _ M.d'ARGENVILLE, pl. 21. lett. 1. Les pointes qui garniflent les lèvres de cette came, & fes ftries profondes de couleur de rofe , l’ont fait nommer la coquille de Vénus occidentale. : CONQUE DE VÉNUS ORIENTALE, autre- ment , LA GRANDE RIDÉE ou LA LEVAN- TINE. Vovez LEVANTINE. ai CONQUE DE VÉNUS SANS POINTES , autrement appellée LA CRÉOLE. Voyez CREOLE. . CONQUE EXOTIQUE. Concha cordiformis mas ximè convexa & quafi globofa , decem vel undecim cof- tis intüs excavatis in aciem 6 angulum per longitudi- nem prominentibus fingulariter inftructa ; in ambitu val- varum ferrata ; tota candida. Coquille bivalve du genre des cœurs. Sa forme eft fi bombée qu'elle eft prefque fphérique. Sa couleur eft coute blanche au- dehors comme au-dedans. Cette conque fe diftingue de toutes les autres efpeces par dix ou onze côtes for- nées chacune de trois ftries dont celle du milieu eft mince , angulaire , élevées en vive - arrête, & creufées en tuyaux ou en maniere de petits ar qui n'ont 1V 264 CE ON point d'autre ouverture ou d'autre communication qué fur la circonférence ou la tranche des battans. Ces ftries ou ces côtes paroiflent triangulaires à une certaine diftance, quoiqu'elles foient très comprimées fur les côtés. Le pourtour des valves de la conque exotique eft garni de dentelures formées par la terminaifon des petits canaux & des diverfes cannelures. On a peine à réunir les valves de cette coquille, foit parce qu'il ar- rive qu'elles n’appartiennent point à la même conque, foit qu'elles feroient dépourvues d’une efpece de drap marin, ou d’un fucus qui rempliroit les efpaces que ces valves laiflent fouvent entr’elles ou dans leur cir- conférence. La conque exotique fe trouve dans les pa- rages du Sénégal. M. Adanfon lui a donné le nom de kaman. = Rumpnius, tab. 48.n. 6. De geribde Venus dou- blet ; la conque de Vénus à côtes. GuazrTrerr , tab, 72. litt. D. Concha cordiformis æquilatera | umbone cardinum unito. M. d'ArcENv1zzE , pl. 13. lecr. À. Ce cœur de bœuf eft appellé par les anciens concha exotica ; il eft tout blanc, avec dix canaux principaux , de forme trian- gulaire , creux & faillant fur fa robe , lefquels ne com- muniquent point en-dedans. Cette coquille eft tranfpa- rente & extrêmement mince. Il eft rare de trouver les deux valves parfaitement exactes. CONQUE PERSIQUE ou POURPRE DE PA: NAMA. Concha globofa , parvä claviculä vel quatuor exiguis fpiris diffinéta ; ffriis tranfverfis & lineis inaqua- dibus ex albido & fufco alternatim depictis , flriata & cir- cumfcripta ; corporeventrico[o, teffécrafsä & ponderosé, aperturé fpatiosä, columellä levi labro fimplici,& canali éviter fulcato infignis ; extùs colore caffaneo & cinereo 3 ëntès fubalbido & fulvo nebulata : concha perfica , aliter purpura Panama. Coquille univalve du genre destonnes ou des conques fphériques. On la nomme en Hollande le rodolphe. Sa ne eft large, ventrue & très bombée, avec une petite clavicule ou une petite volute, compo- © = Fr IN 26 fée de troisouquatre fpires. Toute la furface extérieure de la vraie conque perfique eft d’une couleur marron & grisâtre, chargée deftries circulaires, dont le plus grand nombre forment autant de petites fafcies ou de petires zones étroites,alternatives, avec plufieursautresplusfen- fibles & plus larges , & plus interpofées à des diftances égales , lefquelles font prefque toutes figurées par de petits quarrés longs alternativement blanchâtres & bruns. Cette coquille eft épaifle , pefante , avec une ouverture très grande, bordée d’un fût extérieur uni, comprimé , jaunâtre , & une lévre droite en por- tion de cercle. Le canal n’eft fenfible que par une lé- gere échancrure. La furface intérieure eft blanchâtre & nuée ou rayée de fauve. On trouve cette belle co- quille dans les mers de l'Amérique méridionale ou de l'Inde occidentale, fur-tout dans les parages de Pa- nama; la même efpece fe rencontre aufli dans le golfe perfique. Lorfqu’on enleve les ftries de cette conque, on parvient à lui donner un poli luifant avec le fecours de l’art. Sa longueur porte dans les grandes efpeces deux pouces neuf lignes fur près de deux pouces de largeur. GUALTIERI , tab. $1.litt. L. Buccinum mayjus , ca- naliculatum , & fulcatum , labio interno dentato & ffriato, in dorfo ftriis feu fafciis latioribus , ut pluri- mum ex tophaceo & fubnigro colore depi&is , nonnul- lifque aliis ex candido, & pullo feriatim interruptis clegantiffime fisnatum 6: circumdatum. M. d'ARGENVILLE , pl. 17. lett. F. Cette tonne eft la conque perfique. Ses tubercules étant ufés , elle acquiert un très beau poli; elle eft entourée de lignes ponétuées & blanches, fur un fond brun rayé. Sa bouche eft polie naturellement avec une lévre très applatie, & l’autre évafée. Sa tête forme une clavicule pointue, mais peu élevée. La conque perfique a des variétés dans fon efpece que l’on peut appeller en général les fauffes conques perfiques, qui font ordinairement chargées de tuber- 266 | C O N . cules : fçavoir, la conque perfique grife ftriée à groë tubercules , & la conque perfique à petits tubercules. CONQUE PERSIQUE PETITS TUBER- CULES. Concha globefa leviter & tranfverfim ftriata ; tuberculis quafi verrucis in duabus vel tribus ordinibus difpojitis infiructa ; teflâ crafsâ | aperturâ magnä , columell& deprefs& ; labro arcuatim expanfo & ca- nali fulcato diffinéta : extès colore fufco , cinereo & albido lineata ; intus , ex croceo & albo flavefcens : pfeudo-concha perfica diéta. Cette conque fphérique, qu eft une variété de la précédente , en différe par fa orme ramaflée, en ce que fes ftries font à peu près égales, ainfi que les petites zones qui forment des li- gnes blanches, brunes & grifes alternatives ; maïs fur- tout par deux ou trois rangs de tubercules en forme de verrues qui environnent Je corps de la coquille , & qui fe perpétuent queiquefois jufqu'à la feconde & la troi- fieme fpire. L'ouverture eft fort grande , nuée inté- rieurement de couleur jaune mêlée de blanc, avec un füt extérieur comprimé, & une lévre épaifle dentelée dans fon bord. Le canal he confifte que dans une fimple échancrure. | GUALTIERI, tab. sr. litt. A. Buccinum mayjus, canaliculatum , & fulcatum , crafum , ffrtatum , pri- mnis ffriis majoribus , tuberofis | labio externo rugofo, colore cinereo derifum , inths croceum. _ CONQUE PERSIQUE STRIÉE À GROS TU- BERCULES ET A CLAVICULE ÉLEVÉE. Con- cha fpherica , fex fpiris exertis tuberofis ; corpore valde ventrofo & elato ; tuberculis obtuffs & prominentibus , 11 duabus ordinibus & per feriem difpofitis diffinéta à ftruis tranfverfis , reticulatis , 6 undoffs , regulariter, minutis{imè, 6 undigue ftriatae Aperturd [patiosé , labro inths dentato, columellä levi, 6 canalr brevi trun- cato infionita : toro colore cineraceo & achates depiéta ; : intäs croceo & fubcæruleo obfcurè nebulata : pjeudo-con- cha perlica, claviculä exert4 , @ valde tuberofa ditta. Toute la furface extérieure de cette conque perfique ES © AN 267 eft d’une couleur grisâtre & agathe , à fries circulaires onduleufes, qui forment un réfeau très fin & trèsferre. Le corps de la coquille eft arrondi , élevé, couronné d’une double rangée de gros tubercules obtus, dont ceux qui caraétérifent la premiere fpire de la volute, font beaucoup plus faillansque les autres. Ces tubercu- Les diminuent de volume à mefure qu'ils parviennent au fommet en couronnantfeulement d’une féule rangée les cinq autres fpires. Toutes ces fpires ne font ni concaves ni convexes, & forment une volute élevée en pyramide. L'ouverture de cette conque eft très grande avec une lévre évafée , dentelée & ceintrée. Le fût extérieur eit uni, & le canal eft court & terminé pat une échan- crure. La furface intérieure eft nuée de couleurs ob- fcures , jaunes & ardoifes. Cette coquille , telle que l’auteur l’a décrite d’après l’efpece qui fe trouve dans fa colleétion, a deux pouces & huit lignes de longueur fur deux de largeur, en comprenant l’extenfion des tu- bércules qui ont près de quatre lignes d’élevation. CONQUE ANATIFERE. Concha mulrivaluis anatifera vel concha quinque vel plurimis valvis pla- mis 6? inaqualibus conftans ; formä ferè triangulari, pediculo cartilaginofo adherens. Coquillage multivalve, qui forme un genre, par lés variétés de fes efpeces. Il doit fon étymologie aux deux mots latins amas ferre, coquille qui porte canard ; parce qu’on prétend que la barnaque ou la bernache, efpece d’oifeau marin, prend fa naiffance de la conque anatifere. Le caractere générique & fpécifique des conques anatiferes eft d’avoir une forme applatie & à peu près triangulaire ; d'être compofées de trois ou cinq valves blanchâtres ou couleur de corne, inégales, de diverfes figures , & réunies par des cartilages qui leur fervent de ligamens. Ce coquillage fingulier peut être confidéré comme le paffage qui conduit au genre cruftacée , parce . Que lanimal,qui en habite la coquille ou qui eft renfermé dans fes valves , reffemble à une efpece de petit crabe dontila en quelqueforte laconfiftance, & don la multi- 268 JON tude des fuçoirs forme une infinité de petites pattes dirigées & terminées par des courbes, qui donnent à ce petit animal la figure d’une aigrette ou de la queue d’un coq. Les Conchyliologiftes diftinguent trois fortes de conques anatiferes : fcavoir , l'efpece adhérente, la conque anatifere arborefcente , & celle de tient à un petit pédicule. Les conques anatiferes font des co- quillages multivalves qui approchent le plus des ef- peces que l’on nomme pouflepieds, & dont ils peu- vent être mème les variétés. Voyez PoussEPIEDs. M. d'ARGENVILLE a foriné la cinquieme famille des multivalves avec les conques anatiferes. Cette multivalve , dit l'auteur, eft plate, triangulaire , com- pofée de cingpieces attachées à un long pédicule , avec quatorze filamens. Concha anatifera efl multivaluis , plana , triangularis , è quinque teflis compofita , longo pediculo ligatis, quatuordecim. cirris confpicua. Ce Conchyliologifte diftingue trois efpeces de con- ques anatiferes. 1°. Celle qui eft attachée a un long pé- dicule , concha anatifera adharens pediculo oblongo & craffo ; avec un bord mince, au rapport de Lifter, margine levi Lifferi. 2°. La conque anatifere qui à fon pied au fond de la mer, fait en queue d'amande, pe- diculata pediculo exiguo , amygdalaformis. 3°. La conque anatifere rameufe, plus longue & plus pointue, concha anatifera ramofa , feu arborefcens , elongatior 6 acutior. ALDROVANDUS , de Teftaceis, lib. 3. pag. $43, fait mention de plufieurs conques anatiferes ; fçavoir, lefpece compofée de trois pieces , & qui s'attache aux arbres; concha anatifera , feu poids anatifera ex arbore dependens ; tribus partibus cenflans cum um- bilico annexo. L’efpece qui a cinq pieces adhérentes à une efpece de tronc (qui eft le pédicule ) & d’autres à peu près femblables , concha anatifera trunco adha- rens ex Losezro, & alie anatiferts [imiles. GUALTIERI , tab, 106 , a fait figurer plufeurs ef= ee ON 269 peces de conques anatiferés , qu'il appelle en général, les tellines porte-crabes, re/lina canceflifera ; favoir, la grande efpece qui eft blanchâtre, compofée de cinq pie- ces, & qui eft prefque unie, ce/lina cancellifera major , ferè levis , quinque portionibus teflaceis compofita. Celle ui eft de couleur cendrée & à ftries fines très bien & très diftinétement arrangées , re/lina cancellifera ea- dem, fed ffrits minimis argurisfimè fignata cinereu. Deux conques anatiferes compofées de treize pieces, ftriées dans quelques endroits, & d’une couleur brune cen- drée ; cellina cancellifera, tredecim portionibus teffaceis compofita, & aliquando ffriata , ex cinereo fufco ; & un groupe de la premiere ou de la feconde efpece, at- taché à un rejetton d'arbre ; tellinarum cancellifera- rum glomus arboris furculo adfixus. M. Davrza, Cat. fyft.pag. 405. Les conques ana tiferes ou pouffepieds font des coquilles qui doivent le premier de ces noms à la faufle opinion où lon étoit autrefois que certains canards de mer y prenoient naïf . fance ; elles font toutes remarquables par un pédicule plus ou moins long qui leur fert de fupport. Ce Con- chyliologifte en admet trois efpeces. | 1°. Celle qui a retenu le nom de conque anatifere , & qui eft compofée de cinq valves à peu près trian- gulaires , affez différentes entre elles, dont deux gran- des & trois petites, portées fur un pédicule membra- neux, long , étroit & ride. 2°. Les poufle-pieds de nos mers, lefquels font compofés de cinq valves inégales, dont deux ova- les & convexes, deux lofanges, & une en forme de bec, fans compter un grand nombre d’autres plus pe- tites, qui toutes font portées fur un pédicule court, large, noirâtre , chagriné & aflez femblable à une bottine. 3°. Les pouffe-pieds des Indes, compofés de huit grandes valves & d’un grand nombre de petites re- courbées en façon de panache , & portés fur un pédi+ cule large & long. 270 CE :O ::N CONQUE ANATIFERE ADHERENTE AVEC UN GROS PÉDICULE. Concha anatifera adherens quinque teffis compofita & maxime pediculara. C'eft lefpece que l’on appelle fapinette dans plufieurs ports de mer de France, & barnacle ou bernacle en Bretagne. Cette coquille multivalve eft compofce de cinq pieces: favoir , de deux grandes , deux moindres, & une cin- quieme qui eft étroite , courbée , pour fermer les côtés tranchans des quatre autres valves. Sa couleur eft d’un blanc cendré , & le pédicule eft brun d’une confiftan- ce membraneufe , affez femblable à une efpece de petit inteitin. M. d'ARGEnNVILLE, pl. 26. lert. E. La conque anatifere avec fon pédicule , & les filamens ou che- veux qui fortent de fa pointe. On appelle cette efpece concha anatifera adharens. Cet auteur en faitune def- cription plus détaillée dans la zoomorphofe , pl. 7. lecr. 1. pag. 67. Ce coquillage, qui eft un des plus finguliers dans Fhiftoire des teftacées marins , n’eft jamais feul , mais toujours groupé avec une quantité de fes femblables; tantér'il fe trouve attaché au bois ou'au rocher; tantôt il cache fous fa mafle des corps étrangers , tels que des grofles coquilles, des racines, des plantes & des madrepores. Sa coquille eft compofée de cinq pieces, de même que la pholade dont parle Lifter ; fa cou- leur , qui tire fur l’onix, eft coupée de plufieurs rami- fications plus foncées. Le contour de ces cinq pieces eft relevé d’un liferé ou cordon jaune : les deux plus petites valves recouvrent, avec une cinquieme plus étroite & courbée, le bord des quatre battans d’un côté & toute la charniere par le bas; cette figure en général eft pointue & très platte. Ces cinq valves, qui différent entre elies aflez confidérablement, quant à la forme, font accouplées & tenues dans une étroite union par une mince pellicule qui tapifle la furface intérieure. Le jeu, qu’elle donne aux pieces dans l'extenfion de l’a- nimal , leur permet de s'écarter foiblement & de fe Go N 231 rapprocher. Son pédicule ,où font attachés animal & fa coquille , eft un boyau d'environ neuf pouces de long , fur fept à huit lignes de large, qui varie fui- vant l’âge du poiflon. Sa couleur eft d’un jaune de fa- fran, & il eft couvert de replis ou de rides, qui lui fervent à s’allonger pour prendre plus aifément fa nour- riture. C’eft ia partie fupérieure de ce boyau qui adhére aux corps étrangers , & dont la couleur eft toujours plus claire que lautre extrémité, qui tire fur le noir foncé. Cette partie eft la feule qui {ouffre quelque contrac- tion, puifque l'animal n'a aucun mouvement progref- fif, non plus que le gland & le pouffe-pied , ainfi que Pauteur l’a obfervé. Elle eft pour cet effet fillonnée prin- cipalement du côté de la coquille ; on y voit de groffes ftries tranfverfales, qui viennent mourir & fe perdre vers le milieu du boyau. Ce pédicule refflemble à un inteftin qui ne contient rien de dur ; il eft rempli d'un mucilage glaireux qui a l’air d’une vraie gelée. Tant que l’animal eft fain, ce boyau eft ferme , & réfifte à une longue preflion ; mais fitôt que le poiflon coinmence à manquer d’eau ou d’alimens, il fe flétrit ; & le mu- cilage, qui y eft contenu, fe fond peu à peu, & fort par Fouverture des valves. Sa frange , faite en forme de plumaceau, paroît confufe ; mais à l’examiner de près, elle s’allonge , & fes filamens fe divifent & fortent de la coquille. On à remarqué que cette frange fe par- tage en vingt-fix filamens , dont le plus long, qui eft la pointe de la coquille , eft plus mince , & qui, à melure que ces filamens diminuent d’étendue , au- gmentent de volume , de maniere que la pointe de l’un ne pañle pas l’autre. Chaque filament eft un compofé continu de plufieurs vertebres qui s’engrainent ; chaque vertebre porte dans fa furface intérieure trois petits poils déliés & aflez longs : tous ces poils , qui paroïlent jouer dans l’eau de la mer, n’ont qu'un mouvement d’afcenfion , dont Je jeu des vertebres les rapproche plus ou moins; & quand le corps entier du plumaceau veut rentrer dans 72 Co UN la coquille, tous les filamens fe rapprochent, & fete: tirent fous la forme d’un croiffant. Lorfque l'animal eft forti de fa coquille, on peut compter jufqu’a vingt fix filamens qui forment fa frange ou fa houppe en s’élevant de chaque côté ; c'eft ce que l'on nomme czrri. Sa bouche eft précifément au centre de cette partie ; & au bas des filamens fe trouve l’anus d’où fortent les excrémens. C’eft à cet endroit où com- mence la partie charnue , & celle qui conftitue vrai- ment l’animal; elle eft groffe & ramaflée, tant que le poïflon eft renfermé Be fes valves; mais lorfqu’il s’allonge auf. Lesalimens reçus dans le petit trou, qui conftitue fa bouche, font enfuite portés & dirigés dans un Jong conduit qui va fe terminer & s'ouvrir à l’ex- trêmité de la male charnue où eft l'anus ; au-deflus eft un mufcle qui retient & lie les grandes pieces de la coquille , & à l’oppoñite font les parties de la géné- ration. CONQUE ANATIFERE AVEC UN PETIT PEDICULE FAIT EN QUEUE D'AMANDE. Concha anatifera pediculata , pediculo exiguo , amygda- laformis. Cetteefpece eft ainfi nommée par M. d'Argen- ville; à caufe que fon pédicule paroît avoir la forme d’une queue d'amande: c'eft par cet endroit que cette coquille fe tient toute droite au fond de la mer, & ne differe de celle que l’auteur appelle concha arborefcens, qu'en ce que cette derniere eft adhérente à des li- thophytes. "+ L'animal, qui réfide dans ces fortes de conques ana tiferes, diffère feulement de celui de la conque anati- fere qui eft porté fur un gros pédicule , en ce qu'il eft plus maigre & plus petit ; mais fa coquille eft plus allongée & plus pointue, avec une trompe longue & arrondie, formée par de petits plis faits en corde- lettes pour lui procurer fon mouvement, Ces coquil- lages multivalves ont tous cinq pieces ou battans. On en trouve dans la Manche ou canal britannique , dans plufeurs autres ports de France, & dans les Indes. « / G:-O2:N 53 M. d'ARGENVILLE , pl. 26. let. F & G. La pre= miere conque anatifere , fuivant cet auteur , qui eft un peu différente de lefpece à gros pédicule , eft appellée concha anarifera pediculata. Elle fe tient droite au fond de la mer , attachée à un petit pédicule far quelques plantes marines. La feconde conque ana- tifere, que lon nomme concha anatifera arboreftens , feu ramofa , ne différe de la précédente , qu’en ce qu'elle fe trouve en nombre fur des lithophytes ou au- tres plantes dures. M. Needham foupçonne que les conques anatiferes multiplient par une forte de végétation comme les polypes ; il en a trouvé fix ou fept jointes enfemble par leur extrèmité, femblables à des petits qui fortent du corps de la mere ; mais c’étoit peut-être des portions de frai qui fe touchoient & avoient pris leur accroif- fement, fans fe féparer les unes des autres. Il a ob- fervé une excroiffance bleue placée au - deflous du grouppe des cornes : ces excroiffances, vues au micro- fcope , ont paru être un fac membraneux rempli de petits globules bleus , d’une figure ovoide , & aflez femblable aux frais des autres poiflons. Le même auteur fait mention d’une autre efpece de conque anatifere , qu’il nomme aufli bernacle, & qui fe trouve attachée aux rochers & contre les vaifleaux : l’ani- mal eft renfermé avec fa coquille & fon pédicule, dans une autre coquille univalve, qui a laforme d’un cône tronqué : il reffemble aflez aux pue de mer, avec lefquels il eft aifé de le confondre. ONQUES SPHÉRIQUES ou GLOBOSÉES. Coquiiles univalves, qui compofent un genre que l’on appelle auffi tonne. Foyez Tonxes. CONSALMES ou MUSCLES. On nomme ainfi dans le Languedoc, fuivant Rondelet, des coquillages bivalves du genre des moules. Woyez Mouzs. CONTOURS. Ce font en terme de Conchyliolo- gie les fpirales ou les circonvolutions que forment les coquilles univalves autour de leur columelle. Le moi Tor 1 274 € ©) N contour peut aufli s'entendre , dans les coquilles biyai- ves, pour les bords de leur circonférence. CONTOURNÉE ou COQUILLE CONTOUR- NÉE. Terme fynonyme à celui de turbinée, & qui eft ufité par les anciens naturaliftes, pour exprimer les co- quilles élevées en fpirale , & dont les révolutions tour- nent plufeurs fois fur leur axe ou leur columelle. CONTRE-UNIQUE. Les Conchyliologiftes ap- pellent ainfi les coquilles qui ont la même refflemblance avec les efpeces auxquelles ils donnent le nom d’uni- ques, ou bouches à gauche. Les coquilles contre-uni- ques fervent pour être mifes en oppofition avec ces dernieres. Les efpeces les plus connues font la con- tre-unique buccin , la contre-unique limaçon ; la con- treunique du genre des murex , & la contre-unique vis-buccin. Les contre-uniques peuvent également fe rencontrer par hafard dans d'autres coquilles uni- valves. CONTRE-UNIQUE BUCCIN. C'eft lefpece que M. d’Argenville a oppofée à un buccin terreftre, nom- mé Punique , & que les Conchyliologiftes appellent la iitre jaune , ou l'yvoire. Voyez YvVoIRE. La véritable contre-unique buccin eft reconnue pour être l'unique buccin de couleur citron. Voyez UNIQUE BUCCIN. | CONTRE-UNIQUE LIMAÇON. On peut don- ner le nom de contre-unique aux efpeces de limaçons qui ont une parfaite reflemblance avec ceux qui ont la bouche à gauche; ce qui ne fe rencontre que très raremenñt & d'une maniere affez accidentelle pour don- net à-ces fortes de coquilles les noms d’unique & de contre-unique. L’efpece connue eft un limaçon com- ofé de fix.fpifes un peu bombées , de couleur fauve mêlée de blanc, & qui à affez de reffemblance avec l’efcargot ; ou le limaçon terreftre commun, fur-tout à Jégard de fon ouverture, quoiqu’elle foit comprimée. La lévre, quieft faillante au-dehors, cache l’ombilie en regagnant la columelle extérieure, S G'e"0 27$ CONTRË-UNIQUE VIS BUCCIN. Srrombus buccini-formis , novem fpiris exertis ; firiis undofis in longum duëis , apice obtufo , aperturé ellipricä infienis. Coquille univalve d’une forme renflée comme le buc- cin, & compofée de neuf fpires élevées, mais termi- nées par un fommet obtus, & moins effilées dans leurs gradations que les pires des vis. Toute fa furface ex- térieure eft à ftries longitudinales onduleufes, & fon ouverture ef elliptique. CONQUE & POULE ou POULETTE. Co- quille bivalve que les Conchyliologiftés appellent plus généralement anomie , ou térébratule. Voyez ANOMIE. COQUELUCHON DE MOINE. Concha cordia formis inæquilatera , rhomboïdalis , carinä anguflé, apicibus valvarum diduélis & roflratis ; quibuflam ftriis raris in latere truncato per longitudinem ftriata ; ex fufca rubefcente nebulata. Nom donné à une coquille bivalve du genre des cœurs en arche de Noë. Toute fa couleur eft rouge-brun ou canelle , excepté fur les bords des battans qui font blancs & nués de violet au-dedans. Les valves, qui font applaties vers l'une des faces latérales, repréfentent un cœur des mieux formés : elles font gar- nies de ftries fines longitudinales , traverfées par d’au- tresftries plus fines & plus ferrées. La furface intérieure de cette conque eft remarquable par deux efpeces d’ap- pendices latérales en forme d’oreillons. Sa longueur peut avoir quatre pouces fur trois de largeur. Elle vient des grandes Indes. M. Davirza, Cat. fvf. pl. 18. letr. W. pag. 357. art. 824. Un cœur des Indes, très rare, canelle dans le corps, blanc vers les bords , & teint de violet en- dedans, à carène fort oblongue , à valves applaties vers lune des faces latérales, qui repréfente un cœur des mieux formé, à ftries fines longitudinales accou- plées , traverfées d’autres encore plus fines & plus fer+ rées , & à larges avances, ou appendices intérieures gn forme d'oreilles, Cette coquille, dit fr td 1 176 . €: © provient de la vente de M. l'abbé de Fleury qui {4 nommoit coqueluchon de moine. COQUILLAGE. Terme générique qui comprend tous les animaux teftacées, dont le corps eft mol, fans articulation fenfible , dépourvu de fang, recouvert en tout ou en partie d’une enveloppe dure & folide que l'on nomme coquille, & à laquelle ces animaux font attachés par un ou plufieurs mufcles. Les anciens naturaliftes les appelloient poifflons qui n'ont point de fang, afin de les diftinguer des au- tres qui en font pourvus , pifces exangues aquatici, en grec évaua. Le mot coquillage , qui devient fyno- nyme aux expreflons latines, concha, tefla, teflacea , conchylium , offracoderma , ne doit s'entendre que pour le poiffon renfermé dans fon écaille, ou dans fa coquille, ou plutôt pour fignifier également & en même temps Pun & l'autre , puifque la coquille appartient à l'animal qui y réfide, & qu’elle lui fert d’enveloppe. Le plus grand nombre des coquillages ou des tefta= cées s’engendrent & fe forment dans lamer; mais il y en aauffi danslesfleuves,lesrivieres, les étangs,lesruiffeaux, les lacs, les canaux & dans les marais. On en trouve fur des rochers & fur différens corps étrangers. On connoît beaucoup de coquillages terreftres, fur-rout les efpeces qu'on ne trouve que trop communément dans les jar- dins, les parterres & les potagers, dans les vieux murs, dans les forêts, fur ies arbres, ainñ qu'à leurs racines, dans les ruines des vieux bâtimens & ailleurs. Les coquillages de mer , auff bien que ceux qui font for- imés dans les lacs & dans les marais d’eau falée, voi- fins de la mer, font regardés comme maritimes , & font les plus recherchés ; ainfi que tous les coquillages étrangers. - M. d'ARGENVILLE , pag. 24. rapporte de quelle maniere fe forment les coquillages de mer. Rien ne prouve mieux, dit l’auteur , la puiflance de l’auteur de la nature, que la formation fucceflive de fes plus petites parties. Ÿ at-il rien qui paroiffe plus vil que ë ONE. 277 Îles infedtes, les vermifleaux , les coquillages ; objets qu'on ne peut diftinguer, pour la plus grande partie, qu'à la faveur d’un microfcope ; rien cependant n’eft plus admirable que ces produétions ? Quelle diverfité dans leurs efpeces, dit M. d’Argenville, dans leurs fi- gures, dans leurs couleurs & dans toutes leurs parties? Quel ordre merveilleux dans la maniere dont ils font conftruits , dont ils vivent, & dans celle dont ils per- pétuent leur efpece ? C’eft ici où il faut dire avec Pline, cèm rerum natura nufquam magis , quam 1 minimis tota fit. Les phyficiens, qui ont parlé de la formation des poiflons à coquilles, ont fuivi le fenti- ment d’Ariftote & de Pline. Rien n'eft fi varié que leur opinion fur la maniere dont fe forment les coquil- Jages de mer, de riviere & de terre. Les coquillages, ajoutent M. d'Argenville, fe forment dans la mer, dans les fleuves, les rivieres , les étangs , les marais & les canaux; on en trouve même fur les rochers, fur des bois pourris & fur des produétions marines. Les terres, les montagnes & les fourerrains en fourniflenc aufh quantité. On a tiré de ces différens endroits , la divifion gé- néral que lon fait de tous les poiffons à coquilles, em coquillages de mer , en coquillages de riviere, & en coquillages de terre. | On comprend dans les coquillages de mer ceux qui ‘fe forment dans les lacs & dans les marais d’eau falé. Les anciens philofophes ont prétendu que les co- ‘quillages étoient formés du propre gré de la nature; les uns d’un limon plus bourbeux , comme les huitres; les autres d'un limon plus fabloneux , telles que les ‘autres coquilles. Ils ont ajouté que la formation des coquillages provenoit partie de leur gré, & partie ‘d’une cértaine faculté qui émanoit d’eux ou de leurs femblables. D’autres philofophes ont attribué leur origine à une ‘matiere corrompue, formée par le concours fortuit de quelques atômes, Ariftote ne s'écarte pas x fenti- 3} 253 ) C0 | ment , & ne détaille que trois genres de coquillages, auxquels il donne la faculté de s’engendrer de race, ar le moyen de certains gâteaux, comme celui des abeilles, lefqueis fe dérachent des coquillages , & que Jes anciens appellent favago. Les huitres, les buccins, les pourpres & les moules font de ces gâteaux qui font une efpece de frai, ou un amas d'humeur vifqueufe d'une nature femblable à la femence, & telle qu'en font les grenouilles. Aldrovandus dit que les coquil- lages, qui ne produifent point de ces amas d'humeur , croiflent de leur propre volonté. Il y a dans la mer, felon lui, beaucoup de parties terreftres remplies de vie : de cette concrétion, toutes les coquilles naïffent : _une portion de la terre fe durcit à l’entour , & fe forme de maniere, que le corps contient en-dedans les par- ties qui donnent la vie. Le même naturalifte attribue à un fel volatil , qui fe répand de la mer fur le rivage, ainfi qu'au bois pourri, la formation des coquiilages .qui croiffent fur les rochers , dans les ouvertures des vaifleaux échoués ou qui reftent long-temps dans le port, dans les fentes & troncs d'arbres , & dans les pieux enfoncés fur le rivage de la mer; c'eft dans ces endroits que l’on trouve les glands de mer & les con- ques anatiferes. Ce fentiment eft oppofé aux expé- riences ; & l’on. doit croire que ces coquillages marins doivent leur naïffance à un frai ou à une fe- mence portée dans ces parties de bois pourri & dans: les fentes des rochers. Le vent, qui tranfporte la fe- mence des végétaux, peut fe charger aufli de celle de ces animaux : le flot peut encore faire cet effet. La plupart des naturaliftes croient les poiflons à co- _quilles hermaphrodites, fondés fur ce que les limaçons s’accouplent avec les deux natures. Ils ont un corps cloi- fonné, felon d’autres, & un membre viril en forme de ver , lequel eft proche de la matrice, ou d’un ovaire rempli d'œufs. Colliforme aliorum infe&orum oviduëlui fimile , ejufiem quoque in cochleä vices fufti- . nere probabile eft , dit Swammerdam. EC x 0 279 Le buccin eft appellé ovipare, & a des œufs ren- fermés dans des gâteaux : tous les poiffons à coquilles fraient, ou font des œufs. Les germes des uns & des autres renferment aufli bien la matiere de leur con- que, quelqu'épaifle & quelque grande qu'elle de- vienne dans la fuite , que le germe d’un éléphant renferme ces offemens aufli énormes & aufli durs que nous les connoiflons. Cette efpece de gelée, par où les pholades commencent à fe former dans les pierres, fe trouve dans le frai, de même que la matiere qui les perfectionne enfuite. On fait que la coque de l'œuf eft réellement contenu dans le germe. Les germes des pierres, felon Tournefort, fe trou- vent renfermés dans le frai des coquillages, de même _ cette matiere dure & folide, qui eft deftinée à ormer les logemens des poiflons : ce naturalifte fup- pofe que ce germe eft une efpece de poudre qui fe détache des pierres & des métaux dans le temps qu'ils croiflent. « C'eft multiplier l'erreur, dit M. d'Argenville, que de croire aveuglément ce qu'ont écrit les anciens fur la génération des animaux à coquilles. On ne voit point que les teftacées faflent des œufs : ils répandent feulement une efpece de femence ou de frai qui forme des gâteaux , d'où naiffent leurs femblables : ainfi on ne doit appeller proprement ovipares que les coquil- lages terreftres, tels que les limaçons , les buccins, qui s’accouplent, font des œufs & les cachent dans la terre. L'expérience ne nous en dit pas davantage. L'huitre & la moule attachées en mafle, ou au rocher, la pholade dans fon trou, le gland & Ja conque ana- tifere attachés fur les bois des vaifleaux, n’ont aucune communication entreux , & ne laiflent pas, par le moyen de leurs gateaux, de produire leurs feinbla- bles. On peut croire que les autres teftacées font de même, fans en avoir aucune preuve qui fafle loi. La ftruure intérieure des coquillages eft bien dif- férente de celle des autres poiflons ; le ventre fuit la S iv 230 CE (O 9 bouche , dit Rondelet, ainfi qu'on le remarque dang le gofer des oifeaux. Ils ont dans la partie inférieure deux mufcles blancs femblables à des mammelles ou à des caroncules. Le sofier , qui eft double du ventre, s’allonge jufqu’à endroit des excrémens. La bouche, ainfi qu’un four , s’attache aux inteftins, & en conferve Ja chaleur. Comme ils font privés de fang , & que cette chaleur ne peut être que médiocre, l'humeur, dont ils font remplis, leur en tient lieu. Les turbinées ont cela de particulier, que les parties baffes de leurs coquilles prennent leur contour de la tête , & qu’elles remuent leurs ouvertures. En-dedans leurs coquilles font très égales & très polies, en-dehors elles font fouvent très raboteufes. Leur chair eft moins attachée à la coquille que celle de tous les autres poiffons; elle n’y tient que par un point au fommet. Les parties extérieures font ordinairement compofées d’une tête & de quatre cor- nes qui fortent, & qui rentrent comme celles des li- maçons. Îls portent par le même mouvement la nour- riture en-dedans : deux trompes, femblables à celle des mouches, leur tiennent lieu de langue : ces trompes en ont la figure , & font fi fermes, qu’elles percent de même que l'aiguillon des mouches qui perce la peau des quadrupedes. Les coquillages ont peu de parties extérieures, mais il faut avouer qu'ils font aufli exempts de plu- fieurs fonétions qu'on remarque ordinairement dans les autres animaux. Leur méchanique eft ajuftée à leur nature ftable , & même prefque immobile. Il y à lieu de croire que ces animaux ont des parties équivalen- tes au cœur, au foie & à la rate, qu'on dit leur manquer , parce qu'elles font imperceptibles. Ils n'ont point d'os , point de fang, & peu de différence dans le fexe. La nature, en donnant toutes ces parties aux autres animaux, les a formés plus parfaits. Peut-être les at-elle refufées aux coquillages pour les rendre moins lourds, & pour qu'ils aient moins de peine à fe remuer dans leurs demeures. 00 0 281 ” Les coquillages fe nourriflent des eaux qu’ils pom- pent, lefquelles contiennent des parties grafles, herba- cées. Îl y en a qui font carnaciers, tels que les pourpres qui percent les coquillages, & mangent de peuits poiflons ; d’autres qui aiment la chair corrompue , & peut-être les infectes marins. On voit des coquillages fortir & s'élever, pour refpirer fur la furface des eaux, tandis que les autres demeurent immobiles , & enfe- velis dans le limon. Les lépas , qui fontattachés aux rochers, fortent de leur place, pour aller chercher l'aliment. Les oreilles de mer vont paître dans les beaux jours, fur-tout pen- dant Ja nuit. Les buccins fortent de l’eau pendant Yété ; on les voit paître l'herbe, & au rapport de plu- fieurs voyageurs, ils montent fur les branches plian- tes des arbres, dans l’île de Caïenne. On fait qu'il y a des coquillages, qui vont chercher leur nouiriture, comme il y en a qui font fixés dans la mer. M. d'Ar- genville rapporte que l’on a remarqué que les co- quillages avoient les parties renverfées, & la bouche prés de la terre; qu'ils prennent de cette maniere des alimens par en bas : & leurs excrémens appellés papaver fortent par en haut. C’eft une grande queftion , dit le même auteur, à agiter, de favoir fi tous les animaux à coquilles ont un mouvement progreflif. Ariftote diftingue les poif- fons à coquilles qui fe meuvent, d’avec ceux qui font immobiles. Il dit, faliunt peëtines. Les nérites font réputées avoir le même mouvement. Les cames, les pourpres , & les turbinées, dit Rondelet , tournent en rond dans la mer ; elles prennent leur mouve- ment du côté droit , non du fens de leur entortillement, ou clavicule , mais dans un fens contraire. Columna, dans fa préface , dit que la plûpart des turbinées font déclarés fe donner du mouvement, & ferpenter ainfi que les fabots , les buccins & les vis. On connoît le mouvement du nautile, & fes différentes évolutions qui le fait appeller le voilier. Les buccins, les vis, 282 C0 0 les pourptes, les murex, les cornets, les rouleaux, les tonnes, & les porcelaines, rampent fur une bafe charnue, & ne laiffent point de faire du chemin. Le lépas parcourt les rochers, pour s’y attacher. On a calculé fa marche , la montre à la main : un de ces animaux a avancé pendant une minute, huit pou- ces de long ; & fans les petites paufes qu’ils font dans leur courfe, & qui la retardent, cela pourroit aller à un pied. Il y a des coquillages parmi les bivalves, ui ont un mouvement progreflif: les couteliers s’en- oncent jufqu’à deux pieds dans le fable de la mer , & reviennent perpendiculairement à la furface. Les cœurs ou boucardes ont une marche finguliere ; elle fe fait par le moyen d’une jambe qu'ils allongent & retirent fucceflivement ; ainfi en réitérant le même mouvement , ils continuent leur marche. Les cames, par le moyen de leurs trompes, peuvent manœuvrer, mais fans fortir de place ; quelquefois elles font for- tir un tuyau, quelquefois deux dans l'intention de prendre de l’eau. Il n’y a que les huitres & les mou- les, foit en mafle ou folitaires , auxquelles ont peut refufer un mouvement progrefhif; comme ne fortant jamais de leur place. Les multivalves | dit M. d’Argenville, privées de mouvement , font les glands de mer, les pouces- pieds , les conques anatiferes : la pholade n'a qu'un mouvement progreflif, qu'il appelle fédentaire. L’of- cabrion fuit la marche du lépas. Les coquillages, qui vivent fous le fable ou dans la boue , pourroient s’ap- peller , dit M. d’Argenville, les coquillages à tuyaux, parce qu’ils en ont un ou deux charnus, plus ou moins longs, felon que ces animaux s'enfoncent plus ou moins dansle fable. C’eft par ce moyen qu'ils fe con- fervent une communication libre avec l’eau qui eft au- deffus d’eux. Les gros poiffons à coquille font la plu- part attachés les uns aux autres , tantôt fur des pierres, tantôt fur des cailloux, fouvent au fable même ; une glu , qui fort de leur corps, fait toutes ces liaifons; Ce 0 \0Q 283 d'autres ont de grofles pattes pour fe cramponner. y en a qui fe fervent de leurs langues pointues & tranchantes, pour s’enfoncer dans la vale & dans le fable : ce point d'appui fait que ces poiflons réfiftent à la violence des flots de la mer. M.2E RE au MUR adonné fes obfervations fur lad- héfion , ou les différentes manieres dont plufeurs co- quillages de mer s’attachent enfemble aux pierres, & les unes aux autres. Comme il y a des animaux qui ne font attachés que quand ils le veulent, ou du moins parce qu'ils femblent lavoir voulu , c'eft ce que l'au- teur appelle adhéfion volontaire ; telle eft celle de l'œil de bœuf, des moules de mer, des pinnes ma- rines & des pétoncles. Il y a d’autres animaux, qui malgré qu'ils en aient, fe trouvent fixés; c’eft alors l'adhéfion involontaire; telle eft celle des glands de mer, des pouce-pieds, des conques anatiferes & des vers à tuyaux. M. DE REAUMUR a fait un mémoire fur le mou- vement progrefhf des coquillages & fur leur adhéfion, inferé dans ceux de l'académie des fciences, année 1720, page AS. La ftruéture des parties intérieures des coquillages, +2 regarde lanatomie , a été traitée , dit M. Adan- on, par plufieurs auteurs célébres, tels que Ha- der, dans fon examen anatomique d’un coquillage ter- reftre : Examen anatomicum cochleæ terreftris domi- portæ ; Heyde , dans fon anatomie de la moule ; Lifter , dans fes obfervations anatomiques , qui con- -cernent premierement les limaçons terreftres & les limaces : en fecond lieu les buccins de mer & d’eau douce : Exercitatio anatomica, prima de cochleis terref- tribus € limacibus : altera de buccinis fluviatilibus & marinis ;Swammerdam, dans fon traité intitulé Bi- blia nature ; M. Mery , fur la moule d’érang , mémoire de l’académie , année 1710. MM. Tournefort & Du- verney , dont les manufcrits font dans les regiftres de l'académie. On fçait, dit M. Adanfon, que M. Du- 2984 né + Rte, verney avoit trâvaillé avec un foin particulier, l’ana- tomie des coquillages : il feroit à fouhaiter que fes ouvrages fur cette matiere fuflent rendus publics ; nous y trouverions , fans doute , beaucoup d’éclaircifle- mens & d’obfervations neuves, qui feroient égale- ment honneur 2 la nation & à la mémoire de ce cé- lebre anatomifte. La ftruéture des parties internes des animaux à co- quilles, leurs fonétions , leurs ufages , &c. font , pour la pläpart, fi difficiles à déterminer , fur-tout dans les bi- valves , que les auteurs ne fe font prefque jamais ac- eordés dans les noms & les ufages qu'ils leur ont at- tribués; le petit nombre même, qu’ils en ont déterminé, fouffre encore des difficultés, & laifle bien des chofes à defrer. C'eft pourquoi M. Adanfon fe borne aux feules parties extérieures de l'animal à coquille ; fça- voir, celles que la vue & le toucher font appercevoir & reconnoître facilement fans le fecours du fcalpel ana- tomique. M. Adanfon diftingue vingt parties dans les animaux teftacées , qui font , la tête, les cornes , les yeux, la bouche , les mâchoires , les dents , la trompe, le col, le corps, le pied , le manteau, les trachées, les ouies, l'anus, le cœur , les mufcles, le fexe & les parties de la génération, les œufs, les filets & les fils. Voyez ces articles dans l’ordre alphabétique. M. D’ARGENVILLE, pag. 43. chap. 4. fait men- tion de quelle maniere fe forment les coquillages d’eau douce. La mer, dit l’auteur , d’après Rondelet , par La qualité & la force de fes eaux , fournit des co- quillages plus grands & plus beaux, que tous les fleu- ves , les rivieres & les lacs pris enfemble: longe pluræ 6 majora in mari, quam in fluvius , vel lacubus gi- gruntur oftracodermz: cujus re caufam fepè alas marinæ aquæ vi tribuimus. Les auteurs ont fort peu parlé des coquillages d’eau douce. Ils fe font contentés, dit M. d’Argenville , d’a- vouer qu'il y avoit des moules , des tellines & quel- ques limaçons. Lifter a plus étendu leurs genres ,.en En Q :8$ parlant des fluviatiles qui fe voient dans fon pays. Que ne trouve-t-on point, quand on confulte la nature? Différentes recherches faites fur les eaux, & plufeurs pêches ont fait découvrir a l’auteur de nouveaux genres On comprend toutes les efpeces de coquillages d’eau douce , fous le nom de coche fluviatiles. Il a'importe, dit M. d'Argenville , qu'ils fe trouvent dans les rivie- res, les fleuves, les lacs ,ou étangs, dans les marais, ou canaux. Îl faut cependant difüinguer les coquiiles roulées, que les torrens amenent des montagnes voi- fines, & qui, quoiqu’elles fe srouvent dans les eaux douces , font originairement marines. Îl ne faut pas confondre parmi les coquillages fuviatiles, ceux que Fon pêche dans les lacs, ou les marais d’eau faiée, qui font regardés comme des coquillages marins ou mari- times, étant dans le voifinage de la mer. Les auteurs appellent ces derniers, conchæ fagni magni, lacufires, paluftres. Les fleuves & beaucoup de ruiffeaux engendrent de petits coquillages , dit Rondelet, qui font Émblables à ceux de terre. Îls ont, comme eux , des cornes , plus courtes , à la vérité ; mais plus larges, en forme de nà- geoires ; leur coquille eit plus longue , finiffant en pointe , ce qui les pourroit faire nommer, dit M. d’Ar- genville, fuviatiles épineux. On trouve dans les grands Beuves , dans les rivieres & dans les lacs, des coquil- lages femblables à ceux de la mer; mais on ne peur rapporter leur origine au fel ni au nitre; les eaux douces en font exemptes; elles font cependant rem- plies de quelques parties falines, propres à la végé- tation, ainf qu'à la fermentation. L'origine des co- quillages fuviatiles, ainfi que ceux de mer , n’eft dûe u'à la multiplication de leur efpece ; ce qui eft au- jourd’hui fufhfamment prouvé contre le fentiment des anciens & de quelques modernes. La multiplication des coquillages fe fait en plufieurs manières ; les uns s’accouplent & font des petits tout xivaus: on les appelle vivipares : les autres pondent 286 CH'OAUN des œufs, & font nommés ovipares : d’autres enfin font des glaires baveufes ainfi que les autres poiflons. De ces glaires fécondées par l'humeur prolifique que le mâle y répand, & échautfées par lardeur du foleil, il en fort des œufs , qui éclofent dans la fuite. Les li- maçons d'eau douce font réputés vivipares par Ploot & par Lifter. On croit les buccins amphibies.Les pa- . telles ou les lépas ont été vus accouplés à la fin du mois de feptembre. Les conques fphériques font des œufs, ou bien jettent une femence qui s'attache aux herbes, & qui eft femblable à celle des grenouilles. Lifter dit u'il a obfervé, fur les côtes d'Angleterre, les cornes Abiron dans le coiït, vers le milieu du mois de fep- tembre. Elles ont cela de particulier, qu’elles fortent & fe montrent dans l'eau, hors de leurs coquilles: elles jettent de plus, par leur falive, une humeur qui teint en vermillon. On trouve une efpece de corne d'Ammon au fond de la riviere des Gobelins. Il eft à préfumer que les vis, les fabots, les nérites, & tous les genres qu'on pourra découvrir , font conformés de même que tous les autres coquillages. Ils ont tous les parties néceffaires pour faire leurs femblables ; quelques-uns font ombiliqués , les autres ne le font pas. Les moules d’étang fe produifent d’elles-mêmes , indé- pendamment de laccouplement d’un autre animal de leur efpece , à la différence des autres hermaphrodites. Leur femence fe répand fur leurs œufs à la fortie de Fovaire. Ces œufs fe rendent dans l'anus & éclofent au printemps. On ne doute plus, depuis M. de Réaumur, du mouvement progreflif des moules, pour fe ren- contrer & frayer, quoique plufieurs les croient andro- gynes. Les moules de riviere font beaucoup plus pe- tites que celles d’étang. Les coquillages fluviatiles mangent des petits poif- fons , & plufieurs vont paître. Les moules vivent d’eau, & dans leur traînée, mangent du frai de poiffons : il y a tout lieu de croire que les autres coquillages vivent de la même manjere : on leur donne pour soute fen— @G «© @ 287 facon , celle de l’ouie, Il y a tant de conformité en- tre les coquillages de mer, & ceux de riviere & de terre , qu'on peut appliquer à ces derniers, ce qu'on a dit des premiers ; mais les compartimens des fluvia- tiles ne font point à comparer avec ceux des coquil- lages de mer, La foibleffe de leur couleur vient du dé- faut des parties faïines & nitreufes ; ce qui rend ces coquillages mal fains, peu propres à manger , fur-tout les moules , dont la chair eft dure & indigefte. Ron- delet veut même qu’elles donnent la fiévre. Parmi les coquillages de riviere , il y en a qui ont des fpirales, des cannelures, des boffes, des pointes, des tubercules, mais en petit nombre: les vis forment plufieurs tours ; Die font à étages , avec de petites pointes. outes ces remarques ne femblent point avoir d’au- tres principes que ceux qui ont été établis pour les coquillages de mer. Quoique la terre foit moins propre à former des coquillages que la mer , dit M. d'Argenville , Lif- ter croit néanmoins que les coquillages de terre éga- lent ceux de la mer, s'ils ne les furpaflent. Il range, pour le prouver, la plupart des limaçons & les petits buccins marins, parmi les terreftres , de maniere qu'il y a plus des trois quarts de ces coquillages qui font marins , & il en convient lui-même, ou qui viennent des eaux. Les coquillages terreftres font tous univalves, ou operculés; on n’en connoît point du genre que l'on nomme en général bivalve ; au lieu que les coquilla- ges aquatiques fourniflent des univalves , des opercu- lés & des bivalves. M. d’Argenville diftingue deux fortes de coquilia- ges terreftres; fçavoir, les coquillages vivans & les morts. Les coquillages vivans font tous les animaux à co- uille , qui fe trouvent dans la terre , fous les ruines js vieux bâtimens, dans les jardins, & dans les fo- rêts. Les coquillages morts fons ceux qui font de 258 CO venus fofliles ou pétrifiés. Voyez à l'égard de ces der= niers, le diétionnaire des fofliles de M. Bertrand. M. d’Argenville fubdivife les coquillages vivans er ceux qui font couverts d’écailles & ceux qui font nuds. Il ne connoît que quatre genres de coquillages terref- tres vivans , ou animaux vivans couverts de coquilles; fçavoir , le limaçon à bouche ronde , la nérite, les buc- cins & les vis. Les animaux vivans, qui font nuds , fe réduifent à la feule limace. Ce qui a donné occafion à l’auteur pour former cette divifion, c’eft apparem- ment parce que le limaçon , formant le genre le plus nombreux que l’on connoifle parmi les coquillages terreltres , eft habité par un animal très reffemblant à celui qui eft connu fous le nom de la limace. La dif- férence qu'il y a entre les limaçons & les limaces, c'eft que les premiers, qui font des teftacées, ont une coquille dans laquelle ils peuvent fe retirer entiere- ment, & dont ils font fortir la partie antérieure & inférieure de leur corps, lorfqu'ils veulent marcher, emportant leur coquille avec eux ; au lieu que les li- maces ont le corps nud ou dépourvu totalement de coquille. M. d'Argenville rapporte les différens ufages que lon peut faire des coquillages , d’après plufieurs na- turaliftes : les uns font bons à manger, comme les moules, les huitres , les cames, les lépas, & les lima- çons , &c. Les autres ont diverfes propriétés mention- nées dans ce giétionnaire. Les coquillages étoient fort en ufage dans les re- pas des Romains, qui connoifloient jufqu’à quel point ils excitoient à la volupté. Aldrovandus, de Teflaceis, lib. 3, dit que les coquillages aiguifent l'appétit, & qu’ils failoient le principal ornement des feftins chez les Romains : menfarum pracipua ornamenta & gule incitamenta, Cet ufage des coquillages, devenant abu- fif, fut défendu par une loi, felon le témoignage de Séneque, Lib. 14, epifl. 1. Lex fcauri & populi cenfo- zum fuit, conchyliorum ufum prohibens çcœnis pa ez erenta E © © 289 ferentt pœnas perfcribens. Varron donne la maniere d'engraifler les coquillages pour les rendre plus agréa- bles au goût. COQUILLE ou TEST ; concha vel tefla. C'eft une matiere dure & folide, qui fert d’enveloppe , de couverture & d'habitation à des animaux mous, fans os, fans arrête , ni fang , ni articulation, appellés co- quillages ou teftacées ; dans laquelle coquille ces ani- maux font plus ou moins renfermés. Les coquilles font des efpeces d’écailles , dont la fubftance eit en général pierreufe , argilleufe , quel- quefois cornée & plus ou moins émaillée. Ces fortes de tiflus ou de tefts font minces ou épais , opaques ou tranfparents par différentes gradations. Les coquilles, que les Conchyliologiftes confiderent comme la robe des teftacées , préfentent une diverfité fi étendue dans tous fes genres, dans les différentes efpeces & toutes leurs variétés , qu'on trouve très ra- rement deux coquilles de la même efpece parfaitement femblables. Il y a toujours de la différence dans Le vo- lume, dans les couleurs, les taches, & quelques mar- ques particulieres; au lieu que les animaux qui les ha- bitent font, dans leurs genres , à peu près les mêmes, comme dans les limaçons, les vis, les porcelaines, les rouleaux, les cornets , les huitres, les moules, &c. Les coquilles n'ont aucun mouvement d’elles- mêmes ; elles font totalement externes à l'animal , & paroiflent lui fervir uniquement d’enveloppe & de dé- fenfe contre. les frottemens & le choc des corps étrangers. Les mufcles & les différens cartilages, qui attachent le teftacée 2 la coquille, fervent de moyen pour entraîner fa maifon ou fon étui avec lui. Le grand nombre d’objets très variés, Fr nous pré= fente la Conchyliologie, prouve la néceflité d’avoir re- _ cours à un ordre méthodique pour les diftinguer cha- cun dans les clafles & les genres dans lefquels la na- ture même paroît les avoir confinés, les moules avec des moules , les hwtres avec les huitres, les limaçons Tome I. 298 C © ‘Q avec les limaçons , les porcelaines avec les porcelaines, &c. & de réunir enfin les efpeces qui ont entrelles le plus d’analogie, quant à la coquille & quant à lani- mal qui l’habite. Pour y parvenir les anciens ont com- mencé à leur donner des noms génériques, & quel- quefois fpécifiques , après avoir diftingué les coquilles de mer , de terre & d’eau douce. PzrxE a donné le nom de teftacée aux coquilles, pour ne les point confondre avec les cruftacées & les zoophytes. Ce naturalifte, ainfi que Diofcoride, Athé- née , Belon, Rondelet, Aldrovandus , Gefner , Jon- fton, Lifter, ont divifé les coquilles , en univalves, en turbinées & en bivalves. Voyez ces mots. RONDELET , de Teflaceis, a compris dans le pre- mier livre , les lépas, l'oreille de mer, les tellines, les cames, les peignes, les conques, le gland de mer, les huitres , Les /o/enes ou manches de couteau , les mou- les , la dail pholade , la pinne matine, & les jambons. Le fecoad livre contient la pourpre , les rochers, les apotrhaides , les buccits, le conchylium , les turbinées, comme plufieurs buccins à clavicule élevée, les vis, les turbinées pentedaëtyles & teffarodaétyles ou mu- rex ailés à pattes, Les toupies ou fabots , les nérites, les limaçons, le cylindre , les conques de Vénus , ou ro- chers de Mutieu en France , les porcelaines & les lima- çons ombiliqués. Ce naturalifte a rangé à la fuite, les vers & les vermifleaux à tuyaux, entrautres, les an- tales & le pinceau de mer. Woyez ces mots. _ Ilconvient de remarquer que Rondelet fait mention du nautile papyracée , que l’auteur a mis à Ja fuite des oïffons mous, comme la feiche , & qu'il nomme cette coquille , le polype teftacce. Voyez NaurTize PA- PYRACÉE:. ALDROVANDUS, de Teflaceis , s'eft infiniment plus étendu que Rondelet fur les coquilles qui font comprifes dans tout le troifiéme livre. En faifant mention de leurs différentes étymologies , de toutes leurs fenfations, de Jeurs mouvemens , de leurs générations & multiplica= eo 0 39 tions, des différens endroits où on les trouve, des auteurs qui en ont écrit , des différens ufages que l'on en fait ,& que Pon en peut tirer, foit pour manger, foit dans la médecine , & de leurs propriétés ; enfin tout ce qui peut fe rencontrer dans leurs genres , leurs différences, dans leurs figures & leurs natures , &c. Ce naturalifte rappotte les différentes efpeces dans l'ordre fuivant: fcavoir, les nautiles minces & épais, les dentales , les pourpres, parmi lefquelles fe trouvent deux murex à pattes, les buccins, les rochers marbrés, & autres mus rex, les aporrhaïdes , les conchylium , les coquilles tur- binées , les cafques, les fabots , parmi lefquels fe trou- vent deux grands cornets ; fçavoir , le tigre & une ef: pece de {péculation dépouillée, & un grand nombre de vis, les turbinées à tubercules que l’auteur nom- me turbines muricati, les turbinées pentedaétyles & teffarodactyles , les turbinées unies qui fe rencontrent dans les éponges, les toupies ou fabots , les nérites, les limaçons, ceux qui font oinbiliqués, échinopho- res & cylindriques , & les ourfns ; les conques ftriées ou les cœurs, les conques épineufés , les conques lon- gues , & les petites conques, les cames, les huitres, les peignes , les moules, les tellines, les glands de mer , les pholades , les manches de couteau, les pin- nes marines, les jambons, & les conques anatiferes. Aldrovandus fait mention enfuite des univalves , qui font les lépas , les oreilles de mer , les porcelaines, deux gondoles mamiliaires qu'il nomme conques per- fiques , le pinceau de mer, les vers à tuyau , les antales & les vermifleaux. RomPxivs,naturaliftehollandois, fous le nom du- quel paroît un volume z#-folio , Re par Schein- voël , phyfcien , avec des figures aflez bien gravées dans trente-trois planches, qui repréfentent les co- quilles difpofées dans un certain ordre, à quelques efpeces près, diftingue les univalves & les bivalves. La Conchyliologie doit à Rumphius la plus grande partie de fa nomenclature, rapportée dans les langues 1} 292 CG © latine, hollandoife, étransere ou barbare & mafa< bare. Voici l’ordre méthodique en général de notre Conchyliologifte. Les nautiles des diverfes efpeces, les limaçons à bouche ronde , les fabots, les nérites que l’auteur nomme en latin cochlea valyara five femi- lunares , les cafques , les rochers branchus ou à rama- ges, murices ramofi, ou les pourpres, les fphériques ou globofes, les buccins, les vis, les volutes , les añlés, les porcelaines & Îes cylindres. Rumphius termine cette claffe par les lépas, les oreilles de mer, les dentales, les tuyaux & les glands de mer. Les bivalves, que Rumphius appelle en latin conche bivalyvie | comprennent les cames, les peignes & les pétoncles ; les tellines, les folenes ou couteliers, les moules, les pinnes marines & les huitres. GUALTIERI, médecin aFlorence , a rangé dans un ordre méthodique les coquilles de fa collection dans un volume grand 7-folio, repréfentées fur cent dix lanches. Ce Conchyliologifte, qui a formé un plan très fyftématique dans cette méthode, diftingue les coquilles par le nombre de leurs ouvertures ou de leurs cavités , en fe fervant des termes de 7onotoma , diroma , polytoma, préférablement à celui des pie- ces de la coquille; ce qui forme trois clafles équiva- valentes aux univalves, bivalves & plurivalves ou mul- tivalves. Ces trois clafles forment cinq parties qui fe divifent par d’autres clafles lefquelles compofenr beaucoup de feétions; & c'eft de toutes les différentes feŒions que font émanés en dernier lieu tous les gen- res de coquilles ou teftacées. Gualtieri commence fon fyftême parles teftacées ter- reftres & fluviatiles, que l’auteur appelle en général teffa exothalaffibia, C'eft-a- dire , coquilles qui font étrangeres aux limaçons de mer, ou les teftacéesnon maritimes à fçavoir , les limaçons terreftres, lefquels comprennent quatre genres dans la premiere clafle de la premiere partie , ainfi que les fabots, parmi lef- quels fe trouvent pluñeurs vis & l'aveline; dans lg S'0 "0 293 feconde claffe de la premiere partie font le lépas flu- viatile , le genre du limaçon fluviatile & celui de la nérite pour la premiere fe€tion : dans la feconde fec- tion de la même claffe, les buccins & les vis que’ l’au- teur nomme zsurbines , les fabots. Les moules d’eau douce forment la troifieme feétion de la feconde claffe de la premiere partie. Gualtieri continue fon fyftême par les coquilles de mer, en commençant par les lépas ou patelles : fça- voir , ceux dont les bords font entiers, patella limba éntegro ; les patelles à bords déchirés, patelle limbo laciniato ; les efpeces dont le fommet eft percé, pa- telle vertice perforato ; les patelles à fommet contour- né, patella vertice intorto; & une efpece finguliere qui eft chambrée, & que l’auteur avoue avoir été tranfpofée parmi les oreilles de mer 3; patelle ffrutturä pecu- diari donate , qui font renfermées dans la premiere fec- tion de la premiere clafle de la feconde partie. La feconde fe&ion de lapremiere claffe dela feconde partie comprend le tuyau de mer , qui forme trois gen= res: fçavoir , le premier qui eft regulierement con- tourné ou tortillé, cubulus marinus regulariter intor- tus (ce font les efpeces appellées le pinceau de mer, larrofoir , les dentales , les antales, &c. ) Le tuyau vermiculaire irrégulierement contourné , tubulus ma= rinus irregulariter intortus vermicularis ; parmi ces ef- peces fe trouvent la /calata , & le tuyau vermiculaire contourné , chambré ou à cloïfons, cubulus marinus ir= regulariter intortus vermicularis concameratus. Lapremiere fe&tion de la feconde claffe de la feconde partie comprend les coquilles que Gualtieri appelle en général, les efpeces entieres non turbinées dont la ftruêure intérieure rentre fur elle-même & difparoît plus ou moins; ce qui forme plus ou moins de révo- lutions internes. Ce Conchyliologifte diftingue celles qu'il appelle en latin cymbium & nux marina, qui for- ment deux genres , (la premiere eft le nautile papy- facéc:) teff& marine integre non turbinata , que im- T ii 94 E © ternam fabricam magis minüfque in fe colligunt, € lerumque occultant : vafculofe, Ceft-à dire , les co- quilles dont l’ouverture ou la concavité repréfente un vafes Le troifieme genre de la même feétion eft com- pofé par les porcelaines qui font diftribuées en cinq autres genres , porcellane. Les nautiles épais ou na- crés, les ammonies, & des efpeces de tuyaux cloi- fonnés & à fiphon que Gualtieri appelle orthoceras , les cornes droites. La premiere feétion de la premiere claffe de la troi- fieme partie concerne les cornets ou les volutes coni- ques que Gualtieri nomme les limaçons allongés à lévre & à bouche droite , ainfi que les rouleaux ou volutes échancrées ou les olives , cochlez marina lon- ga ore, labüis reitis. La feconde feétion de la même claffe & de la même partie renferme les rouleaux ou vo- lutes cylindriques appellées les limaçons de mer allon- gés en forme de poire ,cochlea longe marinepyriformes, lefquels forment quatre genres ; entr’autres les efpeces univalves, que les autres Conchyliologiftes mettent au rang des murex & des conques fphériques, comme les rochers appellés lard , murex à dents de chien, la fi- gue, la tafle de Neptune, les foudres ,les mufiques , les hériflons , les gondoles mammillaires nommées 1a barpe , la couronne d'Ethiopie, &c. Dans la premiere feétion de la feconde clafle de la troifieme partie, on trouve les pourpres que l’auteur appelle les limaçons à canal droit & en forme de bec ; cochiea marina canaliculate reëta, [cilicet purpure rec- tirofre & cochlea canaliculata reëta tenuior ; comme les maflues d'Hercule, la tête de bécaïle & les bécafles épineufes. La feconde feétion de la même clafle préfente un grand nombre d’univalves diftribuées dans fept genres, armi lefquels on voit des buccins, des murex; fes aîlés à lévre déchirée , les gueules noires, les tourte- relles , les aîles d’ange, des lambis, des faufles mi- tres, les fcorpions & d'autres murex à pattes, des us | | "0 295 rex à dents de chien ; le dragon, la grimace, plufieurs pourpres rameufes, comme la brülée, la rôtie, lef- pece à pattes de crapaud , les cafques-tonnes , les caf- ues murex , & la grande tonne cannelée. Gualtieri appelle le premier genre des limaçons à canal courbé en dedans , cochlea canaliculata introrsèm incurvata : le fecond genre, le limaçon ordinaire à canal courbé en dehors ; cochlea canaliculata extrorsèm incurvata vulgaris : le troïfieme genre le murex: le quatrieme genre comprend les aporrhais, où murex à pattes : le cinquieme genre les pourpres à bec recourbé, pur- pura curviroffra : le fixieme les limaçons ombiliqués en forme de cafque, cochlea caffiaifermes umbilicare : le feptieme genre, caffida. La premiere feétion de la troifieme claffe de la troi- fieme partie fait mention des coquilles que Rum- phius nomme en général les petits buccins , parva buc= cina , lefquels compofent fix genres, dont les efpeces entrautres font celles que les Conchyliologiftes appel. lent ivoire , la tonne cannelée à tubeïcules , la bou- che de lait, le petit rocher, le ruban terreftre , vis- bu:cin, & un buccin de Caïenne d’un beau volume, nommé la perdrix rouge, &c. La feconde fe&tion de la même claffe concerne les buccins de la grande efpece, buccina majora, qui for- ment quatre genres : fçavoir , la tulipe, le tapis de Perfe, le buccin du nord, le murex contre-unique, plufieurs conques de Triton, plufieurs buccins appla- tis , le buccin triangulaire, la culotte de Suifle, la conque perfique à tubercules , la tonne de vive-arrête, la tonne bouche double , la mure, la perdrix, la vraie conque perfique , le petit buccin épineux , &c. La premiere feétion de la quatrieme claffe de la troifieme partie , comprend les coquilles faites en vis à bouche ouverte par le haut , ffrombi ore fuperits aperto; elles forment fix genres , qui font compofés par les efpeces nommées la cardinale, la tour de Babel, les fufeaux, la quenouille , les rochers à ae d'oie, iv 296 C O Q ou à ail: de chauve-fouris; les minarets, {a mitre, fa thiare, &c. La LDIE fe&tion de la même claffe fait mention de trois autres genres que Gualtieri appelle ffrombz inLegri : fçavoir, entrautres le rocher françois, le grand murex noir à eut de chien , & l'oreille de Mid Dans la premiere DOM de la cinquieme claffe de la troifieme partie, font compris les genres que Gual- tieri appelle les coquilles turbinées vertes. turbines aperti, lefquelles compofent cinq gentes ; ce “font plu- fieurs vis nommées l’aleine , les chenilles, la buire, les aiguilles & d’autres. La feconde feétion de la même claffe contient d’au- tres vis, comme la vis à prefloir, l'aiguille blanche, Poalant en maïllot, la faufle Jcalata, &c. que Gual- tieri appelle les turbinées entieres , turbines integri , & dont il a formé trois genres. Les coquilles, que Gualtieri nomme en latin trochz, les toupies, compofent deux genres qui terminent la cinquieme claffe :fcavoir , les culs de lampe ou boutons de Chine, le télefcope & plufieurs fabots. La fixieme clafe de la troifieme partie , fection pre- miere : les limaçons de mer courts & proportionnés , cochlea marine breviores proportionate , forment trois genres ,cochlea trochiformis , terreffriformis , & cochlea marina Dale Dansle premier fontdes efpeces queles Conchyliologiftes nomment le toît chinois , l'épéron, le cul de lampe à bafe concave, & plufieurs burgaux de la petite efpece. Dans le fec a genre, qui comprend les limaçons dela forme de l’efcargot terreftre , fe trou- vent le “burgau à peau de ferpent , dit la princefFe ? plufieurs bouches d'argent , un limas rubanné ou à peau de ferpent , une grande & belie nérite= bigour- neau, & Fetes petits limaçons de différens genres. Le OH AE genre repréfente des fabots comprimés, comme le cadran , la molette d'éperon & plufeurs petites faufles lampes. La feconde feétion de la même partie & de la même CG 70:70 297 claffe contient les limaçons que Gualticeri confidere comme n'étant point proportionnés, mais courts com me les précédens , cochlea marina breviores non pro- portionate , lefquels compofent quatre genres: fçavoir, les nérites, les limaçons ombiliqués ou les natices, & les limaçons plats, zerice cochlea umbilicata & cochlez plana ; ces derniers font la pie, un burgau dépouillé , les dauphins à pattes & fans pattes, & plufieurs lampes friées. Les oreilles de mer forment le quatrieme genre, aures marine. La troifieme feétion de la fixieme claffe de la troi- fieme partie, qui eft en forme de fupplément, ren- ferme les opercules qui compoñent deux genres: fça- voir l’opercule teftacée ou pierreux , des limaçons de mer , & l’opercule corné ; operculum cochlearum mari- narum teffaceum , & operculum cochlearum marinarum corneum ; ces derniers font des opercules de buccin & de pourpre. Gualtieri termine les univalves par les opercules , qu'il appelle monotoma. Voyez le mot OPERCULE, & toutes les coquilles univalves énoncées dans le fyftême de ce Conchyliologifte. La premiere feétion de la premiere claffe de la qua= trieme partie commence par lesbivalves que Gualtieri nomme d'roma & en général conche : fçavoir, les con- ques marines qui ont des boutons bien fenfibles à la charniere & recourbés direétement , conche marins notabiliter umbonate & reéà incurvata , qui forment trois genres , dont les efpeces font des cames, descœurs de la Méditerranée , le cœur voluté, plufeurs autres boucardes , les cœurs épineux, & la conque exotique que Gualtieri appelle en général concha cordiformes aquilatere. La feconde feétion de la même claffe contient les conques équilatérales ou à côtés égaux, à valves égales, à charniere peu prononcée , ou avec des boutons légers ou médiocres & direétement recourbés , conche maringen valyis aqualibus aquilatere , mediocriter vel leviter po bonata ,& reëta incuryata, Ces coquilles compofent 235$ EG quatre genres ; favoir ceux que Gualtieri appelle les aques épaifles, concha craffa ; dont les efpeces font nommées par les Conchyliologiftes , la furie, la came feuille, le peigne fans oreilles , &c. qui forment le pre- mer genre. Le fecond, peéfen tenuis , le peigne mince, comme la fole , le manteau ducal, & plufeurs péleri- nes. Le troifiéme genre regarde le pétoncle, pecfuncu- lus qui font les she connues , les unes épineufes ou tuilées, & les autres fans oreillons. Le quatrieme genre repréfente plufieurs cames rondes ftriées , parmi lefquelles fe trouve la corbeille orientale , concha pec- tzmiformis aquilatera à cardine ad oram magis con- tratfa. La troifiéme feétion de la même clañle forme deux genres appellés, par Gualtieri, les conques- marines à valves égales, équilatérales, à charniere compofée de boutons bien marqués & recourbés obli- quement. Conchæ marinæ valvis æqualibus , æquilate- ræ , notabiliter umbonatæ 6 obliqui incurvate. Les ef- peces font des diverfes cames bombées , ridées ; la ca- me chagrinée, la conque de Vénus à pointes, une efpece de gourgandine , &c. La quatriéme fe@tion de la même clafle compofe deux genres, qui font les conques équilatérales à valves égales, avec des boutons médiocres ou légers à la charniere , & recoutbés obliquement ; conchæ marine valvis æqualibus æquilateræ ; mediocriter vel leviter zmbonatæ 6 leviter incurvatæ. Le premier genre re- préfente des cames rondes ; fçavoir, la guillochée. la came de jonc de la Jamaïque, la came à réfeau de l'A- mérique , une efpece à point d'Hongrie, &c. Le fe- cond genre fait mention de plufeurs petites tellines que Gualtieri appelle re/linæ æquilateræ. La quatriéme fection de la même clafle comprend” les pinnes marines , ou les jambons de mer dont Gual- eri diftingue deux genres; fcavoir, la pinne droite & inne courbe, pinna reéla, & pinna incurvata ,com- .ime la grande pinne marine écailleufe, celle de la eo "0 299 Méditerranée , qui eft tuilée , les efpeces papyracées de l'Amérique , couleur de rofe & blanches , les jam- bons larges & épineux. La premiere fection de la feconde claffe de la qua: triéme partie, compole deux genres. Dans le pre- mier fe trouvent plufeurs cames rondes à points d'Hongrie , plufieurs cames fafciées & ftriées. Le fe- cond genre repréfente les cœurs nommés la fraife rouge , la fraife blanche, le cœur en foufflet ou trian- gulaire, les cœurs de Vénus, une came-cœur allongée à ftries granuleufes, &c. Gualtieri nomme ces bivalves en genéral, les con- ques marines inéquilatérales, ou à côtés inégaux , à valves égales, à charniere formée de boutons bien marqués, & diretement recourbés , conchæ marinæ valvis æqualibus inæquilateræ notabiliter, umbona:æ 6 re&2 incurvateæ. La feconde feétion dela même claffe ,qui ne compo- fe qu'un genre, fait mention de plufeurs huitres , mes res-perles dépouillées , une efpece non dépouillée , nommée la pintade, & une petite bivalve aflez fembla- ble à la gueule de fouris du genre des moules. Gual- tieri définit en général ces fortes d'huitres, conchæ marinæ valvis æqualibus inœquilatere , mediocriter vel leviter umbonate & re&là incurvatæ. La troifiéme fettion de la même claffe reprend les cames & les cœurs, qui forment trois genres, que l’au- teur nomme, conche marine valvis æqualibus inæqui- lateræ notabiliter umbonatæ & obliqui incurvate. La sonque vieille ridée forme le premier genre ; les deux autres genres repréfentent un grand nombre de cames que Gualtieri appelle chamæ inæquilateræ , parmi lefquelles on diftingue la came coupée en bec de flute, l'écriture chinoife , & plufieurs autres cames à caractere , la came truitée, une came rayonnée, & les cœurs en arche de Noé, à carène large, étroite, allongée, qui font des variétés de l’efpece appellée fpé- gialement l'arche de Noé. ; | 300 er @ La quatrième feétion de la même clafle comprend les bivalves, que Gualtieri définit aufli en général, conchæ marinæ valvis æqualibus inæquilateræ , medio- ertter vel leviter umbonatæ & obliqué incurvate , qui compofent fept genres. Le premier genre repréfente plufeurs cames, parmi lefquelles fe trouve la conque de Vénus orientale fans pointes. Le fecond genre que l'auteur nomme, concha peétiniformis inæquilatera tr'angularis | la conque en forme de peigne trian- gulaire, & à côtés inégaux, repréfente le pétoncle ap- a la rape , avec quelques variétés de cette efpece. e troifiéme repréfente un grand nombre de tellines; fçavoir, plufeurs gaudronnées, la pince de chirur- gien, plufieurs tellines violettes, la telline radiée de couleur de rofe , & la telline blanche ‘à bords tron- qués. Le quatriéme genre, que l’auteur nomme celui de la moule, mufculus, préfente deux tellines de nos mers à ftries, circulaires, inégales & ondées, & deux autres petites bivalves, dont l’une approche de la tel- line ftriée velue, & l’autre d’un cœur à carène fingu- lier. Le genre cinquiéme , que Gualtieri nomme con- cha longa, renferme plufeurs bivalves du genre des dattes-pholades, des moules, & un manche de couteau appellé la goufle de feve. Le fixième genre concerne plufieurs tellines béantes, que Gualtieri nomme avec raïfon, concha foleniformis : fçavoir, la telline béan- te , radiée de couleut de rofe de la Méditerranée ; la telline violette béante , appellée le foleil levant ; l'ef- pece nommée la lanterne ou la telline papyracée. Le feptiéme genre enfin concerne la moule, mytulus ; fçavoir, celle de la Méditerranée , qui eft violette, la moule tulipe des Papous, la moule 2 oreillons, la tel- line velue , &c. La cinquième feétion de la feconde claffe de la cinquiéme partie, comprend les conques diroma, que Gualtieri définit ainfi: Concha marinæ valvis æquali- bus inæquilateræ mediocriter vel leviter umbonatæ € oblique incurvate , fru@urâ & ftriis peculiaribus ; les CN 301 conques à côtés inégaux, à valves égales, dont la char- mere montre des boutons légerement articulés & re- courbés obliquement , & dont la conftruction & les ftries de la coquille font fingulieres : cette fection ren- ferme trois genres; fçavoir, les conques - cœurs tui- les, conchæ imbricatæ , dont il y a dix efpeces inte- reffantes comprifes, le chou ou la feuille de chou. Le fecond genre regarde l’huitre-hirondelle que Gualtie- ri nomme très bien, concha aliformis. Le genre troi- fiéme eft formé de deux bivalves fingulieres , dont la plus grande eft appellée l’huitre biftournée ou le dé- vidoir ; l’autre plus petite eft à ftries tranfverfales en forme de rides, & montre une extrémité tronquée. L'auteur les nomme, conques à trois faces, concha trifidos. La fixiéme feion de la même clafle eft défignée par l’auteur, pour comprendre les conques de mer à côtés inégaux , qui n’ont point de boutons à la char+ niere, conchæe marinæ inæquilateræ non umbonatæ. Cette feétion compofe deux genres, dont le {e- cond eft fous - divifé en trois autres. Le premier, que Gualtieri appelle /o/en , contient plufieurs man- ches de couteau. Le fecond genre repréfente plu- fieurs térébratules ou anomies, trerebratula ; Fhuitre appellée le marteau de couvreur , & par l’auteur concha longa brachiata ; la conque allongée avec des bras, & une varièté de cette huitre finguliere que quelques- uns nomment l’équerre, ou la cuifle, ou le marteau fans bras ; la troifiéme efpece eft une bivalve que Gualtieri appelle concha fubrotunda , unä valvä perfo- raté , la conque un peu ronde, dont une des valves eit percée. | La premiere fection de la troifiéme claffe de [a quatiième partie comprend les conques de mer à valves inégales & avec des boutons à la charniere, conchæ marinæ valvis inæqualibus umbonatæ, dont Gualtieri compofe trois genres; fçavoir, la coquille de faint Jacques & la coralline , concha peélinara, - che. &.6G Le fecond eft appellé par l’auteur fpordylos ; Phui- tre pied d'âne , qui eft l'efpece épineufe , plus ou moins talonnée. Le genre troifiéme eft celui que Gualtieri nomme concha gryphoïdes , la conque gry- phite, dont l’auteur a fait repréfenter plufieurs efpe- ces fingulieres plus connues parmi les oftraites ap- pellées gryphites fofhles. La ous fe£tion de la même clafle concerne Phuitre , oftreum , dont Gualtieri diftingue trois efpe- ces ; fçavoir , la commune, offreum vulgare , Vhuitre à charniere en forme de bec, offreum rofiratum , & une grande huitre-rateau, que l’auteur appelle l'huitre finguliere, offreum peculiari frutluré, ainfi que plu- fieurs huitres crêtées ou pliées, nommées crêtes de. coq, la felle de cheval, ou polonoife. La premiere feétion de la cinquiéme partie, quine renferme qu'une feule clafle, compofe deux genres, nommés en général, conchoëdes ; fçavoir, la pho- Jade, la conque anatifere & les pouce-pieds, ou la teiline porte-crabe ; pholas & tellina cancellifera. La feconde feétion de la même clafle, concerne les coquilles de mer de plufieurs pieces, en forme de vafe , dont les écailles ou les pieces font réunies avec une future écailleufe ; sefle marina polvtoma vafculo- fe , cujus portiones teflaceæ per futuram fjuammofam conneiluntur , qui font plufieurs glands de mer, que Gualrieri appelle balanus cylindraceus ; & balanus compreflus; le gland de mer cylindrique, & lefpece applatie. Latroifiéme feétion de la clafle de [a cinquiéme & derniere partie , qui termine le fyftême de la conchy- liologie de Gualtieri, concerne les ourfins qui con- viennent au genre cruftacée. M. D’ARGENVILLE a divifé les coquilles en trois clafles, dans l’arrangement méthodique de fa conchy- liologie , en univalves , en coquilles bivalves & multi- yalves; fçavoir: fe La premiere clafle , qui contient quinze familles; CC AO 303 qui font les lepas ou patelles, /epades, feu pateile ; les coquilles plates , ou oreilles de mer , conchæ pla- næ, five aures marine ; les nautiles , naviculæ ; les li- maçons à bouche ronde, cochleæ lunares ; à bouche demi ronde , fémi-lunares ; & à bouche applatie , co- chleæ ore depreffo ; les conques faites en trompe, où les buccins, buccina ; les vis, turbines ; les cornets ou volute, concha difla voluta; les rouleaux, rhombi; les rochers, murices ; les pourpres , purpura; les con- ques fphériques ou les tonnes , concha globofa ; & les porcelaines, porcellana. La feconde clafle comprend les coquilles bivalves, qui forment fix familles ; fcavoir , les huitres, offrez ; les cames, chameæ , les moules, mufculi ; les cœurs, concha cordiformes ; les peignes , peëlines , & les man- ches de couteau , folenes. La troifiéme clafle eft compofée par les conques multivalves , qui forment aufli fix familles ; fçavoir, les ourfins , echi: ; le lépas à huit côtes, ofcabrion; les glands de mer , balani; les pouce-pieds, pollicipedes ; les conques anatiferes, concha anatiferæ ; & les pho- lades, concha marine pholades. Ce célébre Conchy- liologifte a obfervé la même méthode à l'égard des coquillages d’eau douce, & terreftres. Woyez les mots UNIVALVES , BIVALVES & MuLTIVALVES, &cc. M. d'Argenville , touchant la formation des co- quilles , dit qu'elle fe fait par une addition fuccefü- ve & extérieure des parties, qui furviennent les unes après les autres, des pores de animal, & que les co- quilles s’entaflent peu à peu par couches, ou par ap> pofition , de même que les pierres & les minéraux. Les nouvelles parties font appliquées aux corps , fans avoir reçu aucune préparation du corps même aus quel elles font jointes. Les couches fe fuccedent les unes aux autres, jufqu’à ce qu’elles foient parvennes à l’épaiffeur que l’auteur de la nature a deftinée à cha que efpece. Ces couches font faites du même fuc ba- veux, ou de la même humeur dont eft formé l'apjumal, 304 GO | On croit que les écailles font d’abord mollafles, & qu'à la maniere du Corail, elles fe durciflent dans la fuite. La premiere peau décide des autres; elle fe trouve au-deflus , & les enveloppe toutes. Cette pre- miere couche s’épaifht par le moyen des autres qui fe produifent fous elle, le poiffon travaillant toujours en deffous ; l'opercule , ou le couvercle va & vient, & fert à donner l'air à l'animal. Les bivalves , qui ont deux écailles qui les couvrent exaétement, ne les ouvrent ue pour refpirer & fe nourrir. Lifter penfe que c’eft un fecond fuc qui durcit les coquilles. Le même auteur préfume que toutes les taches, les raies, les marbrures & les beaux compartimens qui fe remarquent fur la robe des coquilles , proviennent de la tête du poiflon, ou de la partie inférieure de fa peau ; cette partie excede ordinairement l’ouverture de f4 coquille, & lui fert à porter fon fuc baveux dans toute fa couverture, pour l'épaiflir & l’étendre quand il fe trouve trop ferré. Elle revient au collier du lima- çon, & elle eft ordinairement différente en couleurs & en raies, de la peau de l'animal. On voit cette partie toute percée de cribles, dont les différens tiffus, par leur difpofition, caufent la variété des compartimens. Pour les intervalles , les taches particulieres , les irrégulari- tés qui fe rencontrent fur la robe de la coquille, il faut croire qu’elles fe forment quand le poiffon fe déplace, qu’il fe repofe en chemin, & qu’il cefle de travailler en hiver , & dans le plus grand chaud. Il laiffe alors un certain intervalle entre l'endroit qu'il a quitté & celui qu'il reprend. Le fuc baveux, qui produit des bandes, des ftries, des lignes , des points fur le contour du poiflon , forme des taches, des marbrures , des mofai- ques, & des compartimens en teignant la fuperfcie de Ja coquille dans tous ces endroits. Ce pourroit encore être la fluidité de la liqueur , qui fe tranfpofant d’un crible, qui croit donner de la li- queur rouge, va fe placer vers un autre qui produit du brun & du noir, & qui, par fon changement de place, * “0,0 30$ à nuance les couleurs ; ainfi ce feroit au changement de la texture de ces cribles, qu'on pourtoit attribuer l'irrégularité, la bifarrerie des compartimens, & les marbrures appellées porcelaines & veuves. Les boffes appellées tubercules , les cannelures , & les pointes qu'on remarque fur la coquille d’un poiffon, imitent la forme de fon corps, fur laquelle elles font pour ainfi dire moulées. On obferve que dans l'endroit du corps, où le poiffon à une éminence , ou une pointe char- nue, fa coquille eft vuide en-dedans, & forme en- dehors une boffe ou une pointe directement oppolée. Si le poiffon fe déplace en tournant, il forme une au- tre boffe fur fon écaille en même diftance. Quand fon corps eft cannelé, renflé, ou creufé; fa coquille eft de même cannelée , renflée , & creufée. Lorfque la cannelure eft extérieure feulement, & que la partie - oppofce en-dedans eft polie, il faut entendre que les can- nelures du corps de l'animal s’étantdiffipées entierement pendant qu'il croifloit, la matiere, qui fert à former la coquille , a rempli les cannelures en-dedans, excepté les bords de la furface intérieure , lefquels reftent tou- jours cannelés. Les circonvolutions ou fpirales, & Îa forme fphéri- que des coquilles partent de la même caufe. Comme le poifflon fe meut doucement & toujours en tour- nant autour de lui - même , il décrit des lignes , des fpirales & des bandes circulaires : ces lignes font toutes décrites fur des cercles, ou fur des ellipfes. La forme ronde & tournée en poire , felon quelques na- turaliftes , a été donnée aux coquillages , comme la plus convenable à leur nature. Ils n’ont, comme onle fait, ni pieds, ni nâgeoires. Les rides du dedans font faites pour les empêcher de fortir de leurs coquilles au premier effort qu'ils font, ou au moindre obftacle qu'ils rencontrent en leur chemin. Cette forme peut encore venir de ce que leurs extrémités, brifées &c ufées par un égal choc, tout leur corps ne peut que devenir rond. L’agitation des flots de la mer & Le frotte: Tome I, 144 306 € “D .@ ment continuel ges coquillages l’un contre l’autre pour- roient y contribuer , ainfi qu'il arrive aux galets, que la mer roule fur la grêve. Il eft aufli difficile de découvrir la caufe immédiate des belles couleurs des coquilles , que celle des fleurs. La diverfité des eaux & des humeurs, dont fe nour- riflent les poiflons, caufe, à ce que l’on croit, les différentes couleurs dont ils font embellis. Les eaux chaudes forment la couleur blanche, ce qui fe prouve par l’écume : la couleur fauve provient des eaux froi- des. Les couleurs dépendent encore des exhalaïfons & des efprits minéraux : ceux du vitriol , de lalun, du fel ammoniac , fe communiquent facilement aux eaux. L’ardeur du foleil , la fanté du poiflon , fon âge & les différens pays où il fe nourrit, tout cela joint enfemble augmente, affoiblit & varie leurs couleurs à l'infini. Les huitres, que l’on pêche à Dieppe, ou au Havre de Grace, & ailleurs fur nos côtes, ont une robe fort commune, & ne produifent aucune perle, à caufe de la différence des eaux, de la diminution de l'ardeur du foleil & de la qualité des huitres, qui font bonnes à manger. Celles que l’on pêche en Améri- ue & en Perfe, font au contraire nacrées, & ren- nt fouvent des perles ; leur chair n’eft pas bonne à manger, & les côtes de la mer font très mal-aines, ce qui à fait dire à Pline que la naïffance des perles eft dûe à la maladie des huitres. Columna dit que les couleurs fe forment dans les animaux par leurs vaif- feaux excrétoires : il faut donc concevoir que l’auteur de la nature a difpofé les glandes excrétoires de ces animaux de maniere qu'ils puflent former leur coquille avectelle ou telle couleur, c’eft-à-dire , avec cette bave vifqueufe, teinte d’une couleur conforme aux glandes & aux vifceres d’où elle fort. Il réfulteroit de-la que la difpoñition des couleurs dépendroit abfolument de celle des cribles, par où pafle l'humeur vifqueufe , . qui forme la coquille de l'animal, laquelle eft diffé gemment percée en. plufieurs endroits ou compolée de 070 307 différens cribles, dont les uns laiflent pañfer certaines parties difiérentes en figures & en nature de celles qui Paflent par les autres cribles & qui ferment le pañlage a celles-ci. Mais comment ces liqueurs colorées difté- remment peuvent-elles trouver paflage pour s’impri- mer fur la robe des coquilles ? M. de Réaumur (mémoire de l'académie des fciences 1709 , pag. 380.).dit fur la formation des coquilles, que c’eft une fuice nécef- faire de la maniere dont croît la coquille du limaçon, ue tout le contour de la coquille doit être formé par Bon collier, parce qu'il eft la partie la plus proche de la tête, & par conféquent, que pour peu que l’animal croifle , ce collier cefle d’être couvert par l’ancienne coquille : c'eft donc toujours à lui à l’étendre, & on peut le regarder comme l’ouvrier de tout le contour de la coquille ; ainfi il fufñra que ce collier foit compofé. de différens cribles, pour former une coquille de diver- es couleurs. S'il y a fur la coquille trois ou quatre raies différentes en largeur & en couleur, il y aura autant de cribles fur le collier du limaçon, en même propor- tion, & propres à laïfler pailer des parties noires, brunes, blanches, rougeâires, ou citron. Pour preuve que les raies différentes viennent des cribles différens du collier , M. de Réaumur remarque que, lorfqu’on a, dépouillé un limaçon d’une partie de fa coquille , tout le refte du corps paroît d’une couleur affez blanche, au collier près , dont ie blanc tire un pet fur le jaune, & qui, outre cela, eft marqué d’un nombre de raies, ou taches noires ou brunes, égal à celui des raies de la coquille , pofées dans le même fens. Cet académicien ; pour prouver que les taches du collier font la fon@tion dès cribles diférens de ceux du collier, rapporte l’ex- périence d'une coquille rompue , que le limaçon a re- parée. Cette opération de l'animal fe voit fouvent dans les coquilles de tous les genres. La coquille, qui croît fur le collier, vis-à-vis les raies brunes ou noires , eft elle-même brune ou noire : celle qui fe forme entre ges raies, eft blänche, ou citron, Y ij 3cS G.:9 Selon M. d'Argenville, les couleurs ne pañlent pas les premieres couches des coquilles , & les dernieres font toutes blanches. Les petites excroiflances ou re- prifes de matiere, qui fe voient fur leurs robes, mar- quent les accroiflemens de l'animal en différens temps. Quand le poiflon eft pris vivant , les couleurs des co- quilles font plus belles ; elles font alors exemptes des vers qui les attaquent furement, lorfqu’elles ont été pri- fes après la mort de l’animal. Ces couleurs font plus vives que celles des plantes. On fait que l’humide eft plus propre à entretenir la vie que le fec : l’eau même y eft plus convenable que la terre. On remarque qu'un germe de coquillage ne change point de couleur, quand il eft déterminé naturellement au blanc, au brun & au rouge. Ce changement n'arrive que quand le poiffon a été malade, comme on a dit des huitres du olfe perfique , ou quand différens fels ou exhalai- Pons {ont portés en même temps dans la même ma- trice. Bonanni prétend qu'on voit rarement la couleur bleue parmi toutes les belles nuances qui décorent les coquilles. 11 a connu par expérience qu'un morceau de foie bleue , une plume de très belle couleur bleue , une quantité de couleurs d'Inde mifes dans du fel de nitre, du jus d'orange, du vinaigre & de l'urine, perdent leur couleur bleue. Ces matieres, felon lui, analo- gues,oucorrefpondantes aux felscorrofifs dela mer, dé- truifent l'humeur qui peut occafionner la couleur bleue. À la vérité, cette couleur bleue fe trouve rarement dans le mêlange de belles couleurs qu’on remarque fur | les coquilles, cependant on pourroit rapporter contre ce fentiment l'exemple des moules , de plufeurs poif- fons, comme la dorade, plufieurs efpeces de glaucus, de chromis, & d'orties de mer qui, felon Rondelet, ont le dos bleu doré. Ces poiffons fe nourriflent tous dans la même eau; ainfi les fels, qui peuvent détruire la couleur bleue des coquilles, devroient aufli détruire celle des poiffons & des moules bleues. | 6:00 309 Les compartimens des coquilles d’eau douce ne font pas comparables à ceux des coquilles de mer : leurs couleurs & leurs rainures font également légeres. On trouve cependant des limaçons jaunes rayés , quelqnes- uns de couleur agathe , avec quelques compartimens, Les nérites de la riviere de Seine forment un beau ré- feau; on en voit qui font rouges , & d’autres de cou- leur verdâtre. On trouve aufi des petits buccins rou- ges, beaucoup de bruns, & quelques-uns qui font verds. La foibleffe de leur couleur vient du défaut des paities falines & nitreufes. Le buccin fluviatile nommé la tiare eft la coquille la plus intéreffante. A l'égard des coquilles terreftres, elles croiffent & fe forment de la même maniere que celles de mer & de riviere. Avant l’ufage des féves, établi aujourd’hui dans plu- fieurs endroits, les coquilles fervoient dans les grandes affemblées des anciens, pour donner fon fuffrage. La loi de loftracifme tire fon nom du mot sax, qui fignifie une coquille : elle fut établie chez les Athé- mens pour exiler pendant dix annéesles citoyens que leurs grandes richeffes avoient rendus fufpeéts au peu- ple. On fe fervoitde coquilles dans les affemblées publi- ques : on y écrivoit le nom de l’exilé, & le nombre de fuffrages devoit excéder celui de fix mille. À la Chine, dansles provinces de Kiamfi, onpile les coquilles, on les enterre , & au bout d’un certain temps, elles fe réduifent en une pâte très propre à faire de très belles porcelaines. Dans plufeurs îles de l'Amérique & des Indes, on fait de la chaux qui eft très propre à bâtir, avec de la cendre des coquilles ordinaires mifes dans des fourneaux bien allumés. Quelques fauvages en joi- gnent enfemble , pour former des lyres qui rendent un certain bruit qui les fait danfer. Dans l'ile de fainte Marthe , on en emploie à orner les nattes de joncs & de palmes qui couvrent les murailles des habitations. En Europe, on fe fert de plufeurs coquilles commu- nes pour embellir les grottes & les fontaines. Il y 2. certaines belles efpeces dont on fait des tabatieres, Vi 310 C © des boêtes àmouches, des manches de couteaux, des cuil: lers : on en incrufte dans différens ouvrages de marque- terie, & on imite avecune infinité de petites coquilles, tant univalves , que bivalves , toutes fortes de fleurs. Les anciens tiroient plus de fecours des coquilles dans la médecine, que les naturaliftes d’aujourd’hui. Selon Galien, les coquilles guériffent la fiftule lacry- male , lateigne des enfans, les ulceres, la douleur de dents & les brülures : leur qualité falée provoque en- core le ventre & les urines. Lifter dit que les coquil- les en général font corrofives, & qu'elles guériffent la fiévre appellée heëkica. Si on en croit plufeurs au-- teurs, comme Rondelet, Aldrovandus, les coquilles font propres à une infinité de remedes, ainf qu'on peut le voir dans le courant de ce diétionnaire, à l'écard de plufeurs efpéces : elles font, d’ailleurs, propresadiffe- rens ufages. On fait, au refte, que les coquilles en gé- néral ont une vertu alkaline, propre à difloudre les humeurs acides, dit M. d’Argenville. La coquille , felon M. Adanfon, eft une croûte pierreufe qui recouvre le corps de l'animal en tout ou en partie. On peut la regarder, dit l’auteur, comme le vrai os des coquillages, puifqu’elle en fait les fonc- tions en fervant de bafe ou d'appui aux mufcles qui y font attachés. Cet os differe des os des animaux qua- drupedes, oifeaux, poiflons, reptiles, &c. en ce qu’au lieu d’être recouvert par les chairs , il leur fert d’en- veloppe. Il differe encore des os des cruftacées & des infectes, parce qu’au lieu d’avoir comme eux une grande quantité de mufcles répandus fur toute leur fur- face interne , il n'en a qu'un très petit nombre : fa fubftance eft pierreufe, d’une nature femblable à celle de la craie, il fait effervefcence, & fe diffout comme elle en touchant les efprits acides. M. Apansox, qui divife les | ma en limaçons & en conques, en diftingue de quatre fortes; favoir, les univalves , & les operculés pour les limaçons, les bivalves & les multivalves pour les conques. Les par- E © © 311 tes principales , qui compofent ces quatre fortes de coquilles, font au nombre de dix ; favoir, les fpires, le fommet , l'ouverture , l’opercule , les battans, les attaches des mulcles, la charniere, le périofte & la nacre. Voyez ces mots. M. Adanfon fubdivife ces quatre familles générales; favoir , les coquilles univalves, les operculées , les bi- valves & les multivalves, en plufieurs autres familles fubalternes , en confidérant l’analogie & les rapports qu’elles ont entrelles, quant à la coquille & quant à Fanimal. Dans la coquille des limaçons , l’auteur dif tingue fix parties principales dont il forme fes rap- ports & fes combinaïfons ; favoir , les fpires, le fommet , l’ouverture , l’opercule, la nacre & le pé- riofte. Avant que de faire connoître le fyftème de M. Adanfon , il convient de faire remarquer que cet au- teur confidere toutes les coquilles univalves comme des limaçons ; aimfi que les operculées & toutes les bivalves & multivalves, comme des conques. Les fpires font confiderées de trois manieres, par leur nombre , par leur figure & parleur fituation. Par leur nombre, comme les limaçons qui n'ont point de fpires ; favoir , pour les univalves , les efpe- ces appellées libot , formet, liri, foron, gadin, mou- ret, dafan, gival, fulin, garnot, jenac, kalifon ; les operculés ne font point dans ce cas. Les limaçons dont les fpires forment un ombilic au haut, c’eft-à-dire, à la bafe de la coquille, c’eft ce qui ne fe rencontre point parmi les univalves , mais parmi les operculés nommés, labarin , jefan, cofar, bofon , vaflet, fuget , lonier, dalat, foffar, natice, fabel, gochet. Les limaçons, dont les fpires forment un ombilic au fommet de la coquille ,comme lefpece univalve dite le goflon; il n’y en a point d’operculée par leur figure; ce font les limaçons dont les fpires ne forment point d'ombilic, niau fommet ni à la bafe de la coquilles Viv 312 C0 il y en a d'univalves & d’operculés ; les univalves s’apz pellent, bolin, coret, piétin, kambeul , pouchet , or- mier , figaret, yet, philin, miran, rafel, nifat, arvan, faval , porcelaine, narel, égouen , bobi, duchon, girol, agaron, majet , lupon, bitou , potan, falier , fimeri, füipon ; les operculés, jamar , molar , tilin, mofan, coupet, chotin , loman , falar, fakem , pakel , fadot, minjac, fafin , faburon , covet, miga, jotombo , vojet, jabik , famier , folat , bivet, giton , lipin, firat, bolin, jatou , lofet , fuga, jafon, goufol, bigni,, figer ,ftaron , Kalan , nivar , blatin, filus, farois, genot, barnet, jol, nifot, rac , funon, foni,dip, popel, cerite, goumier, chadet , degon , ligar , mefal, vermet, lipfe, dofan, datin, mafer, jelin, marnat, daki, rifet, ofilin,retan, fari , kachin , gor, dunar, tadin , lagar, felot, kifet. Par leur fituation , ce font les limaçons dont les fpi- ses tournent en defcendant, ce qui fe fait en deux ma- nieres. Premierement de gauche à droite, ou au con- traire , en montant de droite à gauche, on les appelle bouches à gauche ; il n’y en a que d’univalves, comme le bulin & le coret. Secondement, de droite à gauche ou au contraire , en montant de gauche à droite : on appelle ces limaçons bouches à droite. Il y en a d’uni- valves & d’operculés. Les univalves ont le nom de goflon , piétin, limaçon, coret, ormier, figaret , yet, philin , miran, rafel, nifat , arvan, faval , porcelaine, narel , égouen , bobi , agarou , majet, lupon, bitou, potan , falier , fimeri , ftipon ; les operculés , font les mêmes que les operculés confidérés par leur figure, & qui n’ont aucun ombilic , en reprenant & ajoutant les dernieres efpeces nommées marnat,bofon, daki, rifet, ofilin , retan, vaflet, fujet , fari, lonier, livon, dalat, kachim, gor, foffar , natice , fanel , gochet , dunar, tadin, lagar, felot, kifer. 2°. Le fommet, quant à fa grandeur comparée à celle de l'ouverture de la coquille , eft confidéré par M. Adanfon en quatre façons ; fi le fommet peut man- quer ou n'être pas {enfble; s'il peut être plus court PR AR 313 que l’ouverture , il peut être égal à la coquille; enfin fi le fommet peut la furpafler en longueur. Les limaçons fur lefquels le fommet n'eft pas fen- fible font les univalves nommés formet , goflon, coret, bobi , duchon, majet, lupon , bitou ; il n’y en a point d’operculés. Leslimaçons, dont Le fommet eft plus court que l’ouverture , fe rencontrent parmi les univalves & les operculés ; les univalves s'appellent bulin , piétin, ponchet, libot, liri, foron, gadin , mouret, dafan, gival, fulin, garnot, jenac, kalifon, ormier, figaret, yet, philin , narel, porcelaine , égouen , bobi , du- chon, girol, agaron, potan , falier , fimeri, ftipon: les operculés jamar, melar, tilin, mofan, coupet, chotin, loman , falar , fakem, labarin , pakel , fadot, téfan, minjac, fafin, faburon , vojet, jabik, fainier, folat, bivet, lipin, firat, bolin, jatou, cofar, tafon, goufo}, bigni, figer , ftaron , kalan, nivar, genot, marnat, ofilin, retan, dalat, foffar, natice, fanel, go- chet, dunar, tadin, lagar, felot & kifot. Les limaçons, dans lefquels le fommet eft égal à l’ou- verture , font les operculés appellés covet, livon, ka- chin ; il ne s’en trouve point d’univalves. Enfin les li- maçons, dont le fommet eft plus long que l'ouverture, font les univalves nommés kambeul, miran , rafel, nifat, arvan, faval; les operculés miga, totombo, gi- ton, lofet, fuga, filus, farois, barnet , jol , nifot , rac, funon , foni, dip, popel, cérite, goumier , chadet, dejon, ligar , vermet , lipfe, dofan, datin, mañer, gelin, bofon, daki, rifet, vaflet, fujet, fari, lonier got. 3° L'ouverture dans laquelle il faut obferver trois chofes , fa forme, fon canal, fes Jévres ou fes bords. La forme ou la figure de louverture : les lima- çons, dont l'ouverture eft exaétement ronde, font le opercules qui ont le nom de popel, cérite , goumier , chadet , dejon, ligar , mefal, vermet, lipfe, dofan, datin , mafer , jelin, bofon , daki, rifet, ofilin, re- tan , vaflet, fari, lonier , livon , dulat , kachin, gor:il 314 c' Oo © n'y a point d'univalves. Les limaçons, dont l'ouverture eft en demi-lune , font pour les univalves appellés coret & ponchet; les operculés , foffar, natice, fanel, gochet, dunat, tadin, lagar, felot, kifet. Les lima- çons à ouverture elliptique ou ovale , font pour les univalves les efpeces qui font nommées formet, bulin, kambeul , libot, liri, foron, gadin, mouret, dafan, gival , fulin, garnot, jenac, kalifon , ormier , figaret, yet, philin, miran, rafel , arvan , faval: les operculés, fakem, labarin, pakel, fadot, tefan, minjac, fafin, faburon, covet, miga, totombo, vojet, jabick, folar, bivet , giton , lipin, firat, bolin, jatou, cofar, lofet, fuga, tafon , bigni, filus , barnet, jol, nifot, rac, fu- non , foni ,dip & marnat. Les limaçons à ouverture allongée font les univalves qui ont le nom de goffon, pietin, narel, porcelaine , égouen , bobi, duchon, girol , agaron, majet, lupon, bitou ; potan, falier, fimeri , {tipon, jamar , melar , tilin, mofan, coupet, chotin, loman, falar : les opercules fe nomment fa- mier, goufol, figer, ftaron, kalan, nivar, blatin, farois, genot. L'ouverture des limaçons, obfervée quant au canal , font : premierement, les limaçons dont l'ouverture n’a ointde canal , ni en haut, ni en bas: fçavoir, pour les univalves , les efpeces appellées formet ,goflon , bulin, coret, piétin ,kambeul, ponchet, libot, liri, foron, adin , mouret, dafan , gival , fulin, garnot , jenac, alifon, ormier , figaret : les operculés comme ceux nommés ligar , mefal , vermet, lipfe, dofan , mafier, jolin, marnat, bofon, daki, rifet, ofilin , retan , vaf- fet, fuget, fari, lonier, livon, dalat, kachin, gor, foffar, natice, fabel, gochet, dunar , tadin, felot, lagar, kifet. Les limaçons, fecondement dont l'ouverture a un canal ou une échancrure en forme de canal en haut feulement , font pour les univalves ceux nommés mi- ran , rafel, nifat, arvan, faval, porcelaine , narel, égouen, girol, agaron , potan, falier , fimeri, ftipon; C0 © 31$ Îes operculés, fadot, fafin, faburon , covet, folat, bi- vet, giton, jatou, lofet, fuga, goufol , bigni , figer, ftaron, kalan, nivar, blatin, filus, nifot , foni, dip. Troifiemement , les limaçons dont l'ouverture a un canal affez grand en haut, & un plus petit en bas, dont les univalves font ceux qui font appellés vet., philin , bobi , duchon, majer, lupon, bitou; les oper- culés, jamar, melan, tilin, mafan, coupet, chotin, loman, falat, fakem , labarin, pakel, tefan, minjac, miga, totombo, vojet, jabik, famier, lipin, firat, bolin, cofar, tafon, farois , génot, barnet, jol, rac, funon , popel, cérite, goumier, chadet, degon. Les limaçons obfervés, quant aux lévres ou bords de l'ouverture , font premierement ceux dont l'ouverture a les bords aigus ou tranchans, fans bourrelet: favoir, les efpeces univalves fous les noms de formet, goflon, bulin , coret, pietin, kambeul, libot, liri, foron , ga- din, mouret, dafaa , gival , fulin , garnot, jenac, ka- Jifon, ormier, figaret, yet, philin, miran,rafel, nifar, arvan, faval, potan, falier: les efpeces operculées, jamar, melar,tilin, mafan , couper, chotin, loman, falar, fakem, labarin , pakel, fadot, tefan, minjac , folar, bivet, giton, lipin, cofar, lofet, fuga, tafon , goufol, bigni , nivar, blatin, filus, farois , nivar, popel, cérite, goumier, chadet, dejon, ligar , mefal , vermet, lipfe, dofan, datin, mafier, jelin, marnat , bofon, daki, rifet, ofilin, retan, vaflet, fujet, fari, lonier , dalat, kachin , gor, foffar , natice, fabel, sochet, dunar, tadin , felot , lagar , kifet. Secondement , les limaçons dont l'ouverture a les bords arrondis ou obtus, fans bourrelet au dehors ; ces limaçons font univalves & operculés ; les univalves fe nomment majet, lupon, bitou, fimeri, ftipon ; les operculés , figer, ftaron, kalan, barnet, jol, nifot , rac, funon , foni , dip. Troifiemement les limaçons dont l'ouverture a ordinai- rement un bourrelet au dehots de la lévre droite, du moins dans leur vieilleffe; les univalves comme ceux appellés ponchet, porcelaine, narel, égouen , bobi, 316 Cr: D-‘Q duchon, girol, agaron; les operculés fafin , faburon ; covet, miga, totombo , vojet , jabik, famier , firat, bolin, jatou. 4°. L'opercule qui peut être confideré , quant à fa fubftance , & quant à fa figure. Les limaçons!, qui n’ont point d’opercule, font ceux qui portent les noms de formet, goflon, coret, piétin, kambeul , ponchet, libot, liri, ne , gadin, mouret , dafan , gival, fulin, garnot, jenac, kalifon, ormier, figaret, yet, philin. Quant à la fubftance de lopercule , il y a des li maçons qui ont un opercule de corne, comme les ef peces appellées jamar, melar, tilin, mafan, coupet, chotin, Ioman, falar, fakem, labarin, pakel, fadot, tefan , minjac, fafin, faburon, covet, miga, totombo, vojet, jabik, famier , folat, bivet, giton, lipin , firat, bolin , jatou, cofar, lofet, fuga , tafon, goufol, bigni, figer, ftaron, kalan ,nivar, blatin, filus, farois , genot, barnet , jol, nifot, rac, funon, foni, dip , popel, cérite, goumier, chadet , dejon , vermet, lipfe , dofan, datin ,mafier, jelin, marnat, bofon, daki, rifet, ofilin, retan, valet, fujet , fari, lonier , livon, dalat , kachin, gor , foflar , natice, fanel. Les limaçons, dont l’oper- cule eft pierreux, font le gochet, dunar, tadin, la- gar, kifet. L’opercule, quant à fa figure : ce font les limaçons, dont l’opercule eft exaétement rond , comme aux po- pel, goumier , chadet, cérite, dejon, ligar , mefal, vermet, lipfe, dofan, datin, mafier , jelin, ofilin, re- ten, vaflet, fujet, fori , lonier, liron, dalat, kachin, gor. Les limaçons, dont l’opercule eft en demi-lune , fe nomment fakem, labarin, pakel, dip, marnat, bofon, daki, rifet, foffar , natice, Ébel , Gochet, dunar, tadin, felot, lagar , kifer : les limaçons dont l’opercule eft ellip- tique ou ovai, comme il arrive aux fadots , tefan, minjac, faflin, faburon, cover , miga, totombo, vojet, jabik, folat, bivet, giton, lipin, firat, bolin, jatou, cofar, lofet, fuga, tafon , goufol ,bigni,, figer, ftaron , c.:0.0 317 nivar,, blatin, filus, barnet, jol , nifot, rac, funon ,foni; les limaçons dont lopercule eft fort allongé ; jamar, me- lar, tilin, mafan, coupet, chotin, loman , falar, fa- mier, kalan, farois, genot. | 5°. Quant à la nacre, il y a des limaçons dont les coquilles font nacrées , & d’autres qui ne le font pas. Parmi les limaçons, dont la coquille eft nacrée en de- dans, il ne fe rencontre que l’ormier dans les univalves : les operculés font les efpeces nommées ofilin, retan, vaffet, fuget, fori, lanier , livon, dalat, kachin & gor. Les limaçons, dont la coquille n’eft nacrée ni au de- dans ni au dehors, font, dans les univalves le former, offon , bulin , coret, pietin, kambeul, ponchet, ibot, liri, foron, gadin, mouret, dafan, gival, fulin, garnot, jenac, kalifon, figaret, yet, philin, miran, rafel, nifat, arvan, faval, porcelaine, narel, égouen, bobi , duchon, girol, agaron, majet, lupon, bitou, potan , falier, fimeri, & le ftipon. Les operculés s’ap- pellent jamar, melar, tilin, mofan, coupet, chotin, Joman, falar, fakem, labarin, pakel, fadot, tefan, minjac, fafin, faburon, coret, miga, totombo, vojet, jabik , famier , folat, bivet, giton, lipin, firat , bolin, jatou, cofar, lofet , fuga, tafon , goulol,bigni, figer, ftaron, kalan, nivar, blatin , filus, farois, genot, bar- net, jol, nifot, rac, funon, foni, dip, popel, cérite, gou- mier ,chadet, degon , ligar , mefal, vermet ,lipfe, dofan, datin , mafer, jelin , marnat, bofon, daki , rifet, fof- far , natice, fabel,gochet, dunar, radin, felot, lagan, kifet. 6°. Le périofte recouvre la coquille de certains li- maçons, il y en a d’autres E n'en ont point: on peut le confidérer par fon épaifleur. Les limaçons, qui n’ont point de périofte fenfible, font les univalves nomimés formet,goffon , pietin,libot, foron, gadin, mouret, dafan, gival, fulin, kalifon, ormier, figaret, yet, philin , porcelaine, narel, égouen, bobi, duchon, girol,agaron, majet , lupon,bitou, potan, falier, fimeri, ftipon ; les operculés; tefan , minjac, 318 DR SA © folat, bivet, giton, lipin, firat, bolin, jatou, cofar, lofet, fuga, blatin, farois, genot , nifot, rac, funon, foni, dip, ligar, mefal, vermet, lipfe, dofan, datin, afer ,jelin , ofilin, retan , vaffet, fuget, fari, lonier, livon, dalat, kachin, gor, foflar. Les limaçons , dont la coquille eft recouverte d’un périofte aflez fin ; bulin , coret , kambeul, ponchet, liri, garnot, jenac, miran, rafel, nifat, arvan, faval, pour les univalves. Les operculés, fakem, labarin, pakel, fadot, fafin, faburon, coret, miga, totombo, tafon , goufol, bigni , figer, ftaron , kalan, barnet, jol, popel, cérite, goumier, chadet, degon, marnat, bofon , daki , rifet , natice , tanel , gochet, dunar, felot , logar, kifer. Parmi les limaçons dont la coquille eft recouverte d'un périofte épais, il n’y en a point d'univalves, & les operculés font : le jamar , melar, tilin , mofan, coupet, chotin, loman, falar, vojet, jabik, famier , nivar. M. Adanfon confidere & compofe dans la coquille des conques fept parties principales : fçavoir , ies bat- tans , les fommets , la charniere, le ligament, les at- taches, la nacre & le périofte : ces fept parties four- niflent à l’auteur les rapports , les combinaifons & les atrangemens fuivans. 1° Les battans ou les valves des conques peuvent être confidérées en elles-mêmes , quant à leur figure, ou relativement les unes aux autres, par rapport à leur randeur. Premierement, les conques dont les battans FAT parfaitement égaux & ferment exaétement : fca- voir , les bivalves nommées lulat, aber, dotel , fonet, apr , jefon, cloniffe, ajar , codok, cotan, dofin, gor- det ,pitar , felan, poron, pirel , lunot , pegon , funet, tofar, jouret, mutel, pamet, gafet, nuiar, tivel, ma- tadoa, jagon , jabet , vovan; dangles multivalves il ne fe trouve que le ropan. Les conques , dont les battans font égaux & laiffent quelques ouvertures, font pour les bivalves, celles que Fon appelle lifor, fatan ; calcinelle , vagan, gatan,, cg à Q 319 mofat, koman , movin , fagan, robet , anadara , tagal, golar, molan; les multivalves , julan , tugon , taret. Les conques, dont les battans font inégaux & fer- ment exactement , font les bivalves nommées gafar, garin, vetan, bajet, rogel, guron, fatal , jataron ; il n'y en a point de multivalves : les efpeces dont les battans font inégaux & laifient quelques ouvertures font le chanon & l’effan , & point de multivalves. 2°. Les fommets peuvent être confidérés par rap- port à leur grandeur, & à la fituation qu’ils ont fur un des côtés des battans : d’abord les conques dont les fommets ne font point fenfibles , comme il arrive aux multivalves appellées julan , tugon, taret , ropan ; il n'y en à point parmi les bivalves : enfuite les con- ques dont les fommets font au-deffous du milieu des battans , comme les bivalves, chanon, cloniffe , ajar, codok, gordet, pitar, pirel, lunot, pegon, funet, tofar, jouret, nufar, matadoa, fagan, robet , anadara, jabet, muflole. Les efpeces dont les fommets font à l’une des ex- trémités des battans : fçavoir le gafar , garin, vetan, bajet, rojel, garon, fatal, jataron , lulat, aber, dotel, fonet, apan, jefon. L Les conques dont les fommets font au deflus du mi- lieu des batrans comme l’effan , cotan, dofin , felan poron , tivel, mofat, koman, jagon, movin, vovan; dont les fommets font au-deflus du milieu des battans comme les autres bivalvesappellées tagal ,golar, molan, dans ces quatre efpeces, il ne s'en trouve point de mul- tivaives. 3°. Comme la charniere fe trouve placée pour lor= dinaire , de la même maniere que les fommets, éane diftribuée également fur leurs côtés, l’auteur ne parle oint de fa fituation , mais feulement du nombre & de la figure de fes dents & de fes cavités. Premierement les conques dont la charniere eft prefqu’infenfible ou fans dents, & quelquefois avec une cavité , font les bivalves appellées, gafar , garin, vetan, bajet , rojel 320 EC lulat, aber, dotel , fonet , apan , effan , mutel ; parmi les multivalves il y a le ropan. Secondement les con- ques dont la charniere a une, deux , ou trois dents ar- rondies , aflez égales , & autant de cavités dans chaque battant , comme 1l arrive dans les conques , qui por- tent les noms de garon, fatal , jataron , clonifle , ajar, codok , cotan , dofin , gordet, pitar , felan , poron pirel, lunot , pegon , funet, tofar, jouret, lifor , fatan, calcinelle , vagal , gatan , pamet, gafet, nufar, tivel, matadon; ces efpeces font bivalves & fans multivalves. Troifiemement, les conques dont la charniere a deux jufqu’à fix dents, dans chaque battant , & qui font, les unes comme de longs filets , les autres arrondies , avec autant de cavités.femblables placées entr’elles , comme ces bivalves feulement chanon, jefon, mofat, koman, jagon , movin. Quatriemement les conques dont la charniere a plus de dix dents parfaitement femblables dans chaque battant & autant de cavités propres à les recevoir ; elles ne fe trouvent que dans les bivalves appellées fagan, robet, anadara,jabet, muflole, voyan. Reste , les conques dont la charniere a une ou deux dents , fort rapprochées en forme de languet- tes , aflez longues , ou en cuilleron , & fans cavités en- trelles; cette forte de charniere ne fe trouve que dans les mulrivalves nommées tagal , golar, molan , julan, tugon, caret ; & non dans les bivalves. 4°. Le ligament diffère dansles conques, autant par fa forme que par fa fituation : dans les unes il eft à peu près rond ; & placé en-dedans ou en-dehors de la coquille , au-deflus ou au-deflous des fommets : dans tes autres il eft allongé & placé , de l'une de ces quatre anieres , à l'égard des fommets. Les conques, dont le ligament eft arrondi au milieu des fommets en-dedans, ne fe trouvent point parmi les multivalves ; mais parmi les bivalves que l’on nomme, gafar , He , vetan , bajet , rojel , guron, fatal , jata- ron , eflan , lifor, fatan , calcinelle, pamet , gafet, nu- £er , tivel, matadoa. Les CE 10 0 27 Les conques, dont le ligament eft allongé & placé au: deflus des fommets en-dehors , font feulement les bi- valves , nommées lulat, aber, dotel, fonet , apan, chanon , jefon , cloniffe , ajar , codok, cotan, dofin, pitar , felan, poron,pirel, lunot, pen funet, tofar, jouret, vagal, gatan, mutel, mofat , koman , jagon, movin, tagal, golar, molan. Les conques , dont le ligament eft placé entre les fommets & autour des fommets en - dehors, font les bivalves appellées fagan , robet, anadara, jabet, muf- fole | vovan : les multivalves julan, tugon , taret ropan. 5°. À Pégard des attaches, il faut confidérer qu’autant il y a de mufcles , qui attachent le corps des conques à leur coquille , autant il y a dans les battans de taches qui défignent le lieu où ils étoient fixés. Ces mufcles, & par conféquent leurs attaches , varient par leur fi- gure, la grandeur & le nombre ; c’eft par le nombre que M. Adanfon les examine. Les conques, qui n’ont qu'une attache dans qe battant , font les bivalves qui portent les noms fui- vans, gafar, garin, vetan , bajet, rojel, guron, fatal, chanon , effan. Les multivalves , favoir , julan , tugon, taret, ropan. Les conques, qui portent deux attaches dans chaque battant, font bivalves & non multivalves, comime le jataron, jefou, cloniffe , ajar, codok , cotan, dofin , gordet, pitar , felan, poron , pirel, lunot, pe- gon, funet, tofar, jouret, lifor ,fatan, calcinelle, vagal, gatan, mutel , pamet , gafet , nufar , tivel , matadoa , mofat ,kaman , jagon, movin, fagan, robet, anadara, jabet, muflole , vovan, tagal, solar, molan. Les conques, qui portent dans chaque battant quatre attaches , fe. trouvent feulement parmi les bivalves, nommées lulat, aber, dotel, fonet, apan. 6°. Quant à la nacre, l’auteur a obfervé que dans les coquilles des conques , comme dans celles des lima- çons, il y en a qui font nacrées ; d’autres qui ne le font pas , & d’autres dont la fybftance tient le anilieu egtre Fome L * 32? C O In nacre & la nature ordinaire aux coquilles. Elles font au moins nacrées en-dedans comme les bivalves appel- lées lulat, abet , dotel , fonet , apan , chanon, mutel ; ou tirent un peu fur lanacre en-dedans ; favoir,le gafar, garin , vetan , bajet, rojel, guron, fatal, effan, qui font des bivalves ; & les conques, dont la coquille n’eft na- crée ni au-dedans, ni au-dehors, telles font les bivalves appellées, jatar , jefon , clonifle , ajar, codok, cotan, dolin, gordet, pitar, felan, poron, pirel, lunot, pejon, funet , tofar , jouret, lifor , fatan , calcinelle , vagal , paan , pamet, gafet, nufar,tivel, matadoa, mofat, oman, jagon, movin, fagan, robet, anadara, jabet, muflole , vovan , tagal , solar , molan ; les multivalves font julan, tugon, taret , ropan. 7°. Le périofte peut être confidéré dans les conques comme dans les limaçons, par rapport 4 fon épaifleur; c'eft pourquoi il y a des conques dont la coquille n’a point de périofte fenfible, comme les bivalves appel- lées jataron, clonifle, ajar , codok, cotan, dofin, gor- det , pegon , funet , tofar, jouret, lifor , fatan , calci- nelle, vagal, gatan, mutel, pamet, gafet, nufar, tivel, matadoa, mofat, koman ,jigon, movin; les multival- ves font le taret & le ropan. Les conques dont la coquille eft enveloppée d’un périofte aflez fin, telles font pour les bivalves , le ga- far, garin, vetan, bajet, rojel, guron, fatal, se non, eflan, jefon, pitar, felan, poron, pirel, lu- not, fagan, robet, molan ; les multivalves , julan, tugon ; enfin, les conques dont la coquille eft re- couverte d’un périofte épais, comme il arrive aux bi- valves nommées lulat, aber, dotel, fonet, apan, ana- dara, jabet, muflole, tagal, golar. Les rapports & les combinaifons de M. Adanfon, pour les coquillages , quant aux animaux des limaçons & des conques, auroient du être mentionnés à l'ar- ticle ou au mot coquillage , mais il paroît plus fatisfai- fant de ne point divifer le fyftême de l’auteur , & de fui- yre au contraire, fa méthode fans aucune tranfpofi- * 6,0 @ 313 tion : quoique l'on poutroit avouer que les rapports des limaçons, quant à l'animal, nauroient pas été nuifibles à la fuite des rapports, quänt à la coquille, & de même à l'égard des conques. On peut, dit M. Adanfon, confidérer l’animal des Dmaçons par cinq de fes païties principales, qui font Jes cornes, les yeux, la bouche , la trachée & le pied; de ces parties naiflent les rapports & les arrangemens fuivans. 1°. Les cornes peuvent être confidérées , par leur ñombre , par leur figure & par leut fituation fur la tête de l'animal. | Les limaçons, qui n’ont point de cornes, font les univalves appellées formet, goflon, mouret, kalifon, & point d'opercules ; ceux qui ont deux cornes , tels font les univalves appellées bulin, coret, piétin, li- bot, liri, foron, gadin, mouret, dafan, gival , fu lin, garnot, jénat, yet, philin, miran, rafel, nifat, arvan , faval , porcelaine, narel , écouen, bobi, duchon , girol , agaron , majet , lupon , bitou, potan, falier, fimeri, ftipon; les operculés qui ont deux cornes, jamar, melar, tiliñ, mafan, Coupet , chotin, ioman, falar, fakem, labarin, pakel, fadot, telan, minjac, fafin, faburon, covet, miga, totombo, vojet, jabik, famier, folat, bivet, giton, lipin, firat, bolin, jatou, cofar, lofet, fuga, tafon, EL bigni, figer, ftaron, Kalan, nivar, blatin, filus , farois, ge- not , barnet, jol, nifot, rac, funon, foni, dip, po- pel, cérite, goumier, chadet, degon, ligar, mefal, vermet, lipfe, dofan, datin , mafer, jélin, marnat, bofon , daki, rifet, foffar , natice , fabel, gochet. Les limaçons , qui ont quatre cornes, font les uni+ valves appellés kämbeul , pouchet, ormier , & les operculés, ofilin, retan, vaflet, fuget, fari, lonier, Jivon, dalat, kachin, gor, dunar, tadin, felot, la- gar, kifet. | _ La figure des cornes des limaçons eft conique ou éylindrique : ces cornes font fans renflement à leur & ij 324 G Q Q origine, ou,avec renflement. Les efpeces fans renfle- ment font les univalves nommés bulin, coret, pietin, kambeul, pouchet, libot, liri, foron, pad » mou- tet, dafan, gival, fulin, garnot, jenac, kalifon, yet, philin, miran, rafel, nifat, arvan, faval; les oper- culés fe nomment vermet , liple, dofan, datin, ma=. fier ,jelin, marnat, bofon, daki, rifet, ofilin, retan, vaffet, fujet, fari, lonier , livon, dalat, kachin, gov, foffar, natce, fanel, gochet, dunar, tadin, felot, Jagar, kifet. Les limaçons, dont les cornes font coniques ou cy- lindriques, avec un renflement à leur origine, parmi les univalves s'appellent porcelaine , narel, égouen , bobi, duchon, girol, agaron, majet, lupon, bitou, potan, falier , fimeri, ftipon ; les operculés, jamar , melar, tilin, mofan, coupet, chotin, loman, falar, fakem, labarin , pakel, fadot, tefan, minjac, fafin, faburon, covet, miga, totombo, vojet, jabik, fa- mier , folat, bivet, giton, lipin, firat, bolin, jatou, cofar, lofet, fuga, tafon, goufol, bigni , figer, fta- ron , kalan, nivar , blatin, filus, farois , genot , bat- net, jol, nifot, rac, foni, dip, popel, cerite, gou- mer, chadet, dejon, ligar, mefal. Quant à la fituation des cornes dans les limaçons, elles font placées à la racine de la tête, danslesunivalves que lon nomme bulin, coret, pietin, libot, liri, foron, adin, mouret, dafan , gival, fulin, garnot, jenac , kali- En , ormier, yet, philin ; dans les operculés, jamar, me- Jar, tilin, mafan couper, chotin, loman, falar, popel, cerite, goumief, chadet, degon, vermet, lipfe, dofan, datin, mafér, jelin, marnat, bofon, daki, rifet, ofi- lin, retan, vaflet, fujet, fari, lonier, livon, dalat, kachin, gor, foffar, natice, fanel, gochet, dunar, tadin , felot, lagar, rifet. Les pee dont les cornes font à l'extrémité de la tête, font les univalves ap- pellées, kambeul, pouchet, miran, rafel, nifat, ar- van, faval, porcelaine, narel, égouen, bobi, du- ghon, gircl, agaron , majet, lupon, bitou, potan, &- DE EM 325 \ : , EL falier, fimeri, ftipon ; les limaçons operculés font fa- kem, labarin, pakel, fadot, tefan, minjac, fafn, faburon , covet, miga, totombo, vojet, jabik, fa- micr, folat, bivét, giton, lipin, firat, bolin, jatou, cofar , lofet, fuga, tafon, goufol, bigni, figer, fta- ron, kalan, nivar, blatin, filus, farois, genot, bar- net, jol, nifot, rac, funon, foni, dip. 2°. M. Adanfon confidere les yeux par rapport à leur fituation , à l'égard de la tête & des cornes. Les limaçons, qui n’ont point d'yeux , dans les uni- valves , font le former , goflou , mouret, kalifon ; il n’y en a point d’operculés. D, Les limaçons, qui ont deux yeux placés fur a tête à la racine des cornes, fur leur côté interne, ne fe ren- contrent qu'aux univalves nommés bulin , coret, pie- tin; les efpeces qui ont deux yeux placés fur la tête derriere les cornes, vers leur côté externe, font feu- lement l’yet & le philin. ve Les limaçons, qui ont deux yeux placés fur la tête , à l’origine ke cornes, fur leur côté externe ; font les univalves nommés libot , liri, foron, gadin, mouret, dafan , gival, fulm, garnot, jenac, kalifon, miran , rafel , mifat, arvan, faval; les operculés, barnet, jol, nifot, rac, funon, foni, dip, vermet, liple, dofan, datin , mafer, jelin, marnar, bofon, daki, rifet, fof- far , natice , fanel, gochet. À des Les limaçons, qui ont deux yeux placés un peu au- deffus de la racine des cornes, fur leur côté externe, font les univalves appellés narel , porcelaine , égouen, bobi, duchon, girol, agaron, majér, lie- pon, bitou, jol, nifot, rac, funon, font, dip ; ceux qui ont deux yeux placés vers le milieu des cornes , fur leur côté externe , ne fe trouvent que parmi les oper- culés appellés jamat, melar, tilin, mafañ, coupet, chotin, loman, falar ;, fakem, labarin, pakel, fadot, tefan, minjac, fafin, faburon, covet, miga, totombo, vojet, jabik, famier, folat, bivet, giton, lipin, firat, bolin, jatou, cofar , lofet, fuga, tafon!; a ar , bi- ll} 326 5 0 gni, figer., ftaron, kalan, nivar, blatin , filus, farois; genot, popel, cerite, goumier, chadet, degon; en- fin les limaçons qui ont deux yeux placés au fommet des cornes, font parmi les univalves kambeul, pou- chet , ormier ; parmi les operculés , ofilin , retan, vaflet, fujet, fari, lonier, livon , dalat, kachin, gor, dunar, tadin, {elot, lugar, kifet. 3°. La bouche des limaçons eft garnie de deux ma- choires fans trompe , ou bien elle a une trompe fans machoires. ns | Les limaçons, dont la bouche a deux machoires fans trompes, fau les univalves que l’on nomme formet, goflon, bulin, coret, pietin, kambeul, pouchet, li- bot, liri, foron, gadin, mouret, dafan, gival, fulin, garnot, jenac, kalifon ; les operculés, marnat, bofon, daki, rifet, tilin, retan, vaflet, fujet, fari, lonier,i- von, dalat, kachin, gor, foffar, natice, fabel, gocher, dunar, tadin, felot, lagan , kifet. Les limaçons, dont la bouche a une trompe fans ma- choire , font l'yet, philin , miran, rafel, nifat, ar- van, faval, porcelaine, narel, égouen, bobi, duchon, girol, agaron, majet, lupon, bitou, potan, falier, fi meri, ftipon; les limaçons operculés font ceux appel- lés jamar, melar, tilin, mafan ,coupet, chotin, loman, folar, fakem, labarin, pakel, fadot, tefan, minjac, faffin , faburon , vojet, jabik, famier, folat, bivet, li pin, firat, bolin, jatou, cofar, lofet, farois, genot, barnet, jol, nifot, rac, funon, foni, dip, popel, ce- rite, goumier, chadet, degon, vermet, lipfe, dofan, datin, mafer , Jelin. | 4°.. M. Adanfon ne confidere dans la trachée des lis maçons que fa figure. Elle eft caraétérifée dans les dif. férens genres. elle reflemble à un trou rond dans les uns, & à un. long tuyau dans les autres. Les limaçons , dont la trachée forme un trou fimple qui fe trouve fur l’un des côtés de Panimal, font parmi les univalves , formet, goflon, bolin, coret, pietin, kambeul ,,pouchet, libot, liri, foron, gadin, mouret, © © Q 1.1 Ge dfan, gival, fulin, garnot, jenac, kalifon, ormier ; pèrmilesoperculés ,vermet. lipfe, dofan, datin,mañer, jelin, marnat, bofon, daki, rifet, ofilin , retan, vañlet, fujet, fari, lonier , hvon, dalat, kachin, gor, foffar, natice ,.fabel, gochet , dunar , tadin , felot , lagar , kifer. - Les limaçons, dont la trachée forme un long tuyau qui fort vers le.dos de lanimal, font pour les unival- ves, lyet, philin, imiran, rafel, nifai, arvan, faval, porcelaine, narel, égouen, bobi, duchon, girol, aga- ron, majet, lupon, bitou, potan, falier, fimeri, fti- pon; les limaçons operculés , jamar, melan, tilin, ma- fan, coupet, chotin loman, falar, fakem, labarin ,pa-- kel, tefan, minjac, fafin, faburon, coret, miga, to- tombo, vojet, jabik, famier, folat, bivet, giton, li- pin, firat, bolin, jatou, cofar, lofet, fuga, tafon , gou- fol, bigni, figer, ftaron , kalan, nivar, blatin, filus, fa- rois, genot, barnet, jol, rifet, rac, funon, foni, dip, pope}, cerite, goumier, chadet, depon. 5°. Les limaçons ont ordinairement le pied coupé de quelques fillons. Les uns en ont plufieurs répandus fur toute fa furface fupérieure & inférieure ; les autres n’en ont qu'un qui parcourt le milieu de fa longueur en-def fus : d’autres enfin en ont un qui le traverfe à fa partie antérieure ; l’auteur ne parle ici que de ce dernier. Les limaçons, qui n’ont point de fillon tranfverfal à Ja partie antérieure du pied, font, quant aux unival- ves , les efpeces appellées formet , goffon , coret, pietin, kambeul, pouchet, libot, liri, foron, gadin, mouret, dafan, gival, fulin, garnot, jenac, kalifon, ormier, figaret, yet, philin; les operculés font le vermet, lipfe, dofan, datin, mafier, ofilin, retan | vaflet , fujet, fari , lonier, livon, dalat, kachin, gor, foffar , natice, fanel, sochet, dunar, tadin, lagar, {e- lot, kifet. “Les limaçons , qui ont un:fillon tranfverfal à la par- tie antérieure de leur pied , font les univalves qu'on appelle miran, rafel, nifat, arvan, faval, porcelaine, 1V 328 e' © narel, égonen, bobi, duchon, majet, fupon, bitoui potan, Élier., fimeri, ftipon; les limaçons operculés font le jamar, labarin, pakel, fadet, tefan, minjac, fafin, faburon, covet, miga, totombo, vojet, jabik, famier, folat, bivet, giton, lipin, firat, bolin, jatou, cofar, lofet, fuga, tafon, goufol, barnet, jol, nifot, rac, funon, foni, dip, popel, cerite, goumier, cha- det, degon, marnat, bofon, daki, rifet. M. en diftingue , dans l'animal des conques , quatre parties principales; favoir ,le manteau , les tra- chées , le pied & les fils. 1°. Le manteau peut être confidéré quant à fa f- gure ; favoir , les conques dont le manteau eft divifé d'un côté feulement en deux lobes, dont les efpeces font appellées lulat, aber, dotel, fonet, apan, clonifle, ajar, codok, cotan, dofin, gordet, pitar, felan, po- ron, pirel, lunot, pégon, funet, tofar, jouret, Ébr $ fatan, calcinelle , vagal, gatan, pamet, gafet, nufar, matadoa, mofat, koman, jagon, movin, qui font des conques bivalves. Les conques , dont le manteau forme un fac ouvert feulement dans les deux extrémités oppofées | font les bivalves que l'on nomme jataron , fagal , go- ar, molan :les conques multivalves de cette efpece, {ont celles appellées julan , tugon , taret, ropan. 2°. On peut confidérer les trachées par leur nombre & leur figure. Les conques , qui n’ont qu'une trachée qui paroît comme une ouverture, font les bivalves nommées , gafar, garin, vetan, bajet, roiel. Les conques, qui ont deux trachées en maniere d'ouverture , font les bi- valves appeliées jataron, lulat, aber, dotel, fonet, apan : il n’y en a point dans les multivalves. Celles qui ont deux trachées en forme de tuyaux , féparés & diftingués, font les bivalves qu'on nomme clonifle, ajar, codok, cotan, dofin, gordet, pitar, felan, ron, pirel, lunot, pegon, funet, tofar, jouret, lifor , façan, caicinelle , vagal, gatan, pamet, gafet, nufar, C0 0 329 tivel, matadoa, mofat, koman , jagon, movin; les multivalves font le taret & le ropan. Les conques, qui ont deux trachées en forme de tuyaux réunis, font le tagal, molar & molan. Les multivales , julan & tugon. 3. Il y a des conques qui n’ont point de pied: il y en à d’autres qui en font pourvues. Parmi les dernieres, les unes le laiffent appercevoir au-dehors, & les autres le tiennent toujours caché. Les conques, qui n’ont pas de pied, font feulement les bivalves appellées gafar, garin, vetan, bajet, ro- jel; celles dont le pied ne paroît pas au-dehors, fe nomment parmi les bivalves , tagal, solar, molan; les multivales, tugon, julan , taret, ropan. Les conques, dont le pied paroît au-dehors, font feulement les bi- valves appellées, jataron, lulat, aber, dotel, fonet, apan, clonifle, ajar, codok, cotan, dofin, gordet, pitar, felan, poron, pirel, lunot, pegon, funet, to- far, jouret, lifor, fatan, calcinelle, vagal, gatan, pa- met, gafet, nufar, tivel, matadoa, mofat, koman, jagon, movin. 4°. Les fils, dont il eft queftion ici , font ceux par lefquels certaines conques s’attachent aux différens corps fixés au fond des eaux. Les conques , qui s’attachent par des fils, font les bivalves appellées lulat, aber, dotel, fonet, apan, cha- non, eflan, jefon, muflol; il n’y en a point aux mul- tivalves. Les conques, qui n'ont point de fils pour fe fixer , s'appellent gafar, garin, vetan , bajet, rojel , guron, fatal, jataron, clonifle , ajar, codok, cotan, dofin , gordet, pitat, felan, poron, pirel, lunot , pe- gon, funet, tofar, jouret, lifor, fatan, calcinelie , va- gl gatan, pamet, gafet, nufar, tivel, matadoa, mo- at, kaman, jagon , movin, tagal, golar, molan. Enfin les conques multivalves, qui n’ont point de fils pour fe fixer , font le julan, tugon , taret , ro- pan. M. D'avrz 4 dans fon Catalogue [yffématique,a rangé: les teftacées ou les coquilles de mer, de terre & d’eau 330 eo oo ©@ douce, dans la feconde partie de fon arrangement mé- thodique, à la fuite des polypiens mous & flexibles , ou de certains animaux, dont les habitations plus ou moins pierreufes ou fpongieufes femblent deftinées à leur fervir de nids ou de matrices, lefquels font com- pris dans la premiere partie , & ont déterminé ce Conchyliologifte à traiter des coquillages comme par gradation à cette feconde partie. - M. Davila a divifé fes coquilles en trois feétions ; favoir , celles qui font marines dans la premiere , les fluviatiles dans la feconde, & les coquilles terreftres dans la troifieme & derniere fe&ion. La premiere fetion , qui traite en général des tef- tacées , eft diftribuée en univalves, bivalves & multival- ves , qui compofent trois claffes , lefquelles font fubdi- vifées en plufieurs familles, dont ce Conchyliologifte tire les différens genres par le nombre & la variété des efpeces. Les coquilles univalves, ou de Ja premiere clafle, font partagées en douze familles, qui font arrangées dans l’ordre fuivant ; les lepas, ou patelles, les oreilles de mer, les tuyaux vermiculaires , les nautiles, les li- naçons , les buccins, les rochers , les pourpres, les tonnes , les vis, les volutes & les porcelaines. La feconde claffe comprend les coquilles de mer bi- valves, qui compofent fix familles ; Éreit , les hui- tres, les peignes , les cames , les cœurs, les tellines & les moules. Les coquilles de mer multivalves, qui forment la troifiéme clafle, renferment aufli fix familles, qui font les ofcabrions, les pholades, les tuyaux de mer multivalves, les glands de mer, les pouce-pieds & conques anatiferes, & les ourfins. La feconde feétion de teftacées , qui concerne les coquilles fluviatiles , forme deux clafles divifées fimple- ment en univalves & en bivalves, à caufe du petit nombre des efpeces connues. ! La premiere clafle ne renferme que fix familles, Gr 'OE Q 331 relarives à celles des univalves de mer; fçavoir , les lépas, les plan-orbes, les limaçons , les buccins, les tonnes & les vis. . La feconde claffe , qui comprend Îes coquilles bi- valves fluviatiles, ne compofe que deux familles, qui font les cames & les moules ou tellines. La troifiéme feétion concerne les coquilles terref- tres, lefquelles ne forment qu'une feule clafle, & compofent trois familles univalves ; fçavoir, les lima- çons, les vis, & les buccins. On ne connoît point de coquillages bivalves terreftres. COQUILLE DE PHARAON. Coqauille univalve du genre des fabots, ainfi appellée par les pêcheurs qui la trouvent dans la mer rouge & dans celle du Bréfil. Cette coquille eft plus connue en France fous la déno- mination de bouton de camifole. Voyez Bouton px CAMISOLE. COQUILLE DÉ SAINT JACQUES, ou PE- LERINE COMMUNE. Pecen ex utroque latere æqualiter auritus , in valvä [uperiore plarä , in alter verd convexä , craffis cofiis prominentibus 6 totidem canaliculis latis pariter & vndique firiatis inflru&us : coloribus fanguineis obfcuré rubefcentibus &: fubalbidis, nebulatus , variegatus & ampliès vel minis guafi fafcia- tus : concha peregrinatrix fanéfi Jacchi, vel pe&en vulgaris appellatus. On nomme ainfi communémenr des coquilles bivalves du gente des peignes qui fe trouvent fur les côtes voifines du mont Saint-Michel, dont les battans , pour l'ordinaire deépareillés , fervent à orner les chapeaux & les collets des pelerins de faint Jacques. Le caractere fpécifique de ces fortes de peignes eft d’avoir la valve fupérieure applatie nuée, marbrée & même fafciée de rouge fanguin ob- {cur , & la valve inférieure convexe , blanchatre, nuée de couleur rougeâtre dans certaines efpeces , chargées toutes les deux depuis douze jufqu’à {cize côtes iongi- tudinales élevées , & autant de larges cannelures al- rernatives , fur lefquelles on diftingue des ftries dont 332 C O les unes font longitudinales & les autres tranfverfales ; plus ou moins prononcées. Toutes ces côtes & ces ftries font plus articulées fur la valve plate ou fupé- rieure que fur la valve inférieure. Les furfaces inter- nes des battans font en partie blanches, pourpres, noirâtres, & raboteufes pour l'ordinaire. Ce peigne, dont les oreillons font égaux & larges, préfente une charniere peu articulée, formée de plufieurs moulures & de dents obliques, avec autant de raînures corref- pondantes. Le ligament, qui eft fitué au milieu & def- fous les fommets , eft noir, très fort & d’une forme triangulaire. La coquille de faint Jacques, ou la pelerine com- mune , peut avoir jufqu’à huit pouces de diamètre. On en mange le poiffon en Bretagne & dans la bafle Nor- mandie, en fupprimant les barbes dont les fuçoirs font environnés; mais la chair en eft meilleure cuite dans leurs écailles inférieures, affaifonnée avec du beurre, du poivre, de la chapelure de pain, du perfil & très peu de fel. Ces mêmes valves font aufli en ufage pour contenir différens mets, avec lefquelles ils font fervis fur les tables. Voyez le mot PÉLERINE. RoONDELET , de Teftaceis ,lib. 1 , pag. 15. Tefla uträque parte ftriéfior, qué parte aurita eff , deinde amplificata in orbem circumagitur : altera modicè ca- va 6 in dorfum elata, altera plana , veluti alterius operculum ; vinculo nioro & nervofo colligatæ funt. Utrraque firiata eft, à flritiori parte ftriaturæ incipien- tes ad imum marpginem deduële funt , fed i& ut in eo fêria five exochæ magis promineant quam flrigles five canaliculi, quibus fit ut peéhinis tefla laciniata fit ts kæc parte firmiter cohærens. Praterea flriæ five exochæ lineis à fummo ad imum duéfis ornate funt, que à dua- bus tribufve als inrerfecantur à latere ad latus du&is verfus ftriéiorem partem : pifcatores noftri vocant larges coquilles ; ali , coquilles de faint Jacques ; /rali , ca- pe fanëte. La coquille de Saint Jacques , dit Rondelet, que les pêcheurs, dans le Languedoc, appellent larges 10.20 0 533 coquilles , & les Italiens cape-fanéle, eft compofée de deux écailles vers les oreillons, qui s'étendent ex- trêmement dans leur circonférence, dont l’une eft mé- diocrement concave & élevée fur le dos, & l’autre pla te comme pour lui fervir d’opercule; elles font réu- nies par un ligament noir & nerveux. Ces valves font ftriées depuis le haut jufqu'en bas , de maniere que les ftries en relief, ou les côtes font beaucoup plus éle- vées, que les cannelures dont les terminaifons fonc découpées en maniere de peigne, en fixant fortement les battans. De plus, les côtes font ornées par d’autres ftries longitudinales, interrompues par deux ou trois autres ftries tranfverfales , vers le côté des battans le plus étroit, ou vers les fommets. GUALTIERI, tab. 98. litt. A. Concha pe&inata ir parte major , plana, firiis eminentibus afperis , in parte vero convexà, ffrits firiatis infigniter notata ; nonnullis dineis fafciata , ex albido rubefcens. COQUILLE DES PEINTRES. Concha piétorum. C'eft une efpece d’huitre qu'Ariftote mettoit au rang des conques. Ce n’eft point, dit cet ancien naturalifte, que les peintres s'en fervoient pour contenir & dé- layer leurs couleurs , ou pour le même ufage que l’on fait aujourd’hui des écailles de cames & de moules pour les couleurs en détrempe ; mais parce que les peintres en tiroient une couleur de cinabre & de fandaraque, qui fe trouve dans les finuofités ou les inégalités inter- nes de la coquille. Elle reffemble, dit Rondelet, aux fpondyles ou aux petites huitres. CORALLINE. Pe&en inæqualiter auritus , decem craffis coflis in longum dudlis, firiatis firiis undofis, suberofis vel potids verrucofis € totidem canaliculis la- tis 6 profundis æqualiter per longitudinem firiatis , in- fruëlus ; ambiru valvarum finuo[o 6 fingulariter ad in- yicem replicato , infignis ; coloribus ex corallino purpu- rascentibus , diverfimode & lucide depi&us ; corallinæ nomine donarus. Coquille bivalve des plus diftingnée gans le genre des peignes à oreillons inégaux, ain 334 SAR © appellée à caufe que toutes les furfaces des valves font nuces d’une couleur pourprée, qui tire plus ou moins fur celle du corail rouge. Ce peigne, qui eft égale- ment convexe des deux côtés, eft garni de neuf ou dix grofles côtes longitudinales, dont les ftries, qui fuivent la même direétion, font onduleufes, & rele- vées de gros tubercules creux, dont la plupart font plus ou moins ouverts, & forment des efpeces de tuiles , fur-tout fur la valve fupérieure, au lieu que les éminences de la valve inferieure fe répandent en on- des. Les cannelures, alternatives entre les côtes tuber- culeufes, font larges, profondes , & également ftriées ; leurs teriminaifons, dans la circonférence de la valve de deflus, s'engrainent dans les finuofités & les replis de la terminaifon de côtes de la valve de deflous; com- me les extrémités des cannelures de la valve inférieure s’enclavent dans les replis de la circonférence de Ia valve fupérieure; ce qui forme un chantournement fingulier, & une engrainure admirable. Ce peigne, qui porte prefque autant de largeur que d’élevation, peut avoir jufqu'à quatre pouces & demi de diamètre & plus. RoxDELET ,de Teftaceis, lib. 1. pag. z$. Concha corallina ; rubra efl enim, corallum plane imitata , undé corallinam nuncupavimus , figur& diffimilis : extern& enim teflzrum parte peélinem refert , nifi quod fîriatæ non eff, fed lineis tantüm afpera & tuberculis rubris inæqualis, intis leviffima candidi marmoris colore : fpon- dylorum modo colligaentur teflæ vinculo nigro ; tenues funt, [ed fatis dure. Caro dura odore virofo , fapore faljo. Rard reperitur hæc concha , & vix nift poft diu- sinos auftri flatus & canicule exortum in litus eji- ciatur. | Cet auteur fait mention d’une efpece de coralline, que les vagues emmenent fur les côtes du Languedoc par hazard en été dans les grands orages. Elle eft af- fez femblable ,. dit Rondelet, à la coquille des, pé- cheurs, dont elle différe par fa figure ; fa couleur rouge gp DR 335 comme le corail lui a fait donner le nom de la coral- line :elle fe rapporte au genre du peigne quant à fon extérieur , avec la différence , qu'au lieu de ftries, elle devient rude & raboteufe ou inégale par des différens traits & des tubercules rouges. La furtace intérieure eft unie & d’un blanc de marbre. Ses valves font minces quoique folides, & font attachées par un ligament noir à la maniere des huitres-fpondyles. Sa chair eft dure, falée & de mauvaife odeur. Rondelet ajoute, qu'on trouve rarement cette coquille, & qu'a peine vient-elle fe rejetter fur les ports dans le temps de la canicule, à moins qu'elle n’y foit apportée par les vents du midi les plus opiniâtres. Ruwruirvs, tab. 48. n. 7. Holl. Koraal doublet ; Je corail doublet ou bivalve. GuALTIERI, tab. 99, litt. C. Conchapeélinata , cujus firiæ funt latiffime, & ab alis firiis minuriffimis undatim firiatæ , in unäâquaque majori fri4 nonnulle plicaturæ , feu pulvilli erbbo/fi eminent 6 intumefcunt : purpureo colore quädam candidä pulvere afperfo nitie difsime depiéla, intus ex argenteo purpurafcens. Fjufdem, litt. D. Pedinata eadem , jus verd pul- villi funt magis elati : tora eft fplendide crocea , in- tds ex fulvido argentea. M. d'ARGENVI1LE, pl. 24. lit. F. Ce peigne ; ui eft très rare , s'appelle la coralline, imitant par bn rouge la couleur du corail. De grandes ftries ca- nelées, fur lefquelles font des tubercules élevés & creux , le coupent dans toute fon étendue. On re- marque l'inégalité de fes oreilles, & le chantourne- ment régulier de fes bords. CORBEILLE. Les Conchyliologiftes donnent le nom de la corbeille à plufieurs coquilles bivalves done les furfaces extérieures forment un enlacement de fifies en maniere de réfeau. Ils difinguent la corbeille . cœur en arche de Noé, la corbeille orientale du genre des cames-cœurs, la corbeille-came ou la sricotée, & la corbeille-huitre, Foyez ces mois, 2 2 336 € OR CORBEILLE-CAME ou TRICOTÉE. Voyez TRICOTÉE. | CORBEILLE-CŒUR EN ARCHE DE NOÉ ou A CARENE. Concha cordiformis & rhomboïdalis , candida ; carinä anguflé & oblongä ; duabus valvis craffis & maximè convexis , ftriis papillofis per lonpitu- dinem firiatis compofita , dentibus latis in ambiu fer- rata. Cette conque bivalve du genre des cœurs en ar- che de Noé eft à carene étroite & allongée , com- polée de deux valves très épaifles & très convexes, arnies de groffes ftries, chargées de tubercules en fine de mammelons, fur-tout vers les fommets des battans. Elle eft toute blanche, environnée dans fon pourtour intérieur de larges dentelures , qui ne jun nent parfaitement dans la jonction des valves , ainfi que les rateliers de la charniere, qui font garnis d'une in- finité de denticules. G&ALTIERI, tab. 87. litt. E. Concha rhomboïdalis, firüs profundis identidem in fummitate bullatis exaf- perata, globofa, candida. M.d'Arcenvizze,pl.13.lert. C. Ce cœur eft très fingulier par une plate-forme qui fépare fes deux becs; ce qui le fait affez reflembler à l'arche de Noë. Cette coquille, nommée la corbeille, eft toute blanche, avec des cannelures pleines de tubercules, & elle eft auf pefante que du marbre; fa charniere, à petits crans fins comme une lime, mérite d’être remarquée ; chacun de fes côtés forme un cœur. CORBEILLE-HUITRE,. Offreum plicatum , de- preflum, in ambitu femirotundum , colore leviter pur- rafcente nebulatum. C’eft une efpece d’huitre crêtée ou pliflée , qui eft une variété de la crête de coq. Sa forme, qui eft demi-cintrée , eft comprimée ou avec une valve fupérieure applatie, & inférieure un peu courbée à équerre vers fes bords. Les côtes, que l’on remarque fur les battans, fe terminent en plis récipro- ques qui s’engrainent comme dans les autres huitres en grête de coq. Toure {a çouleux eft Lilas ou pourprée CAE légerement É C OR 337 gerement, tandis que la furface intérieure des valves eft nuée de pourpre obfcure & d’une couleur jaune tannée. Cette huitre vient des Indes. Guartiert , tab. 104. litt. D. Offreum flru&tur& peculiari magis depreflum plicatum ; lamellatum , tu berculolum , pullo colore nigricans. CORBEILLE ORIENTALE ou CORBEILLE CAME-CŒUR. Chama cordiformis Lata, maximè convexa, pulchro nitore candicans , & in apicbus valvarum colore rofeo leviter depi&la: friis undofis re- ticulatis , & canalicutis profundis cancellatim ftriatas in ambitu densé ferrata Cette came-cœur eft d’une forme large & extrêmement bombée, remarquable par fes ftries tranfverfales onduleufes bien articulées, qui fe partagent en plufieurs endroits, avec autant de can- nelures profondes dans lefquelles on diftingue une infinité de dentelures occafionnées par d’autres ftries longitudinales ; ce qui forme un réfeau fingulier & une efpece de treillis. Sa couleur eft d’un très- beau blanc, teint légerement de couleur de rofe fur+ tout vers les fommets des valves & les faces latérales qui repréfentent un cœur plus ou moins exa&t. Cette bivalve à fa coquille épaifle , principalement dans les bordsde fa circonférence, qui font garnis d’une infinité de denticules régulieres qui s’entre-joignent admirable« ment dans [a réunion des battans. La furface intérieure eftunie , nuée de blanc & de couleur citron. La char- niere, qui occupe le milieu dela coquille , eft compofée de quatre dents obtufes & affez faillantes , & récipro- ques dans les deux valves ; fçavoit, de deux fituées fous les fommets & de deux autres latérales , lefquelles fe logent dans les alvéoles correfpondans: Cette came, faite en cœur, a le poids du marbre; elle fe trouve dans les mers de l'Inde orientale. Sa largeur peut avoir depuis deux pouces jufqu’à deux pouces & demi, fur quatre ou fix lignes moins de longueur. GUALTIERI , tab.75$. litt. c. Concha peétinifore mis æquilatera , firüs cancellatis elegantiffime direz Tome LI | 1338 e Oo À firie verd. à cardine ad oram ut plurimum craffiores funt ; illæ autem, quæ dorfum circumdant minutifsimæ 6 acutæ, in decuffatione quafi imbricatæ exafperantur , & undatim diriguntur ,in margine interno tenuifsimæ ; & argutifsime eff denticulata. Tota eft laëtea. CORDELIERE ; nom que les Conchyliologiftes donnent à plufeurs coquilles univalves du genre des buccins , dont le caractere fpécifique eft d’avoir une couleur brune, interrompue par un ou deux cordons blancs, qui parcourent toutes les fpires de la coquille, en commencant vers le milieu du corps ; quoiqu'il y ait des efpeces qui en foient deftituées. On diftingue la grande cordeliere ventrue à ftries, & à tubercu- les rares, avec un large cordon; la grande cordeliere à protubérances applaties; la cordeliere fans cordon blanc ; & les petites cordelieres. On appelle en Hol- lande les cordelieres , les éthiopiennes ; & plufeurs fes nomment en France les minimes. CORDELIERE, dite GRANDE CORDELIERE VENTRUE. Buccinum feptem fpiris contabulatis plerifque tuberofis compofitum; teflé crafsä , ponderofa , formä ventricof& , 6 rotundä ; columellä rugofä, aper- urd longä 6 fpatiosä, labro fpiffo intus ftriato, 6: ca- nali aperto fatis in longum produëto diflin&äum ; qui- bufdam [iris vel potius rugis per longitudinem quai ffriatum : colore ex fufco nigricante nebulatum , € lato funiculo albido circumdatum. Ce buccin , dont la co- uille eft épaifle & pefante , eft compofé de fept res élevées , éragées ou applaties en-deflus ; & ce n’eft que vers la feconde fpire, où commencent les tubercules , qui tournent avec la volute , & d'où par- tent des ftries longitudinales rares, en forme de rides peu prononcées, RE on fe prolongent fur tout le corps du buccin. Sa forme eft allongée, ventrue, & arrondie avec une furface extérieure d’une couleur brune foncée ou même noirâtre , ornée & environnée d’un cordon blanc, qui prend fon origine vers le mi- Fieu de la lévre pour tourner fur Le corps , & parcou- À LEE r CO RA 339 fir toutes les révolutions de la pyramide. L'ouverture de ce buccin eft large , allongée , ou fort grande, avec une lévre épaïfle ftriée intérieurement, & une columelle ridée ou tortueufe , lefquelles fe prolongerie pour former un gros canal ouvert & aflez long. Le buccin , dit la grande cordeliere , peut avoir fix pou- ces de longueur fur un peu plus de moitié moins de largeur. CORDELIERE, dite GRANDE CORDELIERE À PROTUBERANCES APPLATIES. Buecinum,, teflà craflé, valdè ponderofä ; validis extuberantiis prafertim in primé fpir& inffruffum ; colore fufco & caflaneo depiétum , & funiculo duplici albido fæpè cir- cumdatum. Ce buccin eft d'une figure ramafñlée, gar- nie dans la premiere fpire de plufieurs protubérances larges & comprimées , qui diminuent beaucoup de ve- lume , en parcourant les autres fpires de la claviculé, Toute [a furface extérieure eft de couleur marron, avec une zone ou un cordon blanc, qui fe partage en deux autres dans fes révolutions. Le dedans de ce buccih eft blanchâtre. Sa coquille eft épaiffe , pefante, avec une ouverture, une lévre , & un canalférmblable à la cordeliere précédente : elle parvient également à un auf gros volume que la grande efpéce. CORDELIFRE TUBERCULEUSE A DOU- BLE CORDON. Buccinum , feptem fpiris exertis © tuberofts compofitum 3 colore fufco nigrefcens , € du- plici funiculo albido , in omnibus fpiris circumdatum. Ce buccin eft d'une forme élégante, d'une couleur prefque noire , avec deux cordons blancs paralleles, qui tournent depuis le milieu du corps de la coquille jufque vers les dernieres fpires. La volute , élevéé en pyramide , eft compofée de {ept fpires coùronnées de tubercules , fur-tout dans les premieres. L'ouverture cft très grande, avec une lévre tranchante, garnie au-dedans de ftries, de éouleut pourpre rembrunie : la columelle eft unie, & fe terminé par un canal où qsrt aflez allongé. Cette cordeliere peut Sn jufqu'à Yi 340 LE OK cinq pouces de longueur, fur moitié de moins de largeur. | CORDELIERE SANS CORDON. Buccinum tranfverfim ftriatum , feptem fpiris elatis, contabula- eis , tribus ftriis parallelis infuper 6 gradatim in tif- dem currentibus diflin&um ; colore ex fufco rufefcers. Cette efpece , qui eft moins connue que les autres cordelieres , eft d’une forme arrondie , moyennement renflée, avec une clavicule élevée, compolée de fepr. fpires étagées , applaties en-deffus & remarquables par ttois ftries paralleles éloignées l’une de l’autre , qui parcourent toutes les révolutions de la volute , en ob- fervant une égale diftance entr'elles. Les tubercules de ce buccin font en forme de côtes longitudinales, onduleufes, peu faillantes , & ne commencent à regner que vers la troifieme fpire. L'ouverture eft allongée, peu large, avec un fût extérieur un peu tortueux, dépourvu de dents, & une lévre tranchante , lefquels fe terminent par un canal ouvert, & moyennement allongé. Toute la furface extérieure de la coquille eft de couleur canelle, ou brun-roux vif. Il y a une variété de cette cordeliere , qui ne differe de cette efpece, qu’en ce que les deux premieres fpi- res font couronnées de protubérances. Ces buccins'fe trouvent/dans les mers des grandes Indes, & peuvent avoir trois pouces & demi de longueur , fur moitié moins de largeur. M. d'ARGENVILLE , pl. s. let. A. Ce buccin eft de couleur fauve , rayé fur toute fa fuperficie. Les fepr étages de fa clavicule, qui font applatis, le rendent extrêmement rare. CORDON BLEU. Cochiea femilunaris, umbili- cata , feu natica terreftris , in fundo fubalbido & acha- tes , plurimis 7onis fufcis vel fubcæruleis fafciata : magnä aperturé , labro arcuatim expanfo. & forma rotundä difin&la. Coquille univalve terreftre, ainfi appellée , lorfque fa Arface extérieure eft ornée de plufieurs zones bleuârres, ou fauves fur pn fond blan- ÉrO°R sat chètre & agathe clair, qui ne font en évidence qu'après la fuppreflion d’un épiderme verdâtre | dont ce lima- çon eft couvert. Il eft du genre des nérites ombili- quées , ou des natices. C'eft l’efpece que les Sauvages appellent en Amérique, manetou , chez lefquels la coquille eft en vénération, en la pofant fur un pied de bois. C’eft pourquoi on nomme aufi ce limaçon l'idole. Voyez Inoze. M. d'ARGENVILLE ,pl. 17. let. B, Cette conque eft extrémement rare; fa couleur blanchâtre, rayée de fafcies bleues, lui a fait donner le nom de cordon bleu. Sa couleur extérieure eft jaunâtre. Cette co- quille, ajoute M. d’Argenville, pag. 263 ,eft quel- quefois brune & ftriée. Les Sauvages de l'Amérique, la montent fur un pied de bois travaillé fuivant leur goût, & en font un de leurs dieux, appellé manetou, CORET. Coretus. Nom donné par M. Adanfon, à un coquillage univalve, qui forme le troifieme genre. Le coret fe trouve auff fréquemment que le bulin , dans les lieux marécageux de Podos : on pour- roit même le regarder , comme une efpece de bulin , en ne confidérant que certaines parties qui leur font communes : cependant l'animal, examiné en détail, fera voir des différences notables qui, jointes à la for- me finguliere de fa coquille, ont déterminé M. Adan- fon à en faire un genre diftingué. Il en à rencontré un grand nombre d’efpeces , dans les petites rivieres des environs de Paris ; mais celle que l’auteur décrit eft différente & particuliere aux pays fitués entre les tropiques. Il n’en eft fait men- tion ,ni dans les auteurs, ni dansies livres des vOya- geurs : elle eft auffñi peu connue dans Les cabinets : fa petitefle l'a fait fans doute négliger , comme le bulin. On peut regarder fa coquille, comme un difque éga- lement applati fur chacune de fes faces, & d’une ligne & demie au plus de diamètre. Malgré fa petitefle, on diftingue facilement les quatre tours de fpirale, doat elle eft formée, Les fpires font arrondies » renflées Y iij #42 E:0:k dans leur contour, & laiflent entr'elles un fiflon cir: culaire ,également creufé fur les deux faces de la co- quille ; maïs la maniere, dont elles font tournées ver- ticalement fur elles-mêmes , empêche qu’on ne voie clairement lextrêmité , qui devroit faire le fommet. Cette extrémité eft engagée au centre de leurs révo- Jutions, & ne s’éleve pas plus fur une face que fur l'autre , de forte qu'il paroît aflez douteux de quel côté eft l'ouverture à gauche ou à droite de la co- quille , & quel eft fon deflous. L’obliquité de louverture , qui eft coupée de droite à gauche en defcendant , ayant déterminé la face la plus large de la coquille pour fon deflus , on s’apper- çoit que les fpires tournent de droite à gauche , en regardant le plan de la coquille comme horizontal, & conféquemment l’ouverture eft à fa gauche; ce qui la range avec les uniques , comme le bulin. Cette ouver- ture eft ronde à peu de chofe près, & fes bords font fimples & fort tranchans : ils font interrompus fur la droite , par la rondeur de la premiere fpire, qui vient fe confondre avec eux. La délicatefle de cette coquille , & fon peu d’épaifleur, la rendent un peu tranfparente. Au-dehors elle eft polie, luifante & de couleur fauve. La tète de l'animal eft cylindrique , très étroite dans fa partie fupérieure ; mais fort étendue fur les côtés, & prolongée en une membrane, qui lui fait un large empâtement. Cet empâtement prend fucceflivement rentes formes, qui rendent quelquefois la tête obtufe, & quelquefois échancrée à fon extrémité. Comme il eft placé aux côtés de la tête, & quil eft plus fufceptible de relâchement , lorfqw'il fe porte en avant , il fait une échancrure à fon milieu ; & cette échancrure difparoît , lorfque ce même empâtement £e contraëte , & eft tiré en arriere. La bouche eft placée au-deffous de la tête , à peu près dans fon milieu. Les lévres , lorfqu'elle eft fer- mée , lui font prendre la figure d'un T , dont la tête CSOrR 343 feroit courbée en arc. En s’ouvrant, elle laiffe apper- cevoir par intervalles Îles mächoires qu'elle ren- ferme. La mâchoire fupérieure eft faite en croiffant, & fa convexité, qui eft lifle, regarde en bas : elle paroît immobile. L'inférieure au contraire, refflemble à un tuyau cylindrique, ou à une trompe , dont l'extrémité cft percée, arrondie, & armée de plufieurs rangs de ents , que l’auteur ne peut mieux comparer qu'a celle d'une étrille : elle fe porte facilement jufqu’au bord des lèvres. Les cornes fortent au nombre de deux, de la bafe de latête, aux côtés de laquelle elles font attachées, & la farpañfent une fois en longueur. Elles font fines, déliées , femblables à des aiguilles fort pointues, & ont une grande facilité à fe courber, & à fe mou- voir en deux fens. Les yeux, femblables à deux petits points noirs, font même enchäflés à la racine des cornes, fur leur côté intérieur. Le pied a une lon- gueur prefqu'égale au diamètre de la coquille. Il re- préfente une ellipfe allongée , & un peu moins large que la tête , au-devant de laquelle , il s'étend de ma- niere à la cacher entiérement lorfqu'il marche. Ses deux extrémités font également obtufes , & fon grand diamêtre furpaile fouvent près de deux fois le petit. Pendant que l'animal marche , une grande partie de fon corps paroït hors de la coquille, fous la for- me d'un long col, à peu-près cylindrique, dont Ia longueur , y comprife celle de la tête, excède deux fois {a largeur. Au travers de ce col, qui eft affez tranf- parent , on appercçoit facilement le cœur , & l’on en diftingue très bien les battemens. Il eft placé à fa droite : particularité qui mérite d'autant plus d’être remarquée, que cette partie affecte toujours la gau- che dans le plus grand nombre des limaçons. Dans cette même fituation de animal, on voit le manteau , comme une légere membrane , qui tapifle les parois intérieures de la coquille. ra bords iv 344 C OR de fon ouverture, dont il lui arrive rarement de s'é- carter pour s'étendre au-dehors. Îl forme du côté gau- che, en rapprochant de temps en temps fes bords , une double ouverture, dont la plus élevée donne pañfage à l'air, & l’autre aux excrémens. Ceux-ci font vermi- culés & tournés en demicercle. Cet animal eft comme celui du bulin , hermaphro- dite, de l'efpece de ceux qui demandent la jonétion des deux individus, maïs qui ne fe fécondent pas ré- ciproquement , ni en même temps. Îl ne Jouit pas plus de ce privilége, que ceux dans lefquels le fexe eft partagé : il eft vrai qu'il a un avantage de plus qu'eux, c'eft qu'il peut féconderun individu, tandis qu'il eftfe- condé par un troifieme , & celui-ci par un quatrieme, & ainfi de fuite : de forte qu'on les voit fouvent réunis plufieurs enfemble , comme des grains de chapeler. Il jette un frai femblable à un gateau rond, infini- ment petit & gélatineux, qui contient environ cent œufs ronds & applatis,de même fubftance, à l'extrémité defquels on apperçoit le germe, comme un petit point opaque. Cette gelée & les œufs font de cou- leur de fuie , ou d’un brun rougeâtre & tranfparent. M. Adanfon a vu fortir dans quelques-uns, du côté gauche , entre le col & le manteau, une efpece d’oreil- Jette triangulaire, & charnue , qui fe montroit quel- uefois au-dehors : dans d’autres, il ne fe manifeftoit rien de femblable. Ce petit animal eft tout noir , ou du moins d’un brun noir ; fa coquille, qui eft tranfpa- rente & fauve lorfqu’elle eft vuide , paroït noire quand il la remplit. CORNE D’ABONDANCE. Offreum plicatum f[pe- cie peculiari , valvé inferiore afperä , & profundè ex- cavatä , valvä fuperiore, è contrario , plan& , parvä, curvaté € in ambitu ferratä , compofitum ; forinfecis ex albido virefcente & purpurafcente nebulaturm , intrin- fecis coloribus violaceis & albis lucide depiéfum : cornu copie nomine donatum. Coquille bivalve du genre des buitres pliflées ou crêtées, ainft appellée à caufe de fa Fo 345 forme. Elle eft baroque & finguliere , compofée d’une valve inférieure très profonde, qui fe prolonge con- fidérablement pour former une grofle pointe recour- bée en-deflous, raboteufe en-dehors , chargée fur les flancs de côtes longitudinales , de vive arrête , faillan- tes & pliées vers les bords de l'ouverture, comme l'huitre appellée la crête de coq : la valve fupérieure au contraire eft plate, petite , cambrée , & entourée de crans qui s’entrejoignent avec ceux de la valve in- férieure. Toute la couleur extérieure de cette huitre eft blanchâtre , nuée de verd & de pourpre obfcur ; mais l’intérieur eft luifant, mêlé de blanc & de violet, principalement vers la circonférence des battans. La charniere eft peu articulée , compofée d’un grand nombre de ftries peu fenfibles, & d’un ligament qui occupe toute l’étendue des fonunets de l’une & de l’autre valve. L’huitre, nommée la corne d’abondance, provient des mers des grandes Indes. L’efpece, qui eft dans la colleétion de l’auteur eft d’un volume extraor- dinaire, ayant près de quatre pouces & demi d’éten- due & de profondeur dans le battant de deffous, fur deux pouces & demi de diamètre du côté de l’ouver- ture ; elle eft avec une adhéfion de plufieurs autres. M. DaAviza, cat. pl. 19. lett. F. pag. 283. art, 608. Un grouppe de trois huitres des Indes & rares, grifes , nuées de diverfes nuances, à valve fupérieure applatie , raboteufe par ondes vers la tête , feuilletée vers le bas; & inférieure fort profonde, fe terminant en pointe recourbée en-deflous vers le fommet, & garnie de grofles côtes longitudinales tuilées , de cou- leur blanche en-dedans, excepté vers les bords qui font violet-noir, & pliflés comme dans la crête de coq, mais moins fortement, à charniere formée de ftries nombreufes très fines , & d’un ligament s'étendant dans toute la largeur du fommet de l’une & l’autre valve : : le) efpece nommée la corne d’abondance. CORNE D'AMMON. Tubulus marinus in plano Borizontali, 6 concentrico contortus : triginta vel am- 346 | CvO EE pliès concameraticnibus margaritiferis , eum apertur parvä, vel fiphunculo in omnibus iifdem regulariter Pereurrente, nautili craffi ad inflar infignis ; extüs colore fubalbido ; cornu Ammonis vel ammonia di&us. Co- quille univalve , qui forme un genre appellée ammo- nie, qui paroît être du genre des tuyaux de mer, quant à fa figure extérieure ; mais qui approche davan- tage de celui des nautiles chambrés ou cloifonnés, quant à l'intérieur. Elle eft nommée la corne d’Am- mon , à caufe de fa refflemblance avec les cornes des béliers qui étoient confacrés dans le temple de Jupi- ter Ammon, Sa figure repréfente un petit cor, par fes contours qui compofent une volute formée de trois fpires ifolées , en tournant fur un plan horifontal & concentrique fans fe toucher. Cette jolie coquille eft blanchitre & affez tranfparente pour laiffer appercevoir & même compter une trentaine de concamérations ou cloifons d’une fubftance de nacre argentine, avec une petite ouverture de communication , qui les parcoure par le moyen d’un fiphon femblable à celui que l’on remarque dans les nautiles nacrés. Les cornes d’Am- mon ne portent guere plus de huit ou dix lignes de diamètre ; celui de l’ouverture peut avoir jufqu’à près d’une ligne & demie. On trouve ces petits coquillages dans les Indes aux îles Moluques. Rompnius, tab. 20. n. 1. Cornu Ammonis. Holl, Poft-hoorentje; le petit cor de poftillon. GuazTrert, tab. 19. Ammonia eft tefla polytha- lamia , in fpiram externè utrinque apparentem in plano horizontali convoluta. L'ammonie eft une coquille qui à plufieurs chambres ou cloifons, contournée en une fpirale extérieure fenfible ou articulée des deux côtés, fur un plan horifontal. | Prima fpecies , tt. E. Ammonia integre divifa , no- dofà, fubalbida , pellucida , fragilis ; in ftruéturä internä apparet fiphunculus ,totus eff teffaceus , teres , fine alla adm:fsà interruptione, ut in nautilo. Ce Conchylio- logifte fait mention d’une petite corne d'Ammon, re- É oO Ÿ di préfentée à Ja même planche, /err. A, dansun grand diamètre , par le fecours du verre lenticulaire avec le deflus , le deffous & l’intérieur de la coquille , quine pefe pas plus que la centieme partie d’un grain de froment , dit Gualtieri. On y diftingue quarante cel- Jules avec le fyphon qui les traverfe. Secunda fpectes, lett. H & I. Ammonia unita, & Proportionata minima, alter& parte umbilico promi- nente , coff@ latä , [ulcatä , nodos& , argenteo colore Jplendens. Quinque gyris eff finita, cujus fiphunculi orificium apparét. Sicuti thalumorum intemorum veft:- gia externé apparent in nodulis illis, quibus extima fuperficies elegantifsimè dividitur. Ejufdem interna ffruëtura, in qua quadraginta circiter thalami apparent cum fuc firhunculo vershs internam parrem pofito. Hujus verd minimi teffacei pondus centefimam partem unius grani non fuperat. M. d'Arcenvizze, pl. $.letr. G. Ce font deux coquilles toutes blanches & très légeres que Rum- phius nomme corne d’Ammon, ainfi que Janus Plan- cus & Gualtieri, Elle a Pintérieur divifé en cloïfons, avec un fiphon qui va de Pun à l’autre : ce ne font donc pas des cornes d’Ammon, dit l’auteur, lefquelles n'ont jamais de fiphon ; ce font plutôt des tuyaux chambrés circulairement , & qui par leur fiphon approchent plus du nautile que de la corne d’Ammon. Janus Plancus a découvert dans le fable de la mer près de Rimini une infinité de petites cornes d'Ammon, qui ne font que de fortir de l'œuf, & aui font de diffé rentes efpeces. Elles font en fi grand nombre , qu'une once de ce fable èn contient onze mille, & fi lége- res que cent-trente n'égalent que Le poids d'un grain de froment. Ce fable , confidéré avec le microfcope , préfente toujours plufieurs efpeces de ces cornes d’Am- mon. Ces petits coquillages laiffent voir très diftinc- ment leurs cellules & même leur fiphoncule au tra- vers de leur coquille tranfparente. * Il'eft donc prouvé que l’analogue marin des cornes 348 GO: k d’Ammon pétrifiés exifte. Il paroît être rare dans {a mer, parce qu'il eft la demeure d’un animal fort petit. Sa petiteffe eft telle qu'il ne remplit qu'une feule des cellules dont la coquille eft compofée. Il ne peut donc pas nâger aufli facilement que le nautile, parce que l'ouverture ou la bouche de fa coquille n’eft pas fi fpa- cieufe. Il eft par-là même réduit à demeurer conti- nuellement au fond de la mer , d’où aucune tempête ne peut l’arracher : ainfi bien loin que cette efpece de coquillage foit périe entiérement au déluge ou de- puis , comme l'ont fuppofé quelques auteurs ; on a au contraire l'obligation à quelques inondations de l'avoir tranfporté ou laiflé dans la terre, & à la terre de l'avoir confervé. Les cellules occafionnées , par les concamé- rations ou les cloifons qui font multipliées dans l'inté- rieur des petites cornes d’Âmmon marines & d’autres, fervent de loge à l’animal. Il demeure dans la premiere cellule ou la bouche de la coquille, pour être à portée de chercher fa nourriture. Cet animal, qui ef fort petit, eft une efpece de polype. Quand il fort de fon œuf, il fe fait une loge aflortie à fon corps; en devenant plus grand , il fe fait toujours de nouvelles chambres , & ne peut pas s’enfoncer dans la coquille; il fait toujours pour fa commodité un nouveau plancher au fond , en forte que le nombre & le diamétre de ces cellules s’au- gmentent à proportion de l’âge & de la grandeur de l'animal. Ces cellules font fouvent en un grand nom- bre: ordinairement il y en a de trente à quarante dont le diamétre diminue toujours vers le centre. Bourguet en a vu jufqu’au nombre de cent cinquante. À travers de toutes ces cellules près du dos de la coquille , pafle un tuyau ou fiphon, mais fans avoir de communica- tion avec les cellules mêmes; c’eft ce que Bertrand a ob- fervé diftinétement , foit dans la coquille naturelle de lefpece , que Gualtieri a fait repréfenter , p/. r9. lire. E , foit dans plufeurs cornes d’Ammon pétrifiées. L’ufage de ce tuyau eft encore inconnu. On a foup+ çonné qu'il fert à l'animal pour fe remplir d'eau, aim M 349 de s’appefantir & de couler à fond, lorfqu'il rencontre quelque ennemi. L'auteur , pour en juger , a caflé un de ces coquillages marins, & a vu clairement que chaque cellule a fon tuyau à part avec une bouche ou une ou- verture large en forme d’entonnoir, qui pañle dans la cellule qui fuit, jufqu’à l’ouverture du tuyau de ce- lui-ci, & que ces tuyaux fe féparent par articulations à chaque cellule, à peu près comme on l’obferve dans les nautiles ; enforte que ces fiphons articulés ne font autre chofe que de petits entonnoirs mis les uns dans les autres à chaque cellule, où ils commencent tou- Jours par une plus grande ouverture évafée en forme d’entonnoir. Il y 2 donc autant de fiphons que de concamérations. Gualtieri femble au contraire fup- pofer que ce fiphon eft entier , fans aucune inter- ruption, ni même articulation, & tout d’une piece ; il paroît bien être tel, lorfqu'on confidere la coquille en- tiere ; mais on s’apperçoit fans peine du contraire, lorf= qu'on l’a caflée : d’ailleurs il fe peut qu'il y en ait de plufieurs efpeces. Bouwreusr, lett. philof. pag. 61 , fait la defcription de lanimal , ou plutôt il cherche à deviner par la con- ftruétion de la coquille, comment l'animal pourroit être. Il lui donne une efpece de lobe en forme de ver- tebre qui doit être le corps de l'animal, avec une tête ou un boyau, ou plutôt une queué qui traverfe le tuyau, & qui pénétre toutes les cellules. Il paroît en effet que ce tuyau , qui paîle de l’une des cellules à l’autre , ne peut avoir d'autre deftination que de cacher ce boyau , pour lier l'animal avec toutes ces volutes, afin qu'il puiffe confervér, par-là même , l'équilibre de Ja co- quille & la gouverner. En comparant la petitefle de cet animal avec la grandeur & la pefanteur de Ia co- quille , nous comprendrons facilement quil doit avoir beaucoup de peine 2 fe remuer, bien loin d’être en état de nager & de fe tranfporter auffi facilement que les autres animaux à coquilles, puifqu'ils font auffi réduits à demeurer continuellement au fond de la mer, 350 CAO FR On ne s'étonnera plus d’en voir fortir fi peu, & qu'à peine nous fçavons qu'ils exiftent; fi ce n’eft par leur pétrification répandue en grande abondance fur la fur- face de la terre, & que les eaux de la mer ont dépofée après le déluge, lefquelles cornes d'Ammon & les au- tres pétrifications , telles que les grandes turbinites où les vis pétrifiées font impénétrables aux hommes & aux plongeurs , dont l’analogie en efpeces vivantes eft bien inférieure en volume. Les cornes d'Ammon fofliles ont des variétés prodigieufes dont les diamé- tres vont par gradation depuisun point , une ligne, juf- qu'à plufeurs pieds. On peut en juger par des ver- tebres énormes qui font connues des naturaliftes. .. M Valinont de Bomare rapporte , dans fon diétion- naïire , que quelques auteurs prétendent que le fala- gramen des Indiens qui fe trouve en Indoftan, dans la riviere de Gandica , au nord du Patna , eft une forte de corne d'Ammon vivante. Les bramines, qui leur offrent un fcrifice tous les jours , en font un cas particulier, & les confervent dans des boëtes précieufes. Cette co- quille eft fort chere chez les Indiens. .… Les auteurs anciens rapportent que la corne d'Am- mon avoit la vertu de faire expliquer les fonges myfté- rieux. Ïl y en a une efpece pétrifiée de couleur cen- drée & raboteufe que l’on prétend qui feremue comme un animal, lorfqu'on la met dans le vinaigre ou quel- qu'autre acide. Ce qui peut arriver par la diflolution des parties, dont la défunion peut occafionner qnel- ques mouvemens, comme on voit la chaux vive en maffe fe divifer & comme en aétion , lorfqw’elle eft ar- xofée d’eau froide. | .. CORNE DES ANIMAUX TESTACÉES.Ce font des petits tuyaux ou des fibres extérieures fituées fur les côtés de la têre des animaux à coquilles univalves , au nombre de deux ou de quatre qui fortent ou fe replient en eux-mêmes plus où moins à leur gré. Les natura- fiftes, qui les confiderent comme les portes-yeux & les guides de ces fortes de reltacées, les appellent certes €e © R 3ç1 sula oculifera. Ces cornes varient fuivant les efpeces. M. Adanfon rapporte que les cornes ne fe trou- vent que dans les coquillages univalves & operculés, qu'il appelle en général limaçons ; encore , dit-il, quel- ques-uns d'eux en font-ils dépourvus , comme les ef- peces appellées le former & le mouret. Ceux qui en portent, n’en ont jamais moins de deux & jamais plus de quatre. Elles font toujours placées fur les côtés de la tête ou à fon origine. Les cornes varient par leur firuéture interne. Dans le genre du limaçon terreftre, comme le kambeul, ce font des efpeces de tuyaux creux, qui ont la faculté de fe replier & de rentrer en eux-mêmes par le moyen d'un mufcle qui en tiré l'extrémité jufque dans l’intérieur de la tête. Ce muf- cle eft le nerf optique lui-même , fuivant Swammer- dam. Dans tous les autres limaçons, elles paroiffent com- pofées de fibres longitudinales, tantôt à un, tantôt À deux plans internes & externes, entrecoupées de quel- ques anneaux Ou mufcles annulaires: c’eft par le jeu de ces fibres que les cornes s’allongent ou fe raccour- ciffent au gré de l’animal ; mais elles ne rentrent ja- mais ni au dedans d’elles-mêmes , ni dans la tête, elles reftent au dehors, confervant la plus grande par- tie de leur longueur. Tous les auteurs modernes, fi l'on en excepte Swam- merdam, ont penfé fur la parole de Pline, que les li maçons fe fervoient de leurs cornes comme de guides pour fonder & tâter le terrein où ils avoient à mar- cher; mais on ne voit rien dans leur mouvement qui prouve une pareille attention dans ces animaux. Il femble même, dit M. Adanfon , qu'elles leur font auffiinutiles, que les cornes fuperflues où embarraffantes de certains infeétes : du moins leur ufage n’eft-il pas apparent. On fait feulement qu'elles ont le fentiment très fin , & plus délicat que les autres parties de leur corps. RN CORNET DE CHASSEUR. Cochlea depreffa ter- sefiris umbilicata vel plansréis ; colore fxlyo flavefcens : 12 C0 4 magné aperturâ & lubio candido extis recurvo inff- gris. Coquiile univalve terreftre du genre des lima- ons planorbes , ainfi appellée à caufe de fa forme. Île eft compofée de fept {pires, dont la premiere eft étendue & arrondie en çomparaifon des fix autres qui tournent l'une fur l’autre en s’enfonçantun peu dans l'œil de la volute ; le côté de l’ombilic, qui eft fitué dans le centre du limaçon , ne montre qu’une feule fpire , ex- cepté dans fon centre où on apperçoit une partie de la fpirale intérieure. L'ouverture eft grande avec une lèvre recourbée en dehors de couleur blanchître ; le refte de la coquille eft fauve & jaunâtre. Elle porte or- dinairement quinze lignes de diamêtre. Rompaius,, tab. 27. litt. R. Cochlea terreftris. Holi. Poft-hoorn ; le cornet de poftillon. GUALTIERI, tab. 3. litt. M. Cochlea terreftris deprefla & umbilicata , meilei coloris , labio candido re- pando , finu ad xmbilicum exiguo circtnito. CORNET DE SAINT-HUBERT. P/anorbis vel coclea deprefla terreftris , fex fpiris rotundis con- centricis, vel in plano horizontal: contortis diffinéta z ex una parte umbilicata , ali@ parvo apice finita ; latis onis vel albidis , vel flavis , citrinis , vel rufis & fuf- cis fafciaca : veluri cornu fanéti Huberti intorta. Ce limaçon terreftre du genre des planorbes eft compofé de fix {pires arrondies dont les circonvolutions roulent far elles-mêmes, en diminuant & en s’enfonçant juf- qu’au centre ou l'œil de la volute. La partie concave fe termine par un petit ombilic concentrique, tandis que l'autre côté ou le plan oppolé eft pourvu d'un petit fommet qui ne s'éleve pas au-deffus du plan de la troi- fieme fpire. Ces fories de limaçons font ordinairement ornées d’une ou de plufieurs fafcies circulaires , tantôt jaunes fauves & blanches , tantôt de couleur citron ou brunes ou roufles. Il y en a qui ont quatre zones rouge- brun fur un fond blanc. Ces limaçons terreftres ont or- dinairement quinze ou feize lignes de diamètre. Ils fe srouvent dans plufeuss iles de l'Amérique. RUMPHIUS, | So À “Rumrarus , tab. 27. lit P. Cochlea terreftriss Holl. Poft-hoorn ; lé cornet de poftillon. M.d'Arcenvizre, pl. 8.letr. F. Celimmaçon pré- #£ente un cornet de faint Hubert, ( ainff nommé à caufe des bords évafés de fa bouche ,) bu célui d’un chañfleur. L'œil de la volute , au lieu de faillir, eft renfoncé : ce qui l’approche fort du plan-orbis, qui‘fe trouve dans la riviere des Gobelins. | CORNET , ou VOLUTE CONIQUE. Cacullus , Jeu voluta conoïdes eff concha univalvis élongata , plurimis foiris parèm exerris in [ë gradätim éontorris, volutam cateris perfetfiorem efformantibus claviculata; canalz in cono finico , aperturé long@ & angufrä , & di- verfis coloribus diverfimodt elecantiffime exornata. Co- quille univalve qui compofe un genre très diftingué dans la famille des volutes; elle eft ainff appellée à caufe que toutes les révolutions de la coquille roulent fur fon axe ou fa columelle en maniere de cornét. Le carac= tere générique des cornets ou volutes coniques eft d’é- tre compofées d’un grand nombre de fpires peu éle- vées, proches l’une de l’autre , & qui occupent le plus grand diamêtre de la coquille , de maniere que toutes ces fpires forment une volute plus parfaite que celle de toutes les autres coquilles univalves. Ces fpires font plus ou moins étroites, comprimées, de vive-arrête ow concaves , & quelquefois tuberculeufes : c’eft pourquoi la volute des cornets eft rantôt élevée & tantôt appla- tie par différentes gradations. Les caracteres géneri- ques & fpécifiques , qui diftinguent aufliles cornets des autres volutes ,confiftent dans la circonference dugrand diamètre, ou le côté de la clavicule qui eft plus de vive- arrête que celle des autres volutes; d’avoir une ouverture étroite aufli longue que la coquille,à la clavicule près. Le canal fe termine en un cône plus régulier que dans les volutes cylindriques où rouleaux & les volutes échan- crées. % Le genre des cornets eft confidéré par les Conchy« Hologiftes comme celui qui renferme les coquilles les Tome JL, 354 COR plus égréables à la vue , autant par leuf forme que paf les compartimens parfaitement coloriés dont elles font ornées. Ce font dans les uns des bandes ou des fafcies de diverfes largeurs avec des lignes interpofées avec Îa plus grande fymmétrie , par les couleurs jaune, aurore , rouge, brun, comme dans les efpeces que l’on appelle amiral ; dans les autres ce font des taches regu- lieres , des points arrangés par zones ou des différens réfeaux , dont les deffeins & les enlacemensrepréfentent tantôt une peau de tigre , des queues d’hermines ou des figures hétéroclites comme dans le cornet nommé les fpectres ; tantôt une aïle de papillon, une toile d’araignée , un damier & différens caracteres. Les coquilles en cornets ont en général un émail uni, luifant, quelquefois ftrié , fur-tout vers l’extrémité co- nique, & rarement chagriné. Ces fortes de coquilles renferment un grand nombre d’efpeces qui ont aufli leurs variétés. C'eft pourquoi cette multitude d’objets, dans un même genre qui a été inconnu aux anciens ; a eu befoin , ainfi qu'une infinité d’autres, de diverfes dénominations que les Conchyliologiftes françois & hollandois leur ont données : favoir, principalement les efpeces appellés amiraux & vice-amiraux, la flam: boyante , l’amadis, l’efplandian, l'aile de papillon, la fpéculation, la natte d'Italie, la tinne de beurre, la minime, la fileufe, le cierge, l'onix, l’hermine & la queue d'hermine ; les fpectres, le faux amiral ou le navet, l’'aumufle, les peaux de tigre , le damier, le faux damiet , la couronne impériale , le papiermarbré , l’hé- braique , la cailloteufe , les cornets d'agathe , le cornet picoté , celui qui eft ponctué à bandes & fans bandes , le bout de chandelle, la peau de chagrin , le fromage verd, &c. RoxprzeT, de Teffaceis , lib. 2, pag. 99. a donné le nom de cylindre ou de limaçon cylindrique à une efpece de cornet tigré , comme par une certaine pré dileétion, à caufe de fa figure: cette coquille, dit ce naturaliite, refflemble aflez à une pyramide ou à une | SO UR 3$$ poire dans fon contour ; elle eft marquetée de diver- fes taches & pañle à peine un pouce de groffeur. La nature , dit Rondelet, eft fi féconde dans fes variétés à l'égard des turbinées & des limaçons qu'il_eft difficile ‘que l'on puifle les exprimer toutes par des noms : çe ue n’ont point fait les anciens, empreflés d’ailleurs à bre des découvertes , & heureux à trouver des termes pour les défigner : Natura -adeo fecunda eff in turbina- corum &.cochlearum varietate ; ut omnes nominibus ex primere perdifficile Jet : quod etlaqn veteres non fecerunt “ alioqui rerum indagatores feduli, & in nominibus ih- “veniendis felices. Nos tamen difiinétionis gratié , atque ‘ut alie ab aliis internofcantur , nomina ponimus que pra” fertim figuram exprimant , ut in ed facimus , qua héc à nobis proponitur xvadpcidés que vocatur , à figuré cy= lindro proximé : pyramidem etiem refert : pyri modo turbinata eff , punis varus notata , pollicis crasfiu= dinem vix unquam fuperat. AzprovAnNDus;,outre l’efpece de Rondeler, & plu- fieurs petits cornets qui fe trouvent dans les éponges , & que ce naturalifte a rangés avec plufieurs vis ou tur= binées , turbines in fpongiis depenres ; fait aufli men- tion de deux gros cornets qu'il nomme srochus nilotë= cus albus, & trochus niloticus maculofus. Le pré= mier eft un cornet de la grande efpece qui paroît être une fpéculation dénuée de couleur, & le fecond un cornet tigré & à caracteres. Aldrovandus avoue ue ces coquilles diffèrent beaucoup de celles qui les précédent, & qu'elles lui ont été envoyées comme ve- nant de l'Egypte. Te LE : _ Ru MPHIUS comprend en général les cornéts avec lesautres genres de volures; qu'il nomme vo/uræ parmi Jefquelles il y a quelques efpeces confondues, comme la couronne d'Ethiopie, la foudre , la harpe, l'oreille de Midas &: la peute tiare fluviatile. Les autres ef- peces, qui font des volutes coniques & cylindriques, font figurées dans quatre planches : favoir , dans la premiere, celles que çe Conchyliologifte appelle, i 356 € © R ‘meta butyri, la tinne de beurre ; Holl. Boterwe of “geele tyger ; la pelotte de beurre, ou le tigre jaunä- tre : voluta muficalis ; le cornet de mufique ; Holl. Muzyÿk'hoorn of A. B. boekje, ook letter hôoïn, en witté tygers toot; la mufique , ou le peut alphaber, où la volure à caracteres, ou la volnée blanche tigrée: cereolum ; Holl. Kaarsje, of mennifte toot; le petit cierge, ou la mennonite : voluta filis cinéa ; la vo- - Jute entourée de fil, Holl. Eyken houte toot; la volute de’ bois dé chêne, en France, la, minime. Holl. De root-olyoe band toot; le cofnet olivâtre à grande bande. La feconde planche ne repréfente que trois cornets; favoir , deux damiers & une efpece de petit amiral que Rumphius nomme , voluta marmorata ; Holl. Matmer hoorntje , of ring-hoorntje , en harts hoorntje, la- petite volute marbrée, ou la coquille à anneaux, ou le petit bois de cerf. Holl. Harts hoorn met banden; le boïs de cerf d'bandes, en France, le grand damier : vo/uta mäculof[a granulata ; la volute granuleufe tâchetée ; Holl. Gegranuleerde. katje ; le petit chat grenu. Les efpeces de la troifieme planche “font: volüta filofa ; la fileufe ; Hall. Arakans gaaren of Sebanñde olyve toot; le cornet olivâtre à bandes, en France, le navet : volufa fafciata ; la voluté fafciée's Holl. Groen kaas; le fromage verd, en France , læ ueue d’hermine : voluta fafcrata fecunda ; la feconde efpece de volute fafciée. Holl. Spelde wérks-kufen; le coufin à dentelle ;'en France, la famboyante : bo= ter-Wegje van boers of cyperfe kat toot; la petite pélotte de beurre de payfan , ou le beurre de la petite mefure , ou le chat de Chypre. La quatrième planche repréfente les efpeces que Rumphius nomme par ex- cellence : volutæ eximiæe ; favoir, archithalaffus ; arau- ficanus. Holl. Oranjen admitaal ; l’amifal d'Orange: archithalaflus primus. Holl: Opper admiraal ; Pamirak général, ou le grand amiral ? 4chithalaflus fecnndus. Holl. tweede admiraal ;l’aämiral'en fecond : #rchitha- lafus Indie occidentalis Holl: Welt judifch admiraal ;, à | CU: 9 : . $67 Vafniral des Indes occidentales : oh RaRTs AL, Vice-admiraal ; le vice-amiral : voluta ouinaica. Holl. Guineefche toot; la voluté dé Guinée, en France, l'aile de papillon : volura coronata. Holl. Kroon hoorn; la volute couronnée, en France, la couronne impériale ::voluta coronata fecunda. Holl. Tweede Kroon-hooin ; la volute couronnée de la feconde ef- pece : volura achates ftriatus ; la volute, ou le cornet d’agathe ftriée. Holl. Geftreepte achate toot : /e0 af cendens. Holl. Klimmende leeuw toot, of fchildpad toot; le lion grimpant, où le cornet d’écaille de tor- tue, en France, les fpetttes. Heh; | GUALTIERI a fait figurer environ quarante ef- peces de çornets ou volutes coniques, ab. 10, 21. 6 z2. qu'il appelle en général : cochleæ marine longe, Ore labiis conoïdeæ. Cochlea conoïdea eft cochlea ma- rina longa , ore labiis"reëtis €: angufiiore , à bafi rotundä latiore , in acumen qguodammodd definens. La coquille faite en cône éft un limaçon de mer allongé , qui fe termine, en quelque façon, par une bafe arondie , dont l'extrémité la plus large eft du côté du fommet : cette coquille eft à lévres droites, ainfi que l’ouverture qui eft étroite. Les efpeces, en- trautres, font la fileufe, la flamboyante, la tinne de beurre , ’aumufle , les fpectres, plufieurs tigres, le : faux damier ; le papier marbré , la couronne impé- riale , la fpéculation , le damier, plufeurs faufles ailes de papillon , l’hermine, &c. | Ar M. d'ARGENVILLE , qui.a compofé la dixieme famille des coquilles univalves avec les cornets, dit que la volute eft une coquille univalve qui a pris ce nom de fa propre figure, «ont la bouche eit toujours allongée , 1e fommet é/évé , fouvent applati , quelque- fois couronné : vo/utæ, feu cueullus, eft concha unival- vis, ob figüram fic nominatä', ore [emper oblongo , cla- viculé deprefsa , ereélä , aliqnandd coronat4. | ‘Cét-auteur diftingue cinq efpeces de cornets avec leurs variétés, en y comprenant les di ann : ii} 258. 1 1 RE ques qui compofent la quatrieme, & {a cinquieme ef peces; c’eft pourquoi il refte trois efpeces de cornets où volutes coniques avec leurs variétés. 1°. La volute à clavicule élevée ; voluta claviculä exertä : le grand amiral ; archithala{us primus : le vice-amiral ; architha- laf[us fecundus:Vamiral d'Orange; archithalaflus arau- ficanus : Vamiral grenu, ou chagriné ; archithalaflus gra- nuiatus feu pellis equina : le faux amiral, ou le navet; napus feu pjeudo-archithalaffus : les fpedtres ; concha fpedtrorum : une variété de cette efpece entourée de li- gnes fauves; Lneata colore fufco : la famboyante ; voluta flammis infignita : les fpetres ; concha fpeétro- rum : le cornet grenu, ou la peau de chagrin; voluta granulata : la minime; minima , feu ferruginer colo- ris : la guinée, ou la fpéculation; guinea : le cornet ponêtué ; voluta punétata : Yhébraique , voluta he- braïca : l'efpece brune , entourée de deux fafcies blan- ches; voluta fufca , duabus zonis albidis infignita : l'ifavelle ; ifabella : le drapeau ; vexillum : le réfeau à deux Zones; duabus zon!s reticulatis , Varlegala. 2°. La volute, dont le fommet eft applati, coupé par différentes côtes, nommée la moire ; voluta cla- viculd deprefsä , coflis divifa , bombyx diéta : le tigre noir où le léopard; perdus niger : celui qui eft jaune; flavus :le léopard rouge ; pardus rubejcens : le da- mier ; a/veus luforius : la volute à points bleus, & celle qui eft fafciée de points jaunes & blancs; voluta punilis cœrulers , & voluta fajciata punis flavis & albidis : la tinné de beurre; meta buryri : le cornettacheté depetites lignes couleur d’agarhe ; lineolis virgata colore achatæ : 1 sua efplandion : la volute jaune entourée d'une fafcie blanche; favida, fafrià alhidä cinéta : le cierge brut, ou l’onix; cereolus afper , feu onix : celui qui eft dé: couvert , autrement l’onix, ou le cigne ; cereus fpoltatus, feu onix : Faîle de papillon ; 4/2 papilionis : l’efpece verdätre entourée de points ; fubviridis , punélis cinéfa.: avec deux fafciesbariolées; cym duabus falciis variegatis. 3”. L'efpece dont le fomuner eft couronné; volura cle GO R 39 viculé coronatä : la couronne impériale; corona He rialis : celle qui eft moins fafciée; mins fafciata : le cornet bariolé de brun, & celui marbre de noir ; f4fco Vartegata , & voluta nigro marmorata. M. d'Argenville dit que lon confond aïfément les cornets avec la famille des rouleaux ; pour peu, dit l’auteur , qu'on examine ces coquilles dans leur figure extérieure , on obfervera que les cornets font faits en cônes , dont une des extrémités eft de forme pyrami- dale | & lautre fe coupe à vive-arrête pour former une clavicule applatie , ou une couronne dentelée. Le rouleau , au contraire, a la tête élevée & prefque égale dans fes deux extrémités. On ne doit point s’ar- rêter à fa bouche , pour fixer fon caractere générique : fa figure, qui s’allonge en pointe par le bas, eft tout ce qui le détermine , ainfi que fa tête applatie , & fé- parée du corps par une vive arrête. | Le même auteur , dans fon fupplément qui traite de la zoomorphofe, donne la defcription de l’aninal qui habite le cornet appellé la famboyante : il eft peu dif- férent de celui qui occupe le rouleau , ou l’olive. Il fort , de fon extrémité oppofée au fommer, un col pan- ché avec un tête ronde, des côtés de laquelle partent deux cornes cylindriques très pointues , au milieu def- quelles font fitués deux points noirs aflez faïllans qui dénotent fes yeux, furmontés par la pointe de fes cornes. Un petit trou rond , ouvert aw milieu d’une place aflez large au haut de la tête, indique la pofi- tion de la bouche. Elle fait l'office d'un fuçoir, pour attirer à foi les corps qui lui conviennent : un man- telet, replié en deux, forme un tuyau fortant au-deffus du col, lequel panche ordinairement du côté gauche. On voit fortir , de fon ouverture oblongue & inégale, une plaque fort large, où eft attache l'opercule de forme ovale, qui ne peut former qu'une partie de cette ouverture. La tête d’un limaçon eft la vraie re- préfentation de celle du cornet. Sa coquille eft en- tourée de trois fafcies à fond blanc , avec des Zigzags 1Y 369 €& ‘6 K bruss ; le refte .du cornet eft de. couleur fauve : Ceft. . U » _ = celui qu'on nomme la flamboyante : fouvent ce ne font que de grandes taches fauves fur le même fond. M. Adanfon a compris le genre des cornets dans elui desvrouleaux., -parmi.lefquels on diftingue la faufle aile de papiilon, & le cornet appellé l'hébraï- que , que l'auréur appelle le jamar & le couper. Voyez lé mot Rourrau., M, Davila, dans fon catalogue fyftématique, diftin- gue dans la famille des volutes le genre des cornets en les appellant aufii volutes coniques, pour ne point les confondre avec les volutes cylindriques ou rouieaux, &. les olives qu volutes échancrées. Les efpeces, dont ce Conchyliologiite fait mention dans fon catalogue, font l’amiral d'Orange, le grand amiral , celui qui a deux bandes, l'amiral mafqué , celui d'Angleterre, le vice-amiral, l’éfpece de Rumphius , l’amadis, le bout de chandelle, la volute de Guinée ou Païle de papil- lon, le faux amiral de Guinée, la flamboyante , la peau de chagrin, le fromage verd, la natte d'Italie, l’hébraïque , le cornet ponctué, la tinne de beurre, les fpectres, la minime, le navet, la fpéculation, laumuffe, les fauffes'ailes de papillon, les damiers, le tigre noir, le tigre jaune, celui qui eft rouge, le cornet d’Am- boine , le cierge blanc ou la mennonite , les cou- ronnes impériales, le cierge jaune’, la toile d’araignée, ou l'efplandian , Fhermine & la queue d’hermine, la fileufe , &c. CORNET , où VOLUTE CONIQUE A CA- RACTERES. Nom que l’on donne aux efpeces, dont la furface extérieure eft ornée de taches qui repréfen- sent quelquefois des efpeces de caraéteres, ou des ef- peces de lettres ou chiffres telles qu’on les voit par ha- fard fur les cornets que les Conchyliologiftes appellent la fpéculation , fur-tout lorfque cette coquille eft par- venue à une certaine groffeur ,.& fur les efpeces que l'on nomme le tigre noir. Voyez TIGR& & SPECULA- TION: s : EE O R 36: . CORNET, où VOLUTE CONIQUE A RÉ- SEAU. Voluta conoïdes feptem fpiris paulifper exer« tis 3 lineis ex fulvo rufefcentibus regulariter & cancella- tim difpofitis, © aliquandd fa/tias efformantibus in Jfundo albido, diffintta. Ce cornet eft ainfi appellé à caufe de fa furface extérieure qui eft ornée de lignes fauve-roux, arrangées en treillis {ur un fond blanc, en formant quelquefois deux ou trois fafcies. La volute eft compofée de fept fpires peu élevées, dont la pre- micre, qui ef la partie fupérieure de la coquille, n’eft point de vive arrête à la maniere des autres efpeces , ce qui le fait approcher du genre des rouleaux. Son teft eft mince , quand la coquille pafle un pouce de lon-. gueur. Elle n’a le plus fouvent que huit ou neuf lignes, On la trouve dans les mers de l'Amérique. M. d'ArGEnNvIzLE, pl, 12.pag.139. Ceftunjoli cornet avec deux zones formant des réfeaux jaunes fur un fond blanc. CORNET , ou VOLUTE D’AGATHE. Voluta conordes ,fpiris depreffis plerifque tuberofis claviculata formé brevi, craffä & ponderosä ; un fafcià albidé & aliguando violaced in fundo achates exornata. C’eft or- dinairement une efpece d’une forme ramañlée , pe- fante, dont la volute eft compofée de fpires compri- mées ou peu élevées, le plus fouvent irrégulieres, & dont les premieres font tuberculeufes. Ce cornet eft blanchâtre, nué de roux lorfqu'il n’eft point dépouillé de la premiere couche de fon teft : mais à mefure qu'on lui enleve les premieres furfaces, on découvre une belle couleur brune, mêlée de pourpre, interrompue vers le milieu de la coquille, par une fafcie blanche &c uelquefois violette. Ces fortes de recherches dans l'épaiffeur de la coquille occafionnent des variétés dont : les nuances d’agathe dominent pour ordinaire fur leurs furfaces extérieures & intérieures. Quelques Con- chyliologiftes rangent ces fortes de volutes coniques avec les faux amiraux. M. d'Arcenvizze, pl, 12, dirt, D. pag. 138. Cet 362 € OR un petit cornet brün avec un ruban blanc dans le milieu & un autre dans le haut. CORNET , ou VOLUTE CONIQUE OLIVA- TRE. Nom que l’on donne en Hollande aux efpeces de volutes que les Conchyliologiftes françois appellent lhermine, & queue d’hermine, le navet ou le faux amiral, parce qu'effeétivement ces fortes de volutes font d’un verd olive. CORNET , ou VOLUTE CONIQUE PICO: TÉE. On appelle ainf plufeurs cornets dont la fur- face extérieure eft marquetée de points coloriés ; fa- voir , le cornet picoté fafcié , l’efpece à bandes lon- gicudinales , & le cornet picoté de blanc à larges bandes que plufeurs nomment le château en Efpagne, CORNET , ou VOLUTE CONIQUE, PICO- TÉE , FASCIÉE. Foluta conoïdes innumeris punétis Jubrubris in fundo albido depiéta | & maculis angulofis 2n longum duéfis , eodem colore vel etiam rubefcentibus fafciata. Cette efpece peu connue eft ornée dans fa furface extérieure , d’une infinité de points rougeâtres far un fond blanc interrompus , versle milieu de la co- quille, d’une large fafcie formée par des taches en zig- Zzags de la même couleur que les points. La volute eft compofée de cinq fpires peu élevées , & bariolées de lignes brunes. Ce cornet porte un pouce & demi de longueur. M. d'ARGENVILLE, Append. pl. 2. lett. B. p. 389. Ce cornet fe nomme la picotée : en effet fa robe, de couieur de noifette, eft toute femée de petits points rouges imperceptibles , avec deux zones efpacées au milieu & vers le bas, lune brune, l’autre marquée de taches de la même couleur, formant des zigzags. La tête peu élevée eft fort belle , & bariolée par étages de lignes brunes jufqw'au fommet qui eft blanc. CORNET, ou VOLUTE CONIQUE PICO- TÉE , A BANDES LONGITUDINALES. Voluta conoïdes undecim fpiris depreffis & paulifper concavis ; exiguis pupétis ex flavo rubefcentibus & maculis vittatis Ce © KR 363 per longitudinem in fundo albido in duabus fafciis laris difpofitis regulariter depiéta & infignita. Ce cornét, qui peut être confidéré comme une variété de l'efpece pi- cotée & figurée dans l’appendice de M. d'Argenville , eft ornée d’un nombre infini de petits points rougeà- tres, avec deux larges zones formées de taches longitu- dinales en maniere de bandes rouge-brun, lefquelles fe détachent féparément fur un fond blanc. Cette coquiile eft pefante autant par fon épaifleur que par le nombre de fes circonvolutions autout de fa columelle, qui four- niflent une volute compofée de onze fpires applaties, un peu concaves, & dont les dernieres forinent un fommet obtus. Ce beau cornet provient des mers des Indes orientales. Celui qui eft dans la colleétion de l'auteur, porte deux pouces & plus de longueur. CORNET , ou VOLUTE CONIQUE PFICO- TÉE DE BLANC , ET A LARGES BANDES LONGITUDINALES. Voluta conoïdes feptem fpiris firiatis & apice rofeo diffinéta ; maculis latis per lon- gitudinem duëtis & quai columnas efformantibus ; co- loribus fufcis vel caftaneis ex albido interpunétis in/fi- gnita. Toute la furface extérieure de ce cornet eñ à bandes longitudinales larges, de couleur marron ou brunes , ponétuées de blanc, lefquelles font arrangées en maniere de colomnes , & interrompues vers le mi- Jieu de la coquille par une zone blanche & étroire. Ou diftingue aufli dans le fond, qui eft nué de blanc & de fauve, des petits points bruns. La volute eft compo- fée de fept {pires ftriées, bariolées de brun, & termi- nées par un petit fommet couleur de rofe. La coquille eft aflez mince , avec une lévre tranchante : rarement elle eft bien colorée du côté de fa columelle extérieure, & ne laifle pas d’avoir beaucoup de variété dans fon efpece, d'autant plus qu'on la rencontre prefque tou- jours avec des différences marquées à l'égard de {es ta- ches brunes, arrangées de diverfes manieres. Plufieurs appellent ce cornet le château en Efpagne. La variété la plus diftinguée de cette coquille eit celle dont les 364 FR. 0 co'omnes brunes font cerclées de lignes ponétuées de blanc & de couleur noirâtre. Ces fortes de volutes co- niques viennent de l'Amérique , & peuvent avoir de- puis un pouce & demi de longeur jufqw’à deux pouces. M. d'ARGENvVI:LE , Append, pl. 2. lert. € pag. 389. Ce cornet eft finguliér dans fon compartiment. Quatre colomnes blanches le diftinguent au milieu de fa robe qui eft d'un brun-rouge , cerclé de lignes for- mées par des points noirs. Quatre autres marques lon- gues & blanches, font à l’aplomb de ces colomnes. Les côtés de la robe font bariolés de différentes ta- ches blanches, irrégulieres fur le même fond : la tête peu élevée eft compaïtie en plufeurs taches, fur un fond blanc, jufqu'’au fommet qui eft couleur de rofe. Sur le bord de la bouche, la coquille eft prefque blan- che, picotée de points rouges-bruns. . CORNET , ou VOLUTE CONIQUE PONC- TUÉE. Voluta conoïdes undecim fpiris concavis in primis , [ed in vertice acuto exertis in ultimis; finita , & maculis aureis variegatà ; innumeris variis punéfis etiam aureis in viginte ordinibus per ferier difpofitis an fando albo ficut intensè depicta ; ffriis tranfverfis mi- nutiffimè ffriata. Toute la furface extérieure de ce cor- net eft remarquable par une vingtaine de petites zones formées de petits & de gros points orangés ; qui for- ment un compartiment régulier , fur un fond blanc, & fur lefquelles on diftingue des ftries fines circulaires peu fenfbles. La volute eft compofée de onze fpires dont les premieres font concaves, & les dernieres s'é- levent pour former un fommét aigu & fort élégant : tout ce plan voluté eft bariolé de couleur aurore fur un fond blanc. Ce joli cornet, dont le tefteft d’un bel émail, eft oriental. Celui que l’auteur poflede , porte deux pouces quatres lignes de longueur. L CORNUE. Cornura. Rumphius nomme ainfi plu- : fieurs coquilles univalves du genre des rochers aïîlés garnis de pattes que lon appelle araignées; favoir, l’araignée femelle , cornuta femina harpago ; la mille" AC; © # 36 -pede, cornuta millepeda ; le {corpion, cornuta nodofz: Voyez ARAIGRÉES "0 COSSE D'HARICOT. Nom que plufieurs Con . chyliologiftes donnent à une coquille bivalve du genre des coureliers ou manches de couteau, que l’on ap- “pelle aufli le fabre hongrois. Voyez SABRE HONGROIS. COTAN. M. Adañfon nomme ainfi une coquille bivalve du genre des cames. L'animal du cotan a les deux trachées ou tuyaux du manteau joints enfemble dans toute leur longueur: Ils {ont parfaitement égaux , & deux fois plus longs que larges. Du refte l’animal ne differe point de celui de la clonifle. Sa coquille a la forme de celle du codok , mais elle a rarement deux pouces de largeur. Sa furface n’ef pas non plus en réfeau ; elle porte feulement quatre- vingt à cent petites cannelures tranfverfales & arron< " dies. Les fommets font placés exaétement au milieu de’ fa largeur, & un peu écartés l’un de l’autre. La cavité en forme de cœur eft aufhi très profonde , aflez grande & prefque ronde. M. Adanfon ne connoît ouere d’ef- . peces de coquillages dans lefquels les mêmes couleurs rennent autant de formes & de nuances différentes es fond eft toujours blanc , mélé de taches fauves ow couleur de chair, qui s'étendent tantôt par marbrures | tantôt en zigzags, quelquefois par bandes longitudi- nales , quelquefois de ces deux manieres, & fouvent de toutes les trois enfemble. On voit anfli quelquefois un peu de violet fur fa furface interne. On la trouve- communément dans les fables de l’île de Gorée. LISTER , tab. 262. fig. 98. Pectunculus undatim depittus. | Ejufdem , tab. 291. fig. 127. Pecfunculus dense fafciatus, ex rubro variegatus @ undatus ; ex inful& Garufey. TETE Pzerrver , Gazoph. vol. 2. cat. 63. fig. 15. Chama cornubienfis fafciata undis rubris. UALTIERI, tab. 75. litt. F. Concha marina valvis aqualibus aquilatera , norabiliter umbonata , 6 obli- 366 CO què incurvate , fubrotunda, vulgaris , ffriis denfiffi< mis & profundis tranfverfim ftriata & exafperata , can« dida , leviter ex fufco variegata & radiata. Ejufdem, lit. G. Concha marina valyis aqualibus aguilatsra notabiliter umbonata , & oblique incurvata , Jubrotunda , vulgaris tranfverfim ffriata, ex albido & Jufco fignata 6 lineata. Kzern, Tent. pag. 147. fpec. 13. Cricomphalos ex rubro undata fuper circulis uenfis. COTE DE MELON. Terme de conchyliologie qui exprime les éminences longitudinales qui fe ren- contrent fur plufeurs coquilles du genre des buccins & des glands de mer. Voyez BucciN & GLAND DE MER A COTES DE MELON. COVET. Coquillage operculé du genre de ceux ue M. Adanfon nomme pourpres à canal court, ‘’échancré & replié endehors. La coquille du cover repréfente un ovoiïde allongé , arrondi & obtus à {on extrémité fupérieure, & pointu à l'extrémité oppofée. Sa plus grande longueur eft d’un pouce en- viron, & double de fa largeur. Elle eft médiocrement épaifle & compofée de huit à neuf fpires prefque plates ou peu renflées ; rnais bien diftinguées les unes des au- tres. La furface de ces fpires eft chagrinée par les pe« tits boutons applatis que forment un grand nombre de cannelures longitudinales & tranfverfales, fort ferrées, & qui fe croifent à angles droits. Les cannelures lon- gitudinales ou paralleles à là longueur de la coquille, font un peu plus confidérables que lés autres qui la traverfent. Celles - ci font au nombre dé quatorze fur la premiere fpire, de dix à fept dans la feconde, & beaucoup moins dans les autrés. Le fommet eft conique, un peu plus long que large, & égal à la longueur de l'ouverture. Celle-ci à une fois plus de longueur que de largeur. L’échancrure de fon canal fupérieur eft légérement repliée, & de moitié plus profonde que largé. Là lévre droite eft épaïfle, & garnie au-dedans d'un rang de fept à neuf dents, dont CE) © Ÿ 367 celle du milieu eft ordinairement un peu plus groffe que les autres : c'eft le petit bourrelet qui la borde au dehors , qui forme les cannelures longitudinales dont les fpires font couvertes. Quelques rides, & même trois ou quatre petites dents fe font voir dans la partie fupérieure de la lévre gauche. Elle eft recouverte par une grande lame mince & luifante , qui s'étend fur une petite partie de la feconde fpire. Le bourrelet eft gros & court, placé vers fon extrémité fupérieure, & rele- vé de quatre ou cinq petites cannelures égales. La couleur de cette coquille eft bleuâtre, blanche, brune ou fauve , quelquetois fans taches, & quelquefois avec une bande bleue ou brune qui toumme avec les fpires. Les dents & la plaque de l'ouverture manquent dans les jeunes coquilles. La Iévre droite eft aiguë, tran2 chante, & extrêmement mince. Leur fommet eft aufli proportionellement plus court que l'ouverture. Les vieilles diffèrent pareillement entrelles : les unes ont les cannelures égales, & pour lors leur fur- face eft chagrinée par-tout également : dans les autres les cannelures longitudinales font du double plus grof- fes & plus écartées que les tranfverfales, ce qui les fait paroître comme autant de côtes, dont le nombre varie entre dix & quinze fur chaque fpire. Les petites différences ont fait divifer mal à propos cette éfpece en trois en trois ou quatre efpeces diftinguées. L'animal du covet a le tuyau du manteau aufli lon que fes cornes , & dix fois plus épais. Son pied eft égal à la longueur de fa coquille, prefque quarré, & comme frangé ou frifé tout autour. La couleur de {on corps eft blanc jaunâtre : du refte il reflemble à la co- quille du fafin. M. Adanfon a obfervé ce coquillage à l'ile Ténérif une des Canaries. Il ne differe en rien de celui que l'on trouve fur les côtes de la Méditerranée. Bonanxr, Ricr. pag. 120. claff. 3.n. 62. Turbo: undofis anfraëfibus produëtus , crenulifque tranfverfrs. efper à hinc à linceo leviser crifpato veluti compofitus , 365 E 6: Y multicolor plerumque , interdèm abus vel eburnes ; vel nigricans ; vel fubyrridis. Lister, tab. 966. fig. 21. Puccinum breviroftrune cancellatum , dense finuofum , labro dentato , anglicums Krrker, Muf. pag. 453. n. 62. Turbo undo/is an- fraitibus, &c. ur fupra Bon Anxr. Preriver , Gazoph. tab. 64. fig. 8. Buccinum cone dor oblongum , coffatum. Laxarus, Meth.pag. 33. Buccinum parvum , pru- niforme canaliculatum , ffriatum & fimbriatum. . GUALTIERI, tab. 44. litt. C. Buccinum parvum , fulcatum 6 canaliculatum , ftriatum , rugofum , rugis eminentibus , lineis circularibus albidis & fufcis obfcurë notatum. Ejufdem , litt. D. Buccinum parvum , fulcatum , & ganaliculatum , coftulatum , obfcurè ftriatum, ex al< bido & rufo velutz fafciatum. COUPET. Nom donné par M. Adanfon , à un co= quillage opercule du genre du rouleau. Ce qui éloigne le plus cette efpece du mafan & du tilin, dit l’auteur , c'eft la forme de fa coquille, qui fur un pouce & demi de longueur , n'a que moitié moins de largeur. Elle ne porte que huit fpires affez applaties , dont la premiere {pire , qui la forme, s’arrondit en fe repliant fur le fom- met à fon extrêmité inférieure, | Le fond de cette coquille eft quelquefois blanc ; quelquefois couleur de chair, & prefqu'entiérement bafi deprefsä concentrice umbilicaté diftintus ; colore al- bido & wviridi variegatus. Ce limaçon eft compofe de huit-fpires chargées partout de ftries granuleufes, & de petits tubercules fur un fond marbré de verd & de blanc. La forme de ce fabot eft élevée & renflée vers le milieu. La bafe eft comprimée , umbiliquée dans fon centre , & l'ouverture brille au-dedans d’une très belle nacre. Ce fabot a ordinairement deux pouces de hauteur fur dix-huit pouces de diamètre à fa bafe. - GuazTiertr, tab. 61. litt. D. D. Trochus ore an- gufto, & horizontaliter compreffo ; umbilicatus , frs granulatis undiquè grandinatus ; ex albido viridefcens vel ex viridi albeftens. | . CUL DE LAMPE DE BRETAGNE A COR- DON. Cochlea conoïdes , vel trochus in cono regulari elatus , novem fpiris paulifper concavis cum unä firiä in üfdem percurrente, finitus ; colore fubrubro vel pur- puraftente nebnlatus , 6 variegatus ; intùs varus co- loribus margaritiferis arcum cæleflem quafi efformanti- bus lucidè fplendens. C'eft un petit fabot compofé de neuf fpires un peu concavés & unies ; mais dont la ligne: fpirale-eft environnée jufqu’au fommet d’une ftrie arrondie, comme un pétit cordon qui eft quel- quefois tacheté de rouge ;le refte de la furface de la coquille.eft marbre de la même couleur fur un: fond tirant fur la couleur pourpre ou lilas. La bafe de ce Hmaçon!'eft, également colorée ;: avec quelques-fries circulaires. peu prononcées. L'ouverture montre une belle nacre .changeante , jouant toutes les couleurs de l'iris, lefquelles brillent auffi au-dehors , lorfque la co- uille eft. deftituée de fes marbrures. Cette efpece, qui e trouve fur les côtes d'Efpagne, & dans plufeursiles (J “ à E 0. EAN PORN “389 de l'Océan, porte tout au plus quinze ou feize lignes de longueur , fur un peu plus d’un pouce de diamèrre a fa bafe. LA Ce cul de lampe a plufieurs variétés dans fon ef- pece quant à fes ftries, fes couleurs & fa nacre. Les uns ont un léger épiderme jaune ou pourpre , ou cen- dré à travers lequel on apperçoit différentes nacres ; les autres ont un léger drap marin , qui eft orné de diverfes couleurs, & quelquefois ponétué de rouge ou de plufieurs taches. GUALTIERI, tab. 61. litt. C. Trochus ore angufto, 6: horizontaliter compreffo , firiis minimis circumdatus , ex fubrofeo & candido radiatim nebulatus , 6 in fpi- rarum commiffuris coflulä ex fubrubro & candido tef- fellatä cin&us. Ejufdem , litt. B. Trochus ore anguflo , & horizon- taliter compreffo , levis , xigyphino colore lucide depic- EUS. e Ejufdem , lit. G. Trochus ore ampliore, & fubro- eundo, ffriès minimis cin&us , fufeus , nonnullis punétis rubiginofts afperfus. : u CUL DE LAMPE ,ou PETIT SABOT DE LA MÉDITERRANÉE. Trochus in cono acuto fini- tus ; [ex fpiris exertis, contabulatis , fupra undatim rugofis , & cum [ulco in primis percurrente infignitus 3 tegumento viridi € cinereo variegato, forinfecüs ele- ganter depiflus ; intrinfecès fubflantiä margaritifer& nitens. Ce fabot repréfente un petit cône aigu, & fort élevé , compolé de fix fpires étagées & chargées de rides onduleufes en-deflus, avec un fillon affez pro- fond, qui partage le milieu des premieres fpires, en tournant avec elle. Toute fa furface extérieure eft d’une couleur verte marbrée joliment de couleur cen- drée ; l'ouverture, qui eft moyennement comprimée , eft d'une très belle nacre, laquelle paroît également à l'extérieur, lorfque ce limaçon eft dépouillé de fa couche colorée. On trouve ce petit fabot dans la meg Bb ij «#90 € U :-Méditerränée, fur-tout dans les îles Majorque & Mi- norque, Il peut avoir depuis huit lignes , jufqu’à un ouce d’élévation. CUL-DE LAMPE TUILÉ, ou SABOT RABO« TEUX, Voyez SABOT RABOTEUX. . CYLINDRES , où VOLUTES CYLINDRI- QUES. Ce font des coquillesunivalves, que l’on ap: pelle autrement rouleaux. Voyez le mor Rouzeau: 4 PSS # ÿ" "NE ec À \ ee. . Es Ag ,391 D'°A°'I Dacrvze. Daëtylus. Nom que les anciens na- turaliftes donnent à des coquillages bivalves en forme de doigt, principalement aux efpeces qu'ils nomment auffi folenes , manches de couteaux. Suivant Rondelet, le mot daétylus eft fynonyme à ceux de /olen, aulos, donax , onyx. PLINE, lib. 9. c. 61. a écrit des cho- fes merveilleufes fur les daétyles ou les folenes ; ils font du genre des conques, ajoute-vil , & on les nomme daétyles , à caufe de leur reflemblance avec les on- gles humains; mira que de daë&tylis , five [olenibus fcribit PziNius.Concharum è genere funt da&tyli, ab humanorum unguium fimilitudine-appellati. Voyez Max- CHE DE COUTEAU. Il y a des auteurs qui ont donné le nom de daëtyle à l’antale, à la dentale & à d’autres coquillages du genre des tuyaux de mer; comme on appelle didaétyle, les efpeces qui ont deux doigts; teflarodaëtyle, les co- quilles à quatre doigts ; pentadaétyle , celles [n en ont cinq ; hexadaétyle, celles qui en ont fix ; hepta- da@tylie , les coquilles à fept doigts ; & hendecadac- tyle , pour exprimer les efpeces à onze doigts. Le mot dactyle convient aufli à une -efpece -de pholade bivalve appellée datte. Voyez ces mots. DAILS. Conchæ, pholades , fextivalves. Nom que Von donne , en Poitou & dans le pays d'Aunis , à des coquillages du genre des pholades fextivalves ; ce font aufli les efpeces que l’on nomme pitaut en Norman- die. Sa forme eft allongée avec une furface extérieure, un peu réticulée en maniere de réfeaux granuleux, dans les deux tiers de la coquille. _ Les dails fe forment dans les pierres fpongieufes, de la'nature de celles de ponce, de banche, de marne, ou bien dans la glaife ; au lieu que la pote bivalve, iv 392 D 4 ou la datte, s'enferme dans des pierres auffi dures que le marbre. M. d'ARGENVIILE , pag. 331.pl. 16. lert. H. C'eft la pholade que lon trouve fur nos côtes, fous le nom de pitaut ou dail : celle-ci eft fuppofée fortie de fa pierre, vuide de fon poiffon. Elle à fix valves rayées comme des limes, & de couleur grifatre : fa forme eft longue. Les quatre petites pieces font re- préfentées féparément. Quand elles font jointes aux deux longues pieces qui renferment l'animal, elles compofenti les fix valves de ce coquillage. On les a détachées , dit M. d'Argenville , à deflein d'en faire connoître la réalité , contre le fentiment de Lifter , & d'autres naturaliftes, qui ne leur donnent que cinq pieces. La confiftance de ces quatre dernieres pieces ef fi fragile & fi mince, qu'il eft rare de les trouver avec ce teftacée : lorfqu’on le tire de fa pierre, elles fe détachent aifément, & reftent au fond du trou. Ce qui peut être la caufe que les auteurs, qui ont fait men- tion des dails , ne s’accordent point en général fur le nombre de leurs pieces. Tantôt on la confond avec la datte de Toulon & d'Ancone, eantôtle mot dail de- vient générique & fynonyme à celui de pholade. Au refte , la datte de Toulon, & la daïl d’Aunis , font des plurivalves du genre de la pholade ; il n'eft queftion que de l’efpece appellée dail. Le caractere des daïls, ou de la pholade de la Ro- chelle, du Poitou, & du pays d’Aunis, ont le même earactere , dit M. d’Argenville , que les efpeces d’An- gleterre & de l'Amérique, qui ont fix pieces. Ces pieces font attachées, ainfi que lanimal dans fes co- quilles, très fortement par différens ligamens ; quatre font appliquées au dos de la coquille, & les deux plus grandes cachent la pholade & la renferment. Elles font échancrées au pourtour , irrégulieres dans leur forme, & couvertes d’afpérités ; toutes fe perpétuent par leur humeur glaireufe ; & le dail , enveloppé des eaux de la mer, {e nourrit & forme fa demeure, fans la creufer Ex A UK 393 Juimême , felon l’opinion commune. Sa coquille eft armée dans fon extrémité de deux pointes fortes & tranchantes, en forme de tariere , dont les contours dentelés lui donnent le moyen , en tournant fur elle- même , de percer la pierre dans fa profondeur : les ftries & les dents font le refte. Il fort du milieu de fes écailles , une grande trompe, ou un long tuyau épais & partagé en deux cloifons inégales, dont un trou fert à la pholade pour vuider fes excrémens , l’autre à refpirer & à prendre de la nourriture. Son ovaire & les parties de la génération font logées fous ce tuyau. Cette pholade, tirée de la pierre, eft très bonne à man- ger , & n'eft jamais fermée dans fes extrémités , à la différence de celle qui n’a que deux valves, laquelle fe ferme exactement. Leur fuperficie extérieure eft toujours la même: elle reflemble à une lime, avec des ftries & des afpérités aflez élevées, dentelées, & ferrées depuis le haut de la coquille jufqu'en bas , de maniere que les pointes les plus fortes font vers la tête. Il paroïît qu'avec fes armes, elle perce les pier- res, & aggrandit fa fépulture à mefure qu'elle groffit. Bonanni prétend auw’elle les perce avec fes dents. L'auteur a vu une grofle huitre de Malte percée d’outre en outre dans fes deux valves, c’eft avec fes dents qu'elle fait cette opération. Voyez le mot Pao- LADE. DAKY. M. Adanfon nomme ainfi ur petit coquil- We operculé du genre de la toupie. La coquille du daki n’a guere plus de deux lignes de longueur , fur une largeur prefque une fois moindre. Elle eft peu épaifle, compofée de fept fpires applaties & life $ qui diminuent à peu-près également. Son fommet eft de moitié plus long que la premiere fpire. La lévre droite de l’ouverture eft fimple , unie & tranchante. La gauche s’arrondit un peu en fe repliant fur la fe- conde fpire ; elle laïffe appercevoir , à fon extrêmité fu- périeure , un petit ombilic femblable à un léger filion. Le fond de fa couleur eft brun, fauve ou gris. 394 D 44 4 | "La tête de l'animal ne porte point de bourrelet à fon origine ; elle eft cylindrique & fi groffe, qu'elle “égale prefque la largeur du pied. Ses cornes font cy- lindriques , fort allongées & très déliées. Son pied eft rune fois plus long que large , une fois plus étroit que fa coquille, & pointu à fon extrémité poltérieue. Le fillon, qui le coupe en-deflous , ne s'étend que jufqu'à ‘fon milieu. Son corps eft noirâtre en-deflus, & blan- ‘châtre en-deffous. Un petit filet jaune parcourt toute la longueur de fes cornes, dont la couleur eft blan- châtre. M. Adanfon a trouvé ce coquillage attaché aux -plantes marines, qui croiflent fur les rochers de la pointe auftrale de l’île de Gorée. DALAT ; nom que M. Adanfon donne à un co- quillage operculé du genre du fabot. Cette efpece, qu'il a obfervée aux îles Canaries & au cap de Dakar, à fa coquille médiocrement épaifle , fort applaue, sie de fept à huit lignes , & plus large de moitié. Ses fept pires font renflées , arrondies , comme étagées & ré- Jevées d'un rang de boffettes, qui borde leur partie 1nférieure. On voit:encore dans quelques-unes, dans les jeunes fur-tout, un grand nombre de petits filets qui les environnent. Le fomimet reffemble à celui du Jivon dans les vieilles; mais dans les jeunes, il eft plus court que l'ouverture , & près de deux fois plus large que long. L'ouverture ne differe de celle du Jivon, qu'en ce que fon ombilic n’a point de dems, "& que fa lévre droite -eft tranchante. Son fond eft cen- dré, ou couleur de chair, coupé longitudinalement par quelques marbrures brunes ou violettes. RONDE- ÆETIUS , pag. 104. Umbilicus. BONANNI, pag. 133: Cldff. 3. n. 170. Cochlea “mbilicata, perlata, quinque orbium anfraëhibus claufa,