EI LES EL ANT = FAS=E 7 à A 22 INA RE SZ #, = NZ NZ PK 4 ZE HUE Cu Al M \ 2 NZ Ex libris £1 23 = à Æ AAA A ANA A A A AN A NAVA AVATES 7 D 7 = ” _ Ce € fer PT es £LGIE DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE , Qui concerne les Teftacées ou les Coquillages de Mer, de Terre & d’Eau-douce. Avec la Nomenclature ; la Zoomorphofe , & les différens [ÿflémes de plufieurs célèbres Naturalifles anciens & modernes. L Ouvrage qui renferme la deftription détaillée des figures des Coquilles , l'explication des termes ufités, les pro- priétés de plufieurs , & les notes en partie des endroits où elles fe trouvent. Par M. l'Abbé FAYART D'HERRZIGNY. TOME SECOND. Lr = 2 | LE Sectional Library MER POST Chez BLEUET, Libraire, furle PontS. Michel. EAN Re ne AR UD NE UC Avec Approbation, & Privilege du Roi, be eh LESC He RE mi etes + ae . # ax sa + ‘6 dd 7 DICTIONNAIRE ES LESTACÉES. E CA e=çAlCAILLE. Terme de Conchyliologie fyno- A} nyme de celui de valve, de battant , ou qui À] exprime les pieces des coquillages bivalves SA & plurivalves. Le mot d’écaille peut fi- gnifer aufli la fubftance dure , ou le teft des coquilles univalves. ECHINOPHORE , ou COQUILLE ECHINO- PHORE. Concha echinophora vel echinata. Nom donné par les anciens naturaliftes à plufieurs coquil- lages , dont la furface extérieure eft garnie de pointes ou de mammelons, à la maniere des cruftacées, que Jon appelle ourfins , en latin echint , dont le mot échinophore tire fon étymologie. RowDezeT , de Teflaceis, lib. 2. pag. 22. 6 59. donne le nom d’échinophore à deux coquilles diffé- rentes; favoir , à une efpece de cafque- tonne cannelé & à tubercules, & à une coquille bivalve du genre des Tome II, A 2 E Co boucardes, ou des cames-cœurs. La premiere efpece eft un limaçon qui reffemble aux buccins de la petite forme quant à fa figure : nous lappellons l’échino- phore , dit Rondelet, à caufe de fes éminences, ou de fa furface raboteufe , qui eft couverte de pointes ou de tubercules. Parvis buccinis figurä fimuis eft hac cochlea quam echinophoram ab afperitate nominamus ; tota tuberculis five aculeis confperfa eft. La feconde efpece , que Rondelet appelle concha echinata , eft le cœur épineux, ou la boucarde épineufe. Voyez Cœur EPINEUX. ECHIQUIER ou DAMIER. Voyez Damrer. ECORCE d'ORANGE. Cortex aurei mali. Nom que M. d’Argenville donne à une coquille univalve du genre des nérites ombiliquées, ou des natices; c'eft l’efpece que Rumphius appelle le jaune-d’œuf, vitellus. Voyez JAUNE-d'œur. , ECORCHÉE , ou ROULEAU ECORCHÉ. Po- luta cylindroides , vel rhombus novem fpiris concavis paulifper exertis & colore flavo & citrino variegatis compofitus ; lineis fufcis cæruleis & purpurafcentibus interruptis latas macwlas efformantibus in fundo rubef: cente vel carneo colore depi&us. Coquille univalve du genre des rouleaux , ou volutes cylindriques. Toute fa furface extérieure eft ornée de grandes taches en forme de nuages de couleur marron, {ur lefquelles on diftingue des raies pourprées bleuâtres proches les unes des autres, fur un fond rougeâtre , ou couleur de chair, dont les nuances ont fait donner à cette co- quille le nom d’écorchée. La volute eft moyenne- ment élevée , compofée de neuf fpires concaves , mar- brées de jaune & de brun fur un fond blanc. La forme de ce rouleau eft renflée; & on remarque, vers lextrè- mité extérieure du canal, des ftries obliques en forme de rides. Ce rouleau fe trouve dans les mers de l'Inde. H porte trois pouces de longueur fur un pouce & dix lignes de largeur, dans les efpeces au-deflus de la i#oyenne grofleur. « E “6 K - Rompurus ,tab. 31. litt. F. Wolutativerina. Holf. Tyger of wolk-hoorn; la volure tigrée , ou le nuage. * GUALTIERI, tab. 26. litt. D. Cochlea longa py- riformis intorta integra , bafi fulcatä , ffriis minimis donata, ex albido purpurafcens : colore helvaceo ; feu rufo nebulata. M. d'ARGENVILLE, pag. 242. pl. 13. lert. C. Ce cornet, par fon fond couleur de chair, approche de la couleur d’un animal écorché, dont il a pris le nom. Ce fond eft traverfe de grandes taches brunes, & rayé par-tout légerement. * Le rouleau, appellé l’écorchée, a des variétés dans fon efpece par la diverfité de fes couleurs plus où moins foncéss , ainfi que par la bigarrure de fes taches ; princi- palement dans une efpece, dont les taches font rares, longitudinales , déliées , & comme déchiquetées par lambeaux, & dont les plus larges font traverfées par une ligne ponctuée. La clavicule eft marbrée de brun- rouge au lieu de jaune , comme on le voit dans les volutes écorchées plus connues. ECRITURE CHINOISE. Chama inæquilatera, parvis ffrits plants circumdata ; lineis nigricantibus di- verfimodè angulatim difpofitis 6 quaft in fundo livido litteras efformantibus deftripta vel delineata. Coquille bivalve du genre des cames, dont les côtés font iné- gaux. Eile ainfi appellée, parce que la furface exté- rieure de fes écailles eft ornée de traits, ou de lignes moirâtres qui imitent des caracteres chinois, ou arabi= ques, en enr différens angles aigus fur un fond jaune livide. Toute cette furface eft garnie dans les deux battans de ftries fines circulaires plates qui ont fait mettre cette came au nombre des efpeces que lon nom- me en Hollande nattes de jonc. La charniere, qui eft fi: tuée vers les deux tiers de la largeur de la coquille eft compofée detrois petites dents dans lune des valves, & dé deux dans l’autre qui s’engrènent dans leurs alvéos Jes correfpondans. Le ligament eft extérieur, & oc- éupe une rainure qui S'allonge vers le plan latéralle Ai; E G O plus étendu. Cette came fe trouve dans les mers de l'Inde. Sa longueur porte ordinairement un peu plus d'un pouce & demi fur deux pouces & demi de large. GUALTIERI , tab. 42. litt. B. Chama inæquila- tera , [très multiffimis circumdata , [ubalbida , lineïs luteis ferpentibus , & angulos acutos efformantibus di- verfimode fignata. M. d'ARGENVILLE, pag. 286. pl. 21. lit. A. Cette came s'appelle l'écriture arabique, ou chinoïfe; plufieurs lignes noires qu'on y remarque, par leur difpofñtion bifarre , paroïflent former des caratteres finguliers. Le même auteur donne aufli le nom d'écriture chi- noife , ou arabique, à une coquille univalve du genre des rouleaux , ou olives, que l'on appelle aufli Folive à caracteres. Woyez OLIVE A CARACTERES. La came, appellée l'écriture chinoife ou aräbique, a des variétés dans fon efpece. Les unes font ornées de grandes taches de couleur gris-de-lin, avec. des traits en forme de chevrons de la même nuance; les autres ne montrent que des taches fans aucuns carac- teres. Les Conchyliologiftes connoïflent aufli d’autres efpeces qui n’ont fur leurs battans que des lignes fort légeres, en petit nombre, & qui, par gradation, en font tout à fait dépourvues. On donne en genéral le nom de natte de jonc, ou d'Ffpagne, à ces fortes de cames. Voyez NATTE D'ESPAGNE- EGOUEN. Nom donné par M. Adanfon a une coquille univalve du genre de la porcelaine. La co- quille de l'égouen n’a que neuf lignes de longueur : fa largeur eft de moitié moindre. on fommet eft cin fois plus court que l'ouverture, & compofe de fix fpi- res applaties & beaucoup moins diftinétes que celle du narel; il differe encore du leur, en ce quil eft fort pointu. L'ouverture reffemble aufli à celle du narel; mais elle eft plus droite, & parallele à la lon- gueur de la coquille. Sa lévre droite n'eft point dentée; Fr DVE $ & Îles dents de fa lévre gauche fe rapprochent un peu plus de fon extrêmité fupérieure, & font plus ferrées que dans les deux efpeces qui précédent, c’eftä-dire, la porcelaine & le narel. Le fond de fa couleur ef ordinairement blanc, ou agathe-clair , & quelquefois d’une très belle couleur de chair. Elle eft fort com- mune autour de l’île de Gorée. GUALTIERI, tab. 25. litt. B. Cochlea longa py- riformis, vuloaris , levis, labio interno dentato , fim- briata, candida. ÉLÉGANTE STRIÉE. Nerita, teflà oblongé ; cinerea , denfiffimé flriata , maculis rufefcentibus anfrac- tibus grinque ; cochlea eleganter (friata di&ta. On ap- pelle élégante ftriée un coquillage terreftre du genre des limaçons , à caufe de Pélégance de fes firies. M. Geoffroy, qui la place avec les nérites, dans fon traité, pag. 109. dit que fa coquille eft élevée en pyramide, dont la bafe eft large. Elle décrit cinq tours de fpirale , dont les deux d’en-haut font fort petitsæ- On remarque qu’elle eft couverte à l'extérieur de ftries tranf{verfes, fort ferrées , entrecoupées de quelques au- tres longitudinales. Sa couleur eft cendrée , variée de taches brunes, rougeâtres , oblongues, qui forment des raies tranfverfes; mais quand l'animal eft mort, & que la coquille eft reftée vuide quelque temps fur la terre, ces taches s’effacent, & elle paroît toute de couleur cendrée. Les ftries font aufli quelquefois plus ou moins marquées. L'ouverture de la coquille eft prefque ronde, fans lévres ni rebords, & lopercule ui la ferme eft en volute. On trouve cette coquille de les bois humides : c’eft la feule de ce genre qui ne foit point aquatique. L’élégance de fes ftries lui a fait donner , d’après Lifter, le nom qu'elle porte. Elle a cinq lignes de longueur & quatre lignes de largeur. : LISTER, pag. 119. tab. 2. fig. $. Cochlea cinerea, interdüm leviter rufefcens , ftriata , operculo teflaceo cochleato donata, A iij € E: M Æ | COLUMNA , cap. 9. pag. 18. Cochlea terreftris j | surbinata 6 ftriata. M. d'ARGENVILLE, pag. 339. pl. 28. n° 2e On appelle ce limaçon élégante ftriée à cinq tours rayés, qui forment une clavicule élevée, dune con- fiftance épaifle & d’une couleur d’un jeune-päle, Le même, append. pl. 9. n°. 9. L'éléganre ftriée compte fur fa robe quatre tours de couleur d’un gris clair, avec des bandes ponétuées de brun. Sa fpirale eft élevée, & fa bouche eft très ronde. EMERAUDE. Cochlea lunaris ; teffé margaritiferà, fmaragdus diétus. M. d’Argenville nomme ainfi deux limaçons à bouche ronde, de l’efpece des petits bur- gaux , qui font repréfentés à la planch. 6°. Lerr. O. & P. Le premier limaçon eft d’une forme très applatie. Sa robe rubanée tire fur le verd & le brun, avec des cou- leurs changeantes affez belles. Le fecond eft un lima- çon plus petit & plus élevé, dit M. d'Argenville; il eft cannelé , & d’une nacre tirant fur le verd. Sa clavicule & fon œil d’un très beau verd changeant, lui ont acquis le nom d’éméraude. Sa bouche eft dentelée ; ce qui eft trés fingulier dans ce genre. ENCLUME , ou MARTEAU. Voyez Mar- TEAU. ENFANT AU MAILLOT. Turbo, feu ffrombus cylindraceus , novem , decem vel ampliès fpiris plerif- que reilis totidem fafcias paulim convexas efforman- tibus conffans ; rugis vel ffriis per longitudinem inftru- us; parvä aperturä rotundä ; labio fimbriato & ali- guando umbilico diffinétus ; rard bafi complanatä infi- gnis. Coquille univalve du genre des vis. Celle-ci ef d'une forme cylindrique , compofée depuis neuf fpires jufqu'à onze , droites ou perpendiculaires dans les cinq ou fix premieres , un peu convexes en forme de fafcies ou de bandes larges, dont on fe fert pour em- mailloter les enfans. Ces fafcies font le plus fouvent garnies de rides ou de ftries longitudinales. Les autres fpires, qui terminent la clavicule , forment un fommet ‘ E NF ï un peu conique, plus où moins obtus. L'ouverture, dans ces fortes de coquillages , eft ronde ou prefque ronde, petite , entiere, & environnée d’une lévre en bourreiet ou retrouffée au dehors. On remarque quel- uefois, fur le füt extérieur , une efpece de dent. Cette coquille eft quelquefois ombiliquée , le plus fouvent d'une couleur blanchâtre. Les Conchyliologiftes en diftinguent plufeurs efpeces , dont les unes font allon- gces & les autres courtes; mais qui ont toutes leurs va- riétés : les premieres font le plus fouvent terreftres , & les dernieres maritimes. ENFANT AU MAILLOT TERRESTRE. Turbo vel firombus terreftris cylindraceus , per longitudinem rugis vel ffriis raris & parèm eminentibus , in fpiris, cir- cumdatus ; formä elongat&, & colore fubalbido diffinc- crus. Cette vis cylindrique eft d’une forme élevée , avec des fpires garnies de rides légeres , ou de ftries rares peu articulées ou faillantes. L'ouverture eft moins ronde que dans les eipeces courtes , & un peu plus grande; elle eft entiere & repliée en dedans. On remarque fur la columelle extérieure, une ou deux apophyfes en forme de dents. La couleur de cette coquille eft blan- châtre , fauve clair ou grisâtre. Ces fortes de vis cylin- driques , que quelques-uns appellent vis-buccins , va- rient dans leur forme plus ou moins effilée. Le fom- met eft toujours moins obtus que celui des efpeces de mer. On trouve ces coquillages du côté de Genêve, dans les moufles humides & fur le bord des lacs. Leur longueur porte ordinairement quatorze ou quinze li- gnes, fur cinq ou fix lignes de largeur. Il y en a une efpece fort grande, qui a jufqu’à un pouce neuf lignes de long , far un pouce moins de large. Toute fa cou- ieur eft blanche & eft percée d’un ombilic, ainfi que les autres efpeces terreftres en général. GUALTIERI, tab. 4. litt. R. Turbo terreftris, fr- . milis marino , fed levis, umbilicatus ore anpuffo ob- dongo ; utrinque dentato , colore [ubflavo & maculis fuf- cis nebulatus , & variegatus. à | À iv $ DON'T ENFANT AU MAILLOT MARITIME. Turbo; mel ffrombus marinus cylindraceus, formä brevi; oëto vel novem fpiris pardm convexis , & perpendiculariter exertis compolitus ; fériis, in longum duéfis in unâquä- que fpiré, totidem annulis albis efformantibus regula- riter ffriatus in fundo fubcaftaneo ; aperturä parvä , ro- tundä , 6 integr@, labio fimbriato diffinétus. Cette ef- ece eft d’une figure courte & ramaflée comme une chryfalide de chenille, compofée de huit ou neuf fpi- res peu élevées, mais aflez convexes, chargées cha- cune d’une maniere réguliere, de ftries longitudinales, blanches, faillantes & affez efpacées, fur un fond brun, lefquelles forment autant de portions de petits anneaux. Le fommet de cette vis cylindrique, ou vis- buccin , eft très obtus. L'ouverture eft petite, ronde, entiere, & n’eft en quelque façon interrompue que ar une denticule. Cette coquille ne montre point d’ombilic, & porte environ un pouce de longueur fur cinq lignes de largeur. GuazTrerr , tab. $8. litt. D. Turbo rnteger fim- briatus , cylindroïdeus per longitudinem ffriatus , ffriis interruptis , ore dentato , fubalbidus. Cette efpece de vis cylindrique varie dans fa forme plus ou moins ra- courcie, ainfi que par fes couleurs. Il y en a de toute blanche. .. ENFANT AU MAILLOT A BASE AP- PLATIE,. Srrombus conoïdes form& breviffima , fpi- ris parèm exertis, in longum ffriatis, & in cono ob- tufo finitus ; bafi & aperturâ horizontaliter deprefsä difiincus ; [ubalbidus. Cette vis, finguliere dans fon efpece, diffère des autres enfans au maillot à plu- fieurs égards. Elle eft compofce de dix fpires peu éle- vées , à ftries longitudinales , qui forment des fafcies fi étroites , que la coquille devient d’une forme très cour- te. Sa bafe , qui eft applatie comme celle des limaçons appellés culs de lampe, ainfi que l'ouverture dans un plan horizontal, donnent le moyen à cette vis , contre ane des autres , de fe tenir debout; ce qui lui EF DA 0 donne en même temps la figure d’un cône obtus. Cette efpece porte fix lignes & demie de longueur fur quatre lignes & demie à fa bafe ou plus. ENTONNOIR. Lepas feu patella conoïdes, bafi ferè rotundä & integr& ; per longitudinem coftata ; colo ribus ex fufco rubefcentibus & argenteis intès [plendens ; extüs tifdem coloribus radiata. Coquille univale ainf appellée ,à caufe de fa forme élevée en cône. Sa bafe eft entiere ou fans faillies , & eft, en general , plus ar- rondie que celle des autres lépas de Magellan ; cette efpece étant tirée des mêmes parages. Toute fa fur- face extérieure eft rayonnée de côtes affez larges & peu faillantes , brunes ou rouge-brun , avec autant de can- nelures blanches, peu profondes. La furface intérieure brille au-dedans dans fa grande concavité , d’une demi- nacre, luifante, de couleur d’écaille de tortue , qui ré- gne principalement dans le fond de la coquille, & ar- gentine ou plombée dans le refte. Lorfqu’on fupprime les ftries longitudinales de ce Iépas magellanique, on parvient à lui donner un poli aufli luifant que celui de la furface intérieure. Ce lépas peut avoir jufqu'à un pouce & demi d’élevation , fur quelques lignes de plus dans le diamétre de fa bafe. On peut également don- ner le nom d’entonnoir aux lépas de la même forme, tels qu'il s’en trouve dans les parages de plufieurs côtes de France, dont les uns font jaunes ou de couleur ci- tron, & les autres verditres. GUALTIERI, tab. 9. litt. E. Parella limbo integro, conica , lineis papillofis circumdata , ex albido & fufco obfcure radiata. ÉPAULÉE , ou COQUILLE BIVALVE ÉPAU-- LÉE. Terme de Conchyliologie , qui exprime certai- nes irrégularités, qui fe rencontrent dans plufieurs bi- valves du genre des tellines, & mème dans plufieurs cames, du côte & vers le ligament , par l'effet de l’af- faiflement & les divers plis des valves, qui forment une efpece d'épaule cambréé à fon extrémité , comme on le remarque dans plufieurs tellines radiées. C’eit 19 E, PE pourquoi on appelle tellines épaulces celles qui ont cette reprife, pour les diftinguer des autres efpeces plus régulieres, | : EPERON. Cochlea depreffa trochi-formis , aculeis in primis fpiris prominentibus horizontaliter coronata armata : afpera , coloribus virefcentibus & flavidis extùs nebulata ; intüs colore margaritifero argenteo ni- tens, calcar diéta. Coquille univalve du genre des li- maçons dont l'ouverture eft applatie , ou des fabots. Elle eft ainfi appellée parce que fes trois premieres fpires font environnées & armées de pointes aiguës, faillantes, & applaties , fur-tout dans la circonférence de fa bafe , de maniere à donner à ce limaçon, la figure d’un éperon ou d’une molette d’éperon, comme plu- fieurs le nomment. Les deux autres fpires , qui forment le fommet, ne font point élevées, & font pour lordi- naire peu diftinétes. Toute la furface extérieure eft cou- verte d'afpérités , de couleur verdâtre ou jaunâtre ; mais on découvre dans l’ouverture comprimée de la coquille, une très belle nacre argentine. Ce limaçon montre un ombilic dans certaines efpeces , & en eft dépourvu dans d’autres. Les Conchyliologiftes diftinguent le grand éperon ombiliqué d'avec le petit éperon fansom- bilic. Voyez ces efpeces. EPERON DE LA GRANDE ESPECE, ou GRAND EPERON OMBILIQUÉ. Cochlea depreffa trochiformis, umpilicata , in bafi lat , rotundä , longis fpints planis ‘prafertim armata , & in aliis fpiris grada- rim currentibus ;ffris afperis undique ftriata , coloribus flavis & albidis depiétla ;intàs colore argenteo fplendens. Cette efpece eft d'une forme très large & arrondie à fa ba: fe , qui eft principalement armée de pointes entrouver- tes fur les côtés, applaties , lefquelles diminuent & difparoiffent à mefure qu’elles gagnent latroifieme fpi- re. Toute la furface extérieure de la coquiile eft ra-. boteufe, & chargée de ftries circulaires , peu articu- lées , lefquellesne paroïffent être formées que pardes ef- peces de tubercules & des afpérités longitudinales, & E P'Æ vI Tranfverfales. Toute cette furface conique eft nuée de Jaune, de verd, & de rouge, vers le fommet, qui eft obtus. La bafe de ce limaçon eft remarquable par trois ftries circulaires , interrompues par d'autres ftries la: melleufes, partant d’un ombilic fitué dans fon centre. L'ouverture eft comprimée dans un plan horizontal, & montre une furface intérieure d’une nacre argentine. Ce fabot comprimé peut avoir jufqu'à deux pouces de diametre à fa bafe, {ur un pouce & demi de hau- teur. RuUMPHIUS, tab. 20. lit. K. Calcar majus. Le grand éperon Æo/l. De groote {poor , of groote zonne hoorn ; le gros éperon ou le grand foleil. M. d'ARGENVILLE, pl. 8. ler. H. p.116. Ce fabot eft appellé l'éperon , & rien ne lui reflemble mieux : fou- vent fa couleur eft nacrée & dorée; on remarque, dans le tour de fa volute, plufeurs étages faillans , garnis de petites pointes. EPERON SANS OMBILIC, dit PETIT EPERON. Cochlea depreffa trochiformis, aculers lon- gis & acutiffimis in primis [pris armata , ffrus afpe- ris @ nodofis exafperata ; colore albido & virefcente nebulata ; intës colore margaritifero fplendens ; calcar minort fpecie ; abfque umbilrco donata. Ce fabot, dont la nacre eft couverte d’un drap marin nué de verd & de blanc, eft armé, dans fes trois premieres fpires , de longues épines plates & aiguës. Les afpérités , qui fe rencontrent fur ces {pires , font difpofées fur des ftries tuberculeufes , ou comme chargées de nœuds. Les autres fpires de la volute forment un fommet comprimé. L'ouverture eft plus ronde & moins applatie que dans les autres efpeces, & ne forme qu’une petite finuofité au lieu d'ombilic, par l’extenfon de fa lévre. RuUMPHIUS , tab. 20. litt. I. Calcar. Holl, De fpoor, of kieyne hoorn; l’éperon ou le petit foleil. Guartiert, tab. 65. litt. N. Cochitea marina de- greffe , fériata , margine fpirarum horizontaliter flellaro Jeu muricato , aculeis longis , aliquando brevioribus, 12 , DIS DER. à cutis , recfis, € complanatis : ventre firus nodofis exafperato , albida , aliquando argentea. EPHIPPIUM. Mort latin dérivé du greciri & rm , en françois, felle ou harnois de cheval, qui eft quel- quefois mis en ufage au lieu de fa fignification fran® çoife , pour exprimer une coquille bivalve du genre des huitres, nommée la felle du cheval polonoife ou an-- gloife, & que plufieurs nomment la grande pelure d’oi- non. “’7yez SELLE POLONOISE. EPIDERME.T erme de Conchyliologifte ,fynonyme de celui de drap marin, dont les coquillages font fou- vent couverts, & que M. Adanfon appelle périofte. Voyez DRAP MARIN. EPIDROME. Epidromis. Nom que Rumphiusdonne 3 plufeurs coquilles univalves du genre des buccins & des murex, de l'efpece ailée ; que l’on appelle en Fran- ce fufeaux ailés, pigeon & tourterelle ; on donne auñi aux fufeaux ailés les noms d’artimons entortillés ou de mifaines roulées. Voyez ces mots. EPISCOPALE. Murex vel lambis non. alatus, la- bro tenui, decem fpiris tuberofis volutam pyramida- tam efformantibus infignts ; colore violaceo leviter de- piétus. Coquille univalve du genre des rochers ou mu- rex , de lefpece des lambis non ailés & à levre mince ou papyracée , ainfi appellée à caufe de fa couleur violette. Sa volute eft compofée de dix fpires couron- nées de tubercules , lefquelles forment une volute en pyramide; elle eft ornée dans fes révolutions d'un liferé blanc. Ce lambis, qui eft une variété de lefpece appellée la pomme d’acajou , porte quatre pouces & demi de longueur fur trois pouces de largeur. Voyez LAMBIS NON AILÉ DE LA MOYENNE ESPECE, & POMME d'ACAJOU. EQUERRE. Offreum depreffum in uno latere quan- tum brachio extenfum,& ir alterä parte angulatim pro longatum; cardine peculiari in utrâque valvä multis denticulis per feriem inftruétis infignitum ; extàs colo- re obfcurè purpurafcente nebulatum ; intüs colore ex : JO. UE 13 margaritifero plumbeo fplendens ; norma nomine dona- tum. Coquille bivalve du genre des huitres, que l’on nomme aufh la jambe, & qui eft une variete de l’efpece appellée la cuifle , quant à fa charniere : elle approche aufli , quant à fa figure, de l’huitre connue fous la dé- nomination du marteau, quoiqu'elle n’ait qu'un bras. L’équerre eft compofce de deux valves, prolongée d’un côté , en maniere de manche ou de jambe, & arrondie à fon extrémité , tandis qu’elle forme dans une feule partie latérale, à la charniere ,une feconde branche , ou une efpece de bras d’équerre plus court, plus étroit, & finiflant un peu en pointe, ce qui repréfente un mar- teau qui n'a qu'un bras. La charniere, qui eft à peu- prés la même que celle de la cuifle, eft compofée d’un ratelier réciproque dans les deux battans, garni de quinze ou feize dents arrangées en compartiment de peigne. Toute la furface extérieure de cette huitre finguliere eft d’une couleur pourpre obfcure, ou violet noirâtre. La furface intérieure brille d’une demi-nacre argentine ou plombée. Cette bivalve du genre des hui- tres platesfe trouve dans les mers desIndes orientales. IL s’en rencontre de diverfes grandeurs; mais les plus lon- gues ont jufqu'à fept pouces , & quelquefois davantage. Rümruivs, tab. 47. lite. I. HMtonomon (sys ) : Hol!. Winkel haak en Vénus, fchacht-doublet; l'é- ve ou le priape de Vénus. SUALTIERI ,tab. 97. litt. A. Concha longa bra- chiata , uno tantèm brachio ex uno latere reà ex= tenfo; polyginglyma ,externè terrea, internè plumbeo co- lore fplendens ; fed in ultimo pracipuè margine nigre- dine quâdam intense cin&la. : ESCALIER. Nom donné à deux coquilles unival- ves ; fçavoir , à une efpece de limaçon-fabot , que lon appelle auflile cadran, & à une autre coquille du genre _des vis, à laquelle on conferve la dénomination italien- ne de /calara. Voyez les mots CADRAN & SCALATA. ESCARGOT , ou LIMACÇON TERRESTRE COMMUN. Cochlea lunaris serrefiris communis, T4 6 A Nom que l'on donne communément à un grand nomi- bre de limaçons terreftres, qui comprennent aufli dans leur genre les efpeces appellées en latin pormatia. L’efcargot eft un/coquillage univalve du genre des li- maçons à bouche ronde, d'une forme arrondie & ra- maflée, compofée de quatre fpires voutées ou bom- bées, lefquelles forment une volute moyennement éle- vée. La premiere fpire, qui eft très convexe , com- prend le corps du teftacée, & donne le plan le plus éten- du, pour étaler les couleurs dent il eft plus ou moins orné: ce font tantôt des marbrures rouge-brun & mar- ron mêlées de blanc & d'azur, tantôt des bandes lon- gitudinales, pourpre obfcures & jaunâtres , interrom- pues le plus fouvent d’une ou deux fafcies blanches. Il y en a dans lefquels toutes ces nuances forment quatre ou cing zones de diverfes largeurs , d'une maniere ruba- née. La feconde fpire eft peu élevée & ornée des mêmes couleurs , & les deux dernieres terminent la coquille par un petit fommet obtus, qui forme en même temps l'œil de la volute. L'ouverture eft plutôt ronde: qu’o- vale , avec une lévre un peu repliée au dehors, & le plus fouvent blanche fur le bord. La columelle exté- rieure eft de la même couleur, & laïffe appercevoir une portion de la convexité de la feconde fpire inté- rieure. Toute cette furface intérieure eft polie, lui- fante, d’une couleur pourprée dans quelques-uns , bru- _ne dans les autres , ou reçoit par le tranfparent de la coquille le reflet des couleurs extérieures. Il y a beaucoup d’efcargots qui font ombiliqués , & d’autres qui ne le font point. Les naturaliftes ont donné en général le nom def cargoi à prefque toutes les efpeces de limaçons, tant terreftres , fluviatiles, que maritimes , en faifant ce terme, fynonyme de limaçon. La facilité, qe plufieurs ont eu de tenter des expériences fur les efpeces com- -munes, comme le pomaria, le jardinier, & fur d’au- tres variétés, pour confidérer les différentes évolutions de l'animal & le détail de fes parties, l'utilité même : É SE 16 & les diverfes propriétés qu'on leur attribue, à pro- duit beaucoup de fyftèmes & de defcriptions ; quoi- que très utiles pour la zoomorphofe ou la connoïfiance de l'animal, ils n’ont point tiré cette multitude de limaçons, connus fous le nom d’efcargor , de la confur fion où ils fe trouvent, par la diverfité prodigieufe de leurs coquilles. Les efcargots terreftres, varient dans leurs volumes & leurs couleurs , prefque dans tous les pays ; mais l'animal , qui les habite , ef toujours le méme. Ils ne font que trop connus pour abonder dans les jardins ; on donne à ceux-ci le nom de jardinier ; ils défolent également les potagers; ceux que l'on trouve fréqueim- ment dans les vignes, ont reçu le nom de vignerens. Ils habitent aufl les foffés arides, les forêts, les ver- gers , & font admis, par conféquent , au rang des ef- peces , que l’on appelle mangeurs de fruits, en lan pomatiæ , vel cochleæ pomatrices. Voyez les mots Jar- DINIER, VIGNERON , POMATIA, & LIMAÇON TER- RESTRE. . Les limaçons , appellés en général efcargots, fonc ordinairement bons à manger. Ceux qui font nourris au foleil de bonnes herbes, font meilleurs que les ef- peces que l'on trouve dans les lieux ombragés. Ceft principalement en hiver, lorfqu'ils font couverts ou fermés de leur opercule , qu'ils font recherchés & prés férés pour le goût; ils vaient moins dans les autres faifons. Cet opercule , qui fe forme dans le mois d’otto- bre, eft d’une fubftance terreufe & argilleufe, qui tran£ fade des parties les plus glutineufes de l’animal ; il quitte entierement fa coquille au milieu du printemps : pour lors, il n’eft plus fi eftimé. Pline rapporte qu’on les nourrifloit dans des viviers faits exprès, où ils étoient féparés, efpeces par efpe- ces, afin que lon connût mieux lé goût, que chacun devoit avoir. On avoit foin de leur donner à manger, & on les nourrifloit de toutes fortes de bleds avec du vin cuit. Aujourd’hui les perfonnes, qui en veulent man- 16 tr SUR ger, les font baver dans l’eau chaude , de maniere à épuifer toutes les mucofités que ce coquillage con- tient , & on les apprête enfuite à la maniere des mou- les , ou d’une autre façon. On attribue aux coquilles d’efcargot diverfes pro- priétés. Elles font naturellement chaudes : lorfqu’elles {ont calcinées ou réduites en cendre , elles nettoient les dents, diflipent les pellicules blanches qui vien- nent fur le corps, & modifient la gravelle, lorfque ces cendres font infufées & prifes en liqueur. Les coquil- les d’efcargot calcinées, mêlées avec du miel, appli- quées fur les yeux, en guériffent les cicatrices, en ôtent les taies, & fuppriment les taches du vifage.Lorfqu'’elles font pilées crues avec l'animal, c’eft un reméde pour les hydropiques, puifquw’il attire comme les ventoufes , la lymphe qui féjourne entre cuir & chair ; on ne doit pas enlever ce topiaue , qu'il nait opéré l'effet de la ventoufe, c'eft-à-dire, qu'il n'ait pompé & diffipé toute l'humeur ou les eaux amaflées. GUALTIERI , tab. 1. litt. B. Cochlea terreftris vulgaris, rubefcens , fafciata. Ejufdem, litt. E. Cochlea terrefèris vulgaris, cinerea , aliquando pulla, fafciis quatuor fulvis diflinéta. M. d'ARGENVILLE, pag. 338. pl. 28.n. 2. Ce limaçon eft plus petit de moitié que le pomatia, avec les mêmes marques. Il eft bon à manger, & on l'ap- pelle l’efcargot. Le même auteur, fig. 3. C’eft un limaçon plus beau, étant fafcié de brun fur un fond jaune; fa bou- che, qui eft ovale, a un grand bourrelet blanc. M. d'Argenville dit, qu'on le lui a envoyé de Londres , & w'il en à trouvé de pareïls à Meudon, près de Paris. ESPLANDIAN , ou TOILE D’ARAIGNÉE. Voluta conotdes , novem fpiris concavis & paulifper tuberofis compofita; lineis minuriffimis, fufcis, vel caf- taneis diverfimodè catenatis in fundo albido eleganter depiéta & bifalciata ; araneæ tela vel efplandian appel- lata. Nom donné à une çoquille univalve du sis es | ANR 17 des cornets ou volutes coniques, qui eft l'efpece que Jon nomme en Hollande , la toile d’araignée, fpinne weefs coot , of fpinne webbe. Elle eft ainfi nommée, à caufe que toute fa furface extérieure préfente un enlacement de filets , ou de lignes brunes , ou marron, très menues , liées & croifées les unes dans les autres, de maniere à imiter le travail d’une toile d’araignée. Tout ce compartiment forme deux fafcies larges , plus ou moins diftinétes , & qui font occafionnées autant par le renflement des fils en ces endroits , que par leur afflemblage plus nombreux. La volute de ce corner eft compofée de neuf fpires concaves, garnies de pe- tits tubercules. Le fond de la coquille eft blanc. L’ef- plandian, qui tient un rang fort diftingué dans le genre des cornets, vient des Indes orientales , & peut avair jufqu’à plus de deux pouces & demi de longueur. M. d'ArGEnNvILzLE, Append, pl, 1. lett. 1. L’ef- plandian fe nomme en Hollande la toile d’eraignée. Cette coquille a la tête peu élevée & barriolée par éta- ges de points rouges & blancs ; le corps eft racheté en lignes droites, tournant un peu vers le bas. Le com- partiment eft formé de taches irrégulieres , rougeâtres & grifes, avec deux fafcies au milieu & vers le bas, dont les taches font plus noires & plus longues que les autres, laiffant pañler les lignes blanches qui viennent de la partie d’en haut. - | ESSAN. Coquille bivalve du genre que M. Adan- fon appelle le jambonneau. C’eft, dit l’auteur, une petite efpece de peigne. La figure arrondie & applatie de fa coquille, avec deux petites aîles ou oreilles à peu près égales , & l’inégalité de fes deux battans, fait voir qu’elle approche infiniment de l’efpece appellée le chanon. Elle a tout au plus deux lignes & demie de lon- gueur & un peu moins de largeur. Elle eft fi mince qu'elle eft tranfparente comme le talc. Sa furface eft life & polie, excepté dans les deux oreilles, qui ont quatre où cinq cannelures relevées de quelques petits piquants qu'on ne découvre que par le moyen du verre Tome IL, 18 h MO lenticulaire ; fes deux battans font médiocrement con vexes, mais l’inférieur beaucoup plus que le fupérieur. Sa charniere n’a qu'une cavité qui reçoit le ligament fans le laiffer paroïtre au-dehors. Le fond de fa cou- Jeur eft un blanc fur lequel s'étend un réféau jaunâtre ou rougeâtre, mais prefqu'infenfible par fa grande dé- licatefle. M. Adanfon n’a trouvé qu'une fois cette pe- _ tite bivalve fur la côte du Sénégal. ETHIOPIENNE , ou CORDELIERE. Voyez CoRDELIFRE. | EVENT AIL, ou SOLE. Voyez Sous. EVENT AIL DES MENONNITES. Chama aqui- latera ex uträque parte convexa, [iris in longum duëtis minutiffime ffriata; in ambitu valvarum ferrata. On appelle ainfi en Hollande une coquille bivalve du genre des cames, de l’efpece qui approche de celle que l’on nomme furie quant à la figure , mais qui ref- femble davantage à un peigne fans oreilles, que M. d’Argenville a fait repréfenter dans fon appendice fous le nom de l’orpheline. Ses valves font bombées à ftries fines longitudinales, de couleur canelle fur un fond marron foncé. La circonférence intérieure de cette bi- - valve eft déntelée. Sa charniere eft compofée de trois dents, dotit une latérale dans une valve, & deux dans l’autre, iefquelles s’enclavent dans leurs alvéoles correfpondants. Cette came vient des Indes orientales. EXCROISSANCE: Terme de conchyliologie qui exprimie les différentes reprifes où les efpeces de cou- tures qui fe rencontrent dans le teft des coquillages ou fur la fuperficie de toutes les coquilles en général. Elles font aflez fréquentes dans les genres des volutes. EXOTIQUE,ou CONQUE EXOTIQUE. Foy. CoxQuE EXOTIQUE. EXTRA-AMIRAL., ou AMIRAL CEDO-NULLI, Voyez AMIRAL ÇEDo NUrLzI. 19 mom YÉrA "CE EF AGAN. Nom donné par M. Adanfon à une coquille bivalve qu’il dit appartenir à un genre bien diftingué du pétoncle, ainfi que les efpeces nommées Je robet, l’anadara , la muflole & le vovan, dont l’au- teur n’a pas été à même de décrire l'animal ; tels font aufli les cœurs & les arches de Noé. Le caractere de leur coquille confifte à avoir les fommets fort émi- nens, Le lisament très large placé au-dehors de la co- quille, & enfin la charniere fort longue, & compofée d’un grand nombre de petites dents, toutes à peu près égales. Éd La coquille du fagan a la forme d’un cœur dont elle a pris fon nom : c’eft une des plus épaifles que l’auteur connoifle. Elle a le poids, la dureté, & intérieurement la’blancheur & le poli du marbre. Sa profondeur eft d’un quart moindre que fa longueur , qui dans les vieil- les eft égale à fa largeur, & un peu plus petite que les jeunes. La plus grande, que M. Adanfon ait obfervée, porte trois pouces & demi de longueur & de largeur , un peu moins de profondeur & plus de fix lignes d’é- paifieur. Sa furface extérieure eft relevée de douze cannelures longitudinales, liffes & arrondies , dont il y en a fept fort grofles & plus fenfibles. Chaque battant eft marqué intérieurement d’onze cannelures fort larges, qui regnent tout autour de fes bords, dans une bande d'environ huit lignes de lar- eur. Le bord, qui forme la charniere, s’avance con- idérablement au-dedans de chaque battant, où il fait une efpece de talon ,au-deffous duquel refte une grande cavité. Aux deux côtés paroiflent les impreflions des mufcles; elles font fort grandes & à peu près quarrées : celle d’en-haut furpafle un peu linférieure. Les fom- mets font à peu près coniques , très allongés , & roulés en un feul tour de fpirde qui incüne un ci en bas, 1} 20 D ANG Is font placés un peu au-deflous du milieu de la at-. geur des battans, & féparés l’un de l’autre par un petit efpace obliquement applati. La charniere eft droite ou reétiligne , égale à la moi- tié de la largeur de la coquille. Elle confifte en une rangée de quarante dents , femblables à autant de la- imes à peu près égales , & pofces parallélement für les bords de chaque battant. Ces dents s’engrènent fort exactement les unes dans les autres, & rendent la fer- meture de cette coquille extrêmement füre & folide. Le ligament n'eft pas proportionné à la force de la charniere. C’eft une membrane noire, coriace, aflez mince , qui s'étend fur toute la portion de la coquille jui eft applatie entre les deux fommets. Elle y eft for- tement attachée par le moyen des fillons qui y font profondement gravés, & qui, par leurs contours, repréfentent plufeurs figures rhomboïdales. Il ne pa- roît pas qu'elle foit d’une grande force, car elle s’é- caille aufli-tôt que l’eau la abandonnée. Il femble que fon principal ufage eft de fervir de couverture à la charniere , & de la garantir de l'approche des corps étrangers, tels que les fables & autres chofes femblables qui pourroient en embrafler le jeu. L'auteur n’a ob- fervé dans cette coquille d’autres variétés que dans fa forme plus ou moins allongée. Lorfqu’elle eft cou- verte de fon périofte , elle eft brune & quelquefois mê- lée de verd : mais le périofte enlevé, on voit que la blancheur de fa furface extérieure imite , comme l’in- térieure , celle du marbre blanc le mieux poli. Les Négres, qui aiment beaucoup ce coquillage, en pêchent une grande quantité dans les fables vafeux de l’'embou- chure du Niger. Lister, tab. 238. fig. 72. Pecfunculus gravis , rard & minis profundè [ulcatus , ex fufco viridefcens , articulationibus laciniatis , Jamaïcenfrs. M. d'ARGENVILLE, pl. 10. fig. K. pag. 335. Un petit cœur de bœuf, dont les deux becs fe contournent d'une façon finguliere , & font fort féparés l’un de l’au- Or 21 tre ; tout fon corps eît cannelé, & fa couleur eft d'un blanc fale. Guazrrert, tab. 87. litt. D. Concha rhomboïdalis, ffrus latiffimis complanatis & raris divifa, craffa , ponderofa , candidiffima. Kze1n, tent. pag. 143. fpec. 1.n. 16. Anomalos cardia effufa que pectunculus gravis , rard vel minès profundè fulcatus , ex fufco viridefcens , articulationi- bus laminaris. FAITIERE, ou TUILÉE. Voyez Tuirér. FALIER. Coquillage univalve, qui eft la feconde efpece du genre que M. Adanfon nomme le man- telet. Sa coquille n’a que cinq lignes de longueur & fix tours de fpirale, dont les cinq dernieres font renflées , mais fi étroitement unies, qu'on ade la peine à les diftinguer les unes des autres. Elles forment un fommet arrondi, quatre ou huit fois plus court que la premiere fpire. La lévre gauche de l'ouverture a, vers fon extrêmité fupérieure , quatre longues dents fem- blables à autant de plis qui rentrent dans l'intérieur de la coquille. Du refte, le falier reffemble parfaite- ment au potan , à cela près, qu'il eft tranfparent. Sa couleur eft blanche, agathe ou jaune, fans mê- lange , dans quelques individus ; & dans d’autres, elle eft marquée de deux bandes fauves ou brunes qui fui- vent le contour de la premiere fpire. Le fommet eft quelquefois environné d’une pareille bande. Le manteau de l’animal eft aufli couvert de filets ; mais ils font coniques & feulement de moitié plus longs que larges : il a auffi un tuyau qui differe de celui de la premiere efpece , en ce qu’il eft dépourvu de f- lets, & qu'il fort de la coquille comme dans la porce- Jaine, & d’une longueur égale à celle des cornes. Son pied eft de moitié plus large que la coquille. Le corps des plus jeunes eft blanc-pâle taché de petits pointsjaunes & rouges qui, dansles adultes, deviennent fauves ou bruns. Comme leur coquille eft fort mince & tranfparente, ces taches paroiflent leur appartenir on | 22 | HE : MS auffi bien qu'à l'animal ; mais lorfque celui-ci en eft détaché & féparé, elle n’a d'autre couleur que celle que M. Adanfon a fait obferver. | BARRELIER , pag. 133. fig. 30. Porçellana vul- garis. FANEL. Nom donné, par M. Adanfon , à un co- quillage operculé du genre de la natice. L'auteur la trouvé parmi les algues marines dans les fables de Panfe de Ben. Il differe de la natice , en ce que fa coquille eft un peu moins allongée, & que fes fpires font ap- platies en-deffous & comme étagées. Le fommer et aufh plus applati, deux fois plus large que long, & deux fois plus court que l'ouverture. La lévre droite de l'ouverture n’eft repliée que dans la quatrieme partie de fa longueur vers l’angle inférieur. L’ombilic eft très grand , feulement une fois plus court qu'elle, & marqué d’un arc peu confiderable. Le fond de fa cou- leur eftblanc , marqueté agréablement de petits points bruns aflez ferrés : la premiere fpire eft quelquefois entourée d’un ou deux & même trois rangs de taches brunes affez grandes ; l'intérieur eft gris-de-lin, ou d'un beau violet. BonaAnnr, Ricr. pag. 141. clafl. 3. n.224. =. chlea, limacis nomine communiter appellata à formé , qué térreffribus limacibus omnimode affimilatur : colore tinéfa rufo & nitido , cereis punctis afperfa, & maculis notata , ex porraceo albefcentibus. | Ejufdem, n. 228. Cochlea fyracufani littoris, aureä ‘cute teéla, quam color fulvus punélgtim fignat, & ve- duti velo glaffino fuperindutu. LISTER, tab. 564. fig. 11. Cochlea claviculä com- préfséâ , punéhis rufis dense depiéta. | KIRKER, pag. 462. n. 224. Cochlea limacis &c. ät fupra Bon ANKI. | LANGius, méth. pag. $4. Cochlea umbilicata marina, cinierea, puricfis obfcurè rufis afperfa , fuf- ciis intérruptis ejufdcm fed'magis intenfs coloris cir- curndatas F À R 23 Ejufdem, fig. 4. Cochlea marina umbilicata, lavis, punitis rufis denfiffime afperfa ; & circumfcripta. KLEIN, tent. pag. 15. fpec. 1. n. 11. Platiffoma ore fimplici punétatum ; colore fulvo fuper cute aureä ; BoNANNIe à FAROIS. M. Adanfon appelle ainfi un coquillage operculé du genre des pourpres à canal évafé. La forme allongée de la coquille du farois l’a fait mettre au rang de celles quon appelle fufeau. Elle à deux pouces de longueur fur une largeur près de deux fois moindre : les onze fpires dont elle eft compofce, font fort ferrées, peu diftinguées, & creufées ou comme enfoncées dans leur milieu , au contraire, de la plü- art des coquillages qui les ont ordinairement renfles. les font légérement fillonnées dans leur contour, & bordées à chaque extrêmité d’un rang de petits bou- tons fort ferrés : ceux du rang fupérieur font commu- nément pointus, & beaucoup plus gros que ceux du rang inferieur. La premiere fpire n’eft creufée que beaucoup au-deflous de fon milieu ; & au- dedans elle eft environnée de huit à quinze cannelures médiocres & ridées. w Le fommet eft prefqu'une fois plus long que large, & fort peu plus long que la premiere fpire. La lévre droite de l’ouverture eft toujours mince , fans dents, & échancrée en angle aigu dans l'endroit où la pre- miere fpire eft enfoncée. La lévre gauche a, vers fon extrémité fupérieure , un petit bourrelet , accompagné d'un ombilic femblable à un petit fillon. Sa couleur eft grife ou brune, & quelquefois fauve. Le périofte , qui refte communémentattaché dans la _ partie concave des fpires, la rend brune ou noirâtre dans ces endroits. Le nombre & la forme des boutons ou tubercules des fpires caufent quelques légeres va- riétés dans cette coquille. Il yen a,.& ce font ordi- nairement les plus petites & les moins allongées , qui ont le rang inférieur des boutons des fpires plus ap- plati & moins relevé que le rang de la fpire fuivante ; iv 24 CE M. on voit le contraire dans les autres. L'animal reffemble à celui du kalan , par la fituation de fes yeux, & par la longueur de fon opercule, qui, cependant, n’eft ni aufh grand, ni courbé en portion de cercle. Ce coquillage fe plaît dans les rochers de l'ile de Gorée. BonNANNI, Recr. pag. 122. clafl. 3. n. 79. Turbo tuberofus quafi fubtil: & candidé telä hollandicä in- dutus , in mulciplices plicaturas & pulyillos corru- gatd. LISTER, tab. 924. fig. 16. Buccinum roffratum parvum aliquibus binis tenuiter , valdè acutis ffriis cir- cumdatum. KrRrKkER, pag. 454. num. 79. Turbo tuberofus , Gc. ut fuprà Bon Anx1. PETIVER, Gazoph. vol. 2. tab, 56. fig. 6. Oxy- rynchus indicus , orbibus nodofis & catenatis. KLEIN , d'après Lifter, pag. 60. fpec. 1. n.[.F. Fufus Brevis, levis, ffriatus , binis tenuiter & valdè acutis fériis circumdatus. = Ejufdem, pag. 61. fpec. 2. n. Z.E. Fufus brevis, ftriatus , acutus , inter fpiras plicatas granulato flo conftrictus ; BON AN NI. FASCIES. Terme de conchyliologie , qui exprime les bandes de diverfes couleurs, plus ou moins larges qui environnent la furface extérieure des coquilles en général; on donne quelquefois le nom de fafcies à des ftries larges & en relief , comme dans les efpeces de vis appellées enfans au maillot, & dans le buccin- argus. FASIN. Coquillage operculé, que M. Adanfon a rangé dans le genre des pourpres à canal court, échan- cré & replié en-dehors. Sa coquille eft plus mince & plus fragile que celle du tefan & du minjac, quoique fans tranfparence. Elle n’a pas deux pouces de lon- gueur : fa largeur eft moindre de moitié. Elle eft com- pofée de fept fpires applaties ou fort peu ‘renflées, & diftinguées par un léger fillon. Leur furface extérieure É" AT TL 2$ paroït comme ridée par un grand nombre de petits fi- lets irréguliers , qui s'étendent fur la longueur de la coquille. On voit auffi quelquefois un petit bourreler ou cordon qui traverfe la feconde fpire. Le fommet reflemble à celui du minjac pour les proportions , mais il eft feulement une fois plus long que large. L'ouverture eft moins évafée que celle des pourpres à canal court,échancrée & fimple : elle a deux fois plus de longueur que de largeur. L’échancrure de fon canal fupérieur eft une fois plus profonde que large, repliée fur le dos de la coquille, & recourbée légérement fur la gauche. On n’apperçoit pas la moin- dre apparence d’échancrure dans fon extrémité in- férieure. | La lévre droite eft bordée au-dehors d’un bourrelet arrondi & aflez épais : on voit quelquefois au-dedans une vingtaine de petites dents. La lévre gauche eft relevée vers fon extrêmité fupérieure ; d’un & quel- quefois de deux bourrelets aflez gros & fans om- bilic. Le périofte, qui recouvre cette coquille, eft fort mince & peu fenfible. Le fond de fa couleur eft fauve: elle eft entourée de quatre ou cinq petites bandes blan- châtres, marquées de plufeurs taches quarrées brunes ou violettes, qui, par leur arrangement, refflemblent parfaitement à des notes de mufique. On remarque que le bourrelet de la lévre droite manque totalement dans les jeunes coquilles : elles ont cette lévre tran- chante fur les bords, & garnie au-dedans de dix à douze dents rangées avec peu de régularité. FATAN. M. Adanfon appelle ainfi une coquille bivalve du genre de la came. C’eft la plus grande que l’auteur ait obfervée au Sénégal. Sa coquille fe-itrouve abondamment dans les mois de mars, avril & mai, fur le rivage fabionneux qui s'étend depuis le village de Ben , jufqu’à celui de Rufisk. Elle a près de fix pouces de largeur fur une longueur un quart moindre, & double de fa profondeur. Elle eft tranfparente, pref- 26 0e" qu'aufh mince que le lifor, & marquée vers {e fom2 met d'une vingtaine de cannelures tranfverfales, rondes & fort écartées, qui dégenerent vers les bords en des rides fort irréoulieres. Les fommets £e touchent, En- tre les dents de la charniere, on voit une grande ca- vité, à peu près égale dans chacun des battans qui ne ferment pas exaétement. C’eft dans cette cavité que fe trouve logé le ligament, qui eft prefque rond comme dans la coquille du lifor. Elle eft d'un blanc de neige au-dehors & au-dedans. FAVAL. La côte du Cap-Verd fournit une cin- quieme efpece, dit M. Adanfon, plus grande que l'arvan, & de même forme, & qu'il appelle du nom de faval. Sa coquille a trois pouces & demi de lon- gueur, & cinq fois moins de largeur. On y compte dix-huit à vingt fpires applaties , & qui ne font dif- _tinguées les unes des autres, que par un léger ren- fiement que l’on voit dans leur partie inférieur. Outre Les fillons longitudinaux, chaque fpire eft comme par- tagée en deux portions inégales, ou-en deux fpires, par un fillon aflez profond qui la fuir en tournant comme elle. La portion fupérieure de la foire divifce par ce fiilon, eft ordinairement du double plus petite que l’autre. Dans quelques coquilles, ce fitlon eft pref- qu'infenfible. L'ouverture eft à peine deux fois plus courte que le fommet dans les jeunes, & trois. fois plus.courte :dans les vieilies. L'échancrure fupérieure eft étroite & pro- fonde. La lèvre gauche eft relevée de :deux plis re- marquables. La couleur de cette coquille lui donne une grande.fupériorité fur les autres vis. Elle eft quel- quefois blanche & quelquefois agathe, agréablement inouchetée de taches brunes ou rougeâtres, ordinai- rement quarrées , & difpofées fur deux ou trois lignes qui tournent avec les fpires. BoNANNI, Ricr. pag. 126. n. 107. Turbo niti- dis & eburneus, in quo fpirarum commuffura vix di- pnofcuntur , maculis ruÿis notatus. F AU 27 LISTER, Conchyl. tab. 841. fig, 69. Buccinum dentatum claviculà longiffimä , fériatum , © latis ma- culis ex rufo nigricartibus radratum. Ejufdem, tab. 842. fig. 70. Buccinum dentatum claviculä longiffimä , leve, brnis fefciis ex maculis quadratis magnis fufco - rufefcentibus depiétum. RuspPxius,Muf. pag. 100. art. 2. tab. 30. lit. B. Strombus fecundus. Krrker, pag. 45$. n. 107. Turbo nitidus, &c. ut fupra, BonaAnNxt. Lawcius, Meth. pag. 45. Turbo apertus , latus, levis. Ejufdem, pag. 46. Turbo apertus canalhculatus., oblique incurvatus , levis. - Guazrrertr, tab. ÿé6.ditt. B. Turbo avertus , la: tus , candidus , maculis rufis densé depiétus , vigintt fpiris finitus. Ejufdem, tab. $7. litt. M. Turbo apertus , fulca- tus , fafcià elatä fptras ambiente circumdatus , ex can- dido & fubrofeo colore undatim variegatus. KLEIN, tent. pag. 27. fpec.I. À. n. 4. Strombus acularis : Levis, feu fubula ; toroceras , fulcatus maculis ‘latis ex rufo nigricantibus radiofis. Ejufdem, n. 6. Strombus acularis ; lavis, feu fu- bula ; marmoratus; nitidus longus , aculatus.; -junc- turis fstrarum , vix dignofcendis , maculis rufrs. Ejufdem , pag. 28. n.7. Strombus acularis , levis Jeu fubula, duplicatus in orbibus macularis per lon- um fhriatus, FAUSSE AILE DE PAPILLON. Voluta co- noïdes , oëto fp'ris paulifper deprefiis & concavis in primis , Gin cateris apice finita ; quatuordecim vel qguindecim zonts, maculas , lineas, ex fufco rubef- centes ; fubpurpureas , & flavefcentes efformantious , elegantiffime ®ulariter depiéta ; pfeudo-ala papilionis dicta. Coquille univalve du genre des volutes coni- ues ou des cornets., qui eft une variete de lefpece que les Conchyliologiftes nonmens aile /de papillon 29 FAST Toute la furface extérieure de ce cornet eft ornée régulierement de quatorze ou quinze zones formées de taches & de petits traits longitudinaux de couleur brun -rouge , tirant {ur le pourpre, & nués de jaune, imitant aflez fouvent des efpeces de caracteres, fur un fond blanc. Sa volute eft compofée de huit fpires, dont les quatre premieres font applaties, un peu con- caves, & nuées de traits jaunes obliques ; les quatre autres fpires forment un petit fommet peu élevé. Cette coquille, qui eft plus ordinaire que la véritable aîle de pavillon , en ditfere principalement en ce que fes taches ne forment que très rarement certains pe- tits croiffans, & qu’elles font moins régulieres & plus varices. On peut aufli confidérer la fauffe aïle de pepillon , comme une variété d’un cornet appellé la fpéculation. Cette coquille varie de maniere qu'il ef rare de la rencontrer avec fes taches, ou fes zones parfaitement refflemblantes. Elle vient des mers des In- des orientales & occidentales. Sa longueur peut avoir jufqu’à deux pouces & demi. - FAUSSE ARCHE DE NOÉ, ou ARCHE DE NOÉ BATARDE. On nomme ainfi en Hollande plufieurs coquilles bivalves du genre des cœurs à ca- rène , qui font des variétés de l’efpece appellée fim- lement larche de Noé. Rumphius, qui les nomme en général baftaard-ark , en diftingue cinq efpeces, qu'il a rangées parmi les peignes & les pétoncles. Voyez CœuRs FN ARCHE où À CARÈNE. | FAUSSE ARLEQUINE. Voyez ARLEQUINE. FAUSSE GOURGANDINE , où GOURGAN- DINE STRIÉE. Voyez GouRGANDINE STRIÉE. FAUSSE MUSIQUE. Murex, feptem fprris , fci- licet , quatuor primis tuberofis , in alteris apice obtufo finitis , compofitus : plurimis lineis tranfverfis, & pun- étis fufcis, circumdatus; maculis nigricantibus ficut notulas mufica efformantibus depittus & fignatus ; aper- turé longé , labro valdè fpiffo, columellä rugosä , & canali brevi, fulcato , diffinttus ; pfeudo-mafica ap- k BE: ANVU 29 pellatus. Coquille univalve du genre des rochers , qui eft une variété de l’efpece appellée la mufique : elle eft compofée de fept fpires aflez élevées , dont les quatre premieres font couronnées de tubercules, lefquels fe prolongent fur le corps de la coquille en forme de côtes; les trois autres, qui font fort petites, fe terminent par un fommet obtus. T'oute la furface extérieure de ce marex eft de couleur livide ou couleur de chair peu vive, ornée de cinq ou fix lignes circulaires , paral- leles, éloignées les unes des autres , brunes ou brun- rouge, & parmi lefquelles on diftingue destaches oblon- gues en forme de notes de mufique , de couleur noirâ- tres & plus ou moins multipliées. L'ouverture eft lon- gue avec une lévre épaifle , une columelle garnie de huit dents circulaires en forme de rides, lefquelles ne forment qu’un fimple canal court & échancré. La für- face intérieure de ce rocher montre une belle couleur de chair. Cette efpece , qui paroïît être un jeu de nature par la finguliere diftribution de fes lignes, peut être auffi appellée la mufique à lignes rares & interrompues. On nomme en Hollande la faufle mufique ou la mufi- que bâtarde , plufieurs murex plus connus en France fous les noms de bois veiné & de foudre. Woyez ces mots. FAUSSE ORFILLE DE MIDAS. Buccinum ter reffre rotundum , ventricof[um ; fex fpiris convexis, exertis, 6 apice obtufo claviculatum ; tegumento ex favo obfcurè virefcente conteëtum , quo fublato, con- fpiciuntur colores tenerrimi achates 6 purpurafcentes ; apertur& fpatiosä , per longum ovatä, integré ; labro fimbriato , incegro , rofeo colore nitente , infignitum > pleudo-auris Micle nomine donatum. Coquille univalve du genre des buccins dont l’ouverture eft entiere. Cette efpece, qui eft terreftre , eft d’une forme ventrue , ar- æondie , compofée de cinq ou fix fpires bombées, dont les premieres font élevées. Lorfque ce buccin eft dé- pouillé de fon épiderme de couleur verd-jaunâtre , on découvre des efpeces de ftries fines longitudinales 30 F AY en maniere de rides , ainfi que fa couleur légere aga- the, pourprée &c fauve-clair. Le fommet, qui eft obtus, eft rougeatre. L'ouverture eft fpacieufe, allongée en ovale & entiere, dont le fût extérieur & la lévre en bourrelet font couleur de rofe. Cette coquille différe eflentieliement de la véritable oreille de Midas par fa figure arrondie, ainfi que par fon füt dépourvu de dents, & fans montrer d'apophyfe dans le bord inté- rieur de la lévre comme dans l'oreille de Midas. On trouve ce buccin dansles forêts marécageufes de plu- fieurs îles de l'Amérique méridionale, comme dans celle de Caïenne, de la Guiane & de Surinam. Celle- ci eft ordinairement moins grande que l’efpece qui fe trouve dans le Bréfil proche la riviere de Rio-Janeïro. La fauffe oreille de Midas, qui vient du Pérou du côté dé la riviere de Rio de la Plata, eft encore d’une forme plus allongée & moins renflée que l'efpece de Caïenne. Ces fortes de buccins portent ordinairement trois pou- ces & demi de longueur fur deux de largeur. Îl ÿ a une variété de la fauffe oreille de Midas moins connue, qui différe des précédentes par fa forme ra- maflée & extrêmement renflée , mais fur-tout par fa lévre qui eft tranchante , au lieu d’être en bourrelet. Sa coquille eft mince, couverte d’un épiderme verd- olive , & rubanée en longueur de couleur plus foncée. Les fpires qui, forment la clavicule, font rougeâtres & nuées de jaune. Ce buccin eft ombiliqué. Sa longueur peut avoir trois pouces & demi fur près de deux & demi de largeur. "FAUSSE POURPRE. Rumphius appelle ainfi une . coquille univalve du genre des buccins, de l'efpece ap- pellée le tapis de Perfe. Voyez Tapis DE PERSE. FAUSSE SCALAT À. Strombus novem [piris ro- rundis, coffis ficut annulis per longum & regulariter ex- tenuatis & apice acuto gradatim finitus : apertur& intè- gré , rotund& & labio fimbriato diffinttus ; aut totus albus vel aliquando parvulis maculis fubrofeis & pur- purafcentibus in fundo candefcente variegatus 3 pfeudo- F AMAU 31 ftalata appellatus. Coquille univalve du genre des vis, dont la configuration ne laïfle pas d’avoir de la reffem- blance avec l'efpece nofnmée fimplement la /calara, qui eft le nont italien, qui figniñe efcalier. La faufle fcalara eft compofée de neuf ou dix fpires arrondies, garnies ou comme liées les unés les autres par des ef- peces de petits anneaux pérpendiculaires , quelquefois de vive arrête ; lefquelles fe raccordent d’une fpire à l'autre comme dans la véritable /calara ; mais fans laiffer des jours dans les intervalles comme dans cette efpece. La faufle /calata qui eft commune en comparaifon avec celle qui eft ventrue, a plufeurs variétés , parmi lef= quelles fe diftinguentles efpeces toutesblanches, d’une forme moins effilée, plus aiguë, & dont les petites côtes font tranchantes. Les autres efpeces font élevées en aiguille, blanchâtres ou grisâtres, & tachetées ou marbrées de couleur de rofe , rougeñtres ou gris de lin. L'ouverture des faufles /ca/ata eft aflez ronde, entiere & entourée d’une petite lévre faillante en bourrelet. On trouve des faufles /calara dans les iles de l'Amérique ; il yen a dans la mer adriatique : celles de nos iners font d’un blanc cendré. Ces fortes de coquilles en vis ont depuis fix lignes de longueur jufqu'à quinze ou feize lignes. Ronpezer , de Teftaceis , lib. 2. pag. 89. fig. 4. Turben tuberofus. / + Ruzspxivs ,tab. 29. litt. VV. Buccinum fcalare. Holl. Hetwentell-trapetje ; le petir efcalier. GuaztTierr, tab. 58. lit. H. Turbo znteper , fimbriatus , ftriatus ftriis velur: funiculis inaquali di- ffantiä difpofitis , & [uper uriufcujufque volute planurm extantibus , @ eminentibus : aureo , aut rofeo, aut fafco colore diflinétus : funiculi verd 1lli junt candidi , & puncfis rubicundis , vel flavis in fummirate norarr. FAUSSE TINNE DE BEURRE. Wo/ura conoi- des , novem fpiris partim complanaris & apice acuta finita ; parvulis lineis nigricantibus velex fufco rubef- centious in fundo flavido maculata : pfeudo-meca buryre e | CU FA’ dia. Coquille univalve du genre des cornets ou vo- lutes coniques , laquelle eft une variété de l’efpece nom- méela tinne de beurre. Celle-ci en différe en ce que fes taches brun-rouges ou noirâtres font beaucoup plus pe- tites, arrangées proche les unesdes autres , en formant plutôt de petites lignes droites difpofées par colom- nes, que des cercles fur un fond jaune pâle ou livide. La voluie eft compofée de neuf fpires, dont les cinq premieres font applaties & les autres un peu élevées pour former un petit fommet aigu. Vers l'extrémité oppofée ou le côté du canal de la coquille ,ondiftingue des ftries circulaires. Ce cornet, qui eft en général moins connu que la vraie tinne de beurre, porte tout au plus deux pouces de longueur. Rumpxius , tab. 33. litt. G. G. Boterwegje van Boero, of cyperfe kat toot; la petite peloite de beurre , ou la volute appellée le chat de Chypre. FAUX AMIRAL , ou NAVET. Voyez NAvET. FAUX AMIRAL DE GUINÉE. Voyez au mot AMIRAL. 3 FAUX ARGUS. Voyez ArGus. ; FAUX BEZOARD. Nom que l’on donne en Hol- Jande, fuivant Rumphius, à une coquille univalve , du genre des cafques, appellée le bézoard , dont celui-ci différe par fa forme moins arrondie ou plus allongée. Sa clavicule , qui eft plus élevée, eft compofée de huit fpires, dont les premieres font couronnées de tuber- cules plus faillans. Woyez BÉzoarpD. | RumPHIUS , tab. 12$ n. 3. Holl. Wilde bezoar- hoorn; le faux bézoard ou le bézoard bâtard. FAUX DAMIER. Voyex Damrer. FELAN. Nom donné par M. Adanfon à une co- quille bivalve, du genre de la came. Elle eft extrème- ment mince & tranfparente, d’une rondeur aflez exac- te, d’un diamètre d’un pouce & demi, & une fois moins profonde. Sa furface extérieure ne porte aucunes can- nelures , mais feulement quelques rides très fines & aflez égales , par deflus lefquelles on voit par se vales EAU 3 valles un périofte fort mince. Son fommet fe trouve précifement au milieu de fa largeur. Il eft affez pointu, mais peu éminent. Il n’y a que deux petites dents trian- gulaires à chaque battant pour former la charniere : celles qui font recouvertes de leur périofte, paroiffent fauve-clair, les autres font d’une grande blancheur. On les rencontre aflez rarement autour du cap Manuel. FEVE MARINE, ou PINNE DE SAINTE-MAR: GUERITE. Nom que plufieurs naturaliftes donnenc à un opercule de limaçon de mer, & que les anciens appelloient nombril de mer ; umbilicus marinus. Voyez OPERCULE. FEVEROLLES , ou PETITES FEVES. Chame oblonge, parvä fpecie, coloribus flavis , citrinis 6 vi- refcentibus nebulate ; faba minores magellanice ap= pellate. Coquilles bivalves du genre des cames de la petite efpece, d’une forme étendue, convexe, & aflez reffemblantes à une petite féve , dont elles ont la grof- {eur : elles ont plufieurs variétés aflez intéreffantes par les diverfes couleurs dont leurs valves font ornées. Les unes font de couleur jonquille ou jaune, les autres font verdatres. On les trouve dans les parages de l’île de Macçellan. FEUILLE. Les Conchyliologiftes donnent le nom de feuille à plufieurs coquilles bivalves : favoir, la came- feuille ou l'amande , la feuille huitre en crête de coq, & la feuille de laurier. Voyez ces mots. FEUILLE DE LAURIER. Offreum plicatum , ad- harens; unä coftà lard, in valvä fuperiore pra fertim per longum prominente , infignis ; colore violaceo & cinereo extùs obfcurè nebulatum ; ints colore femi- margaritifero , fubalbido , ceruleo, & virefcenre lucidè depiétum ; folium lauri appellatum. Cette huitre a affez la figure d’une feuille par le prolongement de fes valves & la fituation de fes plis. Le battant fupérieur, qui eft convexe ,-porte une côte longitudinale aflez large & élevée, d’où partent des plis obliques, onduleux , plus longs d’un côté que de l'autre , qui ceffent d’être pr@r Tome Il, re: ra 34 | AS ND 1 noncés dans le pourtour de la coquille. La valve infé= rieure préfente au contrairé un large fillon iongitu- dinal , également extérieur & oppolé àla côte longi- tudinale , dans lequel s’incrufte la branche du rofeau qui fert ordinairement d’adhéfon à cette efpece d’huitre, & avec laquelle on la trouve avec plus ou moins de portion. Les battans de cette coquille s'adaptent exac- tement malgré leur courbure par le moyen d'un liga- ment affez fenfble , & d’une efpece de charniere pref- que imperceptible, affez femblable à celle des huitres en crête de coq, dont celle-ci peut être une variété. Toute fa couleur extérieure eft d’un violet obfcur & cendre ; & la furface intérieure montre une demie nacre blanchâtre , nuée de verd & de bleu ardoife. Cette huitre peut avoir deux pouces quatre lignes de lon- gueur fur quinze à feize lignes de largeur. RumPpaius, tab. 27. litt. À. Offreum cratium. Holl. Seryoefter of lauwerier ; l’huitre-feuille ou feuille de laurier. M. D'ARGENVILLE , pag. 277. lett. F. Une feuille plusgrande moins repliée dans fes bords ,avecun refte de morceau de bois fur lequel elle étoit attachée. FEUILLE-HUITRE CRETÉE. Offreum plicatum adherens , plicis profundis in angulos prominentibus & plurimis aculeis aduncis diflinitum ; coloribus obfcuré rubefcentibus & purpurafcentibus depiium ; cratium valdè plicatum vocatum. Cette huitre, qui eft une va- riété de la véritable crête de coq, eft d'une forme al- longée avec une valve inférieure , concave, pliflée en angles élevés, fur-tout dans fon pourtour, garnie de plufieurs pattes faillantes & crochues avec lefquelles elle s'attache à des branches d’arbres, de manglier ou d'autre bois , d’une maniere fi ferrée, qu'il n'eft pas poflible de l'en dégager. La valve fupérieure au con- traire eft quelquefois prefque plate & avec des plis peu articulés ou beaucoup moins faillans ; elle fe ren- contre d’autant plus difficilement adhérente au battant iaférieur ou concave, quele ginglyme de l'huitre eft | CE 3s peu apparent. On trouve quelquefois quatre ou cinq de ces fortes de bivalves groupées enfemble fur des branches d’arbres ; elles font le plus fouvent d’une couleur rougeâtre & pourpre-obfcure, au rofe-feche au dehors, & livide au dedans, GUALTIERI , tab. 104. litt. C. Offreum ffrüctur& peculiari depreffum , lamellarum , plicatum, plicis pro- fundis angulos acutiffimos efformantibus , duobus vel tribus aculeis prelongis aculeatum , ex pullo cinereum. M. d’'ArcEeNvILzLE, pag. 277. lett. D. pl, 19. Une huitre raboteufe & repliée dans fon contour en forme de zigzag ; elle s'attache ordinairement à des branches d'arbres, d’où elle a pris le nom de feuille. FEUILLÉE,, ou FEUILLETÉE. Terme de Con- chyliologie , qui exprime les coquilles qui fe détachent pat lames ou par écailles légeres, comme il arrive aux huitres, que l’on nomme pour cet effet huitres feuil- lées ou feuilletées. FIGUE. Concha fpharica ficoïdes, clavicul& parvé & deprefsä ; diverfimodè ffriata. Coquille univalve du genre des conques fphériques ou des tonnes , ainf appellée à caufe de fa figure pyriforme , ou plutôt à caufe de fa refflemblauce avec un fruit nommé la figue. LesConchyliologiftes endiftinguent plufieurs efpeces : fçavoir , la figue blanche en treillis, la figue blanche réticulée, la figue violette réticulée , & la figue fafciée en treillis. FIGUE BLANCHE EN TREILLIS. Concha f- coïdes , quatuor fpiris depreffis & parbm convexis cla- viculata ; ffriis cancellatis regulariter fhriata , magnä apertur& , labro fimplicé , € canali aperto in longum Jfatis produëto infignis : fubalbida , ins ex fulvo fla- yvefcens. Cette coquille univalve du genre des tonnes, a non-feulement la groffeur d’une figue blanche , mais encore toute la reflemblance dans fes proportions par fa forme arrondie , renflée vers la clavicule, & en {e prolongeant par degrés en doucine dans le côté op- pofé pour former un canal ouyert aflez se Toutg V 1] 36 Fr, N°G la furface extérieure de cette conque fphérique , eft remarquable par les rencontres angulaires & regulieres des ftries tranfverfales & longitudinales qui forment un treillis aflez exact. Elle eft prefque entierement blanche en dehors & nuée de fauve & de jaune au de- dans. La volute, qui eft petite & comprimée, eft com- pofée de quatre fpires un peu convexes & peu articu- lées. L'ouverture eft fort grande & allongée de ma- niere que l’on découvre la plus grande partie de fon intérieur ; la lévre eft mince & fimple , ainfi que la co- lumelle. Cette belle coquille eft fragile , légere & fort mince. GuALTIERI, tab. 26. litt. M. Cochlea longa pyrifor- mis,intorta, integra ,ftrits elegantiffimis , veluti quodam minutiffimo opere ferico reticulata , aliquando candidiff- ma ; aliquando, fubfufca & nonnullis raris maculis muf- celinis [ubobfcure notata. FIGUE BLANCHE RETICULÉE. Concha f- coïdes , flriis cércularibus minutiffimè reticulata, fubal- bida & ir dor(o colore cinereo maculata ; intàs ex rofco, fulvo & albido , lucidè depitta ; parvä fpecie. C'eft une petite efpece qui ne differe de la figue en treillis que par fes ftries circulaires , fines , ferrées, formant un joli réfeau. Toute fa couleur extérieure eft blan- châtre avec une grande tache cendrée fur le dos. La furface intérieure eft luifante, unie, nuée de fauve, de blanc & de couleur de rofe. FIGUE VIOLETTE. Concha ficoides., ffriis tranf- verfis granulatis & rericulatis minutiffimè ffriata ; va- riis maculis ex cinereo leviter purpurafcentibus, undatirm in fundo achates & fubalbido diverfimodè virgata , & variegata : intàs pulchro colore violaceo luciaè frlen- dens. Cette coquille, qui a toute la configuration d’une figue, cft couverte fur toute fa furface extérieure de ftries fines, circulaires, très ferrées , granuleufes & en maniere de réfeau ; bariolée & vergetée de taches de couleur gris de lin & lilas en forme de flammes, ou imi- ant une efpece d’ejoffe de foie moirée fur un fond AS LE À 57 blanchitre & agathe., La furface intérieure eft très unie, luifante , & nuée d’une belle couleur violette. Le fut de la coquille , qui eft tortueux , fe termine par un canal ouvert , aflez long & un peu retrouflé. Cette _conque porte tout au plus trois pouces & demi de lon- gueur fur deux pouces de largeur. Rumpnrus, tab. 26. litt. K. Frcus. Holl. Vys ; luyt , en peer hoorn; la figue, le luth ou la poire. M. d'ARGENVILLE , pl. 17. lett. O. pag. 126$. On appelle cette coquille la figue : rien n'en approche davantage que fa figure, fa queue, & la couleur vio- Jette qui regne en-dedans. FIGUE VIOLETTE FASCIÉE ET EN TREILLIS. Concha ficoides parva , ffriis cancellatim difpofitis regulariter ftriata 3 plurimis zonis alternatim laits 6 anguffis ex cinereo purpurafcentibus notatis, faf- ciata intüs colore violaceo lucide nitens. Cette petite conque ficoïde eft légere & d’un teft mince, chargée fur fa furface extérieure de ftries fines longitudinales & tranfverfales formant un treillis : elle eft ornée & fafciée de plufeurs zones alternatives larges & étroi- tes, flambées de taches gris de lin fur un fond fauve. Cette jolie coquille eft luifante au-dedans , & nuée de couleur violette. Elle à tout au plus deux pouces de longueur. FILETS. Ce font des lignes ou des différens traits coloriés & déliés, qui forment par leurs enlacemens des efpeces de compartimens fur la furface extérieure des coquilles , par exemple, fur plufeurs univales ap- pellées le drap d’or, l’'efplandian & d’autres. M. Adanfon appelle filet, ceux que l’on voit au- dans de l’animal qui habite l’ormier, le lépas; & ceux qui bordent le manteau de l’huitre ou du jambonneau; ils font, dit l’auteur , de même nature que les cornes de la plépart des limaçons, c’eft-à-dire , qu’ils font peu fufceptibles de contraétion & de dilatation, & formés de plufeurs rangs de fibres longitudinales & tranfver- fales. IL y en a quelques-uns, par exemple, céux de C ii 38 ; A A fhuitre, qui étant coupés, s’agitent pendant fort fong: temps : ils n'ont aucun mouvement progreflif; mais ils remuent fi conftamment dans la même place que la vue en eft fatiguée. FILS. Ce font ceux qui, par leur affemblage, for- ment une efpece de houpe qui fort des valves des mou- les, des pinnes marines & des jambonneaux ; on a donné à ces fils le nom de byfus. Voyez Byssus. M. Adanfon rapporte que les conques ou les bival- ves font quelquefois aflujetties au fond des eaux par différens fils, qui font ou diftingués comme dans le jambonneau , ou réunis en un nerf comme dans la muf- fole. Ces fils partent de l’origine du pied de l'animal. Ils font de nature analogue à celle des cheveux ou des fibres nerveufes des quadrupedes. Les coquillages , qui ont de ces fils, reftent toujours fixés dans le même lieu ; & lorfqu'on coupe leurs fils , ils ne tardent pas à en pofer d’autres avec leur pied qui leur fert de con- duéteur. C’eft par ce moyen qu'ils {e fixent de nou- veau aux corps immobiles qu'ils rencontrent, comme M. Adanfoñ la obfervé dans le lulat, qui eft une ef- pece de jambonneau. ILEUSE, ou FILIERE. Voluta conoïdes | innu- meris liners tranfverfis croceis minutiffimèe in fundo fla- vido circumdata ; novem fpiris ffriatis & planis in pri- mis , G vertice elesanter exerto finita : formä brevi, € teffä ponderosé infignis. Coquille univalve du genre des cornets ou volutes coniques, ainfi appéllée à caufe que toute fa furface extérieure eft entourée d'un grand nombre de petits fils orangés proches les uns des au- tres, & plus déliés que des cheveux , lefquels forment autant de ftries af fenfibles à la compreffion du doigt; mais qui deviennent plus articulées vers l’ex- trémité conique ou le canal de la coquille. Plufeurs la nomment le cornet de buis à caufe de fa couleur ; 1l eft quelquefois traver{é vers fon milieu, d'une zone moins coloriée. Sa volute eft compofée de neuf fpires dont les premieres font applaties, chargées de ftries FL 654 39 fines cirèulaires , & dont les autres fpires s'élevent en un fommet aigu. L'ouverture, qui eft très étroite, laifle appercevoir fa blancheur intérieure : elle eft bordée d’une lévre tranchante, ordinairement bien confervée à caufe de lépaifleur du teft qui donne à cette efpece le poids du marbre. Elle eft une variété de celle que l’on nomme le cierge jaune, dont les fils difparoiflent félon les apparences, à mefure que la coquille entre dans fon dernier période de Piles ou dans fa vieil- leffe. Ce cornet vient des mers des grandes Indes. Rumphius appelle voluta filis cinéta, un cornet connu fous le nom de minime , & une autre efpece, voluta filofa ; c'eft celle que les Conchyliologiftes nomment le faux amiral ou le navet. Wayez ces mots. GuALTIERI, tab. 20. lett. À. Cochlea conoïdea , mucronata, levis, crocea. Ejufdem, litt. B. Cochlea conoïdea, mucronata , levis , albida , apice aliquantulèm ftriato. FLAMBOYANTE, Voluta conoïdes longa , decem & etiam undecim fpiris concavis & depreffis in primis , deindé in acumine acuto eleganter exerto compofita 3 coloribus caftaners , vel croceis, vel ex fufco colore ampliès vel minus rubefcentibus, & quafi purpurafcenti- bus , maculis undofis in tribus fafciis albis per longum ficut flammeis , depiéta , variegata & punétata ; apertur& anguftä , canali in cono produëto diffinéfa : volute coruf- cantis nomine donata. Coquille univalve d’autant plus diftinguée dans le genre des cornets ou volutes coni- ques, qu'elle peut aller ä la fuite de certains amiraux, & que plufeurs la confiderent comme une variété des faux amiraux de Guinée. La flamboyante doit fa dé- nomination à fes taches longitudinales ondées en ma- niere de flammes , qui traverfent les trois fafcies blan- ches de la coquille ; favoir, une vers le milieu, & deux autres vers les deux extrémités. Ces flammes en zigzag font de la même couleur que celle qui regne dans les deux larges fafcies intermédiaires ; marron vif ou pourpre, rembrunie dans les unes, canelle, brun- iv 40 F OUN rouge ou très brune dans d’autres efpeces : ces cou= leurs dominantes font quelquefois jaunes, aurores & bariolées de couleur plus foncée. C’eft pourquoi les volutes flamboyantes préfentent un grand nombre de variétés les plus intéreffantes, autant par la diverfité & le mélange de ces nuances , que par les figures capri- cieufes qui fe rencontrent fur leurs coquilles. Il arrive quelquefois que leurs taches longitudinales font entre- mélées de points ou d’autres taches. Le caractere fpé- cifique de ces fortes de cornets eft d’avoir une figure conique allongée, ou en quelque façon effilée , de porter une volute compofée de dix à onze fpires , dont les premieres font un peu concaves & comprimées; mais dont les dernieres forment un fommet aigu & fort élégant. Cette extrémité eft bariolée de traits obliques brun-rouges. Les volutes flamboyantes portent au plus deux pouces & demi de longueur fur quatorze lignes de largeur. Rumraius, tab. 33. V. Voluta fafciata fecunda ; Holl. t'Spelde werks-kuflen ; le couflin à dentelle. Guartrert, tab. 10. litt. G. Cochlea conoïdea , mucronata, levis , crocea, tribus fafciis candidis , no- tulis rubris nigricantibus undatim depittis elegantiffime circumdata. Ejufdem , tab. 25. litt. S. Cochlea pyriformis, longa, vulgaris , mucronata , levis , in apice nonnihil ftriata , candida, fafciis tribus Latis fulvis obfcurè fufciata , linezs fufcis undatim maculata. | M. d’Arcenvirze, pag. 239. lett. T. pl. 11. Un cornet à trois zones coupées de flammes pourpres fur un fond blanc. Deux larges zones aurores fe trouvent entre les trois premieres , & la tête en eft extrêmement élevée & pointue : on la nomme {a famboyante. FLIONS. Nom que lon donne fur les côtes de Nor- mandie, à des coquillages bivalves du genre des tel- lines. FONET. Nom donné par M. Adanfon,, à une co- quille bivalve, qui eft la quatrieme efpece du genre PLONTR AT du jambonneau : elle eft plus applatie que celle d’une autre efpece , que l’auteur appelle dotel ; lonçue de deux pouces & demi fur une largeur une fois moin: dre & double de fa profondeur. Elle ef lifle , unie, fans aucunes dents fur fes bords, & fans cannelures fur fa furface qui eft recouverte d’un périofte très épais & luftré : fa charniere eft garnie de deux ou trois dents, qu’on diftingue facilement à la vue. La couleur du périofte eft fauve, quelquefois mélée de verd : fa coquille eft d’une très belle couleur de rofe au-dehors : Ja nacre regne dans fon intérieur. M. Adanfon a ob- fervé ce coquillage vers le cap de Dakan, où il fe trouve aflez rarement. Lister, Conchyl. tab. 564. fig. 203. Mufculus major latiffimus , ex caffaneo purpurafcens. Ruwprnius , tab. 46. fig. D. Mytulus faxatilis. Laxcivs, pag. 74. Mytulus anguflus feu g:bbofus. . M. d'ARGENVILLE , pl. 25. fie. Q. La moule ma- gellanique , bariolée de brun fur un fond agathe ; la marbrure eft fort différentes des autres. . Kzrrn, Tent. pag. 127. fpec. 2. Mufculus acutus Jaxatilis , auriformis , parvus , extès granulatus, margine pilofo, ex virore fplendens , ex faxis pendulus, anatibus expétitus. Ejufdem, pag. 128. fpec. 10. Muftulus acutus , gui mufculus major, latiffimus , ex caflaneo purpu- rafcens. FORET, ou PERÇOIR. Srrombus acutiffimus , tredecim fpiris per longitudinem ftriatis compofitus , cum una zonû albä in iifdem currentibus ; colore cinereo caru- leo & virefcente nebulatus. Coquillé univalve du genre des vis de l’efpece appellée aiguille. Celle-ci eft compo- fée de treize fpires chargées de ftries longitudinales , bordées chacune d'une zone blanche, & ponétuée de ta- ches rougeâtres. Le fond de cette coquille eft nué de couleur cendrée , ardoife, & tirant fur le verd pale. M. d’'ArcEenviLzr, pl. 11. lett. R. Le perçoir en- tourc de points & de lignes. 342 085 D FOSSAR. Coquillage operculé que M. Adanfon a r&ngé dans le genre de la natice. Sa coquille n’a gue- re plus de deux lignes ou deux lignes & demie de d£ametre. Elle eft prefque ronde, fort mince, fans pé- riofte, tranfparente, & un peu plus large que longue. Ses fpires font au nombre de cinq, arrondies, fort reiflées , & bien détachées, mais fi peu proportion- nées , que la premiere efface , par fon volume , toutes les autres. Elles font toutes entourées d’un grand nom- bre de filets fort ferrés, dont on compte une trentaine dans la premiere fpire, & douze à quinze dans la fe- come; la premiere a, outre ces filets, quatre ou cinq grodles côtes fort aiguës & tranchantes , qui manquent dans: quelques individus. Le fommet eft pointu, fort pets, une à deux fois plus long que large, & une à deux fois plus court que la premiere fpire. L'ouver- ture eft grande, & taillée en demi-lune : elle s'étend & fe porte prefqu’entiérement hors de la coquille, fur fa droite. Les bords de la lévre droite font minces, tranchans, & marqués de quelques ondes, qui répon- dent aux cinq côtes élevées fur la furface extérieure de la premiere fpire. La lévre gauche eft plate, unie, formée par une ligne droite, & comme repliée fur la feconde fpire , ou elle laiffle un peu au-deffous du milieu de fa longueur , un ombilic aflez grand, & femblable à un trou rond, deux fois plus court qu’elle. L'auteur na point vu d’autre couleur que la blanche fur cette coquille. La tête de l'animal eft petite , cylindrique, de moi- tié plus longue que large , & légerement échancrée à fon extrêmité, d'où part un petit fillon qui en par- court la longueur en-deffus. À fon origine, & fur fes côtés, font placées deux cornes épaifles , deux fois plus longues qu’elle , & terminées en pointe : elles portent chacune à leur racine, fur leur côté interne un lobe (ou appendice) charnu & quarré, aufli long que la noitié de la tête fur laquelle il flotte librement. Elles font encore coupées vers le dos, & fuivant leur lon- it É OU 43 gueur, par un fillon que traverfe un grand nombre d’anneaux. Ceux-ci font fans doute les mufcles annu- faires attachés à la fibre longitudinale qui forme le fillon. Les yeux font deux petits points noirs, placés à Porigine des cornes fur leur côté extérieur, prefque derriere elles. A l’extrêmité de latête, en defleus, on voit un petit fillon longitudinal qui eft ouverture de la bouche. Le manteau confifte en une fimple mem- -brane fort mince, qui tapiffe les parois intérieures de la coquille. Le pied eft fort petit, prefque rond, applati en-deffous, convexe en-deflus, & une fois plus court que Ja coquille. L'opercule a un peu moins de grandeur que l’ouver- ture ; ila, comme elle, la figure d’une demilune. Il eft fauve, cartilagineux , extrêmement mince, & marqué en-deflus de plufieurs fillons qui partent d’un centre commun placé vers fon angle fupérieur. Tout le corps de cet animal eft blanc comme fa coquille, il n’a de noir que les yeux. FOUDRE. Murex clavicula exertä , vel feptem fri- ris pyramidem efformantibus , tuberculis & extuberan- tiis acutis inffruëtus ; forma rotundé , oblongé , & ventrosä ; apertur fpatiosä , columell& rugosä , labro fpilo & fimplici, & canali brevi fulcato diffinétus ; maculis fufcis & latis lineis aliquando rubeftentibus vel Jubnigris , per longum € angulatim ad inflar fulminis imminentibus , in fundo carneo vel fubfulvo fisnatus & fingulariter variegatus 3 intès colore carneo & fubcroceo lucidé nitens. Coquille univalve du genre des rochers où murex à canal court & échancré ; elle eft ainfi ap- pellée à caufe de fes taches & des différens traits lon- gitudinaux en zigzag de couleur marron fauve-roux ou rougeâtres qui ferpentent & s’écartent fur la furface ex- térieure de la coquille de maniere à donner l’idée des éclairs que l’on voit fortir des nuées dans le temps du tonnerre, ou des carreaux que la fable attribue à Jupi- ter, tels que les peintres les repréfentent entre les 44 ONU | mains de cette divinité païenne. Les caracteres ,fpécif- ques & diftinétifs des murex foudres, font d’avoir le corps de la coquille arrondie , allongée , un peu cylindri- de & renflée ; de porter une volute pyramidale compo- ée de fept fpires , dont les deux ou trois premieres font élevées , couronnées de tubercules & de protubérances aiguës , maflives , larges à leurs bafes , quelquefois creufées, & en forme de bec de perroquet. Les autres fpires font petites, un peu tuberculeufes, & forment un fommet obtus. Le fond de la couleur des foudres eft cendrée & fauve ou couleur de chair. L'ouverture eft allongée & fpacieufe , luifante au-dedans d’un blanc de porcelaine, ou couleur de chair & aurore ou fouci dans quelques endroits. La columelle eft ridée de qua- tre dents obliques ; lalévre, qui eft parallele ,eft épaiffe, fimple, & fe termine ainfi que le fût extérieur, par un canal court & échancré. Les variétés de ces fortes de rochers fe rencontrent dans la différence de leurs tubercules, plus où moins faillans & aigus ; la diverfité de leurs couleurs & de leurs taches , aiufi que dans la forme de la coquille plus ou moins allongée ou ramañlée. C’eft pourquoi on diftingue le foudre de forme allongée à tubercules courts; celui qui eft d’une figure ramaflée à protubé- ances en bec de perroquet, le foudre rouge, & le petit foudre fafcié. Voyez ces mots. Ces murex fe trouvent dans les mers des grandes Indes : ce font les efpeces qui approchent le plus de celles qu'on appelle le bois veiné, ou la mufique bâtarde. : FOUDRE ALLONGÉ. Murex fulmen di&us à forma prolongatä, ventrosä , ferè cylindraceä ; tuber- culis brevibus , raris , undoffs in primis [piris circum- datus ; magnis maculis caflaneis vel rufefcentibus & croceis , lineis latis , angulofis & fufiis, depiéus & diverfimode fignatus. Ce murex foudre a le corps de la coquille oblong , prefque cylindrique & renflé; les tubercules, qui environnent la premiere fpire', font r'OTU peu faillans , en petit nombre & onduleux. Ce rocher eft orné de grandes taches marron-clair, ou fauve- toux, mêlées de couleur fouci, interrompues de che- vrons & de zigzags de diverfes grandeurs Jiés enfem- ble en forme de carreaux, d’une couleur rembrunie, où noirâtre , & qui fe dérachent diftinétement fur un fond couleur de chair. Sa furface intérieure eft de la même nuance , mais plus luifant. La lévre eft prefque tranchante , avec un large liferé intérieur de couleur aurore. Ce murex peut avoir jufqu'à quatre pouces de longueur fur moitié moins de largeur. RumPHIvs,tab.32.litt.]l. Wefpertilio. Lachauve- fouris. Holl. Droom-hoorntje , ook de twede wilde muzyk-hoorn ; la feconde efpece de faufle mufique. GUALTIERI, tab. 28. litt. F. Cochlea longa pyri- formis intorta 6 fulcata , umbone papillis coronats , aliquando muricato ; fubalbida , & lineis obfcure rufis fignata, & maculata. FOUDRE A TUBERCULES EN BEC DE PERROQUET. Murex fulmen diétus , tuberculis acu- tis , aduncis vel rofiratis infiructus ; teflä ponderosä , forma brevi, & magnis maculis fufcis laciniatis in fundo ex cinereo virefcente infignis @ depi&us. Ce murex eft d’une forme ramaflée & pefante , à caufe de l’épaif- feur de fa coquille. Ses trois premieres fpires font garnies de tubercules aigus & courbés en façon de bec de perroquet , fur-tout ceux qui fe trouvent dans le haut de la coquille , & qui forment huit groffes côtes maflives & larges à leurs bafes. Toute la furface ex- térieure de ce rocher eft ornée de grandes taches dé- chiquetées , brunes ou olivâtres, fur un fond clair nué légérement de couleur cendrée & de verd-céladon. Le fût extérieur & la lévre font liferés d’une couleur au- rore qui fe prolonge jufque fur l’échancrure du canal. La furface intérieure montre un émail très luifant, & couleur de chair. Ce murex peut avoir près de quatre ouces de longueur fur deux & demi de largeur. l'y a des variétés dans cette coquille, principale- 46 FE OU ment à l'égard de fes protubérances, plus ou moins recourbées & allongées , auf: que par fes diverfes marbrures, comme on Îles voit repréfentées dans Gual- tieri. L’efpecc, qui eft dans Rumphius eft Le véritable foudre murex à bec de perroquet. - Rumpuarus, tab. 32.ltt. H. Vefpertilio. La chauve: fouris. Holl. Vieer muys, of wilde muzyk-hoorn; la chauve-fouris, ou la faufle mufique. Guazrrerr, tab. 28. litt. I. M. V. Cochlea longa pyriformis , intorta & fulcata , mucronata muricibus fatis acutis , fulvida , ex fubnigro colore diverjimode reticulata , fignata , & maculata. FOUDRE FASCIÉE. Fulmen duabus zonis latis caffaneis in fundo livido virefcente fafciatum , & plu- rimis lineis angulofis depiétum. Cette efpece , qui ne pale guere deux pouces de longueur, eft ornée fur {a furface de deux larges zones, ou fafcies , de cou- leur marron-vif, interrompues dans les fafcies intermé- diaires d’un verd-céladon-pile, de plufieurs traits lon- gitudinaux en zigzags. Les tubercules, qui couronnent principalement la premiere fpire , varient dans leur forme; les uns font obtus, & les autres plus ou moins aigus. FOUDRE ROUGE. Murex fulmen rubicundum appellatus ; feptem coflis acutis vel extuberantirs roffra- tis in prima fpiré inffruclus ;magnis maculis & lineïs an- gulofis rubicundis & flammeïs in fundo carneo vivido dr- verfimodè depittus. Ce rocher peut être d'autant mieux nommé le foudre, que fes traits longitudinaux en zig- zags de couleur de feu en donnent une parfaite idée. Ces zigzags partent d’une large fafcie fupérieure , & de pluñeurs taches, pour fe rendre dans une autre fafcie moins diftinéte. Le fond de la coquille eft d’une couleur de chair vive , ou légérement teint de la même couleur que les taches rouges. La volute eft moins élevée que celle desautres murex-foudres ; elle eft garnie dans fa premiere fpire de fept côtes terminées en pointes aigués, & un peu courbées en bec de perro- F REA 47 quet. La lévre eft tranchante, avec un large liferé de couleur fouci, & de couleur aurore dans le refte de la furface intérieure, qui eft très luifante. La coquille du foudre eft moyennement épaifle, trés unie, & d’un bel émail. Elle porte au moins trois pouces de longueur fur un pouce huit lignes de largeur. FRAISE. Concha cordiformis inæquilatera, convexa, in ambitu valyarum profundè ferrata ; triginta cir- citer ftriis in longum duétis profundè firiata ; innu- meris punélis rubris eminentibus ficutz exiguis annulis in fundo albo exafperata ; fragum rubrum appellata. Coquille bivalve du genre des cœurs , ainfi appellée à caufe que fes deux valves font chargées de petits tu- bercules rouges, ou de couleur de cerife , difpofés en forme de petits anneaux fur une trentaine de grofies ftries longitudinales blanches, qui rendent cette co- quille granuleufe , à peu près comme une fraife :; toutes ces ftries fe terminent dans la circonférence de s battans par autant de denticules aiguës, lefquelle:s font plus faillantes vers la partie latérale faite en cœur, que dans le refte du pourtour. La furface intérieure eft unie, luifante, & d’une blancheur admirable. Sa charniere , fituée deffous les fommets, eft comipofée de quatre dents dans chaque valve; favoitr , de deux dans le milieu en forme de crochets , & de deux autres latérales de forme applatie , lefqu'illes s’enclavent toutes dans leurs alvéoles correfpon dans. Cette bi- valve fe trouve fur les côtes de la Ja maïque. RumPHivs, tab. 44. litt. F. Fr'agum. La fraife ; Holl. Aard-beye , of roode aardbey-d oublet; la fraife, ou la fraife rouge doublette. GUALTIERI, tab. 83. litt. A. (Concha cordifer- mis inæquilatera , firiata ftriis craffis rotundis, leviter Embricatis , Imbricibus in fummitate pi vrpureis dentata , candida. Ejufdem , litt. B. Concha cordifors nis inæquilatera , firiis magis latis & complanatis, no: x femper imbrica- tis alba. 45 F R’A M. d'ARGENVILLE , pl. 23. lett. N. Un cœur appellé la fraife , à caufe de certäiñ$ points rouges qu'on remarque fur fes cordelettes blanches. FRAISE BLANCHE. Concka cordiformis inæqui- latera, flriis albis ex colore fulphureo , granulatis , per longum firiata ; formä triangulari & eloñgata dif- tinéla, fragum albidum dia. Coquille bivalve du enre des cœurs qui approche le plus de l’efpece ap- pellée le cœur en foufflet, ou le cœur triangulaire. Celui-ci eft d'une forme allongée , convexe, fui-tout vers la partie latérale faite en cœur, dont le milieu eft élevé en vive arrête. Cette bivalve préfente trois plans qui donnent une figure triangulaire. Toute-la {urface extérieure de cette conque porte trente-quatré ou trente-cinq ftries longitudinales régulieres , un peu arrondies, proche l’une de l’autre , & de couleur blan- châtre ; elles font garnies partout, excepté vers les fommets des hattans, de petits grains allongés en forme d’annearix très fréquents, ou prefque ferrés les uns contre lé äutres, de couleur foufrée, ou citron. Ces ftries forineñt, ainfi que dans la fraife rouge, autant de denticules fort aiguës dans la circonférence des valves, fur-tout dans la jonétion de la face latérale faite en cœur. La furface eft en partie blanche &- en partie nuée de jaune pâle dans la cavité des valves. La charniere c'ft petite , compofée de quätre denis dans l’un des ba ttans, & de trois dans l'autre, lefquelles fe logent dans les cavités correfpondantes. Cette jo- lie bivalve vie at des mers des Indes orientales. Sa longueur peut : voir jufqu’à un peu plus d’un pouce fur quelques ligne ; moins de largeur. RumPHius$, tab. 44. lit. G. Frugum album. Holl. Witte aa rdbey, ook witte, of geele aardbey- doublet ; la frai fe blanche, ou jaune. GUALTIER 1, tab. 83. lit. E. Concha cordifor- mis inœquilater. +, minutiffime 6 elegantiffime ftriara, äpfis ftrits parvis imbricibus frequenter inc'fës, dentata, ex fulphureo ca ndicans, FRANCOLIN: Pr RAT 49 FRANCOLIN. Nom que Rumphius paroît donner à une coquille bival& du genre des cornets, ou vo- lutes coniques de lefpece des draps d'or, que cet auteur nomme en latin, voluta pennata atragenata 3 Muf. pag. 105$. art. 10. pl. 321. lit. P ; la volute qui imite le plumage du francolin : le mot atragenata eft ladjeétif du terme attagen, qui fignifie francoiln , oifeau reflemblant au faifan , fuivant Aldrovandus. Plufieurs prétendent que celui nomwmné attagen , par les anciens , eft la gélinote des bois : mais le plus grand nombre des naturaliftes, comme Belon, Ray, Albin & Aldrovandus, diftinguent la gelinore des bois , de l'arragen des anciens, qui eft l’oifeau appellé en Italie, francolino ; en France , francolin : c’eft pourquoi Rumphius paroît avoir nommé la coquille (connue en France fous le nom de drap d’or) la vo- lute qui imite les plumes du francolin. Woyez Drap D'OR. FRANGÉE , où COQUILLE FRANGÉE. Con- cha fimbriata. Rumphius appelle ainfi: plufieurs co- quilles univalves du genre des cafques-tonnés de la petite efpece, ou cafquillons , parce qu’elles ont la lévre tellement retrouffée en-dehors qu’elle forme un efpece de bourrelet appplati comme un ouriet. Le terme de coquille frangée peut s'entendre aufli pour routes les uhivalves, dont la lévre forme un bourrelet extérieur fenfible. FRIPIERE , ou CONCHYLIOPHORE. Cochlea conoïdes vel trochus , feptem fpiris fcabris & inequa- libus conffans ; diverfis teflis vel plurimis teflzrum fragmentis fparfim oneratus & infiruëtus ; bafi concavä 6 complanatä ; apertur& deprefsä diflin&us ; fubalbi. dus; conchyliophoræ vel conchæ interpolatricis nomine donatus. Coquille univalve du genre des limaçons à bouche applatie , ou à bafe comprimée , nommés fa- bots. Cerre efpece eft appellée la fripiere, à caufe que toutes les fept fpires, dont elle eft compofée , portent indiRéremment, & avec un étalaée fingulier, diverfes … Lorie II. so FE RIT efpeces de coquilles , ou au moins des fragmens de petits madrepores, ou d’autres objets maritimes qui font tellement fixés dans les fpires { pour l'ordinaire raboteufes & inégales) qu’elles femblent faire corps avec Le limaçon, & qui obligent de plus la coquille à s'y faire place & à céder pour s’y infinuer profondément : ce qui eft évident par les éminences & les loupes extérieu- res, que ces adhéfions y occafionnent. La figure de ce li- maçon conique , ou fabot , eft baroque par fes fpires rentrantes & comme martelées; elles font larges, con- vexes, & d’une couleur blanc-fale & fauve-clair. L'ou- verture , qui eft fpatieufe ,comprimée , montre une co- lumelle extérieure enfoncée, ridée, & qui comprend tout le diamètre de la bafe du limaçon. Ce diametre, qui peut avoir jufqu'à plus de deux pouces, eft égal à l'élévation de la coquille. Les Conchyliologiftes appellent la maçonne, ce limaçon , lorfqu’au lieu de coquilles, il porte & en- traîne avec lui des cailloux & différentes fortes de pierres. Les fabots conchyliophores fe trouvent dans les îles de l'Amérique où on les nomme conchylio- logie. M. Davrza, cat. fyflem. pl, 6. pag. 124. art. 146. FROMAGE VERD. Nom que Rumphius donne en langue hollandoife , à une coquille univalve du genre des cornets ou volutes coniques : Groen kaas; c'eft l’efpece que les Conchyliologiftes françois ap- pellent l’hermine. Voyez HERMINE. M. DAvizaA, cat. [yft. pag. 239. art. 470. dit que les Hollandois nomment le fromage verd un cor- net de couleur verd-terrafle, violet en partie & gra- nuleux, à fpirale de dix cordons tuberculeux. Lorfque cette coquille eft dépouillée , la couleur violette pa- roît en-dehors avec quelques fafcies brunes, ou fauves, & blanches. FRUSTE, où COQUILLE FRUSTE , fe ait d'une coquille, dontw’une ou plufieurs de fes parties E Uk sr effentielles fe trouvent fupprimées ou brifées par nt que accident. | FUGET. M. Adanfon nomme ainfi un coquillage operculé du genre du fabot. La coquille du fuget a beaucoup de rapport avec l’efpece appellée le vafler ; mais elle n’a jamais que quatre lignes de longueur, & fix fpires renflées, arrondies & comme étagées. Les rangs de tubercules, dont elle eft chagrinée , font au nombre de quinze dans ja premiere fpire, & de fix dans la feconde. La lévre droite de l'ouverture eft bordée de fix petites dents. La lévre gauche n’en a qu'une fort groffe à fon extrémité fupérieure : elle eft échancrée à fon extrémité inférieure, de maniere que lombilic communique avec l'intérieur de la coquille. Sa couleur eft d’un rouge de corail brut , marqué de plufeurs points blancs, difpofés fur une ligne , qui environne la premiere fpire. M. Adanfon n’a trouvé cette efpece qu'en petite quantité aux îles de la Mag- delaine. RoONDELET, de Teftaceis, pag. 104. Umbilicus parvus. LISTER, tab. 6$4. fig. $4. Trochilus unidens firiatus , claviculä tenui acutä. KzE1IN , Tent. pag. 42. fpec. 1. n. 6. Trocho.co- chlea integra unidens ; trochilus ftriatus , clavicula te- AUI AaCUÎT, FUNON. Nom donné par M. Adanfon à une co: quille operculée du genre du buccin. Elle a cinq lignes de longueur & près de deux fois moins de largeur. Ses dix fpires font un peu renflées & cannelées en lon- ueur. La lévre droite de louverture eft marquée au End de dix longs filets. La lévre gauche montre , vers fon milieu, trois grofles dents qui la caraétérifent & la diftinguent des quatre premieres efpeces nommées le barnet, le jol, Le nifot & le rac. Sa couleur eft fauve ou brune. Elle eft peu commune dans les rochers de Rufsk. + FURIE, ou CAME FLAMBOYANTE. Chams Di; s2 EUR æquilatera , rotunda, convexa , ponderosa, maculis ru- bris feriatim depifla & ficut flammata vel corufcans. Coquille bivalve du genre des cames régulieres, ou dont les côtés font égaux ; elle eft d’une ae arron- die & convexe, ou fort bombée, épaifle; & pefante. Toute la furface extérieure de fes battans eft fammée par zones de taches rouge - fanguin & canelle, fur un fond teint légérement des mêmes couleurs mêlées de blanc. On remarque fur cette came des ftries fines longitudinales, & un peu réticulées qui s’efficent à mefure qu’elles parviennent vers la circonférence des valves. La furface intérieure montre dans chacune une grande tache brune qui occupe les deux tiers de leurs concavités ; le refte eft blanc. La charniere eft formée dans chaque valve de deux rateliers latéraux garnis de huit denticules : les autres, qui font fituées fous Le li- gament, font prefqu'imperceptibles. Ce ligament fe trouve, contre l’ordinaire des autres cames , defsous les fommets. Les deux tiers de la circonférence intérieure de la came furie font envirounés de petites dents qui s'engrènent , ainfi que celles de la charniere dans leurs petites cavités correfpondantes. Cette came peut avoir deux pouces de diamètre. La furie a des variétés dans fon efpece par fes dif: férens volumes , ainfi que par fes couleurs ; favoir, celle qui ne differe de la premiere efpece que par fes taches flambées de couleur gris-de-lin & violettes, formant quatre zones aflez largee, & les furies , ou cames flamboyantes de la grande efpece avec un drap marin velu. Ces fortes de cames fe trouvent dans la mer Méditerranée, jufque vers les côtes de l'Afrique. GuALTIER:, tab, 72. litt. G. Concha crafla , lœvis, fubalbida, luteis maculis radiata, fignata , fa- fciata, & virgulata , intàs macul& fufc& obfcurata. FURIE, ou GRANDE CAME FLAMBOYAN- TE.Chama aquilaterä rotunda craf[a , ponderofa ; tegu- mento marino fufco & villofo conteëta, vel flammis rubris corufcans ; in ambicu ferraca. Cette came, qui Fe US 3 peut avoir jufqu'à près de trois pouces de diète M compofée de deux valves qui ont quelquefois près de cinq lignes d’épaifleur vers les attaches de l’animal. Toute la furface extérieure eft de couleur rouge-fang de bœuf & canelle ou couleur de brique, formant des flammes fans ordre & fans former de zones. Ces cou- leurs ne doiventleur évidence qu’à la fuppreffion d’un drap marin velu, d’un poil court, & fi ferré qu’il imite aflez bien le velours, à limpreflion même du doigt. Cette forte bivalve eft pefante & d’une belle forme, bombée , arrondie , & reflemblante d’ailleurs aux au- tres ftries, fur-tout par les rateliers ceintrés qui for- ment la charniere, ainfi que par les denticules dont le pourtour intérieur eft garni. La furface interne des valves montre aufli une grande tache brune ou mar- ron. Lorfque cette came n’eft point ufée par un poli travaillé, on diftingue des ftries longitudinales & trans- verfales qui forment un réfeau peu fenfible. GLALTIERI , tab. 73. litt. A. Concha craffa , ponderofa , hirfuta , & ferico villofo indumento fuligi- nofs coloris veftita. FUSEAU. Buccinum longum, numerofis fpiris in acumine elato & acuto finitis , compofitum ; canali lon- go , angufto partim aperto amplids vel minès extrorshm produito , diffinétum : fufus diéfum. Coquille univalve du genre des buccins de l’efpece pourvue d’un long ca- nal, étroit, entr'ouvert, plus ou moins efflée ou al- longée. La clavicule, qui eft élevée à la maniere des vis ou des limaçons turbines, eft compofée depuis neuf fpires jufqu’a onze garnies de côtes onduleufes, ou de tubercules. peu faillans. Le caraétere fpécifique des buccins en forme de fufeau confifte aufli à avoir le corps de la coquille peu confidérable , arrondi, un peu renflé, s'élevant en doucine pour porter une volute en pyramide , dont les fpires diminuent par gradation pour former un fommet aigu. L'ouverture eft peu grande, avec une lévre fimple , & une columelle unie qui fe prolongent extrêmement pour former un canal D ii 54 PEUT S effilé ou étroit, entrouvert & droit. Les fufeaux font le plus fouvent blancs & mélés de fauve. On en dif tingue plufeurs efpeces: fçavoir, le grand fufeau où la quenouille , le fufeau proprement dit eu le petit fufeau, le fufeau denté ou à dents , le fufeau court & ventru , le fufeau marbré à canal fourchu , le fufeau fauve , le fufeau uni à fpires concaves, & les tours de . Babel. Ces fortes de buccins nous viennent des mers des Indes orientales. FUSEAU dit GRAND FUSEAU, ou QUE- NOUILLE. Voyez QUENOUILLE. FUSEAU À DENTS, ou LE GRAND FUSEAU A LÉVRE DECHIQUETÉE. Buccinum longum, fatis depreflum , duodecim fpiris convexis in acurnine pyramidato finitis conffans ; aperturé ellipticä, colu- mellä Levi , [ed labro expanfo, fimbriato, & quinque , dentibus armato, infigne; canali rotundo , tenui , pau- lifper aperto , & in longum mediocriter produtto dif- tinéum : fufus magnus dentatus vel labro laciniato ax- pellatum ; albidum. Ce buccin eft ainfi appellé 4 caufe de fa lévre garnie de cinq ou fix dents, quoique re- pliée en bourrelet dans toute fon étendue. Le corps eft arrondi & un peu comprimé , moitié life du côté de la clavicule , & ftrié dans le refte d’une maniere cir- culaire vers l’autre extrémité ; il porte une volute éle- vée en pyramide, compofée de douze fpires convexes, unies en général, & terminées par un fommet aigu. L'ouverture forme un ellip{e allongée & angulaire dans fes deux extrêmités. Le füt extérieur eft uni, ter- miné par un canal mince, étroit, arrondi, & médio- crement allongé. Toute la couleur de ce buccin eft blanche & nuée de fauve vers Le canal. Il peut avoir juf- qu'à cinq ou fix pouces de longueur. M. d'ARGENVILLE , pag. 226. pl. 10. lett. D. Le grand fufeau blanc, dont la lévre eft déchiquetée , avec une longue queue à tuyau. FUSEAU COURT , ou VENTRU. Fufus brevis, eraffus , ventricofus, ponderofus, feptem vel oéto fpi- E DS ris convexis compofitus : coffis in lonpgum duëis, & férüis tranfverfis ; undofis , inftruëtus ; apertur magnä intüs ffriat@ , canali mediocriter elongato , tortuafo & obtufo infignitus ; colore albido & fulvo depiäus. C'eft une efpece dont la forme eft ramaflée & ventrue , pe-- farte, à caufe de l’épaifleur de fa coquille, compofée de fept ou huitfpiresconcaves , garnies ainfi quele corps, de côtes longitudinales , onduleufes , triées & can- nelées d’une maniere tranfverfale. L'ouverture de ce buccin eft grande, ftriée en dedans, & forme dans fa terminaïifon un canal obtus , médiocrement allongé & un peu tortueux. Toute la furface extérieure de ce buc- cin en fufeau eft nuée de blanc & de couleur fauve. Il peut avoir quatre pouces de longueur fur près de deux de largeur. Ruzruius, tab. 29. litt. G. Fufus brevis. Le fu- feau court. Hol!. Stompe fpil ; le fufeau tronqué. GUALTIERI, tab. $2. litt. P. Srrombus canalicu- latus , roffratus , ore angulofo , ftriatus, rugofus ex al- &ido cinereus. Ejufdem , litt. T,. Srrombus canaliculatus ,. roftra- tus , ore angulofo , ftriatus , rugofus , papillofus , ore etiam interno ftriato, fubfufcus. | | On diftingue deux variétés du fufeau court : fçavoir ; celui dont la coquille eft mince, & l’efpece de couleur fauve. ù FUSEAU COURT NON ÉPAIS. Fufus brevis ffriatus, canaliculatus , tuberofus & urdatim coflatus ; feptem fpiris convexis compofîtus ; canali longo, recto & aperto inffructus. Ce buccin en forme de fufeau eft compofé de fept fpires convexes, garnies , ainfi que le corps de la coquille , de ftries arrondies, grandes & petites alternatives , & autant de cannelures tranf- verfales qui parcourent les côtes longitudinales, on- duleufes, peu faillantes : toutes ces révolutions de fpi- res portent dans leur milieu une rangée de tubercules peu éminents & de vive arrête. Les ftries & les can- nelures, ainf que dans la plüpart des fufeaux en général, D iv 6 4. : US deviennent obliques vers le canal de {a coquille. Ce canal eft droit, entrouvert & allongé. Ce fufeau eft moyennement ventru, mais bien proportionné dans fa forme. Son teft, qui eft plutôt mince qu'épais, eft affez tranfparent. Il a ordinairement près de trois pou- ces de longueur , fur quatorze ou quinze lignes de largeur. GUALTIERI , tab. $2. litt. R. Strombus canali- culatus, roffratus , ore fimplict, ftriatus , rugofus , al- bidus. FUSEAU COURT DE COULEUR FAUVE, A SPIRES CONCAVES. Fufus brevis, fulvo colore depiétus , oéto vel novem fpiris concavis , partim ffria- tus , partim lavibus , & funiculo tuberofo per mediurn circumdatis diffinétus. Toute la furface extérieure & intérieure de ce buccin eft de couleur fauve obfcure. Sa volute eft compofée de huit ou neuf fpires unies dans le plan concave , ftriées dans le refte d’une ma- niere circulaire , avec une rangée ou un cordon de tu- bercules peu faillans qui occupent le milieu & la vive arrête de chacune de fes fpires. Le canal de ce fufeau forme une extrémité peu longue, tortueufe & re- trouflée. Ce buccin en fufeau peut avoir deux pouces & demi de longueur fur un pouce de largeur. FUSEAU COURT A SPIRES CONVEXES. Fufus brevis , ftriis inaqualibus paulifper tuberofis tranf- verfim ftriatus ; oëto fpiris convexis compofitus ; in fundo fulvo: colore ex fufco per longum variegatus ; “tefté tenui , & canali reëlo , aperto, extrorsm © me- diocriter prominente diflinéus. Ce buccin en fufeau, dont la figure eft proportionnée dans fon enfemble, eft garni de ftries circulaires , inégales & un peu tu- berculeufes. Il eft compofé de huit fpires convexes, arrondies , & moyennement élevées. Toute fa furface extérieure eft bariolée de brun fur un fond fauve nué de verd dans quelques endroits. L'ouverture eft elliptique, avec une lévre fimple, mince , & un füt extérieur, uni, qui fe prolongent pour former un ca- à A : M “57 nal ouvert, affez droit , & médiocrement long. Ce fafeau porte trois pouces & demi de longueur fur pres d’un pouce &tiemi de largeur. FÜSEAU MARBRÉ , ou BARIOLÉ A DOU- BLE CANAL ou À CANAL FOURCAHU. Fufus , novem fpiris convexis, tuberculis per medium coronatis , compofitus ; parvis & lLaris ffriis rotundis tranfverfim ffriatus 3 maculis & lineis ex fufco rubefcentibus in fundo albo & leviter virefcente eleganter depiäus & variegatus ; aperturä oblongä , labio intùs dentato ; co- lumellä exteriore in lamellä prominente , & quafs duplrct canali vel bifido, aperto , in longum produëto infignitus. Ce fufeau , qui peut être confidéré comme une varié- té de l’efpece nommée la quenouille, eft compofe de neuf fpires convexes , couronnées dans le milieu de légers tubercules. Toute la furface extérieure eft garnie de petites & de larges ftries alternatives, arrondies, tranfverfales , lefquelles deviennent très articulées vers le canal de la coquille : toute cette furface eft bario- lée de raches & de traits longitudinaux élégants , de couleur brun-rouge, fur un fond blanc & un peu nue de verd. L'ouverture eft oblongue, bordée d’une lévre dentelée intérieurement , & d’un füt extérieur , garni d’une lame faillante. Cette lévre & cette columelle fe prolongent en un canal entrouvert , fur lequel s’éleve un fecond canal moins long qui rend cette extrémité comme fourchue. La furface extérieure de ce buccin eft marbrée de longues taches longitudinales, étroites, de couleur brun-rouge fur un fond blanc, nuëé de cou- leur de paille : toute la furface intérieure eft blanche. Ce fufeau peut avoir près de quatre pouces de longueur fur quatorze ou quinze lignes de largeur. FUSEAU, proprement dit, ou PETIT FUSEAU. Fufus proprius diëtus quatuordecim fpiris exertis , convexis , lavibus in primis ; & per longum firiatis in ultimis , & acumine finitis , conftans : aper- tur& elliptica , columellä lavi , labio aliquantulèm ‘elato & canali tenui & anguffo, reëto , fatis elongato, & 55 ES diffinétus ; albido & fulvo colore depiétus. Ce buccin cit d’une forme effilée , arrondie, compofée de treize ou quatorze fpires, dont les trois ou quatre premieres font unies, & les autres garnies de ftries longitudina- les, onduleufes, qui forment une clavicule élevée. L’ou- verture eft oblongue, elliptique, avec une lévre ren- trante , un peu ailée, & une columelle extérieure, unie, luifante , lefquelles fe terminent par un petit canal droit, aflez long , effilé ou très mince, & peu entre- ouvert. Toute la couleur de ce joli fufeau eft nuée de couleur fauve & de blanc. Sa longueur porte ordinai- rement depuis deux pouces jufqu’à trois. Ce fufeau a une variété dans fon efpece qui en dif- fére par fa forme monftrueufe. Celle qui eft dans la colleétion de l’auteur , a près de cinq pouces de lon- gueur, & fe rencontre quelquefois plus grande. M. d'ARGENVILLE , »!. 10. ler. A. Ce fufeau blanc a douze contours avec une queue très pointue. FUSEAU, ou PETIT FUSEAU BLANC UNI. Fafus parvus, totus albus ,undecim fpiris partim conve- xis 6 partim concavis compofitus ; aperturä oblonpä , columell@ levi , labio fimplici, & canali recurvo medio- criter in longum produéto diffinétus. Ce buccin eft en- tierement blanc, uni , compofé de onze fpires élevées en doucine ou moitié concaves & moitié convexes. L'ouverture eft allongée, avec une lévre fimple, ren- trante, & un füt extérieur, lifle, qui fe terminent con- Jointement en un canal ouvert peu long , mais aflez re- trouflé. Ce fufeau, dont la figure eft élegante , porte neuf lignes de longueur fur dix à onze de largeur. de CA CG. AD Ga. Nom donné par M. Adanfon à une co- quille univalve du genre du lépas à coquille fimple & entiere : toute la différence , que l’auteur a obfervée en- tre le gadin & le folon, confifte dans la forme de Ia coquille , qui eft aufli fort épaifle, mais plus régu- lierement conique. Son fommet eft plus releve , & placé très exaétement , du moins dans le plus grand nombre , au centre, d’où partent environ cent rayons à peu prés égaux. Ces rayons font femblables à deux petites côtes peu élevées & arrondies, qui vont aboutir aux bords de la coquille , dont le contour eft circu- laire , indépendamment des enfoncemens & az:res 1r- régularités auxquelles ils font fujets. Cette coquille, frai- chement tirée de la mer, eft terreufe & comme rouil- lée ; mais lorfqu'on l’a un peu lavée, elle devient ex- trêmement blanche. M. Adanfon a trouvé , fur les ro- chers de l’ile de Gorée & du cap Manuel , une grande quantité de ce coquillage dont les plus grands avoient dix lignes de diamètre & moitié moins de profondeur du fommet àla bafe. Ils étoient fur - tout fort abon- dans depuis le mois de janvier jufqu’au mois de mai. GuaAzTrErt, tab. 9. litt. C. Patella limbointegro, firiis majoribus & fafciis alternatim & gradatim figna- ta, conica , fubviridi colore depitta. GAFET. Coquille bivalve , qui eft la feconde efpece du genre des tellines de M. Adanfon. Celle-ci, qui fe trouve vers l'embouchure du Niger, ainfi que celle nom- mée le pamet, n’eft pas fort commune. Sa coquille n’en différe , qu’en ce qu’elle n’eft point fillonnée au dehors ; qu'elle ne forme point une large furface à fon extré- mité inférieure, & qu'elle eft plus applatie, ayant près _de deux fois plus de longueur que de profondeur. Sa longueur n’eit que de fix lignes, & fa furface de dix; du refte elle lui reffemble parfaitement. Co ÉCART BonwANNr, Ricr. pag. 104. claff. 2. n. 47. Tel- ina frequentiffima in littore Antit , flavo diluto tinita fimul & fulvo , vel cyaneo , terreoque : nonnulle me- lino , vel citreo colore circumteite , innumera nivis albe- dinem puriffimum referunt : alique ex oceano occiden- cali delata valde pellucide. 5 GuALTIERI, tab. 88. litt. Q. Tellina inaquilatera, Levis, margine interno minutiffimè dentato , ex albido, & violaceo fafciata, & ex fulvido maculata & radiata. _ Ejufdem, litt. O. Tellina inaquilatera , Levis , ex fufco, & fubalbido radiata, intès purpuraftens. GAIDEROPE ; Gaderopa. Nom que les Grecs donnoient, fuivant Rondeler, à des coquilles bivalves, du genre des huitres, à caule de la reffemblance qu’elles ont intérieurement avec la corne du pied d’un âne; parce qu'ils appelloient un âne, gaideron. Ces efpeces d’huitres font appellées par Athenée srxma, Les an- ciens naturaliftes , comme Galien , Pline, Macrobe, & d’autres, les ont nommés /pondyli , fpondyles ou pieds d'âne. Les modernes confervent cette dénomi- nation de fpondyle pour défigner plufeurs huitres.épi- neufes & à talon. Voyez HUITRE ÉPINEUSE. GALADES. Concha galades. Ariftote & Gazanom- ment ainfi des coquillages bivalves du genre des cames, à caufe qu'elles imitent , fuivant les apparences, la blancheur du lait, au moins dans leur furface inté- rieure. C’eft pourquoi le mot galas paroît dériver du mot grec yéaa , qui fignifie lait. RonDezerT , de Teftaceis, lib. 1. pag. 31. Conche galades latinum romen nullum invenerunt, quare GAZ 4 _graco nomine ufus eff : has inter leaves numerat Arrs- TOTELES ; fortalfe à latteo colore diéte funt yarades : fune enim candidiffime , maxime & leviffime ; nonnulle pa- ram purpurafcentes, qua dam flavefcentes reperiuntur, [ed ints omnes cand'diffime. GARIN. M. Adanfon nomme ainfi une coquille . bivalve du genre des huitres. Celle-ci différe très peu de l'efpece que l’auteur appelle le gafar ; il ne l’a vu s'at- GT AR 6t tacher qu'aux pierres & aux rochers fixes, fur-tout dans dans les lieux expofés aux courans de la mer, comme autour de l’île de Gorée & de celle de la Magdelaine. Sa coquille eft prefque triangulaire, applatie, longue d'un pouce & demi, & un cinquieme moins large, mais toujouts pointue vers le talon ou le fommet; elle eft plus épaiffe que celle du gafar , & relevée vers fon extrémité , de cinq ou fix cannelures triangulaires qui font l'alternative avec autant de dents & de zigzags dont elle eft bordée. Sa couleur eft d’un rouge fort rembruni au dehors, & d’un verd fale en dedans. LisTER, Conchyl. tab. 197. fig. 32. Ofîrea ar- Borea dorfo uncato : jamaicenfis. Ejufdem, tab. 210. fig. 44. Spondylus variegatus , firiatus , margine digitato. PETIVER , Cat. 571. tab. 14. fig. 12. Spondylus babadenfis, parvus ,altè fulcatus. SLOANE , pag. 264. tab. 241. fig. 20 & 21. Offreæ minor fulcata , oblonga, gibbofa, ambitu ferraco. GUALTIERI, tab. 104. litt. F. Offreum ffruëturä peculiari depreffum ,incurvum , tuberculof[um, finuofurm, peripheriä denticulatä , feu plicaturis anguffioribus circumdatà , candidum. KLEIN, Tent. pag. 150. fpec. 1. num. 9. Chama trachea , plicata , qua fpondylus variegatus , ffriatus : margine digitato. GARNOT. Coquillage univalve , du genre des lépas à coquille chambrée de M. Adanfon. Si cet au- teur n'en avoit confulté que la figure , il l’auroit ap- pellé la nacelle, qu’elle repréfente parfaitement bien; mais comme l’on peut trouver par la fuite d’autres coquilles de même figure, & auxquelles ce nom con- viendra également , M. Adanfon à préféré de lui don- ner celui de garnot. Sa coquille a beaucoup de rapport avec celle du fulin; elle en différe cependant à bien des égards. Elle eft. fi mince qu’on voit le jour au travers. Sa longueur pañle rarement dix lignes , & fa largeur eft un quart moindre, & égale à fa profondeur. Il fem- 62 G A S ble que la figure de cette coquille a été forcée par une compreflion faite {ur les côtés. Lorfqu’on la retourne fur le dos, elle a la forme d’une nacelle ou d’un petit canot, dont la cloifon, qui s'étend à peine jufqu’a fon milieu ,& qui eft très enfoncée , fait comme une efpece de banc ou de cabane , menagée à fon extrémité : à l’ex- térieur elle eft ordinairement recouverte d’un périofte brun, membraneux & très fin, qui s’enleve facilement. Lorfqu'on a dépouillé la coquille de cette enveloppe, on voit que fa couleur eft brune dans les unes, qui prenant leur origine au fommet, en parcourent lalon- gueur pour fe terminer au bord oppofé. L'animal ne différe de celui du fulin, qu'en ce que fes parties font beaucoup plus ramañlées & moins éten- dues. Les crénelures du manteau font découpées moins profondément. Les oreillettes latérales du pied devien- nent peu fenfibles & comme oblitérées. M. Adanfon a trouvé cette efpece avec celle qu'il nomme le fulin, mais plus rarement. Elle fe plaît da- vantage dans les fables, où elle s'attache aux coquilla- es qui y reftent cachés. Ni GASAR. Coquillage bivalve, qui eft la premiere ef- pece du genre des huitres de M. Adanfon. Il y a, dit l’auteur, pluñeurs efpeces d’huitres au Sénégal; mais on n’en voit pas de plus commune que celle que l'on fert fur les tables, & que M. Adanfon appelle le gafar. Sa coquille a ordinairement trois pouces de longueur fur une largeur une fois moindre, & il n'eft pas rare d’en voir qui ont fix pouces ou même davantage. Elle eft affez mince, & repréfente un quarré long, fort ap- plati, obtus à fon extrèmité fupérieure, & qui diminue en une pointe arrondie vers la charnicre. Sa forme eft toujours extrèmement irréguliere par les plis & les contours qu’elle prend , de maniere qu'il eft fort difficile ou même prefque impoflible d’en trouver deux femblables. Sa furface extérieure eft rude & comme raboteufe par les lames dont elle eft formée , & qui débordent fenfiblement les ynes au-deflus des autres: G AS 63 l'inférieute au contraire eft luifante & d’un beau poli. On voit quelquefois fur la premiere un périofte livide & fort mince. Le battant fupérieur eft mince, applati, & rarement -creufé , mais toujours inégal & ondé comme le battant inférieur auquel il fe joint parfaitement. Celui-ci eft toujours creux, mais plus profond, plus grand & plus épais que le premier. Il porte à fon extrémité pofte- rieure , {celle où eft la charniere, une efpece de ta- lon ou de fommet formé par fes bords qui fe replient en dedans. Ce repli fait un creux plus ou moins grand dans différentes coquilles. Sur la furface applatie de ce repli , on apperçoit un léger enfoncement dans lequel eft logé le ligament à reflort qui fert à joindre fortement les deux coquilles & à les écarter lune de l’autre. C’eift une matiere co- riace , verdâtre, tirant fur le noir, fort applatie , fpon- gieufe vers le milieu , & capable de faire reflort pen- dant qu’elle eft humeétée dans l’eau ; mais qui eft d’une grande fragilité, quand elle vientafe deflécher. Ce liga- ment n'entre point dans la cavité de la coquille : il eft renfermé dans le talon, fans cependant s'étendre juf- qu'à fa pointe, où il laifle un petit vuide , afin que les battans puiflent s'ouvrir librement ; il ne paroït pas au dehors. On ne voit ni dans l’un ni dans l’autre bat- tant aucune dent qui puifle faire l'office de charniere, & ils n'ont aucune apparence d'être contournés en fpirale. La marque, qui défigne l'endroit où le mufcle Les at: tachoit au corps, eft d’un violet foncé & rembruni. Ceite tache fe trouve placée exaétement , au milieu de la longueur de chaque battant, & une fois plus proche du bord droit que du bord gauche du bat- tant fupérieur. L’extérieur de ces coquilles eft quel- quefois gris & quelquefois violet ou verd, bordé de blanc. Leur intérieur eft violet bordé de blanc, ou d'un blanc nacré bordé de violet. Cette coquille, dit M. Adan{ou, offre tant de variétés dans fa forme, 64 G A S$S plus ou moins applatie , plus ou moins ondée, qu'il n’eft pas poflible d'en dire autre chofe, que ‘des généralités. Cependant elle eft diftinguée de quatre autres efpeces , qui fe trouvent au Sénégal : 1°. par fa forme oblongue ; 2°. par fon peu d’épaïfleur ; 3°. enfin parce ns , quoique fes bords foient ondé$, jamais ils ne le font en zigzags. Lorfque la coquille de animal s’entrouvre légere- ment pour humer l’eau de la mer , & pourvoir par ce moyen , à fa fubfftance , on apperçoit le manteau qui s'étend fur fes bords, fans fortir au dehors. Il paroît une membrane fort mince , divifée en deux parties ou en deux lobes fort diftingués, dont chacun tapiffe les parois intérieures de chaque battant de la coquille. Chaque lobe, confidéré féparément, paroît orné d’un rang de filets fimples affez longs & égaux, diftribués également autour de fes bords, au nombre de cent ou environ. Outre cette frange on apperçoit un bour- relet fillonné qui la fuit dans fon contour, & quieft re- levé de cent petits tubercules arrondis. If ne faut pas s'attendre à voir d’autres parties dans l’huitre vivante , rant qu’on ne la regarde que dans la fituation qui lui eft naturelle ; mais fi l’on vient à fépa- rer les deux écailles l’une de l’autre, on apperçoit d’a- bord le fort mufcle qui les attachoit au corps de Pani- mal. En relevant enfuite le lobe fupérieur du manteau, on découvre quatre feuillets membraneux , qui font les ouies : chacune de ces ouies eft traverfée par cinquante ftries fort déliées , qui font autant de tuyaux capillaires ouverts dans leur extrémité poftérieure. Files s'étendent fur le devant du corps de l'animal , depuis la partie où les deux lobes font réunis, jufqu’au point où eft le com- mencement de la bouche. Celle-ci forme une ouverture aflez grande , bordée de quatre grandes lévres affez femblables aux ouies; mais fix à huit fois plus courtes. Derriere les ouies, on trouve une groffe partie char- nue blanchâtre & cylindrique , qui tourne fur le muf- ele; ce n'eft autre chofe qu'un eftomac ou fac intefti- sal , 5 AS 6$ nal,femblable au pied, qui en fait la fonétion dans les conques & les limaçons: mais qui dans lhuitre, ne paroît pas fufceptible de contraction ni de dilatation. Ce fac inteftinal, ou ce pied, ne s’avance jamais fur les bords de la coquille ; il refte caché fous les ouies dans le fond de la cavité, qu’elles ferment exa@tement fur le devant de l'animal, en £e joignant les unes aux autres par leur dos. Enfin , fur le dos du mufcle , on voit en- core le canal des inteftins. La trachée ou l'ouverture par laquelle l'animal reçoit l'eau pour en tirer l'air, qui lui eft néceffaire, communi- que avec l'anus , & nullement avec l'ouverture anté- rieure, qui doit pourvoir à fa fubfiftance. | Quelques auteurs modernes ont afluré que l’onavoit diftingué les huitres mâles d’avec les femelles ; cepen- dant , il eft certain, que la plupart de ces animaux, ui vivent éloignés les uns des autres & dans limpuif- ance de fe joindre par la copulation, engendrent leurs femblables ; d’où l’on peut conclure qu'ils n’ont befoin d'aucun fexe pour fe reproduire , ou que chaque indi- vidu les réunit tous deux. Tout le corps de l'animal eft d'un blanc fale; les bords de fon manteau font noirâtres. Îl eft particulier aux huitres du Sénégal de ne s’atta- cher qu'aux racines des arbres; & rarement à d’autres qu'à celles des mangliers. On les y trouve raffem- blées par paquets & fans aucun ordre , fouvent collées & appliquées les unes fur les autres, mais feulement par l’écaille inférieute : car , quoique fouvent il croiffe d’autres huitres fur la pierre fupérieure, elle n’eft ja- mais fixe comme l’autre ; elle conferve toujours la fa cilité de s'ouvrir & de fe fermer à la volonté de l’ani- mal. Maloré le peu d'ordre qui regne dans leur pofi- tion, on remarque cependant que le talon, ou le côté de la charniere eft ordinairement tourné en bas, & que l'extrémité oppofée ou la plus large regarde en haut. C'eft apparemment la fituation la plus commode à l'animal pour fe procurer la nourriture. Cette huitre eft grafle , tendre, fort délicate, & on Tome IL, | 66 G' À °T peut la comparer , pour le goût, aux meilleutes hui- tres de l’Europe. On dit que l’on en trouvoit encore, il n'y a pas dix ans, fur les mangliers du Niger, près de l’île du Sénégal; mais aujourd’hui l’on n’en voit plus que dans le fleuve de Gambie & dans les rivieres du Biffao , où rien au monde n’eft plus cammun. Le P. pu Trrrre, hift. des Antilles, vol. 1. pag. 237. L’huitre d’Arba. RumPxius,Muf. pag. 154, art. 1. tab. 46. fig. ©. Oftreum radicum [îve lignorum ; Malarenfibus. Ti- ram bafaar , vel tiram akkar diita. s . GuUALTIERI, tab. 102. lit. D. Offreum roffratum, complanatum , lamellis diverfimode finuofis compaëtum, rugofum , ex albo viridefcens. GATAN. Nom donné par M. Adanfon , à une co- quille bivalve du genre des cames. Elle aun pouce & demi de largeur & moitié moins de longueur. Elle eft relevée extérieurement de vingt-cinq cannelures tranf- verfales, médiocres & arrondies. Ses battans ne for- ment point de plis comme dans lefpece appellée le vagal : mais fon fommet, fon ligament & fa charniere n’en différent aucunement. Elle eft intérieureinent & extérieurement d’une belle couleur de chair, qui fe change én. violet autour du fommet. L'auteur ne la trouvée qu'une fois autour de l'ile de Gorée. Lister, Conchyl. tab. 417. fig. 261. Chama lutef- cens ,ex rubro radiata. GATEAU FEUILLETÉ. Offreum fquammofum , vel foliis & lamellis plerifque jacentibus, aliis promi- rentibus quafi compaëtum ; ginglymo peculiart parvo ; -placenta foliacea diélum, Coquille bivalve, du genre des huitres feuilletées , ainfi appellée à caufe que fes valves font chargées de plufeurs étages de lames & de feuillages déchiquetés , dont les unes font couchées & les autres dreffées principalement fur la valve fupérieu- re; ces efpeces de feuilles font quelquefois arrangées d’une maniere concentrique , mais le plus fouvent tranf- -verfale. Cette huitre eft prefque toujours de couleur G A UÙU . 67 de chair , ou blanchâtre , mêlée de couleur de rofe. La charniere , qui eft finguliere & peu articulée, eft com- pofée dans chaque valve, d'une double moulure dontla plus grande eft garnie de petites dents , lefquelles font peu fenfibles dans les moyennes efpeces & les petites, & s’engrènent , ainfi que les moulures dans les rai- nures & les cavités correfpondantes des deux valves. Les huitres en gâteaux feuilletés paflent quelquefois deux pouces de diamétre. RuüwpPmrus, tab. 48. n. 3. Holl. Rots-doublets lhuitre de rocher. M. D'ARGENVILLE, pl. 10. lett. E. pag. 279, L'huitre appellée le gâteau feuilleté. Ses ramages éta- gés, déchiquetés & tronquetés, repréfentent aflez bien cette figure. Cette coquille eft prefque toute blanche, avec des taches couleur de rofe. GATEAU A L'HUILE. Nom que Rumphius don- ne à une coquille univalve du genre des buccins , ap- pellée conque de Triton. Voyez CoNQUE DE TR1ITON EN TREILLIS DE LA MÉDITERRANÉE. GAUFRE. Buccinum breve, ventricofum , quinque fpiris convexis, tuberofis € quafi diftortis compolitum ; ffriis cancellatis , aperturä diverfimodè & fingulariter in ambitu dentaté , & canali recurvo, aperto , in longum mediocriter producto infignitum , albidum. Coquille uni- valve du genre des buccins, d’une forme ramafñfée , ren- flée & compofée de cinq fpires convexes, irrégulières & barroques , ou comme tordues & de travers. Toute la furface extérieure de ce buccin eft garnie de ftries longitudinales, & tranfverfales, qui forment un treillis tuberculeux dans tous les angles, & dont le deflein re- préfente celui d'une gaufre ou du gaufrier. L’ouver« ture eft encore plus barroque parfonirrégularité, & par les diverfes apophyfes , qui en ferment en partie l’en- trée , & dont lalévre & la columelle font garnies; le canal eft mince, ouvert, retrouflé & médiocrement al- longé. Le buccin-gaufre eft blanc & fauve clair.Ïl vient de l'ile de Magellan, | E ï 68 G BN : GENCIVES. Cochles femilunares columell& granosé, feu nerita non umbilicate. Coquilles univalves du genre des limaçons à bouche demi-ronde ou ceintrée, ou des nérites, qui n’ont ni dents ni ombilic, ainfi appellées à caufe que la columelle extérieure de ces fortes de limaçons repréfente une gencive , tantôt garnie de dents, ou blanches ou comme faignantes, rantôt gra- nuleufe & tranchante. Quoique toutes les nérites, en général, portent une gencive, excepté les efpeces om- biliquées ou les natices; plufieurs donnent fpéciale- ment le nom de gencive aux nérites dépourvues de dents. Voyez NÉRITE. GENOT. Nom donné par M. Adanfon, à un co- uillage operculé du genre des pourpres à canal évafé. Éts efpece fe rapproche beaucoup du genre des rou- leaux , par la figure de l’animal , de fon opercule & de fa coquille. Celle-ci repréfente un ovoïde prefqu'éga- lement pointu à fes extrémités , long d’un pouce & de- imi & deux fois moins large. Elle n’a que dix fpires, qui font creufées & entourées de deux rangs de boutons; mais la premiere fpire eft chagrinée ou couverte de pe- tits boutons égaux, difpofés en treillis, & qui paroiflent formés par une vingtaine de cannelures tranfverfales, coupées à angles droits par d’autres cannelures paral- leles à la longueur de la coquille. - Le fommet eft de moitié plus long que large, &un - tiers plus court que la premiere fpire. L'ouverture ref- femble parfaitement à celle des rouleaux. Elle repré- fente une longue fente, de largeur à peu-près égale par-tout, aiguë dans fon extrémité inférieure, & cinq fois plus longue qu'elle n’eft large. La lévre droite ne différe point de celle du farois. La lévre gauche eft droite comme dans la trentieme efpece. Elle eft re- couverte d’une petite lame luifante, & n’a pas de bour- relet fenfible; mais feulement un léger fillon qui tient lieu d’ombilic à fon extrémité fuperieure. Elle eft cou- leur de chair dans la premiere fpire, & grife dans les autres. M.Adanfon n'a vu cette coquille figurée nuile 102 A G9 part. Elle eft fort rare dans les rochers des îles de la Magdelaine. | GÉOGRAPHIE, ou CARTE GÉOGRAPHI- QUE. Voyez CARTE GÉOGRAPHIQUE. GINGLYME. Terme de Conchyliologie, qui ex- prime l’articulation ou la jonétion de deux pieces dans une coquille bivalve. GIROL. Coquille univalve à laquelle, dit M. Adan- fon , on a donné le nom d'olive, à caufe de fa figure, & qu'il rapporte au genre de la porcelaine. Le temps g'ayant pas permis à cet auteur d’en examiner l’ani- mal, ii dit qu'il ne differe pas fenfiblement des autres efpeces de ce genre. La coquille du girol eft extrême- ment épaifle, cylindrique, arrondie par le haut, & pointue à fon extrémité inférieure; c’eft-à-dire , au fommet. Elle a près d’un pouce de longueur , & moitié moins de largeur. Les fept tours de fpirale qui la com- pofent font applatis & fort ferrés; mais diftingués les uns des autres par un fillon profond, qui fait paroître leurs bords aigus & tranchans. L'ouverture eft trois fois plus longue que le fommet. Sa longueur eft quintuple de fa largeur & prefque parallele à la longueur de la coquille. Elle eft très aiguë en bas, fans canal, & plus large en haut; où elle eft coupée d’une large crénelure. La lévre droite eft aiguë , quoique fort épaiffe. Elle paroît d’abord fans bordure ; mais lorfqu’on la regarde au-dehors , on apperçoit comme une lame de plus d’u- ne ligne de largeur, qui s'éleve fur fa furface extérieure où elle forme une efpece de pli. La lévre gauche eft arrondie , & laifle voir vers le haut, quatre ou cinq lames peu élevées, dont les bords forment autant de teplis ou de petites côtes faillantes & un peu écartées, au-deflous defquelles on apperçoit huit à feize dents aflez longues & fort étroites, qui vont jufqu’en bas de l'ouverture. La couleur de cette coquille eft peu conftante. Il y en a de blanches, de jaunes, de jaunes-livides, de jaunes-verd, & même de verdâtres, fans aucun mélan- ii} 70 GI R e. L'auteur en a vu aufli qui, fur ces différens fonds ; En tachées, tigrées, marbrées ou couvertes de zig- zags , qui s'étendent tantôt fur leur longueur, tantôt fur leur largeur. Ces taches, ces points , ces bandes & ces lignes font cendrés, noirs, ou bleuâgres dans les unes; bruns, rougeâtres, ou poupres dans les autres. Fnfin leur mélange eft fi varié, que ce feroit perdre fon temps que de faire lénumération de toutes celles ui ont été décrites ou figurées par les auteurs. M. danfon s’eft contenté de citer une vingtaine des prin- cipales variétés , auxquelles on peut rapporter toutesles autres, dont plus de deux cens font parvenues à fa con- noiïffance. Leur intérieur eft tout blanc, jaune, violet ou pourpre foncé. M. Adanfon n’a vu ce coquillage que dans les fables de l'embouchure du Niger ; il y eft fort commun , & toujours enfoncé à quelques pouces de profondeur. Lrster, hift. conchyl. tab. 717. fig. 1. Rhombus ex toto albido feu leucophaus , unic& ftriä acutä circum- datus. | | Ejufdem, tab. 721. fig. 6. Rhombus parvus ; mayuf- culis maculis diffinctus , & labro & columellä ex violä purpurafcentibus. Ejufdem , fig. 7. Rhombus parvus , anguffior, dense maculatus , labro tantèm interno leviter purpuralfcente. Ejufdem , tab. 728. fig. 16. Rhombus nebulatus & fafciatus , columellä fubcroceä , clavicul& fulcata. Rumpnivs , Muf. pag. 120. art. 9. tab. 39. fig. 7. Cylinder nonus. M. d'ARGENVILLE, pl. 16. fig. Q. Olive blan- che & agréablement marbrée de taches brunes. Le même, fig. R. Olive blanche avec deux bandes dans fes extrémités, formées par des lettres brunes, où -on lit diftinétement deux À B. & un D. appellce ditterata. | Guazrrertr, tab. 23. litt. C. D. Cochlea cylindror- dea, l'avis , vel fubrufa , vel leucophaa vel albida , ma- eulis fubpurpureis .diftinéta. Ed 71 Ejufdem, litt. G. Cochlea cylindroïdea, lineis fuf- cis , luteis, & fubcaruleis undatim exarata , labro in- cerno rugofo , & rofeo. Ejufdem, litt. H. J. L. Cochiea cylindroïdea , al- bida , obfcurè ex luteo punitata. Ejufdem , lit. M. N. OO. PP. Cochlea cyline droïdea | candida , lineis fufcis & lividis undatim de» piéta. Ejufdem , litt. N. Cochlea cylindroïdea , ex fufco viridi, albo, @ fubluteo undatim picta, ex nigro faf- cata, intùs candida. GITON. M. Adanfon nomme ainfi un coquillage operculé, du genre des pourpres à canal médiocre non échancré. Cette coquille fe trouve fréquemment autour de Pile de Gorée & du cap Bernard ; elle n’a que dix li- gnes de longueur : elle eft fortpointue aux extrémités &e prefque une fois plus longue que large, Ses huit fpires fontreievées de côtes applaties, qui forment une efpece de treillis avec les petits filets qui les coupent à angles droits. On compte douze ou quinze de ces filets dans la premiere fpire, fix dans la feconde & beaucoup moins dans les autres. Son fommet eft un quart plus long que large, & un quart plus long que l'ouverture. Le canal fupérieur eft deux ou trois fois plus court qu’elle. La lévre gauche eft Liffe, fans dents, recouver- te d’une petite lame luifante, peu élevée. Son bourre- let fe trouve placé avec lombilic, fort proche de l'extré- mité fupérieure. Cette coquille eft blanche ou fauve, fans aucun mélange. GIVAL. Coquillage univalve , que M. Adanfon a rangé dans le genre du lépas à coquille percée en def fus : on lui donne ordinairement le nom de treillis, à caufe du réfeau que forment fes çannelures ; mais cette particularité lui eft commune avec beaucoup d’autres coquilles. Pour éviter toute confufion , l’auteur a mieux aimé lui donner le nom de gival, qui par lui-même n’a aucune fignification. La coquille du gival eft de même forme que celle nommée le dafan ; ii moins épaifle iv 72 6. NV & cannelée nn pêu plus fenfiblement fur les bords. Elle eft percée au fommer d'un trou oval beaucoup plus petit, & qui a à peine la huitieme partie de fa lon- gueur. De ce fommet partent quarante cannelures rondes & aflez grofles, qui vont fe rendre fur les bords de la coquille. Quinze à vingt autres cannelures un peu moins élevées traverfent celles-ci, en décri- vant autant d'ellipfes dont le fommet eft le centre. Le croifement de ces cannelures laifle un grand nombre de petits efpaces quarrés, qui forment un réfeau ad- mirable & dont les mailles augmentent à mefure qu’elles approchent des bords de la coquille. Les plus grandes, que l’auteur ait obfervées , ont un pouce & de mi de longueur, & une fois moins de hauteur ; leur largeur eft de moitié moindre ; leur couleur foufre de grandes variétés ; il y en a de blanchâtres , de grifes, de brunes, & même de bleuâtres. Les brunes font or- dinairement tigrées deblanc. Les blanches ont quelque: fois des taches rouges, répandues çà & là fans ordre; mais il eft plus ordinaire de leur voir fept larges ban- des, d’un gris cendré, qui s'étendent comme autänt de rayons du fommet aux bords de la coquille, où elles ont plus de largeur qu’à leur origine. Le manteau de l'animal n’eft point frangé, mais feu- lement bordé d’un rang de trente petits tubercules, qui ont l'apparence d’autant de points blancs. La même uni- formité regne encore dans fon pied , qui aun pareil nombre de points élevés fur fon limbe ; du refte, J’animal refflemble en tout à celui du dafan. La couleur de tout fon corps eft d'un blanc pâle. M. Adanfon, qui a trouvé ce TUE en mai à île de Gorée, rapporte qu'il eft aflez rare. Bonannr, Ricr. pag. 98. clafl. 1. n. 6. Patellz reticulata , quafi retis foramina oflendens conflanti pro- portione à circumferentié ad centrum diminuta , luteo colore, aut cinereo. LrsTer, Hift. conchyl. tab. 527. fig. 1. Patella cancellata; jamaïcenfs. mA WE 73 Ejufdem, tab. $27. fig. 2. Patella cancellata, dense admodum ftriata ; barbadenfis. Krrkrr , Muf. pag. 435.n. 6. Patella reticulata, auafi retis foramina oftendens , &c. ficut BON ANNT. Prriver, Gazoph. vol. 2. cat $80. tab. 80. fig. 11. Patella barbadenfis cancellata. _ Laxcrus, meth. pag. 3. Patella firiata, vertice mucronato perforato. M. d'ARGENVILLE, pag. 240.pl. 6. fig. J. Lépas à ftries partant de fon œil , traverfées par d’autres ftries , ce qui forme un réfeau; fa couleur eft com- mune , & fon œil troué. Kzerx , Tent. pag. 116. fpec. 2. n. 1. Patelle integra , reticulata feu clathrata , lutea vel cinerea. Ejufdem , Lrsrerr : tab. 8. fig. 3. Patella integra, reticulata [eu clathrata ; clathri denfioris eadem cum præcedenti. GLAND DE MER. Clans marina , feu balanus marinus , eff concha multivalyis eâdem teftà in futuris adharens , vafculiformis , aliquandd cylindracea , & aliquando conum obtufum efformans : bafi Jemper com- planatä , in parte fuperiore aperta & profundè exca- vata ; angulatim coffata ; ffriata, rugofa ; & fepe cum alits balanis fimul conglomerata : coloribus violaceis vel diverfimode purpurafcentibus depiëta. Le gland de mer eft appellé en grec £arav ; en langue hollandoife, ekelen , puiften, & communément pokken : quel- ques-uns le nomment le pou de baleine, pediculus ceti. Cette coquille finguliere de la claffe des multi- valves compofe un genre par le nombre & les va- rictés de fes efpeces, & doit fa dénomination à la reflemblance qu’elle paroît avoir avec le gland de chêne. Les caraéteres génériques & fpécifiques des glands de mer font, d’avoir la figure d’un gland ou d’une efpece de calice arrondi, avec une extrêmité ouverte, qui forme une ouverture profonde, plus ou large ou rétrécie à fon orifice, & une autre extrémité fermée ou une +4 G XYZ A bafe applatie, d’où naïflent dans [a cirgonférence fix pieces, appellées pétales, angulaires vers le haut & faillantes , fermées par autant de pieces concaves de la même figure ou intermédiaires dans les intervalles des angles aigus, lefquelles forment dans leur affem- blage , un cylindre, ou un cône tronqué dans les ef- peces dont l’orifice de l'ouverture foufre un rétrécifle- ment, Îl paroît en général que ces douze pétales angu- aires, alternativement convexes & concaves, font plu- tôt liés les uns aux autres, par le mêrne teft que la co- quille , qu'ils ne le font par des ligamens , ou par des cartilages. Les glands de mer font compofés, d’ail- leurs, d'un fecond corps de coquille d’une figure qua- drangulaire en bas, & pyramidale en haut, qui occupe le fond de l’intérieur du teftacée. Cette fcconde por- tion interne du gland de mer abandonne aiféinent la coquille extérieure avec l'animal : elle eft compofée de quatre pieces triangulaires qui s’'écartent les unes des autres, par leurs pointes à volonté, pour faire place à une efpece de panache aflez femblable à l’ani- mal du pouce-pied. Les glands de mer font rarement folitaires ; on les trouve aflez fouvent groupés plufeurs enfemble , ou comme collés les uns contre les autres, & s'attacher de cette maniere fur tous les corps marins qu'ils ren- contrent indifféremment, comme fur les teftacées & les cruftacées, même fur des poiflons de la plus grande efpece ou cétacées, fur des litophytes & diverfes pro- duétions marines ; les glands de mer s’attachent aufñ contre les rochers & les bois des vaifleaux qui féjour- nent longtemips dans l’eau de la mer. La couleur en cénéral des glands de mer eft pur- purine, violette & amaranthe de diverfes nuances mé- lées de blanc. Le nombre & la figure de leurs pétales, & la différence qui fe rencontre dans leurs configura- tions, ont fait donner à ces conques multivalves, plu- fieurs noms ; favoir , le gland de mer turban , la tu- lipe, la clochette, les glands de mer ftriés, ceux qui G L A font épineux & à côtes de melon. On trouve ne 4 palement les glands de mer fur les côtes d'Efpagne, de Bretagne , de Normandie, dans la mer Atlantique & ailleurs. RonpezeT , de Teftaceis, /6. 1. pag. 29. dit que le gland de mer, en latin balanus, tire fon nom de fa refflemblance avec le gland de chêne, que ce natura- lifte diftingue d'avec les pouces-pieds. Ces coquillages femblables à des glands de chêne , dit Rondelet, s'en- gendrent dans les rochers, dans les fentes des vaif- feaux qui féjournent longtemps dans le même lieu. Ce naturalifte avoue en avoir vu fur des vieilles mou- les, ou mortes, qui en étoient toutes chargées, & y avoient pris idee , ainfi que dans les bois pourris des vieux vaiffeaux, où on les trouve en grand nombre. Ces glands , qui font ftriés, ont une ouverture , d’où fort une efpece d’aigrette. Ils croiffent plufieurs en- si femble, Le dedans contient peu de chair, dont les ha- bitans font peu de cas, & qu'ils ne mangent point, à la vérité. Glandes dicla, à frmilitudine fruéfum quercés , fiveex auélore ÂATHENAO, balanus marinus à fimiliru- dine glandis querne , nominatus eff. Glandes alias rro- pono ,ait RonDnezerTius, que glandibus fruétibus fimi- liores funt. Nafcuntur in faxis & in rimis navium, qua diutiis immote uno loco manferint ; adnafcuntur ectam mytulis : vidi equidem , addit auétor , mytulos vetuf- tos & mortuos totos iftis glandibus opertos , & naves pro vetuftate putres , quibus frequentiffima adnata fue- rant. Ha glandes ftriate funt , foramen habenr à guo velutz frondem emittunt , multe fimul nafcurtur : antès parum carnis continent. Noffri prorsès negligunt , ac ne depuftant quidem. Guazrrerr dit que le gland de mer eftune coquille faite en calice ,compofée de plufeurs pieces réunies par le moyen d’une future écailleufe , ouverte en-deflus & avec une bafe fermée, formant une ou deux chambres. Balanus eff tefla marina polytoma , vafculofa , cujus portiones teffacee per Juturam fquemmofam conneitun- 76 6e E.. A tur, ore fuperits patente, bal; clausä : unum vel duos thalamos efformans. M. d'ARGENvILLE qui a rangé les glands de mer dans la troifieme famille des multivalves , ou des co:- quilles de la troifieme claffe, dit que c’eft un genre de coquille qui a la forme d’un gland, ayant douze lames, la bouche évafée , quelquefois retrécie. Balanus eft soncha multivalvis, glandiformis , duodecim larminas continens , ore ampliore , anguftiore. Cet auteur en dif- tingue deux efpeces; favoir , 1°. le gland de mer de la grande efpece à grande bouche , balanus ore ampliore, major, latus; le turban, diadema Turcarum;le gland fait en calice, calici formis ; celui à ftries en forme de tulipe, balanus tulipa-formis, ffriatus ; en forme deciochette, tintinnabuliformis ; tirant fur la pourpre, purpuraf- cens ; de couleur gris-cendrée, cinereus. 2°. Le gland de la petite efpece, rayé, dont la bouche eft petite , balanus ore anguffiore , ffriatus, parvus , feu minor 3 le gland à petite bouche, à côtes de melon de couleur rougeûtre , anguffiore aperturä, inftar incifionum pe- ponum , colore rubro infignitus ; celui qui eft étroit & tirant fur le pourpre, anguflus & purpurafcens : le gland ne de fix pieces, rayées au fommet, le refte fendu en deux, & la rondeur fi peu marquée qu'il paroît quarré, balanus è fenis laminis compofitus in vertice ffriatis , alterä teflé bifidä , rhomboïde occulto, feu figurâ quadratä ; le gland étroit & court, bala- nus anguffus & fulvus. On confond aifément, dit M. d'Argenville, le gland de mer avec la conque anatifère & le pouce- pied, dont il differe en ce qw'il eft formé par un fimple calice arrondi, plus ou moins grand, & dont l’orifice eft plus ou moins ouvert. Rarement les glands de mer font feuls : collés les uns contre les autres par la même glu qui forme leur coquille, ils compofent des grou- pes aflez nombreux. À les examiner feuts, outre la grande quantité de lames, ou de côtes dont ils font compofés en-dehors, il y a quatre pieces triangulaires, Gr ER qui forment la feconde coquille , & fe découvrent dans le fond de la grande, fufpendues dans le milieu : elles portent un caraétere décitif pour les mettre au nombre des mulrivalves. Ce Conchyliologifte ajoute que les glands de la grande efpece, qu'on voit attachés fur les vaifleaux , font plus évafés dans leur forme & dans leur calice ; les autres de la petite efpece, dont l’ou- verture & la figure font plus rondes, reflemblent à de vrais glands de mer. On voit des buccins , des huitres & des moules qui font couvertes de plus de ein- quante glands de mer extrémement petits. Le même auteur dans le fupplément qui concerne la zoomorphofe, pap. 65. pl. 7. fait mention de lani- mal qui réfide dans le gland de mer de la pl. 26. lert. B. La premiere coquille extérieure confifte en fix lames pointues, liées fur un fond , de maniere à ne pouvoir fe féparer; & le tout fe termine à une ouverture irrécu- liere fort large. La feconde coquille intérieure du gland ne comprend que quatre lames triangulaires ou battans , formant une pyramide fufpendue par des fila- mens vers le milieu de la premiere coquille, & fe réuniffent à la bouche de l’animal, qui fort de fon trou pour prendre des alimens , fe rapprocher & fe fermer. Ces battans forment une croix, du centre de laquelle il fort un panache de plumes femblable à celui des pouces-pieds & des conques anatifères. On pré- fume que ce panache eft l'embryon même de Panimal ; c'eft par le moyen de ces quatre battans qu'il ferme fon ouverture & l’ouvre dans le befoin. On remar- quera que ces quatre pieces font ftriées dans leur tra- vers vers la bafe affez profondément, & que les endroits où elles fe joignent {ont dentelés, & vont fe terminer vers le centre. Au haut de la coquille eft une pointe effilée & crochue, c’eftàdire, que deux de ces quatre pieces font tellement recourbées fur elles - mêfnes, qu'elles prennent la fgure du bec d’un oifeau; tandis que les deux autres , n.o:ns allongées & plus droites, “vont fe cacher fous le couvert des deux premieres. Ces efpeces de coquillages font deux battans ferrés lun contre l’autre, avec les bords édentés, pour fe joindre mieux à des efpeces de charnieres en-dedans, avec deux crocs faillans par en-bas. Ces battans par- dehors font raboteux, & coupés de ftries qui répon- ent à la dentelure des côtés. = La ftruéture de ces animaux eft admirable : ils ont douze piés, ou bras ,longs & crochus, garnis de poils, qu'ils levent, avec huit autres plus petits, & qui font inférieurs. Leurs corps, qui reflemble à celui de la conque anatifère, eit cartilagineux, avec une ‘chair glaireufe, & adhérente aux quatre lames qui le cou- vient; on ÿ apperçoit un ovaire, quand le coquillage quitte le corps auquel il eft attaché. Sa bafe prend imparfaitement l'empreinte de ce même corps. Cet animal teftacée eft compofe de plufieurs filamens qui fe joignent à un mucilage , où fe trouvent fa bouche & les parties de la génération. Les barbes ou filamens tombent ordinairement quand le poiffon eft mort, M. Daviza, dansfon Catalovue fyft. pag. 401. a formé la quatrieme famille des multivalves avec les glands de mer. Ces coquillages, dit ce Conchyliolo- gifte, dont le caraftere diftinétif eft de s'attacher par groupes nombtfeux aux cailloux , aux autres coquilla- ges, & généralement à tous les corps qui fe préfen- teat , font compofés de deux portions , l’une exté- rieure de forme cylindroïde , ou conoïde ; & l’autre térieure de forme pyramidale quadrangulaire. La premiere de ces portions reflemble à un calice formé de douze pétales triangulaires oblongs , liés inti- mèment les uns aux autres , dont fix plus épais ont leurs pointes vers le haut, & fix plus minces ont les leurs renverfées. La feconde eft compcfée de quatre valves triangulaires à couliffe que l'animal a la Pate d'écarter les unes des autres par leurs pointes, pour en faire fortir un panache , au moyen duquel il fe procure fa noutriture. Cette famille ne fournit qu'un feul genre , dont les efpeccs fon: le sland- de mer CAUSE: À rs turban ; le gland de mer tulipe ; lefpece qui eft rayée ; le gland épineux ; le gland de mer pou de baleine ; la clocherte , & le gland de mer à côtes de melon. | GLAND DE MER A COTES DE MELON. Balanus , vel concha multivalyis , duodecim teftis anpu- lofis alternatim concavis & convexis & peponis inci- fionum inffar ordinatis diffinéta ; colore violaceo & fubalbido nebulata. C’eft une efpece, dont les pétales en relief font non-feulement fort épais , mais for- ment encore des efpeces de côtes longitudinales fé: parées les unes des autres par autant de coupures, & diftribuées à peu près comme fur les melons. Toute la furface extérieure de cette coquille multivalve eft nuée de violet fur un fond blanc. GLAND DE MER ÉPINEUX. Palanus fpinis exafperatus. Celui-ci, qui eft moins connu que les au- tres multivalves de ce genre, n’en diffère que par les épines , dont les pétales épais font chargés : celui- ci, qui eft dans le Catalogue de M. Davila, pag. 140. art. 919. eft adhérent à une valve de conque ana- tifére. | GLAND DE MER RAYÉ ET STRIÉ. Balanus cum alüs plurimis 6alanis fimul conglomeratus , ffriis in longum duëtis friatus ; ex colore violaceo vel al- bido depiétus. Cette efpece eft ordinairement groupé avec d’autres en grand nombre, & {é rencontre aflez fouvent fur des buccins, des lépas & d’autres coquilla- es. Sa forme eft ovoïde , avec une ouverture plus étroite que celle des autres glands de mer. La furfa- ce extérieure cft à ftries longitudinales inégales, & chargée de rides qui rendent les contours de lori- fice comme déchiquetés. Ces fortes de multivalves font tantôt blanches, & tantôt nuées lécérement de violet. M, d'ARGENVILLE, pag, 322. pl: 126. lett. C. Ces glands font de ja petite efpece, & fe trouventen plus grande compagnie que les auires : les barbes, qui 80 G & € en fortent ordinairement tombent, quand le poiflon eft mort. | GLAND DE MER TULIPE. Voyez Tuzrpe. GLAND DE MER TURBAN. Voyez TurBAN. GLYCYMÉRIDE ou CAME GLYCYMÉRIDE. Chama glycymeris. Nom que les anciens donnoient à des coquilliages bivalves du genre de cames, foit pour les diftinguer des autres efpeces, qu'ils appelloient pélorides, chamæ pelorides , parce que les cames gly- cymérides font plus grandes , fuivant Pline, foit que ces dernieres doivent leur étymologie, felon plufeurs, à la bonté & à la douce amertume de leur chair ; mais en ce cas, Quintilien n’approuve point que le mot glycyméride dérive du grec & du latin. Macrobe rap- porte qu’on en fervoit fur les tables de Lentulus dans Les feftins qu’il donnoit aux prêtres du dieu Mars. On appelle ces A AE a glycymérides, à caufe, dit Rondelet, du goût fuave de leur chair, qni eft moins falée que celle des autres cames. Les glycymérides, ajoute l’auteur, font donc plus grandes que les pélo- rides, & ont leurs coquilles plus longues que celles des moules de riviere , ou d’eau douce : mais elles font plus dures & plus épaifles, ridées fans être rudes. Les cames glycymérides reflemblent aux pélorides quant à leur couleur, tirant fur le fauve, ainfi que par la bonté & la fuavité de leur chair. Rondelet penfe aufli que ce font les mêmes cames qu'Athenée appelle les grandes pélorides.Chama glycymerides , inquit PLINIUS ,que Junt majores quam pelorides. MACROBIUS in cœnä adjiciali Lentuli flaminis appofitas fuiffe dixit. Sun autem glycymerides difla à dulcedine ut opinor, aët RonNDELFTIUS, quod fapore fint dulci , minäfque falfo quam relique. Sunt qui glycymerides vocent quafi ex dulci amaras. Quod fi ita fit , compofitum nomen ex graco & latino fuerit, quam compofitionem improbat Quintilianus. Glycymerides igitur chama funt majores qguam pelorides tefté oblongä mytulorum fluviatilium tefta modo , fed duriore & fpifiore , rugosé , non | tamen G O L gx tamen ob id afperä, ex albo rufefcente, carne & fucci bonitate peloridi fimiles. Eafdem effe puto cum üs quas pelorides majores ÂTHEN ÆUS Vocat. GLYCYMÉRIDE DES INDES. Chama levis, glycymeris indica. Rumphius nomme ainfi une efpece de came qui approche de la glycyméride des anciens, & que l’on appelle auffi en Hollande, felon ce Con- chyliologifte, la came 2 jouer du Japon. Voyez Came A JOUER. | | GLOBOSÉES , ou COQUILLES SPHÉRI- QUES. Concha globofz. On nomme ainfi un genre de coquilles univalves à caufe de leur figure plus ou moins arrondie comme une fphere , & auxquelles les Con- chyliologiftes ont donné le nom de tonnes, ou de conques fphériques. Voyez Tonnes. GDLAR. Nom donné par M. Adanfon à une co quille bivalve du genre du /olen , qui fe trouve dans les fables de l'embouchure du Niger. Sa coquille n’a que deux pouces & un quart de longueur, & une fois & demi moins de largeur : elle eft marquée intérieu- rement de quinze fillons longitudinaux tirés oblique- ment. Sa couleur eft par-tout d’un beau rouge, fur lequel on voit quelquefois deux ou quatre petites bandes blanchâtres qui, partant du fommet, en parcourent obliquement la longueur. Ronpezet, Teft. lib. 1. pag. 14. cap. 13. Chama nigra. BonANNr, Ricr. pag. 108. & 109. claff. 2. n. 77. Concha à Rondelerio longa diéfa ; valde pulchra vifu , colore albo circa cardinem diflinélo fafciis rofeis , qui- bus binæ note candidæ radiorum inftar ab eodem car- dine extenfæ fuperits ponuntur ruge , quibus in gyrum crifpatur : aliæ minutiores ita tranfverse fe dif- cedunt, ut dupliciter corticofa videatur. Lister , Conchyl. tab. 416. fig. 265. Chama nicra Rondeletii que charna angufta , fubrubra , oblique ffria- ta, duobus radiis medio dorfo infignita , è mari me= æiterraneo. ab à ZE E 82 G O N Roumpmius, Muf. pag. 147. art. 4. tab. 45. fig. E. Tellina ARE Guazrrertr, tab. 91.litt. C. Concha foleniformis , rugofa , lineis hinc indè decuffatis fipnata , fubrofea , duobus candidis radiis in medio diffinéfa. Kzrreix, Tent. pag. 164.fpec. 1. Comcha longa bi- foris , que tellina violacea Ru mPHr1; teftà tenuiffimä , quinque pollices longä , unum lat& , vagine inftar; 1r utroque extremo patula, violacea , virgis albis ; in arenä perpendicularirer harens. Ejufdem, p. 167. fpec. 7. Concha longa uniforis , qua cherma nigra RONDELETII,EX mari mediterraneo , Jeu chama angufta fubrubra , EME ftriata , duobus radiis medio dorfo infignita; Listerr. GONDOLE. Cymbium. Nom que lon donne en général à plufieurs CORLRRES univalves qui pourroient former un genre par la variété de leurs efpeces dans la famille des conques fphériques ou des tonnes. Le carac- tere fpécifique des gondoles eft d’avoir le plus {ou- vent une forme arrondie, ovoide, ou allongée, & M tue cylindrique ; mieu üne lévre fi évafée & i longue qu'elle occafionne une ouverture très fpa- cieute. La columelle parallele à la lévre eft garnie de trois ou quatre rides obliques très articulées , &z. découverte dans les trois quarts de fon étendue par le petit nombre des circonvolutions de la coquille qui tournent fur elle. Les coquilles faites en gondoles va- rient principalement dans leurs volutes ; les unes en font quelquefois dépourvues comme les efpeces appel- lées noix de mer, la bulle d’eau , oublie ou le papier roulé , & la piftache. Les autres, dont la volute eft ter- me par un bouton en forme & mammelon , & qui forme quelquefois feul toute la clavicule, s appellent ondoles mammillaires. On donne aufli le nom de gondole fpécialement à une certaine tonne qui eft une variété de celle que l’on nomme la couronne d’ Éthiopie. GONDOLE proprement dite, où MELON, ou felon ee , CUL DE MULET. Cymbium ma- G O N 8 gnum fpecificè dicfum , ventrofum , rotundum , Prn ovatä & fpherica ; claviculé peculiari finuosé & abf- Que fpiris externis diflinttum. E x flavo rufefcente extàs undique depiétum ; aliquandd pluribus maculis fafcis partim &@ in medio fafciatum, intus ex curneo colore fla- vefcente lucide fplendens ; aperturä valve fpatiosä , co- lumellä rugosä , & labro fimplici arcuatim expanfo in- figne ; pepo vel muli reroum etiam appellatum. Cette conque en gondole eft de la grande efpece, d'une très belle forme ovoïde, & en partie fphérique ou ar- rondie dans fes proportions. Sa clavicule ne forme qu'une finuofité où un repli un peu contourné , qui tient lieu de fpire ou de volute dont cette coquille eft dépourvue quant à l'extérieur. Ce fommet fingulier eft occalionné par le prolongement & le recouvrement de la lévre fur la clavicule intérieure , dont elle s'em- pare entiéremènt, Cette lévre eft très étendue, & pro- cure à cette gondole une ouverture prodigieufe en formant l'arc fur-tout dans fon milieu. Sa columelle eft garnie de trois grandes rides obliques , & ne forme dans fa terminaifon, qu'une fimple échancrure pour canal. Toute la furface extérieure, qui montre quelques rides longitudinales, éft d’ailleurs unie, & d’une couleur jaune-roux ou ventre de biche; la furface inférieure eft luifante, nuée de la mêine couleur, ou jaune clair mêlée de couleur chair. Cetre coquille eft quelquefois ornée dans fon milieu vérs la columellé extérieure d'une portion de fafcie formée de grandes taches quar- rées brunes qui atteint rarement [e dos de cette gon- dole. Sa longueur peut avoir jufqu’à huit pouces, fur. près de fix de largeur. Elle provient des mers des In- des orientales. La grande gondole a des vari£iés dans fon efpece ; ce font celles qui font appellées tafle de Neptune , & gondole mamillaire. GONDOLE BLANCHE PAPYRACÉE, ou BULLE D'ÉAU. Voyez BULLE D'EAU. GONDOLE DU SÉNÉGAL. M. Adanfon donne le nom de-gondole, en latin cymbcum,au je genre ei 84 G O N des coquillages univalves. Si on examine le coquillage qu'on appelle gondole, dit l’auteur, on ne fera aucune dificulté de lui donner la premiere place, & de le faire marcher à la tête des univalves, à caufe de [a fimplicité de fa ftruéture. M. Adanfon n’en a connu que deux ef- peces fur la côte du Sénégal, auxquelles il a donné les noms de formet & de goflon. Voyez ces mots. GONDOLE MAMILLAIRE. Cymbium mamillare. On donne le nom de gondole mamillaire à plufieurs efpeces de conques fphériques ou tonnes, qui fe diftin- . guent des autres gondoles par un mammelon ,.ou un bouton plus ou moins gros & faillant qui compofe la vo- lute ou termine la clavicule. Ce mammelon eft fimple ou dénué de fpires dans certaines efpeces , comme dans la conque appellée le prépuce; ou peu faillant & pref- qu'imperceptible, comme dans les taffes de Neptune ; tandis qu'il eft voluté dans d’autres gondoles, ou forme le centre de la volute fans être’lui-même voluté. C’eft pourquoi on peut confidérer trois efpeces de gondoles mamumillaires avec leurs variétés ; favoir , les couron- nes d’Éthiopie dont Les fpires fe perpétuent fur le mam- melon , les fauffes couronnes d'Éthiopie à fpires pro- fondes, dont le mammelon eft dénué de fpires, parmi lefquelles on compte la cuiller de Neptune, la galeufe & les prépuces , qui ne portent qu'un bouton ou mam- melon fans être environné d’aucunes fpires. GONDOLE MAMILLAIRE À MAMMELON VOLUTÉ , ou FAUSSE COURONNE D'É- THIOPIE FASCIÉE. Cymbium mamillare, oblon- gum ,rocundum, Cum umbone volutato ;ex colore flavido pallidè rufefcente nebulatum , & maculis cafhaneis in tri- bus ordinibus per feriem difpolitis fafciatum; pfeudo-co- rone athiopice faftiata nomine donatum. Cette conque fphérique diffère de la couronne d'Éthiopie, principale- ment par fa clavicule qui ne porte d’autres fpires que celles qui font prononcées fur le mammelon. Sa forme eft arrondie, allongée , avec une lévre très éten- due, & dont le prolongement fe replie en partie fur G'Œ.N 856 Le fommet du mammelon dans certaines efpeces comme {ur la grande gondole appellée le melon. Sa furface ex- térieure eft garnie légérement de quelques rides lon- gitudinales , de couleur jaune-roux, pâle ou ventre de biche, avec trois rangées de grandes taches brunes ou marron , à peu près quarrées. L'ouverture, qui eft {pa- cieufe , préfente une furface intérieure unie, luifante, nuée de couleur de chair, & d’un jaune d'ivoire. Tout le canal ne confifte que dans une échancrure, ainfi que dans le pe nombre des gondoles. Sa longueur peut avoir jufqu'à quatre pouces fur près de deux pouces & demi de largeur. GONDOLE MAMILLAIRE A MAMMELON NON VOLUTE , ET A SPIRALE PROFONDE. Cymbium mamillare , tribus fpiris profundo & lato fulco diduétis , & umbone fimplici clayiculatum ; colore flavido pallidè depittum ; apertur& maxime fpatiosä , labro extenfo & columellä rugosä diffinétum. Cette gondole eft d’une forme irréguliere, large & allongée, avec une volute compofée de trois fpires féparées par un fillon profond , terminée par un mammelon faillant , fimple ou dépourvu de ligne fpirale. Toute la furface extérieure de cette conque eft garnie de rides longitudinales plus ou moins articulées, & d’une cou- leur jaune-roux , pâle ou fauve-clair. L'ouverture , qui eft extrêmement grande en longueur & en largeur , eft bordée d’une lévre évafée & d’une columelle ridée , formant au-dehors une efpece de bourrelet oblique en maniere de bavure de la coquille. Cette gondole, qui eft une efpece de faufle couronne d'Éthiopie , forme une variété approchante de celle des prépuces. Elle peut avoir jufqu'à quatre pouces de longueur fur un pouce moins de largeur. On diftingue une variété de cette gondole , qui eft marbrée. GONDOLE MAMILLAIRE MARBRÉE A MAMMELON NON VOLUTÉ,ET A SPIRALE PROFONDE. Cymbium mamillare ; +. fpiris à u] 86 CON fulco profunde excavato diduëtis & umbone fimplici f- nitum x diverfis maculis fufcis & caffaneis , plerifque angulofis in fundo fuivido & fubalbido variegarum. Cette efpece diffère de l’efpece qui n’eft point marbrée par fa furface extérieure , qui eft ornée-de marbrures & de diverfes tâches de couleur fauve & marron, dont Ja plüpart forment des zigzags ou des efpeces de.che- vrons fur un fond fauve-clair mêlé de couleur blan- châtre. Cette gondole , qui ne parvient point ordinaire- ment à un fi grand volume que celle qui eît deftituée de marbrures, lui reflemble d’ailleurs dans toutes fes parties. Cette conque fe trouve dans les mers des In- des , dans les îles Philippines au-delà du Gange. M. d'ArcEnNvILzLzE, Append. pl. 1. letr. H. pag. 390. Cette tonne n’eft finguliere que par fes marbru- res, qui font des taches de couleur fauve, placées en zigzags fur toute l'étendue de la robe , dont le fond eft blanchâtre. Sa tête , qui rentre en elle-même, forme un bouton tout uni & plat. La partie de fa bouche, qui eit très évafée, préfente une efpece d’aile, & fa colu- melle eft toute dentelée. M. Adanfon a donné les noms d’yet & de philin aux coquilles univalves qui font des variétés de l’efpece des gondoles mamillaires. Les defcriptions parfaite- ment circonftanciées , que cet auteur fait de la co- quille & de l’animal , donnent une idée de celui qui habite ces fortes de coquilles. Voyez YET & PHizin. GONGOLE. Nom que l’on donne à Rome, fui- vant Rondelet , à des pétoncles fort communs dans le golfe d'Aquitaine, & qui font plus grands que ceux que l'on trouve principalement dans la mer Méditer- ranée qui font toujours petits. Les efpeces , connues fur les côtes de Normandie, s'appellent hannons. On les nomme gongole à Rome , dit Rondelet, comme ui diroit petites conques , concäule ; Roma gonpole. quai conchule : funt enim femper parvi, prafertim in mari mediterraneo , in aqguitanico littore ; majores. Voyez PETONCLE. LI G CO TR 87 : GOP. Nom donné par M. Adanfon à un coquillage operculé , qui eft la derniere efpece du genre du fabot, Celle-ci, qui fe trouve aux environsducap-verd ainfi que je kachin , lui reffemble aflez par la coupe prefqu’hori- zontale de la bafe de fa coquille. Elle à pres d’un pouce de longueur. Ses fpires font exaétement plates, & cou- ronnées, dans leur partie fupérieure , d'un rang de poin- tes affez fortes qui la rendent épineufe comme la mo- Jette d'un éperon. Elles font encore entourées de trois ou quatre rangs de petits tubercules traverfés par des rides peu fenfbles. Le fommet de fa couleur eft cendré, ou blanc fale, avec une grande tache rougeâtre autour de la lévre gauche , dans l’endroit ou devroit fe trouver lombilic. Lister, Hift. conchyl. tab. 646. fig, 39. Trochus parvus , bafinodosä , reliquum muricatus ; barbadenfis. KLEIN , tent. pag. 24. fpec. 2. n. 1. Trochus af- er; muricatus , nodofus in bafi , ceterum muricatus, GORDET. M. Adanfon nomme ainfi une coquille bivalve du genre de la came; elle refflemble af à celle du dofin par fa légéreté, fa blancheur & fon beau poli; mais elle n’a guere plus d’un pouce de largeur. On compte fur fa furface plus de cent trente cannelures xtrêmement fines ; & fon fommet, qui eft placé beau- coup au-deflous de fon milieu, s’avance obliquement en pointe ; caractere que nous n'avons point obfervé dans toutes les autres efpeces de ce genre qui la prèce- dent : d’ailleurs la cavité en forme de cœur eft plus pro- fonde , & ridée. Cette coquille, que l’auteur a trouvée autour de File de Gorée & du cap Manuel , porte trois dents à la charniere dans chaque battant. Lister, Conchyl. tab. 273. fig. 109. Peétunculus ex toto albidus, pauld planior; jamaïcenfis.\ Ejufdem, tab. 274. fig. 110. Pe&unculus profundior, ad alterum humerum finu longiufculo, jamaïcenhs. GORÉE. Plufeurs donnent le nom de gorée à des coquilles univalves du genre des porcelaines, qui tirent fur la petite efpece , parce qu’elles RE des mers 1V 88 G OS de l’île de Gorée fur la côte d'Afrique ; c'eft l'efpece que Rumphius nomme la petite tête de ferpent. Voyez (TETE DE SERPENT. | | GOSSON. Coquillage univalve, que M. Adanfon a rangé dans le genre de la gondole. Sa coquille a la forme ovoide, arrondie aux extrémités, & de dix li- gnes de longueur fur une largeur une fois moindre. Elle eft médiocrement épaifle, & compofée de quel- Si tours de fpirale qui vont de droite à gauche, & ont on ne peut diftinguer le nombre; parce que le fommet, au lieu de fortir dehors , rentre au-dedans pour former un petit ombilic , à l'endroit qu'il devroit occu- per. L'ouverture, qui fe trouve placée à droite des fpi- res, eftuneellipfe fort irréguliere , plus large en haut wen-bas, retrécie dans fon milieu, & d’une longueur égale à celle de la coquille. Sa lévre droite eft épaifle & tranchante fur les bords ; la lévre gauche fe replie comme une lame affez mince fur la convexité de la pre- miere fpirale. Sa couleur eft grife ou cendrée , & quel- quefois fauve ou rougeître , ordinairement marquée de etites on des, & fouventtraverfée par deux bandes plus res, * Le corps de l’animal eft beaucoup moins allongé que dans le formet : il eft recouvert prefqu’en entier r la coquille. Son pied eft extrêmement épais, & fi renflé qu'il bouche, comme un gros mufcle , l'ouver- ture de la coquille, ne pouvant entrer dedans. Cette efpece eft plus commune que le formet;. on la voit pendant toute l’année dans les mêmes endroits. CozumnA, Aquat. pag. 67. & 69. Concha utroque | latere fe colligens. Boxaxxt, Ricr. pag. 112. claff. 3. n. 3. Cochlea fyracufaita , intès livida , extrà calthea. Lister, Conchyl. tab. 714. fig. 72. Concha utro- que latere fe colligens FAB11 Co1vmnÆ, umbilicata, ex fufco maculata, labro finuofo. 4 K IRKER, Maf. pag. 450. n. 3. Cochlea fyracufana, mtès livida, extra calthea. …- CG U 89 Prriver, Gazoph. cat. vol. 1. tab. so. fig. 13. & D. Veneroides barbadenfis minor , marmorata. Barrezrer , Icon. pag. 133. tab. 1322 fig. 37. Perfica minor. GUALTIERI ,tab. 12. litt. I. Nux marina lavis, umbilicata , ex albo & fufco lucide variegata. Kzr1n,Tent. pag. 82. fpec. 1.n. $. Bulla umbi- dico fimplici , profundo : ex fufco maculata : utroque la- tere [e colligens. GOUMIER. Nom que M. Adanfon donne à un coquillage operculé du genre du cérite. Cette efpece dite de celle qui porte le même nom, en ce que fa coquille eft un peu moins épaifle , longue d'environ deux pouces & demi, & une fois & demi moins large. Ses fpires font au nombre de quatorze moins renflées, avec des boffettes plus petites. Le bourrelet de la fe- conde fpire eft peu fenfible. L'ouverture ne s’étend pref- f / . que pas furle côté de la coquille. Elle eft un peu plus longue que large. Sa lévre droite eft peu épaifle , & la plaque de la gauche eft plus étendue & moins épaiñle. Lorfqu'on a dépouillé cette coquille d’une légere croute verte qui l'enveloppe pendant qu'elle eft dans Ja mer, elle paroît brune au dehors ou cendrée, mar- brée de bianc. Au dedans elle eft blanchâtre , tachée d’un violet obfcur fur la lévre droite. M. Adanfon a trouvé le goumier dans les endroits vafeux de l'ile de Ténérif & de celle de Fayal. ALDROVANDUS, pag. 353 & 354. fig. 3. Turbo tu- berofus & oblongus. BonAnni, pag. 123. clafl. 3. n. 82. Turbo innu- meris penè coloribus fimul miffis , in cute extern& piétus, afper , & luto fub quo flabulatur deformis : in parte in- ternà ut plurimum albus , circa oris aperturam viola= ceus & nitidus. L1sTrR , Conch. 1019. fig. 82. Buccinum recurvi- roffrum , claviculatum , ftriis muricatis circumdatum è mari mediterraneo. Ejufdem, tab. 1021. fig. 85. Buccinum recuryiroftrum. 90 GG: @UU Xrrker, Muf. pag. 454. n. 82. Turbo innumeris pené coloribus , &c. ut fuprä BONANNI. Lançcrus , Met. pag. 46. Turbo apertus, caralicu- latus | oblique incurvatus, (friatus & papillofus. Guaztrerr, tab. ÿ6. fig. L. Turbo apertus, cana- liculatus, reétirofirus , muricatus , papillofus , ex albido Jufeus , & maculis nigricantibus afperfus. Kzrerx, Tent. pag. 30. fpec, . n. 3. Tympano- tonos pelagius , loricatus , recurvirofter , turgidulus : labo oris femilunato crifpo. Ejufdem , num. 4. Ty:mpanotonos pelagius , un- datus; rugofo labio, rotundo , effufo ; ore longo, anpufto. Ejufdem, pag. 33. fpec. 1. num. 6: Oxyfirombus levis ; mulricolor , exaifè conicus | ore patulo canali- culato : labio plicato ; foris afper ; in maximis fpiris denticulatus , & luto , fub quo ffabulatur deformis ; entis albus, circa oris aperturam violaceus 6 nitidus. GOURGANDINE. Chama cordiformis , latere trun- cato , oolongo , convexo ; colore ex caftaneo purpuraf- certe diffinéta ; levis , mediocriter convexa, albida , & colore flavo leviter & tranfverfim virgata ; concha me- retricis,nomine donata. Coquille bivalve du genre des cames-cœurs ou cames tronquées de l’efpece appellée conque de Vénus fans pointes. Celle-ci eft unie, blan- che, ornée plus ou moins de quelques raies tranfver- fales, jaunâtres. La face latérale tronquée repréfente un cœur allongé , convexe dans le milieu , & nué de couleur violette & marron. Le côté oppofe repréfente en petit la même figure avec des couleurs moins fon- cées. La forme de cette came-cœur eft moyennement bombée. Sa furface intérieure eft blanche dans la con- cavité des battans , nués de violet léger vers leur cir- conférence, & rachetée de brun dans les parties laté- rales. La charniere eft compofée de quatre dents dans une valve ; & de trois dans l’autre , lefquelles fe logent dans leurs alvéoles correfpondans. Cette bivalve fingu- liere fe trouve dans les mers des Indes: elle peut avoir. ua pouce & demi de longueur fur deux pouces de lar- geUre & OT CE RumPHivs, tab. 43. litt. L Chama virpata. Guaztrertr, tab. 76. litt. C. Chama aquiletera, levis , candidiffiima , foflulä cordiformi fatis con- fpicua. ; M. d'ARGENVILLE , pl. 21. lett. F. Une came appellée conque de Venus, dont la robe eft unie & rayée à fond blanc. La forme de fa bouche & de fes lévres, d’un brun tirant fur le violet, la fait nommer ainfi. On l’appelle encore sourgandine, GOURGANDINE STRIÉE , où FAUSSE GOURGANDINE. Chama cordiformis , craffis ftriis tranfverfis ffriata ; latere truncato concavo ex colore pur- pureo obfturo & nigrefcente infignis. Cette efpece de ca- me-cœur porte tout au plus un pouce dans fon grand diamètre, Elle eft chargée de grolles ftries tranfverfales, arrondies, qui s'étendent jufque fur la partie latérale tronquée, repréfentant un cœur concave , violet-obfcur & noirâtre ou blanchître, & nué de fauve dans d’autres efpeces. Toutes fes ftries tranfverfales font interrom- pues par d’autres ftries longitudinales , quelquefois ra- res & peu prononcées, qui forment un certain réfeau. Ces fortes de bivalves font d’une forme très bombée, de couleur blanchâtre livide ou couleur d'os. Il y en a qui font tachées de fauve, & d’autres qui font ornées de petites taches violettes & cendrées. La furface inté- rieure des valves eft life , d’un beau blanc, de couleur violette, mêlée de brun vers les cotés tronqués, ainfi que les dents qui forment une chaïniere entierement femblable à celle de la véritable gourgandine : tout ie pourtour intérieur des battans eft dentelé. GuartTierr, tab. 83.litt. Î. Corcha cordiformis znaqguilatera , alterd parte ffriata , altera lavi , intus den- tata , fubalbida. GOUSOL. M. Adanfon appelle ainfi un coquillage operculé, du genre des pourpres à canal évafé. L’ani- mal du goufol reffemble parfaitement à celui du ta- fon. Sa coquille eft médiocrement épaifle, longue d’en- viron neuflignes ; elle furpañle une fois & un peu.da- 92 GC OÙ vantage fa fargeur : fes huit fpires font toutes appla: ties , peu diftinguées, lifles & unies, fans cannelures. Son ouverture eft deux fois plus longue que large , & fans canal fenfible à l'extrémité inférieure. Le canal fu- périeur eft plus court & plus évafé que celdi du tafon, & échancré de même. La lévre droite eft mince, tran- chante , fans dents; la gauche porte dans fa moitié fu- périeure une petite plaque luifante, garnie de cinq grofles dents qui tournent dans l’intérieur de la co- quille. Elle eft de couleur agathe-clair, & recouverte d’un périofte mince & fauve. On ne la trouve que rarement autour de l’île de Gorée. GOUTTE BLEUE. Rhombus , vel voluta cylin- dracea canalt truncato , leu olea maculis caruleis quafr guttata. Coquille univalve du genre des rouleaux à canal échrancré ou des olives. Toute fa furface exté- rieure eft marquetée de taches pourprées ondées de bleu fur un fond jaunâtre & agathe. La volute eft com- pofée de cinq fpires de vive arrête ,féparéesparun fillon, elle fe termine par un petit bouton qui forme le fom- met. La figure de cette olive eft renflée vers le milieu de la coquille. Sa columelle eft dentelée avec des rides obliques , extérieures , ainfi que les autres coquilles de ce genre ; la lévre , qui eft épaifle , fe termine par une forte échancrure. Sa furface intérieure eft jaune-fouci. RUMPHIUS, tab. 39. num. 6. Cylindrus otlavus. Ho!!. Blaauw drop ; la goutte bleue. GOUTTE DE SUIF, ou LIÉVRE A GOUT- TES DE SUIF. Voy. LIÉVRE À GOUTTES DE SUIF. GOUTTIERE , ou BUCCIN-CRAPAUD EN GOUTTIERE. Buccinum depreffum , canali brevi re- curvo difin&äum , ftriis tranfverfis granulatis & tube- rofis ffriatum; ex utroque Latere coffatum , & tubulis apertis in quinque vel fex fpiris fingulariter inftruétum ; fillicidium appellitum. C’eft une coquille univalve du genre des buccins à canal court & retrouffé de l’efpece comprimée, nommée crapaud, à caufe de fa figure ap- plaue, & qui approche aufl de celle qui eft connue G R A 93 fous la denomination de la culotte de Suiffe , quant à fon ouverture & à fes tubercules ronds, avec la diffé. rence néanmoins que ceux du buccin en gouttiere font garnis de ftries tranfverfales, granuleufes. La volute eft compofée de cinq ou fix fpires baroques, étagées, & comme anéanties dans les tubercules ; les bourre- lets latéraux en forme de côtes font munis dans cha- que fpire de deux tuyaux ouverts, élevés, qui ont fait appeller ce buccin la gouttiere. Toute fa furface ex- térieure eft marbrée de couleur marron, de brun- rouge & de blanc. L'ouverture repréfente une ellipfe inclinée , bordée d’une lévre très épaifle , faifant partie du bourrelet exterieur; mais dont le bord eft faillant, feftonné , incliné au dehors & garni en dedans de plu- fieurs paires de petites dents de couleur fauve fur un large liferé brun. La columelle extérieure, qui eft pa- rallele, eft chargée dans toute fon étendue de denti- cules ou de rides circulaires nuées des mêmes couleurs ue celles de la lévre. Cette lévre & cette columelle £ terminent par un canal très court, ouvert, retrouflé en forme de bec & obtus. Cette coquille, qui vient des Indes , porte ordinairement deux pouces de lon- gueur fur feize lignes de largeur. L'auteur en pofféde une monftrueufe dans toutes fes parties. Sa couleur eft fauve-clair & blanchâtre , mais dont les gros tuber- cules font tachés de rouge -brun & de brun pourpré ; la lévré à fix lignes d’épaiffeur. Ce buccin particulier a deux pouces dix lignes de longeur fur deux pouces de largeur. M. d'ARGENVILLE ,pl. 0. lett. R.pag. 2215. Voici un buccin des plus rares. Malgré fa fuperfcie raboteufe, on y voit différens ouvrages de réfeau; & fur les côtés s'élevent fix tuyaux fendus, dont un communique à fa bouche, qui reffemble à celle de Ja culotte de Suiffe. GRAIN D'AVOINE. Srrombus bucciniformis ; cerreftris , octo fpiris finitus ; granurn avenaceum dic- æus. C’eft un petit coquillage terreftre du genre des vis-buccins , de la groffeur & de l'étendue d’un grain 94 ES A d'avoine dont il porte le nom. Il eft compofe dans fa forme effilée de huit fpires obliques. Sa couleur eft fombre ou rembrunie , & fon ouverture eft elliptique. C'eft l’efpece qui eft mentionnée dans le traité des co- quilles de M. Geoffroi, pag. 53. Cochlea,- teftä fufcé, obfcurä , acuta fpiris oëto. Le grain d'avoine a deux Fignes de longueur. La couleur de cette coquille eft brune & nullement brillante. Elle décrit huit tours de fpirale. Son ouverture eft ovale , bordée d’une lévre blanche , avec fept dents ou replis de même couleur, quatre en haut & trois en bas. Cette coquille reflem- ble affez à celle du grain d’orge ; mais elle eft moins grande & un peu plus pointue. On la trouve dans la moufle & fous les pierres humides. M. d'ArRGENvILzLr , pl. 28. n. 16. pag. 339. Ce buccin s’appelle le grain d'avoine ; il n'a que cinq fpi- rales : l'ouverture , qui eft peu faillante, eit ovale; la pointe plus aiguë, & la couleur d’un gris fale. On le trouve dans de vieux murs couverts de moufle. GRAIN DE RIS. Rumphius appelle le grain de ris une coquille univalve du genre des buccins. Woyez Buccin À GRAIN DE RIS ET À LEVRE DECHIQUETÉE. GRAIN DE SEL. Porcellana f[alita. Nom que Rumphius donne à une porcelaine , autrement appellée la neigée. Voyez NEIGÉE. GRAIN D'ORGE. Srrombus bucciniformis par- vus, terreftris , [ex fpiris finitus : granum hordeaceurn appellatus. C'eft un petit coquillage terreftre , ainfi appellé à caufe de fa forme. On lui compte fix fhires moins élevées que celles du grain d'avoine. M. Geof- froi, pag. $2. Cochlea , tefta fulv&, obfcurä , acuta fpiris fex. Le grain d'orge a trois lignes de longueur. Sa couleur imite celle de la chataigne. Elle eft feule- ment un peu plus claire. Sa coquille eft terne & nulle- ment brillante ; elle décrit fix fpirales, & a une ou- verture ovale, bordée d’une lévre blanche. Commecette coquille eft à peu près de la groffeur & de la longueur d'un grain d'orge, on a tiré de fa refiemblance le nom GS Ra qu’elle porte. On la trouve fous les pierres humides & dans la moule. GRAND ARGUS. Voyez ARGUS. GRAND BARILLET. Voyez BARILLET. : GRANDE PELURE D'OIGNONS. Nom que plufieurs donnent à une coquille bivalve du genre des huitres plates, que l’on appelle aufh la felle polonoife ouangloife. Voyez SELLE POLONOISE. GRAND FUSEAU. On nomme ainfi plufeurs co- quiiles univalves du genre des buccins, pourvus d’un long canal : fçavoir, la quenouille, le fufeau à dents, & leurs variétés. Voyez ces cfpeces. GRENOUILLE. Nom que Rüumphius donne à une coquille univalve du genre des buccins, de l’efpece ap- pellée dragon , & que l’onnomme haufle-queué. Joyez ce mot. Plufieurs Conchyliologiftes appellent la grenouille un rocher ailé ou à lévre échancrée , qui eft plus con- nue fous la dénomination de tête de ferpent. Woyez TETE DE SERPENT MUREX. GRENUE , ou COQUILLE GRENUE. Terme de Conchyliologie , qui exprime les efpeces dont la fu- perficie eft chargée de petites éminences arrondies en maniere de grains qui la rendent comme chagrinée ou granuleufe ; comme il arrive aux coquilles appellées l'amiral grenu, & la came chagrinée cu grenue. GRIFFE DU DIABLE. Nom que Rumphius donne en langue hollandoife à une coquille univalve du genre des murex ou rochers ailés à pattes , autrement appel- lés laraignée mâle. Woyez ARAIGNE'E MALE DE LA GRANDE ESPECE. | GRIFFE DE DIABLESSE. Le Conchyliolosifte hollandois appelle ainfi une variété dans l’etpece des araignées femelles à cinq pattes, que l’on nomme auf l’araignée femelle pentada@tyle. Voyez ARAIGNE’E FE- MELLE PENTADACTYLE. GRIMACE. Buccinum breve , novem vel decem f[ri=' is convexis, gibbofis inagualious compofitum : fériss 96 G R I cancellatis & tuberofis ffriatum : dorfo in alto promi- nente, bafi complanatä , formé undique diftortä , pre- fertim in aperturä : columell& afper& in lamellis extror- sum expanfà & dentaté ; labro fpiffo , finuofo , in du- plici ordine dentato, & canali brevi recurvo & ficut ro- ffrato , infignitum : coloribus fufcis , fulvis, rufis, & albidis depitfum & fafciatum ; buccinum diffortum me- rito donatum. Coquille univalve du genre des buccins à canal court & retrouflé , ainfi appellée à caufe de fa forme barroque & de travers qui regne dans toutes fes parties. Elle eft compofée de neuf à dix fpires, dont les fix premieres font bombées, irrégulieres , & en forme de boffes , qui s’élevent & s’affaiflent de côté & d'autre, de maniere que la pläpart font rentrantes ou comme abforbées les unes dans les autres en partie; les trois ou quatre autres fpires font moins barroques & fe terminent par un fommet aigu. Toute la furface exté- rieure de ce buccin eft à ftries longitudinales & tranf- verfales plus ou moins diftantes les unes des autres, dont les rencontres angulaires font granuleufes ou tu- berculeufes. Les ftries longitudinales forment dans certaines efpeces comme autant de côtes onduleufes. Ce buccin, dont le dos eft fort élevé , & dont le côté de l'ouverture ou la bafe eft applatie , eft nué & fafcié de couleur brune, fauve , roufle & de blanc. L'ouverture, qui eft finguliere , d'une figure grimacée, eft en par- tie fermée par les diverfes apophyfes dont elle eft en- vironnée. Ce côté forme une furface recouverte d’une lame blanche, raboteufe, plate, granuleufe & tuber- culeufe , qui s'étendextrèmement en maniere de fraife, & dont les portions lamelleufes fe trouvent quelque- fois répétées & comme appliquées fur les flancs de la coquille, en gagnant même une partie des grandes fpi- res. Cette lame émane fur-tout de la columelle exté- rieure qui eft garnie de dents & de faillies fingulieres. La lévre eft très épaifle, finueufe, doublement dentée, & fe termine ; ainfi que le fût extérieur , par un canal sourt & fort retrouflé en maniere de bec. Ce buccin ramailé GRI é, ramaflé & comme réculier dans fes diformités, peur avoir jufqu’à deux pouces & demi de longueur fur deux de largeur. Il fe trouve dans les mers des grandes Indes, RumMPHIUS, tab. 37. litt. B. Purpura curviroffra , gibbofa, riéfu auriculato , ore utrinque denrato, ffriis raris , papillofis cancellata , albida , colore rufo ma- culata. M.d'ARGENVILLE , pl. 9. letr. H. pag. 214. Ce buccin fe nomme la grimace. Les lévres de fa bouche, extrémement repliées, font fi raboteufes , awelles la cachent en partie , & forment une vraie grimace : tout fon corps eft couvert de tubercules & d'inégalités très régulicres. CRIMACE BLANCHE. Buccinum, canali brevi , recurvo velutiroftrato diffinétum ; oëlo fpiris convexis, inegualibus 6 quafr gibbofis conftans ; ftriis cancellatim difpofitis & tuberofis ffriatum ; apertur& difforcé , colu- mellà in laminis valdè effusä, dentarä , labro [riffo finuofo & dentato infiruëum 3 toto colore albo candi- cans : buccinum diffortum album diëlum. Cette variété de l'efpece appellée fimplement la grimace, ou la grimace à fraifette , eft toute blanche. Sa coquille eft moins large, moins ramaflée & d'une forme plus al- longée , quoique très irréguliere en apparence dans fa configuration: elle eftcompofée de huit fpiresconvexes, barroques ou boflues , & fur lefquelles on remarque des efpeces de tubercules & des portions lamelleufes, fem- blables à celles dont la columelle extérieure eft ordi- nairement pourvue en maniere de fraife. Toute la fu perfcie de ce buccin eft à ftries longitudinales & tranf verfales difpofées en treillis dont toutes les rencontres font tuberculeufes. Le côté de l'ouverture eft moyen- nement applati avec une columelle & une lévre gat- nies des mêmes apophyfes que celles de la grimace ventrue, ornée de diverfes couleurs, lefquelles fe ter- minent également par un canal court fort retrouffé en maniere de bec. Ce bucciu a tout au plus près de deux pouces de long fur quinze lignes de large. Tome IL, 98 G KR 1 Guazrrert;, tab. 31. litt. D. Cochlea canaliculata extrorsüm Du Ge , vulgaris, gibbofa ,ore angufto , la- biofo; dentato, umbilicaro , ftréata ffriis papillrs minor bus agualibus ee & reticulatis , candida. GRIVE, ou NERITE-GRIVE. Chuhiee femilunaris, coluinellä exteriore granosé ; Jfirus craffis’, Es", rotundis ; & parvis, alternatim difpofitis friata : in fundo albo, maculis nigris regulariter fignata, & ficut Intense de- picta. Coquille univalve du genre des limaçons à a bou- che ceintrée ou demi-ronde. appellés nérites, de l’ef- pece dont le fût extérieur en maniere de gencive eft Chagri iné. Cette nérite eft appellée la grive, à caufe qué fes ftries arrondies , grandes & petitesalternatives, font marquetées par compartimens , de taches noires & blanches. La coquille de ce limaçon eft épaifle, prin- cipalement dans le bord de la lévre, qui fe trouve fef- tonnée par les terminaifons des firies. La columelle extérieure forme une gencive tranchante, garnie de deux petites quenottes blanches, & couverte dans le refte de petits mammelons. La nérite-grive a des variétés dans fon efpece , qui diffèrent entr'elles autant par l'inégalité de leurs canne- lures , plus ou moins chargées de rides, que par le rombrè des taches noires dont elles font ornées. Elles fe trouvent proches l’une l’autre avec une tache blan- che alternative de même largeur dans certaines efpe- ces, tandis qu'elles font parfemées d'une maniere rare dans d autres, & avec la difference que les taches font grisètres ou cendrées. Ces fortes de nérires diffèrent aufh par leurs différens volumes. Les plus g grandes & les mieux tachetées font les plus recherchées , & peu- vent avoir jufqu'à plus d'un pouce & demi de lar- ge eur , fur trois ou quatre lignes de moins de longueur. lles Le pêchent dans les mérs des grandes Indes. RUMPHIUS, tab. 22. n. 3. Cochlea valvata feu Jerilun saris vera. Le aie limaçon à bouche cein- trée, Holl. De opregte maan-horn ; le véritable Jima- con ceintré,ou en demi-luge. LE A M. d'ArGENVILLE , pl. 7. lett. B. pag. 211. Ce limaçon eît de lefpece des nérites dontdabouche cein- trée eftgarnie d'une efpece.de palais chagriné. Sa robe cannelée, avec des taches blanches & noires , l’a fait nommer la grive. GROS NAVET DE LA CHINE. Foyez ManrBre. GUEULE DE LION. Murex parvus , brevis.,.de- prellus ,ftrnis craffis tuberofis ffriatus ;parvé iclaviculé , labro expanfo, laciniato & aliguando foliaceo : apertur& longä & angujtà difiinétus; colore ex flavo livido nebu- Latus; os leonis appellatus. Coquille univalve du genre des rochers, de l'efpece approchante de ceux que l’on nomme hérifions. Ce petit murex eft chargé de qua- tre ou cinq griffes ftries onduleufes , tubercuieufes & peu prononcées. Ces ftries, qui font tranfverfales,, for- ment dans leurstermineifons., une lévre épailfe, lamel- leufe, déchiquetée., & quelquefois des pattes plus ou moins faillantes. La figure de ce petit rocher eft courte, ramaïlée 8& comprimée. Sa volute n’eft compofée que de trois {pires peu articulées, quine fe terminent que par une très peute clavicule. Toute la couleur. de cette coquille finguliere eft d'un jaune livide ou fafrané, qui eft beaucoup plus foncé & plus vif dans l'ouverture ou la fürface intérieure. Cette ouverture eft oblongue, étroite & dentée, avec une finuofité vers le haut, -qui s'étend fur la premiere patte & quelquefois far lee conde, dont la lévre eft garnie, comme on vient.de le dire. La columelle extérieure eft droite , inégale. & fe termine, ainfique cette lèvre, par un petit :ca- nal court & entr'ouvert. Ce petitrrurex , qui porte dix lignes & demi de hauteur, fur prefque autant de lar- geur, a une variété dans fon efpece , dont.elle differe en ce que fa lévre eft tranchante & feftonnée,, au lieu d'être garnie de pattes feuilletées.; mais les tubercules qui fe rencontrent fur les ftries font plus faillans. GUEULE DE LOUP. Nom que plufeurs Con:- chyliologiftes donnent à une petite coquille univalve 1] 10 G U E du gente des buccins , que l’on nomme auffi l’aveline. Voyez AVELINE. GUEULE NOIRE. Nom donné à plufeurs co- quilles univalves du genre des rochers demi-ailés, dont louverture préfente une couleur noirâtre d'un ou de deux côtés; fçavoir, la gueule noire proprement dite ou l'efpece à columelle & a lévre noire, & l'efpece qui eft feulement noire à la columelle extérieure de la coquille. GUEULE NOIRE proprement dite. Murex femi- alatus , fepcem fpiris tuberofss compolitus ; aperturä lon- gé , anguffà, ex utrâque parte ffrizté ,& colore ex fufco nigricante infignis. Coquille univalve du genre des ro- chers demi-ailés, qui éft une variété des efpeces que lon nomme pigeonneaux. Sa volute eft élevée , com- pofée de fept fpires, dont les quatre premieres font environnées de tubercules obtus. Ce murex eft re- marquable par fon ouverture allongée, étroite , avec une columelle extérieure en relief, garnie en plus grande partie de ftries, ainfi que l’intérieur de lalévre. Cette lévre s'étend en forme d’aile , & montre deux échancrures vers le bas; fa couleur , ainfi que celle du fût, eft noire de fuie. Le canal eft un peu prolongé & Jégerement recourbé. La furface extérieure de cette coquille eft d’un blanc mal interrompu de quelques ta- ches jaunes & verdâtres. Sa longueur porte, au plus, deux pouces, fur moitié moins de largeur. GUALTIERI tab. 32. litt. E. Murex mucrone pa- pillofo , intès denfiffime ftriatus , utroque labio ex atro purpureo infeito , in dorfo fubalbidus. GUEULE NOIRE À COLUMELLE NOIRE ET A LÉVRE ROUGE. Murex femi-alatus , Le- vis , cylindraceus , gtbbofus , fpiris quafr difiortis cta- viculatus , maculis flavis in fundo fubalbido vel carneo faefciatus & diverfimodè depiétus ; columellé re&tä lavi, Ê nigricante , labio rripliciter fulcato , ex aureo colore rubefcente intès lucide fplendente, infignis & diffinéfus. Cette coquille , que l'on admst dans le genre des rer DL 101 chers demi-ailés, eftuni, d’uneforme cylindriquecomme un rouleau; mais qui perd beaucoup de fa figure conique pat l’extenfon de fa lévre ,ainfi que par une ouplufeurs boffes, qui fe rencontrent vers le dos de la coquille. Sa volute eft compofée de fepx fpires convexes, un peu tuberculeufes , fe recouvrant irrégulierement les unes fur les autres, & de maniere à former une clavicule louche ou de travers. L'ouverture, qui eft allongée à la maniere de celle des cornets , eft bordée d’un côté par un ft extérieur, orné d’une large bande longitu- dinale noirâtre qui a fait appeller cette coquille , la gueule noire ; & de l’autre côté, par une lévre un peu étendue , en forme d’aile, rentrante, & avec une triple échancrure ; fçavoir, une vers {a clavicule, & deux au- tres fituées vers le canal. Toute la furface intérieure de cette lévre eft d’un rouge ponceau , ou aurore. Ce mu- rex cylindrique eft le plus fouvent orné de fix ou fept zones formées de taches jaunes , fur un fond blanchà- tre ou couleur de chair. Ïl n'y a guere de coquille demi-ailée, qui varie autant dans fon efpece que celle- ci par le nombre de fes fafcies, & par la différence des taches plus ou moins intérrompues. Les unes ont une lévre épaifle avec une clavicule garnie de quelques tu- bercules, tandis que les autres ont une lévre mince, avec une volute fimplement baroque , dépourvue de tubercules. Les variétés, que l’on peut remarquer font celles auxquelles il faut fupprimer le nom de gueule noire, parce que la columelle eft ornée des mêmes ta- ches jaunes qui regnent fur la coquille, & qui re- préfentent plus ou moins des fafcies ou des zones des zigzags, & des efpeces de chevrons. Cette colu- melle eft totalement fans couleur noirâtre dans ces der- nietes efpeces ; mais la couleur rouge plus ou moins vive orne toujours l’intérieur du #urex , dont la forme refflemble d’ailleurs , ou dans toutes fes autres parties, aux rochers demi-ailés | 4 columelle noire. Ces fortes de coquilles font orientales ou occidentales, Elles peu- vent avoir deux pouces & quelques lignes de longueur ii 102 6 VU A1 fur environ moitié moins de largeur. Piufieurs Con- chyliologiftes appellent ces univalves les demi-ailés- boflus. RumPHivs tab. 37. litt. S. Luhuana ; Holl. Lo- hoenfch hoorntje. GuALTIER: , tab. 31. litt. H. Murex Candidus , ex fulvo obfcure fafciatus , intis rofeus , labio incerao lireä guädam atro-purpure4 maculate. Ejufdem, lite. EL Murex bafi leviter coronaté , albi- dus , ex fufco fafciatus , intès rofeus , & dine& ut fupra atro-puroured maculatus. GUEULE DE SOURIS. Mufeulus ffrits in lon- gum dudlis ffriatus ; coloribus fubcaruleis& ex atro pur- purafcentibus femi-margaritiferifque nivèns & radiatus , gula foricis diétus. Coquille bivalve du genre des mou- les, ainfi appellée à caufe de la forme aigué de fes val- ves vers les fommets, laquelle femble imiter Ja gueule d'une fouris. Toute la furface extérieure de cette jolie moule eft rayonnée de gris-bleu , de violet noirâtre, & d’une demi-nacre, qui brille affez dans certaines in- clinaifons de la coquille. On diftingue auffi fur cette moule des ftries longitudinales fines, ferrées & bien prononcées. Une partie de la circonférence des battans eft garnie de petites dents plus ou moins fenfbles. Ce w’eft qu’à la faveur de Ja loupe que l’on découvre les apophyles & les cavités qui compofent la charniere. C'eft l'efpece que M. Adanfon appelle le dotel. Voyez Dore. M.d'ARGENVILLE , pl. 22. lert. K. pas. 292. Une etite moule nommée Ja gueule de fouris, par rapport 2 fa forme pointue & fa couleur grife , tachetée de vio- let. Les bords de fes deux pieces font de couieur de rofe. GUILLOCHÉE , ou CAME GUILLOCHÉE. Chama aquilatera , rotunda , mediocriter convexa, 1a- numeris parvulis imbrictbus in ordine [quammarum re- guleriter difpofitis , exafperata, vel ficut celata; fubal- bida , & alighardo quibufdam maculis rufis depitta. Nom. G U: R To donné à une coquille bivalve du genre des cames; celle ci eft d’une forme arondie, peu bombée , de l'efpece épaulée , ou avec des plis latéraux. Toute la furface ex- térieure des battans eft chargée d’une infinité de pe- tites tuiles ceintrées, arrangées en compartimens d’é- cailles de poiffons , mais d'une maniere plus ferrée, qui rendent cette came rade au toucher, en formant en même temps une efpece de cifelure femblable à celle d’un ouvrage guilloché. Foute fa couleur eft blan- châtre, & quelquefois avec quelques taches légeres soufles. L'intérieur de la came guillochée eft uni , nué de blanc & de couleur jaunâtre. La charniere eft com- pofée de deux dents latérales plus faillantes dans une valve que dans l’autre , & d’une troifieme petite dent, finée fous les fommets qui s’engrènent routes dans les rainures & les cavités correfpondantes des deux battans. Cette bivalve fe trouve dans les mers de l'Inde; elle eftde la grande forme, quand elle paffe deux pouces de diaméitre. | | H convient d’obferver que les petites tuiles de la val- ve la plus convexe, & par confèquent la plus concave au dedans, c’eft-à-dire l’inférieure, font plus grandes que celles de l’autre valve , ou de la füpérieure. GD'ALTIERI, tab. 76. litt. E. Concha marina ; vale vis agualibus aquilatera , mediocriter vel leviter umbo- nata, & obliquè incurvata, fubrotunda ; papillis ; feu lamellis , veluii depreffis umbonem versds 'fpe&tantibus exaferata feu fcobinata , albida. GUINÉE. On donne quelquefois le nom de gui- née à plufieurs coquilles univalves, qui proviennent - de cette côte de l'Afrique; mais principalement à des efpeces du genre des volutes coniques , que lon nom- me l'aile de papillon , & que Rumphius appelle en la- tin voluta guinaica, ainfi que l’efpece dite la fpécula- tion. On connoît auffi un grand nombre de petites porcelaines , fous la dénomination de monnoie de Guinée. pèl GURON. Nom que M. Adanfon donne à une co- G iv TO4 G U°R | quille bivalve, & que l’auteur a bien voulu admettre dans le genre de lhuitre; il déclare qu'il ne doute nullement qu'elle ne foit différente, ainfi que l’efpece appellée fatal, des autres bivalves du genre des huitres. Ce font celles auxquelles les anciens ont donné le nom de fpondyle , & que les Grecs de nos jours appellent gaiderope , à caufe de leur reflemblance avec la corne du pied de lane, qu'ils nommenr guideron. Leur co- quille imite fi bien celle de quelques huitres, que plu- fieurs des auteurs modernes les ont rangés indiffé- remment parmi elles. C'eft aufli à caufe de leur figure que M. Adanfon les rapporte au genre de l'huitre, n'ayant point vu l'animal qui les habite. La coquille du guron, dit l’auteur, a autant d’épaif- feur que l’huitre nommée le vatan. Elle eft médiocre- ment applatie, longue de quatre pouces , & un quart moins large. Toute fa furface extérieure eft hériffée de pointes applaties, en forme de crêtes aflez longues, plus larges à l’extrémité qu’à leur origine, & un peu plus inclinées fur le devant. Son fommet eft fort large & comme tronqué. Le battant fupérieur eft un peu plus applati que l’inférieur. Tous deux ont une cavité médiocre dans leur talon, au-deffous de la charniere, & leurs bords font relevés en dedans de cent à cent cin- quante petits filets d'inégale grandeur. Ce qui diftingue principalement la coquille du fpon- dyle de celle de Phuitre, c'eftque celle-ci n'a point de charniere, au lieu que le fpondyle en a une , & même beaucoup plus grofle que dans aucun coquillage con- nu. Dans le battant inférieur, elle confifte en deux gros boutons arrondis , entre lefquels eft place le li- gament, À côté de chaque bouton ;on voit un trou de même grandeur. Le battant fupérieur a un pareil nom- bre de trous & de boutons, qui font difpofés de ma- nicre que les deux trous voifins de la charniere re- çoivent les deux boutons correfpondans des battans'in- férieurs, pendant que les deux trous de celui-ci em- boîrent les boutons plus éloignés du premier. GUTR 10$ Le ligament eft une piece coriace, noire, ronde, de la groffeur des boutons de la charniere, & qui fort . d’un trou creufé dans fon milieu entre les deux bou- tons du battant inférieur , & entre les deux cavités du battant fupérieur. Il ne paroït pas au dehors de la coquille , lorfqu'elle eft fermée. Il n’y a dans le milieu de cette coquille, comme dans celle de lhuitre, qu'une grande tache ronde , qui défigne le lieu du mufcle; maïs cette tache fe trouve fort proche du bord gauche ,c’eft-3-dire, dans un fens contraire à la place qu'il occupe dans le genre des huitres. Elle eft de belle couleur de feu au dehors, & blanche au dedans, avec un bord aufli couleur de feu. Ceite efpece vit fur les rochers qui bordent les îles de Ja Magdelaine. Lrsrer , Conchyl. tab. 206. fig. 40. Spondylus ferè ruber , muricatus. Rumprnius. Muf. pag. 160. tab. 48. fig. 1e 166 Mme a no HA D H ALIOTIS ; nom latin que plufieurs : naturaliftes donnent à un genre de coquillage univalve, que l’on nomme communément oreille de mer. Voyez OR EILLE DE MER. HALLEBARDE DF..SUISSE..,. ou: PATTE D'OIE. Plufieurs appellent ainfi une coquille univalve du genre des rochers ailésà pattes ,que l’on nomme auffi l'aile de chauve -fouris. Voyez ÂILE DE CHAUVE- SOURIS. HANNONS. On nomme ainf, felon Belon & Rondelet , des coquillages bivalves du genre des pe- oncles. Po oyez PETONCLE. HARPE DE DAVID. Concha fphærica , decem , p undecim , vel guatuordecim cofus 6 amplis , eminen- tibus & in longum du&is cum fpatiis magnis interpofi- tis ,in fpiris acutis etiam prolongatis € finitis , régula- riter inftruéla ; in quibus intervallis firiæ tenuiores dif t’nguuntur ; variis coloribus rubris , fufcis, caftaneis € purpurafeentibus varlegala , tranfver rfim lineata , faf- ciata & fæpè veluti pennata : aperspad fpatiofä , Tabro fimbriato 6 fimplici fulco infignis : harpa davidica ae pradita. Les conchyliologiftes donnent le nom de harpe ou de lyre de David, à une coquille univalve du genre des conques fph sériques ou des ton- nes, à caufe de fa figure, ou d'une certaine reffem- blance qu’elle a avec-éet.ancien inftrument mufical, Le caraëtere diftinétif de cette conque eft d'avoir le corps large, renflé, affez al llongé, & garni réguliere- ment, ou avec des diftances égales, de dix. onze, quatorze côtes & même plus, faillantes & longitudi- nales, dont les efpaces entrelles font plus ou moins larges êt ftriés en longueur. Toutes ces côtes fe pro- longent jufque dans les grandes fpires de la volute , en { H A R 197 s'élevant & tombant en doucinc par gradaion , pour former autant de pointes , tandis que ces côtes {e rer- minent vérs le çanal ou l'extrémité oppofée, dans un bourrelet , qui émane du füt extérieur de la coquille. Toute la furface extérieure , tant fur le dos que fur les côtés , eft orne de diverfes couleurs , qui varient fui- vant les efpeces : elles forment ordinairement des zones plus ou moins rouges, gris-de-lin , principale- ment fur les côtes, & quelquefois des compartimens de lignes noirâtres ou pouxprées, tandis que les larges cannclures font nuées de diverfes taches de couleur brun-rouge de diverfes nuances. Le deflous ou la bafe de la coquille montre ordinairement, fur toute fa co- lumelle , deux grandes taches marron. L'ouverture eft très fpatieufe , à caufe de l’extenfion de la lévre , qui forme un bourrelet de la même figure que les côtes : elle fe termine, ainfi que le fût extérieur par une fim- pie échancrure.Les harpes fetrouvent dans les mers des Indes, dans les îles de Batavia & de Java en Afe, dans la mer rouge, On en trouve auf dans Les mer: de l'Amérique méridionale & feptentrionale. Les Conchyliologiftes diftinguent plufieurs fortes de harpes ; favoir , les harpes nobles, la belle harpe appellée le manteau de fainte Hélene , ou de fainte Anne, la harpe - plume, la grande harpe & les petites harpes. Plufieurs donnent à ces conques le nom de Callndre. HARPE, dite BELLE HARPE. ÆHarpa alrrs Jreciebus preftantior , triginta coflis anguflis & am- plius , per longitudinem ordinatis & ufque in fpiris ele- gantiffimè produëtis eminenter coffata ; totidem canali- culis profundè & regulariter excavata ; maculis ex fufco Parpurafcentibus duodecim zonas efformantibus in furdo partim flavo & fulbalbido exornata;fanite Helene palle nomine prædita. Cette efpece, peu connue, fe difüin- gue des autres efpeces de harpes, à bien des égards, quoique fa forme en général foit prefque la même. Touie fa furface extérieure eft ornée d'une trentaine 108 à SE SAN à de côtes longitudinales, & même davantage, étroites, faillantes , proche les unes des autres , lefquelles fe contournent en doucine fur les premieres fpires de la volute qui font convexes. Les cannelures alternatives avec les côtes font profondes & peu larges. Toute la furface extérieure de cette belle coquille eft ornée de taches brunes & pourprées , qui forment une douzaine de zones inégales fur un fond blanc & jaune en partie. Sa longueur peut avoir trois pouces fur cinq ou fix . lignes moins de largeur. Quelques-uns appellent cette harpe le manteau de fainte Hélene. M. d'ARGENVILILZE , Append. pl 2. lett. F. pag. 390. Cette harpe eft cannelée dans l'étendue de fa robe; mais fes cannelures ne font point pofées ho- tifontalement : elles partent de la partie d'en -haut tournée en fpirale, & font très ferrées l’une contre l'autre , interrompues toutefois par de petites taches brunes, formant environ douze cercles dans toute Fétendue de fa robe. Le fond eft blanchâtre , & les cannelures un peu jaunes. Elles font terminées toutes vers la clavicule par des points faïllans ; & par en bas, c'eft un repli formant un bec, ce qui paroît trés fin- gulier. La tête eft tournée en fpirale, & eft terminée par quatre cercles coupés de lignes jufqu'au fommet où bouton. si HARPE, dite GRANDE HARPE. Harpa major, guindecim vel fexdecim coftts coloribus rofeis 6 purpu- rafcentibus fafciatis coftata ; in totidem canaliculis in longurm flriatis, maculis ex fufco rubefcentibus quafr fcutulatis eleganter depi&a. Cette efpece eft d’une forme très large , garnie de quinze ou feize côtes lon- girudinales moyennement larges, unies, coupées en talus d’un côté, & de vive arrête de l’autre , ornées de zones alternatives pourprées & couleur de rofe. Les intervalles de ces côtes forment autant de larges can- nelures ftriées en longueur, pommelées réguliére- ment de taches brun-rouge fur un fond couleur de chair. Le grand nombre des côtes fe prolongent jui- Ha A4: 109 qu'à la troifieme fpire en formant autant de pointes courtes , aflez aiguës. Les autres fpires font unies , fort petites, & terminent la volute par un fomimet un peu obtus. Cette harpe peut avoir jufqu’à trois pouces & demi de longueur fur un pouce moins de largeur. Les variétés, qui fe rencontrent dans cette efpece de tonne, confiftent le plus fouvent dans l'inégalité des côtes juf- qu'à devenir monftrueufes & compliquées l'une avec l'autre. Ë GuazTrER! , tab. 19.litt.... Cochlea longa, py- riformis, intorta , cylindroidea , mucronata , aculeata 6 fimbriata, fimbrus per integram externam fpirarum fuperficiem æquali diflantiâ expanfis coflis acutioribus colore rufo teffellatim diflinéhis , interflitits minutiffrmè ffriatis, ex albo 6 fulvo variegatis , variis coloribus infignitis ; tota quaff eft albida , ore verd colore rufo ob- curè intensè infeéto. HARPE NOBLE. Harpa nobilis , coflis mediocri- ter latis € depreffis, plurimis lineis nigricantibus pa- rallelis tranfverfim depiétis diflinfa : maculis fubrubris fufcifque variegata , præfertim in fpatiis vel canaliculis per longitudinem friatis, Cette efpece eft d’une moyenne forme, c'eft-à-dire, qu’elle peut avoir jufqu’à deux pou- ces & demi de longueur fur près de deux pouces de lar- .geur. Elle eft garnie de treize côtes longitudinales peu larges & aflez comprimées, ornées de lignes tranfver- fales, noirâtres, paralleles, & quelquefois arrangées par paires. Les efpaces entre ces côtes forment de iar- ges cannelures plus ou moins ftriées en longueur, & marbrées de diverfes taches rougeitres, brunes, & gris de lin, interrompues par des zones de couleur canelle & aurore de diverfes nuances. La volute eft compofée de fix fpires dont les premieres font couronnées réou- lierement de. petites pointes , & les autres forment un petit fommet rougeatre. La columelle extérieure eft unie, très luifante, avec trois grandes taches marron ou de couleur pourprée; la lévre,qui eft évafée comme celle des autres efpeces de harpes, eft frangée par une des 110 FF: ÆUR côtes dominantes, & dentelée vers le canal ou l’échan- crure. Toute la furface intérieure eft mélangée de jaune livide , de blant avec les différens reflets des couleurs extérieutes. Les harpes nobles ont des variétés dans leurs efpe- ces : les unes ont des côtes petites , rares ou en petit nombre , ornées de taches onduleufès , en zigzags, pommelées de gris, de coulèut marron clair, & rou- geâtres : les autres ont une figure plus ramaflée avec des grofles côtes rayées de lignes noïres très marquées, éloignées les unes des autres, & dont les cannelures intermédiaires font à ftries fines très prononcées. La farface extérieure de cette variéré'eft fafciée de couleur noiferte , rouge-brun & avec des traïts plus colorés. RUMPHIUS , tab. 32. litt. L. Æarpa nobilis. Holl. Edele harp, of bonte chrifant ; la harpe noble. Guazrrert , tab. 29. litt. C.E.G. Cochlea longa, pyriformis intortä, cylindroïdea , mucronäta, aculeata, & finbriata fimbriis per inteoram externam fpirarum fuperficiem æquali diffantiä expanfis , coflis acutiori- bus , colore rufo teffellatim diflin&hs , interflitiis minu- ftffeme firiatis , ex albo & fulvo variegatis , varüs co- loribus infignitis , tota quafi eft albida , ore vero colore rufo obfcure intense infeéto. M. d'ARGENVIILE , pl. 17. let. D. La couleur de cette hatpe eft brune, avec des côtes barriolées de blanc. Elle fe nomme Asrpa nobilis. HARPE, où PETITE HARPE. Æarpa minor , fi- gurä fatis oblongä , undecim coftis , lineis nigricartibus depi&fis; fpatiis purpurafcentibus , cinereis, 6 maculis fufers leviter [éutulatis , infignis. Cette efpece, qui peut avoir un pouce & demi de longueur fur près d’un pouce de largeur, peut être confidérée comme une variété de la harpe; mais fa forme eft plus allongée , garnie de onze côtes étroites , rayées de petites lignes noi- râtres. Lés cannelüres, ou les intervalles des cêtes, font légérement ftriées de couleur pourprée, cendrée & pommeléés-de taches rembrunies. H E B tt Î y a plufieurs efpeces de petites harpes moins in+ téreflantes que celle-ci par leurs couleurs moins vives, fauves, cendrées: & légérement pourprées. Les côtes longitudinales font fouvent irrégulieres & tortueufes. Rumemrus, tab. 32. ditr. M. Horpa minor. Amou- retje hoekig-hoorntje, en harpje, of kleyne chrifant ; la petite karpe galante, ou la petite coquille ängukure, ou fimplement la petite harpe. HARPE-PLUME. Harpa , tredecim vel quatuorde- im coffis in magnä fpiré duplixirer aculeatis , inffruéta; 2n fpatiis concavis resularirer ffriata ; yaris coloritus Jubfufcis , purpurafcentibus , undulatis, & ficut pen- natis undique & eleganter depiéta ; harpa pennata no- mine donata. Cette tonne eft d’une forme large, ra- maflée avec treize ou quatorze côtes de vive arrête, & coupées en talus dans teur longueur, luifantes, nuées de couleur incarnat & de brun, en formant quelques zones légeres & interrompues. Les cannelures inter- médiaires ou alternatives font à ftries fines, ferrées, ornées de traits ceintrés de couleur marron & pourpre obfcur , onduleux & difpofés de maniere à imiter les couleurs & les compartimens des plumages d’oifeaux. Les côtes longitudinales de cette haïpe font remar- quables en ce qu’elles font chargées de deux & même de trois rangées de petites pointes qui font à la vérité plus faillantes dans le haut de la grande fpire. Certe harpe ne différe d’ailleurs de la grande efpece en gé- néral que par fes couleurs plus vives & plus foncées. Rumpnrvs, tab. 32. lit K. Harpa. Hoïl. De harp, of graauwe chrifant ; la harpe grife. HÉBRAIQUE. Foluta conoides, oëo vel férrem fpiris mediocriter ‘exertis claviculata ; maculis nigrès ferè quadratis in tribus zonis feriätim ‘difpofiris , ir fundo albo vel fubrubro ficut inrensé notata. Coquilie nivalve du gente des cornets où volutés coniques,, ainfi appellée à caufe que {à farface extérieure eft or- née de trois zones de taches noirâtres à peu près quar- rées & quelquefois oblongues, qui femblent fornier …. 3:12 H &ÆE %B es efpeces de carateres hébraïques , fur un fond blanc ou un peu rougeâtre. La volute eft compofée de fept ou huit fpires peu élevées , tachetées comme le refte de la coquille. Elle eft épaiffe, d’une forme ramaflee ou très courte, & l’on diitingue vers fon canal ou l’ex- trémité conique dans certaines efpeces des ftries circu- laires:, quelquefois granuleufes. Ce cornet, qui fe trouve dans les mers des Indes, peut avoir depuis un pouce jufqu’à feize lignes de longueur. Le cornet appellée l’hébraïque a des variétés dans fon efpece que l’on nomme fauiles hébraïques. Woyez ces mots. RuupPmrus , tab. 33.litt. B. B. Mufca rufficorum , Je plain chant ou la mufique des payfans; Holl. Boeren muzyk geplekte toot, of geplekre katje; la mufque des payfans, ou la volute tachetée , ou le petit cha: ta- cheté. GuUALTIERI, tab. 25. litt. T. Cochlea longa, pyri- formis , vulgaris , levis, candida , latis maculis irregu- laribus ex nigro rubefcentibus feriatim difpofiuis cir- curndata. | ; M. d'ArGenviIzze , pl. 12. lett. G. L'hébraïque doit ce nom aux taches noires répandues {ur fa robe blanche : ces taches imitent aflez bien Les carateres hébraïques. HÉBRAIQUE, dite FAUSSE HÉBRAIQUE. Vo- duta conoïdes maculis purpüreis vel ex fufco rubefcenri- bus undofis , & in longum prolongatis depiëfa ; tefté fpifsä, ponderosä & formé brevi diftintta. Ce petit cornet, qui eft pefant, épais , court ou d’une figure en- core plus ramaflée que la véritable hébraïque , n’en dif- fère auffi que par fes taches onduleufes qui ferpentent fur toute la longueur de lacoquille , quoiqu'’elles foient un peu interrompues par une zone blanche ou de la couleur du fond. Ces taches font pourprées ou rouge- brun dans certaines efpeces. La volute eft comprimée ou peu élevée & tachetée comme le refte du cornet. Ii ne pañle guere un pouce de lonoueur, HENDECADACTYLE. A. ER *13 HENDECADACTYLE. Hendecadaëylus. Terme de Conchyliologie qui exprime les onze doigts que Jon peut compter dans toute l’extenfion de la lévre d’une coquille du genre des rochers ailés à pattes que Jon nomme araignées de mer. L’efpece hendécadac- tyle eft une variété de l’efpece appellée fcorpion, & à laquelle on a donné le nom de millepieds ou de mille- pede. Voyez MiLzEePEDE. HEPTADACTYLE. Mepradaëylus. Rumphius ap- pelle ainfi d'après Pline , une coquille univalve du genre des rochers ailés à pattes, connus fous le nom d'araignées. Celle-ci eft nommée heptadaétyle, parce que fa lèvre eft garnie de fept pattes. C'eft pourquoi on peut confidérer comme des rochers heptadaëtyles ceux qui ont fept doigts, comme il arrive aux efpeces appellées la racine de bryone , & l’heptadattyle mâle. Voyez le mot ARAIGNÉE. | HÉRISSON, ou ROCHER ÉCHINOPHORE. Murex echinophorus , vel tuberculis acutis amplits vel minds armatus ; teftâ brevi, globosä, ventricosä, & parvé claviculé diffinétus ; hericius di&tus. Nom donné à plufeurs coquilles univalves du genre des rochers ou murex , dont le caractere diftinétif eft d’avoir une forme arrondie , ventrue ou ramaflée, d’être chargées de grofes ftries circulaires garnies de tubercules ter- minés en pointes aiguës, plus ou moins nombreufes & allongées; d’être compofées de quatre ou cinq fpires fort petites , peu élevées & peu articulées , dont les ef. peces font le hériflon ombiliqué à ftries fines granuleu fes, le hériflon fauve à mille pointes & à bouche vio- Jette dentée, le hériflon à groffes pointes noires, & le hériflon à clavicule élevée à groffes pointes. HÉRISSON A CLAVICULE ÉLEVÉE , TA- CHETÉ ET FASCIÉ DE NOIR. Hericius , feu mu- rex echinophorus, craffis tuberculis acutis exafperatus ; maculis & fafcius nigricantibus in fundo [ubalbido de- -pictus ; claviculé exertä, € canali brevi, aperto, ful- caro iflinétus. Cette efpece porte deux rangées domi- Tome IL | » Ro _ 114 H ER nantes de forts tubercules moyennement aigus , larges à leurs bafes , dont les efpaces intermédiaires font à ftries circulaires, fafciés d’une bande onduleufe & noi- râtre. La clavicule eft compofé de quatre fpires éle- vées , peu articulées , tuberculeufes & tachetées de noir. Le refte de la furface extérieure eft blanchâtre. L’ou- verture, qui eft oblongue , préfente une lévre fefton- née, aflez évafée & quelquefois tranchante ; elle eft ftriée intérieurement de couleur jonquille , fur un fond d’une blancheur ivoirée : la columelle extérieure , qui eft de la même couleur, eft ornée de deux grandes ta- ches brunes, & fe termine, ainfi que la lévre, par un canal court , ouvert & échancré. Ce murex a ordinai- rement prés d'un pouce & demi de longueur fur qua= torze lignes de largeur. Cet hériffon eft une variété de plufieurs rochers , que les Conchyliologiftes appellent murex noirs à clous ou à dents de chien. Guazrrerr, tab. 43. lit. V. Buccinum parvum ; fulcatum, craflum , fériatum , muricatum muricibus valiais per feriem difpofitis, labio externo rugofo , ex fufco nigricans. . M. d'ArcEenvizze, pl. 14. lett. L. Un petit ro- cher armé de pointes dans tout fon corps ; le fond & les pointes font noires & blanches par intervalles, à l'exception de quelques petites taches rouges. HERISSON A GROSSES POINTES COUR: TES. Hericius , vel murex echinophorus , aculeïs craffis & brevibus ex colore fufco nigricantibus inffruëlus 3 apertur& anguff&, dentatä ; & pulchro colore violaceo änfignis. Ce rocher échinophore , dont la clavicule eft comprimée, & ne forme prefque point de fpires, eft chargé de quatre groffes ftries garnies de tubercules noirâtres , terminés en pointes courtes fur un fond blanchâtre. L'ouverture eft étroite, allongée, finueufs & fermée en partie par une lévre épaifle garnie d’a- pophyfes dentelées ; le fût extérieur paralelle eft ri é , & d'une belle couleur riolerre qui regne égales _ BE 'R 11 $ ment dans l’intérieur de la coquille. Ce murex eft ” d'une forme prefque ronde, d’un pouce de longueur au plus fur autant de largeur. HÉRISSON A LONGUES POINTES. Æeri- clus, vel murex echinophorus aculeis nigris ; inaqualibus & elongatis hirfutus ; aperturâ anguftä , dentatä ; co- lore albido & croceo depittus. C'eft un petit rocher qui varie beaucoup dans fon efpece, autant par fes diffé rentes grofleurs que par le nombre de fes pointes plus ou moins élevées. Son corps porte quatre ou cinq rangées de pointes inégales noirâtres, parmi lef- uelles on en diftingue quelques-unes entiérement blanches : celles qui fe rencontrent fur le dos de la co- quille font très aiguës , ainfi que fur les bords de 1 lévre où elles s’allongent en forme de pattes. La claviz cule de ce petit murex eft ordinairement comprimée, compofée de quatre fpires peu fenfibles , & plus ow moins garnies de petites épines. L'ouverture eft fin- guliere ou baroque avec un plan extérieur applati, étroite, allongée , finueufe, & fermée en partie par plufeurs apophyfes blanches & dentelées, qui fe trow- vent au-dedans de la lévre , ainfi que par les denticules de la columelle extérieure. Cette ouverture eft blan- che, & environnée, en plus grande partie , d’un li- feré couleur de fafran ou jonquille. Le refte de la co- quille varie dans fes nuances qui forment quelquefois des zones jaunes dans les cannelures : elle eft plus fou- vent blanchâtre & tirant un peu fur le verd. Les hérif- fons à longues pointes fines ont depuis huit lignes de longueur jufqu’a un pouce fur prefque autant de largeug à caufe de l'étendue des pointes. Ils viennent des gran< des Indes, ainfi que les autres efpeces. Rumpuius, tab. 24. litt. E. Holl. Kleyne geel- -mond, of bruyne pimpeltje, en kleyne gerakte moer- beÿ; la petite bouche jaune , ou le petit verre à li« queur brun , ou la petite müre épineufe. GUALTIERI , tab. 28.litt. N. Cochlea longa , py- riformis , intorta & fulcata , globofa, ME » UITOQUE i 116 HE EEK labio dentato , & fimbriato ; dorfo crebris aculers perz longis acutiffimé muricato , ex cinereo albida. M. d'ARGENVILLE, pl. 14. lett. A. Ce rochereft. fort petit: il peut fe nommer le hériflon blanc : il eft tout couvert de pointes blanches avec une tête de la même couleur. | HÉRISSON A MILLE POINTES. Hericius , vel murex echinophorus crebris mucroribus fatis perlongis exafperatus ; quatuor fpiris 6 apice acuto finitus ; ex= 2ùs colore fulvo , intés violaceo depitus. Celui-ci eft d’une forme prefque ronde, hériflé de fix rangées de pointes pliées, aflez longues & en grand nombre : les cannelures intermédiaires font lécérement ftriées & un peu granuleufes vers la lévre. Sa volute , compofée de. quatre fpires, fe termine par un fommet aigu. Toute la furface extérieure de cet hériflon eft de couleur fauve clair. L'ouverture eft oblongue avec une lévre fefton- née ou garnie de petits canaux dans fon bord, & de fept ou huit petites denticules rondes au-dedans. La columelle eft légérement ridée vers le canal, uni dans le refte, & nuée d’une jolie couleur pourprée tirant fur le violet, ainfi qu'une partie de l’intérieur de la lévre. Ce murex peut avoir feize lignes de longueur fur prefqu’autant de largeur , comprife l'extenfion des pointes. GUALTIERI ; tab. 28. litt. K. Cocklea longa ; pyriformis, intorta & [ulcata, globofa, ffriata flris minutiffemis granulatis , dorfo muricato , utroque labio fimbriato, fufca , intès purpurafcens. Rumpxius, tab. 24. litt, C. Caffis verrucofa ter= ia. Holi. Bandafcke pimpeltje , of groote getakte moerbey ; le petit verre à liqueur à cordons , ou la mûre à pointes ou branchue. No HÉRISSON OMBILIQUÉ. Hericius , vel murex. echinophorus , umbilicatus, globofus ; [ex ftriis eminen-. tibus innumeris aculeis brevibus exafperatis , aliis fîriis tranfverfis, granulaiis , alternatim € minutiffime ffria- us ; extüs colore cinereo ; intus croceo depi&tus, Ce. ta | | NH PR 117 betit rocher eft d’une forme arrondie, chargé de fx ftries dominantes , hériflées d’un grand nombre de pointes courtes & aiguës, dont les diverfes cannelures intermédiaires font à ftries fines, granuleufes & éga- lement circulaires. Sa couleur eft grile en-dehors; & l'ouverture , qui eft aflez grande , eft d’une couleur jaune de fafran; elle eft bordée par une lèvre garnie de pointes, & par la columelle extérieure qui eft pourvue d’un ombilic. Cet hériflon fe termine, ainfi que les autres efpeces, par un canal très court & échancré. Il eft une des efpeces nommées hériffons à mille poin- tes. Sa longueur à ordinairement un pouce fur trois lignes moins de largeur. GCALTIERI, tab. 44. litt. S. Buccinum parvum fulcatum & canaliculatum , minutiffimè ftriatum, mu- ricibus acutis per feriem difpofitis exafperatum , umbili- catum , cinereum , Ore crOCe0. HERMINE. Volura conoïdes o&to fpiris leviter firia- 11, depreffes in primis , conflans ; in fundo ex fulyo co- lore virefcente plurimis parvis maculis fufcis per feriem difpofitis depiéta : duabus fafciis albis ex colore nigri- “cante maculatis diflinéla ; muflelle alpinæ vellus, nom:- nata. Nom donné à une coquille univalve du genre des cornets ou volutes coniques. Sa furface extérieure eft d'une couleur verdâtre mêlée de fauve, ornée de plu- fieurs zones formées de petites taches brunes , inter- rompues vers la volute & le milieu de la coquille par deux fafcies blanches , bordées de taches noirâtres. La “volute eft compofée de huit fpires légerement ftriées , dont les premieres font comprimées; & les autres, qui formentuirfommet obtus, peu élevées. Toute l'étendue de cette volute eft marquetée de couleur noïfette fur un fond blanc. On remarque vers l'extrémité conique des ftries circulaires de couleur marron. Ce cornet a une variété dans fon efpece que l’on appelle la queuë “d'hermine. Voyez QUEUE D'HERMINE. L Guazrrerr , tab. 20, lit. Q: Cocklea conoïdea . umbonata , lavis, ex albido viridefcens , fafciata faf- jij 321$ FE DUR Jcius candidis , ipfifque punitis rufis maculatis: RumPuxius ,tab. 33. litt. X. Voluta fafciata. Hoïl. Groen kaas ; le fromage verd. ( M. d'ARGENVILLE , pl. 12. lerr. K. Un cornet entouré d’une feule zone blanche , bariolée de brun, ainfi que le haut de la tête qui eft toute marbrée; le fond de la robe eft ponétué, & d’un jaune tirant fur le verd. HEXADACTYLE. Hexadaëtylus. Terme de Con- chyliologie , qui exprime les fix doigts qui garniffent Ja lévre de plufieurs coquilles univalves du genre des rochers ailés, de l’efpece appellée araignée de mer: fçavoir, la grandearaignée mâle , appellée en Hollande - Ja griffe du diable , & les fcorpions mâles & femelles. Voyez ces mots. HIRONDELLE,, ou OISEAU. Concha aliformis ; duabus valyis convexis in uné parte veluti roffratis,& ir alreré caudatis , compofita ; extrinfecüs ex colore fufca nigricans vel ex flavo rubefcens , aliquando cinereo radia- ea : intüs colortbus margaritiferis vel argenteis velinau- ratis lucidè fplendens : hirundo vel avicula appellata. Coquille bivalve qui peut formerun genre que les Con:- chyliologiftes admettent en général dans la famille des huitres, & que d’autres rangent parmi les moules, à caufe d’une efpece de byflus qui fort de fes battans. Elle eft appellée l’oifeau ou l’hirondelle , à caufe de fa forme qui imite par l’extenfion & la figure de fes valves, les ailes d’un oifeau, lorfque la coquille eft ouverte. Les fom- mets des battans forment des faillies latérales à la char- niere qui repréfentent un bec, tandis que les extrè- mités, oppolées s'allongent vers leligament pour faire une efpece de queuë plus ou moins longue; ce qui contribue encore à donner à cette coquille affez de reflemblance avec une hirondelle dont elle porte le nom. Le battant fupérieur eft ordinairement moins grand & moins bombé que le battant inférieur, & par conféquent moins concave au dedans. Cette coquille et couverte d’un drap marin fangeux & cartilagineux, H 1 KR 19 ui excéde la circonférence des valves, & qui S'intro- ES même dans les parties lamelleufes ou écailleufes du teft. C’eft aux excédences de cer épiderme que cette conque ailée doit la jonétion de fes battans ; c’eft pour- quoi , lorfqu’elle en eft dépouillée , elle fe trouve béante & avec des écailles plus inégales ; on découvre alors une couleur brune, obfcure & noïirâtre dans quelques efpeces , & canelle brun--rouge & grife dans ue = mais à mefure que l’on enleve une partie de lacoquille, on parvient à mettre en évidence une nacre fort belle, de efttoujours plus brillante dans la furface intérieure. ette nacre eft tantôtazurée & argentine, tantôt dorée ou comme bronzée, fuivant les efpeces:elle forme quel- quefois des éminences que l’on appelleloupes de perle. La charniere ne confifte que dans une denticule du battant inférieur qui fe prolonge fous le ligament par une rainure qui fert d’alvéole pour la moulure prefque infenfible du battant fupérieur , comme celui-ci reçoit réciproquement la petite dent de la valve inférieure. Les bivalves ailées, nommées hirondelles, diffèrent entre elles par le prolongement de la faillie ou de la queuëé des battans, & par l'étendue des écailles en dé- crivant plus ou moins l'arc. Il y en a même prefque dé- pourvues de queuë. Élles varient auffi dans leur nacre intérieure. Cesfortes d’huitresfetrouvent dans les mers de PAmérique & dans celles des Indes : on en trouve aufli dans la Méditerranée, parmi lefquelles on diftin= gue une efpece papyracée & épineufe. RomPuiuvs, tab. litt. G. Avicula. Holl. Geu- lekte vogeltje; le petit oifeau tacheté. GuazTier1, tab. 46. 94. litt. À. Concha aliformis, deprefla , rugofa , fragilis , in dorfo ex fufco nigricans , intus ex glajfino argentea | & lato margine pullo piceo czrcumdata. Ejufdem, litt. B. Concha aliformis , magis ventri- cofa, propé cardinem pulvinata, fubrufa, intus tota ar- gentea. M. d'ARGENVILLE ; pl. 19, let. B. pag. 197» iv 320 Là ARE QU © L'huitre ‘appellée l’oifeau ou l’hirondelle ; dont les ailes étendues, la queue & le bec d’en-haut donnent aflez l’idée d’un RTL : elle eft nacrée en dedans d’un rouge fale par-deflus. Quand cette coquille eft décou- verte, rien n’eft au-deflus de fa couleur autore. HIRONDELLE ÉPINEUSE ET PAPYRACÉE. Concha aliformis, caudata & roftrata , tenuis ,fragilis & papyracea , fpinis tenuiffimis exafperata , extàùs colore cinereo & lureo nebulata : intùs nüore plumbeo & mar- garitifero fplendens. Cette efpece eft une des bivalves des plus fragiles à caufe de fes écailles plus minces que le papier. Ses valves étendues & prolongées en forme d'ailes font plus grandes que celles des autres efpeces, & pañfent de beaucoup la queuë, qui eft longuette & étroite. L’extrêmité en bec ou le bouton eft fort petit. Toute la furface extérieure de cette huitre eft boueufe & grisâtre ; mais elle eft hériffce de petites pointes aiguës & très fines & encore plus fragiles que la co- quille. Cette bivalve peut avoir jufqu’a près de quatre pouces de longueur fur deux & demi de largeur. L'auteur, qui a dans fa collection plufeurs de ces huitres ailées attachées à une branche d’arbre, a ob- fervé qu’elles y étoient adhérentes ou collées par une bävure vifqueufe qui fort vers l’extrêmité latérale faite en bec, & qui provient de l'animal en fe faifant jour entre les battans : cette fubftance membraneufe & fle- xible ne montre rien d’analogue au byflus que l’on at- tribue à ces fortes de bivalves, au moins à cette efpece. Cette coquille eft fi mince que l’on rifqueroit de la brifer , fi l’on entreprenoit de retirer l’animal defféché de fes valves en mouillant même cette chair corrom- pue , fur-tout quand elles ne font qu'un peu entrou- vertes. On court le même rifque en voulant net- toyer la furface extérieure fur laqueile les épines tien- nent à peu de chofe; elle eft quelquefois chargée de vermiculaires & même de petites hirondelles ou de fes femblables. La furface intérieure de cette huitre ailée préfénte une nacre argentine & azurée au milieu des # O0 :C 12E Pattans avec un large pourtour grisâtre comme la cou- leur extérieure, mais il eft uni & très luifant. Cette éfpece vient de l'ile Minorquue. _ AzprovaAnDus, de Teflaceis , lib ?. pag. 464, a fait repréfenter un groupe d’hirondelles épineufes , adhérentes les unes aux autres , & arrangées en ma- niere de fleurons. Cet auteur nomme cette bivalve, concha tenuis tefle , à caufe de la fragilité de fes écailles. On appelle ces coquillages à Genêve darteri. Peurêtre, dit ce naturalifte , à caufe de la maniere réciproque avec laquelle ils fe groupent enfemble comme les dattes. Il paroît de-là que ces” fortes de bivalves font du genre des mouies : au dehoïs elles ont une couleur fale, boueufe & cendrée , tandis qu’elles brillent au dedans d’une nacre argentine. Ceile qui eft repréfentée feule & entierement ouverte, reflemble de cette ma- niere à des ailes d’oifeaux : Tenuis teflæ concham nomi- nare libuit ejufcemodi concham, a teflæ tenuitate, ac fra- gilitate. Genevenfibus datteri dicuntur, forté quod aity- lorum more invicem hœreant. Unde ex mytulorum ge- nere efle apparet. Extra colore funt fædo, lutulento , cinereo , intès argentt modo refplendent ; pinguntur pag. 465 , aliquot invicem adhærentes , atque una fepa- ratim aperta ,quo modo alas avium exprimunt. HOCHE-QUEUE. Buccinum tuberofum f?riatum , canali elongato veluti cauda in alto vibrata infigne, co- loribus fubalbidis & rufefcentibus depilum & fafcia- tum. Coquille univalve du genre des buccins à canal allongé , ainfi appellée à caufe de fa forme ; elle peut être confidérée comme une variété de l’efpece nommée le dragon, & tire fur l’efpece triangulaire, Ce buccin eft compofé de fix fpires élevées, garnies de côtes lon- gitudinales interpofées en trois temps par gradation juf- qu’au fommet. Le corps de la coquille, qui porte une protubérance fur le dos, avec deux bourrelets fur les flancs , eft chargé ainfi que toute la clavicule de groffes cannelures circulaires, garnies de ftries fines granu- leufes : toute cette furface eft nuée par zones larges, K52 H: ‘OU, peu marquées de blanc & de couleur fauve-roux. L'ous verture forme une ellipfe inclinée & irréguliere, bor- dée par une lévre épaifle, retrouflée, dentelée en de- dans & toute blanche; la columelle extérieure eft de Ja même couleur , & forme une éminence en maniere de bavure du teft. Cette lévre & cette columelle fe termi- nent par un canal ouvert, long, étroit, retrouffé ou élevé comme la queuë d’un oifeau appellé le hoche-queué , d'où ce buccin a pris le nom. Sa furface intérieure mon- tre une grande tache de couleur fouci. Ce buccin peut avoir deux pouces de longueur furun pouce de largeur. Le buccin hoche-queue a une variété dans fon ef- pece , dont la coquille eft fort mince au lieu d’être épaifle. Ses ftries font plus déliées, ainfi que les tuber- cules longitudinaux & interpofés , qui font d’ailleurs plus detachés. Il différe encore plus du hoche-queué erdinaite par fon ouverture, qui eft plus grande, avec une lévre feftonnée, finueufe en dedans, rentrante , & bordée d’un liferé blanc. La columelle extérieure eft blanche avec une légere bavure. Toute la couleur ex- térieure de ce buccin eft fombre, noïrâtre , fauve & in- terrompue par une fafcie blanche. RumPHius, tab. 24. lit. H. Ranula. La gre- nouille. Æo/1, Kikvorfch, of hoogftaart ; la grenouille ou [a queué élevée. HUITRE. Offreum , vel concha duabus teflis ro- eundis , fquammofis, auritis vel inauritis , afperis , aliquando complanatis, vel plicatis , conftans ; feu dua- bus teflis foliaceis , crifpatis , laciniatis & exertis com- polita 3 five in firiis, magnis fpinis vel in alto promi- aentibus vel recurvis diverfimodè exafperata & armata, cardine umbonato 6 velido ginglynte unita ; colori- bus cinerers luteis, purpurafcentibus, violaceis , ama- rantinis , rubris , fanguineis , aureis diverfimodè exor= rata & pretiosé depiéta ; aliquand coloribus argenteis É arcis cæleflis variorum colorum commiffuras efforman- tibus lucide fplendens. Nom que l’on donne à des coquil- les bivalves qui compofent plufeurs genres par le nom- | H U 1 v23 bre & la variété de fes efpeces. Les anciens naturaliftes Jatins difent , offrez vel offreum : comme ils mettoient en ufage le mot offreum , pour fignifier en général les teftacées , on peut préfumer que le terme o/freum eft derivé du mot grec os, quod os fignificat , en fran- çoisunos, vel quod teflé veluti offea tegarur , feu of- treum à duritie offium derivatur : Ceft-à- dire, que lhuitre doit en général fon étymologie à la dureté de fes écailles qui égale celle des os. Delà on penfe que le mot huitre eft venu par gradation de corruption de Jangage, d’abord en vieux françois oueftre , enfuite oeftre ou oiftre, puis ouiftre, enfin huiftre. On écrit huitre, comme on a fait le mot huis duatin offium. Les fcaliens difent oftrege , les Efpagnols oftia de la mare, les Allemands & les Hollandois oefter, les Anglois oy- fters , & les Françoisouitre , ouittre-alle-calle & huitre. Les huitres ont un caractere générique & fpécifique qui les diftingue des autres bivalves. Élles font com- pofées de plufieurs croutes ou lames dures & féches, formantune furface plus ou moins raboteufe , & comme elles font pofées les unes fur les autres , les dernieres furpaffent les anciennes , de maniere que les additions des nouvelles lames forment l’accroifflement des écail- les , & dont le prolongement occafionne des lames ou des feuilles, des diverfes pointes, tantôt plates, tantôt rondes, courtes , aiguës ou obtufes à leurs extrémités; elles font quelquefois droites ou plus ou moins incli- nées , ayant jufqu'à plus de deux pouces de longueur & faifant le crochet. Les huitres ont fouvent deux efpeces d’oreillons coupés d’équerre à côté des fommets des valves, comme il arrive aux fpondyles ou aux huitres à talons ; mais il y en a beaucoup qui en font dépourvues ou qui devien- nent peu fenfbles. La valve inférieure des huitres eft or- dinairement plus concave que celle de deffus. Les hui- tres fontcouvertes d’un drap marin, fangeux, & fe plai- fent à s’atracher à différens corps, comme à des rochers, à plufieurs coraux, & à fe grouper plufeurs enfermble. 124 LNH UD Ces fortes de bivalves font le plus fouvent d'une forme arrondie , quoiqu'on en trouve d’une figure plus où moins baroque, pliflée , cambrée , allongée & avec des bras. Elles {ont ordinairement bombées & quelquefois trés applaties. Les efpeces, qui font en quelque façon unies , paroïfflent prefque toujours écailleufes. Il y a des huitres ftrices, cannelées, & avec des tubercules. La charniere varie dans les huitres ; elle eft le plus fouvent fituée intérieurement au-deflous des fommets des battans, & compofée de plufieurs boutons récipro- ques avec autant de cavités correfpondantes, au milieu defquelles fe trouve un ligament noirâtre, aflez fort, & cartilagineux , comme 1l arrive dans les fpondyles. Les autres charnieres font compofées, dans d’autres efpeces, de plufeurs moulures avec autant de rainures récipro« ques dans les deux valves, & deviennent quelquefois imperceptibles. Les huitres préfentent des variétés infinies par leurs diverfes couleurs dansleurs différensgenres & dansleurs efpeces, dont les plus intéreffantes & les dominantes font des nuances pourprée, amaranthe, lilas, citron, aurore ; des couleurs aurore, orangée, rouge, fangui- ne , ponceau & blanche, panachées de différentes ma- nieres. La furface intérieure ne montre le-plus fouvent qu'une demi-nacre blanchâtre, verdâtre, obfcure & quel quefoisliferée dans la circonférence des valvesde couleur aurore ou orangée ou pourprée, fuivant lesnuances ex- térieures. Les huitres,que l’on diftingue entr'autres,font celles que l’on nomme la felle polonoife , le marteau, la crête de coq, le rateau , la corne d’abondance , la cuifle, la pintade, la biftournée , la mere - perle, la feuille, les huitres épineufes, leshuitres feuilletées, &c. I! y a des huitres dans toutes les mers , en Amérique, en Âfie, en Afrique , dans toutes les Indes orientales & occidentales, dans la Méditerranée , fur les côtes des îles Majorque, Minorque & de Malthe. Les efpeces communes de l'Europe font celles de France & d'An- gleterre qui font bonnes à manger. Ces dernieres four- H Ù I 12$ niffent es moyens d'obferver toute a ftruéture de ces fortes de teftacées bivalves & de détailler toutes les parties de l’animal. Quoique leurs furfaces n’aient rien d’agréable pour fatisfaire la vue , elles donnent néan- moins une idée générale de tous les animaux qui réfi- dent dans les huitres. RoNDELET, de Teftaceis , lib. x , fait mention de quatre efpeces d’huitres; favoir, celle qui prend fon accroifflement dans les étangs voifins de la mer qui font entremêlés d’eau douce & d'eau falée , appellée en grec auvospea ; ce mot eft formé de um , qui fignifie ffagnum , unétang ,un lac, & d'icyez , ou ésyeor, huitre: c’eft l’efpece que l’on appelle dans le Languedoc peires oftres, & en Italie oftrege. Ces fortes d’huitres , dit Rondelet, fonc compofées de deux écailles moyennement concaves & un peu voutées en-deflus. Elles font rudes ou âpres au toucher, raboteufes au dehors & fe divifent aifément par lames minces. La furface intérieure eft blanche & unie. Limnoftrea ex duabus teflis componuntur ,modicé conca- y1s 6 parëm in dorfum elatis ;foris inæqualibus € afperis & in tenues laminas facilè feéilibus , intüs levibus, candidis. 1°. L'huitre de mer ,appellée pelagia , c'eft-à- dire, l’efpece qui fe trouve éloignée des eaux douces, qu'on ne trouve ni dans les étangs , ni aux embouchu- res des fleuves. Il y en a fouvent de fi grandes, ditRon+ delet, qu'on en voit dans l'Inde d’un pied de dia mètre : celles qu’on apporte de l'Océan à Paris, font beaucoup plus grandes que les efpeces que l’on pêche dans les parages du Languedoc; elles fe trouvent quel- quefois groupées enfemble , & pofées l’une deflus l'autre. On rencontre fur quelques-unes des vermif- feaux & des efpeces de fcolopendres qui y viveat enfer- mées dans leurs tuyaux. La furface extérieure de la co- quille eft fale & fangeufe & boueufe, compofée de plu- fleurs écailles ou lames , mais le dedans eft blanc & uni. La chair en eft molle, entourée de plufieurs fibres qu forment une efpece de frange , quelquefois de couleur pourpre; ce qui denote , {elon Pline, la fupériorité 126 # O1 qu’elles ont fur les autres. Ceux qui font les plus expéi timentés, dit ce naturalifte, enchériffent fur ce pourtour fibreux ou garni de poils pourprés, en les appellantles huitres aux paupieres , & en les qualifiant d'huitres gé- néreufes à caufe de leur ufage‘pour farder les paupieres, & de leur excellence. Offrea quæ neque in fhagnis , ne- que in ofliis fluviorum , fed procul ab aquis dulcibus in= veniuntur, marina , five pelagia nominantur. Sunt per- Jepè magna , aded ur in Indi& pedalia fint. Que ex Oceano Lutetiam deferuntur ,fæpè multo majora funt iis que in nofiro mediterraneo capiuntur. Aliquandd multaæ fimul connexa € fupra [efe pofita. Inter hec repunt fcolopendre & vermes in canaliculis inclufi vivunt. Teflæe foris fordide & luto obduéte , ex cruflis multis five la- minis conftantes : intus læves & albæ. Caro mollis, circa eam fibre multe veluti fimbriam conflituentes, eam aliquando ambiente purpureo crine qua præftantie nota eft, auttore PzrNro. Addunt, inquit, peritiores no= tam , ambiente purpureo crine fibras eoque argumento ge= nerofa interpretantur , calliblephara appellantes. 3°. L’huitre des bois,que Rondelet appelle fcandebec. 4°.La gaiderope des Grecs ou les fpondyles. Voyez ces mots. ALDROVANDUS, de Teffuceis, lib. 3. pag. 485 & fuiv. rapporte les mêmes efpeces d'huitres que celles de Rondelet, auxquelles il en a joint plufieurs autres, fur-tout parmi les fpondyles. Rumphius termine fes bivalves pr les huitres dont on peut compter feize efpeces, qu'il nomme en géné- ral, enlatin, o/frea; en langue hollandoife oefters ; le quelles fontrepréfentées,rab. 47 & 48 ;fçavoir, Offreum radicum feu lignorum ; Yhuitre des bois , ou qui s’atta+ che aux racines. Holl Stok oefter; l’huitre à bâton. O/f- zreurn cratium , l'huitre feuille. Holl. Sery-oefter, of lau- werier-blad ; la feuille de laurier. O/freum placentiforme, five ephippium ; l’huitre en forme de gâteau , ou la felle de cheval. Holl. Engelfche, of poolfche zadel en zadel {chulp ; la felle angloife ou polonoife. Offreum plica- tum majus ; la grande huitre plifiée. Holl, Groote ges H UÜU:71 127 plooyde oefter, of getakte hane-kam ; la grande hui- tre plifiée , ou la crête de coq à pointe. Offreum echina- um ; l'huitre à pointes d’ourtins. Holl. De lazarus klap; Ja cliquette des lépreux. Holl. Paar le moer fchulp ta- felbordje , zilvere piering, of honds-oor ;la mere- perle , le médaillon d'argent , ou l'oreille de chien. Of treum divifum ; Holl. Mes-hamer, pool fche hamer, indianfche kris, eertyds, kruis doublet; le marteau tranchant, le couteau polonois, la croix indienne, où la béquille indienne , autrefois le crucifix iftgnomon. L’équerre. Holl. Winkel-haak , en Venus {cacht-dou- blet ; l’'équerre, ou le priape de Vénus. Offreum tortuo- fur, Yhuitre tortueufe oubiftournée. Holl. Gedra-ayde ocfter, of kromme Noachs arck; lhuitre tortillée ow biftournée, ou arche de Noé tortueufe.Offreum eleétri- num; l’huitre éleétrique , ou attraétive comme l’ambre. Holl.Barnfteen-oefter. Offreum echinatum fanguineum ; l'huitre épineufe comme l’ourfin, ou lhuitre échino- phore de couleur fanguine. Holl. Bloed-roode lazarus Kklap; la cliquette des lépreux de couleur rouge fan- guin. Offreur echinatum cinereum ffammis rubris ; Thus- tre échinophore de couleur cendrée flammée de rouge. Holl. Graauwe lazarusklap , met rood vlammen; enfin l'efpece appellée en langue hollandoife rots doublet; l'huitre couleur derofe, en France , le gâteau feuilleté, Gualtieri fait mention de plufieurs efpeces d’huitres dont les unes font à la fuite des peignes, qu'il nomme fpondylr, fpondyles; & ne donne le nomd’huitre en 1a- tin ofreum, qu'aux autres efpeces dont il forme trois genres: favoir , offreum vulgare , Fhuitre commune; offreum roffratum , l'huitre à bec ; offreum ffruéfurä pe- culiari , es huiïtres fingulieres , parmi lefquellesfe trou- vent les efpeces crêrées, entr’autres le rateau & la felle polonoife. M. d'Argenville commence fa claffe des bivalves par le genre ou la famille des huitres. Les pieces de ces co- quilles , dit ce Conchyliologifte, font couvertes exté- rieurement de fange ,& compofées de plufieurs feuilles 128 H Li 4 ou écaille. L’huitre eftunie, fouvent couverte depointesÿ de ftries, de boutons & de cannelures; faformeeft plate, repliée, ronde, ayant la valve inférieure plus élevéeque la fupérieure. Offreum eff concha bivalvis teffis extès fordidis , luro obduitis , & cruffis multis feu laminis compofitis ; levis, aculeis, ftrits ,tuberibus inffruita , plana , plicata , globofa , valvä inferiore elatiori quam fuperiore. Cet auteur diftingue fept efpeces d’huitres avec leurs variétés ; 1°. L’huitre plate & unie, offreum planum & lave ; lhuitre à l'écaille, offreum commune Jquammofum ; celle qui eft verte, viride ; orientale, orientale ; qui produit des perles , unio feu margaritr- fera ; la pelure d’oignon verte, cepa viridis ; les ef- peces vertes, celles couleur de rofe , jaune couleur d’ambre, & celles à ftries, rofea, flava ,eleitrina, ftria- za ; la felle de cheval ou la grande pelure d'oignon, ephippium placentiforme ; celle qui eft violette , vzo/a- ceum ; la pintade , gallina guttata; Vhuitre d’étangs fa- lés , lmnoffrea diéla ; Yefpece rouge & rayée, venant du Japon, rubrum fîriatum € japonicum ; l'oifeau ou lhirondelle, avicula feu hirundo. 1°. L’huitre feuilletée & unie, offreum plicatum læve ; le marteau, offreum di- vifum , feu malleus brachiatus ; Voreille de cochon ,ou la crête de coq, offreum plicatum minus, auris porci feu crifla galli ditlum ;celle qui eft hériflée, tubulis arma- ‘tum ; la feuille, cratium feu folium; huitre tortueufe , appellée la jambe, offreum tortuofum, crus appellatum; Ja cuifle, femur diéum. 3°, L’huitre qui eft de forme ronde & épineufe , couleur aurore, globofum 6: fpino- Jum colore arauficano; à pointes rondes & celles qui font plates, aculers rorundis armatum , aliter planis. 4°. L'huitre à oreilles à grandes pointes , couleur de feu , auritum flammis rubris infignitum; à pointes blan- ches, attachée à uncaïllou , mucronibus candidis & [axo adharens ; l'huitre appellée le pont, par la fituation .des cailloux qui y font adhérens, pons faxis adhærens; lhuitre cannelée couleur de rofe, avec de longues poin- tes plates & blanches, offreum canaliculatum LE FD SITES aculeis H ÙU I 129 aculeis planis & albidis; lefpece de couleur de corail, concha corallina ; Vhuitre de Médoc, oftreum medoki- num ; celle dont les pointes font d’un rouge fali, acu- deis rubris lividifque armatum ; les huitres de diverfes couleurs, groupées plufeurs enfemble, congeries co lorum varietate confpicua. $°. L’huitre de forme ronde découpée de grandes lames très faillantes, o/freum glo- bofum , laminis eminentibus laciniatum ; le gâteau feuil- leté dont parle Rumpbhius, placenta foliacea RumpPuarr; celle qui eft à grands plis & qui ne ferme pas exatte- ment, fortuofum, plicatum, ore hzanti; à ftries & de cou-. leur d'orange, venant de la mer baltique , friatum , arauficanum , ex mare baluco. 6°. L’huitre de forme. ronde & blanche, garnie de pointes fines, o/freum glo- bofum, albidum , mucronibus tenuiffimis inftru£tum ; Vé- çailleufe, appellée fcandebec par Rondelet, /y/veftre fquammofum , fcandebec Ron DrtETrr; la même avec des tuyaux élevés , l’écailleufe & à feuilles couleur de citron, jointe à un madrepore, eadem cum tubulis fquammofum ; foliaceum, colore citrino , madrepore ad nexum ; la même couverte de glands de mer , fy/veftre balanis adhærentibus. 7°. L'huitre oblongue , avec un mammelon à fa charniere , oftreum oblongum € umbo- natum; le pied d'âne uni, /pondylus levis; l'efpece ra. boteufe fans pointes , rugofus fpondylus fpinis carens ; celui qui eft couvert de lames blanches & armé dans fon pourtour de pointes couleur de rofe , Laminis albi- dis leélus, in margine rofeis fpinis digitatus; le fpon- dyle ou pied d âne, diftingué par des lames jaunes &, par un mammelon moitié rouge, moitié blanc, /emi= ais flavis ,umbone rubro € albido diflinétus , gaideropæ dilus Ronpezerr1; & le fpondyle appellé gaideron par Rondelet. | M.d'ArGEnvILLr dit que les huitresontuncaraétère générique, qui les doit diftinguer des cames, avec lef- quelles on les trouve prefque toujours mêlées chez les auteurs. L’huitre eft compofée de plufieurs croutes ou lames, formant une furface raboteufe; £a coquille fu Tome II, 130 H U Î périeure eft plus plate que l'inférieure; elle à un bec, pointes dont elle eft garnie. Les Huitres $’attachent or dinairément à rout ce qu’elles trouvent; elles ne de- mandent qu'uñ point d'appui: les rochers, les pierres, les bois, les produétions marines , tout leur eft propre, fouvérit même elles fe éollent lés unes fur les autres ; c'eft uñe glue, qui fort du poifôn; fi forte, qu’elle ré- £fte à tout. On diftingue dans les ports de mer deux fortes d’huitres, les fécondes & céllés qui ne le font pas; une petite frange noire qui les entoure, eft la marque de leut fécondité & de léüt bonté. Le même auteur , dans fon fupplément qui traite de la zoomorphofe, décrit ainfi l’hüitré commune ou lanimäl qui réfide dans fes écailles. Il eft compofé de toutes les païties qu'ont les autres ahimaux couverts de coquilles, telles que des ouies, un œfophage, un fpondylé ou cal nerveux , un ventricule ou eftomac, es lévrés , desfücoirs, üh méfentére, un foie & un ca- ral inteftinal qui fe termine à l'anus, des feuillets puls monäirés, un cœur. Ce coquillage, immobile par fon poids, ne s'ouvre que d’un poùce au plus, pour refpi- rer, prendre l'eaü par les fuçoits & lés alimens qui lui font néceffaires, tels que le fuc de petits animaux , des plantes, & certains grains d'une terre limonéufe ; il n’y a que là partie fupérieure, qui dit un mouvement; l'in- férieure refte immobile , & fert de point de réfiftance. E’hüitre perdroit fon eau, fi elle n’écoit couchée fur le dô$, L'ouverture de fa bouche eft entre les ouies; elle éft bordée de deux grandes lévres, chargées de fuçoirs; ce qui forme une efpece de fraife tranfparente & dure, . Qui tapiflé ; des deux côtés , les paroïs intérieures des deüx valves. Son intetin eft plus long que dans tous les autres poiflons , pour rétenir plus long-témps fes ù éxcrémens. Si elle confërve beaucoup d’eau dans fon ” #éférvoir, c'eft pour prolongér fa vie hors de la mere H U I 1357 Au mois de mäi, on voit fon frai, qui eft d'urie forme Jenticulaire. Mais les parties de la génération font difs ficiles à découvrir. Le ligament à reflort, qui fait lé jeu des coquilles, eft renfermé pofitivement dans le ta lon ou fommet. On remarque que les deux écailles n’ont point de charniere; le mufcle tendineux, qui les réunit , leur en tient lieu; fes quatre feuillets pulmo= naires lui fervent à fe décharger d’une humeur fupere lue, & à afpirer un nouveau fuc. L’huitre a la chait molle, & une membrane blanche, contenant une ma tiere marbrée, d'un jaune & d’un brun obfcur , qui pas roiffent être les inteftins ; c’eft fans doute, de certé matiere épaifle & coagulée , que fort l'humeur laiteufe, qui perpétue fon efpece, & produit la femence. Cette fumeur laiteufe pafle par différens degrés d’accroiffe- ment, avant de laiffer entrevoir les deux écailles rens fermées dans le centre de fon enveloppe. Cette mafle glaireufe vivifiée par de petits vers rouges, & portée par les vents & les flots fur les branches de mangliers ui bordent les côtes ftériles de la mer dans l'ile de aïenne, produit des huitres qui donnent des perles; & qui paroiflent pendre des branches de ces arbres, L'huitre n'a que deux tendons ou attaches, d’une couleur violette foncée , qui la joignent à fes deux écailles, dont la fupérieure éft ordinairement plate 5 Tautre eft creufe, & contient tout le corps de cet animal, Elle à été anatomifée par Lifter & Willis dontles figures ne fe rapportent point à celles des huitres de nos mers, L'huitre, nommée le pied d'âne ou fpondyle, n’a d'autre différence que dans fa charniere, confiftant em deux boutons arrondis, qui renfermént le ligament, difpofés de façon que les boutons de la valve fupé- rieure foient reçus dans les cicatrices de l’inférieure. Le ligament de cette nature coriace fe trouve entré les boutons, & fert à la charniere des deux valves. Fra: & temps de la maladie des huitres, Les auteurs avouent qu'il n'eft pas plus facile de dé- Li 132. | H Ù 1 ; NE AE R à v PL UT in d2t LT couvrir fes parties de la génération de Panimal darss 1éë huitres, que d’en diftinguer les mâles d'avec les femel- . les : cependant on fait qu'au mois de mai ces animaux jettent leur frai qui eft de figure lenticulaire, & qui paroît reflembler à-une goutte de fuif. On apperçoït, avec le fecours d’un bon microfcope dans cette fub- ftance laiteufe , une infinité d'œufs, & dans ces œufs de petites huitres déjà toutes formées. Le frai , ou la femence d’huitres, s'attache à des rochers, à des pier- res, à de vieilles écailles, à des morceaux de bois & à d’autres chofes femblables difperfées dans le fond de la mer. On conjeëture avec raifon que les œufs com- mencent à fe couvrir d’écailles dans lefpace de vingt- quatre heures. Les huitres font malades & maigres après avoir frayé; mais au mois de juin & de juillet, elles com- mencent à fe mieux porter, de forte qu’au mois d’aoûg elles fe trouvent parfaitement guéries. Lifter & Willis prétendent que la maladie de l’huitre fe connoît dans le mâle à une certaine matiere noire qui paroït dans les ouies ; & dans les femelles à la blancheur de cette matiere. Au mois de mai, il eft permis aux pêcheurs, fuivant les réglemens, de pêcher toutes fortes d'huitres, & comme l’on compte fouvent fur une feule pierre ow une feule écaille , jufqu’à vingt petites huitres, il leur eft enjoint pour la multiplication de l’efpece , de les remettre à la mer. Le mois de mai pañlé, ils ne peu- vent plus.pêcher que des huitres d’une grandeur raifon- nable. Quant au frai que les pêcheurs ont détaché des pierres, & aux huitres encore tendres, ils les mettent £ + dés éfpèces d'éclufes par où l'eau reflue, jufqu'à ce % NH © E 135$ qu’elle: foit abaïflée de moitié. Ces foffes: verdiffent , foit par la qualité du terrein , foit par une éfpece de petite moufle qui en tapifle les parois & le fond ; ou par quelqu’autre caufe qui nous eft inconnue; & dans l’efpace de trois ou quatre jours ,les huitres, qui y ont été renfermées , commencent à prendre une nuance verte. Mais pour leur donner le temps de devenir ex- trêmement vertes, on a l’attention de les y laifler fé< journer pendant fix femaines ou deux mois. Les huitres vertes, que l’on mange à Paris, viennent ordinairement de Dieppe. Les meilleurs & les plus eftimées font celles qu'on pêche en Angleterre ; on en tranfporte aufli en Saintonge vers les marais falans, où , par le féjour qu'elles y font, elles acquierent: une couleur verdâtre, & prennent un goût beaucoup plus délicat qu'auparavant. Les huitres aiment l’eau douce : elles y engraiflent beaucoup, & elles y deviennent excellentes. Au contraire celles qui fe trouvent fort éloignées des rivieres, & qui manquent d’eau douce, font dures, ameres, & d’une faveur défagréable. Les huitres vertes font très recherchées , & ‘avec raifon; mais comme la fupercherie fe glifle dans toute forte de commerce , on y eft quelquefois bien trompé; : c'eft pourquoi il faut fe méfier de la couleur verte artificielle que lon fait fort imprudemment leur donner. PT EE Les auteurs de la fuite de la matiere médicale difent fur le rapport de Rofinus Lentilius, qu’à la Haye l’am- ‘baffadeur d’un grand prince ayant invité quelques per fonnes diftinguées de l'un & de l’autre fexe, à un re- pas fomptueux où rien ne manquoit, y fit fervir des huiïtres vertes qu’on croyoit vénir des côtes d'Angle- terre, que tous ceux qui en mangerent fe trouverent mal fur le champ, fouffrant des anxiétés, & vomiffane avec des efforts énormes, de forte qu’ils eurent béaucoup de peine 2 fe rétablir: qu’enfin on reconnut-pañ des in- formations que l’huitrier ou le vendeur d’huitre avoit teint des huitres communes avec du verd ET de 1} 34 ou les faire pañer pour de véritables huitres d'Angleterre Sentimens des anciens fur les huitres bonnes à manger, Les anciens ont cru que les huitres & les autres co= quillages croiflojent avec la lune, comme dit Cicé- £on ; offreis & conchyliis continsere ,cum lun& pariter erefcunt , pariterque decrefcurt. Ce fentiment, qui a été refuté par quelques modernes, a néanmoins été ap uyé par d’autres auteurs, comme M. Mead, célebre médecin de Londres , dans fon traité de imperio folis ac lune , in corpora humana & morbis indé oriundis.. Pline dit qu’il y a dans la lune des effets qui lui fone - propres à l'égard des huitres, qui font de les arrofer & e les humeéter par une chaleur tempérée : c'eft pour- uoi la lune nourrit & entretient les humeurs , comme le foleil féconde tout par fa chaleur ; 2 causä funt pro= gria luna effeitiones ,que funt rigare , & medio calore hu= meclare : luna igitur humores alir & repit, quemadmodumt fol fuo calore fecundar omnia. Le même ancien natura- lifte rapporte que l’on étoit fi friand de fon temps des huitres, que chacun vantoit la façon de les faire naître ou roduire , que c'étoit le mets favori des feftins , ainfi que Ê s ourfins , & qu’on mettoit un grand prix à certaines efpeces; ce qui à donné occafion à cenfurer plufeurs gourmands d’huitres. C'eft ainf qu'Horace exprime la délicateffe & laptitude de leur goût, Offrea qui callent rimo deprendere morfu, Chacun faïfoit l'éloge des uitres de fes côtes ou de fon pays : Horace, dans fa quatrieme fatyre vante celles de Circé, qui font noires, avec d’autres coquillages, favoir, le conchylium , le œurex , les ourfins & les peignes. . ZLubrica nafcentes implent conchylie lune ; Sed non omne mare eff generofe fertile iefle Murice bajano melior lucrina peloris ; Offrea Circais , Mifeno oriuntur echini Ê Pettinibus patulis jatar fe molle Tarentum HU I 235$ Les anciens eftimoient les huitres d'Abyde on d’A- bydæna , ville fiuée fur le détroit des Dardanelles ; celles du lac Lucrin en Italie proche Pouzole, celles de Brindes , ville de Calabre : ces dernieres pour le goût & la bonté le difputoient avec les efpeces du lac Lucrin qui étoient recherchées. Strabon rapporte que l'on trouvoit les huitres les plus belles fur les détroits de Cumes ; Ariftote dit qu'on les nourriffoit d'algue fur celui de l’'Hellefpont qu'on appelle à préfent le dé- troit de Gallipoli. Bembus donnoit la,préférence aux huitres de Venife & à celles de la mer Adriatique. On préfere les huitres de Bretagne à toutes celles des autres côtes de France. Celles de Saintonge pañfent pour être plus âcres; & les huitres de Bourdeaux, qui ont un goût excellent, ont Ja tête noire. Les efpeces d'Angleterre font plus eftimées que celle de France, d'Italie & d'Allemagne ; mais chaque côte fournir des huitres dont les écailles font de différentes cou- leurs. Il y en a en Efpagne qui font roufles ou rouges : d'autres en Illyrie de couleur brune, & dont la chair eft noire : dans la mer rouge elles font de couleur d'i- ris : en d’autres.endroits, la chair & lécaille font noires. Apicius, qui a écrit fur la cufine , envoya d'ralie en Perfe, à l'empereur Trajan, des huitres aufli fraîches que le jour de leur pêche. Îl avoit appris une méthode de les conferver qu'il a tenue fecrerte. Le chancelier Bacon dir que les huiwes de Colchefter, étant mifes dans des puits qui ont coutume d'éprouver le flux & le reflux de lamer, fans toutefois que l’eau douce leur manque , s'engraiflent , & croiflent davantage. Le pere Martini, jéfuite, dans fon hiftoire de la Chine, & plufieurs autres auteurs , rapportent que les Chinois pilent & écralent les huitres , qu'ils en expri- ment le frai, & que l'ayant répandu par gouttes dans des marais il en naît des huitres en abondance : mais, felon l’obfervation du docteur Rofinus Lentilius, in- férée dans les Ephémérides d'Allemagne , centuries vu & VII, année 1719 , page 450, On ne peut fans iv 1:36 . HAT tomber dans une erreur grofliere ajouter foi aux rapt ports des voyageurs qui voudroient nous faire ac- croire qu'a la Chine & ailleurs on feme dans des ef- eces de marais des huitres pilées ou hachées : la vé- zité eft qu'en certains pays, aux environs de Conftan- tinople, dans le Bofphore de Thrace , on feme, pour ainfi dire , tous les ans, non des huitres coupées par morceaux , mais des huitres toutes entieres. Ce font les Grecs principalement qui y amenent des navires pleins d'huitres, qu'ils jetent péle-mêle dans la mer, pour en avoir des provifions à fouhait ; ce qui fait que tous les jours, fur -tout en carême, il s’en trouve abondamment à la poiflonnerie. Huires qui s'attachent à des branches d'arbres: Le pere du Tertre, dans fon hiftoire générale des Antilles, dit avoir vu dans une petite île, proche de la Guadeloupe un grand nombre d’arbres fi chargés d'huitres , que leurs branches en rompoient. On en trouve entrautres fur un certain arbre nommé paletu- vetier, qui croît au bord de la mer. Il s’y attache auffi d'autres poiflons à coquilles. La raifon de cette par- ticularité , c'eft que les arbres où l’on trouve ces hui- tres , étant plantés fur le rivage de la mer, les vagues qui s’en élevent mouillent les branches qui s’abaiffent le plus, & y portent le frai de l’huitre , lequel s’y atta- che, s’y englutine & y éclôt enfuite en petites huitres. Pour ce qui eft de la nourriture de ces petits animaux, elle fe fait facilement, car leurs coquilles par leur pe- fanteur contraignant les branches de l'arbre à fe cour- ber, font rafraichies deux fois le jour par le flux & le reflux de la mer. On voit deux fortes d’huitres à la Guadeloupe : la premiere, à l'exception de fa petiteffe, eft fort femblable aux nôtres. La feconde eft toute plate , & a une petite houpe de poils dans le milieu, comme un petit barbillon : elles font fi dures qu'on ne peut en manger. #3 HU" 137 =: M. Adanfon, dans fon hiftoire des coquillages du Sénégal, dit qu'il n’y a pas long-temps que l’on trou- voit encore des huitres fur les mangliers du Niger, près l’île du Senégal, & Lt on n'en voit plus que dans le fleuve de Gambie , & dans les rivieres de Biffeau où elles font communes. L'île de Gorée & celles de la Magdelaine en fourniffent aufli de diffé- rentes efpeces. On en trouve aufli à la côte d'or , fi communes, que les écailles fervent à faire une chaux, que les Anglois mettent en œuvre pour les. édifices a ont dans ces contrées ; mais en 1707 les Hollan- ois, dans la vue de leur ôter ce fecours, bâtirent un fort de fept ou huit canons, avec une garnifon pour la garde des huitres. Finch obferve que la baie de Serra-Leona produit beaucoup d’huitres , & qu’elles s’attachent fur le rivage aux pieds de certains arbres de la forme du faule , mais qui ont la feuille plus large & de l’épaiffeur du cuir , avec de petits boutons comme ceux des cyprès. Les branches de ces arbres font de la grofleur d’une canne ordinaire, unies en-dehors & moëlleux dans l’intérieur : celles qui s’abaïffent font fi couvertes d’huitres , que lon s'imagineroit que c’eft l'arbre feul qui les produit avec le fecours de l’eau falée. Les huitres de mangrove tiennent aux pointes des branches de arbre de ce nom. Le mangrove rouge vient toujours dans l’eau falée. Les huitres, qui aiment le goût de cet arbre, s’accrochent par tas à fes branches, fi bien qu'il ny en a point qui n’en foit garnie. Ces huitres n’ont point de goût, quoiqu'il y ait des perfon- nes qui en mangent. Leurs coquilles font de couleur de perle , très minces & tranfparentes; c'eft pour cette même raifon que les Efpagnols s’en fervent au lieu de verre. di Il y a plufeurs fortes d’huitres, que l’on trouve en Amérique attachées aux branches de manglier : elles font ordinairement plus petites , & avec des écailles plus minces que les autres efpeces. Les unes font oblon- 139 H UÙU I gues, dont le teft s'enleve par feuilles, elles font blanz châtres , en partie fauves & violettes. Les huitres, que les Conchyliologiftes nomment hirondelles, fe grou« pent aufli fur des arbres & {ur des lithophytes , princi- palement les efpeces épineufes & papyracées. Les huitres, appelées la feuille ,confervent fouventune par- tie des ‘branches d'arbres auxquelles elles s’attachent, eu au moins les empreintes. Effet phofphorique des vers accoucheurs des huitres. M. Deflandes dit que les huitres font remplies d’une inñnité de petits vers rougeâtres dans la faifon où elles gettent leurs œufs. Ceux qui remuent de gros tas d'hui- tres pendant la nuit, apperçoivent quelquefois fur leurs écailles des particules lumineufes , comme de petites étoiles de couleur bleuâtre. On voit facilement ces petits vers pendant le jour par le moyen du micro- {cope ou d’une loupe. Plufeurs autres poiffons rendent aufli de la lumiere dans la mer, comme l’a obfervé M. Deflandes , mais il n’y a guere d’apparençe que ce foit toujours par des vers: aufli l’auteur a-t-il trouvé que tous les grands coquillages bivalves, fur-tout cer- taines grofles moules, qui dans l'Océan s’attachent aux fonds des vaifleaux , produifent dela lumiere. En fup- pofant qu'on les traite comme les huitres ; c’eft-a-dire les porte dans un lieu prefqu'obfcur , & qu’on les ecoue violemment ; cette action répétée met en mou- vement les particules falino-fulphureufes , dont ces co- quillages font imprégnés , & les rend de véritables noctiluques où des efpeces de phofphores. Mais de quel ufage pèuvent être ces petits vers rougeâtres aux huitres fécondes, & feulement dans la faifon où cette fécondité fe déclare ? M. Deflandes conjeëture qu’ils leur fervent pour ainf dire d’accoucheurs. M. de Réaumur & d’autres auteurs leur donnent auffh ce nom, & difent qu'ils excitent, d’une maniere qui sous eft inconnue, les organes deftinés à la généra- H U ÎI 139 tion. Pour s’en aflurer M. Deflandes a répété plufieurs fois l'expérience qui fuit. Cet obfervateur a pris des huitres fécondes , & les a miles vers le mois de mai dans un réfervoir d’eau falée ; elles ont laiffé une nombreufe poftérité. L'auteur en a pris de la même maniere de celles qui lui paroifloient fécondes, mais il s’eft fervi d’une main adroite pouren retirer les petits vers Qui y étoient renfermés. Êes hui- tres n’ont tien produit , & la ftérilité a régné dans le _ réfervoir où elles avoient été placées. Ces vers accou- cheurs, dont M. de Réaumur & d’autres naturaliftes ont parlé, font tout-à-fait différens de certains vers blan- châtres & luifans, qu’on trouve encore dansles huïtres, & qui pour la premiere fois furent obfervés en 1666 par M. de la Voye, ingénieur en chefà Breft. Ces vers reffemblent à une grofle épingle, & ils ont depuis cinq jufqu’à huit lignes de long. Rien n’eft plus difficile que de pouvoir examiner ces vers en entier : Car au moin dre attouchement & à la moindre fecoufle , ils fe réfol- vent en une matiere gluante & aqueufe, qui s'attache même aux doigts ; il eft comme impoflible qu'en ma- piant ces huitres on n’enleve quelques vers lumineux. Voilà pourquoi les vers brillent alors, ainfi que le feroient des grains de phofphore écrafés fur du papier blanc : mais toutes les huitres ne donnent pas lieu à cette expérience ; fur un paniér de deux ou trois cens, à peine en trouveroit-on vingt ou vingt-cinq qui aient des vers luifans : encore ne les ont-telles pas dans tou- tes Les faifons. Des années même fe pañlent fans qu'on en découvre aucun. Quoi qu'il en foit, M. Deflandes a toujours remarqué que les groffes huitres font préfé- tables aux petites, & qu'elles étincellent davantage. Ennemis des huirres. AzprovanDus dit que les huitres, en général, ont pour ennemis les crabes & les étoiles de mer ; d’autres auteurs y ajoutent la grenouille pêcheufe , les - pétoncles & les moules. Les crabes delirent tellemenc 140 H: (UT des huîtres, felon plufeurs naturaliftes , qu'ils ônt rx cours à un ftratagême , afin de pouvoir en attraper la chair, & de la faifir fans rifquer de laïffer leurs pattes prifes entre leurs battans , le voici : les crabes épient l'occafion ou linftant que les huitres tiennent leurs écailles béantes à l'abri du vent pour fe ranimer aux rayons du foleil : aufli-tôt qu'ils les voient dans cette heureufe pofition, ils s’avancent fans bruit en leur jet- tant une pierre dans leurs coquilles , de maniere ue ne pouvant plus fe fermer ou fe rejoindre , ils jouiffenr aifément de leur butin , en extirpant la chair en toute fureté, & en la mangeant enfuite. Quelle fineffe ! die Aldrovandus, pour des animaux qui n’ont ni l'ufage de la raïfon ni celui de la parole : ea verfuria eff anima- lium que neque rationis neque vocis ufum habent. Cet auteur rapporte le même fait d’après faint Ambroife en ces termes : Meminit hujus quoque verfutia divus Ambrofius his verbis. Cancer offreis vefcitur ; fed quie Offreum claufum null& vi aperiri poteft , periculofumque cf [5 chelam ejus includat , ad argumenta confugit , & znfidias nové fraude molitur. Explorat enim f; quando offreum ,remotis in locis ab omni vento contra [olis ra dios dipticum illud fuum aperiat, ut aëre liberovifcerum fuorum voluptatem quandam capiat : & tunc clanculo ealculum immittens , oftrei concluffonem impedit : ficque aperta clauffra reperiens , tutà chelas .inferit , vifcera= que interna depafcitur. Le crabe mange des huitres, dit faint Ambroife ; mais parce qu'il ne lui eft pas polfi- ble d'ouvrir une huitre fermée par aucun effort, & qu'il -expoferoit d’ailleurs fes pattes au danger d’être prifes entre les écailles ; il a recours à un raifonnement pour Jui tendre des pièges par un nouveau ftratagême : le voici ; il examine linftant où l'huitre ouvre fes battans - aux rayons du foleil , dans un lieu écarté, à l'abri du vent , qu'elle prend un plaifir marqué ou qu'elle fe dé- Jeéte , à donner un certain eflor à fes différens re- plis, ou à leur procurer un air libre ; fur le champ le crabe jettant fans bruit une pierre dans fes valves, les H Ù 1] 14Y émpêche de fe refermer, & trouvant une entrée li- bre , il introduit fes pattes , & fe repaït de la chair de Yhuitre. ffidore fait aufli mention de cette petite manœuvre du crabe ; cùm teflam aperit oftrea, ut clementioris auræ glortetur , cancer infidias ei repentinas pratendit, € La- pidem inter ejus teflas projicit , ne illas conjungere pof- fi, 5 Jic oftreæ carnes cerrodit. * Aldrovandus ajoute que les étoiles marines fe cram- ponnent avec leurs pattes ou leurs rayons entre les valves de l'huitre lorfqu'elles fe trouvent entrouvertes, de façon que les empêchant de fe fermer, elles s'em- parent & fe rempliflent de fa chair : /fella marine les offrei hiantes claudi prohibens , carne impletur. Qualités des huitres, € leurs propriétés en médecine. Les huitres contiennent beaucoup d'huile, de phle- gme & de fel volatil & fixe. Il y a un grand nombre d’huitres qui font bonnes à manger, & dont les anciens _ faifoient leurs délices auffi-bien que nous. Au rapport de Macrobe , on en fervoit toujours fur les tables des pontifes romains, On doit choifir les huitres nouvelles , d’une gran- deur médiocre, tendres, humides, délicates, d’un bon goût, & qui n'aient pas té prifes dans les eaux fales & bourbeufes, mais dans une eau claire & nette, fur- tout vers les embouchures des rivieres : car Îes huitres aiment l’eau douce, y engraïflent beaucoup & y de- viennent excellentes : celles au contraire , qui fe trou- vent fort éloignées desrivieres, & qui manquent d’eau douce font dures, ameres & d’une faveur défagréable. Belon appelle l'huitre le meilleur des teftacées; les anciens & les modernes l’eftiment comme un mets ex- quis: cependant elle n’eft pas univerfellement approu- vée, ni du goût de tout le monde. Les uns biament ce mets, les autres le louent : car fuivant les auteurs de la matiere médicale , il y a des perfonnes qui dé- keftent l'huitre, & pour lefquelles l'animal eft en aver- t42 H U I fon jufqu’au point d'admirer la hardieffè dè celui qui le premier ofa l’approcher de fa bouche. On prétend que ce fut la faim qui contraignit d’abord à en gouterÿ . & que dans la fuite on tourna en luxe cé qui n'avoit été pris auparavant que par une dure néceflité: dé plus; il paroît révoltant & contre la nature de dévorer des anis maux vivans : aufli eft-il arrivé que des perfonnes, qui avoient les huitres en horreur, & qui néanmoins s'é- toient forcés d’en manger par complaifance ou par dés bauche , les ont rejettés plufieurs jours après, au moyen d'un vomitif. Suivant l'opinion la plus généralement reçue, les huitres excitent l’appetit & pouffent lesuri- pes, mais elles nourriffent fort peu, & la digeftion qui s’en fait dans l’eftomac eft plutôt une fimple diffolu- tion qu'une vraie digeftion; c'eft-a-dire, que lhuitre fe confume dans l’eftomac fans y produire que très peu de chyle. Elle fe réfout prefque toute en eau, & cetteeau qui eft de la nature de celle dont l’huitre fe nourrit dans Ja coquille , c’eft-à-dire un peu piquante, irrite dou- cement les fibres de l’eftomac & des inteftins; ce qus l'empêche de féjourner longtemps, & eft caufe qu'on en peut manger un aflez grand nombre fans en être in commodé , fur-tout fi l'on boit par-deflus, non pas du vin qui les durcit & les racornit dans l’eftomac , mais de la biere qui les rend d’une plus facile digeftion: auffi voit-on une infinité de gens en manger, foir & matin , une fort grande quantité, fans en reffentir au+ cun mal. | On penfe affez communément que les huitres font plus faines crués à caufe du fel volatil qu’elles contien- nent , qui fe diflipe par le feu, & nous croyons bien, difent les auteurs de la matiere médicale, que les bons £ftomacs doivent mieux s’en accommoder; mais ceux qui ont ce vifcere débile ont de la peine à les fupportet de la forte, à caufe de leurs parties vifqueufes & gluan- tes qui lès rendent propres à former des crudités. Elles font fort faines cuites fur les charbons dans leurs pro pres coquilles avec un peu de beugre & de pain rapéj RO n elles convientient alors à toutes fortes d’eftomacs , auffi-bien que celles qu'on accommode avec une faufle au beurre, & quelqués légers affaifonnemens ; mais celles qui ont pailé par la poële ou qui font frites foit fimplemént ou avec de la pâte, font fort mal-faines. Au refte , de quelque maniere qu’on les mange, elles nuifent à ceux qui abondent en pituite, & ne con- viennent qu'aux tempéramens bilieux & à ceux qui ont Feftomac robufte. C’eft la remarque de plufieurs favans médecins, & l'expérience fait voir qu'ils ne fe trom- pent point. La chair des huitres, felon les auteurs ci-deflus men tionnés , w’eft pas d’ufage en médecine : quelques-uns cependant la recommandent dans le feorbut & dans la goutte, à raifon de l’huile & du fel volatil qui abon- dent en elles ; mais comme elles font fujetres à former des crudités , nous croyons qu’il eft mieux de s’en ab- ftenir , & qu'elles font plus propres à entretenir le plai- fir que la vie des hommes. On fait ufage de leurs écail- les; c'eft un des meilleurs remédes de la médecine pour abforber & corriger les aigreurs de leftomac, & pour en rétablir les fonétions , lorfqw’elles font troublées pat un acide fürabondant qui y domine. Ce reméde eft éprouvé ; on emploie tous les jours avec fuccès les écailles d’huitres calcinées & pulvérifées pour la gué- tifon des perfonnés qui font malheureufement atta- quées de l'hydrophobie ; on en fait ufage dansla'dyflen- terie, mêlée avec du miel ou du vin dans lequel on a plongé un fer rougi au feu. La poudre d’huitres cal= cinéés entre aufli dans la pharmacie pour l’ufage de di- vers onguens. On l'emploie quelquefois, par exemple, pour les plaies ou les ulcères invetérés & finueux, lorfqu’elle eft mêlée avec de la gtaïfle dé porc ou avec d’autres matieres. Les huitres en généra! ont diverfes pee con= nues dans la médeciné. Il y a des perfonnes fujettes à dés rérentions d’urines qui fe trouvent foulagéés par le fréquent üfage d'en manger. Elles font bonnes auf \ Y44 H UÙ 1} | pour diffiper les défluxions du cerveau. On prétend qu'elles excitent à la luxure. Dar Pour reprendre le genre des huitres qui pique da- vantage la curiofité des Conchyliologiftes autant pat leur rareté , que par la beauté, la fingularité"& les variétés de leurs coquilles. Voici l’ordre fous lequel elles font rangées dans le catalogue de M. Davila. Les huitres, ditce Conchyliologifte , font caraété- rifées par l'excès plus ou moins grand de l’une de leurs valves fur l’autre, & par la propriété générale & con- ftante de s'attacher entrelles ou à d’autres corps. Toutes celles qui font parvenues à fa connoiffance , peuvent fe rapporter à l’un des quatre genres fuivans: favoir, 1°. Les huitres dont les valves font compofces de plufeurs couches ou lames, formant une furface quel- quefois life & le plus fouvent raboteufe ; ce font les huitres, proprement dites : comme les efpeces nom- mées la felle polonoife , l'huitre tranfparente, ou la vitre chinoife, la pelure d’oignon, la mere-perle, la pintade, la biftournée, l'hirondelle, la cuiffe, léquerre, le marteau, la crête de coq, la feuille , le rateau , la corne d’abondance, la corbeille, la pirogue , &c. 2°, Les huitres qui font couvertes de feuilles rele- vées, pliffées , comme frifées & finiflant en fefton, nommées pour cette raifon huitres feuilletées : favoir, le gâteau feuilleté, & un grand nombre d’efpeces dif- féremment feuilletées & de diverfes couleurs qui fe trouvent dans l'Amérique , & les huitres de la mer rouge. 3°. Celles qui font chargées de ftries longitudinales, hériffées d’épines grandes & petites, & dont le fom- met de la valve inférieure eft applati , prolongé en de- hors,& plus ou moins recourbé , nommées huitres épi- neufes, fpondyles, ou huitres à talon; favoir l’huitre- feuille, le pied d'âne, l’huitre à feuilles de perfil, & les variétés des huitres épineufes. À 4°. Les huitres dont le fommet de la valve inférieure eft percé d’un trou & recourbé en forme de bec e celui 7 CS 145 celui de la valve fupérieure, nommées généralement anomies ou térébratules, dont les efpeces s'appellent le bec de perroquet, la poulette ou coq & poule, le fcarabée, & les anomies de Magellan. M. Adanfon confidére le genre des huitres, comme celui des bivalves qui s’éloigne le moins des operculés. Cet auteur en a obfervé fept efpeces aux environs du Sénégal , qu'il appelle gafar, garin, bajet, rofel , gu- ron, vetan & fatal. Voyez ces mots. HUITRE COMMUNE, autrement HUITRE A L'ECAILLÉ , ou ÉCAILLEUSE. Offreum vulgare fquammofum ,inauritum , fimplici ginglymo inauritum ; coloribus luteis & cineraceis nebulatum. C'eft l'efpece que l'on pêche en Europe, principalement fur les côtes de France, en Angleterre, dont les valves font en gé- néral chargées d’écailles ou de lames appliquées par gradation & d’une maniere tranfverfales les unes fur les autres, d'une couleur grisâtre & boueufe. Le battant fupérieur eft applati, & la contrepartie eft concave pour fervir de bafe à l'animal qui y réfide. Leur fommer, qui eft uni, n’a point d’oreillons latéraux comme dans les fpondyles, & l'endroit de la charniere ne montre qu'un fort ligament qui contient fermement les deuxécailles dans fon reflott. La forme des huitres à l’écaille eft ordinairement plus allongée que ronde, avec un côté un peu échancré fans décrire Parc dans cette portion de fa circonférence, comme dans la partie oppofée. La furface intérieure de ces fortes d’huitres montre en gé- néral une faufle nacre blanchâtre, nuée légerement de verd dans quelques endroits. Ces coquillages, qui font çonnus de tout le monde pour être bons à manger, ont leurs variétés , felon les différentes côtes maritimes d'où elles proviennent, par leurs diverfes grandeurs, leur rar & leurs couleurs qui n’offrent rien d’in- téreffant pour la vue. Les huitres communes viennent de Dieppe dans la haute Normandie, de Cancale dans la haute Bretagne, de Marannes dans la Saintonge, de la Rochelle dans Tome IL, 146 HE #1 la proviñcé d'Aünis, de Médoc dans Ia Guienne en Bourdelois, des côtes d'Angleterre & ailleurs. . HUITRE DE MEDOC. C'eft l'efpece communé dont Rondelet fait mention, de Teflaceis , lib. 37 ; & que ce naturalifte met au rang des huitres nommées par les Latins pelagia, qui viennent en haute mer. On . J \ = é 1 porte les huitres de Médoc à Bourdéaux, dit Rondeler, contrée peu éloignée de cette ville ; c’eft pourquoi les habitans les appellent huitres de Médoc. HUITRE DE RIVIERE. Celle-ci fe trouve dans les étangs & les rivieres ou les eaux voifines de la mer. Les anciens nommoient ces fortes d’huitres, pour cette’ raifon , oftréa limnoftrea. Voyez le mot HurTrE. HUITRE ÉPINEUSE autrement dit, HUITRE SPONDYLE À TALON. Offreum fpinojum vel mu- cronibus 6 variis aculeis armatum , valvæ inferioris acumine in talo prolongato diflin&um ; cardine integro vel exaëtè umbonato ,& valido ginplymo coaëum ; colo- ribus amaranthinis , purpureis ; vel rubris diverfimodë nebulatum : fpoñdylus appellatum. L'huitre épineufe où fpondyle compofe un genre par le nombre & la va- riété de fes efpeces, de manière qu'il eft rare de trou vier deux huitres épineufes parfaitement refflembian- tes par leurs diverfes couleurs, l'étendue &:.la figure dé leurs plointes, par le prolongement du talon ou du fommet de la valve inférieuré , les différentes conve- xités des battans, les adhéfions & tous les accidens avec lefquels ces fortes d'huitres fe rencontrent. Le caraétere générique des huitresépineufes ou fpon- dyles eft d'être compofées de deux valves chargées de pointes, de lamés, de crochets & d’épines , lefquelles fe rencontrent le plus fouvent fur des ftries & des can- nelures longitudinales plus où moins ferrées & inéga- les ; d’avoir le fommet de la valve inférieure applatie en deflus, excédant celui de la valve füpérieure depuis plufieurs lignes jufqu'à plus de deux pouces , énfe pro- longeant en angle de corniche où en manieré de taion plus ou moins recourbé en différéns féns; ce qui à fait or di 147 appeller auffi ces bivalves armées, huitres 4 talon ; d’a- voir deux oreillons équilatéraux à côté des fommets. La charniere eft compofée de deux grofies dents ar- rondies en forme de boutons, & de deux autres pe- tites fituées aux côtés du ligament qui occupe le mi- 7 [e) 5 lieu. lefquelles dents s’engrènent dans les cavités cor- > 1€1q refpondantes des deux valves : ce ligament ef tres fort, cartilagineux, de couleur noirâtre & logé dans un fil- lon , qui fe prolonge jufque vers lextrêmité du talon. Les huitres épineufes les plus recherchées font celles : des grandes Indes & de l'Amérique. La Méditerranée en fournit un grand nombre; entrautres , les efpeces de Mähon & de Malthe. HUITRES ÉPINEUSES d'AMERIQUE. Ce font les efpeces en général qui approchent le plus du ca- ractere des huitres à talon, à caufe du prolongement de la valve inférieure dans fon fommet , & qui font le plus fouvent armées de pointes les plus longues. Ces fortes de fpondyles font d'une forme plus bombée que les huitres épineufes de la Méditerranée. Leur furface extérieure eft ordinairement: plus colorée vers le fom- met de la valve fupérieure que fur le refte de la coquille. Les couleurs ponceau, aurore, vermillon & rouge plus ou moins vives, font celles qui dominent fouvent fur un fond blanc, principalement vers le fommet de Ja valve fupérieure. Les huitres épineufes de l’Amé- rique ont un grand nombre de variétés dans leurs ef peces ; les unes font chargées fur leurs ftries longitu- dinales, de fix ou fept rangées de longues épines plus plates que rondes, obtufes & tranchantes à leurs ex- trémités, avec autant de rangées alternatives d’autres épines courtes & très aiguës. Les autres efpeces font garnies de pointes arrangées avec moins d'ordre , ou font placées çà & là au hafard: ces pointes font de di- verfes formes, longues ou courtes , larges ou déliées, fur-tout fur ie battant fupérieur , tandis que Le battant inférieur eft chargé de grandes lames qui jont jufqu'à plus de deux pouces de longueur, lefquelles fe trou- ] 148 H Nr vent incruftées dans des pierres ou des portions de ro. chers, & des madrepores ; quelques-uns même fe trou- vent compliquées dans des branches de corail oculé. La (urface intérieure des valves préfente une fauffle nacre blanchâtre avec un liferé de couleur pourpre ou de la nuance dominante de l’huitre qui borde leur cir- conférence. Parmi les variètés des huitres épineufes de lAméri- rique , on diftingue les efpeces appellées lhuitre à feuilles de perfil, & celle à mille pointes. RuMPHIUS , tab. 48. n. 2. Offreum echinatum ci- nereum , flammis rubris. Holl. Graauve lazarus-klap, met roode vlammen; la cliquette des lépreux cendrée & flammée de rouge. GUALTIERI, tab. 100. litt. À. Spondylus maxi- mus , craffiffimus & ponderofiffimus : in dorfo validis fpinis, aut offeis aculeis infigniter exafperatus & mu- ricatus ; aliquandù lamellatus & firiatus ; ex albido 6 rofeo colore variegatus : intàs [alebrofus , candidus , margine dentato , & veluti amento purpureo cinéto. HUITRE ÉPINEUSE d'AMERIQUE A FEUIL- LES DE PERSIL. Offreumfpino[um , feu fpondylus India , occidentalis aculeis laciniatis infiru&us. Cette efpece eft ainfi appellée à caufe que fes ftries longitu- dinales font garnies de fix ou fept rangées de grandes épines, dont la plus part font plus larges à leurs ex- trémités qu'a leur origine , où elles forment autant de feuilles déchiquetées ou dentelées comme le per- fil, Sa couleur, qui varie, eft le plus fouvent rouge-pâle ou incarnat. Rumpruius, tab. 48. n. 1. Offreum echinatum fan- uineum. L’huitre échinophore de couleur fanguine ; Holl. Bloed roode lazarus klap ; la cliquette des lé- preux de couleur fanguine. M.d'Arcenvizze, pl. 19. lert. G. Cette huitre eft des plus rares par fes longs ramages applatis, déchi- quetés, & de couleur blanche, fur un fond couleur de gofe : le deflous eft aufli beau & auffi garni que le deflus. EH UMA 149 HUITRE ÉPINEUSE A MILLE POINTES. Ofjtreum fpinofum , vel fpondylus Indiæ occidentalis , innumeris aculeis , rotundis , plerifque recurvis undique exafperatus. Cette huitre eft remarquable par fes ftries très articulées, hériflées dans toute leur étendue d’un très grand nombre de pointes aiguës, très faillantes, aflez rondes, inclinées, & dont plufeurs forment le crochet. Toutes ces pointes s'étendent jufqu’à garnir également les oreillons des valves. Le battant infé- rieur eft en plus grande partie chargé de pointes qui y font arrangées d’une maniere plus ferrée que fur le battant fupérieur. La couleur de cette huitre eft blan- châtre , mais nuée de vermillon vers les fommets. L'huitre à mille pointes peut avoir beaucoup de varié- tés dans fon efpece, & acquérir la même dénomina- tion , lorfque les épines font plus nombreufes que fur les autres efpeces, fort proches les unes des autres, & aflez égalifées entr’elles. HUITRE ÉPINEUSE DES INDES ORIEN- TALES. Offreum fpinofum, vel fpondylus diverfis fpi- nis & mucronibus armatus ; acumine valve inferioris mediocriter in talo produëlo diflin&us ; valvis fæpius | oblongis conflans. Les huitres épineufes des grandes Indes font plus recherchées par les Conchyliologiftes ri celles de l'Amérique , & préfentent une plus grande iverfité dans leurs efpeces : elles font en quelque fa- çon remarquables par le talon ou le fommet de la valve inférieure qui forme un plan triangulaire moins allongé que celui des huitres américaines, quoique la coquille foit le plus fouvent plus longue où moins ronde. Les pointes, dont les valves font hériffées, fe trouvent tantôt courtes, arrondies , groffes à leur bafe , aiguës à leur extrémité & fort ferrées; tantôt elles font rares, applaties vers le haut , & entremêlées d’une infinité de etites épines. Leurs valves font toujours plus colorées vers leur circonférence que vers les fommets; ce qui ne fe voit point dans les huitres épineufes de l'Améri- que. Îl y en a de blanches ponétuées de ee. d’au- ii j 159 H VU £ tres couleurs ; d’autres qui font de couleur orangée avec un liferé dans le pourtour intérieur de la même nuance, ou fang de bœuf aurore. Il y en a de couleur pourpre foncé avec des pointes blanches & courtes ou ris de lin. On rernarque , dans les huitres épineufes orientales, que Îes pointes s'accumulent vers la circon- férence des valves d’une maniere très inclinée, & fou- vent recourbée en-deflous ; il y a néanmoins des efpe- ces ou ces pointes font difpofées par compartiment de grandes & de petites pointes alternatives comme dans les huitres de l'Amérique. | Re GUALTIERI, tab. 1o1. litt. B. Spondylus oblon- gus , rugofus , aculeis longis , craffis & validis , muri- catus ;ÿ umbone magis produéto , & veluti pediculo do- nato : ex [ulbalbido cinereus. M. d'ARGENVILzLE , lett. H. pl. 19. Une huitre d’un rouge fale, avec quantité de pointes rondes de la même couleur. On reconnoit en-deffous qu’elle étoit attachée à quelque corps long. Les charnieres, les fermetures exactes de ces belles huitres, leur parfaite confervation ne peuvent trop fe remarquer. . HUITRE ÉPINEUSE DE LA MÉDITERRA- NÉE. Ces efpeces, qui ne laiffent pas d’avoir beaucoup de variétés entr'elles, fe font néanmoins connoître, au premier afpett, du Conchyliologifte. Elles diffèrent de celles des Indes orientales & occidentales, en ce que la valve inférieure eft moins concave en-dedans ou moins bombée en-dehors, & que d’ailleurs le fommet de la valve inférieure , quoique large, forme un talon plus court que celui des autres fpondyles; il eft d’ail- leurs rarement bien confervé ou picoté de vermif- feaux , & le plus fouvent dénue de couleur. Les ftries longitudinales, qui font plus ferrées, moins fenfbles, n'occafionnent point de cannelures variées & élevées comme fur les valves des huiires de l'Amérique & des grandes Indes : les pointes dominantes , dontelles font armées, font ordinairement plates , fur-tout à leur ex- trèmité, principalement celles de la valve fupérieure , M U I 6 tendis que celles de l’inférieure font prefque toujours différentes , plus ou moins courtes, arrondies, & aj- gués vers le pourtour du battant : les autres forment des lames ou des feuilles qui font incruftées dans des pierres, des madrepores ou d’autres corps. Les cou- leurs dominantes , qui ornent la furface extérieure des huitres de la Méditerranée, font les nuances amaranthe, violette ou pourprée , quelquefois mêlées de verd fur le battant fupérieur ; parce que celui de deffous eft prefque toujours d’une couleur différente : cette valve ” inférieure préfente quelquefois une belle couleur oran- gée , lorfque la fupérieure eft de couleur pourpre, fur-tout dans fes pointes & fes faillies. Il arrive quel- quefois que le deffus de l'huitre eft aurore vers le fom- met, amaranthe dans le refte, & que le deflous eft nué de blanc, de verd, & qu'il ne fe trouve de couleur pourprée que fur les épines. On rencontre rarement des huitres épineufes blanches dans la Méditerranée, quoiqu'il s’en trouve par hafard de cette efpece qui font marquetées de pourpre. Celles qui nous font plus con- nues, viennent de Malthe, de Mahon ou des iles Minor- ques : leur forme eft généralement ronde, &elles ont le même caractere des autres huitres épineufes quant à la charniere , leurs oreillons & le caprice de leur adhéfion. HUITRES FEUILLETÉES. Offrea lamellofa feu foliacea ; ginglymo exteriore | cardine intorto interiore: @ leviter dentaro unita ; variis coloribus citrinis fulphureis | & purpurafcentibus diverfimodé depittas Les Conchyliologiftes défignent ainfi les efpeces qui font chargées de feuillets de diverfes formes , inclinés, couchés & arrangés d’une maniere circulaire les uns fur les autres, Ces huitres repréfentent un afflemblage de feuillages plus ou moins découpés , pliffés , détachés les uns des autres, parmi lefquels il y en a qui sélevent & s’allongent plus ca ies autres, à mefure qu'ils parviennent à la circonférence des battans. Ces feuilles font comme feftonnées dans leur terminaifon par leur inégalité, quoique la plépart iv “£s2 H, 00.1 {oient d’une feule piece. Les huitres feuilletées ont des variétés dans leurs efpeces , autant par leurs différentes figures que par les couleurs dont elles font décorées. Les unes font rondes & bombées, les autres allon- gées & plus comprimées ; fouvent les fommets des battans s'écartent l’un de l’autre d’une maniere con- tournée , tandis qu'ils fe rapprochent dans les autres. La charniere, qui eft particuliere à ce genre d’huitres, eft compofée de plufieurs moulures contournées, qui fe logent dans des rainures correfpondantes : ces mou- lures varient ; tantôt il y en a deux ou trois plus ou moins fenfbles, principalement dans la valve infé- rieure , tantôt il n'y en a qu'une feule, large , affez forte , & fur laquelle on diftingue des denticules , ainfi que vers la rainure. Le ligament, qui eft extérieur, réfide entre les fommets des valves. La furface extérieure des huitres feuilletées offre aux yeux les couleurs les plus agréables, lilas, amaranthe, jaune-foufre ou jonquille, citron , plus ou moins mélangées ou diftinguées , c'eft- à-dire, qu'il arrive quelquefois qu'elles n’ont qu'une feule de ces couleurs citron ou pourprée, tandis que d’autres font jaunes vers les fommets, & lilas dans le refte par diverfes gradations ; ce qui occafionne des variétés très intéreffantes. On trouve les huitres feuilletées fort fouvent adhé- rentes à des branches de corail blanc oculé, & grou- pées plufieurs enfemble. Elles proviennent des mers de l'Amérique feptentrionale & méridionale, & de celles des Indes orientales. Les Conchyliologiftes ran- gent parmi les huitres feuilletées une efpece de la mer rouge appellée l’huitre gryphite , & ont donné fpécia- lement le nom de gâteau feuilleté à une efpece qui eft orientale. HUITRE FEUILLETÉE GRYPHITE. Offreum Joliaceum | acumine valvarum contorto feu veluti rof- trato diftinétum. Cette efpece approche de la forme d’une huitre pétrifiée à laquelle on a donné le nom de gryphite, & il ya lieu de préfumer que c’eft l'analo- 1 1 à DE 163 gue marin quoique l’on n’en poffede le plus fouvent que des valves ifolées , roulées par les vagues dé la mer, & par conféquent dépouillées de leurs feuilles; mais le fommet du battan: inférieur, qui eft recourbé au-deflous en maniere de bec, & qui eft la partie que l’on trouve ordinairement, en détermine le caraëtere fpécifique , joint à la figure de la charniere qui varie néanmoins ainfi que la furface de la coquille. Les unes ont plu- fieurs moulures obliques ,aïinfi que les cavités correfpon- dantes ; les autres paroïflent avoir une charniere entiere perpendiculaire avec deux boutons & deux aivéoles. La valve inférieure des huitres gryphites eft concave en forme de petit bateau; & comme l’auteur ne poffede que cette derniere efpece , il s’en rapporte aux défini- tions de Gualtieri pour les autres efpeces. La couleur de l’huitre eft rouge, de diverfes nuances, ou fanguine, ou cerife-vif ou vermillon. GUALTIERI , tab. 101. a fait repréfenter fept ef- peces d’huitres qu'il nomme corche gryphoïdes, con- ques gryphites. La conque gryphite, dit ce Conchy- liologifte, eft une coquille de mer compofée de deux battans inésaux dont les fommets font dépourvus d’o- reillons, formantun bouton faillant & recourbé , favoir, celui de deffus qui eft applati, & de la contre-partie convexe boflue , rude & inégale. Cette bivalve varie dans fa forme ainfi que par fes ftries. Concha gryphoï- des eff concha marina, valyis inaqualibus umbonata, [ed non aurita , umbone fatis produéto , & infigniter incur- vo : valvä fuperiori complanatä , inferiori convexé , gibbosä , inaquali & afperä : ftriis, & ftruituré diver- fimode inftruéta : fcilicet : tab. 1o1.litt. C. Concha gryphoïdes | globofa, ffriis fquammofis exafperata , fufca. Litt. D. Concha gryphoïdes , fubrotunda , laminis & tuberculis diverfimodè exafperata & ffriata , terree colore obfcura. Lit. E. Concha gryphoïdes rugofa , finucfa, afje- ra , candida. 1$4 H' NT Litt. F. Concha gryphoïdes oblonga , rugis & ffriis undatim & profunde fulcatis afpera , albida. Litt. G. Concha gryphoïdes [quammofe , rugofa , tuberculofa , umbone magis produito & veluti pedi= culo donato , cinerea. Lit:. L Concha gryphoïdes oblonga ; änguffior , ru- £ of2 ; fufca, | Lit. L. Concha gryphoïdes [aris deprefle | innume« ris poris undique punéfata , [ulhalbida. Le & 5 @ & 87) ue" \b “axe J'A B Jaser. M. Adanfon donne ce nom à une coquille bivalve du genre du pétoncle. Sa coquille eft infini- ment petite , n'ayant jamais plus de quatre ou cing li- nes de longueur fur trois de largeur & autant de pro- Ar. Ses extrémités font tronquées obliquement. Sa furface extérieure eft recouverte d’un périofte très fin & blanchâtre, qui ne devient fenfible que fur les bords de chaque battant , par lépaiffeur & la noirceur quil y prend. Deflous ce périofte elle paroït ornée de quarante à cinquante cannelures longitudinales très fines, avec lefquelles vingt autres cannelures tranfver- fales également fines forment un réfeau ou un treillis d’une grande délicatefle. Les battans ne font ni canne- lés fur leurs bords ni fillonnés intérieurement , & ils joignent exactement par-tout. Les fommets fe tou- chent prefque , & ne laiflent entr'eux qu'un fort petit efpace applati. Sa charniere porte vingt à vingt-cinq dents dans chaque battant. Sa couleur eft d’un blanc fale, accompagné quelquefois de roux vers les fom- mets. : L'auteur a obfervé affez fouvent le jabet entre les rochers de l’île de Gorée. JABIK. Coquillage operculé que M. Adanfon a rangé dans le genre des pourpres à canai médiocre non échancré. L’animal du jabik, dit l’auteur, ne diffère point de celui du vojet, & on le voit auffi fréquem- ment dans l’anfe de l’île de la Magdelaine. Sa coquille eft obtufe & arrondie a l’extrêmité fupérieure. Elle n’a que deux pouces & demi de longueur, & fept ou huit fpires, dont la premiere eft quelquefois liffe & quelque- fois environnée de trois rangs de petites boffettes affez égales : les autres n’en ont qu'un rang. Chaque fpire eft encore traverfée , parallélement à la longueur de la coquille , par deux bourrelets qui n'ont pas de place 156 RAS CRE fixe : quelquefois ilséfont rangés bout à bout les ans des autres fur les deux côtés de la coquille, & quel- quefois ils font difperfés fans ordre, mais toujours dif- tans d’un tour de fpirale les uns des autres. Ces bour- relets font arrondis & comme ridés fur les côtés dans la plüpart; mais il y en a quelques-unes quiy portent des tubercules affez gros. Le canal fupérieur de l'ouverture eft beaucoup moins long que dans la précédente efpece appellée le vojet, & il domine à peine la lévre droite. Le canal inférieur eft moins évafé, cylindrique , à demi fermé, médiocrement échancré & recourbé en bas. La lévre droite eft creufée très profondément au-dedans de fon bourrelet, & fes bords font irrégulierement ondés , fans crénelures , & marqués de dix ou douze rides iné- gales. Le périofte, qui recouvre cette coquille, n’eft point velu. Sa couleur eft fauve, quelquefois entou- rée de deux bandes brunes ou violettes. | LISTER, tab. 930. fis. 34. Buccinum roffratum , labro duplicato compreffum , cancellatum. Ejufdem , tabul. 943. fig. 39. Buccinum roftra- tum , labro duplicato dentato , duplici ferie finuum cayvato. Pzriver, Gazoph. vol. 2. cat. 249. tab. 100. fig. 39. Murex luzon, alata circulis pulchrè afperis. GUALTIERI , tab. 49. litt. B. Buccinum majus ca« naliculatum , roffratum , ore labiofo, fimbriatum , la- ve, labio externo duplicato, & papillis rotundis tubulo guodam f5bi envicem conjunétis diffinéto , in dorfo ligu- lis quibufdam bullatis cum fpiris continuatum , labio interno rugofo , ex albido, & fufco diverjimodë colo- ratume Kzr1w, tent. pag. 48. fpec. 1. n. 16. Urceus ore integro fubrotundo ad dextram labiato , feu ore plicato integro , duplici finuum ferie muricatus. JAGON. M. Adanfon nomme ainfi une coquille bivalve du genre du pétoncle; elle refflemble néanmoins éavantage, dit l’auteur , à une came qu’à un pétoncle, par JAM th7 fa forme exactement ronde & applatie. Elle eft médio- crement épaifle du diamètre de neuf lignes , une fois moins profonde, & relevée extérieurement de vingt- fix à trente petites cannelures longitudinales, arron- dies , fouvent traverfées par un grand nombre de pe- tits filets. Ses bords font liffes au-dedans , joignans af- fez exaétement ; & fa charniere ne diffère de la précé- dente qu’en ce qu’elle eft courbée en portion de cer- cle, & que fes dents font fort courtes. Ses fommets font renflés & pointus. Elle eft par-tout d'un blanc parfait. On la trouve communément autour de l’île de Go- rée & du cap Manuel. | LISTER, tab. 311. fig. 147. Peëtunculus parvus albidus. Kzr1x, tent. pag. 148. fpec. s. Awinobolus , qui peétunculus parvus albidus. JAMAIQUE. Chama alba, ferè globofa , crafle , rugis tranfverfis raris 6 finu laterali ovato infiruëta ; jamaïcenfis. Coquille bivalve du genre des cames ainfi appellée, parce qu'elle fe trouve à la Jamaïque. Elle eft toute blanche , compofée de deux vaives épaifles, & fi bombées, que dans leur réunion la coquille en de- vient d’une forme prefque fpérique. Toute fa furface extérieure porte un drap marin fort mince , ou un léger épiderme garni de ftries circulaires lamelleufes ou de vive-arrête , lequel étant fupprimé, (ce qui eft extré- mement facile à caufe de fa grande fragilité), laifle à découvert le teft qui préfente alors plufieurs rides tranf- verfales, rares, mais aflez profondes; elles font inter- rompues d’un côté par une finuofité ovale en forme de reprife de la coquilie, & de l’autre côté par une cavité en forme de cœur fituée vers les fommets. Cette came, qui eft garnie d’une infinité de denticules prefqu'im- perceptibles fur les bords de fes battans, fe ferme exac- tement dans toute fa circonférence. Le ligament fe trouve à côté des fommets, & remplit l’épaiffeur de la coquille. Sa couleur eft jaunätre. 158 PF) ANT La charniere eft compofée de trois dents dans l’uné des valves; favoir , une fous le fommet , & de deux la- térales , & de quatre autres dents dans la contre-partie, lefquelles s’enclavent dans les alvéoles correfpondans. Quelques Conchyliologiftes la nomment-la came bof- fue, & lui donnent le nom de bille d'ivoire, lorf- qu’elle eft polie ou qu'on lui a enlevé fes rides. La came jamaïque peut avoir au plus un pouce & demi de diametre fur quatorze ou quinze lignes d’élévation. M. d'ARGENVILLE, pl. 21. letr. N. pag. 287. On appelle la jamaïque une efpece qui eft toute blan- che : on remarque fon épaifieur confidérable , & dans fa partie gauche, un pli ou reprife de matiere qu’on trouve deflus & deflons , avec une petite cavité de l’autre côté formant un cœur vers la charniere qui eit faite en bec. JAMAR. Nom donné par M. Adanfon à un coquil- lage operculé, qui forme la premiere efpece du genre du rouleau. Sa coquille, dit l’auteur, eft fort épaiffe de figure à peu prés conique. Sa longueur dans les plus grandes eft de fix à fept pouces , & furpañle fa largeur de deux tiers : elle eft compofée de douze fpi- res qui roulent horifontalement les unes fur les au- tres, en tournant de droite à gauche. La premiere de ces fpires fait elle feule prefque tout le volume de la coquille, & fe pi en angle droit vers fa partie in- férieure, pour former un plan RAS nel QE creufé légérement dans fon milieu. Ce retour ou ce repli de la premiere fpire en-deffous fe joint aux onze autres fpires qui font aufli applaties, prefqu’horifon- tales, & un peu enfoncées dans le milieu : il figure avec elles une efpece de fommet conique, mais fort applati, environ quatre fois plus large que long, & terminé à fon centre par une pointe très fine. Ce fom- met eft comme la bafe du cône qui forme la partie fu- périeure de la coquille ; il n’a que la hüitieme partie de fa longueur. L'ouverture reffemble à une fente lon- gue & droite, de moîïtié plus large dans fa partie fupé- Ve AEM 159 rieure Que dans l’inférieure. Sa longueur eft dérermi- née par celle de la premiere fpire, en forte qu'elle eft fept fois plus longue que le fommet. Elle eft oblique à l'axe de la coquille, & a fix fois moins de largeur que de longueur. Son extrémité fupérieure fait par fon en- foncement un canal demi-cylindrique fans échancrure ; mais l'extrémité fupérieure eft profondément échan crée. La lévre droite ef aiguë & fort tranchante far les bords : la gauche eft renflée, arrondie & très fimple. Un périofte membraneux , épais & roufsâtre ; Enve- loppe toute la furface extérieure de cette coquille , & Ja rend brute : maïs lorfqu’il eft enlevé, on y découvre un poli & une variété de couleurs admirables. C’ef dans les coquilles de ce genre qu'on trouve les plus belles couleurs; & fi cette efpece ne fournir pas les plus riches, elle donne au moins le plus grand nômbre dé variétés. Le fond de fä couleur eft blanc ou Jaune ou rouge où brün ; chacun de ces fonds eft tout taché de points {ans ordre ou marbré ou entouré de bandes on de lignes pontüées : delà ce nombre infini de variétés fi recher- chées par les curieux qui leur ont donné différens noms : entrautres le tigre, les fheëtres, le pard, l'aile de pa- pillon, la guinée, la mufique , la tinne de beurre, C’eft cette derniere efpecé que l’auteur appelle le jamar. Voyez les noms mentionnés. BONANNI, pag. 165. claff. 3+ Ne 1361. Cy/iri- drus lividus , binis fafciis albis cintus ; notulis cruer= catis Gin gyrum difpolitis reffellatus , bafialbä & [an- guineis matulrs aqualiter difiributis notata. Ejufdem, Cylindrus candidus ut aix tranfverfas fêri- gulas habens, notafque aureas fine ullo ordine difpofitas offentäns. LISTER, hif. conchyl. tab. 762. Rhombus cylindro- pyramidalis ,magnus, lineis interfe&is, ex rufo albogue ciréumpictus , claviculà plané. Ejufdem, tab. 167.9. 16, 776 & g. 22. Rhombus 160 J,. À M cylindropyramidalis fubrufus , lineis & albo nigroque pulchre interfeétis , claviculä acutä. | Ejufdem , tab. 780. fig. 27. Rhombus fubluteus , cy dindropyramidalis, lineis quibufdam punéfatis & fafcus ändatis deprétus. | | Ejufdem , tab. 78 1. fig. 28. Rhombus major, eylindro- pyrarmidalis, undatim fecundüm longitudinem depittus , clavicula compref[ä : jamaïcenfis. RomPHiIvs , muf. tab. 33. fig. X. Woluta fa- fcrata. ÆIRRER , muf, pag. 471..n. 361. Cylindrus livi- dus , binis fufciis albis cinifus , notulis cruentatis & in gyrum difpofitis ceffellatus , bafi albâ & fanguineis ma- culis aqualiter diffributis notatà. Ejufdem ; n. 364. Cylindrus candidus , &c. ut fuprà EBonanni. M. d'Arcenvizze, pl. 16. fig. I. Petit cornet ponétué de brun fur un fond blanc, avec deux fafcies d’un jaune pâle. Le même auteur, (fg.K.) autre cornet plus gros, entouré d’une feule zone blanche, bariolé de brun, ainfi que le haut de la tête , qui eft toute marbrée ; le fond de la robe eft ponêtué, & d’un jaune ürant fur le verd. GUALTIERI , tab. 20. litt. M. Cochlea conoïdea , umbonata , nonnthil ffriata , colore luteo objcuro, [e- cundüm longitudinem undatim depicta , feu radiata , ex albo fafciata. Ejufdem , litt. N. Cochlea conoïdea ,umbonata , al- bida ,ex fufco fafciata , roftro latè nigricante & ffriato. Ejufdem, litt. Q. Cochlea conoïdea , umbonata, levis, ex albido viridefcens , fafciata fafciis candidis ; zpfifque punétis rufis maculatis. Ejufdem, tab. 21. litt. D. Cochlea conoïdea , ali- quantulhm mucronata , levis ,candida , maculis rubi- ginofis densé notata , punitata 6 fafciata. Fjufdem, litt. E. Cochlea conoïdea , maxima , um- bonata | in acurmen obtufum ffriatum definens , rubi- girofo colore diverfimodè notata ; in medio fafciä 2 | 1d4 Y AM 161 didé circumdatà, umbone ex albido & fufco radiatim ma- culato. Ejufdem, litt. F,. Cochlea conoïdea , bafs leviter umbonatä , candida , fulvis maculis 6 punétis veluri fafcés diverfimodè variegata. Ejufdem , litt. G. Cochlea conoïdea , levirer umbo- nata , candida ; parvis fubrotundis maculis helvaceis , _nullo fervato ordine, punétata. Ejufdem, litt. H. Cochlea conoïdea, leviter umbo- nata, levis, candidiffima , lineis latis croceis' inter- fetis circumfcripta , ipfo roftro purpurafcente. Ejufdem, litt. N. Cochlea conoïdea , umbonatalavis, albida , colore fufco vel rubiginofo denst obfcurata. Ejufdem , litt. P. Cochlea conoïdea , levis , candida, ex piceu atro fanguineo colore nebulata & maculata. Ejufdem, tab. 22. litt. F. Cochlea conoïdea , um- bonata , candidiffima , maculis nigricantibus raris cir- cum fcripta, & duabus fafciis vix confpicuis croceis cir- cumdata. Ejufdem , litt. M. Cochlea conoïdea ; leviter umbo- nata , dense maculata , fublurea , vel ex luteo viri- defcens , vel ex fufco lutefcens , fafciä fubalbidé cinfta, lines, numeris , vel charaîteribus quibufdam ignotis def- cripta & fignata. M. Adanfon , après avoir fait mention & l’énumé- ration de plufieurs efpeces & des variétés du genre qu'il nomme le rouleau, dont le jamar eft la premiere efpece, comme celles que les Conchyliologiites nom- ment le tigre , l'aile de papillon, la guinée, la tinne de beurre, &c. qui font rapportées dans ce diétion- naire , & que l’auteur confidere comme des variétés du jamar, dit qu'elles font défigurées dans plufieurs auteurs qui en ont repréfenté les unes avec le fommet ufé ainfi que la lévre , & que par conféquent on ne doit pas être furpris que dans fes citations il ait rapporté à Ja même efpece deux fortes de coquilles , dont l’une a la lévre droite aiguë , & le fommet pointu, & dont l’au- tre a le fommer plat & ufé , & la même lévre épaifle. Tome II, 162 J À M La tête de l'animal renfermé dans la coquille du ja- mar eft petite, cylindrique, de longueur & de lar- gueur égales, & tronquée obliquement en-deffous à fon extrémité. Elle fait corps avec le col, qui for: quel- quefois du double de fa longueur hors de la coquille. Des deux côtés de la tête & de fon origine partent deux cornes cylindriques, terminées par une pointe fort courte. Elles ont quatre fois plus de longeur que de largeur , & furpaffent une fois la longueur de la tête. Les yeux font deux petits points noirs , placés au côté extérieur des cornes , fort proche de teur ex- trémité , vers Ja fixieme partie de leur longueur. Ils ne faillent point au dehors , & femblent furmontés par la pointe des cornes, qui forme un petit cône obtus, de longueur & de largeur égales. La bouche eft un petit trou rond, ouvert au milicu d'une large fofferte , creufée fous l’extrèmité de la tête. Cette foflette fait, comme dans la fangfué , l'office d’une ventoufe ou d’un fuçoir, par lequel la tête s’ar- tache facilement aux corps qu’elle touche. L'animal a befoin de ce fecours pour faciliter fa progreflion & le tranfport de fa coquille , qui eft d’une pefanteur & d’un volume peu proportionnés à la petiteffe du corps. Son manteau tapifle feulementles parois intérieures de la coquille, & fort par-deffus fon col fous la forme d'un tuyau cylindrique, dont la longueur égale la cin- quieme partie de la coquille, & furpaffe un peu celle des cornes. Ce tuyau eft fendu par-devant dans toute fa longueur, il fe rejette communément fur la gauche de l'animal. Le pied eftelliptique , obtus & arrondi a fes extrémités. Sa longueur eft triple de fa largeur & égale aux deux tiers de la coquille. Il eft une fois plus étroir w’elle : un profond fillon le traverfe à fon extrèmité antérieure , & le refte de fa furface eft ridé & comme fillonné dans toute fa longueur par un grand nombre de petites raies fort inégales. À l'extrémité poftérieure du pied on apperçoit un petit opercule qui lui eft at- caché en-deflus par la moitié d’en-bas feulement ; l’autre J A M 163 reftant libre & détachée. C’eft une lame de corne fort mince, de figure elliptique, deux fois plus longue que large, & cinq fois plus courte que l’ouverture de la coquille. Sa furface extérieure eft coupée par huit pe- tits fillons courbés en arcs, dont les cornes regardent le fommet de la coquille. L’ufage ordinaire des opercules eft de couvrir la- nimal, lorfaw’il eft entré dans fa coquille , & de la bou. cher exactement; mais il faut croire que la nature a eu ” d’autres vues en en donnant à celui-ci un fi petit qu'il peut à peine couvrir la cinquieme partie de l’ouverture de la fienne ; il s'applique toujours dans l'angle infé- rieur de cette même ouverture. Le pied de cet animai eft couleur de chair; mais un peu fale. Satête & le tuyau du manteau font noirâtres en-deflus & d’un bianc-fale en deflous. L’opercule eft brun. Ce coquillage eft fort commun fur la côte du Sé- négal. JAMBLE. Nom que l'on donne, felon M. d’Argen- ville, en Poitou & dans le pays d’Aunis à des coquilles univalves du genre deslépas oupatelles. Foyez LÉPas. JAMBON. Pinna marina lata, aculeis obtufis con- volutis armata, perna diéta. Nom que plufieurs anciens naturaliftes , & que les Conchyliologiftes modernes donnent encore à des coquilles bivalves du genre des moules , appellées pinnes marines. Certe coquille, qui porte ordinairement jufqw’a fept où huit pouces de longueur fur un peu plus de moitié de largeur, a affez la figure d’un jambon dans fes proportions, & difére des pinnes marines, proprement dites, par les fom- mets des valves qui font moins prolongés , ainfi que par une efpece de ventre que forment ces valves vers 12 milieu de l'ouverture de la coquille, ou du côté op- ofé au dos qui eft prefque droit & de vive arrête. La furface extérieure des battans du jambon eft chargée en partie de ftries qui partent des fommets vers le li- gament en forme de rayons hériflés de tuyaux cylins ‘driques ou de pointes obtufes roulées en fx } OU+ ij 164 J A M vertes à leurs extrémités, lefquelles s'élevent à mefure qu’elles parviennent avec ordre & parallelement vers les bords de l'extrémité large. Cette extrémité oppofée au fommet préfente des valves béantes, peu ceintrées & même quelquefois droites ou comme coupées d’é- querre du côté du ligament : ce ligament, qui réunit & fixe les battans, leur tient lieu d’une charniere , en s'étendant depuis leurs fommets jufqu'aux deux tiers de la coquille en longueur. Son teft eft mince , tranf- parent comme de la corne en lame, d’une fubftance {éche & {ragile. Toute la couleur extérieure du jam- bon eft d’un brun cendré; fa furface extérieure montre une nacre affez belle, jouant les couleurs changeantes de la gorge de pigeon vers la réfidence & l’attache de l'animal, laquelle nacre devient plombée & argentine vers les fommets. Le byflus ou la houpe foyeufe, qui fort des côtés de louverture,eft brune. Voyez les mots Byssus & PraNE MARINE: RonDezrT, de Teflaceis , lib. 1.p. $2 , fait men- tion d’unevariété de la pinne marine, qué Pline nomme fpécialement le jambon , en latin perna. Les jambons, dit cet ancien naturalifte , fe rencontrent fréquemment aux environs desiîles Pontia, fichés dans le fable à un pied d’eau avec leurs valves béantes, d'où ces coquilles paroiffent reffembler à des jambons de porcs: Perna à Pziniowvocatur. Perne, inquit, concharum generts, circa Pontias infulas frequentif{fimé ftant , velut fuillo crure longo in arenä défixe , hiantefque qua limpitudo ef}, pedali non mins fpatio. RompPuxius, tab. 46. litt. L. Pinna lata {perna Plinü.) Holl. Breede holfter-fchulp ; le fourreau de piftolet large. Guazrrert,teb.81.litt. À. Pinna incurvata, lata, fubrotunda , deprefa ; fquammis veluti è laminis com- paca , nonnullis aculeis validis cbtufis ad alterum la- us armata , externe fufco nigricante colore lurida , in- rernè vero nigredine quâdam lucida ex viridi nitens. J À M 16 JAMBONNEAUX. Pinne marirg minores , & perne parva papyracea. Ce font les efpeces qui font d'un volume inférieur au jambon proprement dit, & qui ont la plüpart des variétés dans leurs efpeces; fça- voir, le jambonneau rouge tuilé , celui des Indes armé de pointes, le jambonneau papyracée blanc fans pointes, celui qui eft tuilé & rougeûtre, & le petit jambonneau des Indes de couleur violette. Woyez ces mots. JAMBONNEAU ROUGE TUILÉ. Perna par- va , magnis inbricibus inffruétas rubra. Celui-ci eft d’un rouge fanguin en dehors comme en dedans, ar- rondi dans fon extrémité, large & boffu ou courbé du côte du ligament. Toute fa furface extérieure eft à grofics ftrics longitudinales en forme de côtes , peu nombreufes, & chargées de grandes tuiles, larges & courbes, dont la plûpart font doubles & couchées les unes fur les autres. Ces tuiles font fragiles, tranfpa- rentes comme le talc, ainfi que la coquille. Ce jam- bonneau, qui eft d’une forme ramaflée, peut avoir juf- qu'a cinq pouces de longueur fur un peu plus de moitié de largeur. Cette efpete provient des Indes otientales. JAMBONNEAU DES INDES , ARMÉ DE TUILES AIGUES. Perna parva ; imbricibus longis , aculeatis , armata 3 ex colore obfcuro purpurafcens. C’eft une efpece dont les grandes ftries longitudinales font garnies de tuiles aiguës , aflez larges , longues & nombreufes ; l'extrémité large & peu arrondie. Les valves font minces , fragiles ,prefque papyracées, d’une couleur qui ne laiffle pas de varier : elles font ordinai- rement d’une couleur pourprée plus ou moins rem- brunie lorfqu’on a enlevé une légere croute terreufe. Ces fortes de jambonneaux ont plufeurs variétés quant au nombre des ftries , des tuiles plus ou moins longues ou aiguës , à la longueur & à l’épaifleur des battans. Ils ne paflent guere trois pouces ou trois pouces & demi de longueur. Ces efpeces pourprées viennent des Indes. RumPxivs, tab. 46. litt. M. EU Hoil. iij 166 Y A M Breede holfter fchulp ; le fourreau de piftolet large. GUALTIERI, tab. 70. Pinna reiti, tranfverfim & direëtè ffriata & rugofa , ffriis in fummitate acu- leis exafperatis, ex fufco rubro nigricans. M. d'ArRGENvIIzE , pl. 22. lert. F, Une petite pinne marine de couleur brune, avec des ftries armées de pointes: on l'appelle en latin perna , & en françois le jambonneau, dont elle repréfente aflez la figure. JAMBONNEAUX PAPYRACÉES. Perne mino- res papyracee feu teftä tenuiffimé & fragili infignes. Les Conchyliologiftes diftinguent plufieurs efpeces de jani- bonneaux papyracées ou dont la coquille eft extrèême- ment mince , fragile, & prefque tranfparente : favoir, le jambomneau blanc papyracée ou vitré, fans tuile; ! celui qui eft rougeâtre , avec plufieurs tuiles & le petit jambonneau violet à petites tuiles. Woyez ces mots. k | JAMBONNEAU PAPYRACÉE , ou VITRÉ. Perna parva papyracea , colore albido , feu reflä ferè pellucidi & vitreo albore diftinéta ; abfque imbricibus , ed leviffimis flriis undatim in longum duéfis -muniru. Cette efpece a la figure d’une petite aigrette à la ful- tane , c’eft-à-dire, d’une forme eflilée & aiguë vers les fommets des valves, tandis que l’extrêmité oppolée eft large , comme tronquée ou coupée d’équerre du côté du ligament, & un peu arrondie du côté ouvert. Cette jolie bivalve , qui eft comprimée , très mince, blanche & fragile comme le verre , dont elle a prefque la tranfparence , paroït chatogner d’une demi-nacre ar- gentine dans certaines inclinaifons , & confidérée à tra- vers le jour. Toute la furface extérieure de cette petite piane marine préfente treize ou quatorze ftries lon- gitudinales, un peu onduleufes, avec autant de can- nelures plus larges, & traverfées par d’autres ftries pref- ue infenfibles vers l’extrémité oppofée aux fommets L. battans. Le ligament, qui les réunit, occupe les deux tiers de là longueur de la coquille. Ce petit jambonneau, qui ne pafle guere trois pouces & quelques lignes de J A M 167 longueur , vient de la côce de Ccromandel dans les Indes. : e jambonneau papyracée fans tuiles à plufieurs va- riétés dans fon efpece, par le nombre & les différentes ftries longitudinales , & par le prolongement des fom- mets des valves plus ou moins effilés. L'extrêémité oppo- fée, qui eft large, varie également; tantôt elie eft arquée, tantôt tronquée ou coupée en ligne droite, & quelque- fois elle participe de l’un & de l’autreplan. Il:y en a une efpece qui eft bizarre & irréguliere dans fon pourtour : favoir,celle qui eft repréfentée dans Rumphius,ci-après. Rumpnius,tab. 46. litt. N. Pinna alba. Hall. Witte holfter fchulp; la pinne marine blanche, ou le fourreau de piftolet blanc. GUALTIERT, litt. C. tab. 78. Pinnarecta, ffri# undulatis minutiffimè fignata, pellucida | fragilis , & fatis compref[a. Ejufdein, tab. 70. litt. E. Prnra: inèurvata, ffriis minortbus undulatim rugofa , ex fulvido femipellucidx , depreffa. Ejufdem , litt. F. Piana incurvata, [frs craffis: feu rugis eminentibus undatim finuata, depreffa , fragi- liffima , vitre& albedine pellucida. JAMBONNEAU PAPYRACÉE TUILÉ. Pinna- parva papyracea , in extremitate latä quibufdam im- bricibus inftruéta , coloré rofeo levicer rubefiens: Cetre petite pinne marine eft d’une forme allongée avec neuf ou dix ftries longitudinales , larges & peu pro- noncées , garnies de tuiles faillanñtés & obtufes vers l'extrémité oppofée au fommet. La coquille, qui eft dune fubitance demi-nacrée , -eft très fragile , tranf- parente avec plufieurs feuilletures tranfveifales. Toute fa couleur eft rofe féche , pâle. Ce jämbonneau pañle quelquefois trois pouces & demi de longueur. Sox extrèmité large eft ordinairement arquée. GUALTIERT, tab. 79. litt. C. Pinna reéta, ffriata, pellucida , fragilis , in fummicate lineis tranfverfis bul- latis , & aculeatis fignata, er: ; L iv #68 J A R JAMBONNEAU PAPYRACÉE, VIOLET A PETITES TUILES. Perna papyracea minori fpecie , Jffruis minutiffimis in longum ductis ffriata ÿ parvulis ämbricibus exafperata , toto colore violaceo nitens. Ce jambonneau eft la plus petite efpece dans le genre des pinnes marines. Sa coquille eft extrêmément mince & fragile , garnie de ftries longitudinales très fines, inégales, onduleufes , chargées de très petites tuiles courbes , mais fenfibles & faillantes. Toute {a couleur eft violette, foncée vers l’extrémité oppofée au fom- met qui eft ceintré. Ce petit jambonneau, qui vient des mers des Indes orientales, porte deux pouces huit lignes de longueur. JAMBONNEAU DU SENÉGAL. Ceft celui dont M. Adanfon a formé un genre parmi fes coquil- lages bivalves , autant à caufe de la figure de Ia co- quille, qu'a caufe de la grandeur qu'elle à dans certai- nes efpeces. Elle eft dans toutes fort mince, légere, allongée & compofée de deux bartans parfaitement égaux. Cet auteur en nomme les efpeces le lulat , l'a- ber, le dotel ,le fonet, l’apan, le chanon , l’effan & le jefon. Voyez ces mots. JARDINIER. Nom donné aux limaçons terreftres communs , connus fous le nom d’efcargot , de l’efpece nommée en latin , pomatia. M. Geoffroy, qui en fait mention dans fon traité des Coquilles , pag. 28. l'ap- pellele jardinier; cochlea , tefhä utrinque convexä , pullo maculata & fafciata , quinque fpirarum ; labro albo refiexo. Le jardinier varie pour la grandeur ; mais en général il porte dix lignes de largeur , & eft d'un bon tiers plus petit que le vigneron. Cette coquille a des bandes circulaires de taches brunes, entre-coupées par des taches plus claires. Ce la fait aifément diftin- guer des autres, c’eft que fon ouverture fe ferme en hiver par le moyen d’une couche platreufe comme : celle du vigneron. On ne trouve que trop fréquemment-ce limaçon dans les jardins , où il caufe beaucoup de défordre en Pr ACT 169 rongeant les plantes ; c’eft ce qui l'a fair appeller le jardinier. Quelques perfonnes le mangent comme l'ef cergot appellé le vigneron; mais fa chair n’eft pas fi délicate. Ils font , l’un au défaut de l’autre , d'ufage en médecine pour faire les bouillons & le fyrop de lima- çons. , Lrsrer , Angl. p. 113. Cochlea major , pulla, ma- culata & fafciata, horrenfis. JATARON. Jataronus. M. Adanfon donne ce nom. à un genre de coquillage bivalve , que Rondelet a appellé la coquille ridée. L’efpece du Sénégal s'atta- che, comme celle de la Méditerranée aux rochers ex- pofés au courans de la mer , fur lefquels elle fe groupe en aflez grande quantité. Elle y tient avecune telle force, qu’on a bien de la peine à l'en détacher fans la brifer en morceaux. On en voit Beaucoup au- tour de l'ile de Gorée, de celle de la Magdelaine & du Cap-verd, fur-tout en avril , ou la violence de la ma- rée les déracine du fond de la mer. L'auteur n’en a dé- couvert qu'une feule efpece. La coquille du jataron eft prefque ronde, médio- crement applatie , du diamètre de deux pouces au plus & d'une grande épaifleur. Sa furface extérieure ef grofliérement ridée par des fillons qui la coupent fort irréguliérement, tant en long qu'en travers, & quel- quefois relevée par écailles. Intérieurement elle eft liffe , unie , luifante , & bordée fur chaque battant, de cent vingt petits filets fort ferrés & d’inégale gran- deur. Le fommet eft affez éminent au-dehors , & pa- roît former un tour de fpirale beaucoup plus fenfible dans le battant inférieur , qui eft ordinairement plus épais , un peu plus grand & plus creux que le fupé- rieur. La charniere du battant inférieur confifte en une grofle dent , arrondie & relevée verticalement , dont le dos eft fillonné de dix à douze canneluresiné- gales. Le battant fupérieur eft creufé d’un trou can- nelé & fillonné, comme la dent du battant inférieur , qui s'y engrène exaétement. Entre la charniere & le 170 LE Av EE talon du fommet de chaque battant , s'étend un lig ment roufsatre , aflez court & étroit qui les lie enfem- ble, & paroït fort peu au-dehors. Les battans de cette coquille font liés enfemble par deux grands mufcles, dont on voit les impreflions fur leurs côtés, de ma- niere que celle de la droite ou de derriere eft placée un peu au-deflous du milieu de leur longueur, & celle de la gauche ou de devant un peu ad Au-de- hors cette coquille montre une belle couleur de rofe ou de chair : au-dedans elle eft quelquefois blanche, quelquefois purpurine ou violette. La fituation naturelle à cette coquille eft d’avoir le fommert en bas, & l’extrémité oppofée relevée en haut. Dans cet état, & pendant que les battans viennent à s'écarter l’un de l’autre , on découvre le manteau de l'animal , femblaole aux côtés d’un fac bien tendu, membraneux & fort épais, dont le contour eft relevé œun nombre infini de petits tubercules jaunes , difpo- {és fur cinq rangs fort ferrés. Ce fac enveloppe tout le corps de l’animal , & ne s’étend pas jufqu'aux bords de la coquille : il eft percé de trois ouvertures inégales , dont l’une, qui eft fur le devant de l'animal, laiffe pafer fon pied , & les deux autres, qui font les trachées , fe trouvent fur le dos. La trachée inférieure eft ellipti- que , deux fois plus longue que large. Son ufage eft de donner iflue aux excrémens , & de rejetter l’eau que l'autre trachée a pompée. Celle-ci eft ronde , & une fois plus petite que la premiere. La troifieme ouver- ture eft une fente fort étroite., qui s'étend depuis le fommet de la coquille jufques vers le milieu de fa lon- gueur. Elle laifle fortir affez rarement le pied, qui paroit ordinairement fous la forme d’une hache faite cn demi-lune. Il a une fois moins de longueur que la coquille, & porte, fur le devant vers fon milieu, un petit lobe charnu, à peu près gene Les parties intérieures renfermées dans le fac que forme le manteau , font affez femblables à celles de l’huitre ; mais au lien d’un feul mufcle qui attache les LU AU 171 coquilles , on en voit deux aflez grands. Le corps de l'animal eft blanc : il n’y a de jaune que les petits tu- bercules élevés fur le contour du manteau. On ne fait aucun ufage de fa chair. Ronpszet, Teft. lib. 1. Corcha rugata. Lister, tab. 212. fi. 47. Spondylus barbadenfis & jamaïcenfis. | Szoane, Jam. vol. 2, tab. 241. fig. 4. 5. 6. & 7. Spondylus minor, fubruber , tenuis , imbricatus, apice difforto , cavitate interiore auriculam referens. GuALTIERI, tab. 1o1.litt, C. Concha gryphoïdes, globofa , ffriis fquammofis exafperata , fufca. j Ejufdemlitt, D. Concha gryphoïdes , fubrotunda , la- munis & tuberculis diver/fimode exafperata, & ftriata, terreo colore obfcura. .… Ejufdem litt. E, Concha gryphoïdes, rugofa, finuofe, afpera , candida. KzEIN , Tent. pag. 173- fpec. O: n. 2. Globus cir- cinatus. Ejufdem; Lifieri ; tab. 12, fig. 81. Globus undatus. Ejufdem, n. 4. Globus ferratus. Ejufdem , n. $. Globus circinatus & undatus. JATOU ; nom que M. Adanfon donne à un co- quillage operculé, du genre qu'il nomme pourpres à canal ir & fermé comme un tuyau. Sa coquille eft très épaifle , de figure triangulaire, & pointue aux deux extrémités. Elle a un pouce &. demi de longueur , & une fois moins de largeur, Elle eft compofée de huit {pires convexes, comme étagées. & relevées de trois grofles côtes longitudinales, dont l’une eft placée fur le milieu de fon dos, & les deux autres fur les côtés de louverture. Ses côtes font aîlées & tranchantes {ur la premiere fpire , arrondie fur les autres, & féparées par un gros bouten, qui s’éleve dans l’efpace qu'elles Jaiflent entrelles fur chaque fpire. Le fommet eft aufli long que large , & de moitié plus court que l’ouverture , ÿ compris fon canal. L’ou- verture eft fort petite, eu égard au volume de la co- 172 LR ANT quille. Elle repréfente une ellipfe trés téguliere, dont le grand diamètre eft de moitié moindre que le petit & un riers plus court que fon canal. Celui-ci a la f- gure d’un tuyau applati de devant en arriere, fermé exaétement dans toute fa longueur, aufli long que large à fon origine, qui eft aîlée. Il fe termine par une pe- tite pointe recourbée légérement fur le dos de la co- qe Il n’y a pas la moindre apparence de canal in- érieur. ï La lévre droite eft bordée au - dehors d'un gros bourrelet : elle préfente en - devant fon bord qui eft aigu, tranchant, & découpé en fix à huit petites dents plates, arrondies à leur extrémité , & d'autant plus grandes qu'elles approchent davantage du canal. La lévre gauche eft ronde ou convexe, life, unie & recouverte d’une lame très courte. Le bourrelet, qui accompagne le tuyau du canal , imite parfaitement le tuyau, étant cylindrique, creux intérieurement, & percé à fon extrémité. Il eft formé par la réunion des deux aîles , celle du dos & celle de la gauche de l'ouver- ture. : Il eft rare que cette coquille forte de la mer avec une certaine propreté. Elle eft toujours couverte d’une mucofité verte, ou d’un tartre gris, & fouvent de petits coquillages qu'il eft difficile d’en détacher. Net- toyée de ces corps étrangers, elle montre un fond blanc , quelquefois fans mélange , quelquefois marbré de brun, & le plus fouvent d’un brun-brülé , qui rem- plit l’efpace abandonné par les trois côtes aïlées. Lorfque cette coquille eft fort jeune, & qu'elle ne pañle pas trois lignes , elle a la figure toute différente: elle n’eft ni triangulaire ni aîlée : fa forme eft à peu près conique ; & elle n’a guere plus de longueur que de largeur. Ses fpires font au nombre de cinq feule- ment, relevées au milieu par une vive arrête qui tourne avec elles, & marquées de fix petits filets qui y laïflent une petite pointe. La lévre droite de fon ouverture ’eft point dentée ; & fon canal, qui eft une fois plus mn. ARPAU 173 court qu'elle, n’eft pas encore entierement fermé, Sa couleur eft grife ou fale. L'animal du jatou eft parfaitement blanc ; il n’a que les yeux de noirs. Son pied n'a en-deflous que quel- ques petits fillons paralleles à fa longueur. Son oper- cule eft elliptique, ainfi que l'ouverture de la coquille, de moitié plus long que large, & relevé au-dehors de neuf petites nervures courbées en arc. Son manteau & fes autres parties reflemblent entierement à celles de la premiere efpece appellée le fakem. JAUNE D'ŒUF. Cochieu femilunaris umbilicata , Jeu natica fafciata, extra codore flavido & intàs albedine laite fplerdens , virellus appellata. Coquille univalve du genre des limaçons , dont l’ouverture eft ceintrée, ou des nérites ombiliquées appellées natices. Toute Ja furface extérieure de celle-ci, qui approche de la configuration du limaçon terreftre commun ou de l’ef- cargot , eft luifante & unie. La volute eft compofée de cinq fpires convexes , dont la premiere efface toutes les autres, lefquelles ne forment.qu'une petite clavicule peu élevée. Sa couleur eft d’un jaune orangé fur fa lurface extérieure , interrompu dans le milieu de Ja coquille d’une fafcie aflez large plus foncés en couleur , & de deux zones tacherées de blanc , principalement dans celle qui eft inférieure. L'ouverture eft grande , ceintrée, ou faite en demi-lune ; d’une blancheur de lait , ainfi que la columelle , dont la partie extérieure forme une bavure ou ane éminence de la même couleur qui cache un peu un ombilic affez large & arrondi. La natice orangée, autrement appellée le jaune d'œuf, vient des mers des Indes, Sa largeur pañle quelquefois un pouce & demi fur quelques lignes de moins d’élé- vation. | RUMPHIUS , tab. 22. litt. À. Valvata levis prima, Jive vitellus ; Holl. Dooyer ; le jaune d'œuf. GuazTrert , tab. 67. litt. L. Cochlea marina umbi= licata levis, mali aurantii flavedinem referens, nitidiffi- 74 ; ex albo nebulara. 174 Tr D°O | JAUNE D'ŒUF APPLATI. Cochlea femilunaris umbilicata , feu natica craffa, apophyft in umbilico do« nata , vitellus comprefflus nominata. Cette nérite om- biliquée , ou cette natice, eft une variété des efpeces appellées le mammelon & les tefticules , dont elle dif- fère en général par fa forme applatie. La volute , qui eftla même, eft très petite , placée de côté comme dans le lépas nommé l'oreille de mer ou de Vénus non na- cré , dont ce limaçon a la figure dans tout fon plan {u- périeur. Cette furface eft fauve-clair & agathe , avec des rayons & des efpeces de rides longitudinales & arquées, qui partent de la volute vers la lévre, lef- quelles font plus foncées en couleur. La bafe, ou tout le plan du côté de l'ouverture , eft d’un beau blanc. L'ombilic eft fort grand , rempli en plus grande partie par une forte apophyfe. La columelle eft unie en forme de moulure droite, & la lévre, qui eft tranchante & cein- trée, occafionne une ouverture taillée en demi-lune, Ce limaçon applati vient des Indes , & peut avoir près d'un pouce & demi d'étendue. RumpPuius, tab. 22. litt. B. Wrcellus compreffus. Hoill. nes la coquille pofée de plat, ou le jaune d'œuf applati. IDOLE, ou MANNETOU DES SAUVAGES AMÉRICAINS. Cochlea fluviatilis , femilunaris, um- bilicata, colore viridi nigricante, & maximä. fpecie , infignis. C'eft une natice fluviatile d’un très grand vo- Jume, que lesSauvages de l'Amérique ont en vénération, & qu'ils montent fur un pied comme une idole. Ils la nomment mannetou, ainfi que l’efpece dont M. d’Ar- genville fait mention fous la dénomination de cordon bleu, qui eft à près le même limaçon , dont celui-ci dif- fère par fa groffeur , l’épaiffeur de fon teft, & fa cou- leur verte tirant fur le noir lorfqu’il eft revêtu de fon épiderme. La natice, appellée l’idole, eft extrêmement ventrue, chargée de ftries longitudinales en forme de rides qui partent du haut de la premiere fpire pour fe rendre dans l’ombilic. Lorfqu’elle eft dépauillée de fon Je EE 175 épiderme, fa furface eft mêlée de fauve & de blanc. L'ouverture, qui eft prodigieufe dans ce gros limaçon, eft en partie ovale & ceintrée. Sa coquille parvient à la grofleur du poing. On le trouve dans le fleuve Mif- fifhpi en Amérique. | JELIN. Nom que M. Adarfon donne à un coquil- lage operculé du genre qu'il appelle le vermet. Le temps & l’occafion n'ont pas permis à l’auteur d’en obferver fcrupuleufement l'animal ; maïs il lui a paru avoir beaucoup plus de rapport avec le vermet, qu'avec aucun autre coquillage : le jelin ne s’eft préfenié que deux fois à l’obfervateur autour du cap Manuel, & fà coquille ne fe trouve dans aucun cabinet qui lui foit connu. C'eft peut-être une des plus fingulieres qu’on ait vue dans le genre du vermet. Elle ne paroît d’abord que comme un boyau inégal, replié irrégulierement fur lui-même , long de huit à neuf pouces, & large de fix à neuf lignes; mais lorfqw'on l'examine attentive- ment , on voit qu'elle affecte de prendre une forme triangulaire, chofe qu’on obferve dans les deux exem- plaires que l'auteur poflede, & qui ne diffèrent qu’en ce Jun préfente à droite ce que l’autre porte à gauche. La face antérieure eft verticale , formée de deux tours de fpirales un peu inégaux , à peu près trianou- laires, & rapprochés côte à côte. Elle eft renfée vers le milieu à l’endroit de leur réunion, & un peu plus avancée que fur les côtés qui déclinent en s’ap- prochant de la face poftérieure. Celle-ci eft en parue verticale, formée par le dos de deux tours de fpirale de la face antérieure ; & en partie horizontale, formée par un troifieme tour de fpirale qui fait un cercle hori- zontal en communiquant avec eux, & laifle un petit cul-de fac au milieu de fon cmbilic. La face inférieure eft plate & horizontale, réglée par le deflous de la troifieme fpire. Cette coquille eft blanchâtre | peu épaïfle, très fragile, & d'une grande légéreté qui provient de ce que fa furface extérieure eft soute piquée de petits 176 J-::ENXN trous. Ces trous ne pénètrent pas tout-à-fait jufqu’a fa furface intérieure qui eft lifle & d’un beau poli : ils font entremêlés de petits tubercules qui , en certains en- droits, paroiflent enfermés dans un réfeau extrême- ment fin. Les mailles de ce réfeau font hexagones , fort régulieres , & coupées par trois filets, qui en fe croifant à leur milieu, vont fe rendre à chacun de leurs angles. À la beauté & à la régularité du réfeau qui re- couvre cette coquille, on la prendroit au premier coup-d'œil pour un madrepore des mieux ouvragé. Mais ce qui la rend encore plus finguliere ; ce font deux ouvertures en forme de tuyaux d'inégale gran- deur , qui s’élevent parallélement l’un à l'autre. La lon- gueur & la groffeur de ces tuyaux varient depuis deux. jufqu’a quatre lignes, l’autre n’en a que deux. Au-deffous de ces deux ouvertures, à l’extrèmité oppofée des fpi- res, on voit encore deux ouvertures, à peu près fem- blables | par lefquelles la coquille étoit foiblement at- tachée aux rochers & dans les fables. JENAC. M. Adanfon appelle ainfi un coquillage univalve du genre des lépas à coquille chambrée. Celle- ci eft chambrée comme le fulin & le garnot, & elle difiére de la premiere en ce qu’elle eft ronde & infini- ment plus applatie. Son diamètre n’excede pas cinq à fix lignes, & furpañle quatre à cinq fois fa profondeur. Elle eft fort mince, & cachée au-dehors fous un pé- riofte compofé de plufieurs lames en recouvrement les unes fur les autres qui la rendent affez rude au toucher. Par tous ces endroits elle reffemble fort à une coquille que l’auteur a trouvée dans le corps d’une efpece de lié- vre de mer commune au Sénégal. La cloifon , qui par- tage fon intérieur, ne s'étend pas jufqu'au tiers de fa longueur. Cette coquille eft fort blanche, fur-tout dans fa furface intérieure qui eft d’un beau poli. Les cornes de l’animal font ornées, vers leur extré- mité, d’un petit nombre de tubercules blancs qui les font paroître chagrinées ; fon pied eft extrémement ar- rondi, & l’on n'y voit aucune apparence d'oreillettes : il ÿ ES 177 il eft chagriné en-deflus. Le manteau eft auffi chagriné, & bordé feulement à fa gauche vers le derriere de la tête, de huit filets cylindriques affez longs. La couleur de tout fon corps eft d’un blanc de neige : il n'y a que les yeux de noirs. M. Adanfon 2 trouvé ce coquillage fur les rochers de l’île de Gorée. JESON. Coquille bivalve que M. Adanfon nomme ainfi & qu'il a rangé dans le genre du jambonneau, quoiqu'elle ait paru à l’auteur appartenir à un genre encore différent, ainfi que les efpeces appellées le chanon & l’eflan. On trouve le “a communément autour de l'ile de Gorée, attaché par des foies fort courtes , à la vérité, mais de la même maniere que les jambonneaux, dont il ne s'éloigne pas beau- coup. Lister, Hift. Conchyl. tab. 347. fig. 184, Pe&un= sulus anguftior maculatus. Ejufdem , fig. 185. Peéfunculus ex latere produ&ior fubfufcus. Guaztrerr , tab. so. fig. F. Concha longa, incur- Vata , firiata, rugofa rugis imbricatis, & undatim pro- duitis , profunde [ulcatis , albida. LEIN , EN. pag. 144. fpec. 1. n. 34. Aromalo- cardiu effufa, que peétunculus oblique in latum EXpATIe Jus , anguffior, macularus. Ejufdem, n. 35. Anomalo-cardia effufa , qua pec- tunculus fubfufcus ex latere produë&us & pedi kumano anferiori fimilis. IF. Sirombus undecim fpiris tuberofis , granula- tis , © contabulatis diffinétus , taxi adinffar. Les Con- chyliologiftes nomment ainfi une coquille univalve du genre des vis de l’efpece tuberculeufe , à caufe que les onze {pires granuleufes, dont elle eft compofée , fonc régulierement couronnées, dans les fept ou huit pre- mieres, de tubercules qui tournent & diminuent par gradation avec elles en façon de compartimens etagés, à limitation des ifs que lon dreffe en pyramide. Toute la furface extérieure de certe vis eft de couleur Tomell, 179 LOU marron ou brune , excepté les extrémités des tuber- cules & du fommet qui font quelquefois blanchätres. L'ouverture forme une RTE irréguliere & un peu inclinée : elle fe termine par un petit canal très court. £ette coquille pañle deux pouces de longueur. M. d'Arcenvizze, pl. 11. ler. &ce Une vis ri- dée , remarquable par des cercles élevés & garnis de ointes. , IMBRICATA feu CONCHA IMBRIC AT A. Terme latin qui exprime les coquilles qui font char- gées de tuiles creufes ou courbes, autrement appellées faicieres, & que les Cenchyliologiftes mettent quel- quefois en ufage au lieu de fa fignification françoife , ceft-à-dire , la faitiere , ou la tuilée. Voyez le mot Tuiée. INCOMPARABLE, ou COQUILLE INCOM- PARABLE, en latin, cedo-nulli. Les Conchyliolo- giftes fe fervent principalement du terme de cedo- nulli , au lieu de la fignification françoife. Woyez CEDO-NULLI. _ JOL. Nom donné par M. Adanfon à un coquillage operculé du genre du buccin. Celui-ci , dit l’auteur , ne differe du barnet que dans la grandeur de fa co- quille : elle n’excede jamais la longueur de trois lignes: elle n’a que fept fpires, qui ne fe caffent jamais, & dont Ja pointe eft plus moufle. Son fommet n’a guere plus de longueur que de largeur. Elle eft blanche, gris- de-lin, couleur de chair, fauve ou brune‘; d’ailleurs, elle lui reffemble parfaitement, & fe trouve dans les mêmes endroits. | _ On ne peut cependant pas dire, dit M. Adanfon, que ce foit la même efpece que le barnet dans un âge moins avancé ; Car , Comme on l’a vu, les jeunes & les femelles ont la lévre droite de l’ouverture fort mince, au lieu que les individus de celles-ci l’ont également épaille. JOURET. M. Adanfon appelle ainfi une coquiile bivalve du genre de la came. Certe efpece ne differe 1: SPA 179 des trois cames nommées le funet, le pegeon & le tofar, que parce que fa coquille eft plus épaifle, fans dents & fans cannelures, mais d'un beau poli. Elle a deux pouces & demi de largeur & un tiers moins de longueur. Son fommet eft fort applati , & placé en bas vers la quatrieme partie de fa largeur. On apperçoit au-deffous comme une.légere impreflion en forme de cœur, au milieu de laquelle les bords des battans font -légérement ondés. Au-dedans, cette coquille eft fort blanche & fauve ou gris-de-lin , au-dehors avec des marbrures, ou des taches quarrées brunes, quelque- fois difpofées en deux rayons qui partent du fommet comme centre. On la rencontre aflez rarement dans les fables du cap de Dakar & de Rufisk. Lister, Hift. conchyl. tab. 270. n. 106. Peëun- culus maculatus jarmaïcenfrs. Guazrierr, Ind. pag. & tab. 86. Chama inaquilu- tera , levis , albida, maculis quadratis obfcurè fulyidis teffellatim fignata, punétara & radiata. KLEIN, tent. pag. 155. fpec. 3. n. 16. Chamelea davis , five circinis umbratilibus , laëteis leviffimis , maculata ; jamaïcenfis , maculis inffar nubecularum difperfrs. à ISABELLE PORCELAINE. Porcellana fpecie Jatis parvä, oblonga , colore meliro fubalbido. Co- quille univalve du genre des porcelaines, tirant fur la petite efpece ainfi appellée, à caufe des extrémités de fes lèvres, qui font d’une belle couleur jaune & au- rore. Le refte de fa furface eft agate-clair, vergeté de petits traits longitudinaux & de hachures pourpre- foncé : c’eft pourquoi plufeurs Conchyliologiftes lappellent la fuftisée. Cette porcelaine eft oblongue avec une ouverture prefque droite, bordée de très petites dents. Elle porte tout au plus quinze lignes de longueur fur moitié moins de largeur. Rumpmius, tab. 39. lit. G Jzabella. Holl. Iza- belle ; lifabelle. NE M. d'Aecenvizze, pl. 18, ler. P, Cette porce: M ij x$So | h: VUE laine eft vergetée de lignes brunes, fur un fond agathe. ISABELLE CORNET. VWoluta conoïdes o&o vel novem fpiris depreffis 6 apice exerto & rofeo compo- fita : in fundo flavo punis fubfufcis undiquè, feria- tim, cinéta. Coquille univalve du genre-des volutes coniques, dont la furface extérieure eft jaune , entou- rée de cercles formés de petits points plus foncée en couleur. La volute eft compofée de huit à neuffpires, dont les premieres font applaties, marbrées de jaune & de blanc; les dernieres s’élevent pour former un fommet couleur de rofe. L'ouverture de ce cornet, ui eft très étroit, laifle entrevoir un intérieur nué de blanc & de couleur de rofe avec mélange. Il ne pañle guere quinze ou feize lignes de longueur. JULAN. Coquillage multivalve que M. Adanfon a range dans le An de la pholade. La coquille du julan eft compofée de cinq pieces fort inégales & aflez minces, dont les deux principales font comme dans les bivalves, & forment un corps de coquille à peu près cylindrique, dont la largeur, qui eft d'un pouce au plus, furpafle de moitié fa longueur & fa profon- deur. Ses deux extrêmités ne ferment jamais exacte- ment : la fupérieure eft arrondie ; mais l’inférieure eft échancrée fur le devant, de maniere qu’elle paroît fe terminer en pointe en-deflous vers le dos. Chaque battant & la coquille, vus de côté, repréfentent un rhombe, ou un parallélogramme , dont les quatre côtés fon: inésaux. Leur furface extérieure paroït coupée par un profond fillon, ou canal qui part du fommet, & les partage en deux parties à peu près égales. De ces deux moitiés, celle qui eft en bas eft relevée d’une vingtaine de petites cannelures dentées qui, en fe croifant , imitent fort les dents d’une lime : la moi- tié fupérieure eft marquée feulement de quelques can- nelures légeres & fs. paralleles à fa largeur. Inté- rieurement chaque battant eft life , on y voit en relief le canal qui eft en creux au-dehors, Une légere PET CL 195 éminence ronde, placée au tiers de [a largeur de cha- ue battant versfon extrémité inférieure, tient lieu de Fee 11 fe recourbe au-dedans de la coquille , & eft recouvert au-dehors par un pli demi-orbiculaire que fait chaque battant en cet endroit. Les deux au- tres pieces de la coquille, que l’auteur appelle les pa- lettes , font à peu près égales, mais prefque trois fois plus courtes que les battans, & infiniment plus minces & d’une grande fragilité. Elles font prefque triangu- laires, faites à peu prés comme les battans de certai- nes cames, un peu concaves d'un côté & convexes de l'autre, & s'appliquent chacune fur le fommet & fur le repli extérieur de chaque battant, La cinquieme piece, que M. Adanfon appelle Ha lame, ef Rue fois plus longue que les palettes, mais beaucoup plus étroite. Elle reflemble à une petite lame plate, ex- trêmement mince, arrondie à fon extrémité fupé- rieure, & pointue par l'inférieure, qui s'applique bout à bout des palettes le long du dos des deux battans, ‘ par le moyen d’une membrane très fine, Le ligament eft une matiere charnue à peine muf- culeufe , qui s'étend fur le fommet des deux battans au-dehors & entre les palettes & la lame qui le re- couvrent. Il lie fi foiblement toutes les cinq pieces de cette coquille, qu'elles fe féparent dès que l'animal vient à mourir. La charniere confifte en une longue dent un peu courbe qui part de la cavité que forme Je fommet au-dedans de chaque battant. Il n’y a dans l'intérieur de chaque battant, qu'une feule tache qui défigne le lieu où étoit attaché le mufcle. Cette tache eft elliptique, de médiocre grandeur, & placée un peu au-deflus du milieu de leur largeur. Le blanc eft la feule couleur qu'on obferve dans cette coquille, lorfqu’on l’a dépouillée d’un périofte jaunâtre affez mince, qui femble l’envelopper entierement comme un fac ouvert feulement à fes extrémités. L'animal, qui habite cette coquille, a un manteau membraneux aflez épais , femblable à un tuyau ouvert M iij 152 JUNE feulement aux deux extrèmités, comme celui du /o/e». T1 fort de l’extrêmité fupérieure de ce manteau, une trachée femblable à un tuyau cylindrique fort long , qui vu de côté paroît fort fimple : mais lorfqu'on le regarde en-deffus, on voit qu'il eft divifé en deux tuyaux, dont lantérieur eft plus grand que celui qui eft derriere. Ils font légérement dentelés fur leurs bords. Leur longueur n'eit pas conftante : quelquefois elle eft plus courte que la coquille , felon que l'animal eft plus ou moins enfoncé dans fon trou. Le pied fort de l'ouverture inférieure du manteau. Jl eft extrémement court, long de crois lignes au plus, & paroît fous la forme d’un cône renverfé, fouvent un peu applati ou comprimé fur les côtés. Son ufage n'eit pas de donner à l’animal le moyen de fortir de fon trou; car dès qu'il a une fois creufe fa demeure, il y refte , fans avoir d'autre communication avec l’eau que par une petite ouverture qui laïfle fortir les trachées : il ne lui fert pas non plus à creufer le limon pour agrandir fon logement, à mefure que fon corps prend de laccroifflement. Les deux battans font pour cet effet l'office d’une lime ou d’une rape qui le mine peu à peu par fon mouvement continuel , & en détache des par-. celles extrêmement fines. Ce coquillage fe trouve enfoncé de deux à trois pouces dans le limon du marigot de la chaux, à peu près comme celui des côtes du Poitou, dont M. de Réaumur a donné l’hiftoire. L’excellente differtation, que cet illuftre académicien a inférée dans les mé- moires de l'Académie , (année 1722, pag. 126 & fuivantes), apprendra ce qui regarde la maniere de vivre de cet animal, qui ne diffère pas effentiellement de celui que M. Adanfon a obfervé au Sénégal. ALDROVANDUS , Exang. pag. 455. Concha longa quarta. | Bonaxnr, Ricr. pars 1. pag. 3. Balanus, pholas Gracis diétus, ex littore anconitano & rarbonenf:. Lister, Hift. conchyl. tab, 435. fig. 278. Pholas pervus afper : anglicus. Tr CAL 183 GuairTrert, tab. 105. litt. E. Pholas teftä tenui(- fimä , frriis D bus cancellarts fignata , candida. KzE1N , ficut BonAnNxr, Tent. pag. 165. fpec. 1. n. 4. Pholas faxorum ; narbonenff. s, medium palmum longa , efquidigitum lata ; vertice quafs bifido ; ; intès … alba foris cinerea Sreteulai corrugata , eâ parte qu& Jaxum penetrat Lreripes Ejufdem, ficut LiSTERI , n. 10. Pholas faxo= rum , que pholas parvus nee « 154 KR CAUNE K AcHIN: nom donné par M. Adanfon à un co- quillage operculé du genre du fabot. Sa coquille a huit lignes de longueur, & un peu plus de largeur ; elle eft coupée prefqu'horizontalement dans fon extrémité fu- périeure. Ses fpires font peu renflées , & relevées de deux rangs de tubercules , qui tournent avec elles : le rang d’en bas eft du double plus gros que l’autre. La feconde fpire eft remarquable, en ce qu'à fon ori- gine , proche de l'ouverture , elle eft replice & tranchan- te en vive arrête fur laquelle tourne le premier rang de tubercules. Le fommet eft prefqu'une fois plus large que long & égal à l'ouverture : elle n’a point d’ombi- tic. Le fond de fa couleur eft blanc, marbré de ta- ches vertes, brunes & fauves. M. Adanfon n’a trouvé cette efpece qu'aux environs du Cap-verd. | RumPrnxius,Muf. tab. 21. fig. 6. 9 & 10, Tro= chus. Lancius, pag. 48. Trochus ore angufto , & hori- zontaliter compreflo ffriatus , rägofus , papillofus vel tuberofus. Guazrierr , Ind. pag. &tab. 60.fig. A. Trochus ore angufto , & horizontaliter compreffo , margine dentato, papillis inequalibus refertus € circumdatus ; aliquando riatus ; terreo colore obfcurus. KALAN. Coquillage operculé, que M. Adanfon a mis dans le genre des pourpres à canal évafé. Sa coquille eft des plus épaifles & des plus pefantes. Elle a environ huit à neuf pouces de longueur , & moi- tié moins de largeur. Les onze fpires,qui la compofent, ont applaties & même un peu creufées dans leur mi- lieu, & forment une efpece de pli en débordant les unes fur les autres. Elles font marquées en bas de qua- tre ou cinq fillons peu apparens , & d’un rang de bou- tons ou de gros tubercules obtus & arrondis. Ces tuber- R'ASL 186 eules font placés dans la partie inférieure de la premie- re fpire, au lieu que dans les dix autres, ils cou- ronnent leur partie fupérieure ; ils paroiflent en creux dans l'intérieur de la coquille. La premiere fpire eft encore ondée ou marquée de plufieurs plis fort iné- gaux , & quelquefois de deux à quatre rangs de pareils tubercules, Le fommet eft de moitié plus large que long , & une fois & un quart plus court que la premiere fpire. L’ou- verture forme une efpece de parallélogramme fort ré- tréci en dedans , dont la longueur eft quadruple de fa largeur, & triple de la longueur du fommet. Elle fe termine en haut, par un canal cylindrique médiocre- ment long, fans échancrure , aigu à droite, arrondii gauche , & recourbé tantôt fur la droite en dedans, tantôt fur la gauche en dehors. Cette ouverture paroît fort évafée au dehors, parce que la lévre droite s’é- tend confidérablement. Celle-ci eft fort épaïffe , obtufe fur fes bords, quoique fans bourrelet , & pliée vers le haut, pour former un fecond canal ou une gouttiere fort courte & demi-cylindrique. Elle defcend en bas fur Îa feconde fpire & à Ut jufque fur la troifieme, qu'elle femble couper en deux parties. La lévre gau- che eft droite, c’eft-à-dire, qu'elle n’eft nullement creufée en arc vers fon milieu; particularité que l’au- . teur n’a remarquée dans aucune pourpre. Elle eft ob- tufe, arrondie & recouverte d’une grande lame du poli le plus parfait. Lorfqu'on tire fraîchement cette co- quille de la mer, elle eft enveloppée d’un périofte roux &c affèz mince qui , étant enlevé, laifle voir fon fond fauve , fur lequel font répandues quelques marbrures blanches ondées. On découvre encore dans quelques- unes , une bande d’une très belle carnation, qui s'étend {ur les tubercules. Intérieurement elle eft blanche ; mais les bords des deux lévres fe teignent d’une couleur cuivrée,dès qu’elle a refté quelque temps expofée fur le rivage aprés la mort de lanimal. Cette coquille ne prend de l'épaifleur & de l'étendue à la lévre droite, 186 Ki AN que lorfqu’elle a atteint une longueur d’environ trois pouces ; mais toutes celles qui font parvenues à cette grandeur, n’ont pas pour cela cette lévre épaiffe. Il y en a qui, comme les jeunes , l’ont extrêmement min- ce , tranchante, fort reflerrée, fans évafement & fans canal ; ce qui leur donne un air tout différent & ca- pable d’en impofer aux obfervateurs qui n’ont point vu les animaux des unes & des autres. C’eft ainfi que le docteur Rondelet a regardé fon conchylium, comme une efpece différente de fon murex marmoreus. I] y a auf de ces coquilles , qui n’ont qu’un rang de tuber- cules fur la premiere fpire, & d’autres qui en ont deux, trois & même quatre. Ces tubercules font ordi- nairement arrondis : on en voit cependant quelques- unes qui les ont pointus ; mais toujours aflez courts. Ces petites différences, qui ne font dûes qu'à Päge ou à des accidens, n’ont point paru à l’auteur devoir lui faire multiplier cette efpece mal-à-propos. L'animal du kalan reffemble beaucoup à celui de 1æ premiere efpece , appellée Le tafou ; mais fes yeux pa- roiflent placés un peu au-deflus du milieu de la lon- gueur des cornes. L’opercule eft fixé fur l'extrémité poñtérieure de fon pied, & il n’y tient que par la qua- trieme partie de fa longueur, & par un de fes bords, celui mi eft convexe. Il eft elliptique , arrondi à l’extré- mité fupérieure ; qui eft plus épaïile, pointu à l’extré- mité oppofée, trois à quatre fois plus long que large, brun-noirâtre, poli fur la furface extérieure , & un peu courbé de gauche à droite en defcendant. Lorfque le pied de l'animal fort de la coquille, il fe retourne de ma- niere que la pointe de l’opercule, qui fe trouvoit en bas pendant qu'il y étoit renfermé, regarde en haut, & qu'au contraire, fa rondeur, qui étoit en haut, defcend en bas. M. Adanfon a trouvé ce coquillage dans les rochers de la pointe feptentrionale de File de Gorée & de Rufñsk. Elle rend une liqueur qui pourroit fervir à teindre, comme celle de la plufpart des pourpres. | KR'AE 187 Suivant le témoignage de Rondelet, c’eft de ce cos uillage que les anciens tiroient ce couvercle ( oper- cule } appellé en grec ‘° par Diofcoride, en latin ungurs ; par Sérapion , athfar-atheb, ou athfar-athaib, c’eft-à-dire , ongle aromatique; à caufe de fa figure ; car il reffemble à longle d’un 6ifeau de proie , & tient contre la chair par le bout qui eft le plus épais..... Diofcoride en reconnoït deux efpeces ; lune , que l’on tire de la mer rouge, & qui eft blanche & grafle ; c'eft la plus eftimée : l'autre eft noiratre & plus petite ; elle vient de Babylone. . . . . Les couvercles ronds des pourpres s'appellent du nom de blatta- byzantia, ou blattion- byzantium ; mais les apothicaires nomment aujourd’hui indifféremment blattas-byzantias, les cou- vercles du conchylium, & ceux des pourpres. Ils ont tous à peu-près les mêmes vertus, quoique de forme différente. Lorfqu’on les brûle, ils répandent une odeur femblable à celle du caftoréum , & leur fumée eft d’un grand fecours pour les vapeurs & contre lépilepfie, Pris en déco@ion , ils font laxatifs. Voilà ce que dit Rondelet de lopercule de coquil- age. Aujourd'hui on en fait peu d’ufage, il eft feule- ment recherché comme les coquilles , pour l’ornement des cabinets. Belon a appellé la coquille du kalan des noms de purpura, roncera , ogniella , &c. Rondelet lui a donné celui de conchylium , prétendant que c’étoit le conchy- lium de Diofcoride & des anciens, & il a tranfporté les noms de roncera & d'ogniella, à une autre efpece de pourpre à long canal, qui approche beaucoup de celle que M. Adanfon à appellée le bolin. La difficulté, que les modernes ont trouvée à concilier ces deux au- teurs , & à certifier la connoïffance du vrai conchylium des anciens, leur a fait, fans doute, abandonner ce nom, qu'on ne voit nulle part depuis Rondelet. Ce font les mêmes raifons qui ont déterminé l’auteur à donner 2 ce coquillage le nom de kalan. Woyez Law- BIS NON AILÉ À LÉVRE MINCE. BELON, Âquat. pag. 420. Iosÿjpa Graecis , pur= 158 K' ACT pura Éatinis , roncera Genuenfibus , ogniella Romanis. RONDELET , de Teflaceis, pag. 76 ,&aïlleurs , dé figne le kalan par ces mots: murex marmoreus. Conchy- lium , operculum conchylit, ainfi que GESNER, Jons- TON & ALDROVANDUS. CozvmnNA, Aquat. pag. 60 & 61. Murex firom- boïdes , five rhomboides bilinguis. : BonNANnr, Ricr. pag. 155.claff. 3. n. 300. Murex intis rubefcens , extis marmoreus , fanguineis & rubi- gtnofis maculis conteflus , cortice tuberofo & afpero ; oris labro admodüm tumefcente, undofis finubus arcuato, & mucronis circumvolutiones ferètotaliter obtegente. LiSTER, Conchyl. tab. 860. fig. 17. Buccinum br- lingue mayjus tenue, ex rufo nebulatum , muricatum , ja- maïcenfe. Ejufdem , tab. 861. fig. 18. Buccinum bilingue gra- ve , labro craffo five pulvinato , maculatum & firus € muricibus exafperatum. Ejufdem , tab. 882. fig. 4. Buccinum ampullaceum, grande variegatum , clavicul& extremo planä , leviter muricatà. ; RumpPnrus, mul. pag. 111. Alata lentiginofa Malaïcenfibus bia taiilala diéta. KIRKER , pag. 469. n. 300. Murex intüs rubefcens, Ec. ut fupra Bonanni. BARRELIER, lc. pag. 132. tab. 1513. fig. 6. Murex dorfo rugofo, & tribus verrucarum ordinibus exafperato. ro LANGIus,Meth. pag. 27. Murex ffriatus, rugofus fimbriatus, aure ad tertiam fpiram ufque elongatä & cum appendice ( ficuti fæpiùs auricula cuti) ita fpiris adharente munité muricatus. M. d'ArcENvILLE , Conchyl. pag. 294. pl. 18. fig. C. Rocher garni de rides & de tubercules par éta- ges. Sa lévre fort en forme d’aile : fa couleur à fond Blanc eft mêlée de quelques taches brunes. GUALTIERI tab. 32. fig. À. Murex flriatus, ru- gofus , papillofus , 6 tuberofus ,ex albido & terreo colo= re depiëlus. KA; E 189 KLEIN, Tent. pag. 100. fpec. 1. Lentipo multi- color : fuper albo colore flavo, cinereo diflinälus. Ejufdem , tab. 6. fig. 107. Lentigo tenuis ; ex rufo nebulata. | Ejufdem , fpe@t. 3. Lentigo gravis , labro eraffo, fe pulvinato. KALISON. Nom que M. Adanfon donne à un co- uillage univalve du genre du lépasà coquille écailleu- f . Celle-ci a la forme d’un demi-ovoide , convexe par- deflus, plat en deflous & obtus à fes extrémités. Elle a trois lignes de longueur & une fois moins de largeur. Les huit écailles dont elle eft compofée font fort cour- tes environ deux fois plus larges que longues, & pofées. en recouvrement jes unes fur les autres, de devant en arriere : elles font toutes relevées dans le milieu d’une petite côte aflez aiguë, & chagrinées fort délicatement fur toute leur furface. La couleur de cette coquille eft rougeâtre , pendant que l’animal eft vivant ; après fa mort, elle devient grife ou cendrée. L'animal du kalifon ne différe pas moins que fa co- quille , de toutes les autres efpeces de lépas décrites par l'auteur. Sa tête a la figure d'un croïffant ou d’une demi- lune ; elle eft arrondie à fon extrémité , & étroitement unie à la coquille dont elle ne peut guere s’écarter pour fe montrer au dehors. On ne voit pas la moindre apparence des cornes ni des yeux. Son pied eft ellipti- que, obtus aux extrémités, une fois plus long que large, _ & fi étroitement attaché à la coquille, qu'il ne déborde ‘jamais. | Le manteau refflemble à une peau charnue, affez épaiffe appliquée & comme collée fur toute la furface interne de la coquille. Il la déborde un peu en dehors pour l’environner d’un bourrelet, qui affermit fes huit écailles, Lorfqu'on examine ce bourrelet avec le verre lenticulaire, on découvre fur fes bords, dix-huit pe- tits boutons, chargés d’un faifceau de poil. Ces faif- ceaux font placés au défaut des écailles, dans l'endroit où elles s’uniflent avec le bourrelet; de maniere qu'il . K AM y en a neuf fur [a droite & autant fur la gauche. M. Adanfon a compté environ vingt poils fur chacun. L’u- fage de ces faifceaux lui eft entierement inconnu. Le corps de Fanimal eft d’une couleur de chair très agréable. La ftructure affez curieufe de cet anima auroit exigé quelques détails dans les figures : mais comme fa peti- teile n’a pas permis de l’examiner à fond, l’auteur s’'eft contenté de le repréfenter de grandeur naturelle , avec fes huit écailles féparées l’une de l’autre, & de faire re- marquer ce que les obfervations lui ont appris, en at- tendant qu'il puiffé examiner ceux des côtes de France & de l'Amérique , dont la grandeur eft beaucoup plus avantageufe. Wazisnrer: appelle ce coquillage punaife-de-mer, en le comparant à la gallinfeCte des orangers, coccus, qu'il appelle la punaife des orangers : mais on voit aflez combien eft grande la diftance qui fe trouve entre ces deux animaux. P£sTiver donne le nom d’ofcabrion à une efpece beaucoup plus grande, qu'il avoit reçue de la Caroline. Oftabrion carolinum perelegans Gazop. vol. 1. cat.. 528. tab. 1. fig. 3. WALLISNIERI, Raccolt. pag. 247. tab. 16. fig. 2. Infetti marini analoghi alle patelle , o cimici delli agrumi. | | KAMAN. Coquille bivalve, du genre du pétoncle. M. Adanfon, qui la nomme ainfi, rapporte qu'il eft auffi rare de trouver cette efpece avec l’animal vivant, qu'il eft commun de voir fa coquille femée çà & là fur le ri- vage fabloneux de la côte du Sénégal ; parce que re- ftant à une grande profondeur , les eaux de la mer ne peuvent entraîner dans leur grande agitation, que les coquilles vuides & légeres, dont Panimal a péri, foit par vieilleffe , foit que quelque poiffon en ait fait fa pà- ture , foit par quelque caufe étrangere. Les deux,bat- tans de la coquiile font, par la même raifon , ordinaire- ment dépareillés & difficiles à recouvrer. De-là vient K A M 191 que fort peu de cabinets poffèdent cette belle coquille en entier. Dans un nombre prefque infini que M. Ada- fon a efflayé fur le rivage, ainfi que celles que la mer avoit récemment rejettées , il lui a été prefque impofii- ble d’aflortir parfaitement les deux pieces qui apparte- noient à là même coquille. Cette coquille eft extrêmement mince; & par-la, tranfparente & fragile, fur-tout dans les jeunes; mais elle s’épaiffit dans les vieilles, & acquiert de l’opacité & de la folidité. L'auteur en a une qui porte quatre pouces & demi de largeur, fur près de quatre pouces de longueur & autant de profondeur. Elle fercit exac- tement ronde ou fphérique, fi la largeur ne furpañloit, d'une cinquieme partie, les deux autres dimentions qui font égales. ’ Chacun des battans a par conféquent la forme d'une demi-fphére creufée en dédans. Ce qui fait leur beauté & leur ornement au dehors, ce font dix-huit canne- lures fort larges, arrondies qui , partant du fommet, vont fe rendre fur tous les points de leur circonfe- rence. Onze de ces cannelures, celles qui font les plus bafles , font relevées chacune d’une côte triangulaire, fort tranchante , de trois lignes de hauteur & creufée au-dedans comme un canal. Les fept autres de lextré- mité fupérieure font relevées d’une petite crête, & fe terminent fur les bords en autant de petites dents, qui laiffent entrelles unajour aflez grand après que la coquille eft fermée. Toutes fons fort écartées & laif- {ent entr'elles autant d’efpaces , en forme de fillons ap- platis; mais ce qui ne fauroit trop fe remarquer, c’eft que les cinq premiers fillons, qui féparent ces canne- lures à côtes de extrémité fupérieure , font fauves au lieu d’être blancs , comme les côtes & le refte de la co- quille. Dans le battant droit on obferve un fillon de plus, c’'eft-à-dire , fix fillons de cette même couleur. _ On voit au-dedans de chaque battant, vingt-deux fillons fort larges, qui s'étendent depuis leurs bords, jufqu’au fond de leurs fommets, Onze de ces fillous 192 K À M font alternativement moins profonds que les autres, & répondent à ceux qui féparent, au dehors, les cannelu- res ; ils s’y rapportent même avec une telle exactitude, que l’on remarque, que les cinq ou fix qui répondent aux cinq ou fix fillons fauves du dehors, font plus pro- fonds & plus luifans que les autres , & même coupés & terminés brufquement aleur extrémité avant que d’ar- river au fommet. Par la comparaifon que l’auteur a faite des côtes des jeunes coquilles avec celles des vieilles, il lui a paru que la cavité des premieres étoit plus gran- e, proportionnellement ; & que celle des dernieres commençoit à fe boucher à leur extrémité, vers les bords intérieurs de la coquille. Les fommets, le ligament, & les taches des muf- cles font affez femblables à ceux du mofat. La char- niere furpafle de beaucoup la largeur de la moitié de la coquille. Une des dents de la paire du milieu eft extrémement longue & pointue dans le battant gauche. La couleur de cette coquille eft d’un beau blanc au- dedans & au dehors, excepté dans l'intervalle qui fé- pare les cinq ou fix premieres cannelures à côtes, pla- cées vers l’extrêmité fupérieure de chaque batiant: dans ces endroits elle eft fauve. | CoLUMNA, Purp. pag. 26 & 28. Concha exo- tica , margine in mucronem emif[a que payapp+fdu re appellari poteft. PA Ruupuxivs, Muf. pag. 160. art. 16. tab. 46. fig. 6. Concha venerea duplex. Lancius,Meth. pag. 63. Concha peëliniformis æquilatera , à cardine ad oram magis contraëla , firiis ftriatis & extimä orä laciniata. M. d'ARGENVILLE , pag- 333. pl. 26. fig. À. d'a- près Fabius Columna. Concha exotica margine in mucronem emiflo ; intäs fiflulofa , tota candida & tenuis. Le même auteur, pag. 334 6 335. Cœur de bœuf appellé chez les auteurs, concha exotica. Il eft tout | blanc, K A M 193 blanc , avec dix canaux triangulaires , creux & faillans fur fa robe, lefquels ne communiquent point en de- dans. Cette coquille eft extrémement mince & tranf- parente. GuacTrert, tab. 79. litt. D. Concha cordiformis aquilatera , umbone cardinum unito. Kzerx, Rumpuri, Tent. pag. 138. fpec. 1.n. 2. Tfocardia firiata , que concha venerea duplex ; rard in- tegra 6 utraque valva congruens. Tefla eburnea tranf- parens [uper fuperficie rugofa plicas concavoconvexas in murices acutos protendit. Conjunétio fit per ginglymum zotius Lateris, KAMBEUL. Nom que les Nègres du Sénégal don- nent à un coquillage univalve du genre du limaçon, & que M. Adanfon lui a confervé. La coquille du kambeul , parvenu à fon dernier pé- riode d’accroifflement, a trois pouces & demi de lon- gueur & un pouce & demi de largeur, c’eft-à-dire, ue fa longueur furpañle une fois, & mêine davantage, à largeur. C’eft une efpece d'ovoide obtus & arrondi à fon extrémité fupérieure & pointu au fommet. Elle eft mince, légere , fragile & compofée de dix fpixes, liffes, unies, peu renflées, bien diftinguées les unes des autres, & qui tournent en defcendant de droite à gauche. Son ouverture, qui eft a droite, forme une ellipfe arrondie en haut , pointue par en bas, & près de moi- tié plus courte que le fommet. La lévre droite eft mince, aiguë, tranchante fur les bords, & fe replie un peu à fon extrémité fupérieure fur la lévre gauche qui eft arrondie & fermée prefque entierement par la fe- conde fpire. Sa furface extérieure eft recouverte d’un périofte membraneux & extrêmement mince , qui n'empêche as de voir fes couleurs. Les jeunes (ont, di beau “7 ou agathe marbré de plufieurs bandes longitudi- nales, ondées d’un brun très foncé , qui devient fauve dans les moyennes, & qui difparoît entierement dans Tome IL. N 194 K A M les vieilles: celles-ci font d’un blanc-fale qui tire fur l’a gathe vers le fommet. M Adanfon connoît deux variétés de cette coquille; lune une fois plus petite que l’autre, & beaucoup plus allongée, proportionnellement à fa longueur : les ban- des , qui la colorent, font aufli moins ferréés, mais plus foncées. | La A ner: , que Lifter à figurée à la planche X. g. $. de fon hiftoire conchyliologique, eft une jeune de cette variété : celle qu'il a donnée à la planche IX. fig. 4. en eft une grande : ainfi que celle de là p/an- che V1. fig. C. & D. de Gualtieri. L'autre variété eft celle que l’auteur a décrite, & dontil s’eft contenté de figurer une moyenne. La figure 7. de la planche 44. de Petiver, & la fig. 6. de la planche II. de Lifter, don- nent une jeune coquille de cette variété: Columna, pag. 16. l'hiftoire de la Conchyliologie, planche 13, fig. E. & Lifter, planche 578 fig. 33 , en repréfen- tent une de moyenne grandeur. Malgré les variétés auxquelles font fujettes ces co- quilles, tant dans leur grandeur que dans les propor- tions de leurs parties, elles n’ont toutes qu'un même nombre de fpires, qui augmentent avec l'âge depuis trois jufqu’à dix. La tête de l’animal, qui renferme cette coquille , a la forme d’une demi - fphere, convexe en deflus , ap- plarie en deflous,& arrondie à fon extrémité, Elle aune fois plus de largeur que de longueur, & ne paroît pas diftinguée du col qui fort d’une longueur égale à celle de la moitié de la coquille : tous deux fontridés comme le refte du corps, & relevés de petits grains fembla- bles à autant de petites verrues, qui en rendent la fur- face rude & âpre au toucher. De l'extrémité de la tête fortent quatre coïnes, dont les deux plus grandes font placées en deflus & fur les côtés , & les deux autres plus petites font entre celles-ci fort proche de la bouche. Toutes font cylin- driques , terminées par un bouton; &c elles ont cela & À M 19 de particulier, qu'elles font creufes en dedans ,& 4 blables à un tuyau, dans lequel pafle un nerf qui vient s'attacher à leur extrémité. Ce nerf fert à les replier au dedans d’elles-mêmes comme dans un fourreau, & à les rentrer entierement dans la tête ; au gré de l’ani- mal: particularité que l'auteur n’a encore remarquée que dans le genre du limaçon. Les deux grandes cor- nes font environ deux fois plus longues que les petites. es yeux font deux petits points noirs peu faillans, placés au fommet des deux grandes cornes. La bouche eft marquée par un petit fillon en forme d’y grec , aflez difficile à diftinguer au milieu de la tête qu’elle fait paroître comme échancrée. Lorfqw'or preffe la tête ,ou que l’animal veut manger, on voit fortir deux mâchoi- res, dont la fupérieure repréfente un croiffant ou un fer à cheval cartilagineux , élevé de cinq à fix groffes cannelures qui débordent en bas, & font l’office d’au- tant de dents. La mâchoire inférieure ne confifte que dans le palais inférieur de la bouche , qui eft tapiffé d'une membrane coriace, mais extrêmement mince, blanche & tranfparente, fur laquelle font diftribuées longitudinalement fur deux cens rangs environ vingt mille dents, femblables à autant de crochets courbés en arriere. Ces crochets font fi petits, qu’on a peine à . les fentir au toucher. Onine les diftingue parfaitement qu'au microfcope. Le manteau eft une membrane charnue & épaifle, ttachée commeune efpecede collier à la racine du col de lanimal; elle tapifle les parois intérieures de fa co- quille , au bord defquelles elle forme un bourrelet ar- rondi, qui ne fort point au dehors : elle eft percée fur la droite de l’animal d’un trou ordinairement rond, qui donne pañlage à l'air & aux excrémens. Ceux-ci font cordés en petits tourbillons. Le pied a la forme d'une ellipfe fort allongée, dont la longueur eft triple de fa largeur , & égale à la longueur de la coquille. Il eft convexe & fort ridé en defflus, applati en def- fous, pointu à fon extrémité poltérieure , & obtus à N 1 EN 196 K A M | Fextrémité antérieure , & qui cache ordinairement {e deffous de la tête en s’avançant jufques fur la bouche. On fait que le limaçon eft hermaphrodite, & que chaque individu réunit en lui les deux fexes. Il peut en faire ufage en même temps ; mais il ne peut fe pafer du concours d’un autre individu pour opérer la féconda- tion. L'ouverture, tant de la partie mâle que de la partie femelle , ne fe trouve que difficilement : il faut la cher- Cher entre les deux cornes qui font fur la droite de l’a- nimal. Ceux que M. Adanfon a trouvés en Septembre à Portudal, ayant été gardés quelques jours, mirent bas plufeurs œufs de trois lignes de long , fur deux Jignes & plus de largeur. Ces œufs étoient couverts d’une croute aflez dure & jaunâtre. La couleur de Pa- nimal eft cendrée en-deflus & blanchâtre en-deflous. Il y a apparence, ajoute M. Adanfon, que le kam- beul pafle l’hiver ou la faifon feche dans un profond afloupiflement , comme font les limaçons de l'Europe. Il en a trouvé plufieurs qui s'étoient à demi enterrés, dès le mois de Septembre, au pied des arbres & dans les broffailles les plus épaifles. Quelques-uns avoient même déja fermé très exactement l’ouverture de leur coquille , avec un couvercle de matiere blanchâtre & platreufe, pour fe garantir contre les longues feche- reffes qui devoient continuer depuis le mois d'Oétobre jufqu’à celui de Juin de l’année fuivante. Ce couvercle fermente comme la coquille avec l’eau forte. CozumnA, AÂquat. pag. 16 & 18. Buccinum exoti- cum, variegatum , lavius | vngirædne, LISTER, Hift. Conchyl. tab. 9. fig. 4. Buecinum majus, feptem fpirarum ex rufo radiatum. Ejufdem , tab. 10. fig. $. Buccinum idem minis ra- diatum. * Ejufdem , tab. 11. fig. 6. Buccinum radiatum , medio primo orve leviter acuto. Ejufdem, pag. 578. fig. 33. Cochlea ffriéfior , laris fafciis rubefcentibus per longum duëtis diffincta , colu- anellé albä, - : CE à AD 1 197 Prriver , Gazoph. vol. 1. cat. 145. tab. 44. fig. 7. Cochlea oblonga , exotica , levis. M. d'ARGENVILLE , pl. 13. fig. E. Buccin d’une fort belle couleur d’agathe ,bariolée de rouge & de cou- leur fauve , avec une bouche fort évafée & toute unie. GUALTIERT, tab. 6. fig. C. Buccinum fluviarile majus , lave , labio interno repando , ex carneo , fulvo , albido , & purpurafcenre colore fafciatum , aliquando lineis interfecis punétatum , nebulatum , & marmoris anffar lucidè & eleganter variegatum. : Ejufdem , fig. D. Buccinum fluviatile idem , minus eandidum , & in primä & in fecundä fpiris lineä fub- rubrä circumdatum. Æzrrx, Tent. pag. 34. fpec. 1. n. $. Tuba phe- nurgica torofa : ex rufo radiata j Lifherz. Ejufdem , fpec. 2. n. 1.E. Tuba phonurpgica fpiris planis : fafciata : perlonga , lata, ex rubro fafciata , columellä albä. KAURIS , ou CAURIS DES MALDIVES, ou THORAX. Porcellane minvres gibbofe , cauri ap- _pellate. Coquilles univalves du genre des porcelaines appellées pucelages, que l’on nomme aufli monnoies de Guinée ou coliques & thorax , à caufe de leur for- me , qui donne l’idée d’une cuirafle qui fert à garantir la poitrine des guerriers. On donne aufli communé- ment le nom de kauris des Maldives ou Cauris , à ces fortes de coquilles , parce qu’elles fe trouvent dans les mers des îles Maldives dans les Indes orientales. Le caractere fpécifique du kauris proprement dit eft d’a- voir une forme comprimée, le dos un peu éleve ex forme de bolfe, d'avoir les flancs un peu en bourreier, garnis en-deflus de plufieurs boffages. Sa couleur eft plus ou moins jaunâtre , blanchâtre ou tirant fur l'i- voire. Son teft eft luifant ou d’un beau poli. Le dos de la coquille eft ordinairement plus coloré que le refte de la furface , qui eft quelquefois d’un beau blanc. L’ou- verture , qui forme ure fente étroite fans être finueufe, eft bordée de chaque côté de dix à onze denticules. Ces N iij 193 ee fortes de porcelaines ont des variétés que l'on peut ranger parmi celles que l’on nomme en général puce- Jages ; elles portent toutau plus jufqu’à près d’un pouce de longueur fur trois ou quatre lignes de moins de lar- geur. Voyez PUCELAGE. A vMPHIUS, tab. 39. litt. C. Thoracium vuloare, five cauricium. Holl. Gemeene geele cauris; le cauris faune commun. GLALTIERI, tab. 14, n. 3. Porcellana thoracia , parva , nodofa , citrina. Ejufdem, n. 4. Porcellana thoracia , infigniter no- dofa , candida. M. d'ARGENVILLE , pl. 18. lett. K. La porce- laine , connue fous le nom de colique ou de monnoie de Guinée, eft nommée par quelques-uns shorax. KISET. Nom donné par M. Adanfon à un coquil- lage operculé du genre de la nérite. Sa coquille n’a n fix lignes de longueur. Ses fpires font au nombre etrois, & fi applaties que le fommer, qu’elles forment, ne s'éleve pas au-dehors. La premiere fait voir vingt cannelures aflez larges, mais fort applaties. Les deux lévres de l'ouverture font liffes & dépourvues de dents. Son opercule éft liffe & uni par-deffus : il porte à fon extrémité fupérieure deux dents aflez grofles , mais courbées & beaucoup plus rapprochées que dans la pre- miere efpece nommée le dunar. Sa couleur eft noire au dehors, blanche au dedans , & jaunâtre ou livide fur la lévre gauche. Cette efpece de nérite fe trouve, ainfi que le felot, autour des iles de la Magdelaine , mais en petite quan- tité. EPA TS Lasarn + Coquillage operculé que M. Adanfon a rangé dans le genre des pourpres à canal court ,échancré & fimple. L'animal , qui réfide dans le labarin , eftfem- blable à celui du fakem ; mais fa coquille eft infiniment plus épaïffe que lafienne, & que celle de toutesles pour- pres que l’auteur ait obfervées au Sénégal. Elle eft pref- que ronde, longue de deux pouces au plus, & un quart moins large. Elle n'a que cinq ou fix tours de fpirale. La premiere fpire porte vingt à vingt-cinq fil- lons ; mais elle eft ornce du haut en bas de quatre rangs de boflettes qui font enfermées entre deux bourrelets fort gros. Le bourrelet d’en-haut prend fon origine un peu au-deflus du milieu de la lévre gauche de louver- ture, & faifant un demi cercle , va fe terminer à fon échancrure fupérieure. Le milieu de ce bourrelet laiffe entre lui & la lévre gauche un trou ou foffette aflez grande, qu'on peut appeller lombilic. Le bourrelet inférieur reffemble à une fraife fort irréguliere , qui ceint la bafe dela premiere fpire. Le fommet a une fois plus de largeur que de longueur. L'ouverture n’a que vingt à vingt-cinq dents à fa lévre droite, & fon canal fupérieur a une fois plus de profondeur que de largeur. Cette coquille eft ordinairement couverte d’un limon verdâtre. Lorfqu'on l'en a dépouillé , on voit que fa couleur naturelle eft blanc de lait. Dans les jeunes il n'y a que la premiere fpire qui ait cette couleur, les autres font brunes ou fauves. Les variétés , auxquelles ces coquilles font fujettes, confiftent en ce que les quatre rangs de boffettes fe ré- duifent à deux ou trois dans les unes, & à un feul dans les autres. Dans les jeunes, le bourrelet inférieur eft moins apparent ; le bourrelet fupérieur eft aufli bien moindre. Il prend fon origine un peu au-deflus du mi- lieu de la lèvre gauche de l’ouverture. N iv 200 L A G Ce coquillage fe trouve abondamment dans la ri- viere de Cambe , autour de l'ile James & aux environs d’Albreda, dans les lieux remplis de rocailles , & tou- jours baignés par les eaux falées de la mer. LisTER, Conch.tab. o$5.fig. 6. Buccinum brevi- roffrum muricatum , labro dentato , ore ex purpurä le- viter tinélo , clavicul@ brevi, Ejufdem , tab. 956. fig. 7. Buccinum brevirofirum muricatum , Ore ex purpuré nigricante dentato. Ejufdem , Breviroftrum aculeatum , ore fubluteo , claviculä fubité & acuta. Ejufdem , tab. 990. fig. $1. Buccinum breviroffrum labrofum , craffum , ore fubcroceo , muricatum , roftro umbilicato. È Ejufdem, tab. 991. fig. $2. Buccinum breviroffrum , labrofum, craffum , variegatum , unico ordine clavatum. Pzriver , Cat. 293. tab. 19. fig. 10. Buccinum madrafpatanum , nodofum ftriis fafcratis. Kzr1N,Tent.p. $8.fpec. 3. n. 3. Galea muricatæ, qua buccinum breviroftrum muricatum , labro dentato : ore ex purpurä leviter tin&o , claviculä brevi; LisTerr. Ejufdem, n. 8. Galea muricata , ore fubcroceo , roftro umbilicato. LAGAR. M. Adanfon appelle ainfi un coquillage operculé du genre de la nérite. Sa coquille eft aufli grande quecelle du dunar, & fe trouve affez rarement entre le cap Manuel & le Cap-verd. Son fommet, au lieu d’étre applati, eft pointu & formé de trois fpires également renflées. Îl n’a qu'une fois plus de largeur ue de longueur. Les trente fillons de la premiere fpire L. plus profonds que ceux du dunar, qui eït la pre- miere efpece ; & fa lévre gauche eft ridée de plufeurs plis, au lieu d’être chagrinée. Sa couleur eft d’un brun-noir , quelquefois fans ta- ches, & quelquefois marbré d’un blancfale. GUALTIERI , tab. 66. litt. P. Nerita profundis & Latis [ris fulcata , utrinque dentata, ex albido ni- grogue catenatim depidta. EL: A: M 201 LAMBIS. Murices , novem vel decem fpiris pyra- midatis conffantes , validis tuberculis exafperatis , columellé crafsä, ponderosä , colore rofeo nitenti infi- gnes. Nom que lon donne communément à des co- quilles univalves qui comprennent un grand nombre d’efpeces dans le genre des rochers. Le caractere fpé- cifique des lambis eft d’avoir une volute plus ou moins élevée en pyramide, compofée le plus fouvent de neuf ou dix fpires couronnées & armées, principalement dans les premieres, de gros tubercules faillans ou de fortes protubérances , fouvent obtufes & creufes, de montrer fur leurs furfaces extérieures de grandes ftries tranf- verfales, onduleufes & peu prononcées ; d’avoir la co- lumelle forte, épaifle , ayant le poidsdu marbre, unie, luifante ou d’un émail vif, d'une couleur de rofe, ou incarnat admirable , qui brille également dans toute la furface intérieure de là coquille. L'ouverture eft en général très fpacieufe dans les lambis, & ef le plus fou- vent bordée par une grande lévre ailée , épaifle & avec une double échancrure vers le canal. Ce canal , qui ter- mine cette lévre , ainfi que le fût, eft court, obtus & un peu retrouffé. Il y a des lambis de la grande ef- pece, ainfi que de la petite forme , dont la lévre eft rentrante , non ailée & fort mince. La furface exté- rieure des lambis eft ordinairement cachée par un drap marin , de couleur feuille morte, cartilagineux , plus mince qu'épais , lequel s’ingere dans toutes les finuo- fités de la coquille : lorfaw’il eft fupprimé il découvre le teft dont les couleurs & les marbrures varient, ainfi que le volume plus ou moins grand de ces fortes de rochers , fuivant les diflérentes mers où ils fe trouvent, foit dans les Indes occidentales, foit dans les {ndes orien- tales. C’eft pourquoi les Conchyliologiftes diftinguent dans les lambis ceux qui font de la grande forme ailée & non ailée , les lambis ramaflés & épais ailés & non ailés, que lon nomme le plomb, l’épifcopale , lapomme d'Acajou, & les petits lambis marbrés, qui ont aufli des variétés dans leursefpeces; les zurex , que on non 202 L# AY M | me lailed’ange, &les araignées à pattes & fans pattes, font des efpeces plus éloignées de celles des lambis.. Voyez ces mots. : LAMBIS AILÉ DE LA GRANDE ESPECE. Murex lambis diéfus maximä fpecie , veluti marmor ponderofus , colore rofeo interno , pulcherrimo , & albe- dine fplendens , labro valdè expanfo & extuberantiis in primis fpiris inftruétus & infignis. Ce murex, qui par- vient à un volume très confidérable, peut avoir au moins un pied de longueur, avec une grande lévre très évafée qui s'éleve & s'étend en forme d’aile en excédant le fommet de la coquille. Les protubérances dominantes, dont la premiere fpire eft garnie, ont quelquefois jufqu’à près de deux pouces d’élévation dans certaines efpeces, tandis que dans d’autres, elles font moins faillantes, mais beaucoup plus larges à Feur bafe. La furface extérieure des lambis de la grande efpece eft chargée de rides & de larges can- nelures qui la rendent raboteufe. Lorfque le drap ma- rin eft enlevé, on découvre une couleur ofleufe , fauve-clair , qui flatte peu la vue, mais qui dédommage par l'éclat d’une vive couleur de chair & de rofe mê- lée de blanc qui brille dans la furface intérieure. Ces belles couleurs regnent principalement vers les révo- lutions internes de la volute, ainfi que dans les bords intérieurs de la lévre, & l'extrémité du fût qui forme un canal court & fort retroufl£. La grande épaiffeur de ces fortes de lambis confifte dans le fût ou l'axe de la coquille & dans la terminaifon de la lévre aîlce, ce qui lui donne la pefanteur du marbre dont elle imite auff le poli intérieurement. Les lambis épais de la grande forme ont des variétés dans leurs efpeces, par les différentes étendues de la lévre aïlée, ainfi que par fon épaiffeur. Les Conchyliologiftes diftinguent celles qui font d’une forme ramaflée dans le corps de la co- quille , dont les protubérances font très longues, lef- quelles fe perpétuent dans toutes les fpites, au moins dans les trois ou quatre premieres , & dont quelques- L À M 293 unes fe trouvent compliquées dans l'aile ou la lévre. Cette lévre aflée eft ordinairement très grande, écar- tée & peu épaifle dans les lambis de moyenne forme ou du moyen âge. Les dernieres viennent des Indes, quoiqu'il s’en trouve dans les mers qui approchent le plus de l'Amérique méridionale. Les lambis aîlés ne doivent point être confondus avec ceux qui font à lévre rentrante, mince & déchirée après la fuppref- fion du drap marin. Elle fe trouve toujours large, élevée & évalée dans les jeunes lambis comme dans les vieux avec les mêmes proportions ; mais il eft ap- parent que cette lévre gagne plus d’épaifleur à mefure que le teftacée parvient à {on dernier période de graff feur ; ce qu’elle acquiert fans charger fa forme en général. La comparaïfon , que lon peut faire des lam- bis aîlés dans fes gradations de grofieur, fait voir dans ceux qui ont fix à fept pouces de long , une lévre aîlée d’une ligne d’épaifleur comme pliflée vers fon bord, par l’eftet des cannelures tranfverfales , qui font tou- jours plus profondes dans les jeunes : la volute de ceux-ci eft ordinairement bien confervée, parce qu'elle n'eft pas encore fujette à être vérinée. Dans les lambis de moyenne âge qui ont jufqu’à dix pouces, la lévre aîlée à quitté fes plis, les cannelures extérieures ne font plus prononcées dans l'intérieur de la lèvre , & elle a déja acquis jufqu’a plus de fix lignes d'épaiffeur : on appercçoit déja des piqüures de vers principalement dans les fpires : on reconnoît enfin les vieux lambis aîlés par bien des défectuofités , principalement par tout le teft extérieur qui paroït avoir fouffert comme une efpéce d’efflorefcence , en donnant plus d’accès aux ver- mifleaux pour le cribler : tous les petits trous, qu'ils occafionnent, n’enlevent pas plus l'émail de la coquille que les parties écailleufes qui fe détachent en plus grande partie fur fa furface, manquant alors de cette fubftance nourriciere qui tranflude de l'animal : les raifons, que l’on pourroit donner fur les mêmes effets d'une coquille qui en eft abandonnée, ne peuvent 204 | E A°M | tomber fur les lambis que l’auteur décrit, fefquefs one acquis un émail plus coloré ou plus vif en couteur & plus luifant dans toute fa furface intérieure , en y com- prenant tout le fût extérieur qui brille d’une belle cou- leur de rofe, ainfi que la lévre, dont l’épaiffeur fin- uliere porte un pouce & demi. On ne fera point étonné de voir la furface extérieure du teft des vieux Jambis aïîlés fort défetueufe, ainfi qu'une partie de fon épaifleur , lorfquw’on fera attention que les gros tubercules ne renferment qu'une fubftance plâtreufe défunie , & qui peut également fe rencontrer dans le centre des autres tubercules & du teft de [a coquille. Ronpezer , de Teffaceis , lib. 2. pag. 76. fait mention d'un lambis aîlé de la grande efpece qu'il norame le rocher de marbre, à caufe de la dureté de fa coquille & de fa blancheur extérieure qui imite le marbre : au-dedans , fa couleur eft d’un blanc pourpre; elle eft pefante, épaifie , dure & armée de plufeurs pointes. À candore duritiäque quê marmor candidum émulatur parte externä , muricem marmoreum appel- lamus. Parte intern& ex albo purpuraféit. Tefa gra- vis eff, denfa, folida , multis aculeis horrens. ALDROVANDUS, de Teftaceis , lib. 3. pag. 344. donne le nom de rocher de marbre à plufieurs ef- peces de lambis aîlés ; fçavoir celui de Rondelet, murex marmoreus Rondelerir ; celui de zoographe, murex marmoreus 7oographi. Sa couleur extérieure eft livide, dit ce naturalifte, tandis que le dedans ef d'une couleur de rofe mêlée de blanc très belle & très brillante. La lévre s’allonge en-dehors & s'étend confidérablement vers fes bords. Il y a deux grandes pointes au-deffus du fommet ou de l'extrémité faite en cône de la coquille ; mais elles font obtufes : il y a d'autres petites pointes dans cette extrémité conique, & celles qui font arrondies parmi les' fpires', forment plutôt fucceflivement des tubercules que des pointes. AÂLDROVANDUS ajoute à cette efpece un autre lam- bis ou rocher de marbre ftrié par-tout ;ou plutôt onde, L A M _ 10 dont la clavicule eft très aiguë, déliée & allongée. Les deux autres efpeces, que ce naturalifte appelle rrurex marmoreus candidus , 6 murex marmoreus purpura/f- cens, font le rocher à oreille déchirée & un lambis frufte, dépourvu de fa lévre. Color forinfecus pallefcit , inguit zoographus ,intrinfecus cum pulcherrimo fplendore ex alborofeus eft. Labrum exterius protendit fe, & dila- tat in marginem : mucrones infra caput feu conum tefta duo magni, fed obrufi prominent. In ipfo cono parvi ad- modum , & fubrotundi per fpiras deinceps non aculet, fed tumores vifuntur. Addidi, ait Aldrovandus , alium marmoreum muricem , turbine acutiffimo , atque longo & exili, undique ffriatum , aut poris undatum. GUALTIERI, tab. 34. litt. À. Murex maximus , firiatus firiis craffioribus , mucrone validis muricibus armato, aure omnium longiffimä & lariffimé , alci- dus , intùs rofeo colore fplendens. Ejufdem, tab. 33. litt. A. Murex aure admodum expansä & latä, maximus , ffriatus , tuberofus, pon- derofus , & validiffimè muricatus , ex albido & fufco maculatus , intüs rofeo colore niridiffimè frlendens. C'eft le grand lambis aïlé oriental, d’une forme ra- courcie ou ramaflée. Le pere Larar , tom. 8. des îles de l'Amérique, pag. 318; fait mention du lambis aîlé de la grande ef pece qu'il a obfervé dans fon voyage; quoique l'auteur ne s’énonce point en Conchyliologifte, fa defcription peut donner une idée en général de ce téftacte. Le lambis, dit le P. Labat, eft une efpece de gros lima- çon , dont tout le corps femble n'être qu'un boudin terminé en pointe à une extrèmité , & ouvert à l’autre par une bouche ronde & large ; d’où il fort une mem- brane épaifle , & longue comme une langue , ‘avec laquelle l’animal prend fa nourriture & fe traîne au fond de la mer & fur les hauts fonds, où on le trouye ordinairement. Cet auteur dit qu'il n’en a jamais diffé- se & qu'il auroit été fort embarraflé, s’il lui avoit allu faire cette opération; mais qu'il en a feuvens 206 & À M coupé par morceaux de ceux qui étoient cuits; qu'il n’y avoit remarque ni foie, ni cœur, ni poumons, mais feulement un aflez gros boyau plein d’herbes ha- chées, de moufle & de fable, qui étoient apparemment les reftes de la nourriture que l'animal avoit prife, fans qu'il y eut apperçu aucun conduit, par lequel il fe déchargedt de fes excrémens , à moins qu'il ne les ren- dit par le même endroit par lequel il avoit introduit les alimens ; car il n'eft pas vraifemblable qu'il les con- fomme fi entierement & qu'il les change en fa fubftance d’une maniere qu'il n’en refte rien, & quand ce fe- roit véritablement des herbes & de la mouffe, il faut au moins qu'il rende le fable qu'il a avalé, & qu'on trouve dans cet inteftin. La chair de cet animal eft blanche & ferme, & plus Panimal eft gros, plus elle eft dure & de difficile digeftion : elle ne laifle pas d'être grafle, & d’avoir de la faveur. Quand le lambis eft cuit dans l’eau & bien égouté, on le fend dans toute {a longueur pour en tirer cet inteftin, & on coupe le refte en rouelles,, que l’on accommode diffé- remment. . On fait de la chaux de leurs coquiiles, qui y font très propres, & on la vend; car la chaux faite avec ces fortes de coquillages eft excellente, & forme un ci- ment qui durcit comme le marbre :le feul défant,qu’elle ait ,eft d’être beaucoup plus dure à cuire que celle dont onfe fert ordinairement. aux iles. Pour faire. de cette chaux, ilne fufht pas d’avoir cette forte de lambis , il faut favoir la maniere de tirer l'animal de {a coquiile & fe donner de garde de la rompre & de la gâter, fur-rout quand on veur la conferÿer pour quelque ufage, où la vivacité des couleurs dont elle eft peinte doit être toute entiere & point du tout tronquée : car lorfqu’on ne sen foucie pas , il n’y.a qu'à mettre le lambis.dans l'eau bouillante ou furiles charbons ; l'animal eft bien- tôt mort, &le volume de fa chair diminuant.en cui- fant, 1left facile de letirer. Mais. torfqu'on veut con- ferrer la-coque avec toute la beauté & la vivacité de L À M 207 fon coloris, que le feu ou l’eau bouillante gâteroit abfolument , il faut enfoncer dans l'ouverture un ha- meçon un peu long , ou un crochet de fer, le plus avant qu'il eft poffible. L'animal , qui fe fent rudement chatouillé quitte l'extrémité de fa coque , & foit qu'il meurt dans ce moment, foit qu'il veuille s'échapper, on le tire aifément dehors. On trouve dans toutes les coques environ un demi-verre d'eau, plus ou moins, felon leur grandeur : cette eau eft très claire & très douce , & on prétend qu’elle eft admirable pour lin- flammation qui furvient aux yeux. On trouve des lambis d’une groffeur confidérable & d'un fi grand poids, qu'il femble impoñlible qu'un ani- mal aufhi foible que celui-là puifle traîner ou porter une maifon fi lourde & fi incommode. Mais comme ceux qui ont fréquenté la mer, n’ont point remarqué de changement dans la coquille des lambis, on peut préfumer que leur coquille croît avec le corps, & que comme elle eft d’une matiere extrêmement dure, il lui faut bien des années, pour arriver à dix ou quinze pouces de fongueur , fur environ autant d'ouverture, & à dix ou douze livres de pefanteur. Ce pefant équi- #æage empêche l'animal de courir bien vite; mais ï ne l'empêche pas de changer de place & de venir ‘du fond de Ja mer fur le rivage & le long des rochers’à des hauts fonds, où on le trouve & où on le’prend plus aifément que quand il faut l’aller chercher en plongeant dix ou douze brafles fous l’eau, La fuperficte de la coque des lambis eft parfemée de quantité de pointes émouflées, de huit à douze lignes de hau- teur, fur prefque autant de diamètre à leur bafe : ce sh fe trouve entre ces boffes eft brut , pierreux & ouvent tout couvert de mouffe ; un des bords, qui fem- ble deftiné à former l'ouverture de la coquille; s'éleve tout droit, & fait voir la tête & la langue de lanimaf, cie il juge à propos de fe montrer; œar il fe retire ouvent fous les replis de fa maïfon, comme dans dés appartemens ferrés. Rien n’eft plus beau, plus polr, 103 k, Ai M plus luifant & plus luftré que l'émail , dont cette mai- fon eft tapiffée , à commencer par ce grand morceau du bord qui en découvre l'entrée : c’eft une couleur de chair la plus vive que l’on puifle s’imaginer, qui eft toujours la même dans tout le dedans de la coque; & fi le dehors étoit aufli beau, on pourroît dire que le lambis feroit le plus proprement logé de tous les ani- maux teftacées. _ M. d'ARGENVILLE donne le nom de lambis à un rocher aîle à pattes de l’efpece hexadaëtyle. Voyez ÂRAIGNÉE HEXADACTYLE. M. Adanfon fait mention d'une efpece de lambis qu'il nomme le kalan. Voyez ce mot. LAMBIS AILÉ DE LA MOYENNE ESPECE A SPIRES RENTRANTES. Murex lambis diélus , media fpecie, formä brevi, colore externo rofeo ; in- ternà albedine laëte& infignis ; novem vel decem [pi- ris tuberofis in ipfis partim colligencibus compofitus. Cette efpece, qui eft d'une forme courte & rameufe, diffère des gros lambis aîlés de l'Amérique à plufeurs égards; c'eft fur fa furface extérieure que regnent les belles couleurs de rofe que l’on voit briller au contraire dans l’intérieur des grands lambis ; elle eft remarquae- ble d’ailleurs par deux forts tubercules baroques qui dominent extrêmement fur les autres, lefquels parcou-- rent & couronnent régulierement les neuf ou dix fpi- res, dont la volute eft compofée. Ces tubercules font en partie cachés & comme abforbés dans la ligne fpi- rale, de maniere que les fpires, qui font en partie rentrantes les unes dans les autres ne laiffent à décou- vert qu’une portion de chaque tubercule. Le refte de la coquille montre des ftries tranfverfales rares, éloi- gnées les unes des autres, peu prononcées & inter- -xompues par des éminences irrégulieres. Ce lambis, dont le teft en général eft épais & fort pefant, porte ordinairement une lévre aïîlée peu élevée, mais fort évalée & très épaifle dans les jeunes efpeces comme dans les vieilles ; ces dernieres mème ont fouvent re lévre L A M 209 lévre aïlée beaucoup moins forte par le développe- ment du teft, comme on le voit dans plufeurs tonnes cannelées, dont la lévre eft plus épaiffe dans les jeunes que dans celles qui font avancées en âge ; ce qui fe voit fenfiblement par les gradations qui fe trouvent dans la même efpece de coquillage, & produit un _ effet tout contraire dans les grand lambis. Si la furface intérieure des lambis à fpires rentrantes ne montre . . 1 . point de couleurs vives, on ne peut néammoins trop admirer le poli le plus luifant & l'émail d’une blan- Cheur laiteufe, dont cette coquille eft tapiffée en- dedans, & qui fe répand jufque fur la columelle ex- térieure. [ly a des efpeces où {ce für extérieur eft d’une couleur plombée, ainfi que fur les bords de la lévre, ce qui a fait peut-être appeller ce murex le plomb , ou le rocher plombé. Ces fortes de lambis ont également des variétés dans leurs efpeces par leurs di- verfes épaifleurs ainfi que par les nuances, dont la coquille eft ornée. Il y en a qui font prefqu’entiere- ment blancs, nués de violet léger fur le corps & dans les premieres fpires. Ces coquilles, qui proviennent des mers des Indes orientales , ont depuis quatre pou- ces de longueur jufqu'à cinq pouces fur un quart moins de largeur. La lévre aîlée a quelquefois jufqu’à huit lignes d’épaifleur ; elle porte deux échancrures à la maniere de tous les lambis aîlés, & le canal eft très court & peu retrouflé. RONDELET à de Teffaceis , lib. 1. pag. 78, pa- roît faire mention d’un lambis de la moyenne forme à lévre aîlée & épaifle, que ce naturalifte appelle murex laëteus , à caufe de ë blancheur qui imite celle du lait. Sa clavicule eft frufte ou tronquée, telle qu’eile eft repréfentée dans cet auteur ; ce qui a peut-être occafionné à lui faire dire qu'elle eft plus obrufe que celle des autres efpeces ; quoiqu’effeétivement fa py- ramide contournée foit moins élevée que celle des au- tres lambis. Ce font , dit Rondelet, plutôt des tuber- cules & des boffes qui fe trouvent fur cette coquille Tome IL. £10 E LAN que des pointes ou des clous. Æune muricem à laëteo colore laéteum nuncupavimus. Turbine obtu- féore eft quam cateri. Exochas & tubercula potiùs habet uam clavos five aculeos. LAMBIS, MARBRÉS , autrement appellés PE- TITS LAMBIS. Murices alati lambis -minori fpecie appellati , feu plurimis coloribus in marmoris modurm variegati. Ces fortes de muürex, dont lalévre aîlée plus ou moins épaifle porte jufqu’à quatre échancru- res, c’eft-à- dire, deux én-haut & deux en-bas, ne paffent guere trois pouces & demi de longueur fur . un quart moins de largeur, & comprennent dans leurs efpeces des variétés les plus agréables & les plus inté- reflantes par les couleurs les plus vives, & les diverfes marbrures qui régnent fur leurs furfaces. Les couleurs marron, brun-rouge, jaune-fauve, ventre de biche, vert-pavot, plus ou moins mélangées de blanc font celles qui dominent en-dehors. Ces marbrures for- ment de grandes taches interrompues par une ou deux zones, plus ou moins articulées , dont l’une traverfe ie milieu du corps de la coquille , & l’autre eff fituée vers le çanal. Toute cette furface eft à ftries tranfverfales onduleufes, relevées de tubercules dans les deux faf- cies. Ces fortes de murex font aufli compofés de dix fpires peu bombées , dont la premiere eft cou- ronnée de forts tubercules , parmi lefquels il y en à toujours deux qui dominent fur les autres en forme de protubérances élevées, obtufes, larges à leurs bafes & baroques. Les dernieres fpires, qui terminent la clavi- cule, ou forment le fommet, font garnies de petites côtes longitudinales interpofées. La lévre aîlée eft le plus fouvent très épaifle, élevée, évafée ; & le für, qui eft toujours uni & poli, montre l'intérieur de la co- quille, qui eft couleur de chair & de rofe. Cette lévre eft dentelée en partie intérieurement, & la columeile fe termine conjointement par un canal ouvert incliné, setrouflé & plus allongé que dans les autres lambis. Les petits lambis varient dans ces nuances & l'&- L À M 211 paifleur de fon teft ; ils nous conduifent par gradations aux efpeces de rochers aïlés, que les Conchyliologiftes appellent la tête de ferpent , l'oreiile d'âne, l'aile d'ange , l'oreille de cochon, ou l'oreille arrachée ou déchirée. Ils viennent en géneral de l'Amérique , quoiqu'il s’en trouve dans les Indes occidentales. Les Conchyliologiftes diftinguent aufli les petits lambis marbrés non-aîlés à lévre mince, Voyez cet article. GUALTIERI, tab. 32. lit. F. Murex firiatus, & rugofus , mucrone papillis infigniter diftinéto , ex olea- ino & fanguineo colore maculatus. LAMBIS NON AILÉ DE LA GRANDE ES- PECE. Murex lambis diitus , magnâ fpecie, formä oblongä & rotundä , claviculé exertä , decem vel unde- cim fpiris tuberofis ; labro tenu, laciniato,non expanfo, & coloribus externis & internis rofeis & violaceis tener- rimis, infignis. Cette efpece, dont la lévre n’eft ni étendue ni élevée en forme d’aile, mais plutôt ren- trante , a le teft mince, un peu tranfparent , qui gagne de l’épaiffeur à mefure que les circonvolutions appro- -chent de la columelle. Le corps de cette coquille eft ordinairement oblong, arrondi, & plus ou moins ren- fé. Sa furface extérieure , qui eft jaune-pâle, couleur de chair ou de rofe , & quelquefois lilas ou d’un vio- let léger, eft chargée de ftries & de cannelures larges peu prononcées , lefquelles difparoiffent quand la co- * quille parvient dans fes derniers périodes de grof- + elle eft alors raboteufe & ridée. La volute eft élégante, élevée én pyramide, compofée de dix, & même de onze fpires concaves , couronnées régulié- _rement de tubercules, dont ceux de la premiere fpire font faillants , de figure conique, un peu obtus & ap- “platis dans certaines efpeces, concaves intérieuremen:, -& quelquefois recourbés en maniere de bec de cor- beau ; ce qui a fait nommer cette variété par plufieurs naturaliftes , le rocher coracoide. Le prolongement, -le nombre & les diveries figures de ces tubercules oc- O i 212 L À M cafonnent des variétés fenfibles dans ces fortes de [am bis minces & non ailés, ainfi que leurs diverfes cou- leurs extérieures, lefquelles ne forment que des nuan- ces par la tranfparence de celles qui éclatent en-dedans d'une maniere vive & luifante, comme dans les grands lambis épais & ailes, c’eft-àdire, des couleurs pour- prées & de rofe les plus belles. La lévre , qui eft plutôt rentrante qu'évalée & ailée , eft extrêmement mince, de maniere qu'il n’eft guere poflible de n’en point en- lever les bords avec le drap marin; ce qui rend ces bords comme déchirés, avec lefquels cependant les Conchyliologiftes préferent cette coquille, au lieu d’être réparés par le fecours de la lime. Le fût de ces fortes de rochers eft prefque droit, très uni, & terminé d’une maniere obtufe fans aucun prolongement en ca- nal ni en bec. On remarque vers cette extrémité une . efpece de finuofité en façon d’ombilic. Les lambis non ailés à lévre très mince ont depuis cinq pouces de longueur jufqu’à plus de neuf pouces fur un tiers moins de largeur, en confervant la lévre auffi mince dans les petites comme dans les plus gran- des. Comme la clavicule & toute la columelle des lam- bis non ailés reffemblent aux grands lambis ailés, ne pourroitt’on pas préfumer. que les premiers feroient jes efpeces femelles des derniers ? ; Le conchylium de Pline , de Diofcoride | dont Rondelet fait mention, paroît être le lambis non ailé à lévre mince, fuivant l’efpece qui eft repréfentée dans cet auteur, pag. 83. tb. 1. de Teffaceis ; quoique le fommet de la volute en foit fupprimé. La forme, la lévie, le corps de la coquille, les ftries, les diverfes ondes & éminences du teftacée , annoncent que ce lam- bis eft la fameufe pourpre ou le conchylium des anciens. Ce coquillage fournit la liqueur pourpre abondamment fuivant l'apparence : on le trouve d’ailleurs dans ja Mé- diterranée & dans les mers des Indes occidentales & orientales. Woyez le mot ConcHyzivu. RONDEGET , pag. 78, donne le nom de rocher co- PR, A: M 213 racoïde ou’ à bec de corbeau, à une efpece de lambis à lévre mince & non aïîlée. Comme les anatomiftes, dit ce naturalifte, ont appellé coracotde un os qui fert d’appendice à l’omoplate, à caufe de fa refflemblance avec le bec des corbeaux; c'eft pourquoi nous avons donné à ce murex ou rocher la même dénomination qui lui convient par une marque plus diftinguée , à caufe que fes tubercules ou fes pointes courbes reflém- blent aufli aux becs des corbeaux. Ur anatomici omo- plar& appendicem à roffri corvorum fimilitudine cora- coïdem appellarunt , ita & nos muricem hunc coracor- dem ab aculeis incurvis, & roftris corvorum fimilibus , à noté illuftriore & huic proprié nomen ponentes. LAMBIS NON AILÉ DE LA MOYENNE ESPECE. Murex vel lambis labro tenui non expanfo , decem fpiris tuberofis in ipfrs colligentibus compofitus;ro- {eis & fulvis coloribus variegatus ; mediä fpecie. Cette efpece , qui peut avoir tout au plus cinq pouces de iong fur trois de largeur, eft d’une forme arrondie , dont les dix fpires, qui forment une volute élevée en pyramide, {ont rentrantes , concaves , 2 ftries circulaires , onduleu- fes & régulieres couronnées de tubercules peu faillants, abforbés ou cachés en plus grande partie dans la ligne fpirale. Cette volute eft marbrée par-tout de jaune fauve & de blanc fur un fond couleur de rofe, qui regne éga- lement fur toute la furface intérieure & extérieure de {a coquille, excepté dans le dedans de la lévre qui eft blanc. Cette lévre n’eft mince & tranchante que dans fon bord. La columelle montre vers la volute plufieurs ftries tranfverfales qui tournent intérieurement. Cette coquille a une variété dont le teft eft plus mince, d’une couleur violette légere , à laquelle on a donné le nom _d'épifcopale, comme on donne celui de pomme d’aca- jou aux efpeces qui font de couleur de rofe. . LAMBIS NON AILÉ, MARBRÉ, DE LA PE- TITE ESPECE, ET PAPYRACÉE. Murex vel lam- bis minor fpecte , teffä tenui , coloribus fufcis vel fla- vis aliquando purpurafcentibus infignis & variegatus. ii STE 4 F".A# M Cette efpece , dont le teft eft très mince & fort fragile, réfente deux variétés ; favoir, celle qui porte une clavicule élevée, & une autre dont les fpires font en partie comprimées. La premiere eft marbrée de brun- rouge, de fauve, & de couleur pourprée en-dehors &en- dedans. La volute eft compofée de dix fpires extrème- ment élevées, concaves, à ftries circulaires & cou- ronnées de tubercules éloignés les uns des autres à dif- tance égale, & peu faillants. La feconde variété eft com- pofée de huit ou neuf fpires dont les premieres font un peu applaties, & les autres un peu convexes, & gar- nies dans le fommet de petits tubercules longitudinaux : toute cette clavicule porte vers la ligne fpirale un cor- don ou une groffe ftrie qui tourne avec elle. Ce petit Jambis eft de couleur jaune fauve , marbré de taches marron principalement dans la volute. Les petits lam- bis papyracées , non ailés, viennent des mers des Indes orientales, & ont depuis deux jufqw’a trois pouces de Jongueur fur moitié moins de largeur. M. d'ARGENVILLE, pl. 14. lerr. I. pag. 150. Ce tocher eft a ftries, & n’a de tubercules que dans fa cla- vicule à fix étages : fa robe eft bariolée de jaune fur un fond blanc. LAMPE ANTIQUE. Cochlea terreftris depreffa , trochiformis , fex fpiris compofita ; lucerna antiqua nomi- nata. On nomme ainfi plufieurs coquillages univalves terreftres du genre des limaçons applatis que l’on range armi les fabots. Cette coquille eft ordinairement com- Dofée de fix fpires un peu convexes, dont.les dernieres Rriment un fommet obtus ou fans élévation. Les lima- ons, auxquels on donne le nom de lampe antique, font k une forme lenticulaire, de vive arrête le plus fouvent dans leur circonférence , avec une ouverture qui forme une ellipfe comprimée, bordée d’une lévre repliée en- dehors comme un petit bourrelet. C’eft cette ouverture qui donne principalement à cette coquille aflez de ref- femblance avec les anciennes petites lampes fépulcrales. La bafe de ce limaçon eft quelquefois prefqu'aufli con- L: À M 216 vexe que la volute, & quelquefois ombiliquée, mais rarement. Les couleurs dominantes des lampes anti- ques font les nuances marron & fauve clair. Les Con- chyliologiftes diftinguent plufeurs efpeces de lampes antiques ; favoir , la lampe antique ordinaire, dont le pourtour eft de vive arrête, la lampe antique rubanée, l’efpece qui eft fafciée ; les lampes antiques dont l’ou- Yerture eft dentelée, & parmi lefquels fe trouvent la lampe antique proprement dite ou extraordinaire , & la faufle lampe antique. Voyez ces mots. LAMPE ANTIQUE DE VIVE ARRETE SANS DENTS. Cochlea terreftris deprefla , vel lucerna anti- qua ,ambitu complanato & aperturä non dentaté diffinc- ta, Cette efpece, qui eft de vive arrête dans fa circon- frence , peut avoir jufqu'a vingt lignes de diamètre, avec une volute quelquefois un peu élevée & quelque- fois comprimée. Sa couleur eft brune ou marron, or- nce dans certaines efpeces d’un liferé blanc qui tourne avec les fpires fur lefquelles on diftingue des ftries fines peu fenfbles, obliques ou longitudinales, ou au moins des rides. Il y en a dont toute la furface extérieure eft nuée de fauve & de couleur de corne. L'ouverture va- rie dans fa figure elleptique plus ou moins compri- mée, & dont la lévre forme tantôt un bourrelet blanc, tantôt un bourrelet brun ou de la même couleur de la coquille. Cette forte de lampe antique ne montre point de dents dans fon ouverture , & n’eft point ombiliquée. GuazTrerr, tab.3, litt. 1. Cochlea terreftris deprefa, deztiformis , levis, lucide, caffaneï coloris, fafciis obfcurè albicantibus cinéta , ore fatis depreffo triangu- daïi , rime inftar angufto. | | M. d'Arcenvizze, pl. 8.1. D. 5. 216. Un lima- çon dont {a volute eft applatie, & la couleur brune, imite par fa figure la lampe antique; & il en conferve le nom. LAMPE ANTIQUE DE VIVE ARRETE SANS DENTS, dite la LIVRÉE ou la RUBANNÉE. Co- chlea terreftris depreffla vel lucerna antiqua wittata , ambitu complanato ; aperturé deprefsä non dentacé 1% N 16 E' À M Cette coquille terreftre ne diffère de la lampe antique ordinaire que par fa forme moins grande , & par une ou deux bandelettes très brunes qui tournent avec les fpires de la volure fur un fond blanc & fauve-clair. La lévre, qui eft d’ailleurs plus évafée, forme un bour- relet blanc qui environne toute l’ouverture de la co- quille en formant prefqu’entierement lombilic, dont cette efpece paroît pourvue. Il y en a dont toute la bafe du limaçon ef brune , & dont le cordon ne paroît que dans les fpires. Il porte ordinairement un pouce ou quinze lignes de diamètre. Les variétés confiftent dans le nombre & la largeur de fes cercles. M. d'Arcenvirze, Append. pl. 9.n.$. Ce limaçon s'appelle la livrée, & eft de la feconde famille des li- maçons nommés /emi-lunares. Sa robe n’eft différente des autres que parce qu'elle eft beaucoup plus belle, étant entourée de cercles ou bandelettes de diverfes couleurs , ordinairement de couleur brune fur un fond jaune , fans aucune élévation de fpirale. LAMPE ANTIQUE FASCIÉE. Cochlea terref- tris deprefla, vel lucerna antiqua fafciata , umbilicata. Celle-ci, qui eft une des plus diftinguée parmi les lima- çons comprimés que l’on nomme lampes antiques, pañle deux pouces & demi de diamètre. Elle eft aufi compofée de fix fpires larges , aflez élevées, quoique le fommet foit applati ; elles font ornées fur chacune d’une double fafcie ou de deux zones marquetées de ta- ches obliques,blanchâtres & rouge-brun , lefquelles zo- nes diminuent & s’effacent à mefure qu’elles parviennent à laterminaifon de la clavicule. La premiere fpire,qui eft élevée , n’eft point de vive arrête dans facirconférence, comme dans la plüpart des lampes ME Le refte de fa furface extérieure eft de couleur feuille morte ; & montre , entre les zones tachetées, des fries fines longitudinales granuleufes qui forment un réfeau ex- trêmement délié. L'ouverture eft fpacieufe, bordée d’une lévre blanche, retrouflée en-dehors, mais qui laifle à découvert un ombilic arrondi, & aflez grand EL À M 217 pour appercevoir plufieurs révolutions intérieures. Ce limaçon terreftre fe trouve dans les forêts de l'ile de Caïenne, & on a afluré à l’auteur qu'il montoit aux branches des arbres jufqu’à atteindre à leur cime. LAMPE ANTIQUE A BOUCHE DENTÉE. Cochlea terreftris , vel lucerna antiqua apertitr& dentatä difinéta. Ce limaçon, que l’on nomme plus fpéciale- ment la lampe antique, diffère des autres efpeces en ce que fa forme eft plutôt arrondie que comprimée, mais principalement par une ouverture finguliere : elle eft garnie de quatre ou cinq dents ; favoir , d’une apo- phyfe blanche très forte, fituée fur le für extérieur, & de trois ou quatre autres qui bordent une lévre con- tournée de maniere à donner à cette ouverture la fi- gure d'une oreille. Cette lévre, qui s’éleve pour gagner la feconde fpire, eft bordée de blanc, ou de la couleur des dents. Les fix fpires , qui compofent ce limaçon , font convexes & élevées comme celles des efcargots ou des limaçons terreftres communs. Toute fa furface extérieure eft en partie verdâtre & de couleur marron dans certaines efpeces, & brune tirant fur la couleur pourpre dans d'autres, avec une zone blanchâtre qui domine fur la premiere fpire, & que l’on ne découvre qu'après avoir deépouillé la coquille d’un épiderme verdâtre : ce qui laïfle enfuite la liberté d’appercevoir les ftries très fe en divers fens dont ce teftacée ter- reftre eft garni. Ces fortes de limaçons fe trouvent dans les iles de l'Amérique ; favoir, dans plufeurs iles An- tilles comme la Martinique, Sainte-Lucie, & dans celle de la Dominique : on en trouve aufli dans les forêts du Mexique où ils rampent fur les cédres. Les lampes anti- ie dentées varient par leurs diverfes groffeurs, c’eft-a- ire , depuis huit lignes de diamètre jufqu’a plus d'un pouce. C’eft dans cette efpece de limaçon où l’on décou- vre la lampe antique extraordinaire à bouche retournée, laquelle a une variété bien plus connue que l’on appelle Ja fauffe lampe antique. Voyez ces deux efpeces. M.d'ARGENrILLE , pl. 18. n. 9. Ce limaçon, qui 218 L A M eft tcut blanc, eft d’une forme extrémement applatie, avec une bouche contournée & garnie de dents : il ha- bite les bois, & eft étranger. Cette lampe antique pa- roît ne reffembler aux efpeces de l'Amérique, que par fon ouverture. : LAMPE ANTIQUE proprement dite, ou A BOUCHE DENTÉE CONTOURNÉE EN DES- SUS. Cochlea terreftris, vel lucerna ‘antiqua proprie dicta, aperturé dentatä fpecie peculiari, five in fpiris inversä znfignis. C’eft une efpece que l’on pourroit confidérer comme une variété extraordinaire des lampes antiques à bouche dentée de l'Amérique ; d'autant plus que la lévre de ces dernieres prend la route pour atteindre à la feconde fpire de la volute ; &lorfqu’elle eft parvenue jafqu'à tourner l’ouverture avec elle jufque fur les pre- mieres fpires, en abandonnant la bafe de la coquille, qui eft l'endroit dans tous les limaçons où fe trouve l'ouverture; ce teftacée devient unique pat cette ou- verture placée en-deflus, foit par l’effet naturel de fon efpece, foit par un jeu de la nature. Cette ouverture devient auffi finguliere par deux dents d’un côté, & par trois de l’autre qui en ferment l’entrée en partie. La lévre , dont elle eft bordée , décritune efpece de cercle par le moyen d’une bavure blanchâtre du teft qui tou- che prefque la quatrieme fpire. Ce limaçon porte plus d'un pouce de diamètre. k M. d'ARGENVILLE, pl. 218.n.13. C'eft un lima- çon des plus extraordinaires ; on en trouve de pareils dans la mer; fa bouche, qui devroit fe trouver dans la pattie oppofée à celle ou font les fpirales, fe trouve renverfée & à même niveau; {a couleur eft blanche , avec un liferé orangé qui fuit fes contours. LAMPE ANTIQUE, appellée FAUSSE LAMPE ANTIQUE. Cochlea terreftris depreff2 , la- ro paulifper dentato, pfeudo-lucerna antiqua appel- data. Ce limaçon terreftre eft nué de couleur marron clair, compofeé de fpires convexes fans être de vive arrête dans la premiere. Son ouverture eft demi-ovale EE AN 213 avec une lévre finueufe garnie d’une ou de deux petites dents ; fa partie extérieure, qui eft retrouflée en bour- relet , eft brune, laiffant une trace en relief ou une ba- vure du teft qui acheve de terminer une figure ovale avec l’ouverture, & ferme totalement l'endroit de lom- bilic. La bafe de ce limaçon, ou le côté où rampe la coquille dans la progrefion de l’animal , eft convexe & moins colorée que le plan de la volute. Cette efpece de lampe antique peut avoir depuis fépt ou huit lignes de diamètre jufqu'a plus d’un pouce. LANGUE. Nom que les Conchyliologiftes don nent à plufieurs coquilles bivalves du genre des telli- nes; favoir , l’efpece qu'ils nomment fimplement la langue ; la langue chagrinée ou la langue de chat & la langue d’or. Voyez ces mots. LANGUE. Tellina leviter radiata & ftriata, la- tere finuofo difhinéta. Coquille bivalve du genre des tellines, compofée de deux valves fort minces, blan- ches , légérement rayonnées de couleur de rofe , chargées Re fries circulaires & inégales, très fines, fur lefquelles on diftingue aufi dans plufieurs en- droits d’autres ftries longitudinales également déliées. Ce réfeau ne forme point d'éminences fenfibles, & n'enleve point un luifant ou un certain poli que l’on remarque fur cette coquille. Sa charniere eft compo- fée de trois petites dents réciproques dans chaque bat- tant ; favoir, deux fous les fommets , & une latérale ; lefquelles s’engrènent dans les alvéoles correfpondants. Cette telline eft de lefpece épaulée ou à finuofité la- térale. , RumPHIUS, tab. 45. litt. I. Te/ina levis. Holl. Roos doublet ; la telline couleur de rofe. LANGUE DE CHAT , ou TELLINE CHA- GRINÉE. Tellina leviter radiata colore rofeo , firiis mminutiffimis , granofis & afperis , latere finuofo mu- rita ; lingua felis nominata. Cette telline eft'ainfi ap- pellée à caufe que la furface extérieure de fes valves eft Chargée fur un réfeau très fin de petites éminences ru- 220 L A N des à l'imprefion du doigt comme celles de’ la langue d'un chat. Elle’eft blanche,excepté vers les fommets des valves où elle eft ornée de couleur de rofe, & d’où partent des rayons légers de même couleur qui fe per- dent dans la circonférence des valves. Cette bivalve eft de l’efpece des tellines épaulées ou avec finuofité en forme de pli qui regne d'un côté, vers le ligament. La charniere eft la même dans ces fortes de tellines ; clles proviennent des mers des Indes orientales. RUMPHIUS , tab. 45. litt. G. Lingua felis, Holl. Katte tong ; la langue de chat. GUALTIERI, tab. 76. litt. B. Chama aguilarera, papillis minimis acutis exafperata, feu ftobinata , ad alterum latus finuofa , albida umbone rubefcente. LANGUE DE TIGRE. Lirgua tigerira. Rumphius nomme ainfi une coquille bivalve du genre des cames, de l’efpece bombée à grandes ftries circulaires ,que l'on appelle aufli la tricotée ou la corbeille de l’Améri- que. Voyez le mot TRICOTÉE. LANGUE D'OR, ou TELLINE-FEUILLE. Tel. lina depreffa, coloribus auratis undiquè depiéfa ; in uno latere valvarum denticulata ; lingua aurata vel folium appellata. C’eft une efpece finguliere compofée de deux valves extrêmement minces & fragiles, de cou- leur d’or, tranfparentes comme l’ambre jaune ; le côté du ligament forme un plan ou une füurface angulaire , chargée de ftries granuleufes & dentelée fur les bords des valves vers leurs fommets ; tandis que tout le refte de la coquille eft liffe, & uni dans toute la circon- férence. L'intérieur eft d’une couleur jaune moins vive nuée de violet, Cette telline , dont la forme eft appla- tie, peut avoit au moins deux pouces de largeur {ur quinze lignes de hauteur. Elle nous vient des mers des Indes orientales. RumPxius, tab. 45. litt. K. Folium. Holl. Blad of Venus fchulp ; la feuille ou la coquille de Vé- nus. M. d'Arcenvizze, pl. 22. lett, E, pag. 192. Une k À ‘N | 221 telline d’un jaune foncé : les deux côtés les plus courts vers fa charniere, font garnis de dents. : LANGUETTE. Terme de Conchyliologie qui ex- prime une faillie en forme de languette , de cuiller ou de palette qui fe rencontre dans l’intérieur de plufieurs coquilles; Mie. dans plufieurs lépas chambrés, dans Se térébratules ou anomies, & dans plufieurs pho- lades. LANTERNE, ou TELLINE PAPYRACÉE. Te/- lina , teffâ tenui, fragili, pellucidä, & rugis tranfverfis compofita , Laterna vel tellina papyracea nominata C'eft une coquille bivalve du genre des tellines béantes , compofée de deux valves blanches , bombées vers les fommets, minces, fragiles & tranfparentes comme le talc. Cette bivalve, qui eft entr’ouverte ou béante, fur- tout d’un côté, approche affez du genre des manches de couteaux ou /o/enes. Elle eft chargée fur toute fa furface extérieure de ftries en forme de rides, tranfver- fales, & aflez fines. Sa charniere eft compofée dans l'une & l’autre valve de deux petites appendices fituées fous les fommets. Elle fe trouve dans les mers des Indes orientales. Sa largeur paîñle quelquefois deux pouces & demi fur prefque moitié moins d’élévation. GUALTIERI, tab. 91. litt. D. Concha foleniformis , rugofa , fragilis, corrnea, extremitatibus lateribus re- fiexis , & magis rugofis. | M. d'ArGEenviIzzE , pl. 22. letr. R. pag. 293. Une moule toute blanche des plus fingulieres. Elle eft fi mince qu'on ne peut la toucher; & l’une de fes extrè- mités , qui s’entrouve en bec, la fait nommer la lan- terne. LAPIN , ou PORCELAINE A BEC DE LIEVRE. Porcellana viridefcens |, maculis caftaneis ornata , baff complanatä 6 extremitatibus bicornibus , finuofis , dif= tinla , cuniculus appellata. Quelques Conchyliolo- giftes donnent ce nom à une coquille univalve du genre des porcelaines. Celle-ci qui eft d’une forme ovoide fur le dos, & très applatie en-deflous , fe diftingue des 522 E À kR autres porcelaines par fes deux extrémités fort farllan- tes , applaties fur les côtés, finueufes , & dont l'échan- crure donne l’idée d’un mufeau de lapin ou d'un bec de liévre. Toute la furface extérieure du dos & des flancs de cette porcelaine eft de couleur verdâtre, cé- ladon ou olivâtre, tachetée de couleur marron. Sa bafe eft très applatie , de couleur cendrée, montrant une ouverture en forme de fente àla maniere des porcelai- nes, & bordée de chaque côté d’un ratelier compofé d’une trentaine de dents blanches fur un fond chatain. C'eft avec cette efpece de porcelaine que les infulaires font des efpeces.de cuilier avec le dos de la coquille & avec la lévre dentée la plus faillante. Elle peut avoir jufqu’à deux pouces & demi de longueur fur un tiers moins de largeur. LARD, où ROCHER A CLOUS ou LARDÉ. Murex clavatus , vel quafs laridis confixus , fafcratus , aliquando non clavarus: Nom que l’on donne à plu- fieurs coquilles univalves du genre des rochers ou #u- rex. Elles font d’une forme large faite en poire, & ayant une efpece d’afinité avec le genre des cafques. On nomme ces rochers lards, à caufe des falcies ou des zones blanchâtres qui tranchent & dominent fur d’autres fafcies , & des rayures brunes qui rendent leur furface comme entrelardée à diverfes reprifes. La co- quille eft compofée de fix fpires , fe recouvrant l’une l'autre, & féparées par un fillon affez profond, avec un liferé blanc qui parcouré toute la fpirale, Ces fpires font peu tuberculeufes , mais le corps de la coquille eft chargé vers cette volute de tubercules en forme de pointes ordinairement blanches, larges à leurs bafes , difpofés par zonés, patfémés en petit nombre ou en ‘grand nombre fur une ou deux zones vers le haut, & une autre vers l’échancrure ; de maniere que ce murex varie beaucoup par la diftribution de ces pointes, que les Conchyliologiftes appellent clous ou lardons aux- quels elles reffemblent aflez. Il y a de ces fortes de murex qui portent. jufqu'a trois ou quatre rangées de E «À V 213 ces efpeces de lardons, mais rarement ; tandis que d’au- tres n'ont que deux ou trois de ces fortes de pointes, ou en font entierement dépourvues. Outre ces poin- tes, les rochers lardés font chargés & de rides longiru- dinales qui forment quelquefois de profonds replis , & de feuilles dans les premieres fpires , & d’où éma- nent les clous, principalement dans les efpeces qui en ont jufqu'a rrois rangs. C’eft pourquoi les Conchy- liologiftes difent les lards à clous rares à deux ran- gées, à trois & à quatre rangées, comprife celle qui eft fituée vers le canal. L'ouverture de ces murex eit très fpacieufe, allongée, bordée d’une lévre évafée , tranchante & garnie de piquants ;la columelle eftunie , luifante , & d’une blancheur de lait qui s’extravafe avec le teft fur le fût extérieur , laquelle brille également dans toute la furface intérieure : cette lévre & cette co- lumelle fe terminent par ua bourrelet oblique en-de- hors, & par une forte échancrure. On donne à ce ro- - ch, en Hollande, le nom de toile à matelas ou de coutil: 1l y en a une efpece rayée de bleu appellée le coutil à lit de plume. Les murex à clous ou lardés “appellés lards , ont depuis deux pouces & demi de longueur jufqu'à plus de cinq pouces fur un tiers moins.de largeur ou environ. Voyez le mot Courts. . Rümrarvs, tab. 14. n. 2. Holl. Dubbelde gerakte {childepad ftaart , of bedde-reyk ; la doublé tortue à pointes ou le coutil. Ejnfdem , n. 3. Gladde bedde-teyk; le coutil uni ou fans clous. GUALTIERT, tab. 16. litt. F. Coch/ea longa , py- riformis , intorta , integra, umbonata ; validis aculeïs rard muricata , umbone aliguando papillofo, fulvida , & Laris lineis albidis , & raris cancellata. | M. d'A4RGENvVILLE , pl, 15. lirr. H.pag.151 On remarque dans ce rocher, de très belles couleurs tirant fur le bleu, avec des pointes blanches. Il ne doit ces - belles couleurs Ars la perte de fon épiderme. LAVIGNON , où AVAGNON. Nom que lon 224 LR. 2e donne dans le Poitou & dans le pays d’Aumis, à des coquillages bivalves du genre des cames, de lefpece béante, ou dont les battans font entr’ouverrts : c’eft pour- quoi Gaza, Rondelet & Gefner appellent cette forte de came , chama hiatula ; ils diftinguoient cette bi- valve d’avec la came appellée piperoze où la poivrée, parce que le lavignon eft au contraire d’un goût fade ou infipide. Sa furface extérieure eft unie, blanche, fur-tout en dedans & en partie d’une couleur noirâtre qui participe -de limon noir , dans lequel les lavignons vivent. Îls fe tiennent enfoncés dans cette boue’, quel- quefois à plus de cinq à fix pouces de profondeur. On connoît les endroits où font les lavignons , par de pe- tits trous ronds d'environ une ligne de diamètre qui reftent au-deflus. Leurs valves font minces & fragiles, de maniere qu’il eft aifé de Les rompre par l'impreflion des doigts. Voyez le mot CAME. LEOPARD. Nom que plufieurs Conchyliologiftes donnent à une coquille univalve du senre des coi“iets - ou volutes, plus connue fous la dénomination de tigre. Voyez TIGRE. ; LEOPARD , PORCELAINE, autrement POR-:- CELAÏNE BOSSUE DE CARTHAGENE. Voyez ces mots. 2 LEPAS , ou PATELLES. Lepades feu pltel!s , vel conche fpiris deffitute , laves, five ftriis radiara, vel conum , vel parvulum clypeum efformantes ; aper- turâ integrâ feu dentatä & aliquando intùs concame- rat infignes. Coquilles univalves qui compofent un genre parle nombre & les variétés des efpeces. Elles font nommées par les Grecs aéra:, ou écailles de rochers, far lefquels ces fortes de teftacées s’attachent ordinai- rement : quai fquamma faxorum quibus femper ad- harent. Gaza, & les auteurs latins, expriment le terme de lépas par celui de patella, comme ayant quelque 1effemblance avec le vafe ou le calice que forme l’ef- care : Patella vocatur à vais efcariz fimilirudine : on les appelle en françois patelles, ou yeux de boucs; als 7 0 A 225$ mais les Conchyliologiftes ont confervé le nom de lépas. On appelle en Provence le lépas ,-arapède, berdin ou berlin, & communément beini en Nor- mandie ; dans le Poitou & le pays d’Auris , jamble. Selon Rondelet & Gefner on donne à ces coquillages en lalie, à Vénife , le nom de pantelena; & de petalis, fuivant Bélon. Les Efpagnols les appellent a/meïa, les Portugais éregiga , & les Anglois £emper. Le caractere générique des lépas eft d’avoir leurs coquilles convexes, jufqu'à s'élever en maniere de cône fans être contournées ni former aucune apparence de volute , d’être ouvertes à leurs bafes en maniere d’en- tonnoir , quelquefois percées au fommet; mais il eft le plus fouvent fermé. Ce fommet eft plus ou moins obtus, pointu , recourbé en bec ou applati , fuivant les efpeces, fitué tantôt au milieu de la coquille , tantôt au tiers ou au deux tiers par gradation. La bafe des lépas, qui eft plus ou moins évafée, pré: fente une ouverture plus fouvent elliptique que :on- de ; la furface extérieure varie beaucoup dans ces co- quillages fimples : les uns font unis ou raboteux, les autres portent des ftries ou des côtes qui partent du fommet de la coquille pour fe rendre fur les bords de la circonférence en forme de rayons, de pans, d’é- toiles, dé maniere à l’excéder us pour former des pointes, des angles faillans , ou décrire des efpeces de feftons. Ces ftries, ces côtes, ces cannelures font plus ou moins élevées , ferrées, déliées, larges ou pro- fondes. La furface extérieure des lépas eft quelquefais chagrinée ou granuleufe, onduleufe, lamelleufe, & comme feuilletée ; elle forme dans certaines efpeces un treillis occafionné pat la rencontre des angles, des ftries longitudinales & tranfverfales. Ces fortes de co- quilles ont tantôt la forme d’un bouclier , tantôt celle d'un bonnet : il y en a qui refflemblent à une nacelle, à un bateau , à un cabochon , à un entonnoir & même à une étoile. Les efpeces, qui ont une cloifon intérieure plus ou moins fermée , fe nonunent lépas chambrés, Tome 21. 226 LL Ke comme les autres qui montrent une appendice interne s'appellent lépas à languette. Les couleurs verdâtre , brune , jaune, fauve, cen- drée, azurée , imitant l’écaille de tortué de mer, do- minent en général fur les lépas; elles forment des marbrures dans les uns , des rayons dans Les autres. Il y en a de couleur de rofe, rouge-brun. Lorfqu’on a fup- primé une partie du teft ,on parvient quelquefois dans ‘certaines efpeces à mettre en évidence une nacre plus ou moins chatognante & changeante de diverfes nuan- ces dorées, argentines, jouant l'œil de rubis d’une ma- niere radiée ou non radiée. | La furface intérieure eft ordinairement life & lui- fante par une nacre plus ou moins vive, jouant les cou- leurs de pourpre, d'azur, de jaune, imitant l’opale, la gorge de pigeon, l'iris , avec plus ou moins de mé- lange, fuivant les efpeces. Il y à des lépas papyracées, écatlleux, aufli tranfparens & auffi fragiles que les la- mes de talc, & qui varient par leur épaifleur jufqu’à devenir très opaques & fort pefans. Toutes les va- riétés, qui fe rencontrent dans le genre des lépas, dans leur configuration , ainfi que par la différence ’& la di- ftribution de leurs couleurs , ont fait donner à leurs co- quilles différens noms: favoir , l’aftrolépas, le bouclier, le parafol chmois , l'œil de rubis, le bouclier d’écaille de tortue, l’entonnoir, les lépas dotés de Magellan , les radiés , l'œi! de bouc , le lépas en bateau, l'aftrolépas, le bonnet de dragon, les différens cabochons, le con- cholépas ; les lépas pércés au fommer, ftriés, rädiés; les Jépas chambrés qui comprennent la nacelle , le bonnet chinois, les lépas à languettes en cabochon, le toit chinois, le bonnet de matelot, la fandale, &c. - RONDELET , de Teflaceis , lib. 1. pag. 3 ; diftin- ue deux fortes de lépas , la grande & la petite efpece. u coquille de la premiere, dit ce naturalifte, quin’eft pas exattement ronde , mais plutôt inégale, eft un peu. raboteufe au dehors, lifle au dedans, à laquelle le muf- cle tient quelquefois, d’une forme convexe, firiée & EL € P 227 de couleur livide dans fon pourtour, concave dans l'endroit où réfide l’animal, dont le corps eft environné & garni d'une frange charnuë qu'il étend quand il s’at- tache contre le rocher, & qu'il refferre & retire à lui, quand il veut s'en dégager. S'il fent qu’on le touche, il fe crampone fi fort contre le roc, qu'il ne peut en être arraché que par le moyen d’un coûteau ou d’un fer aiga que l’on infinue entre fa chair & la pierre. Quand il y a un certain nombre de lépas contre les rochers on les prendroit pour des têtes de clous qui y feroient enfoncés ; ce qui a fervi de comparaifon , & a fait dire à Ariftophane, touchant les vifs regrets d’une vieille , d'être féparée d’un jeune homme qu'elle aimoit fort paflionnément, qu'elle lui étoit attachée comme ün lépas contre le rocher. On en trouve beaucoup dans les rochers des côtes de Guienne , mais ils font plus grandsen Bretagne. Ceux que lon trouve, ajoute Ron- deler, à Marfeille & à Agde font plus petits. Teffa non exquifité rotunda eff, [ed inaqualis ; intàs levis , foris parüm afpera , cui aliquando mufcus innafcitur , &tbba, in ambitu livefcens & ffriata, intès cava > Carnofam fnbriam habet in corporis ambitu , guam expandir quum haret, foluta contrahit. Si fe rangi Jenferit , ira faxo heret , ut nunquam avellas. Cultro Igitur aut acu= deato ferro opus eff inter ipfam & faxum immifo. Quum multe faxis affixe funt , capita clavorum faxis infixo- rum effe diceres. Hujufmodi lepades permulte repe- riuntur in faxis litoris Aquitanici & Britannici majores, in Muafilienfis atque Agarhenfis fins [copulis minores. Eleganter Ariffophanes dixit in anum que agrée à ju- vene divellebatur. Ds éurôves & ZeÛ Racine rypaidior Domtp Mas , TS japdxi TpuoryeTa . Quz fic Erafmus convertit : O Jupiter , qum fortiter conchæ modo Ifihæc anicula adhærer adolefcentulo. Rondelet confdére les lépas comme des efpeces de Pi 22% L E P bivalves, à caufe de leur adhéfion contre les rochers, de maniere qu'ils leur fervent comme d’une feconde valve, pour mettre l'animal a l’abri desinjures du temps. La conféquence, que tire ce naturalifte touchant cette adhéfion , peut également avoir lieu pour tous les tef- tacées univalves qui s’attachent aux rochefs ou a d’autres corps étrangers , & qui ferviroient aufli comme d'un fecond battant ; ainfi qu'un arbre deviendroit le fecond battant d’un efcargot , auquel ce coquillage feroit at- taché. ALzDROVANDUS , de Teffaceis , lib. 3. pag. $46 éfuiv., fait mention de plufeurs efpeces de lépas : favoir, les efpeces ftriées& non ftriées, celuide Bélon, le iépas de la mer rouge , l’aftrolépas , & plufeurs au- tres dontle fommer eft percé, deux grandes efpeces que cet auteur appelle patella cypria mayor ftriata , & pa- cella cypria major non ffriata. Ce naturalifte, qui rap- porte le même fentiment de Rondelet, touchant les lépas & leurs adhéfions , ajoute qu’il ne faudroit pas moins que la force de Milon pour les arracher du ro- cher avec les doigts fans brifer lécaille. On rapporte de ce fameux athlète, qu'il empoignoit fi bien une pomme de grenadier , qu'aucun de fes adverfaires ne pouvoient la lui extirper de la main : patellas non fanè a faxis avellas , ne Milonis quidem digitis, qui cm punicum malum apprehendiffet , arétè adeo comprime- Bat ur non adverfariorum quifquam poffec extorquere à naTIUL. Rumpuius , tab. 40 , fait mention de fept ef- peces de lépas , qu'il nomme en général conche uni- valvie , lopas , feu lepas (lampas ) 6 patella , & que ce naturalifte a rangé avec les oreilles de mer : favoir, le lépas, qu'il nomme en langue hollandoife, Lampje, of fchorletje ; la petite lampe, ou le petit plat ; /opas , feu lepas , & patella altera ; Holl. fwede lampje ; la feconde efpece de lépas, /epas tertiâ & quartä fpecie ; verruca refrudinaria ; la verrue d’écaille de tortue. Ho//, Schildpads-luys, of fchildpad-pok. Les deux efpeces | OR - 4 229 fuivantes reprfentent le cabochon à languette, & un autre lépas marbré & chambré. Voyez ces mots. GUALTIERI, tab. 8 69 ,a fait repréfenter trente- fept efpeces de lépas, qu'il nomme patelles , parelle. Lespatelles ,dit ce Conchyliologifte, font des coquilles de mer entieres non contournées , fimples , dont l’ou- verture qui eft très grande , forme un vafe plus ou moins concave : patella funt tefta marina , integre non turbinata, fimplices, vafculum references mapis minufve concavum , orificio ampliffimo. Toutes ces efpeces for- ment les lépas , qu'il diftingue en cinq fortes : favoir, les patelles dont le bord ou le pourtour eft entier, pa- telle limbo integro ; les patelles à bords déchiquetes , patella limbo laciniato ; les patelles dont Le fommet eft percé, patelle vertice perforato ; les efpeces dont le fommet eft tortillé, patelle vertice intorto ; enfin l’ef- pece qui eft d'une ftruéture particuliere , que l’auteur avertit avoir été tranfportée mal-à-propos parmi les oreilles de mer, tab. 69. litt. H. Patella ftrufturä pe culiari donata. C'eft celle, dit Gualtieri , qui vient de l'ile d'Elve ou d’Elba de la mer de Tofcane, & qu'on appelle la petite fandale , la petite pantoufle. Voyez SANDALE. M. d'Argenvillecommencela premiere famille de fes univalves par celle des patelles ou lépas : c’eft, dit l'at- teur une coquille univalve, convexe, toujoursattachée à quelque corps dur, dont le fommet eftobtus, pointu, applati, recourbé ou percé : Lepas eff concha unival- vis ,gibbofa , alicui corport duro femper adharens ,ver- tice obtufo, acuto , depreffo , recurvo vel perforato. Ce Conchyliologifte diftingue fept efpeces de lépas ävec leurs variétés : favoir, 1°. le lépas dont le fommet eft pointu , /epas vertice acuto ; celui qui eft pyramidal & en pointe, pyremidalis & mucronata ; le lépas cendré; celui qui eftcannelé; le lépas poli, & l’efpece à dix côtes élevés, Zepas cinerea, lepas canaliculata , lepas levis & lepas decem coftis inffruëta. 2°. Le lépas dont fommet eft applati , vercice depreffo ; cannelé & marbre , cana- P iij 230 | 2 00 SUN diculata 6 marmorea ; le lépas imitant le bout d'un mammelon, wberis papillam exhibens ; celui qui eft déchiré dans le contour de fes ftries, /epas in ffriarum circuitu laciniata ; Vefpece rayée de ftries menues comme des cheveux, capillacess fhriis infignira ; lerayé & garni de pointes blanches , /epas ffriata aculeis al- bidrs inftruéta ; le bouclier d’écaille de tortue , c/ÿypeus teffudinarius , avec des grandes taches rouges ; celui quieft rayé de lignes rouges & blanches ; l'œil de bouc & l'œil de rubis, /epas maculis rubris diffinéta , lepas albido 6 rubro radiata , oculus hirci 6 oculus carbun- e lie 3°. Le lépas chambré en dedans , avec une pointe en bec, lepas intüs concamerata cum acumine roffrato ; celui de forme longue avec un bec ; le lépas rond & à volute ; lepas figurä oblongé cum roftro , lepas rotunda 6 volutata ; le bonnet chinois, mitella finenfis ; Vef- pece dont le fommet eft partagé en plufeurs petits replis blancs & étagés, vertice mul:is foliis contabu- latis divifo ; le cabochon avec une languette intérieure qui fort du milieu, cum ffylo interno è fundo exurgente; & celui dont la pointe eft en bonnet de dragon, #1: tella vertice juffa draconis pileo fimili. 4°. Le lépas fait en étoile à fept pointes qui partent du fommet & qui faillent dans l’extrêémité de fon contour , /epas feptenis coffis & vertice effluentibus , in cércuitu extremo fepterm aculeos formantibus flelle inffar radiata. $°. Le lépas dont le fommet eft fait en crofle, /epas vertice recurvo ; celui qui eft allongé, e/ongato ; à mammelon rougeä- tre, papillé fubrubrä ; cendré en dehors , couleur de ‘rofe en dedans , extàs cinerea , intès rofea. 6°. Le lépas dont le fommet eft recourbé & va fe terminer près d’un des bords , ce qui forme une efpece de peigne à ftries profondes & noueufes ,appellé corcho-lepas, le- pas vertice incurvato prope limbum definente ; quod re- prafentat peélinem profundè ffriatum , alias dicta con- cho-lepas ; la même efpece à ftries moins profondes, eadem mins ftriata. 7°. Le lépas dont le fommet eft percé, lepas vertice perforato , dont les variétés font les FLE. 0 231 lépas, fait en treillis, à grandes ftries , à ftries menues comme des cheveux ; celui qui a deux trous & d’une forme longue, /epas cancellata , lepas ftriis maximis infignata carillaceis friis , lepas oblonga & biforis ; celui qui eft de couleur rougeâtre , colore fubrubro ; cendrée, cinereo ; & enfin le lépas avec un point blanc fervant d'œil , /epas punéto albido oculum exhibente. M. d'Argenville dit que parmi les fept efpeces de _patelles qu'on vient de défigner, on diftingue celle dont l'œil eft replié fur un de fes bords ; celle qui eft cham- brée & celle à cabochon , qui ne forme point de genres différens , mais des efpeces qui fe rangent dans la fa- mille, & c’eft ce qu'on appelle caractere fpécifique. Cet auteur rapporte que Fabius Columna diftingue quatre fortes de lépas : /epas vulgaris, parce qu'il eft très commun à Naples; fa figure eft ovale, & fa cou- Jeur cendrée : /epus major exorica, qui vient d'Efpa- gne , dont la coquille dure , épaiffe & à ftries relevées, forme des angles & des dentelles autour de fa bafe. La troifieme efpece s'appelle /epas agria où fylveftris ; c'eft un petit coquillage d’un ovale inégal , de couleur cendrée, avec quelquesfilets & des zones fur farobe; il eft troué dans le haut, & c’eft par où fortent fes excré- mens. Columna appelle la quatrieme efpece parellarega- lis , quia regis mensä eff digna : elle eft nacréeendedans & percée de plufieurs trous avec une écaille raboteufe. M. d’Argenville, dans lazoomorphofe de fon traité, pag. 21. fait la defcription de l’animal qui habite le lé- pas. Tous les voyageurs connoiffent ce teftacée , dit l'auteur , & il y en a peu, qui ne fe foient fait un plai- fir de le détacher du rocher pour juger de fon goûts plufeurs peuples même, voifins de la mer, en font leur nourriture ordinaire. On le trouve par-tout attaché au rocher; & l’animal occupe le fond de fa coquille ou il tient fortement par plufieurs liens. Si on le renverfe on remarque qu'une partie de fon corps n’eft pas revé- tue de coquille ; il fort de fa partie fupérieure un pe- tit corps allongé fait en poire, avec une ouverture eu P iv 232 k ER forme de bouche, garnie de lévres, de mâchoire , & de dents, dont il eft orné vers la partie la plus poin- tue. Les deux cornes avec les deux points noirs, qui font fes yeux, placés fur leur côté intérieur, lui fervent à tâter & à reconnoître le cerrein. C’eft par ce canal qu'il fuce & prefle fes alimens ordinaires; qui ne font que du limon, de petits vermifieaux , & une forte de plante marine verdätre & fort commune, nommée l'al- gue marine. Les excrémens fortent au-deflus de la tête : par l’anus, à côté des parties de la génération, & à peu de diftance de ces deux cornes. Une groffe partie charnue , qui eft au milieu , lui fert à fe mouvoir ; on lui connoït un mouvement lent & progreflf, néceffai- re pour refpirer & aller chercher fa nourriture fur les rochers, qu'il a coutume de parcourir. On le voit en effet fe détacher , en élevant fa coquille de deux ou trois lignes, & ramper fur une efpece de mammelon , ou de bafe charnue, plus foncée en couleur que le refte de l’animal. Son mantelet eft garni de trois rangs de filets charnus & applatis, qui forment une frange au pourtour. : Le corps du lépas tient à fa circonférence par un cartilage très fimple. On le détache du rocher avec un inftrument tranchant & pointu, qui coupe furement le nerf qui l’y attachoit. Sa coutume eft d’être fi adhé- rente, qu'il faut le furprendre pour l’arracher. Il fe dé- tache cependant de lui-même pour aller chercher à fe nourrir. Le lépas peut, fans fortir de fa place, élever fa coquille d’une ligne & demie & la rabaiffer de mê- me. La partie fur laquelle il marche eft plus folide que les autres: cette bafe paroït rempiie d’une infinité de petits grains, comme fi elle étoit chagrinée; ce ne font cependant que de petites cellules remplies d’eau & de glu dont lanimal fe fert alternativement à fe coller fur une pierre, & à s'en détacher, en délayant cette colle. Les lépas ont un mouvement progreflif & fe déta- chent des rochers pour aller chercher leur pâture. On “EE P 233 en a calculé la marche, la montre à la main , & M. de Réaumur a remarqué qu'un de ces animaux a avancé, pendant une minute , huit pouces de long, un autre fept , & fans les petites paufes qu'ils font dans leur courfe , & qui la retarde, cela pourroit aller à un pied. L'animal, qui habite cette coquille, n’en eft pas entie- ” rement à couvert. Cette même coquille, qui a la forme d’un cône, eft occupée par un gros mufcle, quia pre{- w’autant de chair lui feul que tout le refte du corps de l'animal. Ce mufcle n’eft point couvert par la coquille. Le lépas s’en fert pour marcher, tantôt pour fe fixer lorfqw'il eft en repos : c’eft fon état le plus ordinaire. Il applique ce mufcle fur la furface d’une pierre & sy tient attaché. En vain , dit M. de Réaumur, tenteroit- on de l’en féparer, en tirant l’animal avec les mains: auffi les pêcheurs de coquillages, pour enlever ce- lui-ci de deffus les pierres, fe fervent d’un couteau, dont ils infinuent la lame entre la bafe du lépas & la pierre. L'animal s’oppofe le plus qu’il peut au pañlage de la lame , en appliquant fortement le contour de fa coquille fur la pierre. M. Adanfon, qui a formé un genre du lépas parmi les coquillages univalves du Sénégal, dit que le mot lépas en grec, fignifie écaille, & qu'Ariftote & les Grecs de fon temps ont donné ce nom à ce coquillage autant à caufe de fa forme , que parce que les rochers , fur lef- quels il s'attache en grande quantité , paroiflent écail- Jeux ou couverts d’écailles. Le genre du lépas renferme, dit l’auteur, des ani- maux fi bizarres & fi peu conftans, tant dans leur figure ue dans leur coquille, que l’on ne pourroit jamais le faut, fi l'on n’avoit égard à l’enfemble de leurs rap- ports; & fi M. Adanfon le rapproche de l’ormier, c’eft moins parce qu'il lui reflemble à certains égards, que parce qu'il n’y a point de coquillage avec lequel il convienne davantage. L'animal du lépas a tantôt deux yeux & deux cornes, & tantôt il en manque; tantôt fes yeux font placés au côté intérieur des cornes, tantôt ils 234 E. HP? fe trouvent derriere elles. Sa coquille eft fouvent en ticre, fouvent percée, chambrée , ‘ou écailleufe. De ces quatre différences , tirées de la forme des co- quilles , l’auteur divife fon genre des lépas , en quatre feétions. La premiere renferme les lépas à coquille fimple & entiere; favoir, les efpeces qu’il nomme le libor, le liri, le foron ,legadin, & le mouret. La feconde feétion, les lépas à coquille percée en deffus ; comme le dafan & le gival. La troifieme , les Lépas à coquille chambrée, dont les efpeces font nommées le fulin, le garnot, & le jenac. La quatrieme & derniere fection comprendles lépas à coquille écailleufe ou formée de plufieurs écailles, comme celui que M. Adanfon appelle Le kalifon. Voyez ces noms. M. Davila, dans fon catalogue fyftématique, com- mence les coquilles univalves par la famille des lépas ou patelles , en la divifant en quatre genres, à peu-près, comme M. Adanfon. d à Les lépas, dit M. Davila , font des coquilles ouver- tes, évafées, non contournées, de la figure d’un cône tronqué, qui s’attachent aux rochers, ou à quelqu’autre corps dur. Elles font ou entieres , ou percées , ou cham- brées ou à appendice intérieure. C’eft de-là que font tirés ces quatre genres ; tels font: 1°. Les lépas à coquille fimple & entiere ; favoir, les efpeces nommées le parafol chinois, le bouclier d’é- caille de tortue, le grand lépas magellanique papyracée, les efpeces de la même mer, qui font chatognantes, lentonnoir , les lépas à groffes ftries, à cannelures profondes, l'œil de rubis, le lépas en bateau , l'œil de bouc, les lépas radiés, le lépas à ftries épineufes , gra- nuleufes, les efpeces à bafe dentelée , 'aftrolépas, le bonnet de dragon, le lépas en gondole, les cabochons, les lépas de la barbade , les 1épas des côtes de France, & le concho-lépas. j L'ECP 236 2°. Les lépas à coquille percée en-deflus , comme le lépas de Magellan radié à trou ovale, plufieurs efpeces, qui font marbrées, ftrices, & dentelées, les lépas per- cés , réticulés, en treillis, & le lépas rayé. 3°. Les lépas à coquille chambrée , comme le bonnet chinois, la fandale, la nacelle le lépas en cabochon de Rumphius & l’efpece en forme d'oreille de mer. 4°. Les lépas à appendice en demi-cornet; favoir, le cabochon papyracée , le lépas en cabochon étagé, ou le toit chinois, & le bonnet de matelot. Voyez ces mots. LÉPAS A ÉTOILE ou ASTRO-LÉPAS. Voyez ASTROLÉPAS. LÉPAS CHAMBRÉS. Lepades concamerate. Ce font les efpeces dont l’intérieur eft plus ou moins fer- mé par une appendice en forme de cloifon, commeelle fe voit le plus fouvent dans les lépas nommés cabo- chon , le bonnet chinois, la nacelle, la fandale. Voyez ces noms. LÉPAS DE MAGELLAN. Lepades firiatæ, ba- fi ovatä , æquali , aliquando € paulifper dentatä , ex- tüs coloribus jfufcis, rubiginofis , & auratis, intis margaritiferis, argenteis & plumbeis , magis minàfve Jplendentes. Ces fortes de lépas, qui fe trouvent dans les mers de l'Amérique méridionale , dans le détroit de Magellan , font aufli intéreffants en dedans comme en dehors. Leur figure eft ordinairement ovale, unie ou un peu dentelée à leur bafe ou dans leur contour. Le fommet, qui eft plus ou moins élevé, montre un œil chatognant par l'éclat d’une nacre , brune, couleur d’é- caille de tortue, bronzée ou comme dorée, fuivant que cette furface eft plus ou moins dépouillée d’un li- mon marin. De ce fommet partent des ftries longitu- dinales affez groffes , le plus fouvent raboteufes, quel- D quefois un peu tuilées , pour fe rendre en grand nom- bre jufqu’à la circonférence de fa coquille , fans for- mer de faillies bien fenfbles. Lorfqu’on fupprime les 236 E RE ftries , on découvre une nacre admirable, qui conferve quelquefois des zones ou des flammes bronzées com- me dorées, & femblables à l'œil du fommet; cette na- cre eft plus brillante dans la furface intérieure de ces lépas; elle eft le plus fouvent d’une couleur argen- tine, quelquefois azurée ou plombée , très luifante, & conferve plus ou moins , dans le fond de fa concavité , une grande tache de couleur rouge d’écaille. Les îles Magellaniques nous fourniflent plufieurs efpeces de lépas, en quelque façon moins connues jufqu’à préfent que celles-ci, qui ont plufieurs variétés par leurs na- cres , leurs couleurs , & qui forment tantôt des rayons, tantôt des cercles, ou qui ne font qu’une furface égale, de la même nuance; ce font les lépas radiés, & percés au fommet, le grand lépas papyracée, celui que l’on appelle l’entonnoir & le lépas radié ou étoilé. Voyez ces mots. LÉPAS DE MAGELLAN PAPYRACÉE. Lepas magellanica telä ienui. C’eft une grande efpece char- gée de ftries longitudinales peu élevées. Le fommet eft flambé de couleur rougeitre ou lie de vin, avec deux zones dela même couleur, fur un fond blanc; fa- voir , une qui eft fituée vers le milieu de la coquille, & l’autre qui borde toute la bafe du lépas. L'intérieur eft nacré. À LÉPAS DE MAGELLAN RADIÉ & PERCÉ AU SOMMET. Lepas vertice perforato , ffriis viola- ceis 6 albidis alternatim radiata, magellanica. Cette efpece , qui eft a bafe ovale & unie, eft percée dans fon fommet, d’un trou oblong , affez femblable à celui d’une ferrure, d’où partent des ftries longitudinales & des rayons alternativement blancs & violets, qui fe termi- nent dans la circonférence de la coquille. Toute fa fur- face intérieure eft blanche. Ces rayons, que l'on peut compter depuis douze jufqu'à quinze, à l'égard de ceux qui font colorés, ne doivent leur évidence qu'à la fuppreflion d’un limon blanc très dur, & invétéré ERP 237 dans le teft. Ce lépas, qui vient des îles Magellaniques, peut avoir jufqu’a près de trois pouces de longueur, fur deux pouces de largeur. M. DavizA, cat. fyft. pl. 111. La même planche repréfente le lépas papyracée mentionné ci-deflus. LÉPAS DE MAGELLAN RADIÉ ET ÉTOI- LÉ. Lepas magellanica ftellara. Ce lépas, qui porte tout au plus quinze lignes de longueur , eft d’une forme ovale, couvert d’un drap marin verdâtre & léger, lequel étant enlevé, laifle à découvert dans le fommet de Ia coquille , un fleuron ou une efpece d’étoile chatognante de couleur rouge d’écaille de tortue marine , avec des rayons plus allongés, en petit nombre, & de la même couleur. L’efpece , qui eft dans la colleétion de l’auteur, ne repréfente qu’un large rayon, qui part de l'étoile, ce qui repréfente fingulierement une efpece de comète, dont ce lépas pourroit porter le nom. LÉPAS EN BATEAU ou IMITANT UN PE- TIT BATEAU. Lepas in navicula vel naviculæfor- mis ,maxünèe concava, 6 lateribus depreffis diftinéa. Celui-ci eft à bafe très allongée, & reffemble affez bien à un petit bateau. Le fommet, qui ef fitué vers le mi- Jieu de la coquille, eft élevé, & les deux côtés font comprimés. Toute la furface extérieure de ce lépas eft fauve-clair , chargée de ftries fines , longitudinales , in- terrompues, & peu prononcées. L’overture eft pro- fonde, blanche dans le fond , & d’une couleur de chair chatognante dans le reîte de l’intérieur. Le contour eft uni & forme une ellipfe arrondie dans fes extrêémités. Ce lépas peut avoir plus de trois pouces de longueur, {ur près de moitié moins de largeur. LÉPAS EN CABOCHON. Les Conchyliologi- ftes nomment ainf les efpeces dont le fommet s’éleve en formant un bec ou une pointe recourbée en manie- e de coqueluchon de moine. Voyez le mot Cago- CHON. LÉPAS EN TREILLIS. Lepades ffriis cancellaris difinéle , vertice perforato, Ces fortes de lépas four 235 LE P ordinairement percés au fommet, chargés de ftries lon- gitudinales & tranfverfales , de maniere qu’elles formenc un compartiment en forme de treillis. Leur couleur extérieure eft ordinairement blanche & de couleur verd- d’eau en dedans. Leur ouverture, qui eft ovale , eft unie dans fon pourtour. . M. d'ARGENVILLE , pl. 2. lett. I. pag. 188. Ce lépas eft à ftries partant de fon œil, traverfées par d’autres ftries ; ce qui forme un réfeau; fa couleur eft commune, & fon œil eft troué. | LÉPAS FLUVIATILES. Lepades fluviatiles. Ce font entr'autres des efpeces en forme de petits cabo- chons dont Lifter fait mention, & que M. d’Argen- ville a rangées avec deux autres, quoiqw’il convienne que cette forte de lépas pourroit bien être une coquille de mer roulée. pl. 27. n° 1. Le fecond lépas vient de la riviere de Marne. Il eft fi couvert d’un fuc pierreux , v’on n’en connoît le genre que dificilément. Le troi- Bone lépas , que ce Conchyliologifte aflure néanmoins être une efpece fluviatile, mais le feul vivant que l’on connoifle, eft très petit & très mince. Il eft attaché fur un jonc tel que l’auteur l'a trouvé au bord d’une petite riviere. On peut le trouver plus fouvent dans de petits courans d’eau , ou des prairies baignées médiocrement, M. d'ARGENVILLE , dans fon appendice, pag. 73. pl. 8. fait la defcription de ce petit teftacée fluviatile, & l’a fait repréfenter avec l’animal , dans fa grandeur or- dinaire, qui peut avoir environ deux lignes. Ii fort d’u- ne coquille fort mince, de figure ovale & de couleur grile , une tête terminée par deux cornes fort courtes, à l’orifice defquelles font deux points noirs, qui font fes yeux: le refte de fon corps eft un mucilage, où l'on ne découvre aucune partie détachée. On voit par- deffous, en le renverfant, deux efpeces de féparations fous lefquelles il retire fa tête. LÉPAS PAPYRACÉE A SOMMET PLACÉ A UNE EXTRÉMITÉ DE LA BASE. Lepas teflé tenui, levis, vertice laterali, & paulifper recurvo, in | PS D à 7820 tàs nitore argenteo fplendens. Ce lépas, dont la coquille eft très mince & aflez tranfparente, eft revêtu, {ur fa furface extérieure , d’un léger épiderme, cendré fauve- clair, & un peu pourpre, lorfqu’elle n’eft point encore parvenue dans fon période de grandeur. Sa forme, qui tire fur celle du cabochon & de la fandale , fait aufli la gondole. Son fommet eft fitué à une extrémité vers la bafe, & a la figure d’un bec légerement recourbé. Sa bafe eft unie , tranchante, & large dans l’extrémité op- polée au fommet , légerement feftonnée & fort rétré- cie vers ce fommet. T out l'intérieur de ce lépas montre une nacre agentine. Îl vient des mers de l'Amérique méridionale. Sa longueur ne pale guere un pouce & demi, fur un peu plus d'un pouce de largeur. LÉPAS PERCÉ AU SOMMET, STRIÉ ET RAYÉ. Lepas vertice perforato ,flriata & coloribus atro- purpurafcentibus radiata , bafi ovatä. Ce lépas eft à ftries longitudinales , régulieres, & rayé de cou- Jeur pourpre noirâtre , fur un fond moins rembruni. Le fommet eft percé d’un trou ovale, placé au tiers de la longueur de la coquille. Sa bafe eft unie, d’une forme ovale, & toute fa furface intérieure eft blanche, nuée de verd. La figure de ce lépas eft affez élevée. Il peut avoir un peu plus d’un pouce & demi de longueur fur un tiers moins de largeur. GUALTIERI, tab. 9. Jitt. N. Patella vertice per- forato , oblonga , friata, nonnullis aliis lines in gyrum gradatim difpofitis circumdata ; baff intus dentaraä , [ub- albida. Ejufdem, litt. P. Q.R.S. T. Patella vertice per- forato , firiata aliquando rugofa, vel ex plumbeo , vel fubnigro radiata , unä line&, aliquando duabus cir- cumdata. M. d'Arcenvrtze, pl. 2. litre. C. Un lépas tout uni, quoique rayé de lignes brunes ; il eft percé dans fon fommer. _LÉPAS RADIÉ DE NOIR & STRIÉ. Lepas friata & colore nigrefcente radiara , bafi ovarä. Cette 240 b: EP efpece eft d’une forme plus comprimée qu'élevée , à groffes ftries , longitudinales, rayonnéesde noir, fur un fond couleur d’os. La bafe de ce lépas eft ovale avec une extrémité plus large que l'autre, & léserement feftonnée dans fa circonférence. La furface intérieure montre une faufie nacre blanchâtre , rayonnée de cou- leur azurée. Ce lépas porte tout au plus deux pouces de long , fur huit lignes de moins de large. : LÉPAS RADIÉ DE COULEUR DE ROSE. Lspas leviter [iriata , colore rofeo radiata, bafrovaté. Ce lépas fe diftingue des autres par fa furface convexe, chargée de ftries longitudinales très fines, un peu gra- nuleufes, & ornée de rayons inégaux , de couleur de rofe, fur un fond jaune-clair. Sa bafe eft ovale, unie ; & fa furface intérieure, qui eft peu intéreffante , eft tout-ifait blanche. Cette coquille porte ordinaire- ment deux pouces de longeur, fur fept ou huit lignes moins de largeur. LÉPAS STRIÉ DE BRETAGNE. Lepades ffriatæ Britannia. Les côtes de cette province deFran- ce fourniffent un grand nombre de lépas élevés en cô- ne, dont toute la convexité eft à ftries longitudinales, inégales , raboteufes , & quelquefois épineufes ; la plû- part font radiés de jaune, de rouge, de couleur rem- brunie, fur des fonds cendrés , verd-terrafle , de cou- leur fafranée , & dont les rayons font plus vifs & plus apparens dans leur concavité, qui eft toujours life, luifante , quoique jouant rarement la nacre. La bafe ou le pourtour de ces fortes de lépas eft fouvent d’une figure inégale & peu dentelée. Ils ont depuis un pouce jufqu’à un pouce & demi de longueur ou de diametre. Le drap marin, qui forme un limon durci fur la furface extérieure de ce lépas, eft tellement invétéré avec le teft, qu'il n’eft guere poflible de l'enlever fans la co- quille. On fupprime alors les ftries , pour lui donner un poli luifant , fur-tout dans les efpeces qui ontun certain volume ou des nuances intéreffantes , foit citronnées ou d’autres couleurs décidées. Les lépas des côtes de ne m2ndie FEB NV 247 mandie font moins ftriés , un peu radiés & de couleur verdâtre ou olivâtre. LÉPAS TUILÉS & ÉPINEUX. Lepades imbri- Cats 6 fpinofe. Ces efpeces, qui approchent de la figure des cabochons, font à ftries longitudinales gra- nuleufes vers le fommet, qui dégénerent à mefure Ra parviennent vers les bords de la coquille en orme de pointes, & de petites tuiles courbes » Ordi- nairement blanches fur un fond brun plus clair ou rembruni. La bafe eft en D partie ovale , & légérement dentelée, M. d'ArcEeNvirze, plz. lier. H. Un petit lépas brun à ftries armées de petites pointes blanches. LÉPAS VOLUTÉ , ou VOLUTES. Ce une ef pece mentionnée & repréfentée dans Ja conchyliolo- gie de M. d’Argenville à la Hs 3 Lite. pag. 189. Sa figure eft ronde, dit l’auteur, & fa couleur rayée de blanc & de brun, avec des ftries peu profondes. Il eft chambré en deffous, ou filon veut, 1l eft fait comme font les fabots ; mais il ne faut Pas croire que c’en foie un. Îl forme en-deflus une volute à plufeurs tours ï avec un œil jaune & très faillant. LÉVANTINES, où COQUILLES DE VÉNUS ORIENTALES. Chame , conchæ Veneris orientales appellatæ. Les Conchyliologiftes nomment ainfi plu- fieurs coquilles bivalves du genre des cames-cœurs ou cames tronquées ; fçavoir, la grande levantine : magna vetula; la petite, & la levantine cendrée. Voy. ces mots. - LEVANTINE CENDRÉE. Chama orientalis à flriis tranfverfis ; lineis, radlifque cinereis virgata € difinéa. Coquille bivalve du genre des cames dont la partie latérale , où fe trouve le ligament, eft peu Concave & tronquée. Sa forme, qui approche des ca- mes rondes, eft peu bombée, & toure {à furface exté- rieure eft chargée de ftries tranfverfales arrondies & af- £ez élevées, ornée de traits , de chevrons de couleur cendrée & ardoife, lefquels forment fur chaque valse Tome IL, où moins artie ronde, en où 242 Lx Er V quatre rayons fort diftinéts, fur un fond srisâtre. Cet- te came ef luifante, avec une petite charniere compo- fée de trois denticules dans l’une des valves, & de deux autres dans l’autre valve, fituées fous les fommets , lef- quelles s'enclavent dans les petites cavités correfpon- dantes. Cette came orientale peut avoir depuis un pour- ce & demi de largeur jufqu'à deux pouces, fur un tiers moins de hauteut. LEVANTINE DE LA GRANDE ESPECE, appellée la conque de Vénus orientale ridée, ou la rande vieille ridée. Concha cordiformis , ftriis tranf- verfis exertis 6 lamellofis ftriata ; colore ex cinereo wirefcente depitta ; magna vetula rugofa, feu concha Veneris orientalis rugofa appellata. Cette came-cœur eft d’une forme un peu comprimée, compofée de deux valves très épaifles, chargées de ftries tranfverfales, élevées de vive arrête, ou en forme de feuilles tran- chantes , fort diftantes les unes des autres vers les forn- mets; mais plus nombreufes vers la circonférence des battans. Sa couleur eft orisâtre , tirant fur le verd. La partie latérale tronquée eft de couleur fauve -roux & très concave. Cette bivalve orientale peut avoir, tout au plus, trois pouces de largeur, fur environ fix lignes de moins d’élevation. Rumpunius, tab. 47. n° 1. Offreum admodum rarum. M. d'ARGENVILLE ,pl. 21. lett. K. pag. 286. C'eft la lévantine , ou la coquille de Vénus orientale, parce que fes lévres n’ont point de piquants ; au lieu de ftries , elle a le corps couvert de plis relevés & tranf- verfaux ; il n’y a point de comparaïfon à faire de fa ra- reté avec celle de la concha Veneris occidentaïrs. LÉVANTINE DE LA PETITE ESPECE, ou PETITE CONQUE DE VENUS ORIENTALE RIDÉE. Concha Veneris orientalis rugofa, parvé fpecie feu parva vetula rugofa. Celle-ci, qui eft d’une forme affez bombée & ramaflée, porte fur chaque valve quinze ftries tranfverfales , lamelleufes, ou éle- LE V 243 vées en vive-arrête, fort éloignées les unes des autres, qui dominent fur d’autres petites ftries , que l’on peut appercevoir dans les cannelures. Toutes ces ftries vont fe terminer d’un côté vers les bords de l’enfoncement latéral qui eft aflez profond, & tournent de l’autre CÔTÉ fur une finuofité ovale, fans pañler les autres bords d'une petite cavité faite en cœur, & fituée vers les fommets. Toute la furface extérieure & intérieure de cetie petite conque finguliere eft blanche. Sa char niere eft compofée de trois dents faillantes & bien ar ticulées, réciproques dans les deux battans , lefquelles s'engrènent dans les alvéoles correfpondans ; Ë lar- eur porte ordinairement un pouce fur prefque autant d’élévation. GU'ALTIERI , tab. 88. lit. D. Concha valyis æqualibus inæquilatera , mediocriter | vel leviter 1m=— bonara , 6 oblique incurvara » fubrotunda , ffriis folia= ceis eminentibus laciniatis , fragilibus criflata , fubal- bida, nonnullis punétis fufcis raro norata. LEVRES. Terme de conchyliologie , qui exprime en général les bords de l’ouverture des coquilles. Les lèvres varient , fuivant leurs genres & leurs efpeces. Dans les univalves, elles font paralleles à la côlu- melle extérieure, qui forme quelquefois une feconde lévre faillante , comme dans Ja plüpart des pourpres, proprement dites; favoir, dans les têtes de bécalle & les maffues d'Hercule. Les lévres font ordinairement fituées à droite, en admettant la bafe des coquilles dans le plan qu’obferve l'animal dans fà marche , C'eft- a-dire, le côté de l'ouverture en-bas ,; & le fommet en: haut ;+quoiqu'il foit toujours plus où moins incliné dans le mouvement progreflif du teftacée » Même dans les limaçons de figure conique , ou les fabots, qui portent certainement le fommet en-haur quand ils marchent fur un plan horizontal, qui eft celui qui paroit devoir être admis plus naturellement. Quand ces lévres font à gauche (ce qui arrive rarement) on donne alors aux coquilles qui les ont ainfi , le noime Q ij 244 ET ELV d’unique. Comme les coquilles ont la même forme dans leur naïffance que dans leur vieilleffe , c’eft-à-dire, la même figure avec la feule différence de grandeur & d’épaifleur dans toute l'étendue de la coquille : ces lévres ne varient que par la différence des efpeces ; quoique l’on tire des conjeétures de leur épaiffeur pour défigner leur âge : comme dans les tonnes-can- nelées on trouve une lévre en bourrelet dans une moyenne efpece , tandis que dans une autre d'u plus grand volume, cette lévre eft mince comme par un développement de période & de gradation d'âge. Le contraire arrive, fuivant plufieurs naturaliftes, c’eft-à- dire, que cette lévre s’épaifht dans les vieux teftacées, comme dans les fambis; ce qui ne paroïît être poilible que dans les coquilles qui ont confervé la même figure dans toutes fes parties. Les lévres montrent autant de différence qu'il yena non-feulement dans les genres, mais dans les efpeces, & même fouvent dansles variétés. Elle eft épaifle, & plus ou moins ceintrée dans les buc- cins & garnie de dents ; tandis qu'elle eft droite & tran- chante dans les cornets ; celle de limaçons eft com- primée & un peu contournée , tandis qu’elle eft fort étendue & très évafée dans les conques fphériques : la lévre occupe toute la bafe des lépas & des oreilies de mer, & elle fe contourne dans les nautiles pour for- mer comme deux lévres paraileles; le genre des murex. eft celui dans lequel on voit varier le plus cette partie de la coquille appellée lévre. Elle eft tantôt tranchante & fort mince, & täntôt fort épaifle ; tantôt rentrante & tantôt évafée, & mince jufqu'à s’érendre par gra- dation en forme d’aile de diverfes figures. Cette lévre eft quelquefois comme échancrée à plufeurs reprifes, ou comme arrachée du corps de la coquille : elle fur- pañle fort fouvent & de beaucoup toute fon étendue : on en voit qui font armées de groffes & longues pointes, maflives ou creufées en canal , & qui font refflembler Jescoquilles à des efpeces de cruftacées marins appellés crabes, ou araignées de mer, dont elles ont acquis OS A DT 245 leurs dénominations : on remarque deux lévres garnies de dents dans les porcelaines qui bordent une ouver- ture en forme de fente, parce que le für extérieur eft dentelé comme la lévre proprement dite : celles des cafques en approchent beaucoup. Il y a dans les murex & les buccins des lévres feftonnées, finueufes en boure rélet, & comme garnies de petits canaux en forme de goutiere, M. Adanfon divife les bords de l'ouverture des co- quilles en deux parties, fouvent égales, quelquefois inégales , dont l’üne qui eft à droite, eft appellée lé- vre droite, & l’autre qui eft à gauche, lévre gauche. Le genre du lépas & celui du vermet font les feuls li- maçons dans lefquels M. Adanfon a pu faire ceite diftinétion , parce que les bords de leur ouverture font cireulaires, de même figure & de même épaifleur dans leur contour. Dans les autres genres, les deux lévres font toujours diflemblables à plufeurs égards. La lévre droite ne change jamais de figure dans bien des efpeces , elle eft toujours mince & tranchante : dans d’autres, fuivant M Adanfon, elle fe replie à un certain âge & fuivant certaines circonftances , où elle prend un bourrelet au-dehors, ou des dents au-dedans. Lorfque la coquille vient à augmenter le nombre de fes fpires , après que la lévre droite a pris un bourrelet extérieur, ce bourrelet refte dans l'endroit où il s’eft formé : c'eft pour cette raifon , comme l’auteur le pré- fume , que l’on voit tant de coquilles quiont fouvent un bourrelet répandu fans ordre fur leurs {pires , _ainfi qu'il arrivé dans les efpeces qu’il nomme le jabik & le vojet. Îl convient de faire remarquer que M. Adanfon dans fon fyftême , appelle la lévre gauche , la partie. à découvert ou extérieure du fût, ou de la columelle de la coquille, La lévre gauche diffère effentiellement de la lévre droite, en ce que, dans les coquilles à ouverture droite, elle eft toujours fermée en tout ou en partie, par la convexité d'une portion de la pre- Q iij 3246 E FF B miere ou de la feconde fpire. Lorfque les fpires font tournées horifontalement, ou roulées, de maniere qu’elles s’enveloppent & fe recouvrent entierement, ou prefqu'en entier , les unes & les autres, c'eft le côté de la premiere fpire qui fait toute la lévre gau- che; il eft pour lors arrondi, & forme par une ligne doite. Quand les fpires ne fe recouvrent que de moitié ou environ, C’eft la feconde fpire qui forme la moitié inférieure de la lévre gauche, celle-ci eft alors.arron- die & convexe dans cette partie, comme dans le kambeul , & droite ou creufe dans l’autre, comme il arrive au minjac. Lorfque les fpires ne s'appliquent que par le côté, de maniere qu’elles ne fe coupent en aucune façon ni les unes ni les autres, comme dans le vermet, il n'y a aucune diftinétion entre la lévre gauche & la lévre droite , parce que les bords font parfaitement femblables dans leur contour. Ce n'eft qu'à côté de cette lévre qu'on apperçoit lombilic; il femble qu'il en dépend, du moins en quelque chofe , puifqu'il ne fe trouve que dans les coquilles, dont la lévre gauche eft fort petite, où fermée par une très petite portion de la feconde fpire, & qu'il eft d'autant plus grand, que la lèvre gauche eft plus petite , comme il eft facile de le voir dans le genre du fabot , & dans celui du natice. Ce que l’auteur vient de dire, fuivant fon fentiment, de la lévre droite des limaçons qui ont l'ouverture à droite, doit s’ap- pliquer à la lévre gauche de ceux dont l'ouverture eft à gauche, comme à celle du bulin, & à celle du coret. LIBOT. Nom donné par M. Adanfon à un coquil- lage univalve du genre du lépas à coquille fimple & entiere. La coquille du libot repréfente une efpece. de baflin à peu près conique, dont la cavité, dans la fituation naturelle à l'animal , eft tournée en-bas vers la terre. Les bords de cette cavité peuvent être re- gardés comme la feétion ou la bafe de ce cône, dont le contour eft une ellipfe beaucoup moins ouverte du ? E I B 247 côté où eft la tête de l'animal , que celui qui lui eft op- pofé : cette ellipfe détermine la figure &c la grandeur de louverture, qui eft égale à la bafe de la coquille : elle a environ un tiers plus de longueur que de lar- geur. Le fommet du cône n'eft pas exaétement placé dans fon milieu, mais à peu près au tiers de fa lon- gueur , en approchant de la tête de lanimal. Il eft arrondi & fe trouve dans la partie la plus élevée de la coquille , dont la hauteur varie, felon les difiérens âges ; dans les plus grandes , cette hauteur eft com- munément une fois moindre que leur longueur. . La furface extérieure de la coquille eft ornée de diverfes cannelures qui partent du fommet, & vont {e rendre aux bords qui font affez inégalement den- telés. L'auteur a compté cent de ces cannelures, dont cinquante font alternativement moins faillantes : on voit encore quelquefois fur les côtés de celles-ci deux autres cannelures femblables à deux filets peu fenfi- bles. La furface intérieure eft unis, luifante , & d’une nacre de couleur bleue tirant fur le noir. Le cendré noir eft la couleur qui s'étend fur le refte de la co- quille. On remarque une fi grande variété dans les diffé- rentes coquilles de cette premiere efpece de lépas, uil eft rare d’en rencontrer deux pareilles; & l’on Éoic tenté d’en faire autant d’efpeces diftinguées fi l'animal qu’elles renferment n’étoit parfaitement fem- blable dans toutes. Elles diffèrent par la couleur, par la forme , par les cannelures & par les dents du con- tour, Les unes font blanches, les autres font grifes, d'autres font cendrées ou noirâtres : dans quelques- unes, on voit quelques cannelures fauves, où rouge- tres : dans d’autres, il n’y a que le fommet de blanc; c'eft l'ordinaire des vieilles coquilles que le frotte- went a ufées dans cet endroit. La forme conoïde des unes eft extrèmement applatie ; elle eft au contraire aflez relevée dans d’autres. Les cannelures font beau- coup plus marquées dans les premieres, & ordinaire- iv 248 HF LB ment en plus petit nombre : il y a telles coquilles qui n'en ont que cinquante, la plûpart hériffées de petites pointes. M. Adanfon en a vu qui n’en avoit que vingt- cinq. Les mêmes ont auffi les dents du contour plus. ie , & l’on en trouve plufieurs dans lefquelles elles ont aflez profondes pour leur donner la forme d’une étoile tantôt à cinq, tantôt à fept rayons : celles qui ont cette fingularité font appellées aftro-lépas. L'auteur, après avoir obfervé un grand nombre de ces coquilles, a reconnu que ces variétés prove- noient non-feutement de leur Âge, mais encore de la différence des lieux où elles fe trouvoient. Il a remar- qué qu'en général les jeunes étoient plus applaties & moins épaifles, qu’elles avoient beaucoup moins de cannelures , que ces cannelures étoient âpres & rudes au toucher , que leurs bords étoient dentelés ou créne- lés plus profondément, & que fouvent ces dentelures devoient leur naiffance aux irrégularités des rochers fur lefquels l'animal avoit long-temps refté attaché. Dans les vieilles, au contraire, c’eft-a-dire, dans celles que l'auteur a décrite , les coquilles font plus élevées &c plus épaifles, les cannelures font aflez lifles & plus nombreufes , & leurs bords ne laiflent voir aucune de ces cannelures que le frottement avec le temps ont effacées. Mais dans toutes ces coquilles, foit jeunes, £oit vieilles, M. Adanfon a reconnu un caractere aflez conftant : c'eft dans le fommet qui eft toujours obtus, & placé à peu près au tiers de leur longueur du côté de la tête de l'animal. | Quoique l’animal ne forte pas autant hors de la co- quille qu'il paroït dans la figure, M. Adanfon à cru devoir le préfenter de cette maniere , afin de mettre en vue les parties les plus remarquables. Sa tête eft cy- lindrique , de moitié moins large que longue . & tron- quée obliquement en-deflous à fon extrémité, C’eftlà que fe trouve la bouche , qui, lorfqu’elle eft fermée, imite aflez par le pli de fes lévres , la figure d'un TT, dont la tête feroit formée par une ligne courbe. EE 249 Lorfque ces lévres viennent à s’écarter, l'ouverture de la bouche paroït comme un trou ovale , au fond du- quel on voit le jeu des mâchoires & des dents. L'auteur a fait repréfenter toutes ces parties féparément & un peu plus grandes que le naturel. La mâchoire fupérieure eft un offelet triangulaire , de la nature de la corne, noir & pointu à fon extrêmité qui pend en bas. Cet offelet eft fixé au palais fupérieur de la bouche, de maniere qu’on ne lui apperçoit aucun mouvement. La mâchoire inférieure , au contraire, eft une efpece de trompe ou de tuyau cylindrique dont le bout eit armé d’une plaque cartilagineufe fort fou- ple, & toute hcriffce de petites dents difpofées fur une dixaine de rangs, & recourbées en arriere comme cel- les du kambeul. M. Adanfon en à découvert plus de deux cens avec le fecours du microfcope. Des côtés de la tête & de fon origine, partent deux cornes coni- ques, qui, lorfqu'elles font bien étendues, la furpaf- {ent de moitié. Elles fortent rarement hors de la co- quille. À la racine des cornes on diftingue deux yeux placés fur leur côté extérieur. Ils paroiffent comme deux petits points noirs qui ne faillent point au-dehors, & qui font recouverts de la peau qui enveloppe les cornes. Apres la tête & les parties qu'on vient de décrire, celle qui fe fait le plus remarquer dans cet animal, c'eft le manteau qui déborde la coquille tout autour. Il eft armé de trois rangs de filets charnus en forme de foie, mais un peu applatis : ceux qui font placés fur le bord font un peu plus longs que les autres. M. Adanfon en a compté plus de deux cens fur chaque rang , de forte que le total monte à fix cens ou environ. Leur nombre & leur difpofition font une frange fort agréable, & d'une grande délicatefle. À deux ou trois lignes au- deflus de cette frange, on apperçoit encore, fur le même manteau, une efpece de couronne ou de cor- don qui regne tout autour. Cette couronne eñt formée par un rang de petites languettes quarrées, applaties & inégalement dentelées fur leurs bords : elle ne fort 2,0 L'H\p préfque jamais de deflous la coquille , & reffemble à une Jécere dentelle. _ Le pied eft encore une des parties extérieures du lépas. Il n’elt jamais expolé à la vue pendant que lani- mal marche ou qu'il eft appliqué aux rochers ; mais lorfqu'on Ie dérache il paroït comme un“gros plaftron coupé en-deflous en un ovale qui couvre prefque tout le corps, & dont le grand diametre furpafle prefqu'une fois le petit diamètre. Comme il eft fufceptible de con- trattion & de dilatation en tous fens, fa furface eft aflez inégale , & creufée d'un grand nombre de fillons dont la fituation & la forme varient comme fes mou- vemens. Lorfqu’il eft bien tendu, on y remarque faci- lement certains points qui, tantôt s’élevent comme des petits globules, tantôt s’abaiifent ou fe creufent en demi-fphere, pour former autant de ventoufes ou de fuçoirs qui fervent à le fixer. Ses bords font tranchans, legérement ondés & creufés en-deffus par un petit fil- Jon qui en fait le tour. C’eft par le moyen de ce pied que l'animal marche en fe traînant, & gliffant, pour atafi dire, d’un lieu à un autre. Son mouvement pro- greflf eft extrêmement lent, & il change rarement de place. Lorfqu’il eft fixé dans un endroit, tout fon mou- vement fe réduit à élever fa coquille à deux ou trois lignes de diftance de la pierre à laquelle fon pied eft appliqué, & il la rabaiffe avec une grande vitelfe aufli- tôt que quelque corps étranger vient à le toucher. Dans cet étar il tient extrêmement à la pierre, non- feulement par la vifcofité de fon pied, mais encore par le nombre infini de ventoufes dont il eft couvert, de maniere qu'il faut employer une grande force pour Pen détacher. Lorfqu'on releve le manteau de cet ani- mal, on apperçoit le cœur dont les battemens font très fenfibles. Il fe trouve fur la gauche, fort proche du col dans le finus que fait le manteau à fa jonétion avec le deflus du pied. On découvre encore , par le même artifice, du côté dioi:, deux ouvertures rondes ou deux conduits en AU: 070) : CN 261 forme de tuyaux, dont le plus g orand &c le moins élevé eft Panus. L'autre, qui eft placé un peu plus haut & en devant , laifle fortir les parties de la génération. La er) tie mâle, dans ceux que l’auteur à eu occafion de voir étoit dun rouge pâle. Dans’le finus du manteau ue la partie fapérieure du pied, on voit encore à l'œil nud douze petits trous femblables à autant de points difpofés tout autour du corps à des diftances à peu près égales. S'il y avoit quelqu’ analogie entre les in- fetes & les coquillages , on pouïroit dire que ces douze points font autant de ftigmaties qui fervent aux Jépas pour la refpiration : mais SEAT ce que l'obferva- tion n'a pas encore appris, & qui ne paroït pas vrai- femblable, ce coquillage étant pourvu comme les au- tres Fe ouverture pratiquée dans le manteau, ou- verture qui fert en même temps de paffage à la refpira- tion & aux excrémens. La couleur de cet animal n’eft pas bien conftante. Elle eft blanc- -fale dans quelques- uns, les jeunes fur-tout. Les vieux n’ont cette couleur que ao le deffous du pied, du refte ils font d'un bleu qui tire fur le noir; les moyens font d'un gris cen- dré. Ce coquillage eft fort commun fur les rochers du Cap verd , de l'ile de Gorée, & de celie de la Magde- laine. os naturels du pays. Fa mangent Les plusg drain que M. Adanfon y ait obfervés avoient près de quatre pouces de longueur à leur coquille, fur trois de lar- geur. ArprovanDus, Exang. p. $45 & 546. Lepas five patella quartu. Joxstronx , Exang. tab. 16. Pazella Aldrevand. Lister , hift. Conchyl. tab. 331. fig. 11. Parella alba, paucis © valdè eminentibas ftriis | Rellata, barba- denis. Ejufdem , tab. 537. fig. 16. Parella nigra , mapna , tenuirer admoaëm ffriara, africara. Ejufdem , tab. $ 38. fig. 21. Patella miniata , 0- longa, densè firiata. 242 L'A€ Kraker, Muf. pag. 437. num. 25. Patella nigra, magna, tenuiter admodim ftriata. PETIVER, Gazoph. vol. 2. cat. 417. tab. 85. fig. 11. Patclla capenfis verruculis radiata. SLOANE, jam. v.2. tab. 240. fig. 16 & 17. Pa- celle major, tenuis compreffa, firiata , cinerea , maculis crebris € rubro fufcis variegata, vertice albo. GUALTIERI, tab. 8. lit. L, Patella limbo intesro, vertice acuto , margine inæquali , ftrits radiata ; cinerea, line& citriné circumdata , intùs candida. KLEIN , Tent. pag. 115.n, 14. Patella integra, firiata, nigra, magna, tenuiter admodäm 6 rugosè ftriata, vertice acuto integro. | Ejufdem, pag. 115. fpec. 1. Patella intepra, firia- ta , papillaris , feu patella fubfufca , exiguis tubercu- lis fecundum firias rugofas afpera. Ejufdem , n. 18. Pateila inregra , firiata ; oblonga, irregulzriter miniata € rugose firiata. LICORNE. Concka globofa ffriis imbricatis , labro cornu armato diffinéfa , monoceros nominata. Co- quiile univalve du genre des tonnes ou conques fphé- riques, ain appellée 4 caufe que fa lévre eft armée inté- risurement vers le canal du teitacée, d’une longue dent, ou d’une corne qui peut avoir jufqu'à près de cinq lignes de faillie. Elle eft d’autant plus finguliere qu’elle ne fe. trouve dans aucune autre coquille connue jufqu'à pré- fent que dans celle-ci, & c'eft une queftion de favoir de quel ufage cette corne peut être à l’animal , faifant parte du teft. La licorne eft d’une forme arrondie, compofée de cinq fpires bombées, chargée fur fa fur- face extérieure de ftries tranfverfales tuilées, alternati- vement plus ou moins élevées, lefquelles fe terminant {ur les bords de la lévre la rendent dentelée. Le fût eft uni & comprimé, ou un peu concave en-dehors. Toute la couleur de cette tonne eft marron & blan- châtre, l’intérieure eft nuée de fauve & de blanc. Le canal, qui eft très court, fe termine par une légere É 1/0 je: échancrure. Lorfque la licorne teftacée eft DU dans un certain période de grofleur, le coips de ja coquille eft extrêmement ventru , & les ftries dont elle eft garnie font beaucoup moins élevées ; les tuiles ne font âpres au toucher que vers la lévre extérieure qui fe trouve alors tranchante & peu dentelée dans fon bord. La corne dont elle eft armée eft aufli peu fail- Jante. Les Conchyliologiftes diftinguent deux variétés dans la licorne : favoir la petite licorne à flries tran- chantes fans tuiles, & la licorne fans cornes , que l’on pourroit appeller la licorne femelle. Il faut obferver que ces coquilles font ordinairement couvertes d’un drap marin fangeux , qui eft tellement invéterée dans les ftries qu'il n’eft pas facile de l’enlever. On peut avoir recours aux acides pour le fupprimer plus aifément. Les licornes viennent des mers Magellaniques. Cette tonne peut avoir jufqu'à deux pouces de longueur fur fix ou fept lignes moins de largeur. Daviza, Cat. fyft. pl. 9. ler. B. Un buccin de Magellan nommé la licorne. LICORNE , autrement dit PETITE LIi- CORNE. Concha globofa ftriis tranfverfis non imbri- catis diffinéta , vel monoceros parvä fpecie. Cette ef- pece eft mince, chargée de ftries tranfverfales faillantes & de vive-arrête, lefquelles ne font un peu tuilées que vers la lévre extérieure, avec des ftries alternatives moins élevées. Toute fa couleur eft brune ou marron, le refte de la coquille reffemble à la licorne ordinaire ; elle porte un pouce , quatre ou cinq lignes de long fur un pouce de largeur. LICORNE SANS CORNE. Concha globofa , firiis tranfverfis imbricatis labro abfque cornu infipnis. Cewe coquille ne différe de la licorne ordinaire que par fa for- me plus allongée & fesfpires plus élevées. T'oute fa fur- face extérieure eft aufliaftries tranfverfales, chargées de petites tuiles; mais fa lévre dentelée eft dépourvue de cette petite corne qui {e rencontre dans les autres ef- peces , & ne laifle aucun doute qu'elle en feroit def tituée par accident, n'ayant aucune trace de çette failie 264 NDS VOB © qui eft ordinairement très forte à fa bafe. Cette tonne porte un pouce neuf lignes de longueur fur quatorze lignes de largeur. ù LICORNE DE RUMPHIUS. Coquille univalve du genre des vis , de l’efpece des aiguilles ftriées, très efälées & aiguës, que Ramphius a fait repréfenter à la cab. 30. dite. F, C'eft la feprieme efpece que l’auteur appelle ffrombus feprimus. Holl. Naalde pen of een- oorn-pen ; laigui.le ou la licorne. QE LIÉVRE , ou LEVREAU. Porcellana oblonga, cylirdracea , variis maculis figrata & punétata, lepuf- culus appellata. Nom donné à une coquille univalve dugenre des porcelaines, de forme allongée ou cylin- drique , & de la grande efpece, à caufe de fa figure. Touï:e fa furface, qui eft très polie & luifante ,eft ornée de grandes taches brunes, pourprées & d’un rouge d’é- caille de tortuë de mer, parmi lefquelles on diftingue d’autres taches plus arrondies, rouge-brun & azurées, qui paroiflent comme appliquées ou heurtées avec le pinceau, principalement dans les flancs de la coquille # fur un fond agathe , clair & cendré. Outre ces diverfes taches, on en diftingue d’autres beaucoup plus petites, toutes blanches, qui paroiflent parfemées & comme faupoudrées au hazard. La bafe ou le deffous de cette porcelaine a le luifant du talc, & montre une ouver- ture ou une fente peu ouverte, prefque droite, garnie de chaque côté d’un long ratelier de dents égales & très articulées, L'intérieur paroît être d’un beau blanc. Cette porcelaine, dont une des extrèmirés échancrées porteune petite pyramide plus ou moins volutée, peut, avoir jufqu'à quatre pouces de longueur fur moitié moins de largeur. Lorfqu’on remarque fur le dos de cette porcelaine quelques taches blanches, rondes & élevées, affez fem- blables à des gouttes de fuif figés; on l'appelle alors Le liévre ou le lévreau à gouttes de fuif, RunPmrus ,tab. 38. litt. C. Concha teffudinaria. La coquille d’écaille de tortue. Ho/!, Karer of fchild- pad-hooïn ; le caret ou la tortué. : PR EN © 255 LIGAMENT. Terme de Conchyliologie , qui ex- prime une efpece de nerf ou une partie cartilagineufe qui réunit enfemble les écailles ou les battans des coquil- lages bivalves ou multivalves. Ce ligament, qui eit or- dinairement fitué vers leurs fommets ou leurs charnie- res, & quelquefois même dans la charniere, afermit & fixe tellement les valves des coquilles , que Fanimal qui y réfide, peut les ouvrir & les fermer par fon ref- fort , fans abandonner les parties qui compofent Îa charniere. Il eft intérieur dans les huitres & les peignes, & fitué au deflous des fommets , au lieu qu'il eft exté- rieur dans les cœurs, les cames & les tellines & oc- cupe un côté dans les moules das l’épaifleur des valves. Toutes les coquilles des conques, dit M.Adanfon, ontun ligament qui les unit enfemble proche des fom- mets & de la charniere : ce ligament les affermit & les fait ouvrir par fon reflort qui a quelque chofe de fpon- gieux. Il eft différent dans divers coquillages ; ceux dont la charniere n’eft print dentée, l’ont en dedans, ajoñte M. Adanfon, ou dans l’épaifleur du talon ou des bords de la coquille, comme dans l'huitre, le jambonneau, &c. Il eft au contraire placé au dehors des coquilles dont la charniere eft dentée, parce que s’il étoit placé au dedans, il couvriroit les dents de la charniere & rendroit leur ufage inutile, comme dans les cames & les pétoncles. Ces derniers font ordinairement fecs & caffans lorfqu'ils paffent quelque temps hors de l'eau ; mais hors de l’eau ils s’amolifient comme un cuir fort, “à forte qu'ils fe courbent & fe redreffent fans fe caffer dans le temps de laccourcifflement & du relâchement des mufcles qui attachent intérieurement l’animal à fa coquille. Le ligament des couteliers eft extérieur, & occupe une des extrémités de la coquille attenantala tharniere. LIGAR. Nom que M. Adanfon donne à un co- quillage operculé du genre du cérite. La coquille du ligar à quatre pouces de longueur & trois fois moins de 156 LE M larger ir ; elle eft formée de vingt fpires renflées, arron- dies, bién difinguées & environnées de fept ou huit cannelures médiocres & égales. Le fommet eft deux fois & demie plus long que la premiere fpire. L’ouver- ture eft exaétement ton de da orbiculaire & entourée aux deux tiers feulement par une lévre circulaire affez mince, aiguë & tranchante fur les bords. L'autre tiers eft formé par la convexité de la feconde fpire qui fe trouve {ur fa gauche. Le fond de la couleur eft blanc, agréablement mar- bré de grandes taches brunes ; elle n'a point de pe- riofte {enfible. Ce coquillage vit enfoncé dans les fa- bles de l’anfe de Ben, à une lieue dans le nord de l'ile de Gorée. sn. MN A , Aquat. pag: 53 BE S 5e ZaamryÉ praporer- ao, jrve Par parvum. Em nt Recr.pag. 127. claff. 3.n. 115. Turbo tuba dictus clebdns » Jexdecim , & aliquando viginti fpi- ris finitus , mucrone mir& proportione valdè acuminato eburrei coloris , & cochlearis crifpis corrugatus; Per- fécr maris. Laxcrvs,Meth, p.47.Turbointeger vulgaris, ffriatus. GuazTiert, Tab. 58: fig. A. Turbo Integer vulgaris, maximus , denfiffime ffriatus , triginta circiter fpiris elongatus , fufcus. KLEIN. Fabu Columne ; flrombus cochloïdes , fprris torof!s , firiatis, canæryt. tent. pag. 29. fpec. 2.B. 2.F, LIMAÇON, cochlea. C'eft un coquillage uni- valve qui compofe plufeurs genres par la multitude & la variété de fes efpeces. Le mot limaçon paroît derivé du mot latin {max , comme le terme l/imax de celui. de {imus qui fignifie limon, dont l’animal du limaçon fe nourrit, & dans lequel il eft engendré, à limo ir guo gereratur & nutritur. eft nomme en hébreu bo- chart ou tablul ; felon quelques-uns chomet ; en chal- déen tablul ou thiblala. Les Araves l’appelleat baizum ou haizum , les Italiens chiocciole & lumaca; les 5 lémands , féhnecken ou fcheak ; les Anglois {nil ; les fagnofs É 1.M 257 Efpagnols caramuros & caracol ; les Hollandois flakje of flekje ; & les François limaçon. Le caraétere générique des coquilles des limaçons eft d’avoir une forme arrondie , contournée de maniere qu'il forme la premiere circonvolution de la volute, d’une maniere plus réguliere & plus conforme aux au- tres fpires que dans les autres univalves. On en peut compter depuis deux jufqu’a dix, le plus fouvent bom- bées & dont les dernieres qui font dansles limaçons pro- prement dit, plus ou moins compriimées , ne font quel- quefois fenfibles que par la ligne fpirale. Le caractere générique des limaçons confifte aufli d’avoir quelque reflemblance avec les limaçons terreftres communs ou les efcargots , excepté les vis & les fabots, qui en différent , à l'égard du nombre & de lélévation des fpires. Les limaçons font fouvent ombiliqués & ont la pMpart un opercule ou accidentel ou permanent; ils font aufli variés dans leurs figures que dans leurs cou- leurs, dont leurs furfaces extérieures font ornées. Le grand nombre de ces teftacées,que l’on trouve dañs tou- tes les mers, les fleuves , les rivieres , les étangs , les ruifleaux , les marais, dans les forêts, aux pieds des arbres, dans la moufle , dans les ruines des bâtimens, les vieux murs, dans les jardins, les potagers, & fur tant de différentes plantes, préfente tant d’efpeces & de variétés que les naturaliftes ont été obligés d’en former plufieurs genres, afin de pouvoir fe reconnoître au mi- lieu de tant d'objets, & mettre de l'ordre dans une fa- mille auffi étendue. Les Conchyliolosiftes font aflez d'accord de former le caractere générique & diftin@it deslimaçons, de la figure qu'ont leurs ouvertures. C’eft pourquoi ils diftinguent les limaçons dont l'ouverture de la coquille eft exaétement ronde , qui forment le premiergenre, ainfi que ceux qui l’ont prefque ronde : les limaçons, dont l'ouverture eft demi-ronde, ou cein- trée comme celle des nérires, des natices ou nérites ombiliquées , compofent le fecond genre : le troi- fieme genre comprend les efpeces qui ont l'ouverture: Tome IL, R 258 L Fr: M ovale ou comprimée comme celle des planorbes & des fabots; & on peut y ajouter pour le quairieme genre ce- lui des vis ou des coquilles les plus turbinées dont l’ou- verture ne s'éloigne point en général de celle des lima- cons. Voyez ces articles. Les anciens philofophes diflinguoient les limaçons qu'ils nommoient en latin coch/ea, en grec xxrias d'avec les autres coquillages univalves, & en faifoient un genre particulier : {7 eo genere funt cochlea aquatiles , zerreffrefque , exerentes fe domicilio , binaquè ceu cor- nea protendentes contrahentefque , dit Pline. Les lima- çons aquatiques & terrefties montrent deux cornes qu'ils allongent & raccourciflent en fortant de leurs coquilles. Diofcoride appelle les limaçons war. Ronpezer!, de Tefhaceis , lib. 2. pag. 96 & fuiv. comprend fous Le nom de limaçon, en latin cochlea, fept efpeces de coquillages : favoir , celui qui fervoit autre- fois à puifer de l’huile , connu aujourd’hui fous le nom deburgau , cochlea olearia ;le limaçon de nacre , cocklea margaritifera , Où le grand nautile à cloifon de nacre ou épais ; le limaçon cifelé & fermé de fon oper- cule , cochlea calata cum operculo fuo ; le limaçon échi- nophore, cochlea echinophora; celui-ci eft une tonne à mammelons ;lelimaçoncylindrique, cochlea cylindro- des , qui eft un cornet tigré ; un fabot que ce natura- lifte appelle le limaçon uni à clavicule ou à volute ob- tufe , cochlea levis turbine obtufa; enfin le limaçon ap- plati, cochlea depref[a ; celui-ci eft une efpece de lima- çon à bouche ovale, appellé le cornet de Saint-Hubert. ALzDROVANDUS , de Teftaceis , lib 3. pag. 3%9 & fuiv. fait mention d'un affez grand nombre de lima- cons, outre les efpeces de Rondelet, tant maritimes que terreftres, parmi lefquels il y en a qui font re- prefentés avec l'animal , principalement une efpece ex- traordinaire pour fa grandeur & pour fa figure, dont parle Ambroife Paré. La mer de la Sarmatie ou Ger- manie orientale, nourrit dans fon fein des poiflons fort monftrueux & inconnus dans les pays chauds. ËÉ 1 M 2$9 Celui qui en eft un des plus finguliers, dit Aldroyan- dus , reffemble à un limaçon. Son corps eft renflé comme une tonne; mais la tête porte des cornes bran- chues comme celles d'un cerf, & dont les extrémités font garnies de petits globes brillants comme des per- les. Elle eft grofle, montre des yeux éteincelans comme la lueur d’une chandelle, un mufeau affez arrondi & garni d'une moutache ou de barbes femblables à celles des chats ; l'ouverture de fa bouche eft grande, & au- deffous de fa mâchoire inférieure, pend une mafle de chair menaçante & d’un afpect hideux. Cet animal s'ap= puie fur quatre jambes extrèmement larges, dont les pattes fe divifent en plufieurs doigts allongés & cro- chus comme des feuilles de palmier. Sa queue eft ti- grée & lui fert de rame pour nâger. C’eft un animal f craintif qu'il refte prefque toujours en haute mér quoi- qu'il foit amphibie , à moins qu'il ne gagne le rivage dans un beau temps pour prendre des alimens. Sa chair eft agréable & fort bonne à manger. Son fang eft un remede pour le foie vitié & les poulmons ulcérés ainfi que le fang des grandes tortues en eftun pour les ga- Jeux ou lépreux. Cochlez ex mari farmatico quam am- broffus Paraus nobis exhibuir. Mare [armaticum , feu germanicum orientale , pifces alit, calidis regionibus ignotos © valde monftruofos. Ejufinodi eft is, qui li- maci fimilis, doljum corporis mole aquat | arboreis au- tem cornibus cervum,extrema cornua in orbiculos rotun- dantur , unionum inffar fplendentes. Cervice ef? crafsä ; oculis accenfo candela modo micantibus, nafo obrotun- do , & pilis felium ad inftar obveffito, riéu oris ma- gro, fub quo pendet, prominetque carnea moles, af- peëtu fubhorrida. Quatuor nititur cruribus , toridem latis, & aduncis palmis, qua illi cum caudä oblongé , © tigridis inffar variegata , pinnarum ad natandum loco eff. Meticulof[um adeo hoc animal eff ut , etfi amphi- bium fit, alco tamen fe ferè mari contineat , nec rie fereno valde cœlo ad listus applicer ie gratiès ÿ 26 KL LM Caro enim valdè grata eff efut , fanguis vero his medr- catus , quibus vel hepar vitiatum eft , vel pulmones ul- cerati , ut eff magnarum teffudinum fanguis elephanricis. Gualtieri donne le nom de limaçon, en latin cocklea, àun grand nombre de coquilles univalves, outre les ef- peces terreftres communes : favoir aux Cornets ou vo- lutes coniques, aux rouleaux , aux olives, aux cafques, aux conques fphériques, entr’autres aux gondoles ma- millaires, & à beaucoup de murex qu’il nomme coc/ee conoïdea,, cochlea cylindroïdea, cochlea pyriformes , cochlee canaliculata , cochlea caffiformes ; cet auteur a confervé le nom debuccin à une multitude d’efpeces, qui fembleroient mieux être admifes dans fon fyftême parmi les limaçons , que beaucoup d’autres coquilles univalves qui font confondues avec eux, à plufeurs reprifes. RumprHius nomme limaçons, en latin cochlea , & enhollandois alykruyken, les efpeces marines à bouche ronde ; cochlea valyvate , les nérites ; cochlea glohofe , le tonnes ou les conques fphériques; cochez alata , les murex à pattes ou les araignées. Voyez ces mots. M. d'ARGENVILLE divife tous les limaçons en trois genres, qui naïflent de la différence de leur ou- verture. Le premier genre a la bouche ronde, le fe- cond la bouche demi-ronde, & le troifieme fe diftingue par fon ouverture ovale. Ce Conchyliologifte com- mence par celui à bouche ronde. Rumphius & Lifter partagent la famille des lima- çons en trois feétions, qui ne font qu'embarraffer, dit M. d'Argenville, lunares laves, lunares fulcate & lue nares afpera ; les premiers limaçons font unis, les fe- conds rayés, & les troifiemes raboreux : cette différence ne fe trouve que fur la robe de la coquille, & nulle- ment dans fes parties eflentielles ; elle ne peut donc produire, ni caractere générique , ni fpécifique , c’eft {eulement une variété. Le limaçon en latin Zmax , nomen accepit , à lime in quo generarur € nutritur. On peut le nommer en françois limace ; dans les provinces on les appelle vi- HE) FM 261 gnots, qui font de petits efcargots de mer. Le mot de cochlen leur conviendroit mieux quelquefois que celui de concha. Ts ont une couverture nommée operculum , qui. ferme entierement leur bouche ronde. Souvent on lappelle umbilicus marinus, quoique très impro- prement, dit M. d’Argenville : c’eft prendre le genre pout l’efpece, fuivant Gefne:: Non genus, fed fpeciem aliquam fignificare. On a obfervé que les limaçons n’ont pas moins de deux fpirales, ou contours, & qu'ils en ont dix tout au plus. Le crabe appellé le foldat ou bernard Pher- mite, s'y vient quelquefois loger. C’eft des limaçons à ce qu'on prétend qu'Archimède a pris l'invention defa vis , & qu'on en a tiré des efcaliers de cette forme. M. d’Argenville a obfervé les mêmes feétions à l’é- gard des limaçons fluviatiles & rerreftres. M. Adanfon a compris fous le nom commun de limaçon tous les coquillages univalves, & ceux qu'il appelle les operculés. Son fyftème eft rapporté au mot coquille & coquillages. Cet auteur a néanmoins donné plus fpécialement le nom de limacon à deux coquillages univalves que ce Conchyliologifte appelle nent & le pouchet.On connoît , dit-il , parfaitement le limaçon , & il yena tant d’efpeces dans tous les jardins & les campagnes, qu'il n’eft prefque perfonne qui n’en aït vu l'animal vivant. Îl n'y en a qu'une efpece au Sénéoal ; mais eile eft beaucoup plus grande que toutes celles que nous connoiflons en Europe, & elle furpafle plus d’une fois celle que nous appellons à Paris le vigneron, en latin pomatia. M. Adanfon ne l'a trouvé que dans un feul endroit. C’étoit dans une prairie aflez aride, éloignée d'une petite demi-lieue de la mer , derriere le village de Portudal, que les Négres appellent autrement Sali, à neuf lieues environ dans le fud de lile de Gorée. Voyez les mots kambeul & pouchet. M. Davila, dans fon catalogue fyftématique - di- que les limaçons fonÿ des coquilles contournées en fpr= R ii; 262 2. © M rale, depuis deux orbes jufqu'à dix , dont il diftingue trois genres : favoir ,les’ limaçons à bouche ronde & à lévre extérieure , prefque perpendiculaire à la bafe. 2°. Les nérites ou limaçens à bouche ronde, & à lévre extérieure prefque perpendiculaire à la bafe. 3°. Les fa- bots ou limaçons à bouche ovale & à lévre intérieure, prelque parallele à la bafe. Voyez ces articles. LIMACONS À BOUCHE DEMI-RONDE, & CEINTRÉE. Cochlea femilunares. Coquillages uni- valves qui compofent le fecond genre dans la famille des limaçons en général, & que l’on nomme nérites où natices. l’oyez ces mots. LIMAÇONS A BOUCHE OVALE ET COM: PRIMÉE. Cochles ore ovato fepè depreffo. Ce font ces efpeces qui forment le troifieme genre des limaçons ui font les fabots & les plañnorbes. Voyez ces noms. LIMACÇONS A BOUCHE RONDE ET PRES- QUE RONDE. Cochlea lunares & propemodum lunares vel concha univalyes quatuor, quinque vel fex fpiris con- vexis compofita ; formé brevi ; rotund& aperturä lunart ; apice obtufoab aliis cochleis diftinite ; [epè umbilicate : variis coloribus exornata 6 fubftantiä margaririferà ir plurimis lucidè fplendentes. Cesefpeces,quifontfouvent ombiliquées , & ordinairement operculées, forment le genre qui a le plus de reffemblance avec les limaçons terreftres communs ou efcargots. Le caractere diftinttif & générique des limaçons à bouche ronde eft d’avoir le corps extrêmement ventru à proportion des autres fpires qui compofent ia voluté. On peut lui en compter le plus fouvent quatre ou cinq & même fix, ordinaire- ment bombées , lefquelles fpires font petites dans les dernieres, & fe terminent par un fommet obtus. L’ou- verture, qui eft d’une figure arrondie , eft bordée d’une lévre Fine le cercle, tranchante où retrouflée en de- hors: le fût extérieur eft uni, contourné de maniere qu'il acheve de former ce cercle fans aucune interrup- tion ou aucune échancrure: c’eft pourquoi on peur juger de l'étendue de cette ouverture par la dimenfon du diamêtre; ! L: I2M 263 Les Jimaçons à bouche ronde vatient beaucoup dans Ja furface extérieure. Les uns font très unis , les autres font ftriés & cannelés. Il y en a qui font chargés de tubercules & même de pointes & de tuiles. Ces fortes de coquilles univalves font fouvent d’une fubftance de nacre qui brille ordinairement dans l'intérieur du te- ftacée , & que l’on met en évidence extérieurement par la fuppreflion d’une croute ou de divers draps marins plus ou moins minces ou épais dont ces limaçons font couverts. Leur furface extérieure préfente les variétés les plus agréables par les diverfes couleurs dont elle eft ornée, tantôt elles forment des marbrures vertes ,rouges- brun , noires & blanches, canelle & couleur de paille, tantôt des bandelettes ou des rubans & d’autres com- partimens. Les efpeces font la bouche d’or, la bouche d'argent, la peau de ferpent , le pot verd , l’u/earia, le dauphin, le ruban, le turban ou le bonnet turc; les différens burgaux, le perroquet perlé, la veuve ou le burgau noir de l'Amérique, le petit deuil ou la pie, la petite veuve, ou le limaçon noir des Indes, &c. Rumphius a fait repréfenter douze efpeces de lima- çons qu'il nomme cochlea lunares , tab. 19. favoir co- chlea lunaris major , cochlea fulcata nigra. Holl. Swarte gevoorde hoorn; le limaçon noir cannelé : co- chlea pecholata. Holl. Naffauver ; efpece de peau de ferpent verd : cochlea lunaris afpera ,le limaçon à bou- che ronde, âpre au toucher. Ho//. Gloeyende oven, of goud-moud ; le four ardent ou la bouche d'or, n. 3. cochlea lunaris variegata ; Holl. Bonte zilver moud; la bouche d'argent bigaré ; cochlea lunaris sviridis. Holl. Groene zilver-moud ; la bouche d'argent verd. Lesau- tres efpeces font les limaçons rubannés que Rumphius regarde comme des variétés de cette derniere. Gualtieri nomme les limaçons à bouche ronde, cochlee marina terreftriformes ; [unt breviores , propor- tionate ffruéturé fuà magnä ex parte cochleis terreftri- bus fimiles. Ce Conchyliologifte en a fait repréfenter quatorze efpeces à la sab. 64. favoir un burgau à peau 1V 2 64 L: KE M de ferpent , appellé la princeffe ; la bouche d'argent & plufeurs de fes variétés , le ruban & d’autres na \ parmi lefquelles fe trouvent quelques nérites. M. d’Argenville, dont les limaçons compofent la cinquieme famille de fes coquilles univalves, dit que ce genre de limaçon eft ombiliqué , avec un fommet applati , quelquefois élevé, & dont la robe eft rayée, déchirée, cannelée, garnie de boutons, oubien unie, toujours la bouche ronde ; cochlea lunaris eft uni- valyis , ore rotundo, umbilicata claviculä, depref- sä , laciniatä, canaliculatä , tuberosä , Levi Cet au- teur en diftingue douze efpeces , dont quelques-unes ont leurs variétés : 1°. le limaçon à bouche ronde, faf cié, garni de boffes ; cochlea lunaris fafciata & tube- rofa ; celui qui eft cannelé en forme de cordelette, canaliculata funiculis cinéta : le burgau de l'Amérique, burgau americanus : le limaçon uni, coclea lunaris levis : ceux que l’on nomme la peau de lézard ou de ferpent, le limaçon verd, pellis lacerti vel ferpentis, limax viridis : celui qui eft tacheté de petits grains blancs & gris; granis albidis, cinereifque maculata : 2°. l’olearia umbilicata : 3°. le limaçon a bouche ronde, dont le fommet eft élevé: cochlea lunaris apice exerto; le ruban, vitra, à bandelettes brunes & rouges, fafciata e rubro & fufco ; cannelé de blanc, de noir & deverd; ex albido , nigro , viriæique canaliculata : le perroquet, le marron rôti; pfsracus , caffanea toffa : celui qui eft batriolé , vartegata : 4°. le limaçon à bouche ronde dont le fommet eft applati, cochlea lunaris , apice de- preffos celui qui eft tacheté , tirant fur le verd, macu- Lara 6 viridejcens : l'émeraude de la petite efpece, fmaragdus minor : $°.l'œil de bouc, oculus hirci, celui de la Chine, verdâtre avec une croix blanche, cochleæ lunaris finenfis, cum cruce albidä , viridefcens .& la vio- lette de Fabius Columna, 7anthina FahiiColumna ; ce- lui qui eft entouré de lignes blanches & jaunes , avec une lévre étendue, /ineis albidis & flavidis circumdata, labro extenfo: 6°. le limaçon cannelé & brut, dit La A: :1: M 265 bouche d’or , cochlea canaliculata & affera , os aureum dicfa. 7°. le cannelé & brut, dit la bouche d'argent ; canaliculata & afpera, os argenteum ditta. 8°.1e dauphin, delphinus : 9°. le limaçon grenu & ombiliqué,granulata & umbilicata. 10. celui qui eft applati , entouré de boffles de tous côtés , deprefla , tuberibus ex utrâque parte circumdata. 1 1°.léperon à deux rangs de piquans, calcar , aculeis in duos ordires difpofitis. 12°. le lima- çon à bouche ronde mince , avecune clavicule très éle- vée, cochlea lunaris , tenuis , claviculà eminentiffima. M. d’Argenville , pour donner une idée générale de la zoomorphofe du limaçon de mer à bouche ronde, rapporte , (pag. 31) que celui que l’on appelle dans le Poitou vignot , & guignette à la Rochelle, eft ren- fermé dans fa maifon de la même maniere que le font ceux qui portent un opercule. Dans fa marche , il en- traine avec lui fa maifon, & rampe fur une efpece de bafe charnue qu’il fait fortir de fa coquille ; alors fatête paroît garnie de fes deux cornes, plus grofles & plus Courtes que ne le font ordinairement celle des teftacées. Elles font rondes, camufes dans leur extrémité, & char- gées ainfi que tout le refte du corps de petites rides ou filets, qui les font paroître velues fur un fond blanc-fale. Les yeux marqués par deux petits points noirs, font placés à leur naïiffance fur les côtés de la tête; & l'entre-deux des cornes forme une efpece de mufeau, que le gonflement & la contraction font changer fou- vent de figure. La bouche, qui dans fa plus grande extenfon , n’a pas plus d'une demi-ligne de diamêtre ,eft attachée par fon extrémité dans la partie intérieure, ce qui la dé- robe à la vue. On peut croire cependant qu’elle eft garnie de deux côtés de plufeurs dents. Ses contours font moins ridés que ceux des limaçons de terre, par la raifon que ceux-ci n’avalent que de l’eau & du limon. Cet animal fe nourrit à la façon des autres par cette bouche ou canal, & prend les alimens qui lui font conyenables par un tuyau très long , qui Le porte dans 266 É 1 M les vifceres difpolés à les recevoir, & pat la matiere 2 contiennent très facile à appercevoir. Cette tête e réunit & fe joint à un long col un peu rond , dont Ja largeur & la capacité augmentent quelque peu en remontant vers l’intérieur de la coquille” On diftingue facilement fur un des côtés un amas de petites glandes , terminées par une efpece de bourfes longitudinales, qui font reçues dans le fond d’une membrane affèz épaifle, Jaquelle préfente une cavité en forme de capuchon. Cette membrane tapiffe dans une certaine étendue l'in- térieur de la coquille, & fert à fournir un double re- fuge à l'animal, lorfqu'il retire fa tête dans fon étui. La bafe charnue n’y entre point; elle ne fait que rem- plir l'ouverture de la coquille | & pour fa sûreté elle fe trouve couverte d’un opercule qui la fuit & qui la dérobe à tout ce qui pourroit lui nuire. Cet opercule attaché au pied de l'animal ferme fi exattement , que l’eau de la mer ne peut y pénétrer; l'animal ouvre cet opercule lorfqw’il prend de la nour- riture , & le retire à lui quand il en a pris fuffifam- ment. Sa coquille eft fort fimple, d’un verd-noirûtre , coupé par de petits filets jaunes ; mais fitôt qu'il eft dé- couvert, il préfente une légere nacre qui n’eft pas de la belle efpece. On fait que fe limaçon augmente f4 coquille à me= fure qu'il croît , en portant fon humeur baveufe à l’ex- trêmité du premier tour de {pirale ; & il l'augmente par- deflus l’épaiffeur des autres fpirales : ce qu’il a une fois formé ne s’augmente plus ; mais s’épaiflit: ce qu'on re- marque dans la coquille d’un jeune limaçon , moins épaiffe que celle d’un limaçon plus âge. LIMAÇONS D'EAU DOUCE, ou FLUVIATI- | LES. Cochles aqua dulcrs [eu fluviariles. On ne trouve ces efpeces que dans les fleuves, les rivieres , les étangs & les ruifleaux. Les Conchyliologiftes obfervent la même méthode pour les limaçons d’eau douce que pour ceux de mer, c’eft-à-dire, qu'ils les diftingnent par la fpure de l'ouverture de la coquille : favoir les lima- L T M 267 çons d’éau douce à bouche ronde , à bouche demi- ronde , ou les nérites & les natices , & les limaçons à bouche ovale , dont les planorbes forment en général les efpeces. M; d'ArGEnvILLE, pl. 27. n. 2. fait mention de cinq efpeces limaçons d’eau douce. Le premier, dit l'auteur, eft d’une couleur bleuâtre , la tête eft peu éle: vée & fans nombril : fon premier tour eft divifé par une ftrie , & il vient de la Marne : le fecond limaçon eft plus brun & plus petit , avec un ombilic : le troifieme plus applati , eft fait en cornet de Saint-Hubert, & pourroit bien être un planorbe. Ces deux limaçons ont été pêchés dans la Seine , on a tiré le quatrieme dans la riviere des Gobelins ; il eft d’une couleur jau- nâtre, & aflez grand, fans ombilic : le Rhin a donné le cinquieme limaçon qui eft fafcié de blanc & de couleur agathe , avec une clavicule affez élevée. Le même auteur donne, dans l’appendice qui traite de la zoomorphofe, une defcription de l'animal qui habite la coquille du limaçon d’eau douce à bouche ronde, (pl. 8. pag.73.) qui a été trouvé dans la riviere de Marne. Quand il fort de facoquille ,il pouffe un oper- cule rond & fort mince , au bout d’une plaque de même forme ; & à quelque diftance, fon col paroît avec deux cornes pointues & aflez courtes, qui accompagnent fa tête. On compte quatre tours en tout fur fa coquiile, fans l’œil de la volute. Sa couleur tire fur le gris-cen- dré , avec quelques bandes noirâtres qui l’environnent : favoir , quatre fur le premier contour , deux fur le fe’ cond , & un fur le troifieme. La clavicule de ce lima- çon eft des plus élevées; pour fa marche, elle eft à peu près la même que celle d’un limacon terreftre. Dans les autres efpeces de limaçons, l'animal eft tou- jours le même. On voit entre l’opercule & la tête une efpece de crochet qui fe nomme renramen. .Îl'y a des naturaliftes qui confidérent les limaçons de marais & les efpeces qui fe plaifent fur les herbes aux bords des ruiffeaux , des fofiès & des étangs comme 268 EM des Himaçons amphibies. M. Geoffroy fait mention d’un de ces fortes de limaçons qui vit également fur la terre & dans l’eau douce , auquel il a donné le nom d’am- phibie. Voyez le mot AMPHIBIE. Les limaçons fluviatiles ont ordinairement la co- quille mince, fragile , d’une couleur cendrée, fauve- clair ou terreufe & peu intéreffante. LIMAÇONS TERRESTRES. Cochlea terreftres. Ces limaçons, qui ne laiffent pas de comprendre un grand nombre d’efpeces communes & étrangeres beau- coup moins connues, fe trouvent dans les forêts hu- mides, dans les moufles, aux pieds des arbres, dansles vignes, fur des plantes & dans les potagers ; ils fe ca- chent dans un temps de fécherefle fous des feuilles, dans les fentes des murailles, fous les ruines des bâti- mens, les pierres & dans les trous de la terre. Il ya des limaçons terreftres de plufeurs genres , les uns font à bouche ronde, comme le pomaria, & les efcar- Sots communs ; les autres ont une ouverture enpartie avale où prefque ronde , comme ceux que l’on nomme l'œil de bœuf & l'oignon blanc. Ceux dont louver- ture eft ovale, ontla pläpart une volute comprimée, & même quelquefois concave, contournée en maniere de cornet de chaffe & de poñtillon : ces derniers ren- ferment aufli les efpeces que l’on nomme planorbis ou planorbes. Les limaçons, terreftres, qui ont une ouver- ture applatie , & dont lés {pires font peu élevées, s’ap- pellent lampes antiques. Il y a de ces fortes de tefta- cées,qui ont un grand noinbre de variétés dans leurs ef- peces & dans leurs diverfes couleurs, Ils font tantôt fafcies , rubanés de brun , de couleur violette, de rouge, de noir , {ur un fond blanc, citron , ou agathe , tantôt inarbrés de jaune, de couleur cendrée ou marron , & rayonnés de bandes longitudinales. On trouve des lima- çons terreftres dans toutes les quatre parties du monde, : dans la Jamaïque , les îles Antilles, la Caïenne , dans les Indes, la Chine, dans toute l'Europe, l'Angleterre, l'Éfpagne, la France & ailleurs, | POUE V": à 269 M. d’Argenville diftingue dix-fept efpeces de lima- çons terreftres: favoir, le pomatia, l'efcargot; celui qui cft fafcié, qu'il nomme en latin limax fafciata ; celui des prés, {max pratenfis ; de couleur rouffe, favef- cens ; cendré, cénerea ; marbré , marmorea ; le cornet de Saint-Hubert, cornu Sancti Huberti; le limaçon om- biliqué, umbilicata , dont la clavicule eft élevée, ca- viculé exertà ; dit la livrée, diéta la livrée, à bouche garnie de dents, ore denrato ; très beau venant de la Jamaïque , pulchra jamaïca ; le limaçon terreftre à bouche ronde , ore rotundo ; à bouche applatie, ore depreffo ; & celui dont la clavicule eft retournée , c/a- viculä , feu apice inverfo. M. Geoffroy, dans fon petit traité des coquilles fu- viatiles & terreftres des environs de Paris, dit que les animaux qui réfident dans les limaçons communs, ou qui fe trouvent dans les jardins , les vignes & les cam- pagnes , font du-même genre que les limaces. Les uns & les autresont également quatre tentacules, dont deux font plus courts & deux plusiongs. C’eft à l'extrémité de ces derniers que font placés deux corps arrondis qui contiennent dans leur milieu une partie plus brune, & qui paroiïflent être les yeux de ces animaux. La feule différence des limaçons & des limaces, c’eft que les premiers ont une coquille rournée en fpirale, dans la- uelle ils peuvent fe retirer entierement, & dont ils ce fortir la partie antérieure & inférieure de leurs corps, lorfqu'ils veulent marcher , emportant leurs co- quilles avec eux, au lieu que les limaces ont le corps nud & fans coquilles a l'extérieur. Il eft vrai qu’en jes difléquant on trouve dans l'intérieur de leur corps, vers la tête une efpece de petit oflelet , long, mince, & applati, de la même fubftance que les coquilles; il n’en a point l’ufage, & ne paroît point à l'extérieur. Les limas ou limaçons font tous animaux herma- phrodites, ajoûte M. Geoffroy; ils ont tous les deux fexes, & les parties font fituées au côté droit du col de l'animal , a l'endroit qui fort de la coquille , lorfque 270 EE 1M le limas s’allonge pour marcher. Maïs quoique ces'ani- maux aient les deux fexes, ils ne peuvent cependant engendrer feuls , ils s’accouplent toujours deux en- femble ; feulement tous les deux font réciproquement l'office de mâle & de femelle , enforte que l’accouple- ment entr'eux eft double. 3 Lorfque ces animaux veulent s’accoupler , ils com- mencent par un prélude fingulier; la nature les a pour- vus d’une efpece de dard ou fléche à quatre aïles , d’une fubftance caffante , ferme & aflez femblable à celle de la coquille. Cet aiguillon fort par fa même ouverture du col qui donne iffue aux parties mâle & femelle ; & lorfque ces animaux s’approchent, l’ai- guillon de lun pique l'autre, abandonne la partie d’où il fort, & tombe à terre ou refte attaché au limaçon qui a été piqué: celui-ci fe retire ; mais bientôt après il fe rapproche, pique l’autre à fon tour , après quoi lPaccouplement s'exécute. Ces animaux s’accouplent jufqu’à trois fois de quinze jours en quinze jours, & chaque fois la nature fait les frais d’un nouvel aiguillon. Leurs accouplemens durent chacun plufeurs heures, & pendant ce temps ils paroïffent comme engourdis. Les limaçons rendent par la même ouverture du col, une grande quantité d'œufs blancs , revêtus d'une co- que membraneufe , qui lorfqu’elle eft féche , devient caffante , & de la groffeur de la moitié d'un pois. Ils cachent ces œufs en terre, où l’auteur les a trouvés plufieurs fois. Tel eft laccouplement des limaçons. On verra cependant dans le détail quelques différences, füivant les efpeces. Il y en a, par exemple, qui ont deux dards ou aiguillons vénériens , tandis que les autres n’en ont qu'un. Les limas ou limaçons vivent d'herbes & de feuilles : ils font même fouvent de grands dégats dans les jardins & les potagers : la nature les ayant pourvus de deux mâchoires dures, offeufes & tranchantes, avec lef- quelles ils coupent & brifent les feuilles. Aux appro- che de l'hiver ces teftacées fe retirent dans quelques Et" MM 271 trous où ils fe mettent à l'abri, & ils ferment alors leurs coquilles avec une efpece de couvercle blanc & comme platreux par leur bave ou mucofité épaiflie. On les trouve fouvent ainfi fermés à la fin de l'hiver, juf- qu'au mois de mars, & c'eft alors que les gens de fa campagne les ramaflent pour les manger. Ce couvercle platreux qui ferme l'ouverture n'eft qu'une fimple pla- que ; il diffère des opercules en ce que fur ceux-ci on apperçoit des fpirales qui ne fe voient point fur ce couvercle. D'ailleurs l’opercule eft une partie effentieile de l’animal qu'il conferve en tout temps, avec laquelle il ferme fa coquille toutes les fois qu'il le veut ; au lieu que ce couvercle platreux n'eft qu'une fimple concré- tion étrangere à l’animal & fans organifation. Aufh dés le commencement du printemps le limaçon rompt & détruit ce couvercle ; il fort alors de fa coquille , va chercher fa nourriture & renouveller fes dégats. M. Geoffroy divife fes limaçons terreftres en deux familles ; 1°. les limaçons à coquilles arrondies, tels font ceux qu'il nomme le vigneron , le jardinier, la livrée, la chartreufe, la grande ftriée, la luifante, la tranfparente , le bouton , la lampe ou le planorbis ter« reftre, la volutée, celle à bouche triangulaire, le srand ruban ou le ruban plat, le petit ruban ou le ruban con- vexe. 2°. Les limaçons à coquille allongée (que les Conchyliologiftes confiderent en général comme des buccins) favoir le grain d'orge, le grain d'avoine, la brillante , l’anti-nompareille , le grand barillet, le pe- tit barillet, laiguillette , l’amphibie ou l’ambrée, la pompareille & l’anti-barillet. Foyez ces noms. Sentimens de plufieurs auteurs fur les limasons terref- tres communs , & fes propriétés. L'animal du limaçon terreftre commun, qui eft en- fermé dans une coquille d’une feule piece plus ou moins {pacieufe , d’où il fort en grande partie, & où il rentre à fon gré , eft regardé comme un ver teftacée , compofé d'une tête, d’un col, d'un dos, d'un ventre, 272 Er EM d’une queue, d’un cœur & d’autres parties effentielles dont il fera queftion. Sa peau eft un tiflu tendineux, plus life & plus luifante fous le ventre, plus terne, fil- lonnée & grainée fur le dos, capable d’une grande ex- tenñon & contrattion, pliflée & fraifée fur les bords, formant de chaque côté comme des aîles , par le moyen defquelles il rampe fur la terre d’un mouvement ver- miculaire ou d’ondulation qui lui tient lieu de pieds. Lorfque l’animal veut fortir de fa coquille , il tire peu à peu fa tête. Pline la compare 2 la tête d'un che- val & quelques-uns à celle d’un bœuf. Elle eft compo- {ée de cornes , de babines ou lévre, & d’une bouche. Les cornes font au nombre de quatre, dont deux grandes & deux petites ; les deux grandes fupérieures {ont de figure conique ou pyramidale, longues d’envi- ron neuf lignes, fillonnées , un peu tranfparentes , garnies à leur extrêmité d'un petit bouton ou bonrre- let, rempli d’une humeur jaunâtre, vers le milieu du- quel on apperçoit un point noirâtre , aflez reflem- blant à une prunelle. Les deux petites cornes font pla- cées inférieurement plus près de la bouche, à une cer- raine diftance dés précédentes , de la même figure, mas qui n’ont gueres que le tiers de la groffeur & de la longueur des deux autres. Elles font munies pareil- lement d’un bourrelet au bout fans points noiratres, percées de même, & capable d'admettre l'introduction d’une foie. Les auteurs font partagés fur l’ufage de ces cornes ; Albert le Grand, Aldrovandus, & plufieurs autres, croient que les deux plus grandes font les fonétions d’yeux , tandis que les deux petites tiennent lieu d’an- tennes ou de batons pour tâter le terrein. Il y en a même qui font des quatre cornes du limaçon terreftre, autant de lunettes d'approche dont la nature l’a pour- vu, pouf linformer de tout ce qui l’environne. Au contraire . Pline & Scaliger prétendent que le limaçon p’a point d’yeux, & que fes quatre cornes lui fervent à fonder & à diriger fa route. Ceft pee OR NE | eft aujourd’hui le fentiment reçu parmi les natura- liftes, & comme dit M. Adanfon, qu'on ne voit rien dans leur mouvement qui prouve une pareille atten- tion; on fait feulement que les cornes du limaçon font d’un fentiment exquis , & que pour peu qu’on y touche fur-tout à l’extrêmité , elles fe retirent avec une extrême promptitude , moyennant quoi il eft averti fur le champ du moindre obftacle qui fe trouve à fa rencontre. | La bouche du limaçon eit aflez grande, béante, forte , armée de dents , formée de deux mâchoires, qu'on à de la peine à féparer quand l'animal eft irrité, Cette bouche eft revêtu de deux lévres, lune fupé- rieure , l’autre inférieure , qui font molles & lifles, & qui défendent les mâchoires des injures extérieures. Derriere les dents, qui font au nombre de cinq, & de couleur de cinnabre, felon les obfervations de Boë- cler, & dont le fiege eft los de la mâchoire fupérieure, on remarque une cavité cartilagineufe, que le doc- teur Jean Muralto nomme le larynx, & d’autres le go« fier & l'œfophage. Le limaçon a un eftomac & un ventre : dans le ven- tre eft contenu le canal inteftinal : ce canal eft continu, fimple , long, & fait quelques circonvolutions. Si l’on foufle l'eftomac, il paroît tout membraneux, & mer- veilleufement entrelacé de fibres , tant droites que tranfverfales. On y trouve une matiere verte, mélée de limon, qui eft le réfultat des herbes & de la terre dont l’animal fe nourrit : vers la fin du canal inteftinal font des excrémens un peu épais, grofliers & noiri- tres , que le limaçon rend par un trou affez large, pref- que toujours ouvert, fitué du côté droit ou eft la vis. I ÿ à auffi un foie remarquable, divifé en trois ou en. quatre lobes, de couleur brune, parfemé de beaucou de vaifleaux, & compofé d’une fubftance glanduleufe. Le docteur Jean Muralto, ainfi que Boëcler , difenc avoir vu, avec admiration , le cœur du limaçon palpi- ter & faire fon mouvement naturel de contra@tion & de dilatation. Ce cœur, qui eft d’une fubftance jaunâ- Tome II, 274 ES Fi A tre, eft entouré d’un péricarde membraneux & tran{- parent comme une véficule pleine d’eau. On trouve encore dans le basventre une fubftance grafle, vif- queufe, gluante, qui s'attache fortement aux doigts, jaunâtre, collée aux inteftins ; & cette fubftance glu- tineufe, dont on fait la pommade de limaçon, eft pro- pre contre la couperofe ou les boutons du vifage , & tenant à l'animal , lieu de graifle, paroît propre à en- tretenir la chaleur des parties, & à les fuftanter dans le cas de néceflité. Pour l'utilité & la confervation de l’animal, la nature lui a donné des membranes, des ligamens, des nerfs & des vaiffeaux lymphatiques fans nombre, qu’on peut appercevoir par le fecours du microfcope, ainfi que les pores & les conduits excrétoires qui verfent de toutes parisune mucofité fournie par les glandes, & continuel- Îement exprimée par la contraction des fibres voifines. C'eft ceite mucofité qui, venant à fe fécher dans les lieux par où le limaçon a rampe, reluit comme des feuilles d'argent. Le limaçon rend de tous les endroits de fon corps, mais particulierement de fa bafe ou de fes parties infé- rieures, une fi grande quantité d'humeur, qu’il femble plutôt nâger que ramper. La ténacité de cette humeur grafle & vifqueufe le garantit des chutes , aidée de {a preflion de Pair, & le rend impénétrable à humidité en bouchant les pores de fa peau. Pour ménager une liqueur fi précieufe, il a grand foin d'éviter les ardeurs du foleil qui la deffécheroient |, & de chercher les lieux frais & humides , où il puifle la conferver aifé- ment. | Quand le limaçon veut fe mettre en quête, il étend les deux appendices mufculeufes qui, en refferrant leurs plis de devant, fe font fuivre de ceux de derriere, & de tout le bâtiment qui pofe deflus. Dans cette at- titude, le collier & le dos de l’infeéte font un peu re- levés en boffe. Il eft donc vrai de dire que le limaçon porte fur fon dos fa maifon par-tout où il va, & que LI M 27 cette maifon réunit deux avantages bien difficile à con- cilier, la légéreté & la {olidité. Le corps de l’animal , tout mollaffe qu'il paroît, à cependant une certaine dureté. Le fel ne confume point le limaçon, il le fait mourir feulement quand on J'en faupoudre : la contraction, qu'il lui caufe dans les mufcles & dañs les vifceres , eft fi confidérable qu'il lui fait perdre entierement fa forme en exprimant de fon corps toute la mucofité qu'il contient. À l'égard de la formation & de l’accroiflement des coquilles du limaçon ; l'animal naît de fon œuf, mais non pas la coquille, il l’augmente à mefure qu'il croît (comme il eft dit ci-devant au mot coquille) en por- tant fon humeur baveufe à l'extrémité du premier tour de fpirale, & l'animal laugmente par-deflus l’épaiffeur des autres fpirales. On fait que la tête du limaçon eft toujours à l’ouverture de la coquille, & fa queue tour- née en fpirale vers la pointe. Loifque cet animal eft dans fa premiere petitefle, & qu'il ne fait que d’é- clore, ce qui tranfpire ou s’exhale de fon corps, fe coagulant & fe pétrifiant autour de lui, lui forme d’a- bord une petite enveloppe P'oportionnée à fa gran- deur, & comme fon corps eft encore trop petit pour faire un tour de fpirale, cette enveloppe n’en fait que le centre. L'animal, en croiffant, continue de tran{pi- rer, & augmente fa couverture à proportion; de forte que fi le limaçon à crû jufqu’à faire un fecond & un 4roifieme tour de fpirale, la coquille en fait autanc, augmentant en largeur comme en longueur , de même que l'animal. Tous les tours fe forment ainfi ficceflive- ment, & dans les coquilles des gros limaçons de jar- ‘une fois de formé, ne s’augmente plus. Il din, ils peuvent aller jufau’à quatre & deimi. Les pre- . . P . » . . P miers tours de la coquille d’un vieux limaçon ne font as plus grands que ceux d’un i ar ce qui pas plus grands que , Jeune, car ce qu'il y a s'y ajoute feulement de nouvelles coquilles on de nouvelles cou- ches qui les rendent plus épaifes. On voit fur ces coquilles deux ou trois raies ou ban: Si 276 ÆR M : des tracées de largeur inégale & de couleurs différentes, coupées par un grand nombre de lignes tranfverfales, dont quelques-unes font faites en zigzags; ce qui eft aflez agréable à la vue , quoique les coquilles de nos limaçons de jardins foient beaucoup moins belles que celles des limaçons de mer, qui paroïffent fi artifte- tment travaillées, qu'il femble que la nature ait pris plaïfir à les orner. C’eft le collier du limaçon qui eft le principal ou- vrier , non-feulement des tours de fpirale & de la co- quille felon fes accroiffemens infenfibles & réguliers, mais aufli des raies & des lignes qui y font tracées ; parce que la fubftance, qui tranfpire de tout le collier, ” fe moule fur Les différens pores dont il eft parfemé. La furface extérieure de la coquille eft cannelée, & la furface intérreure'eft luifante. Plus l’animal eft jeune, plus fa coquille eft molle & tendre : alors elle s’écrafe entre les doigts pour peu qu’on la preffe : mais quand l'animal a pris toute fa croiflance, elle devient fi dure, qu'on a de la peine à l’écrafer même avec le pied. Dans une coquille qui croît, il eft aifé d’en féparer les pel= licules. Pour les vieilles il n’y a qu’à les jetter dans le feu : il détache les différentes feuilles ou couches de matiere dont elles avoient été compofées , & il les fait clairement appercevoir en defléchant ou empor- tant la glu ou les fels qui réunifloient ces couches. En- fin le dernier accroiffement de la coquille du limaçon terreftre eft une efpece de rebord d’une ligne de lar- geur où environ , qui tourne en-dehors , au lieu que le refte tourne en-dedans ; car dès que ce rebord, qui, du côté de l'ouverture eft blanc & poli, fe trouve for- mé, la coquille ne croît plus. Les limaçons terreftres comme l’efcargot, le roma- tia , ont des propriétés en médecine : les Grecs & les Romains en faifoient ufage fur leurs tables. Les der- niers avoient des garènes & des viviers ou ils les en- graifloient. Ils eftimoient ceux qui venoient des îles de Sardaigne & de Chio, de la Sicile, des Alpes, de la »* Y E* I M 277 Liourie & de l'Afrique. On dit que les habitans de la Siléfie nourriflent des limaçons avec de certaines plan- tes pour les manger enfuite, & que dans les jardins de. Brunfwick, on garde les limaçons qu'on à ramaflés pendant l'été dans des efpeces de foffés quarrés, dont les côtés font boifés , & l’ouverture couverte de fils de fer , pour les manger en hiver. Dans notre pays il n'y a que le peuple qui mange des limaçons, comme en Franche Comté, où lon en fait une confommation, fur-tout dans le printemps & dans le carême. On a vu, aux environs de la Rochelle, des payfans occupés à ramaffer dans les campagnes une très grande quantité de petits limaçons terreftres, bi- garres de jaune & de noir, que l’on mettoit dans des bariques remplies de branches de bois croifées ça & là, afin que les limaçons puflent s’y difperfer {ur les fur- faces multipliées. Cette récolte de limaçons étoit def- tinée pour l'Amérique, & il y a des années ou des né- gocians du pays font un commerce de ces animaux vi- vans. Ces limaçons fe collent conire les branches ou les parois de la futaille ; de cette maniere ils peuvent faire le trajet fans périr de faim, parce qu'ils ne difli- pent que peu de leur humeur “Eat . Quand on veut les manger, on les affaifonne avec le poivre, le fel, le vin, l'huile ou le beurre & les aromates. La chair de toutes ces fortes de teftacées , quoique bien af- faifonnée, produit dans le corps humains des humeurs grofferes , capables d'embarafler le cours du fang (fui- vant le fentiment des auteurs de la matiere médicale } & de caufer des obftruétions confidérables dans les principaux vifceres. Les moins malfaifans font ceux qui fe trouvent dans les haies, les vignes & les jardins, parce qu'ils. vivent de ferpolet, de pouliot, d’origan, & d’autres herbes aromatiques qui leur donnent un meilleur goût. Au refte fi les limaçons ne font pas fains en alimens, ils ont leur utilité en médecine : Etmuler dit que les limaçons fourniflent une gelée im- pregnée d’une grande quantité de TS très tem ïj 278 L'I7M | péré pareil à celui que contiennent les plantes rafraîs chiffantes & tempérantes, d'où il conclut qu'ils font propres pour la fiévre étique & la phthifie. Les limaçons , felon Diofcoride, ont des proprié- tés & des vertus pour diverfes maladies, prifes en dé- cotion , ils foulagent ceux qui ont les poumons ulcé- rés. Deux limaçons pilés & broyés avec leurs coquilles, & incorporés avec deux œufs de poule, trois onces de vin cuit, & quatre onces d’eau chaffent les defluxions de l’eftomac. Les limaçons employés extérieurement, font difcuffifs & téfolutifs. On les pile avec leurs co- quilles , & on les applique chaudement en cataplaf- mes fur les loupes , les tumeurs, les bubons, & en at- tirent les matieres purulentes : ces cataplafimes fervent aufh aux hydropiques. Les limaçons, brülés & calcinés, mêlés avec du miel, appliqués , guérifflent les cicatri- ces des yeux, fervent à la foibleffe de la vue, net- toient les dents, foulagent la gratelle, & enlevent les taches du vifage & les légeres dartres de la peau. La chair des limaçons , broyée avec du vinaigre , arrête lhémorrhagie par le nez. Lorfqw'elle eft ré- duite en liniment, elle defféche toutes les parties du corps qui abondent en humeurs fuperflues. Elle contient une liqueur trés eftimée pour calmer les douleurs de la goutte. Les coquilles de limaçons terreftres pilées, mifes en breuvage avec du vin de raifin blanc & de l’eau chaude, {ont diurétiques, & peuvent diffoudre les calculs de la veflie ; broyés avec leurs coquilles, appliqués fur la chair, en attirent les épines & les éclats qui s’y trou- vent, par accident, inférés, ainfi que la fuppuration des apoftèmes. Enfin ces fortes de coquillages ont beaucoup d’autres vertus mentionnées dans le Diétion- naire de Médecine. | LIMAS. Terme fynonyme à celui de limaçon qui eft quelquefois ufité par les Conchyliologiftes, prin- cipalement pour les limaçens arrondis ou à bouche ronde. Voyez Limaçon. : COR DA à 279 - LIME. Peélen totaliter albus , firiis aculeatis afper, fcobina appellatus. Coquille bivalve du genre des pei- gnes, entierement blanche, de forme oblongue & un peu bombée. Toute fa furface extérieure eft chargée de ftries longitudinales, fines & ferrées , formées de pe- tites éminences longues, interrompues, couchées fur le teft, & affez aigués pour rendre cette coquille âpre ou rude au toucher ; c’eft pourquoi elle eft nommée la lime. Les fommets des valves s’éloignent lun de l'autre par un fillon au milieu duquel paroît un ligament large & aflez arrondi. La charniere, qui eft peu fenfible, n'eft formée que par deux ou trois dents peu faïllantes, & autant de petites cavités correfpondantes fituées vers les oreillons, lefquelles s'engrènent réciproquement. Ces oreillons latéraux aux fommets de la coquille, font inégaux, très petits, principalement d’un côté, mais ils font beaucoup plus aHongés, & plus faillans du côté oppofé ; ils {ont tellement retrouffés dans cette partie, que les valves en deviennent béantes , ou occafionnent une ouverture cblongue & afiez grande. L'intérieur de ce peigne eft uni, & tout fon pourtour eft dentelé. La lime vient des mers de l'A- mérique feptentrionale, ou des parages de faint Do- mingue. Elle a ordinairement un peu plus de deux pou- ces de longueur fur huit lignes moins de largeur. LION GRIMPANT. Leo afcendens ; Holl. Leew klimmende toot : Rumphius nomme ainfi une coquille univalve du genre des cornets ou volutes coniques , qui paroît être une variété de l’efpece appellée les fpec- tres. Voyez SPECTRES. LIPIN. Nom donné par M. Adanfon à un coquillage operculé du genre qu’il appelle porirpres à canal mé- diocre non échancré. La figure de la coquille s'éloigne peu des trois efpeces nommées le folat, le bivet & le giton, en ce que fon extrémité fupérieure s’amincie davantage que le fommet, & la fait paroiître plus al- longée. Les plus grandes, que M. Adanfon ait obfer- vées, ont prefque un pouce & demi de Po & AY 280 L'E R une fois moins de largeur. Elles portent neuf fpires prefque applaties, mais bien diftinguées & relevées par un rang de boutons arrondis & aflez gros, qui fait le tour des fpires. Dans la premiere, ce rang de boutons=ft placé vers fa partie inférieure, au lieu que dans les autres il fem- ble couronner leur extrémité fupérieure. Leur furface eft encore relevée d’un grand nombre de petits filets fort ferrés, qui fuivent aufli Le contour des fpires. On en compte trente dans la premiere, douze dans la fe- conde , & beaucoup moins dans les autres. Le fommet eft un peu plus long que large, & un quart plus court que l'ouverture. Celle-ci eft elliptique , pointue aux deux extrêmités, de moitié plus longue que large, & terminée en-haut par un canal prefqu'égal à fa lon- gueur, & légérement courbé vers le dos de la coquille. Ce canal eft conique, prefqu'une fois plus long que large à fon origine , & ouvert d’une fente affez étroite, & qui égale la cinquieme partie de fon contour. Son bord droit eft tranchant, l’autre eft arrondi. A l'extré- mité inférieure de l'ouverture, on apperçoit un petit canal fort aigu, fans échancrure, & accompagné d’une petite dent en filet, à l’origine de la lévre gauche. Elle eft arrondie, fans bourrelet & fans ombilic. La cou- leur de cette coquille eft fauve & quelquefois blanche, avec des marbrures brunes. Elle n’eft pas rare dans les rochers du cap de Dakar. | LIRI. Nom d’un coquillage univalve que M. Adan- fon a rangé dans le genre des lépas à coquille fimple & entiere. Elle eft de la même forme que celle du li- bot, mais d’une nature en quelque forte différente : car au lieu d’être comme elle, d'une matiere pierreufe, elle n'eft guere que cartilagineufe, mais fans aucune flexibilité. Elle eft extrêmement mince, tranfparente & recouverte d’un périofte membraneux, au-deffous duquel on n’apperçoii aucune apparence de cannelu- res. Ses bords font entiers. Elle n’a que quatre lignes de longueur fur trois de largeur. Son fonunet eft placé A AUS 281 comme celui du libot vers le tiers de fa longueur , mais dans un fens contraire, c’eft-à-dire, proche de. la queue ou de la partie poftérieure de l'animal. Ce fommet fait une efpece de crochet recourbé en arriere. Cette coquille emprunte fa couleur de rouille du pé- riofte qui l'enveloppe. Sa tête & fes cornes font plus longues que celle du libot. Son pied eft aufli fort long , & déborde tant foit peu le derriere de la coquille , lorfque l'animal marche. On ne voit aucun cordon autour de fon manteau, mais feulement un rang de trente filets fourchus qui en compofent la frange. Tout fon corps eft d’un jaune fale : du refte il reflemble affez au libot. Ce coquillage fe trouve fur les rochers du Cap verd, de l'ile de Gorée & de celles de la Magdelaine. LISOR. M. Adanfon appelle ainfi une coquille bi- valve du genre des cames. Sa forme eft ovoide, ob- tufe aux deux extrêmités , médiocrement renflée, large de deux pouces fur une longueur de moitié moindre , qui furpaile de moitié fa profondeur. Elle eft extrême- ment mince , très fragile, luifante & unie. Ses deux battans font égaux , mais ils ne s'appliquent jamais exactement par en-haut, & laiflent une ouverture par laquelle les trachées doivent pañler : leurs bords font minces & tranchans au-delà de l'expreflion. Les fom- mets font obtus, un peu écartés l’un de l’autre, & fort peu au-deffous du milieu de 1a longueur de la coquille. Ïl n’y a point de cavités en forme de cœur. Les dents de la charniere font au nombre de trois dans chaque battant , toutes en lames fort minces, dont les deux latérales font fort éloignées, & laiflent entrelles une cavité remplie par le ligament, qui eft prefque rond & ne paroît que fort peu au-dehors entre les fommets. La couleur de cette coquille eft violette au-dedans & grife ou agathe au-dehors , avec cinq ou dix raies tan- tôt blanches & tantôt fauves, qui, comme autant de rayons, partent du fommet pour fe rendre à la cir- conférence, 292 F8 AN LISPE. Coquillage operculé du genre du vermet de M. Adanfon. La coquille du lifpe a tout au plus une li- gne de diamètre & fouvent moins, fur cinq à fix pouces de longueur. Elle n’eft tournée en fpirale que dans fa partie inférieure qui fait deux ou trois tours au plus. Sa furface n’eft point cannelée , mais légérement ridée en travers, & fon ouverture ne déborde que de quelques lignes au-deffus des corps qui lui fervent d'appui. Sa couleur eft jaunâtre. File eft aufll commune que le vermet autour de l'ile de Gorée; mais on ne la trouve qu'entre les rochers fur lefquels la mer bat avec vio- lence. Les mafles qu'elle forme font fort compaétes, d'environ un à deux pieds de diametre, & de cinq à fix pouces d’épaiffeur. Azprovanpus, Exang. pag. $62. Tubuli ali parvi in quibus vermes delirefcunt. JONSTON, Exang. tab. 17. Tubuli alit parvi. BonAnnr, Recr. pag. 93. clafl. 1. n. 20. G. Tu- buli vermiculares femper quafi vifcerum maf[am confl- tuentes , ut plurimum colore fufco, terreo & livido ; {ub luto fcopulis immobilier adharefcentes , teffà minu- tiffimis ffriis afperà. GUALTIERI, tab. 10. fig. T. Tubuli marini irre- gulariter intorti, vermiculares , fimul unit in conge… riem tante molis, ut fepé tripalmarem diametrum ha- beat , Ë 23 libras pondere aquer. LITTERAT À ou COQUILLE A CARACTE- RES. Terme latin qui eft mis quelquefois en ufage par les Conchyliologiftes au lieu de fa fignification fran- çoife. Il exprime les taches qui fe rencontrent fur la fur- face extérieure de plufieurs coquilles , lefquelles repré- fentent des lettres ou des efpeces de caracteres, comme il arrive aflez fouvent à des coquilles univalves du genre des rouleaux appellés olives, & quelquefois fur des bivalves du genre des cames que l’on nomme Fécri- ture chinoife. Les Conchyliologiftes donnent le nom d'hébraïque à une petite coquille du genre des cornets. Voyez OLIVE À CARACTERE, ÉCRITURE CHINOISE ; ê& le mot HÉBRAÏQUE. | 5e EVA 283 Rumpurvs appelle lirterata plufieurs coquilles bi- valves du genre des cames. 1°. Chama litterata oblon- ga ; Holl. Langagtige letter fchulp, la came à carac- teres, allongée. 2°. Chama literata rotunda , la came à caracteres ronds, ou l’écriture ronde ou l'écriture bâ- tarde ; en Holl. Ronde letter fchulp ; of baïtuard ftrik doublet. 3°. La coquille lettrée de Ceylan; xulaneef- che lerter-fchulpje. 4°. La bivalve que les Hollandois nomment la /isrerata de Ceylan ou le tour de bras; xu- laneefche leiter fchulpje of tour de bra. Ces quatre ef- peces de cames qui font repréfentées à la rab. 42. lire. B. C. L. M. font connues en France fous les dénomi- nations de l'écriture arabique ou chinoïife & de points d'Hongrie. Voyez ces mots. LIVON. Nom que M. Adanfon donne à un co- quillage operculé du genre du fabot. Sa coquille eft des plus épaifles, longue d’environ quatre pouces, & un peu moins large. Elie n’a que fix fpires peu ren- fées, lifles & fans fillons. Le fommet eft prefqu'une fois plus large que long, & aufi long que l’ouverture. Celle-ci eft femblable à celle de la premiere efpece; mais fa lévre gauche eft arrondie & creufée en portion de cercle, comme la lévre droite qui eft obtufe & ar- rondie. Son ombilic pénètre prefque jufqu’au fond du fommet, & eft orné dans fa partie antérieure d’une grofle dent femblable à un tubercule arrondi. Le fond de fa couleur eft noir, marbré & comme larmoyé d’un grand nombre de taches blanches obliques qui lui font, donner quelquefois le nom de veuve ou celui de la pie. BoNANNI, Recr. pag. 117. claff. 3. n. 29. & 30. Cochea umbilicata diéta , ab aliquibus verd tigris nomi- nata ; in extimä parte colore eburneo teëta [upra quem atra macula miro quodam ordine funt difpofite ; lapideo verd cortice denudata argenteum margaritarum cando- rem oflentans. Le pere du Tertre, Hiff. des antilles, pag. 239. Le burgau, | 284 REP LisTER, Hift. conchyl. tab. 640. fig. 30. Trochus mmaximus , levis , ex nigro maculatus; barbadenfis. Periver , Gazoph. vol. 2. cat. $87. tab. 70. fig. 9. Frochus barbaden/is magnus,ex albo nigroque variegatuse £LanGrvs. Meth. pag. ÿ4. Cochle wmbilicata, foramine fpirarum femi-circulari , umbilicali verd in grincipio duplici , levis. M. d'ARGENVILLE , pl. 11. fig. G. Sabot ombili- { \ ñ L S ma que ; fa robe eft à fond blanc tâcheté de noir, ce qui Ja fait nommer la pie. Le même auteur, pag. 260. Trochus pica. GU'ALTIERI, tab. 68. fig. B. Cochlea marina ter- refériformis , levis , candida vel argéntea, nigerrimis. maculis , aut lineis intensè & diverfimodè variegata & fgnata. ÆzE1Ix, Tent. p. 41. fpec. 1. Tigris malabarica ?. Boxx 4x1. Ejufdem, tab. 2. fig. $2. Tigris barbadenfis, tro- choïdes : LISTERI. LIVRÉE. Cochlea terreftris colore flavo vel citrino, vel rofeo; & alüs coloribus fufcis vel nigris vittata. Les Conchyliologiftes nomment ainfi un coquillage univalve terreftre du genre des limaçons dont l'ouver- ture eft prefque ronde. Celui-ci, qui peut avoir huit li- gnes de diamètre, eft compofce de quatre ou cinq fpi- res tout au plus convexes & peu élevées ; toute fa fur- face extérieure eft ornée d’une ou plufeurs bandelettes circulaires brunes ou noires, qui partent de l’extérieure de la lévre pour tourner en maniere de rubans fur le corps & les circonvolutions de la coquille fur un fond le plus fouvent jaune, foufre ou citron, & quelaue- fois couleur de rofe. Ces bandelettes varient par leur nombre jufqu'a trois ou quatre, & font toujours paral- léles les unes aux autres quoiqu’elles foient d'une lar- geur inégale; elles tournent pareillemenr fur les fpires intérieures. Ces fortes de limaçons fe trouvent com-. munement fur les grofeliers, les coudriers & fur d’au- tres arbuftes. Ils ne font point ombiliqués , & la lévre LA .Y 235 qui eft tranchante & un peu retrouffée , eft liferée de la même couleur rembrunie que celle des zones. GUALTIERI, tab. 2. litt. F. Cochlea terrejtris vul- garis , citrna , faftiata , aperturé oris nigra. Ejufdem, litt. C. C. Cochlea terreffris, vulgaris , rubicunda, tranfverfim minutiffime. [lriata, quinque fafciis pullis cinéfa, telle aperturà paululiim refexä , colore nigricante donata. | Ejufdem litt. D. Cochlea terreftris vulgaris, citrine, ipfa oris margine pulla , unic4 tenu fafcià itidem pullä in medio primi orbis donata. M. D'ARGENFVILLE, pl. 28. n. 8. pag. 338. Ce li maçon eft de couleur jaunâtre ; il a des bandes brunes, & cinq fpirales qui s’'élevent lune au-deflus de lautre, avec une pointe peu élévée en forme de fabor. Ce lima- çon fe trouve dans les bruyeres & fur les montagnes ; -on le nomme la livrée. M. GrorrroY , pag. 31. nomme aufli ce limaçon, Ja livrée. Cochlea jtefla utrinque convexa, flava , fafciatæ quinque fpirarum fufca, labro reflexo. Cette coquilie eft plus petite que celle qu'on appelle le jardinier. 31 en eft peu dont les couleurs varient autant : en général la couleur de la coquille eft citronnée , lavée quelque- fois d'un peu de rouge : mais tantôt la coquille eft toute de cette couleur fans aucune bande ; tantôt elle eft chargée d’une feule bande circulaire ; d’autres foïs de deux ou trois , quelquefois de cinq. Ces bandes bru- nes varient aufli pour leur grandeur & leur poñition ; mais l’ouverture de la coquille a toujours un rebord aflez faillant, de couleur brune, même dans celle qui n’ont aucune bande. On trouve ce limas par-tout dans les jardins & les campagnes. Les bandes, qui le con- vrent & lui donnent l'air d’une livrée , l'ont fait ap- pelier de ce nom. Linnævs, Faun.fucc. 1294. Cochlea teftä utrinque convexd flava , fafciä fubfolitariä fufcà , labro reflex. LinxnÆus, Syft. nat. pag. 773. n. 604. Helixteftæ ëmperforat& fubrotund&, Levi, diaphand , fafciaté , aperturä fubrorundà, lunatä , vulod nemoralis. 236 E O M LISTER, Angl. 116. tab. 2. fig. 3. Cochlea citrine aut leucophea, non rard unicolor, interdèm tamen unica , interdèm etiam duabus aut tribus , aut quatuor , plerumque verd quinque fafciis pullis diflinita. Idem, Hift. tab. $. n. $4. Cochlea interdim unt- color , interdèm variegata , item varüs fafciis depiéta. SwsmmEerDAM, Bibl. naturæ, tom. 1. tab. 8. fig. 6. Cochlea hortenfrs. PETIVER, Mu. $. n. 14. Cochlea vulgaris tefta variegat de M. d'ARGENVILLE , tab. 28. comme ci-deflus. LOMAN. Coquillage operculé du genre des rou- leaux de M. Adanfon. L'animal du loman refflemble à celui du jamar, excepté par fa couleur qui eft jaune, aufli pointille de blanc. La coquille .eft aufli de même forme, mais feulement une fois plus longue que large. Les plus grandes,que l’auteur ait vues,ont à peine deux pouces de longueur. Elles font lifles, unies, & d’un très beau poli. Le fommet eft deux fois plus court que la premiere fpire, & une fois plus large que long. Le fond de fa couleur eft un beau blanc fur lequel s'étend un réfeau brun à mailles anguleufes de diverfes gran- deurs. Ce tiflu eft interrompu par quelques marbrures qui font donner à cette coquille le nom de brunette, lorfqu'eiles font brunes; & celui de tulipe ,quand elles font pointillées & mêlées de bleu. Quand le réfeau & les marbrures font oranges, on l'appelle drap orangé, & c’eft le drap d’or, lorfqu'ils font d’un beau jaune d’or. On trouve cette coquille affez rarement aux îles de la Magdelaine. ALDROVANDUS, pag. 129. Cochlea cylindroïdes. BONANNI, pag. 129. Clafl. 3. n. 135. Cylindrus zurcicam veflem attalicä manu piéfam offentans , finuo- fis piéfuris & meandris , quos aureus color cum albo & Janguineo confufus , efformat : interdèm quafr fquam= IIS TECÈUS « Lrstrr,tab. 788. fig. 40. Rhombus major cylindro- pyramidalis ex rufo vermiculatus ; ex inful& Mauritir. L 7: 5 287 Ruuprnius, tab. 32. fig. P. Woluta pennata atta- genata. Krrker, Muf. pag. 457. n. 135. Ut fupra Bo- NANNI. | M. d'ArcEenNvILLE, pag. 283. fig. F. Rhombus pannus aureus. Guazrrert, tab. 25. lit. J. Cochlea longa pyri- formis vulgaris , umbonata , lavis , ex albo, fulvo candido, aureo, & fubrubro colore variegata , lineata € maculata. Ejufdem , litt. A. A. Cochlea longa pyriformis vul- garis , levis, candidiffima, maculis latis croceis de- pitfa , ex rubro fufco colore reticulata , lineata , & fplen- didiffime vermiculata. LONIER. Nom que M. Adanfon donne à un co- quillage operculé du genre du fabot. L'animal de cette efpece a les cornes aufli longues, que fa coquil- Je ,aufli-bien que fon pied , qui a près de deux fois _plus de longueur, que de largeur , ainfi que lanimal a habite la coquille du fari. Leurs coquilles fe ref- -{emblent tellement , que l’auteur n’auroit fait aucune difficulté de confondre ces deux efpeces, fi la coquille du lonier n'eut été percée d’un ombilic aflez profond, & fi les fpires n’eufflent été tantôt arrondies, & tan- sÔt applaties ; d’ailleurs elle à l'ouverture & les fillons des fpires parfaitement femblables. Sa longueur eft d'environ fix lignes , & prefqu'une fois moindre , que fa largeur , lorfque fes {pires font applaties. Sa cou- leur eft grife ou brune marbrée de taches blanchâtres. Elle fe trouve communément au cap du Dakar. LOSET. Coquillage operculé que M. Adanfon nomme ainfi ; il eft du genre que cet auteur appelle pourpre à canal médiocre , fort refferré & prefque fermé. La coquille du lofet n’a que fix lignes de lon- gueur fur une largeur une fois & demie moindre. Ses . {pires font au nombre de huit, peu renflées & cha- grinées de turbercules médiocres , applatis, fort ferrés, à _ £e touchant les uns autres, & diftribués fur douze à 288 E V1 Rue rangs dans la premiere fpire , fur cinq dans {a econde, & en moindre quantité dans les autres. Son fommet eft un tiers plus long que large, & auffilong que louverture avec fon canal. Celle-ci reflemble à celle du cofar, à cela prés qu’elle eft de moitié plus longue que large , & qu'elle n’a point de canal de côté à fon extrémité inférieure fur la lévre gauche. Cette lévre eft recouverte d’une lame courte & mince, qui le re- dreffe, & préfente en devant fes bords qui nr tran- chans. La lévre droite eft découpée de dix ou douze dents fur fes bords, & relevée de quatre ou cinq in- térieurement. Le brun foncé fait toute fa couleur. - On la trouve fur les rochers de Pîle de Gorée. LUISANTE. Cochlea terreftris aliquando umbili- cata ; teffà tenui, & pellueidä infignis. Coquillage uni- valve terreftre du genre deslimaçons, ainfi appellé à cau- fe de fon poli, qui eft luifant. Cette coquilleeft mince, tran{parente , d’un blanc cendré ou couleur de corne : elle eft compofée de cinq fpires peu élevées, dont la premiere , qui forme le corps du teftacée , eft large & convexe à fa bafe, ou du côté de l'ouverture, la- quelle montre quelquefois un ombilic fitué au mi- beu de la coquille. Ce limaçon terreftre peut avoir jufqu’à fept ou huit lignes de diamètre. M. d'ARGENvILLE , pl. 18. n. 4. pag. 338. Ce limaçon eft d’un gris fale & d’une forme plus ramaf- fée , que les autres efcargots. On le trouve dans les prés , & dans les joncs. On l’appelle la luifante. M. GrorrRoy , traité des coquilles, pag. 37. Co- chlea , teftä utrinque convex&, [ubtès perforata , ffria- ta, alba, quatuor fpirarum , ore reflexo. La luifante a cinq lignes de diamètre; elle eft ainfi nommée, parce- qu’elle eft très life. Sa coquille décrit cinq tours de volute : elle eft tranfparente , & de couleur de corne claire, lorfqu’elle eft vuide; car du vivant de l'animal, elle paroit d’un noir foncé, à caufe de la couleur du limaçon qui eft très noir, & que l’on voit à travers la -coquille. En-deflous, elle a un ombilic creux. On la trouve > LU E 289 trouve fous Les pierres humides & à l'ombre dans lesbois. LULAT. Nom donné par M. Adanfon , à un co- : quillage bivalvé, qui forme la premiere efpece du genre du jambonneau. La coquille du lulat a pres de trois pouces de longueur & une fois un quart moins de largeur ; elle eft ovoide, extrémement renflée, & comme boflue , de maniere que fa profondeur fur- pale un peu fa largeur. Ses deux extrémités font ar- rondies, comme fes côtés : mais fon dos s'étend vers le milieu de fa longueur, en une aîle affez grande, qui s’atrondit en portion de cercle. Extérieurement elle eft recouverte d’un périofte épais , légerement ridé, caf- fant, & d’une maniere approchante de celle de lacorne, qui fe replie en-dedans de la largeur d’une ligne, tout autour de fes bords , excepté vers la partie aîlée , & le fommet de la coquille, où fe trouve le ligament. Le fommet eft peu élevé ; il paroît former un de- mitour de fpirale dans chacun des battans, proche de l’extrêmité duquel il eft placé. Ceux-ci font parfai- tement femblables. On n’y diftingue point de char- nicre , mais feulement un fillon léger & fort long , qut fe termine dans chacun par une dent prefqu'infenfi- ble. Le ligament , qui unit les deux battans, eft pref- cs long que la moitié de la coquille. Il s'étend ur fon dos en commençant au fommet, & va fe ter- miner au-deflous de fon aïle. Il eft noirâtre, applati d’une épaifleur égale, à celle de la coquille à laquelle il s'unit, fans fortir au-dehors, où il paroït peu, & fans rentrer en dedans, quoiqu'il s’enchâfle dans les deux fillons de la charniere. On voit dans chaque battant , quatre petites taches; qui font connoître qu'ils étoient attachés au corps de l'animal par quatre petits mufcles , dont les deux plus grands fe trouve vers leur extrémité fupérieure , & les deux plus petits font dans l’extrêmité oppofée. Il regne encore tout autour des battans , une petite ligne, qui des fuit exactement à une ligne de leurs bords : elle marque le lieu, où les deux lobss du manteau leut Tome IL, Z 899 k& UE étoient-attachés, Le périofte, qui enveloppe cette co- quille, lui communique {a couleur brune ; mais lorf- qu'on l'a dépouillée, on y découvre quatre couleurs, . le blanc , le violet, le rofé & le pourpre , qui tiennent chacun Jeur place fans fe mélanger. Intérieurement elle préfente une nacre à fond blanc, mêlé de viole, qui prend, fuivant les inclinaifons qu’on lui donne, diverfes nuances de jaune & de verd. La coquille du lulat eft ordinairement fixée , le fommet en- bas & l’extrêmité oppofée en-haut. Ses deux battans ne s'enir’ouvrent que très peu, mais çe- pendant aflez pour laifler voir fon manteau. C’eft une membrane fort mince, entiere & d’une feule piece le long du dos de l'animal, mais partagée fur le devant dans toute fa lougueur en deux lobes qui font divifis chacun fur leurs bords en deux feuillets très cours , dont lextérieur eft uni à la coquille, fort proche de fes bords. Le feuillet intérieur porte, depuis l’extrémisé fupérieure de la coquille jufqu’à la quatrieme parte de fa longueur, une frange compofée de quinze filers cylindriques, fort courts, mobiles, & difpotés fur un feul rang. ) Lestrachées font au nombre de deux. La plus grande ou lantérieure eft formée par l'éloignement des lobes du manteau dans {a partie frangée. C’eft par elle que Peau entre dans le corps de l'animal pour fournir à fa nourriture : elle eft trois fois plus courte que la co- quille. La trachée poñtérieure eft percée fur le dos de l’animal dans l’endroit où le manteau eft d’une feule piece. Elle repréfente une ellipfe deux fois plus lon- gue que large , & quatre fois plus. courte que la co- quille. Cette ouverture reçoit l’eau qui doit pañler par derriere. les ouies, pour leur porter l'air néceffaire à J'animal. Elle ne communique point avec l’aurre tra= chée, mais feulement avec l'anus que l’on apperçoit dans fon angle inferieur ; & lon voit vers fon nulieu une partie d’un grand mufcle fupérieur qui atrache les deux battans. | En EL U 291 Le pied du lulat eft petir & fait en demi-luné lorf- qu'il ne s’en fert point; mais Le veut én faite ufage, foit pour fonder le terrein , foit pour ÿ fixer les fils qui doivent attacher fa coquille, il l'étrécit en Pal- longeant fous la forme d’un poinçon un peu courbe : alors fa longueur eft égale à celle de fes fils , & furpaffe trois ou quatre fois fa plus grande largeur. Cet animal refte toujours en place, & fixé aux ro- chers pai ane centaine de fils qu'il ÿ attache par le moyen de fon pied. C'eft au-deflous de ce pied & de fon origine que partent ces fils. Ils font d’abord réunis _ Connie un nerf, puis ils s’écartent au-dehors cornme autant de cheveux tendus avec des directions différéh- tes, & dont la longueur égale la largeur de la coquille. M. Adanfon a obfervé que la moulé de mer des côtés de Normandie, au lieu d’avoir la filiere au-deflous du pied comme celle du Sénégat, Pavoit au contraire placé en-deffus. Le manteau du lulat eft brun-café fur lés bords ; le refte de fon corps tire fur le blanc-pâle. Ce coquillage eft aflez RON F4 dans les rochers des iles de la Magdelaine & du cap Manuel, où il eft ex- pofé à la fureur des flots qui viennent y brifer avec volence. ; LisTER, hift. Conchyl. tab. 356. fig, 195. Muf- culus tenuis, fubpurpureus. Ejufdem, tab. 359. fig. 198. Idem , Jamaïcenfis. RümPAivs,Muf. pag. 1$1, tab. 46. fig. B. Muf- cu lus vulgaris major ; Maläïcenfibus afuffeng. Ejufdem , art. 2. fig. C. Myrculus anatarius, Ma- laïcenfibus , affuffeng-bebec; Amboienfbus ihul; Æi- coenfibus lular.. PETIVÉR , Gazoph. vol. 2. cat. $88. tab. 71. fig. a1. Mufculus Bahamenfis ferè radiatus. Laxcivs,Meth. pag. 74. Concha longa lata , & qguafi gibbofa. | S1zo4NE , Jam. pag. 263. Mufculus vulgaris major. RoumPHrr. M. d'ARGENVILLE , pag. 265. Moule de la terre d. ; NAN 292 Er ON des Papons, dont la couleur eft fauve ordinairement. Celle-ci, qui eft découverte ,expofe aux yeux Les plus belles couleurs d’agathe, de violet & de couleur de rofe. Cette moule eft boflue dans fa fuperficie, & certe boffe occafionne deux avances à l'endroit de la char- niere. | Ee même, pag. 327. pl.25. fig. C. Mufeulus pa- puanus cute luridä. KzE1IN ,Tent.pag. 172. fpec. 1. À. Mufculus acu- us vulgaris ; Mabarafufleng : cércà cardines gibbus , tandem glottoides, major ; RUMFHII. Ejufdem, ibid. B. Mufculus acutus vulgaris minor : ‘RumPrHII. Ejufdem, ibid. pag. 128. fpec. $. tab. 9. fig. 25. Mufculus acutus renuis, Levis, fubpurpureus : L1s- TERI. Ejufd. ibid.pag.166. fpec. 4. num. 2. tab. 11.9. 67. Pholas arene , qua mytulus anatarius. Afufleng beoec Amboin.Yhul, lulat; articulum dipiti longus,unum & fers Llatus; effodiuntur ut anatibusin efcam cedant; Ru mrurr. : LUNOT. M. Adanfon donne ce nom à un coquil- lage bivalve du genre de la came. La coquille du lunot eft fort mince, de figure ovoïde, obtufe aux extrémicés, large d’un pouce & demi au plus fur une longueur moindre de moitié, & prefque double de fa profon- deur. Sa furface extérieure eft couverte d’un réfeau ex- trêmement fin, formé par cent cannelures longitudinales autant de tranfverfales, d’une délicateffe infinie. Le fommet ef fort petit, & placé vers fon extrémité infe- rieufe à la quatrieme partie de fa longueur. Le liga- ment eft à peine une fois plus court que la largeur de la coquille, &la charniere çonfifte dans chaque battant en trois petites dents égales & fort approchées. Le fond de la couleur de cette coquille eft blanc ou cou- leur de chair, agréablement marbré de brun , fur-tout vers les extrémités. | L'animal, qu’elle renferme, a les tuyaux des trachées aufli longs que la moitié de la largeur de la coquille; Gr 4 rs M Re 293 écartés l’un de l’autre vers l'extrémité, & couronnés: chacun de vingt filets. Le manteau porte fur chaque obe une double membrane comme la feptieme efpece; mais elle n’eft ni crenelée ni bordée de filets. Les Nègres pêchent une grande quantité de ce petit coquillage dans les fables de Ben: c’eft le plus delicar de tous ceux qui fe mangent fur la côte; îls le paflent légerement au feu ou fur les cendres chaudes. GuALTIERI, tab. 90. litt. B. Mufculus ffriatus ; ftrits tranfverfis, & longitudinalibus cancellatus | qua- ram nonnulla latere elongato craffiores fünt, rufus. LUPON. Coquille univalve , ainfi appellée par M. Adan{on , du genre du pucelage. Celle-ci qui en eftlz feconde efpece , reffemble entierement à là premiere nommée le majet, quant à l'animal, à l'exception de fa couleur qui eft fort blanche. vd Sa coquille eft médiocrement épaifle, longue de’ fx lignes au plus, & de moitié moins large." Elle re- préfente un ovoïde aflez exactement arrondi, de ma“ niere que fa profondeur eft à peu près égale à fa lar+ geut On compte trois tours de fpirales à fon fommet } ui eft fort applati & peu apparent. L'ouverture dif-’ Are de celle de la premiere efpece, en ce qu'elle eft: prefque droite & fans détours. La lévre droïte eft moi- tié plus étroite que la gauche , & bordée de vingt-neuf dents fort courtes & petites. On diftingue à peine les traces de cinq à fix dents femblables vers le milieu de Ja lévre gauche. Ces deux lévres forment une furface très convexe & arrondie. La couleur de cette coquille eft d’un blanc-fale. Elle eft fort rare ‘aux environs du cap Bernard, proche de l’île de Gorce. LYRE DE DAVID. Nom que plufieurs Conchy- liclogiftes donnent à une coquille univalve du’genre des tonnes ou conqués fphériques , plus connue fous la dénomination de la harpe. Voÿez Harpe ve Davin. Ye … Tiÿ 294 2 FAR M À C M acONNE. Cochlea trochi-formis ; plurimis fili- cibus vel aliis lapidibus in fpiris onufla & infignis. Ce- quille univalve du genre des limaçons à bafe compri- mée, nommés fabots , qui eft une variété de lefpece appellée la conchyliophore ou la fripiere, & dont la maconne différe, en ce que fa ile eft chargée de cailloux ou de différentes pierres au lieu de coquilles. Voyez le mot FRIPIERE. :. . MAFAN. Coquillage operculé que M. Adanfon 2 rangé dans Je genre du rouleau. L'auteur lui auroitcon- fervé celui d’amiral , fi ce nom n’eut appartenu depuis long-temps$ à une efpece de papillon, dont la chenille vit fur l’ortie. +4 … L'animal reffemble à celui du tilin , à la couleur prés, qui eft très blanche. Sa coquille a une fois & un peu plus de longueur que de largeur. La plus grande ue l'auteur ait trouvée eft d'un pouce & demi: On y compte onze fpires légerement renflées, & entourées de. fillons aflez profonds, qui font au nombre de vingt dans la premiere fpire, &. fort écartés les unes des au- tres. Cetre fpire eff praque plate; & forme un angle affez aigu en fe repliant dans fa partie inférieure. Elle a près de quatre fois plus de longueur que le fommet: celui-ci a une fois plus de largeur que de longueur. L'ouverture reffemble à celle du tilin, mais elle n’a que quatre fois pins de longueur que de largeur. C'eft cetre efpece qui fournitles amiraux, les vice- amiraux,)& les coquilles les plus eftimées , tant pour la forme que pour la richeffe & la netteté des couleurs. . Le fond efttoujours d’un très beau blanc , coupé par des marbrures d'un beau jaune dore ,. divifées en deux ou trois bandes. Eorfque ces bandes font fimples, elles forinént les vice-amiraux. Lorfque les deux d’en-haut font partagés par une ligne ponétuée, elles donnent M 4 y 294 ætte belle variété qu'on appelle amiral ou grand amirai, & leur réunion produit l'ex-àmiral, | ..PEriver, Gazoph. vol, 1. tab.27.fg: 11. Rhom- bus indicus albus ; fafcis flavis & maeandris. . M. d'ARGENVILLE, pag. 279. tab. 15 fig. H&N, Voluta archithalafus fecundus & archichalaf]us fecun- dus. Le vice-amiral & le grand-amiral. E . GUALTIERI , tab. 2o-litt. F, Cochlea conoïdea ; albida , colore luteo ; radiata , vel nebulatu , & quaft fafciata, punétata ; obfcurè ftriara , apice ffriis bullatis exafrerato. pt à Ejuidem, litt. G. Cochlea conoïdea | mucronata , lavis , crocea ; tribus. fafiis candidis, notulis rnbris nigricantibus undatin depritis elegantiffimé circumdata. . Éjufdem, litt. Je Cochlea conoïdea | mucronata Eævis , colore luteo , vel ex luteo rufefcente depiéta , duabus falcis candidis cinéta. . ES) . MAJET. M. Adänfon nomme ainfi un coquillage univalve du genre du pucelage. Sa coquille repréfente une portion d'ovoide qui feroit coupé par la moitié dans fa longueur. On juge bien par-là qu'elle à deux faces ; l'une plane , qui ft le devant ou le deffous , & l'autre convexe qui eft le dos. Son épaifleur eft aflez confidérable; quoiqu’elle ne paroïfle pas tournée enfpi: rale;elleeft cependant compofée de cinq tours qui vont horifontalement de droité à gauche. Le premier tour eft prefque le feul qui foit fenfible à caufe de fon vo- lume ; il forme, pour ainfi dire , lui feul toute la co- quille, & efface les quatre autres , qui font un boutoti ou.un fommet à peine apparent, à fon extrémité’ infé- rieure. L'ouverture eft une fente égale à la longueur de la coquille & placée à peu près dans fon milieu, cepen- dant un peu plus proche du côté droit que du gauche; elle n'eft pas tout-à-fait droite , mais elle fe courbe ün peu vers Ës extrêmités, en confervant un parallélifine aflez exa@ avec l'axe de la coquille. Dans l'endroit . oùélleeft plus large , lle a à peine la dixienie partie iv 296 M A J de fa longueur. Ses deux extrémités forment un canal profondément échancré dans la premiere fpire. . La lévre droite eft de moitié plus large que la gau- che, & quoiqu'elle paroifle tournée comme elle en fpirale, elle ne left pas néanmoins; elle eft feulement répliée ou ramenée en dedans, où elle forme une grande cavité. Ses bords font obtus, très épais, fans bourrelet, & relevés d’un bout à l’autre de trente-trois dents tranfverfales affez longues & à peu près égales. La lévre gauche eft convexe & renflée au dedans de la coquille , où elle tourne en fpirale ; elle fait une ca- vité notable dans fa partie fupérieure. Ses bords ne portent quetrente & une dents, un peu plus longue & moins épaifle que celles de la lévre gauche. Le plan formé par la largeur de ces deux lévres n’eft pas exac- tement horifontal ; il rentre tant foit peu en dedans de la coquille. Les plus grandes, que l’auteur ait obfervées, avoient environ trois pouces un quart de longueur & une fois moins de profondeur; leur largeur étoit moindre d'un tiers ; leur coulenr étoit agathe dans quelques-unes, brûlée dans d’autres , mais beaucoup plus claire en- defflous, & marquée fur le dos de grandes taches bru- nes. Ces taches étoient quelquefois féparées dans les dernieres par une ligne qui s’étendoit d’un bout à l’au- tre de la coquille vers fon milieu. Les dents de l’ouver- ture étoient ordinairement blanchâtres, & la fente étoir quelquefois noire, mais plus fouvent d'un brun-clair: toute leur furface étoit d’un beau poli. Il y a peu de coquilles dont les variétés foient mieux caractérifées dans la même efpece. M. Adanfon fait mention de fix des plus remarquables , dont on peut voir les différences en rapportant à chacune les cita- tions des auteurs qui les ont figurées. La premiere va- riété du majet a une fois plus de longueur que de largeur; la lévre droite de l'ouverture eft une fois plus étroite que Ja lévre gauche , & garnie de vingt-trois M AJ 297 dents, tandis que celle-ci n’en a que vingtune. Le plan formé par ces deux lévres eft arrondi ou convexe. Elle eft blanchâtre en-deflous, & gris de fouris fur le dos, qui eft fouvent traver{é par deux bandes étroites, moins foncées. Ses extrémités font rougeâtres & mär- quées de deux points noirs. BonNANNTr, Ricr. pag. 145. clafl. 3. n. 2$1. We- nerea in marz ficulo & tarentino frequens , ubt vulgd Vocatur porcellerta. L1STER, hift. Conchyl. tab. 671. fig. 71. Concha venerea lævis , ex fufco rufefcens , bifafciata ad clavwi- culam tribus aut pluribus maculis nisricantibus depitas, item ad cervicem binis tantüm. Ejufdem, tab. 73. fig. 19. Concha Veneris craf[a , fufca, & claviculé & lingua canali croceis | item urrin- gue binis maculis nigricantibus notata ; infula Afcen- fionis. - M. d'Arcenvrizr, pl. 21. lit. C. Porcelaine ap- peliée la fouris, dont la couleur tire fur le gris, avec des points noirs à chaque extrémité , imitant les yeux de cet animal. * GUALTIERI , tab. 13. litt. E. Porcellana vulgaris, levis , lucida, duabus maculis nigris in utroque capile infgniter notata , ventre albido aliquando croceo. La feconde variété eft fort mince & légere ; elle a moitié plus de longueur que de largeur. La lévre droite de louverture eft deux fois plus étroite que la gauche, & bordée de dix-fept dents fort courtes & arrondies. La iévre gauche n’en a que treize femblables, dont on ne voit bien que celles des'extrêmités : celles du milieu font à peine fenfibles. Le plan de ces deux lévres eft convexe. Les fpires du fommet font aflez apparentes ; elle eft grife , avec trois bandes brunes , qui manquent dans quelques-unes. 2 Lrsrer,, hift. Conchyl. tab. 656. fig. 1. Concha ve- rerea exigua , fere plumbet coloris, aut leviter purpu- rafcens ; ex infnla Mauritii. Ejufdem , Ibid, tab. 665. fig. 9. Concha Veneris fub- 252 M A 7 five ips4 rimä purpurafe ente , tribus fafètis cireum- data, leviore tell è Madaga/fcar. Ejufdem , tab. 667. fig. 11. Concha Veneris fufca , valde levis, duabus falciis albidis exornata 3 Barba- denfrs. Ejufdem , tab. 668. fig. 13. Concha Veneris parvæ fibcinerea , ventre candido , unicâ fafciä fufca , larâque cèrcumdat:, dorfo paululèm gibbofo , admodèm levis. La troiñieme variété reffemble à la précédente. Elle eft feulement un peu plus épaiffe & un peu plusgrande. San fommet ne paroît pas au dehors. La lévre droite éz Fouverture eft une fois plus étroite que la gauche; elle a feize dents courtes , mais grofles. La gauche en a un pareil nombre ; elle eft blanchître en-deflous 7 & brune en-deflus , avec des taches blanches, coupées pu une ligne de même couleur , qui la parcoure dans Ÿ: longueur. Lister, Tab. 694. fig. 41. Concha V'eneris parva urourafcens , exiguis maculis albis dense depiéta. Ejuflem, “Aix 711.fig. 49. Concha Veneris parva te- Au: :,"imd candidä dorfo maculrs albis reticulatim depicto. Ejuid em, Ibid. tab. 704. fig. $ 3. Concha Veneris ,te- nuls , l HS nigricuntibus, dorfo maculis.albis di- fir:to ; ex infulà Mauricir. RymPaius,Muf. pag. 115. art. 13- tab, 3. fig. O. Porcellana éd dia. Psriver, Gazoph. vol. 1. cat. 300. tab. 9. fig. 7e Concha Veneris minor maculata & oculata. Ejuidem, vol. 2. cat. 275. tab. 96. fig. 9. Concha Veneris Indica minor. La quatrieme variété eft infiniment plus épaifle & plus } w-fante que les précédentes. Elle eft aufli moins allongée & plus apple Sa longueur furpañfeà peine d'un tiers {a pret La lévre droite eft prefque auf. farge que la gauche. Elles ont chacune quinze dents fort longues & femblables à celle du mayjet ou.de la premiere efpece , & leur plan eft prefque applati. Le {ornmet ne fe voit pas au dehors. Sa couleur eft blan- M AJ 299 che en-deflous , & brune fur le dos , dont le milieu eft picoté d’un grand nombre de petites raches blanches .qui y font une efpece de réfeau. $es extrémités font marquées d’une grande tache blanche. Bonanxni, pag. 147. clafl. 3. n. 258. Wenerea tefiitudinis inftar gibbofa , dorfo rufo albis ftellulis no tabili, Lister, tab. 702. fig. so. Concha Veneris craf[z ventre lato, rimé aloidé , lateribus nigricantibus, dorfo fummo albis maculis depiéto, ex irful4 Mauriti. + Rvwp#ipes, tab. 38.fig.F. Porcellans fpecies fexta. GuazTrers, tab. 15. litt. J. O. Porcellana fim- briata, lavis, dorfo fubflavo, candidis punétis mini- aus {ignato ; lateribus fufco colore late obfeuratis ; rimé albidâ, capitibus aliquantulèm tuberofis. Kzrrw, Tent, pag. 89. fpec. 4. n. 1. Porcellana zn utroque latere fimbriata , craffa , ventre lato , rim& albidä , lateribus nigricantibus ; dorfo f:mmo albis maculrs piéto ; vel etiam fafcié flavidä diffinéo : Lis- TER & RumPuit. La cinquicme variété du majet, qui eft fort petite, eft de ja mème forme que la feconde efpece ou de la premiere variété. Elle a une fois plus de longueur que de largeur, L'ouverture eft prefque droite , & garnie de dix-neuf dents à fa lévre droite, & de feize feule- ment à fa gauche. Ces dents font affez longues. Le fommet eft caché au dedans. Le fond de fa couleur eft blanc , traverie {ur le dos de trois bandes brunes , qui lui ont fait donner le nom de petit âne. BoNANNI, pag. 144. clafl. 3. n. 136. Wenerea _ laëtea tribus fafciolis oftrinis fegmentata quas aureæ lacinie exornant. Lisrsr, tab. 666. fig. 10. Concha Veneris parva , candida , tribus latis fafciis nigricantibus depicla ; ex tfulis Maldivis. Rumpnrus, Muf. pag. 118. tab. 39. litt. M. Por- cellana afelli. Krrker, Muf, pag. 464. n. 235. Wenerea laëea, GC, ut BONANNI. 309 M "À JF | Psrrver, Gazoph. vol. 2. cat. 190. tab. 97. fig. 51. Weneris concha Indica minor trifafciata. BARRELIER , pag. 133. tab. 1326. fig. 27. Ery- traa minor variegata & fafciata. | M, d'ARGENVILLE, pl. 11. fig T. Porcelaine zppelléeile petit âne , à caufe de trois barres noires qui fe voient fur fa robe blanche. GuazrTreri, tab. 15.litt. M. Porcellana fimbriata, . Levis minor candida , tribus latis fufciis nigricantibus vel ex fufco rubeftentibus cinita. Kzrin, Tent. pag. 86. fpec. 2.n. 10. Porcellana Brevis five elatior , vel gibba, afelli: triplici zoné nigr& cranfverfali per dorfum album. RumPurr. . La fixieme variété a un certain rapport avec la troi- eme , on n’y voit aucune apparence de fommet; mais les dents de l'ouverture font très longues & des plus faillantes. Ces dents font au nombre de feize fur la lévre droite, & l’on n’en compte que treize fur la lévre gauche, Sa couleur eft fauve , foncée dans quelques- unes & clair dans d’autres ; au milieu duquel un nom- bre infini de petits points blancs, forment une efpace blanc, agréablement bigarré de plufieurs taches fauves & rondes de médiocre grandeur. Dans quelques-unes Îles taches blanches font moins fenfibles , & l’on ne voit que les points fauves qui fe répandent avec affez d'ordre fur tout le dos de la coquille. BoxAwxr, Recr. pag. 144. clafl. 3. n. 247. Vene- rea ffellata fpeciofiffima , moneta infularum Philippi- narum , dorfo partim violaceo , partim livido, intus fellulis laéteis & aureis decorato. Lister , tab. 292, fig. 38. Concha Veneris parva, ventre & lateribus flavefcentibus , ipfo lingua canali leviter purpurafcente, dorfo maculato flavis & innu- meris punéturis candidis , ex Maldivis. Krrker , Muf. pag. 464. n. 146. Venerea ffellata; &c.ut fupra Bon AXNI. PETIVER , Gazoph. vol. 2. cat. 281. tab. 97. fs. 17 Veneris concha Indica minor, maculata , rim& rocéé. M À J 301 Guazrrerr ,tab. 15. litt. G. Porcellana fimbriara; avis, fubflava , albis maculis depicta , rimä fubcrouea, ventre & lateribus albidis | purpurafcentibus macuiis fignata. Kzern,Tent. pag. 89. fpec. 4.n. 4. Porcellana in utroque latere fimbriata ; falita : ventre & Lareribus flavelcentibus. M. Adanfon s’eft contenté de citer les fix variérés de la coquille du ma,et, qu’il a obfervées avec foin, quoi- qu'il auroit pu en décrire un plus grand nombre; mais les efpeces mentionnées fufhiient pour faire connoître ce genre de coquillage. L'animal qui habite la coquilie du majet, eft le même dans toutes les variétés qui font tombées fous les mains de l’auteur. Sa tête eft cviin- drique, d’une longueur égale à fa largeur, & échancree à fon extrémité, au - deflous de laquelle on voit une petite émivence arrondie & coupée par un petit fl lon tracé dans toute fa longueur. Ce filon eit Fouver- ture de la bouche. De l'extrémité de la tête fortent deux cornes qui, étant pofées fur fes côtés , laïflent _entrelles une échancrure creufée en demi-cercle. Elles 4 font de figure conique, urès allongées , déliées & ter- minées par une pointe très fine. Leur longueur eft égale à la troifieme partie de la longueur de la co- quille. Un peu au-deflus de leur bafe & à peu près à la cinquieme partie de leur longueur, on voit un ren- flement aflez confidérable fur leur côté extérieur. Ceft précifément au haut de ce renflement que fe trouvent les veux. [ls font un peu faillans : avec le fecours au verre lenticulaire, on y diftingue une petite prunelle ronde & blanche, autour de laquelle s'étend l'iris d'un diamètre fix fois plus grand & de couleur noire: c’eft prefque le feul coquillage auquel M. Adanfon ait pu appercevoir aufh clairement l'iris diftingué de la pru- nelle : C’eft aufhi prefque le feul dont on puiffe dire qu'il fait ufage de cet organe, & il ale fentimentaffez fin. Le manteau du pucelage eft encore plus remarqua- ble que fes yeux. Îl seflemble à celui de la porcelame 302 M A ]J en ce qu'il fort au - dehors de fa coquille. Maïs il en diffère en ce qu'il l'enveloppe en entier, de manieré uil difparoît entierement à la vue. On peut dire qu'il FE alors un vrai manteau , dont le pan de la gauche eft plus ample que celui de la droite ; & le recouvre en partie. Lorfque l’animal rentre dans fa coquilié, ce manteau rentre très promptement avec lui : mais ik n’en eft pas de. même lorfqu'il veut le faire forcir ; il ne s'étend que fort lentement, & comme en tâton- nant ; il lui faut un temps raifonnable pour s'en enve- lopper entierement. Dans cet état, on prendioir lé pucelage plutôt pour un animal entièrement mol &e charnu, tel que les liévres de mer , que pour un ani- mal à oué . Son manteau a encore une particularité moins fenfible ; fa partie antérieure , celle qui eft pla: cée fur fon col, eft repliée pour former un tuyau, qui fe loge dans l’échancrure fupérieure de la coquille. Ce tuyau ne fort point de la coquille , il ne pafle pas {es bords. Le pied reffemble à une langue triangulaire affez mince , obtufe 4 fa partie antérieure , & terminée en pointe à l'extrémité oppofée. Ii égale la coquille en longueur & en largeur. Un large & profond fillon le traverfe dans fon extrémité la plus proche de la tête. On appercçoit aufli fur fa furface inférieure un grand nombre de petits fillons inégaux , creufés légerement, fuivant fa longueur. ‘F out le corps de l'animal eft d'une feule couleur : c’eft un cendré noir , qui eft un peu plus foncé dans les cornes. Ce coquillage eft fort commun fur la côte maritime du Sénégal, & fur-tout dans les rochers de l'île de Gorée. L'auteur l’a obfervé auf, mais moins fréquemment , aux îles Canaries & aux Açores. On voit en comparant le genre du pucelage avec celui de la porcelaine , qu'il y à un rapport infint : en l’un & l’autre. On voit que la coquille de la porce: laine a d’abord un fomme: affez confidérable , & l’ou< verture fort évafée däns les trois premieres efpeces , & que cette ouverture & le fomumet diminuent pewa-peu M A M 303 & fe rétréciflent infenfiblement pour fe rapproche: de la forme du pucelage , auquel elle fe réunit par la cim- quieme variété de la premiere efpece. En exeimirant la figure de animal, on remarque que le mantezu ne couvre qu'une partie de la coquille de la porcelaine dans les premieres efpeces ; qu'il augmente peu à peu dans les autres, de maniere qu'il vient à égaler celui de pucelage. Les cornes, Ja tête, les yeux , le pied, ëxc. différent auffi fort peu; & quoique l’auteur n'ait point apperçu de langue ou de trompe dans cette premiere efpece de pucelage, celle qu'il a obfervée dans es an- tres ne lui laïfle aucun lieu de douter qu'elle n'en fo pourvue aufli-bien qu’elles. Ces deux genres rentrent donc l’un dans l’autre par des degrés prefqu'infenfble. 11 n’y a de différence conftante entr'eux que celle que l’auteur a remarquée dans le tuyau du manteau, qui ne déborde jamais la coquille dans le pucelage , au liem ul paroît toujours au-dehors dans la porcelaine. Ce# dr ce caractere que M. Adanfon seit fondé pour em faire deux genres diftingués. MAMELON,, ou LE TETTON. Cochlea lavis Jerrs- lunaris mamma-formis, parva claviculé diffinéta. Nom donné à une coquille univalve du genre des limaçons à bouche demi-ronde , à caufe defa forme. Le corps de la coquille’, qui eft arrondi & prolongé en poire , eft ter- mine par une petite clavicule, compolée de deux ow trois {pires , lefquelles ne femblent former qu'une ef pece de bouton. Ce limaçon eft ordinairement uni p avec une ouverture demi-ronde , mais dont la coltr- inelle extérieure ne fait point la gencive , & n’eft point dentée comme celle des nérites. Il approche plus des efpeces ombiliquées , appellées natices , que de ces dernieres. Les Conchyliologiftes diftinguent le ma- melon blanc, le mamelon fauve ombiliqué, & le ma- melon à columelle noire. MAMELON BLANC. Cochlva Jermi-lunaris mam- ma-formis , alkedine laëteë , teflä ponderos4 ; on um éilicatä, Ce limaçen , dont le teft ef pefant, à cie 304 MM A8 M de l’épaiffeur de fa columelle , eft d’un blanc de lait en dehors comme en-dedans. L'endroit de l’ombilic eft entierement caché par une forte excroiffance, qui eft élevée & occupe toute l'étendue du fût extérieur. L’ou- verture eftdemi-ronde ou en forme d’ovale irrégulier S bordée d’une lévre tranchante & entiere, c'eft-à-diré fans échancrure. Cette coquille ne pañle guereun pouce & demi de longueur fur un peu plus d’un pouce de D à té RoumPxivs, tab. 22. litt. F. Walyvata feptima , five albula ; Holl. Zevende flek-hooth; la feprieme efpece de limaçon. GuarrrErr,tab. 67: litt. C. Ga marina , 0hlor- ga, veluri ex und tantèm fpir& conflata , lavis , FFF Nes M. d'Arcenvizze , pl. 7. lett. X,pag. 212. Celi- maçon eft le mamelon blanc avec un bout faillant. MAMELON A COLUMELLE NOIRE. Cochlea femi-lunaris mamme - formis , umbilicata , teffà tenui Jacifque pellucidä, columell& exteriori & colore ex fufco- nigricante infonis. Ce limaçon, qui ne parvient point àun fi grand volume que celui du mammelon b!a anc , porte quatorze ou quinze lignes de longueur ; mais il a la même forme. Sa coquille eft aflez mince & tran- fparente. Sa lévre eft fort tranchante ; & la columelle extérieure , qui eft noirâtre ou brune , ne cache qu'une partie de lobe ee de l’omoilic ; #4 qui diftingue articulierement ce mamelon dd. autres efpeces. Toute fa furface extérieure eft rayée & fafcice de fauve clair fur un fond blanchitre. GUALTIERI , tab. 67. litt. D. Coc#lea marina oblonga , umbilicata , veluti ex unâ tantum fpirä con- flata, levis & CU Le MAMELON FAUVE A GRAND OMBILIC. Cochlea fermi-lunaris mammae-formis , maxime umbili- cata , coloribus avis es caffancis Lits depicta. Celui- ci a fa coquille épaifle , pourvu d’un ombilic affez ou- vert & ailez profond ; pour appercevoir une grande parie des fpires intérieures. Son für extérieur forme une M ‘À N 30$ une moulure épaifle avec une efpece d’excroiffance , qui entame la premiere fpire. de cette furface eft blanche , tandis que tout le deflus & la volute font de couleur fauve , marron & agathe, en formant des tra- ces & des nuances longitudinales. Sa petite clavicule, compofée de deux fpires & demi, eft plus foncée en couleur; ce qui eft annoncé par une petite zone de la même teinte , qui femble décrire la premiere circonvo- lution de cette volute. Ce limaçon porte un pouce huit lignes de longueur fur quatre lignes moinsde largeur. Il ne diffère de l’efpece qu'on appelle lejaune d'œuf applati que par fa figure arrondie & élevée , & en ce que fon _ombñic n’eft point intercepté par une forte apophyfe. MAMELONS. Terme de Conchyliologie , qui exprime les différentes éminences arrondies , qui fe rencontrent fur la furface extérieure des coquilles. 11 eft fynonyme à,celui de tubercule , quoique moins gé- nérique , & ne s'entend que pour les tubercules ronds & peu élevés ; il exprime aufli un bouton qui termine & forme le centre de la volute dans les coquilles fphé- riques , que l'on nomme pour cette raifon gondoles mamillaires. Woyez MAMILLAIRES. | MAMILLAIRES, ou COQUILLES MAMIL- LAIRES. Ce font les efpeces univalves du genre des conques fphériques dont la clavicule eft terminée par un bouton plus ou moins faillant en forme de mamelle , & que les Conchyliologiftes ont appellées pour cette ae gondoles mamillaires. MANCHES DE COUTEAU , autrement appel- lés COUTELIERS. Conche bivalyes , ad inftar di- giti , tubuli , tibia , fiffule , vagin , vel culcri manubrii prolongate ; in extremitatibus patentes ; .conche culsrè- formes appellate. Coquilles bivalves, qui compofent un genre par le nombre & la variété de fes efpeces. Les Latins les nomment /o/exes ; du mot grec zou, qui fignifñie canal ou tuyau, parce qu'elles font creufées en .maniere de petits canaux. On les appelle en Îralie ç2« nalichio ,à Venife cape long, en Angleterre pzroë Tome 11. "4 806 M A N Les coquilles des couteliers , ou imanches de coutean font longues, étroites , formées de deux valves égales, bombées, droîtes, prefque droites, & quelquefois cotrbées. Les deux extrémités ,qui font obtufes ,arron- ‘ies en maniere d'ongles, font ouvertes. Ces fortes de bivalves ont ordinairement jufqu'à fix pouces de lon- gueur fur dix lignes de largeur dans toute leur étendue; ce qui les font reflembler aflez exaétement à des man- ches de couteaux. Le ligament , qui réunit les deux tailles à une des deux extrémités eftnoirâtre, de quinze ou feize lignes , & même quelquefois d’un pouce & demi de longueur , très fenfible ou bien articulé en- dehors, recouvrant la charniere qui eft en-dedans. Cette charniéré eft compolée de pluñeurs apophyfes ‘oude dents arrangées en trois temps différens : 1°. D'une tenticule applatie , qui fe loge entre deux autres dents correfpondantes , beaucoup plus faillantés & plus for- tes; maïs arrondies au-dehors ; ce premier remps occu- ‘cupe l’extrémité des valves : 2°. De la feconde denti- cule naît une moulure ou une faillie allongée , qui fe termine par deux autres denticules à cinq ou fix lignes de diftance des premieres : 3°. De ces deux denticules fort une feconde moulure qui finit avec le ligament. La valve correfpondante ne montre qu'une dent, qui ‘s’engrène dans lalvéole ou la cavité de la premiere -moulure , tandis que la feconde eft parallele avec la moulute de l’autre valve. Cette charniere finguliere eft plus articulée dans certaines efpeces que dans d’autres, “principalement à l'égard de fon prolongement , & de la répétition de ces denticules qui font quelquefois peu fenfbles. La furface extérieure des manches de couteaux eft en partie couverte d’un drap marin de couleur feuille- morte, principalement dans la longueur des flancs de la coquille, en laiffant à découvert le dos des valves d'une maniere angulaire ou de biais. C’eft fur ce plan dépourvu du drap marin où l’on voit régner les cou- leurs dont elles font ornées ; elles forment des ondes M À N | 307 pourprées, agathes & violet clair en largeur. Il y a des manches de couteaux de couleur ardoife, fauve- clair, & de couleur de corne. L'intérieur eft uni & blanchâtre. La différence, qu'il y a dans leur forme & leur longueur, a fait donner à ces bivalves plufeurs dénominations , comme la coffe d'haricor, le fabre hongrois, le doigt, l'onix& l’ongie. Êles font connues dans toutes les côtes de France ; celles qui vienment des mers des Indes orientales & occidentales, font des plus recherchées, | Pline donne au coutelier où manche de couteau les noms latins de catylus & de folen , & diftingue le mâle d’avec la femelle ainfi qu'Ariftote : felon ces an ciens naturaliftes , le mâle fe connoît par divers traits bleuâtres tranfverfaux , au lieu que la femelle eft d’une feule couleur ; la chair de celle-ci , dit Pline , eft plus fuave que celle du mâle. Ces fortes de teftacées ; ajoute cet ancien naturalifte , font du genre des con- ques longues , compofées de deux écailles , légeres, minces , & réunies par un ligament noir , qui {e trouve à une extrémité feulement. Il rapporte que les folenes font lumineux dans l’obfcurité ou dans les en- droits privés de toute lumière , fur-tout lorfqu'ils font pourvus d’une certaine humeur vifqueufe , ainfi que plufieurs poiflons & diverfes chairspourries; que cette liqueur lumineufe , dont ces coquillages font remplis, brille dans la bouche de ceux qui les mangent, que les gouttes même qui tombent ,foit fur les mains ou fur les habits , {oit à terre , reluifent également. RonDezrT , de Treftaceis , lib. 1. pag. 43. © 44. fait mention de deux efpeces de manches de couteaux qu'il nomme fo/en mas & foler ferrina , d’après Pline, Diofcoride & Athenée ; non pas qu'il y ait fujet de diftinguer le mâle d'avec la femelle, quant à la géné ration , mais feulement parce que ces anciens natura- liftes ont faitune différence par le moyen de ces noms: car, dit Rondelet , Pline appelle Les fofenes mâles, aulos , donacas , & les femeiles EE VE en à , Y 1} 308 M À N ajoute Rondelet, qui ont neuf pouces de long & un pouce de large ; ils font creux comme le rofeau & ou- verts aux deux extrémités ; l’animal fait fortir & ren- trer fa tête comme la tortue, & fa chair comprend toute | l'étendue de la coquille. La coquille eft bleue avec des lignes tran{verfales , épaifle du côté de la charniere, & devient mince comme la moule du côté oppofé. Ce coquillage vit de l’eau & du fable de la mer ; & on le voit fe retirer ou fe reflerrer & s’enfoncer par le bas au bruit. Le /olen ou le manche de couteau femelle , que Pline appelle l’onix, reflemble à tous les autres /o/enes, & ne différe des mâles que par fon -volume plus pe- tit, fa couleur & la faveur de fa chair. So/enem marem hodit nulla ratio à feminé diflinguit. Athenaus utrum- que iiféem nominibus appellai , Plinius inter nomina difcrimen facit : nam mares folenes , aulos, donacas vocat ; feminas onychas ; quam differentiar non negli- gimus , ait Rondelet..... Dodrantali funt longitudime, pollicis craffitudine | harundinis modo cavi , extremis duobus femper apertis : anteriore caput exerit & retra- hit tefludinis ritu. Secundüm tefta longitudinem carnem protenfam habet. Tefta caruleo eft colore , lineas evi- dentes habet per tranfver [um ductas ; quâ parte colliga- zur craffior. eff ; aliis partibus in tenuem fubffantiam de- finit ficuti mytuli. Aqua & arenä vivit. Ad ffrepitum , fe fubtrahere , inferiufque fubfidere. « AzprovANDUS, de Teftaceis , lib. 3. pag. 518 6 fuiv. fait mention de cinq efpeces de couteliers ou manches de couteaux , favoir , celui de Belon , que cet ancien naturalifte appelle fo/er femina ; ceux de Ron- delet dont il rapporte le fentiment; le fo/en de l’au+ teur qui eft repréfenté avec une portion de limonà une des extrémités de la coquille, dans lequel elle s’é- toit fichée ; & l’efpece que l’on nomme communément à Venife cappa iongu. Aldrovandus rapporte aufli les différens noms fynonymes des anciens touchant les Jolenes ; ainfi que Rondelet ; favoir , le terme d’uxlos pour fignifier la reffemblance qu'ils ont avec une ef- % M À N 309 pece de trompette ou de flute; celui de foler pour un tuyau ou un canal ; de donax pour la figure d'une canne de rofeau dont cette bivalve a aufli'la conca- vité; celui d'oryx , à caufe qu'elle reffemble à un ongle par fon extrémité arrondie , fon épaifleur , fa tranfpa- rence , & même fa fubftance ; & le nom de daétylus parce qu’elle a la figure d'un doigt. Cet auteur n’eft point du fentiment de Pline touchant les propriétés du Jolen , en difant que ce coquillage eft d'une fubftance mucilagineufe & mal-faine : de maniere que fa chair doit plutôt engendrer la pierre & retenir les urines, que de les provoquer à caufe de fon acrimonie ; & que d’ailleurs elle eft fi coriace , felon Galien, qu’elle ne peut être qu'indigefte. es . Rumrnius nomme les :sanches de couteaux /c/e- nes ,ungues , dailylr , vulgd vagina , en langue Hollan- doife , Orgel-pypen, goot doubletten, enzoolen; les tuyaux d'orgues ou les canaux. Ce Conchyliologifte les a rangés avec le genre des tellines ; favoir,, les efpeces quil appelle re/lina cultriformis , la telline en forme de couteau; Holl. Peul-doublet, en poolch mas; la goufle ou 14 coffe d’haricot., ou le couteau polonais ; folen bivalvius primus ; Holl. Eerft orgel-pyp; le tuyau d'orgue ou le tuyau bivalve de i premiere. efpece, Voyez le mot TELLINE. a J M. Adanfon termine les conques bivalves par le genre qu'il nomme folen , dont les efpeces font le- taçal , le golar & le molan. Le /o/ez, dit l’auteur, eft un mor grec , qui exprime un canal, un tuyau. Ce nom & ceux de donax , aulos onyx, datfylus ; qui figni- fient une canne de rofeau, une flute , un ongle, un doigt, ont été donnés par les anciens, comme celai de coutelier par les François à ce coquillage à caufe de la figure de fa coquille. Voyez le mot Sczen. M, d'Argenville , qui a formé fa fixieme famille des bivalves par celle des manches de couteaux , dit que ceft une coquille de deux pieces, dont le corps eft lonz , ouvert par les deux extrèmités., quelquefois lu} He lu M A UN dréit , fouvent arqué; fo/en eff conchà bivalvis, eor- pore longo , ex uträâqne extrernitate patente , reéto vel arcuato. I en diftingué deux efpeces avec leurs va- riétés : r°. favoir, lé manche dé coûtéau, dont le corps éft droit, fofen cofporé recto ; célai qui eft blanc, un autte de Arériqué , couleur de rofe , foler albidus, folen rofèus Americanus ; le manche de coûteau bar- tiolé, célii qu'on appelle l'oryx ; un autre qui eft brun, Joten variepatus, folér onÿx ditfus , folen fufcus ; le manche dé cotteau male, la femelle , longie & le dôigt , folen mas, folen femina , unguis, digrtus, dac- tylus ; celui qui reffemble à une flûte , le manche de couteau qui eft fait comme un rofeau, /o/en ditus fiffula, donax ; le manche de coûteau très long, très étroit , de couleur brune , avec un mufcle noir vers la charnière, foler lonpiffimus , fufcus, anpufrffimus, muf- culo ad cardinem nigro : 1°. lé manche de coûteau dont IE corps eft fair en ärc, /o/en corrore arcuato, feu cur- vus ; celui qui eft courbé en forme de fabre hongrois, énffar enfis hungarici falcatus ; & celuï qui fe trouvé dans le fable , fo/en aréstariis. Cet auteur, dans l’appendice, qui traite de la zo0- morphofe (pag. 5. pl. 6.) fait mention de l'animal jui habice le manche de coïiteau , & la fait repréfenter Hu manieres , du côte de la charniere de la coquille & du côté de l’ouverture. La tête, qui fort des valves béantes de la coquille, a environ huït lignes de long; lotfque ce teftacée, qui y eft Attaché par deux mufcles, Fallonge pour refpirer l'air & attirer l'eau par deux tuyaux inégaux qu'on remarque à l’extrémité; il s’en- fonce alors à deux pieds de fond, & s'éleve perpen- diculairement dans le fable; de l'autre extrémité forrun corps rond , cylindrique, long de plus de deux pouces, renflé én maniere de gland à l’autre extrèémité, & qui fe termine par üñe petite pointe : c'eft toute l'étendue de l'animal , & tout le mouvement qu'on lui remarque. Pour Ie prendre, on jette du fel dans le trou qu'il 4 formé , Ce qui Ke fait fortir ; enfuite on fe tite de la M À N 311 vafe avec un fer pointu appellé dardillon. Les deux co- uilles du coûtelier , qui font comme les deux moiriés un cylindre creux, font couvertes de membranes pliées & liées par un ligament à reflort ; elles renferment dans la partie inférieure une jambe qui, quand elle n’eft point enfoncée dans le fable, fe retire à moitié dela coquille, & eft compofée d’une chair mollafle & de fibres cir- culaires & longitudinales qui fervent äfon mouvement prosreflif. Le tout entre dans la coquille , excepté le bouton qui eft d’un plus grand diamêtre que celui de la coquille; au-deflus de cette jambe , & dans la partie fupérieure du dedans , font placées plufieurs. membra- nes pliées dans leur état naturel, lefquelles forment les deux tuyaux de la tête. Les trous, qu'on remarque à leurs bouts, ne ferment exaétement que pour éviter de recevoir le fel qu'on leur jette , lequel pourroit difloudre les différens tronçons dont ils font formés, L’averfion naturelle , qu'a le coûtelier pour le fel, eft d'autant plus finguliere, qu'il vit dans l’eau falé. Sa couleur ordinaire eft fauve & couleur d'agathe ; il y en a de violets , & de bariolés de brun. M. de Réaumur, qui a fait plufieurs obfervations fur les coûteliers, dit que ces fortes de teftacées vivent dans le fable, où ils s’'enfoncent fouvent à plus d’un pied & demi ou deux pieds de profondeur; la longueur de leur coquille eft alors à peu près dans une poftion verticale; de temps en temps ils remontent du fond de leur trou, jufqu’au deffus du fable, de façon néanmoins que la partie inférieure de leur coquille y refte toujours en- foncée ; ils rentrent enfuite fous le fable, & c’eft à s’en- foncer dans le fable & à remonter un peu au-deflus que confifte tout leur mouvement progreflif, qui fe iréduit ainfi à parcourir un pied & demi ou deux pieds de hauteur verticale. Depuis la furface fupérieure du fable jufqu'à chaque coûtelier il refte un trou qui leur donne une libre com- muniçation avec l’eau : les ouvertures de ces trous font proches les unes des autres ; on lesappergoit aifément Viv 312 M À N lorfque dans les grandes marées , la mer a laiflé à dé- couvert le fable habité. Quand la mer s’eft retirée, les coûteliers fe tiennent pour l'ordinaire fort avant dans Je fable : pour les attirer fur fa furface, 1es pêcheurs jertent une pincée de fel.dans chaque trou; à peine ce fel y eft-il tombe , quon apperçoit du mouvement dans le fable qui éntoure l'ouverture. Une minute après on voit le coûteliér s'élever & fortir en partie de ce trou; c’eft'au pêcheur à profiter de l’occafon , car elle . ne dure qu'un inftant. Le coûtelier fe renfonce dans fon trou peu après qu'il en eft forti, & il ne reparoît plus , quelque nouveau fel qu’on lui jette, il connoît le ‘piege qu'on lui à tendu. Pour le prendre, les pê- cheurs ont recours à des ferremens d’un pied & demi ou de deux pieds de long ; ïis les appellent dards ou dardillons : ce font de longs fers terminés en pointe ; on les enfonce au-deffous de lanimal , on l’enleve de. force après n’avoir pu le furprendre par adrefle. M. Davila, dans fon catalogue, fyftématique con- fidére les manches de coûteau comme des tellines im- proprement dites, dont la forme eft extrémement longue , également large & bombée dans toute leur, longueur ; elles font béantes aux deux bouts, dans lun defquels éft fituée la charniere. Ce Conchyliologifte fait mention des efpeces qui viennent des Indes, de FAmérique ; ceux de nos mers, & d’une efpece particu- liere appellée la gouffe de féve ou la coffe d’haricot, autrement le fabre hoñgfois. Woyez SABRE HO- GROIS. , MANETOU. Nom que les Américains donnent à un limaçon qui fe trouve dans le fleuve Miflifipi , & dont ils font une efpece d’idole : c’eft pourquoi on le nomme l’idole. Wovyez Inozr. | MANTEAU DUCAL. Peélen in utrâque valvä convexus, requaliter auritus , decem vel duodecimco- fs fériaris munitus , plurimis, coloribus varrepatus , formé lat@.& fibroturd£. Coquille bivalve du genre des peignes à,oreillons inégaux, dont les valves con- M A N 313 vexes font à côtes longitudinales chargées de ftries. Le carattere fpécifique du manteau ducal eft d’avoir une forme large & prefque ronde dans les trois quarts de fa circonférence. Les Conchyliologiftes en diftin- guent plufieurs efpeces : favoir, le manteau ducal des Indes, ou proprerment dit le manteau ducal bombé des parages d'Éfpagne, & les efpeces de Mahon & de la Méditerranée. MANTEAU DUCAL , proprement dit. Peéen ffriis imbricatis , in coffis munitus ; coloribus ama- ranthinis , aureis & purpurafcentibus variegatus , Verre palladium ducale appellarus. C’eft ordinairement un eigne de la plus grande beauté par la varicté & la. diftribution de fes couleurs qui forment , {ur la furface extérieure des battans, destaches, des marbrures & des zones onduleufeés de diverfes nuances d’amaranthe , fur un fond de couleur orangée ou aurore , dont les bords intérieurs des valves font liferés. Il y a des ef- peces qui ne montrent cette couleur aurore que vers les bords internes des oreillons, avec le refte du pour- tour nué de rouge ou de cramoifi, principalement dans celles qui font ornées fur leurs furfaces extérieures de larges zones ondées de couleur pourpre, noi- râtre & amaranthe foncée fur un fond blanc. Le peï- gne , appellé le manteau ducal, eft remarquable par les ftries taboteufes & tuilées, dont toutes les côtes longitudinales font garnies , ainfi que la furface exté- rieure des oreillons. Cette coquille bivalve a prefque autant de largeur que d’élévation, c'eft-à-dire, avant jufqu'à deux pouces de diamètre , quelquefois plus. La charniere , qui eft peu articulée , eft compofee de plufieurs rainures & autant de moulures réciproques dans les deux battans, lefquelles ‘’entrejoignent réci- proquement. Cette coquille vient des mers des Indes orientales. . RUMPHIUS , tab. 44. litt. B. Peëlen fecundus. Hol!. Bonte-miantel ; le manteau fourré: GuazTrEeRt, tab. 74.litt, Fe Peifén tenuis ,ipfis 314 M A .N dacis fériis féreutis , & minuriffime granulatis diffinus, rwôicundus , maculis atro-purpureis afserfus , circæ cardenem candidiffimus, & notulis piceis eleganter vir- gulatus, interne candidus , & in margine.colore eroceo depius. M. d'Arcrenvirze, pl. 24. lite. I. C'eft le beaw manteau ducal, dont les couleurs rouges , bariolées de blanc & de jaune ne peuvent aflez s’admirer ; il eff également beau deffous comme deflus : le. travail grenc de fes ftries , les bords orangés de fes oreil- les, & fes chantournés échancrées, le font rechercher des curieux. MANTEAU DUCAL BOMBÉ. Pecten ma- ximè convexus undecim coffis leviter fériatis coftatus , colore rufo 6 albido maculatus & infignis. Ce pei- gne eft compofé de deux valves épaïfles & très bom- b‘es, chargées de onze côtes longitudinales & autant de cannelures fur lefquelles on diftingue des flries fi- nes, tranfverfales, & quelquefois croifées avec d’au- tres ftries longitudinales qui ne fe rencontrent que dans les cannelures de la valve fupérieure. Cette valve eit tachetée de couleur fauve-roux fur un fond moins fonce & plus ou moins mêlé de blanc. La valvé infé- rieure eft le plus fouvent blanche , mais un peu co- loriée vers le fommet. Cette efpece de manteau ducaf fe trouve dans les mers d'Efpagne , & porte ordinai- rement deux pouces de hauteur fur autant de largeur. MANTEAU DUCAL DE LA MÉDITERRA- NÉE, Peéten tenuis coftatus, AA plurimis coloribus vartegatus © innumeris fpeciebus infignis , ex mari Medirerraneo. Cette bivalve du genre des pei- gnes eft ordinairement d’une forme peu convexe avec un teft mince & léger, &-préfente des variétés infinies par ia diverfité de fes couleurs, de fes différentes #arbrures, ainfi que par fon volume qui porte depuis fix lignes de longueur jufqu’à plus de deux pouces fur autant de largeur. Ces fortes de peignes font tantôt maibrées de noir, de couleur ardoife & verdâtre ; Ana ‘OL “tantôt de couleur brune, rougeñtre & canelle ; les uns font bigarrés d'azur & de couleur foufiée, les autres de jaune & de couleur cendrée. La valve infé- rieure eft quelquefois blanchâtre, vérdâtre , jaunatre, tandis que la fupérieure eft tachetée de diverfes cou- leurs foncées, & quelquefois le deflous eft auffi bien marbre que le deflus, de maniere que l'on peut dire qu'il ny a gueres de bivalves qui varient autant par fes couleurs & fes différentes chamarures , mais rare- nent par le nombre des fes côtes. Ces coquilles ont toujours la même forme dans toutes leurs variétés. On les pêchent dans la mer Méditerranée, principalement dans les îles Minorque & Majorque. RUMPHIUS , tab. 44. lur. ©. Kleyne bonte mantel , of gowolkte bonte mantel ; le petit manteau fourré, ou manteau fourré nubileux , ou couvert de taches en forme de nuages. GuAzrrEeRrI , tab. 74. litt. À. B. C. Pecfen tenuis, ffriatus , ftriis raris, latis & depreffis, aliguando ex albido & nigro , aut piceo, feu livido , colore , mar- norts inftar nitidè variegatus ,punétatus , fafciatus aut rebulatus. MANTELET , peribolus. Nom que M. Adanfon donne à un genre de coquillage univalve , à caufe du manteau de lanimal. C’eft le dernier que l’auteur a obfervé au Sénégal ; il a beaucoup de rapport avec le pucelage & la porcelaine. Ce genre eft compofé de quatre efpeces qu’il nomme le potan , le falier, le fimeri & le ftipon. Voyez ces mots. MAPPEMONDE , ou CARTE GECGRAPHI- QUE. Voyez CARTE GÉOGRAPHIQUE. MARBRE. Plufieurs Conchyliolociftes appellent le marbre une coquille univalve du genre des buccins, que d’autres nomment la rave ou le gros navet de la Chine. Voyez RAvE. MARNAT. Coquillage operculé de M. Adanfon, du genre qu'il nomme la toupie. La coquille du mar pat a la forme d'un oyoïde obtus | & comme coups L 316 M A :R obliquement 2 fa partie fupérieure, & terminé-brufque- rent en une pointe tres fine à l'extrémité oppofée. Sa Jongueur ne paile pas fept ou huit lignes, & fa lar- geur eft d'environ cinq lignes, c’elt-à-dire , moindre de moitié; elle eft très épaiñle , & formée de fix fpires applaties, peu renflées, peu diftinguées , & dont la fur- face eft bien luifante & d’un beau poli. Les deux pre- xieres font d’une grandeur demefurée à l'égard des autres , qu’elles effacent prefque entierement. _ Le fommet eft prefque aufli long que large, & un peu plus court que la premiere fpire. L'ouverture eft prefque ronde, & comme couchée ou inclinée fur le dos de [a coquille. La lévre droite entrouve plus des deux tiers de fa circonférence , qu’elle rend aiguë & d'un tranchant extrêmement fin. La lévre gauche pré- fente une furface plane, dont le bord eft aflez droit, & un peu tranchant au dedans de la coquille. Le pé- riofte qui l'enveloppe eft membraneux , fort mince & peu feafible. Le fond de fa couleur au dedans eft brun- Café; au dehors c’eft un gris plombé , quelquefois rou- geätre , tout moucheté de petits points blancs difpofés fr plufeurs lignes , qui au lieu de tourner avec les fpires, les coupent obliquement. On n'obferve d’autres variétés dans la forme & la couleur de cette coquille, que celles que l’âge y occa- fionnent. Les petites font plus courtes & plus larges à proportion que les grandes : elles ont aufli moins de fpires, & font prefque entierement cendrées. M. Adanfon dit qu'il tient de M. Bernard de Juflieu £ coquille qu'en ne peut nier être de.la même cf- pece. Ce célébre académicien l’a reçue autrefois des x n/] vent caufer dans la couleur d’une même efpece de coquille, bios M'A KR 317 Quand Panimal fort de fa coquille, fa tête paroi comme un petit cylindre tronqué à fon extrémité, & renflé à fa bafe par une efpece d’anneau ou de bour- relet, dont la largeur égale la longueur. Des deux côtés de la rête & de fon origine , partent deux cornes co- niques, fort épaifles , doubles de fa longueur, & qui paroiffent divifées en deflus par un fillon qui en par- court la longueur. Les yeux font deux petits points noirs qui ne faillent poin: au-deflus de la furface des cornes , à la racine detquelles ils font enchäflés fur leur côté externe : au-deflous de l’extrêmité tronquée de 1a tête , on appercçoit deux lévres ovales , pendantes & Ja- térales, au milieu defquelles on diftingue un petit fillon longitudinal traverfé par un autre fillon placé un peu au-deffus, & dont le concours lui donne la figure d'un T à tête courbe. C’eft proprement l'ouverture de la bouche , au fond de laquelle fe trouvent deux mâchoires, dont l'inférieure eft garnie de vingt-quatre dents qui, par le moyen du microfcope, paroiflent difpofées en longs fur deux rangs fort {erres. Le pied de l'animal eft petit , elliptique , obtus à fes deux extrémités, ou prefque rond , & prefque une fois plus court que la coquille. Sa furface infé- rieure eft marquée de deux fillons dont le premier, plus léger, le coupe longitudinalement dans fon mi- lieu; l’autre, plus profond, borde fon extrémité anté- rieure : en-deflus du pied vers le milieu de fa longueur eft attaché un opercule cartilagineux , fort mince , taillé en demi-lune , poli & luifant en-deflus, & marqué lé- gerement de plufieurs lignes courbes qui ont pour centre commun un point placé vers fon angie füpé- rieur. La membrane, qui forme le manteau,eft fort mince, & tapifle les parois intérieures de la coquiile,elle laïffe {ur le col de l'animal , & un peu vers le côté gauche, une ouverture par laquelle il jette fes excrémens. Par cette même ouverture il fait fortir une petite langue charnue, triangulaire, applatie, trois fois plus lon- 318 | M A :R guc que large, que quelques auteurs ont prife pour la partie affectée aux mâles. M. Adanfon n’a point eu occafion de vérifier fi cet animal étoit hermaphwodite, c'eft-2-dire , fi chaque individu réunifloit les deux fexes, ou s'ils étoient partagés entre diférens indi- vidus: car il arrive rarement qu'on le trouve en co- pulation ; mais l’auteur aflure avoir obfervé cette partie dans tous ceux qui lui ont pañlé par les mains. Quoiqu'il en foit , cette languette porte fur fon côté extérieur un ofelet pointu, fragile & blanchâtre, qui lui fert comme de foutien dans toute fa longueur. M. Bernard de Juflieu a fait voir à M. Adanfon les deux fexes bien diftinguées dans un coquillage de lO- céan appellé vignot ou bigourneau , qui a un rapport très prochain avec le marnat du Sénégal , quoiqu'il n'ait pas comme lui de languette fur le côté. Cela fait foupçonner que loffelet, dont cette languette eft ar- mée , eft une efpece d’aiguillon dont les femelles (e- roient pourvues aufli bien que les mâles, pour fe ré- eiller & s’exciter mutuellement dans le temps de la copulation, comme il arrive aux limaçons de jardins. Le corps du marnat eft d’un blanc-fale , traverfe en deffus par un grand nombre de petites lignes noi- râtres. Ce coquillage eft fort commun à la pointe méri- dionale de l'ile de Gorée. Il cherche les rochers dé- couverts, & {eulement ceux où la mer vient battre avec violence : car lorfqw’elle abandonne entierement & qu'il fent un peu trop de féchereffe , il pourvoit à fa confervation , en quirtant le rocher & {e laiffant tomber à la mer ; puis il remonte de nouveau jufqu'a la hauteur où elle ceffe de fe déployer. Il a recours au même artifice lorfqu’on le touche du bout du doigt, u qu'on veut l'inquieter. Lister, Hift. Conchyl. tab. 583. fig. 33. Cochlez fublivida, nigris lineis undatis d'ffinéfa, lineis rrter- dm nigrioribus & muled pluribus ; Barbadenfis & Ja- malcenfis. \ M A R 319 GUALTIERT, tab. 63. fig. N. Cochlea trochifor- mis , lavis , ex albido , rubro , & fubwiridi per feriem dineata. Kzr1N , tent. pag. 43. fpec. 2. n. 1. Saccus orr integro , fublividus , lineis ragris, undatis , diftinäus; LisTerr. MARON ÉPINEUX ou MARON D'INDE, on CHATAIGNE EN COSSE. Concha bivalyis cor&- formis tora extùs alba, mulers longis aculeis inaque- libus armata ; form& fubrotundä ; caflanea frinoja Indica in filiqué , nominata. C'eft une coquille bivalre du genre des cœurs, ainf appellée à caufe de fa forme arrondie & d'un grand nombre de longues épines dont fes valves font hériflées : ces épines ou ces pointes qui font plus ou moïns aiguës, différentes les unes des at- tres en longueur & en grofleur , font creufées en tuyaux, arrangées fur dix ou onze côtes longitudi- nales, dont les cannelures interpofées , font garnies de petits grains, ainfi que le plan latéral qui repré- fente le mieux un cœur. Cette figure en cœur eft in- terrompue au milieu par un fillon contourné , aflez prononcé, & qui décrit en quelque façon une autre efpece de cœur. Cette bivalve eft ordinairement toute blanche au dehors, & d’un jaune foufré dans la con- cavité de fes battans. Sa charniere eft formée d’une double moulure dans chaque valve , dont la plus grande eft garnie de cinq ou fix petites dents qui s'engrè- nent reciproquement , ainfi que les moulures ans les alvéoles correfpondans des deut valves. On trouve cette bivalve finguliere dans les mers des Indes occi- dentales & orientales. MARON ROTI. Cochlea lunaris parva | apicé exerto ; colore ex fufco nigrefcenre depiéta ; caflansa tofta appellata. Nom donné par M. d’Argenville 3-une coquille univalve du genre des limaçons à bouche ronde, de l'efpece qui approche beaucoup de celui que lon nomme communément vignot dans Îa haute Nor- - L2 LI Ce) L] 2 11 mandie, Ce limaçon, qui eft arrondi, eft compofc de 320 M A R cinq fpires élevées. Sa furface extérieure eft nuée de couleur brune & noirâtre ou enfumée, chargé le plus fouvent de rides légeres , longitudinales, lefquelles font quelquefois croifées par de petites ftries trans- verfales peu prononcées. L'ouverture eft ronde & en- tiere avec une lévre épaifle & tranchante dans fon bord & un für extérieur blanchârre. Ce petit limaçon eft de la même forme de celui que M. Adanfon ap- “ pelle le marnat, ileft quelquefois entouré de petites zones brunes, & porte tout au plus un pouce de haut. Voyez les mots MarnaT & Vicnor. M. d'AreEenvize , pl. 6. lice. L. pag. 207. Un limaçon a fond jaunâtre , avec des taches & des li- gnss d’un brun: fale, ce qui le rend femblable à un maron rôti, dont il a retenu le nom. MARTEAU. Ofreum divifum , duplict brachio horizontaliter extenfo , extus atro colore purpureo n1- grefcens , intüs nisore margaritifero & plumbeo fplen- dens, malleus brachiatus appellatum. Nom que les Conchyliologiftes donnent à une coquille bivaive du genre des huitres. Cette efpece, dont la figure eft fin- uliere & extrêmement bärroque , repréfente affezbien ua Ÿ dans fa forme pliée & plus ou moins courbée dans fa longueur. La partie fupérieure de l’huitre qui fe di- vi£z en deux branches réciproques de deux côtés comme un marteau de couvreur ou une enclume , eft de ni- veau, tandis que le refte de la coquille s’allonge en maniere de manche, en obfervantune même largeur juf- q1'à fon extrémité qui eft obtufe & arrondie. Les deux bras latéraux font droits dans un plan horifontal, mais il y en à toujours un plus long d’un côté que de lau- ‘tre. Les bras de la valve fupérieure s’engrène pat- deffous les bras de la valve inférieure ; la charniere, qui occupe le milieu, eft formée d’une efpece de dent triangulaire, garnie elle-même en bas d’autres dents très fines & peu fenhbles, correfpondantes à de petites cavités de mêine Forme dans fa valve oppofée : à côté de cette charniere {e trouve une profonde échancrure oblique EACH | #21 Bbliqne dans les deux battans, dans laquelle eft fée le Jigament. La furface extérieure du marteau eft d'une couleur obfcure, pourpre, noirâtre. La furface inté- rieure montre, dans l'endroit où réfide lanimal, une aacre plombée , tandis que le refte eft de la même cou- Jeur que le dehors. L’inégalité des pourtours des val- yes n'empêche point qu’elles ne fe rapportent avec beaucoup de jufteffe. Elles font épaïfles dans certains replis plus que dans d’autres, & ces valves fontcom- pofées de lames ou de feuillets longitudinaux dans toute l'étendue de la coquille, de maniere qu’il fe trouve des vuides dans Le teft comme dans un gâteau feuilleté. L’huitre à deux bras, ou le marteau, peut avoir jufqw’à fix pouces de longueur : celle qui eft dans la collection de l’auteur, a cette étendue, fur un pouce & demi de largeur, tandis que lextenfion des bras furpafle de quatre lignes la longueur des valves : elle vient de la Chine ou des Indes orientales. Les Conchyliologiftes diftinguent plufieurs variétés du marteau : favoir , celles ue lon nomme léquerre ou la bigorne & la cuife, dont elles différent néanmoins par la charniere. Voyez ces mots. RumPHIvsS, tab. 47.litt. H. Offreum divifum. Holl. Meshamer, poolsche hamer , Indianfche kris, eertyds kruys-doublet ; le marteau-coûteau, ou le mar- teau tranchant, le marteau polonois , la béquille des Indiens , autrefois le crucifix ou la croix bivalve. GUALTIERI, tab. 96. litt. D. Concha longa brachia- ta, duplict brachio, utrinque reld extenfo, externèterreo colore ob[cura , interne atro plumbeo nicore fplendens. M. d'ARGENVILLE, pl. 19. lerr, A. C'eft un des plus curieux coquillages que la mer puifle fournir : 1l eft appellé le marteau. Ses replis, fa longue queuë, & les deux parties d’en-haut qui s'étendent comme deux bras, forment la figure d’un vrai marteau. Sa couleur b'une, qui tire fur le violet, eft aflez diftinguée.Maloré da bifarrerie des contours de fes écailles , on eft étonné de la juftefle avec laqu-lle elles {e joignent, Tome IL, 322 ‘MuA:S:: MARTELÉE , ou VIS MARTELÉE. Voyez Vis MARTELÉE. : MASIER. Nom donné par M. Adanfon à un co- quillage operculé du genre du vermet : c'eft la plus grande efpece que l’auteur ait obfervée au Sénégal; elle eit aufli extrêmement rare. Elle ne fe trouve qu'aux environs du Cap verd où elle vit folitairement. $a co- quille eft fort épaifle , longue d’un pied, large de huit à neuf lignes, marquée de vingt cannelures longitu- dinales , extrêémement fines, & tournée fur elle-même en trois fpires affez irrégulieres, dont celles du fom- met fe trouvent au-deflous des autres. Son ouverture ne s'éleve pas au-deflus des fpires. Elle eft grife , fauve ou couleur de chair au dehors , & couleur de corne aw dedans. : AZDROVANDUS,Exang. $61. Tubuli alii in qui- bus veræs delitefcunt. RUMPHIUS , Muf. pag. 116. tab. 41. lutt. L. Laxcrus, Meth. pag. 5. T'ubulus biflortaformise M. d'Arcenvizze, Vermifieau des mieux contour- nés, de couleur de chair en quelques endroits, & blanc dans le refte. MASSÜE D'HERCULE. Purpara longis fpinis in duplici vel triplici ordine vel amplids difpolitis , ar- mata ; canal: elongato & roffrato diffinéta ; Herculis clava appellata. Coquille univalve du genre des pour- pres épineufes, ainñ appellée à caufe de fa forme. Le garaétere fpécifique de cette coquille eft d’avoir le corps arrondi, chargé de fix ou fept côtes longitudi- nales un peu applanes, terminées dans leur étendue en forme de lames, & armées chacune de deux ran- gées circulaires de longues épines pliées, entrouvertes & quelquefois de trois rangées, mais rarement ; ces épines garniffent pareillement les premieres {fpires de la volute qui eft ordinairement élevée, & quelquefois un peu comprimée. L’extrémité oppoféefe prolonge en unlong canal en forme de bec plus ou moins droit ou tor- tueux,chargé vers le miliou d'une ou plufeurs rangées de M AS 32 pointes plus courtes que celles qui vetironati É corps de la coquille. L'ouverture eft elliptique ; avec une lévre tantôt mince, tantôt en bourrelet & dente- lée. La columelle extérieure forme une faillie qui de- vient une feconde lévre parallele à la premiere. La couleur des maflues d'Hercule eft tantôt grisätre-fauve- clair, tantôt d’un blanc fali, fafranné, & quelquefois couleur d’ardoife. C’eft pourquoi les Conchyliologiftes diftinguent la grande maflue d'Hercule , l'efpece de FAmérique à pointe courte , les maflues de la mer Méditerranée parmi lefquelles on diftingue lefpece à trois rangs de pointes, Voyez ces mots. MASSUE, dite GRANDE MASSUE D'HER- CULE. Purpsra magnis & validis fpinis incurvis ar mata ; clavicula [atis deprefsä , formä maxime ventro- sä, canali longo dupliciter plurimis aculeis munito , infignith ; Herculis clava major diélu. Cette coquille univalve du genre des pourpres peut avoir jufqu’a fept pouces de longueur fur trois & demi de largeur, dans le corps de la coquille qui eft arrondi & extrêmement renfé, il eft chargé de fortes pointes courbes & fort longues , difpofées en deux rangs circulaires fur fix côtes longitudinales plus’ ou moins applaties. Ces pointes ne fe perpétuent point ordinairement fur les fpires de ja volute. On peut lui en comprer cinq ou fix . Comprimées, mais qui font chargées de lames pliées, occafionnées par le prolongement des côtes longitu- dinales, & dont les intervalles forment un fillon pro- fond qui tourne avec les fpires. Le canal, quoique trés long , n’eft point fort à p-oportion du volüme de la coquille ; il eft tantôt garni de plufieurs pointes arran- gées çà & là dans fon étendue, & tantôt ces pointes font difpofées en deux rangées. Toute la furface de cette pourpre eft raboteufe avec des firies circulaires plus ou moins prononcées, & tonte fa couleur eft blan- châtre ou fauve-clair. La grande maflue vient des mers des Indes. GUALTIERI, tab. 30: list, D, Purpura Re ; ÿ 324 M ‘AS EN major , atuleis longis, validis & incuryis armata , al- bida , aliquando rufefcens. MASSUE D'HERCULE DE LA MÉDITER- RANÉE. Purpura longis fpinis in coftis & in corpore dupliciter armata ; canali bifido & in uno ordine fpinis exafperato infienis ; clava Herculis ex mari Mediter- raneo. Cette efpece, dont la coquille eft ordinairement mince, porte fix ou fept côtes longitudinales fur le corps du teftacée, garnies chacune de deux rangs de pointes de cinq ou fix lignes de longueur , creufes &e entrouvertes , lefquelles fe perpétuent & forment une rangée fur les trois ou quatre premieres fpires de la volute qui eft élevée & terminée par trois autres {pires ou un REA aflez aigu. L’extrèmité oppofée fe pro- longe en un canal ouvert, mince, en forme de bec, bifourchu, & chargé vers le milieu d’une rangée obli- que de pointes. L'ouverture eft affez grande, bordée d’une lévre quelquefois mince & tranchante , quelque- fois dentelée, & en bourrelet. Toute la furface exté- rieure, qui eft à ftries tranfverfales , eft grisätre un peu fauve, & quelquefois jaunâtre ou bleuâtre. Ces fortes de pourpres, qui fe trouvent dans la Méditerranée, va- rient par l’épaiffeur de la coquille , par l'élévation des pointes, par les fpires plus où moins comprimées, & pourvues d’épines, ainfi que par leurs diverfes couleurs qui font peu intéreffantes. On rencontre quelquefois les maflues d’Hercule avec leurs opercules ordinaire- ment noirâtres , & d’une fubftance cornée ou cartila- gineufe.Il arrive quelquefois que le corps de lacoquille porte trois rangées d'épines au lieu de trois , ce qui eft extraordinaire. RonDezeT, de Tefraceis , di. 2. pag. 64. donne fpécialement le nom de pourpre à la maflue d'Hercule. C'eft celle, dit ce Naturalifte, que l’on appelle dans le Languedoc burez , par corruption du mot murex , à Venife ognella , à Gênes roncerz , à caufe de fes épi- nes. Notre pourpre, ajoute Rondelet, eft de la grof- {eur d'un œuf quoiqu'on en trouve ailleurs de beau- 1 PA: 4 ” DM ‘coup plus grandes. Sa coquille eft ridée , âpre ou rude; d: couleur cendrée, quelquefois fauve ou d’une cou zur grife tirant fur le verd, & boueufe en - dedans. Elle eft torfe dans fes circonvolutions & garnie de pointes en maniere de clous , arrangées réculiere- ment ; celles qui occupent le milieu de la coquille, font beaucoup plus longues que les premieres , de là vient que Pline l’a nommée la pourpre à clous; il y ena prefque fept depuis larrondiffement de la coquille juf qu'aux autres contours. Cette pourpre porte un long bec creufé en canal ou en façon de tuyau pat lequel on croit que fort la langue de l'animal. L'ouverture, qui eft ronde, eft en-devant avec un opercule. Purpura moffras ovi eff magnitudine , non nego alibi multd ma- jorem reperiri. Teffa rugata, afpera , cinerea, ali guando flavefcente , aliquando ex viridi cinerea , intùs luteo colore : in anfraütus contorta eff. Aculeis .velut clavis ordine difpofitis munita , primis minoribus, me- diis longioribus mulro , undè Plinius clavatam effe pur- puram dixit ; ad turbinem ufque aculeis in orbem fep- tenis ferè. Roftro eff longo , tubuli modo excavato per guod linguam exerere creditus. Ante id foramen rotun- dum operculo inteétum. 3:18Èr0 ALDROVANDUS, de Teffaceis , Hib, 3. pag. 284: appelle la nraffue d’'Hercule, Purpura mucronata feu pluribus mucronibus horrens. 70 « RuUMPHIUS , tab. 26. n. $. Hauflellum', le pui- foir; Holl. Gedo-orende fuippe-kop ; la tête de bé- caffe entourée d’épines. : GUALTIERI , tab. 30. litt. F. Purpura rectiroftra; umbonata , ffriata, aculeis reitis , & acutis armata, albida. ÿ - M. Adanfon 2 donné le nom de Bolin à une efpece de maflue du Sénégal qui diffère peu de celle de la Mé- diterranée. Vovez Bozin. MASSUE D’'HERCULE A POINTES COUR- TES. Purpura aculeis brevibus munita, firiata , co- lore vel [ubalbido wel flavefcente ; clava En ame= * 11] 326 M € à d ricana nominata. Cette efpece , qui vient de l’'Améri-= que , eft à ftries tranfverfales bien prononcées ; les deux rangées de pointes, qui font difpofées fur les fix côtes Jongitudinales , font fort courtes & ne forment pour la plépart que des tubercules. Le canal, prolongé en forme de bec, ne préfente vers fon milieu qu’une ran- gée oblique de petits tubercules. Toute fa furface ex- térieure eit grisatre & fauve. Cette pourpre a une va- tiété dans fon efpece qui eft blanchâtre. RuUMPHIUS, tab. 26. n. 4. Species hauffelli ; Holl. Getakte fnippe-kop; la tête de bécaffe branchue ou rameule. | MATADOA. Coquille bivalve ainfi appellée par M. Adanfon , & que l’auteur a rangée dans le genre des tellines. Cette efpece eft fort rare : on l’obferve vers l'embouchure du Niger. Sa coquille eft triangu- faire, femblable à celle du tivel, mais moins large & moins applatie fur les côtés qui regardent le fommer. Elle a un pouce & demi de longueur. Ce qui la diftin- gue de toutes les autres tellines, ce font quarante à quarante-cinq petites cannelures tranfverfales qui font répandues.fur toute fa furface parallélement à fa lon- ueur. Son fommet n’eft pas placé exaétement au mi- lieu de fa largeur, mais un peu au-deflous. Sa couleur eft blanche, & quelquefois jaune tant au-dedans qu’au- dehors , fur-tout vers le fommet. RumPaius, Muf. pag. 139. art. $. & pag. 140. ait. 13: fig: À O. Chama,crrcinata , Malaïcenfibus. Lancius , Meth. pag. 70. Chama inequilatera ; tranfverfim ffriata. sin KLEIN , Tent. pag. 152. fpec. 1. Chamelea circi- nata, five concentrice [ulcata bia matta doa ; ferè ellip- tica ;plana ; micis fubviridibus, vel fuliginofrs , five ni- gricantibus confufis albo mixtis ; circa cardines per duas aperturas , velut oculus , aquam projiciens in apprehen- furos ; RümPwri. MELAR. Coquillage operculé du genre du rou- leau. Cette feconde efpece , dit M. Adanfon, fe plaît MEN .. ainfi que la premiere nommée jamat , fur les rochers du cap Bernard; l'añimal n’en diffère qu’en ce que fon pied eft aufli long que fa coquille. Elle a une fois plus. de longueur que de largeur, & fon grand diamètre eft de deux pouces & demi. Cette coquille n’a que dix fpires parfaitement femblables à celles du jamar : mais elles font traverfées par un grand nombre de petits f- lets très ferrés. On compte depuis quatre-vingt jufqw’a cent de ces filets dans la premiere Ps Le fommet a deux fois plus delargeur que de longueur; celle de fon ouverture eft {eptuple de fa plus grande largeur. Cette coquille eft quelquefois d’un beau bianc, & fouvent cou- leur de chair , marbrée de grandes taches brunes non in- tertompues dans quelques-unes, & divifées en trois bandes. C’eft de là qu'elle a pris le nom d’écorchée , fous lequel elle eft connue dans la plûpart des cabi- nets, LrsTER, Hi. conchyl. tab. 755. fig. 7. Rhombus cylindropyramidalis, firnis capillaceis punéfatisque cir- cumfcriptus | clavicul& integrä. Ejufdem , tab. 760. fig. 6. Rhombus cylindro pyra= midalis ex rufo nebulatus, ffrits capillaceis donatus , claviculà fulcaté. RoumPrnivs, Muf. pag. 103. art. 5. tab. 31. fig. F. Volura tygerina. je | Prrivrr, Gazoph. vol. 2; cat. 245. tab. 98. fis. 9. Cylindrus moluccenfrs, craflus , carnèus , fafciis capil» laicers fufers. M. d'ARGENVILLE, pag. 106. Rouleau, qui pat fon fond couleur de chair, approthe de la couleur d'une écorchée dont il a pris le nom. Ce fond ef tra- verfé de grandes taches brunes , & rayé par-tout légé- rement. Guazrrerr, tab. 26. litt. D. Cochlea lonpa pyrr- formis intorta, integra, bufi.fulcata, firiès minimis donäta , ex albido purpurafcens ; colore helvaceo , feu rufo nebulata. KLEIN , tent. pag: 71. fpce. 2. n, 2. Conus, voluræ iv 29 M EN tygerina ; bafeos muricata anguffioris ; fpiris fulcatis; ventre longo, fubtiliter ffriato , tuberculis caffaneis , Sep nigricantibus , fuper albo & rubent:; RumPrni:. MELON , ou GONDOLE proprement dite. Wey. Gonpoze. MENNONITE, où VOLUTE MENONISTE ou ANABATISTE. On nomme ainfi en Hollande, felon Rumpbius , une coquille univalve du genre des cornets ou volutes coniques qui eft connue en-France, fous le nom de cierge blanc. Voyez CIERGE BEANC. MERE PERLE, ou HUITRE A LA PERLE, ou AUX PERLES. Offreum [ubrotundum , fatis de- prellurm , extus colore cineraceo aliquando viridefcens ; intès nitore argenteo fplendens; mater perlarum , feu concha facundi, margaritifera | nominatum. Coquille bivalve du genre des huitres, ainfi appellée parce qu’elle produit & renferme des perles dans fes écailles. Les Latins difent mater unionum , à caufe qu'on en trouve quelquefois plufieurs adhérentes les unes aux autres, concha indica margaritifera , la conque perlée des Indes où les pêcheurs lui donnent le nom de ber- beri : on l'appelle en Italie madre de perle, en Alle- magne perle-mutter ou perlemufchel , & en Hollande perel-fchulp-doublet. Sa: forme eft arrondie dans les deux tiers de fa circonférence, & prefque applatie, ceftädire, peu convexe. Les valves s'étendent d'un côté vers les fommets en maniere d’équerre , en for- mant chacüne une efpece d’aile ou un large oreillon.. Toute cette partie fupérieure eft beaucoup plus épaïffe ue tout Le refte de la coquille, principalement du côté de l’échancrure qui eft oppofé à celui de loreillon, C'eft dans toute l'étendue de cet oreïllon où fe trouve un fort ligamént chatoiant comme la plume de paon, & avec lequel on fait la pierre, dite pierre de paon, quoiqu'improprement dite , ainfi qu'avec des ligamens de plufeurs autres bivalves. L’huitre mere perle pa- roit dépourvue de charniere à moins qu’elle ne con- fifte dans une. forte apophyfe fituée dans les battans à M EN 329 côté des fommets ou de la grande échancrure. Toute Ja furface extérieure de cette tuitre eft lamelleufe ou (cailleufe , grisâtre ou de couleur feuille morte; mais lorfqu’on fupprime toutes ces couches écailleufes, on découvre par degrés une très belle nacre jouant toutes les couleurs ded’arc-en-ciel, dorée & rembrunie vers la circonférence des valves. La nacre, qui brille intérieu- rement , eft argentine, montrant vers la réfidence & l'attache de l’animal des perles de diverfes figures plus ou moins rondes. Lorfqu’elles font adhérentes, elles: ne forment que des loupes de perles. L’huitre mere- perle peut avoir plus de fix pouces de diamètre , & fe trouve dans les mers des Indes. Les Naturaliftes appellent meres-perles ftériles, les efpeces dans lefquelles on en trouve fort rarement, & qui ne diffèrent de celles-ci que par leurs volumes moins grands , & leurs couleurs rembrunies & rayon- nées de blanc. Les Conchyliologiftes ent donné à cette variété de la mere-perle le nom de pintade. Foyez PINTADE. RONDELET , de Teftaceis , lib. 1. pag. 33. nomme lhuitre merle-perle. Corcha mater unionum feu perla- rum. Elle eft grande, dit l’auteur , épaifle, moyenne- ment concave, & de la figure des bivalves appellées peignes; car elle porte un oreillon d'un côté, & des petits trous qui ne percent point à jour, & eft arron- die à l’autre extrémité. Au-dedans elle montre une na- cre argentine très brillante ; tandis qu’elle eft jaunâtre au-dehors. Concha hac magna eft , [piffa , modice cava figurä peitinum emule j un& enim parte aurem habet 6 foramina parva que non permeant ; alterd rotunda’ eff : argentei coloris & frlendoris maxime in interné parte , externa nonnihil flavefcit. Rondelet fait mention de ce que dit Athenee de la mere perle d’après le récit d’Androftene, touchant les coquillages qu'il a trouvés dans les Indes, & qui ne fe trouvent point dans la Méditerranée , qu'il y croît une efpece particuliere, parmi un grand nombre d'huitres , 330 M E R & une forte de pourpre qu’on appelle berberi, dans la- quelle la perle prend naïffance, qui eft d’un grand prix en Âfie, que l’on vend en Perfe & à tous les Orientaux, au poids de l’or.Cettehuitre reffembleau peigne au coup d'œil ; elle eft plate , fans ftries , épaifle , avec des oreil- lons d’un feul côté,& fans en avoir de chaque côté comme les peignes. Androffhenes in navigarione Indie feribie turbinum & chœæriorum,& aliarum concharum formam ibt longe aliam effe quam apud nos. Ilic & purpuramnafci& caterorum ofireorum magnum numerum. Sed inter alia peculiare id effe quod berberi vocant ; in quo margarita gemma nafcitur , magni pretii in Afia, venditurque Per- Jis & natioribus qua ad Orientem fpeétant , pari auro repenfo. Offreum afpeëtu peitini fimile eff. Concha non firiata [ed plana, fpifla, non utrinquè aurita peëtinis modo, fed alterd tantüm parte. AzpovyanDUs , de Tefhaceis , lib. 3. pag. 418. & 419. fait mention de plufieurs efpeces de meres-perles qu'il nomme, concha margaritifera argentea, & con- cha margaritifera colore rubro flimmeo cum rudimento perlarum,& altera cum leëlo margarirarim. Ce Natura- lifte rapporte qu'on en mange l'animal cuit où crud dans les Indes, & que la chair en eft aufi agréable & aufh bonne que celle de nos huitres communes; que les habitans mettent leurs écailles en ufage pour divers ornemens très beaux. Les Chinois gravent deffus des différentes fleurs ou d’autres figures pour en faire des bijoux de parade dans leurs maifons, ils en font auñfi des colliers , des manches de couteaux, &c. Les val- ves des huitres meres-perles font aufli en ufage en Eu- rope chez les tabietiers, les évantailliftes, & pour d'autres ouvriers en bijouterie. Voyez le mot Nacre DE PERLE. | à Romrnrvs , tab. 47. litr. F. Holl. Paarlemoer fchulp , tafel bordje, zilvere piering, of honds-oof ;: la coquille de nacre de perle, l’afliette ou le médaillon : d'argent ou l'oreille de chien. GUALTIERT, tab. 84: litt. F. Concha palyis aqua- Ge M Æ:8 331 dibus inaquilatéra, mediocriter , vel levirer umbonuta, € reéla incurvata , fubrotunda , tantillum rugofa , cardine ex uno latére alato , in dorfo lurido colore in- feila, intès argentea , & adhuc cum fplendidifimé unione confpicua , concha margaritiféra diéta. M. d'ArcEnvILLE, pag. 275. dit que l’huitre s’ap- pelle mere-perle , quand elle renferme ce précieux ornement, qu'il s’en fait une grande pêche dans le golfe perfique. MESAL. Coquillage operculé du genre que M. Adanfon nomme le cérite. La coquille du Mefal ref- femble infiniment à celle du ligar; mais elle n’a guere plus de deux pouces & demi de longueur. Ses dix-fept à dix-huit fpires font aufli entourées de cinq à fix can- nelures, mais fi fines qu’elles femblent autant de filets fort écartés les uns des autres. Le dernier ou les deux d’en bas font fouvent un peu plus gros que les autres. Le fommet ne furpafle que trois fois la longueur de la premiere fpire. L'ouverture n’eft pas tout-à-fait ronde, mais un peu allongée. Sa lévre gauche paroit replice comme une petite plaque fur la feconde fpire. Le fond de fa couleur eft quelquefois blanc , mais ordinai- rement d’un agathe fort clair, BonaAnwnr, Recr. pag. 116. clafl. 3. n. 23. Turbo levis , in mari Adriatico frequens , fubtiliffimis crenis crifpatus , colore lapidis tiburtini , tribus fupra decem orbibus licèc mole parvus , extenfus. Ejufdem, n. 14, Turbo alter mole major decem tan- sm orbibus finitus, valdè tumefcentibus, omnino la- vigatis, colore marmoreo fubalbido , & aliquantulim vetufrateflavefcente. LisTsr, Hift. conchyl. tab, s9r. fig. ÿ 6. Cochlea albida, ad imum quemque orbem un& vel alter& ftrià majufculä, Lancrus,Meth. pag. 47: Turbo integer , vulgaris ; lavis. Kzeix, Tent: pag. 29. fpec. 2. B. n« 2. a. Srrom- bus cochloïdes fpiris torofis firiatis; tiburtinus , fubti- 532 M I G difimis crenis crifparus , colore lapidis tiburtini , ex mari adriatico; BON ANKI. Ejufdem , ibid. 6. Strombus cochloïdes , fpiris tor- fes fériatis ; carminatus , albidus , ad imxm quemque orbem unâ vel alterâ ffrid majufculé ; ore rotundo , parum ad finiftram labiato ; LrSTERI. MIGA. M. Adanfon appelle ainfi un coquillage operculé du genre des pourpres à canal court , échan- cré & replié en dehors. La coquille du miga, que l’au- teur ne croit pas être figurée ailleurs, na que neuf lignes de longueur. Ses neuf fpires font arrondies , renflées & relevées de dix à douze côtes prefque pa- ralléles à fa longueur , couchées cependant un peu fur le côté, & de gauche à droite. Elles font encore mar- quées d’un grand nombre de petits fillons qui tournent avec elles, & qui coupent toutes les côtes à angles droits. Ces fillons font au nombre de vingt dans la pre- miere fpire, de dix dans la feconde, &c. Le fommet :€ft de moitié plus long que large , & de moitié plus long que louverture. Celle -ci eft prefque ronde, à peine un quart plus longue que large. Elle a dans fa partie inférieure un petit canal fans échancrure , formé par une petite dent élevée fur la racine de la lévre gau- che, qui elle-même n’eft que légérement ridée vers fa partie fupérieure. La lame, qui la recouvre, ne s'étend aucunement fur la feconde fpire. Son bourrelet eft af- fez life & fans cannelures. La lévre droite eft garnie de quinze dents femblables à quinze longs filets, & bordée d’un petit bourrelet comme l’efpece précédente: : On remarque une grande variété de couleurs dans cette coquille. Il y en a de blanches, de ggifes, de jaunes, de fauves , de brunes, de çouleur de chair, de gris-de-lin & de violettes. L'auteur en a vue de cou- leur de pourpre. Il ny a que celles qui font blanches ou fauves, qui admeitent un mêlange des autres cou- leurs ; on voit fur quelques-unes du brun ou du bleu difiribué par bandes où par marbrures: Cette “efpece eft fort commune dans les rochers du cap Bernard, près File de Gorce. ME D 53 MILLEPEDE , ou ROCHER À MILLEPIEDS. Murex alatus pedidaëtylus , feu millepeda decem digi- tis in labro alato munita ; tubero/fa, leviter tranfver- Jim firiata , albo colore & rufo variegara. Coquille univalve du genre des rochers ou murex ailes; ainfi ap- pellée, parce que fa lèvre eft garnie d'un plus grand nombre de paites que celle des autres araignées dont celle-ci eft une efpece. On peut lui en compter dix, compris le canal qui termine la columelle & la lévre, & fans comprenare trois ou quatre faillies que l’on dif- tingue vers le bas de cette Iévre. Ces pattes font beau- coup plus longues vers la volute en furpaflant même fon fommet plus que toutes les autres , lorfqu’elles font prefque fermées ou un peu entrouvertes. Les Conchyliologiftes l’appellent le millepieds mâle, au lieu que quand il arrive que ces pattes font plus cour- tes, & ouvertes avec une lévre aïlée plus mince; elle acquiert Ja dénomination de la millepede ou millepieds femelle ; afin de mettre une certaine diftinétion entre ces variétés de lefpece. Toute la furface extérieure de ces murex eft marbrée de blanc & de fauve-roux, chär- gée fur le dos de trois gros tubercules, & de ftries fines tranfverfales. La volute en pyramide eft compofée de fept fpires, dont les trois premieres font élevées en doucine , couronnées de tubercules, & les quatre au- tres fort petites , de vive-arrète & fans tubercules. L'ouverture, qui eft longue & aflez étroite , eft bordée par l’intérieur de la lévre, & une columelle extérieure garnie de ftries tranfverfales blanches fur un fond pourpré. La coquille millepede ou le millepieds peut avoir jufqu’a prés de quatre pouces & demi de lon- gueur fur deux pouces & demi de largeur en y com- prenant l’extenfon des pattes. RumPxiys appcile le millepieds mâle, Cornuta millepeda. Hoïl. Duyzeni-been ; la mille-jambes , tab. 36, lit. TI. M. d'ARGENVILLE, pl 16. letr. B ; à fait re- préfenter l’efpece femelle : c'eft laraignée, appellée 334 M I N millepeda , par le nombre des pieds qu'on voit au pourtour de fon aïîle qui eft fort étendue ; le corps eft tout rempli de boffes & de tubercules, & la queuë eft allongée & recourbée ; la tête ne laifle pas de fe dé- couvrir aflez diftinétement. MINJAC. Nom malabare, que M. Adanfon a con- fervé à un coquillage operculéde fon genre des pourpres à canal court, échancré & fimple. Sa coquille a beau- coup de reflemblance avec celle du tefan, tant par fes couieurs que par fa légereté & fon peu d’épaifleur ; mais {a forme eft prefque ronde. Sa longueur, qui eft de deux pouces environ , excéde à peine fa largeur d'une quatrieme partie : elle eft plus tranfparente ; elle n'a que fix fpires qui différent de celle du tefan , en ce qu'elles font diftinouées par un large & profond canal. Leurs cannelures font plus étroites, plus relevées, ar- rondies & féparées les unes des autres par un efpace plus grand que leur largeur. La premiere fpire en a quatorze , la feconde en à trois, & les autres beau- coup moins. Ces cannelures font en creux dans lin- térieur de la coquille, & féparées par autant de paires de filets où de petites côtes qui égalent leur lar- eur. Le fommet eft conique, pointu, mais fott applati, deux fois plus large que long, & trois fois plus court que l'ouverture. La lévre droite eft un peu plus évafée que celle du tefan ; elle n’a que quatorze ondes fur fes bords. La lévre gauche a aufli un ombilic; mais il man. que dans le plus grand nombre. Cette coquille eft en- veloppé d’un périoite aflez épais, qui lui communique fa couleur rouflatre. Lorfque ce périofte eft enlevé, elle paroïit d'un fort beau blanc, taché de quelques oints fauves & quarrés, diftribués fur les cannelures une grande diftance les uns des autres. à BE£ON , Aquat. pag. 383. Tertia nautili fpecies ab Afiflotele prodita. | RonDezer, Pif, lib. 1. pag. 106, Cochlea ru gofa & umbilicara, M IN D. LI JONSTON, Exang. tab. 10. fig. 0. Cochlea ru- gofa. | BonAnNni, Recr. pag. 115. clafl. 3. n. 16. Co- chlea nivea , è papyracea fubffantia veluci compaëta , at nonplicatili, femi-circularibus caraliculis diffinéta , inter quos ftrie ferè plane maculis flavis teffellata. Ejufdemi, ibid. num. 17. Cocklea fuperiori craffior , codem modo canaliculata , fimilifque notis diftinéte , ore valdè labrofo , & valvulis coronato , in cuJus ex- tremitate foramen profundum : è ficulo mari. Ejufdem , ibid. pag. 116.n. 15. Cochlea cum pre- cedente conventens in ffrigis & maculis, at baf pla- niore : India orientalis. LisTEr, Hift. Conchyl. tab. 899. fig. 19. Bucci- num ampullaceum , tenue , roftro leviter finuofo , firiis raris , torofis , valdè extantibus maculatis circumda- tum ; ex freto Malava. Rumruius, Muf. pag. 90. tab. 27. fig. A. Cochlea firiata , five olearia : bia minjac Malabarorum. KIRKER , pag. 450. n. 16. Cochlea nivea & pa. pyracea fubfiantia , 6c. ut fupra BONANNI. jufdem, num. 17. Cochlea Juperiori craffior , &c. at fuprà BON ANNI1. Ejufdem , num. 25. Cochlea cum præcedente, Go. ut fupra. PETIVER , Gazoph. vol. 1. cat. 245$. tab. 09. fig. 11. Perdicea luzonis, globofa, caftis elaris ma- culatis. Lancivs,Meth.pag. 14. Cochlea canaliculata re&a, craffior, vulgaris, umbonata , flriata firiis canaliculatis , 6 in fummitate fu fulcata , canaliculo rugofo € guaft in fe contorto. Ejufdem ; pag. 16. Cochlea canaliculata , extror[um incurvata vulgaris, umbonata, firiata firiis canalicu- datis , & umbilicata. M. d'ARGENVILLF , pag. 304. ple 20. fig. C. Tonne chargée de cordelettes , tachetées de jaune fur ua fond bianc. 836 M I N d DANS , Tnd. tab. 30. litt. E. Cochlea caffidi- formis , umbilicata, ventricofa , ffriata ffrits raris elatis canaliculatis, & in fummitate colore fulvido le- viter teffellatis , fubalbida. | MIN ARET , ou TOURELLE CHINOISE. Buccinum parvum oblongum , tranfverfim ftriatum , faepiis coflatum , coloribus albidis, fufcis, caflaneis, five viridefcentibus 6 nigricantibus fafciatum 6 linea- tum, aperiur& anguflä, columellä dentat& , infigne ; turricula finenfis æppellatum. Coquille univalve du genre des buccins , ainfi appellée à caufe de fa figure, qui donne l’idée d’une petite tour. Le caraétere di- ftin@if & fpécifique de ce buccin, qui a une douzaine de variétés dans fon efpece , eft d’avoir une forme al- longée , une volute en pyramide, compofée de fept ou huit fpires élevées, garnies de côtes longitudinales, ainfi que le corps dela coquille , où ellesfe rencontrent d'une maniere plus ou moins faillante , de vive-ar- rête, onduleufe ou qui en eft quelquefois dépourvue. Outre ces côtes, dont cette coquille eft le plus fouvent chargée dans toute fa longueur , on diftingue encore fur fa furface des ftries tranfverfales dans le plus grand nombre. En général l'ouverture du minaret eft longue, étroite , bordée d’une lévre épaifle, un peu tortueufe , & d’une columelle munie de trois ou quatre dents en, forme de rides. Cette lévre & cette columelle fe ter- minent par un Ççanal couit, lègerement échancré à fon extrémité & peuretrouflé. Le minaret a la figure ar- rondie ,un peu renflée au milieu du corps & évidée vers les deux bouts en façon de fufeau ; il varie plus par fes couleurs que par le nombre de fes côtes ou par fa furface plus ou moins ftriée & inégale : tantôt il eft fafcié de blanc, de brun, & de couleur cendrée ; tantôt il porte une large fafcie verdâtre, avec des lignes noi- res , interrompues , fur un fond couleur d'os. Il y en a de couleur livide , fafcié de jaune fauve, dont la forme et plus effilée , ou de couleur brune avec des zones blanches: c’eft pourquoi on peut diftinguer ces fortes fortes de buccins par toutes ces variétés de lefpece : favoir , le minaret à côtes longitudinalés de vive-arrèête , le minaret à côtes onduletifes ; dé forme effilée , & le£- pece unie ou fimplement ftriée , que les Conchyliolo- giftes appellent entr’autres faufles mitres ou les petites imitres. 1 | : *MINARET A COTES-DE VIVE - ARRETE. Turricula finenfis oë&o coflis in aciem duétis, fafciata 6 aliquando lineis nipris interruptis cina. Cette ef- pece, qui eft d’une forme plus renflée ou moins effilée que les'autres , porte fur le corps de la coquille hui côtes longitudinales de vive-arrête ou comme coupées fur les côtés ; mais elles fe multiplient dans les fept autres fpirés qui compofent là volute. Ce minaret eft fafcié de couleur verdâtre avec quelques lignes noires, circulaités ; interrompues , {ur un fond blanchitre. L'extrémité vers le canal , préfente plufieurs ftries tranfvérfales. Ce’ buccin varie par fes fafcies qui fonc en plus ‘grand nombre dans certaines efpeces , ou for- ment des zones alternatives, rouge-brun & blanches, ou jaune’ & de couleur:marton. | GuacTI£Rr , tab. $4. lit. Srrombus fulcatus , ‘ore' labiofo rugofus , rugis rarioribus & acutis , in fummitate ffriatus , ex albido , & fufco faftiatus, & guibufdam lineis interruptis piceis elesanter fionatus. M. d'ARGENVILLE ;-pl. 92 litt. Q. pag. 225. Le buccin , ‘appellé le minaret,'eft à côtes relevées & ra- chetéés de noir fur un fond blanc. Sa clavicute forme plufieurs étages d'un beau travail. eur MINARET ALLONGÉ A COTES ONDU- LEUSES. Turricula finénfis ‘elongata , decem coflis undulatis ; clavicul&-exert& infignis. Ce petit buccin “eft garni fur le corps de la côquille de dix côtes lon- - gitudinalés onduleufes, fuf:lefquelles on remarque quel. - ques ftriès circulaires ; peu prononcées. Sa furface ex- térieure.eft tantôt fafciée de jaune & de brun , tantôt - d’une couleurilivide ;'elle‘eft quelquefois entierement jaune , ouavec quelques fafcies de couleur rouge-brun. ome II. | ! 333 M IN La figure de cette coquille reffemble d’ailleurs aux at= tres minarets. Elle porte ordinairement depuis quinze lignes jufqu'à dix-huit lignes de longueur fur deux fois moins de.largeur. | RomeHius , tab.29. lit. R. Turricula. Holl. Totrentje ; la petite tour. ie _ Guazriertr, tab. $4.litt (B. Strombns fulcatus , ore labiofo , firiatus ; mucrone papillis divifo rugofus , fublividus ; lineis aliquando albis , piceis, vel flavis czrcumdatus. 31 zul@ 1UD_ na Ejufdem , ibid. litt. C.: Strombus fulcatus., lore La- biofo ; ftriatus , rugofus, lineatus , coloreex luteo croceo depiéus, ; ER + 2 af +15 M..d'ARGENVILLE , pl..9. lett. V. pag.225. Un buccin d'une figure plus allongée ;queiles auttes, & toute coupée d'étages qui vont en diminuant par les deux.bouts. Ces étages, rayés de rouge perpendiculai- rement-furun fond gris ; préfentent un beau. travail, MINARET UNI, autrement appellé FAUSSE où PETITE: MITRE. Turricula finenfis levis , in utra- que extremitate leviter. flriata ; etiam pfeudo.vel parva mitra epif[copalis appellata ;,colore albo &: caflaneo , vel ex rufo rubefcente fafciata. Ce buccin ne différe des autres -minarets qu’en ce\ qu'il -eft uni ou dépourvu, de côtes excepté dans les trois dernieres. fpires qui font quelquefois ftrices, ou tuberculeufes, ainfi que dans l'extrémité oppofée fur laquelle on diftingue quelques fries -obliques. Toute fa furface eft ornée de larges fafcies de couleur marron , interrompues par autant de _"peticeszonesblanchâtres danscertaines efpeces; tandis que dans d’autres elle montre des zones alternatives . blanchés-& rougeîtres ou-fauve-roux vif. L'ouverture, la lévre &la columelle dentée reflemblent :aux autres minarets..Ce buccin, qui peut varier par la couleur & : la largeur de fes fafcies & de fes zones, peut avoir de- puis un pouce & demi jufqu’à plus de deux,pouces de . longueur fur deux fois moins de largeur... GuALTIERI , tab. $3, lit. E. Srrombus fulcaius L à 4 gulgaris , leviter firiatus , mucrone papillis diflig&o, colore mufielino depius , & fafciis candidis cicum- datus. À : MINARET , ou TOURELLE A FILETS. Turricula filis cinéta. Nom que Rumphius donne à une efpece fort effilée & arrondie , rayée de lignes blanches, obliques, interrompues par des petits traits, de eouleur jaune-fauve : toutes ces lignes forment au- tant de petites zones qui s'effacent à mefure qu’elles parviennent à la feconde fpire. Ce petit buccin , qui eft repréfenté à la sable 29 de la -nomenclature de Rum- phius , porte vingt lignes de longueur fur fix.de lar- geur. Ce Conchyliologifte le nomme en langue hol- landoife Torrentje met draadjes; la petite tour avec des filets. | | MINIME , ou CORNET DE COULEUR Mi- NIME. Wolura conoidea , novem [piris depreffis in pri- mis 6 apice acuto claviculata ; colore bætico ‘vel ex fulvo nigrefcente , triginta lineis fufcis cinéla vel am- pliès. Nom donné à une coquille univalve. du genre des cornets ou volutesconiques, à çaufe de fa couleur. Cette efpece, qui .eft d’une forme courte, préfente une volute large, compofée de neuf fpires, dont.les quatre ou cinq premieres font comprimées , & les cinq autres s'élevent pour former un petit former aigu; le-côté oppolé forme un canal fimple ; vers extrémité duquel où diftingue des ftries obliques. Toute la fur- face extérieure de ce cornet eft de couleur brune, ornée d’une trentaine de lignes circulaires plus fon- cées , affez ferrées, & en-obfervant entr’elles, des ;di- ftances paralleles. L'ouverture de la coquille eftétroite, allongée à la maniere des autres cornets, & bordée d’uné lévré tranchante 5 elle eft blanchâtre-en-dedans. Sa longueur peut avoir deux pouces & même Plus! fur un peu plus d’un tiers moins de largeur. Cette ço- uille fe trouve dans.les mers des Indes orientales. . - RumPHIUs , tab, 31.ditt. V. Woluta filis cinfa. Holl Eyken-houte-toot ; la volure dé-bois FE bf ij 349 M TR GUALTIERI , tab. 20, litt. E. Cocklea conoï: dea, umbonata, colore mufielino depiéla, firiis feu li< neis integris , veluti feriço fubtiliffimo filo undique cintla & fafciata. VE..1 : M d'ARGENVILLE , pl.12./ett. A.pag. 138. Le cornet, cefclé de lignes brunes fur un fond fauve, eft nomimé la minime. Les Conchyliologiftes diftinguent des variétés dans fa minime. M. Dävila, dans fon cata- logué fyftématique, pag. 242. art. 479. faitmention d’une efpece bleuâtre dont les fpires font tachetées de couleur amatanthe. Il ÿ:en a dont les lignes circulai- res, font interrompues für un fond cendré, d’autres, donit la couleur eft d’un jaune fafran. Les minimes, qui portent-un-zone au milieu de la'coquille font les plus diftinguées , elle eft quelquefois rougeâtre. Toutes ces variétés ne parviennent point ordinairement à la grof- {eur de l'efpece appellée fimplement la minime. | MIRAN: Nom que M. Adanfon donne à un co- quillige univalve du genre de la vis ; la coquille du mirah éft ovoïde,'arrondie &'obtufe dans fon extrémité fupérieure ; & terminée en une pointe très fine à fon fomimet. Sa longueur eft d'environ treize lignes , & furpañle une fois & un tiers fa largeur , qui n'eft que de cinq lignes & demie. Elle eft médiocrement épaifle & formée de dix fpires qui tournent en defcendant un peu obliquement de droïte à gauche, & dont la lat- geur diminue à mefure qu'elles approchent du fom- met: où elles fe terminent par un point prefque im perceptible. Ces fpires font un peu renflées & bien diftiiguées par un léger fillon qui les fépare. Les deux prémiéres ou les plus proches de l'ouverture font liffes &'ünics$ mais les Kuit autres jufqu’au fommet font relevées chacune de plufieurs pétites côtes paralelles à la léngüeur de la coquille : au refte elle eft polie ,:& d’un Juffre qui n’eft point terni par le périofte: fubtil qui la récouvre. Son ouverture eft une ellipfe irrégu- liëre , pointue par le-bas;'& arrondie par le haut, cuéllé fé termine en+un canal profondément échan: “ + MTRK yat ” cré dans fa coquille. La longueur de’cetté ouverture eft double de fa largeur. Elle eft une fois & un quart plus courte que le fommet- de la coquille , & à'peu près parallele à fa Ilongueur. La lévre droite. de Pou- verture eft fimple, courbée en portion de cercle, tran: chante & fans bordure : la Iévre gauche eft auffi cour- bée en deux fens différens, mais arrondie & garnie par le haut de deux plis aflez gros, dont l’inférieur fait le tour de l’échancrure de l’ouverture. La feule variété , que l’on obferve dans cette coquille, confifte dans la proportion de fes parties, dont la largeur. com- parée à leur longueur eft plus grande dans les jeunes que dans les vieilles. Leur couleur, dans tous les âges, eft blanche ou agathe fans aucun mélange. NA - : La tête de l'animal, que contient cette coquille, a la forme d’un croiflant, dont la convexité eft bordée d’une membrane très fine. Elle eft arrondie & convexe en deflus & plate en deflous. Sa largeur eft double de fa longueur ; deux cornes, cylindriques & terminées en pointe , prennent leur origine de fon fommet., & fur fes côtés qui les tiennent fort éloignées l'une de. l’autre. Leur longueur eft double de celle de la tête. Leur fur- face eft polie & luifante. Les yeux font deux petits points noirs peu apparens , & placés fur le côté:exté- rieur des cornes à leur origine. La bouche :eft une fente affez longue , parallele à la longueur de la tête, & fituée au-deffous d’elle dans fon milieu. Lorfqu’elle s'ouvre, on appercçoit le mouvement de la mâchoire inférieure qui porte de bas en haut. ro - Quoique M. Adanfon n'ait point vu fortir de lan gue à cet animal, l’analogie lui a fait préfumer qu’il doit en-avoit une femblable- à celle de lyer. Le pied forme une elhpfe très ouverte ou obtufe à fes: extré- mités. Sa longueur eft prefque double de fa largeur, &cun tiers plus courte: que:la coquille’: à fon extré- -snité antérieure, il eft traverfé par un profond fillon & “prolongé fur fes côtés en-deux oreillétres triañgulaires qui n'ont que la fixieme partie de fa-longueur Le 11 ie MT manteeu eft mme membrane épaifle qui tapifle l’inté< tieur, de la coquille. Elle fe plifle feulement en un tuyau cylindrique qui a le quart de la longueur de la coquille. Ce tuyau fort par le canal ou l’échancrure de Pouverture de la coquille, & fe rejette fur le côté gau- che de l'animal. Le Afin de fon corps eft d’un blanc- pâle, & le deflus eft d'un blanc-d’eau , marqueté de petits points ou de lignes noirâtres. Ce coquillage ne vit que dans les fables. L'auteur l’a trouvé fréquemment fur la côte maritime de Ben, pendant le mois de Mars: ErsTer, hïft. Conchyl. tab. 977. fig. 33. Bucci- num brevi-roftrum , ex toto lave , claviculatum. Kzrrn ,tent. tab. 7. fig. 121. Pfeudo-ffrombus no- dofus inter fpiras. MITRE ÉPISCOPALE. Buccinum elongatum ro- tundum , teflä fpifsä, in fundo colore albo , maculis fapé quadratis coccinatis vel ex colore croceo rubef- centibus feriatim depiétum ; mitra epifcopalis appella- tum.. Coquille univalve du genre des buccins , qui eft une varieté de l’efpece appellée la tiare ou la couronne papale. Ce buccin , dont la coquille eft ordinairement épaifle, eft d’une forme allongée , arrondie, & plus renflée vers le milieu que dans toute l'étendue de fes extrèmités. Sa volute eft très élevée , compofée de fept fpires un peu bombées & quelquefois ftriées dans les dernieres qui forment le fommet. Toute la furface ex- térieure dé la mitre eft ornée furun fond blanc de plu- ‘fleurs zones, formées d'un compartiment de taches plus ou moins quarrées dont la couleur eft d’un rouge- ponceau ou orangé très vif. Ces taches deviennent or- dinairement plus grandes & plus irrégulieres vers le haut des fpires. L'ouverture eft peu fpacieufe., angu- laire vers le haut, aflez large vers le bas , bordée d’une . dévre’ordinairément tranchante , & d’un füt garni de quatre dents obliques en forme de rides. Cette lévre & ce füt extérieur fe terminent par une forte échan- crure: Le buccin appellé là mitre peur: avoir quatre pouces de. longueur & même davantage, fur quatorze ‘MT I5 TA 343: ou quinze lignes de largeur. Cette belle coquille fe: trouve dans les mers des Indes orientales, RumPpHius, tab. 29.-lit, K, Mitra epifcopalis. . Holl. Biffchops myter, of'oranje-pen ; la mitre épif- copale , ou la plume d'orange. : - | GuALTIERI, tab. 53. litt. G+ Srrombus fulcatus vulgaris, levis , candidiffimus , maculis croceis firia-+ im difpofitis circumdatus & lucidè notatus. M. d'ARGENVILLE , pl. 9. lerr. C. Buccin que. lon nomme la mitre à fond blanc, tacheté réguliere- ment de rouge. RO Les Conchyliologiftes diftinguent plufeurs variétés du buccin appellé‘la “mitre : favoir, la mitre jaune jou Pivoire ; la cardinale; les mitres ftriées de forme ra- maflée , ou les faufles mitres, parmi lefquelles on range aufli la mitre brune & plufieurs autres que l'on , nomme minarets. Voyez ces mots. Wrrré 4 MITRE, appellée FAUSSE MITRE. Cette efpece en renferme plufeurs autres que l’on peut diftinguer,:,, favoir les efpeces ftriées & de. forme courte, celles: qui font lifles & quelques minarets. ou Vre MITRE , dite FAUSSE MITRE STRIÉE: DE. FORME COURTE. Buccinum ventricofum., . tranf= verfim ftriatum , unä fafciä ,, variis. coloribus: flavis vel croceis & fufcis ornatim ; pfeudo-mitra appella- tum ; forma brevi. Ce buccin , qui porte tout au.plus un pouce & demi de longueur. fur un pouce.deilar- geur ; eft d'une forme ramaflée:, arrondie & fort renflée vers le milieu de la coquille, tandis que les deux extrê- mités font évidées en pointes: Toute fa furface exté- rieure eft 2 ftries tranfverfales, ornée de grandes ta- ches jaune-fouci , rayées.de brun & de diverfes mar- brures, interrompues au milieu de. la coquille par une : fafcie large , blanchâtreou couleur de chair. La volute eft petite, compofée de cinq fpires peu élevées, de maniere, que le corps du buccin a quatre fois plus d’é- tendue que la clavicule qui eft aiguë. L'ouverture eft affez grande, formant une ellip{ allongée & angulaire iv 54 MEIIT aux deux bouts. La’ columelle extérieure ne moñtre : qu'une feule dent, & la lévre eft légerement ftriée : dans-fés bords. Cette columelle fe termine par une fimple petite échancrure. Ce joli buccin a une variété dans fon efpece dont les ftries font granuleufes par la rencontré de quelques autres qui font longitudi- males. LH | GuALTIERT, tab. ÿ4.litt. G. Srrombuis integer , vulgaris ; friatus , croceo @ albido colore fafciatus. Ejufdem, ibid. lits °° Srrombus integer, vulgaris , flriatus , firiis cancellatis , punétatis , ex albido & fufco nebulatus: | D ÉRENE :MITRE, die FAUSSE MITRE A STRIES PONCTUÉES. Buccinim ventricofim , minutiffimis firiis, lineis 6 pundis rufis circumdatum. Ce buccin eft d'une forme ventrue ; ramaflée & d’un teft épais. Il eft orné dans toute fa furface extérieure de plufieurs rangées de taches brunes & pourprées, fur lefquelles on ‘diftingue des ftries circulaires peu prononcées avec des petites lignes & des points de couleur brun-rouge : ou fauve-roux. Ces ftries légeres, affez éloignées les unes des autres , font traverfées par quelques rides lon gitudinales. La volute eft peu élevée, compofée de cinq fpires plus comprimées que convexes. L’ouver- ture eft allongée, étroite , bordée d’une lèvre épaile , & d’un fût chargé de cinq dents en forme de rides, lequel fe termine par une petite échancrure. On re- marque vers ce fût extérieur un petit ombilic. Ce buc- cin a ün pouce & demi de longueur fur huit lignes de largeur tout au plus ou dans les grandes efpeces. RompPuxivs, tab. 33. litt. CC. Anus feu mona- chus leucopheus. Holl. Oude-wif, of grauwe munick ; la vieille ou lé moine gris. Guaztrerr , tab. $5. litt. C. Strombus integer, ore labiofo , minutiffimè flriatus , dentatus ,. umbil- catus ; obfcure cinereus , lineis interruptis fufcis nebu- latus & circumdatus. Ejufdem, tab. 53. litt. Le Scrombus fulcatus , vul- M OUR 345 garis, cancellatis elegantifimè & diverfimodt exafpe- ratus , & punctis pullis, & rufis fienatus. MITRE, dite FAUSSE MITRE BRUNE. Puc- cinum fatis elongatum , lave , colore ob[curo , parvis maculis quadratis fufcis ; feriatim difpofitis , infigne. C’eft un joli buccin d’une forme élegante , affez élevé, d’une couleur fombre ou enfumée , orné de plufeurs zones formées de petites taches quarrées plus foncées. Cette coquille eft unie , compofée de fept fpires affez ellongées & un peu bombées. L'ouverture, qui forme une ellipfe irréguliere, eft bordée d’une lévre dente- lée & d'un füt extérieur garni d’une feule dent qui fe termine par un petit canal ouvert & un peu échancré. Ce buccin peut avoir un pouce & demi de longueur fur huit lignes de largeur. GuazTrert , tab. $2. litt. L. Srrombus canalicula- tus, roftratus ore fimplici, levis , colore muffelino , vel rufo obfcuro lucide depiétus , maculis parvis qua- dratis concoloribus magis intensè fignatis , atque inter- ruptis fafciatim circumdatus. MITRE JAUNE, ou IVOIRE. Voyez Ivoire. MOFAT. M. Adanfon appelle ainfi un coquillage bivalve du genre du pétoncle. Sa coquiile eit aflez exactement ronde , médiocrement épaifle, d’un pouce & demi de diamèêtre, & de moitié moins profonde. Elle eft relevée de vingt-fix groffes cannelures liffes & arrondies , qui s'étendent de longueur fur toute fa fur- face extérieure. Les bords des battans font marqués intérieurement d’un pareil nombre de groffes dents, dont les fept premieres de l’extrêmite fupérieure font divifées comme les dents d’une fcie par de profondes échancrures : elles ne joignent pas parfaitement en- femble lorfque la coquille -eft fermée ; les autres font peu apparentes au dehors , fort écariées les unes des autres & féparées au dedans par un petit canal qui va fe perdre dans les fommets. Ceux-ci font ronds, aflez grands, tournés lécerement & horifontalement en fpi- 346 M O F rale , & placés au milieu de la largeur de chaque bat- tant, fort proches l'un de l’autre. | Le ligament eft coriace , brun, étroit , affez court, convexe , luifant, & fort entiérement hors de la co- quille au-deflus du fommet. La charniere eft très lon- gue , & forme une ligne droite qui furpañfe un peu la largeur de la pe Elle eft compofée dans chaque battant de cinq dents, dont quatre font rafflemblées par paires, & fort écartées lesunes des autres. Il y en a une paire vers le milieu fous les fommets ; elle eft longue & pointue : l’autre paire eft placée en haut dans le bat- tant droit, & en bas dans le battant gauche. Toutes s'engrènent parfaitement & font un peu plus grandes dans le battant gauche que dans le battant droit. Cette coquille ne paroît pas couverte d’un périofte fenfble. Le blanc eft fa couleur ordinaire, on voit cependant quelquefois un peu de rouge à fes fommets & à fon extrémité fupérieure. Le pétoncle de la côte de Bre- tagne & de Normandie , dont parle Bélon fous le nom de pétoncle ou de hannons, refflemble beaucoup au mofat du Sénégal ; mais il en différe en ce que fa co- quille eft moins épaifle , que fes cannelures font tra- verfées par nombre de petits filets qui lui donnent beaucoup d’âpreté, & en ce que fes bords ne font pas fi fenfiblement dentées à fon extrémité fupérieure. La fituation, naturelle à l'animal plongé dans les fa- bles , eft d’écarter médiocrement les deux battans de fa coquille, & de montrer les bords de fon manteau , qui font fimples & légerement ondés. Ce manteau eft ou- vert dans l’efpace compris entre les trachées & la partie fupérieure du pied ; du refte il eft tout d’une piece aux extrémités. Deux trachées en forme de tuyaux fortent de lex- trêémité fupérieure à une diftance à peu près égale du fommer & du point qui lui eft oppofé , ils font fort courts, d’une ligne & demie au plus de longueur. Ce- lui qui eft le plus éloigné du fommet, eft le plus grand, nes M O ÎI 347 & accompagné fur fon côté antérieur June efpece de frange de dix à douze filets. Tous deux font couronnés deaærente filets diftribués fur deux rangs. Les filets du rang extérieur font coniques & plus grands que les au- tres. Le pied eft d’une grandeur médiocre , il fort du milieu de la coquille , dont il égale quelquetois la lon- gueur, en prenant la forme d’une lame de couteau re- courbé en deffus. Tout le corps de cet animal eft blan- châtre , taché de quelques points jaunes fur la couronne des trachées , & quelquefois fur les filets mêmes. Lister, hift. Conchyl. tab. 330. fig. 167. Peétun- culus orbicularis , ex altero latere prelongis latifque dentibus confpicuus. Prrivrr, Gazoph. tab. s4.fis. $. Peéfunculus bor- neoeus , friss altè incifis. Kzse1x, Tent. pag. 140. fpec: 1. n. 4.K. 1/ocardia ffriata, qua peëtunculus orbicularis, quaf duplicatus, “ex altero latere pralongis , latifque dentibus confpicuus : LrsTsrt. . MOIRE. Volura cylindracea vel rhombus , oëto vel novem fpiris tuberofis, depreffis,teftä[piffà, formé brewi : albedine aurei coloris leviffimè tinétà & innumeris punc- sis ex fufco colore rubefcente afperfim depiétus ; bombyx appellatus. Coquille univalve du genre des rouleaux ou volutes cylindriques , ainfi appellée à caufe que toute fa furface extérieure eft pointillée , principale- ment dans deux zones & par bandes longitudinales, ondées d’une infinité de points brun-rouge fur un fond blarc, légeremen: teint de couleur aurore. Sa volute eft compofée de huit ou neuf fpires concaves, com- primées & couronnées régulierement de petits tuber- cules. Les dernieres fpires de la clavicule s’élevent pour former: un petit fommet. Quoique ce rouleau {oit uni & luifanr, on remarque dans fa fuperficie quel- ques rides longitudinales en forme de côtes peu pro- noncées. Sa forme eft ramaflée ou courte, avec une ouverture étroite vers la volute, & plus large vers l'é- chancrure, à caufe de la lévre qui eit évafée vers cette 345 | M O U ext :imité à Ja maniere des autres rouleaux. La furface intérieure eft en partie blanche & aurore peu foncée. La moire, dont la coquille eft épaifle, varie dans fon volume, lorfqw’elle ne pañle pas quinze ou dix huit lignes de longueur. Ses compartimens pointillés font plus fenfibles, & couvrent le fond de la coquille , au lieu que dans les efpeces plus grandes , les points font plus éloignés les uns des autres. Ce joli rouleau nous vient des Indes orientales. | RumPxivs, tab. 33. lit. AA. Volura arenata. La volute fablée. Holl. Mugge-fcheetje ; la piqurede moucherons. GUALTIERI, tab.2s. litt. P. Cochlea pyriformis vulgaris, levis , candida | exiguis punéhis helvacers, vel pullis, & aliquibus maculis ejufdem coloris densè afper[a , @ notatu, mucrone interdirm denticulato. M. d'ARGENVILLE , pl. 12. lert. S. pag. 239. Ce cornet eft coupé de différentes côtes ponétuées de brun fur un fond blanc. On peut l’appeller la moire. : MOLAN. Coquille bivalve, que M. Adanfon a rangé dans le genre du /o/en. Elle eft des plus minces & des plus fragiles, large d’un pouce & demi, deux fois moins longue , fort applatie, extrêmement luifante & tranf- parente. Ses fommets font placés au tiers de laïargeur de chaque battant, vers fon extrèmité fupérieure. Elle eft d’un blanc qui tire fur la couleur de la corne. On la trouve dans les fables de l'embouchure du Niger. MONNOIES DE GUINÉE. Porcellana minores , #oneta Guinea appellate. Nom que Pon donne à plu- fieurs coquilles univalves du genre des porcelaines de la petite efpece, parce qu’elles tiennent lieu de mon- noies dans les îles où elles fe trouvent; mais principa- lement à une porcelaine comprimée & tuberculeufe , que l’on nomme aufli horax , la colique & kauris ou cauris. Voyez ces mots, & celui de PucELAGE. MORESQUE ou NEGRESSE. Voyez Ne- GRESSE. MOULE. Muculus feu matilus, vel mytulus, vel M O0 'v 349 concha duabus valvis aqualibus , elongatis , ex utrague parte aqualiter convexis, conffans ; und extremitate latä , alterd roftratä, diflinéta ; coloribus caruleis 6 diverfimodè purpurafcentibus fepiès & luvidè fplendens. Coquillage bivalve qui compofe un genre par le nom- bre & la variéte des efpeces. En Italie, fur-tout à Ve- nife, on appelle les moules conchole, mufloli ou ge- zonello, fuivant leur grandeur. Aux environs de Mon- pellier on les appelle mufcles , confalmes de mar, & mouches de mar pour les petites moules. On donne communément à Rouen le nom de caïeu aux moules, en Angleterre celui de mufcle pour les petites efpeces noirâtres ; en Allemagne on les appelle moefchelen en Hollande moffels of moflelen. Les moules fontformées de deux valves égales en lon- gueur, en largeur, en profondeur & en convexité. Elles font oblongues depuis les fommets desbattans quifont en forme de bec jufqu’à l’extrêmité oppofée ; cette par- tie au contraire eft large, arrondie & de vive-arrête jufqu’au ligament. Elle occupe près de la moitié de la longueur de la coquille à côté des fommets, tandis que le plan latéral oppofé ou l'autre moitié de la con- tre-partie {e. trouve élevée & fort convexe. La coquille des moules eft couverte d’un drap marin cartilagineux, gras, d’une couleur fombre, & fur lequel les-acides & l'eau forte n'ont -point d'accès. Elle eft d’une fubftance de nacre plus ou moins parfaite, principalement dans le teft intérieur ou elle fe montre aufli d’une maniete plus ou moins brillante fwivant les efpeces. Dans les moules bleues, qui eft la couleur dominante de ces fortes de bivalves, cette nacre eft blanchâtre ; elle eft violette dans celle de Magellan ; jouant la gorge de pigeon dans les efpeces d'Alger, &-de Guinée; de couleur de chair dans les moules vertes ; & aurore dans celles des Indes. Ces différentes nacres brillent encore plus fur la furface extérieure des battans lorfqu’on en- leve le drap marin avec le fecours de la pierreponce, de celle à rafoir & même dela lime, pour leur dor- 5 Bi, M O UÙU ambitu fimbriata ; in e4 foramen efl evidens ad artra- hendam ag:am : neque enim per villos attrahit ; quod inepciffime quidum afferunt , lane illius five byffi afum ignorantes. În mediä carne eft particulz carnofa linewa fimilis. Ineff & mutis, & piruita quedem glurimofi. Callo albo adhæret. | Les grandes moules, ajoute Rondelet, diffèrent des petites, non - feulement par leur volume plus con- fidérable ; mais encore par leur arrondiffement 3 elles font d’ailleurs inférieures pour le goût. Leurs écaïlles, qui fervoient autrefois à préparer l’huile , font aujour- d'hui en ufage parmi les peintres pour détremper leurs couleurs, parce qu'elles ne font pas fufceptibles de les altérer ou de les changer, & qu'elles ne fatiguent point à tenir à caufe de leur légereté. AzorovANDus , de Teflacers , lib. 3. pag, st. difingue aufh les petites moules d'avec les grandes, en les appellant rufculi & mytuli. Il fait mention de plufeurs efpéces : fcavoir , celles de Rondelet,, de Matthiole ; les moules de ce dernier font des bivalves à carene ou en arche de Noé, les efpéces de l’auteur parmi lefquelles fe trouve la datte de Toulon quil nomme mytul: oblangt, & une grande moule noire , avec des ftries jaunes fur la valve fupérieure myculas. niger cum ftriis flavis in fuperiort parte? 2" Rumrnivs nomme indifféremment plufeurs'mou- les & quelques tellines ; mufculi & myruli; feavoir’, mufculus vulgaris major; Va grande moule cofinüne, mytulus anatarius, la moule de canard ;#Yrilus faxatilis , la moule de rocher; mytulus aremarius ; la moule de fable. Les termes hollandoiïs’ ont la inême fignification. Rumphius'a rangé parmi ces bivalves les innes marines , la pinne de chirurgien, l’hirondélle & quelques pholades. des J Guazrrerr n'a fait repréfenter que deux: on trois efpeces de moules ; tab. 913 fçavoir , une efpéce de la Méditerranée & celle des Papous, non comprifes les pinnes marines. Pre 244 . A 5 à + M. M ‘O 355 M. d’Argenville a rangé les moules avec les tellines dont il a formé la troifième famille des bivalves. Les trois termes de rrufculus, mutilus , mytulus fe confon- dent aifément, dit l’auteur , & fignifient à peu près tous trois le même genre de coquillages qui eft appellé mou- les. On peut cependant dire que chacun de ces mots défigne une efpéce très-diftinéte par fa figure & par fon. caractere. . On doit entendre, ajoute M. d'Argenville, par my« tulus , les plus grandes moules, les plus groiles , les plus pointues & les plus élevées dans leur rondeur : elles ne font attachées à leur coquille que par un muf- cle, & elles font remplies de plus de 2000 œufs, fui- vant fe rapport de Leuwenhoek, ex rudi calculo cen= fui maltos mytulos bis mille & ultra ovis effe onuftose On comprend fous le nom de mufculus ou mutilus , les petites moules dont la forme eft plate. La moule , dit M. d'Argenville, eft une coquille bi- valve de forme longue, tantôt fe terminant en pointe, & tantôt ayant fes extrémités égales, unie , rude, plate, élevée quelquefois , avec un bec tant foit peu allongé : rufculus , feu mutilus , eff concha bivalwis, oblonga , in acumen definens , aqualibus extremitaribus, levis , afpera , plana, elata , aliquando roftro paulifper elaro Ce Conchyliologifte en diftingue deux efpéces avec leurs variétés outre les tellines ; 1°. fçavoir, la moule plate fe terminant en pointe, mufculus planus in acumen defnens ; la magellane de la grande efpéce à ftries, magellana mufculus major ftriata ; celle de ka petite efpéce, la bariolée, l’unie, mnor fpeeies , va- riegata , levis ; la gueule de fouris, la datte, gula foricis , daëtylus ;les efpéces couvertes de vermifleaux ou de glands de mer, vermiculis marinis teitus , bala- ris coopertus ; la moule bleue, ftriée dans le bas ,très rare, mufculus ceruleus , in infimä parte: ffriatus , admodum rarus ; la moule couleur de rofe &bariolée , rofeus 6 variegatus ; la moule couleur de cendre & toute couverte de ftries , rufculus cinereus admodum Tome IL. M O U | firiatus 3 celle du banc de Terre-Neave, ex fyrti max:- mû 3 dulàc fupérieur du Canada , ex /acu fuperiore Ca- nada ; les pinnes marines, pinne marina: 2°. la moule élevée icôtés égaux, mufculus elatus ; la blanche & très mince , albidus & tenuiffimus ; couleur d'argent, argen- teus; très légere, ouverte de tous côtés, avec une trompe aufli ouvérte , mufculus fubtilifimus , undiquè aperrus , probofcidem apertam exhibens ; l'efpèce moins ouverte, fpéecies minds aperta ; celle de l’île des Papous , fauve en deflus, mufculus papuanus, cute luridä , & la même découverte portant des fafcies rougeâtres, blanches & bleues, 2dem fpoliatus, fafciis ex rubro pallefcentibus albis & carulers depiétus. Voyez les mots TELLINES & PINNESs MARINES pour les autres efpéces. Le même auteur dans fon appendice qui traite de la zoomotphofe , pag. $1, dit que la moule de mer, for- mée de plufieurs couches, eft attachée à fes deux valves par quaire ligamens, & eft compofée de deux piéces minces & arrondies par une de leurs extrêmités , & plus épaifes du côté du talon où eft une charniere qui a peu de jeu; c’eft, à proprement parler, le fiège de fa tête. Les moules font ordinairement d’un bleu Lacs a quelquefois noires ou brunes, nacrées en dedans & ra- boteufes en dehors, fouvent couvertes d’un épiderme ou drap marin fur lequel croiffent des poufle-pieds, des glands de mer, & une efpéce de coraline. Les diffé- rentes couches,qui compofent la coquille, font épaifles comme du parchemin , & s’enlevent aifément avec du vinaigre. La chair de la moule eft d'un jaune pâle : deux petits corps blancs & cartilagineux la fufpendent. Ces: ligamens forment l'extrémité, & font divifés fur le côté en deux parties; l'une, attachée entre les bords internes , eft toute unie; l’autre intérieure eft frangce & dentelée : elles s’engrènent lune & l’autre à la vo- lonté de la moule pour unir les deux bords de fon enve- loppe. On remarque une membrane fort mince, d'une feule piéce qui regne le long du dos, & fe divife en deux lobes, qui fe partagent enfuite en $euilletspour M O ÙU 355 s'unir aux bords de la coquille. Celui qui Re jette une frange compofée de plufieurs filets ronds & très courts. La moule n’a que deux trachées: l’intérieure fert à faire entrer l’eau néceffaire à fa nourriture : l’au- tre, qui ne communique point avec elle,fe joint à l’aaus u’on remarque dans la partie fupérieure. Son pied (ou A plaque) eft rond quand elle veut s’en fervir, mais elle lallonge fous la forme d’un tuyau courbé quand elle eft en repos. C’eft du deffus de ce pied que partent les fils de la filiere qui lui fervent d’attache. Il fort une jambe qui a cinq ou fix lignes de largeur dans les grandes moules, & deux lignes & demi dans les petites; un grand nombre de fils qui tiennent la moule aflujettie , & l’attachent fortement aux corps voifins : chaque fil eft comme un gros cheveu ou foie de cochon, tout rond & plus gros que ceux des vers à foie, mais beaucoup moins long. Cette jambe eft une filiere que la moule recourbe pour mieux faifir le corps voifin. C'eft de cette même langue que fortent deux corps blancs qui vont porter une attache dans chaque coquille au.deffus de la charniere. M. Heide, médecin, dit que la moule eft un petit poiflon connu de tout le monde, oblong, gros comme une feve, d'une figure approchant de celle d'un petit mufcie , d’où lui eft peut être venu fon nom latin #2/- culus. Ileft tendre, blanchâtre, un peu frange fur fes bords, nâgeant dans une eau falée, délicat & fort bon à manger, renfermé dans une coquille à deux battans, affez mince, convexe & d’un bleu noirâtre en-dehorts ; concave , & d’un bleu blanchâtre en-dedans, ordinai- rement liffe des deux côtés, quelquefois chargée d’ex- croiflances galeufes, produites par des vers à tuyaux, ou par de petits infeétes marins qui s’y attachent, à tra- vers laquelle on apperçoit de petites veines ou lignes bieues, longue d'environ deux doigts & demi, large d'un bon doigt, plus pointue à fa bafe , plus arrondie au fommet où eft placé le ligament qui unit enfemble les deux pieces , d’une affez ample capacité & de figure rhomboide. Z ij #6 : M O U M. Heide , qui a fait une exacte anatomie des mou- les , a obfervé qu'elles ont une langue, de la graifle, un eftomac . desinteftins., un foie, &c. qu’on y trouve , y 2 y une maniere de cornes qui’ s’allongent & fe racourcif- fent comme celles des limaces, & qui fe fetirent dans le corps dés qu'on les touche, en forte qu'on n'en voit aucune apparence. Îl y a dans toutes les parties de ce petit animal un mouvement de vibration que M. Heïde appelle mouvement radieux. Cet animal eft prefque tout environné dans fa coquille d’une’ efpece de bordure, attachée à une membrane qui regne le Jong des bords; en forte qu'il eft joint aux deux pieces de fa coquille. La même membrane faït l'office de ten- don ; car étant jointe à des fibres mufculeufes qui en- tourent en travers la bordure, elle contribue à la faire mouvoir. Enfin cette bordure s’enfle quelquefois, de forte qu'elle tient la coquille entrouverte ,'& l'on re- marque outre cela qu'elle eft capable d'un mouvement vermiculaire. M. de Réaumur , dans un mémoire fur le mouve- ment progreflif des diverfes efpeces de coquillages , nous: apprend que les moules de mer, quoique com- munément attachées aux pierres ou les unes aux autres par différens filamens, ne laiffent pas cependant d’a- voir la faculté de fe mouvoir : & pour le prouver il fufiroit de rapporter le fait fuivant. Dans le temps q'il ne fait plus affez chaud pour tirer du fel des ma- rais falans, les pêcheurs jettent quelquefois, dans ces marais , des moules qu'ils ont prifes au bord de la mer. Ils prétendent par-là rendre leur chair plus délicate en les faifant vivre dans une eau moins falée; car l’eau de pluie, qui tombe dans ces marais auxquels on ne laïfle alors aucuné communication avec la mer, rend plus douce l’eau falée qu'ils contiennent en fe mêlant avec elle. C’eft par le même moyen qu'on rend verte Îa chair des huitres : mais les pêcheurs y jettent les mou- kes feparées les unes des autres & à diverfes diftances, & lorfqw'ils vont les pêcher enfuite, ils les trouvent M O U 357 affemblées par gros paquets. Or, il eft vifible que ces moules n’ont pu s’approcher les unes des autres pour s'attacher ainfi fans fe mouvoir elles-mêmes, car elles ne font pas dans une eau courante. Ïl reite à préfent à favoir quelle partie elles em- ploient à cetufage. Pour s’en inftruire , il ne faut qu'ou- vrir la coquille d’une moule par le côté où elle s'en- rouvre naurellement : rien ne paroît alors plus dif- tinétement dans le corps de cet animal qu'une certaine partie noire ou brune, dont la bafe eft placée à peu- prés au milieu des autres parties, & la pointe tour- née vers le fommet de la coquille. Sa longueur eft d'environ fix à fept lignes : on fe fera une image aflez reflemblante de fa figure, en concevant celie d’un ani- mal. C’eft cette partie qu’on peut appeller la jambe ou mieux le bras de la moule, puifqw'elle fe traine par fon moyen plutôt qu'elle ne marche. Quand la moule fe prépare donc 4 changer de place, elle commence par en- trouvrir fa coquille : enfuite on voit paroiître, {ur les bords, la-pointe de cette partie que nous avons dit refflembler à une langue. L’animal lui donne bientôt plus d’étendue , & lallonge quelquefois jufqu'à un pouce & demi loin des bords de fa coquille. Alors il s'en fert pour tâter, de droite à gauche, le térrein:: cela fait, il replie l’extrêmité de cette partié qui eft charnue & très flexible fur quelque corps, pour le faifir & $y cramponer en quelque façon ; de forte que réduifant cette même partie à peu près à fon étendue . naturelle , fans lui laifler abandonner le corps fur lequel il en a recourbé la pointe, il oblige fa coquille d’avan- cer vers. ce corps. Ainfi lon voit que la manœuvre, dont les moules fe fervent dans le mouvement progref- fif, reflemble affez à celle d’un homme, qui, étant couché fur le ventre voudroit s'approcher de quel- qu'endroit en fe fervant feulement de fon bras ; il por- teroit ce bras fur le corps le plus éloigné qu'il pour- roit faifir avec la main: en le racourciflant enfuite, if obligeroit fon eorps à quitter fa place comme les mous Z üij , 258 M O YÜ les quittént la leur. Auffi eft-ce fur cette reffemblance que l’auteur a nommé d'abord cette partie, le bras de la moule, parce que fon extrémité fait de même en fe recourbant & faifant la fonétion de main; toute la dif férence de l'ufage que l'homme fait de fon bras dans la circonftance précédente, & de celui que la moule fait de cette partie , eft qu’elle la racourcit véritablement, au lieu que nous ne ferions que plier le bras. Les mou- les ne profitent pas fouvent de la facilité qu’elles ont à ce mouvement; car elles font ordinairement atta- chées les unes aux autres ou à d’autres corps par diffé- rens fils : & ce n’eft que lorfque ces fils font rompus qu'il leur arrive quelquefois de faire ufage de cette efpece de bras. M. Poupart, de la même académie, avoit déja ob- fervé que les moules de riviere étant couchées fur Te plat de leurs coquilles, en faifoient fortir quand elles vouloient une partie qu'on peut nommer jambe ou bras par rapport à fon ufage, qu’elles s’en fervoient pour creufer le fable fous elles, & par conféquent baif- fer doucement d’un côté, de forte qu'elles fe trouvaf- fent à la fin fur le tranchant de leurs coquilles : après quoi elles avancoient ce même bras le plus qu'il étoit poflible, & s’appuyoient enfüuite fur fon extrémité pour attirer leurs coquilles à elles, & fe traîner ainfi dans une efpece de rainure qu'elles traçoient elles-mêmes dans le fable , & qui foutenoit la coquille des deux côtés. | La nature eft admirable de quelque côté qu'on la regarde. Il n’eft perfonne qui, après avoir ouvert la coquille d’une moule par le côté où elle s’entr'ouvre naturellement, n'ait remarqué qu'il y a au milieu de l'animal cette efpece de langue dont on vient de par- ler, & qui eft plus étroite par les deux bouts. Dans les plus groffes moules elle à environ cinq à fix lignes de longueur, & deux lignes & demi de largeur. C'eft de fa racine que partent un grand nombre de fils, qui étant fixés fur les corps voifins , tiennent la moule af- M OU 259 fujettie. Chacun de ces fils eft à peu prés gros comme un gros cheveu (comme on la déja dit à Particle de M. d'Argenville ). Ils ont ordinairement de longueur , depuis un pouce jufqu'à deux : ils font attachés par leur extrêmité fur des pierres, fur des fragmens de coquilles, & le plus fouvent fur les coquilles des au- tres moules, de-là vient que l’on trouve ordinaire- ment de gros paquets de ces coquillages. Ces fils font autant éloignés les uns des autres, que leur longueur & leur nombre le peuvent permettre. Les uns font du côté du fommet de la coquille, les autres du côté de la bafe : les uns à droite & les autres à gauche : enfin il y en a en tous fens collés fur les différens corps eui entourent la moule. M. de Réaumur aflure en avoir quelque- fois compté plus de cent cinquante employés den fi: xer une feule. Ces fils font comme autant de petits ca- bles qui, tirant chacun de leur côté, tiennent, pout ainfi dire, la moule à l'ancre. Mais de quelle ‘adreffe les moules fe fervent-t-elles pour s’attacher à ces fils; & comment peuvent-elles les coller par leur extré— mité; ou plutôt cette extrêmité qui eft beaucoup plus grofle que le refte , ne peut-t-elle pas être regardée comme une efpece de main, dont le refte du fil feroie comme le bras? ouh. LH La moule fait fortir de fa coquille entrouverte cette partie dépeinte ci-deflus fous la figure d’une lan- gue ; elle l’allonge par degrés , & la racourcit enfuite : de forte qu'après plufieurs allongemens & racourciffe- mens alternatifs, elle lui donne quelquefois jufqu’a deux pouces de longueur. Or, c’eft en recommençant diverfes fois la même manœuvre qu’elle parvient à s’at- tacher par des fils en différens endroits plus ou moins éloignés, felon qu'elleaporté & appliqué l’extrêémité de cette efpece de langue plus ou moins loin. Aïnfi l'on peut dire avec vérité que la mer a des fileufés dans les moules, comme la terre.en a dans les vers à foie , dans les chenilles & dans les araignées. Par-là on voit que ki même partie eft deftinée à des fonctions fort difte- ; Z iv 360 M © U tentes, puifqu'elle fert à la moule, tantôt de bras où de jambe.paur marcher , & tantôt de filiere pour filer. Il y a quatre principaux ligamens mufculeux qui peu- vent fetvir à la mouvoir en tous fens. Lorfque la filiere eft dans l'inaction , fa pointe eft tournée vers le fom- met de fa coquille, & fon extrémité ne va pas loin de Ja bouche de l'animal, Depuis fon origine jufqu’auprès de fa pointe, on apperçoit une fente qui pénetre aflez avant dans la fubftance de cette partie, & qui la divife également.en deux felon fa longueur. Cette fente eft un vrai caual, & c’eft dans ce canal que pafle la liqueur qui formelles fils: c’eft là où elle fe moule. Le tuyau, que la filiere.file à fon origine, a environ une demi- ligne de profondeur , il contient dans fon milieu, une efpece de tendon rond, ou plutôt un fil de même na- ture que les autres, mais beaucoup plus gros. Dans les grandes moules fa grofleur égale du moins celle d'un brin de foie à coudre. Sa longueur eft fouvent d'un pouce; quelquefois il eft affez long pour fortir comme les autres en;partie par l'endroit où la coquille s'en- trouvre. C’eft à ce tendon ou à ce gros fil que font at- tachés par une de leurs extrémités, tous les fils déliés qui fervent à fixer la moule: il-eft comme un cable au- quel tiennent tous les petits cordages; ils y font .atta- chés daris toute leur étendue. Le petit tuyau d’où il part ne feroit pas fuffifant pour loger un nombre de fils aufr confidérable .que celui des fils des grandes moules. Ce même tuyau eft entouré de diverfes parties glanduleu- fes-propres à filtrer la liqueur gluante deftinée à com- pofer.les fils, La moule, comme la plüpart des animaux marins, abonde en cette forte de matiere. Si l’on ap- plique le doigt fur la filiere, & qu'on le retire douce- ment , on.entraine divers. filamens vifqueux, tels qu’on les retire des araignées, des vers à foie & des chenilles. Mais fi l’art de filer eft un art commun aux moules & à divers, autres animaux terrefires , tout ce que nous avons rapporté fait aflez voir.que la:méchanique ge les y emploient, leur eft particuliere, Les vers à foie, M lune qui s'étend fur la coquille en forme de bavure du teft, & une autre plus forte, traverfant Pombilic comme un axe fans le cacher entierement. Ce beau limaçon eft de la grande efpece parmi les demi-rondes ombiliquées , & vient des mers des Indes, Guaztrert, tab. 67. litt. V. Cochlea marina um- bilicata fulv'da , lineis fufcis tranfverfis fienata , qua- tuor fafcus ex candrdo , rufoque alternatim depiätis lucide diffinéta, | M. d'Arcrnriize, pl. 7. lett. A. Un limaçon ombiliqué à côté de fa bouche eu Sa robe cij 404 N: Au % eft d’un fond: roux avec trois fafcies tachetées dé'1i4 gnes brunes & quelques zigzags , qui partent de la wolute versla premiere fafcie. NATICE GRISE A CLAVICULE ÉLEVÉE. Natica feu Cochlea femilunaris umbilicutT , quinque Spiris convexis & elatis compofita , toto colore cinera- ceo , & fine apophyfi in umbilico infienis. Cette efpece, qui reffemble affez par fa figure à l’efcargot commun, que l’on noinme le vigneron , eft d’une forme élevée & arrondie dans toutes les cing fpires dont cette: na- tice eft compofée. Sa couleur eft entierement grife , blanchätre & un peu agathe avec mélange. Toute fa furface montre de petites rides longitudinales , affez légeres pour ne lui point enlever un certain poli lui- fant ,; & toute la fpirale eft ornée d’un liferé fauve- clair aflez diftingué. L'ouverture eft moyennement grande avec une lévre aflez mince , & une columelle unie fans aucune trace d’excroiflance. L’ombilic eft rond & fort grand. NATICE MARBRÉE A GRANDE . OUVER- TURE. Nacica feu Cochlea femilunaris mn colore fla- vido & aliquando fubviridi , maculis & innumeris pun- &is rufis ex fufco purpurafcentibus afperfa & dupliciter fafciata ; aperturä maximä & umbilico fpariofo munita. C'eft une grande & très belle natice d’une forme large, très renflée & avec une clavicule plus comprimée qu’é- levée. Toute fa furface extérieure eft ornée d’une in- finité de points & de taches roufles & brunes, mêlées de couleur pourpre, fur un fond jaunâtre quelquefois | mêlé de verd ; lefquelles taches deviennent plus grandes pour former deux zones ou fafcies , que l’on diftingue plus ou moins fur le corps du limaçon. L'ouverture, qui eft.extrêmement grande, préfente une furface in- térieure , nuée de blanc & de couleur agathe, elle eft bordée par une lévre tranchante fort étendue , d’un fûs extérieur blanc, d’où part une apophyfe qui va fe per- dre dans unilatge ombilic en maniere d’axe. Cette na- ticé peut avoir jufqu'à deux pouces de largeur fur un pouce & dei de hauteur. : 8 e. | N°. AT FN à) GuALTIERI , tab. 67. litt. Q. Cochlea marin &mbilicata , cinerea , punétis obfcuré rufis afpersa , faf- ciis interrupti ejufdem, fed_magis intenfi coloris cireum- data. $ NATICE MOUCHETÉE. Natica feu Cochlea fe= milunaris umbilicata punélis croceis densè depiéta. Celle: ci, dont la coquille eft épaiffe, eft mouchetée fur toute fa furface d’une maniere affez ferrée , de points jaune- roux ou fouci, fur un Fond livide ou jaune ciair,& pour- pré dans certains endroits. Sa clavicule’, qui eft très articulée , eft formée de petites fpires bombées. L’ou- verture eft moyennement grande, nuée de blanc & de gris - de-lin ou agathe. L’ombilic eft grand , & garni d'un axe peu faillant. C’eft le fanel de M. Adan- fon. GUALTIERI, tab. 67. litt. S. Cochlea marina um= bilicata, levis, pundlis rufis dentiffime afpersa, & cir- cumfcripta. | NATICE PAVÉE. Nafica minori fpecie , albida ; maculis quadratis rufis in duabus zonis difpofitis , & pun&is alternatim. depiétis exornata. Ce ‘limaçon ef beaucoup inférieur pour fon volume aux autres efpe- ces de natices. Sa couleur eft blanchâtre , interrompue de deux zones, formées de taches roufles quarréés ,’ ävec autant de rangées de points alternatifs & de la même couleur. Son ombilic eft prefque férmé par un: axe confidérable. L'intérieur eft blanc. Cette petite natice a neuf lignes de large fur prefqu’autant d’éléva- tion. | Le NATICE RAYÉE , ou BARIOLÉE. Natica , lines rufis , undofis , in longum duë&his variegata. Celle- ci tire fur la petite efpece ; fa coquille eft compofée de cinq fpires bombées & élevées, ornées de lignes longitudinales ondées, de couleur fauve-roux , fur un fond cendré & verdâtre vers la clavicule. Le plan du côté de l’ombilic eft blanc, avec une apophyfe‘in- térieure. Le deffus des fpires eft bariolé de couleur pourprée & bleuâtre, Cette natice er Cc ii) (4 N: À: T: Tu d'élévation fur environ autant de largeur: NATICE RAYÉE DE JAUNE. Marica , tef4 tenui , lævis 6 lucidu , lineis undofis croceis in longum du&is ornata ; parvä fpecie. La coquille de celle-cieft très unie, luifante , remarquable par des traits longi- tudinaux , ondés & aflez fins , de couleur fouci ou aurore fur un fond agathe. Elle eft mince & aflez tranf- parente pour découvrir dans l’intérieur du limaçon , une partie des lignes extérieures. L’ombilic eft, tres grand & renferme une excroiffance du teft en forme d’axe. Cette jolie natice a près d’un pouce de large fur huitlignes de haut. NATTE DE JONC. Chama inæquilatera , flriis tranfverfis munita matte junceæ adinflar ; magnis ma- culis ex atro purpurafcentibus , aliquando lineis diverft. modè in angulos acutos depiétis , diflinéta. Nom que l'on donne en Hollande à des coquilles bivalves du enre des cames à côtés inégaux, ou dont la charniere eft fituée vers le tiers du plan ou de la largeur de la coquille. Le caraétere fpécifique de cette came ef. aufli d’être compofée de deux valves aflez minces & fragiles, moyennement bombées , chargées fur leur furface extérieure d’un réfeau formé de ftries arron- dies & comprimées , ferrées les unes contre les autres & tranfverfales , de maniere à repréfenter une petite natte de jonc. Les différentes lignes & les taches qui fe rencontrent fur cette came, forment des variétés que l'on nomme l'écriture chinoife ou la came à ca- racteres , la natte d'Efpagne, la natte de jonc ou la fauffe écriture chinoife , qui eft dépourvue de taches , ou qui en eft très peu chargée. Voyez ces efpeces. La natte de jonc , proprement dite , préfente deux variétés ; favoir celle qui cft fans taches & à ftries lar- res , & l’autre à lignes rares. NATTE DE JONC , proprement dite fans ta- ches. Chama iræquilatera , matta Juncea proprie di&ia eppellata, ffriis latis tranfuerfis & lucidis inflruëta , colore livido , carneo , 6 flavo paulifper radiata, Cette NW æ4T 407. came, dont {a forme eft plus bombée que les autres efpeces de nattes de jonc, eft chargée aufli de ftries tran{verfales plus larges : elles font très luifantes , in- terrompues de rayons légers , fauves, fur un fond jaune livide & couleur de chair , ainfi que par plufieurs faf- cies peu prononcées. La furface intérieure eft unie, blanche dans le fond des valves, & agathe-clair vers leurs circonférences. La charniere eft articulée , com- pofée de trois dents faillantes, dans Pun des battans , & de deux dans l’autre , lefquelles fe logent dans les: alvéoles correfpondans. Cette came peut avoir deux pouces quatre lignes de largeur, fur un pouce neuf lignes de longueur. fais Guazrrerr , tab. 86. litt. G. Chama inæquilatera, tranfverfim flriata, feu lineata , altero latere finuofo ,ex candido 6 rofeo pallidè fafciata. -: NATTE DE JONC, ou FAUSSE ÉCRITURE CHINOISE A LIGNES RARES. Chama inæquila- tera , fpeudo-matta juncea di&fa , fèrus tranfverfis lucis dis , lineis parvulis interruptis , angulis raris munira , & afperfain fundo flavo-livido. Cette came eft chargée de ftries tranfverfales applaties, luifantes & fort pro- ches les unes des autres ; ce qui forme un réfeau très agréable. Toute fa couleur extérieure eft d’un jaune livide ou fauve-clair, tirant fur la couleur de chair, par: femée au hafard de petites lignes longitudinales, rares } interrompues , & de plufieurs petits chevtons de cou leur canelle. La forme de cette bivalveieft peu conve- xe, fort large , & prolongée du côté du ligament. Læ charniere eft petite ; mais bien articulée par quatre petites dents plates fur les côtés dans l’un des battans, & de trois autres dans l’autre , lefquelles s’engrènen dans leurs alvéoles correfpondans. Cette efpece d came à caracteres peut avoir jufqu'à trois pouces d° largeur , fur un peu plus de deux pouces de hauteur Elle provient des mers des Indes orientales. NATTE D'ESPAGNE. Chama inæquilatera ,; Marta hifpanica nominate , colore Hvido . magnis ma ciy 403 N A V culis ex atto-purpurafcentibus infignis. Cette Came ne differe de la précédente ou de la fauffe écriture chi- noife , que par fes grandes tâches de couleur pourpre noirâtre. Le réfeau, qui femble être formé de petits joncs, ferrés les uns contre les autres, eft beaucoup plus fin vers la partie latérale la moins étendue, que de l'autre côté, ainfi qu'il arrive dans les cames nattées, inais principalement dans celle - ci. Cette coquille eft légere , aflez mince & fragile. Toute fa furface exté- rieure eft blanche, & fa charniere eft comme cellé des autres cames à caracteres. Elle a des variétés dans fon. æfpece , dont les grandes taches pourprées font entre- mélées de chevrons. Wyez ÉCRITURE CHINOISE. NATTE D'ITALIE. Volutæ conoïdea, multis fpiris non exertis compofita ; albedine nive& & maculis qua- dratis coccineis in zonis per feriem difpofitis notata ; ca nali aliquando violaceo diflinéfa. Coquille univaive du genre des cornets ou volutes coniques , compofée dans tertaines efpeces d’un très grand nombre de fpires can- nelées , lefquelles ne commencent à s'élever que vers. J'œil de la fpirale pour former un petit fommet conoïde. Toute fa furface extérieure, qui eft d’un blanc de neige, eft marquetée par zones de taches plus ou moins quar- rées de couleur ponceau ou orangé vif. Les rencon- tres de ces taches rouges , d'une maniere plus ferrée , occafionnent deux larges fafcies plus fenfibles dans quelques-uns de ces cornets que dans d’autres. Le ca- pal ou l'extrémité oppofée à la volute eft quelquefois de couleur violette. On trouve cette coquille dans les: mers des. Indes. Flle ne pañle guére un pouce neufli- gnes de longueur. Quelques-uns la nomment le tigre: rouge. Les Hollandois lappelient la mofaique ita-. lienne ou le-pave d'Italie; Iraliaanfe Uloeren. NAVET,,.ou FAUX AMIRAL. Voluta co- noïdea ex flavido viridefcens, colore fu1fco infégniter afciata , 6 lineis minutiflimis undofis in longum duëtis vifibiliter fignata | napus feu pleudo-archithalaflus ap- pellata. C'eft un cornet d’une forme renflée, nuée &. D AV 409 marbrée de blanc |, & de verd-jaunâtre, avec une fafcie brune , aflez large, & très diftinête, qui tra- verfe à peu près le milieu de la coquille ; l’extrémité conique ou le côté du canal eft fafcié de la même cou- leur. À travers ces fafcies & ces marbrures, on diftin- gue parfaitement, & à plufieurs reprifes, des filets. longitudinaux & onduleux , de couleur orangée, & rouge-brun qui partent de la volute. Cette voiute eft compofée de fept ou huit fpires applaties comme appli- quées les unes fur les autres, dont les dernieres, qui forment une clavicule peu élevée , font ordinairement peu diftinétes. La lévre eft tranchante ainfi que celle des cornets en général ; elle montre deux grandes ta- ches brunes dans fon intérieur. Le navet ou le faux amiral peut avoir jufqu’a deux pouces de longueur. Les Conchyliologiftes diftinguent une variété du cornet nomme le navet, dont les fpires font élevées, & de vive-arrête principalement la premiere fpire. Celui ci parvient dans fon vieux âge à un grand volume , & fa coquille devient épaifle & fort pefante; mais pour lors fes nuances & fes fafcies perdent leur éclat, & même s’effacent dass la plüpart. RompPxius, tab. 33. litt. W. Voluta filo[a; Holl. gebande olyve toot, of arakaus gaaren; la volute oii- vâtre fafciée, ou le fil de coulèur d'orange. GuUALTIERI, tab. 10 litt. N. Cochlea conoïdea , umbonata , albida , ex fufco fafciata., roftro late nigri- cante 6 firiato: : | M. d'ARGENVIILE , pl. 12. tt. L. pag. 238 Un. faux amiral à bandes jaunes fur un fond blanc bariolé de différentes couleurs ; c’eft le navet. NAVET DE LA CHINE.ou GROS NAVET. Puccinum magrum , craflum ; ponderofum , rotundum , ventricofum , albedine marmoreä ; canal: mediocriter elongato -& columellä rugosà infigne ; napus finenfis appellatum. Coquille univalve du genre des buccins, ainf appellée à caufe de fa forme arrondie :elle eft,trés épaifle & aufli pefante que le marbre. Sa couleur eft 410 N À V blanche en dehors comme en dedans. Sa volute eft compofée de cinq fpires bombées fe recouvrant l’une l'autre, & un peu tuberculeufes. Le canal eft ouvert, moyennement allongé & retrouffé. L’ouverture,qui eft fpacieufe, eft bordée d’une lévre ceintrée, & d’une columelle garnie de trois dents en forme de rides. Ce buccin eft fort ventru. Les Indiens & les Chinois le travaillent en deffus en formant des fleurons & des deffeins en relief , en maniere de mofaique. Ils l’évui-- dent en dedans pour s'en fervir comme de tafle. Quel- ques Conchyiiologiftes nomment aufhi ce buccin le marbre ou la rave. ALDROVANDUS, de teftaceis, lib. 3. pag. 327. Buccina peregrina colore & duritie fere marmoris amula, circulis rofas æemulantibus. GUALTIERI, tab. 46.litt. C. Buccinum majus , canaliculatum , rofiratum , ore fimplici, aliquantu- lim in fummitate ftriatum , interno oris labio fulcis profundis donato, fubalbidum. Hoc buccinum in roftro, primé fpirâ , mucrone, ore, & in omnibus fuis parti- bus elegantiffime pra cateris eft proportionatum. NAVETTE DE TISSERAND. Porcellana oblon- ga, labro fimbriato & extremitatibus in canali produc- tis infignis ; radius textoris appellata. Coquille uni- valve du genre des porcelaines, ainfi appellée à caufe de fa forme. Elle eft toute blanche , oblongue, de ma- niere que les deux extrémités fe prolongent en deux longues avances , creufées en gouttiere, & aflez ai- guëés pour lui donner de la reflemblance avec une navette de Tiflerand. La lévre de cette porcelaine eft bordée en bourrelet, & fon füt eft uni. Sa longueur peut avoir jufqu'à un pouce & demi fur huit lignes de largeur. On trouve cette efpéce dans lesmers de l’A- mérique méridionale. M d'ARGENVILLE , pl. 18. lite. 1.pag. 270. Une petite porcelaine aflez femblable à l'œuf pour la forme ê la couleur , excepté que fes deux bouts font beau- D AU AII coup plus allongés & plus pointus. Elle s'appelle la navette de Tifferand. Les Conchyliologiftes diftinguent la petite navette d'avec cette derniere dont les extrémités font moins prolongées & d’une forme moins arrondie ou compri- mée. Elle a huit ou neuf lignes de longueur. GUALTIERI, tab. 15. n. 4. Porcellana integra admodum tenuis; fimbriata : dorfo pulvinato candi- diffima. NAUTILE. Concha univalwis, crafla vel tenuis , aurita vel non aurita, concamerata vel non concame- rata, in lateribus latioribus complanata ; naviculam reprefentans; cujus apex ad efformandas circonvolutio* nes aut fpiras internas in fe colligit, nautilus appel= lata. Coquille univalve, qui compofe un genre par la variété de fes efpèces. Le mot nautile eft dérivé des noms latins, rautilus, nauticus ; en grec Navaie , Navrine, Navsiyer, qui fignifient le voilier, le nauton- nicr, parce que ce coquillage imite à la fois le navire & le matelot. Les Allemands nomment le nautile,Far- kutel ou fchifkuttel ; les Hollandois, Zeïlers of fchip- pers; les Italiens, principalement les Napolitains, muf- cardinum , mufcaro/um. Le caraétere des nautiles eft d’avoir une forme ronde, comprimée fur les côtés ou fes grands diame- tres; de montrer une grande ouverture & très pro- fonde, dans une extrémité de laquelle va fe perdre le fommet de la coquille, en fe contournant fur lui-même pour former une volute interne par le nombre de fes. révolutions ou de fes fpires. La lévre, qui borde cette ouverture , eft fort étendue, & décrit avec une certaine élégance un plan plus ou moins arrondi ou allongé pour former une grande portion de cercle ou d'ellipie, fuivant [a largeur du nautile , qui eft plus ou moins comprimé dans fes flancs & dans fa circonférence que Fon appelle carène : ce qui donne à cette coquille une très belle forme , & une parfaite reflemblance avec un vaifleau ou ayec une gondole dont la poupe eft élevée. 412 N AU On diftingue en général deux fortes de nautiles j favoir, celui qui eft épais, d'une fubftance de nacre, & chambré de plufieurs cloifons, & celui qui eft mince comme le papier fans être chambré. C’eft pourquoi on nomme ceux de la premiere efpéce, les nautiles épais à cloifons ou chambrés ; & ceux de la feconde efpéce, les nautiles papyracés non chambrés. Les anciens Naturaliftes, qui diftinguoient les nauti- les de nacre ou épais d’avec les efpèces papyracées, nommoient fimplement les premiers , les limaçons per- lés ou ‘de nacre, cochleæ margaritifere ; & donnoient aux nautiles minces ces différens noms latins de pompi- lus , nauplius, nautilus, nauticus , polypus teflaceus , ovum polyps. Nautilus fic diffus à navigando , dit Bonanni ; nau- cilus à verbo græco vavrinse derivatur , per quod pifcis & nauta fignificatur. On prétend que c'eft du nautile que les hommes ont appris l’art de la navigation. RONDELETS ALDROVANDUS appellent le nau- tile, polypus reflaceus, cochlea polypeda , pompilus , nautilus | & le placent parmi les polypes & les poif- {ons mols. Voyez NAUTILE PAPYRACÉE. RumPaAIvs diftingue plufeurs efpéces de nautiles qu'il nomme sautilus major, five craflus, le grand nautile ou celui qui eft épais; nautilus tenuis & legiti- mus , ovum polypi, le nautile mince & reconnu pour le vrai nautile, l'œuf de polype; zautilus tenuis minor & vitta ruflica , le nautile mince de la petite cfpéce, & la ceinture de payfan. GUALITIERI ne donne le nom de nautile qu’à celui qui eft de nacre & chambré, & appelle la gondole en latin cymbium , Pefpéce papyracée; ce qui forme une dénomination totalement oppofée à celle de plufieurs anciens Naturaliftes, qui ne donnent le nom de nau- tile qu'à celui qui eft mince & fans cloifons. Le nau- tile, dit Gualtieri, eft une coquille de mer à plufieurs chambres , dont les révolutions des fpires font cachées intérieurement dans un plan horizontal : Nautilus ef N A U 41 tefla marina polythalamia , in fpiram interne Pc in plano horizontali convoluta. M. d’Argenville a compofé la quatrieme famille des coquilles univalves par celle des nautiles. Le nautile, dit ce Conchyliolosifte , eft une coquille univalve, de forme ronde & oblongue, mince , épaifle, à oreilles, fans oreilles, unie & quelquefois cannelée : Nautilus eff concha unzvalvis , oblongsa & rotunda , tenuis , craffa , aurita, inaurita , levis & canaliculata | navi- culam exhibens. M. d'Argenville diftingue fix efpeces de nautiles : fçavoir , 1°. le nautile de la grande efpece, poli, épais, sautilus maximus , craflus & levis ; la petite efpece , minimus , celui qui eft ombiliqué , wm- bilicatus : 2°. le nautile chambré, & partagé en plu- fieurs cellules , nautilus variis partitionibus concame- ratus : 3°. celui qui eft cannelé , vuide fans aucune fé- paration en-dedans, canaliculatus, vacuus & integer, nullo diaphragmate disjunitus : 4°. lepapyracée, applati & mince , papyraceus , depreffus & tenurs : $°, le nau- tile à oreilles, & dont la carène eft plus large , nau= tilus auritus , @ Llatiore carinä ; celui dont la carène eft large , ondée en fillons, & dentelée des deux côtés, & celui dont la caréne eft dentelée par-tout , fpiné larä, Julcatä & in utroque latere ferratä & naurtilus fpin& acutà ferraté ; celui qui eft dépouillé & nacré, /poliatus margaritifera dictus : 6°. la corne d’Ammon , cornu Ammonis dittus. M. Davila, dans fon Catalogue fyftématique, dit que les nautiles font des coquilles contournées en fpirale de trois révolutions , toutes dans un même plan, &. dont la derniere peroïît feule extérieurement. Elles ont l'apparence d'un petit navire ou gondole à poupe éle- vée. Les coquilles de cette familie font ou épaifles & cloifonnées, nacrées en dedans , à carène, lifle & ar- rondie; ou papyracées & non cloifonnées , ni nacrées à carène tuberculeufe plus ou moins large : de cette divifon réfulte deux genres. 1°. Le genre des nautiles épais & chambrés, qui 414 N 4 comprend le grand nautile chambré des Indes à fammes canelles , celui qui eft ombiliqué , & le nautile cham- bré de la petite efpece. 2°. Le genre des nautiles papyracées non chambrés; fçavoir, celui à carène étroite , le nautile papyracée à carène large avec oreilles , & à ftries tuberculeufes, celui à carène large fans ftries tuberculeufes, & le papyracée à ftries tuberculeufes fans oreilles. Voyez ces mots. NAUTILE ÉPAIS , où GRAND NAUTILE DE NACRE A CLOISONS. Nautilus major, teftà margaritiferd , quadraginta fapius concamerationibus cum fpiris internis convolutis , infienis ; & in quibus cranfit fyphunculus , cum parvé uperturä externä & ro- tundä apparente, Cette coquiile ou cette congue, qui a Ja figure d’une grande coupe en gondole ,eft arron- die dans fon pourtour, en imitant dans fa bafe la ca- rène d’un navire. Son fommet eft contourné fur lui- même , de maniere quil forme le centre d’une volute intérieure , compofée de trois ou quatre fpires cham- brées par une quarantaine de concamérations ou cloi- fons voûtées , qui tournent avec les fpires, en obfer- vant des efpaces réguliers, & dont les compartimens diminuent à mefure qu'ils parviennent au centre de la fpirale. La petite ouverture ronde , que l’on voit dans le fond de la grande ouverture de la coquille , eft pofitivement l'embouchure d’un tuyau ou d'une efpece de fiphon de trois lignes de diamètre, qui traverfe & parcoure en tournant le milieu de toutes les concamé- rations jufqu'’a la derniere. La lévre de cette conque émane de l'axe qui paroît des deux côtés au-dehors , pour s'élever avec grace & en doucine, en formant plu- fieurs ondulations fur fa tranche de chaque côté. La furface extérieure du grand nautile épais eft fauve- clair , & bariolé dans toute l'étendue de la carène, de flammes onduleufes de couleur canelle. Le plan, qui termine la premiere fpire extérieure , eft d’abord d'une couleur enfumée , qui s’efface intérieurement pour N À UV 41$ faire place à une nacre bleuâtre & ardoife. Le nautile de nacre à cloifons peut avoir jufqu’à fix pouces ,de longueur ; fon élevation pour lors en a cinq ; ce qui détermine également la profondeur de l'ouverture que Jon voit briller d’une nacre d’un bel orient , & qui paroît aufli au-dehors , lorfqu’on a fupprimé une par- tie du teft extérieur. Le grand nautile épais provient des mers des Indes; c'eft pourquoi on le nomme zautilus Indicus : On le trouve dans l'ile d’Amboine , au cap de Bonne Efpé- rance, & fur les côtes des Caïfres en Afrique. RONDELET, de Teftaceis, lib. 2. pag. 97.Cochlea margaritifera vulgo diéta. On appelle communément, dit ce Naturalifte, cette coquille, qui nous vient de l'Inde, & du milieu de la Perfe, le limaçon perlé ou de nacre,parce qu’il a l'éclat & la couleur des perles; ce n’eft point, à la vérité dans ce coquillage qu'on en trouve, mais dans les efpeces de bivalves nommées meres- perles, dit l'auteur, & dont il a parlé. On incrufte cette coquille, en or ou en argent, pour en former une efpece de coupe ou de taffe; elle fert en morceaux pour faire des grains de chapelet ou de collier & plufeurs figures. Rondelet n’eft point du fentiment d’Ariftote de confidérer cette conque comme une feconde efpece de nautile, comme on va le voir. Cochleam hanc mar- gariciferam, qua ex India, & finu Perfico adfertur vulgus appellat, quia unionum colore fit & fplendore. 1n ea verd uniones non reperiuntur , fed in is que conchis binis conffant , ut jam offendimus. Auro argentoque hac zncluditur in poculorum fpeciem ; ex eûdem in fruffa diffeita imaguncule , globuli ad nuncupandas preces , monilia conficiuntur, Sunt qui hanc fecundam effe nau- til concha fpeciem tradunt , fed falfo, ut ex Arifhotele dilucidè colligitur his verbis. Prater diéta polyporum genera duo funt conchis indita , quorum alterum à qui- bufdam nautilus & nauricus vocatur , ab aliis ovum polypi. AipsoranDus , de Teftaceis, lib. 3. pag. 265. 416 N À UÙ | Nautilus teffé rudi corcice obteitä , ac variegatä caffas neo colore. RomPmrus, tab. 17. litt. A. Naurilus major [eu craffus ; Holl. Paarlemoer-hoorn ; la coquille de nacre de perle. < Guazrrerr, tab. 17.litt. À. Nautilus major, cujus ceffa externe albidi eff coloris ad luteum vergentis , zonis tranfverfis undulatis & frequentibus , dimidiam unciam latis , fulvis picta ; ipfa puppe verd primèm amethyffino, deinde iantino & fubnigro colore diféinifa, cujus extima lamella opaca eft & alba , intima vero , à quê diaphragmata oriuntur , matrem perlarum refert colore , imo fuperat ; qui etiam internam fuperficiem omnium thalamorim exornat. | M. d'Arcenvizze, pl. $. lire. E. Ce nautile con- {erve fa robe naturelle , qui efttrès unie de couleur- fauve tâcheté de blanc. Le dedans eft nacré , & jette plufieurs couleurs changeantes , comme l'opale ; on y voit au milieu un petit trou rond , par où fe commu- nique un tuyau où fiphon de cloifon en cloifon. L’ex- trémité de la révolution de la volute , en dedans, eft d'un brun tirant fur le noir. Cet auteur ajoute à la -pag- 199, que fon intérieur eft partagé en quarante celiules ou cloifons , qui diminuent à mefure qu’elles approchent de leur centre : on prétend que le nautile palie de l’une de ces cloifons dans Pautre par un petit tuyau , pour pénétrer dans la cellule la plus reculée. e-trou , qui eft fort étroit, & par où pourroit à peine paffer la plus petite alene , rend ce fentiment prefque incroyable. Ce poiflon occupe fans doute Pefpace le plus large de fa coquille depuis fon ouverture jufqw’à Ja premiere cloifon ; & le nerf, qui pañle au travers de toutes ces cloifons , fert a le retenir dans fa prifon , à donner la vie a toutes les cellules , & à y porter l'air & l'eau par le petit canal pour appefantir fa coquille. M. d’Argenville a fait figurer l’animal du nautile à cloifons hors de fa coquille, dans l’appendice qui fraite. de la zoomorphole, pl, 2. fig. premiere, d’après Ja defcription N NU 417 defcription que Rumphius en a donnée en Hollandois , & que l’on a fait traduire. L'animal, qui habite la co- quille du nautile, eft une efpece de polype à huit pieds ; ce qui convient , dit M. d’Argenville, au fecond nau- tile papiracée, dont il fera queftion, mais nullement à la mafle informe que Rumphius donne au nautile de nacre, Cette mafle, quand l'animal fe retire , ne rem- plit point tout-à-fait la coquille. Le derriere de fon corps eft creux , & couvert de porreaux ; le deffus eft plat, cartilagineux & ridé, tirant fur la couleur fombre avec certaines taches noires. On voit à la partie de de vant une multitude de petits pieds pofés lun fur l’autre, avec plufieurs lambeaux couvrant la bouche des deux côtés. Ces lambeaux reffemblent à la main d’un enfant, & fe divifent en vingt doigts , de la groffeur d’un fétw de paille , & de la longueur d’un demi-doist. Plufieurs lambeaux font au-deflus les uns des autres, féparés en pluñieurs doigts, qui vont en diminuant jufqu’à la bou che; c’eft avec ces lambeaux & ces doigts que l'animal peut s’allonger & fe retirer, qu'il fe traine, prend fa nourriture , & la porte à fa bouche. Cette ‘bouche eft faite comme le bec d’un oifeau, ou comme le chat de mer; fçavoir, la grande partie d'en-haut , un peu cre- nelée en forme de dents fur les côtés, la partie de def- fus cachée fous celle de deflous , au travers de laquelle il s’eft fait jour. La bouche eft dure comme un os; elle eft entourée d'une chair blanche, & d’une autre petite peau qui couvre prefque tout le bec; les yeux, gros comme des féves , formés fans criftallin, ni paupieres, font placés fur les côtés près de la gorge, & font remplis d’un fang noir-brun. Du derriere du corps fort une grande artere qui pafle par tous lestrous des cloifons juf- w’au point milieu du dedans; ce qui attache le poiffon, & le fufpend à fon écaïlle. On voit une demi-pipe ronde fous le nez ou mufeau, qui eft roulé l’un dans l’autre, & une efpece de langue qui y eft cachée. Cet animal, quand il veut voguer, eft toujours feul , il fort la tête, & toutes fes barbes, & les étend avec fes meinbranes Tome IT. D d 415 N A U de derriere : fouvent il fe traine en arriere, ou avec Î& gigot en haut, la têre & les barbes en bas; mais il eft le plus fouvent à terre, ou dans quelques cavités bour- beufes, où fe retirent les autres poiflons pendant les tempêtes. Dans le beau temps, il refte peu fur l'eau : alors fes barbes {e retirent, il tourne fon gigot, & va au fond de l’eau, où l’on croit que font les autres nautiles. On conclut que l'animai tient peu à fa coquille, par les coquilles vuides que l’on trouve flottantes, & celles fe qui trouvent fur le rivage. D'ailleurs étant fans cou- verture & fans défenfes, il eft en prife aux crabes , aux araignées & aux {corpions de mer ; ce qui fe prouve par leurs coquilles dont les bords font toujours endomma- gés. On fait peu d’ufage dans les tables de ce teftacée, dont la chair eft fort dure; mais fon écaille fert à faire des vaifleaux à boire, & les Sauvages en font des cuil- lers qu'ils nomme papeda. NAUTILE A CLOISONS, UMBILIQUÉ. Nau- cilus craffus major , concameratus , & umbilicatus, Celui-cf ne differe du précédent que par un tron exté- rieur qui traverfe le centre de la volute. On doit, en général , fe méfier de cette ouverture dans la plüpart des nautiles de nacre , que l’on pourroit regarder come me un ombilic, & qui n’eft fouvent qu'un trou fait exprès par les infulaires , pour en facilirer le tranfport, ou pour quelques autres raifons. se d'ARGENVILLE , pl. $. lett. F. Ceft le même nawile que celui qui eft figuré à la lettre E, dont ilne differe que par ce qu'à l'œil, ou centre de la volute, if ÿ à un petit trou qui traverfe; ce que l'on appelle um- biliqué. NAUTILE ÉPAIS ET A CLOISONS DE LA PETITE ESPECE. Nautilus tefli margaritiferà, & concameralus , parvâ fpecie Celui-ci repréfente en petit, la même figure du grand nautile, avec l'excep- tion que les anfes de la lévre font moins élevées, & que fa forme eft plus arrondie & plus ramaflée. Lorf N M U 419 qu'il eft dépouillé de la premiere couche de fa coquille ; on voit une nacre d'un très bel orient. Il y en a qui n’ont guère plus de quinze lignes de largeur, fur en+ viron un quart de moins d’élévation. GuALTIERI , tab, 17. litt. B. Nautilus minor & inf£gniter umbilicatus , tifdem coloribus nautili majoris, infrgnitus, £ M. d'Arcrnvizze , pl. $. lett. D. Un très petit nautile chambré ; il eft découvert, & il montre une fort belle nacre. NAUTILE PAPYRACÉE. Nautilus tenuis vel pas pyraceus , in lateribus valde vel minûs depreffus, ftriis in longum duitis , latis, undojis , & aliquando bifidis ubique munitus ; carin& complanaté ex utraque parte tuberosä vel [pinosä in toto ambitu infignis ; colore fuba albido & pellucido. Ce nautile , dont la coquille eft mince, fragile, & tranfparente, comme le papier , eft plus ou moins comprimée, & chargée de ftries ondu- leufes , longitudinales, lefquelles vont fe terminer des deux côtés pour former autant de tubercules fur les bords d’une carène applatie , plus ou moins large, & de vive-arrête. Le fommet de cette conque légere s’é- leve en maniere de pouppe de vaiffeau pour fe recour: ber, & fe contourner fur.lui-même , en formantplufieurs révolutions dans ouverture du reftacée,qui eft toujours très fpacieufe & très profonde, luivant l'élévation & la grandeur de la coquille , lefquelles révolutions de {pi- res tournent de champ, & fans former aucunes cham- bres ni cloifons. Il y a plufieurs efpeces de nautiles papyracées , que lon diftingue par la largeur de la carène, par les ftries différentes, ainfi que par des avances latérales de la lévre qui forment quelquefois des efpeces d'oreillons, dont les efpeces font : le nautile à carène étroite, le nautile papyracée à oreillon, & à ftries tubercaleules, le nautile papyracée à ftries tuberculeufes fans oreillons, le nautile à large carène , & le nautile vitré. Woyeg CES ESPECESe : Ddij 420 N AT NAUTILE PAPYRACÉE A CARÈNE ÉTRO! TE. Naucuus papyraceus auritus, carinâ anguflâ in teto ambitu fpinosà , firiis undofis latioribus & formä deprefsä diflin'1s Ce nautile eft l’efpéce que l’on peut appeller la voile latine, parce qu’elle eft mentionnée par les anciens Naturaliftes, dont on a les defcriptions Jatines, & c’eft auffi celle qui parvient à un plus grand volume. Toute fa furface extérieure eft à ftries larges, onduleufes, formées d’un feul vuide , formant des deux côtés, dans leurs terminaifons , fur les bords d’une ca- rêne étroite & de vive-arrête , autant de pointes courtes , larges à leur bafe, & que l’on peut compter dans chaque rangée , jufqu'au nombre de quatre- vingt; ces pointes deviennent, vers les deux tiers, & quelquefois la moitié de la circonférence , d’une cou- leur noiritre, ou enfumée , à mefure qu’elles parvien- nent à la volute : le refte de la coquille eft d'une cou- leur matte, laiteufe ou blanchâtre, & qui imite celle du pain d’hoftie. Cette efpéce de nautile pap racée eft lefpéce la plus comprimée dans fes diametres, & dans fes flancs. Les lévres, qui font paralleles | ont plus d’é- lévation que l'extrémité contournée, par le moyen de deux efpéces d’oreillons qui prennent naïffance du cen- tre de la volute. Si le nautile papyracée à carene - étroite a fix pouces & demi de longueur , fa hauteur doit avoir quatre pouces, neuflignes, depuis le bout des oreillons, perpendiculairement, jufqu’à la ca- rène; ce qui détermine la profondeur de Ja coquille. Cette carène a quatre lignes de large : dans cette proportion, les lévres ont environ trois pouces de lon- gueur , depuis les oreïllons jufqu'à la naïffance de la carène ; l'ouverture porte alors deux pouces & demi dans fon plan le plus évafé. Le grand nautile papyracée à carène étroite, & à oreillons, fe trouve dans la mer Médi errannée, fça- voir, en Sicile, en Corfe, dans la Sardaigne, da le Golfe de Venife, dans Les iles Majorque & Mi: norque , & ailleurs, | N #0 424 PziNE, Gb. 9. chap. 30. dit que le fau‘ile papy- racée, eft une coquille creufe, compofée d’une feule piéce , à carène , imitant celle d’une chaloupe , dont la poupe eft courbée, & la proue en forme de bec; il le nomme le polype teftacée. Polypus teffaceus eff unicä concha cava, acatii modÔ carinatä, puppe in- flexa, prord roftratä. Ce Naturalifte décrit ainfi fa maniere de voguer. In- ter pracipua miracula eff, qui vocatur nautilos , ab aliis pompilos, Supinus in fumma «quorum pervenit, ita fe paulatim fubrigens , ut emrfsâ omni per fifflulam aqua, velutiexoneratus fentinä,facilè naviger. Poftea prima duo Brachia retorquens,ymembranam inter illa mire tenuitatis extendit ; qua velificante in auras, cæteris fubremigans brachiis , medià caud& ut gubernaculo fe regit. Ita va- dit alto, liburnicarum gawudens imagine, & ff quid pavc- ris Interventat , hauftâ fe mergens aquä. Le polype, que les uns appellent , zautilus, les autres pompilus eft une des merveilles de la nature On le voit parvenir fur la furface de la mer, pofe fur fa carène , de maniere que redreffant fa coquille peu à peu, il en vuide toute l'eau par un trou, comme voulant en décharger, ou en égouter toute la fentine pour mieux voguer. Retour- nant enfuite les deux bras de devant, au milieu def- quels il étale une membrane d’une finefle merveilleufe, pour s’en fervir comme de voile à recevoir les vents, 1] fe met à ramer fur la mer, avec le fecours des autres bras , tandis que fa queue lui tient lieu de gouver- nail. C’eft ainfi qu'il va fiérement tout joyeux de fa reffemblance avec les petits navires légers; & s’il lui furvient quelques fujets de crainte, il fe fubmerge en rempliffant fa coquille d’eau. Ce nautile eft repréfenté parmi les polypes & lespoif- fons mols de Rondeler, de prfcibus, lib. 17. p. 517. Ce Naturalifte le nomme reffaceus polypus , & rapporte les différentes defcriptions que Pline, Ariftote, Gaza & Op- pien en ont faites; voici celle d’Ariftote, qui exprime Ddiij ‘ PEU NW À Ü élégance & lation du nautile-polype pour vogue fur Ja mer. Eff naurilus polypus & naturä & aéfione mi- rabilis : navigat enim per maris fumma elatus , ex imo gargite effert fe tefté inversé ,ut afcendat faciliès 6 ina- A1 fcaphä naviget, Cum vero emerferit , concham con vertit. Brachia membran& congenita connexa funt, quemadmodèm palmipedum avium digitt; [ed hac craf- fiora & denfiora , illa longe renuioræ aranearum telis frmilia, his ut velo fpirante aura, brachits ut guberna- culis utitur, fi quid metuerit, teflam protints mari re- plet, atque ia demergit. I] y a une efpéce de nautile polype aufli admirable par fes opérations que par fa nature ; car il vogue tout dreffé {ur la mer, & en fort du gouffre le plus profond, fa coquille renverfée, pour monter plus aifément , & naviger comme une cha- Toupe vuide & bien lefté. Veut-il fortir de l'eau, il re- tourne alors fa coquille. Ses bras font réunis les uns aux autres par le moyen d’une membrane, comme les doigts des oïifeaux de riviere ; mais ceux-ci ne font point rangés de même , les uns font plus gros & plus ferrés, les autres font plus minces , & reffemblent de doin à des toiles d'araignées; c'eft cette membrane qui lui fert comme de voile pour recevoir le vent, tandis que les bras lui tiennent lieu de gouvernail. Craint-il em chofe , il remplit incontinent fa coquille , .& € plonge ainfi dans la mer. ZDROVANDUS, de teftaceis; 76. 3. pag. 259, décrit ainfi la coquille du grand nautile papyracée d'a- près Belon. Concha nautili tribus fragmentis conffare videtur , carinà fcilicet & lateribus [ chm tamen una & fimplex fit ] quorum latera utrimque , ceu carina junte apparent , ea ut pl:rimum magnitudine, quam amba manus ampleéti poffunt ; latitudine autem quantum pol- lex cum indice comprehendat. Omnes autem non excedunt craffitudinem membrans pervamena, ffrifque in oblongum dudlis ad oras crenis laciniate funr, in formam rotundam abeuntes : foramen autem per quod nautilus alitur, aïque N A U 423 exit de conchà, magnum eff : hac fragilis eff, laËler coloris lucida, admodum polita , omnind navis effigiem ferens. Ïl femble, dit Aldrovandus, que l’on peut confidérer Je nautile en y admettanttrois parties, fçavoir, la carène & les flancs; ce qui ne forme cependant qu'une feule & fimple coquille, puifqu'il eft vifible que ces flancs font réunis des deux côtés à la carène ; cette coquille eft fouvent de la grandeur des deux mains: mais il eft poflible d’en mefurer la largeur autant que les extrémités du pouce & de l'index peuvent y atteindre. Toutes ces fortes de coquilles n'excedent point lépaifleur du parchemin, elles s'étendent en prenant une forme arrondie, & fe trouvent déchique- tées fur les bords par des crans qui émanent des ftries Jongitudinales. L'ouverture, par laquelle le nautile fe nourrit, & fort de fa coquille, eft fort grande. La co- quille du nautile eft fragile, d’une couleur laiteufe, luifan- te, aflez polie, & repréfente parfaitement bien un navire. Le même auteur , outre fes étymologies & fes ci- tations, rapporte les mêmes defcriptions des anciens Naturaliftes que Rondelet,fur les diverfes évolutions du nautile, ou du voilier. . Rumrurus, tab. 18. litt. A. Nautilus tenuis & legitimus , ovum polypi. Holl Doeke huvyf ; of fchip- pertje; la coiffe de linge, ou le petit nautonier. Guazrrerr, tab. 11. litt. B. Cymbium maximum ftriatum ffriis craffis, rotundis & raris aliquando di- chotomis, fpina acuta ferrata , cujus tefla eff valdè [us- tilis, & folio papyraceo fimilis, pellucida , fragilis, & lacteo candore imbuta. M d'Arcenvrzze, pl. $. lett. À. Ce grand nau- tile eft applati, & cannelé en ferpentant, & fi mince qu'il a pris le nom de papyracée. Les dentelures de fa carène font noires vers l'œil de fa volute, & tout fon corps eft d’un blanc de lait. Le même auteur , dans lappendice qui traite de la Zoomorphofe, pag. 19 , fait mention du nautile pa- pyracée avec fon polype. Cet animal ar Nu attaché 1y 424 \tOo AU à fa coquifle ,ou même il n’y tient par atcune partie de {on corps ; aufli Le trouve-t-on le plus fouvent féparé pour venir paître fur la terre. Quand il veut nâger, ilfe fert de fes bras : les uns lui fervent à ramer , les autres à fe tenir en équilibre; il fe fert encore de deux autres à foutenir la pellicule ou la membrane dont il fait une voile qui s’apperçoit en haut animée par le vent, & lui ert à voguer & à fe conduire. La coquille a ordinaire- ment cinq à fix pouces de long , fur trois de haut & un de large. M. d’Argenville rapporte la defcription du polype nautile d’après Le doéteur Ruyfch. Sa tête eft aflez grofle, garnie de deux yeux clairs; il a huit pieds ou jambes, d’une chair molle , appellés barbes. Îls font plus gros par le bout qui approche du corps , avec une membrane légere qui lie les uns aux autres, telle qu'on en voit aux canards. Ces barbes ,de couleur argentée , avec de porreaux fur les côtés, font plattes comme des rames & lui fervent à nâger. Il paroît qu’il rame avec fes lam- beaux & fes barbes, & qu'il conduit fa coquille comme on fait une chaloupe. Les fix barbes de devant font courtes , blanches & pleines de porreaux comme font tous les chats de mer. Il les étend de même qu’une rofe en nâgeant ; les deux autres barbes de derriere plus lon- gues que les autres , pendent dans la mer pour fervir de gouvernail à fa coquille, qu’il éleve avec fes leviers de devant pour y recevoir le vent. Lorfque tout eft calme, il fe met à ramer, baifle fes leviers , & fait fortir tou- tes fes barbes. Dans la crainte de quelque péril, il fait rentrer fa chair, & toutes fes barbes , afin que fa barque fafle eau, & coule à fond. Souvent il pompe & jette l’eau de fa coquille : fouvent il labandonne : elle vient fur l’eau , & enfuite va fe brifer contre le rocher. Ce teftacée retourne fa barque fans deflus deffous, quand il veut, & va fur la tête quand il s’éleve du fond de la mer; mais dès qu’il a atteint la fuperficie de l’eau, en épanouïiffant {es barbes, il fe met à voouer. NAUTILE PAPYRACÉE À CARÈNE ÉTROITE N À © 42$ SANS OREILLONS. Nautilus papyraceus , cerina angufté , irauritus. Celui-ci, qui ne parvient point à un fi grand volume que celui à orcillons, en differe principalement dans cette partie, qui, au lieu de s'éle- ver de chaque côté en forme d’anfes, ou d’oreillons, forme dans les deux lévres paralleles , un fimple arron- difflement, fans être évafées. Ce nautile eft d’un blanc de lait , à ftries longitudinales onduleufes , bien pro- noncées , & dont les terminaifons ne forment fur les côtés d’une carène étroite , que des petites pointes, & autant de crans qui acquierent une couleur noirâtre dans la circonvolution de la coquille. Il reflemble d’ail- leurs , au grand nautile papyracée. Sa longueur peut. être de quatre pouces, fur près de deux & demi de hauteur. NAUTILE PAPYRACÉE A STRIES TUBER- CULEUSES, A OREILLONS, ET A LARGE CARÈNE. Nautilus papyraceus ; auritus ; udmoO- dum convexus , ffriis latis tuberofrs vel potids verruco- fis, carinä lavi, latä , & ex uträque parte, mucroni- bus obtufis , fubnigris inffru&l@ diflinétus. Cette co- quille eft convexe ou bombée dans fes flancs, chargée de ftries longitudinales, larges, peu ferrées, mais re- levée par des tubercules ronds ou d’efpeces de verrues, qui forment autant de cavités dans la furface intérieure de la coquille, La carène eft unie, large, applatie, & garnie de chaque côté de pointes faillantes, un peu ob- tufes, comprimées à leurs extrémités , & prefque tou- tes de couleur enfumée ou de fuie. Le refte de la fur- face extérieure de ce nautile eft d’un blanc laiteux, & en partie fauve, clair & luifant. L'ouverture eft large, avec deux anfes en forme d’oreillons, d’où partent deux lévres paralleles fort évafées. Ce nautile peut avoir depuis trois pouces de longueur jufqu'à cinq. Il vient des mers des Indes. Roumpnius ,tab.17.n.1. Naurilus tenuis & legiti- mus , ovum polypi. Ce Conchyliologifte l’a fait repré- {enter avec fon polype. 416 N AQU, GuazTrerr, tab. 12. litt. B. Cymbium profunde ffriatum , ftriis latis, 6 bullaris | [pin latä , & fer< ratâ , candidum. À M. d'ArGENvVIzLE , pl. 5. lice, C. Ce nautile dif- fere des autres dans l’évafion des parties de-fon ouver- ture , à l'endroit de l'œil , ou centre de la volute. Ces deux parties échancrées & faillantes en forme de cro- chets, font appellées oreilles. La couleur de ce nau- tile eft d’un blanc de lait; fes cannelures qui ferpen- tent, ou plutôt fes rides font entrecoupées par des lignes circulaires , qui forment un compartiment avec des tubercules. -_ NAUTILE PAPYRACÉE SANS OREILLONS, ET A STRIES À GRAINS DE RIS. Nautilus pa- pyraceus,1nauritus,admodim convexus , [trits granula= £1S, carin@ lavi mediocriter lat& aculeis brevioribus & obtufis munitä, & aperturâ maximè expansä infignis. Ce nautile, dont la coquille eft encore plus déliée que celle des autres efpéces papyracées , eft à ftries longi- tudinales , légérement prononcées , in:=rrompues , aflez ferrées, & formées en plus grande partie de petits tubercules allongés femblables à des grains de ris. Sa carène eft unie, moyennement large & gar- nie des deux côtés de crans & de pointes courtes , ob- tufes & comprimées à leurs extrémités. Les deux cô- tés de la lévre partent de l'œil de la voluie d’un feul temps, en formant en doucine un arrondifflement élevé, c'eft-a-dire, fans figurer ni anfes ni oreillons. L’ou- verture de ce nautile devient extrêmement fpacieufe par la grande féparation des portions latérales de la lévre. Le teft de cette coquille eft luifant, extrême- ment léger , tran{parent comme le papier blanc, mais un peu fauve dans fa premiere révolution. Ce joli nautile, tel que l’auteur le décrit, porte trois pouces quatre lignes de longueur, fur deux pouces trois lignes d'élévation. La largeur , ou le plan le plus évafé de louverture, à un peu plus d’un pouce & demi. NAUTILE PAPYRACÉE A STRIES RARES, N #4 Ù 427 ET A LARGE CARÈNE. Nautilus papyracers non auritus , fériis raris & carinä larä diffinétus. Ce- lui-ci, qui provient des mers des Indes, ditfere des autres efpéces, non -feulement par fa forme apprc- chante de celle d’une petite meule ; mais encore par fes ftries qui partent de l'œil de la volute, d'une ma- niere rare pour fe réunir vers la caréne , & figurer dans leur enfemble une efpéce de fleuron, Cette c:- rène eft la plus large de tous les nautiles papyracees, & très unie. Les crans, dont elle eft bordée, forment plutôt une efpéce de fefton que des pointes. Toute la coquille eft luifante , lifle malgré fes ftries, tran{pa- rente comme la corne dont elle a la blancheur. Ce nautile , qui ne parvient point à un grand volume , eft plutôt de niveau dans fes flancs avec la carène que bombe ; ouverture eft peu évafée , & bordée d'une lévre dont le pourtour eft dépourvu d’oreillons : il peut avoir depuis deux jufqu’à près de trois pouces de lon gueur, fur un tiers moins de hauteur. RumPHIus, tab. 18.litt. B. Nautilus tenuis mi- nor. Holl. Kleyne docke-huyf ; la petite coëfie de Hnge, GUALTIERI, tab. 12. litt. C. Cymbium ffriatum riis rotundis raris , & craffioribus ; fpin& fatis latä, bullata & ferrata , fragiliffimum , pellucidum , fubal- Bido colore fplenders. M. d'ARGENVILLE , pl. $. lert. B. pag. 2o1.Te nautile plus petit, mais fa carène eftlarge, ce qui le rend plus élevé que le grand nautile papyracée. Sa cou- leur blanche tire un peu fur le jaune. NAUTILE VITRÉ. Nautilus fpecie peculieri, pa- pyraceus vel tenuiffimus , ffriis rugofis & undofis, firiatus ; apice recurvo rugofis fpiris infignis , nautilus valde pellucidus feu vitreus appellatus. Nom donné à une efpece finguliere, extrêmement mince, & prefque aufli tranfparente que le verre. Cette coquiile, qui ne reffemble point aux autres nautiles papyracéés, eft d’une figure formée d’une quarantaine de ftries circulaires en 428 N E B maniere d’anneaux & de rides qui diminuent en par- courant le cône , jufqu'a former une extrémité recour- bée. Sa bafe eft large ; ce qui donne à ce teftacée ,à peu prés la figure d’un lépas en cabochon. j RUMPHIUS , tab. 18. n. $. Rara fpecies nautilr, figuram vicca ruffica reprefentans. Un nautile d’une ef pece rare, qui a la figure d’une bandelette de village ou de la coëfe de payfanne; Holl. Schippertje, een Waterlandfe Boerine-Kap gelykende ; le petit nauton- nier; ou la cornette ou la coëffe de payfanne de Wa- terland , pays aquatique de la Nort-Hollande. Guazriert, tab. 12.litt. D. Cymoium minimum , co:1planatum, anguflum, ipsä puppe parüm in princi- pio fubrotundä , deindè aliguantulim per lineam reétim extensà ; à qua fulci, vel ftris undatim , & irregulari= ter ufque ad marginem deducuntur, ffriatum ffriis mi- nimis tranfverfis , margine acuto , aliquando fimbriato, ex fubalbido cinereum. Ce petit nautile ne porte ici que deux lignes de longueur : mais il eft repréfenté dans un plus grand volume, une feconde fois grofli à la faveur du verre lenticulaire. M. d'ARGENVILLE, dans fon appendice, p/. r. lert. C. a fait figurer le nautile vitré de l'efpéce la mieux confervée, qui differe de celui de Rumphius par fes ftries , fon volume & par bien des égards qu'il mérite; il differe encore plus de celui de Gualtieri, qui ne paroît être que l'embryon de celui dont l’auteur fait men- tion, après l'avoir vu en Hollande, dans un cabinet des plus renoiamés, ou en avoir tiré une defcription. On le nomme nautile vitré : fa couleur eft blanche & rayonnée , & par fon teft mince, il doit fe placer parmi les nautiles papyracées. Sa figure en cône avec un bout retrouffé , tel qu'on en voit au bonnet de dragon, le rang des tubercules qui le bordent par en haut , le ren- dent extrêmement fingulier. NÉBULEUSE ou les NUAGES. Voyez Nuacrs. NEGRESSE ou la MORESQUE ou lOLIVE NOIRE, Volura canali truncata , lævis, colore lucide s N E B 429 ex fufco nigrefcens ; in primé fpirâ fulcata , & labro in fummitare laciniata difinéta , olea nigra ai&fa. Co- quille univalve du genre des volutes à canal échancré ou olive, ainfi appellée à caufe de fa couleur marron- foncée ou noirâtre. Toute fa furface eft tres unie, lui- fante , & montre quelquefois quelques cannelures lon- gitudinales vers la lévre. Cette lévre, qui eft épaiffe, porte une échancrure en formant un fillon dans la pre- miere fpire , lequel difparoît à mefure qu'il approche du petit fommet qui termine la clavicule. L'intérieur de cette olive eft d’un blanc de porcelaine qui s'étend juf- qu'au füt extérieur. Elle porte tout au plus deux pouces de longueur, fur près de moitié moins de largeur. RumpPniuvs, tab. 39.n. 2. Cylindrus niger. Holl. fatyne Rolletje , of fwarte Dadel; le Rouleau fatiné ou l'olive noire , ou la datte noire. GLALTIERI tab. 23. litt. B. Cochlea cylindroïdea, altero labio rugofo , lævis, ex fufco nigricans , intàs candida. NEIGEUSE ou la PORCELAINE NEIGÉE. Por- eellana candore niveo puttate in fundo ex colore cinerco rufefcente. Cette coquille univalve du genre des porce- laines eft ainfi appellée, a caufe que fa furface extérieure eft parfemée de taches blanches, rondes , & enrelief de diverfes grandeurs, quelquefois grouppées plufieurs en: femble de maniere à reprefenter divers petits foccons de neige fur un fond cendré, tirant plus ou moins fur la couleur fauve. Les flancs de cette porcelaine font fou- vent bariclés de lignes grisâtres, tranfverfales, & plus fenfibles dans certaines efpéces que dans d’autres. Toute la bafe de la coquille eftblanchâtre. L'ouverture en forme de fente eft finueufe & bordée de chaque côté de vingt-quatre dents bien articulées. La porcelaine neigeufe ou la neigée vatie autant dans fon volume, ou pour fa groffeur, que par les nuances qui forment le fond de la coquille. On apper- çoit dans les unes deux ou trois zônes fort larges, aflez diftinées, fur un fond maron ; les autres ont les taches 430 NE K blanches plus grandes, mais plus rares fur un fond jaune-roux. La neigée montre quelquefois une petite volute vers l’échancrure la moins articulée, ce qui dé- termine Le côté de la clavicule , tandis qu'elle eft peu fenfible dans une autre, ou qu'elle en eft tout-à-fait dépourvue. Les unes font pefantes & les autres lége- res, La figure de la coquille eft toujours ovoide & peu appiatie dans fa bafe. On la trouve dans les mers de l'Amérique méridionale. Celle-ci porte, tout au plus, deux pouces de longueur fur feize lignes de largeur ; (e NL . ” . elle eft même le plus fouvent inférieure en groffeur; mais l’efpéce qui provient des mers des grandes Indes, eft d’une couleur laiteufe, & a jufqu'a trois pouces de longueur. | Rurpnivs, tab. 38. litt. L. Porcellana falita. Holl. Zout Korreltje; la porcelaine aux grains de fel. GuaztTrert, tab. 16. litt. 1. Porcellana fpiralis, levis, fulvida, lucentiffima , obfcurè fafciata, & ma- culis exiguis rotundis inaqualiter punétata. NERÎTE. Cochlea femilunaris, claviculä deprefsà, columellä complanarä , vel gengive aut palati adinftar extensä , uno feu plurimis denticulis aliquando fangui- neis & albidis inftruétäâ , vartis coloribus 6 maculis ornata , nerita appellata. Coquillage univalve qui com- pofe un genre par le nombre & les variétés des efpeces que l’on nomme limaçons à bouche demi-ronde, ou ceintrée. On prétend que le mot nérite tire fon éty- mologie du dieu Nérée, qui prélide à la mer. Les an- ciens Naturaliftes grecs & latins, nomment ces for- tes de limaçons, Nmsrne, Nerites feu neriræ , à Nereo deo marino. Les aliens appellent les nerites, naridole ; les Hollandois,halve maan-hoorens, of halve maantjes. Sur les côtes de France, fur-tout en Bretagne, on les nomme bigourneaux, ou bigournets. Le caractere gé- nérique & fpécifique des nérites eft d’avoir le plus fouvent une coquille épaiffe , ramaflée, peu propor- tionnée , dont le corps compofe prefque tout le tef- N E KR 231 tacée.à caufe de la petiteffe de fa volute, & de {es fpires comprimées, ou peu élevées. La figure de ces lima- çons eft voñtée en-deflus, & applatie à la bafe ; ce côté montre une ouverture en forme de demi-lune, avec une lévre ceintrée qui les a fait nommer cochlea femi-lunares. Le fät ou la columelle extérieure, qui détermine ordinairement la variété des efpeces, eft large, étendue, ayant à peu près la forme d’un palais uni, ou chagriné, & dont la tranche, qui s'appelle la gencive , eft garnie d’une ou plufieurs dents, que les Conchyliologiftes appellent quenottes faignantes , quand elles font tachées de rouge. Ces quenottes font fouvent blanches , au nombre de trois ou quatre. Les nérites forment un genre de coquillage le plus agréable par la diverfité de leurs couleurs; en formant des zônes, ou des zig-zags , des marbrures, & de différentes taches noires , violettes , cramoifies, de couleur citron , orangée & verdâtre. Les unes font liffes , les autres font ftriées & cannelées. On les trouve quelquefois avec l’opercule, mais elles n’ont point d’ombilic comme les natices. | Les nérites proviennent des mers des Indes Orien- tales & Occidentales ; il y en a dans la Méditerranée; fçavoir, les nérites fafciées de noir, de cramoifi; les nérites ftriées, cannelées, en point d’hongrie; celles qui font rayées, jafpées ; les quenottes faignantes ; les nérites à quenottes blanches, le palais chagriné, la grive, le pois de mer, les nérites d'eau douce , ou fluviatiles , les petites nérites appellées femences de nérites, &c. Âriftote dit que la nérite eft une coquille unie , large & arrondie, avec une forme reffemblante à celle des buccins , qu’elle eft rouge, & que fa couleur de pavot n’eft point noire comme fur les buccins. Elle s'attache aux rochers comme les lépas. Merira tefla ejt devi, ampl& & rotundä, forma buccinis proxima , papaver tamen non nigrum ut buccina,fed rubrum habe: nerita faxis adharet , lepadum more. 432 N ER Pzixz, Liv. 9. chap. 33. Navigant . 1.3 neritæ ; prabentefque concavam fibi partem, & alteram auræ opponentes , per fumma æquorum velificant. Les ne- rites navigent ; c'eft en fe plaçant fur la partie con- cave, & en expofant l’autre au vent, qu'ees voguent fur la furface des eaux. : RonDezeT,deteftacers, lib. 2. pag. 94. fait mention de deux efpeces de nérites, fçavoir , celle d’Ariftote & celle d'Elien :cette derniere, dit l’auteur, eft un petit li- maçon de mer plus remarquable par fa beauté que par fa groffeur. Elle feplaît dans les endroitstranquilles de la mer dégagés de toutes ordures, & prend naïffance dans les cavernes, & fur les rochers auxquels elle eft adhé- rente. Elle differe de l’efpece d’Ariftote, en ce qu’elle eft petite. La nérite d'Elien fe diftingue aufli par lélé- ance de fes taches noires porétuées ; fa coquille eft blanche fur les bords, & de couleur pourprée en- dedans. Je ne blâmerai point, dit Rondelet, celui qui voudra mettre la nérite au rang des limaçons. Co- chlea marina, magnitudine exiguä , forma pulchritu- dine eximia freitatur : eo maris ubi fordium vacuitas eft & tranguillitas viget, 6«1n faxis ad imam maris fedem adharefcentibus , nafcitur. Nerite hæc appellatur. Hoc maximè ab Arijlotelis nerita differt , quod illa magna fit, hec parva. Nerita Æliani punétis nigris ele- ganter diflinguicur , tefla intüs purpurea , In margire candida. Quod fi quis neritam inter cochleas reponere volnerit , non valde refragabor. | Bonanxi, Recr. pag. $6. fait un grand éloge de la nérite en ces termes : Verzta, id eft, maris genita, que ceteris rebus quæ in mari generantur, pulchritudine antecellit, ficuti Nereides inter omnes Nereï filias , ve- nuflate elegantiffimæe. ÂNerira cochlearum regina, flos maris , adeo fpeétabulis, ut gratiarum manibus elabo- rata vileatur. La nerite, c'eft-à-dire, la fille de ta ser, furpafle par l'éclat de fa beauté , les autres objets qui y font engendrés, ainf que les Néréïdes effaçoient par leurs bonnes.graces & l'élégance , toutes les filles du N SE MR 433 du dieu Nérée. La nérite , la reine des limaçons, la fleur de la mer, eft d'autant plus remarquable qu'elle pa- roit travaillée de la main des Grâces. ALDprovAnNDUS, de teffaceis, lib. 3. pag. 365. Après avoir rapporté les différentes étymologies de la nérite & les efpeces d’Âriftote, de Pline, d’Elien & de Ron- delet ; il y en ajoute d’abord quatre autres , fçavoir, la premicre & la feconde nérite, qui font parfemées de points noirs; la troifieme, qui eft femblable à la fe- conde , mais qui eft plus rouge, celle-ci renferme un crabe appellé le foldat ou Bernard l’hermite ; & la qua- trieme, qui tire fur une couleur cendrée, Outre ces efpeces qui font repréfentées, Aldrovandus fait en- core mention de trente-deux autres figurées en deux planches. Dans la premiere planche, la premiere & la feconde nérite font variées de noir & de blanc; la troifieme, la quatrieme , de même : la cinquième efpece eft de couleur marron , avec des taches rouges. La fixieme nérite, qui doit fon éclat à la fuppreffion d’une partie de fa coquille, que lon nonnne communément à Ge- neve , caragnuole , eft d’un noir mêlé de blanc ; la feptieme de couleur châtain, porte des taches ; la hui- tieme eft cendrée avec des taches rougeâtres en-deflus, & noirâtres en-deflous ; la neuvieme eft d'un blanc fale, & la dixieme qui fuit, eft blanche & tubercu- leufe. Le numéro onzieme repréfente trois petites nérites ; l’une qui eft blanche, avec des taches rou- ges ; l'autre dont les taches font de couleur d'or; & la troilieme a des taches gris-cendré. La premiere nérite figurée dans la feconde planche eft rouge & blanche en bas avec des taches noires ; la feconde eft brune , blanche, & d’une couleur argen- tine en dedans : la troifieme nérite eît rouge & blan- che ; la quatrieme, qui eft unie ou dépouillée, eft blan- che avec des points tirant fur le fer. La cinquieme eft - rude avec des taches longues & blanches. La fixieme aérite eft blanchâtre & brune : la feptieme eft brune Tome IT, Ee. 434 N. ETSR avec des taches blanches : la huitieme rougeâtre avec des taches blanchâtres : la neuvieme fauve & blanchi- tre : la dixieme eft d’un blanc cendré : la onzieme, qui eft prefqu’entiérement chargée de points blancs,eft cen- drée : la douzieme de couleur marron eft nuée & ponc- tuée de blanc : la treizieme eft argentine ; la quator- zieme lifle , & toute bleue ; la quinzieme rayée de gris cendré : la feizieme eft une petite nérite tirant fur la couleur fauve ; la dix-feptieme eft marron, couronnée de blanc; la dix-huitieme un peu cendrée; enfin la dix-neuvieme nérite eft de couleur fombre & chatain. Inter neritas ; addidi aliquot icones | prima & fecunda nigris punélis refperfæ funt. Tertia fecundeæ fimilis, fed rubicundior, in qu& cancellus latet; quarta ad cine-, reum vergit. Habes deinceps triginta duas diverfas fpc- c'es duabus tabulis expreflas. In primä tabul& ; prima & fecunda albo nigroque varie ; item tertia & quarta : quinta caflanea colore eff mmaculis rubris. Sexta caragnuola vulgd Genuenfibus di- citur, detraëo cortice fplendens , albo nigra ;- feptima caffanea coloris habet maculas : oéfava cinerea eft , ma- culis fupernè rubefcentibus , 6 decima fubfequens can- dida | verrucofa. Numero undecimo exprimuntur tres nerite minima ; una alba cum rubris maculis , altera au- reis ; decima-tertia maculas habet leucophæas. Prima in fecundä tabulä exprefla nerice eff rubra , € alba maculis etiam inferiès nigris : fecunda alba & fufca colore intàs argenteo : tertia rubra & alba : quarta glabra, candida punétis fubferrugineis : quinta afpera raculis longis 6 albis : oëfava fubrubra maculis albi- cantibus : nona fufca 6 albicans : decima alba fubci- nereàa : undecima cinerea ferè tota punéfis canailis : duodecima caftanea punétis item candicantibus : deci- ma-tertia argentea : decima-quarta lævis tota cerulea: decima - guinta cinericia virgata : decima-fexta parva , flavefcens : decima-[eptima caflanea cum corona alba : decima-oétava fubcineres : decima-nona nerite colore caf- caneo fubobfcuro. N E R 435 Ruxpnivs diftingue les nérites unies d’avec les ftriées, & les appelle , ainfi que les natices , cochlee valvate > five femilunares ; en langue Hollandoife , Alykruyken Hek-hooreus of maan-hooreas. Les véri- tables nérites fe rencontrent principalement parmi cel- les qui font ftriées; au lieu que la plûpart des autres font des natices; fçavoir, celles que ce Conchyliolo- gifte appelle va/vata ffriata prima , feu alpina ; la pre- miere efpece de nérites des Alpes ou de la mer Adria- tique; Holl. Eerfte geftreepte flek hoorn; va/vara Jecunda feu fafciata , celle qui eft fafciée ; valvata ter:1a undulata , la nérite ondée , Holl. Kamelotje, le petit camelot; valvata granulata , la grenue, Holl. Gekorrelde alykuyk. Valvata fulcata nigra, la nérite. noire cannelée, Holl. Swart gevoorde alykuyk. Wa/- vata fpinofz , la nérite épineufe ; Holl. Rivier-doo- rentje; la petite épineufe de riviere. Wa/vata femi- lunarts vera , la véritable nérite demi-ronde | & plu- fieurs autres variétés. GUALTIERI, qui a diftingué les nérites d’avec les natices, dit que la nérite eft un limaçon de mer ra- Couïci non-proportionné , dont le circuit de l’ouver- ture eft interrompu par un plan horizontal. Nerira ft Cochlea marina brevior non proportionata , oris perime- tro à plano horizontali incerrupro. M. d'ARGENVILLE , pag. 208. définit ainfi les né- rites. Cochlea valvata, [eu femi-lunares , compaëili cor- pore , ore plano 6: dentato, ex parte columellæ eden- tule, quedam apice paulèm exerto , quædam compreffo. Des coquilles ou limaçons à bouche demi-ronde ou ceintrée, dont le corps eft ramaffé , la bouche plate, arnie de denis , quelquefois fans dents du côté de la columelle : il y en a dont le fommer eft élévé : d’autres l'ont très applati. Cet auteur en diftingue fix efpeces avec leurs variétés, parmi lefquelles font comprifes celles qui font ombiliquées, ou les natices ; 1°. la né- rite qui a des dents, nerita denrara : la gencive, ger- giva : la quenotte , dens fanguineus : le palais de bœuf, Een 436 N ER , palatium bovis ; qui a des ftries & des points fur un fond fauve, ffriata & punétuata colore fulyo : la nérite fafciée à taches noires & jaunes, fafciata maculis ni- gris & flavis. 1°. La nérite cannellée à points jaunes ui à des fillons, canaliculata , punétis flavis. 3°. Celle - qui a des fillons marbrés de brun & de jaune, /i/cata , flava , flavidoque maculata ; la grive , turdus ; la per- drix, perdix. 4°. Qui wa point de dent, edentula; jafpé avec un bec, afpidea cum roffro : avec un cou- vercle, cum operculo : le pois de mer, pifum colore ci- trino : l'efpece jaune , favo ; la nérite garnie de poin- tes, zerita fpinofa ; la nérite reticulée , ou à réfeaux, reticulata ; à taches noires, maoulis nigris depiéta; à taches fauves & noires, rubris fufcis & nigris macu- lata; à ftries légeres, tirant fur le verd, wirefcens , Le- viter ftriata ; faite en zigzag, partita ad machinam produciilem ; brun, colore fufco. $°. Le limacon om- biliqué, cochlea umbilicata 3 celui dont lombilic eft étendu, wmbilico in longum expanfo ; dont le fomimet eft peu élevé , apice parëm exerto ; le limaçon-dont le fommet .eft applati, cochlea apice depreffo ; les tefti- cules, reffes; avec le Bernard l'Hermite, cum can- cello. 6°. À mammelons , wmhonata ; le mammelon de la petite efpece, uber renue; celui qui eft blanc & pefant, ponderofum & albidum ; l'écorce d'orange, cortex mali aurei ; à fond blanc bariolé de jaune , a/- bida , flava, variegata. Le limaçon fafcié à bandes rouges, fafciis rubris circumdata ; à wrois zones mé- lées de noir, tribus zonis nigricantibus ; à deux zones noires, duabus zonis nigris ; l'efpece de la Chine jaune. & blanc, Chinenfis , flavo-albida ; le limaçon fafcié de points noirs & rouges, nigris © rubris punis faf- ciara ; celui qui eft cendré avec des points blancs, co- chlea cinerea punéiis albidis maculata : enfin, celui à points rouges , avec une tête élevée. M. Adanfon à formé un genre de la nérite qui ter- mine celui des coquillages operculés', comme étant ‘auffi le genre qui approche le plus des bivalves, & qui N ER ; a le plus de rapport avec elle. En effet, fi l’on NT dere , dit l’auteur, la forme applatie de fa coquille , le racourciflement & la petiteffe de fon fommet, l’évafe- ment de fon ouverture, l'épaiffeur & la nature pier- reufe de fon opercule, les efpeces de gonds, & les cré- nelures de la lévre gauche de la coquille dans lefquelles il joue comme un battant dans fon pivot , à la maniere des battans des coquilles bivalves. Il eft vrai que le bat- tant fupérieur, dont Popercule fait la fonétion, n’eft pas proportionné à la grandeur de la coquille qu'on pourroit comparer au battant inférieur des bivalves , & que fa forme n'eft pas concave, mais feulement ap- platie. L'animal lui-même eft fort différent de celui des bivalves : & c’eft par ces endroits que M. Adanfon fe croit affez fondé à laïfler ce coquillage parmi les operculés, mais parmi ceux qui touchent, pour ainf dire, aux bivalves. pre x Le genre des nérites de M. Adanfon eft compofé de cinq efpeces appellées le dunar , le radin, le lagar, le felot, & le kifer. | se, NERITE À QUENOTTES SAIGNANTES. Co- chlea femilunaris non umbilicata feu nerita , denticulis fanguineis in gengivä munita ; fepiffimè trarfverfim ffriata, plurimis coloribus rubris purpureïs , nigris di- verfimodè variegata , maculata , in longum & in acu- os angulos lineata 6 falciata , in fundo albido vel flavo , citrino , vel croceo. Cette efpece , qui renferme _Jes variétés les plus admirables, par les jolies couleurs dont.elles font ornées , eft ainfi appellée, à caufe que la gencive, ou la tranche de la columelle, préfente un petit ratelier garni d’une, de deux ou trois dents, ta- chées à leurs bafes de rouge fanguin, ou ponceau. Toute la furface des nérites faignantes eft à ftries tranf verfales plus ou moins prononcées, interrompues pat d'autresftries longitudinales très fines,ou prefqu’imper- ceptibles, ornée & bariolée de cramoifi, de violet mêlé de noir , par zones ou par zigzags en forme de points d'Hongrie fur un fond tantôt RO , Ou rougeâtre, | e li] 8 NE R tantôt d'une belle couleur orangere ou citron , ces detnieres! font ordinairement fafciées , ou bigarées de noir. La volute forme une petite clavicule affez élevée , compofée de deux ou trois fpires ordinaire- ment de couleur citron ou jaune plus foncée. Lorfque ces nérites parviennent à leurs derniers périodes de grofleur , les ftries deviennent peu fenfibles, & les taches en zigzag font détachées, & plus rares. L’ou- verture en demi - lune eft bordée d'une lévre tran- chante, & qui s'épaiflit intérieurement en talut. La co- Jumelle extérieure forme un plan applati, luifant, & garni de denticules, comme on vient de Le fes ncrites à quenottes faignantes ont depuis un pouce de largeur jufqu'à un & ‘demi, fur deux ou trois lignes de moins d’élévation. Elles fe trouvent dans les mers de Amérique & des Indes orientales. Guarriertr, tab..66.litt. Z. Nerira ffriata, den- tata, Oris margine muricato, ex rigro € albo undatim. dépiftà ? macula croceä in parte internä notata. M. d'Arcenvizre , pl. 7. lett. H. Cétte nérite eft Ja vraie quenotte. On y voit deux quenottes faignan- tes, avec un ratelier fupérieur. Le même, /etr. G. une jolie nérite, fond jaune, avec des fafcies, & des marbrures de couleur brune : : fa bouche eft garnie d de deux quenottes faignantes. NERITE STRIÉE A QUENOTTES BLAN- CHES. Nerita tranfverfim firiata maculis nigris, © Sn ne inis notata , denticulis albis in gengiva inftruc- , labro TS Sbquando dentato. Cette nérite ne BE diERt point à un fi grand volume que Fefpece à quenottes faignantes ) mais fa configuration eft la même. La farface extérieure eft marquetée de petites taches noires & cramoifi dans certaines efpeces, &c. font toutes noires dans d’autres. L'ouverture en demi- lune eft peu grande, bordée par une columelle blan che » comprimé, garnie. de trois ou quatre quenottes de la même couleur ; la lévre eft tranchante , & garnie œuelquefois en-dedans d’une rangée de petites “dents. N ER 439 GUALTIERT, tab. 66. litt. P. Nerita profundis , & Zacis ftriis fulcata utrinque dentata , ex albido, nigro- que carenatim depiäu. M. d'Arcenvizzr, pl. 7. lett. Q. pag. 212. Cette nérite cannellée eft jolie par fa couleur mêlée de blanc, de couleur de rofe & de noir. Le même, /err. &. Une petite nérite fafciée de points noirs & rouges, avec un fommet blanc. NERITE STRIÉE A PALAIS CHAGRINÉ. Nerita tranfverfim ffriata maculis vel lineis nigris in- terruptis depitta ; columell& exteriori granulatä , palarir adinftar infignis. Cette efpece eft ainfi défignée par les Conchyliologiftes, à caufe que la columelle extérieure préfente une furface chagrinée ou chargée de petits mamelons. La tranche de cette collumelle ou la gencive eft légérement dentelée. La lévre, qui eft extrêmement épaifle, montre deux petites dents d'un feul côté. Cette nérite eft à ftries circulaires, ondées dé taches noires dans une efpece, & nuée de lignes interrom- pues de la même couleur dans une autre fur un fond blanchätre. Elles font toutes les deux blanches en- dedans. Ces fortes de nérites ont deux variétés , fçavoir , la premiere qui differe des précédentes, en ce que fes Îtries font entremélées de taches & de lignes noires fur un fond jaune & fouci , ‘& qu’elles font d’ailleurs reti- culées. La feconde efpece eft celle dont la lévre eft feftonnée, & à profondes cannelures, que quelque- uns appellent la petite grive, Voyez GRIVE DE LA PETITE ESPECE. ; _RUMPHIUS , tab. 22.lett. L. Valvuata tertia un= dulata. Holl. Kamelotje ; le petit camelot. NERITE STRIÉE A DOUBLE RATELIER DE DENTS. Nerita ffriata, teflâ crafsä , colümellé maxime rugosà, @ labro dentato , toto colore albido. C’eft une efpece de forme arrondie, ramaflée ; chargée de groffes ftries circulaires. La columelle , au lieu de s'étendreen maniere degencive, eft chargée de groïles Ee iv 440 N E R dents en forme de rides. La lévre eft épaiffe , gar- nie de cinq autres dents , dont deux latérales, lefanelles ferment en partie une ouverture peu grande. Toute cette nérite eft blanche en-déhors & en dedans, ex- cepté le fommet qui tire fur la couleur verte. Elle porte un drap marin noirâtre , avant que la coquille foit dépouillée. © GUALTIERI , tab. 66. litt. Q. Nerita profunde ffriis craffis, & laris diffinéla, utrinque infigniter den- cata , ex atro colore rufefcens , intùs candida. NERITE ÉPAISSE , UNIE ET A CLAVICULE COMPRIMÉE. Nerira lavis , teffé crafsä, volutä valdè deprefsä , gengiva latä ; lucid& , paulifper denri- culatä y ffrits mainutiffimis in longum duëtis leviter ftriata, coloribus nigris vel chermefinis fafciaté , vel flavido & fubviridi colore vel cinereo & nigrefcente va- rieoata. C’eft un limaçon qui fe diftingue des autres nérites par fa volute comprimée , & formée de fpires peu diftinétes, & par une furface luifante & unie, quoi qu'elle foit plus ou moins chargée de petites ftries longitudinales prefqu'infenfibles dans certaines efpeces. Cette furface préfente les variétés les plus joliés par la diverfité de leurs couleurs ; les unes ont trois fafcies de couleur cramoifi, fur un fond marbré, les autres ont les mêmes fafcies formées de taches noi- res ; il v en a de couleur verdâtre & jaune, imitant le jafpe. Toutes les fafcies & les marbrures diffèrent par léurs nuances plus ou moins vives. L'ouverture en démi- lune eft moyennement grande , bordée d'un côté, d'une lévre très épaifle dans fon talut, tranchante dans fon bord, & de l’autre, d’une columelle étendue en forme de gencive. Elle eft unie, luifante & garnie de petites denticules peu faillantes. Toute cette furface eft d’un beau blanc, teint de jaune légérement dans le contour de l'ouverture, maïs qui eft quelquefois plus foncé dans l'intérieur de la coquille. Ces fortes de li- maçons ont plus de largeur que de hauteur, c’eft-à- dire, qu'ils ont, au moins, un pouce de large, fur FOUAN M: 441 deux ou trois lignes de moins d’élévation. On les trouve dans les mers orientales & occidentales. Rompnrvs, tab. 22. litt. I. Walvara firiata prima five Alpina ; Holl. Eerfte geftreepte flek-hoom; la nérite ftriée des Alpes, où de la mer Adriatique de la premiere efpece. Ejufdem, litt. K. Walvata fecunda , five fafciata ; la feconde efpece de nérite, ou la fafciée. GUALTIERI , tab. 66. litt. C. Nerzra l'avis , denta- ta, punéfis, 6 undis fubviridis coloris depiéfa, tribus faf ciis purpurafcentibus variegatis diffinéta | intüs crocea. Ejufdem, litt. D.E. F. G. H. IL. Nerirarum marina- rum varletates, qua ex piceo, © albido , vel ex flavo, 6 nigro, punctis fufcius, & maculis diverfimodé funt variegate , lineate , fafciata aut fignate. . d'ArGcenvizze, pl. 7.1. K. Nérite à bandes rou- ges , marbrées partout de verd & noir fur un fond blanc. Le même, £err. M. Une autre nerite, dont le fond ef jaune avec trois fafcies marquées feulement de traits noirs difpofés en zigzags. NERITES FLUVIATILES ou D'EAU DOUCE, autrement appellées BBGOURNEAUX ou BIGOUR- NETS. ANerita fluviatiles funt cochleæ femilunares fapiffimé leves , variis coloribus cinereis caruleis, vel rofeis, fufeis , violaceis maculate , vel punéfata, vel undatim nebulate , vel reticulatim deritfe , columellä edentulà diffintte. Les nérites fluviatiles font les ef peces que l’on trouvent dans les fleuves, les rivieres, les étangs, les lacs & les foflés, dont la furface exté- rieure eft ordinairement ornée de réfeaux très fins, de points, ou nuée de différentes taches ondées de di- verfes couleurs grifes , bleuâtres, ou brunes, ou cou- leur rofe, ce qui forme des variétés; mais leur confi- guration eft prefque la’ même, c’eft a-dire que le corps de la coquille qui compofe prefque le teftacée, ne porte qu'une petite volute de deux ou trois fpires plus ou moins élevées , ou comprimées. L'ouverture , qui eft très fpacieufe ,eft bordée d’une lévre ceintrée fort éten- 4 442 NW ER due dans les efpeces les plus comprimées , & un peu rentrante dans celles dont la clavicule eft élevée. La columelle forme une gencive unie, le plus fouvent dépourvue de dents, ou garnie de très petites denricu- les. Parmi les nérites d’eau douce les plus diftinguées , les Conchyliologiftes comptent la nérite armée, ou £pineufe, & celle qui eft verte , bariolée de noir. Voy. ces efpeces. | Guazrrert, tab. 4, lit. M M. Nerica fluviatilis parva, fragilis, fubnigra , candidis punélis afperfa. _." Ejufdem, litt. LLL. Nerirarum fluviatilium varieta- tes que, vel ex ceruleo , viridi ,candido , rofeo , fufco , & pullo colore diverfimode funt maculatæ, nebulatæ, punéctate , undatim , vel reticulatim piétæ. M. d'ARGENVILLE rapporte trois efpeces de néri- tes d'eau douce, pl. 27. n.3.{çavoir celle qui eft bariolée de gris qui fe trouve dans la Marne ; les deux autres qui viennent de la Seine : l’une eft rouge , dit l’auteur, & l’autre femble couverte d’un-réfeau fort régulier. M. d'ArcenviIzze , dans l’appendice qui traite de la zoomorphofe, fait la defcription ‘d’une efpece de petite nérite qui fe trouve dans la Seine. On dé- couvre dans fa coquille une petite tête avec deux cor- nes blanches très courtes, dont les deux points noirs, qui sy voient à leur naïffance , paroïflent être fes yeux. Le refte de fon corps eft tout blanc, avec une marque au milieu qui pourroit être fon ombilic. Ce limaçon fe forme entiérement par fa bave qui eft tranfparente, & qui lui fert d’opercule. Sa bouche eft entourée par le bas d’une double enceinte. Quoique fa robe foit d’un gris-fale , on en voit dans la Seine, de bariolé, de gris de lin, de couleur de rofe & de tigrée. M. Grorrroy , Traite des coquilles, pag. 105, dit que les nérites font toutes aquatiques , à l'exception de la premiere efpece appellée l'élégante ftriée, qui eft terreftre. Ces animaux ne font point hermaphrodites comme les limas, Jes buccins & les planorbes; ils font diftingués par le fexe : les uns font mâles , & les autres N E R 443, femelles. Leur caractere eft d’avoir deux TMS en quoi ils different des limas qui en ont quatre, & deux yeux à la bafe de ces tentacules, mais au côté ex- térieur ; ce qui les diftingue des buccins & des planor- bes, qui les ont au côté intérieur. Un autre caractere bien effentiel de ce genre, c’eft d'avoir un opercule, ou petite lame de la nature du teft, fur laquelle on diftingue les empreintes d’efpeces de fpirales, & qui fert à fermer exactement la coquille. Ce caractere fem- ble rapprocher ce genre des coquilles univalves & bi- valves, comme l'a très bien remarqué M. Adanfon. Quoique cet opercule foit retiré, & ferme la coquille, la partie du mâle paroît toujours un peu, près du col à l'extérieur; excepté cependant dans la vivipare ou cette partie fe cache & s'enfonce dans un des tentacules ; en forte que les mâles de cette’ efpece ont une de ces cornes plus groffe que l’autre; ce qui les fait diftinguer de leurs femelles à la premiere infpeétion. Toutes ces nérites font ovipates , & pondent des œufs, excepté lefpece nommée la vivipare, parce qu’elle fait des petits touts vivants, qui fortent du corps de la mere, avec leurs petites coquilles. M. Geoffroy donne Île dé- tail des efpeces, & ce qu’elles ont chacune de plus re- marquable, fcavoir, de celles qu'il nomine la vivipare, la petite operculée aquatique , le porte-plumet & la né- rite de riviere. Voyez ces mots. M. Grorrroy définit ainf la nérite de riviere; Ne rita, teffà lat, compaëlä , [cabrâ ,e caruleo virefcente, aperturé fermi-ova:à ,anfraëtibus duobus. Prefque tout le monde connoît cette coquille , dit l’auteur , que l'on “trouve très communément dans les fables des jardins, ‘avec lequel elle a été apportée de la riviere. Sa forme eft très large, & peu élévée. Elle ne décrit que deux tours de fpirale , lun fortlarge, & l’autre très petit, for- mant un petit œil. Son ouverture eft en demi-cercle, fermé par un opercule de même forme. Le teft de la, coquille eft épais, & lorfqw’on le prend dans l'eau, avec l’animal vivant, il eft de couleur bleue, noirâtre 444 M ER foncée, quelquefois verdätre ; fon deffus eft raboteux: mais quand cette coquille a été roulée dans le fable, telle qu'on la trouve dans les jardins, elle a perdu une partie de fa couleur, & il ne refte qu’un joli réfeau , tantôt brun , tantôt rouge, quelquefois gris“de-lin, ou d autres nuances approchant es fur un fond blanc. Cette nérite a deux lignes de hauteur, & cinq lignes de largeur. | Linnaæus, Faun.fuec. 1318. Cochlea nerita fluvia- tilis dicta. Lixnzus » Sy. nat. edit. 10. [. pag, 777. n. 632. Nerira, ceflé rugof@ , labis edenculis , vulgè fluvia- tilis. Lrsrer , Anpgl. 136. tom. 2. fig. 20. Nerzca fluvia- 2105 À carn/eo virefcens , maculatus , operculo fubrufo , lunato & aculeato donatus. Hem , hift. Conch. 11. pag. 1. fig. 38. Nomen idem. ne ; Muf. 67. pag. 718. Nerita thamenfis , exieuus , reliculaté vartegatus. M. d'ARGENVILLE , tab. 27.fig.3. . NERITE ÉPINEUSE. Merita a , foinis perforatis & elatis armata, ex colore viridi nigrefcens ; ; columell& edentul& & intùs propensä , teflä tenni infi- gais. Cette efpece ef la plus diftinguée parmi les né- rites fluviatiles, ou les bigourneaux. Sa volute eft peu fenfible , compofée d’une fpire élevée , & d’une demi- fpire, armée de fix longues € épines creufes, ou comme forées , & dont la premiere a quelquefois plus de qua- tre lignes d'élévation, tandis que les autres diminuent avec la terminaifon de la volute. Ces épines , en forme de petits tuyaux capillaires, font diftantes les unes des autres, & un peu inclinées. Toute la furface extérieure de cette nérite eft verd- noirâtre , avec des lignes cir- eulaires , peu apparentes, très noires. Sa coquille eft mince & fragile. L'ouverture en demiïlune eft bordée d'une lévre tranchante , étendue, & par une columelle qui forme une gencive eines : dépourvue de dents. Sa couleur, aini que la furface intérieure ,eft d’un blanc ! N ER 445 jaunâtre, ou livide. La nérite épineufe fe trouve dans les rivieres des Indes , & peut avoir jufqu’a neuf lignes de largeur, fur deux de moins de hauteur. Rumpnivs, tab. 22. lit O. Valvata fpinofa ; Holl. Rivier-doorentje ; la petite nérite épineufe de riviere. ee M.d’'ArGENvIzzrE , pl. 7.n. 2. pag. 212. C'eft une des plus rares nérites ; fon fond olivätre eft rayé , avec un rang de pointes aflez longues & toutes noires. NERITE FLUVIATILE VERTE A BANDES NOIRES. Merita fluviatilis fubrotunda , levis, & fufco-viridis , lineis nigris, latis, undulatis, & in lon- gum duéëlis exornata , parv& claviculä infienis. C'eft une très jolie nérite d’une forme arrondie, unie, d'une couleur verte, un peu rembrunie , interrompue de bandes noires, onduleufes, & longitudinales. La columelle , en forme de gencive , eft très Iégérement dentelée. Cette furface & l'intérieur de ce limaçon eft blanchâtre. Sa petite clavicule forme à peine une vo- lute. Son élévation a, tout au plus, huit lignes, fur prefqu'’autant de largeur , fuivant l'efpece que lauteur décrit d’après celle qu'il poffede. M. d'ARGENVILLE a fait repréfenter , dans fon Appendice, une efpece de nérite à bandes longitudi- nales, pl. 1. lerr. E. qui ne paroît différer de celle-ci, que par fon plus grand volume, & fes {pires plus mar- quées. Rien n'eft plus beau, dit ee Conchyliologifte, que la robe blanche de ce limaçon à bouche demi- ronde, couverte de lignes aflez larges de couleur rouge-brun , ferpentant en zigzag, depuis fon fom- met jufau’en bas , où eft l’ombilic. Ce fommet eft marqué de lignes rouges comme la robe. NIFAT. Nom donné par M. Adanfon à une co- quille univalve , du genre qu’il nomme la vis, en latin terebra. L'animal du nifat reffemble à celui du miran, à cela près, que fon pied eft aufli long, & un peu plus large que la coquille, & que le tuyau de fon manteau fort beaucoup moins au dehors, Sa coquille eft audi 446 NE EF ovoide, mais pointue à fes deux extrémités. Elle à près de deux pouces de longueur, & une fois, & deux tiers moins de largeur. On y compte onze fpires ap- platies comme dans la feconde efpece, mais life, unies, & renflées plus fenfiblement par le bas. L’ouver- ture eft une ellip{e pointue par les deux extrémités, dont la fupérieure forme , par le prolongement de ia coquille , un canal affez long. La longueur de cette ouverture eft prefque triple de fa largeur : elle égale la longueur du fommet. Un ou deux plis aflez gros & arrondis , s’élevent dans la partie fupérieure de la lé- vre gauche. La couleur de cette coquille eft un fond blanc, tigré d’un grand nombre de taches quarrées, qui font jaunes dans les vieilles, & brune dans Les jeunes. Ces taches font difpofées réguliérement fur pluñeurs lignes qui s'étendent d’un bout à l’autre de la coquille, en fuivant le contour de fes fpires. Certe ef pece fe trouve fur la côte maritime de Ben. Lrsrer, Hift. Conchyl. tab. 914. fig. 7. Buccinum roffratum , inrerfe&kis lineis fafciaturm. , , NISOT. Coquillage operculé que M. Adanfon a rangé dans fon genre du buccin. L'animal du nifot ne differe de celui du barnet, qu'en ce que fon pied a uatre fois plus de longueur que de largeur. Sa co- quille reffemble aufli à la fienne quant à la figure. Mais elle n’a que quatre lignes de longueur, & huit fpires chagrinées, ou couvertes de petits tubercules fort ferrées & {éparés par des fillons qui forment une efpece de treillis. L'ouverture a deux fois plus de longueur que de largeur. Elle n’a d’autre couleur que le gris-de- lin, ou avec une belle carnation, fans être recouverte d'un périofte. La lévre droite de l'ouverture éprouve les mêmes variétés de fexe & d’âge que la premiere efpece, c’eft-àdire, que le barnet. On la trouve dans la pointe méridionale de l'ile de Gorce. NIVAR. M. Adanfon appelle ainñ un coquillage operculé du genre de la pourpre à canal évafé. L’ani- mal du nivar refflemble parfaitement à celui du vojet. C N* EN VA La coquille eft médiocrement épaifle, fort allongée , & pointue aux deux extrémités. Elle a cinq à fix pou- ces de longueur, & une fois, & un tiers moins de largeur. Les onze fpires font renflées confidérablement, & replices en angle droit vers le milieu , excepté la premiere dans laquelle ce repli ne fe voir que vers fon extrémité inférieure : il les fait paroître comme éta- gées, & il forme tantôt un angle aigu , tantôt un angle obtus, fouvent garni d’un rang de tubercules arrondis. Leur furface eft encore ornée d'un grand nombre de petits fillons qui tournent avec elles. Le fommet eft un peu plus long que large , & de moitié plus court que la premiere fpire. L'ouverture eft elliptique, aiguë aux deux extrémités , & deux fois plus longue que large. Elle fe confond avec fon canal fupérieur , qui eft ouvert en demi-cylindre , & à bords tranchans. La lévre droite eft aiguë, tranchante, mince, & relevée en-dedans de que à vingt filets qui tournent avec la prémiere pire. La lévre gauche eft creufée en arc vers fon mi- lieu, recouverte d’une plaque luifante, polie, fort pe- tite, & prefque fans bourrelet. Le périofte , qui lare- couvre, reflemble à un drap brun ,tenace , très épais, & velouté. Le fond de fa couleur eft brun , quelque- fois violet, tanné, ou couleur de fuie, coupé par une bandelette blanche , divifée inégalement en deux par un filet brun, Cette bandelette comzaence un peu au- deffous du milieu de la premiere fpire , & tourne fur la partie fupérieure des autres. On trouve aflez LES ment ce coquillage dans les rochers des îles de Gorée & de la Magdelaine. Bonaxxr, Recr. pag. 165. clafl. 3. n. 357: Co- chlea furvam Æthiopis pellem colore fimulans , binis fafciis cinétla inequalibus , ore valdè anguflo , quamvis in longum produëto. M. d'ArcEnvIzzE, pag. 268. pl. 12. fis. A. Buc- cin de couleur fauve, rayé fur toute fa fuperficie; les fept étages de fa clavicule , qui font applatis le rendent extrêmement rare. 43 1, AL D : f Kzern , Tent. pag. 61. fpec. 2. n. 2. Fufus brevis æthiops à colore, binis fafcuis inequalibus cin&us ; BONANNI. | NOIX DE MER. Concha globofa, levis, in fpiras internas convoluta, claviculä perforaté difintt1, & ficut in utrâque extremitaie umbilicata, nux marina appellata. Coquille univalve du genre des conques fphériques , ou des tonnes, ainfi appellée à caufe de fa forme ovoide , oblongue & arrondie comme une noix. Son caractere fpécifique eft aufli d’avoir une grande ouverture avec une lévre tranchante, fort évafée , en- tiere ou non interrompue , élevée, & rentrante vers la clavicule qui ne forme aucune volute extérieure , mais un limple petit trou rond en maniere d'ombilic. La columelle n’eit formée que par les contours fphéri- ques d’ure fpirale interne. La noix de mer tefracée a des variétés dans fon efpece, autant par fa figure plus ou moins allongée , ou arrondie, par la différence de fes marbrures ou de fes couleurs , que par fon volume, & l’épaifleur de la coquille. C’eft. pourquoi les Con- chyliologiftes diftinguent la grofle noix de mer, la noix de mer fafciée , celle qui eit d’une forme allon- gée, la noix mufcade blanche, ou la bulle d’eau qui eft papyracée , & la noix mufcade papyracée & rayée. Voyez ces mots. NOIX DE MER, ou GROSSE NOIX. Nux ma- rina majori fpecie, teftä fpifsä , forma rorundà , ventri- cosâ , @ ovatä ; coloribus cinereis, caruleis & fufcis leviter variegata, maculata , & infignis ; intüs albida. Cette conque fphérique peut avoir au moins deux pou- ces de longueur fur feize lignes de largeur. Sa forme eft ovale, arrondie , & fort ventrue. Toute fa furface extérieure, qui eft liffe, & plus ou moins luifante, eft nuée & marbrée légérement de petites taches gris-de- lin, azurées &-fauves avec mélange. L'ouverture eit fpacieufe vers le côté de la lévre le plus évafé : cette lévre s’éleve jufqu’au deflus de la clavicule qui forme un trou rond affez grand pour découvrir quelques fpires é intérieures N Or" 449 Yméiieures. Cette conque , appellée la groffe noix de mer, a fa coquille plus épaiñte que celle des autres efpeces. GuazTIERI, tab. 12. litt. E. Nux marina major, globofa , colore leucophæo , albido , & caflaneo punéta- zim depicta : intüs oris labio interro candido. NOIX DE MER ALLONGÉE. Nux marina minor , oblonga , levis & lucida ; maculis incarnatis, amaranthinis , & albidis punétata & vartegata. Cette e{pece eft d’une forme allongée, avec une ouverture moins {pacieule , & une lévre moins évafée que dans la grofle noix. Sa coquille eft unie, luifante, ornée de taches & de points de couleur amaranthe, gris-de- Kn, mêlée de blanc fur un fond couleur de chair ; elle eft d’une forme allongée avec un très petit trou qui forme la clavicule. Cette jolie noix de mer peut avoir jufqu'à un pouce & demi de longueur fur un tiers moins de largeur. Toute la furface intérieure eft blan- chatre. Les Conchyliologiftes diftinguent des variétés de la noix de mer allongée qui eft d’une forme plus cblongue, avec une lévre plus rentrante, & en partie comprimée extérieurement fur le côté & vers fon mi- Heu; ce qui en rend conféquemment l'ouverture plus étroite que celle des autres efpeces. Les unes font d’une couleur olivètre rembrunie, tachetées de couleur noirâtre, les autres font marbrées de bleu fur un fond fauve , ou cendré. GUALTIERI, tab. 12. litt. H. Nux marina umbi- Lcata , nonnchil ffriata, ex fulvo & fufco variegata, & punitita, intès albidà. Ejufdem, litt. E. Nux marina oblonga, lœvis, um- bilicaca , ore anguftiore inæquali, fubcinerea, maculis 6 lines fufcis nigricans. NOIX DE MER FASCIÉE. Nux marina rotunda 6 ovata, duubus fafcus diftincta. Celle-ci eft ordinai- rement d'une figure arrondie , & ramallée dans fa forme ovale. Elle fe diftingue des autres noix de mer, par deux fafcies , ou deux zones bleues, noirâtres dans Tome 11, li + 459 N OI l'efpece dont la coquille eft picottée de points bfanz châtres, fur un fond olivâtre, mêlé de brun, ou de couleur amaranthe dans celle dont le fond eft rouge- brun, & gris-de-lin. Ces petites conques ont d’ailleurs la même reffemblance avec celles de la grande efpece, dont elles ne different que par un volume inférieur qui porte, tout au plus, un pouce & demi, fur qua- tre ou cinq lignes moins de largeur. RuMPHIUS, tab. 27. litt. G. Bulla ; Hall, Blaasje , of achaate-bakje , ook kievits-ey ;la veffiete ou la petite veflie, la petite cuvette d’agathe , ou l'œuf de vanvau. NOIX DE MER PAPYRACÉE. Nux marina papyracea vel albida & ffriata , vel lævis & colore fufco lineata. Les Conchyliologiftes diftinguent plufeurs efpeces de noix de mer papyracée, fçavoir , celle qui eft toute blanche & ftriée, que l’on nomme la bulle d'eau, & une autre efpece appellée la noix mufcade rayée. Voyez ces efpeces. NOIX DE MER PAPYRACÉE, dite NOIX MUSCADE RAYÉE. Nux marina papyracea , læ- vis , vel teffé tenui G& fragili ; aperturä ampliffimé, labio valdè expanfo, claviculä volutatä , & lineis fuf- cis fubnigrifque circumdata, & albedine pellucidä inft- gras, C'eft une petite conque très mince, fragile & tranfparente , de la groffeur d'une noix mufcade qui differe des autres noix de mer, par {a clavicule. Elle forme une petite volute comprimée, & un peu ren- trante, ou concave , compofée de trois fpires arron- dies. L'ouverture de la coquille eft très grande à caufe de la lévre qui eft très évafée dans toute fon étendue. Toute fa coquille eft blanchâtre comme la corne, & ornée fur la furface extérieure de lignes, & de petits cercles noiratres. | Guasztierr , tab. 13.litt. FF. Nux marina oblon- ga, fpiralis, alteräâ extremitate anguffiore , umbil- cata, levis , fragilis, zonis fulvis, & albis, lineifque fubnigris eleganter circumdata , intès candida. | N ÜÙ A AS M. d'ARGENVILLE , pl. 17. lett. I. pag. 264. La petite gondole rayée, de couleur grife fur un fond . jaune ; elle eft extrêmement mince & légere, avec uelques bandelettes brunes efpacées irréguliérement. NOMBRIL , ou OMBILIC. Voyez Omer- LIC. NOMBRIL DE VENUS. Nom que plufieurs Na- turaliftes ont donné à différentes efpeces d’opercules de coquillages; principalement à ceux de quelques limaçons de mer, que quelques-uns appellent feves marines. Il ne faut pas confondre le terme de nom- bril , avec celui d’opercule. Voyez OPERCULE. NOMPAREIL. Nom donné à un petit coquillage terreftre du genre des vis-buccins, qui peut avoir quatre lignes de longueur fur une ligne de- fargeur. M. Geoffroy, dans fon petit Traité des Coquilles, pag. 63. en parle ainfi : Cochlea, teffä fufcä, opacä, aperturä compreffä , labro albo refiexo , fpiris decem fénifirofis. Sa coquille eft allongée, brune, opaque , & nullement tranfparente. Le haut de la coquille fe termine en pointe moufle, le milieu eft plus renflé, & le bas fe refferre de nouveau. Elle fait dix tours de fpirale. Son ouverture eft oblongue , un peu refferrée, fur-tout vers le haut, & elle eft bordée d’une lévre blanche : au haut de l'ouverture , on apperçoit un repli ou une crête, pareillement blanche. On trouve cette coquille au pied des murs & des vieux arbres, dans la moufle & fur les pierres. Elle eft fort commune ici. Sa forme lui a fait donner le nom de nompareille, fes volutes étant tournées dans un fens contraire à celui qui eft ordinaire aux autres coquilles. C’eft par-1à qu’elle differe de lanti-nompareille , que nous avons décrite ci-deflus ; ayant d’ailleurs, dix tours de fpirale, au lieu que lanti-nompareille n’en a que neuf. LISTER, angl. pag. 123. tom. 2. fig. 10. Buccinum pullum , opacum , ore compreffo , circiter denis fpiris faftigiatum. NUAGES , ou NUÉES, ou DPAPPRUR D à AS N U A Voluta cylindracea | o&o vel feptem fpiris ftriarrs compofita ; magnis maculis in longum duëtis , fuf- cis , aliquando virefcentibus, in medio vel un& 7on& interruptis ; lineis & punétis plès vel minas circum- data in fundo ulbido ; nubecula appellarz. Coquille univalve du genre des rouleaux, ou volutes cylindrt- ques, dont la furface extérieure eft ornée de grandes taches longitudinales brunes, & quelquefois d’un verd- foncé , interrompues vers le milieu de la coquille, par une zone blanche plus ou moins articulée. Toutes ces taches font plus ou moins cerclées de lignes de couleur marron & de points bruns. Le fond de ce rou- leau cft d'un beau blanc, quelquefois un peu azuré dans certains endroits. La volute eft compofée de fept ou huit fpires ftriées, bariolées de brun foncé, & dont les dernieres forment un fommet élevé de cou leur de chair. Il arrive le plus fouvent que le côté exté- rieur de la lévre eft dépourvu de couleur, & que les points bruns & blancs, ainfi que les cercles font peu apparens. Ce rouleau varie tellement par fes nuances, & {es diverfes taches qu'il eft rare de le trouver fans quelques différences fenfibles. Quelques-uns le nom- ment le Château en Efpagne. Il vient de l'Amérique. M. d'ARGENVILLE , pag. 389. append.pl.2. lerr. C. Ce cornet eft fingulier dans le compartiment de fa robe. Quatre colonnes blanches le diftinguent au mi- lieu de fa robe, qui eft d’un brun-rouge , cerclé de li- gnes formées par des points noirs. Quatre autres mar- ques longues & blanches font à l’aplomb de ces colon- nes. Les côtés de la robe font bariolés de différentes taches irrégulieres fur le même fond : la tête peu élevée eit compartie en plufieurs taches brunes, fur un fond blanc jufqu'au fommet, qui eft couleur de rofe. Sur le bord de la bouche , la coquille eft prefque blanche, picotée de points rouges-bruns. RumupPHius nomme nubecula , les petits nuages ; une autre efpece de rouleau connu fous le nom de bro- card de foie. Voyez Brocarn. NUS 453 NUSAR. Nom donné par M. Adanfon, à Es 4 quille bivalve du genre de la telline. La coquille du nufar eft beaucoup moins longue que celle du pamet & du gafet, & par-là elle approche plus de la forme triangulaire. Elle n’a que neuf lignes de largeur & fept de longueur, fur une profondeur une fois moindre, Son extrémité inférieure forme une furface très large, & plus applatie que celle du pamet. Extérieurement elle eft marquée de foixante fillons longitudinaux, qui diffèrent de ceux du pamet, en ce qu’ils font plus pro- fonds , & piqués d’un nombre infini de petits points al- longés & tranfverfaux. Ces points, qui font prefqu’infen- fibles à la vue , fe découvrent facilement par le moyen d’un verre lenticulaire de trois à quatre lignes de foyer. Le bord de chaque battant n’a que foixante petitesdents. Le fommet eft placé fort peu au-deflous du milieu de leur largeur. On compte à la charniere de chaque bat- tant, cinq dents, dont trois plus petites font rappro- chées vers le fommet; les deux autres en font affez écartées. L'intérieur de cette coquille eft d’un violet foncé, approchant du noir. Dix à douze bandes vio- lettes qui partent du fommet, s'étendent au-dehors comme autant de faifceaux jufqu’à fa circonférence. On la trouve en petite quantité dans les fables du Cap Manuel. BoNANNI, Recr. pag. 104. claff. 2. n. 37. Tellina maris italici , intrinfecis , colore fulvo cum terreo por- raceoque mixto , intrinfecüs vero , ut plurimüm cyaneo, anterdèm cum laëteo confufo. Ejufdem, pag. 104. claff. 2. n. 38. Tellina umbone omnium acutiffimo ; teffé coloribus diverfis quafi teffel- lato opere decoratä , admodèm tenui. LISTER , Hift. Conch. tab. 316. fig. 218 & 219. Tellina purpurafcens margine finuofo , jamaïcenfis. LANGIUS , Meth. pag. 72. Tellina inæquilatera firzata. GUALTIERI, Ind. pag. & tab. 89. litt. D. Te/lina inaquilatera , altero latere trunçato , & ftriato , mar- 454 NUS gine interno dentato , candida , intùs purpuraftens. KLEIN, Tent. pag. 150. fpec. 3. Tellina ffriatæ; teffä pulchrä , foris albä, planä, [ubtiliffima , ffriata ; BONANNTI. . Ejufdem , fpec. $. Tellina ffriata , umbone omnium acutiffimo ; teffä , qua coloribus diverfis , quafs opere zeffellato decoratur , admodèm tenui ; BON ANNI. Ejufdem , pag. r60. fpec. 11. Tellina ftriata , pur- purafcens , margine finuoso , jamaïcenfis ; LISTERI. Fin du Tome [econd. Gardad AUX Yen 20e Res er, 6